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Full text of "Lexique roman : ou, Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l'Europe latine; précédé de nouvelles recherches historiques et philologiques, d'un résumé de la grammaire romane, d'un nouveau choix des poésies originales des troubadours, et d'extraits de poëmes divers"

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LEXIQUE  ROMAN 

ou 

DICTIONNAIRE 
DE  LA  LANGUE  DES  TROUBADOURS, 


C  O  W  P  A  K  K  E 


AVEC  LES  AUTRES  LANGUES  DE  L'EUROPE  LATINE.» 

TOME   IV. 
L.— P. 


DE   L'IMPRIMERIE  DE  CRAPELET 

RUE     DE     VA  UG  IRA  RI),     N°    9. 


LEXIQUE  ROMAN 


OU 


DICTIONNAIRE       •      •  .; 

4 

DE  LA  LANGUE  DES  TROUBADOURS, 


c  0  M  p  A  n  K  i: 


AVEC  LES  AUTRES  LANGUES  DE  L'EUROPE  LATINE , 


OE   NOUVELLES   RECHERCHES   HISTORIQUES   ET   PHI  LOLOC IQUES  , 

d'un    RÉSUMÉ    DE    LA    GRAMMAIRE    ROMANE, 

d'un    nouveau    CHOIX     DES    POÉSIES    ORIGINALES    DES    TROUBADOURS, 

ET    d'extraits    de    POEMES    DIVERS; 

PAR   M.    RAYNOUARD, 

MEMBRE    DE    l'iNSTITUT    ROYAI.     DE     FRANCE    (aCADÉMIE    FRANÇAISE 

ET    ACADÉMIE    DES    INSCRIPTIONS    ET    BELLES-LETTRES  ), 

SECRÉTAIRE     PERrÉTUEI.      HONORAIRE      DE      l'aCADÉMIE      IRANCAISE,      ETC. 

TOME  QUATRIÈME. 

L.  — P. 


A  PARIS, 

CHEZ   SILVESTRE,    LIBRAIRE 

TiOK    DES    BOWS-HNFANTS  ,    N"   30. 

1842. 


J 


LEXIQUE  ROMAN, 


ou 


DICTIONNAIRE 

DE   LA   LANGUE   DES  TROUBADOURS, 


r  o  M  r  A  R  K  F. 


AVEC  LES  AUTRES  LANGUES  DE  L'EUROPE  LATINE. 


I. 


L,  s.  m. ,  douzième  lettre  et  neuvième 
consonne  de  l'alphabet ,  I. 
L'na  dictios  fiaish  en  i.,  e  l'antra  coinmensa 
per  !.. 

Leys  d'atnors,  foL  4- 
Un  mot  finit  en  /,  et  l'autre  commence  par  l. 
Efans  no  pronnncio  r  mas  i, ,  qnar  dîzo... 
paite. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  4''(.- 
Les  enfants  ne  prononcent  pas  R  mais  /,  car  ils  di- 
sent... pè/e. 

Dans  les  Mss. ,  l,  représentant  les  ar- 
ticles et  les  pronoms  masculins  el  et  lo  , 
les  articles  et  les  pronoms  féminins  ii. 
et  LA,  se  trouve  toujours  joint  aux 
mots  commençant  ou  finissant  par  une 
voyelle;  mais  dans  les  imprimés,  pour 
plus  de  clarté,  il  est  bon  de  faire  précé- 
«Icr  ou  suivre  cette  lettre  d'une  apostro- 
phe ,  qui  annonce  l'élision. 

LA,  art.f.  sing.,  lat.  //la,  la. 

Voyez  la  Grammaire  romane^  j).  l^7. 
et  iio. 
m. 


Siij.         Qaan  la  doss'  aura  venta. 

B.  DE  Ventadouh  :  Quan  la  tloss'aura. 
Quand  la  douce  aure  souffle. 

JRég.  dir.  De  totas  avetz  i,a  flor. 

GiRAvD  LE  Roux  :  A  ley  de. 
De  toutes  vous  avez  la  fleur. 
Qa'el  trametia  los  brens  ultra  la  niar. 
Poème  stirBoèce. 
Qu'il  transmettait  les  lettres  outre  la  mer. 

La  ,  devant  un  nom  de  saint,  sup- 
pose l'ellipse  des  mots  festa  de  ,  et 
forme  une  locution. 

Pas  LA  San  Miqaels  es  passada. 
Le  moine  de  Montai'DON  :  Be  m'enucia. 
Depuis  que  la  (/i'te  de)  .Sai^t-Micliel  est  passo'e. 
A  chasque  an  ,  a  la  Sant  Andreu. 

Charte  de  Bcssc  en  Auvergne,  de  1270. 
A  chaque  an  ,  à  la  Saiiil-.\ndré. 
ANC.  roRT.  leu  su!  la  dona  valida, 
lea  suî  la  dona  loada... 
A  la  corte  inorar. 
Cane,  do  coll.  dos  Jiobres  de  Lisbouj  fol.  102. 
CAT.  ESP.  La.   PORT.  MOD.  A.   IT.  La. 

2.  Las,  art.f.plur.,  les. 
Sujet.  Las  fortezas. 


Les  forteresses. 


Titre  de  qO'o. 


LA 

Ica  no  m  vau  ges  camjau , 
Si  cura  LAS  domnas  fan.      - 

B.  DE  Ventadour  :  Lo  gens  temps. 
Je  ne  me  vais  point  cbangeanl ,  ainsi  comme  les 
dames  font. 

Las  autras  qui  après  van. 

P.  MiLON  :  En  amor. 
Les  autres  <{ui  après  vont. 
Rég.  Que  fas.satz  las  beatatz  durai-. 

Le  moine  de  MonTAUDon  :  Aulra  vttz. 
Que  vous  fassiez  les  bcaule's  durer. 
Castiar 
Las  domnas  de  falhir. 

I*.  DE  BussiGNAc  :  Quan  lo  dous. 
Empêcher  les  dames  de  faillir. 
ANC.  PORT.  Todas  las  coitas  que  sofrer  poden. 
Cane,  do  coll.  dos  nobres  deLisboa,  fol.  92. 
ANC.   CAT.  ESP.  Las.  POKT.   MOD.  As. 

3.  La  ,  pron.  pers.  f.  3^  pers.  sùig.,  lat. 
iYla  ,  la  ,  elle. 
Voy.  la  Grammaire  romane,  p.  i63. 
Rég.  dir.  Que  farai  doncx?  Amarai  ma  enemla.-' 
Aniar  i,a  del. 

P.AMBAUD  d'Orange  :  Si  de  trobar. 
Que  ferai-je  donc?  Aimerai-je  mon  ennemie?  Ai- 
mer je  la  dois. 

Denbi' escotar  ma  verala  chanso..., 
Qnar  si  la  denhatz  escotar. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Eu  cbantan. 
Daigne  écouter  ma  vraie  cbanson...  ,  car  si  vous  la 
daignez  écouler. 

ANC.  CAT.  La  tristor  la  destrnn  e  menyscaLa. 
AusiAS  Warch  :  Malamcn  viu. 
ESP.  La. 

—  Pron.  démonstr.y  celle. 

Sa  calor  nataral  ab  la  del  solelh. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  198. 
Sa  chaleur  naturelle  avec  celle  du  soleil. 
ANC.  CAT. 

Com,  sens  tornar,  la  qiie  am  es  anada. 
AlsiAS  Marcu  :  Aciuelles  mans. 

—  Pron.  relat. 

Ja  non  aura  proeza 
Qui  no  fug  avoleza , 
E  non  LA  pot  fugîr 
Qui  non  la  sap  cbauzir. 

Arnaud  de  Mauueil  :  Razos  es. 
Jamais  n'aura  prouesse  qui  ne  fuit  lâcheté,  et  ne 
lu  peut  fuir  qui  ne  sait  la  discerner. 


LAB 

ANC.    CAT. 

Menys  que  la  ley  clirisliana  se  présenta 
Als  Africans,  ne  la  volen  oyr. 

AusiAS  March  :  Yo  crit  lo  be. 

/( .  Las,  pron.  pers.  f.  3®  pers.  plur. ,  les , 

elles. 
Rcg.  Las  li  devedara...,  no  las  descobrira. 
Titre  de  960. 
Les  lui  défendra... ,  ne  les  découvrira. 

De  las  domnas  mi  dezesper...; 
Totas  LAS  dopt  e  las  inescrc. 

B.  de  Ventadolu  :  Quan  vey  la. 
Des  dames  je  désespère...  ;  toutes  je  les  redoute  et 
les  mécrois. 
E.sp.    Las, 

—  Pron.  dcnionstr.,  celles. 

Fora  'Is  bucx  geto  las  que  no  mellifico. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^2. 
Hors  des  ruches  chassent  celles  i[u\  ne  fout  pas  de 
miel. 
ESP.  Las. 

—  Pron.  relat. 

Las  tuas  lagremas  niostraras; 
Al  tien  sirven  las  layssaras. 

Passio  de  Maria. 
Les  tiennes  larmes  tu  montreras  ;  au  tien  serviteur 
les  laisseras. 

LABANSA,  s.f.,  du  lat.  labans,  déca- 
dence, ruine. 

Fig.    Plalz  me  d'  avol  baron , 
Can  met  e  guasta  tan 
Tro  sia...  en  labansa. 
Un  TROi'BADOi'R  ANONYME  :  Tos  temps. 
Il  me  plaît  de  lâche  baron,  quand  il  dépense  cl 
dissipe  tant  jusqu'à  ce  qu'il  soit...  en  ruine. 

i.  Relaps,  adj.,  lat.  relapsk.?,  relaps, 
qui  retombe  dans  un  vice ,  dans  une 
erreur. 

Ero  eslatz  relaps  en  lor  error. 

Cat.  dcls  apost.  de  lioma,  fol.  171. 
Avaient  élé  relaps  dans  leur  erreur. 
CAT.  ESP.  PORT.  Relapso. 

LABIAS ,  1.AVIAS,  LAVRAS,  s.f. pi.,  lat. 
1.ABIAS,  lèvres. 
So  ditz  LABIAS,  quar  ab  els  hom  leca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  42- 
Sont  appelés  lèvres,  car  avec  elles  on  lèche. 


LAB 

LwiAS  grossas  e  luornilas. 

Roman  de  Jaufra,  fui.  56. 
Livres  grosses  et  lippues. 
hoc.  Per  lo  pecbat  de  las  i.avras. 

Orar  devem  de  cor,  non  pas  de  lavras. 
Trad.  de  B'ede,  fol.  34  et  2». 
Par  le  pécUé  des  livres. 
PJous  devons  prier  de  cœur,  non  pas  de  livres. 

—  Par  ext.,  bord  d'une  plaie ,  d'une 
blessure. 

Ajusta  las  doas  labias  de  la  plagua  am  su- 

tuia. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  20. 
Ajuste  les  deux,  livres  de  la  plaie  avec  suture. 
AMC.  iT.  Dlinostra  che  avesse  le  iabbia  enOate. 
BUTI ,  Coin,  sopra  '/  poema  di  Dante ^  Int.  y. 
Le  mie  prime  Iabbia. 

Petrahca  ,  cap.  4- 
Gocciar  su  ptr  le  labbra. 

Dante,  Inf.  32. 

LABORAR,  LAORAR,  laurar  ,  V.,  lat. 
LABORAR6',  travailler,  labourer,  culti- 
ver. 

Dreitz  ditz  :  Qu'  om  lador  , 
Et  aura  ricor  e  be. 

P.  Cardinal  :  Caritatz  es. 
Justice  dit  :  Que  l'homme   travaille,  et  il  aura 
puissance  et  Lien- 

Vilas  no  selon  aver  sea 
Mas  de  laorar  solamen. 

P.  Cardinal  :  Un  décret. 
Les  vilains  ne  soûlent  avoir  sens  excepte'  seule- 
ment de  labourer. 

Piegz  tralz  amans  qu'om  que  laura. 
A.  Daniel  :  AL  guay. 
Pire  traîue  amant  (ju'liomme  qui  laboure. 
Fig.    No  m  laissarai  per  paor 

Qq'  un  sirventes  non  labor 
En  servizi  dels  fais  clergatz. 

G.  FiGUElRAS  :  INo  m  laissarai. 
Je  ne  m'abstiendrai  par  peur  que  je  ne  travaille 
un  sirvenlc  au  service  des  faux,  ecclésiastiques. 

AKC.  FR.  Se  laborer  volt  en  sa  vigne. 

Nouv.  rec.  defahl.  et  coiit.  anc,  1. 11,  p.  112. 
En  petit  d'eure  IJiex  labeure. 

Fabl.  et  c.onl.  anc,  t.  III ,  p.  897. 
Tontes  famcs  sers  et  honore, 
D'eles  servir  peine  et  labore. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2126. 
ARC.  CAT.  Laborar.  cat.   mod.  Llaurar.  est. 
Labrar.  port.  Lavrar.  it,  Lavorarc. 


LAB  3 

2.  LaBORAIRE,    LAHORAIUE,    LABORADOR , 

LACRADOR,  S.  m.,  travailleur,  labou- 
reur, ouvrier. 

Era  LAiiORAiRE  d'  anr  e  d'argen. 

y^.  d'Elias  Cairel. 
Etait  ouvrier  d'or  et  d'argent. 

Co  fay...  lo  Los  lahoraires,  lo  temps  de 

sas  meissos. 

F.  etFerl.,  fol.  33. 
Comme  fait...  le  Lon  laboureur,  le  temps  de  ses 
moissons. 

Laborador  demorant  a,  etc. 
Terrier  de  la  Confr.  du  S. -Esprit  de  Bordeaux, 

fol.  186. 
Laboureur  demeurant  à  ,  etc. 

Laurador  terras  sensals  tenen. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes.  Fur. 
Laboureurs  terres  censales  tenant. 
CAT.  Lîaiirador.  esp.  Labrador,  port.  Lavrn- 
dor.  IT.  Lavoratore. 

3.  Laboratge,  s.  m,,  labourage. 

Las  mes 
Qu'ieu  de  mon  LABORATG'aten. 

G.  Adhemar  :  CUantan  dissera. 
Les  moissons  que  de  mon  labourage  j'attends. 

/j.  Labor,  laor,  5.  ///.,  lat.  l.^bor,  la- 
beur, labour. 

Terra  qne  ses  labor  grana. 

Pierre  de  Cordiac  :  Domna  dels. 
Terre  qui  sans  labour  grene. 
Fig.  Roma,  folh  iabor 

Fa  qui  ab  vos  tensona. 
Germonde  de  Montpellier  :  Grou  m'  es. 
Rome,  fou  labeur  fait  qui  avec  vous  dispute. 

—  Cliamp  labourable. 

Vinhas  e  pratz  e  terras  e  laors. 

P.  Cardinal  :  Ges  icu. 
Vignes  et  près  et  terres  et  champs  labourables . 
ANC.  FR.  Moalt  feisoit  petit  de  labor. 

^ouv.  rec.  de  fabl.  et  conl.  anc,  t.  I  ,  p.  192. 
ANC.  IT.  M-'andava  si  cbe  senza  alcun  labore 
Segniva  in  su  gli  spiriti  veloci. 
Dante,  Purgai.  22. 
ANC.  CAT.  ESP.  Labor.  it.  mod.  Lavoro. 

5.   Lauraksa,   s./.,   terre  labourable, 
champs. 

De  las  proprias  lauransas  de  la  abaî.1. 

TH.  de  1261.  DoAT,  t.  LXXIX,  fol.  35. 
Des  propres  champs  de  l'abbaye. 
ANC.  CAT.  Llauransa.  esp.  Labranza. 


4  LAC 

6.  Laborios,  adj.,  lat.  laboriosm.v,  labo- 
rieux, fatigant,  pénible. 
Aze...  a  portar  carges  hobediens  et  laborios. 
Far  obras  may  vils  et  laboriozas. 
Nostra  batalha...  laborioza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  235  ,  70  et  i  i. 
Ane...  pour  porter  charges  obéissant  et  laborieiiv. 
Faire  œuvres  plus  viles  st  fatigantes. 
Notre  bataille...  pénible. 
CAT.  Lahorios.  esp.  tort.  it.  Laborioso. 

LABRUSCA,  s.f.,  lat.  i.abrusca,  lam- 
bruche,  lambrusque. 
"Vit  agresta  es  dita  labrusca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22t). 
Vigne  sauvage  est  dite  lambrusque. 
ANC.  FR.  Un  grand  bonc  qui  brontoit  la  lam- 
brunche  saavage. 

Ronsard  ,  t.  II ,  p.  1 135. 
CAT.   Llambrusca.    esp,   port.   Labritsca.    it. 
Lambrusca. 

2.  Lambrusquieira  ,  s.f.,  lambruche  , 
lambrusque. 

Qaar  Noe  de  t,AMBRDSQUiEiRA 
Plantât  la  vinba  primeira. 

Bref,  d'arnofj  fol.  /|8. 
Car  ]Noé  avec  lambrusque  planta  la  première  vigne. 

L/VC,  s.  m.,  lat.  i.aci(s,  lac,  fosse. 

Si  us  mena  pescar  al  lac. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Puois  sui. 
S'il  vous  mène  pêcher  au  lac. 

Senher,  qn'estorses  Sidrac... 
E  Daniel  d'ins  del  lac 
On  era  ab  lo  leo. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vcr.i. 
Seigneur,  qui  arrachâtes  Sidrac...  et  Daniel  du 
dedans  de  lajbsse  où  il  était  avec  le  lion. 
ANC.  FR.  Et  qui  Daniel  délivras 

Et  gardas  el  lac  périllens 
Des  craex  lyons. 
Nouf.  rec.  defabl.  et  cnnt.  anc,  t.  H,  p.  66. 
ANC.  CAT.  LlaC.  ESP.  PORT.  IT.  LogO. 

2.  Lacual,  adj.,  de  lac. 
Aygas  LACUALS. 
Eu  pysbos  maris  et  lacuals. 

Elue,  de  las propr.j  fol.  l5i  cl  178. 
Eaux  de  lacs. 
En  poissons  de  mer  cl  de  Incs. 


LAC 

LAC,  1.AÏ,  LATZ,   S.  m.,  lat.    Lxqueus, 
lacs ,  lacet ,  lien ,  filet. 

En  lo  coU  li  meton  lo  latz. 

y.  de  S.  Honorai. 

En  le  cou  lui  mettent  le  lacs. 
Feyron  latz  de  corda  qu'es  ab  l'engens  tendutz. 
Guillaume  de  Tudela. 
Firent  lacet  de  corde  qui  avec  l'engin  est  tendu. 
Fig.  Negns  non  es  sais  del  lac  de  mort. 
Trad.  de  Bede,  fol.  70. 
Nui  n'est  sauf  du  lacs  de  mort. 
Prov.  Qui  geta  laz  si  penra  en  lui. 

Trad.deBède.  fol.  64. 
Qui  ^eilejllet  se  prendra  en  lui. 
ANC.  FR.  I  ot  tendu  un  laz  de  corde. 

Par  le  col  est  bien  au  laz  pris. 
Qui  onc  portast  guimple  ne  manche. 
Ne  laz  de  soie  ne  çainture. 
Roman  du  Renart,  t.  Ill ,  p.  1^3,  125  et  3t5. 
ANC.    OAT.    Lac.  CAT.  uoD.  Llos.   ESP.  Lazo. 
PORT.  Laco.  IT.  Laccio. 

2.  Lassol,  s.  m.,  lacs,  lacet,  lien.. 

Qui  LAssoL  rump  ni  destrni. 

Giraud  de  Borneil  :  Qui  chantar. 
Qui  lien  rompt  et  détruit. 

Pel  fort  LASSOL, 
Amigua,  en  que  m  prezist. 
Giraud  de  Borneil  :  No  m  platz. 
Par  le  fort  lacet,  amie,  en  quoi  vous  me  prîtes. 
it.  Lacciolo,  lacciuolo. 

3.  Lassamen,  s.  /«.,  obligation,  enga- 
gement. 

Non...  consentirai  que  autres  sagramens  ni 
LAssAMENs  ni  covinens...  se  fassa. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  128. 

Je  ne...    consentirai  qu'autre  serment  ni  obliga- 
tion ni  convention...  se  fasse. 

4.  Lassar,  lachar  ,  V.,  lacer,  lier,  en- 
lacer, entrelacer. 

Fig.     Sap  la  razo  e  '1  vers  lassar  e  faire. 
Marcabrus  :  Auiatz  del. 
Sait  le  sujet  et  le  vers  entrelacer  el  faire. 
Ben  e  gen  sap  trobar, 
E  mots  c  coblas  lachar. 
Guillaume  de  Behguedan  :  Bernait. 
Bien  et  agréablement  sait  trouver,  et  mots  et  cou- 
plets enirelacer. 


LAC 

D' un'  amor  qui  m  lass'  e  m  te. 

15.  DE  VkntadouR  :  En  cossirier. 
D'un  amour  qui  m'enlace  et  me  tient. 
Prov.     Tais  cnia  oatrai  enganar. 

Que  si  inczeis  i.\ss\  e  repreii. 

PlSTOLF.T.\  :  Manta  gent. 
Tel  pense  autrui  tromper  ,  qui  soi-même  enlace 
cl  repreuil. 
Parc.  pas.     leu  m  snî  d'un  lalz 

Pel  col  I.ASSATZ. 

GiRAi'D  DE  BoRNEiL  :  Aqucst  terminis. 
Je  me  suis  d'un  lacet  par  le  cou  lié. 
Son  de  fer  e  d'acer  tait  lassât  environ. 
Guillaume  de  Tidela. 
Sont  de  fer  et  d'acier  tous  lacés  à  l'cntour. 
Fig.  Tan  son  lassatz  ab  Frances  feriuamens 
Qu'  OUI  no  'Is  anza  lur  fais  digz  contrastai'. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  El  nom  de. 
Tant  sont   liés   avec   Français    fortement  qu'on 
n'ose  à  eux  contredire  leurs  faux  propos. 
ANC.  FR.      Qni  l'a  entor  le  col  lacté. 

Roman  du  Renart ,  t.  Il ,  p.  328. 

5.  Enlassamen  ,  ESLASSAMEN,  S.  m. y  en- 
lacement,  réunion. 
Diplonges  es  eslassamens  de  dous  vocals. 

Leys  d'amors,  fol.  3. 
La  diphthongue  est  la  réunion  de  deux  voyelles. 
Fig.  Luxnria  domda  las  ferrienchas  pessas  per 
bonas  viandas  e  per  esi.assamens  de  deleiz. 
Trad.  de  Bide,  fol.  ^.I. 
Luxure   dompte  les  charnelles  pensc'cs  par  bons 
aliments  et  par  enlacements  de  délices. 
ARC.  CAT.  Enllassament.  est.  Enlazamiento. 

G.    Enlassak,   enlaissar,    V. ,   enlacer, 

lier. 
Fig,  Per  penre  et  enlassar,  e  per  aucire  del 
tôt  las  armas. 

r.  et  Vert.,  fol.  i8. 
Pour  prendre  et  enlacer,  et  pour  occire  entière- 
ment les  âmes. 

Part.  pas.  Gascons  vai  totz  eni.aissat 
Vas  la  mort. 

FoLQUET  de  Ro.mans  :  Cau  Le  ra. 
Cliacun  va  tout  lié  vers  la  mort. 

AHC.  CAT.  Eitllassar.  esp.  Enlazar.  voRV.Enla- 
car.  iT.  Inlacciare. 

7.   Deslassak  ,   DESLASAR ,   V.,   (Ic-laccr, 
dtlier,  (Ittacher. 


LAC  5 

Dkslaset  son  elme,  e  comenset  a  dir. 

Guillaume  de  Tudela. 
Délaça  son  licaume  ,  et  commença  à  dire. 
Fig.   Aissi  m  ten  pre»  en  la  bueia 
Fin'  amors,  e  no  m  deslassa. 

E.  Cairel  :  Era  non  vey. 
Ainsi  me  tient   pris  dans  la  cliaînc  pur  amoui  , 
et  ne  me  délie  pas. 

Part.  pas.     Manta  gorgiera  ueslasada. 
y.  de.  S.  Honorât. 
Mainte  gorgière  délacée. 
iT.  Dislacciare. 

LAÇA,  s.f.,  lat.  LACCA,  laque. 
Laça  e  indi  e  grana. 

Tit.  de  1248.  DoAT,  t.  CXVI,  fol.  16. 
Lacjueei  indigo  et  garance. 

Si  la  LACA  no  se  vent  en  Narbona. 

Tit.  du  xiii*  siècle.  Doat,  t.  LI ,  loi.  i5i, 
Si  la  laque  ne  se  vend  à  WarLonne. 
ESP.  Laça.  it.  Lacca. 

LACERT,  s.  m.,  lat.  lacektm.?,  muscle, 
Dels  nervis  e  dels  lacerts. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  l. 
Des  nerfs  et  des  muscles. 
ANC.  ESP.    IT.  Lacerto. 

LACHj   LAG,     LAIT,     L.VYT,    S.     m.     Ct  /., 

lat.  LACTe/«,  lait. 

Que  verges  aia  enfant  e  lach  , 
Aiso  no  fon  banc  vist. 

Trad.  d'un  Efang.  apocr. 
i){xa  vierge  ait  enfant  et  lait,  cela  ne  fut  oncqucs 
vu. 

En  LAIT  de  cabra  freit. 

Deudes  de  PiiADEs  ,  Auz.  cass. 
En  lait  de  chèvre  Iroid. 
La  LAVT  de  cabra.  , 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  242. 
Le  lait  de  chèvre. 

Par  cxt.     Ab  lait  d'una  salvatja  lîca. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 
Avec  lait  d'une  figue  sauvage. 
Fig.         De  LAG  de  galina. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  les. 
De  lait  de  poule. 
CAT.  Llet.  ESP.  Lèche,  port.  Laite,  it.  Latte. 

•1.  Lacticini  ,  s.  in.,  lat.  lacticinu/w  , 
laita{je. 


6 


LAC 


De  carns,  lacticinis,  peysbos  e  frngzviu. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  l8o. 
Vit  de  cliairs,  laitages,  poissons  el  fruits. 
CAT.  Lact'icini.  esp.  Lacticinio.  tort.  Lactici- 
nios.  IT.  Lacticinio. 

3.  Laytenc,  adj. ,  du  lat.  LiCTENxe/w, 
laiteux,  «le  lait,  à  lait,  lacté. 

Ret  suc  LAYTENC. 

Bestias  laytencas. 

Color...  LAYTF.NCA. 

Es  apelat  cercle  laytenc. 

Elue,  de  las  propr..  fol.  i88,  232,  58  et  io8. 
Rend  suc  laiteux. 
Bêles  à  lait. 
Couleur...  de  lait. 
Est  appelé  cercle  lacté. 

4 .  Lachis  ,  odj. ,  allaité ,   qui  est  à  la 
mamelle. 

Per  boca  de  lachis  effans... 

lea  sui  paucz  e  DUtz, 

Et  effans  lachis  en  verlutz. 

Brev.  d'amor,  fol.  2. 
Par  Louche  d'enfants  allaités... 
Je  suis  petit  et  nu ,  et ,  eu  vertu ,  enfant  à  la 
mamelle. 

5.  Laytar,  V.,  lat.  LACTARe,  allaiter. 

Part.  prés.  Layt  de  femna  laytant  mascle. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  89. 
Lait  de  femme  allaitant  mâle. 
Part,  pas,  Sino  que  sîo  joves  essems  laytatz. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  236. 
Sinon  qu'ils  soient  jeunes  ensemble  allaités. 
IT.  Lattare. 

6.  Alachar,  alaytar,  v.^  allaiter. 

Llurs  fils  ALACHON  11  dalphi. 

Brei'.  d'amor,  loi.  52. 
Les  daupliins  allaitent  leurs  petits. 
Alachet  la  tota  via 
Anna  îro  ac  complet  très  ans. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr- 
Li'allaita  sans  cesse  Anne  jusqu'à  ce  qu'elle  eut 
accompli  trois  ans. 
Part.  pas.  Efans  qui  so  alaytatz. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l^'5. 
Enfants  qui  sont  allaités. 
ANC.  cat.  Alletar.  it.  Àllattare. 

7.  LaCHUGA  ,  LAYTUGA  ,  S .  f.  ,    lat.    LAC- 

TucA,  laitue. 


LAC 

Ab  sac  de  lachuga  et  de  papaver. 
Laytuga...  ha  suc  laytenc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  80  et  212- 
Avec  suc  de  laitue  et  de  pavot. 
Laitue...  a  suc  laiteux. 
cat.  Llatuga,  lletuga.  esp.  Lechuga.  it.  Lat- 
tiiga. 

8.  Laxcgeta,  s.J".  dim.,  petite  laitue. 
De  la  salvatga  laxugeta. 

Decdes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
De  la  petite  laitue  sauvage. 
ESP.  Lechtiguita. 

LACRIMA  ,     LACREMA  ,    LAGREMA  ,   S.  f.  , 

lat.  LACRYMA,  larme. 
Lacrimas  dels  hnels. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  4- 
Larmes  des  yeux. 
Pero  soven  de  lagremas  en  muelh 
Mon  vis. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Longameu. 
C'est  pourquoi  souvent  de  larmes  j'en   mouille 
mon  visage. 

Fig.  Ab  LAGREMAS  de  contricîo. 

F.  et  Vert.,  fol.  68. 
Avec  larmes  de  contrition. 
Loc.  Es  apellatz  tôt  aquest  mon  vall  de  la- 
gremas. 

V.  et  Vert.,  fol.  62. 

Est  appelé  tout  ce  monde  vallée  de  larmes. 
Par    ext.    Vit...    sa   lacrema    soven   begada 
rump  peyra,  clarifica  la  vista. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  226. 
Vigne...  sa  larme  souvent  bue  brise  la  pierre, 
éclaircit  la  vue. 

CAT.  Llagrima.  esp.   port.  Lagrima.  it.  La- 
crima,  lagrima. 

2.  Lacrimacio,  ^.  y],  lat.  lacrymatio, 
larmoiement,  action  de  pleurer. 
Fa  ccssar  lacrimacio. 
De  dolor  et  lacrimacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  83  el  106. 
Fait  cesser  larmoiement. 
De  douleur  et  larmoiement. 
Par  ext.  Lacrimacio  de  vinbas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  129. 
Larmoiement  de  vignes. 
it.  Lacrimazione ,  lagrimazione . 

^.  Lacrimal,  s.  m.,  sac  lacrymal. 


LAC 

Lacrimal  del  hoelh. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  ^9. 
Sac  lacrymal  de  l'œil. 

CAT.   Llagrimal.  esp.  port.  Lagrimal.  it.  La- 
crimale,  lagrirnale. 

4.  Lacrimable,  s.  m.,  sac  laci'vnial. 
Si...  LACRiMADi.E,  qni  es  al  angle  del  nelh, 

es  trop  cnnint. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  38. 
Si...  le  sac  lacrymal,  qui  est  à  l'angle  de  l'œil , 
esl  trop  cliamu. 

5.  Lacrimos,  lacremos,  odj'.,  lat.  la- 
cRiMosttJ,  larmoyant ,  baigné  de  lar- 
mes ,  pleureux. 

Uelh  ha  inflacio  et  es  lacremos. 

Elue,  de  las  propr.j  loi.  82. 
L'œil  a  enllure  et  est  larmoyant. 

Am  la  cara  lacrimosa. 

r.  de  S.  Flors.  DoAT,  t.  CXXIII ,  fol,  256. 
Avec  la  face  baignée  de  larmes. 
CAT.    iJagrimos.    esp.   port.    Lagrimoso.   it. 
Lacrimoso,  lagrimoso. 

6.  LvGRiMONSE,  adj.,  larmoyant,  pleu- 
reux. 

E  'Is  nels  tan  panes  coma  deniers, 
Lagrihoivses  et  grepoillatz. 

Roman  de  Jaufre,  1^  Ms.,  p.  5g. 
Et  les  yeux  aussi  petits  comme  deniers,  pleureux 
et  c'raillcs. 

7.  Lagrimar,  lagremejar,  V.,  lat.  la- 
cRYMARfc',  larmoyer,  verser  des  larmes . 

De  plorar  e  de  lagremejar. 

Perilhos,  Foy.  auPurg.  de  S.  Patrice, 
lie  pleurer  et  de  larmoyer. 
Dreitz  es  lagrim. 

A.  Daniel  :  Chanson  d'  un. 
11  est  juste  que  je  'vcrse  des  larmes. 
Li  nelh  que  soen  lagremejo. 

Zif.  de  SydraCj  fol.  62. 
Les  yeux,  qui  souvent  larmoient. 
Pig.     Latz  lo  cor  m' es  lagrima 
Que  sas  del  cor  lagrim. 

IL\i.Mo.ND  DE  MiRAVAL  :  Aissi  m  te. 
A  côté  du  cœur  m'est  une  larme  que  du  haut  du 
cœur  je  larmoie. 

CAT.  Llagrimejar.  esp.  Lagrimar.  port.  Lagri- 
mejar.  it.  Lacrimare,  iagrimare. 


LAG  7 

8.  Lermar  ,   V. ,  larmoyer  ,    lamenter, 
gémir. 

Fols  es  qni  trop  se  lerma. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Est  fou  qui  beaucoup  se  lamente. 
ANC.  FR.     Tendrement  plorent  et  lerrnoienc. 
Nou^.  rec.  defubl.  et  cont.  anc.j  t.  Il,  p.  35. 

LADRE,  s.  TH.,  ladre. 

Un  LADRE  solet  absa  familia. 

Fors  de  Brarn,  p.  logi. 
Un  ladre  seulct  avec  sa  famille. 

?..  I.ADRAKIA,  ,v.y:,  ladrerie. 
En  cascnna  ladraria. 

Fors  de  Dcarn,  p.  loo^. 
Dans  cbacune  ladrerie. 

LAGANHA,  s.f.,  chassie,  humeur  des 
yeux. 

Laganha  es  vîscoza  snperfluitat  de  nelbs. 
Laganha  et  autres  \icis  de  palpelas. 

Elue,  de  laspropr.,  fol.  83  et  221. 
Chassie  m  visqueuse  superfluite' d'yeux. 
Chassie  et  autres  vices  de  paupières. 
CAT.  Llaganya.  esp.  Lagana. 

2.  Laganhos,  lacainos,  adj.,  chassieux 
plein  d'humeur. 

Ayssi  coma  hnellhs  malantes  ni  cassldos  e 
LAGANHos  non  pot  gardar  lo  lam,  ans  eys- 
sorba. 

V.  et  Vert.,  fol.  83. 
Ainsi  comme  œil   malade  et  cbassieux  et  plein 
d'humeur  ne  peut  conserver  la  lumière,  mais  de- 
vient aveugle. 

E  'Js  nels  tan  panes  con  ns  diners, 
Lagainos  et  esgrapelaiz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  56". 
Et  les  yeux  aussi  petiu  comme  un  denier,  chas- 
sieux et  craillés. 

CAT.  Llaganyos.  bsp.  Laganoso. 

LAGOT,   s.    m.,    cajolerie,    flatterie, 
dissimulation. 

Mot  decebo  voluntier 
Les  compradors  lagotz  dizen. 

Brev.  d'amor,  fol.  I25. 
Moult  ils  déçoivent  volontiers  les  aciieteurs  en  di- 
sant des  cajoleries. 

Ni  per  lagotz  ni  per  grans  dos. 

Contricto  e  penas  ifcrnals 
Ni  \i3r /lattcries  ni  par  grands  dons. 


8  LAI 

2.  Lagotier,  lagoteir,  adj.,  flatteur, 

cajoleur. 

Lagotier  son  e  roaldizen. 

Brei'.  d'amor,  fol.  128. 
Sont  Jl atteins  eX.  médisants. 
Gobla  lauzengeha 
Fes  e  messongeira... 
E  si  la  fes  lagoteir  a  , 
Ane  non  gneris  de  panpreira. 
Bernard  de  Rovenac  :  Una  sirventesca. 
Couplet  louangeur  elle  fit  et  mensonger...  et  si 
elle  le  fit  flatteur,  oncques  elle  ne  gue'rit  de  pau- 
vreté. 
ANC.  CAT.  Injast  mais  y  i.agoters  son  totz. 

La  Vida  de  Jes  tn ,  fol.  42- 
ESP.  Lagotero. 

LA.I,  LAY,  LA,  adv.  détnonstr.y  du  lat. 
//la  ibî,  là. 

Elha    s' en   to'rnet   com    son   filh    vays  la 
Grassa ,  e  qnan  fo  i.a  ,  elha  presentet  sas  le- 

tras  alh  abbat. 

Philomena  ,  fol.  4i- 

Elle  s'en  retourna  avec  son  fils  vers  la  Grasse  ,  el 
quand  elle  fut  là,  elle  présenta  ses  lettres  à  l'ahbc. 
Gratar  me  fai  lai  on  no  m  prn. 

B.  DE  Ventadour  :  Ab  cor  leial. 
Gratter  me  fait  là  où  ne  me  démange. 

—  Il  est  corrélatif  de  sai. 

Quar  qni  tAi  mor,  mais  a  qae  si  vivia , 
E  qui  sai  via ,  pietz  a  qne  si  moria. 

Pons  de  Capdueii.  :  Er  nos  sia. 
Car   qui  meurt  là,  plus  a  que  s'il   vivait,  et  qui 
vit  ici ,  pis  a  que  s'il  mourait. 

Volon  mais  de  sai  bastir 
Que  LAI  conquerre  los  fclos. 

P.  Cardinal  :  Quan  vey  lo. 
Veulent  plus  bâtir  de  çà  que  conquérir   là   les 
félons. 

ANC.  FR.  Lai  veisiez  maint  fort  esca  croisi. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne,  v.  168  t. 
Que   toit  allions  ensemble    lai  sus  en    ta 
maison. 

Rec.  decont.  déi:  La  Vallière  ,  t.  II,  p.  179. 

Qui  nous  doint  parvenir  lai  sus  en  paradis. 
Rom.  comment  JS.  S.  fut  -vengié.  La  Vallière  , 

t.  Il,  p.  179- 
ANC.  CAT.  Lay.  port.  La.  it.  Là. 

Adv.  comp. 

Que  farai  ien,  domna,  que  sai  ni  lai 


LAI 

No  pnesc  trobar,  ses  vos,  ren  que  bo  m  sia  ? 
Hugues  de  S.  Cvr  :  Très  enemicx. 
Que  ferai-jc,  ô  dame,  vu   que  çà  ni  là  je  ne  puis 
trouver,  sans  vous,  rien  qui  me  soit  bon  ? 
Obre  luos  liuelhs  isnelamen; 
Gart  SAI  E  LAI  tôt  belamen. 

Arnaud  de  Marceil  :  Doua  genser. 
J'ouvre  mes  yeux  promptement  ;  je  regarde  çà  et 
là  tout  bellement. 
Ni  de  sai  ni  de  lai 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  44- 
Ni  de  çà  ni  delà. 
Lo  sanh  bers  ou  Dieas  fon  sebelhitz 
Volon  liurar  aissilb  qni  de  lay  so. 

Guillaume  de  Mur  :  D'unsirventes. 
Le  saint  tombeau  où  Dieu  fut  enseveli  veulent  dé- 
livrer ceux  qui  de  là  sont. 

De  lai  on  près  mort  e  dolor. 

G.  Faidit  :  Tant  sui  ferms. 
De  là  où  il  prit  mort  et  douleur. 
ANC.  FR.  En  la  ville  de  Rouen  ou  autre  ville  de 
lay. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  l35o,  t.  II,  p.  SgS. 
Des  lo  temps  Rotlan  , 

Ni  DE  LAI  DENAN. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  cban  fenisc. 
Depuis  le  temps  de  Roland,  ni  de  là  en  avant. 
De  Bolbona  en  ça  e  del  Banchets  en  la. 

Hist.  de  Languedoc,  pr. ,  t.  II ,  col.  190. 
DeBolbone  en  çà  et  du  Banchet  en  là. 

Prép.  comp. 

Qaar  s' ieu  era  de  lai  mar  veramen. 

Peyrols  :  Pus  flum  Jordan. 
Que  si  j'étais  delà  la  mer  véritablement. 

1.  Aylai,  adv.,  là,  par  là. 
Quau  l' uns  trahis  aissai , 
E  r  autre  trays  aylai. 

P.  Cardinal  :  Atressi  cum  per. 
Quand  l'un  trahit  par  ici,  et  l'autre  trabit/j«r  là. 
ANC.  CAT.  Àjii.  CAT.  MOD.  Alli.  ANC,   ESP.  Ala. 

ESP.  MOD.  Alla,  alli. 

laïc,  layc  ,  S.  m.,  lai,  laïque. 

Per  nianh  forfag  e  per  inantha  laidura 
Qu'an  fag  e  fan  clerc  e  laïc  inalameu. 
Guillaume  de  Montagnagout  :  Perlo  mon. 
Pour  maint  forfait  et  pour  maint  outrage  qu'ont 
fait  et  font  méchamment  les  clercs  et  les  lais. 

Il  se  dit  aussi  au  féminin  : 
A  penas  hi  trucp  laïc  ni  clerc 
Qu'  el  dreg  cami  non  entreforc 


LAI 

On  sens  falb  et  entreforca  ; 
Giea  ni  vei  i,aica  ni  clergua 
Tant  o  cant  que  mal  no  iner{;ua. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
A  peine  j'y  trouve  Inn/iie  ni  clerc  qui  no  lourdie 
,111  droit  chemin  où  sens  faut  cl  fourclie  ;  et  difficile- 
menl  je  vois  ( femme)  laïque  ni  clergesse  tunl  nu 
quand  qui  mal  ne  mérite. 
Adj.       Per  anior  de  laigha  gen. 

Biw.  d'amor,  fol.  6. 
Par  amour  de  laïque  gent. 
xNC.  FR.  Ce  doit  savoir  nés  un  lais  hoiii. 
Nouv.  itc.defabl.  et  cont.  anc,  I.  Il,  p.  69. 
En  l'office  de  maisire  ordinaire  lay. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1461,  t.  XV,  p.  1 1 . 
Contre  la  jastice  laye. 

Arre'ts  d'amour,  p.  690. 
ANC.  c\T.  Llaych.  c.kt.  Mon.  Lajc.    \-sc.   esp. 
Laico.  roRT.  Leigo.  it.  Laico. 

LAID,   LAIG,    LAIT,  LAG,    I.AI,    odj.,    (lll    lat. 

■Ls.Dcre,  laid,  vilain. 
Voyez  Denina,   t.    III,   p.    4^»    et 
I,EiBNiTZ,  Coll.  étym.,  p.  6"?,. 

L'us  a  luoiller  qu'  es  bella  e  pros... 
E  l'autr'es  laioa  c  marrida. 
T.  DE  G.  Faidit  ET  DE  Perdigon  :  Perdigons. 
L'un  a   femme  qui  est  belle  et   me'ritante.. .    et 
l'autre  est  laide  et  revéclie. 

Tant  com  seras  laitz  a  te,  seras  gens  aDiea. 

Trad.  de  Bède,  fol.  25. 
Autant  comme  tu  seras  laid   pour  toi  ,  tu  seras 
.'•ntil  pour  Dieu. 

Lagz  es  l'afars  e  greu.s  e  malestans. 

GiBAtn  CE  BoBNEiL  :  Per  solatz. 
f'ilaine  est  l'afi'aire  et  pénible  et  fâcheuse. 
Doncs  LAIG  sentier 
Sec  cel  qa'  ah  lels  oaniina. 

B.  ZoRGi  :  Ben  es  adrpigz. 
Donc   inlam  sentier  suit  celui  qui  avec  elle  che- 
mine. 

Laia  caosa  es  tengiid'  al  doctor, 
.So  dis  Catos,  can  nescis  lo  rejjren. 

B.  CaRBONEL  :  Per  espassar. 
C'est  chose  tenue  vilaine  pour  le  docteur,  ce  dit 
Caton  ,  quand  ignorant  le  reprend. 

Compar.       No  en  farian  cara  laidor... 

Ane  non  vit/,  cl  mon  i.ager  rossa. 
P.Cakdinai,  :  D'tstevr. 
"N'en  feraient  pas  mine  plus  laide... 
Dncqucj  TOUS  ne  vito<  au  monde  plus  liiidr  ro.sse. 
III. 


LAI  9 

Substantiv.  Mas  la  laida  ab  dit?,  enclos. 

T.  DE  G.  Faidit  et  de  Perdigon  :  Perdigons. 
Mais  la  laide  avec  mots  ennuyeux. 
Adverbial.  Ben  es  fols  qui  viu  mal  ni  lag. 

P.  Vidal  :  Baros  Jhesus. 
Bien  est  fou  qui  vit  mal  et  vilainement. 
IT.  Laido. 

2.  Laioir  ,  V,,  lat.  L«DERe,  outrager,  ac- 
cuser, dénigrer. 

Artns,  ja  no  t'azirar 
Qui  t  LAïuis  ni  t  descucba. 
Le  dauphin  d'Aiivergne  :  Joglarctz. 
Art  us,  jamais  ne  te  fâche,  quiconque  te  déniffre  et 
te  dédaigne. 

Amicx ,  a  gran  tort  me  voletz  laidir. 

AiMERl  DE  Pegl'ILAIN  :  Dona  per  vos. 
Ami  ,  à  grand  tort  vous  me  voulez  accuser. 
ANC.  KR.     Ne  s  deit  de  paroles  leidir. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  870. 
Ne  ne  vous  fêtes  plus  ledir, 
Quar  ontes  est  de  vous  ferir. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  HT,  p.  i3. 
.\insi  la  damolsele  bat 
Le  chevalier,  et  se  débat , 
Et  de  parole  la  laidist. 

Fabl,  et  cont.  une,  t.  IV,  p.  899. 
."Vluit  s'esleient  déjà  laidiz, 
Chasciez  e  morz  e  desconfiz. 
B.  DE  Sainte-Maure  ,  Chron.  de  Norm.,  fol.  192. 
Pour  coa  que  ele  l'escnndit , 
La  laidi  mut  et  aviila. 

Marie  de  France  ,  t.  I,  p.  226. 
Vostre  marrastre  vous  a  et  ferne  et  laidite. 
Pioman  de  Berle,  p.  77. 
iT.  Laidi re. 

3.  Laidf.zir  ,  V.,  enlaidir,  altérer. 

Non  puesc  pus  la  dolor  suffrir 
Qui  m  fai  la  color  t.aidezir. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Je  ne  puis  plus  souHVir  la  douleur  qui  me   fait 
altérer  la  couleur. 

.\.   Laizar,  V.,  souiller,  léser,  enlaidir. 
Ronlia  ni  lehrosia 
D'oine,  qu'autramen   bossia. 
Sa  bon'  arma  non  pot  i.ayzar. 

Jirev.  d'amor,  fol.  12. 
Rogneni  lèpre  d'homme,  cjui  soit  bon  autrement, 
sa  bonne  âme  ne  peut  souiller. 
Subst.  La  lemors  del  i.aizar 

Non  den  nul  home  far  duplar. 

Brcv.  d'amor,  fol.  l'j^. 


ïo 


LAI 


La  crainle  du  souiller  ne  doit  nul  homme  fiùre 
douter, 

iT,  Laidare. 

5.  Laiamen,   adi>.,  laidement,  vilaine- 
ment ,  outrageusement. 

Pels  Turcs  savais  mot  laiamen  aunitz, 
Olivier  LE  Templier  :  Esiat  aurai. 
Par  les  Turcs  perfides  laidement  honnis. 
Laiamen  tracta  las  chansas  del  monestier. 

Régla  de  S.  Benezeg ,  fol.  44- 
Traite  'vilainement  les  choses  du  monastère. 
iT.  Laidamente. 

6.  Laidura,  s.f.,  outrage,  honte,  in- 
jure. 

Quar  s'  elha  m  fai  gran  laidura  , 
Quant  autre  s  planh,  ieu  01' apais. 

P.  RoGiERS  :  Al  pareissen. 
Car  si  elle  me  fait  grand  outrage,  quand  un  autre 
se  plaint  ,  moi  je  m'appaise. 
ANC.  FR.     Bien  savons  qne  vous  ne  traciés 
Fors  nous  faire  honte  et  laidure. 

Rotnan  delà  Rose,  v.  iSaig. 
Cest  vilain  qui  me  fist  lediire. 
Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  326. 
iT.  Laidura. 

7.  Laidf.sa  ,  S.f.,  laideur. 

En  gardar  no  '1  forsa  beutatz 
Ni  res,  mas  laidesa  e  cors  falz. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  Perdigon  ;  Perdigons. 
A  garder  ne  le  force  heautc'  ni  rien ,  excepté  lai- 
deur et  cDrps  fou. 
ïT.  Laidezza. 

8.  Lageza,  S.f.,  souillure,  bassesse. 

Aiga  lava  corporals 
Lagezas  et  esperitals. 

Brei'.  d'amor,  fol.  38. 
Eau  lave  souillures  corporelles  et  spirituelles. 
Hoin  que,  per  pane  fie  profiech  , 
Consentis  en  far  lageza. 
G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Homme  qui  ,  pour  peu  de  profit  ,  consent  à  faire 
bassesse. 

g.   L.AizANA  ,  .y./;,  souillure. 

La  corporal  laizana. 

Brei».  d'amnr,  fol.  l47- 
La  souillure  corporelle. 


LAÎ 

10.  hv-z ,  aflj . ,  lat.  i.av.sus,  lèse. 
Lac.  Crim  de  leza  majcstat. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i463 ,  t.  XVI,  p.  134. 
Crime  de  /è.se-raajesté. 
Crim  de  yretgia  o  de  leza  magestat. 

Til.  du  xiv"  siècle.  DoAT,  t.  XGIII,  fol.  259- 
Crime  d'hére'sie  ou  de  /t'^e-majeslé. 
ANC.  CAT.  Les.  Esr.  PORT.  iT.  Lcso. 

11.  Lezio  ,   s.  f,  lat.    LGESio,  lésion, 
dommage,  outrage. 

Per  so  qne  no  fa.ssa  lesio  a  la  lengua. 
Trad.  d'Albucasis ,  fol.  22 
Pour  ce  qu'il  ue  fasse  lésion  à  la  langue. 
De  raptura  o  autra  lezio  defènsiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  37. 
Défensive  de  rupture  ou  autre  lésion. 
Acusatz  de  ciim  de  lezio  de  enperîal  ma- 
gestat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  114. 
Accusé  de  crime  à'outrage  à  la  majesté  impériale. 
CAT.  Lesiô.  ESP.  Lésion,  port.   Lesào.  it.   Le- 
sione. 

12.  Blessedura,  5./^ ,  blessure, 

Sy  clau  ses  neguna  blessedura. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  2(>. 
Se  ferme  sans  nulle  blessure. 

i3.   Blessament  ,  s.  m.,  blessure. 

Contra  tôt  blessament  qui  pot  venirdefora. 

Elue,  de  las  propr.,  foî.  61 . 
Contre  toute  blessure  qui  peut  venir  de  dehors. 

LAIRAR  ,  V.,  lat.  lAmARe,  aboyer. 

Negus  cas  non  pot  layrar  ni  japar  ni  jangolar. 
F.  et  Vert.,  fol.  7t. 
Nul  chien  ne  peut  aboyer  ni  japper  ni  grogner. 
Stibstantiv ■  Lor  parlais  sembla  lairar  de  cas. 
P.  Vidal  :  Ara  m'alberc. 
Leur  parler  semble  Vabojer  de  chien. 
ANC,  FR.  Le  suppliant  oy  leur  chien  lattrer  et 

abahier  très  fort. 
Lett.  derém.de  i38o.Carpentier,  t.  Il, col.  1009. 
CAT.  Lladrar.  esp.  port.  Ladrar.  it.  Latrare. 

1.  Lairament,  s.  m.,  aboiement. 

Espaventar  per  lairament  dels  chas. 

Trad.  deB'ede,  fol.  55. 
Epouvanter  par  aboiement  des  chiens. 
CAT.  Lladramenc.  it.  Lntramento. 


LAI 

LAIRE  ,     LAYRE,    LAIRO,    LAIRON  ,    .V.  /«., 

lat.  LAtRoyem,  larron,  voleur,  fripon. 
■  Es  LAYREs  aiscl  que  vay  emblan. 

B.  Cardonel  :  Joaii  Fabrc. 
Est  voleur  celui  qui  va  dérobant. 
Paobre  lairon  pent  boiu  per  una  veta... 
Qu'el  ries  laikes  peuda  'l  lairon  niesqui. 
P.  Cardinal  :  Prop  a  gucria. 
Pauvre  larron  on  pend  pour  une  vélille...  Que  le 
riche  larron  [lenilc  le  larron  mesquin. 
Adj.Jig.  Pros  doinpua,  ab  un  douz  esgar 
Que  m  fairon  vostr'  iiels  lairo, 
Mi  vengnest  luou  cor  eiiiblar. 

Pjerre  de  Maessac  :  Estât  aurai. 
Ge'ne'reuse  dame  ,  avec  un  doux  regard  que  me 
tirent  vos  yeux  larrons,  vous  me  vîntes  voler  mon 
cœur. 

Il  a  été  employé,  comme  fur  en  la- 
tin, dans  le  sens  de  valet,  esclave. 

Qold  doinini  faciant,  aiident  qanm  talia  fures  ? 
VlRG.  Eclog.,  111,  V.   i6. 
En  totz  luecx  me  tenb  per  ton  près, 
Per  ton  i.aik()?(  en  totas  res. 

Marcabri's  :  Pus  mos  coi-atge. 
En  tous  lieux  je  me  tiens  pour  ton  prisonnier, 
pour  ton  esclave  en  toutes  choses. 

—  Sorte  d'imprécation. 

S' ieu  pogaes  viare  de  mon  captai , 
Laire  sia  ien ,  s' ien  fos  de  lor  fogal  ! 
P.  Cardinal  :  D'un  sirventes  faire.  Var. 
Si  je  pusse  vivre  de  mon  capital,  que  je  sois  lar- 
tvn,  si  je  fusse  de  leur  fover  .' 
^dv.  comp.     Amarai  la  donc  a  lairo. 

FoLQLET  DE  Marseille  :  Tan  raov. 
Je  l'aimerai  donc  à  la  dérobée. 
AHC.  FK.     Bien  est  lerres  qu'à  larron  ernble. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  23(j. 
C4T.  Lladre.   esp.   Ladron.  i'Ort.  Ladrào,  it. 
Latro,  ladro. 

1.  Layronessa  ,  s.  f. ,  larronnesse  ,  vo- 
leuse. 
Que  apparesoon  esser  layres  o  latroi?es8as. 

Cartulairede  Montpellierj  fol.  iSd. 
Qui  apparaissent  être  larrons  ou  larronnesses. 

j.  Layronia,  s./.,  larronnerie,  volerie, 
'I  iponnerie. 

Quar  Diens  defendet  a  la  gen.  . 


LAI 


1 1 


E  inurties  e  i.ayroni\s. 

Brii'.  d'amor,  fol.  i/j. 
Car  Dieu  défendit  à  la  genl...  et  meurtres  et  a>u- 
leries. 

ESP.  Ladronia. 

4.  LàYRONICI,    LAIRONISSI,    I.AYRONISSI  , 

S.  m.  ,  lat.  LA^RociNiM/w  ,  larcin,  vol, 

friponnerie. 

Layronici,  penre  l'autruy  a  tort  et  a  dece- 
ben)en  d'  aquell  de  cuy  es,  senes  sa  voluntat. 
F.  et  Fert.,  fol.  14. 

Larcin,  prendre  (  le  bien  )  d'autrui  à  tort  et  avec 
déception  de  celui  de  qui  il  est ,  sans  sa  volonté. 

Laironissi  faig  de  noig. 
Coût,  de  Montlci'ard.  Arcli.  du  tioy.,  J,  i\. 

Fol  fait  de  nuit. 

Layronissi  gros  e  manifest. 

Ord.  des  R.  deFr.,  \\(ii,  t.  XVI  ,  p.  134. 
Fol  gros  et  manifeste. 
CAT.  Lladronici.  esp.   Latronicio ,   ladronicio. 
PORT.  Lacrocinio.  it.  Latrocinio,  ladroneccio . 

5.  Lay'ronat,  s.  m.,  larcin,  friponnerie. 
Flac  layrokat. 

Lejs  d'amors,  fol.  m. 
Lâche  larcin. 

G.   Latronissa  ,    S.  Jl,  larcin,   volerie, 
friponnerie. 

Si    negun    o   ncguna  fasia    latronissa    de 
naecli  o  de  dia. 

Charte  de  Gréalou,  p.  94. 
Si  nul  ou  nulle  faisait  larcir.  de  nuit  ou  de  jour. 

7.  Laironil  ,  adj.,  dérobé. 

Las  aigas  laironils  sunt  plus  dolsas ,  e  pas 
escouduz  plus  snaus. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  47. 

Les  eaux  dérobées  sont  plus  douces  ,  et  pain  cache' 
plus  agréable. 

8.  Laironar  ,  î).,  voler,  dérober. 

"Venguetz  coma  sirven, 
Aisi  com  sel  que  lairona. 
Raimond  de  MiRAVAL  :  Baiona  per. 
Vous  vîntes  comme  sergent,  ainsi  comme  celui  qui 
dérobe. 

AUc.  FR.  Tant  feirent  et  tracassareut  pillant  et 
larronnant. 

Rabelais  ,  iiv.  I ,  ch.  27. 

LAIS,  i-  rn.,  lamentation,  plainte,  gé- 
missement 


13 


LAI 


Premiers  penres  Labadol , 
E,  si  anas  ab  dreitura  , 
Tro  a  Maroc  faran  lais. 

Pierre  d'Auvergne  ;  Belm'esquan. 
D'abord  vous  prendrez  Labadol ,  et  ,  si  vous  allez 
en  droiture  ,  jusqu'à  Maroc  ils  feront  lamentations., 

LAIS,  LAYs ,  S.  m.,  lat.    i^es^m^,   lai, 
sorte  de  poésie. 
An  laissât  lays  e  vers  e  chansos, 
Kt  an  près  plaitz  e  novas  e  tensos. 

P.  Cardinal^  Rix  bom  que. 
Ont  abandonné  lais  et  vers  et  chansons,  et  ont 
pris  plaids  et  nouvelles  et  contestations. 
Fasia  a  un  juglar 
Lo  LAIS  de  dos  amans  cantar. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  5i. 
Il   faisait  cbanter  à  un  jongleur   le  lai  de  deux 
amants. 

Cella  m  platz  mais  qae  chansos, 
Voha  ni  lais  de  Bretanha. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Ja  non  volgra. 
Celle-là  me  plaît  plus  que  clianson,  refrain  ni  lai 
de  Bretagne. 

Il  s'est  dit,  par  extension,  du  chant 
des  oiseaux. 

El  temps  qu'el  rossinhol  s'esjao  , 
E  fai  SOS  lais  sotz  lo  vert  fuelh. 

Decdes  de  Prades  :  El  temps. 
Au   temps  que  le  rossignol  se  re'jouit,  et  fait  ses 
lais  sOus  le  vert  feuillage- 

—  Son,  résonnement,  cri. 

Bel  m'es  cant  aug  lo  resso 
Qne  fai  1'  ausbercs  ab  1'  arso. . . , 
Et  aug  los  retins  e  'Is  lais 
Dels  sonails,  adoncs  m' estais. 

Pierre  de  Bergerac  :  Bel  m'  es  cant. 
Beau  m'est  quand  j'entends  le  retentissement  que 
fait  le  haubert  avec  l'arçon... ,  et  j'entends  les  tin- 
tements et  les  sons  des  grelots,  alors  je  m'élance. 
Âdv.  comp.     Tuit  s'oscridon  a  un  lais. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  t\î). 
Tous  s'écrient  d'un  seul  cri. 
ANC.  FR.  Les  cuntes  ke  jo  sai  verais, 

Dunt  li  Bretuu  mit  faitlor  lais , 
"Vus  conterai  assez  briefmenl. 
Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p-  5o. 
Grant  joie  font  par  le  palais, 
Et  chautoicnt  et  sons  et  lais. 

Roman  du  Renaît,  t.  II,  p.  \f\f)- 


LAI 

Pour  en  cbanter  quelquefois  lays  de  plainte. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  376. 

LAISSA,  LAYSSA,  lissa,  s./.  ,  lice,  pa- 
lissade ,  barrière. 

De  murs  e  de  laissas  ben  clausa... 
E  las  LAYSSAS  son  reforsadas  , 
Seguras  e  ben  acairadas. 

G.  RiQUiER  :  Qui  a  sen. 
De  murs  et  de  barrières  bien  close...  Et  les  licei 
sont  renforcées,  assujéties  et  bien  ajuste'es. 
En  las  LISSAS  farai  portai. 
Raimond  l'Écrivain  :  Senbors  l'autr'  ler. 
Dans  les  lices  je  ferai  portail. 
Ab  LISSAS  de  fortz  pals  serratz. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play  lo. 
Avec  palissades  de  forts  pieux  serrés. 
ANC.  PR.  Se  reclosent  par  defors  de  lices  et  de 
barres...  pour  garder  lur  ost,  lor  liches  et 
lor  barres. 

Villehardolin  ,  p.  24- 
Fsp.  Liza.  iT.  Lizza. 

%.  Palissada  ,  S.  f,,  palissade  ,  clôture 
de  palis. 

Se  fassa  nna  palissada. 

Tit.  de  1398.  DoAT,  t.  LIV,  fol.  168. 
Se  fasse  une  palissade. 

c,\T.  Palissada.  esp.  Palizada.  tort.  Palissada, 
palicada.  it.  Palizzata. 

LAISSAR,  LAiSAR ,  V.,  lat.  laxar^,  lais- 
ser, délaisser,  quitter. 

Voyez  Mueatori,  Z)i.v.?.  33 , cILeib- 
NiTZ,  Coll.étym.,  p.  62. 

Ma  domna  m  lais  per  autre  cavalier. 

Bertrand  de  Born  :  leu  m'escondisc. 
Que  ma  dame  me  laisse  pour  autre  chevalier. 
Aissi  LAIS  tôt  quant  amar  suelh. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  cbantar. 
Ainsi  je  quitte  tout  ce  que  j'ai  coutume  d'aimer. 
L'  estrada 
Laissiei  e  mon  dreg  cami. 

J.  Esteve  :  Ogan. 
Je  quittai  l'estrade  et  mon  droit  chemin. 
Tan  bo  essemple  en  laiset  entre  nos. 
Poiime  sur  Bo'ece. 
Tant  bon  exemple  en  laissa  parmi  nous. 
Proverb.  Hom  ,  on  plus  aut  es  puiatz  , 

Plus  bas  cbai ,  si  s  laissa  cbazer. 

P,  BogIEKS  :  Scïihcr  Raymbauli. 


LAI 

Homme ,  où  plus  liaut  il  est  clevc  ,  plus  bas  choit, 
s'il  se  laisse  choir. 

— •  Léguer,  transmettre. 

Terras  pot  hom  laissas  , 
E  son  un»  lieretar, 
Mas  pretz  non  aura  ja  , 
Si  de  son  cor  non  l'a. 

Arnaud  de  Maruf.il  :  Razos  es. 
On    peut  laisser  terres  ,  et  faire  lie'ritier  son  fils , 
mais  il  n'aura  jamais  mérite ,  s'il  ne  l'a  «le  son  cœur. 
Cinq  libras  U  layssava.  en  son  testamen... 
Cant  li  avia  layssat  en  son  testamen. 
F.  et  Vert.,  fol.  75. 
Cinq  livres  lui  laissait  A'iai  son  testament... 
Combien  il  lui  avait  laissé  dans  son  testament. 

—  Permettre ,  consentir. 

L'  cm  no  '1  laiset  a  salvament  annar. 
Poème  sur  Bo'ccc. 
L'on  ne  le  laissa  à  saiivement  aller. 

Quant  a  vos  plac  qne  ns  mi  laissetz  vezer. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jorn. 
Quand  il  vous  plut  que  vous  me  laissâtes  vous  voir . 
E  s  laissa,  vins  deserelar. 
Bertrand  de  Bor.n  le  fils  :  Quant  vei  lo. 
Et  se  laisse  vivant  dc'siiériler. 

—  Cesser,  s'abstenir. 

Fes    se   mercadier,    e    venc   n'es ,  e  t.ai.ssei 
d'anar  per  coilz. 

/''.  de  Pisloletu. 
Se  fit  marchand  ,  et  devint  riche ,  et  cessa  d'aller 
dans  les  cours. 

Mesura  m  fai  soven  laissar 
De  manh  rir'  e  de  trop  jogar. 

Garis  le  Brun  :  INueg  e  jorn. 
Raison  me  fait  souvent  abstenir  de  maint  rire  et 
de  beaucoup  jouer. 

Doiunas,  oimais  vos  lais  de  dradaria. 
Pierre  de  Gavaret  :  Pcironct. 
Dames,   de'sormais  (  envers  )  vous  je  m'abstiens 
de  galanterie. 

îVo  m  laissarai  per  paor 
Qu'un  sirventes  non  labor. 

G.  FlGUElRAS  :  ]So  m  laissarai. 
.Te  ne  m'abstiendrai  pas  par  peur  que  je  ne  tra- 
vaille un  siri'ente. 

ANC.    PR.    "Veoient    qu'il    avoient   laissiet   lur 
église  trop  folement. 

Chronique  de  Cambraj  . 
Séé  don  scel  ke  inesirc  d'Artois  nous  a  lais- 
•  ict  pour  lesbesoignes  de  sa  terre. 

Charte  d'Ouchi, 


LAI 


iiî 


A  la  fin  le  jeune  garsou  se  voyant  si  foi  r 
importuné  et  pressé  ,  laissait  de  fréquenter  les 
liens  publiques. 

Amïot,  Trad.  de  Plutarque,  V.  dcDémctrius. 

En  Iny  remoustrant  qu'il  ne  laissast  point , 
pour  l'yver,  h.  faire  guerre  à  ses  ennemis  les 
Angloi.s, 

-Vl.vin  Chartier  ,  p.  192. 

ANf:.   ESP. 

Quanto  aqui  ganamos,  aqni  lo  lexaremos. 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  474- 
ANC.    CAT.  Leixar,   lexar.  cat.  mod.   Dexar. 
ESP.    mod.   Dej'ar.   port.  Deixar.  anc.    it. 
Lassare.  it.  mod..  Lasciare. 
Loc.     Re  ns  lanzera  que  m  laissassetz  estar. 
Bertrand  de  Born  :  leu  ra'escondisc. 
Je  vous  approuverais  bien  que  vous  me  laissassiez 
élre  (tranquille). 

Lassem  estar  elh  playn  ,  et  anem  lo  vengar. 

Philomena. 
Laissons  être  (cessons)  la   plainte  ,  et  allons   le 
venger. 

ANC.  FR.  Mais  laissiés  ester  vo.stre  plor. 

Roman  de  la  Rose,  v.  i65i3. 
K'il  lait  ester  ma  terre. 

Roman  de  Rou,  v.  3444- 

Le  catalan  a  tlit  leixar  estar,  et  dit 
encore  df.x.vr  esta?: 
it.        Lascinmo  ora  star  qnesto. 

BoccAccio,  Dec,  VIII  ,  9. 

Quoique  l'espagnol  ni  le  portugais 
n'offrent  aucun  exemple  de  cette  lo- 
cution, on  en  trouve  la  trace  dans  ce 
passage  d'un  titre  de  iigS,  cité  dans 
\ Elucidario,  t.  II,  p.  3o. 

Quod  leixarent  ipsum  stare  in  pace. 

2.   Laissa  ,  s.  f.,  legs,  testament. 

Cant  issiras  d'aquesta  vida,  pessa  de  Den  , 
e ,  en  ta  laissa,  laissa  als  paubres. 

Trad.deDède,  fol.  64. 
Quand  tu  sortiras  de  celte  vie  ,  pense  à  Dieu  ,  et , 
dans  ton  testament,  laisse  aux  pauvres. 
Paguadas  las  laissas  qnefara. 

Tii.  de  1254.  Doat,  t.  CXV,  fol.  93. 
Payc's  les  legs  qu'il  fera. 
ARC.  FR.  Tl  fist  sa  devise  e  son  lais,  et  il  dé- 
partit son  avoir. 

ViLLEHABDOUIN  ,  p.   I("). 

ANC.    CAT.    Leixa.    cat.    mod.     Dexa.    pout. 
Deixa. 


i4  LAM 

3.  Delaissar  ,  ^^,  délaisser. 
Part.  pas.  Fam  vos  saber  que  totz  affais 
E  totz  negocis  delaissatz. 

La  Criisca  profenzale  ,  p.  96. 
INous  vous  faisons  savoir  que  toutes  afl'aires  et  tous 
négoces  délaissés. 

ANC.   ESP.  Del  (lia  d'oy  delessa...  E  delesso  lo. 
l'it.  de  1206.  yirte  del  Rom.  Casl.,  p.  4^  et  l\k- 

If.   Relays  ,  RELAIS,  S.  m.,  relâche,  re- 
lâchement, discontinuation,  relai. 
Ses  fin  e  ses  relays... 
Andronix  lo  joies  s' es  noiritz  el  palays 
De  solatz,  de  baudor,  aitan  con  vol  e  mais, 
Mas  anc  non  si  donet  a  nuyl  malvays  relays. 
V .  de  S.  Honorât. 
Sans  fin  et  sans  relâche... 

Andronic  le  joyeux  s'est  nourri  au  palais  de  soû- 
las, d'alle'aresse,  autant  comme  il  veut  et  plus  ,  mais 
oncques  il  ne  se  donna  à  aucun  mauvais  reldcliement. 

Âdv.  comp. 
Car  mil  ad  dk  relays  cridavan  de  totz  latz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Car  mille  h  la  fois  criaient  de  tous  côte's. 

• —  Sorte  de  poésie. 

Jaci'  aysso  que  alcn  fassan  gilosescas  al 
oompas  de  dansa,  e  relays  al  compas  de  vers 

o  de  chanso. 

Leys  d'amors,  fol.  /[t. 
Bien  qu'aucuns  fassent  gilosesques  sur  la  mesure 
de  danse ,  et  relais  sur  la  mesure  de  vers   ou  de 
chanson. 
iT.  Rilascio. 

5.  Entrelaissar ,  v.,  interrompre,  dis- 
continuer. 

Per  la  eal  causa  entrelaissant  la  paianla 
del  comensament  de  Christ. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Hébreux. 

Par  laquelle  cause  interrompant  la  parole  du 
commencement  de  Cbrlst. 

6.  Entrelaissament,  s.    m.,  interrup- 
tion ,  discontinuation. 

Car  iea  fane  tota  ora  renenbransa  de  vos 
senes  entrelaissament. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Romains. 

Car  je  fais  toujours  comme'moration  de  vous  sans 
discontinuation. 

LAMENT  ,  s.  m.,   lat.   lamentmw,  la- 
mentation. 


LAM 

Sai  de  Jeremias  per  que  fes  los  lamemtz. 
Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  del. 
Je  sais   toucliant  Jére'mie  pourquoi  il  Cl  les  la- 
mentations. 

ANC.  CAT.  Llamento.  cat.  mod.  esp.  port.  it. 
Lamenta. 

1.  Lamentation  ,   s.  f.,   lat.    lament.\- 
TiON^w  ,  lamentation. 

La  LAMENTATION  de  Jercmlas. 

Doctrine  des  Vaudois. 
La  lamentation  de  Jérémie. 
CAT.  Llamentaciô,  lamentaciô.  esp.  Lamenta- 
cion.  PORT.  Lamentacào.  it.  Lamentazione . 

3.  Lamentos,  adj.,  lamentable. 

Caosa...  fort  lamentosa  e  pietosa  a  veyre. 

Chronique  des  Albigeois,  p.  20. 
Chose...  fort  lamentable  et  pitoyable  à  voir. 
ESP.  IT.  Lamentoso. 

LAMIA  y  s.  f.,  lat.  lamia,  lamie. 

Bestias  chimericascum  so  lamias,  que  han... 
cap  virginal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  SSy. 

Bêles  chimériques  comme  sont  Zamie^^  qui  ont... 
tête  de  vierge. 
CAT.  ESP.  Lamia.  it.  Lammia. 

LAMINA,    s.  f.,    lat.    lamina,    lame, 
plaque. 
Lamina  de  plom. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  69. 
Latneàe  plomb- 

Lamina  d'aur. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  ib4- 
Lame  d'or. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Lamina. 

2.  Lama,    laima  ,   s.   f.  ,    lat.    lam/«a  , 
lame,  plaque. 

Fetz  far  doas  lamas  de  fer, 
E  vai  dir  qu'om  fort  las  calfes. 

Brev.  d'amor,  fol.  189. 
Fit  faire  deu.v  lames  de  fer,  et  va  dire  que  fort 
on  les  cbaufl'ât. 

Coirassa  ni  laimas  de  ferre. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  121. 
Cuirasse  et  lames  de  fer. 

ANC.  FR.  Fat  ledit  Anglois  un  petit  navré  des- 
soubs  ses  lames. 

MoNSTRELET,   t.  1,  fol-  84. 

IT.  Lama. 


LAM 

3.  Lamiera  ,  s.  f. ,  lamière  ,  sorte  d'ar- 
mure en  lames  «Je  métal,  cuirasse. 

■  Ni  I.AMIERA  ni  gambayssons 
Ni  degnn'  autia  garnisons. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Ni  lamière  :ii  gambcssoa  ui  nulle  autre  armure. 
IT.  Lamiera. 

LAMP,    i.AM,   S.    m.,   du    lat.   lajvip<7.î, 
éclair,  éclat  de  lumière. 
La  resplandor  dels  lamps. 

Hist.  nbr.  de  la  Bible,  toi.  3l . 
Le  resplendissement  des  éclairs. 
Traniet  Diens  soveu  en  terra... 
Lams  e  fozer  e  tempesta. 

Brev.  d'ainor,  fol.  127. 
Dieu    transmet   souvent  sur   terre...   éclairs  et 
foudre  et  tempête. 

Fig.     Quon  a  fis  drntz  sia  joys  t.xms. 

Ra.mdaud  de  VaqueiRAS  :  Ar  vey  escur. 
Comment  pour  les  fidèles  amants  le  Lonlieur  soit 
éclair. 

—  Par  ext.,  foudre. 

Cazet  .1.  i,AM  a  forma  de  draguo  arden,  qne 
aucis  très  homes. 

Cat.  dels  apost.  de  Ro;na,  fol.  i  ig. 
Il  tomba  unybwrfre  en  forme  de  dragon  ardent , 
qui  tua  trois  liommes. 

CAT.  Llanip.  ESP.  it.  Lampo. 

Ce  mot  signifie  aussi  glissade. 

En  en  prec  r,AM  e  fie. 

ToRCAFOLS  :  Comunal  veill. 
J'en  ^t\% glissade  et  contusion. 

2.  Lampa,  s.f.,  lat.  L.AMPA.y,  lampe. 

L'oli  delasLAMPAS. 

D'  aquela  pel  si  fan  niacbas  per  i.ampas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  11^9  et  257. 
L'Iiuile  des  lampes. 

De  cette  peau  se  font  mèches  pour  lampes. 
Faran  ardre  cascun  dia  nna  lampa. 

TU.  de  1460.  DoAT,  t.  LXXX,  fol.  392. 
Feront  brûler  cbaque  jour  une  lampe. 
IT.  Lampa. 

3.  Lampeza  ,  LAMPEA,  s.J'.,  lampc. 

Per  oli  que  noiris  lo  faoc  en  lampeza. 
A',  et  f^ert.,  fol.  7^. 
l'ar  huile  qui  nourrit  le  feu  dans  la  lampe. 

Abcandelas  ni  ab  lampezas. 

Cartulaire  de  Montpelliir,  fol.  xt^'j. 
\  vie  chandelle»  ni  avec  lampres. 


LAN  i5 

Una  r.AMPEA  qnc,  per  ven  ni  per  aigua,  no  s 
pot  e.scantir. 

Cat.  dels  apost.de Roma,  fol.  1^2. 

Une  lampe  qui ,  par  vent  ni  par  eau  ,  ne  se  peut 
éteindre. 

Fig.  L'oli  de  niisericordia  defalh  en  la  lam- 
peza de  son  cor. 

F.  et  Vert.,  fol.  74. 
L'huile  de  miséricorde  man<(ue  dans  la  lampe  de 
son  cœur. 

ESP.  Lampara.  port.  it.  Lurnpacla. 

',.   Lampec,   s.    m.,  éclair,  éclat  de  lu- 
mière. 
En  la  quai  partida  si  engendron  vens,  lasi- 

PEcs  et  toneyres. 

Elue,  de  la.<!  propr.,  fol.  i32. 
En  laquelle  partie  s'engendrent  vent,    éclair  ci 

tonnerre. 

CAT.  Lampe  g. 

LAMPREZA,  LAMPREA ,  s.  f.,  lat.  lam- 
PE^RA ,  lamproie. 

La  murena  o  lampreza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  262. 
La  murène  ou  lamproie. 

De    doDtze  entro  a  vingt  laïupradas  ,  nna 

LAMPREA. 

Tit.  du  \i\<=  siècle.  DoAT,  t.  CXXXI,  fol.  243. 
De  douze  jusqu'à  vingt  lamproies,  une  lamproie. 
CAT.  Lamprea,  Uamprea.  esp.  port.  Lamprea, 
IT.  Lampreda. 

2.  Lamprada,  s.f.,  lamproie. 

De  douize  entro  a  vingt  lampradas,   una 
lamprea. 

TU.  du  xiv'=  siècle.  DoAT  ,  t.  CXXXI,  fol.  243. 
De  douze  jusqu'à  vingt  lamproies,  une  lamproie. 

LANA,  s.  /.,  lat.  lana  ,•  laine. 

La  toizos  de  la  lana. 

P.  DE  GoRBiAC  :  Domna  dels  angels. 
La  toison  de  la  laine. 

A  vostras  berbifz 
Tondclz  trop  la  lana. 

G.  FiGUElRAS  :  Sirventes  vuelli. 
A  vos  brebis  vous  tondez  trop  la  laine. 
<:at.  Llana.  esp.  Lana.  port.  Là.  it.  Lana. 

2.  Lanieici,  .y. /«.,  lat.  lanificim/w,  pré- 
paration des  laines,  apprêt  des  laines. 

F.n  art  de  lanifici  es  engenhoza. 


i6  LAN 

Prumier  fo  en  ela  trobat  lanifici. 

Elue.  Je  las  propr. ,  fol.  170  et  167. 
Dans  l'art  de  la  préparation  des  laines  est  indus- 
trieuse. 

Premièrement   fut   en   elle   trouvé  Vapprét  des 
laines. 
ESP.  PORT.  iT.  Lanificio. 

3.  Lanis,  adj. ,  de  laine. 

Negus  draps  blancs,  lanis  ,  non  sia  tens  en 

roia. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1204. 
Oue  nul  drap  blanc,  de  laine,  ne  soil  teint  en  garance. 
Dels  draps   i.anis  que   en  la   dicha    vila  se 

fasion. 

Tit.de  i35i.DoAT,  t.CXLVI.fol.  217. 
Des  draps  de  laine  qui  dans  ladite  ville  se  faisaient. 

/|.  Lanos,  odj.,  lat.  LANosM.y,  laineux, 

couvert  de  laine. 

Semblant  frag...  alcunament  lanos. 

Bestia  lanoza  et  mansneta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  212  et  23l^. 

Ressemblant  fruit  ..  aucunement  laineux. 

Béte  laineuse  et  douce. 
CAT.  Llanos.  esp.  it.  Lanoso. 

5.  Lanuginos,  odj.,  lat.  lanuginosî<5  , 
laineux. 

Cardo...  lanoginos  es. 
Natura  landgino/.a. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  2o3  et  l85. 
Le  chardon...  est  laineux. 
Nature  laineuse. 

6.  Lanier,  adj.,  lanier,  terme  de  fau- 
connerie. 

Si  vols  bon  falcon  i.anier  , 
Ab  gros  cap  et  ab  gros  bec  lo  qtiier. 

DeUDES  de  PrADES,  y^M3.  cass. 
Si  lu  veux  bon  faucon  lanier,  avec  grosse  tête  et 
avec  gros  bec  clierche-le. 
IT.  Lanière. 

—  Par  cxt.  Avide  ,  rustre. 

En  Perdigons  pren  coin  jotglars  laniers, 
Qii'  en  penr'aver  a  tota  s'esperansa. 
T.  DE  Rambaud  ,  DE  Perdigon  et  d'Adhémar  : 

En  Azemar. 
Le   seigneur   Perdigon    prend    comme    jongleur 
avide,  qui  à  prendre  richesse  a  toute  son  espe'rance. 
Substantif.  Tolz  temps  mè  laisson  derrier, 
Qnan  m' an  mes  en  la  mesclada , 
Li  gentil  e  11  lanier. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 


LAN' 

Toujours  me  laissent  derrière,  quand  ils  m'ont 
mis  dans  la  mêle'e  ,  les  gentils  et  les  rustres. 

ANC.  FR.  Nnns  n'ifif  de  parleir  laniers. 

Fabl.  et  eont.  anc,  t.  III ,  p.  89. 
Il  afflert  bien  que  l'en  présent 
De  fruit  novel  un  bel  présent , 
En  toailles  ou  en  paniers: 
De  ce  ne  soies  jà  laniers. 

Roman  de  la  Rose,  v.  825o. 
Mais  ele  vos  tient  por  laniers. 

Romcfn  del  conte  de  Poitiers,  v.  33o. 

LANDA,  s./.,  du  gothique  lant,  lande, 
plaine,  désert. 
Voy.  Ihre  ,  Dis.i.  att.,  p.  23  i. 

leu  tenc  lo  paeg,  e  lays  la  plana  landa. 

Perdigon  :  Aissicum  selh. 
Je  tiens  la  hauteur,  et  laisse  la  plane  lande. 
S'ill  vos  ditz  d'alt  poicb  que  sia  landa  , 
"Vos  la'n  crezatz... 
C'aissi  seretz  aniatz. 

Giraud  de  Borneil  :  S' ie  us  quier. 
Si  elle  vous  dit  de  haute  montagne  que  ce  soil 
plaine,   vous  croyez-l'en...  vu  qu'ainsi  vous  serez 
aime'. 

Car  aquist  aygna  que  demandas 
No  sai  yeu  per  aquestas  landas. 
y.  de  S.  Enimie ,  fol.  1 1. 
Car  cette  eau  que  tu  demandes  je  ne  connais  pas 
par  ces  landes. 

Fig.     Qui  no  fai  so  que  Dieus  manda  , 
L'enemicx  1'  a  en  sa  landa. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crisl. 
Qui  ne  fait  ce  que  Dieu  commande ,  le  diable  l'a 
en  sa  lande. 
iT.  Landa. 

LANDACISME,  s.  m.,  îat.  lamÔdacis- 
miis,  lambdacisme,  répétition  vicieuse 
du  1. 

Lambdacismus...  ut  :  Sol  et  Inna  lace  luce- 
bant  alba,  levî,  lactea. 

Makcian.  Capella  ,  De  nuptiis  Mercur.  et 
philolog.  5. 
Landacisme  es  cant  nna  dictios  finish  en  /, 
e  la  seguens  comensa  per  /. 

Leys  d'amors,  fol.  109. 
Lambdacisme ,  c'est  quand  un  mot  finit  en  L,  et  le 
suivant  commence  par  L. 

LANGUOR,  LANGOR,  s.  f. ,  lat.  lan- 
GuoR ,  langueur,  peine. 


LAN 

Fiiy  venir  home  en  i.akgor  o  en  caitivier. 

F.  et  P'ert..  fol.  i3. 
)'"ait  venir  l'iiominc  en  langueur  ou  en  nsiscre. 
Lo  tarniea 
Qae  m'a  mes  en  fan  gran  i.ANonon. 
Pierre  d'Alvergse  :  Bellia  m'  es  la. 
Le  tourment  qui  m'a  mis  en  si  grande  lanf^neut 
Plnss'amou,  magiers  es  lor  langors. 
T.  DE  Lantelm  et  de  Raimond  :  Bamon. 
Plus  ils  s'aiment ,  plus  grande  est  leur  peine. 
ANC.  FR.  Longnement  sera  en  langor. 

youf.  rec.  dej'abl.  et  vont.  anc. ,  t.  1,  p.  385. 
Pois  cai  en  nne  langor. 

Roman  de  Brut,  t.  I  ,  p.  173. 
AHC.  ESP.   Languor.   port.    Langor.    it.   Lan  - 
guore. 

•X.  LANGtJi,  L.^Giii,  S.  m.,  peine,  chagrin, 
retard. 

Lo  cor  e'I  sen  e  mon  i,ANGur  perdrai. 

G.  RiQUiER  :  Aissi  com  selli. 
Le  cœur  et  le  sens  et  ma  peine  je  perdrai. 
leu  agui 
El  cami  gran  trebalh  e  lagdi. 

Leys  (l'amorSj  fol.  120. 
J'eus  au  chemin  grand  tourment  et  retard. 
arc.  cat.  Lagiii. 

3.^Languimen  ,  .î.  m.,  abattement,  lan- 
gueur, peine. 

Per  LANGUIMES  e  per  tristor 
De  laiizengiers  lualdizens. 

Pailet  de  Mar.seilie  :  Sitôt  no  m  fas. 
Par  abattement  et  par  tristesse  de   flatteurs  me'- 
disants. 

Lo'greas  trebalbseMstANGuiMEKs...  d'ifern. 

Contricio  e  penas  ijernals. 
Le  pénible  tourment  et  les  peines...  d'enfer, 
.c.  CAT.   Langtiiment. 

Lacuios,  aclj.,  lat.  LA«Gui<ius,  lan- 
:,'ui.ssant,  nonchalant,  insouciant,  né- 

-.'iigent. 

Qui   trop  LAGDIOS 

Es  de  far  .so  c'a  far  a. 

G.  RiQtiER  :  .Aitan  grans. 
Qui  est  trop  insouciant  de  faire  ce  qu'il  a  à  faire. 
I  ig.  Mas  r  esper  es  doplos , 

E'I  jorn  es  laguios. 

G.  RtQL'lEB  :  Per  rc  non. 
Mais  l'espoirest  douteux,  et  le  jour  est  languissant. 

I    Languir,  v.,  lat.  i.angukré?,  languir, 
-;imir,  souffrir, 
m. 


LAN 


17 


Mais  volria  janzens  durmlr. 
Que  velhan  deziran  languir. 

Arnaud  de  MaRUEIL  :  Dona  genser. 
Plus  je    voudrais  dormir   me   réjouissant ,   qu'en 
veillant  /«/;;!,'■(//;•  désirant. 

Los  nns  teri  ries,  e 'Is  autres  fai  i.angcir. 
GlRAUD  DE  Calanson  :  A  leys  cui  ani. 
Les  uns  tient  puissants  ,  et  les  autres  fait  languir. 

Part.  pas.  Adoncs  la  dclor  i.anguida  es  trop 
grans. 

Lw.  de  Sydrac,  fol.  ^i. 
Alors  la  douleur  soufferte  est  trop  grande. 

—  Alangui,  abattu. 
Don  soy  fort  langdit. 

I^eys  d'amurs,  h\.  ?,-. 
Dont  je  sui!<  fort  alangui. 

Fo  ta  fort  afrevolida  x 

Per  la  dolor  e  tan  languida 
Que  no  s  pcdia  em  pes  tener. 

Passio  de  Maria. 
Fut  si  fort  affaiblie  par  la  douleur  et  si  abattue 
qu'elle  ne  pouvait  se  tenir  en  pieds. 

—  Infect ,  puant. 

"Vendre   ni   far    vendre  peis  corrorapnt   ni 

1.ANGUIT. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1^5. 
Vendre    ni    faire    vendre    poisson    corrompu  et 
infect. 
IT.  Languire. 

L'espagnol  et  le  portugais  ont  con- 
servé le  participe  passé  langiiidu. 

6.  Languiar  ,  laguiar  ,  v.  ,  languir , 
souffrir,  affliger,  chagriner,  alangiiir. 
Qui  tant  se  vol    t.aguiar  ,    et    son    temps 

despendre. 

Leys  d'amors,  loi.  23. 
Qui  tant  se  veut  chagriner,  et  son  temps  dépenser. 

Aver  poder  ni  voler,  nueg  ni  dia. 
De  mi  loingnar  del  maltrag  que  m  langcia. 

B.  Cai.vo  :  S' ieu  ai  perdut. 
.'Vvoir  pouvoir  et  vouloir,  nuit  et  jour,  de  m'éloi- 
gner  de  la  peine  qui  m'alanguit. 
Part.  prés.  Lagcian  cum  gens  marrida. 
Brev.  d'amor,  fol.  l5. 
Ijanguissant  comme  gent  attristée. 

LANHAR,  LAGNAR,  LAiGNAR,  V.,  gémir, 
se  plaindre,  s'affliger,  s'inquiéter. 
Voyez  MuRATORi ,  Dis.<;.  '^'^, 

Mas  qui  qne  s  t.anh 


,8 


LAN 


Qu'el  jass'el  bauli, 
E  gense  sa  colors. 

GiRAUD  BE  BoRNEiL  :  Jois  e  clians. 
Mais  qui  que  ce  soit  qui  se  phiif;ne  qu'il  gisse  au 
1)3 in  ,  et  eraLeliisse  sa  couleur. 

Car  si  s  iaigna  ni  s  rancura. 

P.  BoGlERS  :  Al  pareissen.  Var. 
Car  s'il  se  plaint  et  se  de'sole. 
ANC.  FR.  Sa  chamberrière,  laqnelle  laignoit  ou 

respontloit  despiteusement. 
Lett.  de  rém.  de  l385.  Carpentier,  t.  II,  col.  989. 

iT.  Lagnare. 

1.  Lanha,  lagna,  laigna,  l.\yna,  s.  f., 
gémissement ,  affliction  ,  plainte,  in- 
quiétude. 

Als  us  mOV  LANHA  , 

Los  autres  meurtris. 

P.  Cardinal  :  Quais  aventura. 
Aux  uns  suscite  affliction,  les  autres  meurtrit. 
La  donzell'a  suferc  lonc  temps  dolor  e  layna. 
V.  de  S.  Honorât. 
La  damoisellc  a   souffert    longtemps    douleur   et 
affliction- 

En  aissi  m  ten  io  désirs  en  greu  laigna. 
Peyrols  :  Si  Le  m  sui. 
Par  ainsi  le  désir  me  tient  en  pénible  inquiétude. 
ANC.  iT.  Lagna. 

LANSA,  s.f.,  lat.  lancca  ,  lance. 

Le  mot  LANCE  a  été  employé  par  les 
anciens  Gaulois,  Allemands  et  Espa- 
gnols. 
Voyez  Aulu-Gelle,  lib.  XV,  cap.  20. 

—  DiODORE,    lib.  V.    —    Watcher, 
Gloss.  germ.,  v°.  lanze. 

Voyez  aussi  Aldrete,  p.  169.  — 
Denina,  t.  I,  p.  aSg,  et  t.  II,  p.  335. 

—  Leibnitz,  Coll.ëtjin.,  p.  119. 

Ane  en  escnt  lansa  non  frais. 

Bertrand  DE  Born  :  Al  dous  non. 
Oncqucs  sur  écu  lance  il  ne  brisa. 
Fi<y.    Atressi  m  uafr'  araors  fort , 
Com  vos ,  de  sa  lansa. 

Rambaud  de  Vaqceiras  :  Engics. 
Également  me  blesse  amour  fortement  ,   comme 
vous  ,  de  sa  lance. 

CAT.    Llatisa.    esp.    l.anza.    port,    Lança,   it. 
Lancia. 


LAN 

2.  Lansada,  s./.,  estafilade,  coup  de 

lance. 

Fereiro  s  tant  fort  amdos  que  ain  las  lan- 
sadas...  trauquero  li  uns  l'autre  l'escut  el'au- 

bert. 

Philomena. 

Ils  se  frappèrent  si  fort  tous  deux  qu'avec  les  i 
coups  de  lance...  ils  trouèrent  l'un  l'autre  l'écu  et  « 
le  haubert. 

CAT.  Llansada.  isr.  Lanzada.  port.  Lançada. 
iT.  L^anciata. 

3.  Lanceta,  lanseta,  A'.y],  lancette. 
Quatre  lansetas  totas  novas. 

Talhar  la  pointa  de  cadaiina  lanceta. 

Ord.  des  R.  de  Fr. ,  14^7  ,  t.  XIV,  p.  436. 
Quatre  lancettes  toutes  neuves. 
Tailler  la  pointe  de  chacune  lancette. 
CAT.  Llanceta.  est.  pokt.  Lanceta.  it.  Lancetta. 

4.  Lancier,  lansifr,  s.  m.,  porte-lance, 
crochet  auquel  on  suspendait  la  lance. 

"Vi  sa  lansa  e  son  escnt  ! 

C  om  r  ac  en  un  LANsiER  pendut. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  [\'j. 
Vit  sa  lance  ot  son  écu  qu'on  lui  eut  suspendu  en 
un  porte-lance. 

—  Lat.  LANCErtR»/.?,  soldat  qui  porte  In 
lance,  lancier. 
.Ce.  lancier  sian  aparelbat. 

Trad.  des  Jetés  des  J pâtres,  cli.  £'>. 
Que  deux  cents  lanciers  soient  préparés. 
ANC.  CAT.  Llancer.  esp.  Lancera,  port.  Lan- 
ceiro.  it.  L.anciero. 

5.  Lans,  lanz,  s.  m.,  élan,  jet,  élance- 
ment, trait. 

Al  primier  lans  pert  ien  mon  esparvier. 

Bertrand  de  Born  :  Ien  m'escondisc. 
Qu'au  premier  ;'e/  je  perde  mon  éperviev. 
Adi-.  comp.  Tan  fui  lais.satz, 

Quan  la  vi  al  prim  lanz. 

SoRDELS  :  Tan  m'  abellis. 
Tant  ie  lus  étreiiit ,  quand  je  la  vis  de  prim,' 
abord. 
El  mielbs  del  mon  s'  es  perdntz  en  un  lans. 

AiMERi  DE  Pegcilain  :  S' ieu  anc  cliantiei. 
Le  meilleur  du  monde  s'est  perdu  en  un  trait. 
ANC  CAT.   Llans.    esp.    Lance,    port.   Lance 
IT.  Lancio. 


LAN 

6.  Lansar  ,  2K ,   lancer,  jeter,  darder, 
pousser. 

!Vo  ill  ten  pro  ausberc  foij  ni  espes, 
Si  LANSA  cheit. 
Paeis  LANs.v  uu  dart  de  ploiu  gent  aillât. 

GiRALD  DE  CalANSon  :  A  lieyscui  am. 
Ne  lui  lient  profit  liaubert  fort  et  épais ,  tant  il 
litnce  droit. 

Puis  lance  un  dard  de  plomb  gentiment  affilé. 
l'ig.     Ab  lin  dous  atiioros  esgnar 

Que  m  laxsero  siey  bnelh  lairo. 

Sor.DEL  :  Bel  m'  es  ah. 
Avec  un  doux  amoureux  regard  que  me  lancèrent 
ses  yeux  fripons. 

CAT.  Llansar.  esp.  Lanzar.  port.  Lancar.  it. 
Lanciare. 

7.  EsLAis,  S.  m.,  clan,  course,  vitesse, 
trait,  effort. 

Tro  a  la  nau  del  port  volon  far  Inr  eslays. 

V.  de  S.  Honorât. 
Jusqu'au   navire  du  port  ils  veulent    faire   leur 
course. 

Fig.     D'  alegransa  e  de  joi  fai  un  Esr.Ais. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96. 
D'allégresse  et  de  joie  fait  un  élan. 

Loc.Jtff.  Ves  ifern  fay  son  eslais. 

P.  Cardinal  :  Pus  ma  boca. 
Vers  enfer  fait  son  élan. 

Adv.  comp. 

D'aqaesta  gent  mairlda  que  vengron  a  eslays. 
f^.  de  S.  Honorât. 
De  cette  gent   hideuse   qui   vinrent  avec  impé- 
tuosité. 

.      Foia'ls  mais  A  GRANT  ESLAIS. 

T.  u'AlMERI  DE   PeGUILAIN  ET  d'AlBERTET  : 

N  Albertet. 
(^)u'il  fuie  les  méchants  «  grand  effort. 

Aissi  m  venon  tug  d' eslais. 

AlMERi  DE  Bellinoi  :  Era  m'agr'ops. 
Ainsi  me  viennent  tous  d'élan. 

lea  m  n'  irai  lay  de  gran  eslays. 
Rambald  d'Orangk  :  Kntre  gel  e  vent. 
Te  m'en  irai  là  de  grande  impétuosité. 
AM  .  fr.  A  tant  s'en  tourne  à  grant  eslais, 
Et  Enrians  lemaint  dolente, 
Qui  de  plourer  pas  ne  s'alenle. 

Roman  de  la  f^tolelte,  p.  58. 
^1  saillit  de  plein  eslays  ^ania  destrier. 
Hist.  de  Gérard  de  devers,  p.  85. 

lansab,  V.,  élancer,  pousser,  jeter. 


LAN        •  19 

En  als  non  ai  cor  que  rn'ESLANs. 

Rambaud  d'Oranci:  :  Aras  no  siscla. 
En  autre  cliose  je  n'ai  cœur  r|ue  je  m'élance. 
Mos  cors  en  leis  aniar  .s'eslansa. 

Albert  de  Sisteron  :  En  amor. 
Mon  cœur  s'élance  à  aimer  elle. 
IT.  Lanciare. 


9.  Eslaissar,  V.,   élancer,    précipiter, 
aventurer. 

Braus  cavals,  qnan  s'eslaissa. 

G.  Adhemar  :  LaM([uan  vci. 
Fougueux  cheval  ,  quand  il  s'élance. 
Fig.     M'  es  vengut  en  cor  que  m'  eslais 
De  far  nn  novel  sirventes. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  lo  gens. 
M'est  venu  en  volonté  que  je  m'aventure  à  faire 
un  nouveau  sirvente. 

Si  m  dey  tener  qu'en  trop  dir  no  ih'eslais. 
Gui  d'Uisel  :  Ane  no  cugey. 
Ainsi  je  dois  me  tenir  qu'à  trop  dire  je  ne  m'a- 
venture. 

ANC.    FR. 

Devant  les  Sarrasins  se  prent  à  eslaisser. 
Roman  de  Fierabras  en  'vers  français . 
Li  dus  s'eslaisse  en  .1.  prael. 

Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  860. 
Puis  ont  les  chevaus  eslaisiés. 

Roman  de  la  Violette,  p.  260. 

10.  Relais,  s.  m.,  relais,  élan. 
Ab  tan  Bertrans  s'en  vai  sus  per  relais. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96. 
En  même  temps  Bertrand  s'en  va  sus  par  relais. 
Adv.  comp.  Y  corre  de  relais. 

Tal  paor,  que  de  relais 
S'en  torneron  drecb  al  palavs. 
V.  de  S.  Honorât. 
Y  courir  d'élan. 

Telle  peur,  que  d'élan  ils  s'en  retournèrent  droit 
au  palais. 

LANSOLADA,  s.f.,  lansolade,  sorte  de 
plante. 

Solvi  pro    .VIII.  lanssolatis  palearum...  De 
qnalibet  lanssolata  .11.  albos. 
Tit.  de  1372.  Hist.  de  Nîmes,  t.  II ,  pr.,  p.  ^19. 
Per  sanar  la  carn  nnfrada , 
Es  bona  la  lansolada 
Qu'om  apela  carlepepi. 

Hrev.  d'amor,  fol.  5o. 
Pour  guérir  la  chair  blessée,  est  bonne  la  lansolade 
qu'on  appelle  carlopepin. 


c^0  LAP 

LANTERNA,  .v.  /,  lat.  l^terna,  lan- 
terne. 
Plas  son  ardens  uon  es  lums  en  i,anterna. 

Alb.  Caille  :  Arasquaii. 
Plus  sont  ardentes  que  n'est  lumière  en  lanterne. 
Ftg.         No  y  trueb  vid'  eterua , 
Si  vostre  prees 
No  m  n'es  lums  e  lanterna. 

B.  ZoRGl  :  Ben  esadreigx. 
Je   n'y  trouve   vie  éternelle ,  si  votre  prière  ne 
m'en  est  lumière  et  lanterne. 

Proverb.  Coire  per  anr,  e  veissigas  per  lan- 
ternas. 

V.  et  Vert.,  fol.  29. 
Cuivre  pour  or,  et  vessies  pour  lanternes. 
CA.T.  Llanterna.  Esr.  port.  it.  Lanterna. 

1.  Lanternier,  s.  m.,  lanternier,  fabri- 
cant de  lanternes. 

A   LANTERNIERS,   lo   pOrtal. 

Cartulaire  de  Blonipellier,  fol.  /J/j. 
Aux.  lanterniers ,  le  portail. 
CAT.  Llanterner.  esp.  Lanternera,  port.  Lan- 
terneiro.  it.  Lanternaio. 

LAPACI,  S.  m.,    lat.   lapathiuw,  pa- 
tience, oseille. 
Las  fuelhas  de  lapaci  so  mollas. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  212. 
Les  feuilles  à'oseille  sont  molles. 

it.  Lapazio. 

LAPIDAR,  V.,  lat.  lapidars,  lapider. 
Deforas  els  lo  van  menar, 
Comensson  a  lo  lapidar. 
Lo  lapideron  li  fellon. 

Planch  de  S.  Esleve. 
Dehors  ils  le  vont  mener,   commencent  à  le  la- 
pider. 

Le  lapidèrent  les  fc'lons. 
Part.  pas.   Saut  Esteve  fo  lapidât. 

Planch  de  S.  Esteve. 
Saint  Etienne  fut  lapidé. 

La  femna  qne  era  preza  eu  adulteri ,  e  dévia 
esser  lapidada. 

K.  et  Fert.,  fol.  79. 

La  femme  qui  était  surprise  en  adultère,  et  devait 
être  lapidée. 

ANC.   ESP. 

Deuiando  a  iïilotas  pora  seer  lapidado. 
Poema  de  y4lexandro,  cop,  \']l\5- 
IT.  Lapidare. 


LAP 

1.    Lapificar,    ri.  ,    pétrifier,    devenir 
pierre. 

Part.  pas.  fig.  Considéra  si  es  lapificat,  dur, 
de  fusca  color. 
Apostema  i.apikicada. 

Trad.  d^Albucasis,  fol.  20  et  35. 
Considère  s'il  est  devenu  pierre,  dur,  de  couleur 
brune. 

Apostèrac  devenu  pierre. 

CAT.  ESP.  PORT.  Petrificar. 

3.  Lapidos,  adj.,  lat.   lapidosm^,  pier- 
reux. 

Sas  vias  so  arenozas,  lapidozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  162. 
Ses  voies  sont  sablonneuses,  pierreuses . 
ESP.  PORT.  IT.  Ljapidoso. 

4.  Lapide,  adj.,  lat.  lapidem.v,  pierreux, 
dur  comme  la  pierre. 

Scrophnlas  son  niotas...,  de  aquelas  so  alcu- 
nas  de  lapideas. 

Trad.  d'Âlbucasis,  fol.  25. 

Les  scrofules  sont  nombreuses...,  de  celles-là  sont 
aucunes  de  pierreuses. 
ESP.    IT.    Lapideo. 

5.  Lapidatio,  s.f.,  lat.  lapidatio,  la- 
pidation. 

Apres  la  lapidatio  de  sanh  Estephe,  pre- 
mier martre. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.   97. 

Après  la  lapidation  de  saint  Etienne  ,  premier 
martyr. 
IT.  Lapidazione. 

6.  Lapidari,  s.  m.,  lat.  lapidarim^,  la- 
pidaire. 

D'  elas  uzo  lapidaris  a  talhar. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  l8^. 
D'elles  usent  les  lapidaires  pour  tailler. 
Libraris,  lapidaris. 

Lej's  d'amorSj  fol.  l5o. 
Libraire ,  lapidaire. 

CAT.  Lapidayre.  esp.  pokt.  it.  Lapidario. 

7.  Clap,  .s.  ni.,  tas,  amas,  monceau, 
masse. 

Adv.  coinp. 

Tant  an  suffert  l' aut  baron  lar  mescap 
Qu'el  meill  del  mon  tenon Frances  a  clac. 
P.  Dlkano  :  Er  tilcnt. 


LAP 

Tant  ont  soufterl  les  hauts  baroDS  leur  méchef, 
<iue  le  mieux  du  monde  ils  traitent  les  Français  en 
tuasse. 

8.  Clapie,   s.    m.,  tas,    amas,   grand 
nombre. 

Adf.  comp-     Morian  a  clames  de  fam. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  14. 
Mouraient  de  faim  (î  tus. 

(j.  CiAPiF.R,  S.  m.,  clapier,  trou  à  lapins. 

Aquel   que    destrnra   clapier  ,    o    prendra 

conlls. 

Charte  de  Gréalou,  p.  110. 

Celui  qui  de'truira  clapier,  ou  prendra  lapins. 

10.  Clapiera,  s./.,  tas  de  pierres. 

En  nna  gran  ci.apiera... 
De  solz  una  gran  clapiera. 

^.  de  S.  honorât. 
En  un  grand  tas  de  pierres. 
Dessous  un  grand  tas  de  pierres. 
ANC.   FR.   Misdrent  le  corps  d'icelui   brigant 

soubz  an  clappier  et  monceau  de  pierres. 
Lett.  de  rém.  de  i^5t).  Carpintier,  t.  I ,  col.  976. 

1 1.  AcLAPAR,  V.,  amasser,  entasser. 

Las  peyras  an  aclapat. 

r.   de  S.  Honorât. 
Les  pierres  ont  entassé. 

12.  AcLAP,  S.  m.,  entassement,  confu- 
sion. 

Ab  SOS  sirventes,  don  fa  tan  gran  aclap 
Qne  par  qu'embroc  los  vers,  e  qu'els  mescl' 
en  euap. 
P.  Bbemond  Ricas  ÎNovas  :  En  la  mar.  . 
Avec  ses  sirventes,  dont  il  fait  si  grande  confu- 
sion qu'il  paraît  qu'il  met  les  vers  en  Lroc,  et  qu'il 
les  mêle  en  coupe. 

l'i.  AixAPiDAR,  V.,  lapider. 

Leveron  peyras  per  el  allapidar. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  JkAN,  ch.  10. 
Levèrent  pierres  pour  le  lapider. 
Tôt  lo  pobol  nos  ai.lapidara. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc,  ch.  19. 
Tout  le  peuple  nous  lapidera. 
rr.  AUapidare. 

LAPPA,  s.f.,  lat.  LAPPA,  bardane,  sorte 
de  plante. 

Lappa  es  herba  ab  fuelhas...  que  si  rapo  a 
M  rauba  d'boine. 

Elue,  de  las  propr.j  toi-  212. 


LAR  21 

La  bardane  est  herbu  avec  feuilles...   qui  s'atta- 
chent à  la  robe  de  l'homme. 
CAT.  ESP.  PORT.  Lapa.  iT.  Lappola. 

LARG,  LARc,  adj.,  lat.  LARGM.y,  large, 
généreux,  libéral. 
Voyez  MuRATORi ,  Diss.  33. 
Dician   de  far  la  larga  e  tan  haata  e  tant 
grant  qu'  ilb  perveugues  entro  al  ceL 

La  nolilu  Leiczon. 
Disaient  de  la  faire  tarife  et  si  haute  et  si  grande 
qu'elle  parvînt  jusqu'au  ciel. 

Fig.  Petit  mi  met  en  razou  larga. 

Guillaume  DE  Durfort  :  (,)uarsay. 
Peu  me  met  en  raison  large. 

Etz,  e  foratz  en  tolz  faitz  cabalos, 
Si  fossetz  LARCX. 

Granet  :  Comte  Karle. 
Vous  êtes  ,  et  seriez  en  toutes  actions  supérieur,  si 
vous  fussiez  généreux. 

Escas  de  fag  e  larcs  de  ven. 

Alegbet  :  Ara  pareisson. 
Avare  de  fait  et  prodigue  de  vent. 
Siibstantiv.  Aitan  a  de  lonc  coma  de  larc. 
Lii>.  deSydrac,  fol.  45- 
Autant  a  de  long  comme  de  large. 
ANC.  FR.     N'est  pas  larges  da  sien  donner. 
Fabl.  et  cont.  anc. ,  t.  II  ,  p.  i8b. 
Il  fa  large  et  courtois  en  dons. 

Froissart,  t.  III,  p.  29. 
CAT.  Llarg.  ESP.  PORT.  iT.  Largo. 

2.  Large,  adj.,  large. 
Substantiv.  Quant  deu  aver  de  large. 

Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  1^  part.,  ch.  24- 
Combien  doit  avoir  de  large. 

3.  Largitiu  ,  adj.,  libéral,  favorable. 

De  do  LARGITIVA. 

Ad  borne  sa  influencia  esperialment  es  lar- 

GITIVA. 

Elue,  de  Ids  prupr.,  fol.  117. 
Libérale  de  don. 
Son  influence  est  sp(•'cialementy^^^'o;■«6/e à  l'homme. 

4.  Largamen,  adv.,  largement,  géné- 
reusement, libéralement. 

Gen  proraetre,  largamen  dar. 

PiERKE  DU  Vilar  :  Sendatz  vemiellis. 
Gentiment  promettre,  largement  àoaaer. 
Lo  Senhor  dona  largamen. 

L'Arbre  de  Bataillas,  (lÀ.  r26. 
Le  Seigneur  donne  largement, 

CAT.  Hargatncnt.  esp.  port.  it.  Largamciue. 


■Kl  LAR 

5.  Largar,  V.,  larguer,  lâcher,  relâcher. 

Han  tan  pregat  qu'  els  van  largar. 
y.  de  S.  Honorât. 
Ont  tant  prié  qu'ils  les  vont  relâcher. 

Van  tramettie..,  lier  largar  Paul. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  16. 
Vont  transmettre...  pour  re/«V/zer  Paul. 

ESP.  roRT.  Largar.  it.  Largare. 

(j.  Larguejar,  V.,  faire  des  largesses, 
des  libéralités. 

Qui  gran  cor  a  de  larguejar 
Saber  den  d'  ont  o  pot  traire. 

P.  Fabre  d'Uzès  :  Luecx  es. 
Qui  a  grand  cœur  Refaire  des  largesses  doit  sa- 
voir d'où  il  le  peut  tirer. 
iT.  Largheggiare . 

7.  Largor  ,    s.  f. ,    largeur,    étendue, 
dimension. 

Quo  s  devesis  una  grans  tors 
En  un  paue  miraill  de  largor. 

FoLQUETDE  Marseille  :  Molti  fes. 
Comme  se  discerne  une  grande  tour  dans  un  petit 
miroir  de  dimension. 

Fig.  Non  ai  d'aver  gran  largob. 

G.  Faidit  :  Manens  fora. 
Je  n'ai  pas  grande  étendue  de  richesse. 
Bsr.  Largor. 

8.  LaRGUEZA  ,  LARGUESA  ,   LARGESSA,  S.f., 

largeur. 

La  LARGUEZA  dcl  pont  no  vos  say  devisar. 

Roman  de  Fierabras,  v.  ■iil\l. 
La  largeur  du  pont  je  ne  sais  vous  expliquer. 

—  Largesse,  libéralité,  abondance. 

El  fon  ben  adreichamen  sos  fils  en  lotas 
valors  et  en  totas  boutatz  et  en  totas  largue- 
sas. 

f^.  de  Blacasset. 
Il  fut  parfaitement  bien  son  fils  en  tous  me'rites  et 
en  toutes  bontés  et  en  toutes  largesses. 
Escalfat  par  largessa  de  viandas. 

Trad.  de  BMe,  fol.  54. 
Échaufle  ]>iT  abondance  d'aliments. 
AHC.  CAT.  Largesa.  cat.  mod.  Llarguesa.  tsp. 
PORT.  Largueza.  it.  Larghezza. 

9.  Larguetat,  s.  f.,  lat.  largitat^w, 
largesse,  libéralité,  abondance. 

Ab  trebalh  et  ab  larguetat, 


LAR 

Conquier  reys  prelz,  e  '1  gazauba. 

Bertrand  de  Bobn  :  Jeu  clian. 
Avec  tracas  et  avec  libéralité ,  roi  conquiert  mé- 
rite ,  et  le  gagne. 

Snfrem...  grans   efernietaz   de  coleras   per 
LARGUETAT  dc  vïandas. 

Trad.  de  Bède,  fol.  54- 
!Nous  souffrons...  de  grandes  infirmités  d'humeurs 
par  rtio/ïc/nnce  d'aliments. 

ANC.  FR.   De  ce  fet-il  monlt  grant  aumosne. 
Et  de  ce  fet  grant  largeté. 
Nou^.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.   112. 
Ad  chevaliers  de  mnlt  grant  largetet. 
Od  ço  si  aveit  grant  valeur  de  largeted... 
Cuui  Horn  est  vaillant  e  de  grant  largeted. 
Roman  de  Horn,  fol.  16  et  3. 
IT.  Larghità ,  larghitate  ,  larghitade. 

10.  Alargak  ,  ALARGUAR,  V.,  agrandir, 
relâcher,  élargir,  ouvrir,  lancer,  aban- 
donner, délivrer. 

Per  ALARGAR  lurs  possessions. 
Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  2«  part.  ,  cli   2^. 
Pour  agrandir  leurs  possessions. 

Avetz  perdut  per  trop  singlar, 

D'  un  punch  vos  degratz  alarguar. 

Un  troubadour  anonxme  :  En  aquest. 
Vous  avez  perdu  pour  trop  serrer,  d'un  point  vous 
devriez  vous  relâcher. 
Suefron  los  layros,  e  los  alargon  per  deniers. 

V.et  yert.,  fol.   i/j- 
Souffrent  les  voleurs  ,  et  les  élargissent  pour  de- 
niers. 

Ja  sui  tornatz  en  1'  afan 

De  qae  hi'alarguetz  antan. 

Cadenet  ;  Amors  e  com. 
Désormais  je  suis  retourné  en  la  peine  de  quoi  vous 
me  délivrâtes  antan. 

De  gran  prezon  mon  cor  alarc. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes  e'I  temps. 
De  grande  prison  je  délivre  mon  cœur. 
Part.  pas.  Com  U  retenc  son  cavall 

Qn'er'  alarguatz  en  la  gran  vall. 
V.  de  S.  Honorât. 
Comment  il  lui  retint  son  cheval  qui  était  lancé 
dans  la  grande  vallée. 

Fig.  Lo  cors  nostre  es  alargatz  a  vos. 
Trâd.  de  la  2«  Epît.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Notre  cœur  est  ouvert  à  vous. 
ANC.  CAT.  Alarguar.  cat.  mod.  AUargar.  esp- 
port.  Alargar.  it.  Allargare. 


LAR 

11.  Alargamkn,    s.  m.,  ôlargissement, 
agraniHsscment ,  aiignicnfation. 

Del  Ai,.\R«AMKN  de  las  viandas  de  la   terra 
del  rei  d'Aragon. 

Carliilaire  ih  Montpellier,  loi.  20^. 
De  V augmentation  tics  subsistances  de  la  terre  du 
roi  d'Aragon. 

—  Délai ,  retard. 

IVIas  las  falsas  van  lur  terme  donan  , 
F.  fin'  araors  no  vol  alargamen. 

Bernaiu)  ToRTi.s  :  Per  ensculiar. 
Mais  les  lausses  vont  leur  terme  douaant ,   et  pur 
amour  ue  veut  délai. 

Ksp.   Alargamiento.   port.    Alargamento.     it. 
Allargamento. 

12.  Rei..\rgar  ,  V.,  relâcher,  lâcher. 

Totas  antras  Icys  cargon  et  estrenbon,  mas 
aijaesta  rei.a.rc;.\  e  descarga  et  alleuja. 

r.  et  Fert.,  fol.  5i. 

Toutes  autres  lois  cliargent  et  clreigneut  ,   mais 
celle-ci  relâche  et  de'cliarge  et  allège. 

i"^.  EsLARG.vR,  ?'.,  élargir,  répandre. 
No  s'  F.SLARGE  foras. 

Trad.  de  Bide,  fol.  12. 
Ne  se  répande  dehors. 
IT.  Slargare. 

i/i.  Elargir, -u.,  élargir. 
Parc.  pas.  En  après  ei.argitz  de  preson. 
Fors  de  Béarn,  j>.   1080. 
Par  après  élargis  de  prison. 

LARI,  s.  m.,  lat.  larh.î,  poule  d'eau. 
La.ri    es    aazel  alcnnas   vetz   habitant    en 
terra  et  aiganas  vetz  en  ayga. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i^y. 
La  poule  d'eau  est  oiseau  habitant  aucunes  fois 
sur  terre  et  aucunes  fois  en  eau. 

I.VRT,  LAR,  S.   m.,  lat.  lardww,  lard. 
Cozetz  en  vi  ab  i.art  qu'es  près 
De  cap  de  porc. 

Deudes  de  Pkades,  âuz.  cass. 
Cuisez  dans  le  vin  avec  lard  qui  est  pris  de  tête 
de  porc. 

Per  i,AR  a  lardar  los  pijons. 

Jlist.  de  Nîmes,  t.  111 ,  pr.,  p.  227. 
Pour  lard  il  larder  les  pigeons, 
'  kT.  iJard.  ESP.  ir.  Lurdo. 

■     f-ARDAR  ,  V.,  larder. 


LAS  0.3 

l'er  lar  a  lardar  los  pijons. 

Hist.  de  Nîmes,  t.  111  ,  pr.,  p.  227. 
Pour  lard  à  larder\es  pigeons. 
Loc.  frg.  Cant  l'  apatîscas  ni  t  lardas. 

P.  Cardinal  :  JUesum  Crist. 
Quand  tu  l'empâtes  et  te  lardes. 
Fan.  pas.  Fig. 

Menudanien  de  mot  gros  blavairos 
Fon  LARDAT7.  lo  capos. 

Maifre  Ermenc.al'O,  Kpit.  à  sa  sœur. 
Minutieusement  de  très-fortes  meurtrissures  fut 
lardé  le  chapon. 
ESP.  Lardar.  port.  Lardear.  it.  Lardare. 

3.  Enlardar,  V.,  larder,  barder  de  lard. 
Part.  pas.  Un  paon  rostit,  enlardat, 
E  ricamenz  apareillat. 

Piiiirian  de  Jaufre,  fol.  78. 
Un  paon  rôti,  bardé  de  lard,  et  richement  prépare. 
cat.  Enllardar.  esp.  Enlardar. 

LAS,  cidj.,  lat.  LAS,ç«.y,  la.s,  fatigué. 
Anero  s  panzar,  que  mot  eron  i,as. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  r.^. 
Ils  allèrent  se  reposer,  vu  qu'ils  e'taient  moult  las 
Fig.        Que  ja  no  sia  las 
De  donar. 

Bertrand  de  Born  :  Genl  fai. 
Qu'il  ne  soit  jamais  las  de  donner. 

—    Malheureux. 

Que  fosson  delinrat 
Li  LAS  prizonier  dolen. 

B.  ZoRGi  :  On  liom  plus. 
Que  fussent  délivres  les  mallieuieu.v  prisonniers 
souffrants. 

Exclain.  Las!  que  faraiPcum  sni  trabitz! 
B.  DE  VeNTADOur  :  Quan  lo  boscatges. 
MaUieureu.vl  que  ferai-je?  comme  je  suis  trahi  ! 
M'aviatz  gran  gaug  donat. 
Ai!  LASSA  ,  can  pauc  m'  a  durât  ! 

Ptoman  de  Jaufre,  fol.  86. 
Vous   m'aviez  grande  joie  donne.'    ah;  malheu- 
reuse, combien  peu  elle  m'a  duré  ! 
ANC.  fr.   Lasl  tant  en  ai  puis  souspirè. 
Et  doit  estre  lasse  clamée 
Quant  cle  aime  sans  eslre  amée. 
Roman  de  la  Rose,  v.  1616  et  \l^o3^J. 

.T'ai  eu  occasion  de  prouver  que 
l'e.xclamation  française  /iéla.<!  a  été 
formée  de  l'adjectif  roman  las  et  de 
l'exclamation  romane  ai  venant  du 
grec  a)  ,  que  le   français  a  traduit  par 


9.4  l'AT 

hé.    Aussi    trouve-t-on    dans  l'ancien 
français  : 

Hélasse  !  moi  dolente,  dit  Isabel. 

Hist.  de  J.  ds  Saint  ré,  t.  I  ,  p.   123. 
>Nr.    K.SV. 

Sobrevino  el  infant  lasso  é  sudoriento.' 
Poema  de  Alexandre,  co^.   i56. 

l.e  Dictionnaire  de  la  Crusca  avait 
dit  d'abord  que  lasso  est  une  syncope 
de  lassato ,  mais  il  est  plus  vraisem- 
blable qu'il  vient  de  -lx^sus  latin ,  et 
surtout  de  las  roman,  dont  il  a  con- 
servé les  acceptions;  aussi  l'erreur  a 
été  corrigée  dans  une  des  dernières 
éditions. 
ANC.  iT.     Mas  io  lasso!  che  senza 

Lei,  ne  vita  mortal  ne  me  stess'  amo 
Petrarca,  Canz.  :  CUe  debb' io  far. 
Ahi  lasso  me!...  Abi  lassa  me  ! 

BoccACCio ,  Decam.,  II ,  6  ,  el  II ,  5. 
ANC.  CAT.  Las.  ESP-  MOD.  Laso.  PORT.  Lasso. 

1.  Lassf.t  ,  LACKT ,  <7f^".  dini.,  sorte  d'ex- 
clamation,   infortuné,    malheureux, 
pauvret, 
len,  lasset!  non  anrai  maïs  gnirenza. 

i  Pt'JOLS  :  .Si  '1  mal  d'amor. 

Moi,  malheureux]  je  n'aurai  davantage  assurance. 
Ay  !  t,ACETA  ,  yen  que  farai  ? 

Trad.  de  VEvang.  de  Nicodème. 
Ah  I  pauvrette,  que  feral-je? 

3.  Lassar,  V.,  lat.  i.ASSARi?,  lasser,  fati- 
guer. 

Malvalz  es  qai  de  gnerra  s  lassa. 

Bertrand  de  Born  :  Eassa  tan  creys. 
Est  mauvais  qui  de  guerre  se  lasse. 
Ja  no  s  i.assarian  miey  hnelh 
D' esgardar. 

Bebenger  de  Palasol  :  Mais  ai  de. 
Jamais  ne  se  lasseraient  mes  yeux  de  regarder. 
CAT.  Llassar.  anc.  esp.  Lasar.  it.  Lassar. 

LA.T,  adj.,  lat.  latm.v,  large,  étendu. 
Es  tan  LATz  e  tan  amples. 

Lejs  d'amors,  fol.  44- 
Est  si  lars^e  et  si  ample. 
Lada  es...  via  que  vai  a  perdicîo. 

Trad.  deB'ede,  fol.  73. 
Large  est...  la  voie  qui  va  à  perdition  . 


LAT 

Camba  i.ada  e  ben  forteta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jambe  large  et  bien  assez  forte. 
Substantif.   Foren  .m.  de  loue  e  .c.  de  i.at. 

Roman  de  Gerardde  Rossillonj  fol.  108. 
Furent  mille  de  long  et  cent  de  large. 
Loc.  adi>.  En  lat  et  en  lonc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  49- 
En  large  et  en  long. 
ANC  FR.     Si  est  antant  Ions  com  lés. 

Si  snnt  moult  lez  et  moult  parfont. 
Roman  de  la  Rose,  v.  3827  et  38i5. 
Si  grant  et  si  ample  et  si  lée. 

Roman  du  Renart ,  t.  II ,  p.  180. 
ESP    iT.  Lato. 

ï.  Latitudinalment  ,  adi>.,  en  large. 
No  LATiTUDiNALMKNT  ni  scgon  la  longitut. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  53. 
Non  en  large  ni  selon  la  longueur. 

3.  Latificar,  î'.,  élargir. 

Reclanza  dins  la  mayritz  qne  la  fa  trop  la- 
tificar. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  Sg. 
Renfermée  dans  la  matrice  qui  la  fait  trop  élargir. 

4.  Ladeza,  .y.y.,  largeur. 
Longueza,  ladeza  et  grosseza. 

Ha  petita  ladeza  en  comparacio  de  sa  lon- 
gueza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19  et  l33. 
Longueur,  largeur  ei  grosseur. 
A  petite  largeur  en  comparaison  de  sa  longueur. 

IT.  Latezza. 

5.  L.\TITOT,  s.  f.,  lat.  LATITUDO,  largcuT. 
En  la  LATITUT  de  las  femplas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  l\. 
En  la  largeur  àes  tempes. 
CAT.  Latitut.  ESP.  Latitud.  port.  Latitude,  it. 
Latltudine. 

6.  Dilatable,  adj.,  dilatable. 
Abunda  en  hnmor  unctnoza,  dilatabla. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  197- 
Abonde  en  humeur  onctueuse ,  dilatable. 
ESP.  Dilatable. 

7.  DiLATATiu,  adj.,  dilatatif,  propre  à 
dilater. 

Aqnesta  virtnt  es  del  cor  dilatativa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  19 
Cette  force  est  dilalative  du  cœur. 
ESP.  n.'Dilatativo. 


LAT 

8.  DiLATAR,   V.,  lat.  DiLATARe,  dilater, 
agrandir,  augmenter,  étendre. 

Hnmor  naturalment  si  dilata,  et  pren  ex- 
tensio. 

Rluc.  de  las  propr. ,  fol.  ^i- 

Humeur  nalnrcUcment  se  dilate,  et  prend  exten- 
sion. 
Fig.  Comencet...  a  dilatar  son  poder. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  2o5. 
Commença...  à  étendre  .son  pouvoir. 
Part.  pas.  Per  natnral  calor...  dilatât. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  •>fi. 
Par  chaleur  naturelle...  dilaté. 
CAT.  Esr.  PORT.  Dilatar.  it.  Dilatare. 

c).  DiLATACio,  s.f.,  lat.   DiLATATio,  di- 
latation. 

Per  sa    inflammacîo  et  dii.atacio  roinp  la 
nivol. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l38. 

Par  son  inflammation  et  dilatation  rompt  la  nuée. 
CAT.  Dilataciô.  est.  Dilatacion.  port.  Dilata- 
cào.  IT.  Dilatazione . 

lo.  DiLATAMENT  ,  S.  m.,  dilatation,  dé- 
veloppement. 
Prea  planta...  del  aire  et  del   foc  dilata- 

MEHT. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  196. 
La  plante  prend...  de  l'air  cl  du  feu  dilatation. 
IT.  Dilatamento . 

LATA,  S.  f.,  latte,  perche,  règle. 

Il  serven  tenon  la  corda  e  la  lata. 
T.  DE  BoNNEfOY  ET  DE  Blacas  :  Seingn'En  Blacatz. 
Les  servants  tiennent  la  corde  et  la  perche. 
Pic,  barreiras,  peiras,  latas  e  cairo. 
Guillaume  de  Tudela. 
fies,  barrières,  pierres  ,  lattes  et  rjuarliers. 

—  Limite. 

Ane  uns  non  passet  la  lata. 

Bertrand  de  Born  :  Fuillietas  ges. 
Oncques  un  seul  ne  de'passa  la  limite. 
CAT.  Llata.  ESP.  Lata. 

LATA,  S.f.,  late,   sorte  d'amende,  de 
droit  fiscal. 
An  acconstaiiiat  exigir  lata  . 

Statuts  de  Provence.  .Tl'LIEN,  1.  Il  ,  p.    17?,. 
'  lui  accoutumé  d'exigpr  la  laie. 
I  II. 


LAT 


a5 


Per  exigir  las  dicbas  i.atas. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  23.5. 
Pour  exiger  lesdites  lûtes. 

LATIN,  adj.,  lat.  latinmv,  latin. 
Romans  o  lenga  latina. 

Pierre  de  Corriac  :  Domna  dels  angels. 
Le  roman  ou  la  langue  latine. 
leu  prec  ne  Jhesa  del  tro 
Et  en  romans  et  en  lati. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  chantar. 
J'en  prie  Je'sus  du  ciel  et  en  roman  et  en  latin. 

—  Substantif,  et  fig.  Langage. 

Dirai  vos,  en  mon  i.ati  , 
De  so  que  vey  e  qne  vi. 

MarcABRUS  :  Dirai  vos. 
Je  vous  dirai,  dans  mon  langage,  de  ce  que  je  vois 
et  ({ue  je  vis. 

L'  ausel  canton  en  lor  latis. 

Cercamons  :  Quan  l'aura. 
Les  oiseaux  chantent  dans  leurs  langages. 

—  Nom  de  peuple. 

Sai  entr'  els  Latis  e  Ms  Grezeis. 
Rambaud  de  Vaql'EiRas  :  No  m'agrad'  iverns 
Ici  entre  les  Latins  et  les  Grecs. 
ANC.  FR.  Voir,  cil  voir,  molt  très  matin, 
Le  dirai-ge  en  mon  latin  , 
Se  ge  puis  ,  mon  messaige  bien. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  206. 
Ki  de  plusurs  latins  sunt  escolé  e  sage. 
Roman  de  Horn,  fol.  lO. 
Et  cil  oisel ,  chascun  matin 
.S'estudient ,  en  lor  latin, 
A  l'aube  du  jor  saluer. 

Roman  de  la  Rose,  v.  S^So. 
ANC.  iT.  Gli  angelli 

Ciascnno  en  sno  latino. 

Dante  :  Fresca  rosa. 
CAT,   TJati.  ESP.  Latino,  latin,    vqkt.  Latino , 
latitn.  rr.  mod.  Latino. 

2.  Latinamen  ,  s.  m.,  littérature,  éru- 
dition, bonne  expression. 

Aondos  de  paraulas  e  de  latinamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Abondant  de  paroles  et  de  bonnes  expressions. 

3.  Latinament,  adv.,    en   latin,    à    la 
manière  des  Latins. 

Per  gramniatica  sai  parlar  iatikament, 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  parler  en  latin  selon  la  grammaire. 
ESP.  IT.  Latinamente. 


'iG  LAÏ 

4.  Latinier,  ,ç,  »/.,  savant ,  interprète. 

No  Sai  liTINIER 

Qu'  eoteada  messongier. 

Wat  de  Mons  :  Sitôt  non  es. 
Je  ne  sais  savant  qui  comprenne  menteur. 
Mas  chansos  li'n  siau  i.atiniers. 
K.  JoRB\N  VICOMTE  DE  S.  Antonin  :  Ves  VOS  sopley. 

Que  mes  cliausons  lui  en  soient  interprètes . 
ANC.  FR.  Por  ço  k'il  ne  saveit  comprendre 
Sun  langaage,  ne  rien  entendre  , 
Il  fist  un  latinier  venir. 

Marie  de  France  ,  t.  Il  ,  ?•  ^20. 
Un  tozKf'e/- qui  savoir  leur  langage  elle  nostre. 
JoiNvrLLE,  p.  i85. 

5.  Enlatinat,  ncfj.,  savant,  trnclieman. 
Substantif. 

Saladis  demanda  als  siens  enlatinatz. 
Guillaume  de  Tx)Dela. 
Saladin  demande  à  ses  truchemans. 

LATO,  s.  m.,  laiton. 

Aur  ni  argen , 
Lato,  coire,  plora  issamen. 

Brev.  d'amor,  fol.  Sg. 
Or  et  argent ,  laiton  ,  cuivre  ,  plomb  e'galement. 
Qui  en  anel  d'aur  fai  veir'  encastonar, 
O  en  LATO  maracde. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  triaJas. 
Qui  en  anneau  d'or   fait   verre  enchâsser  ,  ou  en 
laiton  émeraude. 

Doncxs  auziratz  bozinas  e  nian  corn  de  lato. 
Roman  de  Fierabras,  v.  33o8. 
Alors  vous  entendriez  trompettes  et  maint  cor  de 
laiton. 
<;at.  Llauto.  tsv.Laton  pour.  Latào. 

LATRIA,  s.  /.,  lat.  latria,  latrie. 

Per  adoration  de  latria  exteiior  e  inteiior. 

Doctrine  des  Validais. 
Par  adoration  de  latrie  exte'rieure  et  inte'rieure. 
CAï.  ESI".  roRT.  IT.  Latria, 

LATRINA,  .V.  /.,  lat.  latrina,  latrinc, 

La  porta  que  es  dessus  las  latrinas. 
Entro  a  las  l\trimas  dels  frayres   meaors. 
Tit.  de  i358.  Doat,  t.  XCIII,  fol.  221  et  222. 
La  porte  qui  est  dessus  les  latrines. 
.lusqu'aux.  latrines  des  frères  mineurs. 
PORT.  Latrinas.  it.  Latrina. 

LATZ  ,  LAZ  ,  S.   m.,  lat.  laths  ,   côté, 
flanc,  boni. 


LAT 

Il  raulian  deves  lotz  latz. 

G.  Figdeiras  :  No  m  laissarai. 
Ils  dérobent  devers  tous  côtés. 
Vostr'  espaz'  al  latz. 

Arnavd  de  Marsan  :  Qui  comte. 
Votre  épée  au  coté. 

L'ancienne  traduction  des  Psaumes. 
dans  le  Psautier  manusciit  de  Corbie , 
rend 
Cadent  a  /atere  tuo... 
In  lateribus  donius  tuœ, 

Psaumes  90  et  l.'io. 

de  la  manière  suivante  : 

Cliarrunt  de  tun  lez... 
Es  lez  delà  tue  maison. 

L'  espée  el  lez,  l'haubert  vestu. 

Roman  de  RoUj  v.  (i\\. 
Au  droit  lez  estoit  ledit  archevesqne. 
Mossteelet  ,  t.  II ,  fol.  178. 
Prép. 

.Sol  que  ru  pogues  latz  son  bels  cors  estendre 
T.  DE  Blacas  et  de  Peïbols  :  Peirols. 
Seulement  que  je  pusse  ra'e'tendre  à  côté  de  soi! 
beau  corps. 
AKC.  FR.     Lors  s'est  lez  un  buisson  assise. 

Fabl.  et  cent,  anc.j  t.  IV,  p.   157. 
Prép.  coinp.  Ades  er  de  latz 

Saint  Jorgi,  e  Dieus  er  ab  lor. 
AiMERi  DE  Bellinoy  :  Cossiros. 
Incessamment   sera  auprès  de   saint  George,   el 
Dieu  sera  avec  eux. 
ANC.  FR.     A  senesire  vi  de  lez  lui. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  i53. 
En  Aquitaine  ,  de  lez  Poitiers. 

Rec.  des  llist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  226". 
Adv.  comp.  Col  niolinz  qu'a  roda  de  latz. 
T.  d'.'^imeki  et  d'Albert  :  Amicx  N  Albert. 
Comme  le  moulin  qui  a  roue  de  côté. 
Pois  cavalgon  latz  e  latz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  82. 
Puis  chevauchent  côté  à  côté. 
Qui  m  mezes  tôt  lo  mon  ad  un  latz  , 
lea  penra '1  joy  per  cni  soi  enguanalz. 
B.  DE  Ventadour  :  Ja  mos  chantars. 
Oui  me  mettrait  tout  le  monde   d'un   côté  ,    y. 
prendrais  le  bonheur  par  lequel  je  suis  trompé. 
ANC.  FR.  Seans  en  deux  cbaieres  lez  à  lez. 

VlLLEHARDOUlN  ,  p.    85. 


LAT 

Par  les  mains  s'eiitieprislreiu  ,  si  sistient  tcz  à 
lez. 

Roman  de  Rou,  v.  2G86. 

AMC.  CAT.  Lat.  Esr.  tort.  Lado.  ir.  JjUto. 

2.  Ladrier,  lairier  ,  s.  m.,  côté,  flanc, 
quartier. 

Qui  m  fai  j<i  doler  ains  los  ladriers. 
GlRAVD   DE  BOKNEIL  :  S'aucjoru. 
Qui  me  lail  déjà  Jouloir  tous  deux  les  côtés. 
Estai-  al  LAIRIER  de  Dieu. 

Bref,  d'amor,   loi.  23. 
Etre  au  côté  de  Dieu. 
Non  devoa  aver  contel  al  ladriiir. 

Reglii  de  S.  Benezeg ,  fol.  38. 
Me  doiveul  avoir  couteau  au  côté. 
Proverb.  Tais  cuia  esser  cortes  entiers , 

Qu'es  vilans  dels  quatre  ladriers. 
Rambauu  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
Tel  pense  être  courtois  accunipli,  qui  est  vilain 
des  quatre  t/uartiers. 

3.  Latéral,  acij.,  lat.  latéral/^,  latéral. 

Lana...  adhoras  es  al  solelh  laterai.. 

Elue,  de  lan  propr. ,  fol.  1 1  6. 
La  lune...  parfois  est  laténtle  au  soleil. 
CAT.  ESP.  PORT.  Lacera/,  tr.  Latérale. 

t\.  Lateralment,  odv.,  latéralement. 
La  regio  del  col  lateralment  revirona. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  52. 
Environne  latéralement  la  région  "du  cou. 
ESP.  roRT.  iT.  Lateralinente . 

>■  (Collatéral,  adj.,  lat.  coLLATERALii» 
'oliatéral,  qui  est  ou  qui  vient  de  côté. 
La  dicha  natural  vigor... 
Prendon  li  ven  collatéral, 
Cascun  del  sieu  ven  principal. 
Trobam  .im.  vens  principais, 
K  quecs  n'  a  dos  collaterals. 

Brev.  d'amor,  fol.  .^t. 
Ladite   naturelle   vigueur...  prennent    les    vents 
^  ul latéraux  ,  cLacun  de  son  vent  principal. 

-Nous  trouvons  quatre  vents  principaux,  et  cliaciin 
■  Il  ;i  deux  collatéraux. 

<  \r.  Collatéral,  esp.  Colateral.  pcikt.  Collaté- 
ral. iT.    Collatérale. 

•.   Deslatar,  V.  ,  déposer,  déblatérer, 
iccuser. 

Caytin  e  dolen  , 


LAU 


9.' 


Que  contra  vos  deslata  , 

Ni  régna  greument. 
(itiiMONDt  DE  Montpellier  :  Greu  m'  es. 
Clielif  et  dolent  ,  qui  contre  vous  dépose,  et  agit 
durement. 

LA.UDANUM,  s.  m.,  lat.  ladanum,  la- 
danum  ,  sorte  de  substance  résineuse. 

Laudanum  ,  storax  et  lors  semlans. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
Ladanum  ,  storax  et  leurs  semblables. 
CAT.  ESP.  PORT.  Ladano.  it.  Ladano,  laudano. 

LAUR,  S.  m.,  lat.  laurh.?,  laurier. 
Sia  LAURs  o  genibres. 

A.  Daniel  :  Ansqu'els. 
Soit  laurier  ou  genièvre. 
CAT.  ANC.  ESP.  Lauro.  PORT.  Lotira,  it.  Laiiro. 

%.   Laurel,  s.  m.,  lauiier. 

Prendetz  las  bagas  del  laurel. 

DeL'DES  DE  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  les  Laies  du  laurier. 

ESP.  Laurel. 

3.  Laurier,  s.  ni.,  laurier. 

Las  fuelhas  de  laurier. 

Uel'des  de  Pbades  ,  Aiiz.  eass. 
Les  feuilles  de  laurier. 

Tyberi,  eiuperador,  quan  tronava  ,  de  lau- 
rier si  coronava. 

Elue,  de  las  propr.,  M.  2o(J. 
TiLère  ,  empereur,  quand   il  tonnait,  de  laurier 
se  courounait. 

PORT.  Loureiro. 

4.  Lauréat,  adj.  ,  lat.  laureatka,  lau- 
réat. 

Aqnels  coronatz  ero  àhr.  laoreatz. 

Elue,   de  las  propr.,  fol.  211. 
Ces  couronne's  étaient  dits  lauréats. 
ESP.  PORT.  Laiireado.  it.  Laureato. 

5.  Lauri,  adj.,  lat.  LAURirt«i',  de  laurier. 

.S'il  pendon  fort,  onlietz  las  li 
Dcsotz  ab  del  oli  lauri. 

Deudes  de  Prades,  yïuz.  cass. 
Si  elles  pendent  fort ,  uignez-les-lui  dessous  avec 
de  l'huile  de  laurier. 

Cura  es  oli  lauri. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  84. 
Comme  est  liuile  de  laurier. 

E5P.  iT,  Lniirino. 


aa  LAU 

LA.US,  LAU,  s.  ni.,  lat.  laus,  louange, 
avis,  approbation. 

Ancmais  noa  vim  lanzor  que  pro  lengues, 
Si  '1  LA.US  passet  del  lauzat  sa  valensa. 

SoR»EL  :  Lai  a  ']N  Peire. 
Jamais  nous  ne  vîmes  qu'éloge  tînt  profit  ,  si  la 
louante  du  loue'  dépassa  son  mérite. 

Pel  LAU  de  rei  de  Fransa,  detras  tôt  passnran. 

Guillaume  de  Tudela. 
Par  l'avis  du  roi  de  France  ,  derrière  entièrement 
ils  passeront. 

Prép.  comp.  Val  mais  a  lac  dels  prezatz. 
Granet  :  Fin  pretz. 
Vaut  mieux  à  l'avis  des  prisés. 
Tant  cant  val  uiay,  al  lads  dels  drechuriers, 
Honors  que  anta. 

T.  DE  SoRDEL  ET  DE  BERTRAND  :  Doas  donas. 
Autant^    que    vaut    plus,    à    l'avis  des    justes, 
honneur  que  honte. 

ANC.  FR.  Ce  nous  est  loz  que  vos  blasmes. 
J.  Marot,  i.  V,  p.  3o2. 
Rois,  prens  conseil  an  los  que  je  te  dis. 
Roman  de  Garin  le  Loherain,  t.  I ,  p.  77. 
Au  loz  de  son  conseil. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  40. 
ANC.  CAT.  Laus.  ANC.  ESP.  Laiidc.  iT.  Laiide , 
Iode. 

1.  Lauzor,  s.f.,  louange,  éloge. 
Blasmes  es  de  fol  al  pro  lauzors. 

Cadenet  :  De  nulla. 
Blâme  du  fou  est  au  preux  louange. 
Diversas  son  lauzors 
Donadas  a  chascun. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Divers  sont  les  éloges  donnés  à  chacun. 
ANC.  CAT.  Laudor.  cat.  mod.  Llahor.  anc.  esp. 
Loor.  port.  Loiivor.  it.  Laudore. 

—  Médisance,  calomnie. 

Ja  no  voil  aquesta  lausor 
C'om  diga  qa'  ieu  l'am  per  riquesa. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  4^. 
.Taniais  je  ne  veux  cette  médisance  qu'on  dise  qui' 
je  l'aime  pour  richesse. 

3.    LaUPAMENT  ,    LAUZAMEN  ,   LAUSAMENT, 

LAUXAMEN,  S.    1)1.,   louangc ,    éloge, 
approbation. 

Sos  LAUXAMENs  68  blasmai's  , 
E  SOS  blasmes  es  lanxars. 

Un  troubadour  anonyme  :  Home  loi. 
3a  louangc  est  hlâmer,  et  son  hlâme  est  louer. 


LAU 

A  LAUSAMENT  dcl  Payte  Omnipotent. 

F.  de  S.  Trophime. 
A  la  louange  du  Père  Tout-Puissant. 
Per  autoricj  et  per  laddamknt  del  abbad. 
Tit.  de  1 135.  Bosc ,  Mém.  du  Rouergue,  t.  III , 

p.  233. 
Par  autorisation  et  par  approbation  de  l'ahhé. 
Per  LAUDAMENT  dels  ornes  de  la  villa. 
Tit.  du  ^n^  siècle.  Doat  ,  t.  CXLVI ,  fol.  i35. 
Par  approbation  des  hommes  de  la  ville. 
ANC.  FR.  Segnor  baron,  dist-il,  oés  le  loement 
Que  Guenes  m'a  donné. 
Roman  de  Fierabras  en  vers  français. 
ESP.  Loamiento.  port,  houvamento .  it.  Loda~ 
mento. 

\.  Lauzisme,  s.  m,,    louange,   appro- 
bation, 

El  cbans  dels  salmes  per  demostrar  lo  lau- 
zisme e  la  gloria  de  Dea. 

Trad.  de  Bide,  fol.  28. 

Le  chant  des  psaumes  pour  démontrer  la  louan^'i: 
et  la  gloire  de  Dieu. 

Que,  per  escambi  o  per  donation,  lauzisme 
non  sia  donatz  ni  demandatz. 

Coût.  d'Alais.  Arch.  du  Roy.,  K.  704. 

Que,  pour  échange  ou  pour  donation,  approbation 
ne  soit  donnée  ni  demandée. 

5.  Laudeme,  lauzemne,  s.  m.,  louange, 
éloge,  invocation. 

A  Dieu  e  a  ma  dona   santa  Maria   a   fayt 
aquest  laudeme. 

Philomena. 

A   Dieu  et  à  ma  dame  sainte   Marie  a  fait  celte 
invocation. 

Qui  vol  los  umas  lauzemnes. 

Non  es  pas  bels  lauzemnes  en  la  bocLa  del 
pechador. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  3o  et  37. 

Qui  veut  les  humaines  louanges. 

West  pas  heiMV éloge  dans  la  bouche  du  pécheur. 

6.  Lauzemnie,  s.  f. ,  louange,    appro- 
bation ,  reraercîment. 

Qui  essenia  son  fil  aura  de  lui  lauzemnie. 

Trad.  deBède,  fol.  70. 
Qui  enseigne  son  fils  aura  de  lui  remercîment. 

7.  Laudas  ,  s.  f.    plur.,    lat.   laudes, 
laudes. 

Entre  las  matinas  e  las  laudas. 

Trad.  de  la  rig.  de  S.  Benoit,  fol.  12. 


LAU 

Entre  les  matines  et  les  laudes- 
CAT.  ESP.  PORT.  Laudes,  it.  Laiidi. 

8.  Lauzimi ,  s.  ni.,  consentement,  ap- 
probation, ratification;  lods,  terme 
de  jurisprudence  féodale. 

Lauzimi  no  s  dona  eati-o  que  la  canza  sia 
venduda. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1204. 

Lods  ne  se  Jonoe  jusqu'à   ce  que   la   chose  soit 
vendue. 

D'aqnel  departiinca    non    tanh   al   senhor 

LAUZIMI. 

Petit  Thalamus  de  Montpellier,  fol.  65. 
De  ce  partage  lods  ne  convient  pas  au  seigneur. 

Ksr.  roRT.  Laudemio. 

9.  LaLIZAIRF.  ,     LAUZADOR,     5^.     m.,     lat. 

LAUDATOR,  louungeur,  prôneur. 
Qui  qu'en  sia  lauzaire. 
De  be  qu'en  digaa,  no  i  men. 

P.  Vidal  :  Ab  l'alen. 
Qui  (  que  ce  soit)  qui  en  soit  louangeur,  quelque 
bien  qu'il  en  dise,  il  n'y  ment  point. 

No  la'n  podon  pro  lauzar  lauzador. 
Granet  :  Fin  pretz. 
Ne  l'en  peuvent  assez  louer  les  louangeurs. 

—  Adject.  Louable,  digne  d'éloge. 

Non  es  melns  laczadors  forz  hom  en  plor 
que  en  batailla. 

Trad.  de  Bède,  fol.  26. 

N'est  pas   moins  louable   homme  courageux    en 
pleur  qu'en  bataille. 

PORT.  Louvador.  it.  iMudatore,  lodatore, 
10.       LaUDABLE  ,     LAUZABLE,     LAUSABLE, 

adj. ,  lat.  LAUDABiLEw,  louable. 

Bon  es  non  esser  lanzat,  mas  es.ser  lausable. 

Trad.  de  Bède,  fol.   i. 
Il  est  bon  non  d'être  loue',  mais  d'être  louable. 

Es  mot  LACZABLES. 

Brei>.  d'arnor,  fol.  6. 
Kst  très  louable. 

Non  es  pas  laudabla  cbausa  esser  bon  ab 
los  bos,  mas  bon  esser  ab  los  mais. 

Trad.  de  Bide,  fol.  78. 
Ce  n'est  pas   louable   chose   d'être  bon   avec  les 
Lods  ,  mais  d'être  bon  avec  les  mauvais. 
Devota  e  laudabla  viscomtessa. 

Cat.  dels  apost.  de  Romn,  fol.  i53. 
/'c\otc  et  louable  vicomtesse. 


LAU 


^'9 


tAT.    tsr.  Laudable.  port.  Louvavel.  xt.  Lau- 
dabile. 

I  I.    Lauzar,  lauxar  ,  v.,  lat.  LAUDARt', 
louer,  célébrer. 

Totz  bom  que  so  blasma  que  deu  lauzar, 
Lacz'  atressi  aco  que  deu  blasmar. 

AlMERI   DE   PeGUILAIN   :   TotzhoOl. 

Tout  homme  qui  blâme  ce  qu'il  doit  louer,  loue 
aussi  ce  qu'il  doit  blâmer. 

Subst.     Sos  lauxamens  es  blasiuars, 
E  SOS  blasmes  es  lauxars. 

Un  troubadour  anonyme  :  Home  fol. 
Sa  louange  est  blâmer,  et  son  blâme  est  louer. 

—  Approuver,  conseiller. 

Drutz  que  pros  don'  abandona, 
Ben  LAus  que  s  gart  de  janguelh. 

P.  Raimond  de  Toulou.se  :  Pos  lo  prim. 
Amant  qui  noble  dame  abandonne,    ^'approuve 
bien  qu'il  se  garde  de  me'disance. 

Al  rei  Felip  et  a  'N  Oto , 
Et  al  rei  Joan  eisamen 
Laus  que  fasson  acordameu 
Entr'  els. 

Pierre  d'Auverone  ;  Lo  senher  que. 
Au  roi  Philippe  et  au  seigneur  Othon,   et  au   roi 
Jean  également  je  conseille  qu'ils  fassent  accord  en- 
tre eux. 

Part.  pas. 

Quar  qui  ben  fai,  lanb  que  sia  lauzatz. 
LaNFRANC  CigALA  ;  (Juan  vei. 
Car  qui  fait  bien  ,  il  convient  qu'il  soit  loué. 
Siibstantiv. 
Ancmais  non  vim  lauzor  que  pro  tangues, 
Si  'l  laus  passet  del  lauzat  sa  valeusa. 

SoRDEL  :  Lai  a  'N  Peire. 
Jamais  nous  ne   vîmes  qu'éloge  tînt  profit,  si  la 
louange  du  /oué  dépassa  sou  mérite. 

Proverb.  Gui  lauza  pobles,  so  LAuza  Dominus. 
Pons  j)e  Capdueil  :  De  totz  caitius. 
A  qui  le  peuple  loue,  le  Seigneur  loue  cela. 
ANC.  FR.  Et  leur  demanda  que  il  looient  à  faire, 
et  li  loèrent  tous  que  il  descendist...  Et  il  li 
dirent  que  je  li  avois  loé  bon  conseil. 
Joinville  ,  p.  2i3et  214. 
Nos  vos  loons  que  vos  le  pregniez,  et  si  le 
vos  prion. 

Villehardouin  ,  p.  3i. 
Si  ami  l'amonestèreut  cl  li  lotrcnt  qu'il  i,e 
raai'iast. 

liée,  des  JJtsl.  de  t'r.,  t.  VJ,  p.  i/)/). 


3o 


LAU 


I.esdictes  ordonnances...  avons  louées,  ra- 
liffiées  et  aproiivées,  louons,  ratiffions  ,  etc. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  lijSy,  t.  XIV,  p.  366. 
cAT.  Lloar.  anc.  esp.  Laudar.  esp.  mod.  Loar. 

PORT.  Louvar.  anc.  it.  Laudar e.  it.  mod. 

Lodare. 

12.  Lauzenja,  lauzenga,  s.f.,  louange, 
flatterie. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Maïs  voil  offendir  am  vertat  qae  plazer  am 

T.AUZENJA. 

Trad.  de  Bede,  fol.  7. 
Davantage  j'aime  ofl'enser  avec   ve'rité  que  plaire 
■A\icJlaHerie. 

Mas  no  '1  sai  dir  lauzengas  ni  prezics. 
Pierre  d'Auvergne  ;  De  josta 'Is  breus. 
Mais  je  ne  sais  lui  aire  Jlatteries  ni  prières. 
ANC.  PU.  Lî  faus  ami  ki  de  losenges  servent  en 
lin  de  ounseil ,  n'entendent  qn'à  déçoivre 
en  blandissaut. 
Moralités,  anc.  nis.  de  l'église  de  Paris,  u'  5. 
Du  Gange  ,  t.  IV,  col.  274- 
ANC.  CAï.    Lausenga.  cat.  mod.  Llisonja.  esp. 
PORT.  Lisonja.  it.  Lusinga. 

—  Médisance,  calomnie,  perfidie. 

Ans  vaelh  qn'om  me  talL  la  lengua , 
S' ieu  ja  de  leis  crezi  lausenga. 

Rambatjd  d'Orange  :  Pos  tais  sabers. 
Mais  je  veux  qu'on. me  coupe  la  langue,  si.jamais 
sur  elle  je  crois  calomnie. 

ANC.  FR,  Mes  lor  losenges  les  gens  peignent. 
Roman  de  la  Rose,   v.   (0^6. 

i3.    Lausengamen,    s.    m.,    calomnie, 
médisance. 

Per  qnal  i.ausengamens 
De  leis  e  del  rei  March  parti  '1  inaridamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Par  quelle  médisance  d'elle  et  du  roi  Marc  il  em- 
pèclia  le  mariage. 

it.  Lusingamento. 
14.     LaUZENGIER,   LAUSENGIER,    LAUZEN- 

jADOR ,  S.  m.,  louangeur,  flatteur. 

Aisso  son  los  i.ArzF,NGiERS  que,  per  Inr  bel! 
parlar,  fan  adormir  los  grans  homes  en  lur 
peccat. 

F.  et  Vert.,  fol.  x!^. 


LAU 

Ce  sont  les  louangeurs  qui,  par  leur  beau  parler, 
font  endormir  les  grands  hommes  en  leur  pe'clie'. 
Àdj .   Qaan  lo  bos  drutz  plazentiers 
Es  per  proeza  lauzengiers 
"Ves  tozeta. 
T.  de  Hugues  et  de  Baussan  :  Baussan. 
Quand  le  bon  amant  agréable  est  par  galanterie 
flatteur  envers  fillette. 
ANC.  FR.     Loent  les  gens  li  losengier. 

Roman  de  la  Rose,  v.  lo^i. 

ANC.    ESP. 

Non  âmes  nin  ascuches  a  ombre  losenjero. 
Poema  de  ^lexandro,  cop.  5l. 
ANC.  CAÏ.  Laiisengier,  laiisengador .  cat.  mod. 
Llisonger  esp.  mod.  Lisonjero,  Usonjeador . 
roRT.   Lisonjeiro,   it.    Lusinghiero ,   lusin- 
ghiere. 

—  Médisant,  calomniateur. 

Ges  lausengiers  no  m'esglaya; 
Ans  Den  prec  qu' els  dechaya. 
P.  Bremon  Ricas  Noyas  :  Ben  deu  estar. 
Point  médisant  ne  ni'eflfraie  ;   mais  je  prie  Dieu 
qu'il  les  abaisse. 

Ab  pane  ieu  d'amar  no  m  recre 
Per  enaeg  dels  i.auzenjadors. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Ab  pauc. 
Peu  s'en  faut  que  je  ne  me  lasse  d'aimer  par  ennui 
des  médisants. 

Adject.       Cobla  lauzengiera 
Fes  e  messongiera. 
Bernard  de  Kovenac  :  Una  sirvenlesea. 
Fit  couplet  médisant  et  menteur. 
ANC.  FR.  Or  ont  tant  fet  li  losengier 

Qui  de  moi  se  volent  vengier 
Que  vos  m'avez  jugié  à  mort. 
Roman  du  Renart ,  t.  II,  p.  /j8. 
En  sa  cort  ot  maint  losengier. 
Maint  traitor,  maint  envieus, 
Ce  sunt  cil  qui  sunt  curiens 
De  desprisier  e  de  blasmer 
Tous  cens  qui  font  miex  à  amer. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  lo38. 
Amis,  trop  vos  font  eslongier 
De  moi  félon  et  losengier. 

Anonyme,  Oriolans,  Ms.  1989,  cb.  61  bis. 
Or  sont  tout  lié  li  fol  losengeour. 
Que  il  pesoit  des  biens  que  en  avoie. 

Le  CHATELAIN  deCoucy,  cbans.  21. 

i5.    Lauzenjar  ,   V.,    louanger,    louer, 
flalter. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  l^6  et  47. 


LAU 

l'er  blandir  ni  per  i.au7.eiijar, 
Deudes  de  Prades  ,  Pof/ne  siii-  les  vertus. 
Pour  llalter  el  pour  louanger. 
CAT.  Llisongear.  esp.  port.  Lisotijear.  it.  Lu- 
singare. 

—  Accuser,  calomnier. 

Part.  pas.  A  fol  avetz  parlât  ; 

Per  vos  no  seran  iu;i\s  niiey  Frances i-au- 

ZENJAT. 

Roman  de  Fierai/ras ,  v.  2l5o. 
En  fou  vous  avez  parlé;  par  vous  ne  serout  plus 
mes  Français  calomniés. 

16.  Lauzencuej.vr,  V.,  médire,  calom- 
nier. 

Lanzengiers  y  a  desliais 

Qae,  can  volou  lauzenguejar  , 

Se  gardon  que  non  parlan  clar. 

Naï  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Me'disants  il  y  a  perfides  qui,  quand  ils  vcuteut 
médire,  se  gardent  qu'ils   ne  parlent  clair. 

17.  Alauzar,  V.,  lat.  a/laudarCj,  louer, 
vanter. 

Aquest  estamen    fay  mot  ai.auzar  per   sa 
gran  digaelat  e  per  sa  gran  beatat. 

r.etrerl.,  fol.  93. 
Cet  e'tat  fait  beaucoup  /ouer  par  sa  grande  dignité' 
et  par  sa  grande  beauté. 
arc.  fr. 

Tant  par  fu  pieas,  vaillans  et  alossês. 
Estoirede  Guiot  de  Ans lo ne.  La  Vallière,  t.  H, 

p.  2l5. 

Caron  de  Bos  de  Gas  li  pieax  et  Yalosés. 
Combat  des  Trente. 

18.  Deslaus,   deslau  ,  s.   m.,   blâme, 
désapprobation. 

Sel  qu'  es  recto rs 
Pauzatz  en  regimen 
De  nostra  fe,  n'a  d'aiian  gran  deslau. 
G.  Fadre  de  Narbonne  :  Pus  dels. 
'.clui  qui  est  recteur  établi  pour  la  direction  de 
:ru  foi  ,  en  a  d'autant  grand  hlame. 
•  ■  •  .  FR.     Gaignez  le  blasine  et  le  desloz. 
Alain  CuABïiEn  ,  p.  520. 

\\).  Deslauzar  ,  DELAL'ZAR,   V.,   désap- 
1     prouver,  déprécier. 

AqucloESLAuzA  e  vitupéra,  et  a  en  raesprelz 
1  tisa. 

Leys  d'amors,   fol.  i. 


LAU  3i 

Celui-là  désnpproin'e  cl  blâme  ,  el  a  en  mépris  la 
science. 

Apres  qne  acsaubnda  ma  volantat,  me  des- 
T.AUZET  fort  mon  vialge. 

Peiulhos,  f'oy.  au  purg.  de  S.  Patrice. 

Après  qu'il  eut  su  ma  volonté,  il  me  désapproiii'u 
fort  mou  voyage. 

Can  l'ns  fais  se  perjura  vos  uet.adzan. 

Leys  d'amors,  fol.  3^. 
Quanil  un  faux  se  parjure  en  vous  dépréciant. 
ANC.  CAT.  ESP.  Deslodr. 

20.  Sobrelaus,    s.  f.,     sur  -  louan;,'e, 
louange  excessive. 

Sobrelaus,  es  cant  hoin  lanza  trop  antr.^ 
persona. 

Leys  d'amors ,  fol.  il  g. 
Siir-loiiange,  c'est  quand  on  loue  trop  ime  autre 
personne. 

Sobrelaus  follesc'  es. 

B.  Martin  ;  D'  entier  vers. 
Sur-louange  est  extravagante. 

21.  S0BRELAUZOR  ,   S.  f.,   sur-louange, 
louange  excessive. 

En  aquest  derrier  cas,  sobrelauzor  suffertani_ 

Leys  d'amors,  fol.  119. 
Dans  ce  dernier  cas,  nous  souflVons  la  louange  ex- 
cessive. 

■11.  SoBRELAUZAR ,   V.,  sur-louer,  trop 
louer,  exagérer  la  louange. 
Hom  loi  lanzan  ,  non  pot  sobrelauzar. 
GiRAliD  DE  BoRNEiL  :  Ancmais. 
Homme  la  louant,  ne  peut  trop  louer. 
Ane  Dieus  non  fetz  sa  par  ni  antretan; 
Eu  non  die  trop  ni  no  la  sobrelad. 
AiMEBi  DE  Peguilain  :  Lanquan  cbanton. 
Oncques  Dieu  ne  fil  sa  pareille  ni  tout  autant  ,  je 
ne  dis  pas  trop  ni  ne  la  sur-loue. 

23.     CONLAUDAR  ,    V.,     lat.     C0/r.AUl)AR6' , 

louer,  célébrer. 
Conlaudar,  benezire  predicar. 

Cat.  dels  apost.  de  Rama,  io\.  1^6.    • 
Célébrer,  bénir  et  préclier. 

ANC.  ESP.  Colaudar. 

LAUSA  ,    LAuzA  ,  s.  f. ,    roche  ,    roc  , 
rocher. 
Entro  la  plana  t-auza  an  cavat  a  poder. 
Caverou  la  i.auza. 
y.  de  S.  Honorât- 


32  LAV 

Jusqu'à  la  place  roche  ils  ont  creuse  à  force. 
Ils  creusèreul  la  roche. 

■ —  Pierre  sépulcrale. 

Jamais  non  anraa  pansa  , 
Si  no'i  meton  tôt  viu  de  sot  la  lausa. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Del  arcivesijue'. 
Jamais  ils  n'auront  pause  ,  s'ils  ne  le  mettent  tout 
vif  dessous  la  pierre- 

CAT.  Llosa.  ANC.  ESP.  Lauda.  esp.  mod.  Laudc, 
losa.  PORT.  Lousa. 

LAUT,  LAHUT ,  .ï.  m.,  luth. 

Voyez  Mayans  ,   On°;,  de   la  Leng. 
esp.,  t.  II,  p.  2/»9. 

Amers  te  sos  enamoralz 
Tôt  jora  alegres  e  paguatz. 
Miels  que  lautz  ni  gnitara. 

Bret'.  d'amor,  fol.  193. 
Amour  tient  ses  amoureux    toujours  joyeux,    et 
satisfaits  ,  mieux  que  luth  et  guitare. 

Starmens...    coma  son  salterios,    orgenas , 
arpas...  lahcts  ,  guitarras. 

Libre  de  Tindal. 
Instruments...   comme  sont  psalte'rions  ,  orgues, 
harpes...  luths,  guitares. 
ANC.  FR.  Harpes  et  gigues  et  rubebes; 
Si  r'a  guilernes  et  léus. 

Roman  de  la  Rose,  v.    21287. 
ANC.  CAT.  Llahitt.  ESP.  Laud.  port.  Lande,  it. 
Leuto ,   liuto. 

LAVAR,  V.,  lat.  lavar<?,  laver. 

Nos  dirnem  ab  gaug,  ses  pro  manjar, 
D'  un  pan  tôt  sol,  ses  beur'  e  ses  i,av\r. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Senher  marques. 
Nous  dînâmes  avec  joie ,  sans  assez  manger  d'un 
pain  tout  seul,  sans  Loire  et  sans  laver. 
Lavarai  soven  ma  cara. 

Foi-QUET  DE  Marseille  :  Senher  Dieus. 
Je  laverai  souvent  ma  face. 
Fig.     Las  mans  sian  netas  de  peccat 
Que  i-AVAN  r  autrui  malvestat. 

y.  de  S.  Honorât. 
Que  les  mains  soient  nettes  de  péché  qui  lavent  la 
méchanceté  d'autrui. 
Proverbial.  Ab  la  una  ma,  i.avon  l'autra. 

Amanieu  des  EscAS  :  Dona  per  cui. 
Avec  une  main ,  ils  lavent  l'autre. 
Fig.  etprov.  Cent  vetz  li  ay  lavât  la  testa. 
P^.de  S.  Honorât. 
Cent  fois  je  lui  ai  lavé  la  tête. 


LAV 

Part.  pas.     Er  del  tôt  mons  e  lavât. 

Pons  deCapdueil  :  En  honor. 
Sera  du  tout  pur  et  lavé. 
ANC.  Fft.  Tous  vont  laver,  puis  mangier. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  lW\. 
ANC.  CAT.  Lavar.  cat.  mod.  Llavar.  f.sp.  port, 
Lavar.  it.  Lavare. 

2.  Lavatiu,    adj.y    lavatif,    propre    à 
laver. 

De  budels  lavativa. 

Elue,  de  la.i  propr.,  fol.  273. 
Lavative  de  Loyaux. 
esp.  it.  Lavativa. 

3.  Lavament,  s.  m.,  lat.  lavamentmw, 
lavement,  ablution. 

Si  pel  sanh  lavamen 
Non  espères  venir  a  salvamen. 

P.  Cardinal  :  De  selhs  qu'avetz. 
Si  par  la  sainte  ablution  il  n'espérât  venir  à  salut. 
En  lo  lavament  de  la  fovl  del  baptisme. 

Hisl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  81. 
Dans  le  lavement  de  la  fontaine  du  Laptéme. 
ANC.  FR.  Par  le  lavement  du  baptesme. 
G.^MUs  de  Belley,  Diversités,  t.  II ,  fol.  52 

—  Clystère. 

En  emplautz  o  en  i.avamens. 

Brev.  d'amor,  fol.  5l. 
En  emplâtres  ou  en  lavements. 

ANC.  CAT.  Lavament.  esp.  Lavamiento.  it.  La- 
vamen to. 

4.  Lavador  ,  S.  m.,  lavoir. 

Fig.    Teraia    confessio,   que   es  lavador    on 
hora  se  den  soven  lavar. 

F.etFert.,lo\.^. 
Vraie  confession  ,  qui   est   lavoir  on  on  se  doit 
souvent  laver. 
ESP.  Lavadero.  port.  Lavadeiro.  it.  Lavatoio. 

5.  Lavaci,  s.  1)1.,  ravine,  torrent,  inon- 
dation. 

Ploia  soptament  fazen  lavaci. 
Trameto  lavacis  a  terras  planas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i35  et  161 . 
Pluie  faisant  soudainement  ravines. 
Transmettent  inondations  aux  terres  planes, 

6.  Lavadura  ,  s.f.,  lavure. 
Lavadura  de  carn  grassa. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  g'j,. 
Lavure  de  viande  grasse. 


LAX 

7.  Lavandiera  ,    s.  f.,  lavandière,   la- 
veuse. 

Aras  anch  qu' ca  una  lavawdif.ra 
A  mes  son  cor  e  tola  sa  esperansa. 

Ht'GVES  DE  Saint-C\r  :  Anlan. 
Maintenant  j'apprends  que  dans  une  lai'tindthe 
il  a  mis  son  cœur  et  toute  son  espérance. 
AHC.  CAT.  L^avandera.  esp.  I.avandera    port. 
Lavandeira.    it.  Lavandara,  tavandaia. 

8.  Lavanca,  X.  f.,  lavange,  ravine. 

Non  tein  foizer  ni  i.avanca. 

P.  Vidât,:  Cara  amiga. 
Je  ne  crains  foudre  ni  rnvine. 
IT.  f'alanga. 

LAX,  i..\.sc,adj.,  lat.  ï.^xus,  lAehe,  large, 
mou . 
.Si  son  trop  laxas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  99. 
Si  elles  sont  trop  lâches. 

Las  trenas  son  i-ascas,  e  lo  membres  s'  esten 
e  esdeve  grans. 

Lif.  de  Sydrac ,  fol.  lo3. 
Les  tissus  sont  InchfS,  et  le  membre  s'élenH  et  de- 
vient grand. 

Fig,  De  boca  de  morgue  non  ileu  issir  i.ascha 
ni  raala  paraaia. 

Trad.  de  Bide,  fol.  6[. 
De  bouche  de  moine  ne  doit  sortir  lâche  ni  mau- 
vaise parole. 

K5P.  PORT.  Laxo.  IT.  Lasco. 

■}..   Laxatiu,  adj.,  lat.  laxativw*,  laxa- 
tif, propre  à  relâcher. 
Adhoras  i.axatius  ,  adhoras  coslipatins. 
Herbas  laxativas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^5  et  27^. 
Tantôt  laxatif,  tantôt  constipalil. 
Herbes  laxatives. 
Medecioas  i.axativas. 

Trad.  d'Alburasis,  fol.  6. 
Me'dccines  laxatives. 

i%p.  Laxativo.  it.  Lassativo. 

3.  Laxar,  laschar,  v.^  lat.  laxarc,  lâ- 
cher, relâcher. 
Hcrba  per  laxar  lo  ventre. 
I  ^xo  ventre  pie. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  261  et  271. 
III. 


LAX 


33 


Herbe  pour  retâcher  le  ventre. 

lielâchent  ventre  plein.  ' 

Fig.  Lascha  la  man  al  .sers,  e  querra  livreza. 
Trad.  de  Bkde,  fol.  j/j. 
Lâche  la  main  au  serf,  et  il  cherchera  délivrante. 
OAT.  Esr.  PORT.  Laxar.  it.  ÏMSciarc. 

/^.  Laxacio,  s.f.,  lat.  i.axatio,  élargis- 
sement, relâchement. 
Per  i.AXAcio  del  col  de  la  vezica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  95. 
Par  élarf,'issement  du  col  de  la  vessie, 
tsp.  Laxacio n. 

5.   Laxament,  s.  m.,  lat.  i.axament«w, 
relâchement. 

Laxamet«t  de  ventre. 
Prend*)  laxament  excessiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  56  et  99. 
Relâchement  de  ventre. 
Prennent  relâchement  excessif, 
CAT.  Laxament.  f.sp.  Laxamiento. 

b.  Laxetat,  .?./.,  lat.  LAxiTATew,  lâchcté. 

Qae  jamais...   i.axetat  no  li  séria    repro- 
cbada. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  i5. 
(^)ue  jamais...  lâcheté  ne  lui  serait  reprochée, 
f.sp.  Laxidad.  it.  Lasclatà,  laschità. 

7.  Relaxatiij,  adj.,  relaxatif,  propre  à 
relâcher. 
Causas  mollificativas  et  relaxativas. 

Elue,  de  las  propr.,   fol.  82. 
Choses  e'mollientes  et  laxatives. 

S.    Relaxar,    relachar,    v.,    lat.     RÈ- 
EAXAR<7,  relâcher,  desserrer,  détendre, 
élargir,  ébranler. 
Rcsolvo  la  dura  humor,  et,REr,AXO. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  270. 
Résolvent  l'humeur  dure  ,  et  relâchent. 
Fig.  Désira  noslra  cofessio ,  e  relâcha  nostre 
deleiz. 

Trad.  de  Bède,  fol.  ^9. 
Désire  notre  confession  ,  et  relâche  noire  plaisir. 

—  Mettre  en  liberté. 

Contra   lo  dih   rey   qu' cl   près  en  balalha  , 

mas  RELAXKT   lo. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  \!ji. 
Contre  ledit  roi  qu'il  prit  en  bataille  ,  mais  le  ;f- 
lâcha . 


34 


LAX 


—  Remettre,  pardonner,  faire  grâce, 
acquitter. 

Aquels  a  qui  vos  antres  relaxares  los  pec- 
catz,  seran  relaxatz. 

Abr.  de  l\4.  et  du  N.-T.,  fol.  3o. 
Ceux  à  qui  vous  autres  remettrez  les  pe'clie's  ,  jls 
seront  remis. 

Part. prés.  Hiiraiditat  relaxant  lors  ligamens. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^3. 
riuniiditc'  relâchant  leurs  ligaments. 

Part,  pas.  Referma  las  dens  relaxadas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i88. 
Rafl'ermit  les  dents  ébranlées. 
Que  la  sentensia  de  la  mort  que  era  contra 
Ihui  dada,  Ihi  fos  relaxada. 

Cal.  dels  apost.  de  Ronia  ,  fol.  78. 
Que  la  sentence  de  la  mort  qui  était  contre  lui 
donnée  ,  lui  fut  remise. 

Relaxats  et  absouts  dels  crims  a  lor  eui- 
pausats. 

Tit.  de  1390.  DoAT,  t.  CXLVII  ,  fol.  174. 
ylcqtiittés  et  absous  des  crimes  à  eux  imputés. 

CAT.  ESI».  PORT.  Relaxar.  it.  Relassare,  rilas- 
sare. 

g.   Relaxacio,   s.  /.,   lat.    relaxatio, 
relâche,  relâchement. 
Per  contraccio  ,  per  relaxacio. 
Par  RELAXACIO  dels  nervis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  (53  et  60. 
Par  contraction  ,  par  relâchement. 
Par  relâchement  des  nerfs. 
CAT.    Relaxacio.  esp.  Relaxacion.  port,    ^e- 
laxacào.  it.  Relassazione. 

10.  Relaxamen,  s.  m.,  relâchement. 
Tota  la  dîssiplina  de  la  régla  Ter  a  gardar 

ses   tôt    RELAXAMEN. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît,  fol.  3l. 
Toute  la  discipline  de  la  règle  lui  sera  à  observer 
sans  aucun  relâchement, 

—  Rémission. 

.Ti.  cartas  de  relaxamen. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  201- 
Deux  chaiTtes  de  rémission. 
ESP.    Relaxamiento.    port.    Relaxamento .    it. 
Relassamento . 

1 1 .  Relaxi  ,  s.  m.,  relâche,  répit. 

El  cas  que   no  vulbia  donar    un  pane  de 
temps  de  relaxe. 

.   Tit.  Je  i38i.  Fille  de  Bergerac. 


LEB 

\u   fiis  qu'il    lie  veuille  ilouncr  un  peu  de  lemp; 
de  répit. 

12.   Alaschar  ,  V.,  relâcher,  amollir. 
Pare.  pas.  fig.  Lo  cors  es  alaschaz  a  nualia. 
Trad.  de  Bède  ,  fol.  42- 
Le  corps  est  relâché  vers  paresse. 

i3.  Alaschamen,  .î.  w.,  relâchement. 
Arc  frain  tendeinens,  et  alaschamevs  coralgc. 
Trad.  de  Bédé,  fol.  3. 
La  tension  brise  l'arc,  et  le  relâchement  le  courage  . 

—  Rémission. 

Perdos  es  alaschamens  de  deguda  pena. 

Trad.  de  Bède,  fol.  8. 
Le  pardon  est  rémission  de  peine  due. 

LAZERT,  LAUZERT,  s.  m.,  lat.  i,acert(7, 
lézard. 
Un  LAZERT  querretz  vert  e  gran. 

Deudes  de  Prades  ,  yiuz.  cass. 
Vous  cbercliere/,  un  lézard  vert  et  grand. 
Grapautz  e  lauzertz  mot  grans. 
Perilhos,  Foy.  aupurg.  de  S.Patrice. 
Crapauds  et  lézards  moult  grands. 
ANC,  CAT.  Lltiert.  cat.  mou.  Llagart.  esp.  port. 
Lagarto.  it.  Lucerta. 

LEBRE,  s.f.,  lat.  lepore/«,  lièvre. 

Lebre  bestia  es  paurnga,  frevol,  et  apta- 
ment  corrent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  253. 
Le  lièvre  est  béte  peureuse  ,  faible,  et  habilement 
courant. 

Aissi  cum  cel  qu'a  la  lebre  cassada , 
E  pois  la  pert ,  et  autre  la  rete. 

Giii.vcD  DE  Salignac  :  Aissi  cum. 
Ainsi  comme  celui  qui  a  chassé  le  lièvre ,  et  puis 
le  perd  ,  et  un  autre  le  retient. 
7.0c.  Eu  Proensa  soi  lornalz 

Morir,  cura  lebres  eu  jatz. 

P.  ViDVL  :  Tant  me. 
En  Provence  je   suis   retourné    mourir ,   comme 
lièi're  en  gîte. 

CAT.  Llebra.  esp.  Liebre.  port.  Lebre.  it.  Le- 
pre ,  lèvre. 

2.  Lebrier  ,  *■.  m.,  lévrier. 

Elh  se  fes  cassar  als  pastors  ab  cas  et  ab 
mastis  et  ab  lebkiers. 

V.  de  P.  Fidal.  [ 

Il  se  fit  chasser  par  les  pâtres  avec  chiens  et  avec 
mâtins  et  avec  lévriers.  1 


LEC 

Fig.  Car  ieu  vi  que  los  lebics  au  coutrast  als 
i.ebriers. 

Guillaume  de  Tudela. 
Car  je  vis  que  les  jièvres  ont  coulrasle  avec  les  lé- 
vriers. 
CAT.    Llebrer.   esp.  Lebrel.   port.   Lebrco.   it. 

3.  Lebreira  ,  s.  f. ,  levrette. 
Quom  fai  lebreir'  ab  guosso. 

MaRCABRUS  :  L'  iveros  vai. 
Comme  t'jil  levrette  avec  roquet. 
ESP.  Lebrela.  it-  Levriera. 

LECAR,  LECHAR,7>.,de  l'allem.  lechen, 
lécher,  faire  lippée. 
Voyez    MuRATORi,    Diss.    33;   De- 
MNA,  t.  III ,  p.  45. 
Bevo  «t  LECO  lo  sanc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  253. 
Boivent  et  lèchent  le  sang. 

Lai,  on  no  mort,  ilh  i.f.cha 
Fusasprament  no  fa'i  chaiz. 

MARa\BRUS  :  Dirai  vos. 
Là ,  où  elle  ne  mord  pas,  elle  lèche  plus  âprement 
que  ne  fait  chat. 
Fig.     Non  tem  truau  maligne, 

Ni  fais  digz  don  lualvatz  lécha. 

B.  Vidal  de  Bezaudun  :  Entr'  el  taur. 
Je  ne  ci-ains  vaurien  malin  ,  ni  faux   propos  dont 
le  méchaDt  /ait  lippée. 
IT.  Leccare. 

1.  Lec,  adj.,  lécheur,  friand,  goinlre, 
gourmand. 
Ca  es  I.EC  e  golos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ï!\i. 
Le  chien  est  lécheur  et  jjoulu. 

Fig.  Car  en  pensan  sal  de  lieis  legs  e  glot/. 
A.  Daniel  :  Sols  sui  que. 
Car  en  peusaut  je  ixxu  friand  et  glouton  d'elle. 
IT.  Leccone. 

3.    LiCAYTZ  ,      LICAYS,     LICAIS,       LECAYS  , 

LECAis  ,  fidj-,  friand,  avide. 

Aqaist  son  propriamens  licaytz  e  glotz. 

F.  et  t^ert.,  (ol.  22. 
Ceux-ci  sont  proprementyriunt/5  et  gloutons. 
Fig.  Qaant  uns  motz  li  eys  del  cays , 
Et  ieo  Tau,  si  'n  sui  mcays 
Qa'  ien  crey  morir  talentos. 

I'.  ViCAL  :  Perses.  Var. 


LRC 


35 


Quand  un  mol  lui  sort  de  la  bouche,  et  je  l'en- 
tends, j'en  suis  si  avide  que  je  crois  mourir  désireux. 
Tant  sny  de  lieys  glotz  e  lecays. 

Jordan  de  Confolen  :  Non  cstarai. 
Tant  je  suis  glouton  ci  friand  d'elle. 

4.  Lechadier,  lechadeir,  adj,,  friand  , 
goinfre ,  gourmand. 

ElZ  glotz  e  LECHADIERS. 

GiRAuD  DE  BoRNEiL  :  Cardalliac. 
Vous  êtes  glouton  etfriand. 

Una    LECHADEIRA 

Aniors  nais. 
Don  mon  cors  es  tan  lecais. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
Une  amour  friande  naît  ,  dont  mon  cœur  est  si 
friand. 

5.  Lecaria  ,  LicHARiA,  S./.,  léclieric  , 
friandise,  avidité,  libertinage. 

Qaar  .soven,  per  i.ecaria 
De  viandas  delicadas, 
Se  fenhou  dessaboradas. 

Brev.  d'amor,  fol.    l3o. 
Car  souvent,  par  friandise  d'aliments  de'Iicats, 
elles  se  feignent  de'goùte'es. 

Fig.         Chauso  ni  sirventes 
Ni  stribot  ni  arloles, 
Non  es,  mas  qnan  licharia. 

B.  Martin  :  D'  entier  vers. 
N'est  chanson   ni  sirvente  ni  estribot  ni  arlote, 
mais  seulement  libertinage. 

6.  LiCAJARiA,  LicAZARiA,  .V. /l,  friandisc, 
goinfrerie,  gourmandise. 

Non  o  faii  tau  solameut  per  licajaria  de 
gola  ,  niays  per  bobans. 

Per  gran  licazaria  de  glotonia,  o  periuala 
coslama. 

y.  et  f^ert.j  fol.  2i  et  20. 

Ne  le  font  pas  seulement  par  goinfrerie  de 
gueule,  mais  par  ostentation. 

Par  grande  friandise  de  gloutonnerie ,  ou  par 
mauvaise  coutume. 

7.  Lechardetz,  s.  ni.,  goinfrerie,  gour- 
mandise. 

Sa  fera  escarsetat,  sa  fera  desouransa. .. 
Ni  son  fer  lechardetz  ni  sa  fera  semblansa. 
Guillaume  de  la  Tour  :  Un  sirventes  farai. 
Sa  sauvage  avarice  ,  sa  sauvage  effronterie...  et  s,i 
sauvage  f^umfrcrie  et  sa  sauvage  contenance. 


36  LEG 

8.   Leconia  ,    s.  f. ,  goinfrerie ,  gour- 
mandise, débauche. 

Raubadors  que  raubo  'Is  camis 
Per  lur  leconia. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Manens. 
Voleurs  qui  volent  les  cliemins  pour  leur  débauClie ■ 
iT.  Lecconia. 

LEG,  LEY,  LEi ,  s.  f.,  lat.  LEG^/w,  loi , 
ordonnance. 
Dels  .X.  mandamens  de  la  ley  de  Diea. 

V.  et  Vert.,  fol.  6. 
Des  dix  commandements  de  la  loi  de  Dieu. 
Non  amani  lo  rei ,  si  non  amam  sa  lei. 
Trad.  de  Bede,  fol.  34. 
INous  n'aimons  pas  le  roi,  si  nous  n'aimons  sa  loi. 
Els  feyron  leys  per  terras  guazanhar. 
P.  Cardinal  :  Un  sirventes  fas. 
Ils  firent  lois  pour  acquérir  des  terres. 

—  Foi,  croyance  religieuse. 

leii  non  tenh  nî  crey 
Negun'  aatra  i-ey. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  far. 
Je  ne  tiens  ni  crois  nulle  autre  loi. 
Loc.       Em  d' an  cor  e  d' nna  ley. 

J.  EsTEVE  :  Si  m  vai. 
Nous  sommes  d'un  même  cœur  et  d'une   même 
croyance. 

—  Habitude,  manière. 
Li  anzellet  en  lor  lei.s, 
Cascus  de  cantar  no  s  trie. 

Rambaud  d'Orange  :  Pos  tais. 
Les  oiselets  à  leur  manière,  chacun  de  chanter  ne 
s'atarde. 

—  Procès,  litige. 

Lai  o  solien  las  altras  leis  jatjar. 

Poème  sur  Bohce. 
Là  où   ils  avaient  coutume  de   juger  les  autres 
procès. 

■ —  Titre,  qualité,  aloi. 

Els  no  son  ni  de  ley  ni  de  pes. 

P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Jls  ne  sont  ni  de  toi  ni  de  poids. 
Dona  de  mal  aire... 
Sitôt  s'  es  de  nialvada  ley. 
Pierre  de  Bussignac  :  Sirventes  ecliansos. 
Dame  de  mauvaise  façon...  bien  qu'elle  soit  do 
mauvaise  tpialité. 

Prèp.  comp.  Anar  a  pe,  a  ley  de  croy  joglar. 
T.  d'Al.  Marquis  et  de  B.  de  Vaqueiras  :  Ara  m. 
Aller  à  pied  (i  mntiicre  de  vil  jongleur. 


LEG 

Troheron  Peire  'Vidal  en  aissi  trist ,  dolen  et 
en  aissi  apareillat  a  lei  de  fol. 

F.  de  P.  Vidal. 
Trouvèrent  Pierre  Vidal  par  ainsi  triste  ,  dolent 
et  par  ainsi  agence'  h.  manière  de  fou. 

Viarai  ses  guerr'  ab  ley  de  mainadier. 
Rambaud  de  Vaqceiras  :  Sitôt. 
Je  vivrai  sans  guerre  à  /manière  de  pillards. 
Amors  mi  met  e  mes  fols  cors  en  via 
Que  ns  clam  merce  a  lei  de  fin  aman. 
Ralmenz  Bistors  :  Aissi  col  fortz. 
Amour  me  met  ainsi  que   mon  fou  cœur  eu  voie 
que  je  vous  crie  merci  à  manière  de  tendre  amant. 
ANC.  FR.     A  loi  de  povre  besongneas 

Cui  honte  a  si  la  bouche  close 
Qae  sa  niesese  dire  n'ose. 

Homan  de  la  Rose,  v.  8i3o. 

ANC.    ESP. 

Comprando  è  vendiendo  «/«' demercaderos. 
Manos  atras  atadas  à  lej  de  ladron. 

IMilagros  de  Nuestra  Senora,  cop.  683  et  89g. 
Loc.  Ane  non  ateys 

Domna  de  las  doas  leys 
En  tant  aut  pretz. 
Folqdet  de  Lunel  :  Si  quon  la. 
O.-icques  dame  des  deux  lois  n'atteignit  en  aussi 
haut   mérite. 

Car  non  es  ni  er  ni  fo 
Genser  de  neguna  leg 
Ni  tan  pros. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Guerra  ni  platz. 
Car  il   n'est  ni  sera  ni  fut  plus  gentille  sous  au- 
cune loi  ni  si  méritante. 

ANC.  CAT.  Ley.  cat.  won.  Lley.  zsv.Ley.  tort. 
Lei.  iT.  Legge. 

2.    Legista,  s.  m.,  légiste. 

Aus,  tu  que  te  fas  legista  , 
E  tols  l'autrny  dreg  a  vista. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Entends  ,  loi  qui  te  fais  légiste,  et  enlèves  puhli- 
quement  le  droit  d'autriii. 

Lo  milher  legista  de  la  crestiandat. 

Guillaume  de  Tudela. 
Le  meilleur  légiste  de  la  clirétienlé. 
Esr.  PORT.    iT.  Legista. 

^.   Légitima,   s.  f.,   légitime. 
Fer  snpliment  de  légitima. 

Fors  de  Bearii,  p.  1088. 
Pour  supplément  de  légitime. 

CAT.  Légitima,  Uegitima,  nsr    port.  Légitima, 
rr.  Legittima, 


LEG 

4.  Legitim,  adj.,  lat.  legitim«^,  légi- 
time. 

Saccessors  lie  legitim  ninlrimoui. 
Til.  Je  1468.  Ilist.  deLang.,  l.  V,  pr.,  col.  3;. 
Successeurs  de  légitime  mariage. 
Filhas  LEGITIMAS  be  natnrals. 
lu.  de  la  maison  d'Auvergne,  de  1^82.  Justel  , 

p.  227. 
Filles  légitimes  cl  naturelles. 
r\T.   Legitim  ,  Uegitim.    esp.  port.  Légitima. 
iT.  Legittimo. 

ô.   Lf-gitimamen,  ach.,  légitimement. 
En  deniandan...  o  iraltra  maniera  légiti- 
mâmes. 

Charte  de  Gréalon,  p.  62. 
Kn  demandant. ..  ou  d'autre  manière  légitimement. 
CAT.  Llegitimament.  esp.  port.  Legitimamente. 
IT.  Legittimamente, 

G.   Lkoisme  ,  adj.,  légitime. 

Cantem  tnh,  aie!  cum  filh  legisme, 
Ab  los  »ugels  :  Gloiia  sns  el  Altisme. 
Epil.  de  Matfre  Ermengaud  à  sa  sœur. 
Ciiautons  tous ,  ainsi  comme  fils  légitimes,  avec 
les  anges  :  Gloire  sus  au  Très-Haut. 

7.  Legismament,  adv.,  légitimement. 
El  non  lïgismamest  intrel  el  papat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  206. 
11  n'entra  pas  légitimement  à  la  papauté. 

8.  LeYALTAT,   LEI.VLTAT,  LEIAUTAT,  LIAL- 
TAT,  LIADT.AT,    S.    f.,    lovaulé. 

Si  'Is  abastes  en  ai.ssi  leyaltatz 
Qaon  se  depert. 

P.  Cahoinal  :  Tôt  lo  mons. 
Si  à  eux  abondait  loyauté  tout  ainsi  comme  elle  se 
de'périt. 
Carallier  près  e  savi,  e  de  grand  lialtat. 

/^.  de  s.  Honorât. 
Chevalier  preux  et  sage,  et  de  grande  loyauté. 
Non  deu  esser  ainatz  ni  fort  volgntz, 
Mas  soi  ailan  cnm  i.eiautatz  adatz. 
Cadenet  :  S' ieu  pogues. 
Ne  doit  être  aime' ni   fort  de'siré,  mais  seulement 
autant  comme  loyauté  apporte. 
Fig.  Tenc  la  balansa 

De  liautat. 

B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Tint  la  balance  de  loyauté. 
Awr.  FR.  Tes  (!z  ne  tiennent  pas  les  veics  ne 
l.n  lealted. 

Ant  .  Irnil.  des  Lif.  des  Hois,  M.  q. 


LEG  37 

i:at.    Llealtat.  esp.  Lealtad.  port.    Lealdadc. 
iT.    Lealtà,  lealtate,  leahade. 

y.     LeIALEZA  ,     LEALEZA,     LIALEZA ,     S.    j\, 

loyauté,  fidélité. 
Renba  ab  leiai.eza. 

P.  Oakdinal  :  Jhcsum  Crist. 
Agit  avec  loyauté. 

JuiO   far  LHALEZA. 

lirev.  d'amor,  fol.  126. 
Jurent  de  tenir  loyauté. 

Fig.  Deslialtatz  si  jura 

Contra  Lialeza. 

P.  Cardinal  :  Falsedat. 
Déloyauté'  se  ligue  contre  Loyauté. 

10.     LeYAL,  LEIAL,   LEYAU  ,    LIAL,    LIAU  , 

adj.,  lat.  LEGALW,  loyal. 

Vostre  amicx  fis  e  leials. 

Arnaud  de  Marleil  :  Dona  genser. 
Votre  ami  fidèle  et  loyal. 

Sirventes  non  es  leyals  , 
S' oni  no  i  ausa  dir  los  mais 
Dels  menors  e  dels  coniunals  , 
E  majorment  dels  majorais. 

Pons  Barba  :  Sirventes  non. 
Sirvente   n'est  pas  loyal,  si  on  n'y  ose  dire  les 
défauts  des  petits  et  des  moyens,  et  principalement 
des  principaux. 

Franqa'  e  donssa,  fin'  e  leyaus. 

B.  DE  Ventadolr  :  Chantars  no  put. 
Francbe  el  douce  ,  sincère  et  loyale. 
La  paraula  fon  doussa  et  bumana, 
E  'I  dir  fortes  e  liau. 
Bertrand  de  Bohn  :  Ces  dedisnar. 
La  parole  fut  douce  el  humaine  ,  et  le  dire  cour- 
tois et  loyal. 

Ieu  non  1'  ans  dir,  per  temensa, 
Cum  li  soi  francs,  fis  e  lials. 

Elias  de  Iîarjols  :  A  mors  bc. 
Je  n'ose  lui  dire  ,  par  crainte  ,  comme  je  lui  suis 
franc  ,  sincère  el  loyal. 
Subst.   Aissî  m  pes  qu'  o  fasso  '1  leial. 

FoLQUEï  de  Marseille  :  Ab  pauc  ieu. 
Ainsi  il  me  pèse  que  cela  fassent  les  loyaux. 
ANC.  FR.     L'amor  de  sa  loial  moillier. 
Miex  vaudroit  du  pais  foir 
Que  dire  à  famé  cbose  à  taire. 
Tant  soit  loial  ne  débonnaire. 
lioinan  de  lu  Rose,  v.  20248  et  i().').')8. 
lAT.  Lirai.  ESI'.  roRT.  Leal.  ir.  Lenlc. 


38  LEG 

11.  LeYALMEN  ,    LEIALMEN  ,    XEIAUMENT  , 

LiALMENT,    LiAOMENT ,    ach'.,  loyale- 
ment. 

Cui  serv  de  bon  cor  leyalmbn. 

Richard  de  Babbezieux  :  Be  voiria. 
A  qui  il  sert  de  bon  cœur  loyalement. 
Pus  aissi  soi  vostre  serf  leialmen. 

AiiNAUD  DE  Mabueil  :  Aissi  cum  selli. 
Puisque  ainsi  je  suis  loyalement  votre  serf. 
An  jurât  de  tenir  lialmen 
Dreg  a  quascun. 

P.  Cardinal  :Totatressi. 

Ont  jure'  de  tenir  loyalement  droit  à  chacun. 

Paguar  peagges  lialment  et  fizelmeat. 

Tu.  de  i26"(.  DoAT,  t.  LXXIX,  fol.  2. 

Payer  pe'ages  loyalement  et  fidèlement. 

ANC.  FR.  Car  VOUS  m'avez  servi  moult  lealment. 

Roman  de  Garin  le  Loherain,  l.  I,  p.  122. 
CAT.  Lleahncnt.  esp.  port.  it.  Lealmente . 

12.  Beslei,  s.  m.,  injustice. 

De  Fransa  fui  gitatz  a  gran  beslei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  1^1. 
Je  fus  rejeté'  de  France  avec  grande  injustice. 
ANC.  FR. 

Tu  destruiz  sainte  Iglise  à  tort  et  à  beslei. 
Roman  de  Rou,  v.  5o5'j  ■ 
E  de  genz  de  mauvese  loi 
Qui  nous  metroient  à  besloi. 

Fabl.  et  cont.  anc.j  t.  I ,  p.  76. 

i3.  DësIei,  s.  m.,  tort,  injustice. 

Del  DE.SLEI 

Que  m  fei. 

Marcabrus  :  Estornelh. 
De  l'injustice  qu'il  me  fit. 

ï  4 .  Desleyar  ,  V.,  décrier,  ôter  la  ré- 
putation. 

Falh  i  tan  que  s  desleya. 

Guillaume  DE  Montagnagowt  :  Gesper. 
Y  faut  tant  qu'elle  se  décrie. 

i5.    Desleialtat,    deslialtat,   s.   f., 
déloyauté. 

len  non  vuelh  jamais  esser  selaire 
De  lurs  crois  faitz  ,  on  es  desleialtatz. 
P.  Cardinal  :  Un  sirventes  vuelh. 
Je  ne  veux  jamais  être  ce'leur  de  leurs  vils  faits, 
OÙ  est  déloyauté. 

Qui  son  vilau  non  acruia ,  . 


LEG 

En  deslialtat  lo  ferma. 
Bertrand  de  Born  :  Moût  mi  plai. 
Qui   ne  ruine  pas  son   vilain  ,  l'affermit  en  dé- 
loyauté. 

ANC.   FR. 

Ne  denst ,  por  nule  aveir,  fera  desUahè. 
Roman  de  Rou,  v.  325^. 
CAT.  DesUeahat.  esp.  Desleahad.  port.  Des- 
Icàldade.  it.  Disleahà,  dislealtate,  disleal- 
tade. 

16.  Deslialeza  ,  s.f. ,  déloyauté. 
Falsedat  e  deslialeza. 

V.  et  Fert.,  fol.  7. 
Fausseté  et  déloyauté- 

17.  Desleial,  DESLiAL  ,  <7<^'.,  déloval. 

En  aquest  segle  vénal , 
Desleiai,. 
Lanfranc  CiGALA  :  Oi  !  Maiie. 
Dans  ce  siècle  vénal ,  déloyal. 
Sulst.    Al  liai  hom  donarai  un  bezan. 

Si  '1  deslials  mi  dona  un  clavel. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
A  l'homme  loyal  je  donnerai  un  Lésant ,  si  le  dé- 
loyal me  dorHie  un  clou. 
CAT.  Deslleal.  esp.  port.  Desleal.  it.  Disleale. 

18.  Delialment,  adv, ,   déloyalement. 
Que  mal  se  sia  governat,  ni  delialment  y 

aia  obrat. 

Libre  de  Tindal. 
Qui  se  soit  mal  gouverné,  et  y  ait  travaillé  déloya- 
lement. 

CAT.  DesUealmertt.  esp.  pi>rt.  Deslealtnente.n  ■ 
Dislealmente. 

19.  Desleial.ar  ,   ^>. ,   infamer,    rendre 
infâme,  diffamer,  déshonoi-er. 

Part.  pas.  Pot  l' en  oin  accnsar  aissi  com  s' era 
desleialat. 
Si  non  es  tais  causa  qu'el  paire  en  sia  ues- 

LEIALATZ 

Trad.  du   Code  de  Justinien,  fol.  2  et  3. 

Ou  peut  l'en  accuser  ainsi  comme  s'il  était  dés- 
honoré. 

S'il  n'est  telle  cause  pour  que  le  père  en  soit  dés~ 
honoré. 

Es  DESLEIALAÛA 

E  pnta  privada. 

B.  Martin  :  Bel  m'  es. 
Elle  est  rendue  infâme  et  débauchée  privée. 
ANC.  FR..    Vers  li  ne  \ons  desloiatités. 

Roman  de  la  Rose,  v.  7325. 


LEG 

l'uisqne  ledac  de  Boargongne  s'estoit  ainsi 
desloyauté  devers  luy. 

MONSTRELET,   ».  1[  ,  p.  121. 

20.  Aleyalar,  7',,  jusfitier,  préconiser. 
De  cascnna  vos  darem  ys'sbemple,  non  pas 
([ue  per  so  las  enlendam  aleyai.ar. 

Leys  d'nmors,  loi.  20. 
De  chacune  nous  vous  donnerons   exemple  ,  non 
]>as  que  pour  cela  nous  entendions  la  justifier. 

2  1.   Privilegi,  previlegi,  s.    m.,    lat. 
pRiviLEGTMW,  pi'iviléi^e. 
De  las  sautas  Gleisas  e  de  lor  privit.eois. 

IVad.  du  Code  de  Jtistinien ,  fol.  i. 
Des  saintes  Eglises  et  de  leurs  privilèges. 
Ha  yssaïuen  son  previlegi  e  sas  franqnezas. 

V.elFert.j  fol.  iti. 
A  également  son  privilège  cl  ses  franchises. 

CAT.  Priviletge ,  privilegi.   esp.  port.  it.  Pri- 
vileggio. 

11.    PrIVILEGIAR,     PRIVILIGIAR,     V.,    \\v\- 

vilégier,  accorder  des  privilèges. 
Cofermet  et  privit.egiet  l'abadia. 

Cat.  dels  iipost.  de  Romtt,  fol.  53. 
Confirma  et  privilégia  l'abLayc. 
Las  gracias  especials  de  qae  Dienslos  privi- 

I.IOIET. 

r.  et  Ferl.,  fol.  ti. 
Les  gi-àces  spéciales  de  quoi  Dieu  les  privilégia. 

Part. pas.  Si  '1  dende  era  fiscal  o  privilégiât 
Ord.  des  R.  de  Fr. ,  i463,  t.  XVI,  p.  i34. 
Si  la  dette  était  fiscale  ou  privilégiée. 

Sian  PRIVILEGIAT  per  lo  senber  apostoli. 

Tu.  de  1283.  DoAT,  t.  LXXIX,  fol.  i53. 
H.nt  privilégiés  par  le  seigneur  pape. 
1  Al.  ESP.  PORT.  Privilegiar.  it.  Privileggiare. 

lai.  Anelei,  aneleh  ,  s.  m.,  injustice, 
iniquité. 

Qae  m  vol  dcseretar  per  awelei. 
Karles  mi  fai  graa  tort  et  akeleh. 
Ronian  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  23  et  ^8. 
Vu  qu'il  me  veut  déshériter  par  injustice. 
Charles  me  fait  grand  tort  et  injustice. 

'./|.  Sacrilegi,  .t.    m.,  lat.  sKcvLii.t.GJum, 
sacrilège. 
Qai  raaba  las  gleixas...  fai  sacrilegi. 

Trad.  de  Bhde,  fol.  !\2.. 
'  >  Il  vole  loi  églises...  fait  sacrilège. 


LEG 


39 


—  /i(/j.  Celui  qui  commet  un  sacriléye. 

Qui   lo   tlCUC.l  es...  SACRILEGIS, 

F.  et  Ferl.,M.Ç)H. 
Qui  le  rompt  est...  sacrilège. 
CAT.  Sacrilegi.  tsp.  port.  it.  Sacrilegio. 

LEGAT,  .S-.  ///.,   lat.  i.egatm.v,  envovt- , 
légat. 

Per  cardenals  e  per  legatz. 

Po.NS  PE  CapdveiI.  :  F,n  honor. 
Par  cardinaux  et  par  légats. 
Nostres  LEGATS,  don  ieu  vos  die  per  ver 
Qu' els  vpndon  Diea  e '1  perdon  per  aver, 
Lk  CHEVALIER  Dl!  Tlmplk  :  Iraedolor. 
Nos  légats,  dont  je  vous  dis  eu  vérité'  qu'ils  ven- 
dent Dieu  et  le  pardon  pour  argent. 

CAT.  Llegat.  ESP.  port.  Legado.  it.  Legato. 
1.    LeGACIO,   LEGATION,  LEGTTATION  ,  ,9./., 

lat.  LEGATioNew,  légation ,  ambassade, 
députation. 

Lor  LEGATION  6  mcssatgc  an  fait. 

Chronique  des  Albigeois,  p.  b'. 
Ont  fait  leur  ambassade  et  leur  message. 

Me.ssagaria  e  legacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lO. 
Mission  et  députation. 
Vo  descargoat  del  facb  de  la  leguation. 

Cat.  dels  apost.  de  Rama,  fol.  184. 
Fut  déchargé  du  fait  de  la  légation. 
ANC.  CAT.  Llegacia.   esp.  Legacion.  port.   Le- 
gacào.  iT.  Legazione. 

3.  Legat,  s.  m.,  lat.  LEGATMw,  legs. 

O  per  LEGAT  o  per  iidcicomis  o  per  do  que 
boin  fai  a  sa  mort. 

Trad.  du  Codede  Jitsiinien,  fol.  i5. 
Ou  par  legs  ou  par  Gdéicommis  ou  par  don  qu'on 
fait  à  sa  mort. 

CAT.  fJegat.  esp.  port.  Legado.  it.  Legato.   . 

!\.   Allégation  ,  .y. /. ,  lat.  allegatio- 
sem,  allégation. 

Non  vol  admetre  las   exceptions,  alléga- 
tions. 

Statuts  de  Provence.  JcLlEN,  t.  Il,  p.  ^30 
Ne  veut  admettre  les  exceptions  ,  allégations. 
Ni  per  ALLEGATIONS  de  dreg. 

Tit.  de  i2(J8.  Doat,  t.  CLXXII  ,  fol.  41. 
Ni  par  allégations  de  droit. 
CAT.  Allcgacio.  EST.   Alegacion.  port.  Allcga- 
cno.  ir.  .-lllegazione. 


4o  LEG 

5.  AlXEGAR  ,    ALI.EGUAR,    V.,     lat.    ALLE- 

GARC,  alléguer,  rapporter. 
Ni  pot  hoiii  ges  caluuipniiir 
Denan  luy  ni  fais  ali-egar. 

Contricio  e  penas  ifernah. 
Wi  ou  ne  peut  point  accuser  (injustemenl)  devant 
lui  rn  alléguer  iaw^. 

Car  so  dis  la  Escriptura ,  e  S.  Gregori  o  al- 
lé ga. 

V.  et  f^ert.,  fol.  97. 
Car  cela  dit  l'Ecriture  ,  et  saint  Gre'goire  le   rap- 
porte. 
Part.  pas.  Aponctamens  dessusdits  et  alle- 

GDATS. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  29. 
Accords  dessus  dits  et  allègues. 
CAï.  Allegar.  esp.  Ahgar.  port.  AUegar.   it. 
'  Aile  gare. 

6.  Delegar,  deleguar,  v.  ,   lat.  dele- 
GARe,  déléguer. 

Tart.  pas.   Substantif.  Tiaïues  lo   papa  alqus 

DELEGCATZ. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma,  fol.  310. 
I^e  pape  envoya  quelques  délégués. 
Uelegat  de  la  meissa  sea. 

Tit.  de  i2()2.  ï)oAT,t.  LXXIX,fol.  ii5. 
Délégué  du  même  sic'ge. 
CAT.  ESP.  PORT.  Delegar.  it.  Delegare. 

7.  Relegar,  releguar,  V.,   lat.    rele- 
GARe,  reléguer,  éloignei-. 

Part.  pas.  Lo  layre  sera  helegat  del  loc  et  de 

la  honor 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i^63,  t.  XVI,  p.  128. 
Le  voleur  sera  relégué  (hors)  à\i  lieu  et  du  domaine. 
ESP.  Relegar.  it.  Relegare. 

L'ancien  catalan  avait  relegaciô. 

LEGA,  LEGUA,  s.f.,  lat.  leuca,  lieue. 

"Voutor  seut  de  très  legas  c.ironhadas. 

Naluras  d'alcuns  auzels. 
Le  vautour  sent  de  trois  lieues  les  charognes. 
Una  LEGUA  te  la  osl  par  tolz  les  latz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  46- 
L'arme'e  tient  une  lieue  de  tous  les  côle's. 
ANC.  cat.  Llega.  cat.  mod.  Llegua   e.-jp.  Legtia. 
port.  Legoa.  it.  Lega. 

LEGIR ,  LIRE,  XI. ,  lat.   i.f.gerp^  élire, 

choisir. 

Apren  del  pom 


LEG 

Per  que  ni  coni 
Na  Discordia  lo  fes  legir. 

GiBAL'D  deC\lanson  :  Fadet  jogiar. 
Apprends  de  la  pomme  pourquoi  et  comment  dame 
Discorde  la  fit  choisir. 

Totz  los  bes  qii'om  pot  lire. 

G.  Faidit  :  Quoras  que  m  des 
Tous  les  Liens  qu'on  peut  choisir. 

Part.  pas.  L'  eligidor  qae  ugit  so. 

FOLQUET  DE  LuNEL  :  Al  bon  re y . 
Les  électeurs  qui  sont  choisis 

leii  suy  de  tal  enquistaire 
Qu'ai  d'entre  cent  bellas  lesta. 

■  G.  Adhemar  :  Be  m'agr'ops. 
Je  suis  solliciteur  de  telle  que  j'ai  choisie  eutre 
cent  belles. 

Dans  l'ancien  catalan  on  trouve  lesta 
pour  choix,  triage;  lestar  pour  choi- 
sir, trier. 

1.  Lectio,  .y.  y.,  lat.  clectio  ,  choix, 
élection. 

E'I  Roman,  ses  tôt  contrastai-, 

"Volon  a  lui  la  lectio 
Del  emperi ,  e  Milan  e  Pavia. 

FoLQi'ET  DE  Lunel  :  Al  Lon  rey. 
Et  les  Romains  ,  sans  aucunement  contredire,  veu- 
lent pour  lui  l'élection  à  l'empire  et  Milan  et  Pavie. 

3.     LeGIO,  LEGION,  S.Jl  ,  lat.   LEGIONC/W^ 

légion. 

De  sas  gens  una  grand  légion. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  g.'). 
De  ses  gens  une  grande  légion. 
.Xii.  LEGios  de  companbas  d'angels. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  26. 
Douze  légions  de  compagnies  d'anges. 
Si  den  aver  en  una  legio  .vit.  .m.  peos. 
L'Arbre  de  Balalhas,  fol.  91. 
Il  doit  V  avoir  en  uue  légion  sept  mille  fantassins. 
c\T.  Legiô.  ESP.  Légion,  port.  Legiào.  it.  Lé- 
gion e. 

/,.   ElEGIR,   ELIGIR,  ELEGER  ,   ESLIRE  ,   ES- 

LiR,  V. ,  lat.  ELiGERe,  élire,  choisir 
distinguer. 
Gascons  volgra  eleger  evesque  d' un  dels  sieus.    j. 
V.  de  S.  Honorât.     '    » 
Chacun  voudrait  e7i;e  e'véque  d'un  des  siens. 
"Vol  triar  et  eslire. 

H.  Brvnet  :  Corteiamen 
Veut  trier  et  choisir. 


LEG 

Gardas  cal  dea  la  domnn  mais  ksi.ir  ? 

T.  d'Henri  et  d'Arueh  :  Amie  Amer. 
Hegardcz  quel  la  dame  doit  plus  choisir  ^ 
Belh'  e  plazens  ,  si  que  no  n'  es  a  dire 
Negus  Los  avps  qu'  om  piiesc'en  doinn'  esi.ire. 
Pons  df.  Capoueil  :  Tant  m'a  douai. 
Belle  et  agréable  ,  lellemenl  que  n'en   est  à  dire 
(  il  n'y  manque"»  nul  bon  avanta!;e  qu'on  puisse  dis- 
lingiier  en  dame. 

Elegrox  poestatz, 

Per  que  entr'els  fos  patz. 

Arnaud  ds  .Marieii,  :  Razos  es. 

Elurent  magistrats  ,  pour  qu'il  fût  paix  entre  eux . 
Part.  pas. 

Car  Dieos  m'a  ei.egit  maestre  e  doctor. 
Guillaume  de  Tudkla. 
Car  Dieu  m'a  choisi  maître  et  docteur. 
Tôt  lo  mons  vos  avîa  elegut 
Pel  raelhor  rey  que  anc  portes  escnt. 
Bertrand  de  Iîorn  :  Mon  clian. 
Tout  le  monde   vous  avait  élu  pour  le  meilleur 
roi  qui  oncques  portât  c'cu. 

M'a  sobr'els  amans  elec. 
Ma  doaa. 
RambaudDE  Vaqueiras  :  Guerra  m  plat/.. 
Ma  dame  m'a  choisi  sur  les  amants. 
Lo  jorn  que  ns  ac  Amors  abdos  eletz. 
Rambaid  de  Vaqueiras  :  Non  puesc  saber. 
f.e  jour  qu'Amour  nous  eut  choisis  tous  deux, 
les  tu  sola  verges  electa. 

Los  Fil  Gaugz  de.  Marin. 
Tu  es  seule  vierge  élue. 
Subst.  Tan  lor  deu  del  elieg  de  Valensa  doler. 
Hl'GVES  DE  S.  Cyr  :  Un  sirventes  vuelli. 
Tant  leur  doit  douloir  de  Velu  de  Valence. 
Al  EtEcu  son  vengut. 

f^.  de  S.  Hnnov'tl. 
.Sont  venus  à  Velu. 

Del  pascor  vei  la  elesta. 

Bertrand  de  Born  :  Al  dous  nou. 
Du  printemps  je  vois  Velue  (la  beaule'). 
Prega  ton  fîlh  e  ton  paire 
Qae  ns  fassa  sos  elegitz. 

G.  KlQUlER  :  Sancta  Verges. 
Prie  ton  Gis  et  ton  père  qu'il  nous  fasse  ses  élus. 
Awc.  FR.  Cil  de  Jada  m'nnt  eslit. 

Âne.  trad.  des  Lii'.  des  Rois ,  fol.  l^f.. 
Si  eshalcei  YesUt  del  peopie. 

Anc.  trad.  du  Psaut.,  M.s.  n"  i,  ps.  88. 
F.t  les  granz  joies  des  esliz. 

Marie  de  France,  t.  H  ,  p.  [^z!\. 
Kyc.  CAT.  Eleger.  cat.  mod.  Elegir.  anc.  isp. 
F.sleer,  esleir.  esp.  mod.  Elegir.  i'ort.  E/e- 
ger.  iT.  Elesgere. 


LEG  4i 

5.  ElEC.TII>  ,  ELECTION,   .y.  y.,    lat.    ELEC- 

■vioseni,  élection,  choix. 
Per  elegir  prélat  ; 

Aytals    ELECTIONS 

No  s  den  far  ain  tenzons. 

f''.  de  S.   Honorât. 
Pour  élire  prélat  ;  telle  élection  ne  se  doit  faire 
avec  disputes. 

Far...  ELECTION  de  papa. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  27. 
Faire...  élection  de  j-ape. 

En  aquesta   élection  den    csser  lo   senbor 
rei... ,  o  lui  messatge...  per  lo  dit  senhor  rei. 
C artulaire  de  Montpellier,  fol.  /^(). 
Kn  cette  élection  doit  être  le  seigneur  roi... ,  ou 
un  message...  pour  ledit  seigneur  roi. 
CAT.  Elecciô.   ANC.   ESP.   Eslecion.    est.    mod. 
Eleccion.  port.  Eleicùo.  it.  Elczioue. 

6,  Electiu  ,  adj.,  électif. 
Liberalment  electiva. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  23. 
Libéralement  élective. 
Que  coinparatiu  o  electiu. 
Electivas  ,  coma  :  ans,  majs. 

Leys  d' amors,  fol.  77  et  lOO. 
Que  comparatif  ou  électif. 
Electives,  comme  :  AVANT,  davantage. 
CAT.  Electiu.  ESP.  roRT.  Elective,  it.  Elettivn. 

7,  Elegimen,  .V.  ///.,  élection. 

No  fezes  de  Sanl  rey  per  elegimens. 
P.  DE  CoRBlAC  :  El  nom  de. 
Ae  fit  de  Saùl  un  roi  par  élections. 
IT.  Eleggimento. 

8.  Er.EGinoR  ,  eligidor  ,  s.  m.,  électeur. 
Lbi   princep   d'AIanianha  ,    elegidors   del 

emperador. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  loi.    igi. 
Les  princes  d'Allemagne  ,  électeurs  de  l'empereiii- . 
D'  aisso  m  fan  nieravilbar 
L'eugidor  que  ligit  so, 
Qui  pnescon  emperador  far. 

Folquet  de  Lunel  :  Al  bon  rey. 
De  cela  me  font  émerveiller  les  électeurs  qui  sont 
clioisis ,  qu'ils  puissent  faire  un  empereur. 
ANC.  VR..Qai  feit  l'office  du  marquis  de  Bran- 
debourg, eslisetir  àa  roy  d'Allemaigne. 

MoNSTRELET,  t.  I,  fol.  2i2. 

ANC.  ESP.  F.legidor,  esleidor.  tsp.  mod.  Elector. 
PORT.  F.h'itor.  it.  Elettore. 

G 


42  LEG 

g.  COLLF.GIR  ,    COLLIGIR  ,    V.  ,    lat.   COLLI- 

GERc,   colliger ,  assembler  ,  amasser, 
cueillir. 

Dels  apostemas  que  coi.legeysso  saDJa. 
Trad.  d'Albucasis,  loi.  36. 
Des  apostêraes  qui  amassent  sanie. 
Part.  pas.  A  colligit  mola  sania. 

Trad.  d'/llbiicasis,  fol.  z!\. 
A  amassé  beaucoup  de  sanie. 
CAT.  CoUegir.  esp.  Colegir.  tort.  Colligir. 

10.  CoLLECTiii,  adj.,  lat.  collectivwa, 
collectif. 

Noms  coi^LECTius,  es  aqnel  que,  en  siugn- 
lar,  sigoifica  motas  canzas  coma  :  pobles. 
Leys  d'amors ,  fol.  48. 
Le  nom  collectif,   c'est  celui  qui,  au  singulier, 
signifie  plusieurs  choses  ,  comme  :  PEUPLE. 
Unitat  COLLECTIVA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  279. 
Unité  collectii'e- 
CAT.  Collectiu.  Esr.  Colectivo.  port.  CoUectivo. 
IT.  CoUettivo. 

11.  Collégial,  adj.,  lat.  collégial/.^ , 
collégial. 

Los  autres  capelas  ,  confraîres  non  cathe- 
drals,  COLI.EGIAI.S  ni  babitaatz. 

Tit.  de  i535.  Do.vt,  t.  XC ,  fol.  2H . 
Les  autres  prêtres  ,   confrères   non   catlie'draux  , 
collégiaux  ni  habitués. 

CAT.  Collégial,  esp.  Colegial.  port.  Collégial. 
IT.  Collégiale. 

12.  COLLEGIAT,   «<jj;'.,   collégial. 

Fetz  una  glyeîa  coi-i-egiada. 

Cat.  dels  apost.  de  Romu,  loi.  217. 
Fit  une  église  collégiale. 
Fundada  en  la  gleysa  collegiada. 

Tit.  de  1468,  de  Bordeaux.  Bibl.  Monteil. 
Fondée  en  l'église  collégiale. 
IT.  CoUegiato. 

LecAT.,rESP.  et  le  port,  n'emploient 
ce  mot  (|u'au  féminin  et  substantive- 
ment. 

CAT.    Collegiada,   collegiata.    esp.    Colegiata. 
PORT.  Collegiata. 

13.  COLLECTIO,     S.    f.  ,     lat.    COLLECTIO  , 

collection  ,  assemblage ,  amas. 

Mar  es  d'aygas  granda  collectio. 

F.luc.  de  las  propr.,  fol.  l52. 
La  mer  est  grand  amas  d'eaux. 


LEG 

CotLECTio  de  sania. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  46. 
Amas  de  sanie. 

CoLLEOTios  o  ajusfainens  d'nnitatz. 

Leys  d'amors,  lui.  5!i. 
Réunion  ou  ajustement  d'unités. 
CAT.  Collecciô.  ESP.  Coleccion.  port.  Colleccào 
IT.  Ccllezione. 

14.     COLLECTOR  ,  .>•.   />/.,    lat.    COLLECTOR  , 

collectenr. 

Non  a  estât  ordenat  dengun  collector. 

Tit.  de  1392.  Bailliage  de  Sisleron. 
lS"a  été  ordonné  nul  collecteur. 
Cor.LECTOR  apostolicaL 

Tit.  de  1398.  DoAT,  t.  LIV,  fbl.  166. 
Collecteur  apostolique. 
CAT.  CoUector.  esp.  Colector.  port.  Collecter . 
IT.  CoUettore. 

i5.  Collecta,  .<i.f.,  lat.  collecta,  col- 
lecte ,  prière. 
Fes  e  conipos  las  collectas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  go. 
Fit  et  composa  les  collectes. 
CAT.    Collecta,   esp.    Colecta.    port.    Collecta. 
IT.  Colletta. 

16.  COLLEGI  ,    S.     1)1.,     lat.     COLLEGI?///;  . 

collège,  assemblée,  association. 
Non  auzan  far...  colt.egi   al   prejndici    del 

senhor. 

Charte  de  Grénlou,  p.  108. 
N'osent  faire...  «.s.çofirtïionaupréjudicedu  seigneur. 

—  Collège  des  cardinaux. 

Dementre  qn' el  coi.legi  altendia  l'assenli- 
meii  del  imperador. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  75. 
Pendant  que  le  collège  attendait  l'assentiment  de 
l'empereur. 

CAT,  Collegi.  ESP.  Colegio    port.  it.  Collegio. 

17.  Collège,  s.  m.,  collège  des  cardi- 
naux. 

Als  caidenals 

Al   COLLEGE. 

Poème  sur  la  mort  du  roi  de  Naphs. 
Auji.  cardinaux  au  collège. 

18.  Recollegir  ,  ?'.,  lat.  recolliger^, 
colliger,  recueillir,  rassemblei-,  ramas-  . 
ser,  réunir. 


LEG 

Totas   aqaestas   difliiiicios    recoli.igen    en 

sotuma. 

Eltti.  delas  propr.,  fol.  l3. 
C'oUigeant  toutes  ces  définitions  en  somme. 
Los  qnals  Seneca  pies  e  recollegit  de  Sa- 

loiuo  e  de  Calo. 

Leys  d'amors,  fol.  i38. 
Lesquels  Senèque  prit  et  recueillit  de  Salomon  et 
de  Caton. 
ESP.  Recolegir. 

ly.  Rkc:oi.lectio  ,  f.  y. ,  réunion,   ras- 
semblement, ramas,  assemblage. 
Dins  ela...  cervel  ha  sa  recoli.ectio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3.'). 
Dans  elle...  cerveau  a  sou  assemblage. 
CAT.  RecoUecciô.  esp.  Recoleccion. 

LEGIR,  i.iGiu ,  V. ,  lat.  legerp,  lire. 
Si  coiu   iu  isto  pargamen  es  esciit,    et  oui 
LEGIR  i  o  pot. 

Titre  de  io53. 
Ainsi  comme  en  ce  parchemin  il  est   e'crit ,  et  on 
y  peut  liiv. 

Mais  voiia  per   .c.  dobles  combatre  e   fayr 
batalba  qne  legir  sauteri  ni  caiitar. 

PnILOME^.\. 

Plu^  il  aimait  au  centuple  combattre  et  iaire  ba- 
taille que  lire  psautier  et  clianter. 

Cant  nos  oram,  nos  parlam  ab  Deii ,  e  cant 
LEGEM  ,  parla  ab  nos. 

Trad.  de  Bède.  fol.  82. 
Quand  nous  prions ,  nous  parlons  avec  Dieu  ,  et 
quand  nous  lisons,  il  parle  avec  nous. 
Laparts  que  liegon  Edtiardus. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 
Les  le'opards  où  ils  lisent  EsuAKDl'S. 
Pari,  prés,  Legens  ,  Icgeyres ,  legedors. 
Lejrs  d'amors,  fol.  /J9. 
Lisant,  lecteur,  lecteur. 

l'art,  pas.  leu  ai  ja  vist  liome  qne  conoys  fort, 
Et  a  legit  uigromansi'  e  sort, 
G.  Aduemab  :  El  temps  d'estiu. 
J'ai  de'jà  vu  un  homme  qui  connaît  beaucoup,  et 
a  lu  ne'cromancie  et  sort. 

Moysen  .-ly  i.escut. 

f^.  de  S.  Honorât. 
J'ai  lu  Moïse. 

A»c.  CAT.  Léger,  cat.  mod.  Llegir.  i;si'.  Lccr. 
PORT.  Ler.  iT.  Ltggere. 

2.  Legikle  ,  rt^.,  lat.  LEGiiiiLEw,  lisible. 
Per  sa  transparencia  fa  letias  legibi.as. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  186. 
l'ai   .a  tiantpaicncc  fait  les  lettres  lisible;.. 


LEG 


43 


CAT.  Llegib/c.  esp.  Legiblc.  port,  l.egivel.  it. 
Leggibile. 

3.  LeISSO,    LESSO  ,    LEYCZON,    S./'.,    lat. 

i.KCTio\É'w,  leçon,  lecture. 

Lefssos  de  las  divinas  Escripturas. 

Trad.deBède,  fol.  82. 
Lecture  des  divines  Ecritures. 
Vole  li  sa  LEissON  mostrar. 

Evang.  de  l'Enfance. 
Voulut  lui  montrer  sa  leçon. 
Una  nobla  leyczon. 

La  nobla  Leyczon. 
Une  noble  leçon. 

—  Terme  de  liturgie. 

Chanton  e  dizon  Inrs  lessos. 

PcJOLs  :  Si  '1  mal. 
Chantent  et  disent  leurs  leçons. 
CAT.  Llisso  ESP.  Leccion.  port.   Liçâo.  it.  Le- 
zione. 

4.  LeCENDA  ,     LEGENS.^,    LIGENDA  ,    S./., 

lat.  LEGEND.i ,  légende. 

Segon  que  la  legenda  ditz. 

Bref,  d'amor,  fol.  188. 
Selon  que  la  légende  dit. 
.Si  troba  per  la  mgenda  de  sant  Paul. 

Til.  de  Narbonne.  Doat,  t.  L,  fol.  3. 
Se  trouve  par  la  légende  de  saint  Paul. 
Car  SOS  sagels  es 
De  tan  breu  legensa, 
B.  Arnaud  de  Montcuc  .-  Er  can  li. 
(lar  son  sceau  est  de  si  petite  légende. 

—  Inscription  autour  des  monnaies. 

AI  c'Otiiensatnent  de  la  ligenda  a  una  cros. 

Tarif  des  Monnaies  en  provençal. 
Au  commeuceaienl  de  la  légende  il  y  a  une  croix. 
CAT.    Llegenda.    anc.    esp.    Legenda.     port. 
Lenda.  it.  Leggenda. 

5.  LeCTRE  ,    LECTOR  ,   S.    J/l .  ,    lat.    LECTO- 

RE/rt,  lecteur,  lettré ,  littérateur. 

Bos  lectres  es  qui  quer  1'  ententio  dels  ditz. 

Pros  e  sabis  lectbe. 

Trad.  de  Bede ,  fol.  83. 
Bon  lecteur  est  qui  cherche  l'intention  des  mois. 
J'reux  et  sage  tetti'é. 

—  L'un  des  quatre  ordres  mineurs  de 
l'Église. 

Allais  clercs  non  dea   aver  niolier,   si  cl  a 
orde  sobre  canlor  o  sobre  i.ector. 

Tiiid.  du  Code  de  Justinten,  fol.  2. 


44  LEI 

Tel  clerc  ne  doit  pas  avoir   remme ,  s'il  a  ordre 
au-dessus  de  chantre  ou  au-dessus  de  lecteur. 
CAT.  ESP.  Lector.  port.  Leitor.  it.  Lettore. 

6.  Legeyre,  legedor,  legidor,  s.  m. , 
lecteur.  '  ' 

Legens,  legeyres,  i.egedors. 

Leys  d'amors,  fol.  49- 
Lisant ,  lecteur,  lecteur. 

—  Celui  qui,  dans  les  couvents,  fait  la 
lecture  au  réfectoire. 

La  taula  dcls  fraires...  no  deu  esser  ses  legi- 
UOR... ,  ni  votz  de  negu  home  no  sia  anzida  , 
mas  del  legidor. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  19. 

La  table  des  frères...  ne  doit  être  sans  lecteur..., 
et  que  la  vois  de  nul  homme  ne  soit  entendue ,  ex- 
cepté du  lecteur. 

Aquil  qa'el  diguiergue  ,  intian  legidors. 
Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  49. 

Ceux  qui ,  le  dimanche,  entrent  lecteurs. 
OAT.  Llegidor. 

LEGUM,  LiUME,  s.  m.,  lat.  LEOUMe/?, 
légume. 
Fava,  antiquament  aqaest  i.egum  era  uzai 

en  vianda. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  208. 

La  fève,  anciennement  ce  légume  était  employé 
en  nourriture. 

Pero  d'  erbas  saladas  e  de  licme  prenia 
Cant  venian  las  grantz  festas. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Pourtant  il  prenait  des  herbes  sale'es  et  du  légume 
quand  venaient  les  grandes  fêtes. 
ANC.  FR.  Cil  alad  pur  herbes  querree  léuin. 
Ane.  trad.  des  Liv.  des  Rois,  fol.  137. 

Bestes  et  gens,  blez  et  léun. 

G.  GuiART,  1. 1 ,  p.  258. 

CAT.  Llegum.  esp.  Legiimbre.  port.  it.  Légume. 

LEISSA,  s./.,  lat.  i,YmcA,  lice,  chienne. 
E  ns  met... 

Mangua  per  lebre  ,  i.kissa  sol  non  glata. 
T.  deBonnefoy  et  de  Blaca.s  :  Seingn'En  Blacas. 
Et  vous  met...  manchon  pour  lièvre  ,  seulement 
que  la  lice  ne  glapisse  pas. 
ANC.  FR.  D'une  hisse  vus  veil  conter 
Qui  preste  esteit  à  chaeler. 

Marie  de  France,  t.  II,  p-  86. 


LEN 

LEIT,   LEICH,  LIECH,   LIEG  ,    LIET  ,  S.    1)1., 
lat.  LECTM/W,  lit. 
Venc  s'en  al  i.eit  de  ma  doua  N'Azalais. 

V.  de  P.  Fidal. 
S'en  vint  au  lit  de  madame  dame  Azalais. 

Ben  sai,  la  nueg  qnan  mi  despuelb , 
En  LEICH  que  non  dormirai  ges. 

B.  DE  VentiVDOUR  :  Quan  par  la.  Var. 
.le  sais  bien,  la  nuit  quand  je  me  de'shabille  ,  que 
dans  le  lit  je  ne  dormirai  point. 
Fig.  Deu  soven  lavar,  ab  sas  caudas  lagremas, 
lo  LiEG  de  sa  conciencia  ,  ont  s' es  voludat 
lo  serpen  verinos  de  yfern. 

V.  et  Vert.,  fol.  68. 
Doit  souvent  laver,  avec  ses  chaudes  larmes ,  le  lit 
de  sa   conscience  ,   où  s'est  vautré  le  serpent  veni- 
meux d'enfer. 

Loc.      Ai  estât  en  grant  error 

En  LEIT  e  qnan  soi  vestida. 

La  COMTESSE  DE  DiE  ;  Estât  ai. 
J'ai  été  en  grande  erreur  au    lit  et  quand  je  suis 
habillée. 

cjT.  LUt.  ESP.  Lecho.  port.  Leito.  n.  Letto. 

2.   Leitiera,   littiera  ,    s.f.,  du   lat. 
LECTicA ,  litière. 

Se  fazia  portât  en  leitiera. 

Cat.  dels  apost.  de  Roina,  fol.  3o. 
Se  faisait-  porter  cd  litière. 

Sa  LiTTiERA  cuberta. 

Tit.  de  i535.  Doat  ,  t.  CIV,  fol.  .322. 
Sa  litière  couverte. 
CAT.  Llitera.  esp.  Litera.    port.  Leiteira.   11. 
Lettica,  lettiga. 

LEN,  iidj.,  lat.  LENw,  lisse,  doux,  glis- 
sant, délicat. 
Poia  i  hom  per  catre  gras  niout  les. 

GiRAUD  DE  Calanson  :  A  lieys  cui  am. 
On  y  monte  par  quatre  degrés  moult  glissants. 
Oient  e  fresca  ,  blanca  e  lena. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Pois  vei. 
frentille  et  fraîche,  blanche  et  lisse. 
Estrenba  vas  me 
Son  cors  blanc,  gras  e  le. 

B.  DE  VentadocR  :  Pus  rai  preialz 
Que  j'élreigne  vers  moi  smi  corps  blanc  ,  grav  '•• 
délicat. 
ANC.  ESP.  it.  I.ene. 

?..  Lene,  adj.,  lat.  lene/w,  lisse,  doux 
délicat.  '^' 


LEN 

!  iDtisc...  es  lENE  ,  mol  et  pliiable. 

Elue,  de  las  pivpr.,  fui.  21  i . 
I.i'  Icnlisquc...  est  lisse,  mou  et  pliable. 

3.  Lenitiu  ,  flf^/'.,   Icnitif,  adoucissant. 
Per  accident  es  lekitiva. 

Elite,  de  las  yropr.,  fol.  2:'). 
Accidenlellonieal  clic  est  lénilife. 
c.vT.  Lfriitiu.  tir.  i-ort.  ir.  Lenitivo, 

\.     LfMTAT  ,   s.  f.,  lat.    LENITATt'//i,  doil- 

ceiir,  délicatesse. 
IM.i/o...  per  i.ENiTAT  al  tocanient. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  209. 
Plaisent...  par  douceur k  raltoucliemcDt. 
ESP.  Lenidad.  port.  Lenidade.   it.  l.enhà,  le- 
nitate,  hnitade. 

').  Lesfza,  s.f.,  douceur,  délicatesse. 

Mol  es...  ab  algnna  lene/.a. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  21 , 
f.  l  mou...  avec  quelque  douceur. 

6.  Lemr,    7\,    lat.     LEMRe,    adoucir, 
calmer,  affaiblir. 

Que  mollifique  e  leniesca. 

Trad.  d'Àlbucasis,  fol.  67. 
i)u\  amollisse  et  adoucisse. 
Part.  pas.  Cum  l'cslotnacb  sia  trop  i.enec. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  269. 
ComDie  l'estomac  soit  beaucoup  rt//àt6/i. 
AXC.  ESP.  Lenir.  it.  Lenire. 

7.  Lexegar,  V.,  glisser. 
Lea  le:(ega  o  escapa. 

G)lan  de  leu  escapa  et  i.esf(;a. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^8  et  236. 
I  icilcment  glisse  ou  échappe. 

jlaut  facilement  écbappe  et  glisse. 

>.  Lemficatiu,  adj.,  lénitif,  adoucis- 
sant. 
De  las  partidai  tacadas  penetrativa  et  r.tM- 

FICATIVA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Péoclrative  et  /eni7/Ve des  parties  lacbees. 
tsp.  IT.  Lenificativo. 

>).  Lehificar,  7'.,  Iéui6er,  adoucir. 

Part. pas.  Las  p;irlidn<;  de  jos...  .so  i.enikk.adaS. 
'  icasis,  fol.  Mi. 

\a.;  |>artirf  »li  1  Icniftées. 

f.sr.  l.rnifiini  r. 


LEN 


45 


10.    KiM.ENiii,  V.  ,  adoucir,  oindre. 
Part.  pas.   Fo  enlenitz  et  enrozatz... 
Del  oli  dcl  cel  glorio.s. 

Lej's  d'amors,  loi.  i3j. 
Fut  oint  et  arrose...  de  l'huile  du  ciel  glorieux. 

LENDE,  .V,  m.,  lat.  ienoew,  lente,  œul 
de  j)OU. 
Anci  lendes  ,  pezolbs,  etc. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  18'^. 
Tue  lentes,  poux,  etc. 

E.sp.  Liendre.  port.  Lendea. 

LENGUA,    LENGA ,  i-,  /". ,   lat.    lingua, 
langue. 
Ans  vnelb  cjn' om  me  talh  la  i.euga  , 
S' l'en  ja  de  Icis  crezi  lanzenga. 

Rambaud  d'Orange  :  Pos  lais. 
Mais  je  veux  qu'on  me  coupe  la  langue  si  jamais 
je  crois  me'Jisance  d'elle. 

La  LENGDA  vir  on  la  dent  mi  fa  mal. 
Hugues  de  i.'Escuhe  :  Demotz. 
Je  tourne  la  langue  où  la  dent  me  fait  mal. 
Qui  non  sap  ab  la  lengua  .7 

Dir  so  que  il  coven. 

Rambaud  d'Orange  :  Pos  tais. 
Qui  ne  sait  avec  la  langue  à\iK  eu  qui  lui  convient. 
Fig.  et  allus.  Agra  l'obs  lenga  d'argen 

Al  vilan  qu'er  nns  pelliciers. 
Le  moine  de  Mo.nïAudon  :  Pus  Peyre. 
Il  lui  serait  nécessaire  d'une  langue  d'argent  au 
vilain  qui  était  un  pelletier. 

—  Fig.  Parole  ,  propos. 
Ab  las  I.ENGAS  verino.sa.s. 

F.  et  Fert.,  fol.  25. 
.'Vvec  les  langues  venimeuses. 
Lenga  suaus  apaia  ira. 

2'/V((/.  de  JJède,  fol.  20. 
Parole  douce  apaise  colère. 
Fo  mont  cridat  et  auzit  pel  mont,  e  doptatz 
per  sa  t^enga. 

/'.    de  Marcabrus. 
Fut  moult  renommé    cl  écoule  par  le  monde  ,  et 
redouté  pour  sa  langue. 

—  Langage,  idiome. 

Ricbat't  tornet  sa  lengua,  e  pa4-Iet  arago. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  l\iiio. 
Richard  changea  son  langage,  et  p.irla  aragonaii. 
Scues  breu  Je  parganiina  , 
Traiiict  lo  vers  en  cbanlan  , 


II 


16 


LEN 


En  plana  lengua  romana. 

G.  RuDEL  :  Quan  lo  rius. 
Sans  bref  de  parclicmin ,  je  transmetP  le  vers  en 
cliantant,  en  simple  liingne  romane. 
Par  ext.    Li  auzellet  en  lor  leis... 

U.sqiiecs  s'alegr'  en  sa  lenga. 

Rambaijd  d'Orange  :  Pos  lais.    - 
Les  oiselets  à  leur  manière...  cbacun  se  réjouit  en 
>on  langage. 

J.oc.     Quascns  s'  en  gaba  e  s'  eu  ri , 
Gieta  lenga  e  fai  bossi. 

AiMAR  DE  Rocaficha  :  Ko  m  lau. 
Chacun  s'en  raille  et  s'en  rit ,  lire  la   langue  et 
iait  la  moue. 

Imc.  fig.  Lanzengiers  fais,  lengas  de  colobra. 
A.  Daniel  :  Doutz  braillz. 
Médisants  faux  ,  langues  de  couleuvre. 
No  sai  quais  son  plus  aveuzitz 
De  lauzengiers  lengca  forbifz  , 
O  selhs  que  crezon  ditz  savays. 

Arnaud  DE  Cotignac  :  Moût  dezir. 
Je  ne  sais  quels  sont  plus  méprisables  de  médisants 
aiguisés  par  la  langue,  ou  (de)  ceux,  qui  croient  mé- 
chants propos. 

Lanzengier, 
Lengua  logat ,  creba  mostier. 

Marcabrus  :  Pus  mos  coratges. 
Médisants,  mis  à  louage  pour  la  langue,  renverseurs 

de  monastère. 

I 
Lengua  forçat,  engres, 

Lo  trastornon  ades. 

B.  Martin  ;  A  senlior. 
Fourches  de  langue,  fâcheux  ,  le  bouleversent  in- 
cessamment. 

—  Bout,  extrémité  d'une  flamme,  d'une 
banderole,  d'un  guidon. 
Defors  pendon  las  lenguas  d'un  gonfaino, 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  74- 
Dehors  pendent  les  langues  d'un  gonfanon. 
<:at.    Llengua.  esp.    Lengua.  port.    Lingiia , 
lingoa.  iT.  Lingua. 

2.   Lenguatge,  lengatgk,  lengaje,  s. 
m.,  langage,  langue. 
"Vos,  entendetz  e  veiatz, 
Que  sabetz  mon  lengatge. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  No  pucs  sofrir. 
Vous,  qui  savez  mon  langage,  entendez  et  voyez. 
Seran  de  diver.s  i.engatges. 

Liv.  (le  Sj'drac,  fol.  21. 
Seront  de  divers  langages. 


LEN 

Fig.     Quecx  auzel  en  son  lenguatge. 

Arnaud  de  Marueil  :  Bel  m'es  quan. 
Chaque  oiseau  en  son  langage. 
Loc.     En  autra  terra  irei  penre  lengaje. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Moût  m'alegra. 
En  autre  terre  j'irai  prendre  langue. 
f.AT.    Llenguatge.   Esr.    Lenguaje,  roiiT.   Lin- 
goagem.  it.  Linguaggio. 

3.   Lenguos,    lengos,    adj. ,    verbeux, 
bavard. 

Hoin    LENGUOS  es  fols. 
Morgues  lenguos  torba  sos  fraires. 

Trad.  de  Bede,  fol.  78  et  62. 
Homme  bavard  est  fou. 
Moine  bavard  trouble  ses  frères. 
IT.  Linguoso. 

4-  Lengut  ,  adj.,  parleur,  bavard. 

Digz  durs 
D'  oraes  iros  ni  lauzengiers  lengutz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lo  fuelhs. 
Propos  durs  d'hommes  colères  et  médisants  bavards. 
cat.  Lengud.  it.  Lingituto. 

5.    Lenguejar,    V.,    parler,    bavarder, 
criailler. 

De  LENGUEJAR 

Contra  joglar, 
Etz  pus  afllalz  que  milas 
Del  vostre  bec. 

Marcabrus  :  Senher. 
Pour  bavarder  contre  jongleur,    vous  êtes  plus 
allilé  que  milan  de  votre  bec. 

ANC.  fr.  Et  finableinent  ils  langagèrent  tant 
ensemble  qu'enfin...  ils  conclurent. 

MONSTRELET,   t.  II,  p.    l35. 

ANC.  ESP.  Lengiiear.  it.  Linguettare. 

LENT,  ad].,  lat. LENTM.s-^lent,  paresseux. 

Si  n'  ai  estât  alques  lens  , 
No  m'  en  den  hom  ochaizonar. 
Bebenger  DE  Palasol  :  S' ieu  sabi'  aver. 
Si  j'ai  été  quelquefois  lent ,  on  ne  doit  pas  m'en 
faire  repioche. 

Del  donar  m'  es  lenta. 

P.  RoGUiRS  ;  Tan  no  plou. 
Du  donner  m'est  lente. 
Fig.       No  s  cove  qu'  al  sieu  mandamen 
Sia  nios  sabers  flacx  ni  lens. 

Folquet  de  Marseille  :  Tant  movde. 
Il  ne  convient  pas  qu'au  sien  commandement  mon 
savoir  soit  flasque  et  lenl. 


LEN 

Àdverb.  M'esgarda,  mas  so  fai  tan  lf.n 
C  uns  sols  (lias  uie  dura  cen. 

13.  IiE  Ventadour  :  Cliantarâ  no  pot. 
Me  regarde  ,  mais  cela  elle  fait  si  lentement  qu'un 
-seul  jour  me  dure  cent. 

Mas  trop  ven  ien  sa  nierces. 
FAiMBAVD  DE  VaqlEibas  :  Ben  for'  oimais. 
Mais  sa  merci  vient  trop  lentement. 

—  Tranquille,  paisible,  dans  le  sens  du 
passage  de  Virgile  : 

Ta  ,  Tilyre,  lentus  in  timbra. 

Eyloi;.   I  ,  V.  4. 

Tolas  velz  asseslatz 
Lent  dedius  lor  oslal. 

ÎVat  de  Mons  :  Sitôt  non  es. 
Continuellement  assis  paisibles  dans  leur  demeure. 

CAT.  ESP.  PORT.  lï.  Lento. 

2.  Lentamf.nt,  adv.,  lentement. 

nizo  qae  iestament...  o  liqaidament,  segon 
lati ,  souan  las  ditas  letras. 

Lejs  d'amors ,  fol.  (il. 

Disent  que  lentement...  ou  liquidemenl,  selon  le 
latin  ,  sonnent  lesdites  lettres. 
CAT.  Lentament.  esp.  port.  it.  Lentamente. 

3.  Alent,4R,  V.,  ralentir,  retarder. 

Ges  per  aisso  no  m'  alen  ; 
Ansdobl'ades  mos  pessamens. 

FoLQt'ET  DK  Marseille  :  Tant  mov  de. 
Point  pour  cela  je  ne  me  ralentis  ;  au  contraire  , 
je  redouble  incessamment  mes  pense'es. 
len  sa!  ben  qu'  en  lui  no  resta 
La  gaerra,  ni  no  s'alenta. 

Bertrand  de  Bor.n  :  Al  dous  nou. 
Je  sais  bien  qu'en  lui  la  guerre  ne  s'arrête,  ni  ne 
.se  ralentit. 

tT.  Allentare. 

l\.  AlentiRjT».,  ralentir,  retarder. 
Per  nnill  anzel  no  s' alentis  ; 
L' aigia  no  ill  fai  nuilla  paor. 

Deldes  de  I'rades  ,  Àttz.  cass. 
Il  ne  se  ralentit  par  nul  oiseau  ;  l'aigle  ne  lui  fait 
nulle  peur. 

ANC.  PR.     N'onqnes  por  ce  ne  s'alenti. 

Roman  du  lienart,  t.  1,  p.  3t  i. 

Molière  s'est  encore  servi  de  cette 
expression  : 

Je  veux  de  son  rival  alentir  les  transports. 
L'Elnuvdi ,  acte  III,  se.  IV. 


LEO  47 

Î.ENTII;LA  ,    LENTILHA  ,    S.   /.,    Kit.    LF\- 

Titvn.A ,  lentille. 
Que  setnblon  grans  lentillas  rossas. 

Deudes  de  Prades  ,  jluz.  cass. 
(^ui  ressemblent  à  grandes  lentilles  rouges. 
Del  gros  d'  una  lentilha. 

Lii'.  de  Sydrae ,  (ol.  29. 
Du  gros  d'une  lentille.     . 

De  LENTiLLAs  la  farina. 

Deddes  DE  Pu\DEs,  /fuz.  cass. 
L.1  farine  de  lentilles. 

—   Lentille  de  marais. 

D'  un'  erba  qne  a  nom  lentilt.a  , 
Qu'  en  aiga  n.'ds  per  meravilla. 

IJel'des  de  Prades  ,  yJuz.  cass. 
D'une  herbe  qui  a  nom  lentille,  qui  naît  dans  l'eau 
par  merveille. 

ANC.    CAT.  Llentilla.   esp.  Lenteja.  port.  Len- 
titha.  IT.  Lenticchia. 

ï.   Lentilios,  adj. ,  lat.  lenticmlos«.v  , 
lentilleux  ,  couvert  de  rousàeurs. 
Tota  la  cara  li  torna  lentilloza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  258. 
Toute  la  figure  lui  devient  couverte  de  rousseurs. 
IT.  Lentigginoso ,  Untigginoso. 

3.  Lenticular  ,  adj. ,  lat.  lenticular/j", 
lenticulaire. 
La  partida  lentictjlar. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5(>. 
La  partie  lenticulaire. 
ESP.  PORT.  Lenticular. 

LENTISC  ,  s.  m.,   lat.  lentiscm.v,    len- 
tisque. 
Lentisc  es  aybre  breu  et  médicinal. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  211. 
Le  lentisqtie  est  arbre  courl  et  médicinal. 
CAT.  IJentisc.  esp.  port.  it.  Lentisco. 

LEO,  s.  m.,  lat.  i.eo,  lion. 
Aissi  cnm  lo  leos 
Huelhs  uberiz  es  dorniens. 

GiRAtD  DE  Calanson  :  El  mon  non. 
Ainsi  comme  le  lion  est  dormant  les  yeux  ouverts. 
Fig.        Anliels  sni,  illi  m'es  leos. 

ITlGUES  DE  .S.  Cyr  :  IS'ullia  res. 
Je  suis  agneau ,  elle  m'est  /ion. 

—  Enseigne,  étendard. 


48 


LEO 


Ciit  lua  enseigna,  e  desplec  mon  lron. 
Gui  de  Cavaillon  :  Doas  coLlas. 
Je  crie  mon  signal ,  et  je  de'ploie  mon  lion. 
CAT.  Lleô.  t.sv.Leon.  port.  Leào.  n.  Leone. 

2.  Leona,  s.  f.,  lat.  LEoeNESSA,  lionne. 
Mi  dons  es  a  semblan  de  i,eona. 

Raimond  de  MiRAVAL  :  Cliansoneta. 
Ma  dame  est  à  ressemblance  de  lionne. 
«:at.  Lleona.  esp.  Leona.  port.  Leva. 

'^.   Leonessa,  s.  f.,  lionne. 

Can  la  leonessa  a  leonat.  ^ 

Saturas  d'alcunas  ùestins. 
(luaud  la  lionne  a  mis  bas. 
ir.  Leonessa,  iionessa. 

4.  Leonel  ,  s.  m.  clim.,  lionceau. 

Com  lo  leos 
Qu'es  tan  fers  quan  s' irais 
De  son  ieonel. 

Richard  de  Bardezieux  :  Alressi  com. 
Comme  le  lion  qui  est  si  fe'roce  quand  il  s'irrile  au 
sujet  de  son  lionceau. 

ESP.  Leoncillo.  port.  Leoncnlo,  lèàozinho.  it. 
Leoncello. 

5.  Leonet ,  s.  7)1.  (Uni.,  lionceau. 
.Irii.  LEONETz  d'anr  hi  avia  figuratz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  lo^ô- 
Quatre  lionceaux  d'or  il  y  avait  figurés. 

CAT.  Lleonet. 

6.  Leonat,  s.  m.  clim.,  lionceau. 

rilhs  miens,  puiatz  yest  a  la  presa 
Cum  1.EONATZ  ,  per  ta  proeza. 

Leys  d'amors ,  fol.  l35. 
Mon  fils  ,  tu  es  monté  à  la  prise  comme  lionceau, 
par  ta  prouesse. 

7.  Leomn,  adj.,  lat.  leoninw.v,  léonin, 
de  lion. 

Pel  LEONINA  . 

Elur.  de  las  propr.,  fol.  2i3. 
Peau  de  lion. 

ESP.  IT.  Léonine. 

8.  Leonar  ,  V.,  mettre   bas  des  petits 
lionceaux. 

Part.  pas.  Can  la  leonessa  a  leonat. 

Naliira  d'alcunas  beslias. 
Quand  la  lionne  a  mis  bas. 

LEONISME,  adj.,  du  lat.  lf.oni«m,v,  léo- 


LEP 

nin  ,  terme  qui  sert  à  désigner  uju 
sorte  de  vers. 

Ah  rims  sonans,  consonans,  leonismes. 
La  Crusca  provenzale,  p.  101 . 
Avec  rimes  sonnantes  ,  consonnantes  ,  léonines. 
Alqunas  consonans,  alqanas  simplas  i.eo- 
NiSMAs,  aiqunas  perfiechas  leonismas. 

Lejsd'amors,   fol.  26. 
Aucunes  consonnantes,  aucunes  simples  léonines , 
aucunes  parfaites  léonines. 

2.  Leonismet.at  ,  s.  f.,   léonisme,  rime 

léonine. 

Sonansa  e  consonansa  se  fan  per  iina  vo- 
cal, e  LEONISMETATZ  se  fay  tos  temps  per  Joas 
vocals. 

Tractem  de  leonismetat  perfieclia. 

Lej'S  d'amorSj  fol.  21. 

Sonnance  et  consonnance  se  font  par  une  voyelle, 
et  léonisme  se  fait  toujours  par  deux  voyelles. 

Traitons  de  léonisme  parfait. 

LEOPART,   LEUPART,     LAUPART  ,    LHAli- 
PART  ,  EUPART,    S.   171.,  lat.   LEOPARDHV;, 

léopard . 

Leopart  est  mot  crnzel  bestia. 

Elue,  de  las  propr. .  fol.    253. 
Le  léopard  est  moult  cruelle  bête. 
Mot  sou  ardit  li  leupart. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
Moult  sont  hardis  les  léopards. 
Fig.  Si  degus  m'  es  laupart,  ieu  li  serai  leos 
Guillaume  de  Tudela. 
Si  aucun  m'est  léopard,  je  lui  serai  lion. 

—  Allasiv.  aux  armes  d'Angleterre. 

Sendatz  vermelhs,  endis  e  ros... 
Veirem  en  breu  qu'  el  lhaupart  fenli 
Que  say  per  Flor  culhir  s'espenh. 

Pierre  du  Vilar  :  Sendatz  vermelhs. 
Etendards  vermeils  ,  violets  et  rouges...  nous  ver- 
rons bientôt,  vu  que  le  léopard  feint  qu'il  s'élance 
ici  pour  cueillir  la  Flear. 

—  Nom  de  monnaie. 

LuPARTS  que  liegon  Eduardus . 

Tarif  des  monnaies  en  provençal . 
Les  léopards  où  ils  lisent  EduARDUS. 
CAT.  Lleopardo.  esp.  port.  it.  Leopardo. 

LEPAR,  V.,  du  lat.  LAWRERe,    laper, 
lécher,  flatter,  cajoler. 

L'  escorpion...  lepa  e  blandis  tôt  preraiera- 

ment  ab  la  lenga. 

F.  et  Fert.,  fcî.  3a. 


LEP 

Le  scorpion...  lèche  vl  caicssf  tout  jiromièiemont 
•n  ce  la  langue. 

La  inayre  lo  lepa  ain  la  lengua. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  r>. i. 
La  mère  le  li-che  avec  la  langue. 

Bevo  i.EPAN,  quais  so  «at  et  ca. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol .  23 1 . 
Hoivenl  en  lapant,  tels  sont  cbats  et  cliioiis. 
.  AT.  Llepar. 

2.   Lr.p.vrniKR ,  s.  in.,    lédiciir,  flatlci'r, 
cnjoleui". 

Ks  a  femna  lepaudiers  , 

Perso  qrie  l'am  {«lus  volontiers. 

JJrei'.  d'amor,  fol.  l?.o. 
Il  est  cajoleur  de  femme  ,  pour  cela  <iu'elle  l'aime 
plus  volontiers. 

LEPOS,  S.  1)1.,  lat.  LKPos,  lépos ,  figure 
de  grammaire. 

Lepos,  es  can  ,  per  rauza  d'  orior  o  de  cm- 
fezia,  hom  parla  ad  una  persona  en  plural. 
Leys  d'amors,  fol.  \!^'i. 
LcpoSj  c'est  quand  ,  pour  cause  d'iioiuieur  ou  de 
courtoisie,  on  parle  à  une  personne  au  pluriel. 

LEPRA ,  s.  f.,  lat.  lepra  ,  lèpre. 
Aice.st  onguens  val  contra  lepra. 

Deudesde  Prades  ,  ytuz.  rass. 
Cet  onguent  vaut  contre  lèpre. 
Cauterizacio  de  Lr.PRA. 

Trad.  d'yilhticaxis. 
Caute'risation  de  lèpre. 

ANC.  CAT.  Llepra.  c\t.  mod.  esp   poiît.  ;t.  I.c- 
pra. 

0 .   Lebrosia  ,  s.  f.,  lèpre. 

"Vai  penre  mal  de  i-ebrosia. 

F.  de  S.  Honorai. 
\a  prendre  mal  de  lèpre. 

IMalantia  de  pecratz  qui  es  plus  vil  que  nc- 
gana  lep.rosia. 

V.  el  Ferl.,  fol.  79. 
Maladie  de    pe'clies   qui  est  plus   vile  que   nulle 
lèpre- 
ANC.  CAT.  I.lebrosia.  vr.  I.ebhrosia. 

?).  Lekros,  adj.,  lat.  i.f.pros/^v,  lépreux. 
Tôt  lo  cors  a  i-erros,  que  no  .s  pot  so?,fentT 
de  pt'.s. 

Roman  de  la  Prise  de  .Tét~jsalem .  fol .  i . 
A   tout  le  corps    lépreux,  de-  sorle  qu'il    ne   se 
peut  soutenir  en  pieds. 


Siibstanl.  Car  .senibiava  que  fos  lebRos, 
K  no  senibiava  que  homs  fos. 
Passio  de  Maria . 
Car  il  seniLI.iil  qu'il  fut  un  lépreux,  et  il  ne  sem- 
blait pas  qu'un  homme  il  fut. 

ANC.  CM'.  Lebros.  cat.  won.  f.oprosrrsv.  port. 
1  r.   l.eproio, 

LERJ,  nrlj.,  jovial,  alerte. 
Joglar  tERi, 
Del  salteri 
Fiiras  .X.  cordas  estrangir. 

GlRATJI)  DE  CalanSON  ;  t'adet  joglar 
Jongleur  alerte,    du    psallerion    lu    feras  L  d.^ 
cordes  re'sonncr. 

Ftg.     En  est  sonet  cnend'  e  r.ERi. 

A.  Daniel:  A),  guai. 
Kn  ce  sonnet  gracieux  Qi jovial. 

LESCA,   s.f.,    lèche,   mince  franche, 
morceau. 

Prendetz  carn  de  porc  grassa  e  fresca , 
O  veilla ,  si  'n  faitz  uua  lesca. 

Deudes  de  Prades,  /htz.  cass. 
Prenez  cl.air  de  porc  grasse  et  fraîche  ,.  ou  vieille 
ainsi  lailes-en  une  lèche.  ' 

l'ranh  leu,  e  fai  inaynta  lesca. 

K.  Cairels  :  Era  no  vei. 
Se  Lrise  facilement ,  el  fait  maint  morceau. 
CAT.  iJesca. 

LET,  adj.,  lat.  îmt.tus,  joyeux,  content, 
satisfait. 
Voyez  Aldrete,  p.  i8f). 
Del  vezer  soi  ieu  bantz  e  lf.tz. 

P.  «OGIERS  :  Perfaresl.audir. 
.Te  suis  fier  el/(;re//x  du  voir. 
Quar  pueis  no  fui  t-etz  ni  guays. 

(Jihaud  de  Borneil  :  Ges  aissi  de!. 
Car  depuis  je  ne  \\k  joyeux  ni  gai. 
ANC.  I  R,  De  sa  veiie  ert  moult  liez. 

Fahl.  et  cont.  anc,  t.  H^  p.  /J- 

U  me  .seiiibloit  merveilleusement   //Jet  ai.se 
de  cuer. 

.Toinville,  p.  245. 
Et  ont  esté  mont  liez  et  joyeux. 

M0ÎJ.STRELET  ,  t.  1,  p.  181. 
Oha.scnns  en  ert  joianz  et  liez. 

Roman  du  Renarl,  t.  II  ,  p.  a,,). 
A.Nc.  r.xT.  Let.   ESP.   PORT,  r.edo.   it.  f.ielo. 


5o  LET 

2.  Legor  ,  LEGUOR,  S./.,  jolc ,    aisc , 
loisir. 

Las  vanas  legors 
Del  se^le  fais. 

B.  ZoRGI  :  Ben  es  .idreigz. 
Les  vaines yti/fi  Ju  siècle  faux. 
Loc.         IVr  qu'  es  folhs  qui  non  cor 

Als  cortes  failz,  nientre  que  n'a  i.egor. 
P.  Cardinal  :  Non  es  cortes. 
C'est  pourquoi  est  fou  qui  ne  court,  pas  aux  faits 
courtois,  tandis  qu'il  en  a  loisir. 

Amans  fis  no  viu  ses  gieu  niartirt  , 
Pus  de  vezer  si  dons  non  a  i.egor. 

SORDEL  :  Gran  esfortz. 
Araaut  fidèle  ne  vit  pas  sans  pénible  martyre,  de- 
puis que  de  voir  sa  dame  il  n'a  pas  loisir. 
Àdv.  comp.  Cill  d' AiU'eslavau  a  legor, 
Ses  tieballi  e  ses  nansa. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Al  arcivesquc. 
Ceux  d'Arles  se  tenaient  à  L'aisCj  sans  tracas  et 
sans  noise. 

3.  Leticia,  .9./.,  lat.  L«ETiTiA,  joie,  fé- 

licilé. 

"Vera  i.eticia. 

Trad.  de  Bide,  fol.  ii. 

Vraie  joie.  '        -         ,,  - 

iT.  Letizia. 

/,.   Letificatiu,  aclj.,  du  lat.  L(7etifi- 
CVS,  létlficatif,  propre  à  réjouir. 
Dels  anzels  letificatiu. 
Lutz  es  i.etificativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  «?.6  et  l  ig. 
-   Des  oiseaux  létijicatif. 
La  lumière  est  létijicatii>e. 

5.  Letificar,  V.,  LrtETiFicARe,  réjouir, 
rendre  joyeux. 

Ab  instrumens  muzicals  letificar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8i. 
Ri'jouir  avec  instruments  de  musique. 
ESP.  Letificar.  it.  I.etifware. 

6.  Delicios,  of//.,  lat.  DELicios».y,  déli- 
cieux, joyeu.x,  agréable. 

Es  plazent  et  deucios. 

Pei-  habitar  plus  delicioza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I23  et  i,')7. 
Est  plaisant  et  agréable. 
Plus  agréable  pour  liahiler. 


LET 

—  V(»liiptiienx. 

Honi  iiELicius  e  luxurios  a  adesevci.i  île  son 

fraire. 

Trad.  de  Hhde  .  fol.  79. 

L'iiomnu'  voluptiieii.v  et   luxurieux  a  incessam- 
ment envie  de  son  Irére. 

—  Délicat,  mou. 

.Substantiv.   Als  delicios  sia  coinmandada   lais 
fazenda  que...  no  sio  lezeros. 

l'rad.  de  la  r'eg.  de  S.  Benoît,  fol.  5a. 
Aux  mous  soit  commandée  telle  occupation  que. .. 
ils  ne  soient  pas  oisifs. 

CAi.   Delicios.  esp.  port.  Delicioso.    it.  Deli- 
zioso. 

7.  Deleitos,  delechos,  adj.,  délicieux, 
joyeux ,  agréable. 

Eias  sny  baulz  e  delechos. 

G.  AdhemAR  :  .S'ieu  conogucs. 
iMamtenanl  je  suis  fier  eijojeux. 
El  ser  donatz  li  a  luanjar 
De  carn  suau  e  deleitos  a. 

Deddes  de  Prades  ,  jéuz.  eass. 
Au  soir  donnez-lui  à  manger  de  la  cliair  suave  et 
ai^reable. 

ANC.  FR.  Celé  cace  ert  moult  delitose. 
Chrestien  deTroyes,  Ilisl.  htt.  de  la  Fr.,  t.  XV, 

p.  200. 
Sor  autres  ovres  delitoses, 
B.  de  Sainte-Maure.  Chtnn.  delSorm,,  fol.r>8. 

ANC    CAT.  Delitos,    cat.   mod.    Dcleytos.    esp. 
l'uRT.  Deleitoso.  it.  Dilettoso- 

8.  Deliciosament,  nch'.,  délicieusement, 
voluptueusement,  agréablemeiit. 
\ivo  deliciozament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3o. 
Vi vcn t  délieieuseiiwnl. 

Qui  nuiris  sos  sers  deliciosament. 

Trad.  de  Bhda,  foi.  jïj. 
Qui  nourrit  ses  serfs  delieieusemeut. 
CAT.  Deiiciosainent.  v.sv.  port.  Deliciosainente . 
iT.  Deliziosamente. 

9.  Delechozamen  ,     adv.  ,    délicieuse- 
ment, joyeusement,  agréablement. 

A    Tois ,  li  morgue  vivio  trop  dklechoza- 

MEN. 

Caf.  dels  nposf.  de  lioma,  fol.  lop 
A  Tours  ,  les  moines  vivaient  trop  délicieusement. 
ESP.  port.  Deleieosainenie.  it.  Dilettosamente . 


1  O.     DeLIF-G  ,  DÏLIECH  ,    UELIET  ,    DtLElC  , 

.V,  m.,  délice,  plaisir,  voluplc. 
Pel  DBLiEG  c'  al  cors  cossentes, 
Seras  punit?,  inulaiiien. 

P.  Cardinal  :  Jliesum  Ciisl. 
Pour  la  iiolii/'lt-  que  tu  uccordes  au  corps,  tu  seras 
|>UDi  maluMitiit. 

Li  DELiECB  de  la  carn. 

V.  lie  S.  Honorai. 
Les  délices  lie  l:i  cliair. 

Qiiar  antre  baisat7. 
No  m'es  delietz  ni  sabors. 
Alphonse  II ,  roi  d'Aragon  :  Per  manias. 
Car  autre  baiser  ne  m'est  délice  ni  saveur. 
Los  valus  DET.EIGZ 

E  las  vanas  legors 
Del  segle  fais. 

B.  ZoRGI  :  Ben  es. 
Les  vaines  délices  et  les  vaines  joies  du  siècle  faux. 
ANC.  FR.  Moult  est  couciés  à  graiit  délit. 

Roman  de  Parlonopeits  de  Blois,  t.  J  ,  j>.  ig. 
Ta  te  coucheras  en  ton  lit , 
Où  tu  auras  poi  de  délit. 

Roman  de  la  Rose,  v.  a^BS. 
CAT.  Delejrte.  esp.  port.  Deleite.  ir.  Diletto. 

11.  Delicias,  s.f.pL,  lai.  uelicias,  dé- 
lices. 

Las  DELICIAS  de  la  carn. 

Cal.  dels  aposl.  de  Rama,  fol.  I2(). 
Les  délices  de  la  chair. 
CAT.  ESP.  PORT.  Delicia.  it.  Deliziu 

12.  Deliciozitat  ,  J-. /.,  agrément,  vo- 
lupté, joie. 

Amenital  vol  dire  deliciozitat. 

Ks  temps  de  odor  et  de  deliciozitatz. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.   i5lct  129. 
Aménité  veut  dire  agrément. 
C'est  temps  de  parfum  et  de  'voluptés. 

i3.  Delectatio,  s.  f.,  lat.  delectatio, 
délectation,  délice,  agrément. 
Délecta Tios  d'aqaest  sef;le. 

Trad.  de  Bède  ,  loi.  3o. 
Délectation  de  ce  monde. 

En  laec  de  delectatio. 

Delectatio  de  la  carn. 
y.  de  S.  Ftors.  DoAT  ,  t.  CXXIII ,  fol.  253  et  25j. 
Kn  lieudci/t7c«-<n/(on. 
Dctice  Av  la  cliair. 


LET  r>i 

CAT.  Delectaciù.  esp.  Delectacion ,  delcttaciun. 
roKT.  Deleitacao.  ir.  Dilettazionc. 

i/|.    Delechamen  ,  i.   m.,  délectation, 
agrément ,  jouissance. 
D'  ou  avia  alcuu  delechamen. 

La   Confessio. 
D'où  j'avais  aucune  délectation. 

ASC.  ESP.    Delectamiento.    esp.   moo.   Delcita- 
mictito.  IT.  Dilettainento. 

i5.     Délectable,    deleit.vble,     dele- 
ciiakle,  ocIj.,  lat.  delectabz'lew,  dé- 
lectable ,  délicieux,  agréable. 
Aquel  loc  plasent  ^  délectable. 
Perilhos,   ^oy.  au  pitrg.  de  S.  Patrice. 
Ce  lieu  plaisant  et  délectable. 
Aquela   clufat  tant  bêla  e  tant  delectaula. 

L' Arbre  de  Butalhas ,  fol.  53. 
Celle  cité  si  belle  et  =.i  délectable. 

Quais  luox  es  lo  plus  delecharles  del  mon. 

Lit>.  de  Sydrac,  foi.  58. 
Quel  lieu  est  le  plus  délicieux  du  monde. 
Lo  rin  de  la  font,  lo  qnal  fa!  deleitable  benre. 
Trad.  de  Bède,  fol.  22. 
Le  ruisseau  de  la  fontaine,  lequel  fait' un  boire  </t'- 
l  ce  table. 

ANC.   F."..  Déleitaules  sont   les    oyvres  Nostrc 
Signor. 

Sermons  de  S.  Bernard,  fol.  ()o. 
Et  sacbiés  que  je  cuidai  estre, 
Porvoir,  en  paradis  terrestre, 
J'ant  estoit  11  lens  délitai/les. 

Roman  de  la  Rose,  v.  (jf^i. 
ANC.  (.M.  Delitables.  CAT.  MOV)   Délectable,  u^v. 
Dclejtable.  port.  Deleilavel.  it.  Dilettabile. 

ifj.    Delictablamen  ,  adv.,   délecfable- 
mcnt ,  délicieusement. 

Per  trop  benre  delictarlamen. 

Les  .X.  Commandements  de  Dieu. 
Pour  trop  boire  déleclablement. 
CAT.  Delcctableinent.  esp.  Delectablemente ■  iï. 
Dilettabilm  en  te . 

17.  Delectatiu,  ad].,  délectable,  pro- 
pre à  délecter. 

Es  al  odorament  delectatiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l32. 
Est  délectable  à  l'odorat. 

18.  DeLECTAR  ,   DELLECTAT. ,    UELIEITAf,  , 


52  LET 

DKLECHAR,    V.,    lat.    nELKCTARC'^  délcC- 

fer,  charmer. 

No  se  DET.LECTAVA  iiiflis  en   gueira  de  si  e 
(Y  antrni. 

f.  de  Bertrand  de  Born. 

INe  se  délectait  excepté  en  guerre  de  soi  etd'autrui. 

Tu  non  manjas  per  ton  cors  delechak,  mais 
per  Dieu  servir. 

r.  et  Vert.,  loi.  21. 

Tu  ne  manges  pas  pour  délecter  ton  corps,  mais 
pour  servir  Dieu. 

Mos  pessamens  aleuja  inos  afans, 
E  DEtiEYT  me,  e  m  sojorn,  e  m  respans 
BÉKENGER   DE  Palasol  :  Tau  m' alicHs  jois. 
Ma  pense'e  allège  mes  peines,  et  me  cliarnie,  et 
me  récrée,  et  me  repose. 

ANC.  FR.  Que  le  fromache  a  tôt  men£;ié 
Dont  forment  s'aloit  delechaiit 
Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  273. 
Pure  conscience...  délite  les  regarz  de  Dieu. 

.TOINVII.LE  ,  p.   36l_). 

En  lor  biau  chanter  se  délitent. 

Roman  de  lu  Rose,  v.fiÉI/}- 
.INC.  CAT.  Delitar.  cat.  mod.  Delectar,  delejtar. 
ESP.  Delectar,  deleitar,  pour.  Deleitar.  it. 
Dilettare. 

j<).    A.DELIECHAR  ,  7\,  àt-lectcr,  rt;joiiir. 

Lhi  paure  s'  adeliecho  eu  la  paurieia  ,  aissi 
coiua  li  rie  eu  lor  riquezas. 

Liv.  de  Sydrac,  loi.  3(). 
Les  pauvres  se  délectent   en  la  pauvreté,    ainsi 
comme  les  riclies  en  leurs  richesses. 

ANC.  i;\r.  Adelitar. 

10.   Délicat,  ndj.,  !aL   DEMCAT«.y,  dé- 
licat, faiblf. 
Als  fraircs  enferms  o  delicatz. 

Reg.  monast.  Ms.  regiiis ,  -i  e  1  <  . 
Aux  (réies  infirmes  ou  délicats. 

—  Délicieux,  recherché,  fin. 

Perso  que  aquels  demcatz  noyriiuens  no  '!> 
aduga  a  las  peuas  d' ifern. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  10. 
.\fm  que  cet  aliment  délicat  ne  les  conduise  pas 
aux  peines  d'enfer. 

Eu  loc  d'  autres  BEi.icATs  coudimens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  176. 
Kii  lieu  d'autres  assaisonnements  délicats. 
«'Vf.  Délicat,  est.  pom  .  Dclicado.  n.  Delicato. 


LET 

i\.  Delicauamens  ,  ««^/(^.^  délicatement. 
Per  heure  o  per  luanjar  trop  dei,icadameîjs. 

r.  et  rert.,(o\.  3. 
Pour  l)oire  ou  pour  manger  trop  délicatement. 
Ni  eis  uon  den  trop  delicadamens  noyrir. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  10. 
Et  ne  les  doit  trop  délicatement  nourrir. 
CAT.  Delicadainent.  esp.  poi.t.  Delicadamente . 
tT.  Delicatatnente . 

>.x.  Delicamen  ,  v.  ///.,  friandise. 
Manja  grans  dreicamens. 

Brci'.  d'anior,  fol.  120. 
M  a  nge  grandesy/7'ant/j.se.ï . 

ANC.  CAT.  Delicament.  anc.  esp.  Delicamieiito . 
n.  Delicainenlo . 

>S.     Delguat,    dalgat,    nd].,      délié, 
svolte ,  mince,  fin,  délicat. 
Cors  ben  faitz ,  delgatz  e  plans. 

B.  DE  Ventadour  :  Lo  temps  vai. 
Corps  })ien  fait ,  svelte  el   uni. 
E  'Is  cilbs  voutz  e  delgatz. 

GiBAUD  DE  Calanson  :  Tan  dossamen. 
Et  les  cils  arqués  et  déliés. 

El  fnecs  que  m' art  es  tais,  que  Nils 
No  '1  tudaria  plus  q'  us  lils 
Delguatz  sostendria  una  tor. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  .4r  vey. 
Le  feu  qui  me  hriile  est  tel,  que  le  ISil  ne  l'étein- 
draitpas  plus  qu'un  fil  délié  soutiendrait  une  tour. 
El  cors  DALGAT,  grallc  e  fresc  e  lis. 

Bertrand  de  Born  :  Gesdedisnar. 
Le  corps  mince,  grêle  et  frais  et  lisse. 
ANC.  CAT.  Delgat.  esp.  pout.  Delgado. 

2.4.   Atr.GKE,  adj.,    lat.  alacrem,  allè- 
gre, riant,  joyeux,  gai. 

No  sui  ALEGREs  ni  iralz. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Parai  un  vers. 
Je  ne  suis /oj-eMX  ni  triste. 

Li  bon  oiue  an  inolt  alegre  vizalge,  car  ilh 
an  bona  cos.siencia. 

id'.  de  Sydrac,  fol.  2ij. 
Les  hommes  hons  ont  moult  riant  visage,  car  ils 
ont  bonne  conscience. 

Totas  sazos 
Alegres  e  baulz  c  joios. 
.Vrnacd  de  Marueil  :  Dona  sel  que. 
Toujours  allègre  et  fier  et  joyeux. 

CAT,  ESP.  TOUT.  Ahgrc.  IT.  Allegro. 


LET 

25.  Alegramkn,     (:(h>,  ,     allègrement, 
joyeusement,  yaimtnt. 

S' ien  anc  nnlh  li-mps  chantiei  ai.ecramen  , 
Ar  chant  inarritz,  et  ay  en  beu  ra/.o. 

B.  CaRBONEL  :  S' ieu  anc. 
Si  oucqucs  en  mil  temps  je  cliaalai  joyeusement j 
inaintenant  je  citante  triste  ,  et  j'en  ai  bien  raison. 
De  sa  propria  voluntat,   e  alegramen-. 
TraJ.  de  la  règ.  de  S.  Benoit,  fol.  iS. 
Do  sa  propre  volonté,  et  ^aiment. 
<'AT.  Alegrament.  esp.  port.  Alegremente,  it. 
AUegramente. 

26.  AlEGRETAT,  s.  f.,  jat.  ALACniTATfW, 

allégresse ,  gaîté. 

Kh  gang  et  ali  alegretat. 

/'.  de  S.  Enimiej  fol.  '.io. 
Avec  joie  et  avec  allégresse. 

Mos  cbans  qu'es  ses  ai.egketat. 

G.  RlQUlER  :  Be  m  (i-jgra. 
Mon  cliaul  qui  est  sans  gaité. 

Es  temps  de  gaudi  et  de  alegretat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  129. 
C'est  temps  (le  joie  et  (Vallégiesse. 
11-.  Alacrità. 

"?.■;.  ÂLEOKAMErf ,  A-.  t/i. ,  alU''grt\sse,  joie, 
contentement. 

En  gran  aeegramen 
Torneio  vostre  niarriinen. 

Leys  d'umors,  fol.  33. 
En  grand  contentement  tournèrent  voscliaiçrins. 

28.   Allegresa,  alegreza  ,  S.  /.,  allc- 
gres?e,  joie,  hilarité. 
El  coniensa  a  far  at.t.egresa  et  a  s'e.'gandir. 

f^.  de  Piainiond  Jonlan. 
11  commence   à    montrer  de  l'allégresse  et  à  se 
rejouir. 

Aleiupra  1' alegreza  de  son  froul. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  69. 
Tempère  V/itlarité  de  son  front. 
\>(:.  ESP.  Alegreza.  it.  Allcgrezzu. 

j\).  Alegransa,  s./.,  allégresse,  joie. 
Non  ai  al  cor  gran  ai.kgransa. 

Pons  de  la  GAnni-;  :  Sitôt  non. 
.le  n'ai  au  cœur  grancl<-yo/>. 

Quan  cossir  fpi'en  alegransa 
Me  [>odo  'I  inailrag  tornar. 

G.  FaIDIT  :  Al  .^embLin. 


LET  .53 

(^iuaml  je   eonsulère  qu'en  allégresse   les    peines 
me  peuvent  tourner. 
ANC.  ESP. 

IMedii»  oàno  et  arpa  cou  el  ralte  luoriseo 
l'.iitrellos  alegransa  el  galipe  liancisco. 
Aiicii>ni:sTE  DIS  lIiïA  ,  cop.  iao4- 
ANC.  c\r.  Alegransa    it.  Allegranza. 

')0.    Alecroii  ,   s.   f.,   allégresse,  joie, 
gaîté. 
.\.  cnnt  cantero  d'Ai,EGROR. 

Trad.  de  l'Ei>ang.  de  ]\icodèine. 
(^liantèrenl  un  chant  li'atlégresse. 

■j  I .  Alegratgk  ,  .V.  m. ,  allégresse,  joie , 
contentement. 

A  aiitrny  don  ALEORATGE, 
Et  a  lui  pen' e  turmen. 
P.  Raimond  de  TouLorsE  :  Atressi  cum. 
A  autrui  je  donney'oie,  et  à  moi  peine  cl  tourment . 
ANC.  CAT.  Alegratge.  it.  AUegraggio. 

32.  Alegrier,  ,v.  m.,  allégresse,  joie, 
plaisir. 

Non  agio  la  meitat  de  joy 
Ni  d'ALEGKlER  ah  luis  amis, 
Coin  ieti  ab  vos. 

AHNAt'D  DE  Maui'KIL  :  Doua  genser. 
N'i'urent  la  moitié'  de  joie  et  de  plaisir,  avec  leurs 
.itnis  ,  roMime  moi  avec  vous. 

Ab  mariinen  no  .s'acorda  ai.egriers. 
Perdigon  :  Be  m  dizon. 
Avec  tristesse  ne  s'accorde yoic. 

Les  avilies  langues  néolatines  n'ont 
pas  conservé  ce  mot;  mais  on  trouve 
pour  le  CAT. ,  I'esp.  et  le  i'Out.  yj/egria; 
et  pour  TiT.  Allegria. 

33.  Alegrar  ,   V.,   réjouir,   se   réjouir, 
égayer. 

Alegrak  me  volgr'en  cantan, 
O  canfar  per  que  m'  ai.egres. 

GiRAUD  DE  BoiiîJEiL  :  Alegrar. 
Je  voudrais  me  réjouir  en  chantant,  ou  chauler 
pour  que  je  me  r<//oi(iJie. 

"Vei  ai.egrar  cbantadors. 
Alphonse  II ,  koi  d'Aragon  :  Per  manias. 
Je  vois  sa  réjouir  les  chanteurs. 
Sapcbal/.  ben  que  mais  jols  no  ni  sosie 
Mas  lo  vostie,  que  m'ALtcKA  c  m  revc. 
r,A  D  \  Mi:  <;  \s  1  ELLO/.F.  :  Amics  s' ic  us. 


>"  r 


LET 


Sachez  bien  que  joie  ne  me  soulicnl  plus  que  la 
\ôlre  ,  ([ui  me  réjouit  et  me  ranime. 

Neis  r  aiizelel  s'  ai-egron  per  s'  aiuor, 
Quan  la  vezon  ,  tal  joi  n'an  entre  tor. 
Pistolet  A.  :  Aitan  sospir. 
I,es  oiselets  même  se  réjouissent  par  amour  d'elle, 
quaud  ils  la  voient,  telle  joie  ils  en  ont  entre  eux.    - 
ANC.  FR. 

.Si  vescjuist  vostre  inere.  orfust  mult  halegrèe. 
Roman  de  Horn,  loi.  20. 
ANC.  iT.  Lo  spirito  s'  alegra  e  gaade. 
L'anima  inia  s'  alegra. 

GuiTTONE  d'Arezzo,  Lett.  8  et  22. 
<:at.  ESP.  PORT.  Alegrar.  it.  mod.  AUegrare. 

Mi.   Alegouar  ,  V.,  égayer,  réjouir. 
Que'I  conoyssen. 
De  qu'ieu  suy  ainicx  , 
Dizon  qu'  es  abricx 
De  vera  valor 
En  que  m'  alegor. 
P.  Bremon  RiCAS  ISovAS  :  Si  m  ten. 
Vu  que  les  connaissants,  de  qui  je  suis  ami,  disent 
que  c'est  protection  de  vraie  valeur,  en  <iuoi  je   nie 
réjouis- 
Part.  pas.     Ni  *ls  feignenz  ai-egoratz. 

B.  Calvo  :  En  luec  de. 
JVi  les  Teignants  réjouis. 

Tôt  l'an  .son  alegorat, 
E  luantenou  gautz  e  solatz. 

Tioman  de  J au fre ,  fol.  35. 
Toute  l'annc'e  ils  sont   réjouis,   et  maintiennent 
joies  et  plaisirs. 

.Substaut.   Ai.ssi  coin  ne  vei  viiire  assatz 
De  ries  e  J'alegoratz. 

Cadenet  :  Amors  e  cum  er. 
Ainsi  comme  j'en  vois  vivre  heaucoup  de  riches  et 
Ae  jojeux. 

35.  Alegrezir  , -v.,  réjouir,  égayer. 

Aquesl'  amors  m'ALEGREZis. 

R.  VlD.\L  DE  BezaTJDUN  :  Belb  m'es. 
Cet  amour  me  réjouit, 
l'art,  pas.  Mon  cor  sent  alegrezit. 

P.  Vidai.  :  Baron  de  mon. 
Je  sens  mon  co'ur  ivjoui. 

36.  EssALEGRAR,  V.,  réjouir,  tenir  con- 
tent. 

Paors  de  Dieu  essalegra  lo  cor,  e  donara 
alegrcza  e  joi  îos  temps  a  celui  que  tein  Deu. 
Trad.  de  Uède,  fol.  3  ( . 

Crainte  de  Dieu  réjouit  le  creur,  et  donnera  allé- 
gresse et  joie  toujours  à  celui  qui  craint  Dieu. 


LET 
LETANIAS,  s.  f.  plur.,  lat.  lztanias  , 
litanies. 

Son  alcu  nom  plural  en  votz,  e  singnlar  en 
significat,  coma  letanias. 

Lejs  d' amors,  fol.  53. 

Quelques  noms  sont  pluriels  en  voix,  et  singuliers 
en  signification  ,  comme  litanies. 

Léo  anava  a  Sanh  Peyre,   dizen  las  leta- 
NiAs,  las  quais  avia  establidas. 

Cat.  dels  apost.  de  lîoma,  fol.  loi. 

Le'oQ  allaita  Sainl-Pierre,  disant  les  litanies,  les- 
quelles il  avait  e'Iablies. 

Il  s'est  dit  aussi  au  singulier. 

Ab  la  LETANiA  de  la  lesso. 

Trad.  de  la  Règle  de  S.  Benoit,  loi.  22. 
Avec  la  litanie  de  la  leçon. 

CAT.  Lletania.  esp.    Letania.  port.    Ladainha. 
iT.  Letanie,  letane. 

LETHES,  s.  m.,  grec  A;?'ô;j,  Léthé. 
Lethes...  vol  dire  oblidamen. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81. 
Léthé...  veut  dire  oubli. 
ESP.  Lete ,  Leteo. 

'2.     LlTARGIA,   LITARGUIA,  S.     f.,    Lit.    LE- 

t//.\rgia  ,  léthargie. 

Lttargia...  es  talmeut  noiuada  quar  lethes, 
d'on  ve  aqael  nom,  -vol  dire  oblidamen. 
Litargia  fa  boni  oblidos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81. 
Létliargie...  est  ainsi  nommée  parce  que  létbc, 
d'où  vient  ce  nom  ,  veut  dire  oubli. 
Léthargie  rend  homme  oublieux. 
Sqc  d'api,  contra  frenezi 
E  i.etarguia  issamens, 
lis  mot  médicinal  engnens. 

Bi'ci'.  d'a/nor,  fol.  5o. 
Le  suc  de  céleri ,  contre  la  frénésie  et  la  léthargie 
également  ,  est  moult  médicinal  onguent. 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP    Letorgia.  port.  Lethargia. 
iT.  Letargia. 

3.     LlTARGlX,       (idj.,     lat.     LETUARGICMS, 

léthargique. 
Siibstant.  Als  malautcs  ,  luajormeut  litaroi.x. 

Els  frenelix  o  els  i^itargix. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  77  et  44- 

Aux  malades,  principalement  faux)  léthargi</ues. 

Aux  frénétiques  oa  aaiL  léthargiques- 
Esr.  Lecargico.TC'KT.  Lethargico.  \T.Lctargico. 


LET 

LEïTRA  ,  LETRA  ,  s.  f.,  lat.  littcra, 
lettre,  caractère  do  l'alphabet. 
Voyez  DuARTE  Nunes  de  LÂio,  Or- 
thogr.  da   Lin^a pnrtitg.,  p.  i56. 
Très  LETTR.vs  ciel  abc 
Ajireudelz,  plus  no  us  deinan. 

Cadenet  :  Amors. 
Apprenez  trois  lettres  de  I'a  b  c,  plus  je  ne  vous 
ileniantle. 

Letra  es  volz  no  cliviz;ibla. 

Leys  d'amors,  fol.  2. 
Lettre  Cil  voix  non  divisible. 
Libres  scritz  am  letras  (i'aur. 

Libre  de  Tindal. 
Livres  écrits  avec  lettres  d'or. 

—  Lecture. 

Qai  met  un  efan  a  letra,  al  comensamen 
boni  li  essenha  lo  Pacer  noster. 

r.et  Tert..  fol.  3-]. 

Qui  met  un  ctifant  à  lettre,  au  coramenceraeut 
on  lui  enseigne  le  Pater  NOSTER. 

—  Écriture. 

Aissi  coin  fan  los  escrivas  qne  mostron 
bona  LETRA  al  comenssamen ,  e  pois  fan  la 
iiialvaTsa. 

f^.  et  Fert.,  fol.  17. 

.Ainsi  comme  font  les  écrivains  qui  montrent 
bonne  lettre  au  commencement ,  et  puis  la  font  mau- 
vaise. 

—  Texte  ,  la  lin. 

Mal  enlenden  e.  conompen 
La  I  ETRA  ciel  "Vielb  Testamen. 

Bref,  d'itmor,  fol.  88. 
Lnlendeiil  mal  et  corrompent  la  lettre  du  Vieux 
Testament. 

Aqnest  peccat  es  apelat  en  letra  presornp- 
tio,  mas  en  romans  se  deu  apellar  foUa  espe- 
ransa. 

r.  et  Fert.,  fol.  i3. 
Ce  ppclié  est  appelé'  en    latin   pbe.<;OMPtio  ,   mais 
en  roman  il  se  doit  appeler  folle  c-spcrance. 
Prov.  La  letra  ancis,  e  l'esperit  vivifia. 
Ley s  d' amors ,  loi.  128. 
La  lettre  tue  ,  et  l'esprit  vivifie. 

—  Les  lettres,  litt(}ratiire. 

Fo  hom  de  bas  afar,  mas  savis  hom  de  le- 
tras e  de  sen  natnral. 

A",  de  Giraud  de  Borneil. 

Fut  homme  de  Lasse  condition  ,  mais  savant 
Loinme  de  telttvs  et  de  sens  naturel. 


LET  51 

Car  non  podia  viure  per  las  .suas  letr\s  ,  il 
.-.'en  anet  per  lo  mon. 

F.  d'Arnaud  de  Mariieil. 
Parce  qu'il    ne   pouvait   vivre  de  ses    lettres,    il 
s'en  alla  par  le  monde. 

Emparet  ben  letras,  e  deleilet  se  en  trnb;ir. 

F-  d'ylrnaiid  Daniel. 
.\pprit  Lien  les  lettres,  et  se  délecta  à  composer. 

—  Oiivratîe  littéraire. 

(.'ar  manies  causas  nos  an  diciias 
Li  aucior  en  letras  escricbas. 

Un  troubadour  anonyme  :  Mol  aurai. 
Car  maintes  clioscs  nous  ont  dites  les  auteurs  en 
lettres  écrites. 

—  Epitre  ,  missive. 

Ela  11  mander  messatje  ab  letras  ainorcsas. 

F.   de  Guilldiiine  de  Hdlaitn. 
Elle  lui  envoya  message  avec  lettres  an\oureuses. 
Ja  no  m  man  letra  ni  sagelh. 

Deudes  de  Prades  :  En  un  sonet. 
Jamais  ne  m'envoie  lettre  ni  cachet. 

—  Ordre ,  dépêche. 

Loc.  Fctz  LETRAS  de  part  lo  rei  a  '^'  Cnilern 
de!  Baus  q'  el  vendues  al  rei. 

F.  de  Guillaume  de  Baux. 
Fit  lettres  de  par  le  roi  au  seigneur  Guillaume  du 
Bau.K  qu'il  vînt  au  roi. 

Letras  de  segurtat. 

F.  de  S.  Honorai. 
Lettres  de  sûreté. 

So  son  LETRA.S  de  perdou  e  de  la  indnl  • 
gencia. 

F.  et  Fert..  fol.  7J. 

Ce  sont  lettres  de  pardon  et  de  l'induliiencc 

Per  portar  letti-.as  dansas  de  part  mossen- 
lior  lo  juge  niaje. 

Tit.  de  1428.  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  227. 

Pour  porter  lettres  closes  de  par  monseigneur  le 
jiige-mage. 
f  AT.  Llelra.  esp.  port.  Letra.  it.  Letiera. 

7..   Letrier,  s.  m.,  lutrin,  pupitre, 

Avian  davant  letriers  en  los  qnnis  staran 
libres  scritz  ain  letras  d'aur,  e  en  ac|uels  libres 
cantavan. 

Libre  de  Tindal. 
Avaient  devant  lutrins   sur    lesquels   étaient    de* 
livres  écrits  avec  lettres  d'or,  et  ils  chantaient  dans 
CCS  livres. 

3.  Littéral,  ndj. ,   lat.   litterai./.ç,  lit- 
téral. 


Sf) 


LET 


Sillalia  es  votz  littéral. 

Lejs  d'amorSj  fol.  6. 
La  syllaho  est  voix  littérale. 
CAT.  ESP.  îORT.  Literal.  ix.  Littérale. 

/).  Letrat,  adj.,  lat.  i..n:teKkTus,  écrit, 

copié. 

Si  co  avetz  anzit  eu  la  i;esta  i.etrada. 
Guillaume  de  Ti  delà. 

.\insi   comme    vous    .ivez   appris   tlniis     l'iiisloiic 
.  écrite. 

• —  Lettré,  homme  (!<■  lellres.    ;  ^ 
Savis  hoins  fo  e  ben  lîtratz. 

/".  de  Pierre  d'Auvergne. 
Fut  homme  savant  et  bien  lettre. 
Den  dir  sa  condicio, 
,Si  es  laicx  o  clers  o  passes... , 
O  es  homs  simples  .o  letratz. 

Hivf.  d'amor,  fol.  121. 
Doit  (lire  sa  condition,  s'il  est  laïque  ou  clerc  ou 
paysan...  ,  ou  (si)  il  est  liomme  simple  ou  lettré. 
Siibstantiv.  De  letratz  n'i  a  ganre 

Qn'el  lati  non  entende  be. 
Un  TROl'E.\.DOUR  ANONYME  :  Mot  aurai. 
De  lettrés  il  y  en  a  beaucoup  qui  n'entendent  pas 
bien  le  latin. 

Es  grans  raeravilha  de  vos  autres  letratz 
Coin,senes  penedensa  ,  solvetzni  perdouatz 

Guillaume  de  Tudela  . 
C'est  sraude  merveille  de  vous  autres  lettrés  com- 
tnent,  sans  pe'nitencc  ,  vous  absolvez  et  pardonnez. 

ANC.  FR. 
Ne  purreil  reineiiibrer  mil  sape  clerc  lettret. 
Fiomunde  Horn ,  fol.  20. 
CAT.  Llelrat.  esp.  port.  Leirado.  it.  Letterato. 

LETZ,  V.,  lat.  wcET,  il  est  licite,  per- 
mis, loisible. 

En  autr'  afar  pessar  no  m  letz. 

Arnaud  de  Marceil  :  Doua  genser. 
11  ne  xaest  pas  permis  de  penser  à  autre  affaire. 
.Si  negns  es  del  vers  coniradizens  , 
Fassa  s'enan,  qn' ieu  dirai  per  que  m  lec 
Metr'  en  est  vers  très  motz  de  divers  sens. 
Alegret  :  .4.ra  pareisson. 
Si  nul  est  contredisant  du  vers ,  qu'il  se  mette  en 
avant  ,  vu  que  je  dirai  pourquoi  il  me  fut  permis  de 
mettre  dans  ce  vers  trois  mots  de  divers  sens. 
Tos  temps,  si  m  lègues,  blasmera 

Lieys. 

P.  Vidal  :  Amors  près. 
Toujours  ,  s'i7  m'était  permis,  je  blâmerais  elle. 


LET 

l'ant  cant  poiras  fai  ben  de  ssa, 
Que  ja  pueis  no  t  lésera. 

Libre  de  Senet/ua. 
Tant  que  lu  pourras   fais   bien    de   çà   (dans   ce 
monde  ),  vu  que  jamais  après  il  ne  te  sera  loisible. 

Leza  ad  aqaels  qu' el  dan  o  '1  tort  au.'-an  su- 
fcrt,  penhorar  e  vengar. 

Statuts  de  Montpellier,  de  \lo!\. 
Qu'il  soit  permis  à  ceux  qui  auront  souffert  I- 
dommage  ou  le  tort,  de  mettre  en  cause  et  venger. 
ARC.  FR.  Non  ne  ieist  à  seigurage  de  partir  les 
cnltivurs  de  leur  terre. 

Lois  de  Cuill.-le-Con(juérant ,  3.^. 
En  ces  dens  cas  les  loist  deffendie. 

Roman  de  la  Rose,  v.  477^- 
Si   qit'à  chacun  loisoit  de  le  aller  veoir,  qui 
veoir  le  vonloif. 

MONSTRELET,  t.  III,  fol.  t3o. 

Celuy  auquel  ce  qu'il  veult  lait, 
\'enlt  tousjours  plus  q'.ie  ce  qu'il  doit. 
Amyot,  Trad.  de  Plularfjne,  Morales  ,  t.  I  ,  p.  :^. 
II    nous   îoi'se    et   appartiengne...   créer  en 
cbascnne  bonne  ville,  jurés. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  il\6i,  t.  XV,  p.  8. 
CAT.  Licit.  Esr.  pop.t.  Licito.  ir.  Leclto ,  licito. 

1.  Legut,  adj.,  licite,  permis,  loisible. 

Que  sia  legut  a  cascuu  de  la  prendre. 
'Fit.  de  \!\'i!\.  Hist.  deLang.,  t.  IV,  pr.,  col.  [i,i\  . 
Qu'il  soit  licite  à  cliacun  de  la  jircndre. 
Aytals  iiiudainens  es  legutz. 

J^ejs  d'amors,  fol.  68. 
Pareil  changement  est  permis. 

Non  es  LEGUDA  causa  jurar. 

J>es  .X.  Commandements  de  Dieu. 
Jurer  n'est  pas  chose  licite. 
No'l  laissa  desviaren  chansas  non  legudas. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  6. 
Ke  le  laisse  de'vier  en  choses  non  permises. 
ANC.  CAT.  Legut. 

^.  Legudamen,  <7cA'.,  licitement, 
llom  parla  non  legudamhn. 

Régla  de  S.  Benezeg ,  fol.  22. 
On  parle  non  licitement. 

Las  causas  dessus  di(;Las  far  no  podo  legu- 
damen. 

Fit.  du  xm<=  siècle.  DoAT,  t.  CXVIII,  fol.  88. 
Los  choses  dessusdiles  ne  peuvent  faire  licitement . 
ANC.  CAT.  Lesiidament . 


LET 

4.  Licencia,  licensia,  lissensia,  ^./\, 
lat.  LiCENTiA  ,  licence,  permission. 

Ses  Den  r.trENCiA  ja  non  faran  torment. 
Pneme  sur  Bo'ece. 
Sans  la  licence  Ac  Dieu  jamais  ils  ne  feront  tom- 
nienf . 

LiceNcrx  empetrada. 

Bref,  d'amor,  loi.  l32. 
Permission  irapélrée. 
Donada  que  lor  ac  lissensi*. 

Philomen  \. 
Donné  fjii'il  leur  eut  la  permission. 

—  Dc-règleinent,  désordre. 
Perla  r,iCE>-srA  d'nn  sol. 

Trad.  de  Bide.  fol.  48. 
Par  le  désordre  d'un  seul. 
CAT.  Llicencia.  esp.    Licencia,  port.   Licenca. 
IT.  Licenzia. 

5.  LicENCiAR  ,  V.,  licencier,  congédier, 
donner  le  degré  de  licence,  émanciper. 
Sanl  Nazari  reqaer  un  jorn  est  ïpocrita 
Que  lo  LiCEKciES,  que  vol  se  far  ermita. 

f.  de  S.  Honorât. 
Cet  hypocrite  requiert  un  jour  saint  ^azaire  qu'il 
le  licenciât,  vu  qu'il  veut  se  faire  ermite. 
Part  pas.     No  pot  esser  maridada 

Si  no  es  denant  licenciÀda. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  70. 
Ne  peut  être  mariée  si  elle  n'est  auparavant  éman- 
cipée. 

En  piesensa  de  mossen  Gnilleni  Aramon,  r.r- 
cfcNciAT  en  leys. 

Titre  de  Périgiieiix  ,  de  i386. 
En  présence  de  monseigneur  Guillaume  Aramon  , 
licencié  en  lois. 

Domergne  Dayron,  i.rcKNTfAT  en  It'ys. 
Ttt.  de  1428-9.  Hist.  deNimes,  t.  III,  pr.,  p.  228. 
Domerjîue  Dayron  ,  licencié  en  lois. 
Substant.  So  ditlo  licenciât. 

L' Arbre  de  Bataillas ,  fol.  igS. 
Cela  dit  le  licencié. 

v.%v .  PORT.  Liceitciar.  it.  Licenziare. 

Le  CAT.  a  le  participe  passé  llicenclnt. 

6.  Lezer  ,    s.   m.,    loisir,    permission, 
moyen. 

Voyez  Denika,  t.  m,  p.  117  ef  1  i  8. 
Aïs  vostreslans  dir  mi  sofranh  t.ezers. 
ARNVtn  DE  Maruf.ii,  :  L'ensenliamcnli. 
.\  dire  vos  louanges  me  manque  loisir. 

m. 


LET 


5? 


Aitals  maltrnitz  m'es  lezer;. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Us  vok-rs. 
Pareil  tourment  m'est  loisir. 
Dos  n'  i  a  gnerrevadors  , 
Qiiar  an  de  mal  far  lezer. 

lÎFR-iRANn  DE  lîoriN  :  S'abrils  e  fucllias. 
Il  y  en  a  .lou\  ennemis,   car  ils  ont  moyen   de 
mal  faire. 

luit  sels  que  m  pregan  qa'  ieu  chan  ," 
Volgra  'n  saubesson  lo  ver, 
S"  ien  n'ai  aize  ni  LtzER. 

B.  DE  Ventadour  :  Tuitscls. 
Tous  ceux  qui  me  prient  que  je  cliante,  je  vou- 
drais qu'ils  en  sussent  le  vrai,  si  j'en  ai  aise  et  loisir. 
Adv.  comp.   Pueis  non  pot  dormir  a  lezer. 
Del'Des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Puis  il  ne  peut  dormir  à  loisir. 

Lo  pot  laissar  domneiar 
Kt  estar  ab  levs  a  lezer. 

Garin  d'Apchier  :  Mos  Cominals. 
Le  peut   laisser  galantiser  et  demeurer  avec  elle  à 
loisir 

A  selat  o  per  lezer. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  penser. 
I-.n  cachette  ou  tifec  permission. 

7.  Lezor,  s.  /.,  loisir,  repos,  désoccii- 
pation, 

Dos  jorns  e  una  nney  t  aqni  fero  lezor  . 
Roman  de  Fierabras,  v.  4227. 
Deux  jours  et  une  nuit  là  ils  firent  repos. 
Àdv.  comp.     Qu'ades  a  lezor 

M'adutz  e  m'  acuelha 
Jays  encantador. 
G.  Pierre  de  Gasals  :  Ab  lo  pascor. 
Qu'incessamment  à   loisir  nie  conduise  et  m'ac- 
cueille joie  enchanteresse. 

8.  Lezeros,  adj.,  qui  est  de  loisir,  dés- 
œuvré, désoccupé. 

Qne  negns  non  estia  naàlhos  ni  lezbros. 
Trad.  de  la  r<\q.  de  S.  Benoît,  fol.  2'j. 
Que  nul  ne  soit  paresseux  ni  désœiicré. 
Aîalz  membransa 
De  garda r  vosir'arney, 
Si  tro.ssa  ni  conrey 
Y  falh  ni  ardalhos, 
Mentre  qu'  es  lezeros 
Al  osial ,  Costa  '1  foc. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps  de. 
Ayez  souvenance  de   regarder  votre  harnais  ,   si 
trousse  ni  courroie   y  manque   ni   ardillon,  tandis 
que  vous  êtes  désoccupé  à  la  maison,  contre  le  feu. 

S 


58 


LEIJ 


ij.   Alkzeraiv  ,   ALHEZERAK,  ?).,  charmer 
les  loisirs,  désoccuper,  distraire. 
El  consirs  don  ieii  lu'  alezer  , 
Me  p.iis  mais  qa'aulia  vitalba. 

Peyrols  :  Manta  gens  me. 
La  pensée  dont  je  charme  mes  loisirs,  me  repaîl 
jilusqu'aulre  victuaille. 
Part  pas.  En  nnls  antres  pensât/. 

No  fui  ALEZER  ATZ. 

Arnaud  de  Maruem,  :  Ses  joy. 
Par  nulles  autres  pcnse'es  je  ne  lu»  distrait . 
Oni  si  deu  gardar, 
Menti' es  alhe/.eratz, 
E  de  far  grans  peccatz 
E  de  tôt  nialestar. 

GiRAUD  DE  BoRNElL  :   Solalz. 
Ou  doit  se   garder,  tandis  qu'on  est  désocciipé,  et 
de  faire  grands  pe'clie's  et  de  tout  nial-élre. 
Substant.  De  ricx  e  d'Ai.EZER\TZ 

Qu'an  la  vergonha  perdoda. 

CadENET  :  Amors  e  com  er. 
De  riclies  et  de  dcsocciipés  qui  ont  perdu  la  ver- 
gogne. 

I^EIT,  s.  ni.  ,  poumon. 

Lo  LEUS  i  es  per  alenar 
E  l'aire  freg  al  cor  tirar. 

Brei>.  d'nmor,  fol.  53. 
Le  poumon   y  est   pour  respirer  et  l'air  frais  au 
cœur  attirer. 

Le  front  e  'Is  tens  ab  suc  de  lachnga  e  de 
papaver  nnguen,  e 'l  cap  eu  leu  de  porc  o 
d'anti'a  bestia  evolven. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8o. 
Le  front  et  les  tempes  avec  suc  de   laitue  et  de 
pavot  oignant,  et  la   tête  avec  poumon   de  porc  ou 
d'autre  Iséle  enveloppant. 
ANC.  CAT.  Leu, 

9..  Levada  ,  S.  f.,  mou,  poumon. 

Las  LEVADAS  dels  molons  ni  de  las  fedas 
non  botarai. 

Ciirtiilnire  de  Montpellier,  fol.  129. 
Les  mous  des  moutons  ni  des  breliis  je  ne  mettrai. 

I.EU,    LIEU,    adj.  ,    lat.    lev/.t,    légt-r, 
prompt  ,  If^ste. 

d>m  selh  qn'  es  correns  e  i.ieus. 

A1ME111  DE  Peguilain  :  ISullis  liom. 
Comme  celui  qui  est  courant  et  leste- 
Fig.     Non  os  canijans  ni  HEO.'i. 

R/kiMOND  DE  Castei.nav  :  Era  lien. 
K'esl  cliangeanl  ni  léger. 


LEU 

Aiicmais  no  fui  i.eus  a  enaïuorar. 

G.  Faiiiit  ;  Mon  cor  c  me. 
Oncciues  plus  je  ne  fus  prompt  a  amouraclicr. 

—  Aist' ,  facilo. 

Farai  liueymais  mon  rban 
Leu  a  «bantar  e  d'anzir  agradan. 
Elacvs  :  Bel  m'  es  ab. 
Je  ferai  désormais  mim  citant   facile  h  chanter  et 
plaisant  à  ouir. 

Lo  troubadour  Elias  Cairels  a  ap- 
pelé chansoneta  de  LEU  RIMA  une  pièce 
où  le  dernier  mot  de  chaque  couplet 
est  répété  au  commencement  du  sui- 
vant, et  où  les  rimes  des  vers  du  pre- 
mier sont  exactement  et  méthodique- 
ment répétées  à  chaque  vers  des  autres 
couplets. 

ANC.    CAT.    Leu,    /l'eu.   cat.    mod.    esp.   port. 

Levé  XT.  Levé ,  lieve. 
Adverb.  Ni  canije  i.eu  sos  sens  ni  sos  acortz  , 
Car  qui  i.eu  vol ,  led  f.ilb  e  i.eu  s'  esloriz. 
Kat  DE  MoNS  :  La  valors. 
Ni  qu'il  ne  change  pas  légèrement  ses  sentiments 
ni  ses  sympathies  ,  car  qui  légèrement  veut  ,Jacile- 
nient  i^ul  e\.  facilement  se  sauve. 
Leu  reven  e  leu  r  fui , 
Leu  s' apai  e  leu  s'irais. 

RaIMOND  te  MlRAVAL  :  Ar  ah  1.1. 
Aisément  revient  et  aisément  s'enfuit  ,  aisément 
s'apaise  et  aisément  s'irrite. 

I.oc.  Car  teue  a  leu 

Lo  dig  de  Dieu. 

Lanfranc  Cigala  :  En  chantar. 
Car  elle  tint  à  léger  la  parole  de  Dieu. 

Adv.  cowyj.  D'aqnesla  natnral  aiiior 

An  mot  canial  li  trobador, 
Disen  de  lieis  en  nianbs  logals, 
A  LEU  grans  bes.  a  leu  grans  mais. 
Brev.  d'ajnor,  fol.  igS. 
De  ce  naturel  amour  ont  moult  chante  les  trouba- 
dours,   disant    de  lui   en   maints   lieux,    tantôt  de 
grands  biens  ,  tantôt  de  grands  maux. 
Tu  lo  devcs  far.^aber  al  plus  leu  que  poiras. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  65. 
Tu  dois  le  faire  savoir  ttu  plus  tôt  que  tu  pourras. 
Amicx,  BEN  LEU  denian  raorras. 

Gabins  le  BiiUN  :  îSueg  e  jorn. 
Ami  ,  peut-être  demain  tu  mourras. 
I5e  leu  pezara  us  de  ma  mort, 


LEU 

E  voli'ialz  in'aver  esloit. 

Amanieu  des  Kscas  :  Doua  per  cui. 
Peut-être  il  vous  pèsera  de  ma  moit,ct  vous  vou- 
Jriei  m'avoir  sauve. 

Coin  ecl  qni  er 
Visqaet  inor  hui  de  leu. 

B.  ZoBGl  :  Ben  es  adreigx. 
Comme  celui  qui  vécut  liier  meurt  aujourd'hui 
in>ec  facilité. 

Qaar  leu  despen  qui  dk  leu  a  guazan. 
G.  Faidit  :  Mantas  sazos. 
Car  facilement  dépense  qui  avec  facilité  a  profit. 
AoreiD  secoi's  del  rcy  Marselli  t.eu  e  tost. 

Phii,omen.\. 
Nous  aurons  secours  du  roi  VlaTsWe  facileinent  cl 
tôt. 

AUr.  KR.    Car  chose  de  legier  venue  legiere 
nient  tlecLief. 

OEitvres  cl'.ïlain  C/tartier,  p.  298. 
Qoi  de  légier  .se  puet  muer. 
C'est  uns  boms  qui  ment  de  légier. 
Roman  de  la  Rose,  v.  9932  et  3.')8o. 

Comparât.  O  pena  levior  o  penitencia. 

Carlulaire  de  ilontpellier,  fol.  ^!^. 
Ou  peine^/ui  lég;ére  ou  pénitence. 

2.  Levet,  adj.diin.,  léger,  facile. 

Fai  SOS  SOS  i-evetz  e  plas. 

Le  moine  de  Mostaudon  :  Pus  Peyre. 
Fait  ses  airs  légers  et  simples. 
Àdverh.         A  leis  complairia  ? 
.  Levet,  s'Amors  volia. 

P.  RoGlERS  :  Ben  volgra. 
A  elle  plairais-je?  Facilement,  si  Amour  voulait. 

3.  SoBRELEu,  adj.,  très  léger,  très  facile. 
Adverb.  Vos  avetz  bon  talanl  de  fondât, 

Qu'anc  no  vi'm  joi  soereieu  coiiqnislat. 
T.  de  g.  de  la  TotB  ET  d'Imblrt:  Seingncr. 
Vous  avez  Lien  goût  de  folie,  vu  que  oncqucs  nous 
ne  vîmes  le  bonheur  conquis  très  facilement. 

4.  Leumen,  lelmexs,  culv.,  légèrement, 
aisément,  facilement,  incontinent, 
ordinairement. 

A!  for'  aanidn  , 
Si  crezes  i.eumen. 

G.  RlQUlER  :  L'autre  jorn. 
Ah  .'  je  serais  honnie  si  je  crusse  légirement. 
Pero  r.EUMENs 


LEU 


59 


Dona  gran  joy,  qui  be  mente 
Los  ai'zimeiis. 
Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Pus  vezem. 

^ouiliul  facilement  donne  grande  joie  ,  qui  Lieu 
maintient  les  aises. 

Adverbis  es  una  part  d'oratio  qne  leumen 
vol,  ses  tôt  meia,  esser  pauzat  aprop  lo  verh; 
dizem  leumen,  quar  .ilqun  adverbi  son  que 
requiero  esser  pauzat  denan  lo  verb. 

Lejs  d'amors,  fol.  99. 

L'adverbe  est  une  partie  du  discours  qui  ordinai- 
rement veut,  sans  nul  intermédiaire,  être  placé 
après  le  verbe;  nous  disons  ordinairement ,  car  au- 
cuns adverbes  sont  qui  demandent  à  être  placés  de- 
vant le  verl)e. 

ANC.  CAT.  l.eument.  cat.  mou.  l.evement.  esp. 
poKT.  iT.  Levemente. 

5.  Leveza,  s.f.,  légèreté,  inconstance. 

F.s  senbals  de  seqneza  grau 
E  senbals  de  gran  i.eveza. 
D'nmors  e  de  subtileza. 

Brev.  d^amor,  fol.  56. 
C'est  signe  de  grande  maigreur  et  signe  de  grande 
inconstance  d'Iiumeurs  et  de  subtilité. 
roRT.  Leveza.  it.  Levezza. 

6.  Levitat,  5./.,  lat.  LEVITAT6V//,  légè- 
reté, souplesse,  agilité. 

Ni  ha  antras  armas  qne  1  évitât  de  mem- 
bres. 

Dam...,  cura  sia  bestia  mot  paurnga...  na- 
tîiia  li  a  donat...  a  fagir  levitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  253  et  2^8. 

Ni  n'a  autres  armes  qu'agilité  de  membres. 

Le  daim... ,  comme  il  soit  bête  moult  peureuse... 
la  nature  lui  a  donné...  légèreté  à  fuir. 
ESP.  Levedad.  it.  Levità  ,  levitate  ,  Itvitade. 

7.  Leviazo,  s./.,  allégement,   soula- 
gement, saignée. 

Qni  '1  sanc  caut  d'nna  leviazo 
D'home  li  dona,  fort  es  bo. 

Del'des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
(^ui  lui  donne  le  sang  chaud  d'une  ifli^néc  d'hom- 
me ,  c'est  fort  bon. 

8.  Leugier,    (idj.,   léger,  (jni  ne    pèse 
guère. 

Leugiebs  m'  es  lo  fays. 

B.  de  VENTAroLR  :  Quan  la  lucll.j. 
Léger  m'tbt  le  faix. 


6o 


LEU 


—  Prompt,  volage,  frivole. 

Ja  nios  oors  vas  lieys  non  er  leugieks. 
Arnaud  de  Marueil  ;  Ane  vas  amor. 
Jamais  mon  cœur  ne  sera  volage  envers  elle. 
Lo  joy  d'aquest  segle  leugier. 

Pierre  d'Aijvebgne  :  De  Dieu  nu. 
].a  joie  do  ce  mondeyriVo/f. 

Car    LEOGIER 

Son  a  mal  far  e  fais  e  messongier. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Car  ils  sont  prompts  à  mal  l'aire  et  faux  et  men- 
songers. 

—  Facile,  commode,  aisé. 

Non  es   I-EUGIERA 

La  dreita  via  per  segnir. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
îS'est  pasyrti(7e  la  droite  voie  à  suivre. 
ANC.  FR.  Ne  sont  luie  11  mnv  legier  à  éfoudrer. 
Roman  de  Roiij  v.  4  >  '8. 
De  cesie  luatière  les  exemples  sont  partout 
droëinent  semez  es  escriplures  ,    et    légiers  à 
trouver. 

OEufres  d'Alain   Chaittcr,  p.  382. 

■ — ■  Gracieux,  coulant. 

Bel  m'  es,  ab  motz  leugiers,  de  far 
Chanson. 

Sordel  :  Bel  m'es. 
Il  m'est  beau  ,  avec  mots  lei^ers,  de  faire  cLansoii. 
A'iolalz  e  chantatz  cointainen 
De  ma  chanson  les  motz  e  '1  so  i,eugier. 
Albert  de  Sisteron  :  Bon  cliautar. 
Violez  et  chantez  gracieusement  de  ma  chanson  les 
paroles  et  l'air  léger. 

CAT.  Lleitger.   e.sp.    Ligero.  tort.  Ligeiro.  ir. 
Leggiere. 

(j.   Leuzeret  ,    adj .    diin.,   gracieuset , 
guilleret. 

Chansonela  'eu  e  plana 
Lecgereta  ,  ses  nfana. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Chansonela. 
Chansonnette  le'gère  et  simple,  gracieusette,  sans 
apparat. 

lO.     LeUGIEIIAMEN,      I.EIIGEIRAMEN  ,     LEII- 

GiEYRAMEN  ,  cuh>.,  légèrement,  facile- 
ment, aisément. 

Tôt  aisso  pot  Iioui  leugieramen  sabcr. 
Z-ic.  de  Sydrac,  fol.  '\Ç). 
Tout  cela  on  peut  aisément  savoir. 


LEU 

On  plus  haut  son,  cazon  leugeirame^. 

FOLQUET  DE  MARSEILLE  :  Huciniais. 

Oii  plus  élevés  ils  sont ,  (plus)  ils  tombent yrtti/e- 
ment. 

Drutz  qn' aissi  leugieyramen 
Se  part  de  si  dons  breumen. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  h.  de  la  Bachelerie  :  jV  Uc. 
Amant  qui  ainsi  légèrement  se  se'pare  de  sa  dame 
brusquement. 
ANC.  FR.   Toz  les  prist,  nul  n'eu  escapa, 

Legierement  les  pout  l'en  prendre^ 
Ne  se  poient  mie  desfendre. 

Roman  de  R.011,  v.  l()29^. 
CAT.   Leiigerament.    esp.   Ligeramente.    port. 
Ligei rameute,  it.  Leggierainente,  leggera- 
mente. 

I  I.  Leviar  ,  LEUJAR  ,  V. ,  alléger,  sou- 
lager. 
Que  m  dones  joi  e  m  leuofs  ma  dolor. 
Aimeri  de  Sarlat  :  Quan  si  cargo. 
Qu'elle  me  donnât  joie  et  m'allégeât  ma  douleur. 
Part.  pas.  Pois  m'  a  i.eviat  de  gréa  pena 
Us  motz  gais. 

B.  ZoRGi  :  Sitôt  m'  estauc. 
Depuis  qu'un  mot  gai  m'a  soulagé  de  cruelle  peine. 

12.  Leujaria,  LEUJAiRiA,  i'./.,  légèreté, 
frivolité,  inconstance,  folie. 

Pus  aiiiors  tornet  en  leujaria. 

G.  Faidit  ;  Chante  déport. 
Depuis  qu'amour  tourna  en  inconstance. 
Mesura  m  ditz  suau  e  geu 
Que  fassa  mon  afar  ab  sen  , 
E  Leujaria  la  'n  desmen. 

Garins  le  Brun  :  Nueg  e  jorn. 
Raison  me  dit  doucement  et  gentiment  que  je  tasse 
mon  affaire  avec  discernement,  et  Folie  l'en  dément. 
Pero  vers  es  que  per  ma  lecjairia 
Vuelh  mais  puiar  que  drechura  no  manda. 

Perdigon  :  Aissi  cum. 
Pourtant  il  est  vrai  que  par  ma  légèreté  je  veux, 
plus  m'élevcr  que  droiture  ne  commande. 

ANC.    FR, 

Quant  il  gaba  de  moi  par  si  grant  légerie. 
Traf.  oj"  Charlem-,  p.  26. 
ANC.  CAT.  Leiigeria. 

13.  AlEVIAK  ,    AI.l.EVlAR  ,    AI.EIIJAR  ,     AL- 

LEu.)AR,  V. ,    lat.  Ai,i,EMAKt',  allégcr , 
soulager. 


LEU 

Per  AT^EviAR  ma  pena 
A'nelh  far  alb'ab  son  novel. 
-Hugues  de  la.  Bachelerie  :  Pergrazirla. 
Pour  «//<'<,>fr  ma  jH-itio  je  veux  faire  aubat'e  avec 
ur  nouveau. 

Per  Dieu  ,  aleujatz  m'  aquest  fays! 

G.  Adhemar  :  Lanquan  vei. 
l'imr  Uieu  ,  tillt'ffez-moi  ce  fardeau  ! 
Parc.  pas.  Allëtiadas  son  tas  dolors. 

y.  de  S.  Honorât. 
Tei  douleurs  sont  alli't;ces. 
CAT.  AUeujar,  alleugerar .  esp.  AUviar,  alige- 
rar.  port.  JUiviar,  aligeirar.  ir.  Allegiare, 
allegerire. 

14.  Alleviatiu,  adj.,  allévatif ,  propre 
à  alléger,  à  soulager. 
De  greiis  corses  alleviativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2q. 
De  corps  lourds  allévative. 

i5.  Allevacio,  alleviacio,  i. /.  ,  lat. 
ALLEVATio ,  allégement,  soulagement. 
De  la  lualautia  allevacio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  70. 
Soulagement  de  la  maladie. 

Si  es  en  qaalilat  teiuprat,  al  lualaute  dona 

ALLEVACIO. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^G. 
S'il  est  tempe're  en  qualité' ,    au  malade   il  donne 
soulagement. 

Entroqne...  malaufe  atrobe  alleviacio. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  3i. 
Jusqu'à  ce  que...  le  malade  \.ro\i\e  soulagement. 
rr.  AUeviazione,  alleviagioiie . 

l().       Al.EVIAJlENT,     s.     m.,     lat.    AI.LEVA- 

MENTMw,  allégement,  soulagement. 
A  iDalautias  aleviamekt. 
Cap  pren  aleviament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126  et  33. 
Soulagement  à  maladies. 
I.a  tête  prend  soulagement. 
CAT.  AUeiijament ,  alleugerainent.  esp.  AUge - 
ramiento.  it.  AUeviamento,  nlleggiainento. 

17.  Aleucansa,  .<!./.,  légèreté. 

La  pe.santura  e  l'AfELGANSA...  non  es  mas 
ilel  i)onb  de  la  planeta. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  t)ij. 

t.,1  pe.,anlrur  cl   la   Irgcrelc...   n'est  que  du  point 
di-  la  [>l.inèlc. 


LEV 


61 


LEUDA  ,     LV.DDA  ,     LEIUA  ,     EKSIlA,     S.     /., 

leude ,     droit    de    péage,    sorte    de 
tribut. 
Pus  no  pren  en  la  ledda  torneza 
Qu'a  Monpeslier  H  tollon  siey  borges. 
BerNaud  ue  RovenAC  :  D'un  sirventes. 
Puisqu'il   n'eu   prend  pas  la  leude  tournoisc  qu'à 
Montpellier  lui  enlèvent  ses  bourgeois. 
Ledda  aura...  Ledba  non  prendra. 
Tu.  de  lio3.  Hist.  deLang.,  t.  II,  pr.,  col.  363. 
Aura  leude...  Leude  ne  prendra. 
Non    dara  ja    leida   d'aver   que  vend.i  que 
sens  sia. 

Charte  de  Besse  en  Auvergne,  de  1270. 
Iv'e  donnera  pas  la  /et/c/e  de  bien   qu'il  vende  qui 
soit  sien. 

En  egua   e  ea  mul  e  eu  inula  .im.   d.   de 
LESDA ,  qui  lo  veut. 

Charte  de  Montferrand ,  de  I2/|8. 
En  jument  et  en  mulet  it  en  mule  quatre  deniers 
de  leude,  qui  le  vend. 

2.  Leudier  ,  LESDER,  S.  III.,  Icudicr,  re- 
ceveur de  la  leude. 

El  fetz...  ,    - 

D'  un  LEUDIER. ,  evangelista. 
Rrev.  d'amor,  fol.  181. 
Il  fit...  d'un  leudier,  un  évangéliste. 

Lo    LESDERS ,  que  porta  la  caria  ,   no   dcu 
loier  peure  per  la  carta  bailar,  mas  la  le.sda. 

Charte  de  Montferrand,  de  1248. 
Le  leudier,  qui  porte  la  charte  ,  ne  doit  pas  pren- 
dre lionoraire    pour    livrer   la  cbarte,    excepte'   la 
leude. 

LEUNE,  s.  m.,  lierre. 

Las  fueillas  de  i.eune  terrest. 

Dkudes  de  Pbades,  Auz.  cass. 
Les  feuilles  de  lierre  terrestre. 

LEVAR,  V.,  lat.  levar6?,  lever,  relever, 
faire  lever,  .se  lever. 
Airessi  cnm  1'  olifans 
Que  ,  quan  cbai ,  no  s  pot  levar 
Tro  que  l'antre,  ab  lo  cridar 
De  Jor  volz  ,  lo  levon  sus. 

RlCUARD  Di;  Babbezielx  :  Atressi  cifri). 
Ainsi  comme  l'éle'pliant  qui ,  quand  il  clioit,  ne 
se  peut  lever,   jusqu'à  ce  que  les  autres,  avec  le 
crier  de  leur  voix.  ,  {k  font  lever  sus. 

S' ieu  mais  chai ,  no  m  levetz  del  fanli. 
GtiLl.Ai'ME  de  Palmn  ;  Mon  ver*. 


6?.  LEV 

Si  davantage  je  chois,  ne  me  relevez  pas  de  la 
fange. 

Aquel  LEVET,  quant  ac  dormit. 

P.  Cardinal  :  IJna  cieulat. 
Celui-là  se  leva,  quand  il  eut  dormi. 

Quan  sanz  Peyres  venc  e  dis  li  : 
«  Honorât,  frayre,  leva  ti.  » 

F.  de  S.  Honorai. 
(^)uanJ  saint  Pierre  vint  et  lui  dit  :  «  Honorât , 
frère  ,  lève-loi.  » 

Estatz  sas,  e  levatz. 

FoLQi'ET  DE  Marseille  :  Vers  Dieus. 
Soyez  sus  ,  et  levez-voas. 
l.oc.     Enconlra  lieys  volon  levar  senhieyra. 
Rambaxjd  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
Contre  elle  ils  veulent  lever  enseigne. 

Levey  la  crotz,  e  pris  confessio. 

Rambaud  de  Vaql'eiras  :  Valen  marques. 
Je  levai  la  croix  ,  et  je  pris  confession. 

Qaar  anc  fetz  vers  ni  canso 
Degra  i'om  tost  levar  al  ven. 

Le  moine  de  Montaldon  :  Pus  Peyre. 
Parce  qu'il  fit  oncques  vers  et  chanson  on  devrait 
tôt  le  lever  an  venl. 

• —  Paraître,  apparaître,  en  parlant  des 
astres. 
\      .T.  dia ,  mati,  can  îo  solelh   si  levet. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  7. 
Un  jour,  au  malin  ,  quand  le  soleil  se  leva. 

—  Élever,  hausser,  hisser. 

Dieus  se  laisset  per  nos  en  crotz  levar. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Aras  pot. 
Dieu  se  laissa  pour  nous  en  crt.i!C  élever. 
No  s' eu    vol  anar   cofes.sar,   ni   neys  aco- 
t'elhar  contra  sas  temptalions.ni  vol  1  evar  los 
huelhs  a  Diea  per  contritio. 

A^.  et  f^ert.,  fol.  12. 
Ne  s'en  veut  aller  confesser,  ni  même  aviser  con- 
tre ses  tentations  ,  ni  ne  veut  lever  les  yeux  à  Dieu 
par  contrition. 

Meutre  Thomas  lbvava  elh  cors  de  Jhesii 
Chri.st  a  la  messa. 

Philomena. 
Tandis  que  Thomas  élevait  le   corps   de    Josus- 
Christ  à  la  messe. 

Meton  s'  en  mar,  levon  la  vela. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Se  mettent  en  mer,  hissent  la  voile. 
i-V^'.     Quais  laus  se  pot  al  leu  levar. 

Del'des  de  Prades  :  Qui  finamon. 
Quelle  louange  se  peut  à  la  tienne  élever. 


LEV 

—  Soulever,  emporter,   entraîner   par 
le  poids. 

Mes  des  liuras  sus  la  balanza  , 
E  la  fueylla  tan  fort  s'  enanz.i 
C'ayssi  las  leva  de  randon, 
Com  fera  un  petit  boton. 

y.  de  S.  Honorât. 
Mit  dix  livres  sur  la  balance,  et  la  feuille  s'élanci; 
si   fort  qu'ainsi  elle  les  lève  d'emblée  ,   comme  elle 
ferait  un  petit  bouton. 

—  Percevoir,  exiger. 

Levaran  novelamen 
Talhas  e  quistas  et  uzatges 
E  gabelas  e  pezatges. 

Brev.  d'amor,  io\.  122. 
Lèveront  àe  nouveau  tailles  et  i[uestes  et  usages 
et  gabelles  et  péages. 

—  Produire,  porter,  rapporter. 
Terra  es  que  no  leva  blat. 

Aybres  es  ramos,  qui,  en  ioc  de  frng,  leva 
bacas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i83  et  202. 

Est  terre  qui  ne  produit  blc. 

Est  arbre  rameux  ,   qui ,  au  lieu  de  fruit ,  porte 
des  baies. 

Terra...    plus   apta    a    uoyrir   bestia  que  a 
mcyshos  levar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  182. 

Terre...   plus  apte  à  nourrir  bêle  qu'à  produire 
moissons. 

—  Enlever,  emporter,  retirer. 

Ab  pauc  d'  espleg  nù  pot  levar  mon  m;il. 
G.  Faidit  :  Pel  messalgier.  Far. 
Avec  peu  de  peine  me  ]^e\i^.  enlever  mon  mal. 
D'aqui  la  ieteron  li  diable. 

t^.  de  S.  Honorât. 
De  là  l'emportèrent  les  diables. 

La  LEVE!  del  port  al  embarquar. 
Rambaod  de  Vaqueiras  :  Honrat  marques. 
Je  Venlevai  du  porta  l'embarquer. 

—  Exalter,  faire  l'exaltation. 

Quan  levaran  en  cadeira... 
Lo  pros  comte  de  Rodes. 

FoiQLlET  DE  LtJNEL  :  Per  amor. 
Quand  ils  élèveront  au  tiône.. .  le  preux  comte  de 
lîhodez. 

A  una  volonlat  elegz,  vos  an  levât. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Par  une  même  volonté  élu ,  ils  vous  ont  exalté- 


LEV 

—  Soulever,  révolter. 
Cant  enconlra  Dien  si  i.evf.t. 

Trad.  d'un  Ei'nng.  apocr. 
(Jiiaiiil  contre  Dieu  it  se  rci'ollu. 
Part.  prés. 
De  la  niar  lY  Anglatcira  tro  al  soleil  levant. 

r.  de  S.  Honorât. 
Do  l.T  mor  ir.ViliilcIeiTe  jusqu'au  soleil  letnint. 
I.oc.  Mi  mt'iipt  LEVANT,  cazen. 

I'eRDIGOM  :  Enir' .mior. 
Mo  mena  levant,  tomlianl. 
Snhstantiv.  Cnm  vezeni  de  las  Hors  que  al  le- 
vant del  solelh  si  expando. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I  i6. 
Comme  nous  voyons  dos   ilcurs  qui   au  let^unl  i\i\ 
soleil  s'étaient. 

—  L'un  (les  oiiatre  vents  cardinanx. 

Los  priiicipals  aissi  nomnam 
En  noslra  lenqua  roniana  : 
Levan,  grec  e  trasmonlana. 

Brei'.  d'amor,  fol.  ^t. 
Les  principaux   nous   nommons  ainsi  dans  notre 
langue  romane  :  Levant,  grec  et  tramontane. 
Part.  pas. 

leii  venc  vas  vos,  senher,  faiula  levad^. 
T.  DE  Montant  et  d'une  dame  ;  leu  venc. 
Je  viens  vers  vous  ,  seigneur,  le  devant  levé. 
Fui  bishes  levatz. 

IzARN  :  Diguas  me. 
Je  fus  exalte  e'véque. 

Prép.       Tiig  dessenero,  levât  ns. 

P.  Cardinal  :  Una  cieutat.  Far. 
Tous  devinrent  fous,  excepte  un. 
Ab  ell  s'en  son  eyssil  lag  11  clergne  tan  tosi, 
Levât  io  sagrestan  e  lo  malvays  piebost. 
V.  de  S.  Honorât. 
Avec  lui  s'en  sont  sortis  tous  le;  clercs  aussitôt  , 
excepté  le  sacristain  et  le  mauvais  prévôt. 
AN<:.  TR. 
Demain,  par  matin,  quant  li  baron  levèrent. 
Roman  de  lion,  v.  'igi5. 
En  ce  temps  les  gens  des  communes 
Dn  pays  de  Canlx  se  levèrent. 

Vigiles  de  Charles  Fil ,  I .  I  ,  p.  \'.^. 

ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  I.evUr.  CAT.  MOP.   ESP.  MOn. 

Llevar,  port.  Levar.  it,  Levare. 

0..  Levadit,  adj.,  levis. 
Den  aver  ponis  levadits. 

Tit.  du  w  siècle.  Doat,  I.  CXLVII  ,  fol.  282. 
Doit  3\oir  pont>.-/("i>ij. 


LEV 


()3 


CAT.  l.levadis.  t.sp .  Levadizo.  port.  I.rvaduo. 
iT.  l.evatoio. 

i.  I.EA'AMENT,  S.  II}.,  élévation,  soulève- 
ment. 
Lo  levamf.nt  de  las  niieuas  mans. 

llist.  ahr.  de  la  liible,  fol.  6J. 
\'  élcviilion  dos  miennes  mains. 
Levament  de  l'ayfîa. 

F.luc.  de  la.'^  propr.,  fol.  2^8. 
Soulèvement  de  l'oau. 

ANC.  ESP.  Levainiento    it.  Levninento. 

/(.  Levada,  s./.,  élévation,  monlieiilf. 
Ho  antras  posse.ssio!is  que  au  le\  ada. 
Trad.  du  Traité  de  U Arpentage ,  I""  pai  I. ,  i  li.  i-r. 
Ou  autres  possessions  qui  ont  élévation. 

—  Levée ,  ehaussée. 

Aquel'ayga  del  Rose  i  venia; 
Car  adonc  levadas  non  i  avia. 

/'(>  de  S.  Trophime. 
Cette  eau  y  venait  du  Rhône  ;  car  alors  chaussées 
il  n'y  avait. 

ANC.  ESP.  roRT.  Levada.  it.  Levata. 

5.  Levador  ,  .V.  m.,   percepteur,  rece- 
veur, qui  lève  les  impôts. 

l.EVADOR  del  dich  emprumpt. 
Tit.  de  1^33.  llist.  de  Nimes,  t.  lil ,  pr.,  p.  ^.Vj. 
Percepteur  t\uA'i\  emprunt. 
ANC  ESP.  Levador.  it.  Levatore. 

—  Jdjcct.  A  lever,  à  percevoir. 

.Irt.    gros   per    quintal.  .     levadors    coma 
dessus  es  dich. 

Reg.  des  Etats  de  Provence,  de  1^0 1. 
Trois  gros  par  quiutal...  à  percevoir  comme  des- 
sus est  dit. 

6.  Levairitz,  LKVAYRiTz ,  s.f.,  accou- 
elieuse. 

Levayritz,   es  aqnela    que  ba   .sciencia   de 
ininislrar  et  ajudar  femna  en  son  enfantanient. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  70. 
\,^ accoucheuse,  c'est  celle  qui  a  science  de  secou- 
rir et  aider  la  lemmc  en  son  enfantement. 
Matrona  levairitz  d'enfant. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Matrone  accoucheuse  d'enfant. 
iT.  AUevatrice. 

7.  Levam  ,  s.  ni.,  levain. 


('4  LEV 

Voy.  Leibnitz,  Coll.  Etym.,  p.  i  ly. 

Tariiia  ,  o  pasta  ses  levam  ,  es  dita  a/.ima. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  209. 
Farine,  ou  pâle  sans  lei'ain,  est  dite  azyme. 
Fig.  Notre   Segnier  dis   en   1'  Avangile  :  «  No 
voliatz  jutgar  1'  ns  1'  autre,  e  escliivatz  lo 
i.EVAM  dels  Farizens  ». 

Trnd.JeBede,  fol.  33. 
IVotve  Seigneur  liit  dans  l'Evangile  :  «  ]Ve  veuillez 
juger  l'un  l'autre,   et   évitez  le   levain   des   Phari- 
siens ». 

8.  Lev.\t,  s.  m.,  levain.  ' 

Farina  ab  levatz  mesclada. 

Elue,  de  las  jiropr.,  fol.  208. 
Farine  mêlée  avec  let'ains. 
Si  com  lo  LEVAT  corromp  la  pasta  ,et  la  torua 
a  ssa  sabor. 

r.  et  rert.,  fol.  S'j. 

Ainsi  comme  le  levain    corrompt  la  pâte  ,  f  t   la 
tourne  à  sa  saveur. 
c:at.  Llevat.  it.  Lievito. 

f).  Levadura,  s.f.,  levure,  levain. 

No  sia  trobada  levadura  en  totas  voslras 
mayzos. 

Hisl.  abr.  de  la  Bible ,  fol.  28. 

Que  ne  soit  trouvée  levure  ea  toutes  vos  maisons. 
EîP.  roRT.  Levadura.      -      ■  .     •  - 

10.  EsLEVAR,  V.,  élever,  exalter. 
El  se  KsLEVA  sobre  tôt. 

Doctrine  des  f'audois. 
Il  ?,' élevé  au-dessus  de  tout. 

—  Lever. 

La  niieg  nos  eslevem. 

Régla  de  S.  Beneze^ ,  fol.  33. 
La  nuit  nous  nous  levons. 
Part.  pas.  Mais  lur  cor  an  aissi  eslevat  en 
Dieu  ,  que  non  prezon  tôt  lo  mon  nn  boto. 
F.  et  Vert.,  fol.  33. 
Mais  leur  cœur  ils  ont  ainsi  élevé  en  Dieu  ,  qu'ils 
ne  prisent  le  monde  entier  un  houtou. 
ANC.  FR.  Ne  snnt  eslevet  II  mien  oil. 

Trad.  du  Psaiit.  de  Corbie,  ps.  i3o. 
OAT.  ESP.  PORT.  Eslevar.  it.  Elevare . 

1 1 .  Elev.\tiu  ,  adj.  ,  élévatif ,  propre  à 
élever,  à  soulever. 

De  las  undas  elevatiu. 


LEV 

Tiilut  alracliva  et  elevativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   i33  et  i3i. 
Elévatif  Aes  ondes. 
Force  attractive  et  élévative. 

12.    ESLEVATION,    ELEVATIO  ,^.  y.  ,     lat. 

ELATiOiVrw,  élévation.  •, 

Hslevation  de  inans. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Elévation  de  mains. 
Fig.  Elevacio  de  votz. 

Aytals  maniera  de  pronunciar  ah  elkvatio 

o  a  m  depressio. 

Lejs  d'amors,  fol.  g  et  r. 
Elévation  de  voix. 

Telle  manière  de  prononcer  avec  élévation  ou  avec 
dépression. 

Sos...  segon  elevacio  et  depressio. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  281. 
Le  son...  selon  élévation  et  de'pressiou. 
cat.  Elevacio.  esp.  Elevacion.  port.  Elevacào. 
IT.  Elevazione . 

r3.      ESLEVAMENT  ,      ELEVAMENT,      S.     Itl., 

haussement,  élévation. 

Eu  r  eslevament  de  sos  oils  e  de  sos  pelios. 

Trad.  de  Bède,  fol.  40. 
Dans  le  liaussement  de  ses  yeux  et  de  ses  pau- 
pières. 

Fig,   ELEvAMfNf  O  abaysshamen  del  aocen. 
Leys  d'amors ,  fol.  10. 
Elévation  ou  aliaisseraeut  de  l'accent. 
ESP.  Elevamienlo.  it.  Elevamento , 

i4-  Allevar,  alev.\r,  V.,  lat.  allevar/?, 

soulever,  supposer,  imposer. 

Allevar  Io  mal  e  lo  blaspbeme  que  non  es 
vers. 

Per    se    -vssau.sar ,   et    allevar    blasme    ad 
aquells. 

Allevûn  mal  que  non  s'era  vist  ni  anzit. 
r.  et  Vert.,  fol.  3  ,  8  et  5?.. 

Supposerle  mal  et  le  blasphème  qui  n'est  pas  vrai. 

Pour  s'exhausser,  et  imposer  blâme  à  ceux-là. 

Soulèvent  mal  qui  ne  s'était  vu  ni  entendu. 

—  Faire  l'éducation,  élever. 

Si  com  r  eiifas  qu'  es  alevatz  petitz 
En  cort  valeu. 

P.  R  AiMOND  DE  Toulouse  :  Si  com  l' enfas. 
Ainsi  comme  l'enfant  qui  est  élevé  petit  eu  cour 
distinguée. 

Part.  pas.  Messorgas  trobadas  et  all évadas 
per  far  rire  la  gen. 

/'.  et  Vert.,  fol.  2^. 


LEV 

Mensonges  trouvés  et  supposes  pour  faire  rire  la 
gcnt. 
iT.  Allevare. 

i5.  Enlkvar,  V.,  enlever,  emporter. 
Mort  el  sol  jazia, 
E"non  era  qui  1'  enlevés. 

Brev.  cl'ainor,  fol.  69. 
Mort  il  gisait  à  terre,  et  (nul)  n'e'tait  qui  Venlevtll. 
Loc. 

rs'on  si  trobi't  sa  par  d'Aragon  ni  <!'  Espanha; 
On  plustle  quatre  centz  n'avia  dins  lo  vergler, 
Lu  bella  Herenboroz  entevet  l'esparvier. 
I-'.  de  S.  Honorât. 
Ke  se  trouva  sa  pareille  d'Aragou  ni  d'Espagne  ; 
où  plus  de  quatre  cents  j'  en  avait  dans  le  verger,  la 
belle  Heremborc  enleva  l'e'pervier. 

i6.  Releu,  s.  m.,  lat.  RELEVi«ni,  relief, 
reste. 

.Xii.  pies  cofres  de  releu. 

Lii>.  de  SydrtiCj  loi.  123. 
Douze  pleine  coffres  de  relief. 
CAT.  Relleu.  esp.  Relieve.  it.  Rilevo,  rilievo. 

17.  Relevar,  V.,  lat.  RELEVAR/?,  relcvcr, 
rétablir. 

Nos  non  podem   relevar  aquells  que   son 
razutz,  si  nos  110  nos  enclinam  vas  ells. 
F.  el  Fert.,  fol.  61. 
Nous  ne  pouvons   relever  ceux  qui   sont  tombés  , 
si  nous  ne  nous  inclinons  vers  eux. 
Fig.  Si  la  cortz  del  Paei  e 'l  rie  bobans... 
No  m  RELEvoN,  jamais  non  serai  sors. 
Richard  de  Babbeziel'.\  :  Âtressi  cum. 
Si  la  cour  du  Puy  et  la  noble  générosité...  ne  me 
relèvent,  jamais  je  ne  serai  debout. 
CAT.  ESP.  PORT.  Beîevar.  it.  Rilevare. 

18.  Relevatiox  ,  s.  f,,  lat.  relev.\tio- 
ycm,  soulagement. 

l'er  RELEVATION...  c  utïlitat. 

Statuts  de  Provence.  Julien,  t.  I,  p.  90. 
Pour  soulagement...  el  utilité. 
ESP.  Relevaciort. 

19.  Relevament,  .<!.  m.,  lat.  relevamen- 
Tum,  soulagement,  secours. 

A  RELE VAMETTT  c  consolacio  de  tôt  lo  real me. 
Ms.  ''V .  fonds  de  GaignihrcSj  Maison  royale. 
A  soulagement  et  consolation  de  tout  le  royaume. 
IT.  Rilevamento. 
III. 


LI  65 

20.  SoLEVAR,  V.,  lat.  su/'LEVARd?,  soule- 
ver,  exciter. 

Per  la  forsa  de  las  colrelz  jaunas  que  soj.evo 
las  autras  oolietz  del  cors. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  ^9. 

Par  la  force  des  flegmes  jaunes  qui  soulèvent  les 
autres  flegmes  du  corps. 

ESP.  Solcvar.  it.  SoUevarc. 

LHIA,  s.f.,  lie,  marc. 
I.oc.fig.  Senbors,  ar  esgardalz 
Si  sui  be  a  la  lhia. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Lo  segic. 
Seigneurs  ,  regardez  maintenant  si  je  suis  bien  à 
la  lie. 
ESP.  l'ORT.  Lia. 

LI ,  art.  niasc.  phir.,  lat.  ili^i  ,  les. 

Voyez  la  Grammaire  romane,  p.  1 1 3 
et  suiv.,  el  la  Grammaire  comparée 
dex  langues  de  l'Europe  latine,  p.  3  et 
suiv. 

Stij.  Li  cavalier  an  pretz... 

Lr  un  son  bon  guerrier. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Les  chevaliers  ont  mérite...  I^es  uns   sont  bons 
guerriers. 

Tan  son  li  mal  e  sai  e  lai. 

P.  RoGlERS  :  Tant  ai  mon. 
Tant  les  maux  sont  et  çà  et  là. 

ANC  FR.  Là  péri  de  France  !a  flor 

E  des  baronz  tuit  U  ii:eillor. 

Roman  'le  Rou,  v.  317. 
Li  oisel  qui  se  sunt  teu. 
Li  bois  recovrent  lor  verdure. 

.    Roman  de  la  Rose,  v.  67  et  53. 
ANC.  IT.  Pacificbi  li  uomini  viveriano  ,  se  via 
fusse  tolto  mio  e  tno.     ■ 

GuiTTOKK  d'Arezzo,  Leil,  3. 
/>('  angel'fan  fesia  en  qnella  eterna  vita. 
Jacopone  da  Todi  ,  OJa  21 ,  lib  ■  IIL 

Quelques  manuscrits  des  poésies  des 
troubadours,  offrent  parfois  li  em- 
ployé comme  sujet  féminin  ,  mais  on 
le  trouve  plus  souvent  dans  Its  ou- 
vrages en  prose.  I^n  voici  deux  exem- 
ples tirés  des  poésies  des  troubadours. 

S'outra  mar  non  fan  serrors  breiimen  , 


6G 


LI 


Li  terra  s  pcrt ,  ses  tôt  revenemen. 

Bertrand  d'Allamanon  :  D'un  sirventes  mi. 
Si   oulre-mer   ils    ne    foat     secours    bientôt ,    la 
terre  se  perd  sans  aucun  retour. 
Qae  '1  ganser  e  li  plus  gaia 
M'a  promes. 

B.  DE  VentadouR  :  Ane  no  vi.  /^«/-r 
Vu  que  la  plus  gentille  et  la  plus  gaie  m'a  promis- 

Dans  quelques  passages  des  manuscrits 
(les  poésies  des  troubadours,  on  trouve 
l'article  pluriel  li  employé  comme  ré- 
gime, tandis  qu'il  n'indiquait  réellement 
que  le  sujet,  et  qu'il  était  constamment 
employé  comme  tel.  Je  regarde  cet  acci- 
dent grammatical  plutôt  comme  une 
faute  de  copiste  que  comme  une  ex- 
ception ;  d'ailleurs,  il  est  si  rare  et  il 
se  trouve  si  généralement  rectifié  par 
les  autres  manuscrits  que  je  crois  de- 
voir ici  me  borner  à  le  constater. 

2.   Li ,  pion.  pers.  inasc.  sing.,  lui,  à 

lui. 
Rég.  ind.  No  '1  i.i  tolra,  ni  no  '1  li  (ievedara. 
Titre  de  960. 
Ne  le  lui  ôtera  ,  ni  ne  le  lui  prohibera. 
S'  anc  i.r  fi  tort ,  que  lo  m  perilo. 
Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Pus  de  chanlar. 
Si  ODcques  à  lui  je  fis  tort,  qu'il  le  me  pardonne. 
Gren  veirelz  chantador 
Ben  chan  ,  quau  mal  n  val. 

B.  DE  VentadoOR  :  l^us  mi  preiatz. 
Difficilement   vous   verrez    que    clianleur  chante 
bien  ,  quand  mal  lui  va. 

ANC.  FR.  Il  me  dist  que  l'évesqne  Guillaume  de 
Paris  U  avoit  conté  que  un  grant  mestre  de 
divinité  estoit  venu  à  H,  et  /«avoit  dit  que 
il  vonloit  parler  à  //,  et  il  //  dist. 

JOINVILLE,  p.   i^- 
ANC.   IT.  Ad  fainigiio...   impose  che  come  in 
parle  fosse  con  la  dona  cbe  migliore  li  pa- 
resse... la  doveva  uccîdere. 

B0CCACC10,  Decnm.,  II,  9. 

3.   Li ,    prnii.   pcrs.  fcm.  sing.,  lui,   à 

elle. 
Rég.  ind.  El:t  m  fai  un  regard  araoros, 

Et  ieu  r-:  bais  la  boc'  e  'is  huels  amdos 
B.  DE  Ventadoi'r  :  Bels  Monruels. 


LIA 

Elle  me  fait  un  regard  amoureux,  et  je  lui  baise 
la  bouche  et  les  yeux  tous  deux. 

Totz  joys  LI  deu  humiliar. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauiens. 
Toute  joie  à  elle  doit  être  soumise. 
ANC.  FR.  Rég.  ind. 

Et  vons  ne  poez  miez  honir 
Eame  tençant  que  par  tesir; 
Le  cuer  el  ventre  //  crevez 
Quant  respondre  ne  U  volez. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  II,  p.  193. 
ANC.  IT.  Lo  iucominciô  a  servir  si  bene...  cbe 
egli  li  venne  oltre  modo  a  grado. 

BoccACcio,  Dccani.,  II ,  9. 

4.   Lni ,  Luv  ,  pron.  m.  et  f.  sing.,  lui  , 

elle;  à  lui ,  à  elle. 
Rég.   dir.  Tug  cels  qui  auzian  lui  se   mera- 
vjlbavan. 

Trad.  du  N.-Tesi.,  S.  Luc ,  ch.  2. 
Tous  ceux  qui  entendaient  lui  s'eraerveillaienl. 
Ab  lot  mi  plaîz  la  belba  d'aut  paratge, 
E  plagra  m  pane  cbans  ,  si  per  lui  no  fos. 
Peyrols  :  Be  m  cuiava. 
Avec  tout  me  plaît  la  belle  de  haut  parage  ,  et  nie 
plairait  peu  chant,  si  pour  elle  il  ne  fut. 
Rég.  ind.     Vos  e  '1  pros  Peitavis 
Sa!  Dieus  e  benezia. 
Car  LUI  sni  aclis. 

G.  Faidit  :  Era  nos  sia. 
Vous  et  les  preux  Poitevins  sauve  Dieu  et  bénisse, 
car  je  suis  soumis  à  lui. 

LIAMER  ,  LiAMiER ,  s.  m.,  limier. 

Braquet  e  liamier. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 
Brachel  et  limier. 

LiAMERS  frezadors. 
GiRAi'D  de  Salignac  :  Esparvicrs. 
Limiers  agiles. 

LIAR ,    LEAR,    ocij. ,    pommelé,    gris, 
gris-pommelé. 

Us  escudiers  qo'enmena 

Lo  rOS  LIAR. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  El  so  que. 
Un  e'cuyer  qui  emnièae  le  roussiu  gris-pommelé. 
Cavalcant  un  roncin  lear. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  5. 
Chevauchant  un  roussin  gris-pommelé. 
Fig.         Entre  mos  nessis  pessars 


LIB 

Son  endeveuf;otz  liars. 

GiRAl'D  DE  BORNElL  :  Be  veg  e  conosc. 
Entre  mes  sottes  jionsees  je  suis  devenu  gris. 
ANC.  FR.  Contre  grise,  contre  liarde. 
"Voire  a  fanvel  ou  a  liart. 
Roman  de  tu  Rose,  v.  i/j265  et  14271- 
Et  li  venorres  vet  devant 
Sor  un  grant  cLjcéor  liart. 

Ronuin  (lu  Renaît,  t.  111  ,  p.  83. 
iT.  Leardo. 

LIRRA,    LIURA,    LIVRA,   S.f.,  lat.   LIBRA, 

balance. 

LiBRA  es  estrument  de  pes. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 1 1 . 
Balance  est  liislrunuiit  de  poids 

—  Signe  (lu  zodiaque. 

Ajusta  si  ab   le   cercle    zodiac  el   signe  dii 
aiies  et  el  senhai  de  i,ibra. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  108. 

S'ajuste  avec  le  cercle  du  zodiaque  au  signe  dit 
bélier  et  au  signe  de  la  balance. 

—  Livre,  espèce  de  poids. 
Mes  des  livras  eu  la  balanza. 

V,  de  S.  Honorât. 
Mit  dix  litres  dans  la  balance. 
LiURA  peza  .XII.  unsas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  281. 
La  lii're  pèse  douze  onces. 

—  Sorte  de  monnaie  de  compte. 
Cinq  lieras  li  laissava  en  son  testament. 

f^.  et  yert.,  fol.  75. 
Cinq  livres  lui  laissait  dans  son  testament. 
L'una  fremna,  qui  vert  la  terra  pent. 
No  coniprari'  oox  ab  mil  liuras  d'  argent. 
Poëme  sur  Boece. 
L'une  frange ,  qui  vers  la  terre  pend  ,  on  n'achète- 
rait avec  mille  livres  d'argent. 

Qnascnn  jorn  cen  libras  per  despendre. 

PiSTOLETA  :  Ar  agues. 
Chaque  jour  cent  livres  à  de'penser. 
ANC.  FR.  Trois  cent  libres  de  blancs  chacun  an 
Lett.  d'Hon.  de  Blois.  Martexne,  Thés.  r.ov. 
anecd.,  l.  I,  fol.  1008. 
CAT.  Lliura.  esp.  port.  Liera,  it.  Libbra,  lira. 

2.  Lhteural  ,  .9.  m.,  balance. 

De  LHTEURAL  fais  e  de  linra  falsa. 

Tit.  de  il\iM.  Àrcli.  du  Roy.,  K.  772. 
De  balance  fausse  el  de  livre  fausse. 

3,  LiuRADA,  LivRADA,  S.f.,  livrc,  livrcc. 


LIB 


67 


A  la  valor  de  mil  nuRADAsde  la  nioneda. 
Tii.  de  i3o8.  DoAT,  t.  CLXXVIII,  fol.  291. 
A  la  valeur  de  mille  livres  de  la  monnaie. 

.'j.     LlURAZON,    LIVRAZON,  S.f, y  lat.  HBC- 

RATioNt'w,  fourniture,  livraison,  ra- 
tion. 

F,l  paire  li  dava  certa  liurazon  de  deniers 
per  vianda. 

y.  de  Bertrand  de  Born. 
Le  pèro   lui   donnait  certaine  fourniture  de   de- 
niers |iour  aliment. 

Que  douon  quada  jorn  ,  -ses  oblit , 
Doas  bestias  al  cruel  draguou  , 
D'aver  nienut,  per  liurason. 

Fragment  de  la  V.  de  S.  Georges. 
Qu'ils  donnent  chaque  jour,  sans  oubli,  deux  bê- 
tes de  menu  bétail  au  cruel  dragon,  pour  ration. 
Loc.  Malvatz  fai ,  quar  aissi  viu  a  rauda, 
A  LIVRAZON  ,  a  comte  et  a  garanda. 
Bertrand  de  Born  :  D'un  sirvenies  no. 
Il  fait  le  me'cbanl,  car  ainsi  il  vit  entièrement  à 
ration,  à  crédit  et  à  promesse. 
ANC    FR.   Au  soir  fu  rois  em  prison  à  petite 
livraison;  car  on  ne  lui  donnoit  chascun 
jour  que  pain  et  yaue  tant  seulement. 
Ree.  des  Hist.  de  Fr. ,  t.  JIl ,  p.  201. 
Li  potiers  aura  .ii.  s.  pour  ses  pos  par  jour, 
et  mangera  touz  sens  à  court ,  et  n'aura  point 
de  livroson. 

Arch.  du  Roy.,  tr.  des  cit.  Reg.,  LVII,  fol.  i3. 

5.  LiuRANDA  ,  LiouRANDA  ,  S.f.,  livrai- 
son, largesse,  ration,  fourniture, 
gratification. 

Atressi  com  lo  camel 

l'en  hom  ab  pauca  i.iuranda. 

B.  ZoRGi  :  Atressi  com. 
Pareillement  comme  le  chameau  on  soutient  avec 
petite  ration. 

Gent  fai  nostre  rcis  mouranda, 
Per  so  .son  luit  gras 
Sei  Engles. 

Bertrand  de  Born  :  Gent  fai. 
IVolre  roi   fait  ocny'imcnl  Jburniture ,    pour  cela 
sont  tous  gras  ses  Anglais. 

Pretz  sojorn'  ab  los  cortes, 
E  no  y  quier  liuranda. 

FoLQtET  DE  Romans  :  Far  vuelh. 
Mérite  séjourne  avec  les  courtois,  et  n'y  cherche 
point  âe gratijleation. 

6.  LiuRAMENT,  LiVRAMEN,  S.  lu.,  livrai- 
son. 


68 


LIB 


Per  tradicion  e  livrament  de  las  presens. 
Tit.  de  1468.  Hist.  cleLanffuedoCjt.Y,  pr.,  col.  37. 
Par  tradition  et  livraison  des  présentes. 
LiuRAMENT  et  tradition  de  possession. 
Fors  de  Béarn,  p.  logS. 
Livraison  et  tradition  de  possession. 
Ab  LIVRAMES  de  la  causa. 

Petit  Thalamus  de  Montpellier,  \t.  77. 
Avec  livraison  de  la  chose. 

7.  LiEURA,  s.f.,  allivremcnt ,  fixation 
cadastrale. 

Recason  aquelas  uietre  eu  liedra. 

Statuts  de  Provence.  Bomy  ,  p.  224. 
Refusent  de  mettre  celles-là  en  allivrement. 

' —  Part,  portion,  livraison. 

Car  aisso  es  la  lieura  e  la  ratio  que  Dieus 
dona,  per  cascun  jorn ,  a  sos  canorgoes  que 
canton  sas  horas,  e  fan  so  servizi. 

r.et  f^ert.,  fol.  43. 
Car  ceci  est  la  portion  et  la  ration  que  Dieu  donne , 
pour  chaque  jour,  à  ses  chanoines  qui  chantent  ses 
heures,  et  Ibut  son  service. 

8.  LlURAR,     LIEURAR,    LIVRAR  ,     V.  ,     lat. 

LiBRARe,  peser  à  la  livre. 

A  gran  pes  recebon ,  et  a  petit  pes  lutron  e 

vendon. 

y.  et  Vert.,  fol.  17. 

A  grand  poids  reçoivent,  et  à  petit  poids  pèsent 
et  vendent. 
Part.  pas.  Vendran  vos  avols  sivadas 

Mal  LiEtJRADAS,  e  fes  poiritz. 

FOLQUET  DE  LlINEL  :  E  nom  del. 
Vous  vendront  mauvaises  avoines  mal  pesées,  et 
foins  pourris. 

' —  Livrer,  accorder. 

Part,  pas,  Ja  non  er  per  Ini  livratz  cartiers. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  2i . 
Jamais  par  lui  ne  sera  accordé  quartier. 

—  Délivrer. 

Orara  per  te,  e  ti  liurara  de  tôt  mal. 

Trad.  deB'ede,  fol.  66. 
Priera  pour  toi,  et  te  délivrera  de  tout  mal. 
TAT.  Lliurar,  Uibrar.  Esr.  Librar.  it.  Librare, 
liberare. 

<j.    Allieurar  ,   V.  ,    allivrer,    régler  la 
fjuotité  d'impôt. 


LIB 

Quant  es  cas  d'aquellas  allieurar,  non  en 
mauifestan  la  mitât. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  224. 

Quand  c'est  le  cas  A'allivrer  celles-là,  ils  n'en  ma- 
nifestent pas  la  moitié', 
ir,  AlUbrare. 

10.  BiLiBRi,  S.   m.,  lat.  BiLiBRW;,  poids 
de  deux  livres. 

BiLiBRis  ,  es  pes  de  doas  Haras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281. 
liilibriSt'c'eat  poids  de  deux  livres. 

LIBRE,  s.  m.,  lat.  librmw^  livre,  tome. 

Lo  calli  LIBRE  era   tôt  enlumenat  de  letras 
d'  aur. 

PHtLOMENA. 

Lequel  Uvre  était  tout  enluminé  de  lettres  d'or. 

—  Partie ,  division  d'un  ouvrage. 

Quatre  libres  y  a  ,  trastotz  en  una  liera. 
y.  de  S.  Honorât. 
Quatre  livres  y  a  ,  tous  eu  une  suite. 

—  Nom  donné  à  un  ouvrage. 

So  trobam  el  Libre  dels  Reys. 

y.  de  S.  Honorât. 
Nous  trouvons  cela  au  Livre  des  Rois. 

CAT.  Llibre,  esp.  Libro.  tort.  Livro.  it.  Libro. 

1.  LiBRi,  S.  m.,  livre,  tome. 
Fig.  Legir  el  libri  de  sa  conciencia. 

y.  et  Vert.,  fol.  17. 
Lire  dans  le  livre  de  sa  conscience. 

').   LiBELH,    LIBEL,    S.    /«.,  lat.    L1BELL«5, 

mémoire  ,  placet,  requête,  libelle. 

De  platz 
Pensar  e  d'avocalz, 
Per  far  lieelhs  tôt  dia. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Lo  segle  m'  es. 
Penser  de  procès  et  d'avocats,  pour  faire  mémoires 
toujours. 

Condainnet  lo  libf.l  que  Joachim  ,  abbas, 
avia  fach  contra  maestre  Peyre  Lombart. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  167. 
Condamna  le  libelle  que  Joachim  ,  abbé,  avait  fait 
contre  maître  Pierre  Lomliart . 

—  Titre  ,   acte. 

Vol  cobrar,  ses  libel  dat  ni  près, 
.So  qu'  a  conquis  Charles. 

AicARTS  DEL  FossAT  :  Entre  dos  rcis. 
Veut  recouvrer,  sans  titre  donne  ni  pris,  ce  que 
j    Charles  a  con((ais. 


LIE 

A  plag  ,  a  van  sagrainea, 
Queroii  libelh. 

P.  Cardinal  :  Un  décret. 
Au  plaid  ,  avant  le  serment,  ils  requièrent  acte. 
CAT.  Libello.  esp.  Lilelo.  port.  it.  J.ibcUo. 

4.  LiBRARiA,  s.f.,  lat.  i.iBRARiA  ,  librai- 
rie ,  bibliothèque. 

Avia  tant  de  libres...  en  sa  libraria  ajustât/,. 

Cat.  (le/s  apost.  de  Roma,  fol.  33. 
Avait  tant  de  livres...   dans  sa  bihlinthèque  as- 
semblés. 

CAT.  Uihreria.  e.sp.  Libreria.  pout.  Livraria. 
IT.  Libreria. 

5.  LiBRi.iRi,  S.   m.  ,    Hbrairie,  biblio- 
thèque. 

Conte  en  se  inolteza,  coma  :  libriari. 
Leys  d'amors,  fol.  49. 
Contient  en  soi  multiplicité',  comme  :  bibliolkèçiie. 

6.  LiBRARi ,  S.  m.,  libraire,  bibliothé- 
caire. 

De   L.,    I.IBRARIS. 

Lejs  d'amorSj  fol.  l5o. 
De  L.,  libraire. 

ANC.   CAT.    Lhbrer.    esp.  Librerio.   pokt.    Li- 
vreiro.  it.  Libraio. 

LIEIS  ,    LIEYS,    LIEI,     LIEY  ,    LIES,    LEIS  , 

LEYS,  LEi,  pron.pers.  sing.,  elle,  la. 
Hèg.  dir.  Ben  sui  folbs,  quar  no  m  recre 

D'amar  lieys,  qne  be  m  par  folhors. 
FoLQCET  DE  Marseille  :  Ab  pauc  ieu. 
Bien  je  suis  fou ,   parce  que  je  ne  cesse  d'aimer 
elle,  vu  que  (cela  )  me  paraît  bien  folie. 
Tant  ai  volgnt  sos  bes  e  sos  cnans, 
E  dezirat  i.ieys  e  sa  companhia. 

Berengeu  de  Palasol  :  Tan  m'abulis. 
Tant  j'ai  voulu  ses  Liens  et  ses  avantages,  et  de'siré 
elle  et  sa  compagnie. 

Gant  el  era  per  lies  joios. 

R.  Vidal  :  I,ai  on  cobra. 
Quand  il  e'Iait  par  e//e  joyeux. 

— '  Ri'g-  ind.  A  elle,  lui. 

Ainor  blasmon  per  non  saber 
Fola  gens,  mas  leys  non  es  dans.- 

B.  de  VentadocR  :  Cliantars  no. 
Amour  blâment  par  non-savoir  folle  gcnt,   mais 
(  cela  )  ne  lui  est  pas  dommage. 
Mas  li£¥s  non  cal  si  ni  pert,  per  qu'ieii  no  lu 
duelh. 

Pons  DF.  CaPDIEU,  .-  I..i:.ls  amir-x. 


LIG 


69 


Mais  à  elle  ne  soucie  si  elle  me  perd  ,  par  quoi  je 
ne  m'en  afflige. 

—  Pron.  dcnion.str.  Celle. 

Siij.  Aisso  m  veda  de  qne  nj  det  aondansa 
Leis  qu'esgaia,  cortesa  e  gen  parlan. 

Rambaud  te  Vaql'eibas  :  Era  m  requier. 
Ceci  me  défend  de  quoi  elle  nie  donna  abondance 
celle  qui  est  gaie,  courtoise  et  gentiment  parlant. 
En  mi  non  a  mais  poder 
LiEYs  qu'  amar  solia. 

Peykols  :  Quoras  que. 
En  moi  n'a  plus  de  pouvoir  celle  qu'aimer  je  sou- 
lais. 

liîg.  dir.  Quar  lieys  cul  dezir 
Non  vey  ni  remir. 

G.  Faidit  :  Lo  rossinbolol. 
Car  celle  que  je  désire  je  ne  vois  ni  contemple. 
Amors  m'a  faig  eslire 
Leis  ou  es  gaug  e  plazers. 

B.  Calvo  :  Temps  e  luec. 
Amour  m'a  fait  cboisir  celle  où  est  joie  et  plaisir. 

—  Rcg.  indir.  A  celle. 

"Vas  Narbona  portatz  lai 
Ma  chanson,  ab  la  finida, 
Lei  cui  jois  e  joven  guida. 

AzALAIS  de  POBC.AiRAGUE  :  Ar  Cm  al. 
Vers  IXarbonne  portez  là    ma    cbanson  ,    avec   la 
conclusion  ,  à  celle  que  joie  et  jeunesse  guide. 
Mielhs  m' estai 
Pus  LEIS  plai 
Qne  m  ten  jai. 

Rambaud  d'Orange  :  Ben  sai  qu'a. 
Mieux  me  sied  puisqu'il  plaît  à  cellequi  me  tient 
joyeux. 

ANC.  IT.  De  r  empiezza  di  lei,  cbe  mutô  forma 
Nel  uccel  cb'  a  cantar  più  si  diietta. 
Dante,  Pnrg.,  c.  17. 
CAT.  Ley.i.   IT.  Mon.  Lei. 

LIENTERIA,    s.  f. ,    ht.    lienterla  , 

lienteric. 

L1ENTERIA  es  cors  de  ventre  ab  expnisio  de 
viandas. 

Dissenteria,  lienteria,  dyarria. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  g^. 

Lienteric  est  cours  de  ventre  avec  expulsion  d'a- 
liments. 

Dyssenlerie,  lienterie ,  diarrbée. 
ESP.  Lienteria,  lientera.  port.  Lienteria. 

LIGUAR  ,    LL\R,   V.,   lat.    mgarc,  lier, 
attacher, 


70  LIG 

La   franhadiira  liaretz 
Al)  un  fil. 

Del'Des  de  Prades  ,  Aiiz.  cass. 
Vous  lierez  la  (raclure  avec  un  fil. 

Fig.     E  m  destreing  lo  cor  e  m  lia. 

AuGlER  :  Per  vos. 
Et  m'e'treiul  et  me  lie  le  cœui'. 

Amors  mi  met  e  mos  fols  cors  en  via 

Qne  us  clain  merce  a  lei  de  fia  aman , 

E  eau  vos  eug  preiai',  la  lenga  m  lia. 

R.  BiSTORS  :  Aissi  col. 

Amour  me  met  ainsi  que  mon  fou  cœur  en  voie 

que  je  vous  crie  merci  à  manière  de  tendre  amant, 

et  quand  je  crois  vous  prier,  la  langue  se  lie  en  moi. 

—  Allusiv,  et  fig.  Refuser  de  remettre 
les  péchés. 

So  qae  liaretz  en  terra  er  liatz  en  cel. 
Trad.  deBede,  fol.   79. 
Ce  que  vous  lierez  sur  terre  sera  lié  au  ciel. 
Proverb.  Qui  ben  lia  ben  desli. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Qui  Ijieu  attache  bien  de'tacbe. 

Part.  pas.    Mas  junbas  ,  col  liguât. 

G.  Faidit  :  Trop  malaraen. 
Mains  jointes  ,  cou  lié. 

Lai  on  tenian  Sebelia 
"Vencuda  e  hada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Là  où  ils  tenaient  Selje'lie  vaincue  et  liée. 
Fig.  Non  son  liatz  de  matrenioni,  ni  an  fag 
vot. 

y.etFerl.,M.\^. 
Ne  sont  liés  par  mariage,  ni  n'ont  fait  vœu. 
CAT.  Lligar.^sv.  port.  Ligar,  liar.  ix.  Legare. 

1.  LiTGE,  LIGE,  adj'.,   lige,    terme   de 
féodalité. 

Car  atre.ssi  cum  bou  senlior  acuelb 
Son  HTGE  ser,  mi  devetz  aculhir. 

Arnaud  de  Marueil  :  Us  jois. 
Car  ainsi  comme  hon  seigneur  accueille  son  serf 
lige,  vous  me  devez  accueillir. 

Subst.  El  mon  non  es  creslias  de  lunb  aire 
Que  sieus  liges  o  dels  parens  no  fos. 
GiRAUD  DE  Calanson  :  Belh  senher. 
Au  monde  il   n'est  chrétien  de  nulle  qualité  qui 
son  homme-lig-e  ou  de  ses  parents  ne  fût. 

Les  troubadours  employèrent  ce  mot 
allusivement  pour  exprimer  leur  sou- 
îiiission  envers  leurs  dames. 


LIG 

Sela  <iue  vol  que  sos  litges  remaingna. 
Pons  de  Capdueil  :  Ges  per  la. 
Celle  qui  veut  que  je  demeure  son  homme-lige. 
ANC.  FR.  E  sis  boems  liges  devendreit. 

Tu  es  siz  liges  homs,  lu  nel  voil  nvoer. 
Roman  de  Roii ,  v.  1 1687  ell^!^']2. 
Vostre  borne  lige  devendrai. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  ig'j. 
ANC.  CAT.  Lige,  litge.  it.  Ligio. 

3.  Lis,  «c//.,  lige. 

Siibstant.  Cbamarlenx  fo  al  duc  e  to(z  sos  li.s. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  iio. 
Il  fut  chambellan  du  duc  et  tout  son  homme-lige. 

4.  LiAM ,  S.  m.,  lat.  •Lïgii.men,  lien,  at- 
tache. 

LiAM  ni  cadena 
No  '1  te  ni  '1  lenria. 

Perdigon  :  Verges  en. 
Lien  ni  chaîne  ne  le  tient  ni  le  tiendrait. 
Fig.     Sentura  propriamen 
LiAM  d'  atnor  signifia. 

Brev.  d'amor,  fol.  8. 
Ceinture  proprement  lien  d'amour  signifie. 
Retz  e  LiAMS...  del  diable. 

V.  et  Vert.,  fol.  29. 
Rets  et  liens...  du  diable. 
CAT.  Lligarn.  port.  Ligaine.  it.  Legame. 

5.  LiAMET,  .1.  m.  dim.,  petit  lien. 

El  deissendra  vitamen 
Per  LIAMET  que  cl  pe  sen. 

Deiides  de  Prades  ,  Ajiz.  cass. 
Il  descendra  vilement  à  cause  du  petit  lien  qu'il 
sent  au  pied. 

6.  Ligament,  liamen  ,  s.  /«.,  lat.  liga- 
MENT«/H  ,  lien  ,  ligament ,  attache. 

Ancmais  nulli  temps  no  trobei  liador 
Que  tan  ferm  lies  ab  tan  pauc  liamen. 
AiMERi  DE  Peguilain  :  Alressi  m  pren. 
Oncques  plus  en  aucun  temps  je  ne  trouvai  lieur 
qui  si  ferme  liât  avec  si  petit  lien. 

Ab  nervis  et  autres  ligamens  adaptatz. 

Elue,  lie  las  propr. ,  fol.  33. 
Avec  nerfs  et  autres  ligaments  adaptés. 

ANC.  CAT.  Lligament.  esp.   Ligarniento.  port. 
Ligamento.  it.  Legamenio. 

7.  LiGANSA  ,  LiANSA,  S./.,  alliance. 
Feron  los  Tarantes  liansa  am  la  ciutat  de 

("artaglia. 

L'yirbre  de  Batalhas,  fol.  5^. 


LIG 

Les  Tarcnlins  firent  alliance  avec  la  cite'  <lc  Car- 
tilage. 

—  Hommagc-lige  ,  terme  de  féodalité, 

Hobediensas  e  i.iansas  et  subjeolios. 

Tu.  (lu  xiv«  siiclc.  Do\T,t.  VIII,  fol.  222. 
Obédiences  et  hommiiges-liges  et  soumissions. 

Âllusiv.     Pos  de  rai  vos  fas  ligansa  , 
Proineles  ini  bon'  esperansa. 
Arnaud  de  Marueiï.  :  Uona  geuser. 
Puisque  de  moi  je  vous  fais  hommai;c-lige,  pro- 
mettez-moi bonne  espérance. 

ris  de  mi  liansa 
A  lei  de  fin  aniador. 

G.  Faidit  :  Jauzens. 
Je  fis  de  moi  hommage-lige  à  manière  de  tendre 
amant. 

ANC.  FR.  S'il  vaint ,  il  anra  le  ligance 
De  toi  le  roiaine  de  France. 
Roman  de  Partonopeiis  de  Biais,  t.  1  ,  p.  9(j. 
Que  serrement  nul  ne  ligance. 
B.  DE  Sainte-Maire,  Chron.  de  jSorm.,  fol.  199. 
ANC.  CAT.  Lijanza.  it.  Leganza. 

8.  LiGADURA  ,   LiADUUA,  S./.,  ligatuie, 
lien. 

Conveniens  ligaduras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  69. 
Ligatures  convenables. 
Es  aparelbada  la  liaddra. 

Trad.  d^Albucasis,  fol.  60. 
La  /i^«/Hre  estapprête'e. 

Car  plus  fortz  es  tais  i.iadura. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  plus  forte  est  telle  ligature. 
ANC.  FR.  Liées  ensemble  à  grosses  bandes  et 
Heures  de  fer. 
Amyot  ,  Trad.  de  Plutarque.  Vie  d'Antoine. 
CAT.  Lligadura.  esp.  pout.  Ligadura.  it.  Le- 
gatiira. 

9.  LiASSA  ,  s.f.,  liasse. 

.Lxxxv.  letras  papals  en  .xi.  liassas. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  202. 
Quatre-vingt-cinq  lettres  papales  en  onze  liasses. 

10.  LiAnoR  ,  .9.   ///.,  lieiir,  qui  attache. 
Ancniais  nulh  temps  no  trobei  mador 
Qae  tan  fcrin  lies  ab  tan  pane  liamcn. 

AlMEBl  DE  PtGUiLAlN  :  Atressi  m  preii. 
Oncque»  plus  en  aucun  temps  je  ne  trouvai  lieiir 
ijiii  si  ferme  liât  avec  si  petit  lien. 


LIG  71 

A  i.iADORs,  lo  portai  non. 

Carlulaire  de  Montpellier,  loi.  tj4- 
Aux  Heurs,  le  portail  neuf. 
IT.  Legatore. 

11.  AlIAR,     ALHIAR,     T.,     lat.     ALLI^AKt', 

allier. 

Part. pas.  siibstatit.  Manda  sos  amies  et  ai.iat» 
et  subjets. 

Chronique  des  ylUngcois,  col.  8. 
Mande  ses  amis  et  alliés  et  sujets. 

Per  negu  dels  sen.s  ni  de  sos  alhiats. 
Tit.  du  xive  siècle.  Doat,  t.  CXLVl,  fol.  2H'|. 
Par  nul  des  siens  ni  de  ses  alliés. 
CAT.  F.sr.  Jhar.  port.  Aliar,  alUar.  ir.  Alle- 
garc. 

12.  Aliament,  s.   m.,   lien,  alliance, 
union. 

Fig.  Per  aliament  de  molteransa. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  72. 
Par  lien  de  mariage. 

i3.  Aliansa  ,  ALHIANSA  ,  S .  f. ,  alliaucc , 
union. 

Que  son  de  la  aliansa...  mossen  lo  comte. 
Aliansas  sian  fermas. 

Tit.  de  i388.  Doat,  t.  CLXXVIII,  f,d.  2.'".(). 
(^)uisontdel'«///anC(;...  de  monseigneur  le  comte. 
<^ue  les  alliances  soient  fermes. 
Amb  aquest  ac  tan  gran  amor  e   tan  gran 

ALHIANSA. 

Cat.  dels  apost.  de  lioma,  fol.  1 12. 
Avec  celui-ci  il  eut  si  grand  amour  et  si   grande 
alliance. 

CAT.  Aliansa.  esp.    Alianza.    pout.    Allianca. 
IT.  Alleanza. 

ll^.  CoLLiGAR,  V. ,  lat.  COLL1GAR6',  lier 
ensemble,  conjoindre,  compiimer. 
Per  las  venas  et  arterias.'..  colligar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  35. 
Pour  les  veines  et  artùres...  lier  ensemble. 

Part.  prés.  La  (juarta  es  humor  los  membres 
colligant. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  88. 
La  quatrième  est  \\\.imi:\xT  comprimant  les  mem- 
bres. 

Part.  pas.  Las  parlidas  coi.ligadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  82. 
Les  parties  conjointes. 
cat.    ColUgar.  esp.  Coligar.    port.  CoUigur. 
IT.  CoUigare,  collegare. 


-ji  LIG 

i5.  CoLLiGATiTi,  adj.,  coUigatif,  propre 
à  conjoindre,  à  lier  ensemble. 
Es  qnaysh  dels  uelhs  coi^ugativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  37. 
Est  quasi  colligative  des  yeux. 

16.  COLLIGACIO  ,   S.f.,  laf.   COLLIGATIO, 

liaison,  réunion,  enlacement. 

Per  donar  a  lors  partidas  coLi.iGACto. 
Lor  dona  colt.igacio  et  ajustament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  igS  et  63- 
Pour  donner  liaison  à  leurs  parties . 
Leur  donne  liaison  et  ajustement. 
OAT.  CoUigaciô.  esp.  Coligacion.  port.  Col/t- 
gaçào.  iT.  Collegazione. 

17.  CoLLiGAMENT,  .<! .  /«.,  Haison,  union, 
enlacement. 

Razitz  qne  ban  entre  si  collîgament. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  2t0. 
Racines  qui  ont  entre  soi  enlacement. 
ESP.  Coligamiento.  it.  CoUegamento. 

18.  CoLLiGANCiA,  S.  f.,   liaisou ,  union  , 
enlacement. 

Pcr  lor  grauda  cOLLiGANcrA. 
Per  COLLIGANCIA  dels  membres. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5l  et  Z'A. 
Par  leur  grande  union. 
Par  liaison  des  membres. 
ANC.  CAT.  ColUganza.   it.  Colleganza. 

19.  0f.ligar,2'.,  lat.  oiîLiGARe,  obligei", 
engager,  lier. 

Deu  OEMGAR  las  soas  causas  en  penhora. 
Trad.  dit  Code  de  .fustinien,  fol.  68. 
Doit  en,!^ager\es  siennes  choses  en  nantissement. 
Nos  OBLIGAM 

A  perdonar  de  bon  talen. 

Jirev.  d'amor,  fol.  106. 
Nous  nous  obligeons  à  pardonner  de  bonne   vo- 
lonté'. 
Fig.  S'  OBLIGUET  , 

Per  sa  desobediencia  , 
A  carnal  concupisceneia. 

Brev.  d'amor,  fol.  59. 
Il  se /irt,  par   sa  de'sobe'issance,   à   eliarnelle  con- 
cupiscence. 

Part.  pas.  Qae  hom  se  tenga  per  plas  obmgat 
a  Dieu  servir. 

/'.  el  rerl.,  fol.  (i(. 
Qu'on  se  tienne  pour  plus  oliligé  à  servir  Dieu. 


LIG 

—  Reconnaissant. 

Aytant  cant  ell  val  pins  que  ieu,  aytant  H 
soy  ieu  plus  obligatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  66. 
Autant  qu'il  vaut  plus  que   moi,  autant  je  lui 
suis  plus  obligé. 
ANC.   FR.  Qae  li  créditeurs  soit  obUgiet. 

Charte  de  Valenciennes ,  iu4,  p.  4^'- 
CAT.  ESP.  Ohligar.  port.   Obrigar.  it.  Obbli- 
gare ,  obliare. 

20.  Obligatio,  S.f.,    lat.   obligatio  , 
obligation,  engagement. 

Per  aqno  que  non  fo  donada  obligatios. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  27. 
Par  cela  que  ne  fut  doune'e  obligation. 
Paguar  la  dita  obligatio  o  promessio. 

Tit.  de  1294.  DoAT,  t.  XCVII,  fol.  267. 
Payer  ladite  obligation  ou  promesse. 
CAT,  Obligacià.  esp.  Obligacion.  port.  Obii- 
gacao.    IT.    Obbligazione ,    obbligagione , 
obliazione. 

il.  Obligamknt,  .y.  m.,  lat.  obligamen- 
Tiiin,  obligation,  engagement. 

Obligament  de  lotz  sos  bes. 

Tit.  de  1269.  Arch.  du  Roj.,  K.  17. 
Engagement  de  tous  ses  Liens. 
Per  exprès  obligament  de  maridatge. 

Tit.  de  i3i3.  Do  AT,  t.  XXX  Vm  ,  fol.  iSf). 
Par  exprès  engagement  de  mariage. 
ANC.   ESP.    Obligainiento.   it.    Obbligamento  , 
obliamento. 

■i-i..  Obligansa,  oblicanssa,  ■'!■/.,  obli- 
gation ,  engagement. 

Quar  prendre  no  vol  la  obliganssa. 

Ord.  desR.  de  Fr. ,  i463,  t.  XVI,  p.  184. 
Car  il  ne  veut  pas  prendre  l'obligation. 

Per  OBLiGANSAs  gênerais  sensa  spécification. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  227. 
Par  obligations  générales  sans  spécification. 
Per  raso  de  la  dicba  obligansa. 

Tit.  de  1395.  DoAT,  t.  CXXXVII,  fol.  365. 
Par  raison  de  ladite  obligation. 
IT.  Obbhganza. 

'2).  ReLIGUAR,   UELIAR,  V.,  lat.   RELIOARf, 

lier,  attacher,  rallier. 
Ieu  serai  Testendart,  ab  me  vos  reliatz. 
Jioman  de  Fierabrns ,  v.  3i  19 
.le  serai  l'ctcndard  ,  avec  moi  raUiez-\o\x%. 


LIG 

Part.  pas.  Ritynii...,  sa  langaa  se  te  de   pari 
denant  ab  la  boca,  inas  desdiiis...  no-es  re- 

HGUADA. 

Elue,  (te  la.'!  propr.,  fol.  aSy. 
Raine...,  sa  langue  se  lient  de  par  devant  av(  c  la 
liouclie,  mais  dedans...  ellcn'esl  f3S  altavfice. 
c.vT.  ReUigar.  esp.  Religar.  iT.  R'degare. 

24-   RfXIGIO,   religion.   .V.  /.,   lat.  RELI- 

GiON£"/«,  religion. 

Li  bon  home  de  remcuon  foron  ab  l:is  croiz 
(Il  bratz. 

y.  de  Bertrand  de  Born. 
Les  bons   Iiommes    de  religion  allèrent  avec  les 
ctoix  en  bras. 

Monestiers  o  maio  de  REti&io. 

f^.  et  yert.,  fol.  i6. 
Monastère  ou  maison  de  religion. 

Seluî... 
Ciii  U'ii  estrej»  vera  religios. 
Le  moine  de  FoissaN  :  Ben  volria  qiiar. 
Celui...  que  lient  élreint  la  vraie  religion. 

— '  Monastère,  couvent. 
JMantas  religions 
Mes  a  foc  et  a  caibons. 

HlGlJES  DE  S.  Cyr  :  Gansons. 
Maints  couvents  mit  à  feu  et  à  cliarhons. 
Mercat  fazen  entren  en  reugion'. 

r.  el^ert.,  fol.  i6. 
Marché  faisant  ils  entrent  en  couvent. 

—  Ordre  religieux. 

Anacborita,  qne  es  maniera  de  rei.igio  en 
Egypte  per  sanhta  vida. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  5o. 
Anacliorète,  qui  est  sorte  d'ordre  en  Egypte  par 
sainte  vie. 

CAT.  Religiô.    Bsi".    Religion,    tour.   Religiào. 
iT.  Re/igione. 

2.5.  Rf.liosit.\t,  s.  /.,  piété,  dévotion. 
Rehositaz,  es  aîramens  de  péchai. 

Trad.de  Bide,  fui.  36'. 
Piété j  c'est  liaine  de  pe'clié. 

7.6.  Religios,   relegios,  nt/j.,  lat.  r.i:- 
LiGiosM.y,  religieux,  pieux 

D'orne  religios  ab  fcrana  religiosa. 

r.et  rert.,  fol.    19. 
D'iiomrae  religieux  avec  femme  religieuse. 
Siibstant.  Silenci  qoe  toz  relegios  den  tener. 
Trad.   de  la  Règ.  de  S.  Benoît,  loi.  8. 
.Silence  qm-  loul  religieux  doit  tenir. 

m. 


JJG 


73 


Siibst.  etprov.  L'abit  no  fa  pas  bon  religios. 
r.  et  rert.,  fol.  65. 
L'Iiabit  ne  fait  pas  le  bon  religieux. 
c;at.  Religios.  esp,  port.  ir.  Religioso,  riligioso. 

27.  Rf.LIGIOZAMEN,  UELIGIOZAMENS,   Uclv .  , 

religieusement. 

Devon  lo  uoyrir  et  esenhar  religiozamens. 

K  et  f^ert.,  fol.  19. 
Doivent  le  nourrir  et  enseigner  religieusement. 
Aquels  que  vivio  religioz.vmen. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  96. 
Ceux  qui  vivaient  religieusement. 
(:\r.  Religiosaincnt.    ksp.   pout.  it.  Religiosa- 
inente. 

28.  Rkconcim.\i\,  V.,  lat.  rf.concili.vrc, 
réconcilier. 

Nos  vuelba  reconciliar,  e  nos  mètre  eu  la 
sna  gratia. 

Tit.  du.  xiv  siècle.  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  2^2. 

Nous  veuille  réconcilier,  et   nous   mettre  en  la 
sienne  grâce. 

Qiian  los  reconciliaria  ,  o'is  ahsolvria. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  27. 

Quand  il  les  réconcilierait,  ou  les  absoudrait. 
CAT.  ESP.  PORT.  Reconciliar.    ir.   Reconciliare, 
riconciUare. 

->.().  Reconciliatio,  i-.  y;,  lat.   reconci- 
LiATio ,  réconciliation. 
Apres  sa  reconciliatio  e  sa  retiacfatio. 
Aportet  la  reconciliatio  de  Tholoza. 

Cat.  dels  apost.  deRoma,  fol.  1^3  et  181. 
Après  sa  réconciliation  et  sa  re'lractalion. 
Apporta  la  réconciliation  de  Toulouse. 
CAT.  Reconciliaciô.  esp.  Reconciliacion.  port. 
Reconciliacào .  it.  R:conciliiizione,  riconci- 
liagione. 

3o.   Recoxciliatvient,  ,s.  m.,  réconcilia- 
tion, raccomniodenient. 
Per  1<>  cal  recebem  ara  nucoNciLr.\MEST. 
Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Par  lequel  nous  recevons  mainlonant  réconcilia- 
tion. 
iT.  Riconcdinmento. 

)i.  EsLiAR,  1).,  délier,  détacher. 
Tôt  so  qne  liom  enemic  lia, 
L'avenimen  de  Diea  I'esha. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cn.^s. 
Tout  ce  qn'liomme  ennemi  lie,  l'intorvenlioii  do 
Dieu  le  dclir 


74 


LIG 


^2.  Drsliar,  V. ,  délier,  délacer,  déta- 
cher, déballer. 

Deslian  la  donna  qn'era  encadenada. 
f^.  de  S,  Honorât. 
Délient  la  tiame  qui  était  enchaînée. 
Si    merchadiers  ven  a  Bcssa  ses  merchat  o 
feira,  e  deslia,  e  no  i  vent,  uo  i  dara  jaleida. 
Charte  de  Besse  en  Auvergne,  de  i2jo. 
Si  marcliand  vient  à  Besse  sans  marché  ou  foire, 
et  déballe,  et  n'y  vend  pas,  il  n'y  donnera  jamais 
leude. 
Fig.  Qaar  lo  dreit  lo  deslia. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Ja  de  chantar. 
Car  le  droit  le  délie. 

—  Jllusiv.  et  fig.  Remettre  les  péchés. 
Dell  qnerre  tal  cofessor  que  sapcha  liai-   e 

riESLlAR. 

F.  et  Vert.,  fol.  68. 
Doit  chercher  tel  confesseur  qui  sache  lier  et  dé- 
lier. 
Proverbial.  Qui  ben  lia  ,  ben  desli. 

Marcabrus  :  Dirai  vos  senes. 
Qui  bien  lie,  bien  délie. 
Part.  pas.  Ella  sentir  s'a  df.sliada. 

DeL'DES   DE     PrâDES  ,  ^«Z.  frt5,î. 

Elle  se  sentira  déliée. 
ANC.  CAT.  Desli^uar.  cat.  Mon.  DeslUgar.  esp. 
Desliar,  desUgar.  port.  Desliar.  it.  Slegar. 

33.  Deslegar,  V.,  délayer,  dissoudre, 
fondre. 

Part.  pas.  Cant  la  nens  fon  deslegada. 
F.  de  S.  Honorai. 
Quand  la  neige  (u\./nndiie. 

34.  Entreliak,  V.,  entrelacer,   nouer, 
embai-rasser. 

Per  qae '1  Icngna  ui'entrelia, 
Quau  ien  denaut  ley  me  prezeu. 

B.  DE  Ventadoijr  :  En  cossirier. 
C'est  ]iourqaoi   la  langue  s'embarrasse  en  moi  , 
quand  devant  elle  je  me  présente. 

La  hoca  m'  auava  secan  , 
E  la  lengoa  ui'  entrelian. 

Passio  de  Maria. 
La  bouche  m'allait  se  séchant,   et   la  langue   se 
nouant  en  moi. 

35.  SoBRELiAR,  i).,  sur-lier  ,  s'attacher, 
s'enraciner. 

Tal  se  pipa  e  s'  aplanlia, 


LIL 

Gui  nialvestal?.  sobrelia. 
Hugues  Brunet  :  Lanquau  sou  li.  Far. 
Tel  se  pomponne  et  se  mignote  ,  en  qui  mauvaiseté 
^'enracine. 

36'.  LiAMAR,  V.,  lier,  attacher,  resserrer. 

Fig.  Fin'amors  mi  liama, 

Qn'  en  ini  non  a  pont  d'  enjan. 

Baimond  de  Miravat,  :  Sitôt  s'  es.  Far. 
Pur  amour  m'attache,  de  sorte  qu'en  moi  il  n'y  a 
point  de  tromperie. 

37.  Aliamar  ,    V. ,  lier,   attacher,    en- 
chaîner. 

Fig.  La  su'amors  iii'afama 

Que  m  ten  près  e  m'AHAMA. 

G.  Faidit  :  Una  dolors. 
Le  sien  amour,  qui  me  lient  prisonnier  et  m'en- 
chaîne, m'aflàme. 

38.  Enliamar  ,  V.,  attacher,  lier,  enla- 
cer. 

Fig.  Ges  per  so  no  m  pnesc  partir  nn  dorn  , 
Si  mi  ten  près  s'  amors  e  m'  enliama. 
B.  DE  Ventadour  :  Be  m'  an  perdu! . 
Pour  cela  je  ne  puis  point  m'en   séparer  d'une 
darne  ,  tant  me  tient  pris  son  amour  et  m'enlace. 
Ab  son  vol  m'  enliama. 

A.  Daniel  :  Ane  ieu  non. 
Avec  sa  volonté  elle  m'enlace. 
Part.  pas.  Enliamatz  soi  tan  que,  si  m  volia 
Desliamar,  ges  far  non  o  poiria. 
AlirtERl  DE  PeguilAIN  :  Atressi  m  pren. 
Lié  je  suis  tellement  que  ,  si  je  voulais  me  délier, 
je  ne  le  pourrais  point  faire. 

39.  Desliamar,  v.,  délier,  détacher. 
Enliamatz  soi  tan  qne,  si  m  volia 
Desliamar,  ges  far  non  o  poiri.i. 

AiMERl  DE  Pegutlain  :  Atressi  m  pren. 
Lié  je  suis  tellement  que,  si  je  voulais  me  délier, 
je  ne  le  pourrais  point  faire. 

LILI,  s.  m.,  lat.  lilihw,  lis. 

Ayssi  coma  garda  i.ili  sa  flor  e  sa  blancor 
entre  las  espinas. 

Virginitat,  entre  las  autras  virtutz,  es  com- 
parada  a  Lii.rs. 

F.  et  Fert.,  fol.  95. 

Ainsi  comme  le  lis  gard<'  sa  (leur  et  sa  blancheur 
parmi  les  épines. 

Virginité,  entre  les  autres  vertus,   est  comparée 
aux  lis. 


LIM 

Coma  de  rosas  e  de  lilis. 

A',  de  S.  Flors.  Uoat,  t.  CXMII ,  loi.  285. 
Comme  de  roses  cl  de  lis. 
IT.  Gigîio. 

1.  LlRI  ,  .1.  fil.  ,  lis. 

LiRi  a  llor  bl;inca  defora  et  danrada  dedins. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  212. 
Le  lis  à  Heur  blanclie  Jeliurs  et  dorée  dcdani. 
CAT.  Lliri.  ESP.  roiiT.  Lirio. 

3.  Lis,  s.  m.,  lis. 

Roza  de  pascor 
Sembla  de  la  color, 
E  ils  de  la  blancor. 

P.  Vidal  :  Moût  viu. 
Rose  de  printemps  elle  ressemble  par  la  couleur. 
et  lis  par  la  blauclieur. 

Lay  s'espaii  la  blanca  flor.s  de  lis. 

B.  DE  VentADOL'R  :  Bels  Monruellis. 
Là  s'épanouit  la  blaucbe  fleur  de  lis. 
ESP.  Lis. 

LIMA,  s./.,  lat.  1.IMA,  lime. 

Aissi  coma  la  lima  esmera  e  pnrga  lo  fer. 

F.  et  Verl.,  fol.  77. 
Ainsi  comme  la  liini-  polit  et  purge  le  fer. 
Fig.       En  raon  cor  port  la  lima 
Ab  que  «nos  cars  motz  lim. 

Raimond  de  Miraval  :  Aissi  m  te. 
Eu  mon  cceur  je  porte  la  lime  avec  quoi  mes  diil'i- 
ciles  mots  je  lime. 
CAT.  Llinia.  esp.  port.  it.  Lima. 

1.    LlMADURA  ,   S.    f.,    lat.     LIMATURA  ,    li- 

lîiaille. 

LlMADURA  de  fer. 

Deudes  de  Prades  ,  .-luz.  inss. 
Limaille  de  fer. 
ANC.  FR.  Il  y  semoit  de  la  limeiire  d'or. 

Amyot,  Trad.  de  Plularquc,  Vie  deDémétrius. 
CAT.  Llimadura.  esp.  port.  Limadura.  it.  Li 
inatiira. 

3.  LiMAR,  V.,  lat.  i.iMARc,  Hiiier,  affiner, 
polir. 

.Si  es  dent  eminent,  lima  aquel'  ain  lima  de 
ferr. 

Trad.  d'Atbucasis ,  fol.  21. 
Si  c'est  dent  émineale,  //me  celle-là  avec  lime  île  fer. 

Fig.  Obii  e  i.iM 

Motz  de  valor. 

A.  Daniel  :  Cansun. 
Je  travaille  et  lime  mois  de  valeur. 


LIM 


75 


Part.  pas.         Sofre  e  fer  limât. 

Ueldes  de  Phades  ,  Auz.  cass. 
Soufre  et  1er  lime. 
CAT.  LUmar.  esp.  port.  Litnar.  it.  Limare. 

LHIMATZ,    LiiiAC  ,   s.  f. ,    lat.    limax, 
limas,  limaçon. 

Las  luimatz  ieisso  de  la  suor  de  la  calor  de 
l'herba  e  de  la  hnmor  de  la  terra. 

Liv,  de  Sjdrac  ,  fol.  77. 
L(fs  limaçons  proviennent  de  la  sueur  de  la  cba- 
leur  de  rberbe  et  de  l'humeur  de  la  terre. 

LiMAC...  porta  sa  mayzo  on  se  clau  ,  et  ba 
alcus  cornetz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25i^. 
Le  limas...  porte  sa  maison  où  il  se  clôt  ,  et  a  au- 
cunes petites  cornes. 
CAT.  Lliinac. 

1.  LiMASSA  ,  s.J],  limace. 

Coma  lo  Lombart  que  non  ausava  inlrar  el 
cendier  per  la  limassa  que  trazia  sos  corns. 
r.  et  Fert.,  fol.  12. 

Comme  le  Lombard  qui  n'osait  entrer  au    sentier 
à  cause  de  la  limace  qui  tirait  .ses  cornes. 
ESP.  Liinaza,  it.  Liunaca,  himaccia. 

LIMBE,  s. m.,  lat.  ■nm'Rus,  bord,  abord, 

limbe. 
—  Fig.,  en  terme  de  théologie,  limbes. 
Luoch  que  boni  apelbava  limbe. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Lieu  qu'on  appelait  limbes. 
El    moi'iria   ses    baptisme ,  e  s' en  iria    eu 
a(jiiela  part  de  infern  que  nos  apelam  limbe. 
L'Jrbre  de  Bataillas,  fol.  180. 
Il  mourrait  sans  baptême,  et  s'en  irait  dans  celte 
partie  d'enfer  que  nous  appelons  limbes. 
CAT.  Lims.  ESP.    PORT.  IT.  Limbo. 

LIMIT ,   S.   m.,    lat.  limitcw  ,    limite' 
borne. 

Los  LiMiTS  et  decxs. 

Fors  de  Béarn,  p.  1082. 
Les  limites  et  barrières. 
CAT.  Liinit.  Uimit.  esp.  port.  it.  Limite. 

■>..  LiMiTAcio,  S.J.,  lat.  LiMiTATio,  limi- 
tation, fixation,  abornement. 
Dona  als  membres  limitacio  el  dislinccio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1  i3. 
Donne  aux  membres  limitation  et  distinction. 
CAT.  Limitacio.  esp.  lÀmitacion.  port.  Liinita- 
clïo.  IT.  Limitazione. 


76 


LIM 


3.  LiMiTAR ,  1). ,  lat.  LiMiTARe,  limiter, 
déterminer,  fixer. 

Aysshi  cura  aquest  limita  le  temps  del 
mascle,  heinlantment  limita,  en  aquel  uift- 
teyssh  libre,  le  temps  de  la  formacio. 

Elue,  de  las  propr.^  fol.  t)8. 
Ainsi  comme  celui-ci /i>Mi7e  le  temps  du   mâle, 
semhlablement  il   limite,   dans  ce   même  livi-e ,  le 
temps  de  la  fbrmatiou. 

Part.  pas.  Foro  llii  terme  d'  aqnestz  evesqiiatz 
tantost  après  iimitatz. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  loi.  p.r^. 
Fuient    les  liornes  de  ces  cvêclies    sitôt  après  li- 
mitees. 

Plus    LIMITADA  pOtCStat. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  lo. 
Puissance  plus  limitée. 

CAT.  ESP.  FORT.  Limitai:  n.  Limita?^. 

LIMO,  LIMON,  .V.  /II.,  lat.  LiMus ,  limon. 
Fetz  de  limo  de  terra  tôt  derairanamens 
Adam,  que  fetzsenbor  de  totas  res  vivens. 
P.  DE  GoBBiAC  :  El  nom  de. 
Fit  du  liinon  de  la  terre  tout  en  dernier  Adam  , 
qu'il  fit  seigneur  de  toutes  clioses  vivantes. 
]3el  limon  de  la  terra. 

llist.  alii:  de  la  Bible,  fol.  i. 
Du  limon  de  la  terre. 

CAT.  Liin.  ESP.  PORT.  iT.  Lïmo. 

1.  LiMANHA,  s.f.y  limon. 

Dieus  nos  fes  d'aital  limanha. 

T.  DE  G.  RlQUlER  ET  DE  Henri  ;  Senlicr. 
Dieu  nous  fit  de  tel  limon. 

3.   LiMOSITAT,    S.  f.,    lat.     I.IMOSITATé'W  j 

limon,  vase. 

Aquest  fluvl  per  razo  de  sa  i.imositat. 

Aygas. ..  ses  limozitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l5t  et  if)^. 
Ce  fleuve  en  raison  de  son  limon. 
Eaux...  sans  limon. 

ESP.  Limosidad.  it.  Limosità,  Umositate,  limo- 
sitade. 

'\.   LiMOs,  adj.,   lat.  mmosw.v,  limoneux, 
bourbeux. 

El  es  tôt...  LIMOS  et  trebol. 
llumor  LiMosA  et  viscoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5l  012,17. 
11  est  tout...  limoneux  et  trouble. 
Humeur  limoneuse  cl  visqueuse. 


LIN 

—  Baveux. 
,"•'1 

^ul  beu  o  vaqua  limos  o  hmosa. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i^jet  ,  1.  XV,  p.  414. 
INul  litenl'ou  vaclie  l>ai>eu.T  ou  baveuse. 
tM'.  l'ouT.  ir.  Limoso. 


lat.  viMoniani  ,  limon  , 


I.IIVIO,   .S-.  III. 
citron. 

Voyez  vVldrete,  p.  '^66,  et  Mayans, 
Orig.  de  la  llng.  r.y?.,  t.  II,  p.  2  33  et 
25o. 

l'ns  tost  que  quant  us  limos 
De  perra  venc  eu  mudaasa. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Aissi  cum. 
l'ius  tôt  que  quand  un  limon  vint  en  metamor- 
pliose  de  poire. 

CAT.  Lliinù.  ES!'.  Limon.  popvT.  Limiio.  it.  Iâ- 
moiie. 

LIN,  .s.  ni.,  lat.  linmw,  lin. 
Fny  peuclienayre  de  li. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  fus  peigneurde  lin. 
Ja  non  vesta  drap  de  carbe  ni  de  lin. 
Gl'illal'me  de  Tluela. 
Jamais  ne  revête  étoile  de  chanvre  ni  de  lin. 
O  canebe,  o  lin,  o lana. 

Trad.  d'un  Et'ung.  apocr. 
Ou  chanvre,  ou  lin,  ou  laine. 
CAT.  iJi.  tsp.  Lino.  PORT.  I.inho.  it.  Lino. 

2.  LiKos,  S.  m.,  graine  de  lin. 

Pie  ponh  de  nNOs.solameu 
Faretz  fort  cozer  e  builir. 

Deiîdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Pleine  poigne'e  de  graine  de  lin  seulement  vous 
ferez  cuire  et  bouillir  fort. 

3.  LiNsoi. ,  LEXSOL,  lakssol  ,  .V.  rti.,  lin- 
ceul, drap  de  lit. 

Lo  LiNsoL  torzeretz  îeuden)a. 

T.   d'une  dame  ET  DE  MoNTANT  :  leu  VCnc. 

Vous  tordrez  le  linceul  le  lendemain. 
Era  '1  suari  e  'I  lensol. 

Brei'.  d'nmor,  fol.  T^.'i. 
C'était  le  suaire  et  le  linceul. 

Lanssols  bugadatz. 

IzARN  :  Diguas  me  tn. 
Linceuls  lessives. 
f  AT.  Llensol.  pokt,  Lancoi.  it.  Lenzuola. 


LIN 

11.  LiNHORKT,  .V.  m.,  liiineul,  cuicluiiin-t. 
Al)  DU  1!1 
O  ;il)  nu  i.ixHORET  sotil. 

Deidks  dk  Prxdes,  ylttz.  casi- 
Avec  un  fil  ou  avec  un  cordonnet  di'Iic. 

'.   LiNGK  ,  j.    m.,  lat.  LiKTtrtw,  linge. 
Moblps,  cnin  es  linge  o  usteiicilbas. 

Fors  de  liénrn,  p.  1087. 
flleulilos,  comme  est  linge  ou  usICDsiles. 
ESP.  Lit'nzo. 

6.  Lixi,  Lixnr,  tif/j-,  lat.  hiyv.ux,  de  lin. 
De  lot  drap  i.!ifr. 

Cnrtiilaire  de  Montpellier,  fui.  Il3. 
De  toute  e'toflo  de  lin. 

Una  Oargtia  de  fêlas  t.inhias. 

Tu.  de  1285.  Do\T,  t.  XVJI  ,  fol.  191. 
Une  charge  tle  toiles  de  lin. 

LING,   LENH,  LINH,  S.  III.,  lat.   lAGliU/ll, 

bois. 

Aquost  failz  fo  meravilho.s 

Qn'  el  1.INH  ,  on  niorfz  près  naissemen, 

Nos  nasquel  vida  e  perdos. 

P.  Cardinal  :  Dels  quatre. 
Ce  fait   fut  merveilleux  qu'au   liais,  où  la  mort 
prit  naissance,  il  nous  naquit  \  ie  et  pardou. 

—  Barqiui,  chaloupe. 

.Si  ctini  val  mais  grans  naus  en  luar 
Que  I.INGS  ni  s.igecia. 

P.  Cardinal  :  leu  volgra. 
Ainsi  ccmime  vaut  plus  "iraml  navire  en  mer  que 
hnrffiie  ou  saïque. 

A  greu  pot  hom  conoisser  en  la  in;ir 
Garai,  sitôt  s'en  passa  hnhs  e  naiis. 

Servebi  deGirone  :  A  greu  pot. 
Diflicilemcnt  on  peut  connaître  en  la  mer  chemin, 
.(uoique  y  passe  barque  cl  navire. 

—  Vaisseau ,  navire. 

Car  ses  la  decïnia ,  non  es 
Ustantcaut  qn'en  armes  un  lenh. 

Pierre  nu  Vilar:  Sendaiz  vermellis. 
Car  sans  la  de'cime,  il  n'en  est  pas  un  si  chaud  qui 
en  armât  un  navire. 

ASC.  FR.  Messire  de  Chepoy  retint  2  galies  et 
I  lin. 
Cil  de  Salonique  annoient  5  lins  poui'  nous 
destonrner  les  vivres. 

Compte  de  Thcobald  de  Chepoy,  liiio. 
\N<;.  CAi.  I.eny,  llcny,  anc.   Ksr.   f.eno.  vnwi. 
I inho.  iT.  f.ei/nn. 


LIiV 


/y 


.'.        LkGNA  ,       LEIGNA,       LKNIIA  ,       LENIA  . 

i.iNUA,  S./. ,  bois. 

Si  non  es  de  peira  o  de  legna. 

Rai.menz  BiSTORS  :  Aragues. 
S'il  n'est  de  pierre  ou  de  bois. 
Loc.  Quan  trob  loruei  ni  ceinbel , 
Volontiers  desplei  m'enseigna, 
E  joing  ,  e  fat/,  d'astas  leigna. 

P.  V'iDAL  :  Pois  uLert. 

Quand  je  trouve  tournoi  et  joute  ,  je  de'ploie  vo- 
lontiers mon  enseigne ,  et  joins  ,  et  fais  de  lances 
du  bois. 

Proverb.      Fas  fuec  ses  i.enha. 

G.  RlQilER  :  l'^n  re. 
Tu  fais  feu  sans  bois. 

Oraus  i.ENiA  fai  erant  fuoc. 
Flaina  fail,  caut  fait...  lenia. 

Trad.  deBcde,  fol.  54. 
Beaucoup  de  bois  fait  grand  feu. 
Le  feu  manque  ,  quand  manque...  le  bois. 
A>f:.  FR.  Cela  alnme  le  fu  de  laingnc. 

Fabl.  el  conl.  anc,  I.  IV,  p.  2^7. 
I.i  vilains  a  demandé  laingne... 
En  la  sale  fu  fez  li  feus. 

Fabl.etcont.anc.,X..U.l,Y).  it. 
Eu  laquelle  maison  je  ai  mis  ma  laigne  e  fagos, 
I.elt.  de  rém.  de  l'Hii.  CaRPEktier,  t.  II,  col.  98g. 
CAT.    Llenya.    esp.    Lena.    port.    Lenha.    it. 
I.egna. 

—  Lieu  j)lanlé  d'arbres. 
Tost  cbai 
Illauc  eu  bai  , 
Coma  Hors  eu  i.enha. 

Pierre  d'Alvergke  :  Piossinhols. 
Le  blanc  tombe  aussitôt  en  hai  ,  comme  la  lleur  en 
bois. 

LINHA,  LiG\A,  i. /jjat.  LiNCA,  ligne, 
cordeau,  direction. 
Tôt  o  mena  a  plom   et  a  livell  et  a  dreeha 

LINHA. 

V.et  rert.,  fol.  Sp. 
Il  le  mène  tout  à  plomb  et  de  niveau  et  en  droite 
ligne . 

Bastit  ses  regl'  e  ses  ligna. 
'  Kambaud  p'Orange  :  En  aital  rimela. 
lîâti  sans  règle  et  sans  cordeau. 

Pren  sa  i.înha,  e  vol  anardreita  via. 
y.  et  Ferl.,  fol.  jy. 
l'icnil  ia  direction,  et  veut  aliei  ilioit  rhciiilM. 


7fi 


LIN 


t'i^.  Tôt   o  ;icloiileua   ;i   régla  et  a  linha  de 
razo. 

V.  et  l^ert.,  fol.  47. 
Il  l'ordonne  tout  à  la  règle  et  au  cordeau  de  la  raison. 

—  Terme  d'écriture. 

"Vingt  et  sieis  linuas  en  cascuua  plaua  ,  et 
en  cascuna  linha  siuc  mots. 

Fors  de  Béarn,  p.  1077. 

\  ingt-six    lignes  eu  cliaque  page  ,   et  en  chaque 
ligne  cinq  mots. 

—  Instrument  de  pèche. 

La  i.tNHA  ab  que  lo  pescayre  de  îfern  pren 
los  peyssos. 

V.  et  Vert.,   fol.  20. 
La  ligne  avec  quoi   le  pécheur  d'enfer  prend  les 
poissons. 

CAT.  Bsp.  Linea.  port.  Linha.  it.  Linea. 

2.  LiNH,    LiNG,    S.   m,,    lignée,    race, 
descendance. 

Del  gran  linh  N  Adam. 
Le  comte  de  Poitikrs  :  Farai  chansoncla. 
De  la  grande  lignée  du  seigneur  Adam. 
Pois  lo  fils  de  Dieu  vos  somo 
Qu' el  vengetz  del  ling  Farao. 

Marcabrds  :  Emperaire. 
Puisque  le  fils  de  Dieu  vous  somme  que   vous  le 
vengiez  de  la  lignée  àe  Pharaon. 

ANC.  FR.  Kejà  n'i  entrera,  uehome  deson//«. 
Prist  une  farae  de  haut  lin. 

Roman  de  Rou,  v.  'il\!\'2.  et  9637. 
La  dame  quident  de  bas  lin. 

Roman  del  conte  de  Poitiers  ,  v.  912. 
Il  n'est  pas  nés  de  povre  lin. 
Roman  de  Partonopeus  de  Blois,  t.  H  ,  p.  1 10. 

3.  LiNHADA ,  s.f.,  lignée,  race,  descen- 
dance. 

Tula  la  LINBADA 

Que  près  d'EN  Adam  naissensa. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Un  vers. 
Toute  la  lignée  <|ui  prit  du  seigneur  .\dani  nais- 
sance. 

LiNHADAS  desiermeaadas. 
Tr.  de  la  i'^  Ep.  de  S.  Paul  aux-  Tliessaloniciens. 
Lignées  infinies. 

En  aquest...  faibi  la  lhinhada  o  la  proge- 
nies  del  rey  Clodovien. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,   fol.  97. 
lin  celui-ci...  faillit  Va  lignée  o\x  la   race  du  roi 
Clovis. 


LIN 

4.  LiNHATGE,  LIGNATGE,  ,V.  tU.,     HgnC, 

direction  ,  alignement. 
~  Àdv.  camp.   Dons  auzels,  en  son  estatge 
Iras,  qnan  venra '1  matis, 
E  diguas  li  en  dre&  i.inhatge 
De  qnal  guiza  l'obedis. 
PiERE  d'Auvergne  :  Rossinhol  on. 
Doux,  oiseau ,   dans   sa  demeure  tu  iras  ,   quand 
viendra  le  matin,  et  dis-lui  en  droite  ligne  de  quelle 
manière  je  lui  suis  obéissant. 

—  Lignage,  lignée,  race,  descendance. 

Mil  cavalier  de  gran  I-inhatge 
E  mil  doinpnas  de  gran  valor. 
Guillaume  ,  moine  de  Beziers  :  Quascus  plor. 
Mille  chevaliers  de  grand  lignage  el  mille  dames 
de  grand  mérite. 

Desliurar   d'enferu 
Trastot  1'  buman  linbatge. 

F.  de  S.  Honorât. 
Délivrer  d'enfer  tout  l'humaiu  lignage. 
Una  falsa  descbauzida 
E  raditz  de  mal  linhatge 
M'a  trahit,  êtes  trahida. 

B.  DE  Ventadour  :  La  doussa  votz . 
Une  fausse  déconsidérée  et  racine  de  mauvais  li- 
gnage m'a  trabi  ,  el  est  trahie. 

Fi^.       Proeza  eis  del  coratge , 

Vens  son  meilbor  linhatge. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Prouesse   provient  du   cœur  ,    voilà   sa   meilleure 
lignée. 

ANC.  FR.  Conjoinct.s  ensemble  par  sang  de  li- 
gnaige  ainsi  que  cousins, 

Monstrelet,  t.  1 ,  fol.  1 19. 
CAT.   iJiuatge.  li.sr.  Linage.  tort.  Linhagetn. 
it.  Legnaggio. 

h.   Alignamen,  ALLiNAMKN ,  ,v.    VI.,  ali- 
gnement. 
Si  la  terra  es  el  mei  per  dreicb  alignamenz. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Si  la  terre  est  au  milieu  par  droit  alignement. 
Enfra  lurs  propres  ai.linamens. 

Tit.de  1892.  Jiailliagede  Sisteron. 
Au-dessous  de  leurs  propres  alignements. 
ANC.  ESP.  AlirMiniento.  port.  Aliiihamento. 

6.  Alinhar,  V.,  aligner,  ajuster. 
Part.  pas.  El  vei  adreit  et  alinhat. 

Bertrand  de  Born  :  Fueillietas. 
.!<!  le  vois  juste  et  aligné. 


LIN 

l'ig-.  Eqaitatz  non  es  nutra  cauza  mays  engal- 
tal  tota  ALiMiAnx. 

f.  et  Kerl.,  fol.  60. 
Equile  n'est  autre    chose  excepté    e'galité    louli? 
alignée. 
CAT.  Alinjar.   esi*.  Alihar.  port.  Alinhar. 

7.  Delinhar  ,    V. ,    dévier,    disjoindre, 
écarter. 

Aquel  qui  de  sa  natnra  dei.inha. 

Elue,  (le  las  prnpr.,  fol.   l.^n. 
Celui  qui  de  sa  nature  dévie. 

—  Part.  prés.  Discordant. 

rN"aT>ho  DELINHANS  papts. 

Elue,  de  las propr.,  fol.  253. 
baissent  parties  discordantes. 

8.  FoRLi>HAR,  ?;.,  forligner,  dégénérer. 

E  s  rleu  gardar  de  fori.inhar. 

Brer.  d'amorj  fol.  lo/j. 
Et  se  doit  garder  de  Jorligner. 

Part-  pas.  No  séria  Los  filbs,  mays  séria  rnn 
1.ISHATZ. 

F.  et  Ferl.,  fol.  74. 
?>e  serait  pas  bon  fils  ,  mais  il  serait  dégénère. 
Snbst.     Del.s  FORMNHATz  d' avol  aire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belh  m'es. 
Des  dégénérés  de  mauvaise  mine. 
ANC.  FR.  Forhgnez  de  la  constance  de  voz  pères. 
OEufres  d'Alain  Chartier,  p.  4o9- 
Si  riiomnie  ne  se  faitjorligné  du  devoir. 
Dlbartas  ,  p.  9. 

9.  Relinhar  ,  V.,  ressembler. 

Li  deu  quecx  voler  reknhar.  .. 

P>e  viven  ,  li  relisha. 

Bref,  d'amor,  fol.  io.'|. 
Chacun  doit  vouloir  lui  ressembler... 
En  vivant  bien  ,  il  lui  ressemble. 

10.  Interlinear  ,  V.,  interligner,  inter- 
caler. 

Part. pas.  Rasât,  cancellat  o  interlineat. 
Fors  de  B^arn,  p.   1082. 
Raye' ,  cancelié  ou  interligné. 

ESP.  PORT.  Interlinear.  it.  Interlineare. 

LINIR,  V.,  lat.  LiNiRc,  enduire,  oindre, 
frotter. 
Part.  pas.  Sa  goina...  val  tant  a  conservar  li- 
bres que,  qaan  so  LiNiTz  d'ela,  per  ardas 
no  prendo  mal. 

Eliir.  de  las  prnpr.,  fol.  201. 


LIQ  ;c) 

.Sa  gomme...  vaut  tant  pour  conserver  les  livres 
que,  quand  ils  sont  enduits  d'elle,  ils  ncpreuncutni.il 
par  teignes. 

2.     LiMMENT,   S.    m.,    lat.     I,INIMENT/<W, 

liniment. 

Aprop  pansa  liniment. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  A. 
Après  pose  liniment. 

ESP.  Linimiento .  port.  it.  Liniinento. 

?>.   LizAR  ,  V.,  enduire,  oindre. 

LizAR  tôt  eniorn  d'alguna  maleria  plntirioza. 

Eluc.de  las  propr. ,  fol.  142. 
Endu ire  XeiuX.  autour  d'aucune  matière  "lui  ineiise. 
ANC.  E.sp.  Lizar.  it.  Lisciare. 

LINX,  s.  m.,  lat.  lynx,  lynx. 
LiNx  no  fo  par  a  leis  en  pardadura. 

Palnylz  de  Savieza. 
Lynx  ne  fut  pareil  à  elle  en  regard. 
Engendra  fygres  ,  linces,  serpens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l'^l). 
P^ngendre  tigres,  lynx  ,  serpents. 
CAT.  ESP.  Lince.  port.  Lince,  lynce.  it.  Lince. 

LIPPO.S,  adj.,  lat.  lippus,  chassienx. 

Uellis...  i.ippos. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  227. 
Yeux...  chassieux. 
IT.  Lippo. 

■1.   LippoziTAT  ,  ,v.y.,  lippitude. 
Laganha  o  lippozitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  83. 
Chassie  ou  lippitude. 

3.   Lipeza  ,.?./;,  li{)pitiide. 

Ret  les  uellis  clars  et  delisli   lor  taca  ,  val 
contra  i.ipeza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  221 . 
Rend  les  yeux  clairs  et  de'lruil  leur  tache,  vaut 
contre  lippitude. 

LIPTOTE  ,  .V.  /.,  litote,  figure  de  rhé- 
torique. 

LipTOTE...   toi  alqnna  proprielat  accidentai 
ad  alcuua  caiiza. 

Leys  d'amors ,  fol.  143. 
La  litote...   ôte  quelque  proprie'te'  accidentelle  ù 
quelque  chose. 

LIQUOR  ,  LicoR,  s.  m.,  lat.  liquor,  li- 
queur, liquide. 

Quar  dis,  que  es  veramen.'i 


8o 


LIQ 


.1.  (lels  principals  hongeniens  , 
Tai  totas  velz,  so  es  vers  plas  , 
Eu  totas  LicoRs  sobiras. 

Bret/.  d'amor,  fol.  1(^5. 
Car  huile,  qui  est  vraiment  un  des  principaux  li- 
niments,  va  toujours,  cela  est  vrai  pleinement  ,  <ii 
tous  liquides  supérieure. 

De  iiQUOP-^s,  alcQDas  so  compostas  ,  alclll!.l^ 
so  simplas. 

Elue,  de  las  propr.j  Col.  271. 
Des   liqueurs ,  aucunes  sont  composées ,  aiiciiucs 
sont  simples. 
Fig:,     De  tu  fara  hom  la  liouor 

Don  seran  onchg  l'anlri  tracbof. 
P.  Cabdin.vl  :  D'Estevc. 
De  toi  on  fera  la  liqueur  Aor.l  seront  oinis  lis  au- 
tres traîtres. 
c.\T.  ESP.  PORT.  Licor  iT.  Liquore. 

2.  LlQUIDlTAT,  .y.y.,  lat.   LIQUIDIT.\T6'«/, 

liquidité,  fliiidiu';,  limpidité. 
Per  razo  de  sa  liquiditat. 
Conlra  tropa  hqciditat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  32  et  j5. 
Par  raison  de  sa  liquidité. 
Contre  considérahle  liquidité. 
iT.  Liqiiidità ,  liquiditaie ,  liquiditade, 

3.  LiQUEFACTIO,  S.  f.,  lat.   LIQUEFACTIO, 

liquéfaction. 

Ja  sla  que  prenga  hquefactio. 

Elue,  de  lai  propr. ,  io\.  i83. 
Bien  qu'il  prenne  liquéjaetion. 
F.sr.  hiquefaccion.  port.  Liquefaccào .  ir.  /.;- 
quefazione. 

If.   LiQUiD  ,  ad/.,  lat.  Liovinus,  liquide 
limpide. 

Si  la  inateria  es  trop  liquida  et  clara. 
Don  naysh  adhoras  goiiia  tiQuruA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lo/|  et  198. 
Si  la  matière  est  très  liquide  et  claire. 
Dont  naît  parfois  gomme  liquide. 
Fig.   Que  las  ilitas  letras  piiescan  esser  dicli.is 

LIQUIDAS. 

Leys  d'amovs ,  fol.  1  1 1 . 
Que  Icsdites  lettres  puissent  être  diles  liquidi:-!. 
CAT.  Liquid,  lliqiiid.  esp.  port.  it.  Liquido 

5.  LiQUiDAMEN.s ,  adc,  liquidement. 
Lentamens  o  lotamens  o  iiquidamens,  se 
gon  lali ,  sonan  las  dilas  letras. 

Leys  d'initors ,  fol.  iii. 


LIS 

Lentement  ou  lourdement  ou  liquidement ,  spjon 
le  latin  ,  sonnent  lesdites  lettres. 
ESP.  PORT.  IT.  Liqiiidamente . 

LIS,  I.IZ,   (idj.,  grec  ^^la-a-as ,  lisse,  uni, 
])o!i. 

Blanc  e  lis  pus  qii'  us  almatilz. 
GUILLVLME  DE  Cabestaing  :  Er  vey  qu'cMl. 
Blanc  et  lisse  plus  qu'une  amétbyste. 
Sa  pel  esf)iana,  1.T7.A  et  .ses  pels. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  3i . 
Sa  peau  est  plané  ,  lisse  et  sans  poils. 
CAT.  Lis.  ESP.  Liso.  pout.  Lizo.  it.  Liscio. 

LIS,  S.  m.,  lat.  lis,  procès,  débat,  dis- 
cussion. 
Lis  et  controversia. 

Tit.  de  1281  DoAT,  t.  XCI  ,  fol.  217. 
Débat  et  controverse. 

ESP.  PORT.  IT.  Lite. 

■7..  LiTiGi ,  ^.  /«.,  LiTiGi«Art,  litige. 

LiTiGi  entre  partidas. 

Statuts  de  Prot-ence.  BoMY,  p.  10. 
Litige  entre  parties. 
Plays,  LiTiGis  e  questions. 

Statuts  de  Provenee.  JljHEN  ,  t.  1 ,  p.  35o. 
Plaids,  litiges  et  questions. 

ESP.  PORT.  IT.  Litigio. 

3.  LiTiGios,  ndj.,  lat.  litigiosk^,  liti- 
gieux, querelleur. 

Femna  fada  ,  lengossa, 
Mala  e  litigiosa. 

Brev.  d'amor,  fol.  233. 
Femme  folle,  bavarde,  méchante  et  querelleuse. 

Ny  dengana  causa  autra  i.itigiosa. 

Statuts  de  Proi'ence.  Bomy,  p.  5. 
Ni  nulle  autre  cause  litigieuse. 
ESP.  pop.T.  IT.  TJtigioso. 

4.  LiTiGAR  ,  V.,  lat.  LiTiGARg,  conlester, 
être  litigant. 

Part.  prés.   Fan  obligar  las  personnas  liti- 

GANS. 

Statuts  de  Provenee.  BoMY  ,  p.  lo. 
Font  ohliger  les  personnes  litigantes. 
ESP.  FORT.  Litigar.  it.  Lidgare. 

LISERA,  s.f.,  lisière. 
No  per  la  usera. 

Fors  de  Bcarn,  p.  loSS. 
îSnn  par  la  lisi!?re. 


LIS 

LISSIU,  LEissiu ,  s.  ru.,  lat.  i.ixiv/k/7j  , 
lessive. 

Ses  neguna  autra  uicscla  de  lissiu  de  sabon. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  igS. 
Sans  aucun  autre  mélange  de  lessive  de  savon. 
Aiatz  de  fort  i.eissiu  de  vilz 
Qne  sia  colafz  et  esclarzitz. 

Devdes  de  Prades,  .luz.  rass. 
Ayez  de  forte  lessive  de  vigne  qui  soit  coulée  et 
clarifiée. 

Qne  negun.s  tenchurieis,  que  l)l.:nqnis  seda, 
no»  ause  blanquir  ab  ne£;iiii  i.ismi;. 

Carluldire  de  Montpellier,  fol  K)^. 
Que  nul  teinturier,  qui  blanchit  snic ,  n'ose  lilaii- 
cliir  avec  nulle  lessive. 

CAT.  Llexiii. 

LISTA,  s.f.  ,  hnnde,  bordure,  liteau, 
bord. 
Voyez  Denina,  t.  III,  ji.  45  et  /,6. 
L'ancien     tenloniqno     avait    liste, 
dont  l'allemand  a  fait  i.eiste. 

Le  poëme  sur  l'expédition  de  Char- 
leraagne  en  Espagne  offre  ce  mot  dans 
l'inscription  gravée  autour  du  bouclier 
de  Roland  : 

Mit  Galdineni  bohsfaven 
Was  an  there  listen  ergiaveii. 

V.  i852et  i853. 
SCHILTEB  ,  Thes.  antiij.  teut.,  t.  111  ,  v»  Liste. 

Un  mantelh 
D'un  drap  de  seda  bon  e  belh 
Qne  hom  apela  sisclato, 
Vermelh  ab  i.r.sTA  d'argen  fo. 

R.  Vidai,  DE  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Un  manteau  d'un  drap  de  soie  bon  et  beau  qu'on 
appelle  brocard,  il  fut  vermeil  3\ec /jonliire  d'argent. 
ASC.  FR. 

Li  rois  fn  en  la  sale  bien  paintorée  à  iisie. 
Roman  de  Berte,  p.   I2). 
CAT.  Llista.  ESP.  PORT.  iT.  Lista. 

0..  LisTAR,   V. ,  jasper,    border,    tracer 

des  bandes ,  veiner. 
Pan.  pas. 

Vengat  es  a  la  cambra  del  (i  uiarbie  i.istaï. 
Roinan  de  Fierabras,  v.  ?.')8(). 
Ksi  venu  i  la  cliamlire  ilu  pur  marbre /rj,5//e. 

m. 


LIV 


8t 


I       AN'-.     lU. 

(3cbirem  le  iraytrc  oi»  bault  palais  listé- 
Poemcde  Hugues  Capel,  fol.   ig. 
Le  bati  de  Macidoine  qui  fa  /l'^fe  d'orfroi.'. 
Poêle  anonyme.  Du  Cange,  t.  IV,  col.  233. 
j         Li  quatre  fil  Aymon  sont  el  palais  liste. 
Jiomun  de  Renaud  de  Montauhan . 
1     ANC.  CAT.  Llistar.  anc.  esp.  Ijstar.  it.  Listarc. 

i  3.    LisTRK ,  .9.  /;/.,  lisière,  bordure. 

Bons  es  per  i.istrf.  e  per  drap. 
;   T.  t)eG.  Rainoi.s  d'Apt  et  deG.  Magiîet  :  Maioret. 
Il  est  bon  par  lisière  et  par  drap. 

Le  PORT,  et  l'iT.  ont  Ustrti. 

4-   LiSTRAR  ,  V.,  jasper,   bordei-,    tracer 

des  bandes. 
Part.  pas. 
A  son  ool  a  pendut  .son  bon  escut  listratz. 
Roman  de  Fiernhras,  v.  lO^S 
1  A  suspendu  à  son  cou  son  bon  éou  horde. 

I     roRT.  Listrar. 

i 

;  LIVELL,  s.  in.,  lat.  libeli,»,  niveau. 
'         Tôt  o  mena  a  plom  et  a  r.ivEi.r,  et  a  dreclia 
]     linba. 

Fay  tôt  a  régla  coma   peyralier  lo  mur  toi 
'     engal  a  i.tvELr.. 

K  et  rert.j  fol.  Sg. 
Mène  tout  d'aplomb  et  de  niveau  et  en  droite  ligne. 
Fait  tout  à  la  renie  comme  le  maçon  le  mur  tout 
égal  de  niveau. 
ANC.  CAT.  Livell.  poKT.  Livel.  it.  IJvello. 

2.   Nivel,  s.  ni.  ,  niveau. 

Mesura  teneut  la  corda  a  nivki.  de  l'avga. 
Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  part,  i'»,  c.  35. 
JWesure  tenant  la  corde  au  niveau  de  l'eau. 
CAT.  MOn.  Nivell.  esp.  port.  Nivel. 

LIVOR,  S.f.,  lat.  i.ivoR,  couleur  livide, 
lividité. 

A  blancor  perleuo...  i.ivor  o  /lavor. 
Las  autras  causas  de  livor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  265  et  266. 
.\   blancheur   appartiennent...   lividité  ou   jaune- 
vert. 

Les  autres  causes  de  lividité. 
esp.  port.  Livor.  it.  Livore. 

•)..  LiviDiTAT,  s.  f.,  lividité. 
LiviniTAT  o  blavcza. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  8S. 
Lividité  lUi  pâleur. 

I    1 


Ri  LIV 

3.   LivENC  ,  «f^.,  livide. 

Qqan,  per  operacio  de  natura,  vert  o  ncgre 
torna  liveno. 

Elue,  de  lits  propr.,  loi.  266. 
Quand  ,  par  opération  de  nature  ,  vert  ou  noir  de- 
vient lii>ide. 

LIVRE,  LiuRE ,  adj.,  lat.  lib^^r  ,  libre, 
affranchi ,  détaché. 

Sia  sers  ,  sia  livres. 

Tmd.  de  Bide,  loi.  74. 
Soit  serf,  soit  libre. 
Fig.  Es  LIVRES  de  péril. 
C  om  sia  livres  de  mal. 

Trad.  de  hcde ,  fol.  49  et  i3. 
Est  affranchi  de  pe'rii. 
Qu'on  soit  affranchi  de  mal. 
CAT.  Llibre.  esp.  Libre,   port.  Livre,  it.  Li- 
béra. 

■>..     LiVRAR,     LIURAR,    V.,    lat.    LIBCRARe, 

délivrer,  sauver,  débarrasser. 

Lo  sanh  bers  on  Dieus  fon  sebelhitz 
Yolou  MURA.R  aissilh  que  de  lay  so. 

Guillaume  de  Mur  :  D'un  sirventes. 
Le  saint  tombeau  oîi  Dieu  fut  enseveli  veulent  dé- 
livrer ceux,  qui  de  là  sont. 

Qui  LIVRA  lo  colpable  de  tonnent. 

Trad.deBède,  fol.  78. 
Qui  délivre  le  coupable  de  tourment. 

—  Livrer,  accorder,  remettre  entre  les 
mains,  adonner. 

De  SOS  près  près  esmenda 
Del  rey,  qu'els  i  degra  hurar, 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vey  pels. 
Peur  ses  prisonniers  il  prit  rançon  du  roi  ,  c'est 
pourquoi  il  devrait  les  lui  livrer. 

LivRi  vos  lo  rial  gant  per  seynhalh  e  per 
ferinetat  de  possessîo  de  la  calh  vos  ineti. 
Philomena. 
Je  vous  livre  le  gant  royal  pour  marque  et  pour 
assurance  de  la  possession  en  laquelle  je  vous  mets. 
Mi  rent  a  lieys  e  m  liure. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  cbansoncta. 
Je  me  rends  et  me  livre  à  elle. 
Loc.  Aquest  hom  liubar  a  mort. 

Trad.  de  l'Evang.  de  ^icodème. 
Livrer  cet  homme  à  mort. 
Los  quais  nos  venen  livrar  batalha. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  97. 
Lesquels  nous  viennent  /icre/' bataille. 


LIV 

Pai't.  pas.  Qu'om  sia  livratz  de  m.il. 

Trad.  de  Bide ,  fol.  i3. 
Qu'on  soit  délivré  de  mal. 

Ja  non  erper  loi  livratz  cattiers. 

Roman  de  Gerardde  Rossillon,  fol.  21. 
Jamais  ne  sera  par  lui  accordé  quartier. 
Stibstantiv .  Li  liurat  a  raaltraire. 

G.  Faidit  :  Fort  cliausa 
Les  adonnes  à  maî  agir. 
CAT.    Llihrar,   Uiurar.  esp.  Librar.  port.  Li- 
vrar. AN<;.  XV,  lÀvrare,    liverare.  it.   Mon. 
Liberare. 

3.  LivRAMEN,  LIURAMEN,  S.  j7i .  ,   déli- 
vrance. 

Paors  de  Dion  es  fons  de  vida  e  livramens 
de  mort. 

Trad.  de  Bède,  fol.  3l. 
La   crainte  de  Dieu  est  fontaine   de  vie  et  déli- 
vrance de  mort. 
ANC.  esp.  Libramienlo.  it.  Liberamento. 

4.  LiVREZA,  LiuREZA,  S .  f.  ,  liberté,  in- 
dépendance. 

Aqui  uni  es  1'  esperiz  de  Deu  ,   aqui  es  liu- 

REZA. 

Mellier  es  sosgeita  cervituz  que  liureza  er- 
golioza. 

El  persegra  la  grandeza  dels  peccatz  per  la 
LIVREZA  de  virtut. 

Trad.  de  Bède,  fol.  74  et  5o. 

Là  où  est  l'esprit  de  Dieu ,  là  est  liberté. 

Meilleure  est  servitude  soumise  que  liberté  or- 
gueilleuse. 

11  poursuivra  l'e'normilé  des  pc'clie's  par  Vindépen- 
dance  de  la  vertu. 

5.  LiBERT ,  .V.   m.,   lat.    liberté*,  af- 
franchi ,  libéré. 

Lo  libertz  non  pot  clamar  son  patron  en 
plait  ses  niandamen  de  la  poestat. 

Trad.  du  Code  de  Jusiinien,  fol.  3. 

L'n^W/nr/it  ne  peut  appeler  son  patron  en  justice 
sans  pijrmission  de  l'autorité. 
CAT.  Llibert.  esp.  port.  it.   Liberto. 

6.  Libertin,  s.  ni.,  lat.  libertin//.?,  af- 
franchi. 

Lo  patros  non  es  tengutz  per  so  libertin  , 
ni  lo  LIBERTINS  non  es  tengutz  per  son  patron. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  foi.  27. 
Le  patron  n'est  pas  tenu  pour  son  affranchi,  ni 
V affranchi  n'est  pas  tenu  pour  son  patron. 


LIV 

ANC.  FR.    C'est  eu  vain  qu'un  libertin,  qui  a 
autrefois  esté  esclave  ,  soubailteroit  d'estre 
ingénu  ;  sa  contîition  originelle  et  acciden- 
telle y  répugne. 
Caml's  de  Bellay,  Diversités,  t.  I,  loi.  271. 

lisp.  PORT.  iT.  Libertino. 

7.  LiBERTiNA,  s.f. ,  lat.  LiBERTiNA,  af- 
franchie. 

Adjectiv.    Sera  franca,   e  sera    libertina   del 
vendetior. 

Trad,  du  Code  de  Justinien,  fol.  i^l- 
Sera  ULic  ,  cl  sera  ii(/'ninc/iieàu  vendeur. 

8.  LiBERTAT,     S./.,     lat.     L.lBV.TXTAtem  , 

liberté,  indépendance,  franchise,  im- 
munité. 

Segon  las  i.mERTAxz  sobre  dichas. 

Charte  de  Gréalou.  p.  ll^- 
Selon  les  libertés  susdites. 
Recognoe  1'  amor  que  son  poble  li  portava, 
et  donet  plnsors  dons  e  hbertats. 

Genolugia  dels  contes  de  Thulosa. 
Reconnut  l'amour  que  son  peuple  lui  portait ,  et 
donna  plusieurs  dons  et  libertés. 
CAT.  Llibertat.  esp.  Libertad.  port.  Liberdade . 
IT.  lÀbertà,  libertate,  libertade. 

g.  LiBERACio,  S.  f.,  lat.  liberatio  ,  li- 
bération ,  délivrance. 

Dels  ruais  passât/,  querera  perde; 
Dels  presens,  liberacio. 

Brev.  d'amor,  fol.  10^. 
Des  maux  passes  nous  reque'rons  pardon  ;  des  pré- 
sents ,  délivrance. 

Per  razo  de  sa  liberacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   128. 
Par  raison  de  sa  délivrance. 
ANC.  FR.  Lonant  la  clémence  dudit  empereur 
en   la  (ibération   de  plusieurs   prisonniers 
qu'il  avoit  prius. 

Mo.NSTHELET,    t.  Il,   fol.  76. 

ESP.  Liberacion.  ir.  Liberazione. 

10.  Libéral,  ndj.,  lat.  libérai.^,  libre. 
An  perdut  libéral  voinntat. 

L'Arbre  de  lialalhas,  (ol.  26. 
Ont  perdu  libre  volonté. 
En  leial  et  libérai... .  possessio. 

ri/.  t/eizgS.  DoAT,  t.  CXXXlX,fol.  i25. 
En  loyale  et  libre...  possession. 
Las  causas  sosuczas  a  libéral  arbitre. 

Elue,  de  las  prupr. ,  fol .  II. 
Les  cLujes  soumises  ii  libre  arbitre. 


LIV  83 

—  Libéral. 

Era  larx  a  douar  e  liberals. 
Exercitatï  en  las  sciensas  liberals. 

Cat.  dtls  apost.  de  Roma,  fol.  21  et  l53. 
Etait  large  et  libéral  à  donner. 
Exercé  dans  les  sciences  libérales. 
ANC.  FR.  Les  voluptés  du  boire  et  du  manger 
ont  un  souvenir  qui  n'est  point  libéral  ne 
digne  de  gens  d'bonneur. 
Amïot  ,  Trad.  de  Plutiirt/ue.  Morales,  t.  I,  p.  265. 
CAT.  Lliberal.  esp.  tout.  Libéral,  it.  Libérale. 

I  I  .     LiBERALMEN  ,      LIBERALMENS  ,     Ucli'.  , 

librement,  libéralement,  généieuse- 
tnent. 

Fos  LIBERALMEN  laisada  als  crcstias. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  16. 
Fût  librement  laissée  aux  cliréticns- 
Sa  gracia  liberalmen 
Tramet  aondosamen 
Tôt  jorn  a  cels  que  s  vol  e  '1  plat/.. 
iirev.  d'amor,  fol.  2. 
Sa  grâce  libéralement  il  transmet  avec  abondance 
toujours  à  ceux  qu'il  veut  et  (qu'il)  lui  plaît. 

Si    tu  as  petit  d'aqno,  dona   liberalmbns 
segon  ton  poder. 

V.  et  Vert.,  fol.  81. 
Si  lu  as  peu  de  cela,  donne  libéralement  selon  ton 
pouvoir. 
cat.  Lliberalment.  esp.  purt.  it.  Liberalinente. 

12.      DeSEIVRE,     DESLIURE  ,      DESLIEURE  , 

DELIVRE,  uELiuRE,  aclj.,  libre,  indé- 
pendant. 

Negns  lioms  non  es  franc  ni   deslivres  de 
mala  servîtut,  sinon  en  gracia  de  Dieu. 

F.  et  Vert.,  fol.  33. 
Nul  homniti  n'est  afi'ranclii  ni   /iTre  de  maie  ser- 
vitude ,  sinon  en  grâce  de  Diçu. 

Auar  s'en  pot  délivres  ab  adreilz  comjalz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Peut  s'en  aller  libre  avec  de  justes  conge's. 
Ab  DELIVRA  enlrada  e  ab  délivra  eissida. 

Coût,  de  Condom. 
Avec  libre  entrée  et  avec  libre  sortie. 
El  règne  del  cel , 
On  son  DESi.iBUREs  li  (izci. 

lirev.  d'amor,  (ol.  loS. 
Au  ruyumne  du  ciel  ,  où  sont  libres  les  fidèles. 

—  Délivré ,  débarrassé. 


8.1 


LIV 


Procuiet  si  vomit,  et  ayshl  tu  délivre. 

Elite,  de  tas  propr.,  fol.  2^3. 
Se  procura  vomissement ,  et  fut  ainsi  délivré. 
Serein  hesmvre  del  diable. 

F.  et  Vert.,  fol.  45. 
Nous  serons  délivrés  du  diable. 

Fon   lîESLIVRA 

De  Iota  nialanan.s.-i. 

V.  de  S.  Honorât. 
Fut  délivrée  de  toute  maladie. 

ANC.  FR.  Se  li  pas.sages  fust  délivres. 

liojnan  de  la  Rose,  v.  49" ■ 
Non  ,  non  ,  ton  trépas  m'a  rendu 
D'espoir  et  de  crainte  délivre... 
Je  ne  crains  plus  rien  que  de  vivre. 
Bebtaut,  p.  227. 
Sans  les  eiumailloter  ni  lier  de  bandes  ni  de 
langes,   de   sorte  qu'elles  les   rendoient  plus 
délivres  de  leurs  membres. 

Amyot  ,  Trad.  de  Plutarquc.  Vie  de  l.ycurguc. 

—  En  termes  de  jurisprudence,  quitte, 
libéré,  affranchi. 

El  es  DESiiEURES  d' aqncl  dan  qne   sos  sers 
avia  fait. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  22. 
11  est  quitte  de  ce  dommage  que  son  serf  avait  fait. 

—  Prompt,  expéditif,  diligent,  alerte. 

El  mon  no  sai  hom  tan  desliure 
Pogues  totz  mos  peccatz  escrienre. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  SenherDieus. 
Je  ne  sais  au  monde  liomrac  si  expéditif  (\a.'\.\  pût 
c'crirc  tous  mes  pe'che's. 

ANC.   FR.  Afin  qu'ils   allassent  plus  légers  et 

plus  délivres  à  ce  voyage. 
Amyot,  Trad.  de  Plutarque.  Vie  de  Paul-Emile. 
Fig,     Ben  gieu  tiob  hom  joi  deslivre. 

A.  D.VNIEL  ;  Lancan. 
Bien  difficilement  nu  trouve  joie  protnpie. 
Adv.  comp.  Quan  foro   totz  garnitz,   vengro 
s'en  lot  A  DELiuRE  vais  Marseli. 

Philomena. 
Quand   ils   furent  tous  équipés,    ils  s'en  vinrent 
tout  proinptcinent  vers  Marsile. 

Vos  est  cela  que  a  desliure 
Me  podetz  far  morir  o  viure. 

Roman  de  Jaxifre,  fol.  78. 
Vous  êtes  celle  qui  promptement  nie  pouvez  faire 
mourir  ou  vivre. 
ANC,  FR.  Miez  voil  e.strc  Icnz  à  d'Uvrc 


LIV 

Qu'en  chaiene  ricemcut  vivre. 
Marie  de  France  ,  t.  Il ,  p.  177. 
CAT.  DesUiurc ,  deliure, 

13.  DeSUVRAMEN  ,     DÊSLIURAMEN  ,    DES- 
MEURAMEN  ,     DELIVRAMEN  ,     HELIURA- 

MEN,  S.  m.,  délivrance,  absolution, 
liberté. 

Desliedramen  de  peccatz. 

AiMERi  DE  Bellinov  :  Cossiros. 
Absolution  de  pe'clie's. 
Tro  Dieus  esosbos  astres  li  det  deliurament. 

Guillaume  de  Tudela. 
Jusqu'à  ce  que  Dieu  et  son  bon  astre  lui  donna  dé- 
livrance- 

ANC.    CAT.    DesUiurament,   delivrament.    anc. 
E'ïp.  Delibrurnienfo. 

14.  Dei.ivrazo,  deliurazo,  .y.y. ,  déli- 
vrance. 

Auzi  s'  aiicmais  dir  de  nnlh  preisonier 
Que  non  aines  fort  sa  delivrazo.^ 
Gaiisseran  DE  Saint-Leidieh  :  Puois  fin'amors. 
S'entondit-il  oncques  plus  dire  de  nul  prisonnier 
qu'il  n'aimât  pas  fort  sa  délivrance? 

ANC.  FR.  Ke  il  prenge  conroi  deïordelivraison. 
Roman  de  Roa,  v.  l63l. 

i5.  Delivratio,  deliuratio,  s./.,  déli- 
vrance ,  livraison ,  remise. 
En  la  DELIVRATIO  d'amont  dita. 

Tit.  de  1419  DoAT,  t.  LIV,  fol.  292. 
En  la  livraison  dessus  dite. 

16.   DeSLIVRAR  ,   DESLIUR.\R,  DESLIEURAR, 

nEi.iVRAR,  DELiuRAR,  V.,  délivrer,  af- 
franchir, débarrasser,  acquitter. 
Rezeinei'  e  deslivrar  los  prezoniers. 

F.  et  rert.,(o\.So. 
Racbeter  et  délivrer  les  prisonnier.s. 
iVliels  saup  Lozoics  desliurar 
Guillelme. 

Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quant  vei  lo. 
Mieux  sut  Louis  délivrer  Guillaume. 
De  que  si  puescan  deslivrar 
Tanz  dentés  com  as  a  pagar. 

F.  de  S.  Honorât. 
De    quoi    se   puissent   acquitter   tant  de    dettes 
ronime  tu  as  à  payer. 

De  pagaus  e  d'avol  gcii 
Delivrar  lo  inonimtn. 

GlllAlD  Dt  BORNEIL  :  Jois  sia.   Far 
De  païens  et  de  méchante  gent  délivrer  le  tombeau . 


LIV 

l'fiuna  fai ,  al  efantar. 

Plus  lengieiraïuen  deslieurar. 

Brei'.  d'amor,  fol.  4o- 
Femme,  au  moment  d'enfanter,  fait  plus  aisément 
délivrer. 

ANC.  FK.  E  lias  délivrée  fumes. 
Seieiit  délivre t  li  tuen  aini. 
Ane.  tnid.dii  Psaut.  de  Corbie.  ps.  123  et  SiJ. 
La   loine    Fiéilégomle  se  délivra  à\\n   fil; 
liaiiptiziez.  fu  à  Paris. 

Rec.  des  hist.  r/e  Fr.,  t.  III  ,  p.  235. 

—  Hâter,  presser.  j 
Dis  al  iibbat  que  uo  fes  tau  gian  mcssa ,  c  j 

(jue  s'  en  deliores. 

Que  s  DEi.iiJREsso  (le  far  la  batalla.  i 

PUILOMENA.         I 
Dit  a  l'abLe  qu'il  ne  fit  pas  si  longue  messe  ,  et  1 
qu'il  s'en  hdiât. 

Qu'ils  se  hâtnssenl  de  livrer  la  batailli'. 

—  Écarter,  retirer. 

C'om  DELIVRE  la  hrasa  a  forza  et  a  poiler. 
F.  de  S.  Honorât. 
Qu'on  écarte  la  braise  à  force  et  à  puissance. 
Sabse.         Qui  al  rE^Liua.\R  non  cor 
Greu  sera  per  lui  desliarat/,. 

AiMERi  deBellinoy  :  Cossiros. 
Qui  ne  court  au  délivrer  sera  difficilement  délivré 
par  lui. 

Pari.  pas.     Auc  honi  mais  près  no  fo 
No  volgues  psser  desmvrat. 
Granet  :  Fin  pretz. 
Oncques  plus   homme  ne  fut   prisonnier   ([ui    ne 
voulût  être  délivré. 

Aura  deslieurat  Israël. 

Liv.  de.  Sydrae,  fol.  il  g. 
Aura  délivre  Israël. 
CAT.  DcsUita-ar.  anc.  esp.  Delibrar.  it.  Deli- 
vrare. 

17.   DeSLIVRAMEN,   nESI,IUR\MEN,   I1ELHI- 

vRAMENT ,  <7r/('. ,  librement,   indépen- 
damment. 

Obra  plus  apcrtartien 

Ades,  c  pins  uEsi.ivaAMEN. 

Deudes  de  I'rades  ,  Poème  sur  les  Fcrlus. 
\  t  it  plus  ouvertement  toujours,  et  plus  librement- 

Anscl  fai  miidar  bel  c  gen 

En  paiif  lie  tciups  desliurame^. 

I>nnrs  PF  J'uAPK.s,  /li:r.  tit^.u 


LIV 


85 


Fait  muer  bien  et  gentiment  un  oiseau  en  peu  de 
temps  librement. 

l'uesca  poiar  et  deceudre  delhivrament. 
Tit.  de  1219.  DcAT  ,  t.  CXVlII ,  fol.  ifi. 
Puisse  mouler  et  descendre  librement. 

18.  DeLIVRIEU,  DELIURIER,  DESLIEURIER, 

.<!.  1)1.,  délivrance,  absolution,  débar- 
ras' 

Se  ieii  niueir,  er  mi  graii  ueuukiers. 

Bertrand  de  TioRN  :  Miez  sirventes. 
Si  je  meurs  ,  (ce)  me  sera  grand  debiirras. 
Pueys  ses  argen  no  y  trob  om  deslieurier. 

15.  CarBONEL  :  l'er  espassar. 
Puis  sans  argent  ou  n'y  trouve  absolution. 
Conqujcr 
Als  encarceralz  deslieurier. 

hrev.  d'amor,  fol.  92. 
Conijuiert  délivranee  ans.  incarcères. 

19.  Allivrar  ,  ALLiURAR ,  V.,  délivrci  , 
débarrasser. 

Part. pas.  Ai.uvrada  jacia  d'un  precios  enfan. 
/^.  de  S.  Honorai. 
Gisait  délivrée  d'un  pre'cieux  enfant. 

20.  Deliberacio,  s./.,  lat.  délibera- 
Tio,  délibération,  réflexion. 

Saviament  et  ab  deliberatio. 

r.et  Ferl.,  fol.  68. 
Sagement  et  avec  délibération. 
Senes  deliberacio. 

Brev.  d'amor,  fo!.2i2. 
Sans  réflexion. 
Ain  gran  dei.iberaïio. 

Tit.  de  i35i.  DoAT,  t.  CXLVI ,  fol.  218. 
Avec  grande  délibération- 
CAT.  Deliberacio.  esp.  Veliberacion.  port.  Dc- 
liberacào-  it.  Deliberazione. 

21.  DeLIBERAR  ,     î>. ,     làt,      KELinERARt', 

délibérer,  résoudre. 

Van  DELIBERAR...  de  laissar  et  abandonii.ii 
la  dita  piassa. 

C'fironit/ite  des  Albigeois,  col.  18. 

Vont  délibérer...  de  laisser  et  abandonner  ladite 
place. 
Part.  pas.  Entendet   que  lo  dit  léguai  venia 

DELIBERAT. 

Clironiçite  des  yllbi/^eoi.s,  1  (d    8. 
Apprit  qiK-  ledit  légat  venait  résolu. 
r..\T-  FM',  roni',  DcUberar.  rr.  Dcliberarc. 


86 


LO 


l'i.  Deliberadamen,  adv.,  délibérément, 
résolument. 

Deliberadamen  et  am  bon  conselh. 

Tit.  de  1389.  DoAT,  t.  XXXIX,  fol.  206. 
Délibérément  et  avec  hou  conseil. 
CAT.   Deliberadament.  esp.  port.  Deliberada- 
mente,  it.  Deliberatamente . 

23.      DeSLIVRANSA,     DESLIURANSA  ,     DELI- 

vRANSA,  DELiuRANSA  ,  s.f.,  délivrauce, 

action  de  livrer,  livraison. 

Tant  que  ad  aqaela  deslitiransa. 

Tit.  de  1270.  DoAT,  t.  IX,  loi.  67. 

Tant  qu'à  cette  livraison. 

S'endevenia  qu'  en  la    deliuransa  fos  tro- 
bats  nieiuhs  nu  gras. 

Tit.  de  1282.  Doat  ,  t.  CXVIII ,  fol.  192. 

S'il  advenait  qu'eu  la  délivrance  fût  trouve'  un 
grain  de  moins. 

LO  ,  LE,  art.  masc.  sing.,  le. 

Voyez  la  Grammaire  romane,  p .  1 1 1 , 
et  la  Grammaire  comparée  des  langues 
de  l'Europe  latine,  p.  3  et  suiv. 

Suj.  De  meg  aripin...,  lo  cart. 

Tit.  de  i^^']. 
De  derai-arpent...  ,  le  quart. 
Felz  li  fiangnei'  Mausac,  quan  1.0  rei.s  lo  ténia. 
Le  bauphis  d'Auvergne  :  Vergoigna. 
Lui  fil  de'truire  Mausac,  quand  le  roi  le  tenait. 
Le  solelb  si  revol  sobre  noslre  einysperi. 
Elue  de  las  propr. ,  fol.  126. 
ie  soleil  lait  sa  re'volution  sur  notre  hémisphère. 
Rég.  Non  vos  lolraî  lo  castel  d'Albaron,  lo 
bastiment. 

Titre  de  to^o. 
Je  ne  vous  ôterai  le  château  d'Albaron  ,  le  bâtiment. 
Bel  m'es  caut  aug  lo  resso 
Que  fai  l'aushercs  ab  L'ar.so. 

Pierre  de  Bergerac  :  Bel  m'escant. 
Il  m'est  beau  quand  j'entends  le  retentissement 
que  fait  le  haubert  avec  /'arçon. 
ANC.  FR.  Suj.         Se  Dex  m'ait, 
Lo  tût  puissant. 
Nouv.  rec.  dej'abl.  et  cont.  anc,  t.  1,  p.  l\l\. 
Out  occis  Daire,  lo  roi  de  Perse,  e  combali 
soi  od  Tbolome,  lo  ve'i  de  Egypte. 

jinc.  trad.  du  /''"  liv.  des  Machabées,  fol.  i55. 

Rég.  Il  esleit  lo  bleu  c  si  lefasast  lo  mal. 

II'  sermon  de  S.  Bernard  sur  l'Avent. 


LO 

Par  lo  sanc  de  sa  passion  desarmeit  lo  ciel. 
Coin.  d'Haimon  sur  l'Ep.  de  S.  Paul. 
ANC.  roRT.  On  llo  men  amour  prougessa. 
Mays  lo  poder  ja  non  er  men. 
Cane,  docoll.dos  nobres  deLisboa,  fol.  107  et  108. 
CAT.  ESP.  Lo.  PORT.  MOD.  O.  IT.  Lo . 

2.  Los,  LES,  art,  masc.  plur.,  les. 
Suj.  Dira  :  «Los  raieus  amans, 

Venelz  a  mi,  que  tôt  m'avetz  conques.» 
R.  Gaucelm  :  Qui  vol  aver. 
Dira  :    «  Les  miens  amants,  venez    à    moi,  vu 
que  vous  m'avez  conquis  entièrement.  » 
Los  bes  d' amor  venon  a  lart. 

P.  Cardinal  :  Ben  ten  per  fols. 
Les  biens  d'amour  viennent  tardivement. 
En  elas  les  racbtz  del   solelb  fan  diversas 
inpressions. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I2(i. 
En  elles  les  rayons  du  soleil  font  diverses  impres- 
sions. 

Rég.  Toit  LOS  sugets. 

Titre  de  I025. 
Ote  les  sujets. 

Ab  LOS  pros  de  Proensa. 

B.  de  Ventadour  :  En  aquest. 
Avec  les  preux,  de  Provence. 

Els  riu  son  clar  de  sobre  los  sablos. 

B.  de  Ventadour  :  Belh  Monruel. 
Les  ruisseaux  sont  clairs  dessus  les  sables. 

ANC.    PORT. 

Suj.  Mas  los  meus  ollos  per  algueu  veer. 
Los  dias  en  que  eu  viver. 
Cane .  do  coll.  dos  nobres  de  Lisboa ,  fol.  88  et  92. 
Rég.  Sobre  Los  santos  livros. 

Carta  del  Rei  D.  Diniz,  t28/'i ,  Elucid.  ,  t.  II, 

p.  95. 

CAT.  ESP.  Los.  PORT.  MOD.   Os. 

3.  Lo,  pron.  pers.  m,  3*  pers.  sing.,  le, 
lui. 

Rég.  Ta  ,  T,o  juva. 

Litanies  de  l'an  780. 
Toi ,  aide-/e. 

Si  io  returnar  no  l'  int  pois. 

Serments  de  S!^2. 
Si  je  ne  puis  l'en  détourner. 
Conosc  que  malvat  labor 
Fan  Lombart  del  emperador, 
Quar  no  lo  tenon  per  senbor. 

G.  FiGUEiRAs  :  Ja  de  far. 
Je  connais  que  méchante  œuvre   font  les  Lom- 
bards au  sujet  de  l'empereur  ,    parce  qu'ils  ne    le 
tiennent  pas  pour  seigneur. 


LO 

ANC.  FR.  Si  !o  iiiist  sur  son  cheval. 

VlLLEKARDOl'lN,  p.   27. 

ANC.  CAT.  Si  col  inalalt  qu'il  inetje  lo  fa  ceit 
Que  no  spot  fer  que  de  la  mort  e.scap. 
.VusiAS  March  ;  Si  col  inalalt. 
ANC.    Bsr. 
El  padie  Je  .vu.  annos  metio  lo  a  leer, 
Dio  lo  a  maestros  ornados  de  seso  è  de  saber... 
Que  lo  sopicssen  en  las  .vu.  artes  emponer. 
Pocrud  lie  Alexandro,  cop.  16. 
\>c,  roRT.  Bon  desejo  de  .se  niostrar  El  Rey 
inteiro  e  Caze-lo  amado  do  povo. 

I).  Hier.  O-sobio,  Ccirt.  3. 
ANC.  ir.    Teueami  lo  più  alïlitto. 

Jacopone  d.^  Todi  ,  lib.  1 ,  sat.  .3. 

CAT.     MOD.    ESP.    Mon.    Lo.      rOI'.T.    MOD.     O.      IT. 
MOD.   Lo. 

4 .  Los,  pron.  pers.  m,  3®  pers.  plur,,  les  , 
eux. 

Rég.  III  nostre  son  franc  e  de  bel  solafz; 
Gent  acuillens  e  de  gaia  semblansa 
Los  trobaretz  e  dejus  e  disnatz. 
T.  d'Albert  de  Sisteron  et  du  .moine  :  Monges. 
Les  nôtres  sont  francs  et  de  belle  gaîté;  vous  les 
trouverez   accueillant   agréablement  et   de  joyeuse 
manière  et  à  jeun  et  repus. 

ANC.  roRT.  Aos  nossos  filbos  o  filbas  berdei- 
ros,  se  no  los  Deos  der. 

Docum.  de  \'iii6.  Eliicid.j  t.  I  ,  p.  l()2. 
E  as  justicas  nom  som  ousadas  a  Ihos  defender. 
Docum.  de  \!^'io.  Elucid. 

CAT.  tsr.    Los.    PORT.   MOD.    Os. 

5.  Lo  ,  pron.  tlémonstr.  masc.  .ling.,  \e , 
celui. 

Ayssi  que  pnsquiam  regnar  en  quest  pre- 
•sent  segle,  en  ays.»-!...  pusquiani  regnar  en  t,o 
que  es  a  venir. 

PnV.  conc.  par  les  R.  d'Angleterre,  fol.  \. 

Ainsi  que  nous  puissions  vivre  dans  ce  pre'sent 
siècle,  par  ainsi...  que  nous  puissions  vivre  dans 
celui  qui  est  à  venir. 

ANC.  CAT.  Aco  no  'nten  lo  que  viu  grossainent. 
AisiAs  March  :  Lo  tôt  es  pocli. 

6.  IjO, pron.  rel.  m.  sing.,  le,  lui. 

Règ.  Sacrament...  non  i.o  stanit. 

Serments  de  8'j2. 
Le  serment...  ne  le  lient. 

Lo  dormir  pert,  quar  iea  lo  ni  taelb. 
B.  DE  Ventadoi'R  :  ()uan  p.ir  la. 
Je  pcrd^  le  dormir,  car  je  me  l'ôlc. 


LOC 


87 


—  Empl.  nentral. 

Si  res  prometetz,  atendelz  i.o. 

Puilomena. 
Si  vous  promettez  quelque  cbose,  lenez-/e. 

Devedon  renon  e  raubarîa  , 
Et  elbs  fan  lo. 

Pons  del.\  Garde  :  D'un  sirventes. 
Défendent  usure  et  vilenie ,  et  ils  le  font. 
ANC.  i''n.  Deus/oseit,  pardonneiz  lo  moi. 
Tr.  de  S.  Bernard.  Mom.   de  l'Acad.  des  Inscr., 
t.  XVII,  p.  721. 
ANC.  CAT.  Altres  e  pocbs  entenen  lo,  que  fan 
E  faran  be  ab  niala  enteneio. 
AisiAS  March  :  Lo  tôt  es  pocL. 
ANC.  ENP.     Es  mi  ranger?  —  Si  lo  es. 
LoP.  DE  VegA  ,  Aut.  sac.  Los  agread.  del  hombre. 
ANC.  PORT.  Meu  ben  séria  direr  Ito  a  si , 

Maysnon/Zodigo  ca  non  ey  poder, 
Sol  non  lia  digo  ca  non  ey  sazon. 
Cane,  do  coll.  dos  nobres  de  Lisboa,  fol.  107. 
Em  testimonio  de  lo  de!  esta  carta. 

Docum.  de  \'i!\ii.  Elucid.,  t.  I,  p.  l^l^l. 
ANC.  IT.  Ed  acciocchè  quello,  cbe  a  me  par  di 
fare,  conosciate  ,  con  poche  parole  ve  lo 
intendo  di  dimostrare. 

BoccACCio,  Decam.,  l. 

7.   Los,  pron,  rel.  m.  plur.,  les,  eii.\. 
Rég.  Adoncx  cugei  que  fos  mortz  pretz  e  dos... 
Mas  ar  los  vei  restanratz  an)bedos. 

AiMERi  DE  Pegcilain  :  En  aquelb. 
Alors  je  crus  que  fut  mort  mérite  et  don...  mais 
maintenant  je  les  vois  rétablis  tous  les  deux. 
Premieraraent  mosditz, 
S!  cum  LOS  ai  escritz. 

Arnaud  de  Marietl  :  Razos  es. 
Premièrement   mes  dits  ,  ainsi  comme  je  les  ai 
écrits. 

LOC,  Luoc,  LUEC,  S.  m.,    lat.  locz/.t, 
lieu  ,  place,  endroit. 
E  mans  bos  locs  n'er  chantad'  et  apreza. 
Peyrols  :  Bc  m  cujava. 
En  maints  bons  lieujr  elle  en  sera  cbantée  et  apprise  . 

Jerusaiems  es  luf.cs  desamparatz. 

Lanfbanc  Cigala  :  Si  mos  clians. 
Jérusalem  est  lieu  délaissé. 

Tug  silh  qn'el  vostre  loc  seran. 

G.  Faidiï  :  Fortz  cliausa. 
Tous  ceux  qui  seront  à  votre  place. 
Fig.  Qai  en  loc  feminil 


88 


LOC 


Cuia  feutat  trobar. 
Werre  de  Bussignac  :  Quau  lo  dous. 
(^ui  eu  lieu  féminin  croit  trouver  fide'lité. 
Loc.  Misericordia  fara  loc  a  cascnu  segnnt  lo 
deserviment  de  sas  obras. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  64- 
IVliséricovde  fera  place  à  chacun  selon  l'accomplis- 
st-ment  de  ses  œu\rcs. 

Lo  menre  si  levé  e  fassa  Ihi  loc. 

Trud.  de  la  Règ.  de  S.  Benoît,  fol.  33. 
(>ue  le  moindre  (  plus  jeune)  se  lève  et  lui  fasse 
place. 
ïT.     Gridando  si  :  Fa  hiogo,  fa  Itiogo. 

BoccAccio,  Dec,  If  ,  i. 

—  Occasion,  moment  opportun,   cir- 
constance, situation. 

En  mans  i.uocs  s' ave 
Qu'el  mal  taingqu'el  bes  vensa. 

GuiLLAi'ME  DE  Cabestaing  ;  Aucmais  no. 
En  maintes  occasions  il  avicnl  qu'il  faut  que  le 
l)ion  surmonte  le  mal. 

En  raans  locx  val  mais  tarda  que  cocha. 
Sos  Locx  n'er  melhnros. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  triadas. 
En  maintes  circonstances  vaut  mieux  retard  que 
presse. 

Sa  situation  en  sera  améliorée. 
Loc.     Dieus  do  m  rezer  loc  e  temps 

Que  portetz  vostra  part  del  fais. 
Amanieu  des  t'scAs  :  Donapercui, 
Dieu  me  donne  de  voir  lieu  et  temps  que  vous 
)H)rtiez  votre  part  du  faix. 

Quan  noa  ai  loc  de  vos  vezer, 
Joi  ni  déport  non  pnesc  aver. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Quand  je  n'ai  lieu  de  vous  voir,  joie  ni  plaisir  je 
ne  puis  avoir. 

Aqae.st  arlicle  a  loc  en  causas  peccuniarias 
e  civils. 

Coût,  de  Condoni. 
Gel  article  a  lieu  en  causes  pe'cuniaires  et  civiles. 
Aqiieslas  leys  an  loc. 

L'/lrbre  de  Bataillas,  (o\.  i32. 
Ces  lois  ont  /(e«. 
Frov.     Car  li  sens  et  li  joc 

An  lur  temps  e  lur  loc. 

Arnaiîd  de  Marukil  :  Razos  es. 
Car  les  sens  et  les  jeux  ont  leur  temps  et  leur  lieu. 
ANC.   FR.  Elk^  n'avoit  lieu  ne   aisément ,  par 
quoi  elle  s'em  penst  fuir. 

Rcc.  des  Tlist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  ai^- 
Tellement  que  justice  n'y  avoit  point  de //cm. 

MONSTRELET,  t.  I,  fol.  TQS. 


LOC 

Le  velours  n'avoit  lieu,  la  soye,  ni  le  lin 

Ni  le  drap  enyvré  des  eaux  de  Gobelin. 

P.  Ronsard  ,  t.  Il ,  p.  904. 

ANC.  iT  Si  di.spregiarvi  voglio  non  ha  già  lace. 

Glittone  d'Arezzo  ,  Letl.  t8. 

Be  m  degratz  dar  de  vos  loc  et  aizina. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Quan  vey  lo. 
Vous  devriez  bien  me  donner,  à  l'e'gard  de  vous , 
lieu  et  facilité. 

IJonatz  vos  luecs  a  tornar  lo  fres 
En  las  hochas  de  cels  que ,  per  conten 
Qu'avetz  mest  vos,  s'en  van  desconoissen. 
B.  Calvo  :  Ces  no  m'es. 
Uonncz-vous   lieu    de  tourner  le   frein  dans  les 
houches  de  ceux  qui ,  à  cause  de  la  dispute  que  vou^ 
avez  parmi  vous,  s'en  vont  irrespectueux. 

Lo  cofessor  es  aqui  solamen  tenen  loc   de 
r  aarelha  de  Dieu. 

F.  et  Ferl.,  fol.  70. 

Le  confesseur  est  là  seulement  tenant  lieu  de  l'o- 
reille de  Dieu. 

Cel  que  ten  i.uoc  de  pastor. 

Trad.  de  Bède,  fol.  56. 
Celui  qui  tient  lieu  de  pasteur. 
Mest  lor  gabon  :  «  Franc,  faîz  nos  loc.  » 

Gavaudan  le  Vieux  :  SenUors  per. 
Au   milieu  d'eux   ils  haLlent   :  «  Franchement  , 
fais-nous  place.  » 

Eras  quan  vei  que  n'  es  locs  e  sazos. 
G.  Faidit  :  Ja  non. 
Maintenant  quand  je  vois  qu'il  en  est  lieu  et  saison . 
LuECX  es  qii'om  si  den  alegrar. 

P.  Fabre  d'Uzès  :  Luecx  es. 
C'est  le  moment  qu'on  se  doit  amuser. 
Non  pot  esser  fort  senatz... 
Qui  non  conquier,  qnan  luecs  es. 
Amies. 

Rawb.ald  de  Vaqueiras  :  Ja  hom. 
Ne  peut  être  fort  sensé...  qui  ne  conquiert,  quand 
c'est  le  moment  ,  des  amis. 
Adv.     D'  on  poiran  luec  cobrar 

Armas. 

B.  Calvo  :  Moût  a  que. 
D'où  ils  pourront  aussitôt  recouvrer  armes. 
ANC.  PR,   Ainz  s'en  fuit  lues  qu'il  voit  le  leu. .. 

Ce  qu'il  aporte  monstre  lues. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I  ,  p.  298  et  t.  IV,  p.  233. 
ANC    ESI'. 

El  infant  quando  les  vio,  luego  los  fae  ferir, 
Eiiipczo  los  luego  todos  a  desordir. 

Pôema  de  Alexandre,  cop.   iSg 


LOC 

ANC.  IT.  Que  loco  sia  iinnta 

La  terra  e  tenninala. 
BbuNETTO  Latini,  Tesorel.    dtal.  n<ip.,  J>.  72. 

Adv.  comp.  Onrada  folhia 

Val  EN  LUEc  mais  que  sen. 
Arnaud  de  Mardeil  :  Sahurs. 
Folie  honorée  vaut  parfois  plus  que  sens. 
Vuelh  ieu  esser  chantaire, 
Et  EN  LDEC  mon  saber  mostrar. 

P.  FaBRE  d'U/.ÈS  :  Luecx  es  qii'oni. 
.le  veux  être  chanteur,  et  montrer  à  propoi  mon 
3.ivoir. 

Ges  erguelh-i  totas  velz  non  es  Los, 
Et  estai  gen  a  lukcx  et  a  suz.os. 

G.  LE  Roux  :  Ara  sabrai. 
Orgueil  toutes  fois  point  n'est  Lon  ,  et  il  sied  bien 
en  lieux  et  en  temps. 

Padeladas  de  luec  en  idec. 

Devdes  de  Prades  ,  Àiiz.  cass. 
Poêlées  de  temps  en  temps. 

Prép.  comp.  Compron  veyi'es  en  i.aor  de  sa- 
phirs, e  ploin  per  argen. 

F.  et  Vert.,  fol.  29. 
Achètent  verres  en  place  de  saphirs  ,  et  plomh 
pour  argent. 

L' éléphant  uza ,  en  loc  île  ma,  del  nas. 

Ebic.  de  las  propr.,  fol.  ^8. 
L'e'lëphant  se  sert  ,  en  place  de  main  ,  du  nez. 
Lai  on  amors  s'enten, 
Val  fondât?,  en  tUEC  de  sen. 

P.  RaimoND  de  TouLotsE  :  Airessi. 
Là  où  amour  s'aft'ectionne ,   vaut  folie  au  lieu  de 
sens. 

ANC.    FR. 

En  lieu  de  vous  el  lit  la  ferai-je  raucier. 
lioman  de  Berte,  p.  20. 

ANC.  CAT.  Loch.  C\T.  MOD.  fJoC,  IT.   LoCO,  luOgO. 

2.   LoGAL,   .y.  m.,   local,  demeure,  sé- 
jour, emplacement,  lieu. 

Pns  PS  faiditz  de  son  propre  t.ogat,. 
P.  Vidal  :  .Si  col  paubres.  Var. 
Puisqu'il  est  banni  de  sa  propre  demeure. 
Termes  raoven 
De  lor  i.OGAi.,  o  trasmadan. 

Brev.  d'amor,  fol.  127. 
Remuant  ou  changeant  les  limites  de  leur  local. 
Qn'a  l'arma  m  retenga  sal 

Bon  LOGAL , 

Lai  el  reing  celestial. 

B.  ZoRGi  :  .lesu  Crisl. 
Oue  pour  l'âme  il  me  retienne  sauf  bon  local ,   la 
au  règne  ce'lesle. 

in.  -. 


LOC  89 

—  Passage  tl'im  ouvrage. 
D'aqnesla  natural  amor 
.\n  mot  cantat  li  Irobadoi', 
Disen  de  lieys,  en  manhs  l0(>als  , 
A  Ieu  grans  bes,  a  Ieu  grans  mais. 

Brec.  d'amor,  fol.   \çji. 
De  ce  naturel  amour  ont  moult  chanté  les  trou- 
liadours  ,  disant  de  lui  ,  en  maints  passages,  tantôt 
grands  biens,  tantôt  grands  maux. 
ANC.  E.sp.  PORT.  Local. 

'\.   Local,    i.ogal,    adj.,    lat.    i.ocai.w, 
local  ,  de  lieu. 
Quant  a  niutiicio  local. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   lO". 
Quant  à  changement  (.'fi /(>«. 
.Son  quatre  enterrogatios  locai.s. 

Leys  d'amors,  (bl.  77. 
.Sont  quatre  interrogations  locales. 
CAT,  ESP.  port.  Local,  it.  Locale. 

4.  LuEGA,  s.f.,  lieu,  place. 

Alcun  temps  luega  de  prélat 
Tinc  ieu  en  aquesta  ciptat. 

F.  de  S.  Honorai. 
Quelque  temps  la  place  de   pre'lat  je  tins  dans 
cette  cite'. 

5.  Logis,  s.  m.,  logis. 

En  son  logis  s' es  retirât. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  56. 
En  .son  logis  s'est  retiré. 

6.  LoTJA,  .i.f.,  loge,  baraque. 

De  LOTJAS  e  detraps  vie  totz  los  camps  vestis. 
Donx  derenjon  Frances  de  lotjas  e  de  traps. 
lioman  de  Fierabras,  v.  63l  et  iSop. 

De  loges  et  de  tentes  vit  tous  les  champs  cou  verts. 

Donc   se  dérangent  les   Français    de   loges    et    de 
tentes. 

CAT.  Llotj'a.  tsp    Lonja.  por  r.  Loja.  it.  Loggia. 

7.  MiEG    I.UOC  ,     MIF.H    LtlOO  ,     MKI    LOC, 

V.   m.,   milieu. 

Procza  acabada, 
Qn'  el  MIEG  Luoc  non  sia  oscada 
O  fracba  en  i'nn  cartier. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  m'es. 
Prouesie  achevée,  qui  au  milieu  ne  soit  point  eTiré- 
chée  ou  rompue  en  l'un  quartier. 

El  MiEH  Lnoc  de  la  tanla  métras  nna  petita 
broca  de  fust  per  sostener  nna  candela. 

il.'.  dcSyJrac,  fol.    i38. 


<)0 


LOC 


Au  milieu  Je  la  lablc  tu  meltras  une  \i(;lite  liio- 
tliu  de  liois  pour  soiileuir  uue  cliaudello. 
Eu  MEi  LOC  d'un  samit  plelatz. 

Un  troubadour  anonyme  :  Seinoi-  vos  que. 
Plié  au  milieu  d'un  manleau. 

Fer  lo  MiEG  i.uoc. 

K.  et  yert.,  fol,    loi,. 
Par  le  milieu. 

8.   Mfxh  logan,  ndj.,  mitoyen,  inter- 
médiaire. 
Fig.  La  qnavta  état  e.s  juveutut,  et  es  mech  i-o- 
CANA  entre  totas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  66. 
Le  quatrième    âge    c'est    jeunesse,  et  il  est   mi- 
toyen entre  tous. 

C).     LOCTENENT  ,    S.    m.,    lat,     LOCMW   TE- 

NENT(?/«,  lieutenant. 

Al   LOCTENENT  del  senhor...   Et  jnrara  als 
homs  lo  LOCTENENT  del  senlior  que  lor  gardara 

lor  libevtalz. 

Charte  de  Gvéalou,  \>.  I30. 
Au  lieutenant  du  seigneur...  Et  jurera  aux  hom- 
mes le  lieutenant  du  seigneur  qu'il  leur  gardera  leur 
lihertc'. 

ANC  CAT.  Loctinent  cat.  mod.  Lloctinent.  esp. 
Lugartiniente.  port.  Logoteiieute .  it.  Lo~ 
cotenente,  liiogotenente. 

lo.  LocATio,  s./.,  place,  lieu,  siège. 
La  LOCATIO  de  la  sua  malantia. 

Trad.  d'Albucasis,  Col.  2. 
Le  siège  de  la  sienne  maladie. 

1  I.  Alloc  ,  ALUOC  ,  ALUEC,  ficU'.,  aussi- 
tôt, incontinent,  sur-le-champ. 
Al  prince  lo  derou  alloc. 

y.  de  S.  Honorât. 
Au  prince  le  donnèrent  aussitôt. 
Près  r  aiga  ,  e  bec  alloc 

Set  vez. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 

Prit  l'eau  ,  et  but  incontinent  sept  fois. 

—  Parfois,  à  propos. 
Sitôt  ALUEC  m'  esmaya 
Ni  m  doua  afati. 

G.  Pierre  de  Cas  als  :  AL  lo  pascor. 
Quoique  parfois  elle  me  chagrine  et  me  donne  de 
la  peine. 

Pero  ALUEC  en  melluira. 

B.  ZoRGi  :  Tol7.  lumi. 
Pourtant  parfois  en  ame'liure. 


LOC 

12.  Alogar,  V.,  loger,  établir,  placer. 

Ouan  lay  aura  son  trap  tendut, 

Nos  alogerem  d'enviro. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  coms. 
Quand  il  aura  tendu  là  sa  tente  ,  nous  nous  loge- 
rons à  l'entour. 
Part.  pas.    En  quai  ordre  dels  augels 

Es  ALOGATz  cascus  dels  elegitz. 
Breti.  d'amor,  fol.  20. 
Bans  quel  ordic  des  anges  est  pincé  chacun  des 
élus. 
ANC.  CAT.  AUocar. 

13.  COLOGAR  ,     COLOGUAR,    V.,    lat.    COL- 

LOCARe,  colloqner,  placer,  établir. 
"Van  se  cologuar  gran  re  de  coropanha. 
Els  COLOGUERO  lors  tendas. 

Philomena. 

Vont  se  foZ/oi/ficr  beaucoup  de  compagnie. 
Ils  établirent  leurs  tentes. 
Part.  pas.  Sabem  per  sert  que  lars  armas  son 
coLOtiADAS  al  règne  celestialh. 

Philomena. 
Nous  savons  pour  certain  que  leurs  âmes  sont  col- 
loquées  au  règne  céleste. 

CAT.  Collocar.    esp.    Colocar.   port.    CoUocar. 
ir.  Collocare. 

14.  Descologar,  V.,  déplacer. 
Tan  tost  qu'es  feritz  d'un  toc, 
.Se  DEscoLOGA  de  son  Joc. 

Leys  d'amors,  fol.  20. 
Aussitôt  qu'il  est  frappé  d'un  coup,  il  se  déplace 
de  sou  lieu.  , 

i5.  DiSLOCAcio ,  s.  f.,  dislocation. 
Restaaracio  de  fractura  e  de  dislocacio. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  56. 
Restauration  de  fracture  et  de  dislocation. 

CAT.  Dislocacio .  esp.  Dislocacion.  port.  Dislo' 
cacao,  deslocacào. 

16.  Delogament,  ,v.  m.,  dislocation. 
Def.ogament  ve  per  cazula  ,  batenient,  res- 

trenheineut  et    per  semblans  violencias   que 
geto  la  jnnctura  de  son  loc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^jg. 
Dislocation  vient  par  chute  ,  coup,  resserrement 
et  par  semblables  violences  qui  mettent  la  jointure 
hors  de  sa  place. 
IT.  Dislocamento. 

17.  Dei.ogadura,  s./.,  dislocation. 


LOG 

Osses...  prendo  greuch   pcr...  lapluia...  el 

DELOGADURA. 

Elue-  de  las  propi:,  loi.  62. 
Les  os...   preiineiil  domiiiago  par...    fracture...  cl 
dislocation. 
ESP.  Dislocadura.  tout.  Deslocadura. 

18.  Deslocar,   deslogu.^r,    dislocar, 
V.,  déplacer,  agiter. 

Fis^.  len  no  m  nieravill  si  m  desloc 

Per  amor,  que  maint  s'en  desi,ogua. 

Un  TBOIBADOI'B   ANONYME  :   Si  '1  (lous  jois. 

,îc  ne  m'émerveille  pas  si  je  m'aiiile  par  amour, 
N  »  que  niaiut  s'en  agile. 

—  Disloquer. 
Part.  pas.  Perun  petit  raoveinent  es  dislocat. 
Si  la  junctiira  es  disi.ocada. 

Trad.  d'Âlbucasis,  fol.  6. 
Par  un  petit  mouvement  est  disloque- 
rai la  jointure  est  dislor/itée. 
CAT.  ESP.  Dislocar.   port.  Deslocar,  dislocar. 
n.  Dislocare,  dislogare,  disluogare . 

19.  COLGAR  ,    COLCAR  ,    V.,    dll     lat.     COI.- 

/ocARE,  coucher,  reposer. 

leu  m  lev  qoan  me  degra  colgar. 

GlKAUD  DE  BoENElL  ;  Un  souct  f'alz. 
Je  me  lève  quand  je  devrais  me  coucher. 
Am  may  servir  Heys  en  perde 
Qa'autra  qu' ab  si  m  degaes  colgar. 
Blacas  :  Bel  m'  es. 
J'aime  mieux  servir  elle  en  pure  perte  qu'une  au- 
tre qui  avec  soi  me  dût  coucher. 
Non  er  dans , 
.SI  'Is  aatruis  enfans 
CoLGA  el  mien  bressol. 

Bertrand  de  Bobn  :  Ane  no  s. 
Il  ne  sera  pas  dommage,  si  les  enfants  d'autrui 
elle  couche  dans  mon  berceau. 

CoiGui  me  sobr'el  bras  destre  , 
E  pneis  me  vire  el  senestre. 

Arnaud  de  Marleil  :  Dona  genser. 
Je  me  couche  sur  le  hras  droit ,  el  puis  me  tourne 
sur  le  gauclie. 

Substantiv.   Al  matin  com  a]  colgar. 

B.  Zorgi  :  S'  ieu  Irohes. 
Au  malin  comme  au  coucher. 
Part.  prés. 

Qu'ab  ta  molhcr  et  ab  ta  va  s  cot-can  , 
M  manj'  e  ben  la  femna  d'  on  gibos. 

B.  CaRBONEL  :  Joan  FuLre. 
\  u  qu'avec  ta  femme  el  avec  loi  va  se  couchant , 
mange  et  hoit  la  femme  d'un  bossu. 


LO(r 


9V 


Part,  pas. 

IN'o  podetz  vos  vezer,  qu"  el  solelb  es  coUCAt/. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  1980. 
Vous  ne  pouvez  voir,  vu  que  le  soleil  esl  couche- 
CAÏ.  Colgar.  iT.  Colcare. 

'?.o.   CoLG.v ,  S,/.,  couche. 

Ieu  arrosarai  de  lagremas  tota  via  ma  colga. 

r.  et  f^ert.,  iol.b';. 
J'arroserai  de  larmes  toujours  ma  couche. 
Fig.  Intra  in  ta  colga,  so  es  cl  refians  de  ton 

cor. 

F.  et  Fert-,  fol.  88. 
Entre  en  la  couche,  c'esl-à-ilire  dans  le  repos  de 
ton  nrur. 
PORT.  Colchào.  -.       ^.      .      '■*' 

11.  CoLCADA  ,  s.f,,  couchée. 
En  Gni,  de  clansida  coi.gada 
Ai  vist  ries  manz. 

T.  deGl'I  et  de  Maenabd  :  En  Macnard. 
Seigneur   Gui  ,  j'ai    vu  maints    riches  de  secrète 
couchée. 

LOCIO,  s.  J.,  lat.  LOTio  ,  lotion,  action 
(le  laver. 
Dona  bona  color  a  la  cara  fayta  locios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1  12. 
Lotion  faite  donne  honne  couleur  à  la  face. 

■.\\T.  Lociô,  ESP.  Locion.  -^        •    r  ■ 

2.   Abbuicio,  s./.,  lat.  ablutio,  ablu- 
tion, lotion. 
Abblucio...  am  aygtia  de  mel. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  43- 
Lotion-.,  avec  eau  de  miel. 
CAT.  Âhhiciù.    ESP.   Abhicioii.  pour.   Ablticiio. 
iT.  Abhizione. 

?>.  LovADRTJGA,    S.  f. ,   lavoir,   lavure  , 
lessive. 
Que  fos  gitada  eu  iina  lovadruga. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.   I. 
(^)u'elle  fut  jetée  en  un  lavoir. 

LOGAR  ,  LOGUAR  ,   LOJAR,    V.  ,    lat.    LO- 

CAR6' ,   louer,  donner  ou  prendre  en 

location,  mettre  à  louage. 

Albergar  los  viandans  paubres  que  no  po- 
don  i.ogar  ostal. 

F.  el  Fert.,  fol.  79. 

llclicrgcr  les    voyageurs   pauvres  qui  ne  pcuvenl 
louer  gîte. 


9'^ 


LOG 


Ditz  boni  que,  per  dos  poges , 
Sai  si  i.OGUA,  e  lai  si  ven. 

PiEHRE  d'Auvergne  :  Cbanlarai. 
On  dit  que,  pour  deux  pougeois  ,  ici  il  se  loue,  et 
la  se  vend. 

Se  vol  de  veilla  logar. 
T.  DE  Bertrand  et  de  Jausbert  :  Jausheii. 
Se  veut  donner  en  location  à  vieille. 
Part.  pas.  leu  soi  de  parla r  logatz... 
Lengna  i,ogada  nou  lassa. 

P.  Cardinal  :  De  paraulas. 
Je  suis  mis  à  louage  pour  parler...  Langue  mise 
à  louage  ne  se  lasse. 
Loc.       Homicidi  e  lanzenj^ier, 

Lengua  logdat,  creba  inostier. 

Marcabrl'S  :  Pus  mos  coralges. 
Homicides  et   me'disants,   mis  à  louage  pour  la 
langue,  renverseurs  de  monastères. 
CAT.  Llogar.  anc.  esp.  Logar.  anc.  n.Locaie. 

2.   LOGAIRK,   LOGADOR,    .V.    Hl.  ,    lat.   LOCA- 

TOR ,  locataire,  loueur,  qui  prend  ou 

donne  à  loyer. 

Lo  senher  o 'I  logaire  de  la  tnaio. 

Tit.  du  xiii<=  siècle.  Doat,  t.  CXVIIl,  fol.  1^7.. 

Le  seigneur  ou  le  locataire  de  la  maison. 

Apres  dels  très  ans  esta  hom  al  sagrament 
del  LOGAnoR. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1212. 

Ensuite  des  trois  ans  on  est  au  serment  du  loueur. 
c;at.  Llogador. 

3.       LOGADIER  ,      LOGATIER  ,       LOCADIER  , 

S.  m.f  mercenaire  ,  salarié,  journalier. 

Els  atendon  la  mort,  co  fay  lo  logadier  la 
Lora  de  sa  paga. 

F.  et  rert.,  fol.  53. 

Ils  attendent  la  mort ,  comme  fait  le  mercenaire 
riieure  de  sa  paye.  : 

—  Locataire. 

Dengun  horae  que  sera  estranh  no  nianjara 
del  anhel,  ni  degua  logatif.r  ni  oste. 

Ilist.  abr.  de  la  Bible,  loi.  28. 
Nul  homme    qui   sera    e'tranger   ne   mangera   de 
l'agneau ,  ni  nul  locataire  ni  hôte. 
Negun  hosfe  ni  negun  locadier. 

Âbr.  de  l'A.  et  du  IS.-T.,  loi.  10. 
ÎVul  hôte  ni  nul  locataire. 
ANC.   vn.    Y  a-t-il  différence  de  deniourer  en 
une  maison,  où  il  y  ait  plusieurs  louagiers, 
ou  en  celle  où  jamais  personne  n'ait  habité.^ 
Macault,  'IVad.  des  Apopht.,  loi.  i3.'|. 
CAT,  Llogater.  anc,  esp.  Logndcro. 


LOG 

4.  LoGuiER,  LOGUER  ,  S.  m.,  loycr,  prix, 
salaire,  récompense. 

lîos  er  lo  gazardo  e  meilber  lo  logoiers. 
IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Bon  sera  le  guerdon  et  meilleur  le  salaire. 
Cels  que   retenon   a    tort  los   r.OGniERs  de 
Inrs  messatge  e  dels  obriers  que  fan  lur  obras. 
r.  et  Vert.,  fol.  l5. 
Ceu.t   qui  retiennent  à  tort  les  salaires  de  leur,s 
messages  et  des  ouvriers  qui  font  leurs  ouvrages. 
De  vesoa  ni  d'  orfe  enfant, 
Non  pris  logdier  petit  ni  grant. 
Trad.  d'un  Efang.  apocr. 
De  veuve  ni  d'enfant  orphelin  ,  je  ne  pris  salaire 
petit  ni  grand. 

No  perdra  so  logcer. 

Trad.  duN.-Test.,  S.  M\t.,  ch.  10. 
Pe  perdra  pas  sa  récompense. 

ANC.   ESP. 

Tu  en  loguer  pronieles  rue  asaz  mala  sollada. 

V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  li^^- 
CAT.  Logiier.  esp.  mod.  Loguero. 

5.  LOGATION,     S./.,    lat.     LOCATIONeWj 

location  ,  louage. 
Instrnmens  de  locations  de  maizons. 

Statuts  de  Montpellier,  du  xui^  siècle. 
Actes  de  locations  de  maisons. 

Esr.  Locacion.  port.  Locacao.  ir.  Locazione . 

6.  LoGAZO,  S.  f.,  louage. 

Si  cnm  es  de  vendezo  e  de  logazo  e  de  totas 
causas  que  son  de  bona  fe. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  34- 
A\insi  comme  il  est  de  vente  et  de  louage  et  di- 
toutes  choses  qui  sont  de  bonne  foi. 

7.  CONLOGATION,  S.f.,  SOUS-locatiOH. 
Instrumens  de   légations...,    de    conloga- 

TIONS. 

Statuts  de  Montpellier,  du  xni' siècle. 
Actes  de  locations...  ,  de  sous-locations. 

8.  LoGUADARiA  ,  s.J'.,  louage,  location. 

En  LOGUADARIA  de  mayos. 

Tit.  du  xni'  siècle,  Doat,  t.  CXVIII  ,  fol.  4i. 
En  location  de  maisons. 

9.  LOGADIT,    LOGUADIT,     LOJADIT,    adj.  , 

salarié,  stipendié,  mercenaire. 

Sabia  coni  era  vengutz  al  rei  Uenric  essor 
sdtidadicrs  logaditz. 

F.  de  Itertmnd  de  Born. 


LOG 

Savait  comment  il  était  venu  au  roi  Henri  (pour) 
l'ire  soudart  stipendié. 

Per  inessatge  loguaditz. 

Un  TKOIBADOLR  ANONÏME  :  Seinor  VOS  que. 
Par  message  salarié. 

LojADiz,  es  cel  que  ten  luoc  de  pastor,  e  non 
quer...  salut  de  las  armas. 

IVail.  de  Bide,  fol.  56. 
Mercenaire,  c'est  celui  qui  tient  lieu  de  pasteur, 
et  ne  cherche  pas...  le  salut  des  âmes. 

10.  Alooar,  V.,  louLT,  prendre  à  g;ii;cs, 
allouer,  assigner. 

Aqnels  liais  ohriers 
Que  Diens  mes  en  la  vinha ,  c'  aitan  det  als 

derriers, 
Can  los  ac  ai.ogatz  ,  coma  fetz  als  premiers. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Ces  loyaux  ouvriers  que  Dieu  mit  dans  la  vigne, 
vu  qu'autant   il   donna  aux   derniers,   quand  il  les 
eut  loués ,  comme  il  fit  aux  premiers. 

Parc.  pas.  fg.  Qoar  aqui  es  alogada 

L' araor  desobre  nompnada. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^. 
Car  là  est  assii^nc  l'amour  dessus  nomme'. 
ANC.  FR.  Le  .seigneur  peut  saisir  pour  sa  rente 
les  bestes  pasturantes  sur  son  fonds,  en- 
core qu'elles  n'appartiennent  à  sou  vassal , 
ains  à  ceux...  qui  ont  alloué  lesdites 
besles. 

Coutumes  de  Normandie,  art.  67. 
ANC.  EbP.  Alogar.   it.  AUogare. 

LOGRE ,  s,   m.,   lat.   i.ucrww,   lucre, 
5j;ain,  profit. 

Sans  déception  et  sans  logre  d'  aver. 

Titre  de  loSg. 
Sans  déception  et  sans  lucre  d'argent. 

ANC.  CAT.  Llogre.  tsr.  Lucro,  logro.  port    it. 
Lucro. 

•} .  LoGR.\R,  V.,   lat.    hcrar/,  gagner, 
obtepir,  acquérir. 

I.OGRA 

Tais  rnorcels  que  pueis  1'  amarga. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
Acf/uiert  morceaux  tels  que  puis  (cela)  lui  cause 
.inierlume. 

CAT.  ESP.  Lngrar.  ronr.  Lucrar.  it.  Lucraic. 

S.  LucRiER,  oflj.,  riclic,  tipulcnt,  ptii.s- 
sant. 


LOM 


:i 


Mas  lai  on  sap  baro  que  es  lucriers. 
Que  a  .iiir.  castels  ni  .v.  entiers. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  21. 
Mais  là  où  il  sait  haron  qui  est  riche,  qui  a  qua- 
tre et  cinq  châteaux  entiers. 
ANC.  CAT.  Logrer.  esp.  Logrero. 

LOIRE,  s.  m.,  leinic,  appât. 
Can  lo  veira  apiropcbar, 
Lo  LOIRE  deu  bom  lai  gitar; 
Pero  tota  bora  li  sovenba 
Qu'  el  LOIRE  per  la  corda  tcnba. 

Decdes  DE  Prades,  Auz.  cass. 
Quand  on    le   verra  approcher,   le  leurre   ou  doit 
là  jeter;  pourtant  qu'à  toute  heure  0:1  se  souvienne 
qu'on  ticuce  le  leurre  par  la  corde. 
ANC.  FR.  Et  fist  tornoiement  es  nnes 

D'ostoirs  ,  de  fiiucons  et  de  grues  , 
Et  les  fist  au  loirre  venir. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2o3ji  . 

On  trouve ,  en  anc.  cat.,  Loyra. 

1.  LoiRAR,  V.,  leurrer,  attirer  au  leurre. 
Fig.  Ma  domn'  es  tan  bell'  e  cortes'  e  pros 
Que  ni  fai  t.oirar  plus  que  falcos  lanier. 
G.  Rainols  u'Apt  :  Qiuint  aug. 
Ma   dame   est  si   Lelle  et   courtoise  el  me'rilante 
<[u'clle  me  fait  leurrer  plus  que  faucon  lanier. 
ANC.  Cat.  Loyrar. 

3.  Aloirar,  v.,  leurrer,  allécher,  attirer. 
Ai.oiRAR  coma  falco 
Et  adobar. 

Del'Des  de  Prades  ,  jIuz.  cass. 
Leurrer  et  arranger  comme  faucon. 
Fig.  Per  lo  peccador  aloyrar. 

Brev.  d'amor,  fol.  i3o. 
Pour  leurrer  le  pe'cheur. 

Part.  pas.  Can  lo  fàlx  es  fort  be  ajloiratz, 
E  ben  maniers  e  beu  privalz. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cais. 
Quand  le  faucon  est  fort  Lien  leuiTéj  tt  Lieu  ma- 
niaLle  et  Lien  privé. 

ANC.  CAT.  Aloyrar. 

LOM,  LO.Mi',.?.  ///.,  ht.  i.vMhiii,  lonihe, 
rein,  longe,  filet. 

Als  l'onhos  et  als  lo.ms. 

Elue,  de  las  propr. ,   fol.  y5. 
Aux  rognons  et  aux  reins. 
Vostrc  LouuE  scinl, 

'Frad.deBede,lu\i\«. 
Vos  reins  ceints. 


94 


LON 


Diens  coraaadet  ad  aqaells  que  sacrifîarian 
r  anhell  pascal  que  senchesson  be  lars  loms. 
V.  et  Fert.,  fol.  97. 
Dieu  commaDda  à  ceux  qui  sacrifieraieiil  l'agneau 
pascal  qu'ils  ceignissent  bien  leurs  reins. 

Son   porc...    vendre   fara  ;   dea   vendre   los 
LOMPs  als  senhors. 

Coût,  de  Tarraiibe,  de  1284. 
Son   porc...  il   fera   vendre  ;  il  doit   vendre   les 
filets  aux.  seigneurs. 
CAT.  Llora.  esp.  Lomo.  port.  it.  Lombo. 

LOMBRIC,  LUMBRic,  s.  m.,   lat.   lum- 
MKiciis,  lombric,  sorte  de  ver. 
Qnan  1'  arua  siec  lai  los  camis  estretz  , 
E  '1  cors  es  saî  vianda  dels  lombricx. 
P. Cardinal  :  D'un  sirventes  far. 
Quand  l'âme  suit  là   les  cLemins  e'troils,   et   le 
corps  est  ici  la  pâture  des  vers. 

LoMBRix  de  terra   qnî  so  esca  a  pescar  ab 
hams. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  262. 
Fers  de  terre  qui  sont  amorce  à  pêcLer  avec  ha- 
meçons. 

—  Ver  d'intestin. 

Vérins...  alcns  so  en  bestias  cnm  lumbrix. 
Auci  LUMBRics  et  verras  d'aiirelhas. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  262  et  200. 
\  ers...  aucuns   sont  dans  les  animaux  comme  les 
lombrics . 

De'truit  lombrics  et  vers  d'oreilles. 
ESP.  Lombriz.  port.  Lomhriga.  it.  Lombrico. 

2.  LoMBEC,  S.  m.,  lombex,  sorte  de  vej 
à  soie. 

Lombex  es  verm  nayshent  els  ramsdecipres, 
de  fraishe... ,  e  ininistra  seda  per  sa  egestio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  241. 

Lombex  est  ver  naissant  aux  branches  de  cyprès , 
de  frêne... ,  et  il  fournit  soie  par  son  évacuation. 

LONA,  s.f.,  lagune,  mare,  flaque. 

Una  granda  lona  0  'stanh  d'  ayga  dousa  c 
salada. 

En  la  terra  essucha  que  sera  entre  los  senbal.s 
e  la  LONA  0  l'estanh  o  1' aiga. 

Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  \^^  part.,  ch.  3i). 

Une  grande  lagune  ou  étang  d'eau  douce  ou  salée. 

En  la  terre  sèclie  qui  sera  entre  les  signaux  et  la 
mare  ou  l'étang  ou  l'eau. 

LONG,  LONC,  i.oiNG,  adj.,  lat.  i^osciis, 
long,  désignant  l'étendue. 


LON 

La  pecairis  s'  estent  aitant  longa  cant  fon. 

F.  de  S.  Madeleine. 
La  pécheresse  s'étend  autant  longue  qu'elle  fut. 
.Substantiv.  Aitan  a  de  lonc  coma  de  lare. 
Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  /jS. 
Autant  a  de  long  comme  de  large. 
Adv.  coinp.  "Vi  per  nn  gran  paviment 

De  lorc  en  lonc  la  grau  serpent. 
Roman  de  Blandin  de  Cornouailles- 
Vit  sur  un  grand  pavé  de  long  en  long  le  grand 
serpent. 

—  Désignant  la  durée. 

Lanquan  li  jorn  son  lonc  en  mai. 
G.  KcDEL  ;  Lanquan. 
Lorsque  les  jours  sont  longs  en  mai. 
Aissi  finira  ma  chanso , 
E  no  vnelb  pus  longa  sia. 
Berenger  de  Palasol  :  S' ieu  sabi'  aver. 
Ici  finira  ma  chanson ,  et  je  ne  veux  pas  qu'elle 
soit  plus  longue. 
Adv.  comp.  Longa  sazo  ai  estât  vas  amor 

Humils  e  francs,  et  ai  fait  son  coman. 
C.^DENET  :  Longa  sazo. 
Longtemps  j'ai  été   envers    amour    humble    et 
franc  ,  et  j'ai  fait  son  commandement. 

—  Différé. 

LoNGUA  paraula  d'  amar 

Es  grans  enueitz ,  e  par  enjans. 

B.  DE  Ventadour  :  Quant  erba. 
Longue  parole  d'aimer  est  grand  ennui ,  et  paraît 
tromperie. 

lea  no  'n  trob  ges  doas  en  mil 
Ses  falsa  paraula  loigna. 

A.  Daniel  :  Lancan  son  passât. 
Je  n'en  trouve  pas  deux  en  mille  sans  fausse  pa 
rôle  différée. 
Prép,  L'autr'ier  LONC  un  bosn  falhos. 

Cadenet  ou  Thibaid  de  Blizon  :  L'  autr'  ier. 
L'autre  jour  le  long  d'an  bois  feuillu. 
Si  uns  si  présenta 
Qn'  ill  denh  lonc  se  assîre. 

P.  RoGlERS  :  Tan  no  fJlou. 
Si  un  se  présente  qu'elle  daigne  à  coté  de  soi  faire 
asseoir. 

Prép.  comp.  De  lonc  celui  qui  plus  li  plai. 
T.  DE  Peyrols  et  de  Gaucelm  :  Gaucelni. 
A  côté  de  celui  qui  plus  lui  plaît. 
Janfre,  com  ben  ensegnhatz, 
Vai  DE  LONC  Brunezen  sezer. 

Roman  île  Jaufre,  fol.  88. 


LON 

Jaufre ,  comme  bien  appris  ,  va  auprès  de  Bruiie- 
M'ut  s'asseoir. 

ANC,    CAT.     Lioiich.     ANC.     ESP.    LlietlgO.     PORT. 

Loiigo.  iT.  Lungo. 
Coin  par. 
D'  un  sirvenles  no  lu  quai  far  l'jngor  ganda. 

liERTR.\ND  DE  BoRN  :  D'  Un  sirvontes. 
D'un  sirvente  il  ne  me  faut  pas  faire  plus  long 
.lolai. 

Aissi  vai  lo  vits  delincn  , 

Et  ieu  no'l  puesc  far  lonjor. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bellia  m'  es  la. 
Ici  va  le  vers  finissant,  et  je  ne  le  puis  faire  plus 
'""A'  ■ 

2.  SOBRELONC,  odj.,    tl'ès   lottg. 
JornS  SOBRELONCS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   109. 
Jours  très  longs. 

3.  Long,  loing,  i.onh,  lung  ,  i.uenh, 
LUNH,  fidt'.,  loin. 

No  m  sai  qiiora  mais  la  veyrai , 
Qaar  tan  son  nostras  terras  lonh. 

G.  RuDEL  :  Lanquan  li  jorn. 
Je  ne  sais  quand  plus  je  la  verrai  ,  car  tant   sont 
nos  terres  loin. 

Cog  esser  loing  en  Kspanha  , 
Preon  entre  Sarazis. 
FoLQlET  DE  M  VRSEILLE  :  Ja  non  volgra. 
Je  crois  être /oi'n  en  Espagne,   bien  avant  parmi 
les  Sarrasins. 

LcENH  es  lo  castelbs  e  la  lors 
Ont  elha  jay  e  son  inaritz. 

G.  RuDEL  :  Pro  ai. 
Zoin  est  le  cliâteau  et  la  tour  où  elle  gît  et  son 
mari. 

D'  aqiiest'  amor  son  lung  forsdutz, 

A.  Daniel  :  Lanquan  vei. 
Je  suis  c'conduit  loin  de  cet  amour. 

/■oc.     Ane  tan  non  amey  lcenh  ni  prop. 
Arnaud  de  Marueil  :  Dona  sel. 
Gncqucs  tant  je  n'aimai  loin  ni  près. 
Mielhor  ni  gensor  non  sai 
Ves  nulha  part ,  ni  près  ni  i,onh. 

G.  RuDEL  :  Lanquan  li  jorn. 
Meilleure  ni  plus  belle  je  ne  sais  vers  nulle  part , 
ni  près  ai  loin. 
Adv,  comp. 

M'  es  bellis  dons  chans  d'  anzelbs  de  i.onh. 
G.  Rl'DEL  :  Lanquan  li  jorn. 
Le  doux  cliant  d'oiseaux  m'est  beau  de  loin. 


LON 


95 


Près  e  valor  vezem  pauc  en  i.uenh  enantir. 
G.  I-'abre  de  ÎVariiokne  :  On  mais  vcy. 
Mente   et   valeur   nous   voyons  peu   s'avancer   au 
loin. 

Pràp.  comp.  Meuet  lo  ab  si  foras  lonh  del  cas- 
tel. 

y.  de  G.  de  Cabestaing. 
Le  mena  avec  soi  debors  loin  du  cbàleau. 

Las  serisias  vi  loing  de  se. 
T.  DE  B.  DE  Ventadour  ET  DE  Peyrols  :  Pcirols. 
Les  cerises  vit  loin  de  soi. 
Fig.  Lo  cor  de  lor  es  long  de  mi. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Le  cœur  d'eux  est  loin  de  moi. 

CAT.  Lhinj.  ANC.  ESP.  Luene.  port.  I.on'^e.  it. 
Lnngi. 

4.  Long/v,  .s.  f.,  longue,  délai. 
Adv.  comp. 

Be  sabon  qu'A  t,a  longa.  no  i  poiran  pas  dinar. 
Guillaume  de  Tudela. 
Ils  savent  bien  qu'rf  la  longue  ils  n'y  pourront  pas 
durer.  •        . 

ESP.  Lueiiga. 

5.  L0NGUEZ.\  ,     LONGUESSA  ,       I.ONGESA  , 

.<•.  f. ,  longueur. 

La   largneza,   la    longuezv,    l'auleza  e    la 
pregundeza. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  au.r  Ephcsiens. 

Li!  laryeur,  la  longueur,   la  lututeur  et  la  prol'on- 
deur. 

Mesurée  la    longuessa  de   .1.   peyra  eniro 
r  autra. 

Philomena  ,  fol.  2a. 
Mesura  la  longueur  à'unc  pierre  jusiju'à  l'autre. 
Li  LONGESA  de  la  terra  non  part  pas  aqiicls 
que  charilaz  ajostet. 

Trad.  de  Bide j  loi.  20. 
La  longueur  de  la   terre  n«  sépare  pas  ceux  que 
cliarite' re'unit. 

ANC.  FK.  Les  bons  usages...  se  refroidissent  par 

longticsse  de  temps. 
Nul.  des  Mss.  de  lu  bilil.  JHe  de  Bourgogne,  p.  10. 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  Lotigueza.   it.  Lunghezza. 

6.  LoNGEiTz,  LONGEis,  adv.  dc  coinjxir., 
plus  longuement,  plus  longtemps. 
Tôt  atressi  cum  Durausa 

Pert  en  mar  major 
Sou  nom ,  que  i.ongeis  non  cor. 
Richard  de  Barbezieux  :  Lo  nous  mes. 


96  LON 

Tout  ainsi  coiniiic  la  Durance  perd  on  haute  mer 
son  nom  ,  vu  «[u'elle  ne  court  pas  plus  lonq-temps. 
Si'l  iii.'ils  T.osTGEiTz  li  dura  , 
l'auc  viura. 

P.  ROGIERS  :  Al  pareissen.  f-^iir. 
Si  le  mal  plus  longuement  lui  dure  ,  il  vivra  ptai. 

7.  LoNGAS,  LONGUAS,  LONJAS ,  aclv.,  long- 
temps. 

Las!  ges  longas  noa  pose  sofrir  1'  afan. 
Kaimond  de  Salas  :  Si  m  fos. 
Hélas  !    longtemps  je   ne  peux   point   souttrir  la 
peine- 
Adv.  comp.  A  lonjas  n' ay  sufert  lo  fays. 

Jordan  de  Cofolen  :  Non  eslarai. 
Des  longtemps  j'en  ai  supporte'  le  fjix. 

8.  LONGAMEN  ,    LONGUAMKN,    LONJAMEN  , 

adv.,  longuement,  longtemps. 

Aissi  coin  honi  longuamen 
Noa  pot  vinre  ses  vianda. 

B.  ZoRGi  :  Atressi. 
Ainsi  comme  on    ne  peut  vivre  longtemps   sans 
nourriture. 

S' jeu  n'  ai  lonjamen 

Gran  ben  dig,  no  m  desplat/,. 

Arnaud  de  Mardeii,  :  Ja  uon  er. 
Si  j'en  ai   longtemps  dit   grand  Lien,  il  ne  me 
de'plaît  pas. 

Adv.  comp.  La  rarla  '1  porto  .vu.  Jiizieii, 
De  LONGAMEN  lion  amie  sien. 
Trad.  de  l'L'i'nng,  de  Nicodème. 
La  cbarte  lui  portent  sept  .Tuifs,  de  longtemps  ses 
lions  amis. 

ANC.  CAT.  Llongament.  anc.  esp.  Luengmnente. 
roRT.  Longamente.  it.  Lungamente. 

9.  SoBRELONGAMENT,  lïch'.,  très  longue- 
ment. 

A'iu   SOBRELONGAMENT. 

Elue,  de  las  pro/u.,  fol.  3J2. 
Vit  très  longuement. 

10.  LONGITUT  ,   .V.    /;  ,     lat.    LONGlTUno  , 

longueur.  -^ 

Fig.  Per  i.ONGiTUT...  d'estudi. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  2. 
Par  longueur...  d'étude. 
cm:.  Longitut.vsv,  Longltud.  port.  Longitude. 
IT.  Longitudine . 

11.  LoNGiNc ,    adj.,   lat.   longinqmh.ç  , 
éloigné,  distant,  lointain. 


LON 

F.l   loc  de    la  seecio,    sobre   peyra  ,    en  las 
feninas ,  es  longinc  del  loc  de  la  peyia. 
Fig.  Aquesta  operacio  es  pns  salva  e  pas  lon- 
GiNQUA  de  flnx  de  sanc. 

Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  32  et  33. 

Le  lieu  de    la   section,    sur  la   pierre,  dans   les 
femmes  ,  est  distant  du  lieu  de  la  pierre. 

Cette  ope'ration  est  plus  sûre  et  plus  distante   de 
Wwx.  de  sang. 
Ksp.  Longinciio.  port.  it.  Longinqtto. 

12.  LoNGANSA  ,  .ï.  y.,  retard  ,  prolonga- 
tion ,  ajournement. 

AI)  bran  respos  et  ab  longansa. 

AiMERi  DE  Peruilain  :  S'  ieu  fui. 
Avec  dure  réponse  et  avec  ajournement. 

13.  LONHDAN,  LUNHDAN,  LOINDAN  ,   adj., 

lointain ,  éloigné. 
Voyez  MuRATORi,  Diss,  33. 
Ja  negus  non  er  tan  plazentlers  , 
...  Ni  LUNHDVS  uî  vezis, 
Qae  ja  sia  de  inos  afars  devis. 

Arnaud  DE  Marueil  :  Ane  vas  amors. 
Jamais  nul  ne  .sera  si  agréable...  ni  éloigné  aï  voi- 
sin ,  que  jamais  il  soit  médisant  de  mes  affaires. 
Una  non  sai  loindana  ni  vezina , 
Si  vol  amar,  vas  vos  no  si'  aclina. 

La  comtes.se  de. Die  :  A  chantar  m'  er. 
Je  n'en  sais  pas  une  éloignée  ni  voisine,  si  elle 
veut  aimer,  qui  envers  vous  ne  soit  soumise. 
Fin'  auDors  jouh  e  lia 
Dos  cors  de  lonhdan  pais. 

Peyrols  :  Quoras  que. 
Amour   pur  rapproche  et   unit    deu.^:    cœurs    de 
lointain  pays. 

—  Adverbial.  Longuement. 
Si  '1  mais  i.oindans  li  dura  , 
Pauc  viura. 

P.  BoGiERS  :  AI  pareissen. 
Si  le  mal  longuement  lui  dure  ,  peu  il  vivra. 
IT.  Loniano. 

14.  LONGAR,  LOINGNAR,  LONHAR  ,  LUEN- 

HAR  ,  LUNHAR,  V.,  éloigner,  renvoyer, 
écarter,  reculer,  s'éloigner. 
Assatz  par 

Que  LOINGNAR 

Me  vole  de  sa  reio. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Il  paraît  assez  qu'elle  voulut  yW éloigner  àe  son  pays- 


LON 

Partie  lo  de  si  e  '1  lowhet  ,  e  no  M  vesfi  ni 

r  armet. 

r.dePi'jiols. 
Le  sépara   de  soi  et   le  renvoya,  et  ue  le  vêtit  ni 
l'arma. 

Que  joi  mi  renda  , 
E  m  LUENu  sospirs  e  plors. 

GiiLLAi'ME  DE  Cabestaing  :  Lo  Hous. 
Qu'elle  me  rende  joie,  et  écarte  de  moi  soupirs  et 
pleurs. 

S'era  reys  d'Euglaten'  o  de  rran.sit, 
LoNHEBA  m'en  per  far  totz  sos  coinans. 

B.VMBAiD  DF  Vaqueiras  :  Kra  m  requier. 
Si  j'étais  roi  d'Angleterre  ou  de  France  ,  je  m'en 
éloignerais  pour  faire  tous  ses  commandements. 
A  doas  legas  i.onhet  d'  aqui. 

R.  Vidal  de  Bezaudcn  :  Unas  novas. 
A  deux  lieues  il  s'éloigna  de  là. 

—  Séparer. 

Tro  lauzengiers  crois  e  savais 
Nos  I.ONGERAN  ab  lors  fais  Lrai-s. 

Rambaud  d'Orange  :  Entre  gel. 
Jusqu'à   ce    que    médisants    mécliants    et  làclies 
nous  séparèrent  avec  leurs  faux  cris. 
Part.  prés.  V  esperilz 

Es  de  lieis  privatz  et  aizilz, 
Sitôt  lo  cors  s'  en  es  lonhans. 
B.  de  Ventadour  :  Peldols. 
L'esprit  est  d'elle  familier  et  accueilli ,  quoique  le 
corps  s'en  est  éloignant. 
Fig.     Que  s' an'  ades  i-oinhan 
Per  inielhs  salhir  enan. 

B.  DE  VentADOUR  :  Pus  mi  preialz. 
Qu'il  s'en  aille  incontinent  reculant  pour  mieux 
sauter  en  avant. 

Part. pas.  fig.  Ane  no  foy  tan  i.unhat  d'aïuor. 
G.  lU'DEl.  :  liell.  m'es. 
Oncques  je  ne  fus  si  éloigné  d'amour. 
Anoet  en  pellerinatge  en  i.cnhada  terra. 
Trad.dulS.-Test.,  S.  Lie,  ch.  i5. 
.\lla  en  pèlerinage  en  terre  éloignée. 
ANC.  iT.  Si  forte  esso  longiando. 

GuiTTONE  d'.ARE7.7.0  ,   I.ett.  ici. 

ANC.  CAT.  Liinjar. 

i5.   Alongament,   alonha.mknt  ,  .s.  ni., 
éloignement. 
Per  gran  alonhament  de!  solelh. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  i'i'{. 
l'ar  grand  éloignement  du  soleil. 

—   Retard  ,  prolongation,  déliii. 
III. 


LON 


97 


En  breu  d'ora  y  ven  alongamehs. 

II.  Bri'NET  :  Cuendas  razos. 
Ku  peu  de  temps  y  vient  relard. 
Ses  plus  d'  AI.ONGAMEN. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  2  Lis. 
Sans  plus  de  retard. 
Queron  indiicias,  so  es  respech  e  alon(;a- 

MEN. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  lij. 
Ueniandeiit  renvois,  c'est-à-dire  répit  el  prolnn- 
gatiiin. 

ANC.  Esr.  .llongainiento.  pour,  .-ilongainento. 
iT.  Âlhingainento. 

i6.  Aloingui,.î.  /«.,  délai,  |)rolongation. 

Patibrcs  deo  atrobar  perdo 
Et  ALOHGUi,  cant  falb  proiiiessio. 
B.  Carbonée  de  Marseille,  Cohlas  tnadas. 
Le  pauvre  doit  trouver  excuse  et  délai,   quand 
promesse  manque. 

Alonguis  de   .nii.  mes  non  sia  aiitreiatz. 

Coût.  d'Alais.  Arch.  du  Roj.,  K,  7i4- 

Qu'un  délai  de  quatre  mois  ne  soit  pas  octroyé. 

17.  Alonguier  ,  s.  TH.,  retard,  retar- 
dement, délai,  prolonj^ation. 
Dama,  ditz  En  Lucatz,  nofassaiu  alongdier. 

Guillaume  deTudela. 
Dame  ,  dit  le  seigneur  Lucas  ,  11e  faisons  point  re- 
tardement. 

No  quieyras  alonguier  nidefînida  de  jorn. 
No  Inr  permet  alonguier  eniro  a  dema. 
F.  et  Fert.,  fol.  68  et  71. 
Ne  requiers  prolongation  ni  assignation  de  jour. 
INe  leur  permet  délai  jusqu'à  demain. 

18.  AlLONGANSA  ,    ALOINGNANSA  ,    .V.    f., 

prolongation,  délai,  allongement. 
"Val  mais  us  rortes  nos , 
Qaanl  ocs  non  trob'  abondansa. 
Que  s'ora  ditz  per  allongansa; 
Si  fa  rai. 

Azemar  lk  Noir  ;  Eia  m  don. 
Mien»,  vaut  un  non  courtois,  quand  oui  n'y  trouv(r 
suflisanee  ,  que  si  on  dit  pour  délai  :  Si  ferai. 

Un  manuscrit  porte  ai.oingnansa. 
ANC.  ESP.  Alonganza. 

19.  AlONGAK  ,      ALONGUAU   ,      ALONJAIl 

ALiiNHAR  ,   V.  ,    allonger,    prolonger . 
—  Désignant  l'étendue. 

Uegnas  lireusqu'  om  non  jincsc'  alonguar. 
Bertrand  de  Born  :  leu  in'escondise. 
Rênes  courtes  qu'on  ne  puisse  allonger. 

i3 


98  LON 

Las  régnas  alonguet  al  seu  liaiis;in  destrier. 
Roman  de  Fiera/iras ,  v.  i^o. 
Les  rênes  allongea  à  son  destrier  Lauçant. 
S'.MiONjAN  e  s'abreviati  cum  li  masculin. 
Grarnrn.  provenr. 
S'allongent  et  s'abrègent  comme  les  masculins. 

—  Désignant  la  durée. 

Ab  deniers  dels  mortz  alonga  al  rei  sa  guerra. 

Le  dauphin  d'Auvebgne  :  Vergoigna. 
Avec  ileniers  îles  morts  il  prolonge  au  roi  sa  guerre. 
At.ongon  las  causas,  e  fan  far  grans  daiup- 

nat"es. 

F.etrert.,M.i5. 
.    Prolongent  les  causes ,  et  font  faire  grands  dom- 
mages. 

—  Retarder,  différer. 

Mas  si  m'ALONGDEs  de  morir. 
Ma  vida  for'  el  sien  servir. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Mais  si  elle  me  retardait  de  mourir,  ma  vie  serait 
au  sien  servir. 

Part.  pas.  Mandet  que  la  sagrassio  fos  alon- 
GADA  entre  lendenia  mati. 

Philomena. 
Ordonna  que  la  conse'cralion  fût  (/(^'ree  jusqu'au 
lendemain  matin. 

L' ALONGA  sol  meig  an , 
E  fa  carta  novela. 

G.  RiQUiF.R  :  Si  m  fos. 
he  diffère  seulement  d'un  demi-an  ,  el  fait  titre 
nouveau. 

—  Éloigner. 

Si  nos  de  las  tendas  no  'Is  podem  alunear. 

Guillaume  de  Tudela. 
Si  nous  ne  les  pouvons  éloigner  des  tentes. 

ANC.    CAT.    ANC.    ESP.  l'ORT.    AlotlgUr.    IT.    Allull- 

gare. 
20.  Deslongar,  deslonhab,  deslonjai\, 

DESLUENHAR,   DESLUNH.iR,   V.,  éloigner, 

écarter. 
Pins  que  serps  de  sicoaioV 

M'  en    DESLONG. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vei  qu'  em. 
Je  m'en  éloigne  plus  que  serpent  de  sycomore. 
Per  dcscassar  e  per  deslonhar  lo  diable. 
V.et  Fert.,  fol.  70. 
Pour  chasser  et  pour  éloigner  le  diable. 
En  la  sua  desmesura  , 


LON 

Mi  part  de  si  ,  e  m  desluf.nha. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Bel  m'es. 
Dans  son  m.iuvais  procédé,  elle  me  sépare  do  soi, 
et  m'éloigne. 

No  s  pot  sebrar  ni  deslunhar  de  vos. 
P.  Baimond  de  Toulouse  :  Tos  temps  aug. 
IN'e  se  peut  séparer  ni  éloigner  de  vous. 
Fig.     De  tota  joia  m  deslonja 
Ma  dona. 

PeyROLS  :  Mania  gens. 
De  tout  plaisir  ma  dame  m'écarte. 

■il.  EsLOIGNAR,  ESI.UEINCNAR,  ESI.ONHAR, 

7J.,  éloigner,  éviter. 
Fig.       Eslceingna  de  tnrinen 
Los  las. 

B.  ZORGI  :  On  hom  plus. 
Eloigne  ie  tourment  les  malheureux. 
Doncx  per  que  s'  en  vai  negns  tarzan 
Ni  ESLONHAN  d'  aquelh  senhor  servir.'" 
Elias  de  Barjols  :  Qui  saubes. 
Donc  pourquoi  nul  s'en  va  tardant  et  évitant  de 
servir  ce  seigneur? 

Que  d'  afan 
Lo  puosca  anar  esloignan. 

B.  ZoRGi  :  Sitôt. 
Que  de  peine  je  puisse  aller  l'éloignant. 
ANC.  CAT.  Elongar. 

11.  Perlongamen,    prolongamext  ,   s. 
m.,  prolongation,  délai. 

Dilacio...  vol  dire  perlongamen. 

r.  et  Vert.,  fol.  12. 
DiLilation...  veut  dire  prolongation. 
Senes    prolongament  ,    de  von   enquérir   c 
eercar  lo  tort. 

Coût,  de  Tarraiibe,  de  1284- 
Sans  délai,  ils  doivent  enquérir  et  chercher  le  tort. 
ANC.  CAT.  Prolongament.  esp.  Prolongamieuto. 
pour.  Prolongamento.  it.  Prohiugamenlo. 

•jiS.  Prolongacio,  .V.  y.,    prolongation, 
allongement. 

Abreviament  et  prolongacio. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  126. 
Abrègement  et  prolongation. 
CAT.    Prolongacio.    esp.  Prolongacion.   port. 
Prolongacào.    ix,  Prolongazione  ,  prohin- 
sazione. 


LOQ 

24-  Perloinjansa,  s.  f. ,  relard,   pro- 
longation. 
Qae  om  la  reda  ses  tota  peri.oinjansa.. 

Traité  de  la  Pénitence,  enprof.,  fol.  59. 
Qu'on  la  rende  sans  aucun  relard. 

25.     Perlongar,    PERLONJAR,     PROLON- 

guar,  V.,  lat.   pROLONGARe,  prolon- 

u,er,  différer,  retarder. 

Perlonga  de  jorn  en  jorn  d'enansar  sa  via. 

Liii.  de  Sj-drac,  fol.   128. 
Diffère  de  jour  en  jour  d'avancer  son  chemin. 
Non  PERi.OîfGUBS  ton  do  als  fracbnros. 
r.  et  rert.,   fol.  81. 
(lue  tu  ne  diffères  pas  ton  don  aux  indigents. 
Part.  pas.  Per  so  car  lo  cosselh  ara  proi.on- 

GCAÏ. 

l^it.  de  1^28.  Hist.  de  Nîmes,  1. 111,  pr.,  p.  226. 
Parce  que  le  conseil  e'iail  prolongé. 
Esperansa  perlonjada. 

Trad.  deBède,  fol.  58. 
Espe'rance  prolongée. 
A  Nc.  DAT.  Perlongar.  cat.  mod.  Prolongar.  esp. 
PORT.  Perlongar,  prolongar.  it.  Proinngare. 

LOQUSTA ,  s./.,  lat.    locusta,   lan- 
gouste ,  sorte  de  sauterelle. 

Ero  tans  Sarrazis  que   semblavo  loqustas 
sobre  terra. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  1 15. 
Etaient  si  nombreux  les  Sarrasins  qu'ils  ressem- 
blaient à  sauterelles  sur  terre. 
AKC.  TR.  .Teo  mesiieroi  demain  locustes  en  tes 
entrées. 

Trad.  delà  Bible,  Exode,  c.  10. 
PORT.  IT.  Locusta. 

2.     LaNGOSTA,    LENGOSTA  ,    LINGOSTA  ,     S. 

f.,  langouste,  sorte  d'écrevisse. 
Semlant  a  la  lengo.sta  de  la  mar. 

Let.de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  lO. 
Pessemhlant  à  la  langouste  de  la  mer. 

—  Sorte  de  sauterelle. 

Si  os  mena  pescar  al  lac  , 

Greu  metretz  lanoosta  en  clavel. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Puois  s:ii. 
S'il  vous  mène  péclier  au  lac,  diflicilement  vous 
incllrex  langouste  en  liamcçon. 

Laiigo«tas  que   manjaran    las   heibas   e  'Is 
arbres. 

Hist.  nUr.  de  lu  Ihblc,  fol.  2(j. 


LOQ 


99 


Langoustes  qui  niangeronl  les  licrb'os  et  iesaiLres. 
Casegro  tanlas  i.angostas. 

Abr.  de  VA.  et  du  N.-T.,  fol.  9. 
Tonihèrenl  si  nombreuses  langoustes. 
L1NG0.STAS  e  rosilh 
Que  tornavan  los  biais. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Langoustes  el  rouille  qui  détruisaient  les  blés. 
ANC.  KR.     Et  laousces  et  raiel  sauvage. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  l^[^2. 
ANC.  cat.   Lagosta,  llangosta.  cat.  moi».  Lla- 
gosta.  ESP.  Langosta.  pout.  Lagosta. 

LOQUCIO,  LocuTio,  s.  f.,  lat.  locutio, 
langage,  parole,  élocution. 

Els  parlo  per  i.oqucio  mental. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 1 . 
Ils  parlent  par  langage  mental. 

—  Locution,  expression. 

En  autra  maniera  appar  fada  la  i.ocutios. 

Lejs  d'amors,  loi.  i'i. 
En  autre  manière  paraît  folle  la  locution. 
CAT.   Locucio.  ESP.   Locucion.  pout.    Locucào. 
IT.  Lociizione. 

2.  LoyuAcio,    s.f.,    langage,    parole, 

élocution. 

Boca...  es  necessaiia  a  parlar  et  t.oquacio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^2. 

La  bouclie...  est  nécessaire  pour  parler  et  (  pour) 
V  élocution. 

^.     ClRCUMLOCUTIO  ,     S.f.,     lat.    CIRCUM- 

i.ocuTio,  circonlocution. 

\ol  dire  circumlocutios  circunstancia  de 
parauias  quay,sb  semblans  ad  aquelas  qu  om 
enten. 

Leys  d'amors,  fol.  i32. 

Circonlocution  veut  dire  circonstance  de  paroles 
quasi  semblables  à  celles  qu'on  entend. 

cat.  Circii/nlociicio.  esp.  Circumlocttcion.  port. 
Circiimlocucào.  it.  Circonlociizione. 

'i.  Loquela,  s.f.,  lat.  i.oQUELA,  loquéle, 
parole,  langage. 
Liament...  ve  en  la  lengua  e  probibeys  1.0- 

QUELA. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  32. 
Ligament...  vient  en  la  langue  et  paralyse  la  parole. 
PORT.  11'.  LoijHcla. 


loo  LOQ 

5.  ElOQUENTIA  ,    ELOQUENCIA,  5.  y;.    Lit. 

ELOQUENTiA,  éloquencc. 
Per  nobla  eloquencia. 
De  savieza  et  de  eloquentia. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  2!^  ut  i5. 
Par  noble  éloe/nence. 
De  sagesse  et  A' éloquence. 
CAT.  ESP.  PORT.  Eloqiiencia.  it.  Ëloqnenzia- 

6.  Eloqxjensa,  s./.,  éloquence. 
Era  he  parlans  e  de  bona  eloquensa. 

Cat.  dels  apost.  deRoina,  fol.  27. 
Etait  bien  parlant  et  de  bonne  éloquence. 
IT.  Eloqitenza. 

7.  ElOQUEN,     adj.,      lat.      ELOQUEN^tW  , 

éloquent. 

Aqnest  papa  era  ben  eloquens. 

Gran  clerc  e  ben  eloqoen. 

Cat.  dels  apost.  de  Romaj  fol.    175. 
Ce  pape  e'Iait  bien  éloquent. 
Grand  clerc  et  bien  éloquent. 
cat.  Eloquent,  Esr.    port.  it.  Eloquente. 

8.  LoGiCA,  LoicA,   S.  /.,    lat.  logica, 
logique,   raisonnement. 

Voyez  Denina,  t.  III,  p.  36. 

Graraatica  ,  i.ogica  ,  rethorica. 

Lejrs  d'amors,  fol.  i3. 
Grammaire ,  logique,  rhe'torique. 
Un  conseill  hi  a  que  es  bos  , 
E  be  i  a  hora  sa  loica  salva. 

Deudes  de  Prades  ,  .-iuz.  C/ISS. 
Il   y  a  un   conseil  qui   est  bon  ,  et  on  y  a   bien   sa 
logique  sauve. 

<;at.  est.  tort.  it.  Logica. 

9.  LoGiciAN,.?.  m.,  logicien. 

E  M  lenfjaa  de  i.ogicia. 

P.  Cardinal  :  Tan  son  valen. 
Et  la  langue  de  logicien. 

Li  I.OGICIA  preado  gendre  coma  plus  gêne- 
rai qae  especia. 

Leys  d'amors ,  loi.  iSg. 
Les  lof^icicns  prennent  genre  comme  plus  gêne- 
rai tju'espèce. 

10.  L0GICAL ,  adj.,  logique,   conforme 
;i  la  logique. 

De  intencios  i.ogicals  cnm  so  noms  et  verbi. 

Elue,  (le  las  propr.,  fol.  i8. 
D'intentions  logiques  comme  sont  noms  et  verbe;. 

EST.  Loffical,  IT,  Los'icale. 


LOQ 

I  1 .   Prolec  ,  s.   m.,   lat.  vROhi£.Gomena, 
prolégomène,  prologue. 
Ayssi  coraensa  lo  proi,ec  delatersa  partida. 

Trad.  d'Àlbucasis,  fol.  56. 
Ici  commence  \e  prologue  de  la  troisième  partie. 
CAT.   Proleg. 

\'x.   Prologue,  prologre  ,  s.   m.,   lat. 
pROLOGu.y,  prologue,  exorde. 
Aiso  es  lo  PROI.OGUES  de  la  régla...  E  sona 
aytan  prologues  com  comensaraen  de  parau- 
las. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  i . 
Ceci  est  le  prologue  .de  la  règle.. .  Et  prologue  si- 
gnifie autant  comme  commencement  de  paroles. 
Non  ausavan  far  prologde  ni  sermou. 
f^.  de  S.  Honorât. 
N'osaient  faire  exorde  ni  sermon. 
Lo  PROtoGRE  es  finilz, 
Comensa  lo  romans. 
Deudes  de  Prades  ,  Âuz.  cass. 
Lie  prologue  est  fini  ,  le  roman  commence. 

ESP.  PORT.    IT.    Prologo. 

i3.  Cathalogue  ,  s.  m.,  lat.  catalogu.^, 
catalogue ,  liste. 

Cathalogue  dels  apostolis  de  Roma. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2. 
Catalogue  des  évéques  de  Rome. 
cat.  Catalog.  esp.  port.  it.  Catalogo. 

l[^.    Epilogus,    .v.    m.,    lat.    epilogus, 

épilogue. 

Epilogus  es  nna  figura  que,  en  bretis  motz, 
coiiipren  generalmen,  recita  e  replica  lot  aquo 
de  que  lia  parlât  e  tractât  en  especial. 

Leys  d'amors,  fol.  1^2. 

L'épilogue  est  une  figure  qui ,  en  peu  de  mots , 
comprend  ge'néralemeut  ,  rapporte  et  rappelle  tout 
cela  de  quoi  il  a  parle  et  traite'  spécialement. 

CAT.    ESP.    port.   IT.    EpHogO. 
l5.       InTERLOCUTORI  ,      INTERLOQUTORI  , 

ndj. ,  interlocutoire. 

Sentensa  interi.ocutoria...  que  non  diffî- 
uesca  la  materia. 

Fors  de  Bcc.rn,  p.  10^3. 

Sentence  interlocutoire...  qui  ne  de'fîuisse  pas  l.i 
matière. 

Siil/st.   Dona  tal  interi.oqutoria. 

Tit.  de  1294.  DoAT,  t.  XCVII,  fol,  25i. 
Donne  tel  inCerloculoirc. 


LOR 

Donar  intkrloqutoria  ni  definitiva. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  \[^<oi,  t.  XVI,  i>.  125. 
Donner  inlerlocutoire  el  décision. 
CAT.  Interiocutori.    tsr.   port    it.   Interlocit- 
torio. 

i6.    Emologuar,   ajiologuar  ,    T'.,   du 
lut,  /toyiOLOOus,  homologuer, 
('onferma  et  emologua. 

Tit.  de  i3i8.  DoAT  ,  t.  XLII,  fol.  217. 
Confirme  et  homologue. 
Aproo  et  confirmo  et  emologo. 

Tit.  de  liig.  DoAT  ,  t.  CXXXII,  fol.  344- 
Approuvent  et  confirment  et  homologuent. 
Parc.  pas.    Approbat,   ratifiât,   conferniat  el 

AMOLOGUAT. 

Tu.  de  i3i8.  DoAT,  t.  XLII,  fol.  218. 
Approuvé  ,  ratifié,  confirmé  et  homologué. 
roRT.  Homologuar. 

17.  SlLLOGISME,  S.    m. y  lat.  SYLLOGISMM^, 

syllogisme. 
En  siLLOGisMES  e  paralogistnes. 

Leys  d'amors,  ibl.  ii3. 
En  syllogismes  el  paralogismes. 
1  AT.    Sillogisme.   esp.  Silogismo.  port.  Sillo- 
gismOjSyllogismo.  it.  Sillogismo,  silogismo. 

18.  Paralogisme,    s.  m.,   lat.  paralo- 
GiSMM.y ,  paralogisme. 

En  sillogibines  e  parai.ogismes. 

Leys  d'amors ,  fol.  I  l3. 
En  syllogismes  et  paralogismes. 
chre.  Paralogisme,  esp.  pout.  it.  Paralogisino. 

T,OR,  LHOR,  LUR,  pron.  pers.  m.   e\.  f. 
pi.,  lat.  ilLOfium,  eux,  elles. 

Jiég.   dir.  Moût  mi  tenon  a  gran  honor 

Totz  .selhs  cny  ien  n'  ey  obeditz  , 
Quar  a  mon  joy  suy  revertitz  ; 
Et  lans  en  lieys  e  Dieu  e  t.hor. 
G.  RvDEL  :  Bellis  m'es  l'estius. 
Moult  me  tiennent  en  grand  honneur  tous  ceux  à 
qui  j'en  ai  obéi ,  car  à  ma  joie  je  suis  retourné  ;  cl 
j'en  loue  elle  el  Dieu  et  eux. 

Elas  nos  feiran  tan  d'onor 
Qu'ans  nos  preguarau  que  nos  lor. 
'1 .  de  p.  d'Al'VERCNe  et  be  B.  de  Vkntadour  : 

Amicx. 
Elles    nous    feront  tant   d'Iionnrur   i|u'flKs   niiu> 
prieront  avant  que  nous  elles. 


LOR  101  . 

ANC.  FR.  Li  roîs  Ricbart  qui  près  leur  ière. 
G.  Gliaht,  t.  I ,  p.  95. 

lirg.  indir.  ,\.  eux,  à  elles,  leur. 
Destriers  ferrans  e  bays 
Trameton  als  Mors  per  paor, 
Que  lor  orguelh  lor  an  doblat. 
P.  Vidal  :  A  per  pauc. 
Destriers  gris  et  bais  ils   transmeltenl  aux  Mau- 
res par  peur,   vu  que  leur  orgueil  ils  ont  iloul)lé  à 
eux. 

S' elbas  se  genson,  no  vos  lir; 
Abans  i-ur  o  devetz  grazir. 

Le  moine  de  Montaiido.n  :  Autra  velz. 
Si  elles  s'embellissent,  qu'il  ne  vous  peine;  avant 
vous  le  devez  agréer  à  elles. 

ANC.  FR.  Andonz  ses  brais  lor  ail  à  col  pendus. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne,  Bekkeh,  p.  i3. 
Li  frères  /or  jurèrent  e  lor  fei  /or  plevirent. 
Roman  de  Roii,  v.  8i3. 

—  Pron.  po.i.1.   m.    et/.,   leur,   d'eux, 

d'elles,  à  eux,  à  elles. 
Su/.     Ab  totas  mas  vey  clergnes  a.ssaiar. 
Que  totz  lo  mons  es  lurs. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
De  toutes  mains  je  vois  les  clercs  éprouver,   vu 
que  tout  le  monde  est  leur.  1 

Trazon  prim 
L'arquier  mclhor 
Nostri  e  i.or. 

GviLLAt'ME  DE  MoNTAGNAGOLT  :  Belll  m'cs. 
Tirent  menu  les  archers  meilleurs  nôtres  cl  leurs. 
Par  ben  que  sens  li  falba 
Qui  donas  joves  engalba 
Ab  las  vielbas,  que  au  prelz  sesbaralha, 

Quar 

Ldr  coiupanba  es  gazauba. 

Alb.  Caille  ou  B.  Zorgi  :  Aras  quan  plou. 
11   paraît  bien  que  sens  manque  à  celui  qui   les 
jeunes  dames  égale  aux  vieilles  ,  qui  ont  prix  sans 
contestation  ,  car...  leur  compagnie  est  profit.  ■ 
ANC.  FR.    Li  primier  colp  deit  estre  lor. 

Roman  de  Rou,  v.  12960. 
Criants  que  tout  esloit  leur,   et  qu'ils  vins- 
sent au  gain. 

CoMiNES,  llv.  I,  p.  327. 

AKc.  CAT.  La  I.UR  gola  es  vas  nbert. 

Trad.  des  Ps.  en  long.  cat. ,  ps.  5. 
ANC.  IT.  Li  padri  e  le  madri  i  ilgliuoli ,  qnasi 
loro  non   fossero ,  dl  visilaie  c  di  servirc 
scliifavano. 

Bolcaclio,  Dciam.,  I ,  procni. 


loa  LOR 

Rêi^.  dir.  Car  i.oRArtus  detnandon  frevolmen. 
Bertrand  de  Born  :  GenI  fai  nostre. 
Car  ils  demandent  frivolement  /e/zr  Artus. 
Car  1!  sen  e  li  joc 
An  ruR  temps  e  i,ur  loc. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
C;ir  les  sens  et  les  jeux  ont  leur  temps  et  to/r  lieu. 
De  las  dorunas,  que  natura 
Es  que  lur  cara  tenguon  gen. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Aulra  vetz. 
Des  dames,  de  qui  la  nature  est  que  leur  (ace  elles 
tiennent  gentiment. 

Pois  lo  reys  e  '1  coms  Richartz 
M'  an  perdonat  ldrs  mais  talans. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  far. 
Puisque  le  roi  et  le  comte  Kicliard  m'ont  pardonné 
leurs  mauvaises  volontés. 
CAT.  Lut.  it.  Loro. 

Siibstantiv.    Conquistan,  defenden  lo  lor. 
Paulet  de  Marseille  :  L'  autr'  ier. 
Conquièrent  î  en  défendant  le  leur. 
Silh  que  aucio  la  gen  per  aver  lo  i.or. 

Liii.  de  Sydrac,  fol.  68. 
Ceux  qui  tuent  la  gent  pour  avoir  le  leur. 

Ai!  Seigner  Diens,  cui  non  platz 
Mortz  de  negan  peccador, 
Ans  per  aucire  ia  lor  , 
Sofritz,  vos,  la  vostra  en  patz. 

FoLçTJET  DE  Marseille  :  Si  cum  sel. 
Ali  !  Seigneur  Dieu ,  à  qui  ne  plaît  mort  de  nul 
pécheur,  mais  (qui)  pour  détruire  la  leur,  souf- 
frîtes, vous,  la  vôtre  en  paix. 

Ab  las  nutruis  van  aprenden 
Engienhs,  ab  que  gardon  las  lor. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belba  m'  es  la. 
Avec  celles  d'autrui  vont  apprenant  engins  ,  avec 
quoi  ils  gardent  les  leurs. 
ANC.  FR.  Quant  issi  perdent  la  lor, 

Curuent  qnerrez  altrui  euor? 

Roman  de  Rou ,  v.  \?J^'i5. 
ANC.  IT. 

Failiiiono  i  tnaggiori  raercatanti  d'ilalia, 
E  ia  cagione  fu  ch' elliuo  avien  nicsso 
Il  loro  re  Adoardo. 

ViLLANi ,  XII ,  54. 
Loc.  Tan  no  m'a  sabor 

Manjars  ni  benre  ni  dormir, 
Cum  a  quant  aug  cridar  :  A  lor! 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play  lo. 
Tant  ne  m'a  saveur  manger  ni  boire  ni  dormir 
comme  a  quand  j'entends  trier  :  A  eux'. 


LOT 
LOSC,  adj.,  lat.  Lusc«.y,  borgne,  louche. 

Enans  fos  oiba  o  losca  , 
Qu'ieu  perdes  ma  virginitat! 

Trad.   d'un  Evang.  apocr. 
Que  je  fusse  aveugle  ou   borgne  ,   avant  que  je 
perdisse  ma  virginité  .' 
Fig.  Cuiatz  vos  qii'  ieu  non  conosca  , 
D'aïuor,  si  's  orba  o  losca? 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Croyez-vous  que  je  ne  connaisse  pas  ,   touchant 
amour,  s'il  est  aveugle  ou  borgne? 

CAT.    LhtSCO.   ANC.   ES1>.  LuSCO.  ESP.    MOD.    B'iZCO. 

roRT.  Fesgo. 

LOT,  adj.,  lent,  indolent,  lourd. 
Nou  es  LOTz  ni  coariz. 

Raimond  de  la  TotK  :  Ar  es  dretz. 
IN 'est  indolent  ni  lâche. 
N'osta  ,  vos  non  es  ges  lota  , 
Ben  o  conosc  al  montar. 

Guillaume  de  l.a  Tour  ■  Unas  doas. 
Dame  hôtesse,  vous  n'êtes  point  lourde,  bien  je  le 
connais  au  monter. 

Per  so  l'apelam  lenta  o  lota. 

Leys  d'amors,  fol.  1 1 1. 
Pour  cela  nous  l'appelons  lente  ou  lourde. 

2.   LoTAMENS,  adi>.,  lourdement. 

Dizo  que  lentainens  o  lotamens...  sono  las 
dicbas  letras. 

Lejrs  d'amors ,  fol.  111. 
Disent  que  lentement  ou  lourdement...  sonnent 
lesdiles  lettres. 

LOT,  s.  VI.,  lat.  LUT«w,  limon,  boue, 
vase ,  fange. 

Cel  qne  eercba  l'aur,  tant  lava 
Lo  LOT,  e  trastorna  la  grava 
Tro  que  Irneba  lo  iuzent  aur. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vosque. 
Celui  qui  cherche  l'or,   tant   lave  la  -vase  et  re- 
tourne le  sable  jusqu'à  ce  qu'il  trouve  l'or  luisant. 
Si  no  o  fai ,  es  porc  que  se  fueilla 
Volonlier  en  fane  e  en  lot. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Fertus. 
S'il  ne  le  fait,  il  est  porc  qui  fouille  volontiers 
dans  la  fange  et  dans  la  boue. 
CAT.  Liât.  Esr.  tort.  Lodo.  ir.  l.oto, 

2.  LuTos,  ad].,  iat.  lutosm.v,  boueux, 
fangeux. 

Ploia...  las  vias  fa  lctozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iSy. 
La  pluie.  .  rend  les  chemins  boueux. 
(Al.  J./otos.  tsr.  roRT.  Lodoso.  ir.  Lotos<). 


LUC 

J, VBRÏC  ,  adj. ,  lat.  i.UBRicH.f,  glissant, 
lubrique ,  lascif. 

Per  causa  de  hnmidit.ils  lubricas. 

Trad.  d'Àlhiicasia,  fol.  6. 
Par  cause  iriiumidilesg-/ijr4rtn<«. 
Esr.  roRT.  iT.   f.nhrico. 

1.  LuBRiciTAT,  s.f.,  lubricité. 

Per  LUBRiciTAT...  pert  la  tutela. 

^ors  de  Bcarn,  p.  1087. 
l'ar  lubricité...  il  perd  la  tutelle. 
ESI'.  Lnbricidad.  it.  Lubricka,  hibricitate,  hi- 
bricitade. 

TA'CHA,  LOCHA,  LOITA,  S .  f.,  lut.  LUCTA, 

lutte,  résistance,  effort. 
Tal  m'  avetz  tornat ,  qn'  a  lucua 
No  m  defendria  d'  nn  inanc. 

GlRAUD  DE  BoRNKlL  :  Quan  la  Iiruna. 
Vous  m'avez  rendu  tel ,  qu'à  la  hilte  je  ne  me  ih-- 
fentlrais  pas  d'un  mancliot. 
Fit;.  Li  nais  en  son  cor  ana  novella  lucha. 
V.  et  Vert.,  fol.  7t. 
Lui  naît  en  son  cœur  une  nouvelle  lutte. 
En  mans  locx  val  mais  tarda  que  cocha, 
Sol  contra  Dieu  no  s  fassa  la  t.ocha. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Cohlas  triadas. 
En  maintes  circonstances  mieux,  vaut  retard  que 
presse  ,  seulement  que  contre  Dieu  ne  se  fasse  la  ré- 
sistance. 

Loc.  prov.  Mas  res  no  m'ajuda. 
Ans  es  i.ucnA  perduda. 

Pierre  p'Aivergne  :  Pois  de  mon. 
Mais  rien   ne    m'aide,    au    contraire   c'est    lutte 
perdue. 

ANC.  FR.  L'  escrime  des  poings  représente  le 
charger  de  l'ennemi  et  se  convrir  de  lui;  la 
luicte,  leharper  et  le  terrasser. 

Amyot,  Trad.  de  Plutarque,  Morales,  t.  1,  p.  102. 

ANC.  CAT.  Lujta,lliiyta.  esp.  Lucha.  port.  Liita. 
iT.  Lutta,  lotta. 

1.  LoiTAMEN,  S.  m.,  lutte,  combat. 

Fig.  Cant  nausa  de  vices  e  loitamens  de  pas- 
sio  es  els  abitadors. 

Trad.  de  Bbde,  fol.  35. 
Quand  noise  de  vices  et  lutte  de  passion  est  chez 
les  liabilanls. 

3.    LUCHADOR,  LOITADOR,   S.  1)1.,   lat.   I.l  T 

TATOR ,  lutteur,  adversaire. 


LUM 


io3 


Confondeni  nostre  i.oitador  e  '1  solire- 
monlem. 

Trad.  de  bide ,  fol.  G5. 

Nous  confondons  notre  adversaire  et  le  surmon- 
tons. 

Delfrug...  uzavo  luchadors,  prumier  que 
hichesso. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  207. 

Ou  iruil...  faisaient  usage  lis  lutteurs,  avant 
qu'ils  luttassent. 

ESP.  Liichador.  port.  lAitador    ir.  Lottatore. 
4.     LUCHAR  ,     I.OCHAR  ,    LOITAR    ,    V.  ,     lat. 

LucTARi,  lutter,  résister,  coiubattre. 
Escomes  lo  de  luchar,  e  i.ucheron  amdo.s. 

ylbr.  de  VA.  et  du  N.  T.,  fol.  5. 
Le  défia  de  lutter,  et  ils  luttèrent  tous  deux. 
Si'l  sieus  cors  ab  lo  mien  locoa. 

IIameus  de  la  Broquerie  :  Quan. 
Si  le  sien  corps  avec  le  mien  lutte. 
Si  r  auzel  loita  e  ponha. 

Deudes  de  Prades  ,  Juz.  cass. 
Si  l'oiseau  résiste  et  s'efforce. 
ANC.  CAT.  Lhijtar.  esp.  Luchcir.  port.  Lutar. 
IT.  Lottare. 

LUM,  s.  m.,  lat.  i^vmen,  lumière,  lumi- 
naire. 

Entre  lum  et  lutz  no  a  autia  diferensia  , 
sino  que  Intz  es  plus  gênerai  que  lum,  quar 
tôt  LUM  es  Intz  ,  mas  tota  lutz  no  es  i,um. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  120. 
Entre  lumière  et  clarté'  il  n'y  a  autre  difl'e'rence 
sinon  que  clarté  est  plus  générale  que  lumière,  car 
toute  lumière  est  clarté,  mais  toute  clarté  n'est  pas 
lumière. 

Plus  son  ardens  non  es  lums  en  lanterna. 
Alb.  Caille  :  Aras  quan. 
Plus  sont  ardentes  que  n'est  lumière  en  lanterne. 
N'  art  T.uMs  de  cer'  e  d'  oll. 

A.  Daniel  :  Ab  guai. 
J'en  hnllc  lumières  de  cire  et  d'huile. 

De  toutas  e  de  rezendas 
Fai  sos  dos  e  sas  estnendas, 
Sos  LUMS  e  sas  oferendas. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
De  toUcs  et  d'exactions  il  fait  ses  dons  et  ses  ré- 
parations ,  ses  luminaires  et  ses  offrandes. 
Fig.  Lo  cars  miralbs,  qa'  es  ldms  de  salvameii. 
Guillaume  de  S.  Didier  :  El  temps  quau. 
Le  cher  miroir,  qui  est  lumière  de  salut 


o4 


LUM 


Rei  glorios,  verais  lcms  e  clarilatz. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Rci  glorios. 
Roi  glorieux  ,  vraie  lumière  et  clarté'. 

—  On  a  dit  dt-s  chrétiens  : 
Siatz  filh  de  tusi. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Soyez  fils  de  lumière. 
CAT.  Llnm.  ANC.  Esr.  Lnmhre.  port.  it.  Lutne. 

2.  LUMEIRA,    LUMERA,    LUMNEIRA  ,    LUM- 
NEYRA,   LHUMNIEYRA,    S.  f.,    lumièrC, 

flambeau. 

A   la    LUMEIRA  , 

Es  plus  temsDtz  que  laire. 
T.  DE  BoNNEFOï  ET  DE  Blacas  :  Seign'  En. 
A  la  lumière j  vous  êtes  plus  craint  que  larron. 
La  nueg  donet  lumneyb  as,  las  estelas  Inzens  ; 
Et  al  jorn  ,  lo  solelh. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
A  la  nuit  il  donna  {^oav) /lambeaux,  les  e'toiles 
luisantes;  et  au  jour,  le  soleil. 
Fig.  Darz  d'  acer  voill  que  ill  pertus  la  pansa  , 
E  brocas  voill  que  il  tragaa  la  lumera, 
LanzA  :  Emperador  avem. 
Je  veux  que  dard  d'acier  lui  perce  la  panse  ,  et  je 
veux  que  broches  lui  arrachent  la  lumière. 
La  veraya  lhcmnieyra  que  Dieus  es. 
Iiii're  de  Sydrac,  fol.  98. 
La  véritable  lumière  qui  est  Dieu. 
ANC.   ESP. 

Lnego  que  el  sol  yex  a  la  ora  primera  , 
Luego  las  estrellas  pierden  toda  lumnera. 
Poemn  de  ^lexandro,  cop.  ii()6. 
ANC.  CAT.  Lumera,  himiera.  esp.   mod.  Luin- 
brera.  port.  Lumicira.  ix.  Lumiera. 

3.  LUMINARIA  ,  LUMENARIA,   S.f.,    \nra.\- 

naire. 

Foron  fâchas  ltjminarias,  so  es  lo  solelh  e 

la luna. 

Hist.  al/r.  de  la  Bild.,  fol.  i. 
Furent  faits  les  luminaires ,  c'est-à-dire  le  soleil 
et  la  lune. 

—  Terme  collectif,  spécialement  usité 
dans  les  églises. 

A  la  obra  e  a  la  lumenaria. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  ij5. 
A  l'œuvre  ut  au  luminaire. 
Un  quai-tayron  de  cera  per  la  lcmenaria 
inantenir. 

Statuts  de  la  Confr.  du  S.  Esprit. 
Un  quarteron  de  cire  pour  le  luminaire  en\vt'\cnw. 


LUM 

La  mitât  al  rey   nostre  senhor,  e  T  aatra  a 
la  i.uMiMARiA  per  servir  Dieu. 
'Fit.  de  \'ig'^.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  I2ti. 
La  moitié'  au  roi  notre  seigneur,  et  l'autre  au  lu- 
minaire pour  servir  Dieu. 

CAT.  Lluininaria.  esp.  Lnminaria,  port.  Lumi- 
narias.  anc.  it.  Luminaria ,  liirninara . 

'^.  LuMiNOS,  adj.,  lat.  luminos/w,  lumi- 
neux. 
Dels  cors  lusens  e  luminos. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  25o. 
Des  corps  luisants  et  lumineux . 
En  loc  be  luminos. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  Si . 
En  lieu  bien  lumineux. 
CAT.  Lliiminos.  esp.  port.  it.  Luminoso. 

5.  Luminozitat,  s.f.,  lumino.sité,  qua- 
lité de  ce  qui  est  lumineux. 

Rach  a  en  si  luminozitat. 

Elue,  delas  propr.,  fol.  120. 
Le  rayon  a  en  soi  luminosité. 
it.  Liiminosità,  himinositate,  luminositade. 

6.  Alumnamen  ,  s.  m. ,  éclairage  ,  illu- 
mination. 

Si  quo  '1  solelhs  sobr'  autr'  alumnamen 
Nos  ren  clardat. 

Cadenet  ;  Ab  leyal. 
Ainsi  comme  le  soleil  par-dessus  autre  éclairage 
nous  rend  clarté. 

Fig.  Compunctios  es  alumnamen  d'  arma, 
Trad.  de  Bède,  fol.  23. 
Componction  est  illumination  d'àrae. 

7.  Alumenatge  ,  s.  m.,  éclat,  lumière. 

Ilh  es  clardatz  ,  e  rent  alumenatge. 
Cadenet  :  Ab  leial. 
Elle  est  clarté ,  et  rend  lumière. 

8.  Alumenar,  alumnar,  alhumnar, -y., 
allumer,  enflammer,  éclairer. 

Aissi  CD  lums  es  melhs  emplegatz  cant  alu- 
mena  una  sala  plena  de  gens ,  que  si  servia  ad 
.1.  sol. 

f^.  et  Fert.,  fol.Sg. 

Ainsi  comme  lumière  est  mieux  employée  quand 
elle  éclaire  une  salle  pleine  de  gens  ,  que  si  elle  ser- 
vait à  un  seul. 

Aissi  coma  lo  faocx  que  ai.humna  et  art. 
Lii>.  de  Sydrac,  fol.  •Jl^. 

Ainsi  comme  le  feu  qui  allume  ot  brûle. 


LUM 

Flg.  Lor  ALUMNA  tût  lo  cors  e  lor  iiR'nl)if.s. 
Lii're  de  Sydrac,  fol.  97. 
Leur  enflamme  tout  le  corps  et  leurs  membres. 

—  Donner,  rendre  la  vue,  la  clartt'-. 

Segner,  c'  at.tjmîîar  voignist 
Lo  panre  que  non  avia  vist. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Seigneur,  qui  voulus  donner  In  clnrlé  au  pauvre 
•]ui  n'avait  pas  vu. 

Part.  pas.  .T;i  no  es  obs  fox  i  .ssia  alumîtaz. 
Poëme  siirBoèce. 
Jamais  n'est  besoin  que  feu  3'  soit  allume. 
Lo  dac  Roil.in  cavalga  totz  d'ira  at-omnat/.. 

Roman  de  Fierabra.<; ,  v.  t\(i5. 
Le  duc  Roland  cbevauclie  tout  enflammé  de  co- 
lère. 

ANC.  ESP. 

Losciegos  alumnaron,  los  tîesnudos  vistieron. 
Martirio  de  S.  Lorenzo,  cop.  /jg. 
Ovieron  grant  fenza  de  seer  allumnados. 
y.  de  S.  Mil  la  n,  cop.  323. 
ANC.  CAT.  Altimar.  esp.  mod.  Ahimbrar.  port. 
Ahunear,  alluiniar.  n.  AUuminare. 

9.  Enlumin.vtio ,    v.  /.,   illumination, 
lumière. 

Per  EJVLUMINATIO 

Nos  a  dada  cognitio. 

Bref,  d'amor,  fol.  ?.. 
Par  illumination  il  nous  a  donné  connaissance. 
Aîîc.   CAT.   Enlluminacio .    esp.    Iltuninacion. 
ponT.  Ilhiminacào.  it.  Illuminazione. 

10.  Enlumenament,  s.  /??.,  illumination, 
éclairage,  splendeur,  éclat. 

Donc,  pos  Inna  l'apcllalz,  ven  d' aiiiors 
En  lieis  bentatz  et  enluminamf.ns. 

Blacasseï  :  Amies  Guillem. 
Donc,   puisque  lune  vous  l'appelez,  vient   d'ail- 
leurs en  elle  beauté'  et  splendeur. 

rig.  Par  so  qn'  enlumenament  del  Avangeli... 

non  resplendisca  en  els. 
Trad.  delà  2«  Epît.  de  S.  Paul aujc  Corinthiens. 
Pour  cela  que  l'illumination  de  VKxan^Hf...  ne 
resplendisse  pas  en  eux. 
A»r.  CAT.  Enlluminament .  it.  lUuininarncntn. 

1  I  .  ElLUMINAYRE,  ir.LUMINVnOR  ,  .V.    m., 

lat.  ILI.UMINATOR  ,   illuminatt'ur  ,    f|ui 
donne  la  lumière, 
m . 


LUM  'io5 

l'S  Dieiis  e  ns  senhei-  nostre  creayre  e  nostre 

EI.f.UMINAYRK. 

La  Conjes.iin. 
Un   Dieu  l'i    un   seigneur  noire  crcîateur  et  notre 
illuminalvur. 

Ad  aquil  quo  era  Salvador  e  if.i.uminador. 

///.s/,  abr.  de  la  Bible,  fol.  78. 
.A  celui  qui  était  sauveur  et  illuminateur. 
ANC.     CAT.    EtiUutninador.    esp.    Iluminador . 
PORT.  lUuminador.  rr.  lUinninatore . 

12.  Illuminatiu,  arij.,  illnminatif,  qui 
e.st  propre  à  illuminer,  à  éclairer. 
De  naech  illuminativas. 

Elue  de  las  jtropr. ,  fui.  118. 
Ilhtminatives  de  la  nuit. 

c:at.  Uluminatm.  esp.  port.  it.  lUuminadvo. 

l'^.   Enlumenar,  enlhumenar,  v-j  illu- 
minei',  éclairer,  enluminer. 

r.Iardat  del  solelb  que  1'  enlhitmena. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  35. 
Clarté  du  soleil  qui  Véclaire. 
Fig.  No  'Is  vol   ENLUaiENAR  , 

Ni  donar  gracia  de  far  be. 

Brei>.  d'amor,  fol.  35. 
Ne  les  veut  éclairer,   ni  (leur)  donner  grâce  de 
liien  faire. 

Part.  pas.  Ay  !  lin'  arnors,  fons  de  bontatz, 
Qu'avelzlo  raon  enlcmenatz  , 
Meice  vos  clam  ! 

Marcabrus  :  Pus  mos  coratge. 
Ali  !  pur  amour,  fontaine  de  bonté,  qui  avez  illu- 
miné le  monde  ,  merci  je  vous  crie  ! 

Lo  calh  libre  era  tôt  enlumenat  de  ietras 
d'  aur. 

Philoimena. 
Lequel  livre  était  tout  enluminé  àe  lettres  d'or. 
ANC.  fr.   Ainsi  comme  l'escrivain  qui  a   fait 
son  livre,    qui  Venlurnine  d'or  et   d'azur, 
enlumina  ledit  roy  son   royaume  de  belles 
abbaies  que  il  y  fist. 

.loi.NVILT.E  ,  p.    2^3. 

ANC.  CAT.  Enlluminar. 

i!\.  Illumixar,  illumenar,  ellumenar, 
7K,  lai.  iLLUMiNARe,  illuminer,  éclai- 
rer l'esprit,  instruire  en   matière  de 
religion. 
Los  iebros  ii.i.umbkar. 

/'.  il  l'frl.,  fol.  ?•. 
Erliiiret  \es  lépreux. 

>1 


io6 


LUN 


Aisso  es  la  veraya  savieza  que  illumena  lo 

sens  d'  ome. 

V.et  rert.,  fol.  3[. 
Ceci  est  la  vraie  sagesse  qui   illumine  l'esprit  de 
riiomme. 

Part. pas.  Tut  li  moneslier  de  trastot  occideuf 
Foron  illuminât  de  la  sia  sanctetat._ 
V.  de  S.  Honorât. 
Tous  les  monastères  de  l'occident  entier  furent  il- 
luminés de  sa  sainteté'. 

D'  on  issira  tan  grans  clardatz, 
Qn' el  mon  er  tôt  elluminatz. 

Contricio  e  Penas  ifernals. 
D'où  sortira  si  grande  clarté' ,  que  le  monde  sera 
tout  illuminé. 

Lo  solelh 

Que  tant  es  ben  ellumenatz. 

Les  Xf^  Signes  de  laji  del  mon . 
Le  soleil...  qui  est  si  Lien  illuminé. 
CAT.  Illuminar.  esp.  Iluminar.   port.  lUumi- 
nar.  it.  Illuminar  e . 

i5.  SoBRELUMiNOS,  rtfi).,  ti'ès  luinineux. 

Fig.  La  SOHRELUMINOZA  savieza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Io5. 
La  très  lumineuse  sagesse. 

LUMÏAR  ,  LUMDAR  ,  LHUMDAR  ,  LUNTAR  , 

LtjNDAR,  S.  m.,  seuil ,  demeure. 

Sus  en  lo  lcritar  son  cazntz. 

f^.  de  S.  Honorai. 
Sus  en  le  seuil  sont  toniLés. 
Coma  el  desires  vizitar  los  sanhs  lhumdars 
dels  apostols. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  io6. 
Comme  il  désirât  visiter  les  saintes  demeures  des 
apôtres. 

Onbes  en  los  luntars  de  las  portas. 

Hist.  abr.  de  In  Bible,  fol.  28. 
Oigncz-en  les  seuils  des  portes. 
Clans  e  porta  e  lundar. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Clef  et  porte  et  seuil. 
Aî)c.  ESP.  Lumbral.  port.  Litmiar. 

LUNA,  LHUNA  ,  s.f.,  lat.  luna  ,  lune. 

En  cela  ora  ve  lo  clipses  de  la  i.huna  ;  quar 
la  LHUNA  non  ren  clardat  mas  del  solelb,  que 
ferla  lhuna,  e  Ibi  fai  redre  clardat. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  5l  et  52. 

En  cette  heure  vient  l'éclipsé  de  la  lune;  car  la 
lune  ne  rend  clarté  excepté  du  soleil  ,  qui  frappe  la 
lune,  et  lui  fait  rendre  clarté. 


LUN 

Atressi  ereys  cum  la  luna  es  creyssens, 

Richard  de  Barbezieux  :  Lo  nous  mes. 
Ainsi  il  croît  comme  la  lune  est  croissante. 
Un  cantel 
De  la  LUNA. 

Guillaume  de  Mur  :  Al  avincn. 
Un  quartier  delà  lune. 
CAT.  Lh/na.  isr.  Luna.  port.  Lua.  it.  Luiui 

2.  LuNAMEN  ,  S.  m.,  lunaisou. 

De  .CGC.  e  de  .xxx.  e  de  .v.  lunamens. 
Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  de. 
De  trois  cents  et  de  trente  et  de  cinq  lunaisons 
ANC.  CAT.  Luiiament.  it.  Lunamento. 

3.  LuNACio  ,  LUNASO  ,  S.f.,  lunaisoii, 

Apelam  una  lunacio  mes  Innar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  la^- 
Nous  appelons  une  lunaison  mois  lunaire. 
Es  LUNASos  complida. 

Bref,  d'amor,  fol.  33. 
La  lunaison  est  accomplie. 
CAT.  Llunacio.  esp.  Lnnacion.  port.  Lunaçào. 
iT.  Lufiazione. 

/(.  LuNAR,  fidj.,  lat.  LUNARîV,  lunairc. 
Us  mes...  LUNARs. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^6. 
Un  mois...  lunaire. 

Alcunas  vetz  apelam  an  lunar  aqael  espazi 
qui  ba  .xii.  lunacios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 
Aucunes  fois  nous  appelons  an  lunaire  cet  espace 
qui  a  douze  lunaisons. 
De  figura  lunar. 

Trad.  d'Alhucasis,  fol.  14. 
De  forme  lunaire. 

CAT.  ESP.  PORT.  Lunar.  it.  Lunare. 

5.  LuNATic,  adj.,  lat.  LUNATicM.y,  luna- 
tique. 

A  Ibi  un  sieu  filh  présentât 
LuNATic  et  endemoniat. 

Bref,  d'amor,  fol.  l58. 
Lui  a  présenté   un  sien  fils  lunatique  et  démo- 
niaque. 

Substantif   Com  vezem  dels  lunaticx  et  dels 
epilenticx. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 
Gomme  nous  voyons  des  lunatiques  et  des  épi- 
leptiques. 
CAT.  Lunatic.  rsp.  ponr.  it.  Lunatico. 


LUP 

6.  Lus,  LUNS,  i,  ni.,  Imuli. 

Pueis  fe  lo  lds  e  '1  mars  e  '1  mercres  eissamens. 

Pierre  de  Cokbiac  :  El  nom  de. 
Puis  il  fit  le  lundi  et  le  mardi  et  le  mercredi  cya- 
Icraent. 

Los  e  dimartz,  inali  e  ser. 

R.  X'iDAL  DE  Bezaudun  :  Enai(iiel. 
Lundi  et  mardi ,  matin  et  soir. 

7.  DiLus,  DiLUNS,  x.m.,  lundi. 

No  y  gnart  dilds,  ni  dimartz, 
Ni  setmana,  ni  mes,  ni  ans. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  far. 
Je  n'y  regarde  lundis,  ni  mardis ,  ni  semaine,  ni 
mois,  ni  ans. 

Voyez  DiA. 

LUP,  Lop,  s.  ru.,  lat.  V.VVIIS,  loup. 
Domna,  en  vos  trobei  tal  guierdos, 
Coni  fai  al  i.rp  lo  cabrol  e  l'agnel. 

P.  MiLON  :  Pois  que. 
Dame,  en  vous  je  trouvai  tel  profit  ,  comme  fait 
au  loup  le  chevreuil  et  l'agneau. 
Fig.  "Vers  es  que  nostre  pastor 

.Son  tornat  lop  raul)ador. 

G.  FiGLEiRAS  ;  No  m  laissarai. 
Il  est  vrai  que  nos  pasteurs  sout  devenus   loups 
ravisseurs. 
Loc.  Entre  ca  e  lop,  a  la  lin  del  jorn. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.   i5q. 
Entre  chien  et  loup,  à  la  fin  du  jour. 

CAT.   Llop.    ESP.    PORT.   Lobo .    IT.    LupO. 

2.  Loba,  s.f.,  lat.  lupa,  louve. 

Las  LOBAS  noyrisson  los  cfans  gitatz. 

F.  et  f^ert.,  fol.  -/i. 
Les  louves  nourrissent  les  enfants  expose's. 
Foron  noyritz  en  aquel  loc  per  una  loba. 

L'Àrhrc  de  Bataillas,  fol.  Hj. 
Furent  nourris  en  ce  lieu  par  une  louve. 
CAT.  ESP.  PORT.  Loba.  IT.  Lupa. 

3.  LoBAT,  S.  m.,  louveteau. 

Lop  ha  merce  del  LOBAT,  et  dévora  l'anbel. 
Lop  qnan  noyrish  lobatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  18  et  25^. 
Loup  a  merci  du  louveteau,  et  dévore  l'agneau. 
Loup  quand  il  nourrit  louveteau. 

4.  LoBEiRA  ,  S.f.,  louvitVe,  lanière  tl  M 
loup. 


LUT 


107 


Ks  plus  teinsutz  que  laite  ni  lobkira. 
T.  DE  BoNNEFOY  ET  DE  Blaca.s  :  Seini^n'  En. 
Est  plus  craint  que  larron  et  louvicre. 
Va  fort  laenb  de  sa  lobeira. 

Naturas  d'  alcunas  beslias. 
\  a  fort  loin  de  sa  louvière. 
ESP.  Lobera. 

b.  LoBERNA ,  S.f.,  peau  de  loup. 

La  dotzena  de  lobkrnas,  .11.  d. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  I  l3. 
La  douzaine  de  peaux  de  loup,  deux  deniers. 

LURIA,  LUIRIA,  LOIRIA,  S.f,  lat.  LU/RA, 

loutre. 

Omar  las  ranbas  d'  ermeni  o  de  i.uria. 

Tit.  du  XIU"  siècle.  Doat,  t.  LI  ,  loi.  l'iS. 
Orner  les  robes  d'hermine  ou  de  loutre. 
La  pessa  de  luiria,  .i.  mezalla. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1  i3. 
La  pièce  de  loutre,  une  maille. 
Una  folradura  de  las  meillors  de  loirias. 
Tit.  de  1 193.  DoAT  ,  t.  Cy,  fol.  1 18. 
Une  fourrure  des  meilleures  de  loutres. 
ESP.  Lutria.  port.  it.  Lontra. 

LUSTRA  ,  s.  f.,  du  lat.  ostrca,  huître. 
La  LUSTRA ,  la  nuecb ,  si  obre  al  ros ,  et  en 
si  lo  recuelb,  et  d'el  pren  graysha  et  noyri- 
ment. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i36. 
l'huître,  la  nuit ,  s'ouvre  à  la  rosoe,  et  en  soi  la 
recueille,  et  d'elle  prend  graisse  et  nourriture. 

LUTZ,  I.LUTZ,  s.f.,  lat.  lux,  lumière, 
clarté ,  lueur,  luminaire. 
Voyez  Lkibnitz,  Coll.  étym.,  p.  62. 
LuTz  es  pins  gênerai  qae  lnui,quar  tôt  lum 
es  LUTz  ,  mas  iota  lutz  no  es  lum. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  120. 
Clarté  est  plus  ge'ne'rale  qw;  lumière,  car  toute  lu- 
mière est  clarté,  mais  toute  clarté  n'est  pas  lumière. 
A  pena  vei  la  clara  i.utz. 

FoL(^UET  DE  MARSEiia.E  :  Senlicr  Dicus. 
A  peine  je  vois  la  claire  lumière. 

Kemanra  l'antars  seues  draps  e  senz  luz. 

Palais  :  Molm'enoia. 
L'autel  restera  sans  nappes  et  sans  luminaire. 
Fig.  Selb  qu'es  lutz 

Del  mon  e  vera  vida. 

G.  FiCLEIRAS  :  Sirvenles  vucljj. 
Celui  qui  est  lunrère  du  monde  et  vc'rilahlc  vie. 
tbP.  roui.  Luz.  it.  l.ucc. 


io8  LUT 

Adv.  comp. 

Per  qu'ieu  comens,  quant  auzel  falh  , 
Un  vers,  si  'I  puesc  gitar  a  i,utz. 
^^^  Bern.vrd  de  Venzenac  :  Iverns. 

C'est  pourquoi,    quand   l'oiseau   fait   défaut,  je 
commence  un  vers  ,  si  je  le  puis  conduire  àfm. 
S' intratz  en  plaich 
t)ou  no  sabetz  a  lutz  issir. 

Maucabrus  :  D'aisso  laus  Dieu. 
Si   vous  entrez  en  plaid  dont  vous  ne  savez  à  fin 
sortir. 

Quan  s' ave  que  non  o  tratz  a  lutz  , 

Al  menhs  n'  a  pretz  qui  be  s' es  cabtengutz. 

CàDENET  :  S'  ieu  pogues. 
Quand  il  advient  qu'il  ne  le  tire  ajin  ,  au  moins 
en  a  mérite  qui  bien  s'est  conduit. 

Ieu  fora  pro  ricx  e  de  bon  azaut , 
Sol  de  s' aiuor  pogues  issir  a  llutz. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  D' araor  no  m. 
Je  serais  assez  puissant  et  de  lioa  contentement , 
pourvu  que  je  pusse  sortir  àjin  de  son  amour. 

2.  LuGOR,  s.f.,  lueur,  clarté  ,  lumière, 
éclat. 

Cavalgau  ab  gran  joia  ab  la  clara  lugor. 
Guillaume  de  Tudela. 
Chevauchent  avec  grande  joie  avec  la  claire  /«- 
rniire. 
Fig.     Done  a  sas  obras  lcgor 

Don  sian  miiudat  li  peccador. 

G.  RiQUlER  :  Be  m  degra. 
Qu'il  donne  à  ses  œuvres  éclat  dont  soient  purifiés 
les  pécheurs. 

—  Vue,  faculté  de  voir. 

Li  rie  inalvat 

Els  an  buelhs  e  non  an  lugor. 

Folquet  de  Romans  :  Tornatz  es. 
Les  riches  mauvais...  ils  ont  yeux  et  n'ont  pas  ajui'. 

AKC.  FR.  Si  pert  la  cambre  sa  luor. 

Roman  de  Partonopeus  de  Blois,  t.  I ,  p.  Sg. 

3.  LUCIDITAT,  S.   f.,    lat.     LUCIDlTAT<?m  ^ 

lucidité ,  éclat. 

Am  major  difficultat  pren  suptilital,  clar- 
tat ,  LncioiTAT,  perspicuitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  263. 

Avec  plus   grande   diiliculte'   il  prend   suLtililé , 
clarté ,  lucidité,  transparence. 
iT.  Lucidità,  luciditate,  hiciditade. 

4.  LuGART,    S.    m.,   Lngart,    nom    de 
l'étoile  du  matin. 


LUT 

Es  dig  aquest  plauetas 
Lugaut,  quant  es  en  orien  , 
Vesper,  quant  es  en  occiden. 

Brev.  d'atnor,  fol.  32. 
Est  dite  cette  planète  Lugart,  quand  elle  est  eu 
orient,  Vesper,  quand  elle  est  en  occident. 

5.  LUZER  ,  LUSER  ,  tUZlR  ,  V.,  lût.  LUCERC, 

luire,  briller. 

Ara  non  vei  luzir  soleill. 

B.  DE  Ventadoiir  :  Ara  non. 
Maintenant  je  ne  vois  pas  luire  le  soleil. 

Un   manuscrit   porte  luser  au  lieti 
de  LuziR. 

Lo  palais  luzi  tôt  de  la  gran  resplandor. 
f^.  de  S.  Honora!. 
Le  palais  brille  tout  de  la  grande  splendeur. 
Los  nelbs  li  luzo  cum  candelas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  257. 
Les  yeux  lui  brillent  comme  chandelles 

An  fatz  lo  tench  carzir, 
Ab  que  s  fan  la  cara  luzir. 
Le  moine  dé  Montaudon  :  Autra  vetz  fuy. 
Ont  fait  renchérir  la  teinture,  avec  quoi  elles  se 
font  luire  la  face. 

Fiff.     Son  pretz  lutz  e  resplan . 

Gaubert  ,  moine  de  Puictboï  :  Un  joys. 
Son  mérite  luit  et  resplendit. 
Substantiv.   Non  pretz  honor  escondnda  , 
Ni  carboucles  ses  luzir. 
T.  DE  Blacas  et  de  Ramuaiid  :  En  Raymbaulz. 
Je  ne  prise  gloire  cachée  ni   escarboucle  sans  le 
luire  (éclat). 

Proverbial.  Non  es  aurs  tôt  cant  que  lutz. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  per. 
JN'est  pas  or  tout  ce  qui  luit. 

Parc.  prés.  Dels  cors  lusens  e  luuiinos. 

L'Arbi-e  de  Bataillas,  fol.  25o. 
Des  corps  brillants  et  lumineux. 

Estel.'i  marina  , 
De  las  aulras  pus  luzens. 

PlEliRE  DE  CoRBiAC  :  Doiia  dois. 
Etoile  marine,  plus  brillante  que  les  autres. 
CAT.  Lliiir.  Esr.  Lucir.  port.  Luzir.  it.  l.ucere. 

G.  LuGANA,  S.f.,  lumière,  clarté,  clair 
de  lune. 

Per  uueit  escura  , 
Al)  leis  ses  luguana. 

B.  Martin  :  Amor. 
l'ar  nuit  obscure  ,  avec  clic  sans  lumière. 


LUT 

Soveu  soletz  anar  a  la  lugana. 

T.   DE  lîONNEFOY  Eï  DE  BlACAS  :  St'ign'  Kll. 

.S(,>uvent  vous  souloz  aller  au  clair  de  lune. 
Fig.  Es  logana 

De  salvatio,  e  clartatz 
De  tota  gen  cbristiaua. 

FOLQLET  DE  LuNEL  :  El  nom  lie. 
Est   litmicre    de    salut  ,   et  clarté  de   toute  geiil 
cliiétienne. 

7.     LUCKRNA  ,    LUZERNA  ,     S .  f. ,     lat.    LL- 

CERNA,  lanterne,  lampe,  flambeau. 
Voyez  Ihre  ,  Diss.  altéra,  p.  23 1. 
Dejuns  ses  almorna...  es  ldcerna  ses  oli. 

2'rad.  de  Bede,  fol.  52. 
Jeûne  sans  aumône...  c'est  lampe  sans  liuile. 
Fo  trobada   nna  i,vzerna...  que  per  ven  tii 
per  aigiia  no  s  podia  escautir. 

Cat.  dels  nposl.  de  Roma,  loi.  i!^2.. 
Fut  (rouve'e  une  lampe...  qui  par  vent  ni  par  eau 
ne  se  pouvait  e'ieindre. 
ESP.  tT.  Liicerna. 

8.   Lucifer,   s.   m.,  lat.  Lucifer,  Lu- 
cifer, planète  de  Vénus. 
Lucifer  es  bénigne. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i  î5. 
L II c i/e r  esl  Lenin. 

Si  cum  es  Lucifer  en  ce!. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  j8. 
Ainsi  comme  est  Lucifor  axx  ciel. 

—  Le  prince  des  ténèbres ,  le  chef  des 
démons. 

Ben  ressemblas  a  Lucifer, 
Las  caras  negras  e  '1  vis  fer. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Tu  ressembles  bien  à  Lucifer,  les  joues  noires  et 
le  visage  faroucLe. 
ESP.  Lucifero.  n.  Lucifero. 

i).   Aluc,  s.  m.,  Iimiière,  éclat,  jour. 
Ilb  qu'  es  genser,  josta  si  m  col , 
F.  non  tem  bruida  ni  aluc... 
lea  maintas  vetz,  a  grand  aluc, 
Ai  vist  qii'  a  penas  te  ni  col. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Kras  pus  vey. 
Elle  qui  est  plus  belle,  près  de  soi  m'accueille  ,  et 
je  ue  crains  bruit  ni  éclat. 

Maintes  fois,  au  grand yow/'j  j'iii  vu  qu'il  pi'ine  elle 

.,..,!    ..I     ..,,,.   ,11,,.. 


LUT 


109 


10.     Al.UCAR  ,     ALHHCAR,     AILLUCAR  ,     V., 

allumer. 

Pueis  fan  alhucar  fuoe  tôt  en  torn. 

Auras  denan  te  la  roda  d'austronomia  ;  tu 
ALuucARAs  la  candcla  de  la  roda,  et  estengeras 
las  autras  Ibnmneiras. 

Li\.>re  de  Sydrac,  fol.  3i  et  l38. 

Puis  ils  font  allumer  àw  feu  tout  autour. 

Tu  auras  devant  loi  la  roue  d'astronomie  ;  tu  allu- 
meras la  cliandelle  de  la  roue,  et  éteindras  les  autres 
luuiièn'S. 

Fig.     Un  non  sirventes  ailluc. 

Garin  d'Apchier  :  Aissicum  hom. 
y  allume  un  nouveau  sirvente. 
"Vers  es  que  m' aflam  e  m'  aluc. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Eras  pus. 
11  est  vrai  que  je  m'enflamme  et  m' allume . 
Part.  pas. 

De  vas  Conlastinoble  s'  es  lo  rey  regardatz, 
E  vie  SOS  castels  ars  e  près  et  alucatz. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  lii. 
Devers  Conslantiuople  s'est  le  roi'  regardé  ,  et  il 
vit  ses  cliateaux  brûlés  et  pris  et  allumés. 
Ij'na  caadela  alhccada. 

Lif.  de  Sjdrac,  fol.  i35. 
Une  cliandelle  allumée. 

ANC.   FR. 

Nus  ne  doit  alitchier  mal  arbre  ne  luale  herbe. 
Luxure  est  ans  pechiés  que  gloutonnie  alnche. 
Et  si  le  fait  flamber  plus  cler  que  seiche  bnehe. 
Test,  de  J.  de  Meung ,  v.  1392  et  1749. 

11.  CoLLUCATiu  ,  aclj . ,  du  lat.  collu- 
v.ere,  collucatif,  qui  luit,  qui  brille 
do  toutes  parts. 

Solelh...  ha  virtul...  conservaliva... ,  fecon- 
dativa  ,  confbrtativa,  augmeutaliva... ,  collu- 

CATIVA. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  Il5. 
Le  soleil...  a  vertu...  conservatrice...,  fécondante, 
confortative  ,  augmenlalive. ..  ,  collucatii'e. 

12.  Deslugar,  v.  ,  éclipser,  évanouir. 

Fig.  L'  antre  segles  se  desluga. 

Bernard  de  Venzenac  :  Hueymais  pus. 
L'autre  siècle  ^'évanouit. 
(\T.  DesUidr.  i.sp.  Deshicir. 

i3.  Em ciuARi  ,  V.  1)1.,  éclaii  cissiiniiil  , 
e.\plicalinn. 


1  10 


LUT 


EmciDARi  de  las  proprietatz  de  totas  res 
naturals. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i. 

Explication  des  propiiétés  de  toutes  clioses  natu- 
relles. 

i/|.  EsLHUciADA,  s.f.,  éclair. 

Dels  grans  tonedres  e  de  las  eslhuciadas  qoe 
fasia. 

La  resplandors  pareis  avans  en  terra  qne  lo 
tonedres   sia  ^  luas  lo  tonedres  es  abans  que 

Ih'   ESLHUCIADA. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  y  et  /jô. 
Des  grands  tonnerres  et  des  éclairs  qu'il  faisait. 
La  splendeur  paraît,  en  terre  avant  que  le  tonnerre 
soit  ;  mais  le  tonnerre  est  avant  que  l'éclair. 

1.5.  Eylhaus,  s.  m.,  éclair. 
Eylhauses  e  Irons. 

f.  de  s.  Honorât. 
Eclairs  et  tonnerres. 

ï6.   EsiiUGAR,    ESLUCHAR,  V.,  éclaircïr, 
Pel  temps  qu'  es  belhs  e  s'  esi.uga. 

Bernard  de  Venzenac  :  Hueymais. 
Par  le  temps  qui  est  beau  et  s'éclaircit. 
Quan  la  bruna  aura  s'  eslocha. 

GlRAL'D  DE  BorNeil  :  Ouan  la  bruna. 
Quand  le  sombre  temps  s'éclaircit. 

17.  Alugorar  ,    V.  ,   rendre   brillant, 
brillanter,  illuminer. 

Fig.     Qnar  sa  benfatz  ai.cgora 

Bel  jorn,  e  clarzis  nueg  negra. 

B.  DE  VemtadouR  :  Amors  enquera. 
Car  sa  beauté  illumine  beau  jour ,  et  rend  claire 
nuit  noire. 
Part.  pas.     Vestimens  dauratz 

E  clars  e  ben  alcgoratz. 

Brev.  d'ainor,  fol.  3i. 
Vêtements  dorés  et  éclatants  et  bien  brillantes. 

18.  Illustri,  s.   m.,  lat.  illustri^^,  il- 
lustre, titre  de  di|j;nité  dti  bas-empire. 

Per  so  que  es  de  gran  dîgnitat,  si  cum  es 
iLLUsTRis,  so  es  perfeltz  o  pretor. 

Tiad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  6. 

Parce  qu'il  est  de  grande  dignité,  comme  est  un 
illustre,  c'est-à-dire  un  préfet  ou  un  préteur. 
CAT.  Illustre,  ESP.  Ihistre.  tort.  it.  lUitstre. 

19.  ReLUZER,     RELUZIR  ,     RELUIZIR  ,     2K , 

lat.  RELUcERt',  reluire,  luire,  brillei. 


LUT 

Qaan  vel  los  cabeillz  geutz  e  sors 
Que  reluizo  plus  que  fin  ors. 

FoLQUET  DE  RoMANS  :  Donna  ieu  prcn. 
Quand  je  vois  les  cheveux  jolis  et  blonds  qui  le- 
hiisent  plus  que  pur  or. 

Fig,     E  '1  rossinhols  qu'  el  rain  relutz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lo  fuellis. 
Kt  le  rossignol  qui  brille  sur  le  rameau. 
Part.  prés.  Las  aigas  d'  aquesta   fon   son  tan 
claras  et  rei.dzens. 

F.  et  Fert.,  fol.  102. 
Les  eaux  de  celte  fontaine  sont  si  claires  et  relui- 
santes. 

ANC.  FR.   E  virent  armes  rehiisir. 
Escuz  é  belmes  rehiisir. 

Roman  de  Rou ,  v.  ml^i  et  9091. 
CAT.    Relhiir.   iisp.   Rehicir.  pdrt.  Rehizir.  it. 
Riliicere. 

20.  SOBRELUZER,    SOBRELUZIR  ,    ÎJ.,   SUr- 

luire,  briller  beaucoup. 
Part.  prés.  Peyra  preciosa  sobreeuskn. 

F.  de  S.  Flors.  Doat,  t.  CXXIll ,  fol.  261 . 
Pierre  précieuse  sur-luisante. 

21.  Translutz  ,  s.  m.,    transparence, 
clarté ,  sérénité. 

En  temps  de  transldtz  semenar  et  culbir. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  208. 
Au  temps  de  sérénité  semer  et  cueillir. 

22.  Transluchura,  S./.,  crcvassc ,  ou- 
verture. 

Vezian.  per  una  transluchura, 
Graii  dardai  que  tro  al  cel  dura. 

F.  de  S.  Honorât. 
Voyaient ,  par   une  crevasse,    grande  clarté  qui 
jusqu'au  ciel  s'étend. 

23.  Trasluzer,  trasluzir,  V.,  lat.  trans- 
LUCERe,  être  transparent ,  diaphane. 

Al)  color. ..  que  trasi.utz. 

Trad.  du  lajiidaire  de  Marbode. 
Avec  couleur...  ((ui  est  transparente. 
Part. prés.  L' aires  pren  naluralraens 

Lumneira,  qar  es  trasluzens. 
Bref,  d'amer,  fol.  38. 
L'air  reçoit  naturellement  la  lumière,  car  il  est 
transparent. 

ANC.  FR.  Ou  treliiisoit  d'une  couleur  diverse 
Eu  rayon  d'or  qui  les  feuilles  traverse. 


M 

Et  tire  hors  ton  glaise  treliiisant. 
Uu  lÎELl-AY  ,  Toi.  278  cl  280. 
r.xr.Trasllitir.  Kur.  Trasliicir.  i-ort.  Trashizir. 
II'.  Tralucere. 

LUXURIA,  s.f.,  lat.  i.uxuria,  luxure. 
Abra/.ar  lo  faec  de  i.uxcria.  dedins  el  cor. 
r.  et  J'en..  M.  18. 

Embraser  le  Icmi  de  hixure  dedans  au  cœur. 

LuxDRiA  ve  de  glotonia  e  de  pessar  folaraen. 

Liv.  de  Sj'drac,  fol.  l3o. 
Lux-lire  vient  de  gloutonnerie  et  de  penser  foUe- 
nienl. 

c:at.   I.uxuria,  Uuxuria.    esp.   Lujuria.    i-ukt. 
Luxuria.  it.  Lussiiria. 

1.    Llxvrios,    adj. ,    lat,    LuxuRios«.y, 
luxurieux,  débauché. 
Hom  i.uxtiRios  qui  soen  jatz  ab  femna. 
Liv.  de  Sydrac ,  fol.  76. 
Homme  luxurieux  qui  souvent  gît  avec  femme. 
Fig.  Oils  1.UXURÏOS ,  nies  d'  azulteri. 
LiTxuRiosA  res  es  vis. 

Trad.  de  Bede,  fol.  4  et  /jf). 
Yeux  luxurieux ,  pleins  d'adultère. 
Luxurieuse  chose  est  le  vin. 
Substantiv.  Siiuoniaix,  encantador, 
LcxcRios  et  renovier 
Que  vivou  d'enoios  mestier. 

MarcABRXTS  :  Pus  nios  coratgc. 
Simoniaques,   enchanteurs,    débauchés   et    usu- 
riers qui  vivent  de  de'goùtant  me'tier. 

CAT.  Luxurios,  Uuxurios.  esp.  Lujurioso.  port. 
Luxurioso.  ir.  Lussurioso. 

3.  LUXUEIAR,   V.,   lat.   LIJXURIARe,   luXU- 

rier,  se  livr'er  à  la  débauche. 


MAC  1 1 1 

Part.  prés.  Luxuriant  ab  vos  en  lors  inanjars. 
Trad.' de  la  2'  Ep.  de  S.  Pierre. 
Luxuriant  avec  vous  dans  leurs  mangers. 
Part.  pas.  Can  .seran  luxuriaoas. 

Trad.  de  la  i^'  Epit.  de  S.  Paul  à  Timolhée. 
Quand  elles  seront  livrées  à  la  débauche. 
ESP.  Ltijuriar.  it.  Lussuriare. 

4.  LuxuRiosAMENT,    odi'.,    luxurieiisc- 
ment. 

LuxcRiosAMENT  en  lor  jnventut. 

l\ad.  de  Bide,  fol.  32. 
Luxurieuse/nent  en  leur  jeunesse. 

CAT.      Luxurio.mment.    esp.     Liijuriosamentc. 
ruRT.  Luxiiriosainente .  i  r.  Lussiiriosamcnte . 

LUZ,  s.  m.,  lat.  lucîws  ,  brochet. 
Il  pescador  si  us  preiron  coin  un  i,U7,, 
Rajibaud  de  Vaqleira.s  :  Tuich  me. 
Les  pécheurs  ainsi  vous  prirent  comme  un  brochet  ■ 
Budel  de  i.nz  voill  partan  a  lnr  gaîsa. 
U.v  TROOBADOi'U  A.NONYJIE  ,  Coblas  esparsas. 
Boyau  de  brochet  je   veux,  qu'ils  partagent  à  leur 
gui.se. 

ANC.  FR.    Lus  et  saumons  et  venisons. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  ^2. 
Ne  qneroient  i^aumons  ne  luz. 

Roman  de  la  Rose,  v.  8^25. 
CAT.  Llus.  esp.  porï.  it.  Lucio. 

LYRA,  LIRA  ,  s.f.,  lat.  lyra,  lyre. 

LvRA...  fo  per  Mercnri  trobada. 

Elue,  de  las  prnpr. ,  fol.   282. 
La  lyre...  fut  trouve'e  par  Mercure. 
Las  LiRA.s  fay  retentir. 
GlRAUD  DE  CalaNSON  :  Fadet  joglar. 
Fais  re'sonner  les  lyres. 

CAT.  ESP.  Lira.  port.  Lyra.  it.  lÀra. 


M 


M  ,  .y. ,  treizième  lettre  et  dixième  cou- 
sonné  de  l'alphabet,  m. 

La  prima  letira  S  amor, 

Apellon  a  ,  e  nota  plor, 

E  las  autras  qui  après  van 

M  ,  o,  r,  et  en  contan 

Ajustas  las,  e  diran  inor; 

Donc  qui  beu  ama  ,  plangen  ,  mor. 

P.  MiLO.N  :  En  amor. 
La  première  kllre  d'AMofR  ils  ap|ii'llenl  A,<t  elle 


de'nole  pleur,  et  les  autres  qui  vont  après,  m,  o,  R, 
et  en  comptant  ajustez -les,  et  elles  diront  Mon; 
donc  qui  bien  aime,  en  se  plaignant  ,  meurt. 

ASC.  FR.  La  première  est  m  qui  senefie... 
Iceste  tn  est  sa  mère  et  s'  amie. 
Le  roi  de  Navarre,  chanson  lxii. 

M  s'employait  comme  afixe,  pournir.. 

MACAR,  MACHAu,  x\,  meuitrii-,  baltic 
frapper,  blesser,  alli-rer 


112  MAC 

Voyez  MuRATORi ,  Diss.  33. 

Veirem  escnlz  et  elins  macar  e  fendre. 

AiCARTS  DEL  FossAT  :  Entre  dos.     ^ 
IVous  verrons  frapper  et  fendre  e'cus  et  heaumes. 
Si  m  carga  lo  col,  e  m  maca. 

Rambatjdd'Obange  :  Arvey. 
Ainsi  me  charge  le  cou  ,  et  me  meurtrit. 
Engendra  thos,  et  maca  lasdens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5o. 
Engendre  toux,  et  altère  les  dents. 
Fig.      Quar  fols  hom  a  greu  sen  ab  se, 
Tro  sa  fondatz  \o  maca  e'I  castia. 

Elias  de  Barjols  :  Amors  que  vos. 
Car  fol  homme  a  pénible  sens  avec  soi ,  jusqu'à  ce 
que  sa  folie  \e  frappe  et  le  ciiâtie. 
Tant  fon  feritz  e  macatz. 
E  'Is  uels  tan  panes  can  us  deniers, 
Lagainos  et  esgrapelatz , 
E  tôt  entorn  blans  e  macuatz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  32  et  59. 
Tant  il  fut  frappé  elrneurtri. 

Et  les  yeux  aussi  petits  qu'un  denier,  cliassicux 
et  éraillés  ,  et  tout  à  l'entour  livides  et  battus. 
Don  senti  mas  costas  macadas. 

Lejs  d'amers,  fol.  Bq. 
Dont  je  sens  mes  côtes  meurtries. 
CAT.   Macar.   Esr.  Mackar,    tnachaear.    tort. 
Macar.  it.  Macchiare . 

2.  Macament,  machame^t,  s.  m.,  meur- 
trissure, altération. 

Val  contra  machament  per  cazuta. 

Dens  prendo  macamest  per  humor  negra. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  207  et  '^'i. 
Vaut  contre  Tneurtrissure  par  chute. 
Les  dents  prennent  altération  par  humeur  noire. 

On  trouve  dans  l'ancien  français  le 
substantif  machéiirc. 

Il  n'y  eut  point  de  sang  répandu,  mais  seu- 
lement machéiire . 
Lett.  de  rém.de  l472-  Carpentier,  t.  II,  col.  moi. 

MACHINAR,  1;.,  lat.  machinar/,   ma- 
chiner, tramer. 

Part.  pas.  Si  en  autra  maniera  fag  sera ,  o  en 
frau  ,  alcuna  causa  e  machinât. 

Statuts  de  Montpellier,  du  xni^  siècle. 
Si  en  autre  manière ,  ou  en  fraude,  il  sera  fait  et 
jnachiné  aucune  chose. 


MAC 

El  avia  machinada  la  mort  del  papa. 

Cat.  dels  apost.  de  Ptoma,  fol.  217. 
Il  avait  machiné  la  mort  du  pape. 
CAT.  ESP.  poKT.  Maquinar.  it.  Macchinare. 

?.  Machinatio,  machinacion,  s.f.,  la  t. 
machination^/w,  machination,  trame. 
Aleunas  machinatios. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  M.  i85. 
Aucunes  machinations. 
Frau ,  o  machinacion. 

Statuts  de  Montpellier,  de  I23i. 
Fraude  ,  ou  machination 
CAT.    Maqtiinacio.     E.<ip     Maquinacion.     poriT. 
Maqidnacao.  it.  Macchinazione . 

MACIS,,v.  m.,  lat.  macis,  macis,  écorci 
intérieure  de  la  noix  muscade. 
Ab  polvera  d'eces,  de  macis  et  ab  mel...  Al, 
eces  et  macis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  85. 
.\vec  poudre  d'encens  ,  de  macis  et  avec  miel... 
Avec  encens  et  macis. 
IT.  Macis. 

MACROLOGIA,  s./.,  redondance. 

Macrologia  longiloquium,  res  non  necessa- 
rias  comprebendens  ut  :  Legati,  non  impetrata 
pace,  rétro  nnde  vénérant  doraum  reversi  sunt. 
IsiDOR.,  Orig.,  I,  33. 

Macrologia  pauza  paranlas  que  no  son  ne- 
cessarias,  enpero  del  tôt  no  son  vueias  ni  de 
sobrefluifat. 

Leys  d'amors,  fol.  132. 

La  redondance  emploie  des  paroles  qui  ne  sont 
pas  nécessaires ,  cependant  elles  ne  sont  pas  enlière- 
raenl  vides  et  de  superQuité. 

MACULA,  x.y.,  lat.  macula,  macule, 
tache. 
Parfeit  e  senza  macula. 

Doctrine  des  fraudais. 
Parfait  et  sans  tache. 

ANC.  FR.  L'une  de  jaspe  rouge  tainct  plaisam- 
ment de  diverses  macules. 

Rabelais  ,  Uv.  V,  cl>.  38. 
Reste  de  la  macule  originelle. 

Camus  nu  Bellay,  Diversités,  t.  II ,  fol.  16'. 
CAT.  ESP.  PORT.  Macula.  IT.  Macula,  macola. 

?..  MACULAR,-y.,  lat.  macui.ar^,  macu- 
ler, souiller,  polluer. 


MAG 

Gardar  vostras  nians  que  non  sian  tacadas 

ni   MACULADAS. 

Hist.  abr.  de  la  Bible. 
Garder    vos  mains  qu'elles  ne  soieiil   taclié.s   ni 
souillées. 

Ostia  no  maculada. 

Ci(t.  dels  apost.  de  Romii,  fol.  5"]. 
Hostie  non  maculée. 
cAT.  ESP.  PORT.  Maculai'.  iT.  Maculare^^inaco- 
lare. 

MADAISA.,  ^.yr,  écheveau,  tresse. 
Una  vieîlia  saisa 

Qne  non  a 

Ma  '1  ciier  e  '1  sos,  c  daval  la  madatsa. 
Ogiers  ;  Era  qiian. 
Une  vieille  grise  'qui  n'a...  excepté  la  peau  et  la 
voix,  et  tourne  l'ec/ieceni/. 

c.\T.Madexa.  esp.  Madcja.  tort.  MadeLxn. 

'X.  Maydechos,  s.  ni.,  écheveau. 

Non  ause  tenher  ni  far  lenhei-  troquas    ni 

MAYDECHOS. 

Tu.  de  i3fio.  DoAT,  t.  LXVII,  fol.  372. 
Qu'il  n'ose  teindre  ni  faire   teindre   trocliets  ni 
échei'eaux. 

MADRE,  s.  m. ,   mors. 

Lo  rey  de  Fransa  se  ténia  al  madre  del  fie 
de  la  cavalcadura  del  papa. 

Cai-ja  Mafral.,  p.  7. 
Le  roi  de  France  se  tenait  au  moi-i  de  la  liride  de 
la  mouture  du  pape. 

MAGji'. /,  lat.  Tsi.Kctra,  maie,   pétrin. 
Saumada  de  magz  ,  que  son  pastieiras,  dona 

.1.    MAG. 

Carlnlaire  de  Montpellierj  fol.  lo". 
Charge  de  maies j  qui  sont  des  pe'trins,  donne  une 
maie. 

MAGANHAU  ,     MAGAGNAK  ,     MAGAYNAT,  , 

V.,  blesser,  condamner,  infecter. 
Voyez  MuRATORi ,  Diss.  33. 
Part.  pas.  El  donzelz  es  razag  envers  ; 
Magaynatz  es  tan  malainent 
Que  malavejet  longament. 
Cassa  la  feda  maganhada, 
Qne  non  enferme  ta  inavnada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le   damoiscl  est  tomhe'  à   la   renverse  ;   il   est   si 
cruellement  blessé  qu'il  en  fut  malade  pendant  long- 
temps. 

CLassc  la  brehis  infectée,  de  peur  qu'elle  ne  rende 
malade  Ion  troupeau. 
III. 


MAG 


i3 


ANC.  FR.   Cil  en  ocit  inull  e  méliaigne. 

Roman  de  Rnu ,  v.  i382i. 
F.t  je  le  cnidai  mehaingnter; 
Si  l'ai  ocis ,  ce  poise  mi. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  ;'j6'2. 
Tellement  qu'ils  tuèrent  et  mehaignerent  la 
pUispai  t  desdits  archiers. 

MONSTRELIT,  t.  III,  fol.    Il5. 

J'ajouterai  l'exemple  suivant  avec  la 
note  de  l'auteur  : 

La  navire  poussée, 
Ayant  la  proue  e  la  poupe  froissée  , 
AUohmehaigne,  ainsi  que  le  serpent 
Qui  sur  le  ventre  à  peine  va  rampant. 
Mehaigne...  nos  critiques  se  moqueront  de 
ce  vieil   mot  François,  mais  il  les   faut  laisser 
caqueter;  an  contraire,  je  suis  d'opinion  que 
nous  devons  retenir  les  vieux  mots,  vocaLles 
significatifs,  jusques    à    tant    qne   l'usage   en 
aura  forgé  d'autres  nouveaux  en  leur  place. 
Ronsard  ,  la  Franciade,  1. 1,  p.  633. 
iT.  Magagnare . 

MAGIC,  adj.,  lat.  magicm.s-,  magique,  de 
magie. 

Nigromancia  e  tota  magica  scieucia. 
En  artz  magicas  ociipada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12  et  182. 
Nécromancie  et  toute  science  tnagique. 
Occupée  aux  arts  magiques. 
CAT.  Magic.  ESP.  PORT.  iT.  Magico. 

MAGN,  MANH,  adj.,  lat.  mxgviis,  grand. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.   196. 
Talor  magna  , 
En  que  s  bagna. 
AuGlER  DE  S.  DoNAT  :  Ses  alegratgc. 
La  valeur  grande,  en  quoi  elle  se  délecte. 
Menor  joy  ni  pus  maîîh 
No  vuelb  c'ab  lieys  m'en  lemanh. 

R.  Vidai,  nr  Bkzai'di'n  :  En  aquel. 
Moindre  joie  ni  plus  grande  je  ne  veu.x  pas  qu'avec 
elle  il  m'en  reste. 

ANC.  i-R.  .Si  ji  a  dist  :  Rois  magnes,  (|ne  fais-tu  ? 
MoNiN,  Dissert    sur  le  Roman  de  Roncevaux  , 

p.  5o. 
ESP.  \T.  Magno. 

?..  Ma.TER  ,  MAGER  ,  MAIER  ,  MAJOR  ,   MAIOR  , 

MAIRE,  adj.  compar.,  lat.  major,  plus 

grand. 

Vovez  la  Cm  di  m  (tire  rninanr,  p.  \l\[). 


ll/i 


AIAG 


Car  MAIER9  es  sa  merces 
Qu' el  mieus  grans  peccatz  non  es. 
Cadenet  :  Ben  volgra. 
Car  sa  merci  est  plus  grande  ([ue  n'est  grand  Ii; 
mien  péclie'. 

Qae  SOS  poclers  mangers  sia. 

Brei^.  d'amor,  fol.  16. 
(lue  son  pouvoir  soit  plus  grand. 
Aquist  es  majers  el  regn  del  cel. 

Tnid.  du  N.-Test.,  S.  Matth.,  ch.  18. 
Celui-ci  est  plus  grand  au  royaume  du  ciel. 
Quai  vos  par  que  sion  maior  , 
O  li  ben  o  11  mal  d'  amor. 
T.  d'Alb.  Marquis  et  de  Gaijcelm  :  En  Gaucelms. 
Quels  vous  paraît  que  soient  plus  grands ,  ou  les 
Liens  ou  les  maux  d'amour. 

Sol  que  '1  plagues  qu'  ieu  la  servis, 
No  volgra  guazardos  maiors. 

Arnaud  de  Marueil  :  BelU  m'es  lo. 
Seulement  qu'il  lui  plût  que  je  la  servisse,  je  ne 
voudrais  rc'compenses  plus  grandes. 

—  Majeur,  plus  considérable,  principal. 

Que  corn'  ades  lo  corn  major. 

Roman  de  JaufrCj  fol.  97. 
Qu'il  sonne  actuellement  le  cor  principal. 
A  joc  MAIOR  jogatz. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 
A  jeu  plus  considérable  jouez. 
Loroosin,  que  d'  els  es  maire. 

lioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  Sg. 
Leur  cousin ,  qui  est  plus  considérable  qu'eux. 

Avec  l'article  ou  un  pronom  posses- 
sif, il  devient  superlatif  : 

Car  de  las  grans  foudatz  que  son  , 
Es  ben  la  majors,  qui  s'eulen 
Segre  son  dan  ad  escien. 

G.  Faidit  :  S'om  pogues. 
Car  des  grandes  folies  qui  existent ,  c'est  bien  lu 
plus  grandej  qui  s'attache  à  suivre  son  dommage 
sciemment. 

Mos  MAJERS  pessamens.. . 
Es  tôt  per  far  vostre  plazer. 

Arnaud  de  Marleii-  :  Uoua  sel  quo. 
Ma  plus  grande  pense'e...  est  toute  pour  faire  vm- 
tre  plaisir. 

A  toi  bon  veiaire  , 

Es  dels  bons  pre(z  lo  maire. 

G.  Faidit  :  L'onrat  jauzens. 
A  tout  lion  avis,  c'est  des  bons  mérites  le  plus  grand. 

—  Sithsi.  Maire,  chef. 


MAG 

Fet  sagrament  al  major  et  als  co.isols. 

Titre  de  Périgueuxj  de  i386. 
Fit  serment  au  maire  et  aux  consuls. 
Lo  fez  MAJOR  de  son  palays. 

P''.  de  S.  Honorât. 
Lo  fît  maire  de  son  palais. 

Totz  los  mais  qne  las  gens  fau,  raconto  aîe- 
granien  a  lor  major  en  efern. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.  97. 

Tous  les  maux  que  les  gens  font,  ils  les  racontent 
joyeusement  à  leur  chef  en  enfer. 

Aquel  que  si  part  de   la  batalha  contra   lo 
raandamen  de  son  senhor  o  de  so  major. 
L'Arbre  de  Bataillas,  loi.  95. 

Celui  qui  se  se'pare  de  la  bataille  contre  le  com- 
mandement de  son  seigneur  ou  de  son  chej'. 

—  Siibst.  pi.  Aïeux  ,  ancêtres,  grands. 
Ora  non  ausa  dels  maiors 
Aissi  dir  verais  desonors  , 
Com  fai  mensongieras  lauzors. 

Pons  Barba  :  Sirventes. 
On  n'ose  des  grands  ainsi  dire  véritables  déshon- 
neurs ,  comme  on  fait  mensongères  louanges. 

So  que  pot  csser  proat 

Per  escritz  de  nostres  majors, 

De  felosophes  o  doctors. 

Un  troubadour  anonyme  :  Won  aurai. 
Ce  qui  peut  être  prouvé  par  les  écrits  de  nos  an- 
cétres,  des  philosophes  ou  docteurs. 
ANC.  FR.  Se  nos  fuson  major  ou  per. 

Pioman  du  Kenart,  t.  I ,  p.  121. 
Mena  Panurge  an  temple  major. 

Rabelais  ,  liv.  V,ch.  xliv. 
Plus  grant  chose  vos  puis  ue  maire 
Offrir,  promettre  ne  douer. 
B.  DE  Sainte-Maure,  Chr.  deNorm.j  fol.  65. 
Le  prevost  doit  dire  an  majeur  :  Maires,  je 
vous  dy  par  la  loi ,  etc. 

Charte  de  l^'alenciennes,  llli^,  p.  (\o^. 
F-n  cela  peuvent-ils  bien  encore  aujourd'hui 
ensuivre  leurs  majeurs,  et  se  rendre  semblables 
à  eulx. 

Amvot,  Trad.    de  Plutan/iie ,  Morales,  t.  III, 

p.  i65. 
C'est  un  ancien  dire  nos  majeurs. 

ÎViCOLAS  Hapin. 
Mez  poiz  ke  li  pères  fu  niorz, 
Lohier,  li  maire,  li  plus  forz, 
Veut  à  sis  frères  tôt  tollr. 

Roman  de  Rou,  v.  3oi. 
CAT.    Major,    esp.   Maror.  pop.t.    Maior.   jt. 
Maggiore. 


MAG 

'^.   Majordome,  maiordome,  s,  ni.,  ma- 
jordome. 
Ne  fes  son  majordome. 

^br.de  r.J.  cl  du  y. -T.,  fol.  7- 
Kn  fil  son  majordoine. 
Ea  aj'ssi  que  te  fay  ma.iordome. 

Leys  d'amors,  fol.  ^H. 
Par  ainsi  qu'il  le  fait  majordome. 
CAT.     Majordom.     Esr.     Mayordomo.     port, 
Maiordomo.  it.  Mai^giordoino. 

!t.    SoTZ-MAYER,  .î.  oi . ,  .sous-uiaiie. 
Nos,  soTz-MAYER  et  juiatz. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1462,  t.  XV,  p.  475. 
IN'ous  ,  sous-maire  et  jures. 

5.      MaJORMENT  ,      MAGERMENT   ,      5IA10R- 

MENT,  adv.  compar.,  principalement, 
pliKS  grandement. 
De  valer  den  esser  luais  vùluntos  , 
E  de  tôt  so  que  fassa  'Is  pros  grazir, 
E  MAioRMENT  de  dar. 

B.  CaLVO  :  AL  gran  dreg. 
11  doit  être  plus  désireux  de  valoir,  et  de  tout  ce 
qui  fasse  honorer  les  preux  ,  ni  princi]Hilcmenl  au 
donner. 

Quant  boni  ,  per  si  honrar, 
Da  '1  sien ,  e  u'  es  desoniatz, 
No  s  pot  M.\IORMENT  desfaf. 

B.  Calvo  :  (^ui  lia  talen. 
()uand  un  Lomme  ,  pour  s'honorer,  donne  le  sien, 
et  en  est  déshonoré,  il  ne  peut  plus  grandement  se 
perdre. 

r.KT.Majorincnt.  e.sp.  Majormente .  voRT.Maior- 
mente.  it.  Maggiormente. 

G.  ÎMajoral  ,  MAioRAL,  S.  111.,  supéiicui', 
principal. 

Fort  onrava  sos  majorais  , 
Accordans  fo  ab  sos  égals. 

Brev.  d'amorj  fol.  92. 
Honorait  fort  ses  supérieurs ,   fut  facile  avec  ses 
égaux. 

.Sirveates  non  es  leiiils  , 
S'oin  no  i  ausa  ciirlos  mais 
Uels  menors  e  del.s  eomiinals, 
E  majornieiit  dels  majora i.s. 

Pons  Barba  :  Sirvtntts  non. 
Un  sirvcnle  n'est  pa*  loyal ,  si  on  u'ose  y  din-  les 
dclauls  des  petits  et  des  moyens  ,  cl  principalement 
dos  supérieurs. 

Los  ..XII.  pars  et  lotz  los  maiorals. 

Philumena. 


MAG 


ii5 


Les  douze  pairs  et  tous  les  principaux. 

A   Carcassona  ne  fes  pendre   .xi.  dels  ma- 
lORALs  de  la  vila. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  74. 

A  Carcassonnc  il  en  fit  pendre  onze  de.s  principaux 
de  la  ville. 
CAT.  ^Jajoral.  est.  Majorai,  port.  Maioral. 

7.  MajoreTjMaioret,  orlj.  compar.  dim., 
plus  grandelet. 

L'autre  son  un  petit  majoret. 

DtuDtsDE  Prades,  yiiiz.  cass. 
Les  autres  sont  un  peu  plus  grandelets. 

8.  Majoritat,  MAioRiTAT,  S./.,  majo- 
l'ilé ,  supériorité. 

Eiigaltat,  o  majoritat. 

Leys  d'amors,  fol.  119. 
Egalité'  ,  ou   majorité. 
ESP.  Majoridad.  port.  3/aiondade. 

(j.  Majoria  ,  MAioRiA,  s.Jl,  supériorilé. 
Sobr'  els  majors  a  nna  majoria. 

Ai.MERi  DE  PeguilaiN  :  Selh  qui. 
Au-dessus  des  plus  grands  il  y  a  une  supériorité. 
Li  majors  an  majoria, 

Brev.  d'rimor,  fol.   ig. 
Les  plus  grands  ont  supériorité- 

—   Mairie. 

Aver  .virr.  cossols,  e  ne  ostar  la  majoria. 

Docum.  de  14/5.  faille  de  Bergerac. 
Avoir  huit  consuls,  et  en  ôter  la  mairie. 

ESP.   Mayorin.  port,  Maioria.  it.  Maggioria. 

10.  Majoransa  ,  MAiORANSA,  i.y,,  majo- 
rité, plus  grande  partie. 
Anrctz  de]  danipnatge  ia  majoransa. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  48. 
Vous  aurez  du  dommage  la  plus  grande  partie. 
AKC.  it.  Che  per  losenno  o  maioranza,o  possa. 

BaRUEUINI,  Dbcum.  d'amore,f.  54- 
IT.  MOU.  Maggioranza. 

I  I.   MaJESTAT,   MAIESTAT,  S .  f. ,  lat.    MAJES- 

T.KTem,  majesté. 

Qnan  be  se  dreca  ,  lo  cel  a  pertusat, 
E  vc  lain/  tota  la  majestat. 

l'venie  sur  Bucce. 
()nand    hion    se  dresse,    le   ciel    a   percé,    et  voit 
léiiis  toute  la   majesté. 

Dignes  de  vczer  Dieu  en  sa  majestat. 

V.  et  rert.,  fol.  84. 
Di'jine  de  >oir  Dieu  dans  sa  majesté. 


ii6 


MAO 


Mas  Dieus  de  majestat  los  puni  manteiient. 
V.  de  S.  Honorât. 
Mais  le  Dieu  de  majesté  les  punit  aussilôl. 
Lac.  Accnsatz  de  falsa   moneda  o  de  cn'iii  de 

MAJESTAT. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  28. 
Accuse'  de  fausse  monnaie  ou  de  crime  de  lèse- 
mn j'este. 

CAT.  Magestat.  esp.  Magestad.  port.   Mages- 
tade.  iT.  Magesta,  magestate,  magestade. 

12.  MaJESTRAL  ,      MAESTRAL,     MAISTRAL, 

adj.,  lat.  MAGISTRAL^-,  excellent,  su- 
périeur, suprême. 
Las  doinuas  qu' ealeudian   los  sieus  maes- 

TRALs  ditz  de  las  soas  cansos. 

l^.  de  Giraud  de  Borneil. 
Les  dames  qui  entendaient  les  siens   excellents 

mots  des  siennes  chansons. 

Fig.  Maistrals  veiluz  qui  nosfai  istar  ab  Ueu. 
Trad.  de  Bede,  fol.  80. 
Suprême  vertu  qui  nous  fait  être  avec  Dieu. 

ESP,  Maestral,  ir.  Maestrevole. 

1 3.  Maistralmen  ,    aclc,   habilement, 
ingénieusement, 

Li  sien  dechat,  ben  fjitz  maistralmen, 
Mostron  que  iea  non  puesc  dir  lauzor  pro. 

B.  CiREONEL  :  S' ieu  anc. 
Les  siens ditiés,  Lien  faits  habilement,  monlreul 
que  je  ne  puis  dire  assez  de  louange. 
ESP.  Maestramente.  it.  Maestrevolineiite. 

14.  Maestril  ,  «^//'. ,  supérieur,  excel- 
lent. ♦ 

Qui  bon' art  e  Lelh'  e  maestrii,  La 
Per  far  obra  be  fort  e  maestril. 

FoLQLET  DE  LiJNEL  :  Tant  Ba'amors. 
Qui  bon  et  bel  et  supérieur  art  a  pour  faire  œuvre 
bien  forte  et  supérieure. 

Si  be  s  so  '1  mot  maestril  , 
Leu  seran  d'  entendr'  a  uuquec. 
I'.  Raimond  de  Toulouse  :  Pos  vezem. 
Si  les  mots  sont  moult  excellents,  ils  seront  liicilcs 
à  entendre  pour  un  cliacuu. 

I  5.     MaJESTRILMEN  ,  MAESTRILMEN  ,  adl'., 

savamment,  habilement. 

Aliessi  m  prcti  com  fai  al  joguador 
Qu'  al  couieusar  jo^ua  maestru.men. 

Ai.MERi  DE  l'tGl'jLAiN  ;  Alressi  m  pren. 


MAG 

Tout  ainsi  il  me  prend  comme  fait  au  joueurqui, 
au  commencer,  joue  habilement. 

Des  manuscrits  portent  majestril- 

MEN. 

10.    Majestre,    maiestre  ,    mayestre  , 

MAESTRE,  MAISTRE,  MESTRE  ,  S.  /«.,  lat. 

MAGiSTR«/«  ,   maître,   savant,  expert 

dans  un  art. 

Fo  apellalz  maestre  dels  trob.ndors. 

f^.  de  Giraud  de  Borneil. 
Fui  appelé  maître  des  troubadours. 
K.  apelec  Filoména  lo  maestre  de  la  estoria 
SCS  mesorga. 

Philomena. 
Charles  appela  Philomena  le  maître  de  l'histoire 
sans  mensonge. 

Si  non  a  1'  amajestramen 
D'Amor,  qu'es  majestre  liais. 

AiMERi  de  PEGUiLAiiN  :  D'aissodon. 
S'il  n'a  la  leçon  d'xVmour,  qui  est  maître  loyal. 
Fig.  Es  uioMz  Gnillenis  Malespiua  ,  marques, 
Que  fo  miralbs  e  mayestre  dels  bes. 
AiMERi  DE  Peguilain  :  Era  par])en. 
Est  mort  Guillaume  Malespiue  ,  marquis  ,  qui  fut 
miroir  et  maître  des  biens. 

—  Celui  qui  enseigne  quelque  science, 
(juelque  art. 

Neguna  arz  non  es  apresa  ses  maistre. 
Trad.  deBede,  fol.  80. 
Nul  art  n'est  appris  sans  /naître. 

—  L'artiste  lui-même. 

Si  quo  '1  maiestre  vai  prendre 
Lo  jaspi  lai  on  l'a  vist. 

Guillaume  de  Briars  :  Si  quo'l. 
Ainsi  comme  le  maître  va  prendre  le  jaspe  là  où  il 
l'a  vu. 

—  Titre  attaché  à  certaines  dignités,  à 
certains  emplois. 

Aquel  que  es  mestre  de  la  milicia. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  97. 
Celui  qui  est  maître  de  la  milice. 

—  Titre  donné  aux  membres  de  cer- 
1  aines  corporations. 

Al  bon  metge,  majestre  Frédéric. 

AiMERi  de  Peguilain  :  Eu  aquelh  temps. 
Au  bon  me'decin  ,  maître  Frédéric. 
—  Jdj .  Esser  mayestre  tutor. 

A1MER1  DE  Peguilain  :  Li  folh  c  '1  put 
Ktrc  maître  tuteur. 


M  A  G 

Aquest  so  MAYESTREs  usDriers. 

r.et  rert..  iol.  14. 
Ceux-ci  sont  maîtres  usuriers. 
ANC.  ¥R.  Ce contt  mestreW ace  ki  esciit  a  trové. 

Rornan  de  Rou,  v.  Iiy3. 
ASC.  CAT.  Maestre,  maistre.  cat.  mod.  Meslre. 
ANC.  ESP.  ifJesfre,  meslro.  e.sp.  mod.  Maestre, 
maestro,  tort.  Mcstre.  iï.  Maestro, 

—  Mistral,  vent  qui  souffle  sur  la  Mé- 
tiilerranée. 

Los  priuci})als  aissi  uoiunani 
En  nostra  lengua  romana, 
l^evan,  grec,  c  trasmontana , 
Maestke,  ponent  el'abeg, 
Mieg  jorn  ,  issalot. 

Biev.  d'amorj  fol.  ^l- 
Les  ]irincip,-inx   ainsi  nous  nommons  dans   notre 
langue  romane,  levant,  grec  et  tramontane,  mistral, 
couchant  et  sud-ouest ,  midi ,  eyssiroc. 

ANC.  FR.  Le  maistral...  sifflera  travers  nos  an- 
tennes. 

Rabelais  ,  liv.  lV,chap.  xviu. 

CAT.  Mestral.  esp.  Maestral.  it.  Maestrale. 

Ce  veut,  appelé  7«/.jfra/ par  les  Provençaux, 
est  le  inèiiie  que  le  cercids,  dont  parlent  les 
auteurs  anciens.  Auguste,  lors  de  son  séjour 
dans  les  Gaules,  érigea  un  temple  à  cette 
étrange  divinité;  les  Iiabitans  de  Narbonne  et 
ceux  de  plusieurs  endroits  de  la  Provence  le 
nomment  encore  le  cers  ;  Aulngelle  a  dit  que 
ce  vent  renversait  les  hommes  et  les  chars;  il 
produit  encore  aujourd'hui  les  mêmes  effets. 
Voyage  fait  dans  le  Levant,  Notes,  p.  10  et  1 1. 

17.      IMaJESTKA,        MAYESTRA   ,       M.VISTRA  , 

xMAYSTRA,  i.  y^ ,   maîtresse,  savante, 
experte  dans  un  art. 
leu  sny  maystra  d'aqueU'arl. 

Trad.  d'un  Evang.  apucr. 
Je  suis  maîtresse  de  cet  art. 

Fig.  Ociozelat  es  mayestra  de  motz  de  mais. 
r.et  f^erl.,  fol.  8(i. 
L'oisivelé  est  maîtresse  àe  beaucoup  de  maux. 

yidj.  Corlesa  fo  et  enseignada,  aviucns  e  fort 
MA.ibTRA  ,  e  sanp  Irobar. 

f^.  de  la  dame  Tiberge. 
Llle  fut  courtoise  et  enseignée  ,  avenante  et   fort 
savante,  et  sut  trouver. 

■  AT.  Mestra.  esp.    Mucstra.  vnwr.  Mcstra.  it. 
Macstra. 


MAG 


17 


18.      MaJESTRIA  ,    MAESTRIA  ,     MAYESTRIA  , 

S./.,  maîtrise,  habileté,  science,  in- 
dustrie ,  capacittl'. 

Grans  afans  es  lo  conqnerers, 
Mas  lo  gardars  es  maestria. 

P.  1''alrk  d'Uzès  :  Luecx  es. 
(irande  peine  est  le  conquc'rir,  mais  le  garder  est 

science. 

r'aita  per  tal  maestria  , 

Ses  totz  mais,  mas  ab  totz  bes. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
Faite  p.ir  telle  industrie,  sans  tous  maux  ,  mais 
avec  tous  Liens. 

Fig.     Vos  que  avelz  de  preiar  maestria, 

Voill  que  preietz. 
T.  de  h.  de  la  Bachelerie  eï  de  B.  de  S.  Félix  : 

Digatz. 
Vous  qui   avez   la  science  de   prier,  je  veux,   que 
vous  priiez. 

—  Dignité,  gravité,  sévérité. 
Qnan  vei  vostra  fresca  color, 
Avinen  ses  majestuia. 

Cadeket  :  Ai  son. 
()uand   je  vois  votre    fraîche  couleur,  avenante 
sans  sévérité. 

ANC.  FR.  Renart  qui  tant  sot  de  incstrie. 

Que  uus  ne  puet ,  ce  poise  mi , 

Aujourd'hui  venir  à  maistrie. 

Se  il  ne  set  de  renardie. 
Roman  du  Renart ,  t.  J,  p.  5,  et  t.  IV,  p.  123. 
cat.  ANC.  est.  Mestria.  esp.  mod.  it.  Maestria. 

If).     !MaJESTRATGE  ,   IIAESTRATGE  ,  .y.     TH., 

supériorité,  hauteur. 

Piella  ses  majestratge. 

Blacasset  :  Be  m  play. 
Belle  sans  hauteur. 

Un  manuscrit  porte  maestratc-e. 
ANC.  ESP.  Maestrage. 

20.  Magistral,  aclj.,    lat.  magistral/v, 
magistral. 
Diflinicio  magistral. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3. 
DeHnition  magistrale. 

CAT.  E^^.  PORT,  Magistral,  it.  Magistrale. 

?.  I.    MaGI-STRAT,  A.   /II.,    hit.    VIAGISTRAT«.f, 

magistrat. 


ii8 


MAG 


Li  preveyre  e  li  magistrat. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  oli.  /j. 
Les  prêtres  et  les  magistrats. 
cAT.  Magistrat,  esp.  port.  Magistrado.  ix.  3It:- 
gistrato. 

1-}..  Magisteri,  s.  m.,  lat.  MAGisTERiMm, 
maîtrise,  magistrature. 
De  fe,  de  savieza,  de  magisteri,  de  honor, 

de  sciencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  t  (2. 
De  foi ,   de  sagesse ,  de  maîtrise,  d'honneur,  dc 
science. 

CAT.  Magisteri.  esp.  port.  Magisterio.  it.  Ma- 
gisterio,  inagistero. 

23.      MaJESTRAR  ,    MAESTRAR  ,    MAISTRAR  , 
MAYSTRAK  ,    MAESTREIAR  ,     MAISTREIAR  , 

MAYSTREiAR,  MAESTRiAR,  V.,  faire,  ar- 
ranger avec  art,  façonner,  travailler 
en  maître,  élaborer,  maîtriser,  domi- 
ner, exceller. 

Vas  pretz  non  an  cor  clar, 
E  maysireion  las  proezas. 

P.  Vidal  :  ALril  issic. 
Vers  mérite  ils  n'ont  pas  le  cœur  pur,  et  dominent 
les  prouesses. 

Part.  pas.  Ja  non  aiiran  pro  bolos... 
Ni  seran  ja  pro  lavadas... 
Ni  lur  cabeîh  pro  maestrat. 

Brei>.  d'amor,  fol.  129. 
Jamais  elles   n'auront  assez  de  boutons...  ,  ni  ne 
seront  jamais  assez  lavées...  ,  ni  leurs  cheveux  assez 
arrangés  avec  art. 

Un  estribot  farai  que  er  mot  maistratz 
De  niotz  uovels  e  d'art  e  de  divinitat. 

P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Je  ferai  un  estribot  qui   sera   mo\i\x.  façonné  ûe 
mots  nouveaux  et  d'art  et  de  divinité. 
Fes  cansos  maestradas. 

V.  de  Giraud  de  Calanson. 
Fit  chansons  excellentes . 

Cobbs  e  baladas 

D'  azailt  MAISTREIADAS. 

G.  fiiQUiER  :  El  nom  de. 
Stances  et  ballades  parfaitement yliiies  avec  art. 
Adzaut  e  non  trop  maystrat 
Vostre  vestir  sian  talbaf. 

J'.  Vidal  :  Abril  issic. 
Que  convenablement  et  non  Uo'p façonnés  vos  vê- 
Icnicnls  soient  taillss. 


MAG 

De  pauca  odor,  si  non  es  maestriaT . 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  199. 
De  faible  odeur,  s'il  n'est  élaboré. 
ANC.  FR.  Si  avoit  haucié  le  pié  destre; 
Desus  la  gorge  li  volt  inelre, 
Qar  miex  l'en  cuidoit  rnestroier. 
Roman  du  Henart,  t.  1  ,  p.  igo. 
Nos  ne  vos  sanrolt  si  gouverner  et  si  maistrer 
coin  ge  que  vo.stre  sire  sui. 

ViLLEHABDOUIN  ,  p.  25. 

Comme  le  suppliant  ne  povoit  maiVi/'/er  le- 
dit cheval. 

Letl.derém.  de  iSgo.  Carpentier,  t.  II,  col.  Iii6. 
ANC.  ESP.  Maestrar.  esp.  mod.  Maestrear.  it. 
Maestrare. 

i.l\.    AmAJESTRAR   ,     AMAYESTRAR  ,     AMAES- 

TRAR  ,  -v.,  disposer,  dresser,  élaborer, 

préparer. 

Cant  hom  amayestra  la  cansa  ,  que  non 
dea  pezar,  de  gaisa  que  sia  plus  pezans. 

V.  et  Fert.,  fol.  17. 

Quand  on  dispose  la  chose ,  qui  ne  doit  pas  avoir 
le  poids,  de  manière  qu'elle  soit  plus  pesante. 

Aqui  esdeve  sulpres ,  e  pueis  las  gens  lo 
trazo  e  I'amaestro  per  lo  sen,  e 'n  fan  gan  re 
de  medecinas. 

Liv.  de  SydraCj  fol.  47- 

Là  survient  soufre ,  et  puis  les  gens  le  retirent  et 
V élaborent  comme  de  raison,  et  en  font  beaucoup  de 
médecines. 

Part.  pas.  Can  soi  armât  n'  el  destrier... 
E  quan  es  ben  amajestrat. 
AiMERi  dePegtjilain  :  Can  qu'eu  fezes. 

Quand  je  suis  armé  et  sur  le  destrier...  et  quand 
il  est  bien  dressé- 
ANC.  CAT.  ESP.  Amaestrar.  it.  Ainmaestrare . 

■>.~i.  Amajestr.amen,  amaiestramen,  s.  m., 
enseignement,  leçon,  éducation. 
Si  non  a  1'  amajestramen 
D' Anior,  qn'  es  majestre  liais. 

AiniERi  DE  PEGriLAiN  :  D' aisso  don. 
S'il  n'a  la  leçon  d'Amour,  qui  est  maître  loyal. 
ANC.  CAT.  Amaestrament.  esp.  Ainaeslramiento. 
iT.  Ainmaestramento. 

■xi).  Enmaystrit,  rtf//.,  habile. 

Sesl  son  enbiaystiut 
Que,  d'  un  pane  de  valor, 
Cnian  far  cobcrlor 
A  totz  les  falhimens. 

Nat  de  Mons  :  Al  bon  rey. 


MAG 

Ceiix.-ci  sont  hahiles  qui,  d'un   peu  de  im-iili' 
pensent  faire  couverlure  à  toutes  les  fautes. 

27.  Magnificknci.v,  s./.,  la  t.  macnifi- 
cENTiA,  magnificence. 

MAGNtFICENCIA  ,    SO  CS  fiiV  DoblcS  fagZ  0  HO- 

blas  obras. 

F.  et  Fer  t..  fol.  64- 
Mil gni licence j  c'est  faire  de  nobles  faits  et  de  no- 
bles œuvres. 

CAT.  EST.  roRT.  'Magnlflcencia.  it.  Magni/î- 
cenzUi. 

98.   Magxific,   adj.,    lat.    mvgnificw.v  , 
magnifique, 
Lo  MAGNiFic  et  poyssant  senhor. 

Rcg.  des  Etats  deProv.,  l^Ol. 
Le  magnifique  et  puissant  seigneur. 
CAT.  jSlagniJic.  Esr.  tort.  it.  Magnijico. 

29.  Magnificar,  V.,  lat.  magnificarc^  . 
célébrer,  glorifier,  honorer,  exalter. 
El  sieu  sau  nom  maonificar. 

Brev.  d'amor,  fol.  7g. 
Le  sien  saint  nom  glorifier. 
Quant  lo  Senbor  magnifiqcet  sa    niiseri- 

cordia. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc,  cli.  i. 
Quand  le  Seigneur  exulta  sa  raise'ricorde. 

—  Développer,  agrandir,  gonfler. 

La  major  vena  de  las  sieaas  si  dilata,  laquai 
dilatada,   tutas  las  aalras   d' el   procedenii   si 

MAGNtFICO. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  55 
La  principale  veine  des  siennes  se  dilate,  laque'.ii' 
dilatée,     toutes    les     autres    procédant    de    lui    se 
gonjlent. 

Part.  pas.  Aqufst  fo  magnificatz  per  JlieMi- 
Crist. 

Cat.  dels  apost.  deRorna,  fol.  i53. 
Celui-ci  [lit  glorijîé  par  Jésus-Clirist. 

Si  es  tardada  la   sua    inscizio  enlro  que  sia 

MAGNIFICAT. 

2'rad.  d'Alhiicasis,  fol.  20. 
Si  son  incision  est   retarde'e  jusqu'à  ce  rju'il  -oit 
gonjlé. 

ANC.  FR.  Pour  magnifier  sa  victoire  ,  Hannil:al 
envoya  en  Cartage  trois  muis  des  anneaulx 
d'or  qui  avoient  esté  prias. 

Alain  Chartieb  ,  p.  429. 
I.oiiaut  et  magnifiant  ^3i  vertn. 

Amvot,  Triid.  de  VUitnrque,  Vie  de  Brut  m. 


MAG 


1^9 


Sire  Deus,  tu  es  magnified. 

Ànc.  trtid.  des  Lii'.  des  Rois,  loi.  49. 
Esf.  PORT.  Magnifîcar .  it.  Magnificare. 

MAGNETA  ,  s.f.,  lat.  MAGNExem,  ma- 
gnète,  pierre  magnétique. 
La  peyra  dita  magneta. 
Magneta  es  pevra  en  color   ferrcnca...  de 
ferr  es  atracliva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  184  et  189. 
La  pierre  dite  magnète. 

La  magnète  est  une  pierre  de  couleur  de  fer. ..  de 
fer  elle  est  attractive. 

ANC.  FR.  Magnète  trovent  Troglodite 
En  Inde,  e  preciens  est  ditle; 
Fer  ressemble,  e  si  le  trait 
Altressi  cnra  l'aimant  fait. 
Mabb.  ,  de  Getn.,  art.  19,  col.  l656  (Roquelort  , 
t.  II ,  p.  109,  col.  2). 

PORT.  IT.  Magnète. 

MAGRE,  MAYGRE,    (idj.,  lat.   macrhw  , 
maigre. 

Pot  leu  son  auzel  gras  baissar, 
O,  s' es  trop  magres,  engraissar. 

Deudes  de  Prades  ,  Âuz.  cass. 
Peut  facilement  diminuer  son   oiseau  gras ,   ou  , 
s'il  est  trop  maigre,  l'engraisser. 
Maygres  si  ténia. 

F.  de  S.  Honorât. 
Maigre  se  tenait. 

Siibst.  No  sent  la  nafra,  si  no  atenh  al  magre. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  iSS. 
ISe  sent  pas  la  blessure,  si  elle  n'atteint  au  maigre. 
ASC.  FR.  Li  roncis  est  magres  e\as, 

Magre  sont  andui  de  inesaise. 

Roman  de  Partonopeus,  1.1,  p.  27. 

—  Jcij.,  aride ,  sec. , 

Frnclifica  plus  en  magra  terra  qa'en  grasse. 

F.  et  Fert.,  fol.  76. 
Fructifie  davantage  en  maigre  terre  qu'en  grasse. 
l'ig.         Ab  son  magre  rbantar  dolen. 

Pierre  d'Alvergne  :  Cliantarai. 
Avec  son  maigre  clianter  dolent. 
CAT.  Magre.  k^p.  port.  it.  Magro. 

'..  Magret,  ndj.  dim.,  maigrelet. 
Prendetz  nna  jove  galina 
Non  ges  magreta. 

Deiiues  de  Pbades,  j4uz.  rass. 
V'ou'i  prener.  une  jfune  poule  non  point  tnaigreU'Ile. 


1 20  MAG 

ANC.  FR.  Autant  me  plaist  la  grasselte  , 
Comme  me  plaist  la  maigretie. 

RONSA-RD,  t.  II,  p.  i3o7. 
ESP.  Magr'ito.  it.  'Magretto. 

3.  Magreza,  maigrez.\,  s.  f.,  maigreur. 
De  magreza  inductiva. 

Elue,  de  las  propr.,  foL  25. 
Productive  de  maigreur. 

Maigreza  en  chara  es  honors  a  raorf;ue. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  62. 
Maigreur  en  visage  est  lionneur  à  moine. 
.«.NC.  FR.  iSe  de  pâleur  ne  de  megrece. 

Roman  de  la  Rose,  v.  297. 
Et,  qui  plus  est ,  par  faulte  d'avoir  bledz  , 
De  toute  p.irt  sont  pauvres  assemblez, 
Crians  ,  plorans  par  carrefours  et  rues  : 
Mesgresse  fait  ainsi  ses  esconrues. 

Faitfeu  ,  p.  !\. 
L'envie  aux  bigles  yeux ,  grasse  de  la  maigresse 
De  ses  plus  grans  amis. 

Dd  Bartas  ,  p.  125. 
«AT.  ANC.  ESP    PORT.  Mogreza.   tT.  Magrezza 

l\.  jMagrir  ,  V.,  maigrir. 

Per  ma  doua  maoris  e  sec. 

P.  Raimond  de  TouLOi'.sE  :  Pos  vezem. 
Pour  ma  dame  je  maigris  et  sèche. 

5.  Magrezir  ,  V.,  lat.  ivi.^cRESciRe,  mai- 
grir, amaigrir. 

Ben  vei  e  sai  e  creî  qu'  es  vers 

Qu'  amors  engraiss'e  magrezis 

L'  un  ab  trichar,  1'  antr'  ab  dir  vers. 

PiEEnE  d'Auvergne  :  De  josta  'Is. 
Je  vois  lien  et  sais  et  crois  (|u'il  est  vrai  qu'amour 
«•ngraisse  et  amaigrit  l'un  avec  le  tricher,  l'autre 
avec  le  dire  vrai. 

E  m  vey  lot  dia  magkezîr. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Et  je  me  vois  cliaque  jour  maigrir. 
Per  qu'  en  magrezisc  e  sec. 

GlRAUD  de  Borneil  :  Er  auzirrlz. 
C'est  pourquoi  j'en  maigris  et  sèche. 
A.\c.  CAT.  Magrezir.  anc.  esp.  31agrescer. 

C).  Amagrezir,  }).,  amaigrir,  maigrir. 
Qnar  tan  nos  fan  amagrezir 
Plangz  ,  pessamens  ,  badalhs,  sospir. 
Brei>.  d'amor,  fol.  20. 
Car    tant    nous    font   maigrir   plaintes  ,   soucis , 
bâillements,  soupirs. 


MAG 

N'  AMAGRtzisc  a  sobrier. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  pci . 
J'en  maigris  à  l'excès. 

CAT.  .'imngrir   es  p.  Amagrecer. 

7.  Emagrezir,  V.,  amaigrir,  maigrir. 
Besti.T,  si  no  pren  sou  noyriment  de  sanc  , 

si   EMAGREZrsSH. 

Continuament  emagrezish. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  29  et  92. 
Une  bête,  si  elle  ne  prcud  sa  nourriture  de  sang, 
s'amaigrit. 

Continuemenl  maigrit. 

CAT.  Enmagrir.   esp.   ror.T.  Enmaqrecer.    it. 
Tinmagrire . 

8.  K.SMAGREZTR,  V  ,  amaigrir,  maigrir. 
Deu  mot  doinpdar  et  esmagrezir  sa  carn. 

V.  et  Fert.,  fol.  95. 
Doit  moult  dompter  et  amaigrir  sa  chair. 
ANC.  FR,  Eininaigrissant  son  corps  par  fâulte 
de  prendre  suffisante  nourriture. 
Amïot,  li-ad.  de  Plutarque,  Vie  d'Antoine. 
IT.  Smagr'trc. 

9.  Macerar,  mazerar,  v.,  lat.  macerar^, 
macérer,  mater,  tourmenter. 
Macerar  e  tener  en  caytivitat. 

Tit.  de  i352.  DoAT,  !.  XLIV,  fol.  to. 
Tourmenter  el  tenir  en  captivité'. 
Part.  pas.  Charns   sia  macerada   per  absti- 
uentia. 

Trad.  de  Bede,  fol.  53. 
Que  la  chair  soit  matée  par  abstinence. 

"Violas  ab  sucre  mazeradas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  228. 
Violettes  macérées  asec  sucre. 
CAT.  E.sp.  PORT.  Macerar    it.  Macerare. 

10.  Marcit,  adj.,  lat.  MARciDM.y,  fltîtri , 
fané,  é|)uisé. 

De  berbas  marcidas. 

De  cauzas  per  freior  morlas  o  marcidas  vi- 
vilicativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126  et  24- 
D'Uerhes  Jlé  tries . 

Vivificalive    de    choses     mortes    ou    flétries   par 
frayeur. 

ANC.  CAT.  Marcit.  it.  Marcido. 

11.  Marcesir,  MARCEZIR,  7>.,  lat.  mar- 
cEsrrRr,  flétrir,  faner,  languir. 


MAI 

Ta  yest  luins  que  uo  s'  escanlis  , 
Ta  yest  flors  que  no  s  marcezis. 

G.  FoLQUET  :  Esclip  trop. 
Tu  es  lumière  qui  ne  s'e'leiiit  pas ,  tu  es  fleur  qui 
ne  sej'ane  pas. 

Tan  tost  marceziss  coma  la  flor  «lel  camp. 

r.etTert.,  fol.3i. 
Se  flétrit  aussitôt  comme  la  fleur  du  cliamp. 
Fig.  Fai  MARCEsiR  r  enjen  de  la  pessa. 
Sofraita  de  vianda  fai  lo  ventre  marcezir. 

Trad.  f/«  Bède,  loi.  53  et  54- 
Faitjletrir  la  faculté'  de  la  pense'c. 
Privation  de  nourriture  lait  lanf^iiir  \e  ventre. 

12.  Marckzible,  adj.,  flétrissahle,  alté- 
rable. 
Eretat  non  coronpabla  e  non  orezada  e  non 

MARCEZIBLA. 

Trad.  de  la  i  '«  Epître  de  S.  Pierre. 
lîe'ritage  non  corruptible  et  non  contamine  et  non 
flétrissahle. 

MAI,  MAY,  S.  m.,\at.  mmus,  mai. 
Dona  ,  la  genser  creatura 
Que  anc  formes  el  mon  nalura  .., 
Pus  bêla  que  bels  jorns  de  may.  .. , 
Roza  de  may,  pliiia  li'abrien. 

Arnaud  de  Makleil  :  Dona  genser. 
Dame,  la  plus  belle  créature  qu'oncques  formât 
au  monde  nature...,  plus  belle  que  beaux  jours  de 
mai...,  rose  de  mai,  pluie  d'avril. 
Si  cum  abrils  e  mays 
Es  d'  autres  temps  plus  guays. 

Arnal'd  de  Marueil  :  Rlout  eran  dous. 
Ainsi  comme  avril  et  mai  est  plus  gai  qu'autres 
temps. 

ANC.  CAT.  Mai.  ESP.  Majo.  port.  Hlaio,  inayo. 
iT.  Maggio. 

2.  Mai,  adj.,  de  mai,  qui  appartient  an 
mois  de  mai. 

Tro  a  kalenda  maia. 
T.  d'Ebles  et  de  Gli  d'Uisei,  :  En  Gui. 
Jusqu'aux  calendes  de  mat. 

3.  Maia,  5.  y.,  mai,  arbre  planté  de- 
vant l'habitation ,  ou  rameau  attaché 
à  la  porte  de  quelqu'un,  en  signe  d'hon- 
neur ou  d'affection,  le  premier  jour 
de  mai. 

Ni  planton  albre,  ni  fasson  ramadas  per  oc- 
casion de  MAïAs. 


MAI  loi 

Qne   d'  aissi   enan    negiis    hom   ni   deguna 
femna  no  lassa  maias  en  Monpeslier. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  i^.*). 

Ni  ne  plantent  arbre,  ni  fassent  ramées  à  l'occasion 
des  mais. 

Que  d'ici   en  avant  nul   lionime  ni  nulle   femme 
ne  fasse  mais  dans  Montpellier. 

iMAILLA,  .V.  /.,  lat.   MArai.A ,  maille, 
tache. 

Apel' om  MAILLA   sella  tara 
Que  a  el  peilz  e  '1  venire. 
.Auzel  jove  fai  anzel  ros 
Ab  grossa  mailla  ,  ab  biieills  seuros. 
Deudes  de  Prades  ,  ./iitz.  cass. 
On  appelle  maille  cette  tache  qu'il  a  à  la  poitrine 
et  au  ventre. 

Oiseau  jeune  fait  oiseau  roux  avec  giosse  maille, 
avec  3'eux  couleur  de  cendre. 

—  Maladie  de  l'œil. 

L'  anzel  cant  a  mal  en  1'  ueil , 
Mailla  o  colp  o  escurdat. 

Del'des  de  Prades  ,  ^uz.  cass. 
L'oiseau  quand  il  a  mal  à  l'œil  ,  maille  ou  coup 
ou  obscurité. 

Passio  de  nelhs  dita  taca  o  malha. 

Elue,  de  las  prupr.,   fol.  83. 
Maladie  d'yeux  dite  tache  ou  maille. 
Polvera  faitz  ,  puis  gitaJz  ne 
Ins  en  1'  neill,  ou  la  mailla  s  te. 

Deudes  de  Pkades  ,  Ans.  cass. 
Faites  de  la  poudre,  puis  jetez-en  au-dedansde 
l'œil ,  où  la  maille  se  tient. 
CAT.  ESP.  Malla.  port.  Malha.  it.  Maglia. 

i.  Maillât,  adj.,  maillé,  tacheté. 
Bragoier  maillât  e  ben  trîaî. 

Deudes  de  Prades  ,  j4iiz.  cass. 
Brayer  maillé  et  bien  distinct. 

MAILLOL ,  MALUOLJ  .V.  rn. ,  lat.  mal- 
Leohus,  marcotte  de  vigne,  crossette. 
En    la    cartayrada    plantada,    Ly    eniron 

.MDCCCXVI.  MALHOLS. 

Trad.  du  Traité  de  l'/trpentai^e,  2*  part.,  Prél . 
Dans  la  quarlonnce  plantée ,   y  entrent  dix-huit 
cent  seize  crossetles. 

—  Jeune  vigne. 

Am  issermenf,  e  tôt  aqno  que  del  mai.iiol 
issira. 

Tit.  du  xiii"  îit>f/<>.  Doat  ,  t.  CXVI ,  fol.  p",. 

Avec   sarment,  et  tout  ce  qui  dr  la   jeune  ■vigne 
sortira. 

l(i 


12?, 


MAI 


S'  afionfa  aquesl  cazals  e  aquest  maim.ols... 

al)  las  carreiras  comunals. 

Tit.  de  1234.  jdrch.  du  Roj.^  Toulouse,  J.  322 
Se  confronte  ce  casai  et  celle  jeune  aligne...  avec 

les  cliemins  communaux. 

ANC.  FR.  En  ung  mailhol  ou  vigne  nouvelle- 
ment plantée. 

Lett.  de  rem.de  ll\5g.  CaRPENTIER,  t.  III,  col.  1 132. 

MAIRE,  MAYRE,.y./.,  lat.  ma?rew,  mère. 
Maires  de  Dieu,  verges  emperairitz. 
R.  Gaucelm  :  Ab  grans  tix'jals. 
Mère  de  Dieu  ,  vierge  impc'ialrice. 
Ai  tal  dol  al  départir 
Cuni  a  l'enfans,  qui'l  vol  ostar 
De  sa  mair',  et  aillors  portar. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Plus  que  las. 
J'ai  telle  affliction  au  de'parlir  comme  a  l'enfant , 
qui  veut  le  séparer  de  sa  mère,  et  porter  ailleurs. 
Fis.  Fin'  atnors  es  sa  maires. 

RaimûNd  de  Tors  de  Marseille  :  Ar  es  dretz. 
Pure  amour  est  sa  mère. 
Gola  es  maire  de  non  continensia. 

Trad.  deBède,  fol.  41  • 
Boucbe  est  mère  de  non  continence. 
Loc.  No  r  en  fara  servizi  lo  filh  ma  maire. 
Pio/nnn  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  5. 
Ne  lui  en  fera  pas  service  le  fils  de  ma  jnère. 
E'I  melhor  rey  que  anc  nasquet  de  maire. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  clian  fenisc. 
Et  le  meilleur  roi  qui  oncques  naquit  de  mère. 

Cette  dernière  façon  de  parler  se 
trouve  dans  l'Évangile  ;  Jésus-Christ 
dit  à  ses  disciples  : 

Amen  dico  vobis,  non  suvrexit  inter  natos 
MUMERUM  major  Joanne  Baptisla. 

Trad.  du  N.  Test.  S.  Matth.  ,  cb.  ii. 
ANC.  FR.  L'en  ne  trove  raès  vérité 
En  nul  home  de  mère  né. 

B-oman  du  Renart,  t.  I ,  p.  8l. 
Nus  homs  qui  soit  de  mère  nés. 

Roman  de  la  Rose,  v.  iG55l. 
N'onqnes  nul/  homs  de  mère  nés. 

Roman  du  châtelain  de  Coucy,  v.  3324- 
Adjectlv.  A  la  festa  de  lor  mayre  gleysa ,  so 
es  assaher  a  la  Sanct  Jacmes. 

TU.  de  i2«3.  DoAT  ,  t.  XCI,  fol.  2i3. 
A  la  fête  de  leur  mère  e'glise  ,  c'est  à  savoir  à  la 
Saint-Jacques. 

—  Matrice. 

En  la  MAIRE  delà  femna  a  .vri.  cambras. 


MAI 

A  son  remndar,  si  eversa  la  maire,  c  1'  efas 

vai  fors. 

LU',  de  Sjdrac,  fol.  26  et  65. 
En  la  matrice  de  la  femrae  il  y  a  sept  comparti- 
ments. 

A  son  remuer,  la  matrice  se  renverse  ,  et  l'enfint 
va  liors. 

ANC.  CAT.  Maire,  cat.  mod.  Mare.  Esr.  port. 
iT.  Madré. 

—  Lit  d'un  fleuve. 

Ichi  contra  '1  soda  de  Babilonia  segnen  la 
MAYRE  del  fluvi  de  Nil. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  189. 
Sortit  contre  le  soudan  de  Babylone  en  suivant  le 
lit  du  fleuve  de  Kil.        • 

2.  Mairastra,  mayrastra,  .y. y.,  marâ- 
tre ,  belle-mère. 

Accusem  la  pros  Clariana  , 
Nostra  mayrastra. 

K'  es  intratz 
On  es  sa  mayrastra  marrida. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Accusons  la  vertueuse  Clariane,  notre  marâtre. 
Il  en  est  entre  où  est  sa  marâtre  mécbanle. 
ANC.  ESP.  Madrastra.  port.  Madrasta.  it.  Ma- 
trigna. 

3.  Mayrina  ,  s.f.,  lat.  marina,  mar- 
raine. 

O  ab  pairis  o  ab  mayrinas. 

F.  et  rert.j  fol.  19. 
Ou  avec  parrains  ou  avec  marraines. 
ANC  CAT.  Mairina.    esp.  Madrina.  port.  Ma- 
drinha. 

4.  Matrona,  i'. y. ,  lat.  MATRONA,  ma- 
trone, sage-femme. 

Matrona,  levayriz  d'enfant. 

Trad.  d'un  Ei'ang'.  apocr. 
Matrone,  accouclieusc  d'enfant. 
CAT.  ESP.  port.  it.  Matrono. 

—  Matrice. 

La  femna,  cant  vol  efantar,  las  junhturas 
Ihi  alargo  la  una  de  l'autra,  exceptât  la  ma- 
trona. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  26. 

La  femme  ,  quand  elle  veut  enfanter,  les  jointures 
lui  élargissent  l'une  de  l'autre  ,  excepté  la  matrice. 

5.  COMAIRE,    COMAYRE,    CGMAIRA,    S.    f., 

commère. 


MAI 

Orne  aiu  sa  comayre. 

r.  et  Fert.,  loi.  19 
riomme  avec  sa  commère. 

Ben  fai  com  comeira. 
Le  tbolbadolr  de  Villarnal'd  :  Mal  mou. 
Il  fait  Lien  comme  commère. 

Que  'l  filha  c'  an  de  comatrk  , 
l'"au  lur  uepta  al  luaridar. 

B.Cabbonkl  :  Tans  ricx. 
Vu  que  la   fille  qu'ils   ont   de   commère,  ils  font 
leur  nièce  au  marier. 

CAT.  Coinare,  Esr.  port.  Comadre.  it.  Comare. 

6.  Maternal,  maïrenal,  adj.,  mater- 
nel. 

Los  bons  paternals  e  mateknals. 

Carltitiiire  de  Montpellier,  fol.  219- 
Les  biens  paternels  et  maternels. 

A  totz  autres  beus  payrenals  e  mayrenals. 
Tu.  de  iSgg.  Ilist.  de  la  mais,  de  ÏHrenne,  Jistel, 

p.  l35. 

A  tous  autres  bieus  paternels  et  maternels. 
CAT.  ESP.  poTiT.  Maternai,  it.  Maternait'. 

7.  Mayritz,  s.  f.,  lat.  .AtAïRix,  matrice. 
]\r\YRiTz,  es  membre  de  fenina  especiai. 
Rat  apta  la  mayritz  a  conceptio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  Sg  et  3o. 
Matrice,  c'est  membre  spe'cial  de  femme. 
Rend  la  matrice  apte  à  conception. 

• —  Mère,  en  parlant  des  végétaux. 

Mezolh  del  aybre  per  alciis  ditz  mayritz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l85. 
La  moelle  de  l'aibredile  mère  par  aucuns. 
CAT.  Natris.  esp.  port.  Matriz.  it.  Matrice. 

8.  Mairal,  adj.,  principal,  mère. 

Qae  se  caron  totas  las  cavas  mairals  dels 
ditz  ternienals. 

Tit.  de  1398.  DoAT,  t.  LIV,  fol.  169. 

Que  se  nettoient  toutes   les  caves  mères  desdils 
termaus.. 

Stibstantiv.  Que  las  imairai.s  antiques  delsdig/ 
termenals  se  cnroîi. 

Tit.  de  1398.  Doat,  t.  LIV,  fol.  169. 
Que  les  mères  antiques  desdits  termaux  se  nettoient. 

MAIS,  MAI,  MAS,  MA,  adi'.,   lat.  ma^hs, 
plus ,  davantaije. 
Voyez  MuRATORi,  Diss.  33,  et  Iiire, 
Ind.   voc.  mcsogoth.,  p     177. 


MAI  10.3 

£la  dai'ia  lui'  en  aitant  com  altre,  e  mais. 
Titre  de  1 168. 
Elle  leur  er.  donnerait  autant  comme  autre,  et  plus. 
Plus  l'esgait,  MAIS  la  vey  abelhir. 

B.  de  Ventadour  :  Quau  la  fuclba. 
Plus  je  la  regarde  ,  plus  je  la  vois  briller. 
Aquil  que  au  mais  d'  aver 
Son  pus  cobe  e  pus  savais. 

J.  EsTEVE  :  Planlien  ploran. 
Ceux   qui   ont  davantage  d'avoir   sont  plus  con- 
voiteux  et  plus  vilains. 

ANC.  FR.  Saiil   euquist  de  riostre  Seigneur  s'il 
déust  pursieure  mais  les  Pbilistins. 
jdnc.  trad.  des  Lit',  des  Rois,  fol.  ij. 
Je  ne  puis  mais  cest  mal  soufiir. 

Fahl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  l54- 
Si  que  nulhs  ne  le  poroit  inciter  à   ce  qu'il 
fût  mais  évesques. 

Chronique  de  Cambray ,  fol.  ^46. 

= —  Employé  comme  adverbe   de  com- 
paraison et  suivi  de  que- 
Ame  dezire 
Mais  qu'  ieu  no  fasparven. 

GVILLAL'.ME  DE  CaBESTAING  :  Lo  dous. 

J'aime  et  désire  plus  que  je  ne  fais  semblant. 
Cnion  que  valha  mais 
Hom  messongiers  que  verais. 

P.  Cardinal  :  Pus  ma  boca. 
Pensent  que  vaille  plus  liomme  menteur  que  ve'- 
riilique. 
Adv.  comp.     Totz  guerilz  sera 

AdeS  PER   MA    E   MA. 

p.  Cardinal  :  Sel  que  fes. 
Tout  guéri  sera  désormais  de  plus  en  plus. 
len  ,  mai  que  mai  , 
Ma  domna ,  ieu  sai 
Que  vos  mi  donatz  joy  e  pretz. 

P.  RoGiElis  :  Per  far  esbaudir. 
Moi ,  de  plus  en  plus,  ma  dame ,  je  sais  que  vous 
me  donne!  joie  et  mérite. 

Eu  VOS  am  mais  e  plus. 

FoLQUET  DE  RoMANS  :  Domua  ieu  pren. 
Je  vous  aime  davantage  et  plus. 
Sol  que  DE  MAIS  adenant  no  s'emprenda. 

B.  ToRTis  :  Per  cnsenbar. 
Seulement  que  déplus  en  avant  il  ne  s'embarrasse 
pas. 

Lo  solcilhs  MATS  de  sotz  la  ve 
On  mays  r  encontra  lanh  de  se. 

Brev.  d'amor,  fol.  33. 
Le  soleil  plus  dessous  la  voit  oii  plus   il   la  ren- 
contre loin  de  soi. 


124 


MAI 


—  Mais,  désormais. 

La  genser  dona  que  s  mir 
En  tôt  lo  mou  ,  ni  anc  fos ,  ni  er  mais. 
T.  DE  Thomas  et  de  Bernado  :  Bernado. 
La  plus  belle  dame  qui  se  voie  en  tout  le  monde  , 
et  qui  fut  oncques  et  sera  désormais. 
Loc.  Dousa  amiga,  no 'n  pnesc  mays. 

P.  ROGIERS  ;  Dousa  amiga. 
Douce  amie  ,  je  n'en  puis  mais. 
Qn'  en  puesc  mai.s,  s' Amors  mi  vol  aiicire? 
FoLQuET  DE  MARSErLLE  :  Tant  m'alicliis. 
Qu'en  puis-je  mais,  si  Amour  me  veut  occire? 
AN<:.   FR.  Ains  se  laissent  aller  en  des  travaux 
et  misères  extrêmes,  en  chastiant  leur  corp^ 
qui  n'en  peaU  mais. 
AmïOT,  rra(/.  (/ci'/K/ar9(/e,Morales,t.IV,p.2^3. 
Bian  doz  sire,  qu'en  puis  je  iné.';? 

Roman  dit  Renart,  t.  III ,  p.  i54- 
Que  si  d'un  frère  mort  la  sanglante  vengeance 
T'a  mis   le  glaive  an  poiug  ,    hé!   qu'en  peut 

mais  la  France  ? 
Hé!  qa'en  peut  mais  le  roy."* 

Dd  Bartas,  p.  423. 
Tos  los  temps  que  mays  sia  , 
E  tos  sels  que  vendran. 

Z-^.  de  S.  Honorât. 
Tous  les  temps  que  plus  soit  (quelle  qu'en  soil  la 
dure'e),  et  tous  ceux  qui  viendront. 

Que  mais  ni  meins  no  i  tanhia. 

CadeNET  :  llueimai  m'aurelz. 
Que  plus  ni  moins  n'y  convienne. 
Aconpanhadas ,  cascnna  am  .m.  cavalcans, 
qui  mays,  qui  mens. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  19. 
Accompagnées  ,  chacune  avec  mille  cavaliers,  qui 
plus,  qui  moins. 

Siibstant.  El  mais  de  quau  vey  mi  desplatz. 
FoLQUET  DE  Romans  :  Tornatz  es. 
Le  plus  de  coml)ien  je  vois  (quoi  que  ce  .soil  que 
je  voie)  me  de'plaît. 
Loc.  De  tôt  !o  mon  a  '1  niielz  e  *1  mai. 

P.  Vidal  :  Pois  ubertz. 
De  tout  le  monde  il  a  le  mieux  et  le  plus. 

— ■  Pivp.  Excepté,  hormi.s. 
Per  que  tug  amador 
Sou  guay  e  caulador, 
Mas  ien  que  plan  e  plor. 

B.  DE  Ventadour  :  Lo  gens  temps. 
C'est  pourquoi  tous   les  amoureux    sont  gais   ol 
chanteurs,  excepte  moi  qui  ge'mis  et  pleure. 


MAI 

—  Conj.  Mais. 

Tôt  joni  suefri  aital  batalha , 
Mas  la  nneg  trag  peior  trebalha. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Toutle  jour  je  souffre  tel  combat,  mais  la  nuit 
je  traîne  pire  tourment. 

Una  domna  m  det  s'amor... 
Mas  aras  sai,  per  vertat , 
Que  'Ih  a  aair'  amie  privât. 

B.  DE  Ventado€r  :  Acossellatz  mi. 
Une  dame  me  donna  son  amour...   jnais  mainte- 
nant je  sais  ,  par  vérité',  qu'elle  a  autre  ami  prive'. 

—  Que  ,  si  ce  n'est. 

No  faitz  MAIS  gabar  e  rire, 
Dona,  quan  ren  vos  deman. 

\    B.  de  Ventadour  :  Amors  e  que. 
Vous  n5  faites  que  railler  et  rire ,  dame  ,  quand  je 
vous  demande  quelque  chose. 

Al  mea  chan,  neus  ni  glatz 
No  m'  ajnda  ,  ni  estatz , 
Ni  res,  mas  Dieus  et  amors. 
Alphonse  II ,  roi  d'Aragon  :  Per  mantas. 
Dans  mon   cbant  ,  neige  ni  glace  ne  m'aide ,  ni 
été  ,  ni  rien  ,  si  ce  n'est  Dieu  et  amour. 
Aquesta  vida  non  es  mays  mortz. 

V.  et  Vert.,  fol.  27. 
Celte  vie  n'est  que  morl. 

Que  val  viure  ses  amor, 
Mas  per  far  enueg  a  la  gen  ? 

B.  DE  Ventadour  :  Non  es  meravelba. 
Que  vaut  vivre  sans  amour,  si  ce  n'est  pour  faire 
ennui  à  la  genl  ? 

Dans  ce  sens ,  suivi  de  que  ou  de 
DE,  il  sert  à  former  une  conjonction 
composée. 

Bona  domna,  plus  no  us  deman 
Mas  que  m  prendatz  per  servidor. 
B.  DE  Ventadour  :  Won  es. 
Bonne  dame,  je  ne  vous  demande  pas  plus,  ex- 
cepté que  vous  me  preniez  pour  serviteur. 

Al  res  no  y  a  mais  del  mûrir, 
.S'alqnn  joy  non  ai  en  breamen. 

G.  RuDEL  :  Pro  ai  del. 
Il  n'y  a  pas  autre  chose  si  ce  n'est  du   mourir, 
si  quelque  joie  je  n'ai  dans  peu. 

Res  de  be  no  y  falh ,  mas  quan  merces. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Si  cum  seluy. 
Rien  de  bien  n'y  manque  ,  si  ce  n'est  q<ie  merci. 


MAT 

Ni  es  belhs  aculhimens 

Mas  quan  D'aqnels  fju'elha  fai. 

GiRAUD  LE  Roux  :  A  la  niia  fe. 
Wi  il  n'esl  bel  accueil  si  ce  n'est  <jue  de  ceux  (ju'cllc 
fait. 

ANC.  FK.  Il  disoit  que  foy  et  créance  estoit  une 
chose  où  nous  devions  bien  croire  ferme- 
ment, encore  n'en  feussiens-nous  certeins 
rnez  que  par  oir  dire. 

JoiNviLLE  ,  p.  14. 
Ne  vot  autrement  piignir  wa/5  rjite  il  les  esta 
de  l'onor  où  il  les  avoii  mis. 

Gestes  de  Louis  le  Déb.  Rec.  des  Uist.  de  Fr. , 

t.  VJ  ,  p.  l5o. 
Ainsi   en  reveuimes  sanz  riens  perdre  mes 
que  ce  que  le  mestre  de  saint  La<lre  v  avoit 
perdu. 

JoiNVILLE  ,   p.    ly^. 

iT.  Non  avea  pianio  ma  che  di  sospiri. 
Dante, /«/.,  IV. 

On  a  dit  .mar  pour  mais  ,  mas  : 
Un  sirventes,  si  pognes ,  volgra  far 
Qne  agrades  e  plagues  a  la  gen  , 
Mar  no'l  saî  far. 

R.  Gaucel.m  ;  Un  sirventes. 
Un  sirvente,  si  je  pouvais  ,  je  voudrais  faire  ([ui 
convînt  et  plût  à  la  genl,  mais  je  n.e  sais  pas  le  faire. 
Car  no  develz  .sofrir 
Eiitendedor  mar  un. 

Am\nied  desEscas:  Euaiiuel  mes. 
Car  vous  ne  devez  souftrir  lyii'un  soupirant. 

—  Combiné  avec  .ta. 

Ja  no  'n  parlarai  mais. 

PlEKRE  DE  lÎLSSlGNAC  :  Sirventes. 
Je  n'en  |)arlerai  jnindis. 
ANC.  FR.  Jà  en  ma  vie 

Ne  verrai  mais  si  bêle  chose. 

Fabl.  etcont.  anc. ,  t.  II  ,  p.  434- 
Jà  n'aurés  mais  na  si  loial  ami 
Ne  jamès  jour  ne  pourrez  recouvrer. 
Le  roi  de  Navarre  ,  cljanson  3o. 
Voyez  JA. 

—  Combiné  avec  anc. 

Akc  nulh  temps  mais  aital  ardor 
Non  ac  mos  cors  ni  no  senti. 

AmaNIEU  des  EsCAS  :  Dona  per  cui. 
Oncffues  plus  en  nul  temps  tellcarduur  n'eut  mon 
rœur  ni  ne  sentit. 

Non  anzis  arc  mais  parlar 
Qn'oin  chant ,  quan  plorar  deuria. 

n.  PT.  Vr.MADiM  n  :  En  .iliril. 


MAI  12-; 

Je  n'ouis  oncques  plus  dire  qu'on  «liante  ,  «juand 
1111  devrait  pleurer. 

ANC.  FR.   Oncqiies  mais  rois,  ne  quens,  ne  dus 
N'oïrent  de  millor  estoire. 

Fabl.  cl  cont.  anc,  t.  IV,  p.  80. 
Mais  elle  lui  dit  qne  le  galand  estoit  entré 
d'advanture  léans  et  qn'owcy  mais  y  avoit  esté 
que  celle  fois. 

Les  Quinze  Jojes  de  Mariage,  \<.  18.'). 
Quant  li  sires  l'ad  entendu, 
Unques  mais  si  dolans  ne  fii. 

Marie  de  France,  i.  I ,  p.  90. 
Car  atns  mais  ne  pot  nus  garir. 

Roman  del  conte  de  Poitiers ,  v.  ^^-'l- 

Voyez  ANC. 

CAT.   May.  ANC.    esp.  Mais.  tsr.  mod.    tort. 
Mas.  iT.  Ma. 

2.  HuEiMAis,  oiMAis,  adi>.,  dcsormais. 
Voyez  Hoi. 

MAISSELLA  ,     maissela  ,     m.wselha  , 

MAICHEI.A  ,    s./.,     lai.    MAX1LLA,     Ulà- 

choire  ,  joue. 
Mais  de  dens,  quan  dol  en  la  maissela. 
P.  Vidai,  :  S' ieu  fos  en. 
Mal  de  dents  ,  quand  il  fait  mal  eu  la  mâchoire. 
Dolor  de  dens  e  de  maichelas. 

Cat.  dels  apost.  deRoma,  fol.  189. 
Douleur  de  dents  et  de  mâchoires. 
Si '1  vnelh  baizar  la  mayselua. 

IJeudes  DE  Pradi;s  :  Amors  m'evida. 
Si  je  lui  veux  baiser  \3j0ue. 
Qui  te  ferira  a  la  maissela,  dona  li  l'altia. 

Trad.  du  N.-Test.  S.  Luc,  cb.6. 
Qui  te  frappera  sur  la  Joue,  donne-lui  l'autre. 
Loc,      Kassa  m  bon'  escndeia  , 
S' ieu  dejns  sui , 
E  s' ien,  sotz  la  maissella, 
Ren  non  l'estni. 

Richard  de  Tarascon  :  Cabesl. 
Qu'il  me  fasse  bonne  ecuelle  ,  si  je  suis  à  jeiin  ,  et 
.'ii  ,  sous  la  mâchoire,  je  ne  la  cacbe  bien. 
ANC  KR.  Quant  canté  ol  la  danioi.siclc  , 
Sa  main  a  mise  à  sa  maisiele. 

Roman  de  la  Violette,  p.  21). 
Qui  là  veist  les  .xx.  puccics 
Rompre  lor  crins  et  lor  maiseles. 

Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  4(i'. 
1  r.  Mascella. 


126  MAL 

2.  Mayssha,  s.  f. ,  mâchoire,  joue. 

Matsshas  o  maadibulas  so  tlitas  ,  quar  mi- 
nistro  a  manjar. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  4'- 

Sont  dites  mnchoires  ou  mandibules ,  car  elles 
servent  à  manger. 

3.  Maxillar,   adj.  ,    lat.    maxillarw, 
maxillaire. 

Ciim  defeuda  les  nervis  maxillabs  del  aire 
Iropfieg. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  4'- 

Comme  elle  défende  les  nerfs  maxillaires  de  l'air 
trop  froid. 

iT.  Mascellare. 

MAJOFA  ,  s.  f.,  fraise. 

Ac  talant  de  majofas  ,  e  Jhesu  Crist  las  Ihi 
luinistret. 

Cat.  Jels  aposl.  de  Roma,  fol.  ll^i. 

Eut  envie  de  fraises,   et   Je'sus-Clirist  les  lui 
fournit. 

MAJORANA,  s.f.,  lat.  majorana,  mar- 
jolaine. 
Majorana  es  cauda  et  seca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2i5. 
La  marjolaine  est  chaude  et  sèche. 

Pien  semensa  de  majorana. 

Collée,  de  recett.  de  médec. 
Prends  semence  de  marjolaine. 

AKC.  Esr.  Majarona.  esp.  mod.   Dlejorana.   it. 
Maiorana,  maggiorana. 

MAL,  MAu ,  n((/,,  lat.  ma-lus ,  mal,  mé- 
chant, pernicieux,  mauvais. 
Cel  que  giirpis  los  mals  vices  d' aquest  segle. 

Trad.  de  Bède,  fol.  67. 
Celui  <|ui  ahandonnc  les  vices  pernicieux  de  ce 
monde. 

Vos  m'  es  mai.'  e  cozens. 
Gaubi.rt  ,  MOINE  dePuicibot  :  Uua  grau. 
Vous  m'êtes  mauvaise  et  cuisante. 

• — •  Intrépide. 

Ko  seiia  pros  ni  maus  , 
E  paren  be  al  badalbar. 

Bertrand  de  Bop.n  :  Quan  vey  pels. 
Ne  serait  preux  ni  intrépide,  et  il  parut  hicn  au 
bâiller. 

Substant.  Qu'oin  sia  buinils  als  bos, 
Et  als  MALS,  ergolhos. 

.\iiXAVD  DE  Mardicil  :  Razos  es. 


MAL 

Qu'on  soit  indulgent  envers  les  bons  et  envers  les 
méchants ,  altier. 
Loc.  Sai  que  mal  lor  es. 

R.  Gaucelm  de  Beziees  :  A  penas. 
Je  sais  que  mauvais  il  leur  est. 
ANC  FR.  Remède  jnsques  à  présent  n'ba  esté 
trouvé  coatre  la  inale  famé. 

Rabelais,  liv.  IV,  ch.  65. 
Et  si  estoient  forgées  de  fer  fort  mal,  de 
sorte  qu'elles  se  courboient  et  plioient  incon- 
tinent. 

Amyot  ,  Trad.  de  Plutarque,  Vie  de  Camille. 

Se  nous   descendions  par  où  nous  estions 

montés,  nous  ne  le  pourrions  faire  sanz  grant 

péril ,  pour  ce  que  la  coste  estoit  trop  maie , 

et  les  Sarrazins  nous  descendroient  sur  le  cors. 

JoiNviLLE,  p.  190. 

—  En  parlant  du  diable,  de  l'esprit  ma- 
lin. 

Mal  esperit  que  totz  jorns  guerreia  las  bo- 
nas  creatnras. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  72. 
Le  malin  esprit  qui  guerroie  toujours  les  bonnes 
crc'atures. 

cÀT.  ESP.  BJal.  PORT.  ]\Iào.  IT.  Malo. 
Adverb.  Mal  er  baillitz, 
So  vos  autrei. 

GlRAUD  DE  BORNEIL  :  A  l' lionor  Uieu  . 
11  sera  tnal  mené  ,  cela  je  vous  promets. 
Gren  veiretz  chantador 
Ben  cban  ,  qnan  mal  li  vai. 

B.  DE  VentadOUR  :  Pus  mi  preialz. 
Vous    verrez   difficilement   que   chanteur  chante 
bien  ,  quand  /««/lui  va. 

Qui  MAL  fai  e  mal  dilz,  e  mal  met  e  MALdona. 
Palais  :  Un  sirventes. 
Qui  mal  fait  et  mal  dit ,  et  dépense  mal  et  donne 
mal. 
cat.  ESP.  PORT.  Mal.  IT.  3tale. 

Aclv.  comp.        Qu'a  mal  a  hoba 

Qui  diable  siec  non  la  port. 
GavAldan  LE  Vieux  :  Patz  passion. 
Vu  qu'à  la  maie  heure  qui  iliable  suit  ne  la  porte 
pas. 

a:n<:.  fr.  Einsi  fu  la  paiz  graantée 
Ki  à  maie  hore  l'a  donee. 

Roman  de  Rou,  y.  673. 

iT.  Quiindo  tu  riella  tua  mal'  ora  venisti. 

BoccAccio,  Decam.,  V,  10. 


MAL 

Souvent  on  sous-entendait  le  mot 
HORA ,  et  alors  mala  était  de  même  em- 
ployé comme  adverbe. 

AI  !  doass'  amia, 
Mai.a  us  viron  iney  huelh. 

G.  Adhemar  :  El  temps  d'cstiu. 
Ah  .'  douce  amie  ,  à  maie  {heure)  vous  virent  mes 
yeux. 

Mala  veyra  sos  efans. 

G.  KiQiiEn  :  Qui  m  disses. 
j4  maie  (heure)  il  verra  ses  eafaiits. 

2.  SoBRKMAL ,  o(I/.,  tccs  mal,  très  mau- 
vais, très  méchant. 

Lo  priinier  rams  es  mais,  lo  segoa  es  peiors, 

lo   teiS  es  SOBREMALS. 

F.  et  P'ert.,  fol.  7. 
Le  premier  rameau  est  mauvais  ,   le  second   est 
pire,  le  troisième  est  très  mauvais. 
Adv.  SoBREMAL  t'  ami'  enforuas 

En  frebaill  et  en  turmen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Tu   enfournes  très  mal  Ion  âme  en  peine   et  en 
tourment. 

3.  Mal,  mau,  s.  m.,  lat.  mai.m/h,  mal, 
douleur,  souffrance. 

Prcgavan  li  mot  fort 
Qu'en  patz  portes  son  mal. 

y,  de  S.  Honorât. 
Le  priaient  moult  fort  qu'en   paix    il   supportât 
sou  mal. 

Graissans  ni  serps  ,  qne  s'amola. 
No  m  fai  espaven  ni  MAr. 

Marcabrus  :  Pus  la  fuellla. 
Crapaud  ni  serpent,  qui  s'amoncelle,  ne  me  fait 
peur  ni  mal. 

"Val  a  MAL  d'aelh  atressi. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^o. 
Vaut  pour  mal  d'oeil  aussi. 

Cura  MAL  de  rey  et  ydropizia. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  21Q. 
Guérit  mal  de'roi  et  liydropisic. 

—  Le  contraire  du  bien. 

Non  pnesc  mal  dir  de  lieys,  quar  no  i  es  ges. 
B.  DE  Ventadolr  :  Be  m'an  perdut. 
Je  ne  puis  dire  mal  d'elle,  car  il  n'y  est  pas. 

—  Défaut. 

Sirventes  non  es  leials, 
S'om  no  i  ausa  dir  los  mai. s 


MAL  1  -x-j 

Dels  menors  e  dels  comunals, 
E  niajorment  dels  majorais. 

Pons  Bvrba  :  Sirventas  non. 
Un  sirveote  n'est  pas  loyal ,  si  on  n'ose  y  dire  les 
défauts  des  petits  et  des  moyens  ,  et  principalement 
des  principaux. 

CAT.  ESP.  roRT.  Mal.  iT.  Mon.  Maie, 
f.oc.     Ira  de  mal  en  pelor. 

B.  ZoRGi  :  Totz  liom. 
Ira  de  mal  en  pis. 

iT.   Andava   dî    giorno  in  giorno  di   maie  in. 
peggio. 

E0CCACC10,  Decam.j  I,  i. 

Per  qu'iea  vnel  MAtalshuelhs  ab  que  as  remire. 

FCLQVET  DE  MARSEILLE  :  Tan  m'aliellis. 
C'est  pourquoi  je  veux  mal  aux  yeux  avec  quoi  je 
vous  contemple. 

lea  lor  vnelh  mal  de  mort,  et  ilh  a  me. 

G.  Adhemar  :  Non  pot  esser. 
Je  leur  veux  mal  de  mort,  et  eux  à  moi. 

Mal  aia  '1  jorns  qu'amors  mi  fetz  empfendre, 
Pons  de  la  Garde  :  Sitôt  non. 
ATal  ail  le  jour  qu'amour  me  fit  éprendre. 

ANC.    FR. 

Mal  ait  traistre  roiz  qui  saînz  bnsning  ment. 
Roman  Je  Piou  ,  v.  .'j52(). 
Ane  vos  autres  non  demandetz  venjansa 
De  la  niia  mort,  per  so  siaîz  a  mat.  mes. 
R.  Gaucelm  :  (^ui  vol  aver. 
Oncques  vous  autres  ne  demandâtes  vengeance  de 
la  mienne  mort,  pour  cela  soyez,  livrés  à  mal. 

Pot  esser  qu' ilb  so  tengua  a  mal. 

Arnaud  deMarueil  :  AL  pauc. 
Il  peut  être  qu'elle  tienne  cela  à  mal. 
Prov.   Qui  MAL  fai ,  mal  pren. 

Pons  de  Capddeil  :  Ja  non  cr. 
Qui  mal  fait ,  mal  prend. 

4.  Malamkn,  ach'.  ,  méchamment,  du- 
rement, pcrniciensement. 
Per  delleg  c'al  cors  cossentcs. 
Seras  punitz  bialamen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Pour  le  plaisir  que  tu  accordes  au  corps  ,  tu  seras 
puni  durement. 

Malamen  renhatz, 
Roma. 

G.  FiGtJEiRAS  :  Sirvcntcs  vuclli. 
Vous  re'gnez  méchamment,  Rome. 

ANf.  FR.  E  cil  qui  tel  .sentence  sivent 

("onirc  Diex  malnmenc  estrivenl. 
Hnmnn  Jf  ht  Rose,  v.  17/194. 


1^8 


MAL 


Qu'il  a  ouvré  moult  malement. 
Parlhonopex  de  Blois,  Not.  «les  Mss.,  t.  IX,  p.  44- 
Pour  aller  en  pays  estrange 
Souz  l'espoir  de  quelque  louange 
Malement  travailler  mes  jours. 

Olivier  deMagnv,  p.  112. 
CAT.  Malament.  esp.  it.  Malamente. 

5.  Maligne,  adj.,  lat.  malignw^,  malin, 
malicieux,  pervers,  perfide,  mal- 
faisant. 

No  tem  trnan  maligne. 

R.  Vidal  de  Bezaddun  :  Entr'el  taur. 
Je  ne  crains  pas  fripon  malin. 
Hun  MALIGNE  home  que  era  de  son  conselh. 

Jbr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  34. 
Un  malicieux  homme  qui  était  de  son  conseil. 
Âqaelas  so  malignas,  las  qaals  no  obeseysso 
a  oaracio. 

Trad.  d'Albitcasis,  fol.  25. 
Celles-là  sont  malignes,  lesquelles  n'oLe'issent  pas 
à  cure. 

Non  i  a  tan  malignes  que  no  sia  doptos. 

Guillaume  de  Tudela. 
Il  n'y  a  si  malicieux  qui  ne  soit  craintif. 
Signe 
"Verenos,  freg  e  maligne. 

Bi-ec.  d'amor,  fol.  3o. 
Signe  vénéneux  ,  froid  et  malfaisant. 

—  En  parlant  dn  diable,  des  démons, 
on  a  dit  : 

El  fnoe  del  malign'  esperit. 

Marcabrus  :  Assatz  m'es. 
Au  feu  du  malin  esprit. 
An  poderde  comandar  als  malignes  esperilz. 

Lii>.  de  Sj-drac,  fol.  9. 
Ont  pouvoir  de  commander  aux  malins  esprits. 

—  S uhstantù' .  et  ahsolum.  Le  malin  es- 
prit, le  diable. 

Lo  MALIGNES  no  lo  toca. 

Trad.  de  la  l''"^  E  pitre  de  S,  Jean. 
Le  malin  esprit  ne  le  touche  pas. 
CAT.  ESP.  POP.T.  IT.  Mallgno. 

G,  Malignamen,  adv.,  malignement. 

Malignamen, 
Ab  semblansa  d'ajudamen. 
Ueides  de  Phades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Malignement,  avec  apparence  d'assistance.  j 


MAL 

7.  Malignitat,  s./".,  lat.  malignitat^"//?, 
malignité,  malice. 

Que  non  teina  far  malignitat. 

V.  et  Fert.,  fol.  16. 
(^^u'il  ne  craigne  pas  de  faire  malignité. 
Segon  lor  qualilat ,  ha  lor  vere  malignitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23b'. 
Selon  leur  qualité,  leur  venin  a  malignité. 
CAT.  Malignitat.  esp.  Malignidad.  port.  Ma- 
lignidade.  it.  Maîignità,  malignitate,  ma- 
lignitade. 

8.  Malicia,  s.  f.,  lat.  malitia,  malice, 
malignité. 

En  lurs  peccatz  et  en  Inrs  malicias. 

V.  et  Vert.,  fol.  63. 
En  leurs  péeliés  et  en  leurs  malices. 

CAT.  ESP.  PORT.  Malicia.  it.  Maltzia. 

9.  Malissa  ,  s.f.,  malice,  malignité. 

Per  obviar  a  la  malissa  d'aucuns  marchans. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  588. 
Pour  obvier  à  la  malice  d'aucuns  marchands. 

10.  Maleza,  .y./.,  méchanceté,  rudesse, 
rigueur. 

Platz  me  a  rie  boni  franqneza 
E,  vas  sou  cnemic,  maleza. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Moût  me  platz. 
Me  plaît  franchise  en  homme  puissant  et ,  envers 
son  ennemi ,  rigueur. 

De  MALEZA  non  a  par. 

Bertrand  de  Born  :  Montrai  plai. 
En  méchanceté  n'a  pareil. 

—  Maladie,  souffrance. 

Conoc  MALEZA  ,  qu' cntuyscgada  fon. 
V.  de  S.  Honorai. 
Connut  la  maladie,  vu  qu'elle  fut  empoisonnée. 
CAT.  Malesa.  esp,  Blaleza.  port.  Malesa. 

11.  Maucios,  adj.,  lat.  malitiosm.?,  ma- 
licieux, malin,  fourbe. 

Encaras  son  li  traidor 
Diable  ,  inalvatz  ,  peccador, 
Malicios  e  desleal. 

Brei>.  d'amor,  fol.  a^. 
Encore  sont  les   traîtres  diahles ,  méchants ,   pé- 
cheurs,  malicieux  et  déloyaux. 
Fig.     Neys  de  paraula  ociosa 
E  qne  no  fos  maliciosa. 

Coniricio  e  penas  Ifernals- 
Même  Je  parole  oiseuse  et  qui  ne  fut  pas  malicieuse. 


MAL 

Substantiv,  Si  es  ajustatz  .i.  Los 

Amb  an  antre  mamcios. 

Bref.  d'nmoVj  fol.  32. 
Si  un  l)on  est  ajusté  .ivec  un  autre  malicieux. 
CA.T.  Malicios.  esp.  port.  Malicioso.  it.  jVafi- 
zioso. 

12.    Malicios.^men,  adi\  ,   malicioiiSL'- 
iiient,  malignement. 
Non  jura  maliciosamen  ni  am  blasphéma 

r.  et  rcrt..  fol.  2 
ÎNe  jure  malicieusement  ni  avec  blaspliéine. 
CAT.  Maliciosament.  esp.  port.  Ma/ici osainenre. 
IT.  Maliziosainenie. 

i3.  Mal.ugna  ,   MALAiNHA ,  S.  f. ,  ma- 
lignité, malice,  humeur  maligne. 
Fig^.  Ben  volgra  M  rei.s  fû.s  devis... 
E  conognes  la  malaigna 
De  que  clocha  Lemozi.s. 

Bertrand  de  Corn  :  Bc  m  platz  quar. 
Je  voudrais l)ien  que  le  roi  fût  devin...  et  connût 
Vhumeur  maligne  de  quoi  cloche  le  Limousin. 

14.  Enmaligîî.4R ,  V.,  irriter,  envenimer. 
Part.  pas.  Era  corossat  ni  enmalionat  contra 
la  dira  villa. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  9. 
Etait  courroucé  et  irrité  contre  ladite  ville. 

i5.    Enmalezib  ,   V.,    irriter,   devenir 
mauvais,  envenimer. 

Part.  pas.  Aissi  us  es  enmai.ezida 

"Vas  cels  que  us  an  obezida. 
Elias  de  Barjols  :  Amor  Le  m. 
Ainsi  vous  vous  êtes  irritée  contre  ceux  qui  vous 
ont  obéie. 

16.  Malvatz,  malvais,  adj. ,  mauvais. 

Cono.sc  que  malvat  labor 
Fan  Lorabart  del  emperador. 

G.  FigleiRAS  :  Ja  de  far. 
Je  connais  que  les   Lombards    font  mauvais  la- 
beur de  l'empereur. 

Dieas  li  do  mal'  escarida 
Qai  porta  malvais  niessatge. 

B.  DE  VeSTADOUR  :  La  doussa  votz. 
Dieu  lui  donne  mauvaise  aventure  à  qui  porte 
mauvais  message. 

—  Méchant,  dangereux  ,  enclin  k  faii<' 
le  mal. 


MAL  119 

,       Mafoinet  de  Meeha  ,  malvaisa  creatara. 
/''.  de  S.  Honorât. 
Malioniot  de  la  Mecque,  mauvaise,  créature. 
Ai!  mai.vasa  gen  savaia. 

B.  DE  VeiNtadouh  :  Kra  non. 
Ab  ;  mauvai.'ic  f;cnt  infânic. 

Snbstant.  Adoncs  paregron  li  malvatz 
K  las  malvaisas  ad  un  latz. 
Detjdes  de  Prades  :  Trop  ben  m' estera. 
Alors  paraîtraient  les  mauvais  et    les  mauvaises 
d'un  côté. 

CAT.  Malvad.    esp.    pokt.    Vnlvndn.    it.    Mal- 
vagio. 

Voyez  Vazkr. 

17,    MaLVADAMENT  ,    MALVA1ZAMEN,    MAL- 

VAYZAMEN,  adv.,  méchamment. 

Per  tn  ,  Joan  ,  que  vey  anar  obran 
Mai.vayzamen,  soi  per  sert  cossiros. 
B.  Carbonel  :  Joan  Fabre. 
Pour  toi ,  Jean  ,  que  je  vois  aller  travaillant  mé- 
chamment, je  suis  certainement  inquiet. 
Las  gens  vey  renhar  malvaizamen. 

P.  Cardinal  :  Totz  lo  mons. 
.le  vois  les  gens  se  comporter  méchamment. 
Ela  avia   tractât  sa   mort  malvadament... 
per  poyssos. 

L'Arbre  de  liatalhas,  fol.  229. 
Elle  avait  traité    sa   mort    méchamment...   par 
poisons. 

CAT.  Malvadament.  esp.  port.  Malvadamente . 
XT.  Malvagiainente. 

18.  Malvestat,  s.f.,  mauvaiseté,  mé- 
chanceté. 
No  m'en  sapchan  mal  grai, 
S' ieu  die  Inrs  malvestatz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Bazos  es. 
Qu'ils  ne  m'en  sacbent  pas  mauvais  gré  ,  si  je  dis 
leurs  mécliancelés . 

Conosc  et  sai  entendre 
Las  lars  malvestatz. 

P.  de  Bussignac  :  Sirvcntes  e  chansos. 
.le  connais  et  sais  entendre  les  leurs  méchancetés. 
Fig.  De  malvestat  vuolll  qne  port  la  corona. 
Palais  :  Un  sirventes. 
De  tnauvaiSL'té  je  veux  qu'il  porte  la  couronne. 

ANC.  fr.  Et  pour  ce  lor  malvetiez  fut  cou- 
verte et  aombrce  d'aucune  oouloiir  do 
droit. 

Annales  du  règne  de  S   Louis,  p.  2()o. 

17 


i3o 


MAL 


ANC.  ESP.  Omes  Je  raiz  mala  asmaron  maJvestad. 

Poeiria  de  Alexandre ,  cop.  1742. 
ANC.  iT.  Ricchezza  crescere  a  misero 

Malvagio  uoino  e  misera  malvestà. 
GuiTTONE  d'Arezzo,  Leit.2,5. 
ANC.  CAT.  Malvestat.  it.  mod.  Malcagità. 

MA-LA  ,  s.f'.,  lat.  mala,  mâchoire,  joiu>. 
Maisshelas ,  per  diiuiniitio  ,  so  es  a  ilire  ]ie- 

titaS   MA.I.AS> 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  4'- 
Mâclioires ,  par  diminution,   o'rsl-à-dire  petites 
joues. 

MALA,  s./.,  malle,  caisse. 

Ja  no  portareni  mat.a  ni  re  ailal. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,   foi.  l5. 
Jamais  nous  ne  porterons  malle  ni  chose  pareille. 
ESP.  PORT.  Mala. 

2.   Maleta,    s.f.   d'un.,  mallette,    cas- 
sette. 
Qnar  Diens  sap  tôt  que  porta  en  sa  ma.leta. 
Guillaume  de  Mur  :  D'  un  sirvenles. 
Car  Dieu  sait  tout  ce  qu'il  porte  dans  sa  mallette. 
CAT.  ESP.  Maleta. 

MALH,   MA.ILL,  MAL,  .S.    Vl.,  lat.  MALLeM.V, 

mail,  maillet. 

A  Peiraguers  ,  près  del  mnralh  , 
Si  que  y  poirai  lansar  ab  malh  , 
Vearai  armât  sobre  Bayart. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  on  raolz. 
A  Périgueus  ,  près  de  la  muraille ,  de  sorte  que  j'y 
pourrai   lancer  avec  le  mail ,  je  viendrai  armé  sur 
Bayard. 

No  'i  qnier  ges  ni  ab  malh  ni  ab  bonba. 

Guillaume  de  Durfort  :  Quar  say  petit. 
Je  ne  le  cherche  point  ni  avec  maillet  ni  avec 
masse. 

ANC.  FR.  Cil  combatoit  d'un  mail  d'achier  qui 
fu  pesant. 

Combat  des  Trente. 
Desquelles  ils  combatront  d'estoc,  de  mail 
ou  de  taille,  ainsi  que  mieulx  leur  plaira  ,  sans 
reprinse. 

Hist.  de  Jehan  de  Saintré,  t.  II ,  p.  3 10. 
CAT.  Mail.  ESP.  Mazo.  port.  Malho.  it.  Maglio. 

2.  Malha  ,  MAiLHA ,  .9.  f.,  massuc ,  masse 
d'armes. 

Fa  mal  quan  porta  maii.ha 


MAL 

Ni  armas  ,  mas  los  esperos  , 
Que  mais  1'  an  valgut  a  sazos 
Que  lansa  ni  branz  que  tailba. 
Lantelmet  d'Aiguillon  :  Erai  ieu. 
Fait   mal  (]uand  il  porte  massue  et  armes ,  ex- 
peplé  les  éperons,  qui  plus  lui  ont  valu  dans  l'occasion 
que  lance  ni  glaive  qui  taille. 
ANC.  FR.   Et  prindrent  leurs  espées  ,  haclies; 
mailles,  becs  de  faucons  et  autres  basions  , 
frappant,  abatant  et  occisant  icenx. 

M0N.ÇTRELET  ,  t.  I ,  fol.  229. 
it.  Maglia. 

3.  Magall,  s.  ni.,  mail,  masse. 

"Va  prendre  lo  magall, 
Très  colps  feri  la  peira. 

/^.  de  S.  Honorât. 
Va  prendre  la  masse,  trois  coups  frappa  la  pierre. 
CAT.  Magall. 

4.  Malhet  ,  s.  m.  dim.,  maillet. 

Percnteys...  am  an  petit  malhet  entro  (jiie 
iuscidas  tôt. 

Trad.  d'yilbueasis ,  fol.  5p. 

Frappe...    avec  un    petit   maillet  jusqu'à  ce  (luo 
tu  incises  tout. 

5.  Malléable,  adj.,  malléable. 
Art  de  far  veyre  malléable. 

No  es  degu  metalli  niielli  malléable. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  194  et  l83. 
Art  lie  faire  verre  malléable- 
Il  n'est  nul  métal  mieu.'C  malléable. 

5.   Mallear,  malhar  ,  mallar,  V.,   iat. 
MALLEAue,  marteler,  battre. 

No  s  deu  MALHAR  rozent. 

Colp  d'  uquel  que  malha. 

Al  pacieut  apar  que  bom...  malle  le  cap, 
e  '1  fiera. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  187,  i83et  79. 

Ne  se  doit  pas  marteler  rouge. 

Coup  de  celui  qui  martelle. 

11  paraît  au  patient  qu'on...   maT-telle  la   tête  ,   et 
le  frappe. 

Part.  pas.  De  eram  fondât  o  malleat. 

Trad.  d'Àlbucasis ,  fol.  40. 
D'airain  fondu  ou  battu. 

ANC.  FR.  Des  puins  des  espées  se  inaillent. 

Roman  de  la  Violette,  p.  98. 
Hardiement,  vaille  que  vaille, 
Renaat  i  fiert ,  Renant  i  maille. 

G.  Gdiabt  ,  t.  I ,  p.  3o5  et  3o6. 


MAL 

MALHA,   MALLA,    s.  /.,    lat.    jiac«la, 
maille,  (issu. 
Voyez Leibnitz,  CoU.étjin.,\).  120. 
Ilh  m'a  mes  ea  tal  cailena 
Don  MALHA  no  s  desciidena. 

Bertrand  de  Born  :  Cazutz  sui. 
Elle  m'a  mis  en  telle  chaîne  dont  maille  ne  se  de- 
chaine. 

Tranc'  ausberc  de  bona  malba  , 
Trabuc  c  gans  e  capmalh. 

Gavavdan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg. 
Troue  liauLert  de  bonne  maille,  treTiucliet  et  gants 
et  caniail. 

Enaeia  m,  si  Dieus  me  vailba, 
Longua  taula  ab  brea  toalha , 
Et  bom  qn'ab  inans  ronbosas  talha, 
Et  ausberc  pezan  d'avol  malha. 
Le  moine  de  Montal'don  :  Mot  m'enueia. 
M'ennuie,  si  Dieu  me  vaille  ,  longue  table  avec 
courte  nappe,  et  homme  qui  avec  mains  rogneuses 
découpe  ,  et  haubert  pesant  de  mauvaise  maille. 
Els  se  armo  de  quota  de  malha. 
Pebilhos,   I^oj.  au  purg.  de  S.  Patrice. 
Ils  s'arment  de  cotte  de  maille. 
Flg.  Aiaman  flac,  volpilh,  de  frevol  malha, 
Ja  lo  vers  Diens  no  iis  ajut  ni  vos  valha. 
Paclet  de  Marseille  :  Ab  niarrimen. 
Allemands  flasques  ,   lâches  ,  de  fragile  tissu,  que 
jamais  le  vrai  Dieu  ne  vous  aide  ni  vous  vaille. 
CAT.  ESP.  Malla.  tort.  Malha.  it.  Maglia. 

1.    C.U>MAL  ,  CAPMALH  ,    CAPMAIL  ,    CAMAL  , 

S.  m.,  caroail,  sorte  d'armure  de  tète. 

Tant  CAMAL  derompre. 

GtlLLALME  de  Tl'DELA. 
Briser  tant  de  camails. 

Ni  ansberr  ab  capmail 
Non  fon  per  els  portatz 

Rambaud  de  Vaqueibas  :  Ges  sitôt. 
Ni  haubert  avec  camail  ne  fut  par  eux  porté. 
Tranc'  ausberc  île  bona  malbu , 
Trabuc  e  gans  e  capmalh. 

Gavaldan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg. 
Troue  haubert  de  bonne  maille,  trcTiuclict  et  gants 
et  camail. 

AKC.   FR. 

Et  voit  SCS  chevaliers  bien  armez  de  camail. 
Chronique  de  Bertrand  Duguesclin,  Ms. 
IT.  Camaglio, 

H.   ;\Ikalhar,  V.,  mailler,  ouvrer. 
l'art,  pat.     Ab  anr  û  frenatz, 


MAL 


i3i 


E  d' argeu  mealbatz. 
Pierre  Basc  ;  Ab  greu  cossire. 
Avec  or  lin  brode' ,  et  d'argent  ouvré. 

4-  Desmalhar,  desmaillar,  V.,  démail- 
l«'r,  rompre  les  mailles. 
l'art,  pas. 

l'eiic  Olivier  sub  son  ausberc  safiat. 
Que  de  pus  de  .xx.  malbas  s'es  l'ansberc 

DESMALtIATZ. 

Roman  de  Fierahras ,  v.  /J20. 
Frappa  Olivier  sur  sou  haubert  safré ,  tellement 
que  de  plus  de  vingt  mailles  s'est  le  haubert  démaillé. 
Mant  albert  desmaillat. 

Paulet  de  Marseille  :  L'  autr'  ier. 
Maint  haubert  démaillé. 

Enantz  sera  fraitz  mou  escutz  , 
E  mon  ausbercs  totz  desmaillatz. 
Pioman  de  Jaiifre,  fol.  12. 
Avant  sera  brise'  mon  ëcu,  et  mon  haubert  tout  dé 
maillé. 

ANC.    FR. 

Ne  pot  banbert  desrompre  et  desmailler. 
MoMN  ,  Diss.  sur  le  roman  de  Roncevaux . 
Si  lancent  et  fièrent  d'estoc 
De  tel  force  et  de  tel  vierlu 
Ke  desmaUUé  et  desronpo 
Sont  lor  escn  et  lor  clavaiu. 

Pioman  du  Pienart,  t.  IV,  p.  i5l. 
Vray  que  d'avoir  tant  chamaillé 
Son  haubert  en  fut  desmaillé. 

Forcadel  ,  p.  189. 
Esr.  Desinallato.  it.  SinagUato. 

.').    EnMALHOTAR,  EMMAYLLOTAR,  ENMAIL- 
LORAR,  ENMAILLOLAR,  AMAILLOTAR  ,  V., 

emmailloter,  envelopper. 
Calque  forsa  que  hom  fassa 
A  son  ausel  enmaillolar. 
Aproj)  eu  un  bel  drap 

L' AMAILLOTATZ    tl'O  SUS   el  Cap. 

DeUDES  de  PïlADES,  Auz.  cass. 
Ouelque  force  qu'on  fasse  pour  emmailloter  sou 
oiseau. 

Ensuite  dans  un  beau  linge  vous  rt'/it'e/o/>/;e;  jus- 
qu'au-dessus de  la  tôle. 
Part.  pas.  L'enfaniet  enmalhotat 
Met  sus  l'autar. 

F.  de  S.  Honorât. 
L'enlançon  emmailloté  il  met  sur  l'autel. 
l'.NMAiLi.oRAT  lo  icnretz. 

Deudes  de  Prades,  àuz.  cass. 
Vous  le  tiendrez  emmailloté- 


i32  MAL 

MA.LVA,  s.  /.,  lat.  malva,  mauve. 
La  MALVA  postema  madnra. 

Bref,  d'ttmor,  fol.  .'io. 
La  maut'C  mûrit  apostème. 

Malvas  esfoilladas , 
Sol  las  costetas  ben  mundadas , 
Cozetz. 

Deudes  de  Prades  ,  j4uz.  cass. 
Mauves   effeuillées  ,   seulement  les  petites  côtes 
liien  uetloyées  ,  cuisez. 

CAT.   ESP.  PORT.   IT.   MaîvO. 

MALEVAR,  MANLEVAR,  V.,  emprunter. 
Malevar 
Denîers,  blat  o  drap  de  Fransa. 

Bref,  d'amor,  fol.  122. 
Emprunter  deniers ,  blé  ou  drap  de  France. 
Lo  qnal  sapia  be  dcvspendre  e  donar  e  ma- 

I,EVAR. 

Philomena. 
Lequel  savait  bien  dépenser  et  donner  et  emprunter. 

Om  cove  manlevar 
Ades  sobre  penLoras. 

G.  RiQUiER  :  Sel  que  sap. 
On  convient  d'emprunter  actuellement  sur  gages. 

—  Servir  de  caution ,  se  rendre  garant 
de,  répondre  pour. 

De  perdonar  lo  dente  ad  aqnelh  qne  rio  lo 
pot  pagar,  es  luandamen  en  la  ley  de  Deu  :  «Si 
.1.  de  tos  frayres  cas  en  pauretat ,  ta  uon  en- 
durziias  ton  cor,  ni  retrairas  ta  ma  ;  manleva- 
RAS  al  paure,  e  prestaras  H  de  so  que  ha  mes- 
tiers.  » 

F.  et  Fert.,  fol.  78. 
IJc  pardonner  la  dette  à  celui  qui  ne  la  peut  pas 
payer,  c'est  un  commandement  en  la  loi  de  Dieu  :  «  Si 
un  de  tes  frères  tombe  en  pauvreté,  tu  n'enduiciras 
ton  coeur,  ni  retireras  ta  main  ;  tu  serviras  de  cau- 
tion au  pauvre,  et  lui  prêteras  de  ce  dont  il  a  besoin.  « 
Part.  pas.  Quan  son  maievat  en  defauta  del 
propri  nom. 

Leys  d'amors,  fol.  25. 
Quand  ils  .sont  empruntés  à  défaut  du  propre  nom. 
Fig.  Nostres  deu  tes  son  nostres  peccatz   que 
nos  avcin  manlevatz  sobre  nostras  armas. 
F.  et  Fert.,  fol.  43. 
Nos  dettes,  fce)  sont  nos  péchés  que  nous  avons  etn- 
piuntés  sur  nos  àmo.s. 

AMC.  CAT.  Manlevar.  <:at.  mou.  ManUevar. 

2.  Maleu,   MANi.Et;,   .V.   ///. ,    emprunt, 
iiH'ours. 


MAN 

I  No  voill  aillors  querre  manleu. 

B.  Calvo:  Tant  auta. 
Je  ne  veux  ailleurs  quérir  secours. 
Est  passatges  del  autr'  ensegra  '1  tren  , 
Si  no  us  en  fai  la  deingna  crotz  manleu. 
B.  ZoRGi  :  On  hom  plus. 
Cette  croisade  de  l'autre  suivra  le  train,  si  la  digne 
crois  ne  vous  en  fait  secours. 

Adverb.  comp.  Deu  1'  om  donar  a  maleu. 

Coût,  de  Moissac,  du  xm^  siècle.  Do.vT, 
t.  CXXVII,fol.5. 
On  doit  le  donner  n  emprunt, 

CAT.  Manlleu. 

MAMILLA,    MAMELLA  ,     S.    f.,     lat.     MA- 

MiLLA,  mamelle. 

Las  MAMiLLAs  de  alcns   homes...,   las   ma- 
MiLLAsde  las  femnas. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  27. 
Les  mamelles  de   quelques   liommes...,  les  ma- 
melles des  femmes. 

Blanc  peich  ab  dura  mamella. 

P.  Vidal  ;  Be  m  pac. 
Blanche  poitrine  avec  dure  mamelle. 

Il  toc  son  pietz  e  sa  mamella  dura. 

T.  DE  Simon  et  d'Albert  :  N  Albert. 
Je  lui  touche  sa  poitrine  et  sa  mamelle  dure. 

CAT,  Mamella.  esp.   Mamila.  port.  Mamma, 
marna,  it.  Mammilla,  mammeUa. 

MAN,  ma,  s.  m.,  du  lat.  manc,  matin. 
Voyez  Muratori  ,  Diss.  33. 
L'om  l'a  al  ma,  raiga  non  l'a  alser. 

Poème  sur  Boèce. 
L'homme  l'a  au  matin,  mie  ne  l'a  au  soir. 
Es  n'altre  que  parla  des  lo  man. 

Trad.  de  hède.  fol.  34. 
Il  eu  est  autre  qui  parle  dès  le  matin. 

I.oc.  Si  cum  la  nibles  cobr'  el  jorn  lo  be  ma. 
Poème  sur  Boèce. 
Ainsi  comme  le  brouillard  couvre  le  jour  le  bien 
matin. 

Adverbial.  Van  per  temps  jazer  per  man  levar. 
Roman  de  Gérard  de  liossillon,  fol.  6i . 
Vont  reposer  à  temps  pour  se  lever  matin. 
ANC.  FR. 
El  main  por  reposer  tornerent  en  un  prez. 
Je  suis  muU  curios  et  el  seir  et  el  main 
Ke  j'aie  vostre  aiuur  tiesk'  al  jor  derraiii. 
liomnii  de  liouj  v.  1776  et  2692. 
Tens  rit  au  main  ki  au  soir  pleure. 

Jinirran  du  Reiiart,  l.  IV,  p.  255. 


MAN 

ANC.  ESr. 

Acordados  tiieron  quaudo  vino  la  inan 
Matines. 

Poema  del  Cid,  v.  joyo. 
Esr    MOD,  Mannrta.  port.  Manha,  it.  Marie. 

Man  joint  ù  SEPT,  sejjt  matins,  a  pro- 

ihiit  sv.TMAyx,  semaine.  Voyez  Sfpt, 

'j..   Deman,  dema,  adv.,  demain. 
Non  es  amors,  ans  es  engans  proatz, 
S'aol  enqneretz,  e  deman  o  laissatz. 
T.  DE  Blacas  eï  de  p.  Vidal  :  l'eire. 
Ce  n'est  pas  amour,  mais  c'est  tromperie  prouvée  , 
si  aujourd'liui  vous  reclierchcz ,   et  demain  vous  le 
laissez. 

Dema  aurem  cossel. 

PlHI,OMEN  \. 

Demain  nous  aurons  conseil. 
CAT.  Demà.  it.  Bimane,  domane. 

3.  Lendeman  ,  i.ENDEjiA,   V.  m.,  lende- 
main. 

Segunt  lo  coiuandament  del  F.vangeli,  no 
pesse  de  lendema. 

Trad.  de  B'cde,  fol.  62. 
Selon  le  commandemeut  de  l'Evangile  ,  fju'il  ne 
s'occupe  pas  de  lendemain. 
Ja  no  sera  lo  jorn  de  i.endeman  pas.satz. 
Que  Kailes,  l'emperaire,  n'er  dolcnzet  iratz. 
Pioman  de  Fiernbras ,  v.  8;J. 
Désormais  ne  sera  le  jour  de  lendemain  passe,  que 
Charles  ,  l'empereur,  en  sera  dolent  et  tris(e. 

Proverb.  Tais  se  La  en  lendema 

Qne  ges  no  sap  si  '1  se  veira. 

PiSTOLETA  :  Manta  gent. 
Tel  se  fio   en  lendemain  qui  ne  sait  point  s'il  le 

vi  ri.i. 

Jdverbial.  El  Capitoli  lendema,  al  dia  clar. 
Poème  sur  Bo'ece. 
Au  Capitule  le  lendemain,  au  jour  clair. 
Ja  m'ainign'a  nneg  no  m'aara, 
Qae  no  m  vuelb'  aver  lendema. 

Le  co-mte  de  Poitiers  :  Ben  vuelli  que. 
Jamais  mon  amie  de  nuit  ne  m'aura,  qu'elle  ne  me 
veuille  avoir  le  lendemain. 
ARC.  FR.  Lendemain  Cst  revestir  le  elergié. 
Gesl.  de  Louis  te  D,';b.,  liée,  des  Ilist.  de  Fr., 

t.  VI,  p.  i33. 
Que  l'en  paye  Iv  juste  pris  lendemain  au  piuj. 
lait. 

Ord.  des  11.  de  F,:,  r3;J5,  t.  111,  p.  28. 
F.t  quant  ce  vint  lendemain. 
Ch,    de  S..lhni<.,  Her.  <l.s  llisl.  ./.  F,. ,  l,  VJl  , 

p.  1-7. 


MAN  i33 

'|.  SoiUlEUEMAN,   SOBREUEMA,  UcU'.,   Uprès- 

demain,  au  premier  jour,  bientôt. 
t. oc,         L'  a  tolgut  oguan 

Engolesuie,  don  .s'  es  l'agz  poderos  , 
E  Toloza  qu'el  te,  sobredeman. 

Bertrand  de  Bohn  :  S'ieu  fos. 
Lui  a  enlevé'  dernièrement   Angoulèmc  ,  dont   il 
s'est  fait  possesseur,  et  Toulouse  qu'il  tient,  après- 
demain. 

5.    M  ATI ,  5.  m.,  lat.  ma^kti/zh^»,  malin. 
Per  la  frescor  del  mati. 

Ahnaud  de  Marleii,  :  Beili  m'  es  quan. 
Par  la  fraîelieur  du  matin. 

Jdverb.  Ara  sai  eu  de  pretz  quaKs  l'a  plus  grau 
De  totz  uquels  que  s  leveirou  mati. 
Bertrand  DE  Born  :  Ara  sai  eu. 
Je  sais  maintenant  du  me'rite  lequel  l'a  plus  grand 
de  tous  ceux  qui  se  levèrent  matin. 

Le  poëte  fait  allusion  aux  princes 
les  plus  empressés  à  se  croiser. 
Adv.  comp.  Deuriatz  blanchir 

Voslras  dens  totz  matis. 

Amanieu  des  Escas.  :  En  aquel. 
Vous  devriez  hlaucliir  vos  dents  tous  les  matins. 
leu  non-dorm  mati  ni  ser. 

B.  de  VentaDOUR  :  Tuit  sels  que. 
Je  ne  dors  matin  ni  soir. 

La  douna  la  vol  vendre  de  matin  e  de  ser 
A  nialvays. 

f^.  de  S.  Honorât. 
La  dame  veut  la  vendre  de  malin  et  de  soir  à 
inècliants. 

Ai,  rel  mati  , 
Ans  qu'el  caut  ni  '1  solelh  s'espanda. 
R.  Vidai,  de  Bezaudl'N  :  En  aquel. 
.lu  beau  matin,  avant  que  le  cliaud  et  le  soleil  se 
répande. 

Un  don  mati, 
Enans  de  l'àlbeta. 
Un  tkoudadol'r  anonyme  :  Per  amor. 
Un  bon  matin,  avant  la  petite  aube. 
ANC.  FR.  l'ant  qu'en  la  terre  d'Avrenciu 
S'aparurent  nn  bien  matin. 
B.  de  Sainte-Maure.  Chron.  de  Pi'unn.,  fol.  187. 
CAT.  Mati.  IT.  Mattino. 

ij.  Matiket,  s.  m.  diéu.,  matinct ,  j)Clit 

matin  ,  point  du  jour. 
.Adverbial. 

Lo  MATiNET  sus  l'albo  ,  can  sera  adial 
Ruman  de  Ficrabras,  v.  348/'(- 
t  r  malinrt  surl'aulie,  quand  il  sera  fait  jnur. 


4 


MAN 


Lo  MATiNEi' ,  ab  la  fiescor. 

Deudes  de  Prades  ,  ^iiz.  cass. 
Ali  point  du  Jour,  avec  la  fraîcheur. 

ANC.  FPi.  An  matinet,  sanz  nul  séjour. 

Noiti'.  rec.  defabl.  et  cent,  anc,  t.  I,  p.  32i. 
El  matinée,  ainz  l'ajornant. 

Roman  de  liou,  v.  10019. 
CAT.  Matinet. 

7.  Matina  ,  i'.  y. ,  matinée. 
Loc.   Jap  son  grat  ser  ni  matina. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Un  tricliair*;. 
Alioie  à  SOQ  gié  soir  et  matinée. 
iT.  Mattina. 

8.  Matinada  ,  .y.  f.,  matinée. 

Demaa  ab  la  matinada. 

MarcABRUS  :  Eslornelh. 
Demain  avec  la  matinée. 

Mays  val  perdre  .iiii.  massas  que  nna  mati- 

MADA  de  bon  dormir. 

y.  et  Vert.,  fol.  12. 
Plus  vaut  perdre  quatre  messes  qu'une  matinée  de 
hon  dormir. 

ANC.   ESP. 

Que  fusse  recaldando  de  bona  matinada. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  2288. 
CAT.   IMatinada.  esp     mod.  port.  ISladrugada. 
iT.  Mattinala. 

ç).  Matinal,  adj.,  lat.  aii^riNAuV,  ma- 
tinal ,  fîu  matin. 
De  ros  ijiatenal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  189. 
De  rosëe  du  malin. 

Lux    MATINALS. 

Sermons  en  provençal,  loi.  33. 
Lumière  matinale. 

—  Siibst.  Livre  des  matines. 

Dny  psalme  del  matinau. 

Beg'la  de  S.  Benezeg ,  fol.  3i . 
Deux  psaumes  du  livre  des  matines. 

ANC.  ESP. 

Udieron  los  iiialines  ,  las  uiissas  matinales. 
V.  de  S.  Millan,  cop.  3()i. 
CAT.  Matinal. 

10.  Matinier,  MATiNER,  adj.,  iiialiiiier, 
matinal,  matineux. 
Diens  !  e  fom  es  tan  matinerP 
So  li  près  Melian  a  dir, 
Que  ja  solialz  tant  dormir.'' 

Roman  de, laiifre,  fol.  U(>. 


MAN 

Dieu  !  et  comment  étes-vous  si  matinal?  cela  se 
prit  Me'lian  à  lui  dire  ,  vu  que  désormais  vous  soûliez 
tant  dormir? 

Cosselh  vos  premier 
Que  siatz  matinieira 
.  Cascun  jorn. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel. 
Je  vous  conseille  premièrement  que  vous   soyez 
matineuse  chaque  jour. 
CAT.  Mutiner. 

ti.  Maïinas,  s.f.plur.,  matines,  terme 
(Je  liturgie. 

Cant  avian  dich  matinas. 

F.  de  S.  Honorât. 
Quand  ils  avaient  dit  matines. 
Enans  que  digna  sas  oracios  o  sas  matinas. 

F.  et  Fert.,  fol.  20. 
Avant  qu'il  dise  ses  oraisons  ou  ses  mutines. 
Fig.    Turpins  Inr  cantara  matina.s, 

V.  de  S.  Honorât. 
Turpin  leur  chantera  matines. 
CAT,   ANC.  ESP.   Matines,  esp.  mod.  Maytines, 
PORT.  Matinas. 

12.    Matutin  ,  adj.,    iat.    matutinm.?  , 
matinier,  matineux,  du  matin. 

Eslela  MATUTiNA  ,  lux  matinals. 

Sermons  en  provençal,  fol.  33. 
Etoile  du  matin,  lumière  matinale. 
ESP  loRT.  Matiitino.  it.  Mattutino. 

i3.  Matutinal  ,  adj.,  lat.  matutinalw, 
matutinal ,  qui  appartient  au  matin. 

Estela    MATDTINAI.S. 

Ser?nons  en  provençal,  fol.  2!^. 
Eloile  matutinale. 

Apres  la  nuecb  tenebroza  ve  la  bora  ma- 
tutinal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  10. 
Après  la  nuit  ténébreuse  vient  l'heure  matutinale- 
ESP.  Matutinal.  it.  Mattiitinale. 

MAN,    s.    m.,    lat.   Mxixdatum  ,   ordre, 
commandement ,  message. 

l'er  SO  no  us  cal,  boua  dona,  te:ner... 

Qu'  els  vostres  m  ans  no  m  tenha  per  senbors. 

Arnaud  de  Marueil  :  Tôt  quant  ieu. 
Pour  cela  ,  bonne  dame  ,  il  ne  vous  faut  pas  crain- 
dre... que  je  ne  tienne  vos  ordres  pour  suprêmes. 
Anc  de  re  non  passe!  son  man. 

P.  Raimond  DE  Toulouse  :  Enquera. 
Oiicques  de  rien  je  ne  passai  son  commandement. 


MAN 

Ka  Pi'oensa  tramet  mans  e  salnlz. 

B.  DE  VentadouR  :  Bc  m'ao  perdut.  far. 
En  Provence  je  transmets  messages  el  saints. 
ANC.  FR.QuantTyber.s  ot  le  tnant,  moult  fu  en 
grant  désir. 

Romnn  île  Bi'rle,   p.  22.    ^ 
CAT.  ESP.  PORT.  Mando. 

2.  Mand.\mfn,  s.  m.,  mandement,  or- 
dre, commandcmeiU. 

Fpsii  salaa  son  en  so  mandamen. 

Poème  sur  Boice. 
Même  les  satans  sont  à  son  mandement. 
Diens, donalzmesabere.sen,  ab  qa'ien  apreiula 
Vostres  sanhs  mandamens  ,  e  'Is  coinplis  e  'Is 
atenda. 

FoLQUETDE  MARSEILLE  :  VersDieus. 
Dieu ,  donnez-moi  le  savoir  et  l'intelligence,  avec 
quoi  j'apprenne  vos  saints  commandements ,  et  les 
accomplisse  et  les  me'dite. 

—  Condition ,  rèi;;le. 

Qae '1  MA:«D\Mr,N  de  trobar  son  aqnest. 

Lej'S  d'amors ,  fol.  I. 
Que  les  conditions  de  trouver  sont  celles-ci. 

—  District,  ressort,  territoire,  domaine. 

De  Gnmel  ai  lo  casiel  e  '1  mandamen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Corapaulio. 
De  Gumel  j'ai  le  cliâteau  et  le  domaine. 
CAT.  Manament.  esp.  Mandamiento.  port.  it. 
Mandatnenco. 

3.  Mandat,  s.  m.,  lat.  maxd.atw/// , 
manda r,  commandement,  ordre,  vœu. 

Agat  en  al  mandat. 

F",  de  S.  Honorât. 
J'en  ai  eu  mandat. 

Aras,  dis  1'  nlmiran,  sla  fayfz  sos  mandatz. 

Ilomun  de  Fierabras,  v.  439^. 
Maintenant,  dit  l'emir,  soit  fait  son  commande- 
ment. 

CAT.  F.sp.  Mandata,  port.  Mandado.  it.  Man- 
data. 

[\.  Mandatgf.  ,  .MANuAGUF, ,  S.  ni . ,  maii- 
dage,  droit  d'avertissement  dû  aii\ 
fourniers  des  fours  banaux. 

La  meiiat  de  lotz  mandatoes  de  tolz  forris. 

Tit   de  l23o.  /trcli.  du  Roy.,  i.  323. 
I.a  moitié  dctou*  mandatées  de  tous  fourî. 


MAN  1 35 

Den  donar  mandagcesc  fornagnes. 

Tu.  de  i2o.'f.  Arch.  du  Roy.,  J.  'i^^i. 
Doit  donner  mandages  et  fouroages. 

5.  Mandador  ,    .ç.  m.,   lat.    mandator  , 
maiulataire. 

Avein  vos  donats  per  makoadors  e  per  giii- 
rens. 

Tu.  de  i2o3.  DoAT,  t.  CXV  ,  fol.  14. 

Nous  vous  avons  donne  pour  mandataires  cl  pour 
paraiils. 
ANC.  ESP.  roRT.  Mandador.  it.  Mandatore. 

6.  Mandar  , -?;.,  lat.  MANDARe,  mander, 
commander,  ordonner,  recommander. 

Aitautost  elh  va  mandar  que  tôt  boin  s'  en 
ânes  a  sa  tenda. 

Philomena. 
Aussitôt  il  va  orrfo«ner  que  tout  homme  s'en  allât 
à  sa  lente. 

Predicator 
Tenc  per  meillor, 
Cant  fai  1'  obra  que  manda  far. 

P.  Cardinal  :  Predicator. 
Pre'dicateur  je  tiens  pour  meilleur,  quand  il   fait 
l'œuvre  qu'il  recommande  de  faire. 

—  Faire  savoir,  instruire  par  messai]je. 
Ren  per  autrui  non  l'aus  manuar. 

1>F.  COMTE  DE  PoiTiKRS  :  Mout  jauzens. 
Rien  par  autrui  je  n'ose  lui  mander. 
Part.  pas.  Mandat  e  covengut  a  'N  Gnillem. 
Tit.  de  i2o3.  DoAT,  t.  CXV,  fol.  14. 
Mandé  el  convenu  avec  le  seigneurGuillaume. 
Mandatz  , 
E  pregatz 
Sui  de  cbant ,  per  qn'el  falz. 

G.   Pierre  de  Casai.s  :  .M  avinen. 
Je  suis  commandé,  et  prie'  de  chant,  c'est  pour- 
quoi je  le  fais. 

"Venc  s'  en  lai  al  dia  mandat. 

r.  de  G.  Faidit. 
S'en  vint  là  au  jour  mandé. 

ANC.  FR.  Manasses  li  avoit  inandet  par  lettres 
qu'il  destrnisit  ('ambray. 

Chronique  de  Cambray ,  fol.  26. 
CAT.  Manar.  esp.  pup.t.  Mandar.  ir.  Mandare. 

7.  CoMAN,  .V.  m.,  commandement,  ordre. 
Dieus  coinanda  c'oiu  enleuda 
Sos  coMANS,  e  qii' els  aprenda. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Cnsi. 
Dieu  commande  qu'on   entende  ses   commande- 
ments, ot  qu'on  \n  apprenne. 


[36 


ÎSJAN 


leu  fui  noyiilz  enfans 
Per  far  vostres  comans. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
Je  fus  nourri  enfant  pour  faire  vos  commandements . 
Loc.  Al  sieu  coman 

Sui  e  serai ,  on.  qu'  ieu  m'  an.  > 

P.  Eaimond  de  Toulouse  :  No  m  puesc. 
A  son  commandement  je  suis  et  serai ,  où  que  j<,' 
m'aille. 

Ieu  ,  en  baisan  , 
Tôt  al  mien  coman, 
Remir  son  cors  henestan. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Non  puesc. 
En  embrassant,  tout  à  ma  volonté,  j'aJmirc  son 
corps  parfait. 

Sian  qaiti  et  assoutz  ,  des  aqnell'  hora  euant, 
De  totas  penedentias  que  avian  en  comant. 
V.  de  S.  Honorât. 
Qu'ils  soient  quittes  et  ahsous  ,  dès  celte  heure  en 
avant ,    de  toutes   les  pénitences  qu'ils  avaient  en 
comniandetncnt . 

Plus  trai  mos  cors  ves  auior, 
E  miellis  sui  fait/,  a  son  coman. 

B.  de  Ventadour  :  Non  es. 
Plus  mon  cœur  penche  vers  amour,  et  mieux  je 
suis  fait  à  son  commandement . 

Mot  ai  gran  talan 
Qu'  ie  us  tengnes  a  mon  coman. 
Albert,  marquis  de  Malespine  :  Dona  a  vos. 
Moult  j'ai  grand  désir  que  je  vous  tinsse  à  ma  dis- 
position. 
ANC.   FR. 

Par  le  coinmand  àe  maistre  Jean  de  Vailly. 
Au  coinmaiid  du  comte  de  Charrolois. 

MONSTBELET  ,  t.  I  ,   fol.  219,  et  t.  III,  fol.   lOÇ) 

ESP.  iT.  Coinando. 

— Sujet,  serviteur,  homme  recommandé. 

D'aquesta  serai  comans. 

GiRAUD  de  BoRNEtL  :  De  chantar. 
De  celle-ci  je  serai  le  serciteiir. 
Si  vos,  cui  sui  homs  liges  e  comans. 
No  m  socoretz. 

G.  Faidit  :  Pel  messatgief. 
Si  vous  ,  à  qui  je  suis  homme-lige  et  sujet,  ne  me 
secourez. 

8.  CoMANDA,  coMMAND.\,  S./.,  Comman- 
dement, puissance,  domination,  ordre, 
recommandation. 
On'  ieu  sia,  per  sa  comanda, 
Près  del  lieg. 

B.  DE  Ventadour  :  Lanquan  vcv  per. 
<>ue  je  sois  .  par  son  ordre,  près  du  lit. 


MAN 

"Volgra  fos  premiers  natz, , 
Car  es  cortes,  e  fos  en  sa  comanda 
Regismes  e  dngnatz. 
Bertrand  de  Bùrn  :  D'  un  slrventes  uo  m. 
Je  voudrais  qu'il  fût  premier-né ,  car  il  est  cour- 
tois, et  que  fût  sous  sa  domination  royaume  et  duché 

—  Commandite. 

Far  entre  se  comandas, 
Camjhes  e  compras  e  vendas. 
En  la  rîqueza  granda 
Non  a  res  mas  la  comanda. 

Bref,  d'amor,  fol.  64  et  lO.!. 
Faire  entre  soi  commandites,  changes  et  achats 
et  ventes. 

Dans  la  grande  richesse  il  n'.y  a  rien  que  la  com- 
mandite. 

Loc.  Teno  bcstials...  a  cabal  o  eu  commanda. 
Tit.  de  1389.  DoAT,  t.  CXLVII,  fol.  i5/^. 
Tiennent  bestiaux...  à  cheptel  ou  en  commanditr . 
CAT.  Comanda.  roux,  Cotnenda ,  comtnendu. 

g.  COMENDATIO,   .^ .  f. ,   Lit.   COMMEND.^TIO, 

recommandation ,  considération. 

Peraytal  comendatio. 

A  comendatio  et  a  lauzorde  sa  dignitat. 

Leys  d'amors,  fol.  i/j8. 
Par  telle  recommandation. 
En  considération  et  à  la  louange  de  sa  dignité. 
iT.  Commendazione . 

lo.   Comandamen ,    s.    m.,    commande- 
ment ,  ordre. 

Amar  Dieu  e  temer, 

E  gardar  sos  comandamens. 

P.  Cardinal  :  Una  cieulat. 
Aimer  et  craindre  Dieu,  et  garder  ses  commande- 
ments. 

Loc.  Ieu  sui  faitz  al  vostre  servir 
Et  al  vosire  comandamen. 

G.  Faidit  :  Ah  chantar. 
Je  suis  fait  au  votre  servir  et  au  votre  commande- 
ment. 

—  Recommandation. 

E  'I  drutz  deu  far  precx  e  comandamen. 
T.  DE  Marie  de  Ventadour  et  de  Gui  d'Uisel  : 

Gui  d'Uisel. 
Et  l'amant  doit  faire  prière  et  recom.mandation . 
ANC.  cAï.  Comandamen  t.  anc.  esp.  Comanda- 
iniento.  poRt.   Commandainento.    it.     Co- 
mnndamento. 


MAN 

11.  COMANDAIRE,    COMANDADOR  ,    S,     ni., 

lat.  coMMENDATOR  ,  conuiianclant ,  qui 
commande,  commandeur. 

Coma  reys  e  senbers  e  fjovernaires  e  coman- 

DAIRES. 

r.  et  Feit.,  fol.  4'- 
Comme  roi  et  seigneur  et  gouverneur  et  comman- 
dant. 
A  vos,  G.  Rolbert,  comf.ndador  del  Hospilal. 

TU.  de  1275.  Cab.de  Corcelles.  no.'iCyS 
A  vous,  G.  Kobert,  commandeur  (\f  l'Hôpital. 
S'  el  s'en  fai  comandador, 
Al  mein.s  pot  dire  :  «leu  ai  {lomneiador 
«  Qne  m'  ania.  » 
T.  DU  COUSIN  d'Elias  et  d'Elias  :  N  Elias  a  son. 
S'il  s'en   fait  commandant,  au  moins  elle   peut 
dire  :  «  J'ai  courtiseur  qui  m'aime.  » 
CAT.  Cornanador.  esp.  port.  Coinendador.  it. 
Commendatorc . 

12.  COMEXDABLE,  (l(lj.,  lat.   COMMENDA- 

BZLETO,  recommandable. 
De  sancta  et  come:î»ai)la  vida. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  80. 
De  sainte  et  recommandable  vie. 
ANC.  ESP.  Comendable.  ir.   Commendabilc. 

13.  COMMENDATIU,  adj.,  lat.   COMMENDA- 

Tiwus,  commandatif,  qui  sert  au  com- 
mandement. 

r,oMME>"DATius ,  de  comanda. 

Leys  d'amors ,  fol-  57. 

Commandatif,  de  commandement. 

ï4.    CO.MANDATARI,    COMMANDITARI ,   S.  ni., 

commanditaire. 
Deposilaris  o  commanditaris. 

Fors  de  Béarn,  p.  1081. 
Dépositaire  ou  commanditaire. 

Lo  sobre  dig  comandatari. 

Statuts  de  Montpellier,  du  xili«  siècle. 
Le  susdit  commanditaire. 

l5.     COMANDAR,     V.,     lat.     COMMENDARf?, 

commander,  ordonner. 

Tôt  so  qa'ela  li  comandaria. 

r.  de  G.  Faidtt. 
Tout  ce  fjuVllc  lui  commanderait. 

No  pne5c  far  esdig  ni  garda 

III. 


MAN 


i3' 


Eu  so  que  Amors  me  comanda. 

Arnaud  de  Marueil  :  Donagenser. 
Je  ne  puis  faire  dédit  ni  garde  en  ce  fju'Amour  me 
commande. 

—  Confier,    recommander,   donner   en 
dépôt. 

A  son  oozi  el  1'  anet  comandar. 

Passio  de  Maria. 
A  son  cousin  il  l'alla  recommander. 

Dieus  lî  fes  richa  comanda 

Lo  jorn  que  '1  comandet  las  ciaus 

De  lai  on  es  pretz,  cbahaus. 

G.  Adhemar  :  Quan  la. 
Dieu   lui   fit   riclie  commandite   le  jour  qu'il   lui 
confia  les  clefs  de  là  où  est  mérite  supérieur. 

Us  ome  comandet,  o  prestet  aver  ad  un  an- 
tre, et  amdui  en  feirunt  cartas;  aquel  qne  co- 
mandet 1' aver  a  perdndas  las  soas  cartas. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  3. 
Un  borame  donna  en  dépôt,  ou  prêta  de  l'argent  à 
un  autre,  et  tous  les  deux  en  firent  actes;  celui  qui 
déposa  l'argent  a  perdu  les  siens  actes. 
Dona  ,  a  vos  me  coman, 
Cane  res  mai  non  araei  tant.' 

Albert  ,  marquis  de  Malespine  :  Dona. 
Dame,  à  vous  je  me  recommande ,  vuqu'oncques 
rien  plus  je  n'aimai  tant. 

Us  COMANDET  a  Jobau, 
Qnan  sus  en  la  crolz  pendia. 

Geneys  :  Dieus  verais. 
Vous /erc/nwifînc/a  à  Jean,  (juand  sus  en  la  croix  il 
pendait. 

A  Dieu,  nostre  Senhor.., 
CoMAN  mon  esperit. 

G.  Figueiras  :  Del  preveire. 
A  Dieu  ,  noire  Seigneur...  ,  je  recommande  nioti 
esprit. 

En  tas  mas  mi  comandi,  aias  ne  pietat. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  8710. 
Je  me  recommande  en  les  mains  ,  aie-s-en  pitié. 

—  Se  déclarer  vassal. 

Tota  sa  terra  li  comanda. 

f^.  de  S.  Honorai. 
Lui  recommande  toute  sa  terre. 

—  P<irt.  prés,  cnipl.  suhstant.  Comman- 
ditaire. 

A  la  premiera  rcqnez.ition  del  comandan  , 
vist  l'estrumm  de  la  dii.ba  commanda,  o  coni- 
panbia. 

Statut!,  de  Montpellier ,  du  xm',u<'i7i- 

18 


38 


MAN 


A.  la  première  réquisition  du  commanditaire ,   vu 
l'iiislrumeut  de  ladite  commandite,  ou  compagnie. 
Part.  pas.  Amors  m'a  comandat  escrinre 
So  qne'l  boca  non  ansa  dire. 
AiïNAXjD  DE  Mauueil  :  Dona  genser. 
Amour  m'a  commandé  d'e'crire  ce  que  la  houc<!ie 
n'ose  dire. 

ANC.  FR.  Quant  il  orent  veu  le  roy  il  le  com- 
mandèrent à  Dieu. 

JoiNVILLE  ,   p.    l85. 

«lAT.  Comanar.  esp.  port.  Comandar.  it.  Co- 
mandare. 

i6.  Deman,  s.  m.,  demande,  réclama- 
tion . 
Ane  jorn  no  m  vole  precx  ni  demans  sofrir. 
Berenger  de  Palasol  :  Ue  la  gensor. 
Jamais  elle  ne  me  voulut  soiifl'rir  prières  ni  de- 
mandes. 

Oes  no  crei  Frances,  ses  deman, 
Tengan  lo  deseret  qne  fan 
A  tort  a  mant  baron  presan. 

Bertrand  de  Born  :  Guerra  e  treballi. 
Point  je  ne  crois  que  les  Français ,  sans  rêclarna- 
lion,    maintiennent    le  dépouillement  qu'à  tort  ils 
font  à  maint  baron  distingué. 

17.  Demanda,  s.f.,  demande,  réclama- 
tion. 

Tro  '1  DEMANDA  qoe  fai  aia  conqueza. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron . 
Jusqu'à  ce  qu'il  ait  conquis  la  réclamation  qu'il 
fait. 
CAT.  ESP.  roRT.  Demanda,  ix.  Dimanda. 

i)S.     Demandamen  ,   s.  m.,    demande, 
réclamation. 

Fer  aqnest  demandamen  pot  demandai'  ca- 
«laus  om  la  parlida  d'aqiiela  causa  cominal. 
Aquest  demandamens  dura  entro  a  .xxx.  ans. 
Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  fol.  21. 

Par  cette  réclamation  cbaque  bomme  peut  récla- 
mer la  partie  de  cette  cbose  commune. 

Celte  réclamation  dure  jusques  à  trente  ans. 
ANC.  FR.  Mais  à  toz  lur  dematidemenz. 
B.  DE  Sainte-Mal'RE  ,  Cliron.  de  Norm. ,  fol.  57. 
IT.  Dimandamento. 

19.  Demandansa,  s.f.,  demande. 

Con  el  sagramenlal   ancian   es   tengut,   e'I 
demandansa  e'I  respoiision  issaïuen. 

Coul.  d'Alais.  Anh.  du  Roj.,  K   y\f\. 


MAN 

Comme  leserment  ancien  est  tenu,  et  la  demande 
el  la  réponse  également. 

>o.   Demandaire,    demandador  ,   s.    m., 

demandeur. 

Si  lo  DEMANDAIRE  Don  poiria  proar  aqnpst 
aver. 

Aqiiels  oiiies  que  volunt  esser  actors,  so  es 
DEMANDADORS  pcr  antre. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  33  et  5. 

Si  le  demandeur  ne  pourrait  prouver  cette  posses- 
sion. 

Ces  bomnies  qui  veulent  être  acteurs  ,  c'est-à-din- 
demandeurs  pour  un  autre. 

CAT.  Demanador.  Esr.  port.  Demandador,  it, 
Dimandatore. 

il.  Demandairitz,  s.  f.,  demanderesse. 
Demandairitz  en  vostra  causa. 

Tit.  de  1275.  DoAT,  t.  CXXIV,  fol.  27. 
Demanderesse  dans  votre  cause. 

22.  Demanuar,  V.,  lat.  demandar^,  de- 
mander, réclamer. 

S'esbaic  d'esgnardar 
Tan,  que  no  saup  demandas 

De  que  servia 
La  lansa  ni  'I  Grasaus. 
KlCHARD  DE  Barbezieux  :  Atressi  cum  Persavaus. 
S'ébabit  à  regarder  tellement ,  qu'il   ne  sut  de- 
mander de  quoi  servait  la  lance  et  le  Saint-Gréal. 
De  mi  dons  ai  lo  guap  e  '1  ris, 
E  sui  fols,  s'ieu  plus  li  deman. 

P.  RoGiERs  :  Per  far  esLaudir. 
De  ma  dame  j'ai  la  plaisanterie  et  le  ris  ,  et  je  suis 
fou  ,  si  plus  je  lui  demande. 

S'aguenu  paor,  no  us  o  cal  demandar. 
Rahibaud  de  Vaqi'EIRAS  :  Honratz  marques. 
Sinous  eiîmes  peur,  il  ne  vous  le  faut  pas  demander. 

Tôt  ai  quan  vnelh ,  qu'iea  non  deman  len  al. 
B.  DE  Ventadour  :  Quan  par  la  flors. 
J'ai  tout  ce  que  je  veux  ,  c'est  pourquoi  je  ne  ré- 
clame rien  autre. 

Loc.  Ane  vos  autres  non  demandetz  venjansa 
De  la  mia  mort. 

R.  GaUCELM   :  Qui  vol  aver. 
Oncques  vous  autres  vous  ne  demandâtes  vengeance 
de  la  mienne  mort. 

Proc  Qui  DEMANDA,  rcccp,  e  qui  qaier,  atroba. 
F.  et  Fert.,  fol.  87. 
Qui  demande,  reçoit ,  et  qui  cberche  ,  trouve. 
Part.  prés.  Sia  be  de  sa  mort  demandans 


MAN 

E  lie  l'anta  qii'  el  per  nos  autres  près. 
R.  Gal'CELM  :  (lui  vol  aver. 
Qu'il  soil  bien  recl<ir?uinl  de  sa  mort  et  de  la  Loiite 
qu'il  prit  pour  nous  autres. 

CAT.  Demanar.  esp.  port.  Demandar.  it.  Di- 
tnandare. 

23.  Desman,  s.  m.,  contre-ordre,  refus. 
Mas  ea  teinjj  bea  per  desman,  si  no  m  manda. 
AiMERi  DE  Pegi'ILain  :  En  araor  trob. 
Mais  je  tiens  bien  pour  contre-ordre,  si  elle  ne 
Mie  mande. 
Esr.  Desman. 

'2/|.  Des.mandar,  î\,  contremander,  don- 
ner contre-ordre,  refuser. 
Pero  d'un  be  la  prec  qne  no  ra  desman. 
AiMERi  DE  Peglii.ain  :  En  amor  trob. 
Pourtant  je  la  prie  qu'elle  ne  me  refuse  pas  d'un 
bien. 

Blasmes  es  grans  e  desonors 
A  rei  que  len  man  e  desman. 

Nat  pe  Mons  :  La  valors. 
C'est  grand  blûme  et  deslionneur  à  roi  qui  légère- 
ment ordonne  et  contremande. 
CAT.  ESP.  Desmandar. 

a5.   Redemandar,  v.,   redemander. 

En  qnalqne  raaneira  nos  vos  demandesseai 
ni  us  pogues.iem  reoemanoar. 

Tit.  de  1248.  DoAT,  l.  XXXI  ,  fol.  146. 
En  quelque  manière  que  nous  vous  demandassions 
ni  vous  pussions  redemander. 

26.  Recomandatio  ,  s.f.,  recommanda- 
tion. 

lec    agui   letras   de    recomandatio    al    rei 
d'  Eiiglaterra. 

Perilhos,  Voy.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 
J'eus  des  lettres  de  recommandation  au  roi  d'An- 
gleterre. 

CAT.  Recominendaclo.  esp.  Recomendaclon, 
roRT.  Recoininendacào.  ir.  Race  imanda- 
zione. 

27.  ReCOMMANDAR  ,  RECOMANUAK,  V.,  TQ- 

commarider. 

Lo  dit  conte  de  Montforl  se  recommandava 
a  el. 

Chronifjue  des  /llbigeois,  col.  76. 
Ledit  comte  de  Montlorl  se  recommandait  à  lui. 
Nos  nos  ReroMiNDAM  huntilment  à  la  vos- 
ir.i  inagnificencia. 

Ttt.  de  lig2.  Trois  états  de  Sisteron. 


MAN 


i3c) 


iSous  nous  recommandons  liumblement  à  la  votre 
magnificence. 

CAT.  Recomanar.  esp.  Recomendar.  port.  Re- 
commendar .  it.  Raccomnndcire . 

MAN,  MA,  s.  m.  et/.,  lat.  Mxjirts,  main. 

Qiian  la  blauca  mas  ses  gnan 
Estrenh  sou  amie  doussaroen. 

T.   DE  S.  DE  MauLEON  ,  DE  G.  FaIDÎT  ET  DE  H.  Dt 

LA  Bachelerie  :  Gaucelm. 
Quand  la  blanche  main  sans  gant  presse  doucement 
son  ami. 

Aissi  cum  hoiu  tra  lo  deto  la  ma  fors  de  1'  aiga. 
Lif.  de  Sydrac,  fol.  26. 
Ainsi  comme  on  tire  le  doigt  ou  la  main  hors  de 
l'eau. 

Cavaliers  si'  aunitz  que  s  met  a  domueiar 
Pus  que  toca  dels  mas  motos  belans. 

GlRAliD  de  Borneil  :  Per  solatz. 
Que   chevalier  soit  honni  qui  se  met  à  galanliser 
après  qu'il  touche  des  mains  moutons  bêlants. 
A  'N  Guio  de  Bergonha  an  be  los  mas  liatz. 

Pioman  de  Fierabras,  v.  So^S. 
Au  seigneur  Gu}  on  de  Bourgogne  ils  ont  bien  lie' 
les  mains. 

Fig.  L'apostol  comanda  que  hom  levé  puras 

MAS  en  oratio  ;  las  pnras  mas  son  las  puras 

e  netas  obras  facbas  ab  pura  concieucia. 

Aqnell  ven  ain   mas  vueias  davan  Dieu  que 

lo  ve  pregar  ni  querre,  ses  far  prezen  de  bo- 

uas  obras. 

F.  et  Vert.,  fol.  90  et  91. 
L'apôtre  commande  qu'on  lève  des  mains  pures  en 
oraison  ;   les   mains  pures  sont   les  pures   et  nettes 
œuvres  faites  avec  pure  conscience. 

Celui-là  vient  les  mains  vides  devant  Dieu  qui 
vient  le  prier  et  requérir,  sans  faire  présent  de  bon- 
nes œuvres. 

En  MAN  morta  ni  en  man  forsiva. 
Terrier  de  laconjrcrie  du  S.-Fsprit,  de  Bordeaux , 

fol.  187. 
En  main  morte  ni  en  main  terme. 

Loc.  Dizem  de  bo  pinbeyre  o  escriva  que  a 
bona  MA  ,  so  es  a  dire,  es  bos  maestre  en 
aquela  art. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  48. 
Nous  disons  de  bon  peintre  ou  e'crivain  qu'il   a 
bonne  main,  c'est-à-dire,  il  est  bon  maître  dans  cet 
art. 

i\Iais  volria  un  cordo 
Qne  ien  l' agues  de  sa  man. 

Hugues  de  S.  Cyr  :  Aissi  cum  es. 
Plus  je  vuudruis  un   conlon  que  je   l'eusse  de  \..\ 
main. 


i4o 


MAN 


Mei'ce  mi  dons,  a  cni  baiziey  las  mas. 

Pons  de  la.  Gardi;  :  Farai  chanson. 
Merci  ma  dame  ,  à  qui  je  baisai  les  mains. 

El  letra  portiira 
Al  sant  qu'  ell  meteys  Kaiiles,  de  sa  m  an  , 

escriara.  i 

V.  de  S.  Honorai. 
Il  portera  au  saint  une  leUre(iue  lui-même  Charles, 
de  sa  main,  écrira. 

Be  t  fier  ab  la  m  an  diecha. 

R.  Vidal  de  Bezaudl'N  :  Enlr'  el  laur. 
Bien  je  te  frappe  avec  la  main  droite. 
Tut  lanzan  Dieu  jonthas  las  mans. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tous  louent  Dieu  les  mains  jointes. 
Que  s  rend'  a  vos  mas  joiïihs,  de  ginolhos. 

G.  PlEBRE  DE  Casals  :  Be  m  plagr'  ueymais. 
Qu'il  se  rende  à  vous  mains  jointes  ,  à  genoux. 
Mes  MAN  a  son  cotel  perla  gola  tayllar. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Mit  main  à  sou  couteau  pour  la  gorge  couper. 

Qui  met  sa  ma  al  arayre. 

y.  et  Vert.,  fol.  99. 
Qui  met  sa  main  à  l'araire. 
Melon  MAN  a  1'  obra. 

V.  de  S.  Honorât. 
Mettent  main  à  l'œuvre. 

Quar  si  'I  raetiatz  en  la  ma, 
Per  ver  dir,  un  marabeti , 
E  par  mentir,  un  barbari, 
Lo  barbari  guazanhara. 

P.  Cardinal  :  Tan  son  valen. 
Car  si  vous  lui  mettiez  dans  la  main,  pour  dire 
vrai,  un  marave'dis,  et  pour  mentir,  un  barbarin  ,  le 
harbarin  gagnera- 

Loc.  fis.  Tant  am  fermamen 

Lieis  que  a  e  mas  me  e  mon  sen. 
P.  Rauiond  DE  Toulouse  :  Pois  lo  novel. 
Tant  j'aime  fermement  celle  qui  a  en  main  moi  et 
mon  sens. 

Lo  vers  chant  qui  '1  sabra  ses  brays , 
On  mot  mi  platz  de  qui  mas  bays. 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clars. 
Oui  le  saura  chante  le  vers  sans  cris,  où  moult  me 
plait  (celle)  de  qui  je  baise  les  mains. 
En  tas  MAS  comau  mon  esperit. 

Z(V.  de  Sydrac,  fol.  11 3. 
Dans  tes  mains  je  recommande  mon  esprit. 
lll  er  ops  que  '1  man  estenda , 
E  pens  de  soven  armar. 

Bertrand  d'Allamanon  ;  Pucis. 


MAN 

11  lui  sera  besoin  qu'il  étende  la  main,  et  pense  de 
souvent  armer. 

Tant  sia  ardit 
Qu'ai  fach  man  estenda. 

P.  Cardinal  :  Manz  baronz. 
Tant  il  soit  hardi  qu'il  étende  la  main  au  fait. 

Laicba  la  man  al  sers,  e  qnerra  livreza. 
Trad.  de  Bede,  fol.  7^. 
Lâche  la  main  au  serf,  et  il  cherchera  liberté. 
Ni  cavayer  ni  donzelo 
C  om  agiles  noirit  en  sa  man. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Ni  chevalier  ni  jeune  damoisel  qu'on  eût  nourri 
dans  sa  main. 
Los  bes  de  son  senbor  que  passou  per  sas  mas. 

r.  et  Vert.,  fol.  52. 
Les  biens  de  son  seigneur  qui  passent  par  ses  mains. 
Prenez   man  e  fes,  fez  R.,  qu'eu  vos  jur  e 
us  plevis,  qe  usenvalrai  tôt  mon  poder. 

V .  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Recevez   main  et  foi,  fit  Raimond  ,  que  je  vous 
jure  et  vous  promets  que  je  vous  en  servirai  de  tout 
mon  pouvoir. 
ANC.  Esr. 
Rachel  è  Vidas  amos  me  dat  las  inanos 
Que  non  me  descubrades  à  Moros  ni  à  Chri- 
stianos. 

Poema  del  Cid,  v.  106. 
Prometre  pena  entre  lor  o  en  la  ma  del  ar- 
bitre. 

Qnar  aissi  es  usansa  que  las  partz  solon  pro- 
metre en  MAS  del  arbitre. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  lo. 
S'engager  à  satisfaction  entre  eux  ou  dans  la  main 
de  l'arbitre. 

Car  ainsi  il  est  d'usage  que  les  parties  ont  coutume 
de  faire  promesse  entre  les  mains  de  l'arbitre. 

.L  non  recep  cosseil  de  ma  de  prestre. 
Roman  de  Gérard  de  Ptossillon,  fol.  tJ8. 
Un  seul  ne  reçut  conseil  de  main  de  prêtre. 
Lo  mon  tenra  tôt  sotz  sa  ma. 

Trad.  de  l'Efang.  de  Nicodème. 
Tiendra  tout  le  monde  sous  sa  main. 
Proverb.  Juoc  de  mas  engenra  bregas. 

Lii>.  de  Sydrac  ,  fol.  106. 
Jeu  de  mains  engendre  querelles. 

Un  reprochier  que  fort  m'  a/auta , 
C  ab  una  man  lav'oni  1'  autra  , 
Et,  ambas,  los  huelhs  e  la  cara. 

AmanieU  des  Escas  :  Dona  per  oui. 
Un  proverbe  qui  me  plaît  fort,  (c'est)  qu'avec  une 
main  on  lave  l'autre  ,  el ,  (avec)  les  deux  ,  les  yeui. 
cl  la  face. 


MAN 

Àdv,  comp.  L'  aigiia  s' estai  d'à  totas  mans, 
Com  si  fos  postât ,  o  inurs  plaus. 
y.  de  S.  Honorât. 
L'eau  s'arrête  de  tous  côtés,  comme   si  (ce)  fùl 
cloison  ,  ou  mur  plan. 

Qu' l'eu  aia  perdo  pkr  tas  mans. 

Los  .y^II.  gniigz  de  la  Miiyre. 
i)\xc  j'aie  pardon  par  tes  mains. 
Anero  s' en  man  e  man  essems. 

Cal.  dels  apost.  de  Iloma,  loi.  l^Q- 
S'en  allèrent  main  à  main  (côle  à  côte)  eusemble. 

Ab  totas  mas  vey  clergnes  assajar 
Qne  tolz  lo  mons  ei  Inrs,  cuy  que  mal  sia. 
P.  Cardinal  :  Uu  sirventes  fas. 
De  toutes  mains  je  vois  clercs  essayer  que  tout  li 
monde  sera  leur,  à  qui  que  mal  soit. 

ARC,  FR.  Oi-  s'an  vont  andui  main  à  main. 

Nouv.  rec.  defahl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  lOO. 
cAT.  Ma.  ESP.  J)lano.  port.  Mào.  n.  Mano. 

1.  M.vNADA  ,  s.f.,  poignée. 

Una  MANADA  d' isop. 

Ahr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  u>. 
Une  poignée  d'iiysope. 
CAT.  ESP.  Manada.  it.  ManaCa. 

3.      M.iMER  ,      MAINIER  ,      M.\NER  ,      OfiJ., 

qu'on  porte  à  la  main,  familier,  ap- 
privoisé. 

S'ien  ai  mon  austor  anedicr 
Bon  e  volan  e  prenden  e  mainier. 

Bertrand  de  Born  :  leu  m'  escondisc. 
Si  j'ai  mon  autour  à  canards  bou  el  volant  et  pre- 
nant et  apprivoisé. 

len  sai  d'  aqnels  malvaiz, 
E  ses  tota  valensa  , 
En  aut  luec  poyalz 
E  MAiNiERS  e  privât/,. 

G.  Faidit  ;  Lo  i^ens  cor. 
Je  connais  de  ces  méchants  ,  et  sans  aucun  mérite. 
en  haut  lieu  parvenus  e\  familiers  et  intimes. 
Ane  non  vi  tan  salvatge, 
Mais  pueys  fon  manieeis  e  privatz. 

GiRAUD  DE  BuHNElL  :  No  puesc  solrir. 
Oncqucs  j<"  ne   vis  si  sauvage,   mais  après  il  fut 
Jamilier  el  prive. 

A,\c.  FR.  Curies,  targes  picnent,  é  lor  ars  ma- 
niers  tendent. 
Chevaliers  i  a  bons  e  maniers  de  josicr. 
Roman  de  Rou,  v.  iJo88  cl  ^  i  "Q- 
F'.  Mcnero.  u,    Vaniero. 


MAN  i4i 

4.  Maneiador  ,  s,  m.,  manieur,  receveur. 

Cambiador  e  maneiador  d'  argent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Ii5. 
Changeur  et  manieur  d'argent. 

.'5.  Manual,  manal,  adj.,  \i\X.  manualw, 
manuel ,  (jui  travaille  avec  les  mains, 
qui  est  à  la  portée  de  la  main,  fami- 
lier. 

L'obrier  manuai. 
Son  tug  menestairal. 

G.  RiQUiER  :  Pus  Dieu. 
Les  ouvriers  r/ui  trai>aillent  ai'cc  les  mains  sont 
tous  artisans. 

En  son  paire  ac  bon  sirven 
Per  traii-'ab  arc  manai.  d'alborn. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cbantarai. 
En  son  père  eut  bon  sergent  pour  tirer  avec  arc 
manuel  d'aubour. 

Fig.   Mot   no  MANUAL,  so  es  qu' om   no  l'a 
acostumat  per  dire. 

Leys  d'amors,  fol.  ()8. 
Mot   non  Jamilier,   c'est-à-dire  qu'on  ne  l'a  pas 
accoutume'  à  dire. 

ANC  FR.  Que  vous  ares  son  gent  anel 

Qn'ele  porte  en  son  doit  manel. 
Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  269. 
CAT.  ESP.  roRT.  Nanttal.  it.  Maniiale. 

3.  Manualment,  adi>.,  manuellement. 

Mas  junthas  et  manualment  eu  so  vosire 
hoiu. 

Metera  manualment  en  tenezo   et  en  cor- 
poral  possessio. 
Tit-  de  i363e/rfei255.DoAT,  t.CVLf'ol.aopet  129. 

Mains   jointes   et    manuellement    je    suis     votre 
homni(\ 

Mettons  maniiellciiient  en  jouissance  et  en  posses- 
sion corporelle. 
ESP.  IT.  Maniialniente. 

7.    Manuuieramf.nt  ,    (idv. ,    mantit'lle- 
ment,  de  la  main  à  la  inain. 
Si  pagan  MANUDtERAMENT,  et  sensa  ncguna 
apodissa. 

Que  tais  meiceuaris  si  pagan    makudieka- 

MENT. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  2uî. 
Se  payent  île  la   main  ù  ta  main,  et  sans  nulle 
quittance. 

Que  tels  mcreenaiics  se  payent  de  la   main  à  lu 
main. 


i42  MAN 

<S.   Manumissio  ,  s.  f. ,  lat.  maxumissio  ,  i 
maniimission. 

Manumissios,  so  es  quant  alcus  hom  afran- 
cbis  son  sers. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  foi.  l5. 

Manuinission,   c'est  quand  quelque   homme  af- 
fraucbit  son  esclave. 

OAT.  Manumissio.  esp.  Manumision.  port.  Ma-  . 
numissâo.  it.  HJaiiumissione. 

9.  Mancip,  MASSIF,  ac/j'.,  lat.  mxycipadis, 
pubère,  adolescent. 

Mentre  qu'es  mancips  e  tos, 
L'eschai  solatz  e  pretz  e  dos. 

GiRAUD  DE  BorneiIj  :  Ops  m'agr.i. 
Tandis  qu'il   est  pubère  et  jeune  garçon  ,   il   lui 
échoit  plaisirs  et  distinctions  et  dons. 

Aqni  ac  nn  donzel  mansip  e  tos. 

lioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  2. 
Il  y  eut  là  un  damoisel  pubère  et  jeune  garçon. 

—  Suibst.  Jeune  homme,  garçon. 

Metam  lo  massip  en  carcer,  pneis  direm  que 
no  vim  la  letra  de  K.,  et  aissi  serem  excusatz. 

Philomena. 
Mettons  \e  jeune  hoimne  en  prison,  puis  nous  di- 
rons que  nous  ne  vîmes  pas  la  lettre  de  Charles  ,  et 
ainsi  nous  serons  excuse's. 

Qne  MASIP...  apprentîz  aia  be...  acabat  son 
terme. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1457,  t.  XIV,  p.  436. 

Qup  garçon...  apprenti  ait  bien...  achevé  son 
terme. 

ANC.  FR.  Chétif  comme  nn  pauvre  wa«c/^. 
Blason  desj^aulces  amours. 
Se  donna  mancipe  et  serf  volnntaire  soy  et 
.sa  postérité. 

Rabelais,  liv.  I ,  ch.  5o. 
IT.  Mancipio. 

• — ■  Subst.  Jeune  fille. 

Auzi  la  vos  d'  un  pastoriu 
Ab  nna  mancipa  chantar. 

Marcabrus  :  L'autr'ier. 
J'entends  la  voi.v  d'un   pastoureau  chanter  avec 
une  jeune  fille. 

Aqui  avian  massipas  negras  que  vestion  ves- 
timens  nègres,  que  pudiou  a  pega  e  a  solpre, 
e  teniaa  en  lors  cols  serpens  et  dragos  e  foc. 
lievelalio  de  las  penns  d'IJern. 

Avaient  là  àa  jeunes  filles  noires  qui  portaient 
vêtements  noirs  ,  qui  puaient  à  poix  et  à  soufre  ,  cl 
tenaient  en  leurs  cous  serpents  et  dragons  et  feu. 


MAN 

10.    MaNCIPANCION,  s.  f.,   lat.  CMANCIPA- 

TiONé-zn,' émancipation. 

Si  cum  es  en  mancipancion,  so  es  quant  lo 
paire  sol  son  Clb  de  son  poder. 

Trad.  du  Codede  Justinien,  fol.  i5. 

Ainsi  comme  il  est  dans  l'émancipation,  c'est-à- 
dire  quand  le  père  de'lie  son  fils  de  son  pouvoir. 
ESP.  Mancipacion. 

I  I .    EmANCIPATIO  ,    EMANCIPATION  ,  S .  f.  , 

lat.  EMANCiPATiONe/zi,  émancipation. 

Emancipation...  pins  pleneirement  conten- 
guda  en  carta. 

TU.  de  1289.  DoAT,  t.  CCXLII,  fol.  1 13. 

Emancipation.,    plus  pleinement  contenue  dans 
charte. 

Que  los  cossols  puesco...  far  emancipatios. 

Tit.  de  1287.  DoAT,  t.  CXVI,  fol.  80. 
Que  les  consuls  puissent...  faire  émancipations. 
CAT.   Emancipaciô.  t.<^v .^ Emancipacion.  port. 
Emanclpacào.  it.  Emancipazioiie . 

12.  Emancipar  ,   V.  ,    lat.    EMANCIPAUC, 
émanciper. 

Part.  pas.  A  vos...  fill  émancipât. 

Tit.  du  xin«  siècle.  Doat  ,  t.  CXVI ,  fol.  264. 
A  vous...  fils  émancipé. 

Ela  es  EMANCIPADA  ,  SO  cs  issida  del   poder 
de)  paire. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  5o. 
Elle  est  émancipée,  c'est-à-dire  sortie  du  pouvoir 
du  père. 

CAT.  ESP.  PORT.  Emancipar.  it.  Emancipare. 

13.  MaNEIAR,    MANEYAR,    mania  r  ,    MA- 

NEAR  ,  V.,  manier,  palper,  caresser. 
AI)  deniers  que  tenha  e  maney. 

Pierre  de  Bussignac  :  Sirventes. 
Avec  deniers  qu'il  tienne  et  manie. 
Qnar  no  pot  esser  iratz 
Nuls  bom  lo  jorn  que'l  mania. 

Pons  de  i,a  Garde  :  Mandat  m'es. 
Car  ne  peut  être  triste  nul  homme  le  jour  qu'il  la 
caresse. 

Embrass' e  baiza  e  maneya. 

A11NAUD  de  Mari'eil  :  Dona  geuser. 
Embrasse  et  baise  et  caresse. 
t:\T.  ESP.  PORT.  Manejar.  it.  Maneggiare. 

i/),  Maniblar,  maneblar,  î).,  mouvoir, 
agiter,  diriger. 


MAIN 

No  vuelli  s'  aseuible 
Mos  cors  ab  autr'  ainor, 
Si  qif  ea  manibi.e 
ÎN'i  'a  volva  '1  cap  alhor. 

A.  Daniel  .-  Quan  cliai. 
Je  ne  veux  pas  que  mon  cœur  s'unisse  avec  autre 
amour.  Je  nianièie  qu'il  en  dirige  et  en  de'lourue  la 
tête  ailleurs. 

i5.    Mantuzar  ,   V. ,   manier,  ])rendio 
avec  la  main. 

Nuills  lioni,  qu'es  trop  Inxurios, 
A  tener  aiizel  non  es  bos^ 
Trop  gran  mal  li  fai,  si 'I  mantuza. 
Devdes  de  Prades  ,  Àuz.  cass. 
Nul  liorame,  qui  est  très  luxurieux,  à  tenir  oiseau 
n'est  bon  ;  très  grand  mal  lui  fait ,  s'il  le  manie. 

MANAYA,  s.f.,  merci,  discrétion. 

Ai  mes  mon  cor  sobrier 
En  la  sua  manaya. 

Albert  de  Si.steron  :  Al)  sou  guay. 
J'ai  mis  mon  cœur  inde'pendant  en  la  sienne  dis- 
crétion. 
ANC.  FR.  Et  que  soiez  en  ma  manaje. 

Roman  d'yilhis.  Dv  Cange  ,  t.  IV,  col.  338. 
Or  vous  metez  du  fout  en  la  mole  manaie. 
Roman  de  Berle,  p.  8l. 

jMAXBOR,  s.    ni.,  mainbour,  tutelle, 
curatelle,  administration. 
Totz  liom  que  aurîa  guarda  o  manbob.,   s! 
boni  Ih'  en  demandava  re,  deu  en  essercreut, 
del  nioble,  per  son  sagrament. 

Charte  de  Monferrand,  de  12^0. 
Tout  homme  qui  aurait  garde  ou  administration, 
si  on  lui  en  demandait  quelque  cliose ,  doit  en  être 
cru,  quant  au  mobilier,  par  son  serment. 
ANC.  FR.  Nos  effans  estans  avec  nous  en  nostre 
mainbournie . 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i3o8,  t.  I ,  p.  459. 

MANC,  odj.,  lat.    vik-scus ,   imparfait, 
qui  manque,  manchot. 

"Vielha  rica  ten  per  makca, 
Quant  a  poder,  e  non  dona. 

P.  Vidal  :  Car'  amigua. 
Une  vieille  riche  je  tiens  pour  imparfaite,  quand 
elle  a  pouvoir,  et  ne  dounc  pas. 
Stibstantiv.  Tal  m'  avelz  tornatz,  qu'a  hicba 
No  III  defendria  d'un  manc. 

Gin  AID  de  BoRNEIL  :  Quan  la. 
\'mi'.  m'avez  reiulu  tel,  qu'à  la  lullc  je  ne  mcdè- 
liiiilrais  pas  d'un  mnnrlinl. 


MAN 


143 


A>(:.  I  II.   Micx  vodroic  estre  d'un  j)ié /wartt- 
Que  vos  mesface  tant  ne  qant. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  60. 
Cesîe  ardeur  et  allégresse  d'esprit  qui  natu- 
rellement  excite   les  poètes,  et  sans  laquelle 
toute  doctrine  leur  seroit  manque  et  inutile. 
OEtivres  de  Du  Ueltnj ,  fol.  2^. 
11  sera  trouvé  manque  et  imparfait. 

Du  Bartas  ,  |).  344. 
CAT.  E.sp.  PORT.  iT.  Manco. 

■x.    Mancamen  ,   s.    ni.,    manquement, 
faute. 
Piirament  se  confesso  sencza  alciin  manca- 

MBNT. 

JLa  nobla  Leiczon- 
Simplement  se  confessent  sans  aucuu  manquement. 
CAT.  Mancament.  esp.  Mancamiento.  it.  Man- 
camento. 

>.    Mancar,   manquar,    V.,   manquer, 
faire  défaut. 

Ja  no  cng  traspas  ni  manc. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Palz  passion. 
Je  ne  pense  pas  que  jamais  il  trépasse  ni  manque. 
Non  li  MAMCARA  Tcn  per  null  temps. 

Poème  de  S.  Trophime. 
ISe  lui  manquera  rien  par  nul  temps. 
Part,  pas.  L'aiga  lor  es  manquada. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  2O. 
L'eau  leur  est  manquée. 
CAT.  ANC   ESP.  Mancar.  it.  Mancare. 

■-lANDIBULA,   a.f.,   lat.   mandibui.a  , 
mandibule,  mâchoire. 
ISestia  ah  dens  en  cascuiia  mandibola. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  254. 
Bête  avec  dents  en  chaque  mandibule. 
La  continnalio  de  la  mandibula. 

Las  MAND1BUI.AS. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3  et  14. 
La  continuation  de  la  mandibule. 
Les  mandibules. 
ESP.  PORT.  Mandibiila. 

'lANDRAGORA ,    s./.,  lat.    mandua- 

coRA,  mandragore. 

M\M)RAr.oRA  fay  dormir. 

Brev.  d'antor,  fol.   .O. 
La  nianilriif>nre  fait  dormir. 


i44 


MAN 


Trobo,  en  loc  reseot,  mandragora. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Trouvent,  en  lieu  caché,  mandragore. 
CAT.  ESP.  PORT.  Mandragora.  it.  Mandragola. 

2.  Mandragori,  adj.,  de  mandragore. 

Oli  MANDRAGORI. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  216. 
Huile  de  mandragore. 

MANDURCAR ,  mardukg.^r  ,  v. ,  jouer 
de  la  mandore. 
Sislolar 

E   MAKDURCAR. 

GiBAL'DDE  Calanson  :  Fadet  jogkr. 
Jouer  du  sistre  et  Jouer  de  la  mandore. 

Un  autre  Ms.  porte  mardurgar. 

La  mandore  s'appelle  en  cat.  et  en 
F.sp.  bandurria,  en  port,  bandurra,  en 
IT.  mandola. 

MANES,   adi>.,    promptement,    sur-le- 
champ,  soudain. 
Aqni  r  an  mânes  mort  en  un  saLlo. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  82. 
L'ont  tue'  )à  soudain  sur  une  grève. 

ANC.   FR.  Quant  Honoreit  estoit  escherniz  de 
ces  paroles,  manès  el  convive  défalit  aiguë 
et  service. 
Trad.  des  Dialogues  de  S.  Grégoire,  Ilist.  lilt.  , 

t.  XIII,  p.  10. 
Le  poing  li  fait  voler  inaneis. 
Geoffroi  Gaimar.  Jrclt.  hrit.,  t.  XYII,  p.  97. 

SI.  Demanes,  rt^c,  incontinent,  à  l'in- 
stant, soudainement. 

Mant  colp  ferir  demanes. 

Bertrand  de  Born  :  Gucrra  e  trcbalh. 
Frapper  maint  coup  incontinent. 
Lo  portel  obri  demanes. 
R.  Vidal  de  Bezaudln  :  Unas  novas. 
Ouvrit  soudainement  le  guichet. 
ANC.  FR.  Ki  près  forent,  vindrent  demaneis. 
Pionian  de  Rou,  v.  Sy/^O. 
Lors  s'en  îssi  tout  demanois. 

Fal/l.  et  cont.  une.,  I.  III,  p.  i'.\. 

3.  Amanoir  ,   7).,  être  prompt,   s'em- 
presser. 

Part.  pas.  A'oill  c'  cm  s'  egaill 

Do  j)roessa ,  que  non  iresaill  , 


MAN 

E  que  n'estia  amanoiz 
Aissi  cum  s'  era'l  temps  erbutz. 
Mabcabrus  :  Al  prim  Comens. 
Je  veux  qu'on   s'égalise  de  prouesse,   qu'elle  ne 
passe  pas   outre,   et  qu'on  en  soit  empressé  ainsi 
comme  si  c'était  le  temps  herbu. 
CAT.  Amanir. 

/|.    Amanavir,  v.,  être   prompt,  s'em- 
presser. 
Part.  pas.  leu  Ihi  respondic  amanavxtz. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  69. 
Je  lui  répondis  empressé. 
A?fc.  F.i.  Maintenant  l'ait  saisi. 

Et  de  joster  fut  bien  atnanevis. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne,  v.  .820. 
Qui  d'armes  sont  amenevi. 
Roman  du  châtelain  de  Coucjr,  v.  684- 

MANESCAL,  manescalc,  .y.  m.,  maré- 
chal. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  49  ^t  17/1; 
Leibnitz,  Coll.    étym. ,    p.    62;    et  J. 
LipsE,  Epist.  ad  Belg.,  44- 
Fuy  MANESCAI.C  de  cavalhs. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
.Te  fus  maréchal  de  chevaux. 

Serablet  manescai,  en  forja. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles. 
ResseinW.n  ,t  maréchal  en  forge. 
CAT.  Esr.  Mariscal.  it.  Maniscallo. 

MANEIRA  ,   majVieira  ,   maniera  ,   ma- 

nera,  s.f.,  goth.  MANER ,  manière, 

sorte,  forme,  façon. 

Voyez  Muratori  ,  Dis.s.  33  ;  Mayans  , 

Orig.  de  la  Lettg.  esp.,  t.  II,  p.  224  ; 

el  Aldrete,  p.  362. 

L'  esser  e  la  maneira 
Dels  avols  e  dels  pros. 

Abnaud  de  Marueil  :  Rar.oses. 
L'être  et  la  manière  des  lâches  et  des  preux. 
D'aqoest  dreg  naisson  doas  manieiras  d'amor. 
Bref,  d'amor,  fol.  4- 
De  ce  droit  naissent  deux  sortes  d'amour. 
Lo::.        No  us  serai,  per  mon  grat, 
Pro  femna  de  maneira. 

G.  RiQDiER  :  A  Sant  Pos. 
Je  ne  vous  serai  pas,  de  mon  gré,  prude-icmmc 
de  (bonne)  manière. 
Àd:'.  camp.  F.nueia  m   dp.  fort  maneira 


\ 


MAN 

Uom  volpillis  qoe  porta  haneyni. 
Le  MOINE  DE  MoxTABDON  :  Mot  m' t-nuoia. 
M'ennuie  deforte  muniire  homme  lùche  <jui  portfi 
bannière. 

En  tal  manera  que  cascun  pague. 

Petit  Thalamus  de  ]\fon1pellier,  p.  \^'\.     1 

De  telle  manière  rjue  cliacuu  l'nye- 

No  faire  re  oi,TnA  maneira  folaraent. 

Trad.  de  B'cde  ,  fol.  78. 

!Vp  faire  wen  outre  façon  follement . 

cat.  ESP.  Glanera,  rnttr.  Moiieira.  iv.  Maniera.  ', 

I 
IMANGA  ,     M.\NGDA  ,       .MV^'CHA   ,      JMARGA  ,  j 

••!./.,  lat.  MANj'cA  ,  manche,  bracolet , 
poignet. 

IMangas,  cordos  et  orfrcs. 
Un  TBOCBADOl'R  ANONYME  :  Seinor  vos  fjiie. 
Manches,  cordons  et  orfrois. 
Que  portes 
Anels  e  marchas  per  s'amor. 

R.  Vidal  de  Bezaldun  :  En  arfue). 
Qu'il  portât  anneaux  et  bracelets  pour  son  amour. 
Us  met  nn  estront  ben  per  milgrana, 
E  MANGTA  per  lebre,  lels.sa  sol  non  glata. 
T.  DE  BoNNEFOY  ET  DE  Blacas  :  Seiogn'  En. 
Vous  met  bien  un  e'tron  pour  grenade  ,  et  manche  \ 
•iT  lièvre  ,  seulement  que  la  lice  ne  glapisse.  | 

.1.  MABOA  del  vesfîr  de  sant  Marli. 

PlIILO.MENA. 

Une  manche  du  vêtement  de  saint  Martin. 

Las  MARG.As  de  fin  anr  ero.  ' 

f''ie  de  sainte  Fidesd'Affen.  \ 

Les  poignets  étaient  de  pur  or.  I 
^vc.  FR.  Las  de  soie,  mance  on  anel. 

Roman  du  châtelain  de  Coiici,  v.  6^'.  ' 
N'y  ot  aohert ,  faude  ne  marine 

Où  demonrast  anel  ne  maille.  1 
Trad.  de  la  Consol.  de  Jioece,  liv.  IV.  CaRPEN-  I 

TIEK  ,  t.   ni  ,  col.    I  l/jÇ). 

c\T.  Manega.  esp.  port.  Mnnga.  it.  ]\lanica.\ 

2.  Manoo,  .V.  m.,  manchon,  foiirniro. 

Non  per  aver  ni  per  mancos 
Ni  per  cavalbs  ni  per  bezans.  I 

O.  .Adhemar  :  S' itu  conoçrucs. 
Non  pour  riclicsse  ni  ^loar  fourrures  ni  pnurrlie-  , 
^^UI  ni  pour  lissants. 

ANC.  FR.  D'ane  vicr.  cbape  senz  majoz.  1 

n.  DE  .SaiNte-Macre,  Chron.  de  Norm.  .  M.  17^. 

i.  Marcuk,  v.  m.,  manclir. 
III. 


MAIV 


145 


Aqnest  MARQUES  es  d'evori. 

Lej-s  d'amnrs,  fol.  58. 
Ce  manche  est  d'ivoire. 
Saiimoda  de  margues  d'aissadas,  .t.  margce. 
Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  1 15. 
La  cliariîo  do  manches  de  llaolics  ,  un  manche. 

MANGANEL,  manguanel,  mangonelh, 
.y.  ///.,  grec  f^ay/avov,  mangorieau. 

Mangana,  qnae  proprio  vulgi  lj])iln  vocitantnr, 
Saxa  qnibns  jaciunt  injjentia. 

Abbon  ,  Poème  sur  le  Siège  de  Paris,  liv.  I  , 
V.  364. 

Voyez  Aldri TE  ,  p.  9,71. 
Lo  regisme  de  Saionic  , 
.Ses  peirier  e  ses  manguanei.  , 
Pogralz  aver,  e  maa  caste). 

E.  Caibel  :  Pus  cliai  la. 
Vous  pourriez  avoir,  sans  pierrier  et  sans  rnangn- 
neau ,  le  royaumedeTliessalonique  et  maint  château. 
Faitz  li  tolre  elb  cap,  e  de  membre  e  mem- 
bre, ab  los  mangoneehs,  gitaran  lo  laius  a  la 
ciutaf. 

Philo.mena. 
Faites-lui  enlever  la  tête,  et  de  membre  en  mem- 
bre ,  avec  les  ma«^o«('(T;/x,  ils  le  jetteront  léans  eu 
la  cité. 
ANC.  FR.  Drecier  a  fet  meint  tnangonel, 

Meint  trébnchct  et  meint  cbaable. 
Pinman  du  Jienart,  t.  III ,  p.  269. 
Qoî  fu  feniz  d'une  pierre  de  tnangonel  al  front. 

ViLI.EIIARDOUIN  ,  p.    l63. 

IT.  Mangana,  manganello. 

MANIA,  .V.  /.,  lat.  maxia,  manie  ,  .sorte 
de  maladie. 
Engendra  mania. 
De  MANIA  o  de  frenezia. 

Elue-  de  las  pTopr. ,  fol.  5l  et  .78. 
Engendre  manie. 
De  manie  ou  de  frénésie. 

f.AT.  ESP.  PORT.  IT.  Mania, 

?..    MaNIAYC  ,    MANIAf.  ,    ftdj.,     lat.    TiIAXIA- 

tmus,  maniaque. 
Uezigna  maniaca  passio. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  3?-. 
Déiipno  passion  maniaque. 

Snbstant.  Cnin  vezem  els  maniaycs,  frenetis. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  ?.(>. 
Comme  nous  voyonsaux  maniofjues ,  frén<'ti'(iir,. 
ESP.  roRT.  ir.  Manlaco. 


î46  MÂN 

MA^NIFESTATION,^.  /.,  lat.  manifes 
TATioN^OT,  manifestation. 
La  MANIFESTATION  dc  l'execiniou  r!e  lej*. 

Doctrine  des  Vaudois. 
La  manifestation  de  l'éxecution  de  loi. 
Manifestations  d'esperit  es  donada. 

Trad.  de  l' Epît.  de  S .  Paul  aux  Corinthiens. 
Manifestation  d'esprit  est  donnée. 
CAT.  TSlariifestacià.    esp.    Manifestacioti .  i>ort. 
Manifestacào.  it.  Matiifestazione. 

1.    Manifest  ,    adj. ,    lat.   manifestm.ï, 
manifeste,  évident. 
"Voyez  Denina,  t.  II,  p.  263. 
Per  tal  que  pus  manifest  fos  aqnest  mira- 
cle a  lolz. 

Philomena. 
Pour  tel  que  plus  manifeste  fui  ce  miracle  à  tous. 
Errer  manifesta. 

T'.  de  S.  Honorât. 
Erreur  manifeste. 
Aquesl  se  apellon  usnrier  manifest. 

r.  et  Vert.,  fol.  l3. 
Ceux-ci  s'appellent  usuriers  manifestes . 
OAT.  Manifest.  esp.  Manijiesto.  tort.  it.  Ma- 
nifes to. 

.3.     Manifestatiu  ,    acJj. ,    manifestalif , 
propre  à  manifester,  ])rodnctif. 
D'herbas  rescostas  manifestatiu. 
Forma  es  de  inateria  manifestativa. 
Lulz  es  de  color  manifestativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I23,  i3oet  268. 
P;o(/î<r///'d'herbes  cachées. 
La  forme  est  inanifestatife  àe  I.t  matière. 
I,a  lumière  est  manifes tatii>e  àc  la  couleur. 

/,.    Manifestar,   V.,   lat,   manifestar^, 
manifester,  découvrir,  montrer,    pu- 
blier. 
Den  manifestar  tota  la  causa  que  lo  moc  a 

far  lo  peccat. 

V.  et  Vert.,  fol.  69. 
Doit  manifester  tout  le  motif  qui  le  porta  à  faire 
le  péclié. 

Car  tan  lien  a  manifestât 
De  Maria  la  sanctetat, 

Trad.  d'un  Etning.  apocr. 
Car  il  a  si  bien  découvert  la  sainteté  de  Mario. 
Lo  velli  qa'avîa  emblat  Inr  vay  manifestât.. 
V.  de  S.  Ilonnrat. 


MAN 

Le  voile  qu'elle  avait  dérobé  leur  va   montre? 
Be  manifestaras  los  peccatz. 

Declaratio  de  motas  demandas. 
Tu  découvriras  bien  tes  pécliés. 

Part.  pus.  No  pot  es.ser  per  re  celada, 
Aus  fo  per  tôt  manifestada. 
V,  de  S.  Enlmie,  fol.  26. 
Ne   put   être  celée  par   rien  ,    mais    fut    partoul 
publiée. 
CAT.  ESP.  PORT.  Manifestar.  tt.  Manifestare. 

f).  Manifestament,  manifestamen,  adi'., 
manifestement,  évidemment. 
Cant  viro  manifestament  aqnest  miracle. 

Puir.OJIENA. 

Quand  ils  virf-ni  manifestement  ce  miracle. 
Si  cnin  o  podelz  veire  manifestamen. 

Li\'.  de  Sydrac,  fol.  48. 
Ainsi  comme  vous  pouvez  le  voir  manifestement • 
CAT.     Manifestament.    esp.     Mattifiestamente, 
port.  it.  Manifestamente. 

MANJAR,  V.,  lat.  manc/mcarc,  manger, 
dévorer,  ronger. 

Fes  lo  MANJAR  a  sa  molher  eu  semlilan  qii'el 
ne  MANJES. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Le  (it  manger  à  sa  femme  en  simulant  qu'il  en 
mangeât, 

Los  us  fai  raiislir,  e  'Is  autres  fai  bulLir,  sr- 
gon  aisso  que  illi  so  bo  a  manjar. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  [y. 
îycs  uns  fait  rôlir,  et  les  autres  fut  bouillir,  selon 
ce  qu'ils  sont  bons  à  manger. 

Fii^-.  Senbors  de  terra  qni  fan  qiiistas  e  tontas  e 
mî'.las  accios,  et  cscorgon  e  ranhon  e  man- 

,iON  luis  bornes. 

V.   et  Vert.,  fol.  l5. 
Seigneurs   de  la   terre  qui   font  quesles  et  toiles 
et  méchaules  aclions  ,  et  écorcbent  et  dérobent  et  dé- 
vorent  leurs  lionimes. 

Car  autranien  liom  sa  mort  manjaria  , 
Qni  '1  sagramen  fei'mamen  non  creiria. 

Matfre  EnMESGAUD,  Epît.  à  sa  sœur. 
Carautrcmcul  l'homme  mangerait  sa  mort,  qui  le 
sacrement  fermement  ne  croirait. 
Subst.  Que  jamais  autre  manjars...  no  '1  tolria  . 
la  sabor  de  la  boca. 

V.  de  Guillaume  deCabestaing. 
Que  jamais  autre  mrtnge;'...  ne  lui  ôterait  la   sa- 
veur de  la  bouche. 

ASC.  FR.  Puisque  ele  ont  mangied  e  bend. 
^■/nc.  trad.  des  I.if.  îles  tiois,  fol.  2. 


MA.N 

Keles  ile.si)utisscs,  biiins  celliers, 
E  buus  boivri-s  è  liiins  meingitrs. 

Marie  de  I'kanck  ,  i.  II ,  p.  91. 
CAT.  Metijur.  ESP.  PiiUT.  Manjar.  it.  Mangiare. 

i.  Maxjairf.,  manjador  ,  S.  7Ji.,  lat.  man- 
ducKTOK  ,  mangeur. 

Es  rudes  e  gruns  manjaires. 

Lir.  de  SjJrnc,  lui.  127. 
lisl  iiuli"  cl  grand  mangeur. 

Li  HAKJAOUR  erao  .v.  iiiilia  liouies. 

ï'/w</.  (/(/  N.-Test.,  S.  l\lAnc  ,  cil.  6. 
les  ntiingeiirs  éijieutçinq  mille  hommes. 

Ac    i   MA^fJADOR.S 

Entoru  .v.  iiiilLiers  d'ornes  graiis, 
Estiers  feninas  e  paucs  efans. 

Brev.  d'atnor,  fol.   iS"]. 
11  y  eut  de  mangeurs  environ  cinq  mille  hommes 
..laiids  (faits), outre  les  femmes  elles  petits  enfants. 
tiAT.  Menjador.  xt.  Mangiatore. 

3.  Man-ta.aif.x ,  s.  m.,  mandiication  ,  ac- 
tion (lemant^er,  consommation. 

Fenberan  del  manjamew. 

Brei>.  d'amor,  fol.  i3o. 
Feindront  de  la  manditcalion. 
Una  quartairada  de  terra  qu'en  podon  re- 
teiier  per  ort  e  per  manjamen. 

CiirliiUiire  du  Bugue ,  fui.  2;^. 
Une  quartonnce  de  terre  qu'ils  en  peuvent  retenir 
pour  jardin  et  pour  consommation . 
r\T.  Menjament.  iï.  ^langiainento. 

4.  Manjadoira,  s.  f.,  mangeoire,  ange. 
Aqni  ant  non  es  boas  ,  es  voida  la  manja- 

KOIRA. 

Trad.  deBède,  fol.  54. 
r,à  011  n'est  pas  Lœuf ,  !a  mnngeoire  est  vide. 

(  Kl.  Menjadora,  roRT.  Manjadoura.  it.   Man- 
giatoia. 

5.  jMANJAD0R,MANGADOR,flcÇ^'.,  mangeable. 

JMelh  crevsho  frug/  manjauor. 
Ile  MANJADoR  no  era  aparelhat. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  C97  et  127. 
Mieux  croissent  les  fruits  mnngcables. 
Kicn  de  mangeable  n'était  apprêté. 
Si   alcos    revciideyre   compra,  dins  la  vila, 
rausa  manoauoyra. 

Forde.Monlcuc.  Ord.  des  7Î.  de  Fr.,  1463, 
t.  XVI,   p.  |35. 
.'^i  .-lucun  revendeur  acliclc  ,  dans  la  ville,  chose 
.  angcable. 


(i.   Manuachura,  A. /.,  droit  de  nourri- 
Itirc,  de  subsistance,  mangerie. 
Esters  las  mandachuras  qne  so  del  abat. 

Tu.  du  xilli^  siècle.  j4rch.  du  Roy.,  J.  3o4. 
Excepte'  les  mangeries  qui  sont  del'abLé. 

7.  Remanjar,  v.,  remanger,  manger  de 
nouveau,  ruminer. 

Lor  viaiida  devoro  ses  inaschar,  e  la  voiuego 
ajnes  luanjar,  et  la  reman.to. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  203. 

De'vorent  leur  nourriture  sans  mâcher,  et  la  vo- 
missent après  le  manger,  et  la  ruminent. 

8.  Manjuiar  ,    V. ,    manger,   mâcher, 
ronger. 

El  te  dira  :  Manjuia  e  ben. 
Fig,  Eveia  man.iuia  lo  cors  d'ome  atressi  coma 
pestilentia. 

Trad.  de  Bède,  fol.  3;^. 
11  te  dira  :  Mange  et  bois. 

Envie  ronge  le  corps  d'homme  pareillement  com- 
me épidémie. 

MANNxY,  MANA,  S.  f.,  lat.  manna,  manne. 

Detz  als  lllhs  d' Israël 
Lach  e  bresca,  manha  e  mel. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 
Vous  donnâtes  aux   fils   d'Israël    lait  et  gaufre , 
manne  et  miel. 

La  MANKA  qu'es  dossa  ,  en  qne  cascus  ,  que 
ne  uianjava,  trobava  aquella  sabor  et  aquella 
dossor  que  desirava. 

F.  et  Vert.,   fol.  73. 
La   manne  qui  est  douce,  en  ijuoi  chacun,   qui 
en  mangeait,  trouvait  celte  saveur  et  cette  douceur 
qu'il  désirait. 
Fig.     Mal  m'es  dolz  e  saborius, 

E  '1  pauc  ben  ,  mana  dou  inî  pais. 

GiiLLAiME  DE  Cabestaing  :  Ar  vev. 
Mal  m'est  doux  et  savoureu.\  ,  elle  peude'Lien, 
wc;nne  dont  je  me  repais.  s 

Es  ben  paisiitz  de  manna  , 
Qui  de  s'amor  ren  guazanlia. 

G.  Rldel  :  Quan  lo  rius. 
Est  bien  repu  de  manne,  qui  gajjne  quelque  cliosc 
de  son  amour. 
«AT.  Manna.  est.  Mana.  iort.  it.  Manna. 

MANSION,     MANCIO,  5./,   lut.    IMANSIO- 

aem,  séjour,  station,  pause,  demeure. 

A  cls  venreiu,  et  ab  els  farein  imansion. 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
.\  eux  nous  viendrons,  et  avec  eux  nous  ferons  ^(yc;*/-. 


i48 


MAN 


La  tientena  mancio   on   estero  ,   qnari   foro 
paititz  de  Egypte. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  l6o. 
La  trentième  station  où  ils  se  reposèrent ,  quand 
ils  furent  partis  d'Egypte. 

ANC.  FR.  Lur  tluna  terres  e  inansiuns.  , 

Pioman  de  Hou,  v.  6122. 
Et  de  faire  les  hériter 
Eu  ta  joieiise  mancioii. 

Jeu  AN  DE  Meung  ,  Très.,  v.  768. 
Mais  s'en  alla  droict  en  sa  mansion. 

Faiti-eu  ,  p.  io3. 
CAT.  Mansiô.  esp.  Mansion.  tort.  Mansào.  it. 
]\Iansione. 

2.  M.^s,  S.  m.,  mas,  maison,  habitation. 

Vinhas  e  pratz  e  terras  e  iaors  , 
Ficus  e  alo.s,  mas  e  casteis  e  lurs. 

P.  Cardinal  :  Ges  no  m  suy. 
Vignes  et  prés  et  terres  et  cbamps  labourables  , 
fiefs  et  alleus  ,  mas  et  châleauK  et  tours. 
Nul  temps  no  gazanhei  castel  , 
Borda  ni  mas. 

R.  Gaucelm  de  Beziers;  A  penas  vauc. 
En  nul  temps  je  ne  gagnai  cliâleau,  métairie  ni 
mas. 
ANC.  FR.  Jamais  n'enterrai  en  son  inez. 

Fabl.  et  cont.  anc.j  t.  I,  p.  SjS. 
CAT.  Mas. 

3.  CaMPMAS  ,     CAPMAS,     CAMMAS  ,     i\     ttl . , 

bass.  lat.  CAMPMAsùiw,  campmas,  ha- 
bitation principale,  maison  de  maître. 

Sion  mas  o  camtmas  o  bordarlas. 
TU.  de  1275.  Bibl.  du  R.,/.  de  D.  Villevieille. 
Soient  mas  ou  campmas  ou  borderies. 
Ab  totz  los  CAMMAS  e  'Is  cammazils. 

2'U.  de  1266.  DoAT,  t.  VIII,  fol.  196. 
Avec  tous  les  campmas  et  les  campméails. 

/|.  Mazatgf. ,  s.  ni. ,  hameau. 
Bore  ni  .sieutat  ni  mazatge. 

FoLQUET  DE  LiiNEL  :  E  nom  de. 
Bourg  ni  cité  ni  hameau. 

ANC.   FR.  Un  maissaige  ou  tous  les  edilîmens 
dessus  édifiez,  lequel  tnassaige  est  assis. 
Uu  masage  oveques  les  édifices. 
Caitul.  de  S.  Fandreg,  1279  et  1293,  1. 1,  p.  45. 
Du  Gange,  t.  IV,co1,  58i. 

5.  Mazetua  ,  s.f.,  masure. 

Paret  de  la  mazeria. 

Trad.  de  l'Epil.  de  S.  Paul  aux  Ephcsicns. 
Muraille  de  lu  vinsitie. 


MAN 

6.  Maionii.,    s.   m.,  ménil,   habitation 
entotirée  de  champs. 

E  '1  caslar'  e  '1  castelar  e'is  maioncls. 

Tit.  de  1248.  Arch.  du  Roy.,  J.323. 
Et  le  château  et  la  forteresse  et  les  /nénils. 

7.  Cammazil,    .y.    m.,    campménil,    le 
principal  ménil. 

Ab  totz  los  caiumase'ls  cammazils. 

Tu.  de  i2()6.  DoAT,  t.  VIII,  fol.  196. 
Avec  tous  les  campmas  et  les  campmènils. 

8.  Maiso,   MAYSON,    MAIZO,    U\10  ,  s.  f., 

I      maison ,  demeure. 

Ara  mais  boscx  e  boisso 
No  fauc  paiaitz  ni  maizo. 

P.  Vidal  :  De  chautar  m'  era. 
J'aime  mieux  bois  et  buisson  que  je  ne  fais  palais 
ni  maison. 

S'enfug  a  sa  maizo  de  santz. 

P.  Cardinal  :  Uua  cieutat. 
S'eniuit  à  sa  maison  à  la  course. 

Liinat...  porta  sa  mayzo  ,  on  se  clau. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  254- 
Le  limaçon...  porte  sa  maison,  où  il  s'enferme. 

■ —  Couvent,  communauté  religieuse. 
A  la  MAiso  de  Moissac. 

l'itre  de  1 160. 
A  la  maison  de  Moissac. 

La  disceution 
Dels  frayres  e  de  la  mayson. 

/^.  de  S.  Honorât. 
La  dissension  des  frères  et  de  la  maison. 
Morges  de  la  dicha  maio. 

Tit.  de  1256.  DoAT,  t.  CXXXIX,  fol.  83. 
Moines  de  ladite  maison. 
Fig.         Ab  quatr'  aunas  de  lilat, 
Los  tramet  en  tal  maizo. 
Ont  atrobon  de  malpro. 

P.  Cardinal  :  Tariarassa. 
Avec  quatre  aunes  de  toile,    les  envoie  en  telle 
maison,  où  ils  trouveut  assez  de  mal. 

ANC.    ESP. 

Mando  tener  à  todos  los  de  ssa  majsoit 
Jeiunio  triduano  cou  graut  aflition. 

f^.  de  S.  3IUlan,  cop.  189. 

9.  Maizoneta,    mayoneta,  s.  J]    (Uni., 
maisonnette. 

Ue  maizo  ,  maizoneta. 

Lejs  d'air.ors,  fol.  jy 
De  nuiiïon  ,  maisonnette. 


MAN 

Habitant   eu   ias  niAYOKtTAS  aiub   Isaac  et 
ainb  Jacob. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  l'uni  aux  Heureux. 

UaLilant  dans  les  maisonnettes  avec  Isaac  et  avec 
Jacob. 

10.  Maisonament ,   s.   ni.,    logement, 
bâtisse,  édifice. 

Ni  en  palays  ni  eu  grant  maisonamekt. 
Z,o  desprezi  del  mont. 
"Hi  en  l'uljis  ni  en  grand  édijice. 

1 1.  ]Mai/.omer  ,  S.  m.,  habitant,  séjour- 
nant, locataire. 

O  '1  logaire  de  la  niaizon  o  sos  mesatges , 
per  el,  lo  maizomer  pot  gilar  de  la  niaizou 
per  la  propt  ia  e.statga  del  senher  o  del  logador. 
Statuts  de  Montpellier,  de  1204. 
Ou  le  loueur  de  la  maison  ou  son  envoyé,  pour  lui, 
peut  mellre  hors  de  la  maison  le  locataire  pour  la 
propre  re'sidence  du  maître  ou  du  loueur. 
ANC.  FR.  Des  forfaits  que  li  borgois  ou  liines- 
/iiers  des  borgois  feront  envers  les  mesniers 
des  caaoines. 

Tit.  de  (287.  Jlisl.  de  Liège,  p.  4o'- 

12.  Ma.ner,  s.  r/i.,  manoir,  demeure. 

Membre 'Ih  cuui  m' aiizet  un  ser, 

Al   sieu   MANER. 

GlIiAUD  DE  BoRNEiL  :  ]Sulha  res. 
Qu'il  lui  souvienne  comme  elle  m'assura  un  soir, 
au  sien  manoir. 

AKC.  i-R.  Tilles  essillent  et  inaners, 

Mesons  ardent ,  preneut  avers. 
ITace  cite  par  Uu  Cance  ,  t.  IV,  col.  /joj. 

i3.  I\1ai>ada,  m.ayjtada  ,  s.  f.,  troupe  j 
compagnie,  société,  famille,  gens  de 
la  maison ,  domestique. 
Voyez  MtaATORi ,  JDiss.  33. 

Com  si  pot  far 
Que  la  bestia,  que  no  sap  parlar. 
Mi  faza  trobar  ma  maisada.' 

f^.  de  S.  Honorât. 
CumnicDl  se  ptut-il  faire  que  la  bêle  ,  (jui  ne  sait 
pas  parler,  me  lasse  trouver  ma  compagnie  ? 

l'on  gran  brcga  entre  la  mayîîada  dels  car-  j 
(lenals.  I 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  7G.  j 

1-  ut  grande  dispute  parmi  la  société  Ae^  cardinaux. 
A  tuta  sa  maiî<aua  les  tohe  los  cabels  e  a  se 
ineleis. 

A'.  <lc  Pierre  ^idal.  Var. 


MAN 


149 


A  fout  son  doineslii/ue  il  fit  couper  les  cheveu.x  cL 
a  lui-même. 

Lo.s  pâmes  son  maynada  petila  de  Dieu. 

Coiua  lur.s  mainadas  e  lurs  oflicials  se  por- 
toii  en  lurs  oflicis. 

y.  et  rert.,  fol.  74  et  70. 

Les  pauvres  sont  la  petiteya/»j7/e  de  Dieu. 

Comment  leurs  gens  et  leurs  officiers  se  compor- 
tent dans  leurs  olTices. 

l'roverb.  Tal  senhor,  ta!  maynada. 

A^.  et  Ferl.,  loi.  97. 
Tel  seigneur,  tel  domestique. 

ANC.  FR.  Voyant  trop  grièvement  chargée 
Sa  maison  de  trop  de  inaignéc, 
Mist  sa  fille  en  religion. 

Rémi  Belleau  ,  t.  II,  p.  iSa. 
F,t  point  n'auras 
ToDsjours  d'enfans  grande  maignie 
Autour  de  îoy,  pour  compagnie. 
A.MVOT,  Trad.  de Plutarr/ue,  Morales,  t. IV,  p.  255. 
Pour  l'honneur  du  roy  et  des  seigneurs  de 
la  mesgiiie  du  roy  de  France,  il  consentit  a 
donner  sa  lllle  à  monseigneur  de  Orléans. 

MOKSTRELET  ,  t.   I  ,  fol.  66'. 

Je  cognois  toute  la  mesgnie 
De  léans;  quelle  compagnie! 

Cl.  Marot  ,  t.  IV,  p.  i83. 
S'en  alla,  à  privée  mesgnie ,    ou  chastel  de 
Marcoussy. 

MONSTRELET  ,  t.   I  ,    loi.   144- 

ANC.  CAT.  Masnada.  cat.  mod.  Mainada.  Esr. 
roRT.  Manada.  it.  Masnada. 

14.   MaINADER,   MAINADIER,   S.    m.,    clicf 

de  famille. 
Voyez  MuRATORi ,  Diss.  35. 
Tug  li  MAINADER   e    totas  las    liiaiuiadcras 
que  venran  en  la  vila  de  iMoutalba. 

Tit.  de  1194.  DoAT,  l.  LXXXVII,  fol.  6. 
Tous  les  chefs  de  famille  et   toutes  les  familles 
qui  viendront  dans  la  ville  de  Montauban. 

—  Chef  de  troupe,  de  mercenaires. 

Aissi  quo'l   MAINADIER 

Que  s  gieta  a  bando 
Per  faire  sa  preso. 

Albeuï  de  Sisteron  :  Ab  son  yuay. 
Ainsi  comme  le  chef  de  mercenaires  qui  se  jetlt- 
sans  réserve  pour  faire  sa  prise. 

Ksr.  Manadero. 
i5.    MAiNiADEKA,  i.y;,  famille. 


5o 


MAN 


Totas   las   mainiaueras   que    venran  ea  la 
vila  de  Moatalba. 

Tu.  de  1 19^.  DoAT,  t.  LXXXVIl,  fol.  6. 

Toutes  \es,J'amiltes  qui  viendront  dans  la  ville  de 
MonlauLan. 

î6.  Maisnamen,  i.  m.,  accueil,  bonne 
réception. 

Fassam  Le  e  maisnamen  aïs  privaz  de  nos- 
Ira  fe. 

Tvad.  de  Bède,  fol.  79. 
Faisons  bien  et  accueil  aux.  amis  de  notiC  loi. 

17.  Masso,  .V.  m.,  maçon. 

Totz  aqueis  del  mestier  de  massos. 

Tit.  de  1267.  Arch.  du  Roy.,  3.  3o3. 
Tous  ceux  du  métier  de  maçons. 

18.  M.4^NEcs,  adj. ,   séjournant,   arrêté, 
fixe ,  attaché. 

C  Aruaut  de.satu  lieis  on  es  form  manecs. 
A.  Daniel  :  Amoisejoi. 
Qu'Arnaud  cesse  d'aimer   celle  où   il  est  l'erme- 
nient  attaché. 

if).  Manent,  manen,  adj.,  riche,  puis- 
sant. 

Selh  qu'  avia  d' aver  tan 

Fon  oaitius ,  e  '1  panbres,  manens. 

Pons  de  Capdueil  :  En  honor. 
Celui  qui  avait  tant  de  richesse  l'ut  cbe'lif ,  et  le 
]iauvre  ,  riche. 

Fig.    Et  l'eu  ,  luayre  lassa  ,  dulenta  , 
Era  adoncs  de  dol  manenta. 

Passio  de  Maria. 
Et  moi ,   mère   mallieureuse  ,  souflVante ,  j'étais 
alors  de  douleur  riche. 

Sitbstant'w.  Gain  pogues  mi  dons  défendre 
Dels  MANENS  lualvalz 
Pierre  de  Bussjgnac  :  Siwentes. 
Conimenl  je  pusse  défendre  ma  dame  des  mauvais 
riclies. 
ESP.  Manente. 

'J.O.  Manentia,  s./.,  richesse,  fortune, 
possession. 

l'retz  mais  tota  via 
Honor  e  pretz  qu'  aunida  manentia. 

B.  Arnatjd  de  Montcuc  :  Ancmais. 
Je  prise  davantage  eu  tout  temps  honneur  et  mé- 
rite que  richesse  honnie. 

Donci  li  loi  e  uiolln  e  autra  manentia. 
Un  TROunADOuiî  anojnyme  :  Sordel  dis  mal. 
.I'.-  lui  donnai  foulon  cl  moulin  cl  autre  possession. 


MAN 

Mas  si  aquisl  enfant  de  royal  manentia 
Moron. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Mais  si  ces  enfants  de  royale/brtune  meurent. 
ANC.  KK.  Or  et  argent  et  riche  manantie. 

Roman  d'Agolant.  Berker,  p.  169. 

21.   Esmanentir  ,    V.  ,   s'enrichir,  faire 
fortune. 

Par  ueguna.  maneira  vos  esmanentiretz. 

Guillaume  de  Tudela. 
En  nulle  manière  vous  (jiii)  ferez  fortune . 

7.2.   Permanencia,  .y.  /I ,  permanence, 
continuité. 

En  son  esser  et  permanencia. 
Ha  perpétuai  I'ermakencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2  cl  1 15. 
En  son  être  et  permanence. 
A  perpétuelle  continuité. 
CAï.  ESP.  PORT.  Permanencia, 

23.  Pekmanensa,  s.f.,  permanence. 
No  sias  leugers  en  amistat,   e  relen  ades  lo 
liam  de  permanensa. 

Trad.  de  Bède,   fol.  ^5. 
Ne  sois  léger  en  amitié  ,  et  conserve  incessamment 
le  lien  de  permanence  ■ 
iT.  Perinanenza. 

2/4.  Permanen,   adj.,   lat.  permanen*^, 
permanent. 

Aquels  Les  nobles  e  plus  purs ,  permanens 
eternaliiiens. 

F.  et  Verl.,  fol.  35. 
Ces   Liens  nobles  et  plus  purs  ,  permanents  éter- 
nellement. 

Permanens  en  la  le. 

Tit.  de  i333.  DoAT,  t.  XLIII,  fol.  33. 
Permanent  dans  la  foi. 
€AT.  Permanent,  esï.  port.  it.  Permanente. 

•1^.    Peumansiu  ,    adj.,   durable,    im- 
muable ,  propre  à  la  durée. 
Es  eternalmen  permansiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  a3. 
Est  éleruellemenl  immuable. 

26.  Remanensa,  s.f.,  séjour,  demeure. 

S'  el  vlalz  vos  agensa  , 

O  si  us  platz  la  rejianensa. 

Blacas  :  En  cbanlaD. 
Si  le  voyage  vous  convient ,  ou  si  vous  plaît  le  se- 


MAN 

ANC.  ru.  S'aiicnn  veau»..,  ilenioicr  iqiii  fian- 
^'beoii'ni,  il  paiera...  deux  sols  toniois  por 
.sa  remanence. 
PÉRARi) ,  Pilces  pour  l'ilist.  de  Bourg.,  p.  56  |. 

ANC.  iT.  Riinaiienza. 

i-j.  Rem.azilha,  s.  f.,  reste,  relief,  dé- 
bris. 

Qnar  \in  d"  autrui  rem.vzci.ha. 

Bernari)  de  Vf-NZENAC  :  Lanquan. 
Car  il  vit  du  reste  d'autrui. 
Las  REMAziLi.As  seran  farbas  salvas. 

Trnd.  de  l'Epitre  de  S.  Paul  aux  V^omainf. 
Les  débris  seront  faits  saufs. 

28.  ReMANER,REMAI:«ER,  REMANDRK,  RO- 

M.\NRE,  -y.jlat.  REMANERE,  demeurer, 
rester. 

Pot  REMANER  en  la  villa  coma  autre  francs 
houi. 

Charte  de  Moniferrand,  de  1248. 

Peut  f/emfi/rer  dans  la  ville  comme  autre  bomme 
franc. 

I."  U.S  lu' cncaassa  ,  l'antre  m  f.ii  remaner. 

Arnavd  de  Marueii.  :  Si  m  dcslreiilietz. 
L'un  me  cbasse,  l'autre  me  fait  rester. 
V&  d'els  110  i  pot  REMANDRE  Di  DO  i  cs  rciiia- 
zatz. 

Guillaume  de  Ti'dela. 
L'un  d'eux  n'j-  peut  rester  ni  u'y  est  reste'.. 
No  vole  ROMANRE  entre  la  ost  de  K.  ni  la 
ciutat. 

l'HILO.MEN.i. 

Ne  voulut  demeurer  entre  l'arme'e  du  Gljarlcs  et 
la  cite'. 

Fig.  Remanetz  en  mi,  et  bien  remandrai  en 
vos. 

Fra-^m.  de  triid.  delà  Passion. 
Demeurez  en  moi  ,  et  je  demeurerai  en  vous. 
/.oc.  Aissi  uo  sai  cosselli  ab  que  m  remamha. 
Po.NS  de  Capdi  eil  :  Lcials  amicx. 
Ainsi  je  ne  sais  conseil  avec  quoi  je  reste. 
Deu  esser  creut  per  son  sagrament,  e  re- 
MAKER  en  patz. 

Charte  de  Moniferrand,  de  12/18. 
Doit  être  cru  par  son  serment ,  et  rester  ca  paix. 
Substantlv.  Mas  empero  de  tais  n'i  ac 

A  oui  lo  REMAKERs  non  plac. 
F",  de  S.  Enimie  ,  fol.  3^. 
Mais  pourtant  il  y  en  cul  de  (eh  à  qui  le  dcmeu- 
I  -r  lie  plut  pas. 


MAN  1 5 1 

—  Cesser,  finir,  arrêter. 

Ma.s  non  er  faitz  qne  fer  e  fust  non  fraingna 
E  caps  e  bras,  enans  qo'el  plaitz  remaiona. 

AiCARTS  DEL  FossAT  :  Entre  do.s. 
Mais  il  ne  sera  pas  fiit  qu'il  ne  brise  fer  et  fût  et 
têtes  et  bras  ,  avant  que  le  plaid  cesse. 

Vczon  que  l' ivern  ve  e  que  l'esiius  rem  an. 

GriLLAlME  DE  Tl.Dl.LA 
Voient  que  l'Iiiver  vient  et  que  VéU-  finit. 

Kespondetz  nii  per  cal  razon 
Remaiï  que  non  avel?.  clianlal  ? 
T.  DE  V>.  de  Ventadour  et  de  Peyrol.s  :  Pevrol> 
Rc'pondez-moi  par  quelle  raison  il  leste  (se  trouve) 
que  vous  n'avez  cbantc. 

Part.  prés.  Plu.sors  remanens  et  de.sscndens. 
Tit.  de  1278.  Doat,  t.  IX  ,  fol.  347. 
Plusieurs  restants  et  descendants. 
Part.  pas. 

Mon  cban  feni.sc  ab  dol  et  ab  mallraire, 
Per  tos  temps  mais,  e  '1  tenc  per  remazi.t. 
Bertrand  de  Born  :  .Mon  cban  t. 
Je  finis   mon  cbant  avec   douleur  et    avec    souf- 
france ,  pour  tout  temps  désormais  ,  et  je  le   tiens 
poui'  cessé. 

ANC.  FR.  La  confesse  reinest  pîorant. 

Piomnn  del  conte  de  Poitiers,  v.  6i(). 
Rois  seroit  de  Hongrie,  ne  porroit  remanoir. 
Eu  France  envolerons  savoir  s'il  peut  valoir 
Roman  de  Berte,  p.  qi. 
Subst.    Cre  qa' era  la  re:mazuda 

Del  pnoig  que  brnjiic  set  ans, 
Puois  no  n'  issic  mais  la  sorilz. 

Gausseran  de  s.  Leidier  :  Malvaza. 
Je  crois  que  c'e'tait  le  terme  àa  \i  montagne  qui 
gronda  sept  ans,  puis  il  n'en  sortit  que  la  souris. 
AiNc.  FR.  Plus  n'osai  ilcc  remanoir. 

Roman  de  la  Piose,  v.  2q55. 
Or  remarions  andui  cà  fors  , 
Encor  .soit  11  orages  fors. 

Fabl.  et  cont.  nnc,  t.  IV,  p.  260. 
ANC.  CAT.    Remandrer.  anc.    esp.    Remancr. 
EST.  MoD.  PORT.  Remanecer.  vt.  Rimanere. 

29.  Remanen,  s.  m.,  reste,  relief,  sur- 
plus. 

Dregz  es  c'  al  tnrmen  te  Heure, 
E  que  t  tola'l  remanen. 

P.  Caiidinal  :  Jbcsum  CrisI . 
Il  est  juste  qu'au  tourment   il  (e  livre,   et  qu'il 
t'ôle  le  reste. 

Quar   Dirus  a  establit  que  bom   manges  so 


102  M  AN 

que  meslier  Ibi  fai ,  c  '1  remanen  laisse  ad  aii- 
tra  vetz. 

Lif.  de  Sjdrac  ,  fol.  33. 
Car  Dieu  a  élalili  qne  l'iiommc  mangeât  ce  qui  lui 
fait  besoin,  et  qu'il  laisse  le  rw^epour  une  autre  fois. 
ANC.  FR.  Et  li  remananz  qui  fu  eschapés  de  la 
desconfituie. 

Vir.LEHARDOuiN  ,  p.  170. 
Et  le  remanant  se  sauva  par  bien  fnyr  là  où 
ils  peurent  le  mieux. 

MoNSTRELET  ,  t.  II  ,  fol.    lOJ. 

CAT.  Rémanent,  esp.  Rémanente .  port.  Rema- 
necente.  it.  Rimanente. 

3o.  Arromaner  ,  V.,  rester,  demeurer. 
Pan.  prés.  Arromanent  en  fernietat. 

TU.  de  1289.  DoAT,  t.  CCXLII ,  fol.  67. 
Demeurant  en  assurance. 

MANT,  adj'.,  maint,  plusieurs. 

Mant  bratz  ,  manta  lesta  fraclia  , 
Mant  mur,  manta  tor  desfacha, 
Mant  castel  forsat  e  conques. 

Bertrand  de  Born  :  Guerra  e  IrcLalli. 
3Taint  hras ,   mainte   tête    brisée,    Tnaint  mur, 
mainte  tour  renversée  ,  maint  château  forcé  et  con- 
quis. 

yldi^.  comp.  Oui  cnoili  mantas  vetz  los  balais 
Ab  qu'  el  mezeis  se  balaia. 
La  comtesse  de  Die  :  Ab  joi. 
On  cueille  maintes  fois  les  verges  avec  quoi  on  se 
frappe  soi-même. 

ANC.  FR.  Et  neporqnant  j'ai  mains  nnms 
Soffers  et  maintes  raales  nuis. 

Roman  de  la  Rosej  v.  35fii . 
Et  maint  d'antres  bones  gens. 

VlLLEHARDOUIN  ,  p.    3. 

Maiz  par  préière  del  clergic 
Ki  l'en  eut  meinte  fez  préié, 
E  par  le  cunseil  des  baruns, 
Ki  meinte  fez  l'en  unt  setnunz. 
Roman  de  Rou,  v.  6772. 
ANC.  IT.  Mante  fiate  di  senno  s'infinge... 
Che  mante  volte  perô  morti  vidi. 
Babberino  ,  Duciim.  d'Amore,  p.  i3. 

MAjNTEL,  mantelh  ,  mantell,  man- 
TEU ,  s.  m.,  lat.  MANTELT.KW ,  man- 
teau. 

Mantiim  Uispan!  vocant  quod  manus  tegat 
tantnni. 

Isidore,  lib.  XIX,  c.  ?4. 


MAN 

Voyez  Aldrete  ,  p.  271  et  SGf)  , 
May  ANS,  Orig.  de  la  Lcng.  esp. ,  t.  lî, 
p.  234  et  aSo. 

La  una  m  près  sotz  so  mantelh. 

Le  COMTE  DE  Poitiers  :  En  Alvernlie. 
L'une  me  prit  sous  son  manteau. 

Quan  viest  capa  sobre  mantei-h. 
Bertrand  de  Born  :  Bel  m'  es  quan. 
Quand  il  revêt  cape  sur  manteau. 
E  m  fes  escut  de  son  rie  mantelh  endi. 
A.  Daniel  ;  Los  braills. 
Et  me  fit  écu  de  son  riche  manteau  violet. 
Ac  IMANTEU  acolat. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  .GS. 
Eut  manteau  accolé. 
Fig.  Nostra  Dona  fes  son  mantet.l  de  matre- 
moni  per  celar  sa  virginitat. 

F.  et  Vert.,  fol.  91. 
Notre  Dame  fit  son  manteau  du  mariage  pour  ce- 
ler sa  virginité. 
ANC.  FR.   Puis  a  affublé  un  mantcl 

Vair  d'escarlale  taint  eu  graine. 
Fabl.  el  cont.  anc,  t.  III,  p.  3t  i. 
Et  seurcot  et  mantel  de  sa  mit. 

J01NV11.LE,  p.  33. 
Prent  ung  mentel  d'ypocrisie. 

Roman  de  la  Rose,  v.  16142. 
ANC.  CAT.  Mantell.  ksp.  Manteo.  tort.  Manto. 
IT.  Mantello. 

2.  Manta,  s.f,,  mante  ,  manteau  ,  cou- 
verture ,  housse. 

Us  vay  dolari  ab  tal  ayssa 

Qne  no  ns  te  pro  cot  ni  rianta. 

B.  Alahan  de  Nabbonne  :  No  puesc. 
Vous  va  dolant  avec  telle  hache  que  ne  vous  tient 
profit  cotte  ni  manie. 

Manta  portey  mantas  ves. 

Eaihiond  d'Avignon  :  Slrvens  sui. 
Manteau  je  portai  maintes  fois. 
Caval  que  t  sia  bos 
Ab  cabestre,  ab  manta. 

EAIiMOND  DE  MlRAVAI-  :  A  Dieu  m. 
Cheval  qui  te  soit  bon  avec  chevétre ,  avec  cou- 
verture. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Manta. 

3.  Mentill  ,  s.  m.,  manteau,  mantelet, 
mantille. 

■LO   MENTILL 

C  ai  trayt  de  mon  arraari. 
GuiLLAtlME  DE  S.  Gregori  :  Piazo  e  dri'it. 
Le  mantelet  que  j'ai  tiré  de  mnu  .irmoire. 


^JAR 

CAT.    MaïueUina.   esp.    Mantilla ,    monteUina. 
POUT.  HJantiîha.  it.  MaiiteUina. 

MAR,  S.  m.  elf.,  lat.  aivRe,  mer. 

Voyez  Leibnitz  ,  Coll.  êtjm,,  p.  i  20. 

El  fianietin  los  biens  ultra  lu  mar. 
Poerne  sur  Boèce. 
Il  tiansniellait  Ips  lettres  outre  la  mer. 
Hron  passât  per  lo  mar  llog ,  a  pe  sec. 

r.  et  ^ert.j  fol.  26. 
Etaient  passés  par  la  mer  Rouge  ,  à  pied  sec. 

Fig.  Aqaesta  m\r  amara  d'aqiiest  mun. 

Qoe  lo  piiescan  afangar  en  i'abis  et  en  lo 

ȔAR  de  ifern. 

/-".  el  /'ert.,  fol.  102  et  ig. 
Cette  mer  smère  de  ce  monde. 
(^)u'il3  le  puissent  embourber  dans  l'abîme  et  dans 
la  mer  d'enfer. 

La  gran  mar 
Dels  blatz  en  espic  ondeiar. 

Lej'S  d'amors,  fol.  !iG. 
La  grande  mer  des  blés  en  épi  ondoyer. 

La  MAR  de  las  ystorias. 

Mcm.  sur  ^arbonne.  Doat,  t.  L,  fol.  3. 
\ji  merdes  histoires. 
I.oc.  Tant  es  gro.ssa  la  mar. 

/".  de  S.  Ilunoriit. 
Tant  la  /ne;' est  grosse. 
El  nauchier,  can  ve  lo  bel  temps  clar, 
Que  s  coch' e  cor  tro  qu'es  en  anta  mar. 
P.  EsPAG.NOL  :  Entre. 
Le  nocbcr,  quand  il  voit  le  beau  temps  clair,  qui 
•■  bâte  et  court  jusqu'à  ce  qu'il  est  en  liaule  mer. 

En  lo  gran  pelecli 
De  la  mar. 

V,  de  S.  Honorât. 
Dans  la  grande  plaine  de  la  mer. 
Coma  son  homes  de  mar. 

y.  et  Vert.,   fol.  54. 
Comme  sont  bommes  de  mer. 
Passai  on  bralz  de  mar  ab  nio  navei. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  f\?.. 
Je  passai  un  bras  de  mer  avec  mon  navire. 
La  crebadara  de  la  terra  par  la  qoal  la  mars 
Itetada  pas^a  per  mieh  la  terra. 

Liv.  de  Sj-drac,  fol.  ^Ç). 
L'ouverture  de  la  terre  par  laquelle  la  mer  liclée 
l'iîse  par  le  milieu  de  la  terre. 

■sr.  pp..  Et  ta  le  déusses  savoir 

Qu'il  n'a  jusqu'à  la  mer  Jlelée 
Garçon  qui  ne  l'ait  garçonée. 
Roman  du  Renart,  t.  III,  v.  Jog. 
■  \T.  fisn.  TOUT.  Mar.'n.  Marc. 
1(1. 


MAR 


ir^?> 


0.    M.VRAGE,    MARAJK,   S.    Itl . ,    plajj'C ,    CÔtf, 

livago. 

Lai  on  lo  iuone.slier.s  es  aras  el  marage. 

Sus  en  un  ptiech  près  del  marage. 

V.  de  S.  Honorât. 
Là  où  lo  monastère  est  maintenant  sur  la  pla^e. 
Sus  en  une  élévation  près  du  rivage. 
a  NT.    I-li. 

Des  Onic  vcis  la  mer,  tôt  li  païz  marage. 
Roman  de  Roii,  v.  l885. 
La  forent  as.sembié  icele  gent  marage. 
Poème  d'Ale.vandre,  Carpkntikr,  t.  Il,  col.  i  iGn. 

'*..  Marina  ,  .y.  /,    plago,  côte,    rivage, 
mer. 

Tramefon  espias  soven  a  la  marina. 
Vêlas  an  e  bon  vent,  van  s'  en  per  la  marIj, a. 
Lur  pregan  que  las  barcas  tnetan  a  la  marina  . 
y.  de  S.  Honorât. 
Envoient  souvent  des  espions  à  la  côte. 
Ont  voiles  et  bon  vent,  s'en  vont  par  la  côte. 
Leur  prient  qu'ils  mettent  les  barques  à  la  mer. 
ANC.  rr,.   Des  nés  sunt  ki  ainz  ainz  issuz. 
Par  la  marine  sunt  cornz. 

Roman  de  Rou,  v.  ()243. 
CAT.  ESP.  Marina,  port.  Marinha.  it.  Marina. 

4.  Mares,  ad/.,  marin,  do  mer. 
Siibst.        Peissos  d'  estanh  e  iluvials 

Fay  mot  plu.s  lo.st  que  lo  mares. 
Rreu.  d'amor,  fol.  Sa. 
Poisson  d'étang  et  de  fleuve  produit  nioull  plus 
tôt  que  le  marin  (celui  de  mer). 

5.  Marcx,  s.  m.,  mare,  marais, 

Quan  hom  las  rainas  aus  braire 
Per  lo  marcx  e  per  lo  riu. 

15.  Martin  :  Quan  1'  erba. 
Quand  on  entend  les  raines  coasser  par  le  inarais 
et  par  le  ruisseau. 

ANC.  FR.  Les  suppliants  fciissent  alez  pcscbier 
en  un  marchaiz  commun. 
Le  suppliant  abuvroit  les  bœufs  de  .son  hos- 
tel  en  nn  tnarcliais  ou  lac. 

Lelt.  derém.  de  1410  et  de  ll\ii'j.  Caupentier 
I.  II ,  col.  U74. 
G.    Marin,    maui  ,  acij.,    lat.    marinkj  , 
marin  ,  de  mer. 
Via  d'  au/els  maris. 

FJuc.  de  las  propr.,  fol.  141. 
Vil  d'oisi.aui  marins. 

L' aires,  segoii  n:itura  , 

?.0 


i54 


MAR 


Espeissat  d' aiga  marina, 
Plnia  fai  e  nevolina. 

Bref,  d'timor,  fui.  38. 
L'air,  selon  nature,  condense' d'eau  de  mer,  pro- 
duit pluie  el  Lrouillard. 
Son  bestias  marinas. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Sont  l)éles  marines. 
CAT.  Mari.  est.   Marino.  port.  Marinho.  n. 
]\!(irino. 

7.  OuTRAMARiN  ,     ciclj .  ,     outre-marin  , 
d'outre-mer. 

A  cii.s  nègres  outramaris. 

Gavaudan  le  ViEi'X  :  Senlxors. 
A  chiens  noirs  d'où  Ire-mer. 

Eu  li  ai  vist  caval  outramarin. 

G.  Rainols  d'Apt  :  Auzir  ougei. 
Je  lui  ai  vu  cheval  d'outre-mer. 
ANC.   FR. 

I.à  vient  la  grant  richesce  du  règne  tthre-marin. 

Rovian  de  Rnu,  v.  3433. 
CAT.  Ultramar,   esp.   port.  Ultramar,    ultra- 
marino.  it.  Oltramarino. 

8.  Marinier,  s.  m.,  marinier,  matelot. 

AtressI  en  m  la  ballena  , 
Quant  li  marinier  son  .sus. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Pois  vei. 
Pareillement  comme  la  baleine,  quand  les  mari- 
niers sont  dessus. 

Tant  es  grossa  la  mar 

Qne  negnns  mariniers  non  fera  lo  viatge 
l^.  de  S .  Honorât. 
Tant  est  grosse  la  mer...  que  nul  marinier  ne  fe- 
rait le  voyage. 

Fis;.  Razos  e  discretios  son  canatiers  de  totas 
las    virtutz,  e   mariniers  en   la    nau   île 

1'  arma. 

F.  et  Vert.,  fol.  ()3. 
Raison  et  discre'tion   sont  conducteurs  de  toute- 
les  vertus  ,  et  matelots  dans  le  navire  de  l'âme. 
<:Ar.  Mariner,  esp.  Marinera,  port.  Marinhero. 
ir.  Mariniero,  marinière. 

9.  Maritim,  adj.,  lat.  maritimk,?,  mn- 
ritime. 

Es  terra  maritima. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  17g. 
Est  terre  maritime. 
TNarbona  es  vila  maritima. 

Mém.  sur  Narhonnc.  DoAT,  t.  L,  fol.  3. 
!S'arl)onne  est  ville  maritime. 


MAR 

CAi.  Maritiin.  usp.  purt.  Marilimn.  it.  Marit- 
timo. 

10.   Maritimal,  <7r(^'.,  maritime. 
Sus  lo  pays  maritimal. 

Régi,  des  états  de  Prof.,  de  i/joi . 
Sur  le  pays  maritime. 

ri.  Demergar,  V.,  lat.  DEMEKCERe,  en- 
gloutir, enfoncer,  abîmer. 
Part,  pas.fig.      Pero  demergat  soi. 

Lanfranc  Gigala  :  Gloriosa. 
Pourtant  je  suis  englouti. 

t  2.    SOMERGIR ,  SUBMERGIR  ,  SUBMERGER  , 

V,,  .soRMERGERf^  submerger,  plonger, 
noyer. 

Que  Jhesos  lo  somerga. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Trop  ai  estai. 
Que  Jésus  le  submerge. 
Part.  pas.  Sian  submergidas  am  vi  agre. 
Trad.  d'^Jlbucasis,  fol.  23. 
Soient  noyées  avec  vinaigre. 

Fig,  Nocuinent  es  submergit  en  juvainent. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  2. 
Le  dommage  est  noyé  dans  le  secours. 
Totas  aqnestas  erbas  o  alcnnas  de  lor  ,siau 
SCBMERSAS  en  aygua  en  la  ola. 

Trad.  d'Jlbucasis,  fol.  38. 
Que    toutes   ces  herbes  ou    quelques-unes  d'elles 
soient  plongées  dans  l'eau  dans  la  marmite. 
ÇAT.  ESP.  Suinergir.  port.  Stihmergir.  it.  Som- 
mergere. 

i3.  Emerger,  v.,  lat.  émergera,  émer- 
ger, .sortir,  apparaître. 

Part.  prés.  Soven,  al  tuieg  del  an  émergent, 
comensa  l'an  lega!. 

Es  an  EMERGENT  quau  hom  compta... ,  co  • 
meusan  ad  alcnn  notable  cas  o  accident. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 

Souvent  ,  au  milieu  de  l'an  émergent,  commenre 
l'an  le'gal. 

C'est  l'an  émergent  quand  on  compte...,  commen- 
ç.int  à  quelque  notable  cas  ou  accident. 
ANC.  CAT.  Emergir. 

\[^.   Enmerger  ,    V. ,    lat.    immergera, 
plonger,  enfoncer. 
Enmergeys  aquel  en  boder  bnlbit. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  17. 
P/on^e  celui-là  en  beurre  bouilli. 


JNIAR 
MARABETI,  makaboti,  x.  m.,  niara- 
védis,  niarabotin. 

Si  M  metiat/.  eu  la  ma, 
Per  ver  dir,  ua  maraueti, 
E  per  mentir,  un  barbari , 
Lo  burbari  guazuuhura. 

P.  Cardinal  :  Tan  sou  valiMi. 
Si  vous  lui  mettiez  dans  la  main  ,  pour  dire  vrai , 
un  maravédis ,  et  pour  mentir,  un  barbarin  ,  le  bar- 
barin  gagnera. 

Cum  del  enfan  qu' ab  un  marabeti 
Kai  boin  del  jjlor  laîssar  e  départir. 

Al.MKRiDE  PeglilAiN  :  Si  cum  l'arbrcs. 
Comme  de  l'enfant  qu'avec  un  maravédis  on  fait 
cesser  et  départir  du  pleur. 

Que   ill  darian  .ce.   marabotis^  e'I   reis... 
près  los  .ce.   marabotis. 

y.  de  Bertrand  de  Boni. 
(^)u'ils   lui  donneraient  deux  cents  marabotins ; 
et  le  roi...  prit  les  deux  cents  marabotins. 

—  Sorte  de  redevance. 

Deu  en  donar,    per  senhoria  ,   marabeti 
d'  aur  per  tôt  temps,  cad  an ,  a  Nadal. 

Tii.  de  17)65.  DoAT,  t.  CXXX,  fol.  21. 
Doit  en  donner,  pour  seigneurie ,  un  marabotin 
d'or  pour  toujours  ,  cbaque  an  ,  à  îNoèl. 

Ab  nn  marabotin  d'  anr  que  lo  dit  Uc...  ne 
den  donar  et  pagar  cad  an. 

Tit.  de  i2()6.  DoAT,  t.  LXXXIX,  fol.  ^i. 
Avec  un  marabotin  d'orque  ledit  Hugues...  en 
doit  donner  et  paver  chaque  anuée. 
CAT.  Maravédis.  Esr.  Maravedi. 

3IARAGDE,  maracde  ,  maraude,  me— 
raude,  s.  ni.,  lat.  MARAGDK.Vj  émc- 
raude. 

ris  MARACDEs,  qne  resplan, 
Val  mais  que  veires  vertz  ni  grecs. 
(i.  Adhemar  :  I3en  fora. 
Fine  émeraude,   qui  resplendit  ,  vaut  plus  que 
verre  vert  ni  jaune. 

Lo  maragde  naluralmens 
Restrenh  los  carnals  movemens. 

Bre\-.  d'amor,  loi.  [\0. 
h'émeraude  naturellement  restreint  les  mouve- 
ments cliarnels. 

En  maraud' es  pus  gratis  valors. 

Serveri  de  Gii'.o.nne  :  Manlis  ricx. 
Kn  cmeraadc  est  plus  grande  \aleur. 


M  AH  i55 

MtRAUDE,  robi ,  salir,  j^spi. 

Liv.  de  .•<fdrac,  fol.  iJy. 
Enu'r<tude,  rubis,  sapliir,  jaspe. 
Prov.     leu  non  die  ges  c'  om  en  eslanb 
Non  puesca  maracde  pauzar. 

P.  Vidal:  Abril  issic. 
Je  ne  dis  point  qu'en  etain  on  ne  puisse  émeraude 
enchâsser. 
iT.  Smeialdo. 

■i.  Maracda,  s./.,  éiîieraiule. 

O  per  MARACUAS  o  per  rnbis  d'Orient. 

r.  et  Fert.,  fol.  29. 

Ou  pour  émeratides  ou  pour  rubis  d'Oricul. 

3.      ESMERAtDA,     S.f.,     lat.     SMARAi,'0«i, 

émeraude, 

Treuta  et  seys  esmeraudas. 

Tit.  de  i384-  yirch.  du  Roj-,  K.  52. 
Trente  et  six  émeraudes. 
ANC.  CAT.    Esmeragda.   cat.  mod.  esi>.  tort. 
Esmeralda. 

.\IARC,  s.  ni.,  marc,  sorte  de  poids. 
Falsa  aiina  ni  fais  marc. 

Tit.  de  1265.  Doat,  t.  Mil ,  loi.  142. 
Fausse  aune  et  faux  marc. 
Ar  agues  iea  mil  marcx  de  (îu  argen. 
PiSTOLETA  :  Aragues. 
Maintenant  eussé-je  mille  marcs  d'argent  lin. 
Aissi  vos  pogralz  un  deuler 
Adesmar  contra  un  marc  d' argen. 
J'iERKE,  ROI  b'Aragon  :  lie  m  plairia. 
Vous  pourriez  ainsi  évaluer  un  denier  en  compa- 
raison d'un  marc  d'argent. 
Fig.         De  ton  aver  ni  de  tes  marcs 
No  sias  avars  ni  trop  lares. 

Libre  de  Senequa. 
De  ton  avoir  ui  de  tes  marcs  ne  sois  avare  ni  trop 
large. 
CAT.  Marc.  esp.  pnnx.  it.  Marco. 

Des  troubadours  ont  joué  sur  le  mot 
en  faisant  allusion  à  saint  Marc. 
Qiiar,  en  lur  corlz,  fa  sayns  Marcx  acabar 
Mais  que  Jhesus. 

G.  .Anelieb  DE  Toulouse  :  El  nom  de. 
Car,  dans  leur  tour,  saint  ifarc  fait  achever  plus 
([ue  Jésus. 

Molas  vcs  leu  truep  que  sans  Marcx 
Ajutia  mais  e(  sans  Donatz 


56 


MAR 


Que  Dieus  ni  dreils  ni  amislatz. 

B.  Carbonel  de  Marseille,  Coblas  triadas. 
Maintes  fois  je  trouve  que  saint  Marc  aide  plus 
et  saint  Donat  que  Dieu  ni  droit  ni  amitié. 

IVIA.RCA ,  MARQUA  ,  s.f.,  marque,  iiuli=^ 
cation. 
Voyez  Dknina,  t.  I,  p.  lyo  ;  Leib- 
NiTz,  Coll.  étjin.,   p.  62;  Ihre,  Diss. 
ait.,  p.  229, 

Fâcha  lur  marca  e  lnr  seabal  en  l'estanh, 
qne  los  consolz  an  avut  lo  patron  d' arjucla 
marca  e  mes  en  l'oslal  del  coinun. 
Tu.  de  1438.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  258. 
Lear  maiijue  faite  et  leur  signe  sur  l'étain ,  que 
les  consuls  ont  eu  et  mis  le  patron  de  cette  mair/iie 
dans  l'hôtel  de  la  commune. 

ANC.    FR.  Et  le  biaume  li  a  trenrié 

Tros  qu'en  la  coife  del  lianbeic. 
Li  l)ians  dévale  et  fait  son  inerc. 
Rnman  de  Parlonopeus ,  t.I[,  p.  iti^. 
Si  qu'es  coslez  parent  li  inerc. 
B.  DE  Sainte-Maure  ,  Chron.  de  Nor/n.,  iol.  67. 
CAT.  ESP.roRT.  Marca. 

—  Droit  (Je  représailles. 

Eu  aqael  cas  en  lo  quai  sera  donada  mar- 
qua contra  un  reaime  o  encontra  una  pro- 
vensa. 

Lo  rey  non  deii  autreyar  marqua  contra  los 
clercs  ni  contra  las  personas  de  la  gleysa  ni 
ecclesiasticas. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  207  et  20g. 

En  ce  cas  dans  lequel  sera  donnc'e  marque  contre 
un  royaume  ou  contre  une  province. 

Le  roi  ne  doit  octroyer  marque  contre  los  clercs  ni 
contre  les  personnes  de  l'église  ni  eccle'siastiiiues. 

2.  Marcha,  marca,  marqua,  s.f.,  lai. 

march/a,     marche,    frontière    d'une 

province,  d'un  état. 

Un  bourat  baron  qu' era  de  la  marca  do 
Proensa. 

y^.  de  Pons  de  Capdueil. 
Vîn  baron  distingué  qui  était  de  la  marche  de  Pro- 
vence. 

Castellans  de  Sainlonge,  de  la  marqua  de 
Peilieu. 

•'.  de  Renaud  de  Pans. 

Cliàtelani  de  Sainlonge  ,  de  la  marche  de  Poitou. 
£bi>,  iT,  Marca, 


MAR 

—  Marquisat. 

Las  MARCHAS  son  ,  mas  no  'Is  marques, 
Bertrand  deBorn  :  Volontiers. 
Les  marquisats  existent ,  mais  non  les  marquis. 

ANC,    Fil. 

Mult  l'ont  cil  de  ses  /««rcAejcreimaetredotc. 

A  sis  bons  des  marches  fist  Ricbart  guerréier. 

Roman  deRou,  v.  2033  et/j3i8. 

L'on  traitast  de  bonner  les  marches  entre 
les  Bulgres  et  les  Aleuians  et  les  François  aus- 
trasiens. 

Gesl.  de  Louis  le  Déb.,  Rec.  des  Hist.  de  Fr., 
1.  VI,p.  148. 

Quand  au  fait  du  chasteau  de  Fronsac,  c'est 
le  plus  fort  c'nastean  des  marches  de  Guyenne. 

MONSTRELET,  t.  III,  fol.  36. 

3.    Marcar,    MARQUAR,    MARQUESAR  ,    V., 

confiner,  marquer,  désigner. 
Voyez  Muratori  ,  Diss.  33. 
Las  terras  del  rei  de  Fransa  que  marcavon 
ab  las  terras  d'  En  Ricbart. 

f^.  de  Bertrand  de  Born- 
Les  terres  du  roi  de  France  qui  confinaient  avec 
les  terres  du  seigneur  Richard. 

Podo  MARQUAR  tant...  Penborar  ni  marcar 
ni  penre. 
Coût,  de  Moyssac,  Tiu^  siècle.  DoAT,  t.  CXXVIJ , 

fol.  II  et  12. 
Peuvent  «(«;Y/«fr  tant...  Engager  ni  marquerai 
prendre. 

Fig.  Engans  los  caussic  e'is  marca. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
Tromperie  les  choisit  et  les  marque. 
Part.  prés,  subst. 

Dieus  gart  Loinbardia, 
Boloigna  e  Milans... 
Cuns  dels  sers  non  sia, 

E  'Is  bons    MARQUESANS. 

Pierre  de  la  Caravane  :  D' un  sirventcs. 
Dieu  garde  Lomhardie,  Bologne  et  Milan...  et  le* 
bons  confinants,  qu'un  d'eux  ne  soit  esclave. 
Part.  pas.  No  sia  penhorads  ni  marcads  ni 
destrigats. 

Tit.  de  i23g.  DoAT,  t.  CXXVII,  fol.  35. 
Qu'il  ne  soit  engagé,  ni  tnarqué  ni  détourné. 

ANC.  FR.  La  marche  du  roiaume  de  Bonrgoigne 
qui  marchist  ans  Lombartz...  Et  es  terres 
voisines  qui  aus  l''rancois  marchissoient . 

Chron.  de  Fr. ,  Rec.  des  Ilist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  r. 

tl  291. 


MAR 

Les  Liegois  murchissans  à  icelle  seigneurie  ilr 
Naiiiui'. 

MONSÏHKLET  ,   l.  II,  lui.  4'- 

TA  I .  Esr.  roRT.  Marcnr.  iT.  Marcare. 

4.  Marcaxco  ,    oi/j.,    cominaiidant    de 
marche. 

En  lin  [uih  es  Folchiers,  lo  maucanco. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  loi.  2^. 
Ea  uue  élévation  est  I-'olqiiet,  le  commandant  dr 
)n,irche. 

5.  Marquks,  marquis,  s.  m.,  marquis. 

Las  marchas  son  ,  nias  no  'Is  makoues. 
Bertrand  de  Born  :  Volontiers. 
Les  marquisats  existent ,  mais  non  les  nuin/uis. 
A  la  mort  no  s  sap  escn'mir 
Reis  ni  ooms  ni  ducx  ni  marquis. 

Pierre  d'Aïvergne  :  Cui  Lou  vers. 
S.  la  mort  ne  se  sait  soustraire    roi  ui  comte  ui 
<luc  ni  man/uis. 

Reis  et  emperadors, 
Ducs,  MARQUES  c  comtofs. 

GiRAlD  DE  Saligsac  :  Esparviers. 
Rois  et  empereurs,  ducs,  niitrr/iiis  et  comiors. 
c.AT.  ESP.  Marques.  i'ORT.  Marquez,   ir.  Mai'- 
chcse. 

G.Marquesa,  MAKQLE7.A,  s.f.,  marqiiisc. 
Entendia    se  en  la  marouesa,  qu'era  lilla 
del  comte  d'Urgel, 

t^.  de  Bertrand  de  Uurn. 
Mettait  son  aftecliou  en    la  marquise,    qui    e'iait 
fille  du  comte  d'Urgel. 

Tôt  mi  ])latz  de  mi  dons,  la  marqueza. 
PeYROLS  :  Be  m  cujava. 
Tout  me  plaît  de  ma  dame  ,  la  marquise, 
l'ig.    Sobre  totas  a  de  beutat  l'empier; 
Reina  es  de  joi  ses  contenso... 
E  marquesa  de  ben  dir  sa  ra/.o. 
Gausseran  de  s.  Lcidier  :  Puois  fm'amors. 
Sur  toutes  elle  a  l'empire  de  beauté  ;  elle  est  reine 
lie  joie  sans  contestation...  et  marquise  pour  Lien 
(lire  sa  raison. 

t  \T.    Esr.    Marquesa.    port.   Marqueza,    vr. 
Marchesa. 

'.  De.marcuar,  demarquar,  V.,  démar- 
f|iier,  séparer,  distinguer. 
Lo  dit  léguât  fec  partir  e  uemarchar  la  dita 


MAR 


VJ-] 


da. 


Chronique  des  Albigeois,  col.  8- 


Ledit  légal  fit  pailageret  (/ii7(>ii;iier  ladite  armée. 
<:at.  est".  ruRT.  Dcinarcar. 

8.     Marescar,    V.,    marquer,    faire    la 
marque   pour  laquelle  on   percevait 
im  droit. 
Rîarescar  e  tersar. 

Tit.  de  1490.  Itordeaiij-,  l'iibl.  Monteil. 
Marquer  et  tiurcer. 

MARGUAlllïA,    MARGAKIDA,     S./.,    Ult. 

3IARGARITA,  perlo ,  marguerite. 
Si  engendre  marguaritas,  o  ])erlas. 

Ëluc.  de  las  propr.,  loi.  liJG. 
S'engendrent  marguerites,  ou  perles. 
De  peiras  preciosas  e  de  margaridas. 

Trad.  de  L'yJpocaljpse  de  S.  Jean,  ch.  17. 
De  pierres  pre'cieuses  et  de  perles. 
ANC.  <;at.  ESP.  PORT.  iT.  Marguriia. 

MARGE,  s.  m.,  lai.  uAKGÙirjn,  marge, 
bord. 

Declarar  lo  test  els  marges  dels  libres. 
Cat.  dels  apost.  de  huma,  loi.  l5ti. 
Expliquer  le  texte  aux  marges  des  livres. 
Frop  del  marge  de  la  palpcbra. 

Trad.  d'Allnuasis,  fol.  16. 
Pièiihi  bordàe  la  paupière. 
CAT    Marge.  i:sp.  Margen.  port.  Margcin.iv. 
Margine. 

X.  Margua  ,  s.  m.,  marge,  bord. 
Sia  de  subtils  marguas. 

Trad.d'Jlbucasis,  fol.  11. 
Soit  de  bords  délitais. 

MARGERIT ,  *.  /«.,    renégat,  apostat, 
parjure. 

Non  sni  margeritz, 
Ans  es  tan  ferma  ma  Icis 
Que,  s'  anc  jorn  fui  rccrczeus, 
Ara  m'  en  sui  rcprcndens. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Je  ne  suis  point  apostat,  au  contraire  ,  tant  e^l 
ferme  ma  loi  ([ue,  si  jamais  je  fus  fatigué,  mainte- 
nant je  suis  m'en  reprenant. 

MARIDAR  ,  V.,  lat.  mariïar^,  marier. 
accoiq)lor. 
Mais  ccn  piuzcllas  vos  ai  vist  marihar 
A  coms  ,  marques,  a  baros  d'aut  a(ar. 
RA.MUAt'D  DE  VA'iVEinAS  :  Honralz  marque». 


i58 


MAR 


Plus  Je  ceiil  [lucelles  je  vous  al  vu  marier  à  com- 
tes, marquis,  à  barons  de  liaute  condition. 
Subst.  Que  'l  filha  c'  an  de  coiuayre 
Fan  liir  nepta  al  maridar. 

B.  CarboneL:  Tans  ricx. 
Vu  que  la  fille  qu'ils  ont  de  commère  ils  (en)  lont 
leur  nièce  au  marier. 

l'art,  pas.  Adnlteris,  es  caat  liornz  es  niolhe- 
latz  o  feinna  maridada,  o  ambidoy  o  so, 
e  f'aiso  lor  niarialge. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  i3o. 
Adultère,  c'est  quand  l'iiomrae  est  épousé  ou  la 
femme  est  mariée,  ou  tous  deux,  le  sont,  et  qu'ils 
faussent  leur  mariage. 

ANC.  FR.Etainsy  seroit-il  d'ua  homme  mariet. 

Charte  de  F'alenciennes ,  lli4,  P-  4'-^- 
ANC.  CAT.  Esr.  Maridar.  it.  JSlaridare. 

•X.  Maridamen  ,  s.  m. ,  mariage. 
En  son  maridamen. 

Ta.  de  i32i.  DoAT  ,  t.  XXXIX,  fol.  i. 
A  son  mariage. 

Al  vostre  maridamen... 
Reynas  e  donas  gentils... 
Desirava  yeu  ajoslar. 

Fragment  de  la  V.  de  S.  Georges. 
A    votre  mariage...   reines  et   dames  gentilles... 
je  désirais  réunir. 
ANC.   FR. 

Je  vons  querons  aussi  ung  bi;iu  mariemeiit. 
Poème  de  Hugues  Capel,  fol.  lo. 
IT.  Maritainento. 

3.  Maridatge,   mariatgf.  ,    v.  m.,  ma- 
riage. 
Chapten  te  d'estrain  maridatge. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  i . 
Abstiens-toi  d'étrange  mariage. 
Falso  lor  mariatge. 

Gant  houi  jalz  ab  f'euma  ,  cant  a  honestedat 
de  MARIATGE,  houi  fai  gran  peccat,  car  ab  sa 
luolher  pot  hom  peccar, 

Liv.  de  Sj-drac,  fol.  3o  et  l3o. 
Faussent  leur  mariage. 

Quand  on  gît  avec  femme  ,  quand  il  y  a  lionnélelé 
de  mariage ,  on  fait  grand  péclié  ,  car  avec  sa  femme 
on  peut  pécher. 

CAT.  Maridatge.  np.  Maridage.  ir.  Marhag- 
gio. 

/(.    MaRIT,    MAUIUT,   ,V.    1)1.,   lat.   MARlTKi- , 

mari,   homme   marié. 


MAR 

Sapchatz  gran  talen  n'aiiria 

Que  us  teugues  en  loc  del  marrit. 

La  comtesse  de  Die  :  Estai  ai  en. 
Sachez  que  j'en  aurais  grand  désir  que  je  vous 
tinsse  en  place  du  mari. 

Luenh  es  lo  casteihs  e  la  tors 
Ont  elha  jay  e  son  maritz. 

G.  RuDEL  :  Pro  ai  del. 
Loin  est  le  château  et  la  tour  où  elle  gît  et  son  mari, 

ANC.     l'R. 

Que  pour  tele  aventure  me  donnassent  marit. 

Pioman  de  Berle,  p.  77. 
CAT.  Mark.  esp.  port.  Marido.  it.  Marito. 

5.  MaTRIMONI  ,     MATRF.MONI,  i.    JH.  ,    lai. 

MATRiMONiM/«j  mariage. 
Non  son  liatz  de  matkemoni  ni  an  fag  volz, 
El  sagranienl  de  matremoni. 

A',  et  Fert.,  fol.  18  et  5. 
Ne  sont  liés  par  le  mariage  ni  n'ont  fait  vœux. 
Le  sacrement  de  mariage. 
D' afar  de  matrimoni  ,  per  cal  cansa  'l  démens, 
Qn'omz  no  s  puesca  salvar  fils  e  filhas  avens. 
IzARN  :  Diguas  me  tu. 
D'affaire  de  mariage,  pour  quelle  cause  il  ment, 
de  sorte  qu'on  ne  se  puisse  sauver  fils  et  filles  ayant. 

CAT.  Matrimoni.  esp.  port.  it.  Matrimonio. 

6.  Matrimonial,  adj.,   lat.    matrimo- 
NiAL/.y,  matrimonial. 

Per  matrimonial  remembrance. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  17. 
Pour  commémoration  matrimoniale. 
De  hetad  matrimonial. 

Tit.  de  1266.  DoAT,  t.  Vni,  fol.  i3. 
D'âge  matrimonial. 

CATEM'.  ror.T.  Matrimonial,  it.  Matrimoniale. 

7.  Matrimonialmen,.  «r/c. ,   matrimo- 
nialement,  dans  le  mariage. 

En  la  terra  sia  , 
La  cal  poscezis  justameu, 
Estan  matrimonialmen. 

Brei>.  d'amor,  fol.  225. 
Dans  la  terre  sienne,  laquelle  il  possède  juslenlenl, 
étant  dans  le  mariage. 
ESP.  IT.  Matrimoiiiahnente. 


8.  Amaridar,  V.,  marier, 
Panras  tozas  amaridar. 

Marier  pauvres  filles. 


X'T  Conjessio. 


MAI! 

€).  Rf.maridar  ,   V.,  remarier. 

Si  se   REMARIDA. 

Fors  de  fleur»,  p.  lo8(). 
S"il  se  remarie. 

MARME,  MARRUF,  S.  m.,  lat.  marmo/e///, 
marbre. 
ÎNIarme  blnnc,  can  polverat  es. 

Deiides  de  Pradks,  Âiiz.  cass. 
Marbre  blanc  ,  cjuauil  il  est  pulvérisé. 
Colompnas  de  marme  pezans. 

V.  de  S.  Honorai. 
Colonnes  de  marbie  pesantes. 
A  net  a  las  fenestras  de  fi  marbre  obrat. 
Roman  de  Fierabnis ,  v.  2140. 
Alla  aux  fenêtres  de  pur  marbre  ouvragé. 

cvT.  Marbre.   Esp.   Mtirmol.   port.   Marmore. 
ir.  Marmo. 

1.   Mariîrix,  adj,,  de  marbre. 
Devalet  o  poiet  als  gra.s  inARnais. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ^^!^. 
Descendit  ou  monta  aux.  degrés  de  marbre. 
ANC.  vR.   Hanlles  tours  marbrines,  desquelles 
tout  le  circait  étoit  orné. 

Rabelais,  liv.  IV,  ch.  2. 
A  la  fenestre  inarbrine. 
Là  s'apoia  la  mescine. 

Fabl.  et  cent,  anc,  t.   F,  p.  38j. 
On  leur  a  establl  deux  statues  marbrines. 
Cl.  Marot,  t.  III,  p.  i5. 

MARRIR  ,  MARiR,  V.,  lat.  moercrc,   at- 
trister, affliger,  chagriner. 
On    lit    dans    les    Cnpitulaires    de 
Charles-le-Chauve  ,  an  85G,  lit.  XVI, 
ch.  i3  : 

Suis  fidelibas  ali(jnod  damnuiu  aut  aliquairi 
MAaRiT(o«e/«  non  faoiat. 

BaLLZ.,  Cap.  reg.  franc,  t.  II,  col.   '6'.\. 
Qq'  el  se  pogues  ja  tener 
Que  dois  e  plors  no  '1  marris. 

T.  DE  G.'DE  LA  TOLR  ET  DE  SoRDEL  :  Usattlicx. 

Qu'il  se  pût  jamais  tenir  que  douleur  et  pleur  ne 
Vaffligeât. 

Ornes  entre  las  gens 
Que  s  sabon  be,  qnan  ren  perdon,  marrir, 
E  del  gadaing  no  s  sabon  esbaudir. 

Cadenet  :  Meraveill  me. 
I  lommcs  entre  les  gens  qui  savent  Lien  ,  quand  ik 
i.lcnl  quelque  chose  ,  %' attrister,  i.t  du  profit  ne  se 
•  ni  réjouir. 


MAR 


"•% 


Icu  sui  siens,  sitôt  luî  guerrey, 
O  si  '1  play,  o  si  s'en  marris. 

Arnai'd  de  Marueil  :  Gui  que. 
.le  suis  sien,  quoiqu'elle  me  persécute,  ou  s'il  lui 
plaît ,  ou  si  elle  s'en  ajjlige. 

S'  a  vos  platz  los  miens  cais  precs  auzir, 
.Tauiais  de  joi  entier  no  m  cal  marrir. 

P.  GuiLLEM  :  Ai;  Vergena. 
S'il  vous  plaît    ouïr  les   miennes  prières  elières ,. 
jamais  de  joie  coniplole  il  ne  mo  faut  chagriner. 

—  S'égarer,  s'abuser,  se  tnéprendrc. 
Hoiu  non  pot  anar  ses  charitat ,  mas  marrir 

Trad.   de  Bide,  fol.  21  ). 
L'iiomme  ne  peut  aller  sans  charité,  mais  s'égarer . 
Part.  pas.  iVo  sai  qtioras  mais  vos  veirai 
Pus  m'en  vau  iratz  e  marritz. 
B.  DE  Ventadour  :   Pel  dois  chant. 
.Te  ne  sais  quand  désormais  je  vous  verrai ,  puis- 
que je  m'en  vais  fâché  et  ajfligé.  ■ 
Qui  la  gen  marripa 
Tlest  e  pays ,  e  los  ajuda. 

P.  Cardiinal  :  .Thcsum  Crist. 
Qui  revêt  et  noarrit  la  gent  affligée,  elles  aide. 
Si/bst.      111  marritz  e  li  consiros 
Kn  tornon  alegr'  e  joios. 

G.  Adhemar  :  L'aiga  inieia. 
Les  attristés  et  les  mélancoliques  en  deviennent 
gais  et  joyeux. 

—  fléchant ,  hideux  ,  maudit. 

Complet  com  follet  marrit 
Emportavan  son  esperit. 
DcsIIn  ret  lo  pros  om  del  diable  marrit. 
f^.  de  S.  Honorai. 
liaconta  comment  follets  hideux  emportaient  son 
âme. 

Délivra  le  brave  homme  du  diable  Iiideu.v. 
Stibst.     Li  sant  son  esbait 

Gant  vifon  lo  marrit. 

F.  de  S.  Honorât. 
Les  saints  sont  ébahis  quand  ils  virent  le  maudit. 
ANC.  FR.  Qui  tantes  foiz  m'a  decéu 

Par  son  engin  et  fait  marrir. 
Moult  corociez  et  moult  mariz. 
Roman.du  Rennrt,  t.  H ,  p.  3^oct  t.  III  ,  p.  20S. 
Bêle  très  douce  chièie  amie. 
Pour  Dieu ,  ne  vous  mûrissiez  mie. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  III  ,  p.  lyB. 
ANC.  i;sr. 

Masdexanlns  m\eidas  en  briales  è  en  camisai 
Pnema  del  Cid,  v.  2760 


i6o  MAR 

ANC.  iT.  Ceito  maniti  sieiiio  e  nescienti  siein 

fatli. 

GuiTTONE  d'Arezzo  ,  Lctt.  l. 

f;AT.  Marrie.  Esr.  Mon.  Amarrido. 

2.  Maridamen,  adv.,  tristement. 

S' Jeu  die  deschauziinen  , 

E  cil  an   MARIDAMEN. 

GAtlBEBT  ,    MOINE  DE  PuiClBOT  :  Huej'lliais. 

Si  je  dis  irajiolilesse  ,  et  chante  tristement. 

3.  M.4RRI ,  A',  ni.,  tristesse,  affliction. 

Qnar  ira,  dol  e  markt 
N'ai  soffertat  longamen, 

J.  E.STEVE  :  Si  m  vay. 
Car  cbagrin  ,  douleur  et  a/flirlion  j'en  ai  supporte' 
longtemps. 

ANC.  FR.  C'est  trop  souffert  de  peine  et  marisson 
Pour  le  plaisir  d'une  jeune  fillette. 
Cl.  Marot  ,  t.  II ,  p.  337. 

/,.   Marriment,  m.\rrïmen,  s.  m.,  tris- 
tesse,  affliction,  douleur. 
Dis  o  Boecis  e  sso  gran  marriment. 
Poème  sur  Bo'ece. 
Dit  cela  Bocce  en  sa  grande  njjliction. 

Ab  MARRiMEN  no  s'acorda  alegriers. 
Perdigon  :  Be  m  dizoo. 
Avec  tristesse  ne  s'accorde  pas  alle'grcsse. 
ANC.  FR.    Od  .sospir  et  od  maritnent. 

Roman  de  Parlonopeiis ,  t.  II,  p.  67. 
Pour  allegier  son  rnarrement. 
Demanda  11  privéeinent 
Dont  li  venoit  cel  rnarrement. 
Nom',  rec.  defahl.  et  cont.  anc,  t.  Il,  p.  3o2 

et  9^. 

ANC.  lï.  Marrùnento. 

5.  EsMARiR,  V.,  attrister,  affliger,  gé- 
mir. 

Que  m  defeii 
Lo  peiisar  d'  esmasrir. 
RiCH-'^RD  de  Barbezieux  :  Atressi  com  Persavaus. 
Vu  qu'elle  me  défend  le  penser  de  gémir. 
Part.  pas.  P.  Vidal,  per  la  mort  del  bon  comte 
R.  de  Toloza,  se  esmario  mot,  e  det  se  gran 

tristessa. 

y.  de  Pierre  Vidal.  Var. 
Pici-re  Vidal ,  par  la  mort  du  bon  comte  Kaimond 
de  Toulouse  ,  ?,'' affligea  moull ,   et  se  donna  grande 
tristesse. 
ANC.  FR.  Si  sesmarirent 

Si  ke  lor  trois  feraes  bâtirent. 

Roman  du  Renart ,  f.  IV,  p.  32^. 


MAR 

Quant  la  pucelle  en  sot  le  voir 
S'en  fut  dolente  et  esmarie, 
Sovent  jura  sainte  Marie. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  l83 
iT.  Sinarrire. 

G.  EsMARRiMEN,    .v.    m.,  afflictioti ,    in- 
quiétude. 

Grazis  a  Dieu  lo  remanen, 
E  non  aias  d'ESMARBi.MEN. 

Bref,  d'amor,  fol.  56. 
Rends  grâces  à  Dieu  (  pour)  le  reste  ,  et  n'aye  pas 
A'inquiétude. 
iT.  Smarritnento. 

:>TlRROQUENA  ,     .v.  /. ,    maroquin, 
sorte  de  monnaie. 

Marroqcenas,  marabetis 
Pauzon  amons  per  niieg  lo.*  pratz. 

Gavatjdan  le  Vieux  :  Senliors  per. 
Maroquins,  marabolins   ils  de'posenl  amont  dans 
le  milieu  des  pre's. 

MARRUBIUM,  .y.  m.,  lat.  marrubium, 
marrube  ,  sorte  de  plante. 

Coma  la  berba  donpren  son  nom,  dita  porr 
o  marrubium. 

Elue,  de  las propr. ,  fol.  3t. 

Comme  l'berbe  dont  il  prend  son  nom,  dite  por- 
reau  ou  marrube. 
ESP.  Marruhio.  it.  Marrobio. 

MARS,  Martz,  s.  m.  et/,  lat.  Mars, 
Mars,  planète. 

El  dig  planela  nomnat  Mabs. 

lirev.  d'amor,  fol.  97. 
Ladite  planète  nommée  Mars. 

La  .III.  planeta  sy  a  nom  Mars. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  53. 
La  troisième  planète  ainsi  a  nom  Mars. 

—  Le  troisième  mois  de  l'année. 

Mars  es  lo  ters  mes. 

Brei>.  d'amor,  fol.  /(6. 
Mars  est  le  troisième  mois.  J 

Loc.   Ni  m  lais  ,  per  abril  ni  per  martz  ,  * 

Qu'ieu  non  cerque  cum  venba  dans 
A  sels  que  m  fan  tort. 
Bertrand  de  Born  :  Ces  de  far.  I 

Ni  je  ne  me  laisse  ,  par  avril  ni  par  mars,  que  je 
ne  cherche  comment  vienne  dommage  à  ceux  .tjui  me 
font  tort. 
CAT.  Mars.v.iv.  Marzo .rc>R~i .  Marco,  ir.  Marzo. 


MAR 

—  Mardi. 

Pueys  fe  lo  las  e  '1  mars  e  '1  niercres. 
PiERBE  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Puis  il  fit  le  lumli  et  le  mardi  et  le  mercredi. 
Esr.  Martes. 

'2.     DlMARS,    DIMARTZ,  S.   PI.,  mai  (11. 

Per  un  iiimars  mati. 

Ama.nieu  des  Escas  :  En  aquel. 
Par  un  mardi  matin. 

Voyez  DiA. 

3.  Marcis,  n(/j.,  de  Mars,  allusivement 

au  dieu  de  la  guerre. 

Champs  Marcis,  so  es  aquel  champs   un 
juijaran  li  chavalier. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  j3. 

Cliamp  de  itfarj,  c'est  ce  cliamp  où  les  chevaliers 
jugeaient. 

INLVRSEYLLES ,     s.    m.,     marseillais, 
sorte  de  monuaie. 

Si  vols  dels  pelilz  marseyi.les. 

f^.de  S.  Honorât. 
Si  tu  veut  des  petits  marseillais. 

MARTEL,    MARTELL,    .V.    m.,    martel, 
marteau. 

Ane  non  aasi  pins  nienut  batre 
Pairolliers  ab  qnatre  martels. 

Pioman  de  Jaiifrc,  fol.  l^!\. 
Oncques  je  n'entendis  plus  menu  battre  chaudron- 
niers avec  quatre  marteaux. 

Soven  la  batra   del  martel  enans  que  sia 
bell  vayssel. 

r.  et  Vert.,  fol.  66. 
I.a  battra  souvent  du  marteau  avant  qu'elle  soit 
beau  vase. 

Fig.  Tribulatio  es  la  farga  e  lo  martell  de 
patiencia. 

r.  et  Vert.,  fol.  66. 
Tribulalion  est  la  forge  et  le  marteau  de  patience. 
Prov.     Bâti  ferr  fieg  ab  martet,. 

Deudes  de  Prades  :  En  un  sonct. 
Je  bals  fer  froid  avec  marteau. 

Un  troubadour  a  employé  ce   mot 
'lins  un  sens  obscène,  quand  il  a  dit  : 
Prirta  major  martet. 
D"  un  mol  d'  Espagna. 

Gi;tLLAUMEDE  Bkrguedan  :  Un  sirventes. 
I'i>rle  phn  gro?  marteau  qu'un  mulcl  d'Esp.igiie. 
III. 


MAR 


i6i 


ANC.  iR.  Ne  il  grevoient  cop  d'espée 
Nés  que  englume  fait  martes. 
Roman  du  châtelain  de  Couci,  v.  33o7. 
«■AT.  .Martell.  esp.  Martillo.  port.  it.  Martello. 

■x.  Martf.lada  ,  s.  f.,  coup  de  marteau. 
Fieruna  martelada. 

Leys  (l'amors,  fol.  128. 
l'rappe  un  coup  de  marteau. 

cat.  Martellada.  esp.    Martilladu.  port.  Mar- 
tellada.  it.  Martellala. 

3.  Martinet,  .t.  ni.,  martinet,  gros 
marteau  nui  ordinaiiement  par  la 
force  de  l'eau;  le  local  où  est  le  mar- 
tinet. 

Parador  o  molin  o  martinet. 
Trad.  du  Tr.  de  F  Arpentage,  pari,  h',  in  fine. 
Foulon  ou  moulin  ou  martinet. 
CAT.  martinet,  esp.  Martinete. 

!i.  Martellar,  7'.,  marteler,  frapper. 
Martklla  ab  so  niarlell  sobre  nostre  dos. 

V.  et  Vert.,  fol.  44. 
Marlelleavec  son  inarîcau  sur  notre  dos. 

ylUiisiv.  Serpens, 

Totassoneutorn  luy  que  martellanIbs  dentz. 
V.  de  S.  Honorât. 

Serpents,  tous  sont  autour  de  lui  qui  inartellent 
les  dents. 

Tofz  lo  cors  mi  trembla  ,  e  m  martelan  las 
dens. 

Guillaume  de  Tudela. 
Tout  lecorps  me  tremble,  et  les  dents  memartellent. 
Fig.      Amors  qu'en  aissi  martella. 

P.  RaI^IOND  de  ToiLOUSE  :  Puois  lo. 
Amour  qui  de  la  sorte  mortelle. 

ANC.    FR. 

.S'arrachanl  les  cheveux,  se  martelant  àe  coups. 
T^OBERT  Garnii.ii  ,  Porcie,  acte  V,  se.  I. 
Qu'on  oit  les  dents  se  marteller  ensemble. 
.Salet,  Trad.  de  l'Iliade,  fol.  i83. 
CAT.    Martellejar.  esp.    Martillar.  port.   Mar- 
tellar. it.  Martellare . 

MA.KTYR,  MARTiR  ,  .<!.  m. ,  lat.  martyr, 
martyr. 

Qui  njurra  ses  duptansa 
Er  el  col  martyr  coronalz. 

AiMERi  DE  lÎELLiNOY  :  Cossiros. 
Qui  mourra  sans  cr.iinle  sera  au  ciel  «(«;■/)-;•  cou- 
ronne. 


iGi 


MAR 


Aissi ,  co  ancianamens,  perseguianlos  mar- 
TiRS  calolix. 

r.et  Fert.,  fol.  72. 

Ainsi,   comme  anclennemenl  ,    ils  pouisuivaiciil 
Jes  martyis  catholiques. 

Fig.  Gavaudas  no  pot  fenir 

Lo  planch  ni  '1  (loi  qu'  el  fa  martir. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Ciezens  fis. 
Gavaiulaii  ne  peut  finir  la  plainte  et  le  <lcuil  qui  le 
lait  rncivljr. 

De  MARTIR  pogra  far  cofes  ^ 

Mi  dons  al)  un  bays  solaiiien. 

G.  PiKRRE  DE  Casals  :  Ja  tant. 
Ue  martyr  pourrait  faire  ronfès  ma  clame  avec  un 
baiser  seulement. 
CAT.  ESP.  Martir.  port.  Martyr,  it.  Martire. 

a.   Martra,  i^.yi,  martyre. 
Sanhta  Babiana ,  martra. 

Cal.  dels  (ipost.  de  Roina,  fol.  61. 
Sainte  Babiane,  martyre. 

3.  Martyri,  martyre,  martyr,  martir, 
s.  m.,  lat.  MARTYRi«/«,  martyre. 
Quant  aquest  sermo  fo  fenit , 
E  '1  MARTYRI  foc  adymplit. 

Planch  de  S.  Esteve. 
Ouanil  ce  discours  fut  fini,  et  que  le  martyre  fût 
accompli. 
Fig.  A  son  cors  fay  tôt  jorn  martiri. 

f'^.  de  S.  Honorât. 
A  son  corps  fait  cbaque  jour  martyre. 
El  ser,  dobla  in  mon  martir. 

G.  RiQUiER  :  Ab  plazen. 
Au  soir,  me  double  mon  martyre. 
Dona  ,  no  us  puesc  lo  ceutc  dir 
De  las  penas  ni  del  martir. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Dame  ,  je  ne  puis  vous  dire  le  centième  des  peines 
et  du  martyre. 
Loc.   Los  fay  corre  a  martyri. 

K.et  f'ert..  fol.  4.1 
Les  fait  courir  à  martyre. 
Non  an  voluntat  de  penre  lo  martyr. 

1^ .  de  S.  Honorât. 
Tv'ont  pas  volonté  de  prendre  le  martyre. 
Non  pot  recebre  la  corona  de  martiri. 
Trad.  de  U'ede,  fol.  22. 
Ne  peut  recevoir  la  coui'onne  de  martyre. 
Kl  cavalgar  e '1  nianjare'l  dormir 
K  '1  jucc  d'amor  tenon  a  gran  martire. 
P.  Caudinai,  :  Tôt  airessi. 


MAR 

Le  cbevauclKT  et  le  manger  el  le  dormir  et  le  jeu 
d'amour  tiennent  à  grand  martyre. 
A  mort  et  a  martike  nos  an  mes  li  traclior. 
F.  de  S.  Honorât. 
A  mort  et  à  martyre  nous  ont  mis  les.  traîtres. 
-<;at.   Martiri.   fsp.   Martirio.  pokt.   Martyrio. 
it.  Martirio. 

4.  Martiriar  ,  MARTURIAR,  V.,  martv- 
riscr. 

Sancta  Lncia   digz  al  tyran  que  la  marty- 
riava. 

V.  et  f^ert.,  fol.gf». 
Sainte  Luce  dit  au  l\raD  qui  la  martyrisait. 

Fig.  Marturiar  sa  carn  ab  abstineucias. 
f^'.  de  S.  Honorât. 
Martyriser  sa  chair  par  abslincnces. 

Part.  pas.  Tro  el  nasqnet  e  fon  martiriatz. 
A.Brancaleon  :  l'essius  pessans. 
Jusqu'à  ce  qu'il  naquit  el  fut  martyrisé. 
Marturiatz  de  correjas  ab  notz. 
Rambaudde  Vaqueiras  :  Aras  pot  hom.  Far. 
Martyrisé  At:  courroies  avec  nœuds. 
ANC.  FR.  Il  fist  les  sains  homes  inartirier. 
Chron.  de  Fr.j  Piec.  des  Hist.  de  Fr.,  l.  III,  p.  179. 
Car  dame  ne  doit,  par  nul  signe, 
Martyrer  le  serviteur  sien. 

Alain  Chartier,  p.  702. 

ANC.    ESP. 

Martitriaba  sus  carnes  coino  leal  obrero. 
V.  de  S.  Millan  ,  cop.  32. 
CAT.   Mattirisnr.  esp.  mod.  Martirizar.    port. 
Martyriznr.  it.  Martirizzare. 

5.  Martror,  s.  m.,  fête  des   martvrs  , 
Toussaint. 

Liiec  del  marit  volgr'  ien  un  ser, 
E  '1  ser  que  dures  de  pascor 
Entro  la  festa  de  Martror. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Mais  volgra. 
Je  voudrais  la  place  du  mari  unsoir,  et  que  le  soir 
durât  du  printemps  jusqu'à  la  lête  de  la  Toussaint. 
Del  na  Martror  al  autre. 

Guillaume  de  Tubela. 
De  l'une  Toussaint  à  l'autre. 

6'.  Martologi  ,  s.  ni.,  lat.  MARTjroi.o- 
Gitini,  martyroloj^c. 
El  martologi  d'Uzart,  se  fa  aquesla  festa 
al  ternjorn. 

Cat.  dels  aposl.  de  Pioma,  fol.  60. 
Au   martyrologe  d'Uzarl  ,   celte   fête  se  fait  au 
troisième  jour. 


MAR 

<:,VT.    Martuologi.    esp.    Martirologio.    port. 
MartjTologio.  it.  Martirologio. 

7.   PROTOMAFxTr.r. ,  s.  m.,  lat.  portomar- 
T/R/tt///,  protoniartyr. 
L'an    .VII.  del  enperi   d' Onori  foro  reve- 
latz...  motz  cor  sanb,so  es  a  ssaber  sanh  Esteve, 
PROTOMARTRE  ,  c  Nicodt'me  e  Gamalia  e  Abiba. 
Cat.  de/s  apost.  de  Roina ,  fol.  54- 
L'ail  sept  tic  l'empire  d'IIoiiorius  furent  rc'véle's... 
moult  de  corps  saints  ,  c'est  à  savoir  saint  Etienne, 
protomartyr,  et  Nicodème  et  Ganialiel  et  Abiba. 

MARTZ,    s.  f.  ,   lat.    mart6'S  ,   marte, 
martre. 
Selbas  que  seniblon  martz 
Mudan  soven  lin-  color.s. 

Serveri  dk  Girone  :  Pus  semblct. 
Celles  qui  ressemblent  à  marte  cliangent  souvent 
leurs  couleurs. 
CAT.  ESP.  PORT.  Marta.  it.  Martora. 

MARVIER  ,     MARVF.R  ,     adj.  ,     alerte , 
\  prompt. 

/  Trameton  Jos  niessaiges  beti  coitos  e  m  arvikrs. 

'.  Van  trabuquetz  dobles  c  firens  e  marvers. 

Guillaume  deTudela. 
Ils   transmcllent    les    messages    bien    presse's    et 
alertes. 

Font  trebucbels  doubles  et  frappants  cl  prompts. 

2.    Marves  ,     adi'.  ,     immédiatement  , 
promptement. 

Diguas  li  m  qn'  a  tal  domna  sopley, 
Que  jurar  pot  marves  sobre  la  ley 
Qae'l  genser  es  del  mou  e'I  plus  corteza. 
Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
Dites  lui  moi  qu'à  telle  dame  je  suis  soumis  ,  qu'il 
peut  jurer  immédiatement  sur  la  loi  qu'elle  est  la 
plus  belle  du  monde  et  la  plus  courtoise. 

Adv.  comp. 

Ar  es  perdnt  qui  de  marves  no  pren. 

n.  BuuNKT  :  Pois  l'adrccbs. 
Maintenant  est  perdu  qui  sur-le-champ  ne  prend 
pas. 

'^.  Marvir,  V.,  presser. 
Marvir,  amarvir. 

Lejs  d'ninors ,  M.  102. 
Presser,  donner  sur-le-cliamp. 

l^.   Amarvir,  v.,  donner  sur-le  champ  , 
rrmcllre  immédiatement. 


MAS 


i63 


Una  mot  bcla  raubu  e  un  palafre  bai 
Li  a  fait  amarvir. 

Guillaume  deTudela. 
Une  moult  belle  robe  et  un  palefroi  bai  lui  a  fait 
donner  sur-le-cltamp. 

Voyez  Amarvir. 

MASCHAR  ,  MACHAR  ,  V. ,  du  lat.  mas^- 

cAtu.';,  mâcher,  broyer. 

Peyshos  rassans  los  autres  han  plus  forlas 
dens. ..,  aigus  autres  las  ban  mendres,  einpero 
plus  espessas  et  unidas,  et  inay  talhaos  per 
MAsciiAR  sople  lor  pastura. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l55. 

Poissons  cbassanls  les  autres  ont  plus  fortes 
dents...,  quelques  autres  les  ont  moindres,  mais 
plus  épaisses  et  unies  ,  et  plus  trancbantes  pour  mâ- 
cher piompteraent  leur  pâture. 

Am  beure  aiga,  o  en  machar  pa. 

MACHARAssel  inorcel. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.  81 . 

A  boire  eau ,  ou  à  mâcher  pain. 

Tu  mâcheras  ce  morceau. 
Part.  pas.  Maschat  entre  dens  ,  es  mol. 

Que  la  vianda  sia  maschada. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  199  et  \2. 

Mâché  entre  dents  ,  il  est  mou. 

Que  la  nourriture  soit  mâchée. 
Siibstantii>.  Sangloliras  ses  pus  lo  machat. 
Lii'.  de  Sydrac,  fol.  81 . 

Tu  avaleras  sans  plus  le  mâché. 
ESP.  Mascar.  port.  Masligar.  it.  Masticarc, 

2.  Mastegar,  V.,  mâcher,  broyer. 

No    li    fassas    per   forsa   mastegar    alcnna 

causa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  67. 
Nu  lui  faites  par  force  mâcher  aucune  chose. 
Part.  pas.  Un  pane  de  sal  autres! 

Hn  vostra  bocca  masteoat. 
Deudes  de  Pbades  ,  Âuz.  cass. 
Un  peu  de  sel  pareillement'  A/oje  dans  votre  boucbe. 
CAT.  Mastegar.  esp.  Masticar.  port.  Mastigar. 
IT.  Masticare. 

').     M.4STICACI0,     MASTIGAC10,    S.f.,     lat. 

MASTicATio ,  mastication. 

Masticacio  ,  cum  re  no  haia  entre  den.s. 
Deves  la  mastigacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  93  et  ij- 
Mastication,  quoiqu'il  n'ait  ritn  entre  dciils. 
Devers  la  mastication. 
tsp.  Mastigaeioii.  port.  Mastigaeào.  it.  Mas- 
(icazionc. 


i64 


MAS 


/».  Mastiguatori ,  s.  m.,  masticatoire. 

Aministra  guarguarisuies  e  mastiguatoris. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  84. 
Admiaistre  gargarismes  et  masticatoires. 
ESP.  PORT.  IMastigatorio. 

5.  Mascarar  ,  î'.,  mâchurer,  barbouil- 
ler. 
Fig.  Hom  qne  sa  lanzor  déclara  ,  l'envelezisli  e 

la    MASCARA. 

Lejs  d'amors,  fol.  119. 
L'homme  qui  espose  son  éloge,  l'avilit  et  1(:  rnâ- 
chure, 
ANC.  ESP.  PORT.  Mascarar. 

MASCLAR  ,  s.  m.,  hameçon. 

Aqaest  peccat,  es  lo  masclar  e  la  linha  ab 
que  lo  pescaire  de  yfern  prend  los  peyssos. 
F.  et  Vert.,  fol.  20. 
Ce  pe'clié,  c'est  le  hameçon  et  la  ligne  avec  quoi 
le  pe'cheur  d'enfer  prend  les  poissons. 

MASCLE,  .y.  /«.,  lat.  ^ik^cuuis,  màle. 

Sapchatz  qae  antîqnanien 
Hora  contava  lo  nais.semen 
De  MASCLES,  e  de  femnas,  no. 

Brev.  d'amor,  fol.  82. 
Sacbez  qu'anciennement  on  comptait  la   naissance 
de  tnâles,  et  de  femelles ,  non. 
ANC.  FR.  E  oscist  toz  les  rnascles  en  la  boche  de 
l'espée. 

Âne.  trad.  des  Liv.  des  Rois,  fol.  i63. 
Tout  inascle  dont  la  char...  ne  sera  pas  re- 
taillée. 

./4nc.  Vers,  de  la  Bible.  Gloss.  sur  Joinville. 
-~  Àdjectiv.  Masculis  es  aquel  que  aperte  a  las 
MASCLAS  causas  solamen. 

Gramm.  proi'enr. 
Le  masculin  est  celui  qui  appartient  aux  choses 
mâles  seulement. 

—  Par  cxtens.  Masculin. 

No  i  aura  mais  motz  masclez. 

P.  Cardinal  :  Al  nom  del. 
Il  n'y  aura  que  des  mots  masculins . 
leu  ai  motz  mascles  anzitz... , 
E  motz  femenis  pauzatz. 

AiMERt  DE  Peguil.viN  :  Mantas  vetz. 
,)';ii  entendu  des  mol%  masculins...,  et  j'ai  pose 
des  mots  féminins. 
AUC.  FR. 

Et  quand  un  pa{)illou  voile  autour  delà  belle, 


MAS 

Il  crie,  et  veut  sçavoir  s'il  est  masle  ou  femelle. 

Premières  OEiH'res  de  Desportes,  M.  188. 
OAT.  Muscle.  ESP.  PORT.  Macho.  it.  Masckio. 

?..  Masculin,  adj'.,  lat.  MAScuLiN«.y,  mas- 
culin. 

Parlar  vos  ai  de  las  paraulas  masculinas  e 
feminlnas. 

Gramm.  provenç. 
Je  vous  parlerai  des  paroles  masculines  et  fémi- 
nines. 

Subst.  Masculis  es  aquel  que  aperte  a  las  mas- 
clas  causas  solamen. 

Gramm.  proveni;. 
Le  mascitlin  est  celui  qui  appartient  aux  choses 
miles  seulement. 
CAT.  MasciiU.  ESP.  PORT.  IT.  MascilUno. 

MASSA  ,  s.  f.,  lat.  massa,  masse,  quan- 
tité, volume. 
Trobet  en  sa  via  nna  gran  mass.v  d'anr. 

V.  et  Vert.,  fol.  75. 
Trouva  sur  son  chemin  une  grande  masse  d'or. 
Mas  tan  gran  massa  n'y  resta. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
Mais  si  grande  quantité  il  y  eu  reste. 
Presentero  li  gran  massa  de  cavalers. 
Tit.  de  1 178.  JusTEL  ,  pr.  de  la  mais,  de  2'urenne, 

p.  35. 
Lui  présentèrent  grande  masse  de  cavaliers. 
ANC.  FR.  Li  reis  Alred  ki  ert  dedenz 

Od  grant  masse  de  ses  parenz 
Kuida  desfendre  la  cité. 

Pioman  de  Rou,  v.  65o3. 

CAT.  Massa   esp.  Masa.  port.  it.  Massa. 

—  AcL'crb.  Trop,  beaucoup. 

Ricx  hom  que  massa  vol  traire. 

Le  moine  de  Montaddon  :  Be  m' enueia. 
Homme  puissant  qui  veut  trop  amasser. 
So  respon  l'amiran  :  "Vassal,  massa  parlatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  25 19. 
Ceci  répond  l'émir  :  Vassal ,  vous  parlez  trop. 
Ab  massa  d'  autres  encombrîers. 

G.  RiQUiER  :  Be  m  degra. 
Avec  beaucoup  d'autres  emharras. 
CAT.  Massa. 

1.  Massis,  masis,  fidj.,  massif ,  plein. 

De  Joyosa  lo  fier  Karles,  rey  de  Paris, 
No  'I  poc  erilameuar  1'  elme,  tan  fb  masis. 
Roman  de  Fierabras,  v.  4780. 


iMAS 

De  Joyeuse  le  frappt-  Charles,  roi  de  Paris,  il  ne 
j  lui  put  entamer  le  licaumc  ,  tant  il  lut  massif. 

I  Ja  que,  per  sa  natnra,  .sia  massissa. 

I  Elue,  de  las  piopr.,  loi.  107. 

Bien  que  ,  par  sa  nature  ,  elle  soit  massii'C. 
'  Fig.         l'robei  pastora  mestissa , 

De  joi  e  de  sen  massissa. 

MaRC.vbrls  :  L'  aiitr'  ier. 
Je  trouvai   pastourelle  moyenne  ,   de  gaîle  et  «le 
sens  pleine. 

ANC.  FR.  Toars  séares  et  massices. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  i57. 
CAT.  Massis.  ESP.  Macizo.  port,  fllnssiro,  ma- 
cico.  iT.  Massiccio. 

3.  Amassa R  ,  v.,  amasser,  ramasser,  ras- 
sembler, réunir. 

PcT  aver  amassar, 
Vole  Jadas  Deu  renegar. 

Gjrald  de  BoRNEIL  :  Ilonraz  es  liom. 
Pour  amasser  Ae  l'avoir.  Judas  voulut  renier  Dieu. 
Sa  maire  calfava '1  forn  , 
Et  AMASSAVA  l'issermen. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cbantarai. 
Sa  mèrecliauffait  le  four,  et  ramassait  le  sarment. 
Ab  sa  gian  ost  que  atrai  et  amassa. 

Bertraxd  ce  Born  ;  Pus  Ventedorn. 
Avec  sa  grande  arme'e  cfu'il  attire  et  rassemble. 
La  TÏanda  que  hom  manja  s'  amassa  tota  el 
estomac. 

LiiT.  de  SjdraCj  loi.  8o. 
La  nourriture  qu'on  mange  s'amasse  toute  dans 
l'estomac. 

Fig.     Qui  tôt  bon  pretz  vol  aver  et  amassa. 
B.  de  Ve.vtadolR  :  En  amar. 
Qui  toute  bonne  qualité'  veut  avoir  et  réunit. 
CAT.  Amassar.  esp.  Amasar.  it.  Ammassare. 

/».  Amas,  s.  m.,  amas,  tas,  collection. 
SiDgalars  e  d' nn  amas. 
Vos,  flors  buiuils,  a  cui  f'au  mou  a.mas 
De  mos  dictatz. 

Leys  d'amors,  fol.  4  '  et  i!^. 
Singulier  et  d'un  tas. 

Vous  ,  fleur  modeste  ,  ])our  qui  je  lais  ma  collec- 
tion de  mes  compositions. 

5.  A.massament,  amassamen,  s.  /II.,  amas, 
colleclion. 

Qui 'n  fai  amassamen. 

P.    CaROINAL  .  De  s.jhi. 
Qui  en  fait  amas. 


MAS 


iG: 


Seinhors,  so  es  nios  tesanrs  einos  amassament. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Seigneur,  c'est  mon  trésor  et  mon  amas. 
a.vc.   CAT.    Amassament.    esp.    Ainasamiento. 
IT.  Ammassaineuto. 

6.  Ama.ssaire  ,  AM.\ssAnoR,  s.  m.,  thésau- 
riseur. 

Vos  die  qu'  es  plus  lîus  aiuairc  , 
Qu'  A  vostre  qu'  es  amassaire. 

T.  d'Aeberïeï  et  de  Pierre  :  Peire. 
Je  vous  dis  qu'il  est  plus  pur  amant ,  que  le  vôtre 
qui  est  un  thésauriseur. 

Son  larc  donador 
E  just  amassador. 

P.  Cardinal  :  F.ilsedatz. 
Sontdonneurs  généreux  ei'^wiiei  thésauriseurs . 
ANC  FR.  On  est  bien  aise  d'ouïr  ceulx  qui  se 

uoiiinient  amusseurs  de  sagesse. 
AiMYOT,  trad.  de  Plutan/ue,  Morales,  t.  II,  p.  4'  '  • 
Ne  prisent  rien  que  l'avare  amasseiir. 
Cl.  Marot,  t.  Il,  p.  411  • 
esp,  Amasador.  it.  Ammassatore . 

MASSA,  MAÇA  ,  .v.  f.,  lat.  maSsa,  masse 
«l'armes,  massue. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33;  et  Al- 

DRKTE  ,   p.    27  I  . 

Lo  jayant  una  massa  portava. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles. 
Le  géant  portait  une  massue. 
Li  dard  e  las  massa.s  e  cotels  e  dcsiral. 

Guillaume  de  Tudela. 
Les  dards  et  les  masses  et  couteaux  et  haches. 
Proverh.  Fier  petit  colp  de  grieu  massa. 

B.  Vidal  de  Bl/aedun  ;  Loas  novas. 
Frappe  petit  coup  de  durq  masse. 
(:.\T.   Massa,    esp.    Maza.    port.    Maca.  it. 
Mazza. 

1.  Massoi.a  ,  s.  f.,  massue,  niasse. 
Porta  pic  c  MASSOI.A 
Itou  sou  gros  abdui  li  iiialh. 

Marcabrus  :  Quan  l.i. 
l'orle  pic  el  massue  dont  les  deu.x.  maillets  sont 
gros. 

3.  Massador  ,  .V.  ni.,  assommeiir,  mcur 
trier. 

f.eiigua  forçat,  massador, 


i6(i 


WAS 


A(|iiils  f;ils  escoutador. 

B.  Martin  :  Companho. 
Fourclio's  de  langue  ,  assuinmeurs ,  ces  faux  écou- 
teurs. 

4.  Massar  ,  V.,  frapper,  taper. 

Cniu  les  bnous  mais   excite  a  labor,   aquel 
que  ara  cantan  que...  massan. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Ifi. 
Puisque   plus  excite  les  bœufs  au    travail  ,  celui 
qui  laboure  en  chantant  que...  en  frappant. 
Part.  pas.  Aze...  es  forment  massât. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  236. 
L'une...  est  fortenientyrrt/)/)e. 

MASTI,  M.-vusTi ,  .y.  m.,  mâtin,  gros  chien. 
Se  fes  cassar  als  pastors  al)  cas  et  ab  mastis 
et  ab  lebriers,  si  com  bom  fac  lop. 

f^.  de  P.  Fidal. 
Se  fit  cliasser  par  les  bergers  avec  chiens  et  avec 
matins  et  avec  le'vriers ,  ainsi  comme  on  fait  loup. 

Semblon  mastis  que  layron  a  totz ,  e  mor- 
dou  aquclh  que  podon. 

r.  et  l^ert.,  fol.  25. 
Ressemblent   à     matins  qui    aboient   à  tous  ,    et 
mordent  ceux  qu'ils  peuvent. 
Fig.  Mueyran  totz  cestz  maustis. 

Roman  de  Fierabras ,  v-  366. 
Meurent  tous  ces  matins. 

Foron  porc  en  Guavauda  , 
E  en  "Vianes  foron  ca, 
Et  en  Velaic  foron  masti. 

P.  Cardinal  :  Tan  son  valen. 
Furent  porcs  en  Ge'vaudan,  et  en  Viennois  furent 
chiens  ,  et  en  Velay  furent  mâtins. 
ANC.  FR    Car  un  mastins  de  loing  l'abaie, 
Qui  en  avoit  senti  la  trace. 
Romandu  Renart,  t.  I,  p.  92. 
CAT.   Masti.  ESP.   Mastin.    tort.    Masliin.  ir. 
M  asti  no. 

2,  Maustina,  s.  f.,  mâtine,  la  femelle 
du  mâtin. 

Plus  es  puta  que  maustina. 

MarcABRUS  :  Dirai  vos  scnes. 
Est  ])lus  libei'line  que  nidtine. 
Adjectiv.  Ans  a  voluntat  maustina. 

MarCABRVS  :  L' iverns  vai. 
Mais  a  volonlc  de  mâtine. 
ESP.  Mastina. 

MASTIC,  MASTKCj.ï.  III,,  lai.  .M.vsnc.t'. 
mastic,  gomme,  résine. 


MAT 

Fel  de  talpa,  mastic,  cnses, 

Marine  blanc,  can  polverat  es,  ■ 

Ab  clara  d'  un  huen  destrempatz.  I 

Mastec  polveratz  gitas  sus. 

Deudes  de  Prades,  àuz.  cass. 
Détrempez  fiel  de  taupe  ,  mastic,  encens  ,  marbre 
blanc  ,  quand  il  est  pulvérisé,  avec  glaire  d'un  œuf- 
Jetez  dessus  mastic  pulvérisé. 

Del  frug  geysb  oli,  e  de  la  scorsa,  rozina  ,         | 
dira  mastix. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  211. 
Du  fruit  il  sort  huile,  et  de  l'écorce,  résine,  dite 

mas  lie. 

CAT.   Mastcq.  anc.   est.   Maslicis.  port.  Mas- 
tique. iT.  Mastico.  1 

MAT,  MAST,  s.  m.,  du  lat.  ma/«5',  mât. 

Home  que  es  en  peccat  inortal,  es  aissi 
coma  cel  que  se  adortn  sorbr'  e!  mat  en  la  nau. 

F.  et  Fert.,  fol.  !\<^.  ' 

L'homme  qui  est  en  péché  mortel ,  est  ainsi  comme 
celui  qui  s'endort  sur  le  mât  dans  la  nef. 
D'  el  si  fan  mastz  de  uaas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
De  lui  se  font  mâts  de  navire. 
CAT.  Mnstil.  ESP.  Masto.  port.  Masto,  rnastro. 
iT.  Mastil. 

MATAR  ,  V.,  lat.  m.actar^,  mater,  frap- 
per, tuer,  assommer. 

Et  non  matabunt  hominem...  et  matabunt 
culpatara...quod  Christian  us  MATETMaurum... 
MATENT  cnm... 

Ord.  d'Alboaceni,  roi  maure  de  Coimbre,  an.  772. 
A  trayla  s'espaza  ;  RoUan  cuyda  matar. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  'il\\!\. 
A  tiré  son  épée  ;  il  croit  tuer  Roland. 
Sel  s'ausi  e  s  mata. 

AuGiER  :  Era  <juan. 
Celui-là  s'oceit  et  se  frappe. 

Lo  van    MATAR. 

Pioman  de  Blandin  de  Cornouailles. 
Le  vonl  frapper. 
leii  ai  ja  vist  albre  fuilbat. 
Que  s  cocha,  puis  gel  lo  mata. 

Bertrand  de  Born  :  Kuilhetas  ges. 
J'ai  déjà  vu  arbre  feuille,  qui  se  hâte,  puis  gelée 
\e  frappe. 

Part.  pas. 

Jaiiiays  no  s  partran  tro  l'nssia  matatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  i38o. 

Jamais  ils  ne  se  sépareront  jusqu'à  cequti'uu  soil 
mate- 


MAT 

ANC.    TR. 

J;'i  ne  serez  par  els  ne  veinciiz  ne  matez. 
IXomnn  de  Rou ,  v.  3229. 
Se  RcQart  le  voloit  mater. 
Je  mit  qu'il  se  vodroit  dcffendre... 
Renaît  ,  fet-il,  vos  me  cuidiez 
De  vin  mater,  mes  non  ferez; 
Or  verrai  conmeut  vos  bevrez. 

Roman  du  Renaît,  t.  I ,  p.  7^  et  I20. 
Et,  pour  garder  que  plus  je  n'v  retombe  , 
Je  veux  macter  aux  dieux  une  hécatombe 
Ronsard  ,1.  1 ,  p.  1 13. 
CAT.  Esr.  roRT.  Matar.  rr.  Mattare. 

—  Faire  mat,  au  jeu  des  échecs. 
Flg.     ïost  l'agra  '1  reys  joves  matât. 

Si  '1  coms  no  1'  agnes  essenbat. 

Bertrand  de  Bokn  :  Icu  cliani. 
Le  roi  jeune  l'aurait  bientôt  maie,  si  le  tomtc  m 
l'pât  enseigne. 

ANC.    FR. 

Ue  tables  é  d'eschez  sont  compaignon  mater. 
Roman  de  Roti^  v.  25i^. 
Se  de  On  cner  i  regardés, 
Satan  as  eschiés  materés. 
Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  SGy. 
IT.  Maltare. 

2.  Mat,  adj. ,  triste. 

Pos  de  cban  vos  es  laissât , 
Recreznt  vos  lais  e  mat. 

CoMiNAL  :  Comtor  <1'  Apchier. 
Puisque  de  chant  vous   vous  êtes  de'siste  ,  je  vous 
laisse  fatigue'  et  triste. 

ANC.  FR.  Jà  ponr  ce  ne  fust  plus  alex  ez  en  soi) 
cner  ponr  ses  grans  victoires,  ne  plus  maz 
ne  plus  confus  ponr  nule  adversité. 
Chron.  de  Fr.,  Rec.  des  /list.  de  Fr.,  l.  V,  p.  228 
Mes  mult  esteit  maz  et  pensis. 

Marie  de  FRAhXE  ,  t.  I ,  p.  gl). 
L'apostoles  et  li  sénat 
Moult  sont  dolenz  e  monlt  sont  mat. 
ISoui'.  rec.  defabl.  et  cent,  anc,  t.  Jl,  p.  io3. 
Car  u'i  osoie  la  raain  tendre 
Tant  icre  maz  e  vergongneus. 

Roman  de  lu  Rose,  v.  8129. 
Klle  devint  mont  mate,  vaine  et  morne. 
Jlist.de  Gérard  de  yefers,  p.  129. 

—  Loc.  Jii^.  en  terme  du  jeu  des  écliccs 

Albert,  al  corn  del  taulier, 


MAT 


i(i 


Vos  dirai  mat. 

T.  d'Alrertet  et  de  Pierre  :  Pcire. 
.'Vlhert,  au  coin  de  l'ecliiquicr,  je  vous  dirai  mal. 
El  corn  del  taulier  u'  er  matz. 

AiMERi  DE  Beli.inoy  :  Cossiros. 
Kn  sera  mat  au  coin  de  l'e'cliiquicr. 
Qu'ieii  remazes  del  jaec  vencalz  e  matz. 
Bernard  d'Alriac  :  S'ieu  agues. 
Que  je  restasse  du  jeu  vaincu  et  mat. 
Àlhisiv.  Al  flac  jelos  cug  dir  mat  ses  tôt  roc. 

Blacasseï  :  Gerra  mi  J'iay. 
Au  flasque  jaloux  je  pense  dire  mat  sans  nulletour. 
Dilz  MAT  a  la  gent  croya. 

RaIMOND  de  C\STELNAl'  :  Ges  sitôt . 
Je  dis  mat  à  la  gent  mccliante. 

ANC.  FR.  Et  dedeu  l'anglez  les  mata 
Oit  mat\e  quiderent  tenir. 
2*  Irad.  du  Cliastoiemenl,  cont.  l*^. 
Conment  tu  paisses  rendre  mat 
Li  félons  plains  de  trieberie. 

Roman  du  Renart,  t.  II ,  p.  253. 

Voyez  EscAc. 

3.  Matagilos,  .s.   m.,  mate-jaloux. 
Al  bran  d'  asier  en  clam  merces  , 
Et  al  feran  matagitos. 

Gdillaiîme  de  Berguedan  :  Ara  mens. 
.'\u  glaive  d'acier  j'en  cric  merci,  et  au   féroce 
mate-jaloux. 

'\.     ]\IaTKRIA,    M.\DEIRA  ,    MADEYRA,    S .  f.  , 

lat.  MATERiA ,  matière. 
Voyez  3IuRATORi,  Diss.   33. 
Tolz  em   fag  d'una  materia  ,  e  format   ad 
una  forma. 

Vet  l'en..  M.  73. 
Nous  sommes  tous    faits  de    même    matière,    cl 
formés  à  même  moule. 

Fig.  Toluntiers  volon  anzir  d'aytal  materia 
parlar. 

F.  et  l'en.,  fol.  70. 
Veulent  volontiers  entendre  parler  de  telle  ma- 
tière. 

—  Blatériaux  pour  bâtir. 
Una  charrada  de  madeyra. 

Tit.  de  l/joo.  ylreli.  du  Roy-,  K.  772. 
Une  cliarrelée  de  matériaux. 
Si  aquel  que  bastit  de  la  mia  madeira,  so 
es  de  la  roia  fusta  o  de  las  mias  peiras,  en  sa 
terra  ,  o  felz  pcr  mala  fe,  cl  n'es  leugatz  per 
laironici. 

Trad.  du  Code  de  Juslmien,  y-?!", 


i68 


MAT 


Si  celui  qui  Làlit  de  la  mienne  matière,  c'est-à- 
dire  du  mien  bois  de  construction  ou  des  miennes 
j)ierres  en  sa  terre ,  le  fit  par  mauvaise  foi  ,  il  en 
c'st  tenu  pour  vol. 
CAT.  ESP.  roRT.  iT.  Matcria. 

5.  Material,  adj.,  lat.  materialw,  ma- 
tériel, de  matière. 

Coma  lo  luin  materiai,  esclarziss  las  tene- 

bras. 

F.  et  Vert.,   fol.  83. 
Comme  la  lumière  matérielle  e'claircit  les  ténèbres. 
Li  cel  MATERiAi,...  ,  Il  cel  spiritual. 

Doctrine  des  Faiidois. 
Les  cieux  matériels-. -,  les  cieux  spirituels. 
c:at.  ESP.  PORT.  Material.  it.  Materiale. 

Ci.  Materiar,  V.,  lat.  materiarî,  cliar- 
penter,  préparer. 

Part,  pas,  La  raateria  es  pauzada  per  la  causa 

MATERIADA. 

Lejs  d'nmors,  fol.  i3o. 
La  matière  est  posée  pour  Ja  cliose  préparée. 

7.  Materialmen  ,  adv.,  matériellement. 
Sillabas   se  fan   materialmen  d'una  o  de 

niotas  letras. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Les  syllabes  se  composent  tnatériellemenl  d'une 
ou  de  plusieurs  lettres. 

CAT.  Maieriahnent.   esp.   port.   it.   Material- 
jnenCe. 

8.  Mairam,  s.  m.,  merrain. 

Vendre   lo    l)osc    a   carpentiers...    per   far 

MAIRAM. 

Tit.  de  1274.  jirch.  du  Pioj.j  Toulouse,  J.  32i. 
Vendre  le  bois  à  cliarpcntiers...  pour  faire  mer- 
rain. 

9.  Immaterial  ,  adj.,  immatériel. 
Las  operacios  divinas,  immateriai.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8- 
Les  opérations  divines  ,  immatérielles. 
CAT.  Immaterial.  esp.  Inmaterial.  port.  Tin- 
material.  it.  Immateriale. 

MATRAT,  S.  m.,  grand  javelot,  bâton 
de  guerre. 
Ce  mot  est  d'origine  gauloise.   On 
lit  dans  Strabon,  liv.  IV: 

Ktti  fxa.'Vifii,  Tra.X'TtiV  ti  sicToc. 

Et  dans  César,  de  Bcllo  gnllicn,  lib.  I, 
0.  26  : 


MAT 

Intercarros  rotasqne,  mataras  ac  tragulas 
snbjiciebant,  nostrosqne  vnlnerabant. 
Mas  un  paya  lay  venc,  que  porta  un  matrat. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  268. 
Mais  uu  païen  vint  là,  cjui  porte  Mn  javelot. 
Tyl  matras. 
Que  m  fier  detras  , 
Casciis  me  lansa. 

Lejs  d'amors,  fol.  fl\. 
Tel  jafelot,  qui  me  frappe  derrière,   cbacun  me 
lance. 

—  Verge,  membre  viril. 

Ab  lasbolasredondas  qnependonals  matratz. 
P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Avec  les  boules  rondes  qui  pendent  aux  l'erg^cs. 

1.  Matrasseyar,  V.,  matrasser,  assom- 
mer. 

Fig.  Sitôt  mi  MATRASSEYATZ, 

len  vos  respon. 
T.  d'Albert  et  d'Aimeri  :  Amicx. 
Quoique  TOUS  m'assommiez,  je  vous  réponds. 
ANC.   FR.  Le  bruit  que  vous  aviez...  e'té  porté 
par  terre,  sabonlé  et  pétillé  aux  pieds  des 
cbevaux...  matrassé  et  cbarpealé  de  tant 
de  coups. 

Mémoires  de  Sully,  t.  I ,  p.  l2/j. 

MATHEMATICA ,  s./.,  lat.  mathema- 
tica  ,  mathématiques. 

Apres,  senes  inaestre  ,  totas  las  sciensas  de 

MATBEMATICAS. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  53. 
Apprit ,  sans  maître  ,  toutes  les  sciences  de  ma- 
thématiques. 

CAT.  ESP.  Matematica.  port.  Mathematica.  it. 
Matematica. 

2.  Mathematic,  adj.,  lat.  mathemati- 
CMS,  mathématique. 

Ses  nombre  no  podem  saber  negana  mathe- 
matica sciencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  278. 

Sans  nombre  nous  ne  pouvons  savoir  nulle  science 
mathéinatique. 

CAT.  Mateinatic,  esp.  Matcinatico.  port.  Ma- 
thematico.  it.  Matematica. 

MATURITAT,  s.f.,  lat.  biaturitvt^w, 
maturité. 


MAT 

Si  alcns  depopnîaria  camps ,   vinhas  o  Liai 
(lavant  maturitat. 

For  (le  Montcuv.    Ord.  des  R.  de  Fr.,  l^(i3  , 
t.  XVI,  p.  i33. 
Si  aucun  dr'pcuplcrail  clianijis  ,  vignes  ou  Lléavaiil 
malurilr. 
ANC.  FR.  On  voit  à  meureté  venir  tons  frnits. 

Jhilaille  de  Crecy. 
ANC.  CAT.  Mattiritat.  it.  Macuritèt,  matiiiitate, 
maturitade. 

1.   Maturacio  ,    s.  f.,    lat.    m,vtur.\tio, 
maturation. 
Frngz  veno  a  maturacio. 
Quan  l'apostema  es  en  maturacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  84. 
Les  fruits  viennent  à  maliiratinn. 
Quand  l'aposlème  est  en  maturation. 
ESP.  Madtiracion.   pop.t.  Maduracno.  it.  Ma- 
turazione. 

3.  Madurf.s.v  ,    MADUREZA  ,  5.  /.',  matu- 
rité. 

Pueis  qn'esvengutz  a  madureza,  et  es  sas. 

F.  et  Ferl.,  fol.  20. 
Puisqu'il  est  venu  à  maturité,  o'I  qu'il  est  sain- 
Fig.     Sia    fâcha   ab  sobeyrana   maduresa    c 
atrempansa. 

Re^l.a  de  S.  Benezeg.  fol.  53. 
Soit  faite  avec  extrême  muturitécl  modération. 

CAT.    Madiiresa.    asc.   est.  roaT.  Madureza. 
IT.  Maturezza. 

4.  jM.vDur.AMENT,  S.  m.,  maturité. 

Color  et  MADURAMEST. 

Pren...  madurament. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  225  et  igy. 
Couleur  et  maturité. 
Prend...  maturité. 

cKT.Madurament.  esp.  Maduramiento.iT.  Ma- 
turamento. 

5.  Madur,  adj.  ,  lat.  maturk^',  miir. 

La  fuelb'  e  '1  (lors  e  'I   frugz  madurs. 
Pierre  d'Ai;vergne  :  La  fuclli'  c  'I  (lors. 
La  feuille  et  la  fleur  et  le  fruit  mur. 
.Sa  fruila,  cant  e.s  ma  dura. 

Deudes  de  Prades  ,  /iuz.  cass. 
Son  fruit,  quand  il  est  mur. 

Fiff.  Mas  yen  par  yhres  , 

Qnan  li  die  so  don  sui  madijrs. 

Rambai'D  de  VaQUEIBAS  :  Ar  vey  escur. 
III. 


MAU 


1G9 


Mais  je  parais  ivre,  quand  je  lui  dis  ce  dont  je  suis 
;/(  lir. 

Lo  cellaiier...  sia  clegutz...  savis  et  MAniins 
de  costuiiiMs. 

Jli'f^la  de  S.  licneze:; ,  fol.  ^3. 
I.e  cillrritr...  soit  élu...  sage  c(  7/;;/;de  coutumes. 
Agnt  MAUUR  cosselli. 

Tit.  de  1395.  DoAT,  t.  CXXXVII,  fol.  Bfi;. 
F.u  mur  conseil. 

Si'bst.  loc.  Quan  n'ac  près  lo  vert  e  'i  madur. 
litliTRAND  de  Born  :  Pus  lo  gens. 
Quand  il  en  eut  pris  le  vert  et  le  mur. 
CAT.  JMadur.  esp.  port.  Maduro.  it.   Maturo. 

6.  M.\TURATiu,  aclj.,  maturalif,  hâtif, 
actif. 

IWesclat  ab  sal,  d'apostemas  maturatiu. 
De  frngz  maturativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  208  et  12.'). 
Mêlé  avec  sel  ,  /«n/((ra<iyd'apostèmes. 
3faluratii'e  de  fruits. 
Rlinistra  maturatius  emplastres. 

Colleet.  de  recettes  de  médec. 
Administre  emplâtres  maturatifs. 
ESP.  Madurativo.  it.  3Iatiirativo . 

r.  Madurar,  V.,  lat.  MATURARi?,  miirir, 
Frngz  fa  madurar. 
Apostemas  maddra. 

Elnc.de  las  propr. ,  fol.  123  et  208. 
Fait  mûrir  les  fruits. 
Mûrit  les  apostèmes. 
CAT.  ESP.  Madurar.  port.  Maturar,  madurar. 
it.  Maturare. 

MAUCA,    S.  f.,    panse,  bedaine,  gros 
ventre. 

El  bras  d'ontra  en  ontra  trauca  , 
Mas  l'ansberc  li  guéri  la  mauca. 

lloman  de  Jaufre,  fol.  90. 
Perce  le  bras  d'outre  on  outre  ,  mais  le  liauliert  lui 
garantit  la  panse. 

2.   Mauclt,  adj.,  ventru, 
leu  t'agra  dat  caval  mahcot 
Ab  sela  de  Carcassona 
Et  entrcssenh  et  escut 
De  la  cort  de  Narbona. 

Kai.moni)  de  Miravai.  ;  A  Dieu  rae. 
Je  t'aurais  donné  cheval  'ventru  avec  selle  de  Car- 
cas.sonnc  et  enseigne  et  écu  de  la  cour  de  Narhonne. 

MAljRKLA,    f.  /,   morelle,  .sorte   de 
plante. 


T70 


MAZ 


Serpeus  que  manja  macrela. 
Tôt  maulenen  renovela. 

lireif.  d'iimor,  fol.  5(). 
Serpent  qui  mange  morelle  tout  aussitôt  se  renou- 
velle. 
<:at.  it.  Morella. 

MAZAN,    MASAN,  i.    m.,    tapage,    tin- 
tamarre, bruit,  murmure. 
Il  crit  e  il  masan 
Que  il  corn  e  las  trombas  fan. 

Pierre  de  Bergerac  :  Bel  m' es  cint . 
Les  cris  et  les   tintamarres  que  les  cors   et   les 
trompettes  font. 

En  breu  veirem  qnal  mais  poiran 
Sofrir  lo  maltrach  e  '1  mazan. 

Bertrand  deBorn  ;  Guerra  e  trebalh. 
Dans  peu  nous  verrons  lesquels  pourront  davan- 
tage supporter  la  fatigue  et  le  tapage. 
Manjar  ab  mazan 
De  viul'  e  de  chan. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  chan  fenisc. 
Manger  au  bruit  de  viole  et  de  chant. 
Al  avinea  mazan 
Que  fan  entr'  els  1'  anzelh. 

G.  Pierre  deCasals  :  Al  avinen. 
A  l'avenant  tapage  que  font  entre  eux.  les  oiseaux. 
M' agrada  l'aura  e  'l  temps  e'I  mes 
E  '1  gaps  e  'l  ris  e  '1  jois  e  '1  chans 

E  '1  doiiz  mazan.s 
Qae  creis  qaan  s'aizina  '1  matis. 

GiRAUD  DE  BORNEIL  :  Quan  creis  la 
M'agrée  Taure  et  le  temps  et  le  mois  et  la  plaisan- 
terie cl  le  ris  et  la  joie  et  le  cliaat  et  le  doux  mur 
mure  qui  s'accroît  quand  le  matin  se  déploie. 

MAZELH,    MAZEL  ,    MAZELL,    S.    ni.,    lat. 

MACELL?//?î,  boucherie. 
Vovez  Denina,  t.  II,  p.  286. 

Lo   despezon   plus  menudaïuent   que  boni 

110  fay  carn  a  mazell. 

1,0  bnon  que  hom  enten  tuenar   al  mazet. 

t-ngiaissa  botu. 

F.  et  Vert. ,  fol.  2:>  et  76. 

Le  dépècent  plus  menu  qu'on  ne  fait  cLair  à  hou- 
i  licrie. 

On  engraisse  le  Ixeuf  qu'on  entend   conduire  a  la 
liDUcfwrie. 
ANC.  I  K.  Laquelle  femme  le  supliaut  trouva  en 

la  boticberie,  ou  inacel. 
Leit.  (le  rem.  de  1  .'|(io.  Carpentur,  t .  Il ,  col,  i  u);>.. 


MAZ 

Caboche ,  e.scorcheur  de  vaschrs  au  maisicl 
.S.  Jacques. 


ir.  Macello. 


MONSTREI.ET,    t.I,   fui.    ifif). 


—  Carnage. 

A  Bezcrs  fezets  faire 
Moût  estranh  mazelh. 

G.  FlGUElRAs  :  Sirventes  vuelli. 
S.  Béziers  vous  fîtes  faire  moult  étrange  io/zc^enV 
ANC.  FR.  N'oï  l'om  mai  si  fort  mazel. 
B.  DE  Sainte-Maure  ,  Chron.  de  Nur/n.j  fol.  127  , 

—  Boucher. 

Liatz  a  la  coza  d'  nn  taur, 
Degr'  esser  frnstratz  pel  mazei,. 

P.  Vidal  :  Pois  ubevl. 
Lié  à  la  queue  d'un  taureau  ,   il  devrait  être  dé- 
pecé par  le  boucher. 

■),.  Mazeliek,  mazeller  ,  s.  m  ,  h»t.  ma- 
cKiJaKius,  boucher. 
Desembre  penh  hom  aissi 
A  manieira  de  mazelier. 

Bref,  d'amor,  fol.j^S. 
Décembre  on  peint  ainsi  à  manière  de  boucher. 
ANC.    FR.     La  haie  des  machecUers ,  lequele  li 
macheclier  meismes  tiennent. 
Et  li  machecUers  qu'il  ne  jiuist  wagnier  au 
pourchiel  tuer  ke  six  deniers. 

Til.  de  1274.  Carpentiir  ,1.11,  ool.  1 101 . 
IT.  Macellaio. 

—  BoiH'reau. 

Quant  hom  la  meuava  al  martire,  mot  de 
malvada  gen  la  seguia...  dels  quais  la  deffen- 
dia  Bazilides  ,  lo  mazei.ier. 

Cal.  dels  apost.  de  Ro?nii,  fui.  22. 

Quand  on  la  menait  au  martyre,  niuult  de  mau- 
vaise gcnt  la  suivait...  desquels  la  défendait  Basilid  es, 
le  bourreau. 

'3.  Mazëllar  ,  -ï'.,  tuer,  égorger,  assom- 
mer. 
Om  mielhs  non  mazei.t.a 
Autrui  porc. 

P.  CaRDINAI.  :  Un  sirventes. 
On  n\'gorge  pas  mieux  le  porc  d'autrui. 
Cocha  e  mazelh'  e  trenca. 

Kambwd  d'Ouance  :  Ar  s'cspan. 
Poursuit  et  tue  et  tranclie. 
ANC.  FR.  Les  autres  les  reeevoient  sur  lears  pic- 
ques  et  sur  leurs  bastons,  et  là  ,  les  niache- 


ME 

dotent  sur  leurs  picques   très   inliumaine- 
.ment. 

MoNSTRtLKT  ,  t.  I  ,  fol.  265. 

ANC.  roRT.  Vazellarido  se  en  seus  coraçoens. 
Cliron.  de  D.  P.  de  Menezes.  Elucid.,  t.  II,  p.  laâ. 
iT.  Macellare ■ 

ME,  pr.  pers.  m.  et/.,  i"'  pers.  sing., 
lat.  ME,  je,  moi ,  me,  à  moi. 

Siij.       Mon  escndier  e  me 
Aveni  cor  e  laleu. 

B.  DE  Ventadoub  :  Pus  mi  preialz. 
Mon  c'cuyei-  cl  moi  avons  courage  et  désir. 
S'auzes  dire  qnar  me  fos 
Un  ser  lai  on  se  desvestis. 

ARSAtD  deMarleil  :  Belli  m'es.  I^ar. 
Si  j'osasse  dire  afin  que/e  fusse  un  soir  là  où  cllf 
se  de'sbabille. 
Rég.  dir.  Saluderon   me  francamen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernhc. 
Saluèrent  moi  franchement. 
IWoh  am  selieys  que  m'a  conquis, 
Et  elLa,  me. 

P.  R0GIERS  :  Eutr'  ira  e  joy. 
Moult  j'aime  celle  qui  m'a  conquis,  et  elle  ,  tnoi. 

Rég.  ind.  A  nianjar  me  deron  rapos. 

Le  co.mte  de  Poitiers  :  En  Alvernlie. 
A  mander  à  moi  donnèrent  chapons. 
Autre  ris  me  sembla  plorar. 

Rambald  d'Orange  :  Ab  nou  cor. 
Autre  rire  à  moi  semble  pleurer. 
CAT.  ESr.  PORT.  IT.  Me. 

2.  Ml,  pr.  pers.  m.  eif.,  i""*  pers.  sing., 
lat.  niihi,  je,  moi,  me,  à  moi. 

Siij.  No  sai  on  vanc  ni  d'  on  mi  venc. 

Arnaud  de  Marleil  :  Dona  genser. 
Je  ne  sais  où  je  vais  ni  d'oùye  viens. 
S'iea  auzes  dir  qnar  mi  fbs 
Un  ser  lai  on  se  devestis. 

Arnaud  de  Makueil  :  Belli  m'  e.s  lu. 
Si  j'osasse  dire  aGn   que  /e  fusse  un  soir  là  où 
elle  se  de'sbabille. 
Rég.  dir.  Si  mi  ten  près  s'amors  e  m'enliama. 

B.  DE  Ventadoub  :  Ben  m' an  pcrdul. 
Tellement  son  amour  lient  moi  prisonnier  et  me  lie. 
(Jrs  ni  leos  non  etz  vos  ges, 
Que  Di'ancizalz,  s'a  vos  mi  ren. 

B.  DE  Ventadoir  :  Non  es  meravcliiu. 
Ours  niliun  vou»  n'êtes  point  ,  que  vous  me  tuiez, 
1  à  \oui  je  me  rends. 


ME 


71 


Rég.  ind. 

Platz  Mt  fort  que  ieu  iV  amor  vos  veiisa. 
La  comtesse  de  Die  :  A  cliantar  m' er. 
Il  plaît  à  moi  fort  que  je  vous  vainque  en  amour. 
El  mon  non  ai  amie  que  tan  mi  vailla. 
B.  DE  Ventadour  :  Per  mielbs. 
Au  monde  je  n'ai  ami  qui  tant  à  moi  vaille. 
ANC.  FR.     ToQt  mi  soi  donné. 
Alboinsde  Sézane.  F.ss.surlamus.,  t.  II,  p.  i.O'i. 
Mes  bras  li  tendi  , 
Si  la  très  vers  mi. 
Jean  Errabs.  Ess.  surin  mus.,  t.  II,  p.  188. 
Bien  ini  devroit  mon  servise  mérir. 
Simon  w'Athies.  Ess.  sur  In  mus.,  t.  II ,  y.  \C>H. 

CAT.    ESP.  PORT.    IT.   HJi. 

3.    Mei,  mey,  pr.  pers.  m.  Gif.,  i'" pers. 
sing.  rég.,  moi. 
Cnm  s'  agues  fait  son  drut  de  mey. 

P.  RoGlERS  :  Per  far  csbaudir. 
Comme  si  elle  eût  fait  son  galant  de  moi. 
Trobar  vos  cng,  domna  ,  latz  mei. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Je  crois  vous  trouver,  dame,  à  côlc  de  moi. 
ANC.  FR.  Mei  atendirent  li  peohéor  que  il  per- 
dissent mei. 
E  entendit  à  mei. 
Ànc.  trnd.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  118  et  76. 

/( .   M,  pr.  pers.,   contraction  de  au?  on 

de  Mz;  .se  plaçait  toujours,  comme  at- 

(ixe,  après  les  mots  terminés  par  luie 

voyelle. 

Voyez  la  Grammaire  romane,  p.  187. 

Suj.         Si  be  M  ri  ni  m  cban. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Si  bien  je  ris  et  je.  chante.' 
Rég.  dir.  Si  trop  grans  afars  no  m  rete. 
P.  RoGiEBS  :  Tant  ai  mon  cor. 
Si  trop  grande  afl'aire  ne  retient  moi. 
Rég.  ind.  Que  m  fos  datz  ,  a  rescos  , 
Eu  baizan,  guizardos. 

B.  DE  Ventadour  :  Lo  gens  lemps. 
Que  à  moi  fut  donnée,  en  cacbelle,  en  embrassant , 
une  récompense. 
ANC.  FR.      Va  ,  ca  /rt  viendra  pcut-estrc. 

Th.  Corneille  ,  le  Festin  de  Pierre. 
ANC.  ESI'.  V.  da  7/1  grand  soldada. 

AllCimESTE   DE  lIlTA  ,  CO|l.    100  r 


172  MEC 

MEA.T,  .V.  m.,  lat.   meatm.v,  canal,  ou- 
verture, passage. 
Entro  al  méat  de  la  vergua. 
Eu  Jo  MEAT  del  prepuci. 

Trad.  d'yllbiicasis,  fol.  09  et  3o. 
Jusqu'au  canal  de  la  verge. 
Dans  l'oHcertaredu  pre'puce. 
Esi>.  POKT.  iT.  Meato. 

MEC,  adj.,  triste. 

Anzels  que  son  mec  ^ 

l'er  lo  frcg  temps. 

Alegret  :  Aia  pareisson. 
Oiseaux  qui  sont  tristes  par  le  froid  temps. 

MECA,   MECHA,  S./.,  du    lat.   myxus, 
mèche. 

Papiri  es  jonc  apte  a  far  otecas  per  ardre. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
Le  papyrus  est  jonc  apte  .î  laire  miches  pour  brûler. 
Si  col  cera  e  mecha  e'I  fuocx  d'  entre  issentz, 
Cestas  très  res  essemble  son  ns  ciris  ardens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Ainsi  comme  la  cire  et  la  mèche,  et  le  feu  d'entre 
(.elles)    sortant,  ces  trois   choses  ensemble  sont  un 
cierge  allume'. 

—  Tente,  terme  de  chirurgie. 

Una  MECA  de  drap  de  H. 

Cove  que  tu  panses  meca  en  qaasciin  traue. 

Trad.  d'ÂlbucasiSj  fol.  IJ  et  2^. 
Une  tente  de  drap  de  lin. 

Jl  convient  ([ue  tu  poses /e/ziedans  cliaque  trou. 
CAT.  ]\lexta.  ESP.  PORT.  Mecha.  n.  Miccia. 

MECHANIC,     acij.,    lat.    MECHANicMi, 
mécanique. 
A  semhlansa  de  soiencia  o  art  mechanica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io5. 
A  ressemblance  de  science  ou  art  mécanique. 

—  Terme    d'anatomie. 
Algunas  venas  ditas  mechanicas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5^. 
(^)uelques  \eiues  dites  mécaniijues. 

—  StcbstciiuU'.  Mécanicien. 

En  la  pensa  del  niaestre  mechanic. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io5. 
En  la  pensée  du  maître  mécanicien. 

CAT.  Mecanic.  esp.  port.  Mecanico,  ix.  Mec- 
canico. 


MED 

MEDECINA,  MEDiciNA,  s.f.,  lat.  me- 
mciNA,  médecine,  remède. 
En  fau  gaure  de  medecinas. 

XiV.  de  Sydrac  ,  fol.ijn. 
En  font  beaucoup  de  médecines. 
Non  pot  suffrir  que  metges  y  toque,  e  tota 
MEDICINA  li  torna  en  veri. 

F.  et  rert.,(o\.8. 
Ne  peut  souffrir  que  me'decin  y   toucbe ,  et  tout 
remède  lui  tourne  en  venin. 
Fig:     D'angels  es  don'  e  regina, 
E  de  peccadors  medecina. 

Passio  de  Maria. 
Des  anges  elle  est  dame  et  reine  ,  et  de  pécheurs 
remède. 

Peccat  es  mot  grcu  nialautia,  e  laconfessio 

es  sa    MEDECINA. 

r.  et  Vert.,  fol.  68. 
Le  pe'ché  est  moult  griève  maladie,  et  la  confession 
est  son  remède. 

—  Art  de  la  médecine. 
Dis  li  sisaupra  medecina. 

V.  de  S.  Honorai. 
Lui  demande  s'il  saura  la  médecine. 
CAT.  ESP.  PORT.  iT.  Medtcina. 

'i.   Medecinal  ,    MEDICINAL,   aclj . ,   lat. 
MEDiciNALiV,  médicinal. 

Snc  d'  api 

Es  mot  MEDiciNAT.s  cnguens. 

Bref,  d'amor,  fol.  5o. 
iSuc  d'ache...  est  moult  médicinal  ongxieaX. 
Herbas  medicinals  et  aromaticas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^8. 
Herbes  médicinales  et  aromatiques. 
Subst.    Deurla  anar  al  lavador. 

Que  ns  es  verays  medecinai-s. 

Marcabrus  :  Pax.  in  nomine. 
Devrait  aller  au  lavoir,  qui  nous  est  vrai  remède, 
CAT.  ESP.  PORT.  Médicinal,  it.  Médicinale. 

3.  Medecinak  ,  MEDICINAR,  V.,  médeci- 
ner,  médicamenter,  panser,  traiter. 
Si  r  ns  membres  es  nafratz,  totz  los  autres 
li  ajudon  a  medecinar  et  a  garir. 

F.  et  Fert.,  fol.  57. 
Si  l'un  membre  est  blessé,  tous  les  autres  lui  ai- 
dent a  se  traiter  et  à  guérir. 
Part. pas.  subst.  Util...  als  medicinatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  77. 
Utile...  aux.  vicdicamentcs. 
ANC.  *R.  Dont  il  se  iîst  médeciner. 

]Souv.  rec.  dcfiibl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  i3i). 


MED 

Tour  gaérir  et  médeciner  les  navrés. 

.MONSÏRELKT  ,   t.   II  ,  l'ol.  52. 

CAT.  ESP,  PORT.  Mediciitar.  ir.  Medicinare. 

4.  Médicament,    s,    m.,    lat.    meuic.\- 
MENTww  ,  médicament ,  remède. 

Fort    MEDrCAlMKÎiT. 

So  utils  per  far  médicament. 

Elue.  Je  las  propr.,  fol.  2M. 
Fort  médicament. 
Sont  utiles  pour  faire  médicament. 
CAT.  AledicameNC.t.sr.  port.  it.  Medicamento- 

5.  IMedicacio,   s.  f. ,   lat.    medicatio, 
médication  ,  traitement. 

No  aprolieyla  la  tua  medicacio. 
En  la  bora  de  la  tua  medicacio. 

Trad.  d'yllbucasis,  loi.  l\  et  /(8. 
Ne  profite  pas  la  tienne  médication. 
A  l'iieure  du  tien  traitement. 
IT.  Medicazione . 

().  Mediquar,  medegar,  V.,  lat.  medi- 
cARi,  médeciner,  médicamenter,  trai 
tt-r. 

No  MEDiçrETZ  niiilantia  ni;ila,   per  so  (]ue 
mais  niclges  no  sialz  uoniiiatz. 

Tind.  d'yilbticasis ,  fol.  i. 

Ne  traitez  pas  mauvaise  maladie,  alinque  vous  ne 
soyez  pas  nomme's  mauvais  médecins. 
CAT.  ANC.  ESP.  PORT.  Mcdicar.  XT.  Medicare. 

7.  Metzina  ,    mezina  ,    s.  f. ,    remède  , 
médecine,  philtre. 

Aus,  tu  que  douas  mezin as  , 
£  que  juijas  las  oriaas. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Crist. 
Entends  ,  toi  qui  donnes  remèdes,  et  <jui  juges  les 
urines. 

Laurador  terras  sensals  tenen  , 
Festas  obran,  e  mezinas  crezen. 

Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirveutes. 
Laboureurs  tenant  terres  à  cens,  aux  fêtes  travail- 
lant, et  aux  philtres  croyant. 
Fig.     Per  vos  tôt  lo  cor  mi  do! , 

E  non  puesc  trobar  metzina. 

G.  Kudel  :  Quan  lo  rius. 
Par  vous  tout  le  cœur  me  fait  mal ,  et  je  ne  peux 
trouver  remède. 

So  qu'a  aoior  es  veraya  mezina. 

GtlLLAUME  DE  BercuedaN  :  Quan  vey  lo. 
Ce  qui  à  l'amour  est  véritable  médecine. 
PORT.  Mezinha. 


MED 


170 


8.     Mezinar,   V.,   médeciner,    médica- 
menter, traiter. 

E  '1  mal  don  sui  guaritz 
No  m  quai  ja  mezinar. 

Giradd  DE  13oRNElL  :  Per  solalz. 
Et  le  mal  dont  je  suis  gue'ri  ne  me  faut  désormais 
rni'diciimintcr. 

Ane  honi  no  vi  nietge  de  son  joven... , 
Per  qne  sap  luielhs  mezinar  e  plus  geu. 
Aimeri  de  Peguilain  :  En  aquelh  temps. 
Oncques  on  ne  vit  médecin  de  sou  mérite... ,  c'est 
pourquoi   il   sait  mieux   médeciner  et  plus  yeuti- 
ment. 

Part.  pas.  Seran  ben  mezinat  siey  amie. 
AlMERi  DE  PegdilaiN  :  En  aquelli  temps. 
Seront  bien  médecines  ses  amis. 
ANC.  CAT.  Meizinar.  port.  Mezinhar . 

j).  Metge,  mege  ,  s.  m.,   lat.   u^oicus, 
médecin. 

Ipocras  ,  so  ai  auzit  dir, 
Ditz  que  metges  non  dcu  falbir 
De  nulb  cosselh  qu'oui  li  deinan. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enqoera  m  vai. 
llippocrale,    cela   j'ai    ouï    dire,  dit    que   mé- 
decin  ne    doit   faillir  à    nul   conseil    qu'on   lui    de- 
mande. 

Bos  metges  es  qui  m  pot  guérir. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  uu  vers, 
lîon  médecin  est  qui  peut  me  guérir. 
Fig.  Metge  dels  coratges  dels  bornes. 

l'rad.  de  Bède,  fol.  7g. 
Médecin  des  cœurs  des  hommes. 
Prov.  Metges  si  den  garir  primeirament. 
Trad.  de  Bide,  fol.  79. 
Médecin  doit  se  guérir  premièrement. 
Adject.  Que  tu  prengas  una  fcmna  metga. 
Trad.  d'Albucasis,  fol. '32. 
Que  tu  prennes  une  Icnime  médecin, 

ANC.    ESP. 

Aristobulus,  uu  mege,  era  bien  conocido. 
Poeinu  de  Alexundro,  cop.  2086. 
CAT.  Metge.  ESP.  mod.  port.  it.  Medico. 

10.   Metgia,   s.  f.,  art  de  la  médecine. 

Aqiiest  inelges  sap  de  metgia  tan. 

Aimeri  de  Peouilain  :  En  aquelli  temps. 
Ce  médecin  sait  tant  de  médecine. 

—  Médicament ,  potion. 


174 


MED 


M;ts  per  metgias  ni  per  arlz 
Que  l'ezcssou. 

V.  dit  S.  Énimie,  fol.  8. 
Mais  pour  potions  ni  pour  artifices  qu'ils  fissent- 
ANC.  CAT.  Metgia. 

!i.  Metgar,  metgiar,  V.,  médecine!', 
médicamenter,  traiter. 
l'"es  lo  METGAR  entro  que  fon  guerilz. 
y.  de  Pierre  f^idtil. 
Le  fit  /r(n7w  jusqu'à  ce  qu'il  fut  guéri. 
Al  bon  metge,  raaiestre  Frédéric, 
Ui,  Metgia  ,  que  de  metgiar  no  s  trie. 
AlMEiii  DE  I'kguilmn  :  En  aquelh  temps. 
Au  bon  médecin  ,  maître  Fre'de'ric  ,  dis,  Médecine, 
que  de  médecinerïX  ne  se  larde. 

ANC.  CAT.  Metjar. 
12.    ReMEDI  ,   REMEZI,   S.    m.,  lat.   REME- 

T)ium,  remède,  médicament. 

Qae  .sapia   gaerir  la  malautia,  e  que  sapia 

pauzar  bon  remedi. 

F.  et  Vert.,  M.  m. 
Qu'il  sache  guérir  la  maladie  ,  et  qu'il  sacbe  ap- 
pliquer ton  remède. 
Fig.  Aisso  es  remezi  contra  totas  temptaclos 

de  totz  peccatz. 

F.  et  Vert.  Jo].%f3. 

Ceci  est  remède  contre  toutes  tentations  de  tous 
péchés. 

—  F/g.  En  terme  de  monnayage. 

Se  battra  d'aur  fîu  al  nieas  a  .xxiii.  cayratz 
e  iniech,  inclus  lo  remedi. 

Tit.  de  1424.  Bisl.  deLang-,  t.  IV,  pr.,  col.  424. 

Se  battra  d'or  fin  au  moins  à  vingt-trois  carats  et 
demi ,  joint  le  remède. 
ANC.  CAT.  Remedi.  esp.  port.  it.  Remedio. 

i3.  Remediar,   V.,  lat.  REMEDiARe,   re- 
médier, porter  remède. 

Per  art  de  siirgia  bom  deu  remediar. 

Elue,  de  las  propr.,  M.  81. 
Par  ait  de  chirurgie  on  doit  remédier- 
Sas  aiso  far  remediar. 

Tit.de  1391.  Bailliage  de  Sisleron. 
Sur  ceci  faire  remédier. 
CAT.  ESP.  PORT.  Remediar.  it.  Riinediare. 

MEDITAÏIO,   s.  /.,    lat.    meditatio  , 
méditation. 


MED 

Per  bonas  meditatios. 

Régla  de  S.  Benezegj  fol.  2<). 
Par  bonnes  méditations. 
(AT.  Meditaciô.  esp.  Meditacion.  port.  Medi- 
tcuào.  IT.  Meditazione. 

1.  MedITATIU,   rtc//'.  ^    lat.     MEDITAT1VW.V, 

méditatif. 
Substantiv.  La  meditativa  ,  coma  :  Yea  per- 

j)esse  a  legif. 

Lejs  d'amors,  loi.  73. 
La  méditative,  comme  :  Je  pense  à  lire. 
CAT.  Mcditaliti.  esp.  port.  it.  Meditativo. 

MEDULLA,  *./.,  lat.  medulla,  moelle. 
La  corrupcio  ja  ba  conseguda  la  medulla 
del  os. 

Trad.  d'AllmcasiSj  fol.  44- 
La  corruption  a  déjà  pénéiré  la  moelle  de  l'os. 

—  Ce  qu'il  y   a  de  plus  pur,  ileur,  en 
parlant  de  la  farine. 
Polvera  de  moll...,  es  medulla  de  la  farina. 
Trad.  d'Albucusis,  fol.  Sy. 
La  poussière  de  moulin...,  c'est  la/Zeî(rde  la  farine. 
ESP.  PORT.  jSJedula.  it.  MidoUa. 

2.  MeOLA  ,   MEALHA  ,     MELHA  ,     MUELHA  , 
MEZOLA  ,    MEZOLLA,    MEZOI.HA  ,     S./., 

moelle,  centre,  moitié,  milieu. 
Car  si  m'  art  dinz  la  meola 
Lo  fuecx,  non  vuelb  que  s'  escanta. 

A.  Daniel  :  Autel  e  bas. 
Car  si  le  feu  me  brûle  dans  la  moelle,  je  ne  veux 
pas  qu'il  s'éteigne- 

Un  manuscrit  porte  muelha. 

La  MEZOLHA  de  la  spina  del  dors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20. 
La  moelle  de  l'épine  du  dos. 
Merma  mezolas  e  cervelas. 

Brev.  (Vamor,  fol.  34- 
Diminue  moelles  et  cervelles. 
Fig.  Comensero  a  tornar  atras  ans  que  losso  a 

la  MELBA. 

Philo.mena. 

Commencèrent  à  rclourncr  en  arrière  avant  qu'ils 
fussent  à  la  moitié. 

La  sancta  arma  de  Jbesu  Crist  que  fon  ben 
plena  e  noyrida  de  la  preciosa  mezolla  ,  so  es 

de  la  savieza  de  Dieu. 

F.  et  Fert.,M.  36. 
La  sainte  âme  de  Jésus-Chrisl  qui  fut  bien  pleine 
et  nourrie  de  la  précieuse  moelle,  c'est-à-dire  de  la 
sagesse  de  D'eu. 


MEI 

Pro{'.  leu  'Ih  part  l'uov  e  la  MKiVÏ.BA. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirvciUes  on  niolz. 
Je  lui  partage  Tteuf  et  la  moelle. 

3.      MeZOL  ,     MEZOLL  ,     MEZOLH  ,    S.     /«.  , 

f  moelle ,  centre  ,  milieu  ,  noyau. 

Lo  cor  e  '1  mezol  d'  aqnest  albre. 
'•  /-'.  et  Fert.,  loi.  36. 

Le  ccEur  et  la  moelle  de  cet  arbre. 
Loncs  rams  redons,  pies  d'alcn  mezoi.h. 

Elue,  de  las propr. ,  fol.  222. 
Longs  wmeau.x.  ronds,  pleins  d'aucune  moelle. 
Fig.  Escalfon  tolz   los  mezolls  del  cor  e    lo 
fan  escumar  en  luxaria. 

y.  et  Vert.,  fol.  85. 
EcliaulFcnt   tous  k"!  noyaux  du   cœur  et  le  foiil 
ecumer  en  luxure. 

ESP.  Meollo.  iT.  Midollo. 
/|.    MeDULLAR  ,     ndj.  ,    lat.     MKDlLLARii', 

médullaire. 

Consurapcio  d'bumor  meddi,l.\r. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  62. 
i  Consomption  d'iiumcur  médullaire. 

.'i.    Mezolhos,    acij.,    lat.    siv-diilLOsus , 
moelleux. 

Es  he  MEZOLHOS  et  ab  panca  'scorsa. 
'f  Hamlda  et  MEzoLHO.sa. 

i  Elue,  de  las  propr.,  fol.  224  et  225. 

Kst  bien  moelleux  et  avec  mince  e'corce. 

Humide  et  moelleuse. 

MEI,  MEG,  MEIG  ,    MEITZ,   MEICH,    MIFl  , 
MIEO,     MIECH,     MIETZ  ,    MIEY  ,     MIEIG  , 

ï_         MiEiz ,  adj.,  lat.  Ti.iv.dius,  mi ,  demi ,  qui 
est  au  milieu,  mitoyen. 
Voyez  Denin.\,  t.  III,  p.   120;  c^ 
Ihre,  Diss.  (dt.,  p.  255. 

De  MEG  aripin  de  vinea,  lo  cait. 

Titre  de  ^-J. 
De  demi  arpent  de  vigne  ,  le  quart. 

IVIiEGA.  cbanso  senienarai  e  îurKd  vers. 
S.vv.\Rl  DE  M.MLEON  :  Qui  bon  fru'^;. 
Je  sèmerai  demie  chanson  et  demi  vers. 
Van  outra  mar,  e  son  en  mieia  via. 
T.  nu  COMTE  DE  Provence  etd'Abnaid  :  Arnaud. 
Vont  ou4rc  mer,  et  sont  à  /ni  cliemin. 
Per  MEiAS  las  palntz. 

Gvii.lav:me  de  TvnKt.  V. 
l'ai   les  marais  mitnj-ens. 


MEI  175 

Cet  adjectif,  joint  à  1,0c  ,  jorn,  dia, 
NiKCH,  a  formt!'  des  sidjstantifs  com- 
post''s.  Voyez  ces  mots. 

Substantii'.  Lo  oomenzanien  e  la  fi 

Vol  .saber,  e'I  mei  airessi. 
Deldics  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
r.c  commencement  et  la  fin  veut  savoir,  et  le  mi- 
lieu aussi. 

/.oc.  Que  itipses.so  las  messios  mieig  emieic. 
Tit.de  i2o3.  /Irch.  du  Koy.,  J  3o'|. 
Qu'ils  missent  les  dépenses  moitié  par  moitié. 
Adverbial.  A  crebar  ni  a  miech  partir. 

MarcaBRCS  :  Pois  s' enrulloysson. 
."V  crever  ni  à  mi  partir. 

MiETz  inortz  vati  per  nn  .sendier. 

RviMOND  DE  Castf.LNAU  :  Entr'  ira. 
Demi  mort  je  vais  par  un  sentier. 
Malanien  ténia  Aiitafort,  qri'era  mieiz  seus. 
V.  de  Bertrand  de  Born. 
Tenait  injustement  Hautelort,   qui  était  moitié 
sien . 

Adi>.  coinp. 

N'Astorga  oasec  el  sahinn  de  miev  inorta. 
/'.  de  S.  Honorât. 
Dame  Astorgue  tomba  sur  le  sable  à  demi  morte. 

De  miehtz  fo  arabitz  de  mietz  niorais. 
linman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96. 
Fui  ('(  moitié  arabe  et  à  moitié  maure. 
Prcp.  coinp. 
Ane  no  m  gardiei ,  tro  fui  en  miei  la  flania. 

B.  DE  VentadotR  :  Bc  m' an  perdul. 
Oncques  je  ne  pris  garde,  jusqu'à  ce  que  je  fus 
au  milieu  de  la  llamme. 

Prop  a  gaerra  qni  I'  a  en  mieg  del  sol , 
F,  plus  prop  l'a  qui  l'a  sotz  sou  coycbi. 
P.  Cardin  VT,  :  Prop  a  gucrra. 
Proche  a  guerre  qui  l'a  au  milieu  du  sol ,  et  plus 
proche  l'a  qui  l'a  sous  son  coussin. 

ANC.  FR.  En  7/j/-voie  de  ion  uianoir. 

Fabl.  eteont.  anr.,  t.  IV,  p.  2. 
11  attendoit  tout  seul  illec  en  mi  la  rae. 
.'Irréts  d'amour,  p.  82. 
L'  aigna  m  cor  denan  per  miei  lo  vis. 

B.  DE  VENTADorn  :  BelsMonrnelhs. 
L'eau  me  court  devant  au  milieu  du  visage. 
ANC.  FR.  Sovcnt  v.iit  par  ini  cele  rne. 

Trespercc  soi  par  mi  le  flanc. 

Falil.  et  cont.  anc.,  t.  II,  p.  g^  ,  et  t.  IV,  p.  3^(). 

Mes  il  m'a  par  mi  \a  main  pris. 

Roman  de  la  Piose,  v.   1937. 
r:AT.  iVedi.  fsp.  Medio.  port.  Meio.  it.  Mezzo. 


Î76  MEI 

•X.  Mest,  nv.i, prép.,  parmi,  entre. 
Paeys  er  mest  nos  tôt  1'  anrs  partit. 

GavAUDAN  le  Vied.X  :  Senhors  per. 
Puis  sera  entre  nous  tout  l'or  partagé. 

Sai  MEST  nos  mcstran  gran  cobeeza. 
Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  e  dolor. 
Ici  parmi  nous  ils  montrent  grande  convoitise. 
Prép.  comp.     Es  la  meiller  e  la  pins  pros 
Dompna  que  .sia  de  mest  nos. 
Guillaume  de  Berguedan  ;  Ar  el  mes. 
Est  la  meilleure  et  la   plus  vertueuse  dame  qui 
soit  ail  milieu  de  nous. 

Ben  volgra  fos  sav 
Aqael  bos  costnm  per  mest  nos. 
T.  DE  G.  EuDEL  et  de  Giraid  :  Guiraut. 
Bien  je  voudrais  qu'existât  ici  celle  Lonne  cou- 
tume au  milieu  de  nous. 

3.  Meias,meian,  mejan,  ad]'.,  moyen, 
mitoyen,  du  milieu,  médiateur. 
Alcus  son  ,  r  ns  antz,  los  autres  pins  bas, 
alcus  autres  meias. 

r.  et  Vert.,  fol.  46. 

Aucuns  sont  ,  les  uns  liauls  ,  les  autres  plus  bas , 
quelques  autres  mitoyens. 
.Selarier,  sacrista 
Major,  raenor,  mei*. 

G.  KiQuiEB  :  Pus  Dieu. 
Cellérier,  sacristain  majeur,  mineur,  moyen. 
.  Rie  bom,  quan  va  per  carreira, 
El  mena  per  corapanbeira 
Malvestat,  qne  vai  primeira 
E  MEJANA  e  deneira. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
Homme  puissant,  quand  il  va  par  voie,  il  mène 
pour  compagne    me'cliancetc ,   qui   va   première  et 
moyenne  et  dernière. 

Sttbstandv.  Alsgrans,  als  meians,  aïs  menois. 
G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  trindas. 
Aux  grands,  aux  moyens,  aux  moindres. 
Lo  MEIANS  a  ros.sas  Tas  alas. 

Deudes  de  Prades  ,  j^UZ.  cass. 
Le  moyen  a  les  ailes  rousses. 
Adv.  comp.  Car  Diens  non  perdona  a  meias. 
F.  et  Vert.,  fol.  (Jo. 
(]ar  Dieu  ne  pardonne  pas  à  demi. 
ANC.   FR.  Lesquels  il  pria   monlt   d'estre    ses 
moyens  envers  le  roy  et  son  conseil. 

MoNSTRELET  ,  t.   I,  fol.    Io6. 

Et  l'avoit  dit  au  roi,  auquel  il  plut  sembla- 


MEI 

blement  que  je  fasse  moyen  de  le  faire  son  ami 
et  son  serviteur. 

COMINES  ,  liv.  I  ,  p.  353. 

OAT.  Media,  esp.  port.  Mediano.  it.  Mezzano. 

4.  Mejanament,  adv.,  moyennement. 

Participo  mejanament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  168. 
Participent  moyennement. 
cat.  Medianatnent.  esp.  port.  Medianamente . 
iT.  Mezzatiamente. 

5.  Mejanier,    adj.,  médiateur,  entre- 
metteur. 

Ac  entre  lor  motz  tractamens  per  alqunas 
personnas  mejaneyras. 

Cal.  dels  apost.  de  Rnma,  fol.  1 1^. 
Il  y  eut  entre  eux  beaucoup  de  traile's  par  aucunes 
personnes  médiatrices. 

cat.  Medianer.  esp.  ISIedianero.  port.  Media- 
neiro. 

G.  Mejanenc,  adj.,  mitoyen,  moyen. 

Pel  întralge  mejanenc. 

Cartulaire  du  Bague,  fol.  i3. 
Par  l'entre'e  mitoyenne. 

7.  Mejansenc,  adj.,  moyen,  mitoyen. 

Col  drecb  et  mejansenc. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  I^S- 
Cou  droit  et  mojen. 

S.  Mejancier ,  atij.,  mitoyen,  moyen, 
du  milieu ,  médiateur. 

Quar  ades  son  plenier  et  ades  mejanciers. 

Leys  d'amors,  fol.  54. 
Car  tantôt  ils  sont  pleins  et  tantôt  moyens. 
Manieras 
Ronas  e  mejancieras 
K  vils  e  malestans. 

G.  RiQUiER  :  Pus  Dieus. 
Manières  bonnes   et    moyennes   et  viles  et  mal- 
séantes. 

Mejancier  entre  estiu  et  yvern. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12a. 
Moyen  entre  ete  et  hiver. 
Substantif.  Per  so  que  el  fo  majakciers...  , 
Receup  la  pagua  sobre  se, 
Car  el  avia  pro  de  que. 

Bref,  d'amor,  fol.  171. 
Parce  qu'il  fut  médiateur...,  il  reçut  le  paiement 
sur  lui  .  car  il  avait  assez  de  quoi. 


MEÏ 

AffC.   FR.    Par    euls  H    reqiiéroit   que   il    fust 

moienierres  de  la  paix  entre  lui  et  le  roi 

Challeiuaine. 

Chron.  de  Fr. ,  Rec.  des  Itisl.  de  Fr.,  t.  V,  p.  2^1. 

Les  parleuiens  de  France  qui  se  disent  inoyeu- 

neiirs  entre  le  prince  et  les  sujets. 

Contes  d'Eulrupel,  fol.  i3. 

9.  MKJA>-ciERAME?f ,   adi>. ,    moyenne- 
ment. 

N  sona  noolamen,  so  es  mkjancieramen. 

Lej's  d'ttmors,  fol.  ^3. 
^t  sonne  mollement,  c'est-à-dire  moyennement. 

10.  Mejanszanier,  adj'.,  mitoyen. 

La  paretz  es  mejanszanbira  per  totz  temps. 

Tit.  de  1205  ,  jdrch.  du  Roy.,  ,1,  323. 
La  muraille  est  mitoyenne  pour  toujours. 

1 1.  Mejansar,  MEGANSAR,  .MEYAXSSAR,  ?'., 

moyenner,  partager,  diviser. 

Part.  près.   S' acordero ,   enîre  lor  tractans  e 

MEGAWSANS. 
Tit.  du  Xllie  siècle.  DovT,  t.  CXXXVIIl,  fol.  224. 
S'accordèrent  ,  traitant  et  moyennant  eulre  eu.'c. 

Adverbial.  S'aordeno  leuinen...  am  uoniiuatiii 
j-MEJASSAN  aquest  adverbi. 
Mejaxsan  aquest  vocatiu  expressat   o  en- 
fendut. 

Leys  d'amors,  fol.  ^getSj. 
S'accordont  aisément...  avec  le  nominatif  7noj>'t;j- 
nanl  cet  adverbe. 

Moyennant  ce  vocatif  exprime'  ou  sous-enlendu. 
Meyanssan  seyrament. 

Tit.  de  14^8.  DoAT.  t.  XCVl ,  fol.  186. 
Moyennant  serment. 

I  2.  Mediator  ,  S.  nt.,  la  t.  mediator,  mé- 
diateur. 
Per  lo  mediator  Jésus  Cbrist. 

Doctrine  des  f^audois. 
Par  le  médiateur  Je'sus-Cbrisl. 
CAT.  Mediador.  est.  port.  Mediator.  ix.  Me- 
diatore. 

l'î.     MeDIETAD,    ''./.,    lat.    .MEDIKTAIY?//?  j 

moitié. 

La  MEDIETAD  de  las  dominicaturas. 
Tit.  de  loG-j.JIist.  de  Languedoc, l.  II,  pr.,  col.  261. 

La  moitié  des  domaines. 
ANC.  FR.  Selon  la  première  proportion  et  rne- 

dieté,  que  nous  appelions  arithmétique. 
AmïOT,  Trnd.  de  Plutarçue,  Morales,  t.  I,  p.  4'j2- 
ir.  Medietà,  inedietate,  medietade. 
Ili. 


MEI  177 

I.',.  Meitat,  MITAT,  s.f.,  moitié  ,  par- 
tage. 

Tant  es  vera  vosfra  laDzors 
Qne  la  MEITAT  no'n  sa!  comlar. 
13ERTRAN0  de  Bobn  LE  FILS  :  Quan  vei  lo.  Far. 
Tant  est  vraie  votre  louange  que  je  n'en  sais  ra- 
conter la  moitié. 

Pero  s'  ieu  pognes 
Far  la  mitât  de  so  qn'  ieu  pes. 

B.  DK  Ventadol'R  :  Ksiat  ai. 
Pourtant  si  je  pouvais  faire  la  moitié  de  ce  que  je 
pense 

D'  ainor  no  m  par  qn' cm  pucsca  far  meitat. 

Arnaud  de  Marueil  :  Tôt  quant  ieu. 
D'amour   il  ne  me  paraît  pas  qu'on  puisse  faire 
pnrtaf;e. 

Ren  no  val  cors  de  doas  meitatz. 

G.  Faidit  :  Chant  p  déport. 
Rien  ne  vaut  cœur  de  deux  moitiés. 
ANC.  FR.  La  mcited  de  l'aver  à  laron. 

Lois  de  Gudlaume-le-Conquérant ,  XXXI. 
En  dons  meitez  le  cuer  li  fent. 
Geoffroi  Gai.mar,  Poème  d'Un^eloc,  v.  212. 
CAT.  Meytat.  esp.   Mttad.    port.   Metade.    it. 
Meta,  metate,  metade. 

i5.   Meitadak  ,  V.,  mi-partir,  partager 
par  moitié  ,  mitiger,  pourfendre. 
Per  qu'eu  dei  mon  cliant  meitadar. 
Bertrand  d'Allamanon  ou  P.  Brejion  ricas 
NOVAS  :  Pos  tan  volon. 
Par  quoi  je  dois  mi-partir  mon  cliant. 

Lo  coins  de  Montfort  a  los  siens  meitadatz. 

GuiLLAl  ME  DK  ÏUDELA. 
Le  cofiite  de  Moiilfurt  a  mi-parti  les  siens. 
Meitadatz 
Sens  ab  foadatz  , 
C'om  trop  sen^tz 
Entr'  els  presatz 
Non  val  gaire. 

Rai.mond  de  Miraval  :  Fornier  per. 
3//7(^t'S  sagesse  avec  folie,  vu  qu'un  homme  trop 
sensé  entre  les  gens  de  mérite  ne  vaut  guère. 
Part.  pas. 
Manta  carn  perida  e  inant  cap  meitadat. 

GlILLAU.ME  DE  TtDELA. 

Mainte  chair  périe  cl  mainte  tète  pourfendue. 
Fig.  Sui  aissi  meitadatz, 

Que  no  m  desesper 
Ni  ans  csperans'  aver. 
Foi.i^iET  Di:  Marseille  :  Uns  volcrs. 
7.3 


1^8  MEI 

Je  suis  ainsi  partagé j   que  je  ne  me  (It'sosiièrc  ni 
DSC  avoir  espérance. 

ANC.  FR.  Totes  les  Lestes  escorchées 
Unt  fendues  e  meitécs. 
Plus  ert  de  la  uuit  inétèiée. 
L.  DE  Sainte-Mal'he  ,  Cliron.  de  Novm.,  fol.  /|7 

cl  5;. 

16.  MiTiGAU ,  V.,  lat.  MiTiGARÉ",  mitiger, 
adoucir. 

MiTiGA  la  una  sillaba  que  no  sona  tan  fort 

cnm  r  autra. 

Lejs  d'amors,  fol.  11 1. 
Adoucit  l'une  syllabe  (de  sorte)  qu'elle  ne  sonne 
jias  si  fort  comme  l'autre. 

Brevian,  atreinpan  o  mitiguan. 

TU.  du  xiii'^  siècle.  Doat,  t.  CXVIII,  fol.  /jS. 
Abrégeant  ,  tempérant  ou  mitigeant- 
t;AT.  lisp.  POitT.  Micigar.  it.  Mitigare. 

17.  MlTIGATIU,    adj.,    lat.  MITIGATlV«.y;, 

propre  à  mitiger,  à  adoucir,  adoucis- 
sant, lénilif. 

MiTiGATivA  es  dîclia,  quar  mitiga  la  una  sil- 
laba. 

Leys  d'amors,  fol.  m. 
Elle  est  dite  adoucissante,  car  elle  adoucit  l'une 
syllabe. 
ESP.  PORT.  IT.  Mitigativo 

18.  Mediocritat,  s.  f. ,  lat.  mediocrî- 
nkTern,  médiocrité,  moyeniieté. 
En  si  non  a  mediocritat. 
Am  temprament  o  mediocritat. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  265. 
En  soi  il  n'a  pas  médiocrité . 
Avec  tempérament  ou  moyenneté. 
ANC.  cat.  Mediocritat.  esp.  Mediocridad.  port. 
Mediocridade.   it.    Mediocrità,  mediocri- 
tate,  mediocritade. 

ig.  Demi,  adj.,  lat.  nnndius,  demi. 

De  lonc  dura  la  ost  una  légua  demi  a. 

B.oman  de  Fierahras ,  v.  ^^. 

De  long  s'étend  l'armée  une  lieue  (et)  demie. 

20.  Demiey,  dimeis,  ndj.,  demi. 

Un  DEMIEY  join  creniet  ses  tôt  defayllimeu. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Un  demi  jour  elle  brûla  sans  nulle  interruption. 
Dejuns  ses  almorna  es  dimeis  bes. 

Trad.  deBède,  fol.  52. 
Jeûne  sans  aumône  est  demi  bien. 


MEL 

21 .  Entremech,  adj.,  moyen,  mitoyen  , 
du  milieu. 

La  luar,  per  foisa ,  rumpec  l'espazi  entre- 
mech. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  180. 

La  mer,  par  force  ,  rompit  l'espace  mitnyen. 

22.  Semi  ,  adj.,  lat.  semi,  semi,  demi. 

Per  tons  e'n  semi  ions. 
P.  DE  ConsiAC  :  El  nom  de. 
Par  tons  et  en  semi-Ions. 
cat.  esp.  it.  Semi. 

MEISSERjr.,  bas.  lat.  miscer^,  verser 

à  boire  avec  e.xcès,  prodiguer  la  boi.s- 

son. 

Sitbstantiv.  Hoin  religios  non  den  llairar  de  vi 

ni    auzir  aquo  del  philosophij  aisso  non 

es  pas  donarbeure,  mas  meissers. 

Trad.  de  Bede,  fol.  [\^y. 
L'iionime  relioienx  ne  doit  pas  flairer  de  vin  ni 
écouter  cela  (les  propos)  du  pbilosopbe  ;  ceci  n'est 
pas  donner  à  Loire  ,  mais  du   verser  à  boire  avec 
excès . 

MEL  ,  .y.  m.,  lat.  mel,  miel. 
Abelha  que  fay  lo  mel. 

r.  et  Fert.,  fol.  52. 
Abeille  qui  fait  le  miel. 

Defz  aïs  filhs  d'Israël 
Lach  e  bresca ,  nianna  e  met.. 

Pierre  d'Auvergne  ;  Uieus  vera. 
Vous  donnâtes   aux   fds  d'Israël  lait   et  gaufre  , 
manne  et  miel. 

Sîel  dig  au  sabor  de  mel. 

P.  Vidal  :  Bc  m  pac. 
Ses  dits  ont  saveur  de  }niel. 
Fig.  Li  vere  evironat  del  mel  de  paranlas. 
IVad.  deBède,  fol.  61. 
Les  poisons  enveloppés  du  miel  de  paroles. 
ANC.  FR.  Sur  mel  a  la  meie  bncbe. 

y/nc.  trud.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  118. 
CAT.  Mel.  ESP.  Miel.  port.  Mel.  it.  Mêle. 

■1.   Mellificar  ,   V.,  lat.    imellificar^  , 
faire ,  produire  du  miei. 
Las  abelhas...,  en  yvern,  anio  loc  caut,  et 
en  eslien,  freg,  per  be  mellificar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l/j3. 
Les  abeilles...,  on  biver,  aiment  lieu  cnaud  ,  cl 
en  été  ,  froid  ,  pour  bien  proiliiire  le  miel. 


MEL 

Part.  prés.  Mantas  ^belhas  meluficant. 
E/iic.  de  lus  propr.,  fol.  i5g. 
Maintes  abfillos  produisant  du  miel. 
IT.  Mellificarc. 

i.  Melicrat  ,  .V.   w.,  inclicrat,  boisson 
composée  de  vin  et  de  miel. 

Qu'es  de  vi  e  de  iwel..., 
E  tju' om  apela  melicrat. 

Dkldes  de  Pkades  ,  yluz.  cuss. 
Qui  est  Je  viii  et  de  miel...,  cl  tju'oii  appelle  iné- 
hcraC. 

/|.   ExMEL.\R ,   EJiFLAR,    V.,    emmieller, 
enduire  de  miel. 
Lo  inali  las  emelaretz , 
Et  a  vostr'auzel  lasdaretz. 

Deudes  de  Prades  ,  ./tu:,  cuss. 
Le  matin  vous  les  uinmiellerez,  et  à  votre  oiseau 
les  donnerez. 

Part.  pas.   Carn  ekaielada  li  daretz. 
Carn  de  cabra  emelada 
Li  donalz. 

Deides  de  Prades  ,  Attz.  cass. 
Chair  emmiellée  vous  lui  donnerez. 
Gbair  de  chèvre  emmiellée  vous  lui  donnei. 
CAT.  ESP.  Enmelar.  it.  Immelare. 

5.  Oxi.MEL,  S.  ni.,  oxymel. 
D'oxiMELs,  d'i.ssirops  ,  de  flois  e  de  semen.s, 
De  razitz  e  de  fuelhas,  e  d'autres  collmens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
H'oxymelSj  de  sirops,  de  ileurs  et  de  semences,  de 
racines  et  de  Jeuilles,  et  d'autres  assaisonnements. 
CAT.  ESP.  PORT.  Oximel.  ir.  Ossimcle. 

6.  RonoMEL,    .y.    ///.,    lat.    UHonoMEi.i, 
miel  rosat. 

RoDOMEL  es  dit  quar  es  niel...  absuc  de  rozas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  272. 
Miel  rosat  est  dit  jiarce  que  c'est  miel...   avee 
suc  de  roses. 

ESP.  Rodomel. 

7.  Ydromel,    .V.    m.,   lat.     iiyuromei./, 
hydromel. 

YuROMEi.,  que  es  compost  de  inel  et  de  suc. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  272. 
Hydromel,  ((ui  est  composé  de  miel  et  de  suc. 

CAT.  Hidromcl   port.  Hydromel.  11.  Idromelc. 
S.    îVIeijo,  a.  ///.,  hvdromel. 


MEL 


■9 


M  EDO,  es  beuragge  de  inel  et  ayga  compost  , 
sobre  bcn  ouecb. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  272. 

Hydromel,  c'est  breuvage  composé  de  miel  et 
d'eau  ,  très  Lieu  cuit. 

MELANCOLIA. ,    malencolia,    malen- 

CONIA,     S.f.,    lat.     MELANCHOLIA  ,    mé- 

lancolie  ,  bile  noire ,  terme  de  méde- 
eine. 

Melancot.ia,  es  bumor  espessa  et  grossa..., 
et  vol  aytau  dire  melancolia  cuni  negra  hu- 
mer, quar  inelan  vol  dire  negra  et  colon  vol 
dire  bumor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3l. 
Mc'laneolie,  c'est  humeur  épaisse  et  grosse...,  et 
veut  autant  dire  mélaneolie  comme  noire  humeur, 
car  IMKI.AN  veut  dire  noire  et  COLON  veut  dire   hu- 
meur. 

La  râtela  tota  via 
Hestren  la  malencolia. 

Brei'.  d'amor,  fol.  53- 
La  rate  toujours  restreint  la  mélaneolie. 

—  Disposition  morale   attribuée  à    un 
e.\cès  de  bile  noire. 

Aquel  que  acusa  nn  antre  per  malenconia 
o  per  calor,  cl  l'en  pot  beu  lay.ssar. 

L'Arbre  de  JJatalhas,  fol.   2.'(  ( . 

Celui  ijui  accuse  un  autre  par  irtélancolie  ou  par 
chaleur,  il  peut  Lien  l'en  quitter. 

—  Tristesse,  ehagrin. 

Aissi  pot  esquivar  aquella  felonia  e'I  corrotz 

e  sa   MALENCOLIA. 

Livre  de  Sydruc,  fol.  34. 
Ainsi  peut  éviter  eetU/  félonie  et  le  courroux  et 
sa  mélaneolie. 

Yenou  pion  de  malenconias  et  damages  als 
siibjets. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  600. 
Viennent  assez  de  chagrins  et  de  dommages  aux 
sujets. 
ANC.  ESP.  Cogio  con  esta  paz  una  malanconia. 

Poema  de  Âlexandro,  cop.  3lt). 
CAT.  ESP.  Mon.  PORT.  MelaTicoHa.  it.   Melan- 
colia  ,  inclanconia ,  malinconia. 

2.     Malenco.m,    s.    ni.,     méchanceté, 
haine. 

Fui  tots  temps  de  malenconi  , 
E  inanlinc  obra  de  deiuoni. 

EoLQiET  DE  Marseille  :  Senlier  Dicus. 


i8o  MEL 

Je  lus  toujours  de  méchanceté ,  et  mainlins  œuvre 
de  démon. 

Adjecdv.  Pueis  li  Jnslea  mai.enconi 
Ffaziaa  fais  testiuioni. 

Brei'.  d'amor,  fol.  i63. 
Puis  les  Juifs  méchants  faisaient  faux  témoignage. 

3.  MeLANCOLIC  ,  MALANCOLIC,   M.\LENCO- 
LIC,     adj.,    lat.     MKLANc/iOLICHi^ ,    ITlé- 

lancolique. 

Cant  es  pur  de  bumor  malancolic. 

Trad.  d'AlbucasiSj  fol.  l. 

Quand  il  est  pur  d'humeur  mélancoli(/ite. 

Contra  tota  autra  pa.ssio  melancolica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  192. 

Contre  toute  autre  souffrance  niélancolique. 

—  Triste. 

Aze...    es  MELANCOLIC. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  235. 
L'âne...  est  mélancolir/ue. 
Sitbstant.  Malencolicx  per  natnra 
Es  (le  inot  laia  figura. 
'  Brci>.  d'amor,  fui.  55. 

Le  mélnncolif/ue  naturellement  est  de  moult  laide 
-figure. 

CAT.   Mélancolie,  ksp.  tort.   MelancoUco.  it. 
MelancoUco,  inallnconico. 

4.  MaLENCOLIOS  ,      MELANCONIOS,     Oclj .  , 

mélancolique. 

Lo  lîiables...,  hom  malencolios  teiupta  île 
euueg  e  de  tristor. 

r.el  Vert.,  fol.  (il. 
Le  diable...,  homme  mélancolique  tente  par  en- 
nui et  par  tristesse. 

Cove  que  sioa  felh  o  melanconios. 

Lif.  de  Sjdrac,  fol.  32. 
11  convient  qu'ils  soient  Hirouches  ou  mélancoli- 
ijues. 

ANC.  FR.  On  disoit  qu'il  estoit  songcard  et  me 
lanchoUeux . 

Ârrests  d'amour,  p.  746. 
Où  ue  sont  point  gens  melancoUeiix . 
Cl.  Marot,  t.  I,  p.  369. 
Lui  deffend  ladite  court  tontes  corapagnies 

inelanchoUeuses . 

jdrrests  d'amour,  p.  7^9. 

5.  Maeencays,  s.  m.,  haine. 

Tes  r  enfant  a  malencays  , 
Ancîria  lo  volentiers. 

Trad.  d'un  Evang.  npoer. 
A  hainv  contre  l'enlanl,  il  le  tuerait  volontiers. 


MEL 

6.     Malengoniar  ,    V.,    chagriner,    at- 
trister. 
Mentre  que  Josep  se  MALENGONtAVA. 

Jbr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  22. 

Tandis  que  Joseph  se  chagrinait. 

ANC.  FR.  A  ces  paroles  se  melaitcoUa  le  roy. 

FiioissAitT,  t.  JI,  ch.  3o. 

Sans  se  soucier  ni  tnelanchoUer  de  rien. 

3Tém.  de  Sullj,  t.  II  ,  p.  369. 

MELANITES,  s.f.,  malthe,  sorte  de  pé- 
trole plus  noir  que  le  pétrole  ordi- 
naire, poix  minérale. 

Melanites  es  peyra...,  rel  dos  suc  cum  mel. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  189. 
La  nialtlie  est  une  pierre...  ,  elle  rend  suc  doux 
comme  miel. 

MELINA ,  s./.,  lat.  mehn«w,  melinuni , 
sorte  d'ocre. 

Colors...  alcuuas  nays.sho  eu  venas  de  terra 
naturaloien,  cum  so  melina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267. 

Les   couleurs...  aucunes    naissent   naturellement 
dans  les  veines  de  la  terre  ,  comme  sont  le  /nélinum. 

2.MELIN,  <7<7^".,  lat.  MELiN«i',  demeltnum, 
de  coing,  de  couleur  de  coing,  jaune. 
Ha  gran  rog,  tlors  melinas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2.H. 
A  grain  rouge,  ilears  jaunes. 

Melina  color  es  blanca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267. 
La  couleur  de  melinum  est  LIanche. 

MELLILOT,   .y.  />i.,  lat.   melilotm/// , 
mélilot. 
Ayssl  ciini  so  fuelas  de  altea...  e  de  mellilot. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  G6. 
Ainsi  comme  sout  feuilles  de  guimauve...  et  du 
mélilot. 

MELO ,  .î.    m.,  lat.  Mv.i.opepo,  melon. 
Las  causas  ses   sabor,  dizem  que  so  coias, 
MELOS  et  semlans. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  271. 
Les  choses  sans  saveur,  nous  disons  que  (ce)  sont 
courges ,  melons  et  semblables. 
Un  non  hi  a  dcls  garzos 
Que  ,  denan  vos,  non  assailha  ; 
,Si  s  defendiau  ab  melos, 


M 


MEL 

Cascus  inireri'  anz  que  vos,   ' 
S'avias  elms  e  ventailha. 

Bertrand  de  Born  :  Maitoliii. 
11  n'y  a  pas  un  des  yuujats  qui,  avant  vous,  n'aille  ù 
l'assaut  ;  s'ils  se  dclenilaiuiil  avec  des  melons ,  cha- 
cun entrerait  plus  tôt  que  vous,  si  vous  aviez  heaume 
et  visière. 

CAT.  .l/e/ô.  ESP.  Melon,  port.  Melào.  it.  Mel- 
lone. 

MELOCHITES,  s.  /.,  lat.  .mal.vohites  , 
malachite,  sorte  de  pierre  précieuse. 

IMei.ocuîtes  es   peyra   vert,   semlant   nie- 

rauda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  189. 
Malachite  est  pierre  verte,  semblable  à  émcraude. 
Mei.ochites  per  sa  vertat  deffent  e  garda. 

Trad.  du  lapidaire  de  Marbode. 
I^  inalacliile  par  sa  vertu  défend  et  préserve. 

MELODIA  ,  s.f.,  lat.  melodia  ,  mélodie. 
Caut  aquestas  .11.  partz  del  corse  ucorJon, 
elas  fan  uiol  dous  cant  e  doassa  melodia. 
V.et  rer^,  I0I.59. 
<,)uaiid  ces  deux  parties  du  cœur  s'accordent ,  elles 
t'ont  njoull  doux  chant  et  douce  mélodie. 

La  gran  melodia 
Que  an  los  Lenhauratz  en  l'auta  ierarchia. 
y.  de  S.  Honorât. 
La   grande  mélodie  qu'ont  les  bienheureux   dans 
la  haute  hiérarchie. 

Redo  dossa  et  plazent  melodia. 

Eluc.de  las  propr. ,  fol.  281. 
Rendent  douce  et  agréable  mélodie. 
Siei  compaynon  canlavan  mirabla  melodia. 

f^.  de  S.  Honorai. 
Ses  compagnons  chantaient  admirable  mélodie. 
CAT.  EST.  PORT.  IT.  Melodiu. 

■i..  ]Mklodios,  adj.,  lat.  .melodls,  mt';- 
lodieux. 

Ab  SOS  MELOuios  e  prims. 

L,a  Criisca  provenzale ,  p.  100. 
Avec  airs  mélodieux  et  délicats. 
So  es  cant  melodios. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
C'est  chant  mélodieiijc. 
Caasos...  melodiosas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  G9. 
Chansons...  mélodieuses. 

TOUT,  litelodiozo.  it.  Melodioso. 

MELOTA  ,  V.  >/!.,  du  lat.  mkl»;,  blaireau. 


MEL 


181 


Melota...  es  uoin  de  tay.sbo. 

A(iiiesla  liquor  aiiio   trop   alcunas  bcstias  , 
(jual  es  mei.ota. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  269  et  272. 

Blaireau...  c'est  le  nom  de  taisson. 

Celte   li([ueur   aiment   beaucoup  quelques   bétcs  , 
til  est  !(■  blaireau. 

■i..  Mki.ota,  s./.,  lat.  MF.i.OTA,  peau  jjar- 
nic  (le  son  poil,  fourrure. 
Al)  pel  mot  peluda,  dita  melota. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  269. 
Avec  peau  moult  velue  ,  aile  fourrure. 

MELS,      MEILS,      MIELHS,       MIELS,      culv. 

compar.,  lat.  MELi'ws,  mieux. 
Sap  ben  dir  e  mielhs  faire. 

AlMERI  DE  PeguilviN  :  Pus  doscobrir. 
Sait  bien  dire  et  mieux  faire. 

On  plus  vau,  mielhs  am  e  mais  vnelb. 
Beranger  de  Pai.a.'^ol  :  Mais  ai. 
Où  ]ius  je  vais  ,  mieux  j'aime  et  plus  je  veux. 
ANC,  FR.     Se  bien  l'ont  fet,  mielx  le  feront. 

lioman  de  Hou,  v.  Ii25l. 
Loc.  Dona,  si  m  don  vostr' amor  Dieus  , 

Cea  tantz  soi  miels  vostres  que  miens. 
Arnaud  de  Markiil  :  Dona  gcnser. 
Dame,  si  Dieu  me  donne  votre  amour,  cent  (lois) 
autant  je  suis  mieux  vôtre  que  mien. 

Kl  vos  volia  meils  que  ad  borne  del  mou. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Il  vous  voulait  mieux  (plus  de  bien  )  qu'à  homme 
du  monde. 

Pero  maltrailz  ni  afans 
IVo  m  dezenausa  ni  m  te 
De  vos  servir  mielhs  de  be. 

AiMElilDE  Pegiiil.\in  :  Flissamen  cum. 
Pourtant  persécution  ni  peine  ne  me  décourage  ni 
nie  retient  do  vous  servir  mieux  ijue  bien. 
Mielhs  de  donipna  ,  quan  vei  vostre  cors  gen. 
Richard  DE  Barbezieux  :  Atressi  coni  Persavaus. 
Mieux  de  dame  ,  (juand  je  vois  votre  corps  gentil. 
Adv.  coinp.  Las  trips  s'ajosteron  aqni, 

Tut  li  liome  qui  mielz  e  mielz. 
Trad.  d'un  Evanff.  apoer. 
Les  tribus   s'assemblèrent  là,  tous  les  hommes  à 
qui  mieux  mieu.T. 

ANC.  FR.     I  acourureni  que  miens  miens. 
Roman  du  lienarl,  t.  IV^,  p.  275. 
Danceset  cliiéres  à  merveilles 
l)'iiiij,'z  cl  d'autres  à  qui  micidx  mieal.r. 
rigiUi  de  Charles  ni,  t.  1  ,  p.  35. 


1»2 


M  EL 


Dîeus  don  11  liona  via  tener 

De  BEN  EX  MiELus  6  «le  prctz  en  poiler. 

Hugues  Brunet  :  Per  lo  dons- 
Dieu   lui  donue  Lonne  voie  à  tenir  de  bien  en 
Mieux  et  de  me'rite  eu  puissance. 

ANC.  FR.  De  bien  en  mienlx  reuouvelloienl  les 
biens. 

Hist.  de  J.  Je  Saintré,  p.  2o3. 

iT.  Quaudo  montai'  credea  di  bene  in  meglio. 
Bedi,  Dittiram.,  v.  22. 
Pero  m'a  fait  Amor  tan  d'onramen 
Que  MAIS  E  MEiLS,  ab  ferni  cornatural, 
Am  que  nuls  hom. 

P.  Raimond  de  TouLoi'SE  :  De  fin' amor. 
Pourtant  Amour  m'a  fait  tant  d'honneur  que  i)liis 
et  dacanlage,  avec  cceur  lerme  et  naturel ,  j'aime 
(jue  nul  homme. 

Substant.  Die  vos  que  m  par  vilania  , 

Qni  partis  ,  e  qui  '1  mielhs  se  tria. 
Bernard  DE  Rovenac  .-  D'un  sirvenles. 
Je  vous  dis  (jue  (cela)  me  paraît  vilenie,  qui  par- 
tage ,  et  qui  se  choisit  le  mieux. 

Mas  elba  m  dea  mon  mielhs  triar. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Mais  elle  me  doit  trier  mon  mieux. 
Loc.  Era  nos  a  raostrat  Mortz  que  pot  faire, 
Qu'a  un  sol  colp  a  lo  miet,h  del  mon  près. 
G.  Faidit  :  Fortz  chausa. 
Maintenant  la  Mort  nous  a  montre'  ce  qu'elle  peut 
faire,  vu  qu'à  un  seul  coup  elle  a  le  mieux  à\i  monde 
pris. 

Ab  dels  MEi.s  de  la  vila  e  dels  emparentatz. 

GuiLLAtME  DE  TuDELA. 

Avec  des  mieux  de  la  ville  et  des  apparentés. 
ANC.  FR.  Là  fu  li  mielx,  là  fu  li  pins. 
Li  plus  de  la  chevalerie, 
E  li  mielx  de  la  baronie. 
llonian  deRoUj  v.  18070  et  16267. 
Snbst.   comp. 

Pero  'I  MIELS  DEL  MIELS  que  boni  ve , 
Mi  dons,  que  val  mais  que  valors  , 
En  pot  Icu  far  acordamen. 

FoLijDET  DE  Marseille  :  Moût  i  feiz. 
Pourtant  le  mieux  du    mieux   qu'on   voit,  ma 
dame ,  qui  vaut  plus  que  valeur,  en  peut  facilement 
faire  accord. 

ANC.    CAT.    Mills. 
•X.  MeLHOB,  MEILLOR,   MELHF.R  ,  MEILHEB, 

MiELHER  ,  MEiLLER  ,  ndj .  compctr.,  lat. 
MELt'oR  ,  meilleur. 
Adcs  m'  ;igi'  obs  ,  sitôt  s' es  bos , 


MEL 

Mos  cbans  fos  mielhers  qae  non  es. 

B.  DE  Ventadour  :  Ja  raos  chantais. 
Maintenant  j'aurais  besoin,  quoiqu'il  soit   boa, 
que  mou  chant  fût  /«ei7/eur  qu'il  n'est. 

Pero  bon  m'  es,  mas  miei.her  volgra  fos. 
GiRAUD  LE  Roux  :  Auiatz  la. 
Pourtant  bon  m'est  ,  mais  meilleur  je   voudrais 
([u'il  liit. 

Précédé  de  l'article  ou  suivi  de  de  , 
qui  se  traduit  ordinairement  parijwc, 
ce  mot  exprimait  le  superlatif. 

Pas  ,  domna  ,  etz  la  meilher. 

G.  Pierre  de  Casals  :  Be  m  plaira. 
Puisque  ,  dame  ,  vous  êtes  la  meilleure. 
Si  MELHER  es  dels  pros. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
S'il  est  meilleur  (inii  les  preux. 
P.ona  domn;: ,  meiller  de  las  meillors. 

PiSTOLETA  :  Sens  e  sahers. 
Bonne  dame  ,  meilleure  que  les  meilleures ■ 
Loc.  Dona  meiller  de  boua, 

E  la  genser  c'om  anc  pogues  vezer. 
G.  Magret  :  Cel  cui  senhor. 
Dame  meilleure  que  bonne,    et  la  plus  gentille 
qu'on  pût  oncques  voir. 

Substant.  E.sperans'  an  tuit  II  meillor 

Els  vostres  cars  precs  merceians. 
FoLyuET  DE  Marseille  :  Si  cum  sel. 
Espérance  ont  tous  les  meilleurs  aux  vôtres  chères 
prières  produisant  merci. 

Vai  s'  en  lo  temps,  e  perdem  lo  melhor. 

B.  DE  Ventadour  :  Quant  erha. 
Le  temps  s'en  va  ,  et  nous  perdons  le  meilleur. 

ANC.  FR.  Oncqnes  mais  rois,  ne  quens,  ne  dus 
rs'oïrent  de  rnillor  estoire. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  80. 
La  ville  qui  ère  une  des  meillors. 

ViLLEHARDOUIN,  p.    I  l6. 

Dona  sa  terre  e  son  réaime 

A  son  meillor  parent  Willealme. 

Li  dus  ont  chevaliers  des /«ei7/o/'5 de  Bretaîngne. 

De  Brelaigue  manda  li  meillors  enseuient. 
Roman  de  Ron,  v.  (Î918,  3g43  et  2368. 

L'ancien  français  avait  chaui^é  or 
en  eur,  mais  cette  dernière  dé.sinence 
se  conserva  longtemps  invariable  pour 
les  deux  genres. 

A  la  meilleur  da  royaume  de  France. 
I/E  COMTE  DE  BÉthi'NE.  Ess.  Sur  Ut  mus.j  t.  il  , 


MEL 

Puis  comme  nn  camp  épars  qui  cherche  mcil- 
leur  place. 

Phiuppe  IIegemon  ,  j).  28. 
CAT.    Mil/or.    ESI'.   Mej'or.  port.  Meîhor.  ir. 
'  MigUore. 

3.  MeLHORAMEN  ,  MELHDRAMEN  ,   MEILLU- 
RAMENT,     MILHORAMEN,    MILIIURAMEN, 

S.  ni.,  amélioration,  soulagenicnr. 
Res  que  fassa  ni  que  dia  , 
No  conosc  que  pros  me  sia  , 
Ni  no  y  vei  mei.huramen. 

B.  BE  VeNTADOLR  :  Lo  temps. 
Bieu  que  je  fasse  ni  que  je  dise  ,  je  ne  connais  pas 
que  profit  me  soit,  ni  je  n'y  vois  pas  amcliornlion. 

IMas  tle  la  nostra  part  er  lo  milhdramen. 

GUILL.VUME  DE  Tl'DELA. 

Mais  de  la  notre  part  sera  l'amélioration. 
La  (lomna  conoc  manlenent 
Que  l'enfa-s  ac  meiilcrament. 

/•^.  Je  S.  Honorât. 
La  dame  reconnut  aussitôt  que  reniant  eut  sou- 
lagement. 

ANC.    CAT.    MiUorament.    esp.     Mejorarnenlo. 
PORT.  Melhoramento.  it.  MigUoramento. 

4.  MeLHURAZO,  MELHUIRAZO,  MEIIURAZO, 
MELIURAZO  ,     S.f.,    Ist.     MELIORATIO  , 

amélioration  ,    abonissement,   soula- 
gement. 

Pus,  domiia  ,  etz  la  meilber,  ses  duptansa  , 
Ren  deu  venir  a  mi  melhurazos. 

G.  Pierre  de  Casals  :  Be  m  plagra. 
Puisque,    dame,    vous   êtes   la    meilleure,   sans 
doute,  il  m'en  doit  bien  venir  amélioration. 
Ai  iea  dicha  tan  gran  meilukaz.o 
Al  vostre  pretz. 
''  Rambaud  de  Vaoveiras  :  Senlier  marques. 

J'ai  moi   proclamé  si  grande  améliora tion  pour 
votre  mérite. 

ANC.  kr.    S'impriment   certaines    dispositions 

d'empiremens  ou  de  méliorations. 
Amyot,  Trad.de  Plutare/ue,  Morales,  t.  IV,  p.  JS/j. 
ANC.  CAT.  Melloraco. 

5.  MeILHURANZA  ,    .MtlLLURANZA,   MEGLO- 

RANZA  ,  S.f.,  amélioration  ,  avantage. 
Toiz  hom  qu'en  vai,  taing  que  sia  uienbratz, 
Qq' cl  conibatre  y  La  tan  de  meit.i.uhan/.a  . 
U    ZoKGi   :  ^'()Il  lasî^irai. 


MEL 


i8'3 


Tout  homme  qui  s'en  va  ,  il  convient  qu'il  soit 
l>icn  avisé,  vu  qu'au  combattre  il  y  a  autant  A'nmé- 
lioration. 

V.n  r  orb  trop  aitan  de  imeui.oransa 
Que  j.Miiais  sols  non  ira  volontiers. 

I'.  PeussîER  :  Seingncr  Blac:ilz. 
Dans  l'aveugle  je  trouve  tant  à'/ivantaf-e  (jue  ja- 
mais seul  il  n'ira  volontiers, 
ir.  MigUoi-aiiza. 

ii.  Melhurier,  meillurieu  ,  v.  //.'.,  amé- 
lioration, avantage,  mieux. 
No  i  conoisseretz  mei-hurier. 

Krec.  d'amor,  M.  ii^. 
Vous  n'y  connaîtrez  pas  amélioration. 
Trop  a  graus  meili.uriers 
Sel  que  te  gen  los  sieus  e  'Is  estranhers. 

T.  DE  RAMBADn,  DE  PeKDIGON  ET  D'AdHEMAR  : 

Scnlier. 
A  très  grands  avantages  celui  qui  tient  agréable- 
ment les  siens  et  les  étrangers. 

Posco  mermaro  creisser  delà  tailla  d'aqucl!.! 
persona  segon  lo  meili.drier  o  'I  pejurier  que 
aura  près.  * 

Tit.  de  1263.  Doat,  t.  CXLVJ,  fol.  3t. 
Puissent  diminuer  ou  croître  de  la  taille  de  cette 
personne  selon  le  mieux  ou  le  pire  qu'elle  aura  pris. 

7.  Melhuros,  fidj'.,  avantageux,  fier. 

Sos  locx  n'er  melhoros. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Sa  situation  en  sera  avantageuse. 
Com  joyos  ni  melhuros 
En  sia. 

Cadf.net  :  Camjada  s' es. 
Comme  joyeux,  vt  fii-r  j'en  sois. 

8.  MeLHORAR,    MEILLORAR  ,   MEILLUKAR  , 
MEI.HURAR  ,     MELUYRAR  ,     7>.  ,    lat.     ME- 

LiORARe,    améliorer,    élever,   perfec- 
tionner, rendre  meilleur. 
Amors  fa  ill  nieillors  jieillorar. 

Hamdald  de  Vaqueiras  :  Leu  pot. 
Amour  fait  améliorer  les  meilleurs. 

Qualquc  re 
De  que  meluures  ma  razos. 

G.  Faidit  :  AL  clianlar. 
Quelque  clioie  par  quoi  ma  raison  se  perfectioniiiil . 
lîen  a  malvatz  cor  c  mendie 
Sel  qui  ama  e  no  s  meluura. 

B.  de  Ventadour  :  Lanquan  fucliion. 
Bien  a  mauvais  cteur  et  perfide  celui  i|ui  aime  cl 
ne  ^'améliore  pas. 


i84 


MEL 


Bos  seigner  creis  los  siens  e  'Iz  meilldra. 
Bernard  delaBartue  :  Foilla  ni  Hors. 
Bon  seigneur  accroît  les  siens  et  les  élèt'e. 
V  earequi  e  '1  meilloret. 

f^.  du  moine  de  Montaiidon. 
L'enrichit  et  Vélei'a. 
Part.  pas.   Ab  aisso  m'  a  joy  e  déport  rendat, 
E  mou  saber  tencen  drcp  meluyrat. 
G.  Adhemar  :  JNon  pot  esser. 
Avec  cela  m'a  rendu  joie  et  transport ,  et  mon  sa- 
voir tient  justement  améliore. 

ANC.   FR. 

L'aultre  ridie  iiuportun  le  long  de  la  joiirriro 
Avec  flammes  et  fer  meliore  ses  champs. 
Ane.  Irnd.  des  Epit.  d'Horace,  liv.  II,  p.  336. 
Partant  désiroit  de  pouvoir  traitter  quelque 
chose  de  certain  avec  le  roy,  pendant  qu'il  e.s- 
toithugnenot,  afin  de  inéliorerXenr  condition. 

Mem.  de  Sully,  t.  I,  p.  182. 
ASC.  iT.  Uno  ven  meno ,  altro  meiUiora. 
GuiTTONE  d'Arezzo  ,  Letl.  27. 
CAT.  Miliorar.  est.  Mejorar.  port.  Melliorar. 
iT.  MOD.  Migliorare. 

9.  Ameilhuramf.nt,  .s.  m.,  amélioration. 
De  las  réparations  et  dels  amkilhuraments. 

Tit.  de  i358.  UoAT,  t.  CXIV,  fol.  i'o3. 
Des  réparations  et  des  améliorations. 

10.  AoMiLiORACio ,  S.  f.,  amélioration. 
Aprop  alcus  dias  retornet  admilioracio  de 

las  suas  disposicios. 

Trad.  d'Âtlnicasis,  fol.  26. 
Après   quelques   jours    revint    amélioration    des 
siennes  dispositions. 

1 1.  Amilorar  ,  v.y  améliorer. 
Que  pessetz  d' amilorar  aquest  loc. 

Philomena. 
Que  vous  pensiez  A' améliorer  ce  lieu. 

—  Se  prévaloir,  faire  le  fier,  s'avantager. 
Amilorar  de  tan  noble  baro  ni  de  tan  pros 

qao  el  es. 

Philomena. 
Se  préi'aloir  do   si  nohle  haron   et  de  si   preux 
comme  il  est. 

MELSA,  s.f.,  rate. 

Melsa  dona  a  la  partida  sinestra  suppliment 
et  perfeccio. 

Contra  inOacio  de  melsa. 

Elue,  (le  las  propr.,  fol.  56'  et  ?.I2. 


MEM 

La  raie  donne  à  la  partie  gauche  souplesse  et  pcr- 
lecliou. 
Contre  gonQement  de  rate. 

CAT.  Melsa. 

MEMlîRAR,     MENBRAR,     NEMBRAR  ,    7'., 

lat.  MEMoBAR<?,  remémorer,  se  rappe- 
ler, se  souvenir,  revenir  en  mémoire. 
En  chantan  m'  aven  a  membrar 
So  qii'  ieu  cng,  chantan,  oblidar. 

FoLQTjET  de  Marseille  :  En  chanlau. 
En  chantant  il  m'arrive  de  remémorer  ce  que  je 
pense,  en  chantant,  oublier. 

Qui  bes  membra  de!  j>egle  qu'es  passaiz. 
Sordel  :  Qui  be  s  membra. 
Qui  bien  se  soutient  du  siècle  qui  est  passe. 

Li  MEMBRE  del  fin  cor  qa'  ieu  1'  ai. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  guisa  de. 
Qu'il  lui  souvienne  de  la  pure  affection  que  j'ai 

pour  elle. 

Si  d'  aqnetz  dos  membrava 
Ad  home. 

P.  Cardin.\L  :  Jhcsum  CrisI . 
Si  de  ces  deux  il  souvenait  à  l'homme. 
Part.  prés.  Gloriosa  ,  siatz  de  mi  membrans. 
Guillaume  d'Autpoul  :  Esperansa. 
Glorieuse  ,  soyez  de  moi  vous  souvenant. 
Hom   que  a  raerce  d'  ome  chaitiu  es  mem- 
brans de  se. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  5. 
L'homme  qui  a  merci  d'homme  che'lif  est  se  sou- 
venant de  soi. 

Part.  pas.  Mantas  vetz  m'  es  pneis  membrat 
L'  amor  que  me  fetz  al  comjat. 
B.  de  VeNTADOUR  :  Accossellatz. 
Maintes   fois   m'est    depuis  revenu    en    mémoire 
l'amour  qu'elle  me  fit  au  congé. 

Per  so  que  nembrada  en  sia. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Pour  qu'elle  en  soit  remémorée. 
Mortz  fuy  per  vos,  don  vos  es  mal  membrat  . 

Folquet  de  Romans  :  Quan  lo  dous. 
Je  fus  mis  à  mort  pour  vous  ,  dont  il  vous  est  mal 
souvenu. 
Loc.  lîaro,  estem  membrat  e  cert. 

Guillaume  de  Tudei.  v. 
Barons  ,  soyons  sûrs  et  certains. 

—  Prudent,  bien  avisé,  renommé. 

A  drnlz  de  boua  domna  tanh 
Que  sia  savis  e  membratz. 

P.   Vidal  :  IVeu  ni  sel. 


MEM 

Il  cooTÏeat  à  amant   tle    lioiiiiu  <lumc  qu'il    suil 
sage  et  prudent. 

Qu;ir  un  effant  pane  teiiia 
En  sa  fauila  ,  que  duiiuia  , 
F.  filava  oiim  uembrada. 

G.  RlQUlEH  :  L'aulr*  icr. 
Car  elle  tenait  dans  son  giron  un  petit  enfant ,  >\ui 
dormait  ,  et  elle  filait  comme  bien  ai'isee. 
Apres  si  t  deniauda  sos  cavayt'rs  membratz 
Roman  de  Fierabras ,  v.  [^^'ifi. 
Après  s'il  te  demande  ses  chevaliers  renommes ■ 

Substantiv.  Nescis  als  faiz, 

E  tlregz  e  savis  als  ivitMnRATz. 

GlRAlD  DE  BOHNEIL  :  S'  aiic  jorii. 
Simple  avec  les    ignorants,  et  juîite  et  sage  avec 
les  bien  avisés. 
ANC.  FR.  Faites  11  de  moi  membrer. 

Le  eoi  de  jS'avarre  ,  chanson  XII. 
Rien  l'en  menbre  et  bien  l'en  sovient. 
Nouv.  rec.defabl.  et  cent,  anc,  t.  I,  p.  22S. 
Va  li  bons  rois  Pépins  à  la  chaire  metnbrée. 
Pioman  de  Berte,  p.  l55. 
Gart  qtie  toz  jors  seit  bien  menbrez 
Quels  choses  covienent  à  rei. 

1'^  trad.  du  Chasloiement ,  cont.  22. 
ANC.  CAT.  ESP.  Membrar.   pokt.  Lcmhrar.  :t. 
Membrure . 

2.  JIembuamex,  s.  m.,  souvenir,  souve- 
nance. 
Mas  non  es  dreitz  c'  om  valons  ni  prezaiz 
Se  recreza  per  aital  memuramen. 

SoKDEL  :  (^)ui  Le  s  memljra.    • 
Mais  il  n'est  pas  juste  qu'homme  vaillant  et  prise' 
se  décourage  pour  pareil  souvenir. 

^>.  Membraxsa,  s.  f.,  soiivcnaiice,  sou- 
venir. 

Sol  qu'el  cor  aia  de  mi  memiira>-sa. 
Hlgl'es  Brl'Net  :  Corlezamen. 
Seulement  qu'au  cieur  elle  ait  de  moi  souvenance. 
Greu  n'  aura  Dieus  memiîransa 
D'  aquels  per  cuy  es  oblidatz. 

AlMEBl  DE  BeLLINOY  :  Cossiros. 
Uiflîcilcment  Dieu  en  aura  souvenance  de  ciii  \ 
par  qui  il  est  oublié. 

ANC.  FR.  El  dit  Renai-t  :  Par  la  meinbrance, 
Par  les  jilaies,  par  la  mort  beu. 
Roman  du  Renarl,  t.  lil,  p.  .')(). 
\->c.  r..\T.  Meinbrança.  e.sp.  ]\]einbraiisa.  por.T. 
Lembranca.  it.  Meinbranza. 
III. 


MEM  i85 

4.  Membkadament,  adc.y  sciemment,  en 
connaissance  de  cause. 
Alcns  MEMBRADAMENT  o  pcf  Sa  folof  anava 
encontra. 

Tii.  de  1248.  DoAT,  I.  CXKXVIl,  fol.  221. 
Aucun  sciemment  ou  par  sa  l'ulic  allait  contre. 

^.  Memoria,  .V.  /■.,  lat.  MEMORiA,  méinoiic. 
Kona  MEMoRtA  per  lien  retener. 

r.  et  rerl.,    fol.  9. 
Bonne  mémoire  ])0ur  Ijien  retenir. 
Kla    a    MEMOKiA.   per   qu'ilh    reiiieubre   las 
canzas  que  so  aoras  trespassadas. 

Liv.  de  Sydntc,  fol.  to. 
l'.Uc  a  mémoire  pour  qu'elle  remémore  les  choses 
qui  sont  maintenant  passées. 

J.OC.    Son  filz,   DE  BONA   MEMORIA. 

Statuts  de  Provence.  JiLlEN,  t.  I,  p.  82. 
Son  fils  ,  de  bonne  mémoire. 

—  Compte,    état  sommaire  de  ce  qui 
est  dû. 

.1.  copia  de  las  petitas  memorias. 
Tit.  de  1428.  Ilist.  de  Ni'mes,  t.  111,  pr.,  p.  227. 
Une  copie  des  petits  mémoires. 
<;at.    Esr.  PORT.  it.  Memoria. 

(j.  Memorathj  ,  adj. ,  niL-moraiif. 

Apela  Aristotil...  la  quiuta  virtut,  mesio- 

RATIVA. 

Elue    de  las  jiropr.,  ïol.   i^. 
Aristole  appelle...  la  cinquième  qualité,  mémora- 
live. 
rORT.  IT.  Memorativo. 

7.  RIemoriaf. ,  adj.,  lat.  mémorial^,  mé- 
morial ,  avertissement. 

Lo  vestJr  que  hora  doua  a!  panre  li  esconia 
MEMORIAL  que  inc^ae  Dieu  per  aquell  que  fay 
aquella  almoriia. 

F.etFert..  fol.  78. 

Le  vêtement  qu'on  donne  au  |)auvre  lui  eslcomme 
avertissement  (]u'il  prie  Dieu  pour  celui  qui  fait 
celle  aumône. 

—  Suhst.  Mémoire,  état  sommaire  d'un 
compte. 

Per  la  copia  dels  memorials  facba. 
Tit.  de  1428.  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  227. 
Pour  la  copie  laite  dirs  mémoires. 
CAT.  ESP.  PORT.  Mémorial,  it.  Meinorialc. 

8.  COMEMOUACIO,     C0MEM0RAT10,    .V.     /.  , 

lat.  coMMKMOKATio  ,  commémoral  II 'Il . 


i86 


MEM 


Or.Ttios  ab  comemoracio  de  la  sauta  passio 

ilel  fllh  de  Dieu. 

Brev.  d'ainor,  fol.  lOO. 
Oraison  avec  comniéinoralion  de  la  sainte  passion 
du  fils  de  Dieu. 

Per  coMEMORATio  e  pei'  gloi'ia  d'  elb. 

Philomena. 
Poui-  commémoration  et  pour  gloire  de  lui. 
CAT.    Commemoraclo .    esp.    Commeinoracion. 
roRT.    Coinmemoracào.   it.    Commernoi-a- 
zioue.         ■    '  ; 

f).  Desmembrar  ,  DEMEMBRAR,  V.,  Oublier. 
Qae  vuelha  desmembrar  raos  peccatz ,  mas 

dolors. 

V.  de  S,  Honorât. 
Qu'il  veuille  oublier  mes  pe'clie's  ,  mes  douleurs. 
Que  non  an  dememuran 
Mi  ni  negus  de  totz  selhs  que  estan 
En  est  segle  malvat,  galiador. 

R.  Gaucelm  :  A  Dieu. 
Qu'il  n'aille  pas  oubliant  moi  ni  uul  de  tous  ceux 
qui  sont  en  ce  siècle  me'cliant ,  trompeur. 
Part.  pas.  Quan  si  vol  recordar  de  causa  des- 

MEMBRADA. 

Elite,  de  las  propr.j  fol.  18. 
Quand  il  veut  se  souvenir  de  chose  oubliée. 
ANC.  OAT.  Desmembrar.  it.  Dismemorare. 

10.  Desmkmoriament,  5.  m.,  jierte  de 
la  mémoire,  folie. 

Alienacio,  o  desmemoriament. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  5o. 
AUe'nation  ,  ou  perte  de  la  mémoire. 

1 1 .  Dememoriar  ,  V.  ,  priver  de  mé- 
moire, être  fou,  insensé,  extrava- 
guer. 

Part.  pas.  Aquels  qui  so  fora  n/.agge  de  razo, 

o  DEMEM0RIAT7,. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19^. 
Ceux  qui  soûl  liors  d'usage  de  raison,  ou  insensés. 
K>r.  Desmemoriar. 

12.  Remkmbransa,  renembransa,  s.  f.  , 
souvenance ,  commémoration  ,  res- 
souvenir. 

Ades  m'auci  sa  donssa  rememcransa. 
Hugues  de  Satnt-Cyr  :  Ses  dczir. 
Sans  cesse  me  tue  sa  douce  souvenance. 
Entorn  lieysque  m  tcn  eu  remembransa. 
AlMF.Ri  DE  IÎEi,l,iNOY  :  Mera\  il  me. 
Autour  d'elle  qui  nie  lient  en  soin'eniince. 


MEM 

Remembransa  de  la  passio  de  Jhesu  Crist. 

y.  et  Fert..  fol.  &4. 
dommé/iinration  de  la  passion  de  Je'sus-ChrisI . 
Tuit  li  mal  e'I  ben  del  mont  sou  mes  en  r.i  - 
membransa  per  trobadors. 

Gramm.  prouenç. 
Tous  les  maux  et  les  biens  du  monde  sont  mis  en 
ressouvenir  par  les  troubadours. 

Car  ieu  fane  tota   ora  renembransa  de  vos 
senes  entrelaissameiit. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Piomains. 
Car  je  fais  toujours  commémoration  de  vous  saiii 
discontinuation. 

ANC.  FR.  Lors  te  vendra  en  remembraiice. 
Et  la  façon  et  la  .semblance. 

Homan  de  la  Rose,  v;  a^^S. 
Se  ne  fust  tant  de  remembrance. 

Roman  de  Piou,  v.  16. 
ANC.   f;\T.  Remembranca.  esp.  Rcmembranza . 
IV.  Rimembranza. 

i3.  Remembrament  ,   remembramen,   s. 
m.,  ressouvenir. 

Per  talli  que  tos  temps  aguesso  remembra- 
ment d'  aquelha  aigua  beneseyta. 

Philomena. 
Pour  tel  que  toujours  ils  eussenl  ressouvenir  de 
cette  eau  bénite.  ,«» 

Loc.  Per  so  que  d'  el  fos  fag  tos  temps  remem- 
bramens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Pour  ce  que  de  lui  fui  fait  eu  tout  temps  ressou- 
venir. 

ANC.  iR.  Quant  de  sa  doulce  uière  li  \ient  rc - 
membrainent. 
Roman  des  (juatre  fils  ylymon.  Bekrkr  ,  p.  4- 

i/i.   Remembre,  rtT^.,  remémoratif,  sou 
venant,  ressouvenant. 
Ne  siatz  remembres  e  testiruonis. 

l^it.  de  lia.  Do-AT,  I.  XLIII,  loi.  3ç). 
En  soyez  remémoralijs  el  témoins. 

i5.  Remembrius,  ct((/-,  mémoratif. 
De  iiiort  no  sny  remembrius 
Ni  teraens. 

G.  TiiQuiER  :  .\  mon  dan. 
De  mort  je  ne  suis  mémoratif  ni  craintif, 

16.  ReMEMBRADOR,  RENEMBRADOR  ,  cdj., 

mémoratif.  .,  .>,  . 


ME.M 

Es    REMEMBRA  DUR  (le   Illi. 

Trad.  de  V Epît.  de  S.  Pniil  nitx  Cunnlliicns. 
\  ous  êtes  incmorntifs  i!c  moi. 
Qae  siatz  henemurador  d'ayccUas  paraiilas. 

Trad.  de  la  2«  Epitre  de  S.  Pierre. 
Que  vous  soyez  tnémoratijs  de  ces  paroles. 

ANC.    EST. 

Madré,  del  tn  Oolzalvo  sey  reinembrador. 
MUngros  de  y  II  es  Ira  Sehora,  cop.  8()(). 

17.  REMKniorvAcio  ,  s.f.,   lat.    uememo- 
RATio,  rcssouvoiiir. 
Rememoracio  (le  la  opperacio. 

Segon  que  ve  rkmemoracio  de  lor. 

Trad.  d'Àlbucusis,  fol.  i  eta.j. 
Ressouvenir  de  l'opération. 
Selon  qu'il  vient  ressouvenir  A'cus.. 

18.  Re.AIEMORAR  ,      RE3IEMBRAR,      RKNEM- 
BRAR,  REMBRAR,  V,  ,  lot.    REMEMORARC, 

remémorer,  se  rappeler,  se  souvenir, 
se  ressouvenir. 

No  deu  hiiui  los  oblilz 

Ni  'l.s  viels  faitz  remembrar. 

GiRAiJD  DE  BoRNEiL  :  Per  solatz. 
Ou  ne  doit  les  ouLIi.s  ni  les  vieux  faits  rappeler. 

Vai  lur  rememdrar  del  pantay.s  qu'  avian  vist. 
y,  de  S.  Honorât. 
Va  leur  ressoui'enir  de  l'agitation  qu'ils  avaient  vue. 

Trobey  lay  douas ,  per  ver. 
Que  m  ffio  REMBRAR  ruon  paire. 

P.  Vidal  :  Ahril  issic. 
Je   trouvai  là  dames ,  pour  vrai,   qui  me  (irent 
rappeler  mon  père. 

Pot,  si  S  vol,    REaiEMBRAR. 

M.\BC\BRts  :  Pus  mos  coratge. 
Peut ,  s'il  veut ,  se  rappeler. 

Del  bec  adobar  vos  remembre. 

Del'des  DE  Prades,  j-luz.  eass. 
D'arranger  le  Lee  qu'il  vous  souvienne. 

Part,  prés.  Teu  .so  remémorant  la  operacio. 
Trad.  d'yilùucasis,  fol.  33. 
Je  suis  me  rappelant  l'opération. 

Qa'  el  noslre  luectenen  ,  remembrams  de  sa- 
lât, uomne  persona  bona  et  Dtil. 

Cartulaire  de  Monlpellierj  fol.  49- 

Que  notre  lieutenant,   se  souvenant   de   salut, 
iiomnie  personne  bonne  et  utile. 

ASC.  FR.   Amis,  fet-ele,  jeo  pensoue  , 

K  vos  cumpainuns  remvmhroiic. 
Mxnir.  i>E  FriANtF. ,  1. 1  ,  p.  382. 


MEM 


18' 


Considère  la  manière  <le  la  raorl  de  liiy,  la- 
(juelle  est  luuiilt  lamenlable  et  piteuse  à  re- 
membrer. 

MoNSTRtl-ET  .  t.  I  ,  fol.  57. 

A?,c.  caï.  ANC.  v^v.  Remembrar.  it.  Rimembrarc. 

19.  Reminiscencia  ,  s.  f.,  lat.  reminis- 
cENTiA,  réminiscence. 

Entre  memoria  e  reminiscencia  ha  dife- 
rencia.. .  liestias,  ja  sia  que  haio  memoria, 
eiupero  no  han  reminiscencia. 

Elue,  de  las  pmpr.,  fol.  18. 
Entre  ni(!moii'e  et  réminiscence  il  y  a  dift'crence... 
Les  bêtes,  bien   qu'elles  aient  mémoire,  n'ont  pas 
réminiscence. 

CAT.   ESI'.    roRT.   Reminiscencia.    n.   Rcmini- 
scenzia. 

MEMBRE,  me:vbre,  nembre  ,  s,  m.,  lat. 
MEMBR?//«,  membre. 

Non  ai  MEMBRE  no  m  fremisca  ni  ongla. 
A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
Je  n'ai  membre  qui  ne  me  frémisse  ni  ongle. 
Los  NEMBREs  c  la  tcsîa  pesseron  al  enfau. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Les  membres  et  la  tc'te  ils  brisèrent  à  l'enfant. 
Fii^.  Totz  ein  membres  d'  un  cors  dont  Jhesu 
Crist  es  caps. 

f.  et  f'eri.j  fol.  67. 
Tous  nous  sommes  membres  d'un  corps  dont  Jé- 
sus-Clirist  est  tête. 

Non  podem  esser  menbre   de  uostre   Re- 
deiuptor,  si  no  nos  tenem  ab  nostre  proesme. 
Trad.  de  B'ede,  fol.  64. 
Nous  ne  pouvons  être  membres  de  notre  Bédenip- 
leur,  si  nous  ne  nous  tenons  avec  notre  procbain. 

—  Verge,  membre  viril. 

Las  trenas  son  iascas  ,  et  lo  membres  s'csieu 
e  esdeve  grans. 

Liv.  de'Srdrnc ,  fol.  io3^ 

Les  ligaments  sont  lâches  ,  et  le  membre  s'étend  et 
devient  grand- 

—  Permc  «Je  grammaire. 

Parliiuens  es  questios  que  ha  dos  membres 
<;ontraris. 

Leys  d'amors,  fol.  ^O. 
Le  jeu-parti  est  une  question  <|ui  a  deu.x  membres 
contraires. 

—  Sorte  de  ponctuation. 

Membres  non  es  antra  causa  sino  uua  ma- 
niera de  ponch  apelat  coIuiD. 

J.rjs  d'nniors ,  iv\     l,\ 


i88 


MEN 


Le  niemhïe  ii'estautrecliose  sinon  une  manière  Ac 
jioint,  appelé  colum.  i 

c.\T.   Membre,  isr.  pokt    Miembro.  n.  Mem- 
bro. 

2.  Membrut,  adj.,  membru.  j 
Oncas  luns  hoiu  no  vie  cavayer  si  membrwt. 

Roman  de  Fierabras,  v.  981. 
Ontques  nul  homme  ne  vit  clievalier  si  membru. 
ANC     FR.   Au  surplus  un  asne  bienfait, 

Bien  membru,  bien  gras,  bien  refait. 
Satyre  Ménippce,  p.  216. 
CAT.    Membrud.    esp,    port.    Membrudo.    n. 
Membruto. 

3.  DiSMEMBRAMEN ,    .S.    m.,   démembre- 
ment, séparation,  di.stincliou. 

Dis  r  angel  :  «  Aquels  que  son  mes  en  aquest 
potz,  non  aura  dismembramen  d' elhs.  » 
Revelatio  de  las  penas  d'yfern- 

L'ange  dit  :  «  Ceux  qui  sont  mis  dans  ce  puits,  il 
n'y  aura  pas  de  distinction  d'eux.  » 

CAT.  Desmembrainent.  esp.  Desmembramiento. 
XT.  Smembrainento . 

Lt.  Desmembrar,  V.,  démembrer,  écar- 
teler,  mettre  en  pièces. 

Elh  lo  fe  DESMEMBRAR,  et,  ab  los  raanganels, 
eih  lo  fe  gilar  dins  la  ciutat. 

Philoihena. 
Il  le  Ht  écarleler,  et ,  avec  les  mangoneaus  ,  il  le 
fit  jeter  dans  la  cite'. 

Part.  pas.  Silh  que  jntgo  los  malvatz  homes  de 
lor  faitz  leyaimen,  jaci'  aisso  qu' ilh  sion 
desfah  o  desmembrah  ,  ilh  non  pecco. 
Liv.  de  Sjdrac,  fol.  i33. 
Ceux  ([ui  jugent  loyalement  les  méchants  hommes 
louchant  leurs  actions,  ])ien  qu'ils  soient  détruits  ou 
vcartelés,  ils  ne  pèchent  pas. 
Car  mays  ainaria  esser  .ides  tofz  desmemiîratz. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  66^.  | 

Car  j'aimerais  davantage  être  incontinent  tout  mis 
en  pieves. 

Aiîc.    l'R.  Trente  escuyers  qni...  desmembrent\ 
des  oyes,  oysons,  chapons,  etc.  | 

I/ist.  mncnr.,  t.  I,  p.  aij.       I 
CAT.  ESP.  POUX.  Desmembrar.  ir.  Disme:;ibrare. 

MENAE  ,  V. ,  lat.  minar^,  mener,  con-  | 
dnire ,  emmener. 
En  paradis  vos  deurian  menar  , 
Si,  per  merce,  nuls  honi  hi  den  inlrar 
Bambatti  T)F.  Vapii  FlF^s  :  Honrat  marquas 


MEN 

En  paradis  vous  devraient  mener,  si,  par  merci, 
nul  homme  y  doit  entrer. 

.Si  ja  podetz  d'esta  terra 
En  Bascol  traire  ni  rtenar, 
Veus  mos  cors  per  justiziar. 

R.  Vidal  de  Bezaldun  :  Unas  novas. 
Si  jamais  vous  pouvez  de  celte  terre  le  seigneur 
lîascol   tirer  et  emmener ,   voici  ma  personne  pour 
justicier. 

Fig.  Vauc  lai  o  '1  cors  nii  mena. 

Bertrand  de  Bobn  :  CazuiE  sui. 
.le  vais  là  où  le  cœur  me  mine. 
Loc.  fig.  Proeza ,  cossi  us  vei  rota 

E  MENAR  de  tort  en   travers. 

Pierre  d'Auvergn».  :  Bel  m'es. 
Prouesse  ,  comme  je  vous  vois  brisée  et  mener  de 
tort  en  travers. 

Mot  ben  enseynat 
De  MENAR  sancta  vida. 

V.  de  S.  Honorât. 
Moult  biçn  enseignés  à  /nene/- sainte  vie. 

Ce  verbe  était  en  outre  employé  dans 
lin  grand  nombre  d'autres  locutions , 
dans  lesquelles  il  recevait  des  acceptions 
différentes  ;  voici  les  principales  : 

Li  MENA  gran  fcsta. 

f^.  de  S.  Honorât, 
hwijait  grande  fête. 
Lai  venc  lo  rei  sa  feluia  menar. 

Poème  sur  Boèce. 
Là  vint  le  roi  sa  félonie  montrer. 
Menarai  sf  las  mans  e  'Is  bratz 
Tro  pans  tôt  mon  afar  en  patz. 

Ledal'Phin  d'Auvergne  :  Del  niieg. 
Je  ferai  tant  des  mains  et  des  bras  jusqu'à  ce  i(ue 
je  pose  mon  affaire  en  paix. 

Qnan  non  poirai  menar  la  lengua. 

Foi.QUET  DE  Marseille  :  Senher  Dieus. 
Quand  je  ne  pourrai  lernuerla  langue. 
Menan  a  fuec  e  a  barrey. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Mettent  à  feu  et  à  dévastation. 
Mena  fos  secretz  ab  sabis  homes. 

Trad.  deJiède,  fol.  75. 
Von/îe  les  secrets  à  sages  hommes. 
Tôt  o  MENA  a  plom  et  a  livt-ll  et  a  drecba 

linha. 

y.  et  Fert.,  fol.  Sg. 

Tout  cela  il  mène  à  plomb  el  à  niveau  et  à  droite 
ligne. 

Las  antras  gens  meno  gran  solalz  enloiii 
lo   taulier  '  ^'  - 


MEN 

Las  nutrasgeus  que  menon  ia  j;iau  fcsta  au 
ganre  d'  estnnutns. 

Li^'.  lit  SjUrac,  loi.  3l . 
Les  aulics  gens  nicnent  grande  joie  autour  du  ta- 
blier. 

Les  autres   gens   qui  ntcncnt  la  granile  iéte  avec 
beaucoup  d'instruments. 

Menan  gran  baudor  per  tola  la  ciui.it. 
r.  de  S.  Ilonnrnt. 
Mènent  grande  alle'grcsse  par  toute  ia  cile. 
Dol  MENAN, 

Tenc  Oalvans  am  sos  coinpauos. 

Roman  de  Jaiifre,  loi.  l^. 
V.n  menant  affliction,  Gauvain  vint  avec  ses  coni- 
p;i:;nons. 

P-.TUzadors  e  l)anzatz 
Valor  MtNOs  deneira. 

B.  SiCART  DE  M.vnjKVoi.s  :  Ail  grcu. 
Trompeurs  et  trompes  mènent  me'i  il  e  derrière. 
Loc.Jîiç.  Menet  tan  lo  barntel. 

Que  .senti  si  p;r<).ssa  d'enfant. 

y.  de  S.  Honorât. 
Elle  mena  tant  le  Llutoir  qu'elle  se  sentit  grosse 
d'enfant. 

Tôt  ginhozanieus 
Menar  mon  adxers.iri  a  dc.seoUzeinen.s. 
Pierre  de  Corbiac  :  Kl  nom  de. 
Tout  ingénieusement  mener  mon  adversaire  à  dc- 
ronfilurc. 
Part.  pas.      Aissilli  de  Lombardia 

Mai  volon  esser  be  me.vat 
Per  rey,  que  per  comte  forsat. 
Bertrand  DE  Bobn  :  leu  chan  qu'  el  reys. 
Ceux  de  LoraLardie  plus  veulent  être  Lieu  menés 
p.ir  roi ,   que  par  comte  contraints. 
Loc. 

Can  r  enteu  l'almiran,  gran  joya  n'a  menada.. 
Piomnn  de  Fierabras,  v.  2755. 
Ouand  l'émir  l'entend  ,  grande  joie  il  en  a  montrée. 

Es  ben  mesatz  estra  ley 
Qui  lea  «-ar  so  que  l'avilis. 

Arnaud  de  Marleii.  :  Cui  que. 
Est  bien  mené  hors  Li  loi  celui  qui  lient  clier  ce 
qui  l'avilit. 

ANC.  FR.  Cenlx  où  le  inayre  I  aura  menct  pour 
enlx  adjonrner. 
Charte  de  Valenciennes,  de  1 1 1 '(  ,  p.  398. 
Les  conipainnnn  de  lai  seront  mettet  à  tei  ; 
il  scrnnt  incnct  en  ieesce. 

/înr.  ti'nd.  du  Psaiit  ,  M-.    n°  1.  p-.  '|^|- 
Fors  de  mener  jojivctcs. 

liiiman  de  la  Pii'.<e ,  \  .  K'jKi. 


IMEN 


i8<, 


\.Nf;.  i-.sp. 

Oiro.s  que  menahan  siniio.s  è  xafarrones. 
Puema  de  Alexandro  ,  cop.  1798- 
(AT.  Menar.  i  sr.  mi'D.  port.  Meneur,  it.  Mc- 
nare. 

■->. .    Mkna  ,  s.f.,  niaiiiùrc,  f;içon. 
\}n  vers  farai  de  tal  siena  , 
On  vuelh  que  mos  sens  parcsca. 

KambAud  d'Oiiange  :  Un  vers. 
Je  lerai  un  vers  de  telle  manière,  où  je  veux  que 
mon  sens  paraisse. 

Tan  vos  sai  lauzengier 
K  fait  d'amorosa  mena, 
Qn' ien  cug  que  de  cavalier 
Siatz  dcvengntz  camjaire. 

T.  UE   LA    COMTESSE  DE  DiE    ET  DE  RAMBALP 

d'Orange  :  .4micx. 
Tant  je  vous  .sais  ilalteur  et  fait  d'amoureuse  /}/- 
çon,  que  je  cioisque  de  chevalier  vous  soyez  devenu 
changeur.  •    • 

CAT.  iT.  Mena. 

'*>       ?tÎEXAlRF.  ,  MEN.A.YRE,  MENADOR  ,  .V.   III., 

meneur,  conducteur. 
Tertullien   a  employé   le  mot    latin 
MiNATOR  en  ce  sens. 

len  ,  boiu  monnier,  ho  menaire,  o  farinier. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  i^o. 
Moi ,  homme  meunier,  ou  meneur,  ou  farinier. 
Lai  intrct  la  reina  ab  sa  seror, 
E  remairo  defors  siei  menador. 

Pioman  de  Gérard  de  liossillon,  fol.  90. 
Là  entra  la  reine  avec  sa  sœur,  et  restèrent  dehors 
ses  conducteurs. 

Fig.  Car  el  era  menayres  de  la  paraula. 
2'rad.  des  Actes  des  apôtres,  ch.  i^. 
Car  il  était  conducteur  de  la  parole. 
AMI.  FR.  Tant  ont  aie,  que  lot  meneres 
Les  a  rais  eu  la  court  au  roi. 

Roman  du  Renarl,  t.  IV,  p.  l^d. 
ESP.  Menador.  it,  Mcnatore. 

4.   A.MENAR  ,  V.,    amener,  i,'iii(ler,   con- 
duire. 

Vengro  siei  cassador  de  cassar,  et  ami.kekd 
iCc.  beslias  .^alva^as. 

l'HII.OMENA. 
Vinient   --es  chasseurs  de   chasser,    el    amcnèreni 
lioi-.  rcnis  Im'Ics  sauvages. 


IQO 


MEN 


Kailes  a  sos  Ijaros  en  la  osl  amenât/.. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  \!^. 
Charles  a  amené  ses  barons  à  l'armée. 
h'ig.  Diables  s'  esforsa  cornent  tire  als  efernals 
forraens  toz  aqael.s  que   pot  escbalfar   ni 
AMENA R  als  vices. 

Trad.  deBede,  fol.  82. 
Le  diable  s'ellorce  comment  il  tire  aux  infernaux 
lijurments  tous  ceux  qu'il  peut  ccliauffer  et  amener 
.\wi.  vices. 

Per  joi  de  la  verdura  ,  ^ 

Qa'el  bel  temps  clars  nos  amena. 

Lambiîrti  de  Bonanel  :  Pois  vei. 
Par  joie  de  la  verdure,  que  le  beau  temps  clair 
nous  amène. 

Foodatz  vos  amena, 
Quar  aissi  vos  partefz  d'amor. 
T.  DE  P.  d'Auvergne  et  de  B.  de  Ventadoub  : 

Araicx. 
Folie  \o\\s  guide,  puisque  ainsi  vous  vous  séparez 
«l'amour. 

Prov.  Cosslrers  amena  vellieza  davan  tenis. 
Trad.  de  Bède,  fol.  60. 
Souci  amené  vieillesse  avant  le  temps. 
Part,  pas,  Amenatz  et  condnigs  ad  aiso. 

Tit.  de  1263.  DoAT,  t.  CVI,  fol.  209. 
Amenés  et  conduits  à  ceci. 
ANC.  CAT.  Amenar.  anc.  ir.  Amenare. 

5.  Amenament,  s,  m.,  maison  de  louage, 
logement. 

Estet,  per  lot  1'  espazi  de  dos  ans  ,  en  son 

AMENAMENT. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  cli.  28. 
Il  demeura  ,  par  tout  l'espace  de  deux  ans  ,  dans 
son  logement. 

6.  Demenar,  V.,  mener,  conduire,  gui- 
der, diriger,  amener. 

Qni  vol  corteza  vida 
Demenar  ni  f^razida. 

AiiNAUD  DE  Marueil  :  Razos  es. 
(^)ui  veut  mener  courtoise  vie  et  agréal)le. 
Qui  per  compas 
No  sap  lo  segle  demenar. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bel  m'is. 
(^)ui  par  compas  ne  sait  le  siècle  diriger. 

• —  Exprimer,  faire  éclater. 

Lo  rossinnolet , 

Auialz  li>  joi  que  dtmf.na  ; 


MEN 

ïota  nuoit  chanta  solz  la  flor. 
T.  DE  P.  d'Avvebgne  et  de  b.  de  Ventadour  ; 

Amicx. 
Le  rossignolel...  ,  oyez  la  joie  qu'il y^jt  éclater  j 
toute  la  nuit  il  chante  sous  la  Heur. 

—  Agiter,  secouer,  tourmenter. 

Sos  drapels 
Démena. 

Guillaume  de  Tudela  . 
Agite  ses  drapeaux. 

Fig.  .Si  deves  morir  del  mal  que  ti  bemena. 
V.  de  S.  Honorât. 
Si  tu  dois  mourir  du  mal  qui  te  tourmente. 

— •  Manifester,  produire. 

Aquesta  misericordia  demenam  principala- 
raent  en  très  raaneiras. 

Trad.  de  Bède,  fol.   17. 
Cette  miséricorde  nous   manijestons  principale- 
ment en  trois  manières. 

AK<;.  FR.  Quant  pot  parler,  gr-Anà  ào\  demeine . 
Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  268. 
Entre  temps  que  le  noble  duc  de  Bonrgongne 
demeiioit  sa  guerre. 

MONSTRELET,  t.  III,  fol.  54- 

Li  mien  rein  canj];iet  snnt,  e  jo  à  nient  dé- 
mené t  stii. 

Anc.  trad.  du  Psaut.   de  Corbie,  ps.  72. 
Quand  je  detisse  bonne  cLière 
Démener  en  compaignie , 
Je  n'en  fais  que  la  manière. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  187. 
Et    pensez  qtie  tous  les  propos  ne   furent 
point  démenés  sans  aprèter  à  rire  à  ceux  qui 
cstoient  présents. 

Contes  de  Bonair.  Desperr'eis,  nouvelle  xc. 
iT.  Dimenar. 

7.  Demenament,  s.  m.,  direction  ,  ten- 
dance. 

Vist  e  regardât  lo  demenament  de  la  causa, 
de  leiras  et  de  carias. 

Tit.  de  latii.  DoAT,  t.  LXXIX,  fol.  26. 

Vu  et  examine  la  direction  de  la  cause,  par  lettres 
et  par  chartes. 

8.  Malmenar,   7^.,  malmener,  maltrai- 
ter, tourmenter,  conduire  mal. 
Agrevion  cmalmenon,    e   fan  rezemer   la 

paura  gen. 

y.  et  Fert.,  fol.  17. 
Accablent  et  malmènent,  et  font  rcdimer  la  pau- 
vre i;ent.  ,         ■  j  > 


MEN 

Fig.   Amlcx,  s' acsetz  nu  carlier 
De  la  ilolor  que  lu  m\lme.sa. 

T.  DE  LA  COMTESSE  DE  DlE  ET  DE  R.    d'OraNGE  : 

Amies. 
Ami,  si  vous  eussiez  un  quai  lier  di;  la  douleur  (jui 
uie  tourmente. 

Sap  be  mi  tlous  et  Auiors 

Qu'  ieu  de  re 
Vas  leis  no  lu  malme. 

FoLQLET  DE  Marseille  :  Ali  pauc. 
Sait  bien  ma  dame  cl  Amour  (jue  moi  en  rieu  en- 
vers elle  ne  me  conduis  mal. 

—  Injurier,  insulter. 

Vus  qu'a  Dieu  son  vot  non  lenes  , 
Lt  qu'en  tos  falz  lo  malmenés. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crisl. 
Puisque  à  Dieu  son  vœu  lu  ne  tiens  pas ,  et  qu'en 
les  actions  lu  le  malmènes. 
Parc,  pas.   Batulz,  feritz  e  malmenatz. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Battu,   frappe' et /««//ra/7e. 

ANC.   EîP. 

Que  li  Jiesse  conseio  ca  era  malrnenado. 
F.  de  S.  Millan.  cop.  lëy. 
ANC.  CAT.  Malincnar.  it.  Mahnenare . 

9.  Remenar  ,  V.,  ramener,  introduire, 

repasser,  remonter,  rebrousser. 

Hamors  que  no  s  podo    remenar   dins  les 
ternies. 

Ab  aquesta  fan  cessai-  tempestas  et  remenar 
fliivis. 

Elue,  de  las  projir. ,  fol.  80  et  l85. . 

Humeurs   qui   ne  peuvent   se    ramener   dans  les 
hornes. 

Avec  celle-ci  font  cesser  les  tempêtes  et  rebrous- 
ser les  fleuves. 

Parc.  pas.  Aialz  un  Cl  dias  remenat 
De  trama,  e  d'aital  niezara 
Qu'en  pnesca  far  al  col  sentura. 
Deudesde  Prades  ,  jduz.  cass. 
Ayez  un  fil  de  trame  introduit  dedans  ,  et  de  telle 
mesure  qu'il  en  puisse  faire  au  cou  ceinture. 

Es    REMENADA   e    pufgada    enans    que    si.i 
inessa  ei  granier. 

y.elFert.,  fol.  6G. 
Est  repassée  et   netloye'e  avant  qu'elle  soit  mise 
au  tjrenicr. 

CAT.  Remenar.  n.  Rimenare. 

10.  Arremenar,  aremenar  ,   V.  ,  iliri- 
ger,  conduire. 


MEN 


'9' 


Arremenet  ab  si  .lxx.  m.  cavayers. 

Philomena. 
Conduisit  àsec  soi  soixante-dix.  mille  cavalieri. 

—  Retenir,  ne  pas  oublier. 

Volhas  me  doncs  be  escolar. 

Entendre  et  aremenar 

So  qne  us  diiaj-  d' aquest  santor. 

/^.  de  S.  .'Ilexis. 
^  euillez  donc  Lien  m'e'couler,  comprendre  et  ;■<•- 
tenir  eu  que  je  vousdirai  dece  s.iint. 

—  Arrêter. 
Parc.  pas. 

Entro  sus  a  Martiple  no  s  son  ahemenatz. 

Pioman  de  Fteraùras,  v.  22^0. 
Jusque  sus  à  Martiple  ils  ne  se  sont  pa»  arre'tes. 

II.     SoTZAMENAR,    V.,    introduite     en 
fraude  ,  amener  en  dessous. 

Part. pas.  Los  sotzasîenatz  fraires. 

T>ad.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aujc  Galates. 
Les  frères  introduits  en  fraude  (  intrus  >. 

l'.lENASSA,  MENAZA,  S.  /.,  lat.  minac/a  , 
n)enace. 
Flacs  es  qui  de  guena  s  lassa 
Ni  qne  s'en  recre  per  menassa. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  tan  creys. 
Lâclie  est  qui  de  guerre  se  lasse  et  qui  s'en  désislf? 
par  menace. 

Vostras    menassas.  .  .    ara,  \)ei  ma  fc,  soix 
tornadas  a  nient. 

l'ilII.OMENA. 

Vos  menaces...  maintenant,  parma  fui,  sont  tour- 
nées à  rien. 

AN<  .    <  AT.    Menassa.    ,\yc.    esp.    Menaza.   \i\ 
Minaccia. 

•>..   Menassaire,  /7r^.,  menaçant,   inso- 
ient. 

Pero  snfertaire 
'l'ioh'  enans  repaire 

Que  glotZ    MENASSAIRE. 

GiRAiiD  DE  BoKNEiL  :  ,\ras  si. 
Pourtant  souffreteux,  trouve  auparavant   retraite 
que  glouton  menaiant. 

!^.  Me>'assar  ,  V.,  du  lat.  jiinar/,  mena- 
cer, gonrmander. 
.S'  om  vos  blandis  ,  vos  menassatz  ; 
Qui  us  menassa  ,  vos  soplcvatz. 

Deudes  de  Prades  :  Trophen  m'estara. 
Si   on  vous  caresse,  vous  menacez;  qui  vous  «;,- 
nace,  vous  suppliez. 


lOO, 


'9 


MEN 


Menasseron  fort  lospelegris. 

Trud.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Menacèi-ent  fort  les  pèlerins. 

Menasso  lor  daramenque  sian  savi  en  la  ft-. 

Trad.  de  l'Epît.  à  Tit.,  T. 
Les  gourmande  duiement    (pour)  qu'ils  soii-ii! 
savants  en  la  foi. 
Proverb.     Tal  menassa  c'a  paor. 

Roman  de  Jaiifrej  fol.  12. 
Tel  menace  qui  a  peur. 

S'azira...,  ^ 

Cridan , 

Menassan. 

GiRAUD  DE  BORNEIL  :  Eras  si. 
S'irrite...,  criant,  menaçant. 

—  Présager. 

NI  perilbs  ni  ren  que  tôt  lo  mon  11  puesca 

MENASSAR. 

F.  et  Vert.,  fol.  65. 
Ni  périls   ni  rien  que   loUt  le  monde  lui    puisse 
yrésnger. 

Part.  pas.  Senher,  caat  aiiretz  pro  parlât 
E  vil  tengut  e  MiiNAs.sAX. 
R.  Vidai,  de  Bezatjdun  :  Unas  uovas. 
.Seigneur,  quand  vous  aurez  assez  parlé  et  injurié 
et  menacé. 
Substant.  Al  anzen  de  mon  Menassat. 

Bertrand  de  Born  :  leu  clian  qu'  ei. 
.\  l'oyaut  de  mon  Menacé. 
ANC.  CAT.  Menassar.  it.  31inacciare. 

^i.  Amf.nass.\,  5./.,  menace. 

Mescla  helas  paraulas  a  la.s  amena.ssas. 
Piegla  de  S.  Benezeg,  fol.  i3. 
Mêle  belles  ]iaroles  aux  menaces. 
v.\\.Ainenassa.  est.  Amenaza.  tort.  Amenaca. 

5.  Amenassar,  V.,  menacer. 
Repren,  prega,  amenassa. 

Régla  de  S.  Benezeg ^  loi.  i3. 
Pieprond  ,  prie,  menace, 
l'art,  pas.  Tant  me  an  amenassada. 

Libre  de  Tindal. 
Tant  m'ont  menacée. 

CAT.  Amenas.<:ar.  e.sp.  Ainenazar.  port.  Amc- 
nacar. 

G.     COMINACIO,     .V.  /.  ,lat.     COMMlN.ATl!), 

menace. 

Drechura  et  cominacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  161. 
T^roiluro  et  menace. 


MEN 

c-.T.    Comminaciô .    esp.    Comminacion-   p^irt. 
Comminncào. 

MENAZO,  s./.,  dysscHiterie. 

Jazia  malaute.s  de  febre  e  de  me:sazo. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  cli.  28 
Gisait  malade  de  fièvre  et  de  dj'ssenlerie. 

ANC.  FR.  Certes  j'en  mengeai  l'autre  fois 
Tant  que  j'en  euch  la  menison. 
Li  gieus  de  Robin  et  de  Marion. 

MENDA,  .v./,  lat.  menda,  faute  ,  taelic, 
défaut ,  imperfection. 
Fresca  ,  vermelha  ,  ses  menda. 
Es  la  cara  solz  la  banda. 

Hugl'Es  de  Saint-Cyr  :  Servit  aurai. 
Fraîclie ,   vermeille,    sans    iinperjection,    est    Ij 
face  sous  le  bandeau. 
IT.  Menda. 

•>..  EsMENDA  ,  EMENDA,  S.  f.,  réparation, 
satisfaction,  correction. 

Corda  ,  borrel  ni  benda  , 

On  calha  far  esmenda. 

Ahvnieu  desEscas  :  En  aquel  mes. 
Corde  ,  bourrelet  ni  bandeau  où  il  faille  faire  ré- 
paration. 
F'tg.    Dels  siens  toriz  farai  esmenda. 

Peyrols  :  Dels  sieus. 
Des  siens  torts  je  ferai  réparation. 

—  Amende. 

IVÎetou  bans  et  nialas  costumas,  per  occayzou 
d'  aver  eme.sdas. 

y.  et  Fert.,  fol.  i5. 
Mettent  bans  et  mauvaises  coutumes,  pour  occa- 
sion d'avoir  amendes. 

CAT.  Einena.  anc.  esp.  Etnenda.  esp.  mod.  En- 
inienda    ih.«.ï.  it.  Einenda. 

3.    EmENDACIO,    EMENDACION,    S.  J'.,    lat. 

EMENDATiONew,  amendement. 
A  major  satisfacion  e  emendacio. 
Eutro  que  n'aura  fâcha  emendacion  cove- 

nalila. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  56"  et  64. 
A  plus  grande  satisfaction  et  amendement. 
Jusqu'à  ce  qu'il  en  aura  fait  amendement  conve- 
nable. 

ASC.  CAT.   Ernendacio.  esp.    Emendacion.  it. 
Emendazione. 

/j.      EsMRNUAMEN  ,      EMENUAMEN,    S.     III., 

amendement.  .r-  -   . 


MEN 

"Venia  ad  esmendamen. 

Brei'.  d'amor,  lui.  i  17. 
Venait  à  amendement. 

Aquel  que  aiuinistra  als  antres  emexdamek 
per  sas  amonicios. 

Régla  de  S.  Beneze^,  fol.  i5. 
Celui  qui  fouinil  aux  autre.?  amendement  par  ses 
admonitious. 

ANC.  ESP.  Emendamiento,  enmendamiento.  it. 
Ein  en  da  m  ento. 

5.   EsiiEis'DAnoR,  s.  m.,  laf.  emf.ndator, 
conecteur. 
Masja  no 'Ih  calijra  esmkndador. 

Gvi  d'Uisel  :  Ges  de  cliantar. 
Mais  jamais  ne  lui  faudra  correcteur. 
ESP.    Eninendador.     port.    Emendador.     it. 
Emendatorc. 

S.    EsaiKND.4R,   EMENDAR,   V.,    lat.    EMEN- 

PARe,  amender,  corriger,  réparer. 

Que  ESMENDEM  nostra  vida. 

Brev.  d'amor,  fol.  ,')6. 
Que  nous  amendions  notre  vie. 
Li  prec  qu'  el  esmend  me  , 
S' iea  y  mespreu  en  re. 

Arnaud  de  Marletl  :  Razos  es. 
Je  le  prie  qu'il  me  corrige,  si  j'y  méprends  en  rien. 
M'esmenda  les  niais  que  m  fet/,  sofrir. 

G.   Faidit  :  Jamais  nulli. 
Me  répare  les  maux  qu'il  me  fit  soufi'rir. 
Lo  jutges  deu  far  emendak  lo  dan,  so  es  lo 
pejuranient  de  la  causa. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  18. 
Le  juge  doit  faire  ;f/)rtre/' le  dommage  ,  c'esl-à- 
dire  la  déle'rioration  de  la  chose. 
Ki  s'en  pot  emexdak. 

y.  et  Vert.,  fol.  11. 
Ki  ne  s'en  peut  amender. 
CAT.  Esinenar.  esv.  Emendar,  enmendar.  rop.r. 
Emendar.  it.  Emendare. 

7.  Remexdar,  V.,  rétablir,  ranimer. 

Car  solaz  si  remenda. 

GiRAUD  DE  SalIONAC  :  Ksparviers. 
Car  re'jouissance  se  ranime. 
r.AT.  PORT.  Remendar.  it.  Rimendare. 

8.  Remendador,  adj.,  qui  ranime,  qui 
excite,  boute-en -train. 

Als  contra  fazens 

DitZ  h(im   REMENDADORS. 

G.  1Î1QI)1I,I\  :  Sitôt  s'os. 
Aux  contrefaisants  on  dit  houle-en-tnitn. 
it.  Riinendatore . 


MEN  193 

MENDIC,  menuig,  adj.,  lat.  hiendick^-, 
mendiant,  pativre,  gueux,  misérable, 
vil. 

Ab  dar,  fo  Alixandies  ries, 

F,  'N  Darius  per  tener  mendics. 

AijGiER  :  Laig  faill  cor. 
Avec  donner,  .Mexandrc  fut   puissant,  et  le  sei- 
gneur Darius  paiifre  pour  garder. 
Eig.  Lurs  plazers 

Ni  lur  mendiga  paria. 

15.  (^AI.VO  :  l'or  tôt  so. 
Leur  plaisir  ni  leur  misérable  compagnie. 

—  Perfide,  fourbe,  trompeur. 

La    rime   faisait   dite  mendia  pour 

MENDIGA. 

Mas  nna  dona  mendia  , 
Falsa  ,  que  Dieus  la  nialdia  , 
Mes  entre  nos  aqaest  destorbaaien. 

Rai.mond  de  MiRAVAL  :  D'anior  son. 
Mais  une  dame  perfide,  fausse  ,  que  Dieu  la  mau- 
disse ,  mit  entre  nous  ce  trouble. 

Fifç.   Ben  a  malvatz  cor  e  mendic 
Sel  qui  ama  e  no  s  melhnia. 

B.  de  VENTADOt'R  :  Lanquan  fùelhon. 
Bien   a  mauvais  cœur  et  /)t'fy/(ie  celui  qui  aime  et 
ne  s'ame'liore  pas. 

Eu  sai  que  sa  lenga  mendiga 
M'en  venjara  mot  ricamenl. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  6. 
Je  sais  que  sa  langue  perfide  m'en  vengera  moult 
puissamment. 

Siihstanùv.  Malvays  mendic, 
Quar  sol  layssetz  el  camp  lo  pros  N  Enric. 
Paulet  de  Marseille  :  Ab  marriraen. 
'^Xaxwm^  fourbes ,  car  seul  vous  laissâtes  au  camp 
le  preux  seigneur  Henri. 

Icu  sny  guays,  cuiu  que  sia  , 
Malgrat  dels  malvatz  j^endicx. 

Bernard  de  tôt  lo  .mo.v  :  Mais  frcgz. 
Je  suis  gai  ,  comment  que  soit ,  maigre'  les  mauvais 
perfides. 

— •  Sorcier,  magicien. 

Siibst.  Ilb  fay  obra  que  las  antijas 

Non  sabron  far  ni  las  mendigas. 
Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Elle  fait  œuvre  que  les  vieilles  ni  les  sorcières  ne 
surent  faire. 

ANC.    FR. 

Qui  là  gaaigne,  jamais  n'en  iert  mendis. 

Romans  de  (rurin  le  Lolierain,  t.  I  ,  p.  (k>. 
p.sp.  roi;i.  Mfndif;o.  it.  Mendico. 

■>.  5 


194 


MEN 


2.    MeNDIGAK  ,  V.,   lat.    MENDICAUf,  IHCIV 

dier. 

Qnerir  ni  mendigar. 

Guillaume  de  Tudela  . 
(hurler  et  mendier. 
Anet  nntz  j)es,  mendigan. 

Cnt.  dets  apn.ll.  de  Romu,  fol.   i5o. 
Alla  nus  pieds,  mendiant. 
v,\T.  Mendicar.  esp.  port.  Mendigar.  it.  Meti- 
dicare. 

MENS,    MENHS  ,    MENZ,    MEINS  ,   MEYNHS  , 

MEYNS,  adv.   de  quantité ,  lat.  minms, 
moins. 
YoyrzDENiNA,  t.  I,  p.  169. 
Si   coiiieasa   alcuna   bona    obra  ab  alcuna 
fervor,  lendema  n'a  mens,  lo  ters  jorn  men.s, 

e  lo  quart  cays  non  re. 

F.  et  Vert.,  fol.  i3. 
S'il  commence  aucune  bonne  reuvre  avec  quelque 
ardeur,   le   lendemain  il  en  a  moins,  le  troisième 
jour  moins ,  et  le  quatrième  quasi  rien. 
Adv.  de  coinpar. 

Plus  m'esfors,  e  meyns  me  val. 

Dei!1)ES  de  Prades:  Ab  cor  leial. 
Plus  je  m'efforce  ,  et  moins  me  vaut. 
Aquel  que  meins  amara,  meins  sofertatn. 
Trnd.  de  Bide  ,  M.  22. 
Celui  c[ue  moins  nous  aimons,  moins  nous  supportons. 
Car  pot  esser  .c.  milia  ans,  o  plus  o  menhs. 

Lif.  de  Sjdrnc,  fol.  3o. 
Car  il  peut  être  cent  mille  ans  ,  ou  plus  ou  moins. 
Pauc  m'  es  del  dol ,  e  menz  del  dan. 

Bertrand  de  BorN  ;  Guerra  e  treballi. 
Peu  m'importe  du  deuil ,  et  moins  du  dommage. 

Quoique  seul ,  s'il    était  suivi  d'un 

adjectif,  il  indiquait  relation  : 

El  faria  lot  son  voler, 
Per  MEYNHS  bella,  quar  !'abellis. 
Guillaume  deBerguedvn  :  Mais  volgra. 
Il  ferait  toute  sa  volonté,  pour  moins  belle,  parce 
qu'elle  lui  plaîl. 

Ordinairement  la  relation  était  indi- 
quée par  QUE  ou  DE  : 
S' ieii  dereuan  sui  siens, 
A  MENS  me  teub  que  Juzieus. 

P.  Vidal  :  De  cliantar. 
Si  dorc'uavant  je  suis  sien,  je  me  tiens  à  moins  que 
Juif. 

SIrns  n'orp  rs  selli  que  per  estranb  p.'iys 


MEN 

Se  fiii  meniu'  ad  orp  qu'el  vnelh  aucir. 
Serveri  de  Gibone  :  Dcinion  volgra. 
Moins  «yH'aveugle  est  celui  qui  par  e'tranger  pays 
se  fait  mener  à  aveugle  qui  veut  l'occire. 
Lac.    Qui  trop  s'yssaussa  ,  mens  es 
Kay.s.sau. 

B.  Martin  :  D'entier. 
Qui  trop  s'exhausse  ,  est  moins  en  baissant. 
Kes  no  y  es  menus,  nias  quar  nierce  no'l  preti 
De  me. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Aissi  cum  sel  h. 
Rien   n'y  est  inoins  (n'y  manque),  excepté  que 
merci  ne  lui  prend  de  moi. 

Ab  Dieu  servir  va  gratz  et  onraraens , 
E,  sens  servir,  cavayer  a  'I  niielbs  mens. 
StRVERi  de  Girone  ;  Cavayers. 
Avec  servir  Dieu  vient  agrément  et  honneur,  et , 
sans  (  le)  servir,  cavalier  a  le  mieux:  en  tnoins. 
Siihstantiv. 
En  ma  dompna  non  tanh  ni  meyns  ni  mais. 

P.  Bremond  Ric.as  Kovas  :  Ben  deu  estar. 
En  ma  dame  ne  convient  ni  moins  ni  plus. 
Ops  es  qu'  amix  que  ben  ama 
Prenga  '1  menhs,  e  ponb'  el  may.s. 

Giraud  de  BorNeil  :  Quan  brancha. 
Est  nécessaire  qu'ami  qui   aime  bien  prenne  le 
moins ,  et  tente  le  plus. 
Adv.  coinp.  Muer  ades  mens  cada  mens. 

FoLQUET  de  Marseille  ;  Tant  raov  de. 
Je  meurs  maintenant  petit  à  petit. 
lies  mais  ni  meins  no  i  cove. 

B.  DE  Ventadour  :  Conorti  cra. 
Rien  plus  ni  moins  n'y  convient. 
Mas  TOT  LO  MENS  aitant  eu  retendrai, 
Qu'  ins  en  mon  cor  l'amarai  a  rescos. 
FoLQiET  DE  Marseille  :  S' al  cor  plagues. 
Mais  tout  le  moins  autant  j'en  retiendrai  ,  (jn'au 
dedans  de  mon  coeur  je  l'aimerai  en  secret. 
A  TOT  LO  mens  m'er  l'atendres  bonors. 
AiMERi  DE  Sarlat  :  Fis  e  leials. 
.4  tout  le  moins  me  sera  l'attendre  honneur. 

ANC.  FR. 

Regarde  à  tout  le  moins\a  douleur  que  j'endure. 
Premières  OEui'res  de  Desportes ,  fol.  291. 
Que  mas  cansos  aprenda, 
O  AL  l'ER  MENS  quc,  si  'I  plai ,  las  entend.!. 

Albert  de  Sistekon  :  En  amor  ai. 
Qu'elle  apprenne  mes  chansons  ,  ou  pour  le  moins 
que  ,  s'il  lui  plail ,  elle  les  entende. 
Selh  que  plus  volia  mantener  .. 
Humilitat,  orguclb  ses  viiania, 
E  'Is  bons  mestiers  totz  ses  menhs  e  ses  mai. 
A1MERI  DE  Peguilain  ;  Era  par  ben. 


MEN 

Celui  qui  plus  voulait  maintenir...  humilito , 
fierté'  sans  vilenie,  et  les  bons  oIRces  tous  sans  moins 
eC  sans  plus. 

Un  sac  II  vai  moslrardeclfiiicrs  paucmens  pleii. 
f-'.  de  S.  Honorât. 
Un  sac  lui  va  montrer  de  deniers  à  peu  près  [ileiii. 
Prép.  comp.  Sai  que  plus  gen  miirrai , 
Et  AB  MEINHS  D'afaii. 

PeyRols  ;  Atressi  col  signes. 
Je  sais  que  je  mouri'ai  plus  gentiment,  et  tnwf 
moins  de  peine. 

Pauc  val  sella  ab  meinhs  D'ary.ons. 
Gl'illaume  de  Bergiedan  :  Mal  o  l'es. 
l'eu  vaut  selle  avec  moins  que  (sans)  arçons. 
Conj.  comp.  En  mens  qde  non  clageras  Tneyll. 
y.  de  S.  Honorât. 
En  moins  (jne  tu  ne  cligneras  l'œil. 

Précédant  divers  mots,  auxquels  il 
se  joignait ,  il  les  modifiait: 

Un  verbe. 

Sai  n'antra  que  anc  les  uo  m  meyns  près. 
Le  MOl.\E  DE  MoXTAtDON  :  i\issicuni  selh  qu'es. 

J'en  sais  une  autre  qui  oucqucs  ne  nie  moins  prit 
(me'prisa). 

Un  substantif.  Par  so  n'ay  femor, 
Quar  conosc  la  mens  valensa. 
T.  DE  Bernard  et  de  Gaucelji  :  Gausselm  no. 

Pour  cela  j'en  ai  crainte  ,  car  je  connais  la  moins 
valeur. 

Il  était  aussi  modifié  lui-même,  mais 
alors  il  se  joignait  au  mot  qui  le  modi- 
fiait. 

Contra  la  gent  que  nostra  lei  mescre. 

P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Contre  la  gent  qui  notre  loi  mécroit. 

Mos  MESFAITZ  m' cs  tan  greus  e  pesans. 
Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum. 
Mon  méfait  m'est  si  pénible  et  pesant. 
A  s'arma  menescabada. 

Contricio  e  peniis  ijerna/s. 
A  son  âme  perdue. 
ANC.  CAT.  Menys.  cat.  mod.  esp.  port.  Menas. 
iT.  Mena. 

1.      MeNRE   ,        MF.NDRE  ,        MENOR  ,        (l<{j . 

coinpar.,  lat.    minor,  moiniire,   |)lus 
petit ,  inférieur. 

Si  nnlLs  çs  de  rai  menre 

De  sen  ni  de  sciensa. 

AnsALD  DE  Marl'Eil  :  Razoses. 
Si  nul  est  moindre  que  moi  en  sens  et  en  science. 


MEN 


195 


Ela  sera  mbnre  de  las  antras. 

Zii'/v  de  SjdntCj  fol.  g'J. 
Klle  sera  moindre  que  les  autres. 
Mas  n'  er  ma  dolor  mendre. 

HiiGVES  DE  Saint-Cyr  :  Cansonque  leu. 
Mais  en  sera  ma  douleur  moindre. 
Seran  menre  que  nos. 

Lif.  de  Sydrac,   fol.  Çf'i. 
Seront  moindres  que  nous. 
La  ongla  del  det  menor. 

f^.  de  Guillaume  de  Balaun. 
L'ongle  du  doigt  plus  petit. 
Substaneiv.  Ben  serai  fols,  s'ieu  no  pren, 
D'  aqnestz  dos  mais,  lo  menor. 
B.  de  Ventai)ûi;r  :  Accosselhati. 
Je  serai  bien  fou  ,  si  je  ne  prends  ,  de  ces  deux 
maux  ,  le  moindre. 
Mas  quan  lo  ricx  ses  menors  acuelb  gen, 
Dobla  son  prelz. 

P.  Rai.mond  de  Toulouse  :  Si  cum  seluy. 
Mais  quand  le  puissant  accueille  gentiment  ses  in- 
Jerieurs,  il  double  son  mérite. 

Don  te  per  despendre 
Un  dels  seos  dons,  c  seras  ries  del  mendre. 
T.  de  Blacas  et  de  Peyrols  ;  Peyrols  pois. 
Qu'elle  te  donne  à  dépenser  un  des  siens  dons  ,  et 
lu  seras  riche  du  moindre. 
ANC.  ER.     De  Rretaiue  la  menor  mû. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  72. 
Tuit  li  greignor  e  li  menor 
Portoient  à  richece  honor. 

Roman  de  la  JRose,  v.  io3l . 
Les  cccistrent  tons  du   pins  graut  jusques 
an  menor. 

Citron,  de  Fr.,  liée,  des  fiist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  293. 
Aimé  sera  tant  dn  grand  tjue  dn  mendre. 
Cl.  Marot,  t.  I ,  p.  i53. 
CAT.  ESP.  PORT.  Menor.  iï.  .Mi/iore. 

3.  Menoret,  adj.  dim,. ,  moindre,  plus 
petit,  inférieur. 

Al  sien  menoret  messatge 
Faria  yeu  mil  tant  d'onors 
C'al  i)lus  rie  de  loi/,  mos  senhors. 
Raimond  de  Miraval  :  Loncx  temps. 
Au  sien  moindre  message  je  ferais  mille  fois  au- 
tant d'honneurs  qu'au  plus  puissant  de  tous  mes  sei- 
gneurs. 

Substantif.  Non  cre  ieu 

Qii'eis  MENORETZ  no  renhon  folamen. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes.  f^ar. 
Je  ne  crois  pas  que  les  plus  petits  ne  se  gouvernent 
pas  follement. 


i^6 


MEN 


—  Sœur-mineure. 

Per  on  hom  va  de  la  raaio  de  las  menoiie- 
TAS  a  la  glieia. 

Tu.  de  i2o3.  DoAT,  i.  CXVlll,  fol.  a/jG. 

Par  où  on  va  de  la  niaisou  des  sœurs-mineures  à 
l'église. 

ij.  Menoria,  s.  /.,  infériorité. 

Menoria 
An  ses  eveia  Ihi  meuor. 

Brei>.  d'ainor,  fol.   ip- 
Infériorité  ont  sans  envie  les  inférieurs. 
ESP.  Menoria. 

5.  Mknoretat,  s./.,  lat.  minof.itatcw^ 
minorité. 

A  tôt  benefici  de  menoretat. 

Tu.  (/ei258.DoAT,  t.CVI,foI.  17  r. 
A  tout  bénéfice  de  minorité. 
CAT.  Minoritat.  anc.  est.  Mena rùlad.  est.  ihod. 
Alinoridad.  port.  Minoridade.  it.  Minoruà. 

6.  Menuensa,  ,y./.,  diminution. 

Ta  creyssensa  o  ta  menuensa  pren  de  niieb 
de  las  .11.  parts,  con  que  si  parla  o  de  lonc  o 
de  travers. 

Trad.  du  Traité  de  V Arpentage,  i'«  part.,  c.  27. 
Prends  ton  accroissement  ou   ta   diminution  du 
milieu  des  deux  parties  ,  comment  qu'elle  se  partage 
ou  de  long  ou  de  travers  . 

7.  MiNUAR,  V.,  lat.  MiNUERe,  diminuer. 
No  puescan  minuar. 

No  pucsca  creisser  ni  minuar. 

Charte  de  Gréalou,  p.  bt)  et  88. 
]Ne  puissent  diminuer. 
^e  puisse  croître  ni  diminuer. 
<:at.   Minorar.  anc.  esp.  Menorar.  esp.   mod. 
Minorar.  ir.  Minuire. 

8.  DiMiNUACio,  A'./. ,  diminution. 
NocHinent  ni  DoiiNUACro. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  18. 
Dommage  ni  diminution. 

().  DiMiNUAR  ,  V.,  diminuer. 

Part.  pas.  Qne  lo  pays  de  Lengadoch  sia  for! 
depopnlat ,  diminuât,  dainneiat  et  depau- 
perat,  er  plus  que  jamais  non  foc. 
Tit.  de  1/(24.  ^'-s'-  de  Lanifuedoc ,  t.  iV,  pr.  , 
col.  422. 
Que  le  pays  de  Languedoc  soil  fort  dépeuplé  ,  di- 
minué, endommagé  et  appauvri  ,  et  plus  que  jamais 
il  ne  fût. 
ANC.  CAT.  ANC.  EST.  Diminuar. 


MEN 

10.  DiMiNtJTio,  s.f.,  lat,  DiMiNUTio,  di- 
minution. 

Que  las  nionedas...  sian  tengudas...  sens  al- 

CUUa   DIMINDTIO. 

Tit.  de  1424-  f^'^t.  de  Languedoc,  t.  IV,  pr.  , 
col.  4^- 
Que  les  monnaies...  soient  tenues...  sans  aucune 
diminution. 

—  Figure  de  grammaire. 

DiMiNUTios  es  hurailitatz  de  .sentencia. 

Leys  d'amors,  fol.  147. 
La  diminution  est  abaissement  de  sentence. 
CAT.  Diininucié .  esp.  Diminucion.  port.  Diini- 
niiicâo.  IT.  Diminuzione . 

11.  DlMINUTlU,   aclj.,\A\..    niMINUTIVKi-, 

diminutif. 

Noms  DiMiNOTius,  es  eant  diminuish  o  amer- 
ina  lo  significat  d' aquel  don  se  dériva. 
Per  so  los  apelam  quaysh  diminutiu. 

Lejs  d'amors,  fol.  49  et  69. 
IVom  diminutif,  c'est  quand  il  diminue  ou  amoin- 
ihit  la  signification  de  celui  dont  il  se  dérive. 

Pour  cela  nous  les  appelons  quasi  diminutifs. 
Siibstanttv.  S.  Jacme  apella  totz  los  autres  bes 
que  Dieus  nos  dona,  donalios,  ayssi  com 
DiMiNUTitr  de  menulz  dos 

V.  et  Fert.,  fol.  46. 
Saint  Jacques  appelle   tous  les  autres  Liens  que 
Dieu  nous  donne ,   donations  ,  ainsi  comme   dimi- 
nutif àe  menus  dons. 
CAT.  Diinmiuiu.  esp.  port.  it.  DiininutU'o. 

la.    DlMlNUIR,    DEMEKIR,    V.,     lat.      DIMI- 

NUER^?,  diminuer. 

Nomsdiminntins,  es  cant  diminuish  oamer- 
ma  lo  significat  d'  aquel  don  se  dériva. 

Leys  d'amors ,  fol.  49- 
ÎNom  diminutif,  c'est  quand  il  </;>«;>!««  ou  amoin- 
drit la  signification  de  celui  dont  il  se  dérive. 
Part.  pas.  Cant  que  sion  demenidas, 
Los  budels  ne  den  on  gitar. 
Dkudes  de  Pbades  ,  Àiiz.  cass. 
Combien    qu'elles   soient  diminuées,   les  boyaux 
en  doit-on  jeter. 

CAT.    Disininuir.    esp.    Diininuir ,    disminuir. 
PORT.  Diininuir.  it.  Diinimdre. 

i'3.  A.menrauamkn  ,  adv,,  jjetitemcnt. 
Que  vivan  Amenradamen  e  bonamen. 

Cat.  dels  aposl.  de  Homa,  fol.  2:3. 
Oui  vivent  petitement  it  bonnement. 


MEN 

i/j-  Menut,  ndj.,  lat.  MiNtiTM-v,  menu, 
petit,  mince. 

Hic  escas  non  pot  aver  honransa 
Ab  MENUTZ  clos. 

T.  DE  RAMBiL'D,  D'AdHE.MAR  ET  DE  PERDIGOÎI  : 

Soulier. 
Riche  avare  ne  peut  avoir  lioimcur  avec  de  menus 
«Ions. 

Prendelz  gian  re  de  serps  menudas. 

Deudhs  DE  Prades,  ^IIZ.  CtlSS. 
Vous  prenez  beaucoup  de  petits  serpents. 
Fi)f.         Tant  es  avols  e  de  menut  coratge. 

I.ANFRANC  CiGALA  :  Esticrs  iiion. 
Tant  il  est  vil  et  de  mince  courage. 
Plan  se  sos  dois  e  sos  mencz  peccaz. 

Pocine  sur  Bocce. 
II  se  plaint  ses  fautes  et  ses  menus  pe'clies. 
Loc.  fig.  Honi  mnrtrier  ui  raubaire 

No  plalz  tant  a  Dieu  lo  paire , 
Ni  tan  non  atna  son  frut , 
Com  fai  del  pobol  menut- 

P.  Cardinal  :  Razos  es. 
Homme  meurtrier  et  voleur  ne  plaît  pas  tant  à 
Dieu  le  père,  ni  (Dieu)  n'aime  pas  tant  son  fruit, 
comme  il  fait  ^celui)  du  menu  peuple. 

Per  conselh  de  menudas  gens. 

Raijiond  de  Miraval  :  Grans. 
Par  conseil  de  petites  gens. 
Siibsc.  Keiuauran  li  menut  e  '1  vénal. 

AlMERr  de  Peguilain  :  Ara  para. 
Resteront  les  menus  et  les  inte'rcsses. 
Li  grant  e  li  menct  niandon  ad  Honorar. 

P^.  de  S.  J/onorat. 
Les  grands  et  les  petits  mandent  à  Honorât.  ' 

adverbial.  E 'Is  trefanetz  menut  vestilz. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  En  lionor  Uieu. 
Elles  petits  trompeurs  menu  vêtus. 
Ane  pus  MENUT  ayga  non  ploe. 

Gavaudan  I.E  Vieux  :  Senhors  per  los. 
Oncques  plus  menu  eau  ne  tomba. 

Adv.coinp.  Que'l  lavcrnier  venda  a  menut  lo 
vin. 
Cartulaire  de  Montpellier,  du  \in'  siècle- 
Que  le  tavernier  vende  en  détail  le  vin. 

Se  camjan  soven  e  menut. 

1'.  Vidal  :  Abril  issic. 
Se  changent  souvent  et  fréquemment. 
Contau  soven  et  menut. 

V.  de  S.  Honorât. 
•  lomptfnit  souvent  et  minutieusement. 
<Ar.  Mcnitd.  est.    Vertndo.  iMf.i,    Miudo.  it. 
Miniito. 


MEN  197 

1 5.  Mrni.  DAMEN,  ai/v.,  petitement,  menu, 
peu  à  peu,  en  petits  morceaux. 

Sou  anzel  pais  menudamf.n. 

Deides  de  1>rades  ,  j-Iuz.  cass. 
Son  oiseau  il  pait  peu  à  peu. 

Lis  albres  e  las  vinlias  menudamens  fulbar. 

Guillaume  deTudela. 
Les  arbres  et  les  vignes  peu  à  peu  fouiller. 
Lo  despezon  plus  mekudamens  que  lioin  no 
fay  carn  a  niazcll. 

l'.et  (ert.,  M.  z5. 
Ils  lo  depicent    plus  /nfn«  <|u'o!i    no   fait   chair  à 
boucherie. 

CAT.  Meniidament.  esp.  Meiiudamcntc.   port. 
Tdhidainente.  it.  Minutamcnte. 

16.  Mknudet,  adj.  dim.,   tout  menu, 
tout  j)e(it. 

Paisetz  lo  d'  ausels  menudetz. 

Deudes  de  Prades  ,  .4uz.  cass. 
Paissez-le  d'oiseaus  tout  petits. 

Las  dents  pancas  e  menudetas. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Les  dents  petites  et  toutes  menues. 
Adverbial.  De  flors  de  lizs  es  coronada , 

Que  nais  menudet  en  la  prad.i. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  <[ue. 
Elle  est  couronnée  de  fleurs  de  lis,  qui  naît  tout 
menu  en  la  prairie. 

CAT.  Menudet.  E.sr.  Menudito. 

17.  IMenldeza,  s.f.,  ténuité,  faiblesse, 
maigreui-,  délicatesse. 

Priiueza  et  mknudeza  de  j)op;is. 

Elue,  de  las  propr. .  fol.   5l. 
Petitesse  et  délicatesse  de  mamelles. 

18.  IMf.MUIER,      MENIDER,     MENU/.IER  , 

adJ.,  menu,  petit, moindit;,  inférieur. 
E  '1  rie  menczier 
An  cassa  per  sana. 
B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Er  can. 
El  les  puissants  inférieurs  ont  chasse  par  marais. 
Proverbial. 
U  dich  sou  gros,  e  il  faich  son  menudier. 

SoRiiel  :  (^uan  qu'  ion. 
Les  dits  sont  gros,  et  les  faits  sont  menus. 
Substantiv.  De  très  lairos, 

Lo  quai  près  piez  per  eniblar  mencuers. 
liLACAs  :  En  Pelissier. 
De  trois  larrons,  lequel  prit  pire  pour  voler  me- 
nues choses. 


198 


MEN 


19.  Menuzar  ,  v.,  amoindrir,  diminuer, 
subdiviser. 

Fer  que  no  la  pot  menuzar. 

Eluc.delns  propr.,  fol.  137. 
J'ar  <]iioi  il  ne  la  peut  amoindrir. 

Aissi  v;ia  lors  pretz  mendzan. 

M.\RCABmjS  :  Pus  s' enfulleyssoD. 
Ainsi  ils  vont  amoindrissant  leurs  mérites. 

Car  joîs  e  bon  osatje 
Aissi  MEND7-A.  e  faill. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Los  apleitz. 
Car  gaite'    et  bonne  habitude    ainsi   diminue  el 
manque. 

Par  so  de  leu  si  mendza  eu  mantas  partldas. 

Elue,  de  las  propr.^  fol.  l32. 
Par  cela  promptement  se  subdii'ise  en  maintes 
parties. 
ANC.  FR.  Cil  ki  les  encachent  et  meniiient. 

Roman  de  Pœii,  v.  9298. 
Ni  rien  aussi  qui  si  fort  les  menuisent. 
Cl.  Marot,  t.  I ,  p.  287. 
ANC.  ESP.  Menuzar.  it.  Ninuzzare. 

20.  Amenudar  ,  AMENUZAR,  V. ,  amoin- 
drir, morceler,  réduire. 

Tôt  r  aur  e  1'  argent  fassaiu  pizar  e  mortier 
de  coire,  e  amenudar  fort  a  menndas  pessas. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  18. 

Tout  l'or  et  l'argent  faisons  piler  en  mortier  de 
cuivre ,  et  réduire  fort  à  petites  pièces. 

Que  las  raitz  amenuziscon, 
E  que  totas  evauiscon. 

Deudes  de  Prades  ,  ^uz.  rass. 
(^>ue  les    racines  s'amoindrissent ,  et  que  toutes 
disparaissent. 

ANC.    FR. 

Ke  du  don  k'il  m'a  fait  m'alont  amenuisant. 
Roman  de  Rou  ,  v.  3276. 
Que  ja   n'en  seroit  estreciez  ne  amenuisiez 
ne  de  sanlé  ne  d' onor. 

Rec.des  Ilist.  de  Fr.,  t.  VI,  p.  159. 
Son  mal  maintes  fois  amenuise. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  607. 
De  jour  en  jour  suivant  s'amenuissoit  ma  vie. 
Ronsard  ,  1. 1 ,  p.  767. 
iT.  Amminufure . 

21.  Ametniar  , -y.,  diminuer. 

Elh  vole  que  fos  fos  temps  elh  pes  delb  pa 
per  tal  que  no  '1  pogiiesson  ametniar. 

Philomena. 


MEN 

Il  voulut  que  le  poids  du  pain  fût  toujours  de 
telle  (sorte)  qu'ils  ne  le  pussent  diminuer. 

11.  MiNiM,  adj.,  lat.  minimh^,  moindre. 
Elément,  es  una  minima  e  slinpla  partida. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3i . 
Ele'ment ,  c'est  une  minime  et  simple  partie. 
(:\T.  Minim.  esp.  port.  it.  Minimo. 

73,  Minima,   s.  /.,  minime,  terme   de 
musique. 

Han  mudat  lo  so  de  dansa  en  so  de  redondel, 
ah  lors  minimas  et  am  los  semibreus  de  lors 
motet/.. 

Lej^s  d'amorSj  fol.  /Jo. 
Ont  change'  l'air  de  dan.se  en  air  de  rondeau  ,  avec 
leurs   minimes   et    avec   les   semi-brèves   de    leurs 
motels. 

CAT.  ESP.  poiiT.  IT.  Minima. 

2/4.   M1NIMAR,  V. ,  minimer,  faire  em- 
ploi des  minimes ,  abréger  par  mi- 
nimes, terme  de  musique. 
Part.  pas.  Bals  ha  so  mays  minimat  e  viacier, 
e  niays  apte  per  canlar  amb  esturmens. 
Lejs  d'amors,  fol./^i. 
Bal  a  air  plus  minime  et  rapide  ,  et  plus  apte  pour 
clianler  avec  instruments. 

25.  Mendizar  ,  V.,  déprécier,  affaiblir. 
Qnar  dos  mal  datz  desabriza 
"Valor  e  pretz  ,  e'is  mendiza. 
T.  DE  G.  deCabanasetd'Eschileta  :  N  Esquileta. 
Car  don  mal  donne  brise  valeur  et  mérite ,  et  les 
déprécie. 

i.6.  Mermar  ,  V.,  diminuer,  amoindrir, 
décroître. 
Le  rei  demanda  :  «  Lo  mars  pot  mermar.'  o 

iù".  de  Sydrac,  fol.  80. 
Le  roi  demande  :  «  La  mer  peut-elle  (/iwin^zer.'' 
S'  al  rey  frances  merma  sas  tenezos. 
Bernard  de  Rovenac  :  Ja  no  vuelh. 
Si  au  roi  français  il  diminue  ses  tenures. 

Ni  ja  non  mermara,  ans  er  tos  temps  creissens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
INi  jamais  ne  diminuera,  mais  sera  toujours  crois- 
saut. 

Coma  aur  que,  cant  pins  es  el  fuoc  ,  e  plus 
se  MERMA,  c  plus  es  purs. 

1^.  et  Fert.,  fol.  66. 
Comme  or  qui ,  quand  plus  il  est  au  feu ,  plus  il 
^'amoindrit,  et  plus  il  est  pur. 


■!  t>.' 


MEN 

Ftg.         Se  laissa  tolie  ni  mermau 
Lo  dreyt. 

G.  FiG'jElRA  :  Ja  (le  far. 
Se  laicise  enlever  et  climiituerle  droit. 

Ni  saiip  far  semblans  fans 
Ni  parvensa,  don  mekmïs  sas  bcinta!/,. 
Arnaud  de  Makueii-  :  La  corlezia. 
Ki  sut  faire  semblants  faux  ni  apparence  ,  dont 
elle  amoindrit  ses  Lontes. 

—  Il  servait  à  exprimer  la  dinéo. 

En  esiien  creisso  Ibi  joru,  e  mermo  las  nnelis. 
Lii>.  Je  Sj-'irac,  fol.  ^i . 
En  été  les  jours  croissent ,  et  les  nuits  décroissent. 

—  Donner  moins  d'intensité  ,   de  vio- 
lence. 

Qui  vol  MERMAR  o  del  tôt  amortir  In  fuoc  , 
dea  sostrayre  la  leiiba. 

/'.  et  yert.,  fol.  99. 

(^)ui    veut  (/im/n(;er  ou  du  tout  amortir  le   feu, 
doit  soustraire  le  Lois. 

—  Abaisser,  rabaisser. 

Es  fols  qui  be  no  'I  merma 
Quan  lo  velz  sobrepuiar. 

Bertrand  de  Born  :  Meut  mi  piji. 
Est  fou  celui  qui  bien  ne  l'/i/^rtiiie  quand  il  le  voit 
sure'lever. 

<'.AT.  ESP.  Merinar. 

27.  BIermaxsa,  s.f.,  diminution  ,  déca- 
dence. 

Aisso  es  per  la  biermansa  de  so  sanc,  e  per 
la  febleza  de  sos  rnnbos. 

Zic.  de  Sydrac,  fol.  j8. 

Ceci  est  par  la  diminution  de  son  sang,  et  par  la 
faiblesse  de  ses  reins. 

En  .sa  cort ,  on  sni  vengnt, 
Es  fams  e  vera  mermansa. 

Pierre  d'Alvergne:  Bel  m'  es  qui. 
En  sa  cour,  où  je  suis   venu  ,   est   faim  et   vraie 
décadence. 

28.  Mermamen,    s.    III.,    diminution, 
abaissement. 

E '1  sobrevers  non  pren  nulh  mermamen. 

P.  Cardinal  :  Toiz  lo  muns. 

El  le  bouleversement  ne  prend  nulle  diminution. 

Elis  fan  trops  grans  despessas,  et  en  grenge 

de  motas  gens,  et  en  mermame.v  de  las  altuor- 

nas  que  pogran  et  degran  far. 

f^.et  Fert,,  loi.  21. 
Ils  font  trop  grandes   dépenses  ,  et  au   préjudice 


MEN 


^)\) 


de  beaucoup  de  gens  ,  et  en  diminution  des  aumônes 
i[u'ils  pourraient  et  devraient  faire. 

29.  Mermaria  ,  j'./. ,  diminution  ,  dé- 
périssement. 

No  s  vc  mermaria  de  re. 

JJrei'.  d'iimor,  fol.  A. 
!\e  se  voit  diminution  de  rien. 

30.  Amermansa  ,  .V.  f.,  diniimilion  ,  dé- 
périssement. 

Sens.  .  afolament  ni...  amermansa. 

Tit.  de  i38.'j.  .4rch.  du  Roy.,  K.  .')•.•.. 
Sans...  délérioralion  ni...  dépérissement. 

3i.   Amkrmament,   .y.   m.,    diminution, 
amoindrissement. 

Lo  patibres  laborara  en  1'  amermament  de! 
viiire,  qne  no  sia  sofraitos  en  la  fi. 

Trad.  de  Bide,  fol.  7  [ . 
Le  pauvre  travaillera  à   la  diminution  du  vivre  , 
afin  qu'il  ne  soit  pas  souffreteux  à  la  (in. 

Amermament  de  ben. 

Nobla  Leyczon. 
Diminution  de  bien. 

^2,  Amermar,  V.,  diminuer,  décroître  ,^ 
affaiblir. 

Amerman  los  bes  d'antres. 
Adoncs  SE  AMERMA  lur  vida. 

f^.  et  Fert.,  fol.  52  et  20. 
Diminuent  les  biens  des  autres. 
Alors  leur  vie  s'affaiblit. 
Per  que  io  bes  amerma  ,  e  lo  mais  es  doblatz. 

Guillaume  de  Tudela. 
C'est  pourquoi  le  bien  diminue,  cl  le  mal  est  doublé. 
Pari.  pas.  Amermatz  dese  m'  er  onor. 

P.  Vidal  :  Abril  issie. 
Diminue  incontinent  me  sera  le  domaine. 

33,    CONMINUIR  ,   V.,    fat.     comminu.^rc, 

briser,  fracasser. 
Pare,  pas.  La  partida  conminuta.  e  airita. 
Trad.  d'Àlbucasis,  fol.  58. 
La  \^iirùi:  fracassée  et  triturée. 

3/i.  CoMMiNucio,  y./.,  fracture,  brisure. 
Dels  quais  la  comminucio  110  es  toimida  ,  ni 
lor  dissolucio. 

Trad.  d'yllbucasiSj  fol.  61. 
Desquels  \à  fracture  u'csl  pas  crainte  ,  ni  leur  dis- 
solution. 

MENSA  ,  .^.f.,  lat.  mensa,  mense  ,  table. 


200  MK,N 

Mensa  |)ei'  taula. 

Leys  d'atnors,  loi.  (iy. 
Mense  pour  l.ihle- 
Ksr.  Mesa.  it.  Mensa. 

MENSURA ,   MESURA,    mf.zura,  s.  J., 
iat.  MENSURA  ,  mesure. 
TJaa  MESURA  de  sivada, 
ïal  que  j)ot  un  rossis  maDJar. 

Deudes  de  Prades  ,  ^llZ.  CllSS. 
Une  mesure  tlavoine  ,   telle  que  peut  manger  un 
roussin. 

Barat  que  hom  fay  en  pes  et  en  mzzuras. 

V.  et  Vert.,  fol.  17. 
Tiomperie  qu'on  tait  en  poids  et  en  mesures. 
Fig.  "Volon  mezurar  Inr  entendeinen  e  liir  r»7.n 
a  la  MEZURA  de  la  fe. 

y.  et  Fert-,  Toi.  102. 
Veulent  mesurer  leur  enlemlemeot  el  leur  raison 
à  la  mesure  de  la  foi. 

—  Sagesse,  raison,  modération  ,  règle. 
Aissi  m'  au  partita  egualmen 
Mesura  e  Leujaria. 

Garins  le  Lrln  :  jS'ueg  e  jorn. 
Ainsi  m'ont  partagé  e'galement  Raison  et  Folie. 
En  totz  SOS  fatz  met  mesura. 

P.  Cardinal:  Jliesum  Crist. 
En  toutes  ses  actions  met  mesure. 

La  MEZURA  que  lur  es  juncha  en  Inr  pene- 
densa  per  lur  (;ofessor. 

V.  et  Ferl.,  fol.  21. 
La  règle  qui  leur  est  enjoiiilc>  l'n  leur  pénitence 
par  leur  confesseur. 
Loc.  Els  faran  totz  estar  d'  una  mensura. 

Guillaume  de  Montagnagout  :  Per  lo  mon. 
Les  feront  tous  être  de  même  mesure. 

Prov.  En  aqnela  mesura  unt  mesnrarez,  voser 
iiiesnrat. 

IVnd.  de  Bide,  fol.   78. 
En  celte  mesure  où  vous  mesurerez,  il  vous  sera 
mesuré. 

Àdv.  cnmp. 

El  fon  savi.s,  conoy.ssens,  e.^saup  far 

A  MEZURA. 

.'Vi-MEET  BE  Peguilain  :  Anc  non  cugcy. 
Il  fut  sage,  iiilelligent ,  et  sut  ag,ir  avec  tnesure. 
Comanda  s>naumentz,  parlaras  a  mesura. 

V.  de  S.  Honorât. 
Commande  doucement ,  tu  parleras  avec  mesure. 

Per  qu'  eu,  quan  venc  va.s  vos,  en  van  de  cors , 
Tost  e  viatz,  e  non  falz  be  mesura. 

PiSTOiETA  :  Secs  e  saLers. 


MEN 

C'est  pourquoi ,  quand  je  viens  rers  vous  ,  j'en 
vais  à  la  course,  tôt  et  promptement,  et  ne  fais  pas 
de  mesure  (  mode'rément  ). 

Dcvenc  gros  otra  mesura. 

F.  de  Gaucelm  Faidit. 
JDevint  gros  outre  mesure. 
L'  amors  de  lor  dos...  fo  ses  tota  mesura. 
F.  de  Pi.  Jordan,  n)icomte  de  S .  Antonin. 
L'amour  d'eux  deux...  fut  sans  nulle  mesure. 
CAT.  ESP.  Mesura,  it.  Misura. 

2.  SoBREMESURA,  s.f.,  sur-mesiue,  sur- 
plus ,  surabondance. 
Per  garnir  lors  Lanc.s 
De  la  sobuemesura. 

Leys  d' amors,  fol.  2g. 
'  Pour  garnir  leurs  hancs  du  surplus- 

'^.  Mezuramen,  .y.   ///.,  ntesure,  art  de 
mesurer. 

De  gcoinetria  sa!  tan  dels  mesuramens, 

C'un  basto  en  mon  ponh,  si  m'estau  en  jazens, 

Mezuri  las  tors  autas. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  géométrie  je  sais  tant  des  mesures j  qu'un  bâ- 
ton en  mon  poing,  si  je  suis  en  gisant,  je  mesure 
les  hautes  tours. 

ANC.  CAT.    Mestirainent.    anc.    esp.    ISIesura- 
iniento.  it.  Misuramento. 

!\.    Mensuracio,  mensuratio,  s.f.,  Iat. 

mensur.atio  ,  mesurage  ,    commensu- 

rabilité. 

Innaensitat  ses  mensuracfo. 

Ni  geometiia  sapia  en  sas  figuras  mensu- 
ratio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  4  et  280. 

Immensité  sans  mesurage. 

Ni  géométrie  ne  sache  commensurabilité  en  ses 
figures. 
IT.  Misurazione. 

5.  Mesuratge,  s.  m.,  mesurage. 
Lo  MESURATGE  sobrediclis. 

Tu.  du  xivf  siècle.  DoAT,  t.  LXXXVIII,  fol.  148. 
Le  mesurage  susdit. 

6.  Mezurable,  ar^. J   Iat.  MEnsvnxhiLis. 
mesurable. 

No  so  MEzuRABLEs  siuo  pcT  imitât. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  280. 
Ne  sont  mesurables  sinon  par  unilc. 
IT.  IMisurabile.  ^ 


MEN 

7.    MeSURAR,    iMEZUr.AR,    7K  ,     ht.   MKWSU- 

RARe,  mesurer,  régler,  comparer. 
Voyez  Denina,  t.  II,  p.  2^3. 

Tin  basto  en  mon  ponli... 
Mezuri  1;is  tors  ;int;i.s. 

Pierre  de  Corgiac  :  El  nom  de. 
Un  Lâton  rn  mon   poing...  je  mesure  les  li.mto- 
tours. 

AÎESi^REC  .XXX.  brassas. 

I'hilomena. 
Mesura  trente  brasses. 

ri!f.  Cnni  fan  ios  eretges  e  los  iiionescrezeris 
qne  volon  mez.urar  liir  entendemen  e  lui 
razo  a  la  mezara  de  la  fc. 

f^.  et  Fert.,  fol.  102. 
Comme  font  les  lierétiques  et  les  nie'crc'anls  qiii 
veulent  mesurer  leur   entendement  et  leur  raison  :i 
la  mesure  de  la  foi. 

.Si  qi)'amdrii  cominnl 
]Me7,ure.s.sem  eiig;il. 

B.  DE  Vestadoib  :  Lo  gens  temps. 
De  sorte  qne  tous  deux  conjointement  nous  mesu- 
rassions également. 

Part.  pas.  Fes  lo.s  siens  vers  pins  mizuratz  de 
hom  qne  anc  mais  trobps. 

f^.  (le  Gauhert  Àmiels. 
Fit  les   siens   vers  plus  mesurés  qu'homme  qui 
oncques  plus  trouvât. 
CAT.  ESP.  JSlesui'ar.  it.  Misiirnre. 

8.  Mesuradamex,  adv.,   avec  mesure  , 
modérément. 

Mesuradameîî  e  verltiosnmen. 

Arbre  de  BataUtas ,  fol.  97. 
'Modérément  et  vertueusement. 
fAT.  Mesuradament.  esp.  Mesuradamcnte.  it. 
Misuratam  ente . 


xMEN 


^iOI 


9.  Amesujiar  ,  amezurar,  7».,  mesu 
régler,  comparer,  moilércr,  élrc 
bre ,  èlre  prudent. 

A  mesura  p. 
Sos  dos  c  sa  inession. 

GlRArD  de  BoRVEII,  :  IToniMi  e-;. 
Régler  %c%  dons  et  sa  dépense. 

Om ,  pos  qne  s  .sap  amf.zurar  , 
Non  es  pneys  adregz  amoros. 

PiAIMOND  DE  MlRAVAI,  :   .Selll  qu 
Homme,   di-s  qu'il   sait   se  modérer,    n'e-t 
vp'rilal)le  amourcuï. 

Senher,  cellei  fez  mais  d'  amor 
JII. 


Yi'V. 

so- 


Qoe  no  .s'en  saup  amksurak. 
T.  DE  G.  Faidit  ET  d'Albert  :  N  Albert. 
Seigneur,  celle-là  fit  plus  d'amour  qui  ne  s'en  sut 
pas  modérer. 

l'art,  pas.  Plus  amezuratz 

Vos  faitz  d'  aiuador  qu'  anc  fos  natz. 
T.  DE  P.  GuiLLEM  ET  DE  .SoRDEL  :  En  Sordel. 
Vous  vous   faites  plus  modéré  qu'amant  qui  onc- 
ques fut  né. 

.SJalz  AMEzrRAT,  e  velb.is. 

'Irnd.  lie  ht  i  '<■  E/ntre  de  S.  Pierre. 
Soyez  modérés,  et  veiller. 
ANC.  FR.  Lors  ne  pot  plus  Dangier  durer, 
Ains  le  convient  amesiircr. 

Pintnan  de  la  liose ,  v.  333o. 
De  ceo  fut  inolt  Piotlan  amesuré. 

Roman  de  Gérard  de  f^ienne,  v.  laC'j. 
A>-o.  Esr.  Amesurar.  it.  Aininisitrare. 

10.  AmEZURAMEK  ,  AMESURADAMENT,  AME- 

ztjRADAMEN  ,  acù>.,  raisonnablement, 
ronvenablement ,  modérément. 
Pero  a  luec  en  meillura 

Qui   pas  AMEZLBAMEN. 

V>.  ZoRGl  :  Tolz  liom  qu'  enten. 
J^ourlant    parfois  en   devient   meilleur    celui   qui 
souflre  modérément. 

Despendr'  el  eove 
Amezuradamen. 

>'at  DE  MoNS  :  Silol  non. 
Il  convient  de  le  dépenser  raisonnablement. 
Vis  begnz  AMESiiRAnAMENT  es   sandaz   del 
cors  e  de  1'  arma. 

Trad.  de  Bide,  fol.  45. 
Vin  bu  modérément  est  santé  du  corps  et  de  l'âme. 
A>-c.  FR.  Qui  a  grâce  et  fjiii  prie  ainesiiréement. 

.Ieiian  de  Mklng  ,  Test. ,  v.  i3f)9. 
A>"r.  <:at.   Ainesiiradament.   it.   Aininisiirata- 
111  ente. 

11.  SoBRFAMEStJRAR  ,    ?'. ,  siir-mesiirer , 
siir-régler,  snr-mfidérer. 

Part.  pa").  .Aqnesl  fo  sobreamesiiratz  en  amas- 
sar. 

Cnt.  dels  apnst.  de  Roma,  fol.  .'». 
Celui-ri  fut  sur-modéré  a  amasser. 

12.  DKSMEStiRA,  DESMEZURA  ,  ■•!./.,  CXCès, 

désordre,  dérèglement,  injustice. 
Li  poble  s  planhon  de  desmhzura 
De  lors  .senhors.  ' 

GvtM.AUMEDE  M0NTAGNAGOi:T  :  Per  lo  mon. 


■J.O'Î 


M  EN 


Les  peuples  si;  plaignent  île  Vinjusticc  île  leurs 
seigneurs. 

Que  no  M  plassa  desmesur'  en  Iniisor. 
SoRDEL  :  Lai  a  'N  Peire. 
One  ne  lui  plaise  pas  excès  ea  louange. 
jitlv.  coinp.  Artns,  si  t'es  bons  lo  bros, 
Beii  ne  a  desmezdra. 
Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joi;laretz. 
.^itus  ,  M  l'est  bon  le  brouet  ,  bois-en  à  l'excès. 
ANC.   FR.  Kitr  bèle  estait  à  desmesure . 

Marie  de  France  ,  t.  1,  p.  loo. 
CAT.  E>r.  Desmesitra.  xt.  Dismistira. 

l3.  DeSMRSURANSA  ,  DESMKZURANSA  ,  S.f., 

injustice,  excès. 

Er  i^rans  desmezuransa  , 
Si  m  fait/,  mal,  pus  no  m  defen. 
Elias  de  Barjols  :  En  alretal. 
Sera   grande  injustice,    si    vous    me  faites    mal , 
puisque  je  ne  me  défends  pas. 

D'  aatra  ren  no  fai  desmesuransa. 

P.  Vidai.  :  Quant  liom  honoratz. 
D'.iutrc  cliose  il  ne  fait  excès. 
iT.  Dismisuranza. 

I  /|.  Desmesurar,  desmezurar,  V.,  déme- 
siirer,  désordonner,  dérégler,  empor- 
ter, débaucher. 

Tau  s'  a  laissât  sobrendre, 
Ealsar  e  desmezurar. 

B.  ZoRGi  :  S'  ieu  trobes. 
Tant  il  s'est  laissé  surmonter,  fausser  et  dérégler. 
Quar,  qu'ab  plus  fort  de  si  se  desmesura, 
Fai  gran  foldat. 

FoLQUETDE  Marseille  :  Sitôt  me  soi. 
Car,  qui   avec  plus   fort  que   soi  s'emporte,   fait 
grande  lolie. 

Part.   pas.    Ay    desmesuratz   alcus  homes  o 
alcunas  feniuas. 

La  Conjessio. 
J'ai  deliauilié aiicuDS  lionimesou  aucunes  femmes. 

Amans  dretz  non  es  desmezuratz, 
Enans  ania  ainezuradaïuen. 

GttLi.AUME  DE  Montagnagout  :  Nuls  bom. 
Amant  sincère   n'est  pas  démesuré ,    il  aime  au 
contraire  avec  mesure. 

ANC.   FR.  C'est  contre  soy  conjurer, 
C'est  raison  desmesurer. 
OEui'res  d'Alain  Charlier,  p.  277. 
CAT.  ESP.  Desmesurar.  it.  Dismisurare. 


MEN 

i5.  Sobreuesmezurar  ,  r».,  sur-dérégler, 
sur-désordontier. 

Paor  ai  que  fais  lauzcnjador, 
Felh  et  esquiu  ,  sobredesmezurat, 
iVr  eiitcndesson. 

GiRAim  DE  Borneil  :  Ar  ai  £;raii. 
J'ai  peur  (|ue  de  (aux  médisants  ,  cruels  et  durs  , 
sur-désordonnés ,  m'entendissent. 

16.  CoMENsuRACio  ,  S./.,   coiiimciisn- 
I       rabitité. 

Per  COMENSURACIO. 

Dieus  no  es  en  loc  per  comensuracio. 

Elue,  de  las  pro/ir. ,  fol.  5. 
Par  commensurabilité. 
Dieu  n'est  en  place  par  cotnmensurabilité ■ 
CAT.  Commensuraciô.  esp.  Conmensuracion . 

17.  D1MENC10,  S.  f.,  la  t.  DiMENSio,  di- 
mension. 

Ses  DiMENCio  corporal. 
En  lors  dimekcios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8  et  107. 
Sans  dimension  corporelle. 
En  leurs  dimensions. 

CAT.  Dimensio.  esp.  Dimension,  port.  Dimen- 
sàu.  IT.  Dimensione. 

18.  ImMENSITAT,  INMENSITAT,  .f .    f.,    hit. 

iMMKNSiTAT(=w,  immonsilé,  étendue. 

Per  IMMENSITAT  o  dimiiiutlon. 

Fors  de  Béarn,  p.   1088. 
Par  étendue  ou  diminution. 
Iuliuilat  et  inmensitat. 

Elue,  de  lus  propr.,   fol.  /j. 
Infinité  et  immensité. 
CAT.  linmensitat.  esp.  Inmensidnd.  port.  Im- 
mensidade.    it.    Immcnsita ,    immen.^itate , 
immensitade . 

MENT,  s.f.,  lat.  mentc/;/,  espiit,  pen- 
sée, manière. 

En  la  MENT  d'un  chascnn  viador. 

Doctrine  des  J'nudnis . 
Pjn  l'esprit  d'un  chacun  voyageur. 
Si  ini  dons  qii'  es  d'aviiien 

M  ENS. 
T.  DE  CODOLET,  DE  G.  RlQUIER  ET  DE  MlCHEL  DE 

Castillon  :  A  'N  Miquel. 
Si  ma  dame  qui  est  d'agréable  esprit. 
No  lo  confessa  d'au  Ira  mentz. 

/^.  de  S.  Honorai. 


MEN 

lie  le  confesse  pas  d'autre  innmlre. 
»:aï.  Esr.  PORT.  IT.  Merice. 

Les  adverbes  en  mk>t  se  soi!t  for- 
més en  ajoutant  le  n)ot  ment  à  l'adjec- 
tif des  deux  genres  :  humil  ad/.,  hit- 
jiiLMENT,  ndi'.  ;  BRFU  adj.,  hretiment, 
adi'. 

Pregon  s;nit  Honorai  humilment. 

/'.  </<,"  iS".  Honorai. 
Prient  saint  Honorai  liiDiilitcnicnl. 
Dignas  li  m  que  breumen  lo  vcirai. 

B.  DE  VentadouR  :  Bels  \\\   os  ((u'  ieu. 
Dites-lui  moi  que  ùientot  je  le  verrai. 

Lorsque  les  adjeetifs  ont  eu  les  deux 
genres,  le  mot  ment  a  été  ajouté  au 
féminin  :  bon,  bon.\,  adj.,  bonament  , 
adc. 

A  senLor  tanh  qu'ain  los  sieus  bonamen. 
Guillaume  de  Montagnaciolit  :  Per  lo  mon. 
A  seigneur  il  convient  qu'il  aime  les  siens  bonne- 
ment. 

Si  plusieurs  adverbes  sont  à  la  suite 
l'un  de  l'autre,  la  terminaison  ment  ne 
s'attache  ordinairement  qu'à  imi  seul. 

Playn  e  crida  forment  e  dura. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Ge'mit  et  crie  fortement  et  péniblement. 
Lo  prega  doussamen.s  e  devota. 

r.  et  Fert.,  fol.  52. 
Le  prie  doucement  et  défotemenl. 
BoKAMEST  e  sv.w  V  an  del  fag  conortada. 
A',  de  S.  Honorât. 
Bonnement  et  paisiblement  l'ont  du  fait  rassurée. 
ANC.  FR.  Bel  et  courtoisement  a  le  roy  salaé. 

Roman  de  Berle,  p.  9?.. 
CAT.  De  yo  e  d'  Ainor  me  trop  apa.ssioiiat 
Tant  egualment  e_/b/-f  qu' cstich  torbaf. 
ArsiA.s  Maiich  :  Yo  se  molt. 
ESP.  Franjas  texidas  bella  y  sutilinente. 

Luis  DE  LkoN  ,Proi>.  de  Satumon,  v.  "jj. 
POET.  Onde  sotU  é  artificiosamente  estava  la- 
vrada  e  escnlpida    toda  a   uianeira  de  sua 
■vida. 
Palmeirin  de  Inglaterra  ,  t.  I  ,  p.  i3i . 
IT.  Non  vederefe  antica  o  nuovamcntc  esser  di- 
venato. 
GuiTTONE  d'Arezzo,  Lett.  XIV,  p.  '\2.. 

1.  Mentat.  ,  adj.,  lat.  mentai./.s  mental. 


MEN 


203 


Lo(]ucio  mental. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  1 1. 
Locution  mentale. 
De  dolsors  mentals. 

A^.  de  santa  Flors.  DoAT,  t.  CXXIII  ,  fol.  l'j~ . 
Do  douceurs  mentales. 
<:at.  ESP.  pour.  Mental,  it.  Mentale. 

'S.  Mkntalmknt,  adv.,  m<MitaIenient. 
Parlar  mentalment. 

Elue,  de  lus  propr.,  toi.  [|. 
Parler  mentitlement. 

CAT.  Mentalment.  esp.  ponr.  ir.  Mcntalmente. 
/).  MeNCIO  ,  MENSIO,  s.f.,  lat.   mentio  , 

mention, 

Desiis  n'aveiu  fâcha  mensio. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  loi.  21. 
DessuS'nous  en  avons  fait  mention. 
Trobain  en  natnral  esciig 
D'  anlras  estelas  mencio. 

Brev.  d'amor,  fol.  3(5. 
Nous    trouvons  en  écrit  sur  la   nature    mention 
d'autres  étoiles. 

CAT.   Mencio.    esp.   Mcncion.    port.    Mencào. 
IT.  Menzione. 

.^.   Mensonar,  V.,  mentionner. 
La  una  lo  senhal  mensona, 
L'altra  lo  nom  de  la  persoua. 

Eeys  d'amors,  fol.  !^t. 
IJune  mentionne  \e   titre,  l'autre  le   nom   de  la 
personne. 

6,  Mentaure,  V.,  mentionner,  rappeler, 
ci  1er. 

Gan  se  anzi  apelar  per  so  nom  ,  ni  auzi  men- 
taure Jbesn  Christ. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  5. 
Quand  il  s'entendit  appeler  par  son  nOm  ,  et  en- 
tendit OTfn^ionner  Jésus-Clirist. 

La  gensor  c' ont  mentau. 

Bertrand  de  Eorn  :  Ges  de  disnar. 
La  plus  lielle  f(u'on  cite. 
Substant.  l'an  m'es  lur  mentaure  non  .sens. 
Bambmd  d'Orange  :  Era  m'es. 
Tant  est  pour  moi  leur  mentionner  non  sens. 
Part.  pas.   L'  autre  son  mentadgut 
Savi  ses  saber  grans. 

G.  RiQUiEK  :  Tant  petit. 
Les  autres  sont  cités  savants  sans  grand  savoir. 
Kl  mon  non  ha  mentauuua 


204 


MEN 


Domna  que  vos  non  aialz 
De  lan  e  de  pretz  vencufla. 

Kalmenz  Bistors:  A  vos. 
Au  monde  il  n'y  a  pas  dame  citée  que  vous  n'ayez 
en  louange  et  en  mérite  vaincue. 
iT.  îilentovare. 

7.  Mentagudament,  ndv.,  spécialement, 
particulièrement. 

De  toia  la  sobredicha  donatio,  e  mentagu- 
dament de  la  tersa  part. 

Tu.  de  1285.  Jfch.  du  Pioy.,3.  3o2. 
De  toute  la  susdite  donation  ,  et  spécialement  ili 
la  troisième  paitie. 

8.  AMENTA.VKr.,1).,  rapp<ler,  mentionner. 

L'  estorn  qu'  avelz  auzit  amentaver. 
Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  3o. 
Le  combat  que  vous  avez  oui  rappeler. 
ANC.  FR.  Ne  saaroiz  riens  amentevoir. 
Ne  eonmander  que  je  ne  face. 

Roman  du  Renart,  t.  III  ,  p.  20^. 
Une  chose  li  ai  requise 
Qui  bien  fait  à  arnentei-oir. 

Roman  de  la  Rose,  v.  33g3. 
iT.  Amentar. 

j).   Amencia,  s.f.,  lat.  AMENTiA,  folic , 
égarement,  e.xtravagance,  manie. 
Amencia  es  una  malaulia. 
Près  soven  ,  engendra  amencia. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  80  et  20.^. 
1,3  Jolie  est  une  maladie. 
Pris  souvent  ,  il  pngendre_/(j/i>. 
ANC.  ESP.  Amenda,  ir.  Arnenza. 

10.  CoMENS,  .1.  m.,  commentaire. 

Far  COMENS  .sobre  las  sanblas  escripturas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  23. 
Faire  commentaire  sur  les  saintes  e'critures. 
ANC.  FR.  Avec  ample  comment,   ç,\ose  iuterli- 
neare. 

Rabelais,  liv.  V,  cli.  27. 
CAT.  Cornent.  Esr.  roKx.  it.  Comento. 

MENTA,  s.  f.,  lat.  menta,  menthe. 
Fe.s  un  cai)e]li 
De  lier  ab  m  enta. 
Guillaume  u'AtiTPOL'L  :  L'autr'ier. 
Fit  un  chapeau  de  Heurs  avec  menthe. 
Ab  MENTA  negra. 

DEunES  i)i;  Pr.ADE.s,  àuz.  cass. 
Avec  menthe  noire. 
CAT.  F.sp.  IT.  Menta. 


MEN  * 

■2.  Mentastre  ,  s.  m.,  lat.  mentastrm///, 
menthe  sanvage. 

Destiempaiz  ab  .suc  de  mentastre. 

Detjdes  DE    VvkK'D's.s,  Auz.cass. 
Détrempes  avec  sue  de  menthe  sauvage. 

Esj'.    Mentastro.    port.    Mentrasto.    it.    Men- 
tastro 

MENTIR,  "v.,  lat.  mentir/,  mentir,  nier, 
fan.sser. 
Qui  'n  diiz  mal  no  pot  plus  lag  mentir. 

B.  de  Ventadour  :  AL  joi. 
Qui  en  dit  du  mal  ne  peut  plus  laidement  mentir. 
Dir  n'ai  doncx  mal,  ieu?  no,  qu'  iea  mentiria. 
Aimeri  de  Sarlat  :  Fis  e  leials. 
En  dirai-je  donc  du  mal,  moi?  non,  vu  que  je 
mentirais. 

Ni  Jehsu  Crist  descreire,  ni  sagrament  mentir. 
SoRDEL  :  Sel  que. 
Ni  Jésus-Clirist  mécroire  ,  ni  sacrement  nier. 
Fig.   Tant  capmal  derorapre ,  e   tant  ausberc 
mentir. 

Guillaume  de  Tudela. 
Tant  lie  caraails  rompre,  et  tant  de  liaubertsyàîW^er. 

Loc.    Fatz  MENTIR  lo  brug  dels  nialdizens. 
PoNs  de  Gapdueil  :  llumils  e  fis. 
Vous  faites  mentir  le  bruit  des  médisants. 
Si  nionge  nier  vol  Dieus  que  sian  sai 
Per  pro  manjar  ni  per  femnas  tenir, 
Ni  inonge  blanc  per  boulas  a  mentir. 
Kaimond  de  Castelnau  :  Mon  sirvenles. 
Si  Dieu   veut  que  les  moines  noirs  soient  sauvés 
pour  beaucoup  manger  et  pour  tenir  des  femmes  ,  et 
les  moines  blancs  pour  fraudes  à  mentir. 
Siibstantiv.  Non  ai  peccat  del  mentir  , 
Quar  ieu  cuiava  ver  dir. 

GaUBERT  ,  MOINE  DE  PuiCIBOT  :  Be  s  cuget. 
Je  n'ai  pas  péché  par  le  mentir,  car  je  croyais  dire 
vrai. 

AN(-   l'K.   La  fiance  a  en  fin  mentie 
Ke  à  Willame  aveit  plevie. 

Roman  de  Roii,  v.  iiijt'j. 
CAT.  ESP.  PORT.  Mentir,  ir.  Mentire. 

1.   Mentire,  mentidor,.v.  w.,  mentenr. 

Li  son  MENTIR K, 

Car  plus  soven 
No  la  remire. 
Pons  de  C\pdukil  ;  Du  gai  de.sccil. 
Je  lui  suis  menteur,  parce  que  plu.'»  souvent  je  ne 
la  contemple. 


MEN 

Ai  paor 
Qae  m  teugua  per  mentidor. 

G.  F.viDlï  :  D'un  ilolz  bel. 
J'ai  peur  qu'elle  nu;  licane  pour  menteur. 

ANC. KR. 

Ki  ço  me  dist  de  vos,  ccries  ne  fud  mentire. 

Roman  Je  Horn,  fol.  9,  col.  i. 
cAT.  ^Icntider.  esp   port.  ]\Jentiroso.  it.  -Ver/- 
cicore. 

3.     IMkNSO>'GIER,     MESSO'GIER,    messor- 

GiiER  ,   a(//.y  menteur,  mensonger. 
IMeîisongiers  en  fos  iea  e  faus  ! 

B.  DE  VeNTADOLB  :  Cliautais  no. 
Mensong'er  en  fusse'-je  et  faux  ! 
Tal  ver  y  a  qu'  es  fais  e  messougiers. 

Arnaud  de  Marueil  :  Auc  vas  aniors. 
Telle  verile'  il  y  a  ijui  est  fausse  et  mensongère. 
Quar  messorguier  son  compran  e  vendeii. 

Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirvcnlcs  a  far. 
Car  ilssoDt  menteurs  en  aclietaul  et  eu  vendant. 
Siibst.  Al  vertadier  darai  d'aurun  grau  mon, 
Simdon'unhuou  quecxMEssoNoiERqueyson. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Au  véri(lii|ue  je  donnerai  un  grand  mont  d'or,  si 
me  donne  un  œuf  chaque  menteur  qui  V  sont. 

IT.  Nenzognero. 

4.  Messongeiramext,  adv.,   mensongc- 
rement,  faussement. 

Chastia  aiESSosGEiKAMENT  qui  allriii  fai  eii- 
juria. 

Trad.  (Jeliède.  fol.  5:>. 
Châtie  tnensongerement  qui  fait  injure  à  autrui. 

5.  Mentizo  ,  S.  f.  ,  lat.  MEXTiTio,  men- 
songe, menterie. 

Tôt  es  vers  ses  mot  de  menti/.o. 
Rambald  de  Vaqleiras  :  Senlier  marques. 
Tout  est  vrai  sans  mot  de  menterie. 

6.  MeNSONGA  ,     MENZONCA  ,      MENSONJA  , 
MESSONGA,  MESSONGUA,  MESSON.IA,  MES- 

sorga,  s.  f.,  mensonge,  menterie. 
Voyez  MuRATORi  ,  Di.^s.  33. 
Contra  menzonga  sun  fait  de  veritat. 
Poème  sur  Jio'ece. 
Contre  mensonge  sont  faits  de  vérité. 
Sa  beulat  es  tan  granda, 
Que  sciiihlaria  us  messonga. 

A.  D\NiEL  :  .\ns  qu'  cl.. 


]\IEN 


205 

vous    semblerait 


Sa  beauté    est  si    grande, 
mensonge. 

.V!zo  es  grans  messorga  c' oni  no  deu  escotar. 
JzAHN  :  Diguas  me  tu. 

Ceci  est  graïul  mensonge  i\a'oa  ne  doit  pas  écouter. 

Proi'.      Messonja  uo  s  pot  cnbrir 

Que  no  s  mo.stre  qiialque  sa/.o. 

FoLcjUET  DE  Marseille  :  Tan  mov. 
Le   mensonge  ne  se  peut  cacher  qu'il  ne  se  montre 
en  quelque  saison. 

ANC.  <:at.  Neiisongia,  mencongia,  tncrtsongiie. 
lï.  Menzogna. 

7.  Desmentir,?».,  démentir. 

Ja  uo  creirai  desmenta  sas  faissos. 

Pons  de  Capdueil  :  .iVstrucx  es. 
Je  ne  croirai  jamais  qu'elle  démente  ses  façons. 
l'ig-  On  plus  en  parlatz  , 

Plus  DESMENTETZ   VOStlaS  cliaUSOS. 

T.  DE  G.  Faidit  et  de  Perdioon  :  Perdigons. 
Où  plus  vous  eu  parlez,  plus  vous  démentez  vos 
chansons. 

Coutensos  ,   es  cant  se  desmenton   1' us   a 
l'autre  ,  o  se  dizou  gro.ssas  paraulas. 

r.  et  Fert.,  fol.  25. 
La  conlenlion  ,  c'est  ([Uaud  ils  se  démentent  i'uu  à 
r.iutro  ,  ou  se  disent  de  grosses  paroles. 
Trop  parlai'  fai  desmentîr 
.Si  lueteys  manta  sazos. 

G.  Olivier  d'Aiu.es,  Cobtus  triudas. 
Trop  parler  liiit  démentir  soi-même  mainte  fois. 

—  Contredire,  empêcher. 

Pero  Boecis  irastir/.  los  en  desment. 

Poème  sur  lioèce. 
Pourlant  Boèce  trestous  les  en  dément. 
Mezura  me  ditz  suau  e  gen 
Que  fd.ssa  mou  afar  ab  .sen  , 
E  Leujaria  la  'n  desmen. 

Gakins  le  Brun  :  INucg  e jorn. 

Raison    me    dit   doucement  et   gentiment  que  je 
fasse  mon  alfaire  avec  discernenient,  et  Folie  l'en  dé- 
ment. 
D'ayso  que  dizelz,  cuni  brico  vos  besmbn. 
Ilomun  de  l''ierabras,  v.  383o. 
De  ceci  que  vous  clites,  je  '•um démens  comme  un 
Iripon . 

Part.  pas.  S'ieu  en  sui  desmentitz 
Qu'aisso  no  sia  vertatz. 
AiMERi  de  Peciulain  :  Manias  veti. 
Si  j'en  suis  (/«-//icn/i  que  ceci  ne  soit  verile. 
CAT.  ESP.  port.  Uesmcntir.  it.  Sinentirc. 

S.    Fementit  ,  aHj.,  infidèle,  parjure. 


ao6 


MEN 


Fais  enveios  ,  fementit  lauzeiigier... 
Be  us  lauzera  que  m  laissassetz  estar. 
Bertrand  de  Born  :  leu  m'  escondisc. 
Faux   envieux,   parjures   médisants...,    hien   je 
vous  approuverais  que  vous  me  laissassiez  être  (tran- 
([iiille). 

ANC.  KK.      l'our  cou  a-ll  tant  fauseté 

Où  monde  et  tant  de  renardie  , 
Cascuns  est,  mais  Dm ,  foi-mentie . . . 
Diex  parjure,  \)ies.  Jbi-mentie. 
Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  369,  et  t.  II ,  p.  f\6. 

ESP.  PORT.  Fcmentido. 

y    Menton,  mento,^.  m.,  lat.  mentmw, 
menton. 
Mento  e  gola,  e  peitrina 
Blanca  com  neus  e  flors  d'espina. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Menton  et  gorge,  et  poitrine  blancLe  comme  neige 
et  fleur  d'épine. 

Regardas  li  la  cara  e  Jos  hdelhs  e  'I  menton. 
l^.  de  S.  Honorât. 
Begardez-lui  la  face  et  les  yeux  et  le  menton. 
IT.  Mento. 

\o.  Mentonet,  .V.  m.  dini.,  petit  menton. 
Lo  MENTONET  bel  e  redont. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Jje  petit  menton  beau  et  rond. 

II.  Mentiron ,  i'.  m.,  menton. 

Del  MENTIRON 

Entro  sobre  U  aissella. 

AuGlER  :  Er  quan. 
Du  menton  jusque  sur  l'aisselle. 

MENTRE,  conj.,  du  lai.  miemm,  tan- 
dis que,  pendant  c[ue. 
Voyez  MuRATORT,  Dus.  33. 

Mentre  secx  pot  qnerer 
Lui,  qu'  es  vers  reis  e  salvaire. 

Pierre  d'Auvekgne  :  Gentes. 
2'andis  (^li "aveugle  peut  requérir  lui  ,  qui  est  vrai 
roi  et  sauveur. 

Prov.  El  rie  s' irai.s  mentre  1' amoros  dansa. 
P-  Cardinal  :  Eu  trazi. 
Le  riclie  s'attriste  tundis  que  l'amoureux  danse. 
■  Conj.  comp. 

Moh  m'  entremis  de  chantar  volentiers..., 
Mentre  que  fui  d'amor  en  boa  esper. 
Pierre  d'Auvergne  :  Molt. 
Moult  je  me  mêlai  de  tlianler  volonllers. ..,   tan- 
dis i/ue]c  fus  en  bon  espoir  d'amour. 


MER 

ANC.   tSP. 

Mientra  que  vivades,  non  seredes  meuguados... 
MierUra  qus  visqnîeredes,  bien  se  fara  lo  tô. 

Poema  del  Cid,  v.  i58  et  /^t2. 
ANC.  IT.  Mentreche  vegnon  lieli  gli  occhi  belti  ^ 
Che  lagrimando  a  te  venir  mi  fenno. 
Dante  ,  Purgat.,  xxvn. 
(AT.    Mentre.     esp.   mod.  Mientras.  n.  mod. 
lUcntre. 

1.   Dementre,  DOMENTRES  ,   conj . ,   tan- 
dis que. 

A  IN'arbona  ,  dementre  la  tenrem  asseijada. 
Philomena. 
A  Narbonne,  tandis  que  nous  la  tiendrons  assiégée. 
Conj.  comp.  MasDOMENTRESQu'ieu  tenc  losdaz, 
Lor  en  enich  rendre  guizerdon. 
Gui  de  Cavaillon  :  Seigneiras. 
Mais  tandis  que  je  tiens  les  dés,  je  pense  leur  eu 
rendre  profit. 

ANC.  Fft.  Dementiers  que  ii  plais  dura, 
Graeleut  pas  ne  s'  ublia. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  534- 
ANC.  CAT.  Dementre, 

MER  ,  MiER,  adj.,  lat.  merw^-,  pur,  vrai, 

fin. 
Anel  e  Loto  de  mier  aur  £î. 

Yergat  d'aur  mier. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3^  et  80. 
Anneau  et  bouton  de  pur  or  liu. 
Broclié  d'or  pur. 
Fig.     Joyos  qui,  per  bon  enders, 
No  s' alegra  ,  fols  es  mers. 

GiRAUD  de  Borneil  :  Erauzirctz. 
.Joyeux  qui,  pour  bonne  élévation ,  ne  se  réjouit 
pas  ,  est  vrai  fou. 
AMC.  PP.. 
Point  li  dus  le  cheval  des  espérons  d'or  mier. 
Iluon  de  f^illeneuve  ;  Du  Verdieb  ,  t.  II,  p.  25i. 
CAT.  Mer.  ESP.  PORT.  iT.  Mero. 

1.   Merel.\r  ,  V.,  briller,  éclater. 
Fer  ['"ok'hier  en  la  targua  qn'  ab  aur  merei.a. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  foi.  29. 
Frappe  Folcbier  sur  le  bouclier  qui  avec  or  brille, 

3.  EsMER-s,  (tdj.,  pur,  vrai. 
Ténia  'Idreich  per  envers, 
Tan  sni  vas  amor  esmers. 

GiRAUD  DE  Borneil  :  Er  auziretz. 
Je  tenais  l'endroit  pour  envers,  tant  je  suis  pur 
envers  l'amour. 

/|.  EsMERADURA,  s.f.,  gcntiUcsse,  jolivelé. 


MER 

•   Yen  sols  fas  abstenensa 
De  far  esmf.radura. 

Rambavd  de  Va^ueiras  :  Kl  mon. 
Moi  seul  ji-  lais  aLstineiice  de  faire  gentillesse. 

5.   ESMKRAU,  KMKRAR,  7).,  «'piiror,  affilKM  . 

Aissi  coma  la  lima  esmera  c  pnrga  lo  fer. 

/".  et  f'ert. ,  loi .  77 . 
Ainsi  comme  la  lime  ajjine  et  purge  le  ier. 
S'esmkron  raielhs  que  l'aurs  el  fiiec  ardcn. 

lIicii'ES  DE  i.'Kscure  :  De  molz- 
S'epiirenl  mieux  que  l'or  au  leu  ardent. 
Fig.      Reu  dey  'ot  mon  chan  esmerar. 

Marcabrl'S  ;  Pus  mos  coralyes. 
Je  dois  liien  épurer  lo\il  mon  chant. 
Esmera 
Lo  .sen  la  fouiiatz. 

GiRAt'D  DE  BoRSEIL   :  ,Ta  III  v;n. 
I.a  folie  épure,  le  sens. 

Toi  jorii  uielbur  et  esmeri. 

A.  Daniel  :  Ab  guai  so. 
Chaque  jour  j'améliore  et  m'épure. 

—   Briller. 

Si  aDC  nulhs  jovs  poc  florir, 
Aquest  (leii  sobre  totz  granaV, 
K  ]iart  los  autres  esmerar. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Si  oncques  nulle   joie  pûl  fleurir,  celle-ci  doit  au- 
dessus  de  toutes  giaiuer,  et  par-delà  les  autres  briller. 
Part.  pas.  Bellas  dens  , 

Plus  blancas  qu'ESMERATZ  argens. 
Arn'Ald  de  Mableii.  :  Doua  genser. 
lielles  dents  ,  plus  blanches  qu'aigeiil  épure. 
î'estias  e  flors 
Totas  de  fin  aur  emerat. 

P.  Vidal  :  Lai  on  cobra, 
bétcs  et  fleurs  toutes  de  fin  or  épuré. 
ANC    FR.  Qni  pins  luisent  c'ors  esmerez. 
Si  nete  et  si  très  esmerèe 
K'il  n'i  remesi  goûte  ne  take. 
Fabl.  elcont.  «ne,  l.  JV,  p.  1^6  et  t.  1  ,  p.  SjQ. 
Li  clou  furent  d'or  esineré. 

lionian  de  la  Rose,  v.  1089. 
Tes  paroles  sunt  came  esmerées  par  fn. 
Ànc.   trad.  des  Lii>.  des  Rois,  i\>\.  72. 
CAT.  ESP.  roRT.  Esmerar.  it.  Smerare. 

MERCE,    MEBCKv,   s.   f.,    lat.    merce.v, 
merci,  grâce,  indulgence,  pitié. 
Voyez  Alurete  ,  p.  180. 
Ja  non  er  nî  anc  no  fo 
liona  dona  scnes  merce. 

Oip  MO  i,F.  Roix  :  Auiali. 


MER 


9.0  ■ 


.lamais  ne  sera  ni  oncques  ne  fut  bonne  dame  sans 
merci. 
Fig.  Per  que  merces  mi  dea  faire  socors. 

Richard  de  Barde/.ieux  :  Airessi  cuni. 
C'est  pourquoi  merci  me  doit  faire  secours. 
Vers  Dieus,  versliom,  vera  vida,  merces, 
Perdona  li  ! 

G.  Faidit  :  Fortz  chausa. 
Vrai  Dieu,   vrai  homme,  vraie  vie,    merci,  |'ar- 
ilonne-lui .' 

CAT.    Merce.    esp.    Merced,   port.    Mercé.    it. 

Mercè. 
Ia>c.  Senlier,  per  Dieu  ,  grans  merces. 

Chronique  d'Arles. 
Seigneur,  pour  Dieu  ,  grands  mercis. 
leu  fas  tôt  so  que  vol  ni  cove, 
E  lieys  non  denba  ni  vol  aver  merce. 
T.  de  p.  Torat  et  de  G.  Riquier  :  Guiraul. 
Je  fais  tout  ce  qu'elle  veut  et  (lui)  convient,  et  elle 
ne  daigne  ni  ne  veut  avoir  merci. 

Que  deigneson  per  mi  clamar  merce. 
Eichard  de  Bareezieux  :  Atressi  cum. 
Qu'ils  daignassent  pour  moi  crier  merci. 
Merceian  vas  vos  sui,  domn',  e  serai  jasse 
Vostr'  om  claman,  merce  ,  merce  ,  merce  ! 
AlMERl  DE  Peguilain  :  Per  solatz  d' autrui. 
Demandant  merci  vers  vous  je  suis,  dame,  el  je 
serai  toujours   votre  homme  criant  merci,    m,'rci, 
merci  '. 
ANC.  vR.  Merci  vus  crie,  ne  me  véez. 

Roman  île  Rou ,  v.  7272. 
Merci  li  cria  moult  piteuscmenl. 
Chr.  de  Fr.  Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  188. 
Et  jou  ,  dame  ,  crie  merci ,  merci. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chanson  8. 
Si  m  vol  perdonar, 
Gratz  e  merces  li  'n  ren. 

Pons  de  CaPdceil  :  (lui  pernesei. 
Si  elle  veut  me  pardonner,  gii;s  il  mercis  je  lui  eu 
rends. 

ANC.  FR.  Kn  lui  rendant  grâces  et  mercis. 
IL  Estienne,  yfpol.  pour  Hérodote,  t.  II,  p.  211. 
De  Niort  pert  la  rend'  e  1' esplej', 
E  Caeicins  reinan  sai  a  mercey, 

Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
De  Niort  perd  la  renie  el  le  profit,  et  Qucrcy  resie 
çà  (ici)  à  merci. 

S' eu  a  sas  merces  m' estais. 

A',  de  Raimond  de  Mirtiiuil. 
Si  je  suis  dans  ses  bonnes  gritces. 
L'emperador  los  volgaes  penre  a  merce. 

Rouinn  de  lu  Prise  de  .Tériisulem,  fol.  7. 
(^)ue  rem]iereur  voulût  les  prendre  à  merci. 


208 


MER 


ANC.    Fn. 

Les  aima  mieux  tuer  que  les  prendre  à  merci. 
Robert  Garnier,  Comélie,  acle\,  se.  i. 
Amies,  s'ie  us  trobes  avinen, 
Humils  e  franc  e  de  bona  merce, 
Be  us  amera. 

La  jiAME  Casteloze  :  Amies. 
Ami,  si  je  vous   trouvais  avenant,    modeste   el 
fninc  et  de  honrie  merci,  je  vous  aimerais  hien. 
Car  molt  es  de  gran  merce. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  D'  una  dona. 
Car  elle  est  nitmlt  de  grande  merci. 

Desarmatz  fou  de  peior  mercey 
Que  quant  el  cap  ac  la  ventalha  meza. 
Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
De'sarme'  il  fut  de  pire  merci  que  quand  à  la  ti'le 
il  eut  le  vantail  mis. 

Del  plus  uo  us  pree,  ni  uo  s  cove, 
Mas  tôt  si'  en  vostra  merce. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
A  l'égard  du  surplus  je  ne  vous  prie  pas,  ni  il  ne 
convient  pas  ,  mais  que  tout  soit  à  votre  merci. 
Caznlz  soi  en  raala  merce. 

B.  DE  Ventadol'R  :  Quan  vey  la. 
,Te  suis  tomlié  en  maie  merci. 
Me  dis  :  '<  Belhs  amies  ,  tornatz  , 
Per  MERCE,  vas  me  de  cors.» 
Alphonse  II ,  roi  d'Aragon  :  Per  mantas. 
Elle  me  dit  :  «  Bel  ami,  retournez,  par  pitié,  vers 
moi  sur-le-cliatnp.  » 

Par  l'ellipse  de  ia  préposition,  ce 
mot  fut  employé  en  locution  absolue, 
et,  en  quelque  sorte,  tint  lieu  de  la 
préposition. 

Merce  Dieu  e  s.int  Honorât. 

V.  Je  S.  Honorai. 
Merci  de  Dieu  et  de  saint  Honorât. 
Aras,  la  merce  Dieu,  avem  la  a  nostra  volon'at. 
linmnn  de  la  Prise  de  Jc;ru.<ialcm,  fol.  19. 
Maintenant,  parla  merci  de  Dieu,  nous  Pavons 
à  notre  volonté. 

ANC.  PR.  Et  dist  :  "  Sire,  la  Den  merci , 

'Ya\i  sont  venca  vosire  enemi,  >> 
Jioman  du  Renart,  t.  III,  p.  3:^8. 
I""t  encore.  Dieu  merci,  ne  se  départent-elles 
mie. 
Chr.  de  Fr.  Mec.  des  Ilisl.  de  Fr.,  l.  III,  p.  i54. 
Seignor,  nos  soraes  acordë,  la  Dieu  merci, 
de  faire  empereor. 

Aillehardovin  ,  p.  10^. 
ESP.  Nunea  os  falten  senorias 


MER 

Ni  a  mi  la  merced de  Dios. 
D.  Francisco  de  Quevedo,  Mus.  G,  Rom.  38. 
roRT.  Merce  de  Ceo. 

Palmerin  ,  part.  III ,  c.  87,  p.  78. 
iT.  Mercè  dî  Dio  e  di  questa  gentil  drtna  scam- 
■  pato  sono, 
lo  son  vivo,  la  Dio  mercè. 

BoccACCio,  Dec,  "VII  ,  6  et  X  ,  7. 
Qnar  ieu  vos  sny,  vostra  merce,  privât/.. 
Le  moine  de  MoNtai'don  :  Aissi  cum  selh  qu'a. 
Car  je  vous  suis  ,  par  votre  merci,  familier. 
Fag  o  ab  totas  oras,  la  tiena  gran  merce. 

/'".  de  Sie.  Mafidelaine. 
Je  lo  fais  à  toutes  les  heures  ,   par  la  votre  grande 
merci. 

ANC.  FR.  Seignor,  dist-il,  vostre  merci 
Conquis  m'avez  à  vostre  ami. 

Roman  du  R.enart ,  t.  I  ,  p.  262. 
Il  lor  respont  :  «  Les  vos  merciz, 
Por  Dex  ,  ne  séiez  esbabiz.  » 

Roman  de  Rou ,  v.  I2r)93. 
iT.  Dalla  qnal  voi  vostra  buona  mercè  loslo  li- 
béra' mi  vedrele. 

BoccACCio  ,  Decam.,  X  ,  7. 

5.   MERCEYAMiiN ,  ft.  m.,   pitié,  mïséri- 
corde  ,  indulgence  ,  suj)plication, 
("lam  merceian  njerce,  merceyamens. 
A.  Brancaleon  :  Pessius  pessan. 
Je  crie  en  suppliant  merci,  miséricorde. 
En  dreg  d'amor  pretz  pauc  meuceyamen. 

AlMERl  DE  PeguilaiN  :  Destreitz  cocliatz. 
En  droit  d'amour  je  prise  peu  supplicntion. 

3.  Merceyaire,  aclj.,  suppliant,  deman- 
dant merci. 

Mais  vuelh  esser  merceyaire 
De  lieys,  qn'  aulr'  aver  conquesta. 

G.  Adhem.^R  :  Be  m'agr'ops. 
Mieux  je  veux  être  suppliant  d'elle ,  qu'une  autre 
avoir  conquise. 

Francs  e  snfrens,  humils  e  merceyaire. 
Pevrols  :  Ben  dei. 
Franc  et  souflVanl  ,  humide  et  suppliant. 

/,.  Merce^er,  odj.,  miséricordieux. 
Car  es  merceners, 
Perdona  voluntiers 
Qui  penet  .sos  peccatz. 

î>Iat  de  Mons  :  Al  bon  rei. 
Parce  qu'il  est  /niséricordieux,  il  pardonne  volon- 
tiers à  qui  se  rcpent  de  ses  péchés. 
ANC  cAT.  Mercener.  anc.  esp.  AÎTcendero. 


MER 

5.  Mercekari  ,  s.  m.,  lat.  mercexari«.v, 
mercenaire. 

Merceîîaris  et  logatiers. 

Trad.   d'un  Evans;,  npocr. 
Mercenaires  et  journaliers. 
CAT.  Mercenari.  rsp.  it.  port.  Merccnarin. 

6.  Merceiar,  mercf.yar  ,  ?'.,  crier  merci, 
implorer,  supplier. 

Ben  dei  Jht'su  Crist  temer  e  merceiar. 

GlilladjME  de  Tl'DEI.A. 
Je  dois  hien  craindre  et  iH^^Z/cr  Je'sus-Clirist. 
Far  homenes 
Coin  sers  a  senhor  deu  far, 
El  en  ploran  sierceyar. 

P.  Kaimond  de  Toulouse  :  Arai  ben. 
Faire  bommage  coinine  serf  à  seigneur  doit  faire, 
et  en  pleurant  crier  merci. 

—  Remercier,  rendre  grâces. 

Dels  mais  e  tlc's  tes,  del  tôt  lo  merceiatz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Des  maux  et  des  biens,  du  tout  lui  rendez  g'râce. 
Part.  prés.  Per  qn'  iea  suy  merceyans 

Qne  m  razonetz,  plazensdorapna,  si  os  platz. 

Guillaume  d'Autpoul:  Esperaosa. 
C'est  pourquoi  je  suis  suppliant  que  vous  me  de'- 
fendiez  ,  bonne  dame  ,  s'il  vous  plaît . 

Esperans'  an  tait  li  nieillor 

Els  voslres  cars  pretz  merceiaits. 

FOLQUETDE  MARSEILLE  :  Si  cum  sel. 
Espérance  ont  tous  les  meilleurs  aux  vôtres  chères 
prières  suppliantes. 

—  Recevoir  à  merci,  faire  grâce,  être 
miséricordieu.x. 

Part. prés.  PoderosDieus,  veraTS  e  merceyans. 
Guillaume  d'Autpoul  :  Esperansa. 
Dieu  puissant ,  vrai  et  miséricordieux. 
ANC.  FR.  Doivent  venir  mercier  audit  prieur. 
Ord.  desJî.  de  Fr.,  1461,  t.  XV,  p.  75. 

Moalt  les  mercia  tonz,  et  lenr  rendi  gràce.s  de 
leur  bone  anior. 

Rec.  des  Hist.  deFr.,  I.  VI,  p.  160. 
E*en  a  merciet  corne  sages. 

Philippe  Mouskes. 
I.eqnel  les  mercia  de  tel  bien  et  honnenr. 

J.  MaROT,  t.  V,  p.    lf)2. 

A^c.  f.xT.  Mercenegar. 

7.  Re.merciar  ,  V. ,  remercier. 

m. 


MER 

Eu  lo    REMKRCIAN. 

Oironitjiie  des  Albigeois,  col.  77. 
Vax  le  remerciant. 


209 


S.  De.s.merceyar  ,  71.,  refuser  merci,  re- 
pousser. 

Vos  vanc  aucse  merceyan  en  perdos  , 
l'.t  on  plus  vos  nieicey,  lui  desmerceya 
liO  vosir'  e.rgnelhs. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Dpstrctz  cochatz. 
Je  vais  toujours  vous  criant  merci  en  vain,  et  où 
plus  je  vous  crie  merci  ,  (plus)  me  refuse  merci  le 
votre  orgueil. 

MERCURI,    s.    w.,    lat.    J-\IrRCLRius, 
Mercure,  une  des  sept  planètes. 
Del  Mercdri  ,  so  sapchaîz  , 
Es  le  iiiercres  aissi  nomnatz. 

Brei>.  d'amor,  fol.  l^!^. 
Du  Mercure^  sachez  cela,  est  le   mercredi  ainsi 
nomme. 

Las. vu.  pl.tnetas...  salvat...  Mercuri. 

Lii'.  de  Sjdrac  ,  fol.  55. 
Lfs  sept  planètes...  sauf...  Mercure. 

CAT.  Mercuri.  esp.  tort   it.  Merciirio. 

1.  Mercre,  s.  m.,  mercredi. 
Pueis  fe  lo  1ns  e'I  mars  e'I  mercres  eissament. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Puis  il  fil  le  lundi  el  le  mardi  et  le  mercredi  e'ga- 
lemeut. 
ESP.  Miercoles. 

Voyez  DiA. 

MERCZ,  MERs,.v./,  lat.  merx,  mar- 
chandise,  mercerie. 

Non  podon  lo  paire  ni  lo  senhor  refener 
d'aquelas  mercz,  mas  aiiant  quant  il  donon 
per  pagamen. 

Trad.  du  Code  dejustinien,  fol.  3i. 
Ne  peuvent  le  père  ni  le  seigneur  retenir  de  «es 
marchandises ,    excepté   qu'autant    qu'ils   donnent 
pour  paiement. 

Veii  la  MERS  pus  que  no  val. 

/'.  et  Fert..  fol.  14. 
Vend  la  marchandise  plus  qu'elle  ne  vaut. 
Nengnns  non  comprara  pluslas  MERCEsdeInr. 
Trad.  de  l'Apocalypse,  ch.  18. 
Nul  n'achètera  plus  les  marchandises  d'eux. 
IT.   Mcrce. 

%.     MeRCER,    mercier,    MERSSIER,    S.    tV .  , 

mercier. 


2  10  MER 

Atreslal  razos  es  si  lo  paire  felz   ilel  filli  ta- 
verner  o  mercer. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  foi.  3l. 
Pareille  raisoD  est  si  le  père  fit  du  fih  lavcrnier  ou 
mercier. 

A  MERSSIERS  del   peiron. 

Curlulaire  de  Montpellier,  io\.t\ty. 
A  merciers  du  perron. 
De  MERCIER  o  de  .«iabbatier. 
Tit.  de  12'^Q.Arch.  du  Roy.  Comte.';  de  Toulouse. 

De  me/ri'er  ou  de  savetier. 
<:at.    Mercer.  tsi".    Mercero.  port.   Mercieiro. 
ir.   Merciaio. 

3.  Mersaria,  s./.,  mercerie,  marchan- 
dise. 

Pecunia  o  mersaria  o  aniras  causas...  j)enra 
en  comanda. 

Statuts  de  Montpellier,  du  \\n<'  siècle. 
Pécune  ou  mercerie  ou  autres  clioses...  prendra  en 
commande. 

CAT.  Fsp.  Merceria.  tort.  Merciaria ,  mercea- 
ria.  lï.   Merceria. 

/,.   Mercat,  s.  m.,  lat.  mercatk^',  mar- 
ché ,  lieu  public  oià  se  font  les  ventes. 

No  vol  qne  hom  fassa  de  sa  inayo  mercat 

ni  plassa. 

F.  et  Vert.,  fol.  89. 

Ts'e  veut   pas  fju'on  fasse  de  sa  maison  tnarclié  et 
place. 

Tant  es  Irassîos  a  vil  for. 
Que  si  l'hom  que  plus  n'a  el  cor 
La  trazia  en  plan  mercat  vénal , 
No  'n  trobera  mezailla  del  quintal. 

P.  Cardinal  :  D'  un  sirventes  faire. 
Taul  est  trahison  à  vil  prix  ,  que  si  l'homme  qui 
en  a  le  plus  au  cœur  l'exposait  en  plein  marché  vé- 
nal ,  il  n'en  trouverait  maille  du  quintal. 
Fig.    Petit    troba  boni  que  Inr  diga  veritat, 
mais  afflatarias;  e  de  messorgas  ba   grau 
MERCAT  en  lurs  parladors. 

F.  et  Fert.,   fol.  io4- 
Peu  trouvc-t-ou   qui  leur  dise  ve'rile' ,  davantage 
flatteries  ;  et  il  y  a  grand  marché  de  mensonges  entre 
leurs  interlocuteurs. 

—  Arrangement,   convention   du    prix 
d'une  chose. 

Fan  MERCAT  ab  nostre  Senbor. 

F.  et  Fert.,  fol.  29. 
Font  marché  avec  noire  Seigneur. 


MER 

lien  s:ii  guazaubar  mon  pa 

\!,n    tOtZ    MBRCATZ. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelli. 

Je  sais  bien  gagner  mon  pain  en  tous  marchés. 

AiNc.  FR.   Et   qui  donne  son  marchiet  devant 

-escbevins...  que  tel  marchiet  £nh  avoit. 

Charte  de  Falenciennes ,  ill^,  p.  l{o!i. 

C.A.T.  Mercat.  esp.  tort.  Mercado.  it.  Mercato. 

j.  Mercacio,  s.f.,  lat.  mercatio,  com- 
merce, trafic. 

Es   temps  de  gazanh  el  de  mkrcacio,  qua! 
la  Miar  es  be  navigabla. 

Elue,  de  las  prnpr. ,  fol.  12g. 
Il  est  temps  de  gain  et  de  commerce,  car  la  mer 
est  Lieu  navigable. 

O.   Mercadal  ,  s.  m.,  marché,  place  pu- 
blicfue. 
Intran  a  Murel  per  raei  lo  mercadai,. 
Guillaume  de  Tudela. 
Knirent  à  Murel  par  le  milieu  du  marché. 
ANC.  ESP.  Olro  dia  mannana  fuera  al  mercadal. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  23'4- 
Aâjecliv.  A  mesura  mercadal  del  Pueg. 
Tit.  de  vf-jCf.  Arch  du  Roy.,  Toulouse,}.  32 1. 
A   mesure  marchande  àa  Puy. 
CAT.  Mercadal. 

7.  Merc.airol,  s.  m.,  boutique,  son  con- 
tenu. 

S'  us  paubres  boni  emblava  un  lansol , 
Laires  seri',  el  iria  cap  dis, 
E  .>i  us  ricx  emblava  mercairol, 
Iria  dreilz  pueis  denan  Constant!. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Si  un  pauvre  homme  volait  un  linceul,   il  serait 
larron,  et  irait  tête  baissée,  et  si  un  riche  volait  une 
boutique,  il  irait  droit  ensuite  devant  Constantin. 

8.  Mercadaria,    mercadairia  ,    s.    f., 
marchandise. 

En  totz  niesliers  vey  far  galiamen, 
Sol  que  y  corra  nnlba  mercadaria. 

Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes  a  far. 
En  tous  métiers  je   vois  faire  tromperie,  pourvu 
seulement  qu'y  ail  cours  nulle  marchandise. 
Mercadier  pecco  i.ssaïuen, 
l.urs  mercadarias  venden. 

Drev.  d'arror,  fol.  I2.'>. 
Les  marchands  pèchent  également  en  vendant  leurs 
marchandises. 

—  Commerce,  trafic. 


MER 

Usnra  es  en  f'alsa  mercadaria  ,  quau  veu  \i\ 
mers  pus  qne  do  val. 

"Vida   d'  oiue  el    regiinen    del  mon    es  avsMi' 

coma  MERCADARIA. 

/'.  .7  AV/7.,  fol.  14  et  6'i. 
Usure  osl   on   faux  commerce,  quand  il  vend  la 
inarcliandise  plus  qu'elle  ne  vaut. 

La  vie  de  l'homme  dans  la  LOiiduite  du  monde  est 
ainsi  comme  commerce. 

CAT,  ESP.  Mercaderia.  pokt.    Mercadoria.   it. 
Nercanzia . 

9.  Mkrcadier  ,  s.  m.,  marchand  ,  com- 
merçant, trafiquant. 

Era  5IEUCAUIERS  que  teiiia  draps  a  vendre. 
/''.  d'Aimeri  de  Pégiiilain. 
Dtait  marchand  ([M\  tenait  draps  à  vendre. 
Mercauiers  qui  enga  dever  Fransa. 
Bertrand  DE  BoRX  :  Miez  sirventes. 
Marchand  c[\xi  aille  devers  la  France. 
ANC.  ESP. 

Fablemos  su  vegada  del  pleit  del  mercadero. 
Milagr.  de  JSuestra  Seriora,  cop.  681 . 
Non  es  mercador  nin  clerîgo  de  scola 
Que  podies  poner  precio  à  la  una  espnera. 
Poema  de  Alexandra,  cop.  84- 
CAT.  ESP.  MOD.  Mercader.  port.  Mercador.  it. 
Mercadante,  mercatante. 

10.  MeRCAD1ER.\  ,  MERCADIEIRA,  MERCAI- 

DERA,    S.   f.,   marchande,   commer- 
çante, trafiquante. 

Fig.     Aquellas  qu'atnon  per  aver, 
E  son  BiERCADiEiRAs  venaus. 

B.  DE  Ventadour  :  Cliantars  no. 
Celles  qui  aiment  pour  argent  et  sont  marchandes 

vénales. 

ESP.  Mercadera. 

Adject.        Rica  genz  mercaiukrv 

"Vos  fetz  aquo .    

Ben  car  comprest  so  qu'  enihlelz  en  la  f'eira. 

T.  DE  BoNNEFOT  ET  DE  Bl.ACAS  :  Seii;n'  En. 
Riche  gent  coff!/ner(;'an/e  vous  lit  cela...  Bien  cher 
vous  achetâtes  ce  que  vous  volâtes  à  la  loire. 

11.  Mercadairet  ,    s.   ni.    dim.  ,    jietit 
marchand. 

Lo  dotzes,  es  En  Folqiutz 
De  Marcelha,  us  mercadairetz. 
Le  moine  de  MontaldoN  ;  Pus  Peyre. 
Le  douzième  ,  c'est  le  seigneur  Foiquet  de  Mar- 
seille ,  un  petit  marchand. 


MER  211 

11.    Mercadanier  ,   s.  III.,  marchand, 
traiitjiiant. 

Fuy  boviers, 
E  mais  d'un  mes  mercadaniers. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  lus  bouvier,  et  plus  d'un  mois  trafit/tiant. 

l'i.     Mercadana  ,    s.  /.,    ustensile    de 
commerce. 

Li  pes,  las   aunas,  las  canas  et  altras  mer- 

CADANAS. 

Charte  de  Gtéalou,  p.  84- 
Les  poids,  les  aunes,  les  cannes  et  autres  tisteri 
sites  de  commerce. 

l/j.    MeRCADAR,     MERCADEIAR  ,      MERCAN- 

DEiAR,  MERCABIAR,  -y.,   marchander, 
acheter,  commercer,  faire  marché. 

Crompar...,  mercadar  en  la  dicha  vila. 
Charte  de  Gréalou,  p.  84. 
Acheter...,  commercer  dans  ladite  ville. 
Sai  ven  e  lai  mercada. 

Marcabkus  :  Al  son. 
Ici  vend  et  là  acheté. 

Be  ni  par  qii'ieu  mal  mercadiei. 

Bref,  d'amor,  loi.    li4- 
11  me  parait  Lien  que  j'achetai  mal. 
Lo  borzeis  enten  a  gazanhar  et  a   merca- 
dsiar  et  a  luultiplicar  son  aver. 

F.  et  Fert.,  fol.  63. 
Le  bourgeois  entend  à  gagner  et  à  commercer  et  à 
multiplier  son  avoir. 

Ben  sai  mercandeiar, 
Mas  del  vendre  sni  plus  coitos. 

Gui  de  Glotos  :  Diode  ben. 
Je  sais  bien  acheter,  mais  je  suis  du  vendre  plus 
empresse. 

Part.  prés,  siibstatitiv .  Guillems  del  Baus,  priu- 
ceps  d'  Aurenga,  si  raubet  nn  mercadan 
de  Fransa...  El  mercadans  s'en  anet  a  rc- 
clam  al  rei  de  Fransa. 

y.  de  Giiillaiiinede  Baux. 
(luillaunic  de  Baux  ,    prince  d'Orange,   vola  un 
marchand  de  France...   Le  marchand  s'en  alla  en 
re'clamation  au  roi  de  France. 
Part.  pas.  Els  avian  mercadat  Jhesu  Crist  per 
.XXX.  deniers. 

Jlist.  de  la  Bible  en  proi'enç.,  fol.  77. 
Ils  avaient  acheté  Je'sus-Christ   pour   trente  de- 


il  2  MER 

ANC.    FR.    Ce    j)auvre    noble,    autant  affamé 
d'  argent ,  comme  le  mercadant  estoit. 
Contes  d'Eutrapel,  fol.  173. 
Ce  qae  vantent  si  bault  nos  marcadants  d'hon- 
neur. 

OEiivres  de  Du  Bellay,  fol.  Zjat). 
CAT.  liJercadej'ar.  bsv.  Mercadear.  port.  Mer- 
cadejar.  it.  Merccmteggiare . 

MERETRICI ,  jr.  m.,  lat.  meretricim///, 
prostitution. 

Pretz  gazanhat  per  meretr<ci. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2.'|;î. 
Prix  gagné  par  prostitution. 
ANC.  Esr.  iT.  Meretricio. 

MERGA ,  s.f.,  lat.  merda,  merde  ,  ex- 
crément. 

A  vos  m' autre!,  valenz  dona  de  Rerga; 
"Vos  es  fis  aurs  e  vostre  marritz,  merga. 
Guillaume  deBerguedan  :  Trop  ai  estât. 
A  TOUS  je  m'octroie,  vaillante  dame  de  Berge; 
vous  êtes  pur  or  et  votre  mari ,  merde. 
CAT.  Merda.  esp.  niierda.  port.  it.  Merda. 

2.  Merdos,  adj'.,  merdeux,  sale. 
Fig.  Aqriels  aussels  qa'eron  merdos. 

Efang:  de  l'Enfance. 
Ces  oiseaux  qui  e'taient  sales. 
CAT.  Merdos.  esp.  port.  it.  Merdoso. 

3.  EsMERDAR  ,  EMERDAR,  V.,  emmerder, 
salir. 

Fig.   Los  fais  Jnsius  tôt  esmerderon. 

Efang.  de  l'Enfance. 
Les  faux  Juifs  salirent  tout. 
Part,  pas    Los  aussels  qn'  el  avia  gefatz 
lus  el  fane,  e  totz  emerdatz. 
Ei>ang.  de  l'Enfance. 
Les  oiseaux  qu'il  avait  jete's  dans  la  Jiange  ,  et  toul 
salis. 
IT.  Smerdare. 

MERGULI ,  s.  m.  ,  lat.  mergu.?,  plon- 
geon, oiseau  aquatique. 
jVIerguli  es  dit  «jnar  mergere  vol  dire  ca- 
bnssar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \t\'j. 
Est  dit  plongeon   parce  que   MERGERE   veut  dirt 
plonger. 
PORT.  Mergulhào.  ir.  Mergo. 

MERIR,  V.,  lat.  iviER^Rf,  mériter,  étri' 
digne  de 


MER 

Si  m  MEiR  grat  de]  rei  celestial. 

LanfrANC  Cigala  :  No  sai  si  m  chant. 
Si  je  mérite  gré  du  roi  céleste. 
Falbir  apel  so  don  blasme  se  mier. 

Wat  de  Mons  :  La  valors. 
.rappelle  faillir  ce  dont  blâme  se  mérite. 
Segou  que  merira  la  grandesa  del  membre. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  II. 
Selon  que  méritera  la  grandeur  du  membre. 

—  Récompenser,  valoir. 

Lo  ben  qu'  ieu  falz  ma  dona  deu  mertr. 

T.  DE  Rambaud  et  de  Coyne  :  Senli'  En  Covne. 
Le  bien  que  je  fais  ma  daine  doit  recompenser. 

—  Pris  en  mauvaise  part. 

En  vai  merir  los  mescrezens  malvatz. 
B.  ZoRGi  :  Kon  lassarai. 
En  va  recompenser  les  mécréants  méchants. 
Ni  falh  ,  so  us  die ,  negus 
Que  Dieus  non  li  o  meira. 

Kat  de  Mons  :  Sitôt  non. 
Ni  faux  ,  je  vous  le  dis,   nul  que  Dieu  ne  le  lui 
■vaille. 

Loc.     Meron  mal  olercx  e  prezicador, 

Quar  devedon  so  qu'a  els  no  s  cove. 
Guillaume  de  Montacnagout  :  Del  lot  rey. 
Méritent  mal  (déméritent)  clercs  et  prédicateurs, 
car  ils  défendent  ce  qu'à  eux  il  ne  convient  pas. 
Part. prés.  Aura  conogut  Len  merens,  et  aura 
atrobat  plus  favorables. 
Priv.  ace.  par  les  R.  d'Angleterre,  p.  l\0. 
Aura   connu  bien  méritants ,  et  aura  trouvé  plus 
favorables. 
Part,  pas.  Es  razos  que  tug  li  mal 

Seran  punit  e  'I  be  merit. 

JVat  de  Mons  :  Al  noble  rey. 
C'est  raison  que  tous  les  maux  seront  punis  cl  les 
biens  récompensés. 

Si  cnm  a  mergut 
Segon  vizi  e  vertut. 

P.  Cardinal  :  Bazos  es. 
Ainsi  comme  il  a  mérité  selon  vice  et  vertu. 
Ilb  per  se  no  l'an  merguda. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^5. 
Eux  par  soi  ne  l'ont  pas  méritée. 
,\vc.  ER.  Diex  le  lor  saura  bien  merir. 

Roman  delà  Rose,  v.  Sl^Z. 

Autre  chose  ne  m'a  amors  meri. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chanson  60. 

Sire  ,  ce  a  dit  Berte,  de  Dieu  vous  soit  ment. 
Roman  de  Beric,  p.  76. 


MER 

CAT.  Merexer.  esp.   port.   Merccer.  it.   Meri- 
-   tare. 

2.  Merit,  meritk,  s.  m.,  lat.  meritmw, 
mérite,  récompense,  salaire. 

Sivals,  ilona  ,  s' ie  lis  iiiembies  del  inanen 

Qne  laisset  Lazer  niorir  deuan  si  , 

Quais  fo  'I  MERiTZ  que  après  lo  'n  sej^ui , 

Pueis  de  ben  Icn  preiratz  esgardanien 

Co  m  traissessetz  d'esta  greu  inalanansa. 
P.  Vidai.  :  Una  clianso. 

Au  moins,  dame,  si  je  vous  rappelais  du  riche, 
qui  laissa  mourir  Lazare  devant  lui ,  quel  lut  le  sa- 
laire qui  après  l'en  suivit  ,  ensuite  peut-être  vous 
prendriez  attention  comment  vous  me  tirassiez  de  ce 
péniWe  malaise. 

Tôt  aisso  non  aura  negn  merit,  enans,  si 
inor  ses  karitat,  per  cert  sera  dampnatz. 

Per  mavs  aver  de  mérite. 

F.  Ferl.,  fol.  34  et  70. 

Tout  cela  n'aura  nul  mérite,  au  contraire,  s'il 
meurt  sans  charité,  certainement  il  sera  damne. 

Pour  plus  avuir  de  mrrilr. 

Qaan  se  regarda  Le,  bo  mérite  1'  en  rent. 
Poème  sur  Boèce. 

(^uand  il  se  regarde  Lien  ,  bonne  recompense  lui 
en  rend. 
ANC.  Fiî.  Par  son  sens  et  par  sa  mérite. 

lioman  de  la  liose,  v.  1786;^. 
Et  la  mérite  en  est  si  dnre. 

JS'ouv.  rec.  de/itbl.  et  cent,  anc,  t.  II,  p.  194. 
CAT.  Merit.  esp.  port   it.  3Icrito. 

3.  Meritori  ,  (1(0.,  méritoire. 

Non  es  en  tan  meritori 
Lanzar  Dieu  en  prosperitat, 
Qao  es  qui  'IL  lauza  trebalhat. 

Brev.  d'ainor,  fol.  69. 
N'est  pas  aussi  ynéritoire  de  louer  Dieu  en  prospé- 
rité', comme  est  qui  le  loue  tourmenté. 

Almorna...  profecbabla  ad  aqucil  que  la  fay, 
et  ad  aquel  que  la  pren  meritori  a. 

r.  et  Fert.,  fol.  80. 
L'aumône...  profitable  à  celui  qui  la  fait ,  et  à  ce- 
lui qui  la  reçoit,  méritoire. 
CAT.  Meritori.  esp.  pokt.  ir.  Meriturto. 

4.  Demerit,    DEMERITE,.?.   ///.,    démé- 
rite, méfait,  faute. 

Aigus  punisb  en  j)rczent  per  lors  ije.meritz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6. 
Quelqucs-UDS  punit  sur-le-champ  pour  leurs  dc- 
mériles. 


MER 


2i:î 


Lo  baylet  a  la  cort  setglar  jier  sos  UEMERirts. 

Cartuldire  de  Montpellier,  fol.  79. 
Le  livra  à  la  cour  séculière  pour  ses  démérites. 
CAT.  Demerit.  esp    port.  it.  Demerito. 

5.  Mai.mkrir,    V.,  démériter,    se  mal 
conduire. 

Part.  prés. 

S' ieii  mi  dons  e  vos  non  vei  brenmens  , 
Lo  valens  coms  Caries  u'er  mai.mkrens. 
GiRAUB  d'Espagne  :  S'ieu  en. 
Si  je  ne  vois  bientôt  ma  dame  et  vous  ,  le  vaillant 
comte  Charles  en  sera  déméritant 

6.  Malmeire  ,   s.   m.,   déméritant,   qui 
mérite  l'improbation ,  blâmable. 

Non  sni  malmeire  n!  laire. 

Marcabrus  :  Al  son. 
Je  ne  suis  bla/riable  ni  larron. 

7.  Ameritar,  2).,  lat.  MERiTAR^,  méri- 
ter, encourir. 

Penedensa  li  a  donada 
Segon  c'avia  ameritada. 
Car  non  aveiu  ameritat 
Fossem  amb  els  martirisat. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Lui  a  donné  pénitence  selon  ([u'il   (  1'  )  avait  mé- 
ritée. 

Car  nous  n'avons  pas   mérité  que   nous  fussions 
martyrisés  avec  eux. 
auc.  CAT.  Meritar.  it.  Meritare. 

MERITES,  s.  m.,  lat.  meroctes,  mala- 
chite, sorte  de  pierre  précieuse. 
Mérites  es  peyra...  senilant  a  mirra  en  color. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i8g. 
Malachite  est  une  pierre...  semblable  à  la  myrrhe 
eu  couleur. 

MERLAR,  V.,  créfleler. 

Part.  pas.  Quant  enpugiei  sus  el  bari  merlat. 
G.  Kai.noi.sd'.\pt  ;  .\uzircugei. 
Quand  je  montai  sur  le  rempart  crénelé. 
IT.  Merlare. 

MERLE,  .y.  m.,  lat.  MER«La,  merle. 

Merles  noiris  boni  volontiers...,  e  a  '1  pus 
plazen  eau  que  auzel  que  sia. 

Naturas  d'  aie  us  auzels. 
On  élève  volontiers  des  merles...,  et  il  a  le  plus 
ayréable  chant  qu'oiseau  qui  soit. 

Qnaut  aug  cbantar  lo  gai  sns  e  1'  crbos, 
E  '1  pic  c  '1  jai  c  "1  iMehle. 

G.  R\lNOI,.s  D'y\PT  ;  (.>uant  au;. 


•^i4 


MES 


Quand  j'entends  chanter  le  coq  sus  eu  la  pelouse  , 
et  le  pic  et  le  geai  et  le  merle. 
CAT.  3/er/«.  AHC.  ESP.  Mierla.  esp.  mod.  Mierla, 

Mirlo.  PORT.    jMerlo,    melro.    it.    31erlo , 

merla. 

MERLUS  ,  s.  m.,  merluche. 
Merlus  cofit. 

Catya  Magalon. 
Merluche  confite. 

Cinq  cens  merlus. 

TU.  de  1249.  DoAT,  t.  LXXVIII  ,  fol.  38!). 
Cinq  cents  merluches . 
CAT.  Merlussa,  esp.  Merhiza,  n.  Merhtzzo. 

MES,  s.  m.,  lat.  mews/.?,  mois. 
No  y  guart  dilns,  ni  dimartz, 
Ni  septmana,  ni  mes,  ni  ans. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  (ar. 
Je  n'y  regarde  lundi  ,   ni  mardi,  ni  semaine,  ni 
mois,  ni  anne'es. 

Bels  m'es  qu'  ien  chant' eu  aiselh  mes, 
Quan  flor  e  fuelha  vei  parer. 

B.  DE  Ventadour  :  Bels  m'  es. 
Il  m'est  beau  que  je  chante  dans  ce  mois,  quand 
je  vois  fleur  et  feuille  paraître. 

CAT.  ESP.  3Ies.  roRT.  lUes,  mes.  it.  Mese. 

•i.  Mestruas.  s.f.pL,  ME/zsTRUA,  men- 
strues. 

Malantias  de  la  mayre,  e  aretencio  de  mes- 
truas. 

Son  corronipndas  las  mestruas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5^  et  8. 
Maladies  de  la  matrice,  et  re'tention  de  menstrues. 
Les  menstrues  sont  corrompues. 
<;at.  ESP.  port.  it.  ISJenstruo. 

3.     MeSTRUAL,     adj.,    lat.    ME«STRUALi>, 

menstruel. 

Excès  de  sanc  mestrual  en  las  femnas. 

Engendra  si  snperflnitat  mestrual. 

Elue,  de  las propr.,  fol.  3o. 
Excès  de  sang  jnenslniel  dans  les  femmes. 
S'engendre  supertluile'  menstruelle. 
ESP.  PORT.  Menstnud.  it.  Menstritale. 

MES,  s.  f.,  lat.  MT.ssis,  moisson. 

L'  antre  culhiran  las  mes  5 
Qu'ieu  de  mon  laborag'aten 
Un  frug. 

G.  Adhemar  :  Chanliin  disscra. 


MES 

Les   autres  récolteront  les  moissons  ;   vu  que  ils 
mou  labourage  j'attends  un  fruit. 

ANC.  CAT.  Ne.':ses.  esp.  Mies.  port.  it.  Messe. 
a.   MeISSO,  MEYSSO  ,    ME1SH0  ,    S.  f.  ,    lill. 

MESSib  ,  moisson  ,  récolte. 
Malas  MEisso.s  e  vonz  espics. 

P.  Vidal  :  Pois  ubert. 
Mauvaises  moissons  et  e'pis  vides. 
Co  fai  lo  logadier  la  hora  de  sa  paga ,  o  lo 
bos  lahoraire  lo  temps  de  sas  metssos. 

F.  et  Fert..  fol.  33. 
Comme   fait  le   mercenaire  l'heure   de  sa  pave  , 
ou  le  bon  laboureur  le  temps  de  ses  moissons. 

3.  Messonier  ,  MEissoNiER,  S.  m.,  du  lat. 
messor,  moissonneur. 

Ténia  sa  vlanda  aparelhada  qne  volia  por- 
tar  als  messoniers  al  camp. 

Uist.  abr.  de  la  Bible  en  pruv.,  fol.  ZjS. 
Tenait  sa  nourriture  apprête'e  i|u'il   voulait  portei 
au}t  moissonneurs  au  champ. 

Mas  petit  i  a  mfissoniers. 

Brei'.  d'amorj  fol.  l56. 
Mais  peu  il  y  a  de  moissonneurs. 
IT.  Miedtore. 

4.  MedRE,  MEIRE,  V.y  lat.  METTRE,  mois- 

sonner. 

Qae  li  fraire  anesso  medre. 

Trad.  de  lu  règ.  de  S.  Benoit,  loi.  2^ 
Que  les  frères  allassent  moissonner. 
Proverb.  Qai  petit  seniena  ,  petit  met. 

Trad.  de  Bede,   fol.  66. 
Qui  peu  sème  ,  peu  moissonne. 
IT.  Mietere. 

5.  MeYSSONAR  ,  MEISONAR  ,  MEIXONAR,  V., 

moissonner,  récolter. 

Es  temps  de  meyssonar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  129. 
Il  est  temps  de  moissonner. 
Proverb.      Tal  semena  ben  e  gen 

Son  blat ,  qnî  no  '1  meixona. 

GiRAUD  DE  BORNEIL  :  Tals  gen. 
Tel   sème  bien  et  gentiment  son  blé,  qui   ne  lu 
moissonne  pas. 

Siibstantw.  Lo  temp  del  meisonar. 

L'Ei'ang,  de  li  (/tiatre  semencz. 
Le  temps  du  moissonner. 

MESCLAR,  V. ,  du  lat.  msccv^c,  mè\ei\ 
mélanger,  brouiller. 


MES 

.  Selb  que  piemieis   trobel 
Qu'  om  MEscLEs  fin  aiir  ab  acier. 

Deudes  de  Prades  :  Ane  mais  liom. 
tielui  qui  le  premier  trouva  qu'on  mêlât  pur  or 
avec  acier. 

Mksclatz  bi  pro  d' aiga  freia. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  mss. 
Mélez-\  assez  d'eau  froide. 
Flg.         Si  que  vinr'  e  mûrir 

IVIe  fai  esseiiis  mesci.ar. 
AiMERi  DE  Pegl'ilain  :  (lui  suRVir. 
Tellement  que  le  vivre  et  le  mourir  elle  me  l'ail 
ensemble  mêler. 

Qnar  ja  no  lu  cal  tloptar,  si  ic  us  avia  , 
Que  MESCLESSETZ  f'alsia  ni  enjans. 

Berenger  de  Palasoi.  :  Tan  m'abelis. 
Car  de'sormais  il  ne  me  faut  douter,  si  je  vous  pos- 
sédais ,  que  vous  mêlassiez  laussclé  et  tromperie. 

-—  S'engager,  se  jeter  dans  la  mêlée. 
Teu  a  pe  anei  in'ab  els  mesclar, 
E  fui  nalValz  ab  lansa  pel  colar. 

Rambaud  de  N'aqieiras  :  Senher  marques. 
Moi  à  pied  j'allai  avec  eux  me  mêler,  et  je  lus 
Messe' avec  lance  à  travers  le  collier. 
ASC.  FK.  Este  vus  cbascuns  se  fut!  mêliez  à  siin 
coinpaignun,  e  formeat  graul  fu  l'ocisiori. 
v/nc.  Irad.  des  Liv.  des  Rois,  fol.  i6. 

—  S'attaquer,  s'en  prendre.  • 

!\Ias  qui  a  flor  se  vol  mesci.ar, 
Ren  (jeu  gardar  lo  sieu  baston. 
Car  l'rances  sa  bon  grans  colps  dar. 
f,E  COMTE  DE  Foix  :  Mas  qui. 
Mais  qui  à  fleur  (de  lis)  veut  s'attaquer,  doit  bien 
carder  sa  lance,  caries  Français  savent  grands  coups 
donner. 

—  Brouiller,  quereller,  tracasser. 

Per  merce  us  prec  que  non  pucscon  mesclar 
Tostre  gent  cors  adreg  e  piazentier... 
Knconlra'l  raleu  per  niessonguas  coratar. 

Bertrand  de  Bors  :  leu  m'escondisc. 
Par  merci  je  vous  prie  qu'ils  ne  puissent  brouiller 
votre  gentille  personne  bien  faite  et  agréable...  avec 
la  mienne  par  conter  (en  contant)  des  mensonjjes. 
Fay  los  mesclar  e  pelciar. 

F.  et  rt-rt.,  fol.  25. 
Les  fait  brouiller  et  cliamailler. 

Lo  maril  se  mesclet  ab  lui. 

(^.  d'Aimeri  de  Pé^uttaiii. 
Le  mari  se  (jnerclla  avec  lui. 
ASC.  ER.  Sovenl  les  nnf  inedlé  ai  rei. 


MES  o.iS 

Héraut  e  Guert  tant  estrivèrent 
Re  par  parole  se  inedlèrcnt. 

Hoinan  de  Rou,  v.  99o3  et  I2l8u. 
Loc.  Liir  MEscLA  discordias  et  autras  trebu- 

latious. 

/'.  <'/  l'ert.,  fol.  92. 
Leur  suscite  discordes  et  autres  tribulations. 
Mescla  tôt  l'an  gerra. 
Bertrand  d'.\lla!\iason  :  Del  arcivesqne. 
Suscite  toute  l'année  guerre. 

Mesclar  A '1  torneys  pel  eamho. 
Bertrand  de  Bohn  :  Lo  conis  m'a. 
l.it'rerti  le  combat  par  le  cbamp. 

E  '1  colombet  ,  per  gaug  d'  cslien  , 
.Mesclan  lur  amoros  torney. 

A.  Daniel  :  AL  plazers. 
Et  les  pigeonneaux  ,  par  joie  d'élc  ,   livrent  leur 
amoureux  combat. 

Par  qn'el  marritz  et  eu  mesclem  de  gnerra. 

GtlLLALME  DE  BeROUEDAN  :  Trop  ai  estât. 
Par  quoi  le  mari  et  moi   nous  nous  mêlâmes  d,- 
guerre  (nous  nous  fîmes  la  guerre). 

Que  si  de  cantar  vos  mesclatz...  , 
Tolz  diran  :  "Vos  elz  fols  proatz. 

FoLQtET  DE  Romans  :  Tornatz  es. 
()uesi  vous  vous  mêlez  decbanter...,  tous  diront  : 
Vous  êtes  fou  prouvé. 

Part.  pas.  Sedas  de  porc  capoladas 

Li  donatz  ab  carn  mesoladas. 
Deides  de  Prades  .  Auz.  cass. 
Soies  de  porc  liacliées.  vous  lui  donnez  aveccbair 
mêlées. 

Fig.      Ab  sospirs  mesclatz  de  plors. 

Alphonse  II  ,  roi  d'Aragon:  Per  manias. 
Avec  soupirs  mêlés  de  pleurs. 

CAT.  Meschir.  r.sp.  Mezclar.  port.  Mesclar.  ir. 
Mischiare. 

•i..  Chant  mesclat,.?.  ///.,  chant-mèlé  , 
sorte  de  poésie. 

Ves  N  Arias ,  mon  senbor, 
"Vai  e  cors,  chans  mesclatz! 

Perdigon  :  Entr'amor. 
Vers  le  seigneur  Arias,  mon  seigneur,  va  et  cour^, 
chant-mêlé .' 

3.      MeSCLAPAMEN  ,     MESCLAMEN  ,      adv.  , 

péle-méle,    confusément,   ensemble, 
tout  à  la  fois. 

El  beu  e'I  mal  mesclauament. 

Lamberti  de  Bonanel  :  D'un  salut 
Le  bien  et  le  mal  pêle-mêle. 


2l6 


MES 


Yitire  m  faitz  e  morir  mesclabîf.n. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Aniois  nioce. 
Vous  me  ùites  vivre  et  mourir  tout  à  la  fois. 
ANC.  CAT.  Mescladament.  esp.  Mezcladamente. 
iT.  Nischiatamente. 

/, .  Mf.scla,  s.f.,  mélange,  mêlée,  con- 
fusion ,  rixe. 

Enyura  fort,  per  qne  reqaier  mescla  d'ayga. 

Elue,  de  las  pi-opr.j  fol.  22^. 
Enivre   fort  ,   c'est    pourquoi   requiert   mélange 
■j'.'eau^ 

D'  aital  mescla  comuiialmen 
Metalz  an  pauc  en  un  hudel. 

Deddes  de  Prades,  ./^us.  cass. 
De  tel  mélange  mettez  simplement  un  peu  dans 
un  boyau. 
Fig.  Mesclas  e  bregas,   retrah  e  conteusos  et 

omicitlis. 

F.  et  Vert.,  fol.  22. 
Mêlées  et  querelles  ,  reproches  et  conleslalions  et 
liomicides. 

ANC.  CAT.  Mescla.  esp.  Mezcla.   tort.  Mescla. 
ir.  Mise/lia. 

f).  Mesclamen,  s.  m.,  mélange. 
Si  no  i  lia  de  qnascu  mesclamen. 
Non  es  bona  sola  1'  una  niitafz. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Si  cum  1'  arbres. 
S'il  n'y  a   de  chacun   mélange,    n'est  pas   bonne 
seule  l'une  moitié'. 

Continuai-  e  segnir  ses  mesclamen  d'  autras 

<liversas  priraulas. 

Leys  d'amors,  fol.  i33. 
Continuer  et  suivre  sans  mélange  d'autres  diverses 
paroles. 

ANC.     CAT.    Mesclainent.    esp.    Mezclamiento. 
IT.  Mischiamento. 

G.  Mf.sclada,  s.f.,  combat,  mêlée. 

Totz  temps  mi  laisson  derrier, 
Quan  m'  an  mes  en  la  mescla  da. 

Bertrand  de  Born  :  Rassu  mes  se. 
Toujours  ils  me  laissent  dernier,  quand  ils  m'ont 
mis  en  la  mêlée. 

ANC.  FR.  Dures  paroles  meuvent  les   mellres, 
dont  mille  hommes  sont  mors. 

JOINVILLE  ,    p.  5. 
La  quKrle  ai-jeo  si  devisée  , 
Que  nus  ne  1'  auia  sanz  mellée. 

Marie  de  France  ,  t.  Il  ,  p.  loo-ioi. 

-y.  Mesci.anha  ,  MESCEAiGNA  ,  S.f.,  mêlée, 
dispute,  trouble. 


MES 

Jamais  non  seretz  prezat , 
Si  non  etz  en  la  mesclanha. 

Bertrand  de  Born  :  leu  chan. 
Jamais  vous  ne  serez  prisé,  si  vous  n'êtes  dans  la 
mêlée. 
Un  novel  plait  c'  adntz  guerr'  e  mesclaigna. 

AiCARTS  DEL  FossAT  :  Entre  dos  reis. 
lin  nouveau  diflërend  qui  amène  guerre  et  trouble. 

Las  eveias,  las  mesclanhas  e  ihi  mal  dih. 

Tradi  de  la  r'eg.  de  S.  Benoît,  fol.  3^. 

Les  envies  ,  les  disputes  et  les  mauvais  propos. 

8.  Mesclansa,  .V.  f,  dispute,  alterca- 
tion. 

Fii^.  Cortezameu  mov  en  mon  cor  mesclansa 
Que  m  fai  tornar  en  l'amoros  dezire. 
H.  Brunet  :  Cortezamen. 
Courtoisement  je  meus  dans  mon  cœur  alterca- 
tion qui  me  fait  retourner  en  l'amoureux,  de'sir. 

IT.  Mischianza. 

9.  Mesclius,   ctdj.,   brouillon,   tracas- 
sier,  querelleur. 

Ben  conosc  que  drutz  mesclids... 
Es  mais  amatz  e  grazitz. 

KaImond  DE  MiRAVAL  :  Pueis  cgan. 
Je  connais  liien   qu'amant   tracassier...   est  plus 
aime'  et  agréé. 

Quar  una  doueta  m  trays, 
Tornar  m'  en  ai  vilas  mesclids? 
Non. 

Raimond  de  Miraval  :  Entre  dos  volers. 
Parce  qu'une  petite  dame  me  trahit,  en  devien- 
drai-J€  grossier  querelleur?  Non. 

10.  Mesclos,  adj.,  mêlé,  engagé,  agité. 

Ilh  anavo 
Mesclos  de  lenso. 

Le  moine  de  Montaubon  :  Manens. 
Ils  allaient  engagés  de  querelle. 

11.  Mescladura,  s.f,  mélange. 

l'Iena  de  vinagre  e  de  fel... 

Bec  Dieu  d'  aquela  mescladura. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodéme. 
Pleine  de  vinaigre  et  de  fiel. ..  Dieu  but  de  ce  mé- 
lange. 
esp.  Mezcladtira.  it.  Misclàatura. 

1 2.  Mestura ,  s.  f.,  mélange,  assemblage, 

Lunbs  hoins  no  met  la  mestura  del  dra  nou 
p  la  veslimenta  viel. 

TniH.  du  N.-Test.,  S.  Matth.,  rh=  Ç). 


INIES 

Nul  Lomme  ne  fail  usayu  île  Vassenthlu^e  du  ilrap 
neul  et  du  vêtement  vieux. 

—  Métfil,  inéture. 

Una  cartu  de  fiuincnt  e  una  caria  de  mes- 

TURA. 

Tit.  (le  1275.  Aivh.  du  Roy.j  Toulouse,  J.  .iaH. 
Une  quarte  de  froment  et  une  quarte  de  jncteil. 

.1.  caiteiia  de  me-stura. 

Carlu!<iire  du  JJugue,  loi.  27. 
Une  quarlicre  de  méture. 

là.  Mestis,  adj.,  métis. 

L'  autr'  ier,  josi'  una  sebi.'iiia  , 
Trubei  jiasiora  mestissa. 

MAncABRUS  :  L'aulr'  ier. 
L'autre  jour,  contre  une  liaie,  je  trouvai  une  pas- 
tourelle mélisse. 

ANC.  FR.  Les  eufans  mesdfs,  c'est-à-dire  ceux 
qui  n'estoient  pas  nés  de  père  et  de  mère 
naturels  citoyens  d'Athènes. 
Amyot,  Trad.  dePlulan/ue.  \ ie  de  Tlnimistoclc. 
Qu'ils  ne    fussent   nobles  d'ancienne  race , 
laquelle   s'interprète    tant  du    coslé  paternel 
que  maternel,  car   autrement,  clôcban.s  d'un 
costé,  ils  sont  appeliez  mestifs  et  briquets. 
Contes  d'Euliiijtflj  io\.  ii\. 
ESP.  Mestizo.  PORT.  Nestico. 

1  /|.  Amescladamen  ,  udv.,  d'une  niaiiiètc 
raêicc. 
Ni  bos  ni  mais  per  se,  mas  amesci.aua.ven.n. 

Pierre  de  Corbiac  :  Kl  nom  de. 
îîihon  ni  mauvais  par  soi  ,  mais  d'une  manière 
mêlée. 

)3.    Malmesclar,   V.  ,    conij)roinettio , 
reprocher,  calomnier. 

Can  volon  parla r 
D'  orne  que  volon  malmesclar. 

jSat  de  Mons  :  Al  bon  ley. 
(^)uand  ils  veulent  parler  d'iiomme  qu'ils  veulent 
commettre. 

Car  vos  antre  lo  voliatz  malmesclar 
Ou'  el  era  fais  a  son  senhor  (Je.sar. 

Passio  de  Aliiriii. 
Car  vous  autres  vous  vouliez  lui  re/>rot/ier  qu'il 
clait  faux,  à  son  seigneur  César. 

16.  Malmesclius,  malmescmeus  ,  ftc/j.  , 
calomilialeur,  brouillon,  agilatt-iir. 

Dieii.s  vos  sal,  domna,  car  es  liell'  c  jwos, 

m. 


MES 


•il  7 


Mas  ja  no  sal  sels  que  us  son  malmescliu. 
1'.  ViD,\L  :  lie  m'  ayiada. 
Dieu  vou>.  sauve  ,  dame ,  car  vous  êtes  belle  et  mé- 
ritante ,  mais  qu'il  ne  sauve  jamais  ceux   qui  vous 
.sont  <liniifritnl.s. 

l'a'  dira  liom  que  ieu  su!  ]vialmes<,lhjs 
De  las  molhers  e  dels  avols  espos. 

P.  CaRUiNAL  :  ]Non  es  cortes. 
Maintenant  on  dira  que  je  suis  ngituleur  i\c%  lein- 
iiies  et  des  vils  époux. 

Substaniii'.  Ja  net;us  malmesclieus 

No  'n  dira  ja  lan  que  m  n'  azir. 
HaiMOND  de  Mir.AVAL  :  Ri.'S  eonir'amor. 
Jamais  nul  brouillon  n'en  dira  j.iniais  tant  que  je 
m'en  eliatjrine. 

17.  Entp.emesci.ar  ,  ?'.,  ciilrcitit'lcr,  con- 
fondre. 
Canl  din.i  en  la  vila  nos  entremesclarem. 

Guillaume  de  Tudela. 
Lorsque  en  dedans  la  ville  nous  nous  entremêlerons . 

Els  se  ENTREMESCLERO  e  foriro  se. 
lioman  de  la  Prise  de  Jêiiisalemj  fol.  12. 
Jls  ii'entremêlèrent  ei  se  liappèrent. 

Yey  caul  e  freyt  entremesclar. 

Haulaud  ok  VaqueiRAs  :  Losfrevols. 
Je  vois  cbaud  el  froid  se  confondre. 
Part-  pas.  Ouar  mais  mi  pl.itz  lionratz  morirs 
Que  vilhs  entkemesclatz  jauzirs. 
AiMERi  de  I1ELLIN0Y  :  ISo  m  laissa 
Car  plus  me  plaît  l'Iionorabli'  mourir  que  le  vil 
jouir  entremêlé. 

CAT.  Entremesciar.  esi-.  Enircwczclar.  iï.  In- 
tramisclnare. 

t8.  Entremesclament,  ,v.  m.,  mélange, 
confusion  ,  mixtion. 
Per  ENTREMESCLAMENT  de  tcrrcslras  vapois. 
D'  on  vc  ENTREMESCLAMENT  c  cv  olopameot. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  i33  el(j'3. 
Par  confusion  de  terrestres  vapeurs. 
D'oii  vient  mélange  et  enveloppement. 
ESP.  Entremesclainiciito. 

19.  EntremescladamI'^n,  rjf<^/('.,  confust-- 
irient,  comnainénicnt. 

Ab  los  ansias  entremescladamen. 

Trad.  de  la  r'eg.  de  S.  Benoit,  fol.  l3. 
Avec  les  anciens  confusément. 

20.  I\Ii\TE,  (k/j.,  lat.  Misrw,Vj  niixlo. 

•.>8 


i8 


MES 


Autra  condicios  es ,  qu'es  appelada  mixta. 

Triid.  (lu  Code  de  Jiislinien,  fol.  62. 
Autre  coiulilion  est,  fjui  est  appele'e  jnixte. 
t:.\ T.  ESP.  Mixto.  PORT.  Misto,  inixto,  it.  Misto. 

'M.    MiXTIO,   MIXTION,    A.   f.,    lut.    MIS- 

TioNt'w,  mixtion  ,  mélange. 

Certan.T  mixtion  de  snlpre  en  podra. 

Chronic/ue  des  j-llhigeois ,  col.  ^i . 
GiTtaiiie  mixtion  de  soufre  en  poudre. 
Las  virtulz  de  las  causas  uaturals  e  las  iwix- 

Tins  dels  eleiuens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 
Les  vertus  des  choses  naturelles  et  les  me'langes 
des  éléments. 

CAT.  Mixtiô.  ESP.  Mixtion,  port.  Mixtuo.  it. 
Mistioue. 

■il.  MixTURA,  s.f.,  lat.    MisTURA,  mé- 
lange, mixtion. 
De  diversas  colors  ha  mixtdra. 
La  MIXTDRA  de  sas  colors. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l35  et  i36. 
De  diverses  couleurs  a  mélange. 
Le  mélange  de  ses  couleurs. 
CAT.  Mixtura.    esp.   port.  Mistura ,  mixtura. 
IT.  Mistura. 

■l'i.    Admixtio  ,   s.f.,     lat.    admixtio  , 
mixtion,  mélange. 

Par  ADMIXTIO  de  sanc. 

Elue,  de  las  propr.,  iol.  3[ . 
Par  mélange  de  sang. 

•j.li.  Permixtio  ,  s.f.,  lat.    permistio  , 
mixtion ,  mélange. 

Se.s  la  quai  permixtio  no  si  faria  aytal  ge- 
neracio. 

Ayga...,  cum   sia   clara,   appar  que  no  ha 
PERMIXTIO  de  inpuritat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  67  et  7^. 
Sans  laquelle  mixtion  ne  se   ferait  pareille  geiu'- 
ralion. 

Eau...,  comme  elle  soit  claire ,   il  parait  qu'eilc 
n'a  pas  mélange  d'impureté. 

ESP.  Perinistion.  port.  Perinistào.  it.  Permis- 
tione. 

MESQUIN,  MESQIN,  MESCHIN,  ddj.,  nips- 

quin  ,  chétif,  misérable  ,  pauvre. 
En  arabe  mizquin  ,  pauper,  tennis. 
Voy.    J.   Lips.,  Ep.   /|/}  ad  Belgas  ; 
Denina,  t.  III,  p.  T)!  ;  Aldrete,  p.  366  ; 


MES 

MoNTi  ,  Proposta,  etc.,  t.  II,  part,  i, 
p.  807  ;  Muratori,  Diss.  33;  Mayans, 
Orig.  de  la  Leng.  esp.,  t.  II,  p.  233 
et  aSi. 

.Que  ni  fessetz  rie  de  mesoui. 

AlMERl  DE  Peguilain  :  Eissampu. 
Que  vous  ine  fissiez  de  pauvre  riche. 
Tu  es  caitius  e  mesqis. 

Trad.  de  l'Àpoc. ,  ch .  3. 
Tu  es  malheureux  et  chétif. 

Bueus  e  bosx  e  cabra  antressi 
Engraisson  lot  anzel  mesqui. 

Deudes  de  Prades  ,  yluz.  eass. 
Bœuf  et  Loue  et  chèvre  pareillement  eiigraissenî 
tout  oiseau  chelij'. 

Qui  vos  ve  la  cara  mesquina. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  vous  voit  la  figure  chétive. 
Fig.     Tan  es  d'  avol  cor  e  mesqui. 

AiMAR  de  RocAFicHA  :  No  m  l»u. 
Tant  il  est  d'un  coeur  lâche  et  mesquin. 

—  Faible,  délicat. 

Mal  li  faran  tng  li  plusor 
Qu'el  veyiau  jovenet ,  mescbi. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  chantar. 
Mat  lui  feront  tous  les  plusieurs  qui   le  verront 
jeunet ,  faible. 

Doinna  joves  e  mesquina, 

Kost  a  Dieu  obediens 

En  totz  SOS  comandamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels. 
Dame  jeune  et  delieate,  vous  lûtes  à  Dieu  obéis- 
sante en  tous  ses  commandements. 
Siibstant.  Sembla ria  us  pelegris 

Malautes,  qnan  chanta,  '1  mesquis, 
Qu'  a  pauc  pietatz  no  m'  en  preu. 
Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Scmhlcrait  un  pèlerin  malade  quand  il  chante  ,  le 
mesquin,  (si  hien)  que  peu   s'en    faut  que   pitié   ne 
m'en  prenne. 

cat.  Mesqui.   ESP.    Mezquiuo.    port.  Mesqui- 
nho.  IT.  Meschitw. 

1.  Mesquinet,  adj.  dim.,  pauvret,  ché- 
tif, frêle. 
Ou  plus  MESQUiNETZ  los  vesia. 

^.  de  S  te.  Eniinie,  fol.  4- 
Où  plus  elle  les  voyait  pauvrets. 

3.  Mesquinera  ,  s.  f.,  mesquinerie,  dé- 
tresse. ^., 


MES 

Moût  viu  a  gran  mbsquiwera 
Et  a  (lolor  angoisso/.a  , 
Selll  que  tôt/,  jorus  asseiiliora 
Mala  ilomna. 

B.  DE  VentadovR  :  Aniors  enquira. 
Moult  vit  à  grande  diUresse  et  à  douleur  angois- 
sfuse  ,  celui  que  toujours  domine  mécliante  dame. 
CAT.  Mesqiiinaria.  port.  Mesquin/iuria. 
4.  Mesquinitat ,    S.   [.,    mesquinerie, 
petitesse,  soidiciilt!-. 

Lnr  donct  tanta  mesquinitat  (jik-  ..  en  totz 
luocs  los  apela  lion  caiis. 

Hist.  de  la  Bible  en  proi>.,  fol.  75. 

Leur  donna  telle  ionii(/i7<;  que...  en  tous  lieux  on 
les  appelle  chieu!!. 
BSP.  Mezquindad. 

MESSA,  s.f.,  lat.  m/ssa,  messe. 
El  bo  uiatî,  après  la  wessa. 

R.  Vidai,  de  Bezai'dun  :  En  aquel. 
Au  Lon  matin  ,  après  la  messe. 
Parec  a  san  Caprasi,  que  la  messa  disia. 
F  Je  S.  Honorât. 
.\pparut  à  saint  Capraise ,  qui  disait  la  messe. 
La  MF.s.SA  li  cantet  l'arsivesque  Turpi. 
Roman  de  Fierabras,  v.  5o3o. 
L'archevêque  Turpin  lui  chanta  la  messe. 
Loc.     Au  la  MESSA  senhor  que  1'  abas  di. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  87. 
Entend  la  messe  principale  que  l'abliédit. 
CAT.  Missa.  ESP.  Misa.  port.  Missa.  it.  Messa. 

'jt.   Messal  ,   MissAL,  S.  rn.,  lat.  missal^, 

missel. 

Non  es  vénal , 
Ans  es  vers  si  cnm  d' nu  messai.. 

AlMERl  DE  PEGUlt.AiJJ  :  Pus  ma  bella. 
West  pas  vénal  ,  au  contraire  est  vrai  ainsi  comme 
d'un  missel. 

En  un  mostier  antic..., 
Mi  jnreron  mant  rie 
Sobr'  un  missal. 

Bertrand  de  Bobn  :  Ges  no  nu . 
Dans  un  moutier  antique...,  maints  puissants  me 
jurèrent  sur  un  missel. 

ANC.  FR.  Le  cardinal  de  Bar  apporta  un  )nessel 
ouvert  sur  lequel  jurèrent  les  deux  parties. 

MoNSÏBELET  ,  t.  I  ,   fol.  82. 

«.AT.  Missal.  ESP.  Misai,  port.  Missal.  it.  .Mes- 
sale. 

\ .    Messias  ,  .V.  ///.,  lat.  Messias,  Messie. 


MET 


?.  if) 


.lesluim  Crist  lu  ftalvaiic..., 
<)iK'  llh  appellan  Messi  \s. 

Bref,  d'amor,  fol.  87. 
Jesus-Clirist  le  sauveur...,  qu'ils  appellent  Tl/ew/t'. 
(AT.  Messias.  esp.  Mesias.   port.   Messias.  it. 
Messia, 

MEST,  fidj.,  lat.  moest«.ç,  triste,  af'fli{;é. 

Ani  scmblan  mest, 
Qu'  ira  m  ténia  sobriera. 
GiRAUD  DE  BoRNElL  :  L'autr'  ier  lo  primier. 
Avec   air  afllif^é,  vu  que  tristesse  profonde   me 
tenait. 
PORT.    it.    Mesto. 

MESTIERjj.  r/i.,  lat.  mjstkrw///,  mys- 
tère. 

Cant  al  mostier 
Seretzperlo  mestier 
E  per  la  mess'auzir. 

Ajianieu  des  Escas  :  En  aquelh. 
Quand  vous  serez  au  moutier  pour  le  mystère  et 
pour  la  messe  ouïr. 

Cant  lo  MESTIERS  fou  consuniatz 

E  finitz  e  sanctificatz. 

Cant  lo  MESTIERS  fon  complitz. 

F.  de  S.  Honorât. 
Quand  le  mj-^tère  fut  consommé  et  fini  etsanctiKé. 
Quand  le  mystère  fut  accompli. 
ANC.  vR.  Puis  sont  aie  à  nn  mostier, 
Si  ont  oi  Je  Den  mestier. 

Roman  de  lu  Fiolette,  p.  86. 
CAT.  Misteri.  esp.  Misterio.  por  r.  Mysterio.  it. 
Misterio. 

METHACISME,  s.  m.,  métacisme,  terme 
de  grammaire. 

Metacismi  quoque  sunt ,  cnm  in  line  partis 
orationis  inveiiitur  m  littera  et  sequens  a  vo- 
cali  iucipit,  qua;  non  sit  loco  consuuantis  pu- 
sita. 

Dio.'MED.,  De  Part,  orat.,  col   ^48- 
MtTHAcisMES  ,  es  cant  nna  dictius  feuisb  en 
rn,  c  la  seguens  comensa  per  vocals- 

Leys  d'amors,  fol.  log. 
Métacisme,  c'est  quand  un  mot  finit  en  M,  et  que 
le  suivant  commence  par  voyelle. 
IT.  Metacismo. 

METHALENSIS  ,  s./.,  lat.  metale/;sis  , 
inétalepsc  ,  figtire  de  rht-torlqiie. 

MiTa>n^K  est  diclio  gradatim  jxTgeiis  ;icl 
id  quod  obicndilnr,  ut  :  Sed  Palrr  (  >innipiileu.s 


'220  MET 

spelnncis  abiliilit  atris;  post  îiliquot  niea  renna 
vîdens'mirabor  aristas. 

DoNAT.,  De  Tiopis,  col.  177;'»,  éd.  Putscli. 

Methat.ensis  ,  es  cant  hotn  procezisb  ,  per 
motz  grazes  e  per  motz  iiioias,  de  la  cnnza 
preceden  a  la  siibsegnen,  so  es  de  la  canza  qne 
es  primierainen  ad  aquo  que  s'  en  sec. 

Leys  d'amors,  fol.  129. 

Métniepse,  c'est  rjuand  on  procède,  par  mots  j^ra- 
(lue's  et  par  mots  moyens,  de  la  chose  pre'cédenle  à 
la  subséquente,  c'est-à-dire  de  la  cliose  qui  est   pre- 
mièrement à  ce  qui  s'en  suit. 
CAT.  ESP.  Metalepsis.  port.  Metalepse. 

METALH  ,  <•.  m.,  lat.  metallkw,  métal. 
Aissi  sni  fis  cnm  fis  anrs  a  fineza 
Sobr'  els  antres  metat^hs. 

,1.  EsTEVE  DE  Beziers  :  Aissi  cum. 
Ainsi  je  suis  pur  comme  pur  or  a  pureté'  sur  les 
autres  métaux. 
Coma  fer  qtie  doiiipda  totz  los  autres  metai.s. 

T^.  et  Fer  t.,  fol.6f>. 
Comme  le  fer  qui  dompte  tous  les  autres  méttntx. 
CAT.  Metall.  ESP.  PORT.  ISletnl.  it.  Métallo. 

1.  Metallin,  adj.,  du  lat.  metallitm.v, 
métallique,  minéral. 

De  las  aygas...  algnna  es...  aliiininoza,  an- 

tra   METALLINA. 

Ayga     METALEINA. 

Elue,  de  la.1  prnpr. ,  fol.  7.1. 
Des  eaux...  aucune  est...  alumineuse  ,  autre  mi- 
nérale. 

Eau  minérale. 
AKc.  ESP.  Metalino. 

METHAPLASMUS,  v./.,  lat.  metaplas- 
Mus,  aphérèse,  figure  de  grammaire. 
Metaplasmus   grœca    lingua,    latine    dicitur 
transformatio  :  qui  fit  in  uno  verbo   propter 
luetri  necessitatem  et  licenciain  poetarnni. 
IsiDOR.,  Oriffin.,  1.  3^. 
Fig.    .Sa   niolher,  Na   Methaplasmcs  ,  sor  de 
Na  Dictio. 

Leysd'nmnrs,   fol.   I?,i>. 
Sa  femme,  dame  Aphérèse,  sanir  de  dame  Dlrtion. 

METIIAPHORA,  .î./.,  lat.  metaphora, 
métaphore,  figure  de  rhétorique. 
MêTa^opa,   est    dictio     translata   a   propria 
significalione  ad  non  propriam. 

50SIPAT.  Chahi.s.,  Inalil.  grnmm.,  col.  2:'(3  ,  cd. 

Putsch. 


MET 

Methaphora...  es  en  ay.sso  ,  que  las  dictios 
son  trasportadas  de  significat  propri  ad  îni- 
propri. 

Ley.':  d'amors,  fol.  128. 

T^a  métaphore...  est  en  ceci,  que    les  mots  sont 
transportés  de  signification  propre  à  impropre. 
<.\t.  ksp.    Metafora.  port,  Metaphora,  meta- 

fora.  IT.  Metafora. 

9..    Mktaforar,  methaforar,  V.,  méta- 

phoriscr,  rendre  métaphorique. 
Part.  pas.  Una  cobla  sera...  metaforada. 

()    son...   METHAFORAnAS. 

Ley  s  d'amors,  fol.  26. 
Un  couplet  sera...  métaphorisé. 
Ou  elles  sont...   métapltorisées. 
ESP.  Metaforizar. 

3.  Methaforicalmen  ,  adi'.  ,  métapho- 
riquement. 
Cant   nna  dictios  pot   estar  en  locntio  me- 

thaforicalmen. 

Lejs  d'amors,  fol.  1^2. 
Quand  un  mot  peut  être   en  locution  métaphori- 
qaemenl. 
CAT.  Metaforicament.  esp.  it.  Metafùricainente. 

METHATEZIS  ,  .v. /,  lat.  metathesis  , 

métathèse,  figure  de  grammaire. 

M«Tst9£!7iç  est  translatio  litferaruin  in  alîe- 

nnui  locum  ,  nulla  tamen  ex  dictione  snblata, 

ut  Evandre  pro  Evander,  Thyrabre  pro  'rbym- 

her. 

Donat.,  De  Schemat.,  col.  1773,  1.  i,  éd.  Putsch. 
Methatezis,  es  transpoilamens  de  sillaba  o 
de  letra  d'un  loc  en  autre. 

Lej-s  d'amors,  fol.  121. 
Métathèse,    c'est  transposition  de   syllabe  ou  do 
lettre  d'un  lieu  en  un  autre. 
CAT.  ESP.  Metatésis.  port.  Métathèse. 

a.   Methatezir,   î'.,   métathéser,  subir 

ou  faire  subir  la  métathèse. 
Part.  pas.   Que   nna    letra  o   una  sillaba  sia 
translatada  d'un  loc  en  antre,  adonx  aytal 
mot  son  apelat  methatezit. 

Ley  s  d'amors,  loi.  68. 
Qu'une  lettre  ou  une  syllabe  .soit  transportée  d'un 
lieu  en  autre,   alors   de  tels  mots  sont  appelés  mé- 
talhésés. 

METIIONOMIA  ,  s.  r.,  lat.  t.ietoxvmia  , 
métonvmir  ,  figure  de  rliétDrique. 


MET 

lyjetonyinia  est  transnominalio  ab  alia  signi- 
ficatione  ad  aliani  jiroxiiiiiiateni  translala.  Fit 
autem  inulris  rnoiiis,  etc. 

IsiDOR.,  Oiig.,  I ,  Mi. 

Alconas   dictios    grecas    n    qiiays    greras... 

coma...   METHONOMIA. 

METno:\o!Mr,\  es  transnominalios  o  trans- 
formatios  d'nna  signiliciicio  ad  aiifra. 

Li'YS  d'amnrs,  fol.   l/i  et  l3o. 

Aucuns  mots  grecs  ou  quasi  grecs...,  comme... 
tnélonjmie. 

Métonymie,  c'est  la  transnomin.Ttioii  mi  1;>  Iraiis- 
tormation  d'une  sigaification  à  autre. 

CAT.  ESP.  Metonimia.  tort,  yietonymia. 

METOA,  S.J.,  grimace,  moue. 

L'antre  pailet  e  nou  sanp  que. 
L'antre  fes  metoa.s  de.se. 

P.  Cardinal  :  Una  cieutal. 
L'autre  parla  et  ne  sut  Je  quoi ,  l'autre  fit  des  gri- 
maces sans  cesse. 
Ksp.  Mueca. 

METRE,  V.,  lat.  mit/^rf.  ,  mettre,  po- 
ser, placer. 
Meta  i  hom  jonc  e  fneilla  fresca. 

Del'des  de  Phadk.s,  Aiiz.  rtl.ts. 
Qu'on  y  me//(' jonc  et  feuille  fraîclu;. 
Lo  pe  MET  en  1'  estrinp. 

Guillaume  de  Tutielx. 
Le  pied  il  met  en  l'e'trier. 

Sanz  Nazaris  si  mes  premier; 
Van  s'en  a  la  sancta  abadia. 

/'.  de  S.  Honora  t. 
Saint  Nazaire  se  mit  le  premier;  ils  s'en  vont  à  la 
sainte  abbaye. 

Ftg.  "Vostra  beutatz  on  ai  mes  mon  esper. 
Le  moine  de  MoNTAI'DON  :  .Vissi  rom. 
Votre  beaule'  où  j'ai  mis  mon  espoir. 

Per  la  hoca  m  metetz  al  cor 
L'n  dons  baizar  de  fin'  amor  coral , 
Qne  i  meta  joy,  e  'n  giet  ira  inortal. 
B.  DE  VentadocR  :  Quan  par  la. 
Par  la  bouclie  vous  me  mettez  au  cœur  un  doux 
baiser  de  pur  amour  cordial,  pour  qu'il  y  mt7/t'joic, 
et  en  cbassc  tristesse  morlelle. 

—  Installer,  déposer. 

l'ortan  T  al  evescat ,  en  cadeira  l'an  mes. 

1^'.  Je  S.  Jlonoral. 
I.i;  portent  à  l'évêclir,  en  chaire  ils  l'ont  mis. 
Vc7,  SOS  mes  .segrc  ;  si  'Iz  fez  mètre  e  preso. 
Pncmc  sur  lio'cic. 


MET  0.21 

Fit  suivre  ses  messagers  ;  si  les  fil  »iiltrf  eu  prison. 
/'',.?■.      El  cor  e  '1  cors  m'a  sazit, 
F.  MES  en  estreit  corlil. 

AzEMVR  LE  NOIR  :  .la  d'oïan. 
Le  cœur  et    le   corps   m'a   saisi,    lI  mis   eu    étroit 
j.irdin. 

—  Ettiployer,  dépenser. 

Kn  liiy  servir  metras  ta  cnra. 

Passto  de  Maria. 
En  la  servir  lu  mettras  loasoiii. 

Tôt  quant  a  dona  e  met. 

Bertrand  dv  Pujet  :  De  sirvenles. 
Tout  ce  qu'il  a  il  donne  et  emploie. 
Creys,  meten,  de  pretz  e  de  poder. 

Ht'GUES  Brunet   :   Pus  lo  dous. 
En  dépensant,  il  croît  de  prix  et  de  v;ileur. 

—  y4('ec  un  pron.  pars.  Se  faire. 

O  M  METREY,  si  iii'o  aloHgatz, 
Herinitas. 

GavAUDAN  le  Vieux  :  Dezamparatz. 
Ou  je  me  mettrai  ermile  ,  si  vous  nie  le  différez. 
Par  qne  us  vulbatz  metre  monja. 
Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Farai  cbansonela. 
Il  païaît  que  vous  vouliez  ■voiisj'aire  religieuse. 

—  Traduire,  translater. 
Ay  MES  de  lati  en  romans. 

Passio  de  Maria. 
.l'ai  mis  de  latin  en  roman. 

—  Donner  origine  ,  établir. 

Entr'  ainairilz  et  amans 
S' es  mes  nn  pales  enjans. 

AiMEBl  DE  Peguilain  :  Mantas  velz. 
Entre  amantes   et  amants  s'est  établie  une  mnni- 
(esle  tromperie. 

Ce  verbe  se  combina  a\ec  plusieurs 
mots  et  forma   un  grand    nombre  de 
locutions;  en  voici  quelques-imes  : 
Qnascun  dia 
Son  vostre  fag  pus  cabal, 
Qnar  gent  bi  sabclz  metre  sal 
Ab  solatz  et  ab  paria. 

A1JIERIDE  Peguilain  :  Pus  ma  belba. 
Cliaque   jour  sont  vos   faits  plus  supe'rieurs,  car 
gentiment   vous  y  savez  mettre  sel  avec  soûlas  et 
gracieuseté. 

Pcirol.  aiso  meteiz  jos. 

T.  iir:  PrvnoLs  et  du  dauphin  n' Arvi  rc.m:  : 

n.dfin. 
Pr\rols  ,  mette:  cela  on  bas. 


200.  MET 

Vol  pioeza  e  bon  prêt/,  mètre  jos. 
T.  DE  Rambaud  ,  d'Azemar  et  de  Perdigon  : 
SeilUer. 
Veut  prouesse  et  mérite  mettre  à  bas. 
Pueîs  li  fais  Jnziea 
Mezero  r  a  carnatge. 
Un  troubadour  anonyme:  Flors  de  paradis. 
Puis  les  faux  Juils  le  mirent  à  carnage  (le  tuèrent). 
Qne  los  vensa  e  los  meta  al  desolz. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  109. 
<^)u'il  les  vainque  et  les  /«e<^e  au-dessous. 

Sol  qu'ab  vos  puesca  trobar  merce  , 
A  mon  dan  met  quasciiu  que  per  amie  no  m  te. 
Sordel  :  Plaulier  vuelli. 
Pourvu  qu'avec  vous  je  puisse  trouver  merci ,  je 
mets  à  mon  dam  (je  Lrave)  quiconque  pour  ami  ue 
me  tient. 

M' an  bnnzat  ni  mes  a  lur  dan. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ges  sitôt. 
M'ont  trompe  et  mis  à  leur  dam  (se  sont  moque's 
de  moi  ). 

Met  a  mal  aquo   de   son  ostal  ,  vaysella  e 
draps,  coma  endiablat. 

F.  et  Vert.,  fol.  11. 
Met   à  mal  cela   de  son   Lôtel ,   vaisselle  et  vête- 
ments ,  comme  endiablé. 

Ar  es  mortz,  ai  Dieus  !  qnals  dans  es! 
Caitin  ,  com  em  tug  a  mal  mes! 
Guillaume,  moine  de  Beziers  :  (^)uascus  plor. 
Maintenant  il  est  mort,  ah  Dieu!  quel  dommage 
c'est  !  Mallieureux. ,  comme  nous  sommes  tous  mis  à 
mal.' 

Mantas  religions 
Met  a  fnec  et  a  carbons. 

Hugues  de  Saint-Cyp.  :  Canson  que. 
Maints  couvents  met  à  feu  et  à  charbons, 
A  fuoc  e  a  flamnia  avian  messa  Inr  terra. 
V.  de  S.  Honorât. 
A  feu  et  à  flamme  avaient  mis  leur  terre. 
Fo  tôt  MES  en  escrit. 

PUILOMENA. 
Fut  tout  mis  en  e'erit. 
Mes  lo  en  arnes  de  totas  res. 

V.  d'Aimeri  de  Pegiiilain. 
Le  mit  en  harnois  (l'équipa  )  de  toutes  choses. 
Aquelh  home  qne  so  mes  eu  clam  de  ciim. 
Trad.  du  Code  de  Jiislinien,  fol.  l5. 
Ces  hommes  qui  sont  mis  en  accusation  de  crime. 
Zo  qu'  en  faz  no  dei  mètre  en  desdeing. 
Pierre  d'Auvergne  ;  Pois  entremis. 
r,c  que  je  fais  elle  ne  doit  pas  mettre  en  de'dain. 


MET 

M'  an  MES  en  tan  gran  esfrei. 

AiMERi  DE  Sarlat  :  Quan  si  cargo. 
Rl'ont  mis  en  si  grand  efl'roi. 
Ja  laire  no  s'en  meta  en  grans  espiamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Jamais  larron  ne  s'en  mette  en  grandes  explorations. 
Pren  los  ns,  e'Ls  antres  destrenh, 
E,  qui  II  play,  met  en  son  fuelh. 
A.  Daniel  :  Ab  plazers. 
Prend  les  uns  ,  et  écarte  les  autres,  et,  qui  lui 
plaît,  met  sur  sa  iéuille. 

Metria  tôt  lo  plag  volnntier 

En  dos  amie,  per  far  bon  acordier. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Ayssi  cum. 
.le  mettrais  volontiers  toute  la  contestation  entre 
lieux  amis  ,  pour  faire  bon  accord. 

El  trop  marirs  lo  vai  meten  en  via 
D'  abreviamen  de  jorns  e  de  sos  ans. 
B.  Cabbonel  de  Marseille,  Câblas  triadns. 
Le  beaucoup  souffrir  le  va  mettant  en  voie  d'abrè- 
gement de  jours  et  de  ses  ans. 

Als  Jnzieus  lo  mes  en  venda. 

Bertrand  de  Bokn  ;  Quau  vey  pels. 
Aux  Juifs  le  mit  en  vente. 

Tan  los  destrein  nofes  e  cobeitatz 
C  onor  e  pretz  en  meten  en  .soan. 
A1MERI  de  Peguilain  :  Qui  bes  membra. 
Tant  les  presse  non-foi  et  convoitise  qu'honneur  et 
n\érite  ils  mettent  en  mépris. 

Per  que  m  sni  mes  en  assai , 
Si  ja  '1  bon  jorn  tiobarai. 

Sail  de  Scola  :  De  Ben. 
C'est  pourquoi  je  me  suis  mis  en  essai  ,  si  jamais 
le  bon  jour  je  trouverai. 

leii  m  sny  mes  en  vostra  bailia. 

Pons  de  la  Garde  :  D'  un  sirventes. 
Je  me  suis  mis  en  votre  puissance. 
Si  m  metetz  en  azir, 
Tem  que  totz  lo  mons  m'  azire. 

Elias  de  Babjols  :  Car  comprei. 
Si  vous  me  /nettez  en  haine ,  je  crains  que  loul  le 
monde  me  haïsse. 

Toza  ,  vau  far  ma  jornada. 

—  Senher,  mete  us  en  carreira. 

G.  RiQUiER  :  L'  autr'  ier  trobei. 
Jeune  fille  ,  je  vais  faire  ma  journée.  —  Seigneur, 
mettez-vous  en  route. 

Mesero  s  totz  en  oracio,  e  pregero. 

Philomena. 
Se  mirent  tous  en  oraison  ,  et  prièrent. 


MET 

—  Suhstantiv.  Ce  mot  servait  à  iiiduiiwi 
la  ponctuation. 

Coma  lia   nom    piiiiiier  mktrf....;  oolum  , 
segon  METRE;  pcryodiis,  tcrs  mètre. 

Leys  d'amors,  loi.  \l\!\. 
Coma  .T   nom  premier  mettre...;  colum  ,   second 
mettre j  |iérioile  ,  troisième  mettre. 
ANC.  CAT.   Métrer,   esp.   Ulcter.  i-ort.  Mctter. 
iT.  Mettere. 

2.  Mes,  .V.  ///.,  niessnger,  envoyé. 

Kez  SOS  MES  spgie;  si  Ms  fez  inetre  e  preso. 

Poème  .fur  Boèce. 
Fil    suivre   ses   messng^er.i;    si    les    lit    mettre   iii 
]u  isun. 

AN<:.  Fit.  Li   mes  retonrnèrent  ;  il  raportèreiii 

le  jngement  le  roy  Tierri,  qne  mit  li  Fi;m 

cois  loèrent. 

Un  mes  s'en  vint  aosWandes,  qni  leur  dist 

que   loi-   famés   et    lear    enfans   estoient   tnii 

ocis. 

Chrori.  deFr.,  Rec.  des  Ilist.  de  Fr.,  t.  III  , 
p.  173  et  182. 
Qoe  Reiiart  fist  tpiant  vit  en  voie 
Le  mes  le  pape  et  eians  de  Roniue. 

lii>mnn  du  Rennrt,  t.  I\\  p.  Iid. 

3.  Messatce,  message,  .y. ///.,  messa{^e. 

Messatge  trametrai  fizol  , 
Bieu  sagelat  de  mon  anel. 

.A.RNAID  DE  Mari.'ejl  :  Dona  genser. 
J'enverrai    message    fidèle,   href  scellé  de   mon 
anneau. 

Diens  11  do  mal'  e-scarida 
Qui  porta  malvais  messatge. 

B.  de  Ventadol'r  :  La  doussa  votz. 
Dieu   lui  donne  mauvaise  aventure  à  qui  porte 
mauvais  message. 

J.oc.     Li  (lis:  Amicx,  ses  tôt  messatge, 
Tuelh  que  ns  anem  ades  disnar. 

P.Vidal:  Ahril  issic. 
Elle  lui  dit  :  Ami,  sans  autre  cérémonie,  je  veux 
que  nous  allions  sur-le-cliamp  dîner. 

ASC.   ESP. 

IvecaLda  fl  messaje  ciiemo  bon  messajero. 
Poema  de  Àlexandro ,  cop.  60. 
(AT.  Mitsatgc.  ESP.  MOD.  Mensage.  pour.  Meii- 
sagem.  it.  Messaggio. 

—  Messager,  commissionnaire. 

A  yssi  coma  messatge  que  non  porta  letras.. 
nou  inira  jias  laugieiamens  davan  lo  rey. 

f'.et  A',;;/.,  foi.  88. 


MEl 


*>.  9.  S 


Ainsi   comme   messager  qui  ne   porte    lettres... 
n'entre  pas  l'a<ilemenl  devant  le  roi. 
Tramet  al  reî  messatge  scmlilan  romieu. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  77.. 
Transmet   au    roi  un   mussa!;er  semhlable    a    un 
p('lirin. 

A(piells  ([ue  non  preston  pas  de  iur  mas  , 
mavs  que  fan  preslar  Inrs  deniers  a  lurs  mes- 
satges,  acpieslz  so  mayesires  uzuriers. 

r.etrert.,ù,\.  l3  et  14. 
Ceu.x  qui  ne  prêtent  jias  de  leur  main  ,   mais  ([ui 
fout  prêter  leurs  deniers  à  leurs  commissionnaires , 
ceux-ci  sont  maîtres  usuriers. 
Fig.   F^i  uol  son  tôt  temps  ilel  cor  mesatgk, 
E  fan  amac  cel  que  non  ainaria. 

T.  DE  GlRAUD  ET  DE  Pkyronet  :  Perouet. 
Les  yeux  sont  toujours  les  messagers  du  cœur,  et 
fout  aimer  celui  qui  n'aimerait  pas. 

ANC.  FR. 

Sire,  font  li  messaige,  un  petit  nos  oez. 
Pxumnn  de  Roii,  v.  2981. 
Li  message  le  conte  ïhiebaiU  furent  Joffroy 
de  Ville-Hardoin,  li  marescbausde  Campaigne, 
et  Miles  li  Braibanz. 

Vn.LEUARDOLlN  ,  p-  6. 

ANC.  CAT.  Missatge.  esv.    Mensage.    it.    H/es- 
saggio. 

4.  Mkssatgier,  s.   m.,  messager. 
Mont  mi  venon  soven  li  messatgier 
Ab  anel  d'  aur,  ab  cordon  blanc  o  nier. 
P.  Vidal  :  Urogoman. 
Moult  me  viennent   souvent  les  messagers  avec 
anneau  d'or,  avec  cordon  blanc  ou  noir. 
Un  messatgier  ,  que  me  veuc  i'  autre  dia. 

Guillaume  de  Beziers  :  Erransa. 
Un  messager,  qui  me  vint  l'autre  jour. 
Fig.     Mon  cor,  qu'es  lai  vostr'  osialiers, 
M'  en  veu  de  vos  sai  messatgiers. 

Arnaud  dkMari  eh,  :  Dona  genser. 
Mon  C(eur,  qui  est  là  voire  liôte ,  m'en  vient  de 
vous  ici  messager. 

Las  aurelhas  so  messatgier  del  cor. 

Xii'.  de  Sjydrac,  fol.  34- 
Les  oreilles  sont  messagers  du  creur. 
ANC.  KR.  Ricbesjaiaus  et  moult  graut  souinc 
D'avoir  donna  11  mesagier. 

Roman  du  Renarl,  t.  IV,  p.  l  lo. 

ANC.  Eip.  Veiiioron  de  Cccilia  al  rey  messagères. 

Poema  de  A lexandro,  co\>.  l']^\- 
ANC.    CAT.    Missatger.   esp.   Mon.    Mensagero. 

port.  Mensageiro.  it.  Messaggiero,  missa- 

ijierc. 


2a4  MET 

5.  Messaggiera,  s.f.,  messagère. 

Ciconia...  île  priinaveia    et  de  novel  teaiii^ 

es  MESSAGGIERA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l44- 
La  cigogne...  de  primevère  et  de  nouveau  teni|is 
est  messagère. 

G.  Messatgaria,  MESSATJARiA,  A.y.,  mes- 
sage, mission,  commission. 
L'  arcangel  sou  premier 
lî  sobira  Iota  via  y- 

Eu  faire  messatgaria. 

Bre\.'.  d'ainor,  fol.  20. 
Les  archanges   soûl   les  piemiers   et  toujours  les 
supérieurs  à  faire  message, 

La    MESSATGARIA   Ihi    plai ,  e '1  s' esjauzis  e 

s'  alegra. 

Livre  de  Sjdrac,  fol.  34- 
Le  message  lui  plaît ,  et  il  se  re'jouit  et  s'allègre. 
Tais  fo  la  messatgaria. 

Brcv.  d'amor,  fol.  82. 
Telle  fut  la  mission. 

Sirvens  et  officiais  e  niessatgiers  que  faa  lolz 
les  oflicis  Je  la  cort  e  las  messatjarias  ^  ayssi 
CD  liom  liir  dis. 

F.  et  Vert. ,  fol.  46. 
Sergents  et  officiers  et  messagers  qui  font  tous  les 
offices  de  la  cour  et  les  commissions ,  ainsi  comme 
im  leur  dit. 

ANC.  FR.  Quant  le  roy  ou  le  soudanc  meurt, 
cil  qui  sont  en  messagerie ,  soit  en  paeu- 
nime  ou  en  crestienté  ,  soûl  prison  et  es- 
clave. 

JOINYILLE  ,  p.   77. 

ANC.  Esi>.  Vieno  à  Alexandre  uua  messager/a. 

Puema  de  /llexundro,  cop.  ijài. 
ANC.  CAT.  Missatgeria. 

7.  Messio,  s.  f.,   mise,  émission,   dé- 
])ense. 

Yeu  farav  messio  q«'  icii  sautaria  .x.  pas. 

Lejs  d'amurs,  fol.  85. 
Je  (erai  mise  que  je  sauterais  dix.  pas. 
Us  autres  joglars  escoines  lo...  e  ferou  mes- 
sios  cascuu  de  son  palafre. 

V.  d'J.  Daniel. 
Uu  autre  jongleur  le  de'Ca...  et  ils  firent  /«(.•;(■  cli.i- 
l'un  de  son  palelroi. 

Las  MEssios  qu'  el  a  ("achas  en  arar,  o  en  sc- 
lueuar,  o  en  segar,  o  en  estivar  lo  blat. 

Tra<l.  du  Code  de  Justinien,  fol.  17. 
Les  dépenses  qu'il  a  faites  à  laLouror,  ou  à  semer, 
ou  à  scier,  ou  à  récolter  le  Lié. 


MET 

Lo  santz,  per  sas  messios, 
N'  a  près  alcuna  cantitat, 
E'J  sobreplus  lur  a  layssal. 

F.  de  S.  Honorât. 
Le  saint ,  pour  ses  dépenses,  en  a  pris  aucune 
ijiiaulité  ,  et  le  surplus  leur  a  laissé. 

ANC.  KR.  niessions  et  dépens  pour  la  défeusion. 
Ord.  des  R.  de  Fr.,  l326,  t.  1,  p.  799. 
A  grans  frais  et  missions. 

Méin.  d'Oliv.  de  la  Marche,  p.  3 18. 
AMC.  CAT.  Messio. 

8.  Mettement,  s.  m.,  mise. 
Lo  METTEMENT  de  posscssioti. 

Fors  de  Béarn,  p.  1094. 
La  mise  en  possession. 

Al  METTEMENT  de  aquellas. 

Tit.  de  1241.  DoAT,  t.  VT,  fol.  i52. 
A  la  inise  de  celles-là. 

g.  Missiu,  adj.,  missif. 
Per  lettras  missivas. 

Fors  de  Bearn,  p.  1079. 
Par  lettres  missii'es. 

<:at.  3Iissiti.  ESP.  port.  Missive. 

10.  Metedor,^.  /II.,  dépensier,  géné- 
reux. 

}3un'  aiuor  fug  als  iiialvatz 
E  don'  als  Lons  metedors. 

E.  Vidal  de  Bezaudln  :  En  aquel. 
Bon  amour  fuit  les  mécbanls  el  donne  aux  bons  dé- 
pensiers. 

1  I.  Amettre,  V.,  mettre,  placer. 
Mon  cor  non  pois  aillors  amettre, 
Ni  non  pois  ges  de  leis  partir. 

Lameerti  de  Bonanel  :  D'  uu  salut. 
Mon  cœur  je  ne  puis  ailleurs  mettre,  ni  ne  puis 
point  me  séparer  d'elle. 

12.  Admettre,  v.,  lai.  admitt^re  ,  ad- 
mettre. 

Non  vol  ADMETTRE  las  l'xceptions,  alléga- 
tions e  defensas. 

Statuts  de  Provence.  MossE,  p.  193. 
]Ne  veut  admettre  les   exceptions,  allégatious  et 
défenses. 

CAT.  Admetrer.  esp.  Àdmitir.  port.  Jdmitlir. 
iT.  .'Immicterc. 

iH.  CoMETRE ,  V.,  commcllre. 


ÎNIET 

Qu'  aias  lan  gian  ppccat  comks. 

/'.  de  S.  Ilonoinl. 
Que  vous  ayer.  commis  si  grand  jieclip. 

—  Défier,  provoquei-,  attaquer. 
Quant  hom  d'amor  la  comet. 

GUILI.AV'JIE  DE  MONTAGNAGOrT   :  INoil  ail. 

Quand  on  la  ilefie  d'amour. 
M'a  COMES  ab  glazis  etab  sanc  li)!?.  premiers. 

GUILI.AIMF.  DE  TuDEI.V. 

I\I'a  pnit'ot/itt-    tout   le  premier    avec   glaives    et 
avec  san^. 

CoiHETRE  us  \oiIl,  Rcciilairi'. 

T.  DE  Hl.'Gf  ES  ET  DE  lÎECL'LAiRE  :  Comotrc  U>. 

Je  veux  vous  défier,  Reculaire. 

Ben,  Rigant,  sai  que  comes 
Ah  orgueilh  gran. 
Kai.mond  de  la  Tour  :  Bel  orgueillios. 
Rigaut,    bien  je  sais    qu'il  défie    avec   grand  or- 
gueil. 

Avinhos  e  Belcaire  los  a  comes  primers. 
Guillaume  de  Tudela. 
.Avignon   et    Bcaucaire  les   a   attaqués    les    pre- 
miers. 

—  Confier. 

Comes  Ibi  lo  regimen  d'  Ytalia. 

Cat.  dels  apost.  de  Romn,  fol.  i  Ilj. 
Lui  commit  le  gouvernement  d'Italie. 

— .  Entreprendre,  risquer. 

Qoan  la  prec  ,  mi  ditz  qn' alhors  cometa. 

G.  Pierre  de  Casals  :  D'  nna  leu. 
Quand  je  la  prie  ,  elle  me  dit  que  '■^'entreprenne 
ailleurs. 

CAT.  Cometrer.  esp    Cotneter.  port.  Cominet- 
ter.  iT.  Commettere. 

1/4.    EscoMETRF. ,  V.,   défier,    attaquer, 
provoquer,  questionner. 

Mancns  escumes  lo  fravri  priraier.s. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Manens  e  frayris. 
Le  riclie  le'premier  défia  le  misérable. 

Pois  m'  EscoMETETz  dc  guerra. 

Marcoat  :  Una  ron. 
Puisque  vous  me  provoquez  de  guerre. 
l's  autres  joglars  escomes  lo  coni  <-l  Irobava 
en  pas  caras  rimas  que  el. 

F.  d'A.  Daniel. 
lin  autre   jongleur  le  défia  comment   il   trouvait 
<Mi  plus  riclic*  rim's  que  lui. 

III. 


MRT  9,^5 

Vers  es  qu'  ieu  ai  aniada 
I,' eiiganavrilz  ,  dou  m'avetz  escomes. 
'1".  D'Ai.iîinx  JiA  lions  et  de  Rambaud  de  Vaquei- 
BAS  :  Era  m. 
Il  est  vrai  que  j'ai  aime'  la  trompeuse  ,  dont  vous 
m'avez  pro^'oi/iié. 

Si  m'  escomet  de  nulia  ren  , 
Ades  H  respondrai  en  ben. 

lioman  de  Jaiifre,  fol.  ^3. 
S'il  me  i/iicslinniie  de  nulle  cliose,  alors  je  lui  re'- 
pondrai  en  bien. 
CAT.  Escometrcr.  it.  Scommcttere. 

I  T).  COMISSION  ,  .S.    f.  ,    lat.   COMMISSION^/;/  , 

commission,  mandat, 
l'er  far  la   copia  de  la    comission  del   aide 
de  .CL.  .M.  liuras  tornes. 

Tit.  de  1428.  Slist.  de  Nimes,  t.  III,  pr.,  p.  227. 
Pour  faire  la  copie  dc  la  commission  de  l'aide  de 
cent  cinquante  mille  livres  tournois. 
Negiina  comission. 

Slaliils  de  Provence.  BoMY,  p.  3l8. 
Nulle  commission. 
CAT.  Coinissiô.  K.sr.   Coinision.  port.  Comtnis- 
sào.  IT.   Coinmissione. 

l().   COMISSARI,    COMESSARI  ,    .V,    ni.,    COm- 

missaire. 

CoMLssARis  de  la  cambra. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,1.1,  p.  8^- 
Commissaires  de  la  cbambre. 

CoMRssARi  el  pays  de  Leuguedoc ,  per  lo  rey. 

Tit.  de  1412.  Ilist.  de  Nîmes,  l.  III,  pr.,  p.  209. 

Commissaire  au  pays  de  Languedoc,  pour  le  roi. 

CAT.  Cornissari.  em?.  Comisario.  port.  it.  Coin- 

missnrio. 

17.  Demetre ,  ?>.,  lat.  DiMiT/é?RF,  nicttrc, 
rejeter  sur,  imputer. 

No  m  poiria  lui  donz  ni- mètre 
Nul  méfait. 

Lasirerti  de  Bonanel  :  D'  un  salu/. 
Ma  dame  ne  me  juiurrait  imputer  nul  moTait. 

—  Dé.sister,  démettre. 

Ben  ini  ineravilb  qu'en  aissi  s'en  iiEmeta. 
G.   Pierre  de  Casals  :  D'  una  l<u. 
Je  m'i'lonne  bien  qu'elle  s'en  désiste  ainsi. 
CAT.    Demctrer.   a.\c.  esp.  Demidr.  esp.  imod. 
Diinitir.   port.  Deinitcir.  it.  Dimettere. 

18.  EsMETRE,^'.,   émettre,  manifeslcr, 
livrer,  eutremellrc. 

'■"i) 


126 


îviE'r 


Pus  alliors  nou  ans  mon  lin  cor  estlemcM-e, 
Ben  denria  mos  sens  siiluils  en  lai  esmetre. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Piu  tan  mi. 
Pnisqu'ailleurs  je  n'ose   abandonner    mon   fidèle 
cœur,  je  devrais  Lien  manifesifr  \à-has  mes  connais- 
sances délicates. 

Tant  es  a  lieis  mon  cor  esmes. 

A.  Daniel  :  A  mors  e. 
Tant  est  à  elle  mon  co'ur  livie. 
De  nulha  ren  no  s'  esmet  ni  ;•.'  enibarga 

Ses  ben  yssir. 

Guillaume  de  Durvobt  :  Quar  say  intit. 
De  nulle  cliose  ne  s'entremet  ni  s'cniharrasse  sans 
l)ien  sortir. 

—  Ruiner,  «'•ptii.ser  d'argent. 
()  dira  :  Est  ostal 
Que  ai  fag  m'a  esmes. 

G.  RiQUiER  :  SelU  <fue  sap. 
Ou  dira  :  Cet  liôlcl  ijue  j'ai  fait  m'a  ruiné. 
Parc.  pus.       Anatz  a  la  corl,  si  es  esmis, 
E  preiatz  là  reina  que  vos  vestis. 
lioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  88. 
Allez  à  la  cour,   si  vous   êtes   ruiné,   et  priez  la 
reine  qu'elle  vous  vêtisse. 

19.  EnTREMF.TRE,  7).,  lat.  intermit^re, 
entremettre,   tenter,   mêler ,  essayer, 
j)Iacer. 
Mal  ensenhat  ,  vilas  e  mal  après 
.M'an  ab  mentir  aitan  aut  entremes. 
Que  fan  cuiar  que  la  genser  del  mon 
IVli  lenba  gai,  jauzen  e  deziion. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  la  novella. 
Mal  élevés,  vilains  et  mal   appris   m'ont  avec  le 
mentir  si  haut  placé,  qu'ils  font  croire  que  la  plus 
belle  du  monde  me  tienne  gai ,  joyeux  et  désirant. 

Pus  tan  ini  fors'  amors  que  mi  fai  kntremetre 
Qu'a  la  gensor  del  mon  ausma  clianso  Iranietre. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Pus  tan  mi. 
Puisque  l'amour  me  force  tant  qu'il  me  lait  ten- 
ter qu'à  la  (dus  belle  du  monde  j'ose  transmettre 
ma  chanson. 

Entremetre  n'ang  cent  paslois. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
J'entends  s'en  entremettre  ctnl  pasteurs. 

Qui  110  s'  entremet  d'  amar, 
INOn  pot  esser  valens  ni  pros. 
Haimond  de  MlUAVAL  :  Selh  que  no  vol. 
Qui  ne  se  me'tc  .l'aimer,   ne  peut  être   vaillant   ni 
|iri'Uï  . 


Per  febre  lo  sol  borne  sanoiiar, 
Mas  qui  be  o  no  sap  far. 
No  ."n'  en  den  per  re  entremetre. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cnss. 
Pour  fièvre  on  a  coutume  de  le  saigner,  mais  qui 
ne  sait  pas  bieu  le  faire,  ne  doit  pour  rien  s'en  es- 
sayer. 

M'esbonebelhhueymaisqu'ieu  m' entremet  a 
D'  nu  sirventes  per  elbs  acouortar. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Veuiedorn. 
Il  m'est  bon  et   beau   désormais  que  je  m'essaie 
d'un  slrvenle  pour  les  encourager. 
Part. pas.  Pois  entremes  me  soi  de  far  cbanso, 
Pierre  d'Auvergne  :  Pois  entremes. 
Puisque  je  me  suis  me'lé  An  faire  chanson. 

Si  uegnna  s' es  de  ra'amor  entreme.ssa. 
Gi;illau.me  de  Saint-Didier  :  Pus  tau  mi. 
Si  nulle  s'est  de  mon  amour  entremise. 
cxT.  Entremetrer.  esp.  Entremêler,  port.  En- 
trameter.  it.  Intraviettere. 

20.   EsDEMETRE,  V.,  abandonner,  con- 
fier, déployer. 

Pus  albors  non  ans  mon  fin  cor  esormetre  , 
Ben  ileuria  mos  sens  subtils  en  lai  esmetre. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Pus  tan  mi. 
Puisqu'aitleurs   je   n'ose  abandonner  mou  fidèle 
cœur,  je  devrais  bien  manifester  là-bas  mes  connais- 
sances délicates. 

Part.  pas.  Las  golas  grans  et  esdemessas. 
r.  de  S.  Honorât. 
Les  gueules  grandes  et  déployées. 

'21.   EsuKMESSA ,   s.f.,  effort,  élan,  dé- 
ploiement. 

De  chantar  faral 

Uua  esdemessa. 

Tomiers  et  Palazis  :  De  clianlai . 
De  chanter  je  ferai  un  clan. 
Per  lieys  amar  no  feira  un'  eshemf.ssa. 

Albert  de  Sisteron  ;  En  amor  Iruep. 
Pour  l'aimer  je  ne  ferais  pas  un  effort. 

2  2     EnTROMETRE,  V.,   lat.   INTROMIT/^'RE, 

introduire. 

Comanda  a  la  matrona  que  estrometa   lo 

sien  de  t. 

Tratl.  d'Âlbucasis  ,  fol.  32. 
Commande  à  la  matrone  qu'elle  iniruduiseie  sien 
doigt. 
Fiij;.   Entromkt  gang  e  leticia. 

J'rad.  d'.4/hiitasis,  fol.  (iG. 
Introduit  joie  ol  gaîle. 


MET 

TAT.  Entrometrer.  anc.  Ksr,  Tntroincter.  e<p. 
MOD.  F.iitrometer.  tort.  Intromettcr.  ir. 
Introinettere. 

rî'î.  Entroiiks,  ixïuomi.s,  s.  m.,  sonde. 
Ara  ENTROMEs  cayrat 
La  forma  de  introihks  petit. 

Trad.  d'./a>uc„.us,  loi-  32  ol  ?.t). 
^vec  sonde  carrée. 
La  lornie  de  petite  sonde. 
iT.  Intromesso. 

■>\.  Intro.missio,  s.  f.,  lat.  intromissio, 
infromi.ssion  ,  introduction, 
l'er  que  es  farta  intromissco  de  liir. 

Trnd.  d'Albucasis.  loi.  /|3. 
Par  fjiioi  est  laite  V intromission  d'eux. 
PORT.  Intromissào.  it.  Intromessioiic, 

/     'j!j.  Malmetre,  m\umetre,  7).,  imposer, 
déplacer,  déran^^er,  maltiaiter. 
En  las  penas  d'ifern,  las  cals  non  pot  pcssar 
Cor,ni  boca  retraire,  ni'lshnelhs  ades-jardar.... 
Aqnelas  dea  marmetre,  e.stahllr  e  dunur... 
A.  vos  antres  hereijes. 

IzARN  :  Diluas  me  (ii. 
Dans  les  peines  d'en Icr,  lesquelles  le  c(cur  ne  peut 
penser,  ni  la  bouche  raconter,   ni   les  yeux  voir..., 
celles-là  il  doit  /m/ioAt'r,  élaLlir  et  donner. ..  à  vous 
autres  lierëlitjucs. 

M'a  MARMis ,  que  m  fo  dolsana. 

15.  Martin  :  lîel  m'es. 
Elle  m'a  tnaltinitc ,  vu  qu'elle  nie  lut  douce. 
Part.  pas. 

Fig.  Prelz  es  estortz,  qu'  era  giiastz  e  malmes 
AlMERi  DE  Pe(;i'1I.ain  :  Enaquelh. 
Me'rite  est  délivre  ,  qui  était  cndomnia;;é  cl  inal- 
Irailé. 

ANC.  PR.  QdÎ  sa  famé  li  a  mauinisc. 

Roman  du  Jicnart,  t.  11  ,  p.  162. 

—  A.ssigner. 

F.ls  qnals  dichs  deniers  avia  donats  e  marmes. 

Tit.  de  \2\(i.  DoAT,  t.  CXL,  fol.  13;. 
Auxquels  dits  il  avait  donné  et  assigne  deniers. 
CAT.  Malinetrer.  anc.  esp,  Malmetcr.  ir.  Mal- 
rneuere. 

26.  Promette,  V,,  lat.  l'Ro.Mrr/tRE,  pro 
mettre. 

.Si  rcs  PROMETETz,  alendclz  lo. 

Pllll.().MEN\. 

Si  vous  promettez  quclifuc  chose  ■  Icncz-lr. 


MET  -x-x-j 

.So  qtie  m  promi;s,  cr  m'eslrai. 

P.  Rai.moni.  (lE  Toi;lol'se  :  Us  novel. 
('e  qu'elle  me  /iromil,   niaiutenanl   elle  nie   l'ar- 
rache. 

A  lei  de  mal  deutor 
QiT  ades  promet,  mas  re  non  pa{:;aria. 
FoLQiiET  DE  Marseille  .-  .Sitôt  me. 
A  la  manière  de    mauvais   dcHiiteur  qui  toujours 
promet,  mais  ne  payerait  rien. 

—  A, SSII  fer. 

le  us  pROMETi,  so  dix  K.,  (]ii' ellia  l'aura 
per  marit. 

PuiLOMENA. 
.le  vous  promets,   ce  dit    Charles ,  qu'elle   l'aura 
pour  mari. 

Substaiitiv.  No  m  sap  bo  prometre  ses  aver, 
G.  Faidit  :  Tuj>  cilh. 
ISe  m'est  agréable  le  piomettre  sans  avoir. 
K!  PROMETRE  m'  es  gen. 
GuiLLAL'ME  DE  SAINT-Dinitu  :  Pus  tan  mi. 
Le  promettre  m'est  agréable. 
Part.  pas.     Del  rey  en  la  ley  promes. 

P.  Cardinal  :  Vera  vergena. 
Du  roi  promis  dans  la  loi. 

Siibst.  Lo  Seiihor  non  tarza  lo  sieurROMEs. 
Trad.  de  la  2=  Ep.  de  S.  Pierre. 
Le  Seigneur  ne  tarde  pas  la  sienne  promesse. 
CAT.  Proineirer.  esp.  Proineter,  port.  Proinet- 
ter.  IT.  Proineicere. 

■i'j .  Promessa,  s.  /'.,  jjromesse. 

E!  prometre  m'es  gen,  e  fos  falsa  'I  promessa. 
CiliLLAUME  DE  Saint-Didier  :  Pus  tan  mi. 
Le  promettre  m'est  agréable,  cl  fut  fausse  la  pro- 
messe. 

Aus,  tu  que  canfas  tas  messas, 
I'^  fas  a  Dieu  tas  promes.sas. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Kcoute,  loi  qui  chaules  tes  messes,  et  fais  à  Dieu 
tes  promesses. 
CAT.  ESP.  Proittesa.  port.  tt.   Promessa. 

/(S.  Promessio,  PKOMissio,  .y./.',  lat.  pko- 

Missio,    promesse,    assurance,   j)ro- 

mission. 

La  PROMEssio  qn'  el  reis  fes  al  comte  et  a  lui 
de  rendre  so  qn'  avion  perdat. 

/'.  de  Raimund  de  Miraval. 

La  promesse  que   le  roi    (il  au  comte   et  à  lui  d<; 
rendre  ce  qu'ils  avaient  perdu. 

Loc.   Los  iiieira  en  terra  de  fromfssio. 

Lit',  de  Sydrae,  fol.  1  10. 
Le.<.  mettra  cm  leric  de  promission. 


228 


MET 


ANC.   CAT.    Promessiô ,  promissiô .    esp.    Pro- 
mision.  port.  Promissào.  it.  Promessione . 

29.  Prometrire,    prometedor  ,   s.  m., 
prometteur,  qui  promet,  garant. 

Non  es  tengutz  lo  pnoMETEtRF.. 

Ti-iid.  du  Code  de  Jiislinien,  fol.  92. 
Le  prometteur  n'est  pas  tenu. 
Jbesus  es  fatz  prometeire  del  inelhor  testa- 
ment. 

Trad.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aux  Hébreux. 
Jésus  est  lait  garant  du  meilleur  testament. 
Prov.  Prometres  taing  a  bon  entendedor, 
Et  atendre.s  a  bon  PROMETErjOR. 

B.  ZoRGi  :  Mal  aia  cel. 
Le  promettre  convient  à  bon  soupirant ,  et  le  tenir 
à  bon  prometteur. 

ANC.  CAT.  ESP.  Prometedor.  port.  Promettedor. 
iT.  Proinettitore. 

30.  COMPROMETRE,    V.  ,     lat.    COMPROMIT- 

teRE,  compromettre,  engager. 
Se  COMPROME.SERO  aruigablamen . 

'Fit.  de  1270,  de  la  famille  Gasc. 
Se  compromirent  amiablenient. 
Part.  pas. 
E'I  sagrestan  si  son  mantenent  compromes. 
Que  lur  dones  evesque  cal  que  mais  li  plagues. 

f^.  de  S .  Honorât. 
Et  les  sacristains  se  sont  maintenant  compromis , 
qu'il  leur  ilonnit  un  e'véque  ,  celui  qui  plus  lui  plai- 
rait. 

CAT.  Comprometrer.  esp.  Comprometer.  port. 
Comproinetter.  xt.  Coinpromettere. 

3i.  Compromes,  s.  m.  ,  lat.  co.mpromis- 
sum,  compromis. 
Sotz  la  pena  contenguda  el  compromes. 

Tif.  de  1269.  jdrch.  du  Pioy.,  M.  872. 
Sous  la  peine  contenue  au  compromis. 
Lo  dich  compromes,  e  lo  poderque  las  diclias 
parlidas  nos  an  donat. 

Titre  de  Péngueux  de  1276. 
Ledit  compromis,  et  le  pouvoir  que  lesdites  parties 
nous  ont  donne'. 

AKC.  CAT.  Cotnproines.  esp    Compromiso.  pour. 
Comproinisso.  it.  Coinproinesso. 

3a.  Emprometre,  enpromf.tre,  ?>.,  pro- 
mettre. 
Km  promet  a  loi-  lo  guiardon. 

"•    Doctrine  des  Vaudots. 
Promet  îi  eux  la  récompense. 


MET 

Lor  ENPROMES  lo  pegne  celestial. 

La  nobla  Lejczon. 
Leur  promit  le  royaume  céleste. 

IT.  Iinproînettere. 

')'}.  Empromession,  :?./;,  promesse,  pro- 
mission. 

Han    las    f.mpromessions...    en   desprezia- 
uieiit. 

La  nobla  Lejczon. 
Ont  les  promesses-.,  en  mépris. 
Loc.  Hereteron  la  terra  de  I'empromession. 
La  nubla  Leyczon. 
Héritèrent  de  la  terre  de  la  promission. 

'3/|.  Prometens.\  ,  s.  f.,  émission,  pi'o- 
nonciation. 

Per  la  prometensa  de  la  oralîon  en  la  qnal 
dizon  :  Senber,  perdona  a  nos 

Régla  de  S.  Benezeg,  loi.  32. 
Par  l'émission  de  l'oraison  dans  laquelle  ils  disent  ; 
Seigneur,  pardonne  à  nous. 

35.  Repromissio,  s.f.,  lat.  repromissio, 
engagement  mutuel,  promesse  réci- 
proque. 

Car  aquesta  repromissio  es  a  vos  e  a  vos- 
tres  fîlbs. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres ,  cli.  2. 

Car  cet  engagement  mutuel  est  pour  vous  et  pour 
vos   fils. 

Temps  de  repromissio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  128. 
Temps  de  promesse  réciprot/ue. 

ESP.  Repromision.  it.  Reproinissione . 

36.  Remissio  ,  S.f.,  lat.  remissio  ,  ré- 
mission. 

Per  remissio  de  reos  ppccalz. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  i3i. 
Par  rémission  de  mes  pécliés. 

Remissio  e  perdo  de  peccatz. 

/^.  et  Fert.,  loi.  5. 
Rémission  et  pardon  de  pécliés. 

CAT.  Remissio.  esp.  Remision.  port.  Remissào. 
IT.  Remissiorie. 

37.  Rehissiu,  aclj.,  lat.  REMissiv«.y,  ré- 
missif,  qui  relâche,  qui  décroît. 
Remissivas  coma  :  pauc  e  pane. 

Lejs  d'amorSj  fol.  100. 
[{cmissii'cs  comme  :  peu  à  peu. 


M  El' 

38.    SOBKF.METKE,    V.,   lilt.   SUPERMIlVt'UE  , 

élever,  surmonter,  dominer. 

Piieys  fa/.iat/.  als  uiviiulz  ilona<'.ors 
Creisspr  luis  dons,  quant  auziau  parlai- 
Del  vostre  fait  cuni  eia  sohremks. 

Ai.MEKl  DE  Pegl'ILAIN  :  Anc  non. 
Puis  vous  faisiez  aux  menus  donneurs  croître  leurs 
lions,   quand    ils  entendaient  parler  de   voire   fait 
comme  il  elail  élevé.  S 

Z(J.    SOBMETRE,    SOTZMETRE  ,    SOSMETRE  , 

V.,  lat.  suBMiT^eRE,  soumettre,  subor- 
donner. 
S' era  vengnt  sobmetre  a  la  gleysa. 

Cliionitjue  (les  jdtbigeois ,  col.  6. 
S'e'tait  venu  soumettre  à  l'e'glise. 
Part.  pas.  On  plas  H  sny  sers  e  sommes, 
Adoncx  mi  fat  piegz. 
G.  Hugues  d'.\lbi  :  Quan  lo  Lraus. 
Où   plus  je   lui  suis  esclave  et  soumis ,  alors  ell( 
use  fait  pire. 

Tota  cieatuia  es  vana  de  se,  e  sosmes' a  s;: 

vanelat. 

F.   et  Fert.,  fol.  4». 
Toute  créature  est  vaine  de  soi ,  et  soumise  à  s.i 
vanité'. 
Snbstantiv. 
Eu  govcrnar  clerzia  e  trastoiz  sos  sosmes. 

A^.  Je  S.  Honorul. 
A  gouverner  le  cierge'  et  tous  ses  subordunncs. 
Uels  soTZMEs  e  dels  vezis 
Malanans,  panlires  e  inesquis, 
A  dolor  e  conipascio. 

lirei'.  d'amor,  loi.  21. 
Des  subordonnés  et  des  voisins  .souffrants,   pau- 
vres et  mesquins  ,  il  a  douleur  et  compassion. 
CAT.  Sometrer.  esp.  Soinetcr.  tort.  Soinettcr. 
iT.  Sottomettere. 

l\0.  Submission  ,  .v.y;,  lat.  submissioncw, 
sotimission. 
Obligations,  submi-ssions. 

Tit.  de  l384.  ^rch.  du  Roy..  K.  52. 
Obligations  ,  soumissions. 
CAT.  Suùinissiô.  esp.  Sumision.  pdkt.  Subinis- 
sào.  iT.  Soininissione,  sommessionc . 

/i  I .  Emissio,  s.f.,  lat.  EMissio ,  émission, 
éjection,  évacuation. 

Kmissio  del  brac  de  la  plag.T. 

Trad.  dÀlhui„s,s,M.l^i. 
l'.inissiun  du  pus  de  la  plaie. 

ESP.  Emisinn.  pour.  Einissào.  n  .  Eiuis-imic. 


MET  î>2() 

/,?..    K.Missius,  fj(/j.,  émissif,  produetil. 
Algns  so  de  votz  EMi.ssins. 

Elue:  de  lus  propr. ,  fol.  ^5. 
.Vucuns  sont  cmissifs  de  voi\. 

\'^.  Immission  ,  i^. /.,   lat.  i.mmissi0N6'///, 
envoi,  mise. 
Imimission  de  possession. 

Statuts  de  Provence.  Bo.my  ,  p.  y. 
Envoi  en  possession. 

'(/}.  Intermissio,  s.  f.,  lat.  inter.missio  , 
discontinuation ,  interruption. 
Diea  vexent  ses  intermissio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
Vovant  Dieu  sans  interruption. 
CAT.  Intermissio.  Esr.  Tnterinision.  port.  Inier- 
inissào.  iT.  Intennissione. 

'|5.  Endemes,  «c//.,  fixé,  établi. 
S'  ien  fos  tan  savis  en  amar 
Com  soi  en  autres  faitz  coites. 
No  m  fora  tant  aut  endeïwes. 

J/.ARN  MARQUIS  :  S' ieu  fos. 
.Si  j'étais  si  sage  eu  aimer  comme  je  suis  eu  autns 
faits  courtois  ,  je  ne  serais  si  haut  établi. 

'|6.   Endemes,   endemis,  adv. ,    snr-lc- 
cliamp. 

Tiatz  et  endesies  son  vengut  a  Murel. 
Guillaume  de  Tudela. 
Aussitôt  et  sur-le-champ  ils  sont  venus  à  Murel. 
A  travta  Y  e.<îpaza,  vas  Iny  venc  endemis. 

lioman  de  Fierabras,  v.  355. 
A  tiré  l'épéc ,  vers  lui  vint  sur-le-champ. 

17.  Endemessa  ,  s.  /.,  limite,  division  , 
borne. 

La  quai  estrada  devesis  entro  en  la  ende- 
siessa  de  l'iessac. 

Tit.  de  1248    DoAT,  t.  CXXXVII,  fol.  zàii. 
Laquelle  route  séi)are  jusqu'à  la  limite  de  Bessac. 
Si  neguna  s' es  de  ni'amor  eutreinessa, 
Entenda  s'  eu  autrui,  qu'  ieu  sec  dieita  ende- 

MESSA. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Pus  tan  nii. 
Si  nulle  s'est  de   mon  amour  entremise ,  qu'elle 
s'entende  en  autrui ,  vu  que  je  suis  la  droite  limite. 

(8.  Remetre,  V. ,  lat.    REMn7tRE ,  re- 
mettre, rendre,  pardonner. 

Kemf-t  so  que  nos  le  devein 
fhi'i  nos  ai.saulii-s  HtMKTP.iH. 


..3o 


MET 


Remet  lo  y  de  bon  coratge. 

Brev.  d'ainor,  fol.   lOi^etyi. 
Jiemets  ce  que  nous  te  devons  comme  nous  remet- 
tons aux  autres. 

Le  lui  remet  de  bon  cœur. 
<;at.  Remetrer.    est.   Remitir.    port.  Remittir, 
iT.  Remhiere. 

/(fj.    TrAMETRF.  ,   7;,  ,     lat.     TRA«.yMITfeRE  , 

transmettre,  envoyer. 
A  la  gensor  del  mon  ans  ma  chanso  trametre. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Pus  ian  mi. 
A  la  plus  belle  du  monde  j'ose  ma  cbanson  trans- 
mettre. 

Messatge  trametrai  flzel. 

Arkaud  Dr.  Marueil  :  Dona  genscr. 
J'enverrai  message  fidèle. 

El  TRAMETIA  los  Lieus  uitt'a  la  mar. 
Poème  stir  Bo'eie. 
Il  trims/nellait  les  lettres  outre  la  mer. 

—  Ménager,  moyenner. 

Prec  Dien  que  m  sia  guit , 
E  qne  trameta  breanien 
Entr'els  leys  acordamen. 

Peyrols  :  Quant  amers. 
.Te  prie  Dieu  qu'il  me  soit  guide,  et  qu'il  ménage 
bientôt  accord  entre  les  rois. 

ANC.  CAT.  Trametrer.  cat.  mod.  Transniitir. 
E.sr.  Transtnitir,  trasmitir.  port.  Transmit- 
tir.  iT.  Tramettere,  trasmettere. 

ho.  Trames,  s.  m.,  cours,  flux  d'eau. 
Trames  es  la  partida  del  flavi  de  la  font 
plus  drecli  entro  rnar  corrent. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.   i.')2. 
Le  cours  est  la  partie  du  lleuve  de  la  fontaine  plus 
ilirectement  jusqu'à  la  mer  courant. 

5i.  Retrametre  ,  V.,  renvoyer,  retrans- 
mettre. 
La  lutz...  RETRAMET  pef  accio  reflpxiva. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i5(). 
La  lumière...  renvoie  par  action  réflective. 

52.  Reiretrametre  ,  v.j  renvoyer. 
Lo  cals  îeu  t'ai  reiretrames. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  à  PlUlémon. 
Lequel  je  t'ai  renvoyé. 

METROPOLITAN,  aclj.,  lat.  mltropo- 
LiTh^us,  métropolitain. 
Que  la  glyeia  metropoi.itana  agues  la  tersa 
pnrtida. 

Cri/,  dels  apost.  de  liotna,  fol.   i  r.'. 
Que  réçlisc  milropolllainc  cu\  la  tierce  parlic. 


MEZ 

Suhst.   .Xx.  metropolitas  qne  avia  sotz  se. 
Negu  METROpoLiTA  o  ai'civesqne. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  112  et  18. 
\  ingt  mélropolilains  qu'il  avait  sous  soi. 
Nul  métropolitain  ou  arcbevèque. 

'>:.  Metrovolital,  adj.,  métropolitain. 
Aix...  ni  Anx...  no  so  eschrichas  en  las  au- 
tras  clotafz  metropolitals. 
.  Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  M.  112. 

Aix...  ni  Aucli...  ne  sont  écrites  parmi  les  autres 
cite's  métropolitaines. 

3.    Metropolial,   adj.,  métropolitain, 
provincial. 

Del    CODcilî  METROPOLIAL. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  3i3. 
Du  concile  provincial. 

MEZEL,  s.  ni.,  lat.  MisnUiis,  ladre,  lé- 
preux. 

Avia  inalaulia  de  mezel. 

f.  de  S.  Honorât. 
Avait  maladie  de  lepreii.x\ 
Dezernparei'on  totas  lurs  houors  ,  e  doneron 
se  a  servir  los  mezells. 

r.  et  Ter/.,  fol.  78. 
Abandonnèrent  tous  leurs  domaines,   et  se  don- 
nèrent à  servir  les  lépreux. 

Tain  se  ben  la  niaisana  al  mezel. 

T.  deTaubel  et  de  Falconet  :  Falconet. 
Se  convient  bien  la  malsaine  au  lépreux. 
AKC.  FR.  Que  tes  oreilles  esfonpas 
An  tnesel  pauvre  pèlerin 
Lazaion,  sans  qui  tu  soupas. 
Le  Reclus  de  Molliens,  GI.  sur  Joinville. 
Li  sainz  rois  demanda  audit  chevalier  lequel, 
il  voudroit  raiex  ou  avoir  fait  un  pécbié  mor- 
tel ou  e.stre  mesel ,  et  li  cbevaliers  respondi 
que  il  vodroit  miex   avoir  fet  trente  péchiez 
mortex  qne  ce  que  il  fust  mesel. 

F.  de  S.  Louis,  à  la  suite  de  Joinville,  p.  335. 
Adj'ect.  A  cui  a  '1  bisbatz  mesels  sa  filla  morfa. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Un  sirvenles. 
A  qui  l'èvéque  lépreux  a  tue'  sa  fille. 
ANC.  FR.  Yiex  est  lor  vie  orde  et  inesele. 

Fubl.  etcont.  anc,  t.  I,  p.  309. 

2.  Mezella,  s.f.,  lépreuse. 

Meynhs  val  qa*  una  mezella. 

Marcabru.s  :  Dirai  vos  scnes. 
Moins  vaut  qu'une  lépreuse. 
ANC.  FR.  Osiez,  fet-il,  cesie  inesele. 

jSouv.  rcc.  dcfahl.  cl  conl.  nnc. ,  t.  JI,  p.  jo. 


.MIC 

3.  Mezema  ,  s.f.,  lèpre. 

•  De  qne  ve  mezei.ia  ni  linlia. 
Acjnest  enguens  es  ilt;  l;il  veiliit  qtie  cl  guéris 

de  MEZEI.IJV. 

Liv.  de  Sydrnc,  fol.  28  cl  !\i. 

De  quoi  vi<;nt  l^jire  el  lii^iie. 

Cet  onguent  est  de  telle    vertu  ,  qu'il  t;ue'ril  de 
lèpre. 

4.  Mezeli.ari\,    MEZELARIA,    S.f.,    lé- 
jiroscrie. 

A  la  ME/.ELLARIA  lU'l  eastol. 

Tit.  de  122'».  DovT,  t.  C\1V  ,  fol.  .""k^. 
A  la  léproserie  du  cliâleau. 

—  Lèpre. 

Era  estatz...  gneiitz  corporalnieo  de  me7e- 
1.ARIA  ,  e  esperitaimen  île  j)eccat. 

dit.  dels  apost.  de  lloma ,  fol.  38. 

Avait  été...  guéri  corporellement  de  Icpre,  et  spi- 
rituellemeut  de  peclié. 

MIAU,  S.  ni.  ,  miaii,  le  miaulenient,  le 
cri  du  chat. 
De  MIAU  atressi,  miiilar. 

Lejs  d'amors,  loi.  liÎ2. 
De  iniaii  également,  miauler. 
c.\T.   Miol.  ESP.  Maullo. 

i.  MiuLAR,  V.,  miauler. 

De  iniaa  atressi,  miui.ar.  . 

Leys  d'amors ,  fol.  |32. 
De  miau  e'galement ,  miauler. 
Fig.  Berta  del  sieu  niantel  s'afiula. 
Ta  freols  es  qu'a  penas  micla. 

Lejs  d'amors,  fol.  128. 
Berte  de  son  manteau   s'aft'uble,  si  faible  elle  est 
qu'à  peine  elle  miaule. 
Snbstant.  Miui.ars  .se  perte  c'al.s  catz. 

Leys  d'amors,  fol.  128. 
Le  miauler  ne  s'appartient  qu'aux  chats. 
CAT.    iViôlar.  esp.    MaitUar.   port.   Mear.  it. 
Miagolare,  miagulare. 

MICA.,  MIA,M1GA,  MINGA,  MI^îGUA  ,  MINJA, 

S.  /.,  lat.  MICA,  mie. 

Dicta  (enna,  cum  so  tiidas  de  micas  de  pa 
soven  lavadas  en  avga. 

Elue,  de  las  prop.,  fol.  80. 

Dite  tenue,  comme  sont  débris  de  mie  de  pain  sou- 
vent lavés  en  eau. 
Awc.  CAT.  Mica.  ESP.  Misa. 

—  .-/ilir/i/.   l'oitil  ,  pas. 

(Jiiaiil  o  l.iil,  MICA  no  s'en  repenl... 


MIL  o^i 

I.'oai  r.i  al  ma  ,  miga  non  l'a  al  ser. 
Pocme  sur  Boèce. 
(^)uand  il  le  fait,  mie  ne  s'en  repent... 
r.'liomme  l'a  au  matin  ,  mie  ne  l'a  au  soir. 
Pero  no  m'en  desconort  mia. 

B.  DE  Ventadour  :  Rn  abril. 
Pourtant  je  ne  m'en  de'courage  point. 
Layssarui'eu  ai,  ieu.^  Non  minoda. 

G.  AdhemAIî  :  Lanquan  vev. 
M'en  dépari irai-je?  Non  pas. 
ANC.  KR.   Ses  cuers  toz  tans  estoit  lassus, 
Ne  mie  es  choses  transitoires. 
Fa/il.  etcont.  anc. ,  t.  1  ,  p.  '.îQ?.. 
ANC.  PORT.  No  faria  miga. 

Tit.  de  l3<)9,  Elucidario,  i.  II. 
Pero  que  nom  faria  mingiia  ha  levada. 
Docum.  de  Pendorado,  i3og,  Elucid. ,  t.  H  ,  n.  20. 
ANC.  CAT.  Mica.  IT.  Mica,  miga. 

MICHA,  MICA,  .y.  /.,  miche. 
M'  aduria  ,  ab  nna  MICH^ , 
San  e  let  al  cap  del  an. 

GiRAi'D  DE  BoRNEiL  :  Et  auziretz. 
Me  conduirait ,  avec  une  miche,  sain  et  joyeux  au 
bout  de  l'an. 

Pas  barntelalz 
Val  be  MiCHAS  de  claustra. 

]z\R.N  :  Diguas  me  lu. 
Pain  bluté  vaut  bien  mic/ies  de  cloître. 
ANC.  KR.  Il  ne  pèsent  oie  nne  miche. 

G.  GuiART,  t.  I,  p.  l(>(. 

—  Moelle. 

Sapias  que  la  micha  del  os  es  salva. 

Trad.  d'yJlhucasis,  loi.  2.. 
Sachez  que  la  moelle  de  l'os  est  sauve. 
PORT.  Micha. 

MICHMAH,  .<;.  m.,  micmac. 

Aura  lo  reis  eu  Transa  aquest  micbmah. 

Roman  de  Gerard-de  Rossillon,  fol.  ^8. 
Aura  !e  roi  en  France  ce  /nicmac. 

MIL  ,  MEiLH  ,  .y.  m.,  lat.  Mii.iuiti  ,  mil  , 
millet. 

Mieg  pa  de  mil  dur. 

Philomena. 
Demi-pain  dur  de  millet. 

Qui  eu  désert 
.Semena  fromen,  ses  arar, 
Ni  en  caliueilh 
Espaa  son  meilh  , 
No  sap  gaire  de  laborar. 

P.  Cardinai.  ;  Prcdicator. 
(^)ui  en  déucrt  sème  froment  ,  sans  labourer,  et  eu 


o.3o. 


MIL 


chaume  répand  son   millet ,  ne  sait  guère  du   tra- 
vailler. 

y^ég.  e.vpl.  No  prezon  blasme  ni  lau 
Un  grau  de  mil. 

Marcadrus  :  Lo  vers. 
Ne  prisent  Llànie  ni  louange  un  grain  de  mil. 
CAT.  Mil/.    ESP.   l\JîjO.   PORT.   JMUho.   IT.    MigHo 

■X.   MiLLARGOs,  S.  m.,  inillct. 
Porc,  quom  regarda  millargo.s, 
Fal  meillor  escoutar  que  vos. 

Bertrand  de  Bobn  ;  Maito'in. 
Porc,  lorsqu'il  regarde  le  millel,  il  lait  meilleur 
écouter  <fue  vous. 

!i.   MiLHOOA  ,  s.f.,  niillococo,  sorglio , 
millet  de  Barbarie. 
Mesnra...de  Mir.HOCi. 

De  panis  et  de  mii.hoca  ,  et  de  gairossa  et 
de  geichas. 
Coiit.  de  Mojssnc,  xii'  sircle.  DoAT,  t.  CXXVII, 

fol.  8. 
Mesure...  de  sorgho. 

De   panis  et  de  millocoro ,   et  de   jarosse  et   de 
gesses. 

MIL,  adj.  num.  ,  lat.  Mii.Ie,  mille. 
No  comprari'  oin  ab  mii.  linras  d'argent. 

Poème  sur  Boire. 
Od  n'achèterait  avec  mille  livres  d'argent. 
Qu'en  sian  francat  mil  escnt. 

Bertrand  de  Rorn  :  Lo  coms  m'  a. 
Qu'en  soient  troue's  mille  boucliers. 
<:at.  ESP.  PORT.  Mil.  IT.  Mille. 

Voyez  Gracia. 

•>.   MiLiA  ,  MELiA  ,  ad/,  num.,  mille. 
.Lx.  MELIA  Turcxs  s'en  soa  ab  luy  anat. 

Roman  de  Fierahrns ,  v.  238. 
Soixante  mille  Turcs  s'en  sont  alle's  avec  lui. 

Us  locs  on  n'agnes  .r.  milia. 

Krev.  d'amor,  fol.  19. 
Un  lieu  où  il  v  en  eut  cent  mille. 
ANC.  CAT.  Milia. 

3.    MlLESME  ,    S.    m.,    (lu    lat.     Ml/LESmM.V, 

millésime. 

Lo  milesmes  er,i...  m.  ce.  e  lx. 
Monum.  du  xiu"  siècle.  Allou  ,  Peser,  de  Li 
Haule-f^ienne,  p.  258. 
Le  millésime  l'iait...  mil  deux  cent  et  .soixante. 
PORT.  IT.  Millesiino. 

,'i.  MiLMER  ,  MiT.iER  ,  .S".  1)1. ,  millicr. 


MIL 

Lo  millier  de  clavels  de  cavals. 

Carinlaire  de  Montpellier,  fol.   1 1''|. 
Le  millicr  de  clous  de  cheval. 

.Xx.  lo  jorns  e  cinc  cens  lo  mes  , 
Ayssi  que  l'an  son  .vi.  mclier. 

P.  Cardinal  :  Ane  no  vi. 
Vingt  le  jour  et  cinq  cents  le  mois  ,  de  sorte  que 
(  au  Ijout  de)  l'année  ils  sont  six  milliers. 
Loc.  Fanlas  d'aclorsai  ieu  a  MiLHiERse  a  cens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Fahles  d'auteurs  je  sais  à  milliers  et  à  cents. 
CAT.  Miller.  r.sp.  Millar.  port.  Milhar.  it.  Mi- 
gliaio- 

5.  MiLEN,  MILLE,  fidj .  Tuun.,  millième. 

Dir  la  milena  parso 
De  las  grantz  boatatz  qu'en  Dien  so. 

Brev.  d'amor,  fol.  77. 
Dire  la  millième  part  des  gi'andes  hontes  qui  sont 
eu  Dieu. 

Siihst.   Sol  qu'ilb  agues  lo  mille 
De  la  dolor. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Ab  pauc. 
Seulement  qu'elle  eût  le  millième  àe  la  douleur. 

6.  MiRi,  .V.  m.,  grec,  /avptaç,  myriade. 

l'er  aqui  monten  cent  miri  aazello. 
Poème  sur  Jioice.. 
Par  là  montent  cent  myriades  d'oisillons. 

7.  MiLio  ,  S.  m.,  million. 

Pagara  al  rey  d'Angleterra  très  milios. 
Entro  que  los  dichs  très  milios  siaa  pagat.s. 
Til.  du  xiv«  siècle.  Doat  ,  t.  VIII ,  fol.  223. 
Payera  au  roi  d'Angleterre  trois  millions. 
Jusqu'à  ce  que  lesdits  trois  millions  .soient  payés. 
CAT.   Millô.   ESP.   Millon.   port.    Milhao.    it. 
Milione . 

8.  MiLiARi,  S.  m.,  lat.  milliarim.v,  mil- 
lième année. 

El  teriz  an  de  son  enperi  fo  complitz  lo  mi- 
LiARi  de  la  costructio  de  la  ciolat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  25. 
Au  troisième  an  de  son  règne   fut  accomplie  la 
millième  année  de  la  construction  de  la  cité. 

g.     MlLUA  ,     MILLA,     S.f.,     lat.     MILLIA  , 

mille  ,  mesure  itinéraire. 
Voyez  Mayans,    i)rig.  de   In   Leng. 
cap.,  t.  IT,  p.  af»! . 


MIL 

Qaiuze  mii.has  c  plus  agron  anra  sol)riera. 

1'^.  (le  S.  Ilonoiiit. 
Quinze  milles  et  plus  ils  euront  le  vent  superioiif 
Loc.  prov. 
S'una  MiLLA  va  theelj  ,  quatorze  vai  a  l'orsa. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Si  un  mille  il  va  droit ,  (juatoize  il  va  »  l'ourse. 
CAT.  ESP.  liJilla.  PORT.  Milita,  it.  MigUo. 

10.  Mii.LAR,  S.  m.  ,  lat.  milt/ar^,  mille, 
mesure  itinéraire. 

Dos  MiiXARs  se  vau  per  entiers. 

A',  de  S.  Honora I. 
Vont  deux  mille.i  en  entier. 
CAT.  Miller,  tsp.  Millar.  port.  Milhar. 

MILAN,  s.  ni.,  du  lat.  uiimus ,  milan. 

Qai  vol  comandar 

Al  Mii.AN   d!  balllar 

Sos  polets  per  noyrir, 
Ja  ns  d'  els  grans  no  m  don  pois  per  ranstir. 

Pierre  de  Bussignac  :  Quan  lo  dous. 
Qui  veut  recommander  et  bailler  au  milan  ses  pou- 
lets à  nourrir,  jamais  un  d'eux  grand  ne  me  donne 
puis  pour  rôtir. 
CAT.  Mild.  ESP.  Milaiio.  port.  Milhano. 

2.   Mii.o ,  S.  m.,  milan,  busard. 

MiLo  o  buzac...  aazel  es  fort, 
Mii.o  o  bazac  fa  paacs  aous...  pichatatz...  . 
dessaboratz. 

Elue,  de  la.'s  propr.,  fol.  i/j^  et  278. 
hc  milan  ou  busard...  est  un  oiseau  fort. 
Le  njiVan  ou  busard  fait  de  petits  œufs...  picotés..., 
de'pourvus  de  goût. 

MILITAR,  V.,  lat.    militarc,   niililur, 
combattre. 

Lo  quai  comen.sset  a  mihtar  et  a  cavalpar 
aspramen  contra  los  autres. 

El  miljtet  e  renbet  glorio.samen. 

Cal.  dels  apost.  de  Borna,  fol.  3o  et  5o. 
Lequel  commença  à  combattre  et  à  clievauclier 
rudement  contre  les  antres. 
Il  combattit  cl  re'gna  glorieusement. 
Part.  prés.  Tota  la  gleysa  militanta. 

Chroni(juc  des  Albif;eoif,  col.  Cii). 
Toute  l'c'^lise  militanle. 
CAT.  ESP.  PORT.  Militar.  it.  Militarc. 

MILSOLDOR  ,  MiLsouDoiv,    adj.,   mil- 
sniidor. 
Cette     e.xpression     s'appliqua     au.\ 


MIN 


233 


chevaux  qui  servaient  dans  les  batailles 
et  qui,  en  raison  de  leur  beauté  ou  de 
leur  vigueur,  étaient  estimés  à  mille 
sous  d'or. 

len  ai  vist  caval  iwri.sor.noR 

A  pretz  de  trenta  sols  tornar. 

T.  D'KsPERnUT   ET  DE  PoNS  DE  MoNTLAlR   : 

Seigner  Pons. 
J'ai  vu  cheval  tnilsoudor  passer  au  prix  de  trente 
sous. 

r.arniscan  lor  cors  e 'i  caval  mii.soi.dor. 
Guillaume  de  Ti;df.la. 
Qu'ils  oi]uipenl  leur  corps  et  le  clieval  milsoudor , 
■'^i'l>st.  En  los  mortals  estors 

On  Karle  de  sas  mans  trenqnet  tants  îaitsou- 

DOR.S. 

V.  de  S.  Honorât. 
Dans  les  combats  mortels  où  Cliarles  de  ses  mains 
abattit  tant  de  milsoiidors. 
ANC.  KR.   Armés  desus  le  miisoiidor. 
B.  de  Sainte-Malre,  Chron.  deNorm.,  fol.  lo'i. 
Et  le  liert  tel  cop  del  fabor 
Qu'il  l'abat  jus  del  inissoudor. 

Roman  du  Renart,  t.  111,  p.  225. 

MINA  ,  s.  f.,  lat.  MINA,  mine,  sorte  de 
mesure  de  ca)>acité. 

Una  MINA  de  froiueu. 

Cartulaire  du  BuLtiic,  loi.  îf». 
Une  mine  <\c  Iniineiil. 

2.  MiNAHA,  .v./.,  éinine,  mesure  de  su- 
perficie. 

Det  una  minada  de  terra. 

Carlulaire  du  Jiui,-ue,  fol.  2ti. 
Donna  une  cmine  de  lernv 

3.  Menal,  s.  III.,  mine! ,  mesure  de  ca- 
j)acité. 

Cel  que  vin  vendon  a  taver  na,  aion  sëstairal 
e  MENAI,,  cariai  e  niietz  cariai. 
Coût.  d'j4lais.  Âreh.  du  Roy.,  sexi.  liist.,  K.  867. 
Ceux  qui  vendent  du  vin  en  taverne,  qu'ils  aient 
susterot  et  minel,  qiiartaulet  di.ini-quartaut. 

.'i.  Emina  ,  S.  f.,  émiiic  ,  mesure  de  ca- 
|)acité  et  de  superficie. 

Quais  en  ac  nn  seslier,  quais  una  i;mina. 
Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  7. 
Quel  en  eût  un  selier,  quel  une  émine. 
.1.  emina  de  civada. 

Tit.  du  xii'  siècle,  Arch.  du  Roy.,  .).  322. 
Une  cmine  d'avoine. 

3o 


.34 


MIIV 


.III.  EMiNAs  de  terra  a  Paeg  Marti. 

Tit.  de  I23o.  Arch.  du  Tioj.,  J.  317. 
Trois  émiiies  de  terro  à  Puy-Martin. 

ANC.  ESP.  Emina. 

5.  Eminada,   s./.,  éminée,  mesure  de 
superficie. 

Très  EMiNADAS  de  terra. 

Tit.  de  1238.  yhxh.  du  Roy.,  J.388. 
Trois  éminées  de  terre. 
Doas  sestairadas  et  eminada. 
Tit,  de  127').  Arch.  du  B.oj.,  Toulouse,  5 ■  328. 
Deux  selere'es  et  éminée. 

6.  Eminat.  ,  s.f.,  émine,  mesure  de  ca- 
pacité. 

leu  adrecburarai...  las  eminat.s,  lascartak. 

Cartiilaire  de  Montpellier,  i'ol.  i^ti. 
Je  réglerai...  les  émines,  les  quartauts. 

MINA,  MENA,  .V.  f.,  mine,  minière. 
Lalo,  coire,  ploiii  issamen, 
So  es  a  saber  lor  minas. 

Bref,  d'amor,  fol.  39. 
Laiton,  cuivre,  ploml)  e'galetnent ,  c'est  à  savoir 
leurs  mines. 

Las  menas  de  la  terra  solphroza. 

f^.  et  y'ert.,  Gloss.  occil.,  p.  199. 
Les  minières  de  la  terre  sulfureuse. 
CAT.  Esr.  roRT.  iT.  Mina. 

2.  MiNAR,  V.,  miner,  creuser. 
Fetz  MINAR  iina  tor. 
Coma  si  volguesso  minar  sos  terra. 

Cal.  dels  npost.  de  Pioma  ,  fol.   l65  et  i85. 
Fil  miner  une  tour. 

Confiiue  s'ils  voulussent  /«/«ersous  terre. 
Fig.  Pren  son   pic  e   sa  pala ,  e   acoinensa   ;i 
foyre  et  a  minar  et  a  cavar  son  cor. 
V.  et  Tert.,  fol.  41. 
Prend  son  pic  et  sa  pelle,  et  commence  à   fouir 
et  à  miner  et  à  caver  son  cœur. 
Part.  pas.  Cant  ha  son  cor  minât  e  perflecba- 

nieii  be  examinai. 

V.  et  Vert.,  fol.  t\l. 
Quand   il  a  miné  sou  cœur  et  parfaitement  Lien 
examine'. 
CAT.  ESP.  PORT.  Minar.  it.  Minare. 

'^.  Mkneu,  menier,  .V.  m.,  mine,  minière. 
Els  MENERs  del  argent  son...  nostres. 
Tit.  de  1 166.  Hist.  deLang-.,  t.  II,  pr..  col.  i  if>. 
Les  7iiines  de  l'argent  sont,.,  noires. 


MIN 

Menii'.r  novell  o  vieil  desamparat. 
Re^l.  sur  les  mines  d'IIierle,  Hist.  de  Nîmes, 
t.  1,  pr.,  p.  72. 
Minière  nouvelle  ou  vieiHe  délaisse'e. 
ANC.  CAT.  Miner.  '   . 

.\.  Mènera,  menieua,  s.  f.,  lat.  minera, 
minière,  mine. 
Mèneras  d'  aur. 
Menieras  de  coyre. 

Elue,  de  las  propr. ,  (ol.  176  et  267. 
Minières  d'or. 
Minières  de  cuivre. 

Coven  donx  qn' el  baia  menieras 
D'  aur  o  d'  argen. 

Leys  d'amars,  fol.  39. 
Il  convient  donc  qu'il  ail  mines  d'or  ou  d'argent. 
ANC.  ESP.  Minera,  port.  Mincira. 

5.  Minéral,  meneral  ,  adj.,  minéral. 
Causas  MINERAI.S,  cum  so  raetalbs. 
Aquel  qui  es  mènerai,  es  plus  resplendent. 

Elue,  de  tas  propr. ,  fol.  i56  et  187. 
Choses  minérales,  comme  sont  métaux. 
Celui  qui  est  jninéral  est  plus  resplendissant. 

CAT.  ESP.  PORT.  Minerctl.  it.  Minérale. 

6.  MiNERANT,  rtr//. ,  minéral. 
Las  autras  peyras  minerantz. 

Trad.  d'.4ll/ucusis ,  fol.  t\\ . 
Les  autres  pierres  minérales. 

fllINI ,  S.  m.,  lat.  MINI?////,  minium,  ver- 
millon. 

Mini  es  color  roia. 

Elue,  de  las  propr.,   fol.  267. 
Le  minium  est  couleur  riiiige. 

2.  MiNio  ,  MiNO  ,  .V.    ///.  ,    minium,   ver- 
millon. 

MiNio  o  MiNO  ,  color  es  citrina  o  vermeilla  , 
déclinant  a  rog ,  resplendent  cum  foc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  266. 
Le  minium  ou  'vermillon,  est  couleur  cilrine  ou 
vermeille  ,  inclinant  à  rouge  ,  resplendissant  comme 
feu. 
i;sp.  PORT.  it.  Minio. 

'^,  Mine,  ad/.,  de  minium. 
De  color  mine  a. 

r:iuc.  de  las  propr.,  fol.  261). 
De  couleur  de  minium. 


INIIN 

MINISTRAR  ,   ÎMF.XFSTRAR  ,   V.  ,    lut.    MI- 

NiSTRARC,  administrer,  régir. 
Mal  avia  ministraï  sos  bens  e  sa  rictat. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Avait  mal  ttjministrc  ses  biens  et  sa  richesse. 

—  Servir. 

Motas  douas  issarnen 

Que  r  avian  sejjuilz  longameo 

Ue  Galilea  ministran. 

Pnssio  de  Maria. 
Beaucoup  de  dames  e'galement  qui  l'avaient  suivi 
longlenips  do  Galile'e  en  servant. 

—  Secourir,  porter  secours. 

Car  non  a  de  que  mesestrar 
Si  com  a  costuma  de  far. 

y.  de  S.  Honorât. 
Car  il  n'a  pas  de  quoi  secourir  ainsi  comme  il  a 
coutume  de  faire. 

Poirian  ministrar...  plus  facilament  a  la  lor 

familla. 

Doctrine  des  Vaitdois. 
Vo\irT3'iKn\.  porter  secours...  plus  facilement  à  la 
leur  famille. 

—  Exhaler,  produire,  fournir. 
Sa  lengua  menestra  fnoc  ades. 

Trad.  deB'cde,  fol.  77. 
Sa  langue  produit  du  feu  sans  cesse. 

—  Donner. 

No  s  dea  ministrar  aL  la  decoctio. 
Clisleri  .ministrar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19^  etSl. 
Ne  doit  pas  s'administrer  avec  la  décoction. 
^administrer  clyslère. 
Part.  prés.  Nervis  mimistrans  a  las  dilas  .v. 
virtatz  sensiiivas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  18. 
Nerfs  servant  3\x\àiles  cinq  vertus  sensitivcs. 
Parc.  pas.  Degudament  ministrada,  val  a  di- 
versas  malaatlas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  207. 
Convenablement  rt(/mini\s/rt'e,  elle  vaut  pour  di- 
verses   maladies. 
AKC.  FR.  Auquel  saint  Jean  minislra  le  hap- 
tesme. 

FovcQUÉ,  F.  de  J.-C,  p.  288. 
Depuis  le  temps  qu'icy  je  ministre  à  sou  très 
sacré  oracle. 

Rabki.ais  ,  liv.  V,  ch.  44- 
Il  meismes  menisira  iluec  par  longtemps  as 
malades  moult  dévotement. 

C/ironiffue  de  Cambrai. 
A.M.  lAi.  h»r.  l'Oi-.T.  Ministrar.  ir.  .Ministrarc. 


MIN 


'^35 


9..  Ministre,  menistre,  .y.  m.,  lat.  mini- 
STRiint,  ministre,  serviteur. 
Far  honor  e  reverencia  a  Dieu  et  a  ssos  me- 

NISTRBS. 

r.  cl  Fert.,  fol.  89. 
Faire  lionncur  et  révérence  à   Dieu  et  à  ses  7/11- 
nistres. 

—  En  parlant  des  soins  qu'on  donnait  à 
un  oiseau  de  proie. 

Rei  o  comte  vol  per  ministre. 

Dkudes  de  Pradks,  Auz.  cass. 
Roi  ou  comte  il  veut  ^lour  ser^ilcur. 

—  Exécuteur  des  hautes-œuvres,  bour- 
reau, sergent. 

Manda  sos  ministres  tortors. 

Guillaume  de  Tudela. 
Mande  ses  ministres  tortureiirs. 
Quan  11  ministre  viron  la  donna  colorada 
Que  cresian  morta. 

f^.  de  iV.  Honorai. 
Quand  les  bourreaux-  virent  colorée  la  dame  qu'ils 
croyaient  morte. 
CAT.  Ministre,  csp.  port.  it.  Ministro. 

3.  MiNisTRA,  S./.,  lat.  MiNiSTRA,  ser- 
vante, exécutrice,  entremetteuse. 
Virtut  generativa   es    ministra  de   gênerai 

conservacio. 

Generacio  de  la  quai  es  ministra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i^  et  ig. 
Vertu   générative  est  exécutrice  de  conservation 

générale. 

La  génération  de  laquelle  elle  est  entremetteuse. 

ESP.  PORT.  Ministra. 

/).  MiMSTERI,  S.  m.,  lat.  ministeri«w^ 
ministère. 
Ministkri  especial  es^de...  istrnir  nos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  10. 
Le  ministère  spécial  est  de...  nous  instruire. 
CAT.   Ministeri.  esp.  port.  Ministerio.  it.  Mi- 
nistcrio,  ininistero. 

5.     MiNISTRATIO  ,     SIENISTRATION,    S.f., 

lat.    flr/.MiNisTRATioxc/// ,   administra- 
tion. 
Coma  Inrs  officiais  se  porton  en  lurs  ofiicis 

et  en  tota  lur  ministratio. 

y.  et  Fert.,  fol.  76. 
<]onin)e   Icuri    ofliciers  se   comportent  dans  leurs 

oflicea  et  dans  toute  leur  adnuntstralion. 


236  MIN 

—  Terme  d'église. 

Menistration  de...  sacrauiens. 

Doctrine  des  Faiidois. 
Administration  de...  sacrements. 
iT.  Ministrazione . 

6.  MiNisTRADOR ,  S.  m.,  administrateur, 
serviteur. 

Que  fosson  gardas  e  ministradors. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  !  i . 
(Qu'ils  fussent  gardiens  et  administrateurs. 
ANC.   FR. 

Car  qui  voudra  estre  giand  par  sus  tous, 
Le  plus  petit  de  tous  vous  se  fera  , 
E  plus  subject  ministrateur  sera. 

FoucQUÉ,  V.  de  J.-C,  p.  357. 
ESP.  Ministrador.  in.  Ministratore . 

7.  MiNiSTRATiu,  adj.  ,  servant,  fournis- 
seur, productif. 

Nas...  al  esperit  animal  ministratic. 
Es  MiNisTRATivA  de  talent. 

Elue,  delas  propr.,  fol.  ^o  et  i4- 
Le  nez...  servant  à  l'esprit  animal. 
Est  productive  de  désir. 

8.  Menestral,  s.  m.,  artisan. 

Revendedor,  obrier  e  menestrai-, 

Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Revendeur,  ouvrier  et  artisan.  ' 

Borzes  e  mercadiers 

E  MENESTRAL   aprop. 

G.  RiQUiEK  :  Pus  Dieus. 
Bourgeois  et  marcliands  et  artisans  après. 
CAT.  ESP.  Menestral, 

9.  Men  EST  AIR  AL,  5.  in.,  ouvrier,  artisan. 
Eli  fay  obras  corporals,  coma  fan  los  labo- 

radors  e  los  brassiers  e  los  menestayrals. 
r.  et  Vert.,  fol.  34. 
H  fait  œuvres  corporelles  ,  comme  font  les  labou- 
reurs et  les  raanouvriers  et  les  artisans. 
Son  tucb  tota  via 
Per  ver  menestairal. 

G.  RiQuiEB  :  Pus  Dious. 
Sont  tous  toujours  vraiment  ouvriers. 

10.  Menestier,  s.  m.,  ministère,  em- 
ploi ,  métier. 

Es  cascus  apelatz 
E  cadaus  nomnatz 
Dels  MKNESTifcRs  pcr  sî. 


MIN 

De  cels  dels  menkstikrs, 
Vos  die  qu'  e  gênerai 
Son  ing  menestairal 
A  pela  t. 

G.  RiQUlER  :  Pus  Dieus. 
Des  métiers  chacun  est  appelé  et  chacun  nommé 
par  soi. 

De  ceux  des  métiers,  je  vous  dis  qu'eu  général  ils 
sont  tous  appelés  ouvriers. 
ESP.  Nenester. 

\  I.   MeSTIER,   MESTER,  MEISTEIR,  S.  m., 

métier,  état,  office,  emploi,  ministère, 
besoin. 
Son  panlire  gazanb  que  ac  drecharier 
De  cozer,  de  filar  de  son  mestier. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ïll. 
Son  pauvre  profit  qu'elle  eut  légitime  à  coudre  ,  à 
filer  de  son  métier. 

Comtarai  totz  mos  mestiers. 

Rai.mond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  compterai  tous  mes  métiers. 
Mos  mestiers  es  qn'  ieu  dey  lauzar  los  pros. 

Granet  :  comte  Karle. 
Mon  métier  c'est  que  je  dois  louer  les  preux. 
Chantars  et  esser  joios 
Es  dreilz  mestiers  dels  amoros. 

B.  Calvo  :  Enquer. 
Chanter  et  être  joyeux  est  droit  métier  des  amou- 
reux. 

Selh  que  plus  volia  mantener 
Solatz  ,  domney,  largueza  ab  corveraï.,., 
E  'Is  bons  MESTIERS  totz  ses  menbs  e  ses  mai. 

AlMERi  DE  Peglilain  :  Era  par  Len. 
Celui  qui  plus  voulait  mainlenir  soûlas,  courtoi- 
sie ,  largesse  avec  cœur  franc...  ,  et  tous  les  bons  q/^ 
yîces  sans  moins  et  sans  plus. 

—  Corporation  d'ouvriers. 

Los  MESTIERS  poTtavon  ain  se  los  .vr.  penos 
de  las  escalas. 

Carya  Magal.,  p.  8. 

r^es   métiers  portaient  avec  eux  les  six  pennons 
des  compagnies. 

—  Qualité,  mérite. 

Fig.  Car  a  totz  los  mestiïrs 
Que  lunh  pros  cavay<;,rs 
Aia  mestier  ab  si. 

Amanieu  DES  E.scAs  :  El  temps. 
Car  il  a  tous  les  mérites  dont  un  preu.t  chevalier 
ait  besoin  en  lui. 

Amers  a  tant  de  bas  mestiers, 
Qu'  a  totz  fai  benestaus  sooor. 

Raiimonp  dk  Mibaval  :  D'amorson. 


MIN 

L'amour  a    tant  de  bonues  ipiiilités,  qu'à  tous  il 
fait  secours  convenable. 

—  Besoin. 

Quascus  si  den  de  son  mestier  formir. 
lî.  DE  Ve.ntapouu  :  Ab  joi  mov. 
Chacun  se  doit  satislaiie  de  son  besoin, 
l.oc.     Ben  ai  so  qne  m'  es  mestier. 

HcGCES  de  Saint-Cïr  :  Seiyner  conis. 
J'ai  bien  ce  qui  m'est  nécessaire. 

Mestiers  es  iizar  del  glazi  de  dreehura. 

r.  et  Fert.,  fol.  Sy. 
11  est  nécessaire  d'user  du  glaive  de  droiture. 
Bella  domna,  vostre  socors 
M'agra  mestier,  s'a  vos  plagnes. 

B.  DE  Vent.vdour  :  Ja  mos  cliantar. 
Belle  dame  ,  votre  secours  me  serait  nécessaire, 
s'il  vous  plaisait. 

Lnr  fassaoi  lo  be  que  Inr  poyrem  far,  .si  an 
mestier  de  nos. 

F.  et  Fert.,  fol.  44- 
Que  nous  leur  fassions  le  bien  que  nous  leur  pour- 
rons faire,  s'ils  ont  besoin  de  nous. 
ANC.  fr.  Et  il  dient  ke  tuit  snnt  prest 
D'aler  od  li,  se  mestier  est. 

Roman  de  Roti,  v.  iii6t. 
Qne  s'en  venist  pur  loi  aider, 
Kar  mut  en  aveit  grant  mester. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  !\!^o. 
A«c.  CA T.  ANC.  ESP.  PORT   Mestcr.  IT.  Mcstlere. 

la.   An.MIMSTRAR  ,    AMINISTRAR,    .\MF,NIS- 

TR.\R ,  V.,  lat.  ADMiNisTRARc,  adminis- 
trer, gouverner. 

Enqnara  las  deia  el  gardar  e  aministrar  ca- 
riosainent. 

l'rad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  ^3. 
Encore  qu'il  doive  les  garder  cl  administrer  soi- 
gneusement. 

—  Aider,  secourir,  fournir,  servir. 

Diens  amenistrara  tell  qne  a  adordenat. 
F.  de  S.  Honorât. 
Dieu  aidera  celui  qu'il  a  ordonne. 

San  Esperlt...  ns   aministrara  e   ns  inspi- 
rara  lotas  aqnestas  cansas. 

Fragm,  de  trad.  de  la  Passion. 
Le  Saint-Esprit...  vous  administrera  et  vous  in- 
spirera toutes  CCS  cboscs. 

Fig.  Charitatz  amiwistra   !o  Le  que  non  po- 
ders  toi. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  ?.o. 
C\i3v\\.i' fournit  le  bien  que  non  pouvoir  ôlc 


MIN 


'37 


Quai  (jue  sia  que  a  me  aura  aministkat,  mon 
paire  lo  honorilicara. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 

Quel  qui  soit  qui  m'aura  sen>i,  mon  père  lui  ren- 
dra honneur. 

—  Terme  d'éylise. 

Los  capellas  lo  tracton  ,  e  lo  AsirNisTROif  a 
nos  autres. 

F.  et  Fert.,  fol.  96. 
Les  chapelains   le   touchent ,  et  ['administrent  à 
nous  autres. 

— ■  Rendre. 

Administrar  justicia  a  un  cascuu. 

Statuts  de  Proi'ence.  Julien,  t.  I  ,  p.  90. 
^f/mini.ç/rer  justice  à  un  chacun. 
Part.  pas.       Un  sai  que  m  par 
Trop  be  aministratz 
De  far  rix  fagz  prezalz. 

GlRAUD  DE  BORNEIL  :  Solatz  ,  juys. 
J'en  sais  un  qui  me  paraît  très-bien  y(»/r«j   jiour 
faire  de  riches  laits  prise's. 
CAT.  ESP.  port.  Administrar.  it.  Amministrare . 

i3.  Administracio,  aministracio,  ami- 

NISTRACION,    S.    f.,    iat.     ADMINISTRA- 

TioNew ,  administration,  gestion. 
Aqnel  a  cui  es  vedada  aministracios,  so  es 
bailla  de  las  soas  cansas. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  foi.  i3. 
Celui   à  qui   est  défendue  administration,  c'est- 
à-dire  gouvernement  des  siennes  choses. 

An  per  cl  tenguda  s'  aministraoion. 
F.  de  S.  Honorât. 
Ont  tenu  pour  lui  son  administration. 
Bo  cunte  e  leial  de  lor  administracio. 
Coût,  de  Fumel,  de  1265.  DoAT,  t.  Vlll,  fol.  1^6. 
Bon  et  loyal  compte  de  leur  administration. 
CAT.  Administracio.  esp.  Adinmistracion.  port. 
Administracào,  iT.Ammiiiistrazione. 

l4'    AdMINISTRAIRF.  ,    AMINISTRAIRE,    AMl- 
KISTRADOR,  S.  m.,  lat.    ADMI?fISTRATOR  , 

administrateur,  régisseur. 
Aministraires  del  aver  del  comun. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  t5. 
Administrateur  de  l'avoir  de  la  communauté. 
"Volian  elegir  lnr  aministrador. 

F.  de  S.  Honorât. 
Voulaient  élire  leur  administrateur. 
Priors  et  AnMiNisTRAiRE. 

Tit.  de  1234.  Doat,  t.  CXXXIV,  loi.  :>.!. 
l'p  11  iir  rt  ndminiilraleur. 


.38 


MIR 


CAT.  Esr.  roRT.  Administrador .  it.  Amminis- 
tralore. 

i5.  Aministrairiz,  i-.y.^  exécutrice,  en- 
tremetteuse- 
Ira  ,  AMINISTRAIRIZ  de  craeltat. 

Trnd.de  Bède,io\.  i. 
Colère  ,  entremetteuse  de  cruaulé. 

l6.    SOTZMINISTRAMENT  ,    S.    Jïl.,    SOUS-aS- 

sistance,  sous-aide. 

Per  la  vostra  orazo  e  per  lo  sotzministra- 
MENT  del  esperit  de  Jhesus, 

Trad.  de  l'Èpit.  de  S.  Paul  aux  Philippiens. 

Par  la  voire  prière  et  par  la   sous-assistance  de 
l'esprit  de  Je'sus. 

MIRABOLAN,    mirabola  ,  s.  m.,  lat. 
MYROBALAN/iw,  myrobolandicr. 

MiRABOi.ANS,  aytals  aybres  lian  frug  trop 

carps. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  198. 

Le  myi-obolandier,  de  tels  arLres  ont  fruit  trop 
peu  denses. 

—  Myrobolan  ,  fruit  du  myrobolandier. 

Semlans  a  niiRABor.AS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  71. 
Ressemblants  à  mjrobolans. 
Escorca  de  mirabolans. 

Tiec.  de  remèdes  en  provençal. 
Ecorce  de  mjrobolans. 
CAT.  Mirabolant.  Esr.  Mirabolano.  port.  Mi- 
rahalano.  it.  Mirabolano. 

2.  MiRABOLANOM,  S.  TH.,  uiyrobolanum , 
remède  fait  avec  le  myrobolan. 

Pren  nna  ansa  de  miraiîolanom. 

Collect.  de  recettes  de  médec. 
Prends  une  once  de  mjrobolanum. 

MIRABOLAT,  s.  m.,  mirabelle,  sorte 
de  prune. 

MiRABOLATZ  condilz. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  129. 
Mirabelles  confites. 

MIRAR,  V. ,  lat.  mirar/,   mirer,   con- 
templer, admirer,  voir. 

MiRATZ  voslra  beutat  gran 
Ha  un  iiiirailj. 

Halmenz  Bistors  :  A  vos  ineilU 
Mirez  votre  «rande  beauté  dans  un  miroir. 


MIR 

MiraUis!  pois  me  mirei  en  le, 
M'  an  mort  li  sospir  de  preon , 
Qu'  ais.si  m  perdei,  cum  perdet  se 
Lo  Lel.'S  Narcezis  en  la  fon. 

B.  PE  VentADOUR  :  Quan  vey  la. 
"Miroir!  depuis  que  je  me  mirai  en   toi,  les  sou- 
pirs m'ont  tué  de  profond  ,  vu  qu'ainsi  je  rae  perdis, 
comme  se  perdit  le  beau  Narcisse  en  la  fontaine. 
Qui  trop  soven  se  mira, 
No  s  cug  c' cm  per  pros  lo  mir. 

Hl'cue.s  de  Murel  :  Jes  sitôt. 
Qui  trop  souvent  s'admire,  qu'il  ne  se  pense  pas 
qu'on  l'admire  comme  preux.. 

Donzel  qu' e  sa  camba  s  mira. 
Le  moine  de  Montal'Don  :  Mot  m'  enueia. 
Damoisel  qui  dans  sa  jambe  s'admire. 
Fig.  Elsfalbimensd'aulrni  tanhqu'om  se  mir, 
Per  so  qu'  om  garl  se  mezeis  de  falhir. 
FoLQUET  de  Marseille  :  Ja  no  i  s  cug. 
Aux  fautes  d'aulrui  il  convient  qu'on   se  mire, 
pour  cela  qu'on  garde  soi-même  de  faillir. 

Loc. 

Tant  gent  cors  non  cre  qu'  el  mon  se  mire. 
B.  DE  VentadouR  :  Be  m'  an  perdut. 

Si  gentil  corps  je  ne  crois  pas  qu'au  monde  se  mire. 
r.AT.  E.sp.  roRT.  Mirar.  ir.  Mirare. 

2.  MiRALH,  MiRAiLL,  S.  111.,  uiiroir,  ré- 
flecteur. 

Elâ  ra  fetz  a  inos  buels  vezer 
En  un  MIRALH  que  molt  mi  plai. 

B.  DE  VentadouR  :  Quan  vey  la. 
Elle  me  fit  voir  à  mes   yeux  en   un   miroir  qui 
moult  me  plaît. 
Fig,     Flors  de  beutat,  miralhs  d'amor. 

Arnaud  de  Mari;eil  :  Dona  genser. 
Fleur  de  beauté  ,  miroir  d'amour. 

Hueymais  non  er  chastiatz  ni  repres 
Negus,  si  falb,  pus  lo  miralhs  no  y  es. 
AiMERi  DE  Peguilain  :  Era  par  ben. 
Désormais   nul   ne  sera  cbâtié  ni  repris ,  s'il  fait 
une  faute,  puisque  le  réflecteur  n'y  est  plus. 
Fora  bo  que  no  fos  oblldatz 
Tan  ricx  mirals,  qu'er  brenmen  esfassatz. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  El  temps  quan. 
11  serait  bon  que  ne  fût  pas  oublié  si  puissant  mi- 
roir, vu  qu'il  sera  bientôt  cfFacé. 
CAT.  MiiaU.  IT.  MiragUo. 

3.  MiRAiiOR,  S.  m.,  miroir. 

Ja  no  m'  agr'  ops  fos  faitz  lo  miradors 
On  vos  miratz  vostre  cors. 

Pons  de  Capdi'EIL  :  .\issi  cum. 


MIR 

Il  ne  me  serait  jamais  besoin  que  lut  fait  le  mi- 
roir où  vous  mirez  votre  corps. 

Fig.     Denaiit  nos  estai  lo  MinADORs 

Que  fo  :i  tolz  coniuualnien  donat/. , 
Jérusalem. 

Gl'lLLAlME  Dr.  S\1M-I)|DIER  :  Kl  llMlipS. 

Devant  nous  est  le  miroir  qui  tut  à  tous  coniniu- 
ne'meut  donne  ,  Jérusalem. 
ANC.  FR.  .Son  vis  u'a  soig  de  mireor 
R.  de  Partonopex  de  Blois,  not.  des  MSS. ,  I .  I X  , 

l'-^M- 

/) .  IMiR.^iRE,  S.  ni.,  contemplalt'ur,  ad 
ni  ira  te  tir. 

Vers  Dieus  ,  .se  m  laissa  vezer 
En  qae  puesc  esser  miraire 
De  nio  iniellis,  e  sordcvaire 
De  mou  dan. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cent  es. 
Vrai  Dieu  ,  cela  me  laisse  voir  en  quoi  je  puis  ilvr 
contemplateur  de  mon  mieux  ,  et  contempteur  àr 
mon  dommage. 
c.vT.  ESP.  Mirador,  it.  Miratorc,  iniradore. 

5.  MiRABLE,  adj.,  lat.  MiRAnà./.s-,  admi- 
rable, merveilleux,  ét(.'nnant. 

Ar  ausires  .t.  fag  mirari.f. 
Sîei  compaynon  cantavan  mirabi.a  nielodra. 

V.  de  S.  Honorât. 
Maintenant  vous  ouïrez  un  fait  admirable. 
Ses  compagnons  cliantaient  une  men'eilleiise  nn-- 
lodie. 

ANC.  FR. 

D'une  bouté  mirable  et  plus  {jrandes  fav^-urs. 
Philippe  Hkgemon  ,  p.  2. 
L'un  près  de  l'antre  eu  mirable  ordonuance. 
J.  boiCUET,  Triomp/i.  de  François  I<^'',  fol.  ^■j. 
ANC.  E.sp.  Mirable.  it.  Mirabile. 

6.  MiRABL.vMKNZ,  rtr/c,  adiii iia hiemont , 

merveil  leiisemen  l . 

Diens  s'  en  venget  Le  de  lui  mirareamenz. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Dieu  s'en  vengea  bien  de  lui  ineiveilleitseiiieiif. 
IT.  Mirabilmeiite . 

7.  MiRANDA,  s.f.,  donjon,  bcivéder. 

De  Peitius  non  aura  la  miranda. 
Bertrand  de  Born  :  D'  un  sirventes  no  m. 
De  l'uilou  il  n'aura  pas  le  donjon. 
Te  far  nna  ter  alh   Puey   de  Vi!arl)crsas  atii 

.11.    MIRA.>D\S. 

Priii.o^ii.N.\ . 


MIR 


'39 


Fit    faire  une   tour  au   Puy-de-Vilarberses   avec- 
deux  don/on.i. 
c.\T.  Miranda. 

<S.  Miracle,  i-,  m.,  lat.  miracklmw,  mi 
racle,  merveille. 

Dieus,  tu  que  fis  tan  bel  miracle. 

FoLguET  de  Marseille  :  .Senlier  Dieus. 
Dieu  ,  loi  qui  fis  si  beau  miracle. 

Quant  lo  princes  a  vist  los  miracles  tant 
graniz. 

r.  de  S.  Honorât. 
Quand  le  prince  a  vu  les  miracles  si  grands. 
CAT.  Miracle,  esp.  Milagro.  port.  Milagre.  it. 
AHracolo. 

—  Donjon ,  belvéder. 

Pero  ilh  de  la  vila  lor  an  lais  gens  tcndulz, 
Qu'  elh  capdolb  e '1  miracle  son  aissi  t;om- 

batutz  , 
Que  lo  fust  e  la  peira  elo  ploins  n'es  fondutz. 

Glillaume;  de  Tvdela. 
Mais  ceux  de  la  ville  leur  ont  tendu  de  tels  engins, 
i[Ue  le  cliâteau  et  le  donjon  sont   combattus  de   telle 
sorte  ,  que   le   bois  et   la   pierre  et   le   plomb  en  est 
foi.du. 

(j.  MiRAcr,.v,  s.f.,  lat.  .miracmla,  mira- 
cle ,  merveille. 
Per  vezer  la  miracla  bela. 

F.  de  S.  Enimie,  fol.  29. 
Pour  voir  la  belle  men-eille. 
Loc.  Fatz  e.sfortz,  miraci.as  e  \ertutz. 

Car  leu  li  man  aiso  don  non  ai  gaire. 
li.  DE  VeNtadol'R  :  Be  m'an  perdul. 
Je  fais  efforts  ,  tnerfeilles  et  vertus  ,  car  je  lui  en- 
voie ce  dont  je  n'ai  guères. 

a:>ic.  FR.  Maintes  miracles   i   deiiionstra   puis 
nostres  .Sires  par  les  mérites  des  cors  sainz. 
Gestes  de  Loiiis-le-Deù.,  liée,  des  liist.  de  Fr., 
I.  VI,  p'.  i5o. 

10.  AIiRACuLos,  (i(lj.,  miracnleu.\. 
Obras  nieiavelbo7.as  et  MiRACutozAs. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  10. 
Olùivres  merveilleuses  et  miraculeuses. 
CAT.  Miraciilos,  esp.  port.  Miraculoso.  it.  .1//- 
racoloso  . 

11.  MeRAVELUAU,    MERAVKII.LAR  ,    MEUA- 

viM..\R  ,  ?>.,  (Miierveiller,  étonner. 
Heu  s' (MI  dec  Dieus  mf.ravii.lak. 
(Juan  mi  jioc  de  mi  dons  partir. 

H.  de  N'en  iadour  :  F.n  abri!  (|u.iii 


5l40 


MIR 


Bien  s'en  dut  Dieu  emerfeiller  i]Uinà  je  nie  pus 
séparer  de  ma  dame. 

Mas  ges  d'  aisso  no  m  MERAVEtH. 

H.  Brunet  :  Lanquan  son  li. 
Mais  point  de  ceci  je  ne  m'étonne. 
Be  m  MERAvEiLL  de  vos.  En  Rairtibaut, 
Coin  vos  es  tan  contra  uie  irascutz. 
G.  DE  Baux  ,  prince  d'Orange  :  Be  m  meraveill. 
Bien  je   m'étonne  de   vous,  seigneur  Rarabaud  , 
comment  vous  êtes  tant  irrile'  contre  moi. 
Fart. pas.  Nuls  liom  non  deu  esser  imeravelaz 
S'  ieu  non  sui  gai. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Nuls  boni. 
Nul  liorame  ne  doit  être  étonne  si  je  ne  suis  pas 
gai. 

ANC.  FR. 

Ernouf  liai  le  duc,  jo  ne  m'en  merveil  uiie. 
Pioman  de  Rou,  v.  2.ti!\2. 
Qai  tôt  velt  fera  sanz  conseil. 
Se  mal  1'  en  vient ,  ne  m' en  merveil. 
Fahl.  etcont.  anc,  t.  IV,  p.  i43. 
Moult  s'esbaïssent  et  merveiUent. 

Roman  de  la  Rose,  v.  i8520. 
Je  me  merveille  moult  comme  toy,  qui  es 
prudent  et  sage,  deviens  si  forcené. 

OEiivres  d'Alain  Cliartier,  p.  392. 
<;at.  Maravellar.  esp.  Hlaravillar.  poPiT.    Ma- 
ravilhar.  it.  Maravigliare. 

12.  Meravelha,  meravilla,  meravylla, 
s.  f.,  merveille. 

Non  es  MERAVELHA  s'  ieu  chan 
Mielbs  de  nulli  autre  cbantador. 

B.  DE  Ventadour  :  Non  es. 
N'est  point  merveille  si  je  clianle  mieux  que  nu! 
autre  clianteur. 

Meravillas  vei  assatz, 
Mas  d'  nna  m  sui  esbaitz, 

Lanfranc  ClGALA  :  Pensius  de  cor. 
Merveilles  je  vois   assez  ,    mais  d'une  je   me  suis 
rbahi. 
I.oc. 

Manias  gentz  lo  venian  vezer  per  imeravyi.las. 
/'.  de  S.  Honorât. 
Maintes  gens  venaient  le  voir  pour  (ses)  merveilles- 
CAT.  Maravella.  esp.  Maravilla.  port.  Marn 
vilha.  IT.  Maraviglid. 

i3.  Meravelhansa,  .9./.,  merveille. 
Non  es  meravei.hansa 
S' ieu  ne  fis  lauzor. 

.T.  EsTEVE  :  Si  m  val. 
Ce  n'est  pas  merveille  si  j'en  lais  éloge. 


MIR 

I  !\.  Meravelhaire  ,  meravillaire,  s.  m., 
admirateur  ,    admirant ,    s'étonnant , 
s'émerveillant. 
Adj.     Ja  no  sia  negas  meravelhaire  , 
S' ieu  aiso  die. 
R.  Jordan  ,  vicomte  de  S.-Antonin  :  No  puesc. 
Que  jamais  ne  soit  nul  s'émerveillant,  si  je  parle 
ainsi. 

r5.  Meravilhos,  meravillos,  meravil- 
Lios,  adj'.,  merveilleux,  étonnant, 
émerveillé. 

Un  sonje  qu'ien  sognava 
Meraviixios. 
T.  DE  Jean  d'Aubl'sson  et  de  Nicolet  :  En  Nicolei. 
Un  songe  merveilleux  que  je  songeais. 
Cantaire  fo  meravilhos. 

P.  Vidal  :  Ahril  issic. 
Fut  chanteur  merveilleux. 

De  rai  sui  plus  mariilz  , 
Meravitxos  etiraz. 

Lanfranc  Cigala  :  Pensius  de  cor. 
Sur  moi  je  suis  plus  marri  ,  eOT«vei//e  et  aflligê. 

AND      FR. 

Sa  famé  è  sa  gent  merveillos  duil  menant. 
Donc  ont  par  tote  France  merveiUose  cbierté, 
E  par  Norinendie  out  merveiUose  plenté. 

Roman  de  Roit,  v.  4^4/  '^'  ^tâ^"'^- 
cat.  jMaravellos.  esp.  Maravilloso,  port.  Ma- 
ravilhoso.  it.  Maraviglioso. 

(6.  Meravh.hozamen,  adv.,  merveilleu- 
sement. 
Fo  MERAViLHOZAMEN  plcs  de  gfan  sauhfelat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  126. 
Fut  merveilleusement  rempli  de  grande  sainteté. 

17.  Admiracio,  s.f.,  lat.  aumiratio  , 
admiration. 

Color  per  sa...  varietat  mov  admiracio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  264. 
Couleur  par  sa...  variétéexcile  admiration. 
CAT.  Admiracio .  esp.  Adiniracion.  port.  Ad- 
miracào.  it.  Admirazione. 

18.  Remirar,  ^'•,  admirer,  contempler, 
regarder. 

Quan  de  prop  la  puesc  reihirar. 

B.  DE  Ventadour  .-  <^uan  lo. 
Ouand  de  près  je  puis  la  contempler. 


MÏR 

Quan  se  pot  estlevenii- 
Qq' ieii  vos  vey,  doua  ,  ni  us  ut.Mifi. 
Arnaud  de  Marl'eil  :  Dona  goiiser. 
Quand  il  se  peut  advenir  que  je  vous  vois,  dame  , 
et  vous  regarde. 

Part. pas.  Fos  pels  sieas  belhs  Imcls  rkmiratz. 
G.  RuDEi,  :  Lanqu.ui  H. 
Fut  par  les  siens  beaux  yeux  regardé. 
ANC.  i-R.  Que  nnit  e  jor  en  plorant  la  rernir. 

Le  CHATELAIN   DE  CoUC V,  cliailSoll    Kl. 

Toujours  rernir  sa  .sembhinoe. 

Le  roi  de  jVAVARnE,  chanson  9. 
Et  toy,  mère  joyeuse  ,  et  toi ,  père  joyeux. 
Qui  dedans  cest  enfant  vons  r<?/«//-ec  tous  deux. 

ScÉvoLE  DE  Sainte-Marthe  ,  p.  36. 
CAT.  ESP.  Remirar.  ix.  Rimirare. 

19.  Adrf.mirar  ,  T.,  regarder,  contem- 
pler. 

Merce  vos  ai  qneza 
Que  no  m  volcsetz  del  tôt  adremirar. 
Ra.mbaud  d'Orange  :  Si  '1  cor  es  près. 
Je  vous  ai  demandé  merci  que  vous  ne  me  voulus- 
siez regarder  du  tout. 

20.  Mirât,  s.  m.,  sommet,  hnut. 
A  la  partida  de!  mirât  del  ventre. 
El  MIRAT  del  ventre. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  32  et  33. 
K  la  partie  du  sommet  du  ventre. 
-Au  sommet  du  ventre. 

MIRRA,  s.f.,  lat.  myrr//a  ,  myrrhe. 
Aur  et  ences  e  mirra. 

LU',  de  Sjdrac,  fol.  i  19. 
Or  et  encens  et  mjrrh.e. 

MiRRA  li  presentet  Gaspars. 

Brev.  d'nmor,  fol.   i5(). 
Gaspard  lui  présenta  de  la  myrrhe. 

CAT.  Esr.  Mirra.  port.  Myrrha.  it.  Mirra. 

■)..  MiRRAR,  -v.,  mêler  de  mvrihe. 
Part.  pas.  Davan  li  a  benre  vin  mirrat. 
Trad.  du  N.-Tesl.,  cl.,  i.""). 
Lui  donnaient  à  boire  vin  mclé  de  myrrhe. 

3IIRT,  .<!.  m.,  lat.  luYUTW.y,  mvrie. 

MiRT...,  SOS  frngz,  flors  et  lams  so  niedi- 
cinals. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  214. 
Le  mj-rle...,    ses   fruits,   fleurs   cl   ranirau'C  sont 
médicinaux. 

EIP.  l'ORT.    IT.  Mirlo. 
Il  I. 


a/ji 


MIS 

•f.  MiRTA,  .V./.,  myrte. 

Ayssi  cum  faelba  de  miuta. 

Trad.  d'/llbucasis,  fol.  5. 
Ainsi  comme  feuille  de  mjrte. 

■'>.  MiRTiN,  ndj.,  lat.  hiyrtinw.v,  de  myrte. 

De  .sas  fuelbas  et  baga.s  .si  fa  oli  MtRTi. 

Elue,  de  las  propr.,   fol.  214. 
De  SCS  (ciiilles  et  baies  se  fait  luiilc  de  tiiyrte. 
KM',  ir.  Mirtmo. 

4.  Murta,  s.f.,  myrte. 

MuRTA  restrenb  e  fay  sempre 
Ventre  laïc  tornar  en  trempre. 

Brei'.  d'amnr,  fol.  5o. 
Le  myrte  resserre  et  fait  aussitôt  changer  le  ven- 
tre relâché  en  tempéré. 
CAï.  Murtra.  esp.  port.  Murta. 

MIRTO,  ,v.  m.,  mirto,  sorte  de  raine. 

Mirto  es  una  rayneta  verda  ,  qne  crida  fort 
en  estiu  per  las  treihas  e  per  los  jardis. 

^'.  et  Vert.,  fol.  71. 

Le  mirto  est  une  rainette  verte  ,  qui  cric  fort  l'été 
par  les  treilles  et  par  les  jardins. 

MISER,   adj.  ,   lat.   misf.r,   misérable  , 
malheuren.x. 

Lo  mont  miser  e  doloiros. 

Lo  Desprezi  del  mon. 
r.c  monde  ;niit;rn6/e  et  douloureux  . 
esp.  port.  it.  Misera. 

■X.  MiSKRiA,  .^.f.,  misère. 
La  MisERiA  d'  .Tqnest  mont. 

Doetrim'  des  Validais. 
La  misère  de  ce  monde. 
Pauretat  e  miseria  del  jiay.s. 

Régi,  des  Etats  de  Provence,  de  1401. 
Pauvreté  et  misère  du  pay;. 
CAT.  esp.  port.  it.  Miseria. 

''>.  MiSKRios,   arlj.,  malticiireux,  misé- 
rable. 

MisERios  peccador  duy  a  diiv  al  enfern. 
La  sola  arma  miseriosa. 

Doctrine  de  Vaudois. 
Malheureux  pécheurs  deux  à  deux  en  l'enfer. 
L'âme  seule  misérable. 

4.  MisERiN,  MKZERi,  adj'.,  malhctiretix  , 
misérable. 

l'iua  contracta  molt  miserina. 

Roman  de  lierard de  Rossillon,  fol.  \(u). 
Une  Pslro(iicc  moult  misérable. 


'^4^ 


MIS 


Sttbstnntw.  Adoncs  per  ver  II  mezeri 
Seran  tan  rie  col  palayzi. 
Car  non  dones  al  mezeri. 

Les  Xy  Signes  de  la Jî  del  mon  ■ 
Alors  pour  vrai  les  malheureux  seront  aussi  ri- 
ches que  les  palatins. 

Car  tu  ne  donnas  pas  aux  tnalheureux. 

5.  MiSERICORDIOS,  (idj-,   lat.  MISERICORS, 

mi.stnicorclieiix ,  charitable. 

Yerais,  misericordios. 

Brey.  d'amor,  fol.  2. 
Vrai ,  miséricordieux . 
Cel  non  pot  Deu  deservir  que  non  es  mise- 

RICORDrOS. 

Trad.deBede,^o\.&j\^. 
Celui-là  ne  peut  point  mériter  Dieu  rjui  n'est  ]ias 
miséricordieux . 

Substantiv .  Bouanrat...  11  misericordios. 
Trad.  de  Bide,  fol.  64. 
BienLeure's...  les  miséricordieux. 
CAT.  Misericordios.   esp.   tort.  it.  Mtsericor- 
dioso. 

6.  MiSERICORDIA,   S.  f.,    lat.    MISERICOR- 

mA,  miséricorde,  pitié,  compassion. 
Majer  es   la  misericordia   de    Dieu  qu' el 
peccat  non  pot  esser. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  129. 
Plus  grande  est  la  miséricorde  de  Dieu  que  le  pé- 
ché ne  peut  être. 

Loc.  Cridan  misertcordia  . 

Aiatz  misericordia,  sant  payre,  dels  marrilz. 
l^.  de  S.  Honorât. 
Criant  miséricorde. 
Saint  père,  ayez  pilié  des  aflligés. 
Es  ses  MISERICORDIA  3  ccluï  quc  no  fai  mi- 
sericordia. 

Trad.  de  Bide,  fol.  83. 
Est  sans  miséricorde  pour  celui  qui  ne  fait  pas 
tyiiséricorde. 

Inclinai' a  misericordia. 

Sebellir  los  morts  es  obra  de  misericordia. 

F.  et  Fert..  fol.  80. 
Incliner  à  miséricorde. 

Ensevelir  les  morts  c'est  œuvre  de  miséricorde. 
CAT.  ESI'.  PORT.  IT.  Misericordia. 

7.    Misérable,    adj,,    lat.    miserab/l/,v, 
misérable,  malheureux. 
Theodori,  misérables  prestre. 

Ciit.  dels  apost.   de  Ruma,  fol.  /j6. 
Tliéodore  ,  misérable  prêtre. 
CAT.  ESP.  Misérable,  port.  Miseravel.  it.  Mise- 
rabile. 


MO 

MISIRAPA,  s.  f.,  cruche,  pot. 

Hun  home  que  porta  huna  misirapa  d'  aiga. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  2^. 
Un  homme  qui  porte  une  cruche  d'eau. 

MITRA,  .<!./.,  lat.  MITRA,  mitre. 

Tolz  los  signes  pontiflcals,  l'anel  e  la  MiTrtA 
e  la  capa. 

."V.c.  evesques  am  mitras. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  217  et  l()(). 

Tous  les  signes  pontificaux  ,  l'anneau  et  la   mitre 
el  la  chappe. 

Cinq  cents  évêques  avec  mitres. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Mitva. 

MIULA ,  s.f.,  mâchoire. 

En  la  razit  de  miula  o  en  paladar. 

Trad.  d'Albucnsis ,  fol.  5. 
En  la  racine  de  la  mâchoire  ou  dans  le  palais. 

MO,  s.  m.,  lat.  ^odiis,  mode,  terme  de 
grammaire. 

.V.  MO  son...  indicatins  ,  imperatius,  opta- 
tius,  conjunctius,  inflnitius. 
L'  optatius  es  ters  mos 

Lejs  d'amors,   fol.  75. 
Cinq  modes  sont...  l'indiiatif ,  l'impératif,  l'op- 
tatif, le  conjonctif ,  l'infinitif. 
L'optatif  est  le  troisième  mode. 

2.  MoDi,  S.  m.,  lat.  MODUi^,  mode  ,  ma- 
nière d'être. 

Cinq  Sun  li  modi  dels  verbes. 

Gramm.  proi'eno. 
Cinq  sont   les  modes  des  verlies. 
CAT.  EsP.   PORT.    IT.   Modo. 

3.  MoDERAR,  V. ,  lat.  MODERAR^',    mo- 
dérer. 

Podo  lo  bayle  e  los  consolz   moderar  sc- 
gon...  la  qualitat  del  fag  e  de  la  persona. 
For  de  Montcuc,   Ord.  des  R.  de  Fr.,  146.5 , 
t.XV[,p.  128. 
Le  bailli  et  les  consuls  peuvent  modérer  selon..  . 
la  qualité  du  fait  et  de  la  personne. 
Part.  pas.  Lo  salari  modérât  d'  un  jorn  tant 
solanicn. 
2^it.  de  1424.  IJist.  de  Languedoc,  t.  IV,  pr. , 
col.  423. 
Le  salaire  modéréd'un  jour  tant  seulement. 
CAT.  ESP.  PORT.  Moderar.  iv.   Moderare, 

4.  ModifxcAr,  V.,  lat.  modifigar/.,  mo- 
difier. 


ISIO 

Plassa  a  la  dicha  real  mnjestat  de  modificak 
e  clariflcar. 

Statuts  de Pi-ovence.  Julien  ,1.  I,  p.  434. 
Plaise  à   ladite    royale    majesle'   de    modifier   el 
éclaircir. 

Part.  pas.  Es  en  si  peiliecbament  modificada  , 
so  es  a  dire  fonuada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281. 
Est   eu     soi   jarraitcmenl    rnodijîee,    c'est-à-Jiru 
forme'e. 
CAT.  Esï».  PORT.  Modijicar.  it.  Modiftcare. 

5.  MoutFiCATioN,  .y. /l ,    lat.  modifica- 
rioyerti,  modification. 

La  reformation  et  modification  de  justicia. 

Statuts  de  Provence.  Jt'LlEN  ,  t.  I  ,  p.  82. 
La  reformation  el  modification  de  justice. 
CAT.  Modijîcaciù.  esp.  Modijîcacion.  port.  J\1o 
difîcacào.  it.  Modijicazionc. 

6.  MonERATIO,     MODERACIO,   S .  f.  ,    lat. 

MODERATio,  modération,  réserve. 
A  la  MODERATIO  féal. 

Tit.  de  1379.  UoAT  ,  t.  CXXV,  fui.  119. 
A  la  modération  royale. 

Sinon  qn'els  agessan  mes  aiitra  condicio  o 
BiODERAcio  o  convenansa. 

Arbre  de  Jintalhas,  fol.  237. 
Sinon  qu'ils  eussent  mis  autre  condition  ou  ré- 
serve ou  convention. 

CAT.  Moderaciù.   esp.   Moderacion,  port.  3/o- 
deracào.  it.  Moderazione. 

7.  MoDERAMEN ,  S.  itt.,  arrangement, 
tempérament ,  réserve. 

Sais  als  MODERAMENS  de  nos  fafz. 

Sais  dels  moderamens,  et  reienguda  la  juris- 
diction  nostra. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1258. 

Saufs  aux  arrangements  par  nous  laits. 

Saufs  des  arrangements,  et  retenue  la  juridiction 
nôtre. 
ARC.   ESP.  Moderamiento.  it.  Moderatnento. 

8.  jModular  ,  V.,  lat.  modular/,  moduler. 

MoDCLAR  o  cantar  dels  salnies. 

Cal.  dels  npost.  de  Roina,   fol.  90. 
Moduler  ou  clianler  des  psaumes. 
ESP.  PORT.  Modular.  it.  Mndulare. 

9.  MoDULAcio,  s.  f.,   lat.  MOi)i;r.ATio, 
modulalion. 

MoDULACio  O  mu7.iial  proporcio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  280. 


MOF 

Modulation  ou  proportion  musicale. 


243 


<:at.  Modulacio.  esp.  Modiilacion.  roRT.  Mo- 
dulacào.  IT.  Modu/azione. 

MOBLE,  (idj.  ,  lat.  mob/lew,  mobilier, 
nieid)le. 

Tolas  las  causas  de  la  heretat   e  moelas  et 
imiuoblas. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  ibl.  21. 

Toutes   les  choses  de   l'Iie'ritage  et  mobilières  et 
immobilières. 

Substantiv.  Mobi.e  u  nou  nioble  on  nue  sia  ,  ni 
qiial  que  sia. 
l'it.  de  1209.  Ilist.  de  Languedoc,  t.  IJI,  col.  219. 
Meuble  et  immeuble  où  qu'il   soit  ,   et  ([uel  <(u'il 
soil. 

Fig.  MoBLE  d'  un'egaleza 

Auran  li  paubr'e'l  manen. 

P.  Cardinal  :  Jbesuni  Crist. 
Meuble  d'une  égale  sorte  auront  les  pauvres  et  les 
riches. 

ANC.  CAT.   Noble.    ESP.  Moble,  inueble.    port. 
Movel.  IT.  Mobile. 

■i.  MoBii.iA,  S.  f. ,  mobilier. 

Si  la  gleisa  a  tan  gran  dente  que  non  posca 
esser  pagat/,  de  la  mobilia. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  I . 

Si  l'église  a  si  grande  dette  qu'il  ne  puisse  être 
payé  du  mobilier. 

3.  Immoele,  adj.,  iat.  immoh/lew  ,  im- 
mobilier. 
O  sia   qu' ela  sia    mobla...  o  sia  qn' ela  sia 

IMMOBLA. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  19. 
Ou  soit  qu'elle  soit  mobilière...  ou  soit  qu'elle  soit 
immobilière. 

CAT.  Itnrnoble.   esp.  Intnoble.    port.  Itnmovel. 
IT.  Immobile. 

MOCHAR,  V. ,  du  grec  fiux.îtv^  moquer, 
railler,  taquiner. 
Voyez  Leibnitz,  Coll.  ctjm.,  p.  63 
et  I2  0. 

Sy  ta  lo  MOCHAS  denan  la  gen ,  tu  Ibi  faras 
mal,  et  el  t'aura  en  azir. 

Zic.  de  Sjrdrac  ,  fol.  lob". 
Si  tu  le  radies  devant  la  gent ,  tu  lui  feras  mal  , 
et  il  t'aura  eu  haine. 

MOFLET,  adj.,  mollet,  tendre,  Irais. 


M4 


MOL 


Del  pan  moflet  de  faria^. 

Cartiilaire  de  Monlpellierj  fol.  59. 
Du  pain  mollet  du  farioe. 

MOIOL,   MUIOL,  MUGOL  ,   S.  11).,  hit.  MO- 

diOLus,  moyeu  ,  jaune  d'œuf. 
Lo  Moiol  d'  un  bueu  fort  batretz. 

Deudes  de  Prades  ,  yluz.  cass. 
Le  moyeu  d'un  œuf  vous  battrez  fort. 
Qiian  uou  ha  dos  muiols,  ret  dos  polets. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  276. 
Quand   un   œuf  a  deux   moyeux,   il   rend  deux 
(loulets. 

A  m  MUGOLs  de  huous. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  62. 
Avec  moyeux  d'œufs. 

—  Moyeu  de  charrette. 

Ses  MuiOL  e  ses  retomba. 

Arnaud  Daniel  :  Lan  can  son. 
Sans  moyeux  et  sans  cycloide. 
iT.  Mozzo. 

MOISETA,  MOYSHETA,  s.f.,  mouette. 
MoYsHETA  es  un  petit  auzel  de  rapina,  lue- 
uutz  anzels  prendent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l4l. 
La  mouette  est  un  petit  oiseau  de  rapine  ,  pieuanl 
les  petits  oiseaux. 

Falc,  esmerlllos  e  moiseta. 
Si  no  potz  atrobar  moizeta 
O  d'  autra  pena  petiteta  , 
Si  coin  es  de  tort  e  de  tria. 

Deudes  de  Prades  ,  yluz.  cass. 
Faucon  ,  émérillon  et  mouette. 
Si  tu  ne  peux  trouver  mouette  ou  d'autre  petite 
penne  ,  comme  serait  de  tourd  ou  de  grive. 

MOLA,  .V.  y".,  lat.  MOLA  ,  meule. 

Las  pins  dignas  peiras  que  sion,  so  las  mo- 
i.AS  del  inoll  ab  que  hom  mol  lo  blat. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  78. 
I..0S  plus   dignes   pierres  qui   soient,  ce  sont  les 
meules  du  moulin  avec  quoi  on  moud  le  blé. 
Alhtsiv.  'Mandibulas  so...  cnm  quaysshi  doa;. 
Moi.As  pcr  nioldre  la  vianda  ordenadas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  42. 
Les  nii'iclioires  sont...   comme  quasi  deux  r/ieu/es 
cl.iltlies  pour  liruyer  la  nourriture. 

—  Roue  de  grè.s  dont  on  se  sert  pour 
aiguiser. 


MOL 

MoLA  de  fabre. 

Tit.  de  1248.  DoAT,  t.  CXVI,  fol.  17. 
Meule  de  forgeron. 

—  Môle  ,  terme  de  médecine. 

-    A  fenina  prens  adhoras  endeve  la  passio  dita 

MOLA. 

Una  horribla   passa  de  carn  pels    pbizicias 
dita  MOLA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  64. 

A  la  femme  enceinte  survient  parfois   la  maladie 
dite  /nôle.  _ 

Une  horrible  pièce  de  cliair  dite  môle  par  les  chi- 
rurgiens. 

CAT.  Mola.  ESP.  Mola,  intiela.  port.  Mo,  mola, 
IT.  Mola. 

—  Pierre  tumulaire. 

Qii'  el  sien  vas  estes  ses  escrich , 
Et  en  aquel  de  sa  lilbola 
Mesessoa  lo  nom  sus  la  mola. 

V.  de  S.  Enimie,  fol.  47- 
Que  son  tombeau  demeurât  sans  inscription  ,  et  en 
celui  de  sa  filleule  qu'ils  missent  le  nom  sur  la  pierre 
tumulaire. 

2.  MoLADENc,  adv.,  en  las,  en  écheveau. 
Que  negun  drap  bru  no  sia  ordit  ni  testiit 

ani  negtin  fiai  tenbs  moladenc. 

Tit.  de  i35t.  DoAT,  t.  CXLVI ,  fol.  219. 
Que  nul  drap  brun  ne  soit  ourdi  ni  tisse'  avec  nul 
(il  teint  en  écheveau. 

3.  MoLAR,  adj.,  lat.  MOLAR/.y,  meulière, 
propre  à  moudre. 

Si  avia  una  peira  molar  liada  al  col. 

Trad.  du  N.-l^est.,  S.  Luc,  cli.  17. 
S'il  avait  une  pierre  meulière  lie'e  au  cou. 
Peiras  molars  hi  ero  soen  trachas. 

Cat.  dels  apost,  de  Ro?na,  fol.  175. 
Pierres  meulières  y  étaient  souvent  jetées. 

— -  Dent  molaire. 

Dents  dilas  molars,  quar  so  aptas  a  moire 
la  vianda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  /^i. 

Dents  dites  molaires,  car  elles  sont  aptes  à  broyer 
la  nourriture. 

Siil/st.  Ku  las  MOLARS  adhoras  si  fan  verms. 
Elue.  ,lc  las  propr..   fol.  85. 

Dans  les  molaires  parfois  se  fbn(  des  vers. 
F.sp.  roRT.  Molar.  \v.  Molarc. 


MOL 

4.  MoLiN,  MOLi  ,  S.  m.,  lat.  i^ioi.ctnya, 
moulin. 

(]ol  MOi.iNz  qu'  a  roda  de  latz. 
Que  s  niov  tôt  jorn,  e  no  val  re. 

T.  d'Aimeri  kt  u'Ai.DF.iiï  :  Amicx. 
Comme  moK/in  qui  a  roue  de  côte,  qui  se  meut 
toujours  ,  et  u'avance  point. 

Fig.  Met  a   sa  lenga  resclauza   de  discrétion  , 
que  pot  retener  lo  ven  de  foll  pailar,  que 
non  passe  trop  per  lo  moli  de  sa  boca. 
f^.  et  Fert-,  fol.   io3. 
Met   à    sa  langue  e'cluse  de  discrétion  ,  qui  peut 
retenir  le  vent  de  fou  parler,  de  sorte  ([u'il  ne  passe 
pas  trop  par  le  moulin  de  sa  Louclie. 
ANC.  FB.  Seignor,  j'ai  encor  trois  irtolms 
Molanz  farine. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p-  ajj^- 
MoUns  faire  en  eve  torner. 
Noiiv.  rec.  defitbl.  et  cont.  anc,  I.  I,  p.  369. 
CAT.  Moli.  EST.  Moîirw.  i'ort.  Moi11ho.11.  Mo- 
hno. 

5.  MoLiMER,  MOLiNER,  S.  m.,  mcunief. 

Curn  MOLiKiERs  vira'l  moii. 

MarcADRVS  :  Dirai  vos. 
Comme  mcM/iier  tourne  le  moulin. 
Ta  tengas  moi.iîter  en  aquest  moli. 

Tit.  de  I23i^.  Àrch.  du  R.,  i.  '60^. 
Que  lu  tiennes  meunier  istas,  ce  moulin. 
CAT.   Moliner.  est.   Molinero.  mur.    Moleiro. 
IT.  Moliriaro. 

6.  TvloMEu,  MOUNiv.R  ,  .t.  w. ,  niciinier. 

Aqiiist  sagrament  fau  li  monier. 

Al  niolin  en  (jue  ieu  estanc  per  mounier. 

De  r  escala  del  di.ssapie  son...  mouniers. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  t^f)  et  /^5. 
Ce  serment  font  les  meuniers. 
Au  moulin  dans  lequel  je  suis  pour  meunier. 
De  la  compagnie  du  samedi  sont...  les  meuniers. 

7.  MOLTL'RA,   JIOLUURA,    MOUTIIRA,  MOU- 

DURA,  s.f.,  lat.  mol/tura,  moiittirc. 

Aia   Pons  de  Mondragon  la   moi.tura   e  M 
fermage. 

Tit.  de  1225.  Areli.  de  l'urch.  d'yJrtes,  n"  86'. 

<}ue  f'ons  de  Mondragon  ait  la  mouture  et  le  fer- 
ma(;c. 

Alhirero  aquo  que  agro  gasanliat  de  moi.dura. 
'/■(/.  de  1277.  IJoAï,  t.  LXXIX  ,  fol.  3o3. 
K\.iluèrent  ce  qu'ils  .ivaienl  (jagnr'  il--  maiiliiir. 


MOL 


245 


Oiu  non  a  gang  pas  del  uioli , 
Mas  per  la  moctura  qu'en  tra. 
15.  Caubonel  de  Marseille  ,  Coblas  triudas. 
Ou  n'a  pas  de  plaisir  du  moulin  ,  si  ce  n'est  par  la 
/«««/(/re  qu'on  en  tire. 

Las  très  partz  de  la  mouijura.  del  fromental. 

Cartulaire  du  JJugue,  fol.  25. 
Les  liois  parties  Je  la  mouture  i^a  froment. 
CAT.  Moltiira.  esp.  Molienda.  tort.  Moeditrd . 
iT.  Moliiiatnra. 

8.    MoLRE,  V. ,   lat.    ]MOLt"iu;,  nioiidre  , 
tourner  la  roue  du  moulin. 
Las  inolas  del  moli  ab  que  hom  mol  lo  blat. 

Liv.  de  Sydriic ,  fol.  78. 
Les  meules  du  moulin  avec  quoi  on  moud  le  hle. 
Lo  yssorberon  ,  e   pueys  lo  feron   viure  a 
grau  vergonba,  e  fazian  lo  molre  a  gran  ser- 

vitut. 

/''.  et  Vert.,  fol.  72. 
L'aveuglèrent,   et  puis  le  firent  vivre  eu  grande 
vergogne  ,  et  ils  lui  faisaient   tourner  la   meule  eu 
grande  servitude. 

—  Broyer,  mâcher. 

Las  dens  molo  la  vianda  de  que  lo  cors  vîeu, 
e  la  lenga  mena  la  vianda  a  las  dens  c  lor 
ajuda  a  molre. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  60. 

Les  dents  broient  la  nourriture  dont  le  corps  vit , 
et  la  langue    mène  la   nourriture  sous  les  dents  et 
leur  aide  à  broj'er. 
Part.  prés.  En  .v.  molis  molens. 

Tit.  du  .xili'  siècle.  Arch.  du  Roy.,  Toulouse, 

J.  322. 

En  cinq  moulins  moulants. 

ANC.  Fit.    Fist  de  sanc  saillir  plein  boisel. 
Par  le  cbamp  en  cort  le  ruisel 
Si  c'un  luolin  en  jx-ust  inoldre. 
Roman  du  Renaît,  t.  III ,  p.  371. 
Seignor,  j'ai  encor  trois  molins 
Molanz  farine,  muelent  tuit. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  2^j. 
-Mais  les  folz  arrester  n'y  vuelent 
Ne  que  uiolins  qu'à  tous  vens  ineident. 
OFui'res  d'Alain  Chartier,  p.  (>28. 

—  Emoudre,  aiguiser. 
Part.  pas. 

Vav  fcrir  1'  autre  ain  lu  an  d  acier  molut. 
Roman  de  Fierabras,  v.  v{)t)i. 
Va  fr.Tpper  l'autre  avec  glaive  d'acier  émoulu 
TA  r.  Mo/drrr.  est.   Voler,  four.   Vocr. 


246 


MOL 


j).    MouTURAR,   v. ,  moiiturer,  prendre 
le  droit  de  mouture. 
Que  ieu  non  moutdre  negnn  blat  dins  vila 
ni  ileforas  ab  neguna  autra  mesura. 

Curtulaiie  de  Montpellier,  fol.  li^o. 
(lue  je  ne  mouture  nul  ble'  dans  la  ville  ni  dehors 
avec  nulle  autre  mesure. 

10.  MoLiNAR ,  2».,  mouliner,  tournoyer, 
tourbillonner,  précipiter  avec  tour- 
noiement. 

Li  montayna  s'apella  Dîna, 
C  aiu  royrias  soven  molina  ; 
Deves  l'adreg  e '1  vinayres 
Peyras  y  logan  mot  espes. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  montagne  s'appelle   Dina  ,   qui  avec  ouragans 
souvent  mouline^  devers  le  levant  et  le  vent  des  vi- 
gnes les  pierres  y  roulent  moult  e'pais. 

—  Part.  pas.  employé  stihstantiv. 

Que  lo  MOLiNATS  del  terrador...,  ab  tots  sos 
aperteneuients ,  .sia  del  dich  P.  de  Panât,  ex- 
ceptât que  no  i  fasa  moli. 

Tu.  du  xaie  siècle.  DoA.T,  t.  CXXXVIIl,  fol.  224. 
Que  la  chute  d'eau  du   territoire...  ,  avec  toutes 
ses  dépendances  ,  soit  dudit  P.   de  Panât,  pourvu 
(ju'il  n'y  fasse  pas  de  moulin. 

11.  MoLiNA,^./. ,  moulin,  moulinet, 
petit  moulin. 

Per  razo  de  la  molina. 

Tit.de  1274.  Arch.  du  Roj.,  J.  323. 
A  cause  du  moulinet. 

En  las  MOLiNAs  de  nostre  dit  comtat. 

Tit.  de  1448.  DoAT,  t.  XGVI,  fol.  i85. 
Dans  les  moulinets  de  notredit  comte'. 

la.  MoLiNARiA,  S.  f.,  mouture. 

Tota  la  MOLINARIA  d'  aquest  moli. 

Tit.  de  1234.  Arch.  du  Roj.,  J.  3o4. 
Toute  la  mouture  de  ce  moulin. 

i3.  MoLiNAR,.y.  m.,  vanne,  chute  d'eau. 
De  r  aiga  del  molinar. 

Tit.  de  1274.  Arch.  du  Roy.,  J.  323. 
De  l'eau  de  la  -vanne. 

En  .V.  mdli.s  molens,  et  en  las  aiguas  e 'Is 
MOMNARS  que  i  so. 

2'it.  du  XIIK  siècle.  Arch.  du  Roj.,  Toulouse, 

J.  322. 
Kn  cinq  moulins  moulant,  et  en  les  eaux  et  les 
vcinnes  qui  y  sont. 
ANC.  ESP.  l\/oliiiar. 


MOL 

i.'j.  Amola,  s./.,  ampoule,  fiole. 

Près  Samuel  liuna  amola  tota  plenad'olï, 
e  gitet  la  sobre  lo  cap  de  Saul. 

Aùr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  14. 

Prit  Samuel   nne  ampoule  Xoiiie  pleine  d'Iiuile  , 
rt  la  jeta  sur  le  chef  de  Saiil. 

I  5.  Amoleta  ,  s.f.  dini.,  petite  ampoule, 
petite  fiole. 

Pren  hun' amoieta  ,   e   vay  en  l'ostal  de 
Yzayas. 

Abr.  de  VA.  et  du  ]S.-T.,  fol.  t5, 
Prends  une  petite  ampoule,  et  va  en  l'hôlelli'lsaïe. 

iG.  Amolar,  V.,  émoudre,  aiguiser. 
Qui  de  fort  fozil 
Non  volb  coltelh  tochar, 
Ja  no '1  cuid'  amolar 
En  un  mol  cembeli. 
GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Leu  cliansoneta.  /^«r. 
Qui  de  tort  fusil  ne  veut  frotter  couteau  ,  jamais 
ne  pense  Vaiguiser  sur  une  molle  fourrure. 

ANC.  l'R.  Forte  et  longue  l'espée  et  ainoiilée. 

Gage  de  la  Bigne  ,  Ms.  fol,  107. 
ESP   PORT.  Amolar. 

17.    EsMOLEDOR  ,  i'.  //2. ,  émouleur ,   ré- 
moideur. 

Els  aguza  e 'Is  esruol...; 
Merces  al  esmolkdor  , 
Ben  venran  a  vita  eterna. 

Bertrand  de  Born  :  Greu  m'  es. 
Les  aiguise  et  les  e'moud...;  grâce  à  Vémouleur, 
ils  viendront  bien  à  la  vie  e'ternelle. 
ANC.  FR.  Enst  baillié  un  fessouer  pour  amol- 
lier  à  Vesrnoiiieur. 
Lett.  de  rém.  de  i334.  Carpentier,  1. 1,  col.  193. 
CAT.  Esmolador.  esp.  port.  Amolador. 

i8.  EsMOLAR  ,  V.,  émoudre,  affder,  ai- 
guiser. 
Part.  pas.  Jîg.  An  las  leng.ns  pus  esmoladas 
que  rasors  ni  alena. 

A',  et  f^ert.,  fol.  25. 
Ont  les  langues  plus  affilées  que  rasoir  et  alêne. 
CAT.  Esmolar. 

19.    EsMOLRE,   V.,   émoudre,  aiguiser, 
affiler,  perfectionner. 
Els  aguza  e  'Is  esmol 
E'is  toca  coma  coutelh. 

Bertrand  de  Born  ;  Greu  m'es. 


MOL 

Les  aiguise  el    les   cmotid  et  les  touclin    comme 
couteau. 

Fig.      D'  on  totz  raos  afars  s'  esmoi.  , 
E  conoyssensa  m  rêve 
"Vas  leys  cny  bon  prelz  mante. 

AzF.MAR  LE  Noir  :  Era  m  vay. 
D'où  toute  mon  affaire  se  perfectionne,  el  la  con- 
naissance me  revient  vers  celle  qui  inaintieut  bon 
mérite. 

Part.  pas. 

Detrenchan  e  detalhan  al)  les  brans  ESMOi.nxz. 
O  npcha  esmoluda  ,  fancilla  o  pilo. 

Guir.LAL'ME  DE  TllDELA- 

Tranclicnt  et  de'taiilenl  avec  les  glaives  émonlits. 
Ou  baclie  émoulue,  faucille  ou  javelot. 
Fig.  An  Ia.s  lenj;as  plus  esmoludas  que  razoïs 
ni  que  nlena. 

y.  et  Fert.,  fol.  25.  l'ar. 
Ont    les  langues  plus  affilées  que  rasoir  el  que 
alêne. 

Los  descbanzitz 
Ah  las  lengnas  esmoutas. 

A.  Daniel  :  Dois  hrays. 
Les  grossiers  avec  les  langues  affilées. 

Aftc.  FR.  Amors  ne  crient  darl  esmolu. 

Fabl.  el  conl.  anc,  t.  11  ,  p.  \gi. 
l'our  Vesmoridre  trop,  lai  fait  perdre  le  fil. 
OEuvres  de  Dubellay ,  p.  ^oi. 
(AT.  Esmolar.  port.  Âmolar. 

■2.O.  Emolumf.x,  .?.  rfi. ,  lat.   emolumen- 
tu/n,  émolument,  subside. 
Los  dits  EMOLDMENs  quc  soti   grands   e  de 
gran  valor. 

Tit.de  il\7~\.  Hist.  de  Languedoc,  pr.  ,  t.  IV, 

col.  ^22. 
Lesdits  subsides  qui  sont  grands  et  de  grande  valeur. 
La  meylat  dels  emolumens. 

Coût,  de  Saussignac,  de  i'ixi). 
La  moitié  des  émoluments. 
c:at.  Emolument.  E?iP.  port.  it.  Emoliunento. 

MOLADA,  s.  /.,  suie,  noir  de  fumée. 
Ab  clara  d'  haeu  et  ab  molada 
Ken  negra. 

Deldes  DE  I'r\des,  j4uz.  cass. 
Avec  glaire  d'œuf  el  avec  suie  Lieu  noire. 

Icu  vey  lay  nn  diable  pus  nègre  que  moi.ada. 

Roman  de  Fierabras,  v.  /^2o". 
.le  vis  là  un  diahie  plus  noir  que  suie. 
Awr:.  FR.  Aucun  ne  mettra...  noir  de  cbandière 
que  on  appelle  à  Paris  molée. 

Fit    de  I.Hgc.  C.ARPENTIFP,   I.  H  ,  col.   l.'^lir. 


MOL  24  7 

I\IOT,ESTE,   adj.,    lat.   molestm.?  ,    fâ- 
cheux, incommode,  chagrinant. 
Murnuirios  e  moleste  e  tuibolent. 

Trad.  de  Bide,  fol.  20. 
Grondeur  q\  fâcheux  et  turbulent. 
ANC.  FR.   Si  ne  fut-il  pas  à  son  arrivée  impor- 
tun   du   conjniencenient    ne    moleste  au.\. 
Grecs. 
Amyot,  trad.  de  Plutan/ue.  Vie  d'Antoine. 
L'envie,  umnstre  borrible  ,  abominable  peste, 
Plus  que  tout  autre  mal  furieuse  et  moleste. 

ScÉVOLE  DE  SaINTE-MaRTHF.  ,   p.    l6. 
f.AT.    Molcst     FSP.   PORT.   IT.    MnleStO. 

■i.  IMolî:sti.a,  s.f.,  lat.  MOLESTi.v,  ennui, 
enihanas,  contrariété. 
Garda  ti  de  fol,  que  non  aias  molestia. 
Trad.  deB'cde,  fol.  73. 
Garde-loi  de  fou,  afin  que   tu   n'aiu  pas  de  con- 
trariété. 

ANC.  FR.  Que  il  ne  li  féist  moleste. 

Tôt  jors  nos  avez  fet  moleste. 
Roman  du  Renart,  t.  ill,  p.  i38.  etl.  II,  p.  168. 
Plusieurs  autres  honneurs  ont  jadis  esté  tor- 
nez  en  molestie. 

G.  Tory,  Tr.  des  Polit,  de  Plutan/ue^  fol.  55. 
CAi'.  tsp.  PORT.  IT.  Molestia. 

3.  MOLESTAR  ,    1'.,    lat.    MOLESTARC,    mO- 

leslcr. 

MoLESTEN  lo  dit  abbat ,  sosservidors  et  lo  dit 
monestiiT. 

Tit.  de  i4:jo.  DoAT,t.  CXLII,  fol.  220. 

Molestent  ledit  ahhé  ,  ses  serviteurs  et  ledit  mo- 
nastère. 

Part. pas.  Non  puesca  esser  molestât. 

Statuts  de  Provence.  lîo.MY,  p.  200. 
Qu'il  ne  puisse  être  molesté. 
CAT.  F.sp.  port.  Molestar.  it.  Molestare. 

4.  MoEESTATioN ,  S.f.,   molestalion, 
vexation. 

Préserva r...  de...  molestations. 

Tit.  de  \\\o.  DoAT,  t.  CXLII,  fol.  221. 
Préserver...  de...  molestations. 

MOLH,  adj.,  lat.  Moi.//.f,  mou,  tendre, 
doux  ,  souple. 

Lo  jian  del  folh 
('audet  e  moi.h 


9.48 


MOL 


Manthic,  e  lays  lo  raieu  frezir. 

MaRCABRUS  :  U'aisso  laus. 
Le  pain  du    fou  cliaudet  et  tendre  je  mange,  cl 
laisse  le  mien  froidir. 

Trop  son  espes  denan  , 
E  MOLs  deves  lo  trenclmn. 

Bertrand  de  Born  :  Gi-eu  m  es. 
Sont  très  e'pais  devant  ,   et  ino'is  devers  le  traii- 
«liant. 

De  cuer  qae  s!a  mols  e  plas. 

Deudes  de  Prades  ,  Aiiz.  cass. 
De  cuir  qui  soit  souple  et  uni. 
Fis;.     Ans  n'a  cor  plii.s  bumil  e  mol. 

Arn.add  Daniel  :  D' autra  guisa. 
Mais  en  a  le  cœur  plus  humble  et  mou. 
cat.  MoU.  ESP.  Blole,  muelle.  port.  it.  Molle. 

1.   MoLAMEN,  adi'.,  mollement. 
\'igorosanien  , 
Non  de  paraula  molamen. 

Brei>.  d'amer,  fol.  68. 
Vigoureusement ,  non  de  paroles  mollement. 
ANC.  CAT.  MoUament .  esp.  Mtiellemente    port. 
IT.  MoUemente. 

3.  MoLET ,  adj.  dim.,  mollet. 
Es  pauc  atupla  e  be  moleta. 

Deudes  de  Pr\des,  Auz-  cass. 
Est  peu  ample  et  bien  mollette. 
ANC.    FR. 

Pnis  nous  endormirons  dessns  l'herbe  molette. 

Ronsard  ,  t.  1 ,  p.  t64- 
CAT.  Mollet. 

/|.  MOLLEZA  ,  MOLEZA  ,  S./.,  Ult.  MOLLUiA  , 

mollesse ,  douceur,  souplesse. 
En  home  den  resplandir  vertut  et  forssa,  non 
pas  MOLE/.A  de  corriiptio  ni  de  frevoleza. 
MoLLEzA  e  tenreza  de  cor  et  de  cors. 

y.  et  f^ert.,  fol.  70  et  l?,. 
En  l'homme  doit  resplendir  vertu  et  force  ,  non 
pas  mollesse  de  corruption  et  de  frivolité. 
Douceur  et  tendresse  de  cœur  et  de  corps . 
Fluzibilitat  et  moleza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  a;.*). 
Flcxil)ilité  et  souplesse. 
ANC.  CAT.    MoUesa.   anc.  esp.  MoUez.    poht. 
MoUeza.  it.  MoUczza. 

5.  Amollezir,  amolezir  ,  V.,  amollir. 
Per  AMOLi.EziR  vigor  et  fermetat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 
Pour  amollir  vigueur  cl  fermeté'. 


MOL 

La  quais  la  fay  amolezir. 

Brev.  d'amor,  loi.  87. 
La<]iiclle  la  fait  amollir. 
Part.  pas.  Dels  oorns  al  foc  redressalz  et  amo- 
i.ezitz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  sBg. 
Des  cornes  redressées  et  amollies  au  feu. 
CAT.  Amollir,   anc.  esp.  port.  AmoUecer.  it. 
Ammollire. 

6.  Emolezir  ,  V.,  amollir,  adoucir. 
SI  banha  per  emolezir  la  pel. 

Trop   si    EMOLEZISH. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  23^  et  99. 
Se  haigne  pour  amollir  la  peau. 
Beaucoup  s'amollit. 

7.  Amoi.egar,  V.,  amollir,  ameublir. 
Eig.  El  se  laisset  cazer  als  pes  de  Joseph   per 

vezer  si  lo  [)OYria  amolegar  en  sa  gran  ira. 
Hist.  ahr.  de  la  Bible  en  proi'. ,  fol.  20. 
Il  se  laissa  tomber  aux  pieds  de  Joseph  pour  voir 
s'il  le  pourrait  amollir  dans  sa  grande  colère. 

Que  non  poijuesson  ni  vezer  ni  auzir  ni 
sentir  cauzas  delechablas  al  cors ,  per  que  la 
forssa  del  cor  se  pogues  amolegar. 

r.  et  Vert.,  fol.  85. 
Qu'ils  ne  pussent  ni  voir  ni  ouïr  ni  sentir  choses 
délectables  au  corps  ,  par  quoi  la  force  du  cœur  se 
pût  amollir. 

Part. pas.  Coraa  cera  amolegada  per  far  sa- 
gel ,  e  coma  bona  terra  ben  amoiegada  et 
aparelhada  per  recebre  bona  semensa  e 
bonas  plantas. 

F.  et  Fert.,  fol.  36. 
Comme  cire  amollie  pour  faire  sceau  ,  et  comme 
bonne  terre  bien  ameublie  et  préparée  pour  recevoir 
bonne  semence  et  bonnes  plantes. 
ANC.  FR     Li  pria  que  il  refrainsist  et  amoliast 
la  maie  volenté  de  son  père. 
Mais  il  les  sonsplia  et  ainolia  leur  orgueil!. 
Chron.  de  Fr.,  Bec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  283 

et  189. 
Moult  a  dir  cœur  qni  n^amo/ie, 
Quant  il  frove  qui  l'en  snplie. 

Roman  de  la  Rose,  v.  SagS. 
Vous  le  dites  pour  moi  amolier. 

Le  roi  de  Kavahre  ,  chanson  l^2. 

'•■>.     MoLLiFicATii;  ,    adj.,    mollificatif, 
adoucissant,  émoUient,  assouplissant, 
Am  emplastre  mollificatiu  ayssi  cum  dyal- 
laqailon  ben  fayt. 

Trad.  d'Alliucasis ,  loi,  HCi. 


MOL 

Avec  emplâtre  adoucissant  comme  diacliylon  Lien 
fait. 

Es  del  estomach  moi.i.ikicativa. 

Elue,  delas  propr.,  fol.  7^. 
Est  de  l'estomac  adoucissante. 
ESP.  iT.  MolliJîcaCtvo. 

g.  Moi.LiFicAcio,  s./.,  lat.  molmficatio, 
assouplissement,  élasticité,  souplesse. 
Dono  a  la  cnrn  moli.ificacio. 

Elue,  de  las  propr.,  M.  i  17. 
Donnent  souplesse  à  la  cliair. 

—  Faiblesse ,  affaiblissement. 

Si  es  necessari  en  la  nialaiitia  de   moli.ifi- 
TACTO  del  corps. 

Trad.  d'Albucasis,  iol.  i^. 
S'il  est  nécessaire  dans  la  maladie  à'aJJ'aiblisse- 
ment  du  corps. 

ESP.  MoUificacion.  pokt.  Mollificacào.  it.  ISlol- 
lificazione . 

10.  MoLLiFiCAR ,  V.,  amollir,  assouplir, 
adoucir. 

jMollificar  et  recnrvar  ab  foc. 
.\b  unguens...  membres  mollificar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  62  et  82. 
y/mollir  et  rccourher  avec  feu. 
Avec  onguent...  assouplir  les  meml)res. 
Part.  prés.  Ani  aygua   tebeza  en  la  quai   so 
coytas  erbas  mollificants. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  66. 
Avec  eau  tiède  dans  laquelle  sont  cuites   herbes 
émollientes. 
Pari.  pas.  Si  per  saliva  uo  ero  preparadas  et 

MOLLIFICADAS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  !\5. 
-Si  par  la  salive  elles  n'e'taient  prc'parées  el  amol- 
lies . 

La  palpebra  es  mom.ificaha. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.   16. 
La  paupière  est  assouplie. 

CAT.  MoUificar.  esp.  Molificar.  port.    MolUfi.- 
car.  IT.  Mollificare . 

MOLHER,  MOLLER,  MOILLF.R,   MOIM.IF.R, 

.v,/.,  lat.  MULiER,  femme,  épouse. 
Porlarcamiz'aL  ànrqne'l  moi-HercoIz  tôt  l'an. 
SoRDEL  :  Sel  que  m. 

Porter  chemise  avec  or  que  la  femme  coud   toute 
r.innée. 

Al)  las  autrui  MOii.r.p.Rs 

III. 


MOL 


'-49 


Faillir  non  doptei  gairc. 

Lanfranc  Cigala  :  Oi  !  maire. 
Avec  \sti  femmes  d'aulrui  de  faillir  je  ne  craignis 
guère. 

No  let7,  a  ta  avcr  la  mollf.r  de  fo  fraire. 
Trad.  du  N.-Test.  S.  M.\RC,  cli.6. 
11  n'est  pas  permis  à  foi  d'avoir  la  femme  de  ton 
frère. 

Fii(.  El  rey  d'  Arago  donet  per  molher  las 
cansos  d'En  Guiraut  de  l'ornclh  als  siens 
sirventes. 

/^.  de  Bertrand  de  Born. 
Le  roi  d'Aragon  donna  pour  femme  les  chansons 
de  Giraud  de  Borneil  aux  siens  sirvenics. 

—  Femelle. 

Passer...  per  sa  molher  guerreia. 
Gai...  tant  ama  sas  molhers  que,  trobada 
pastnra,  el  las  sona,  e  per  que  manjo. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i;^8  et  1^6. 
Le  passereau...  guerroie  pour  sa,  femelle. 
Le  coq...  aime  tant  ses  fefnelles  que,  la  pâture 
trouvée,  il  les  appelle,  et  pour  qu'elles  mangent. 
ANC.  FR.  Muh  ont  grant  dnil  de  sa  mitillier. 
Boman  de  la  Bose,  v.  5388. 
Et  vont  devenir  mouUer, 
En  filer  entre  pncelietes. 

Villon,  p.  36. 
Et  prendre  en  paclence 
A  sa  noble  mouUier. 

MoLiNET  ,  p.  149. 
ANC  ESP.  Peor  enferma  moUer. 

Ortiz  de  Zink;  ,  Ann.  de  Sevilla. 
CAT.  NuUer.  esp.mod.  Muger.  port.  Miilker. 
IT.  MogUere,  inoglie. 

1.  MoLiERANSA,  >¥. /. ,   mariage,   épou- 
saille. 

Ara  digara  de  matremonis  ,  so  es  de  las  mol- 
lieransas. 

Trad.  du  Code  de  .Tuslinien,  fol.  ^5. 
Maintenant  parlons  de   mariages  ,  c'est-à-dire  des 
épousailles. 

Liât  del  no  de  molieransa. 

Trad.  de  B'ede  ,  fol.  32. 
Lie'  du  noîud  de  mariage. 

3.  MoLHERAMEN,  S.  m.,  mnriagc. 

A  nossas  ni  a  MOt.neRAMENs. 

I/.AIIN  :  Diguas  me  tu. 
A  noces  ni  à  mariages. 

\.  Moi.HERAR  ,  Moii.i.ERAK  ,  ?'.,  iTiaricr, 
prendre  femme. 

3-.i 


•2  5o  MOL 

Ce  mot  no  se  disait  que  pour  l'Iioin- 
ine,  comme  maridar  no  se  disait  quo 
pour  la  femme,  l'un  venant  de  mulie- 
■Rcm  et  l'autre  de  mar^/w. 

Car  mais  val  che  ns  mollerem. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles. 
Car  mieux  vaut  que  nous  nous  mariions. 
Part.  pas.  Que  gilo/.ia  defendatz 

A  totz  los  homes  mot.heratz 
Que  en  vostra  terra  estan. 
R.  Vidal  DE  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Que  vous  dcfendiez  la  jalousie  à  tous  les  hommes 
mariés  qui  sont  dans  votre  terre. 
El  coms  venc  en  Bigorre,  on  a'I  filh  molberat. 
Guillaume  ije  Tudela. 
Le  comte  vint  en  Bigorre  ,  où  il  a  le  fils  marié. 
Adulteris  ,  es  cant  homs   es   molheratz,   o 
ferana  maridada ,  o  ambidoy  o  so,  e  falso  lor 

mariatge. 

Liv.  de  Sjdrac ,  fol.  i3o. 
Adultère,   c'est  quand  un  homme  est  marié,  ou 
une  femme  marie'e ,    ou   que   tous   deux,  le  sont  ,  et 
faussent  leur  mariage. 

Siibst.   Si  m  vol  ml  dons  tener  vestit  o  nnt, 
Baisan  lonc  se,  en  Inoc  de  moillerat. 
G.  .«^DHEMAR  :  Non  pot  esser. 
Si  ma  dame  veut  me  teuir  vêtu  ou  nu  ,   me  hai- 
sant  à  côte'  d'elle  ,  en  place  de  mari. 
CAT.  MilUej-ar. 

5.   Amoillerar  ,  V. ,  marier  ,  prendre 
femme. 

Venc  SE  amoillerar  a  l't.sla,  e  Venaissi,  en 

Proensa. 

f^.  de  Hugues  de  Pena. 

Il  vint  se  marier  à  l'Ile,  en  Venaissin  ,  en  Pro- 
vence. 
ANC.  c.^T.  Amoillerar.  iv.  AmmogUare . 

MOLLE  ,  s.  m.,  moule. 
De  cera  en  molle. 
Vodet...  son  molle  de  cera. 
y^.  de  S.  Flors,  DoAT,  t.  CXXllI ,  fol.  285  et  290. 
lie  cire  en  moule. 
Voua...  sou  moule  de  cire  (son  cierge). 

MOLLETA,  s.  f. ,  mollette,  sorte   de 
coiffure. 

En  son  cap  porta  barreta 

D'  ermini ,  1'  apellan  molleta 

y.  de  S.  Honorât. 
Sur  sa  lète  porte  harrette  d'hermine  ,  ils  l'appel- 
lent mollette. 


MOL 

MOLT,  MOIIT,  MÛT,  MOTZ,  ûcli' .   (Ic  qtldU- 

titt',  lat.  MULTimi ,  moult,  beaucoup, 
très. 
Moi.T  val  lo  lies  que  T  om  fai  e  joven. 
Poème  sur  Boèce. 
!\loult  vaut  le  Lien  que  l'on  fait  en  jeunesse. 
A  donina  ,  so  sapcbalz. 
Esta  MOLT  gent  beutatz, 

Arkaud  de  Marueil  :  Razos  os. 
A  dame  ,  cela  sachez  ,  sied  ?«oi//< gentiment  hcaiile. 
Mot  m'entremis  de  chantar  volontiers. 
Peyrols  :  Mol  m'  entremis. 
Moult  je  m'entremis  de  chanter  volontiers. 
Vos  amarai,  vos  plassa  o  us  pes, 
Mas  MOUT  valgra  mais  que  us  plagues. 
Guillaume  de  Berguedan  ;  Aisi  com. 
Je  vous  aimerai ,  qu'il  vous  plaise  (Ui  vous  pèse  , 
mais  il  vaudrait  beaucoup  plus  qu'il  vous  plût. 
Loc,  Los  encllnaran  a  motz  de  bes. 

F.  et  Fert.,  fol.  82. 
Les  inclineront  à  moult  de  tiens. 
awc.  fk.  jMuU  deit  fère  pur  sa  preière. 

Marie  de  France  ,  t.  Il ,  p.  6i 
Mez  miilt  part  fn  cruel  e  mith  fu  envions. 
Roman  de  Rou,  v.  44''- 
Certes  ge  sui  marrie  malt, 
fi.  de  Parlhonopex  de  Blois,  not.  des  MSS.,  t.  IX, 

p.   31. 

Quant  Hannibal,  roi  de  Cartage, 
Eut  .subjugué  moult  de  Romains. 

Alain  Chartier,  p.  720. 
IMoiih  manque  à  qui  moult  désire. 
Luc  De  la  Porte,  Trad.  des  Od.  d'IJoruce,  p.  8'). 
c.vr.  Molt.  ESI'.  Miicho.  por.r.  Miti,  iniiito.  ir. 

Molto. 
—  Âdjectiv.  Sanet  en  motos  que  eran  treballat 
de  diversas  laugors. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Marc  ,  cli.  i. 
En  guinil  de  nombreux  qui  étaient  tourmentés  de 
diverses  langueurs. 

Moutas  .sazos  es  boni  plus  volentos 
De  so  don  mais  e  dans  li  deu  venir, 
Que  de  son  beu. 

G.  Faidit  :  Moulas. 
Nombreuses  saisons  ;très  souvent)  l'homme  est  plus 
désireux  de  ce  dont  mal  et  dam  lui  doit  venir,  que 
de  son  hien. 

Loc,  Motas  de  vetz  pensani  boni  de  far  be 
Una  causa  de  qui  venra  grans  mais. 
B.  Carbonel  :  Motas  de. 
Nombre  de  fois  on  pensera  de  hien  faire  une  chose 
de  qui  viendra  grand  mal. 
fiAT.  Molt.  est.  TS'hicko.  roRT   Mtiito.  it.  T\lolto. 


MOL 

2.  MoLTiSME,  aiL>.  superL,  extrêmement, 
excessivement. 

En  Ini  ac  cliavalier  moj.ïisme  bo. 

Romande  Gerarcl  de  Rossillon,  loi.  i^- 
En  lui  eiil  chevalier  exire'iitement  bon. 

3.  MOLTEZA,     MOUTEZA,     MOTEZA  ,      V,  /. , 

miiltitiule,  quantité. 

^loI.TKZA    (1'  OIIICS. 

Leys  d'amors,  loi.  53. 
Multitude  d'iiomnu-s. 

Ordes  d'  angeis  ,  es  moutf.za 
De  celeslials  esperitz. 

JJrei'.  d'amer,  fol.  19. 
Ordre  d'anges  ,  c'est  multitude  d'esprits  ce'lestes. 
Fig.  Tan  grans  es  la  moteïa  de  la  donssor  que 
tn  as  rescota  a  tos  temetis. 

r.  et  /^crt.,  fol.  55. 
Tant  est  grande  la  (/utmlilc  de  la  douceur  que  tu 
as  cacliée  à  ceux  qui  te  craii;nont. 

4.  MouTALEZA,  S.  /.,  al)ondance  ,  quan- 
tité. 

Ha  de  poble  gran  moutai,e7.a. 
Lebre...  ba  de  pels  moutai.eza. 

Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  174  et  25:). 
A  grande  abondance  àa  peuple. 
Le  lièvre...  a  quantité  de  poils. 

5.  MULTITUT  ,     S.f.,     lat.     MULTITUDE, 

multitude. 

Lo  Filh  de  la  verge  Maria  deyscendet  delb 
celh  am  gran  multitut  d'arcangilbs  e  d' an- 

gilbs. 

Philomena. 
Le  Fils  de  la  vierge  Marie  descendit  du  ciel  avec 
grande  multitude  d'archanges  et  d'anges. 

<:at.  Miiltitut.  ESP.  Multitud.  tort.  Multidào. 
iT.  Niihitudine,  mohitudine. 

6.  MULTIPLICAMEN  ,     S.      171.,     multipH- 

cation. 

De  90S  doze  fils  los  Mnr.TrPLicivMEN.s. 

Pierre  de  Cokriac  :  Kl  nom  de. 
De  ses  douze  fils  les  multiplications. 
AKC.  PR.  Pur  li  midtipliement  del  peupb;  Deu. 

/Inc.  trad.  des  Liv.  des  Rois,  fol.  1. 
ASC.  CAT.  MidtipUcamcnt.  it.  MultipUcamcnto, 
moleipiicamcnto. 

7.   MOLTI  PLI  AELE,   adj.,    lat.   MLLTIPLICA- 

u/lew,  miilli|jlial)lc. 


MOL  25 1 

Vm  mui.tipi.iable  re]ilicamen. 

Lcys  d'amors,  fol.  no. 
Avec  redoulilement  mullipliable. 

CAT.  ESP.  MuhipUcable.  port.  Mtdtiplicavel. 

S.  MuLTiPLic.ATiu ,   (idj.,  multiplicatif, 
augmentatif, 
l'ims  niur.TiPi.icATtu. 

Cobla   MDLTIPI.tCATIVA. 

Leys  d'amors,  fol .  22  et  21 . 
Rime  multiplicative. 
Couplet  multiplicatif. 
Vianda...  es...  de  sanc  multipucativa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  ^3. 
Mourrilure.. .  est...  augmentalwe  de  sang. 

9.  Multiplicitat,  s.f.,  multiplicité. 
Per  la  multiplicitat  que  ha. 

Leys  d'amors,  fol.  i^^. 
Par  la  multiplicité  qu'il  a. 
La  MCLTiPUCiTAT  de  nostres  uegocis. 

PnV .  accordés  par  les  R.  d'Angl.,  p.  36. 
La  multiplicité  de  nos  affaires. 
CAï.  Multiplicitat.    esp.    Mtdtiplicidad.   port. 
MultipUcidade.  w.    MidiipKcità,   moJtipli- 
cità,  inuhipUcitate,  inuhiphciCade , 

10.  MULTIPLÏCATIO,    S.   f.  ,     lat.    MULTI- 

PLicATio,  multiplication  ,  augmenta- 
lion. 
Multiplications  de  candelas. 

Doctrine  des  fraudais. 
Hfulliplication  de  chandelles. 
CAr.   Multiplicaciô-  esp.  MtdtipUcacion.  port. 
Multiplicacào.    it.   Multiplicazione,  rnolti- 
pUcazione . 

11.  MULTIPLICAR,   MULTII'LIAR,   V.  ,     lat. 

MULTiPLicARe,  multiplici',  augmenter, 

propager. 

Jbesu  Crist  cant...  acfalz  inotzde  miracles, 
de  MULTIPLICAR  los   .V.  pas  e  los  dos  peyssos. 

Lo  boizes  eulen...  a  multiplicar  son  aver. 
t^.et  r<;W.,fol.55el63. 

Jcsus-Christ  quand...  il  eut  fait  moult  de  mira- 
cles, de  multiplierles  cinq  jjains  et  les  deux  poissons. 

Le  bourgeois  entend...  à  augmenter  son  avoir. 
Fig,   Viron  mci.tiplicar.  aicela  gran  folia. 
Guillaume  de  Tudela  . 

Virent  propager  celle  grande  folie. 

Multiplicar  iiierssorgas  e  vanas  paraiilas. 
r.el  Vert.,  fol.  17. 

Mulliplur  mensonges  et  vaines  paroles. 


aSa 


MOL 


Malvestatz 

Mais  MULTIPLIA 

Deves  totz  latz. 

Jean  Esteve  :  Cossi  moria. 
Méchanceté  plus  se  multiplie  devers  tous  celés. 
Apres,  Dieus,  quan  los  ac  formatz, 
Ditz  ;  Creissetz  e  multiplicatz. 

Brev.  d'amor,  iol.  56. 
Après  ,  quand  il  les  eut  formés  ,  Dieu  dit  :  Crois- 
sez et  niullipliez. 

—  Terme  de  mathématiques. 

Creisser,  multiplicar  e  niermar  dtvidens 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Additionner,  multiplier  et  amoindrir  en  divisant. 

Pare.  pas.   Entruey  que  fosso   mdltipliadas 
pel  mon. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.  1 16. 
Jusqu'à    ce   qu'elles    lussent    multipliées   par   le 
monde. 

ANC.  FR.  Sire,  pnrquei  snnt/««fcjo//ef  mienemi? 
Ane.  trad.  du  Psaul.j  Ms.  n"  i,  ps.  3. 
Sur  gravele  seieut  multipliet. 

Ane.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  i38. 
CAT.  ESP.  PORT.  Multiplicar.   it.  MultipUcare , 
inohiplicare. 

MOLTO,  MOUTO,  MOTO,  s.  w^.,  mouton, 
bélier. 
Voyez  MuRATORi,  Diss.  33. 

Ar  es  prefz  de  raubar 
Buous,  MOTO.s  e  berbitz. 

GiRAUD  DE  boRNEiL  :  Per  solatz. 
Maintenant  c'est  mérite  de  dérober  bœufs  ,  mou- 
tons et  brebis. 

El  près  .1.  Mor.TO,  e  tolc  Ihi  la  testa. 

Lit're  de  Sydrac,  fol.  l\. 
Il  prit  un  mouton,  et  lui  enleva  la  tête. 

Proverbial.  Es  plas  necis  que  Monxos. 

Bertrand  de  Born  :  Maitolin. 
Tu  es  plus  niais  que  mouton. 
Lac.  fig.  Trop  ai  estât  sotz,  coza  de  mouton 
Qu'eu  non  chantiei  de  ma  dompna,  ma  sogra. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Trop  ai  eslat. 
J'ai  trop  été  sous  la  queue  de  mouton  (resté  coi) 
c|ue  je  ne  cliantai  de  ma  dame  ,  ma  belle-mère. 
ANC.  i-R.  Ot  la  gresse  des  agnel.s  e  debs  miihuns. 
Ane.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  75. 
Corne  mutuns  serez  tuez. 

Ptoman  de  Rou,  v.  63o3. 
ANC  ESP.  Que  .xxuii,  loboscomerianun  tiioton. 

Poi'ina  de  Alcxandrn,  cop.  100. 
<:at.  Mohà.  n.  Mohone. 


MOM 

— •  Bélier,  l'un  des  signe.s  du  zodiaque. 

Lo  solhel..., 
Quan  passa  per  la  regio 
Del  dih  signe  nomnat  moto. 

Brev.  d'amor,  fol.  2f>. 
Le  soleil... ,  quand  il  passe  par  la  région  dudit  si- 
lène nommé  bélier. 

2.  MouTONET,    .y.  m.  dim.,  petit  mou- 
ton ,  agneau. 

Raubetz  dels  moutonetz  velutz. 

Torcafols  :  Comunal  en. 
Que  vous  dérobassiez  des  petits  moutons  velus. 

3.  MuTONiN,  adj.,  de  mouton,  mouton- 
nier. 

No  trobo  oarn  mutonina, 

Bestias  caudas  et  hmaidas   com   so  muto- 

NINAS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  237  et  233. 
]\e  trouvent  chair  f/e  woHton. 
Bêtes  chaudes  et  humides  comme  sont  les  mou- 
tonnières. 

/|.  MoTONiER  ,  S.  m.,  vendeur,  marchand 
de  moutons. 

Mazelliers  aion  .v.  rutîos,   so  esassaber... 
dos ,  motoniers. 

Cartulnire  de  Montpellier,  fol.  /J5. 
Que  les  bouchers  aient  cinq  suffrages,  c'est  à  sa- 
voir... deux  ,  les  "vendeurs  de  moutons. 

5.     MOLTOMNA,    MOTONINA,    S.  f.  ,    peaU 

de  mouton. 

La  dotzena  de  moltoninas. 
Dolzena  de  motoninas  afaitadas,  .1.  d. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1 1^  et  1 13. 
La  douzaine  de  peaux  de  moutons. 
La  douzaine  de  peaux  de  moutons  apprêtées  ,  un 
denier. 

MOMENT,  s.  m.,  lat.  momentm///,  mo- 
ment, l'une  des  divisions  du  temps. 
Us  pons  es  d'  ora  quarta  partz  ; 
De  qnascus  dels  ponhs  i.ssamens, 
La  dezena  part  es  mowkns. 
Mowens  en  .xii.  partz  pariitz, 
Quascuna  partz  onsa  se  ditz. 

Brev.  d'amor,  fol.  t\^. 
Dn  point  est  la  quatrième  partie  d'une  heure;  de 
(liacun  des  points  également,  la  dixième  partie  c'est 
un  moment. 

Le  moment  en  douze  parties  partagé  ,  tiiaquc  par- 
tie once  se  dit. 


MON 

Las  on.sas  e'is  MOMEXs. 

PlERHE  DE  COKBIAC  :   lil  IlOIll  <Ic. 

Les  ODccs  et  les  moments. 
CAT.  Moment,  est.  i-ort.  it.  iloinento. 

MONESTAR,  v.,  du  lat.  monft-^?,  aver- 
tir. 
Ce  verbe  se  trouve  dans  la  liste  que 
la    Grammaire  provençale   donne    des 
verbes    de    la    première    conjugaison 
en  AR. 

Montar,  monestar. 

Gramin.  provenr. 
Monlor,  tii'ertir. 
Enduire  deii  e  monestar.... 
MoNEsTAR,  es  moslran  blar.den 
Zo  don  pot  pueis  f.ir  luandanicii. 
Deddes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vérins. 
Doit   induire    et  avertir..,,  Avertir,  c'est  iimpii- 
traut  eD  caressant  ce  dont  il  peut  après  l'aire  cum- 
mandcinent. 

1.    Mo>"lTIO>",   MOXICION,  S.  f.,    lat.   MO- 

snioycm,  nionilion,    avertissement, 

avis,  remonfrance. 

Fer  MONiTioNs  et  censuras  ecclesiasiicas. 

Fors  de  Béarn,  p.  lo^j. 
l'ar  remontrances  et  censures  ecclésiastiques. 
En  alcunas  sieuas  monicios. 

Trad.  d'Albiuasis,  fol.   1. 
lin  aucunes  siennes  rnonilions. 

CAT.  Moniciô.  est.  Monicion.  it.  Monizio>ic. 

3.  MoNiTORi,  «c^.,  lat.  .MOxnoRi«.y^  mo- 
nitoire. 

Letras  monitoria.s. 

Fors  de  Béarn,  p.   Ii)8(). 
Lettres  monitoires. 
CAT.  Monitori.  esp.  it.  Monicorio. 

If.  Amonestar,  V. ,  avertir,  admonéter, 
réprimander. 

L'  archivesque  prec  ,  de  oui  e.s  Tolela  , 
Qa'  AMONESTF.  io  IjoH  rev  d'  Arago. 

Guillaume  de  Mur  :  D'  un  sirventes. 
Je  prie  l'arclievéque  ,  à  qui  est  Tolède  ,  qu'il  aver- 
tisse le  bon  roi  d'Araçon. 

Ipu  vry  als  fais  ios  lis  amoneii  ar. 

1'.  CARDINAL  ;  Un  siivcntcs  las. 
.le  T015  aux  taux  les  fidèles  ndmoiictcr. 


MON 


;3 


Part.  pas.  Ver  razo  e  |)er  es.semple  es  amones- 

r\i)A. 

IVud.deBède,  loi.  58. 
l'ar  raison  et  par  exemple  elle  est  avertie. 
ANC.  l'R.  ?'.lle  vou.s  prie  et  amoneste ; 
Ne  refuses  pas  sa  reqiieste. 

Roman  de  la  Rose,  v.  33i5. 
l'ar  telles  paroles  me  anionestoit. 

Alain  Ciiartier  ,  p.  278. 
(Al',  tsi'.  Amonestar  port.  Adinoestar. 

5.  Amonestable,  adj.,  capable  de  per- 
suader, prévenant. 

En  amonestaiu.as  paranlas. 

Trad.  de  l'Epître  de  S.  Paul  anjc  Corinthiens. 
En  paroles  ^reVena«/f.ç. 

6.  Amonestanza,  s.  f.,  avertissement, 
réprimande. 

Li  fai  AMONESTANZA,  c  H  proiuet  perdon. 

La  nobla  Leyczon. 
Lui  lait  réprimande,  et  lui  promet  pardon. 

7.  Amonestassio,  .y.y.,  adtnonition,  avis, 
instigation. 

Lo    ferinamen  de  son  coralge   orrezet   per 
amonestassio  del  serp. 

Declaramens  de  rnnt/is  demandas. 
La  fermeté' de  son   ciBur   il    souilla    \nv  l'instiga- 
tion du  serpent. 

CAi'.  Ainonestaciô.    esp.    Ainonestacion.  port. 
Adnioestacào. 

8.  Amonestamen  ,  .y.   m.,   admonition, 
avertissement,  suggestion. 

l'er  Los  e  sans  amonestamens. 

F.  et  A'e/r,  fol.  7G. 
Par  l)ons  et  saints  avertissements. 
Kl    fo    dessenbulz   per   I'amonestamen    del 
diable. 

l.iv.  de  Sydrac,  loi.    i3. 
Il  fut  déçu  par  la  suggestion  du  diable. 
ANC.  esp.  Ainoncstamento,  amonestamiento . 

().  Amomcio  ,  .1./.,  lat.  ac/momtio  ,  ad- 
monition ,  avertissement. 
Hy  deii  boni  uietre   Ios  engnens  e   Ios  eni- 
plautz  de  dossas  amonicios. 

r.et  Vert.,  fol.  ^7. 
On  y  doit  mettre  les  onguents  et  les  emplâtres  île 
douces  admonitions. 

ANC.  in.  Adam  fut  j)iis  en  pécbié  par  ton  anio- 
nicion  en  un  jardin. 

Modiii;  et  Ralio,  1\L.  ,  fol.  31?.. 


254  ^1C)N 

Estouppez  V07.  oreilles  à  tontes  bonnes  amo- 
/licioris. 


Alain  Chartier  ,  p.  4i3. 


iT.  Âinmonizione. 


10.  Desamonestar  ,  V.,  détourner. 

Los  enclinaran  a  motz  de  bes,  e  les  des\- 
MONE5TARAI*  luolz  de  mais. 

l'-  et  yert.,  fol.  82. 

Les  inclineront  à  moult  de  Liens  ,  et  moult  les  dii- 
tourneront  de  maux. 
ANC.  CAT.  Desamonestar. 

11.  COMONIR,  CUMUNIR,  ^\  ,  lat.  cow- 
MONERt?,  avertir. 

Tu  cuMUNiRAs...,  CDMUNiR  lue  faras. 
Per  quantas  vcz  nos  en  comonirez. 

Titre  de  960. 
Tu  avertiras...,  avertir  me  feras. 
Par  combien  de  fois  vous  nous  en  avertirez- 

Entro  lo  comonesca. 

Titre  de  [o53. 
Jusqu'à  ce  «ju'il  l'avertisse. 

11.  CoMONRAR,  coMMONRAR,  V.,  avertir. 
M'en  coMMONRAS...,  et...  qui  per  le  me  co- 

MONRA   ailt  COMONRAR    lu' CU   VOlia. 

Titre  de  1066. 
Tu  m'en  avertiras...,  et...   qui  pour  loi  m'aver- 
tira OU  avertir  m'en  voudra. 

Si  tu,  Heimengards... ,  me  comons. 

Titre  de  lo68. 
Si  toi  ,  Hermengards...  ,  m'avertis. 

l3.    COMONIMENT,  COMMONIMENT,   S,    lU.  , 

avertissement. 

Del  COMONIMENT  no  m'  en  vedarei. 

Titre  de  gGo. 
De  l'avertissement  je  ne  m'en  de'fendrai. 
Si  per  dreit  commoniment  non  fa. 

Titre  de  lo53. 
Si  par. droit  il  ne  fait  avertissement. 

i/, .  Semondre,  SOMONDRE,  SEMONRE,  V., 
lat.  s«6MONeRE,  semondre,  avertir, 
inviter,  convier,  semoncer. 

Icu  pane  sap  servir  e  semondre. 

P.  Vidal  :  jSo  m  fay. 
Je  sais  peu  servir  et  semondre. 

Nosire  Senher  somonis  el  mezeis 
Totz  los  ardilz  e  'I  valens. 

BEiiTRANi)  DE  BoRN  :  Nostrc  Senlicr. 
Wolre  Seit^neur  invile  lui-même  tous  les  Ijardis  cl 
les  vaillants. 


MON 

llom  non  somona 

Mas  selhs  qu'an  aondansa 

De  vin  e  d'  anona. 

P.  CvRDiNAL  :  Faiscdatz. 
Qu'on   ne  convie  que  ceux  qui  ont  abondance  de 
.vin  et  de  Lie. 

No  nos  defina  de  somonre  e  de  repenre. 
F.  et  rert.,  fol.  33. 
Ne  finit  de  nous  semoncer  ei  de  nous  reprendre. 

Part.  pas. 

Fer  que  totz  hom  deuri'  aver  gran  cura 
De  gen  parlar,  cant  se  sen  somogut. 
B.  Carbonel  de  Marseille,  Coblas  triadas. 
C'est   ]  ourquoi  tout  Lomnie  devrait  avoir  grand 
soin  de  bien  parler,  quand  il  se  seul  averti. 
Doncs,  pus  quascns  n'  es  pregnatz  e  somos. 

AlMEBi  DE  Peguilain  :  Ara  parra. 
Donc  ,  puisque  cbacun  en  est  prié  et  invité. 

—  Siibstanl.  Avertissement,  invitation. 
Tôt  chant  cuiava  laissa r, 
Mas  aoras  non  aus  mudar 
Qu'  ien  no  chant  al  vostre  somos. 
T.  de  g.  d'Uisel  et  de  M.  de  Ventadour  :  Gui 

d'  Uiselli. 
Tout  clianl  je  pensais  laisser,  mais  maintenant  je 
n'ose  ni'empêcber  que  je  ne  cbante  à  la  votre  invita- 
tion. 

Que  hom  fassa  la  gaita  per  lo  cors,  al  somos 
que  lo  cominals  Ih'en  faria. 

Charte  de  Besse  en  /Auvergne,  de  1270. 
Qu'bomrae  fasse  le  guet  par  le  cours,  à  l'invitation 
que  la  commune  lui  en  ferait. 
Al  soMOs  que  1'  en  faria. 

Charte  de  Montferrand,Ae  1240. 
A  l'invitation  qu'il  lui  en  ferait. 
ANC.  FR.  Li  roiz  Loeis  fîst  semondre  non  ost. 
Roman  de  Rou,  v.  3646. 

De  bien  faire  les  ad  stimuns. 

Marie  de  France  ,  t.  l ,  p.  l\i!\. 
Sans  l'avoir  deflié  ni  semons  de  rien. 

COMINES  ,  liv.  I  ,  p.    140. 

J'y  fus  aussi  semond  entre  les  autres. 
Amyot,  trad.  de  Phitarf/iie,  Morales,  t.  l,p.  Sgo. 

i5.  SoMONSA,  .1./.,  semonce,  avertisse- 
ment. 
A  la  SOMONSA  et  a  la  reqnesta. 

Tit.  de  1291.  DoAT,  t.  XI  ,  fol.  218. 
A  l'avertissement  et  à  la  requête. 

16.  Semosta,   somosta  ,   .y.  /.,   invita- 
tion, offre,  démonstration. 


MON 

Domnas  ,  ses  semosta  , 
Y  venon  de  totz  latz. 

Rambaudde  Vaqi'Eiras  :  Truaii  niala. 
I.cs  <lanies,  sans  invitation,  y  viennenl  de  tous  côlc's. 
De  deniers  e  d'  aver  H  fazia  gran  somosta. 
Kai  denant  lo  sancls  somostas  e  sembels. 
V.  de  S.   Honorât. 
De  deniers  et  d'avoir  lui  faisait  grande  o//;(;. 
Fait  devant  le  saint  démonstrations  et  parades. 

1  7 .  SoMossA,  S.  f.,  exhortation,  semonce, 

invitation ,  offie. 

A  be  far  als  paures,  et  a  bonas  gens  far  pre- 
zens  e  somossas. 

Liv,  de  Sydrac ,  fol.  7 3. 

A  Lien  faire  aux  pauvres  ,  cl  à  bonnes  gens  faire 
pre'sents  et  invitations. 

18.    SosTMOMR ,   V. ,  requérir,   avertir, 

mander. 
Part.  pas.  A  Rossilbo  vai  K.  al)  geii  privada 
Que  non  ac  sostmonida  ni  louh  niandada. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  lo. 
Cliarles  va  à  Roussillonavec  gent  privée  qu'il  n'eut 
rci/tiise  ni  mandée  de  loin. 

ic).  SoMO\F,MFN,  soMONOMENT,  .9.  /«.,  re- 
quête ,  réquisition. 

Ab  los  prozoms  de  la  vill;i  el  a  lin-  somone- 
M  EN. 

Coiil.d'Jlais,  Jrch.  duRoy.,  K^SS;. 
Avec  les  prud'liommes  de  la  ville  el  à  leur  requête. 
A  so  SOMONOMERT  li  Tendrai  sos  deniers. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  t3i. 
A  sa  réquisition  je  lui  rendrai  ses  deniers. 

MONASTERI,  .y.  oi.,  lat.  monastfri/^///, 
mona.stère,  couvent. 
Aisso  fo  fach  al  mona-steri. 

Tit.  de  l9.!^o.  DoAT,  t.  GXL,  fol.  14 1. 
Ceci  fut  fait  au  monastère. 
Del  MONA-iTERi  de  Moishac. 

Tit.  de  1274.  DoAT,  t.  CXXX  ,  fol.  5.'"). 
Du  monastère  de  Moissac. 
CAT.  Monastir.  esi>.   Monasterio.   it.  Monastc- 
rio,  monastero. 

J..     MONF.STIER,    MOSTIER  ,     S.    m.,    mOU- 

licr,  monastère,  couvent. 

l'er  volunlal  de  femna  isic  del  monestiek. 

r.  de  Guiihcrt,  moine  de  Puicihol. 
Par  (Icsir  île  leninie  il  sortit  du  monastère. 


MON 


25f 


V.Q  un  MOsTiKK  antic 
De  san  Marsal. 

Bertrand  de  Bor.n'  :  Ges  no  mi. 
IXins  un  antique  moittier  Ac  saint  Martial. 

—  Église. 

l'erpettialment  dos  capellas  cl  dit  monestieh  . 

Tit.  de  1394.  I^o-^T,  t.  CXLH  ,  foi.  67. 
l'erpéluellement     deux     chapelains    dans     ladite 

ANC.  lu.  An  inotistier  Sainci-Denis  on  France. 
riffiles  de  Charles  Fil,  t.  J  ,  p.  146. 
Tous  deux  alians  au  trioiistier  i\ti  ,Sainct-Vic- 
lor  pour  oiiyr  la  messe. 

MONSTRELET  ,  t.  1  ,  fol.  Q!  . 

PORT.   Mosteiro. 
3.  MONGE  ,  MONGUE,   MORGUE,  MONEGUE , 

MOVNE,   S.   ni.,    gr.    f/,ovtoç ,   moine, 
religicu.x. 

Si  MONGE  nier  vol  Dieas  quesian  sal 
Per  pro  manjar  e  per  feinnas  tenir. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirveules. 
Si  Dieu   veut  que  les  moines   noirs  soient  sauv(?s 
pour  beaucoup  manger  et  pour  tenir  femmes. 
Li  MOYNE  lansan  Dieu. 
MoNEGUEs  cogolas  veslens. 

F.  de  S.  Honorai. 
Les  moines  louent  Dieu. 
Moines  revêtant  capuchons. 

Atressi  corn  bom  pot  faire 
De  covers  morgue  tondut , 
Fai  boiu  de  tracbor  pendut. 

P.  Cardinal  :  liasos  es  qu'ieu. 
Pareillement    comme   on   peut    faire    de   conver* 
moine  tondu  ,  on  fait  de  traître  pendu. 

A^f;.  VR,  Tant  est  CCS  jnoiffnes  ileslo'fjtus. 

lioman  d'Eiistac/ie  le  moine,  p.  54. 
CAT.  Monjo.  EST.  PORT.  Mottgc.  IT.  Monoco. 

4.    MONJA,   MONGA,  MORGA,  MOYNA  ,   .V.  f., 

religieuse,  moinesse. 

Par  que  iis  vulbatz  inetre  mon.ia? 
Le  comte  de  Poitiers  :  F.irai  eliansoncla. 
Il  paraît  que  vous  vouliez  vous  faire  religieuse  ^ 
Que  sias  movna  sagrada. 

A',  de  S.  Honorai. 
Que  vous  soyez  religieuse  consacrée. 

Que  creiue  las  morgas  de  laieiis. 

PuJOLS  :  Si'l  mal. 
Que  je  brûle  les  religieuses  de  léaus. 
CAT.  ESI'.  PORT.  Monja   IT.  Monacti. 


'^56  MON 

5.  MoNGiA  ,  MORGiA,  s.f.,  couvent,  mo- 
nastère ,  nionachisme. 
Menet  la  en   nna    mongia  ,  et  aqai   la  fcs 

rendre. 

V.  de  Gauberl,  moine  de  Puicibnt. 
La  mena  dans  iiii  coui>ent ,  et  là  la  fit  se  vouer. 
Fasia  coblas  e.stan  en  la  morgia. 

V.  du  moine  de  Montai/don. 
Faisait  des  couplets  étant  dans  le  couvent. 
Li  det  abiti  de  mongia. 

F.  de  S.  Honrrat. 
Lui  donna  habit  de  momichisme- 
ANC.  ESP.  Avia  dentro  en  ella  una  rica  mongia 
De  mui  bonos  ornes  miii  suncta  compannia. 
Milagros  de  Niiestra  Senora,  cop.  281. 
Clerigos  è  calonges  certas  è  la  mongia. 
Poemn  de  Alexandro,  cop.   1660. 
CAT.  Monjia. 

G.  MoNGiL  ,  ndj.,  monastique. 
S'  anc  raubes  loc  mongil. 

CoMINAL  :  Comtor  d'Apcbier. 
Si  oncques  vous  dérobâtes  lieu  monastique. 
Portan  tota  via  los  draps  mongii.s. 

l^.  du  moine  de  Montaiidon. 
Portant  toujours  les  vêlements  monastique.':. 
ESP.  Mongil.  IT.  Monachile. 

7.  MoNASTiCAL,  adj.,  monastique. 
Reparador  de  la  monasticai.  diciplina. 

Cat.  dels  iipost.  de  Roma,  fol.  129. 
Réparateur  de  la  discipline  monastique. 

8.  Amongar,  V.,  faire  moine,  faire  en- 
trer an  couvent. 

Part.  pas.  Na  Honasias... ,  qnan  fo  amongada. 
Cartitiaire  lie  Bugiie,  fol.   11. 
Dame  Honasias. ..  ,  quand  elle  (uljaite  moinesse. 

MONEDULA,  s.  f.,    lat.    monedula  , 
choucas,  corneille. 

Per  r  aozel  dit  monedula  ;  e  "1  caus  nianja 
de  nuech  les  nous  de  la  monedula. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^7. 
Par  l'oiseau  dit  choucas^  et  la  chouette  mange  de 
nuit  les  œufs  de  la  corneille. 

MONEDA,  .V. /!,  lat.  monf.ta,  monnaie. 
Hom  pot   f.ilsar  la  moneda  ,  o  lo  sagell  de! 
rey,  o  la  buUa  del  papa. 

V.  et  Fert.,  fol.  24. 
On  peut  fausser  la  monnaie,  ou  le  sceau  du  roi , 
ou  la  bulle  du  pape. 


MON 

Si  '1  rev  engles  a  fait  don  ni  largnesa 
Al  rev  Felip,  dreg  es  qn'  el  l'en  mercey, 
Que'l  fetz  liurar  la  moneda  engleza. 
Bebtkand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
Si  le  roi  anglais  a  fait  don  et  largesse  au  roi  Phi- 
Jippe,  il  est  juste  qu'il  l'en  remercie,  vu  qu'il  lui 
fit  livrer  la  monnaie  anglaise. 
Aciisatz  de  falsa  moneda. 

Trnd.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  28. 
Accusé  de  fausse  monnaie. 
Fig.  Vana  gloria...  es  la  moneda  del  diable  e '1 
denier  de  ifeni ,  dont  lo  diable  acapta  toia 
la  bella  mers  que  es  en  la  liera  del  mon. 
V.  et  Vert.,  fol.  9. 
La  vaine  gloire...  est  la  monnaie  du  diable  et  le 
denier  d'enfer,  dont  le  diable  achète  toute  la  belle 
marchandise  qui  est  en  la  foire  du  monde. 

Voyez  CoRRER. 
CAT.  ESP.  Moneda.  port.  Moeda.  vr.  Monetà. 

2.  MONEDIER,     s.    m.,     lat.     M0NETARZ«,V, 

monnayeur. 

"Vos,  COra    H  fais  MONEDIER, 

Monedatz. 

P.  Cardinal  :  Ane  no  vi. 
Vous, comme  les  {dLU\-monnayeurs ,  vous  monnayez. 
Per  aysso  sera  jatjatz  coma  fais  monedier  c 
coma  falsari. 

V.  et  Fert.,  fol.  24. 
Pour  ceci  il  sera  jugé  comme  faux.-monnayeur  et 
comme  faussaire. 

—  Changeur. 

Los  MONEDiERS  sezcnt  el  temple. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Jean  ,  ch.  2 
Les  changeur.'!  séant  au  temple. 
Adject.  Sian  ofliciers  monedxers,  saliniers. 
Tit.de  it^'i.'j^.Ilist.  de  LanguedoCjt.  IV,pr.,col.  A22. 

Soient  officiers  monnajeurs,  saliniers. 
cat.  Moneder.  ^^v .  Monedero.  port.  Moedeiro. 
IT.  Monetiere. 

3.  MoNEDAR,  7K  ,  monuayer,  fabriquer, 
frapper  monnaie. 

Fig.       Monedatz  ab  lo  fais  voler 
Talz  ditz. 

P.  Cardinal  :  Anc  no  vi. 
Vous  fabriquez  de  tels  propos  avec  le  faux  vouloir. 
Part.  pas.   Ditz  que  mays  no  'Is  preza  dos  de- 
niers monedatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  556. 
Dit  qu'il  ne  les  prise  désormais  deux  deniers  mon- 
nayés. 
ESP.  Monedar.  tr.  Monetare. 


MON 

4.  Amonedar  ,  V.,  monnayer,  fabriquer, 
frapper  monnaie. 

Part. pas.  .In.  .c.  deners  :ic  d'  aur  amonedat 
/-'.  de  S.  Trop/iiine. 
Eut  trois  cents  deniers  d'or  monnciyé. 

MONJOI,  MGNTJOi ,    MOjfjOYA  ,    iutcrj .  , 
monjoie,  cri  de  guerre  des  Français. 
Eu  breu  de  temps  veirem  mo.s  Brogoif^non 
Cridar  moxjoi  ,  e  '1  cridea  Arap;on. 

Le  comte  de  Foix  :  Mas  qui  ai. 
En  \ieu  de  temps  nous  verrons  mes  Bourguignuiis 
crier  Monjoie,  et  ils  crient  Aragon. 

Vnelh  qne  n'auion  cridar  :  Arrat! 
E  MoNJOY  !  e  Diens  aia  ! 

Bertrand  de  Bobn  :  leu  cUan. 
Je  veux  qu'ils  eu  entendent  crier  :  Au  rang  '.  et 
Monjoie'.  et  Dieu  aide  ! 

Adonc  cridet  :  Moî^joya  !  Moîîjoya  ,  saut 
Denis  ! 

Roman  de  Fierabras ,  v.  3()j. 
Alors  il  cria  :  Monjoie  .'  Monjoie,  saint  Denis  ! 
ANC.  FR.   Franceiz   crient  :   Monj'oe!  e  Nor- 
inauz  :  Dex  aïe  ! 

Roman  de.  Rou,  v.  ;^66f). 

Voyez  la  Grammaire  comparée  des 
langues  de  l'Europe  latine ,  p.  xiii 
et  XIV.  —  Du  Cange,  Deuxième  Dis- 
sertation sur  Joinville.  —  Bullet,  Dis- 
sertations sur  l'Histoire  de  France , 
diss.  6". 

MONOCERON,  s.  m.,  lat.  monocero- 
vem,  licorne. 

Rinoceron...  autrament  es  dit  monoceron. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  257. 
T.e  rliinoccios...  autrement  est  dit  licorne. 

MONODIER,  adj.,  de  même  ton. 
Adoncx  sonan  ensetnps  .v.c.  corns  monodier. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  iJ688. 
Alors  sonnent  à  la  fois  cinq  cents  cors  de  même  Ion. 

MONOPOLI,  S.  m.,   lat.  monopolisa», 
monopole. 

No  fazens  trassa  ni  rassa  ni  monopoi.i. 
Statuts  de  Montpellier,  fol.  i8(>. 
>'e  faisant  quesle  ni  extorsion  ni  m.onopole. 
t  K-\ .  Monopoli.  Esiv  PORT.  iT.  Monopolio. 
111  . 


MON  0.57 

!MONT,  MON,  MUN,  s.  m.,  lat.  montcw, 
mont ,  montagne. 
Voyez  Denina  ,  t.  III ,  p.  101. 
En  MONT  Olivet  s'  eu  issi , 
E  li  disciple  airessi. 

Brev.  d'amor,  fol.  161. 
S'en  alla   au  mont  des  Oliviers,   et  les  disciples 
aussi. 

feu  pugei  tant  contra '1  mon, 
Q;ie  penre  cugei  l'Aurion. 

G.  Faidit  :  S'oni  pogues. 
Je  m'el(>vai  tant   sur  la   montagne,  que  je  crus 
prendre  l'Orion. 

Fig.     De  perdou  daran  un  mon. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  .Vra  tarai. 
D'indulgences  donneront  une  monta<;ne. 
Loc.  Pretz  es  vengutz  de  mont  eu  vau. 

MaRCABRis  :  Lo  vers  coracns. 
Le  me'rite  est  venu  de  tnont  en  val. 
Aqnelhs  que   se  gabou  que  faran  aqno   et 
aysso  ,  e  los  muns  e  las  vais. 

F.  et  Fert.,  fol.  23. 
Ceux  qui  se  vantent  qu'ils  feront  cela  et  ceci  ,  et 
les  monts  et  les  vaux. 
ANC.  f:AT,  Mont,  munt.  esp.  port.  it.  Monte. 

■i..  MoNTuos,  adj.,  lat.  ho^tuosus,  mon- 

tneux. 

Neus...  els  locs  montcozes  niays  dura. 

Teria  deves  la  fi  montuoza,  e '1  luiech  are- 
noza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  137  et  t58. 

La  neige...   dure  davantage  dans  les  lieux  mon- 
tuei/x. 

Terre  devers  la  fin  mantuciise,  et  au  milieu  sa- 
Llonneuse. 

ESP.  PORT.    IT.  MontUOSO. 
3.    MONTANHA,     MOM'AGNA,     MONTAYNA  , 

S.  f.  y  montagne. 
Quan  vei  la  neu  sus  en  l'auia  mowtagwa. 

P.  Vidai,  :  Ges  pel  temps. 
(,)uand  je  vois  la  neige  sus  en  la  liaute  monlac;ne. 
El    temps  d'Adam  en  juscas  al    temps  del 
duluvi,  non  ac  montanha  uuiba,  car  tolz  lo 
nions  fo  aissi  pias  coma  una  poma. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  48. 
Au  temps  d'Adam  en  jusqu'au  temps  du  de'lu^e, 
il  n'y  eut  nulle  montagne,   car  tout   le  monde  fut 
aussi  uni  comme  une  pomme. 

Una  montayna  uiot  gran. 

F.  de  S.  Honorai. 
IJnr  ninniaqne  inmilt  grande. 

3J 


.58 


MON 


Fig.  En  la  montanha  auta  de  perfectio.  j 

F.  et  Vert.,  loi.  63. 
Sur  la  liante  montagne  de  perfection. 
Loc. 
Tan  vos  trob  ferni  en  plan  et  en  montagha. 

Le  comte  de  Provence  :  Carn  et. 
Tant  je  vous  trouve   ferme  en  plaine  et  en   mon- 
tagne (en  tout  ). 

En  Jaiseron  lo  plan  e  la  montagna. 

Le  comte  d'Empitrias  :  Al  onrat  rei. 
En  abandonnèrent  la  plaine  et  la  montagne. 
CAT.   Montanja.   esp.    Motitana.   port.  Non- 
tanha.  it.  Montagna. 

/j.  MoNTANHENc,  adj.,  montagnard,  de 
la  montagne. 

Aiizels  saivagges,  montanbencs. 
Menta  es  herba...  salvagga  e  montanhenca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iBg  et  2i4- 
Oiseaux  sauvages,  montagnards. 
Menthe  est  lierhe...  sauvage  et  de  la  montagne. 

5.     MONTANIER  ,    MONTANHER  ,    fldj . ,    du 

lat.    uo^i.tLmis ,    montagnard  ,   de  la 
montagne. 

Per  .1.  MONTANHER  morgue. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  foL  57. 
Par  un  moine  de  la  montagne. 

Substaiitiv. 
L'  un  fon  dels  moktaniers  lo  plus  corren. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Companlio. 
L'un  fut  des  montagnards  le  plus  courant. 
ANC.   FR.  Les  sangliers,   les  lions,   les  ourses 
montagnères. 
R.  Garnier  ,  Hippoljle,  acte  V,  se.  2. 
Mon  Dieu  !  que  de  plaisir  de  voir  nos  monta- 
gnères 
Blanches  conimelelaict.dispostement  légères. 
Premières  OEufres  de  Desportes,  fol.  286. 
CAT.    Motanyes.    esp.  Montanes.   port.    Mon- 
tanhez.  it.  Montanaro. 

6.  MoNTARis,  adj.,  montagnard. 

Lo  ters  es  lo  faix  montaris. 

Deudes  de  Prades  ,  j4uz.  cass. 
Le  troisième  est  le  faucon  montagnard. 

7.  MoNTAMEN,  S.  tu.,  ascenslon ,  éléva- 
tion. 

En   aital   montamen  que   par  a  nos  d'  una 

palma. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  72. 
En  telle  élévation  qu'elle  paraît  à  nous  d'une  palme. 


MON 

Lo  MONTA  MENT  de  Christ  al  ciel. 

Doctrine  des  Vaitdois . 
L'ascension  de  Christ  au  ciel. 

IT.  Montainento. 

8-.  Mon  TANS  A  ,  montanssa  ,  s.f.,  éléva- 
tion, hauteur. 

Del  decllDamen  del  firmamen  ela  sy  remuda 
la  MONTANSA  <!' una  pnlma. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol- 72. 
De  la  de'clinaison  du  firmament   elle  s'écarte   la 
hauteur  à'ane  palme. 

—  Montant,  taux. 

A  la  valor  et  a  la  montanssa  de  dos  cents 
liuras  de  moneda  corsabla. 

Tu.  de  i3i3.  Doat,  I.  XXXVIII,  fol.  177. 
A  la  valeur  et  au   taa.T  de  deux  cents    livres  de 
monnaie  ayant  cours. 

ANC.  FR.  Dont  sa  dame  en  vie  demore 
La  montance  d'une  sole  bore. 

Roman  de  la  Rose,   v.  9020. 
IT.  Montanza, 

g.  MoNTADOR ,  adj.,  monteur,  qui  s'élève 
en  l'air. 

Falcos  voladors  , 
E  'smirles  montadors. 
GlRAUD  DE  S.VLiGNAC  :  Esparviers.  Var. 
Faucons  agiles  ,  et  énie'rillons  monteurs. 
ANC.   FR.  OÙ  il  a  moult  bon  montéor. 

Roman  du  Renart,  t.  III,  p.   Il5. 
esp.  Montador. 

10.  MoNTADURA,  S.  f. ,  mouture. 

Sus  en  la  montadura  ,  sia  mul  o  sia  caval. 

Arbre  de  Batalhas,{o\.   i35. 
Sus  en  la  monture,  soit  mulet  ou  soit  cheval, 
tsp.  Montadura. 

11.  Monta,  s.  f. ,    montant,  taux  ,  in- 
térêt. 

Alcus  que  preston  los  aulies  deniers,  que  o 
prendon  a  pauc  de  monta  ,  et  ells  preston  a 
grau  monta. 

Sobre  lo  captai  prenou  las  montas  o  eu 
deniers  o  en  bestias. 

F.  et  Fert.,  fol.  14  et  l3. 

Aucuns  (jui  prêtent  les  deniers  des  autres,  vu 
fju'ils  prennent  cela  à  peu  de  taux,  et  les  prêtent  à 
grand  taux. 

Sur  le  cheptel  ils  prennent  les  intérêts  ou  en  de- 
niers ou  en  bêtes. 


MON 

ANC.  FR. 

Ne  donroient  de  moi  la  monte  d'iiu  feslu. 
Rornan  Je  Berle,  p.  74- 
ESP.  Monta. 

12.  MoNTADA,    S.  f.,   iiiDiUte,    ascoii- 
dance. 

Lonc  so  e  pan/.at  e  noel  ara  bêlas  melodio- 
sas  MONTADAS  e  dcsheniludas. 

Lejr's  tVamors ,  loi.  l^o. 
Long  air  et   posé  et  nouveau  avec  belles  uscen- 
dances  et  descendances  mélodieuses. 

i3,  MoNTAR,  V.,  monter,  s'élever. 
Can  lo  filhs  de  Dieu  montara  el  cal. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  23. 
Quand  le  fils  de  Dieu  montera  au  ciel. 

Per  ont  monta  hom  de  bas  en  aut. 

r.  et  Fert.,  fol.  5o. 
Par  où  on  monte  de  has  en  haut. 

MoNTET  a  caval,  e  venc  s'en  a  Balaon. 
V.  de  Guillaume  de  Balaiin, 
Monta  à  cheval ,  et  s'en  vint  à  Balaun. 
Fig.  Qnar  joves  ries  cnî  non  platz  messies, 
Cortz  ni  gnerra  ,  non  pot  en  pietz  montar. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  falz. 
Car  jeune  puissant  à  qui   ne  plail  dépense  ,  cour 
ni  guerre,  ne  peut  s'élever  en  mérite. 
Roma  ,  iea  say  enicx, 
Quar  vostre  poders  monta. 

G.  FiGVEiRAS  :  Sirventes  vuelh. 
Rome,  je   suis  affligé,  parce   que   votre  pouvoir 
monte. 

E '1  diables  qu'a  motz  homes  levatz, 
Qd'  els  montava  aitan  coni  far  podia. 
P.  Cardinal  :  Ges  ieu  no  m  sui. 
Et  le  diable  qui  a  élevé  de  nombreux   hommes, 
qui  les  montait  autant  comme  il  pouvait. 

■ — ■  Se  porter,  s'avancer. 

MoNTAW  en  mar,  van  s'en  am  velu. 
Moktan  en  mar,  tenon  lur  via. 

f^.  de  S .  Honorât. 
Montent  en  mer,  s'en  vont  avec  la  voile. 
S'avancent  en  mer,  tiennent  leur  chemin. 
ASC.  FR.  11  monta  sur  la  mer,  et   cingla  vers 
l'Asie. 
.-V.MYOT,  Tr ad.  de  Plu  targue.  Vie  de  Démétrius. 

—  Augmenter  en  évalnation. 

Per  mais  montar  e  creisser  las  nsuras. 
r.  etFert.,io\.  l3. 
l'oui  plus  augmenter  kX.  accroître  les  intérêts. 


MON  ^59 

—  En  parlant  d'un  total. 

Plus  que  no  monta  la  rata. 

Tu.  de  1291,  Bailliage  de  Sisteron. 
Plus  que  ne  monte  le  prorala. 
Lo  rey  demanda  :  Que  monta  plus,  1'  aiena 
de  la  terra  o  las  gotas  de  la  mar  ? 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  56. 
Le  roi  demande  :  (^uoi  monte  plus,  le  sable  de  la 
terre  ou  les  gouttes  de  la  mer? 

—  Saillir,  sauter. 

Tu  fas  fart  de  la  mia  causa... ,  si  tu  fas  mon- 
tar a  ton  caval  ma  egua,encontra  ma  voluntat. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  55. 
Tu  fais  larcin  de  la  mienne  chose..., si  tu  fais  saillir 
par  ton  ctieval  ma  cavale,  contre  ma  volonté. 
Part.  prés.  Humor  fumoza  al  cervel  montant. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^tî. 
Humeur  fumeuse  montant  au  cerveau. 
Pus  SOS  prelz  es  ricx  e  montans. 

Raimond  de  Miraval  :  Bel  m'es. 
Puisque  son  mérite  est  puissant  els'élevant. 
Substantiv.  El  montant  de  la  Inna. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i53. 
Au  montant  de  la  lune. 
Part.  pas.  Can  vi  que  1' avia  tan  monta  da  eu 
pretz  et  en  onor,  vole  gazardo. 

y.  de  Raimond  de  Miraval. 
Quand  il  vit  qu'il  l'avait  tant  montée  en  mérite 
el  eu  honneur,  il  voulut  récompense. 
CAT.  Muntar.  tsp.  pokt.  it.  Montar. 

14.  MoxcEL,  S.  m,,  monceau,  tas. 
Voyez  Denixa,  t.  III,  p.  119. 
Coma  cel  qui  uiet  la  peira  en  moncei.. 

Trad.  de  IVcde .  fol.  43. 
Comme  celui  qui  met  la  pierre  en  monceau. 
ANC.  FR.   11  ot,  en  len  de  cbevecel. 

Sous  son  cbief  d'erjie  nng  grant  moncei. 
Roman  de  la  Rose,  v.  3688. 

i5.   Amon,  tult'. ,  amont,   en  haut,  au 
haut,  là  haut. 

Tôt  aco  que  es  desolz  ,  so  es  aval)  en  yfern  , 
et  aco  que  es  desus,  so  es  amon  el  cel. 

r.el  rert.,  fol.  4i. 
Tout  ce  qui  est  dessous ,  c'est-à-dire  en  bas  en  en- 
fer, et  ce  qui  est  dessus  ,  c'est-à-dire  en  haut  au  ciel. 
Loc.      Gard'  aval  e  gard'  amon, 
Si  ncgua  savi  n' i  veira. 

P.  Cardinal  :  Una  cicutat. 
Regarde  aval  cl  regarde  amontj  si  nul  sage  il  n'y 


260 


MON 


Tonion  so  qa'  es  d'  amon  desotz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Gui  bon  vers. 
Tournent  ce  qui  est  en  haut  dessous. 
Lo  caps  lor  sera  tornatz  n'  amon  d'aval. 
Livre  de  Sydrac,  fol.  98. 
La  tcle  leur  sera  fournée  de  haut  en  bas. 

Fig.  Pretz  es  vengntz  d'  amon  d'  avau. 

Marcabrus  :  Lo  vers.  Var. 
Me'rite  est  tourné  de  haut  en  bas. 
ANC   FR.   Gardout  aval ,  gardout  <77R07z?. 

Roman  de  Rou,  v.  8875. 
Moull  regarde  amont  et  aval. 

Roman  du  Renart,  t.  I  ,  p.  i83 
kyc.cAT.  Amont-  cat.  mod.  Amunt. 

16.  CoNTRAMON,  (tdv.,  eii  amoiit,  contie- 
mont,  en  haut. 

Qaar  cngei  puiar  contramon. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  vei  la.  AV/r. 
Car  je  crus  monter  contre-mont. 
Leva  l'en  l'aire  contramon. 

y.  de  S.  Honorât. 
Le  lève  en  l'air  en  amont. 
ANC.  FR.  Le  fist  haut  cuntremont  voler. 

Roman  de  Rou,  v.  5'j5'j. 

17.  Desmontar  ,  V.,  démonter,  descen- 
dre de  cheval,  mettre  pied  à  terre. 
"Venc  s'en  al  castel  d'En  Miraval,  e  desmon- 

TET  a  la  porta. 

f^.  de  Raimond  de  Mirat-al. 
S'en  vint   au  cliâteau  du    seigneur   Miraval  ,  cl 
descendu  à  la  porte. 

Et  l'en,  manlenen 
Desmontiei  per  onramen. 

G.  FlGUElRAS  :  L'autr'  ier. 
Et  moi  ,  sur-le-cbamp  je  mis  pied  à  terre  par 
respect. 
AKC.  FR.  Lui  qai  la  voit  à  pie,  brave  et  haut 

de  courage, 
Desmonte,  et  ne  vent  pas  d'un  cheval  l'avantage. 
P.  DE  Brach,  trad.  de  la  Jérusalem  délifrce,  cli.  12. 
CAT.    Desrnuntar.    esp.   port.    Desmontar.    it. 
Dismontar. 

18.  Enmontar,  V.,  monter. 

S'  ENMONTET   al  Ccl. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  3o. 
Il  m,onta  au  ciel. 

1«).    pROMUNCTORI  ,   A".     ///.,     Ult.     PROMON- 

TORi«/»,  promontoire. 

Promunctoris,  o  caps  de  rocas. 


MON 

Promunctori  es  en  la  ylha  d' AnglaterM. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i53et  180. 
Promontoires,  ou  sommets  de  roclies. 
Un  promontoire  est  en  l'île  d'Angleterre. 
cat.  Promontori.  esp.  port.  it.  Promontorio. 

?,0.   SORREMONTA.,  .V./],  eXcès. 
Per  la  sobremonta  del  temps. 

Cartulaire  de  Montpellier ,  fol.  187. 
Par  Vexcès  du  temps. 

2F.    S0BREMONT.A.MENT  ,   S.    m.,   abus, 

excès. 

Vis  non  sia  refudaz  en  us,  mas  damnaz  sia 
en  sorremontament. 

Trad.  de  Bi-de,  fol.  46. 
Que  le  vin  ne  soit  pas  refusé  pour  l'usage,  mais 
qu'il  soit  condamné  dans  Vabus. 

2  2.  SoBREMONT.\RLE,  aclj.,  surmontablc. 

Es  forz  e  no  sobremontable. 

IVad.  de  B'ede,  fol.  17. 
Est  fort  et  non  surmontable. 

23.  SoBREMONTAR,  soBREMUNTAR,  V.,  Sur- 
monter, surpasser,  dominer,  vaincre. 
Tôt  atressi  cum  lo  falcx  qui  dissen 
Vas  son  auzelh,  quan  Ta  sobremontat. 
P.ICHARD  de  Babbezieux  :  Tug  demandon. 
Tout  ainsi  comme  le  faucon  qui  descend  vers  son 
oiseau ,  quand  il  l'a  surmonté . 

Fig.   Hoins   malignes  non  es  pas  senhers  de 
son  cor,  car  ira  e  fellonia  lo  sobremonta. 
V.  et  Vert.,  fol.  58. 
L'homme  malicieux  n'est  pas  maître  de  son  cœur, 
car  colère  et  félonie  le  domine. 

De  beutat  el  sobremontava  totas  las  autras 
creaturas  celestial.s 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  3. 

En  beauté  il  surpassait  loxxle^  les  autres  créatures 
célestes. 

Chantarai  per  mal  e  per  fennia 

De  malvestat  que  vey  sobremontar. 

P.  Cardinal  :  Un  sirvenles. 
.fc  chanterai  par  mal  et  par  félonie  de  la  méchan- 
ceté que  je  vois  dominer. 
IT.  Sormontare. 

—  Sur- élever,  faire  triompher. 

Tofa   ta  terra    destruirem ,   e   to.s   enemicx 
sobremontarem  . 

Lii'.  de  Sjdrac,  loi.  7. 
Toute   ta    terre   nous   délruiroii?,  et    tes  cnnoniis 
nous  sur-élè ferons. 


MON 

24.     ÏRASMONTAXA  ,    TRAMONTANA  ,     TRE- 

MONTAiNA ,    A.  /!,    tramontane,  étoile 
polaire. 

Lo  rei  demanda  :  Totas  las  estclas  torneio 
elas?  —  Totas  torneio...  esliers  .1.,  qu'  es  ape- 

lada  TRASMONTANA. 

Lif.  (le  Sydrac ,  fol.  72. 
Le  roi  demande  :  Toutes  les  e'ioiles  tournent-elles.'' 
—  Toutes  tournent...  excepté  une  ,  qui  est  appele'e 
trdmontane. 

En  aissi  coin  la  tramontana 
Guida  la  nau  sobre  inar 
A  port. 
Un  trolbadovr  anonyme  :  Coblas  esparsas. 
Ainsi  comme  la  tramontane  guide  la   nef  sur  la 
nier  vers  le  port. 
Las  qaals  si  movo  eviron  de  la  tremontana. 

Elue,  de  las  prnpr. ,  fol.  1 19. 
Lesquelles  se  meuvent  autour  de  la  tramontane. 
Adjectiv.  Cela  estela  transmontana. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  I;^. 
Cette  e'ioile  tramontane  (  polaire). 

—  Vent  du  nord. 

Los  principals  aissi  nomnam 
En  nostra  lengtia  romana  : 
Levan  ,  grec  e  trasmontana. 

Bref,  d'amor,  fol.  l^l. 
Les  principaux  ainsi   nous   nommons  dans  notre 
langue  romane  :  levantes  grec  et  tramontane. 
CAT.  ESP.  port.  it.  TramoTitana. 

25.  Tr.asmon,  tr.\^mont,  adj.,  lat.  traws- 
MOWTrt/îK.ç,  tramontain,  couchant. 
La  rocha  es  dans  sol  trasmow. 

V.  de  S ■  Enimie ,  fol.  25. 
I..a  roclie  est  devers  le  soleil  cniicliant. 
Tenc  las  mans  levadas  tro  al  solelli  tramont 

Ilist.  de  la  Bible  en  prni'.,  fol.  3l. 
Tint  les  mains  leve'cs  jusqu'au  soleil  couchant. 

MOIVUMEN ,  MOxiMEN,  S.  1)1.,  lat.  mo- 
NUMKN/w/7?,  monument,  tombeau. 
Qaant  apelet  lo  Lazer  del  moniment,  cant 
lo  resnscitet  de  mort. 

Frapm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Quand  il  appela  le  Lazare  du  tombeau,  quand  il 
le  ressuscita  de  mort. 

Quant  hom  el  moncment 
M'  aora  panzat. 

Decdes  de  Phades  :  Ai  :  s' icu  pogucs. 
Quand  on  m'aura  mis  au  tombeau. 

—  I,c  saint  sépulcre. 


INIOR 


•>.6i 


.S' ai-  no  socort  la  crotz  e  '1  monumem. 

Pons  de  Capdleil  :  Er  nos  sia. 
.Si  maintenant  il  ue  secourt  la  croix  et  le  sépulcre. 
Lai  per  cobrar,  ab  la  vostra  valensa, 
La  sancta  crotz  e '1  verai  monimen. 

G.  FigueirAS  :  Totz  boni  qui. 
Pour  recouvrer   là,   avec   la    voire   vaillance,    la 
sainte  croix  et  le  vrai  monument. 
CAT.  Monument,  esp.  pop.t.  it.  MonutncnCo. 

MOR ,  s.  m.,  More,  nom  de  peuple. 
Sarrazi  e  Mor  an  fengut. 

Folquet  be  Ro.mass  :  .\uzels  no. 
Sarrasins  et  Mores  ont  tenu. 
CAT.  ESP.  Moro. 

2.  MoREN,  adJ.,  more,  de  couleur  more, 
noir. 

Quan  r  aura  fag,  de  blan,  moren. 

Mabcabrl'S  :  Soudadier. 
Quand  il  l'aura  fait ,  de  Ijlanc  ,  more. 

3.  MoRAis,  adJ.,  more,  moresque. 

Ransans  fon  son  chavals  ferrans  e  bais, 
De  micbiz  fo  arabis,  de  mieiz  morais. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96. 
Bausant  fut   son  cheval   gris  et  bai  ,  par   moitié 
lut  arabe,  par  moitié  moresque. 

4.  Amoravit,  adJ. ,  more. 

Sis  el  alferan  amoravitz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  27. 
Se  plaça  sur  l'auférant  more. 

MOR,  S.  f-,  lat   MOTMs,  natiirel,  mœurs, 

humeur. 

Ta  mal  mor 
C  anc  als  sens  ni  a  se 
Non  tenc  fe  ni  amor. 

T.  i)E  Gui  et  de  Falco  :  Falco. 
Si  mauvais  naturel  qu'on'cques  aux  siens  ni  à  soi 
ne  tint  foi  ni  afleclion. 

Sabis  hom  aterapra  l'alegreza  de  son  front 
per  la  greagetat  de  sas  mors. 

Trad.  de Bède  j  fol.  69. 
Homme  sage  tempère  l'allégresse  de  son  front  par 
la  gravité  de  ses  mœurs. 

ANC.  FR.  Que  li  enfcs  n'acoustumast  mauvaises 
mors. 
Enfrodniz  et  enseigniez  en  bonnes  mors. 
Gestes  de  Louis-lc-Déb. ,  rec.  des  liisl.  de  Fr., 
t.  VI,  p.   129  et  lHo. 
Kt  d'unes  meurs  et  d'un  corage. 

Unninn  du  Rcnarl ,  I.  1  ,  p.  Tu 


a62 


MOR 


Tiex  mojs  avoir  doivent  et  seuleut 
Qui  parfetement  amer  veulent. 

Roman  de  la  Rose,  v.  47'7- 

2.  MoRALMEN,  Gcli'.  moralement. 

MoRALMEN  per  esta  maniera. 

Lejs  d'amors,  fol.  l35. 
Moralement  de  celte  manière. 
<:at.  Moralment.  esp.  port.  it.  Moralmente . 

'S.  Moral,  adj.,  lat.  MORALiV,  moral. 
La  gran  vertut  moral,  que  era  eu  loy- 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  t)0, 
La  grande  verlu  morale  qui  e'tait  en  lui. 
Per  esshamples  morals. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lo. 
Par  exemples  moraux. 
CAT.  E.sp.  PORT.  Moral,  it.  Morale. 

4.     MORALITAT,   5.   /T,  lat.    MORALlTAT(?/«  , 

moralité. 
Sant  Gregori  el  libre  de  moralitatz. 

Arbre  de  Batalhas ,  fol.  3. 
Saint  Grégoire  au  livre  de  moralités. 
CAT.  Moralitat.  esp.  Moralidad.  port.  Morali- 
dade.  it.  Moralità,  moralitate,  inoralitade. 

b.  MoRiGKNAR,  V.,   morigéncr ,  former 
aux  bonnes  mœurs,  être  de  bonnes 
mœurs. 
Part.  pas.  Era  liom  be  morigenatz. 
Femna  bonesfa  e  be  morigenada. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  47  et  167. 
Etait  homme  de  bien  bonnes  mœurs. 
Femme  honnête  et  de  bien  bonnes  mœurs. 

MOR,  MORR ,  MORRE,  .y.  m.,  museau, 
trogne ,  grouin. 

Las  dens  grans  e'I  morr  trons. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  3. 
Les  dents  longues  et  le  museau  camus. 
Istrumen...  semblant  a  morr  de  porc. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  21 . 
Instrument...  semblable  à  g-rouin  de  porc. 
Loc.  Qui  m'  apela  traitor, 

El  nîen  per  raieg  lo  mor. 

ToRCAFOLS  :  Comunal. 
Qui  m'appelle  traître ,  il  meut  par  le  milieu  de 
la  trogne. 

ANC.  FR.  Fais  luy  en  signe  nne  gresle  de  coups 
de  poing  sus  le  moiirre. 

Eabelais,  liv.  III ,  ch.  20. 
r.AT.  ESP.  Morro. 

1.  MoRRADA  ,  s.f.,  coup  clc  muscau. 


MOR 

15e  '1  det  bona  morrada. 

Lejs  d'amors,  fol.  96. 
Lui  donna  bien  un  bon  coup  de  museau. 

3.  MoRUT,  ndj.,  épais,  lippu,  rechigné. 
Que  torneron  diable  fer,  nègre  et  morrct. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Qui  devinrent  diables  cruels,  noirs  et  rechignes- 
Lavras  grossas  e  morcdas. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  69. 
Lèvres  grosses  et  lippues. 
CAT.  Morriid.  esp.  Morrudo, 

4.  MoRAiLLA,  S.f.,  visière. 

Quant  es  nberta  la  morailla. 

P.  Vidal  :  Lai  on  cobra. 
Quand  la  fisière  est  ouverte. 

MORA,  s./.,  lat;  MORM/w,  mûre. 

Plus  negra  non  es  mora  ,  can  es  a  sa  sazon. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Plus  noire  n'est  pas  mûre,  quand  elle  est  à  sa  saison. 
Suc  de  MORAS  verfz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  86. 
Suc  de  mitres  vertes. 
Nég.  expl.  No  m  valrian  nna  mora  , 
Sonet,  ni  vontas  ni  lais. 
GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Quaii  branca. 
Ne  me  vaudraient  une  mûre,   sonnets  ,  ni  voiles 
ni  lais. 
ANC.  FR.  Si  puissé-je  boire  demie 

Ne  de  more  ne  de  vin  cuit. 

Roman  du  Renart,  t.  III,  p.  SlJ. 

CAT.  ESP.  Mora.  port.  Amora.  it.  Mora. 
1.  MoRiER,  S.  m.,  lat.  -xiomis,  mûrier. 

Las  moras  del  morier. 

Serveri  de  Gironne  :  Del  mon  volgra. 
Les  mûres  du  mûrier. 
Aquest  nom  es  appropriât  a  morier  salvagge. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  221. 
Ce  nom  est  approprie'  à  mûrier  sauvage. 
CAT.  Morèra.  esp.  Morera.  port.  Amoreira. 
iT.  Moro. 

3.  Dyamoron,  s.  m.,  lat.  diamoron,  dia- 
morum,  sirop  de  mûres. 
Morier...  ,  del  frug  si  fa  electnari  di  diamo- 
ron. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  21^. 
Le  mûrier...  ,  du  fruit  se  fait  un  e'iectuaire  dit 
diamorum. 

MORELLA,   s.  J. ,   morelle,   sorte  de 
plante. 


INIOll 

Pren  sac  de  plantage ,  de  mokei.la  ,  de  evr)l, 
farina  de  froment  et  mel. 

Coll.  de  remèdes  en  prov.,  fol.  i. 

Prends  suc  Je  plantain  ,  Je  morelle,  d'hièble  ,  fa- 
rine de  froment  et  miel. 
CAT.  iT.  More  Ha. 

MORA,  s.f.,  lat.  MORA,  retard,  retar- 
dement, délai. 

Eu  H  en  dei  donar  gazain,  enqnera  non  sia 
eu  en  mora. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien ,  fol.  7. 
Je  dois  lui  eu  donner  profit ,  encore  que  je  ne  sois 
pas  en  retard. 

No  i  a  mestier  de  mora, 
Qae  trop  ai  estât  ransaire. 
AzEMAR  LE  KoiR  OU  Raimond  Jordan  :  Era  m  don 

Dicus. 
11  n'y  a  pas  besoin  de  délai,   vu  que  trop  j'ai  ëtc 
niusard. 
ESP.  Mora. 

•X.    COMORACIO,   S.    /.  ,     lat.   COTOMORATIO  , 

délai,  commoration  ,  figure  de  rhéto- 
rique. 

Commoratio  est,  cuni  in  loco  firmlssimo  , 
fjuo  tota  causa  nititnr,  nianetar  dtutlns  et 
todem  saepios  reditur. 

yluclor  libb,  ad.  Ilerenniuirij  \  ,  l\5. 
CoMORACios ,  es  cant  hom  retorna  soen  nna 
auctoritat ,  o  las  paraulas  que  son   de  gran 
vertat. 

Leys  d'amors,  fol.  li^j. 
Ij  commoration,  c'est  quand  on   retourne   sou- 
vent une  autorité  ,  ou  les  paroles  qui  sont  de  grande 
valeur. 

3.  Demor  ,  S.  m.,  demeure,  séjour. 
On  mais  les  aog,  mens  los  cre; 
Et  on  plus  entr'  en  lor  demor  , 
Mens  ai  de  plazer  en  mon  cor. 

P.  Cardisai,  :  D'  un  sirvenles  faire. 
Où  plus  je  les  entends  ,  moins  je  les  crois  ;  et  où 
jlus  j'entre  dans  leur  t/emeMrej  moins  j'ai  de  plaisir 
en  mon  cœur. 

—  Fif^.  Plaisir,  bonheur. 

Ifu  r  am  e  l'  amei  de  bon  cor, 
E  r  ainarai ,  sitôt  m'  eiicora  , 
K  no  m  fassa  Le  ni  demor. 

Ln  Tr.otBADOuR  ANO.WME  :  Si  la  Lella  que. 

Je  l'aime  et  l'aimai  de  bon  cœur,  et   l'aimerai  , 

:iic)iqu'ollc  m'aHlit^e  ,  i-t   ne  nie  fasse  bien  ni /i/rii5ir. 


MOR 


o,6J 


Car  en  Dieu  avia  son  cor. 
Et  en  lui  servir  son  demor. 

P^.  de  sainte  Enimie. 
Car  en  Dieu  avait   son  creur,   et  à  le  servir  sou 
honhuur. 

IVon  ai  demor 

D'  autra  bel!'  amia. 

Pai  LF.T  DE  Marseille  :  Rellia  dompna 
J(!  n'ai  plaisir  d'autre  belle  amie. 

ANC.  fr.    Fuiant  s'en  vet  sanz  j)1iis  demor. 
Roman  du  Renarl,  t.   III,  p.   182. 

\.  Dkmora,  ■<!./.,  deiTietire,  séjour,  délai. 
Pois  (jue  en  II  en  serai  en  demora,  so  es  en 
tarzanient. 

Trad.  du  Code  de  .Tustinien,  fol.  y. 
.\près  que   je  lui  serai  eu  demeure,   t'esl-à-dire 
en  retard. 

Eleva  boni  la  votz  mays  e  plus  forment  fa - 
zen  major  demora  de  temps  que  no  fai  en  de- 
gniia  de  las  antras  sillabas. 

Leys  d'amors,  fol.  8. 
On  élève  la  voix  davantage  et  plus  fortement  en 
faisant  plus  grand  délai  de  temps  qu'on  ne  fait  sur 
aucune  des  autres  syllabes. 

Mantenen  ill  eyxl  fora 
En  la  plaza ,  sensa  demora. 

Trad.  d'un  Ei'ani^.  apocr. 
Maintenant   elle   sortit  deliors  eu  la  place,   sans 
retard. 

—  En  parlant  du  coït. 

Pot  csser  tan  longa  la  demora  e  tan  escalfalz 
lo  delleg  que  pot  esser  peccat  mortal. 

F.et  Fert.,  fol.  18. 
Le  séjour  peut  être  si  long  et  le  plaisir  si  écliaufté 
que  (ce)  peut  être  péclie'  mortel. 
Fig.    Lo  sanbz  hoin  no  vole  far  demora., 
E  demanda  II  per  que  s  plora. 

F.  de  sainte  Enimie,  fol.  '33. 
Le  saint  liomme  ne  vuu\iitj'aire  séjour,  et  lui  de- 
mande pourquoi  elle  pleure. 
Adv.   Adonc  lo  sanbz  bom  ses  demora 
Senha  sou  cors. 

F.  de  sainte  Enimie,  fol.  33. 
Alors  le  saint  bomme  sans  re/nr^/ signe  son  corps. 

ANC.    FR. 

Hé!  doHS  amis,  fait-elle,  coai  longue  demoiirce. 
liotnancero  français ,  p.  i5. 
El  .ses  non;.ins  sans  demorte 
Cestc  cbose  ont  apercéue. 

Conte  de  l'iibesse  qui  fut  grosse. 
CAT.  r.si'.  roRT    Demora.  vt.  Dimora. 


264  ^^OR 

5.  Demoransa.,  i. /;,  demeure ,  séjour, 
retard ,  retardement. 

Sy  coma  l'intrada  e  la  issyda  de  la  demo- 
R4NSA  de  la  planeta  e  del  signe. 

Lii'.  Je  Sydrac,  fol.  87. 

Ainsi  comme  l'entiee  et  la  sortie  du  scjoitr  de  la 
planète  et  du  signe. 

Tais  vegada  es  que  hoin  ea  suffre  antre  dan 

per   DEMORANSA. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien ,  fol.  34- 
Telle  fois  est  qu'on  en  souffre  autre  dommage  par 
retardement. 

S' il  pasan  ses  longa  demoransv  , 
Ci'istiandat  garderan  d'  annimea. 
Bertrand  d'Allamanon  :  D'un  sirventes  mi. 
S'ils  passent  sans  long  retardement ,  ils  sauveraient 
de  honte  la  chrétienté. 
ANC.  FR.  Sanz  demorance 

Penduz  seras  à  une  branche. 
J'irai  à  lui  sanz  demorance. 
Roman  du  Renart,  t.  II  ,  p.  56  et  3 19. 
ANC  ESP.  Detnoranza.  it.  Dirnoranza. 

6.  Demoraggk,  s.  m.,  séjour. 

FOS  lonC   DEMORAGGE. 

Palajtz  de  Sufieza. 
Fut  long  séjour. 

7.  Demorada  ,  s.  f.,  retard,  délai. 
Donex  s'armera  Frances  ses  lunha  demorada. 
Vos,  oa  etz,  baros  ?  Trop  faytz  gran  demorada. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3979  et  2775. 
Alors  s'armèrent  les  Français  sans  aucun  retard. 
Vous,  où  êles-vous,  barons  ?  Vous  faites  trop  grand 
relard. 
ANC.  FR.  Ne  cuidiez  pas  que  lor  anuit 

La  demorée  de  la  nuit. 
J^.  de  Parthonopcx  de  Blois,  not.  des  I\ISS.,  t.  IS, 

p.  29. 

8.  Demoralh,  DEMORAiLL,  S.  111. ,  délas- 
sement,  passe-temps,  récréation. 

Per  o  n'  au  graa  mal  près 
Joyas  e  demorai.h. 

GiRAiJD  DE  BoRNEiL  :  Joys  e  chans. 
Par  cela  ea  ont  grand  mal  pris  joies  et  récréation. 

Un  manuscrit  porte  demoraill. 

9.  Demorar,  V.,  lat.  DEMORARi,  demeu- 
rer, séjourner,  rester,  retarder. 

Passa  per   .xn.  signes  ,   e  en  cascun  signe 
DF.MORA  .tr.  ans  e  demicli. 

J.iw  de  liydrac,  fol.  53. 


MOR 

Passe  par  douze   signes  ,  et  en  chaque  signe  sé- 
joiirne  deux  ans  et  demi. 

A  convengat  d'estare  demorar  en  l'eretage. 
Preui^es  de  l'Hist.  de  la  maisonde  Turenne,  l4<'4' 
A  convenu  de  rester  et  séjourner  àsma  l'he'ritage. 
No  cuid  aprob  altre  dois  It  demor. 

Poème  sur  Boèce. 
Je  ne  pense  pas  qu'auprès  autre  deuil  lui  reste. 
Pero  ben  sai  qu'  el  partir  me  demora. 
Perdigon  :  D'  araor  no  m  puesc. 
Pourtant  je  sais  bien  que  le  partir  me  reste. 
S!  el  demora  que  el  uo  me  pague  aco  que 
me  deu. 

Trad-  du  Code  Justinien,  fol.  7. 
S'il  retarde  qu'il  ne  me  paye  ce  qu'il  me  doit. 

—  Se  plaire,  s'égayer. 

Domna,  per  qu'ieu  chant  e  m  demor. 
B.  DE  Ventadour  :  Quant  par  la  flors. 
Dame  ,  pour  qui  je  chante  et  me  réjouis. 
Ab  joi  que  m  demora 
Vuelh  un  .sonet  faire. 

PeYROLS  :  Ab  joi. 
Avec  la  joie  qui  xa' égaie  je  veux  faire  un  sonnet. 

Part.  près.  Laborador  demorant  a  una  pey- 

meutada. 
Terrier  de  ht  Confrérie  du  S. -Esprit  de  Bordeaux , 

fol.  186. 
Laboureur  demeurant  à  une  pineraie. 

Part.  pas.  No  séria  uemoratz  en  la  plassa  ,  ans 
s'  enfugiria. 

Lit>.  de  Sydrac ,  fol.  58. 
jNe  serait  demeuré  en  la  place,  mais  s'enfuirait- 
La  corriiptio  de  la  carn  es  tan  grans,  que 
lo  esperit  non   pot,  en  aquesta  vida  mortal, 
longamens  demorar  en  tan  haut  estanien  de 
coatemplatio. 

F.  et  Vert.,  fol.  loi. 
La  corruption   de  la  chair  est  tellement  grande  , 
que  l'esprit  ne  peut ,  eu  cette  vie  mortelle  ,  longue- 
ment rester  en  si  haut  e'tal  de  contemplation. 
ESP.  roRT.  Demorar.  it.  Dimorare. 

MORlà ,  S.  m.,  lat.  morb«.v,,  maladie. 

Mores,  es  aco  que  non  laissa  ad  home  o  a 
bestia  faire  aco  que  el  deuria  faire  per  natara. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  ^l- 

Maladie,  c'est  ce   qui  ne  laisse  pas  faire  à  un 
homme  ou  à  une  bête  ce  qu'il  devrait  faire  par   na- 
ture. 
ANC.  c\T.  Morb.  ESP.  POKT.  IT.  Morùo. 

■)..  MoRBos,  adj.,  lat.  M0RB0SH5,  malode , 
maladif. 


MOR 

MoRBOs  ny  infect. 
Tit.  du  X\'  siècle,  entre  le  seig^.  et  les  hnb.  de  lu 

Roche. 
Malade ei  infecté. 

Si  !a  c'iusa  que  ven  us  hoiu  nd  un  autre  e.s 
MORBO.SA  o  viciosa. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  fol.  ^  i . 
Si  la  chose  qu'un  lionime  vend  à  un  autre  est  mn- 
ladii'e  ou  vicieuse. 
AKC.  CAT.  Morbos.  ESP.  roRT.  Morboso. 

MORDHK,  r\,  lat.  MORneiiE,  mordre. 

Seniblon  iiia.stis  que  layroii  a  totz,  e  moruon 
aqnelh  que  pocion. 

F.  et  rert.,   fol.  a."). 
Ressemblent  à   mâtins   qui    aboient    à    tous  ,   cl 
mordent  celui  qu'ils  peuvent. 

Qui  (le  parlar  trassanta  , 
Dreilz  es  qiï'eii  la  lengua  ,s  morda. 
A.  Danikl  :  Autet  e  I)as. 
Qui  outrepasse  de  parler,  il  est  juste  qu'à  la  lan- 
gue il  se  morde. 

Lai  on  no  mort,  ilh  letha 
Pus  asprauiens  no  fai  chafz. 

MarcaBRUs  :  Dirai  vos. 
Là  où  elle  ne  mord  ,  elle  lèche  plus  âproment  qu<; 
ne  fait  chat. 
Prov.  Qui  MORT  sas  lavras,  pessa  mal. 

Trad.  de  Bide,  fol.  34. 
Qui  mord  ses  lèvres  ,  pense  mal. 
ANC.  FR.  Jusqu'en  la  vive  char  l'a  mors. 
Roman  du  Renart,  t.  Il,  p.  aft^- 
Des  moutons  qui  ont  e.sté  mors  du  loup. 
Amïot,  Trnd.  de  Plutarque.  Morales  ,  t.  1,  p.  109, 
Délivre  la  ,  que  du  chien  ne  soit  morse. 

Cl.  Marot,  t.  IV,  p.  262.        i 
AWC.  CAT.    Mordre,  mordrer.  esp.  poi;t.  Mor- 
der.  iT.  .Mordere. 

1.  Mors,  .y.  m.,  lat.  morsk?,  morsure.     ' 
A  MORS  fort  e  rege. 

Naluras  d'alcunas  hestias.  ' 

A  morsure  forte  et  rude. 

Mordon...  co  fay  serpen,  et  envennou  .m.  ; 
personas  en  .1.  mors. 

F.  et  Ferl.,  fol.  2.'(. 
Mordent...   comme   fait  serpent,    et  envonimenl  ' 
trois  personnes  en  une  morsure.  ■ 

Aîîc.  FR.  Adaus  nous  a,  par  un  seul  mors. 

Si  inalement  honnis  et  mors.  : 

Roman  de  Mahomet,  v.  707.  I, 

Ce  în  par  le  mors  de  la  pomme. 

Fabl.  et  cent,  anc.,  t.  IV,  p.  ig'i. 
Toi  le  nianga  à  un  sol  mors. 

Roman  du  Renarl ,  I.  M,  p.  .^02.      j 
III. 


MOR 


i65 


ANC.  ESP.  Que  non  trag()peor  muerso  n'in  Judio 
nin  Pagauo. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  1210. 
IT.  Morso. 

'3.  MoRsiTRA,  s.f.,  morsure. 

MoRSURA  de  serpen. 
Bref,  d'amor,  fol.  5o. 
Morsure  de  serpent. 

El   poyria   danipnatgar,  per   sa  morscra  , 
manhlas  gens  o  hestias. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.  29. 

Il  pourrait  endommager,  par  sa  morsure,  maintes 
gens  ou  bêles. 
IT.  niorsura. 

'.\.   MoRDKMENT,  S.  m.,  morsurc. 

MoRDEMENT  de  bestla  venenoza. 

Elue,  de  las  propr.,  foi.  98. 
Morsure  de  bête  venimeuse. 

ESP.  Mordimiento.  it.  Mordimento. 

5.  MoRDEDURA,  S .  f. ,  movsure. 
Contra  MORm;DURA  de  ca  ravio.s. 
MoRDEDURA  de  vipra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.'  191  et  i/J.'). 
Contre  morsure  de  chien  enraoj. 
Morsure  àe  vipère. 

ESP.  PORT.  Mordedtira. 

6.  MoRDic.\MENT,  .S.  1)1.,  picotemcnt,  ti- 
raillement. 

"Val  contra  MiiRDtc\ME>-T  et  arsura  d' esto- 
mach. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  212. 

Vaut  contre  tiraillement  et  irritation  d'estomac. 
TT.  Mordicamenio. 

7.  MORDICACIO,    S./.,    lat.    MORDICATIO  , 

e.tcitation  ,  picotcmeiU. 
Senta  la  mordicacto  de  la  niedecina. 
Las  medecinas  que  fan  cessar  flux,  de  sang 

ses   MORDICACIO. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5  et  'iC>. 
Sente  l'excitation  de  la  médecine. 
Les  médecines  qui  font  cesser  le  llux  de  sang  sans 
excitation. 

ESP.  Mordicacion.  port.  .Vordicacào.  it.  .Vor- 
diccizioiie. 

8.  MoRDFnon ,  .f.  m.,    mordant,   saii- 
ritjiie. 

31 


^66 


MOR 


Fig-         Son  ja  ii  mordedor 

Per  un  de  nos,  duy  de  lor. 

AlMERI  DE  PeGUILAIN  :  Li  l'olll. 

Déjà  les  mortlanls  sont  pour   un  de    nous  ,  deux 
dos  leurs. 
Ksp.  PORT.  Mordedor.  it,  Morditore. 

9.  MORDICATIU,   (idj.,  lat.  MOF.DICATIVM.V, 

e.\citatif,  mordicatif,  qui   cause  des 
picotements. 
Aquela  ay{;a  es  dels  siens  biidels  morditati^'a. 
De  bndels  lavaiiva  et  mordicativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i^^  «'l  2-3. 
CeUe  eau  est  excitatife  des  siens  hovaux. 
De  Loyaux  Invatlve  et  mordicatii>e. 
Esr.  iT.  Mordicativo. 

10.  MoRDiFicAR,  V.,  picoter,  être  moi- 
dicant. 

Part.  prés.  Sal...  mordifican  les  Imdels. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  193. 
Sel...  niordicitnt  les  boyaux. 

11.  MoRDiFiCATiu ,  adj.,  piquant,  mor 
dicatif,  excitatif. 

Ayga  s^lada...  cum  sia  mordificativa. 
Elite,  de  las  propr. j  fol.  jS. 
Eau  salée...  comme  elle  soit  mordicalii>e. 

l'I.     MORCKL,   MORSEL  ,    MORSEUS  ,   .V.    tH .  , 

morceau. 

Fan  thesaiir  de  hos  morcei.s  e  de  lor  lecarias. 

LU',  de  Sydrac,  fol.  129. 
Font  tre'sor  de  bons  morceaux  et  de  leurs  frian- 
dises. 

De  carn  de  vacha  faitz  morsels. 

Dei;des  de  Prades  ,  Àuz.  eass. 
De  cbair  de  vache  faites  des  moreeaux. 
Amon  dinz  lur  maizos 
Mais  bos  vis  e  bos  morsetjs, 
C  ab  afan  penre  castens. 

B.  Calvo  :  En  luec. 
Aiment  davantage  dans  leurs  maisons  bons  vins  el 
bons  morceaux,  qu'avec  peine  prendre  cliâteaux. 
Prov.     Ah  semblan  de  bon  morsei. 
Se  prenon  li  glot  aozel. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  trindas. 
Avec  apparence  de  bon   morceau  se  prennent  le^ 
gloutons  oiseaux. 
ANC.  FR.  Ki  del  morse/  fa  estranglez. 

Roman  de  Piou,  V.  IO728. 
N'avez  cure  de  tel  morsel. 

Roman  du  Renart,  t.  II  ,  p.  256. 
IT.  Morsello, 


MOR 

i3.    Remordre  ,   V.  ,    lat.    RKMORneRE, 

martyriser,  déchirer,  liourreler. 
Fii^.     No  s  tanb  las  jens  remordas. 
Car  peccas  y  mortainien. 

P.  Cardinal  :  .Thesuin  Crist. 
Il  ne  convient  pas  que  tu  dee/iires  les  gens  ,  car  lu 
y  pèches  mortellement. 

La  predicalio  li  remort  la  cociencia  de  son 
pec<'at. 

P'.  el  f'erl.,  foi.  /J9- 
La    prédication    lui    mnrljt-ise    la    conscience     à 
cause  de  son  péché. 

Sa  consciencia  l'en  remordia. 

TH.  de  1286.  DoAT,  t.  XLI,  fol.  76. 
Sa  conscience  l'en  bourrelait. 

ANC.    FR. 

Ne  ce  dont  conscience  le  leprent  et  rernorf 

Jehan  de  Meung,  Test.,  v.  3i(i. 
Dout  conscience  vous  reinorde. 

Farce  de  Palhelin,  p.  l38. 
CAT.  Remordir.  esp.  port.  Remorder.  it.  Re- 
mordere. 

MORENAS,  s.f.pl,  hémorrhoïdes. 

Estopacis  verais  per  cert 

Val  mot  ad  home  que  sanc  pert... , 

E  val  encontra  morenas. 

lîrei>.  d'amor,  fol.  [^o. 
La  lopase  vraie  certainement  vaut  moult  à  homme 
qui  perd  son  sang...,  et  vaut  contre  hémorrhoïdes. 
CAT.  Morenas.  esp.  Almorranas.  port.  Alinor- 
reimas.  it.  Morice,  morici. 

MORGOIL,.?.  772.,  du  lat.  my.v^ous,  plon- 
geon. 

MORGOII. 

Que  hom  apella  corpraari. 

Deides  DE  Prades,  Auz.  cass. 
Plongeon...  qu'on  appelle  cormoran. 
esp.  Somorgujo.  port.  IMergulhào.  it.  Mergo. 

MORINOS,  r/r//.,   léger,  vite,  prompt , 
alerte ,  rapide. 
Engendrât  el  .xxx. ,  es  morinos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  235. 
Engendré  au  trentième  ,  il  est  alerte. 

MORIR,  MCRiR,  V. ,  lat.  morir2,  faire 
mourir,  tuer,  détruire,  ravager. 
Milhs  en  vnlh  morir  ,  pendre  o  arder. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  io5. 
Mille  j'en  ycut.  faire  mourir,  pendre  ou  brûler. 


MOR 

Part. pas.  Per  un  autre  qii'  îeu  volgra  a  ver  mort. 

G.  FlUL'ElRAS  :  L'autr'  itr. 
Pour  un  autre  que  je  voudrais  avoir  tué. 

t'ig.  Contra  Franses  qu'an  vosira  terra  mouta. 
Montant  Sartbe  :  Conis  deTolsan. 
Contre  les  Français  qui  ont  ravagé  votre  terre. 
An  MORT  pretz  e  cavalairia, 
£  morta.  tota  cortezia. 

Austorc  d'Orlac  :  Ay  !  Dieus. 
Ont    détruit  honneur  et   clievalerie,  et   détruit 
toute  courtoisie. 

ANC.  FR.  Jesque  il  ont  mort  tuz  les  madie.s  del 
pals. 

V-//IC.  trad.  des  Lii'.  des  Rois,  fui.  qy. 
E  il  meistue  eussent  mort, 
Quant  vint  li  sire  de  Montfort. 

Roman  de  Hou,  v.  13478. 
Je  t'ai  occis  ton  ennemi  qui  t'enst  mort ,  se 
il  enst  vescu. 

JoiNVtLLE,  p.  75. 

De  durs  assaulx  cjui  tant  de  gens  ont  mors 
Jean  Marot,  t.  V,  p.  io3. 
roRT.   Por  aver  morte  très  grandes  c.ipitaes. 

Jean  de  I'.ahros. 
iT.     Ch' a  torto  m'  ha  mono  lo  raio  ligliulo. 
Cento  NofeUe  anlicfie,  n"  67. 
Que  gii  occhi  che  lu'  ;in  morta. 

B0CCACC10  ,  Decam.,  VII,  10. 
Sanar  le  piaghe  e'  banno  Italia  morta. 
Dante,  Purg.,  c.  7. 

—  iVlourir,  cesser  de  vivre. 

Al  jorn  c' om  nai,  coraensa  a  morir. 
G.  Faid[t  :  Cascus  hom. 
Du  jour  que  riiomme  naît,  il  commence  à  moi^rir. 

Qui  nos  pais  que  no  murem  de  fara. 
Poème  sur  Bocce . 
Qui  nous  paît  afin  que  nous  ne  mourions  de  faim. 
Enans  qne  m  lais  morir. 
MoRAi  me,  si  no  m  voletz  jauzir 
De  qaaique  joi 

La  dame  Castelose  :  Amies  s'  ie  us. 
Avant  que  je  me  laisse  mourir. 
Je  me  mourrai,  si  vous  ne  voulez  me  gratifier  de 
quelque  joie. 

f'S-    Qoan  vos  vei,  muor  de  désire, 

E  pnois  MLOR  ,  quan  uo  ns  puosc  vezer. 
G.  Faidit  :  Tant  sui. 
Quand  je  vous  vois  ,  je  meurs  de  de'sir,    et   puis 
je  meurs,  quand  je  ne  puis  vous  voir. 

En  sa  mort  ve  bom  tolz  Les  morih. 

AiMEBi  DE  Pecuilain  :  Tolas  Ijonors. 
Kn  sa  mort  on  voit  tous  biens  mourir. 


MOR 


•67 


l.oc.  Morir  ad  aqaesi  nam,  e  vinre  en  Dieu. 
f^.  et  Fert..  fol.  55. 
Mourir  à  ce  monde  ,  et  vivre  en  Dieu. 
Stibstantiv.  Piegers  es  sofriis  que  morirs. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  per  cui. 
Pire  est  le  souffrir  que  le  mourir. 
ANC.  KR.  Mes  aincois  qn'ele  se  morist. 

Roman  de  la  Rose,  v.   1^65. 
iT.         Dopo  non  inolto  tempo  si  morî. 

BoccAccio  ,  Decam.,  II,  10. 
Part.  prés,  substantif.  Hyeys  de  la    terra  dels 
MORENs,  evai  t'en   el  cel,  en  la  terra  dels 
vivens. 

r.er  rert.,  fol.  28. 
Sors  de  la  terre  des  jnouranis,  cl  va-l'en  au  ciel , 
en  la  terre  des  vivants. 

Part.  pas.  Car  paranla  qne  fruch  non  porta 
A  si  ui  ad  autre,  es  paraula  morta. 
G.  Olivier  d'Ables  ,  Coblas  triadas. 
Car  parole  qui  ne  porte   fruit  à  soi  ni  à  autre, 
est  parole  morte. 

Fes,  ses  obra  ,  es  morta. 

Trad.  deB'ede,  fol.  67. 
Foi ,  sans  reuvre  ,  est  morte. 

Subst.  Qui  re  non  a ,  an'  ab  les  mortz  dormir. 

Un  troubadour  ANONYiWE:  Tôt  aissi  soi. 
Qui  n'a  rien  ,  aille  avec  les  morts  dormir. 
cat.  esp.  Morir.  port.  Morrer.  it.  Morire. 

Voyez  M  AN. 

■> .  Mort,  s,  m.,  lat.  mortcw,  mort,  tré- 
pas. 

Dieus  près  per  nos  mort  carnan. 
Piebbe  d'Auvergne  :  Belha  m' es  la  Hors. 
Dieu  prit  pour  nous  mort  cliarnelle. 
Volrion  morir,  e  la  mortz  lor  falbira. 

Liif.  de  Sydrac,   fol.  98. 
Voudraient  mourir,  et  la  mort  leur  lera  défaut. 
Ai  !  Mortz  crudels ,  com  lo  volgist  ancîr.' 
AlMKRi  DE  PeguilAIN  :  Totas  lionors. 
Ali  .'  Mort  cruelle  ,  comment  voulus-tu  l'occire  ? 
Loc.   lea  no  voill  que,  a  mort  ni  a  vida  , 
La  nosira  amors  sia  parlida. 
Un  troubadour  anonybie  :  Seinor  vosque. 
.le  ne  veux  pas  qu'à  mort  ni  à  vie,  le  notr*!  amour 
soit  séparé. 

l.oc.jig.  An  lues  a  mort  donmei,  joi  e  solaiz. 
SoRDEL  :  Qui  Le  s  memhra. 
Ont  mis  à  mofY  courtoisie,  joie  et  divertissements. 
Ieu  lor  vuelb  mal  de  mort,  et  ilh  a  me. 
G.  Admehiab  :  Non  pot  csser. 
Je  leur  vtu.i  nul  dr  mort,  el  eux  à  moi. 


268 


MOR 


ANC.  rn-  Les  Thcbains  qui  leur  vouloient  un 
mal  de  mort. 
Amyot,  trud.  de  Plutarifue.  Vie  de  Pélopitlas. 
Prov.  Soven ,  après  mort,  penedeiisa. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  per  cui. 
Souvent ,  après  la  mort,  pénitence. 
CAT.  Mort.  Esp.  Miierce.  î'Ort.  it.   Morte. 

3.     MORTALDAT,     MORTAUDAT  ,   S.    f.,    lîlt. 

MORTALiTATd?///;,  mortalité,  massacre. 
Fams  ni  Mor;TALD.\Tz  ni  guerra 
No  fai  tan  de  mal  en  terra 

Com  Amors. 

MaKCABRUS  :  Dirai  vos. 
Famine  ni  mortalité  ni  guerre  ne  fait  pas  autant 
de  mal  sur  terre  comme  Amour. 

Las  grans  MORTAUDAT/.  c'avia  f'ach  Karlle 
maynes. 

y.   de  S.  Honorât. 
Les  grands  massacres  qu'avait  faits  Cliailemagne. 

ANC.    ESP. 

Faremos  ennos  griegos  ala)  moitaldat. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  93/ . 
ANC.    CAT.    Mortalitat.    c\t.   mod.   Mortaldat. 
ESP.  jioD.  Mortandad.  poiit.  Moj-talidade. 
IT    Mortalità,  mortalitate,  inortalitade. 

If.  MoRTAL,  adj.,  lat.  MORXAT.i'.v,  mortel, 
qui  cause  la  mort. 

le  us  darai  un  colp  mortal. 
Raimond  l'Ecrivain  :  SenLers  l'autr'  ier. 
Je  vous  donnerai  un  coup  mortel. 
leu  trac  per  lieys  mal  mortai,  , 
Tal  qu'a  penas  puesc  viure. 

P.  RoGiERS  :  Tan  no  plou. 
Je  traîne  pour  elle  mal  mortel,  tel  qu'à  peine  jo 
puis  vivre. 
Fig.  Tenra  vos  per  son  mortal  guerrier. 

Le  moine  dk  Montaudon  :  Ayssicum  selli. 
Vous  tiendra  pour  son  mortel  ennemi. 
len  lur  dirai  novellas  tan  mortals. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Je  leur  dirai  nouvelles  si  mortelles. 
Per  la  boca  m  metelz  al  cor 
Un  dous  baizar  de  fin'  amor  coral,  i 

Que  i  meta  joy  e'n  giel'  ira  mortal. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  parla. 
Par  la  bouche  vous  me  mettez  au  creur  un  doux 
baiser  de  pur  amour  de  cœur,  qui  y  mette  joie  et  en 
cbassc  tristesse  mortelle. 

ANC   FR. 

Par  vos  Toussent  ociz  .m  mortal ancm'i. 


MOR 

Graut  guerre  a  en  sa  terre  de  mortals  anemis. 
Jioman  de  Hou,  v.  4389  et  iSgt). 

—  Mvstiqtiement. 

Kl  ha  los  set  peccalz  mortals. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Del  arcivesque. 
\\  a  les  sept  pe'clie's  mortels. 

—  Sdjet  à  la  mort. 

Non  la  pot  vezer  hom  mortal. 

Tiad.  d'un  Euang.  apocr. 
Ne  peut  la  voir  bomme  mortel. 
Nos  em  mortals,  semblant  a  vos. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres ,  ch.  \l\. 
Nous  sommes  mortels,  semlilables  à  vous. 
CAT.  ESP,  PORT.  Mortal.  IT.  Mortale. 

5.  SoBREMORTAL,  aclj . ,  suf-mortel,  très 
mortel . 

Merabrar  fan  lor  sobremortal  plaia. 
B.  ZoRGi  :  Moût  fort. 
Font  rappeler  leur  très  morlelle^Wie. 

(>.   MoRTALMEN,  adc,  mortellemeii t. 
Car  peccas  y  mortalken. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Car  tu  y  pèches  mortellement. 

ANC.  FR.  Kar  che.scun  àes.'^OTxaànzinortalment 
le  llaicit. 

Roman  de  Rou,  v.  3^33. 
CAT.  Mortalment.  esp.  pokt.  it.  Morcalmente. 

7.  MuRTRE ,  S.  m.,  meurtre. 

Dieus  defendet  a  la  gen... 
H  murtres  e  layronicis. 

Bref,  d'amor,  fol.  I^. 
Dieu  défendit  à  la  gent...  et  meurtres  et  larcins. 
ANC.  FR.  l\leurdre  ne  fis  onc  qu'en  poulaille. 
Les  Repues  Franches,  p.  4^. 

8.  MuRTRiER,  S.  m.,  meurtrier. 

Quan  que  sia  peccaires, 
Trachers  e  murtriers  e  laires. 

Brei'.  d'amor,  fol.  59. 
Coni])ien  (ju'il  soit  pe'clieur,   traître  et  meurtrier 
et  larron. 

Adj.     Hom  MURTRIER  ni  raubaire. 

P.  Cardinal  :  Razos  es. 
Homme  meurtrier  et  voleur. 

9.  MuRTRiDOR,  S,  in.,  meurtrier. 


MOR 

Fig.  Esser  muhtridor  de  ta  misericordia. 
Trad.  de  licde,  fol.  3. 
Etre  meurtrier  île  ta  miséricorde. 

ANC.   FR. 

Car  le  roy  enerbastez  à  loi  de  mtirdreour . 
Pofine  sur  Hulottes  Cupet,  fol.  i5. 

10.  MuRTRiR,  V.,  meurtrir,  assnssiner. 

Las  gens  raubar  o  murtrir. 
Aisbi  MORTRisso  la  gen. 

Brev.  d'amor,  fol.  ()2  et  \l!\. 
Les  gens  voler  ou  meurtrir. 
Aiusi  ils  meurtrissent  \a  gent. 
ANC.  1-a.  Ki  st'7,  Uaneiz  11  unt  murdriz. 

Roman  deRon,  v.  6jJo5. 

11.  MORTIFICAR  ,     MORTIFIAR  ,     i; .  ,      lat. 

.MORTiFit;.\Rf',  tnurLiiicr. 

Sa  carn  mortificava. 

F.  de  S.  Ilunonit. 
Mortifiait  sa  cbair. 

—  Fairo  iiiotuir. 

Las  herbas  uialas  mortifica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  li"". 
Les  mauvaises  hcrhea  J'ail  mourir. 
Part.  prés.  "Ha   doas   qiialitatz    mortificans  , 
que  .so  f'reior  et  .siccitat. 

Elue.  Je  lus  propr. ,  fol.  Cf.. 
A  deux  ({ualites  mortijiantes,  qui  sont  froideur 
et  se'clicresae. 
Part.  pas.  Per  peiiitencia  mortificatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 
Par  la  [«eniteoce  mortijîé. 

Ta  cbarns  iioaTiFiADA  no  pot  t'arma  damp- 
nar. 

Trad.  deBtde,  fol.   32. 
Ta  chair  mortifiée  ne  peut  damner  toa  âme. 
ANC.  Fn.  Kar  pur  tel  sûmes  mortifiet. 

Ane.  trad.  du  Psiiut  ,  Ms.  n°  i,  ])s.  !\^. 
CAT.  F,.->r.  PORT.  Mortificar.  ir.  Mortijîcare. 

12.     MOUTIFICATK)  ,     jMORTIFIC.VCIO,    i'.y], 

lat.  MORTiFicATio,  inortiHcatioii. 

Ades  portam  e  nostres  cors  la  îwoRTiFirAXro 
de  JhesD. 

Trad.  de  Bède,  fol.  67. 

Nous  portons  toujours   sur   no.s  corps  la  mortifi- 
cation de  Jésus. 

—  Mort. 

Le  cor  e  'Is  esperitz  defalbo,  d'  on  ve  vila  ,  et 
siée  si  mortipk.acio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23. 
Le  cœur  cl  les  esprits,  d'où  vieul  la  vie,  man([Uoul, 
et  il  j'en  suit  mort. 


MOR 


269 


CAT.    Mortificaciô.     esi*.    Morti/tcacion.    port. 
Mortiftcacào.  it.  Mortijicnziotte. 

1'^.  MoRTiFicAMEN  ,  S.  ni.,  mortificatioii . 
L.)  niesprezamen 
IJel  mou  e'I  mortificamen 
Dels  deziriers  cainals. 

Brt't'.  d'iimor,  fol.  15. 
Le  mc'pris  (iu  monde  et   la  mortification  des  de- 
sirs  charnels. 

IT.  Mortificamento. 
I/|.    MORTIFICATIU,    Cldj.,   J  11    K'it.    MORTI- 

Fic«,v,   niûitifiant,  mortel ,  (jiii  donne 

la  mort. 

Calor...  es  mortificativa  qiiau  es  trop  fort, 

Frejor...,  quau  es  trop  inlensa,   es  morti- 
fica ri  \  a. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  24. 

Chaleur...  est  mortelle  quand  elle  est  liop  ibrte. 

Froidure...,  quand  elle  est  trop  intense  ,  est  mor- 
telle. 

1 5.  Amortir,   v. ,    amortir,    éteindre, 
étouffer. 

La  flam' esconduda 
Ls  greu  per  amortir. 

PiERiiE  d'Auvergne  :  Pois  de  mon. 
La  llamme  cachc'e  est  difficile  à  amortir. 

Qui  vol  luerniar  o  del  tôt  amoktik  lo  fuoc, 
deu  sostiaire  la  leuha. 

y.  et  t'ert.,  fol.  qq. 

Qui  veut  diminuer  ou  du    tout  amortir  le  feu  , 
doit  soustraire  le  Lois. 

l'ig.  S'  amortisso  e  esdeveno  suaii  e  pazible. 
Livre  de  Sydrar,  fol.  /|2. 
S\imortissent  et  deviennent  doux  et  paisibles. 
A.VC.  CAT.  Amortir,  it.  Aminortire. 

\(S.  Amortar,  i'._,  amortir,  éteindre.' 
leu  faray  ados  toi  lo  foc  amortar. 

Roman  de  Fierahras,  v.  3347- 
Je  ferai  incontinent  tout  le  feu  éteindre. 
Vey  caot  e  freyt  entreraesclar, 
Ab  r  un  pot  r  autre  amortar. 
Hambaid  de  Vaqveiras  :  Los  frevols  vcnson. 
Je  vois  le  chaud  et  le  froid  s'entremêler,  avec  l'un 
peut  l'autre  s'amortir. 

Fig.       Per  so  li  fols  rcprendedor 

Qu'amortan  be,  lauzan  faillir. 
G.  Fabre  iie  Narbonne  :  Hom  mays  vcv. 
Pour  cela  les  faux  critiques  qui  cteit^nenl  le  Lien  , 
en  louant  le  faillir. 


270  MOR 

Sitôt  bon  pretz  s'  amorta 
Pels  fais  cui  destrenh  Aniors. 

Hugues  de  Murel  :  Jes  sitôt. 
Quoique  bon   mérite  s'éteigne  par  les  faux  que 
presse  Amour. 
Part.  pas.  Qaan  lo  lums  es  amortatz. 

Brev.  d'amor,  fol.  \[\i. 
Quand  la  lumière  est  éteinte. 

ANC.  FR.  L'eaipereriz  a  confortée 

Qui  tant  est  triste  et  amortèe. 
Nouv.  rec.  Jefabl.  et  cont.  anc.j  t.  II,  p.  70. 
Li  pais  ert  si  amortez, 
N'i  pooit  croistre  n'uu  ne  el. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  328. 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  Amortar.  it.  Ainmortare. 

17.  Adzamortar,  ?;.,  amortir,  éteindre. 
Part.  pas.  E  'I  foc  fo  fotz  a dz amortatz; 

Ab  vinagre 'I  fan  escantir. 
Arnaud  de  Carcasses  ;  Dins  un  verdier. 
Et  le  feu  fut  tout  amorti  ^  avec  vinaigre  ils  le 
font  étouffer. 

18.  Amortf.zir  ,  V. ,  amortir,  éteindre. 
Flg.  Gant  lo  faoc  de  niîsericordia  falh  ,  la  amor 

de  Diea  s'amokteziss  el  cor. 

F.  et  Fert.,  fol.  73-74- 
Quand  le  feu  de  miséricorde  manque,  l'amour  de 
Dieu  s'amortit  au  cœur. 
ANC.  ESP.  roRT.  Amortecer. 

19.  Amorsar,   V.,   amortir,    assoupir, 
calmer. 

Voyez  MuRATORi ,  Z)m.  33. 

Sanh  Bernart  amorset  la  disimulansa  que 
era  entr'  el  rey  de  Fransa...  e  entr'el  comte 
Theobal. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l5!|. 
Saint   Bernard    amortit    la  dissidence  qui    était 
entre  le  roi  de  France...  et  entre  le  comte  Thibaut. 

20.  Amortador  ,  s.  m.,  de.slructeiir. 
leu  serai  amortador  tien. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  32. 
Je  serai  ton  destructeur. 

21 .  Amortissament,  amortesimen,  s.  m., 
amortissement. 

Fetz  li  sas  lettras  d' amortissament. 
Sus  lo  fach  de  nostres  amortesimens. 

Tit.  de  i3()3.  Doat,  t.  CXXXII,  fol.  201 . 
Lui  fit  ses  lettres  à' amortissement. 
Sur  le  fait  de  nos  amortissements. 
Esr.  Amorteciiniento. 


MOR 

ï2.  Immortjvl,  adj.  ,  lat.   immortauV, 
immortel. 
Angel...,  per  gracia,  es  immortal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
Ange...  ,  par  la  grâce,  est  immortel. 

CAT.  ESP.  port.  Immortal.  ir.  Iinmortale. 

MORN,  adj.,  morne,  triste,  pensif. 
E  '1  peccat  qu'els  esglaya, 
E  'Is  ten  MORNs  e  tritz. 

G.  Faidit  :  Era  nos. 
Et  le  péché  qui  les  effraie  ,  et  les  lient  mornes  eî 
tristes. 

m  non  es  de  re  trista  ni  morna. 

A.  Daniel  :  Lanquan  vei. 
Elle  n'est  de  rien  triste  ni  morne. 
Fig,  La  plueia  e'I  vent  e  'I  temps  morn. 

Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos. 
La  pluie  et  le  vent  et  le  temps  morne. 
ANC.  FB.  L'hiver  morne  de  froid,  blanc  de  nège 
et  de  glace. 

Rf.mi  Belleau,  t.  I ,  p.  99. 
poi\T.  Morno. 

2.  Mors,  adj.,  triste,  morne. 
"Volelz  tan  laitz  deseretar 
Una  pulcella  trist' e  morsa, 
Car  vezetz  que  no  os  pot  far  forsa. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  102. 
Vous  voulez  si  laidement  déshériter  une  pucelle 
triste  et    morne,   parce  que  vous  voyez  qu'elle  ne 
peut  vous  faire  résistance. 

IVÏORPHEA,  .s,  /,   morphée,   sorte  de 
maladie. 
Voyez  Du  Gange,  à  ce  mot. 

Morphea,  es  taca  et  infectio  de  pel. 
Ciiui  en  aquels  qui  han  morphea. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  100  et  65. 
Morphée,  c'est  tache  et  infection  de  peau. 
Comme  en  ceux  qui  ont  morphée. 
PORT.  Morphea.  it.  Morfea. 

MORTAIROL,  s.  m.,  coulis. 

Per  far  meillor  mortairoi. 
Ajusta  i  bom  del  barbaiol. 

Deudes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
Pour   faire  meilleur    coulis  on    y    ajoute  de  I» 
joubarbe. 

Si  non  cam  els  mangem  la  bona  fresza 
E  'is  mortairols  gra.sses  e  ben  espes. 
P.  Cardinal  :  Ab  votz  d'angcL 


iNlOS 

Si  comme  eux  nous  ne  mangeonii  pas  la  l)onnc  fres- 
sure et  les  coulis  gras  et  Iiieu  e'pais. 
CAT.  Ksp.  Morterada. 

MORTIER ,  .V.  nu,  l;it.  mout^r/mw,  mor- 
tier, sorte  (le  vase. 

Pizur  el  mortier 
Pelire. 
Le  moine  de  MoNTAVDON  :  Fort  m'enucia. 
Piler  dans  le  /nor/ier  poivre. 
Tôt  l'aur  e  l'argent  fassam  pizar  e  moktiers 
de  coyre. 
Roman  de  la  Prise  de  Jériisale?n,  fol.  \b. 
Que  tout  l'or  el  l'argent  nous  fassions  piler  dan> 
des  mortiers  de  cuivre. 

CAT.  Morter.  esp.  Mortero.  port.  Morceiro.  i  r. 
Mortaio. 

MORTIER,  s.   rn.,  mortier,  terme  tic 
maçonnerie. 

Dedins  fan  barreiras  ab  caulz  et  ab  mortier. 
Pessio  los  aulz  murs  e  la  sala  peirina, 
Que  so  fait/,  de  mortier, d'arena  e  de  cancina. 

Guillaume  de  Tudei.a. 
IJcdans  font  des  barrières  avec  chaux  el  avec  mor- 
tier. 

Mettent  en   pièces   les  liauls  murs  et  la  salle  di' 
pierre,  qui  sont  faits  àc  mortier,  dosaljle  et  de  chaux  . 

Fis- 
Si  .sap  donar  inetzina  que  n'  iesca'l  poiridiers 
IS'i  la  inalaveutuia  ,  tan  es  dnrs  lo  mortiers 
IzARN  :  Diguas  me  tu. 
S'il  sait  donner  me'decine  de  manière  iju'en  sorte 
la  pourriture  et  la  maladie  ,  tant  est  dur  le  mortier. 

CAT.  Morter.  esp,  Mortero.  port.  Morteiro. 

MOS,  pron.  poss.  m.  V^  pars.,  lat.  mcus, 

mon,  mes. 

Voyez  la  Grammaire  romane,  p.  1 92 

Sing.  siij.  Ja  mos  cors  va.s  lieys  non  er  leiigiers. 
Arnaud  de  Marueil  :  Ane  vas  Amor. 
Jamais  mon  cœur  envers  elle  ne  sera  le'ger. 
Mos  chantat's  li  plai. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  la  doss'  aura. 
Mon  chanter  lui  plail. 

ANC.  FR.  Je  sui  vostrc  bonis  et  vos  mes  sire. 
Homan  du  Renart,  t.  II  ,  p.  30^. 
P/iir.  règ.  Mon  cor  eu  I'  antrei  e  m'  amor, 
Mon  sen  ,  mos  oiUz  e  ma  vida. 
La  comtesse  de  Die  :  Kstat  ai. 
•le  lui  octroie  mon  coeur  et  mon  amour,  mon  sens, 
tiii-i  yi-ux  f\  ma  vie. 


MOS 


271 


M0.1  digz  esconta  e  rete. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  par  la  (lors. 
Elle  écoute  et  retient  mes  dits. 
CAT.  Senyor...  combatte  ab  mo.f  combatadors. 
Trad.  des  Ps.  en  liing.  cat.,  ps.  iî^. 

a.  Moti ,  pron.  poss.  i'^ pcrs.  sing.,  lat. 

Meitm,  mon. 
Rég.  Per  so  no  ns  eus  mon  cor  mostrar  ni  dire. 
FoLQUET  DE  Marseili.e  :  Tau  m'  aLellis. 
Pour  cela  je  ne  vous  ose   montrer  ni  exprimer 
mon  coeur. 

Mon  cLan  finisc  ab  dol  et  ab  inaltraire. 
Bertrand  de  Born  :  Mon  dian. 
Que  mon  chaut  je  finisse  avec  deuil  et  avec  sonllrir. 
CAT.  Mon. 

3.  Mir.vs,M^vs,  pron. poss.  m.  \^' pers., 
lat.  MF.us,  mien. 

Sing.  siij.  Cen  taniz  soi  mielz  vostres  qnewiEUS. 
Arnaud  de  Marueil  :  Doua  genser. 
Cent  fois  autant  je  suis  mieux  vôtre  que  mien. 
Lo  MEUS  Biens   que  crezet  cel  e   terra  e'I 
solelb  e  la  lunha. 

Liit.  de  Sydrac,  fol.  4- 
Le  mien  Dieu  qui  créa  ciel  et  terre  et  le  soleil  et 
la  lune. 

Règ.         Lo  MIEU  fin  cor  gardatz. 

Peyrols  :  Ben  dey  cliantar. 
Le  mien  pur  cœur  considérez. 

Pero  qnascas  sap  son  afar. 
Et  iea  sa!  lo  mieu  eissamen. 

PistoletA  :  Mania  gent. 
Pourtant  chacun   sait   son  ailaire,    et  je    sais  la 
mienne  également. 

Siibst.  Perdonat  m'er,  ab  que  done  del  mieu. 
P.  Cardinal  :  De  selhs. 
Il   me  sera  pardonné,  pourvu  que  je  donne  du 
mien. 

Ja  ,  per  ma  fe ,  non  aur.etz  ren  del  meu. 
Le  DAUPHIN  d'Auveki;ne  :  Vilan  corles. 
Jamais  ,  par  ma  foi ,  vous  n'aurez  rien  du  mien. 
CAT.  PORT.    Mett. 

Pliir.  siij.  Si  '1  inîens  règnes  fos  d'aqaest  mont , 
certas  li  mieu  ministre  combalessan. 

Trad.  duN.-Test.  S.  Jean,c.  i8. 
Si  le  mien  règne  fût  de  ce  monde  ,  certes  les  miens 
ministres  combattissent. 
Rég.  Senher,  mostra  m  la  drecba  via  , 
E  no  y  esgart  los  meus  neletz. 

FoLQUET  DE  Mahseille  :  Senhcr  Dieu». 
Seigneur,  montre-moi  la  droite  voie  ,  et  u'v  re- 
garde les  miens  péchés. 
CAT.  Meus. 


27?.  MOS 

4.  Mei,  miei  ,  MEY,  iMiEY,  pron.  poss.  m. 
plur.,  lat.  MEI,  mes. 

Siij.     Mal  me  faderon  mei  pniii. 

G.  Rt'DEL  :  No  sap  chantar. 
Mal  me  féèrent  mes  parrains. 

Quan  no  us  podon  miei  hnelh  vezer. 
Arnaud  de  Marueii.  :  Dor.a  genser. 
Quand  mes  yeux  ne  vous  peuvent  voir. 
IT.  Miei. 

5.  Ma  ,  pron.  poss.  f.  i^^ pers.,  lat.  me.v, 
ma. 

Sing.  sttj.  Ma  dorana  m  lais  per  autre  cavalier. 
Bertrand  de  Born  :  leu  m'  escondisc. 
Ma  dame  me  laisse  pour  autre  clievalier. 
Rég.  Mos  senher  met  ma  terra  en  tnrmen. 
Richard  ,  roi  d'Angleterre  :  Ja  nuls  liom. 
Mon  seigneur  met  ma  terre  en  tourment. 
CAT.  Ma. 

Phir.  SU]'.  Mas  cansos  me  semblon  sirventes. 
Rambaud  de  Vaqdeiras  :  D'anior  no  m  lau. 
Mes  chansons  me  semblent  sirventes. 
Plur.  rég. 

Lo  dous  cossir 

Agrevia  mont  mas  dolors  e  mos  mais, 
Cadenet  :  AL  leyal  cor. 
La  douce  pensée...  aggrave  moult  mes  douleurs  cl 
mes  maux. 

6.  Ml,  pron..  poss.  f.  1'^ pers.  sing.,  ma. 
Suj.  Aisso  m  veda  de  que  m  don  aondansa  , 

Mi  dons ,  qn'  es  pros ,  cortez'  e  benestans. 

Rambaud  de  Vaql'eiras  :  Era  m  requii  i-. 

Cela  me  défend  de  quoi  elle  me  donne  abondance  , 

ma  dame,  qui  est  généreuse,  courtoise  et  accomplie. 

Rég.     Quant  ieu  mi  dons  sobrepren 

De  la  ruia  forfaitura. 

B.  de  Ventadoi'R  :  Conortz  era. 
Quand  je  surprends  ina  damede  la  mienne  lorfailuri', 
ESP.  Mi. 

7.  MiA ,  MiEUA , pron.  poss.  f.   i ""  pers. , 
mienne. 

Sing.  suj.  Conosc  que  ja  non  er  mia. 

Bertrand  de  Born  :  Cazuiz  sui. 
Je  connais  que  jamais  elle  ne  sera  mienne. 
En  te  se  coHza  la  mieua  arma. 

F.  et  Ferl.,  loi.  86. 
En  toi  se  confie  la  mienne  âme. 
Rég.  Nuls  hom  no  pot  meils  gardar  la  mia 
chausa  de  me. 

Trad.  de  Bède,  fol.  40. 
Nul  homme  ne  peut  mieux  garder  la  m,ienne  chose 
que  moi. 


MOS 

ASC    FR   Eust  tel  famé  com  la  inoie. 

Fabl.  etcont.  anc,  t.  IV,  p.  l33. 
La  gregnur  pars  deit  estre  meie. 

Marie  DE  France,  t.  H,  p.  100. 
Certes  vengiez  serott  enc  ui 
Se  la  puissance  en  estoit  inieue. 

Fabl.  etcont.  anc,  t.  I,  p.  281. 
CAT.  fcsp.  IT.  Mia. 
Plur.  suj.  Eu  soi  lor,  et  ellas  son  mias. 

Un  troubadour  anonyme  :  Scinor  vos  que. 
.Te  suis  leur,  et  elles  sont  miennes. 
Las  MiEUAs  fedas  auzen  la  mieua  votz. 

Trad.  du  N.-Test.  S.  Jean,  c.  i<>. 
Les  miennes  brebis  oyent  la  mienne  voix. 
Rég.  En   cal  maniera  creires  las  mieuas   pa- 

ranlas. 

Trad.  du  N.-Test.  S.  Jean,  c.  5. 
En  quelle  manière  vous  croirez  les  miennes  paroles. 
ANC.  FR.   Aprenés-moi  donc  tontevoies 

Quex  choses  puéent  estre  inoies. 
Iio7nan  de  la  Rose,  v.  5338. 

MOS,  nflj.,  mousse,  émoussé,  épointé. 
Trop  son  espes  denan  , 
E  MOS  deves  lo  trenchan. 

Bertrand  de  Born  :  Grcu  m' es.  F'ar. 
Sont  trop  épais  devant  ,   et  émoussés  devers  le 
tranchant. 

Mort  m'agratz,  s'il  lansa  no  fos  mossa. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Amies. 
Vous  m'auiiez  tue  ,  si  la  lance  ne  lût  émoussée. 

ANC.    FR. 

D'une  ilèche  trop  mousse  Amour  vous  a  blessé. 
Premières  OEum-es  de  Desportes ,  p.  191. 
Depuis  qu'il  s'affoiblit  et  se  lasche,  le  senti- 
ment en  devient  aussi  mousse,  pesant  et  ter- 
restre. 
Ahyot,  Trad.de  Plutarque.  Morales,  t.I,p.  48. 

MOSCA. ,  s.  f.,  lat.  MuscA,  mouche. 
Plus  suau  ponh  qu'  ana  mosca. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Pitpif  plus  doucement  qu'une  mouche. 
Moscas,  foriuitz  e  gan  re  d'autras  bestias. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  II. 
Moutlies,  fourmis  et  beaucoup  d'autres  bêles. 
ANi;.  FR.  E  tel  plenté  de  masques  crut... 

Ft  des  mosques  fu  gratit  mervelle. 
Roman  de  Brut,  t.  I ,  p.  ici . 

CAT.  EM>.   port.    IT.   MoSCfl. 

a.  MoscALHos,  s.  m.,  moucheion. 
Socn  volon  entre  nos 
Aici  espes  cum  moscat.hos. 

Brei'.  d'amor,  fol.  2\. 


MOS 

Souvent  ils  volent  entre  nous  aussi  épais  comme 
moucherons . 

CAT.   Mosquit.  ESP.  POUT.  Mosqtiito.    it.    Mos- 
cherino. 

3.  MoscAiL,  s.  m.,  éinoiichoir,  éventail. 
Tenc  eo  la  uian,  per  lo  caat, 
Un  MoscAiL  ab  qne  s'adus  vent. 

Fioman  de  Jnttfie,  fol.  6o. 
Tint  à  la  main  ,  à  cause  du  chaud  ,  un  émouchoir 
avec  quoi  elle  s'amène  vent. 

ANC.   FR.    Continnellcmcnt  éruonche   de    son 
mouschet. 

RVBELAIS  .  liv.  H  ,  ch.  if). 

4-  MosQDKiAR  ,  V. ,   (iinouchef,  chasser, 
attraper  les  mouches. 

Ades  en  1'  aer  mosqueia. 
Deldes  de  PnADE.s  ,  Poème  sur  les  f'^ertus. 
Incessamment  attrape  les  mouches  dans  l'air. 
Esr.  jMosquear. 

MOSCLA.R,  .s.  m.,  nasse. 

En  ayssî  pot   hotii    pendre   a  ssa   volontat 
d'  aqael  peys  sens  mosclar  ni  sens  filat. 
Lett.  du  preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  29. 
De  la  sorte  ou  penit  prendre  à  sa  volonté  de  ce  pois- 
son sans  nasse  et  sans  filet. 

MOSQUET,  s.  m.,  la  t.  j^irsc-ETus,  émou- 
chet,  sorte  d'oiseau  de  proie. 
Esparvier  novel  e  mo.sqcet 
Deu  hoiu  ab  petit  auzelet 
Afdilar  al  comensamen. 
Esparvier  e  mosquet  ruudat 
A  hom  pins  leameu  adobat. 

Deiî^es  de  Prades,  Auz.  cass. 
Jeune  r'pervier  et  émouchel  on  doit  avec  petits  oi- 
seaux alTaiter  au  commencement. 

Epervier  et  émouchet  mue'  on  a  plus  facilement 
dispose'. 
IT.  Moscardo. 

2.  MosQUETA,  s.f.,  émoiichctte,  femelle 
de  rémouchet. 

Mosqceta  es  tant  rabineira , 
C  ab  so  qne  pfen  vai  sa  carreira. 
DEf  DES  DE  Prades  ,  /iuz.  cass. 
\J émouchetle  Qil  si  pc'tulante,  qu'avec  ce  qu'elle 
prend  ,  elle  poursuit  sa  carrière. 

MOSSA,  S.f.,  lat.  MViciis,  mousse. 
Te.slit?,  de  mossa  d'  avbres. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.   17  i. 
V>'tiis  do  mousse  d'arhres. 

ill. 


MOS  273 

Prov.  Car  qui  .soveiit  sa  raaba  tressa. 
Jamais  non  cuyjlera  mossa. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Car  qui  trousse  souvent  sa  robe,  jamais  ne  cueillera 
moussK. 

ESP.  Musco,  innsgo.  port.    Mttsgo.  it.  Musco , 
muschio. 

MO.ST,  S.  tu.,  lat.  .-ursTrtw,  moiit. 
Vi  novel  es  dit  most. 

EluC'  de  las  propr.,  fol.  22". 
Vin  nouveau  est  dit  moût. 

Fom  plos  sorna  la  piscina 
Non  es  MOST  en  trueyll  o  en  tina. 
Trad.  d'un  Ei>ang.  apocr. 
Fut   plus    trouble   la   piscine  que    n'est   moût  en 
treuil  ou  en  tino. 

CAT.  3fost.  ESP.  pour.  IT.  Mosto. 

2.   MosTARDA,  S./.,  moulardc. 

Lo  gras  de  la  mostarda  es  motz  petitz. 
r.  et  Fert.,  loi.  55. 
Le  grain  de  la  moutarde  est  moult  petit. 
ANC.  ER.   Car  aquerre,  .s' il  n' i  a  garde. 

Ne  vant  pas  nng  grain  de  mostarde. 
lioman  de  la  Rose,  v.  1^658. 
<  AT.    Mostassa,  tnostalla.  esp.  Mostaza.  port. 
IT.  Mostarda. 

IMOSÏELA,  .y./,  lat.  .musteli.a,  belette. 
Can  la  mostei-a  a  son  mostelon  qu'es  natz, 
ela  M  muda  perpaor  c'  om  no  lo  y  emble. 
Raturas  d' alcunas  bestias. 
Quand  la  belettes  son  beletton  qui  est  né,  elle  le 
de'place  par  crainte  qu'on  ne  le  lui  enlève. 
CAT.  Mostela,  tnustela.  anc.  e.sp.  Muste/a.  it. 
MusteNa. 

—  Machine  de  guerre. 

Ung  engin  apellat  mostei.i.a. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  ^J. 
Une  machine  appelée  belette. 

■i..  Mostelon,  v.  w.,  l)eIetton,  petit  de 
la  belette. 
Can  la  mostela  a  son  .mostei.on  qu'es  natz. 

Naturus  d' alcunas  bestias. 
Quand  la  bi'lette  a  son  beletton  qui  est  né. 

MOSTRAR  ,  V. ,   lat.  .mo/?stuar£?,  mon- 
trer, iiulirpicr,  faire  voir. 


274 


MOS 


MosTRAR  la  veritat. 

Wat  pe  Mons  :  Al  l)iin  rey. 
Montrer  la  vc'iilé. 

Vnelh  ieu  esseï"  chantaire, 
El  en  liiec  mon  saber  mostrar. 

Pons  Fabre  d'Uzes  :  Luecx  es. 
Je  veux  êlrc  ctianteur,  el   montrer  à  propos  nwn 
savoir. 

Si  m'ajnt  selh  que  s  mo.stret  en  colomba. 

A.  1>ANIEL  :  Si  m  fos  Amor. 
Si  m'aide  celui  (jui  se  montra  en  colombe. 

—  Enseigner,  apprendre. 
Del  segle  mostrarai  , 
Com  se  den  capteuer 
Qui  vol  bon  laiis  aver. 

Arnaud  de  M\rleil:  Bazns  es. 
Toucliaiil  le  siècle,  j'enseignemi  comiiient  se  doil 
conduire  (celui)  qui  veut  avoir  bonne  louange. 
Tôt  r|iiant  ien  fane  ni  tlic  que  m  sia  bonrat 
Me  mostr'  Amors. 

Arnaud  de  Mareuil  :  Tôt  quant. 
Amour  m'ensei;jne  tout  ce  que  je  fais  et  dis  qui 
nie  soit  lionorable. 

fjoc.     A  lotas  gens  mostrar  ad  uelh 
La  dioba  naisseusa  d'  Amors. 

Bref.  (Vamor,  fol.  3. 
A  toutes  gens  montrer  à   l'œil   ladite   naissance 
d'Amour. 
CAT.  ESP.  l'ORT.  Mostrar    it.  Mostrare. 

1.  MosTRA,  S.  f.,  montre,  apparence, 
exposition. 

Los  autres  compron  blat  en  herba  e  lo  vl 
en  tlor,  cant  las  vlnbas  fan  bella  mostra. 
F.  et  Ferl.,  fol.  i/j. 
Les  autres  achètent  le  Lie'  en  herbe  et  le  vin  en 
Heur,  quand  les  vignes  font  belle  apparence. 

—  Revue  de  tronpes. 

Se  obligua  aver  en  son   poder    .c.    bornes 
d'  armas  ;  après,  quan  se  va  a  la  mostra,  el  les 

présenta. 

jdrbre  de  Bataillas ,  fol.  12g. 
S'oblige  à  avoir  en  son-pouvoir  cent  hommes  d'ar- 
nus  ;  iiprcs  ,  quand  se  vient  à  la  montre,  il  les  prc- 
iirnle. 

l'roverb.  Ses  bo  mot  pane  val  la  mcstra. 
Leys  d'amors,  fol.  2!\. 
Sans  bon  mol  peu  vaut  la  montre. 
ANC.  FR.  La  monstre   de  tonz  le  triumpbe  fut 

départie  eu  trois  jours. 
Amïot,  Trad.  de  Platnrqne.  Vie  de  Paul  Emile. 
c:at.  Mostra.  esp.  Mtiestra.  potit.  it.   îtlostra. 


MOS 

3.  MoNSTRANSSA,  S.  /.,  démonstration  , 
preuve. 
Aquesta  monstranssa  fo  facba. 

Dociim.  de  yl\oçt ,  ville  de  Bergerac. 
Cette  démnnstration  fut  faite. 
ANC.  ESP.  IT.  Mostranza. 

/|.  MosTRAMF.N,  .?.  Ht . ,  prpuvc,  démons- 
tration. 
Sors  de  Jhesum  Crist  lo  premiers  mostramens 
P.  DE  Conr.iAC  :  El  nom  de. 
La  première /j/THi'K  surgit  de  Jésus-Clirist. 
ANC.  FR.  Le  mostrement,  l'appareissance. 
B.  DE  SAiUTE-i\lAur.E  ,  Cliron.  de  Norm.,  fol.  23. 
ANC.  CAT.  Mosirament.  it.  Mostrarnerito. 

5.  MOSTRMRV,     MOSTRAnOR,    S.     IH .  ,    dé- 

monst râleur,  indicateur. 

L'ainor,  don  ieu  sui  mostraire, 
Nasquet  en  un  gentil  aire. 

Marcacrus  :  Al  sondesviat. 
L'amour,  dont  je  suis  indicateur,  uaquit  en  une 
gentille  demeure. 

Portador  e  mostrador  d'  aqnest  public  es- 

tiument. 

Tit.  de  I28f.  j4rcli.  du  Roy.,  J.  33o. 
Porteur  cl  indicateur  de  cet  instrument  public. 
ESP.  PORT.  Mostrador.  it.  Mostraeore. 

6.  Amostrar,  V.,  montrer,  enseigner, 
apprendre. 

Que  tu  m  denbes  amostrar,  en  aquesta  art 
de  planetas,  la  causa  qu' ieu  quier  a  saber  de 

ela. 

iiV.  de  Sjdrac,  fol.  i38. 
Que  lu  me  daignes  apprendre,  dans  cet  art  des 
planètes  ,  la  cause  que  je  cherche  à  savoir  de  lui. 

ANC.  ESP. 

Ainostran  los  tedores  escontra  nos  entrada. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  l5l5. 
CAT.  PORT.   Amostrar. 

7.  Demostrar  ,  V.  ,  lat.  demo«sïrar<?  , 
montrer,  démontrer,  désigner,  repré- 
senter. 

Volguist  DEMOSTRAR  iniraclc  tan  apert. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Tu  voulus  montrer  miracle  si  manilesle. 
Demostron  snbstaniia  visibil. 

Gramtn.  provenç. 
Désignent  substance  visible. 

Per  DEMOSTRAR  que  est'  amors 
Tramct  als  (i/.els  aymadors 


MOS 

Totz  los  bos  noirimens. 

Bref,  d'ainor,  loi.  118. 
Pour    démontrer  que  cet  amour    transmet   aux 
amants  fidèles  toutes  les  lionnes  nourritures. 
Segoii  (jiie  la  sortz  demostrava. 

A',  de  S.  Honorai. 
Selon  que  le  sort  désignait. 
Part,  pas. 
Tio  qu'  es  en  faits  o  eu  digz  demostratz. 

Lehnako  d'Alriac  :  S' ieu  agues  tan. 
Jusqu'à   ce  qu'il  est  démontré  en  faits  ou  en  pa- 
roles. 

La  semblausa  de  la  cara  de  JhesQ  Crist  que 
era  uemostrada  en  aquelha  toalha. 

Aùr.  de  rj.  et  du  N.-T..  loi.  35. 
La  ressemblance  de  la  figure  de  Jésus-Clirist  qui 
«•tait  refiréùenlée  sur  celte  touaille. 
CAT.    Demostrar.    anc.   esp.  Demoiistrar.  Esr. 
MOD.    Demostrar.    port.    Demonstrar.    it. 
Dunosti-are. 

8.    Demostransa,   dkmonstransa,  5.  y;, 
démoustiation ,  preuve. 
Fils  es  d'avols  creatara 
Qui  fai  avol  demostransa. 

l'itKRE  n'ALVEncNE:  Be!  m'  es  quan. 
Est  fils  de  mauvaise  créature  qui   lait  mauvaise 
démonstration. 

Leials  demohstransa  d'aquela  causa  dont  es 
doptes. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  27. 
Loyale  preui'e  de  cette  chose  dont  il  est  doute. 
Axc.  FR.  Ses  fais  en  font  la  dèmonstrance. 
Chaules  d'Ohléans  ,  p.  89. 
ANC.    CAT.  Demostranca.   anc.   esp.  Deinons- 
tranza.  it.  Dimostranza. 

g.  Demonstrament,  s.  m.,  présentation, 
manifestation. 

Eatro  als  jorns   de  son   df.mostrament  ad 
Israël. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Ltc,  cli.  i. 
Jusqucs  aux  jours  de  sa  manifestation  à  Israël. 

—  Preuve,  démonstration. 

La  taala  Dionisi  que  es  demostramek. 
Pierre  de  Coudiac  :  El  nom  de. 
La  table  de  Denis  qui  est  démonstrntion. 
A.NC.  c:at.  Demonstrament.  anc.  esp.  Demons- 
tramUnto.  esp.  mod.    Demostramiento.  11. 
Dimostramento. 

\0.  Demostratio,  .s./.,  lat.  dkmo/7.stka- 
rio,  démonslration,  dcscri|)tioi). 


MOS 


275 


IIkmcstratio,  es  cant  hom  recomta  e  récita 
alqn  negoci  qu'esfaytz. 

Leys  d'amorSj  fol.  1^8. 
Description,  c'est  quand  on  raconte  et  ia|ip()rle 
aucune  allaire  qui  est  faite. 

CAT.  Demostraciô.  anc.  esp.  Demostracion. 
esp.  mod.  Demonstracion.  port.  Demons- 
tracào,  demostracào.  it.  Dimostrazione , 
dimostragione. 

II.  Demostratiu,  adj.,  lat.  demonstra- 
Tiv«.v,  démonstratif. 
Sun  apelat  pronom  demostratiu,  quar  de- 
inostron  certa  peisona. 

G ra mm.  p ro i> e n c . 
Sont  appelés  pronoms  démonstratifs j  car  ils  dé- 
signent certaine  personne. 

Demostrativas  ,  coma  :  Veus. 

Lejs  d'amors,  fol.  100. 
Démonstratives ,  comme  .  Voilà. 
CAT.    Demostratia,    esp.   Dcmostra'.ifo.    pout. 
Démonstrative,  it.  Dimostrativo. 

MOSTRE  ,    s.     f/i.  ,    lat.     mo«str/////  , 
monstre. 

Serena  es  .1.  mostre  en  mar,  et  ha  cors  de 
femna  e  coa  de  peysso. 

A^.  et  f^ert.,  fol.  23. 

La  sirène  est  un  monstre  en  mer,  et  elle  a  corps 
de  femme  et  queue  de  poisson. 
CAT.  esp  Monstriio.  port.  Monstre,  it.  Mostro. 

2.  M0STRU0ZITAT,  .y.y! ,  monstruosité. 
Aqnesta   mostruozitat    o    defayssonament 

s'endeve  per  superfluitat  de  malaria. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.   33. 
Cette  monstruosité  ou  difformité  se  produit  par 
superfluité  de  niatièie. 

CAT.  Monstruositat.  esp.  IMonstruosidad.  port. 
Monstruosidadc.  it.  Mostrosità,  moslmosi- 
tà,  mostrtiositate,  inostrvositade. 

3.  MOSTRUOS  ,     JlOUNsTRUOS  ,    rtr^'.  ,lat, 

MONSTRuos«.y,  monstrueux. 
A  vcgadas  mostbdos  et  desfay.«sonat. 

Elue,  de  Ins  propr.,  fol.  i3<). 
Parfois  monstrueux  et  déformé. 
Bestias  que  son  dichas  mocnstruosas. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  29. 
Bêles  qui  sont  dites  monstrueuses. 
Fig.  Es  cauza  de  diversas  passios  eslianhas  cl 
MosTmrozAs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  b!{. 


a^e  MOT 

Est  cause  de  diverses  passions  étranges  et  mons- 
trueuses. 

CAT.  Monscruos.  esp.    port.    Monstruoso.   it. 
Mostroso,  mostruoso. 

MOT,  S.  m.,  gr.  (/.uBas,  mot,  parole. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  52. 

A  penas  podiaii  sospirar, 
Ni  MOTz  non  podian  formar. 

Piissio  de  Maria. 
A  peine  ils  pouvaient  soupirer,  ni  mots  ne  pou- 
vaient articuler. 

lea  ai  motz  mascles  auzitz... 
F,  MOTZ  femenis  pauzatz. 
Qq'  elh  aprenda  de  tu  los  motz  e  '1  so. 
AlMEBi  DE  Peguilain  :  Mantas  vetz. 
J'ai  ?nots  masculins  ouïs...  et  mots  féminins  posés. 
Qu'il  apprenne  de  toi  les  paroles  et  l'air- 
Loc.         Bon  MOT  per  rire. 

P.  DE  BussiGNAC  :  Sirventes.  f^ar. 
Bon  mot  pour  rire. 

ANC.    FR. 

Il  faut  avoir  toujours  le  petit  mot  pour  rire. 
OEuvres  de  Du  Bellay ,  fol.  I2i. 
E  '1  plan  e  la  montanha 
Nos  tolo  'Is  Turc ,  e  Dieus  non  vol  dir  motz. 

Kambaud  de  Vaqceiras  :  Aras  pot  bom. 
Les  Turcs  nous  enlèvent  et  la  plaine  et  la  monta- 
gne, et  Dieu  ne  veut  dire  mot. 

ANC.  FR.     Bien  l'aparchén  ,  mot  n'en  dist. 
Roman  de  Rou  ,  v.  ^0^5. 
Son  crozat,  e  d'anar  mot  no  fan. 

Bertrand  de  Born  :  Ara  sai  eu. 
Sont  croisés,  et  d'aller  ne  font  mot. 
IT.  Ale.s.sandro  non  li  fece  motto  niente. 
Cento  Noi'elle  antiche,  n"  3. 
Dels  antres  no  son  mot. 

Arnaud  de  Marueil  ;  Kazos  es. 
Des  autres  je  ne  sonne  mot. 
ANC.  FR.  Bien  sont  donc  co  li  vint,  mez  nul 
mot  n'en  sona. 

Roman  de  Rou,  v.  3/|5c). 
Tant  redoutoientla  fourssenerie  Frédégonde 
que  nos  n'osoit  mot  sonner. 
Chron.  de  Fr.,  Rec.  des  hist.  de  Fr.j  t.  III,  p.  220. 
Adv.  comp.  Lo  tran.slatet  Jeromia   de  ebrair 
en  Sati  de  mot  a  mot. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  ^8. 
Jérôme  le  translata  de  l'hébreu  en  latin  de  mot  n 
mol. 

ANC.  FR.  r.oiitoiu  li  r  ovre  mot  à  mot. 
]').  0E  SaiKte-Mm!!!k  ,  Chron.  dcNorm.,  fol.  i.')8. 


MOV 

El  ver  salm  que  comensa; 
Credo,  cre  tôt  de  mot  en  mot. 
LaNFRANC  Cigala  :  En  cbanlan  d'aquest. 
Au  véritable  psaume  qui  commence   par  credo,, 
je  crois  entièrement  de  mot  en  mot. 

— -  Chant,  chanson,  genre  de  poésie. 

El-  ai  cor  que  m'  assai 

De  far  nous  motz  ab  son  gnai. 

Pierre  de  Maensac  :  Trop  ai  estât. 
Maintenant  j'ai  désir    que   je  m'essaie   de  faire 
nouveaux  chants  avec  son  agréable. 
A  lieys  o  dearia  grazir 
Si  ja  fas  bos  motz  ni  gnai  so. 

Elias  de  Barjols  :  Mas  comjat. 
A  elle  cela  devrait  plaire  si  je  fais  jamais  bons 
chants  et  son  agréable. 
Cat.  il/or  esp.  port.  JVofe.  it.  Moto. 

2.  MoTiR,  V.,  déclarer,  indiquer. 
Part.  pas.  Lo  solelh  es  gravatz  de  satnrnns  en 
jorns  motitz. 

ijc.  de  Sjdrac,  fol.  125  bis 

Le  soleil  est  grevé  de  saturne  à  jours  indiqués. 

ANC  FR.  Se  la  charretée  dn  harenc  en  banne 

.se  deffant  de  plus  de  trois  cens  et  deniy  que 

il  ne  r  aura  moti  au  vendre,  le  harenc  de 

la  charretée  est  acquis  au  roy. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  T258,  t.  II,  p.  5'](i. 

MOUCOS ,    adj. ,   lat.    MucosM.y ,    mu- 
queux. 

Quan  hniniditats  moccosas  so  efundudas. 

Trad.  d'Âlbucasis,  fol.  8. 
Quand  humidités  muqueuses  sont  répandues. 

CAT.     MoCOS.    BSP.    MOCOSO.   PORT.  IT.   MuCOSO. 

MOVER,  MOVRE,  V.,  lat,  movere,  mou- 
voir, agiter,  remuer,  ébranler. 

Quan  vey  l'alaudeta  mover 
De  joi  sas  alas  contra  '1  rai. 

B.  DE  Yentadour  :  Quan  vey. 
Quand  je  vois  l'alouette  mout'oirde  joie  ses  ailes 
contre  le  rayon. 

La  cintatz  se  vueia, 
E  MOvoN  lor  carres. 
Rambaud  de  Vaql'EIRAS  :  Truan  mala. 
La  cité  se  vide ,  et  ils  meurent  leur  char. 
Termes  moven 
De  lor  logal  o  transmudau  , 
E  l'antrny  terra  occupan. 

Brev.  d'amor,  fol.  127. 
Ronuant  ou  transposant  les  termes   de  leur  em- 
placement ,  et  occupant  la  terre  d'aulrui. 


MOV 

—  Bouger,  défachei-. 

.Ta  no  m  vnelh  mais  de  sos  pes  mover. 

B.  DE  Ventadour  :  Oiiiiii  vei  la  (lor. 
ndsormais  je  ne  me  veux,  plus  bouger  de  ses  pieds. 
F^^.Beaa  très  ans  qu'anc d'un  voler  no  ysMOC. 
AuGlER  :  Por  vos. 
Il  y  a  Lien  trois  ans  qu'oncques  d'un  même  vou- 
loir il  ne  s'y  mut. 
Prov.     No  s  MovA  qai  ben  estai. 

Peyrols  :  Quoras  que  m. 
Ne  se  meui'e  qui  est  hieu. 

—  Retirer,  ôtcr,  écarter. 

E  'Is  buelhs  non  piiesc  de  lieis  mover. 

G.  Faidit  :  Ben  a  Aniors. 
Kt  je  ne  puis  cca;7er d'elle  les  yeux. 

—  Fig.  Commencer. 

Aissi  com  mov  mon  chant,  lo  fenirai. 

Foi.QtET  DE  Marseille  :  S' al  cor  plagues. 
Ainsi  comme  je  commence  mon  clianl ,  je  le  finirai. 

—  Exprimer,  manifester. 

Per  so  m  plane  e'n  mov  lanha. 

Pons  de  Capdueil  :  Ben  es  fol. 
Pour  cela  je  me  plains  et  j'en  manifeste  aflliction. 

—  Causer,  exciter,  susciter. 

El  ducx  vol  MOVRE  guerra. 

y.  de  S.  Honorât. 
Le  duc  veut  exciter  la  guerre. 
Non  MOVAS  trebayll  ni  nanza. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Ne  causes  tracasserie  ni  noise. 
Ben  es  fols  qui  ab  Tnrcx  mov  conteza. 

Le  CHEVALIER  DU  Temple  :  Ira  e  dolor. 
Est  bien  fou  qui  suscite  querelle  avec  les  Turcs. 

—  Venir,  provenir. 

D'  on  MOGurs  ni  en  qne  tornas. 

P.  Cardinal  :  Jliesum  Crist. 
D'où  tu  'Vins  et  en  quoi  tu  retournes. 
De  Dieu  laov  tôt  saber,  Salamos  n'  es  guirens. 

Pierre  de  Cordiac  :  El  nom  de. 
De  Dieu  'vient  tout  savoir,  Salomon  en  est  garant. 

— ■  Être  mouvant,  relever. 

Non  ai  dreg  al  fien  qn'ien  ai, 
S'  al  senhor  don  mov  mais  en  ve. 

P.  PiOGlERS  :  Tant  ai. 
Je  n'ai  droit  au  fief  que  j'ai ,  si  au  seigneur  dont 
il  est  mouvant  mal  en  vient. 

Maisos  ni  terra  que  mova   d'En  Kernar  de 
la  Tor. 

Charte  de  liesse  en  yduv.-rgne ,  de  1270. 


MOV 


277 


Maison   ni   terre   qui  meuve  du  seigneur  Bernard 
de  la  Tour. 

Part.  prés.   Los    bes  inovables  e  se  movbns  et 
no  mova  blés. 

Til.  de  1270  ,  de  In  famille  de  Gasc. 
Les  biens  mouvables  et  se  mouvant  et  non  mou- 
vables. 
Part.  pas.      Ja  no  fora  reniazuda  per  nos 

Esta  guerra  ,  pus  qa'  els  faiiz  son  mogcti, 
Bertrand  d'Allamanon  :  Ja  de  cliantar. 
Jamais  ne  serait  aliandonne'e  par  nous  cette  guerre  , 
puisque  les  faits  sont  suscités. 

Gens  contra  Iny  moouda 
Lo  fai  levar  en  vil  hruda. 

G.  RiQL'iER  :  Ane  mais. 
Gent  contre  lui  excitée  le  fait  e'iever  en  vile  re- 
nomme'e. 

Cor  de  tôt  joi  mogut. 

Hugues  de  Saint-Cïr  :  Longamen. 
Cœur  écarté  de  toute  joie. 
ANC.  FR.    Douloureux  souspirs   qui   de  cœur 
adoulé  luy  mouvoietit. 

OEuvres  d'Âlnin  Chartier,  p.  !\0Q. 
Ils  apaisent  les  flots,  ils  moiivent\es  orages. 
OEuvres  île  P.  Ronsard ,  l.  Il  ,  y.  102g. 
CAT.  Hlourer.  esp.  tout.  Mover.  it.  Movere. 

'i.  MoGUDA,  .y./.,  changement,  départ. 
Malvaza  m'es  la  moguda 
D'estiu,  don  val  meius  nios  chans 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Malvaza. 
Il  m'est  mauvais  le  départ  de   l'ele,   dont  mon 
cliaut  vaut  moins. 

—  Soulèvement. 

Fon  grand  mogbda que  l'om  appelava 

pastorels. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  7g. 
Fut  grand  soulèvement....  que  l'on  appelait  les 
pastoureaux. 

3.   MovKMEN  ,  .V.  f//.,  nioiiv(;uiont. 

Los  auzels  que  volon  am   \o   movemen   de 
lor  alas. 

Lo  {Irmamen  e'I   movemln   e'I  cors  de  las 
planetas. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  l^6  et  97. 
Les  oiseaux   qui   volent  avec  le   mouvement  de 
leurs  ailes. 

Le  firmament  et  le  mouvement   el   le  cours  des 
planètes. 

Fig.  Neguu   MovtME.N  d'ira  ni  de  rancor. 
f^.  et  rert.,  fol.  57. 
Nul   mouvement  de  colère  ni  de  rancune. 

—  Iiiipul.sioii. 


278  MOV 

Trobars  e  chantars  son  movemens  de  totas 
galliardias. 

Graniin.  provenc. 
Le  trouver  et  le  clianter  sont  impulsions  de  toutes 
géiiérosite's. 

CAT.    Moviinenc.   est».    Moviiniento,    port.   it. 
Movùnento. 

/|.    MOBILITAT,   S.f.,    lat.   MOBILITATCW  , 

mobilité. 

Per  douar  terapraïuent  a  sa  mobilitat. 

En  sas  parlidas  a  mobilitat. 

Eltic.  de  las  piopr.,  fol.  36  et  i56. 
Pour  donner  proportion  a  sa  mobilité. 
Dans  ses  parties  a  inobiliié. 
CAT.  Molilitat.  ESP.  MobiUdad.  port.  Mob'dl- 
dade.  it.  Mobilità ,  inobilitate ,  mobilitade. 

5.  MovABLETAT,  S.f.,  nuiliibilité. 
La  non  movabletat  del  sien  con.selh. 

Trad.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aux  Hébreux. 
La  non  iniilabilité  du  sieu  conseil. 

6.  MovEDOR,  aclj.,  mouvable,  remuable. 
De  cau.sas  non  movedoiras. 

Coul.  d'Alais.  Àrch.  du  Roj. ,  K.  70^. 
De  choses  non  moufables. 

7.  MovABLE,  adj.  ûyi  lat.  Momi^is,  mo- 
bile ,  mouvable. 

Uelhs  de  mantas  colors  et  mot  movables. 

Elue,  de  las  ptopr.,  fol.  252. 
Yeux  de  maintes  couleurs  et  inouU  mobiles. 
Illi  SOU  bestias  e  creaturas  movabi.a.s. 

Liv.  de  SjdiuCj,  loi.  3o. 
Ils  sont  bêtes  et  cre'aturcs  moufables. 
La  mai"  movabla  e  bruzens. 

Pierre  de  Cor.BiAC  :  El  nom  de 
La  mer  mobile  et  bruyante. 
ANC.  FR.  Comme  gens  qui  par  nature  sont  le- 
gier  et  mouvable. 
Gest.  de  Louis  le  Dcb.,  Rec.  des  Hisf.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  i3o. 
Selonc  ce  qne  movables  farent. 

Roman  de  la  Rose j  v.  16961. 

—  Qui  est  mouvant,  qui  relève. 

Los  bes  MOVABr.ES  e  se  moyens  e  no  mov  abi.es. 

Tit.  de  1270,  de  la  famille  de  Gasc. 
Les  biens  mouvubles  et  se  mouvant  et  non  mou- 
vables. 

8.  Mocio,  S.f.,  lat.  MOTio,  émotion, 
aj^italion. 

Per  que  aia  grauda  mocio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  17. 
Pour  iju'il  ail  'grande  agitation. 


MOV 

CAT.   Mocio.    ESP.   Mocion.    port.    Mocào.   it. 
Mozione. 

9.  MoTiu ,  adj.,  mouvable,  agitable. 

Als  nervis  sensitins  et  motius. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^8. 
Aux  nerfs  sensitifs  et  agilables. 

—  Moteur,  qui  fait  mouvoir. 
La  virtHt  motiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  18. 
La  force  motrice. 

CAT.   Motiu.    ESP.    PORT.   IT.  MotlVO- 

10.  AmOVER  ,  AMOVRE,  V.,   lat.  AMOVERE, 

faire  mouvoir,  diriger,  conduire. 

Ja  no  euh  en  balalha  nulhs  om  l' espar, 

Ni  que  auze  en  sa  terra  est  amover. 

Pioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ^7. 

Jamais  je  ne  pense  qu'eu  balaille  nul  liomnie  l'at- 
tende, ni  qu'il  ose  sur  sa  terrey«i/e  mouvoir  arcaée. 
ESP.  Amover. 

11.  COMMOCIO,   COMOCIO  ,   S.  f.,  lat.  COM- 

MOTio,  commotion. 
Per  forsa  de  comocio  de  vens  contraris. 
Toneyre...  el  cervel  f.i  comoc:io. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i38. 
Par  force  de  commotion  de  veiils  contraires. 
Tonnerre...  au  cerveau  lait  commotion. 
CoMMOTio  de  dentz. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  60. 
Commotion  de  dents. 

CAT.  Coimnociù.  esi-    Coninocion.  port.  Corn- 
mocào.  iT.  Commozione. 

12.  CoMOT ,   S.  m.,  commotion,  agita- 
tion, bruit. 

Doncx  ,  si  be  l'angel  son  per  tôt, 
En  nulh  logal  no  fan  comot. 

Erev.  d'amor,  fol.  19. 
Donc,  bien  que  les  anges  soient  partout,  en  nui 
lieu  ils  ne  fonl  bruit. 

13.  ESMOVER,  ESMOVRE,  V.,  lat.  AMOVERE, 

agiter,  avancer,  élancer. 

Silh  que  se  assalhilz  sou  plus  ardih  que 
cilh  que  los  assalho,  e  no  si  volo  esmovre 
contra  els. 

hiv.  de  Sjdrac,  fol.  58. 

Ceux  qui  sont  assaillis  sont  plus  bardis  que  ceux 
qui  les  assaillent ,  et  ne  se  veulent  pas  élancer 
contre  eux.  -- 


MOV 

Saill  en  enans,  f.smov  las  mans  e'is  bratz. 
G.  Raynol  n'APT  :  A  lornar  ni'er. 
Je  saute  en  avant ,  j'agile  les  mains  et  les  bras. 
Part.  pas.  La   servela  lor  es  tota   esmoguda 
per  lo  vi. 

LU',  de  Sjtirac,  fol.  58. 
La  cervelle  leur  est  toute  agitée  par  le  vin. 

14.  EsMOVEMEN,   S.   m.,    agitation,  re- 
muement, mouvement. 
Eulendra  I'esmovemen  de  l'aygiia. 

JAv.  de  Sydrac,  loi.  123. 
Knlendra  le  n'tmiemenl  <le  IVau. 
A>-c.  FR.  En  ce  temps  là  fa  crolles  et  esmouve- 

ment  de  terre  si  grans. 
Chr.  de  Fr.  Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  f .  IM,  p.  176. 
Car  ce  tant  seuileraent  il  feil  pour  esinoiive- 
merit  d'envie  et  de  convoitise. 

MONSTRELET,  t.   1  ,    fol.  63. 

i5.  EscoMovEK,  EScoMOVRE,  V. ,  émou- 
voir,  exciîer. 
F.scoMOC  les  .Sarraxis  contra  Karle. 

Cfit,  dcls  nposl.  de  lloma,  fol.  pS. 
Excita  les  Sarrasins  contre  Cliarles. 
Proc.  Aspra  paraala  EsroMov  forceneria. 
f\  et  Vert.,  fol.  3t. 
Apre  parole  excite  violence. 
Part. pas.  La  regina.  qiian  vie  son  frayie  mort, 
fo  EscoMAUGUDA  degrao  dol. 
EscoMACGCTZ  de  pielat,  ellis  ploreron. 

PlULOMF.lVA. 

La  reine  ,  quand  elle  vit  son  frère  mort ,  lut  ('mue 
(le  grande  douleur. 

/vmui  de  pitié,  ils  pleurèrent. 
vc.  FR.  11  ne  vit  oaqoes  le  benoiet  roi  lors 
irié  ne  escommétt  poar  ce. 
.'        i-  Saint-Louis,  à  la  fiu  de  .Toinville,  p.  36?.. 

l 'i.  EscoMOCio,  s.f.,  commotion,  agi- 
tation. 
l'rof.   Vis  trop  begns  fa!  ira  e  f.scomocio. 
Tiad.  de  Tiède,  fol.  l\5. 
Vin  trop  Lu  fait  colère  et  commotion. 

-.  EscoMOVEMEN ,  S.  171.,  ciiiotion,  agi- 
tation ,  soulèvement. 
Gran  f.scomoveme.v  se  levet  conlra  Loys, 
•  i-mperador. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  ti5. 
O rande  émotion  se  leva  contre  Louis  ,  l'empereur. 
I  scoMoviMENsde  lasredupiansas  de  la  terra. 

Calendrier  procenral. 
I^ilnlions  ^••^  puissances  de  la  torrf. 


MOV 


279 


i8.   Inmobilitat,  .y.  /;?. ,  lat.  immobili- 
TKTem  ,  immobilité. 
Ha  escortât  et  iNMoniMTAT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lof). 
A  obscurité  et  immobilité. 
cAT.    Immobilitat.    esi».     Inmovilidad.    port, 
linmobiUdade.    \y.    Iirunobilith,   iinmoMli- 
tate,  immobUhade. 

ig.   Pr.OMOVV.n,  pv.omovre  ,  n.,  lat.  pro- 
MovEivE  ,  j>i omoiivoif. 
Vol  PROMOVRE  en  plus  ant  loc. 

Picgla  de  S.  Benezeg ,  fol.  7  l . 
Veut  promntii'oir  en  plus  liaut.  lieu. 
Pari.  pas.  Era  rey  promogutz. 
Fo  PROMOGUTZ  en  l'emperi. 

Cat.  dels  nposl.  de  Roma,  fol.  166  et  176. 
Etait  mi  promu. 
Fut  promu  à  l'empire. 
CAT.    Proinoiirer.   Esr.    port.   Promover,    it. 
Prniniiovere. 

20.  Promotio  ,   s.  f,,   lat.    promotio  , 
pron.olioi). 
A  la  PROMOTIO  dels  cossols. 

Tii.  de  i368.  DoAT,  t.  CXXXl,  fol.  23. 
A  la  promotion  des  consuls. 
CAT.  Proniociô.  esp.  Promocioit.  port.  Promo- 
cao  IV.  Proinozione. 

ai.    PiKMOVKtV ,    REMÛVRE,  î».,   lat.    REMO- 

vi:i\r, ,  renouveler,  recommencer. 
Que  Cassa  esta  guerra  mai  remover. 

Piomnn  de  Gérard  de  Ptossillon,  fol.  Io5. 
Qu'il  la-se  plus  renouveler  cMXe  guerre. 

—  Picmuer,  déplacer,  retirer. 
Remova  et  este  tôt  aqiiel  liastiment. 

Til.  de  1269.  Àrcli.  du  Roj-.,  K.  17. 
Qu'il  déplace  et  ôte  tout  ce'  bâtiment. 

Pan.  pas.  D'aquest  loc  ma  carn  non  fon  anc 

REMOGDDA. 

V.  de  S  te.  Magdelaine. 
De  ce  lieu  ma  chair  ne  fut  oncipies  remuée. 
(AT.  Remourer.    esp.   port.   Remover.  it.  Ri- 
inovre. 

9.2.   Rrmotio,  s.  f.,    lat.   REMOTio,  re- 
muement, déplacement. 
La  qninla  per  kemotio. 

Leys  d'amors,  fol.  ')4- 
La  cinquième  par  déplacement. 

—  Secousse. 


So 


MOV 


SonremaugudasdelnrslocsperpaucaREMOCio. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  66. 
Sont  remuées  de  leur  place  par  petite  secousse. 

—  Exiraction ,  arrachement. 

A  las  dentz....  concassio  o  remocio. 

Trad.  d'iilhncasis,  fol.  22. 

Aux  dents...  clioc  ou  arrachement. 
CAT.  Be/nociô.  esp.  Rernocion.  it.  Rimozione. 


S.    m.  ,   remuement  , 


23.  Removemkn 
déplacement. 
Removemens  de  letra  o  de  sillaba. 

Leys  d'amors,  fol .  i  3 1  ■ 
Déplacement  de  lettre  ou  de  syllabe. 
Esr.  Bemovemienco.  it.  Rirnovimento. 

24.  Remota  ,    s.  f. ,   tronble  ,    remue- 
ment, agita  lion. 

Lo  fues  e'I  ven.s  e'I  oritz  fan  tal  remota 
Que  anc  non  .Tuzi.s  major. 

Roman  de  Gérard  de  RossiUon,  fol.  73. 
Le  feu  et  le  vent  el  les  cris  font  tel  remuement 
qu'oncques  vous  n'en  entendîtes  plus  grand. 

25.  Ramut,  s.  m.,  agilation,  murmure. 

Gardetz  no  i  sia  fahs  crilz  ni  ramutz. 

Roman  de  Gérard  de  Uossillon,  fol.  97.    , 
Que  vous  preniez  garde  que  n'y  soit  fait   cri  ni 
agitation, 

0.6.   Remotiu  ,   adj.,   expansif ,    qui  se 
propage. 
Solelh....  ha  virtut....  remotiva. 

E/uc.  de  las  propr. ,  foî.  ii5. 
Le  soleil....  a  vertu....  expansive. 

27.  SozjiovER,  sozMOVRE,  v.,  soulevcr. 
Fig.  El  sozMOV  lo  pobol  i)er  Iota  la  Jndea. 

Hist.  de  la  Bible  en  prov.,  fol.  62. 
Il  soulevé  le  peuple  par  toute  la  Judée. 
ANC.  E.sp.  Todo  el  fervor  que  era  somovido. 
Poema  de  Alcxandro .  cop.  178. 

28.  COMORDER  ,  COMORDRE  ,  V.,    émOU- 

voir,  exciter  à. 

Sui  brus 
Et  estrns 
A  lit.s  autras,  e  '1  cor  feing  prenis, 
Mas  pel  siea  joy  trep  e  sauta; 
No  vuelh  c'autra  in'o  comorda. 

A.  Daniel  :  Autct  e  Las. 
Je  suis  sombre  et  fier  aux  autres ,  et  le  cœur  je 
liens  comprimé  ,  mais  pour  la  sienne  joie  je  trépigne 
et  .saule;  je  ne  veux  pas  qu'autre  m^ excite  à  cela. 


MOY 

29.  CoMORSA,  i.f. ,  agitation,  dispute, 
contestation. 

Al  comte  que  ton 
Los  Frances,  e'is  escorsa, 

E'is  pen,  e'n  faî  pon , 
Quant  ab  luy  fan  comorsa. 

G.  FlGUElRAS  :  Sirventes  vuelli. 
Au  comte  qui  tond  les  Français  ,  et  les  écorche  ,  et 
les  pend  et  en  fait  pont,  quand  avec  lui  ils  fout  con- 
testation. 

30.  ACOMORDER,   ACOMORDRE ,  V.,   émOU- 

voir,   agiter. 

Amors  m' afrena  la  guauta  , 
Que  fols  gaps  non  I'acomorda. 

A.  Daniel  :  Aulet  e  bas. 
Amour  m'enfrène  la  boucbe ,  de  sorte  que  folle 
raillerie  ne  Vémeui^e  pas. 

MOYS ,  MOIS ,  MOix ,  adj. ,  lâche  ,  vil , 

sournois. 

Falz  prezicx 
D'omes  moys  ni  tricx. 
r.  Bbemond  Ricas  INovAS  :  Si  m  ten. 
Fausses  prédications  d'iiommes  lâches  et  trompeurs. 
Tug  cominalmeu 
Em  irafeguier  e  moys. 

Nat  de  Mons  :  Sitôt  non. 
Tous  généralement  nous  sommes  trompeurs  elvils. 
Aissi  quo'l  mois,  laire 
Son  quetz  e  celaire. 

RaiiioNd  de  MibAVAL  :  Enquer. 
Ainsi  comme  les  voleurs  sournois  sont  cois  et  dis- 
simulés. 
Fig.     Ab  liai  cor,  fi  e  puuc  moys. 

R.Vidal  de  Bezaudin  :  En  aquel  temps. 
Avec  cœur  loyal ,  pur  et  peu  sournois. 

2.    MOYSSART,     MOICHART,     ad/.,     lâchc  , 

vil,  méprisable. 

Adreg  e  franc  ses  cor  moyssart. 

R.  Vidal  de  Bkzaudun  :  En  aquel  temps. 
Loyal  et  franc  sans  cœur  ojH. 
Ab  MOICHARDA  machination. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1^2. 
Avec  lâche  macbination. 
Stibst.     Li  folh  e'i  fellon  e'I  moyssakt. 

P.  Cardinal  :  Ben  (enb. 
Les  fous  et  les  félons  et  les  lâches. 

MOYSO ,  .9.  /. ,  mesure. 

A  forma  ni  a  moyso  dessus  dita. 

TU.  de  i36o.  DoAT,  t.  LSVIl,  fol.  85. 
A  forme  et  à  mesure  dessusdite. 


MUD 

Ayc.TH.   La  bonclie  petite  et  {^rocelc. . 
Le  col  fil  (le  bonne  moisort. 
Gros  assez  et  Ions  par  raison. 
Boulons  i  ot  petis  et  clos... 
Si  en  i  oi  d'antre  maison. 

Roman  de  la  Rose,  v.  SSg  et  id^iQ- 

MOZIR,  V.,  moisir. 
Part.  pas.  Aina  locs  Mozn-z  et  pndens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  240. 
Aimo  lieux  moisis  et  puants. 
ANC.  Cat.  Mosir.  esp.  Mohecer. 

BIUCAL,  s.  m.,  h.'is  lat.  MucALi.v,  datte. 
Palnia...,  sos  fings...  so  ditz  mucai.s. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  217. 
Le  p,ilmicr... ,  ses  fruits...  sont  dits  dattes. 

MUCELLAGE,  ,y.   m.,  lat.  aiucillag;- 
nem,  mticilai^e. 

Que  la  fenina  sia  cristerizada  de  MncEr.i.A(;E 
de  ptilli. 

MUCELLAGE  de  fenngrcc  aiu  cizami. 

Trad.  d'jdlbucasis,  fol.  36. 
(^ue  la  ieinmc  soit  clyste'risc'c  avec  mucilage  de 
tilleul. 

Mucilage  de  fe'nugrec  avec  scsame. 
Axc.    CAT.    Mussilage.    f.sp.    Mucilagn.    port. 
Mucilagein.    n.  MucUagine,   iiutciUaghie , 
mucellagine . 

MUDAR  ,  T.  ,    lat.    mutare  ,   changer, 
transporter,  détourner,  différer,   dé- 
placer. 
Ja  no  volgr'alhors  MunAR  mon  garninicn. 

I.E  COMTE  DE  PoiTlERS  :  ConifiailllO. 

Je  ne  voudrais  jamais  transporter  ailleurs   mon 
étjuipage. 

An  MUBAT  Inr  estaje. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Ont  change  leur  demeure. 
Quasouna  creatnra 
Pot  MUDAK  ,  segon  natnra  , 
Son  bon  esser  de  ben  en  mal. 

Brev.  d'amor,  fol.  10. 
Chaque  créature  peut  changer,  selon  nature  ,  son 
bon  être  de  Lien  en  mal. 

El  fols  si  MUDA.  coma  li  luna. 

Trad.  debède,\ol.3-;. 
Le  fou  se  change  comme  la  lune. 

Los  quais  quatre  niestres,  ca.scun  an,  se  mu- 

riAR  Aîf  . 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1462,  t.  XV,  p.  47a. 
lit  . 


MUD  281 

Lesquels  quatre  maîtres  ,  chaque  année  ,  se  chan- 
geront. 

Tro'l  nom  d'amans 
En  drnt  se  muda. 

Kambaid  de  Vaqieibas  :  Kalenda  maia. 
Jusqu'à  ce  (|ue  le  nom  d'amant  se  change  en  lavori  • 
f.oc.     Aoras  non  ans  mudar 

Qn'ieu  no  cbant  al  vostre  somos. 
T.  vr.  G.  d'Uisel  et  de  M.  de  Ventadour  :  Gui 

d'Uiselh. 
Maintenant  je  n'ose  dij/'er-er  que  je  ne  chante  à  la 
votre  invitation. 

Non  MUDARAi  deserenaii 

Qu'ieu  non  desplev 
Un  son  novelb  qa'els  esbaiuley. 

P.  ROGIERS  :  Per  far  esbaudir. 
.Te  ne  différerai  pas  de'sormais  que  je  ne  déploie  un 
nouvel  air  qui  les  réjouisse. 

—  Muer. 

Deu  boni  son  auzel  agnizar 
Aissi  que  meills  deia  mudar. 
Dirai  co  si  deu  mudar 
Anzel. 

Dei'des  de  Prades,  yiuz.  cass. 
On  doit  allaiter  son  oiseau  ainsi  qu'il  doive  mieux 
muer. 

,Ie  dirai  comment  se  doit  muer  oiseau. 

Part.  prés.  A  senbor  modan,  so  es  assaber  a 
abbat  moren. 

Tit.  de  1287.  Doat,  t.  CXXX,  fol.  i58. 
A  seigneur  changeant,  c'est  à  savoir  à  abhé  mourant. 
Pare.  pas. 

"Voirai  lo  donc  mal  mudat,  gnallinier, 
Gras,  debaten,  que  non  pue.sca  volar. 
Bertrand  de  Born  ;  leu  m'escondisc. 
.Te  le  voudrai  donc  mal  mué,  gclinier,  gras,  se  dé- 
battant ,  qu'il  ne  puisse  voler. 
ANC.  FR,   Sans  vostre  auior  ne  m'a  vie  meslier  . 
Ne  je  ne  vuil  tôt  lo  siegle  en  muer. 
Le  CHATELAIN  "deColci  ,  chanson  8. 
Bien  me  revint  son  ^'racieux  langaige, 
Et  tosl  muej  mon  propos  et  coraige. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  4. 
On  sont-ce  bonneurs  qui  font  muer  les  meurs. 
Crétin  ,  p.  2.H2. 
Ceux-là  .sont  incontinent  muez  d'an'our  en 
haine  et  de  baine  en  amour. 

Comines,  liv.  I ,  p.  7.3. 
D'un  visage  constant  et  sans  muer  de  couleur. 
.\mvoT,  Tr.  de  Flutarque,  Vie  de  SylLi. 
c\T.  ESP.  port.  Mudar.  it.  Mutare. 


Mt'i»A  ,  .V.  /;  ,  mite. 


M\ 


283  MUD 

si  vosti'ansels  ,  avan  la  muoa  , 
A  tota  la  coa  perdiida. 

Deudes  de  Prabes  :  Aiiz.  eus  s. 
Si   votre   oiseau  ,   avant  la  mue,    a  toute  la  queue 
perdue. 
CAT.  ESP.  PORT.  îT.  Muda. 

3.  MuDAMEN,  .V.  m.,  changement. 

Seues  lunh  mudamen  ea  se. 

Brei'.  d'amor,  fol.  35. 
Sans  nul  changement  en  soi. 
L'orde  de  MunAMEN  del  enperi. 

Cal.  ciels  apost.  de  Roina  ,  fol.  io2. 
L'ordre  de  changement  de  l'empire. 

Tota  la  solfa  sai  e  los  set  mudamens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  tout  le  solfège  et  les  sept  changements. 
A.\r.  FR.  Par  muement  de  lieu  en  aulie. 

JOINVILLE  ,   p.    Il^g. 

CAT.  Mudatnent,  f.sp.  D/udarniento.  port.  ^Jii- 
damento.  it.  .yutamento. 

4.  MUTATIO  ,    MUTACIO  ,    MUDAZO  ,     S.f.   , 

lat.  MUTATIO,  mutation,  changement. 

Diens  no  pren  mutatio. 
Segon  diverses  iiiovemeas 

E   MUTACIOS. 

Brei-.  d'amor,  fol.  g  et  32. 
Dieu  ue  prend  point  de  changement. 
Selon  divers  mouvements  et  mutations. 
Grens  es  sopdosa  mddazo.s. 

Trad.  de  Bhde,  fol.  3o. 
Changement  subit  est  pe'nible. 
c.xr.  Mutaciô.  esp.  Miuaciou.  port.  Mutacào. 
IT.  Miitazione. 

5.  MUTABILITAT,    S .  f.  ,    !at.    MITTABILITA- 

lein  ,    mutabilité  ,    mobilité,    incon- 
stance. 

Mutabilitat,  sensiblelat. 
Gr;inda  mutabihtat. 

Elue,  de  las  propr.,  (ol.  i  et  uj. 
Hlol/ili/t',  sensibilité. 
Graiid<!  mobilité. 
CAT.  HJutabilitat.  e.sp.  Muiabilidad.  port.  Mu- 
tabilidade.    it.    Mtitabilità  ,    miitahilitate , 
miuabUitude. 

G.  MuDAYKjTz,  S.f.,  muable,  changeusc. 

I.nna...  es  muiiayritz  del  ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iitJ. 
La   lune...   rsl  rluingense  de  l'air. 


MUD 

7.  Mutable  j  mudable  ,  .y./".,  lat.  Mi  - 
TAïu'uV,  mobile,  changeant,  mitahlc 

l'^a  lioin  MUTABLE  de  loc  en  autre. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  117. 
Fait  l'iioniine  (7(«77^ert/!<  de  lieu  en  autre. 
A'qu  mot  so  mudabi.e. 

Lejs  d'amors ,  fol.  68. 
Quelques  mots  sont  muables. 
Tota  creatura  es  mudabla  per  sa  natura. 

r.  et  Vert.,  fol.  /|o. 
Toute  créai uie  est  changeante  par  sa  nature. 
CAT.  ESP.   Mudable.    port.   Ttludavel.   it.  3Jii 
tabilc. 

8.  Commutatîo  ,  S.f: ,  lat.  commutatio  , 
commutation,  changement,  figure  tic 
rhétorique. 

CoMMUTATios...  apelada  antliimetabola,  se 
fay  can  son  doas  senteutias  que  la  nna  es  ad- 
versaria  a  i'aulra,  et  hom  fay  del  mot  derrier 
premier  e  del  primier  derrier. 

Leys  d'amors,  fol.  iZ|(). 

La  commutation appelée  antiraétabole ,  se  fait 

quand  deux  phrases  sont  dont  l'une  est  contraii'e  à 
l'autre ,  et  qu'on  fait  du  mol  dernier  le  premier  et 
du  premier  le  dernier. 

CAT.   Coinmutatiù.    esp.    Conmutacion.   port. 
Cointnutacào.  i  r .  Cointnutaziotte. 

().  Comutatilt,  odj.,  commutalif,  chan- 
geahle,  variable. 

O   son...    COMCTATIVAS. 

Leys  d'amors ,  fol.  26. 
Oi:  elles  sont —  commutatii-es. 
CAT.  Comrniitatiu.  esp.  Comnatativo .  port.  it, 
Coiniiiutiith'o. 

I  o.  Inmutar,  V.,  lat.  immutarc,  changer. 
Part.  prés.  Requier  liUz  inmutant. 

Segon  la  qualital  de  la  vapor  inmutant  la 
cella  phaniastica. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  i5  et  78. 

Me([uiert  lumière  changeante. 

Selon  la  qualité  de  la  vapeur  changeant  le  siège 
fantastique. 
Part.  pas.    Els   inmutatz  ,    1'  esperit   animal 

corr. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  iG. 
Eux  changés,  l'esprit  animal  court. 
CAT.  Iminiitar.  esp.  Inimttar.  it.  Tmmutare. 

II.    InnilITAClO,    IINMUTACIO,    S.f.,    lat. 

immctatio,  changement. 


iMUD 

Desordenada  inwutacio. 
De  iMMLTACio  receplivas. 

Elite,  de  Ins  propr.,  fol.  .M^cV  \ll\. 
Changement  désortioniic. 
Susceptibles  de  clianf;ement. 
CAT.  Iinmiitaciô,  r.sv.  Inmutacion.  it.  Iinmu 
tazione. 

12.    InMUTABILITAT,  5.   /.  ,     lat.    IMAIUTA- 

BiLiTATc'w,  immutabilité. 

HaU   INNlUTABItlTAT. 

IwMUTABiLiTAT  se.s  t ransniutacio. 

Elue,  de  lus  propr..  Col.  i  et  !^. 
Ont  immuttihitite. 
Immutabilité  sans  transformation. 
t:àT.  Immutabilitat.  e.sp.  Inmutabilidad.  port. 
Iininiitabilidade.  ir.  IininiitabiUtà  ,  iminit- 
tabilitate ,  iinmutabilitade. 

î3.  Inmut.\tiu,  aclj.,  immiitatif,  chan- 
geant. 

VirtUt   INMUTATIVA. 

So  dels  elemens  ismutativa.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i()  et  ii^. 
Vertu  changeante. 
Sont  immutatii'es  des  éléments. 
ESP.  Inmututivo. 

i4-  Permutar,  V.,  lat.  pkkmutar^?,  per- 
muter. 

Desempari  e  doui  e  fermuti  de  mi  en  vo.s. 
Tit.  de  lajD.  Àrch.  du  Roy.  Toulouse,  J.  321. 
Je  désempare  et  donne  et  permute  de  raoi  à  vous. 

CAT.  ESP.  Permutar.  port.  Permudar.  it.  Per. 
mutare. 

I  5.  Permutatiu,  .y./.,  lat.  permutatio, 
permutation,  changement. 

Cofermi aquesta  permdtatio. 

2'i7.  de  1275.  Areh.  du  Roy.  Toulouse,  J.  32i . 
Je  conGrme....  celle  permutation. 
Permctatios  de  Ictia  o  de  sillaba. 

Leys  d'amnrs,  fol.  I2(. 
Permutation  de  lettre  ou  de  syllabe. 
i:AT.  Permutaciù.  ESP.  Pennncacion.  pokt.  Per- 
mulacào.  it.  Permutazioiie. 

16.  Permuta,  s.f.,  échange,  troc. 
Non  ha  loc  en  permctas  .simpias. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  io8'). 
>''a  pas  lieu  en  échanges  simples. 
«AT.  ESP.  it.  Permuta. 

17.  1'krmi;taijoji,  s.  m.,  irtxpieur. 


MUD  283 

Los  antres....  rERMtjr/. dors. 

Coût,  de  Condoin. 
Les  autres....  troqueurs. 

it.   Permutatore. 

i8.   Per.mutabi.k,  adj.  ,  lat.  permutaiu- 
i.is  ,  permutable,  changeable. 
Permutabi.a  per  .sa  condicio. 
Prepausan...  las  que  ban  iniuutabiiiîal  a  las 

PERMUTABI.AS. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  8  cl  [. 
Perniulahle  par  sa  condition. 

Préfèrent...   celles  qui  ont  immobilité  aux   chan- 
geables. 
IT.  Perinutabile. 

19.    Permutatiu  ,    adj.  ,    permutatif  , 
propre  à  permuter, 
O  son....  permctativas. 

Leys  d'amnrs,  loi.  2ti. 
Ou  elles  sont —  permufatifes. 
DeLs  cors  d'aqnels  qui  la  auzo  permltativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  46. 
Permutative  des  corps  de  ceux  qui  l'entendent, 
ir.  Permutativo. 

lo.  Remudar,  remuiar,  V.  ,  lat.  remu- 
TARe ,  remuer,  changer,  bouger,   sé- 
j)arer. 
Parlar  ni  remudar  no  i  s  pot. 

Liv.  de  Sydrae,  fol.  16. 
Parler  ni  remuer  ne  s'y  peut. 
Pero  si  s  remuda 
Malautes,  qiian  mielhs  coda 
En  antra  jiart  guérir. 

Peybols  :  Pus  de  mon. 
Pourtant  aussi  se  remue  le  malade,  quand  il  pense- 
en  autre  part  mieux  guérir. 

Mas  que  j)er  aisso  no  m  remct. 

Ra.mbal'd  b'Orange  :  Erquan. 
Pourvu  que  pour  cela  je  n<;  me  remue. 
Sol  non  polsa  ni  remuia. 

Roman  deJaufre,  fol.  ba- 
sculement ne  souille  ni  remue. 
Uig .       IJo7.  cavaliers  piezans 

Don  largueza  no  s  remuda. 
T.  pE  Glion  et  de  Maenabd  :  En  Maenard. 
Deux    clievaliers    prisés    dont    générosité    ne    se 
sépare  pas. 

Subst.  A  son  remudar  si  eversa  la  tuaiic. 
Liv.  de  Sydrae,  fol.  tiH. 
A  sou  ;-t//i»tr  se  reiivcr«cla  matrice, 
f  AT.  isr    Rcmiidnr.  it.  Riinutare. 


284 


MUD 


21.  Remudamen  ,   s,   m.,    remuement, 
mouvement,  agitation,  changement. 
Per  la  vanetat  del  dib  sauc  e  de  son  remu- 

DAMEN. 

Zii'.  de  Sjdrac,  fol.  10^. 
l'ar  la  légèreté dudit  sang  et  de  son  agitation. 
Al  REMCDAMENT  no  fassa  barat. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  r3o. 
Au  changement  <|u'il  ne  fasse  pas  trompeiie. 
ESP.  Remitdamiento.  it.  Ritnutainento. 

"2.1.    TrANSMUDAR  ,   TRASMUDAR,    V.  ,    lat. 

TRANSMUTARe,  transmucF,  transportei-, 

rhangor. 

"Virar  e  transmudar  los  molz, 

Leys  d'amors,  fol.  i^- 
Changer  et  transporter  los  mots. 
Laarador  termes  inoven 
De  lor  logal  o  trasmddan. 
Quart  r  onor  a  Dieu  degnda 
En  creatara  transmuda. 

Bref-  d'amor,  fol.  127  et  74» 
LaLoureurs  l'emuaut  ou  transportant  les  limites 
de  leur  local. 

Quand  il  transporte  à  la  créature  l'bonneur  dû 
à  Dieu. 

Part. pas.  Lasdlchas diclios  son  transmud auas. 
Lejs  d'amors,  lui.  108. 
Les  dits  mots  sont  transportés. 
ANC.  FR.  Destruisit  le  royaume  de  Assiir  et  en 
transmua  la  seigneurie  aux  Persans  et  aux 
Mèdes. 

Alain  Chartier,  p.  agS. 
Vous  qui  m'avez  en  rocher  transmué. 
Premières  OEuvres  de  Desportes ,  p.  353. 
<:,\T.Esi>.  Transinutar,  trasmitdar,  port.  Trans- 
iniitar,  transmudar.  it.    Trasmiitare ,  tra- 
tnutare. 

■iZ.    Tr.^NSMUTACIO  ,    TRASMUTACIO,    H.f., 

lat.  TRAN.SMUTATio,  transformation. 
Entro   que  es  digerida  et  La  presa  trans- 

MUTACIO. 

En  TRASMUTACios  de  metalhs. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i^  et  ;>,.'((). 
Jus([u'à  ce  qu'elle  est  digere'e  et  a  pris  transfor- 
mation. 

En  transjormations  de  métaux. 
tAT.  Transinntaciô ,  trasmiitaciô .  esp.  Transmu- 
taciotï ,  trasmiitacion,  trastniidacion.  port. 
Transmutacào,  trasimidaçào.  it.  Trasinii- 
tazione ,  irasmutagione  ,  tramiuazione  , 
tramiilaL'Ioiic. 


MUE 

24.  Transmud  AMEN  ,  trasmudamen  , 
s.  ni. ,  transformation  ,  permutation  . 
bouleversement,  changement. 

Lo  qnal  TRANSMCnAMEN  o  transpositio, 
Lejs  d'amors,  fol.  108. 
Lequel  changement  ou  transposition. 
î'"aj  d'nuiors  gran  transmudamen 
La  luna  mernian  e  creissen. 

Brei>.  d'amor,  fol.  34. 
Fait  grand  bouleversement  d'iiumeui's  la  lune  di' 
minuant  et  croissant. 

ANC.  t.<p.Trasmiidamiento-  iv .Trasmiuamento, 
tramittamento. 

2,^.    TrANSMUDABLE,  TRASMUDABLE,    adj., 

transmi'.table. 

Ses  coniensamen  e  ses  fî , 
Non  TRANSMUDABLES  atrcssi. 

Bref,  d'amor,  fol.  2. 
Sans  commencement  et  sans  fin  ,   non  transmu- 
table  pareillement. 

E.SP.    Trasmutoble.    port,    Traiismutavel.    it 
Trasmutabile. 

ftlUEIS,  mueg,  mug,  muog,  mog  ,  s.  /«.. 
lat.  M0f7i«s,  niuid. 

Ricliartz  inctra  a  mueis  et  a  sestiers 
Anr  et  argent. 

1>ERTRAKD  DE  BoRN  :  Miez  sirventcs. 
Ricliard  de'pensera  à  miiids  et  à  setiers  or  et  argent. 
Tu  li    donaras    .x.    sols,  o    .xx.   mugz  de 
blatz  chascun  an. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  39. 
Tu  lui  donneras  dis  sous,  ou  vingt  muids  de  hle 
chaque  anne'e. 
PORT.  Modio.  it.  Moggio. 

MUELHAR  ,  MOILLAR,  molhar,  mular, 
V.,  mouiller,  humecter,  tremper. 
Pel  miecb  de  la  mar  Roia  ,  ses  pe  molhar. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  129. 
Par  le  milieu  de  la  mer  Kouge  ,  sans  pied  mouiller. 
De  tal  suc  moilla  soven 
Penas  tinhosas. 

Deddes  de  Prades,  .duz.  cass. 
De  pareil  suc  mouille  souvent  les  pennes  teigneuses. 
Pero  soven  de  lagremas  en  muelh 
Mon  vis. 

AiMEiîi  DE  Peguilain  :  Lonjamcns. 
Pourtant  souvent  de  larmes  j'en  mouille  mon  visage. 
La  toizos  de  la  lana 
Que  s  MOiLi.ET  en  la  sec'  aire. 

Pierre  de  Corbiac  .  Domna  dcls. 
La  toison  de  la  laine  qui  se  mouilla  à  l'air  sec. 


MUG 

•  Lo  sol  al  matin  solelha, 

•  E'I  ni  vol  el  vcsprc  muelha. 

Bernard  de  Venzenac  :  Hueyraais. 
Le  soleil  au  niatiu  luil ,  et  la  nue  au  soir  mouille. 
Cant  plou,  soven  muelha. 

V.  de  S.  Honorât. 
Quand  il  pleut  ,  souvent  il  mouille. 
Substant.  D'  aital  cner  los  cove  far 

Que  no  duriscon  per  moillar. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cuss. 
De  tel  cuir  il  convient  de  les  faire  qu'ils  ne  dur- 
cissent pas  par  le  mouiller. 
Part.  pas. 

Pietatz  l'eu  a  prcza,  car  H  sant  son  mutât. 

y.  de  S.  Honorai. 
Pie'te'  l'en  a  prise  ,  car  les  saints  sont  mouilles. 
Daretz  carn  tie  petit  anhel 
En  lait  de  cabra  freit  moilt.ada. 

Deudes  de  Prades  ,  yiuz.  cass. 
\ous  donnerez  cLair  de  petit  agueau  trempée  en 
lait  de  cbèvre  froid. 
CAT.   ^InUar.  ESP.   Mojar.   port.   Molhar. 

•?..  MoYLLADURA  ,  S.  f.,  mouilliirc,  hu- 
midité. 

Ni  nnlla  moyixadora  , 
Que  non  troberon  aigna. 

/'.  de  S.  Honorât. 
ISi  aucune  humidité,  vu  cfu'ils  ne  trouvèrent  eau. 
CAT.    MilUadiira.   esp.  IMojadura.  port.    Mol- 
hadura. 

3.  Rf.muei.har,  7K,  mouiller,  humcctiT, 
détrein|)er. 

Quar  pins  mois  torna  qu'abelba 
Coy  tôt  jorn  aiga  remuelha. 

Bernard  de  Venzenac  :  Hueymais  pus. 
Car  il  devient  plus  mou  qu'abeille  que  tout  le  jour 
l'eau  mouille. 

CAT.  Remtdlar.  esp.  Remojar.  port,  licinolliar. 
iT.  RimoUare. 

4.  Rkmuf.yll,  remoil,  s.  m.,  hiiiuitlitc-, 
détrempe. 

Non  troberon  aygna  ni  vena  de  remueym.. 

y.  de  S.  Honorât. 
JN'e  trouvèrent  eau  ni  veine  A'humidilé. 
Fig.       Las  lez  roetez  en  remoill. 

T.  DE  Lantelm  et  de  Lanfranc  :  Lanfranc. 
Les  lois  vous  mettez  en  détrempe. 
CAT.  Rcmull.  ESP.  Reinojo.  port.  Reinol/in. 

MUGIR,  V.,  I;U.  MtGiRc,  mugir. 


MUL  285 

On  trntnc  dans  les  Lefs  d'amors , 
fol.  92,  pour  la  3''  pers.  du  prés,  do 
l'indic.  :  mugisc,  mijGisshi,  il  mugit;  et 
fol.  94  ,  pour  la  5''  pers.  du  prêt.  :  mugi, 
MUGic ,  il  mugit. 
ESP.  PORT.  Mugir.  iT.  Muggire. 

2.  MuGiMEN,  S.  m.,  mugissement. 
Lo  MUMMEN  del  buou. 

Leys  d'umovs,  fol.  2. 
Le  mugissement  du  bœuf. 

—  Cri ,  hurlement. 

Gitavo  tan  grans  mugimens. 

dit.  dels  upost.  de  Roma,  fol,  iji. 
Jetaient  de  si  grands  cris. 

ML JOL  ,  s.  m.,  lat.  mug/l,  mulet,  sorte 
de  poisson. 
McjOL  ,  qnau  ve  lors  agaytz...  torna  arreyra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   |55. 
Le  mulet ,  quand  il  voit  leurs  pièges...  retourne 
.-.'.rière. 
<:at.  esp.  Mtijol.  iT.  Muggine. 

MUL ,  s.  m.,  lat.  mvuis,  mulet. 

Bnrdonem  prodncit  eqnas  conjnnclns  asellse, 
Procréât  et  yivt.um  junctus  asellas  equae. 
Ebrard.  Betln.  ,  in  grœcismo. 
Perdet  très  cavals  et  un  mul. 

Guillaume  de  Berguedan  :  l\Ial  o  fe. 
Perdit  trois  chevaux  et  un  mulet. 
ANC.  FR.   Et  si  donna  an  roi  Noblon 

Cargiés  trente  muls  arragons 
De  pieres  et  d'or  et  d'argent. 

Roman  du  Renarf,  t.  IV,  p.  425. 
ANC.  CAT.    ]\lltl.    ESP.    PORT.    IT.    Mu/o. 

■}..  MuLA,  s.f.,  lat.  MULA,  mide. 
Sembla  mula  quan  reguauba. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Un  tricbaire. 
Ressemble  à  mule  quand  elle  rechigne. 

CAT.   ESP.   PORT.    IT.    Mula. 

■').   Mulet,  s.  m.,  mulet. 

Lo  duc  Teri  d'Ardena  sus  un  mulet  lo  lia. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  /(832. 
Le  duc  Thierry  d'.Ardenne  sur  un  mulet  le  lie. 
ESP.  Mideto.  IT.  Midetto. 

4.  Mui.eiar  ,  V. ,  aller  à  mulet. 

Li  Espanbol  muleio. 

Leys  d'amors,  M.  5i. 
i.c-,  E^p;i(;nols  ronl  à  mulet. 


:*86  MUiN" 

5.   MuLiN,  (idj.,  de  mule,  de  mulet. 
Carns  mdlinas  so  peiors  que  d'aze  per  digerir. 
Kliic.  de  lits  propr.,  ibi.  7.!i!^. 
heschdirsde  mutt'l  .sont  pires  quetl'âne  pour  digérer. 
IT.  Midino. 

I\IUN,  MON,  MONT,  S.  m.,  lat.  mxmmis , 
monde,  univers. 
Mielz  sabelz  gardîa*  hoiue  de  dan  , 
Que  venb'a  vos,  qa'autre  reys  qu'ai  mun  sia. 

FoLguET  DE  LuNEL  :  Al  l)On  rey. 
Mieux  vous  savez  garantir  de  dommage  homme 
(|ui  vienne  à  vous  ,  qu'autre  roi  qui  soit  au  monde. 
Mielher  etz  del  mon  e  la  belaïre. 

Perdigon  :  Aissi  cum  selli. 
Vous  êtes  la  meilleui-e  du  monde  et  la  plus  Ijelle. 

—  Mystiq.  Le  siècle. 

Trop  aiueron  lo  mont,  e  pauc  lo  paradis. 

La  nobla  Leyczon. 
Aimèrent  heaucoup  le  monde,  et  peu  le  paradis. 

—  La  vie  future,  le  ciel. 

Totz  l'autre  mons  no  m  poiria 
Teuer  nulh  pro,  s'ieu  no  us  vezia. 

l'oNS  DE  Capdueil  :  S'anc  fis  ni. 
Tout  l'autre  monde  ne  me  pourrait  tenir  nul  pro- 
fil ,  si  je  ne  vous  voyais  pas. 

—  La  nature,  la  terre. 

Belh  m'es  lo  dous  temps  amoros, 
Lanqnaa  lo  mons  reverdezis. 

Arnaud  de  Marbeil  :  Belli  m'  es  lo. 
M'est  beau   le  doux    temps  amoureux  ,  quand  la 
nature  reverdit. 
ANC.  FR.    Koriune  se  jeue  del  mont: 

Li  un  vienent,  li  autre  vont. 

Roman  du  Renart,  t.  III,  p.  291. 
E  li  dus  jura  Dex,  ki  li  mund  pot  salver. 
Roman  de  Rou,  v.  3849- 
CAT.  Mo7i.  ESP.  l'oiiT.  Munclo.  IT.  Mondo. 

2.    MONDAN,   MONU.V,   Oclj.  ,     lat.    MUNDA- 

■sus ,  mondain,  du  monde. 
Jois  mondans  es  dolors. 

B.  ZoRGi  ;  Ben  es. 
l'iaisir  mondain  est  douleur. 
Aquestas  doas  maneras  d'amors  son  comu- 
iials  a  lotas  mondanas  crealuras. 

Brev.  d'atnor.  Col.  4- 
Ces   deux   manières   d'amour   sont  communes    à 
toutes  créatures  du  monde. 

c:at.    IMondti ,  muiuli'i ,   est.   tokt.    Mundano. 
vr .  Mondano. 


MUN 

3.  MUNIJANAL,     MONDANAL  ,    ndj .  ,    UlOn- 

dain. 
Pessaaiens  carnals  e  mondahai.s. 

V.  et  Vert.,  fol.  88. 
IVnsées  ciiarnelles  et  mondaines. 

Ni'ls   MONDANALS  LeS. 

ILeys  d'amors,  fol.  28. 
IV'i  les  biens  mondains. 
Cort  ecclesiastica  o  mdndanai.. 

TU.  dû  1373.  DoAT,  t.  CXXV,  fol.  65. 
Cour  ecclésiastique  ou  mondaine. 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  Miindaiial. 

4.  MUNPIAL  ,    MONDIAL,    ndj.,   lat.     MUN- 

DiALiV,  mondain,  du  monde. 

De  !a  natura  e  de  disposicio  mundiai.. 

Dieus  qui,  en  la  civilitat   mondial,  es  un 
princep  réglant  ,  ordenant. 

Elue,  de  laspropr.,  fol.  io5et2. 

De  la  nature  et  de  disposllion  du  monde. 

Dieu  qui ,  dans  la  civililé  mondaine,  est  un  prin- 
cipe réglant ,  ordonnant. 
ANC.  ESP.  Miindial.  it.  Mondiale. 

MUNDAR,  MONDAR,  V. ,  lat.  mundare, 
monder,  nettoyer,  purifier. 
De  la  sotil  pel  los  mcndatz. 

Detjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
De  la  fine  peau  vous  les  mondez. 
Fig.     MoNDAN  los  de  lors  malvestatz. 

Bref,  d'amor,  fol.  2. 
En  les  purifiant  de  leurs  méchancetés. 
E  '1  mons  es  estranhaiz  de  mondar, 
Qaar  bom  uo  crt-  autre  ni  es  crezutz. 
G.  BiQUiER  :  Fortz  guerra. 
Et  le  monde  est  éloigné  de  se  purifier,  car  liommo 
ne  croit  un  autre  ni  n'est  cru. 

Ses  MONDAR,  non  pot  montar  anion. 

Serveri  de  GiRONE  :  Del  mon  volgra. 
Sans  se  purifier,  il  ue  peut  monter  là  haut. 
Part.  pus.   Aprop  aurelz  un  budel  quist 
De  galina,  e  be  mondât. 

Deddes  de  Prades,  Auz.  cuss- 
Après  vous  aurez  cherché  un  boyau  de  poule,  et 
bien  nettoyé. 

Vo  sanada  e  mondada. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol-  2. 
Fut  guérie  et  purijiée. 

\t(C..  FR.  -Monder  ne  se  pnet  bom  mondains. 
S'il  n'est  desmondés  dou  monde  ains. 

Roman  du  Pienart,  t.  IV,  p.  1^5. 
Ainsi  Jbésns-Crist  te  munda. 

Jehan  de  Meung  ,  Test.,  v.  898. 


MUN 

J-es  vieux  péchés  des  âmes  lave  et  miincle. 
Força  DEL  ,  p.  2(i5. 
(.AT.  Miindar.  esp.  pout.  Mondar.  it.  Mondarc. 

2.     MUND,    MON,    MOMÎK  ,    HinNDE  ,    fldj .  , 

lat.  MUNDM^y,  pur,  nef. 
Er  Hel  tôt  mons  e  lavalz. 

Pons  de  Capdleil  :  En  lionor. 
Sera  du  tout  net  et  lave. 
Us  grens  peccaiz  que  m  cofon , 
E  vos  podelz  m'en  f;ir  mon. 

G.  RiQt'iEH  :  Aissi  coni  es. 
Un  grief  pe'clie' ijui  me  confond,  et   vous  pouvez 
m  en  faire  pur. 

Tan  vos  vi  boua  e  lielia  , 
E  de  totz  mais  munda  e  pucclla. 
Un  troubadour  anonyme  :  .Si  trol)ess  tau. 
Tant  je  vous  vis  lionne  et  belle  ,  et  de  lous  maux 
pure  et  pucelle. 

Ses  cor  vauc  e  ses  cor  veng.... 
Que  de  cor  soi  mondes  e  blos. 

FoLQUET  DE  RoMANS  :  Domna  ieu  prcn. 
Sans  coeur  je  vais  et  sans  co'ur  je  viens... ,  vu  que 
de  cœur  je  suis  net  et  vide. 

ANC.  FR.  Nus  n'est  si  justes  ne  si  mondes 
Qui  ne  périsse  à  cel  passaige. 

Fabl.  et  conl.  anc. ,  t.  I  ,  p.  aSy  . 
Or  preiom  Den  ke  pur  sa  grâce 
De  nos  péchiez  rniindes  nus  face. 

Marie  de  France  ,  t.  II  ,  p.  499. 
Haute  dame  ,  pucele  monde. 

Fabl.  et  cont.  anc,  I.  II  ,  p.  :^37. 
ESP.  Mondo.  PORT.  Nitndo.  it.  Mondo. 

3.  MiixbiTiA ,  MONniciA  ,  s.f.,  lat.  mux- 
niTiA,  piifeté,  proprt'tt'. 
Lors  vesiirs  era  hlanx  en  signe  de  mondicia. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  i5i. 
Leur  vêtement  e'tait  Liane  en  signe  de  pureté. 

Las  non  munditias....  de!  antechrist. 

Doctrine  des  l'^audois. 
Les  non  puretés....  de  l'anlcclirist. 
ANi;.  FR.  Chasteté  et  iniindicité  doivent  mettre 

la  blanche  nape  licitemant. 
Henri F,sTiENNE,y://jo/./jof(r//('>of/o<('j  t.  H, p.  309. 
PORT.  31undicin.  it.    Mondizia. 

1 .   MuNDAiiENT,  S.  m.,  épuiL'inent ,  pu- 
rification. 
ÎVIuNDAJiENT  de  l'esposa  de  Christ. 

Doctrine  des  fraudais. 
Purification  de  i'epouse  de  Christ. 
IT.   Mondainento. 


MUN  287 

;").    MoNnANSA,  .s.  f. ,  purification. 
Perdonansa 

^'  er   MONDANSA. 

J.  FsTEVE  :  Lo  sentiers. 
Pardon  en  sera  purijiciition. 

G.  MoNDADOu,  S.  ///.,  vaniRMir,  ncttovciii'. 
Monda  HORS  et   baruteladors   Cizen   un  cors 
de  MONDADORs,  ho  liarnteladors. 

Curtulaire  de  Montpellier,  in  fine. 
l''anncius  et  hluleurs  faisant   un  torps  de    van- 
ntiirs,  ou  Ijluleurs. 
ESP.  PO  UT.  Mondador.  it.  Hlondatore. 

7.  MUNDIFICAR  ,     Mt^NDIFICAR  ,     V.,    ptlti- 

ficr,  nettoyer. 

Per  nafra  mondifioar. 

Brei'.  d'amor,  loi.  .^o. 
Pour  nettoyer  blessure. 
MuNDiFiCAR  les  malaules. 

Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  21 1 . 
Purifier  les  malades. 
Fig.     Home  luocz  non  mondifica, 

Mas  hoiu  sanhs  lo  loc  sanctifica. 

Brei>.  d'amor,  fol.  98. 
Le  lieu  ne  purifie  pas  l'bomme,    mais   l'iiomim: 
saint  sanctifie  le  lieu. 

ANC.  v\\.   Ouaut  cilz  qui  tout  fist  et  créa 
Nos  péchiez  y  motidifia. 

,lr;iiAN  DE  Meung.  Test.,  v.  247- 
Craitite  de  Dieu  est  la  vive  fontaine 
Mondifiant  toute  macule  humaine. 
.1.  IjOIIcuet,  Triomph.  de  Franiois  Iir ,  fol.  IS7. 
ESP.  pour.  Mondijîcar.  it.   Mondificare. 

8.  IMuNoiFicAcio ,    .S-,  f.,    nettoiement, 
ptirilicatioi). 

Mdndii-icacio  dels  enfaniz. 

Cove  qu'el  malaiite  ose  de  MUNniFiCAcio  tic! 

sieu  cors. 

Trad.  d'.4lbi,rasi.i,  M.  3o  et  48. 

Nettoiement  des  enfants. 

Il  convient  ([uc  le  malade   use  de   la  purijicalion 
de  son  corps. 
IT.   Mondificazioiie. 

().  Desmumjar,    V.,   salir,  contaminer, 
souiller. 

E'I  mous  degra  moudar,  mas  jier  un  poai... 
Desmundet  si. 

Serveri  de  Girone  :  Dcl  mon  volgra. 
Kl  le   monde  devrait  se  purifier ,   mais  pour   une 
pomme...  il  se  souilla. 
xNc.  ru.   K.i  se  desmonde  et  ki  se  mont;... 


288  MUN 

El  s'il  il  vient  k'  il  se  desmondent. 

Errant  faisons  k'il  se  remondeut. 

Roman  du  Renart,  l.  IV,  p.  l'j^. 

lO,    ESMUNDAR,    7K,  lat.    EMUNDAR6',   pUl- 

ger,  purifier. 

Fig.  Non  ESMUNDAM  nostra  pessa. 

Flaire,  esmundem    nos   de  toia  orduma  de 
cbara. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  5^  et  60. 

Wons  lie  purifions  pas  notre  pensée. 

Frères  ,  pitrifions-Dotis  de  toute  ordure  de  chair. 

Part.  pas.  Per  orazos  sein  esmundat. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  66. 
Par  oraisons  nous  sommes  purifiés. 
ANC.  FK.  De  mes  péchiez  treslnzm'esinonderoie. 
Bekker,  p.  173. 

îi.   Emundamen  ,   s.    m,,   purification, 
épurement. 

Amors 
De  Dieu  er  guitz 

Dels  EMUNDAMENS 

De  lurs  falliraens. 

J.  EsTEVE  :  Quossi  nioiia. 
Amour  de  Dieu  sera  guide  des  purifications  de 
leurs  fautes. 

12.  Emundacio,  s.f.,  lat.  emundatio  , 
purification. 
Donec  salut  et  emundacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5[. 
Donna  salut  et  purification. 
EST.   Emundacion. 

i3.  Inmundicia,  s.f.,  lat.  immunditia, 
immondicité,  impureté,  saleté. 
Tota  INMUNDICIA  no  sia  nomnada. 

Trad.  de  Uede  ,  fol.  \(\. 
(Jue  toute  impureté  ne  soit  nommée. 
Puiga  INMUNDICIA  de  uelhs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  210. 
I'ui[;e  intuiondicité  d'yeux. 
CAT.    Immundicia.    esp.    Inmundicia.    tort. 
Immundicia.  it.  Immondizia. 

MUNICIPAL,    adj.,    lat.    mumcipauV, 
municipal. 

Statuts   MUNICIPALS. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I  ,  p.  98. 
Statuts  rnuniripau.r. 


MUN 

Las  dichas  costumas  e  leis  municipals. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  ^2. 
Les  dites  coutumes  et  lois  municipales. 
CAT.  ESP.  PORT.  Municipal,  it-.  Municipale. 

1.    COMUN,  COMO,  (iclj.,  lat.    comwdn/.v, 
commun. 
Puis  lo  départ  lo  coms  a  gen  comuna. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  ioj. 
Puis  le  comte  le  distribue  à  gent  commune. 
CoMUN  son  aquel  que  perteno  al  mascle  et 
al  feiiie  enseni. 

Grayn.  pro\'. 
Communs  sont  ceux  qui  appartiennent  au  mas- 
culin et  au  féminin  ensemlile. 

Totas  res...  han  una  fi  comdna. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2. 
Toutes  choses.,    ont  une  fin  commune. 
Segond  la  disposition  del  drech  coiviuN. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  5. 
Selon  la  disposition  du  droit  commun. 

Siihstantiv.  Communauté,  la  commune. 

Sona  '1  canipana  , 
E  lo  vielhs  coMUNS  venc... 
Tantas  n'a  prez  e  derocad'  e  morta , 
Qh' el  vielhs  coMUNSs'esraay'e  s  desconorta. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  niala. 
Sonne  la  cloche,  et  la  vieille  communauté  vint. 
Tant   en   a  pris  et   renversé  et  détruit,    que    ; 
vieille  communauté  s'effraye  et  se  déconcerte. 
L'  onratz  comus  de  Florensa  valens. 
G.  RiQUiER  :  Tan  m'es. 
L'honorée  commune  de  Florence  vaillante. 
Alcus  hoiD  qui    fo  amministraire  del    avei 
del  COMUN  d'alcuna  terra. 

Trad.  du  Code  deJustinien,  fol.  l5. 
Aucun  homme  qui  fut  administrateur  de  l'avoii 
de  la  communauté  d'aucune  terre. 

Autra  despensa  et  servizis  facbs  en  1'  ostal 
del  coMUN  als  oossols,  familiars  et  autres. 
Tit.  de  i.''i28.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III ,  pr.,  p.  227 
Autre  dépense  et  service  faits  en  l'hôtel  de  la  coin 
mune  aux  consuls  ,  domestiques  et  autres. 

—  Trésor  public. 

Deu  tornar  al  lisco,  so  es  lo  comos  de  Iloiii.i. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  ^7. 
Doit  retourner  au  fisc,  c'est-à-dire  le  trésor  àe  Ronit 
Adv.  comp.  Quant  tn  métras  ta  oratio  en  coml  , 
tu  as  part  el  comunal  de  saucta  Glieya. 
F.  et  Kert.,  fol.  Sç). 
(^)uaut  tu  mettras  Ion  oraison  en  commun  ,  tu  .1 
part  à  la  coMimunaulé  de  sainte  Eglise. 


MUN 

AKC.  Fa.  S'assemblèrent   ceux   dnilit   commun 
en  très  grand  nombre. 

MONSTIIEI.F.T,   t.   1,  fol.  244- 

CAT.  Coinù.  Hsr.  Comun.   port.  Commun,   n. 
Comune. 

3.  CoMUNA,  coMUNiA  ,  s.f.,  communc. 
Lo  reis,  sas  comunas  a  fort  <ti)nio 
Per  anar  mètre  setge. 

Ilnman  de  Gerat-d  de  nnssillon,  fol.  p^. 
I.e  roi ,  SCS  communes  a  fortement  sommé  jioiii' 
nller  mnltre  sie'fie. 

Aqui  vengro  gran  re  de  comunias. 
Philomeka. 
Là  vinrent  beaucoup  de  communes. 
ANC.  CAT.  iT.  Coinunn. 

/|.    COMINAlJ,    COMUNAL,    COMMUNAL,   CU- 

MUNAL,  adj'.,  commun,  jDiiI)Iic,  movon. 
Metrem  Ta  San  Gili ,  coiu  en  loc  cominal. 

P.  Dkejiond  Ricas  novas  :  Pus  partit. 
Nous  le  meltrous  à  Sainl-tîiUos   comme  en    lion 
commun. 

Antafort,  lo  lor  comunai.  castel. 

/^.  de  Bertrand  de  Born 
•Vulefort ,  le  leur  cliâteau  commun. 
La  vida  cumunai.  de  noslre  refreytor. 
y^.  de  S.  Honorât. 
La  vie  commune  de  notre  re'fectoire. 
A  totz  es  coMUNAi.s  niorlz. 

;VlMERI  DE  BELr.lNOY  :  Ouanl  mi. 
.\  tous  est  commune  la  mort. 
Si  fempnas  communals  nsa. 

Deldes  de   Prades  ,  Auz.  cass. 
S'il  fréquente  femmes  publiques. 
ANC.  FR.  Après  ce,  retoiirua  à  la  y'w communal. 
Chronique,  Ms.  de  Berne,  t.  II,  fol.  ^8. 

• —  Égal ,  pareil. 

Ainix,  son  home  comisai.. 

IL  Vidal  de  BEZAfDLN  :  Enaquel. 
Ami  ,  les  lioraraes  sont  égaux. 

—  Vulgaire,  bas. 

Naysser  vole 

El  pus  cominai.  luoc:  que  sia. 

Les  sept  Jujes  de  la  Fieri;e. 
Voulut  naître...  au  lieu  le  plus  commun  qui  soi!. 
.'itibst.    .Mon  .sirventes  tramet  al  ominal 
De  tota  gen. 

RaIMOND  de  CaSTELNAV  :  Mon  sirvenle^. 
.le  transmets  mon  sirvcnte  au  commun  ^^^^.  loiiU- 
i;i.nl. 

.Sirventes  non  es  lci;ils  , 

111. 


MUN 


.89 


I  s'  OUI  nu  i  ausa  dir  los  mais 

Dels  menors  e  dels  comunai,s  , 
E  majornient  dels  majorais. 

Pons  Barra  :  Sirventes  non. 
lu  sirvente  n'est  pas   loyal  ,  si  on  n'ose  y  dire  \c% 
défauts  des  petits  et  des  moyens,  et  principalement 
des  supérieurs. 

—  Suhstant.  (.oinmiinaut»',  commune. 
En  Rernar  de  la  Tor  a  donat  e  altreiat  a] 

CUMINAT.  de  Bessa...  Lo  cominat.s  de  la  vila. 
Charte  de  Besse  en  y/ui>erf^ne,  de  1270. 

Leseinneur  Bernard  de  la  Tour  a  donné  et  octroyé 
au  commun  de  Besse...  Le  commun  de  la  ville. 

El  coMUNAî.  d'Agen,  de  la  cintad  e  del  bore. 
Tit.de  1226.  Bis  t.  de  La  ng^uedoc,  t.  II,  pr.,  col.  3o8 

Au  commun  d'Agen  ,  de  la  cité  et  du  bour". 

—  yédverhiol.  A  la  fois,  en  commun. 
Feron  sobr'  els  rotiers  tuit  essem,  cominai.. 

GuiLI.AU.ME  DE  TtJDELA  . 

Frappent  sur  les  routiers  tous  ensemble,  à  la  fois, 
.'idv.  comp.     A  foc  crido  per  cominal. 

Arnaud  de  Carcasses  :  Dins  un  verdier. 

-\u  feu  ils  crient  en  commun. 
ANC.  CAT.  ESP.  Comunai,  it.  Comiinale. 

5.    COMUNALHA,  COMirNAII.LA  ;   S.  f,,  COITl- 

munauté,  société. 

E'I  met  en  la  coimunah.la. 

Marcabrvs  :  Quant  l'aura. 
Et  le  met  en  la  communauté. 
Adv.  comp.  lea'lh  part  l'nou  e  la  inealha, 
K,  .s'el  puey.s  vol  la  niia  part, 
lea  la'lh  giet  de  comukalha. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  on  molz. 
Je  lui  ]iartage  l'œuf  et  la  moelle,  et,  si  ensuite  il 
veut  la  mienne  part ,  je  la  lui  jette  de  communauté. 
Si'l  talc  una  vetz  lo  castel  d'AïUafort  qu'  era 
d'amdos  en  comunailla. 

y.  de  Bertrand  de  Born. 
.\insi  lui  enleva  une  fois  le  cliâteau  d'Autefort  qui 
e'iait  de  tous  deux  en  communaulc. 

Ct.   COMINALTAT,  OUMIJfALTAT,    COMMUNAU- 
TAT,  COMUNITAT,  ,y.  /.,    lat.     COMMUNI- 

tK'xcm ,  communauté,  municipalité. 
Que  la  dicLa  communadtat  et  nniversitat 
aia...  archa  cominnna. 

Charte  de  Gréalou,  p.  ôYi. 
Que  la  dite   communauté  ct  universalité  ail... 
caisse  commune. 

E'is  borzes  de  Tolosa  ,  e  la  cominaltatz. 

Guillaume  de  Tiidela. 
lu  Ici  lH>urj;«'ois  de  Toulouse,  cl  la  communauté. 


^^7 


2t)0 


MUN 


En  la  COMUNITAT  de  las  plauetas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2. 
En  la  communauté  des  planètes. 
ANC.  FK.  (lonlregarder  la  cité  et  la  communité 

Macallt,  Trad.  des  Àpophl.,  fol.  i^- 
OAT.  Comunitat-  e.sp.  Comiinidad.  port.  Com- 
munidade.  ir.    ComiinaUà,   comiimtà,   co- 
miinitate,  comunitade. 

7.  COMITNALKZA  ,  CUMUNALEZA,    CUMENA- 

LESA,  coMiNALEZA,  s.f.,  coniniunaii  tû. 
La  coMUNAi-EZA  dcl  meslier. 

Trad.  de  la  2"  Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
La  communauté  du  ministère. 
Elegnlz   ad    aconselhar  la    comunaleza    di- 
Monpeslier. 

Ad  ops  de  la  cominai.eza  de  Monpe.slier. 

Statuts  de  Montpellier,  àc   1204. 
Élus  pour  conseiller  la  communauté  de   Mont- 
pellier. 

Pour  le  besoin  de  la  communauté  de  Montpellier. 
Ben  es  foll  e  plen  de  fadeza 
Que  so  qu'  es  sieu  met  en  cdmenalesa. 
Dialogue  de  l'âme  et  du  corps. 
Bien  est  fou  et  plein  de  sottise  qui  met  en  com- 
munauté ce  qui  est  sien. 
ANC.  ESP.  Comunaleza. 

8.  COMUNAEMEN  ,    CUMINALMENT  ,     COMI- 

NALMEN,  «(fc,  oommnncment,  t'-galt-- 
nieiit,  en  commun,  en,sembl<\ 
Prendetz  sal  et  agrimen  , 
E  crematz  o  comunai.men. 

Deudes  de  Piîades  ,  .i4uz.  cass. 
Prenez  se)  et  aigremoine  ,  et  brûlez  cela  ensemble. 
Un  jorn  ve  que  so  qu'  a.jostas 

lia   tôt   COMINAI.MEN. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Un  jour  vient  que  ce  que  tu  assembles  ira  tout  <■/;- 
seml/le, 

Qne  pogues  dar  a  totz  cominai.men. 

Un  troubadour  anonymk  :  Toi  aissi. 
Que  je  pusse  donner  à  tous  également. 
ANC.  FR.   Dojic  colorent  as  armes  tiestnit  co 
initnahnent. 

Roman  de  Rou,  v.  22iy. 
ANC.  CAT.   Coinuiialtnoit.   esv.   it.    Cotnunal- 
menie. 

y.  Descominal  ,  descomunal  ,  adj.  , 
excessif,  démesnré,  extraordinaiio, 
dûsagréablo,  étrange,  rigoureux. 


MtJN 

Mes  grens  mais 
Qu' ieii  ai  siifertz  grans  e  descominai.s. 
Cadenet  :  Ab  levai  cur. 
Mes    pénibles   maux  que   j'ai   soulTi.Tts   grands  et 
excessifs. 

Vas  mi  a  cor  DESconirNAL. 

G.  Faidit  :  Ben  a  A  mors. 
Vers  moi  elle  a  cceur  rigoureu.r. 
Aquest  baro  descominai,. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Be  m'enueia. 
Ce  baron  étrange. 
Non  pot  aver  plag  pins  descomunai,, 
Lanfranc  Cigala  :  Non  sai  si  m. 
Ne  peut  avoir  plaid  plus  desagréable.  1 

(AT.  ESP.  Descomunal.  \ 

m.  CoMUNiCABiMTAT,  .V.  y.,  comiTiiinica-       > 
bilité,  tiiinsmission.  ] 

Lulz...  es   de  summa  alegretal,  de  snnima         j 

COMUNICABII.ITAT.  ! 

Elue,  de  las  propr. ,  ii<\.  120. 
La  lumière...  est  de  grande  allc'gressc  ,  de  grande 
com?nunicabilité. 
CAT.  Cotniinicabilitat.  esp.  Coinutiicnbilidad . 

FI.  (loMUNicATiu  ,  adj.,  communicaùf , 
expansif. 

Lutz  es de  si cohiunicativa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  [  19. 

La  lumière  est par  soi —  communicative. 

Fig.   Tota  bontat  es  de  si  naturalment  difuziv.! 
e  liberalment  comunicativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2. 
Toute  bonté  est  de  soi  naturellement  dill'usive  cl 
libéralement  communicatit'e. 
CAT.   Corniinicatiii.    est.    Coinimicativo.    port. 
Communicntivo.  it,  Comiinicntivo. 

12.    COMMUNIQllAR  ,  C0MUN1CAR,    V.,    lat 

coMMUNiCAR<? ,  communicjiicr . 

Deves  «iommuniquar  a  la  sancta  r.|('i-.a. 

Doctrine  des  Faudois. 
Tu  dois  communiquer  à  la  .sainte  Eglise. 

No    pOSCa  si   CO.MUNICAR. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2. 
]Ne  puisse  se  communiquer. 

Part.  prés.  Doas  autras  suturas  comunican  •' 
las  autras  plagas. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  /J2. 
Deux  autres  sutures  communiquant  aux  autres 
plaies. 

CAT.  ESP.  Comutticnr.  port.  Coinmtiniquar.  n 
Coinituicarc. 


MUN 

i3.  Communion,  comunion  ,  j. /. ,  lat. 
COMMUNION^//; ,  communion. 
En  la  sancta  Glieya  cathoHca,    en   la    co 

MUNiON  dels  sancts. 

V.  et  Vert.,  fol.  6. 
En  la  sainte  Eglise  catholique  ,  en  la  communion 
des  saints. 

La  spiritual  refectio  a  communion. 

Doclrine  des  yaudois. 
La  re'fectioii  spirituelle  en  communion. 
CAT.  Comuniô.  esp.  Comtinion.  port.  Commun- 
hào.  iT.   Comunione. 

l4-     COMJIUNIAR  ,   CUMENIAR  ,   CUMENGAR, 
CUMENEGAR  ,      V.  ,      lat.      COMMUNlCAKt' , 

communier. 

Es  si  facb  cumeniar. 

A',  de  S .  Honorât. 
Il  s'est  fait  communier. 
.So  son  doas  cosas  en  las  quais  communion 

li  saint. 

Doctrine  des  Vtiudois. 
Ce  sont  tleux  choses  en  lesquelles  communient  les 
saints. 

Ar  si  CtiMENIAN   tilt. 

V.  de  S .  Honorât. 
Maintenant  ils  communient  tous. 
ANC.  FR.  Je  ne  fui  communiez 

Bien  a  passé  tiens  ans  entiers. 
Fabl.  et  Cont.  anc,  I.  IV,  p.  108. 
ESP.  Comulgar.  port.  Commungar .  it.  Comu- 
nicare. 

i5.   CuMERGUAR  ,  V. ,  communicr. 
No  ns  devem  tan  asegnrar 
Que  cuMEROUEM  ses  cofessar. 

Jirei>.  d'amor,  fol.  iifi. 
Nous  ne  devons  pas  tant  nous  assurer  <iue  nous 
communiions  sans  nous  confesser. 

Pos  lo  ducs  es  absoutz,  es  ccmergatz. 
Roman  de  Gérard  de  r>ossillon  ,  fol .  27. 
Après  que  le  duc  est  absous  ,  il  est  communié. 

16.    ESCOMINIO,  EXCOMUNIO,  ESCDMENIO  , 

s.f,,  lat.    Exco/z/MUNif^m) ,    (wconj- 
munication. 

Trop  estailz  en  I'escominxo. 

Bernard  d'Alriac  :  Nostre  reys. 
Vous  restez  trop  en  \' excommunication. 
Sentencia  d'ExcoaiuNio. 

Brev.  d'amor,  fol.  116. 
Sentence  A' excommunication. 
Mespresan  rEscoMENio  del  papa. 

Cat.  dels  apost  de  Koma  ,  fol.  ig^. 


WUN 


291 


Me'prisent  V excommunication  du  pape. 
(AT.  Escomunio.  esp.  Excomunion.  port.  Ex- 
communhào. 

17.  ESCUMENIAZON  ,  S.f.,  lat.   EXCOM//JU- 

"sicxtioiiein,  excommunication. 
Eu  ESCUMRNIAZON 

Vos  uieti'iaiii  ades  ee  iiialediclion. 

Guillaume  be  Tudela. 
En  excommunication  nous  vous  mettrions  inces- 
samment et  eu  malédiction. 

CAT.  Escomunicaciô ,  excomunicaciù .  esp.  ^x- 
comunicacion.  it.  Scomunicazione. 

18.  ESCUMERGAMEN  ,   ESCOMERGAMENT , 

S.  m.,  excommunication. 
O  per  ESCUMERGAMEN  ,  o  pep  yssilh. 
r.elFert.,  fol.  58. 
Ou  par  excommunication,  ou  par  exil. 
L'arssevesque  Turpi  lor  a  mandat  em  j^eiia 

d'ESCOMERGAMENT. 

Philomena. 
L'archevêque   Turpin  leur  a   mande'  sous   peine 
A'e.i-communication. 

ANC.  vn.  En  prise  si  pon  les  escornmenicrnens. 
JoiNviLLE ,  p.  14. 
De  c-ele  escumengement 
Grondillierent  Engleiz  forment; 
De  l'escumenge  ont  grant  poor. 

Roman  de  Rou ,  v.  1235g. 
Car  tonsjonrs   estoit  en  sentence  d'excom- 

muniment. 

CoMiNES  ,  liv.  I ,  p.  1 14. 
Sur  les  peines  tTcxcommuniemens. 

MoNSTRELET,  t.   II,  fol.   l  l8. 

ESP.  Excomulgamicnto.  it.  Scomimicainento . 
If).    E.SCUMENF.GABLE,      <7f//.  ,     CXticrablc  , 

réprouvé. 
EscuMENEGABi.E  jujamen. 

Trad.  de  la  ï^'Epilre  de  S.  Pierre. 
Exécrable  jugement. 

10.   ESCOMENIAR,  ESCOiMENGAR,  ESCUMEN- 
JAR,     ESCUMENGAR,    ESCUMENEGAR,    V. , 

lat.   ExcoMWL'MCARi?,  cxconimunicr , 

réprouver. 

Son  avesque  lo  deu  escomengar. 

.■Jrbre  de  Bataillas,  fol.  209. 
Son  evéque  le  doit  excommunier. 

Al  apostoli  uiandem 

Un  raessalgiers, 

Oue  ESCUMUNiE 


^9^- 


MUN 


Cosselhs  e  cosselhiers. 

P.  Basc  :  Ab  greu. 
Au  pape  mandons  un  messager,  afin  qu'il  excom- 
munie conseils  et  conseillers. 

Lo  comte  de  Tolosa  ,  anet  excomeniant. 

Guillaume  deTudela. 
Le  comte  de  Toulouse,  il  alla  excommuniant. 
Car,  81  a  tort  esccmenjas. 
De  tu  meteis  ère  que  t  venja.s. 

P.  Cardinal  :  J  hesum  Crist. 
Car,  si  à  tort  tu  excommunies ,  de  toi-même  crois 
que  tu  te  venges. 
Part.  pas.  Seretz  ii'escomeniatz. 

G.  FiGijElBAS  :  No  m  laissarai. 
Vous  en  serez  excommunié. 

Causa  ESCUMENEGADA. 

Trad.  des  Actes  des  /J pâtres,  ch.  lo. 
Chose  réprouvée. 

21.     ESCUMERGAR,    EXCUMERGAR  ,    V.,  ex- 

communier. 

Part.  pas.  Esccmergatz  era  delà  iinctoritat  de 
Den. 

r  et  Vert.,  fol.  78. 
11  était  excommunié  par  l'autorité  de  Dieu. 
Ta  yest  escumergatz. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.   10. 
Tu  es  excommunié. 

Aquel  a  tort  excumergatz 
No  séria. 

Bref,  d'amorj  fol.  !i6. 
Celui-là  à  tort  excommunié  ne  serait. 
ANC.  FR.  Avant  se  lessent  les  gens  luourir  e.x- 
comineniés  que  il  se  facent  absodre. 

JOINVILI.E  ,  p.    ll^. 

E  tuz  iceux  esciiinengout. 

Marie  ce  France  ,  t .  I,  p.  66. 
J'ai  bien  esté  neaf  ans  entiers 
Parjures  et  escomeniez. 

Roman  du  Renart ,  t.  IJI  ,  p.  So^- 
CAT.  Escomunicar,  excomimicar.  esp.  Excomul- 
gar.  PORT.  Escommttngar.  vr.  Scoinunicare . 

rf.1.  Immunitat,   s.  f.  ,    lat.   immunit.\- 
tem ,  immunité, 

Jurar...  servar  e  pardar...  immunitats. 

Statuts  de  Profenc.e.  Bomy,  p.  (J. 
Jurer...  observer  et  garder...  immunités. 
Gracia»,  conventions,  immunitat». 

Stutul.'i  de  Provence.  Julien  ,  t.  I  ,  p.  (B. 
Grâces  ,  conventions  ,  immunités. 
OAT.  Itniniinitat.   esp.   Inmunidad.  port,   lin- 
muiiidadv.  it.  Jinmunttà,  innnunitaie,  im- 
munitade. 


MUR 

ï3.  Rémunération,  s.  f. ,  lat.  remune- 
RATioNew  ,  rémunération ,  récom- 
pense. 

En   gasardo   et  en  rémunération   d' aquel 
"anniveisari. 

Tit.  de  1295.  DoAT,  t.  CXXXIX,  fol.  126. 
En  récompense  et   en  rémunération  de  cet  anni- 
versaire. 

CAT.  Reiniineraciô.  esp.  Remiineracion.  port. 
Reinuneracào.  it.  Reinunerazione . 

MUR,  .V.  in.,  lat.  murm.v,  mur,  muraille. 
La  ciutat  s'ajosta 
Per  far  murs  e  fossatz. 
Ramdacd  de  VaqueiRAS  :  Truan  ma!a. 
La  cité  s'assemble  pour  faire  murs  et  fossés. 

Las  tors  eron  aalas  e  los  murs  dentelhatz. 
Lo  mur  batalhier. 

Guillaume  de  Tudela. 
Les  tours  étaient  bautes  et  les  murs  crénelés. 
Le  mur  défenseur. 
ANC.  CAT.  Mur.  esp.  port.  it.  Miiro. 

•X.  Mura,  s.f.,  mur,  muraille. 
Li  un  an  els  fiiudamens  lur  cura 
F,  l'iiltre  en  bastir  la  mura. 

V.  de  S  te.  Enimie,  fol.  38 
Les  uns  ont  leur  sollicitude  aux  fondements,  et 
les  autres  à  bâtir  la  muraille. 

'^.   MuRALH,  S.  m.,  muraille,  mur. 
A  Peiraguers,  près  del  mdralh... 
Venrai  armât  sobre  Rayart. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventetoa  moti. 
A  Périgueux. ,  près  de  la  muraille....  je  viendr,ii 
armé  sur  Bayard. 
ANC.  FR.  Dont  li  tniirail  erent  versé. 

B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  3i . 

4.  MuRALHA,  S.f.,  muraille. 
Torneiada  de  vallatz  e....  moralhas. 
Dessus  la  muralha  son  inontats  per  se  dé- 
fendre. 

Chronifjue  des  Albigeois ,  col.  l\^e\.  11. 
Entourée  de  fossés  et....  murailles. 
Dessus  la   muraille  ils  .sont  montés  pour  se  dé- 
fendre. 

CAT.  ESP.   Miiralla,    port.    Muralha,   it.  Mu- 
ragUn. 

5.  MuRAMEN,  ,v.  m.,  mûrement,  actiois 
de  murer. 


MUR 

Las  despensas  dcl  mur  amen  del  cretquc. 

Cartulatre  Je  Montpellier,  loi.  54- 
Les  dépenses  du  mûrement  lio  l'Iiérétiquc. 
iT.  Muramento. 

().   MuRAuor, ,    adj. ,   condamné   à    ctre 
mur»';,   mis   entre   quatre    mnraillcs, 
claqucmviré. 
Euipero  sera  murauohs. 

Carlulaire  de  Montpellier,  Col.  54- 
Pour  cela  il  sera  claquemuré. 

7.   MuRAR,  V. ,  du  !at.  AivnxTiis,  murer, 
clore,  bâtir  un  mur. 

Ben  er  mal'  aventura  , 
S' el  legatz  ve,  si  no'l  crema  o  no'l  muka. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Del  arcLvesque. 
Bien  sera  funeste  aventure  ,  si  le  légat  vient ,  s'il 
ne  le  brûle  ou  ne  le  mure  pas. 

Say  bea  de  peira  murar. 

R.\IM0ND  d'Avignox  :  Sirvens  suy. 
Je  sais  bien  avec  pierre  murer. 
w-  Fig.     Proeza  franh  et  avoleza  s  muka  , 

I  E  no  vol  joi  teiier  dius  sa  clauzura. 

P_  Marcabrl'S  :  Auial/.  de  clian.  f^ar. 

F^  Prouesse  se  brise  et  lâciiete'  se  rnure,  et  ne  veut 

pas  tenir  joie  dans  sa  clôture. 
Part.  pas.  Que  no  sia  crematz 

E  MURATz,  ni  destrug. 

IzABN  :  Diguas  me  tu. 

It^ue  je  ne  sois  pas  brûlé  et  muré,  ni  détruit. 
Que  la  vila  de  Monpeslier  sia  murada. 
Statuts  de  Montpellier,  loi.  i3. 
Que  la  ville  de  Montpellier  soit  murée. 
AHC.  CAT.  ESP.  PORT.  Muror.  iT.  Mitrarc . 
8.  Enmur.\r,    KMiKAR,    V.,   emmuier, 

fortifier. 
Fig.  Be  transparent  cristalh  entorn  I'enmcra. 
Pnlaj-tz  de  Sauieztt. 
Bien  transparent  cristal  autour  Vemmttre. 
Foc  tôt  eviro  I'ensidra. 

Elue,  de  la.i  propr.,  fol.  176. 
Feu  tout  à  l'entour  l'emmure. 
Parc.  pas.  Son  fermatz  et  enmuratz  los  foriz 
castells. 

f^.  et  f^ert.,  fol.  102. 
Sont  fermés  et  emmurés  les  forts  cliâleaux. 
Aquels   que   so    jatgats    per    heretyias  ,    i: 

EMURATS. 

Tit.  du  xnif  siècle.  Doat,  t.  XXXII,  fol.  zCtU. 
Ceux  qui  sont  juges  pour  hérésies,  et  emmurés. 
ANC.  PR.     Gens  qui  si  vons  ont  emmurées. 

Rnmnn  de  la  ItoM-,  v.  f.irfi. 


MUR 


ig.^ 


C'est  nne  longue  vallée  emmurée  de  costé  et 
d'autre  de  «raudes  et  hautes  montagnes. 

-Vmyot,  Trad.  de  Plutarque.  Vie  de  Flaminius. 
Car  ce  fol  dangier  chmurer 
Devoit  un  amoureux  loyal. 

OEuvres  d'/llain  Chartier,  p.  701. 

MURENA,  s./.,  rate,  souris. 
La  MURENA  ve  ves  ela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  262. 
La  souris  vient  vers  elle. 

MURMURAR,    v.  ,    lat.    murmurarc  , 
murmurer. 

Es  molt  graus  peccalz  caut  hom  mdrmdra 
encontra  Dieu  o  contra  home....  Tu  no  deves 

pas  MURMURAR. 

Zi'c.  de  Sydrac,  fol.  128. 
C'est  moult  grand  péclié  quand  on  murmure  contre 
Dieu  ou  contre  l'homme....  Tu  ne  dois  pas  mur- 
murer. 
Part.  prés,  substant.  Lo  règnes  del  cel  non  re- 

CCp  pas  los   MURMURANS. 

Trad.  de  B'ede  ,  fol.  63. 
Le  royaume  «lu  ciel  ne  re^'oit  pas  les  murmurants. 
lAT.  Murmitrar.   esp.  Murmiirar,   tnonnurar. 
PORT.  Murmitrar.  it.  Mormorare, 

■2.   MuRMUR,  s.  ni.,  lat.  murmur,   mur- 
mure. 

Ni  per  vana  gloria  ,  ni  per  tristicia  de  cor, 
ni  per  murmur. 

V.  et  Vert.,  fol.  5^. 
Ni  par  vaine  gloire ,  ni  par  trislesso  de  cœur,  ni 
par  murmure. 

Ses  MURMUR  et  ses  duptansas. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  63. 
Sans  murmure  et  sans  doutes. 
ANC.  vu.  Ceux  de  l'ost  qui  ouvrent  le  tnurmur. 

MONSTRELKT,  l.   1,    fol.   3l6. 

Dons  et  graeieus  murmur  retentissant  par 
la  voulte  du  temple. 

Rabelais  ,  liv.  V,  ch.  37. 
ESP.  PORT,  Miirmtirio.  it.  Morinorio. 

3.  MuRaiuRi,  5^.  m.,  murmure. 

MuRMURis  lor  es  aiuparat  davau  totas  res. 
'Trad.  de  la  Piègle  de  S.  Deno  it ,  fol .  21. 
Le  murmure  leur  est  défendu  avant  toutes  choses. 

/|.   MURMURATIO  ,  MURMURACIO,   S.f,,  lat. 

MCRMURATio ,  murmure,  plainte. 
MoRMURATio  es  la  seleaa  branca  d'orguelh. 

Ltv.  de  Sydrac,  fol.   128. 
Le  mm  nuire  est  la  seplii^rae  branche  d'orsiieil. 


^q4 


MUS 


La  canso  d'yfern  ,  so  es  murmuracio  que 
dnrara,  en  yfein,  entre  los  dampnas,  aytant 
cant  Dleus  estaia  glorios  el  cel. 

F.  et  Fert.,  fol.  26. 
La  chanson  d'enfer,  c'est  mitrmiire  c[u\  durera,  eu 
enfer,  entre  les  damne's  ,  autant  que  Dieu  sera  glo- 
rieux au  ciel. 

ANC.  FR.  Considéré  la  murmuradon  du  clergié, 
des  nobles  et  du  peuple. 

MONSTRELET,  t.  I  ,   fol.  22. 

Commencèrent  à  sourdre  les  premières  iniir- 
miirations  et  accusations  secrètes  à  l'eucontre 
de  lui. 

Amyot  ,  Trad.  de  Pluttiir/ite.  Vie  de  Coriolan. 
CAT.    Murmuraciô .   esp.  Mia-muracion.    tort. 
Murinuracào.  ir.  Mormorazione . 

5.  MuRMURAMENT ,   S.    m.,    murinuie , 

plainte. 

Nostre  Senbor  auzi  lo  murmurament. 

A  auzit  lo  voslre  murmurament. 

Ilist.  de  la  Bible  en  provençal,  fol.  3o. 

Notre  Seigneur  ouït  le  miirinure. 

A  entendu  le  votre  murmure. 
ANC.  FR.   Ici  sorstrent  murmuramenz. 
B.  DE  Sainte-Maube  ,  Citron,  de  Norm.,  fol.  lor). 
ANC.  CAT.  Munnuramem.  it.  Mormoramento, 

G.  MuRMURios  ,  rtr//. ,  grondeur. 
MuRMURios  e  moleste  e  turbolent. 

Trad.  de  Tiède  ,  fol.  20. 
Grondeurs  et  fâcheux  et  turbulents. 
ANC.  FR.      Ou  miirmureux  de  donlx  sonspirs 

Entre  les  flots  et  les  zéphirs. 
Luc  DE  LA  Porte,  Trad.  de.i  Odes  d'Horace j  p.  68. 
IT.  Mormoroso. 

7.  MuRMURATiu,  adj.,  murmuratif,  qui 
cause,  qui  excite  le  murmure. 
Es  MURMDRATiu  quau  aten  en  prezent  que 
liom  fa  mal,  e  contraditz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2.3. 
Est  cause  de  murmure  quand  il  attend  le  mo- 
ment où  l'on  lait  mal ,  et  contredit. 

MUS,  S.  //!.,  museau,  face. 

Voyez  Denina,  t.  III,  p.  52. 
Segon  la  natura  e  1' us 
Que  fan  l'autre  bon  drut  pel  mon, 
Val  may  so  d'aval  no  fa  '1  mus. 
T.  DE  SiFRE  ET  DE  BerNAKD  :  Mir  Bcrnart. 
Selon  la  nature  cl  l'usage  que  pratiquent  les  autres 
l)ons  amants  par  le  monde,  vaut  mietix  ce  d'en  lias 
que  ne  fait  la /iicc. 


MUS 

L'  arc  me  le  sul  mus, 

Lejrs  d'amorSj  fol.  27. 
Me  tient  l'arc  sur  le  museau. 
IT.    Mtiso. 

"i.   MuRSEL ,   MURSOL  ,   S.  1)1. ,  nuiscau  , 
face,  figure. 

E  '1  MURsEt  e  '1  front  e'i  menton 
Nègre  e  ruât  e  fronsit. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  56. 
Et  \^  face  et  le  front  et  le  menton  noir  et  ridé  et 
froncé. 

Un  manuscrit  porte  mursol. 

ANC.  FR.     Le  sans  li  coule  del  musel. 

Roman  du  Renarl,  t.  Il,  p.  27. 
Moult  s'en  faut  poi,  par  saint  Marcel , 
Que  je  ne  vous  oing  le  musel. 

Fabl.  etcont.  anc. ,  t.  III,  p.  290. 

MUSA,  S.  f.,  la  t.  MUSA,  mu.se. 

Las  luias  musas  qui  ant  perdal  lor  cant. 
Poëme  sur  Boèce. 
Les  miennes  Tnusés  qui  ont  perdu  leur  chant. 
CAT.  Esr.  PORT.  IT.  Miisa. 

2.  MusAR  ,  V.,  jouer  de  la  cornemuse. 

L'  us  MUSA  ,  l'autre  caramela. 

Fioman  de  Flamenca  ,  fol.  11. 
L'un  yoKc  de  la  cornemuse,  l'autre  joue  du  cha- 
lumeau. 

ANC.    FR. 

Qui  a  plus  gros  tabour  et  plus  grosse  musèle  , 
Et  qui  miex  set  muser  et  plus  haut  la  fet  brère. 
Jongleurs  et  Troui'ères,  p.  166. 

3.  MuziCA,  s.  f.,  lat.  MusicA,  musique. 

De  MUZICA  sai  yeu  tôt  aondozamens 
Quatre  tons  principals. 

Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  de. 
De  musique  je  sais  tout  suffisamment  quatre  tons 
principaux. 

CAT.   ESP.   rORT.    IT.   MllStCtl. 

[,.  MuziciAN,  .V. /«, ,  musicien. 
MuziciAS,  phisicias. 

Leys  d'amors,  loi.  (). 
Musicien ,  physicien. 

5.   MusiCADOR  ,  s.  m.,  musicien. 

"Vous  de  citarizadors  e  de  musicadors. 

Trad.  de  l'Apocalypse  de  S.  Jean,  cli.  18 
^'oix  do  joueurs  de  Ivre  cl  do  musiciens. 


MUS 

6.  MoziCAL,  adj.,  niiisical,  df  musique 

Per  ma  art  muzicai.. 

Cvtholaset  antres  muzicai.s  istninieiis. 

Elue,  (le  tas  propr. ,  foi.  /(6  cl  12. 
l'ar  mon  art  musical. 
Ciloles  et  autres  iuslrumcnts  île  mtisù/m>. 

ESP.  roRT.  Musical,  it.  Musicale. 

MUSAR  ,  MDZAR,  V.,  iiiustT,  attendn 
t-n  vain. 

Qui  lîu'amor  vol  blasmar, 
Elha'l  fai  .si  ea  fol  muz.vr  , 
Que  per  art  ciiida  esser  periiz. 

Marcvbris  :  Pus  nios  coratges. 
Qui  pure  amour  veut  blâmer,   elle  le  fait  telle- 
ment  /miser  en    fou,   qu'il   pense   par   artifice   éti^- 
ilctruil. 

Si  r  us  MUSA  ,  l'antre  bada. 

Marcabri'S  ;  El  son. 
Si  l'un  muse  ,  l'autre  bâille. 
Esperar 

k  E  MUZAR 

Mi  fai  coma  Breto. 

1'.  ViDM.  :  Ajoslar. 
Espérer   et    attendre    en     vain    me    fait    comnu 
lïreton. 
i  ANC.  Fu.     Si  ne  musez  ne  çà  ne  là, 

Tout  droit  devant  vous  refçardez. 
Fabl.  etcont.  anc. ,  t.  Il  ,  p.   186. 
ASC.  ESP.  Musar.  it.  Musare. 
Vovt'Z  BwEC. 

2.   Mdsart  ,    MUZAED,    (1(1  j . ,    nii.isarcl, 
nigaud. 

Per  fol  e  per  mi:zart 
A'os  tenon. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventcs  on  motz. 
Pour  fou  et  pour  m.usard  vous  tiennent. 
Mot  parliera  fon  e  musarda. 

y.  de  S.  Honorât. 
Moult  bavarde  fut  et  musarde. 
Substantif.     Tracher,  \ieyll  hujsart, 

Per  qn' as  fach  tan  gran  inalvestat.'' 
f^.  de  S.  Honorât. 
Traître,   vieux   musard ,   pourquoi   as-tu   fait   si 
grande  méclianceté? 

ANC.  FK.     De  cjnel  gin  musarts  s'entremet 
Qni  por  autrui  en  champ  se  met. 
lioman  de  la  rinlette,  p.  261. 


MUS 


29. 


').   MusAiRK ,  o((/.,  nuisard ,   k'nt,   tar- 
dif, sot. 

No  i  a  meslier  de  mora, 
Que  Iroji  al  estât  musaire. 
R.  Jordan  ou  Azemar  le  jSoir  :  Era  don  Dieus. 
II  n'y  a  pas  besoin  de  retard  ,  vu  que  j'ai  été'  trop 
musard. 

Fols  pareis  e  musaire 
Qui  vol  far,  e  non  pot  faire 
So  qn'ad  amie  laing  e  cove. 
T.  d'Albertet  et  de  Pierre  :  En  Peire. 
Fou  paraît  el  sot  qui  veut  faire,  tt  ne  peut  faire  co 
qui  à  ami  appartient  et  convient. 
ANC.    Flv. 

Le  foiz  fu  mult  dolent,  niult  se  tint  por  iniisart 
De  Ricliart  ki  li  fu  escapez  par  cesl  art. 

Roman  de  Ilou ,  v.  3o8o. 
S'il  est  cbaieus,  moult  est  inusars , 
Quant  il  ne  vient  là  où  je  sui. 

lioman  du  Renart,  t.  IV,  p.  52. 

4.   Musa,  .<!./.,  vaine  attente,  retaid. 
Loc.  prov.    Facb  ai  Tobra  de  1'  aranha 
E  la  MUSA  de)  Breto. 

P.  Vidai.  ;  Moul  es. 
J'ai   lait  i'n'uvre  de  l'araignée  et  \»  vaine  attente 
du  Breton. 
ANC.  FR.  Li  roTS  de  France  fait  la  rntise. 

G.  GuiART,  t.  I ,  p.  129. 

.').   jVIusatge,  muzatge,  .V.  ///.,  vaine  at- 
tente, lenteur,  têtard. 

S'en  fan  pagar  lo  muzatge. 

P.  Cardinal  ;  l'^l  mon  non. 
S'en  font  payer  la  vaine  attente. 
ANC.  FR.     Là  li  fîst  Renart  le  tnusage. 

Roman  du  Renart,  t.  11  ,  p.  l63. 
El  fains  et  sois  tgnt  le  damage 
Qu'il  en  olblie  le  miisage. 

Roman  de  Partonopeus,  t.  l  ,  p.  3l. 

MUSC,  .V.  m.,  lat.  Mosc/iit.s-,  umi.sc. 

.Sia  donat  en  heure...  médicament  de  musc. 

Trad.  d'Àlbucasis,  fol.  55. 
Soit  donne  à  Loire...  medieament  de  musc. 
ANC.  ESP.  Musco   vï.  Musco ,  muschio. 

•X.   Mlsoukt,  .V.  /;/.,  musc. 

Odoramens  ,   ayssi  co  son  musquet  o  (lors 
et  auiras  cauzas  hen  flayrans. 

f^.  et  Fert.,  fol.  70. 


'^9^ 


MUS 


Purlums ,  ainsi  quo  sont  musc  ou  ûeurs  cl  autres 
choses  bien  odorantes. 

3.  Muscat,  adj.,  muscat. 

Pas  (layret  doussaraent  que  oanela  mdscaua. 

Roman  de  Fierabras.,  v.  (^981. 
Sentit  plus  suavement  que  cannelle  muscade. 
\T.  3Iuscato,  miischiato. 

/(.   MuscADEL,  S.  ni.,  mi)scat. 
Adjectiv.  Yyns  de  p.iys,  veniielb  e  muscadei.. 
Carja  Magalon  ,  p.  10. 
Vins  du  Jiays  ,  \eimeil  et  muscat. 

MUSCLE,  MoscLE,  s.  m.,  lat.  mtisc«lw.v, 
muscle. 

Car  la  corrîja  si  abrassa 

Los  MUSCLES  e '1  cors  d'eviron. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car   la  courroie  embrasse  ainsi  les  musc/es  et  le 
corps  tout  autour. 

Fazent  els  nervi.s  et  els  mcscles  alteracio. 

Elue,  de /as  propr.,  fol.  gi. 
Faisant  altération  aux  nerfs  et  aux  muscles. 
CAT.  Muscles.  Esr.  tort.  Musculo.  it.  Muscolo. 

—  Tète. 

Plus  aut  del  moscee  en  amont  que  tots. 

Jbr.  de  VA.  et  du  N.-l\,  loi.  i^. 
Pus  haut  de  la  te'te  en  amont  que  tous. 

—  Omoplate. 

Elli  MUSCLE  e  la  'spaila  li'n  va  devalhar. 

Phieomena. 
Xj'omoplate  et  l'épaule  lui  en  va  abattre. 

• —  Épaule. 

La  dislocatio  del  muscle. 

Als  coides  et  als  muscles. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  67  cl  lo. 

La  dislocation  de  Vépaule, 

Aux.  coudes  et  aux  épaules. 

L'aze  vie  so  senhor  intrar,  e  venc  11  eii- 
conlra,  cridaa  e  bramaa,  e  vole  li  mètre  lus 
pes  sobre  los  muscles. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  61. 

L'âne  vit  son  maître  entrer,  et  lui  vint  au  devant , 
criant  et  brayaul ,  et  voulut  lui  mettre  les  pieds  sur 
les  épaules. 

MUSEC,  s.  m.,  lat.  nvsùniin ,  mosaïque. 
Tôt  fo  penbs  a  musec. 
Figuratz  a  musec. 
Koman  de  Gérard  de  Rossilloii,  fol.  ificl  22. 


MUT 

Tout  fui  peint  en  mosaït/ue. 
Figuré  en  mosaïi/ue. 
ESP.  PORT.  Mosaico.  it.  Musaico. 

1.  MozAïc ,  adj.,  lat.  musaick/w,  de  mo- 
saïque, en  mosaïque. 
Las  paretz  d'aqnel  oratorl  son  depencbas  a 
la  MozAicA  maniera. 

C<it.  deh  apost.  de  Roma,  fol.  91-92. 
Les  murs  de  cet  oratoire  sont  peints  à  la  manière 
de  innsaù/ue. 
ANC.  FK.  Et  sont  d'or  innsike  aorné. 

Roman  de  Parlonopeus,  t.  I ,  p.  3o. 
CAT.  Slosaic.  EhP.  ptiRT,  Mosaico. 

MUT ,  adj.,  lat.  mut«,v,  muet. 

Hom  que  nais  sorlz  e  mutz,  que  parlar  ni 
auzir  non  pot. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  61. 
Homme  qui  naît  sourd  et  muet,  qui  parler  ni  en- 
teudre  ne  peut. 

IJen  es  motz, 
F.  ja,  per  el,  nostre  secret 
Non  er  sanbntz. 
Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvemhe. 
H  est  bien  muet,  el  jamais,  par  lui ,  notre  secret 
ni'  sera  su. 

Ni  oill  oec,  ni  lengua  muba. 
T.  DE  Blacas  et  de  PiAMBAL'D  :  PiaymbaufT:. 
]Mi  œil  aveugle  ,  ni  langue  muette. 
Teraensa  m  fai  mut. 

Eaimond  de  Mihaval  :  Belli  m'  es. 
La  crainte  me  fait  muet. 

—  Fig.  Paresseux,  inactif. 
Tan  mi  ten  de  joi  mut. 

G.  Aduemar  :  Al  prim  près. 
Tant  elle  me  tient  muet  de  joie. 
L'  emperairc  de  Fransa  non  esta  pas  cum  mutz, 
Cap  l'espaza  que  porta  n'a  .ce.  abatutz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  534- 
L'empereur  de  France  ne  reste  pas  comme  inac- 
tif ,   vu  qu'avec  l'e'pe'e  qu'il  porte  il  en    a  abattu 
deux  cents. 

Lo  reis  engles  cug  qii'a'l  sanglât, 
Car  tan  lo  ve  boni  estar  mut 
De  demandar  sas  beretatz. 

ÏONiFACE  de  Castelane  :  Era  pueis. 
Le  roi  anglais  je  crois  qu'il  a  le  hoquet ,  car  on  le 
voit  tant  demeurer  muet  de  demander  ses  he'rilages. 

—  Terme  de  grammaire. 

De  semivocals  ni  de  mudas  ni  de  liquidas. 

Leys  d'amors,  loi.  3. 
Ue  semi-vocales  et  do  muettes  et  de  liquides. 


NAD  ^ 

Substantw.  Rendre...  als  muïz  lo  parlai. 

r.  et  l^ert.,  fol.  22. 
Rendre...  aui  munis  le  parler. 

ANC.  FR.  E  si  dit  li  Evangiles  qae  cil  deaiibles 
estoit  muz. 
Trad.  ms.  de  la  Consolation  de  Botce,  liv.  I. 
Tous  sont  devenus  pins  rnuts  que  poi.ssons. 
Ung  jniic  -sourd  de  nature. 

RABb;L.\is,  liv.  m,  cliap.  2^  cl  19. 
Et  devinrlrent  mtitz  el  faisans. 

Roman  de  Giron  le  Courtois,  fol.  S.î. 
CAT.  Mud.  ESP.  PORT.  Mudo.  IT.  Mttto. 

2.  MoTiR,  MUDiR,  V. ,  lut.  MUTiRe,  de- 
venir muet,  se  taire. 
Sa  umbra  fa  mutir  totz  les  cas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  252. 
Son  ombre  fait  se  taire  tous  les  chiens. 


NAF 


^97 


Denan  H  fremisce'lh  sospire, 
Quar  sa  bentatz  fai  ma  boca  mudik. 

AiMEKi  DE  Pegiulain  :  De  fin' amer. 
Dovaiil  je  lui  frémis  et  lui  soupire  ,  car  sa  beauté 
lait  ma  boiitbc  dei'enir  muette. 

MUTIL/VCIO,     MUTILATION,    X.  f. ,    lat. 

MiiTiiATioNcw,  mutilation. 

Effusion  de  sanc  ,  mutilation  de  membre. 

Statuts  de  Provence.  Boiwy  ,  p.  mg. 
Kfliision  <le  sang  ,  mutilation  de  membre. 
Per  MUTir.Acto  o  rnmpeinent. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  268. 
Par  mutilation  ou  fracture. 
CAT.  Miitilaciô.  esp.  Mutilacion.  port.  Mutila, 
cào.  IT.  Mutilazione. 


N 


N,  s.  ru.  y  quatorzième  lettre  do  l'alpha- 
bet et  onzième  dos  consonnes. 

Semivocales    sunt,   ut    plerisqne  latinorum 
plaçait,  septem  :  f,  I,  m,  N,  r,  s,  .\.. 

PRISCIANI,  lib.  I  ,  §.  3,  col.  S/jl  ,  éd.  PfTSCH. 

M,  N  so  consonan. 
L'autra  comensa  per  n. 

Lejs  d'amors^  fol.  4- 
M  ,  n  sont  consonnes. 
L'autre  commence  par  n  . 

IVADAR,  V.,  lat.  N.\T.\Re,  nager,  navi- 
guer. 
Qui  sap  NADAR,  NAUA,  c  qui  no  saj),  mors  es. 

Gi;iLI,At;ME  DE  TuDELA. 

Qui  sait  nager,  nage^  et  qui  ne  sait ,  esl  mort. 
Nadi  contra  suberna. 

A.  Daniel  :  Ab  guay  so. 
Je  nn^'C  contre  le  déhordemeiil . 
Quan  cng  a  riba  venir, 
Adoncs  me  cove  a  sadar. 

Le  moine  de  Monta udon  :  Aulra  vetz. 
Quand  je  pense  à  rive  venir,  alors  il  me  convient 
de  nager. 
Part. prés.  Per  que  si  va  y  pensar  un  dia 

Si ,  'n  NADANT,  yssir  s'  en  povria. 
f^.  de  S.  Honorât. 
C'est  pourquoi  il  se  va  penser  un  jour  si  ,  en  na- 
geant, il  s'en  pourrait  sortir. 

m. 


Part,  pas.   Gant  ac  nauat  un  gran  randou. 
A',  de  S.  Honorât. 
Quand  il  eut  nagé  un  grand  espace.     ' 
CAT.  ESP.  PORT.  Nadar.  it.  Natare. 

NAFRAR,  NAFFRAR ,  V.,  blesser,  meur- 
trir. 

Ab  las  balestas  los  farem  tofz  nafrar. 

Guillaume  de  Tl'dela. 
Avec  les  ))alistos  nous  les  ferons  fous  l/lesser. 
l'el  cosfat  lo  NAFRET  us  fiellos. 

PUJOLS  :  Dieus  es. 
Par  le  côté  le  blessa  un  félon. 

Y  NAFREY  très  o  quatre,  so  m  par. 
Raimhald  de  Vaqueiras  :  Ilonratz  marques, 
.l'y  blessai  trois  ou  quatre,  ce  mo  paraît. 

Pig.  AI)  lo  cscut  de  pucienria,  ncgus  colps  non 

pot   KAFFRAR   lo  COr. 

A',  et  ^ert.,  fol.  65. 
Avec  l'ecu  de  patience,  nul  coup  ne  peut  blesser 
le  cœur. 

Nafret  mou  cor  d'un  esgart  anioros. 
P.  Raijiond  de  Toulouse  :  Tos  temps  aug. 
Blessa  mon  coeur  d'un  regard  amoureux. 
Part.  pas.  Pel  costat  nafrat  tan  nialamen. 
FoLQUET  de  Romans  :  Quan  lodous. 
Par  le  côté  blessé  si  cruellement. 
Mantz  cavais  mortz,mantz  cavaliers  nafratz. 
Blvcasset  :  Gcrra  mi  play- 
Maints  chevaux  morts  ,  maints  cavaliers  blessés. 

38 


»9fi 


NAN 


Siibst.  K.  comandet  elhs  NAFRATz  alhs  iiieges. 

PuiLOMEN\. 

Charles  recommanda  les  blesses  aui  médecins. 
Que  tragan  a  vida  los  nafrat?.. 

Guillaume  de  Tudela. 
<^)u'il<  l'appellent  à  la  vie  les  blessés. 
ANC.  i-R.   l'arnii  le  cors  un  en  naffra. 

G.  Ga'.mar. 
Le  comte  de  Peembroc...  y  fnt  navré  à  moi  I 

MONSTRELF.T,  l.  1  ,  iol.    20. 

Du  teiuiille,des  plainz,  des  luoriz  e  dps«(3_/rer. 

Roman  de  Rou,  v.  1^65. 
CAT.  Nafrar. 

1.  NAFPtA,  S.  f.,  blessure,  coup,  meur- 
trissure. 
Receab  tant  gran  nafra,  c'a  penas  ne  garig. 

GUII,I-\UME  DE  TUDELA.. 

Reçut  si  grande  blessure,  qu'à  peine  il  en  giieril. 
Seîner,  faifz  mi  metge  venir 
Que  m  poira  lua  nafra  garir. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  t>^. 
Seigneur,  failci-nini  venir  médecin  ({ui  me  pourra 
ma  blessure  guérir. 

ANC.  FR.  Aucuns  de  leur  gens  estoient  morts  de 
la  navreure  du  traict. 

MoPfSTRELET,   t.  I,  fol.  20. 

CAT.  Nafra. 

NAGGAS  ,  .?./.  i>L,  tlu  lat.  na^^s,  fesses. 

Naggas  son  ditas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  60. 
Fesses  sont  dites. 
ANC.  Fu.  Ge  vous  eschanfferai  les  naches. 
Roman  delà  Rose,  v.  209^3. 
I.e  suppliant...  feri  le  dit  Gnillot  I.onguet 
de  sa  main  deux  cops  sur  les  naches. 

Lett.  de  rem.  de  i36.).  Carpentier,  t.  III,  col.  9. 
CAT.  Enagiias.  esi".  Nagtias,  enaguas.  ix.  Na- 
tiche. 

'NAN,  NANT,  .V.  m.,  lat.  nanm.?,  nain. 
Jaufre  a  '1  nan  regardât. 
Us  NANTZ,  que  fon  inolt  petilz, 
Torneiet  al  foc  un  senglar. 

Roman  de  .Taufre,  fol.  17  et  12. 
Jaufre  a  regardé  lo  nain. 

Un  nain,  qui  fut  moult  petit,  tourna  au  feu  un 
sanglier. 

CAT.  ANC.  F.sp.  Kano.  ESP.  MOD.  Etiaito.  roRT. 
Alla,  anào.  it.  Naiw. 

0..  Nanet,  s.  m.  (Uni.,  pctii:  nain. 


NAR 

Demandet * 

A  un  NANET,  qu' era  portiers. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  22. 
Demanda...  à  un  petit  nain,  qui  était  portier. 
CAT.  Nanet.  esp.  Enanito. 

3.  NiN  ,  adj.,  enfantin. 

Nnlha  mielhs  no  s'  aizina 
Tan  jove,  ni  tan  nina, 
D'  aver.seu  e  manieira 
Azaut' e  plazcnlieira. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel. 
Wnlle,  si  jeune,  ui  si  enfantine ,  mieux  ne  s'arrange 
pour  avoir  sens  et  manière  agréaUe  et  prévenante. 

ANC.  CAT.  Nin.  ESP.  Nina. 

NAR,  s.  f. ,  iat.  NAR/.y,  narine. 
Aleuar 
Non  pot  mas  un  pane  per  la  nar  . 
Del'DES  de  Prades  ,  y^uz   cass. 
Respirer  ne  peut  qu'uu  peu  par  la  narine. 
Si  VOS  fan  respos  j)eiors, 
Ualz  lor  del  ponh  per  inieg  las  nars. 
Rambaud  d'Orange  :  Assatz  sai. 
Si  elles  vous  font  pires  réponses  ,  donnez-leur  du 
poing  par  le  milieu  des  narines. 

La  calors  del  solels  infra  c  las  nars. 

Lif.  de  Sjdrav,  loi.  lo^- 
La  chaleur  du  soleil  entre  dans  les  narines. 

ESP.  PORT.  Nariz,  it.  Nare,  nari. 

2.  Narra,  .s.  f.,  narine. 

Que  mette  pogratz,  per  las  narras 
Amdos  los  piiiutz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  itj. 
Que  vous   pourriez   mettre   dans  les  narines    les 
deux  poings. 

3."Narretz,  .v.  f.  pi.,  lat.  narks,  narines. 
Aquel  aires  que  dissendra  per  las  narret/,  , 
cissira  pel  pertus  de  la  boca. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  i().'|. 
Cet  air   qui  descendra  par  les   narines,   sortira 
par  le  pertuis  de  la  Louche. 

ANC.  CAT.  Narils,  narisses.  esp.  Nui  es,  naiices. 
IT.  Narice,  narici. 

4.  Naricola,  s.f.,  narine. 

Gel  que  a  las  narigolas  laigas,  es  yros. 
Del  plus  près  sospiralli  que  cl  troba  ,  et  aisso 
so  las  N  A  rigolas. 

Lif.  de  Sydrac,  fol.   I2fiet  lo/j. 
Celui  qui  a  les  naiines  largi's  ,  est  colère. 


INAS 

Du  plus  près  soupirail  qu'il  trouve  ,  cl  ce  soiil  les 
narines- 
ESP.  Nariguilla. 

NARRAR,  ^K,  lat.  NvuRARt',  narrer,  ra- 
conter, inti'rprcter,  expliquer. 
Lo  somnhc  ilis  a  mon  seubor, 
Qu'  u  son  amie  lo  deu  boui  ilir, 
Et  el  NARRET  lo  m'en  amor. 

GlRil'D  DE  BoRNEiL  :  No  pucs  sofrir. 
Je  dis  le  songe  à  mon  seigneur,  vu  qu'à  son  ami 
on  doit  le  dire,  et  il  me  V interpréta  eu  amour. 
Part.  pas.  Crey  que'l  sorajes  sera  vertalz 
Aissi  dreg  cuiu  mi  fo  narratz. 
GlRAUD  DE  BoRNElL  :  IN'o  pues  sofrir. 
Je  crois  que  le  songe  sera  vérité  ainsi  juste  comme 
il  me  fut  exptii/ité- 
CAT.  ESP.  PORT.  Narrar.  it.  A'arrnre. 

1.    NaRRATIO,   NARRACIO,   S./.,   lat.    NAR- 

RATio ,  narration. 

Narracios  del  fol,  es  charja  en  via. 

Trad.  (le  B'eJe,  fol.  43. 
Narration  du  fou  ,  c'e.st  charge  eu  route. 
Per  maniera  de  narratio. 

Lej  s  d'itmors,  fol.  i5o. 
Par  manière  de  narration. 
DAT.  Narraciô.  esp.  Narracion.  port.  Narra- 
çào,  IT.  Narrazione. 

NAS,  NAZ,  S.  m.,  lat.  KAS«i',  nez. 
E  '1  NAZ  qu'es  dreilz  e  be  sezens. 

Abnald  de  Marceil  :  Dona  genser. 
El  le  nez  qui  est  droit  et  bien  séant. 
Loc.     Leojaria  m'  estai  de  las , 

E  ditz  me ,  e  tira  m  pel  nas. 

GariNS  le  Bni'N  :  ^ueg  e  jorn. 
Folie  m'est  de  côté,  et  me  dit,  et  me  lire   par  le 
nez  (m'entraîne,\ 

Lo  destriers  m'  afama  , 

E  s  vai  cascun  jorn  doblan 

Tan  que  m'es  poialz  sobr'  el  kas. 

Raimond  de  MiRAVAi.  :  Sitôt  s'  es. 
Le  désir  m'afl'ame  ,  el  se  va  cliaque  jour  doulilanl 
tant  qu'il  m'est  monté  sur  le  nez. 

Est  bisbatz,  nas  de  oorba. 

GtlLLALME  DE  BeRguedan  :  Cliauson  ai. 
Cet  évêque  ,  nex.  de  courbe. 
Porcier,  cara  de  guiner, 
Nas  de  gat,  color  de  fer. 

T.  de  FOLQI'ET  ET  DE  PoRCIEU  :  Porcipr. 

Porcier,  visage  de  renard  ,  nez  de  clial ,  couleur  de 
fer. 

CAT.  'Nas.  IT.  Naso. 


NAS 


299 


a.  Nasal,  s.  m.,  nasal,  partie  du  casque 
qui  garantissait  le  nez. 

Lo    NASAL 

Li  treuquet  tro  en  la  ventailla. 

Roman  deJaufre,  loi.  l3. 
Le  nasal  lui  trancba  jusqu'au  venlail. 
ESP.  PORT.  Nasal,  vv.  Nasale. 

3.  EsNASAR,  t).,  énaser,  couper  le  nez. 
Part.  pas.  Lo  nas  li  taylla  mantenent...; 
Trohet  sa  fiUa  esnasaha. 

y.  de  S .  Honorât. 
Le  nez  lui    laillo  maintenant...;   il  trouva  sa  fille 
énasée. 

NASCER,  NAissER,  x'.,  lat.  NAst7,  naître. 
Fora  m ,  so  m  par, 
Mielbs  que  fo.ssetz  a  naisser. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Ses  mes  apleitz. 
Il  me  serait,  ce  me  paraît,  mieux  que   vous   fus- 
siez à  naître. 

El  jorn  qu'om  mor  per  Dieu  ,  n.vys  jnstamen. 
G.  FiGUEiBAs  :  Totz  boni. 
Le  jour  que  l'Iiomme  meurt  pour  Dieu  ,  il  na'il 
justement. 

Ane  non  nasqdet  sai,  entre  nos, 
Neguua  c'aia  cors  tan  gen. 

G.  RiDEl,  :  (^)uant  lo  rossignols. 
Oncques  ne  nai/uit  ici ,  parmi  nous,  nulle  qui  ait 
corps  si  gentil. 

—  Fig.   Il  s'appliqua  aux  choses  phy- 
siques et  morales. 
Aissi  com  kays  aigua  de  fon  , 
Nwsd'el  cavalaria. 

P.  Cardinal  :  leu  volgra. 
Ainsi  comme  naît  eau  de  Ibntaine,  naît  de  lui 
chevalerie. 

Conosc  qu'el  be 
Qii'  ieu  die  de  lieys  no  nais  de  me, 
Ans  nais  de  s' amor  natural. 

FoLQiET  DE  Marseille  :  Ab  pauc. 
Je  connais  que  le  bien  que  je  dis  d'elle  ne  naît  . 
pas  de  moi,  mais  naît  de  sou  amour  naturel. 
Cuiava  lur  traire 
Lo  pel  don  lur  nais 
Malvestatz,  e  vey 
Que  per  un  lur  en  naisson  trey. 

Pierre  DE  Eussignac  :  Sirventes  echansos. 
Je  pensais  leur  arracher  le  poil  dont  leur  naît 
niauvaiseté  ,  et  je  vois  que  pour  un  leur  en  naissent 
trois. 


3oo 


NAS 


Part,  pas.  loc. 

Non  envei  el  mon  nolh  hom  nat. 

G.  Adhemar  :  Non  pot  esser. 
Je  n'envie  au  monde  nul  homme  né. 

Aquela  mal  naua  gent. 

Philomena. 
Cette  gent  mal  née. 

Tu  fust  NADA  de  Snria. 

P.  Cabdinal  :  Vera  Vergena. 
Tu  fus  née  de  Syrie. 
Mais  valgra  que  degus  no  fos  vius  ni  Nascutz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Mieux  vaudrait  que  nul  ne  fût  vif  ni  né. 
AWC.  FR .  Que  je  ai  fait ,  puis  que  je  fuis  n  ascos 
Roman  Je  Ronceraiix . 

leu  plus  fin  joy  esper 
Que  nulhs  hatz  de  maire. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pessamen. 
Plus    pure    joie    j'espère    que    nul    ne    de    mère 
(  qu'homme  quelconque  ). 
Que  us  duptavon  mais  que  hom  nat  de  maire. 
G.  Faidit  :  Fortz  chausa. 
Qui  vous  redoutaient  plus  qu'homme  né  de  mère. 
ANC.  FR.  Qu'einz  ne  passa  nus  bons  de  mèrewé. 

Roman  d'Âgolant ,  v.  354- 
cAï.  Naixer,  naxer.  esp.  Nacer.  port.  Nascer, 
nacer.  it.  Nascere. 

')..    NaSSEMEN,    NAISSEMENT  ,    NAYSSEMEN  , 

NAYSEMEN  ,  .V.  m.,  iiaissancc. 
Des  qu'ien  venc  a  nassemeiï. 

Arnaud  Catalan  :  Dieus  verais. 
Dès  que  je  vins  à  naissance. 
De  NAISSEMENT  c  de  mort. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  66. 
De  naissance  el  de  mort. 
Lay  ea  Jhernsalem  ,  ou  Dieus  près  nay.semen. 

P.  Bremon  Kicas  Novas  :  Pus  partit. 
Là  en  Jérusalem  ,  où  Dieu  prit  naissance. 
Re  no  sai  on  fo  mos  nayssemens. 

AusTOR  Segret  :  No  sai  qui  m  so. 
Point  ne  sais  où  fut  ma  naissance. 
ANC.  FR.  Tenons  donc  pour  vray  fondement 
De  Jbésu-Crist  le  naiscement. 

Roman  de  la  Rose,  v.  6(. 
G  AT.  Naixeinent ,  naxement.  esp.  Nacimiento. 
roRT.  IT.  Nascimettto. 

3.    NAIS.SE^SA  ,     NAYSENSA  ,     NAISQUENZA, 

S./.,  lat.  NASCENTiA,  naissance. 
Quar  si  flaym  a  el  scglc  semcn.sa, 


NAS 

Esteves  cug  que  fon  d'eyssa  nayssensa. 
P.  Cardinal  :  Un  sirventes  ai  en  cor. 
Car  si  Cam  a  au  siècle  semence,  je  pense  qu'Estève 
fut  de  même  naissance. 

Ges  no  nais  ni  comensa 
Segon  antra  naissensa. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Point    ne   naît    ni   commence  selon   autre    nais~ 
sance. 

Adoncas  pren  vernis  amors  naisquenza, 
Aiimeri  de  Peguilain  :  Ane  mais  de  joi. 
Alors  prend  vrai  amour  naissance. 
Fig.  D'on  er  sa  mortz  justa,  vera  naysensa  , 
Qu'el  jorn  qu'om  raorperDieu,  naysjustamen. 
G.  FiGUEiRAS  :  Totz  hom  qui  heu. 
D'où  sera  sa  mort  juste,  vérilahle  naissance,  vu 
que  le  jour  que  l'homme  meurt  pour  Dieu  ,  il  naît 
justement. 

cAT.  Naixensa,  naxensa.  anc.   esp.  Nascen- 
cia ,  nacencia.  it.  Nascenza. 

4,    NaTIVITAT,  S.f.,   lat.    N.\TIVlTAT^/n  ^ 

nativité. 

III  Juzieu  los  feiron  ardre  lo  jorn  de  la  wa- 
TiviTAT  de  Crist. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Les  Juifs  les  firent  hrûler  le  jour  de  la  nativité 
de  Christ. 

Tractem  de  la  nativitat. 

Brev.  d'amor,  fol.  1^8. 
Traitons  de  la  nativité. 
CAT,  Nativitat,  esp.  Natividad.  port.  Nativi- 
dade.  it.  Natività,  nativitate ,  nativitade. 

5.  Naissedura,  .y.yi,  panaris ,  mal  d'a- 
venture. 

Fan  greviar  la  malaudia, 
Sia  plaga  o  naisseocra. 

Brev.  d'amor,  fol.  124. 
Font  aggraver  la  maladie  ,  soit  plaie  ou  panaris. 

CAT.  Naxediira. 
V 

6.  Natio,  nacio,  nassio,  naision,  s.f., 
lat.  NATiONe/«,  nativité,  naissance. 

El  jorn  de  la  Naision, 
Fetz  dos  crestias  brusar, 
Artus  ab  autre,  son  par. 

V.  de  tterirand  de  Born. 
Le  jour  de  la  Nativité,  il  fit  deu-^c  chrétiens  hrû- 
ler, Artus  avec  un  autre  ,  son  compagnon. 
Aa-NC.  FR.  Dès  le  temps  de  'a  nascion ,  le  sup- 


NAS 

pliant  a  este  entacbié  d'une  maladie  con- 
tagieuse. 
Lett.  de  rem.  141Ô  Carplntier  ,  t.  III  ,  col.  lo. 
ESP.  iT.  ]\'atio. 

—  Nature ,  origine. 

Qaan  pens  cuni  e(z  de  gentil  wassio. 

B.  DE  Ventadouh  :  En  pessamcn. 
(^)iiarid   je   pense   comme    vous   êtes   de   gentille 
nature. 

—  Nation,  peuple. 

Mas    cascnna    de    las    watios   cniara    esser 
mielber  que  Ih'autra. 

Aissi  serau  totas  las  kassios  que  weiran  el 
fllh  de  Dieu. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  21. 
Mais  chacune  des  nations  pensera  être  meilleure 
que  l'autre. 

Ainsi  seront  toutes  les  nations  qui  croiront  au  fils 
de  Dieu. 

Clemens,  premier  papa  de  la  natio  de  Roma. 
Poucia,  de  la  nacio  de  Roma. 

dit.  dels  aposl.  de  Roma,  fol.  i^  et  23. 
Cle'ment ,  premier  pape  de  la  nation  de  Rome. 
Ponce  ,  de  la  nation  de  Borne. 

tAT.  Nacio.  ESP.  Nacion.   port.  Nacao.  it. 
Nazione. 

7.  IVatxu,    NiDiu,   adj.^    lat.    nativ«5-, 
natif,  nattnel ,  réel. 

Cel  fez  fuudat  nadiva, 
Que  sa  domna  auset  forfar. 
T.  d'une  dame  et  de  Rofin  :  Rofin  ,  digatz. 
Celui-là  fil  folio  réelle  ,  qui  sa  dame  osa  forfaire. 
CAT.  Natiu.  ESP.  POKT.  IT.  Nativo. 

8.  Nadal,  NAUAti ,  S.  m.,  lat.    natal^V^ 
Noël. 

L'  espirital 
Senlior,  don  an  tort  li  Juzieu, 
Que  nasquet  la  nueg  de  Nadai.. 

G.  Magret  :  Atrcstan. 
Le  spirituel  Seigneur,  dont  ont  tort  les  Juifs,  qui 
naquit  la  nuit  de  Noël. 

P)lanc' e  fresc' atretal 
Cum  par  neos  a  Nadal. 

B.  DE  Ventadour  :  Lo  yens  temps. 
Blanche   et    fraîche   pareillement   comme   parait 
neige  à  JNoel. 

Aissel  jorn  mi  sembla  Nadaiis 
Qu'ab  SOS  bels  buels  cspiritaus 
M'  esgarda. 

li.  IT  Vf.ntaho)  b  :  (^liantirs  nu  pol 


NAS 


3oi 


Ce  jour  me  semble  iVoe/ qu'avec  ses  Leaux   ycu''- 
spirituels  elle  me  regarde. 

cat.  ANC,-.  ESP.  Nadal.  esp.  mod.  port.  Natal. 
iT.  Natale. 

9.  Nadalor  ,  s.  m.,  Noël. 

Kl  temps  de  Nadalor, 
Canl  vent  ab  phieia  cor, 
K  par  la  ncu  e'I  glatz. 

Amvnieu  di-.s  Kscas  :  El  temps. 
Au  temps  de  Noël ,  quand  vent  avec  pluie  court  , 
et  parait  la  neige  el  la  glace. 

10.  Annatz,  s.  m.  du  latin  wte  nat«j, 
aîné. 

Natura  ac  dos  effaus  gens  : 
Ureg  de  natura,  dreg  de  gens; 
Dreg  de  natura  csTannatz. 

Brev.  d'amor,  fol.  62. 
Nature  eut  deux  enfants  gentils:  droit  de  nature, 
droit  des  gens  ;  droit  de  nature  est  1'  aine. 

>i.  Ancnation  ,  s.f.,  lat.  agnationcw, 
agnation. 

Ses  siencia  et  autreiamen dels  plus  savis 

de  r  ANCNATioN,  o  cognatiou  d'aquel  menor. 
Statuts  de  Montpellier,  du  XII1"=  siècle. 
Sans  connaissance  et  concession....  des  plus  sages 
de  Vagnation,  ou  cognation  de  ce  mineur. 
CAT.  Agnacio.  ksp.  Agnacioii.  port,  Jgnacào, 
XT.  yignazione, 

12.  Cognation,  s./.,  lat.  cognation<?w, 
ct)gnation,  parenté,  proximité  du  sang. 
Ses  siencia  et  autreiamen....  dels  plus  savis 
de  l'aucnation,  o  cognation  d'aquel  menor. 
Statuts  de  IHontpellier,  du  xni«  siècle. 
Sans  connaissance  et  concession....  des  plus  sages 
de  l'agnulion,  ou  cognation  de  ce  mineur. 
KSP.   Cognacion.  port.   Cognacào    n.'Cogna- 
zione. 

i3.  Cognât,  conhat,  coingnat,  ad/., 
lat.  coGNATM.y,  cognât,  allié  du  côté 
des  femmes,  beau-frère,  cousin. 

Duna  que  sap  far  de  cognât  drut, 

E  de  marit  sap  far  cognât, 

Arma  c  cor  a  tut  perdat. 
B.  Caiido.nei.  de  Marseille,  Coblas  esparsas. 
Dame  qui  sait  faire  de  cognât  galant ,   et  de  mari 
Siiit  faire  cognai,  àme  et  corps  a  tout  perdu. 

F.'!  ri-vs  lorn  lai  ab  aisclbs  de  Guarlandn, 


3o: 


NAT 


E  l'autre  sos  conuatz. 

Beutband  de  Bobn  :  D'un  sitventes  no. 
Et  le  roi  revient  là  avec  ceux  de  Garlande  ,  et  les 
autres  ses  allies. 

SubsCantiv.  Ademars,  sos  coingnatz. 

Rambal'D  de  Vaqueiras  :  Leu  sonetz. 
Adlie'inar,  son  iillié. 

Rsv.  PORT.  Cognado.  it.  Cognato, 

—  Sahstantiv.    au  Jém.   Alliée  ,    belle- 
sœur,  eousine. 

Anselme  sa  cognada. 

l''.  de  S.  Honorât. 
Anselme ,  sa  belle-sœur. 

ESP.  PORT.  Cognada.  it.  Cognata. 

14.   Renascer,  V.,  lat.  RENASCi,  renaî- 
tre, naître  de  nouveau. 
Part.  pas.     Eu  lo  baptism'es  renada. 

Brev.  d'iimur,  loi.  87. 
Dans  le  baptême  elle  est  renée. 
CAT.  Renaixer,  renaxer.  esp.  Renacer.   port. 
Renascer.  ix.  Rinascere. 

NATURA  ,  s.  f.  ,  lat.  natura  ,  nature  , 
principe  des  choses  créées. 
Doua,  la  ganser  creatura 
Que  anc  formes  el  mon  natura. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Dame,  la  plus  belle  créature  que  oncques  formât 
au  monde  nature. 

Aissi  parti  natura  , 
Gracia  et  aventura 
Los  dons  entre  las  gens. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Ainsi  partagea  nature,  grâce  et  hasard  les  dons 
entre  les  gens. 

Cazon  soven  vilmens  el  vil  peccat  de  luxu- 

ria  ,  e  neys  contra  natura,  que  es  gran  vileza. 

F.  et  Vert.,  fol.  91. 

Tonihent  souvent  honteusement  dans  le  vil  pèche' 

de  lu.\ure,  et  môme  contre  nature  ,  qui  est  grande 

vilenie. 

—  Penchant,  habitude,  caractère. 
Tota  creatura 
Revert is  a  sa  natura. 

Mabcabrus  :  L'autr'ier. 
Toute  cre'ature  retourne  à  sa  nature. 
Manias  aatras  natura.s 
TroLam  en  las  creaturas. 

}irev.  d'nmor,  fol.  53. 


NAT 

Maintes  autres  habitudes  nous  trouvons  dans  les 
créatures. 

Fetz  de  diveisas  naturas 
Homes  et  autras  creaturas. 

V.  de  S.  Honorât. 
V\l  do  diverses  natures  hommes  et  autres  créa- 
tures. 

leu  sui  hom  d'aital  natura. 
No  vuelh  l'onor  qu'el  pro  lays. 

P.  RoiilERS  :  Al  pareissen., 
Je  suis  homme  de  telle  nature  ,  je  ne  veux  pas 
l'honneur  qui  délaisse  le  profit. 

Chauziraen 
Devetz  aver  e  mesura 
De  las  domnas,  que  natura 
Es  que  lur  eara  tenguon  gen. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Autra  vetz. 
Vous  devez  avoir  égard  et  modération  envers  les 
dames ,  vu  que  c'est  nature  qu'elles  tiennent  leur 
visage  gentiment. 

—  Espèce,  sorte. 

Negus   aucels   non  manja    autre  de  sa  na- 
tura. 

V.  et  Vert.,  fol.  fi. 
Nul  oiseau  ne  mange  autre  de  son  espèce. 

—  Partie  sexuelle. 

Que  si  gardes  de  inolliar  sa  natura  dedins 
d'ayga  ni  caiida  ni  freja. 

Lii'.  de  Sjdrac,  fol.  77. 
Qu'il  se  gardât  de  mouiller  sa  nature  dans  de  l'eau 
ni  chaude  ni  froide. 

Loc.     Dreytz  de  natura  fo'l  premiers, 
E  dreytz  de  gens  fo  lo  derriers. 

Brev.  d'amor,  fol.  3. 
Droit  de  nature  fut  le  premier,  et  droit  des  gens 
fut  le  dernier. 
Adv.  c.omp.   S' es  per  natura  alapeus. 

Deudes  de  Prades  :  Auz.  cass. 
S'il  est  par  nature  aux  ailes  pendantes. 
S' ieu  ren  vali  ni  trobi  per  natura 
Plazen  dona ,  a  vos  o  deg  grazir. 

B.  Carbonel  :  Molasde  vetz. 
Si  je  vaux  quelque  chose  et  trouve  naturellement 
dame  agréable  ,  je  dois  vous  en  savoir  gré. 
cat.  esp.  port.  it.  Natura. 

■i.   Natural,  naturau  ,  (idj.,  lat.  natd- 
RALiV,  naturel,  conforme  à  l'ordre, 
qui  est  dans  la  nature. 
Selh  que  per  nos  det  son  sanc  natural. 
Bernard  de  Venzenac  :  Lo  pair'e'l  filh. 
Celui  qui  pour  n«us  donna  son  sang  natureL 


NAT 

Per  sol  enlendeiuen  et  engienNATUKAL. 

/'.  et  Fert.,  fol.  lOO. 
Par  le  seul  eiitcndemenl  cl  gciiio  naturel. 
Negnna  parladura  nou  es  NATURAr.s  ni  dic- 
cha  del  iiostre  len£;age. 

Gnim.  proi'enç. 
Wuilo  locution  (lu  notre  langage  n'est  nalitreUe  ni 
directe. 

—  Propre,  eu  ligne  directe. 

Sera  sos  fillis  per  adoptio,   e  non  es  lilhs 

NATURALS. 

/'.  et  Vert.,  Toi.  39. 
Sei-a  son  fils  par  adoption  ,  et  n'est  pas  lils  naturel. 

—  Qui  n'est  pas  né  en  légitime  mariage. 

.1.  filh  légal 
Hac  Abrams  et  .1.  natcrat,. 

J^e.js  d'amors,  fol.  i3.'|. 
'  Un  fils  légitime  eut  Ahraliani  et  un  naturel. 

—  Qui  est  eonforme  à  la  nature  parti- 
culière de  chaque  esj)èce. 

Semenan  van  mos  castiers 

De  sobr'els  naturals  rochiers  , 

Que  no  vey  granar  ni  florir. 

MaRCABRL'S  :  Pus  s'  enfuellieyssnn. 
Je  vais  semant  mes  remontrances  sur  les  naturels 
rochers  ,  de  sorte  que  je  ne  les  vois  grainer  ni  fleurir. 

—  Vrai,  véritable,  sincère. 

Li  port  amor  tan  fin'  e  naturai. 
Qne  tug  son  fais  vas  ini  li  plus  levai. 
B.  DE  VentadouR  :  Quan  par  la. 
Je  lui   porte   amour  si   pur  et  naturel   que  tous 
'lit  faux  envers  moi  les  jilus  loyaux. 

Amors  mecapdelh  e  m  te 
Mon  cor  en  fin  joi  natoral. 

P.  RoGiEiiS  :  Tan  no  plou. 
Amour  me  guide  et  me  tient  mon  cœur  en  pure 
joie  naturelle. 

—  Habitant,  originaire  d'tiu  pays. 

Per  totz  aquels  qui  son  natural  de  ïholoza 

Lej.i  d'amors,  fol.  96. 
Par  tous  ceux  qui  sont  naturels  de  Toulouse. 

—  Direct ,  dont  on  relève  directement. 

Comte  matcral,  nianen  e  rie. 
Romande  Gérard  de  liossillon  ,  fol.  16. 
Comte  naturel ,  fortune'  et  puissant. 
Den  avcr 
Tôt  Narbones  ira  e  dol,  joru  e  ser, 


NAT 


3o3 


Quar  j)crdnt  an  Inr  senhor  nat'Jivai,. 

J.  ESTEVE  :  Aissi  ((UO. 
Doit  avoir  tout  le  iNarbonnais  tristesse  et  douleur, 
jour  et  soir,  car  ils  ont  perdu  leur  seigneur  naturel, 
l'ig.  Bella  donina,  vostr'ome  naturai, 

Podetz,  .si  us  platz,  lengeiramen  aucir. 
P.  \  IDAL  :  Ane  no  mori. 
Belle  dame,   voire   homme  ««^//rc/ vous  pouvez, 
s'il    vous   plail  ,   facilement  occire. 
foc.     De  foldat  veura  sens  natural. 

B.  Carbonée  :  Moias  de  \eiz. 
De  folle  viendra  sens  naturel. 

Bien  que  us  fetz  fol  natural. 
T.  nu  dauphin  d'Auvergne  et  de  P.  Pei.issiek  : 

Vilan  cortes. 
Dieu  qui  vous  fil  fou  'vrai. 

Li  folh  e  'Il  garso  naturau. 

Mabcabrus  :  B('llia  m'es. 
Les  fous  et  les  goujats  uéritables. 

—  Stth.stantiv.  Naturaliste. 
So  dison  li  naturai, 
Qne,  qnar  de  vapor  terrenal 
Cauda  son  li  ven  engenrat. 
An  de  se  canda  qualitat.  •♦, 

Jirev.  d'amnr,  fol.  Ul. 
Cela   disent  les   naturalistes  que,   parce  que  de 
vapeur  terrestre   chaude  sont  les  vents  engendrc's, 
ils  ont  par  soi  chaude  qualité. 
A:Mf;.  FR. 
Ke  Ri<-hart  ne  perdissent  lor  natural  seingnor. 

Roman  de  Ilou ,  v.  ^625. 
CAT.  ESP.  PORT.  Natural.  n.  Naturale. 

').   N.\ti;kalment  ,  NATun.vi.MENS,  adc. , 

naturellement. 

Naturai. .MENT  si  mnda  de  inascle  en  fenie. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  252. 

Naturellement  se  change  de  mâle  en  femelle. 

Leys  de  natnra  qne  natdrai.mkns  es  esericha 
el  cor  de  cascuu. 

r.'et  Fert.,   fol.  57. 

Loi   de   nature  qui   est   naturellement  écrite  au 
cci'ur  de  chacun. 

Homs  es...  naturai.mens  amigables. 

Leys  d'amors ,  foi.  i/J5. 

L'homme  est...  naturellement  capable  d'attaelie- 
menl. 
ANC.  l'R.  N aturehnent  a  vie  dolercuse. 

KUSTACHE  DES   CnAMP.S  ,  p.  20. 

CAT.   Nattirahnent.    esp.    port.    it.    Nattiral- 
inente. 

/|.   Desnatuuar,  7>.,  dénaturer,  déran- 
ger, changer  de  nature. 


3o4 


NAU 


Qnant  ai  mon  cor  plen  de  joia 

Tofz  me  desnatora  ; 

Flors  blanca,  vermellh'e  bloia 

Me  sembla  freidara. 

B.  DE  Ventadour  :  Quant  ai  mon. 
Quand  j'ai  mon  cœur  plein  de  joie  tout  me  déna- 
ture; Heur  blanche  ,  vermeille  et  bleue  me  semble 
froidure. 

Gren  er  ja  fols  desnatur. 

MaRCABKI'S  :  Bel  m'  es. 
11  sera  difficile  que  jamais  fou  change  de  nature. 

—  Déconcerter. 

Com  lo  glrfalcx  ,  qnant  a  son  crit  levât, 
Fai  la  giua ,  que  tan  la  desnatura  ; 
Ab  sol  son  crit,  ses  antre  batemcn, 
La  fai  cazer,  e,  ses  tornas,  la  pren. 

Pierre  de  Cols  d'Aorlac  :  Si  que. 
Comme  le  gerfaut,  quand  il  a  poussé  son  cri,  fait 
à  la  grue  ,  que  tant  il  la  déconcerte  ;  seulement  avec 
son  cri,  sans  autre  coup ,  il  la  fait  choir,  et,  sans  rési- 
stance, la  prend. 

Part.  pas.  Nos  essenha  natura  que  hom  deu  be 
far  a  sson  payre  et  a  ssa  niayre,  e  qui  non 

O  fa   es  DESNATURATZ. 

Dieus  séria  desliais  e  desnatoratz  si  tolia 
SOS  bes  a  sos  amicx. 

F.  et  Fert.,  fol.  8i  et  29. 

Nature  nous  apprend  qu'on  doit  faire  bien  à  son 
père  et  à  sa  mère ,  et  qui  ne  le  fait  est  dénaturé. 

Dieu  serait  déloyal  et  dénaturé  s'il  ôlait  ses  biens 
à  se^  amis. 

—  Insensé. 

Desnatorat  son  li  Frances 

Si,  al  fag  de  Diea  ,  dizon  de  no. 

MarcabRtjs  :  Auialz. 
Insensés  sont  les  Français  si ,  au  fait  de  Dieu  ,  ils 
disent  que  non. 

ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  PORT.  Desiiatitrar.  it.  Dis- 
naturare. 

NAU,  S.  f. ,   lat.   swis ,   nef,   navire, 
vaisseau. 
Naus  en  raar,  qnant  a  perdut  sa  barja, 
Et  a  mal  temps  ,  e  vai  urtar  al  raiic. 

Bertrand  de  Born  :  Non  estarai. 
Navire  en  mer,  quand  il  a  perdu  sa  chaloupe,  et 
a  mauvais  temps,  et  va  heurter  contre  le  rocher. 
"Val  mais  grans  naus  en  mar 
Que  liugs  ni  sagecia. 

P.  Cardinal  :  leu  volgra. 
Vaut  davantage  grande  nef  en  mer  que  barque  ni 
saïque. 


NAU 

Fig-  El  fes  de  se  nati  per  nos  reculhir 

Als  grans  périls  don  no  podem  gandir, 
Ses  cofessar,  e  so  qu'aurem  fag  dire. 
P.  Cardinal  :  Tôt  alressi. 
11   fit  de  soi  «py  pour  nous  arracher  aux    grands 
périls  dont   nous   ne  pouvons  nous  préserver,  sans 
confesser,  et  dire  ce  que  nous  aurons  fait. 

Razos  e  Discrelios  son...   mariniers  en  la 
NAU  de  l'arma. 

F.  et  Fert.,  fol.  62. 
Raison  et  Discrétion   sont...  mariniers  en  la  nef 
de  l'âme. 

ANC.  FR.      Aux  naux  il  sert  d'ancre  tortue. 
Ronsard,  t.  Il,  p.  i326. 
A  Bavonne  ,  à  Saint- Jean  de  Lns,  à  Fonta- 
rabie  saisirez  toutes  les  natifs, 

Rabelais  ,  liv.  IV,  cb.  3H. 
Je  snis  tout  prest  pour  faire  sur  la  mer 
Vogner  tes  naufs  à  rames  et  à  voiles. 

La  Boderie,  Meslanges  poét.,  p.  77. 
Quand  s'apperceut  en  soi  le  père  Énêe 
Que  sans  pilote  estoit  la  naît  menée. 
Des  Masdres  ,  Trad.  de  l'Enéide,  p.  261. 
CAT.   Nati.   ESP.   Nat>e ,  nao.   port.   Nâo.    it. 
Nave. 

—  Auge,  baquet. 

Sai  far  guabias  e  naus. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy- 
Je  sais  faire  cages  et  auges. 

2.  Navei,  s.  m.,  navire,  vaisseau. 

Ar  son  vengut  al  port ,  et  eysson  del  navey. 
Am  barcas,  am  navets. 

F.  de  S.  Honorât. 
Maintenant  sont   venus   au   port,   et  sortent   it' 
navire. 

Avec  barques  ,  avec  navires. 
Fig.  et prov.  Eras  ai  ien  a  bon  port  de  salut , 
Fe  qu'ieu  vos  dei ,  mon  navei  aribat. 
G.  AdueMAR  :  Non  pot  esser. 
J'ai  maintenant ,  foi  que  je  vous  dois  ,  à  bon  port 
de  salut  abordé  mon  navire. 
ESP.  PORT.  Navio. 

3.  N.4VILI,  NAVELi,.v.  111.,  flot  tc ,  uavin 
vaisseau. 

El  mes  tôt  can  pot  guazanbar  a  far  navili  . 
qu'el  crezia  anar  conqnistar  l'eniperi. 

F.  de  Pierre  Fidal. 
Il  mil  tout  ce  qu'il  put  gagner  à  (aire flotte,  vu 
:    qiv'il  croyait  aller  conquérir  l'empire. 


NAU 

Son  els  sAviLis  montât. 

V.  de  S.  Ifonorat. 
Sont  monlcs  sur  les  navires. 
L'emperador  ac  sos  wavelis  ap.irelhatz,  entre 
nans  e  lins  e  gnales,  dos  nielia. 

Hornan  de  la  Prise  de  Jénisalem. 
L'empereur  eut  ses  vaisseaux  appareilles ,  entre 
navires  et  barques  et  galères  ,  deux  mille. 

a:«c.  fr.  Malt  fa  bien  li  naviles  atome/,. 

ViLLKHARDOUIN  ,  p.    96. 

ANC.  CAT.  Navili.  it.  Navile,  navilio,  navigUo. 

4-  Navigi,  s.  m.,  lat.  •skwciuni,  navire, 
vaisseau. 

Tolz  WAViGTs  qn'en  mar  son. 

Brev.  d^amor,  fol.  92. 
Tous  -vaisseaux  qui  sont  en  mer. 
IT.  Navigio. 

5.  Navet.!,,   s.  f.    dim.  ,    petite    nef, 
barque. 

Poiet  en  la  naveta. 

Ensenhava  las  companhias  de  lia  naveta. 

"Vengron,    e   van    nmplir   anuloas   las  na- 

VETAS. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc  ,  ch.  8  et  5. 
Monta  dans  la  barque. 
11  enseignait  les  compagnies  de  la  barque. 
Ils  vinrent,  et  vont  remplir  les  deux  barques. 
ANC.    CAT.   ANC.  ESP.   PORT.  Kaveta.   IT.   Na- 
vetta. 

6.  Naviera  ,  s.f.,  barque. 

Per  qne  no  m  veyrelz  d'ogan 
Passar  per  vostra  naviera. 

Leys  d'atnors ,  fol.  32. 
Par  quoi  vous  ne  me  verrer.  de'sormais  passer  par 
votre  barque. 

7.  Navejamen,  s.  m.,  navigation,  tra- 
versée. 

Sant  Jacmes  passet  mar  ses  totz  navejamews. 

Pierre  de  ConBiAC  :  El  nom  de. 
Saint  Jacques  passa  la  mer  sans  aucune  napigation. 
IT.  Navigamento ,  navicainento . 

8.  Navejar,  navetar,  V.,  lat.  navigarc, 

naviguer. 

Los  discipols  de  Jhesa  Crist  que  navkjavan 
el  mar. 

y.  et  yen.,  loi.  88. 

III. 


NAU 


3of 


Lui  disciples  de  Jcsus-Christ  qui  naviguaient  sur 
la  mer. 

Vengron  navejan  per  la  mar. 

Koinan  de  In  Prise  de  Jérusalem . 
Vinrent  naviguant  sur  la  mer. 
CAT.  ESP.  PORT.  Navegar.  it.  Navigare ,  navi- 
care. 

9.  Nautor  ,  .<!.  m.,  du  lat.  xaitta  ,  nau- 
tonnier. 

Tag  H  nautor  qne  devo  passar  lo  comte  e 
totas  sas  gents. 

Tit.  de  1221.  Arih.  du  Roy.,  J.  3oQ. 

Tous  les  nautonniers  qui  doivent  passer  le  comte 
et  toutes  ses  gens. 

Naos,  linhs  e  gales  e  nautors. 

Lejs  d'amors,  fol.  i5. 
Navires  ,  barques  et  galères  et  nautonniers. 

10.  Natjchier  ,  s.  m.,  nocher,  nauton- 
nier,  pilote. 

Col  NAUCHiKiî,  can  vol  partir 
De  port,  e  no 'n  pot  issir. 

B.  Carbonel  :  Amors  per. 
Comme  lo  nocher,  quand  il  veut  partir  du  port, 
et  n'en  peut  pas  sortir. 

Nais  liom  no  pot  d'  amor  penre  mezara 
Pus  qu'el  NAUCHiERsfai,  can  ve  bel  temps  clar, 
Qne  s  cocha  e  cor  tro  qu'es  en  auta  mar. 
P.  Espagnol  :  Entre  que  m. 
JS'ul  homme  ne  peut  d'amour  prendre  modération 
plus  que  le  nocher  fait ,  quand  il  voit  le  temps  clair, 
qui  se  presse  et  court  jusqu'à  ce  qu'il  est  en  haute 
mer. 

CAT.  Nauxer.  anc.  esp.  \aucher,  nauchel.  it. 
Nocchiero ,   nocchiere. 

11.  Naccler  ,  .t.   ni.,   lat.    nauclerw.^, 

nocher,  pilote,  naiitounier. 

Per  conduch  de  nalclers. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  88. 
Par  conduite  de  nochers. 

ESP.  Nauclero. 

12.  Naulage,  .V.  ni.,   (lu  lat.  nauluw  , 
naulage,  fret. 

Francs  de  naulages  et  de  pontages. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1090. 
Francs  de  naulages  et  de  pontages. 

NAU,v.  /,  du  lat.  vovKcvla ,   cognée, 
instrument  de  charpentier. 


3o6  NE 

Auzit  una  nau  de  charpentiers. 

Roiiuin  de  Gérard  de  Rnssillon,  fol.  87. 
Entendit  une  cognée  de  charpentier. 

'KE.^part.  disjonct.,  lat.  nec,  ni. 

Non  al  que  preng.i ,  ne  no  posg  re  donar. 

Poëme  sur  Boèce. 
Je  u'.ii  <[ue  je  prenne  ,  ni  ne  puis  j-ien  donner. 
No  li  o  lolrei  ne  V  en  tolrei  ne  li  o  vedarei. 

Titre  de  1066. 
.Te  ne  le  lui  ôlerai  ni  l'en  ôlcrai  ni  le  lui  défendrai. 
Par.itges  no  i  des  ren  ne  i  tolgues 

Eambmjd  .d'Orange  :  Aissi  coin  selli. 
Que  parage  n'y  donnât  rien  ni  y  ôtâl . 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  N'e  PORT.  Nem.  iT.  Ne. 

1.   '^1  y  part,  disjonct.,  ni. 

Pus  ab  mi  dons  no  m  pot  valer 
Precs  NI  inerces  ni'1  dregz  qn'  ieu  ai. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  vey  la. 
Puisque  avec  ma  dame  ne  me  peut  valoir  prière 
}ii  merci  ni  le  droit  que  j'ai. 

Quan  non  ai  loc  de  vos  vezer, 
Joi  NI  déport  non  puesc  aver. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genscr. 
Quand  je  n'ai  pas  lieu  de  vous  voir,  joie  ni  allé- 
gresse je  ne  puis  avoir. 

^  •  Je  crois  devoir  faire  observer  que 
les  troubadours  firent  toujours  usage 
de  NI  de  préférence  à  ne,  quoique 
NE  appartienne  au  premier  temps  de 
la  formation  de  la  langue.  Pourtant, 
dans  quelques-uns  des  manuscrits 
oit  sont  conservés  les  ouvrages  de  ces 
poètes,  on  trouve  ne  pour  ni,  mais 
si  rarement  qu'il  est  permis  de  croire 
que  ce  sont  des  fautes  de  copistes  , 
d'autant  plus  que,  presque  toujours,  les 
manuscrits  se  rectifient  les  uns  par  les 
autres. 

L'ancien  italien  a  employé  ni  comme 
les  troubadours  dans  le  sens  disjonctif 
de  ne  : 

D'ogni  parte  sienio  assagliti...  e  dove  fng- 
gîre  ni  ascondere  non  ha  mestiere. 

G1.UTT0NE  d'Abezzo,  Icii,  2.'). 
<:at.  Mon.  Fsr.  Mon.  .'\7. 


NEB 

'^.  Ni  était  aussi  conjonction  et  se  tra- 
duisait par  et,  mais  alors  il  n'y  avait 
pas  de  négation  qui  agît  sur  ce  mot. 
Trop  fatz  gran  folor, 
Quar  am  ni  dezire 
Del  mon  la  bellazor. 

B.  DE  VentadouR  :  Lanqiian  vey. 
■fc  fais  très  grande  folie,  car  j'aime  et  désire  la 
plus  belle  du  monde. 

On  plus  elha  m'esglaia 
Ni  m  fiii  planher  ni  doler. 

IIuGHES  DE  S.-CïR  :  NuUia  res. 
Où  plus  elle  m'aflligc  et  me  fait  plaindre  et  douloir. 

L'ancien  fiançais  employa  dans  le 
même  sens  ni  et  ne. 

Je  vous  pardoins  tout  le  meffait 
C  à  mî  ni  as  miens  avés  fait. 

ij  Gieus  de  Robin  et  de  Marion. 
Si  puisse  je  boire  demie 
Ne  de  more  ne  de  vin  cuit. 

Roman  du  Renartj  t.  III,  p.  Sl^. 

En  tôles  les  manières  que...  vos  lor  saurez  loei 
ne  conseiller  que  il  faire  tie  soffrir  puissent. 

VlLLEHABDOtlN,  p.    8. 

Se  arrestèrent  pour  prendre  conseil  qael 
parly  ils  prcndroient  ne  quelle  chose  ils  fe- 
roiont. 

Ilist.  de  Jean  de  Sainlréj  t.  II ,  p.  l^g6■ 
ANC.  CAT.  Pero  ah  tots  pot  hom  far  joch 
Si  guarda  he  fayso  ne  loch. 

Trad.  calai,  dels  aiiz.  cass. 
ANC.  iT.  Se  gli  occhi  snoi  ti  fur  dolci  ne  cari. 
Petkakca  ,  Canz.  :  Clie  debb'  io. 

Au  bas  de  ce  vers ,  Tassoni  met  eu 
note  : 

Ija  NE  nsata  in  vece  d"  et. 

NEBL/V ,  s./.,  lat.  neb«la,  nue,  nuée, 
brume,  nuage,  brouillard. 

Sa  NEBLA  cuch  qne  s'espargna. 

Gavavdan  le  ViELX  :  Lo  mes  e'I  temps. 
,Ic  pense  que  son  hrouillard  se  répande. 
Jorns  de  ira  e  jorns  de  neblas, 
Jorns  escurs,  jorns  de  tcnebras. 

Contricin  e  Penas  ijernah. 
.Tour  de  tristesse  cl  jour  de  nues,  jour  obscur, 
jour  de  ténèbres. 

Fay  lo  solhel  frnrtilîcar 


\ 


E  ten  a  vida  tôt  qiian  nâys..., 
E  KEBi.As  e  niulas  vapors 
Kucansa  la  sua  calots. 

Brev.  d'iitnor,  fol.  3o. 
Fait  le  soleil  friiclifier  et  lient  à  vie  tout  ce  qui 
naît.  .,  et  brumes  et  maiivaises  vapeurs  cliassc  la 
sienne  clialeur. 
ESP.  Aiebla.  it.  Nebida,  nebbia. 

2.  Nehle  ,  .y.   f.,   mio,   mice ,    nuage, 
broiiillaid,  bitime,  vapeur. 

L'aigua  pneia  contra  mon 
Ab  furu  ,  ab  nebles  et  ab  ven. 

G.  Adukmar  :  L'aigua  pueia.  Fur. 
L'eau  s'élève  contre  mont  avec  funie'e  ,  avec   va- 
peurs et  avec  venl. 

3.  Neula,  s.f.,  lat.  NE^ULA ,  nue,  nuée, 
vapeur,  brume,  nuage,  brouillard. 
Non  enteudalz  que  sela  ayga  venba  ni  yesca 

del  aire,  ans  v  monta  de  la  mar...  e  esdeve 
NEDi.A.  e  plueia  aissy  cuni  vos  podelz  vezer. 
Liv.  de  Sjdrac,  fol.  lo3. 

N'entendez  pas  que  cette  eau  vienne  ni  sorte  de 
l'air,  mais  elle  y  monte  de  la  mer...  et  devient  nue 
et  pluie  ainsi  comme  vous  pouvez  voir. 

Per  la  neula  bruna  es  1' aires  esbrunitz. 

GlILLAlME  DE  TvDELA. 

Par  la  i>apeur  somlire  est  l'air  ol)Scurci. 
ANC.  CAT.  Neula. 

4.  NeVOLINA,   NIVOI.IÎVA  ,   NEOLINA,    S./., 

nue,  nuée,   vapeur,   brume,    nuage, 
brouillard  ,  obscurité. 

L' aires,  segon  uaiora, 
Espeissat  d'  aiga  marina  , 
Plueia  fai  e  nevolina. 
Dis  vos  me  veiretz  sezer, 
E  venir  ab  nivoliua 
Del  cel. 

Bref,  d'amor,  loi.  38  et  i6'3. 
L'air,  selon   nature  ,  e'paissi  d'eau  de  nier,  pluie 
fait  et  nuée. 

Je  vous  dis  que  vous  me  verrez  seoir,  et  venir  avec 
nue  du  ciel. 

Las  quais  son  coma  nivolikas  senza  aiga. 

Doctrine  des  fraudais. 
Lesquelles  sont  comme  nues  sans  eau. 

Si  non  fos  la  keolin a 
Que  l'cnuosa  benda  fai. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  'J\. 


INEC 


307 


.Si  ne  fut  l'o/ziciiri/t;  que  l'ennuyeux  bandeau  fait. 
ISP.  roRT.  Ncblina. 

5.  NiBLE,   S.  f.,  nue,   nuée,    vapeur, 
brume,  nuage,  brouillard. 

Si  cum  la  mrles  cobr'  el  jorn  lo  be  ma. 
Poème  sur  lioèce. 
Ainsi  conimç  la   brume  couvre  le  jour   le  Lien 
matin. 

6.  NioLA,  s./.,  nue,  nuée,  brunie,  va- 
peur, nuage,  brouillard. 

Nioi.As  ses  aigas. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Nues  sans  eaux. 

7.  NivoL,  NioL,  NiuL,5./.,  nue,  nuée, 
nuage,  brume,  vapeur,  brouillard. 

Lo  sol  al  luati  solelba  , 
E'I  NivoL  ai  vespre  muela. 
Bernard  de  Venzenac  .-  Hueymais  pus. 
Le  soleil  au    matin   rayonne,   et  la   nue  au  soir 
mouille. 

Diens  qu'  es  sobre  la  Nivor.  len. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Dieu  qui  est  sur  la  nuée  légère. 
Una  NiOLS  clara  del  cel  es  deycendnda  ... 
De  la  NiOL  cazia  neu  per  tôt  environ. 
y.  de  S.  Honorât. 

Une  nuée  brillante  du  ciel  est  descendue 

De  la  nue  tombait  neige  partout  environ. 
L'  aigua  pueia  contra  mon 
Ab  fum,  ab  niul  et  ab  veu. 

G.  Adhewah  :  L'aigua  pueia.  Far. 
L'eau  s'e'lève  contre  mont  avec  fumée,  avec  'va- 
peur ot  avec  vent. 

ANC.   FR. 
Ce  vent  impétueux,  qui  souffle  la  froidure, 
Dissiper  les  niiaux,  et,  en  si  peu  que  rien  , 
S'esvanouir  par  l'air'ceste  horrible  figure. 
OEuvres  de  Du  Bellay,  p.  A3^. 

y.  Niu,  s./.,  nue,  nuée,  nuage,  brume, 
brouillard ,  vapeur. 

Quan  venretz  en  las  nics 
Jutjar  lo  scgl'  el  jorn  gran. 

Pierre  d'Avvergne  :  Dicus  vera. 
Ouand  vous  viendrez  sur  les  nu»  juger  le  monde 
au  grand  jour. 

NECARI ,  .V.  m. ,  limbalc  ,  sorte  de  tam- 
boui . 


3o8 


NEC 


Tabors  o  necaris. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  i5. 
Tambours  ou  timbales- 
ANC.  CAT,  Nacara,  nacre,  anc.   esp.  Nâcara. 
iT.  JSacchera. 

NECESSARI  ,   adj. ,   lat.   necessakiwa  , 
nécessaire,  indispensable. 

Lo  NECEssARis  comensameus  d'orne  es  aigaa, 
fox,  fers,  lais,  pas,  nieis,  raziins,  dis  e  visti- 
niens. 

Trad.  de  Bide,  fol.  (J5. 
Le  coramenccment  nécessaire  de  l'homme  c'est 
eau,  feu,  fer,  lait,    pain,   miel,  raisins,  huile  et 
vêtements. 

O  ela  es  necessaria,  o  ela  es  utils. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  i8. 
Ou  elle  est  nécessaire,  ou  elle  est  utile. 
CAT.  Necessari.  f.sp.  Necesario.  port.  it.  Ne- 
cessario. 

2.  ISecessitat,  s.  f.,  lat.  necessit.\T(?w  , 

nécessité. 
Ja  no  ti  layssara  en  la  nécessitât. 

F.  de  S.  Honorai. 
Ne  te  laissera  jamais  dans  ta  nécessité. 
No  demanda  neguna  sobrefluitat,  niays  sola 

sa    NECESSITAT. 

V.  et  Fert.,  fol.  42. 
Ne  demande  nulle  superfluité,  mais  sa  seule  né- 
cessité. 

Prou.  Proverbîs  es  comus  :  A  la  uiager  néces- 
sitât den  boni  prlmieyramens  accorre. 
r.el  Fert.,  fol.  87. 
Le  proverbe  est  commun  :  iV  la  plus  grande  néces- 
sité on  doit  premièrement  porter  secours. 
ANC.  FR.  De  Inr  necessitet  délivrât  els. 

Ane.  trad.  du  Ps.  de  Corbie.  Ms.,  ps.  lo6. 
CAT.  Nécessitât,  esp.  Necesidad.  port  Neces- 
sidade.  it.  Nécessita  ,   necessitate  ,    neces- 
sitade. 

3.  NeCIERA  ,    NESGIEIRA,    NESSIERA  ,    NES- 

siEYRA,   NETCEiRA,   S,  f.,   nécessité, 
manque,  disette. 
Hora  Deu  tenienz  non  aura  neciera  , 
E'I  non  temenz  anra  gréa  aondansa. 

P.  Cardinal  :  Jeu  trazi. 
Homme  craignant  Dieu  n'aura  pas  de  nécessité  , 
et  le  non  craignant  aura  difficilement  abondance. 
Ab  prou  tenir  lay  on  sera  nessieyra. 

1'.  Cardinal  :  Qui  vol  aver. 
Avec  profit  tinir  là  oii  sera  nécessite. 


NEG 

Dol  aias  de  las  altrui  nktceiras. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  65. 
Aye  deuil  des  nécessités  d'aulrui.    - 

Fig.  De  bon'  ami'  ai  nescieira.v 

Giraud  de  Borneil  :  L'autr'icr. 
De  bonne  amie  j'ai  disette. 

lien  a  de  sen  gran  nessiera 
Drutz  qui  douina  joven  qira. 

Albert  Caille  :  Era  quan. 
Bien   a  de  sens  grande   disette  galant  qui  dame 
jeune  rechei'che. 

NEFA ,  s./.,  nèfe,  gros   du  bec  d'un 
oiseau  de  proie. 

Ona  apella  nefa  o  sera 

Lo  gros  del  bec  on  las  nars  so. 

Nefa  jauna  e  lonc  entr'  oeil. 

Deudes  de  Prades  ,  yJuz.  cass. 
On  appelle  nèje  ou  scie  le  gros  du  bec  oîi  les  na- 
rines sont. 

Pièfo  jaune  et  long  entre-œil. 
IT.  Niffa. 

NEGAR ,    v.y    lat.   necar<?,   noyer,   se 
noyer. 
Fetz  NEGAR  son  nebot  Artus, 

F.  de  Bertrand  de  Born  lejils. 
Fit  noyer  son  neveu  Artus. 

Pas  NEGERo'l  jaguau. 

GiRAUD  DE  Calanson  :  Belh  Eenher. 
Depuis  que  se  noyèrent  les  géants. 
Can  lo  dulivis  venc  el  mon  ,  las  gens  s'en- 
fagiro  say  e  lai...,  et  ilb  prendien  lor  efans  de- 
sus  lor  testas  per  els  gardar  de  negar. 
Ilb  si  NEGO  en  aiga. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  69  et  75. 
Quand  le  déluge  vint  au  monde,  les  gens  s'enfui- 
rent çà  et  là...,  et  ils  prenaient  leurs  enfants  dessus 
leurs  têtes  pour  les  préserver  de  se  noyer. 

lia  se  noient  en  eau. 
Fig.     Es  bes  qui  'n  amor  nega 
Pus  qu'en  aigua  corren. 

Saïl  de  Scola  ;  Gran  esfors. 
C'est  bien  qui  en  amour  se  noie  plus  qu'en  eau 
courante. 

Loc.  Per  qu'eu  dirai  d'un  fol,  nega  barnatge... 
Qu'om  dilz  qu'es  natz  de  Monferrat  linatge. 

Lanfranc  Cigala  :  Estiers  mon  grat. 
C'est  pourquoi  je  dirai  d'un  fou,  noie  baronage... 
qu'on  dit  qu'il  est  né  du  lignage  de  Monferrat. 
Part,  pas.  Home  enebriat  ba  perduda  sa  razo 
e  sson  entendemtni ,  et  es  ayssi  coma  iiegat. 
F.  et  Fevt.,  fol.  ICI. 


NEG 

Homme  enivré  a  peidu  ta  raisou  et  sou  lutende- 
ment ,  et  est  ainsi  comme  noyé. 
Substant.     En  Barrau  s'escabelha 

Coma    NEG  AT, 

Pneis  rete'l  per  l'anrelha. 
RaMBAUI)  de  ViyVElRAS  :  El  so  que. 
Le  seigneur  Barrai  s'echevelle  comme  nojé  ,  puis 
le  retient  par  l'oreille. 
ANC.  FR.     Par  hante  mer  se  venoient  negant. 

Roman  d'Auberl  ,  v.  i8. 
ANC.  CAT.  Negnr,  anegar.  tsp.  port,  ytnegar. 
iT.  Anitegare. 

NEGLIGENCIA ,  s.  f.  ,  lat.  negli- 
GENTiA,  négligence  ,  froideur,  indif- 
férence. 

Perla   soa  negligencia  ,  so  es  que  el  nou 
ag  tal  cura  en  l'admaiistrar  cnm  el  deg. 

Trad.  (In  Code  de  Jiistinien,  fol.  "]. 
Par  la  sienne  négligence ,  cela  est  qu'il  n'eut  pa^ 
tel  soin  en  l'administrer  comme  il  dut. 
Fer  eniendar  las  nkgligbncias  que  hom  fa. 
y.  et  yen.,  fol.  89. 
Pour  reparer  les  négligences  qu'on  commet. 
CAT.  ESP.  rop.T.  NegUgencia.  it.  Negligenzia, 
nigligenzia. 

2.  Négligent,  adj.,  lat.  negligen.v, 
négligent,  indifférent. 

Malvestat  vey  qu' el  sostcava, 
Et  es  del  tôt  kegt.igen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crlst. 
Je  vois  que  rae'chanceté  le  mine  ,  et  il  est  du  tout 
négligent. 

Pigre  e  NEGLIGENT  de  se  convertir. 

r.et  Ferl..  fol.  69. 
Paresseux  et  négligent  de  se  conveiair. 
l'en  fai  qui  envia  , 
Sol  non  remanha  per  cor  negliobn. 

Pons  de  Capdieil  :  Er  nos  sia. 
Bien  fait  qui  envoie  ,  seulement  qu'il  ne  reste  pas 
par  cœur  indifférent. 

CAT.  Négligent,  esp.  port.  Négligente,  it.  Né- 
gligente, nigligente. 

3.  NeCLECHOS,   NEGLIGOS,   (l(lj . ,   lat.   NE- 

GLECTUS,   négligent,    paresseu.x ,  in- 
différent. 

Cal  que  sia'l  preveire  foifag  o  ne(;i.ecii03. 
IzARN  :  Diguas  nie  lu. 

<^ucl  «[uc  soit  le  prêtre  coupalile  ou  négligent. 


WEG 


309 


Ades  Loin  n'es  megligos 
Vas  selli  que  conoys  a/.iros. 

Raiimond  pe  MinAVAL  :  Dels  quatre. 
Incessamment  l'homme  en  est  négligent  envers 
celui  qu'il  connaît  susceptible. 

Hom  pot  liomes  vezer 

Aucire  o  nafrar, 

E ,  segou  vezer,  par 

L'aucizen  NECLECHOS, 

E,  si  mostra  razos 

Qu'el  mortz  l'agues  naieg, 

Razos  fa  cuiar  drcg. 

Nat  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Homme  peut  hommes  voir  tuer  ou  blesser,  et,  selon 
le  voir,  paraît  le  meurtrier  indifférent,  et,  s'il  mon- 
tre des  raisons  que  le  mort  eut  envers  lui  tort ,  (ces) 
raisons  il  lait  croire  droit. 

4-  Nelech,  neleg,  neleig,  nelet,  ne- 
LEiT,  .V.  m.,  négligence,  faute,  tort, 
indifférence. 

Qa'  el  mieus  neleigz 
No  il!  faza  far  venjansa. 

B.  ZoRGi  :  Ben  es  adrcigz. 
Oue  la  mienneyîiu^t!  ne  lui  fasse  faire  vengeance. 
Cant  no  î  pot  avenir, 
Ni  pot  son  vol  coraplir. 
Ni  s  pert  per  sou  nei.eg. 

G.  RlQulER  :  Si  m  fos  saber. 
Quand  il  n'y  peut  arriver,  et  peut  sa  volonté'  ac- 
complir, et  se  perd  par  sajaute. 

Senber,  mostra  m  la  drecUa  via , 
E  no  y  esgart  los  mieus  neletz. 

FoLQi'ET  DE  Marseille  :  SenherDieus. 
Seigneur,  montre-moi  la  droite  voie ,  et  n'y  re- 
garde les  miens  torts- 

De  noslres  neleitz 
Trobaui  tôt  jorn  peido, 
Can  volein  esser  bo. 

Nat  de  MbNs  :  Si  INat  de  Mons. 
De  nos  fautes   nous  trouvons   toujours   pardon , 
quand  nous  voulons  être  bons. 

5.  Nalech,  naleg,  s.  m.,  négligence, 
faute,  tort,  indifférence. 

L'autre  del  naleg 
S' es  ab  Dieu  avengutz. 

G.  RiQUlER  :  Tant  petit. 
L'autre  du  turl  s'est  avec  Dieu  accommode'. 
Al»  mais  dira  ,  per  lurs  walegz:  .... 
Allas  el  f'uoc  peidurable. 

Cuntncio  e  Penas  ifernnU. 


3io 


NEG 


Aux  ine'cliauls  il  dira  ,  pour  leurs /tiiites  :...  Allei 
au  feu  éternel. 

El  savis  fai ,  per  sufrensa , 
Seiublar  de  son  gran  tort ,  dreg  , 
E'I  fol  de  son  bon  dreg,  iîaleg. 

FOLQUET  DE  LuNEL  :  ]Vo  pot  aver. 
Le  sage  fait,   par  sa   patience,   paraître  de  sou 
graud  tort ,  droit ,  et  le  fou  de  son  bon  droit,  tort. 

G.  Nelechos,  (i((j-,  négligent,  coupable 
par  indifférence  ,    blâmable  ,    indif- 
férent. 
Cant  boui  falli,  et  es  nelechos. 

IS'at  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Quand  bomnie  faut ,  et  est  coupable. 

Es  pus  NELECHOS 

Qui  per  meus  d' obs  fa  mal. 

Nat  de  Mons  :  Si  Nat  de  Mons. 
Est    plus    btcimable    qui    par    moins    de   besoin 
fait  mal. 

No'l  vos  laisaral  cassar. 
Sitôt  m'es  fort  nelechos. 
T.  DE  Guillaume  et  de  Giraud  :  De  so  dou. 
.le  ne  vous  le  laisserai  pas  casser.  Lieu  qu'il  m'est 
fort  indiffèrent. 

Ay  gran  temensa 
Qu'ai  comte  sia  fort  nelechos, 
E'I  coins,  a  lai. 
T.  de  g.  Riquier  et  d'Austokc  :  Senb'  En  Auslorc. 
J'ai  grande  crainte  qu'au  comte  il  soit  fort  indif- 
férent,  et  le  comte  ,  à  lui. 

NEGOCl,  NEGOSsi,  S.  m.,  la  t.   nego- 

Tium  ,  affaire ,  négoce. 

Alcuna  vetz  esdeven  qa'  us  bom  fai  lo  meu 

NEGOCI,  non  per  la  luia  amor,  mas  per  amor 

d'antre. 

Ti-ad.  du.  Code  de  Jiistinien,  fol.  G. 

Aucune  fois  il  arrive  qu'un  homme  fait  la  mienne 
iiffairej  non  par  le  mien  amour,  mais  par  amour 
d'autre. 

Si  tu  eras  en  Ion  ostal ,  o  eu  autre  laoc,  e 
fasias  y  negossis  secretz. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  102. 

Si  tu  étais  en  ton  liôtel ,  ou  en  autre  lieu,  et 
y  faisais  des  affaires  secrètes. 

Los  NEGocis  del  mun  li  semblon  aytant  co 
un  bel  nient. 

F.  et  reW.,  fol.  64-65. 

Les  affaires  du  monde  lui  semblent  autant  comme 
vui  beau  riiMi. 

CAT.  Negoci.  Esiv  port.  Nesnocio.  it.  Negozio. 


NEG 

NEGRE,  fidj- ,  lat.  nigrkw,  noir,  som- 
bre, obscur. 

Olbs  NEGRES  e  cils  espes. 

P.  Vidal  :  Tant  an  ben  dig.  far. 
Yeux  noirs  et  cils  épais. 

Elugora 
Bel  jorn  ,  e  clarsis  noiz  negra, 

B.  DE  Ventadour  :  Amers  enquera. 
Illumine  le  beau  jour,  et  rend  claire  la  nuit  noire. 

—  Appliqué  aux  personnes  habillées  de 
noir,  ou  qui  ont  la  peau  noire. 

Un  monestier  de  monges  nègres. 

Aquest  bornes  nègres  nos  ban  vencutz. 
Philomeisa. 
Un  monastère  de  moines  noirs. 
Ces  hommes  noirs  nous  ont  vaincus. 

Substantiv.  Tôt  le  nègre  del  uelh. 

Elue,  de  las  piopr.,  fol.  83. 
Tout  le  noir  de  l'œil. 
Loc.      Qui  m'  apeila  de  nonfey, 

No  l'en  soan  nègre  ni  ros. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Ar  el  mes. 
Qui  m'appelle  de  non-foi  ,  ne  l'en  me'prise  noir  ni 
roux  (qui  que  ce  soit). 

CAT.  Nègre,   esp.   port.   Negro.  it.   Negro , 
nigro. 

Par  extension,  le  féminin  negra,  em- 
ployé substantivement,  a  signifié  ptice. 

Cum  pezolhs,  negras,  seorpios. 

Brev.  d'amor,  fol.  53. 
Gomme  poux  ,  puces,  scorpions. 

2.  Nier,    ner,  ac(/.,  lat.    ki^r,   noir, 
sombre,  obscur. 
Entreseinbs  e  cavals  blancs  e  nieks 
Veireai  en  brieu. 

Bertrand  de  BoRN  :  Miezsirventes. 
Etendards  et  chevaux  blancs  et  noirs  nous  verrons 
dans  peu. 

Donar  per  vin  blanc,  ner. 

T.  DE  BoNNEFOY  ET  DE  Blacas  :  Selngn'En. 
Donner  pour  vin  blanc,  du  noir. 
Pctz  ample,  fer,  ner  e  preon  veyra 
Del  foc  arden. 

Serveri  de  (îirone  ;  Totz  bom  deu. 
Le  puits  vaste  ,  horrible ,  noir  et  profond  du  feu 
ardent  il  verra. 

IT,  Ncro. 


NEG 

3.  Negror,  s.f.,  lat.  nicror,  noirceur. 
Entre  blancor  et  negror  a  tropas  colors 

inejancleras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  263. 
Entre  Llaaclieur  et  noirceur  il  v  -i  Je  nombreuses 
couleurs  moyennes. 

Plomz... 
Laissa  negror  que  s  preii 
Aisso  on  es  tocatz. 

G.  Riquier  :  Als  subtils. 
Le  plomb...  Wisse  noirceur  que  se  prend  cela  où 
il  est  toucbe'. 
l'iff.      Aissi  toi'n  en  grand  negror. 

Maecvbris  :  En  abrieu. 
Tourne  ainsi  en  grande  noirceur. 
CAT.  ANC.  ESP.  Negror. 

4.  Nf.grezimen,  s.   m.  ,  noiiceur,  noir- 
cissure. 

Peinh  sos  peills  cnm  s'er'  aaras; 
P>en  a  trent'  ans  que  for'  albas  , 
Si  no  fos  lo  negrëzimen. 

Le  moine  de  MoNTAtDON  :  Pus  Peyre. 
Peint  ses  poils  comme  s'il  c'iait  évapore'  ;  il  y  a  bien 
trente  ans  qu'il  serait  blanc,  si  ne  fût  la  noircissure. 

5.  Negrejar,  negrf.yar  ,  V.,  du  lat.  ni- 
GRi/irARtf,  noircir,  tl(?vcnir  noir. 

Le  gra...  qnan  coinens'a  negrejar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o5. 
Le  grain...  quand  il  commence  à  devenir  noir. 
CAT.  Negrejar.  esp.  Negrear.  port.  Negrejar. 
iT.  Negreggiare,  nereggiare. 

G.  Negrezir,  V. ,  lat.  xiCREscERe,  noir- 
cir, devenir  noir. 

Car  la  pena  il]  negrezira. 

Deudes  ee  Pradks,  àuz.  cass. 
Car  la  penne  lui  noircira. 

NEcaESERON  ilel  sane  del  filh. 

PL  de  la  f^icrgc. 
Devinrent  noirs  du  sang  du  (ils. 

Part. pas.  De  dol  e  de  mal' ira  totz  negrezit. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  5. 
De  cbagrin  et  de  maie  colère  tout  noirci. 
ESP.  Negrecer. 

7.  Denigratil',  ndj.,  noircissant,  qui  a 
la  propriété  de  noircir. 
Pcga...  del  si  focant  denigrativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
Poil...  du  toucbant  soi  (elle)  noirrissante. 


NEG  3 1 1 

8.  Enegrezir  ,  V.,  noircir,  rendre  noir. 
Part.  pas.  El  fo  enegrezitz  e  totz  descoloralz. 
Roman  de  Fierai/ras ,  v.  .^023. 
Il  fut  noirci  et  tout  décolore'. 
ESP.  PORT.  Ennegrecer. 

g.    NiGROMANT,   S.  171.,  lat.    NCCROMENT«, 

nécromant ,  nécromancien. 
I;i  cncantador...  e  nigromant. 

Doctrine  des  f^audoi.s. 
Les  encbanteurs...  et  nécromanis. 

ESP.  PORT.  Nigroinante.  it.  Nigrotnantc ,  ne- 
gromuntc. 

10.  NiGROMANTIC,  odj.,    lat.    Nr-CROIMAN- 

Ticiis,  nécromant,  nécromancien. 

Subst.   Del  sieu  cor  uzo  NIGR05tA^•TIx.  en  lors 

nialeiicis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i^g. 
Ile  son  cœur  usent  nécj-Omanciens  en  leurs  niale'- 
fices. 

ANC.  CAT.  Negromantic.  cat.  MOn.  Nigroman- 
tic.  ESP.  Nigroinantico .  it.  JSigroinantico, 
negromantico, 

11.  NlGROMAXCIAX  ,   NIGROMAWCIA  ,  S.  lU., 

nécromancien,  nécromant. 
Girbort ,  morgue  e  pbilosofe,  mas  nilelhs  lo 
dcgra  liom  apelar  nigrobiancia. 

Cat.  dels  apost.  de  Ro/na ,  fol.  13^. 
Gcrbert ,  moine  et  pliilosopbe,  mais  niieus.  le  de- 
vrait-on appeler  nécromancien. 
Astronomias ,  nigromancias. 

Leys  d'amors,  fol.  (j. 
Astronomes  ,  nécromanciens. 

11.     IViGROMAlN'CIA  ,     NIGROMANSIA,    S.f.  y 

lat.  3N-<?cROMANTiA,  nécroniaiicie. 
leu  ai  ja  vist  home  que  conoys  fort. 
Et  a  legit  nigromansi'  e  sort , 
Trahit  per  femn'  a  peccat  et  a  tort. 

G.  Adhemar  :  El  temps  d'  cstiu. 
J'ai  dc'jà  vu   borame  qui   connaît  beaucoup,  et 
a  lu  nécromancie  et  magie  ,  trabi  par  femme  à  j)ccbé 
et  à  tort. 
De  NiGROMANCiA  apris  totz  los  cncantamcns. 

PiEiiiiE  be  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  nc'cro/««ni'ie  j'appris  tous  les  encbanlements. 

ANC.  CAT.  Negroinancia.  cat.  mod.  A'igro- 
mancia.  anc.  esp.  Negrotnancia.  esp.  moi>. 
Nigromancia.  port.  Negrornancin,  nigro  - 
manda,  it.  Negromanzia,  nigrnmatizin. 


3 19.  NEM 

i3.  Gromancia,  s.f.,  magie. 
Mais,  de  gromancia.  saî  totz  los  esperiraens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Plus  ,  (le  magie  je  sais  toutes  les  expériecces. 

NEIS ,      NEYS ,      NEYSH  ,      NEGUEIS  ,      NE- 

GUEYSH,  NEUS,  adv.,  même,  aussi,  en- 
core. 

Neis  qnan  soi  iratz, 
leu  chant. 

ARNAtiD  DE  Marueil  :  Ses  joi  non. 
Même  quand  je  suis  cliagrin  ,  je  cliante. 
S'  ieu  anc  falhi  ves  vos  ,  neys  del  pensai'. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Si  je  faillis  oncques  vers  vous  ,  même  du  penser. 
Polira, 
Forbira 
Mon  chan 
Ses  afan  gran... 
Qae  r  entendesson  necs  1'  enfan. 

GlRAUD  DE  BoRNEiL  :  Aras  si  m  fos. 
Polirait,  fourbirait  mon  chant  sans  peine  grande... 
de  sorte  que  l'entendissent  ?neme  les  enfants. 
S'  era  neys  en  Irlanda  , 
De  lai  venria  sai  chausir. 

Deudes  de  Prades  :  Puois  .\niors. 
Si  j'e'tais  même  en  Irlande  ,  de  là   je  viendrais  çà 
clioisir. 

Senhor  es  lo  fil  del  hora ,  negueis  del  dis- 

sabtes. 

Trad.  du  N.-Test.  S.  Matt.  ,  ch.  I2. 
Le  Seigneur  est  !e   fils   de  l'iionirao,  même  du 
saLl)at. 

Coiij.  Son  conjanctios...  neysh  ,  negueysh. 
Lcj-s  d'nmnrSi  fol.  ici. 
Sont  conjonctions...  même,  aussi. 
ANC.  FR.  Le  saint  araa  tant  vérité  que,  neis  aux 
Sarrazins,  ne  voolt-il  pas  mentir. 

JOINVILLE  ,    p.  5. 

Nous  n'avons  espoir,  neis  un  seul  jour  de  vie. 
J.  DE  Meung  ,  Test. ,  V.  233. 
Ne  tant  ne  sai-ge  en  vérité 
Que  ge  la  saiche  nés  noraer. 

Fabl.et  cont.  anc,  t.  II,  p.  5t). 

iVEME.S,  NEMS,  NEMPS,  och.,  lat.  Nmts, 
trop,  mieux,  beaucoup. 

Ieu  ai  vist  eu  dotnnas  ponhar 
D'  ensenhatz  e  de  ben  après  , 
E'I  nescis  avinen  nemes 
Qii'  el  plus  savis  ab  gen  preyar. 

O.  Adhemaii  :  Teu  ai  ja. 


NEP 

J'ai  vu  s'eflbrcer  vers  dames  des  savants  el  des 
Lien  appris,  et  le  niais  avenant  mieux  que  le  plus 
savant  avec  gentil  prier. 
A  Dieu  coman  tôt  qaan  reman  de  say; 
Ploran  m'  en  part 
Car  am  las  domnas  nemps. 

PoNS  DE  LA  Garde  :  Farai. 
A  Dieu  je  recommande  tout  ce  qui  reste  de  çà  ; 
en  pleurant  je  m'en  sépare ,  car  j'aime  les  dames 
beaucoup , 

Tatz,  hoca,  nemps  potz  lenguejar. 
Et  es  t'en  grans  mais  arraïuitz. 

B.  DE  Ventadoi'R  :  Quan  lo. 
Tais-toi,  bouche,  tu  peux  trop  bavarder,  et  l'en 
est  grand  mal  assuré. 

NEPS  ,  NEBS,  .T.  m.,  lat.  nepos,  petit-fils, 
neveu. 

Lasautras  personas  soteiranas,  si  cnm  es  neps, 
si  el  ven  a  mort. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  iCi. 
Les  autres  personnes  descendantes ,  ainsi  comme 
est  petit-fils,  s'il  vient  à  mort. 

Mos  NEPS,  que  sol  flors  portar, 

Vol  cambiar... 
Son  senhal. 

Le  roi  d'Aragon  :  Pelre. 
Mon  neceu,  qui  a  coutume  de  porter  fleurs  de  lis  , 
veut  changer. ..  son  enseigne. 

Bels  NEBS,  so  ditz  lo  coms,  non  seretz  des- 
mentitz. 

Guillaume  de  Tddela. 

Beau  neveUy  ce  dit  le  comte,  vous  ne  serez  pas  dé- 
menti. 
ANC.   FR.  Cil  Attalus  estoit  niez  S.  Grégoire , 

l'évesqne  de  Lengres. 
Chron.  de  Fr.,  Rec.  des  Hist.  deFr.,  t.  III,  p.  l86. 
Se  je  Savoie  où  mes  niez  hante. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  460. 
CAT.  Net.  ESP.  Nieto.  port.  Neto. 

2.  Nepta,  netsa,  s.f.,  lat.  NEPTi.y,  pe- 
tite-fille, nièce. 

Ac  una  donzela  cortesa, 
Nepta  del  senhor  del  castel. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquel. 
Il  y  eut  une  damoiselle  courtoise ,  nièce  du  sei- 
gneur du  château. 

E  '1  fon  donat  a  entendre  qu'  ela  era  netsa 

del  emperador. 

y.  de  P.  rida/. 


NEQ 

Et  lui  fui  donne  à  entendre  ijuV-lle  clail  nièce  de 
l'empereur. 

CAT.  l^eta.  ESP.  Nieta.  port,   l^^eta. 

3.  Nebot,  s.  m.,  neveu. 

Me  son  tug  pus  qne  nebot  ni  oncle. 

A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
Me  sont  tous  plus  que  neveu  et  oncle. 

Quatre  nebotz  ai  pros,  que  tuh  so  fraire. 
Roman  de  Gérant  de  Rossillon,  (ol.  5. 
.Tai  quatre  nei'Cii.T  preux,  qui  tous  sont  frères. 

CAT.  Nebod.  VF.  Nepote,  nipote. 

4.  Neboda,  s-f.,  nièce. 

De  la  NEBouA  K . ,  que  fo  .sa  sor. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  1 15. 
De  la  nièce  de  Cliarles  ,  qui  fut  sa  sœur. 
Car  bas  ma  iTEnoDA  par  inoler. 

Phii.omena. 
Car  tu  as  ma  nièce  pour  épouse. 

De  lor  fîlhas  et  alcanas  de  lors  ivkboda.s. 
Lejs  d'amorSj  fol.  106. 
De  leurs  fille.s  et  aucunes  de  leurs  nièces. 
«;at.  Neboda. 

5.  Bot,  s.  m.,  neveu. 

Bot  per  nebot. 

Lejs  d'atnors ,  fol.  121 
Neveu  pour  neveu. 

6.  Bon  A,  .'!./.,  nièce. 

Maiidar  lur  fîllas  e  lar  bodas  e  lur  paientaii. 

Cout.d'Àlciis.  Arch.  du  Roy.,  K,  yo'j. 

Marier  leurs  filles  et  leurs  nièces  et  leurs  parentes. 

NEQUEDONC,  neoueddxc,  conj.,  du 
lat.  NEQUrtrtDo,  néanmoins,  toutefois, 
cependant. 

Deu  boni  aver  cbaritat  ab  toz  bornes,  ab 
les  estrains  e  ab  los  privatz;  nequedonc,  per 
aqnela  cbaritat,  no  si  dea  bom  pas  flechezir 
de  r  amor  de  Deu. 

Mas,  NEQUEDUsc,  eu  alcuna  niaueira,  no 
si  sapcba  esser  trop  grans. 

Trad.  de  Bède,  fol.  ?.o  et  39. 
On  doit  avoir  charité  avec  tous  les  hommes,  avec 
les  c'irangcrs  et  avec  les  familiers;  néanmoins,  pour 
cette  charité,  on  ne  se  doit  pas  détourner  de  l'amour 
de  Dieu. 

Mais,  néanmoins,  en  aucune  manière,  qu'il  ne 
se  sache  pas  être  trop  grand. 
ANC.  PK.  Li  i'ih.  ve.sqoi  molt  bonenienl 
En  ioyalté,  et  iteqiiedent 
III . 


NET 


3i3 


Ainsi  que  riens  ne  volt  despendre. 
Fabl.  et  conC.  anc,  t.  II ,  p.  1 13. 
Kt  ncquedenc  forment  se  tindrent. 
Roman  de  Roii ,  v.  j86l. 

NERVI,   j.  m.,  lat.   iNERVw.? ,  nerf. 

Conforta  nervis  atressi 
L'erba  qu' oiu  nomna  barbajol. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
Fortifie  les  neifs  également  l'Iierhe  qu'on  nomme 
jouharhe. 

Ops  i  auriatz  ortiga 
Qu'el  NERVI  vos  cstendes. 

Guillaume  deBerguedan  :  Cansoneta. 
Vous  y  auriez  besoin   d'ortie  qui   vous  étendît   le 
ner/'. 

Contranbeuien 
De  NERVIS. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Contraction  de  nerfs. 
ANC.  cat.  Nervi,  cat.  mou.  Nirvi.  esp.  Nervio. 
PORT.  it.  Nervo. 

2.  NeRVOSITAT,  s.  f.,  lat.   NERVOSITATem, 

nervosité,  vipiueui. 

Humes...  par  razo  de  lor  nervositat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  47- 
Les  épaules...  par  raison  de  leur  nervosité. 
CAT.  Nirviositat.    esp.    Nervositad ,  nerviositad . 
IT.  Nervosità,  nervositate ,  nervositade. 

.^.  Nervios,  eidj.,  lat.  nervos«.v,  nerveux. 
Manja  carn  cauda  et  ossosa  , 
E  lai  on  es  plus  nerviosa. 

Dei.des  de  Prades  ,  yïuz.  cass. 
Mange  chair  chaude  et  osseuse,  et  là  où  elle   est 
plus  nerveuse. 

CAT.  Nervios,  nirvios.  esp.  Nervioso.  port.  it. 
Nervosn. 

4.  Nervein,  adj.,  nerveux. 

Pes  ac  voulis,  cat'is  e  nerveinz.  • 

Pioman  de  Flamenca. 
Eut  les  pieds  homhés,  creux  et  neiveux. 

NET,   NED,    NEDE,    dflj.,    (lll    lat.    WlTulllS, 

net,  propre. 

En  niia  bella  boissa  s  met 
Per  so  c'  ades  estei  plus  net. 

Deddes  de  Pbades  ,  j4uz.  cass. 
En  une  helle  hoîtc  il  se  met  pour  ce  que  toujours 
il  soit  plus  net. 

Mes  el  bacin  1' aigua  neta. 

A'.  <le  S.  Honorai. 
Mil  au  hassiii  l'eau  propre. 

ÎO 


3i4 


NET 


Fi",  Dieus  vol  cor  lin  ab  volontat  neta. 

Guillaume  de  Mur  :  D'  un  sirventes. 
Dieu  veut  cœur  fidèle  avec  volonté ;5;(re. 
Benhanrat  cel  ab  cor  ned. 

Trad.  du  N.-Teit.,  S.  Matt.,  cli.  5. 
Rienlieureux.  celui  avec  cœur  net. 
Esser  purs  e  netz  de  peccatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  \\. 
Etre  pur  et  net  de  pèche'. 
Cel  es  NEDEs  e  lavaz  que  plaing  1ns  mais  que 

Trad.  dehède  Jo\.'ii. 
Celui-là  C3t  propre  et   lavé  qui  plaint  les  maux 
qu'il  a  faits. 

Net  AS  ol)ias  fâchas  ab  pura  conciencia. 
F.  et  Vert.,  fol.  90. 
OEuvres  nettes  faites  avec  pure  coascience. 

En  parlant  des  optîralions  de  l'esprit 
et  du  style. 

Segon  que  l'escriptura  ditz 
Per  rasos  vivas  e  netas. 

Brev.  d'amor,  fol.  I\l\. 
Selon  que  l'écriture  dit  par  raisons  vives  et  nettes. 
Bordos  be  paiizatz  e  netz  de  tôt  vici. 

Leys  d'amors,  fol.  \l\<j. 
Vers  bien  place'  et  net  de  tout  vice, 
CAT.  Net.  F.sp.  Neto.  port.  Nedeo.  it.  Nette. 

2.  Nedesa,  neteza,5./.,  du  lat.  nitidz- 
tks,  netteté,  proi)reté. 

Soveu  se  bain, 
Et  ab  NEDESA  se  compain. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinnr  vos  que. 
Souvent  se  baigne ,  et  avec  propreté  va  de  com- 
pagnie. 

Fig-  Deu  hom  gardai-  castetat,  so  es  neteza 
de  cor  e  de  cors. 

V.  et  Vert.,  fol.  91. 
On  doit  garder  chasteté,  c'est-à-dire  netteté  di' 
cfeur  et  de  corps. 
ANC.  CAT.  Nedeza.  it.  Nettezzn. 

3.  NeTEJAR,     NETEYAR,     NEDEJAR  ,      NK- 

DEYAR,  V.,  du  lat.  NiTiDARt',  ucttoyer, 
rendre  propre,  purifier. 
Quar  anc  no  '1  fes  netejar. 

G.  RiQUiER  :  Tant  m'  es. 
Car  oncques  ne  le  fit  nettoyer. 

Francx  yverns  nos  nedeta. 

Marcadrus  :  Quan  la. 
Fianc  hiver  nous  piirijie. 


NEU 

Ketejaras  r  isla  de  tôt  tel  taylivier. 

V.  de  S .  Honorât. 
Tu  nettoieras  l'île  de  toute  celte  misère. 
Nedejatz  lo  velh  levain. 
Trad.  de  ta  2«  Èpît.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens- 
-    Vitrifiez  le  vieux  levain. 
Fig.  lUamenar  e  nedejar  lo  cor. 

V.  et  Vert.,  fol.  t\%. 
Illuminer  et  purifier  le  cœur. 

CAT.  Netejar. 

[\ .   Netamen  ,   NETAMENS  ,   atli\  ,  nette- 
ment, proprement,  ])nrement. 

Netamen  l'estniatz. 
Et  en  bel  drap  1'  esvelopatz. 

Deudes  de  Prades  ,  .//uz.  cass. 
Proprement  vous  le  serrez  ,  et  en  beau  drap  l'en- 
veloppiez. 

P>on  es  aver  acampar. 
Qui  far  o  pot  netamens. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Collas  triadas. 
Il  est  hon  d'amasser  richesse,   qui   peut   le   faire 
purement . 
(.AT.  Netament.  it.  Nettamente. 

5.  Deneiar,  V.,  nettoyer,  purifier. 
Fig,  Coinensa  a  purgar  .son  cor,  e   nENEiA  sa 
conciencia. 

V.  et  Vert.,  fol.  41. 
Commence  à   purger  son  cœur,  et  purifie  sa  con- 
science. 

NEULA.,  ,>■./.,  gaufre,  oublie. 
Que  boin  fassa  prezen 
A  sos  amies  de  neulas  ani  piiueu. 
Estas  NEULAS  deu  boni  caudas  manjar. 
Epit.  de  Matfre  Ermengaud  à  sa  siriir. 
Qu'on  fasse  présent  à  ses  amis  d'oubliés  avec  pi- 
ment. 

Ces  oublies  on  doit  manger  chaudes. 
CAT.  Neiila. 

NEUTRI,  adj.,  lat.  neutr«w,  neutre. 
Neutris  es  aquel  que  non  perle  al  un  ni  al 
autre. 

Podetz  las  ai)pellar  neutras. 

Gramni.  provençale. 
Est   neutre  celui  qui    n'appartient  à  l'un   ni  à 
l'autre. 

Vous  pouvez  les  appeler  neutres.  V 

CAT.  Neutre,  est.  tort.  it.  Ncturo. 


NIC 

2.  Nehtral,  ailj.,  lat.  nf.ltrai.jV,  neutre. 
Très  signilieatios... ,  l'activa,  la  passiva,  la 

NBITRAI.S. 

L I- y  s  d'à  mors  j  fui.  loo. 
Trois  sigaifîcatious...  ,    l'active,    la    passive,   la 
neutre. 
CAT.  Esr.  FORT.  Neutral.  it.  Nentrale. 

INICHUAR,  S.  m.,  nacelle,  batelet. 

Molius,  MCHUARS,  pescarias. 

Tit.  de  1289-  Do\T,  t.  CCXLII ,  fol.  4:)5. 
Moulins ,  nacelles,  pêcheries. 

IN'ICX,  NEU,  NiEU,  s.f.,  lat.  Nix,  neige. 

Tôt  blancs  aissi  com  es  î^icx. 

Guillaume  de  Cadestaing  :  Ar  vey. 
Tout  blanc  ainsi  comrae  est  neige. 
Vol  far  dir  qne'l  rosa  sia  nicx. 

Serveri  de  Gibone  :  Cui  bon- 
Veut  faire  dire  que  la  rose  soit  neige. 
Blanca  coin  neus  e  flors  d'espina. 

Abnacd  de  Mârueil  :  Dona  genser. 
Blanche  comme  neige  et  fleur  d'épine. 
Soi  pus  freg  qae  ked  ni  glas 

Folc^uet  de  Marseille  :  Senher  Dieu. 
Je  suis  plus  froid  que  neige  et  glace. 
En  aissi  m  failz  fondre  com  NtKU. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Lai  on  hom. 
Par  ainsi  vous  me  faites  fondre  comme  neige. 
ASC.  FR.  Ses  chevens  esteient  blancs  coin  tiief. 
j4nc.  trad.  ms.  de  l'Apocal.,  Bi))l.  de  l'Arsenal. 
Plas  est  blanche  que  noif. 
Richard  de  St.yiii.iA..Ess.  sur  la  Mus.,  t.  II,  p.  214. 
CAT.  Nen.  ESP.  Nieve.  port.  it.  Neve. 

•1.   Nevieyra,  s./.,  nappe  de  neige. 
Una  bergeira 
Lai  vi ,  ab  fresca  color, 
Blanca  cum  kevieyra. 

JoYELX  DE  Toulouse  :  L'aulr'  ier. 
Une  bergère  je  vis  là ,  avec  fraiclie  couleur,  blan- 
che comme  nappe  de  neige. 

j.  Nevenc,   adj.,   ncigetix,   couvert  de 
neige. 

Qnar  es  près  dels  nions,  es  terra  fieia  ,  ne- 
VENCA  e  ploi'jza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  173. 
Parce  qu'elle  est  près  des  monts  ,  elle  est  terre 
Iroide  ,  neigeuse  cl  pluvieuse. 


NIE  3i5 

.'i.   Nevar,  ?».,  lat.  yivcT\e ,  neiger. 
Tant  non  nevet  iii  ploc. 

P.  Bre.mon  RiCAS  NOVAS  :  En  la  mar. 
T.iut  il  ne  neiga  ni  plut. 
Cnni  ades  plova,  ades  grandlno,  ades  heve. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  l35. 
Comme  maintenant  il  pleuve,  maintenant  il  grêle  , 
maintenant  il  neige. 

CAT.  ESP.  PORT.  iSevar.  it.  ^'ei>are. 

NIEL ,  NiELL,  .$•.  m.,  émail,  cLselure. 
Obra  de  niel  pertraita. 
KstHg  ac  d'argent  ab  nieli.. 

Roman  de  Flamenca. 
OEuvre  garnie  A'émail. 
Eut  étui  d'argent  avec  émail. 
ESP.  iSiel.  it.  Niello. 

2.  NiELAR,  V.,  nieller,  peindre  en  noir 

sur  l'or  ou  l'argent,  ciseler,  émailler. 

Pendant  le  moyen   âge  on  employa 

dans  ce  sens  les  mots  nigellatus,  niel- 

LATUS. 

Anolo  aureo  nigelato  valante  sol  qaatnor. 
Tesl.  Ermentrudis.  Mabillon,  Liturg.  gall., 

^  p.  463. 
Part.  pas.  El  pnnh  tenc  Autaclara  am  pons 
d'aur  nielat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  876. 
Au  poing  il  tint  Hauteclaire  avec  pommeau  d'or 
ciselé. 

ANC.  FR.     E  vint  espie'es  au  pont  d'or  noielez. 
Affichiez  s'est  en  estriers  noelez. 
lioman  de  Garin.  Du  CaNGE  ,  t.  IV,  col.  1  iS^- 
Al  nazel  néélet. 

Tioman  de  Jlorn  ,  fol.  19. 
Si  cstoit  an  col  bien  orlée 
D'une  bende  d'or.wéé/ee. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1068. 
ESP.  IS'iclar.  it.  Niellare. 

NIEL/V,  s.f.,  lat.  M^'ELLA,  nielle,  sorte 

de  plante. 

Grana  de  ruda 
E  de  NiELA  polverada. 

Dkudes  de  Prades  ,  Auz.  eass. 
Graine  de  rue  et  de  nielle  pulvérisée. 
NiELA  abat  lo  froment. 

Trad.  de  Bide ,  fol.  44- 
I-a  nielle  abat  le  froment. 
CAT.  j\ietl(i. 


3i6 


NIU 


2.  NiGELLA ,  s.f.,  lat.  NiGELLA,  nielle, 
sorte  de  plante. 

Camoniilla,  iiientastre ,...  ntgella  e  semlans. 
Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  82. 
Camomille,    menthe   sauvage,...    nielle   et  sem- 
blables. 
ESP,  NegttiUa.  port.  it.  Nigella. 

NINA,  s.f.,  prunelle,  pupille. 
Termena  h  la  wina  o  papilla. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  u'(. 
Finit  à  la  prunelle  ou  pupille. 
CAT.  Nina.  esp.  Nina. 

NITOR,  s./.,  lat.  NiTOR,  éclat,  brillant. 
Per  sa  nitoh  et  nedeza. 
Draps  que  haio   nitor  ,  so  es  a  dire  res- 
plendor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iqS  et  367. 
Par  son  éclat  et  pureté. 
Draps  qui  aient  brillant,  c'est-à-dire  lustre. 

NITRE,  .f.  m.,  lat.  nitrm/«,  nitre. 
NiTRE  es  peyra...  transparent. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  190. 
Le  nilre  est  pierre...  transparente. 
Ab  sal  de  nitre. 

Deudes  de  Prades,  j</uz.  cass. 
Avec  sel  de  nitre. 
CAT.  Nitre.  esp.  port.  it.  Nitro. 

1.  NiTROziTAT,  .ï. /. ,  nitrosité,  acidité. 

Par  salseza  et  nitrozitat  mandifîco  l'esto- 

inach. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  270. 
Par  salure  et  acidité  ils  nétoient  l'estomac. 
IT.  Nitrosità  ,  nitrositate ,  nitrositade. 

3.  NiTRos,  adj.,  lat.  NiTROSM.y,  nitreiix. 
Alcnnas  liqnors...  cnm  ayga  nitrosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  272. 
Aucuues  liqueurs...  comme  eau  nitreuse. 
CAT.  Nitros.  Esr.  port.  it.  Nitroso. 

NIU,  NiEu,  Nis,  NI,  S.  m.,  lat.   mulvs , 
nid. 

Codes  iesca  del  nid. 

DeUBES  DE  PbADES  ,  yïuz.  CUSS. 

Oui  sorte  maintenant  du  nid. 
Kai  son  nis  en  albre. 

Naturas  d'alcus  auzcls. 
Fait  son  nid  en  arbre. 


NOB 

Coma  si  nos  ardiam  un  nieu  de  formitz. 
Liv.  de Sjdrac,  fol.  72. 
Comme  si  nous  brûlions  un  nid  do  fourmis. 

—  Par  extension. 

Tigre...  nn  dels  cadels...  port'  al  ni. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 
Le  tigre...  un  des  petits...  porte  au  nid. 
'CAT.  Niit,  ESP,  Nido.  port.  Ninho.  it.  Nido , 
Nidio. 

1.   NtzAïc,  NiAïc,  ac/j.,  niais,  du  nid. 
Destrianza  d'anzel  nizaic  e  de  ramène. 
NiAicx  es  sel  c'  cm  a  noirit 
Des  c'oni  lo  près  del  ni  petit. 

Del'des  de  PfiADES,  yJuz.  cass. 
Distinction  d'oiseau  niais  et  de  brancliier. 
Niais  est  celui  qu'on  a   nourri  dès  qu'on   le  prit 
petit  au  nid. 

3.  NiDiFicAcio,  S,/.,  confection,  con- 
struction des  nids. 

Es  temps  de  nidificacio. 

Eluc.de  las  propr. ,  fol.  128. 
C'est  le  temps  de  la  construction  des  nids. 

4.  NiDiFicAR  ,  V.,  lat.  NiDiFiCARe,  faire, 
construire  nid. 

Nid  IF  ICO...  els  boy.shos. 
Cigne...  près  aygas  nidifica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iSg  et  l45. 
Font  nids...  dans  les  buissons. 
Le  cygne...  près  des  eau^ Jait  nid. 
ESP.  PORT.  Nidijicar.  it.  Nidificare. 

NOBLE ,«(//. ,  lat.  sfiomus ,  noble,  il- 
lustre, distingué,  renommé. 
Quar  era  la  plas  nobla  persona, 
Per  dreg  dever,  que  d'  est  lenguatge  fos. 
G.  RlQblER  :  Pies  de  tristor. 
Car  il  était  la  plus   noble  personne  ,   par  droit 
devoir,  qui  fut  de  ce  langage. 

Tôt  en  aissi  ma  dompna  nobla  e  pura 
Me  ii'e  m  lassa  e  m  pren. 
Pierre  de  Cols  d'Aorlac  :  Si  quo'I  solelbs. 
Tout  par  ainsi  ma  dame  noble  et  pure  me  lie  et 
m'enlace  et  me  prend. 

Fig.  Si  quo'I  solelhs,  nobles  per  gran  clardat, 
On  plus  aut  es,  gieta  mais  de  calor. 
Pierre  de  Cols  d'Aorlac  :  Si  quo  '1  solelbs. 
Ainsi    comme    le   soleil  ,   renommé    par    grande 
clarté ,  où  plus  haut  il  est  ,  plus  il  répand  de  chaleur. 


NOB 

Mantener 
Nobles  cors  e  sens  e  saber. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Maintenir  nobles  cœurs  et  sens  et  savoir. 
Magnificencia,  so  es  far  nobles  fagz  e  noblas 
obras. 

y.  et  rerl.,  fol.  64. 
Magnificence  ,   c'est  faire   nobles   faits    et   nobles 
cp  livres. 

<:at.  esi>.  Mob/e.  port.  Xobre.  vr.  Nobile. 

—  Sorte  de  mounaie. 

Nobles  de  la  rosa  que  liegon  Ednardns. 
Nobles  de  la  nau,  que   les  lo  rey  d'Ingle- 
tcrra. 

Tarif  des  Monnaies  en  provençal. 
Nobles  à  la  rose  auxquels  ils  lisent  EJuardus. 
Nobles  au  navire  ,  que  fit  le  roi  d'Angleterre. 

1.  SoBRENOBLE,  ad/.,  sur-Doble. 

Pieytz...  SOAREXOBLE  membre  es. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  5o. 
...  est  sur-noble  membre. 

3.  NoBLAMENT,  NOBLAMEX ,  (idv. ,  noble- 
ment. 

NoBLAMENT  la  saluda. 

La  nobla  Lejrczon. 
Noblement  la  salue. 

Sabo  be  e  noblamen  dictar. 

Lejs  d'amors,  fol.  63. 
Savent  bien  et  noblement  composer. 

CAT.  Noblement,  esp.  Noblemente.  port.  No- 
breinente.  it.  Nobilinente,  nobileinente. 

/j.  NoBLEz.\,  NOBLESSA,  -i./.,   iiohlesse , 
distinction,  grandeur. 

Teraya  nobleza  ven  ad  home  de  cor  franc. 
r.  et  Vert.,  fol.  33. 
Ve'ritable  noblesse  vient  à  homme  de  coeur  franc. 
Prcgam  la  vostra  koblessa  aissi  c'om  prega 
son  seiuher. 

Philomena. 
Nous  prions  la  votre  grandeur  a'xxiû  comme  on  prie 
son  seigneur. 

CAT.  Noblesa.  esp.   Nobleza.  port.   Nobreza. 
ANC.  IT.  Nobilezza. 

5.    NOBILITAT,  NOELETAT,  S  .  f.  ,  lat.  NOJil- 

i.iTATc/w,  noblesse. 
Per  so  car  ica  ti  vey  de  gran  kobilitat. 
Roman  de  Fiertibras ,  v.   ll^l)^. 
Parc  que  je  le  vois  de  grande  noblesse. 


NOR 


317 


Semenat  es  en  no  nobletat. 
TraJ.  de  la  I":  Epît.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
hst  semé'  en  non  noblesse. 

ANC,    KH. 

Pur  co  viûc  c'a  servir  vosire  nobilited. 
Iloman  de  Ilorn  ,  loi.  17. 
IT.   Nobilità,  nobilitate,  nobilitade. 

G.   NoitiMTAR,  V.,  lat.  >oBiLiT.\R<?,  en- 
noblir, illustrer. 
Per  sa  docfrina  la  nobilitec. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i63. 
Par  sa  dortrine  Vennoblit. 

Part.  pas.  A.u\mH...  a  la  ymagena  de  DIeus  for- 
mada  ,  de  sa  senilansa  nobilitata. 
Meravelhozes  es  que  tant  sia  nobilitada. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3  et  64. 
L'âme...  à  l'image  de  Dieu  formée,  de  sa  ressem- 
blance ennoblie. 

Il  est  merveilleux  qu'elle  soit  tant  ennoblie. 
IT.   Nobilitare. 

7.  N0BLEIAR,  V. ,  briller,  éclater. 
Substantiv.     Al  nobleiar 

Del  dous  esgard. 

G.  Pierre  de  Caz.\ls  :  .Ib  lo. 
.Vu  briller  du  doux  regard. 
ANC  FR.     E  de  parole  se  nobloie. 

Marie  de  France,  t.  II,  p.  357. 

8.  >i"oBLEziu,  V.,  ennoblir,  s'ennoblir, 
s'illustrer. 

Se  entendon  e  noblezir  e  muntar  eu  antas 
honois  et  eu  grans  dignitatz. 

F.  et  Vert.,  fol.  9. 

S'attachent  à  s'ennoi/ir  et  monter  eu  hauts  hon- 
neurs et  en  grandes  dignite's. 

().  Anoblesir  ,  V.;  anoblir. 
Part. pas.  Lo  dih  heretatge  deu  esser  anoblesit. 
Preuves  de  la  m'aison  de  Turennç,  l/Jo/j. 
Ledit  héritage  doit  être  anobli. 
ANC.  CAT.  Annoblir.  it.  Annobilire, 

10.  Enoblezir,  7;.,  anoblir,   ennoblir, 
honorer,  illustrer,  glorifier. 
Aysso  es  la  veraya  nobleza  de  que  Dieus  nos 

ENOBLEZIS. 

y.etVerl.,îo\.hi->,\. 
(k'ci  est  la   véritable  noblesse  de  quoi  Dieu  nous 
anoblit. 

CAT.  Ennoblir.  Ksr.   Ennoblecer.  ronr.   Lnuo- 
brecer. 


3i8  NOï 

]\OIT,     NOICH  ,     NOIG,      NUKCH,     NUEG  , 
NUOIT,    NDOT  ,    NUEH,    NUH,^.y,,    lat. 

jiocrem,  nuit. 

De  beutatz  elugora 
Bel  joru,  e  clarzis  noit  negra. 

B.  DE  Ventadoiir  :  Amors  enqucra. 
De  beautés  elle  illumine  le  beau  joui,   et  reml 
claire  la  nuit  noire. 

Enca  KUH  la  leina  en  cercha  val. 

Roman  de  Gérard  de  Rossi/lon,  fol.  89. 
Cette  nuit  la  reine  va  en  recherche. 
Loc.   Fan  de  la  nueg  jorn ,  et  del  jorn  ndeo. 
/^.  et  Vert.,  fol.  20. 
Font  de  la  nuit  le  jour,  et  du  jour  la  nuit. 
Ni  NOIT  ni  dia  no  faz  que  mal  pensar. 
Poëme  sur  Boèce . 
Ni  nuit  ni  jour  je  ne  fais  que  mal  penser. 
NuECH  e  jorn  plane,  sospir  e  plor. 

Gavaudan  le  vieux  :  Crezens. 
Nuit  et  jour  je  gémis  ,  soupire  et  pleure. 
Tota  NUOIT  chanta  .sotz  la  flor. 
T.  DE  Pierre  d'Auvergne  et  de  B.  de  Venta- 

DOUR  :  Amicx  Bernatz. 
Toute  la  nuif  il  chante  sous  la  fleur. 
CAT.  Nit.  ESP.  Amoche,  port.  Noite.  it.  Notte. 

— >  Adi>.  comp.  Aujourd'hui. 

Tant  colps  a  a  noit  reoeubut. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  ^7. 
Tant  de  coups  i!  a  reçu  aujourd'hui. 
A   NUEH    li    rei  d'  aquesta   encontrada  son 
vengnt  a  mon  comandaraen. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  2. 
Aujourd'hui  les  rois  de  cette  contrée  sont  venus 
à  mon  commandement. 

ANC.  FR.  Se  ta  beauté  te  délecte,  c'est  annuit 
herbe ,  demain  foin. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  34f>. 
Tous  les  jours  ne  fait  qne  acqnerre... 
Anuit  chasteau  et  demain  terre. 

Poënie  à  la  louange  de  la  dame  de  Bcaiijeu. 
jMesseigneiirs ,  oyez  l'apointement 
Ennujt  donné  en  nostre  court. 

Farce  de  Pathelin  ,  ^.   (16. 
Chevalier  vous  feray  ou  enmtit  ou  demain. 
Poëme  d'Hugues  Capet,  fol.  17. 

9..     MkIA   Nt.F.CIf,    HilF.TA    NTJF.H,  X.f.,   ITlic 

nuit,  minuii. 


NOI 

D'al  prim  som  jusquas  a  mieia.  nueh. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  128. 
D'au  premier  sommeil  jusques  à  la  mie  nuit. 
Lay  ves  la  mieia  nuech. 

A",  de  S.  Honorât. 
Là  vers  la  mie  nuit. 

D'à  MIEIA  NUEH  en  lay. 

Dissendra  pucis  en  yffern  a   meia  niieh  de 
sa  resurrectio. 

LiiK  de  Sydrac,  fol.   128  et  120. 

De  la  mie  nuit  en  avant. 

Jl  descendra  après  en  enfer  à  la  mie  nuit  de  sa  ré- 
surrection. 

ANC:   FR.  \Y>rès  mie  nuit. 
Chr.  de  Fr.,  Rec.  des  Hist.  de  Fr. ,  l.  V,  p.  289. 
Je  ne  verrai  la  mie  nuit. 

Fabl.  et  cont.  anc. ,  I.  IV,  p.  1 1'3. 
Un  soir  à  la  mie  nuit. 

VlLLEHARDOUlN,   p.   89. 

ESP.  Media  noche.  poîit.  Neia  noite.  ix.  Mezza 
notte. 

3.  NuiTEiA ,  i-,/.,  nuitée. 

Trastota  una  nuiteia. 
T.  DE  Peyhoes  et  de  Gaucelm  :  Gauceira. 
Toute  une  nuitée. 
IT.  Nottata. 

4.  NOCTURN  ,      adj.  ,     lat.      NOCTURN/f.y  , 

nocturne ,  de  nuit. 

Taur  es  signe...  nocturw. 
Val  contra  temors  nocturnas. 
Auzels  nocturns  com  so  nncholas. 

Elue,   de  las  propr.,  fol.  iio,  l86  et  127. 
Le  taureau  est  signe...  nocturne. 
Vaut  contre  frayeurs  nocturnes. 
Oiseaux  de  nuit  comme  sont  hiboux. 
cat.  ESP.  port.  Nocturne,  it.  Notturno- 

5.  NOCTURNAL,    NOITORKAL  ,    odj.,  nOC- 

twrne ,  de  nuit. 

Las  NOCTURNALS  vigilias  sian  dichas. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  32. 
Les  veilles  de  nuit  soient  dites. 
Fer  la  noitornai.  illnsio.  ' 

Trad.  de  Bede,(o\.  81. 
Par  l'illusion  nocturne. 
cat.  esp.  Nocturnal. 

6".   IVoYTAL,  adj.,  nocturne,  de  nuit. 
Despolhadors  nottals  de  ostals  et  de  camps. 

Priv.  concéd.  par  les  R.  d'/lngl.,  p.  17. 
Spoliateurs  nocturnes  d'hôtels  et  de  champs. 


NOI 

7.  NocTiLucA  ,  s.f.,  ver  luisant. 
Ugntio  NOCTir.uc\M  verniem  esse  ait  sic  dic- 

lum  quod  noctii  luceat. 

Du  Gange  ,  t.  TV,  col.  1 195. 
NocTiurCA...  es  panra  bcstiola. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  255. 
Le  Tcr  luisant...  est  pclile  Lcsliole. 

8.  Nor.TiLiPE,  .V.  m.,  lat.  NiCT«i.oi'E/w  , 
nyctalope,  qui  voit  mieu.x  la  nuit  qui' 
le  jour. 

Saiia  îfOCTiLiPEs  clarificau  lor  vista. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Guérit  nj'ctalopes  en  c'claircissant  leur  vue. 

9.  NocTiLEPA  ,  S.f.,  nyctalopie. 
Val  contra  noctit.epa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19^. 
Vaut  coulre  nyctalopie. 

10.  NccHOLA ,  .S.f.,  chouette,  hibou. 

Anzels  nocturns  com  so  nccholas. 

Aatrament  es  dit  nuchola,  qnar  la  niiech 
ve...  mas  no  de  jorn. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  12^  et  l^j. 

Oiseaux  de  nuit  comme  sont  hiltottx. 

Autrement  est  dit  chouette,  car  il  voit  la  nuit... 
mais  non  de  jour. 

I  I,  NiTicoRAC,  .S.  m.,  chouette,  hibou. 

lions    de  NiTicoRAC...   a  nons  de  corp  so 
senilans,  e  dizo  que  valo  a  epilentics. 

N1TIC0RAC  o  nuchola...  la   nuech   qner  sa 
vianda . 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  278  et  1^7- 

OF.ufs  de  chouette...  à  œufs  de  corbeau  sont  sem- 
blables ,  et  ils  disent  qu'ils  valent  à  c'i>ilepti<[ues. 

La  chouette  ou  liibou...  cliercixe  sa  nourriture  ki 
nuit. 

12.   NuACHOL,  ad/.,  qui  n'y  voit  que  l;i 

nuit. 
■'iubst.  Lo  solelh  clar 

No  pot  lo  wiJACHoi.s  reinirar, 
TNi  ve  re  Iro  que  s'  anachis. 

/iiet'.  d'amor.  M,  'j'j. 
Celui  tjui  n'y  -voit  tjiie  la  nuit  ne  peut  admirer 
le  soleil  brillant,  ni  ne  voit  rien  jusqu'à  ce  qu'il  fait 
nuit. 

i'^.   EouiNocci,  .y.   m.,  lat.  «equinoo 
Tium ,  équinoxe. 
EQUiKOCCi  vernal...  equikocc:  autunipnal. 


NOM 


319 


Des  solstici.s,  do»  equikoccis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  109  et  121. 
Etfuino.rc  du  printemps...  équinoxe  d'automne. 
Deux  solstices  ,  deux  éqitinoxes. 
cAT.    Equinocci.    esp.   port.    Equinoccio.    it. 
Eqtiinozio. 

l4-      EqTIINOCCIAL   ,     EQUINOXIAI.  ,     od/., 

lat.  (7EyuiN0CTiAi7.v,  éqiiiuoxial. 
La  liiilia  I  QuiNocciAi.. 
l'riiiuicr  apelam  equinoxial. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22  et  108. 
La  ligne  éqninoxiale. 
Nous  appelons  le  premier  équino.Tial. 

CAT.  ESP.  PORT.  Equinoccial.  it.  Eqniiiozlalc . 

i5.  Anuchir,  ri.,  anuiter,  faire  nuit. 
Lo  solelh  clar 
No  pot  lo  nuachols  reuiirar. 
Ni  ve  re  tro  que  s'  anuchis. 

Bref,  d'ainor,  fol.  77. 
Celui  qui  n'y  voit  que  la  nuit  ne'  peut  admirer  le 
soleil  brillant,  ni  ne  voit  rien  jusqu'à  ce  qu'il  .A"' 
nuit. 

A.NC.  FR.     Si  i  fu  tôt  le  jor  entier 

Tant  que  ce  vint  à  Vanuitler. 

Roman  du  licnarl ,  t.  Jll,  p.  120. 

Al  seir  quant  fu  anuitic. 

Roman  dcRou,  v.  6833. 

16.  Anoitar,  V.,  anuiter. 
Siibstain'u'.  Cabans  del  anoitar 

Veiretu  be  cals  s'  ira  darrieis  al  caïuj)  levar. 

Guillaume  de  Tudela. 
Qu'avant  de    Vanuiter    nous    verrons    bien  quel 
s'en  ira  le  dernier  à  lever  le  camp. 

17.  Trasnuechar,  trasnuchau,  V.,  veil- 
ler, passer  les  nuits  blanches. 

Per  gerra,  vey  las  nneigz  tkasnuechar. 
Blacasskt  :  Gerra  mi  plaj-. 
Pour  guerre  ,  je  vois  les  nuits  ■veiller, 
Siibst.     Penrai  invern  per  pascor, 

E  '1  TRASNUCIIAR  per  pro  dormir. 
Dalfinet  :  Ucl  micg.  Fur. 
Je  prendrai  hiver  pour  printemps  ,  et  le  veiller 
pour  assez  dormir. 

NOM  ,  .V.  m.,  lat.  kom<"//,  nom. 

La    ])ropriclatz  del  nom   es  siguiiicar  sub- 
staucia  c  qualitat,  co  es  significar  causa  cor- 


33^0  ?sOM 

poral  e  non  cor|ioral  am  determenada  apre- 

bensio. 

Lejs  d'nmorx,  foi.  /j3. 
La  propriété  du  nom  est  de  signifier  substance  et 
qualité ,  c'est-à-dire  de  signifier  cliose  corporelle  et 
non  corporelle  avec  signification  déterminée. 
"Vers  Dieus,  el  Tostre  nom  e  de  saacta  Mari;i 
M' esvelharai  bueiiuais. 

FOLQUET  DE  MARSEILLE  :  VcrS  DieuS. 

Vrai  Dieu,   au   votre   nom  et  de  sainte  Marie  je 
m'éveillerai  désormais. 

El  NOM  de  Jhesiim  Crist  qti'  es  nostre  saha- 
mens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Au  nom  de  Jésus-Cbrist  qui  est  notre  salut. 
Loc.       Maistre  Peire  ai  nom. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
J'ai  nom  maître  Pierre. 
Quar  reys  joves  aviatz  nom  agut. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  clian  i'euisc. 
Car  vous  aviez  eu  nom  roi  jeune. 
Catre  cauzas  .son  fort  noininativas... 
L'un' a  NOM  joc,  l'autr'a  nom  aniors. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coulas  triadas. 
Ouatre  cboses   sont  fort  remarquables...  l'une  a 
nom^  jeu  ,  l'autre  a  nom.  amour. 
ANC.  FR.     Marie  al  num ,  si  sui  de  France. 
Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  l\oi. 

Cette    locution    a    été   encore    em- 
ployée par  Racine  : 

J'ai  nom  Eliacin. 

Racine.  Alhalie ,  acte  n  ,  se.  7. 
roRT.      A  qnarta  avéra  nome  Sancta  Crnz. 
J.  Barros,  Dec.  I,  liv.  I,  cap.  i. 
ANC.  iT.     lo  ho  nome  don  Diegio. 

Cenlo  noi>elle  anliche  ,  n°  17. 
Monna  Isabelle  avea  nome. 

BoccACCio  ,  Dec.  III ,  4- 
Meseron  li  nom  Maria. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
liUi  donnèrent  nom  Marie. 
Fier  lo  am  l'espasa  Joyosa  per  nom. 

Philomena. 
Le  frappe  avec  l'épée  Joyeuse  de  nom. 
Tu  lu'  en  coveuras  per  nom  de  sacranient. 

Titre  de  losj. 
Tu  m'en  conviendras  au  nom  de  serment. 
Adv.  comp.  D' elia  fazia  sas  cansos;  mas  non 
las  anzava  dire  a  ela  ni  a  negnn  per  nom 
i]u'  el  las  agues  faitas,  ans  dizia  que  autres 
las  fazia. 

y.  d'Arnaud  de  Marueil. 


NOM 

D'elle  il  faisait  tes  chansons;  mais  il  ne  les  osait 
dire  à  elle  ni  à  personne  nommément  qu'il  les  eût 
faites  ,  mais  il  disait  qu'un  autre  les  faisait. 
CAT.  Nom.  ANC    ESP.  Nome,  esp,  mod.  Nom- 
bre. roRi'.  iT.  Nome. 

t.  NoMNAMEK,  S.  171.,  nomination. 
Al  NOMNAMEN  o  la  eleccion  del  ballon. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  4^. 
A  la  nomination  ou  l'élection  du  Ijallli. 

3.     NOMINATIO,     NOMINACIO  ,     S.f.,     \a\  . 

NOMiNATio,  dénomination,  nom. 
De   la   terra  on    passa  ,  pren  flnvi  bona   o 
mala   qualitat.   et  conditio    et  propria  nomi- 

NACIO. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5i. 
De  la  terre  où  il  passe,  un  fleuve  prend  bonne 
ou  mauvaise  qualité  et  condition  et  dénomination 
propre. 

—  Nomination,  figure  de  rhétoritjue. 
De  qiîibas  exornationibus  nominatio  est 
prima,  qnae  nos  admonet,  nt ,  cui  rei  nouien 
aut  non  sit,  aut  satis  idoneum  non  sit,  eam 
nosmet  idoneo  verbo  nominemns,  aut  imita- 
fionls,  ant  signifîcationis  causa. 

Aiictor  ad  Herenn.,  IV,  3r. 
NoMiNATios  ,  es  cant  Lom  nomna   alcuna 
cauza,  non  ges  per  sou  propri  nom,  mas  per 
altre  assatz  covenable. 

Leys  d'amors,  fol.  i^y. 
La  nomination,   c'est  quand   on   nomme  aucune 
cliose  ,  non  point  par  son  propre  nom  ,  mais  par  un 
autre  assez  convenable. 

CAT.  Nominacio.  esp.  Nominacion.  port,  No- 
meacào.  it.  Nominazione. 

4.  NoMiNATin,  .V.  m.,  terme  de  gram- 
maire, nominatif. 

Li  cas  son  seis...  nominatius,  etc. 

Gramm.  provenr. 
Les  cas  sont  sis...  le  nominatif,  etc. 
Nominatius  est  ditz  nomnar,  quar,  per  luy, 
es  fayta  nominatio. 

Leys  d'amors,  fol.  57. 
Le  nominatif  cH  à'\\.  (de)  nommer,  car,  par  lui,  est 
faite  la  dénomination. 
CAT.  Nominatin.  esp.  port.  it.  Nominativo. 

5.  NOMINATIU,    aclj.,   lat.    NOMINATIVWy , 

remarquable ,  renommé. 

Es  NOMINATIUS 


.m         ^ 


NOM 

Totz  homs  valens  en  niant  lion  liu'c  per  lor. 
P.  Cardinal  :  Kou  es  cortes. 
Est  renomme  tout  lioinmc  vaillant  en  maint  hon 
lieu  par  eux. 

Catie  cauzas  sou  fort  nominativas... 
L'un' a  nom  joc,  l'autr'a  nom  amers. 
G.  Olivier  D'.\ni.KS  ,  Coblas  triadas. 
Quatre  choses  sont  fort  remitrifUfi///cs...    l'une  a 
nom  jeu ,  l'autre  a  nom  amour. 

6.  jVomn.vr,  ?'. ,  lat.  >()MmAiw,  nom- 
mer, appeler,  désij^mr. 

Aiizem  comtar 
Que  s  fai  nomnar 
Rey  d'Arago. 

PlERKE  ,  HOI  d'ARAGON  :  Peire. 
Nous  entendons  conter  qu'il  se  fait  nommer  roi 
d'Aragon. 

Senher,  sa  gran  valcnsa 
Lo  fai  ab  bevolensa 
A  totas  gens  nomnar. 

GlRAV'D  RlQUIER  :  A  Sant  Pos. 
Seigneur,  sa  grande  vaillance  le  fait  avec  bienveil- 
lance par  toutes  gens  nommer. 

Bel  SDU  si  drap  ;  no  sai  nomnar  lo  lil. 
Poume  sur  Boèce. 
Beaux  sont  ses  vêtements  ;  je  ne  sais   désigner 
le  fil. 

Part.  pas. 
Dieus  paire,  Filhs  salvaire,  Crist  nomnat/, 
Gl  ILLAL'ME  d'Autpol'L  :  Esperansa. 
Dieu  père  ,  Fils  sauveur,  appelé  Christ. 
Ane  de  mala  re  nownada  , 
Ni  d'engnan  no  fo  appellada. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  tan. 
Oncqucs  pour  me'chante  chose  ne  fut  désignée,  ni 
de  tromperie  accuse'e. 

ANC.  FR.  De  cheli  Rasoir  devant  ttomet. 
Charte  de  1260.  Carpentier  ,  Hist.  de  Cambrai. 
ASC.  CAT.  Noinenar.  esp.  Nombrar.  port.  No- 
mear.  ix.  Nominare . 

7.  Nomnadamen,  nompnadamen  ,  adi'. , 
nommtîment  ,  nominativement  ,  ex- 
pressément. 

Nompsadamen  ad  .1.  casrun  de  sos  enfans. 

r.  et  f^ert..  io\.  38. 
Nommément  à  un  chacun  de  ses  enfants. 
Deu  los  desheretar  komnadamen  ,  e  dcu  dire 
la  causa  per  que  el  los  de.shereta. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  (o).  60. 
Doit  les  dc'shériter  no/n<na//»'eOTcn^ ,  et  doit  dire 
la  cause  pour  laquelle  il  les  de'shcrile. 

lll. 


NOM 


321 


ANC.  FR.  "Vint  eu  terre  de  Israël,  nuinéeinent 

en  Afec. 

/l ne.  trad.  des  Lii>.  des  Rois,  fol.  i  if». 
ANC.    CAT.    Noinenadament.    esp.  Noinbrada- 

merite.  port.  Nomeadamente.  it.  Nomitia- 

tauieiite. 

8.  ^OMiNAMKNT,  (idw,  nommément,  no- 
minativement. 

lo  die  nominament  a  vos. 

Doctrine  des  l'audois. 
Je  (lis  noininativemenl  -A  vous. 

9.  N0MKNATIVAR,  nomnativar,  1).,  nom- 
mer, publier,  divulguer. 

Part. pas.  Que  es  womenativad  dessus. 

Tit.  de  1192.  Arch.  du  lioj.  Toulouse,  J.  322. 
Qui  est  nommé  dessus. 

Mais  no  sia  momnativat  el  poble. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  4- 
Plus  ne  soit  <i(i^«/^'7((/ au  peuple. 

10.  Agnom,  s.  m.,  lat.  agnoms/?,  nom 
d'aventure,  nom  de  guerre,  sobriquet. 

Jaciaysso    que,  segon   lali,  sian  quatre..., 
prénoms... ,  propris  noms...,  sobrenoms...,  ag- 

NOMS. 

Lejs  d'amorSj  fol.  l^6. 
Bien  que  ,  selon   le  latin,   ils  soient  quatre...,   le 
prénom...,   le  nom   propre...,  le   surnom...,   le  so~ 
briquet. 

11.  Agxominatio,  .s./.,  lat.  agnomina- 
Txo  .  agnominatioîi,  figure  de  mots. 
Hinc  est  ^af ovojt/.aaia.,  qua;  dicilur  anno- 

minatio  :  ea  non  uno  modo  lîcri  solet,  sed  ex 
vicinia  quadain  priedicli  uominis  ducta  casibus 
declinatur. 

Ql'intii,.,  Insi.  or.,  IX  ,  3  ,  66'. 

Nombre  de  maiiusciits  portent  ng- 
uominatio. 

I.,es  eommentateiirs  eitent  ie.s  e,\em- 
ples  suivants  A'ngnominaliorts  : 
Tibi  criint  parala  verba,  huic  liomini  verbera. 
Terent.,  Heaut.,  il ,  2,  356. 
Ex  orntore ,  arator  fuclus. 

Cic,  P/tilipp.,\U^g. 
Agnominatios  ,  la  quais  se  fay  ab  aquela 
metcyssba  maniera  (pi' es  estada  dicba. 

Leys  d'amors,  fol.  12^. 
Uagnominalion  ,  laquelle  se  lait  de  celle  mémo 
manière  qui  a  été  dite. 

41 


3a2 


NOM 


CAT.  Annominaciù .  esp.    Agnoiniiiacion,   ano 
minacion. 

12.  COGNOM  ,  COGNON,  S.  tll.,   U'.t,  COGNO- 

^\(•n,  suiJioiVi. 

Part  generalitat , 

Pei'  coGHOMs  ileclaraî. 

G.  RiQt'iEK  :  Sitôt  s'  es. 
Outre  gi'iiéralité  ,  tlcclaré  par  surnoms. 
Sera  inscrils...  los  noms  et  coghons. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1077. 
Il  sera  inscrit...  les  noms  et  surnoms. 
ANC.  FR.  Dont  il  a  en  le  cognom  Aphricamis. 
,1 .  Coi-LiN,  trad.  du  Tr.  dt:  l' Amitié  deCicéron,  p.  2 
ANC.  Esi>.  Cognombre.  tort.  it.  Cognoine. 

13.  DeNOMINATIO  ,    DENOMINACIO,   S.  f., 

lat.  DENOMiNATio,  (ic'nom inatloM,  nom. 
De  la  qnal  tola  aqiiela  partida  del  cel  pien 

DENOMINACIO. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  i  19. 
De  laquelle  toute  celte  partie  du  ciel  prend  déno- 
miniition. 

—  Figure  de  ihétoi kiiie. 

Denomiriatio  est  quae,  a  propinquis  et  finiti- 
iiiis  rébus  trahit  orationeiu,  qua  possit  inteliigi 
res,  qnœ  non  suo  vocabulo  sit  appeliata...,  ntsi 
quis  Macedonas  appellarit  hoc  luodo  :  Non  lain 
L'ito  sarissse  Groecla  potitc-e  suut. 

Auclor  ad  Uerenn.,  IV,  32. 

C'est  la  figure  que  l'on  appelle  or- 
(linnirement  métonymie ,  fiirmvnf^U. 

Denominatios  tira  vas  si  oratio  per  lo  nom 
de  las  cau/.as  a  liey  luays  pronidanas  e  vezinas. 
Lejs  d'iimors,  fol.  i3l. 
La  dénomination  attire  vers  soi  le  discours  par  le 
nom  des  choses  à  elle  plus  proches  et  voisines. 
CAT.  Denominncio.  esp.  Denominacion.  port. 
Denominacào.  it.  Dcnotnituizione. 

1/,.     Dt.NOMINATlU,     adj\,      lat.     DENOMI- 

NATiv«.«  ,  (léiioiiiinatif ,  clcrivé. 
Las  formas   dcls   noms   uenominatius  son 

aqnestas. 

Lejs  d'amors,  fol.  49- 
Les  formes  des  iionii  dénominatifs  sout  celles-ci. 

PORT.  IT.  DcnoininatH'O. 
l5.    DeNOMMAR  ,    71.,     lat.     nENOMINAf.r, 

ilénomnier. 


.\0M 

Pari.  pas.   IVJas  si  non  es  dias  denommatz. 

Trad.  du  Code  de  Justinicnj  fol.  1 1. 
Mais  si  le  jour  u'cst  pas  dénommé. 
CAT.  Ksr.  pokt.  Denominar .  it.  Denoininare . 

16.  PAnONOMAZtA,  .V.  y.  ,    Lit.    PARONOM  \- 

siA,  ])ai()nomase,  paronomasie,  iigiue 

de  rltétoricjiie. 

Paronomazia  ,  es  cant  doas  o  rnolas  dictios 
seinliians  ,  o  qnaysh  soinblau.s  ,  eu  lo  comen - 
sanien  o  eu  la  (i,  son  pauzadas  ain  diverses 
signillcalz. 

Lejs  d'amors,  fol.  124. 

Paronomasie ,    c'est    quand    deux   ou   plusieurs 
mots  senihlalilrs  ,  ou  quasi  senihlalvh's  ,  au  commen- 
cement ou  à  la  fin  ,  sont  employés  avec  diverses  si- 
nnificalions. 
CAT.  ESP.  port.  Paronomasia. 

17.  Paranomeon  ,  s.  m.,  paranoinéon  , 
figure  (le  rhétorirpie. 

Paranomeon,  es  c-an  motas  dictios  comenso 
per  iina  meleyssha  letra. 

Leys  d'amors ,  fol.  125. 

Paranomeon,  c'est  lorsque  nombre  de  mots  com- 
mencent par  une  même  lettre. 

18.  Prénom,  s.vi.,  lat.  pr«knom^«,  pn''- 
nom. 

JaciaYs.so  f{ne,sPgon   lati,   sian   quatre..., 

PRENOMS...,    propris   noms...,    sobrenonis. .. , 

agnoius 

Leys  d'amors,  fol.  f^6. 

Bien  que,  selon  le  latin,  ils  soient  quatre...  ,  le 
prénom...,  le  nom  propre..- ,  le  surnom...  ,  le  sobri- 
quel. 

ig.   Prenominatio,  ,v.  f.,  lat.  pronomi- 
NATio,  pronominalinn,  figure  de  mois. 

Pronominatio  est,  qu.-c  siculi  cognomine 
quodam  extraueo  denionsirat  id ,  qiiod  suo 
uomine  api>cllari  non  potesi;  ut  si  quis,  cum 
loqtiatnr  de  Gracchis  :  at  non  Afrioani  ne- 
potes,  inquiet,  istius  niodi  fiierunl. 

Auctor  ad  Ilerenn.,  IV,  3i. 

QuiNTii,.,  YIII,  G,  9.9,  appelle  la 
même  figure  (intonomo.'ild . 

'.'VvTOvo^aiTiA  id  est  pro.nominatio  quœ  pro 
proprio,  alieno  ulitur. 

DlOMEDES  ,  l.  11  ,  col.  452  ,  Cd.  Putsch. 


II 


Prénom iNATios  es  cant  lioin  panza  .i.  voca- 
ble agr;ici;il)le  per  no  agiadable,  o  pel  conlrari. 
Liys  d'iimors,  M.  ^l^•^. 

La  pronomination  est  r^uand  on  jiose  un  mol  agréa- 
Lie  pour  un  non  agre';il)li; ,  ou  par  le  contraire. 

io.  Pronom,  pronome>",  .?.  ///.,  Lit.  ruo- 
NOMEN,  pronom. 

Pronomf.n  es  aici  apclatz,  qnar  es  en  loc  de 
piropri  nonic  pausatz. 

G  m  m  m.  proi'enç. 
Le  pronom  est  ainsi  appelé  ,  parce  (pi'il  est   mis 
en  place  Ju  propre  nom. 

Pronoms  es  nna  partz  d'oi'atio,  la  qiial  es 
pausada  en  loc  de  proprl  iioiu. 

■Lej'S  d'nmors,  fol.  71. 
Le  pronom  est   une  partie  de  discours ,   laquelle 
est  mise  en  place  du  propre  nom. 

Sun  apelat  pronom  deinostratiu. 

Grttmm.  provenç. 
Sont  appelés  pronoms  démonstratifs. 
<:at.  Pronom.  Esr.  pronombre,  port.  it.  Pro- 
nome. 

■x\.   Renom,  s.  m.,  renom,  rt-piitation  , 
renommée. 
Nobles  homes  e  de  gran  renom. 

Arbre  de  Batall/as ,  fol.  ;^8. 
Nobles  hommes  et  de  grand  renom. 
c.\T.  Renom,  esp.  Renombre,  port.  Renome. 

22.  ReNOMARA  ,    RENOMNADA,    S.  f.,    XQ- 

nommée. 

De  bon  pretz  la  renomada. 

Un  trolbadol'B  anonvmk  :  Hai  .'  dolsa. 
La  renommée  de  bon  mérite. 
Proverb.  liona  renomnada  val  mais  qne  avers. 
Tntd.  deU'cde,  fol.  4. 
Bonne  renommée  vaut  davantage  que  ricliesse. 
IT.  Rinomata. 

23.  Renomansa,  s./.,  renommée. 
Mas  cant  aozî  lo  reis  de  Fransa 
De  la  iUha  la  renomansa. 

y.  de  S .  Enimie ,  fol.  39. 
Mais  quand  le  roi  de  France  ouït  la  renommée  de 
la  fdle. 
IT.  Rinomanza. 

24.  ReNOMNAR ,     RENOMPNAR ,     RENOME- 

NAR ,  V.,  renommer,  célébrer,  réjxiter. 

Cant  auzon  renom pnar 
Las  soas  bontatz  en  qne  a  volgut  reiibar. 
Poème  sur  lu  mort  de  Robert,  /{.  de  Naples. 


NOM 


323 


Quand   ils  enlcndcnl  célébrer  les  siennes  bontés 
avec  lesquelles  11  a  voulu  ré-ner. 
Part.  pass.  F.sser  teinnt/  et  ainalz, 

E  jier  lo  mon  renomenatz. 
Un  trolbadolu  anonyme:  .Seingner  IN  enfaniz. 
l'.lie  craint  et  aimé  ,  et  |)ar  le  monde  renommé . 
F.ro  RENi'MNATz  d'alquua  procssa. 

Ciil.  dels  apo.st.  de  Romn ,  fol.  164. 
Etaient  réputés  de  quelque  prouesse. 
ANC.  FR.   IJng  dyamant  qne  .l'on  renommait  ^e 
estre  de  la  valeur  de  bien  cinq  cens  diicatz. 
Légende  de  Failfeu  ,  p.  r>8. 
Esr.  Renombrar.  it.  Rinomare. 

l5.        SkSSIONOMATON   ,        SCESSIIVOMATON   , 

s.J,,  sessionomaton,  sce.ssinomaton , 

abondance  de  synonymes ,  fignre  de 

rbétoriqiie. 

Sessionomaton,  en  an  ira  maniera  diclia 
scF.ssiNOMATON,  cs  mouteza  de  dictio.s  o  d'  ora- 
lios,  quaysh  significans  une  meteyssha  canza 
de  dictios  ,  coma  ;  «  Per  greii  temps  mal ,  fer, 
e  salvatge.  » 

Leys  d'amors,  fol.  124. 

Sessionomaton ,  en  autre  manière  appelée  sces- 
sinomaton  ,  est  multitude  de  mots  ou  de  discours  , 
quasi  signifiant  une  même  cliose  de  mot  ,  comme  : 
"  Par  temps  DUn  ,  MAUVAIS  ,  CRUEL  et  SAUVAGE.  » 

26.  SiNONiMAR,  V.,  synonymer,   terme 
de  rl)étoriqiie. 

Part.  pass.   Motz  sinonimatz,  so  es  can  mo- 
fas  diclios  signilîco  una  cauza. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Mots  synonymes,  c'est  quand   nombre  de   mois 
signifient  même  cbose. 

27.  SoBRENOM  ,  v.  ///.,  surnom. 
Al  marques  qu'el  sodrenom  gic 

De  Moiiferrat ,  e^iren  selli  de  sa.  maire. 
K.  Cairei-s  :  Pus  cbai. 
.\u  marquis  qui  quitte  le  surnom  de  Montferrat , 
et  prend  celui  de  sa  mère. 

Car  aquel  sodrenom  avian  sos  parentalz. 
y.  de  S.  Honorât. 
Car  ce  surnom  avaient  ses  parents. 
ANC.  FR.     Cest  seurenom  ai-je  par  vous. 

Fabl.  et  lortt.  anc,  t.  IV,  p.  i3g. 
cAT.  Sobrenom.  esp.  Sobrenombre.  port.  So- 
brenome,  it.  Soprannome. 

2S.   Transnominatio  ,    i.  /  ,    du    lat. 


324  NO^ 

TRANSNOMiNo  ,    traiisnominatiou  ,    li- 
gure (If  mots. 

Methonimia  es  TRANsNOMrNATios  o    trans- 
formatios  d'  una  significatio  ad  anira. 

Lejs  (Vamors,  fol.  l3o. 
La  métonymie  est  trans nomination  ou  transfor- 
mation d'une  signification  à  autre. 

NON,  NO,  adv.  nég. ,  lat.  non,  non,  ne. 
Non,  non,  était  corrélatif  d'oc,  oui. 
Qn'  ametz  mais  dir  oc  que  non. 

Gl't  DE  Cavaii.lon  :  Senlieiras. 
Que  vous  aimassiez  davantage  dire  oui  que  non. 
Qai  sol  dîr  oc,  ar  ditz  non. 

T.  d'Ai-bert  et  de  Pierre  :  En  Peire. 
Qui  a  coutume  de  dire  oui ,  maintenant  dit  non. 

Il  s'employait  aussi  d'une  manière 
simplement  négative  sans  opposition 
directe. 

Non  die  e  non  embrngis 
Cnm  sai  aissi  gnais  e  janzens. 

B.  de  Ventadour  :  Ab  joi  mov. 
Je  ne  dis  et  ne  proclame  comment  je  suis  aussi  gai 
et  joyeux. 

No  sap  chantar  qni'l  so  non  di. 

G.  Rudel  :  No  sap. 
Ne  .sait  chanter  qui  le  son  ne  dit. 
Senher  non  es  canzifz  , 
Si  merces  no  l'uraelia. 

B.  ZoRGi  ;  r  autr"  ier. 
Seigneur  «'est  distingué,  si  merci  ne  l'adoucit. 
ANC.  FR.  Onqnes  sor  mer  no  s'aidèrent  gen.s 
iiiielz  qae  les  Vénitiens  feirent. 

VlLLEHARDOUlN  ,  p.  87. 

No  is  den  assire  ant. 

Liv.  de  Sjdrac ,  fol.  63. 
iV'e  s'y  doit  asseoir  haut. 
CAT.  Esr.  No.  PORT.  Nào.  iT   No,  non. 

L'o  de  No  s'élidait  devant  une 
voyelle. 

Es  folia  et  enfansa... 
Qa'a  om  n'  anze  son  lin  cor  descubrir. 
B.  DE  Ventadour  :  Ab  joi  mov. 
C'est  folie  et  enfantillage...  qu'à  personne  il  n'ose 
son  fidèle  civur  découvrir. 

Divers  mots  se  joignaient  explétivc- 
mcnt  à  NON. 

Ella  s  feu  sorda,  ofns  a  Ini  non  alend. 
Poemc  sur  Bocce. 
Elle  se  feint  .sourde,  point  k  lui  ne  fait  attention. 


NON 

Partir  no  ni  pnesc  ges 
Ue  vos. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
.Séparer  je  ne  me  puis  point  de  vous. 
Ors  ni  leos  non  etz  vos  ges. 
B.  de  Ventadour  :  Non  es  meravelha. 
-  Ours  ni  lion  vous  n'êtes  point. 
Molt  feyratz  gran  franqueza  , 
S'  al  prim  que  as  aie  enqueza 
M' amessetz,  o  non  ges. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
Moult  vous  auriez  fait  grande  franchise,  si  au  com- 
mencement que  je  vous  eus  recherchée  vous  m'eus- 
siez aimé  ,  ou  non  point. 
Non  pne.sc  mal  dir  de  lieys,  qnar  wo  i  es  ces. 
B.  DE  Ventadour  :  Be  m' an  perdut.= 
Je  ne  puis  mal  dire  d'elle  ,  car  il  n'y  est  pas. 

L'om  l'a  al  ma,  miga  no  l'a  al  ser. 
Quand  o  fait,  mica  no  .s'en  repent. 

Poème  sur  Boèce. 
L'homme  l'a  au  malin  ,  mie  ne  l'a  au  soir. 
Quand  il  fait  cela ,  mie  ne  s'en  repent. 
Layssar  m'en  ai  ieu  ?  Non  mingua. 

G.  Adhemar  :  Lanquan. 
M'en  délaisserai-je  ?  Non  mie. 

l'ero  no  m'en  desconort  mia. 

B.  de  Ventadour  :  En  abrii. 
Pourtant  je  ne  m'en  décourage  mie. 

Totz  temps,  non  pas  dos  jors  ni  très. 
Pierre  d'Auvergne  :  Eu  non  laudarai 
En  tout  temps  ,  non  pas   deux  jours  ni  trois. 
S'iea  ai  tengut  lonc  temps  lo  vostr' estai. 
No  ns  pessetz  pas  Ieu  lo  m  fassafz  gnrpir. 
P.  Cardinal  :  De  selhs. 
Si  j'ai  hanté  longtemps  le  votre  hôtel,  ne  vous 
pensez  pas  que  facilement  vous  me  le  lassiez  dé- 
guerpir. 

No'lh  fai  PONH  de  dampnage. 

Lii>.  de  Sydrac. 
Ne  lui  fait  point  de  dommage. 

Divers  mots  exprimant  des  objets 
minimes  se  combinaient  de  même  avec 
l'adverbe  négatif  non  et  y  ajoutaient 
tme  force  explétive.  Voyez  entre  autres 
les  mots  : 

Agcilen,  ail,  assana,  avelina,  auriol  , 
bezan,  boton  ,  brac ,  caroela  ,  castanha, 
clau,  figa  ,  gan  ,  gran,  jdnc  ,  mealh.a  , 
mora,  paii.t.a,  pluma,  pogues,  pr0na,  raba  , 
rata,  soritz,  uou. 
SuhstantU'.  Val  mais  us  cortes  nos 


NOIN 

Qaaut  hocs  no  trob'  anndania. 
R.  JoiuiAN  :  Era  non. 
•  Vaut  plus  un  courtois  non  ([uanJ  un  oui  ne  lioiiv  c 
effet. 

No  sai  nul  oc  per  qa'ieu  des  vostre  Non. 
AiMERi  DE  Pegl'ilain  :  Si  com  l' arbres. 
Je  ne  sais  nul  oui  pour  quoi  je  donnasse  votre  non. 

Non  joint  à  un  substantif  lui  donnait 
nn  sens  négatif  ;  en  voici  quelques 
e.xemples  : 

Ges  per  tan  non  a  fag  non  dever  , 
Qaai'  a  près  so  qn'elhs  no  volon  aver. 
Bern.vrd  de  Rovenac  :  D'  un  sirvcnles. 
Pourtant  il  n'a  point  fait   non  devoir,   car   il  a 
pris  ce  qu'ils  ne  veulent  avoir. 

Tau  los  (lestreing  non  fes  e  cobeitatz. 
SoRDEL  :  Qui  se  memhra. 
Tant  les  etreint  non  foi  et  convoitise. 
Charitatzaministra  lo  Le  que  non  poder  toi. 

Trad.  de  Bede,  fol.  ?_'). 
Cliarité  administre  le  bien  que  non  pouvoir  ôte. 
En  fan  clamor  alques  per  non  sabensa. 
.•ViMF.Rl  DE  Peg^ilain  :  Ancmais  de. 
En  font  clameur  aucuns  par  non  science. 
Lai  on  no  senz  pot  plus  valer. 

B.  ZoRGl  :  Moût  fai. 
Là  où  non  sens  peut  plus  valoir. 

El  ris  torua  en  plor..., 
E'I  grah  poder  en  non  re. 

P.  Cardinal  :  Carilatz  es. 
Le  ris  tourne  en  pleur...,  et   le  grand  pouvoir  en 
non  rien. 

Non  a  même   modifié   des  verbes; 

voyez  CALER. 

Conj.  comp.  Malvat  hom  dins  sa  raaizo 
Qae  no  fai  ni  ditz  si  mal  no. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Mot  m'enueia. 
Me'cbant  homme  dans  sa  maison  qui  ne  fait  ni  dit 
sinon  mal. 

Non  agni  m'entensio 
En  nutra  sr  en  vos  no. 

Hugi;es  de  Saint-Cyr  :  Longamen. 
Je  n'eus  mon  intention  en  autre  sinon  en  vous. 
Ergaelhs  non  es  sinon  obia  d'aranha. 
P.  Vidai.  :  Quor  qu'uni. 
Orgueil  n'est  sinon  œuvre  d'araignée. 
ANC.  PP.. 
HastaJTi/, csteii/,  en  France  kineflst  .reniai  non. 
Jiomande  J(on,  v.  ^55. 


NON 


3'.>.5 


\e  désiroit  se  joustes  non. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1  ,  p.  347- 
En  amours  n'a  se  plaisir  non. 

OEiii'res  d'Alain  Chartier,  p.  5o2. 
ANC.  Rsr.      A  quien  contare  mis  quexas 
Si  :i  ti  no. 
El  marques  d'Astorga  ,  Canton,  gêner. 
ANC.  PORT.  Se  per  vosso  mandado  non. 

Cancion.  do  coll.  dos  nobrcs  de  Lishoa,  fol.  42. 
iT.   A  ninn  altro  s'ha  da  attribuire  la  causa  se 
allé  donne  no. 

Castiglione,  Cortct;.,  lih.  111. 
Non  que  despueys  m'agues  flac,  envios. 
T.  d'Esqiuleta  et  de  Jozi  :  Jozi  diatz. 
iVo/i  (/«e  depuis  il  m'eût  flasque,  ennuveux. 
Mores  ,  qn'  ien  o  sofrirai , 
Non  per  so  que  fort  nii  peza. 
T.  DE  Bertrand  et  de  Bernard  :  Beruartz. 
Mourez  ,  que  je  le  souffrirai  ,   non  pour  ce  tjuc 
(urt  me  pèse. 

Loc.   Ab  semblant  et  ah  oc  ,  e'n  non  dir. 
AiMERi  DE  Bellinoy  :  Aissi  col. 
.Avec  semblant  et  avec  oui ,  et  en  dire  non. 
Senher  marques,  ja  no  diretz  de  no. 
Rambaud  de  VaqueiRAS  :  Scnlier  maïqucs. 
Seigneur  marquis,  jamais  vous  iie  direz  de  non. 
Si  vos  desùizetz  un  mot  dii  no. 

Roman  de  Gerardde  liossillon,  fol.  3o. 
Si  vous  dédisez  un  mot  de  non. 
ANC.    ESP.   Frayre   caîa   derecho  è  non  digas 
de  non. 

Murlirio  de  san  Lorenzo j  st.  II. 
iT.  Domandiate,   se   io   ogni  volta   e   quante 
volte  a  lui  piaceva  ,  senza  dir  mai  di  no, 
in  di  me  stessa  gli  concedeva  intera  copia  , 
o  no. 
Possa  dir  de  no...  Ri.spose  del  no. 

BoccACcio  ,  Decain.,  VI,  7  ;  IX,  2;  I,  7. 
Et  après  non  gaire  jorns. 

Frog.  de  trad.  de  la  Passion. 
Et  après  non  beaucoup  de  jours. 

Henri  II,  roi  d'Angleterre,  reçut  de 
la  part  de  Bertrand  de  Boni,  qui  se 
plaignait  de  sa  politique  versatile,  le' 
sobriquet  de  Oc  e  iS'o  ,  Oui  et  IS'on. 

Clamava  Ra.ssa  lo  coms  de  Bretanha;  e'I  rei 
d'Anglaterra  ,  Oc  et  No;  e'I  rei  jove,  so  filli  , 
MarinitT. 

/'.  de  Bertrand  de  Born. 


3^6 


NON 


Il  appelait  Rassa  le  comle  de  Bretagne;  et  le  roi 
d'Angleterre,  Oui  et  Non;  et  le  roi  jeune  ,  son  fils  , 
Marinier. 

a.  Negar,  necuar,  nejar,  neyar,  v.,  lat, 
NEGAue,  nier,  contester,  refuser. 
Lo  joves  homs  li  neoda  Iota  la  verilat. 
P'.  Je  S.  Honorai. 
I,e  jeune  homme  lui  nie  toute  la  vérité. 
Ges  tuas  païaiilas  noa  neya. 
Ans  vey  qn'  escota  las  be. 

Peyrols  :  INuIs  lior.i  no. 
Point  mes  paroles  ne  conteste,   au  conlraiic  je 
vois  qu'elle  les  écoute  hien. 

No  NE.iAR  a  'llrni  so  que  de.siras  que  altre  ti 

fassa. 

TraJ.  de  Bede,  fol.  63. 
]Ne  pas  refuser  h  autrui  ce  que  tu  désires  qu'autre 
te  fasse. 

ANC.  FR.  Ne  porqaaut  jà  ne!  qmet  /laier. 
Ma  mère  n'en  scult  riens  paier. 
jRoman  de  la  Rose,  v.  lo853. 
CAT.  Esr.  r(iRT.  A'i'gar.  n.  Negare. 

3.  NeGATK)  ,     .V.    /.  ,     lat.      NEGATTO  ,     îlÔ- 

i;ation. 
Doas  NEGATios,  segon  lati,  fan  affirniatio. 

Lejs  d'amors,  fol.  99. 
Deux,  négations,  selon  le  latin,  font  affirmation. 
CAT.  Negaciô.  esp.  Negacion.  tort.  Negacao. 
iT.  Negazione . 

4.  Negatiu,  adj.,   lat.  negativ«5^,  né- 
gatif. 

Negativas,  coin  no,  nî,  non,  ges. 

Leys  d'nmors,  fol.  99. 
Négatives ,  comme  ne  ,  ni ,  non  ,  point. 
CAT.  Negatiu,  Esr.  port.  it.  Negativo. 

5.  AbNEGUAR  ,    ABNEJAR  ,    ABNEYAR  ,    AM- 
NEJAR.  ,    AMNEYAR,  V.  ,   lat.    ABNECARC, 

nier,  renoncer  à ,  délaisser,  faire  ab- 
négation tie. 
Per  qne  mos  cors  las  abnegua. 

T.   DE  lÎERNARD  ET  DE  GATJSBERT  :  GaUsbort. 

C'est  pourquoi  mon  cœur  les  délaisse. 
Silot  me  desley, 
Ges  par  so  no  as  abney. 

GL'II-I.At'ME  DE  CaBESTAING  :  Lo  dous. 
Quoiciue  je  m'éloigne,  point  pour  cela,  je  ne  vous 
tlelaisse. 


NON 

Pero  si  (l;tz  :  Qu'nsqnecx  amnet 
So  qu'el  mon  pins  li  platz. 
GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Al  lionor  Dieu.  Far. 
Pourtant  s'il  -dit  :  Qu'un  chacun  délaisse  ce  qui 
au  monde  plus  lui  plaît. 

Per  aquesta  paor,  laissam  totas  chansas...  e 
nos  niezeus  abnejam, 

Trad.  deBède,  fol.  l5. 
Pour  celte  crainte,  nous  laissons  toutes  choses...  cl 
faisons  abnégation  de  nous-mêmes. 
Esr.  roKT.  Ahnegar.  it.  Annegare. 

G.  Denegar,  deneyar,  desnegar,  des- 

NEDAR,    DESNEYAR  ,  V.,  Kit.  DENEGARC, 

dénier,  renier,  refuser. 
Elis  sahon  defagir   e  desnegar  aqno  qiu 
drelz  es. 

Es  pns  graus  desconoyssensa  qui  so  dene(.a 

o  so  oblida. 

V.  et  Vert.,  fol.  7  et  i5. 

Ils  savent  éviter  et  dénier  ce  qui  est  juste. 
C'est  plus  grande   ingratitude  qui  cela  dénie  on 
cela  cpuhlie. 

No  cantara  lo  gai  tro  que  per  très  vegada.s 
me  denegaras. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Ne  chantera  le  coq  jusqu'à  ce  que  par  trois  lois  lu 
me  renieras. 

Me  DESNEDET  qne  per  res  del  mon  non  essages 
Peeilhos  ,  Voj-.  ait  Purg.  de  S.  Patrice. 
Me  refusa  que  pour  rien  au  monde  je  n'essayasse. 
ANC.  FH.  Ne  me  veuilles  pas  denéer  pardon 

de  mes  péchiez. 
Cliron.  de  Fr.,  Rec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  3o5. 
Il  n'y  cul  pas  un  de  tous  ceulx  que  Cicéroii 
feit  exécuter  par  justice  ,  à  qui  on  deniast  sé- 
pulture. 

Amyot,  trad.  de  Plularque..  Vie  d'Antonins. 

c:at.  esp.  port.  Denegar.  it.  Dinegare. 
7.    ReNEGAR  ,   RENEJAR,   RENEYAR,   V  ,VC- 

iiier,  dénier,  nier,  refuser. 
Guida,  qnar  es  manens, 
Qu'  autre  diens  non  sia 
Mas  sa  manentia 
Que  li  fai  Dleo  rejjegar. 

P.  Vidal  :  Si  m  laissava. 
Pense  ,  parce  qu'il  est  riche ,  qu'autre  dieu  ne  soit 
que  sa  richesse  qui  lui  fait  renier  Dieu. 

Gant  hom  se  fay  juzieus  o  sarrazis  o  herei 


NON 

{(es,  c  RESEGA   la  fe  catholica  e  son  cresii.T- 
nisme. 

(>uaiul  l'homme  se  fait  juif  ou  sarrasin  ou  lie'reli- 
<|uc  ,  et  renie  la  foi  callioliquc  et  sou  cliristiauismo. 
KBNiiGUAT  a  tota  cortezia. 

AiMERi  DF.  liKLLiNOV  :  Tant  esii'amor. 
lienié  il  a  toute  courtoisie. 
Juron  e  renegon  ,  e  jogon  a  Ires  datz. 
P.  Cardinal  :  Un  escribot. 
Jurent  et  renient,  et  jouent  à  trois  dés. 

Si  metels  se  reneuara. 
Qui  per  el  salvar  se  voira. 

l\  de  S.  Alexis. 
Soi-même  se  reniera,  qui  voudra  se  sauver  par  lui. 
Part. pas.     Li  fais  clergue  renégat. 

Raymond  de  Castelnau  :  Era  pueys. 
Les  faux  clercs  renégats. 

D'un  fais  sarazin  renégat. 
Guillau.me  Dii  Berguedan  :  Mal  o  fe. 
D'un  faux  sarrasin  lenegat. 
Aqael  es  apellal  renegatz  qui  lo  lieu  ,  que 
ten  de  son  senhor,  met  en  las  mas  de  son  eue- 
niic,  e  11  fay  bouienatge. 

A',  et  Vert.,  fol.  7. 
Celui-là  est  appelé'  renégat  qui  met  le  fief,  qu'il 
tient  de  son  seigneur,  entre  les  mains  de  son  en- 
nemi, el  lui  fait  hommage. 

Sitbstuntiv .     Jodens  ni  renhjatz 
Non  dcuria  voler 
Preizonniers  destener. 

B.  ZoHGi  :  On  liom. 
Juif  ni    renégat    ne   devrait    vouloir  prisonniers 
détenir. 

CAT.  ESP.  PORT.  Rcncgar,  it.  Rinnegare. 

8.    Renegament,    RENEJAMEN,    RENEYA- 
MEN,  .S.  m.,  icniemont,  renonciation. 
Rlaspheniias  el  renegamentz. 

Fors  Je  Béarn,  p.  1089. 
Blasphèmes  et  reniements. 

De  grans  rekegamens  e  bla.sjjhcniainens  de 
Dieu. 

Statuts  de  Provenee ,  JuMKN  ,  t.  I  ,  ]).  25o. 
De  grands  reniements  et  hlaspliémes  de  Dieu. 
Henejamens  de  son  péchai. 

Trad.de  Bide,  M.  16. 
Pieniement  de  son  pc'chc. 

IT.  Rinnegamento. 

NONA,  -v. /. ,    nonno  ,    nonnain  ,   rcli- 
ijieuse. 


NOS 


3?.'' 


la  nueg  e'I  jorn  mi  ven  en  pessamens 
Qu' ieu  cavalgue,  ah  tolz  mos  valedors, 
Dreyt  a  Sani  Pos ,  sia  sens  o  folhors, 
E  que  c  reiue  las  nonas  de  laiens. 

Pl'JOLS  :  Si  '1  mal.  Var. 
La  nuit  el  le  jour  il  me  vient  en  la  pensée  que  ]<• 
chevauche,   avec  tous  mes  braves,  droit   à   Sainl- 
Pons  ,  .soit  sens  ou  folie  ,  et  que  je  brûle  les  nonnes 
de  là  dedans. 

NONCUPATIU,  adj.,   (1.1  lat.    kuxci - 
v\rc ,  nonciipatif. 

Mon   darrer  lestaiiient   noncupatiii   cassan 
e  revocari. 

Tit.  de  1270.  DoAT,  I.  IX  ,  fol.  10. 
Mon  dernier  testament   noneii/iatij' c/js^^miI  el  lé- 
vocant. 

NORA,  s./.,  lat.  NURw.v,  noie,  bru. 

Fer  que  d' alberc  gieta  fora 
Chascuna  siiegra  sa  kora. 
Raimond  de  Tors  de  Marseille  :  A  totz  marit?.. 
C'est  pourquoi  chaque  helle-mère  jette  hors  de  la 
maison  sa  ùru. 
La  snegra  fon  lantost  de  .son  mal  deslivrada  , 
E  la  NORA  esùjvenc  marilenen  deyssenada. 
V.  de  S.  Jlonorat. 
La  belle-mère  fut  aussilôl  de  son  mal  délivrée,  et 
la  /)rii  devint  incontinent  insensée. 

ANC.  FR.  Le  suppliant  et  avec  lui  deux  siennes 

bruz  ou  nores ,  femmes  de  ses  enfans. 
J^ett.  de  rem.,  i/^Ct).  Cartentieu  ,  t.  111  ,  col.  3". 
CAT.  Nora  ESP.  Nuera.  port.  Nora,  it.  Nitora. 

NOS  ,  pi-aii.  pris.    I  "^  pas.  pliir.  m.  ctf., 

lat.  NOS,  nous. 
Siij       INt)s  amam  e  volem  so  qu'  es  mal. 

AiMEBi  DE  Peguilain  :  Ara  parra. 
Nous  aimons  et  voulons  ce  qui  est  mal. 
Domna,  nos  trei,  vos  el  ieu  el  Amors. 
Arnaud  df.  Mabi^eil  :  L'ensenharaenlz. 
Dame  ,  nous  trois,  vous  et  moi  el  Amour. 
Rég.  dir.  Nos  rezenis  del  sieu  sanc  precios. 
Pons  de  Capdi'eil  :  So  qu'hom  plus. 
Nous  rachela  de  son  sang  précieux. 
Aissi  NOS  ténia  onralz. 

FoLyt'Eï  DE  Marseille  :  Si  cuni  sel. 
Ainsi  nous  tenait  honorés. 

Rég.  ind.   Er  nos  sia  capdelhs  e  gnerenli.i 

,Selh  qui  guidet  Ires  icis  en  Belleem  , 

Que  sa  merccs  nos  a  mostrat  lai  via 

Per  que'l  peior  venran  a  salvameii. 

Pons  de  Capdvril  :  F,r  nos  sia. 


3o8 


NOS 


Maintenant  nous  soit  chef  et  garantie  celui  qui 
guida  trois  rois  en  Bethléem ,  vu  que  sa  merci  nous 
a  montre'  telle  voie  par  quoi  les  pires  viendront  à 
sauvement. 

ANC.  FR.  Si  disoient  :  Nos   morrons   tuit    en 
nostre  simplece,  e  li  ciel  e  la  terre  porte- 
ront  garantie   à  nos  que   vos   à   tort  nos 
osciez. 
yînc.  trad.  des  Livres  des  Maccabées ,  fol.  157. 

Il  se  joignait  explctivement  à  altrfs. 
Doncx  si  ns  volem  nos  altres  far  grazire 

A  Jhesa  Crist. 

R.  Gauceliw  :  Qui  vol  aver. 
Donc  si  nous  voulons  faire  agre'er  nous  autres  à 
Jésus-Christ. 
ANC.  CAT.  Axi  anior  pratica  en  nos  altres. 

AusiAS  MarcH  :  Lo  cinquen. 
CAT.  MOD.    ESP.    PORT.   NoS.    IT.    Noï. 

2.  Ns,  afixe ,  pour  nos,  nous. 
Suj.     Ans  que  ns  sia  niortz  vezina. 

Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels  angels. 
Avant  que  la  mort  nous  soit  voisine. 
Rcg-  dir.  Quar  si  ns  vols  a  bon  port  traire, 
No  teni  nau  ui'l  governaire, 
Ni'l  tempier  que  ns  estorbilla. 
Pierre  de  Gorbiac  :  Domna  dels  angels. 
Car  si  tu  nous  veux  à  bon  porl  conduire,  je  ne 
crains  nef  ni  le  pilote,  ni  la  tempête  qui  nous  tonr- 
mente. 

Jhesus  Crist  que  ns  a  prezicatz. 

GavaudAN  lé  vieux  :  Senhors  per  los. 
.Tésus-Christ  qui  nous  a  prêches. 
Hég.  ind.   Ara  ns  don  Dieus  bona  vi'  e  bon  ven. 
PeiRoi.s  :  Pus  flum  Jordan. 
Maintenant  nous  donne  Dieu  bonne  voie  et  bon 
vent. 

3.  ISostv.-E,  pron.  poss.  m.  i^"  pers.,  lai. 
NosTR«/« ,  notre. 

Sing.  suj.  Ja  per  el  kostrf.  secret 
Non  er  saubut. 
Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernhe. 
Jamais  par  lui  notre  secret  ne  sera  su. 
El  NOSTRE  viures,  don  eui  cobeitos, 
Sabem  qu'es  mais,  et  aqiiel  morir  bos. 
FoLQUETDE  Marseille  :  llueimais. 
Le  notre  vivre,  dont  nous  sommes  convoiteux  , 
nous  savons  qu'il  est  mal  ,  et  ce  mourir  bon. 
Sing.  rég. 

NosTR'estol  guit  sanb  Nicolaus  de  Bar. 
Rambwi)  de  Vaqi'eiras  :  Aras  pot  honi. 


NOS 

Que  saint  Nicolas  de  Bar  guide  notre  (lotte. 
El  nasquet  pel  nostre  salvamen. 

P.  Cardinal  :  Toi  atressi 
Il  naquit  pour  le  notre  salut. 
Phtr.  suj.     ïan  son  valen  nostre  vezi. 

P.  Cardinal  :  Tan  son  valen. 
Tant  sont  vaillants  nos  voisins. 

Plur.  rég.     Qiian  venc  nostres  torts  deslir. 
FoL(juET  de  Marseille  :  Hueimais. 
Quand  il  vint  ctl'acer  nos  torts. 

Per  los  NOSTRES  peccatz 
Creys  la  forsa  dels  Sarrasis. 

Gavaddan  le  vieux  :  Senhors  per. 
Par  les  nôtres  péchés  croît  la  force  des  Sarrasins. 
CAT.   Nostre.  Esr.  Niiestro.  port.  Nosso.   it. 
Nostro. 

/j .   NosT RA  ,  pron.  pers .  f.   \  ' *  pcrs .,  la  t . 

NOSTRA,  notre. 
Sing.  suj.     Per  que  fos  bona  nostra  lis. 

Gavaudan  le  vieux  :  Senhors  per. 
Par  quoi  fut  bonne  notre  fin. 
La  beretat  sera  nostra. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc,  c.  20. 
L'hérédité  sera  nôtre. 

Sing.  rég.  Ab  .sa  mort  la  nostra  mort  aucis. 
Bernard  d'Auriac  :  Be  volria. 
Avec  sa  mort  la  notre  mort  occit. 
Plitr.  suj. 
Quar  nostras  crotz  van  per  crotz  de  tomes. 

Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  e  dolor. 
Car  nos  croix  vont  pour  crois  de  tournois. 
No  sai  quora  mais  la  veyrai. 
Que  tan  son  nostras  terras  liienb. 

G.  Rldel  :  Lanquau  li  jorn. 
Je  ne  saisquand  plus  jela  verrai,  vuquetant  sont 
nos  terres  loin. 

Piur.  rég.     Non  laissein  no.stras  beretalz. 
Gavaudan  le  vieux  :  Senhors  per. 
Ne  laissons  pas  nos  hérédités. 
Que  tratten  las  nostras  fazendas  per  concili 
gênerai. 

Doctrine  des  fraudais. 
Que  nous  traitions  les  nôtres  all'aires  par  concile 
général . 

ANC.  FR.   Nostre  euiiui  subsannèrent  nus. 
y4nc.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  73. 
Nostre  père  recnnièrent  à  nus  Taevre. 
Ànc.  trad.  du  Psaut.,  Ms.  n"  l,  ps.  4^. 
Nous  fûmes  essiiées  et  tout  nostre  parent. 
Pioman  de  fierté,  p.  69. 


NOT 

NOSA,  NOYSA,  ISAUSA,  NAUZA,   S.  f.,  !at. 

NOxzA,  noise,  querelle,  dispute. 
Entendet  la  nosa  et  la  ciior. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  7. 
Il  entendit  la  noise  et  la  clameur. 
Ni  giierra,  ui  batalha, 
Ni  NAU/.A,  ni  tensos. 

GiRALD  DE  BoR.NEiL  :  ()ui  cliaiitar. 
ÎSi  guerre,  ni  bataille  ,  ni  noise,  ni  contestation. 

—  Bruit,  tapage,  gazouillement. 
Fazen...  noysa. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  55. 
Faisant...  tapage. 
El  temps  qa'el  rossignol  fit/,  nausa, 
Que,  de  nueit  e  de  jorn ,  no  pausa. 

Un  TnouB.*.Doi]R  anonyme  :  Scinor  vos. 
Au  temps  que  le  rossignol  fait  gazouillement,  (jue, 
de  nuit  et  de  jour,  il  ne  cesse. 
ANC.  FR.      Sans  faire  bruit  ne  nose. 

Roman  de  Galj-en  le  Rel/iure,  fol.  90. 
Pour  ce  que...  il  faisoicnt  «o/ic  aa  preslic, 
je  leur  alai  dire  que  il  se  téussent. 

JOINVILLE  ,  p.  (jî^. 

S'en  aloit  l'iaue  aval ,  fesaut 
Une  7ioise  donce  et  plesant. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1398. 

Voyez  MovER. 

ANC.  CAT.    ANC.   ESP.    NoXa. 

•X.  IVauzos,  adj.,  lat.  Noxzoswiv,  querel- 
leur. 
F'ig.  Ivreza  es  nauzosa. 

Trad.  de  Bide,  fol.  /jS. 
Ivresse  est  querelleuse. 
ANC.  FR.     Les  gens  qui  sont  si  fort  noiseiix. 
Poème  à  la  louange  de  la  dame  de  Beaujcu. 
Ne  soyez  point  de  luxure  amateurs, 
Noiseux ,  gormans  et  moius  blasphémateurs. 
J.  BoL'tUET,  2'riomph.  de  Franrois  l'^',  fol.  80. 

3.  Naugar  ,  V. ,  noiser,  quereller. 

Us  fols 

Que  s  NATiGA  e  i  s  tartalba. 

GlBAL'D  BE  BoRNElL  :  Qui  cliantar. 
Un  fou...  qui  se  tjuerelle  et  s'y  cliamaille. 
ANC.  FR.  On  brouille,  on  cliquette,  on  noise. 

Co^JLlLl.AnT,  p.    l'i7. 

ISOT,  NO,  s.  «2.,  lat.  ïioiius,  nœud. 
Martirialz  de  corrcjas  ab  ^OTZ. 

Ramdaldde  Vaqueiras  :  Aras  pni. 
Martvrisé  de  courroies  avec  nœuds. 


02  () 


NOT 

Totz  nuîz  ,  fon  correjatz  ab  notz. 

Cvi  FoLQUET  :  A  te  Verge, 
lout  nu,  il  fut  frappé  de  courroies  avec  nœ'trfi. 
Tu,  fay  un  nos  a  la  corda. 
Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  f  part.  c.  3."). 
Toi,  lais  un  nœud  à  la  corde. 
P/oc.  El  mal  no  dcl  albre  deu  liom  lichar  mal 
clavel. 

Trad.  de  Bille,  fol.  29. 
Au  mauvais   nœud  de  Farine  on  doit  liclier  mau- 
vais clou. 

ANC.  FR.  Pour  délacer  le  moindre  de  mes «oHc'i. 
liONSARD  ,  t.  I ,  p.  7. 

—  Boule. 

La  dicha  partizos,  que  .sia  girad'  a  soriz,  so 
es  a  saber,  a  notz,  que,  segon  aqueis  notz 
escara  cascuna  pariz  a  aquel  que  s'avenra. 
Tif.  de  1270  ,  de  la  famille  Gasc. 
Que  ledit  partage  ,  soit  jeté  à  sort ,   c'est  à  savoir 
à  houles,   en  sorte  que ,   selon  ces  boules,   échoira 
chaque  part  à  celui  qu'elle  adviendra. 

—  iVcdus,  sorte  de  tumeur. 

Si  vostr'  auzcl  a  nos  als  pes. 

DeL'DES  DE  PRADES  ,  Auz.  CaSS. 
Si  votre  oiseau  a  nodus  aux  pieds. 
No  li  trobarias  not  entier  tio  las  cavilhas. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Vous  ne  lui   trouveriez   nodus  entier  jusqu'aux 
chevilles. 
<:at.  A'ri.  f.sp.  Nodo.  port.  Nô,  nodo.  n.  iVodo. 

2.  NoDOs,  adj.,  lat.  kodos^^-,  noueux. 
Aloes...  es...  mot...  nodos. 

Herba  nodoza  es  eu  sas  vergas. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  199  et  210. 
Aloès...  est...  moult...  noueux. 
Herhe  est  noueuse  en  ses  verges. 
rORT.  IT.  Nodoso, 

3.  NODIOZITAT,  S./.,    lat,    NODOSITAT^W, 

nodosité. 

En  pes,  en  kodiozitat  et  redolencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iqo. 
En  pied  ,  en  nodosité  et  odeur. 
IT.  Nodosità,  nodosiiate,  nodositade. 

l\.    NODACIO  ,  s.    f.,    lat.    NODATIO,   HOUe - 

ment,  connexion. 
NoDAcio  de  las  arterias. 
Fislula  ,  scgou  vcrital ,  es  nodacio  feutrada, 
dura ,  blauca. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  33  et  l\!\. 


Nourmenl  des  artères 


4-. 


33o 


NOT 


Fistule ,  selon   vérité  ,   est  connexion  coagule'c  , 
duré  ,  Llancbe. 
ESP.  Nodacion. 

5.  Noz.ADOR,  S.  m.,  nuque,  chignon. 
Sul  NOZADOR  del  col  tal  colp  li  a  donat. 
Roman  de  Fierabras,  v.  2705. 
Sur  la  nuque  du  cou  tel  coup  lui  a  donoé. 

(i.  NozEL,  S.  m.,  nœud. 

Li  NOZEi.  sian  iiparei'Iat. 
E  'Is  NOZELS  tro  als  geuoills. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  rass. 
Que  les  nœuds  soient  appareillés. 
Et  les  nœuds  jusqu'aux  genoux. 
Als  NOZELS  dels  corns  hom  conoy.sh  lors  an.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  242. 
Aux  nœuds  des  cornes  on  connaît  leurs  ans. 

7.  WozELAMENT,  5.  m.,  noueiîient,  con- 
nexité,  assemblage. 

Humors...  en  las  janctaras  ajustadas,  donan> 
ad  elas  indnzimeat  et  nozelament. 

Elue,  de  las  propr. ,   fui.  49- 

Humeurs...   assemblées  dans   les  jointures  ,  don- 
nant à  elles  enduit  et  eonnexilc. 

8.  NozELOS,  adj.,  noueux. 

L'aybre  es  mot  dur,  nozelos  et  ramos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l3. 
L'arLre  est  moult  dur,  noueux  et  rameux. 

9.  NOZAR,  NOSAR  ,  NOAR  ,  V.,  lat.  NODAR^', 

nouer,  attacher. 
Las  NOZA  el  centre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  239. 
Les  noue  au  centre. 

Fie.  Li  fizel  araador 

o 

Qni'lli  plaît  d'  amor  sabon  noar  , 
Prezon  mais  1'  amoros  plor. 
T.  DE  G.  Faidit  et  d'Albert  :  N  Albert. 
Les    fidèles    amants  qui    savent  nouer  le    plaid 
d'amour,  prisent  davantage  l'amoureux  pleur. 
Part,  pas, 

KozATz  a  toit,  qnai'lo  dieitzlo  deslia. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Ja  decbanlar. 
Noué  à  tort ,  car  le  droit  le  délie. 

Lo  fro  li  'scapet  qa'  el  ténia  nozat. 
Roman  de  Fierabras ,  T.  Il4l. 
Le  frein  ,  qu'il  tenait  noué,  lui  échappa. 
Quatre  correias 
De  cuer  de  cer  itienut  nosadas. 

Roman  de  Jaufre,  61. 
Quatre  courroies  de  cuir  de  serpent  nouées  menu. 
CAT.  Niiar.  ESP.  Ànudar,  n.  Ànnodare. 


NOT 

10.  NozELAR  ,  V.,  nouer,  attacher. 

Lors  corns  si  nozelo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2/(5. 
Leurs  cornes  se  nouent. 
Part.  pas. 
Lo  Sarrazi  .s'  afica  snls  estrieups  nozei,\tz. 
Ou  li  duy  bran  pendiau  en  1'  arso  nozelatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  10^2  et  l533. 
Le  Sarrasin  s'appuie  sur  les  étriers  noués. 
Où  les  deux  glaives  pendaient  attachés  à  l'arçon. 

11.  Neccio,  .•!,/.,  connexion,  nœud. 

La  forma  de  la  neccio  es  que,  etc. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  22. 
La  forme  de  la  connexion  est  que ,  etc. 

12.  Nectacio,  s.  f,,  jonction,  attache. 

La  nectacio  de  doas  dentz  sanas. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  22. 
La  jonction  de  deux  deuts  saines. 

i3.  Annexio,  .v.  y.,  lat.  annexio  ,  con- 
nexion, jonction. 
Fer  so  que  sia  annexio  engnal. 

Trad.  d'yllbucasis ,  fol.  Z-^ . 
Pour  cela  que  la  connexion  soit  égale. 
EbP.  Anexion. 

14.  Annexe,  adj.,  hit.  annex^w,  annexe-, 
attaché. 

Novas  rimadas  annexas...  ;  annexas  son  cant 
las  razos  o  las  materias  o  themas ,  de  que  ira- 
tan,  termeno  en  nombre  no  par  de  bordos. 
Lejs  d'amors,  fol.  18. 
jNouvelles  rlmées  annexées... ^  elles  sont  annexées 
quand  les  sujets  ou  les  matières  ou  thèmes  ,  de  quoi 
elles  traitent ,  finissent  en  nombre  non  pair  de  vers. 
Las  partidas  al  cor  annexas. 
Las  fnelhas  ha  annexas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  58  et  199. 
Les  parties  au  corps  annexées. 
A  les  feuilles  annexées. 
CAT.  Annexa,  esp.  Anexo-  port.  Annexa,  rr. 
Annesso. 

15.  CONNEXIO  ,    S,   f.,    hxt.     CONNEXIO  , 

connexion. 

Han  nalaral  unitat  et  connexio. 

Que  amar  sia  unio  et  connexio  amorosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2  et  3. 
Ont  naturelle  unité  et  connexion. 
Qu'aimer  soit  union  et  connexion  amoureuse. 
CAT.    Connexio,   esp.    Conexion.   port.    Con- 
nexào.  it.  Connessione. 


NOT 

16.  CoNNExiTAT,  s.f.,  conncxitc. 
Per  que  faaian  connexiïat  entre  lor. 

Leys  d'amors,  fol.  i3. 
Pour  qu'elles  aient  connexité  entre  elles. 
ANC.  CAT.  Connexitat.  esp.  Conexitad. 

17.De>'ozar,  V.,    lat.   denodarc,   tlc- 
nouer,  détacher. 

Aqnel  cop  denoza  la  'sqnina. 

Elue,  de  las  propr.,   fol.  287. 
Ce  coup  dénoue  l'ecliine. 
CAT.  Desnuar.  esp.  Desanudur.  it.  Disnodare. 

NOTA,  NODA ,  S.  f.,  lat.   NOTA,  note, 
marque. 

Notas  ni  qnnrtas  escrir. 

P.  Cardinal  :  Qui  vol. 
Ecrire  notes  et  chartes. 
Fig.   Houestamens  uzar  de  veslirs  ses  excès  e 
ses  NOTA  de  berguell. 

^.  et  Vert.,  fol.  104. 
User  honnêtement  de   vêtements  sans  excès  et 
sans  note  d'orgueil. 

Pesma  noda  es  ergoils  en  tenso. 

Trad.  de  Bide.  fol.  35. 
Très  mauvaise  marque  est  orgueil  en  contestation. 

—  Note  de  musique. 

En  paraullas  que  passon  per  la   boca  o  en 
NOTA  de  cans  o  de  ses  dissolutz. 

F.etFert..ïo\.^i. 

En  paroles  qui  passent  par  la  bouche  ou  en  note  de 
cliant  ou  d'airs  désordonne's. 

CAT.    ESP.  PORT.    IT.   NotU. 

2.  NoTARi,  S.  m.,  lat.  notarim,?,  notaire. 

Cartas  que  no  son  faitas  per  cominal  per- 
sona,  so  es  per  notart. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  28. 
Chartes  qui  ne  sont  faites  par  personne  commune  , 
c'est-à-dire  par  notaire. 

NoTARis  que  fan  falsas  letras,  e  falson  los 
sagells,  e  fan  libells  falces  e  falsas  cartas. 
V.  et  Vert.,  fol.  1.5. 
Notaires  qui  font  de  fausses  lettres,  et  faussent 
les  sceaux,  et  font  des  mémoires  faux  et  de  faux 
actes. 

CAT.  Notari.  esp.  port.  ISotario.  it.  Notaro, 
notaio. 

3.  NoTARiA,  s.f.,  notariat,  office  de 
notaire. 


NOT  33 1 

L'o/lici  de  notaria...;  la  veuda  de  las  no- 
rvniAS. 

Tit.  de  12^1.  UoAT,  t.  VI,  fol.  if)!. 

L'office  de  notariat...  ;  la  vente  des  notariats. 
<;at.  esp.  Notaria.  it.  Notaria,  noteria. 

!\.   Notariat,  s.  ni.,  notariat,  fonction 
de  notaire. 
Finit  lo  termi  de  lor  notariat. 

Fors  de  liéarn,  p.  1077. 
Le  tonne  do  luur  notariat  fini. 
ESP.  Notariato. 

5.  N0TAT10,  s.f.,  lat.  NOTATio,  obser- 
vation ,  remarque. 

NoTATios  es  cant,  per  certz  seiibals,  boni 
demostra  la  naiura  d'ome. 

Lejs  d'amors,  fol.  1^8. 
La   remarque  est  quand  ,  par  certains  signes  ,  on 
indique  la  nature  de  l'homme. 
ANC.  CAT.  Notaciô.  ANC.  ESP.  Notacioii.  port. 
Notacào. 

6.  Notable,  adj.,   lat.    voT.kmiuis ,  no- 
table. 

E  'Is   fagS  NOTABLES. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i. 
Et  les  faits  notables. 

Esta  doctrina 
Sancta,  notabla  e  lina. 

Jiref.  d'amor,  fol.  iio. 
Cette  doctrine  sainte  ,  notable  cl  pure. 
CAT.  ESP.  Notable,  port.  Notavel.  it.  Notabih . 

7.  NOTABLAMENT,     NOTABLAMEN  ,     (idv .  , 

notablement ,  honorablement. 
Ditz  NOTABLAMEN  de  ties  diclios. 

Lejrs  d'amors,  fol.  1 12. 
Dit  notablement  de  trois  mots. 
Lo  qnal  me  recnlhic  mot  notablament. 

Pkrilhos  ,  Voy.'au  Puig.  de  S.  Patrice. 
Lequel  me  reçut  moult  honorablement. 
CAT.   Notablement,    esp.  Notablamente.  port 
NotavelinenCe.  it.  Notabilincnte,  notabilc- 
inetite. 

8.  NoTAu ,  V.,   lat.  NOTARf,  uotcr,  dé- 
noter, indiquer. 

NoTAR...  e  summariamen  remembrar  las  is- 
lorias. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2. 
Noter...  et  sommairement  rappeler  les  histoires 
L'autre  jorn,  per  aventuia  , 


33 


2 


NOT 


M'anava  sols  cavalcan, 
Un  sonet  notan. 

Guy  d'Uisel  :  L'auti-e  jorn. 
L'autic  jour,  par  aventure  ,  je  m'en   allais   seul 
clievaucliant ,  notant  un  sonnet. 

NoTAR  quais  sioa  las  causas  del  noslre  de- 

paitiment. 

Doctrine  des  Vaudois. 
iVo/er  quelles  soient  les  causes  de  notre  séparation. 
Car  la  prima  letlra  d'amor 
Apellon  a,  e  nota  plor. 

P.  MlLoN  :  En  amor  trop. 
Car  la  première  lettre  d'amour  on  appelle  A,   et 
elle  dénote  pleur. 
cAT.  ESP.  PORT.  Notar.  iT.  Notare. 

Q.   Denotar,  V. ,  lat.  DENOTARf?,  déno- 
ter, désigner. 

Aysso  DENOTA   la  vîrtut  del  vocable,    cum 
simple  vuelha  dire  ses  plec. 
Denoto  indîgnacio  de  coragge. 

Elue,  de  las  propr. .  fol.  8  et  /jo. 
Ceci  dénote  la   qualité'  du    niot ,  comme  simple 
veuille  dire  sans  pli. 

Dénotent  indignation  de  cœur. 
CAT.  ESP.  port.  Denotar.  it.   Denotare,  dino- 
tare. 

10.  !NoTiFiCAR,  V.,  lat.  NOTiFicARC,  no- 
tifier. 

Notificam  per  la  ténor  de  las  presens. 

JusTEL  ,  Preuv.  de  l'Hist.  de  la  maison  de 
Turenne,  i/jo/}- 
jN'ous  notifions  par  la  teneur  des  présentes. 
Part.  pas.  Las  benedictios...  foro  promnlgadas 

et  NOTIFICADAS. 

Eluc.de  las  prnpr.,  fol.  iSg. 
Les   Le'ne'dictions...    furent  promulguc'es   et   no- 
ti  fiées. 
«AT.  ESP.  PORT.  Notijicar.  it.  Notijicare. 

1 1 .  NoTiFicATiu ,  adj. ,  qualificatif,  in- 
<licatif. 

So  NOTiFicATius  de  las  personas  divirias. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  7. 
Sont  qualificatifs  des  personnes  divines. 

12.  NoTORi,   adj'.,  lat.  notori?^.?,  no- 
îoire,  connu. 

A  tolz  manifestz  e  notoris. 

Leys  d'amors,  fol.  118. 
A  tous  manifeste  et  notoire. 
CAT.  Notori.  ESP.  PORT.  it.  Notorio. 


NOT 

i3.  NoTiciÂ,  s.f.,  lat.  NOTiTiA,  notice, 
connaissance ,  notion. 

Noms  es  ditz  de  noranar  o  de  noticia  ,  so 
es  conoysshensa. 

Leys  d'arnors,  fol.  44- 
,  Nom  est  dit  de  nommer  ou  de  notice  j  c'est-à-dire 
connaissance. 

Noticia  certa  dels  temps  et  dels  raomens. 
Elue-  de  las  propr. j  fol.  I2i. 
Notion  certaine  des  temps  et  des  moments. 
CAT.  ESP.  por.T.  Noticia.  it.  Nutizia. 

14.  ]>focio ,  s.f.,  lat.   NOTio ,  notion, 
connaissance. 

D'aqaestas  Noctos,   sapias  que  cascuna  es 
una  et  indiviza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  7. 
De  ces  notions,  sachez  que  chacune  est  une  et 
indivise. 

CAT.  Nociô.  ESP.  Nocion.  port.  Nocào.  it.  No- 
zionc. 

i5.  NocioNAL,  adj.,  indicatif,  qualifi- 
catif, explicatif. 

Aigus  so  noms...  personals,  autres  nocionals. 

Noms  NOCioNAi.s  so  ditz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6  et  7. 
Aucuns  sont  noms...  personnels, autres (7Mn/i/î'cat//S. 
Sont  dits  noms  indicatifs- 
CAT.  ESP.  NocLonal. 

16.  Annotation,  s.f.,  annotation,  dé- 
signation. 

La  ANNOTATION  de  tos  los  tes  mobles  e  no 
mobles  del  fugitin. 

Coût,  de  Condom,  de  l3i3. 
La  désignation  de  tous  les  hiens  meuhles  et  non 
meubles  du  fugitif. 

ESP.  Anotacion.  port.   Annotacào.   it.  Aniio- 
tazione. 

17.  COGNICIO,  COGNITIO,  S.f,    lat.  COG- 

NiTio,  connaissance. 
En  sa  COGNICIO 
Pren  quecx  moût  gran  perfeccio. 

Per  illuminatio 
Nos  a  dada  cognitio. 

Bref,  d'amor,  fui.  7  et  3. 
En  sa  connaissance  chacun  prend  moult  grande 
perfection. 

Par  illumination  nous  a  donné  connaissance. 
ANC.  CAT.  Cogniciô.  akc.  est.    Cognicion.  it. 
Cognizione. 


NOT 

18.  CONOISSENSA,   CONOYSSENSA,   CONOYS- 

sHENS.v,  coNoiniF^ssA,  s.f.,  coniiais- 
sance,  savoir,  distinction,  avis, 
len  n'ai  cli.iiizit  un  pro  e  gcn,... 
On  es  sens  e  coxoissensa. 

La  comtesse  de  Die  :  Ab  joi. 
J'en  ai  choisi  un  preux  et  gentil,...  où  est  sens  et 
siivoir. 

Quar  conoyssensa 
Vo'  'n  fai  abstenir. 

G.  RlQUlER  :  L'autre  jorn. 
Car  connaissance  vous  en  fait  atstcnii-. 
leu  mostrarai  las  conoissknsas 
Dels  auzels. 

Dei-des  de  Pbades  ,  j4uz.  cass. 
Je  montrerai  les  distinctions  des  oiseaui. 

—  Terme  de  jurisprudence. 

Los  digs  consols  au...   la   conoychenssa  de 
dexs...  et  de  malasfachas. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  i/jb'B,  t.  XVI, 

p.  126. 
Lesdits  consuls  ont...  la  connaissance  àe  limites... 
et  de  méfaits. 

Loc.     Digaas  m'en  vostra  cokoissf.nsa. 

T.  DE  Certan  et  de  Hugues  :  iN  Ugo  lo. 
Dites-m'en  votre  connaissance. 
Segon  ma  conoissessa. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Selon  ma  connaissance. 

CAT.  Conexensa.  anc.  esp.  Conocencia.  ir.  Co- 
nosceiiza. 

ig.  CoNoissiMEN,  s.  m.,  connaissance, 
avis. 

Can  n'aura  conoissimen. 

1*.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Quand  il  en  aura  connaissance. 
Loc.      Al  mieu  conoissimen  , 

El  mon  non  es  tan  gaya. 

G.  Faidit  :  Be  m  plalz. 
A  ma  connaissance ,  au  monde  il  n'est  si  gaie. 
CAT.    Conexement.    esp.    Conocimiento.   tout. 
Conhechnento.  ix.  Cognosciinento,  conosci- 
mento. 

20.    CONOGUDA,     CONEGUDA,    S.  /.,    COn- 

naissance. 
Loc.   A  roiTOGUDA  dels  .sens  amies. 

Tit.  de  1253.  Arch.  du  Iloj.,  M,  772. 
A  connaissance  des  siens  amis. 
Fon  la  melhor  del  pai.s 


NOT 


333 


A  coNoouDA  dels  vezis. 
l\.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquel  temps. 
Kl'.e    fut    la  meilleure  du    pays  à  connaissance 
des  voisins. 

Faill  trop  a  ma  conoouda. 
Un  troubadour  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Elle  faut  trop  à  ma  connaissance. 

21.    CONIOISSEIRE,  CONOISSEDOR,  CONOYS- 

SEDOR,  S.  m.,  connaisseur. 
No  t  justifies  davant  Deu,  car  el  es  coniois- 
SEiRE  de  cor. 

Trad.  dcBede,  fol.  39. 
Ne  te  justifies  devant  Dieu  ,  car  il  est  connaisseur 
de  cœur. 

.■Vug  per  qui  m  teno'I  conoyssedor. 

G.  KlQUlER  :  Fis  c  veravs. 
J'entends  pour  qui  me  tiennent  les  conniiisseiii's. 
Per  que  s  fan  tug  conoissedor 
De  me,  vas  quai  part  ieu  azor. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  tan. 
C'est  pourquoi  tous  se  font  connaisseurs  de  moi , 
vers  quelle  part  j'adore. 
ANC.  iT.  A  ciascuno  huono  conoscidore . 

Guittone  d'Arezzo  ,  Leit.  5. 
E>i'.   Conocedor.  port.   Conhecedor.  it.   mou. 
Conosciiore. 

11.    COGNITIU,     adj.,    lat.      COONITtVW^, 

appréciatif,  qui  connaît. 
Virtnt  racioual  es  potencia  cognitiva. 
De  las  polencias  de   l'anima,...   la  nna  es 
cognitiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22. 
Vertu  rationnelle  est  puissance  appréciatii'e. 
Des  puissances  de  l'âme,. ..  l'une  est  appréciative. 

23.  CoGNoscir.LE  ,  aclj.,  connaissable. 
Autra  canza  per  autre  sen  cognoscibla. 

Elue,  de  las  propr.  j  fol.  l5. 
Autre  cliose  connaissable  par  autre  sens. 

24.  CoNOSCER,     CONOISCER,     CONOISSER  , 

V.,  lat.  co^oscER<?j  connaître,  pren- 
dre connaissance. 

Us  orbs  o  poiria  conois.ser 
Que  vos  m'avetz  près  e  lazat. 

Folquet  de  Romans  :  Dorana  ieu. 
Un    aveugle    pourrait   cela    connaître   que    vous 
m'avez  pris  et  lace. 

No  sai  si  m  conoissia. 
j  Gavaudan  le  vieux  :  L'autre  dia. 

I         Je  ne  sais  si  elle  me  connaissait. 
len  coKosc  bcn  son  e  follior, 


334 


NOT 


E  coNosc  ancta  et  honor. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelli  que. 
Je  connais  bien  sens  et  folie ,  et  je  connais  honte 
et  honneur. 

Qai'l  coNoissERiA  , 
Juglars  es. 
P.  Brehond  RicAS  INovAs  :  Lo  bel». 
Qui  le  connaîtrait ,  il  est  jongleur. 
Lo  jutges  deu  conoisser  del  plaît. 

Trad.  du  Code  de  Jttstinien,  fol.  i3. 
Le  juge  doit  connaître  du  plaid. 

—  Reconnaître,  avouer. 

CoNOGRON    qne   del   vescomte   teninn    tôt 
quant  aviun. 

Titre  de  1 168. 

Pieconnitrent  qu'ils  tenaient  du   vicomte  tout  ce 
qu'ils  avaient. 

—  Connaître  charnellement. 

Tôt  Lom  que,  per  violensa,  conogdes  fema. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  100. 
Tout  homme  qui ,  par  violence  ,  connût  femme. 
Pan.  prés. 

Mas  vos,  amicx,  elz  ben  taa  conoissens 
Que  ben  devetz  conoisser  la  plus  fina. 

La  comtesse  de  Die  :  A  chantar  m'er. 
Mais  vous  ,  ami ,  vous  êtes  bien  tant  connaissant 
([ucbien  vous  devez  connaître  la  plus  fidèle. 
Las  unas  son  plazens, 
Las  autras  connoissens. 

Arnaud  de  Makeuil  :  Razos  es. 
Les  unes  sont  agre'ables,  les  autres  connaissantes. 
Snbst.  Ajadar  puesc  a  mos  conoissens. 

Bertrand  de  Born  :  Kon  estarai. 
Je  puis  aidera  mes  connaissances. 
Part.  pass. 

Ben  dei  chantar  pns  Amers  m'o  ensenba... 
Quar  s'  ilh  no  fos ,  ja  non  fora  cbaatalre 
Ni  coNOGUTZ  per  tanta  bona  gen. 

Peyrols  :  Ben  dei. 
Bien  je  dois  chanter  puisque  Amour  me  l'ensei- 
gne... car  s'il  ne  fût,  jamais  je  ne  serais  chanteur 
ni  connu  par  tant  de  bonne  gent. 

r.AT.  Conexer.  ano.  esp.  Conoscer.   esp.  inîod. 
Conocer.  port.  Conhecer.  it.  Conoscere. 

25.  AcoNOYssER,  v.,  reconnaître. 
Apicu  bom  a  mal  afugir  et  aconoysser... 

toi  pecat. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Onapprend  à  fuirle  mal  et  reconnrtj<;-e...toutpe'che'. 

26.  Desconoissensa,    DESCONOYSSENS.4  , 
S.  f.,  ingratitude,  ignorance,  folie. 


NOT 

Tan  que  qnecx  la  desampara 
Per  DESCONOYSSENSA. 

Guillaume  de  Montagnagout  :  Ges  per. 
Tant  que  chacun  l'abandonne  par  ingratitude. 
Us  mal  essenhalz 
Ab  gran  desconoissensa. 

G.  Faidit  :  Lo  gens  cors. 
Un  mal  enseigné  avec  grande  ignorance. 
Qui ,  après  ben  ,  dis  mal , 
Fai  grau  desconoissensa. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Per  razon. 
Qui ,  après  bien  ,  dit  mal ,  fait  ^raaàe  folie. 
ANC.  FR.  Degrant  descongnoissance  santli  hoir 
par  usage. 

J.  de  Meung  ,  Test.,  V.  429. 
En  racomptant  le  fait  qu'ils  congnoissent  à 
rneil,  ilz  demeurent  en  descongnoissance  de  la 
cause. 

OEiti'res  d'Alain  Chartier,  p.  ^05. 
ANC.  CAï.  Desconexenca.  it.  Discoiioscenza. 

27  .   DeSCONOYSSEMENT,  DESCONOISisEMEN  , 

S.  m.,  ingratitude. 
SI  non  lo  servia  tos  temps  mays , 
Gran  desconoyssemf.nt  séria. 

V.  de  S.  Honorât. 
S'il  ne  le  servait  toujours  plus,  grande  ingrati- 
tude (ce)  serait. 

Per  avols  failz  savais 
Que  fai  desconoisskmen. 
Gaubert,  moine  de  Puicibot  :  Près  sui. 
Par  lâches  faits  méchants  que  produit  ingratitude. 
A  gran  desconoissemen. 

Pons  de  la  Garde  :  D'  un  sirventes. 
A  grande  ingratitude. 
esp.  Desconocimiento.  pokt.  Desconhecimento . 
IT.  Sconoscimento . 

28.  Desconoissedor ,    s.    m.,   mauvais 
connaisseur,  ignorant. 

S'enir'els  desconoissedors 
E  donas  de  mais  talans, 
Sovendeiava  mos  chans. 

Raimond  deMiraval  :  S'adreg  l'os. 
Si  entre  les  mauvais  connaisseurs  et  les  dames  :' - 
mauvaises  volontés  ,  je  répétais  souvent  mes  chants. 

2g.  Desconoscer  ,    desconoisser  ,  des- 
coNOYSSER,  V.,  méconnaître. 
Cossi  fassa  hom  desconoisser 
Autrui  anzel. 

Deudes  de  Prades  ,  yiuz.  cass. 
Comment  on  fasse  méconnaître  oiseau  étrangct. 
len  non  o  puesc  far  desconoisser, 


NOT 

Qa'  us  orbs  o  poria  conoisser. 

FoLQUET  DE  Romans  :  Domna  icu. 
Je  ne  puis  faire  méconnaître  cela,  vu  qu'un  aveu- 
gle le  pourrait  connaître. 

Om  per  complir  sou  plazer, 
Descoj«oys  drcg  e  dever. 

G.  RiQiiER  :  Verlatz. 
Homme  pour  accomplir  son   plaisir,   méconnaît 
<lroit  et  devoir. 

Desconogci  d' Amor,  qn'anc  no  m  fes  Le. 
G.  Faidit  :  De  solalz. 
•T e  mi'connits  d' \vnoar,  vuqu'oncques  il  ne  me  fil  Lien. 
Part.  prés.  Cels  que ,  per  conten 

Q'avelz  mest  vos,  si  van  descgnoisen. 
B.  Calvo  :  Ges  no  m'es. 
Ceux  qui,  pour  contestation  que  vous  avez  parmi 
vous  ,  se  vont  méconnaissants. 
Stibst.     Tôt  aiso'u  fan  li  rie  desconoissen. 
II.  Bri'XET  :  Puoisl'adreitz. 
Tout  cela  en  font  les  ricbes  méconnaissants  (igno- 
rants). 

Mas  dirait  tut  li  desconoissen 
Que  cel  es  fols  qu'am' autrui  mais  que  se. 
JoRD.VN  DE  BoNELS  :  S'  ira  d'amor. 
Mais  tous  les  méconnaissants  (ingrats)  diront 
que  celui-là  est  fou  qui  aime  autrui  plus  que  soi. 
Amors  falset  mon  sen 
Tan  qn' nna  desconoyssen 
Amiey. 

Gaubekt,  Mor.vE  DE  PuiciBOT  :  Be  S  cujet. 
Amour  faussa  mon  sens  tant  qu'une  i'n^rrt^e  j'aimai. 
Part.  pas.     Befatz  desconogctz. 

Hugues  DE  S.  Cyr  :  IVulha  res. 
Bienfaits  méconnus. 
ANC.  FR.     Pour  lui  de.^connoistre,  son  vis 

Oint  d'une  erbe  que  blans  ne  Lis 

Ne  fu  ,  mais  entre  deus  couleurs. 

lioman  du  lienarlj  t.  IV  ,  p.   l8o. 

Mais  descoffnoissent  leur  cas  et  leur  péril. 

Tes  descongnoissans  acointez  que  tu  as  servis. 

OEnvres  d'Alain  Cliartier,  p.  322  et  268. 
Gérard  et  sa  conip.nignie,  afin  d'estre  descog- 
neus ,  furent  couverts  et  bonssez  de  Liane. 

Hist.  de  Gérard  de  Mons  ,  p.  10  [. 
CAT.  Desconexer.  esp.  Desconocer.  roRT.  Des- 
conhecer.  it.  Disconoscere. 

3o.  Enconogtjt,  aclj.,  inconnu. 
Siihst.  Mais  amatz  deniers  e  paubr'aines 
Qa'  EKcosoGUTz  l'amor  de  Na  Falcona. 

Glillai;me  DE  Baux  :  Be  m  meravcill. 
Vous  aimez  davantage  deniers  et  pauvre  liarnais 
'[a'inconnu  l'amour  de  dame  Falcone. 


NOT  335 

3 1 .  Mesconioisensa  ,  MF.SCONOISENCZA  , 
s.f.,  ingratitude,  ignorance. 

Mescoxioisensa  es  nuirissa  de  vices. 

Trad.delihde.  fol.  ^3. 
Ingratitude  est  nourrice  de  vices. 
La  MEscoNoisENCzA  lo  fai  root  fort  errar. 
Lo  Noi'el  sermon. 
I         \J ignorance  le  fait  moult  fort  errer.    . 

ANC.  IMl. 

Vos  injustes  courroux,  volrc  mesconnoissance 
j     Par  qui  je  me  suis  veu  tout  espoir  retrancbé. 
I  Premières  OEui'res  de  Dcsportcs ,  p.  38. 

32.  MeSCONOISSKR  ,     MESCONOYSSER,    V., 

méconnaître. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  h 8. 

Frayre,  ieu  non  volh  îmesconoysser. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Frères,  je  ne  veux  pas  méconnaître. 
IT.  Mesconoscere,  misconoscere. 

33.  PrECOGNICIO,   s./.,   lat.   PR(7EC0GNI- 

Tio,    préconnaissance,    connaissance 
anticipée. 

Presciencia  o  rRECOONicro  de  las  iniquitats. 
De  las  causas...  venturas  lia  precognicio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6  et  9. 
Prescience  ou  préconnaissance  des  iniquitc's. 
Des  choses...  à  venir  a  préconnaissance. 

34.  Preconoyshensa,  s.f.,  préconnais- 
sance ,  connaissance  anticipée. 

De  guerra  han  alguna  preconoyshensa. 
Elue,  de  las  prnpr.,  loi.  lAo. 
De  guerre  ont  aucune  préconnaissance. 
IT.  Preconoscenza,  precognoscenza. 

35.  Reconoissensa  ,  recoknoissensa  , 
regoîs'oyssensa ,  s.f.,  reconnaissance, 
ressouvenance,  aved. 

Be  m  dei  far  bona  cLanso , 
Sivals  per  reconoissensa. 

P.  Vidal  :  Pus  tornalz. 
Bien  je  dois  faire  lionne  clianson  ,  du  moins   par 
reconnaissance. 

Non  a   RECONNOISSENSA 

De  sa  vilania. 

P.  Bbe.mond  Bicas  Novas  :  Lo  Lels. 
N'a  ressouvenance  àe  sa  vilenie. 
Veraya  confessio   es  repentimens  de  cor  e 
regonoyssensa  de  boca. 

F.  et  Vert.,  fol.  i3. 


336 


NOT 


Véritable  confession  est   repenlancc  de   cœur  et 
m'en  (le  bouche. 
Las  RECONOisENSAS  que  premieraruen  n'  aviau. 

Tit.  de  1278.  Charte  de  Capdenac. 
Les   reconnaissances   que  premièrement    ils   en 
avaient. 
roRT.  Reconhecenca.  it.  Riconoscenza. 

36.  Reconnoissement  ,  reconoyssemen, 
s.  m.,  reconnaissance. 

Aissi  valra  son  rie  prelz  per  nn  cen, 
Si  acuelh  Dieu  hueimais  per  coinpanho, 
Qu'  elh  no  vol  re,  mas  reconoyssemen. 
FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Hueimais  no  y. 
Ainsi  vaudra   son  puissant  mérite  cent  pour  un  , 
s'il  accueille  Dieu  désormais  pour  compagnon  ,  vu 
qu'il  ne  veut  rien  ,  excepté  reconnaissance . 
Far  omenatge  e  reconnoissement. 
Tit.  de  li()6.  Hist.  de  Languedoc,  t.  Il ,  pr.  , 
col.  116. 
Faire  hommage  et  reconnaissance. 

ANC.  FR.    .Iiir.  deniers  en  reconoisement 

Qae  de  vos  tiegne  trestot  son  cliasement;. 

Roman  d'Âgolant,  fol.  188.  BeKKEr  ,  p.  181. 
ESP.   Reconocimiento.    port.    Reconheciinento . 

iT.  Riconosciinento . 

37.  ReCOGNOSCER,    RECONOSCER  ,   RECON- 

KoissER,  V.,  lat.  RECOGNOscERe,  re- 
connaître, payer  de  retour. 

D'  aqnel  be 
Que  m'  a  volgnt 
Reconosc  que  s  vira. 

GiRAUD  DE  B0RNEIL  :  M'amiga. 
De  ce  bien  qu'elle  m'a  voulu  je  reconna/i  qu'elle 
se  détourne. 

Glorios  Dieus,  tramet  me  Inra... , 
E  RECONOscA  'Is  ticus  sendleps. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Senlicr  Dieus. 
Glorieux  Dieu,  transmets-moi  lumière...,  et  que 
je  reconnaisse  les  tiens  sentiers. 
Que  lo  traut  non  reconogues  al  eraperador. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  3. 
Qu'il  ne  reconnut  pas  le  tribut  à  l'empereur. 
Recognoc   l'amor  que  son   popble  li  por- 
tava... ,  e  donet  plusors  dons  «l  libertaiz. 

Genolitgia  dels  contes  de  Tlioloza,  p.  l5. 
Reconnut  l'amour  que  son  peuple  lui  portail..., 
et  accorda  plusieurs  dons  et  libertés. 

Recqnoissen  que  aquels  bes 
Uiens  lo  paires  li  a  trames. 

Bref,  d'amor,  fol.  I()5. 
Reconnaissant  que  Dieu  le  père  lui  a  transmis 
CCS  biens. 


NOT 

Part,  pas.  Ans  qae  s  fosso  reconogctz. 
Philomena. 
Avant  qu'ils  se  fussent  reconnus. 
ESP.  Reconocer.  port.   Reconhecer.    it.  Rico- 


38.  Pronosticacio,  i'./'.,  pronosticalion , 
action  de  pronostiquer. 

Usatz  en  la  caracio  de  totz  vostres  malautes 
de  pRONOsTicAcio  e  indicatioi 

Trad.  d'j4lbncasis,  fol.  12. 
Usez  dans  le  traitement  de  tous  vos  malades  de 
pronostication  et  indication. 
CAT.  Pronosticaciô.  esp.  Protwsticacion.  port. 
P roiiosticacào .  ir.  Pronosticazioiie. 

39.  Pronosticar,  V.,  pronostiquer. 
Pronosticar  ni  juggar  del  mudament  ni  del 

terme  de  malautla. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 
Pronosti/juerel^nger  du  changement  et  du  terme 
de  maladie. 
Part.  pas.  Coma  papa  Clément  avia  pronosti- 

CAT. 

Cat.  dels  apost,  de  Roma,  fol.  igS. 
Comme  le  pape  Clément  avait  pronostiqué, 
CAT.  ESP.  PORT.  Pronosticar.  it.  Pronosticare, 

40.  Ignorantia,  ignorancia,  igxoran- 
siA,  .y.y.,  lat.  ignorantia,  ignorance. 
Ignorancia  non  los  eseuza  en  aqiiest  cas. 

F.  et  Vert.,  fol.  76. 
Ignorance  ne  les  excuse  pas  en  ce  cas. 
Sel  que  aytal  ignoransia  aura,  sera  damp- 

uatz. 

Lif.  de  Sjdrac,  fol.  129. 
Celui  qui  aura  telle  ignorance,  sera  damné. 
Certa  es  1'  ignorantia  de  nostra  fi. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  82. 
Certaine  est  l'ignorance  de  notre  fin. 
cat.  esp.  port.  Ignorancia.  it.  Ignoranzia, 

41.  Ignoransa,  s./, y  ignorance. 
Per  IGNORANSA  ,  o  par  nocalensa. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Par  ignorance ,  ou  par  nonchalance. 
IT.  Ignoranza. 

L\i.  Ignoranment,  s.  m.,  ignorance. 
Ignoranment  del  fayl  me  poyria  escnsar. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  m  . 
Ignorance  du  fait  pourrait  m'cxcuser. 

43.  Ignorans,  adj.,  lat.  ignorans,  igno- 
rant. 


NOT 

Seray  bos  clercz  ,  si  be  m  soy  ignorans. 
Lejs  iVamors,  fol.  ^9. 
-Je  serai  hon  clerc ,  hien  que  je  suis  ignorant. 
Ignorans  es  cel  que   pogra  sabcr  la  fe  de 
Dieu  si  s  voignes. 

iii'.  de  Sydrac.  ,  fol.  I2(). 
Ignorant  est  celui  qui  pourrait  savoir  la  foi  de 
Dieu  s'il  voulût. 
Siibstatitiv.  A  destrnctio  dels  ignorans. 

La  Cnisca.  provençale ,  p.  gS. 
A  dostrucliou  des  ignorants. 
CAT.  Ignorant,  esp.  port.  it.  Ignorante. 

.j4.  Io?î.\RR,  <?<'//.,  lat.  iGN.vR«.i-,  ignare, 
ij:;norant. 

Igsarrs,  so  es  a  dire  ses  narrs,  per  defauta 
de  jugganient. 

Elur.  de  las  propr.,  fol.  /\0. 
Ignare,  c'est-à-dire  saus  narines,  par  défaut  de 
jugement. 

45.  looRAR,  V..  lat.  iGxoRARt',  ignorcp. 
Part.  pas.  Cauza...  fort  ignorada. 

Lejs  d'amors,  fol.  9. 
Cliose...  ibrt  ignorée. 
CAT.  ESP.  PORT.  Ignorar.  it.  Ignorare. 

?«'OTn,  5-.  m. ,  lat.   sortis,  notus ,  vent 
du  midi. 

Anta  es  le  ters  vent  cardinal ,...  ad  el  collaté- 
ral es  NOTH . 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3'(. 

Autan  est  le  troisième  vent  cardinal,...  à  lui  est 
collatéral  notas. 
F.SP.  PORT.  IT.  Noto. 

>.'OTZ,  s.f.,  lat.  xux,  noix. 
Voyez  MuRATORi,  Dis  s.  3^. 

En  la  N0T7.  très  causas  ha, 
L'escorsa,  la  testa  e '1  nogalhs. 

Brev.  d'amor,  fol.  80. 
En  la  noi.r  il  y  a  trois  choses  ,  l'écorce  ,  la  coque 
cl  le  cerneau. 

Son  meins  grossas  d'  nna  notz. 

Deddes  de  Pkades,  Au:,  cass. 
Sont  moins  grosses  qu'une  noix. 
l)i;  xoTz  a'scofellar. 

Mahcoat  :  Mcntre  m. 
Des  noix  à  écalcr. 

l.oc.         No  'n  donaria  doas  sotz. 

Pierre  d'Auvergne  :  (Jui  l)os  veri. 
.le  n'en  donnerais  pas  deux  noi.r-. 

III. 


NOU 


33' 


ANC.  FR.  .Secours  requiert  une  autre  fois. 
Mais  ne  lui  vault  pas  d'une  nois. 
Ysopct,  I  ,  lab.  52.  KoBERT,  t.  I,  p.  171. 

Voyez  Ganures. 
CAT.  Non.  ESP.  Ntiez.  port.  Noz.  it.  Noce. 

1.  NoGAi.n  ,  NOG.MLL,  S.  1)1. ,  aiTiande  de 
noyati ,  cerneau. 

De  prcsogas  anrelz  nogaili.s  , 
Fjiitz  n'  oli. 

Deldes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Vous  aurez  des  amandes  de  noyaux  de  pêclies  , 
failes-en  de  l'iiuile. 

F.D  la  notz  très  causas  ha  , 

L'  escorsa  ,  la  testa  e'I  nogalhs. 

Ihci'.  d'atnor,  fol.  80. 
En  la  noix  il  v  a  trois  clioscs  ,  l'écorce  ,  la  coqu<' 
et  le  cerneau. 

').  NoGAi.uo,  NOGUALHo,  .S.  lu.,  amande, 
eerneaii. 

De  coinprar  oli  ni  noguai.hos  nul  jorn. 
Docum.  de  i38i.  Ville  de  Bergerac. 
D'acheter  huile  et  cerneaux  nul  jour. 
l'U  NOGAMio  d'avelana. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i8-J. 
Une  amande  A'Aviû\i\e. 

4.  NoGuiER,  NOGiF.R,  S.  w.,  noyef. 
Al  albre  d'  un  noguier  per  la  gola  si  pent. 

y.  de  S.  Honorât. 
A  l'arbre  d'un  nnycr  par  la  gueule  il  se  pend. 
.S'  era  non  renverdisc  en  pascor, 
Be  len  la  nnot  del  Sa  Giovan, 
Ansi  cura  li  nogier  fan. 
Un  troubadour  anonyme  ,  Cobins  esparsas. 
.S'il  ne  reverdit  maintenant  en  ])rintcmp3,  peut- 
rire  la  nuit  de  la  Saiut-Jean,  ainsi  comme  les  noyers 
font. 
CAT.  A'oguer. 

NOU,  NUEu,  fiffj.,  lat.  yo\tis,  neuf,  noti- 
vea  11 . 

Ail  Noi;  cor  et  ah  nou  talen... 
Vuelh  un  bon  nou  vers  coraensar. 

Ra.miiald  d'Orange  :  Ah  nou. 
Avec  nouveau  eteur  cl  avec  nouveau  désir...  je 
veux  un  bon  nouveau  vers  commencer. 
Tarai  chansoneta  nueva 
Ans  que  vent  ni  gel  ni  j)lueva, 

T.K  comte  de  Poitiers  :  Farai. 
Je  ferai  chansonnette   noHi'('//i."  avant  qu'il    veiile 
rt  j»(>lc  el  pleuve. 

43 


338 


NOU 


yliJv.  comp.  De  nou  renovellaz. 

P.  Bremond  Ricas  Wovas  :  Pois  lo  bel. 
Renouvelé  à  neuf. 
ANC  FR.  En  son  niicf  o^Xei  entrer. 

Nouv.  rec.  defahl.  et  cont.  anc. ,  I.  I,  p.  367. 
CAT.  Nou.  Esr.  Niievo.  tort.  Novo.  it.  Nuovo. 

2.  NovAS  ,  S.  f.  plur.  ,  nouvelle,   conlc  , 
histoire. 

Unas  NOVAS  vos  viielh  coûtai- 
Que  auzi  dir  a  un  joglar. 

R.  Vidal  DE  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Une  nouvelle  je  veux  vous  conter  que  j'ouïs  dire 
à  un  jongleur. 

No  sabetz  las  novas  de  Tristan. 
Bertrand  de  Paris  de  Rouergue  :  Guordo. 
Vous  ne  savez  pas  les  naiwellcs  de  Tristan. 
Guastos,  oui  es  Bearns  e  Pans  , 
Mi  trames  sai  novas  comtar. 

Bertrand  de  Bobn  :  Quan  vcy. 
Gaston  ,  à  qui  est  Béarn  et  Pau  ,  m'envoya  ici 
conter  des  nouvelles. 
CAT.  Nova.  ESP.  Nueva.  port.  Nova.  it.  Nuova. 

3,  Novell,  novelh,   noel  ,  adj.,  lat. 
NOVELLM.?,  iietif ,  nouveau. 

El  Novell  Testament. 

V.et  Vert.,  fol.  80. 
Au  iVoMi'e«i«-Testament. 
En  est  son  fas  cbansoneta  novelha. 
H.  Brunet  :  En  est. 
Sur  cet  air  je  fais  chansonnette  nouvelle. 
Atiet  chantan  .1.  clian  noel. 

P.  Vidal  :  Lai  on  cobra. 
11  alla  chantant  un  chant  nouveau. 
Senher,  on  es  En  Gai,  mos  noels  maridatz  .■^ 
Roman  de  Fierabras,  v.  2986. 
Seigneur,  où  est  le  seigneur  Gui ,    mou  nouvel 
épouse'? 

Ab  NOELS  digz  e  de  nova  maestria. 
Guillaume  de  Montagnagout  :  Non  an  tan. 
Avec  nouveau.v  dits  et  de  nouvelle  science. 
Adv.  Raimond  Gaucelm  ,  avetz  fac  re  novelh? 

R.  Gal'CELM  :  A  penas  vau. 
Piainiond  Gaucelm,  avez-vous  fait  rien  de  nouveau? 

yidv.  comp. 

Novelha  es,  quar  Jeu  chant  de  novelh. 
H.  BruNET  :  En  est. 
Elle  est  nouvelle  ,  car  je  chante  de  nouveau. 
De  mon  nou  vers  ,  vuelh  totz  pregar 
Qn'  el  ni'  anou  de  novelh  chantar 
A  lieis  qa'  am  senes  talan  var. 

r.AirtiSAiiD  d'Orange  :  Ab  nou  cor. 


NOU 

A  l'égard  de  mon  nouveau  vers ,  je  veux  les  prier 
tous  qu'ils  me  l'aillent  chanter  de  nouveau  à  celle 
que  j'aime  sans  désir  changeant. 
ANC.  FR.  De  novels  dras  l'a  feit  vestir. 

G.  Gaimar,  Poème  d'Haveloc,  v.  653. 
CAT.  Novell.  ESP.  PORT.  Novcl.  iT.  Novell o. 

\.  NovELLET ,  adj.  dim.,  nouvelet. 
E  mon  cor  al  nn  novellet  chantar. 

Arnaud  de  Marueil  :  E  mon  cor. 
En  mon  cœur  j'ai  un  chanter  nouvelet, 

5.  NOVELLA,  NOVELHA  ,  NOELA  ,  S.f.,   K'it. 

NOVELLA^,  nouvelle,  bruit,  rumeur. 

Estranha  novelha 
Podetz  de  rai  anzir. 

R.  DF.  VeNTADOUR  :  Lanquan  vey. 
Etrange  nouvelle  vous  pouvez  eutendre  de  moi. 
Venc  si  celadanien ,   c'  anc   no  'n   saubron 
novellas  tro  qn'el  fou  jos  al  bore. 

V.  de  Bertrand  de  Born  le  fils. 
Vint   si  secrètement,  qu'oncques  ils  n'en  sureni 
nouvelles  jusqu'à  ce  qu'il  fut  en  bas  du  bourg. 
Garda  que  tu  no   recepchas  las  noelas  de 

tos  homes. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  3. 
Prends  garde  que  tu  n'accueilles   les  rumeurs  do 
les  hommes. 
CAT.  Novella.  esp.  Novela.  port.  it.  Novclla. 

6.  NovKLLARiA,  S.f.,  nouveauté. 

Gant  îssia  de  l'abadia, 
Apportava  novellaria 
De  peccat  e  de  tracions  , 
Ab  qu'  engannava  los  compagnons. 
V.  de  S.  Honorât. 
Quand   il  sortait  de   l'abbaye,  il  apportait  nou- 
veauté de  pe'ché  et  de  trahisons,  avec  quoi  il  trompait 
les  compagnons. 

7.  NOVITAT,  S.f.,  lat.   NOVlTATf///^    UOU- 

v eau té. 

De  temps  mudament,  novitat  et  fininient. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  210. 
De  temps  changement ,  nouveauté  «  t  aclièvement . 
CAT.  Novedat.  esp.  Novedad.  port.  Novidadc. 
iT.  Novità,  novitate,  novicade. 

8.  NOVELETAT,    NOELETAT,  .y./!,  lat.    ^'0- 

ve/litatc/w,  nouveauté. 
Ab  aitals  noveletatz 
Escorjon  lor  gens  de  totz  latz. 

Brev.  d'amor,  fol.  122. 
.Avec  de  telles,  nouveautés  ils  ccorchent  leurs  gens 
de  tous  côtc's. 


i\OU 

Mas  sias  reformat  eu  la  novelktat  de  vos- 
tre  sen. 

Trad.  de  VEpît.  de  S.  Faut  aux  Romains. 
îWais  soyez  réformes  en  la  n'iiivcaiilé  de  voire  sens. 
No  US  bi  fassa  forsa  ni  noelf.tat. 

TU.  de  i283.;,UoAiM.  X,fol.  i43. 
Ne  vous  y  fasse  force  ni  nouveauté. 
ANC.  FR.  l'ou.sjours  noiiveliettez  on  veult. 

Figiles  de  Charles  ni,  t.  I ,  p.  83. 
Il  y  eut  à  ce  changement  de  l'htat  que  re- 
mua Lycurgus,  beaucoup  de  noiivelletez,  mais 
la  première  et  la  plus  grande  fut  l'institution 
du  sénat. 

Amïot,  trad.  de  Plutarque.  Vie  de  Lycurgus. 

g.  NoELLAiRE,  S.  m.,   auteur  de  nou- 
velles. 
No  bon  trobaire,  mas  noellaihe  fo. 

r.  d'Elias  Funsalada. 
Il  ne  fut  pas  bon  trouveur,  mais  auteur  de  nou- 
velles. 

ESP.  Novelador.  ?ort.  Novelleiro.  it.  ISovella- 
tore. 

10.    Novici,  Novissi ,  s,  m.,  lat.   kovi- 
Tius,  novice. 
De  vos  lanzar  me  conosc  trop  novici. 

Leys  d'arnors,  fol.  i52. 
De  vous  louer  je  me  connais  trop  nrn'ice. 
Subst.  IMeta  1'  om  en  la  maio  dels  novissis. 
Trad.  de  larig.  de  S.  Benoît,  fol.  2Q. 
Qu'on  le  mette  dans  la  maison  des  not'ices. 

CAT.  Novici.  Esr.  Novicio.    tort.  Novice,  it. 
Novizio. 

1  I.  NOVELHAMEN,  NOVELAMENjNOELAMEN, 

ach'.,  nouvellement,  de  nouveau. 
Aissi  melo  servitnt 
E  pezatge  novelamen. 

Brev.  d'amor,  fol.  125. 
Ainsi  ils  imposent  nouvellement  servitude  et  péage. 
NoELAMEN  intrar  en  1'  orde. 

Trad.  de  la  règl.  de  S.  Benoît,  fol.  29. 
Entrer  nouvellement  dans  l'ordre. 

Quant  aug  de  fin  joy  la  donssor 
Que  fan  1'  auzelh  kovelhamen. 

Pierre  d'Auvebgse  ;  Bellia  m'  es. 
Quand  j'entends  la  douceur  de  pure  joie  que  font 
les  oiseaux  nouvellement. 
CAT.  Novellament.  n.  Novellamente. 

12.  Ennovacio,  s.f.,  lat.  innovatio  , 
innovation. 


NOU 


339 


Felz  alqanas  ennovacios. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  218. 
Fit  aucunes  innovations. 
<;at.  Innovacio.  esp.  Innovacion.  roui,  fn/io- 
vacào.   II'.  Innovazione. 

l'i.  Innovar,  V,,  lat.  iNNOvARe,  innovei . 
Los  fors...,  renovain  ,  innovam,  les  donam. 
For  de  Mimisiin,  l'iSg.  Ord.  des  R.  de  Fr., 

t.  XV,  p.  635. 
Les   fors...,   nous   renouvelons,    innovons,    les 
donnons. 
c.vT.  E5P.  poKT.  Innovar.  it.  Innovare. 

\l\.  Renovatiu  ,  rtc^'.,  rénovalif ,  propie 
à  renouveler. 
Solelb...  ba  virtut  renoïtativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 15. 
Le  soleil...  a  vertu  rénovative. 

i5.  Renovelatiu,  adj.,  renouvellatif, 
restauratif,  propre  à  restaurer. 

De  la  terra  per  flors  et  berbas  renovei-atiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  123. 
Renouvellatif  Ac  la  terre  par  Heurs  et  berLes. 

16.  Renovacio,  s.  f.  ,  lat.  renovatio  , 
rénovation,  renouvellement. 
Es  temps  de  rewovacio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  128. 
C'est  temps  de  rénovation. 
CAT.  Renovacio.  esp.  Renovaclon.  port.  Reno- 
vacào.  it.  Rinovazione,  rinnovazione. 

in.  Renou  ,  RENiEU,  s.  m.,  usure,  in- 
térêt, courtage. 

Devedon  rendu  e  ranbaria  , 
Et  elbs  fan  lo. 

Pons  be  la  Garde  :  D'  un  sirventes. 
Défendent  usure  et  volerie ,  et  ils  le  font. 
Adv.  comp. 

Si  monge  nier  vol  Diens  qne  sian  sal 
Per  pro  manjar  ni  per  femnas  tenir... 
Ni  eanonge  per  prcstar  a  henieu. 
Baimond  de  Castki.sai;  :  Mon  sirventes. 
Si  Dieu  veut  que  moines  noirs  soient  sauves  pour 
beaucoup  manger  et  pour  femmes  tenir...  et  clianoine 
pour  prêter  à  usure. 

18.  Renovier,  s.  m.,  usurier,  prêteur 
sur  gages. 

Si  cum  es  plus  henovier»  cobeitos 
On  plus  a  d'anr  e  d'argent  a  se  mes. 
PoAs  DE  Capdueil  :  Astrucx. 


34o 


NOU 


Ainsi  comme  est  Y  usurier  plus  convciteux  où  plus 
il  a  d'or  et  d'argeat  à  soi  place. 

Renovier  yssamen  com  Juzien. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventcs. 
Préteurs  sur  gages  également  comme  Juifs. 
ESP.  Rénovera. 

ig.    Renovellament ,    renovelament  . 
s.  m.,  renouvellement. 
El  RENOVELAMENT  de  la  luna. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  28  t. 
Au  renouvellement  de  la  lune. 
Car  adonca  coinenczava  lo  renovellament. 

La  nobla  Lejczon. 
Car  alors  commençait  le  renouvellement. 
iT.  Rinovellamento,  ruinovellamefHo . 

20.  Renovar,  V.,  lat.  RENovARe,  renou- 
veler. 

Los  fors...,  RENOVAM,  inuovani ,  los  donam. 
For  de  Mimisan,  iSSg.  Ord.  des  R.  de  Fr., 
t.  XV,  p.  635. 
Les    fors...,    nous    renouvelons  j    innovons,    les 
donnons. 

CAT.  ESP.  PORT.  Renovar.  it.  Rinovare ,  rinno- 
vare. 

21.  Renovellar,  renovelar,  V. ,  re- 
nouveler, recommencer,  rajeunir. 

Per  la  carn  renovellar  , 
Que  no  puesca  envellezir. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Pour  renouveler  la   chair,  afin  qu'elle  ne  puisse 
vieillir. 

L'  odor  de  1'  erba  florin  , 
E  '1  doDS  cban  qae  1'  auzcls  cria  , 
Mi  fan  mon  joy  renovellar. 

B.  DE  Ventadour  :  En  abril. 
L'odeur  de  l'herbe  fleurie  ,  et  le  doux  chant  que 
l'oiseau  crie,  me  font  ma  joie  renouveler. 
Qaan  lo  boscatges  es  floritz, 
E  vei  lo  temps  renovelar. 

B.  DE  Ventadoijr  :  <^)llall  |û. 
Quand  le  bocage  est  fleuri ,  et  je  vois  le  temps  n- 
nouveler. 

Serpens  que  manja  maurela, 
Tôt  niautenen  renovela. 

Brev.  d'nmor,  fol.  5o. 
Serpent  qui  mange  morelle,  tout  aussitôt  renou- 
velle. 

Part.  pas.  Solelh  de  may,  abrils  renovellat. 
GuiAUD  DE  CalANson  :  Bel  scuher. 
.Soleil  de  mai,  avril  renouvelé. 


NOV 

ANC.  FR.  Quant  li  prins-tems  renovela,  Kallcs 
li  eiiipereres,  s'apareilla  pour  ostoier. 
Gest.de  Louis-le-Débonn.  Rec.des  Hist.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  i3i. 
Mesme  Fan  qui  ce  joiîr  commence  et  renouvelle 
En  diverses  saisons  départira  son  cours. 

Premières  OEuvres  de  Desportes ,  fol.  72. 
ANC.  CAT.  Renovellar.  it.  Rinovellare ,  rinno- 
vellare. 

1%.    Neomenia,   s.  f.  ,    lat.   neomenia  , 

néoraénie. 

Festa...  apelada  keomenia  ,  so  es  a  dire  fesia 
de  novela  Inna. 

Era  NEOMENIA  nna  soUempnitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126  et  127. 

Fêle...  appelée  néoménie,  c'est-à-dire  lêlede  nou- 
velle lune. 

Neo/nénie  était  une  solennité. 
CAT.  EST.  roRT.  Neoiuenia. 

NOV,    s.  m.,  lat.  Novem,  neuf. 

Aprop  NOV  jora  que  seran  nat. 

Deudes  de  Prades  ,  yJuz.  cass. 
iVcHyjours  après  qu'ils  seront  nés. 

ANC.  FR.  La  diesme  en  feseient  tnrner, 
E  li  testes  as  «o/colper. 

Roman  de  Rou,  v.  ySio. 
ANC.  est. 

Una  nina  de  nuefanos  a  oio  se  paraba. 
Poeina  del  Cid,  v./|0. 
CAT.  Nov.  EST.  MOD.  Nueve.  l'or.T.  it.  Nove. 

■J.  NovEN,  NOVE,  ac/J.  ,  neuvième. 
Al  NOVEN  jorn. 

Los  Xf^ signes  de  lajî  del  mon. 
Au  neuvième  iour. 
Substantiv.  El  noves  es  En  Raiiubautz. 

Pierre  D'AuTËncNE  :  Chantarm. 
Le  neuvième  est  le  seigneur  Baimbaud. 
c,\t.  Nové.  ESP.  roRT.  Noveno. 

3.  Novena  ,  s.  f. ,  neuvainc. 
A  la  NOVENA  de  la  oracio. 

Trad.  des  Actes  des  apol/es,  ch.  3. 
A  la  neuvaine  de  l'oraison. 
CAT.  ESP,  PORT.  IT.  Novena. 

/■(.  NovENAL,  acij.,   noveual ,  de  neuf, 
composé  de  neuf. 

.X.  cicles  o  celcles  novenals. 

Cat.  dels  apost.  de  RomUj  fol.  l43. 
Dix.  cycles  ou  cercles  novenaux. 


NOV 

5.  NovENAMHNT,  tidi'.,  neuvièmement. 

■  NovENAMENT,  rcquicr,  etc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l5. 
Neiwièmeiitent,  requiert ,  etc. 

Cj.  NovE.MBRE,  S.  m.,   lat.  novembre///^, 
novembre. 

Novembres  es  1'  onzes  nomnat. 

Bvev.  tVamor,  fol.  [fi. 
L'onzième  est  nomme  novembre. 

CAT.  Novembre.  esi>.  Novieinbre.  port.  Novem 
bro.  iT.  Novembre. 

7.  Non,  adj.,  lat.  >on«.v,  neuvième. 

Entorn  l'ora  nona. 

V.  de  S.  Honorât. 
Environ  la  nemn'eme  heure. 

Meidia  fon  beii  passatz, 
E  fon  près  ja  ben  d'  ora  nona. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  2. 
Midi  fut  bien  passe' ,  et  il  fut  déjà  Lien  près  de  la 
neuvième  heure. 
ESP.  PORT.  iT.  Nono. 

8.  NoN.\XTA,  S.  m.,  lat.  NONAg'/NTA ,  no- 
nante. 

L'  an  de  uo.stre  .Senhor  .m.  e  nonanta  .vi. 

Lo  NONANTA  e  cinque  emperaiie. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  1^6  et  176. 
L'an  de  notre  Seigneur  mil  et  nonanCe  six. 
Le  nouante  et  cinquième  empereur. 

9.  NoNAS  ,  S.  y.  pi.,  lat.  NOXAS,  noncs. 
En  las  NONAS  de  januari. 

AI  ters  jorn  de  nonas  d'  aost. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l44  et  itio. 
En  les  nones  de  janvier. 
Au  troisième  jour  des  nones  d'août. 
CAT.  ESP.  PORT.  Norias.  iT.  None. 

10.  NoKDiNA ,  S. y.,  lat.  NLNinNA,  noii- 

dine,  foire,  marclic. 

Las  NONDisAS,  qne  so  lieras. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  12G. 
Les  nondines,  qui  sont  foires. 

I  I.  NoNAL ,  adj.,  nonal,  de  niarthc,  de 

foire. 

Dia  NONAL  pren  son  nom  de  las  nondinas, 
que  son  fieras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126. 

r,e  jour  nonal  prend  son  nom   des  uundin'.-i,  qui 
'onl  foires. 


NOZ  341 

XOVERGA,    s.f.,  lat.   noverca  ,   ma- 
râtre. 

Greu  es  castiatz  per  verga  , 
Ni  crey  sa  mala  noverga. 

Gavai'dan  LE  Vieux  :  Lo  mes. 
Est  dilRcilement  châtié  par  verge  ,  ni  ue  croit  sa 
me'chanle  marâtre. 

ANC.  FR.  Rare  est  l'afteclion  des  paràlres,  vi- 
trlces,  noverces  et  marâtres  envers  les  pri- 
viugs  et  enfants  des  défunts  premiers  père.s 


iT.  Noverca. 


Rabelais  ,  liv.  III,  ch.  42. 


NOZER,  V.,  lat.  nocer^,  nuire,  préju- 
dicier. 
Tôt  so  que  Vid  pot  nozer  atressi. 

FOLQUET  DE  MARSEILLE  :  Ai  quant. 

Tout  ce  qui  profite  peut  nuire  pareillement. 
No  m  KOGUA  vosira  rica  valors. 

Arnald  de  Maktjeil  :  Si  m  destrenhelz. 
(^)ue  ne  me  nuise  pas  votre  puissant  mérite. 
.Si  cuni  lenia  dévora  lo  vestiment,  e'I  venus 
lo  fust ,  en  aissi  noz  tristicia  al  cor. 

Trad.  de  Bede,  fol.  26. 
Ainsi  comme  teigne  de'vore  le  vêtement,  et  le  ver 
le  Lois  ,  par  ainsi  nuit  la  tristesse  au  cœur. 
Part.  prés. 

Si'l  mal  d'araor  ra'aaci  ni  m'es  nozens. 
PlJOLS  :  Si  '1  mal. 
Si  le  mal  d'amour  ra'occit  et  m'est  nuisant. 

Ja  negiis  no  m  puesq'  esser  wozens. 

PiERKE  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Que  jamais  nul  ne  me  puisse  être  nuisant. 
ANC.  FR.     Cil  turinenz  ne  lui  pout  nuisir. 

Maiue  DE  France,  t.  II ,  p.  449- 
ANC.  ESP.  Nocir.  iT.  Nuocere. 

1.  NOYSENSA,  NOZENSA,  S.  f.,  lat.   NOCE^- 

ciA,  nuisance,  préjudice. 
La  non  noysensa  del  bapiisrae. 

Doctrine  des  Vaudois. 
La  non  nuisance  du  haptênie. 
Non  jes  per  no  NozrNSA. 

'l'rad.  de Bède,  fol.  7. 
Non  point  pai  non  nuisance, 

A.NC.    FR. 

N'i  ont  ki  l'en  féist  destorbier  ne  nuisance. 
Roman  de  Rou,  v.  4296. 
Quel  nuisance,  quel  dommaiye  cu.st-il  encouiii.' 

Hadelais,  liv.  111 ,  cil.  i6'. 
1  r.  y 01.  ciiza. 


342  NOZ 

3.  NozEMEN,   S.  m.,  tort,    préjudice, 
dommage. 

Fes  allais  natnras 
Diens  d'  alcnnas  creaturas 
Que  sou  tôt  jorn  a  hozemess 
D'ome,  aissi  coin  es  serpens. 

Bref,  d'amor,  fol.  l8. 
Dieu   fit    les   natures    d'aucunes    créatures  telles 
qu'elles   existent  toujours  à  préjudices   d'homme  , 
ainsi  comme  est  serpent. 

ANC.    FR. 

Aiuz  nos  avez  esté  toz  tems  en  nuîsement. 

Roman  de  Rou,  v.  SbyS. 
Si  qu'il  li  tort  à  mtisernent. 

Roman  du  Renarl,  l-  II  ,  p.  3oy. 
ANC.  ESP.  Nocimiento,  it.  Nocimento. 

4.  NocLETAT  ,   S,  f. ,   préjudice,  dom- 
mage. 

No  us  hi  fassa  forsa  ni  nocletat. 

Tit.  de  1282.  DoAT,  t.  X,  fol.  143. 
jS'e  vous  y  fasse  force  ni  préjudice. 

5.  NociBiLiTAT,  S.  f.,  iniisance,  mali- 
gnité. 

Luua...   pren,  per  conjiinclio  ab  las  autras 
tualignas  planetas  ,  nocibilitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 

La  lune...  prend  ,  par  conjonction  avec  les  autres 
malignes  planètes,  malignité. 

6.  NozEDOR,    S.   m.,    ennemi,    adver- 
saire ,  qui  nuit. 

Neus  amaray,  si  ns  platz  ,  mos  nozedors. 

Arnal'D  de  m  ABUEiL  :  Tôt  quant. 
J'aimerai  même  ,  s'il  vous  plaît,  mes  ennemis. 
ANC.  FR.  Périr  puisse  en  tel  gnise 

Qui  d'aydier  fait  par  fiiintise 
Semblant,  e  veult  nuiseur  estre. 
Ysopet,  I ,  faL.  3.  Robert,  1. 1 ,  p.  260. 
iT.  Aociiore. 

7.  NozABLE  ,  adj.,  nuisible. 

Cest  nos  fai  perezos,  nozablf.s  e  pouhens. 

PlEBRE  DE  CORBIAC  :  El  nom  (le. 
Celui-ci  nous  l'ait  paresseux. ,  nuisibles  et  souf- 
frants. 

Non  prollchables  e  nozabi.es. 

Trad.  de  la  1"^  Epit.  de  S.  Paul  à  Timothée. 
Non  profitable  et  nuisible. 
ANC.  FR.   Que  tel  proière  doit  bum  faire 
Qui  à  la  geut  ne  seit  nuisable. 
Marie  DE  France,  t.  II,  p.  14^ • 


NOZ 

La  ville  d'Orléans,  laquelle...  leur  estoit 
moult  nuisable. 

MONSTRELET,  t.  II,  fol.  Sj. 

Si  noisables,  si  angoissas. 
B.  DE  Sainte-Maure  ,  Chron.  de  Norm.,  fol.  23. 

8.  Nociu,  cidj.,  lat.  Noxiu.y,  nuisible. 
Es  Nociu  qnan  es  corruinput. 
Bestia  NOcrvA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  29  et  255. 
Est  nuisible  quand  il  est  corrompu. 
Bête  nuisible. 

CAT.  Nociu.  ESP.   PORT.  IT.    iYoCfVo. 

o.  SoBRENociu,  acij. ,  sur-nuisible,  très 
nuisible. 

Es  SOBRENOCIU. 

Es  abbominacio  no  voluntarîa  de  vianda  et 
de  benragge,  sobrenociva  a  virtut  nntriliva. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  l35  et  91. 

Est  très  nuisible. 

C'est  abomination  non  volontaire  de  nourriture  el 
de  breuvage  ,  très  nuisible  à  vertu  nutritive. 

10.  Innocent,  ignocen,  ignoscen,  aclj., 
lat.  1NN0CENTC/7Î,  inuoccnt. 

Coma  efan  simples  et  iGNOCENsque  se  amon 
e  se  acorapaubon  volnntiers  ab  personas  hu- 
niils. 

F.  et  rert.,  fol.  53. 
Comme   enfants  simples   et  innocents    qui   s'ai- 
ment et  se  familiarisent  volontiers  avec  les  personnes 
humbles. 

Tant  era  innocentz. 

F",  de  S.  Honorât. 
Tant  il  e'tait  innocent. 
Del  furt  es  innocent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5o. 
Du  vol  est  innocent. 
Substantif.     Dieas  lur  es  guirens 
Cum  als  ignoscens. 

J.  EsTEVE  :  Quossi  moria. 
Dieu  leur  est  protecteur  comme  aux  innocents. 
Proverb,     Sap  mays  ns  trahire 
Que  duy  ignoscen. 

P.  Cardinal  :  Selh  jorn. 
Un  traître  sait  plus  que  deux  innocents. 
CAT.  Innocent,  ignocent.  esp.  Inocente.  popt. 
IT.  Innocente. 

1 1.  Innocencia,  INNOSCENCIA,  ignocen- 
CIA,  IGNOSSENCIA,  S .  f.  ,  lat.  INNOCEK- 
Tii    innocence. 


TiA, innocence. 


^. 


u 


La  KiSOCENCiA  qne  fos  devem  gardar  1' us 

al  autre.  [ 

r.  eA  rerl.j  fol.  S;. 
IJinnocence  que  nous  ^vons  garder  l'un  à  l'autre. 
Proarperson  oorsÂi  ignossencia. 

Arbride  Btitalhas,  iol.  229. 
Prouver  l'/nnofenrf  «r  sou  corps. 
Dieas  H  promet  if  vcstir  blanc  (le   inno- 

CENCIA.  / 

En  lo  estameu  (^  innocencia  ,   enans  qne 
hom  ni  fenina  ague/negan  temps  peccat. 

\F.  et  Fert.,  fol.  72  et  91. 
Dieu  lui  promet  le  lêtir  blanc  A'innocence. 
Dans  i'e'lal   à' inncience ,    avant  qu'homme    ni 
femme  «'il  en  nul  teaps  pe'clié. 

Cazee  en  colpa  it  innoscencia. 

EbiC.  de  las  propr.,  fol.  1 1. 
D'innocence  toraLjen  laute. 
CAT.  Innocencia,  innocencia.    Esr.  Inoccncia. 
PORT.  Innocencia.  it.  Innocenzia. 

i-A,  NuEiA,  s.f.,  ennui,  thaijrin ,  im- 
(iiortiinité. 
Voyci:  Demna  ,    t.  II,    p.  276,   et 
f.  III ,  p.  i34. 

Si  furt  vus  enaeia 
Son  solalz,  e  as  fa  nueia. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel. 
Si  fort  vous  fatigue  son   entrelien    et  vous   fait 
nnui. 
/»  oiU. 


NOZ 


34;^ 


l':i.    EnOJAR,    ENOI.AR,  ENUJAR  ,  ENUIAa  , 

ïNCEJAR,  enl'eiar,   V. ,  cnnuyer,  fâ- 
chée fatiguer,  attrister. 
Poiria  nos  a  amdos  enciar  , 
A  me  del  dire  ,  a  vos  del  escotar. 
Rambald  pe  V^queiras  :  Senher  marques. 
Il  nous  P'^  .lail  à  tous  deux  ennuyer,  à  moi  du 
'irc    à  vo'=  il^  l'écouter. 

A  vos  non  den  esdeiar. 

Le  moine  dk  Montaldon  :  Autra  velz. 
•A  vous  il  ne  doit  ennuyer. 

Hom  messongieis,  mal  e  ginhos 
M'enoja  e  trop  cubeitos. 
LEiloiNE  DE  MoNTAUDON  :  Aniicx  Robert. 
llomm»  mensonger,  méchant  et  rusé  et  trop  con- 
\oiteux  it'enniiie. 

Ans ,  tu  que  tos  jornals  loias  , 
£  lueis  del  obrar  i'emoias. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Crist. 
Ecoute ,  t«i  qui  les  journées  loue  ,  et  ]>uis  du  tra- 
\  jillcr  t'fniliii  . 


Quau  soviriensa  n'ai ,  m'  enueg  de  me. 
B.  Calvo  :  Per  lot  so. 
(^)uand  j'en  ai  souvenance  ,  jo  m'ennuie  de  moi. 
Parc. pas.  Lai  for' icii  tornatz. 

Si  no  fos  cilli  per  qui  sui  enuiatz. 

B.  DE  Ventadol'R  :  Ja  mos  chantars. 
Là  je  serais  retourné,  si   ne  fiit  celle  par  qui  je 
suis  attristé. 

SenLer,  fan  m'avetz  lauzada 
Que  lot  en  soi  enoiaua. 

MaRCABRus  :  L'  autr'  ier. 
Seigneur,  tant   vous  m'avez  louée  (jue  j'en  suis 
tout  enniiycc. 

ANC.  CAT.  Enojar,  enniijar.  cat.  vion.  Eniijar, 
ESP.  PORT.  Enojar.  it.  Annoiare. 

i4-  Enleja  ,  ENUEIA  ,  s.f.,  cnnui,  cha- 
grin. 

E  m  fai  si  morir  J'f.nueia, 
Car  lieys  oui  dezir 
Non  vey  ni  remir. 

G.  Faidit  :  Lo  rossinholet. 
Et  me  fait  ainsi  mourir  à' ennui  ,  parce  que  celle 
que  je  désire  je  ne  vois  ni  contemple. 
Ailas!  cal  enueia  m'en  ve. 

B.  DE  Ventadocr  :  Qu^n  vey. 
Hélas  !  quel  ennui  m'en  vient. 

i5.  Enueg,  en  cet,  ENUEY,  ENUEIT, 

ENUIT,    ENUOI  ,    ENOC  ,     ENUT  ,    .V.    m., 

ennui,  souci,  peine,  chagrin. 
Dieus!  quai  endeg 
Mi  fai  la  nneg  ! 
Per  qu' ieu  dezir  l'alba, 
HuGLES  DE  I,A  Bachelerie  :  Per  grazir. 
Dieu  .'  quel  ennui  me  fait  la  nuit!  c'est  pounjuoi 
je  désire  l'aube. 

Ab  pane  ien  d'amar  no  m  recre 
Per  ENUEG  dels  lauzenjadors. 

FOLQUET  DE  MARSEILLE  :  Ab  pauc. 

Peu  s'en  faut  que  je  ne  mêlasse  d'aimer  par  ènnKi" 
dc3  médisants. 
Loc,     Que  val  viure  ses  anior, 

Mas  per  far  enceg  a  la  gen  f 

B.  DE  VentabolR  :  ISon  es  meravelha. 
Que  vaut  vivre  sans  amour,  excepté  pour  faire 
ennui  à  la  gent  ? 

Grans  exdeitz  es  e  grans  nanza, 
De  tos  temps  roerce  claraar. 

B.  de  Ventadour  :  Amors  e  que. 
Grand  ennui  c'est  et  grande  noise ,  de  loujoui-s 
merci  crier. 


344 


NOZ 


Senher,  a  vos  que  val 
Dir  ENCETz  ni  foldatz? 

T.  DE  Gt)I  et  de  Falco  :  Fnico  en  dire. 
Seigneur,  à  vous  que  vaut  (de)  dire  ennui  et  folie? 

E'is  ENUOI  alegrar. 

Hugues  de  Saint-Cyr  ;  Canson  que. 
Et  re'jouir  les  ennuis. 
Car  non  es  dreitz,  mas  grans  enctz.. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Car  ce  n'est  pas  justice ,  mais  grand  ennui. 
Be  s  tanli  qu'  iea  m  laeuh  il'  enccx 
Chantan. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Era  pus  hyverns. 
Bien  il  convient  que  je  m'éloigne  à'ennui  en  chan- 
tant. 
ANC.  FR.     Mes  dael  et  antii  et  sotiffraite. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  I,  p.  l38. 
CAT.  Enutg.  Esr.  port,  Enoj'o. 

1  ().  Enujament,  enuiament,  s.  m.,  en- 
nui, déplaisir,  chagrin,  fatigue. 
Que  toinet  ad  enuiament. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  liiiirna  à  chagrin. 
Coujplacencia  ses  enujament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
■  Agrément  sans  ennui. 
iT.  Annoiajnento. 

17.     EnOJOS,    E>^0I0S,     ENOJOS  ,     ENUIOS  , 

ENTiEYOs,  adj.,  ennuyeux,  fâcheux, 
fatiguant. 
Enuios  es  preiars  ,  pus  es  perdutz. 

B.  DE  Ventadour  :  Be  m' an  perdut. 
Ennuyeux  est  le  prier,  puisqu'il  est  perdu. 
La  laid'  iib  ditz  esoios 
Dea  gardar  lo  niaritz  senatz. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  Perdigon  :  Pcrdigons. 
Le  mari  sensé  doit  garder  la  laide  avec  paroles 
fiichcuses. 
Stibst.     Li  laazengier  e  li  exo.ios 

M'  enojan  iiiolt  e  li  jauglos. 
Le  woiNE  DE  MoNTAUDON  :  Amics  l'iolierl. 
Les  médisants  et  les  ennuyeux  et  les  moqueurs 
in'jinnuifnl  moult. 

Soi  certes  tengntz  pels  pros  , 
E  eueinic  dels  enojos. 

Deudes  DE  Prades  :  En  un  sonet. 
Je  suis  tenu  (pour)  courtois  par  les  preux  ,  et  eii- 
ncini  i\e%  fiicheur. 


NUA 

Niticorac... ,  la  luiz  ad  el  es  enujoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^7. 
Le  hibou... ,  la  lumiore  estfacheuse  à  lui. 
Quasqus  par  si  cossir  e  pes 
Del  segle  qaona  es  ENnEvos. 

B.  DE  Ventadour  :  Ja  mos  chantars. 
Que  "chacun  par  soi  considère  el  pense  touchant 
le  siècle  comme  il  est  ennuyeux. 
CAT.  Enujos.  Esr.  poi\t ■  Enoj'oso.  n.  Annoioso. 

18.  Enic,  adj.,  triste,  affligé,  fâi;hé. 

Ronia  ,  ieii  suy  encx 

Qaar  vostre  poders  monta. 

G.  FiGUEiRAS  :  Sirventes  vuelh. 

Rome  ,  je  suis  triste  car  votre  pouvoir  monte. 

Si  us  mostrava  cor  félon  ni  enic. 

La  dame  Castelose  :  Amies  s' ie  us. 

Si  je  vous  montrais  cœur  lélon  et  fâché. 

Vos ,  no  m  siatz  ekicua. 

G.  AdhemaR  :  Lanquan  vei.     J 

Vous,  ne  me  soyez  fâchée. 

Siibst.  Amors  vol  gaug,  e  gtierpis  los  Eificsy. 

Pierre  d'Auvergne  :  De  Joris-'^i.     . 
4  •  •  •      1         .  '' 

Amour  veut  joie ,  et  quitte  les  tnsles- 

NOZET,  s.  f. ,  noset,  sorte  de  pierre. 
jNozET,  aatrament  di;a  crnpaudina,  es  peyra 
precioza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  igo. 
Nozet ,    autrement  dite  crapaudine  ,   est    pierre      j 
précieuse. 

NUAILLOS  ,    NUALHOh,    KLALLOS,    NUA- 

Lios,  NOALHOs,  odj.,  parcsscux,  né- 
gligent. 

No  sia  flacx  ni  HUi-UZ-Zs.  -  „^ 

P.  Vidal  :  Cant  hom. 
Qu'il  ne  soit  lâche  ni  pai-esseux. 

leu  non  vi  anc  bon  dmt  lyuALHos. 

Gin  AUX  LE  Roux  :  /^.ra  sabrai. 
Je  ne  vi'  oucques  bon  galant  paresse  V. 
De  sapiencia  no  fo  trop  nualhos. 

Poème  sur  Bocce. 
De  sagesse  ne  fut  trop  jiégligent. 
Si  fom  isnel  ressemblai'  los...  mais,  per  que 
sem  NUALios  ressemblar  los  bos. 

Trad.  de  Bede,  fol.  80. 
Si  nous  fûmes  prompts  à  imiter  les...  méchants  , 
pourquoi  sommes-noas  paresseux  à  imi.er  les  bons. 
Comp. 

D'aur  no  sunges,  m;is  NUALLOR,no  snn. 
Poème  sur  Jfoèce. 
D'or  ne  sont  point  ,  mais  ils  ne  soii^  pas  moins 
'valant.  / 


NUA 

ANC.  FR.  i\Ialiuent  nverad  Ambri  vers  noslie 
Seigniir,  asez  nucilz  qiir  nul/,  ki  devjiK 
lai  rcgiiast. 

ylnc.  li-ad.  des  Livres  des  Rois ,  fol.   109. 
Eu  leu  (le  lit  faiz  soz  cortine  , 
L'atiielz  de  sanneiit  nueillos. 
B.  DE  Sai.vte-.AIauiie  ,  Chrvn.  de  Norm.,  fol.  i!j;). 

2.    IVu.ilI-H.V,   XOALHA,    NUALIA,    NOALHA, 

S.  f.,  paresse,  lâcheté,  indok-iicf. 
Yneiiz  d'onor,  plen  de  nuailda. 

L.\KTEL.MET  d'Aiguillon  :  Er  ai  iou. 
Ville  (l'honneur,  plein  (ic  lâchelc. 
Es  tan  pies  de  m;alha 
Que,  quant  tot'aatia  g;en  s'en  part , 
El  s'cstendill  obailalha. 
Eertrakd  de  E'«N  :  LJn  sirventes  on  motz. 
Il  rsl  si  plein  de  pniesse  que,  quand  toute  autre 
■y  .■*«.:^Mi  \<  pjru  .-l-v^eend  et  bâille. 

Escomovent  los  vices  a  la  ndalia  de  negli- 
„•  ntia. 

Trad.  de  Bède,  fol.  3o. 
.citant  les  vicesà  la  paresse lic  négligence. 
lUlz  pcccalz  nians  qu'ai  fag  per  ma  noalha. 

Un  TROUDADOtin  ANONYME  ;  Flor  lie  paradis. 
:  linls  grands  pe'clie's  que  j'ai  faits  par  mon  indo- 

',.    Xu.\LiF.ZA,  s.f.,  indolence,  inertie. 
A  vanetat  e  a  nualieza  e  a  negligenlia. 
Trad.  de  Bcde.  fol.  35. 
A  vaniié  et  à  indolence  et  à  ne'gligence. 

^'  ij.   NuAiLtAR,  NUALHAP. ,  V.,  fainéanter, 
iftire  l'indolent,  se  décourager. 
Non  ai  cor  que  nuaill. 

GiBALD  DE  BoiiVElL  :  Jois  e  clians. 
Je  n'.ii  pas  cœur  que  jeyainean/e. 
Si  m  NUALU , 
Ouai  dei  ii..ssar. 

GlRAUD  DE  BoRNEfL  :  Razon. 
■■i  ju/ais  Pindolenl,  quand  je  dois  hausser. 
7"/V.   Car  non  ea  dreitz  que  clians  kuaill. 
GmvuD  DE  BoENElL  :  ISuilIa  rcs. 
Car  il  n'est  pal  jusieque  chant  se  décourage. 
Paralges 
F.r  gréa  qie  non  nualh  , 
Pos  alegra.isa'a  falh. 

ClRAL'O  DE  lîORNEIL  :  l.di  ai>letz. 
11  sera  diffirie  que  paragc  ne  se  décourat^c,  pui  =  - 
^ifrirC-  «(r.fiut. 


iNUD 


34' 


j.   Anuaii.iau,  anualhar  ,  V.,  relâcher, 
attiédir,  amolir. 

Es  damatges 
Que  tan  leu  s'ancail. 

Hambaud  de  Vaqueiras  :  Leu  sonetï. 
11  c^l  iliiniina;5o  que  si  proniptement  il  se  relâche. 
Per  qu'icd  vas  lieys  no  m' anualh 
De  .servir. 

Lambkrti  de  Bonanel  :  S'a  Mon  Restaur. 
Pour  que  j<;  ne  me  relâche  pas  de  servir  envers  ello. 
Fig.      Per  len  que  n' aia  en  poder, 
Mos  cors  no  s'anualua. 

Peyrols  :  Mania  gens. 
Pour  rien  que  j'en  ayc  en  pouvoir,  mon  cœur  ne 
i'atticdit. 

NUCA.,  nucha,  s.  /],  nuque,  chignon, 
moelle  épinière. 
Sobre  la  ^lca  o  servitz. 
.Mozoih  de   la  'squiua  dit  nucha  pels  phi- 
sicias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ti  et  5o. 
Sur  la  niif/ue  ou  cerveau. 

La  moelle  de  l'e'chine  dite  «hi/j/c  par  les  chirurgiens  , 
EM'.  PORT.   IT.  I\'iica. 

?\UD,  KUT,   adj.,  lat.    NUDKv,  nu,  dé- 
pouillé, exempt. 

Ben  voiria  mon  cavallier 

Tener,  un  ser,  en  mos  brafz  nct. 

La  comtesse  de  Die  :  Estât  ai. 
Bien  je  voudrais  mou  chevalier  tenir,  un  soir,  nu 
entre  mes  bras. 

La  neus ,  quan  ill  es  nuda  , 
Par  vas  lui  brnna  et  escura. 

B.  de  Ventadolr  :  Aitanlas. 
La  neige  ,  quand  elle  est  nue ,  parait  à  côte'  d'elle 
brune  et  obscure. 

CascMS  teiic  son  bran  ^vv   de    bon  acier 
temprat. 

lioinan  de  Fierabras,  v.  3^0. 
Chacun  tint  nu  son  glaive  de  bon  acier  trempe. 
/•'/:;;.     Ab  cors  de  tolz  m.ils  ailis  nud. 

Al-MKRI  DE  L'ellinoy  :  M  prim. 
Avec  coTfi  exempt  de  toutes  mauvaises  qualités. 
Non  siatz 
Vas  me  de  inerce  trop  ndda. 

IUi.ME.N7,  BiSTons  :  A  vos  miells. 
Ne  soyez  pas  envers  moi  trop  exempte  de  merci. 
l.oc.     La  genser  c'anc  uasques  nuda. 

Aimehi'de  Bellinoy  :  Al  prim. 
La  [ilii^i  cnlille  qui  nncqucs  naquit  nue. 

41 


346 


KUD 


Anar  pose  ses  vestldnia 
NuTZ  en  nia  cainisa. 

B.  DE  Ventadoir  :  Tant  ai. 
Jo  puis  aller  sans  vêlement  nii  en  ma  cliemisc. 
ANC.  FR.  D'un  homme  qui  lont  un  de  glaive 
et  lie  couiai^e. 

Malherbe  ,  liv.  1. 

r:AT.  Nu.  ANC.  E.SP.  Nudo.  PORT.  JSll.  IT.  Niido. 

■2.  NuDAMENT,  ûfli'.,  nûineiit,  à  nu. 
SI  i  a  inescla  ,  e  oui  i  trai  glas!  nodament. 
Charte  de  Besse  en  /hw.Tgne  ,  de  1270. 
S'il  y  a  roéle'e ,  et  on  y  tire  le  glaive  nûmfnt. 
VST.  Nuameiit.  Esr.  Nudamente.  port.  Aiia- 
mente.  n.  Nudamente. 

3.  NuDETAT,  s.f.,  lat.  -avirtiTkTcm  ,  nu- 
dité. 

Tant  a  tes  temps  suffert  e  fams  e  nudetatz. 

F.  de  S.  Honorât. 
Tant  il  a  toujours  souffert  et  laim  et  nudités. 
ANC.  CAT.  Niiditat.  it.  Nitdità ,  ntiditate ,  nu 
ditade. 

4.  NuEZA,  S.f.,  muillt'. 

Fig.  Re  non  profeita  a  home  niieza  ,  cant  a 

ades  cobeeza. 

Trnd.  de  Bhde,  fol.  '^- . 
Nudité  ne  profite  rieu  à  l'iioninie ,  quand  il  a  saii;^ 
cesse  convoitise. 

lORT.  Nudeza. 

Ô.DeNCT,  DESNTJD,  DESNUG,«f/y'.,  lat.  DE- 

TnvDatuSy  mis  à  nu ,  dt'pouillé  ,  dcnur , 
dépourvu. 

Car  ma  voluntatz  hrava 
M'a  faich  faiihir  tôt  desnot. 

G.  Aduemar  :  Al  prim. 
Car  ma   volonté   fougueuse   m'a   lait   iaillir  tnu! 
demie. 

Dins  fort  castelh  ,  o  dins  mur,  o  en  lor, 
Lur  van  fugen,  o  dennugs,  o  armalz. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Aissi  coni  sel. 
Dans  fort  château ,  ou  dans  mur,  ou  en  tour,   'y 
leur  vais  fuyant ,  ou  dépouillé,  ou  armé. 
ANC.  CAT.  Desnu.  esp.  Desnudo. 

6.   Denudar,  desnudar,  V.,  lat.  dentt- 
iiARe,  dépouiller,  mettre  à  nu,  déniiei'. 
Part. pas.  Nervis...  d^nudatz  de  caru. 

Trad.  d'Alhiicasis .  fol.  5'). 
TVcrfs...  dépouillés  de  cliair. 


NUL 

A...  loc  religios...  ad  altras  personas  nEsu- 

DADAS. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  90. 
A...    lieu    religieu::...    à    autres    personnes    dé- 
nuées, 
Flg.  De  pecatz  denudatz. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  122. 
Dépouillés  de  ppcliés.  , 

ANC.  FR.     De  ces  plumes  l'a  desnué. 

Ysopet ,  1 ,  lab.  34.  Robert,  1. 1 ,  p.  2. 
IT.   Disnudare. 

NUG/\.TIO,  s.  f.,  raillerie,  moquerie, 
soriulte. 

Dizein  scienmen,  pet  mostrar  major  afflrma- 
tio   de   so  qu'om  dilz,  quar   estiers  seiia  NU- 

GATIOS.  \ 

jtcA  d'amors,  fol.  12^. 
IVous  disons  sciemment,  inir  montrer  plus  grande 
allirnialion  de  ce  qu'on  dit  \Aar  ;..u/<iixs."!it  .ï#.^(rtJBr-*V 

raillerie. 


NUL,  NtiLH,  NUiLL,  adj. ,  lat.  nullh.v  , 
nid. 
Davan  so  vi.s  nulz  cm  no  s  pot  celar. 
Poème  sur  Boéce. 
Devant  son  visage  nul  homme  ne  peut  se  cacher. 
Dona,  NULHs  hom  no  pol  dh-e. 

B.  DE  Ventadoiir  :  Araors  e  que 
Dame  ,  nul  homme  ne  peut  dire. 

Ane  NUIT.LS  malastrucs  no'l  fetz  tal. 

Rambaud  d'Orange  :  Kr  no  sui. 
Onoqucs  n(/Z  malheureux,  ne  le  fil  tel. 
NuiLL  pro  non  y  ai. 

Pons  de  Capdueil  :  Qui  pcr  nes:i. 
iV«/  profit  je  n'y  ai. 

Nur.i.A  res  no  i  pot  pro  tener. 

B.  de  Ventadoiir  :  Chantars  no  pol. 
3'H//f  chose  n'y  peut  tenir  profit. 
Par  NULHA  reu  que  sia. 

AuGiER  :  Per  vos  1);\^' 
Par  «(///e  chose  qui  .soit.  ^       l  ^^^ 

ANC.  CAT.  Nid,  nuU.  PORT   ir.  NuUo. 

1.  NuET.iTAT,  S.f.,  nullité. 

La  proniincialion  de  la  nut-litat. 

Statuts  de  Provence.  Jui.rt.N  ,  t.  I ,  p.  ti'^w. 
La  prononciation  de  la  nullité. 

CAT.  Nu/liCat.  ESP.  Nulidad.  loiiT.  Niillidade. 
IT.  Nnllità,  nullitate,  nidltade . 

3.   NuLHAR,    T.,   annuler,   nboHr,   dé- 
truire. 


1 


NUL 

Part.  pas.  Per  so  non  es  nulhatz 
Lo  turiaens. 

Nat  PE  m  on  s  :  Al  bon  rey. 
'  OUI-  cela  n'est  pas  détruit  le  tuurmont. 

.   -iNUALATio,  i.  JI,  annulation. 
««— -.  .A.WCLLATIO...  promnlguada  en  la  presencia 
f  (le  Felip ,  rey  v'c  Tranisa. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2i3. 
.'Innulation...  promulguée  eu  la  présence  de  Plii- 
iippe  ,  roi  de  France. 

Esp.  Anulacion.  port.  Annullacào.  it.  Anrml- 
lazione. 

5.    AnnULLAK  ,    AîfULL.\R,  ANULH.\R,  1).  , 

annuler,  détruire. 

Aquella  revocar  et  annullar. 

Statuts  de  Provence.  BoMV,  p.  2. 
Révojfuer  e^annii/i;/- celle-là . 
Aqno  de  tôt  en  lot  cassi...  et  anulhi. 

Cartulaire  de  3/ontpellier,  fol.  125. 
Cela  de  toul  en  tout  je  casse...  et  annule. 
Part.  pass.  L'ordre  del  Temple  fo  anullat. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2i3. 
L'ordre  du  Temple  fut  détruit. 
(AT.  Anullar.   esp.   Aniilar.    port.    Annular. 
IT.  AnnuUare. 

t).  LuNH,  ailj.,  nul. 

La  gran.s  bentatz  de  lieis  e  la  drechesa, 
Non  es  llnhs  boni  qne  trop  biu/.ar  pogucs. 

Peyrols  :  M'enlencio. 
La  grande  beauté  d'elle  et  la  droiture  ,  il  n'est  nul 
bommc  qui  trop  louer  pût. 
Mortz  es  lo  revs  don  em  trastotz  perdens, 
:  '      Tant  qne  lunhs  hom  no  pot  ben  adysmar. 
!  R.  Gaucelm  de  Beziers  :  Ab  grans  traballis. 

Mort  est  le  roi  dont  nous  sommes  tous  perdants  , 
tant  que  nul  bommc  ne  peut  bien  calculer. 
El  mon  no  es  creslias  de  lcsh  aire 
Que  siens  liges  o  dels  parens  no  fos. 

GiRAlJD  DE  Cal.\NS0N  :  Belb  senbcr. 
Au  monde   il  n'est  cbrélien  de  nulle  famille  qui 
ne  fût  son  bomme-lige  ou  des  parents. 
Per  lo  melhor  qa'  es  mortz  de  lunhas  gens. 

R.  Menudet  :  Ab  grans. 
Pour  le  meilleur  qui  est  mort  de  nulles  gens. 
Subst.       Sabia  far  son  dever 

Mielhs  qne  lunhs  qne  renianlia  s;iy. 
J.  EsTEVE  :  Planbcii  ploran. 
Savait  faire  ton   devoir  mieux  que   nul  (|ui    dc- 
nicurc  ici. 


NUM  347 

\UMERAR,     NUMBRAR,     NOMIiR.^K,     7;., 

lat.    NUMERARt',   nombrer,   compter, 
(*niim(*rer. 

No  las  poyrio  numerar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i. 
Ne  les  pourraient  nombrer. 
Coma  Ni'MiRAH 

J^ejs  d'amors,  loi.  2. 
Comme  nombrer. 

NoMBRA  de  inantenent 
A  la  donna  gentil  .x.  marcs  de  son  argent. 

y.  de  S.  Honorât. 
Compte  siir-lc-cliamp  à  la  dame  gentille  dix  marcs 
do  .son  argent. 

Horguelb  fay  taulas  brancas  que  a  penas  las 

pot  bom    NUMBRAR. 

F.  et  Vert.,  fol.  7. 
Orgueil  produit  tant  de  branches  qu'à  peine  peut- 
on  les  nombrer. 

En  mesurar  o  en  pezar 

O  en  NOMBRAR  per  mescomtar. 

jBrei'.  d'amor,  fol.  119. 
A  mesurer  ou  à  peser  ou  à  nombrer  pour  mé- 
cumpter. 

Part.  pas.   Ad  exceplio  de  non  numerada  pe- 
cunia. 
Til.  du  \lll'  siècle.  Arch.  du  Roj.,  J.  3i8. 
A  exception  de  pécune  non  comptée. 
ANC.  CAT.  Nombrar.  cat.  mod.  esp.  port.  ISu- 
inerar,  vr.  A'timerare. 

2.     NUMERACIO  ,   NUMERATION,  S./.,   lat. 

NUMERATioNcv/?,  numiîration ,  conipte, 
calcul. 

De  dislinctio  e  de  NOMERAcro. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3o. 
De  distinction  et  de  numération. 

Al)  principal  numération. 

Petit  Tlialamus  de  Montpellier,  p.  nn . 
Avec  compte  principal. 

ESP.  Numeracion.  port.  Numeracào.  it.  Nu- 
inerazione . 

J.  Numéros,  ckIJ.,  lat.  numerosm.Vj  noin- 

breu.x. 

Estelas  kumerozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  108. 
Etoiles  nombreuses. 

.'(.  Nombre,  s.  m.,  lat.  NUMfRWi-,  nombre. 
Nombre  ,  es  multilut  de  nnitatz  agregadas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  278. 


34« 


NUM 


Nombre,  c'est  mullitude  d'unilés  assemblées. 
Tant  ai  j)eccat  que  no  sai  nombre. 

Fox-QDET  DE  MARSEILLE  :  Senlicr  Dieus. 
J'ai  tant  pe'clié  que  je  ne  sais  le  notnhre. 
J.oc.     Los  mieus  peccatz  son  per  nombre. 

FcLQUET  DE  Marseille  :  Senlier  Dieus. 
Les  miens  pécliés  sont  ou  nombre. 
Amena  ab  si  .cco.  cavayer.s  e  de  sîrvens  ses 

NOMBRE. 

PHILOJMENA. 

Amène  avec  soi  trois  cents  cavaliers  et  des  ser- 
vants sans  nombre. 

—  Terme  de  grammaire. 

Nombres  es  singulars  o  plurals. 

Gramm.  proi'enç. 
Nombre  est  singulier  ou  pluriel. 
ANC.   CAT.  Nombre,  cat.    mod.   esp.  roiix.   it 
A^uinero. 

5.  Ntjmerable,  nd/.,  lat.  numerab/lî.v  , 
nombrable,  calculable. 

En  parlidas  no  numerabi.a.s. 

Elue,  de  las  prupr. ,  fol.  i83. 
En  parties  non  calculables. 
CAT.   ESP.   Numerable.   port.   Numeravel,  it. 
Numerabile. 

6.  Numéral,  adj.,  lat.  numéral?.?,  nu- 
méral. 

Noms  NUMERALS,  cs  coma  dos,  tre.s,  etc. 

Leys  d'amoi-.i,  fol.  q8. 
Nom  numéral,  c'est  comme  deux,  trois,  etc. 
Diversas  proporcios  numerals. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  2():^. 
Diverses  proportions  numérales. 
CAT.  ESP.  PORT.  Numéral,  it.  Numérale . 

7.  NuMERATiu,  «r/y.,  mimera tif,  projjio 
à  être  énuméré. 

NuMERATivAs  unas  vetz. 

Leys  d'amorSj  fol.  100. 
Numéralives  une  fois. 

8.  NuMERAD.oiENT  ,    adi>. ,    luiincrlcjuc- 
ment,  comptant. 

Agnlz  e  res.senLntz  numeradament. 

Til.  de  19.--3.  Arch.  du  Roj.  l^oulousc,  i.  321. 
Eu  et  reçu  comptant. 

9.  Renumkuation,  S./.,  compte  réitéic. 
Sobre  RENUMERATtoN  dels  notaris. 

Statuts  de  Montpellier,  du  xili<!  siècle. 
Sur  compte  réitéré  des  iiolaires. 


NUN 

10.   Renumerar,  V.,  compter  de  nou- 
veau. 
Paît.  pas.   Pagatz...  et  renumeratz. 

Tit.  duxiue  siècle.  Doat,  t.  IX,  fol.  35. 
Payés...  et  comptés  de  noufeau. 

NUNCIAR,  V.,  lat.  NUNTiAR(?,annonçr'-. 
Meiges  dea  kunciar  hrea  rualaptia. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  76. 
Médecin  doit  annotcer  courte  maladie. 
Part.  pas.  ,Sia  kunciat 

Que  man  mos  albercs  penre  en  J.i  ci[)tat. 
Mnman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  i5. 
Qu'il  soit  annoncé  que  j'ordonne  de  prendre  mes 
loj^ements  dans  la  cité. 

ANC.   FR. 

Taut  de  paires  de  robes  ne  valent  une  trompe 
Que  par  les  rues  nuncent  ta   venue  à  grant 
pompe. 
Jehan  de  Meung  ,  "xe^i.,  "¥."^2:  " 
Ses  conpaignons  euidoit  noncier 
Qaut  lor  blez  seroit  à  soier. 

Roman  du  Renartj  t.  111 ,  p.  10. 
Envoya  un  de  ses  béraults  à  la  porte  de  la 
ville  noncer  à  ceux  de  dedans. 

Monstrelet,  t.  I ,  fol.  204. 
ANC.  ESP.  PORT.  Nunciar.  it.  Niniciare,  nun- 
ziare. 

■i.   NoNciATiu,  adj.,   atmonciatif,  pro-i-'  k\^. 
pre  à  annoncer,  messager. 
Columba  de  palz  es  nunciatxva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol .  1^3. 
Colombe  est  de  paix  messagère. 

3.    AnNUNCIAR,   ANUNCIAR,    ANNONCIAli 

V.  ,  lat.  ANNUNTiARe,  annoncer,  rap-rSi 
porter. 

Can  son  delhieuradas  de  pena,  annlncio  ,1 
lor  amix. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  99. 
Quand  elles  sont  délivrées  de  peine ,  elles  anm  i 
cent  à  leurs  amis. 

Eys  Dieus  nos  anoncia  : 
Qui  trop  s'yssanssa  aiens  es. 

Beknard  Martin  :  D'entier  vers. 
Dieu  même  nous   annonce  :  Qui  trop  s'exliaussa 
moins  est. 

Us  ANCNCiARA  las  causas. 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
Vous  annoncera  les  choses. 
Part.  pas.     Per  l'angel  annonciaba. 

Brei>.  d'amor,  fol.  83 
l'ar  l'ange  annoncée. 


KUN 

CAT.  ESP.  Annnciar.  port.  Annunciar .  it.  /In- 
niiiiziare. 

4.  AnNUNCIATIO,  ANUNCIACION,  S.f.,  lilt. 

ANNUNciATioxtv/i,  aiinonciatioii ,  an- 
nonce. 

Tv.  fetz  I'anîîukciatio. 

i.',-t'i'.  U'iimorj  fol.  10t. 
Te  fit  r^nnonrin/ion. 
Des  la  ANUNCiACiOîT  c  (les  la  nativitat. 

Ilist.  de  la  Bihle  en  prov.,  fol.  67. 
Dès  Vannonciation  et  dès  la  nativité. 
CAT.  Amtnciaciô.  esp.  Anunciacion.  roRT.  v^«- 
nunciacào.  it.  Annunziazione . 

5.  Anunciamen,  .y.  /;/.,  annoncialioiu 
Trames  son  Fllh  en  terra  naisser  temporalmens 
De  ona  sancta  "Verge  per  ajîcnciamens. 

~--'  '  r-l.^RRi:  DE  CoRBiAC  :  El  iiom  de. 

Il  envoya  son  Fiis  en  terre  naître  temporellcmenl 
d'une  sainte  Vierge  par  annonciation. 

ANC.    KK. 

Par  V annnnciement  (la  saint  angel  Gal)iiel. 
Romanfr.  de  Fierabras ,  liv.  II,  part.  I,  cli.  1  r . 
ANC.  CAT.   Anunciament.    anc.   esp.  Ânuncia- 
miento.  it.  Annunziamento. 

('>.  Dexdnciar,  denonciar,  t.,  lat.  de- 
NUNTiARc,  dénoncer,  dé'clarer,  signi- 
fier, annoncer. 
Icu  t'o  venrai  dencnciar. 

Trad.  d'un  Ei'ang.  apocr. 
Je  ■viendrai  te  ['annoncer. 
Lo  DEsnwciA  dampnat. 

Liv.  de  Sjdruc,  fol.  10^. 
Le  déclare  damne. 

.SI  lo  coraprairc  no  H  poc  denonciar  (jti'el 
ligaris  la  causa  qu'el  li  vendet. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien  ,  fol.  95. 
Si  l'acheteur  ne  lui  put  c/ec/arer  qu'il  lui  garantit 
la  chose  qu'il  lui  vendit. 
l'art,  pas.  Atrestan  ben  curu  si  li  fos  denon- 

CIAT. 

Trad.  du  Code  de  Jusiinien,  fol.  95. 
Aussi  hien  comme  s'il  lui  fut  dénonce. 
CAT.  ESP.  PORT.  Deniinciar.  it.  Dinunziare. 

-.  Denunciatio,  DEWONCIATIO, .y.y.)  l'If- 
iiE«iiNciATio ,  diînoncialion. 
Dins  lo  mes  a  la  denukciatio. 

Charte  de  (héuloii  ,  y.  90. 
f)jr.s  le  mois  de  la  dénonciation. 


NUN 


349 


.Si  clainor  n'es  fâcha  ,  o  derokctatios. 
CoiU.  deFumel,  de  1265.  DoAT,  t.  VllI,  fol.  l4i. 

.Si  plainte  en  est  faite,  ou  dénonciation. 
CAT.   Deniinciaciô.   esp.  Denunciacion.    port. 
Dcnunciacào.  it.  Denimziazione. 

8.   Denunc.iamen,  s.  m.,  dc^nonciatiou , 
annonciation. 
Copia  (lel  dencnciamen. 
For  de  Monlcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  lij63  , 
t. XVI,  p.   i34- 
Copie  de  la  dénonciation. 
Dektjxciamen  tlel  au  jnbilea. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281- 
Annonciation  de  l'an  du  jiihile. 
A>c.  CAT,  Denunciamcnt. 

cj.   Denunciauor,  .y.  ///.,  lat.  dekuncia- 
TOR,  dénonciatenr. 

Si   hi   a    DENCNCIADOR. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  deFr.,  \l\(i'i, 

t.  XVI ,  p.  134. 

S'il  V  a  dénonciateur. 
CAT.  esp.  T0R1-.  Denunciador.  it .  Demtnziatore . 

îo.  Pronunciar,  ?'.,  lat.  proîsunciaré', 
prononcer. 

Se  (leu  jntgar  per  les  consols,  e  pronunciar 
eu  nom  del  bayle. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr. ,  i463  , 
t.  X\  I  ,  p.  127. 
Se  doit  juger  par  les  consuls,  et  prononcer  eu 
nom  du  hailli. 

CAT.  Esp.  PORT.  Proniinciar.   it.  Pronunciare, 
proiiunziare. 

II.      PRONUNCIATIO   ,       PRONUNC.IATION     . 

S.f.,  lat.  pRONUNCiATiOKCW,  pronoti- 

cialion. 

No  reproam  aquesta  rROM.NcrATio. 

Leys  d'uinors,  loi.   l49- 
iSous  ne  reprouvons  pas  celte  prononciation. 
La  pRONUNctATioN  dc  la  nnllitat. 

Statuts  de  Provence.  Jl'Lien,  t.  I,  p.  542. 
La  prononciation  de  la  nullité'. 
CAT.  Pronunciaciô.  esp.  Prominciacion.  pop.t. 
Prontiticiacào.    it.    P roniinziacione ,  pro- 
iiunziazioiie. 

1/.      PROMiXClAMEN    ,        PRONOXCIAM  EN   , 

v.  /;/.,  prniionrlatiou,  décision . 


(5o 


NUP 


V.  m  gar  de  liarbarisnie  en  rRONONCiAMENs. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
El  me  garde  de  baiLaiisnie  dans  la  prononciation. 
Lo  rRONONCiAMEN  tlel  senhor  Ea  Gni. 

Cartutaire  de  Montpellier,  fol.  53. 
La  décision  du  seigneur  le  seigneur  Gui. 
i;sp.  Proniinciamiento.  n.  Pronutiziamento. 

ï3.  Pronunciatiu,  adj.,  prccursif,  pré- 
sageant. 

Coruscacio...  de  toneyre  pronunciativa. 
Elue,  de  las propr.,  loi.  î38. 
Coruscation...  précui'siue  du  tonnerre. 

l/l.    ReNUNCIAR  ,     V,,     lat.     RENUNCIARf, 

rapporter,  annoncer. 
Anas  RENDNCiAR  a  Johan  so  que  aves  vist  ni 
anzit. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc  ,  cU.  7. 
Allez  annoncera  Jean  ce  que  vous  avez  vu  et  ouï. 

. —  Renoncer. 

Renunciam  sclentalmen  ad  aqnels  dreigs. 

Tit.  de  1274.  Arch.  du  Roy.,  K,  17. 
Nous  renonçons  sciemment  à  ces  droits. 
Part^  pas.  Renonciat  a  totz  autres  bens  pay- 

renals  e  mayrenals. 
2'il.  de  la  maison  de  Turenne ,  i  Bgg.  Jt'STEI. ,  p.  1 35. 
Renoncé  à  tous  autres  Liens  paternels  et  maternels. 
CAT.  ESP.  roRT.  Renunciar.  it.  Reniinziare,  ri- 
fiunziare. 

i3.  Renungiatio,  s./.,  lat.  renuntia- 
Tio ,  renonciation. 

Sotz  las  dichas  renunciatios. 
Tit.  de  1275.  Bit>l.  du  R.,f.  de  D.  Fillei'ieille. 
Sous  les  dites  renonciations. 
A,-<c.    CAT.    Renunciaciô .     esp.    Reniniciacion . 

PORT.  Renonciacào.  it.  Rinunziazionc,  ri- 

nungiazione. 

iG.  Renunciamen,  s.  /;?.,  renonciation. 
Totz  los  gênerais  renunciamens. 
Tit.  de  1275.  Bibl.  duP^.,/.  de  D.  Filleuieille. 
Toutes  les  renonciations  générales. 
ESP.  Reniinciamiento.  it.  Riminziamento. 

"NUPTIA-L,  adj.,  lat.  nuptial;.?,  nuptial , 
de  noce. 
Las  araabas  nuptials  et  la  arcba  e  1'  escrin. 

Coût,  de  Condom,  de  i3i3. 
Les  rohes  nuptiales  et  le  coflVe  et  l'écrin. 
CAT.  ESP,  PORT.  Nnpclal.  it.  Nuz'iale. 


NUP 

2.  Nuptialmb:n,  adv.,  nuptialement,  en 
mariage. 

Jurero  que  penrias  MiPTràtaïKN 
Filha  d'  imperador. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  20. 
Jurèrent   que    vous   prendriez  en    mariage  fil! 
d'empereur. 
iT.  Nuziahnente. 

3.  NupsEiAR ,  wocEiAR,  V.,  faii'c  noces 
se  marier. 

Mais  val  nupseiar  que  ardre. 

IzAKN  :  Diguasmetu. 
Mieux,  vautyaire  /zoce*  que  Lrûler. 
Melh  es  noceiar  qe  e.ssei'  usclalz. 
Trad.  de  la  \^'  Epîl.  de  S,  Paul  aux  Corinthiens. 
Mieux  est  se  mar/ec  qu'être  lirûlé.  I 

Parc.  pas.  La  feiniia  non  noceIada. 
Trad.  de  la  f^  Epil.  de  S.  Paitl  aux  Corintliu  ■ 

La  femme  non  mariée. 
ANC.  FR.  Faîne  espouser  et  nocoter. 

Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.j  l.  I,  p.  38  • 
\NC.  CAT.  Nitpciajar. 

\.  NossAS,  .V.  f.  pL,  lat.  'svptiAS,  noces. 
El   ser  la 'nnienet  al    sieu  castel,  e  lend- 
luau  I'  e.spozet ,  e  fes  grans  nossas. 

f^.  de  Raimond  de  Miraval. 
Au  soir  il  l'emmena  au  sien  château,  et  le  lende-i    \ 
main  il  l'épousa,  et  fit  grandes  noces.  1 

Totz  jorns  festas  e  nossas  reyals. 

y.  et  yert.,  fol.   29. 
Toujours  fêtes  et  noces  royales, 

Fig.  An  elegit  las  no.ssas  del  anhell. 

V.  et  Vert.,  fol.  96. 
Ont  choisi  les  noces  de  l'agneau. 
CAT.  ESP.  PORT.  Nupcias.  IT.  Nozze. 

5.  NocEYAMEN,  S,  iH . ,  nocc ,  mariage.  | 
Can  fetz  de  1'  aigiia  vi ,  lai  on  era  prezens,  S 
En  cort  d'  arcbitiicli ,  on  fo  'I  noceyamens. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Quand  il  fit  de  l'eau  vin  ,  là  où  il  était  présent  , 
dans  la  cour  de  l'architriclin  ,  où  fut  la  noce. 

6.  Novi,  .y.  m.,  fiancé,  marié. 
Negus  Novis  ni  anlra  pcr.sona. 
Parens  o  amicx  del  novi. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  ^ji. 
IS'ul  marié  ni  autre  personne. 
Parents  ou  amis  du  marié. 
(.AT.  IViivi,  novi.  lisp.  IVovio. 


NUT 

7.  NoviA,  s.f.,  fiancée,  mariée. 

Per  lo  novi ,  o  per  la  >-ovia. 
Parens  o  ainicx  dei  novi,  o  do  la  novia. 
Cartiilnirc  de  Montpellier,  fol.  4'- 
Pour  le  marie  ,  ou  pour  la  mariée. 
Parents  ou  amis  du  marié  ,  ou  de  la  mariée. 
CAT.  Nuvia,  novia.  esp.  Novia. 

8.  Novia,  .y.  /*. ,  noce,  niaria{i;e. 
Per  occaizon  de  la  novia. 
Alberc  en  que  novias  aia. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  \o. 
Par  occasion  de  la  noce. 
IlaLitation  dans  laquelle  11  (y)  ait  noces- 

NUTRITIU,  adj.,  lat.  NUTRiTin.y,  nu- 
tritif. 

Per  defanta  de  sanc  NnTRrTiti. 
Qa'  el  malaule  sia  pascut  de  viandas  nctri- 

TIVAS. 

Elue,  de  las  propr.,  (bl.  5^  et  56. 
Par  défaut  de  sang  nutritif. 

Que  le  malade  soit  nourri  d'aliments  nutriti/s. 
c\T.  Niitritiu.  ESI'.  PORT.  IT.  NiiCritivo. 

i.     NUTRICIO,    S.    /.,    lat.     KUTRIC«TIO  , 

nutrition,   nourriture. 
Qtiant  a  vianda  et  nutricio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5:j. 
Quant  à  aliment  et  nutrition. 
CAT.  Nudriciô .  esp'.  Nutricion.  port.  Niitricao. 
IT.  Nutrizione. 

3.  Nl'trimental,  ad/'.,  nutritif. 
Denegant  al  cor  sauc  nctrimentai,. 
La  humor  sutrimestal. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  53  et  217. 
T)éniant  au  corps  sang  nutritif. 
L'Iiuraeur  nutritive. 
EsP.  Nutrlinental .  rr.  Nutrimcntale. 

/j.    NURIR,   NUYRIR,  NOIRIR,  NOYP.IR,   V., 

lat.  Numir.r?,  nourrir,  alimenter. 

Kn  lor  nialvasa  caru  nurir  delicameut. 

Lo  novel  confort. 
Pour  leur  mauvaise  chair  nowm'r  délicatement. 
NoYRtR  fara  celadiiment 
L'  enfant. 

F.  de  S.  Honorai. 
Fera  nourrir  en  cachette  l'eofanl. 


NUT  35  r 

'    Par  extens.  Per  oli  que  noyriss  lo  fuoc  en  la 
lampeza. 

V.  et  Fert..lo\.r3. 
Par  huile  qui  nourrit  le  feu  dans  la  lampe. 
Fig.    Bonas  obras  noyrisso  '1  ah  dous.sor. 
G.  FiGUEiBAs  :  Totz  hom. 
lîonnes  œuvres  le  nourrissent  avec  douceur. 
Los  iroYRissoN  en  lar  peccat  et  en  totz  mais. 

r.  et  Ferl.,  fol.  zi. 
Les  nourrissent  en  leur  péché  et  en  tous  maux. 
Razo  destrny,  merce  noyris. 

Abxaud  de  Mafueil  :  Sel  que  vos. 
Baison  détruit,  merci  nourrit. 

Substantiv.  Per  que  no  cre  nalura  .se  dcsvi , 

Si  per  NOIRIR  non  muda  son  cami. 
G.  Oliviek  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
C'est  pourquoi  je  ne  crois  pas  que  nature  se  dévie, 
si  par  le  nourrir  elle  ne  change  sou  chemin. 
Part.  pas.  Ni  donzelo 

C  om  agues  koirit  en  sa  man. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
?»i  jeune  daraoisel  qu'on  eût  nourri  dans  sa  main. 
ANC.  KR.  Ai-ge  paour  que  Diex  rae  faille. 
Qui  norrist  les  oisianx  au  chaus.'' 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cent,  une.,  t.  II,  p.  ^52. 
CAT.  Niidrir.  esp.  port.  Niitrir.  it.  Nutrire. 

5.    NURIMEN,   NOYRIMEN,  S.    1)1.,   lat.  NU- 

tRiMKytii/n,  nourriture,  aliment. 
Pot  sostener  sa  vida  de  pane  de  noyrimen. 

F.  et  Fort.,  fol.  loi. 
Peut  soutenir  sa  vie  de  peu  à'aliment. 
Fig.  Ayssi  deu   far  qui  vol  afainar  lo  noyri- 
men  de  luxaria. 

F.  et  Fert.,  fol.  99. 
Ainsi  doit  faire  qui  veut  aflamer   l'aliment  de 
lu.xure. 

L'  espiritnal  nuriment. 

'  Doctrine  des  Faudois. 
La  nourriture  spirituelle. 

—  Éducation. 

Bos  ïTOYRtMENs  doDa  régla, 
E  mais  HoiRiiHEîîs  la  toi. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  Iriadas. 
Bonne  éducation  donne  règle,  et  mauvaise  édu- 
cation rôle. 
CAT.  Niidriincnt.  esp.  port.  it.  Niitrimento. 

G.  NuiRi.ssF.MF.NT,  S.  m, y  nourriture,  ali- 
ment. 


352 


NUT 


Que  chascns  ,  segont  son  poder,  en  lecep- 

cba   boS    NUIRISSEMENS. 

Trnd.  de  Bide,  fol.  55. 
Que  chacun  ,  selon  sou  pouvoir,  eu  reçoive  bonne 
notirriture. 
Fig.   Lo  NUiRissEMENT  dc  cobceza. 

Trad.  deBcde^  fol.  77. 
Ualiment  île  convoitise. 
ANC.  FR.  Car  l'amour  prent  des  yeux  sans  cesse 
accroissement. 
Et  se  donne  luy-mesme  un  grand  noiirrisse- 
ment. 

OEiivres  de  Dubellaj ,  \\.  Sog. 

7.   NOYRITURA,    NOIRIDURA,   S.  f.  ,  nOUl'- 

ritiire,  éducation,  instruction. 

Sa  NOIRIDURA. ,  es  del  sanc  qa'  el  beu  per  lo 
budel  del  eraborilb. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  85. 
Sa  nourriture  ,  c'est  du   sang  qu'il  Loit    par   le 
boyau  du  nombril. 
Fig.  Mortz  ,   per  que  nos  as  tout  tant  sancta 

créât  lira  ? 
Com  nos  as  mort  am  lui  tota  sa  noiridura.'' 
V^.  de  S.  Honorât. 
Mort ,  pourquoi  nous  as-tu  enlevé'  si  sainte  cre'a- 
ture?  Gomment  nous  as-lu  tué  avec  lui  toute  sa  nour- 
riture? 

ANC.  FR.  Qui   enst  jamais  pensé  et  prédit  si 
grand  courage  et  si  gramle  ambition  à  ce 
jeune  roi,  veu  sa  nourriture? 
Le   vieux,   proverbe   de  jadis  disoit   que  la 
nourriture  passe  nature, 

Brantôme  ,  Charles  Vlll. 
iT,  Nutritura. 

y.   NOIRIDOR,   NOYRIDOR,  S.   111.,    lilt.   NU- 

/RiTOR,  nourricier,  instituteur,  gou- 
verneur. 
Can  bo  NUiRiDOR  avem  que  di  :  Eu  ti  donei 

dez ,  e  tu  no  m  vols  una  donar. 

Trad.  deBede,ia\.  46. 
Quand  nous  avons  bou  nourricier  qui  dit  :  Je  te 

donnai  dix  ,  et  tu  ne  me  veux  donner  une. 

Fig.  Es  NOYRIDOR  de  totz  lachtz  vicis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
lisl  nourricier  ic  tous  laids  vices. 

iT,  Nutritore. 
g.   NUIRISSA  ,   NOYRISSA  ,   NOIRISSA  ,  .'!.    f.  , 

lat.  NU^Rir.iA,  nourrice. 


ÎSUT 

Ayssl  co  la  noyrissa  cossola  son  efan,  cant 
plora  ,  e  li  yssuga  sos  buells. 

F.  et  Vert.,  fol.  63. 
Ainsi  comme  la  nourrice  console  son  enfant,  quand 
il  pleure  ,  et  lui  essuie  les  yeux. 

NoiRissA  del  nostre  paire. 

Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels, 
Nourrice  de  noire  père. 
Fig.  Mesconioissensa  es  nuirissa  de  vices. 
Trnd.  de  Bcde,  fol.  43. 
Ingratitude  est  nourrice  de  vices. 

10.  NoYRiGUiF.R  ,   S.  111.,  nourrisscur, 
producteur,  cultiva  four. 

La  terra  torna  guasta,  non  y  a  noyriguier. 

P'.  de  S.  Honorât. 
La  terre  devient  déserte,  il  n'y  a  pas  de  produc- 
teurs. 

Noyriguier  panan  so  qn'  om  lor  plien. 
Raimond  de  Castfi.Mau  :  Mon  sirventes. 
Nuurrisseurs  yolaat  ce  qu'on  leur  garantit. 

11.  NoRRiGUEiRA,  s.f.,  nourrisscuse. 

Es  ricba  e  bona  norrigueira. 
T.  de  Bonnefoy  et  de  Blacas  :  Seingn'  En. 
Est  riche  et  bonne  nourrisseuse. 

12.  NoiRiM,  S.  1/1,,  nourrain  ,  rejeton, 
bouture. 

Gen  paissetz  vostre  noyrim. 

B.  Martin  :  A  srnhors. 
Vous  paissez  bien  votre  nourrain. 
Aquels  conpainos 
Qui  fan  NoiRiM  cogular. 

Marcabrus  :  L'autr'  icr  a  1'  issida. 
Ces  compagnons  qui  fout  abâtardir  nourrain. 
Mais  albres  de  mal  noirim  ; 
De  raala  branca  mala  flors. 

Marcabrus  :  Bel  m'  es  quant. 
Mauvais  ariires,  de  mauvais  rejeton  J  de  mauvaise 
branche,  mauvaise  fleur. 

i3.  Anoirir,  V.,  nourrir. 

Molt  si  fai  tener  cueindamen, 
Et  anoirir  curiosaaien. 

Deudes  de  Prades  :  j4uz.  cass. 
Se  fait  tenir  moult  proprement,  et  nourrir  soi- 
gneusement. 

ll^.  Desxoirir,  v.,  repaître  ,  défrayer, 
F.  '1  sien  ilac  cors  e'  anc  no  m  desnoiri  , 
Ni  cavalguet,  ni  garni,  ni  lelen. 

P.  UunAND  :  Mi  dons  qui. 
Et  la  sienne  flasque  personne  qui  oncques  ne  me  re- 
put, ni  fournit  cheval,  ni  équipaj  ni  retint. 


ORE 


ORL 


0 


O ,  s.  m.,  quatrième  voyelle  et  quiti 
zième  lettre  de  l'alphaliet ,  o. 
.V.  vocals  son  :  a,  c,  i,  o,  n. 
Li  (latin  e  1'  ablatiu  termenat  en  o. 

Leys  d'amor.s,  fui.  2  et  u. 
Oinq  voyolles  sont  :  A,   E  ,  I  ,  o,  U. 
Les  datifs  et  les  aLlalifs  termines  en  o. 

2.  O,  conj.  alternative,  on. 

Per  lin ,  o  per  dos,  o  per  très. 

HAMBAt'D  DE  Vaqdeirvs  :  Ja  lioni  près. 
Par  un  ,  ou  par  deus  ,  ou  par  trois. 
CAT.  ô.  E.sr.  iT.  o. 

3.  O,  pron.  relatif  m,  employé  neutr. , 
iat.  hoc,  le,  cela. 

Voj'ez  la  Gramm.  rom.,  p.  a'^g. 
Qui  fai  (le.slial  oLra  , 
Segon  c'a  servit,  o  cobra. 

P.  Cardinal  :  .Iliesum  C.rist. 
(^ui  fait  œuvre  déloyale  ,  sfelon  qu'il  a  mérité,  le 
recouvre. 

S'  agiles  mais  de  que  ns  fezes  prezen , 
De  tôt  lo  moQ  o  feyra  ,  si  mieus  fos. 

PiSTOLETA  :  Ar  agues  ieii. 
Si  j'eusse  plus  de  quoi  je  vous  lisse  pre'sent,  de  tout 
le  monde  je  le  ferais  ,  si  mien  il  fût. 

OBEDIR,  OBEZiR  ,    V.  ,    Iat.    obedirc, 
obéir,  être  soumis. 
Qai  fes  to(7.  los  Les  que  pogra  far..., 
Et  OBEZis  so  qu'  es  d'  obediensa  , 
De  belh  saber  ai;ra  belha  sabensa. 

G.  RigtlEE  :  Fortz  .guerra. 
Qui  fît  tous  les  hiens  qu'il  pourrait  faire...,  <l 
obéît  a  ce  qui  est  d'oLe'issance  ,  de  beau  savoir  aurai! 
belle  science. 

Part.  pas.  Moût  ini  lenon  a  gran  honor 

Totz  selhs  cny  ien  n' ey  obrditz. 
G.  Rldel  :  liellis  m'es  1'  es! lus. 
Moult  me  tiennent  en  grand   honneur  tous  ceux  à 
qui  j'en  ai  obéi. 

CAT.  Obéir.  e»p.  poar.   Obedccer.  it.  Obedire, 
obbedire,  ubbidire. 

■>..  Obkdif.nsa,  hobediensa,  s.f.,  Iat.  obe- 
DiEXTiA,  obéilience,  obéissance,  sou- 
inission. 


TJs  fan  senhor 
Aiuois,  Jovens  ab  Honoi-, 
Y.  us  portan  obediensa 

Quascuu  jor. 
KicHARn  DE  BAUBEziEt'x  :  Lo  nous  mes. 
Amour,  Grâce  avec  Honneur,  vous  font  seigneur, 
et  vous  portent  obédience  clia([ue  jour. 
HoBEDiENSAS  C  lïaDsas  e  .subjectios. 

Tit.  du  xv"  siècle.  DoAT,  t.  VIII,  fol.  222. 
Obédiences  el  liommages-liges  et  soumissions. 
Qui  fa  lolz  los  bes  que  pogra  far... , 
Et  obezis  so  qu'es  d' obediensa. 

G.  lÎKjt'iER  :  Fortz  guerra. 
Qui  fit  tous   les  biens   qu'il   pourrait   faire...,  et 
oiiéît  à  ce  qui  est  A'obéissance. 

CAT.  ESP.  PORT.  Obediencia.   it.    Obbedienza , 
ubbidienza. 

3.  Desobedir,  V.,  flé.sobéir. 
Part. prés,  siibst.  Desobediens  als  senbors  et  al 
comunal  de  la  villa. 

Cou  t.  de  Ooiirdon,  de  I2îjj^. 
Les  désobéissants  au.x  seigneurs  et  à  la  commu- 
nauté de  la  ville. 

CAT.  Désobéir,  esp.  pout.  Desobedecer.  it.  Di- 
Siibbidire. 

OBLIC,  adj.,  Iat.  oi',i.uiuus ,  oblique. 

—  Substantii'.  JBiais,  détour,  obliquité. 

Tant  non  escrius  ab  grafi  ni  ab  pena, 
Pnescas  saber  d'amor  totz  los  obi.icx. 

Sekveri  de  GiRoNE  :  Qui  bon  frug. 
Tant  lu  n'écris  avec  poinçon  ni   avec  plume,  que 
tu  puisses  savoir  tous  les  biais  d'amour. 

—  Cas  oblique  ,  terme  de  grammaire. 

Tug  U  oni.ic  singulai...  Teiiueno  lors  oniKz 
singulars  ses  s. 

Leys  d'amors,  fol.  68. 

Tous  les  cas  obliques  singuliers...  Terminent  leurs 
cas  obliques  singuliers  sans  s. 

CAT.  ESP.  PORT.  IT.  ObliqUO. 

OBLIDAR,  T.,  Iat.  oi!i.iT/(?rARr,  oublier. 

En  chantan  m'  aven  a  meuibrar 

So  qu'  icu  cug  cbantan  obmdar  , 

E  per  so  ebant  qu'  oblidesLi  dolor. 

l'oLoi  x.y  m.  Marseille  :  Kn  cliaiuan. 
f.  K 


354 


OlîL 


Eu  chaiiUnl  il  m'adviciil  de  rappeler  ce  que  ji^ 
peuse  en  cliaulaul  oublier,  et  je  cliaiitc  pour  cela  (jue 
j'oubliassela  douleur. 

Or.LiDES  so  que  ileu  oblidar. 

G.  HiQUiUR  :  Forlz  guerra. 
Qu'il  oubliât  ce  qu'il  doit  oublier. 
Tôt  autre  joy  desconois  et  oblida. 
Qui  ve  '1  siea  cors  gent  e  cortes  e  guay. 
ArNA-UD  de  Marueii.  :  Si  cuni  li  peis. 
Toule  autre  joie  me'connaîL  et  oublie  qui  voit    K' 
sien  corps  gentil  et  courtois  cl  gai. 

Quan  vey  V  alaudela  niover     - 
De  joi  sas  alas  contra  '1  rai. 
Que  s' OBLIDA.  e  s  laissa  cazer. 

B.  DE  VentadovR  :  Quau  vey. 
Ouaud  je  vois  l'alouette  mouvoir  de  joie    ses  ailis 
contre  le  rayon  ,  de  sorte  qu'elle  s'oublie  et  se  laisse 
choir. 
Proverb.  Lo  reprovier  non  dis  ges  ver 

Que  cor  oblida  cju'  uellis  no  ve. 

PeïROLs  :  Tôt  mon  engienh. 
Le  proverbe   ne  dit  point   vrai   que   cœur   oublie 
(ce)  qu'œil  ne  voit. 

Part.  pas.  Fora  bos  que  no  fos  oblidatz 
Tan  ricx  mirais. 
Guillaume  de  SAiNi-DiniEU  :  El  temps. 
Il  serait  bon  que  ne  lût  pas  oublié  si  riclie  miroir 
<:at.  Oblidar,  olvidar.  esp.  Olvidar.  it.  Obliare, 
obbliare, 

•i.  Oblidamen  ,  s.  m.,  oubli. 

Descoaoyssensa ,  so  es  oblidamen  de  Dieu 

e  de  SOS  beneficis. 

/''.  et  f^erl.,  fol.  ';. 
Méconnaissance  ,    c'est  oubli  de  Dieu  et   de  s<- 
liicurails. 

Proverb.  De  necgligencia  nays  oblidamens. 
V.  et  Vert.,  loi.  12. 
De  négligence  naît  oubli. 
iT.  Obliamento,  obbliamemo. 

3.  Oblidansa,    obi.idanssa,  s.  f.)    011- 
bliance,  oubli. 

Per    aqnestz    .11.    peccatz  ,   necgligencia   et 
i^nMDANssA  ,  esdeveu  soven  que  hoiu  uo  se  sap 

beu  cofessar. 

V.  et  Vert.,  fol.  12. 
Par   ces   deux  péclie's  ,  négligence  et  oubli,  il  ad- 
vient souvent  qu'on  ne  sait  pas  bien  se  confesser. 

Fontainas  que,  cant  bom  ben  de  lor,  rendo 
ud  liouie  la  inciiioiia  e  tofa  oblidansa. 

Xu'.  r/,;.V)7/rrtr-,  rol.55.    . 


OBL 

Fontaines  qui ,  quand  on  boit  d'elles,   rendent  à 
riiomme  la  mémoire  en  toute  oubliance. 
ESP.  Olvidanca.  it.  Oblianza,  obblianza. 

/(.  OiiLiT,  OBLi,  s. /;/.,  du  la  t.   OBi.ii'iii/11 , 
oubli. 

Non  deu  bon»  los  oblitz 
Ni 'Is  viels  faitz  rcmembrar. 

GlKAUD  DE  BORNEIL  :  Per  solat?,. 
On  ne  doit  rappeler  les  oublis  ni  les  vieux  faits, 
/.oc.     Quar  nieto  tantost  en  oblit 

Lurs  pairos  poeis  que  so  noirit. 

Brei'.  d'ainor,  fol.  63. 
Car   ils   mettent  leurs   parents  en  oubli  aussitôt 
après  qu'ils  sont  nourris. 

111  orozat  vau  reptan 
Del  passatge  qu'  an  si  aies  en  obli. 

Bertrand  de  Bobn  :  Ara  sai  eu. 
Les  croisés  je  vais  accusant  du  passage  qu'ils  ont 
tant  mis  en  oubli. 
CAT.  Oblit,  olvit.  ESP.  Olvidn.  it.  Obîio,  obblio. 

f).  Oblida,  s.f.,  oubli, 
Loc.   Digiias  li  c' Arnautz  met  en  oblida 
Toi'  autr'  amor. 

A.  Daniel  :  Lanquan  vci. 
Dis-lui  qu'Arnaud  met  en  oh6/(  loul  aiitie  amuni  . 
Ans  que  torn  en  oblida  , 
Lo  crims  a  tan  coiregut. 

Hugues  de  Saint-Cyr  :  Longamens. 
Avanl   qu'il   tourne    en    oubli,  le  crime  a   tant 
couru. 
iT.    Obblia,  oblia. 

6.  Obmdgs,  ndj . ,   lat.  OBLiv/os«.y,  ou- 
blieux. 

Lc>  prelz  e'I  sen  e  la  beutat  de  vos 
Don,  pois  que  ns  vi,  no  fui  anc  oblidos. 
Arnaud  de  Marueil  :  Si  cum  li  peis. 
Le  mérite  et  le  sens  et  la  beauté  de  vous  dont  , 
depuis  que  je  vous  vis  ,  je  ne  fus  oncques  oublieu.v. 
Necgligens  et  oblidos  e  perezos. 

F.  et  Fert.,  fol.  12. 
Négligent  et  oublieux  et  paresseux. 
ESP.  Olvidoso.  IT.  Obblioso,  obblivioso. 

7.  Desoulidau,  V.,  oublier,  perdre  I.t 
mémoire. 

Part.  pas. 

.Tuzieus  félons,  trop  etz  desoblidatz, 
Mal  vos  nienibra  del  temps  que  n'  ez  passaiz. 
PI.  de  la  Fierge. 
Juifs  félons  ,  vous  êtes  trop  oublieux- ,  il  vous  sou- 
vient mal  du  temps  qui  en  est  passé 


OBR 

8.  Eyssoblidar  ,  v.ssoiii.in.\R,  ?'.,  oiihlici'. 
dans  l'icois  fan  Dien  eyssoulidar. 
G.  Olivier  d'Arles  ,  Cnblas  triiulm. 
Gramlcs  ricliessos  l'ont  oublier  Dieu. 
Qui   es   noncalens  de   oofessar,    Ys.soiit.iu\ 
SOS  peccaiz. 

I''.eiri-rt.,  fol.  12. 
Qui  est  nonclialant  à  se  confesser,  oublie  ses  pe'clies. 

ij.  Entroblidar,  v.f  oublier  iiiléi'it'iirc- 
nient. 

len  non  la  pucsc  tNTîîor.r.iDAR 
La  belha  ciii  non  ;«us  piegar. 

Petrols  :  Tôt  mon  engienli. 
Je  ne  la  puis  oublier  intérieurement  la  belle  à  qui 
je  n'ose  adresser  des  prières. 
ANC.  FR.  Se  per  vos  est  pitié  entrobliée . 

Le  Comte  d'Anjou  :  Li  grans  de'sirs. 

OBRAR,  V.,  lat,  OPtRARt^  ouvrer,  opé- 
rer, travailler,  ouvroger. 
Prepausan  en  lur  cor  que  morissan  enau 
Que  OBitEssAK  la  festa. 

f^.  de  S.  Honorât. 
l'roposent  dans  leur  cceur  qu'ils  mourussent  avaul 
iju'ils  outrassent  la  fi'te. 

Lo  fust  s'  OBRA  per  lo  fer. 

Lit',  de  Sydrac,  loi.  8i- 
Le  Lois  i'ouirage  par  le  fer. 
l-'ig.  Obri  e  lim 

Motz  de  vaior. 

A.  Daniel  :  Clianson. 
Je  travaille  et  lime  mots  de  valeur. 
Si  no  so  sanas  tas  pessas, 
Obras  a  ton  dainpnanien, 

P.  Cardinal  :  Jbesum  Crist. 
Si  ne  sont  saines  tes  pensées  ,  lu  travailles  à  ta 
damnation. 

"Vers  paires  Diens, 

f'.'ti!/.  nos  OBRAR  tais  obras  ab  crezensa 

(^u'  enir'els  gneritz  trobein  ab  vos  giiireiisa, 

G.  RlQUIEE  :  Foriz  guerra. 
Vrai  père  Dieu,...  faites-nous  oHirer  telles  œu- 
vres avec  croyance,  qu'entre  les  pre'serve's  nous  Irou- 
%  ions  avec  vous  refuge. 
l'un. prés.  OiiKA.NT  e  fazent  de  .sas  arfz. 
/^.  de  S.  Honorât. 
Travaillant  et  faisant  de  (  pratiquant)  ses  arts. 
l'art,  pas.  Qni  vi  las  peyras  entailladas, 
D'  anticas  figuras  orradas. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Oui   \il   Ici  pierres  entaillées,  d'antiques  figures 
vitvragées. 


OBR  355 

Cojias  OBRAi>\s  nieravelosaniont. 

PlllLOMENA. 
("oiipos  ouvragées  merveilleusement. 
CAT.  Esi>.  l'ORT.  Ohrar.  it.  Operare. 

1.  Orra,  s./.,  lat.  opcra,  œuvre,  ou- 
vrage, action. 
Krguelbs  non  es  sinon  oiiua  d'  aranb.t. 
I^.  Vidal  :  Quor  qu'oni. 
Orgueil  n'est  sinon  <(Hi'r«^'e  d'araignée. 
Obras  servils  que  podon  esser  facbas  els  au- 
tres jorns  fciials. 

r.  et  Furl.,  M.  8g. 
OEiivres  serviles  qui  peuvent  être  faites  aux.  autre-: 
jours  lériaux. 

Fiff.  Se  deu  boni  gardar  de  obras  de  peccal. 
Las  .VI.  obras  de  iiiisericordia. 

r.  et  Ferl-,  fol.  2  et  96. 
On  doit  ss' garder  d'œîic/'M  dépêché. 
I>cssix  ccuvres  de  miséricorde. 
I.oc.  A  las  obras  pareis 

Qu'  el  vol  tant  pretz  e  tant  Imn' aventura. 
Bertrand  de  BonN  :  INoslre  Senher. 
Aux  œuvres  il  parait  qu'il  veut  tant  gloire  et  tan" 
bonne  aventure. 
Proverb.  Qui  fai  desliai  obra, 

Segou  c'  a  servit,  o  cobra. 

P.  Cardinal  :  Jbesum  Crisl. 
Qui  fait  œuvre  déloyale,  selon  qu'il  a   mérité  ,   le 
recouvre. 

A  r  obra  conois  bom  1'  obrier. 

Brev.  d'amor,  fol.  81. 
A  Vœuvre  on  connaît  l'ouvrier. 
CAT.  tsi'.  PORT.  Obra.  it.  Opéra. 

3.  Obralha,  y. y.,  ouvrage,  fabrique. 
Ilb  son  de  peior  obralua 
Que  non  es  lo  fers  san  Lannart. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  on. 
Ils  sont  de  \>'\tK  fabrique  que  n'est  le  fer  de  saint 
Léonard. 

/,.  Obratge,  s.  m.,  ouvrage. 

Que  m'  ayeu  tiencats  mon  obratge. 
Un  TnotBADOiR  anonyme  :  Kl  nom  de. 
<hii  m'aient  coupé  mon  ouvrage. 
CAT.  Obratge.  Esr.  Obrage.  ix.  Operaggio. 

:").  Orrier  ,  s.  m.,   lat.  ove\s.awius,  ou- 
vrier, artisan. 
Ab  pauc  de  foc  ïow  V  anr  e  '1  franb 
L'  ODKiEBS,  eutro  qu'  es  esmeratz. 

P.  Vidal  :  Neu  ui  gel. 
Avec  peu  de  feu  fond   l'or  et  le  brise  X'ouvrier, 
jusqu'à  ce  qu'il  est  épure. 


356 


OBR 


Pagar  vol  sos  obriers. 

V.  de  S.    Honorât. 
Veut  paj'er  ses  ouvriers. 
Proverb.  A  1'  obra  conois  boni  V  OBaiER. 
Brei'.  d'anior,  fol.81. 
A  l'œuvre  on  connaît  Vomn-ier. 
CAT.  Obrer.  Esr.  Obrero.  port.    Obreiro.   it. 
Opérai  o. 

G.  Oerauor,  s.  ni.,  ouvroir,  lalioratoiro, 
atelier,  boutique,  fabrique. 
Ben  vnelh  que  sapchon  li  plusor 
D'  est  vers ,  si  's  de  bona  color, 
On' ieu  ai  trag  de  moa  obrador. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelh. 
Bien  je  veux  que  les  plusieurs  (le  plus  grand 
nnmhre)  sachent  de  ce  vers,  que  j'ai  tiré  de  ma  fd- 
lirique,  s'il  est  de  bonne  couleur. 
A  tôt  jorn  acostumat 
De  venir  a  lor  obrador. 

Bref,  d'amor,  fol.  I25. 
A  toujour.î  accoutumé  de  venir  à  leur  oiwvoir. 
D'  aquo  te  obrador  a  renieu. 

DvEAND  deCarpeNTBAS  :  Un  sirventes. 
De  cela  il  tient  boutique  à  usure. 
CAT.  ESP.  Obrador. 

7.  Obransa,  ^.y.,  œuvre,  ouvrage. 

Per  forsa  d'  obransa 
Del  Senbor  pietados. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Aissi  cum. 
Par  force  àH œuvre  du  Seigneur  miséricordieux. 

8.  Oerari,  adj.,  ouvrable. 

Negana  obra  servi!  d'  aqnellas  qne  pot  bom 
f;ir  els  .vt.  jorns  obraris  de  la  setmana. 

y.  et  Verl.,  fol.  2 

IVuUe  oeuvre  servile  de  celles  qu'on  peut  faire  aux 
six  jours  ouvrables  de  la  semaine. 

9.  OpERATIO  ,   OPER.ACIO,   S.  f.,    lat.    OPE- 
RATIO,  opératioH,  action. 

Ni  es  boms  del  mon  poderos 

Que  de  sas  operatios  , 

Ni  del  sien  secret  jutgamen  , 

Puesea  saber  perfiecbainen 

La  raso. 

Son  de  contemplacio 

Pro  mai.s  que  d'  operacio. 

Brev.  d'iunor,  fol.  61  cl  l^. 
Wi  est  homme  du  monde  puissant  qui,  de  ses  ojX'- 
rnlions  ni  de   son  secret  jugement  ,   puisse  savoir 
parfaitement  la  raison. 


OC 

Sont  de  conicmplalion  beaucoup  plus  que  d'(>;;f- 
ration- 

CAT.    Operacio.  esp.  Operacion.  port.  Opera- 
(ào.  IT.  Operazione,  operagione. 

10.    Adobrar,  V. ,   travailler,  exercer, 
façonner. 

Aquel  oin  fai  fiirt,  qui  adobra,  en  alcun.i 
maniera,  la  cansa  d'  autrui  contra  la  volontat 
del  senbor. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  54. 
Cet  homme  fait  vol ,  qui  façonne,  en  aucune  ma- 
nière ,  la  chose  d'auli  ul  contre  la  volonté  du  maître. 
Fig.  Que  lo  jatges  e  l' actors  e  '1  reus,  cadaus 
d'  aqviels  auobre  son  offici. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  i3. 
Que  le  juge  et  le  demandeur  et  le  défendeur,  chn- 
cun  de  ceux-là  exerce  son  ofllce. 
IT.  Adoperare. 

OBSTANT,  adj . ,  lat.  obstant/^v;/,   ob- 
stant,  qui  s'oppose,  qui  fait  obstacle. 
Adv.  comp.  Non  obstajjt  l'appellation. 

Fo7s  Beacrn,  p.  1073. 
Non-obstant  l'appellation. 
CAT.  Obstant.  esp.  port.  it.  Obstante. 

OESTINAR,    V.,  oB.sTiNARe-,  obstiner, 
opiniàtrer. 
Part.  pas.  Los  avia  trobat  grandanien  obsti- 

NATS. 

Lo  dit  léguât  era  obstinat. 

Chronique  des  Atbii^eois ,  col.  9  el  l5. 
Les  avait  trouvés  grandement  obstinés. 
Ledit  légat  était  obstiné. 
CAT.  ESP.  roRT.  Obstinar.  it.  Ostinare. 

OC,  HOC,  adv.  afjirm.,  lat.  hoc,  oui. 
Oc,  oïd,  était  corrélatif  de  non,  non. 
Que  faraî  doncs  deserenan? 
i'.irtirai  m'en.^  — Oc,  si  pogues. 

Peyrols  :  Eu  non  laudarai. 
Que   ferai -je    donc    dorén.ivanl?    M'en   séparc- 
rai-je?  —  Oui  ,  si  je  pusse. 

A  penas  sai  dir  oc  ni  no, 

Quan  uo  vey  vostre  giiay  cors  gen. 

Pons  de  Capdueil  :  S'anc  fis. 
A  peine  je  sais  dire  oui  et  non  ,  quand  je  ne  vois 
pas  votre  gaie  personne  gentille. 
La  donzella  respont  : 
Segner,  hoc,  de  bon  gral. 

V.  de  S.  Honorât 
La  damoisclle  répond  :  Seigneur,  oui^  de  bon  gré. 


oc 

i?  ametz  mais  dir  oc  que  non. 

Gii  DE  Cavmllon  :  Seigiieiras. 
()ue  vous  aimiez  davantage  dire  oiti  que  non. 
Siibstaiitiv.     I\1i  vengr'a  plazer 

Qu'en  pognes  un  oc  a  ver. 
Berenger  de  Palasol  :  Tolz  icmeros. 
Me  vieodrail  à  plaisir  que  j'en  pusse  avoir  un  oui. 
Un  no  qu'es  per  me  auzitz, 
Que  val  mil  ocs  at'ortitz. 

G.  Faidit  :  ISo  m'  alegra. 
Un  non  qui  est  par  moi  entendu  ,  qui  vaut  mille 
ouis  assurés. 

"Va!  mais  ns  cortes  nos 

Quant  Hocs  no  i  trob'  undanza. 

R.  Jordan  :  Era  m  don.  Var. 
Vaut  plus  un  non  courtois  ,  quand  oui  n'y  trouve 
profit. 
Loc.         Ab  fe  et  ab  religion 

Den  gardar  son  hoc  e  son  non. 
Deudes  de  PiiADES  ,  Poëme  sur  les  Vertus. 
Avec  foi  et  avec  religion  doit  garder  son  oui  et 
son  non. 

Cels  que  parlon  ab  me,  ien  no  'Is  enlen  , 
E  faz  lor  en  ,  al  esgardar,  parven, 
Et  ab  rire,  et  ab  oc  e  no  dire. 

AlMEBl  DE  BelliNOY  :  Aissi  col  pres. 
Ceux  qui  parlent  avec  moi  ,  je  ne  les  entends,  et 
je  leur  en  fais,  au  regarder,  semblant ,  et  avec  rire  , 
et  avec  dire  oui  et  non. 

Non  es  bo  ,  de  so  que  reys  aafreya  , 
Quant  a  dig  d'oc,  qne  pueis  digoa  de  no. 
Bertrand  ce  Born  :  Pus  Yentedorn. 
Il  n'est  pas  bon  ,  de  ce  qu'un  roi  octroie ,  quand 
il  a  dit  d'oKi'j  qu'il  dise  ensuite  de  non. 
Del  voslre  rei  mi  playria  d'Arago 
Que  ,  per  son  sen  ,  disses  d'oc  o  de  no. 
AlMEBi  DE  Beli.inot  :  MeraveiU  me. 
De  votre  roi  d'Aragon  il    me  plairait  que,  selon 
son  sens,  il  dit  à'oui  ou  de  non. 

Non  a  vassal  tan  bon... 
No'l  lorn  son  oc  en  no. 

Guillaume  de  Dkrgiïedan  :  Joglar. 
N'a  vassal  si  bon...  qu'il  ne  lui  tourne  son  nui  en 
non. 

Nnlla  res  no  in  pot  dar  guarison  , 
Si  ma  domna  no  m  vol  far  oc  de  no. 

Raihond  de  Mikava:,  :  Tuil  sil  que. 
Nulle  cliosc  ne  peut  me  donner  guérison ,  si  ma 
dame  ne  me  veut  faire  oui  de  non. 
ARC.  PB.  Ne  me  disirent  ne  o  ne  non. 

Si  ne  lor  dit  ne  ho  ne  non. 
F:ibl.  ctvont.  une,  t.  I\',  p.  s/ig,  et  t.  III,  p.  '(il 


occ  357 

Je  n'en  sai  plus  ne  o  ne  non. 

Lai  (l'Ignaur'es ,  p.  M. 
ANC.  IV.  E  se  volemo  giiardare  in  lingua  d'oco 

et  in  lingua  de  si. 

Dante. 
CAT.  Hoc. 

Bertrand  de  Born  donna  le  sobri- 
quet d'oc  E  NO  ,  oui  et  non,  à  Henri  II, 
roi  d'Angleterre,  pour  designer  et  ac- 
cuser la  politique  versatile  de  ce 
prince. 

Voyez  Non. 

OCCIDENT,  s.  m.,  lat.  OcciDENTeM , 
Occident,  l'un  des  quatre  points  car- 
dinaux. 

Lo  solelh  que  corr,  e  a  totz  jorns,  d'Orien 

eu    (JCCIDENT. 

r.   et  f'ert.,  fol.  32. 
Le  soleil  qui  court,  et   à  toujoui-s  ,  d'Orient  eu 
Occident. 

—  Partie  du  globe. 

Tut  li  monestiers 

De  trastoz  I'Occident. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tous  les  monastères  de  tout  V  Occident. 

—  Les  jieuples  qui  habitent  cette  partie 
du  globe. 

Tu  salvaras  tôt  Occident. 

y.  de  S.  Honorai. 
Tu  sauveras  tout  V Occident. 

CAT.  Occident,  esp.  port.  it.  Occidente. 

OCCUPAR,  ocup.vB  ,  V.,  lat.  occupar^, 
occuper,  s'emparer,  s'appliquer. 
OcccPAR  ni  prendre  las  terras  dels  autres. 

Chronique  des  yllhigeois,  col.  ig. 
Occuper  et  prendre  les  terres  des  autres. 

Part.  pas.  Ela  vie  que  so  luarit  fo  ocupat. 

PUILOMENA. 
Elle  vil  que  son  mari  fut  occupr. 
Que  lo  diable,  ton  eucinic,  te    trobe  loir 
temps  occDPATz  en  bonas  obras. 

OcccPADAs  de  non  estar  en  liirs  ostals. 

/".  et  Vert.,  fol.  8t)  et  93. 
Que  le  diable,  ton  ennemi,   te  trouve  toujours 
occupe   en  bonnes  iruvrcs. 

jippUquées  à  ne  pas  rester  dans  leur  demeure. 
(AT.  EST.  Ocupar.  port.  Occiipar.  ix.  Occupart. 


358 


OCI 


•X.  OccupATiu ,  adj.,  occupatif,  propre 
il  occuper. 

O   son...    OCCUPATIVAS. 

Leys  d'amors,  fol.  27. 
Ou  sont...  occupntii'es. 

3.  Occup.\cio,  s.  /.,   lat.   occupatio  , 
occupation ,  soin. 

Fiff.  Er  venqaz  per  la  occotacio  del  .segle, 
Trad.  de  Bede  ,  fol.  71. 
Sera  vaincu  par  l'occupation  du  siècle. 

—  Terme  de  rhétorique. 
OccuPATios,  es  cant  boni  fenh  qne  no  vol 

(lire  so  que  diîz. 

Leys  d'amors,  fol.  l'jS. 
Occupation,    c'est  quand  homme   feint   qu'il   ne 
veut  dire  ce  qu'il  dit. 

CAT.  Ocupaciô.  ESP.  Ocupacion.  poax.  Occiipa- 
cào.  iT.  Occupazione . 

4.  Preocupar,  V,,  lat.  praboccuparc, 
saisir,  anticiper,  préoccuper. 

S'ira  ti  preocdpara,  tu,  la  suansii. 
Trad.  de  Bede,  fol.  3». 
.Si  colère  te  saisit,  toi ,  calme-la. 
Part.  pas.  Las  causas  preocupadas  per  davant 
los  jarats. 

Fors  de  Bearn ,  p.  1074. 
Les  causes  anticipées  par  devant  les  jures. 
<;at.   ESP.   Preocupar.    pour.    Preoccupar.  rr. 
Preocctipare. 

OCIOS,  ocioz,  ossios,  (idj.,  lat.  otiosm^-, 
oisif. 

Home  ocios  e  pigre  e  necgligen. 

F.etFert.^M.m. 
Homme  oisif  et  paresseux  et  ne'gligent. 
Que  non  eslessan  ociosas. 

Trad.  d'un  Ei'ang.  apocr. 
Qu'elles  ne  demeurassent  pas  oisives. 

—  Oiseux,  frivole,  désœuvré. 

Diens  dis  que  de  cascuna  paraula    ociosa 
nos  coveura  a  reddre  razo. 

Mala    molhier  es    clauioza...    contran'oza , 

UCIOZA. 

V.  et  Vert. ,  fol .  5 1  et  7  i . 
Dieu  dit  que  de  cliaque  parole  oiseuse  il  nous 
conviendra  de  rendre  raison. 

Mc'chante  femme  est  criarde...  contrariante,  dcs- 
itucree. 

I.oc.  Qui  estay  ocios  de  bonas  obras,  ell  dona 
Inoc  al  ciieniic  de  luy  temptar. 

V.  et  Vert.,  fol.  85. 


ODO 

Qui  demeure  oisif  de  bonnes  œuvres ,  il  donne 
lieu  au  démon  de  le  tenter. 
ANC.  FR.  Ung  nioyne  (j'entends  de  ces  ocieux 

moynes  ). 

Rabelais  ,  liv.  I ,  cli.  l^o. 

CAT.  Ocios.  ESP.  PORT.  Ocioso.  iT.  Ozîoso. 

■;>.' OciozETAT  ,  5. /! ,   lat.  otiositatcm  , 
oisiveté. 

Or.iozETAT  vol  dire  necgligencia  e  pigritia  de 
Ijcn  far. 

OciozETAT,  aysso  es  .1.  peocat  que  fay  molz 
mais. 

r.  et  Fert.,  ibl.  86  et  12. 
Oisii'eté  veut  dire  négligence  et  paresse  de  bien 
faire. 

Oisii>eté,  ceci  est  un  pérlie'  qui  fait  de  nombreux, 
maux. 

CAT.  Ociositat.  ESP.   Ociosidad.  port.    Ociosi- 
dade.  it.  Oziosità,  oziosiiate ,  oziositade. 

ODI,  HODi,  s.  ni.,  lat.  oniuni ,  liaine. 
horreur. 
Odis  mov  tenso. 
Per  r  eveia  e  per  l'ont  de  lor  fraires. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  19  et  34. 
Haine  meut  discussion. 
Par  l'envie  et  par  la  haine  de  leurs  frères. 
Non  nos  nias  en  hodi. 

Hisl.  de  la  Bible  en  proi'.,  fol.  20. 
Ne  nous  ayes  pas  en  haine. 
CAT.  Odi.  ESP.  PORT.  IT.   Odio. 

1.  Odioz  ,  aclj.,  lat.  oniosM.y,  odieux. 

Mala  niolbier  es...  odioza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  71. 
Me'chanle  femme  est...  odieuse. 
CAT.  Odios.  ESP.  PORT.  IT.  Odioso. 

ODOR,  s./.,  lat.  ODOR  ,  odeur,  senteur. 
Odor,  es  qnalitas  del  sen  odoratin. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267-268. 
Odeur,  c'est  qualité'  du  sens  odoralif. 
L'oDOR  de  l'erba  floria. 

15.  DE  VentadolR  :  Eu  abril. 
h'odeur  de  l'herbe  fleurie. 
Fiff.         Quan  la  doss' aura  venta 
Deves  vostre  pais. 
M'es  veiaire  qu' ien  senta 
Odor  de  paradis. 

B.  DE  V1.NTADOUR  :  Quan  la. 
Quand  la  douce  aure  .souille  devers  voire  pays ,  il 
m'est  avis  que  je  sente  odeur  de  paradis. 
La  gran  odor  de  sa  sanbtetat. 

Cat.  dels  npost.  de  Rdina,  fol.  190. 
La  grande  o(/eH/' de  sa  sainteté. 


ODO 

ANC.  FR.  Ou  qal  n'a  iiiic  bone  odor... 
VoDs  qni  inanvez.e  odor  .Tvez. 

Fabl.  et  Cent,  nnc,  t.  H  ,  p.  iqG. 
ANC.  CAT.  Odor.  roKT.  Odor.  ix.  Odore. 

■j.  OnoROS,  o^/.,  du  lat.  oDORW^y,  odorant. 
Oimais  pois  Todoros  temps  p.iis  ve. 

AiMEiu  DE  PEcriLAiN  :  Dc  (In'amor. 
ne'sormais  puisque  Vndorant  temps  gai  vient. 
ANC.  FR.     Et  llere  cspiecs  odoretises. 

lioman  de  In  llosc,  v.  i8r)85. 
Ceuillans,  ma  mie  et  mov,  des  ho\it\QeX%odoreiix. 

RO.NSAHT,  t.  I ,  p.  [\'i. 

iT.  Odoroso. 

^.  Odorable,  odj.,  odorant,  odorifcrant. 
Una  OQOr  mixta  ouorabi.a. 
Per  rezolucio  de  la  caiiza  odorari-a. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  268  et  16. 
Une  ù<leur  mixte  odoriférante. 
Par  rc'solulion  de  la  chose  odoriférante. 

—  Propre  à  percevoir  l'odeur. 
Aigus  nervis...  apelatz  odorabt.es. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  16. 
Aucuns  nerfs...  appelés  odorants» 
ANC.  ESP.  Odorable.  it.  Odorahile. 

.\.  Odoramext,  odoramen,   s.    m.,   lat. 
ODORAMEXTww ,  odeiiT,  parfiim. 
Gardar...  lo  nas  de  .snaas  odoramens. 
Trop  .se  delitar  en  odor  a  mens. 

V.  et  Fert.,  fol.  85  et  70. 
Préserver...  le  nez  de  suaves  odeurs. 
Se  trop  délecter  en  odeurs. 

ANC.  FR.  Remplie  fut  do  donix  odorement. 
FoLCQUÉ  ,  f^ie  de  J.-C,  p.  'i6l\. 
Resjouit  toujonrs  le  sens  de  Yodorement. 
AsiïOT,  Trad.  dePlutarr/ue.  Moral,  t.  IV,  p.  28-'|. 

—  Odorat. 

.Si  toi  fos  anzir,  on  fora  I'odorament? 
Trad.  de  la  f  Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinlhicns. 
Si  tout  fût  l'ouïr,  où  serait  ['odorat  ? 
Flors...  per  odoc  plazo  al  odorament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  209. 
Fleurs...  par  odeur  plaisent  à  l'odorat. 
IT.   Odoramento. 

5.   Odorar  ,  V.,  lat.   ODORAR/^  odorer, 
sentir. 
OnoRAR,  es  odormovcnt  la  virlut  fulorativa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol .  16. 
Odorer,  t'i-îl  odeur  excitant  la  verlu  OiUirative. 


OFF 


35( 


La  lentja  de  parlar,  lo  nas  de  odorar. 

r.et  Fert..  fol.tio. 
La  lariyuc  de  parler,  le  nez  A'odorer. 
Ab  be  sentir  et  odorar. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
Avec  bien  sentir  et  odorer. 
llemediar  per  cauzas  freias,  aplican  clas  ;il 
nas,  et  odoran. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  80. 
Remédier  par  choses  froides,   les  appliquant  au 
nez  ,  et  odorant. 
SiibstantH'.     Odorars,  savorars 

Sou  li  .sen  e  palpars. 

G.  RiijLiER  :  A  sel  que. 
l.'oilorer,  le  savourer  et  le  loucher,  sont  les  sens. 
Part.  prés.  Flors 

Bellas  et  de  manias  colors, 
OuoRANs  e  preciosas. 

Brei'.  d'amor,  fol.  5o. 
Fleurs  belles  et  de  maintes  couleurs,  odorantes 
et  précieuses. 
ANC.  CAT.  Odorar.  it.  Odorare. 

Ck  OnoRARi,  ndj.,  lat.  odorarik.c,  odo- 
rant, odoriférant, 
La  .VI.  ODORARIA,  inay  blanca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  21^. 
La  sixième  odorante  ,  plus  Manche. 

7.   Odoratiu  ,    adj.,   lat.    ODORATiVM.y , 

odoratif,  propre  à  percevoir  l'odeur. 

Tirtut  ODORATiVA,  es  potencia  natnral,  de 
odors  perceptiva. 

Odor,  es  qualitas  del  sen  odoratiu. 

Nervi  odoratiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  ifj,  267-268  et  35. 

Faculté  odoralive,  c'est  puissance  naturelle,  pei- 
ceptive  d'odeurs. 

Odeur,  c'est  qualité  du  sens  odoratif. 

^ei(  odoratif . 

OFPENDRE,  OFENDRE,  V.,   lat.  offen- 
neRE,  offenser,  blesser. 
S'om  pognes  partir  de  follor... 
E  no  volgues  Diens  tan  soven  offendrk. 
Bernard  d'.Airiac  :  Be  voliia. 
Si  l'homme  pouvait  se  départir  do  folie...  et  qu'il 
ne  voulût  pas  si  souvent  ol]'enser  Dieu. 
Non  t'oFENDAS  a  la  peira. 

Trad.deBède,io\.ri. 
()ue  tu  ne  te  blesses  pas  à  la  pierre. 

Part.  pas.     Carl'aveui  qfendut. 

G.  RlQi'iER  :  Quiconois. 
Car  iiiiui  l'avons  offensé. 


3  Go 


OFF 


ANC.  F«.  Soy  instamment  exercer  et  travailler, 
part  à  la  fortilication  de  sa  patrie  et  la  dé- 
fendre, part  au  reponlsemeut  des  ennemis 

et  les  offendre . 

Rabelais,  Prologue,  liv.  III. 
Vous  gardez  à  tout  povoir  de  offendre  Dien. 
Jehan  de  Saintré  ,  i.  I  ,  p.  86. 
Se  nous  avons  offendu  à  nulluy. 
Roman  fr.  de  Fierahras ,  liv.  II  ,  part,  il,  cli.  5. 
CAT.  Ofendrer.  f.sp.  OfenJer.  tort.  Offender. 
iT.  Offendere. 

1.  Offensa,  offf.nssa  ,  ofensa,  s.  f., 
!at.  offensa,  offense,  lésion. 

Patz  e  perdos  d'oFENSA. 

G.  KiyuiER  :  Crisliaii. 
Paix  et  parJon  d'offense. 
Gardar  de  peccat  e  de  la  offenssa  de  Dieu. 

F.  et  Fert.,  fol.  93. 
Préserver  de  péclié  et  de  V offense  de  Dieu. 
CAT.  ESP.  Ofensa.  port.  Offensa,  it.  Offenza. 

3.  Offensio,  ofensio  ,  s.f.,  la  t.  offen- 
sio,  offense,  outrage. 
Offensio  no  ns  fis  jorn  de  ma  via. 

Rambaud  d'Orange  :  Si  de  tioLar. 
Offense  je  ne  vous  fis  jour  de  ma  vie. 
Qii'ela  degues  penre  venjansa  de  lui,  si  el 

avia  faita  ofensto  vas  ela. 

F.  de  Pons  de  Capdiieil. 
Qu'elle  dût  prendre  vengeance  de  lui,  s'il  avait 
fait  offense  envers  elle. 

ANC.  fr.  Et  a  faict  tous  les  deux  gravement 
par  son  anthorité,  et  sans  grande  offen- 
sion  d'esperit. 

J.  CoLLlN  ,  Tr.  d'Amytié  de  Cicéron,  p.  36. 
ESP.   Ofension.  it.  Offensione. 

/).   Offensatio,  s.  f.,  offense. 
Per  las  offensatios. 

Piegla  de  S.  Bcnezeg,  fol.  7g. 
Par  les  offenses. 

5.  Offendement,  .V.  m.,  lat.  offeniii- 
MENT«/?2 ,  offense,  embarras,  trans- 
gression. 

Per  offendement. 

Trad.  de  Bhde  ,  fol.  .')r(. 
Par  offense. 

leu    m'  excuzi   en    ayso   ses  offende.viiiNT, 
avent  Lona  consciencia. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  cli.  2^. 

Je  m'excuse   en  ceci    sans  transgression,    ayant 
Jionne  conscience. 
IT.   Offendlmento. 


OFF 

G.  Offendedor,  s.  m.,  violateur,  trans- 
gresseur. 
"V'engar...  de  negnn  tort  que  sia  fatz  ad  aquel 

offendedor. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1204- 
Venger...  de  nul  tort  qui  soit  fait  à  ce  transgresseur. 
ANC. CAT.  Ofenedor. 

7.  Defenure,  V.,  lat.  defend^re,  dé- 
fendre, garantir,  prohiber. 

leu  no  soy  reis  coronaiz. .  . 
Que  pose'  a  mon  fort  seignor 
Défendre  mas  heretatz. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Reis  pus  vos. 
Je  ne   suis    pas    roi   couronné...    (pour)  que  je 
puisse  contre  mon  seigneur  puissant  défendre  mes 
héritages. 

Mi  sui  trebalbatz 
Cnm  pogues  mi  dons  défendre 
Dels  manens  malvatz. 

Pierre  de  Bussignac  :  Sirvenles. 
Je  me  suis  tourmenté  comment  je  pusse  défendre 
ma  dame  des  riches  méchants. 

—  Faire  défense,  interdire,  se  refuser. 

Combat  so  don  ien  no  m  pose  défendre. 

G.  Magret  :  Enaissi. 
Je  comhals  ce  dont  je  ne  puis  me  défendre. 
Si  vol  autr'amador 
Ma  domna,  non  lo  y  defen. 

B.  DE  Ventadour  :  Acossellalz  mi. 
Si  ma  dame  veut  autre  amant,  je  ne  le  lui  défends 
pas. 

Maynthas  vetz  dreitz  defen 
So  qu'amors  cossen. 

.\iMAR  DE  RocAFiCHA  :  Si  amors . 
Maintes  fois  droit  interdit  ce  que  atnour  permet. 
Es  tan  fers  e  salvatges  que  del  ballar  se  defen. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Companho. 
Il  est  si  farouche  et  sauvage  que  du  danser  il  .se 
défend. 

Part. pas.  Me  sui  d'amor  defendot  tota  via, 
Domna,  tio  vi  vostrecors  benestari. 
Ralmenz  Bistors  d'Arles  :  Aissicol  fort. 
Je   me  suis  toujours  défendu  d'amour,   dame, 
jusqu'à  ce  que  je  vis  votre  personne  agréable. 
ANC.    CAT.    Défendre,  denfendrer.  esp.  port. 
Defender.  rr.  Dfendere. 
8.  Defensa,  S.f.,  lat.  defensa  ,  défense. 
Los  castels  e  plassas  de  sa  terra ,  les  qiîals  so 
de  defensa,  fiira  abatre  e  démolir. 

Cltronique  des  Albigeois,  col.  3t. 
Les  châteaux  et  places  de  sa  terre,   lesquels  sont 
de  défense,  il  fera  ahallre  et  démolir. 


OFF 

Nou   vol    adiuetrc    las  exceptions,  alléga- 
tions e  DEPENSAS. 

Statuts  de  Provence.  JlLIEN  ,  t.  II ,  p.  43o. 
Ne  veut  admellie  les  exceptions,  allc'gatioiis  et  dé- 
fenses. 
CAT.  ESP.  roRT.  Dcfensa.  it.  Difensa. 

9.  Defendensa  ,  s.f.,  résistance. 

Selh  qui ,  per  nos ,  foQ  pausafz  en  la  crotz , 
E  clavellatz  ses  fota  deff.ndeîjsa. 

Pt;jOLS  :  Uicus  es. 
Celui  qui,  pour  nous,  fut  pose  en  la  croix,  et  cloue 
sans  toute  résistance. 

10.  DeFENSIO  ,    DEFENSION  ,    DEFENCION  , 

S.f.,  lat.  DEFE^siose/w,  «Jéfense,  ré- 
sistance, retranchement,  protection  , 
forteresse. 

Per  la  deke-^sion  del  pays. 

Reg.  des  Etats  de  Prot'. ,  de  1401. 
Pour  la  défense  du  pays. 

O  gicnhs  ,  o  defensios  , 

O  castelhs. 

CiDENET  :  Amors  e. 

Ou  engin  ,  ou  retranchement ,  ou  château. 

La  DEFENsiON  qu'  en  ai  al  monestier  de  Tornac. 

Tit.de  ii-j^.  IIist.de Langucd.j  t.  JII,  pr.,col.  !3:'). 

Le  retranchement  que  j'ai  au  mouaslère  de  Tornac. 

Defeiîcion  d'  aqni  enant  non  sia  recebedoira. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1258. 
Défense  de  là  en  avant  ne  soit  recevable. 
To.s  pensetz  de  far  defensio. 
R-AMBAVD  DE  Vaqueiras  :  Valcn  marques. 
Vous  pensâtes  de  faire  résistance. 
S'alegra  niolt  per  la  uefensio  de  Miraval. 

f^.  de  Raimond  de  Miraval. 
Se  réjouit  moult  à  cause  de  la  protection  de  Mi- 
raval. 

ANC.   fr.    Pour  la   deffension    desdites   fron- 
tières. 

MONSTBELET,  t.  I,  fol.   162. 

De  porter  la  parole  en  defension  publique. 
Amvot,  Trad.  dePlutarque.  Moral.,  t.  111,  p.  aSo. 

—  Prohibition. 

Mandat  m'a  ,  .m.  jors  a  ,  e  fait  defessio 
Que  no  lavs  pasar  home  de  lunba  régie. 
Pioman  de  Fierabriis,  v.  Zj()5o. 
M'a  mande  ,  il  y  a  trois  jours ,  et  fait  défense  que 
je  ne  laisse  passer  homme  d'aucune  rej;ion. 
AR<:.  FR. 

Mandé  m'a,  jà  .iti.  fois,  et  fait  uefencton 
Que  je  ne  lais  ab-r  escuier  ne  garelion, 

m. 


OFF 


3() 


Clievalier  ne  sergant ,  si  je  ne  sai  le  non. 
Poème  de  Fierabras  en  'vers  français . 
ANC.  CAT.  Defensio.  esp.  Defension.  port.  De- 
feiisài).  IT.  Difensione. 

11.  DeFENDEME>T,     DEFENDEMEN  ,    DEF- 

FENDEMENT,  ,v.  ///.,  défcnsc,  [notcction. 

Aquel  deffendbment  qu'el  fara  en  aqnest 
plag  ,  el  j)ensa  far  per  so  dreg. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  12. 

Jl  pense  laire  pour  son  droit  celte  défense  qu'il 
fera  en  ce  plaid. 

Vers  paires  Dieus, 

Defendemens,  defendens  d'aversiers. 
G.  RiQUlER  :  Forlz  guerra. 
Vrai  père  Dieu,...   protection,  protégeant  d'en- 
nemis. 

l'er  donar...  als  uelhs  defendement. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  Sg. 
Pour  donner...  aux  yeux  défense. 

ANC.  FH.     Que  il  u'i  ot  desfendement. 

Roman  de  Brut,  t.  I,  p.  297. 
ANC.  cat.  Defeniment,   deffeniment.  anc.  esp. 

Defcndimiento.    port.    Defendimento .    it. 

Difcndimento . 

12.  Defensal,  s.  m.,  retranchement, 
barrière. 

L'autre  portai  es  ferinatz... 
E  pois  aquest  es  passatz. 
Pois  no  i  ba  nuil  defensal. 

Un  TBOUBADOtn  ANONYME  :  Chastcl. 
L'autre  portail  est  fermé...  et  après  que  celui-ci 
est  passe' ,  puis  il  n'y  a  nulle  barrière. 
ANC,  FR.      Iloec  avait  tel  defensail. 

G.  GaiMAB  ,  Poème  d'Ihmeloc,  v.  55l . 

i"^.  Df.fensailla,  .y. /! ,  résistance. 
VolpilJs  e  nuaiibos, 
Flacs  ,  ses  tota  nEFENSAiLi.A. 

Bertrand  de  Horn  :  Mailolin. 
Poltron  el  lâche,  flasque,  sans  toute  résistance. 

i.'i.   Defenpedor,  f. //;.,  défenseur. 
Tro])  son  li  combatedor 
E  pane  li  defendedor. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Li  folll. 
Beaucoup  sont  les  assaillants  et  peu  les  défenseurs. 
E'I  conis  a  cor  d'esvazidor, 
E'I  vescorus  de  defendedor, 
E  veiam  los  lai  al  pa.scor. 

Dertrand  de  Bobn  :  Rassa  t;ni. 

46 


362  OFF 

Et  le  comlc  a  cœur  J'euvaliisseui-,  el  le  vicomli' 
de  di-fenseur,  et  voyons-les  là  au  printemps. 
ANC.  CAT.  Deffendedor,  defenedor.  ANC.   Esr. 
PORT.  Befendedor.  it.  Difenditore. 

i5.  Defensible,  adj.,  dt^fensible. 
Lo  castel,  lo  quai  era  fort  uefensibi.e. 

Chronique  des  Albigeois,  p.  52. 
I.c  cliâleau  ,  lequel  e'iait  fort  defensible. 

ANC.  ESP.  Defensible. 

16.  Defensar,  V.,  défendre. 

Los  vassals  son  teDgntz  de  defensau  la  per- 
soua  de  lor  senhor. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  106. 
Les  vassaux  sont  tenus  de  défendre  la  personne 
de  leur  seigneur. 

Contra  freior  defensar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^2. 
Défendre  contre  froideur. 
<  AT.  ANC.  Esr.  Defensar.  it.  Difensaie. 

17.  Defendalh  ,  S.  m.,  retranchement, 
barrière. 

El  frontal  del  mur  havia  .c.  portas  de  iiie- 
falh,  et  per  tôt  eviro  ceitas  est;iggas  e  befen- 
DALHS  ordenatz  egalnient  a  défendre. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  167. 

A  la  façade  du  mur  il  y  avait  cent  portes  de  mé- 
tal ,  et  partout  environ  certains  étages  et  retranche- 
i/ienls  ordonnés  e'galement  pour  défendre. 

18.  Defensor,  s.  m.,   lat.  defensor  , 
défenseur. 

No  era  razo  que  natnra  layshes  ses  armas 
defensivas  aquel  qui  es  del  grey  defensor. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  234- 

Il  n'était  pas  raison  que  nature  laissât  sans  armes 
défensives  celui  qui  est  défenseur  du  troupeau. 
<:at.  ESP.  PORT.  Defensor.  it.  Difensore. 

19.  Defensiu,  adJ.,  défensif. 
Membres...  defensius,  so  del  cervel  las  doas 

K'ias  e'I  test. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  33. 
Membres...  défensifs,  ce  senties  deui  tissus  du 
cerveau  el  le  têt. 

Anar  en  armas  defensivas. 

Arbre  de  Bataillas,  {o\.  12'2.. 
Aller  en  armes  défensii'es. 

CAT.  Defensiu.  esp.  port.   Defensivo.  it.  Di- 
fensivo . 


OFF 

OFFRIR  ,  OFRiR,  ufrir,  v.,  lat.  orrev^re, 
offrir,  présenter. 

Mai  lor  vcy  deniers  offrir 
Que  n'a  neguu  del  autar. 

B.  Martin  :  A  Sénhors. 
Je  leur  vois   offrir   plus  de  deniers  que  n'en  .^ 
nul  de  l'autel. 

Elh  va  OFRIR  al  autar  nn  calice  d'argent. 

Philomena. 
Tl  va  ofrir  à  l'autel  un  calice  d'argent. 
Part.  pus.     Ara  tal  me  sui  offertz. 

R.  Vidal  :  Entr'  el  taur. 
Maintenant  je  me  suis  offert  tel. 
Aruantz  vol  sos  chans  sia  ufertz 
Lai  on  dous  motz  mov  en  agre. 

A.  Daniel  :  En  breu. 
Arnaud   veut  que  son  cliant  soit  offert  là  oii  doux 
mot  tourne  en  aigre. 

CAT.  Oferir.  esp.  Ofrecer.  port.  Offrecer,  of- 
ferecer.  it.  Offerire,  offercre. 

2.  OfFERF.NDA  ,      OFERENDA  ,      UFRENDA   , 

s.f.,  offrande. 

I''ai  sos  dos...  e  sas  oferendas. 

P.  Cardinal  :  <^)ui  ve  gran. 
Fait  ses  dons...  et  ses  offrandes. 
Laissa  aqui  i'oferenda,  e  vai  far  paz  ab  ton 
fraire,  e  pois  torna  offrir  t'oFERENDA. 

Trad.  de  Bède,  fol.  25. 
Laisse  là  ton  offrande,  et  va  faire  paix  avec  Ion 
fi (' le  ,  et  puis  retourne  ofi'rir  Ion  offrande. 
Quar  ie  ds  ador  e  us  cre , 
Senher,  e  us  fauc  ufrenda 
De  me  e  de  ma  fe. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Vers  Dieus. 
Car  je  vous  adore  et  vous  crois.  Seigneur,  et  vous 
fais  offrande  de  moi  et  de  ma  foi. 

—  Terme  de  liturgie. 

Los  introitz  e'is  graduais  e  la  offerenda. 

Cat.  dels  apost.  de  Borna  ,  fol.  55. 
Les  inti'Oits  et  les  graduels  et  V  offrande. 
ESP.  Ofrenda.  port.  Offrenda.  it.  Offerenda . 

3.  Offerta,   uferta,   s.f.,   offre,  of- 
frande. 

Las  offertas  o  las  autras  drecburas  que  son 
per  devotio  establidas. 

V.  et  Vert.,  fol.  16. 

Les  offrandes   et  les  autres  redevances  qui  «nnl 
établies  par  dévolioii. 


OFF 

Fâcha  1'  UFtRT.v 
Del  euceus. 

2'rcicl.  d'un  Et'ung.  apucr. 
h'q/l'rancle  de  l'eucciis  faite. 
Fig.  Fa  lie  son  cors  uferta. 

Leys  d'amors,  lui.  27. 
Fait  de  son  corps  offrande. 
ASC.  FR.     Quant  il  li  fireut  tel  offerte. 

GoDLKRoi  DE  Paris,  Clir.  mèlr.,  p.  27. 
CAT.  ESP.  Oferta.  port.  it.  Offerta. 

i.   Offua,  s.f.,  offre. 
Ly  fan  OFFR*.. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  55. 
Lui  font  offre. 

Oltra  las  offras  dessus  ditas. 
Tit.  de  1424-  Hist.  de  Lang.,  t.  IV,  pr.,  col.  422 
Outre  les  offres  dessus  dites. 

5.  Ufrenna,  S.f.,  offrande. 
Spiritals  cfrennas. 

Trad.  de  la  i'«  Epitre  de  S.  Pierre. 
Offrandes  spirituelles. 

6.  Prf.ferir,   V. ,    du  lat.   prûefer^ï-, 
préférer. 

Part.  pas.    Las   personas   pîos   prochanas  en 
affïnitat...  sian  preferidas. 
Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  261 . 
Que    les    personnes    plus  proches    en    affinité... 
soient  préférées. 

Slan  preferidas  enfra  nn  mes. 

Statuts  de  Provence.  Bo?.iy,  p.  47- 
Qu'elles  soient  préférées  pendant  un  mois. 
«:at.  esp.  port.  Preferir.  it.  Preferire. 

7.  Proferre,  v.  ,  lat.  proferre,  pro- 
férer, produire,  alléguer. 

Ane  bom  no  i  venc  conseill  qnerre, 
Per  tal  que  dreit  poges  proferre, 
Que  s'en  ânes  desconseillatz. 

Roman  de  Javfre,  fol.  1 . 
Oncques  homme  n'y  vint  que'iir  conseil,  pourvu 
qu'il  pût  /^rof/Hi>e  un  droit ,   qui  s'en  alhit  desap- 
pointe. 

Si  no'l  platz  que  s'aïuor  11  proféra. 
T.  d'un  anonysie  et  d'une  dame  :  Bona  dona. 
S'il  ne  lui  plaît  pas  qu'il  lui  produise  son  amour. 

—  Offrir. 

Tôt  zo  qu'ieu  pose  ni  qu'en  sai, 
Vos  PROFER,  et  encara  mai. 

L».«riVAJ<C  ClCALA  :  SïingDcr  Thomas . 


OFF 


363 


Tout  ce  que  je  puis  et  tout  ce  que  je  sais  ,  je  vous 
o[l're,  et  encore  plus. 

Qui  fai  niisericordia  profer  sacrilizi. 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  64- 
<)ui  fait  miséricorde  offre  sacrifice. 
l'art. pas.     Si  la  liella  ,  ciii  sni  profers, 
Mt;  vol  lionrar. 
Giraud  de  Bobneil  :  Quan  lo  frcg. 
Si  la  I)elle,  à  qui  je  suis  offert,  me  veut  honorer. 
CAT.  ESP.  PORT.  Profcrir.  it.  Proferire,  prof- 
fer  ire. 

iS.   Proferta,  s.f.,  offrande. 

Portavon  li  torcas  et  candelas  e  niotas  pro- 
fertas  que  cremavon  nneg  et  jorn  davaa 
Nostra  Dona. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  74. 
Lui  portaient  torches  et  chandelles  et  uomhreuses 
offrandes  qui  brûlaient  nuit  et  jour  devant  Notre- 
Dame. 

ANC.  CAT.  ANC.   ESP.  Proferta,  it.  Proferta, 
profferta. 

y.   Referenuari,  s.  m.,  lat.  referen- 
DARiwi-,  référendaire. 
Teiaiu  donx  quans  rims  poyrem  troLar... 
que  comenso  per  a  e  pueys  per  b,  etc....  De 
a  baveni  adversaris,...  de  r,  referendaris. 
Lejs  d'amors ,  fol.  l5o. 
Voyons   donc  combien  de    rimes    nous  pourrons 
trouver...  qui  commencent  par  A  et  puis  par  B,  etc.. 
Dca  nous  avons  adversaire  ,...  de  R,  référendaire. 

ESP.  PORT.  IT.  Referendario . 

10.  Referre,   v.,   lat.  referre,   rap- 
porter, rendre. 
Loc.     Tu,  quai  nierce  li'n  refers .' 

Giraud  de  Bornkil  :  Arausirelz. 
Toi,  quelle  grâce  lui  en  rends-tu? 
Ad  aqnesta  soplei  e  joing 
Mas  nias,  per  rvEFERRB  merces. 

G.VUBERT  AiMiKLs  :  Brcu  vers. 
Vers  celle-ci  je  supplie  et  joins  mes  mains  ,  pour 
rendre  grâces. 

Gant  Deus  nos  bat,  si  nos  o  recebem  eu 
paz  e  li  eu  rcierem  gracias. 

Trad.  de  Bide ,  fol.  67. 
Quand  Dieu  nous  frappe,  si  nous  recevons  cela  en 
paix,  et  lui  en  rendons  grâce. 

Nul  grat  no  ns  refier. 

T.  DE  LA  comtesse  DE  DiE  ET  DE  RaMBAUD  D'O- 
R.\NGt  :  .Aniic.\. 
.le  ne  TOUS  rends  nul  gre'. 


364  OIT 

Aquesta  dictios  quays  pot  se  referrk  a  la 
votz  o  al  signiflcat. 

Leys  d'arnors,  fol.  Il4- 

Ce  mot  peut  quasi  se  rapporter  à  la  vois  ou  ù  la 
signification. 
CAT.  ESP.  PORT.  Referir.  n.  Referire. 

01,  OY,  interj.,  oh!  ah! 

Oi  Diens!  cuin  son  escurzit  li  clar  rai 
Qu'alumavan  Toscana  e  Lombardia. 

AlMERl  DE  Peguilain  :  Era  par  bcn. 
^A  Dieu.' comme  sont  obscurcis  les  clairs  rayons 
qui  éclairaient  Toscane  et  LomLardie. 
Oy  Dieus  !  OT  Dieiis  !  de  1'  alba ,  tan  tost  ve  ! 
Un  TROUBADOUR  ANONYME  :  En  uu  vergier. 
OADieu!  o/iDieu!  de  l'aube,  sitôt  elle  vient .' 
IT.   OU 

OîRE,  OYKE,  s.  m.,  lat.  u^rew,  outre. 
Nostre  oyrk  son  sec  e  vuech. 

Trad.  d'itnEvang.  apocr. 
Nos  outres  sont  sèches  et  vides. 
El  segonz  Goiraut  de  Borneill 
Que  sembla  oirë  sec  al  soleill. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chanlarai.  Var. 
Le  second  Giraud  de  Borneil  qui  ressemble  à  ou- 
tre sècbe  au  soleil. 
ANC.  CAT.  ESP.  PORT.  Odrc.  IT.  Otre. 

OISSOR,  s.f.,  lat.  uxoR,  épouse. 
Li  filial  e  ill  oissor. 

ToRCAFOLS  :  Comunal  veill. 
Les  fillâtres  et  les  épouses. 

Qae'l  vercliiera  de  sa  oissor 
'Vendet. 

Garins  d'Apchier  :  Mos  comunals. 
Vu  que  la  dot  de  son  épouse  il  vendit. 
ANC.  PR.  C  on  ne  savoit  si  bêle  oissor 
Ne  si  cortoise  ne  si  franche. 

Fabl.  et  cent,  anc,  t.  I  ,  p.  i86. 
Ke  li  frère  li  douast  e  cil  en  fist  s'oisour. 
Roman  de  Roit,  v.  23 16. 
Avoir  voilez  no  dame  à  fenitne  et  à  oisoiir. 
Poème  d'Hugues  Capet,  fol.  i5. 

OIT,  UEiT,  S.  m.,  nom  de  nombr.  card., 
lat.  ocvo ,  huit. 
Per  dos  sols  serai  meillz  accoillîfz... 
Dels  doze  aurai  ab  benre  et  ab  inanjar, 
E'is  oiTz  daria  a  foc  et  a  colgar. 

G.  Magret  :  Kon  valon. 
Pour  deux  sous  je  serais  mieus  accueilli...  avoi: 
les  douze  j'aurai  à  boire  et  à  mauger,  et  je  donnerais 
les  huit  pour  feu  et  pour  coucher. 


OIT 

Loc,  Qui  aisso  fai  d'  deit  en  ckit  jorns. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Qui  fait  ceci  de  huit  en  huit  jours. 

ESP.    OcllO,    PORT.    O'UO.    IT.    Otto. 

2.  OcHEN,  ucHEN  ,  ocHE,  «f(^'.,  huitième. 
-    L'ocHEN,  es  Bernafz  de  Sayssac, 

Qu'anc  negun  bon  mestiers  non  ac. 

p.  d'Auvergne  :  Chanlarai. 
he  huitième,  c'est  Bernard  de  Sayssac,  qui  onc- 
ques  n'eut  nul  bon  me'tier. 

Al  sest  jorn  en  Belleem  intret 
On  coDipli  lo  seten,  e  estet 
Al  UCHEN  jorn. 

Trad.  d'un  Evang.  npocr. 
Au  sixième  jour  il  entra  à  Bethléem  où  il  accom- 
plit le  septième,  et  demeura  au  huitième  jour. 

Autreiam  ad  oche  et  acapte  .v.  scsiairadas 
de  terra...  Per  I'oche  que  m  devetz  donar  de 
totz  los  blatz. 

Tit.  de  1279.  Arch.  du  Roy.  Toulouse,  J.  32i . 
Nous  octroyons  à  huitième  et  à  acapte   cinq  sé- 
térées  de  terre...   Pour  le  huitième  que  vous   me 
devez  donner  de  tous  les  blés. 

3.  UcHENA,  s.f.,  huitaine. 

Poyria  hom  dire  seizeuas,  setenas,  uchenas. 

Lejs  d'amors,  fol.  33. 
On  pourrait  dire  sixaines,  septaines ,  huitaines. 

/|.  OcTAU,  adj.,  lat.  octav«.?,  huitième. 
Al  OCTAU  jorn  que  sera  natz. 

Lii>.  de  Sjdrac ,  fol.  84- 
Au  huitième  jour  qu'il  sera  ne. 
Escorpios  es  per  semblan 

L'ocTAu  signe. 

Brev.  d'amor,  fol.  27. 
Le  scorpion  est  en  apparence  le  huitième  signe. 
CAT.  Octaii.  ESP.  Octavo.  port.  Oitavo.  it.  Ot- 
tavo. 

5.    OCTAVA,   UCTAVA  ,   S.f.,   lat.   OCTAVA  , 

octave,  intervalle  de  hviit  jours. 
Dimartz  aprop  la  octava  de  Pasca. 

Philomena." 
Mardi  après  Vorta\'e  de  Pâques. 
Tro  I'dctava  de  Pandecosta. 

f^.  de  S.  Honorai. 
Jusqu'à  l'octai'e  de  Pentecôte. 

- — Terme  de  musique. 

La  premeira  e  1'  octava  son  aissi  respondens. 

P.  DE  CoiiBlAC  :  El  nom  de. 
La  première  et  l'octave  sont  ainsi  correspondaiiles. 
CAT.  Esr.  Octava.  port.  Oitava,  it.  Ottava. 


01 

6.  OcTAVAMF.NT,  adi>.,  liuitièrnement. 

OcTAVAMEST  pcr...  prcdications. 

Doctrine  des  Faudoii. 
Huitièmement  par...  prédications. 

7.  Oytenal,  ûdj.,  huitième,  de  la  hui- 
tième partie. 

Moldre...  lo  sesteyr  per  nna  copa  oytenai,. 

Tit.  de  i^oo.  Àrch.  du  Roy.,  K.  772. 
Moudre...  le  selier  pour  une  coupe  de  la  huitième 
partie. 

8.  Octobre,  octembre,  octoyre,  s. m., 
lat.  ocTOBRzV,  octobre. 

Octobres  es  ditz  lo  dezes. 

Brev.  d'atnor,  fol.  47- 
Octobre  est  dit  le  dixième. 
Aiso  fo  en  octembre. 

Arxald  de  SIarsan  :  Qui  comte. 
Ceci  fut  en  octobre. 

OcTOYRES  es  le  .x.  nies... ,  es  octoyre  ape- 
lat ,  quar  es  le  .viii.  après  mars. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  125. 
Octobre  est  le  dixième  mois...  ,  il  est  appelé  oc- 
tobre, parce  qu'il  est  le  huitième  après  mars. 
CAT.  ESP.  Octubre.  port.  Outubro.  it.  Oltobre, 

OL,  S.  m.,  lat.  OLeuni ,  huile. 
Ab  OL  rozat. 

Del'Des  DE  Prades  ,  ^uz.  cass. 
Avec  huile  rosée. 

2.   Oli  ,  S.  m. ,  huile. 

L'olivier  fai  on  qu'es  dons  e  fis, 

Serveei  de  GiRONE  :  Del  mon. 
I.'olivier  fait  huile  qui  est  douce  et  fine. 
Fas  lani  de  cera  e  d'or.i. 

A.  Daniei,  :  Al)  guay. 
Je  fais  lumière  de  cire  et  à'huile. 

l'ij.     An  lo  cor  plen  d'oLi  de  pietat. 

r.  et  Vert.,  fol.  gt. 
Ont  le  cœur  rempli  d'huile  de  piété, 
'.stabli  que  li    malande  o 'Is  enferras  fo.sso 
oms  del  sanh  oli  davant  que  mori.sso. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  68. 
haLlit  que   les  malades  ou  les  infirmes  fussenl 
oins  de  Vhuile  sainte  avant  qu'ils  mourussent. 

Ajc.  FR.     Saintefié  de  oile  e  de  creisme. 

h  DE  Sai.nte-Malre  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  i5o. 
•  Al  OU.  ES  p.  Olio.  port.  Oleo.  it.  Olio. 

1.   Oliva,.?.  /, ,  lat.  (li.ivA,  olive. 


OL 


365 


Ab  oli  d'oLivAS  ouhetï. 

Dtt'DES  DE  pRADES  ,  Auz.  CaSS. 
Aiec  huile  d'o/ii't'.5  oignei. 
La  raastia  en  oli  d'oLivAS. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  77. 
La  rôtissait  en  liuilc  A'olives. 
CAT.  ESP.  IT.   Oliva. 

4.  Olivier,  olivier,  s.  m.,  hit.  olivifr. 

Vu  grau  ram  d' olivier  teuc. 

Trad.  d'un  Ei'ang.  tipocr. 
Un  prand  rameau  d'o/ic/er  tint. 
Si  el  i  planlet  vinbas,  o  olivers. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  5o. 
S'il  y  planta  vignes  ,  ou  oliviers. 
Ad  Dua  fontanela,  de  près  un  olivier. 
Roman  de  Fierabras . ,  v.  I^O. 
.\  une  fontanelle  ,  près  d'un  olivier. 
CAT.  Oliver,  esp.  Olivo,  clivera,  port.  Oliveira. 
it.  Olivo. 

5.  Olivar,  aclj,,  h'it.  olivarw,  d'huile. 
Aquest  sia  canteri  olivar. 

Trad.  d'j4lbucasis,  fol.  [\. 
Que  celui-ci  soit  cautère  d'huile. 

6.  Oleastre,  s.   m.,   lat.  oleastrmm, 
olivier  sauvage. 

Oleastre...  aruar  es  et  no  fnictuos. 

Elue,  de  las pnipr.,  loi.  216. 
L'olivier  sauvage...  est  amer  et  non  fructueux. 
ESP.  IT.  Oleastro. 

7.  Oliu  ,  S.    m.,   lat.    oiAwttim  ,   lieu 
planté  d'oliviers,  champ  d'oliviers. 

Si  que  pois  lo  penderon  en  .1.  oliu. 

Guillaume  be  Tudela. 
De  sorte  qu'après  ils  le  pendirent  en  un  champ 
d'oliviers . 

8.  Oliar,  71.,  du  lat.    OLT. xtits ,  huiler, 
oindre  d'huile. 

Pueis  OLIATZ 

Lai  on  la  podagia  sera. 

DeUUES  be  l'RABtS,  ./luz.  cass. 
Puis  huilez  là  où  la  goutte  sera. 
(.AT.  Oliar.  ESP    port.  Olear. 

9.  Enoi.iatio  ,    s.  f. ,    onction  ,    action 
d'huiler. 

El    sagr.'iuicnt   de   matrctiioni   et    la   sancta 

ENOLIATIO. 

r.  etFert.,  fol.  5. 
Le  saiirmciit  de  mariage  et  la  sainte  on(7(o/i. 


366 


OLE 


lo.   Peroliamen  ,   s,  ni.,   onction,  ex- 
trême-onction, 
Lo  premier  sagramea,  es  bategar...  lo  .vu,, 

PEROLIAMEN. 

Declaramens  de  motas  demandas. 
Le   premier  sacrement,  c'est  baptiser...   le  sep- 
tième, extrême-onction. 

OLA,  s.  f.,  lat,  ol/a,  marmite,  grand 
pot ,  chaudière, 

Doas  serpens,  o  nna  soîa 
Cotz  hom  en  aîga  en  nn'oLA. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Dem  serpents,  ou  un  seul  on  cuit  dans  l'eau  dans 
une  marmite. 

Coma  la  ola  ,  bolhen  sobre  lo  fuoc,  que  es- 
oampa  tôt  so  que  es  clins, 

F.  et  Vert.,  fol.  25. 
Comme  la  marmite,  bouillant  sur  le  feu  ,  qui  ré- 
pand tout  ce  qui  est  dedans. 
En  la  OLA  do  Vnlcan. 

Ctil.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  67. 
En  la  chaudière  de  Vulcain. 
CAT.  ESP.  OUa.  PORT.  Ollta.  it.  OHa. 

2,  Olada,  s.  f. ,  potée,  chaudronnée. 
Una  OLADA  de  braza  de  la  premera  fornada. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  des  Fr.,  l463  , 
t.  XVI,  p.  129. 
Une  potée  de  braise  de  la  première  fournée. 

3.  Olier,  s.  m.,  potier,  chaudronnier. 
Ad  oiiERs  et  a  tenliers,  lo  portai  San  Gili. 

Cartulaire  de  Montpellier,  loi.  l^. 
A  potiers  et  à  tuiliers ,  le  portail  Saint-Gilles. 
CAT.  Oller.  ESP.  Ollero,  port.  Oleiro. 

OLER,  V.,  lat.  OLERe,  sentir,  exhaler 
de  l'odeur,  puer,  odorer. 

No  sen  brngir  ni  oler 
Aqaest  ualvais  volatil. 

Marcabrus  :  Pus  la  fucllia. 
Je  ne  sens  bruire  ni  puer  ce  mauvais  volatile. 
Part,  prés,  Domna  ,  roza  ses  espina. 
Sobre  totas  flors  olens. 
Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels. 
Dame  ,  rose  sans  épiue ,   sur  toutes  ileurs  odo- 
rante. 

ANC.  FR.  Les  Hors  en  oient  miex  que  basme. 
Roman  de  la  Rose,  v.  12881. 
Un  jnr  li  .ila  demander 
De  s'alcne  s'ele  en  puanz, 


OLH 

Ou  s' elc  esteit  souef  oulanz. 

Marie  de  Fbance  ,  t.  II,  p.  192. 
ESP.  Oler.  IT.  Olire. 

1.  Olor,  s.f.,  lat,  OLOR,  odeur. 

Li  mort  e'ib  nafrat  lor  an  tan  raala  olor. 
Guillaume  de  Tldela. 
Les  morts  et  les  blessés  leur  ont  si  mauvaise  odeur 
ANC.  FR.     Me  seult  oster  de  ma  dolor 
Par  sa  très  doucereuse  olor. 

Roman  de  la  Rose,  v.  10^56. 
CAT.  ESP.  Olor.  IT.  Olore. 

3.   Redolekt,  redolen  ,  adj.,  lai.  re- 
DOLENTew,  odorant,  parfumé. 
Causas  aromaticas  et  redolens. 
I'"Hm  aromatizanl  et  redolent. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  92  et  l32. 
Clioses  aromatiques  et  odorantes. 
Vapeur  aromatisante  el  odorante. 

').   Redolencia  ,  .y, /],  parfum. 
Sa  aromaticitat  o  redolencia. 
Sobre  bona  odor  et  redolentia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  igti  et  itio. 
Son  arorae  ou  parfum. 
Sur-bonne  odeur  et  parfum. 

OLH,  OL,     OILL,    HUELH  ,     HUEL,    UELL  , 

ULH,  uiLL ,  S.  m.,  lat.  ocuuis,  œil. 
No  y  veg  clar  dels  huels  ab  que  iis  remir. 
B.  DE  Ventadour  :  Ab  joi  mov. 
Je  n'y  vois  pas  clair  des  jeux  avec  quoi  je  vous 
contemple. 

Eu  li  bais  la  bacba  e'is  ols  amdos. 

G.  Aduemar  :  Al  chant  d'au;el. 
Je  lui  baise  la  bouche  el  Xes yeux  tous  deux 
Que  lo  CLHs  de  cel  cap  vos  en  salhis. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol,  J^. 
Que  Vœil  de  cette  tête  vous  en  sortit. 
Fig.  E  'Is  HDEiLS  del  cor  tenc  ades  lai. 

PoNS  DE  LA  Garde  :  Plus  ai. 
Et  les  jeux  du  cœur  je  tiens  toujours  là. 
Providenza  fai  loyn  gardar 
Ab  uiLLS  de  cor  zo  c'oin  dea  far. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  des  Fertts. 
Prévoyance  fait  regarder  loin  !i\cc  jeux  decœur 
ce  qu'on  doit  faire. 

Que  denbes  virar  près  de  me 
Los  HUELHS  d'araor  e  de  merce. 

Arnavd  de  Marueil:  Si  que  os. 
Qu'elle  daignât    tourner  près  de  moi  \iiijtuy. 
d'amour  et  de  mer«i. 


OLH 

t,o  solelh ; 

HuELH  de  trastot  lo  mon  et  illaminainens 
Pierre  de  Corbiac  :  El  uoin  de. 
Le  soleil...  œil  et  )uniièi-e  de  tout  le  monde. 
I.oc.  Qni  s  vnelha,  n'aia  I'ijelh  moilhat. 

P.  Cardinal  :  (^ui  vol  sirventes. 
Qui  se  veuille,  en  ait  Vœil  mouille'. 
En  son  regart  oïl  a  oïl. 

Trad.  de  Bide,  fol.  lo. 
Eii  son  regard  œil  à  œil. 

E  m  fay  huelhs  de  drago. 

P.  Vidai.  :  Ajustai-. 
Kl  me  fait  yeux  de  draoon. 

A  fjni  l'esgarda  de  dreg  huel. 

P.  Tîogiers  :  F.ntr' ira  ejoi. 
A  qui  le  regarde  de  droit  œil. 
Per  aqnest  tort  ini  podetz  les  huelhs  traire. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  El  mon  non  a. 
Pour  ce  tort  vous  pouvez  m'arracher  [es yeux. 
A  totas  gens  mostrar  a  olh 
La  dicha  naychensa  d'Anior. 

Brev.  d'amor,  fol.  3. 
A  toutes   gens    montrer   à  Vail  ladite  naissance 
d'Amour. 

Lo  dux  ditz  que  non  o  creyria 
Si  de  SOS  huellz  non  o  vezia. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Le  duc  dit  qu'il  ne  le  croirait  si  de  scsyeu.i-  il  ne 
le  voyait. 

ANC.  FR.  Qne  il  n'aveit  que  un  .sol  oii...  bleue 
l'eut  par  aventure. 
Un  rains  en  Voil. 
Un  rains  me  feit  dedens  Voil. 

2'  trad.  du  Castoiement,  contes  5  et  7. 
Sorquidance  dit  e  orgiiii  , 
Si  ne  set  qne  li  pent  al  oil. 
B.  de  Sainte-Maure,  Chron.  deNorm.,  fol.  118. 
A  ses  ojrls  cora  flambe  de  fa. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  Bib.  de  l'Arsenal. 
ANC.   CAT.    OUI.  CAT.   .MOn.    Vil.   ESP.    Ojo.    PORT. 

Olho.  iT.  Occhio. 

—  Terme  de  monnayage. 

Li  Percgozi  deven  esser  fachs  blanc  ab    .v. 

f)I.US, 

Tare  de  1276.  Commune  de  Péri^ueux. 
Les   Peiigourdins   doivent  être   faits    Maiic  avec 
cinq  yeux. 

■2.  HOELH  DE  VEIKE,  S,  Ht.,  œil  (le  vetic, 
espèce  d'oiseau. 

HuELH  DE  vKiRE  es  un  petit  auMl  blanc  ,. 
et  a  la  pus  soiil  vista  que  res  qne  sia. 

Raturas  d'alrns  ameh. 


OLH 


36; 


Vœil  de  verre  est  un  petit  oiseau  blanc...  cl  il  n 
la  vue  la  plus  subtile  que  rien  qui  soit. 

3.  Ulhal,  s.  m.,  visière. 

Fo  ab  sagela  ferilz  j)er  lo  nazal 
E  perluLHALdi'l  elme,  que  lo  colps  fo  inortal. 
Guillaume  de  Tudela. 
Fut  avec  sajetle  frappe'  par  le  nazal  et  par  la  vi- 
.lière  du  heaume,  (tellement)  que  le  coup  fut  inorlel. 

4.  Entrtteil,  s.  m.,   cntr'œil,   espace 
qui  sépare  les  yeux. 

Lo  nieias  que  es  d'eviro 

Entro  en  liueill,  entrueill  a  nom. 

Nefa  jauna  e  lonc  entrueil. 

Deudes  de  Prades  ,  j4uz.  cass. 
Le  milieu  qui  est  à  l'environ  jusqucs  en  œil,  a 
nom  entr'œil. 

Ne'fe  jaune  et  long  entr'œil. 

ANC.    FR. 

Entrueil  plaisant,  bouche  bien  ordonée. 

Eustacue  Deschamp.s  ,  p.  98. 

.'>.  HuLHAR,  V.,  être  pourvu,  être  garni 
d'yeux. 

Part.  pas. 

Aruaut,  joglar,  mal  hui.at,  cara  trôna. 
GiRAUD  DE  Calanson  :  Sitôt  s'esfors. 
Arnaud  ,  jongleur,  mal  ç>-arni  d'yeux,  figure  plato. 
CAT.  Vilar.  PORT.  Olhar. 

G.   OcLEiAR,  ^K,    du  lat.    octthus ,  cli- 
gnoter. 
Cant  eu  la  vei ,  tôt  m'abelluc, 
Et  OCLEI  mal  d'  un  ratairol. 

Un  troubadour  anonyme  :  Can  vei. 
Quand  je  la  vois,  je  suis  tout  ébloui ,  et  je  clignote 
plus  qu'un  petit  rat. 

7.  AvoGOLAR,  V. ,  aveugler. 

Anfras  fontainas  candas  que  avogolo  la  gen. 

Z(V.  (te  Sydrac,  fol.  55. 
Autres  fontaines  chaudes  qui  aveuglent  la  gent. 

8.  Reiruelhar  ,  V.,  regarder  en  arrière, 
blâmer. 

Tôt  lo  mons  lo'n  reircelha. 
Guillaume  de  Wontagnagout  :  Bel  m'es. 
Tout  le  monde  l'en  regarde  en  arrière. 
Qne  fols  ai  dig?  leu  rai  reirdblh. 

G.  RiQuiER  :  Tôt  m'es. 
Qu'ai-jcdit  ,  fou?  Je  ine  blâme. 

().   Opthalmia,  .s.  f.,  lat.  ^ophtalmia  , 
ophthalmie. 


368 


OLM 


Optalmia  que  es  passio  del  uelh. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  79. 
Ophthalmie  qui  est  soufi'rance  de  l'œii. 
OpTALMiA  e  emigranea. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  54- 
Ophthalmie  et  migraine. 

CAT.  Esr.  Oftahnia.  tort.  Ophtahnia.  it.  Oc- 
tahnia. 

10.   Optalmi  ,  s.  m..  Lit.  ophthalmi//.s  , 
ophtalmi,  sorte  de  pierre  précieuse. 
Ottalmi  es  peyra  de  diversas  colors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  190. 
'L'ophtalmi  est  pierre  de  diverses  couleurs. 

OLIMPIA.DIS,  s.  f.,  lat.   olympiadis  , 
olympiade. 

L'an  pruniier  de  la  olimpiadis  .ci.xxxiir. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  3. 
L'an  premier  de  l'olympiade  cent  quatre-vingt- 
troisième. 

2.  Olimpiada,  s./.,  olympiade. 

De  la  pramiera  olimpiada. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  6. 
De  la  première  olympiade. 
CAT.  Esr.  Olimpiada.  port.  Olympiada. 

3.  Olimpi,  adj.,  lat.  olympicm^,  olym- 
pien. 

Regio  del  foc...  la  bassa  es  apelada  cel  olimpi. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  10^. 
Ixe'gion  du  feu...  la  basse  est  appelée  ciel  olympien. 

OLIOPOMENON,  s.  m.,  du  grec 'EA- 
XiiTrc/^îvûv ,  ellipse. 

Bracologia,  en  autra  maniera  apelada  olio- 

POMENON. 

Leys  d'amors,  fol.  i/ja. 
Bracologie,  en  autre  manière  appelée  ellipse. 

OLM,  OLME,  S.  m.,  lat.  ulmw.?,  orme, 
len  uo  i  trob  pln.s  ombra  ni  ot.m  ni  resta. 
Eketrand  de  Bor.N  :  Non  estarai. 
Je  n'y  trouve  plus  omhre  ni  orme  ni  séjour. 

Tezelz  vos  cel  brulhet  ab  ccls  olmes  planlalz? 
Roman  de  Fierabras,  v.  1678. 
Voyez-vous  ce  petit  Lois  planté  avec  ces  ormes? 

CAT.   Olm.    ESP.  PORT.  IT.    OlltlO. 

">..  Olmara,  s.  f.,  ormoie,  lieu    plartir 
d'ormes. 


0MB 

Las  jjlantadas  de  sobre  I'olmada. 

Tit.  de  1225.  Areh.  de  l'arehev.  d'Arles,  n'  8f). 
Les  pépinières  dessus  Vormoie. 

OLUS,  s.  m.,  lat.  OLns,  légume,  plante 
potagère. 

Ja  que  totas  berbas  aptas  a  cozinar  sio  ditas 
OLDs  ,  empero  caal  especialnient  es  dit  glus. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l6. 
(^)uoique  toutes  les  berLes  propres  à  cuisiner  soient 
à'iic^  plantes  potagères,  cependant  le  cliou  est  spé- 
cialement dit  plante  potagère. 

OMBPiA,  UMERA,  s.f.,  lat.  umbra,  om- 
bre ,  ombrage. 

Car  anc  Narcisus,  qa'amet  1' ombra  de  se. 
Si  be  s  niori ,  no  fo  plus  fois  de  me. 

Pierre  d'Auvergne  :  Mot  m'  entremis. 
Car  oncques  Narcisse ,  qui  aima  l'ombre  de  soi  , 
quoiqu'il  mouriit ,  ne  fut  plus  fou  que  moi. 
Josta  si 
Assec  me  a  1' ombra  d' nn  telb. 

Gaval'DAN  le  Vieux  :  L'  autre  dia. 
Auprès  de  soi  elle  me  fil  asseoir  à  l'ombre  d'un 
tilleul. 

Fig:  Dona ,, 

Pus  bêla  que  bels  jorns  de  may, 
Solelbs  de  mars  ,  umbra  d'  estieu. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Dame...   plus    belle  que    beaux  jours  de    mai, 
soleil  de  mars  ,  o?nbre  d'été. 

Loc.  La  luua  éclipsa  quan...  la  terra  li  fa  um- 
bra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i  r^. 
La  lune  éclipse  quand...  la  terre  lui  fait  ombre. 
Prov.  Lo  sec  en  totz  luocs  coma  la  ombra  del 
cors. 

F.  et  Fert.,  fol.  7. 
Le  suit  en  tous  lieux  comme  l'omiredu  corps. 

—  Fantôme. 

Per  UMBRAS  malvazas  et  espaventablas  que 

si  mostron  a  lor. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  i^i. 
Par  ombres   mécbantes  et  épouvantables  qui  se 
montrent  à  eux- 

CAT.  Ombra,  anc  esp.  Umbra.  esp.  mod,  port. 
Sombra,  it.  Ombra. 

2.  Ombrailt,,  s.  m.,  ombrage. 

Trobei  un'am;'iritz 

Al  OMBRAii-T.  d'  nn'  abadia. 

lî   ZoRGi  :  L' autr'  icr. 
,Te  trouvai  une  amante  à  l'ombrage  d'une  forêt  de 
s.ipins. 

Non  podiou  ,  ses  niorir, 


OMH 

Ouliu  r  oMiiRAL  del  bruoill  auar. 
Guillaume  de  la  Toir  :  Plus  que  his. 
Elles  ne  po\ivaient ,  sans  mourir,  aller  outre  Vom- 
/'inffe  (lu  bois. 

S.  Omrratgk,  s.  m.,  ombrage,  l'épais- 
seiir  du  hois. 

M'  es  belh  dons  clian  per  l'osinRATOE. 

IMarcabRUS  :  I-anquan  l'uollion. 
M'est  Leau  doux  cli^int  par  Vombmgf. 
Aug  agnif 
Gavais  voitz  j)cr  1'  ombratge. 

Bkrtkand  de  Bohn  :  Bc  m  play. 
J'entends  hennir  les  chevaux    vides  à   travers   l'i- 
Jtaisseiir  du  bois- 
ESP.  Soinbrâge . 

4.  Ombreira  ,  OMBRiF.iRA  ,.f. /^,  ouibrièrc, 
lieu  ombrage. 

Sojorneni  en  est' ombrieira. 

GiRAUD  DE  BoKSElL  :  L'aulr'ier. 
Reposons  en  cette  omùrière. 

Tro  qa'  en  una  o.mbreira  , 
Keviriey  inos  hnelhs  alhor. 

Joyeux  de  Toulouse  :  L'autr'  1er. 
Jusqu'à   ce  qu'en  un  lien  omlirugé,  je  de'tournai 
mes  yeux  ailleurs. 

b.    Ombriu  ,   UMBRiu  ,   cidj.  ,    ombreux, 
ombragé. 

Son  ojiBRiu  li  raiBel. 

Marcabris  :  Quan  l'aura. 
I.es  rameaux  sont  ombreux. 

Bel  m"  es  quan  son  ombriu  li  mon. 
Marcabuls  :  A  r  alena. 
Il  m'est  heau  quand  les  monts  sont  ombrages. 
AKC.  FR.  Sur  le  plus  haut  îles  ombreuses  moii- 
tagnes. 
Premières  OKuvres  de  Desporles ,  p.  228. 
îVoos  suivons  les  chemins  ombreux  et  soli- 
taires. 

Pertaut,  p.  362. 
ESP.  PORT.  Sombrio. 

—  Ombrageux,  défiant. 

.Sembla  cavall  umbriu  a  cny  fay  pahor  la 
nnibra. 

F.  et  Vert.,  M.  71. 
Scmlile  cheval  ombrageux  à  qui  l'ombre  fait  peur. 
On  plus  l'ai  servida 
De  mon  poder,  ien  la  trop  plus  umbriva. 
P.  Vidal  :  S'  ieu  fos  en  corl. 
Ot»  plus  je  l'ai  servie  de  mon  pouvoir,  je  lu  tioine 
]>lus  ombrageuse. 

m. 


OMH 


3(;() 


^'es  a(juels  elz  umbriva 
C  avetz  en  poder. 

BvMBAUD  d'Orange  :  Amors  coin. 
Vous  êtes  ombrageuse  envers  ceux  que  vous  avez, 
'■n  pouvoir. 

')'.  Omiuu.mt,  adj.,  ombreux,  sombre. 
Fii^.  niaiic  dig  ab  f;ig  escur,  ombrelh. 

pEt;NAi!DDi.  Venzenac:  llueymais  pus. 
Ol.ins  prnpoi  avec  lait  olisciir,  sombre. 

7.  Ombrfmar  ,  OMBREiAR,  V.,  Ombrager, 
donner,  a])j)orfer,  faire  de  Tondjre. 

Fi^.  Ciii  inahalz  astres  ombreia. 

MaiîcABRUS  :  l'ersavi'l  tenc. 
.\  <[ui  mauvais  astre  apporte  ombre. 
A>c.  FR.  Avoit  dedans  le  champ  deux  petites 
loges  pour  icposer  et  umbrcr  les  cham- 
pions. 

MONSTRELET,  t.    1  ,    fol.   I:^. 

CAT.  Sombrejar .  esp.  port.  Scmbrear.  it.  Oin- 
bregginre. 

8.  A/OJIBRAR,    AOMBRAR  ,    1} .  ,    lat.    ADUM- 

BRARK,  ombrager,  être  ombreux. 
Iliieymais  i)us  s'  azombra  '1  trelha. 
Bernard  de  Venzenac  :  Hueymais  pus. 
Désormais  puisque  la  treille  s'ombrage. 
Lanquan  vey  florir  1'  espiga 
FI  .s' azombra 'I  vitz. 

G.  Adhemar  :  Lariquan  vey. 
Lorsque  je  vols  fleurir  l'e'pi   et  (que)  s'ombriigr 
la  \  igné. 

—  Se  tenir  à  l'ombre,  gotlter  le  frai.s  à 
l'ombre. 

\'i  un  albre  luout  sobrier 
F-  lonc,  que  avia  nom  palmier, 
On  volonlier  si  repausera, 
Si  fos  desotz,  e  s'aombrera. 

l' ornait  de  Jilandin  de  Curnouaillcs. 
Vit  un  arbre  moult  élevé  et  long  ,  qui  avait  nom 
palmier,  où  volontiers  il  se  reposerait,  s'il  e'iait  dis- 
sous,  et  se  tiendrait  à  l'ombre. 
ANC.  FR.  Et  truevent  un  lieu  descombré, 
D'arbres  acaint  de  feuille  nombre. 
J''abl.  et  cont.  anc,  t.  III  ,  p.  28. 
C'est  nn  espoir  qui  polit  et  adombre 
Le  mal  passé, 

Saint-Gelais,  p.  3. 

ANC.  CAT.  Aombrar.  f.sp.  Asombrar.  port   ,/v- 
sombrar.  it.  .4dombrare. 

47 


3-0  ONA 

<).    EnOMBRAR,    V.,    lat.    INUMBRARÇ,  Ol. 

scurcir,  cacher. 

lisdeve  esctira  per  la  terra  que  Ihi  ENOiuim a 
la  respianilor  dcl  solelh. 

LU',  de  Sjdrnc  ,  fol.  52. 

Devient    obscure  par  la   terre  qui   lui   ciichi;    l.i 
spleaileur  du  .soleil. 
Part.  pas.  Can  tota  la  Ihnna  es  enombuaba  (i" 

la  terra. 

7,(1'.  de  Sjdrac ,  lui.  52. 
(^uancl  toute  la  lune  est  obscnixie  par  la  terre. 
ANC.  FR.  Qui  .s'cselipse  comme  la  lune 

Que  la  terre  obnuble  et  enumbrc 
Quant  la  Inné  chiet  en  .son  umbro. 
Roman  de  la  Piose,  v.  /^8o2. 
Le  S. -Esprit  .surviendra  en  toy,  et  la  vertu 
du  souverain  Cenombrera. 

yi/inloifie  pour  Uérod.,  t.  1  ,  p.  (JoS. 
iT.  Inornbrare . 

10.  SoLUMBRAR  ,  V. ,  ombnii^er,   mettir 
à  l'ombre,  reposer. 
Fiq.  En  Ihyeis  lo  fiilis  de   Dieu   solumbrar  \ , 
e  penra  carn  e  sanc  de  Ihyeis. 

Lii>.  de  Sjdrac,  loi.  1 19. 
Eu  elle  le  fils  de  Dieu  reposera,  et  prendra  chair 
et  sang  d'elle. 

Apres  r  aveninien  del   filli  de  Dieu,  qui  s 
.soi.oMiiRARA  en  la  Versas. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  8. 
Après,  l'avenenienl  du  fils  de  Dieu,  qui  s'ombra- 
gera en  la  Vierge. 

OMRLIA,  s.f.,  lat.  //omima,  homélie. 
Crizostomus...,  en  la  dezena  omelia. 

Cat.  dels  apost.  de  Rama  y  fol.  6. 
Chrysoslôme...  ,  dans  la  dixième  Iiomélie, 
CAT.  ESP.  PORT.  Hoinilia.  it.  Omelia. 

ONACxER,  s.  m.,  lat.  on.\ger,  onagre, 
âne  sauvage. 

Fo  upelat  onager,  qne  es  liestia  fera  et  moi 
salvagga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  167. 

Fut  appelé  onagre,  qui  est  Lète  larouclie  et  moult 
sauvage. 

2.  Onaori,  s.  m.,  onagre. 
Gavais  et  onagris. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  175. 
Chevaux  et  onagres. 


OND 

'.'>.  Onagre,  s.  m.,  lat.  onagr?/.î,  onagre. 
Onagre  vol  dire  aze  fer. 

Eluc-  de  las  propr.,  fol.  zC>!>. 
Onagre  veut  dire  âne  sauvage. 
ESP.  PORT.  IT.  Onaf^ro. 

ONCÎ ,  .V.  m.,  lat.  uncm.?,  croc,  crochet. 
Pren  otîci  ,  e  fîca  aquel  en  la  meula. 

Trad.  d'Âlbucasis,  fol.  22. 
Prond  crin/iet,  et  llclic  celui-là  en  la  moelle. 

ONCLE,  S.  11/.,  lat.  n<njyc!ijji.'!,  onel'-, 
.Ta  no  creirai  casîic  d'  auiic  ni  d'  oncle. 
A.  Daniel  :  Lo  fcrni. 
Je  ne  croirai  jamais  avis  d'ami  ni  à'oncle. 
Que  de  son  oncle  la  volcsefz  amparar. 
PiAMBAUD  DE  Vaqueiras  :  Senlier  marques, 
(Kie  de  son  oncle  vous  voulussiez  la  préserver. 
CAT.   Oncle. 

ONDA,   UNDA,    HONIIA,  .V.  /.,    lat.    UNriA  . 

onde,  flot ,  vague. 

Atressi  m  ten  en  balanza 
Coin  la  nan  sus  1'  onda. 

B.  DE  Ventadodr  :  Tant  ai  mon. 
.'Vin.si  je  me  tiens  en  balance  comme  la  nef  .sur 
Vonde. 

Cel  que  dopta  sembla  V  unda  de  la  mar  qm- 
uiov  lo  vens. 

Trad.delièdc.M.  58. 
Celui  qui   doute  semble   Vonde  de   la   mer  que  'c 
vent  ai^ile. 

La  mar  fai  grans  ondas. 

l^.  de  S.  Honorai. 
r.,a  mer  fait  de  grandes  'vagues. 

Las  HONDAS  qu'yssiran  del  mar, 
Sus  vas  lo  cel  vohan  poiar. 

Pass.  de.T.-C. 
Les  Dagues  qui  sortiront  de  la  mer,  sus  vers  le  ciel 
voudront  monter. 

CAT.   ESP.    PORT.   IT.  O/lclu- 

2.  Inondation,  s.  f.,   lat.  inundatio- 
■^em,  inondation. 

Per  INONDATION  d'aignas. 

Forsde  Déarn,  p.  109^. 
Par  inondation  d'eaux. 

CAT.  Inundaciô.  esp.  Imindacion.  port.  Inini- 
daçào.  IT.  Inondazione. 

3.  Ondf.jar,  onueiar,  V.,  ondover. 

La  gran  mar 


OND 

Dels  blatz  eu  cspic  onueiar. 

L,ejs  J'arnors,  fol.  128. 
l.a  grande  merdes  hles  eu  épis  ondoyer. 
ANC.  IT.  E  i  canipi  pieni  di  biadc   non  alii^i- 
nieute  ondeggiare  clie  il  mare. 

BoccACCio  ,  giorn.  1. 
am:.    cat.    Onejar.    cat.    moi>.   Ondejar.  esi'. 
l'ORT.  Ondear.  it.  Ondeggiare. 

/).  Ondansa,   undaivsa  ,  .V.  f. ,  avantage, 
profit ,  siirfisancc. 
Loc.     "Val  mais  us  cortes  nos 

Quant  hocs  no  i  trob' ondansa. 

R.  Jordan  :  Era  don  Uieus.  l'ar. 
Vaut  plus  un  courtois  non  quand  oui  n'y  trouve 
profit. 

V,n  Ms.  porte  Undansa. 

5.  AbONDANTIA  ,     ABONDANCIA  ,     UABUN- 
UANCIA  ,  S.  f.,  lat.   ABUNOANTIA  ,   oboil- 

(1.1  nce. 

Abonuancia  de  tôt  mal. 

A'.  etrert..(o\.2^. 
.d bondance  de  tout  mal. 
Loc.  De  la  habundaxcia  del  cor  parla  la  lioca. 
r.etrert.,M.%'j. 
De  \' abondance  àa  cœur  parle  la  liouclic. 

ANC.    FR. 

Mais,  comme  scez,  iVabondance  de  cœur 

l.a  bouche  parle,  et  rien  n'y  cherche  que  heur. 

G.  CiiETiN  ,  p.  19(5. 
CAT.  ESP.  roRT.  Abundancia.  it.  Abondanzia, 
abbundanzia. 

6.  Abondansa,  .\oNDANSA,  S .  f. ,  abon- 
dance. 

Quar  eu  trop  tan  de  ben  en  lei  a  dir, 
Que  sofraicbos  mi  fai  trop  abondansa. 
FoLQi'ET  DE  Marseille  :  Cliantan. 
Car  je  trouve  en  elle  tant  de  Lien  à  dire  ,  que  pau- 
vre me  rend  trop  à' abondance. 
.Selhs  que  an  aonijansa 
De  vin  et  d'anona. 

P.  Cardinal  :  Faiscdatz. 
Ceui  (|ui  ont  abondance  de  vin  et  de  Wp. 

—  Profit,  avantage,  satisfaction. 
Loc.  Ai.sso  m  vcda  de  que  m  don  aondansa 
Ali  dons. 

Rambal'D  de  VaquEIRAS  :  Era  m  requier. 
IMa  dame  me  deTend  ce  par  quoi  elle  me  donne 
satisfaction' 

Per  qa  el  nos  val  mais ,  so  in  pai , 


OJND 


3-7  1 


(Uie  r  oc  ses  Car  aondansa. 

G.  Olivier  d'.\Rlls,  Cublas  triadas. 
(".'est  pourquoi  ,  le  non  vaut  davantage  ,  ce  me  pa- 
i.iil ,  (]n('  l'oui  sans  faire  profit. 

Ades  vol  de  1'  aondansa 
Del  cor  la  boca  ])arlar. 

AlMERl  DE  I'eguilain  :  Ades  vol. 
Incessamment   veiil  de   Viiliondiince  du  cieur   la 
Ijouclie  p.irler. 
IT.  Abbondanza. 

7.  AoN,.y.  m.,  aide,  secours,  assistance. 

Coiitr'  aiiO  nos  fes  Dieus  un  aon, 
("ant  nos  inandet  c'  amassem  ses  faidia. 

G.  (Jlivier  d'Arles,  Coblas  triadas. 
Contre  ceci  Dieu  nous  fit  une  assistance,  quaud  il 
nous  commanda  que  nous  aimassions  sans  rehut. 
Doua,  vos  quier  aon. 

Albert  de  Sisteron  :  Dona  pros. 
Dame  ,  je  vous  quiers  aide. 

iS.    HabUNDOZ,   .WONDOS,      AONDOS  ,    AUN- 

i)os  ,  cidj.,  abondant. 
Terra  en  blatz,  frugz...et  raetalhs  habundoza. 
Elue,  de  lus  propr. ,  fol.  1^5. 
1  irre  en  blé,  fruits...  et  me'tau.'i  abondante. 
Tan  AVONDOS  de  tolz  bels  garnimens. 
15.  ZoRGi:  !Von  lassarai. 
Si  abondant  en  tous  Loaux  équipages. 
Sest  rire  m'  a  faig  de  ris  tant  aondos. 
Lanfranc  Cigala  :  Joios  d'amor. 
Ce  rire  m'a  fait  de  ris  si  abondant. 
AuNDOs  eu  plors. 

Trad.  de  B'cde,  foI.5i. 
Abondant  en   pleurs. 

ANC.  cat.  ESI'.  PORT.  Abtmdoso.  IT.  Abbondoso . 

f).    ArONDAR  ,   ARUNDAR,    IIABIINDAR,  AUN- 

DAR,  AONiiAiv  ,r>.,Iat.  ARUNDARi?,  abon- 
der, piofitei-,  siiffiie,  convenir,  aider. 
I'"l  teii)j)s  dels  ancessors. 
Quant  AONDAVA  joys. 

GiRALD  DE  BoRNEiL  :  I!en  m'  era. 
Au  temps  des  ancêtres,  quand  plaisir  abondait. 
.S' ien  follei  per  vos,  mais  m'  es  d'onors 
Que  s'iib  ;'Ulra  m'ARi;NDAVA  nios  sens. 

Arnaud  DE  Warveil  :  La  gransbeutatz. 
.Si  je  fais  folies  pour   vous,  (ce)  m'est  plusd'lion- 
neurs  que  si  avec  autre  m^ abondait  mon  sens. 

Alniorna    ai'niia   ses  dejun,  e  dejuns  non 
ALKDA  ses  aliiioina. 

Trad.  deJJède,  fol.  .'")2. 
Aumône  profite  sans  jeune,  et  jeûne  ne  profile 
pas  sans  aumùiie. 


n'- 


OND 


El  gens  lerniinis  lu'  aonua. 

MarcABRUS  :  Lo  vers. 
Le  gentil  printemps  me  convient. 

Maire  île  Dieu,  fons  de  merce  , 
Lu  tua  grans  bontatz  1'  aon. 

J.  EsTEVE  :  Planlion  ploian. 
IMcre  de  Dieu,  l'untaine  de  merci,  que  la  grani!'' 
lionte'  lui  aide. 
Imc.  Cliascns  liom  aunda  e  so  sen. 

Trad.  deBi-.de,  fol.  7.3. 
Chaque  liomme  abonde  dans  sou  sens. 
El  UABUNDA  en  Dieu. 

F.et  Fert.,  fol.  48. 
11  abonde  en  Dieu. 
l'art,  prés.   Terr,^  es  (i-itils  et  h  abondant  ei; 

Llatz. 

Elue,  de  las  pvopr.,  fol.  175. 
Est  terre  fertile  et  abondante  en  lile's. 
t:AT.  ESP.  PORT.  Abtindar.  ir.  Abbondare. 

10.  Habondozament,  AONDOZAMEN,  (kU'., 
abondamment,  pleinement. 

Per  .11.  o  par  plus  teslimonî.s  uaeo:<doza- 

IIENT. 

Coût,  de  Tanaube,  de  128!). 
Par  deux  ou  par  plus  de  te'moins  abondamment. 
De  inuzica  sai  yeu  tôt  aondozamens 
Quatre  tous  principals. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  musique  je  sais  tout  pleinement  quatre  tons 
principaux. 

<.AT.    Abimdosament,    esp.    port.    Abiindosa- 
mente.   it.   Abbondosamente . 

11.  SOBREHABONDANS.V  ,     S.    f.,     SlUahon- 

dance. 

Cint   hom   vol    assignai-   sobreharoxdansa 

il'  acciden. 

Leys  d'ann>rs,  loi.  î 'j2. 
Quand  on  veut  désigner  surabondance  d'accident, 
r.sp.  Sobreabundancia.  it.  Soprabbondanza. 

li..  SoBRONDAR  ,  V.,  siitabondcr. 
I.'  autre  mal  ve,  car  tan  sobronda 
La  colera  que  no  1'  aonda 
.Sel  vaisselet  on  deu  estar. 

Df.udes  de  Prades  ,  Auz.  «-«.«.s. 
I/'aulre  mal  vient,  parce  que  tant  surabonde  la 
liilo  <[ue  ne  lui  suilit  pas  ce  petit  vase  où  elle  doit  élro. 
«AT.  ESP.  Sobreabtuidar.  it.  Soprabbondarc. 

\'\.    .SOJlKKAUNDO.-îAiMKN,    (^^r/(\,    SUrahoIl 

d.iininent. 


ONCt 

Sera  mal  fagz  sobreaundozamen. 

C alendrier  en  provençal . 
Sera  mal  fait  surabondamment. 
cat.  Sobreabiindantment.  esp.  Sobreabiindan- 
temente.  it.  Soprabbondantemente. 

ONGER,   OGNER,    OINGNER,   ONIIER  ,   V., 

lat.  uxGUERf?,  oindre,  frotter,  enduire, 

.Si  fazia  ONGER  d'aqnel  ongemen. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  l\i. 
Se  faisait yVoti'fr  de  cet  onguent. 
Que  ONHERETZ  de  buire  fre.so. 

Deudes  de  Prades,  Aus.  cass. 
Que  vous  oindrez  de  beurre  frais. 
Onhes  eu  los  luntars  de  las  portas. 

Hist.  abr.  de  la  Bible  ,  fol.  28. 
Oignez-en  les  seuils  des  portes. 
Loc.Jig.  Mas  qui  us  dilz  mal,  aqnel  vos  oim.. 
Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quant  vei. 
Mais  qui  vous  dit  le  mal,  celui-là  vous  oint, 
l'art,  pas.      Tu  que  iest  tan  granz  prelatz 
E  fust  ONHS  et  sanctilicatz. 
F.  de  S.  Honorât. 
Toi  qui  es  si  grand  pre'lat  et  fus  oint  et  sanctiilé. 
El  non  era  onhs  ni  sagratz  , 
Mas  de  pretz  era  coronatz. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Il  n'était  oint  ni  sacré,  mais  de  mérite  e'iait  cou- 
ronné. 

ANC.  FR.   Ne  par  riens  que  l'en  .sache  ongier, 
La  vie  du  cors  alongier. 

Roman  de  laPiose,  v.   1718g. 
rsp.  PORT.  Ungir.  it.  Ungere ,  ugnere. 

1.  Onchar  ,  ^y.,  oindre,  frotter. 
Enportel  lo  engnen  don  Dieus  si  felz  onchar. 
Roman  de  Fierabras,  v.  624. 
Emporta  l'onguent  dont  Dieu  se  fit  oindre. 

Maria    pies   nna   liara  d'engueut.  .  et  on- 
chava  los  pes  de  Jhesn  Crist. 

Fragm.  de  trad.  delà  Passion. 
Marie  prit  une  livre  d'onguent...   et  oignait  les 
pieds  de  Jcsus-Clirisl. 

Onchet  lo  de  precios  engnen. 

F.  et  Fcrt.,M.%o. 
\j  oignit  de  précieux  onguent. 

l'art,  pas.  Son  onciiat  et  eubasmatz. 

F.  et  Fert.,  fol.  35. 
Sont  oints  et  embaumés. 
ANC.  FR.     Quant  le  cors  enoint  avcient 
Sur  la  bere  il  le  iiieteient. 
Fr.  Ms.  de  la  Ré  s.  de  J.-C. 


ONG 

3.  Untar  ,  V. ,  oindre. 

Part. pas.  Can  l'en  ac  usiat, 

El  se  senti  pas  sas  qae  lunh  fiilco  inudat. 
Romande  Fieriibnis ,  v.  aiSg. 
(^^uaïul  il  l'en  eut  oint,  il  se  sciilit  plus  sain  (jue 
nul  luucon  mue. 
CAT.  ESI'.  l'OKT.  Untar.  it.   (Intare. 

4.  OnGE.MEN  ,  OGNEMEN,    OXGXIMKN  ,  ON- 
HEMEX,   HONGEMEN,    l  N(.-Vî:m  IM,  .> .  /// . , 

onguent,  onction,  [lonimado,  emplâ- 
tre, Uniment. 

La  mezelia  si  pot  garir  d'un   on(;emen  que 
s'apela  ongemen  de  ohiloroile. 

Liv.  de  Sjdrnc,  fol   q2. 
La  lèpre  peut  .«se  guérir  avec  un  onguent  qui  s'ap- 
pelle onguent  de  girolle. 

No  i  val  niiills  onhemess. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
N'y  vaut  nulle  onction. 

Quant  elas  an  lor  ongni.mkn/. 
Totz  ajusiatz. 

Le  moine  de  IMontaidon  :  Quant  tuit. 
Quand  elles  ont  leurs  pommades  toutes  pre'pare'es. 
Olis  ,  que  es  veramens 
.1.  dels  priucipals  hongemens. 

lirev.  d'amor,  fol.  i^S. 
Huile  ,  i(ui  est  vraiment  un  des  princi[iaux  /ini- 
irtents. 

ASC.  FR.     Ge  fusse  mors  et  mal  baillis 
Se  li  dous  oigneinent  ne  fust. 

Jloman  de  la  Bosn  ,  v.  1870. 
Morte  fussent,  mon  escient, 
.S' on  trop  bon  oingnement  ne  fust. 
Qui  de  tel  oingnement  cust , 
Jà  ne  fust  mes  de  mal  grevée. 

Fabl.  etcont.  anc,  t.  III,  p.  453. 
Baillet  mei  sa  cel  uinnement. 
Si  en  oindrum  cest  cors  présent. 

Fr.  Ms.  de  la  liés,  de  J.-C. 
Esr.   Ungimiento.  it.  Ugnimcnto. 

5.  OnGUEN  ,  ENGUEN,  ENGUENT  ,  .V.  III., 

lat.  UNGUKNT?i///,  onguent,  emplâtre, 
pommade. 

Aisest  ONGUENs  val  contra  lepra. 

Deudes  de  Pradis  ,  Àiiz.  cass. 
Cet  onguent  vaut  contre  lèpre. 
Onchet  lo  de  precios  esguen. 

r.el  Fert.,  fol.  80. 
L'oiynit  de  précieux  nnguent. 
I  AT.  Unguent.  Esr.  roaT.  it.  Ui/gnento. 


ONG  373 

6.  Onc.hcr.v,    ointura ,  .s .  y. ,  onction, 
oing,  assaisonnement. 

Banhs,  issarops  et  onj.huras. 

lirei'.  d'amorj  loi.  124. 
lîains  ,  sirops  et  onctions. 

Onchuha  d'oli  non  volon  ges 
Ni  peis  fresc,  gras  de  pesearia. 

P.  CARniNAl.  :  Al)  votz. 
^assaisonnement  d'huile  110  veulent  point  ni 
poisson  frais,  gras  de  péchciie. 
Fig.  Vira  als  autres  lo  dos 

Que  non  veion  I'ointura. 
Le  dauphin  d'Alveugne  :  Joglaretz. 
Tourne  le  dos   aux   autres   jiour  qu'ils  ne  voient 
pas  Voing. 
ANC.  Kii.    Par  l'owmre  de  roigneuienl. 

Piuman  de  la  Piose,  v.  1862. 

7.  Ukctio  ,  ONccio,  s.f.,  lat.  unctio  , 
onction. 

Per  que  cessa  lurs  onccios. 

Brev,  d'amor,  fol.  88. 
C'est  pourquoi  cesse  leur  onction. 

Melges  fai  suans  pimens  e  cofeo  suaus  unctios. 
Trad.  deBede,M.  79. 
Médecin  l'ait  douces  boissons  et  confectionne  douce 
onction. 

CAT.    L'nciô.    ESP.   Uncion.    port.    Uncào.    it. 
Unzionc. 

ONGLA ,    UNGLA,  s.  f.,    lat.    tjngmla  , 
ongle  ,  griffe,  serre. 

Ongi.as  de  mas  e  d'artellz. 

f^.  de  S.  Uonorat. 
Ongles  de  mains  et  d'orteils. 

Jes  las  ONGLAs  dels  delz 
Tan  longas  non  porletz. 

AniANlEU  DES  EscAs  :  Kn  aquel  mes. 
Que  point  les  ongles  des  doigts  si  longs  ne  portiez. 

Seieuas...  ha  cors  de  femna  c  coa  de  peysso 
et  ONGLAS  d'  aigla. 

r.  et  f'ert.,  loi.  23. 

La  sirène...  a  cor]>s  de  femme  et  queue  de  pois- 
son cl  serres  d'aigle. 

Loc.   No  m  pot  gi's  bei'x  escoyssendre  ni  ongla  . 
A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
jNo  peut  point  bec  me  décliirerni  ongle. 
Tos  temps  serai  ab  lieys  ciim  carn  et  ongi.a. 
A.  Daniel.  :  Lo  ferm  voler, 
.fe  serai  toujours  avec  elle  comme  cliair  et  ongle. 
rvT.  l/iigla.  v.-^r.l'iia.  riii\T.   rnhn.  ir.  l'nghin, 
usna 


374  '       O^S 

a.   Enonglar,  t.,  agripper,  atlaclier. 
ir/o_  Aissi  s'enpreii  e  s'enongla 

Mou  cor  en  lieys,  cnm  l'escors'en  la  verja. 
A.  Daniel  :  Lo  Icrm  voler. 
Ainsi  s'épreud  et  s'atlcuhe   mon   cœur  en  elle  , 
co'.nmc  l'écorce  à  la  verge. 

ONIX,  S./.,  lat.  ONYX,  onyx,  sorte  do 
pierre  précieuse. 
Onix  es  peyra. 

Elite,  de  las  propr..  (ol.  190. 
Onyx  est  pierre. 
CAT.    Oniqiiel.  esp.    Oniqiie.  pour.   Onix.   it 
Onice. 

ONOCROTALI,  s.  m.,  lat.  onocrota- 
i.ns,  butor,  sorte  d'oiseau  aquatique. 
Oîfor.ROTALi  es   aii/.el  ali  dos  ventres,  un 
per  recnlbir  viunda  ,  et  jiulre  [ler  digt-rir. 
Elue,  de  las  firopr.j  fol.   i'|7- 
],(■  butor  est  oiseau  avec  deux   ventres,  un  pour 
recueillir  la  nourriture  ,  et  l'autre  pour  digérer, 
fcsp.  PORT.  Onocrotalo. 

ONOMOTHOPEYA,  omothopeia  ,  i./, 
lat.  oNOMATOpaEiA,  onomatopée. 
Onomothopeya  es  una  fignra  que  s  fay  can 
la  dictios  pren  votz  del  so. 

Prozopopeya...  e  omothopeia. 

Lejs  d'amnrs,  fol.  i32  et  l43. 
L'onomatopée  est  une  figui-e  qui  se  fait  quand  le 
mot  prend  voix  du  son. 

Prosopopée. ..  et  onomatopée. 

ONSA,A\/.,  lat.  uNciA,  once,  sorte  tie 
poids. 

Mil  ONSAS  d'  aur  ben  aya. 

G.  FiGi.EiRAS  :  Un  nou. 
Que  j'aye  bien  mille  onces  d'or. 

—  Phalange  du  doigt. 

Per  las  onsas  dels  detz  tôt  en  lirevadaraens 
Poiria  comtar  d'  un  rei  tolz  los  despensamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Par  les  phalanges  des  doigts  tout  brièvemcul  je 
pourrais  compter  toutes  les  dépenses  d'un  roi. 

—  Division  du  temps. 

Momens  en  .xti.  partz  pariitz; 
Quascuna  partz  onsa  se  ditz. 

Bref,  d'amor,  fol.  43- 
Moment  divise  en  douze  parties;   cbaque  partie 
once  se  dit. 
CAT.  Vnsa.  ESC.  Onza-  port.  0/tat,  it.  Oncia. 


ONT 

ONT,  uoN,  ON,  o,  adv.,  lat.  uNoe,  oîi. 

Qnan  me  dis  :  Ont  anaria? 

B.  nE  VeNtADour  :  En  abrii. 
Quand  elle  me  dit  :  Ou  irais-je? 
Dix  K.  :  Veyaz  bon  sera  elh  monestier. 

Philomena. 
Dit  Chai-les  :  Voyez  ou  sera  le  monastère. 

Lo  mas  o  iu(ra  ins  es  en  gran  claritat. 
Poème  sur  lioece. 
I.a  dcmi'uic    <.;<   Me  entre  dedans  est  en  grande 

c'uirlc. 

CAT.  On.  ANC.  ESP.  PORT.  IT.  Otide. 
.Idv.  comp.  On  mais  n'a,  plus  l'en  cove. 
GiRAUD  LE  Koux  :  Auialz  la. 
Ou  davantage  elle  en  a,  plus  il  lui  eu  convient. 
Mais  vos  ara  on  plus  me  desesper. 

ArNAi:d  DE  Mabi'EIL  :  Si  m  destrenli. 
Je  vous  aime  davantage  où  plus  ^e  me  de'sespère. 
Ni  sai  d'on  ven  ni  on  vau. 

Pons  d'Ortafas  :  Si  ai  perdut. 
TS'i  je  ne  sais  d'où  je  viens  ui  où  je  vais. 
Qui  proeza  dezira 
Fols  es  qui  non  cossira 
D'on  nais  e  don  sosie. 

Arnaud  de  Marleil  :  Bazos  es. 
Qui  désire  prouesse  est  fou  s'il  ne  considère  d'où 
elle  naît  et  de  quoi  elle  se  soutient. 
Es  vos  en  tal  razon  mes 
D'on  ieu  issirai. 
T.  d'Aimeri  et  d'Albert  :  Amicx  IN  Albert. 
Vous  vous  êtes  engagé  dans  matière  d'où  je  sor- 
tirai. 

Pois  d'amor  no  m  cal , 

No  sai  d'  on  ni  de  que  chan. 

Folqdet  de  Marseille  :  Chantars. 
Depuis  que  je  ne  me  soucie  d'amour,  je  ne  sais  d'où 
ni  de  quoi  je  chaule. 

Lai  on  Aniors  vol  renhar, 
Razos  non  pot  contrastar. 

AniAR  DE  PiOCAFicHA  :  IS'o  m  lau. 
Là  où   Amour  veut  régner,  raison   ne  peut  ré- 
sister. 

Vau  LAI  o  '1  cors  mi  mena. 

Bertrand  de  Bokn  :  Cazut  sui. 
Je  vais  là  où  le  cœur  me  mène. 
Ieu  vauc  m'  en  lai  a  selul 
On  merce  claman  peilegrin. 
Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Pus  de  cbantar. 
Je  m'en   vais,  là    à   celui  où    les   pèlerins  orient 
merci. 


ONZ 

I.ayssatz  nn  trauc  ter  on  piiisqua  intiMr. 

PllILOMENA. 

.  f/aissez  lin  trou  pdioti  puisse  entrer. 
Ans  es  pns  ferins  on  qd'  ieu  an  ni  m'  eslia. 
Pierre  d'Auvergne  :  AL  liai  cor. 
Au  coiitniire  il  est  plus  l'erme  ou  que  j'aille  el  y 

ANC.  FR.      D'ont  estes-vons.'  Je  sni  d'Artoi.s. 
Fabl.  et  conl.  nnc,  t.  I,  p.  3t>3. 
E  lu  mis  lu  d'iint  il  cLaï. 

Iloman  de  Roii ,  v.  562^. 
Kesj)onds-ni()i ,  d'ond  es-tri? 

Rabelais  ,  liv.  II ,  cli.  (i. 
On  (lemandoit  an  jonr  d'ont  ce.sie  couslunic 
avoit  pris  son  coiutnencement. 

Amyot,  trad.  de  Plularcjnc.  Morales,  t.  I,  p.  33;. 
ANC.  Esr.    AI  tercer  ilîa  d'on  yxo  y  es  toniiiclc. 

Poëina  dfl  Cid ,  v.  g^(>. 
lisp.  MOD.  De  onde.  tort.  it.  Donde. 

2.  Doy ,  pro/i,  rcl.  indét.  ,  lat.  dc  UNrA'. 
dont ,  de  qui ,  de  ([iioi. 
De  doinna  ab  bellas  faichos 
Don  tôt  lo  mons  es  eriveios. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  PerdigoN:  Perdigon?;. 
De  dame  avec  belles  manières  dont  loul  le  monde 
est  de'sireux. 

Don  chanta  rem  ieii  ni  '1  coms  de  Proensa.' 
PuJOLS  :  Si'l  mal. 
De  quoi  cLanterons-nous  moi  el  le  comte  de  Pici- 
vence  ? 

Amie  a  don  no  s  partria. 
T.  de  g.  Faidit  et  d'II.  de  la  Kachelerie  :  ÎN  l  r. 

LUe  a  ami  de  qui  elle  ne  se  se'parerait  pas. 
.4NC.  FR.     Cent  paroles  a  fait  acroire 

Dont  il  n'  i  avoit  nule  voire. 
liontan  du  Renaît,  Gloss.  sur  Joinvllle. 

ONZEN,    HONZFN  ,    ONZE,    ttdj.     nuiii,. 
laL  uNDEr/M/i.9,  oiiziùnic. 
Venc  1'  ONZEN  jor. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lauzai  sia. 
Vint  le  onzième  jour. 

Al  HONZF.N  jorii  sorzeraii. 

Fraf^m.  de  trad.  de  ta  Passion. 
Au  oniiè/ne  jour  ils  ressusciteront. 

Epacta   ON7.ENA. 

Cat.  dels  apost.  de  lioma ,  M.  i()o. 
Epacle  onzièine. 

L'oNZES  es  Guiraudetz  lo  Ros, 
Qne  sol  viare  d'autrni  cansos. 

I.E  MOINE  DE  MoNTAl'DON  ;  Pui  Pcirr 


OPS 


3-,'; 


I.e  onzume  est  Giraudel  le  Roux  ,  qui  a  coutume 
de  vivre  de  chansons  d'autrui. 
CAT.   Onsé.   ISP.   Onceno.   tort.   Onzeno.    ii . 
Uridecimn. 

OPl?S'IO,  OI'INIOIV,  .V.  y.,  lat.  OPINION^///, 

opinion  ,  ;ivis. 
Gazon  eu  errorset  en  falsas  oriNios  contra  la  fe. 
/''.  ft  f''ert..  fol.  26. 
Tombent  en  erreurs  et  en  Causses  opinions   contre 
la  foi. 

F.l  eia  (l'oriNifiN  que  niandessen  lors  amies. 

Cluoniqiie  des  jdlbigeois,  p.  5. 
II  e'Iail  d'«cj.<  rju'ils  mandassent  leurs  amis. 
CAT.  Opiniô.  ESP.  Opinion,  port.  Opiniào.  it. 
Opinioite . 

'->.   Opinar,  7k  ,  lat.  opiNAR^,  opiner. 
Part.  pas.  Lo  dit  evesqne  avia  dit  et  opjnat. 
Clironique  des  Albigeois,  p.  56. 
Ledit  évêrjue  avait  dit  el  opiné. 
CAT.  ESP.  rop.T.  Opinar.  it.  Opinare. 

OPION,  S. m.,  lat.  ovin  m ,  opinni. 

Piipaver...  dt-l  qiial  distilla  suc,  dit  pels  piii- 
zic'ias  ,  optoN. 

Elue,  de  las  propr.  ,'{o\.  218. 
Pavot...  duiuiel  dc'coule  suc,  dit  par  les  physi- 
ciens ,  opium. 
CAT.  Opi.  ESP.  PORT.  Opio.  IT.  Oppio. 

OPPORTUN,   ac/J.,   lat.    oi.poRTt;N«.ï , 
opportun. 
Consentir  leiras  opportcnas. 

Tit.  de  i3g!.  Bailliage  de  Sisleron. 
Consentir  lettres  opportunes. 

CAT.  Oportû.  ESP.  Oportiino.  pour.  it.  Op- 
portiino, 

i.   Opportcnitat,  s.  /. ,   lat.  opporti- 
N I T ATc'/// ,  opportunité. 
Si  avia  loc  ni  temps  ni  opportnnîtat. 

Les  X  Commandements  de  Dieu. 
S'il  y  avait  lieu  et  temps  et  n/ipoi  tunitè. 

CAT.  Oportiinitat.  ksp,  Oporlunidad.  port.  Op- 
portiinidade  it.  Opportunità ,  opportuiii- 
tate ,  opportunitade. 

OP.S,  (Hîs,  .V.  ///.,  lat.  opws,  besoin,  uti- 
lité, secotns,  aide,  appui. 
Knscnhameiis  e  prelz  e  coitczia 
Troboii  en  vos  Inrs  obs  e  lur  vianda. 

AiiNAun  DE  MvRL'ElL  :  A issi  corn  cet. 


376 


OPT 


Education  et  mérite  et  courtoisie  trourent  en  vous 
leur  aide  et  leur  nourriture. 

Loc.     Ja  non  es  obs  foc  i  ssia  aluinaz. 

Poème  sur  Boèce. 
Jamais  il  n'est  besoin  que  feu  y  soit  allume'. 

Mot  1'  es  ops,  sapcha  sofrir,  ' 

Qui  vol  a  gran  honor  venir. 

Arnaud  de  Marieil  :  Totas  Lonas. 
Moult  lui  est  besoin  qu'il  sache  souifrir,  qui  veut 
porvenir  à  grand  honneur. 

Ades  m'agra  ops,  sitôt  s' es  bos , 
Mos  chaos  fos  niielhers  que  non  es. 

B.  DE  Ventadour  :  Ja  mos  chantars. 
Incessamment  il  me  serait  besoin.  Lieu  qu'il  soit 
hon ,  que  mon  chant  fût  meilleur  qu'il  n'est. 
Ops  ui'auria  us  ans  entiers. 

B.  DE  Ventadolr  :  Pels  dois  chant. 
M'aurait  besoin  un  an  entier. 

A  mos  OPS  chant  et  a  mos  ops  llaviol , 
Car  hom  ,  mas  eu,  non  enten  mon  lati. 

P.  Cardinal  :  Las  amairitz. 
Pour  mon  besoin  je  chante  et  pour  mon  besoin  je 
flageole,  car  homme,  excepté  moi,    n'entend  mon 
langage. 

Si  tôt  no  '1  say  a  mos  ops  retenir. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Quoique  je  ne  le  sais  retenir  à  mes  besoins. 
Al  vostre  ops  n'  ai  en  vergoigna. 

Bertrand  de  Born  :  Seingner  En  coms. 
Pour  le  votre  besoin,  j'en  ai  vergogne. 
Cre 
Qu'  ad  OPS  de  leis  me  fe  Dens. 
,  Guillaume  de  Cabestaing  :  Ancmais  no. 
Je  crois  que  Dieu  me  fit  pour  le  besoin  d'elle. 
Parlar  per  ops  e  qiian  n'es  ops  calhars. 
Kaimond  de  MiravAL  :  Uels  quatre. 
Parler  par  besoin  et,  quand  il  en  est  besoin,  se  taire. 

ANC.   FR. 

Dure  Atropos  à  ops  Va  faict  soubinetire 
Pour  luy  descripre  en  lay,  ballade,  ou  mettre 
Quelques  secrets  des  infernaux  palus. 

J.Marot,  1.V,  p.  388. 

ANC.  C\T.   Ops. 
ANC.  ESP. 

liien  les  mandô  servir  de  quanto  hiiebos  hati. 
Bien  casariemos  con  sus  fijas  pora  hiiebos  de 
pro. 

Poema  del  Cid,  v.  1887  et  1.383. 

IT.    UopO. 

OPTATIU,  ORTATiu,  .9.  1)1.,  lat.  opta  ri - 
\us,  o]>talif. 


ORA 

L'oPTATio  conoysh  hom,  eau  désira  cau7..i 
presen,  passada  o  eudevenidoyra. 

Leys  d'amors,  fol.  ^5. 
On  connaît  Voptatif,  quand  on  de'sire  chose  pré- 
sente, passée  ou  à  venir. 

Obtatius  es  aquel ,  quar  désira. 

Grainm.  ptovenr. 
Celui-là  c'est  V optatif ,  car  il  désire. 
CAT.  Optatiu.  ESP.  PORT,  Optatlvo.  n.  Ottatico. 

OPTIC,  OF.TIC,  ndj. ,  lat.  OPTicwi-,  op- 
tique. 
Un  nervi  en  la  anothoraia  apelat  optic. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  14. 
Un  nerf  en  l'anatomie  appelé  optique. 
cat.  Optic.  ESP.  PORT.  Optico,  IT.  Ottico. 

OPTION,  s.  f.,  lat.  OPTIONS?/»,  option. 
Lo  senhor...  a  option. 

Fors  de  Béarn,  p.  loSG- 
Le  seigneur...  a  option. 
cat.  Opciô.  ESP.  Opcion.  port.  Opcào. 

OPULENCIA,  .s,/,  lat.  opulentia,  opu- 
lence. 

La  terra  es  apelada  Ops,  per  razo  de  sa  opu- 
lencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  114. 
La  terre  est  appelée  Ops  ,  par  raison  de  son  opti' 
lence. 
CAT.  ESP.  PORT.  Opitlencia.  it.  Opulenza. 

ORAR  ,  V.,  lat.  ORARC,  pi  icr,  intercéder, 
supplier. 

leu  vos  OR  entre  mos  bratz-. 
Que  no  î  sai  far  autr'  orazon. 

Folquet  de  Romans  :  Dcmna  ieu  pren. 
JevouspWe  entre  mes  bras,   vu  que  je   n'y  sais 
faire  autre  prière. 

Bavant  1' autar  de  Nostra  Dona  orar. 
Philomena. 
P/'ipr  devant  l'aulel  de  Notre-Dame. 
Orar  devem  de  cor  non  pas  de  lavras. 
Trad.  de  Bide,  fol.  27. 
Nous  (levons  prier  de  cœur  non  pas  de  lèvres. 
Part.  pas.  Si  anc  s'  averet  oratz 

Dieus  !  aquest  me  si'aulreiatz. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Mais  volgra. 
Si  oncques  Dieu  se  reconnut  adoré]  que  celui-ci 
me  soit  ocl  royé. 

ANC.  FR.  Li  oratoires...  c'est  que  en  i  doitorer. 
Trad.  de  Ir.  r'eg.  de  S.  Benoit,  fol.  i38. 
Ku  main  vont  au  mouslier  orer. 

Roman  du  Picnarl,  t   IV,  p.  2.^5. 


ORA 

Qnaiil  Richart  leva  al  jur  clei', 
A  Saiut-Oen  ala  urer. 

Roman  de  Roii,  v.  'ôb^\. 
Devant  la  "Virfje  aloit  orant. 

Fiibl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  273. 
r*T.  Esr.  PORT.  Orar.  it.  Orare. 

2.    OraTIO  ,    ORASO  ,   ORATION  ,  ORAZOX  , 

s.f.,  lat.  ORATioNe/w,  oraison,  prière. 
La  ORATIO  del  pater  noster  passa  totas  ou- 
tras ORATIOS. 

F.  et  Fen.,  fol.  38. 
La  prière  du  PATER  noster  passe  toutes  autres 
prières. 

Très  jorns  en  orazon  estet. 
Cora  deiam  servir  Dien,  e  far  orations. 
y.  de  S.  Honorât. 
Resta  trois  jours  en  oraison. 

Comment  nous  devions  servir  Dieu  ,  et  faire  des 
oraisons. 

CAT.  Oraciô.  esp.  Oracion.  port.  Oracào.  it. 
Orazione. 

3.  Okador,  s.  m.,  lat.  orator  ,  orateur, 
prédicateur. 

Dieus  regarda  lo  cor  del  orador  pins  que 
las  paraulas. 

Trad.  de  Bcde ,  fol.  27. 
Dieu  considère  le  cœur  du  prédicateur  plus  ijue 
les  paroles. 
CAT.  EST.  PORT.  Orudor.  IT.  Oratore. 

—  Oratoire,  chapelle. 

Intra  en  1'  orador 

Justa  l'oRADOR  .1.  fontaina  avia. 

y.  de  Ste.  Magdelaine. 
Entre  dans  V  oratoire....  Près  de  V  oratoire  il  y 
avait  une  fontaine. 

Quant  es  en  gleiza,  ho  deuant  orador. 

R.  Jordan  :  No  pu«sc. 
Quand  il  est  en  église,  ou  devant  oratoire. 

ff.  Oratori,  y.  rn.,  lat.  oratoriuw,  ora- 
toire. 

D'enfra  son  oratori  un  jorn  11  apparcvs. 

y.  de  S.  Honorât. 
Du  fond  de  son  oratoire  lui  apparaît  un  jour. 
En  l'oRATORi   no   sia   fâcha  aulra   obra..., 
mas  orasos, 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît,  fol.  26. 
En  V  oratoire  ne  soit  faite  autre  œuvre...  ,  ex- 
cepté oraison. 

CAT.  Oratori.  r.sr.  port.  it.  Oratorio. 
lU. 


ORB 


377 


OPvBS,  adj.,  lat.  orbms,  aveugle. 

Car  qui  d'aquesta  es  tacalz  ell  es  totz  orbs. 

y.  et  yert.j  fol.  84. 
Car  qui  est  taclié  de  celle-ci  il  est  tout  aveugle. 
Cuiatz  vos  qn'ieu  non  conosca  , 
D'Amor,  si 's  ordv  ,  o  losca. 

Marcabris  :  Dirai  vos. 
Ci-oyez-vous  que  je  ne   connaisse    pas  ,  touchant 
Amour,  s'il  est  aveugle,  ou  louche. 
Fig.       Tnit  segon  orba  via. 

G.  FiGUEiRAS  :  No  m  laissarai. 
Tous  suivent  voie  aveugle. 
SiibstaiHiv.  Doncs  si  l'uns  orbs  l'autre  gaia. 
G.  FiGLEiRAs  :  No  m  laissawi. 
Donc  si  un  aveugle  guide  l'autre. 

Ab  fols  et  ab  orrs  es  tota  sa  guirenssa. 
Guillaume  de  la  Tour  :  Un  sirventes. 
Avec  fous  et  avec  aveugles  est  tout  son  appui. 
Adv.  comp.  Aissi  cum  sel  qu'A  orbas  si  defen  , 
Ai  tôt  perdu  t  la  forsa  e  l'ardlmen. 
P.  Vidal  :  Anc  no  mov. 
Ainsi  comme  celui  qui  se  défend  à  l'aveuglette  , 
j'ai  tout  perdu  la  force  et  la  hardiesse. 

ANC.    FR. 

Donnant  des  coups  orbes  à  droite  et  à  "anche. 
Hist.  Macnr.,  t.  1,  p.  299. 
Elles  muez  parler  elles  orbs  esclerier. 
Helin  AND  ou  Thibadd  DE  Malli,  yers  Sur  la  Mort. 
ANC.  CAT.  Orb.  IT.  Orbo. 

'1.  Orbar,  i>.,  lat.  ORBARe,  aveugler. 

Fig.  Lodemoni  Ioforba  l'olh  del  entendement. 
Lo  novel  confort. 
Le  démon  leur  aveugle  l'œil  de  l'entendement. 
ANC.  CAT.  Orbar.  it.  Orbare. 

3.   Orbamen,  adv.,  aveuglément. 
Adonc  querelz  gierdon  orbamen. 

y.  de  Pierre  Pelissier. 
Alors  rechercliez  profit  aveuglement. 

/(.      ElSSOUBAR  ,     EYSSORIîAR  ,      YSSORBAR  , 

icHORBAR,  V.,  aveugler,  ôtcr  la  lumière, 
perdre  la  vue. 

Om  l'espeza  e  I'eissorba  e  l'art  e'I  pen. 
T.  d'Augier  et  de  Iîertrand  :  Bertran. 
On  le  met  en  pièces  el  l'aveugle  et  le  brûle  et  le  pend . 
Li  creberon  los  bnelhs  de  la  testa,  e  lo  ys- 
sorberon. 

y.  et  yert.,  fol.  72. 
Lui  crevèrent  les  yeux  île  la  tète,  et  l'aveuglèrent. 
Fig.         Aissi  'Is  eyssorba  cobeitatz. 

Folquet  de  RoMA.NS  :  Qiian  cw . 
Ainsi  les  nittigle  convoitise. 

48 


StS 


ORC 


Amoré  KYSSORBA.  selh  qae  ve. 

P.  Cardinal  :  Ben  tenh  per. 
Amour  aveugle  celui  qui  voit. 
Coma  hiiells  inalaates  ni  cassidos  e  lagan- 
hos    no  pot    gardar   lo   lam ,    ans   EYssoRiîi 
pus...  ont  plus  clars  es  lo  lums. 

V.  et  rert..  fol.  83. 
Comme  cpil  malade  et  chassieux  et  plein  d'iiu- 
meurs    ne   peut  regarder    la    lumière  ,  mais    penl 
la  vue  davantage...  où  plus  claire  est  la  lumière. 
l'art. pas.  O  vezian  amlursliuels  yssorbatz. 
A',  et  Fer  t.,  fol.  5i. 
Le  voyaient  avec  leurs  yeux  aveuglés. 
Fig,  Yolon  coraparar  Inr  sen  yssorbat  a  la 

savieza  de  Diea. 

V.  et  Vert.,  fol.  5i. 
Veulent  comparer  leur  sens  aveuglé  à  la  sagesse 
de  Dieu. 

Theodoric...  ichorbatz  de  la  Leretguia. 
Cat.  dels  apost.  de  lioina  ,  fol.  67. 
Tlie'odoric...  aveuglé  de  l'he'résie. 
ANC.  fr.  Pendre  as  foiche,  on  noier  en  mer, 
Ardoir  en  feu,  ou  essorher. 

Tioman  duT\.enart,\.\\\,\<.  I^h. 

5.     ISSORBAMEN  ,  YSSORBAMF.N  ,    YCHORBA- 

MEN ,   S.   w,  ,  aveuglement,  perte  de- 
là vue. 

Lo   ycborbamen    que   la    euiperairitz   avia 
facb  a  son  filli. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  109. 
La  perte  de  la  vue  que  l'impératrice  avait  causée 
à  son  fils. 

Fig.  Lo  YSSORBAMEN  en  que  peccat  met  pei  - 
sona. 
Amb  aqaest  ISSORBAMEN  espenh  lo  en  peccat. 

F.  et  Fert.j  fol.  49  et  n. 
TJ aveuglement  en  quoi  le  péclie'  met  la  personne. 
Avec  cet  aveuglement  il  le  pousse  en  pe'clié. 

ORCA,  s.f.  lat.  ORCA,  jarre,  cruche. 

Dreifcct  son  cap 

Que  ac  maior,  senes  lot  gap, 

D'una  ORCA  de  dos  sestiers. 

Roman  de  Jaiifre,  fol.  Sg. 

Dressa  sa  tête  qu'elle  eut ,   sans  nulle   raillerie , 

plus  grosse  qu'une y'arre  de  deux  setiers. 

ESP.  Orzn. 

« 

■X.  Orgol  ,  oRJoi,,  .T.  m.,  lat.  xiv.ceo\.us , 
vase,  pot  à  eau. 

Enaps  e  copas  m'azaut.i, 

F,   ORGOLS 


ORD 

D'argent  e  pairols. 

Bertrand  de  Born  :  Ane  no  us. 
Tasse  et    coupe  me  plait ,    et   vase    d'argent    el 
chaudron. 

Los  lavaraentz  dels  orgols  e  dels  calices. 
Trad.  du  N.-Test.,  S.  Makc,  cli.  7. 
_    Les  lavages  des  vases  el  des  calices. 

Saiiraada  de  dorcas,  que  son  orjols,  doua 

.1.  dorca. 

Cart.  de  Montpellier,  fol.  107. 
Une  charge  de  cruchons,  qui  sont  pots  à  eau,  donne 
un  cruchon. 
ANC.  FR.  Un  orcel  d'argent  qui  moult  estoil 

grans  et  pesanz. 
Chr.  de  Fr.,  Rec.  des  Uist.  de  Fr..  t.  III,  p.  ifitS. 

3.   Oriolet,  S.f.  clirn. ,  petit  pot,  bu- 
rette. 
Corporals,  o  libres ,  o  orjolets. 

Cart.  de  Montpellier,  fol.  175. 
Corporaux  ,  ou  livres ,  ou  burettes. 

/(.  Ou.TARiA ,  a.  f.,  poterie,  métier  de 
potier. 
Li  home  del  mestier  de  la  orjaria. 

Cart.  de  Montpellier,  fol.  1^3. 
Les  hommes  du  métier  de  la  poterie. 

5.   Orgier,  s.  m.,  potier. 

Ad  oRGiERs,  lo  porta!  del  peiron. 

Cart.  de  Montpellier,  fol.  l\!\. 
Aux  potiers,  le  portail  du  perron. 

ORDE,  HORDE,  ORDEN,  ORDEIN,  ORDENG, 

ORDENH,  S.  m.,  lat.  ORDiV?EW,  Ordre, 
arrangement,  disposition  des  choses. 
Son  pauzadas  .1.  davant  autra  ,  segon  lar 

ORDE. 

F.  et  Fert.,  fol.  46. 
Elles  sont  posées  l'une  devant  l'autre,  selon  leur 
ordre. 

Enquérie  e  per  cal  orde  et  en  cal  raanicyra 
et  a  cal  fi  o  deu  adordenar. 

F.  et  Fert.j    fol.  5ç). 
Enquérir  et  dans  quel  ordre  et  de  quelle  manière 
et  à  quelle  fin  il  le  doit  disposer. 

—  Disposition  de  dernière  volonté. 

SI  alcus  hom  morses  testament  e  ses  ordenb. 
Coût,  de  Fumel  de  126J.  DoAT,  t.  VIII,  fol.  140. 
Si  aucun  homme   meurt  sans  testament   et  sans 
disposition. 

—  Rang,  dignité. 

Thobias. . .  dizia  a  sa  espoza  :  Aqnesta  nueg. . . 


ORD 

screiu  ,  en  nostre  malremoui,  eu  I'ordk  dels 

S.  patriarchas. 

y.  et  Fert.,  fol.  92. 
TboLie...  disait  à  sou  c'pouse  :  Cette  uuit...  nuus 
serons,  ea  notre  mariage,  au  rang  des  patriaiclies. 

Allais  clercs  non  deu  avcr  molier,  si  el  a 
oRDE  sobre  canlor,  o  sobre  lector. 

TraJ.  du  Code  de  Justinien,  fol.  2. 
Pareil  clerc  ne  doit  pas  avoir  feninae,  s'il  a  rnng 
au-dessus  de  cbantro  ou  au-dessus  de  lecteur. 

■ — Les  tliffcrents  grades  de  la  hiérarchie 

ecclésiastique. 

Los  sanciz  ordes  de  saucta  Glieya  ,  so  es  a 
saber,  soizdiague,  diague  e  capellii. 

Los  sans  ordes  que  recebon  aquelis  que  se 
volon  adordenar  a  Diea  servir. 

V.  Vert.,  fol.  5  et  gfi. 

Les  saints  ordres  de  la  sainte  Eglise,  c'est  à  sa- 
voir, sous-diacre  ,  diacre  et  chapelain. 

Les  saints  ordres  que  reçoivent  ceux  qui  veulent 
se  consacrer  à  servir  Dieu. 

—  Les  différents  chœurs  de  la  hiérar- 
chie des  anges. 

Creet  .is.    hordes   d'angils...   d'aquels  .ix. 
uORDEs  cazegron  una  gran  partida. 

Lif.  de  Sj-drac,  fol.  56. 

Créa   neuf  ordres  d'anges...  de  ces  neuf  ordres 
une  grande  partie  lorahèrent. 

L'  octans  ordes  es  Chérubin, 
E'I  nones  ordes,  Serafin. 

Bref,  d'amor,  fol.  19. 
Le  huitième  ordre  est  Che'rubins,  et  le  neuvième 
ordre,  Sérapliins. 

—  Congrégation  religieuse. 

Pois  se  rendet  al  orde  de  Granmon. 

F.  de  Pierre  Rogiers. 
Puis  se  rendit  à  l'ordre  de  Grammont. 
L'orde  Sanh  Benech  quier  qne  om  Ihi  do. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ^I- 
Rc'clame  (ju'on  lui  donne  l'ordre  de  Saint-Benoit. 
ANC.   fr.    An    pins    preodhcimine    de   l'ordre 
blanche. 

JoiNviLLE ,  p.  27. 
l  ne    ordre    et   fraternité    de   vingt-quatre 
chevaliers. 

Monstbelet,  t.  II ,  fol.  56. 

—  Règle  ,  observance  de  la  règle. 
Conseylh  agron  li  sant  qne  I'okoes  sia  estret. 


ORD 


379 


Les  saints   curent  conseil  pour  que  l'oùsert>ance 
soit  étroite. 

Ja  no'l  cal  tondre  ni  raire  , 
Ni  en  eslreg  orde  maltraire. 

Pons  de  CArniEiL  :  En  honor. 
Jamais  ne  lui  faut  se  tondre  ni  se  raser,  ni  souf- 
frir dans  une  étroite  observance. 
Fig.      Be  m  soi  mes  en  ord'  esfreg. 

Bambald  de  VAQi'EinAS  :  Guerra  ni  plali. 
Je  me  suis  mis  en  bien  étroite  observance. 

—  Ce  mot  s'appliquait  à  tous  les  sacre- 
ments. 

De  .vu.  ORDES  sny  crezens. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
De  sept  ordres  je  suis  croyant. 

Can  l'efan  ieigz  de  l'aigna,  qne  a  son  orde  près, 
Adoncx  es  soulz  e  qnitis,  aitals  es  nostra  fes. 
IzABN  :  Diguas  me  tu. 
Quand  l'enfant  sort  de  l'eau ,  qu'il  a  pris  son  sa- 
crement,   alors    il   est   absous   et  quille  ,   telle   esl 
notre  foi. 

—  L'ordinaire  de  la  messe.  ' 

Anet  auzir  al  mostler 
La  missa  e  luit  sei  cavalier... 
E  quant  an  tôt  I'orke  anzit , 
Et  il  sou  del  ranstier  eissit. 

Roman  de  Jaiifre,  fol.  2. 
Alla  ouïr  la  messe  au  moutier  avec  tous  ses  che- 
valiers... et  quand   ils  ont  oui  tout  l'ordinaire,   et 
qu'ils  sont  sortis  du  moutier. 

—  Hoir,  héritier  direct. 

El  sobredigs  fevateirs  ni'l  sens  ordeins  no 
podo  ni  devo  re  donar  a  sobrefeu. 

'Fit.  de  12^3.  Arch.  du  Roy.,  J.  325. 
Le  susdit  leudataire  ni  les  siens  lioirs  ne  peuvent 
ni  doivent  rien  donner  à  surfief. 
y4dv.  comp.  Jacob  comtel  li  toi  per  orde. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  1 1 . 
Jacob  lui  conta  tout  par  ordre. 
ANC.  fr.  Et  environ  en  ordeue  assis. 

Roman  de  Partonopeus ,  t.  II ,  p.  iSq. 
CAT.    Orde.    ESI'.    Orden.    fort.    Ordein.    it. 
Ordlnn. 

2.  Oroenar,?'.,  lat.  oRDiNARe,  mettre 
en  ordre,  ordonner,  régler,  disposer. 
Vol  OKUENAK  las  soas  causas  a  sa  mort. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  6. 
Il  veut  mettre  en  ordre  les  siennes  affaires  à  sa  mort. 


F.  de  S.  Honorât.     '  —  Etablir,  instituer. 


38o 


ORD 


Deu  la  poestat  ORDBMAR  un  home  que  aa''aL 
lo  menor. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  5^. 
L'autorité  doit  établir  un  liomme  qui  aille  avec 
le  niiueur. 

Part. pas,  Sia  qoe  l'heies  es  ordenat/,  el  co- 
mensaïuent  del  testament ,  o  sia  que  el  es 
ORDENATz  cl  mci ,  O  sia  que  el  es  ordenat  z 
en  la  fin. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  60. 
Soit  que  l'he'ritier  est  institué  au  commencemcnl 
du  testament,  ou  soit  qu'il  est  institué  au  milieu, 
0(1  soit  qu'il  est  institué  à  la  fiu. 

Cerla  mesura  ordenada  segon   la    cal   ela 
pot  donar  la  soa  causa. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  foi.  i. 
Certaine  mesure  réglée  selon  laquelle  elle  peut 
donner  la  sienne  cliose. 

—  Conférer  les  ordres  religieux. 

En  après  ordenet  Honorât  lo  cors  sant. 

V.  de  S.  Honorât. 
Par  après  Honorât  ordonna  le  corps  saint. 
ANC.  FR.  Tondre  les  fist  ambedeus,  le  père  fit 
ordener  à  prestre  et  le  filz  ,  à  diacre. 
Chr.  de  Fr.,  rec.  des  Hist.  deFr.,  t.  III,  p.  17.'!. 
Joban  fu  clers  è  coronez, 
Et  eveske  fu  ordenez. 

Rornan  de  Rou ,  v.  62l3. 
Si  qu'il  i  ot  un  grant  covent 
Qae  (V ordenez,  que  d'antre  gent. 
Nouf.  rec.  defabl.  etcont.  anc,  I.  II,  p.  3(5o. 
CAT.  ESP.  PORT.  Ordenar.  it.  Ordinare. 

3.      OrDINATIO  ,      ORDEN.VTIO  ,      ORDONA- 

TioN,  s.f.,  lat.  ORDiNATioNcw,  Or- 
donnance, disposition,  arrangement. 
Ordinatios  de  paranlas. 

Leys  d'amors,  fol.  l^2. 
Disposition  de  paroles. 

—  Ordination. 

Sanh  Peire. ..   fe  certas   ordinatio.s...    .m. 

evesques. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  8. 
Saint   Pierre...    fit   certaines   ordinations •■•    six 
évêques. 

—  Ordre,  arrêté,  décret. 

Ordenàtio  et  deciaratio  sobr' el  fait  de  la 
nioneda. 

Til.  de  1270.  DoAT,  t.  IX ,  r-  ^7- 
Ordonnance  et  déclaration  sur  le  fait  de  la  monnaie. 


ORD 

Per  volontat  e  ordonation  de  nostra  ba\lia. 

Tit.  de  1392.  Bailliage  de  Sisteron. 
Par  volonté'  cl  arrêté  de  notre  bailliage. 

ANC.  fr.  Quand  tousurent  béu  par  ordination. 

Combat  des  Trente. 
CAT.  Ordinaciù .  est.  Ordenacion.  port.  Orde- 
nacào.  it.  Ordinazione. 

4.  Ordinal,  tidj.,  lat.  ordinalîV,  or- 
dinal. 

Noms  ORDiNALs,  es  coma  primiers,  segons,  etc. 
Leys  d'amors ,  fol.  48. 
Nom  ordinal,  c'est  comme  premier,  second,  etc. 

CAT.  ESP.  PORT.  Ordinal,  it.  Ordinale. 

5.  Ordener,  s.  m.,  ordonnateur. 
Mos  execntors   e   raos   ordeners  d'aquest 

testament. 

Tit.  de  1280.  DoAT,  t.  X,  fol.  83. 
Mon  exécuteur  et  mon  ordonnateur  de  ce  tesla- 
meut. 

6.  Ordinatiu,  rtc//,,   lat.    ordinativ^^.v , 
ordinalif,  qui  mar(|ue  l'ordre. 

Las  unas  son  copnlativas  e  las  autras  ordi- 

NAXrVAS. 

Gramm.  proi'enç. 
Les  unes  sont  copulatives  et  les  autres  ordinaiives. 
ESP.  Ordinadvo. 

7.  Ordenament  ,   s.    ni.,    disposition, 
arrangement,  ordre. 

S' el  paire  non  agues  fait  nuil  test.iment  ni 

nuil   ORDENAMENT. 

Non  vol  que  li  garent  saplon  la  soa  volon- 
tat ni  son  ordenament. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  60. 
Si  le  père  n'eût  fait  nul  testament  ni  nulle  dis- 
position. 

Ne    veut  pas  que  les  témoins  sachent  la   sienne 
volonté  ni  sa  disposition. 

ANC.  FR.  Que  nus  ne  fust  si  hardiz  qu'il  passast 
cel  ordenernent. 

VlLLEHARPOlIIN  ,  p.    l/|7. 

ANC.  CAT.  Ordenament.  esp.  Ordinainicnto.  it. 
Ordinainento. 

8.  OrDENAIRE  ,  ORDENADOR  ,  ORDONADOR  , 

S.  m.,  lat.  ORDiNATOR,  ordonnateur, 
administrateur. 

Lo  oRnENAiiiE  de  la   maison  deu  fairo  aiso 
escrinre. 


ORD 

Per   consenfement    del   ordonador    de  la 
Gleisa. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien  ,  fol.  l. 
Uordonnateur  de  la  maison  iloit  laire  écrire  ceci. 
Par  consentement  de  V ordonnateur  Ae  l'Eglise. 

—  Adj.  Ordonnahle,  qui  peut  être  or- 
donné. 

Caasas  ordenadas  et  ordenadoyras. 

Rég.  des  Etals  de  Provence ,  v.  I^OI. 
Choses  ordonne'es  et  ordonnables. 

AHC.  TR.  Homère  a  accoastamé  de  nommer 
les  plus  vaillans  et  plus  royaax  hommes 
mëritaas  raienlx    de  commander  ,  ordon- 
neurs  da  penple. 
Amïot,  Trad.  de  Plutarque.  Morales  ,  t.  I,  p.  if). 
Directeur  et  ordinateur  des  affaires  secrettes 
Satyre  Ménippée,  p.  73. 
CAT.  ESP.  FORT.  OrdenadoT .  it.  Ordinatore, 

y.   Ordinari  ,    adj.  ,    lat.    ordia'.\ri«j  ^ 
ordinaire. 

Ni  aquel  bom  que  es  jutges  ordinaris,  si 
cnm  es  proconsul. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  10. 

Ni  cet  homme  qui  est  juge  ordinaire,  ainsi  comme 
est  proconsul. 

c:at.  Ordinari.  esp.  port.  it.  Ordinario. 

10.  OrDENANSA  ,   ORDONNAN.S.V  ,  S.f.,  OT- 

donnance,  ordre,  disposition. 

Adonc  se  son  metutz  en  bella  ordonnansa, 
e,  de  la  villa,  son  salhitz  sus  les  eneniics. 
Clironique  des  Albigeois ,  col.  12. 

Alors  ils  se  sont  mis  en  Lel  ordre,  et ,  de  la  ville  , 
se  sont  élance's  sur  les  ennemis. 

Segon  la  dreyta  ordesansa  de  las  paranlas. 

Leys  d'amors,  fol.  !\2.. 
Selon  la  re'gulière  disposition  des  paroles. 

—  Arrctr,  décret. 

Aucuns  articles  d'aqnella  ordeîjensa. 

Ord.  de  Philippe-le-Bel,  de  l3o6". 
Aucuns  articles  de  cette  ordonnance. 
(AT.  Ordenansa.  esp.  Ordcnanza.  port.  Orde- 
nanca.  it.  Ordinanza. 

11.  Ordenadameîv  ,    adi'. ,    par    ordre, 
régulièrement. 

Dieus  l'a  fah  tan  Le  e  tan  ordenadame^. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  53. 
Dieu  l'a  fait  si  bien  «l  si  régitli'cninent. 


ORD 


38i 


ANC.     ÏR. 

Li  clergics  vint  encontre  moult  ordencement. 
liomande  JSerte, -p.  17g. 
CAT.    Ordenadament.  rsp.    port.    Ordenada- 
mente.  it.  Ordinatamente. 

12.   Ordinariamkn  ,     adv. ,    ordinaire- 
ment. 
Lî  doctor  lejon  ordinariamen. 

Leys  d'amors,  loi.  tio. 
Les  docteurs  lisent  ordinairement. 
CAT.   Ordinariament.   esp.  port.   it.   Ordina- 
ri amen  te. 

i3.  Adordenar  ,  AORnENAR,  V,,  Ordon- 
ner, organiser,  disposer,  régler. 
AoRDENA  las  esqueiras  dels  baros  de  la  soa 
gen  ,  per  passar  a  la  batailla. 

J^.  de  Bertrand  de  Bom- 
Organise  les   escadrons  des  barons  de  sou  parti , 
pour  passer  à  la  bataille. 

Fig.  Non  pot  ben  los  antres  adordenar   sel! 
que  es  en  se  mezeys  dezaordenatz. 
Non  ADORDENON  luT  enteutio. 

F.  et  rert.,  fol.  79  et  92. 
Ne  peut  pas  bien  régler  les  autres  celui  qui  en 
soi-même  est  désordonné. 

Ne  règlent  pas  leur  iulention. 
Part.  pas. 

A  ben  aordenat  sa  gleysa  e  son  ostal. 
A',  de  S.  Honorai. 
A  bien  disposé  son  église  et  son  hôlcl. 
Persona  ben  adordenada  deu  tantost  reprc- 
nier  et  estenber  aytals  folls  pessamens. 

r.  et  Fert..  fol.  18. 
Une  personne  bien  réglée  doit  aussitôt  comprimer 
et  éteindre  telles  folles  pensées. 

—  Commander,  enjoindre. 

Adoruenet  ab  un  cavayer  del  castel  que 
sabia  lo  fag,  que  s'en  ânes  a'N  Coillauiue  de- 
Baiaun. 

y.  de  Guillaume  de  Baiaun, 

Ordonna  à  un  clievalier  du  cliâteau  qui  savait 
le  fait  ,  qu'il  s'en  allât  vers  Guillaume  de  Baiaun. 

"S'enc  en  .1.  pais,  am  sa  molber  et  am  sos 
efans,  per  la  terra  multipliar,  coma  Dicus  aor- 
denava. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.   i3(j. 

Vint  dans  un  pays,  avec  sa  femme  et  avec  ses 
enfants,  pour  peupler  la  terre,  comme  Dieu  or- 
donnait- 


38a 


ORD 


—  Conférer  les  ordres  religieux. 

Los  sans  oriles  que  lecebon  aquells  que  se 
volon  ADORDENAR  a  Dieu  servir. 

A^.  et  Fert.,  fol.  96. 
Les  saints  ordres  que  reçoivent  ceux  qui  veulent 
se  consacrer  à  servir  Dieu. 
Part.  pas.     Est  vos  ])reyres  adordenatz.^' 
V.  de  S.  Honorât. 
Ktes-vous  prêtre  ordonne  ? 
Dieus  amenestrara  cell  que  a  adordenat. 
F.  de  S.  Honorât. 
Dieu  secourra  celui  qu'il  a  ordonné. 

—  Titré ,  distingué. 

Ab  persona  adordenada,  segon  que  l'ordes 
es  plus  aut. 

r.  et  Fert.,  fol.  69. 
Avec  personne  titrée,  selon  que  le  rang  est  plus  haut. 

l/l.    AUORDENAMEN  ,   AOKDENAMEN  ,  AZOR- 

DENAMEN ,  S.  TH.,  Ordonnance,  dispo- 
sition ,  arrangement. 
Aptes  La  los  grans  adordenamens  de  son 

ostaL 

F.  et  Fert.,  fol.  9. 
Après  il  a  les  grands  arrangements  de  son  hôtel. 
Sobr'el  aoruenamen    que  dessus   contea- 

gulz  es. 

Tit.  de  1270,  de  la  famille  Gasc. 
Sur  la  disposition  qui  est  contenue  dessus. 

— .  Ordre,  arrêté,  décret. 

Per  tnandamen  del  einperador  e  per  ador- 
ijenamen  de  Dieu. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  5. 
Par  commandement  de  l'empereur  et  par  ordre 
de  Dieu. 

—  Règle,  principe. 

Diegz  de  natura  es  azorden amens  cornus  que 

es  douât  per  natara. 

Bref,  d'amor,  fol.  l\. 
Droit  de  nature  est  règle  commune  qui  est  donne'e 
par  nature. 

—  Commandement,  précepte. 
AoRDENAMENs  de  Icis  es  tota  sabieza. 

Trad.  de  Bède,  fol.  87. 
Commandement  de  loi  est  toute  sagesse. 

i5.   AnoRDENAMENT,  cicli'. ,  avcc  Ordre, 
conséqnemment ,  régulièrement. 
Qui  s'csforz'a  penre  las  vertuz  non  ador- 
PKNAMENT,  tosf  pprllba. 

Trnd.  de  Bhde,  fol.  4^. 


ORD 

Qui  s'applique  à  saisir  les  vertus  non  régulière- 
ment,  bientôt  est  en  péril. 

ANC.  FR.  Mal  ordonnément  ne-dtï\.moïn&  coucha 
en  langage  français. 

Camus  de  Belley,  iP/Veri-.,  t.  II,  fol.  17(5. 

16.  AdORDENADAMENS ,  ADORDENADAMEN, 
AHORDENADAMEN,  Ucll'.,  aVCC  OrdrC,  CM 

rang,  régulièrement. 
Gruas  et  aucas  issamen 

"Volon    ADORDENADAMEN. 

Bref,  d'amor,  fol.  5i. 
Grues  et  oies  c'galemcnt  volent  en  rang. 
Ahordenadamen  ferir...  sns  l'autra  ost. 

Lii>.  de  Sydrac ,  loi.  60. 
Frapper  en  ordre...  sur  l'autre  armée. 
Breumens  et  ADOiinENADAMENs. 

F.  et  Fert.,  fol.  Gg. 
Brièvement  cl  régulièrement. 

17.  AoRDiNATio,  s.f.,  règlement,  dis- 
])osilion. 

Conditios  et  aordinatios  dejos  escrichas. 
Charte  de  Gréalou,  p.  60. 
Conditions  et  règlements  dessous  écrits. 

18.  Adordenayre  ,  ^.  w.,  ordonnateur, 
administrateur. 

Pus  que  ell  es  puyres,  ell  es  governaires  et 
adoroenayres  del  ostai. 

F.  et  Fert.,  fol.  38. 

Puisqu'il  est  père  ,  il  est  gouverneur  et  ordon- 
nateur de  la  maison. 

ig.   Desorde  ,  s.  m.,  désordre. 
Las  malvolensas  e  Ibi  desorde. 

Trad.  de  la  Règ.  de  S.  Benoit,  fol.  3l^. 
Les  malveillances  et  les  désordres. 
CAT.  Desorde.  esp,  Desorden.  port.  Desordem. 
iT.  Disordine. 

20.  Desordenament,  i'.  TU. ,  dispropor- 
tion. 

Per  desordenament  dels  membres. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  55. 
Par  disproportion  des  membres. 
CAT.   Desordenament.   esp.    Desordenamiento. 
iT.  Disordinamento. 

21.  Dezordknatio  ,  s.f,,  désordre,  dé- 
rangement. 

La  DEzoBDENATro  d' aytal  oratio,  o  d'aytal 

sentensa. 

Lej  s  d'aniois,  fol.  lil\. 


ORD 

Le  désordre  de  Ici  discours  ,  ou  de  telle  peiise'e. 
csp.  Desordenacion .  it.  Disordinazione. 

2  2.   Df.zadordknar,    IIF.ZAORDF.NAR  ,    V.  , 
dérégler,  désordoiiner. 
Per  aquestus  .m.  caazas  que  corrompon  c 

DEZAOKDENO   tOt   lo  lUOIl. 

y.  et  Vert.,  fol.  48. 
Par  CCS  trois  choses  qui  corrompent  et  desordon- 
nent tout  le  inonde. 

Part.  pas.     D'  on  par  qu'el  nos  es  aver.siers 
l'er  DESADORDENAT  voler. 

G.  RlQUiER  :  Be  m  dcgra. 
D'où  il  parait  qu'il  nous  est  contraire  par  un  vou- 
loir desordonné. 

Los  faitz  adordenatze'ls  desadordenatz. 
G.  RiQUiER  ;  Lo  nions  par. 
Les  faits  rc'gle's  et  les  déréglés. 
Negnua  cauza  non  ileguda  e  dezaordenada. 

A',  et  Fert.,  loi.  19. 
Nulle  chose  non  due  et  désordonnée. 

9.3.   Dezadoruenamen,   s.   ni.,  dérègle- 
ment, dérangement. 

De  DF.Z.VDORDENAMEN  dcl  COf  ve  lo  DEZADOR- 
DENAMEN  dfl   COTS. 

/''.  et  l'ert.j  fol.   lo^. 
De  dérèglement  du  cœur  vient    le   dérèglement 
du  corps. 

ANC.  FR.  Le  désordonnement  de  sa  justice. 
OEin>res  d'j-llam  Chartierj  p.  3j2. 

24.     EXTRAORDINARI  ,    odj.^    Iftt.    EXTRA- 

ORDiNARiH^,  extraordinaire. 
Certa  joya  extraordisaria. 

Leys  d'amors.  LvLOCBÈRE  ,  p.  66. 
Certaine  joie  extraordinaiie. 
CKT. Extraordinari  esp.  tort.  Extraordinario. 
IT.  Estraordinario,  straordinario. 

aS.  Preordenacio,  s.f.,  préordiuation, 
Prcdeslinacio  es  preordenacio  de  Dieus  se- 
gon  la  quai  hom  es  destinât...  a  salvacio. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  5. 
Pre'destination  est  préordination  de  Dieu  selon  la- 
quelle riioninie  est  destiné...  à  salut. 
CAT.  Preordinaciô.  esp.  Preordinacion. 

ORDI,  ORDY,  *.  m.,  lat.  horde«w,  orge. 
Pan  d.' ORDY  vielh  e  vi  mudat  de  tyna. 

T.  DE  Thomas  et  de  Bernado  :  Bernado. 
Pain  d'orge  vieux  et  vin  change  de  line. 
Porta  aylan  yolontiers  ordi  coma  fiomen. 

F.  et  Fort.,  fol.  54- 
Porle  autant  volontiers  orge  comme  frnmcMl. 


ORD 


38: 


De  .V.  pas  d' ordi  e  de  .ii.  peissons. 

Liv.  de  Sj-drac,  fol.  133. 
De  cinq  pains  d'orbe  et  do  deux  poissons. 
CAT.  Ordi.  iT.  Orzo. 

ORDIR,  2K,  lat.  oRniRi',  ourdir. 
Ant  près  una  tella  ad  ordir. 

Marcabris  :  Kmpcrairc. 
Ont  pris  une  toile  à  ourdir. 
Li  tey.ssedor  que  priraieramen  aparelho  et 
ORDissHO  los  filhs. 

Leys  d'amors,  fol.  l5o. 
Les  tisserands  qui  premièrement  apprêtent  et  our- 
dissent les  fils. 
Eig.      Qui  vol  sirventes  anzir 

Tescnt  d'  enneg,  d'  antas  mesclat, 
A  me  'I  deman  ,  qn'  ieu  V  ay  filat , 
Et  sai  lo  teisser  et  ordir. 

P.  Cardinal  :  Qui  vol. 
Qui  veut  ouir  un  sirvenle  tissé  d'ennui ,  mêlé  de 
honte,  à  moi  le  demande,  vu  que  je  l'ai  filé,  et  je  sais 
le  tisser  et  ourdir. 
Ar  me  sembla  qne  mos  cbans  no  val  gaire. 
Que  de  maldir  1'  ai  ordit  e  te.scat. 

P.  Cardinal  :  Aissi  com  hom. 
Il  me  semlile  maintenant  que  mon  chant  ne  vaut 
guère  ,  vu  que  de  médire  je  l'ai  ourdi  et  tissé. 

—  Par  extcns.  Carillonner. 

Del  temple... 
Faî  los  cascavels  ordir. 

GlRALD  PE  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Du  temple...  fais  carillonner  les  cloches. 
CAT.  Ordir.    esp.    Urdir,    port.   Ordir,   urdir. 
IT.  Or  dire. 

2.  Ordie,  s.  m.,  trame. 

Fig.  ?"als  lauzengiers  ab  Inr  ORnii,. 

Deudes  de  Prades  :  Ah  cor  leial. 
Faux  médisants  avec  leur  trame. 

3.  Ordidor,  s.  m.,  oiirdisseiir,  celui  qui 
dispose  la  chaîne  d'une  étoffe. 
Teysshedors  ,  o  ordidors. 

Lejs  d'amors,  fol.  5o. 
Tisserands,  ou  ourdisseurs. 

—  Ourdissoir. 

Si  per  aventura  alcu  ordidor  dels  teisscra.s 
de  la  vila  era  mai  lonc. 

Tit.  de  i35i.  DoAT,  t.  CXLVI ,  fol.  n8. 
Si  par  aventure  aucun  ourdissoir  des  tisserands  do 
la  ville  était  plus  long. 

CAT.  Ordidor.  esp.   port.    Urdidor.  it.   Ordi 
tore,  orditoio. 


y 


384  ORF 

/|.  Ordimen,  s.  m.,  ourdissure. 
Fig.  Pauzat  bavem  nostre  ordimen  dels  rims. 
Lejs  d'amors,  îbl.  i5i. 
Nous  avons  posé  notre  ourdissure  des  rimes. 
ANC.  CAT.  Ordimen  t. 

ORFE,  HORFE,  S.  m.,  orphelin. 

Tanta  venva  ,  tant  orfe  cosselhar. 
RAMBA.UD  DE  Vaqueiras  :  Honrat  marques. 
Tant  de  veuves  ,  tant  à'orphe/ins  conseiller. 
Adj.  Repans  ses  fi,  capdels  d'oRFEs  enfans. 
GuiLLAtJME  n'AuTPOUL  :  Esperansa. 
Repos  sans  fin  ,  guide  d'enfants  orphelin^. 

—  F/g.  Privé,  dépourvu. 

Trem  a  la  mort 
HoRFE  de  bel  enfant. 
Li  las  moyne  doloyros, 
HoRFES,  marritz  e  mal  payatz, 
L'isIIa  de  Lerins  an  laissatz. 

F.  de  S.  Honorât. 
Nous  irons  à  la  mort  prii'es  de  Lel  enfant. 
Les  malheureux  moines  douloureux  ,  dépourvus , 
marris  et  mal  contents ,  ont  quitte'  l'île  de  Lerins. 
ANC.  FR.  L'autre  de  foillir  ne  refine, 

L'autre  est  de  foilles  orphenine. 

Roman  de  la  Rose,  v.  Sg^Ô. 
Sont  les  seigneuries   en  mains  d'enfans  et 
A^  orphenins . 

OEuvres  d'Alain  Chartierj  p.  323. 
CAT.  Orfe.  ESP.  Huérjano.   port.   Orjào.  it. 
Orfano. 

1.  Orfanols,.?.  m.  dim.,  petit  orphelin. 
Aîas  merces  dels  orfanols. 

Libre  de  Senequa. 
Ayez  merci  des  petits  orphelins . 

3.  Orphenel,  s.  m.  dim.,  petit  orphe- 
lin. 

Ero  pascut  els  peregris 
Et  issamen  los  orphenels. 

V.  de  S.  Alexis. 
Les  pèlerins  étaient  repus  et  les  petits   orphelins 
également . 

4.  Orphenar,  V.,  rendre  orphelin. 
Part-pas.  Motz  efans  orphenatz. 

F.  et  Fert-,  fol.  12. 
De  nombreux  enfants  rendus  orphelins. 
ANC.  FR.  Aux  enfautz  du  premier  lict 
Orphelinez  de  leur  ruère. 
l.i'c  DE  LV  PonTr. ,  irad.  des  Odes  d'Horace, 
liv.  III ,  p.  92. 


ORG 

5.  AoRFENAR,  V.,  rendre  orphelin. 
Part,  pas,  D'on  montas  domnas  son  marridas , 
E  montas  pincelas  faididas, 
E  motz  enfans  aorfenatz. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  5^. 
D'où  de  nombreuses  dames   sont  afllige'es  ,   et  de 
nombreuses  pucelles  chassées  ,  et  de  nombreux  en- 
fants rendus  orphelins. 

ORGUE,  S.  w.jlat.  org««uw,  orgue. 

Semla  al  pacient. ..  que  ania  orgues. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8^. 
Ressemble  au  patient...  qui  entende  orgues. 

ESP.  Organo.  port.  Orgào.  it.  Organo. 

2.  Organic,  adj.,  lat.  organic«j,  orga- 
nique ,  d'orgue. 

Organica  mnzica  si  forma  per  istraraens , 
sufflan. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281 . 

Musique  d'orgue  se  forme   par  instruments    eu 
souillant. 
CAT.  Organic.  use.  port.  it.  Organica. 

3.  Organar  ,  V. ,  organiser. 
Yerbe  de  la  .1.  conjugazo...  organar. 

Gramm.  provenç. 
Verbe  de  la  première  conjugaison...  organiser. 

4.  Oroakizar,  V.,  organiser. 

Part.  pas.  Corrs  natural  organizat. 
Fo  perfiecbament  organizat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3  et  68. 
Corps  nalui'el  organisé. 
Fut  parfaitement  organisé. 
CAT.  Organisar.  esp.  port.  Organizar.  it.  Or- 
ganizare. 

ORGUELH ,    ERGUELH  ,     ORGUOIL  ,     OR- 

goil,  s.  m.,  orgueil ,  insolence,  ar- 
rogance. 

Florentis  ,  mortz  etz  per  vostr'  orguelh  , 
Qu'  ERGCELHS  non  es,  sinon  obra  d'arauba. 
P.  Vidal  :  Quor  qu'  om. 
Florentins  ,  vous  êtes  morts  par  votre  orgueil,  vu 
(\\.\' orgueil  n'est  rien,  sinon  œuvre  d'araignée. 

Ni  anc  no  vi  erguei.h  que  no  dechaya. 
GiRALD  LE  Roux  :  Auiatz. 
Ni  jamais  je  ne  vis  orgueil  qui  ne  déchoie. 

Dir  qu'  ORCOiLL  decbai. 

G.  Faidit  :  Ab  noucor. 
Dire  int' orgueil  déchoit. 
Loc.   Qu'  ai  dig?  Roca  ,  tu  mens,         -; ... ,      ; 


ORG 

E  (lis  contra  ruï  dons  krgdei.h. 

P.  RoGlERS  :  Entr'  ira. 
Qu'ai-je  dit?  Bouche  ,  tu  mens,  et  tu  dis  inso- 
lence conirc  ma  dame. 

Qnar  luolt  vaelh  luays  per  lieys  cai  ani  languir, 
Qu'autra  m  don  so  don  ella  m  fa!  ergtjelh, 
Dei;des  de  Pbades  :  Ben  ay'  amors. 
Car  moult  je  veux  plus   languir  pour  celle  que 
j'aime ,  qu'autre  me  donne  ce  dont  elle  me  l'ait  or- 
gueil. 

Mi  faitz  oRGUEi.u  ,  en  digz  et  en  paivensa  , 
Et  etz  buuiils  vas  totas  aatras  gens. 

La  comtesse  de  Die:  A  cbautar  m' or. 
Vous  me  faites  insolence,  en  paroles  et  en  appa- 
rance ,    et    vous  êtes  liumLle  envers  toutes  autres 
gens. 

ASC.  FR.  Et  abat!  si  leur  orguel  que  il  n'osè- 
rent riens  enprendre  contre  lui. 
Montez  en  trop  grant  orguel. 
Gest.  de  Louis-le-Débon.j  Rec.  des  hist.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  l3oet  l52. 
ANC.  CAT.  Orgaoil.  cat.  mod.  OrguU.  esp.  Or- 
gullo.  POKT.  Orgulho.  IT.  Orgoglio. 

a.  Orguelhar,  ERGUELHAR,  ORCOLHAR, 
ORGUOÏLLAR,  oRCOiLLAR ,  V.  ,  enor- 
gueillir, irriter. 

Es  a  selbs  Lona  Amors 
Qui  r  an  en  patz ,  ses  rancnra, 
Q'  us  vas  1'  autre  non  s'  erguelha. 

P.  RoGiERS  :  Al  pareisscn. 
Amour  est  bon  à  ceux  qui  l'ont  en  paix,  sans  re- 
proclie  ,  tellement  qu'un  vers  l'autre  ne  i'irrite. 
5'  ORGOLHOziRo  vas  Dleu. 

Ltv.  de  Sjdrac,  fol.  i  i3. 
S'enorgueillirent  vers  Dieu. 
Be  m  meravil  cum  vostre  cors  s'orguelha. 

La  comtesse  de  Die  :  A  chautar  m'  er. 
Je  m'émerveille  bien  comment  votre  coeur  s'irrite. 
Fig.         E'I  freg  s' erguelha. 

A.  Daniel  :  Quan  <:bai  la. 
Et  le  froid  s'irrite. 

ANC.  FR.  Que  par  aventure  ne   orgueiUissent 
lor  enemi. 

Ane.  trad.  du  Ps.  de  Corbie,  ps.  Audi  le  cœli. 
Mes  les  ricbeces  les  avoient 
Si  orguillez  qu'il  ne  cuidoient 
Que  mort  les  osast  envair. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  ^og. 
Quiconque»  n'orgueillit  de  sa  prospérité. 
Robert  GAn.MEK  ,  Trag.  d'IIippoljte,  act.  2,  se.  i. 
vN(  .  E.SP.  Ergiillir.   it.  Orgogliare. 


ORG 


38f 


3.     OrGUELHO.S,   ERGDEI.HOS  ,    ERGULHOS, 
ORGULHOS ,     ORGOLHOS,      ORGUOILLOS  , 

orgoim.os,  adj.,  orgueilleux,  insolent, 
lier. 

Vas  coi  es  orgcoii.los. 
T.  DE  Lantelm  et  de  Raimoxd  :  Ramond. 
Vers  qui  il  est  orgueilleu.v. 

i'em  que  leis  m' aya  per  ergulho.s. 

GiRAUD  LE  RoL'x  :  Auiatz  la. 
Je  crains  iju'elle  m'ait  pour  orgueilleux. 
dodtr' orguûill  es  orgoillos. 

Bertrand  de  Born  :  Ar  ven  la. 
Coutre  orgueil  il  est  insolent. 

Als  avols  es  d'  ergulhos  .semblans. 
Rambaud  nE  Vaql'EIRAS  :  Era  m  requier. 
Aux  méchants  est  d'orgueilleuse  manière. 
&ibstantiv.  Ergijelhos  no  va  sou  trabuc. 

Bernard  de  Venzenac  :  Pus  vey. 
Orgueilleux  ne  voit  sou  trébuchet. 
ANC.  FR.  Départit  les  orguiîlos. 
Anc.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  Magnificat. 
Qui  moult  est  fiers  et  orgoillox. 
Nouf.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  I  ,  p.  338. 
I  a  T.  OrguUos.  Esr.  Orgiilloso.  vort.  Orgulhosu. 
IT.  Orgoglioso. 

fi.  Orgulhosamen,  ergulhozament,  or- 
GOLHOSAMENT,  adi>.,  orgueilleusemeut . 
A  dit  als  baros  mot  orgulhosamen. 

GtILLALME  DE  TllDELA  . 

A  dit  aux  barons  moult  orgueilleusement. 
Ergulho7.aimf.nt  volgro  aquo  que  voler  no 
devio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  11. 
Voulurent  orgueilleusement  ce  tju'iU  nu  devaient 
vouloir. 

cat.    Orgidlosament.    esp.     OrguUosamente . 
VORT. Orgulhosamente.  n.OrgogUosamente. 

5.  Orgolhozir,  ergolhozir,  7).,  enor- 
gueillir. 

Los  bobans  e  noslre  grans  poders  que   nos 
f;izian  ergolhozir  sobre  la  panra  gen. 

f^.  et  f^ert.,  fol.  27. 
Les  ostentations  et  notre  grand  pouvoir  qui  nous 
faisaient  enorgueillir  sur  la  pauvre  gent. 
No  s'  en  deu  orgolhozir. 

Brev.  d'amor,  fol.  72. 
Ne  s'en  doit  enorgueillir. 

6.  Enorgolhosir,  V.,  enorgueillir. 

O  vayscl  de  niiseria  ,  or  te  enorgolho.sis '. 
I.n  Barra. 

49 


38G 


ORÏ 


O  vaisseau  de  misère,  niaintcnaiU  tu  i'cnojguei/lis! 
ANC.  CAT.  EnorgiiUir. 

ORIENT,  oRiEN,  s.  m.,  lar.  orif.nt6'w  , 
orient. 
Lo  solelh  que  corr,  e  a   tntz  jorns ,  troRiEN 

jTi  occident. 

V.  et  Vert.,  loi.  32. 
r,e  soleil  qui  court,  et  à  toujours,  A' orient  en  occl- 
!<nt. 


ORL 

l''u  ]o  peccat  origin.^l. 

Brev.  iVamov,  fol.  55. 
Prit  corruption  ge'nérale  dans  le  péclie'  origine! . 
L'  oRiGiN.M.  mon. 

Trad.  Je  lu  r>fi  Epît.  de  S.  Pierre. 
Le  monde  primiti/. 
Substantiv.  La  copia  collationada  nb  lo  ork;! 

NAL. 

Fors  de  Bcarn,  \i.  1097. 
!^a  copie  coHationnée  avec  ï' original. 
CAT.  ESP.  rOKT.  Original,  it.  Originale. 


-  Partie  du  £;]obe.  ^  ,  ... 

"    .  ,         „  j-  2.  OfiIGinalmekt,  c/m'. ,  oriffinairoment. 

hr  venon  sai  tleves  (>i\ien  . 

T .  r,T     .     •  Es  composta  de  qnalitat   clcmental  oRir,i- 

Li  lartan.  *  ^ 

GutLI.AVME  DE  MONTAGNAGOIIT   :  Per  lo  mon.      I      N*''MENT. 
Maintenant    les    Tartares    viennent    çà     dever.s 
Orient. 


Elue,  de  las  propr.,  fol.  28. 
Est  composée  de  qualités  élémentaires  origiiini 
rcment. 

A.NO.  Esr .  De  parte  de  Orient  vino  nn  coronado .      ci^T.Orii-inahnent.  esp.  port.  .t.  Oriiri„ahner,tc 

Poema  del  Cid,  v.  1296. 
CAT.  Orient,  esp.  m<id.  port.  it.  Oriente. 


Oriental  ,    adj.  ,    lat.    oriental/.^  , 
oriental. 

Pero  li  ven  oriental 
Ces  tolas  vetz  no  son  aital. 

Bref,  d'amor,  loi.  ^I. 
Pour  cela  les  vents  orientaux  point  en  tout  temps 


ORÎNA,  s.f.,  lat.  tJRiNA ,  urine. 

De   s'  ORINA 

Fai  metzina. 
Guillaume  de  BERGUEDA^'  :  Un  iricliayrc. 
De  son  urine  fait  médecine 

Ans  ,  tu  qne  donas  mezinas 
E  qne  jutjas  las  orinas. 

P.  Cardinal  :  Jliesum  Crisl. 
ne  sont  tels.  j    -     Ecoute,   toi  qui  donnes   médecines  cl  qui  juge.-. 

CAT.  ESP.  PORT.  Oriental,  it.  Orientale.  j    '•'*  urines. 

CAT.    ESP.    Orina.   port.    Orina ,    ourina.    \v 
ORIFICI,  ORRIFICI,  S.  m.,  lat.  0RIF1CI«///,  j  Orina. 

^'^'^^c^-  ORIZON  ,  s.  m.,  lat.  hori.son,  Imrizop. 

Si  ajusta  de  per  de  jus  ab  V  orifioi.  |         ^^^^^j  ^.^,,^^1^  termenant  nostra  vista ,  es  dii 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  56.  ! 

,,        .  orizon. 

•     S'ajuste  de  par  dessous  avec  1  orijice.  ^/^^   ^/^  f^^  propr.,  fol.  108. 

Al  ORRIFICI  de  la  vena.  1       Ce  cercle  terminant  notre  vue,  est  dit  horizon. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  8.  I    cAT.  Horisont.  e.sp.  Horisonte.  port.  Orisonte, 


A  l'orifice  de  la  veine. 
CAT.  Orifici.  ESP.  port.   Orijicio.   it.  Orificio , 
orijizio. 

ORIGAMI,  5-.  m.,  lat.  grigaw//»,  ori- 
t^an,  lîlante. 
Rlanjo  la  herba  dîta  origami. 

Elue,  de  las  propr.  j  fol.  25^. 
M  ..igent  l'IierLe  dite  origan. 

CAT.    Orenga.  esp.  Orégano.  port.   Onregào. 
îT.  Origano. 

ORIGINAL,  adj.,  lat.  ORiciNALij',  ori- 
ginal, originel,  primitif. 
Près  corrupcio  gênerai 


horizonte.  it.  Orizzonte. 

ORLAR,  V.,  ourler,  border. 

Part.  pas.  Coma  .1.  vai.ssels  de  cera  que  es  on- 
LATz  e  avironatz  de  peiras  pressiozas. 
Lo  vaissels,  que  es  de  terra,  orl.atz  ricanu-:) . 

Lii'.  de  Sjdrac,  fol.  38. 
Comme  un  vase  de  cire  qui  est  bordé  et  cnlonre 
de  pierres  précieuses. 

Le  vase ,  qui  est  de  terre  ,  bordé  ricUemeut. 
ESP.  port.  Orlar.  ir.  Orlare. 

•1.  ORLAniJRA,  s.f.,  bordure,  ourlet. 
Una  bêla  orladura. 
Iloman  de  Gérard  Je  Rossillon,  loi.  07 
Une  belle  bordure. 


ORIN 

f  ANt:.  Ffi.      D'os  esloit  Cete  l'o/Vt'H/f. 

Roman  du  Renttrt,  t.  1  ,  p.  f>5. 
Esp>  PORT.  Orladura.  it.  Orlaciira. 

(^RNAR,  HORNAR,  î^.,  lat,  ornar*:',  or- 
ner, parer. 

Part.  pas.  .1.  calice  horwat  de  las  pus  pres- 
ciosas  peyras  que  j)odion  esser  trobadas. 
Philomena. 
Un  calice  orné  des  plus  précieuses   pierres   ijui 
pouvaient  être  trouve'es. 
Sitbstantiv.  Aprop  que  deu  boni  j)auzar  s  per 

causa  d'ORKAT. 

Lejsd'amors,  fol.  5. 
Après  QVE  on  doit  poser  s  pour  cause  d'ornement. 
ANC.  CAT.   ESP.   PORT.   Omar.  it.  Ornare. 

1.    OrNAMENT,    ORNAMEN,.y.  m.,   lat.  OR- 

NAMF.NTM/??,  Ornement. 

Caazas  sanctas,  ayssi  co  son  los  ornamens 
de  sancta  Glieya,  que  son  adordenafz  al  servizi 
de  Dieu. 

Totz  los  antres  ornamens  del  antar. 

F.  et  Ferl.,  fol.  l5  et  l6. 

Choses  saintes,  ainsi  comme  sont  les  ornements 
<le  sainte  Eglise  ,  qui  sont  consacre's  au  service  de 
Dieu. 

Tous  les  autres  ornements  de  l'autel. 

CAT.  Omainent.  esp.  port.  xt.  Ornainciito . 

"3.   Ornatiu,  adj.,  ornatif,  qui  sert  à 
orner. 

O   son...    ORNATIVAS. 

Xçy*  d'amors,  fol.  26. 
Ou  elles  sont...  ornatives. 

/*.  Ornamenta,  s.f.,  ornement. 

PueVS  a   r  ORNAMENTA 

Del  antar  deniandada. 

V.  de  S.  Honorât. 
i'uis  a  demande'  Vornemcnt  de  l'autel. 

5.  AuoRN,  adj.,  orné  ,  élégant. 
Son  ADORN  bel  cors  ses  par. 

Pallet  de  Mahseille  :  Er  qu'  el  jom. 
Sou  élégantheaa  corps  sans  pareil. 

(i.  Adornamen,  s.  m.,  ornement,  em- 
bellissement. 

Si  fan  aqnells  adornamens  per  atrayre  plus 
,1  peccat. 

Per  .1.  cascun  AOORNiVMEN  de  sobrcfluilat. 
t^.  et  f^crl.,  fol.  70. 


ORr 


38" 


Se  tout  CCS  embellissements  pour  plus  entraîner 
au  pcclie. 

Par  un  cliacuii  ornement  de  supcriluitc. 
ANC.    KR.    I''urent   sauvées   les   reliques  el  le-; 
aornemens  d'icelle  église. 

MoNSTRELIiT,  t.   II,   fol.   I28. 

La  splendeur  et  refulgence  de  son  très  no- 
ble et  pré('ieux  aorncment. 

J.  Marot  ,  t.  V,  p.  ^8. 
ANC.    CAT.   Adornament.    anc.    esp.    Adorna- 
inicitto.  IT.  Adornamento. 

OROBI ,  a.  m.,  lat.  ot^ov,ax,  pivoine. 
Figas,  uienta  ,  orobi. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io3. 
Figues  ,  menthe  ,  pivoine. 

ORS,  URS,  S.  m.,  lat.  URswi-,  ours. 

Urs   pren   aquel  nom  quar  ani   la   boca... 
foriua  los  orsatz. 

No  es  animant  tan  engenhos  a  far  mal  cuui 
ors. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  261. 

Uours  prend  ce  nom  parce  que  avec  la  Louche... 
il  forme  les  oursons. 

Il  n'est  animal  si  ingénieux  à  faire  le  mal  comniL' 
ours. 

2.  Oesa,  ursa,  S.f.,  lat.  URS.^ ,  ourse. 
Ursa  o  orsa   es  bestia  mot  cruzel ,  major- 

men  quan  lia  orsatz. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  261. 
JJourse  est  bête  moult  cruelle,  principalement 
quand  elle  a  oursons. 
ESP.  PORT.  Ursa.  IT.  Orsa. 

3.  Orsat,  s.  m.,  ourson. 

E'is  ORSATZ  semlo  pessas  de  carn  ses  faysso 
al  comensament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23i. 

Et  les  oursons  ressemblent  à  des  morceaux  de 
chair  sans  forme  au  commencement. 

ORT,  S.  7)1.,  lat.  //oRT«cV^  jardin,  verger, 
potager. 
Pietz  ol  no  fa  feins  en  ort. 

A.  Daniel  :  Pois  Raimons. 
Sent  pire  que  ne  fait  lumicr  en  jardin. 
Tant  amou  ort  e  jardis. 

Be-itrand  de  Born  :  Be  m  plalz. 
Tant  ils  aiment  -verf^er  et  jardin. 
Fig.     De  cobezeia  ns  planton  onT. 

Gavavdan  le  viEt'X  :  Palz  passicn. 
iS'ous  plantent yart/in  de  convoitise. 
Cambra  de  Dieu,  ort  don  naysso  tng  be. 
(ÎMI.I.AUME  d'Autpodl  :  F.spcransa . 


388 


ORT 


Chambre  dt  Dieu  ,  jardin  dont  naissent  tous  les 
biens. 

—  Par  cxtens.  Solitude. 

Tornar  faian  de  ciutat  a  un  ort. 

G.  RaiNOLs  :  A  tornar. 
Feront  tourner  de  cité  en  une  solitude. 
Totz  lo  nions  me  par  sol  nns  ortz. 
RaMBAud  DE  Vaqueiras  :  IVo  m'agrad'iverns. 
Tout  le  monde  me  paraît  seulement  une  solitude. 
ANC.  FR.  Por  coî  venez  en  son  /ior  herbergier. 

Roman  d' Â galant ,  v.  1227. 
<;at.  Hort.  t.sr.  ffiierco.roKT.  Horto.  it.  Orto. 

X.  Ortenc  ,  adj. ,  de  jardin. 

D'ayLres...  alcns  so  ortenc»  o  domesges. 

FlorS    ORTENCAS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ipS  et  ll\2. 
Des  arbres  ..  aucuns  sont  de  jardin  ou  domestiques. 
Fleurs  de  jardin. 
rORT.  Hortense. 

3.  Ortolan,  ortola,  s.  m. ,  lat.  /20rtu- 
LANM.y ,  jardinier. 

Aqnest  jardî  plantet  lo  grans  ortolas. 
V.et  Vert.,  M.  36. 
Ce  jardin  planta  le  grand  jardinier. 

Adoncas  Jhesn  Crist,  en  forma  de  ortolan, 
Ac  pietat,  e  dis  :  Non  plorar,  Maria. 

V.  de  Ste.  Magdelaine. 
Alors  Jésus-Christ,  en  forme  de  jardinier,  eut 
pitié  ,  et  dit  :  Ne  pleure  pas  ,  Marie. 
ANC.  FR.  Stirviendrent   deux  pasteurs  et  un 

ortholan. 
Lett.  de  rém.,  i464-  Carpentieb,  t.  IJI,  col.  102. 
Anthoine  Belot,  ortholan  de  Nysmes. 
Tit.  de  1473.  Hist.  de  Nismes,  pr.,  t.  III ,  p.  3. 
CAT.  Hortolâ.  ESP.  Hortelano.  port.  Hortelào, 
hortolào.  IT.  Ortolano. 

4.  HoRTAL,  S.  m.,  hortolage,  jardinage. 
Pel  près  commu  fe,  pailla  et  hortal  et  hor- 

talas. 

Charte  de  Gréalou ,  p.  102. 
Pour  le  prix  commun  foin ,  paille  et  hortolage 
et  légumes. 

5.  HoRTALA,  s.f.,  légume,  produit  du 
jardin. 

Pel  près  comma  fe,  pailla  et  hortal  et  hor- 
talas. 

Charte  de  Gréalou,  p.  102. 

Pour  le  prix  commun  foin  ,  paille  et  liorlolaf;e  ti 
Icsumcs. 


ORT 

6.  OrTALESSA,  ORTALESSIA  ,  HORTALICIA  , 

ORTOLozA  ,     S.  f.,    légume ,    herbe 
potagère  ,  jardinage. 

Si  alcns  pren...  ortalessa  d'ort. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  1468,  t.  XVf , 

p.  129. 
Si  aucun  prend...  légume  de  potager. 

O  ortalessia  de  casai. 
Coût,  de  Fuinelde  1265.  Doat,  t.  VIII ,  fol.  147. 
Ou  jardinage  de  casai. 
Hortalicias  de  jardins. 

Fors  de  Béarn  ,  p.  1088. 
Légumes  de  jardin. 
cat.   Hortalissa.  esp.  Hortaliza.  port.  Hor- 
tal ica. 

7.  Ortolana  ,  s.f.,    hortolane,   sorte 
de  poésie. 

Coma  son...  vaqnieras  et  ortolanas  e  ver- 
gieras. 

Leys  d'amors,  fol.  40. 
Comme  sont...  vachères  et  hortolanes  et  vergières. 

ORTATIU,  adj.,  lat.  /(ortativu^,  exci- 
tatif,  encourageant. 
Ortativas  coma  eja! 

Leys  d'amors,  fol.  100. 
Excitatives  comme  eya  ! 

2.  CoNORT,  S.  m.,  encouragement,  con- 
solation, espoir. 
Per  qu'el  siens  conortz  m'es  plus  Los 
Que  tôt  quan  vei  sai  entre  nos. 

P.  RoGlERS  :  Per  far  esbaudir. 
C'est  pourquoi  le  sien  encouragement  m'est  plus 
bon  que  tout  ce  que  je  vois  ici  entre  nous. 
Capdel  non  qnier  mas  per  conort. 

H.  Brunet  :  En  est  son. 
Je  ne  cherche  guide  excepté  pour  consolation. 
Totz  mon  conortz  perdi  en  .1.  jorn. 

Trad.  de  VEvang,  de  Nicodcme. 
Tout  mon  e5^oi>  je  perds  en  un  jour. 

—  Preuve. 

Si  a  leis  plazin ,  era  ben  conort  que  res  no 
l'amava. 

V.  de  Pons  de  Capdiieil. 

S'il  plaisait  à  elle  ,  bien  était  la  preuve  qu'elle  no 
l'aimait  point. 
ANC.  ESP.  Conhorte. 

■>.   CoNORTAMEN  ,   S.    m,  ,    eocouragc- 
mcnt,  consolation. 


ORT 

Lo  vers  vnelh  qn'om  mi  dons  me  port, 
E  que'l  sia  conortamens 
Tro  que  ns  esguardem  de  dreg  hiielh. 
P.  ROGIEBS  :  Entr'ira. 
Je  veui  qu'on  me  porte  le  vers  à  ma  dame,  et 
qu'il  lui  soit  consolation  jusqu'à  ce  que  nous  nous 
regardions  de  droit  (sil. 
ANC.  ESP.  Conhortamiento. 

/|.  CoîvorxTOs,  odj.,  satisfait,  rassuré. 
Ses  temensa,  ben  conortos. 

V.  de  S.  Georges. 
Sans  crainte  ,  bien  rassuré. 
ANC.  ESP.  Conhortoso. 

5.  CONORTAR,!'.,   lat.    CONHORTARI,   «3- 

courager,  consoler,  réconforter. 
Jamais  res  no'l  pot  conortar. 

GavaudAN  le  vieux  :  Creiens  fis. 
Jamais  rien  ne  le  peut  encourager, 
Be  m  conorta  selha  qu'es  fina  e  franca. 
II.  Brunet  :  En  est  son. 
Me  console  Lien  celle  qui  est  sincère  et  franche. 
Per  qu'anc  res  pneis  no  m  conortet. 

Gavaudan  le  viel'X  :  L'autre  dia. 
C'est  pourquoi  oncques  rien  depuis  ne  me  récon- 
forta. 

En  aisso  ni  conort  e  m'  afortis. 

Arnald  de  Marelil  :  Ane  vas. 
En  ceci  je  m'encourage  et  je  m'assure. 
Cane  pueys  non  ac  joy  ni  déport. 
Ni  sap  en  cal  guisa  s  conort. 

Arnaud  de  Marueil  :  Sel  que  vos  es. 
Que  depuis  oncques  il  n'eut  joie  ni  amusement, 
ni  il  ne  sait  en  quelle  manière  il  se  console. 
ESP.  Conhortar. 

6.  AcoNORTAR,   V. ,  cxhortcr,  encou- 
rager. 

M'  es  bon  e  belh  hueymais  que  m'entremeta 
D'nn  sirventes  per  elhs  aconortar. 

Bertrand  de  Bokn  :  Pus  Ventedorn. 
Il  m'est  Lon   et  hcau  désormais  que  je  m'entre- 
mette d'un  sirvente  pour  les  encourager. 
ANC.  ESP.  Aconhortar. 

7.  Desconort,  5-.  m.,  découragement, 
affliction ,  désolation. 

Tot'antra  vida  m  .sembla  mortz, 
E  tôt  antre  joi  df.sconortz. 
Ràmdaid  de  VaqueiKAS  .-  No  m' ayrad'ivcm  . 


OS  389 

Toute  autre  vie  me  semble  mort ,  et  toute  autre 
joie  njfliction. 

Perqn'en  pert  tôt  jan/.inien, 
Tal  DESCONORT  mi  dona. 

Pevrols  :  Manta  gens. 
C'est  pourquoi  j'en  perds  toute  jouissance ,  Ici 
découragement  elle  me  donne. 
j4di'.  comp.  Tos  temps  vînray  a  uesconort 
Car  ieu  no  luori  en  ta  mort. 
Passio  Je  Maria. 
En  tout  temps  je  vivrai  avec  désolation  parce  que 
je  ne  mourus  pas  en  ta  mort. 

ANC.   CAT.  Desconort.   anc.  esp.   Desconorte , 
desconhortatnienlo. 

8.  Desconordansa,  s.  f.,  désespoir,  dé- 
couragement. 

Ab  marrimen  et  ab  desconordansa. 

AlMEBl  DE  Peguilain  :  Ah  marrimen. 
Avec  affliction  et  avec  découragement. 

9.  Descokortar,  V.,  décourager,  affli- 
ger, se  tourmenter. 

Vos,  qui  que  us  en  desconort, 
Lauzalz  en  Diea. 

A.  Daniel  :  Pois  Baimons. 
Vous,  qui  que  ce  soit  qui  vous  en  décourage , 
louez-en  Dieu. 

No  m  pognes  far 
Ren  que  m  fezes  desconortar. 

G.  Faidit  :  Ja  no  cugei. 
Ne  me  pût  faire  rien  qui  me  fît  décourager. 
Quant  ien  l'auzi  desconortar, 
Ves  lieis  vengui ,  josta  '1  riu  clar. 

Marcabrus  :  A  la  fontana. 
Quand  je  l'entendis  se  tourmenter,  je  vins  vers 
elle  ,  près  le  clair  ruisseau. 

Fis  amans  no  s  den  df.sconortar, 
.Sitôt  si  dons  no  ill  vol  al  comensar 
Donar  s'  amor. 

T.  DE  Guillal'.me  de  la  Tolr  et  d'Imbert  : 
Senher. 
Fidèle  amant  ne  doit  pas  se  découragerj  quoi- 
que sa  dame  ne  veut  pas  au  commencer  lui  donner 
son  amour. 

Siibst.     Eu  sai  qu'en  desconortar 
No  pot  boni  ren  couqnistar. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Si  mos  fis. 
Je  sais  qu'avec  le  décourager  on  ne  peut  rien  con- 
que'rir. 
ANC.  ESP.   Desconhortar. 

OS,  v.  ///. ,  lat.  os,  os. 


390 


OSA 


Non  triaria  pel  ni  os. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglareti. 
Je  ne  choisirais  peau  ni  os. 
No  i  a  mesolla  ni  os  , 
Vena  ni  nervi  que  no'l  senta. 

Roman  de  Jaiifre,  fol.  83. 
Il  n'y  a  moelle  ni  os,  veine  ni  nerf  qui  ne  le  sente. 
E'I  gotamens  de  l'aygua  dona  partida  de  Li 
duressa  de  las  peiras  als  os. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  10. 
Et  l'égouttement  de  l'eau  donne  aux  os  partie  de 
1,1  dureté'  des  pierres. 

Yen  sni  hom  e  de  carn  e  d'  os. 

V.  de  S.  Honorât. 
Je  suis  homme  et  de  chair  et  d'os. 

Par  excens.  Cuirassas 

Ab  qne  cobron  lor  os. 
Rambaud  de  Vaql'eiras  :  Truan  mala. 
Cuirasses...  avec  quoi  ils  couvrent  leurs  os. 
(AT.  Os.  Esr.  Hiieso.  port.  it.  Osso. 

1.  OssA,  HOSA,  .y.  m.,  os,  ossement. 

Rom',  als  bornes  pecx 
Rozetz  la  carn  e  l'ossA. 
Guillaume  Figueiras  :  Sirventes  vuelh. 
Rome,  aus  hommes  iniLe'ciles  vous  rongez  la  chair 
cl  ['ossement. 

Que  on  levés  la  caisa  en  qne  era  la  hosa  de 
Josep. 

Jbr.  de  l'/t.  et  du  N.-T.,  fol.  10. 
Qu'on  levât  la  caisse  en  quoi  e'tait  Vossement  de 
Joseph. 

CAT.   Ossa. 

3.  Ossos,  adj.,  lat.  osseus,  osseux. 
Manja  carn  cauda  et  ossoza. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Mange  chair  chaude  et  osseuse. 

ESP.   OSOSO.   PORT.    OSSUOSO.  IT.    OsSOSO. 

!\.  OssEiTAT,  s.  f.,  osséité,  qualité  os- 
seuse. 
Per  razo  de  lor  nervositat  et  osseitat. 
Elue,  de  las  propr.,   fol.  l\'j. 


X 


de  leur  nervosité  et  osséité. 


OSA,  OZA,  s./.,  houseau ,  botte. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  43. 

Grans  osas  afalladas  ab  ros. 
T.  u'Ebles  d'Uisel  et  de  Gui  d'Uisel  :  En  Gui 
Grandes  bottes  emhellics  avec  rouge. 
Gaunacba  e  capa  loliada 


OST 

Et  ozAs  de  salabier. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 
Ganache  et  cape  fourre'e  et  bottes  de  peau  velue. 
ANC.  FR.  Morchnflex  cbança  les  hiieses  ver- 
luoiles...  si  se  fist  empereur. 

VlLLEHAEDOUlN  ,  p.   89. 

De  cortes  hases  ert  hosez 
Et  Corte-Ao.se  ert  apelez. 

Roman  de  Rou  ,  v.  14472. 

OSCAR,  V.,  entailler,  ébrécher. 

Part,  pas,  Jig.  No  y  truep  baron  entier 
Qu'aya  proeza  acabada, 
Qu'el  niieg  luoc  non  sia  oscada, 
O  fracba  en  l'un  cartier. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 
Je  n'y  trouve  liaron  entier  qui  ait  ]irouesse  ache- 
vée, qui  au  milieu  ne  soit  ébréchée  ou  rompue  en 
l'un  quartier. 

ANC.  FR.   Avant  que   le   saulcier   mouille   le.s 
écuelles...;  et  celles  qui  auront  esté  ochées  ne 
doivent  pas  eslre  comptées  le  lendemain. 
Doaim.  de  Pkilippe-le-Long.  Martenne  ,  Thés-, 

t.  1 ,  col.  i363. 
CAT.  Oscar. 

OSCLE,  .V.  m.,  écrin. 

Lbi  don  de  mon  oscle  l'anrîa  flor. 

Piojnan  de  Gérard  deRossillon,  fol.  I. 
Je  lui  donne  de  mon  écrin  la  Heur  d'or. 

—  Par  ext.  Douaire,  présent  de  noces. 
Qninse  ciptat  en  oscle  estier  Proensa 
Lbl  dara  e  "Viana,  Arle  e  Valensa. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  97. 
Lui  donnera  quinze  cités  en  douaire  outre  Pro- 
vence et  Vienne  ,  Arles  et  Valence. 
ANC.  VR.  Privilèges...  octroyés  à  famés,  et  à 
octroyer,  soit  par  oscle,  par  douaire,  par 
mariage,  etc. 

Tit.  de  1294.  Du  Gange,  t.  IV,  col.  1407. 
Il  est  vraisemblable  que  ce  mot  est 
venu  d'oscMLK/»,  pour  désigner  le  droit 
d'épouse,  le  prix  du  baiser  conjugal. 

OSTAR,  V.,  ôter,  tirer,  retirer. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  126. 
On  bom  plus  n'osTARiA 

Guarnizos, 
Plus  en  séria  enveycs. 

Bertrand  de  Born  :  Cazutz  sui. 
Où  plus  homme  eu  ulerail  d'ajustements,  plu: 
il  en  serait  envieux. 


OST 

Lo  sa  ne  Je  sus  vos  u'ostaretz. 

Del'des  de  Prades  ,  yllIZ.  CtlSS. 
Le.sang  de  iVessus  vous  en  ôtcrcz. 
/V.ç'.    Aqacst  don  osta  tota  ordura  de  l'arran. 
OsTAN  e  derazigaTi  d'arma  los  .vu.  peci-al/ 
'iiorlals. 

F.etrcr/..M.S'\  cl  48. 
Ce  don  iitc  toute  ordure  de  lame. 
Otent  et  arrachent  de  l'àmc  les  sept  pc'clie's  mortels. 
Fiff.  et  moral. 
No  los  fasson  ostar  del  boa  prepansamenl. 

r.  ili:  S.  Honorât. 
Ne  les  Cassent  ûter  An  hon  \-'\\i\\o> . 
De  solatz  c  de  chansos, 
E  de  plazers  far  e  dire 
Ciigei  OSTAR  mon  cossire. 

A/.EMAR  l.v.  ÎS^oiR  :  Do  solatz. 
D'entretiens  et  de  cliansons  ,  et  de  faire  et  dire  des 
j)laisirs  je  faillis  à  retirer  ma  pensée. 

—  Diminuer,  retrancher. 

Non  devem  reii  ostar  ni  mais  mètre 
Grtinim.  proi'enç. 
A'ous  ne  devons  rien  rciranc/ierni  nultn;  d.Tvantago. 
Qui  de  Fabre  volgiies  ostar 
La  qaarta  letra,  fora  ho, 
Qu'adoncx  lo  pogratz  apellar 
En  Guillenyrt  be  per  razo. 

Bernard  d'Alriac  :  En  Guillem. 
Qui  de  Fabre  voudrait  retrancher  la  quatriènic 
lettre,  (ce)   serait  bon  ,  vu   qu'alors  vous  pourriez 
l'appeler  pari-aison  le  seigneur  Guillaume  FAIT-BIEN. 
Pari. pas.  S' es  de  mie  de  bon  pretz  ostaha. 
T.  d'Albert  Marquis  et  de  Rajibaud  de  Vaqlei- 
RAS  :  Ara  m  digualz. 
Elle  s'est  de  moi  et  de  bon  mérite  séparée. 

En  prezensa  ns  diran  alcun  plazer 
Et  ostat  vos,  diran  iii.il  per  ver. 
G.  Olivier  d'Arles,  Coulas  triadas. 
En  présence  ils  vous  diront  aucun  plaisir,  et  vous 
retiré,  ils  diront  du  mal  en  vérité. 
ANC.  FR.     Ne  nus  qui  este  ne  qui  met. 
Se  me  faites  de  ci  oster. 
Partenopex  de  Blois.  Not.  des  Mss.,  t.  IX,  p.  19 

cl  ?,2. 

Qui  avolt  ostec  tel  membre. 

Chronif/ue  de  Cambrai. 

1.  OsT.vMEN,  S.  m.,  retrancheinent. 
Per  ostameh  de  la  derniera  letra. 

Leys  d'amors,  fol.  60. 
l'.ii  rctranclic-nrnl  de  la  dernière  lettre. 


OV  391 

!'.  FoROSTAK,  7).,  mettre  dehors,  chasser, 
exiler. 

l'art,  pus.  f g. 

Era  fag  De-sonors  tôt  qu'anc  vole  faire. 
Qu'a  forostaua  Houor  de  son  paes. 

AiiMiRi  de  I'eci'ii.ain  :  Totas  lionors. 
Maintenant  Dcslionneur  lait   tout  ce  que  oncques 
il  voulut  faire  ,  vu  ([u'il  a  c/iassé  lloinieur  de  son 
pays. 

OSTIA.RI,  s.  m.,  lat.  osriAni/w,  portioi-. 
Tolia  que  premieramen  fos  ostiaris. 

Cat.  dels  tipost.  de  Pioma,  fol.  2C). 
II  voulait  que  premièrement  il  fut  portier. 
CAT.  Ostinri.  esp.  it.  Ostiario. 

OSTRA  ,  s.f.,  lat.  osTRfA,  hnître. 

De  osTRAs,  tie  tbon. 

Carta  IMagcdon. 
Tt'ltuitres,  de  tlion. 

CAT.  ESP.  PORT.  Ostra.  n.  Ostrica. 

OUTRA,  OI.TRA ,  OTRA,  prép.,  lat.  ul- 
tra, outre. 
Van  OUTRA  mar,  e  son  eu  mieia  via. 

T.  DU  COMTE  DE  PROVENCE  ET  D'ArNAUD  :   Arnaud  . 

Vont  outre  mer,  et  sont  en  rni-cLemin. 
Adv.  comp.    En  ayssi  co  vezem  del  ray, 

Que  d'otra.  ])er  lo  veyre  vay. 
Ses  tôt  dan  al  veyre  tener. 
Los  Fil  Gaitgs  de  In  Mayre. 
Par  ainsi  comme  nous  voyons  du  rayon,  qui  va 
en  outre  par  le    verre,  sans  nul  dommage  faire  au 
verre. 

E '1  bras  d'outra  en  outra  trauca. 

lioman  de  Jaiijre ,  loi.  lo3. 
Et  le  bras  d'outre  en  outre  il  perce. 
CAT.  Oltra.  IT.   Oltre. 

OV,  uov,  UEU,  S.  m.,  lat.  o\iim,  œuf. 
Diens ,  per  son  poder,  Cetz  lo  mon  a  la  sein- 
blansa  del  uov.  L'escorssa  del  uov  si  es  lo 
flrmamens  que  environa  la  terra  ,  qu'es  envi- 
ronada  e  assiza  sobre  l'aiij'a,  ayssi  coma  lo 
blancxs  e'I  jaunes  del  uov. 

Liv.  de  Sj-drac,  fol.  ^5. 
Dieu  ,  par  son  pouvoir,  fit  le  monde  à  la  ressem- 
blance de  Vauf.  L'écorce  de  l'a»;//" est  le  firmament 
qui  environne  la  terre  ,  qui  est  environnée  et  assise 
sur  l'eau,  ainsi  comme  le  blanc  et  le  jaune  de  Yœuf. 
Padeladas  de  luec  en  Inee 
I.i  deii  lioui  dar  d'  ueus  cneilz  en  faec. 
Okides  de  Prades  ,  /Juz.  casf. 


392 


PAB 


Poëlonnées  de  temps  en  temps  on  lui  iloil  donner 
A' œufs  cuits  en  feu. 
Loc.     lea'lh  part  l'uov  e  la  mealha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  on. 
Je  lui  partage  VœufeX.  la  moelle. 
Nég.  expl.     No  saup  de  tracion  un  ov. 

Rambacd  de  Vaqueibas  :  Ar  vei  escur. 
Ne  sut  de  trahison  un  œuf. 

ANC.  FR. 

Ke  la  lei  de  Mahan  de  na  o/"ne  volt  le  quartier. 

Roman  de  Horn  ,  fol.  1 1 . 
CAT.  Ou.  ESP.  Huevo.  port.  Ovo,  it.  Uovo. 

1.  OvAR,  V.,  produire,  faire  des  œufs. 

Part.  prés.  Bestias...  ovans  o  pondens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23 1 . 
^èlcs...  faisant  des  œufs  ou  pondantes. 

OVELLA,      OVELHA  ,     OVEILLA,     OELHA  , 

s.f.,  lat.  ovicKLA,  ouaille,  brebis. 
Ni  modo  subvenia.s  ,   morior  tna  ,  pastor, 
ovilla. 
y.  s.  Romani.  Martenne,  Thés.,  t.  III,  col.  ifj63. 
Pins  glotz  es  de  pelha 
Non  es  lop  d'ovELLA. 
Bernard  de  Rovenac  :  Una  sirventesca. 
Est  plus  avide  de  paille  que  n'est  loup  de  brebis. 
Son  drap  non  camja  per  peilla, 
E  son  caval  per  oveilla. 

Augier  :  Era  quan. 
Change  son  drap  neuf  pour  peille  ,  et  son  cheval 
pour  brebis. 


PAB 

Fig.  et  iny-stiq. 

A  las  suas  ovelhas  m'a  donat  per  pastor. 

Guillaume  de  Tudela. 
Aux  siennes  ouailles  il  m'a  donne'  pour  pasteur. 
Demandara  la  perda  de  sas  oelras  al  malvat 
pastor. 

Trad.  de  la  Règl.  de  S.  Benoît,  fol.  4- 
Demandera  (compte  de)  la  perte  de  ses  ouailles 
au  mauvais  pasteur. 
ANC.  FR.  Si  cam  li  agnel  des  oeilles. 

Ane.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  n3. 
Encontre  nn  grand  trope  ff oeilles. 

Fabl.  et  eont.  anc. ,  t.  IV,  p.  t\. 
Pas  ne  douta  à  habandonner  son  cors  à 
martyre  pour  la  délivrance  de  ses  oueilles. 
Gest.  de  Louis  le  Déb-,  Rec.  des  Hist.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  167. 
CAT.  Ovella.  ESP.  Oveja.  port.  Ovelha. 

2.  OviLi,  S.  m.,  lat.  oviLe,  bergerie. 
Espar.sa  eviro  de  ovili  o  parc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l88. 
Ee'pandueà  l'entour  de  bergerie  ou  parc. 
ESP.  Ovillo. 

OXIZACRA,  s.f.,  oxyzacrat,  sorte  de 
boisson. 
Oxizacra  de  pomas  salvaggas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  271. 
Oxyzacral  de  pommes  sauvages. 
ESP.  Oxizacre. 


P,  seizième  lettre   de   l'alphabet  et  la 
douzième  consonne,  p. 
Soen  panzam  p  per  b. 

Leys  d'amors,  fol.  /j- 
Souvent  nous  posons  p  pour  B. 
Qui  be  no  sapcha  que  ditz  p 

Ponchat. 

B.  Carbonel  :  Un  sirventes. 
Qui  ne  sache  Lien  que  signifie  p  pointe'. 

PABALHOL,  s.  m.,  papillon. 
Aytal  volatil  es  dit  pabalhol. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Pareil  volatile  est  dit  papillon. 

PABIL,  PABEL ,  S.  m.,   lat.    pxhuuim  . 
mèche. 


En  la  candela  son  très  causas  :  la  cera  e  '1 

PABiLS  e'I  fox. 

Sermons  en  provençal ,  fol.  23. 
Dans  la  chandelle  sont  trois  choses  :  la  cire  et  la 
mèche  et  le  feu. 

Ciris  ab  pabel  d'estopas. 

Cartulaire  de  Montpellier ,  fol.  117. 
Cierges  avec  mèche  d'e'loupes. 
CAT.  ESP.  port.  Pabulo. 

2.  Pabilum  ,  S.  m.,  mèche. 

Quod  omnes  etsingulae  faces...  sicntde  bona 
et  sufficienti  cera  et...  de  pabilo  licbino  vi'l 
cotone. 

Carpentier  ,  t.  III,  col.  ii5. 
.II.  onsas  de  pabilum  en  .1.  livra  de  cera. 

Coût,  de  Condom. 
Dcu.'c  onces  de  mèche  dans  une  livre  de  cire. 


PAD 

PADELA,  PADENA,  s.  f.,  lat.  patella  , 
poêle. 
Rimas...  in  ela...,  paokia. 

Gramm.  provençale. 
Rimes...  en  ele...  ,  poêle. 

La  PADENA  de  infern  en  que  lo  diable  fa  sas 
fregidaras. 

r.  et  l'en.,  fol.  8. 
l>a  />oe/e «l'enfer  en  (]iioi  le  diable  fait  ses  fritures. 
ANC.  FR.  Paelles,  cbauderons. 

EusTACHE  Deschamps  ,  p.  211. 
OAT.  Paella,  it.  Padella. 

2.  PaDELETA  ,      PADENETA  ,    S.     f.     (iil/l .  , 

petite  poêle. 
Es  colz  en  nna  padeleta. 
Soritz  vivas  li  datz  gau  re... 
En  nna  tadeneta. 

Deides  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Est  cuit  dans  une  petite  poêle. 
Souris  vives  vous  lui  donnez  beaucoup...  dans  une 
petite  poêle. 
CAT.  Paelleta.  it.  Padelleta. 

3.  Padelada,  s.f.,  poêlée. 

Padeladas  de  laec  en  liiec 

Li  deu  hom  dar  d'  uens  caeitz  en  faec. 

Deu  bom  faire  la  fadelada 

En  fort  escadela  crozada. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Poêlées  de  temps  en  temps  on  lui  doit  donner 
d'oeufs  cuits  en  feu. 

On  doit  laire  la  poêlée  dans  une  forte  e'cuelle 
creuse'e. 
CAT.  Paeîlada,  it.  Padellata. 

PAGINA,  S./.,  lat.  pagina,  page. 

Aquesta  présent  tagina. 

Coût,  de  Condom,  de  i3i^. 
Cette  prc'sente  page. 
En  r  autra  pagiwa. 

Trad.  d' À Ibucasis ,  fol.  7. 
En  l'autre  page. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Pagina. 

1.  COMPAGINACIO  ,  S.f.,  clu  lat.  COMPAtlO  , 

assemblage,  emboîtement. 

So  del  corrs  ligiunent  et  compaginacio. 
Elue,  de  las  piopr. ,  fol-  61 . 
Sont  du  corps  ligament  et  assemblage. 
c.KT.  Compaginacio.  esp.  Coinpaginacion. 

3.     COMPAOlNAtl  ,    V    ,   lat.    COMPAGINAUC  , 

assembler,  rtlii  r,  emboîter, 
m. 


PAI  393 

Part,  pas,  Dcls  nervis  en  els  compaciwatz  cl 
ligatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  61 . 
Des  nerfs  eu  eux  assemblés  et  lie's. 
CAT.  ESP.  Compaginar. 

PAIRE,  PAYRE,  S.  m.,  lat.  vxtKEm,  père. 

Aquclas   causas  par  que  pot  lo  paire  e  la 

maire,  e  l'avis  e  la  avia  descretar  ses  enfans. 

La  falcidia  qu'  el  paire,  o  la  maire,  o  las  au- 
tras  subeirauas  personas  sont  destreitas  de 
laissar  n  lor  enfans. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  id  el  l5. 
Ces  causes  pourquoi  peut   le  père  et  la  mère  ,   et 
l'aicul  el  l'aïeule  deshe'riler  ses  enfants. 

La  falcidie  que  le  père,  ou  la  mère  ,  ou  les  autres 
personnes  ascendantes  sont  obligées  de  laisser  à  leurs 
enfants. 
Fig.     De  joven  eratz  capdels  e  paire. 

Bertrand  de  Born  :  Moncbant. 
D'amabilité  vous  étiez  clief  et  père. 
Selh  qa'era  de  valor  capse  paire, 
Lo  ries,  valens  Richarfz,  reys  dels  Engles. 
G.  Faidit  :  Fortz  cbausa. 
Celui  qui  était  chef  el  père  de  valeur,  le  puissant , 
vaillant  Ricliard,  roi  des  Anglais. 

—  Le  chef  d'une  suite  de  géricrations. 

Del  pom 
Que  manget  Adam  nostre  fayre. 

Los  f^II  G  au  g  s  de  Maria, 
De  la  pomme  que  mangea  .Adam  notre  père. 
Adam,  lo  premiers  payres,  fou  mes  en  paradis. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Adam,  le  premier  père,  fut  mis  en  paradis. 

—  Nom  donné  aux  membres  des  diffé- 
rents ordres  religieux. 

Del  onrat  payre  en  Crîst, 
Monsen  Gaaselm,  l'abat,  agut  en  ay  mandat. 
f^.  de  S.  Honorât. 
De  riionoré  ^ère  en  Christ,    monseigneur  Gau- 
celm  ,  l'abbé,  j'en  ai  eu  mandat. 

—  Confesseur,  directeur  de  couscieuco. 
Nos  devem  portar  honor  a  nostres  payres 

esperitais  que  au  la  cura  de  nos  enseiibar  et 
endrcssar  eu  cors  et  en  arma. 

r.  et  Vert.,  fol.  2. 
Nous  devons  porter  honneur  à  nos  pères  spirituels 
qui  OBI  le  soin  de  nous  enseigner  et  diriger  en  cori'i 
et  en  âme. 

A  vos,  Ciir  PAYRr.  esperitais. 

La  Confessio. 
A  vous,  cher  père  s)>iriluol. 

5o 


394  PAI 

—  Loc.  Désignant  la  première  personne 
de  la  Trinité. 

El  nom  del  Payre  oinnipoten. 

Los  VII  Gaugs  (le  Maria. 
Au  nom  du  Père  tout-puissant. 
Lo  Payre  del  cel  dont  nos  ve  tota  veiay;i 

wobleza. 

F.  et  Fert.,  fol.  3;. 
I.e  Père  ilu  ciel  dont  nous  vient  toute  vniie  no- 
Mcsse. 

—  Désignant  le  pape. 

I,o  santz.  TAYREs  cavale;»  e  ven  son  dreg  camiii. 
En  ayssi  lo  sanz  payres  descantz  volia  iiitiii! . 
V.  'le  S.  Honorât. 

Le  saint /Jt'/-e  clievauclie  et  vient  son  droit  ctiemiii. 

Par  ainsi  le  saint  père  voulait  entrer  déchaussé. 

—  Désignant  les  doctenrs  de  l'Église. 
La  doctrina  dels  sanhs  paires. 

Trad.  de  la  lièg.  de  S.  Benoit,  fol.  38. 
I.,a  doctrine  des  saints  pères. 
CKT.  Pare.  esp.  port.  it.  Padre. 

1.  Pater  no.ster  ,  pater  nostrk,  patrf. 
NOSTRE,  .y.  m.,  patenôtre,  chapelet, 
pater  noster. 

No  j)oitavan  pater  nostres 
Ni  antre  senhal. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
]Ne  portaient  cliapelets  ni  autre  marf]ue. 
El  legia  chascun  dia  lo  Salleri ,  e  disia  .c.  <• 

.r..    PATRES  NOSTRES. 

l'.  de  Guillaume  de  la  Tour, 
Il  lisait  chaque  jour  le  Psautier,  et  disait  cent  cl 
cinquante  patenôtres. 

Quan  îen  cnig  dire  pâtre  nostre, 
Et  ien  die:  Uomna,  totz  soi  vostre. 

FoLQUET  DE  RoMANS  :  Domna  ieu  pren. 
Quand  je  pense  dire  patenôtre,  et  je  dis  :  Dame  , 
je  suis  tout  vôtre. 

Loc.fig.   Ganta  lo  pater  noster  del  cimi. 
V.  et  Fert.,  fol.  26. 
Chante  la  patenôtre  du  singe. 
Proi'.  Aysso  es  vers  coma  lo  pater  noster. 
F.  et  Fert.,  fol.  27. 
Ceci  est  vrai  comme  le  pater  noster. 
CAT.   Pare  nostre.  esp.  Padre  nuestro.   pour. 
Padre  nosso.  it.  Paternostro. 

■V  Pairi  ,  l'AYRT,  s.  1)1.,  lat.  PA^RIW^'.  , 
parrain. 


PAI 

La  lenc  a  las  fous  e  fo  son  payri.  .  La  en- 
seynbava  son  payri. 

Philomena. 
La  tint  sur  les  fonts  et  fut  son  parrain...  Sun 
parrain  l'instruisait. 

Mal  desmens  ton  pairi  et  la  crema  qne  y  lues. 
IzABN  :  Diguas  me  tu. 
Mal  tu  déments  Ion  parrain  et  le  chrême  qu'il  \ 
mil. 

CAT.  Padri.  esp.  Padrino.  port.  Padrinho.  ir. 
Patrino. 

/î-  Paterna  ,  s.f..  Dieu  le  père,  Créateiic. 
Per  tal  que  miels  puscam  la  veraya  Paterna 

Preyar. 

/".  de  S.  Honorât. 
De  sorte  que  nous  puissions  mieux  prier  le  vrai 
Créateur. 

La  vera  Paterna 
Vos  confonda 
E  us  rebonda. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Aras  quan  plou. 
Le  vrai  Créateur  vous  confonde  et  vous  ensevelisse 

5.  Pairastre,  s.  m.,  paràtre. 

E  '1  pairastre  contra  son  filhastre. 
Si  lo  PAIRASTRE  noîrîs  son  filhastre. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  28  et  7. 
Et  le  paratre  contre  son  fillâtrc. 
Si  le  paratre  nourrit  son  fillâtre. 
CAT,  Padastre.  esp.  Padrastro.  port.  Padrasto 

6.  Paternitat,  s.f.,   lat.   paternita- 
■vcm ,  paternité. 

Paternitat...  solament  al  paj^re  conveuiens. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  7. 
Paternité...  seulement  au  père  convenant. 
CAT.   Paternitat.  esp.  Paternidad.   port.  Pa~ 
ternidade.   it.   Paternità  ,  paternitate,  pc.- 
ternitade. 

7.  Pairenal,  payrenal,  adj.,  paternel. 
Lnxaria  desplaz  a  Deu,  e  es  perdicios  de  la 

PAIRENAL  benccio. 

Came  ab  pairenal  pietat  cels  que  cLaslia. 

Trad.  de  L'ède,  fol.  4l  et  CS. 
Luxure  déplaît  à  Dieu  ,  et  est  perdition  de  la  !ié- 
nédiclion  paternelle. 
Qu'il  aime  avec  piété  paternelle  ceux  qu'il  châtie. 
A  tolz  autres  bens  payrenals  e  mayrenals. 
Justel  ,  Hist.  de  la  m'iison  de  Turenne,  pr., 
tit.  de  1399. 
A  tous  autres  biens  paternels  et  maternels. 

<S.   Pater N AI, ,  aclj.  ,  paternel. 


PAI 

Ver  lepaiil  île  paikisnai.  ilileciiou  cl  ;mioi. 
Til.  de  l\ti8,  llisl.  de  Lunf;iicdoc,  l.V,  pr.,  <ol.  i- . 
En  considération  d'aircclion  el  amour  paternel. 
l'er  lo  dieg  i'aternai.  e  maternai. 

Tu.  de  1262.  DoAT,  t.  Vin,  fol.  3;). 
Pour  le  droit  paternel  cl  maternel. 
»;aï.  ESP.  PORT.  Paternai.  it.  Paternelle. 

<J.     PaIKON  ,     PAIRO,    PAYRO,    S.    l/l .  ,     cllci 

(le  famille,  siipcrieur,  patron. 
Ades  an  clergues  aital  u/.aii.sa 
Que,  quan  trobou  pairo  de  graa  puisansa, 
Tat  cant  il  vol  fau  ben  et  uruiluieii. 
Bertrand  d'Allamanon  III  :  D'  un  sirvenlcs. 
Maintenant  les  clercs  ont  tulle  habitude  que  ,  lors- 
qu'ils trouvent  chef  de  famille  de  grand   pouvoir, 
tout  ce  qu'il  veut  ils  font  Lien  et  humblement. 

Atrestal  dreit  cam  lo  patros,  o  la  paiioiia 
un  en  las  causas  de  sou  libertin,  o  de  sa  liber- 
tina,  atrestal  dreil  i  au  li  111b  del  pairon,  o  de 
la  pairuna. 

Trad.  du  Code  de  Jitslinien,  fol.  58. 
Pareil  droit  comme  le  patron,  ou  la  patronne  ont 
sur  les  choses  de  leur  aflTranchi,  ou  de  leur  afi'ran- 
rhie  ,  pareil  droit  y  ont  les  fds  du  patron,  ou  île  la 
patronne. 

—  Ail  plur.  Ascendants  au  premier  de- 
tjré  ,  le,s  père  et  mère. 
"Vole  que  fos  faitz  ses  pairos 
Lo  premier  peccaire. 

Glili.alme  de  Saint-Didier  :  Aiisi  cum. 
Voulut  qu'il  fût  créé  sans  ascendants  le  premier 
pécheur. 

Vien  ne  meills 
Anslors,  can  es  de  patrons  vieills. 

Deudes  de  Prabes  :  j4uz.  cass. 
L'autour  en  vit  mieux,  quand  il  est  (né)  de  vieux 
pères. 

Prov.     Meyns  an  fe  l'enfant  qn'els  pairos. 
Bernard  de  Venzenac  :  Ivcrns  vai. 
Moins  ont  de  fol  les  enfants  que  les  pères. 

10,  Pairona  ,*./.,  patronne. 

Atrestal  dreit  cura  lo  pairos,  o  la  pairo.na 
an  en  las  causas  de  son  libertin  ,  o  de  sa  libci- 
tiua  ,  atrestal  dreit  i  an  li  lilh  del  pairon,  o  de 

la  PAIRONA. 

Trad.  du  Code  de  Jii.slinien  ,  Idl.  58. 
Pareil  droit  comme  le  patron  ,  ou  la  patronne  ont 
sur  les  choses  de  leur  alfranchi ,  ou  de  leur  all'ran- 
chie  ,   pareil  droit  y  ont  les   lils  du  patron  ,  ou  de  l.i 
patronne. 


PAI  395 

11.  Patron,  patro,  s.  m.,  laf.  patro- 
sns,  patron  ,  ancien  maître  d'un  af 
iVanchi. 

Lo  liheriz  non  ;)ot  clainar  son  patron  en 
plait,  SCS  iiiandanienl  de  la  poestat. 

Lo  PATROS  non  es  tengulz  per  so  libertin  ,  ni 
lo  libertin  non  es  tengut  per  son  patron. 

2'rad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  ."5  el  J7. 

L'aflranchi  ne  peut  appeler  son  patron  en  justice, 
sans  la  permission  de  l'autorité. 

Le  patron  n'est  pas  tenu  pour  son  aflranchi  ,  ni. 
l'attrauehi  n'est  pas  tenu  pour  son  patron. 

—  Protecteur. 

De  l'isla  de  Lerius  patrons  e  covernayres. 
y.  de  S.  Honorât. 
De  l'île  de  Lerlns  patron  et  gouverneur. 
L'apostol  S.  Andriens, 
Mot  grau  patros  dels  amies  siens. 

Brev.  d'amor,  fol.  i84- 
L'apôtre  saint  André,    moult    grand   protecteur 
des  siens  amis. 

—  Guide,  conducteur. 

Si  en  una  nau  no  y  a  un  patro,  mal  vai  a 
la  nau, 

.■d rbre  de  Batalhas ,  fol.  i85. 

Si  dans  un  navire  il  n'y  a  pas  un  patron,  mal 
il  va  au  navire. 

—  Modèle. 

Architipe  ..  quar  el  es  principal  patro  <t 
exemplar  figura  del  mon  créai. 

Elue,  de  laspropr.,  loi.  io5. 

Archétype...  car  il  est  principal  patron  et  figure 
exemplaire  du  monde  créé. 

Los  consolz  an  avut  lo  patron  d'aqnela 
marca,  et  l'an  portât  e  mes  en  l'ostal  del 
coinun. 

Tit.  de  1438.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  258. 

Les  consuls  ont  eu  le  patron  de  celle  marque,  et 
l'ont  porté  el  mis  dans  l'hôtel  du  commun. 
CAT.  Padrô ,  patro.   ^;^p.  Patron,    port.   Pa- 
trono.  vr.  PaJrune. 

\)..   Patronat,  .y.  m.,  lat.  patronatmj, 
patronat,  sorte  de  dignité. 
Que  agnes  la  dignitat  del  patrok AT  de  Roma. 

Cat.  dels  apost.  de  lioma,  fol.  101. 
Qu'il  eût  la  dignité  du  patronat  de  Rome. 

i3.  Patrocin,  s.  m.,  lat.  patrocin/mw, 
patrocinc,  sorte  de  salaire,  de  droit 
de  |)atronage. 


396 


PAI 


Latas  ni  pAinociNS  non  bl  deniaudan  après 
cinq  ans. 

Statu Is  de  Provence.  J  ULIEN  ,  t.  II ,  p.  48  ( . 
Lates  ni  patrocines  ne  se  demandent  après  cinq  ans. 
Per  exegir  las  dicbas  latas  et  patrocins. 
St<itiits  de  Provence.  Bomy,  p.  2.Yk 
Pour  exiger  les  dites  lates  et  patrocines. 
CAT.  Patrocini.  esp.  port,  it,  Patrocinio. 

14.  Patrocinar,  V.,  laf.  patrocinar/, 
protéger,  servir  de  patron,  répondre. 
Las  panra.i  gens  per  las  qnals  patrocinon. 

Statuts  de  Provence.  BûMy,  p.  8. 
Les  pauvres  gens  pour  lesquels  ils  répondent. 
CAT.  ESP.  PORT.  Patrocinar,  it.  Patrocinare. 

15.  PATRliMONI,   PATREMOWI,   S.    m.,    lat. 

PATRiMONiMW ,  patrimoine. 

Aysso  avem  de  nostre  patremoni. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric ,  p.  i. 

Cela  nous  avons  de  notre  patrimoine. 

Los  bes  de  sancta  Glieya  que  son  lo  patre- 
moni de  Jhesu  Crist. 

V.  et  Ferf.,  fol.   16. 

Les  biens  de  sainte  Eglise  qui  sont  le  patrimoine 
de  Jésus-Clirist. 
CAT.  Patrimoni.  esp.  port  it.  Patrimonio. 

)6.  Patrimonial,    patrimoniau,    adj., 
lat.  PATRiMONiALiV,  patHmonial. 

En  las  cansas  patririonials. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  188. 
Dans  les  cboses  patrimoniales. 
Eretatges  patrimoniaus. 

Tit.  de  1291.  Doat,  t.  XI ,  p.  216. 
Héritages  patrimoniaux. 
CAT.  ESP.  port.  Patrimonial,  it.  Patrimoniale. 

17.  PaTRONIMIC,   rt«^.,    ïàt.    PATRONYMI- 

CM.ç,  patronymique. 

Noms  PATRONiMics...  es  aqnel  que  s  dériva 
c  pren  nom  dels  noms  dels  payros  nostres. 
Leys  d'amors,  fol.  ^8. 
Le  nom  patronymique...  est  celui  qui  se  dérive 
't  prend  nom  des  noms  de  nos  pères. 
CAT.  Patronimic.  esp.  Patronimico.  port.  Pa- 
tronjtnico.  it.  Patronimico. 

18,  Patrial,  adj.,  patrial,  qui  appar- 
tient à  la  patrie. 

Noms  PATRtAi.s  es  noms  d'au  pays. 

Lcys  d'aïuors,  fol.  /j^ 
I  e  nom  patrial  nA  le  nom  d'un  p.iy-:. 


PAI 

19.  Parent,  paren,  5^.  m.,  lat.  paren- 
■rem,  parent. 
Que  del.s  parenz  qu'  aten  de  vas  Espagna 
Socors  ogan  non  creia  qu'a  loi  venia. 
Le  COMTE  d'Empurias  :  Al  onrat  rei. 
Que  des  parents  qu'il  attend  devers  Espagne  il 
Fie  pense  pas  qu'il  lui  vienne  secours  cette  année. 
Ane  paire  ni  autre  paren 
No  ns  amero  tan  finamen. 

G.  Faidit  :  Coras  que. 
Oncques  père  ni  autres  parents  ne  vous  aimèrent 
si  purement. 

Soi,  ien,  tos  parens  carnats 
E  tos  PARENs  espirituals. 
Folql'ET  de  Marseille  :  Senher  Dieus. 
Je  suis,  moi,  ton  parent  cbarnel  et  Ion  parent 
spirituel. 

Fig.     Ar  sai  e  conose  qu'es  vertalz 
Que'l  diable  son  siei  pareit. 

P.  Vidal  :  Amors  près. 
Maintenant  je  sais  et  connais  qu'il  est  vrai  que  Ici- 
diables  sont  ses  parents- 

—  Adam. 

Per  peccatz  del  premier  paren. 

Los  Fil  Gaugs  de  Maria. 
Par  pécbé  du  premier  parent. 

Adj.     No  m'es  parens  ni  vezina. 

Lanfranc  Cigala  :  Gloriosa  sainta. 
INe  m'est  parente  ni  voisine. 

CAT.  Parent,  esp.  Pariente.  port.  it.  Parente. 

20.   Parknta  ,  s.f.,  parente,  alliée  par 
le  sang. 
Mos  parens  e  par  entas. 

Perilhos  ,  Foy.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 
Mes  parents  et  parentes. 
Fig.  Pois  prez  onratz 

Non  a  tan  bona  parenta. 

B.  DE  VentadouR  :  En  aquest  gai. 
Puisque  mérite  distingué  n'a  pas  si  bonne  alliée. 
Ien  tenc  per  messongiers 
Cels  que  cercon  sa  parenta. 

B.  Zorgi  :  Entre  totz  mos. 
Je  tiens  pour  mensongers  ceux  qui  cherclient  s.i 
parente. 

CAT.  Parenta.  esp.  Paricnta.  roRi.  Parenta. 

V.  1.   Parentat,  s.  m.  et/.,  parenté. 
Près  molher  outra  lo  grat 
De  totz  rellz  de  son  parentat. 

F.  de  S.  Honorai. 


PAI 

11  prit  temmc  outre  le  gié  île  tous  ceux  de  ta  pa- 
renté. 
La  PARENTAT  volgra  donar  a  vendre, 
Sol  qae  m  pogues  latz  son  bel  cors  esfendre. 

T.  DE  Bl-ACAS  ET  DE  PeYROLS  :  Pciiols. 

La  parenté  je  voudrais  donner  à  vendre,  pourvu 
que  je  me  pusse  étendre  à  cote'  de  son  Leau  corps. 

—  Parent,  allit-. 

Car  aqnel  sobreuoin  avian  sos  parentatz. 
y.  (le  s.  Honorât. 
Car  co  surnom  avaient  ses  parents. 

Tog   sieJ   PARENTAT 

Naissond'an  fuec  de  que  son  ailamat. 
G.  Faidit  :  A  lieys  cui  ani. 
Tous  ses  parents  naissent  d'un  leu  de  quoi  ils  sont 
cnQanimés. 
iT.  Parentado. 

11.  Parentela  ,  s.  f. ,  parenté. 

Las  personnas  plus  prochanas  en  afTinitat 
et  parentela. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  47. 
Les  personnes  plus  proches  en  affinité'  et  parenté. 
CAT.  ESP.  PORT.  iT.  Parentela. 

■23.  Parentor  ,  5^.  m.,  parenté,  famille. 
Sabetz  vos  cals  boni  era  ni  de  quin  parentor? 
Roman  de  Fierahras  j   v.  365 [. 
Savez -vous  quel   homme   il  e'tait   et    de   quelle 
famille  ? 

24.  Parentiu,  s.  m.,  parenté,  alliance. 

No  fai  del  vostre  parentiu 
Per  tal  qn'os  vis  e  ns  baizes  tota  via. 
Raimond  de  Miraval  :  Trop  a  un. 
Je  ne  fus  pas  de  votre  parenté  pour  cela  que  je 
vous  visse  et  vous  embrassasse  toujours. 
CAT.  Parentiu. 

25.  Parejîte.sc  ,  S.  m.,  parenté,  alliance, 
union. 

Aysso  es  noble  parentesc. 

y.  et  Vert.,  fol.  34. 
Ceci   est  noble  parente. 
Per  vezinesc  ni  per  parentesc. 

Cartulnire  de  Montpellier,  fol.  li;*.. 
Pour  voisinage  et  pour  parenté- 
KSP.  PORT.  it.  Parentesco. 

of).  Enparentar  ,  V.,  apparenter, 
lien  s'  ENPARERTA  qui  am  bon  coratge  s'ajosla. 
Trad.  de  Bide,  fol.  4 
Bien  l'apparente  qui  s'unit  avec  bon  rofui. 


PAI       '  397 

Part.  pas.  substanttv. 
Al)  dels  miels  de  la  vila  e  dels  enparestatz. 

Guillaume  de  Tldela. 
Avec  des  mieux  de  la  ville  et  des  apparentes. 
ANC.  FR.   C'est  des  barons  de  France  le  plus 
emparcntés. 
Poème  de  Hugues  Capet ,  fol.  l3. 
CAT.  ESP.  port.  Emparentar.  it.  Imparentare. 

27.  Patrici,  s.  m.,  lat.  vxiv.iciiis ,  pa- 
Irice. 

Venc  lor  ajudar  lo  patrici  dels  Romas. 

Cat.  dels  apost.  de  Huma,  fol.  58. 
Vint  leur  aider  le  patrice  des  Romains. 
ESP.  PORT.  Patricia,  it.  Patrizio. 

28.  Patriarcha,  s.  m.,  lat.  patriarcha, 
patriarche. 

Tro  Noe,  san  patriarcha. 

Brev.  d'amor,  fol.  148. 
Jusqu'à  ]Noc  ,  saint  patriarche. 
Fon  apellat  Ysaac  patriarcha. 
Serem,  en  nostre  matremoni ,  en  l'ordc  dels 

S.   PATRIARCHAS. 

y.  et  Vert.,  fol.  79  et  92. 
Fut  appelé  Isaac  le  patriarc/ie. 
Nous    serons  ,    en    notre  mariage ,    au  rang  des 
saints  patriarches . 

—  Dignité  ecclésiastique. 

Trames  lo  al  patriarcha  d'Antîocba. 

X(V.  de  Sydiac,  fol.  l. 
Le  transmit  au  patriarche  d'Antioche. 
Pregar  n'ei  lo  patriarcha  Jan. 
T.  d'Isabelle  ET  d'Elias  Cairels  :  N  Elia<. 
J'en  prierai  \e  patriarche  Jean. 
CAT.  ESP.  port.  it.  Patriurca. 

2g.  Patriarcal,  aclj.,  lat.  patriarc/(a- 
LiV,  patriarcal. 
En  las  autras  .iiii.  glyeyas  patriarcai.s, 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  2. 
Dans  les  quatre  autres  e'gliscs  patriarcales. 
cat.  esp.  port.  Patriarcal,  it.  Patriarcale. 

3o.   Pai'On,  .y.  w. ,  aïeul. 

Hereter  de  Peyre  de  Lartigua  ,  son  papon. 
Tit.  de  1429,  liibl.  du  R.  Ville  de  Castres. 
Héritier  de  Pierre  de  Lartigue ,  sou  aïeul. 

3i.  C0MPAIRK,  S.  TU.,  compère. 
Qne  a'N  Ouillem  dono  brcumen  ciifan 
Don,  .">'a  lui  platz,  yeu  sos  compaire  si.i. 
llEItNAnD  n'AlRiAC  :  En  Guilkni 


398 


PAL 


Qu'au  seigneur  Guillaume  ils  donnent  hirnlôl  cn- 
lant  dont ,  s'il  lui  plaît ,  je  sois  sou  compère. 
S'iea  trobava  mon  coMPAiR'En  Llaratz. 
Cadenet  :  S'ieu. 
Si  je  trouvais  mon  coupure  le  seigneur  Blacas. 
cAT.  Compare,  tsr.  tort.  it.  Compadre. 

32.   CoMPAiRESc  ,  S.  ni.,  comptTage. 
Ni  s  layssa  ges  per  compairesc 
De  far  dreg,  nî  per  parentesc. 

Contricio  e  Penas  ifernals. 
"Hi  se  laisse  point  par  compéragc  de  faire  justice, 
ni  par  parenté. 

PAIROL,  PEROL,  s.  m.,  chaudron,  mar- 
mite, 
len  en  sa!  nn  que  n'  onipli  son  pairoi.. 
P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
J'en  sais  un  qui  en  emplit  son  chiiitdron. 
Cordas  e  pairols  say  far. 

Kaimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Cordes  et  chaudrons  je  sais  faire. 
En  un  plen  pairoi.  d'  oli. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Dans  un  plein  chaudron  d'Iiuile. 
Dedins  lo  peroi.  Ios  gitet. 

Trad.  de  l'Ei'ang.  de  l'Enfance. 
Dans  le  chaudron  les  jeta. 
ANC.  FR.  Une  charge  Ae  pairols. 

Tit.  de  i544'  Carpentier,  t.  III ,  (ol.  i23. 
CAT.  ESP.  Perd. 

2.  Payrola,  s.f.,  chaudière. 

En  yfern  arden  , 

On  es  la  payrola. 

Leys  d'amors,  fol.  29. 
Dans  l'enfer  ardent  oîi  est  la  chaudière. 

?}.  Pairolier  ,  s.  m.,  chaudronnier. 
Ane  non  ansi  pins  menât  batre 
Pairohers  ab  .iirr.  martels. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  44- 
Oncrjues  je  n'ouïs  plus  menu  battre  chaudronniers 
avec  quatre  marteaux. 

Del  dimecres  son...  pairoi.iers. 

Cartnlaire  de  Montpellier,  fol.  /j5. 
Du  mincredi  sont...  chaudronniers. 

PAL,   s.    rn. ,    lat.    palk^- ,   pal,   pieu, 
poteau ,  fût. 

Es  tôt  entorn  claus  de  fossafz 
Ab  lissas  de  foriz  pals  serratz. 

l'EliTRAND  DE  BoRN  :  Bc  m  plav. 


PAL 

Est  tout  à  l'eulour  clos  de  fosse's  avec  palissades 
do  forts  pieux  serre's. 

Senher  Gui,  ad  un  pal 
Degratz  estre  crematz. 

T.  DE  Gui  ET  DE  Falcon  :  Falcu. 
Seigneur  Gui,  à  un  poteau  vous  devriez  être  brûlé. 
Gant  gardavon  lo  serpent  pendut  el  pal  , 
ells  eron  gueritz. 

So  es  Jhesu  Crist  sus  el  pat.  de  la  crotz. 
F.  et  Vert.,  fol.  84. 
Quand    ils   regardaient   le    serpent  suspendu  au 
poteau,  ils  étaient  gue'ris. 

C'est  Jésus-Christ  sur  \cfilt  de  la  croix. 

—  Sorte  de  mesure  d'étendue. 

Lo  PAL  de  la  mesura  d' Arle ,  del  quai  si  fa 
la  cana. 

Tiad.  du  Traité  de  l'Arpentage,  i'*  part.,  som. 
hc  pal  de   la    mesure  d'Arles,    duquel  se  lait  1.» 
canne. 
CAT.  Pal.  ESP.  Palo,  roBT.  Pao.  it.  Palo. 

2.  Paliza,  s.f.,  palissade. 

Eu  Camartz  non  laysset  clausura  ni  paliza 
Que  non  fczes  portar. 

V.  de  S.  Honorât. 
I.e  seigneur  Camart  ne  laissa  clôture  ni  palissade 
((u'il  ne  fît  porter. 

CAT.   Palissada.    esp.    PaUzada.    port,   Pali- 
cada,  palissada.  it.  Paiizzata. 

3.  Palenc  ,   .y.    m.,   fortification    faite 
avec  des  palissades,  redoute. 

Fig.         Mnr  e  forsa  e  palenc 
Fe  de  sen. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Dcseinpaiatz. 
Mur  et  forteresse  et  redoute  il  fit  avec  jugement. 
ESP.  Palenque, 

[\.     Paisselh,     paysel  ,    s.    m.,    pieu  - 
échalas. 

Un  paysel  mot  en  terra  fermât. 

Trad.  d'Àlbucasis,  fol.  70. 
Un  pieu  moult  afi'ermi  en  terre. 
Loc.  flg.  Malvestatz  trelha, 

E  joys  torn'  en  paisselh. 

Marcabbus  :  Lo  vers  comensa. 
Méchanceté  s'étend  eu  treille  ,  et  joie  tourne  en 
échalas. 

5.  Paysso,  s.  m.,  piquet,  pieu. 

Cordas  e  becas  e  paysso. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  conis  m'a. 
Ccidis  et  crocs  cl  pu/uets. 


PAL 

6.  Paysheladar,  V.,  éclialasscr. 

Part.  pas.  Vit  vol  estre  rAYSUEr,,VDA  et  feinatl.i. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  225. 
Vigne  veut  être  échalasséc  et  fumée. 

7.  Payshera,  .i.f.,  h.airage,  clôture. 

Nile...,Dieusor(lfuanlet  fazent,  deves  la  nijir, 
TAY-sHERA  d'  arcna  qu'cl  fa  geysbir  de  libas. 
Elite,  de  tas  propr.,  fol.  i5i. 
Le  Nil...,  Dieu  ordoiinanl  et  faisant,  devers  l,i 
MUT,  barrage  de  sable  qui  le  fait  sortir  des  rives. 

PALA  ,  s.f.,  lat.  PALA,  pelle. 

Piquas  e  pai,as  e  d'antres  feramens. 

Philomena. 
Piques  et  pelles  et  d'autres  ferrements. 
Prenon  talas  cl  ayssadons. 

y.  de  S .  Honorât. 
Prennent  pelles  et  liacheltes. 
Fig.  Confessio  es  la  bona  sirvetita  que  purga 
ben  lo  ostal,  e  giela  tota  la  ordura  defor.is 
ab  la  PALA  de  la  lenga. 

r.  et  Vert.,  fol.  68. 
La  confession  est  la  honne  servante    qui    puri;c 
bien  riiôtel ,  et  jette   toute  l'ordure  debors  avec  I.1 
pelle  de  la  langue. 
CAT.  ESP.  Pala.  PORT.  Pci.  iT.  Pala. 

2.  Paleta,  s./,  dim.,  palette. 
Pai-eta  panca, 

Trad.  d'ÂlbitcasiSj  fol.  6"). 
Petite  palette. 
CAT.  ESP.  TOUT.  Paleta.  it.  Paletta. 

PALADEL,  .V.  m.,  du  lat.  palathw,  p;i 
lais  de  la  bouche. 

D'  aco  bregatz  lo  pai.adei, 
E  la  lenga  de  vostre  aazel. 
E  '1  PALADEL  ne  bregalz  fort 
Del  auzel ,  et  aurez  l'  estort. 

Del'des  dk  PuAnF.s,  .^iiz.  cass. 
Frottez  de  cela  le  palais  et  la  langue  de  votre  oi- 
seau. 

Et  frottez-en  fort  le  palais  de   l'oiseau  ,  et  vous 
l'aurez  sauvé. 

■2.  Paladau,.?.  m.,  palais  de  la  bouche. 
Per  movament  dcl  paladar,  de  las  lavias  , 
lie  la  lenga. 

Leys  d'amors,  fol.  g. 
Par  mouvcnientdu/;a/rtif,  des  lèvres,  delà  langue. 
La  cavital  del  paladab. 

Elue,  de  las  propr  ,  fil.  ^r>. 
La  cavité'  du  palais. 
CAT.  ESP.  PORT.  Paladnr. 


PAL 


-^99 


PAIjAFRE,  palafrei,  s.  w.,  palefroi. 
Voyez  Leibnitz,  Coll.  ctym.,  p.  121. 
L'  autr'  ier  cavalgava 
Sus  mon  palafre. 

G.  FlGCEiRAS  :  L' autr' ier. 
L'autre  jour  je  clievaucbais  sur  mon  palefroi. 
Arnaudon,  en  ton  palafrei. 
Me  vai  dire  a  mon  seinguor  lo  rei. 
Gl'lLLALlME  DE  BeRGIIEDAN  ;  Ara  mensquo. 
:^  rnaudou  ,   sur  ton  palefroi,    va  me  dire  à  niDU 
seigneur  le  roi. 

E'if.  Al  prim  l'era  destriers 

Et  après  palafres. 
Raimond  de  Mibaval  :  Ben  aia  '1. 
D'abord  je  lui  étais  destrier  et  après  palefroi. 
ANC.  CAT.  Pahifré.  esp.  Palafren.  port.  Pala- 
frem.  it.  Palafreno. 

PALAGRILH  ,\f.   /«. ,    pellegril ,  .sorte 
d'instrument. 

Ni  pics  ni  pai.agrilh  ni  bos  cnns  brizadors. 
Guillaume  de  Tudela. 

IN'i  pics  ni  pellegrils  ni  bons  coins  briseurs. 

PALAI,   PALAY,    PALAIT,     X.     lit.,    lat.    PA- 

vktiurii,  palais. 

Am  mais  bosc  e  boisso 
No  fane  PALAtTZ  ni  maizo. 

P.  Vidal  :  De  cbanlar. 
J'aime  mieux  bois  et  buisson  que  je  ne  fais  pa- 
lais ni  maison. 

Ten  de  Toleda  '1  palais. 

Bertrand  DE  Born  :  Pois  lo  gens. 
Tient  de  Tolède  le  palais. 
Fig.  Il  m'es  de  joi  tors  e  palais  e  cambra. 
A.  Daniel  :  Lo  femi  voler. 
Elle  m'est  de  joie  tour  et  palais  et  cliambre. 
De  bon  pretz  a  fait  palaitz  e  sala. 
B.  de  Ventadoiîr  ou  Alb.  de  Sisteron  :  Kn  amor. 
De  bon  mérite  a  lait  palais  et  salle. 

Un  troubadour  a  dit  du  ciel  :    . 
Verais  Dieus,  on  ver'  amors  nays, 
Fai  nos  venir  al  ver  palays. 
B.  Alahan  de  Narbonne  :  ÎNo  pucscmudar 
Vrai  Dieu  ,  où  naît  le  véritable  amour,  fais-uous 
venir  au  vrai  palais. 
CAT,  Palaci.  esp.  port.  Palacio.  it.  Paîazzo . 

?.  Palatz,  ad/.,  palatin  ,  ùu  palais. 

Ni   coins   PALATZ 

Sai  de  Bordel. 

Bertrand  de  Born  :  D'  un  sirvenl'i. 
Ni  comte  palatin  en  deçà  de  Bordeau.\ . 


4oo  PAL 

^.  Palaizi,  palazi,  s.  m.,  lat.   palati- 
nus,  palatin  ,  du  palais. 
Vas  mi  son  perjnrat 
Trei  palazi. 
Bertrand  de  Bokn  :  Ges  no  mi. 
Vers  moi  se  sont  parjurés  trois  palatins. 
E'I  PAtAzi  e  raainta  autra  poestat. 
Rambaud  de  Vaqijeiras  :  Valens  raartiues. 
Et  le  palatin  et  mainte  autre  puissance. 
.Vit.  comtes  ac  ab  si  lo  palaisis. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  25. 
Sept  comtes  eut  avec  soi  le  palatin. 
Adj.  So  es  proconsul,  so  es  coms  palasis. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  5. 
C'est-à-dire  proconsul ,  c'esl-à-dire  comte  du  pa- 
lais. 

Qoe  pregon  lo  Inr  Diea 
E  '1  bon  rey  palazin. 
GciLLAUME  deBerguedan  :  Joglars  no. 
Qu'ils  prient  le  leur  Dieu  et  le  bon  roi  palatin. 
CKT.  Palatl.  ESP.  PORT.  Palatino.  IT.  Paladino. 

PALES,  PALEZ,  PALETz,  adj.,  du  lat. 
vM.am,  public  ,  ouvert ,  connu  ,  évi- 
dent, manifeste. 

Entr'  amairitz  et  amans 
S'  es  mes  un  pales  enjans. 

AiMERi  DE  Pegdilain  :  Mantas  ves. 
Entre  amoureuses  et  amoureux  s'est  mise  une 
manifeste  tromperie. 

Era  l'amor  paleza  de  lor  per  tota  la  encon- 

trada. 

F.  de  Raimond  de  Miraual. 

Était  l'amour  d'eux  connu  dans  toute  la  contre'e. 
Messatgiers  e  privatz  e  pales. 

AiCART  DEL  FossAT  :  Entre  dos  reys. 
Messagers  et  prive's  et  publics. 
Adverb.         Compta  privât  e  pales 

Lo  miracles  qae  Diens  li  fes. 
V.  de  S.  Honorât. 
Conte  particulièrement  et  publiquement  le  mi- 
racle que  Dieu  lui  fit. 

j4dv.  camp.  Ans  a  jarat  et  dich  tôt  a  pales. 
Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  e  dolor. 
Au  contraire  il  a  jure'  et  tout  dit  ouvertement. 
Aquel  papa...  era  tan  Inxurios,  que  las  fem- 
nas  ténia  a  paletz. 

Cat.  dels  apost.  de  Ronia,  fol.  i3o. 
Ce   pape...  était  si    luxurieux  ,   qu'il   tenait   lei 
femmes  en  public. 


PAL 

Comtau  A  PALES  las  meravilhas  grans. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Content  publiquement  les  grandes  merveilles. 
IT.  Palese. 

On  trouve  en  catalan  l'adverbe  com- 
posé a  pales. 

2.  Palesment,  adv.,  publiquement ,  ou- 
vertement. 

La  malafaita  fos  faita  palesment. 

Trad.  du  Code  de  Justinian,  fol.  loo- 
Le  méfait  fut  fait  publiquement. 

3.  Palesamers,  palez.\men,  adv.,  publi- 
quement, ouvertement. 

Sel  que  sec  son  dan  palezamen. 

B.  Carbonel  :  Aisi  com  sel. 
Celui  qui  suit  son  dommage  ouvertement. 
Tos  temps  ai  parlât  palesambns  e  ensenlia! 
en  la  synagoga. 

Hist.  de  la  Bible  en  provenç.,  fol.  6i. 
Toujours  j'ai  parlé  publiquement  et  enseigné  en 
la  synagogue. 
CAT.  Palesament.  it.  Pale  semé  nte.      '  ■ 

PALESTRA,  .y./. ,  lat.  paloestra,  pa- 
lestre, exercice  du  corps  en  luttant. 

De  palestra  ,  so  es  de  lucba. 

Elue,  de  las propr. ,  fol.  tl5. 
De  palestre,  c'est-à-dire  de  lutte. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Pulestro, 

PALHA,  PAiLHAj  pailla,  s.f.,  lat.  pal^a, 
paille. 
Mescla'l  gra  ab  la  palha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  on. 
Mêle  le  grain  avec  la  paille. 
Metra  la  palha  al  fuoc  e  lo  gra  esos  graniers. 

F.  etrert.,  foï.^. 
Mettra  la  paille  au  feu  et  le  grain  en  ses  greniers. 

Loc.     Porton  l'en  cossi  fos  pailh*. 

F.  de  S.  Honorât. 
L'emportent  comme  s'il  fût  paille. 

Jois,  clians  ensems  eron  qno'l  palh'c'I  gras. 
GiRAUD  de  Borneil  :  Dels  Lels  digs. 
Joie  ,  chant  ensemble  étaient  comme  la  paille  et 
le  grain. 
Loc.  fig.  Toru  ferir  en  la  palha 

Don  esper  qu'  el  gras  salha. 
GiRALD  DE  Borneil  :  Qui  clianlar  sol. 
Je  reviens  frapper   sur  la  paille,   dont  j'espère» 
que  le  grain  saillisse. 


PAL 

Dieu  tiiara  lo  gra  de  la  rAi.ux  al  jorri  del 
jatjamen. 

F.  et  Vert.,ïo\.^^. 
Dieu  triera  le  grain  Je  lapmV/eau  jour  du  jugement. 

Nég.  expl.  No  valon  nn  faitz  de  paill*. 

Roman  de  Jtiufre ,  p.  87- 
Ne  valent  un  faix  de  paille. 
CAT.  Palla.  ESP.  Paja.  ror.r.  Palha,  n.  Paglia. 

2.  Palhif.r,  paillikr  ,  s.  tn.,  lat.  PAi.Frt- 
KÏum,  grenier  à  paille,  meule  de 
paille. 

Palbier , 
Escoras  e  boais. 

(r.  RiQUlEF  :  Segon  qu'ieu. 
Grenier  à  paille ,  «îcuries  et  e'talilcs  à  hœufs. 
Un  TAILLIER  qne  «ra  jnxta  l,i  maison  d'un 
panre  liora. 

Trad.  du  Code  de  Jitsiinien,  (bl.  100. 
Une  meule  de  paille  qui  était  contre  la  maison 
d'un  pauvre  homme. 
CAT.   Palier,  tort.    Palheiro.   ir.  Pagliaio. 

^.  Pai.hassa,  .<;./.,  chaume,  litière. 
La  PALHASSA  e '1  nans... 
Y  an  ben  at  avat. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  (a. 
La  litière  et  l'auge...  y  ont  Lien  eu  besoin, 
PORT.  Palhaca.    it.  Pagliaccla. 

/|.  P.ULLOLA,  .<;./.,  gé.sinc,  couche. 
Trobet  Heremborc  qn'  en  paili.ola  jascia. 

y.  de  S.  Honorât. 
Trouva  Héremhorc  qui  en  gésine  gisait. 
IT.  PagUola. 

5.  Palhar,  V.,  empailler,  garnir  de 
paille,  de  nattes. 

Pan.  pas.  K  '1  foc  fo  nelz  et  clars  , 
E  r  estai  gen  pai.hatz. 

.Amaniei;  des  Escas  :  El  temps. 
Et  le  feu  fut  net  rt  clair,  et  la  maison  bien  çarnic 
de  nattes. 

PALLES  ,  adj. ,  lat.  pallews  ,  pâle  , 
hlème. 

Enpero  palles  es  son  vis. 
Andronicx  fon  ja  revengutz, 
C  avia  estât  talles  e  inatz. 

F.  de  S,  Honorai. 
Cependant  «on  viiage  cil  pâle. 

III. 


PAL  401 

AuJrouic,  i|ui  avait  été'  piile  vX  muet,    fut   déj» 
revenu. 
ANC.  ESP.  Palente.  it.  Pallente. 

■X.   Pai.kza,  s.  f.,  pâleur. 
Pai.eza  ab  hurailitat. 

Trad.  dcliede.  fol.  62. 
Pâleur  AVfv  liumilité. 

CAT.  Palidesfi.  v.sr.  Palidez.    port.    Pallidez. 
IT.  Pallidezza. 

"i.  Pallor  ,  .s.  f.,   lat.  PALLOR,  pâleur. 

La  PAi^LOR  o  la  blanqnor  del  solelh. 

Cat.  dels  apost.  de  Koma,  toi.  i84- 
La  pâleur  ou  la  blancbcur  du  soleil. 
ESP.  Palor.  IT.  Pallore. 

^.  EspALEZiR  ,  V.,  pâlir,  blêmir. 
F.  m  n'  ESPAi.Ezis  ma  color. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vcy. 
Et  m'en  pâlit  ma  couleur. 

PALLI,  PALI,  .V.  m.,  lat.   pallikw,  pal- 
lium,  sorte  de  manteau. 
El  sagra  lo  papa  quan  mestier  fa,   e  porta 
PAi.t.r. 

Papa  Grcgori  Ihi  trames  lo  pâli. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2  et  78. 
Il  sacre  le  pape  quand  il   fait  besoin ,  et  porte  le 
pallium. 

Le  pape  Grégoire  lui  envoya  le  pallium. 
ANC.   FR.    Le /)«// virent  riclie  e  bel. 
Sun  pâli  porte  e  sun  anel. 
Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  i52  et  ifJS. 
CAT    ESP.  Palio.  PORT.  IT.  Pallio. 

—  Pâli,  tapis,  étoffe,  drap  de  soie. 
Yovez  MuRATORT ,  Diss.  33. 

Estan  ab  las  doranas  gensors 
Sobre  pâli  cobert  de  flors. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Cossiros. 
Sont  avec  les  plus  belles  dames  sur  tapis  couvert 
de  (leurs. 

Dedins  son  trap  de  pâli  s'  en  es  Karles  intrat . 
Roman  de  Fierabras,  v.  3854. 
Dans  sa  lente  A'étoffede  soie  s'en  est  Charles  entre'. 
Mentre  que  dormia , 
En  son  palays  anssor,  sotz  pâli  de  Saria. 

V.  de  S.  Honorai. 
Tandis  qu'il  dormait ,  dans  son  palaii  plut  lilevé, 
sou*  drap  df  >"!<•  de  .Svrie. 

.'il 


PAL 


Cascus  .'lo  lio  uiantcl  de  pai.i  beii  obrat. 
Romtm  de  Fierabras,  v.  21^0 
Clianin  eut  l.on  manlcau  de  pali\>iea  travaillé. 
ANC.  CAT.  Pâli.  EST.  Palio.  roRT.  Pallio.   it. 
Fa/io. 

y.  Palliar,  V.  ,   lat.  PALLiAR<?,   pallier, 
cacher,  adoucir,  mitiger. 
Non  hy  den  res  v.e\»v  ni  palliar. 

F.  et  Verl.,  fol.  69. 
TN'y  doit  rien  celer  ni  pallier. 
IVlegge,  inedccina  ainara  ab  dossa  dea  tai- 

T.IAK. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lO^. 
Mrilccin  ,  mo'decine  amère  avec  douce  doit  tniligti . 
.Ta  sia  que  si  posca  palliar,  non  ciirar. 
Elite,  de  las  propr.,  fol.  83. 
.là  soit  qu'elle  se  puisse  pallier,  non  gue'rir. 
Part.  pas.  Usnrier.'i  cubert/.   e   talhatz   que 
preston  e  non  fan  mercatz. 
Layros  cnbertz  que  sostrazon  1'  autrui  per.. . 
alcuna  tracio  pali.iada. 

F.  et  Fert.,  fol.  i3  et  i/|. 
Usuriers  couverts  et  caches  qui  prêtent  et  ne  font 
pas  de  traite's. 

Larrons  couverts  qui  soustraient  le  bien  d'autrui 
par...  aucune  trahison  cachée. 
CAT.  Esr.  Paliar.  port.  Palliar.  it.  Palliare. 

3.  Palliacio  ,  s.  f.,  pallialion,  déguise- 
ment, adoucissement. 

Color...  a  coiTs  déformât  dona  palliacio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  26^. 
La  couleur...  à  corps  déformé  donne  déguisemenl. 
TAT.  Paliaciô.  esp.  Paliacion.  port.  PalUaccio. 

4.  Palliatiu,  adj.,  palliatif,  qui  pallie. 
Lîmadura  d'  anr...  es  de  lebrozia...   retarda- 

tiva   O   PALLIATIVA. 

De  corniptio  pali-iativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i83  et  268. 
Limaille  d'or...   est  de  léprosie...  retardative  ou 
palliative. 

De  corruption  palliative. 
c.KT.Paliatiu.  t.sv.  Paliativo.  port.  vi.PalliatH'o 

PALLIURE,  s.  tu.,  la  t.  paliur^w,  ronce. 
Palliure  es  cardo  mot  aspre  et  spinos. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
La  ronce  est  cliardon  moult  rude  et  épineux. 

PALMA,  s.f.,  lat.  palma,  palmier. 
Cèdres,  palmas  ,  cîpresses. 


PAL 

l'Ai. MA  es  aybre  victorial. 

lilcpliant...,  si  vol  dormir,  ad  alca  aybre, 
majorment  a  la  palma  ,  si  soste. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  172,  217  et  2'jo. 

Cèdres ,  palmiers,  cyprès. 

Le  palmier  est  arbre  de  victoire. 

Klépliant...  ,  s'il  veut  dormir,  à  quelque  arbre  , 
surtout  au  palmier,  s'appuie. 

—  Palme. 

La  PALMA  c"  aduys  de  liCrins. 
.4r  agra  guazaynat  la  palma  per  entier. 
F.  de  S.  Honorât. 
La  palme  qu'il  apporte  de  Lerins. 
Maintenant  il  aurait  gagné  la  prt/»ie  entièremenl. 
cat.  esp.  port.  it.  Palma. 

■i.  Pai-mier,  palmer,  .V,  ni.,  palmier. 
En  la  senestra  nian  porta  un  raiu  de  palmifr. 
F.  de  S.  Honorât. 
En  la  main  gauclie  11  porte  un  rameau  de  palmier  ■ 
cat.  Palmer.  esp.  Palmera.  port.  Palmeira. 

3.  Palmenc, ,y.w,,dattc,  fruitdu palmier. 
Palma... ,  sos  frugz...  so  nomnatz  palmencs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  217. 
Palmier...  ,  ses  fruits...  sont  nommés  dattes. 

If.  Rampalm  ,  S.  m,,  du  lat.  Ramma'  PALMf^r, 
Rameaux. 
C'est  le  nom  qu'on  donne  au  diman- 
che d'avant  Pâques. 

El  dia  de  Penfecosten  e  a  Rampalm. 

Bill,  du  R.  Albi,  lit.  de  i2o5. 
Au  jour  de  Pentecôte  et  aux  Rameaux. 

PALMA  ,  s.f.,  lat.  palma,  paume,  plat 
de  la  main. 

Las  espallas  drecbas  e  la  palma  ses  vena. 
Cel  que  a  la  palma  espessa  e  bêla  es  savis  e 
de  bon  entendemen. 

Liv.  de  Sydrae,  fol.  127. 
Les  épaules  droites  et  la  paume  sans  veine. 
Celui  qui  a  la  paume  épaisse  et  belle  est  savant 
et  de  bon  entendement. 

Tiran  los  pels,  baten  las  palmas. 

Contricio  e  Penas  ifornals. 
Tirant  les  cheveux,  battant  les  paumes. 

—  Empan. 

A  y  una  irla,   prop  de  la   terra,  bon  a    .1 
gen  pptita  d'  una  palma  e  de  menbs. 

Lit',  de  Sydrae,  fol.  3o. 


PAL 

Il  y  a  une  ile,  pris  de  la  terre  ,  où  a  une  goul   pe- 
tite d'une  palme  et  de  moins. 
l.AT.  ESP.  l'ORT.  IT.   Piilma. 

•JL.  Palm,  s.  ni.,  empan  ,  palme. 
Una  candela  solil  d'  un  palm  de  lonc. 

Li^.de  SyJrac.  fol.  i38. 
Une  chandelle  menue  d'un  empan  de  long. 
Un  PALM  de  la  goaella  blanca 
Li  trenclia. 
El  cor  l'en  es  an  palm  levât. 

Roman  Je  Jaufre,  fol.  27  et  .'J6. 
Un  empan  de  la  tunique  blanche  il  lui  tranche. 
Le  cœur  lui  en  est  soulevé'  d'un  empan. 
Tan  gran  colp  li  va  donar 
D' una  lanssa  perla  peytriua, 
Cbe  nu  palm  1'  eu  passa  per  1'  esqniiia. 
Roman  de  Blandinde  Cornouailles. 
Si  grand  coup  lui  va   donner  d'une  lance  par  la 
poitrine,  qu'un  eCT^«nlui  en  passe  par  l'échiné. 
CAT.  Palm.  ESP.  PORT.  IT.  Palmo. 

i.    Palm.\da  ,  s.  f. ,  paumée,   coup  du 
plat  (le  la  main. 

Fan  mercat...,  e  feron  la  palmada  per  ferma 
>lipulation  de  vot. 

F.  et  Vert.,  fol.  29. 
Font  marche'...,  et  frappent  la  paumée  pour  ferme 
stipulation  de  convention. 

Compra  o  venda  non  val  ses  palmada. 

Petit  Thalamus  de  Montpellier,  fol.  /jy. 
Achat  ou  vente  ne  vaut  sans  paiimee. 
CAT.  ESP.  PORT.  Palmada.  jt.  Palmata. 

/,.  Palmat,  s.  m.,  empan,  palme, 

L'almiran  fo  pus  graus  que  Kaile  un  palmat. 
Las  aurelhas  grans  un  gran  demieg  palmatz. 
Pioman  de  Fierabras ,  v.  4/88  et  ^020. 

L'c'rair  fut  plus  grand  que  Charles  une  palme. 

Les  oreilles  grandes  un  grand  demi-ÊW/;rtn. 

5.   EspALMAR,  V.,  espalmer,  frotter  de 
suif  fondu. 

Parc.  pas.  Aissi  coma  gales  ben  oucha 

Fai  en  la  niar  plus  leu  sa  ponclia 
Qne  al  quant  no  fo  espalmada. 
DeuDES  de  Prades  ,  Poème  sur  les  f'ertus. 
Ainsi  comme  galère  Lien  ointe  lait  en  la  mer  plus 
lestement  sa  pointe  qu'autre  quand  elle  ne  fut  es- 
palmee. 
PORT.  Ksp.  Espalmar.  it.  Spalmare. 

l'ALMES  ,  s.  II}.,  lat.  palmes,  sarment , 
hrauelic  de  vij^nc. 


PAL  4o3 

Palme»,  es  laiu  de  vit,  las  luelUas  del  qiial 
SI)  dilas  panipols. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  217. 

.S'arment,  c'est  rameau  de  vigne  ,   les  leuilles  du- 
quel sont  dites  pampres. 
IT.  Palmite. 

PALOTEIAR,  V.,  escarmouclier. 

Can  lo  rei  dels  ailotz  los  vil  paloteiar 
Contra  l'ost  dels  Frances  e  braire  e  cridai', 

(iuLLAUME  DE  TlIDELA. 
Quand    le  roi   des   goujats  les   vit  escarmouclier 
contre  l'arme'e  des  Français  et  hraiiler  et  crier. 
ESP.  Palotear. 

PALPAR ,  V.,  lai.  PALPARt^,  palper,  tou- 
cher, manier. 
Ni'l  savis  Hue  Arnant  anc  no  s' i  vol  palpa it. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Ni  le  sage  Hugues  Arnaud  oncques  il  n'y  voulut 
toucher. 

Las  mas  lo  palpan  mot  dossaniens. 

V.  et  Vert.,  fol.  Sy. 
Les  mains  le  palpent  moult  doucement. 
Si  non  1'  anava  palpan. 
Guillaume  de  Saint-Uidier  :  D'  una  dona. 
S'il  ne  l'allait  maniant. 

—  Fig.  Examiner,  apprécier,  peser. 
Parc.  pas.  Lo  tôt  debatul  e  ben  pai.pat  per  lo 

dit  conseilh. 

Chron-if/uc  des  Albigeois,  col.  6. 
Le  tout  débattu  et  bien  examine  par  ledit  conseil. 

—  Ménager,  épargner. 

Menavo  lo  baten,  qne  no  '1  volo  palpar. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  iubg. 
Ils  le  menaient  battant,  vu  qu'ils  ne  le  veulent 
épargner. 

—  Substantiv.  L'un  des  cinq  sens. 

Car  anzirs  e  vezers, 
Odorars,  saborars 
Son  li  sen  e  palpars. 

G.  RlQi;iKR  :  A  set  que. 
Car  l'entendre  et  le  voir,  le  sentir,  le  savou  rer  e 
le  toucher  sont  les  sens. 
CAT.  ESP.  roRT.  Palpar,  it.  Palpare. 

■?..  Palpamknt,  .v.  m.,  lat.  palpamentmw, 
attouchement,  toucher. 

Per  que  liaia  plus  subtil  palpament. 

Ha   .'•liptil    PALPAMENT. 

liluc.  lie  lus  propr.,  loi.  65  cl  2.>8. 


4o4  PAL 

Pour  i|u'il  ait  plus  subtil  nttouclitmenl. 
A  subtil  attouchement. 
CAT.  Palpament-  esp.  Pafpamiento.  it.  Palpa- 
mento. 

3.  Palpatiu,  adj.,  palpalif,   propre  an 
toucher,  tactile. 
Vîrtnt  del  sen  palpatiu. 
"Virtat  rAr.PATivA,  es  potencia  de  qnalilats 
piilpablas. 

Elue,  de  Itts  propr. ,  fol.  6j  et  17. 
Vertu  du  sens  palpatif. 

Proprie'té  tactile,  c'est  puissance  de  qualités  pal- 
(lables. 

4-  Palpable  ,  ar^.,  lat.  PALPAB^LE/^/,  pal- 
pable. 
"Virtut  pajpaliva,  es  potencia   de  qnalituts 

TALPABLAS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  17. 
Proprie'té' tactile ,  c'est  puissance  de  qualite's  pal- 
pables. 

CAT.  ESP.  Palpable,   port.  Palpavel,  it.  Pal- 
pabile. 

5.  Palpebra  ,  S.J.,  lat.  palpebraé',  pau- 
pière. 

La  PAiPEBRA  es  mollificada. 

Trad.  d'Albncasis,  loi.  5. 
La  paupière  est  amollie. 

ANC.  CAT.  ESP.  PORT.   IT   Palpebra. 

6.  Palpebre,  .«._/.,  lat.  palpebrmw,  pau- 
pière. 

Sobre  la  palpebre  dels  hnels. 
La  PALPEBRE  del  huel. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5. 
Sur  la  paupière  des  yeux. 
La  paupière  de  l'œil. 

7.  Palpet,  s.f.,  paupière. 

So  ditz  PALPETz  G  palpelas,  qaar  si  luovo  .si 
palpan  continnament. 

Ha  pels  en  las  palpetz. 

Engrossans  las  palpetz. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  38  ,  Bg  et  83. 

.Sont  dites  paupières  ou  palpelles  ,  car  elles  se 
meuvent  en  se  palpant  continuellement. 

A  poils  aux  paupières. 

Grossissant  les  paupières. 

8.  Palpela,  s./.,  paupière,  palpclle. 
Toi  au7.el  clan  son  n«lh  ab  la  palpeia  dejii^. 


PAL 

Tota  Lestia  ses  palpei,  as  es  de  frevol  vista . 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  3g. 
Tout  oiseau  clôt  son  œil  avec  la /7a(/^R're  d'en  bas. 
Toute  bête  sans  paupières  est  de  faible  vue. 

g.    Palpelada  ,   .v.  f.  ,   mouvement   des 
paupières ,  clin. 

En  nna  pai.pei.ada  de  uelh,  si  movo  d'o- 
rient entro  occident. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3. 
En  uu  clin  d'œil ,  se  meuvent  d'orient  jusqu'en 
occident. 

PALPIÏAR  ,  V.,  lat.  palpitarc,  palpiter. 
Pulmo. ..  palpitan  atyra  ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5l. 
Poumon...  en  palpitant  attire  l'air. 
CAT.  ESP.  PORT.  Palpitar.  it.  Palpitare. 

2.  Palpitatiu  ,  adj.,  palpitatif,  qui  fait 
palpiter. 

"Virtnt  PALPiTATivA ,  que  es  perceptiva  de 
calor,  freior  e  de  semblans  qualitatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i[\. 
Vertu  palpitative,  qui  est  perceptive  de  chaleur, 
froid  et  de  semblables  qualités. 

PALUS,  PALUTz,  5-./.,  lat.  PALUS,  palus, 
marais. 

Devedam  les  plans  e  las  palus. 

G.  Rainols  :  A  tornar. 
Défendons  les  plaines  et  les  marais. 
len  pas.sarai  part  la  palutz  d'  Uzerna  , 
Coin  pelegris,  o  lai  per  on  corr  Ebres. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'els  cims. 
Je  passerai  au-delà  du  marais  d'Uzerue  ,  comme 
pèlerin  ,  ou  là  par  où  court  l'Ebre. 

Fig.  Pescam  ab  las  ranas  en  la  palus  dels  de- 
liegs  carnals. 

F.  et  Vert.,  fol.  48. 
Nous  péchons  avec  les  grenouilles  dans  le  marais 
des  délices  charnels. 

Non  esguarda  lai  on  salb  , 
Fer  que  cbai  del  tôt  el  palutz. 

Bernard  de  Venzenac  :  iverns. 
Ne  regarde  pas  là  où   il  saute,   c'est  pourquoi  il 
choit  entièrement  dans  le  marais. 
ANC.  FR.  D'nn  noir^fl/wi^  estoit  environnée. 
OEuvres  de  Du  Bellay ,  p.  2-9. 
Des  cannes  et  roseaux 
'  Croi.ssants  antonr  Aes pnhidz  et  des  eaux. 
Cl.  Marot,  t.  IV,  p.  5o. 
ANC.  Ksr.  IT.  Paludc. 


PAL 

2.  Palustre,  adj.,  lat.  PALusTRiV,  ma- 
récageux, de  marais. 

En  loCS  PAMSTRES. 

Uoas  d'  auzels  palustres  so  glanes. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  232  et  27(3. 
En  lieux  marécngeux. 
OEul's  d'oiseaux  de  marais  sont  glauques. 
ESP.  iT.  Palustre. 

3.  Paludos  ,  adj.,  lat.  paludosha,  maré- 
cageux. 

Cnm  loc  pAi.uDo.s. 
Terra  paltjdoza. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  97  et  170. 
Comme  lieu  marécageux. 
Terre  marécai^euse. 
ESP.  IT.  Pahtdoso. 

4.  Paxudal,  adj.,  marécageux,  de  ma- 
rais. 

So  alcanas  terrestras,  autras  marinas,  autras 
PALtiDAi.s  et  aatras  fluvials. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 

Sont  aucunes  terrestres  ,  autres  marines  ,  autres 
de  marais  et  autres  de  fleuves. 
IT.  Paludale. 

PAMPOL  ,  S.  m.,  lat.  VKMvinus,  pampre. 
Pampol  de  la  vit,  en  aatumpne,  quan  es 
dezicat,  tantost  catz. 

Vit...,  so  ditas  las  faelhas  pampoi.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  87  et  225. 
Pampre  de  la  vigne,  en  automne,  quand  il  est 
desse'clie' ,  tombe  aussitôt. 

Vigne... ,  les  feuilles  sont  dites  pampre. 
I  AT.  Pampol.  ESP.  PORT.  IT.  Pampano. 

2.  Pampinar  ,  v.,  lat.  pampinar^,  épam- 
prer,  effeuiller  la  vigne,  ébonrgeon- 
ner. 

Part.  pas.  "Vit...  vol  estre  pampinara,  so  es  ;i 
dire  de  pampol  et  fnellias  denndada. 
Elue,  de  las  propr. ^  loi.  225. 
Vigne...  veut  être  cpamprêe,  c'est-à-dire  de  pam- 
pre et_^ feuilles  dépouillc'c 

i.  Pampisacio,  s.  J.  ,  lat.    pampinatio, 
épamprage,  action  d'épamprcr  la  vi- 
gne, ébourgeonnement. 
Qaan  pampinacio  es  necessaria. 

Elue,  de  las  propr, ,  lui.  225 
Oiiand  fpamprage  est  ncccssaiir. 


PAN 


4o5 


PAN,  PA,  s.  m.,  lat.  pan/.v,  pain. 

Las  carrngas  cargadas  e  del  vi  e  del  pan. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  charrettes  chargées  et  du  viu  et  du  pain. 
Si  voliatz  del   nostre  pa  ,    volentiers   vo'ii 
dariam. 

l'HlLOMENA. 

Si  vous   vouliez  de  noire  pain,   volouliers   nous 
vous  en  donnerions. 

De  dos  peis  e  de  cinc  pans. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 
De  deux  poissons  et  de  cinq  pains. 
Fig.  Lo  PAN  del  cel ,  lo  pan  dels  angels,...  lo 
PAN  de  vida  perdurabla. 

V.  et  Vert.,  fol.  1^2.. 
Le  pain  du  ciel ,  le /jni'n  des  anges  ,...  le  paini]f 
vie  e'ternelle. 

Diens  qu'es  verais  pans 
E  cotidians. 

G.  Fkîueibas  :  D'un  sirventes. 
Dieu  qui  est  pain  véritable  et  quotidien. 
Manjava  pa  de  tribalatio  e  bevia  aiga  d'an- 

goissa. 

Cat.  dels  apo.'.t.  de  Roma ,  fol.  (ig. 
Mangeait  pain  de  tribulation  et  buvait  eau  d'an- 
goisse. 

Loc.  Van  liir  pan  acaptan. 

Bertrand  de  Born  :  Moût  mi  plai. 
Vont  leur  pain  nicudiaiit. 
Loc.fg.     Ben  fora  toz  mos  pans  ciiicb. 

Guillaume  de  la  Tour  ;  Una  doas  très. 
Bien  serait  tout  mon  pain  cuit. 
Ben  sai  gazanbar  mon  pa. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelli. 
Bien  je  sais  gagner  mon  pain. 
L' autrui  pan  gasta  e  despeu, 
E'I  sieu  met  en  luec  Salvador. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belha  m'es. 
Le  pain  d'autrui  il  gaspille  cl  prodigue,  et  met  le 
sien  eu  lieu  sûr. 

Prov.  De  niais  grans 

Non  pot  issir  mai  bos  pans. 

Hugues  de  S.  Cyr  :  Tant  es  de. 
De  mauvais  grains  ne  peut  provenir  désorni.iis 
bon  pain. 

Tais  cuia   trobar  lo  pan  fali  qu'el  fromeiis 

es  el  cam. 

/.Il',  de  Sydrae,  fol.  108. 
Tel  pense  trouver  le  pain  fait  que  le  Iroineiil  is'. 
au  champ. 
CAT.  Pa.  ESP.  /'«/(.  PORT.  Pno.  iT.  Pdric. 

'}.,  Panada  ,  .v../v,  panade,  sorte  de  ni<  I --. 


4o6 


PAN 


Dos  gros  capons  raastilz 
E  très  PANADAs  de  perditz. 

Roman  deJaufre,  loi.  ^8. 
Deux  gros  chapons  rôtis  et  trois  panades  de  per- 
.his. 
ANC.  CAT.  PORT.  Panada.  it.  Paitata. 

3.   Panar,  v.,  nourrir,  repaître. 
Fig.  De  joi  d'amadors 

Mi    saup    PANAR. 

GiRAUD  DE  CalAnson  :  Una  dossa. 
De  ]oie  d'amoureux  je  sais  me  repidlre. 

li.  Paneter  ,  PANETiER,  S.  m.,  paneticr, 
boulanger. 

Paneters  qui  no  ha  inaizo  a  Montferrand  , 
.111.  denairadas  de  pa  1'  an. 

Charte  de  Montferrand ,  de  12^0. 
Boulanger  qui  n'a  pas  de  maison  à  Montferrand  , 
trois  denre'cs  de  pain  l'an. 
L'un  era  panetier. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  6. 
L'un  e'tait  panetier. 
ANC.  CAT.  Panicer.  esp.  Panadero.  it.  Panai- 
tiere. 

5.  Pancogola,  s.  m,,  cuiseur  de  pain, 
boulanger. 

Taulas  de  taverniers  ni  de  pancogoi.as. 

TU.  de  iigo.  DoAT,  t.  IV,  foL  3o3. 
Tables  de  taverniers  et  de  boulangers. 

().  Apanar,  -v.,  donner  du  pain,  nour- 
rir, repaître. 

E'I  den  del  sien  apanar. 

Bertrand  de  Bobn  :  Molt  mi  plai. 
Et  le  doit  nourrir  du  sien. 

Preguem  donc  qui  us  apana. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Crist. 
Prions  donc  qui  nous  nourrit, 
l'ig.     De  s' aiuor  pos  très  n' apana. 

B.  Martin  :  Bel  m'es. 
De  son  amour  puisqu'elle  en  nourrit  trois. 
leu  vei  que  de  nien  m' apana 
Silh  que  non  vol  esser  humana. 

B.  DE  VeNTADOLr  :  Ja  mos  cliautars. 
Je  vois  qu'elle  me  repaît  de  ne'ant  celle  qui  ne 
veut  pas  être  humaine. 

Mas  de  mensonja  s' apana. 

Arnaud  de  Cotignac  :  Molt  désir. 
Mais  de  mensonge  il  se  repaît. 
Si,  qnan  pot,  de  si  dons  s' apana. 

Deides  de  Prades  :  Ah  lo  dous. 
Si ,  quand  il  peut ,  il  se  repaît  de  sa  dame. 


PAN 

ANC.  VK.  Plus  que  suffisamment  appâtiez  par  le 
légat  à  eux  faict. 

Jojeusetez  ,  facéties j  etc.,  p.  92. 

7.  Apanamen,  s.  m.,  nourriture. 

—  Société,  fréquentation. 

Om  non  esquieu  Inrs  apanamens. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coulas  triadas. 
On  n'e'vite  pas  \eurs  fréquentations. 

—  Part,  portion. 

Per  son  apanament  dens  deitz  herltatges. 
Tit.  de  i3io.  DoAT,  t.  XXXVIII ,  fol.  i56. 
Pour  sa  part  des  dits  héritages. 

8.  COMPANH,  C0MPAIN,    COMPANHO,  COM- 

PAGNO  ,  coMPENH,  .V.  m.,  compagnon , 

amant. 

CoMPANH,  qui  mange  le  même  pain, 

vint  du  mot  pan,   comme   camarade, 

qui   est    dans  la  même  chambre,  vint 

de  cambra. 

Voyez  Denina,  t.  III,  p.  i8;  Mu- 
ratori,  Diss.  33;  Leibnitz  ,  Coll. 
étym.,  p.  73. 

Fai  Loin  Los  son  Lon  companh  , 
Qu'a  SOS  grans  ops  no  H  falL  ni'I  sofranh. 
J.  Esteve  :  Aissi  cum. 
Homme  bon  fait  bon  son  compagnon,  vu  qu'à  ses 
grands  besoins  il  ne  lui  faut  ni  ne  lui  manque. 
Vdlgra  fos  en  ver  compenh 
Sel  que  del  cornar  ac  dedenL. 

Kaimond  de  Durfort  :  Turcmalet. 
Je  voudrais  qu'il  en  fût  vrai  compagnon  celui 
qui  eut  de'dain  de  corner. 

.41  inanjar  no  queron  companho. 

P.  Cardinal  :  Ricx  hom. 
Pour  le  manger  ils  ne  clicrclienl  pas  compagnon. 
Ai  aL  mi  niantas  vez  compagnos, 
Per  qu'ieu  volria  mas  tôt  solet  estar. 
G.  Faidit  ;  Mon  cor. 
J'ai   maintes    fois   avec  moi   compagnons ,   c'est 
pourquoi  je  voudrais  davantage  être  tout  seulct. 
Areix  e  compains  de  tanla. 

Trad.  de  Bède,  fol.  75. 
iVmi  et  compagnon  de  table. 
ANC.  FR.  F.stoit  compains  de  sa  taLle. 

Chronique  de  Cambray,  fol.  jj). 
Estoit  ses  compains  jurez  en  armes. 
Chr.  de  Fr.,  Rec-  des  Hisl.  de  Fr.,  I.  V,  p.  .lo8. 


PAN 

Compainz  è  mestre  fu  Bicr 
Ke  Teii  claïuout  Coste  de-fier. 

Roman  de  Jloti ,  V .  \l\'] ■ 
Oa  pour  jetter  des  fruits  jà  meurs  et  beaux 
A  mes  compaigns  qui  tendoient  lears  chap- 

peaux. 

Ci..  M.\rot,  t.  I ,  p.  217. 

Sus  à  ce  yin  ,  compaigns,  etifaus,  buvc/.  à 
pleins  godets. 

Rabelais  ,  liv.  III ,  Prologue. 
ANC.  CAT.  Compagn.  cat.  luon.  Company,  anc. 
ESP.  Compaho.  it.  Compagno,  compagnoue 

—  Adversaire. 

Son  coMPANHO  no  renda  o  mort  o  mat. 
Roman  de  Gérard  de  Ro.'ssillon,  loi.  iS 
Son  adversaire  ne  rende  ou  mort  ou  mâle. 

—  Teslicule. 

L'ns  rOMPANHs  es  gratis  e  V  allre  paux. 

Qui  non  a  mas  .i.  companho  pot  engenrar 
aitan  be  coma  cel  que  pert  l'un  huelh. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  1 13. 

I/un  testicule  est  grand  et  l'autre  petit. 

Qui  n'a  qu'un  testicule  peut  engendrer  aussi  bien 
comme  celui  qui  perd  un  œil. 
F.sp.  Companon. 

<j.  CoMP.^NHO?. A ,  s.f.,  compagnonne. 

A  nna  companhona. 

P   Cardinal  :  L'arcivesque  de. 
A  une  compagnonne . 
ANC.  CAT.   Companiona. 

10.  CoMPANHiER,  S.  TH.,  associi" ,  Com- 
pagnon. 
Trobei  sola  ,  ses  companhier  , 
Selha  que  no  vol  mon  solatz. 

Maecabrus  :  A  la  ftwitana. 
Je  trouvai  seule,  sacs  compagnon ,  celle  qui  ne 
veut  pas  mon  soûlas. 
ESP.  Compa^ero.  port.  Companheiro. 

I  I.   COMP.\XHIF.R.\  ,  COMPANHIEYRA,    S.  f., 

compagne,  associée,  tlamed'honnotir. 
Mena  per  comfanhiera 
Malvestat  que  vai  primeira. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
Mène  \io\XT  compagne  Mccliancele  qui  va  première. 
La  coMPARHiEYRA  dc  la  regiua. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  fol.  l5. 
La  dame  d'honneur  de  la  reine. 
ESP.  Companera.  port.  Compaiiheira. 


PAN 


407 


l-?.     ToMPANATGE  ,    r.OMPANACCE  ,     COMPA- 
ONATGK,  COMPAINCNATGE,  S.Ol.,  nOUI- 

ritnre,  compagnonnage,  assortiment, 

nu'lange. 

Haii  avantagge  en  vestir  et  en  companagge. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  71. 
Ont  .Tvanla'ie  en  vêtir  et  en  nourriture. 

Aurpinien  niesclatz  ab  lart  d'  ors 
l'!t  ab  graissa  de  cat  salvatge; 
En  dejti  dat  sel  companatge. 

Deldf.s  DE  Prades  :  Auz.  cass. 
Orpiment  mêlez  avec  lard  d'ours  et  avec  graisse  dc 
clial  sauvage  ;  à  jeun  donnez  ce  mélange. 
lïe  conosc  al  trespassalge 
Qu'ai)  altal  toza  vilana 
Pot  hom  far  rie  compagnatge. 

Marcabrus  :  L'autr'ier. 
Je  connais  bien  au  passage  qu'on  peut  faire  riclie 
assortiment  avec  telle  fillette  villageoise. 
Per  lur  bel  compaingnatge. 

B.  ZoRGi  :  Si'l  moniz. 
Par  leur  belle  compagnie. 
Fig,  La  premieyra  salsa  ab  que  deu  bom  man- 
jar  son  companatge,  es  pessar  a  las  panas 

d'ifern. 

V.  et  Fert.,  fol.  77. 
La  première  sauce  avec  quoi  on  doit  manger  son 
compagnonnage ,  c'est  de  penser  aux  peines  d'enfer. 
CAT.  Companatge. 

l3.    COMP.\NHA,   COMPANHIA,    COMPAGNIA  , 

S.f.,  compagnie,  société,  troupe. 
Dins  veidier,  o  sotz  corlina, 
Ab  dezîiada  companha. 

G.  BuDEL  :  Quan  lo  rius. 
Dans  verger,  ou  sous  courtine,  avec  de'sirée  com- 
pagnie. 

Destors  me  soi  de  la  via 
Per  far  a  vos  companhia. 

Marcabrls  :  L'autr'ier. 
.Te  me  suis  détourne'  de  la  voie  pour  faire  à  vous 
société. 

Feiro  las  compakhas  tost  desarmar. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  !\i. 
Firent  aussitôt  désarmer  les  troupes. 
Loc.  El  vol  en  sa  companhia 

L'  onrat  raarqnes. 

Ra.miiavi)  de  Vaqueihas  :  Aras  pot  boni. 
Il  veut  en  sa  compagnie  l'Iionoré  marquis, 
vue  FR.  Que  querez-vons  à  tel  compagne  ? 

Roman  del conte  de  Poitiers,  p-  7- 


/1o8 


PAN 


<:at.  Companyia.  esp.  Compania.  port.  Com- 
panhia.  it.  Compagnia. 

i/,.  CoMPANHAR,  V.,  mettre  en  compa- 
gnie. 

Na  Beatrix  ,  Dieus,  qu'es  pie  de  merce, 
Vos  cOMPANHA  ab  sa  mair'et  ab  se. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  De  tôt  en  lot. 
Dame  Be'atrix ,   Dieu ,  qui    est  plein  de  miséri- 
corde ,   vous   met   en  compagnie  avec    sa   mère  et 
avec  lui. 

—  Etre  de  compagnie,  s'associer, 

Ades  vol  COMPANHAR  , 

Par  Datiira  ,  tota  cauz'ab  sa  par. 

Olivier  d'Arles  ,  Collas  triadas. 
Incessamment  veut  s'associer^  par  nature  ,  toute 
chose  avec  sa  pareille. 

AKC.  FR.  Il  manda  à  Bernart  son  neveu  que 
il  alast  contre  li,  et  que  il  le  compagnast. 
Gest.  de  Louis-lc-Déh.,  Rec.  des  Hisl.  de  Fr., 
t.  VI  ,  p.  i4o. 
Pour  le  compagner  au  sacre  du  roy. 

MONSTRELET,  t.   III  ,  fol.   87. 

IT.   Coinpagnare. 

î  5.   AcoMPANHAR,    V. ,    accompagncr , 
faire  compagnie,  être  de  compagnie, 
être  réuni  avec. 
Fig.   Per  que  pretz  I'acompanha. 

Rambaud  DE  Vaqueiras  :  Aras  pot  honi. 
C'est  pourquoi  me'rite  \\iifait  compagnie. 

len  muer  quan  de  lieys  m'estranh, 
E  muer  qnant  ab  lieys  m' acompanh. 

AlMERI  DE  Bellinoy  :  Wo  m. 
Je  meurs  quand  je  me  sépare  d'elle  ,  et  je  meurs 
quand  je  suis  réuni  avec  elle. 

Ab  bona  dona  m' acompanh, 
E  platz  me  jovens  e  beutatz. 

P.  Vidal  :  Keu  ni  gel. 
Avec  honne  dame  je  suis  de  compagnie,  el  me  plaît 
joie  et  Lcaulé. 

CAT.   Acompanyar,    esp.    Acompanar.    port. 
Accompanhar.  it.  Accompagnare . 

16.  Encompanhar,   V. ,  accompagner, 
associer,  entourer. 

Part.  pas.  Comtor,  mal  encompanhat, 
Ab  paac  de  vi  e  de  blat. 

CoMiNAL  :  Comlor. 
Comlor  ,    mal    rnlnuré ,    avec   peu   de    vin    et   de 


PAN 

Totz  aqnels  que  son  amb  els  encompanhat/.. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  8o. 
Tous  ceux  qui  sont  associés  avec  eux. 

PAN,  s.  NI.,  lat.   pxsnus,  pan,  étoffe, 
linge,  lambeau,  lange  ,  pennon. 

Vai  penre  Suffre  per  los  panz. 
Leva  l'en  l'aire  contramon. 

V.  de  S.  Honorât. 
Va  prendre  Suffren  par  les  pans,  l'enlève  en  l'air 
contremont. 

Del  PAN  de  son  blizaut  belament  l'a  bendat. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  i6'65. 
Du  pan  de  son  bliaut  l'a  bellement  bandé. 
De  PAN  r  envelopero. 

La  nobla  Lej'Cson. 
Du  lange  l'enveloppèrent. 
Perpong  e  pan. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  chan. 
Pourpoint  et  pennon. 

Par  cxtens. 

Un  gran  pan  de  la  tor  en  terra  crebanta. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  ^368. 
Un  grand  pan  de  la  tour  en  terre  s'écroule. 
Fig.     Quant  es  fis  deves  totas  partz, 
A  mi  resta  de  guerra  uns  pans. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  far. 
Quand  il  est  paix  devers  toutes  paris,  à  moi  il  reste 
un  lambeau  de  guerre. 

Fig.  et  par  exc.  E  '1  maier  pans 

Del  pretz  caira  ,  si  no'l  sosten  vertatz. 
GiRAUD  DE  Borneil  :  Quan  creis. 
El  le  plus  grand  pan  de  mérite  tombera  ,  si  vérité 
ne  le  soutient. 

Mos  sabers  n'es  mermafz  qu'era  grans... 
,  n'es  cazutz  ns  pans. 

T.  DE  GlRAL'D  BiQUIER  ET  DE  BoNFILS  :  Auzit  ai. 

Mon  savoir,  qui  était  grand  ,  en  est  diminué...,  il 
en  est  tombé  un  pan. 
Loc.  Malvestat  vei  trop  poiar 

Et  pretz  decazer  a  pans. 

G.  Rainols  :  A  tornar. 
Mécbanceté  je   vois  beaucoup  s'élever  et  mérite 
tomber  en  lambeaux. 

Car  cbai  a  pans  tôt  so  c'  als  amoros 
Solîa  esser  enans. 

SoRDEL  :  Tant  m'abelis. 
Car  tombe  en  latnbeau.x  tout  ce  qui  aux  amou- 
reux soûlait  être  encouragement. 
Loc.  prov.  Car  tan  n'es  gran  mercalz 

Que,  per  .v.  sols,  a  cm  la  pess'e'l  pan. 
SoRBEL  :  Oui  be  s  meml-i.i. 


PAN 

Car  il  en  est  si  grand  marchti  que  ,  puui  cinq  suus, 
on  a  la  pièce  et  le  morceau. 
KSP.  Paho.  roRT.  Pano,  panno.  it.  Panuo. 

2.  Pannet,  s.  m.  dini.,  [x-tif  pan  ,  petil 
morrean,  lambeau. 

Vai  penre  de  son  veslir, 
De  la  cogula  un  pannet, 
El  cap  de  la  domna  lo  iiiPt. 

r.  de  S.  Ilnnoiat. 
Va  prendre  de  son  vêlir,  du  capuco  un  lambeau , 
sur  ia  tète  de  la  dame  il  le  met. 

3.  Peno,  peno>',  s.  m.,  jiennon  ,  Ihiminc. 
banderolf. 

Veirera  eu  cham  e  tenons  e  saignais. 

AlCARTS  DEL  FossAT  :  Entre  dos  reis. 
IVous  verrous  en  champ  et  pennons  et  enseignes. 
E  m  plai  refrims  deLs  i>e.vos. 

Pierre  de  Bergv.rac  ;  Bel  m'  es. 
Et  nie  plait  resonnenient  des  pennons. 
Lansas  e  daitz,  seiiiLeras  e  penos. 

P.  Cardinal  :  Tendas  e  Iraps 
Lances  et  dards  ,  enseignes  et  pennons, 
ANC.  FR.     Li  barnnz  orent  gonfanon^^, 
Li  chevaliers  orent  perwns. 

Roman  de  Roiij  v.  1 1647. 
ANC.  CAT.  Pano.  CAT.  MOD.  Petidô .  ESP.  Pen- 
don.  PORT.  Pendào.  it.  Pennone. 

—  Panneau,  paroi. 

Destrar  una  crota  longa...  et  los  tenons  que 
li  seran  a  cascun  cap. 

Titid.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  part,  l'''',  cli.  'i\. 

Mesurer  une  longue  gioUn...  et  les  parois  qui  lui 
seront  à  cbaque  bout. 

/i.  Pknf.l,  s.  m.,  pennon ,  pirouette. 
Son  semhlan  a  pfnei.  que  se  gira  a  tôt/,  los 

■\ent/. 

F.  et  rert.,  fol.  41. 
Sont  semblables  à  girouette  qui  se  tourne  à  tous 
les  vents. 

5.  Penna,  pf.na,  s.f.,  panneau,  paroi, 
l'na  pena  aura  .vi.  canas  de   lune  et  uiia 
rana  d'  ani. 
'l'rad.  du  Tr.  de  V  Arpentage ,  part.  [>■',  cli.  3^. 
Une  paroi  aura  six  cannes  de  long  et  une  canne 
do  haut. 

—  Panne,  sorte  de  fourrure. 

Enueia  m  ,  per  sant  .Marcelh  , 
Doas  PENAS  en  un  nianielli. 

r.f    MOfKE  DK  MOSTAUDON  :   Mot   fll'.'nurl.i. 

III. 


PAN 


409 


M'eiiuuie,  pjr  saint  Marcel ,  deuï  f«nHrj  en  un 
niaiili'au. 

Ni  croza,  ni  annell , 

Ni  PENNA  en  mon  inantell. 

y.  de  S.  Honorât. 
Ni  crosse,  ni  anneau,  ni  panne  eu  iiinn  manteau. 
ANC.  FR.      Forée  d'une />e«(?  ermiue. 

Lai  du  Trot ,  v.  36. 
Ses  pennes  de  ses  converloners  et  de  ses  iol)es 
estoieul  de  garnîtes  ou  de  jambes  de  lièvres. 

.TOINVII.I.E  ,  ]).    i^o. 

'i.    Pi-.NONEi. ,  s.  m.  diin.,  petit  pennon, 
petite  banderole,  petite  flamme. 
Porta  en  i'espieut  un  penonll  mol  bis. 
Roman  de  Fterabras ,  v.  329. 
Porte  à  l'epieu  une  |ic/(7  pennon  moult  bis. 

7.  Penoncee,  s.  m.,  panonceau. 

.lui.  ptNON<:Hi.s  ain  las  arni.i.s  de  mossenlior 
de  Fois. 

fit.  de  \.!\yi.  Htst   de  Nîmes,  t.  111 ,  pr.,  p.  23; 

(^)ualre  panoiu  eaux  avec  les  armes  de  monsci- 
s^neur  de  Foin. 

ANC.  KR.   Là  véissiez  \utaaX. penoncel  \tnler. 
Roman  de  Garin  le  Lolierain,  t.  I,  p.  36. 
Où  estoient  six  cent  lances,  et  en  chacane  nn 
pennoncel  de  satin  vermeil  à  un  soleil  d'or. 

MONSTRELET,  I.   II,  fol.   221. 

IT.  Peimoncello. 

8.  Pannicol,^.  m.,  lat.  PANNicuLtt,î, 
pannicule,  membrane,  enveloppe,  tu- 
nique, terme  de  médecine. 

Es  noranal  eiphac...,  es  en  propri  pannicol. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  33. 
Est  nomme  scrotum...,  est  dans  spe'cialu  membrane. 

ESP.  Paniculo.  tort.  Paniculo ,  panniculo.  it. 
Pannicolo. 

<j.  Pena,  s.  f.,  bass.  lat.  pin/za,  pignon, 
fort. 
Fo  ben  establlda  la  pena  e  lo  cloquier. 
Guillaume  de  Tudela. 

Fut  bien  établi  \e  fort  el  le  clocher. 

10.  Panar  ,  V.,  voler,  ravir,  dérober, 

Panar  a  été  formé  du  substantif  pan, 
drap,  ctoffe,  linge,  comme  RAi;B\n  \\\ 
('•té  de  R  Ai'PA  ,  rohc. 

5> 


/î  ro 


PAN 


Cylh  que  enginho  la  gen  c  l'aiicio  e  la  tlo- 
ranbo  ,  ni  pano  l'allruy. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  5l. 
Ceux  qui  trompent  la  gent  et  la  tuent  et   la  dé- 
robent ,  et  liaient  le  (hien)  d'autrui. 
Dizen  :  Aital  vos  pana 
Et  allai  vos  engana. 

G.  riQL'iER  :  Ailan  graus. 
UUtnt  ;  Tel  vous  vole  et  tel  vous  trompe. 
Qui ,  pcr  son  mentir, 
Pana'1  ver  qne  den  dir, 
SI  com  per  als  panar 
Lo  (leiiria  horn  jutjar. 

Nat  de  Mons  :  Sitôt  non. 
Qui  ,  par  son  mentir,  dcrohe  la  vérité  qu'il  doit 
dire,  ainsi  comme  pour  voler  autres  (choses)  on  le 
devrait  juger. 
Fig.  Mi  sanp  panar 

Tôt  mon  cor  ab  sos  belbs  plazers. 

(îlRAUD  DE  Cai-ANSON  :  Una  doussa. 
Elle  me  sut  voler  tout  mon  cœur  avec   ses  beaux 
plaisirs. 

Que  ramor  de  si  dons  11  pane. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Que  l'amour  de  sa  dame  il  lui  rntnsse. 

Part.  pas. 
Icu  no  t'  ay  negun  tort,  ni  tes  deniers  panats 

Roman  de  Fieriibras,  v.  35Gi. 
Je  ne  t'ai  (fait)  nul  tort ,  ni  'volé  tes  deniers. 
.Si  ns  paubres  hotn  a  panât. 

P.  Cardinal  :  Lasamairitz. 
Si  un  pauvre  liomme  a  volé. 

—  Enlever,  soustraite,  en  parlant  d'un 
danger. 

Cuiet  dar  sus  el  cervel 

A  .1.,  lor  ser,  mais  qne  i  s  pequet, 

Car  lo  sers  lo  cap  li  panet. 

Brev.  d'iimor,  fol.  162. 
Crut  donner  sur  le  cerveau  à  un  ,  leur  esclave  ,  ex- 
coplé  qu'il  y  faillit ,  car  l'esclave  lu:  déroba  le  clief. 

. —  Échapper,  éloii^ner. 

Un  bon  inati,  secretamen... 
De  Nostra  Dona  se  panet. 

Ei>ang.  de  l'Enfance. 
Un  bon  matin  ,  secrètement...  de  ÎNotre-Uame  il  sr 
déroba . 
Part.  prés. 

ÎN'oirignier  panan  so  qu'om  !or  plien. 

Raimosd  de  Castelnatj  :  Mon  sirvenles. 
Js'ourrissours  dérobant  ce  qu'on  leur  garantit. 


PAN 

Dans  l'ancien  français  paner  a  sig- 
nifié saisir,  prendre  des  gages, 

Saizir  et  partner  sonr  les  hommes  de  fief. 

Se  aucun  seigneur  ou  autres  gens  advoient 
pris  ou  panne  sur  ceanz  de  Liège. 

Ttt.  de  i324-i325.Carpentier,  t.  III,  col.  i,'|(). 

PAN/VRICI ,  5^.   m,,    PAN.\RICI?^/«  ,   j>.i- 
naiis. 

Panarici  es  aposteina...  dejos  la  ungla  dcl 
dit  pous  de  la  ma  ,  o  del  pes 

Trad.  d'/tlbucasis ,  fol.  47- 
Panaris   est  apostème...   dessous    l'ongie    dudil 
pouce  de  la  raain ,  ou  du  pied. 
OAT.  Panadis.  f.sp    Panarizo,  panatUzo.  poar. 
Panaricio.  it.  Panereccin. 

PANEL,  S.  m.,  panneau,  espèce  de  selle 
sans  arçons. 

Donc  vos  seir  e  panet,. 

Bertrand  de  Eorn  le  fus  :  Pos  sai. 
Qu'il  vous  donne  selle  et  panneau. 

PANIER,.T.^«.,  panier. 

D'aquest  vers  empli  tos  paniers. 

Rambaud  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
De  ce  vers  emplis  tes  paniers. 

Senton  l'odor 
Del  PANIER  vielh  del  pescador, 
Per  que  s'intro  plus  volontier 
En  lo  nuou  que  el  vielh  panier. 

Brei'.  d'amor,  fol.  52. 
Ils  sentent  l'odeur  du  panier  \ieax  du  pêclieur, 
c'est  pourquoi  ils  entrent  plus  volontiers  dans  le  neuf 
que  dans  le  vieux  panier. 

CAT.  Paner,  ix.  Panière. 

—  Fig.  Tromperie ,  embùclie  . 

Albert  marques,  tota  vosir'e.speransa 
Es  en  trair  et  en  faire  panier. 
T.  d'Alb.  marquis  et  de  Ramb.  de  Vaqueiras  : 

Ara  m  digalz. 
-Albert  marquis,  toute  votre  espérance  est  eu  tra- 
hir el  en  faire  tromperie. 

PANSA,  s./.,  panse,  ventre,  bedaine. 
Darz  d'acer  voill  que  ill  pertus  la  pansa. 
LanzA  :  Emperador. 
Je  veux  que  dard  d'acier  lui  perce  la  panse. 

Ja  per  els  non  cmpliretz  la  pansa. 
T.  d'Albertet  et  Di;  Moine  :  Monges  diguatz. 
Jamais  par  eux  vous  n'imiplirez  la  panse. 


PAiN 

Loc.  proi'.  Fitu  lur  Dieu  ih;  la  pansa. 

Brei\  d'amor,  loi.  67. 
Fcuit  leur  Uiou  de  la  panse. 
cAT.   Panxa.    tsi-,   Paiiza.    roK-r.    Pança.   ii. 
Pancia . 

■1.   Panskta,  5-./.  f/m?.,  pi-tite  panse. 
La  vostra  tanseta 
Esclatara,  si  avetz  iiianjat  pro. 
T.  DE  GiUCtLM  ET  DE  J.  MlRALUAS  :  JoaD  Rliiallias. 
La  voire  petite  panse  éclateia,  si  vous  avei  beau- 
coup mangL-. 
CAT.  Panxeta. 

3.  Panga,  s.  m.,  panse,  estomac. 
Usa  petit  (ie  vi  per  lo  tieu  panga. 

Trad.  de  la  i"  Ep.  de  S.  Paul  il  Titnotlue. 
Use  peu  de  vin  pour  le  tien  estomac. 

PANTAIS,  paxtays,  i'.  m.,  essoufflement, 
lespiration  bruyante,  cauchemar. 
Auzel  es  de  trop  gran  pantays. 

DErDES  DE  Pbades  ,  yiuz.  cass. 
L'oiseau  est  de  trop  grand  essoufflement. 

Lo  diable  fais 

Una  nuech,  en  fantats,  als  donzels  a  moslrat 
Que  Inr  payres,  lo  reys,  era  mort. 
Va!  Inr  renembrar  del  pantays  qa'avlan  vist, 
y.  de  S.  Honorât. 

Le  diable  faux...  une  nuit,  en  cauchemar,  a  mon- 
tre' aux  damoisels  que  leur  père  ,  le  roi ,  e'tait  mort. 

il   va    leur     ressouvenir    du    cauchemar    qu'ils 
avaient  vu. 

—  Souci ,  tourment ,  angoisse. 
Dona  ,  no  ns  pnesc  lo  cente  dir... 
Del  PANTAYS  ni  de  la  dolor 
Qu'ieu  trac,  dona,  per  vostr'amor. 

Arnaud  de  Mabueil  :  Dona  genser. 
Dame,  je  ne    vous  puis  le   centième  dire...   <lii 
tourment  et  de  la  douleur  que  je  souffre  ,   dame , 
pour  votre  amour. 

Perdnd'ai  la  Leliazor... 
Per  qu'ay  ira,  dois  e  pantais. 

Gavaudan  le  vieux  :  Crer-ens  fis. 
J'ai  perdu  la  plus  belle...  c'est  pourquoi  j'ai  tris- 
tesse ,  deuil  cl  souci. 

Car  nnilla  ren  non  darau 
Menz  de  gnerra  e  de  pantais. 

PlEnRE  DE  BEKGEnAC  :  Bel  m'es. 
Car  ils  ne  donneront  nulle  clioic  à  moins  di'  i;ufrrc 
(l  lie  tourment. 


PAiN  .\  1 1 

Loi:.  Qui  d'amor  es  en  pantays. 

Mabcabrus  :  Ans  que. 
(^)ui  est  eu  souci  d 'amour. 

—   Pantois,    tionble  ,   confusion,    agi- 
tation. 

An  vont  en  lai  paniays 
L'aposiolss  (■ 'lii  fais  doctor 
Sancta  Gleiza,  don  Dieu  s'iravs. 

P.  Vidai,  :  A  per  pauc  que. 
Le    pape  et    les   faux   docteurs  ont  précipité  daui 
telle    confusion    la    sainte   Eglise  ,    de    (juoi   Dieu 
s'irrite. 

Loc, 
F.  m  do  s'amor,  e  me  tragua  d'ost  pantays, 
T.  DE  Thomas  et  de  Bernardo  :  Bemardo. 
Kl  me  donne  son  amour,  et  me  tire  de  ce  tourment. 
Esta  en  pantays 
Si  lur  0  fassa  dir. 

G.  KlQUIER  :  Sel  que  sap. 
Il  est  eu  souci  s'il  le  leur  fasse  dire. 
Domnas  son  intradas  en  pantais. 

Cebcamons  :  Pois  nostrc. 
Les  dames  sont  outrées  en  agitation. 
Lo  désir  qu'el  ten  en  pantays. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Donnia  ven. 
Le  désir  qui  le  tient  en  haleine. 
(AT.  Pantex. 

1.      PaNTAYSAR,  PANTAVZAR  ,   PANTAYAT.  , 

PANTEYAR,  V.,  pantoisci',  rêver,  s'agi- 
ter. 

La  noeg,  entre  sons ,  pantays a 
Mon  cors. 

G.  Adhe.mak  :  Lanquan  vey. 
La  nuit,  entre  sommeil,  mon  cœur  pantoise. 
Paktayset  aqiiel  ser  qne'l  donna  s'ajacla. 
y.  de  S.  Honorât. 
il  re'i'a  ce  soir  que  la  dame  se  couchait. 

Sompuia  e  pantayza  de  festas  e  de  nossas. 

y.  et  yert.,  fol.  49. 
Songe  et  rêve  de  fêtes  et  de  nocos. 
Del  rey  Feîip  veirem  be  si  panteya. 

Bertrand  de  Bobn  :  Pus  Ventedorn. 
Quant  au  roi  Philippe  nous  verrons  bien  s'il  est 
a-^'ité. 

m  li  di/.ian  :  ïu  pantayzas. 

Trad.  des  jictes  des  Apôtres,  ch.  I2. 
ils  lui  disaient  :  Tu  rêves. 

Part. pas.  L'a  tota  noeg  pantayat. 

Trad.  de  V Evang.  de  Nicodème 
L'a  toute  la  nuit  pantoise. 
CAT.  PaïUcxar. 


4 12  PAP 

PANTERA,  s.f.,  lat.  pantAera  ,  pan- 
thère. 

La  PANTERA  a  tan  dous  aie  e  tan  de  flairau 
que  tôt  antra  bestia. 

Nntitras  d'alcunas  bestias. 
La  panthère  a  si  douce  haleine  et  autant  d'odorat 
que  toute  autre  bête. 

Pantkra.  es...  de  diversas  colors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  256. 
La  panthère  est...  de  diverses  couleurs. 

<:at.  Esr.  Pantera.TOKT-  Panthera.  n .Pantera. 

1.  Panteron,  s.  m.,  panteron,  sorte  de 
pierre  précieuse. 

Panteron,  es  peyra...,  es  rog  ,  vert ,  faiibel , 
purpnrenc  et  rozenc. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  191. 

Panteron  ,    c'est   pierre...,    il  est  rouge,   vert, 
fauve  ,  pourpré  et  rose'. 

PAO,  PAHO,  PAU,  S.  m.,  lat.  pavo,  paon. 
Apres  aiatz  un  pao, 
La  pel  del  peitz  H  romparetz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Ayez  après  un  paon,  la  peau  de  la  poitrine  vous 
lui  romprez. 

Lo  PAHO  se  horgolhozis  de  sa  choa  e  lo  gai) 
de  sa  lesta. 

f^.  et  Fert.,  fol.  104. 
Le  paon  s'enorgueillit  de  sa  queue  et  le  cocj  de  sa 
ti"-le. 

So  qa'  el  pacs  dis  a  la  gralha. 

Bertrand  de  Lorn  :  Un  sirvenlcs. 
Ce  que  le  paon  dit  à  la  corneille. 
CAT.  Pago.  ESP.  Pavon.  port.  Pafào.   it.  Pa- 
vane. 

1.  Paonat,  adj.,  nuancé  comme  les  cou- 
leurs du  paon,  brillante. 
Ac  goneila  ben  taillada  , 
D'nna  bruneta  paonada. 

Roman  de  Jaiifre,  fol.  ^. 
Eut  tunique  bien   taillée,  d'une   brunelle  ^|■i/- 
/nnfee. 

PAPA,  s.  m.,  lat.  papa,  pape. 

Lo  PAPA  fa  de  perdon  gran  largucza. 
Le  chevalier  du  Temple  :  La  e  dolor. 
T.e  pape  fait  de  pardon  grande  largesse. 
Qni'l  PAPA  pognes  cilar 
A  maior  de  se ,  fora  bo. 

FOLQIIET  DE  Ia'NEL  :  Al  l)«n  vov . 


PAP 

Qui  le  pape  pourrait  citer  à  plus  grand  que  lui  ,' 
(ce)  serait  bon. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Papa. 

2.  Papat,  s.  m.,  lat.  papaïm.?,  papauté. 
El  fos  gitat  fora  del  papat. 

-    Ocupet  lo  papat. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  20. 
()u'il  fût  jeté  hors  de  la  papauté. 
Occupa  la  papauté. 

Aquest  près  lo  papat  1'  an  de  nostre  Senhor 

.CLV. 

Cat.  dels  apost.  de  Rama,  fol.  19. 
Celui-ci  prit   la  papauté  l'an  de  notre  Seignom 
cent  cinquante-cinq. 

CAT.  Papat.  ESP.  PORT.  Papado.  it.  Papato. 

3.  Papal,  ftdj.,  lat.  papalî*,  papal. 
Per  letras  papals. 

Cat.  dels  apost.   de  Roma,  fol.  170. 
Par  lettres  papales. 

La  dignitat  papal. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  19. 
La  dignité  ;;(7;jn/e. 
CAT.  ESP.  PORT.  Papal.  IT.  Papale. 

4.  Antipapa,  s.  m.,  lat.  antipapa,  anti- 
pape. 

Lo  veray  papa...  fngic  en  Fransa  ,  e  lo  an- 
tipapa deiuoiet  a  Roma. 

l'Vron  très  ANTIPAPAS. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  21. 

Le   vrai  pape...  fuit  en  France,  cl  Vantipapedu- 
nieura  à  Kome. 

Firent  trois  antipapes. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Antipapa. 

PAPAGAI,     PAPAGAY,     PAPAGUAI,     PAI'A- 

OUAY,  S,  m.  ,  perroquet. 

Papagay,  trop  es  bel  parliers. 

Arnaud  de  Carcasses  :  Dins  un  verdier. 
Perroquet,  tu  es  fort  beau  parleur. 

Si  us  escaravais 
Si  fenhia  patagcais. 

P.  Cardinal  :  Pus  ma  boca. 
Si  un  scarabée  se  feignait  perroquet. 
Entr'els  auzels,  algas  uzo  del  pe  cum  home 
de  la  ma  ,  cum  so  papagcay  et  pellica. 

Elue,  de  las  propr.,  foi.  48- 
Parmi   les  oiseaux,   aucuns   se  servent  du  pied 
comme  l'hommede  la  main  ,  comme  sont  pcrroyutls 
i-l  pélicans. 


PAP 

CAT.  Papagall.   est.   Papagayu.    pour.    Papa 
gaio.  iT.  Papagallo. 

PAPALLO  ,       PABALHO  ,       PAVALHO ,      PA- 

VAiLLO,  S.  m.,  lat.  PAPir/o,  pavillon , 
tente. 
Voyez  MuRATORi,  Disx.  33. 
Eliues  e  brans,  tendas  e  papai-los. 
Granet  :  Comte  Karle. 
Heaumes  et  glaives,  tentes  ni  pavillons . 
S'  ar  uo  vezem  tendas  e  pabalhos, 
E  mnrs  fondre  e  cazer  autas  tors. 
Bernard  de  Rovenac  :  Ja  no  vuelh. 
Si  nous  ne  voyous  maintenant  tenlcs  et  pai'illons, 
et  murs  écrouler  et  tomber  liantes  tours. 
Fes  venir  son  pavalho, 
E  la  gelda  que  mena  la  garizo. 
Roman  de  Gcrard  ch:  Rossillon,  fol.  lo6. 
Fit  venir  son  pavillon,  et  la  troupe  qui  mène  l'é- 
quipement. 

CAT.    Pabello ,  pavello.   esp.  Pahellon.    port. 
Pavelhao.  iT.  PadigUone. 

PAPAVER,  s.  m.,  lat.  papayer,  pavot. 
Car  très  papayers  hi  a  vers, 
So  es  blancs  e  vermelh  e  ners. 

Deudes  de  Prades  ,  jduz.  cass. 
Car  il  y  a  trois  pavots  vrais ,  c'est  blanc  et  ver- 
meil et  noir. 

Papaver...  val  a  far  oli. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  219. 
Pavot...  vaut  à  faire  liuile. 
PORT.  Papoula.  iT.  Papavero. 

■2.  Paver,  s.  m.,  pavot. 

Qui  de!  paver  lo  snc  trai. 

Deldes  de  Prade.s  ,  Atiz.  cass. 
Qui  du  pavot  tire  le  suc. 

PAPIRI,  .y.  m.,  lat.  papvr/w,  papyrus. 

Papiri  es  junc  apte  a  far  luecas  perardie, 
quan  es  dezicat. 

Elue,  de  las  propr.  j  fol.  218. 

Papyrus   est  jonc  propre  à  faire  mèches   pour 
brûler,  quand  il  est  desse'clic'. 
EST.  Papiro,  port.  Papjro.  ir.  Papiro, 

1.  Papier,  s.  ///.,  lat.  PAPYRMi,  papier. 
Lo  pargames  e  lo  papier  que  sera  cngln- 
datz  sus  la  taula. 

Liv.  de  Syilrac ,  fol.  i38. 
Le  pan  liemiii   cl    b-   papier  i^t\'\   scia   colle  siii   bi 
I..MC. 


PAR 


4.;^ 


La  caisLa  de  papibk. 

Carlulaire de  Montpellier ,  fol.  116. 
La  caisse  de  papier. 
CAT.  Paper,  esp.  port.  Pape/. 

PAR,  ar/J.,  lat.  par,  |>air,  pareil,  sem- 
blable, ci^al. 

leu  no  sui  pars 

Als  antres  trobadors. 

Gavai;dan  le  Vieux  :  leu  no  sui. 
Je  ne  suis  pas  semblable  aux  autres  troubadours. 

Substantiv.  Icu  fora  pars  d'  un  dels  sans. 
Cadenet  :  Bel  volgra. 
Je  serais  l'égal  d'un  des  saints. 

No  us  sap  PAR  ni  companho. 
Car  tug  li  valen  baro 
Valon  per  vostra  valensa. 

P.  Vidal  :  Pus  tornat. 
Je  ne  vous  sais  pair  ni  compagnon,   car  tous  lus- 
vaillants  barons  valent  par  votre  valeur. 
El  mon  non  sai  sa  par. 

Bertrand  de  Bopn  :  Ges  no  mi. 
Au  monde  je  ne  sais  sa  pareille. 
Loc.     Nosire  reys  qu'  es  d'  onor  ses  par. 

Bernard  d'Aubtac  :  ÎVostre  reys. 
Notre  roi  qui  est  en  honneur  sans  pareil. 
De  cella  qu'  outre  las  gensors, 
Esta  de  beutat  ses  par. 
Raimond  de  Miraval  :  Ane  nonatendiei. 
De  celle  qui,  parmi  les  plus  gentilles,  est  de  beauté 
sans  pareille. 

ANC.  FR.  Sovent  li  fesoit  ses  oeilles 

^on  per,  s' eles  crent  pareilles; 
Et  sovent  les  rapareiUoit , 
Se  non  pareilles  les  trovoit. 

Roman  du  Renart ,  t.  1  ,  p.  2^5. 
Parle  nombre />«/•  ou  iinpar  des  .syllabes. 
Rabelais,  liv.  JV,  cb.  S;. 

—  Compagnon,  époux. 

Puey  qne  la  tortre  a  perdut  son  par  ,  jamavs 
no  se  ajnsta  al)  autra. 

F.  et  Vert.,  fol.  98. 

Depuis  que  la  tourterelle  a  perdu  son  co?npagnon, 
jamais  elle  ne  s'accouple  avec  autre. 
Costa  si  fe  sezer  regiiia  Florlpar, 
De  Tantra  part  rey  Gui,  que  l'a  presa  per  par. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  5oo3. 

A  côte'  de  soi   il   fit  asseoir  la   reine  Floripar,  de 
l'autre  part  lo  roi  Gui  ,  qui  l'a  prise  pour  épouse. 

—  Pair,  en  parlant  de.s  seigneurs  d'une 
noblesse  ('gale ,  sorte  de  dignité. 


/|i4 


PAR 


La  (b  Boecis,  e  foren  i  soi  par. 

Poème  sur  Boèce . 
Là  fut  lioècc,  et  y  lurent  ses  pairs. 

Ce  nom  se  donnait  plus  particnlière- 
njent  aux  membres  de  la  cour  que  les 
romans  disent  avoir  été  instituée  par 
Charlemagne. 

Alexandres  vos  laisset  son  donar, 
Et  ardimea  Rotlan  e  'Ih  dotze  par. 
Bambacd  de  Vaqueiras  :  Senber  marques. 
Alexandre  vous  laissa  sa  largesse,  et  la  hardiesse 
fiuland  et  les  douze  pairs. 
Eihs  .XII.  PARS  de  Fransa. 

Philomena. 
Les  douze  pairs  de  France. 

ANC.  FR.  Entres  ces  pars  de  France. 
Les  nobles  pars  de  France. 
Roman  franc,  de  Fierabras,  liv.  II,  part.  II, 
cU.  9  et  l5. 
.-iclv.  coinp.  AdoDC  sanbr'ien  lo  vostre  afar, 
E  vos  lo  mien,  tôt  par  e  par. 
B.  DE  Ventadour  :  Quan  lo  Loscatges. 
Alors  je  saurais  la  voire  affaire,  et  vous  la  mienne  , 
tout  égal  à  égal. 

t:AT.  ESP.  PORT.  Par.  it.  Pare,  pari. 

■1.  Paria,  s.  /.,   comparaison,  ressem- 
blance, parité,  égalité. 

Sî  cum  r  estela  jornaus 
Que  non  a  paria, 
Es  vostre  rie  pretz  ses  par. 
Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum  Percevaus. 
Ainsi  comme  l'eloile  du  jour  qui  n'a  pas  de  com- 
paraison, votre  riche  rae'rite  est  sans  pareil. 
Aqaest  parelh  fai  paria. 

Bernard  de  Venzenac  :  Lanquan. 
Ce  couple  fait  égalité. 

—  Alliance,  accouplement,  compagnie, 
société,  familiarité,  accointance. 

Manda  sos  amies,  cels  qu'  ab  lui  an  paria. 

GUILLAU;\IE  DE  TlIDELA. 

Mande  ses  amis ,  ceux  qui  avec  lui  ont  alliance. 
Mais  vueil  estar  al  vostre  niandamen. 
Que  d'autr'  aver  s'  amor  e  sa  paria. 

Cadenet  :  Per  jois. 
J'aime  davantage  être  au  votre  commandement , 
([ue  d'avoir  d'une  autre  son  amour  et  son  accoin- 
tance. 

Aras  no  ns  plai  mes  chans  ni  ma  paria. 
GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Rei  glorios. 
Maintenant  ne  \ous  plaît  mon  chant  ni  ma  com- 
pagnie. 


PAR 

Mais  valria  cen  tans  aver  paria 
D'  orne  paubre,  e  mais  profîcLaria. 

R.  Gaucelm  :  Uusirveulcs. 
Davantage  vaudrait  cent  fois  avoir  la  compagnie 
d'homme  pauvre  ,  et  elle  profiterait  davantage. 
A  tota  gens  play  sa  paria. 

G.  Olivier  d'Arles,  Câblas  triaclas. 
A  toutes  gens  plaît  sa  société. 
Loc.       Ans  li  falsa  paria. 

T.  d'une  dame  et  de  son  ami  :  Amicx. 
Mais  lui  fausse  compagnie. 

3.  Parier,  adj. ,  égal,  pareil,  sembla- 
ble, comparable,  accointé. 

Per  que  negus  no  l'es  de  pretz  pariers. 
T.  DE  Rambaud  ,  d'Adhemar  et  de  Perdigon  ; 

Senber. 
C'est  pourquoi  nul  ne  lui  est  en  me'rite  compa- 
rable. 

Toz'  ab  qui  efz  parieira? 
En  r  enfant.'' 

G.  RiQtlER  :  L'  autr'  ier. 
Fillette,  avec   qui   êtes- vous    accointée?   Avec 
l'enfant? 

—  Accointant,  familier. 

leu  lo  jntge  per  dreg  a  traydor, 
Si  s  fai  pariers,  e  s  det  per  servidor. 
T.  DE  Gui  d'Uisel  et  de  Marie  de  Ventadour  : 
Gui  d'Uiselh. 
Je  le  juge  justement  pour  traître,  s'il  se  fait  ac- 
cointant, et  se  donna  pour  serviteur. 

—  Copropriétaire,  copartageant, socié- 
taire. 

Era  raolher  d'  un  cavayer  rie  e  poderos  de 
Cabaret,  pariers  del  eastel. 

f^.  de  Raimond  de  Miraval, 
Etait  femme  d'un  chevalier  riche  et  puissant  de 
Cabaret,  copropriétaire  du  château. 
.Substantif.  De  ben  araar  non  ai  parier. 
Deudesde  Prades  :  En  un  sonel. 
Pour  bien  aimer  je  n'ai  pas  pareil. 

Enueia  m,  par  sant  Marcelh,... 
Trop  PARIERS  en  un  castelb. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Mot  m' enueia. 
M'ennuie,  par  saint  Marcel,...  trop  de  copro- 
priétaires dans  un  château. 

1 .  Pakiaire  ,  .V.  m.,  sociétaire,  associé, 
confrère,  compagnon. 

Non  vuelh  esser  pansoniers, 
Pai'.s,  pARiAiRB  ni  pariers. 

G.  ADHEMAn  :  Comcnsanicn. 


PAR 

Je  ne  veui  être  toproprictaire,  pair,  sociéfaire  m 
pareil. 

5.   Pariadge,   s.  m.,  pariage,  sorte  de 
contrat. 
Dedens  los  termes  del  pariadge. 

Cou  t.  de  ConJom. 
Dedans  les  termes  iXa  partage. 

().  Paritat,  .V.  f.,  lat.  PMMTkTem,  parité, 

égalité. 
Si  tant  es  que  haian  paritat,  so  es  engaltar. 

Lejs  d'amorSj  loi.  26. 
Si  tant  est  qu'ils  aient  pai-ité,  c'est-à-dire  e'galite. 
CAT.  Paritat.  ksp.  Paridad    port.   Paridade. 
iT.  Parità,  parlcate,  paritade. 

7.  Paralel,  s.  m.,  lat.  para/lelc^,  pa- 
rallèle. 

Le  ters  cercle  apelam  paralei.  septentrional. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  108. 
Le  troisième  cercle  nous  appelons  parallèle  sci- 
Icntrional. 

Adjectiv.  Cercles  paralf.t.s,  que  vol  aitan  dire, 
com  cercles  qui  han  entre  si  égal  distancia. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  108. 
Cercles   parallèles,   (ce)  qui   veut   autant  dire , 
comme  cercles  qui  ont  entre  soi  égale  distance. 

CAT.  Bsp.  Paralelo,  tort.  Parallelo.  it.  Paral- 
lèle, paralello. 

8.  Pario,  nclj.,  pareil,  égal,  correspon- 
dant. 

Per  qne  araduy  siau  pario  d'accen. 

ÎS'ovïis  riinadas  pariona-s  son  can ,  aqui  on 
terniena  la  razo  o  la  inateria  ,  fîni.sho  amdiii 
Il  verset  qae  son  pario  per  accordansa. 
Leys  d'amors,  fol.  121  et  18. 

Pour  que  les  deux  soient  pareils  d'accent. 

Les  nouvelles  versifiées  correspondantes  soni 
quand,  là  où  le  sujet  ou  la  matière  finit,  finissent 
les  deux  versets  qui  sont  correspondants  par  accor- 
ilaiice. 

—  Siibstantii'.  Correspondance. 

L'  enipentatz  liordos  La  pario  amb  antre. 

Leys  d'amors ,  fol.  17. 
Le  vers  cnlé  a  correspondance  avec  l'auti''. 
<  AT.  Pario. 

c}.  Pariar,  V.,  copartager,  coposséder, 
êiro  (•i)jios>«'ssfiii'. 


PAU 


41. 'ï 


Que  cadaus  y  tenga  sa  dreichnra,  e  qn' en 
pario  bonamen  aissi  coma  lo  parier  den  o  far. 
Tit.  de  1242.  1)0AT,  t.  IV,  fol.  68. 

Que  chacun  y  tienne  sa  droiture  ,  et  qu'ils  en 
soient  copossesseurs  de  Lunne  foi  ainsi  comme  le 
copropriétaire  doit  le  faire. 

10.  Apariar,  v.,  apparier,  unir,  lier,  ac- 
cointer, accoupler. 

Us  al)  son  par  no  s  pot  apariar 
Ses  decebre. 

G.  RiQDlER  :  Forti  gucrra. 
Un  avec  son  pair  ne  se  peut  «nirsans  de'cevoir. 
La  tortre...  jamais  no  s'  apariaria  ab  autia. 

Naluras  d'alcus  auzels. 
La  tourterelle...  ne  ^'accouplerait    jamais    avec 
autre. 

Fig.     Malvestat  ab  pretz  no  s'aparia. 

Bertkand  du  Pl'get  :  Desirventes. 
Mc'cbancete'  avec  me'rite  ne  s'apparie  pas. 
Part.  prés.  Es  ne  pieitz  apparians, 

C  ades  li  par  que  '1  vengua  dans. 
R.  Vidal  de  Bezaldun  :  Unas  uovas. 
Il  en  est  pire  accointant,  vu  qu'il  lui  paraît  tou- 
jours que  lui  vienne  dommage. 

Part.  pas.  N'  es  hom  pus  certes 
E  geu  apairiatz. 

Amanieu  des  Escas  :  Ei  temps  de. 
On  en  est  plus  courtois  el  gentiment  accointe. 
CAT.  Apariar.  esp,  Aparear. 

11.  Desp.ariar,  V.,  lat.  dispararé',  dépa- 
reiller, déranger,  diviser. 

Adouc  r  obra  desparia. 

Lejrs  d'amors,  fol.  18. 
Alors  il  divise  l'œuvre, 
rr.  Dispaiare. 

12.  DlSPARlTAT,     S.f.,    lat.     DlSPARl/iTA- 

Tcm,  disparité. 
Podon  haver  paritat  o  dtsparitat  de  sillabas. 
Leys  d'amors,  fol.  17. 
Peuvent  avoir  parité  ou  disparité  de  syllabes. 
c:at.  Disparitat.  esp.  Disparidad.  port.  Dispa- 
ridude.  ir.  Disparitti ,  disparitate,  dispari- 
tade. 

liî.  Parelu,  s.  m.,  paire,  couple. 
Ane  no  vilz  pins  bel  parelh 
Del  donzel  et  de  la  donzela. 

R.  Vidal  ;  Lai  on  cobra. 
Vous   ne   vîtes  oncques  plus   beau  couple  que  L- 
iljmoiscl  et  la  damoiscUc. 


4i6 


PAR 


Noe  iutret  en  1'  arcba  ,  e  pies  tle  cascuna 
bestia  e  dels  auzels  nn  parklh  ,  que  mestier 
avia  de  mètre  eu  1'  archa. 

Lif.  de  Sydrac,  fol.  49- 

Noé  entra  dans  l'arche  ,  et  prit  de  chaque  bêle  cl 
des  oiseaux  une  paire,  qu'il  avait  besoin  de  mettre 
dans  l'arche. 

De  .II.  PARELHS  de  barras  la  porta  es  establia. 
Roman  de  Fierabras,  v.  3967. 

Par  deux  paires  de  barres  la  porte  est  assurée. 
CAT.  Parelh. 

—  Pareil ,  mesure  équivalente  au  .«etier. 
.Vm.  .M.  PARELHS  de  grans  e  pro  vianda. 
Philoihena. 
Huit  mille  pareils  de  grains  et  assez  de  victuaille. 

Ce  mot  fut  aussi  employé  adjective- 
ment,  et  signifia  pareil,  semblable, 
comparable. 

Tan  pros  domna ,  e  quar  uo  i  truep  parelh  , 
M'  enten  en  lieis. 

Rambaud  de  VaqueirAS  :  Era  m  requier. 
Si  noble  dame  ,  et  parce  que  je  n'y  trouve  sembla- 
lile,  je  m'afl'ectionue  à  elle. 

I  /|.  Parelha,  s.f.,  compagne,  femelle. 

El  temps  qu'el  rossinhol  s'  esjaa 
E  fa  SOS  lays  sotz  lo  vert  fuelh 
Per  sa  parelha,  can  1'  acnelh. 

Deudes  de  Prades  :  El  temps. 
Au  temps  que  le  rossignol  se  réjouit  et   fait  ses 
lais  sous  la  verte  feuille  pour  sa  compagne,  quand 
elle  l'accueille. 
CAT.  Parella.  Esr.  Pareja.  port.  Parelha. 

ï  5.      PaRELHAR  ,     PAREYLLAR  ,      PAREIAR, 

PAREJAR,  V. ,   apparier,  assortir,  ac- 
cointer, unir. 

Parelha R  parelhadura 
Devem ,  ieu  e  vos,  vilaua. 
Al  abric,  lonc  la  pasiura. 

MaRCABRLS  :  L'  autr'  ier. 
-■^/^Dorie/'accouploment  nous  devons  ,  moi  et  vous, 
villageoise  ,  à  l'abri ,  le  long  du  pâturage. 

Doiiibre  Dieus  crei  que  m' o  parelh. 

Gav AUDAN  LE  Vieux  :  L'  autre  dia. 
Je  ciois  que  le  seigneur  Dieu  me  Vassortil. 
l'en  sai  pareyllar  e  far  motz 
Fias  e  clars. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Era  pus. 
.le  sais  bien  assortir  et  faire  mots  simples  et  clairs. 

—  Se  comparer,  s'égaler. 


PAR 

Una  doaa  sai  que  no  troba  par 
Que  de  heutat  puesc' ab  lei  pareiar. 

AiMERl  DE  Peguilain  :  Tol7.  hom  qui. 
Une  dame  je  sais  qui  ne  trouve  pareille  qui  de 
beauté'  puisse  s'égaler  avec  elle 
EST.  Parear.  it.  Pareggiare. 

16.  Parelhadura,  s.  f.,  accointance  , 
accouplement. 

Parelhar  parelhadura 
Devem,  ieu  e  vo.s,  vllana , 
Al  abric,  loue  la  pastura. 

MarcABRUS  :  L'  autr'  ier. 
Apparier  accouplement  nous  devons,  moi  et  vous  , 
villageoise,  à  l'abri  ,  le  long  du  pâturage. 
ANC.  ESP.  Fae  a  mi  appareiada  por  esta  razou. 
Poema  de  Âlexandro,  cop.  344- 

ly.  Aparelhar,  aparellar,  apareillar, 

APAREYL4R,  APPARELHAR,  APPARELLAR, 

APPAREILLAR,  APPAREYLLAR , -y.,  appa- 
reiller, apprêter,  préparer. 
Ni  ren  que  pnesca  apareyllar. 
Car  segner,  a  nostre  dinar. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Ni  rien   que  je  puisse  apprêter,  cher  seigneur  , 
pour  notre  dîner. 

Fan  APPARELHAR  cafas  viandas  et  en  tantas 
de  manieyras. 

y.  et  Vert.,  fol.  21. 
Ils   font  préparer  aliments   rares  et  en  tant  de 
manières. 
Fig. 
k'ij-  apareyllat  gancb  a  lu  et  a  ton  frayre. 

l^.  de  S.  Honorât. 
J'ai  apprêté  joie  pour  toi  et  pour  ton  frère. 
Can  SOS  sens  miels  1'  aparelha 
Koiuans ,  o  lenga  latina. 

Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels. 
Quand  sa  raison  lui  apprête  mieux   roman  ,   ou 
langue  latine. 

—  Arranger,  disposer,  combiner,  faire 
des  préparatifs  p(»ur. 
K.  IVlagnes  fe  aqni  aparelhar  sas  tendas. 

Philomena. 
Charleraagne  fit  disposer  là  ses  tentes. 
Honorai  appareylla  mantenent  son  camiti . 

F.  de  S.  Honorât. 
Honorât  aussilôt/niV  des  préparatifs  potirsdi  roule. 
Fig.  En  nias  chan.sos  no  puesc  aparellar 
Dos  iiiotz,  qu'ai  teis  nom  lays  marritz  chazer. 
FoLQiET  DE  Romans  :  Meravil. 


PAR 

Dans  mes  chansons  jf  ne  puis  (/i.v/'o.tcf  dcm  nml-i, 
fju'aii  troisième  je  ne  nie  laisse  clioir  marri. 
Gen  m'  ArAREti.i. 
De  far  leu  chaiisoD  graziJa. 
G.  Raimond  de  G[Roneli.a  :  Gon  m' apareill. 
Je    m'apprête   gentiment   à    faire    jirnmptcmitit 
rliansoQ  agréable. 

Que  s'  aparkii.i.on  de  foiii'. 

Roman  de  Jaufif,  fol.  fi?.. 
Qu'ils  %e  disposent  à  frapper. 
Cbascan  jora  s' arinavan  e  s'  AP\RF.II.I.Av^^ 
<1e  venir  a  In  batailla. 

/'.  de  Bertrand  de  linrn. 
Chaque  jour  ils  s'armaient  et  ^'apprêtaient  pour 
venir  à  la  liataille. 

—  Comparer. 

Meiavilhas 
Vas  CUV  res  no  si  atarei-ha. 

Los  Xy^  signes  de  lafi  de/  nmii. 
Merveilles  vers  qui  rien  ne  se  compare. 
Non  truep  qui  ab  nii  s'  aparelh. 

B.  Martin  :  Karai  un. 
Je  ne  trouve  qui  avec  moi  se  compare. 
Car  negna'  aotra  ab  lieis  no  s'APARrrr  i.\ 

De  prêt/,  entier. 

P.  Vidai.  :  S'  ieu  fos  en. 
Car  nulle  autre  avec  elle  ne  se  compare  en  me'ritc 
accompli. 

—  Appareiller,  terme  de  marine. 

Pney.s  an  apareii  lat  barcas. 

V.  de  S.  Honorât. 
Puis  ont  appareillé  harques. 

—  S'apparier,  s'accointer. 

Per  Cri.st,  foit  mal  b'  aconseilla 
Drnt7.  qu'  ab  vicilla  .s'  apareii.i.a. 

Algier  :  Era  quan. 
Par  Christ ,  s'avise  fort  mal  galant  qui  avec  vieille 
'Caccointe. 

Part.  pas.  En  aissi  APAREir.i.AT  a  lei  de  fol. 
1^.  de  S.  Honorât. 
P.ir  ainsi  arrangé  à  manière  de  fou. 

Aparelhat  e  volontos 

de  far  e  de  dir. 

Brev.  d'amoVj  fol.  l8. 
Disposé  cl  dc'sireux...  de  faire  et  de  dire. 
CAT.  ytparellar.    esp.   /Iparejar.    port.   Àppa- 
relhar.  it.  Apparecchiare. 

i8.  Aparf.lh  ,    V.   m.,  appareil,  prépa- 
ralif,  ap|irit. 
ni. 


PAP,  417 

Ac  fali  tôt  .son  apahh  11  , 
Portan  de  torires  .1.  j)itrelh. 

Brei'.  d\,mor,  fol.  8.». 
Eut  fait  tout  son  apprêt ,    porl.Tiil   une   paire  île 
tourterelles. 

ANC.  <:;\r.  Aparell.  k-si-.  Aparejo.   pour.  Appa- 
relho.  IT.  .Apparecchio. 

\\).    APAr.l'.I.HAAtKN  ,    APARKI.r.AMEN,  .V.   lit., 

appareil,  apprêt,  ajustement. 

Qu'en  paradis  .sanht  apauei.t.amex 
De  corona  de  vida  dignanieii 
I.'  apai'i'lletz.  ' 

PoN.s  Santeuil  de  Toui.olsf.  :  Marrilz  cum. 
Qu'en  paradis  saint  appareil  de  couronne  de  vie 
dinnemcnt  vous  lui  prépariez. 

Avia  f;i<»  son  aparelhamen  de  no.ssas. 

/'.  de  Raimnnd  de  Miraval . 
.\vait  fait  son  apprêtée  noces. 
Dell  aver  snn  lieg  ab  son  ap\relhamen. 
Refila  de  S.  Benezeg ,  fol.  38. 
Doit  avoir  son  lit  avec  son  ajustement. 
ANf:   KR.  Quant  il  virent  Vapareilleinent  que  li 
roial  faisoient...  Et  entra  en  Aquitaine  .'1 
giant  apareiUeinent  de  bataille. 
Ci,r.  de  Fr.  Ker.  des  Hist.  de  Fr.,  I.  III,  p.   171 


ANC.  DSP.  Aparejainieiito.  it.  Apparecchiainento . 

7.0,  Desparelhar  ,  V.,  séparer,  désunir, 
déparier. 

A  pane  no'ls  desparelha. 

Ra.mdadd  de  Vaqueiras  :  El  so  qm-. 
Peu  s'en  faut  qu'il  ne  les  désunisse. 
F.sp.  Desparejar.   port.  Desparelhar.  it.  Spa- 
recchiare. 

ai.  CoMPAR,  fidj.,  lat.  compar,  pareil, 
égal,  semblable. 

Compar,...  vol  dire  aytan  qno  pnrilatz ,  s.i 
es  engals  nombre  de  .sillabas. 

Lejs  fl'amors,  fol.  1^5. 

Semblahle,...    veut  dire   autant   comme  parité, 
r'esl-à-dire  égal  nombre  de  syllabes. 

'22.    COMPARATIO,   COMPARASO,    S.    f.,   lat. 

comparatio,  comparaison. 

Non  deu  hom  far  comparaso. 

Bres>.  d'amor,  fol.  i^;!. 
On  ne  doit  pas  faire  de  comparaison. 
Adi'.  coinp.  Tota  la  vida  d'un  home,  si  vivia 
.M.  ans,  es  a  penas  sol  .1.  moracn  a  oom- 
PMiATH)  de  r  anira  vida,  que  durara  ses  (i. 

53 


4i8 


PAPi 


Coma  vil  oiilui;i  in  compauatio  dv.  .1. 
liella  nriua. 

De  grau  gloria  c  de  gran  honor  ses  (iimpa- 

RATtO. 

y.  et  Ferl.,  fol.  27,  3 1  cl  i'i. 

Toute  la  vie  d'un  homme,  s'il  vivait  mille  ans  . 
isl  à  peine  un  seul  moment  en  comparaison  Ae  l'iiii- 
Ire  vio,  qui  durera  sans  fin. 

('(imnic  vile  ordure  en  coinptiiaison   d'une   LcUc 

n  ■  grande  gloire  el  de  grand  honneur  sans  com- 
juiraison. 

cAT.   Comparnciô.    esp.    Comparacion.    ronT. 
ComptiTacào.  vv.  Compafnzione . 

■x'\.  (loMPATiANSA  ,    S .  f.  ,    compaiaisoii  , 
jiarallèle. 

No  s  ne  pot  comp^ransa 
Far. 
T.  DE  Guillaume  et  de  G.  Riquier  :  Giraui. 
Ke  s'en  peut  faire  comparaison. 
<;at.  Cornparansa.  anc.  esp.  Comuaranza. 

■j.'^.  CoMPARAMF.N,  S.  111.,   coiiipariiisoM  , 
parallèle. 
Àdv.  comp.    La  luisericordia  de  Dieu 

Es  niajers  ,  ses  compap.amenz. 
Que  ueguns  mortals  fayllimenz. 
/'.  de  S.  Honorât. 
La  miséricorde  de  Uieu  est  plus  grande,  sans  com- 
paraison, que  nul  mortel  man<[uemont. 

j5.  Compar^tiu,  af//.,lat.  comparativ«.v, 
comparatif. 

(Sou)  roMPARATiVAs  iiiays...  mens,  etc. 
Leys  d'amors,  fol.  100. 
(Sont)  comparatives  plus...  moins,  etc. 
Siibstaitt.  CoMPARATius,  es  regularmeus  atjnela 
lueteyssa  votz  de  posiliu  ab  aquest  adverlji 

mciys  o  plus. 

TjCJS  d'amors,  fol.  49- 
ComparatiJ",  c'est  régulièrement  celte  même  voix 
du  positif  avec  cet  adverbe  davantage  ou  plus. 
(AT.  Comparatitt .  esp.  port.  it.  Coinparativo. 

'->.G.  CoMPARAR,  ?;.,  lat.  compararc,  com- 
parer, égaler. 
Lo  fa  COMPARAK  a  vils  Lestias ,  so  es  a  porcs. 

r.etVert.Jo\.^!l. 
Le  fait  comparerk  viles  bêles,  c'est-à-dire  à  porcs 
Se...  coMPvRA  a  la  vera  sancta  Maire. 
Doctrine  des  Vaudois. 
Se...  compare  à  la  véritable  sainte  Mère. 


PAR 

.-/(/r.  ctiinp.  Sapchatz  qu' almorna  val  uiay, 

Ses  compap,ar,  quant  houi  la  fay 
Douan  de  sos  bes  temporals. 
Bref,  d'amor,  fol.  72. 
Sache/,  ([u'aumôue  vaut  mieu.x.  ,    sans  comparer , 
quand  un  la  fait  en  donnant  de  ses  biens  temporels. 
Parc.  pas.  Es   COMPARAT?. 

Al  dicb  ferreiial  paradis. 

jiref.  d'amor,  fol.   192. 
Kst  comparé  audit  paradis  terrestre. 
Son  be  comparât/,  a  volps  per  barralz  e  jier 
ti'icliaria. 

r.  el  Fert.,  fol.  23. 
Sont   bien   comparés   à   renard    pour    fraudi'    il 
pour  tromperie. 

ANC.  KR.  Richatt  et  rov  Heuri  sou  père. 
Qui  la  folie  au  lils  compère. 

G.  GuiART  ,  t.  I ,  p.  62. 
f:AT.  iisp.  PORT.  Comparar   !t.  Comparare. 

97.  AcoMPARAR ,  V.,  com|)a!er. 

Mas  SOS  maltrailz  no  s  fav  acomparar 
Al)  sel  del  croy. 

T.  DE  G.  RlQUlER  et  de  HeNbi  :  Seuhcr  Enric. 
Mais  son  tourment  ne  se  fait  pas   comparer  i\\i\: 
celui  du  mécliaut. 
CAT.  Acomparar. 

■iS.  CoNTRAPAR,  odj.,  pareil,  égal,  .spm 
hlable. 

Mas  un  rey  no  M  sai  contp.apar 
De  largueza. 

Folquet  de  Lunel  :  Aï  bon  rey. 
Mais  UH  roi  je  ne  lui  sais  semblable  en  largesse. 

PARABOLA,,v./.,  lat.  parabola,  para- 
bole. 

Parabola,  es  exposilios  e  declaratios  d'uua 
cauza  mens  conoguda  per  autra   mays  cono- 
guda,  per  alquaa  semblausa  qu'an  entre  lor. 
Lejs  d'amors,  fol.  i^o. 

Parabole  ,  c'est  exposition  et  déclaration    d'uni- 
chose  moins  connue  par  autre  plus  connue  ,  par  au- 
cune ressemblance  qu'elles  ont  entre  elles. 
CAT.  esp.  port.  it.  Parabola. 

2,  Paraula,  s.  f. ,  bas.  lat.    para^oi.a  , 

parole ,  discoiir.s. 

On  trouve  (lan.s  la  Fiilgute  : 

Addidit  quoque  Job  ,  assnniens  parabolam. 
Job,  c.  27,  V.  I  ,  et  c.  29,  V    I. 


,  PAR 

f  ... 

f.         ■  Ah.siiii)j)tac|iu'  l'AHALOLv  su;i  ,  ilixil...  ;iil. 

?:  ISUMEB.  ,   C.    23  ,    V.  7  cl   l8. 

Le  i^lossairc  ajouté  à  la  collection  de 
l)(Miis  le  Petit,  mort  en  5'»(),  porte  : 
Qui  dicit  iu  rustica  p.\nABoi,,v  tingareli. 

Un  capitulairc  de  853  : 
Noslri  seniores...  parabolaverunt. 
Un  autre  de  857  • 

Insimul  ivvraboi.are  potuissemus. 
Dans  un  tilrc  de  l'an  9G0,  rapporté 
•i  11  tome  II,  p.  43,  du  Choix  des  Poésies 
(^risinalcs  fies  Troubadours,  on  lit  : 

tpsas  tarabot.a.s  qiia'  ipse  Isarnus  dizira 
;ul  ipso  Froterio  aut  per  suum  inissuin  li  iniin- 
il  (ira. 

Le  poc'me  sur  Boèce  présente  l'em- 
ploi du  verbe  pakt.ar. 
le  son  serino  denant  tolz  en  aytalhs  paraulas. 
Philomena. 
Fit  son  iliscours  devant  tous  en  telles  paroles. 
Non  vol  mas  paraulas  aazir. 

Richard  de  Barbezieux  :  Be  m  cuiava. 
Ne  veut  mes  paroles  ouïr. 

A  penas  pot  formir 
Sa  paraui.a. 

Pioman  de  JtuiJ're,  lui.  60. 
A  peine  il  peut  fournir  sa  parole. 

—  Loi,  commandement,  ordre. 

Aiizir  volontiers  la  paracla  de  Dieu  e  los 

.sermos. 

r.et  rert.,io\.^\. 

Entendre  volontiers  la  parole  de  Dieu  et  les  ser- 
mons. 

Ella  lo  felz  ausire  per  paraula  del  lei  d'A- 
ragon. 

/^.  de  Bertrand  de  liorn. 
K.lle  le  fil  oceire  par  parole  du  roi  d'Aragon. 
Fig.  Aquells  que  vendon  la  paraul/v  de  Dici;, 
que  predico  principalincns  per  travre  de- 
niers. 
Paraulas  ociozas....  paraulas  serpeulinas 
«•  vpninosas. 

f^.el  Vert.,  fol.  l«  et  33. 
;  <'.cux.  ([ui  vendent  la  parole  de  IJieu ,   <jui   ])rè- 

'        «liciil  principalement  pour  tirer  deniers. 
(•  l'arolcs  oiseuses,...  paroles  de  serpent  el   »eni- 


PAR 


110 


I oc.  (lant  liom  es  ardens  de  hataliiar  o  d'  avcr 
paraulas  ab  alcona  porsona. 

Lii>.  de  Sjdrac ,  loi.   101  . 
Quand  on  est  empressé  de  disputer  ou  d'avoii  de-; 
paroles  avec  aucune  personne. 

Sa  PAi;  \t:LA  atendre. 

lî.  Di;  \  ENTADOUR  :  Auiors  e  (luc. 
tenir  sa  parole. 

Contensos,  es  cant  se  desiuenlon  Y  us  al  au- 
tre o  se  dizon  grossas  paraulas. 

r.  et  k'erl.,  loi.  2".. 
Disiuilc  ,  c'est  quand  ils  se  donnent   des  deinenlls 
f';in  à  l'autre  ou  m:  disent  de  grosses  paroles. 
En  las  paraulas  d'  aquels  sy  deu  hom  fia!'. 
Lw.  de  Sydrac,  loi.  l3i . 
Au\  paroles  de  ceux-là  on  doit  se  fier. 
En  PARAULAS  ociozas  pot  boni  peccar. 
Lo  fi'ug  glorios  de  paraula  de  vida. 

V.  et  Fert-,  fol.  22  et  3-;. 
i)n  peut  pêcher  en  paroles  oiseuses. 
Le  fruit  glorieux,  de  parole  lie  vie. 
y^df.  comp.  Deus  no  vol  pas  que  1'  auiein  so- 
lariien  per  paraui.a,  mais  en  failz. 

Trad.  de  Bède,  fol.  23. 
Dieu  ne  veut  pas  que  nous  l'aimions  geulemenl  en 
jxirole,  mais  en  faits. 

A!\-r.  FR.  "Vons  enstes  sur  cela  de  grosses  pa- 
roles avec  sa  majesté. 

Mémoires  de  Sullj,  t.  1 ,  [i.  i3i). 
ANC   ir.  Unde  sopra  di  eiô  raetio  la  mia  pa- 
rait la ,  elle  a  voi  ,   ne  alcuuo  non  intendo 
più  faccia  niistieri. 
Le  fallanie  délie  divizie  affogano  la  paraiila 
di  Dio,  e  la  paraiila  di  Dio  viJa  d' anima  è. 

GuiTTONE  d'Arezzo  ,  letl.  i  et  3. 

(AT.    Paraiila.   esp.  Palabra,    port.  Palavra, 
lï.  M  on.  Parola. 

Vovez  AvKU. 

\.  Parauleta,  s.  J.  r/////.,  j)etite  parole, 
douce  parole. 

Per  plus  enganar  la  gen  , 

Ab  proverbis  daaralz  de  sen 

El  ab  PARAULtTAs  venais, 

Ydl  f.ir  creyrc  del  ben  qn' es  maîà, 

AiMERi  DE  Peguilain  :  D'aisso. 
Pour  tromper  davantage  la  genl,  avec  provcriies 
dores  de  sens  et  avec  douces  paroles  vc'nales ,  il  veu  t 
faire  accroire  du  bien  qu'il  est  mal. 
t w    Parauhta.  \.sv.  Valalnita.  ir.  ParoUtta. 


420 


PAR 


/j.  Parlauura  ,  j.  yij  langage,  manièrf 
de  parler. 

Molt  Pli  plalz 

"VoSlra    PARLAIltRA. 

Pierre  d'Al'VEBGNE  ;  Ben  lia. 
Moult  me  plaît  voire  langage- 

AKC.    KH. 

A.s  Noruianz  l'euveia,  ki  soiii  \nr  parlèiire. 
Roman  Je  Roii ,  v.  1227. 

Car  bien  voi  oie  aperteuient, 
Par  vostre  parléure  baude  , 
Que  vous  estes  foie  ribaude. 

Roman  de  la  Rose,  v.  7013. 
t.',p.  Parladuria.  port.  Palradura.  it.  Parlu- 
diira,  parlatura. 

5.  Parlaria,  s.f.,  parlage,  bavardage. 

Auripelat  de  tarlaria. 

Deuues  de  Pbades  ,  Atiz.  cass. 
[îrillanle'  de  pnrlage. 

I-'olas  PARLARIAS. 

r.etFert.,  fol.  91. 
Fous  bavardages. 

ANC.   FR.   Que  trouverons-nous  que  sopbisti- 
queries  et    règles  confuses  et   incertaines 
ilans  la  logique  on  art  de  parlerie. 
Camus  de  Belley,  Diversités,  1. 1,  fol.  3o2. 

(AT.  ESP.  Parleria. 

6.  Parlament  ,  PARLAMEN,  S.  Ju.,  entre- 
tien, conversation. 

Venc  ab  ela  a  pari.amen. 

Tare  de  ilGS- 
Vint  avec  elle  à  conversation. 
leu  sa!  so  que  cascus  ditz 
Al  pus  celât  parla men. 

Bauiond  de  fthnAVAL  :  S'ailrcg  Uk. 
.le  sais  ce  que  chacun  <lit  dans  le  plus  sucrcl  en- 
Ireticn. 

—  Ca(|iietage,  babil. 

Qui  aira  parlament  estengera  inalicia. 
Trad.  de  B'ede,  fol.  33. 
Qui  liait  caf/tietage  e'teindia  malice. 

—  Conférence ,  congrès. 

I-"on  ordenatz  per  lor  uns  parlamen  ,  ou  fo- 
rou  euseuis  en  la  marcha  de  Toreua  et  de 
Kenien. 

y.  de  Bertrand  de  Bon- 

Fut  dispose'c  par  eus  une  conférence,  où  ils  lu- 
rent ensemble  en  la  marche  de  Touraine  et  de  Boni. 


PAR 

—  Pailcment,  assemblée  délibérante. 
Ten  a  sos  baros  un  parlaiwen. 
Karles  Martels  lai  teuc  son  parlamen. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  (bl.  5o  et  22. 
'1  int  avec  ses  Larons  un  parlement. 
Charles  Marlol  tint  là  son  parlement. 
Fig.   Al  derrier  jorn  que  teura  parlamen 
Ay.se]  Senlier  que  ns  formet  de  nien. 
Raimond  de  Castelnau  ;  Mon  sirveules. 
Au  dernier  jour  fjue   tiendra  parlement  ce  Sei- 
gneur qui  nous  forma  de  ne'ant. 
ANC.  FR.  Li  rois  û&\  parlement  <\e  ses  barons  et 
du  pueple. 
Chron.  de  Fr.  Rec.  des  hist.  île  Fr.,  t.  V,  p.  23^. 
Il  avoit  commandé  que  li  baron  e  li  poples 
fussent  là  a.ssemblé  a  parlement. 
Gest.  de  Louis-le-Débonn.  Rec.  des  Hist.  de  F> . , 
t.  VI,  p.  149. 
CAT.  Parlament.  esp.  port.  it.  Parlamento. 

7.  Parlier  ,  PARLER  ,  S.  tïi.,  parlcur,  ba- 
vard. 

Non  dupta  lanzengiers 

Ni    PARLIERS. 

AiMAH  DE  RocAFicuA  :  Si  amors. 
Ne  craint  me'disants  ni  bavards. 

Papagay,  trop  es  bel  parliers. 
Arnaud  de  Carcasses  :  Dins  un  verdier. 
Perroquet  ,  tu  es  fort  beau  parleur. 
Adj.   De  lieys  lauzar  no  serai  trop  parliers. 
R.  Jordan  :  Vas  vos. 
A  la  louer  je  ne  serai  pas  trop  parleur. 

De  trastolz  los  lengaljes  parliers  et  entendeur 
Pierre  de  Cobbiac  :  l'^l  nom  de. 
De  tous  les  langages  parleur  et  entendeur. 

ANC    FR.  Molt  fu  h\&as parliers. 

Roman  de  la  Violette,  p.  i6. 
ANC.  CAT.  Parler,  esp.   Parlera,  port.  Paru- 
Iciro.  ANC.  IT.  Parliere. 

8.  Parlieira,  S.f.,  parleuse,  bavarde. 

No  m'  aialz  per  trop  parlieira. 

GiRAUD  DE  Borneil  :  L'  aulr'  ier. 
Ne  nie  teniez  pour  trop  parleuse. 
.4dj.     Dis  vcisira  lengua  parlieira 
Al  comte  gieu  mal. 
Bernard  deRovenac  :  Una  sirventesca 
Vohe  langue  bavarde  dit  au  ronile  grief  mal . 

ANC.  FR.  MA  parliere  geni. 

Roman  du  chastelainde  Coitcy,  v.  3622. 
ANC.  !T.  Ch'c  troppo  gran  yjfl;7ee/-a. 

Baubemni  ,  Docum-  d'amorc,  p.  23F> 
E.sr.  Parlera. 


PAR 

y.  Aparlieyra,  s.f,,  bavarde,  parleiisf. 
ArARi.itYRAs  occupadas  de  non  estar  eu  lurs 
ostals. 

y.  et  yert.Jo\.^i 
Bavatxles  occupufs  à  ne  pas  demeurer  dans  leurs 
maisons. 

10.  Parlaibe,  PARLAURE,  parlador,  s.  tu., 
parleur,  bavard,  babillard. 

.  Sabi3  PARi.ADRE  fai  de  grans  paranlas,  paucas. 

r  Trad.  deliède.  loi.  55. 

\  Sage  parleur  iait  de  grandes  paroles,  petites. 

1  Ben  sal  que  li  mal  parlador 

M'en  appelaran  sofridor. 

Bertrand  de  Born  :  Cortz  e  guerras. 
Je  sais  bien  que  les  méchants  bavards  m'en  appel- 
leront patient. 

Adj.      Sabs  tu  d'  aqueslz  amadors , 
Lens  parladors? 

GiRAi'D  deBorneil  :  Alegrar  me. 
Sais-tu  de  ces  amants  ,  le'gers  parleurs  ? 
I.anzengiers  ni  mal  pari.aire. 

Raimosd  de  Miraval  :  Cel  que. 
Médisant  ni  mauvais  parleur. 
i;at.  ESP.  Parlador.  port.  Palrador.  it.  Par- 
latore. 

—  Parloir,  salle  de  conférence. 

Pilât  intret  el  parlador. 
'  Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 

I  Pilate  entra  au  parloir. 

De  mersorgas  ha  gran  mercat  en  lur.s  par- 

1ADORS. 

;  f^.  et  f^ert.,  loi.  lo^. 

De  mensonges  il  y  a  grand  marché  dans  leurs  par- 
loirs. 
(.AT.  Parlador.  it.  Parlatorio. 

11.  Parlaulament,  adv. ,  disertemcnt, 
verbeusemcnt. 

I  Mot  parlablament  et  en  niotas  manieras. 

Trad.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aux  Hehreu.v. 
Moult  diserlement  et  en  nombreuses  u'.anières. 

\)..    Parlatori  ,   ficlj.,   parlatoire ,    qui 
t'st  pour  parler,  pour  articuler. 
Rims  en  ori,  coma...  PARLATf)Ri. 

Leys  d'amors,  loi.  i5l. 
Rimes  eu  oiRE  ,  comme...  parlatoire. 

\\.  Paraular,  V. ,  parler. 

L'  us  PARAni.A  tics,  r  autre  roman. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  loi.  i8. 
L'un  pnrlr  lliiois,  i'aiilrr  roman. 


PAR 


421 


Si  PARAULA  ab  ton  amie,...  uon  devcs  es.ser 

gilos. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  18. 
Si  elle  parle  avec  ton  ami ,...  tu  ne  dois  pas  être 
jaloux. 

ANC.  FR.  Molt  paraient  parfonderaent 
Des  dccrcz  et  dou  testament. 
L'abé  parole  à  toz  ensanble. 
Fabl.  et  cont.  anc.j  t.  II,  p.  382,  el  t.  IV,  p.  iji 
Ceste  gent  dont  Je  vous  parole. 

Roman  de  la  Rose,  v.  701. 
Quant  ainsi  ensemble  paroUent. 

OE livres  d'Alain  Chartier,  p.  663. 

14.  Parlar,  V. ,  parler,  dire. 
Ses  PARLAR,  la  pregaarai , 
K  cum.''  Per  semblan. 

Peybols  :  Atressl  col. 
Sans  parler,  je  la  prierai,  et  comment?  Par  ap- 
parence. 

El  mon  non  es  vilas  tan  mal  après, 
Si  pari.'  ab  leys  un  mot,  non  torn  corfes. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Aissicum. 
Au  monde  il  n'est  vilain  si  mal  appris,  s'il  parle 
un  mot  avec  elle  ,  qui  ne  devienne  poli. 
Ella  ab  Roeci  parlet  ta  dolzameu. 

Poème  sur  Boèce. 
Ella  avec  Boèce  parla  si  doucement. 
Fig.     Ades  vol  de  1'  aondansa 
Del  cor  la  boca  parlar. 

Aimeri  de  Pegiulain  :  Ailes. 
Incessamment  veut   la  bouche  parler  de   l'abon- 
dance du  cœur. 

Parla  VON  per  me  miei  .sospir. 

Passio  de  Maria. 
Parlaient  pour  moi  mes  soupirs. 
Part.  pas.  No  puesc  mais 

S'  nna  vetz  sola  ai  parlât 
So  qn'  el  cor  a  mil  velz  pensât. 
Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
.le  ne  puis  mais  si  une  seule   lois  j'ai  dit  ce  que 
le  co'ur  a    mille  fois  pensé. 

Aquestas  causas  vos   ay   paiu.adas,  estant 
ab  vos. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Ces  choses  je  vous  ai  dites,  étant  avec  vous. 
ANC  FR.  Les  ancelles  dont  tu  as  parled. 
Tu  as  parled  vers  moi  tun  serf. 
Trad.  des  Livres  des  Rois,  I.  I,  fol.  ^8  el  .\ç). 
Vous  sçavez  bien  qne  j'esloye  parlée  de  ui;i- 
ricr  ."i  tels  et  tels. 

/,!■,<  .VA'  ./r7  es  de  Mariage,  p.  21 


4^4 


PAR 


a,  Paiame»,  V.  m.,  orTutxnent ,  parure. 
An  iiï*n«pf«Eat  rirMua»  e  totz  ajiMtaiiutiit 
<?ariulA e  lo<»  jo«IU  e  trjtz  lo»  »i  * AseiiS4  maociâiL 
A',  et  Vert.,  fol.  96. 
Ont  mf^^rvxf.  nuciM.  ut  t^uf  «3  r^ypalationa  chamelles 
«t  Ua  joyaux  et  lUms  I«i  orn«m<H<.«  maaàiinn. 
D«  precioii  vestimAiis 
E  d'antres  noblet  P/iaAK«3i. 

£rev.  dUamor,  fol.  78. 
De  précieux  vétemeatj  et  d'autres   nobles  nme- 
mtnU . 
r.xT.  Parament.  e.ii>.  port.  tT.  Paramento. 

3.  Paratre  ,   PARADOR ,  .f.    m.,   apprê- 
teur,  pareur. 
De  parar,  PA.aATR£.i...  ,  parayritz. 

Z,«yj  d'amorSj  fol.  1^9. 
D'apprêter,  appréteur...j  apprêteuse. 
Eâ  trepîatz  aU  pes  dels  pabadoi.'». 

r.  et  Vert.,  fol.  66. 
Eat  PquIr  aux  pieds  des  appréteur^. 

—  Foulon. 

Valat  de  p,\B.ADOa,  o  molia. 
Trad.  du  Traité  de  l' A rpentag-e ,  part.  \",  cti.'g. 
Fosse'  A'appréteur,  ou  moalin. 
ESP.  Parador. 

/,.  Par.atritz,  5.  /.,  apprétense. 

De  parar,  parayrea...,  p.vaAYR-tTZ. 

Leys  d'amors,  fol.  49- 
D'apprêter,  apprêteur...,  apprêteiue. 

5.  P.iRARiA,  S.  f. ,  apprétoir,  lieu  poar 
apprêter  les  draps. 

Feroa  far  la  parahia  de  draps  e  Moatpes- 
lier...,  e  deroQ  franqaezas  aïs  paradors  que 
vengron  a  Montpeslier. 

CartuLaire  de  Montpellier,  fol.  77. 

Firent  faire  V apprétoir  Je  draps  à  Montpellier — 
ft  donnèrent  franchi.ses  aux  apprêteurs  qui  vinrent 
à  Montpellier. 

6.  Prepar.ar,  perparar,  v.,  lat.  PRflEP.v- 
RARe,  préparer,  disposer,  apprêter. 

Sel  qne  promet  a  son.  coral  amie 
SoQ  servîcl,  quaa  lo  vei  benanan, 
Ni'l  PERPARA,  no  fai  ges  esfors  gran. 

AiJiERi  DE  Belukoy  :  Sel  que  promet. 
Celui  qui  promet  à  son  ami  de  cœur  son  service,  et 
le  pivpare  quand   il  le    voit  heureux  ,   ne  fait  pas 
3rand  effort. 


PAR 

A  fiait  paAPAa.t,&  U  gnata. 

Chrnaujti»  des  Albi^enu,  îoi .  jb 
A  feit  préparer  la  •'JaaxXA. 

îïo  s  pot  fac 

Qu'iea  no  m  PBaF.^a 

Dcnan  sa  gRuril  cara. 

C:r  TaOCBAflOCa  iïOHÏXZ  t  Po»  ses  3ar 
Il  ne  peut  paa  9e  taire  (joe  je  ne  me  dispose  de"  i 
îa  gentille  fieure. 

SenJier,  on  que  tu  vaya , 
Gays  chans  se  paaPAa.w 
D'Ea  Gniraot  Riqmer. 

G.  BiQtTtEH  :  L'autre  joru. 
Seigneur,  où.  <^e  j'aille,  gai  chant  du  sei^eur 
Giraud  Riquier  se  prépare. 

PEHP.i.aAS  dreg ,  es  torrz  tant  enanctz 

Qa'el  moTU  es  pies  de  platz  e  de  tensos. 

G.  RlQCTEa  :  Jamays  noa  er. 

En  préparant  justice ,  le  tort  est  ai  accru  que 

'   îst  plein  de  plaids  et  de  disputes. 

^    :>    PoaT.  Preparar.  rv.  Preparare. 

7.  PB.EPAaACIO,  PREPARATION,  S.f..,  lat. 

PR/3EPARATioire/n  ,  préparation ,    ap- 
prêt. 

Quand  an  agat   viat   laa  pasp.ui.tTtoas  de 
lors  enemics. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  t3. 
Quand  ils  ont  eu  vu  les  apprêts  de  leurs  ennemis. 
Ab  pnEPARACio  de  vinagre. 

Elue,  de  las  prapr.,  fol-  85. 
Avec  préparation  de  vinaigre. 
CAT.  Preparaciô .  esp.  Preparacion.  port.  Pre- 
paracào.  it.  Preparaziane. 

8.  Reparar,  V.,  lat.  REPARAR(?,  réparer, 
raccommoder,  polir. 

Reparar  et  adobar,  o  far  refarab.  et  adobar. 

Tit.  de  l4l3 ,  de  S.  Ealalie  de  Bordeaiuc. 
Réparer  et  arranger,  ou  faire  réparer  et  arranger. 
Reparar  et  emendar  tôt  lo  dompnatge. 
Statuts  des  tailleurs  de  Bonleauop.  Ord.  des  R.  de 
Fr.,  t46a,  t.  TV",  p.  47*»- 
Reparer  et  amender  tout  le  dommage. 
Reforma  l'arma,  e  ia  répara. 

V.  et  Vert.,  foL  3e. 
Réforme  Tâme  ,  et  la  répare. 
Las  plassa.s  comnaanas  se  repara». 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  t02. 
Les  places  communes  se  reparent. 
Part.  pas.  Que  las  vîas  sian  reparadas. 

Charte  de  Gréalou  ,,  p.  t02. 
Que  les  voies  soient  réparées. 


PAR 

La  carn  avia  pus  blauca  qu'  evori  repara  i- 

Roman  de  Fierahras,  v.  2oa^. 
La  cliair  avait  plus  blanclie  rju'ivoire  poli. 
r\T.  ESP.  PORT.  Reparar.  it.  Riparare. 

■).     REPAR.4D0R,     .V.    m.,    lat.    KF.PARATOR, 

n'-parateur,  restaurateur. 
Reparad'>r  tle  la  raonnstical  disciplina. 

Cat.  ciels  aposl.  de  Romii,  M.   1  29. 
Restaurateur  6e  la  discipline  mouastique. 
c\T.  t^p.  PORT.  Reparador.  it.  Riparatore. 

;o.  Reparatori,  «^.,  réparatoire,  pro- 
pre à  réparer. 
Kiins  en  077,  coinme...  reparatori. 

Leys  d'amors,  loL  i5i. 
Rimes  en  OIRF.  .  comme...  rrparatmre. 

I  I  .   RePARATIO,    REPARACIO,  REPARATION, 
RFPARACION,   S.f.,   lat.   REPARATlO^fW, 

réparation ,  raccommodai^c. 

La.s  obias  et  reparacions  de  la  vila. 
Statuts  des  tailleurs  de  Bordeaux.  Ord.  des  R. 

de  Fr.,  l/|62  ,  t.  XV,  p.  476. 
fyes  ouvrages  et  réparations  de  la  ville. 
Las  obras  et  réparations...  uecessarias. 

Tit.  du  xv*5Jèf7e.  Toulouse.  Cab.  Monteil. 
Les  ouvrages  et  réparations...  ne'cessaires. 
r/s'.  Cant    el    regarda  la  reparatio  delssaîns 
apn-s  lo  falbiiuent. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  4. "5. 
Ouand  il  considère  la  réparation  des  sainte  après 
1,»  lautc. 

.AT.  Reparacio .  esp.  Reparacion.  port.  Repa- 
racào.  it.  Riparazione. 

12.   Réparable,  ndj.,  !at.  r.r.p \r xnihis , 
réparable. 
Klparabi.e  en  diffinitiva. 

'  Fors  de  Bearn  ,  p.  inS,^. 

Réparable  en  définitive. 
CAT.  ESP.  Réparable. 

1^).    Imparable,  ndj.,  irréparable. 

De  damgnapes  imparables. 
Slittitts  des  haibiers  de  Carcassonne.  Ord.  des  R. 
de  Fr.,  i^oo,  1.  VlTf  ,  p.  !\nn. 
De  dommages  irréparables. 

i/|.   Irruparablk,   nrlj. ,  lat.   ;ri\kp\ra- 
v.iii's ,  irréparalilc,  inéviî.ibh*. 
lit. 


PAR 


PerilL...  luqaal  es  irréparable. 

Perilhos  ,  Foj-.  au  Purg^.  de  S.  Patrice. 
Péril...  lequel  est  inéi'itable. 

CAT.  E.sp.  frreparab/e.    pokt.    Irreparavel.    n . 
Irreparabile. 

i5.  Dksparak  ,  V.,  (lémantelcr,  dépouil- 

ior,  délaisser, 
/■'/j,'.   Prel7.,  don  iiiaa  rie  s'en  despara. 

Guillaume  de  Mostagnagout  :  Ges  per. 
r.p  me'rilo  ,  dont  maint  ricite  s'en  dépouille. 
Tdza ,  ges  encara 
Lo  dilz,  no  s  de.vp^ra 
Dp  qu' ieu  vos  enquiei . 

G.  KlguiER  :  L'autre  joni. 
Fillette  ,  point  encore  le  dit,  de  (ce)  que  je  vou» 
demande  ,  ne  se  délaisse. 

Pan.  pas   .\n  la  de-p.^.rxda. 

Glillalmk  ce  TrrELA. 
L'ont  démantelée. 

CAT.  \xc.  ESP.  Desparar.  it.  Disparare. 

PAR.\TGE,  V.  /;/.,  |)aragc,  extraction. 
ranii,  (pialilc 
Di.s  me  que  no  m  pol  f;dhir 
Qne  del  aossor  paratge 
Coiiqnerr.ii  tal  amiga. 

Gtraud  de  Borneil  :  No  pues. 
Me  (lit  qu'il  ne  peut  me  ni;ini|uer  que  du  plus  li.Tut 
parafe  je  conquerrai  telle  amie. 

I'aratges  d'anta  gen  , 
Poder  d'aiir  ni  d'argen. 
No  ns  daran  ja  bon  prêt/.  , 
•Si  rie  cor  non  avetz. 

.Arnaud  de  Marueil  :  Raios  es. 
Extraction  de  haute  cent  ,  pouvoir  d'or  ni  d'ar- 
pent, ne  vo:;s  donneront  jamais  bon  mérite,  si  no- 
ble cœur  vous  n  avez. 

Jov'cs  dona  que  sap  honrar  paratge. 
BeRTRXND  de  BokN  :  Bclli  m'es  quan. 
Gi-acicuse  r?!  danve  qui  sait  honorer  parafe. 
Panbres  e  ries  fai  Aniors  d'  un  paratge. 
B.  DE  Ventapour  :  Quan  par  I.:. 
Pauvres  el  riches  fait  -Amour  de  même  rang. 
ANC.  FR.     Nos  somes  andui  d'un /)a/-a^^. 
Roman  de  Rou  ,  v.   i^i^^"). 
N'afiert  à  home  de  parage. 

Roman  du  Renart,  t.  III,  p.327. 
E^l•.  l'arabe,  it.  Paraggio. 

2.    Parat.ios,  ad}.,  distingué,  honore, 
élevé. 


4^4 


PAR 


2.  Parmwen,  v.  m.,  ornement,  parure. 

An  tnenesprezat  nossas  e  lot?,   ajnstamens 
i-ainals  e  los  joells  e  totz,  los  pa  ramens  niuadas. 
F.  et  Vert.,  fol.  96. 
Ont  méprisé  noces  et  toutes  copulations  cliarnelles 
cX  les  joyaux  et  tous  les  ornements  mondains. 
De  precios  vestiniens  , 

E  d'autres  nobles  taramens. 

Brev.  d'anior,  fol.  78. 
De  précieux   vêlements  et  d'autres    nobles  orne- 
ments. 
CAT.  Parament.  Esr.  port.  it.  Paramenio. 

3.  Parayre  ,   PARADOR ,  S.    m.,   apprè- 
teur,  pareur. 

De  parar,  parayres...  ,  parayriiz. 

Leys  d'amors,  fol.  i^g. 
D'apprêter,  appréteur...,  appréteuse. 
Es  trepialz  als  pas  tlels  paradors. 

r.  et  Vert.,  fol.  f)6. 
Est  foulp  aux  pieds  des  appre'tcnrs. 

—  Foulon. 

Talat  de  parador,  o  molin. 
Trad.  du  Traité  de  l' Arpentage,  part.  !'«,  cli.'Q. 
Fossé  A'appréleur,  ou  moulin. 

ESP.  Parador. 

/,.  Parayritz,  s.  f.,  apprêtense. 

De  parar,  parayres...,  parayritz. 

Leys  d'amors,  fol.  49- 
D'apprêter,  appréteur...,  appréteuse. 

■>.  Pararia,  s.  f.  ,  apprêtoir,  lieu  poui 

apprêter  les  draps. 

Feron  far  la  pakaria  de  draps  e  Montpes- 
Her...,  e  deron  franquezas  als  paradors  que 
vengron  a  Monipeslier. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  77. 

Firent  faire  V  apprêtoir  î^e  draps  à  Montpellier..., 
et  donnèrent  franchises  aux  apprêteurs  qui  vinient 
à  Montpellier. 

(\.  PrEPARAR,  PERP.4RAR,   V.,  lat.  PRrtEPA- 

RARr?,  préparer,  disposer,  apprêter. 
Sel  que  promet  a  son  corai  atnic 
Son  servie!,  quan  lo  vei  benanan  , 
Ni'l  peupara,  no  fai  ges  esfors  gran. 

AiMERi  DE  Bellinoy  :  Sel  que  promet. 
Celui  qui  promet  à  son  ami  de  cœur  son  service,  et 
îc  prépare  quand   il  le    voit  licuroux  ,   ne  fait  pas 
srand  effort. 


PAR 

A  fait  l'RF.PARAK.  la  gnata. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  S.S. 
A  fait  préparer  la  chatte. 
No  S  pot  far 
Qu'ien  no  m  perpar 
Denan  sa  gentil  cara. 
Un  troubadour  anonyme  :  l'os  ses  par. 
Il  ne  peut  pas  se  taire  que  je  ne  me  dispose  devanî 
sa  gentille  figure. 

Senher,  on  que  m  vaya, 
Gays  cbans  se  perpara 
D'En  Guirant  Riquier. 

G.  Riquier  :  L'autre  joru. 
Seigneur,  où  que  j'aille ,  gai  chant  du  seigneur 
Giraud  Riquier  se  prépare. 

Perparan  dreg  ,  es  toriz  tant  enantitz 
Qii'el  mons  es  pies  de  platz  e  de  tensos. 
G.  Riquier  :  Jamays  non  er. 
Eu  préparant  justice,  le   tort  est  si  accru  que 
le  monde  est  plein  de  plaids  et  de  disputes. 
CAT.  ESP.  PORT.  Preparar.  it.  Preparare. 

7.  PrEPARACIO,  PREPARATION,   S.f.,   lat. 

pR<7EPARATiONe/«  ,   préparation,    ap- 
prêt. 

Quand  an  agut   vist   las  préparations  de 
lors  enemics. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  12. 
Quand  ils  ont  eu  vu  les  apprêts  de  leurs  ennemis. 
Ab  PREPARACIO  de  vinagre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8.'). 
Avec  préparation  de  vinaigre. 

CAT.  Preparaciô.  esp.  Preparacion.  port.  Pre- 
paracào.  it.  P reparazione .    . 

8.  Reparar,  V.,  lat.  REPARARe,  l'épafer, 
racrommoder,  polir. 

Reparar  et  adobar,  o  far  reparar  et  adobar. 

Tit.  de  14 13,  de  S.  Eulalie  de  Bordeau.v. 
Piéparer  et  arranger,  ou  faire  réparer  et  arranger. 
Reparar  et  ernendar  tôt  lo  dorapnatge. 
Statuts  des  tailleurs  de  Bordeau.v.  Ord.  des  R.  de 
Fr.,  1462,  t.  XV,  p.  476. 
TJe/Jrtrer  et  amender  tout  le  dommage. 
Reforma  l'arma,  e  la  repara. 

V.  et  Vert.,  fol.  3i. 
Réforme  l'âme  ,  et  la  répare. 
I.&s  plassas  coiumnnas  se  rf.pauan. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  102. 
Les  places  communes  se  réparent. 
Part.  pas.  Que  las  vias  sian  rkparadas. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  io>.. 
Que  les  voies  soient  réparées. 


PAR 

I-a  rarn  avia  pus  hlaiica  ([u'  ovnri  repaha  r 

Romiin  de  Fierabras ,  v.  207.'\. 
La  cliair  avait  plus  lilauclie  fju'ivoire  poli. 
rvT.  ESP.  PORT.  Beparttr.  ir.  Riparnre. 

f).   Repau.adou,   .V,  m.,  lat.  uepakatok, 
réparateur,  restaura  leur. 

Rep.xraiior  de  la  inona.stical  diM-iiilina. 

dit.  (tels  aposl.  de  Romu,  fol.   \f<)- 
Restaurateur  àv  la  discipline  moiiastitiiu-. 
cAT.  i-^p.  poKT.  Reparador.  it.  Riparatore. 

îo.  Reparatori,  adj.,  réparatoir»-,  pro- 
pre à  réparer. 
Riins  en  oi-i,  comme...  lîErARAToiii. 

Leys  d'amors ,  (ol.  i.*)!. 
Rime.-i  en  oinr,  ,  cuninie...  vrparntoire. 

I  I  .   RePARATIO,    REPARACIO,  REPARATION, 
REPARACION,   S.f.,  lat.   REPARATlONeW, 

réparation ,  raccommodage. 
Las  obras  el  reparacions  de  la  vila. 
Statuts  des  tailleurs  de  Bordeaux.   Ord.  des  R. 

de  Fr.,  1/(62  ,  t.  XV,  p.  476, 
\jCi  ouvrages  et  réparations  de  la  ville. 
Las  obras  et  réparations...  necessarias. 

'Tit.  du  xy* siècle.  Toulouse.  Cab.  Rlonteil. 
Les  ouvrages  et  réparations...  ne'cessaire.s. 
Fiff.  Canl    el    regarda  la  REPMiArro  dels  sains 
après  lo  falbimenf. 

Trad.  de  Bède.  fol.  4.'). 
Quand  il  considère  la  réparation  des  saints  après 
la  faute. 

«:at.  Reparaciù .  esp.  Reparacion.  port.  Repa- 
racào.  vr.  Riparazione . 

12.     R^EPARABLE,    adj.,    laJ.    KEPARAruLi.V  , 

réparable. 

KEPARABr.E  en  diffinitiva. 

'  Fnrs  de  Reavn  ,  p.  ir)8.H. 

Réparable  en  définitive. 
CAT.  Esp.  Réparable. 

iT.   Imparable,  adj.,  irréparable. 

De  dauignages  imparables. 
Statuts  des  barbiers  de  Carcassonne.  Ord.  des  R. 
de  Fr.,   1^00,  1.  Vllf  ,  p.  ^nn. 
De  dommages  irréparables. 

14-   Irrbparabi.f,   ndj. ,  lat.   irhepara- 
F./r/v ,  iir-ép.nrahie,   incviînhlc. 
iir. 


PAU 


/îo.^ 


l'frilli...  luqual  es  iRnKPAiiAiti.E. 

Perilhos  ,  f^oj-.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 
Pe'ril...  lequel  est  inévitable. 
CAT.  i>p.  irréparable,    i-oisr.    Irreparavel.    ir. 
Irreparabile. 

l5.  Despahai;  ,  ?).,  (léuiaiilcicr,  dépouil- 
ler, d<'"laisser. 
V'Vi,'.   l'ielz,  don  man  rie  s'en  despaua. 

(it'ILLAUME  DE  MoNTAGN AGOUT  :  GeS  per. 
r.e  iniMile  ,  dont  maint  riche  s'en  dépouille. 

Toza  ,  ges  encaia 

Lo  dit/.,  no  s  dlspvra 

Dp  (|u'ieu  vos  entjuier. 

(r.  RlQUlER  :  L'autre  jorn. 
Fillette  ,  point  encore  le  dit,  de  (ce)  que;  je  vous 
demande,   ne  se  délaisse. 

Paît,  pas    An  la  dk-p.mî  a  da. 

Glii,lal'J1i.  DE  Tdpei.a. 
L'ont  deinatitelée. 
CAT.  \NC.  tsi'.  Despnrnr.  it.  Disparare. 

PARATGE,  .■>.  m.,  paragc  ,  extraction  , 
rani;,  cpialilé. 
Dis  me  que  no  m  pol  falbir 
Que  del  jins.sor  paratck 
Conquerrai   tal  arniga. 

CiRAUD  DE   BOBNEII,  :   No  pueS. 

I\le  ilil  qu'il  ne  peut  me  miinquer  qui-  du  pins  liant 
parafée  je  conquerrai  telle  amie. 

l'ARATGE-i  d'anta  geu  , 
l'oder  d'aur  ni  d'argen. 
No  ns  daran  ja  bon  pie!/.  , 
.Si  lie  cor  non  avefz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Kazos  es. 
E.xlraction  de  haute  gent  ,  pouvoir  d'or  ni  d'ar- 
eent,  ne  vous  donneront  jamais  bon  mérite,  si  110- 
))le  cfKur  vous  n  avez. 

Jov'cs  dona  que  sap  honrar  paratoe. 
P.ERTitAND  DE  BoEN  :  lîelli  m' es  quan. 
Gracieuse  esl  dair.e  qui  sait  honorer  ^(irag-e. 
Paiibres  e  ries  fai  Aniors  d'un  paratoe. 
B.  DE  'Ventadour  :  (luan  par  1,:. 
Pauvres  el  riches  fait  Amour  de  même  rang. 
AN<:.  FR.      Nos  somes  andui  d'un /)a/'fl^e. 
Roman  de  Rou  ,  v.  i^û^I). 
N'afiert  à  bonie  âe  parage. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  327. 
KM'.  l'arabe,  it.  Paragg'to. 

2.   pARATJOs,  ad].,  distingué,  liou(Mé, 
élevé. 

54 


4^6 


PAR 


Sitôt  uoii  es  lie  luec  tau  rARA.Tjos, 
llli  es  sivals  plus  liellia  e  pins  pios. 

Pierre  de  Barjac  :  Toi  IVancamen. 
lîicii  fiu'elle  n'est  pas  de  lieu  si  eïece  ,  elle  e.U 
iii-.iiinioins  jilusLclle  et  plus  me'ritanle. 
I'".nr  faitz  paratjos. 

G.  RiQUiER  :  Pus  Dieus. 
l'aire  fails  (lislini;iiés. 

3.  Enparvcir  ,  ?'. ,  rehausser,  illitstroi , 
élever. 

EnI'ARAGIR 

Yolon  lnrs  faitz  nessiameii. 

P.  Vidal  :  Al)iil  issic. 
Pie/imisser  ils  veulent  sottement  leurs  actions. 

PARC,  s.  m.,  parc,  beri;erie. 

Voyez   Dknina,    t.    III,    p.    r>7  ,   d 
MuRAToni,  Diss.  3''>. 

En  Alengri ,  qu'un  dia  , 
Vole  ad  un  parc  venir, 
Mas,  pels  cans  que  temia, 
Pel  de  nioton  vestic, 
Ab  que  los  escarnic. 

P.  Cardinal  :  Li  clerc. 
Le  seigneur  Alengriii,  qui,  un  jour,  voulut  venir 
dans  un  pave  ,  mais,  à  cause  des  clùens  qu'il  crai- 
gnait,   peau  de  mouton   revêtit,   avec   quoi   il   lis 
trompa. 

Qui  entra  el  parc  de  las  fedas. 

'Ttad.  du  N.-T.,  S.  Jean  ,  cli.  lo. 
Qui  entre  au  paie  des  brebis, 
f/o.  Coriz  ses  dos 

Non  es  mas  parcs  de  baros. 

Bertrand  de  Born  :  Cazuti  sui. 
Cour  sans  don  n'est  que  parc  de  barons. 

—  Palissade,  retranchement. 

Si  qu'a  Roani  n'entres  per  foisa  el  parc, 
E  l'asseiges  pel  pueg  e  per  la  couiba. 

Bertrand  de  Born  :  INon  cstarai. 
De  sorte  qu'à  Rouen  il  eu  entrât  par  force  dans  le 
ii'lrnnchement ,  et  l'assiégeât  par  la  liautciir  et   l'ai- 
Ir  vallon. 
iM'.  PORT.  Varqnc.  ir.  Parco. 

•1.   Parchk,  .V.  m.,  parc,  bergerie. 

Vay  tôt  corren  al  targue  on  esta  lo  bestiari. 

Àhri}s,é  <lc  V/i.  et  du  N.-r.,  fol.  .'"). 
Va  tout  courant  au  parc  où  est  le  bétail. 

3.  EiMPAucitAR,    V.,    empêtrer,    embar- 
rasser. 


PAR 

Ben  a  <le  setj^grau  sofcaicba 
Drulz  qne  de  vieilla  s'emparcha. 

AtJGlER  :  Era  quan. 
Bien  a  de  sens  grande  pénurie  galant  qui  de  vieillc- 
s'e/ripc'tre. 

PARELISI,  s./.,   lat.   PARrti.Ys/.y,   pi- 
ralysie. 

Val  contra  parelisi. 

Brev.  d'amur,  fol.  .'io. 
Vaul  contre  paralysie. 
ANC.  CAT.   Pctralisis,  esp.  Perlezia. 

2.  PaKALITIC  ,     (idj.,     lat.     PARAI,YTir//.N   , 

paralytique. 

Renden 

Vigor  als  paralitics. 

Brev.  d'a?nor,  fol.  l5^. 
Rendant...  vigueur  aux  paralytiques. 
Siibst.  De  moveinent  voluntari  es  impediliva  . 
cniu  es  clar  els  parai.itix. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  27. 
Ue  mouvement  volontaire  est  impédilive,  comnir 
il  est  e'videnl  chez  les  paralytiques. 
CAT.  Paralitic.  esp.  Paralitico.  port.  Paialy- 
rico.  it.  Paralitico. 

3.  Paraliticar  ,   2K  ,    paralyser,    être  , 
devenir  paralytiqtie. 

Part.  pas.  .lui.  homes  que  portavan  .r.  boni.- 
qne  era  parai.itiCat. 

Trad.  du  N.-Tcst.,  S.  Marc  ,  ch.  2. 
Quatre  lioninies  qui  portaient  un  liomme  qui  élaU 
paralyse. 

Subst.  Lo  liecb  en  que  jazia  lo  paraliticat. 
Trad.  du  N.-Test.,  S.  Marc,  cli.  2. 
Le  lit  en  quoi  gisait  le  paralylif/iie. 
CAT.  ESP.  Paraliticar. 

4.  Paraliticament,  s.  m. y  paralysie. 

Rlalautia  que  ve    per  fregiditat,  ai.ssi  cuiii 

PARALITICAMENT. 

Trad.  d'yJlbucasis ,  fol.  2. 
Maladie    (]ui     vient    par    refroidisscnieut  ,    aiii   1 
comme  partilysie. 

5.  Palaticament,  .y.  /'.,  paralysie, 
Appoplexia  que  terraiua  a  palaticament.    , 

passio  al)   privacio  o  defauta   de   sentir  o   lU; 
luovement. 

Elue,  lie  las  propr.,  fol.  S?.. 
Apoplexie  qui  se  termine  en  paralysie...  ,  nialj- 
die  avec  privation  ou  di'faut  de  sentir  ou  de  mouve- 
ment. 


PAR 

(i.  Palaticar,  V.,  paralysfi',  loinbci  vu 
paralysie. 

DIssol  los  uervis  e'is  ivvla tica. 

Elue,  de  lui  jtropt.,  fol.   184. 
Oissoul  It's  nciis  et  les  paralyse. 
Siibsc.  P.M.ATicAR  qui  ve  per  iucizio  ilc  uiem- 
lire  no  es  curable. 

Elue,  (le  las  propr.,  fol.  82. 
\.c  paralyser  qui  vient   par   incision  de  membre 
n'est  pas  curable. 
Part.  pas.  Ma  r.\i.ATu\i)\ . 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  .]. 
Maiu  paralysée. 
Siil'stantiv .  Cnm  appar  els  palaticatz. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  20. 
('(iiiiiue  il  parait  chez  les  paial)  ses. 

l'.VHEÎSTHEZIS,  ,v. /. ,   lat.  parknthe- 
zis,  païen  thèse,  interposition. 
PAUENTHEZts...  .sc   faï  catit,  cl   mîeg  de  la 
scutcncia    qu'es  coineti-saila  ,    liom    trenca    c 
l;1\s.^ha  aytal  sentencia,e  paiiza  la  razo  d'aquela 
ciians  que  la  dicha  senteiicia  sia  coiuplida. 
Leys  d'amors ,  fol.  i33- 
La  parenthèse...  se  fait  quand,  au  milieu  de  la 
plirase  qui  est  commencée  ,  on  coupe  et  laisse  telle 
^ilirase,  et  pose  le  motif  de  celle-là  avant  que  ladite 
pinase  soit  terminc'e. 

CAT.   EST.  Parentesis.    pokt.    Parenthesis.   it. 
Parentesi. 

PARER,  V.,  lat.  parerc,  paraître,  ap- 
paraître, se  montrer. 
Rels  m'es  qn'ieii  cliant  en  aiselh  mes, 
Qiian  (lor  e  fucilia  vei  parer. 

B.  DE  Ventadoiir  :  Bels  m'es. 
Il  m'est  beau  que  je  cliante  dans  ce  mois,  quand 
lieur  et  feuille  je  vois  paraître. 

Hneimais  parran  li  rie  e  ill  pro. 

Pierre  d'.Vlvergne  :  Lo  Scnlier. 
Désormais  paraîtront  les  puissants  et  les  preux. 
Ara  PARRA  qna)  seran  enveios 
D'aver  lo  pretz  del  mon  e'I  prelz  de  Dieu. 
AlMERI  de  pEGiilLAlN  :  Ara  parra. 
Maintenant  il  apparaîtra   quels  seront  envieux 
d'avoir  la  gloire  du  monde  et  la  gloire  de  Dieu. 
Era  PAR  ben  qne  valors  se  desfai. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Kra  par. 
Maintenant  il  paraît  bien  que  valeur  se  défait . 

—  Sembler. 

Sembla  m  traciu!> , 


PAR  4>,7 

Quant  liom  par  (Vancx  c  bus, 
M  piicys  es  orgalbos 
Lai  on  es  poderos. 

B.  DF.  VentadOUR  :  Lo  gcns  temps. 
Me  semble  trabison,  quand   liomme  paraît  Iranc 
il  bon  ,  et  puis  est  orgueilleux  là  où  il  est  puissant. 
Tien  PAKON  de  bon  cor  blos. 

r.i;nTRAND  DE  BoRN  :  Gent  fai. 
lUcn  paraissent  ilc  bon  courage  dépourvus. 

Ks  laii  llacx  c  niarritz 
Que  PAR  sia  adurniitz. 

lÎEllNAliD  DE  RovLNAC  :  Ja  no  vuelli. 
Il  est   si    llasqne  et   marri   qu'il   semble  i]u'il  ïnil 
c  iidonni. 

Lo  jorn  que  sa  ooilesia 
Me  mostiet  ,  e  m  felz  parei- 
Un  paiic  d'amor  ab  plazer, 
Parec  be  que  m  voie  aucire. 

P.  Bai  MONO  de  Toulouse  :  Atressi  cuni. 
Le  jour  qu'elle  me  montra  sa  courtoisie  ,  et  me  fil 
paraître  un  peu  d'amour  avec  plaisir,  il  sembla  \ncii. 
([ii'elle  voulùl  m'occire. 

Sitbst.    La  gian  beulatz  e'I  solas  avinen 
E'I  corteji  dig  e  l'amoros  parer 
Que  m  «aubetz  far. 
Glillai  ME  deCabestaino  :  Lo  jorn. 
La  grande  beauté  et  le  soûlas  avenaiit  et  le  propos 
courtois  et  l'amoureux  paraître  que  vous  sûtes  me 
faire. 

Aisc.  Fil.  Le  sage  dit  qne  mésaise  que  l'bomme 
ait  on  cuer  ne  li  ào\\.  parer  ou  visage. 

JoiNVILLE,  p.   126. 

Sa  vie  doit  paroir  necte  et  pure  et  sans  fronce. 

Jeha.n  de  Meung  ,  Test.,  v.  ^33. 
ANC.  TA  T.  Parer,  ir .  Parère. 

.>. .  Pareisser,  pareysser,  7'.,  |)araitie  . 
apparaître,  se  montrer. 

Quau  vei  lo  temps  renovcllar, 
E  pAREts  la  fueill'e  la  flors. 

Bertrand  de  BoA-n  le  iii.s  :  Quant  vei. 
Quand  je  vois  le  temps  renouveler,  et  parait  l.i 
feuille  et  la  lliMir. 

Tota  lui'  pauevs  la  rorada. 

/^.  de  S.  Honorât. 
Toute  leur  apparaît  la  fressure. 

Er  no  us  sia  veiaire 
S' el  lilhs  (o  de  lion  paire; 
lloni  no  s'en  meravilL, 
Si  non  l'ARKis  al  filh. 

.\IINALD  DE  MaRUEIL  :  BaZOS  r^. 
Mainleii.iiil   qu'il    ik     ions  soit  .ivi>   si   le   (iK    liil 


4^8  PAR 

(le  lion  père  ;  on  ne  s'en  étonne  point ,  s'il  ne  puiiitt 
pas  au  fils. 

—  Sembler. 

I-i  vergier,  cuiu  si  crou  canut, 
Pareisson  blauc,  e  verdeyon  li  prat. 

G.  Adhemar  :  Non  jiot  csser. 
Les  vergers,  comme  s'ils  e'taienl  chenus,  paraisseiil 
Ijlancs  ,  et  les  prés  verdissent. 
Part.  près,  sitbst.   Al  pareissen  de  las  ilors. 
V.  ROGIER  :  Al  pareissen. 
.V  Vupparaissiint  des  fleurs. 
r\T.  Parexer.  k.sp.  i-ort.  Parecer.  j- 

'S.   Par,  s.  ni.,  ;ip|>arence,  conjecture, 
avis. 

fjoc.     Doncs,  no  y  ac  pro  ,  al  raien  par. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Mos  sens. 
Donc,  il  n'y  eut  profit,  au  mien  ai-is. 

/,.  Paruda,  .V.  /. ,  apparence. 
M'es  de  bella  paruda. 

Azemar  le  Noir  :  Kra  m  vai. 
M'est  de  Ijelle  «/)/ïrtrcnre. 

iT.  Partita. 

j.   Parven,  s.  in.,  apparetice,  njarqiie  , 
indice ,  semblant. 
Non  a  mais  lo  nom  e'I  parven. 

B.  DE  Ventadoir  :  Clianlars  no. 
N'a  que  le  nom  et  V apparence. 
lea  ani  mais  nn  bel  parven 
Del  sien  bel  cors  avinen. 

Arnaud  Catalan  :  Amors  ricx. 
J'aime  davantage  un  beau  semblant  du  sien  beau 
corps  avenant. 

E  'I  fron  li  'n  .sors  un'  estruma  . 
Que  lli  er  jasse,  menlre  viva  ,  parvkns. 
Alegret  :  Ara  pareisson. 
Et  au  front  lui  en  sort  une  hossc,  i[ui  lui  sera  Ion- 
jours  marque,  tant  qu'il  vive. 
I.oc.  Aissi  m  frai 

Mos  volers  lai 
El  fol  caplenemen 
Don  m'es  mantas  velz  parven. 

PeïROLS  :  Quoras  qu' amors. 
Ainsi  m'enlraîne  mon  vouloir  là  à  la  folle  conduite 
dont  il  m'est  maintes  fois  apparence. 

Quan  ieii  la  vey,  be  m'  es  parven  , 
Als  buels ,  al  vis ,  a  la  color, 
Qtt'eissanien  trembli  de  paor 
Cnm  fa  la  fuelha  contra 'I  ven. 

B.  DE  VlNTADOtR  :  Non  cs  meravcllia 


PAR 

Qnand  je  la  vois,  il  m'est  bien  indice,  ?i\i\  yeux  , 
au  visage ,  à  la  couleur,  qu'également  je  tremble  de 
peur  comme  fait  la  feuille  contre  le  venl. 
IT.  Parvente. 

S.   Parven.sa,  s.  f. ,   semblani ,    appa- 
rence, action,  manière. 

Sitôt  fas  de  joy  parvensa, 
Mot  ai  dins  lo  cor  irai. 

B.  DE  VentadouR  :  Lo  temps  vai. 
Ouuiqiie  je   fasse  semblant  àe  gaîlé,    mouit  j'ai 
intérieurement  le  cœur  triste. 

Tan  i;en  finis  e  comeusa 
Sos  solaSz  et  sa  parvensa. 

B.  DE  VeNTADOUR  :  En  aquest. 
Si  bien  fitiit   et  commence  sa  conversation   et   su 
manière, 

Loc.        Desaiiipar  e  niescrey 
E  desam  en  parvensa. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dous  cossirc. 
Je  délaisse  cl  mccrois  et  cesse  d'aimer  en  apparence. 
Mi  failz  orgnelh  en  ditz  et  en  parvexsa  , 
Et  etz  Iiurails  vas  totas  autras  gens. 

La  comtesse  de  Die  :  A  cbantar. 
Vous  me  faites  insolence  en  propos  et  en  manière , 
et  vous  êtes  humble  vers  toutes  autres  gens. 
Pins  rie  joy  que  paradis 
Agra,  a  ma  parvensa. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pessamen. 
Plus  riche  joie  que  paradis  j'aurais,  à  mon  ai'is ■ 
iT.  Parvenza. 

-.  Parventa,  A.y^,  apparence,  semblant. 
Lnc.  .S'il  fai  parventa 

Qu'el  guiiib  ni  1' huelb  lor  viie. 

P.  BOGIER  :  Tan  no  piou. 
Si   elle  fait  semblant  que  le   guignenient  cl   l'ail 
elle  leur  adresse. 

S.  Aparkr,  apparer  ,  V.,  lat.  apparer.'., 
apparaître,  paraître,  se  montrer. 
Tan  qnan  l'auzel  de  bon  aîre 
Ti  sa  beltat  aparkr. 

Pierre  d'Auvergne  :  Kossinbol. 
Aussitôt    que   l'oiseau    de    bonne    manière   vit    s» 
beauté  apparaître. 

La  donssa  color  qne  us  apar  , 
E'I  dons  ris  qne  tôt  autre  vens. 

Pons  d'Ortafas  :  Aissi  cum  la. 
La  douce  couleur  qui  se  montre  en  vous,  et  le  den  % 
ris  qui  sur  tout  autre  l'emporte. 

Qne  Diens  en  forma  rorjioral 
Ad  hom  nat  aparegues. 

Bref,  d'amer,  (o\,  it> 


PAR 

Oue  Dieu   en    (orme  corporelle  à   liomme   ne'  st 
montrât. 

Gaogz  nos  fs  donalz  per  alcgrar, 
E  qni  no  l'a,  si'l  deu  far  ,\ tarer. 

IIlOI  ES  BRUNhT  :  Pus  lo  <lous. 
Joie  nous  est  donnée  pour  (nous)  rejouir,  cl  qui 
IIP  l'a  pas,  pourtant  doit  la  {aire pnfnîlre. 
Part.  prés.  Jntzar...  que  es  bes  ai'arens,  e  que 

es  niais  apparehs. 

r.  it  Fert.,  fol.  29. 
Juger...  quoi  est  le  bien  apparent,  et  quoi  est  le 
mal  apparent. 
ANC.  i-'K.     Se  tantosl  arme  \\aparons. 

Roman  de  la  Rose,  v.  ir)282. 
Dont  il  appaire  par  nos  dites  lettres  patentes. 
Qu'il  nous  appaire  cléreinent. 

MONSTRELET,  t.  I  ,   fol.   l85  et   100. 

Ce  qu'il  vous  est  bien  apparut- 
Charte  de.  Falenciennes ,  de  i  i  i^  ,  p-  !\oi. 
ANC.  CAT.  Apurer,  it.  Apparere,  apparire. 

\).  Apaeeysser,  .\pparey.sser  ,  V.,  appa- 
raître, paraître,  se  montrer. 
Cel  que  avian  sagrat  l'antar 
On  atabeïma:^  diablias. 

F",  de  S.  Honorât. 
Ceux  qui  avaient  consacre'  l'autel  où  apparais- 
saient diableries. 

Part.  prés.  S'anc  ausist  miracles  majors 

De  saut  ni  plus  ArrABEysENTZ. 
f^.  de  S.  Jlunoral. 
Si  oncques  vous  apprîtes   miracles  de  saint  plus 
çrands  et  plus  apparents. 
Parc.  pas.  Es  aparegut  n  tnoltas  gens. 

Passion  de  J.-C .,  fol.  9^. 
Est  apparu  à  nombreuses  cens. 
CAT.  Aparexer.  esp.  Aparecer.  i-ort.  Appare- 
cer. 

î  O.  ApaRICIO,  APPARICIO,  APPARISSIO,  5./., 

lat.  APPAEiTio,  apparition. 

Lo  jorn  de  1'  aparicfo. 

Brev.  d'amor,  fol.  i52. 
Le  jour  de  Yapparition. 

La  vigilia  de  la   apparicio...    l.i   APPAnici  > 
(le  Dien. 

Calendrier  prni'enral. 
La  veille  de  Yapparition...  l'apparition  de  Dieu. 
Sobre  I'apparissio  de  la  coineta. 

Cal.  dels  apost.  de  Roiiki,  fol.  192. 
Sur  {'apparition  de  la  comète. 
I  \v.  Aparlciô.  esp.  Aparicion .  ror,  r.   Apptui- 
iho.  IT    .-Ipparizionc. 


PAR 


l'-iO 


I  I  .    Api'AUENCIA  ,  APAREMSA  ,  -V./.,    lat,   Al'- 

i'ARE>TiA ,  apparence. 

No  séria  equidistaut  .segon  exisleucia,   luiis 

[HT   APPARENCI  \. 

Elue,  de  tas  propr.,  loi.  264- 
^e  serait  equidislanl  selun   réalité',   mais  par  «/<- 
parence. 

Home  (le  Ai'AKKrtsA. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  19. 
Homme  ({'apparence. 
CAT.  Apariencia ,  aparensa.  axc.  esp.  Apareii- 
cia.   i.bv.    Mon.    Apariencia.    port.   Appu- 
rencia.  ir.  Apparenza. 

12.  Transparent,    cidj. ,    transparent, 
tliaphane. 

So  planas,  lizas,  polidas  et  transparens. 
Cel   cristalll...    tôt   et   qiiascuna   paitida  es 

TRANSPARENT. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  ^9  et  106. 
Sont  planes  ,  lisses  ,  polies  et  transparentes. 
Ciel  cristallin...  tout  et  chacune  partie  est  trans- 
parent. 

CAT.     Transparent,    esp.   port.    Transparente. 
(T.   Traspurcnte. 

i3.  Transparencia,  s.f.,  transparence. 
Tropa  TRANSPARENCIA  et  dyaplianilat. 
Per  sa  transparencia  fa  letras  legiblas. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  i5  et  l8ti. 
Excessive  transparence  et  diapliane'ile'. 
Par  sa  transparence  rend  lettres  lisibles. 
CAT.  esp.  port.   Transparencia.  it.   Traspa- 
renzia. 

\l\.   Desparer,  î».,  disparaître. 

Knm   ades   naysh  et   appar,  et   tost   nior  v. 

DESPAR. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l32. 
Fumée    incontinent  naît   et  apparaît,  et  aussitôt 
meurt  et  disparait. 
Jheso  Crist  lo  seynet,  <>t  desparec  breumen. 

F.  de  S.  JJuno/al. 
Je'sus-Christ  lit  sur  lui  le  siijiie  de  la  croix,  et  dn- 
parul  rapidement. 
Part.  prés.   D'aquest  .sigue  occident  o  ^)E^PA- 

REI.-T. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i  ro. 
De  ce  si'j^ne  d'occident  ou  disparaissant. 
ANC.    CAT.    Desparer,    tsp.   port.    Desparecer. 
it.  Disparire. 

I  •■).   l)i:sAPAKr,r, ,   i'.  ,   (lispar.iîtir    s'tva - 
iioiiir. 


43o 


PAR 


Desapauet  se  l'estela. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  loi.  21. 
i^'e'loile  s'ciUinottit. 

i6'.   CoMPAROTioN,  s.f.,  coiTiparution. 
A  causa  tie  lurs  comparutions. 

liifg'-  des  Etais  de  Provence  ,  l^oi . 
A  cause  de  leurs  comparutions. 
c:at.  Comparicio.  esp.  Comparicion.  it.  Cam- 
pa ri  zioiie. 

^-.  Comparer,    t.,    lat.     comparera, 
comparaître. 

Si  el  fay  citar  lo  guirent  e  compar  am  Ihni. 
For  de  Mnntciic.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  1^63  , 
t.  XVI  ,  ji.  loq. 
S'il  fait  citer  le  garant  et  comparait  avec  lui. 

Aîic.  cat.  Comparer,  it.  Comparire. 

18.  CoMPAREissER,  V.,  Comparaître. 
Part. pas.  Per  so  car  non  era  comparegtit. 

Abr.  de  l'A.  el  du  N.-T.,  iol.  19. 
Parce  qu'il  n'e'tait  pas  comparu. 

«lAT.MOD.  Comparexer.  esp.  port.  Comparecer. 

19.  SoBREAPAREYSF.R ,  V.,  sur-appavaître. 
Part.  prés.  La  sobreapareysent  caiilat  de  la 

scieucia  de  Crist. 

Trad.  de  l'Epître  de  S.  Paul  aux  Ephésiens. 
La  sur-apparente  cliarite  de  la  science  de  Christ. 

IMRET,  s.f.,   lat.    PAR/Exe/w  ,  paroi , 
mur,  muraille. 

Eu  ai  tal  dreg  qu'eu  puesca  mètre  los  traus 
de  la  mia  inaio  en  la  sua  paret. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  19. 
J'ai  tel  droit  ([ue  je  puisse  mettre  les  poutres  du 
la  mienne  maison  dans  le  sien  mur. 
Quau  tolh  las  autrui  lieretaîz 
Ni  bast  castelhs ,  tors  ui  pares. 

Pons  de  Capdueil  :  En  Lonor. 
(Juand  elle  ravit  les  héritages  d'aulrui  et  bâtit  chà- 
tc.iux  ,  tours  et  inuruilles. 

Totas  las  paretz  foro  faitas. 

Philomena. 
Toutes  les  murailles  furent  faites. 
Loba  servieyra  qui  pot  vezer  otra  .1.  paret. 
F.  et  rerl.,   fol.  .^i. 
Louve  fcrvière  qui  peut  voir  à  travers  un<;  mu- 
raille. 

A.-yt:.  FR.   .Jelians  csloit  à  \» paroit 
Pedcnz  .■-a  ine.son  ajiuiez. 


PAR 

(Siiue parois  et  un  mur  sens 
Ere  devise  d'ambedens. 

Fal/l.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  '\ôg  el  3J3. 
(  A  r.  tsi'.  Pared.  port.  Parede.  it.  Parete. 

1.   Paritaria,    S.f.,    lat.    paru'taria  , 
-pariétaire. 
Paritaria  antrament  dita  vitreola. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  220. 
Prtrie7ni7e  autrement  dite  vitréole. 
r.sp.  port.  it.  Parietaria. 

PARI,  s.   m.,   du  lat.  parima  ,   parcs, 
marbre  précieux. 

Pari,  es  raarme...  precios. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  igo. 
Paras,  c'est  marbre...  précieux. 

ESP.  PORT.  Pario. 

■1.   Parietes  ,    s.f,    pariète,  sorte   de 
pierre  précieuse. 

Parietes,  es  peyra  alcunament  loia  décli- 
nant a  nègre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  191. 
Pari'ele,  c'est  pierre  un  peu  rouge  déclinant  à  noir. 

PARMULA,  s.f,  lat.  parmula,  mem- 
brane, nageoire. 
No  lordonec...  parmulas  per  nadar. 
Ja  sia  que  haio  algnnas  paucas  parmula.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  238. 
]Ne  leur  donna...  membranes  pour  nager. 
(Quoiqu'ils  aient  aucunes  petites  nageoires. 

PAROEMIA,  s.f,  lat.  paroemia,  paré- 
mie,  figure  de  rhétorique. 
Parœmia  rébus  et  temporibus  accoramoda- 
tum  proverbium. 

IsiBori . ,  Orig. ,  1 ,  3t) ,  28. 
Vol  dire  paroemia,  proverbis  aproprialz... 
a  temps  o  a  cauza. 

Leys  d'amors,  fol.  \3y. 
Veut  dire  parémie,  proverbe  approprié. ,.  à  temps 
ou  à  cliose. 

PARROXISME,  i.  m.,  lat.  paroxism//,v, 
paroxysme,  accès. 

l'ebre...  enfr'els  parroxismes. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  89. 
Fièvre...  entre  les  paroj-ysmes. 

iM'.  port  Paro.vismo.  rr.  Parosisma. 


PAR 

PARPAILLO,  s.  m.,   Int.    i-apil/u,  pa 
P  pillon. 

i  ('o1  PARrAiLT.os ,  qu'a  lan  folla  natnia, 

|.  Que  s  fer  el  foc  per  In  clardalz  que  lufz. 

l  FoLQl'KT  Dt  MAIiSElLI.F.  :   SitOt  mO  SOI. 

.  Comme  le  papillon,  qui  a  si  folle  iialure  ,  qu'il 

se  fi-appe  au  feu  à  i-ause  de  la  tlailé  qui  luit. 

ANC.   CAT.    Papellô.    CAT.    Mon.    Papallô.    rr. 
l'nj-paglione. 

rAPxPAI.IIOIA,  -v.  /:,  parpaillole,  sorfc 
iK-  monnaie. 

Montant  detz  e  nov  pari-ax-holas,  de  las 
lals  .xtx.  PARi'Ai.uoLAs,  611  la  valor  de.s.sns  di- 
I  ha  ,  sov  content. 
Tit.  de  1433.  Hist.  de  Nîmes,  l.  111  ,  pr.,  p.  l'.\ç). 
Montent  dix  et  neuf  parptiilloles,  desquelles  d'i\- 
wcMi parpaillotes ,  avec  la  valeur  dessus  dite,  je  suis 
content. 

PARRACtAGAN,  .V.    m.,  lat.  p.\racai:- 
liKc,  ijalon,  eftilé  ,  bordure,  filet. 
Nemo  aai'atu.s  habent  aut  in  tunicis  .tut  in 
lineis  paragaudas. 

Cod.  Theod.,  de  Vestibus  ,  1.  II. 

Parragaran,  argen  viu. 

Cnrlulaire  Je  Montpellier,  fol.  I  l6. 
Galon,  argent  vif. 

PARROCHIA,  PARROQui.s  s.f.,  lat.  pa- 
ROCHiA.,  paroisse. 
Que  avia  en  la  PARROcatA   de  la  gleisa  de 

Balle. 

Titre  de  i  i6o. 
Qu'il  avait  dans  la  paroisse  de  l'ëglise  de  Buile. 
AI  prestre  d'antra  PARROQuiA. 

Bref.  iFamor,  foi .  1 1  ^ . 
Au  prêtre  d'autre  paroisse. 

c\T.  F.sp.  Parroquia.  port.  Parrochia,  parro- 
quia.  n..  Parrocchia. 

■)..  Parroquial,  adj.,  lat.  parochial/.v  , 
paroissial. 

S'  en  deu  venir 
.K\  PARROQUIAL  capela. 

Brei>.  d'amor,  fol.  117. 
.S'en  doit  venir  au  chapelain  paroissial. 

\  A>(.    FR.  A  communauté  de  villes  à  église /'rt- 

rochial. 
Rer.  d,-s  Ord.  des  H.  de  Fr.  .  1.^19,  I.  I,  p.  687. 
i  \T.  r^p    roRT.  Parroquial.  ir.  Parroccliialc-. 


PAR  [.U 

^.    Parivocih  \N  ,    pAUOQiiiAN  ,  rtr/y.  ,    lai 

pARO(;iiiAXH.y,  paroissien. 
Siibst.  Lo  sanlz  ac  pietat  de  .so.s  parrochians. 
f^.  de  S.  Honorât. 
I.e  saint  eut  pitié  de  ses  paroissiens. 
Predicar  a  .sos  paroqdian.s. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  127. 
Prêcher  ù  ses  paroissiens. 
CAT.  Parroquia.   usr.   port.  Parroqiiiano.  iT. 
Parrocchiano. 

/|.  Paiiuopiant,  adj.,  paroissien. 
Marchant,  pxrkopiant  de  la  gley-ia. 

Tit.  de  i(\ti\,  Bordeaux.  Cah.  Monleil. 
Marcliand  ,  paroissien  de  l'e'gllse. 
Johau  d'Aroquey....  parropiant  de  Carînban, 
Tit.  de  14 'S,  Bordeaux.  Cab.  Monleil. 
Jean  d'.Vroquev..  .  paroissien  de  Carianan. 

5.  Paroc  ,  .V.  m.,  {)aroissien. 

Si  '1  pastre  luai-itz  si  desvia  , 
Qui  iiiostraia  al  paROC  la  via.^ 

Libre  de  Senequa. 
Si  le  ])aslcur  malheureux  se  dévie  ,  qui  monlrei;i 
au  paroissien  la  voie' 

G.  Parrofianatge ,  s.  m.,  droit  de  pa- 
roisse. 

.X.  d.  c  parrcfianatge. 

Cartttlaire  du  Bugue,  fol.  7~ . 
Di.v  deniers  et  le  droit  de  paroisse. 

PARSI,  s.  m.,  prase ,  sorte  d'agate. 
Parsi  es  j)evra  vert. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i<)l. 
La  prase  est  pierre  verte. 

PARS.SA,  .•!./.,  épargne,  économie. 
Maritz  ja  par.ssa  non  quier 
Del  valeyssen  d'un  denier. 
GuiI.LAf.ME  DE  Sain't-Didikr  :  P'  unadoD.i. 
Mari  ne  cherche  jamais  epari,'nei.\c  la  valeur  d'ut» 
denier. 

2.     PaKCITAT,     .V.    y.,     Int.      PARCITATC///  , 

épargne,  modération, 
l'.ii  vianda,  inesnra  et  parcitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  173. 
En  nourriture  ,  nitsure  el  modération, 
Ksp.  l'arcidad-   iT.   ParcUîi ,  parcitate ,  pnrci- 
tadc . 

PART,  V.  ///.,  lat.  l'ARD/.'.v,  léopard. 


4- 


PAR 


Part...  ,  sa  dispozicio  p.s  cum  de  panlera  ,  ni 
lia  ab  ela  autra  diferencia ,  .s'ino  qn'els  e.scacs 
de  pantera  so  mays  blancs. 

Léo  conoysh  per  odor  quan  le  part  si  es  ajus- 
tât ab  la  leona. 

Ehic.  de  las  pvopr.,  fol.  256  cl  aSa. 

Léopard.  .,  sa  disposition  est  comme  (celle)  de 
la  paulbère,  et  n'a  avec  elle  d'autre  différence  ,  si- 
lioa  fjue  les  taches  de  panthère  sont  plus  blanches. 

Le  lion  connaît  par  l'odeur  quand  le  léopard  s'est 
accouplé  avec  la  lionne. 

Voyez  Léo.  ^ 

PART,  .V.  m.,  lat.  partmj,  enfantement, 
accoticliement. 

T'  ajnda  e  li  regart , 
Coti  fai  femna  cant  ven  en  part. 
Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
T'aide  et  le  considère  ,  comme  fait  l'emme  quand 
elle  y\e\\\.evi.  enfantetnent. 

—  Portt'e  (!es  animaux. 

Leona...  La,  el  pruinier  part,  .v.  filhs. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  252. 
La  lionne...  a  ,  à  la  première  portée,  cinq  petits. 
CAT.  Part.  ESP.  PORT.  iT.  Parto. 

PART,  s.f.,  lat.  p.\RTew,  pîirt?  portion. 
Per  be  qu'  a  fait,  Dieus  a  ssa  part  lo  te. 
Poème  sur  Bohce. 
Pour  le  bien  qu'il  a  fait ,  Dien  le  retient  pour  sa 
part. 

Donat,  autreiat  sa  part. 

Titre  de  loSo. 
Donné,  octroyé  sa  portion. 
Fig.  Kn  amor  pren  peior  part 

Aquelb  qne  pins  s' i  lia. 

P.  Cardinal  :  Ben  tonli  per. 

Kn  amour  prend  pire  part  celui  qui  plus  s'y  fie. 

—  Certaine  quantité  d'un  tout. 
Sabon  tôt  lo  sauteri 
De  cor  e  tolas  las  partz.. 

Raiîmond  de  la  Tour  :  Ar  es  dretz. 
Savent  tout  le  psautier  par  cœur  et  toutes  les  juxrlics. 
Oran  part  de  sos  barons  demanda. 
i^.  de  S.  Honorât. 
(irande  partie  do  ses  harons  demande. 
ANC.  VK.  De  I.iquelle  les  marches  estoient  part 
de  porpbyre.  part  de  pierre  numidicque  , 
part  de  iDarbre  serpentin. 

Rabei.m.s,  liv.  I ,  eh.  53. 


PAR 

—  Partie,  en  parlant  de  ceux  qui  ont  en- 
tre eux  une  contestation,  un  procès. 
Quan  lo  plag  es  comensat,  moltas  vegada^ 

aven  que  las  partz  queron  indncias. 

Per  cossentimeii  de  las  parts. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  l/j  et  1 1 . 

Quand  le  plaid  est  commencé,  il  arrive  de  nom- 
breuses fois  que  les  parties  réclament  sursis. 

Par  consentement  des  parties. 

—  Côté,  direction. 
Elis  vezon  clar  dedins  el  cor  et  entorn  se  , 

vas  totas  partz. 

F.  et  Fert.,  fol.  Sg. 
Ils  voient  clair  dedans  "e  cœur  et  autour  de  soi  , 
vers  tous  côtés. 

I.oc.        Dona,  '1  genser  que  sia, 
Per  vos  me  castia. .. , 
E  d' autra  part  jovens 
Ditz  qu'  onrada  folhia 
"Val,  en  luecx,  mais  que  sens. 

Arnaud  de  Marueîl  :  Sabers  e. 
Dame,  la  plus  belle  qui  soit,  je  m'amende  pour 
vous... ,  et  d'autre  part  plaisir  dit  qu'honorée  folie 
vaut,  parfois  ,  mieux  que  sens. 
Loc.  fig.  leii  remanrai ,  e  non  irai  alhors, 
Ni  virarai  vas  autra  part  mon  fre. 
G.  AdhemaR  :  Non  pot  esser. 
Je  resterai,  et  n'irai  point  ailleurs  ,  ni  ne  tour-         — 
nerai  vers  autre  part  mou  frein. 
Adv.  corn  p. 

A  part  los  escrinray  a  la  fin  del  romanz. 
F,  de  S.  Honorât. 
A  part  je  les  écrirai  à  la  fin  du  roman. 
O  apêrtamen,  o  a  pakt,  o  per  sofisnie. 
Murmura  a  part. 

V.  et  Vert.,  fol.  25. 
Ou  apertement ,  ou  à  part,  ou  par  sophisme. 
Murmure  à  part. 
Lo  va  lirar  a  part,  e  va  li  confar. 

Philomena. 
Va  le  tirer  à  part,  et  va  lui  conter. 

De  colp  de  lanza  se  van  ferir, 

E  Guillot  li  va  tal  donar, 

Che  DE  PART  EN  PART  il  va  passap. 

Roman  de  lilandin  de  Cornouailles,  etc. 
De  coup  de  lance  vont  se  frapper,  et  Guillot  lui  va 
donner  tel ,  qu'il  va  lo  traverser  de  part  en  part. 

—  Prép.  Au-delà,  par-delà,  oui le,  au- 
dessus,  par-dessus. 

Amar  mi  fai ,  mal  mon  grat ,  finamen 


PAR 

I,ievs  (ju'illi  m'  a  fag  cbansir  l'Aiir  las  geiisois. 

AlMKRl  DE  VeGIILAIN  :  F.ll  gPfU. 

Aimor   me   fait,    malgré    moi,   fidèlement    cclK- 
.|u'il  m'a  fait  choisir  par-dessus  les  plus  belles. 
Domna,  cui  dezir  e  tenc  car 
F,  (1o[)t  p  l)!an  ta  ht  las  mclhors. 

BeRTIIAND  de  KokN  :  i'ois  vci  11). 
Dame,  que  je  de'sire  cl  tiens  chère  et  crains  et  res- 
pecte au-di'ssiis  des  meilleures. 

S' es  iiiieils  c'ais.si  sofra  cl  eiidiir, 
O,  PART  son  voler,  lui*  j)erjnr. 
T.  n'Ai.VERl  DE  PEGLILAIN  ET  n'Ki.iAS  d'Ui.ski,  : 

ÎS'   Kl  la  s. 
S'il  est  mii'Ux    qu'ainsi  je  souffre   et   endure  ,   nu 
'lit'itnire  Si)n  \ouloir,  je  me  parjure. 

En  Alvernhe,  part  Leuiozi , 
M'en  aniey  tôt/,  sols  a  tapi. 

Lk  comte  de  Poitiers  :  F.u  .\lveriilie. 
Kn  Auvergne,  au-delà  Limousin,  je   m'en  allai 
tout  seul  en   tapinois 

Part  totz  los  mon/,  voiU  qu'an  mon  sirventes 
1:  l'Ai'.T  totas  las  niar.s. 

AlMF.Ri  DE  Peglii.AIN  :  Totas  honors. 
Par-delà  tous  les  monts  je  veux  ([u'aille  mon  sir- 
viMte  et  par-delà  toutes  les  raers. 
Si  anc  nollib  jois  poc  flurir. 
.\qiiest  (len  sobie  totz  granar, 
E  PART  los  antfes  esinerar. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
-Si  oncques   nul  plaisir  put   fleurir,  celui-ci  doit 
urainer  sur  tous  ,  et  par-dessus  les  autres  briller. 
Prèp.  comp.  Dizon  a  part  de  persona  so  que 
non  (liriaD  en  sa  presenria. 

V.etVerl.,  fol.  .1. 
Disent  à  part  de  la  personne  ce  qu'Us  ne  dli'ji<!il 
pas  en  sa  présence. 

Manda  li  unas  letras  de  part  Ihny. 

/lie.  de  Sydrac  ,  fol.  2. 
Lui  envoie  une  \v\\xc  de  part  lui. 

Sia  DK  part  lui  soQta  , 

Qu'ien  tu  tenc  de  part  lei.s  .soui. 

GiRAlD  DE  Calan.SON  :  Silot  s'  esfdlZ. 
(^)u'elle  soit  de  part    moi  délie'e,  vu  <]iic  je  ni'' 
liens  départ  elle  délie. 

De  part  Karllemagix' ,  lo  rey. 

f^.  de  S.  Honorât. 
/Je/)nr<  Charlemagiie  ,  le  rni. 
•  •:r    FR.  De  part  no^Uc  Seignur. 

Ane.  irad.  des  I/iv.  des  Itois ,  fol.  "jG. 
De  part  Den  à  vus  parlerimt. 

Marie  de  France  ,  t.  Il  ,  p.  /{A'i. 
Dr  part  Dieu  faicirs  le  soer. 

Farce  d,-  Prttheliii,  p.  l?.f). 

I  rr. 


PAR 


4.^3 


Paix  (/('  pitrl  le  diable. 

Rabelais  ,  liv.  il ,  ch.  i8. 
I)cj»nis  loiigtcnips  on  avait  subsli- 
tiK-  à  OE  PART  la  prcposhion  composée 
(le  par,  et  on  disait  de  par  le  roi  ,  poiif 
c/f  /jart  le  roi. 

l)'nn  liriez  qui  vint  Je  par  le  roi. 

Marie  de  Fba>xe  ,  t.  Il  ,  p.  23^. 
Mais  niist  le  fait  en  ordonnance 
De  par  Amour  le  puissant  roi. 

Charles  d'Orléans,  p.  i ').'>. 
cAT.  l'arc.  Esp.  PORT.  iT    Parte. 

■}..  pAKTiA,  -v.  /".,  part,  partie,  portion. 
Pos  aiiretz  del  don  iina  parti  a. 

G.  Faidit  :  Toi  atressi. 
Puisque  vous  aurez  du  don  une  partie. 
Loc.   Far  vos  ai  una  bella  partia 
Que  ni  torneiz  îai  d'on  muec  lo  premier  dia. 

P.  CARDiNAL  :  Un  sirventes  nnvcl. 
,Ie  vous  ferai  une  belle  part  (pour)  que   vous  un- 
retourniez  là  d'où  je  vins  le  preiiiier  jour. 

—  Partage,  clioix. 

Ge.s  no  soi  cossiros 
De  penre  tôt  en  aquesta  partia. 
T.  DE  G.  RlQl'iEB  ET  DE  JoBDAN  :  Seuli'  En  Jorda. 
Point  je  ne  suis  soucieux  de  prendre  tout   dans 
te  partaf^e. 

Qui  plus  n'  a  ,  plus  pren  d'  enjan  , 
Quau  ven  a  la  partia. 

(ÎARiNs  LE  Brds  :  IVueg  e  jorn. 
()ni  plus  en  a  ,  plus  prend  Je  fourberie  ,  quand 
il  vient  au  partage. 

—  Séparation,  départ. 

Melnhs  n'anrai,  so  cug,  a  la  pariia 
Qu'  al  comensar. 

GuiLLAU.ME  DE  Saint-Didier  :  ¥A  mon  mm. 
J'en  aurai   moins,  cela  je  crois,  à   la  séparation 
qu'au  commencer. 

',.  Tartida,  .V.  /".,  partie,  portion,  divi- 
sion. 

Fan  PARTinAs  enlie  se. 

Bref,  d'amor,  fol.  l'/f». 
l'onl  portions  entre  soi. 

Estava  solei  del  join  nna  partiua. 

/'".  de  S.  Honorât. 
Demeurait  seulel  une  partie  du  jour, 
l'e'lsen  très  partidas  totz  e>beius  CNcalar, 
Guillaume  de  Ti.uel \. 

f.es  fil  en  troi-i  divisions  tous  ensemble  ecliclininei 

55 


434  PAU 

Ftg.   F.ii  pr<)h(;z;t  ha  .m.  i\HTti)\s,  ariliiiicii, 
foi'ssa  e  feriuetat. 

F.  et  Fcrt.,  fol.  32. 
En  prouesse  il  y  a  trois  parlics,   hardiesse  ,   force 
ri  fermeté'. 

.■I<h\  coinp. Voys,e  selhqu'F.N  i'aiitida'I  noyiic 
G.  RiQt'itR  :  Tant  m'  es. 
Foix  ,  et  celui  ([n'en  partie  il  nourrit. 

—  /\.vaiitay('. 

Ai  sanbut 
Chausir  a  ma  tart.da. 

Gir.AUD  DE  BoRKEIt.  :  Sol  qu'  amor-i. 
J'ai  su  ilioisir  à  mon  avantaiff. 

—  Côté. 

E 'I  pansa  a  la  destia  rAin'n>\. 

Deodes  de  I'kadfs  :  lion  ileu. 
I''t  le  pose  à  la  jiartie  droite. 

—  Séparation,  départ. 

Douar  Y  a  rossin  a  !a  rAixTiDA. 

ArsTOR  Segiîet  :  IS'o  sui. 
f^ui  donnera  roussin  au  iL-part. 

Ai!  tau  nii  ilol  la  imi.tida! 

Hl'gdes  de  Saint-Cvh  :  Lontjanieas. 
Ali  !  tant  me  peine  la  séparation  '. 
r.AT.  ESP.  PORT.  Pardda.  rr.  Partlta. 

/,.  Partidura,   s.  f.  ,  partie,    porlioi)  , 
morceau  ,  fragment. 

Portas  del  nas  la  partidura. 
Lo  sancts  a  près  la  partidura  , 
Torna  l'en  luec;  non  conogras 
Cane  l'ossa  parlida  del  nas. 

l^.  de  S.  Honorai. 
Apportez-moi  la  portion  du  nez. 
Le  saint  a  pris  le  morceau,  il  le  remet  en  place  : 
vous  ne  reconnaîtriez  pasqu'oncques  il  fût  se'pare  ili 
nez. 

fi.    PORCION,  5./.,   lat.   PORTlONtVW,   por 

tion ,  partie. 

Ami)  els  non  aura  portimn. 

f^.  lie  S.  Honorât. 
Avec  eux  il  n'aura  portion. 
cAT.  Porciô,  ESP.  Porcion.  pour.  Porcào.    ir, 
Porzione. 

r>.  Parso,  s.  f.,  partie,  portion. 

Parsonieras  son  diclias  de  part  o  parso. 
Lers  (l'umors,   fol.at). 
Participantes  sont  dites  de  part  ou  partie. 


PAR 

7.  Paiu'.iek,  v.  ///.,  copartagcant,  ayant- 
droit,  contendant. 

Seuher  sia  eu  d'  un  cistelli  parsonier, 
K  qu'en  la  lor  siam  quatre  rARCir.F.. 
Bertrand  de  Born  :  leu  m'  escondisc. 
(^)ue  ji;  sois  seigneur  copartageant  d'un  elinleaii  , 
et  que  dans  la  tour  nous  soyons  quatre  rontendants. 
(AT.  Parcer. 

8.  Parsonifr,  parzonif.h,  ,v.  ni..,  colic- 
rilier,  copartageant,  contendani  , 
concurrent,  compélitciir,  participant, 
associé ,  coprojiriétaire. 

IVlos  parsoniers  es  tan  giial.irl?; . 
Que  vol  la  terr'  a  mos  eufans. 

Bertrand  de  Born  :  Gesdefar. 
Mon  copartageant   est   si    perfide  ,   qu'il  ven!    la 
terre  à  mes  enfants. 

Ditz  que  jainays  siey  enfant 
Non  aurau  dei;nii  i'\R/.i)NrER. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Dit  que  j.iniais   ses   enfants  n'auront   nul  coiiipc- 
titeiir. 

Tugsenbor  e  PAR<-<)îfiEH 
Ah  cor  de  guerra  iiicsclada. 

Bertrand  de  Born  :  Bassa  mes. 
Tous    seigneurs    et    concurrent.'!    avec    désir    tli* 
guérie  engagée. 

Aquel  Dieus  dreebnrieis. 
Que  loriiiet  cel  e  terra, las  aiguas  e'is  tera[)ipis, 
E '1  sol  e  la  luna,  ses  autres  parsoniers. 

IzARN  :  Digiias  me  lu  . 
Ce  Dieu  juste  ,  qui  forma  ciel  et  terre,  les  eau  v. 
et  les  tempêtes  ,  et  le  soleil  et  la  lune,  sans  autre-; 
associes. 

Parsoniers  es  del  uial ,  qui'l  consen. 

(Guillaume  de  Montagnagout  :  Nullis  liom. 
Participant  esl  du  mal  ,  qui  le  consent. 
Ftg. 
Ane  pois  non  fui  de  mos  huoill  parsoniers 
Ni  de  mon  eor,  e' ades  me  van  fugen. 

Lamiîerti  de  Bonanel  :  Moût  chanlar.i. 
Oncques  depuis  je  ne  fus  copropriétaire  de   mes 
yeusL  ni  de  mon  cœur,  vu  que  toujours  ils  me  vont 
f  uya  n  t . 

Adject.  Seuher  sia  eu  d'un  castel  p\RsoNrEn. 
Bertrand  de  Born  :  leu  m'  escondisc. 
Oue  je  sois  seigneur  copartageant  d'un  château. 
ANC:.  FR.  Le  fist  conqiaigiion  cX  parconuicr  de 
son  roïauuie. 


PAR 

luit  11  ;iulif  ijui  (>r«'Ut  fslc  puiçonnii'.rs  de 
la  ti'Kisun. 
CUr.  de  Fr.,  Rec.  Ja  fiist.  i/.;  Fr..  t.  111  ,  p.  -.79, 
Ltt.  V,  ,..  2|V 
lu  lU'  [jiiesgectcr  (restri'/;rtr50HniV/"5iiu  pciil, 
mais  tu  n'as  pas  esté  coiiipaiitiiou  du  proulii. 
UEiivres  d'yilain  CliartUr,  p.  2G8. 
Avec  les  aalies  parsonniers  (Se   la  soficté  à 
([iii  il  avoit  ])reslé  son  argent  à  usure. 

Amyot,  tnul.  de  Pliitar(/ue.  Vie  de  M.  Caton. 
*.Nc.  CAT.  Parconer.  tisr.  Parcionero. 

\;.  PArxSONiKRA,  s.f.,  coliciitiùre,  copar- 
tajjieante ,  participante. 
I'arsonieras  son  tlichas  (le  part  o  parso. 
Lfys  d'iitnors ,  loi.  25. 
Participantes  sont  dites  de  paît  ou  pailie. 
1  il'.  Parcionera 

10.    P.VRTICIO  ,   l'ARTlSO,   PARTIZO,    PARÏl- 
SON,    PARTl/.OTf  ,    S.    f.,    lat.      PARTITIO- 

Nt'/»,  division,  partage,  st-paiation. 
Sfs  divizio  et  p.^RTicro. 

Elue,  de  Itii  propr.,  lui.  .'|. 
Sans  division  et  séparation. 
•Voordauien  de  far  partisos  del  castrl. 

Tit.  de  i24f).  DoAT,  i.  VI  ,  Col.  3o6. 
Accord  de  laire  partages  du  cLâtcau. 
A>c.  FR.  ('onferma  ceste purcison  par  sa  j>arole 
devant  les  barons  et  devant  tout  le  pf)ple. 
Ci'st.  de  Louis-le-Déhonn.  liée,  des  liiat.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  i6'(>. 
Qne  nos  avon  ci  un  torel 
Et  une  vache  et  un  véel  : 
De  ce  devon  panisson  fere. 

Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  2.'î!\. 
Les  ordres  «jiic  vous  teniez  en  la  partition, 
illsiribution  et  conduite  des  affaires  générales 
(le  rKstat. 

Mémoires  de  Sully,  l.  II,  p.  5oi). 

CAT.  Particiô.  esp.  Particion.  ror.r.  Particào. 
iT.  Partizione. 

—  Tenson ,  contestation. 

Cal  vos  play  niay,  vaqueira,  partizoP 

T.  DE  R.  GaLCEI.»!  KT  de  J.  MlRALHAS  :  Joan. 
(^hiel  vous  plaît  davantage  ,  vaelièie,  tenson  ? 
Drntz  (]u'  a  domna  conqueza 
Non  deu  movre  partizon. 

T.  d'.Vzemar  et  de  Miraval  :  Mir.iv.d. 
(i.-ilaiit  qui  a  ilame  coii<[ulse  ne  doit   pas  exciter 
tonlestnlioit. 


PAR  435 

—  Dépat'l ,  éloignemcnt. 

Qunn  venra  a  la  partisojt. 

IIUGDES  DE  SaiNT-Cyr  :  VeM:onl.s. 
(Jiiand  il  viendra  au  f/(.'/)'(r/. 

II.    PaRïIDOR,     .V.     ///.  ,     lat.      PARTITOn  , 

partagenr,  copartagcant,  coiifcndant. 

"Vos  fe/.el/,  grari  f<jlor, 
Cant  prezes  ab  i-artidor. 

T.  Dl.  GuiLl.VUME  KT  D'AuNAUD  :  S<'llli'  En. 
Vous  fîtes  grande    folie,  (|uand    vous   prîtes  avec 
•\'fi((rtai;eant. 

ANC.   I  R.  Le  vif  deable,  li  seiguor 
M'a  voient  fet  parcisséor. 

Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  2.iQ. 
O  citadins  des  Ilots!  quel  partagenr  borna 
Vostre  humide  séjour.^ 

Du    BaRT.VS  ,   p.  321. 

lAT.  Esr.  PORr.  Partidor.  it.  Par  ci  tore. 

I  ■>..  Partoien  ,  s.  i)} .,  partage,  division  , 
jeu-parti. 

Sitôt  no  s'  es  lo  partimen  eng.ii. 

AiMERi  DE  Pegcii.ain  :  IN'uils  liom. 
Bien  i[Ue  le  partage  n'est  jias  égal. 
Blacas,  d'aquest  partimkn 
Sai  ieu  chauzir  lo  nicillor. 
T.  DE  Blacas  et  de  Kambaud  :  Eu  K.iiuiljjui. 
Blacas,  de  ce  jeu-parti  je  sais  choisir  le  iiiciUeui . 
D'  est  PARTIMEN  nos  partira. 

T.  de  Guillaume  et  de  Pl'jols  :  Del  joi. 
De  ce  jeu-parti  il  nous  partagera. 
ESP.  Partimento,  partiiniento.  it.  PartiinenCo. 

i3.  Partenukr,  .V.  ///.,  participant,  so- 
ciétaire. 

Si  es  compains  de  la  covercio  dels  bos,  tu 
seras  partenders  de  lor  vertut. 

^'rad.  de  B'edej  fol.  '^^. 
Si  tu  es  compagnon  de  la  conversion  des  bons  ,  tu 
seras  participant  de  leur  vertu. 

I  /( .  Partir  ,  i\,  lat.  partir/,  partager, 
fendre,  entr'oiivrir,  déj)artir. 
Qu'cls  niais  e  'Is  bcs  partissem  enfr'  anidos. 

Pons  de  Capdueil  :  Per  joy. 
Que  les  maux  et  les  biens   nous  partageassions 
entre  nous  deux. 

Aissi  PARTI  natura... 
Los  dons  entre  las  gens. 

Arnaud  de  Marueil  :  Bazos  ts. 
Aiiiii  partagea  nature...  lus  dousfntrc  les  gen.-.. 


436 


PAR 


l.a  Ici  ra  se  rAKTu;. 


Lti  iiobla  Leyciitn. 
La  terre  i'vntr'oiH'rH. 

—  Séf)arer,  éloigner,  diviser. 

l'vuTiRAi  m' en  ,  et  er  siens  totz  lo  tnilz. 
Rambalu  dk  Vaqueiras  :  Ges  sitôt, 
.le  m'en  éloignerai,  et  sera  sien  tout  le  tort. 
l'.is  iio.s  PARTiM  lie  vos,  avem  isgiit  t.',r;m.s  mais 
l'^.  de  S.  Honorât. 
Depuis  (jue  nous  nous  sépai-dines  de  vous,  nous 
avons  eu  de  grands  maux, 
r.elbs  Monrnelhs,  aisselh  que  s  part  de  vos, 
K  non  plora  ,  ges  non  e.s  doloiros. 

B.  DE  VentADOUR  :  Bellis  Monruellis. 
Beau  Monruel  ,  celui  qui  se  sépare  de  vous  ,  et  ne 
pleure  pas  ,  poiut  n'est  sensible. 
Fis.  Amîcx  Don  pot  nulhs  hoin  partir, 
Si 'l  cor  si  volon  consentir. 

P.  KoGlERS  :  Entre  ira. 
îîul    homme    ne  peut  f/it'ii'er  amis  ,  si  les  cœurs 
veulent  s'accorder. 

Parti  mon  cor  tôt  d'autre  pe.ssamen. 
Gt'iLLAUME  DE  Cadestaing  :  Lo  jorn. 
Je  sépare  mon  cœur  entièrement  d'autre  pensée. 
Substantiv.  Qnan  mi  soven  qn' al  partir, 
L'  aiizi  dire  francainen. 

Pons  de  Capdiîeil  :  ()uoi-as  que. 
(Juand  je   me  souviens  qu'au  séparer,  je   l'ouis 
dire  francliemcnt. 

ANC.  FR.  Quant  il  le  pout/)arft'r  de  sei. 
Si  l'envéat  servir  le  rei. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  Sî. 
Ceolx  qui  avoient /jarf^-  et  divi.sé  entre  eulx 
l'empire. 

AiMYor,  trad.  de  Phitart/in'.  Vie  de  Démctrius. 

—  Partir,  s'en  aller. 

Quar  era  nueytz,  no  s  poyron  partir  d'  aqiii. 

PUILOMENV. 

Parce  qu'il  était  nuit ,  ils  ne  purent  partir  i\c  là. 
D'  uey  en  un  an  partras  d'  ayci. 

F.  de  S.  honorai. 
D'aujourd'hui  en  un  an  tu  partiras  d'ici. 
J-'tg.    D' autra  part  amor  fay  Innhar 
E  partir  maldir  e  malfar. 

Tiret',  d'amor,  loi.  3. 
D'autre  part  amour  fait  éloigner  et  partir  mé- 
dire et  méfaire. 

km:.  FR.  Le  jour  que  je  me  parti  de  Joinvillc. 
.riiiiWii.Lr  ,  p.  2(>. 


PAR 

Le  rny  f,v partit  dudit  piiy.s,  et  viist  à  Liii)Oi;e.<. 
OKiivres  d'Alain  Chartier,  p.  i^i. 
.\vant  que  il  se  partist  de  celle  ville. 
Chr.  de  Fr.  licc.  des  Iiist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  al^S. 
Madame,  à  Dieu  soyez;  et  à  ces  parole.s,  il 
touilla  ses  espniilles  pour  soy  partir. 

•Iehan  de  Saintré,  t.  Il ,  p.  20.5. 
Loc.  .Si  m  partetz  un  juec  d' amor. 

I.E  COiMTE  DE  PoiTiERS  :  Bell  VUelll. 
.Si  VOUS  me  départez  un  jeu  d'amour. 
En  S.-jvaric  dis  al  prebost...  que  li 'u  partie 

tenso. 

f^.  de  Sai'ari  de  Mauléon. 
Le  seigneur  Savari   dit  au  prévôt...  qu'il  lui  en 
départit  tensoîi. 
Blacatz,  non  lenc  ges  vostre  chan  per  bou  , 
Car  anc  partis  plaicb  tan  descominal. 

T.  DE  Blacas  ET  DE  P.  ViDAL  :  Peire  Vidal. 
Blacas ,  je  ne  liens  pas  votre  chant  pour  bon  ,  car 
oncques  je  (ne)  (/t'paW/.ç  discussion  si  extraordinaire. 
Part.  pas. 

Pueys  er  mcst  nos  totz  V  aurs  paktitz. 
Gavaiidan  I.E  Vieux  :  Senliors  per. 
l'uis  sera  entre  nous  tout  l'or  partagé. 
En  doas  partz  li  a  sou  destrier  mieg  I'artit. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  !^'j82. 
En  deux  parlies  il  lui  a  mi-parlagé  son  destrier. 
Doniiia ,  puois  de  rai  no  us  cal 
E  partit  m'avetz  de  vos. 

Bertrand  de  Born  :  Domna. 
Dame,  puisque  de  moi  il  ne  vous  soucie,  et  (que) 
VOUS  m'avez  éloigné  de  vous. 

Ab  tan  veus  lo  cosselb  partit. 

R.  Vidal  :  Unas  novas. 
En  même  temps  voilà  le  conseil  séparé- 
N  Ugo,  gen  fazetz  jocs  partitz. 
Si  trobasselz  bon  chanzidor. 

T.   DE  HlGUES  de  la  BaCHELERIE  et  de  BERTRA^n 

DE  s. -Félix  :  Digatz. 
Seigneur   Hugues,    aentiment   vous    laites  jeux- 
partiSj  si  vous  trouviez  bou  interloculeiu. 
Fiff.  Lo  cor  PARTIT  d"  un  dol  coraii. 

Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Far.ii  un. 
Le  cœur  fendu  par  une  douleur  cordiale. 
CAT.  KSP.  PORT.  Partir,  it.  Partiie. 

i5.  Partidament,  adv.,  si'-parcment. 

Si  una  causa   es  messa   en    peiibora  a  dos 
oines  partidament. 

Trad.  du  Code  de  Justmicn,  loi.  88. 
Si  une  chose  est  mise  en  gage  à  deux  lionimc^  st- 
parrtncnt. 


PAR 

yidv.  comp.  La  mitât  nom  rARTiuAsiEX. 

Til,  de  1275.  Arch.  de  Toulouse,  J.  321 . 
La  moitié  non  séparcment  (par  indivis). 
ESP.  PORT.  Partidamente.  it.  ParUcamente. 

li).  Parcela  ,  s.  f.,  parcelle. 
.Se  confcMitarnn  dela.s  PAncEi.A-i, 

Fors  deliéarn,  p.  1088. 
Se  contenlcronl  des  parcelles. 
roRT.  Parcella. 

1-.     PaRSELIER,    PARCK.RIER  ,    PaRCERER, 

V.  m.,  copartageant,  pailicipant ,  as- 
socié, compétileiir- 

Qiieres  tan  ,say  e  lay 
Tro  lo  cor  aiat/.  jay 
D'ana  .ses  tarselier. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Vous  clierclierez  çà  et  là  jusi|u'à  ce  que  vous  ayez 
ic  cœur  joyeux  d'une  (dame)  sans  compétiteur. 
No  sio  PARCERiER  de  las  reudas. 

Coût.  deMoissac.  Du  MÉge  ,  f^oy.  lilt.,  [>.  9. 
(|)u'ils  ne  soient  pas  participants  aux  renies. 
Negtis  d'  aquels  parcerers. 
Ttt.  de  l  iSi.Arch.  du  Roj .  Toulouse,  J  .  322. 
Jful  de  ces  copartageants. 

iiS.  Partanit,  adj.,  égal  en  partage. 

Es  trinus  et  uuitatz 

E  Filhs  e  Sanct  Esperitz, 

E  quasqus  es  p.\.rtanit7.. 

Si  qa'  us  noms  es  et  ns  gnitz. 

Pierre  d'Ai'Vero'e  :  I^uzatzsia. 
Ksi  triple  et  unité' et  Fils  et  Saint-Esprit ,  et  clia- 
iiin  est  ej^al  en  partage,   tellement   qu'un  nom  il 
Val  et  un  guide. 

\\).   Partial,  adj.,  partial,  divisible. 

Havein  inotz  o  dictios  partials....  La  dictios 
lAHiiALs  fai  j)art  de  si  nieteyssha,  ses  mudar  e 
.■-es  perdre  .so  signifîcal. 

Lejrs  d'amors,  fol.  66. 

Mous  avons  mois  ou  termes  divisibles....  Le  terme 
divisible  lait  portion  de  soi-même  ,  sans  clianger  et 
t..ins  perdre  sa  signification. 

Eu  .V.  PARCiALS  veiias  divisa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  .')^. 

l-^n  cinq  veines  partielles  divisc'e. 
UAT.  ESP.  PORT.  Partial,  it.  Parziale. 

■.\o.  Parcialitat,  s.f.,  partialiti'. 
I.a  PARCIALITAT  fos  esqaivada. 

Cal.  dels  apost.  de  Uoma ,  loi.  21S. 
Ouc  la  partialité  lui  csqiii\cc. 


PAR  .i^: 

cAT.  Purciatitac.  e<p.  Parcialidad.  lor.T.  Par- 
ciididade.  it.  ParziaUtU,  parzialicate,  par- 
zialitade. 

9.1.  Paiiticipatiox,   ■•<./.,   lat.    partici- 
PATioNev// ,    participation,  con)niuni- 
cation. 
La  PAUTrciPATi'iN  a  la  coinnuinion. 

Doctrine  des  fraudais. 
La  participation  à  la  communion. 
Sera  roiuogut  de  la  participation  de  la  taula. 
Régla  de  S.  Benezeg,  toi.  3g. 
Sera  éloigne'  de  la  participation  de  la  table. 
cat.    Participaciô.   esp.    Participacion.    pokt. 
Participacào.  it.  Participazioiie. 

11.  Particeps,  adj.,  lat,  partickps,  par- 
ticipant. 

Mentir  es  cap  d'  en{^an, 
Particeps  de  tolz  mais. 

>'at  de  Mons  :  Sitôt  non. 
Mentir  est  cliel  de  tromperie  ,  participant  de  tous 
maux. 

x'\.  Pauticipatiu,  adj.,  participatif,  qui 
])arlicipe. 

Entre  si  de  lors  propiietalz  particu'ativas. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  1 1^- 
Entre  soi   parlicipatii>es  de  leurs  propriétés. 

•x!y.  Particip,  .V.  lit.,  lat.    PAr.Ti<:ip/«w , 
participe. 

Es  ditz  PARTICIPS,  quar  en  parlida  jiarticipa 
am  lo  verbe  et  en  partida  am  lo  nom. 

Leys  d'amors,  fol.  lOo. 
Est  dit  participe,   car  en  partie  il  participe  avec 
le  verbe  et  en  partie  avec  le  nom. 

Del  particip  e  de  la  conjunctio. 

Gramm.  provenr. 
Du  participe  et  de  la  ronjonction. 
CAT.  Particip.  esp.  port.  \t.  Pariicipio. 

'i!j.  Participial,   adj.,    participai,   fpi; 
vient  du  participe. 
Noms  PARTiciPiAi.s  es  can  se  dériva  de  |)ar- 

ticip. 

Leys  d'amors,  loi.  .'io. 
Le  nom  est  participai  quand  il  se  dérive  du  pur. 
ticipe. 

26.   pARTicii'iAL.Mfc.i\  ,  atlv.,  parlicip.ilt  • 
mont ,  par  le  participe. 


438  PAR 

l'odoii    esser   l'xplioat...    rAKT[t:iriAi.iMi;N  o 
uomiualuipn. 

Lejs  d'ainois,  IdI.  5o. 

l'c'uvenl  rire  expli([iu''s. ..  par  le  participe  ou  par 
le  nom. 

27.  PaRTICIPAR  ,     PARTISSIPAR  ,    V.,     iat. 

PARTICIPAR6',  participer,   avoir  part , 
faire  part,  partager. 

Pognes  SOS  gaiip;7,  tarticu'ar. 

Conlricio  e  pemis  injernals. 
^)u'il  pût  partager  ses  joies. 

E  ns  fay  al  seu  soheira  Le, 

Que  [lezirain  part  tota  re, 

Participar. 

Setnblans  a  se  nos  vole  crear 

Qu'  el  poguesseui  rARTtssirAR. 

Bres>.  d'amor,  fol.  2. 
El  nous  fait  participer  au  sien   souverain  Iiieu  , 
que  nous  désirons  au-delà  de  toute  chose. 

Jl  voulut   nous  cre'er  semblaliles  à   lui  ,    afin   <]Ue 
lious  pussions  participer  <\e  lui. 
Siil/staritit'.  Participars  vol  dire  penre  part. 
Aeys  d'amors,  M.  100. 
Participer  veut  dire  prendre  part. 

l'arc. prés.  Se  fan  participans  en  tota  la  colpa 
cells  que  o  lecuilion  et  o  celou. 

r.  et  Vert.,  fol.  14. 
Se  font  participants  de  tonte  la    laute  ceux  qui 
le  recueillent  et  le  cachent. 
CAT.  ESP.  PORT.  Participar.  it.  Participarc. 

28.  PaRTICULAR  ,  adj.,  Iat.  PARTICULAR/i', 

particulier. 

Lo   dit    recebedor   particular  de  casciiiia 
diocesa. 

Tit.  de  1424-  Hist.  de  Languedoc,  t.  IV,  |>r., 
col.  42.3. 
T.edit  receveur  particulier  An  chaque  diocèse. 
Instilntîon  particular. 

Tit.  du  -Kui'  siècle.  Doat,  t.  IX,  fol   3o. 
Institution  particulière. 
CAT.   ESP.  PORT.  PnrCicii/ar.   it.    Particnhire , 
particolure. 

•X\).    PaRTICULARMENT  ,    PARTICULARMKN, 

itdi'.,  particulièrement,  en  détail. 

Lo  rey  no  pot  pas  saber  PAUTicurARMEN  las 
gens  d'  aquesl  tapilani. 

JrOre  de  Bataillas,  fol.  liio. 

I.c  roi  ne  peut  pas  connaître  particulièrement  les 
fins  de  ce  capitaine. 


PAR 

"Vomnadas  particularmunt. 

Ilègl.  des  Etats  de  Provence,  de  i^oi . 
^'ommécs  particulièrement. 
iiAT.  Particularinent.   est.  port.    Particular- 
mence.    it.    P artictdar mente ,   particolur- 
t  tient  e. 

lo.   Particiîlauamenï,   adv.,   par  par- 
ticules, par  parcelles. 
Petit  a  petit,  PARTicnr.AnAMENT. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  45- 
l'élit  à  jiilit  ,  par  particules. 

Ti.  Apartir,  7'.,  séparer. 

La  qnal  scnhoria  no  entend  apartir  de  se. 
Charte  de  Grèalou,  p.  62. 
Laquelle  seigneurie  il  n'entend  yidiS  séparer  de  soi. 
CAT.  ESP.  PORT.  Apartar. 

ùi.  Apparcelar,  appercelar,  V.,  mor- 
celer, diviser,  partager,  doter. 
Part. pas.  Apparcelat/....  en  vita,o  per  testa- 
ment. 
Los  enfantz...  no  ArPER<:ELATZ. 

Fors  de  Jiéarn ,  p.  1088. 
Partagés...  pendant  la  vie  ,  ou  par  testament. 
Les  enfants...  non  dotes. 

33.  Aparcelament,  .v.  m.,  division  ,  par- 
tage. 

Per  caila  de  aparcelament. 

Fors  de  Jiéarn ,  p.  1096- 
Par  acte  de  partage. 

34.  Aparsonar,  V.,  partager,  doter. 

Part. pas.  Segon  que  son  engendratz  del  payie, 

SO   APARSONAT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  'j  i. 
Selon  qu'ils  sont  engendrés  du  père,  ils  sontdotés. 

35.  Dep.\rtia,  s./i,  départie,  sépara- 
tion. 

Ane  no  fni  plus  angoissos 
Coin  soi  de  vostra  bepartia. 

FoLQUET  DE  RoMANS  :  Donina  ieu  preu. 
Oncquesjcne  fus  plus  an^oisseu.v  comme  je  suis 
de  votre  séparation. 
ANC.  FR.  La  trompette  m'apelle 

Sons  les  drapeaux  de  Mars, 
Cruelle  dcpa  nie  I 

Henri  IV  ;  Charmanlerrabriellt. 
Ainsi  pailil  ledit   Picne  de  la  \  ille ,  coiiiiur 


PAR 

l)icn  consfilit';,  ;i  l'aiile  iludil  Paul  Ursiii  ,    fini 
lut  une  piteuse  départie  pour  lui. 

CoMlNtS,  liv.  I,  p. /j55. 

;>(>.  Departida  ,  A. /".,  th'part,  défection. 
PiT  la  DKPAr.TiD.i  qu'  el  fcc,  cl  mes  1'  ost  en 

peiil. 

Arbre  de  BataUias,  fol.  79. 
l'ar  la  ilèfcclion  qu'il  lit ,  il  mit  l'armée  ca  péril. 

H7.   Dkp.\rtiment,  departimen,  pf.par- 
TF.MENT,  S.  ni.,  séparation,  division. 
I..1  mort  uon  es  nutra  caoza  niays  DEPARTt- 

Mi-.N  (lel  cors  e  <le  l'ariua. 

/''.  et  f'crt.,  fol.   27. 
l.a  mort  n'esl  autre  chose  que  scpiiriition  du  cuips 
<  l  iK-  i'ànie. 
Membre  vos  quai  fo  "1  coinensameus 
De  nostr'ainor  :  ja  Danie  Dieus  non  vuellui 
(^)u'en  ma  colpa  sia'l  departimens. 

l.\  COMTESSE  DE  DlE  :  \  cliaiitar. 
Qu'il  vous  souvienne  quel   fut  le  comnienceuient 
<lc  notre  amour  :  que  le  Seigneur  Dieu  ne  veuille  (as 
iju'eu  ma  faute  soit  la  séparation. 
Tractetlo  departemkm'  de  se  e  de  sa  raolhcr. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.   iCiti. 
Traita  la  séparation  de  soi  et  de  sa  femme. 

—  Différence. 

l''.ntr'els  clergues  non  tniep  dkpaktimen  , 
'l'u^  sou  d'  un  sen  ,  d'  uu  cor  e  d'  un  albire. 

P.  Cardinal  :  Tôt  aire.ssi. 
Entre   les  clercs  je  ne  trouve  pas  de  dijjëreiue  . 
tous  sont   de  même  esprit,   de  même  cœur   et  do 
même  pensée. 

A\c.  FR.   A.  son  département ,  l'empereur  lu', 
feit  de  grands  dons. 

Rabelais,  Hv.  III,  cli.  19 
Après  le  département  Bélisaire. 
Chr.  de  Fr.,  liée,  des  I/isl.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  i<)i 

—  (Contestation. 

Que  per  aventura...  delracllons ,  enllaraeiit , 
DEPARTiMKNT  non  sian  entre  vos. 
Trad.  de  la  2'  Epît.  de  S.  Paul  aii.r  Corinthiens. 
Que  par  aventure...  détractations,  irritation  , 
contestation  ne  soient  pas  entre  vous. 
ANC.  CAT.  Departiment.  anc.  ksp.  Dcsparti- 
mietito.  ri'.  Dipartiineiito. 

38.       DF.l'.VUTinAMENT  ,       UEPAUTIll.VMEN   . 

{ifh\  ,  séparément. 
Tosemps  o  departid*  Mf:Nr. 

Til.  de  1291.  DoAT,  t.  I!  ,  loi.  ?i<). 
)\u  .eirilde  ou  séparémrnl. 


PAR  43çj 

.lut',  coifip.  Que  nos  havein  ali  nustrc  senlior 
lo  rei  NON  departidament. 
'Tit.  de  1270.  yjrcli.  du  Roy.  Toulouse,  J.  'i:>.i . 
Que  nous  possédons  avec  notre  seigneur  le  roi  non 
séparément  (par  indivis). 
ESP.  PORT.   Departidamente. 

!')9.   Départir  ,    v.  ,    départir,    séparei  , 
diviser,    partager,    (listril)iier ,    dis- 
soudre. 
Com  del  enfant  c'ab  un  maraboti 
l'ai  oui  del  plor  laissar  e  departii;. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Si  com  l'arhres. 
Comme  de  l'enfant   qu'avec  un  maravédis  on  lait 
délaclier  et  départir  An  pleur. 

Départir  dels  autres  membres  lo  luenibre 
poyiit. 

/'.  e^ /'(■;•/.,  fui.  58. 
Séparer  àcs  auties  memlues  le  membre  pourri. 
Vos,  qn'ieu  ani  mais  que  res  qn'el  mon  sia  , 
An  l'ait  de  me  iiEPARTtR  e  lonhar. 

Glaire  d'Anduse  :  Eu  greu. 
Vous,  que  j'aime  plus  que  rien  qui  au  monde  soit, 
ils  ont  lait  srparcr  et  éloigner  de  moi. 
Avers  ajostar  non  es  paradis, 
Ans  coniaudet  Dieus  qu'om  lo  uepartis 
Tôt  per  cofrairia. 

I.E  .MOINE  de  Montaudon  :  Manens. 
Amasser    richesses   n'est    pas   paradis,    au     con- 
traire Dieu  commanda  qu'on  les  parta:^eat  entière- 
ment par  confrérie. 

Lo  cosbelb  se  départ,  qui  no  a  trop  durât. 

Guillaume  deTuuela. 
Le   conseil  ,  ijui   n'a  pas  heaucoup  duré  ,  se  se- 
pare, 

Subst.   Membre  vos,  si  us  plai,  del  bon  coven 
Qui-  mi  fezelz  al  départir  saber. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jom. 
<^)u'il  vous  souvienne,  s'il  vous  plaît,  de  la  bonne 
convention  que  vous  me  fîtes  connaître  au  de[iaitii'. 
Part.  pas.  Eia  m  sol  DuPARiirz 
D'una  f.ds'abetairilz. 

GiRAUD  Di:  lioii.M.iL  :  L'autr'  ier. 
Maintenant    je     me    suis    drpurli    d'une    fausse 
trompeuse. 

Gant  li  fraire  an  complit 
Lur  mestier,  els  an  départit 
La  paliiia,  .^i  com  an  d'usafge. 

/■ .  de  S.  Honorât. 
()uand   les   frères  ont  accompli  leur  mystère,  i!.; 
ont  dislriliué  la  palme  ainsi  comme  ils  ont  l'u^a'^e. 


,/,o 


PAR 


Depariidx  es  la  compania. 

Tnid.  du  Code  df  Justiiiii'n ,  loi.  M). 
La  société  est  dissoute. 

—  Substantw.  Dissident,  schismatique. 

Aqnelz  patriarchas  foro  dezapauzatz,  qaar 
«To  familiars  als  départit^  de  la  Glyeia  do 

Rom  a. 

Cat.  di'ls  apost.  de  lioma,  fnl.    l5[. 
Ces  jialriarclies  furent  tléposés ,  car  ils  étaient  fa- 
miliers avec  les  dissidents  de  l'Eglise  de  Rome. 

ANC.  FR.  Il  convient  sien  demonrer 

Sans  desparcir  jasciu'k  la  mort. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  242. 
La  rivière  qni  défait  les  deux  royaumes. 
COMINES  ,  liv.  I,  p.   io5. 
Devant  que  j'eusse  achevé  mon  discours  et 
(jue  ras.semblée  de  l'auditoire  fût  départie. 
Amyot,  Trad.  de  Plutavqne.  Morales,  t.  I,  p.  '(06. 
La...  plus  difficile  entreprise  fut  de  faire  de 
nouveau  départir  les  terres. 

Amyot,  Trad.  de  Plutnrque.  Vie  de  Lycurgus. 
flraud  Dieu,  de  qui  la  main  départ  les  dia- 
dèmes. 

TiERTAUT,  !>.  8. 

A>'c.  CAT.   ANC.  E>ir.  Départir,  cat.   mod.  esp. 
MOD.  roRT.  Despartir,  it.  Spartire. 

Z|0.  Pkoportio,  s.  f,,    lai.   propobtio  , 
proportion. 

Son  d'nna  proportio  ,  cent  al  temps. 

Leys  d'ainors,  loi.  l\g. 
Sont  de  même  proportion,  (juant  au  temps. 

CAT.  Proporciô.  esp.  Proporcion.  port.   Pro- 
porcào.  IT.  Proporzione . 

/j  I  .     PrOPORCIONAL,    (idj-,     l'it.     PROPOR- 

TioNALw,  proporlionnel. 

Las  foisevs  so  de  phoporcionai.  inscizio. 
Trad.  d'Âlhiicosis,  fol.  ,3o. 
Les  ciso3U\   sont  de  Iraiicliant  jiroportionnel. 
c\T.    i'AP.     PORT.    Propnrcional .    ir.    Propor- 
zionale. 

/}2.  Proporcionar,  "y.,  proportionner. 
l'art,  pas.  So  pRopoRcroNADAS...  acuitats. 
Trad.  d'Âlbucasis,  ibl.  io. 
Sont  proportionnées...  les  acuités. 
<:at.    fisp.  PORT.  Proporcionar.  ir.  Pmporzio 
nare. 

\"\.   SoPARTiR ,   V.,  distribuer,   divise!, 
distinj^iior,  détacher,  trancher. 


PAS 

Vos  ai  be  iargament  donat  o  sopartit. 

GulLLAliME  IlE  TuDELA. 
Je  vous  ai  l)ien  largement  donné  ou  distribue. 
Part.  pas.  Tant  bras  e  tant  pe  sopartit. 

GuiLLALME  DE  Tl/DEI.A. 
Tant  lie  bras  cl  tant  de  pieds  tranchés. 

'(/(.   Tripartir,  î'. ,  tripartir  ,  partai,'<T 
en  trois. 

Part. pas.   Segon  qu'om  lilz  en  la'sloria  t.'-. r- 

PAKTITA. 

Cat.  tlel.'i  apost.  de  Rorna  .  fol.  38. 
Suivant  rju'on  lit   en   l'iiisloire  tripartie. 

CAT.  t>p.  Tripariir. 

PAS,  .f.  ///.  ,   lat.  vx'istts ,   ])ns,  mouve- 
ment des  pieds. 

Ren  faria  d'un  pas  clos. 

Cadenet  :  Amors. 
Bien  je  ferais  d'uu  pas  deux. 

f.oc.  Menero  lo  filh  de  Dieu 

Ai  ostal  d'Ampna ,  lo  gran  j-as. 

Brev.  d'amor,  fol.  162. 
Menèrent  le  fils   de  Dieu   à    l'Iiôtel   d'Anne  ,   li- 
grand  pas. 

Adv.  camp.    Aissi  Jaufre  s'en  vai  de  pas. 
Car  fotz  es  enuiatz  e  las. 
Ten  son  dreit  caaiia 
^  Per  la  forest ,  lai  ou  li  plas , 

Tôt  jeu  e  suau  e  de  pas. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  33  et  ('j. 
Ainsi  Jaufre  s'en  va  au  pas ,  car  il  est  eiinuvo 
et   las. 

Tient  son  droit  chemin  par  la  foret,  là  où   il  lui 
piaît  ,  tout  gentiment  et  doucement  et  au  pas. 
Lor  ost  scguia  los  tôt  jorn  pas  e  pas. 

Cat.  dcl.'!  apost.  de  Rorna  ,  fol.   iSo. 
Leur  armée  les   suivait   toujours  pas  à  pa.t. 
L' angels  li  venc  E^■  eis  i.o  pas 

/■'.  de  S.  Eniinie  ,  fol.    12. 
L'anse  lui  \'\\\V  souiliiinement. 
Mas  pus  d'à  pas  ni'auci. 

P.  Vidal  :  Una  cUanvo. 
Mais  puisfju'elle  m'occit  lentement. 
Pus  que  tan  u'a  pas  -s'i  pren. 

Guillaume  de  Briars  :  Si  (juo  'I . 
Puisqu'elle  s'y  prend  si  doucement. 
Deu  se  tolz  lioras  cofessar 
Ren  e  i>'a  pas,  ses  trop  coehar. 

Brev.  d'amor,  fol.  Ii8. 
Doit   loiit  homme  so  confesser  bien  et    à    înisir, 
<.ni^  trop   <(■  préciser. 


1^\S 

—  Pas,  passai^c,  détroit,  uuvcrtmc. 
No  siti  quora  mais  la  veiray. 
Que  tan  son  uustras  terras  lonb  , 
E  tant  y  a  pas  e  caïuis. 

G.   KuDEL,  :  Lanquan. 
Jo  no  sais  quand  Javantage  je  la  verrai,  vu  qui' 
tant  sont  nos  terres  loin  ,  cl  tant  il  y  a  passdycs  et 
<  iieinins. 
f.oc.  Sirveutes,  diras 

Qii'enans  que  passes  lo  pas, 
Gar  ben  si  l'es  fondatz  granda. 
Rcis  que  gran  terra  demanda  , 

Par  que  fassa  gas, 
Quaii  caval  non  Irai  del  pas. 

Bertrand  de  Born  :  Gent  fai. 
Sirvcnte  ,  tu  diras  qu'avant  qu'il  passât  le  détroit , 
il  regarde  bien  s'il  lui  est  grande  folie. 

Boi  qui  demande  grande  terre  ,  il  paraît  qu'il  fasse 
willeric,  quand  il  ne  tire  point  clieval  du  pas. 
CAT.  Pas.  ESP.  Paso.  port.  it.  Passa. 

1.   Pas,  adi'.    de  nrg. ,   du   lai.   pas,w.v, 
pas,  point. 
Ce  mot  était  emplové  explctivemenl 
avec  la  négation  non. 
Sofrir  m'er  la  pen' e  l'afan 
Tolz  temps,  xok  PAsdosjorsni  très. 

Pierre  d'Auvergne:  Eu  nou  laudarai. 
11  me  sera  à  souffrir  la  peine  et  le  souci  toujours , 
non  pas  deux  jours  ni  trois. 
S' ieu  ai  tengut  lonc  temps  lo  vosire  ostal , 
Xo  ns  j)essetz  pas  lea  \o  m  fassatz  gnrjjir. 
P.  Cardinal  :  De  sellis. 
Si  j'ai   tenu  longtemps   le  vôtre  hôtel,  ne  vous 
]iensez  pas  que  facilement  vous  me  le  fassiez  aban- 
donner. 
CAT.  Pas. 

3.   Passada,  s./.,  passage,    traversée, 
transit. 

Re  de  passaiia  ni  d' iiitrada. 

FordcMontcuc.  Urd.  des  R.  de  Fr.,  l36i  , 
t.  XVI,  p.  liio. 
Rien  de  transit  ni  d'entrée. 
l.oc.    E 'Is  baros  d'est'encontrada  , 
Sels  an  fag  vas  vos  passada. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 
Et  les  barons   de  celle  contre'e  ,  ceux-là  ont  fait 
vers  vous  passage. 

—  Transition. 
III. 


PAS 


ii- 


Deu  baver  lonc  so  pauzat 
li  noel ,  ara  bêlas  niontadas 
E  desslieududas  e  passabas. 

Leys  d'amors,  fol.  /|i. 
Doit  avoir  long  air  pose'  et  nouveau,  avec  belles 
ascendances  et  descendances  et  transitions. 
i:\T.  Passada.  i  sp.  Pasada.  i-okt.  Passada.  i  r. 
Passata. 

/(.   Passatge,  v.  ///.  ,  passage,  détroit. 
Tenian...  los  pasatges  serrais. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  ?.3. 
Tenaient...   les  passages  ferme's. 

F/i,'.  Aisso  non  es  mortz,  ans  mi  dara  passage 

De  las  dolors  del  mont  al  sobeyran  estage. 
A',  de  S.  Honorât. 
Ceci  n'est  pas  la  mort  ,  mais  me  donitera  passa ^^e 
des  soullrances  du  monde  au  souverain  séjour. 

—  Traversée ,  en  parlant  d'une  rivière 
(pie  l'on  passe  avec  un  bac. 

Er  son  pus  vil  que  vila  del  passatge. 

Serveri  de  Girone  :  Cuenda  cbansd. 
I\Iaintcnant  ils  sont  plus  vils  que  vilain  du /;«i-- 
sai^e. 

Il  s'employait  le  plus  souvent  potii- 
indiquer  le  voyage  de  la  Terre-Sainte. 
Per  so '1  fatz  que  ill  crozat  vau  reptan 
Del  PASSATGE  qu'an  si  mes  en  oldi. 
S' el  PASSATGE  no  ill  platz  no  crei  que  i  an. 
Bertrand  de  Born  :  Ara  sai  eu. 
Pour  cela  je  le  fais  que  les  croise's  je  vais  accusant 
<\u  passage  qu'ils  ont  mis  en  oubli. 

Si  le  passage  ne  lui  plaît  pas  ,  je  ne  crois  pas  qu'il 
y  aille. 

CAT.  Passatge.  esp.   Pasage.  port.  Passagein. 
:t.  Passaggio. 

5.  Passamkn,  s.  m.,  passage,  traversée. 
Fig.  Aquesta  vida  non  es  mas  .i.  bieus  pas- 

SAMENS. 

r.  et  Fert.,  fol.  27. 
Celle  vie  n'est  qu'un  cour',  passage. 

—  Trépas. 

Gant  placajbestim  Ciist  que  fossos  passamens, 
Sebeli  1' ab  los  angels. 

PitKRE  DE  CoiiBiAC  :  El  nom  de. 
Quand   il   plut  à   Jc'sus-Clirist  que  (ce;   fut   son 
trépas ,  il  l'ensevelit  avec  les  anges. 

CAT.    Passainent.    esp.  Pasainiento  port.    it. 
Pdsiamentn. 

56 


44-2  ï*As 

6.  Passadou,  s.  m.,  passage. 

Lai  venon  trei 

Al   PAS.SAnOR. 

E.  FoNSAi.^DA  :  Enabriu. 
I.à   ils   viennent  Irois  au  passage. 

—  Passant ,  passager. 

Ay.si  ion  passador. 

Trad.  de  l'Epilrc  de  S.  Jacques. 
Ainsi   comme  passant. 
ivv.  Passador.  tsp.  Pasador.  port.  Passador. 
iT.  Passatore. 

7.  Passât.  ,  T. ,  passer,  traverser. 

Pfiionet  ,  PA-^sA  liii  iril!. 

G.  RuDEL  ;  îs'u  sap  cliantar. 
Pcironel  ,  passe  le  ruisseau  d'ili. 
Tan  sotils  que  pogiies  passar   per  un  aur\ 

d'un  petit  det. 

Lh'.  de  Sydrac,  fol.  I'i6. 
Si   mince  qu'il  put  passer  par  un  anneau  iTiin 
petit  doigt. 

Il  s'employait  souvent  pour  indiquer 
le  voyage  de  la  Terre-Sainte. 
Mas  trop  d'onies  son  que  eiits  fan  semblans;i 
Que  PAî-sARAN,  e  ges  no  n'  au  dezire. 

R.  Gaucelm  de  Beziers  :  Qui  vol  avcr. 
Mais  beaucoup    d'hommes  sont  qui    niainlenaul 
l'ont  semblant  qu'ils  passeront,  et  ils  n'en  ont  point 
envie. 

—  Transporter. 

Tng  11  nautor  que  dcvo  passar  lo  comte  e 
totas  .sas  gens. 

Ti/.  de  122(.  yln/i.  du  Roy.,  J.  309. 
Tous  les  nauloniers  qui  doivent  /)a5ier  le  com le 
et  toutes  ses  gens. 

Dos  rossins  ténia  cascun  an, 
Am  que  passava  Vaygua  del  Varals  peilegriiis 
Z-^.  de  S.  Honorât. 
Il  tenait  deux  roussins  chaque  anne'e,  avce  qiuii 
il  passait  l'eau  du  Var  aux  pèlerins. 

— •  Dépasser,  transgresser,  outre-passer. 
Fig.         Trop  passatz  los  decx 
De  Dieu. 

G.  FlGUElRAS  :   Sirventcs  vuelh. 
Vous  passez   beaucoup   les   comniandemeuts    de 

nicu. 

Ja  no  m  descsper  per  tan  , 
Qa'anc  de  re  non  passei  son  man. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Jamais  je  ne  me  désespère  pour  autant ,   vu  que 
rtneques  en  rien  je  ne  dépassai  son  ordre. 


PAS 

--  Surpasser. 

Vens  en  aissi  totas  aiitias  beutatz  , 
Coni  lo  soleills  passa  totas  clardalz. 

AlMERI  DE  BelliNOY  :  Tolas  clard.il?.. 
Elle  vainc  par  ainsi  toutes  autres  beautés,  comme 
le  soleil  surpasse  toutes  clartés. 

—  Lancer,  jeter. 

Moral.     En  passey  man  regart. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 
J'en  passai  miiinte  œillade. 

—  Se  résoudre,  se  changer. 

Si  cuai  tonedres  grans  passara  en  ploia. 
Trad.  de  B'ede,  fol.  71. 
Aii\sl  comme  grand  tonnerre  se  résoudra  en  pluie- 

—  Faire  tremper,  plonger. 

Per  aiga  buillen  passatz 

Tola  l'autra  cain  que  il!  donatz. 

Dei'des  de  Prades,  ^uz.  cass. 
Par  eau  bouillante /jn^wcc;  toute  l'autre  chair  que* 
vous  lui  donnez. 

—  Couler,  écouler. 

A  vegadas  passa  l'aigna  que  cor 
Desobr'el  pont,  per  forsa  qu'a  en  se  , 
l'ufvs  nierma  tan  que  non  passa  re. 

P.  Cardinal  :  Non  es  cortes. 
Parfois  passe  l'eau  qui  court  dessus  le  jionl ,  par 
la  foieo  qu'elle  a  en  soi  ,  puis  elle  diminue  tant  qu'il 
ne  passe  rien. 

—  Exister,   agir,  faire  ses  affaires,  se 
cotnporter. 

Las  autras  gens,  que  sabo  las  aulras  ariz  , 
fan  grau  bezonh  al  segle,  mas  hom  se  poîria 
PASSAR  ses  lor. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  Si. 
r.es  autres  gens,  qui  savent  les  autres  arts,  font 
grand  besoin  au  monde,  mais  on  pourrait  se  passa 
sans  elles. 
Ab  fols  PASsi  com  puosc,  ab  sabis  ,  saviamet)t. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Avec  fous  je  passe  comme  je  peux  ,  avec  sages  , 
sagement. 

Loc.fig.     Ni  s  cng  que  m  pas  las  deus 
Uns  mot  descovinens. 
GiRAUD  DE  Calanson  :  El  mon  non. 
Et  qu'elle  ne  pense  pas  que  me  dtpasse   les  dénis 
un  mot  déplacé. 

Si  qu'ai  dir  no  m  passa  las  dens. 

Ramdaud  d'Orange  :  Era  mes. 
De  sorte  que  le  dire  ne  me  dépasse  pas  les  dents. 


PAS 

Part. prés,  subit.  Tu  ycsl  l'eslcla  fjue  gui;t 

Los  PASSANS  d'aqucsl  pues. 
P.  Cardinal  :  Vera  vert;eiia. 
Tu  es  l'cloile  qui  sjuide  les  passants  de  ce  pays. 
Piirt.  pas.  A  lu.iis  de  très  mes  passvt/.. 

Glu  ue  Cavaili.o.n  :  Doas  cohias. 
11  y  a  plus  (le  trois  mois  passés. 
Qoan  la  nnhs  es  passa  ha. 
Roman  du  Gérard  de  Rossilton  ,  loi.  8^. 
(^)uant  1.1   nuit  est  passée, 
l  oc.  A  PASSAT  un  an 

O'Aiiiois  111)  m  tenc  ni  pio  ui  dan. 

G\  I  d'Uisel  :  Actes  on  plus. 
•V  passe  \xti  an  .[u'.^niour   ne   me   tint  ni  prolil  ni 
(lummage. 

Non  fon  tal  luortaldat,  passât  lia  1res  cens  ans. 
/''.  de  S.   Honorât. 
Il  ne  lut  telli!  mortalité,  a  passé  trois  cents  ans. 

■ —  Devenir,  parvenir. 
Piirt.  pas.  Aquel  qnl   sera  aprobat  et   passa  i- 
inesire. 

Statuts  des  Cordonniers  de  Bordeaux. 
Ord.  des  R.  de  Fr.,  i^tli  ,  I.  XV,  p.  452. 
(^clui  ([ui  sera  approuve'  et  passé  maître. 

—  .'Mourir,  trépasser. 
J'iirt.  pas. 
J.o  cors  lie  Jhesu-Crist  près  lo  benauratz 
De  la  nian  sant  Caprasi,  après  s'en  es  passatz. 

y.   de  S.  Honorât. 
Le  corps  de  Jésus-Cbrist  prit  le  bienlieureux  do 
la  main  de  saint  Capraise,  après  il  s'en  est  passé. 
1  AT.   Passar.  esp.   Pasar.  port.   Passar.   it. 
Passare. 

S.   Passadamen,  «(/{>. ,   entièrement,  to- 
talement passé. 
Mas  de  mi,  n'a  dos  ans  passadamen 
Qn'ieu  son  privatz. 

Le  moine  de  Moktaudov  :  Aissi  cum. 
Mais  pour  moi ,  il  y  en  a  entièrement  passé  deux 
ans  que  je  suis  privé. 

().    Ukspassar,  V.,  dépasser,  surmonter, 
dominer. 
rig.     Ges  inos  cor.s  no  s  la.ssa 
D'aniar,  ni  m  despassa 
L'angoisses  tnrmen. 

G.  RlQUIER  :  y.n  res  no. 
Point  mon  cœur  ne  se   lasse   d'aimer,  ni   me  dé- 
fiasse le  tourment  angoisscux. 

lo.    r.NPASSAU  ,  V. ,  faire  passer,  avaler. 


PAS 


443 


l\t)ii  es  tau.  gran  lo  roiaiios 
Qu'en  un  sol  uiorsell  o  en  dos 

No 'Il    F.NPASSH.S. 

Berthand  de  Bokn  :  Mailoliii  ges. 
N'est  pas  si  grand  le  rognon  (|u'en  un  seul  nmi- 
ceau   ou   en  deux  lu  ne  r<M'(i/e'.v. 
CAr.   Einpassar. 

11.  EsPASsAR,    ?'. ,    passer,    linir,    s'en 
aller,  dissiper. 

Per  ESPA.ssAP  l'ira  e  la  dolor 
(".'av  diiis  uiou  cor. 

13.  CARBOiNLi.  :  Per  cspassar. 
Pour  dissiper  la  tristesse  et   la  douleur  (|ue  j'.n 
dans  mon  cœur. 
Part.  pas. 

Lo  jorns  es  espassatz  e'I  sers  veiigulz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  loi.  8<). 
Le  jour  est  passé  et  le  soir  venu. 

12.  Compas,  s. m.,  compas,  mesure. 
Voyez  Aldrete ,  p.  36 1 . 

Pren  son  compas  e  sa  mezura. 

F.  et  Ferl.,  fol.  .'ig. 
Prend   son   compas   et  sa    mesure. 
Sera  parlilz  e  ssenhatz  per  nu  conpas. 
ZiV.  de  Sj-drar,  loi.  i38. 
Sera   partage  et   marqué  par   un   compas. 

—  Rhytlime. 

Qui    |)reu    cert    cdmpas   e    no'l    coutiuua  , 
vicis  es. 

Lejs  d'amors,  fol.  26. 
Qui  prend  certaine  mesure  et  ne  la  continue  p.is, 
c'est  vice. 

Adv.  comp.  Faita  d'un  nou  talh  presan, 
A  COMPAS  e  a  guaran. 
Gaubkht,  moine  de  Puicibot  :  Un  jojs. 
Faite  d'une  nouvelle  taille  dislinguc'e  ,  avec  me- 
sure et  avec  proportion. 

Quar  qui  per  compas  va  , 
Per  compas  deui  obrar. 

Kat  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Garqui  va  par  mesure,  par  mesure  doit  travaillir 
ANC.  KR.  Cil  à  cheval  è  cil  à  pie, 
Si  coin  il  orent  comencié, 
Tindrent  lor  cire  è  lor  compas , 
•Scrrécnienl  lor  j)etit  pas 
Ke  l'un  l'altre  ne  tre.spassont. 

Roman  de  Rou,  v.  12827. 
Mes  toute  laillie  à  compas. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2100). 
CAT.  tsp.  Compas,  pour.  Compasso,  compaco. 
iT.  Compasso. 


PAS 


i3.   CloMPASSAR,  V.,  compasser,  mesu- 
rer, arranger,  disposer. 

Tôt  jorn  eu  lof  cor  cojMrA'^SAT? 
(]o  en  gastan  le  (le.sfas.saa. 

Libre  de  Seneqna. 
Toujourô  en  leur  cœur  ils  mesurent  commciil  on 
gitant  ils  le  (Ip'lruisent. 
Part.  pas.     Dieu  fe  tôt  le  mon 
(loNPAssAT  e  redon. 

Nat  de  MoNS  :  Al  liou  rey. 
Dieu  fil  tout  le  monde  compassé  et  nmd. 
Fig.  Mon  esiribot  fenisc  que  es  tôt  compassatz 
P.  Cardinal  :  Mon  estrihot. 
,1e  termine  mon  estribol  qui  est  tout  compassé. 
rsp.  Compnsar.  port.  Compnssar.  it.  Coinpas- 
sare. 

i/j.   Tr.ASPAs ,    TRKSPAS,  S.   iii.,  Ircpas, 
trajet ,  trait. 

En  breii  d'ora  s'esdeve 
Que  OUI  tnor  en  un  traspas. 

FoLQUET  DE  RoMA>s  :  Quau  lipn  nie. 
Kn   peu  de  temps   il  advient  qu'on   mcui  t  en  un 
trait. 
I.oc.  Anet  de  vida  a  trespas. 

Chronique  des  ALhigeois,  fo!.  7. 
Alla  de  vie  à  trépas. 
CAT.  Traspas.  esp.  Traspaso.  pop>t.  Traspasso, 
trespasso.  it.  Trapasso. 

ij.  Trespassatge,  s.  m.,  passage,  ac- 
tion d'aller  outre. 
Be  conosc,  al  trespassatge, 
Qu'ab  aital  toza  vihina 
Pot  hoin  far  rie  companatge. 

MarcaBRI'S  :  L'autr'  ier. 
Je  connais  l)icn,  au  passasse,  qu'avec  telle  lillullr 
villageoise  on  peut  faire  riclie  assortiment. 

)G.  Trespassamf.n  ,  .î.   m.,   trajet,   tra- 
versée, passage. 

E'I  ricors  del  scgle  mal  va/. 
Non  es  iivas  trespassamens. 

FoLQUET  DE  EoMANS  :  Ouau  lien  tue. 
El  la    puissance    du    mauvais    siècle     n'est   que 
passage. 

' —  Transgression. 

Pueys  canl  d'Adam  fon  lo  sien  trespassaimens. 
Pierre  de  CorbiAC  ;  El  nocii  de. 
Depuis  que  d'.Vdam  fut  la  sienne  Iransgres.'iidit. 

—  Mort,  trépas. 


PAS 

Que  m  valbalz  a  mon  TREsi>AssAMrif. 

P.  Cardinal  :  Un  sirvenlcs. 
(^)ne  vous  me  valliez  à  mon  trépas. 
Non  deu  boni  dire  de  Dieu  fo  o  ser.T.car  non 
pren  negnii  trespas.samen. 

A',   et   Fert. ,   fol.   t\0. 
On  ne  doit  pas  dire  de  Dieu  il  fut  ou  il  sera  ,  car 
il  ne  prend  nul  trépas. 
ANC.  FR.  De  ploier  le  f/«/)a«C7ne7?f  de  ce  .saint 

])i  ince. 

J01NVILLE,  p.  iTr^ . 

11   senti   tjue  l'enre   de   son    trespasseincnt 
a  prochoit. 

Gestes  de  Louis  le  Dclion.,  Rec.  des  Hist.  de  Fr., 
t.  VI  ,  p.  169. 
En  ce  temps  alla  de  vie  à  trespassetnent  Si- 
gisraond  de  Bavière. 

Alain  Chartier  ,  p.  io5. 

—  Cours,  duï'ée. 

En  aqnel  trespassament  del  lemj)s  de  saut 
Jehan  Baptisia  jusqu'à  papa  Siîvestre. 

Arbre  de  Bataillas ,  fol.  6. 

Kn  ce  cours  du  temps  de  saint  Jean-Baptiste  jus- 
qu'au pape  Siîvestre. 
Ksp.  Traspasamiento.  it.  Trapassamento. 

17.  Traspassairk  ,  traspassauor,  .S'.  /;/., 

transgresseur. 

Si  tu  iest  tp.  aspassaire  de  la  ley. 

Trad.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
.Si  tu  es  transgresseur  de  la  loi. 

ANC.  ESP.  Traspasador.  it.  Trapassatore . 

—  .^(Ij.  Qui  doit  trépasser,  périssable. 
Avso  que  es  traspassador  en  présent. 

Trad.  de  la  2=  Epit.  de  S.  Paul  aux-  Corinthiens. 
Ceci  qui  est  périssable  présentement. 

18.  Traspassar,  trespassar,  trapassak, 
7'.,  dépasser,  outre-passer,  enfrein- 
dre, transgresser. 

May  no  vnclb  dromadari  menar  ni  cavalgiiai', 
Qn'  ieu  un  jorn  ne  volria  .xnii.  trespassar. 
Roman  de  Fierabras,  v.  3()68. 
Plus  je  ne  veux  dromadaire  mener  ni  clievaucliir. 
vu  qu'  (en)  un  jour  j'en  voudrais  dépasser (nxaioizr. 

Pensas  lu  trespassar 
.So  qu(:  rOmpnipolen  a  volgut  ordeuaii' 
f^\  de  S.  Honorai. 
P<jnscs-lu  transgresser  ce  i[ue  le  Tout-Puissan'.  ^. 
vtiulu  Plaldir? 


PAS 

Senber,  Na  Eva  tresi'asset 
Los  mandamens. 

Gavaidan  i.e  ViEi'X  :  L' autre  dia. 
Seigneur,  Hame  Eve  transgressa  les  ordres. 
ANC.  FR.  Voslie  commandement  lequel  je  ne 
vouldroye  trespasser. 

I/ist.  lie  Gcrard  de  Net'er.s,  y.  5. 

—  Passer,  aller,  traverser,  percer. 

L'autre  dia,  per  un  iiiali  , 
Tresi'assw  A  per  un  siniraelb. 

Gavaudan  le  \'lEt;x  :  L'autre  dia. 
L'autre   jour,  par  un   malin  ,  je   trai-ersais   par 
un  coteau. 

Trata-^sar  lo  carael  jier  lo  pertus  de  l'agullia. 

Doctrine  des  y'aiidois. 

Passer  le  chameau  par  le  trou  de  l'aiguille. 

AXC.  FR.  Si  vit  d'aveninre  un  home  trespasser 

qui  portolt  sur  sou  col  une  grant  coignie. 

Clir.  de  Fr.,  Rec.  des  Ilist.  de  Fr. ,  t.  IIJ,  p.  2o3. 

—  Finir,  ces.ser. 

Lo  cel   e  la    [erra   tresiassarak  ,   mais   las 
niieuas  paraulas  no  tresi-a.ssarak. 

Tnid.  du  N.-T.j  S.  Makc  ,  cl..  i3. 

Le  ciel   et  la  terre  passeront  j  mais  les  miennes 
paroles  ne  passeront  pas. 

—  Tré]>asser,  mourir. 

INIi  mnrr  e  vnelh  trf.spassar. 

B.  DE  Ventadour  :  Quau  lo  lioscatge. 
Je  me  meurs  et  veux  trépasser, 
l.oc.     Volrion  vins  traspassak 

Mais  que  aquelh  turmen  sofrir. 

Pons  d'Ortafas  :  Aissi  cum. 
Ils  voudraient  vivants  trépasser  plus  que  souflrir 
If  tourment. 

Part.  prés.   Tio  qu'es  denan  mi  trespassans. 
G.  .ADHEiMAR  :  (^)uan  la. 
Jusqu'à  ce  qu'elle  est  passant  devant  moi. 
Qui  avia  buelhs  trespassans  coma  loba  ser- 
vievra. 

Aqneslz   bes    tresI'Assans    que    Diens    dona 

nevss  a  ses  enemix. 

■      _  r.  i'<rcw.,  fol.  3i  eiS;. 

Qui  avait  veux  perçants  comme  louve  cervicre. 

Ces  \}\e\\i  Jînissants  que  Dieu  ilonne  même  à  S'.'S 
rnnemis. 

Sitbst.  Ane  no  menespreziey  los  tkp.spassan.s, 
V.etl^ert.,  fol.  82. 

Oncqucsje  ne  méprisai  les  passants. 
Part.  pas.     Vev  temps  avenidor 

K   per   lo  TRESl'ASSAT. 

G.  KiODiER  :  Oui  cnnoi.s. 
l'uur   le  temps  »  venir  et  pour  le  passe. 


PAS 


'!•> 


Mas  non  es  long  temps  trestassatz. 

A",  de  S,  Honorât. 
Mais  n'est  pas  long  temps  passé. 
A  tOlZ  fizels  TRESPASSATZ. 

JJrci'.  d'amor.  Col.  io3. 
A  tous  fidèle.'!  trépassés. 
ANC.  FR.     Ainz  que  cist  jors  soit  irespassez. 
Rnmnn  du  lienart,  t.  II ,  p.  2l4- 
CAT.  Traspassar.   esp.   Traspasar.  port.  Trus- 
passar,  trespassar.  it.    Trapassarc. 

H).    OuTRAPASS.\K,   OUTREI'ASSAR  ,  V.,   Otl- 

trepa.sser,  dépasser. 

Part,  pas,  "Vei  los  mortz  que,  pels  costatz. 
An  los  tronsons  outrepassatz. 
Bertrand  de  Born  :  lie  m  play. 
Je  vois  les  morts  qui  ,  par  les  côtes  ,  ont  les  tron- 
çons outrepassés. 

—  A-Uer  outre  mer. 

Luecx  es  qu'hom  den  outrapassar. 

Pons  Fabre  d'Uzes  :  Luecx  es. 
Il  V  a  lieu  qu'on  doit  aller  outre  mer. 
IT.    Oltrapassare,  oltrepassar. 

PASCA,  Pascha,  Pasqua,  s.f„  lat.  Pas- 
CHA ,  Pâque. 

Pascha  ,  en  ebroyt,  vol  dire...  passagge. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  12g. 
Pdt/ue,  en  lieTireu  ,  veut  dire...  passage. 
Davan  lo  jorn  festival  de  Pasca. 

Frag^.  de  trnd.  de  la  Passion. 
.\vant  le  jour  solennel  de  Pâque. 
La  vespra  de  Paschas  se  mogron  ans  del  dia. 

GlilH.AtlME  DE  TlDEI.A. 

Le  soir  (la  nuit)  de  Pii(/ue  ils  se  muronl  avant  le 
jour. 
Fig.  Gran    dcsirier   ai    de/irada  penre  aqucsia 

PASCHA  ab  vos. 

/'.  et  l'ert.j  loi.  fil. 
Grand  désir  j'ai  de   prendre  cette  pii(/ue  désirée 
avec  vous. 
Pr-ov.     Cre  far  Pasca  o  Nadal 

Quant  sou  .x.\.  dinz  sou  ostai. 

Bertrand  de  i.a  Tour  :  Maurtt. 
Croit  faire   Pât/ue  ou   ISuol  quand  ils  sont   viiiul 
dans  son  liôtcl. 

—  Loc.  Servant  à  ilésii^ner  le  printem|)>. 

Atressi  rban  qoan  l'ivcrs  es  vengui/. 
Cum  faz  l'pstatz  ni  la  pasca  floiia. 
]'.  Vidai,  ou  P.  Guili.em  :  ]\o  ni  fai  cliaiil.u . 
Pareillement  je    citante   quand   l'Iiiver    e.sl    viiii^ 
roinmc  je  fais  (dans^  l'été  cl  (à)  la  piii/iic  lleuric. 


.l\6  PAS 

(:,\T.  ANC.  Pasca.  oat.  moi».  Pasqua,  lisp.  Pas- 
cua.  PORT.  Pascoa.  i\.  Pasqua. 

■2.  Pascal,  ndj.,  lat.  PASCHALiV,  pascal. 

Cant  Dieiis  comanJet  ad  afjuels  que  saciifi- 
•  iiiaii  l'anhell  pascal  que  sencliesson  Le  lurs 
loms. 

F.  et  Vert. ,  iol .  97 . 
(^)uaud  Dieu  commanda  à  ceux  qui  sacrifieiaieiil 
l'.igiieau  pascal  qu'ils  ceignisseiil  bien  leurs  reins. 
Lo  jorn  PAbCHAL  es  dia  de  gaiich. 

Elue,  de  lus  ptopr. ,  fol.  128. 
Le  jour  pascal  est  jour  de  joie. 

<  AT.  Pasqual.  ESP.  Pascual.  pour.  Pascal,  pas - 
conl.  iT.  Pasquale. 

l'ASMAR,  PALM VR  ,  V.,  (Jii  j^rec  a-'^ôt.rf^a. , 
pâmer,  se  pâmer. 
Aisbi  PASMEi  qan  vos  vi  dels  oills  rire. 

G.  Faidit  :  Mon  cor.  rnr. 
K\n%\.'^e  pâmai  quand  je  vous  vis  des  veux  sourire. 
Si  que  no  s  poc  tener  que  non   pasmes  de 
dolor. 

y .  de  Bertrand  de  Born. 
De  sorte  qu'il  ne  se  put  tenir  qu'il  ne  pâmât  de 
douleur. 

l'art,  pas.     Vos  ca ires  r*.sMAnA. 

T.  DE  Montant  et  d'une  dame  :  Icu  venc. 
Vous  tomlierez  pâmée. 

A  SOS  pes  s' es  palmada  sus  los  marlires  lisf  ratz. 
Roman  de  Fierahras ,  v.  2gqo. 
A  ses  pieds  s'est  pâmée  sur  les  marbres  jaspe's. 

ANC,   FP>. 

Qu'elle  qnéy  parismée  desn,s  le  pavement. 
Poème  d'Hugues  Capet ,  fol.  20. 
lAT.  ESP.  PORT.  Pasmar. 

2.   Pasmazon  ,  .V.  /. ,  painoisoM. 

Quant  el  revenc  de  pasmazon,  el  crida  e  dis, 
en  ploran. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Quand   il  revint  de /;flOTOWi-;n,  il  crie  et  dit,  en 
pleurant. 

').  EsPALMAR,  ?'. ,  pâmer. 
Doncx  s'  E'PALMA  lo  pey  sus  lo  col  del  destrier. 
l'ioripars'ESPAi.MET, que  tant  a  grans  beutatz; 
Oui,  l'anet  redressar,  sos  novels  niaridalz. 

Roman  de  Fierabras,  y.  3898  el  2819. 
Alors  le  roi  se  pâme  sur  le  cou  du  destrier. 
Floripar,  qui  a  de  tant  grandes  bcautc's  ,  se  pâma  ; 
Ouy ,  sou  nouveau  marie  ,  alla  la  relever. 
ANC.  ESP.  PORT.  Fspasmar.  iv.   Spasimarc. 


4.  Plasmar  ,  V. ,  pâmer. 

Jeu  no  puesc  la  pena  durar. 
De  tal  dolor  mi  lai  pi.asmar. 

B.  DE  Ventadoiir  :  Quan  lo. 
,1e    ne   puis  endurer  la  souffrance ,  de  telle   dou- 
leur elle  Mie  lait  pâmer. 

Aissi  pi.AsiMEi  qnan  vos  vi  dels  oills  rire. 
(;.  Faidit  :  Mon  cor.  Far. 
.Vinsi  je  pâmai  quand  je  vous  vis  des  yeux  sourire. 

l'art,  pas.   Mi  lais  soven  pi.asmat  el  sol  chaïer. 
G.  Faidit  :  Molt  mi. 
Je  me  laisse  souvent  tomber  pâmé  au  sol. 
Ad  aquesia  paraula  ,  oay  del  caval  pi.asmatz. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  120. 
A  cette  parole,  pâmé  il  lombe  du  cbeval. 
CAT.  Fsp.  Port.  Pasninr. 

5.  Plasmazo,  s.  /.,  pâmoison, 

Qnan  de  plasmazo  en  reveuc. 

Gl'ILLADME  de  Bergl'EDAN  :  Lai  on  boii>. 
Quand  de  pâmoison  il  en  revint. 

G.  Esplasmar  ,  V.,  ))âmer. 

.lui.  velz  s'esplasmet  desotz  uu  olivier. 
Tal  dol  ac  e  tal  ira  c'a  terra  s'esplasm.a  . 
Roman  de  Fierabras ,  v.  Sti^o  et  43'3. 
Quatre  fois  il  se  pâma  dessous  un  olivier. 
Telle  douleur  il  eut  et  tel  chagrin  qu'à  terre  il  se 
pi'ime. 

PASSER,  s.  f. ,  lat.  passer,  passereau, 
moineau. 

Las  PASERS  non  oldides. 
Li  doue  passer  o  perditz. 

Deudes  DE  Prades  ,  yluz.  cass. 
Owe  tu  n'oublies  pas  les  passereaux: 
Qu'il  lui  donne  passereau  ou  perdrix. 
ANC.  FR.   Pinsons,  'p\y ers  ,  passer  e\.  passerons. 

Cl.  Marot,  t.  I,  p.  328. 
iT.  Passere. 

1.  Passerat,  s.  ni.,  passereau  ,  moineau. 
E  'I  reys  Felips  cassa  lay,  ab  falcos, 
Sos  PASSERAT7.  c'I.s  peiilz  auzeilios. 

Bertrand  de  Bokn  :  S' ieu  fos. 
Et  le  roi  Philippe  chasse  là  ,  avec  faucons  ,  ses  pas- 
sereaux et  les  petits  oiseaux. 

3.  Passera  ,  .v./!,  passereau,  moineau. 
Las  PASSERAS  que  pitavan 
Mot  cocbosamcn  e  nianjavan. 

J'rad.  d'un  Evang.  apocr. 
Les  passereaux  qui  becquetaient  et  mangeaient 
ninult  ;ividinienl. 


PAS 

ANC.     Kl!. 

Kt  la  passe  défend  de  son  heo  conrroiissé 
.Ses  moineaux  assaillis  dans  le  innr  crevassé. 
Du  P.viîTAS  ,  i>.  ai'iH. 
iT.   Passera. 


PAS 

—  Pacage,  pàluraj^c. 

Al  abi'ic  ,  lonc  la  i'asiuka. 

Marcabris  :  I,'  ;uilr' 
-A  l'abri ,   !(■  long  du  ptllimtf^f. 
CA  T.    tsi'.   l'onr.  iT.  Pastnra. 


44: 


/).  P.4SSARF.TT.\,  S .  f.   (Uni.,  pc'lit  passi'- j  3,  i'.\STUK.\L,  l'ASTouAii,  .V.  ///,  ,  |)acai;c, 


rcau ,  |)('lit  nidineaii. 

O,    si    vols,    lllia    l'AS."iARETTA. 

Del'dks  de  Prades  ,  ÀtlZ.  CtlSS. 
On,  si  lu  veux  ,  un  petit  passeremi. 
II.   Passaretta. 

r>.   Passf.rin  ,   adj.,    de    passereau,    (ic 
moineau. 

D'  egeslio  passerina. 

DErUKS   TK  Pu  \DI  s  ,   /llIZ.  CllSi. 
D'c'jection  i/e  passereuii. 


j)atniai,H'. 

La.s  erbas  e'is  i'a.stuuaf.s  e  las  aigas. 

Tit.  :1e  12.'')().  Jrcfi.  dit  l\ny.,  J  .  S^o. 
Les  liorlies  et  les  ptirtis^es  et  les  eaux. 
En  uns  l'AsTouAUs,  lonc  un  rin. 

MarcabRus  :  T/autr'  ier. 
Dans  des  pûlurageS;  le  long  d'un  ruisseau. 

4.  PastenCj.v.   m.,   pâturage,  pacai:;c. 

"Vergiers ,  bos<;,  pastencs. 

Tit.  de  izgt.  Doat,  l.  XI  ,  fol.  2i(i. 
Vergers  ,  Lois  ,  pâturages. 
Prengan  per  tots  locs  lenlias,   aigas  e  pa--- 

TENXS. 

Tit.  de  12^1.  Doat,  l.  VI,  fol.  ifu. 
Qu'ils  prennent  eu  fous  lieux  hois  ,  eaux  et  jm- 
ciiges. 

Cavals  et   autras   lieslias   copiozament  li;iti 

PASTENCS. 

Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  129. 
Chevaux  et  autres  bêtes  ont  copieusement  pdlii- 


PAST,  S.  m.,  lat.  pastw.^,  jràtiire,  nour- 
riture, pâtée,  mangeaille. 
.\pres  voillatz  (]iie  soven  last 
D'  aqtiella  polvera  en  son  past. 

Deudes  de  Prades,  ^h:.  cass. 
Après  veuillez  <jue  souvent  il  tàle  de  cette  pous- 
sière dans  sa  pâtée. 

Sai  ne  inotz  qne  ,  dinz  lai  on  estan  , 
S'acluzon  plus  DO  fa  son  past  auzel. 
R.  Gal'celm  de  Beziers  :  A  penas  vau. 
J'en  sais  de  nombreux  qui ,  là-dedans  où  ils  sont , 
se  caclient  plus  que  ne  fait  oiseau  sa  pâture. 
ANC.  FR.  ^a\  pose,  tant  soitil  .saiivonreux, 
Ne  vin,  tant  soit-il  délectable. 

Ronsard  ,  I.  I ,  p.  1 18. 
Pour  la  liaste  qu'il  a  de  tester  do  past. 

Les  ijuinze  Joyes  du  Mariage,  p.   if). 
.\vaut  le  past  ou  après. 

Rabelai.s,  liv.  III,  cil.  3S. 

CAT.  Past.  tsp.  POU  T.  iT.  l'asto. 

I       commun  pacage,  parcours 

'.»..  PasTURA  ,  .y./.,  lat.    PASTI.MIA,   pâture,  |       Camso  viuhas  o  cazas  o  devezas  o  pasquier 


-  Aliment,  pâture. 
Peysshos...  so  pastenc  et  vianda  d'home. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i.')-|. 
Poissons...  sont  aliment  et  nourriture  d'Iioninie. 

5.  Pasturcue,  .y.  w.,  pâturage,  pacage. 
Aigas  et  erbas  e  pasturgues. 

Ttt.  de  1 198.  Àrch.  du  Roj.  T'oulnuse,  J.  32S. 
Faux  et  lieibes  et  pâturages. 
CAT.  Pasturatgc.  em-.  Pasturage. 

6.  Pasquier,    pascheir,  .V.   ///.,  lieu   de 


nourriture. 
Ayssi  co  buou  romia  sa  pa.stiîra. 

r.  et  n-W.,  fol.4-.'.. 
.•\insi  comme  ])Q;uf  rumine  sa  pâture. 
•Serena  de  vernis  pastura. 

SoRDEL  :  Puois  trnbat  ai. 
lVou<  serons  pâture  de  vers. 

Fig.  I.a  pastl-ba  de  la  paraula  de  Diru. 
Trad.  de  Bède ,  Ici.  :^^ 
La  pâture  de  la  parole  de  Dieu. 


f\  et  Fert.,  fol.  if). 
Champs  ou  vignes  ou  cases  ou  «levèzesou  parcours. 
Donat  et  allreiat   les    pascheirs  els  bos  eij- 
luiuals. 

Charte  de  liesse,  en  ^lut'ergne. 
Donne'  et  octroyé  les  parcours  d.ins  les  bois  com- 
munaux. 

ANC.  i- R.  Tene...  qu'on  appelle  cliaiune  cl  ras- 
chier  de  besles. 

Coul.  de  ta  Marche,  art.  (\7.ît.  Di   CaNGE  ,  t.  \ , 

col.  23.» , 


i48  l'AS 

7.  Pascuos,  adj.,  lat.  pascuos?^*,  fécoiul 
en  pâturage  ,  propre  au  pâturage. 

Frucluos  et  pascuos. 

'l'erra...  fertil  eu  herba  ivxscuoza. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  160  et  i^S. 
Fructueux  el/i-cond  en  pàtiinii^e. 
Teire...  l'ertllc  en  herbe  propie  au  pâturage. 

8.  Pascual,   adj.,  de  pâturage,  propre 
au  pâturage. 

Ilei'bas  PAscuALS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22t. 
Herbes  propres  au  pâturage. 

9.  Paissiu,  PASsiu,  s.  m.,  droit  de  pâtu- 
rage, de  pacage. 

Senhorias  e  p.\issn;.s. 

/'//.  de  1243.  Areh.  du  Roy.,  5.  325. 
Seigneuries  et  droits  de  pâturage. 
Passius,  cassins,  pesquiu.s. 

Til.  de  1246.  ylreh.  du  Roy.,  J.  33o. 
Droits  lie  pacage,  ilroits  de  cbasse,  droits  de  pécbe. 

10.  Pvicnio,  s./.,  pacage,  pâturage. 
Aigas  e  paicuios. 

Tit.  de  1248.  Areh.  du  Roj.,  J.  323. 
EauK  et  pâturages . 

il.  Pascitiu,  adj.,  alimentaire. 

Virtut  PASCiTivA  es  luitiistra  de  virtut  nu- 

tiiliva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
Vertu  alimentaire  est  instrument  de  vertu  nutri- 
tive. 

1-2.  Pastoral,  ad/,  lat.  PASTOUAL/i-,  pas- 
toral. 
Offici  PASTor.M.. 

Doctrine  des  fraudais. 
Ofl'ice  pastoral. 
Recebre  la  pastohai,  cuia. 

Trad.  de  Bcdc ,  fol.  56. 
Recevoir  le  soin  pastoral. 
CAT.  ivsi'.  roiiT.  Pastoral,  it.  Pastorale. 

i3.  Pastori,  .V.   //!.,  pâturage,  pacage, 
herbe. 

Crey  qne  m  ilet  Dieu.s  aquest  parelh 
•     Joy  de  cambra  en  pastori. 

Gavaudan  r.F.  Vieux  :  L'antre  dia. 
Je  crois  que  Dieu  mo  donna  cette  joie  pareille  de 
clianibre  sur  Vherhe. 


PAS 

i/j.  Pastue,  pastor,  .y.  m.,  lat.  pasto- 
REW,  j)âtre ,  pasteur,  berger. 

El  PASTRE,  qii'  el  mal  sentia, 
Toi'net  son  cantar  eu  plor. 

Gui  d'Uisel  :  L'  autre  jorn. 
.    Le  pâtre,  qui  sentait  le  mal ,  tourna  son  chanter 
en  jileur. 
liflh  m'es  quan  vey  que  boyer  e  pastor 
Van  si  luarrit  q'  us  no  sap  vas  on  s'  an. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Ancmals  tan. 
Il  m'est  beau  quand  je  vois  que  bouviers  et  pâtres 
vont  si  marris  qu'un  ne  sait  où  il  s'aille. 
Pastre  ,  lauzengier  gilos 
M'  ouron  chasciin  dia. 

Cadenet  :  L'autr'  ier  lonc. 
Berger,  les  médisants  jaloux,  m'honorent  chaque 
jour. 

E'u  tenria  neys  per  senhor 
Un  pastor  que  vengues  de  lai. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  guiza. 
Et  j'en  tiendrais  même  pour  seigneur  un  pâtre 
qui  viendrait  de  là. 

Moral.     E.s  vida,  guitz  e  consolamens, 
Pastres  e  lutz. 

A.  Brancaleon  :  Pessius  pessan. 
11  est  vie,  guide  et  consolation,   pasteur  et  lu- 
mière. 

111  las  fan  raorir  e  decbazer 

Ist   fais   PASTOR. 

G.  FiGUEinAS  :  IS'o  m  laissarai. 
Ils  les  font  mourir  et  de'choir  ces  faux  pasteurs. 
ANC.  fr.  Si  coiement  uns  nionton  prist 
Que  li  paistres  ne  s'  en  parent. 
Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  IV,  p.  4- 
Mes  tost  1'  aperçut  le  pastor, 
E  li  a  hué  deus  mastins. 

Roman  du  Renart ,  t.  I  ,  p.  17J. 
CAT.  i.sp.  PORT.  Pastor.  iT.  Pastore. 

i5.    Pastorkt  ,   .V.  m.   ditii.,  bergerot , 
|)astoureaii. 

Pueis  li  PASTORET,  que  garda  va  11 
Lur  fedas,  e  las  pastorgavan. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Puis  les  pastoureaux,  qui  gardaient  leurs  brebis, 
il  les  faisaient  paître. 
CAT.  Pastoret. 

16.  Pastoriu,  A".  ///.  dini.,  pastoureau, 
bergerot. 

Aiizi  la  v<it/.  d'  un  pastoriu 


PAS 

Âl)  nii.i  iiiitiicipa  cliantar. 

MahcaBRUS  :  L'aulr'ier. 
,1'eiileinlis  la  voix  <\\ui  pastoureau  clianler  avec 
une  jcuiio  filli". 

17.   PvsTORKL,  S.  iii.diin.,  pnstonroau , 
hcrgcret. 

Qaan  vosfoialz  nalz  vt'iigio  los  i-Asiorvia-s. 
Passio  de  Maria. 
Ouand  vous  fûlos  né,  vinrent  les  pasiouirau.r. 

(iaya  pastorella... 

K  '1   P  A. STORE  T.. 

.1.  KsTEVi:  :  Kl  <iou<;  temps. 
Gaie  pastourelle...  el  le  pasloiirrau. 
ANC.  FR.     .Sovent  regrète  wxi  pastorel . . . 
Les.sicz  ester 
Cel 
Pastorel. 
JeanErrar.s.  Ess.  sur/a  Mus.,  t.  Il,  \i.  tpoet  191. 
Esr.  Pastorcil/o.  it.  Pastorello. 

t  8.  Pastor.\  ,  s.  f.,  pastourelle  ,  l)eri;;ère. 

Kn  lin  pradet,  culhen  flor, 
Encontrei  I'astora  ses  par, 

.1.  Este  VF.  :  L'autr'  ier  el. 
Dans  un  petit  pre' ,  cueillant  des  fleurs  ,  je  ron- 
eonlrai  pastourelle  sans  pareille. 

E 'I  PASTORA   moc  sas  rasos. 

J.  F.STEVE  :  î^l  dous  temps. 
Et  la  pastourelle  produisit  ses  raisons. 
ANC.  FR.        Saus  pastorel 

Pastore  trouvai. 
I'errind'.Angecourt.  Ess.  sur  la  }fiis.,  t.  II,  p.  i">i. 
ïrnis  pastore  .soz  un  piu. 
Jf  AN  Errars.  Ess.  sur  la  Mus.,  t.  II,  p.  190. 
CAT.  F.sp    l'dRT.  Pastorel. 

19.  Pastorella,  s.f.  dini.,  pastourelle, 
hergerctte. 

leu  vi  dcnaii ,  al)  un  j)astor, 

(iaia    PASTORELLA. 

,f.  Esteve  :  El  dous  temps. 
Je  vis  devant ,  avec  un  pâtre  ,  joyeuse  pastourelle. 
D'  una  PASTORELLA  que  vi. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Desemparatz. 
D'une  pastourelle  .[ue  je  vis. 

—  Pastoreile,  sorte  de  poésie. 

I.,'i  prirniera  pastoret-la  fâcha  en  l'an  .Mccr.x. 
Ms.  7226,  art.  GlRAl'D  RlQCiF.n. 
T.a  première  pastnrelle  faite  on  l'an  12^)0. 
(II. 


PAS 


449 


En  aissi  cum  es  de  cansos  e  de  verses  e  de 

PASTOREr.t.AS. 

A',  (le  G.  liifjuier. 
Par  ainsi  comme  il  est  de  eliansoDS   et  de   vers  et 
do  pastorclles. 
(-AT.  Rsr.  iT.  Pastorella. 

9.0.  Pastorkta,  s.  f.  (Util.,  petite  pasto- 
reile. 

l'robel   vers  e   pvstdritas  a  la  iisan/.a    an- 
tif^a. 

A',  de  Ccrcainons. 
Il  trouva  viT^  il  petite.'.-  pastorelles  à  la   manièn: 
aiili((UO. 

2r.  Pascor,  .i.in.,  retour  du  pâturage, 
renaissauce  de  la  verdure,  jjrimevert, 
printemps,  saison    notivelle. 
.So  fo  ,  issen  pascor  ,  quan  intra  mais. 
Roman  de  Gérard  de  Ptossillon,  fol.  •JL^. 
Ci;  lui  ,  sortant  primèfert,  quand  entre  mai. 
lie  m  play  lo  gais  temps  de  pascor  , 
Que  fai  fuelbas  e  flors  venir. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play. 
Bien  me  plaît  le  gai  temps  de  la  saison  nouvelle, 
qui  lait  feuilles  et  lleurs  venir, 
(lolora  'I  pascors 
l.os  verdîers  e  los  pratz. 

GiRADD  DE  Borneil  :  (^)ui  cliantar. 
f.e  printemps  colore  les  vergers  et  les  pre's. 
Bel'  e  fresca  com  rosa  en  pa.scor. 

B.  DE  Ventadour  :  En  amors. 
Belle  el  fraîclie  comme  rose  en  printemps. 

—  l'rairic. 

1/  auir'  ier  .sompniey  en  pascor. 

(JtllAlJD  DE  BoRNElL  :  P>on  pues  sulrir. 
L'autre  jour  je  fis  un  songe  en  prairie. 
AN».  FR.   Ne  chantent  fors  e.n  pascour. 
I.i:  ciiATELMN  DECorcY.    ^.s\<;.  sur  lu  Mus. ,  t.  II  ^ 

\l.  2()0. 

L'cibe  venloi  soz  la  flor 
i'.rtux  el  uovel  \en>i  i\ti pascor.... 
l'iiis  hel  et  plus  line  blanchor 
Que  flor  d'espine  en  pascor. 
Parlhonope.v  de  Blois.  Du  Cange  ,  l.  V,  col.  226. 

■il.   Pascer,  paiscer,   V. ,  lat.  PAscKRr, 
paître,  repaître,  nourrir,  rassasier. 
Senes  inanjar,  dooina  ,  m  poiriatz  PAsrea 
Ab  gent  parlar. 

AiMERl  DE  Pegmlain  :  Sens  moii. 
.Sans  manger,  dame,  vous  pourrie/,  me  rassasier 
avec  gentil  parler. 

5? 


4.^0 


PAS 


Pneis  de  la  oueisa  paiseretz 
L'  anrel. 

DeUDES  de  PllADES,  Àuz.  cass. 
l'ius  lie  la  cuisse  vous  repiiitrez  l'oiseau. 
>T.-)S  si  los  autres  payssi  a  , 
l'cr  aquo  valria  mais. 

P.  Cabdinai,  :  Pus  ma  l)Oca. 
Mais  s'il  nouriix<sail  les  autres  ,  pour  cela  il  vau- 
«Irail  davantage. 

Fig.      (Juant  era  ainalz  e  fis  aniaire, 
F.  m  PAYssiA  corte.s'  ainors. 
Kambaud  de  Vaqueiras  :  Wo  m'  agiad'  iverns. 
Quand  j'e'tais  aimé  et   fulèh;  amant,   cl  (que)   nie 
1  c'fifiissait  amour  courtois. 

Jovens  que  guerra  non  pais, 
Esdeve  lea  flacxet  savais. 

Bertrand  DE  BoRN  :  Al  ilous  nou. 
.leune  lioniine  que  guerre  ne  nourrit  pas,  devient 
liimlôt.  Ilasque  et  lâclie. 
Proverb.  Ben  sap  far  paisser  erba  vert, 
Femna  qii'el  marit  incriuia. 

Pierre  d'Auvergne  :  Abans  que  il. 
Bien    sait   faire  paître    herbe  verte  (faire  passer 
pour  bête)  ,  femme  qui  le  mari  inculpe. 
Aras  sai  que  luains  fols  pais, 
So  dl '1  reprovier,  farina. 

P.  Camor  :  Iratz  cliaiit. 
Maintenant  je  sais  que  farine  nourrit  maints  fous, 
fêla  dit  le  proverbe. 
Part.  prés. 

leu  donei  a  son  senhor  polia  payssen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  CompanUo. 
Je  donnai  à  sou  seigneur  poulain  paissant  (qui  ne 
lette  plus). 
Parc.  pas.  Es  ben  paisutz  de  manna. 

G.  RuDEL  :  Quan  lo  rius. 
Est  bien  repu  de  manne. 

Al  ser,  cant  son  plen  e  pagutz. 

Marcabrus  :  Al  prim  comens. 
Au  soir,  quand  ils  sont  pleins  et  repus. 
Sa  gens  vai  descausa  e  cuda, 
Mal  abeurada  e  paguda. 

Hugues  de  Saint-Cyr  :  Tant  es  de. 
Sa  gent  va  de'chausse'e  et  nue ,   mal  abreuvée  et 
repue. 
ANC.  FR.  Bien  seit  abevreiz  e  péuz. 

Marie  de  France,  t.  I,  p.  190. 
Sa  jument  a  fait  ensseler 
Qui  granz  estoit  et  bien  pêne. 

Fabl.  et  cont.  anC,  t.  I  ,  p.  96. 
ANC.  CAT.  Pei.ver.   esp.   Pacer,   pour.  Pasccr. 
IT.  Pascere. 


PAS 

2"^.  Pasturar  ,  7\  ,  pâturer,  paître. 
Preti  lo  caval,  e  niena'l  pastdrar. 

Leys  d'amors,  fol.  Gi. 
l'i  ends  le  clieval  ,  et  inène-le  paître. 
CAT.  ANC.   tsr.  Pasturar.  port.    Pastnrnr.   ii 
Pnsturare. 

9.'|.  Pastf.nguar  ,  1'  ,  lîotirrir,  repaître. 
Part.  pas.  Paubres. ..  pastengu'^t  et  vestit. 

Priv.  cnncéd.  par  les  R.  d'Angl.,  p.   i;^. 
Pauvres...  noUrris  et  vêtus. 

fJi.     PaSTURGAR,   PASTORGAR  ,    PASTURIVR, 

PASTORiAR  ,  ?'. ,  faire  paître,   pâturer, 
garder,  ])aître. 

Aital  l07.a  vilana 
TVo  j>ot ,  ses  plazens  ])ari;!  , 
Pa.sturgar  tanta  bestia 
En  aital  torra  solana. 

Marcabrus  :  I,'  autr'  ier. 
Pareille  fillette  villageoise  ne  peut,  sans  aimable 
accoiulance  ,  y^ji/'i;  paître  tant  de  bétes  en  sembla- 
ble terre  solitaire. 

Am  sas  fedas  que  pastorgwa 
En  la  montaigna  on  estava. 

Trad.  d'un  Ei>ang.  apocr. 
Avec  ses  brebis  r[n\\  J"aisait  paître  sur  la   mon- 
tagne où  il  se  tenait. 

De  poder,  en  tais  lerradors,  Inrs  avers  pas- 

TORG4R. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  2. 
De  pouvoir,  en   tels  terroirs,  faire  paître  leurs 
troupeaux. 
Part. prés.  leii  v.m  mon  aver  menant 

Per  las  monlavgnas  pastorgamt. 
Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
,îe  vais   menant    mon  troupeau  paissant  sur  les 
monlagius. 
Esr.   PORT.   Pastorear. 

26.  Apaisser  ,  V.,    repaître,    nourrir, 
rassasier. 

Ans,  tu  qu'  en  orde  l'  apaissas 
E  sejornas  e  t'  engrais.sas. 

P.  Cardinal  :  JUesum  Crisf . 
Écoute,  loi  qui  en  ordre  (monastique)  te  repais 
et  te  reposes  et  t'engraisses. 

27.  Apastencar,  -y.,  nourrir,    donner 
1.1  pâture. 

Poleiz...  apastenca;   quan   troba  pastura  , 
sona'ls. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i;^(>. 


PAS 

Ses  poulets...  (.Ile  nourrit;  i{UjnJ  elle  trouve  \rÀ- 
lure  ,  elle  les  appelle. 

■2l>.    Apatiscar,    7?.,   gorgcr,   rcpnîlrc , 
nourrir  abondamment,  cm[KU('r. 
Ben  ypst  fois  si  non  gardas  , 
Cant  t'  APATiscAs  ni  t  lardas. 
Que  tu  mezcuses  non  l'  ardas. 

P.  Cardinal  :  .Iliesum  ('list. 
Tu  es  lùen  Ion   si   tu  ne  prends  garde  ,  quand    lu 
l'empdtes  el  te  lardes  ,  que  loi-même  lu  ne  le  bn\les. 

2«.j,  Ai'ASTORGAR,  ïK ,  faïrc  paitrc,  faire 
pâturer,  paître. 

Aqno  fon  lot  son  me.striers 
De  sas  fedas  atastorgar. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Ce  fut  tout  son  mc'lier  <ii.\f(iire  paître  ses  hreLis. 

io.  Ai'ASTURAR,  lu  ,  noiiiiir,   faite  |)ai- 
Ire,  paître. 

De  lij];as...  las  deu  ai-asturar. 

Elue.  Je  lus  propr. ,  toi .   1.^2. 
De  tigucs...  les  doit  nourrir. 
J'iirc.  prés.  Apasturant  porcs. 

Elue,  (le  las  propr.,  loi.  12Ô. 
Faisant  paître  porcs. 
i>c.  <\T.  A>'f:.  ESP.  Apasturar. 

3i  .  Dkpast,  s.  m.,  lat.  uepastw.v,  tiourri- 
lure,  a|)pétit. 

Perda '1  diirmir  e '1  depast. 

GiRAUD  DE  BORNEIL  :  L'autr'ier. 
Que  je  perde  le  dormir  el  Vappétit. 

.')■}..  Depascer,  V.,  lat.  DEPASCERC,  paî- 
tre, dévorer. 
Depascera  tôt  lo  niunt  ab  sas  craels  dents. 

Trad.  de  Bide,  fol.  4^. 
Dévorera  tout  le  monde  avec  ses  cruelles  dents. 

PASTA,  s.f.,  pâte. 

Voyez  Dekina,  t.  III,  p.  5;,  et  Ml- 
RATORi,  Z)m.  33. 

Si  oom  lo  levât  corromp  la  pa.sta,  e  la  torna 
a  sa  sabor. 

l^.  et  Fert.j  fol.  85. 

.•Vinsi  comme  le  levain  corrompt   la  pâte,  el  la 
tourne  à  sa  saveur. 

l)ue  non  aia  blat  ni  vi  ni  pan  ni  pasta. 
Un  t»oudadou8  anonïme  ,  Cublas  esparsas. 


PAS 


45 1 


(^•uil  n'ait  Lit'  m  vin  ni  pain  ni  pâte. 

Aquest  pa    apellau   uostie  ,    car  (0  f.ig   cl.- 
nostra  pasta. 

y.elFert..M.[\i. 

Ce  pain  nous  appelons  notre,  car  il  fui  fail  de  no- 
tre pâle. 

r.w  .  ESP.  iT.  Pasta. 

2.  I'a^tkla,  ,v. /.,  j)astillc. 

De  vipra  se  fan  pa.stei,as...  contra  veir. 
Elue,  de  l(is  propr.,  loi.   162. 
De  vipère  se  font  pastilles...  contre  venin. 

3.  Pa.star,  7>.,  faire  de  la  pâte,  gâcher, 
délayer,  brover. 

De  baniteliir... ,  de  pastar. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  69. 
De  Ijlutcr...  ,  àe  faire  de  la  pâte. 

Part.  pas.  V  onhemen  es  complitz 
E  PASTATz  e  pestritz. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  (es. 
L'onguent  est  compose'  el  delaje  el  pe'lri. 
CAT.  Pastar. 

l\.  Pestre,,v.  ni.,  lat.  pistork///,  pétris- 
seur,  boulanger. 

Sai  esser  pestres  e  cocx. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  sais  être  boulanger  et  cuisinier. 
Li  l'ESTREs  qne  fan  lo  pan  a  vendre. 

Coutume  d'Alais.  Arch.  du  Roy.,  K,'"o4. 
Les  pélrisseurs  qui  font  le  pain  à  vendre. 
iT.  Pistore. 

5.  Pastoressa,  PE5TORESA,  S.  f.,  pétris- 
seuse,  boulangère. 

De  cada  pastoressa  ,  qne  fassa  pan  a  vendre. 
Tit.  de  1246.  Arch.  du  Roy.,  comtes  de  Toulouse. 
De  clia(|ue  pétrisseuse,  qui  fasse  pain  à  veudre. 
De  j)cstres  e  de  pestoresas  de  Monpeslier. 
Statuts  de  Montpellier,  du  Xlli' siècle. 
De  lioulangcrs  et  de  l/oulangères  <le  Montpellier. 

G.  Pestoria,  s./.,  boulangerie. 

Perda  e  cesse  de  tôt  en  lot  de  son  ofizi  de 
PESTORIA  per  Ires  ans. 

Statuts  de  Montpellier,  du  Xlll'  siècle. 
Ou'il  perde  el  qu'il  se  désiste  de  tout  en  tout  de 
son  métier  de  boulangerie  pendant  trois  ans. 

7.   Pestrir,  prestir,  V.  ,   du    lat.   pis- 
TRina,  pétrir,  façonner. 


4i)2 


PAT 


De  cela  aiga  i'Kkstiron. 

Guillaume  de  Tldela. 
De  cette  eau  ils  pétrirent. 
Fig.     Als  clerox  se  laisso  testrir. 

P.  Cardinal  :  Qui  vol  siivuntcs. 
Par  les  clercs  ils  se  laissent  pétrir. 

8.  Empastar,  V.,  empaler. 
Fig.  Empastatz  coblas 

AI)  soin  (le  flescovinensa. 

Lanfbanc  CigALA  :  Lanlelm  qui  us. 
Vous  empâte:  des  couplets  avec  fange  d'inconve- 
nance. 

—  Part.  pas.  siibslantic.  Pâté. 
An  aste  o  empastat. 

Bre\'.  d'ainor,  fol.   i3o. 
Ont  broclie  ou  pâté. 
De  .salsas  de  girofle  e  de  bos  empastatz. 

JzARN  :  Diguas  me  lu. 
De  sauces  de  girofle  et  de  bous  pâtés. 
ANC.  CAT.  E.sr.  PORT.  Etupastar.  it.  Impastarc 

PASTENAGA,  s.f.,  lat.  pastinaca,  ca- 
rotte. 

Herbas  ab  razitz  trop  natritivas,  qnals   so 
raba  et  pastenaga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  220  et  221. 
Herbes  avec   racines   fort  nutritives  ,   telles   que 
sont  rave  et  carotte. 
i:at.  Pastanaga.  port.  it.  Pastinaca. 

2.  Pastenegla,  s.  f.,  carotte. 

Preuetz  pastenegla,  verbea'  e  cosf, 
E  cozelz  lo  fort  tôt  ensemps. 

Deudes  de  Prade.s,  Auz.  cass. 
Prenez  carotte,  verveine  et  coq ,  et  cuisez-le  fort 
tout  ensemble. 

PATAC,  s.  m.,  patart,  sorte  de  monnaie. 

En  moneda  de  papa  .xxiii.  gros,  .vir.  pa- 

TACs  bons. 
Tit.  de  1428.  Hist.de  Nîmes,  t.  111,  pr.,  ji.  ?.?,() 
Eu  monn,iie  de   pape   viugl-trois  gros,   sept  pa- 

tarts  bons. 

PATARIS ,    .V.   m.  ,    paterin ,    .sectaire 
vaudois. 

Los  tnians  pvtaris  ,  qne  van  per  lo  seigle...  , 
lan  rnportnnamcns  inostron  liirs  patipcrlal/. 
f^.  et  f^ert.,io\.i)g. 


PAT 

Les  gueux  palerins,   qui  vont  par  le   monde...  , 
si  importune'ment  montrent  leur  pauvrelé. 

PATENA,     l'ADELA  ,    S.f.,     lat.     PATE^A  , 

patène. 
La  PATENA  era    hornada   enlorn    de  nobl.is 

peyias  presiosas. 

Philomen  \. 
La   patène  (lait   ornée  autour   de   nobles  pierrr^ 
précieuses. 

Las  causas  sagradas  ni  la  padela  del  calix. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  19. 
Les  choses  sacrées  ni  la  pulcne  du  calice. 
cat.  ESP.  roRT.  it.  Patena. 

PATENT,  ar^. ,  lat.  patent?/// ,  patent. 
Exemple  patent  e  inanifest. 

Arbre  de  Batalhas ,  loi.  70. 
Exemple  patent  et  manifeste. 

Baylar  sas  lettras  patentas  en  forma  aii- 
thentica. 
Tit.  de  l'i^lf^.Hist.  (/e  Z«  ngi/e(/oc,  t.  IV,pr.,  col.  q  2(1. 

Bailler  ses  \e\.\ve&-patentes  en  forme  autbentique. 

Doas  letras  patens  e  doas  clauzas. 

Tit.  de  1392.  Bailliage  de  Sisteron- 

Deux  Icltres-patentes  et  deux  closes. 
CAT.  Paient,  esp.  port.  it.  Patente. 

PATI,  s.  m.,  jjays. 

Depopnlel  lo  pati  arvernicimi. 
El  PATI  de  Lemoijas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  146- 
Dépeupla  le  pays  auvergnat. 
Au  pays  de  Limoges. 

PATIR,  v. ,  lat.  PATI,  pâtir,  souffrir. 

A  luec  en  meillura 
Qui  PAS  amesnradamen. 

B.  ZoRGl  :  Totz  boni  qu'enten. 
Parfois  en  améliore  qui  pâtit  raisonnablement. 
E'I  mal  qu'el  pat  li  nede  sa  propria  colpa..., 
el   s'anci,   caut  lo  mal  que  pat  non  reconoi.s 

aver  deservtt. 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  n. 
Et  que  le  mal  qu'il  souffre  lui  nettoie  sa  propre 
faute...,  il  se  tue,  quand  il  ne   reconnaît  pas  avoir 
mérité  le  mal  qu'il  souffre. 
CAT.  Patir.  ESP.  port.  Padecer    rr.  Pattre. 

1.  Patient,  pacient,  pascien,  p.vssien  , 
adj.,  lat.  PATIENT/?///,  patient,  endu- 
rant, souffrant,  tolérant,  paisible» 


PAT 

S"  afina  e  s' adoussis  ' 

Lo  bons  paupres  paciens 
En  las  trebalbas  cozens. 

P.  C.ARDiîiAl-  :  Pus  ma  boca. 
l.e  bon  pauvre  patient  s'cpure   ol  s'adoucit  daii^ 
b's  tribulations  cuisantes. 

Devem  esser  païikst  vers  los  tuais  que  hoin 
nos  fai. 

TraJ.  rie  Belle  ,  loi,  21. 
Pious  devons  être  endurants  à   l'egaid  des  maux 
(jn'on  nous  cause. 

/'"/),'.     Patz  l'AssFES  ven  del  Senlior 

Que,  per  uos,  près  carn,  e  iiioiic. 
GavAIDAN  1.E  VlELX  :  Palz  passion. 
Paix  paisible  vient  du   Scii^ncur  qui ,  pour  nous  . 
prit  cliair,  et  mourut. 
Siibst.         Si'l  l'AsciENs  es  vigoros. 

Brci'    d'nmor,  fol.  gS. 
Si  le  patient  est  vigoureu.\. 
"Vianda  de»  estre  ministrada  .sejjoii  la  diver- 
sitat  de  la   inalautia,  segon  la   virtut  del  pa- 
riEKT. 

Elue,  de  las  piopr..  fol.  'j!^■ 
jSourriture  doit  être  administrée  selon  la  diversité 
de  la  maladie,   selon  la  force  du  patient. 
CAT.    Pacient.   esp.    port.    Paciente.    vv.    Pa- 
ziente. 

^.     PaCIENCIA  ,    PASCIENS.A,   S./.,   Ult.   PA- 

TiENTiA,  patience,  tranquillité  d'âme. 
Per  que  Dieus  fa,  ses  pro,  far  penedensa 
Als  crestias  crestatz  de  paciensa. 

G.  RlQUlER  :  Forlz  guerra. 
C'est  pourquoi  Dieu  fait ,  sans  profit ,  faire  péni- 
tence aux  cbre'tiens  prives  de  patience. 

Pasciencia  es  lo  estut  daurat  que  .so.slen 
tolz  los  colps  per  la  auior  de  Dieu,  e  cobriss 
home  de  toias  pariz. 

y.et  l^ert.Jo\.&3. 
La  patience  est  l'e'cu  doré  qui   soutient  tous  les 
coups  pour  l'amour  de  Dieu  ,  et  couvre  l'homme  de 
toutes  parts. 
Âdv.  comp.  1a  rerjueron  que  portes 

Sos  mais  en  vera  pacienza. 

y.  de  S.  Honorât. 
Lui  requièrent  qu'il  porlùt  ses  maux  en  véritable 
patience. 

/.OC.  Losfatzde  JhesuCrist  non  as  e.\  pacienza. 
y.  de  S.  Honorât. 
Les  faits  de  Jésus-Christ  lu  n'as  en  patience  (ne 
peux  supporter). 

«AT.  ESP.  PORT.  Pacicnaa.  n .  Pazicnza. 


.'|.    PaTIENMENT,    l'AClENMEX,     (ICÎv.,     ]>.l- 

ticmmeut. 

Si  paciesmen  0  sosie. 

Brev.  d'amor,  fol.  âg. 
Si  patiemment  il  le  supporte, 
leu  te  pregui  que  mi  auias  PArrENMENT. 
Trad.  des  Actes  des  yipùtres ,  cb.  26. 
Je  te  prie  que  tu  m'écoules  patiemment. 
CAT.   Pncientinetit.   ksc.    port.  Pacicncemeiuc. 
IV.  Pazientemente. 

5.  Passio ,  s.  /.,    lat.   PASsio,   passion, 
souffrance,  maladie. 

Veibs  es  nna  part  d'oratio  signillcaiis  actio 
o  passio. 

Lejs  d'amors,  fol.  j3. 
Le  verbe  est  une  partie  d'oraison  sii^niiiant  action 
ou  passion. 

Snffriion  passion  pernians  de  Sarrazins. 

V.  de  S.  Honorât. 
Souilrirent  passion  par  mains  de  Sarrasins. 

Greus  PAssios  et  menais. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3l. 
Graves   maladies  et  mortelles. 

11   se   dit   plus    particulièrement  en 
parlant  de  Jésus-Christ. 

Venc,  per  nostre  salvamen, 
Recebre  mort  e  passio. 

Pierre  b'.^l'vlugnk  :  Lo  Scnber. 
Vint,  pour  notre  salut,  recevoir  mort  et /.»fliiio«. 
Creessen  Deu  que  sostenc  passio. 

Poème  sur  Boëce. 
(Qu'ils  crussent  Dieu  qui  supporta  passion. 

—  Mouvements  charnels. 

Aqnel  deu  donar  issemple  en  totas  maneî- 
ras,  que  es  morz  en  fotas  las  passios  de  la 
cbarn. 

Trad.  de  h'ede  .  fol.  80. 
Celui -l.T    doit    donner   exemple    en    toutes    ma- 
nières ,  qui  est  mort  pour  loules  les  passions  de  la 
chair. 

Al  cor  me  toca  una  lals  passios. 

P.  Vidal  :  Aissi  m' ave. 
.'Vu  rirnr  nie  louche  une  telle  passion. 

(:\T.    l'assiù   tsp.   Pasion.    port.   Paixào.  ir. 
P  assiette. 

6.  Passionar,  V.,  tourmenter,  supplicier. 
Part.  pas.    Von  passionatz  foi  a  la  porta. 

Trad.  lie  i Epil.  de  S.  Paul  aii.i  llcbrca.r.- 
l-'ut  tourmente  hors  de  la  poric. 


454 


PAT 


Mofz  suiihs  son  i-assionatz  per  diversas  pro- 

viucias. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma  ,  loi.  21. 
De  nomljieux  saints  sont  martyrisés  dans  diverses 
provinces. 
iT.  Passionare. 

7.   Passibilitat,  ,v.  yi ,  l;il.   passibihta- 
rem,  passibilité,  sensibilité. 
Terra...  ha  major  pvssibilitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iSy. 
La  terre...  a  plus  grande  sensibilité- 
CAT.  Passibilitat.  esp.  Pasibilidad.  port.  Pas- 
sibilidade.  it.  Passibilità,  passibilitate,  pas- 
sibilitiide. 

•S.  Passiu,  adj.,  lat.  p.\ssiv«.y,  passif. 
L'autre  es  dit  entendement  passiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  32. 
L'autre  est  dit  entendement  passif. 

■ — Siibst.  Terme  de  grammaire. 
L'actiu,  lo  PAssiD  e'I  neutri. 
Très  significatios...  l'activa,  la   passiva  ,  la 
iieutrals. 

Lejs  d'amors,  fol.  74  '^^  "^O- 
L'actif,  le  passif  et  le  neutre. 
Trois    significations...    l'active,    la    passive,    la 
neutre. 

CAT.    Passitl.   ESP.   PORT.    IT.    PuSSlVO. 

y.   Passivamen ,  adv.,  passivement. 

Doas  manieras  de  slgnificar,  .so  es  activamen 

e  passivamen. 

Leys  d'amors,  fol.  'jti^. 
Deux  manières  de  signifier,  c'est-à-dire  active- 
ment et  passii'ement. 
ESP.  Pasivamente.  port.  it.  Passivamcnte. 

10.  Inpacient,  adj.,  lat.  impatient^///, 
impatient. 
Els  so  iNPACiENS,  et  fan  rezisfeucia. 

Elue,  de  las  pj-opr.,  fol.  32. 
Us  sont  impatients,  et  font  résistance. 
<:at.  Impacient.  esp.  pokt.  it.  Impaciente . 

1  I.    InPACIF.NCIA  ,      ENPACIENCIA  ,     S.   f.  , 

lat.  iMPATiENTiA ,  impatience. 

Non  pot  esser  soptat7.  ni  lorbatz  per  ira  ni 

per  INPACIENCIA. 

Per  sa  enpaciencia. 

y.  cl  reri.,  fol.  58  cl  i3. 


PAT 

Ne  peut  être  surpris  ni   troublé  par  colère    m 
p;ir  impatience. 

Par  son  impatience. 
cat.  ksp.  port.  Itnpaciencia .  it.  Iinpazieiiza. 

il.  Compatir,  v.,  lat.  compatirj,,  coid- 

-   patir,  avoir  pitié. 

Part.  prés.  Fos  piafos  ni  compaciens  ni  nii- 

sericoidios. 

y.  et  Vert.,  fol.  82. 
Fut  sensible  el  compatissant  et  mise'ricordieux.. 
CAT.  Compadexer.  esp.  port.  Coinpadecer .  ir. 
Conipatire. 

l'i.  C0MPASS10,  S. f.,  lat.  coMPAssio,  com- 
passion. 
Ab  pielat  et  ab  compassio. 

r.el  Fcrt.,  fol.  61. 
Avec  pitié  et  avec  compassion. 

—  Douleur,  souffrance,  affliction. 

Cant    .1.    membre   e.s  malautes   o  nafralz, 
gran  compassio  n'a  lo  cors. 

V.  et  Fert.,  fol.  S;. 
Quand  un  membre  est  malade  ou  blesse,  grande 
son (/rance  en  a  le  corps. 

CAT.  Compassio.  esp.  Cotnpasion.  port.   Coin- 
paixào.  IT.  Compassione. 

PATZ,  s.f.,  lat.  PAx,  paix,  repos,  tran- 
quillité. 
Bona  PATZ  roi  platz,  qaau  dura, 
E  PATZ  torsada  no  m  plalz  ges. 

Bertrand  de  la  Barthe  :  Foilla  ni  Hors. 
B(inne  paix  me  plaît,  quand  elle  dure,  et  paix 
Ibrcée  ne  me  plaît  point. 

Ben  volgra  qn'el  reis  dels  l'"rances 
E  '1  reis  engles  fezeson  patz. 

Pons  de  Capdueil  :  En  onor. 
Je  voudrais  bien  que  le  roi  des  Français  et  le  roi 
anglais  fissent  paix. 
Loc.     llh  escoutan,  e  feron  patz. 

V.  de  S.  Honorai. 
Ils  écoutent  ,  et  firent  paix. 
Adv.  coinp.  leu  n'  am  mais  sofTrir  en  patz 
Peuas  e  dans  e  dolor. 
Alfonse  II ,  ROI  d'Aragon  :  Per  manias. 
J'aime  mieux  en  souffrir  en  paix  peines  et  dom- 
mages et  douleur. 
Joves,  deu  far  guerra  e  cavalaria, 
E,  quant  er  veillz ,  taing  ben  qn'sN  patz  estîa. 

RambauD  de  Vaql'EII'.AS  :  Del  rci  d'Aragon. 
.Icuni' ,   il   doit    faire   guerre    et   (lievaleric,    et, 


PAP 

([uaml  il  srra  vieux  ,  il  convicnl  l)ipn  qu'il  soit  oi 

repos . 

ANC.  CAT.  Patz.  K.sr.  PORT.  Paz.  iT.  Pace. 

».  Pazibletat,  s.  f.,  tranquilliti'-,  paix. 

La    spj^mtal/.    de    princes    f;ii    plus    ccrtana 

l'A7.ll;t.tT,VT7.. 

Tais  tlcu  esspr  pazirletatz  île  prince. 

Tnid.  de  m  Je,  fol.  8  et  (>. 
r.a  sûreté  de  [iriuees  fait  triini/iiillité  plus  cerlaiiie. 
Telle  doit  être  trtirKjitillitc  i\e  jiriuce. 

3.  P\ZtP.I.K,      PAIZIBLE,    rAISJBl.K  ,      <"{j  ■  , 

paisible,  tranquillo,  calme. 

Per  aysso  espccialaiens  son  appellat7.  Iioincs 
PA7.IBLF.S  filbs  de  Dieu. 

(«Tnl    ellis    seran   eu    pazici.a   possessio    ilc 
riieriîatge  de  Inr  payre- 

/'.  el  Vert.,  loi.  lo5. 

Pour  cela  specialemciil  les  liomnies  ynnibles  soiil 
appele's  fils  de  Dieu. 

Quaud  ils  seront  eu  yaiiible  possession  de  l'iic'ri- 
lage  de  leur  père. 

Mais  val  hoai  sellais  paizibles  que  morgues 

iraissubles. 

Trnd.  deBcde,  fol.  62. 
Mieux  vaut  liomme  du  inonde /)rt(j"jZ</e  ijuc  moine 
iraseibic. 

Siibst.  Bonaznralz  son  los  pazikles  ,  car  cils 
seran  appellatz  lils  de  Dieu. 

F.  et  Vert.,  fol.  io5. 
Bicnlieureux  sont  les /)rtis(6/ei,  car  ils  seront  ap- 
pelés fils  de  Dieu. 

4.  Pazibi.ament,  paziki.amf.n,  adv.,  pai- 
siblfinent,  tran(|iiillenicnt. 

Tro,  a  Iota  hir  volnntal , 
Paziblamen  iiio  paiizat 
Sant  Alexi  al  moiiiinen. 

V.  de  S.  Alexis. 
Jusqu'à  ce  que  ,  selon  toute  leur  volonté  ,  ils  aiciil 
posé  tranquillement  saint  Ale.xis  au  tombeau. 

Vera  pacienlia,  es  cant  lioiii  sufri  los  mais  que 
hom  li  fai  PAzriit.AMKST. 

Tnul.  delièdc,  fol.  2t. 
Véritable  patience,  c'est  quand   l'Iioniine  soull're 
paisiblement  les  maux  qu'on  lui  fait. 

5.  Pacific,  passific  ,  passiffic  ,  ad/., 
lat.  PAciFicM,y ,  pacifique,  paisible, 
tranquille. 

Kl  es  PACIFIC  senhor  de  la  dita  terra. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  20. 
Il  est  Iriinqiittle  (Kjssesseur  de  ladite  Icrrr. 


PAT  455 

Devoii  tenir  la  Gleysa  passifica. 

yfrbre  de  Batalhas ,   fol.  \b\ . 
Ils  doivent  tenir  l'Eglise  paisible. 
CAT.  Pacific.  ESP.  PORT.  IT.   Pacifico. 

(j.   Pacikicau,  V.,  lat.   pacificarc,    pa- 
cifier, tran(|(iilliser. 
.Scmenan  discordias  ,  e  non  pacifican. 
La  Confessio. 
Sèment  discordes  ,  et  ne  pacifient  pas. 
CAT.  tsp.  PORT.  ir.  PacifiCare. 

r.   Pacifficamknt,   pacificamfn  ,    adv., 
pacifituicmeiU  ,  tranquilkmoiit. 

Los  Irartar  lien  e  pacificambn. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  8. 
Les  traiter  bien  el  pacifiquement. 
Pacifficajient  ,   bonainent,  en  pacz. 

Tit.  de  1^02,  Boi-dcaux.  Cab.  Montcil. 
Pacifiquement  ,  bonnement,  en  paix. 
CAT.   Pac'ificament.    esp.   port.    it.    Pacijîca- 
inente. 

8.  PaGAR  ,  PAGUAR,  PAIAR  ,  PAYAR,  V.,  lat. 

PACARe,  payer,  satisfaire  ,  acquitter. 

Voyez  Denina,  t.  III,  p.  5/,. 
Quan  Peire  Pelissiers  vole  l'aver  recobrar,  la 
Dallins  no'l  vole  pagar. 

r.   de  Pierre  Pélissier. 
(^)uand  Pierre  Pélissier  voulut  recouvrer  l'argent  , 
le  Daupliin  ne  voulut  pas  le  payer. 
Los  deules  que  dévia  trastolz  li  vai  pagiiar. 
y.  de  S.  Honorât. 
Les  dettes  qu'il  devait  toutes  il  va  lui  acquitter. 
Coblas  e  raotz,  cordos,  anel  e  goan 
Solian  pagar  los  amadors  un  an. 

H.  Brunet  :  Pus  lo  dous. 
Couplets  et  mots,  cordons,  anneaux  et  gants  soû- 
laient sati.'ijaire  les  amoureux  un  an. 
Fig.  Longamen  lo  pagf.t  esta  dona  ab  sas  fo- 
las  promessas. 

V.  de  Safari  de  Mauleon. 
Longuement   le  paya  cette  dame  avec  ses  folles 
promesses. 

Que  ui  fai  d(d  mien  fiirnien  pagar. 

B.  Cai.vo  :  Tant  auta. 
Vu  qu'elle  me  fait  du  mien  tourment  payer. 
Loc.      leu  ain  liop  mais  frug  que  llor, 
E  mais  rie  don  de  senbor 
Que  si  ui  PAGAVA  del  ven. 

T.   DK  IÎI,ACAS  ET  DE  llAMBAl'D  DE  VaQUEIRAS  :  Kll 

Raimbaud 
J'aime  beaucoup  plus  fruit  que  fleur,  et  plus  ticlu: 
présent  de  seigneur  que  s'il  me  payait  du  vent . 


45G 


PAT 


m' 


Prov.     Vos  mi  paguatz  d'autriil  borsel. 
CebcAMONS  :  Car  vei. 
Vous  me  payez  de  la  bourse  d'autrui. 
Stibst.     Ben  pot  esser  fis  qa' al  pagar 
Venra  centisraes  gazardos. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Ben  es  ailrcgz. 
Il  peut  Lien  être  sûr  qu'au  payer  viendra  cen- 
tuple gain. 

Part.  pas.  Si'l  fefz  tan  d'onor  qu'el  s'en  lenc 
tort  per  pagatz. 

/^.  de  Bertrand  de  Born. 
Ainsi  lui  fit  tant  d'honneur  qu'il  s'en   tint  fort 
pour  payé. 

K.   iratz  e   mal  paguatz  de  la   mort  de  sa 

oompaiaha. 

Philomena. 
Charles  chagriné  et  mal  satisfait  de  la  mort  de  sa 
compagne. 

Non  es  dona  el  mon  que  no  s  degues  tener 
per  PAGADA  de  sa  amor. 

F",  de  Gaucelni  Faidit. 
Il  n'est  dame  au  monde  qui  ne  se  dût  tenir  pour 
payée  de  son  amour. 

ANC.  FR.     Tout  son  despens  li  z  payet. 

Noiiv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.j  t.  I,  p.  (oo. 
Les  parchoniers  qui  auroient pakt  leur  part 
de  rhéritaige. 

Paix  de  Valenciennes,  1 1 14  ,  p.  434- 
<:at.  ESP.  PORT.  Pagar.  it.  Pagare. 

<).  Pag  A,  PAGUA,  PAiA,  PAYA,  S .  f. ,  paie, 
paiement,  solde. 

Recebou  paga  temporal. 

Brei'.  d'amor,  fol.  68. 
Reçoivent  paie  temporelle. 
Kn  Uc,  lo  sart,  o  sap  qui  fe  la  paia. 

liANFRANC  CiGALA  :  Kamon  RoLin. 
Le  seigneur  Hugues,  le  tailleur,  qui  fit  le  paie- 
ment, le  sait. 

Deziron  la  mort  ayssi  co  fay  lo  logadier  la 

hora  de  sa  paga. 

V.  et  Vert.,  fol.  33. 
Désirent  la  mort  ainsi  comme  fait  le   mercenaire 
l'heure  de  sa  paie. 

I.oc.fig.  Qnar  a  la  pagt.'a  van  tuf 
L'enganat  e  l'enganaire, 

P.  Cardinal  :  Kazos  es. 
Car  à  la  paie  ils  vont  tous  le  trompé  et  le  troiii- 
peur. 
CAT.  Esi".  ronr.  rr.  Paga. 

10.  PaGAKKN  ,  l'AGUAMEN,  PAIAMEN,  PAYA- 

MEN ,  X.  VI.,   paiement,  rétribution. 


PAT 

Cel  que  non  fai  paiamen. 

B.  ZoRGi  :  Atressi  cum. 
Celui  qui  ne  fait  pas  paiement. 
Ses  PAYAMEN  o  ses  jauzir. 
Raimond  de  MiBAVAE  :  Res  contr'amors. 
Sans  rétribution  ou  sans  jouir. 
TAT.  Pagainent.  esp.  port.  it.  Pagamettto. 

i  I .   Pagaire,  pagador,5.  m.,  lat.  paca- 
TOR ,  payeur. 
Deveire  e  pagaire. 

Tit.  de  1 198.  Arch.  du  Roy.,  J.  320. 
Débiteur  et  payeur. 
Devedor  e  pagador  principals. 

Tit.  de  12^8.  Cliâteau  de  Capdenac. 
Débiteur  et  payeur  principaux. 

—  Adj.  Payable. 

Quinze   livras  de  cens...    pagadcyras  cas- 
cun  an. 

Tu.  de  i386.  Bordeau.x.  Cab.  Monteil. 
Quinze  livres  de  cens...  payables  chaque  année. 

I  -i..    ApaGAR  ,  APAGUAR  ,  APAIAR,  APAZIAR  , 

?'.,  apaiser,  calmer,  pacifier. 
Apagaran  se  entre  lor. 

Trad.  du  lapidaire  de  Marhude. 
S'apaiseront  entre  eux. 
Lengua  suaus  apaia  ira. 

Trad.  de  Bide,  fol.  2i. 
Langue  douce  apaise  colère. 
Pens  e  sospir,  e  puois  m'APAi. 

B.  DE  Ventadour  :  Ara  no. 
Je  pense  et  soupire  ,  et  puis  je  m'apaise. 
Us  dous  dezirs  me  ten  gnay  e  m'  apaya. 

Pons  de  Capdueil  :  Humils  e  fis. 
Un  doux  désir  me  tient  gai  et  me  calme. 
Part.  pas.  Lo  cors  toz  apasiaz. 
La  pessa  ben  apaziada  e  sereua. 

Trad.  de  Bede,  fol.  12  et  18. 
Le  cœur  tout  calmé. 
La  pensée  bien  apaisée  et  sereine. 
Siibst.  Om   troba  eu  l'Avangeli  :  Benaurat  li 
apaziat. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  18. 
On  trouve  dans  l'Kvangile  :  Bienlieureux  les  pa- 
cifiés. 

—  Se  complaire,  s'affcclionner,  s'atta- 
cher, s'appuyer. 

Vielba  la  tenc  si  de  dos  drntz  s' apaya. 
Bertrand  de  Born  :  Belh  m'es. 
Je    la   liens   vieille   si  elle  s'aff'eclionnt   à   Jeux 
amants. 


PAT 

Oe»  per  so,  dona  ,  no  us  cal  teiner, 

En  dreg  d'amor,  qu'ieu  vas  autra  m'APAYS. 

Pons  de  Capdukil  :  Tant  m'a  «loiiat. 
Point  pour  cela  ,  dame,  il  ne  vous  faut  craindre, 
en  justice  d'amour,  fjue  vers  autre  je  n\' nffec lionne . 
Vei  mort  jovent  e  valor 
E  pretz,  que  nou  troli'oa  .s'apays. 

P.  Vidal  :  Per  pauc  de. 
Je  vois  morte  grâce  et  valeur  et  mérite,  vu  qu'elle 
ne  trouve  où  elle  s'tipptiye. 
Si  la  ^aerra  no  s'apaia, 
Crestiuutat/.  grcu  sera  que  non  caia. 

LanfrANC  CiGALA  :  Quan  vei  far. 
Si  la  guerre  ne  s'apaise,    il    sera   difficile    ijue 
clirétienté  ne  tombe  pas. 

Len  s'apai  e  len  s'ira. 

Raimond  de  Miraval  :  Er  ab  la. 
Facilement  s'apaise  et  facilement  s'irrite. 
ASC.  FK.  De  oe  mon  cœar  s'apaie 

Qu'en  nul  païs  n"a  gent  plus  douce  ne  plu-- 

vraie. 

Roman  Je  lierte,  p    i3. 

Li  autre  pèlerin...  se  tenroient  tonz  apaiès 

de  faite  leur  pèlerinage. 

JoiN VILLE,  p     I  16. 

i  <;at.  ESP.  PORT.  Àpagar.  iT.  Appagarc. 

i3.   Apagansa  ,  .y./".,  satisfaction,  con- 
tentement. 

No  ns  cal  aver  doplansa 

De  mi,  c'ab  leu  d'APAGANSA 

M'auretz  del  tôt  tos  temps  a  vostre  latz. 

lÎAI.MOND  DF.  MlRAVAL  :  Bcu  aia'l. 
Il   ne  vous   faut  avoir  doute  de  moi ,  vu  qu'avee 
peu  de  contentement  vous  m'aurez  entièrement  tou- 
jours à  votre  côte'. 

i.'i.   Dksp.\gamen,  s.   m.,  désappointe- 
ment, mécontentement. 
En  n£SPAGAMEN 
Venon  ades  aital  afar. 

R.  ViDAL  DE  BezadduN  :  En  aquel. 
En  désappointement  tournent  incessamment  telles 
a flaires. 

ANC.  CAT,   Despagament.  anc,  ksp.  Despagu- 
,  miento. 

i5.Despagar,  despaguar,  V.,  (lésaj)poiii- 

ter,  fâcher,  mécontenter. 
Part.  pas.     Non  den  csser  blasmatz  , 
Car  mot  n'es  despagatz. 

(i    RlQUIEB  ;  Per  re  non. 

III. 


PAU 


45; 


11  ne  doit  pas  être  blâme  ,  parce  que  moult  il  en  est 
désappointé. 

Tan  m' an  lunhat  II  mici  peccat 
lie  ion  Filb  que  ieu  ay  bespagat. 

Los  Fil  Gangs  de  Marin. 
Tant  les  miens  péchés  m'ont  éloigné  de  ton   Fils 
■(lie  j'ai  mécontenté. 

Estai!  despagatz 
F.nir'els  manias  \ci/,  l'an. 

G.  HiQuitri  :  Si  m  fos. 
Ils  son I /,;,/;,■  ,ç  entre  eux  maintes  fois  l'an. 
Ni'I  liobes  df.si'aguat  en  re. 

R.  Vidal  de  Bezaldln  :  En  aquel. 
Ni  le  trouv.ît  mécontenté  en  rien. 
ANC.  CAT.  ANC.  1.SP.  Despagar. 

5f>.  Pactio,  .v./ ,  lat.  PACTio,  paetion, 
pacte. 
Ah  las  PACTios  e  conveneusas. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  60. 
Avec  les  paclions  el  convenlions. 
ANC.  FR.   Ainsi  fut  deffaite  celle  paetion. 

Chronit/iie  de  Camhray . 
AN(  .  c\i.  Pacciô.  EM>.  Paccion. 

17.   Pati,  s.  m.,  pacte,  convention. 

Que  no  acoidarian  plus  les  patis  en  cas  que 
no  los  volguessen  pagar. 

Docum.  de  l'i'jii.  faille  de  Bergerac. 

Qu'ils  n'accorderaient  plus  les  pactes  en  cas  qu'ils 
ne  les  voulussent  pas  payer. 
CAT.  Pacte,  ESP.  PORT.  Pacto.  it.  Patto. 

iJ).  Pacha  ,  s.f.,  traité,  accord  ,  conven- 
tion ,  société. 

Parti  m  de  Inr  pacha. 

J.  Esteve:  El  dous  temps. 
Je  nie  séparai  de  leur  société. 
Per  que  totz  bonis  deu  refudar  la  pacua 
D'ome,  cant  mal  ni  auta  li  a  facba. 
B.  Carbonel  de  Marseille  ,  Cohlas  triadas. 
C'est  pourquoi  tout  liomme  doit  rcluser  Yaccord 
d'Iionime ,  quand  mal  et  lionle  il  lui  a  fail . 
ANC.  FR.  Avant  que  je  fasse  auUie/;ac/ie  à  toi. 
Roman  de  Fieraùras,  liv.  JI ,  pari,  i     cli.   1 '1 
Je  te  ferai  une.  pache  lelie. 

Hist.  de  Gérard  de  Neuers ,  p.  ■-(). 

PAUC,  adj. ,  lat.  vwjciis ,  petit,  court. 
Un  PAUG  auzel  en  mon  ])unb,  que  no  s  n'aii 
A  m  mais,  qu'ai  cel  uua  grua  voian. 

G.  Faidit:  Tant  ai  sufert. 
Un  petit  oiseau  en  mon  poing ,  qui  ne  s'en  ailli- 
pas  .  j'aime  davantage  qu'au  ciel  une  grue  volant. 

58 


458 


PAU 


De  lieis  me  clam  t'ai  plus  iiiDad» 
Que  ijula  cloua  c'anc  (os  iiaila  , 
F-  aincy  la  pauca  c  toza. 

(ilULLAUME  DE  BeRGIIEDAN  :    ArilifS  seillicl 

Je  me  plains  de  celle  que  j'ai   plus  aiine'c  <|ui' 
nulle  (lame  i[ui  oncqucs  fut  neo  ,  el  je  l'aimai  pclilr 
il  jeune  fille. 
TifjbeiJ,  sohro  luia  aigua,  ;ln,s  paucs  inostifi-. 
RntiKin  lie  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  8(>. 
1  rouviiil  ,  sui-  (  If  lioirl  d'  )  une  eau  ,  deux  petii  ^ 
Mioutiers. 

SiibsMtiUv.     Trop  lozelz  la;;  ma.s... 
Als  PAUCS  et  aïs  grans. 

G.  FiGUEiRA.s  :  Sjrveutes  vuelli. 
Trop   vous  rongez  les  mains...   aux  jiclils  el  ;ni\ 
m'ands. 

Vry  caz.er  per  les  fo.ssalz 
Paucs  e  grans  per  l'erhalge. 

Bertrand  de  Bohn  :  Be  m  yX^lz. 
Je  voifi  lonilier  dans  les  l'osse's  /)e/(7.s-  et  grands  mu 
riierliage. 

—  A  (h'.  Peu. 

Pauc  vey  lieys  c|n'Ion  .i/or. 

S(>r;i)ri,  :  Avlas. 
Je  vois  peu  celle  que  j'adore. 

Si  mi  don.s,  qn'ieu  am  tan 
F,t  amarai,  no  m  tlesani, 
Pavc  tein  antra  desamnr. 

A.  Catalan.s  :  Als  enlendeiis. 
Si  ma  dame,  que  j'aime  lanl  et  j'aimerai ,  ne  eesM- 
pas  de  m'ainier,  je  crains  peu  autre  indiflëreuce. 
Del  papa  sai  que  dara  largamen  , 
Pro  tlel  perdou  e  tauc  «le  son  argen. 
Bertrand  d'.A.llam\non  III  :  D'un  sirvenle<!. 
Du  pape  je  sais  qu'il  donnera  largement ,  Leaucoiii' 
du  pardon  el  peu  de  son  argent. 
ANC.  m.  Celui  qui  \>a\\e  paiic. 
Trad.  de  S-  Bernard.  MoNTiAlicoN  ,  Bill.  MM. 

Ms.,p.  i;'H.'i. 

Snbstniuii'.  E  M  trop  velliar  e'I  tauc  dormir. 
AnNAtiT)  DF.  IVlAUUEil,  :  llona  penser, 
F.l  le  liop  v<:iller  et  le  peu  dormir. 
Enlr'el  trop  e'I  pauc  mesura  jaiz. 
Guillaume  de  Montagnagout  :  ISuUi.  ii.im. 
Kntre  le  beaucoup  et  le  peu  gît  sagesse. 
hoc.  Dix  a  totz  que  anesso  maujar  .i.  tw.c. 
Phii.omena. 
Dit  à  tous  qu'ils  allassent  manger  un  peu. 
De  mon  cor  qu'  avetz  tôt ,  un  pauc  rendre 

Peyrols  :  Ben  dei. 
De  mon  ro'ur  que  vou-;  avez  (oui,  rendre  un  peu. 


PAU 

l.oc  />rot'.  Gran  be  fai 

Un  pauc  de  cliaiizinicn. 

Arnaud  de  Mardeu,  :  Bel  m'es. 
Grand  liieii  fait  un  peu  de  gracieuseté. 
ANC   FR.     Revenez  iin  paii  devant  mvdi. 

Poé/ne  d'Hugues  Cupet ,  fol,  i!î. 
(  a  r.  Foc.  f.sr,  Poco.  port.  Pouco.  it.  Poco. 
Jdv.  comp.   Aissi  m  rais  pauc  a  pauc  en  la  \  ia, 
AlMERi  DE  Peguilain  :  Atressi  m  pren. 
Ainsi  je  me  mis  peu  à  peu  dans  la  voie. 
I'auc  t.  pauc  se  laissa  deobazer. 

Bertrand  dr  Bobn  :  S'iei\  (o^. 
Peu  ù  peu  se  laisse  déelioir. 
ckT.  À pocit  (i poch  mon  esforcseut  descreixer. 

Ai'slAs  MaI'.ch  :  La  mia  por. 
F.sp. 

F.  fueron  las  razones  poco  a  poco  canibiaudo, 

Puema  de  Àle.randro,  st.  aqt. 
l'oR  T.  Milbor  sera  servir  vos  d'elbs  ^oco  e  poco. 

Dorinn.  de  \[\!\6.  Etucidnrio,  t.  I  ,  p.  ()(). 
11'.  Siocbè  vada  a  poco  a  poco  sncciandola. 
Sagg.  di  Nalur.  esper.,  l\. 
Venc  suau  ,  celadamen, 
Pauc  cada  pauc, 

Raimond  1,'EcRlVAlN  :  Seuliors  l'anlr'ier. 
Vint  doucement  ,  en  cachette,  pelil  l'i  petit. 
•So  fo  Iloinn  la  grans ,  pauc  cada  patic  creissens, 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Ce  lut  Rome  la  grande  ,  peu  à  peu  croissant. 
Un  sac  li  vai  niosirar  de  deniers  pauc  mfns 

pi  en , 

J-.  de  S\  II, nior.it. 
Un  sac  lui  va  monirer  de  deniers  à  peu  ;"<  .<  plein, 
ANi:.  i-R.  Fsloil  de  sept  palmes,  peu  moins. 
Rabi.lais,  liv.  V,c.  /j-'.. 
No  us  deman  ollra  grat  PAtic  ni  gaire. 

Beranger  de  Palasol  :  Bona  dona. 
.le  ne  vous  demande  outre  gré  ^eK  ni  beaucoup. 
An  PAUC  no  m  rompet  mos  correiz. 

Le  cOiMTE  DE  Poitiers  :  Kn  Alvernlie. 
Peu  s'en  fallut  (si)  ma  courroie  ne  rompit. 
A  l'Auc  lo  cors  no  m'esclala, 

Bambaud  d'Orange  :  Als  durs  nu-,. 
Peu  s'en  faut  {si)  le  cfeur  ne  m'éclate. 
AKC    l'K.    K  ma  dame  Irnis  de  merei  si  diiie 
Qu'à  pou  ne  dis  qu'en  son  cuer  faut  nature. 
Kust.^che  le  peintre,  Ess.  sur  la  Mus.,  t.  II , 

p.    IÇ)1. 

Se  tint  à  pou  que  il  ne  furent  tuit  mort  et  pris. 

VlI.LEHARDOUlN  ,    p.   86. 

.IpcMi  (|nc  il  ne  m'ont  lue- 

Roman  du  P,enar! ,  I.  III  ,  p.  ixç). 


PAU 

A poc  II  cueis  ne  li  part  souz  l'iixeU'.. 

Romande  Gérard  de  tienne,  v.  s.'iili. 
(AT.  A  poc. 

Tiiii  auliimado  i\ae  a  pocos  se  le  saliera  el  ;iliii;i. 

l'tiemii  de  Alexnndrp,  cop.  S. 
IV.  A  po'co  eiisieiiie  la  lier  ineinWe  alla  i'hia!;i 
luce. 

Voigar.  dette  Pist.  di  Seneca,  [list.  y^. 
De  r.\ur  en  vavc  receup  conort. 

Pas.iio  de  Maria. 
t)c  peu  en  peu  elle  reçut  encouragement. 
En  palc,  dona,  me  pogras  tau 
Far  (l'ainor  e  de  bel  .seublau. 

Arnaud  de  Marueil  :  Doua  sel  que. 
Avec  peu,  dame,  vous  pourriez  me  faire  tanttl'a- 
niour  et  (le  belle  apparence. 

El  cors  e'I  cor,  e'i  .saber  e'I  veiavre, 
K  l'ardimen  e'I  seu  e  la  vertut 
Ai  mes  en  lieys  ,  e  no  n'ai  relcngnt 
IN'i  PAuc  NI  PRO  per  ncgtin  aulr'afaire. 
P.  Raimond  de  ToijLoi;sK.  :  ISo  m  puesc. 
Le  corps  et  le  cœur,  et  l'esprit  et  la  pensc'e  ,  et  le 
courage  et  le  sens  et  la  valeur  j'ai  n)is  en  elle  ,  et 
]e  n'en  ai  retenu  ni  peu  ni  prou  pour  nulle  autre 
allaire. 

Qiian  m'albir  qu'eu  sui  de  joi  loiugnatz  , 
Per  PAUC  inos  cors  del  tôt  no  s  désespéra. 
Kaimond  de  Salas  :  Si  m  fos  grazitz. 
(>uand   je   pense  que  je  suis  éloigné  de  plaisir, 
peu  s'en  faut  (si  )  mon  cœur  ne  se  désespère  entiè- 
rement. 

(.AT.  Per  poc  lo  taca. 

Duc.  cat.  cast.  tat. 
1-.P. 

Porpoco  non  vos  digo  que  villanos  semeiades. 

Poema  de  Atexandro,  cop.  238. 
iT.  Corse   al   ciior  a    niancafîore  nna   subita 
Ictizia  e  per poco  non  lo  core...  j)er  debo- 
lezza  non  peri. 

BoccAccio,  Filoc.,  lili.  IV. 
Che  per  poco  è  cbe  teco  non  mî  risso. 

Dante,  Infemo,  c.  .^o. 
A  PEU  PAL'f;  no  m  siii  lai.ssalz  de  clian. 
Cadenet  :  Ouan  la  neus. 
Peu  s'en  est  faltu  [si]  je  ne  me  suis  pas  lassé  de 
cliant . 

Quant  ar  vos  lu'oblidalz, 
I'er  u.n  pauc  non  muer  desc. 

B.  DE  VENTAPOin  :  Conorlz  era. 
Quand  maintenant  vous  m'oubliez  ,  peu  .■•'infant 
(si)  je  ne  meurs  sur-le-tliamn. 


PAU 


45?) 


Cinij   coin/),    lîeu   sapcban  qu'els  prelz  aita.n 
PAUC  coM  ilii  me. 
SoRDEI-  :  l'ianlier  vueili. 
Qu'ils  sachent  bien   que  je  les  prise    <iu.\st   peu 
ciiininc  ru\  moi. 

2.   ]\\iJQUKT,  (idj.dim.,  polit,   niiiicc, 
nuhic. 

Sel  (pic  son  PAUitUET  poder 

h'a  volontiers,  non  deu  esser  idasiiialv:. 

Le  iMOlNE  DE  MONTAUDON   :  .\  1  a   pdl. 

Celui   qui    fait  volontiers   .sou   petit   pouvoir,    ne 
doit  pus  être  Mimé. 
Sul>stantii'. 

Non  es  liom  el  mon ,  per  can  que  sia  nafral , 
Qu'en  bègues  nn  pauquet,  c'ades  no  fos  sauat . 
Iloinan  de  Fieratiras ,  v.  853. 

Il  n'est  lionime  au  monde,  pour  combien  qu'il  soil 
Messe,  qui  en  bût  un  petit  (un  peu)  ,  qui   inconti- 
nent ne  fut  guéri. 
CAT.  Poqnet.  tsp.  Poquito.  vv.  Pochetto. 

î.  P.AUijUEZA ,    S.  f. ,    petitesse,    petite 
(jiiantité. 
Quant  a  grandeza  et  pauoueza. 

Elue,  de  lus  prupi:,  fol.  23 1. 
<^)uaut  à  grandeur  et  petitesse. 
l'er  PAU(^)UESA  de  sanc. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  .'i^. 
Par  petite  quantité  de  sang. 
ANC.  cat.  Poqitea.  anc.  esp.  Poqiieza.  iv.  J'o- 
chezza. 

PAU  PRE,      J'AUBRE,      PAURE,     odj . ,     lol. 

p.\ijpc're«/ ,  panvi'e,  indigent,  néces- 
siteux. 
Hom  PAUPREsiion  troba  ab  inanen 
Nulb'amistat  ,  si  gazaub  no  y  vezia. 

Pons  de  la  Garde  :  D'  un  sirventes. 
Homme  pauvre  ne  trouve  avec  riche  nulle  amitié, 
.•^i  profit  il  n'y  vojait. 

leu  viu  de  paupra  prevenda. 

Ht  GUES  de  Saint-Cïr  :  Servit  aurai, 
.le  vis  de  pauvre  provende. 
S'ieu  sui  PAuiiREs,  vos  avetz  pro  argen. 
Elias  d'Uisel  :  Lo  desiricr. 
Si  je  suis  pauvre,  vous  avez. assez  d'argent. 
Fig.  Paupkes  de  cor  e  d'aver  poderos. 

Der.nard  DE  RovENAC  :  .la  no  vuelli. 
Pauvres  de  cteur  et  de  richesse  puissants. 
Nos  em  totz  pauues  de  poder. 

^.  et  rert..  (ol. /Jf). 
ISou-.  -.onMius  lou.s  pauvres  de  pouvoir. 


.\6o 


PAU 


Siiàst.     Meus  a  q'  iis  paubres  (lesjjulhalz. 
Pons  de  Capdueil  :  En  lionor. 
Il  a  moins  qu'un  pauvre  dépouillé. 
One  aines  Dieu,  e  que  fes  be  albs  paubres 
Phii.omena. 
(^)u'il  aimât  Dieu  ,  et  rju'il  fît  Lien  aux  pauvres. 

TAT.  ESP.  ponr.  Pobre.  it.  Povero. 

•i..    Paiiret,  adj.  diin.,  pauvret, 
^'i  neîs  unn  femna  paureta. 

Trad.  du  N.-T.,  S.  Llc  ,  cli.  21. 
Vit  même  une  femme  pauvrette. 
CAT.  Pobret.  i-ort.  esp.  Pobrete.  it.  Poveretto 

3.    PaUPRETAT,     I'AUBRETAT,     padpertat, 
PAURETAT,     S.  f.  ,    lat.     PAUPERTATCW, 

pauvreté,  indigence. 
Aissi  co  'slai  mal  al  pros  pauprbtat. 

SoHDEL  :  Puois  trobat. 
Ainsi  comme  sied  mal  au  preux  la  pauvreté. 
Doptava  sufrir  vilesa  e  pauretat. 

y.  de  S.  Honorât. 
Redoutait  de  souffrir  vieillesse  et  pauvreté. 

' —  Fig.  Nudité. 

Non  ac  vestiiuen 
De  que  pognes  cnbrir  sas  palbretatz. 
T.  DE  GuiLLALMET  ET  d'un  paiEUB  :  Senlier  prior. 
Il  n'eut  pas  vêtement  de  quoi  il  pût  couvrir  ses 
pauvretés. 

Tan  enportunamens  mostron  luis  pauper- 

lATZ 

l^.et  Fert.,  fol.  69 . 
Si  importunément  montrent  leurs  pauvretés. 
ANC.  FR.  Cliéoir  eu  povretet. 
Trad.  de  S.  Bernard.  MontfaucO-N,  Bibl.  hihl. 

Ms.,p.  i384. 
Si  j'ai  froit  et  pauvreté. 

Roman  de  Berte ,   p.  .'iiî. 
ANC.   CAT.  Pohretat.  anc.  esp    Pobredacl.  ir. 
Povertà,  povertate,  povertade. 

/(.   Paubreza  ,  PAUREZA,  s.f.,  pauvreté, 
indigence. 
Qaant  hom  honrat  torna  en  gran  paubreza. 

P.  Vidal  :  Quant  hom. 
Quand  liomme  honore'  tourne  en  grande  pauvreté, 
Per  eyssir  de  paureza. 

F.  de  S.  Honorât. 
Pour  sortir  de  pauvreté. 

r\T.  Pobresa.   esp.  port.   Pobrcza.  it.   Pme- 
rczza. 


PAU 

5.  Paih'rier  ,  v.  m.,  pauvreté,  tni.scre. 

Mais  ye  »  trairai  de  paiiprier 
Al)  nii  sirventes  que  t  prolier. 

Raimond  de  Mirava7.  :  A  Dieu  me. 
Mais  je  te  tirerai  de  pauvreté  avec  un   sirvenle 
q.ui  te  profite. 

6.  PaUBRERIA,    PAUBREIRA,    PAUPREIRA , 
PAURIERA,   PAURIEIRA,  S.f.,  paUVreté, 

misère,  indigence. 
El  geta  lo  paubre  de  pal-breria. 

G.  FiGUEiRAS  :  Un  nou. 
11  retire  le  pauvre  de  pauvreté. 
Lhi  paure  s'adeliecho  en  lor  paurieira  aissî 
coma  Ibi  rie  en  lor  riquezas. 

Liv.  de  SjdruCj  fol.  ^9. 
Les  pauvres  se  délectent  dans  leur  pauvreté  ainsi 
comme  les  riches  dans  leurs  richesses. 

Soccor  a  la  paupbeira  de  tos  amies. 

Trad.  deBède ,  fol.  2. 
Porte  secours  à  la  pauvreté  de  tes  amis. 
Loc.  fig.     Anc  no  gaaris  de  paubreira. 

Bernard  de  Rovenac  :  Una  sirventesea. 
Oncques  il  ne  guéiil  de  pauvreté. 
E.sp.  Pobreria. 

7.  Paubramen,  PAuriAMENT,  oth, ,  pau- 
vrement, misérahlemenf. 

El  sap  qne  Dieu  vole  viare  paubramen. 

Gi'iLLAUME  de  MciNtagnagout  :  Per  lo  mon. 
Il  sait  que  Dieu  voulut  vivre  pauvrement. 

Vieil  ses  grat  e  paubramen. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Pus  Peyrc. 
Vit  sans  aigrement  et  pauvrement. 
CAT.   Pobreinent.  esp.   port.    Pobremente.  it. 
Poveramente. 

(S.  Paubrezir  ,  V.,  appauvrir,  ruiner. 

Part.  pas.  Los  as  paubrezitz  e  tôt  lor  aire. 
Jloman  de  Gérard  de  Rossillon,  fui.  bO. 
Tu  les  a  appauvris  et  toute  leur  famille. 

(j.  Apaubrir,  V,,  appauvrir,  ruiner,  lé- 
duire  à  la  misère. 

Per  se  enreqnezir,   volon   apaubrir  tôt  1) 
mon. 

Destiuissou  et  apaubron   los  cavaliers. 

F.  cl  Fert.,  fol.  i/). 
Pour  s'enrichir,  veulent  appauvrir  Voul  le  niondr 
Détruisent  cl  apiuiuvrissenf  \cf  v.\n:yA'\Qii. 


PAU 

ANC.  FR.   Tant  qu'il  les  fist  apovroter. 

Fahl.  et  conl.  une,  t.  1  ,  p.  243. 
(^ar  apovrez  les  avez  toz. 

Nom',  rec.  defalil.  et  conl.  anc,  t.  I  ,  p.  58. 

ANC.  CAT.  Apobrir. 
lO.     EmP.\UBR1K  ,    EMP.\l  RKEZIR  ,     ENPAU- 

BREziR,  7K,  appauvrir,  devenir  pauvre. 
r  Fes  luainz  paubres  eiiriquir 

■  E  ruainz  nianeiis  entahurezir. 

■  Ih.'GL'ES  DE  Pena  :  Cora  que  m. 

I  Fil  maints  pam-res  enrichir  cl  maints  riclics  ap- 

pauvrir. 
Part,  pas, 

Meten  del  sien  tro  n'es  empaubrezitz. 
G.  RiQViER  :  Jamais  non. 
Dépensant  du  sien  jusqu'à  ce  qu'il  en  est  appauvri. 
Uns  ries  vilans  sera  niiells  acuillitz 
Qu'uns  boms  gentils  que  sia  empaubriz. 
Un  troubadovr  a.nonyme,  Coulas  esparsas. 
Un  riche  vilain  sera  mieux  accueilli  qu'un  i;enlil- 
homme  qui  soil  appauvri. 

ANC.  CAT.  Empobrezir.   cat.   mod.  Empobrir. 
ESP.  PORT.  Einpobrecer.  it.  Impoverire. 

ï  II.    DEPAUPER.4R,   V.,  lat.   DEPAUPERAR^, 

appauvrir,  rendre  pauvre. 
Part.  pas.  Qae  lo  pays  de  Lengadocb  sia  fort 
depopulat...  et  depauperat. 
Tu.  de  i424'  ^'•''-  ^'^  Languedoc ,  t.  IV,  pr., 

p.  422- 
Que  le  pays  de  Languedoc  soil  fort  dépeuplé...  et 
appauvri. 
CAT.  ESP.  Depanperar. 

12.   Depauperacio,  s.f.,  appauvrisse- 
ment. 

F!g.  Depal-peracio  de  vigor. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  49- 
A ppaiivrissemenl  de  vigueur. 

PAUSA,  PAuzA,  S.f.,  lat.  PAU.SA,  pause, 
repos,  [)aix. 
Aian  vida  eterna  e  pauza  sempiterna. 
A',  de  S.  Honorât. 
Qu'ils  aient  vie  éternelle  et  repos  sempiternel. 
¥.n  la  fi  de  coLla  deu  esser  tos  temps  pacza 
])lana  e  finals. 

Leys  d'amors,  fol.  17. 
A  la  fin  de  couplet  doit  toujours  être  pause  plane 
r|  finale. 

I.oc.     Jamais  non  nnran  pausa, 


PAU 


461 


Si  uo'l  luelou  tôt  vin  de  sol  la  lausa. 
Bertrand  D'ALi.AMAfiON  :  Del  arcivcsi|uc. 
Jamais  ils  n'auront  repos,  s'ils  ne  le  metlenl  tout 
vit  sous  lu  pierre  sépulcrale. 

Aniois  dilz  ver  et  escarnis, 
E  doua  pausa  ab  gian  afan. 

P.  KcGiERS  :  Tant  ai. 
Amour  dit   vrai   et  raille  ,   et  donne  repos  avec 
glande  peine. 

l'er  qu' ieii  ti  prec  qii'  eslias  en  pausa. 
Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
C'est  pourquoi  je  le  prie  que  lu  sois  en  repos. 
Ara  fuizaz  pausa  aissi. 

PUILOMENA. 

Maintenant  que  vous  fassiez  pause  ici. 
L'ost  es  meza  eu  catui,  non  preu  pausa  ni  fi. 
Roman  de  Fierabras ,   v.  5o33. 
L'armée  est  mise  en  chemin  ,  elle  ne  prend  pause 
ni  fin. 
Jdv.  comp.  Pueis  .sabon 

Far  per  que  honi  mais  vulba 
Bona  pausa  . 
Gavaudan  le  Vieux  :  Aras  quan  plou. 
Puis  savent  faire  pour  qu'un  homme   vaille  da- 
vantage  longtemps. 

Atrestal  pot  de  lieys  far 
Kn  lna   petita   pausa. 

B.  DE  Ventadoub  :  Amors  e  que. 
Peut  faire  de  même  d'elle  en  un  petit  instant. 
ASC.  FR.  Si  ne  firent  oncqxxes pansée  ni  arrest. 

Romande  Galien  Réthoré,  fol.  77. 
CAT.  ESP.  port.  Pansa,  it.  Posa. 

1.  Paus,  s.  m.,  repos,  pause,  paix. 
Loc.  Ab  lo  rey  mi  vuelb  acordar 
D'Aragon  ,  e  tornar  eu  paus. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vey  pels. 
Avec  le  roi  d'Aragon  je  veux,  m'accordcr,  et  reve- 
nir en  paix. 

3.  Pausament,  palzamen,  s.  m.,  repos, 
délassement. 

Establi  nueg  e  jorn  ben  e  ginhozamens, 
Lo  jorn  per  afaiiar,  la  nueg  per  pauzamens. 

Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  de. 
Etablit  nuit  et  jour  bien  et  ingénieusement,  le 
jour  pour  travailler,  la  nuit  pour  délassement. 

—  Suspen.sion,  césure. 

Per  lo  qu:il  pauzamen,  la  senteusa  es  dnj)- 
toza  o  escura  ad  entendre. 

I.ej s  d'amors ,  fol.  108. 
Par  lequel  repos,  la  phrase  est  douteuse  ou  ohscui  •■, 
à  entendre. 


4t)2 


PAU 


—  Coiivenlioii  ,  stipulation,  traité. 

Fe  acorder  e  tausameint L' acorders  e 'I 

l'AlJSAMENT  fo  «Ilals. 

Tu.  de  1226.  ArcJt.  du  Roj.,  J,  320. 
Fit  accord  cl  lont'enliun...  L'accord  et  la  conven- 
tion fut  tel. 
iT.  Posamento. 

'(.    PaUSAR  ,     PAUZAR  ,     V.  ,    lat.     PAUSAKt'  , 

poser,  placer,  mettre,  i^lanter. 
Elhs  lo  van  pausar  eu  .1.  liel  lieyt. 
Philomena. 
ils  vont  le  poser  sur  un  beau  Ut. 

"Venc  josta  me  son  cors  pausar. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Vint  auprès  de  moi  poser  son  corps, 
.lui.  causellas  a  pausar  reiiquias. 

Philomena. 
Quatre  châsses  à  mettre  reliques. 
Es  vengatz  a  Muiel,  e  pausa  i  i'  anriflor. 
Guillaume  de  Tudela. 
list  venu  à  Murel  ,  et  y  plante  l'oriflamme. 
J''ig.    Domna  que  en  bon  pretz  s'enteu, 
Dea  bea  pausar  s'  enteniîansa 
En  un  pro  cavallier  valen. 

Lv  comtesse  de  Die  :  AL  joi  et. 
Dame  qui  en  bon  mérite  s'affectionne,  doit  bien 
placer  son  afi'ection  en  un  preux  chevalier  vaillant. 
IVo  PAUs  tôt  mon  afar  en  patz. 

Dalfinet  :  De  mieich. 
Jusqu'à  ce  que  je  mette  toute  mon  affaire  en  paix. 
Mon  chantar  pauzer'  en  reruembransa. 
B.  ZoRGi  :  Non  lassarai. 
Mon  chanter  je  mettrais  en  souvenance. 

—  Fi.xer,  convenir,  établir. 

Can  venc  al  jorn  del  terme  qu'  ilh  pausero. 

Lii'.  de  Sjrdrac,  fol.  2. 
(^)uand  viut  au  jour  du  terme  qu'ihjîxèrent. 

—  Supposer,  établir. 

Ar  o  PAUZEM  aissi. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Maintenant  supposons-le  ainsi. 

Aissi  propriamens  co  lo  lati  o  pausa. 

y.  et  Ferl.,  fol.  6^. 
Aussi  e.\prcssément  comme  le  latin  l'établit. 

— •  Reposer,  prendre  du  repos. 

Caut  fon  las  de  caminar,  se  venc  pauzar  a 
1,1  fout  de  Jacob. 

/^.  et  Vert.,  fol.  102. 

Quand  il  (ut  las  de  cheminer,  il  se  vint  reposer 
a  la  ibnlaine  de  Jatoh. 


PAU 

La  iiuoich,  non  puesc  pauzar. 

15.  DE  Ventadoub  :  Quau  lo  vert. 
La  nuit ,  je  ne  puis  reposer. 
Anec  jurar  Maometb  que  elh  uu  pausar  1  a 
etitro  agues  tout  lo  cap  a  K. 

I^HILOMENA. 

-Alla  juier  Mahomet  qu'il  ne  prendrait  du  re/io.-' 
qu'il  n'eût  enlevé  le  chef  à  Charles. 

—  Percher. 

Qui  r  anzel  ve  contra '1  cel  volar, 
Greu  pot  saber  lo  loc  on  s'  an  ni  s  paus.  j 

Serveri  de  Girone  :  A  greu  pot.  ^ 

Qui  voit  l'oiseau  vers  le  ciel  voler,  difficilement 
peut  savoir  le  lieu  oîi  il  s'aille  et  se  pose. 
Loc.    Quan  no  la  vey  no  fi  ni  paus. 

G.  Adhemar  ;  Quan  la  briina. 
Quand  je  ne  la  vois ,  je  ne  linis  ni  pose. 
IN  on  PAUSA  ni  lina  jorn  que  Dieus  aia  fag. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ne  pose  ni  finit  jour  que  Dieu  ail  fait. 

—  Déposer,  quitter. 
Aquell  PAUZA  mezura  e  tempramen  que  vol 

quere  razo  nalural  eu  so  que  es  sobre  razon  e 
sobre  tôt  entendemen. 

F.  et  Vert.,  fol.  102. 
Celui-liî  dépose  mesure  et  modération  qui  veut 
chercher  raison  naturelle  en  ce  qui  est  au-dessus  de 
raison  et  au-dessus  de  tout  entendement. 
Part.  pas.  Ar  hi  ai  pauzat  lo  cor  e'I  sen. 

Jordan  de  Confolen  :  Ancmais. 
ÎJaintenant  j'y  ai  placé  le  cœur  et  l'esprit. 
Pausatz  avelz  premeirament. 

T.  DE  GUILLEM  ET  DE  G.  RlQUIER  :  Guiraut. 

Etabli  vous  avez  premièrement. 

—  Apposer. 

Mandera  que  y  sia  pauzatz 
Nosire  sage!. 

Henri  ,  comte  de  Rodez  :  Si  m  fos. 
Nous  ordonnons  que  y  soit  apposé  notre  sceau. 

—  Imposer,  appliquer. 
Que  puescas  salvar  home  aissi  ab  ma  pausat. 
Aissi  ab  ma  pausada  salvas  ton  companho. 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Que  tu  puisses  ainsi  sauver  un  homme  imposé 
avec  main. 
Ainsi  avec  main  imposée  lu  sauves  ton  compagnon. 

—  .Soumettre. 

Qu'  el  dalfin  sia  '1  plailz  pauzatz. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  Peudigon  :  Perôigons. 
Qu'au  dauphin  soit  le  dilVériiid  soam.is. 


PAU 

l.oc.  Dell  osser  noiiKul;)  comuna  ,  I'au/.at  qir 
la  in.-ijots  j);u'l7.  sia  annexa. 

Leys  d'aiiiors,  fol-  l8. 
l'oil  êtie  nommée  coiiiiii une  ,  siipj'osé  (\\.\c  l.i  ma 
joiirc  f)arlic  soil  aniiexu. 
A(h'.  coinp.  De  qu'en  pot  coini)i'ar 

SoI)iranaiiien  .\t.  i'auzat. 

Bref,  d'imtor,  fol.  G7. 
l'c  quoi  il  ni  jicul  noli<'ler  eiilièremeiit  il  li>isir. 
<■  KT.  Postir.  nsp.  PDKT.  Patisar.  n.  Posare. 

;t.  Pausad.vment,  «r/i'. ,  posément. 
Be  PAUSADAMENT  et  apenssadaiDcn t. 

Tit.  de  1293.  UoAT,  t.  XII ,  loi.  22. 
r>ieii  posément  et  avec  i-cllexioci. 
Vaii  pauc  et  rAUZADAiMENT. 

Eluc.di;  las  jnopr.,  fol.  25. 
\  ont  peu  et  posément. 
ANT.  CAT.    Posadatnent.  cat.   mon.  Pausiuld 
ment.  e.sp.  vov^t. l'ansadainenti'. 

G.  Ap.\usar  ,  ?'.,  a|)j)li(|iier,  impiiti'C. 
Tan  li  APAU.sARJa  dissipation 
Dels  bens  del  evesc.it. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Vont  lui  imputer  hx  dissipiilion  des  l)iens  du  IV- 
vêcbé. 

—  Expt)scr. 

Per  dialectica ,  sai  niolt  lazonablainen?. 
Apauzar  e  re.spiindre. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  do. 
l'ar  dialectique,  je  sais  moult  raisonaaldenient 
e.r/;o5er  et  re'poudre. 
ANC   CAT.  Aposar. 

7.  Uepalsau  ,  ?'.,  déposer. 

El  DEPAUSET  del  aicivescat  de  Rems  Robei  I. 

dit.  dels  iipnsl.  de  Roma  ,  fol.  9:^. 
Il  déposa  de  rarclievêclie' Je  Reims  Roherl. 
Part.  pas.  Fo  depauzatz  per  la  volontat  del 

rey  Hnj^o. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  K*| 
Fut  dépose  par  la  volonté  du  roi  Hugues. 
r\T.  ESP.  Deposar, 

8.  Dkspauzatio,  s.f-,  déposition. 
D'aqnesta  nE.sPAUZATio  d'.-iqne.st  Cbyldeiie 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  too. 
De  celte  déposition  de  ce  Cliildei  ic. 

f).    DfPALZAMENT  ,      UF.PAUZAMKN  ,    S.     /II.. 

dépôt. 

(larda  lo  pepaczament. 

Trad.  de  ta  l"  Ùpît.  de  S.  Patd  ù  Timnihée 
fiarde  le  dépôt. 


PAU 


463 


1.1)  depauzamin  de  las  (•.lu/as  o  de  las  nier- 
ces  del  mort. 

Petit  T'Iialanius  de  Montpellier,  p.  91  - 
\.e  dépôt  i\e<i  tlioscs  ou  des  marchandises  du  moi  I . 

10.  Dkzapauzak,  î>.,  déposer. 

Dezapauzet  molz  evesqiies,  per  sinionia. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  141. 
Déposa  de  nombreux  évêques  ,  pour  simonie. 
Part.  pas.   Vo  dkzapaizmz  de  la  dignitat  d.l 
einperi. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i  i(). 
Fut  déposé  de  la  dignité'  de  l'empire. 

I  I.  Empauzamf.nt,  5-.  ni.,  imposition. 
Per  EMPAtJZAMF.NT  de  las  mas  dels  apostol-. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  cli.  8. 
Par  imposition  des  mains  des  apôlres. 

i2.Enpausacio,  5./,  imposition,  appli 
cation. 
Per  la  expausacio  de  las  raieuas  mans. 

Trad.  de  la  2=  Epil.  de  S.  Paul  à  Timolhee . 
Par  \' imposition  Ac%  miennes  mains. 

I  3.  EmPAUSAR  ,  EMPAUZAR  ,  IMPAUSAR  ,   V.  , 

im|)Oser,  appliquer. 

Nom  EMPAUZAR,  segon  la  volontat. 

Leys  d'amors,  fol .  l^i. 

Imposer  nom  ,  selon  la  volonté. 

No  si  présuma  pas  a  empausar  lo  nom   de 
pasior,  si  non  pot  essegniar. 

Trad.  de  B'ede ,  fol.  55. 

Qu'il    n'ait  pas    la   présomption  de  s'imposer  le 
nom  de  pasteur,  s'il  ne  peut  enseigner. 

F.MPAUSAR  pena. 

Statuts  de  Proi-ence.  Bo.my,  p.  2. 
Imposer  ]ifine. 

Impausar...  taillas. 

Statuts  de  Provence.  JfLirN,  t.  II,  p.  3;5(). 
Imposer...  tailles. 
CAT.  Imposar. 

i4-  ExPAUZAR,  V.,  exposer. 

Qu'  om  EXPAUZE  o  déclare   per  autras  p.i- 
ranlas. 

Leys  il'amors,  fol.  l3G. 

Qu'on  e.vpose  ou  ile'clari-  par  autres  paroles. 
Part.  pas.  Adboias  a  gel,    ailes  a    ploia...  si> 

KXPAUZATZ. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  162. 
Tantôt  à  gelée  ,  maintenant  ù  pluie...  sont  exposés. 
CAT.  Exposar. 

i5.  DisPAis\R,   ?'.,    dispo.ser,  projeter, 
arrêter. 


464 


PAU 


Part.  pas.  A  dispausat  de  far  son  passage. 
Rég.  des  États  de  Provence,  il\oi. 
A  arrêté  de  faire  son  passage. 
(AT.  Disposar. 

16.  Pkrpauzamen,  prepauzament,  pro- 

PAUZAMEN,  5'.   fU  . ,    pi'OpOS  ,  rcsollltioil , 

détermination,  intention. 
Gurp  tort  et  avareza 

E    tôt   fais    PERPAUZAMEN. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Quille  tort  et  avarice  et  toute  tatisse  déten/iin<ilion. 
Totz  SOS  PREPAUZAMENïz  ,  cs  (Ic  far  lo  pLizer 
De  Jhesn  Crist,  lo  rey. 

F",  de  S.  Honorât. 
Toute  son   intention  ,    c'est  de  faire  le  plaisir  de 
Jésus-Clirist ,  le  roi. 

No  y  ai  nulh  ferm  propauzamen. 
Pons  Santeuilde  Toulouse  :  Marritzcum. 
Je  n'y  ai  nulle  ferme  détermination. 
Perseverancia ,  so  es  ferm  perpauzamen  de 
gardar  so  que  hom  a  promes  a  Dieu. 

F.  et  Fert.,  fol.  g5. 
Persévérance,  c'est  ferme  résolution  de  garder  ce 
qu'on  a  promis  à  Dieu. 

17.  Prepaus,  s.  m.,  propos,  résolution, 
intention. 

Aras  tornein  al  prepaus. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  102. 
Maintenant  retournons  au  propos. 

18.  Perpauzar,  prepausar,  V.,  propo- 
ser, présenter,  offrir. 

Ausît  ay  Teritat , 
Que  ta  as  nna  fylla  qne  a  mot  gran  beutat, 
F.  prepausas  l'a  vendre. 

F.  de  S.  Honorât. 
J'ai  appris  vérité,  que  tu  as  une  fille  quia  nioull 
grande  beauté,  et  tu  la  proposes  à  vendre. 
El  nom  de  Dieu  omnipotent, 
Vos  PERPAUS  de  comtar  breument 
La  vida  d'un  sant  cavalier. 

Fragm.  de  la  Fie  de  S.  Georges. 
Au  nom  de  Dieu  tout-puissant ,  je  vous  propose 
de  conter  Lrièvement  la  vie  d'un  saint  chevalier. 
Fig.  Ditz  e  prepauza  sa  razo. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  37. 
Dit  et  présente  sa  raison. 

—  Résoudre,  décider,  se  proposer. 
PREPAitsoN  de  intrar  a  Lerins. 

F.  de  S.  Honorai. 
Décident  d'entrer  à  T.(!rins. 


PAU 

Part,  pn'-s.  Uavid  ,  sos  paires,  enans 

Lo  temple  Lastir  perpausans  , 
Aparelhec,  ans  de  sa  fi  , 
La  materia. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^9. 
David,  son  père,  auparavant  ie /jro/Joinnt  de  hâlir 
le  temple ,  apprêta  .  avant  sa  fin  ,  la  matière. 
Part.  pas.  S-xx^i'A-R.  PERPAUSAxdefayrepenedenza. 
F.  de  S.  Honorât. 
Auront  résolu  de  faire  pénitence. 

—  Préposer. 

Son  PREPAUZADAS  ad  aquesta  dictio. 

Leys  d'amors,  fol.  12. 
Sont  préposées  à  ce  mot. 
CAT.  iT.  Preposar. 

ig.  Repaus,  v.  /«.,  repos,  calme. 
Quan  me  soi  anatz  jazer, 
E  cug  alcan  repaus  aver. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Quand  je  me  suis  allé  coucher,  et  pense  avoir  au- 
cun repos. 

L'antrui  repaus  t'es  afans. 

P.  Cardinal  :  Per  folhs. 
Le  repos  d'autrui  t'est  peine. 
CAT.   Repos.  £SP.  Reposa,  port.  Repouso.   it. 
Riposo. 

20.  Repausar  ,  V. ,  reposer,  fixer,  ar- 
rêter. 
Repaus  mes  haels  on  vostre  cors  estai. 

Arnaud  de  Makueil  :  Aissi  col  peis. 
Je  repose  mes  yeux  où  votre  corps  se  tient. 

—  Prendre  du  repos,  se  délasser. 
Gant  lo  pros  cavalier  a  vcncnt  lo  torney,  ell 

s'en  lorna  repauzar  a  son  hostal. 

F.  et  Fert.,  fol.  102. 
Quand  le  preux  chevalier  a  vaincu  le  tournoi  ,  il 
s'en  i-etourne  reposera  son  hôlel. 
Repausar  al  leyt  d'  avaricia. 

Lo  novels  confort. 
Reposer  sur  le  lit  d'avarice. 
Delleyt  me  e  m  sojorn  e  m  repaus. 

Berf.nger  de  Palasol  :  Tan  m'ahellis. 
Je  me  délecte  et  me  séjourne  et  me  repose. 
Fig.  Repausa  se  en  Dieu,  que  lo  coforta. 
F.  et  Fert.,  fol.  102. 
Se  repose  en  Dieu,  qui  le  réconforte. 
Part.  pas.  Quan  son  estât  arribatz,  et  an  agnt 

KEPAUSAT. 

Chronique  des  .albigeois,  col.  (). 
Quand  ils  ont  été  arrivés  ,  et  ont  eu  pris  dr.  rejtos. 
CAT.  ESP.  Reposar.  port  Repousûr.  it.  Riposare. 


! 


PAU 

'j.o.  SuPAUSAR,  i>.,  supposer. 

SuTAUsEM  (|ne  la  iiinliiiitia  lo  laisse. 

yirbredf  Balathas,  fol.  2<)o. 
Supposons  que  la  maladie  le  laisse. 
Part.  pas.  Supacsat  que  un  baio  del  rey  de 
l'ransa  niov  giierra. 

Arbre  de  Datalhas,  fol.  io'|. 
Supposé  qu'un  baron  du  roi  de  France  excite  guerre. 
lAT.  Suposar. 

x\.     SoTZPATZAR  ,    v. ,    mp\Ue    aii-dcs- 

-SOUS. 

Per  aiiiistat...  o  per    pareutesc.   non    sotz- 
ivvuzvaM  lo  ineiis  digne  al  autre  luai.s  digne. 
Carttdairede  Montpellier,  fol.  /jg. 

Par  amitié...  ou  par  parente' ,  je  ne  mettrai  pas  le 
moins  digne  au-dessous  de  l'autre  plus  digne. 

5:2.  Pressupauzar,  V.,  présupposer. 

Avtal  maniera  de  pailar  pressuvauza  qn' oin 
sapia  plenieramen  tôt  lo  fag. 

Alcns  moi/,  que  pressupauzo  enterrogatio. 
Leys  d'amors,  fol.  120  et  77. 
Pareille  manière  de  parler  présuppose  qu'on  sache 
pleinement  tout  le  fait. 

Aucuns  mots  qui  présupposent  interrogation. 
Part.  pas.  Tractât  havem  de)  accen ,  per  que, 
segon  r  Gide  presscpauzat,  devein  tractar 
de  riins  e  de  coblas. 

Leys  d'amors,  fol.  10. 
Nous  avons  traité  de  l'accent,  c'est  pourquoi,  selon 
Vordre  présupposé j  nous  devons  traiter  de  rimes  et 
<le  couplets. 
<\T.  Presitposar. 

9/i.  SoBREPAUzAR  ,  V.,  poscr  dcssus. 

Sobre  aquellas  negiina  graissa  non  sobi\e- 

PALZARAI. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.   129. 
»S'£<r  celles-là  nulle  graisse  je  ne  mettrai. 

i[\.  Entrepausar,  INTERPAUZAR  ,  ?'.,  iii- 
terpo.ser,  intercaler. 
Enter[)0.siliva   es  diclia,    qiiar   fntbepauza 
las  dilas  cousonan.s  entre  la   preiuieia  leiia  e 
la  vocal  .subsequen. 

Lejs  d'amors,  fol.  110. 
Est  dite  inicrpoiitive,  car  elle  interpose  lesdiles 
consonnes  entre  la  première  lettre  et  la  voyelle  sub- 
se'quentc. 
Part.  pas.  Persona  interpauzada. 

Tit.  de  1289.  l^OAT,  t.  XI ,  fol.  97. 
Personne  interposée. 
ANC.  CAT.  F.ntreposar.  cat.  M'>n.  Interposnr. 

III. 


PAU 


.1(J,1 


25.  Contrapausar  ,  V.,  opposer. 
(!oNrRAPAUSA...  la  via  de  verita. 

Doctrine  des  yaudots. 
Oppose...  la  voie  de  vérité. 
Part.  pas.  "Vea  ergoil  es  contPvAPAUsada  l'nmi- 

litalz  de  Crist. 

Trad.  de  liède .  fol.  35. 
A  orgueil  est  opposée  l'Iuimililé  du  Christ. 
CAT.  Contraposar. 

PAUTA,  s.  f.,  patte. 

.1.  lop  mal  e  cruel  e  afainat,  lo  quai   pre.s 
lo  cap  entre  sas  pautas  prcmieras,  ses  tocar 

de  las  dens. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  I20. 
Un  loup  méchant  et  cruel  et  alïamé ,  lequel  prit 
la  tête  entre  ses  pattes  premières  (de  devant) ,  sans 
toucher  des  dents. 

PAUTOMS,  s.  m.,  pautonier,  gueux. 
Aisi  coni ,  per  aventura, 
Pautoms  pot  ric  devenir. 

G.  Olivier  d'Ari.es  ,  Coblas  triadas. 
Ainsi  comme,  par  aventure  gueii.v  peut  devenir 
riche. 
iT.  Paltone 

1.   Pautonier,  pautoner,  s.  m.,  pauto- 
nier, vaurien,  gueux,  libertin. 
Vovcz  MuRATORi ,  Z)m.  33. 

De  .11.  parelbs  de  barras  la  porta  es  etablia 
E  cadenas  de  fer  faytas  ab  maestria  : 
Us  pauto.vieu  la  garda  de  mot  gran  felonia  ; 
Golafre  es  nomnatz. 

Roman  de  Fieraùras,  v.  3960. 
La  porte  est  affermie  avec  deux  paires  de  harres 
et  chaînes  de  fer  faites  avec  habileté  :  un  'vaurien 
de   moult  grande  félonie   la   gard(';  Golafre    il    e^t 
nomnv'. 

.Son  filli  de  Iroliers, 

De  ribaiitz,  o  d'autres  paotoniers, 
15.  Cardonei,  de  Mahseille,  Coblas  triadas- 
Sont   fils   de  coureurs,   de   rihauds  ,  ou    d'autri-, 
mieux. 

Mas  que  fosson  pautoniei\. 
T.  DE  PoNNKFOV  ET  DK  Blacas  :  Seign'  Klc. 
P'.iurvu  qu'ils  fussent  o'aHr/en.ï. 
ANC.  KR.  Quatre  chivaus  m' i  faites  anseler... 
Kt  par  desns  nn  pautonier  monter. 
Roman  de  Roncevau.v. 
Mult  véissiez  larronz  i pautoniers  errri . 
l'n  pautonier  fîst  sus  lever 
Ki  la  porte  debvcit  garder. 

Roman  de  Rou  ,  v.  /J253  ri  Sir»,!.     ^ 

59 


46G 


PAV 


Souvent  fait  le  peuple  de  giaiit  :ulluil'ation^ 
(le  la  riche  robe  (.l'an  orç^ae'i\\fa\  paiito/iiiic! , 
mais  il  ne  sçait  par  quel  labeur  ny  à  qncllr 
difficulté  il  l'a  acquise. 

OEin'ves  d'Alain  Chaitier,  ji.  JÇp- 
Adj.    Molt  m'enoia  d'una  geul  pautonera. 
Palazis  :  Molt  m'enoia. 
Moult  il  m'ennuie  d'une  geul  giieinr. 
ANC.  FR.  Un  ord  félon  ,  vilain  ,  puant. 

Qui  moult  e.st  niau.s  et  pautoniers. 
Le  boi  nE  INavahre,  cliatisonSi. 
(?est  par  vous,  dame  païuonière , 
F.l  par  vostre  foie  manière. 

Roman  <li-  In  liose  ,  v.  9161 . 
!T.    Paltoniere. 

1'A.VOR,  PAOP, ,  s./.,  I;it.  PAvoR,  pom  . 
ftayeiir,  crainte. 

Non  aiatz  pavor  que  d'aqticsta  part  no.sti:; 
vos  vengna  degun  dampnatge. 

Philomena. 
IS'ayez    pas    peur  que  île    celle    part   nôlro    vou- 
vienne  nul iloniniat;c. 

No  m'en  teura  taor.s 
Qu'ieu  non  digua  so  qu'aug  dir  entre  no.s 
Del  nostre  rey. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirvcntes  farai. 
Ne  m'en  retiendra  peur  que  je  ne  dise  ce  que  j'eii- 
lends  dire  entre  nous  de  notre  roi. 
Paors  non  es  leniorz. 

Nat  DE  MoNS  :  Silot  non. 
Peur  n'est  pas  crainte. 
Loc.     lus.samen  trenibli  de  paor  , 

Com  fa  la  fuelha  contra  '1  ven. 

B.  DE  Ventadour  :  ]Non  es  mcraveilla. 
Également  je  tremble  de  peur,   comme   l'ail   l.i 
leuiîle  contre  le  vent. 

Ges  dompna  non  ausa  descobrir 
Tôt  so  q'il  vol,  per  paor  de  faillir. 

Le  comte  DE  Provence  :  Vos  que  m. 
Dame  point  n'ose  découvrir  tout  ce  qu'elle  veut  , 
Y-iv peur  de  faillir. 
ANC.  FR.     Te\  poor  a  que  tôt  tressue. 

Fahl.  et  vont.  anc. ,  t.  I ,  p.  25j. 
De  chiaux  où  J} es.  paor  n'a  lui.s... 
Car  ta  péors  purge  et  saacbe 
L'âme  aussi  con  par  un  tamis. 
Thibmd  de  Malli  ou  Helinand  ,   Fers  sur  la 

Mort. 
Il  a  grant  poor  de  l'enfant... 
Partonopex  or  a  paor. 
n.  Je  Purlonopex  de  lllois,  Not.  de>  Mss.,  t.  IX, 

p.   ir>  et   l(j 


PAV 

ANC.  (AT.   Paor.  i.vr.  mod.    Por,  pavor.    im-. 
roiiT.  Pavor, 

i.    Pavoros,    paouos  ,   ndj.,    pcaiciis  , 
ciaiiitif,  pffiayt}. 

Aqnellas  que  son  verayamens  verges  solivi 
('sser  l'AvoRo/.AS  e  vergonhozas. 

r.  et  Fert.j  fol.  95. 
('elles  ((ui  sont  verilaljlenienl  vierpes  soûlent  êlr 
craintives  et  honteuses. 

I'aoros 
.Sun  (Ici  passar  com  del  morir. 

P.  (', \i:uiN\I.  :  Quan  vev. 
Ils  soni  peureu.v  du  passer  conjnie  du  mourir. 
Mot  foron  PAOROs  e  trist. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Moult  fuient  ç//>-n>c.s- et  trisles. 
AN(    FK.      lU  cil  s'en  vet  tout /j<'o/-f).t. 

Ttoinan  du  Pyenitrt ,  t.   I,  p.  ?.i>.). 
<:Ar.   Pavoros.   esp.   pour.   Pavoroso.  rr.  Pau 
roso. 

':>.   PA()^>ozAMF.^.s,  ^worosamex,  ddv.,  li 
iniJeniotit,  craintivement. 

Anero  v  paorozamens. 

ylbr.  de  l'A.  et  du  N.- T. ,  fol.  :> . . 
Ils  v  allèrent  timidement. 
Non  PAOROSAMiN,  HOU  lart. 

Rci;la  de  S.  Benezeg ,  fol.  ai. 
Won  timidement  ,  non  tardivement. 
r\T.  Pavorosainent.  1  sp,  port.  Pavorosamenir. 
iT.  Paurosatnente. 

!\.  Pauruc,    paoruc  ,    odj.  ,    peureux, 
craintif,  poltron. 

Qui  ns  appellava  paoruc, 
Semblaria  que  vers  non  fos. 

Bertrand  de  Born  :  Maitolin. 
Qui  vous  appelait  poltron  j  il  semblerait  que  (ci') 
ne  (ût  pas  vrai. 

Fig.  Ab  ma  volontat  pauruc.ha, 

No  m'a  laissât  carn  ni  sanc. 

GiRMin  DE  B0RNEIL  :  Quant  la  bruna. 
Avec   ma   volonté   craintive ,    elle   ne    m'a    laisse 
cbair  ni  sang 
ANC.  CAT.  Paoriich.  cat.  mod.  Poriig. 

5.   Paurugos,  (k/j.  ,  peureux,  craintif, 
poltron. 

Los  discipols  rAt:Ri:c.os 
Redet  ardits  e  vigoros. 

Brev.  d'iiinor,  (o\.  181. 
Les  disciples  c/Y(/«///i  il  rendit  liardis  et  vigoureux. 


PAV 

Iota  bestia  ses  saijc  es  luay  I'AUIIUOA. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  29. 
Toute  hclc  sans  saiii;  est  plus  ptureiisc. 

G.     EsPAVORi)IR,      KSPAORlim  ,     KSI' A  OUI I'.  , 

V  ,    effrayer,   épouvanter,    alarmer, 
«ffaroucher. 

Dis  l'antre,  per  rspavordir  : 
'  Yuelh  qu'en  veias  d'aunes  inoiir, 

I  Brev.  d'amor,  loi.  186. 

'  l.'auUe  Jit ,  pour  v[frayer:  Je  veux  que  vous  en 

MiNiez  d'autres  mourir. 

iCo  fes  Felip  espaordir. 
GlRALD  DE  CalansoN  :  Fadet  joglar. 
Comment  il  lit  Philippe  s'effrayer. 
Lo  brans  re.spos ,  doiuna  ,  m'  ïspaoric 
Que  mi  fazetz  a))res  un  bel  semblant. 

AlMERl  DE  Hellinoy  :  Sel  que  promet. 
La  dure  re'ponse  que  vous  me  laites  ,  dame  ,  a|U(\s 
lin  lieau  scniblanl,  m'alur/iii; 
l'arc  pas. 
KsrAORDiTz  e  dnptos  de  venir  vays  Narbona. 
\\c  tola  sa  conipagna  espaordida. 

Philomena. 
Eff'rayë  cl  redoutant  de  venir  vers  Narbonne. 
Vil  toute  sa  compagnie  effaroitchéc. 
Si  ni'avelz  espaorit. 

MARCABRts  :  Assatz  m'es. 
Tellement  vous  m'avez  effrayé. 
c\T.   Espavordir.    esp.    port.    Espavoiir.    it. 
Spaurire. 

7.  EsPAVKN,  s.  ni.,  épouvante,  frayeur, 
effroi. 
-  Aras  vos  confortas,  non  aias  espaven. 

I4  f''.  de  S.  Honorât. 

Maintenant  rassurez-vous  ,  n'ayez  pas  àcfrajvur. 
No  m'en  lais  mas  per  dreg  espavex. 

Arnaud  de  Marueii.  :  Aissi  cuni  selh. 
Je  ne  m'en  de'siste  que  par  juste  effroi. 
«AT.  Espant.   ESP.  Espaelcnto.  pokt.  Espanio 
iT.  Spavento. 

.S.    EsPAVEXTALH  ,  .V.  III.,  époii vatl ta i I . 
KsPAVKNTAi.H  de  favieira 

Sembla. 

FolQUET  de  F^UNEI.  :  Per  amor. 
Hrssemlile  à  époiii'anlailtie  cLamp  de  fèves. 
Segnros,  ses  EsPAVENTAr.ii  , 
Vuelh  fassani  d'elbs  lai  espaijialh 
tjiîe  sia'l  camp»  per  nos  relengutz. 

IIlrnaru  ut  Vt^zEN^c  :  Ivcrns  \ai. 


PAV  ',67 

Hjssure's  ,  sans  cpom-antail ,  je  veux  que  nous 
lissions  d'eux  telle  dispersion  que  le  cliamp  soit  re- 
li-nu  par  nous. 

(  \  r.  Espantall.  nsp.  Espaiitajo.  port.  Espaii- 
rnllio. 

().    ESPAVKNTOS,    KSPAVANTOS,    ddj ■  ,    pCMl- 

retix. 
Si  es  beslia  espaventosa  o  reiropia. 

Trad.  du  Code  de  Jiistiiiieit,  fol.  /|  1 . 
.Si  elle  est  bêle  peureuse  ou  rétive. 

—  I''ponvanf,'il)Ie. 

l.a  cal  es  mol...  orribla  e 'spaventosa. 
1,0  Nofel  confort. 
Laijuelle  est  ninult...  horrible  et  fpvuranlahte. 
CAT.  Espantos.  e'ip.  pdkt.  Espnntcso.  rr.  Spa- 
ventosa. 

10.   EsPAVF.NTAP.LK  ,  odj.,  éjjoiivai) lal.)le  , 
«'ffrovable. 

Trobo  dos  tlums  nioll  espavi-ntaiîi.es. 
Per  ombras  mal  valsas  et  espaventablas. 
Zf/c.  de  Sydrac,  fol.  26  et  tj  l . 
Trouvent  deux  fleuves  mnult  épouvantables. 
Par  ombres  mauvaises  et  épouvantables. 
t:AT.  Fsp.  F.spantahle.  it.  Espaveiitevole. 

I  I .  EsPAVEisTANZAji^./.,  erainto,  frayctu'. 

Espaventa:<za  dels  ricx. 

Régla  de  S.  Ih-nczei;  ,  fol.  t)l. 
Erayeur  Aei  riches. 

I  ?..  EsPAVE>TA:.ir>T,  .V.  III.  ,  épouvante, 
effroi. 

1.'  i.si  AVENrAiMf.NT  d'efcrn. 

Trad.de  Bède,  fol.  .')8. 
J.'ep'rni  d'enfer. 

AN( .  iK.  Tant  en  espouvanteinent  de  leurs  en- 
nemis qu'en  mépris  de  leurs  maître. 
COMINËS  ,  liv.  1 ,  p.  8^. 
.Te  ne  Irouvoie  iorf<  .espouvantemenc. 

UEuvres  d'ylltdn  Charlier,  p.  274. 
rr.  Spaveiitaiitcnto. 

i  ').   EsPAVENSA,  .V. /".,  frayeur,  crainte. 
Lo  (erm  voler  don  ai  greu  espavensa. 
G.  HcDEt.  :  Quan  lo  rius. 
I^e  ferme  vouloir  dont  j'ai  penibley>'n)CH;'. 

l/|.    ESPAVKNTABLAMLNÏ,    KSPAVENT.\.BLA- 

MEN,  adi'.,  épouvantablcmcnf. 
Plus  si  deinostra  Esi'Avj.xTAr.r.AMENT 

Trad.  de  Bcde,  fol.  l\l^- 
l'Ius  il  SI  manifxilc  épouvantablemcnt. 


/,bS 


PAV 


Esl'WENI  AKI.AMEN   lo   UieilafCt. 

Cnt.  dels  apost.  de  Rom»  ,  fui.  ^!5. 
Epoiauintabletnent  le  menaça. 
Ksp.    roRT.    Espantosainente.  it.  Spaventevol- 
iiiente. 

i5.  EsPAVENTAR ,  ESPAVANTAR ,    V.,   ef- 
frayer, épouvanter. 
Si  l'obra  f' esPavanta. 

Doctrine  des  ('^niidoiS. 
Si  l'ouvrage  y'cpomuinte. 
Pros  hom  s'afortis 
E  malvatz  s'espavehta. 

B.  DE  VeNTADOUR  :  (luan  la  doss'aura. 
Preux  homme  se  fortifie  et  me'cliant  s'épom'iinle. 

No  m' irais  ni  m'EM'AVEN. 

G.  Faiuit  :  Gen  fora. 
Je  ne  m'irrite  ni  xn  épouvante. 
Part.  pas.  Del  plus  no  us  sus  pregar  gaire  , 
Tan  soi  espaventatz. 
Arnaud  de  Marueil  :  Mut  eran. 
Duplus  je   n'ose  vous  prier  guère  ,   tant  je  suis 
épouvante- 

Tota  sa  compainha  fo  fort  espaventada. 
Philomena. 
Toute  sa  compagnie  fut  fort  épouvantée. 
*:at.  ESP.  PORT.  Espantar.  it.  Spaventaie . 

PAYMENT,    s.   m. ,   lat.   pacimenth/»  , 
pavé,  carreau. 
Cazet  abauzada  en  miey  del  Payment. 
Quan  viron  ambeduy  lur  filh  el  payment 
Baisan  lo  e  l'enibrasson. 

y.  de  S .  Honorât. 
Elle  tomba  prosternée  au  milieu  du  pavé. 
Quand  ils  virent  tous  deux  leur  fils  sui  le  car- 
reau ,  ils  le  baisent  et  l'embrassent. 
anc.fr.  Il  se  lessa  cliéoir  humblement  sent 
le  pavement. 

Chr.  de  Fr.,B.ec.  des  Hist.  f/e  Fr.,  t.  V,  p.  37^. 
Chéi  pasmez  el  pavement. 

Fabl.  etcont,  anc,  l.  IV,  p.  3^2. 
CAT.    Paviment.    anc.    esp.    Pavimiento.    e'jp. 
MCin.  PORT.  IV.  Paviiuento. 

■1.  Pavamen,  s.  m.,  pavé,  carreau. 

Regardât  .sul  pavamen,  e  vi  una  peyra  de 

marbre. 

Cat.  dels  apost.  de  Rama,  fol.  7.!. 

Regarda  sur  le  pavé,  et  vit  une  pierre  de  mai  lire. 

1.   Pazimentar  ,  V. ,  paver. 


PAY 

Per  edi/icar,  pazimentar 

Elue,  de  las  propr. ,  {o\.  190. 
Pour  édifier,  ^«cer. 

PAYS,     PAIS,     PAES,    PAHIS,    S.     III.,     !ill. 

PA^HS,  pays,  région. 
La  genser  domna  qn'ien  anc  vis, 
Ni  que  sia  el  mon,  so  crey, 
LuenU  ni  près,  en  negun  pays. 

Arnaud  de  Marueil:  Cui  (|Me. 
La  plus  gentille  dame  que  oncqaes  je  vis  ,  ni  qui 
soit  au  monde,  cela  je  crois,  loin  ni  près,  en  nul  pays. 

Qnan  la  doss'aura  veuta 
Deves  vostre  pais. 
B.  DE  Ventadol'r  :  (^Hian  la  doss'aura. 
(Juand  la  douce  aure  souffle  devers  voire  pajs. 

—  Précédé  du  mot  sant,  il  désignait  la 
Palestine. 

Nos  manda  a  tolz  coniinalmeu 
Qu'anem  cobrar  lo  sant  paes. 

P.  Vidal  :  Baros  Jliesus. 
INous   commande  à  tous   ge'néralement  que  nous 
allions  recouvrer  le  saint  pays. 
Loc.fig,  N'estau  en  balansa  , 

Quar  si  destricx  m'en  ven,  al  mîeu  tort  s' es, 
Quar  ai  estât  tant  de  vostre  paes. 

GiRAUD  LE  ROLX  :  INuls  llOni. 

J'en  suis  en  be'sitation ,  parce  que  s'il  m'en  vient 
dommage,  c'est  à  mon  pre'judice,  puisque  j'ai  été 
si  longtemps  de  votre  pays  (dans  vos  bonnes  grâces). 
CAT,  ESP.  Pais.  PORT.  Pa'is,  paiz.  it.  Pnese, 

2.   Pages,   .v,    ///.,    paysan,    villageois, 
vilain. 

Clergnes  e  cavaliers, 
Rorzes  e  mercadiers, 
Meuestrals  e  pages. 

G.  RlQU'ER  :  Pus  Dieu. 
Clercs  et  chevaliers,  bourgeois  et  marchands,  ar- 
tisans et  paysans. 

Si  es  laicx  o  clers  o  pages. 

Brev.  d'amor,  fol.  (2i. 
S'il  est  laïque  ou  clerc  ou  paysan. 

Montara '1  pages  qu'annir  solia. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Ancmais  ton. 
Il  élèvera  le  vilain  qu'il  soûlait  honnir. 

—  Opposé  à  clerc. 

iAIal' aventura'!  vcngna  qui  la  costuma  i  me? 
Qu'entre  mas  de  pages  baptisme  se  /'e/.es. 
Izarn  :  Diçuas  me  lu. 


PAY 

Waleucontre  lui  vienne  à  qui  y  mil  la  cmilumc 
c]u'entre  mains  de  vilains  le  baptême  se  fit. 
<;at.  Pages. 

3.   Paguet,  s.  711.  (Uni.,  petit  vilain. 
I'aguet  niolt  gent  houi  de  Cartassona. 

GlBAUD  DE  CaI.ARSON  :  SilOt  s'cs. 

Petit  l'ilitin  moult  gentil  homme  de  Carcassonne. 

f^.  Pageladura,  s.  f.  dim.,  petite  habi- 
tation, maisonnette,  chaumière. 

En  las  PAGELADUKAS  d'eissa  la  barta. 
Til.  de  1275.  Arch.  du  Roy.,  Toulouse,  J.  328. 
Dans  les  chaumières  du  Locage  mûmc. 

5.  Pagela,  s./.,  patois,  langaije  rus- 
tique. 

Tensos  e  las  pasiorclas, 

E  celas  que  lian  lors  pagei.as. 

Coma  son  nsonjas  e  vaqiiieras. 

Lejs  d'amors,  fol.  42. 
Tensons  et  les  pastorelles,  et  celles  qui   ont  li:ur 
patois,  comme  sont  moincsses  et  vachères. 

6.  PAGEZEs,.y.w.,  impertinence,  rudesse. 

Fols  vanars  es  pagezes  , 
E  grans  laus  es  pagezia. 

B.  Maiitin  :  D'entier. 
Fou  vanter  est  impertinence,  et  grande  louange 
est  grossièreté. 

7.  Pagezia,  s./.,  grossièreté,  incivilité. 

Fols  vanars  es  payezes, 
E  grans  laus  es  pagezia. 

B.  Maktin  :  D'entier. 
Fou  vanter  est  impertinence  ,  et  grande  louange 
est  grossièreté. 
ANC.  CAT.  Pagesia. 

8.  Pacan,  paguan,  paian,  pavan,  s.  m., 
la  t.  PAGANM.v,  païen. 

Constantin-le-Jeune ,  réformant  les 
soldats  qui  n'emhrassaient  pas  le  chris- 
tianisme, les  réduisit  à  l'état  et  con- 
dition des  villageois,  paganorum  ;  de 
là  on  a  appelé  païens  ceux  qui  profes- 
saient une  religion  autre  que  la  chré- 
tienne. 

Kron  pagas  et  bornes  ses  ley  esericha. 
A',  et  ^'erl.,  fol.  ^S. 

Klaicnt  païens  et  hommes  sans  loi  c'crile. 


PAY 


4(^9 


Di'gran  niiellis  Turcx  e  payas  aucir. 

E.  Cairels  :  (^)ui  saubes. 
I)<vraient  mieux  Turcs  cl  païens  tuer. 
Per  el  son  paguas  folz  jorns  bayssatz. 
GuiLi.Ai  ME  DE  Saint-Didier  :  El  temps. 
Par  lui  sont  païens  toujours  abaissés. 
■■icfj.   Los  filosophes  pagas. 

F.  cl  Fert.,  M.  65. 
Les  philoscqilit's  païens. 

Esxansar  !a  santa  fe  crcstiana,  e  ab.ivssar  I.i 
gent  pagana. 

Philomena. 

Exhausser  la  sainte  foi  chrétienne  ,  et  abaisser  l.< 
gent  païenne. 

Paiana  gent  desconfir. 

Maiicabrus  ;  Emperaire. 
La  gent  païenne  déconfire. 

ANC.    FR. 

Ke  bastainz  W  paian  out  deslruite  et  wasiée. 
Tant  a  paianz  aîrait  entre  li  allres  gens. 
Roman  de  Roii,  v.  2^5o  et  /J977- 
cAr.  Paga.    est.    Pagano.   port.  Pagào.    iT. 
Pagano. 

9.  Pavanor,  adj.,  païen. 

Sofron  lo  pes 
E'I  fayz  del  orguelh  paya if or. 

Maiicabri's  :  Pax  in  nomine. 
.Supportent  le  poids  et  le  faix  de  l'orgueil  païen. 
Fazau  grau  bonor  a  la  ley  payanor. 

l^.  de  S.  Honorai. 
Qu'ils  fassent  grand  honneur  à  la  \o\.  païenne. 

Tôt  ancizo  eau  trobo  de  la  gent  payanor. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  ^210. 
Tuent  tout  (ce}  qu'ils  trouvent  de  la  gent  païenne. 
ANC.  FR.     Quant  virent  la  ç^nnl  paienor. 
Pioman  de  Huit  ,  v.  525. 
Eu  menés  en  1ère  paieiior. 
F.stuire  de  Ciiiun  de  Anstone.  La  ValliÈRE,  1.  II, 

•p.  2l5. 

10.  Payanil,  of^. ,  païen. 

De  las  p\YANir.s  escriptnras. 

Cal.  deh  npost.  de  Roma ,  fol.  160. 
Des  écritures  païennes. 

11.  Paganesme,  paganisme,  .y.  m.,  pa- 
ganisme. 

Si'n  desamor  ven  la  fe 
D'où  yssans  paganesme. 

G.  Eabre  de  Wakbonne  :  Pus  dels. 
Si  en  indiU'érencc  tourne  la  loi  d'où  s'élève /)((^'<(- 


4;o  PE 

("onvcriitz  de  I'aganismk  a  obrislianisme. 

l^.  et  f^ert.,  loi.  98. 
Converti  de  paganisme  à  christianisme. 
tAT.  Paganisme,   esp.  port.   Pnganismo.   it. 
Paganesmo,  paganesimo. 

!  ?..  P.wANiA,  S.  f.,  païennie,  paganisme. 
Per  falsa  geiit  de  I'.wania. 
La  gran  bcregia  <le  ley  de  payania. 
y.  (le  S.  Honorât. 
Par  fausse  gent  de  païennie. 
La  grande  lie'resie  de  loi  de  païennie. 
ANC.  FR.Dessoii.slui  soninellnutfonte/;fltV«///e. 
Chr.  Ms.  de  Bertrand  du  Guesclin. 
Caler  s'en  velt  de  paienie. 

b'ahl.  et  cont.  anc,  t.  I  ,  p.  yS. 

Î'K,  s.  ni.,  lat.  PF.y,  pied. 

Al  terz  cans.siga  'J  pe  rrzen. 
r.  ijK  Savari  de  Mauleon  ,  DE  G.  Faidit  kt  de 

lIuGi'Es  DE  LA  Bachelerie  :  Gaucelm. 
Au  troisième  elle  presse  le  pied,  en  riant. 
E  '1  linretz  las  luas  e  'Is  pes. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 
Et  vous  lui  délivrâtes  les  mains  et  les  pieds. 
Maria  Magdalena  que  sezia  aïs  pes  de  Jhesu 
<:iist. 

r.  et  Vert.,  foL  83. 
Marie  Madelaine  (]ui  était  assise  aux  pieds  de  .Fe'- 
sui-Clirisl. 

l.oc.       Sens  .soi  del  pe  fro  la  ciiua. 

A.  Daniel  :  Al)  guay  so. 
.le  suis  sien  Acs  pieds  jusqu'à  la  tête. 
A  orne  a  pe  non  val  re. 

Deudes  de  Prades  ,  ^uz.  cass. 
A  homme  à  pied  il  ne  vaut  rien. 
El  cap  derrier  e  'is  pes  avan 
Los  coven  dels  |>alait7.  issir. 

MaRcabrds  :  Emperaire  per. 
Le  chef  derrière  et  les  pieds  en  avant  il  convient 
de  les  sortir  des  palais. 

Li  dei  tos  temps  estar  als  pes. 

Rmmbaud  d'Orange  :  Peire  Rogicrs. 
,1e  lui  dois  toujours  être  au.i:  pieds. 
Deu  honi  comaudar  al  rie  d'  esfar  cm   pe.s 
ai.sbi  cuiii  lo  paure. 

Lit',  de  Sydrac,  fol.  39. 
On    doit  commander  au   riche  d'être    sur  pieds 
ainsi  comme  le  pauvre. 

Hom  non  deu  far  pas  lo  paure  estar  d'em 
pe.s  e  far  scire  lo  lic. 

Lii>.  lie  SjdraCi  fol.  39. 

On  ne  deil  pas  fiirc  le  pauvre  être  sur  pieds  et 
(.lire  asseoir  le  lichc. 


PE 

Qnau  siii  en  pes,  cazer  mi  lais. 

(iAVALDAN  LE  YlEUX  :  Crezcus  fis. 
Quand  je  suis  sur  pieds,  je  me  laisse  choir. 
Arcliilans  se  levet  en  pes. 

Piornan  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  8  lJi^. 
Archilaùs  se  leva  sur  pieds. 

A-Nc.  FR.   Contre  eles  s' est  levés  en  ^/es. 
M.ÂRiE  de  France  ,  t.  I ,  p.  20S. 
Touterassislance  du  peuple  se  leva  enpieds. 
Amyot,  Trad.dePliitanjue.  Vie  de  Pèlopidaa. 
Martius  se  levant  en  pieds,  reprit  adoncjnes 
aigrement  ceulx  qni  en  cela  vouloieut  gratifier 
à  la  commune. 

Amyot,  Trad.  de  Pliitarijtic.  Vie  de  Coriolan. 
Fig.  IVletre  los  delietz  de  sa  carn  sotz  los  pesi 
Met  tofas  las  autras  canzas  sot/,  sos  pes. 
F.  et  Vert.,  fol.  85  et  48. 
Mettre  les  de'lices  de  sa  chair  sous  les  pieds. 
Met  toutes  les  autres  choses  sous  les  pieds. 
ANC.  FR.   Tl  mettoit  soubz  les  pied z  toutes  les 
caluranies. 

Amyot,  Trad.  de  Plut  arque.  Vie  de  M.  Calon. 
Los  avia  ])assat  a  pe  sec. 

ZiV.  de  Sjdrac,  fol.  26. 
Les  avait  passe's  à  pied  sec. 
Quant  el  vi  que  venia , 
Salli  en  pes  per  far  m'  onor. 

Gui  d'Uisèl  :  L'autre  jorn. 
Quand  il  vit  que  je   venais,    il  saute  sur  pieds 
pour  me  faire  honneur. 

El  no  'I  sec  ni  no  '1  pot  s'a  pe  non  fazia. 
L'ÉVÈQUE  DE  Clermont  :  Peire  de. 
Il  ne  le  suit  pas  ni  ne  le  peut ,  s'il  ne  le  faisait;»  /)/(■/. 
INo  se  pot  soslener  sobre  pes. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 
ISe  peut  se  soutenir  sur  pieds. 

El  luec  on  ilb  le  ssos  pes 
M'  es  mil  aîJans  per  vezer  plus  plazens. 

GiRVUD  d'Espagne  :  S'ieu  en  pascor. 
Le  lieu  où  elle  lient  ses  pieds  m'est  mille  fois 
aussi  a°rc'aMe  à  voir. 

IVleravil  me  ooni  piiesc  en  pes  tener. 
JzARN  Rizols  :  A\las  tan. 
Je  m'clonne  comment  je  puis  tenir  sur  pieds. 
Fig-     Per  tener  en  pes  son  bon  ressos. 

Guillaume  de  Mur  :  D'  un  sirventes. 
Pour  tenir  en  pieils  sa  honne  réputation. 
Si  tu  vas  a  pe  coma  sirvens. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  65. 
Si  tu  vas  à  pied  comme  sergent. 

Idv,  coinp.       leii  nueg  e  dia ,  -      - 

J)e  genollis  e  i>f.  pes. 


Sancla  Maria  -* 

Prcc  vostr'  amor  mi  Jes. 
Gvii.t.AL'ME  DE  Cabestaing  :  Lo  dous  cossirc. 
Moi,  nuit  et  jour,  à  genoux  et  à  /;ù'(/>",  je  prie 
saillie  IM.iric  f|\ie  vous  me  donniez  votre  amour. 
Ar  son  alxlny  el  camp  te  k  te  ajustât. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  l4"7- 
Maintenant  ils  sont  tous  les  deux,  sur  le  eli.inip  (de 
liJt.Tille)  ajustes  pied  à  jiwd. 

—  Par  extension.  Il  sert  à  <l('sii,'iier  la 
partie  inférieure  trniic  inontai^ne, 
d'im  édifice,  etc. 

Un  thim  que  a  nom  Gauia  ,  lo  <|tials  i>as.s;i 
AL  TE  de  Niort. 

/''.  de  Bertrand  de  Boni. 
Un  fleuve  qui  a  nom  Gauro,  lequel  passe  nu  pied 
do  ÎViort. 

Ai.  pe  tl'  una  gran  roca. 

f.  de  S.  Honorât. 
Au  pied  d'une  grande  mclie. 

l.oc.Jîg.  Meulre  elh  inoiiestier  sia  eiu  rts. 
Philomkna. 
Pourvu  que  le  monastère  soit  en  pieds. 

—  Mesure  d'étendue. 

Los  valliatz  agroa  .xxx.  i>es  de  preon  e  .i.x. 
TES  d'  ample. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  M.  !'(. 
Les    fosse's   eurent    trente   pieds    de    prolond    il 
soixante  pieds  de  large. 

Fan  sacrifici  far  en  un  taulier  ait  de  très  pe^ 
o  plus. 

Lit'.  deSydrac,  fol.  3i. 
Font  faire  sacrifice  sur  un   tréteau  haut  de  trois 
pieds  ou  plus. 

Lo  bran 

A  terra  s'  es  ficatz  pus  d'  un  pe  mesurât. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  ^SoS. 
Le  glaive...  a  terre  s'est  fiché  plus  d'un  pied  mesuré. 

ANC.  CAT.    Pe.  CAT.    MOD.    Peil.   KSP.    Pie.   PORT. 

Pé.  IT.  Piede. 

1.  Pezada  ,  s.  f. ,  eii]j)reiiitc,   trace  de 
pied. 
Per  vezer  si  trobaran  ni  pezada  ni  tast 
De  nulla  ereatura  que  passes  per  lo  gast. 
A',  de  S.  Honorât. 
Pour  voir  s'ils  trouveront  ni  empreinte  de  pied  ni 
vestije  de  nulle  créature  qui  passât  par  le  désert. 
Set  s'  en  anet  per  .i.  niontanlia  gran  , 
!•■.  sfgui  las  PEZAHAS  de  sou  ])aire  Adam. 
Ctironir/iiv  d'Arles. 


PE  4-, 

Sclh  s'en  alla  par  une  niunlagne  grande  ,  cl  suivii 
les  traces  de  son  père  Adam. 
(AT.  Petjacla.  esp.  port.  Pisada. 

3.  Pkz.o,  pf.ox,  .v.  ///.,  hit.  vYMO^ein,  pie- 
ton,  fantassin. 

Foro  rengat  cavalier  e  pezo. 
Hambvi.!)  de  Vaqueiras  :  Senlier  niarqucs. 
Furent  alignés  cavaliers  ei  fantassins. 
Pois  r  aucis  uns  peons. 

A",  de  Guillaume  de  Der^uedan. 
Puis  l'occil  \in  fantassin. 

.X.   nillla  bornes  en    cavals,  e  de  peos  ses 
nombre. 

Ctit.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  ai.'j. 

lli-i;  mille  hommes  à  cheval  ,   et  de   piétons  HAU-i 
nomhre. 
ANC.  CAT.  Peo,  penoii.  esp.  Veoii.  ponr.  Veîio, 

piàa.  IT.  Pedorie. 

/j.    Peo>kt  ,  .V.  m.  (Uni.,  pion,   an  jeu 
des  échecs. 

Ans  que 

Fass'  bueyinais,  de  son  peonet,  fersa. 
F,.  Cairei.s  :  Ahril  ni  mais. 
Avant   que...    il   lasse  désormais,'   de   sot»  pion, 
dame. 

5.  Pkzoniei\,  i'Essonier  ,  s.  m.,  piéton  , 
fantassin. 

Pezo.niers  et  sergens  e  mot  gran  conipagnia. 

F.  de  S.  Honorai. 
Piétons  et  sergtnts  et  moult  grande  compagnie. 
.II.  .M.  cavayers  et  .xxx.  .m.  pe^sonikrs. 

PlIlLOMENA. 

Deux  mille  cavaliers  el  trente  mille /)/c7o/!i. 
ANC.  FR.   Li  mandat  pur  ses  cbevaliers 
Pur  geldrons  e  puv  pcoriiers. 

G.  Gai.mar  ,  Hai'eloc,  v.  b!\H. 

6.  Pez.vtce,  peatge,  p'n.vcE,  s.  m.,  péaqe. 

Qui  m  fizava  la  renda  e'I  pezatge. 
P.  Cardi.nai.  :  Kl  mon. 
Qui  me  donnait  à  foi  la  rente  et  le  péage. 

Degn  mal  peatoe  el  camis  no  prendan. 
Guillaume  de  Tudela. 
Que  nul  mauvais  péag-eau  chemin  ils  ne  prennent. 
Levar  ueguns  péages  ni  vectigal. 

Statuts  de  Provence.  Bo.MY  ,  p.  225. 
Lever  nuls  péages  ni  impôt. 
CAT.  Peatge.  esp.  Péage,  it.  Pedaggio. 

7.  PeATGIER,  PEATGIHER,   PEACIFK,   PE/.A  l- 


472  PE 

GiER,  PKZATGuiER ,  S.  m.  ,  fcrmieï'  d( 
péage ,  péager. 

L'  autr'  es  balles  o  peagiers. 

FoLQUET  DE  LuNEL  :  E  nom  fiel. 
L'autre  est  bailli  ou  péagcv. 

Se  fan  rendier  e  pezatgier. 

Bref,  d'amor,  fol.  I25. 
Se  font  receveurs  <le  rentes  et  j>€agers. 
Adject.  L'esti-ada  peatguieira. 

Tit.  de  127/j.  Arch.  du  Roy.,  K.  17. 
L'estrade  péagère. 
ESP.  Peagero.  it.  Pediagiere. 

8.  Peatjar  ,  V.  ,  lever  un   péage,  sou- 
mettre au  péage,  rançonner. 

PEATJA.VA.  los  pelei'is  que  anavo  otra  inar. 

Cat.  dels  apost.  de  Rorna,  fol.  l88. 
Rançonnait  les  pèlerins  qui  allaient  outre  mer. 

i).  Peazo  ,  PEASO  ,  S.  f. ,    empreinte  de 
pied,  fondement,  base. 
Las  PEAsos.  .  donadas  al  cLami. 

Charte  de  Montferrand ,  de  12^8. 
Les  empreintes  de  pieds...  donne'es  au  cliemin. 
Fig.  Basticam  don  ex  ,  enferma  peazo, 
El  pretz  que  i  s  ten  ,  qnan  1'  antra  vai  cazen 
FoLQL'ET  DE  Marseille  :  Hueimais  no. 
Bâtissons  donc,   sur   ferme   base,  le  mérite  qui 
s'y  consolide  ,  lorsque  l'autre  va  tombant. 

—  Domicile,  fixation  de  demeure. 

Si  boni  i  prent  peazo  ,  deu  i  bastir  dins  .1.  an. 

Charte  de  Montferrand,  Ae  1248. 
Si  homme  y  prend  domicile,  il  doit  y  bâtir  dans 

nu  an. 

10.  Pedas,.?.  m.,  cheville,  remplissage. 

Pedas  ,  es  ajnstamen  de  paraalas  vueias  que 
no  fan  re  eant  a  la  sentensa. 

Mostram  qu'es  pedas  o  quaysh  pedas. 

Panzo  soen   aytals  i-edasses  o  quaysh  pe- 

dasses. 

Le/ys  d'amors,  fol.   i52,  i  et  149. 
Remplissage,  c'est  ajustement  de  paroles   vides 
qui  ne  font  rien  quant  à  la  pensée. 

Montrons  ce  qu'est  chenille  ou  quasi  chet'ille. 
Posent  souvent  pareilles  chenilles  ou  quasi  chenilles. 

ï  i.  Pedass.ar,  V.,  remplir  de  chevilles, 
faire  du  remplissage. 

Part.  pas.  Son  quaysh  pedassadas. 

Leys  d'amors,  fol.  \M. 
Sont  quasi  remplies  de  chefilles. 


PE 

12.       PeDILHAR  ,       PEZILHAR  ,       PFZII.LAR  , 

S.  m. ,  pôle. 

Gira  .s'en  .11.  PEnii.HARs. 

Lo  zodiacus  no  s'  esten 

Als  PEziLHARs  del  fermaïuen. 

Brev,  (Famor,  fol.  28  et  29. 

Se  tourne  en  deu.x  pôles. 

Le  zodiaque  ne  s'étend  aux  pôles  du  firmameni . 

i3.  CoNTRAPKS,  S.  m.,  contrepied,  re- 
bours. 

f^n  jovens  inor  totz  cofondulz 
E  tornat  en  tal  contrapes. 

Marcabrus  :  Pois  l' iverns. 
Où  grâce  meurt  toute  confondue  et  tournée  en  tel 
contrepied. 

14.    SUPPEDIT.VR  ,     V.  ,    lat.    SUPPEDlTARe, 

mettre  sous  les  pieds,  assujétir,  écra- 
ser. 

Donc  den  hom  be  ab  largueza 
Suppeditar  avareza. 

Bref,  d'amor,  fol.  228. 
Donc  on  doit  bien  avec  largesse  écra.çer  a  varice. 
ANC,  FR.  Suffisans  h  suppeditsr  le  inonde. 

Hist.  macaroni/pie,  t.  II,  p.  33l. 
CAT.  Suppeditar.  esp.  Stipeditar. 

i5.  Trepiar,  V.,  fouler,  trépigner. 
Part.  pas.  Lo  bon  draps  d'escarlata  tan  soven 
es  TREPiATZ  als  pes  dels  paradors. 

1^.  et  Vert.,  fol.  Ç,Ç).  2"  Ms. 
Le  bon  drap  d'écarlate  est  si  souvent  yb^/e   aux 
pieds  des  apprêteurs. 
CAT.  Trepitjar. 

16.  QuADRUPEDi,  adj.,  lat.  quadrupe- 
j)em,  quadrupède ,  à  quatre  pieds. 
Bestias  quadrupedias. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  61. 
Bêtes  à  quatre  pieds. 
CAT.  ESP.  Qtiadrupedo.  port.  it.  Quadrupède. 

17.  Qdadrupedal,  «c^.,  quadrupède. 
Bestias  que  quadropedals  so. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  61. 
Les  bêtes  qui  sont  t/aadrupcdes. 

1 8.  Semipes,  adj.,  lat.  semipes,  semipède, 
qui  n'a  qu'un  pied  au  lieu  de  deux. 

Son  semipes  ,...  non  han  mas  .1.  pe. 

Lctt:  de  preste  Jean  à  Frédéric ,  fol.  j. 
Sont  semipides,...  n'ont  qu'un  pied. 


PE 

19.  Antipodes,  S'. y. /;/.,  lat.  antipodes,  i — ■  Expédition. 


PEB 


473 


antij)0(les 

Ha  ANTIPODES,  so  es  (îii'e  gens  que  leno  les 
pcs  conira  nos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  168. 

.\   antipodes,   c'esl-à-dire  gens  qui   tiennent  les 
yicAs  contre  nous. 
(AT.  1  siv  roi'.T.  .Intipocla.  11.  Àntipodi. 

■JO.    EmPEDIMEN  ,    INPEDIMEiV,    S.    Itl . ,    l.'lt. 

iMPEDiMENmw,  empùchcment  ,  iliffi- 
nillo ,  ohstark-. 

Acceii  lali,  e  dels  tjiPEOir.iKri'i  d'aiiuel. 
Leys  d'dinors,  loi.  i 
L'accent  latin  ,  et  des  difficultés  de  celui-là. 
Dels  iKfEOiMENs  <l'  aquest  seu. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.   \t). 
Des  empêchements  de  ce  sens. 
rAT.  Itnpediment.  e.ip.  pokt   it.  Impedimenta. 

0.1.  Impeditiu,  adj. ,  impéditif,  propre 
à  empêcher,  nuisible. 
Cuni  sia  de  digeslin  impkuitiva. 

De   VOtZ  IMPKBITIVA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25  et  26". 
Comme  elle  soit  impéditive  de  digestion. 
De  voix  impéditive. 
f  AT.  Impeditiu.  esp.  it.  Impeditivo. 

92.  ImPEDIR  ,  INPEDIR,  7).,   lat.  1MPEUIR6', 

empêcher. 

Ni  dea  i.mpedir  los  ditz  jtiratz  en  lor  juris- 
dicticiii. 

Fors  de  Bcnrn,  p.  iO'j!\. 

Ni  ne  doit  empéclier  lesdlts  jurais  dans  Idur  ju- 
ridiction. 
CAT.  ESP.  l'DRT.  Impedir.  it.  hnpedire. 

'/3.  Empedec.\r  ,  7K,  empêcher. 

Per  aco  que  inoutas  causas  me  poirian  km- 
l'EUEGAR  qii' ieii  non  la  preiidii.i. 

Trad.  du  Coda  de  Justinien,  fol.  75. 
Pour  cela  que  de  nombreuses  choses  me  pourraient 
rmpcVAe/' que  je  ne  la  jirendi-ais. 


Eti  renieiiiliransa  de  lor    expedicio  ,  quaii 
foni  pai'litz  de  Egypte 

Elue,  df  lus  propr.,  (ol.   129. 
\'A\  souvenir  de  leur  expédition,  quand  ils  furent 
partis  d'K^vplc. 

t  ,\T.  Expedicio    enp.  Expcdicinn .  pour.  Expe- 
dicào.  ir.  Spedizione. 

2.5.  Expédient,  e.xpedien,  adj.,  lat.  ex- 
PKDIENT6'///,  expédient ,  utile. 

Per  declarar  qiiids  e.s  pins  expédient. 

Trad.  du  '/';■.  d'jdrpentage,  I"'  part.  ,  c.  38. 
Pour  déclarer  livjuel  est  plus  expédient. 
F.ra  plus  EXPKDitN.. .  aver  .viii.  cossuls. 
Doitim.  de  ll\'j5.  futile  de  Bergerac. 
11  e'iail  plus  expédient  ..  <l'avoit  huit  consuls. 

c^t.    Expédient-    tsp     lonr.    Expediente.    it. 
Espediente . 

26.    ESPEDIR  ,    V.  ,    lat.    EXPEDIR<' ,    e,\- 

pédier. 
Pels  negocis  oomnuis  expedir. 

Charte  de  Gréalou,  p.  79. 
Pour  les  allaires  communes  expédier. 
ASC.    CAT.   Espedir.    ksp.    port.   Expedir.   it. 
Espedire. 

PEBRE,  a.  m.,  piPCRE/w,  poivre. 
Seicaielz  un  pane  de  pebre. 

13ei;des  de  Prades  ,  Àuz.  cass. 
Vous  rlicrchcrez  un  peu  de  poivre, 
I  aiirelz  a  ineire  de!  pebrc  e  de  la  sal. 

GtlLLALME  DE  TuDELA. 

Vous  aurez  à  y  mettre  du  poii're  et  du  sel. 
Loc.  fig.  Que  sa  valor  seuta  ieiire. 

K.  C.ilRELS  :  Era  non  vey. 

(^)ue  sa  valeur  sente  poii're- 
CAT.  Esr.  Pebre.  it.  Pepe. 


•i.  Perrad.\,  pevrada,  s.f.,  [joivrade. 
l'es  lo  cor  raTslir  e  fi<r  pevuada. 

y.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Fit  le  cneur  rôtir  et  f.iire  poivrade. 
24-   EXPEDITIO,    EXPEDICIO,    S.f.,    Int.]    Proverh.   Ailal  salsa ,  aital  PEiiR  ada. 


EXPEDiTio,  cliinination. 

l'.xPEDiTio.H,  es  cant,  de  diverses  membres 
recitaiz,...  hom  conferma  o  nega...  .1.  d'aquels, 
c  lavssba  los  autres. 

Leys  d'amors ,  fol.  1^6. 

Elimination ,  c'est  quand,  de  divers  membres 
rapportés  ,...  on  confirme  ou  nie...  un  de  ceux-là  ,  et 
laisse  Ip'i  autres. 


n.  VlD\L  :  En  aqucl. 
Telle  sauce  ,  telle  poivrade. 
CAT.  ESP.  Pebrada.  port.  Pcvirada    it.  Peve- 
rada. 

3.  Peuriek  ,  .s.  m.,  poivrier,  marchanii 
de  poivre. 
l'EnnifRs  c  candelier». 

(10 


474 


PEC 


A  PEnniERS,  lo  portai  àe  la  blancaiia. 

Cartulairc  de  Montpellier,  fol.  186  cl /'i^. 
Poivriers  et  cliandeliei-s. 
A  poii-riers ,  le  jiorlail  de  la  tannerie. 

/,.  Pfbraria  ,  s./.,  poivrerie,  commerce 
(le  poivre. 

Non  recepia  escolar  que  vnelba  appenrc  li> 
tneslier  di-   pebp.aria. 

Cnrtnliiire  île  Montpellier,  fol.  187. 
Ou'il  ne  reçoive  pas  apprenti  <{tii  veuille  appren- 
dre le  métier  de  poii>rerie. 

TEC,  s.  m.,  lat.  vv.ccatitm,  faute,  niaii- 
(juement. 

Yas  lieys  no  farai  vrc. 
CuiLl.AUME  DE  Saint-GregoRI  :  Ra7.o  e  droit. 
Vers  elle  je  ne  ferai  àe  faute. 

De  lotas  er  la  plus  vertadeia, 
E  per  re  no  i  trobaretz  pec. 

DeUDES  DE  PrADE.S  ,  yVHI.  f  «55. 
De  toutes  elle  sera  la   plus  vérid)<|Ue  ,  et   en   rioji 
vous  n'y  trnuverez./'C'/f. 

^dv.  comp.  Segon  qu'es  honis,  ses  tec  niona  ; 
Segon  que  es  Dieus,  suscilara. 
Trad.  de  l'Eimiig.  de  Nicodème. 
Selon  qu'il    est    lioniiue,    il    mourra    sons  faute 
(assurément)  ;  selon  qu'il  est  Dieu  ,  il  ressuscitera. 

?..  Peca,  PECHA,  s.f.,  faute,manqiiement. 
Mostra  las  pecas  que  fan  alqn. 

Leys  d'nmors,  fol.  ^!\. 
Montre  \ei  fautes:  que  font  aucuns. 
TT.  Pecca. 

—  Amende,  impôt. 

.Si...  no  pagava  ,  per  si  e  per  son  bcsiiar,  ia 
PECHA  e  el  gatge  al  seubor. 

Caret,  de  Condom. 
S'il...  ne  paj'ait  ,  pour  soi  et  pour  son  Ijétail  ,  Vn- 
niende  el  le  gage  au  seigneur. 

Non  es  tengut  de  paguar  pécha. 

Tit.  de  I2()4.  Doat,  t.  XCVII  ,  fol.  ?.5(j. 
N'est  pas  tenu  de  payer  amende. 
ESP.  Pécha.  PORT.  Pécha. 

3.  Peccat,  PECHAT,  S.  m.,  lat.  peccatww. 
péché,  faute,  désobéissance. 

Zo  sun  bon  onine  qui  an  redems  lor  pecca/. 
Poème  sur  Boèce. 
Ce  sont  bous  hommes  qui  oui  raciiete'  leurs  pèches. 
Si  per  so  m  fai  mal  , 
Pechat  fai  rrîminal. 

H.  nr.  Yen  rvDoiu  :  I,o  i^'ens  temps. 


PEC 

Si  pour  cela  elle  me  (ail  mal  ,  elle  fait  péché  cri- 
nïinel. 

Lo  segon  peccat  contra  lo  Sant  Esperil. 

F.  et  Fert.,  loi.  10. 
Le  second  péché  contre  le  Saint-Esprit. 

El  a  los  set  peccatz  inorfals. 
-  Bertrand  d'Ali.amanon  :  Del  arcivesque. 
Il  a  les  sept  péchés  mortels. 
ANC.  FR.  E  fil  \ar péschied  niult  forment  granz, 
.fnc.  trad.  des  Lit:  des  Rois,  fol.  3. 
Ab  !  sire,  vous  [er'iev.  péchiet 

Li  Gieiis  de  Kobin  et  de  Marion. 
CAT.  Pecat.   ESP.  Pecado.  pokt.  Peccado.  it, 
Peccato. 

'|.      PeCCAIRF.   ,       PECHADRE  ,       PECCAPOR  , 

,v.  ni.  ,  lat.  PECCATOR,  pécheur,  déliii 
quant,  coupable. 

Pos  que  tal  palz  podes  faire. 
Que  alendes  doncx  ,  peccaire? 

P.  CAriDlNAL  :  Jliesum  Crist. 
Puisque  tu  peus.   telle  pais    fair<'  ,  qu'atlemls-lu 
donc ,  pécheur? 

ïoz  PECHAfjREs  es  ergolios, 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  ?,^. 
Tout  pécheur  esl  orgueilleux. 

On  li  PECCADOR  penran  fi. 
Le  COMTE  DE  Poitiers  :  Pus  de  cliantar. 
Où  les  pécheurs  prendront  fin. 

Als  PECCADORs  donatz  via  e  conort. 

GiiiLLAi  ME  D'.^UTPOijL  :  Esperansa. 
Aux  pécheurs  vous  donnez  voie  et  encouragement 
/tdjectiv.  "Volon  tan  argen  , 

Qu' bom  PECCAIRE  fan  cast  e  mon. 
G.  Anelier  de  Toulouse  :  Ara  farai. 
Ils  veulent  tant  argent  ,  que  l'iiomme  pécheur  \\< 
font  chaste  et  pur. 

Al  segle  ai  fayt  mon  plazer 

Tan  qu'eu  sui  de  trop  peccaire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Geni  es. 
Au  monde  j'ai  fiiil  mon   plaisir  lanl  (|ue  j'en  suis 
de  beaucoup  coupable. 
ANC.  FR.  Un  poure^e'c^e/ve  ala  dlie  à  la  con- 

lesse  de  Poitiers. 

J01NVILLE ,  p.  126. 

Combien  qu'il  ait  esté  desloiaus  el péchierres . 
Jehan  de  Meung  ,  2'est.,  v.  ç):\6. 
Ateudireut  U pécheor  que  il  perdissent  mei. 
y4nc.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  118. 
CAT.  ESP.  Pecador.  port.    Peccndor.   it.  Pec- 
en  tore. 


PIX 

5.    PeCCAIRITZ,    PKCCAYRIÏZ,  PKCIIAIRITZ  , 

X.  /.,  I;it.  PKC.c..Ktnix ,  pc^cheri'ssc> ,  dô- 
lin(|iiautê,  coupable. 

Tal  perdo  quon  ac  la  peccairitz, 
Vtr.  ^ue'l  fassa  la  Trinilatz. 

R.  Menudet  :  AI)  i;rans  dolors. 
Tel  paillon  comme  eut  la  picheressc,  je  prie  (jiie 
lut  lasse  la  Triiiile. 

D'  aijiiesla  lassa  peccayritz. 

f .  Je  S.  Jlonorat. 
L)c  celle  maUieureuse  pécheresse, 
.idjectiv.  Una  tozeta  peccairitz. 

r.  de  S.  Honorât. 
Une  jeune  fillette  pccliei-esse. 
Aima  PECuAiRiz  plaing  sos  mais. 

Trad.  de  Bl'dc ,  fol.  Do. 
.■\me  pécheresse  <IepIore  ses  maux. 
lAT    Pecadora.  anc.  f.sp.  Pecatriz.   esp.   mhd. 
l'ecadora.  port.  Feccadora.  it.  Peccatrice. 

G,  Pecados,  adj'.,  pécheur. 
Aquesta  vita  pecadosa. 

Carya  Magaton.,  p.  !\ï. 
Cette  vie  pécheresse. 

7.     PeCCAR,  PEQUAR  ,     1\ ,     lat.     PECCARC, 

pécher,  faillir,  désobéir. 

Qne  m  perdones  s'ieu  falh  ni  pkc. 

."iRNAlD  BE  MarleiL  :  Dona  gen-er. 
Que  vous  me  par'ionDiez  si  je  faux  et  pèche. 
Car  PECCAS  y  mortaliiiea. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Car  tu  y  pèches  raorlellement. 
Antres  pequeron  pus  greii  que   tn,  e  vis- 
qneron  pus  lonf;aiuen. 

Declaramens  de  motas  demandas . 
D'autres  péchèrent  plus  grièvement  que  toi ,  et 
ve'cureul  plus  longuement. 
Loc.  Gant  anzels  fui 

So  qae  pecca  a  penre. 

Deudes  de  Prades  ,  Àitz.  cass. 
Quand  l'oiseau  luit  ce  (\ix'\\  faut  à  pii;ndre. 
ANC.  KR.  Pêchied  ai  en  ço. 

Ànc.  trad.  des  Livres  des  Rois ,  fol.  19. 
CAT.  ESP.  Pecar.  port.  Peccar.  it.  Peccare. 

PECORI?^^  ,    adj.,   lat.   pecorin«.v  ,   pé- 
corin,  de  menu  bétail. 
C.irns...  poroina  elPECOKiSA  es  inelhor  rausta. 
Kiitre  totas  carns  pecorinas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  233  cl  252. 


PEC 


17' 

Viande...  de  porc  el  de  menu  bélmlai  meilUuie 
rùlie. 

Knlre  toutes  viandes  de  menu  bcttiil. 

2.  Pec  ,  adj.,  lat.  VECUS,  .sot,  .stupide, 
iiit^aud,  niais,  borné,  pécore. 
Non  es  honi  Inn  pecs,  sol  ben  aines. 
Que  110  '1  menés  Auiors  a  valent  port. 
G.  RiQUiER  :  Fisc  verays. 
Jl  n'est  pas  homme  si  sotj  seulement  ((ue  l)icr.  il 
ainiàt  ,  qu'Amour  ne  le  menât  à  lion  port. 
Plus  PECS  qu'  efans  qne  leta. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  gucrra. 
Plus  niais  qu'enfant  qui  telle. 
Tenh  dona  trop  per  pegu\  , 
Can  suefre  qn'  en  lieys  enlenda. 

E.  Cairels  :  Era  non  vui. 
.le  liens  dame  pour  fort  sotte,  quand  elle  souHVe 
i|u'il  s'affectionne  à  elle. 

Non  o  crezafz,  ni  ayatz  tan  pec  sen. 

P.  Cardinal  :  De  sels  qu'  avelî. 
ISe  le  croyez  pas  ,  ni  n'ayez  sens  si  borné. 
Sas  PEGUAs  intensios. 

T.  DE  GiRAt'D  ET  DE  GUILLAUME  :  De  SO  don. 

Ses  sottes  intentions. 

Sa  PEGUA  captenensa 

No'l  deuriatz  tant  esquivar. 

T.  DE  GlRAUD  ET  DE  GUILLAUME  :  De  SO  don. 

Sa  conduite  i7«^i(/e  vous  ne  devriez  p.is  tant  lui 
épargner. 

Sel  qu'  es  pecx  no  ve  de  cor. 

Deudes  de  Prades  ,  y4uz.  cass. 
Celui  qui  est  niuis  ne  voit  de  cœur. 

Substantiv.  Amor  faî 

E  '1  fol  savi,  e  '1  pec  conoissedor. 

A1MEHI  DE  PeguiLAIN  :  Cel  que  s'  irais. 
Amour  fait...  et  le  fou  sage  ,  et  le  niais  connaisseur. 
Ah  los  pecx  lo  truans  se  rescou. 
B.  Carbonel  DE  Marseille  ,  Coulas  triadas. 
Avec  les  pécores  le  fourbe  se  cache. 

Perdon  lur,  que  icu  t'en  prec. 
Que  no  sabon  que  fan,  Il  pec. 

l'rad.  de  l'Et-<tng.  de  Nicodème. 
Pardonne-leur,  vu  que  je  t'en  prie,  vu  qu'ils  ne 
savent  ce  qu'ils  font ,  les  stupides. 
CAT.  Pec  h. 

'^.  Pegueiar,  7'.,  niaiser,  divaguer,  dé- 
raisonner. 

Guilbcm  ,  l>e  us  aug  pEcnriAR. 

T.  DE  GlBAIJD  ET  DE  GulLlAt'ME  :  De  30  djll. 

Guillaume  ,  liicn  je  vous  entends  </iVa^r«fr. 


476  PEC 

/(.  Pegament,  adi>. ,  niaisement,   sotte- 
ment, bêtement. 

Aog  PEGAMENT  lanzar. 

G.  RiQuitR  ;  Ab  pauc. 
.l'entends  sottement  louer. 
ANC.  CAT.  Pegament. 

5.  Pegueza,  s.  f.,  niaiserie  ,  sottise,  bê- 
tise. 

Qui  pus  o  vai  seguen  , 
Ades  creys  sa  pegueza. 

G.  Olivier  d'Ables  ,  Coblas  triadas. 
Qui  plus  va  cela  suivant,   incessamment  croît  sa 
sottise. 

Cobezez'  e  paors , 
Gaiscoz'i'  e  pegueza. 

ÎNat  de  Mons  :  Silol  non. 
Convoitise  et  peur,  ruse  et  sottise. 
ANC.  CAT.  Peguesa,  peguea. 

PECUNIA,  PECcuNiA,  s.f.,  lat.  pecu- 
NiA,  argent,  pécune. 

El  non  qner  guiardo  en  las  divines  chausas, 
ni  alcuna  peccunia  ni  vana  ploria. 

Trad.  de  Bède,  fol.  66. 
11  ne  cherche  pas  profit  dans  les  choses   divines, 
ni  aucun  argent,  ni  vaine  gloire. 
Extorsion  de  pfcunias. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  9. 
Extorsion  à' argents. 
ANC.  FR.  Si  le  trésor  de  Romme  estoit  desgarni 
de  pécune,  chacun  bailloit  librement  le  sien. 

OEuvres  d'Alain  Cliartier,  p.  /|26. 
Si  grant  pécune  en  or,  argent  et  joyaux. 

MONSTRELET,  t.  I  ,  (ol.  3o3. 
ANC.  CAT.   ESP.   PORT.  IT.    PcCliniu. 

2.  Peculi,  s.  m.,  lat.  peculihw,  pécule. 
Lo  PECULis,  so  es  aquel  avers  del  filh  que  es 

partitz  del  aver  del  paire. 

Del  PECD1.1  del  serv,  si  el  avia  pf.(Ui,i. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  (bl.  7.6  el  2.-j . 

Le  pécule,  c'est  cet  avoir  du  fils  qui  est  séparé  de 
l'avoir  du  père. 

Du  pécule  de  l'esclave  ,  s'il  avait  pécule. 
CAT.  PecitU.  ESP.  port.  it.  Pecnlio. 

3.  Pecuniari,  PECCUNiARi,  «r//.j  lat.  pe- 
CUNIARIW.Î,  pécuniaire. 

Certas  obs  es  que  sia  causa  pecuniaria  ,  so 
rs  cansa  en  rancura  d'  onor  o  d'  aver. 

J'rad.  du  ('ode  de  Justinien,  M-  .'>■ 


PEG 

Cei  tes  il  est  besoin  que  'ce)  soit  cause  pécuniaire, 
c'est-à-dire  cause  en  récrimination  de  domaine  ou 
d'avoir. 

Pcr  causa  civil  o  pfccuniaria...  ,  cas  civil  o 

PECUNIAR  I. 

Cout.  de  Condom. 
4^our  cause  civile  ou  pécuniaire... ,   cas  civil  ou 
pécuniaire. 
C4T.  Peciiniari.  esp.  port.  it.  Pecitniario. 

'(.  Pecunios,  «f/;.,  lat.  vEcvyiosus,  pé- 
ciinieux,  fortuné. 
Tan  rix  ni  tan  pecunios. 

Leys  d'amors,  fol.  38. 
Si  riche  et  si  pécunieux. 
ANC.  CAT.  Pecunios.  port.  it.  Pecunioso. 

5.  Peccunial,  adj.,  pécuniaire. 

Tolz  los  crinis  corporals  o  peccuniai.s  j)ii- 
nidors. 

La  PEcuNtAr,  pena  en  autra  pena  inndar. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  5o. 
Tous   les  crimes  corporels  ou  pécuniaires  punis- 
sables. 

Changer  la  peine  pécuniaire  en  autre  peine. 
ANC.  E!-p.  Pecunial.  it.  Pecuniate. 

G.  Peccunialmen,  adv.,  pécuniairement. 
Lo  colpable  peccuntalimen  condempnatz. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  5i. 
Le  coupable  pécuniairement  condamné. 
it.  Pecuniahnente. 

PEDAGOC,  s.  m.,  lat.  PrtEDAGOG«.T,  pé- 
dagogue, précepteur. 
Alqa   mot...   ressemblan  lo  lati...  coma... 

fixios,  pEriAGdcs. 

Leys  d'amors ,  fol.  68. 
Aucuns  mots.,  .ressemblent  au  latin...  comme... 
fiction,  pédagogue. 

Tenen  se  per   pedagoc  o  per  niaestre  de 
Colrradi,  nebot  del  avan  dich  Frédéric. 
Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  191. 
Se  tenant   pour  pédagogue   ou   pour  maître  de 
Conradin,  neveu  de  l'avant-dit  Frédéric. 
(AT.  Pedagog.  ESP.  port.  it.  Pedagogo, 

PEGNER,   PENHER  ,   PEINHER  ,   PENCHER  , 

V.,  lat.  piNGERe,  peindre,  enluminer. 
Per  que  penho  1!  penbedor 
Aost  a  ley  de  bafedor. 

Bref,  d'anior,  fol.  !^~. 
C'est  pourquoi  les  [teinlves  peignent  août  en  ma- 
nière de  batteur. 


PEG 

I'einh  SOS  peilhs  cum  s' er' auras. 

Le  moine  de  Montavdon  :  Pus  Pe\ie. 
Peint  SCS  cheveux  comme  s'il  était  blond. 
La  colors  no  i  es  nieza 
Pegnen,  ans  sobra  freschesa 
De  roza  île  mai. 

Un  troubadour  anonyme  :  Pre.s  soi  ses. 
La  couleur  n'y  est  pas  mise  en  peignant ,  mais  elle 
surpasse  fi-aîclicur  de  rose  de  mai. 

Car  sol  se  sap  rriNCNER  et  afFaichar. 

SoRDEL  :  Lo  reprouviers. 
Car  elle  sait  seulement  se  peindre  et  farder. 
De  las  domnas  que  s  van  penhen. 

Le  moine  de  Montaudon  :  .•\ulra  vetz. 
Des  dames  qui  vont  se  peignant. 
Fig,     Lo  tlous  temps  que  colora  e  penh. 
A.  Daniel  :  Ab  plazer. 
Le  doux  temps  ijui  colore  et  peint. 
Sitbstantiv.  Si  per  pf-nher  ni  per  foibir 
Podion  pus  joves  tornar. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Autra  vetz. 
Si  par  le  peindre  et  par  l'orner  elles  pouvaient 
plus  jeunes  redevenir. 
Prov.     Qui  ben  penh,  ben  ven. 

Le  moine  de  Mont.vidon  :  Autra  vetz. 
Qui  peint  bien  ,  vend  bien. 
Part.  pas.   Ar  intret  en  las  cambras  qa' eran 
penchas  am  flors. 

f.  de  S.  Honorât. 
Imme'diatement  il  entra  dans  les  chambres   qui 
étaient  peintes  avec  fleurs. 

Quan  s'  an  pencha  lur  cara. 

Gavaudan  LE  Vieux  :  leu  nosui. 
Quand  elles  ont  peint  leur  face. 
c.AT.  ESP.  PORT.  Pintar.  it.  Pingere. 

1.  PiNTL'RAR,  picTURAR,  V.,  pcmclre , 

colorier,  orner. 
Part.  pas.  Fier  Ricbart  sus  1'  escut  qu'  es  totz 
il'  anr  pinturatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  ii.WS. 
llichard  frappe  sur  l'écu  qui  est  tout  peint  d'or. 
De  diversas  coIors  picturada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3.>. 
Peinte  de  diverses  couleurs. 

ANC.  FR. 

Dose' à  la  chaiiilire  que  fii  à  ov  peinture. 
Roman  d'Aubri.  Bekker  ,  p.  l5f). 

3.  Peintura,  pikctura,  pictlra,  pen- 
CHURA,  s.  f.,  lat.  picTURA,  peinturc, 
fard,  simulacre,  apparence,  portrait. 
Aissi  cora  mais  prez  hom  îaida  peintura  , 


PEG 


477 


Quant  es  de  Inenb  que  qu.iiit  es  pre.s  veujjutz. 

Folquet  de  Mar.seille  :  Sitôt  nie  soi. 
.\insi  comme  l'homme  prise  davantage  laide /'cin- 
lure,  quand  il  est  de  loin  que  quand  il  est  venu  auprès. 
Si  el  i  fet  peintures. 

Tvad.  du  Code  de  Jusiinien,  fol.  17. 
S'il  y  fit  des  peintures. 

Pcls  Egipiias  fo...  trobada  piutura. 
Ja  que  alcunas  pikcturas  sio  de  tôt  messon- 
gieras. 

Elue,  de  las  propr.,  fui.  -267. 
Par  les  Egyptiens  fut...  trouve'e /lein/Hre. 
Bien  qu'aucunes  peintures  soient  du  tout  menson- 
gères. 
Totas  las  emages  e  las  penchuras  dels  sanhs. 

Cat.  dels  apost.  de  lioma,  fol.  92. 
Toutes  les  images  et  les  peintures  des  saints. 
Prov.     Tal  bad' en  la  PENCHURA, 

Qu'autre  u' espéra  la  mana. 

Marcabrus  :  L'autr'ier. 
Tel  bâille  à  la  peinture,  qu'un  autre  en  atteml 
le  résultat. 
fAT.  ESP.  PORT.  Peintura,  ir.  Plntura,pittura. 

/,.  Peingneson,  s.f.,  peinture,  farde- 
ment,  action  de  s'appliquer  du  rouge. 
Que  n'  aian  .xx.  (anzl  de  pfinc.neson. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Quant  tuit. 
Qu'elles  eu  aient  vingt  (ansj  àefardement. 

■t.  Peing,  PENH,  .S.  m.,  lat.  piomc/it/tni , 
peinture,  fardement,  fard. 
Ad  aisso  non  puesc  penh 
Ni  dauraïuen  trobar. 

G.  RlQUlER  :  Sei;on  qu'  leu. 
A  ceci  je  ne  puis  trouver  peinture  ni  dorure. 
Nos  tollez  !o  PEiNfî  a  tort. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Quant  tuit. 
Vous  nous  ôtez  le/ardà  tort. 

6.  PlNTOR  ,   PICTOK  ,   S.   /H.,  lat.    PICTOR  , 

peintre. 

Bernard  Martin  lo  pintor. 

B.  Marti.n  :  Companho. 
Bernard  Martin  le  peintre. 
PiCTOR.s  .so  ditz  qui  fan  ymaginas  et  fifinras. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  267. 
Sont  dits  peintres  ceux  qui  Ibiit  images  cl  figures. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pintov.  IT.  Pùitore,  p'ittore. 

7.  Penheire,    pixhevre,    penciievre, 

l'ENIIEUOR,  PE.MIIUOR,  l'I.VUl.DOK  ,   V.  /;/ . , 

juiiitrc,  cnluiniuciu . 


17* 


PEG 


Dizen  de  bon  pinhetre  o  escriva  ,  que  lia 
i>ona  ma. 

Utils  so  a  escrivans  et  tinhedors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  /{8  et  ?,3(). 
Disent   tle  bon   enlumineur  ou  écrivain,   <[u'il  a 
luiiinc  main. 

fiont  utiles  aux  écrivains  et  enlumineurs. 
Si  coni  li  PENHiuoR 
Coloro  so  que  fan. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps. 
Ainsi  comme  les  peintres  colorent  ce  qu'ils  font. 
l'er  que  penbo  li  penhedor 
Aost  a  ley  de  bafedor. 

LVcc.  (l'amor,  fol.  47- 
C'est  pourquoi  les  peintres  peignent  Août  en  nia- 
îiière  de  kitteur. 

ANC.  FB.  Miex  ressemble  Rertain  que  ne  pein- 
droit  peignière. 

Roman  de  Berte,  p.  .11. 

8.  PiNZKL,  S.  m.,  pinceau. 

Color  fresca  ab  cabeil  saur, 
El  anc  non  obret  de  pinzei,. 

P.  Vidal  :  Pois  ubert. 
Couleur  fraîclie  avec  clioveu   lilond  ,  et  oncques 
elle  ne  se  servit  de  pinceau. 
CAT.  Pinsell.  esp.  port.  Pincel.  it.  PeiincUo. 

\).  Pencha,  s.f.,  peinture,  encre. 

Que  11  porle 

Tanfost  pencha  e  pargami. 

F.  de  S.  Alexis. 
Qu'il  lui  porle...  aussitôt  encre  et  parclieinin. 

lo.  PicTURATJu,  (idj. ,   picturatif,  pro- 
pre à  peindre,  à  orner. 
Fig.  De  la  terra  lenovelatiu  et  picturatiu. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  \jl\. 
De  la  terre  renouvellatifet  picturatif. 

I  I.   DePENHER  ,  DESPENHER,  V.,  lut.    DE- 

piNGERé',  dépeindre,  peindre,  dessiner. 
Cel  que  depeis  la  bestia  non  es  f.iillilz. 
MAECADnns  :  Soudadier  per. 
Celui  qui  dépeignit  la  Iiête  ne  s'est  pas  trompe. 
l.oc.fig.  Re  s  deu  gardar  qui  a  drutz  se  depeis, 
Per  cals  obras  deu  doinna  esser  conquista. 
y.  de  Bertrand  de  Born. 
Bien  se  doit  rei^arder  cjui  en  amant  se  dessine, 
par  <[uellcs  œuvres  dame  doit  être  conquise. 

Part.  pas. 

Etitr'  ellas  doas  r)EPE^H  snn  l'  eschalo. 
Pueinc  sur  Boèce. 


PEI 

Entre  elles  deux  sont  peints  les  écbeloas. 
Aquest  albre  lo  qoal  vezetz  aissi  depenu. 

Brec.  d'amor,  fol.  l\. 
Cet  arbre  lequel  vous  voyez  ici  peint. 
Fig.  Anc  no  vi  cors  miels  talatz  ni  despeinhs 
Ad  obs  d'  amar. 

B,  DE  VeNTADOUR  :  Quant  erba. 
Oncques  je  ne  vis  corps  mieux  taille'  ni  dessine  au 
besoin  d'aimer. 
IT.  Dipingere. 

PEICH,    PEIT,    PIECH,    PIET  ,   PIEIT,   PIT  , 

S.  ni.,  lat.  PECTK.î,  poitrine,  estomac. 
Voyez  Denina  ,  t.  II,  p.  3oo. 

r.lanc  PEICH,  ab  dura  iiiamella. 

P.  Vidal  :  Be  m  pac. 
Blanche  poitrine,  avec  dure  mamelle. 

Lo  PEITZ  e '1  ventre  e  'Is  braguiers. 

Dei'des  de  Prades  :  Auz.  cass. 
La  poitrine  et  le  ventre  et  les  brayers. 

Per  costatz  e  per  piechz  mania  lansa. 
Bertrand  de  Born  :  Miez  sirventes. 
Par  côtés  et  par  poitrines  mainte  lance. 

"Vos  feriau  pel  pieitz  e  pel  mento. 

Rambaud  de  VaqueirAS  :  Senber  marques. 

Vous  frappaient  par  la  poitrine  et  par  le  menton. 

PiTz,  tetinas  e  trczas  e  mentos. 

Un  troubadour  anonyme  ,  Coulas  esparsas. 

Poitrines,  te'tons  et  tresses  et  mentons. 

ANC.  TR.  La  vache  avec  gros  pect  que  son  veau 

tendre  tire. 

P.  Hegemon  ,  p.  7. 
.Son  cief  encline  sor  son  pis. 

Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  260. 
CAT.  Pic.  ESP.  Pecho.  port.  Peito.  it.  Petto, 
peito. 

2.  Pege,  s.  m.,  poitrine,  estomac. 

Tal  colp  li  det  solz  pege, 
C  a  pane  no  '1  parec  fetge. 
Gl'illaume  de  Bergl'edan  :  Gbanson  ai. 
Tel  coup  lui  donna  sous   poitrine,   que  peu  s'en 
Lillul  que  ne  lui  parût  le  foie. 

3.  Peitrina  ,  PECTRiNA,  S.  f. ,  poitrinc. 

Mento  e  gola  e  peitrina 
Blanca  com  neus  e  flors  d'  espina. 
Arnaud  de  Marueil  :  Dona  gcnser. 
Menton  et  gorge  et  poitrine  blanche  comme  neige 
et  lleur  d'e'piue. 

Una  cros  roia  sobre  la  pectrina. 

Carja  M<igalon.,y>.  !i\^ 
Une  croix  rouge  sur  la  poitrine. 


ANC.  Fi;.   IVrrent  liir  cors  e  \nv pétrines. 
MxKiE  DE  France  ,  t.  H  ,  i>.  /|5o. 

[\.  Peitrai,  ,  ,v,  ni. y  lat.  pfctoral/.v,  poi- 
trail. 

tDenan  al  pkitral 
l^els  sonalhs  tragitatz. 

AnxAVD  nE  Marsan  :  ()ui  comic. 
Di'vaiit  au  poitrail  l)cllc's  sonneltcs  cnti-eraêlées. 
I  Trombas,  tabors,  sonaills,  genz  c  peitrai.s. 

AlCART  DEL  Fos.sAT  :  Entre  Jos  revs. 
Trompettes  ,  tambour-s ,  sounctles  ,  engins  et  pii- 
ti-ails. 

CAT.   Pitrnl.  ESP.   Petral.   port.   Peitoral.   it. 
Petcorafe. 

5.    ESPECTAR  ,  7).  ,  laf,   EXPECTOrARf^   OX- 

pccforer. 

leu  gieti  foras  et  espec 
De  mon  cor. 
^  Gaval'Dan  LE  Vieux  :  Dczamparatz. 

Je  jette  hors  et  expectore  de  mou  cœur. 
CAT.  ESP.  PORT.  Expectorar. 

l'EILLA,  PKLHA,.ç./.,  lat.  spom.v,  peillc, 
guenille,  linge,  haillon. 

Pot  anar  d' iina  veilla  nntz. 

M\RCABRU.S  :  .\1  pllnl. 
Il  peut  aller  de'pouille'  d'une  guenille. 
Aus,  tn  que  as  draps  e  pelhas  , 
E  vezes  de  freg  verinelhas 
Las  gens. 

P.  Cardinal  :  Jlicsum  Crist. 
^  Entends,  toi  qui  a  vêlements  et   linges,    et   vols 

de  froid  les  gens  vermeilles. 
Fig.  Par  qii' es  peilt.a 

Lo  segnor  d'Ancavel. 

MaucarRls  :  Lo  vers  coniensa. 
Il  paraît  i\u'eil peille  le  seigneur  d'Ancavel. 

9..  Sarpelheira,  s.f.,  serpillièi-e,  grosse 
toile. 
Ni  que  ja'upoit  mas  nna  .sarpelheira. 

PlERliE  de  la  Mula  :  Ja  de  razon. 
Ni  que   jamais    il  emporte  excepte    une  serpil- 
lière. 

A-'ic.  r\T.  Sarpallera.    cat.    mod.   XurpaUeni. 
F.sp.  Arpi liera. 

''..  EsPEiLLAR,  V.,  dépouiller,  déshabil- 
ler, renoncer. 
/V^.    r.en  es  fols  qui  n»  s'  k^pulla 


PEI 


47() 


F.l  segle  que  d'engan  luoilla. 

Marcabrus  ;  Bel  m'  es  can. 
Lst  l)ien  fou  qui  ne  renonce  au  siècle  qui  souille 
<li'  tromperie. 

4-  Expoi.iATio,  S./.,  lat.  spoLiATio,  spo 
liation  ,  délivrance. 

Per  far  1'  expoli atio  , 

Uisseiidet  Jlifsus,  quau  moriz  fo. 

Bref,  d'aiiior,  fol.  Ij/j. 
Pour  faire  la  delii'ranee ,  Jésus  descendit ,  quand 
il  fut  mort. 
ESP.  ExpoUatinn.  it.  Spoglias^ione. 

5.  EsPOLiAR ,  V.,  lat.  spoLiARe,  dépouil- 
ler, spolier. 
EspoLîERo  la  glyeia  de  San  Pevre. 

Cat.  dels  tipost.  Je  Rotniij  fol.  i  i.'i. 
Spolièrent  l'église  de  Saint-Pierre. 
Part.  pas.  fig. 

Los  bes  e 'Is  mais,  ses  toi/,  relenemens  , 
Tro  el  nasquet  e  fon  niartlriatz  , 
Don  r  aouilz  locx  remas  espoliatz. 

A.  Brancaleon  :  Pessius  pessans. 
Les  Ijiens  et  les  maux,  sans  aucunes  restrictions, 
jusqu'à  ce  qu'il  naquit  et  fut  marlynsé,  de  quoi  le 
lieu  honni  demeure  dépoitillé. 
cat.  EspoUar.  esp.  Expoliar.   port.  Espoliar. 
it.  Spogliare. 

G.  Despuelha  ,   s.  f.,   dépouille  ,  vête- 
ment ,  livrée. 

Joys  ab  aniar  cabaleva  , 

E  s  veston  d'  una  despuelha. 

G.  RuDEL  :  Lanqunn  lo  temps. 
Joie  gouverne  avec  aimer  ,  et  ils  se  vêtissent  de 
même  livrée. 
it.  .Spoglia. 

7.  Despoillament,  despulhament,  s.  m., 
dépouillement. 

Despoillament  de  borsa. 

Doctrine  des  l'audois. 
Dépouillement  de  liourse. 
E'I  DEspuL»AME.>iT  del  cors  de  la  carn. 

Trad.  de  VKpit.  de  S.  Paul  aux  Colossiens. 
Et  le  dépouillement  du  corps  de  la  cliair. 

8.  Desplelh,  .V.  ///.,  dépouillement. 
Loc.  El  cap  eu  son  renias  mains  en  despoelh  . 

P.  Vidal  .-  Quor  qu'om. 
Au  clief  en  sont  demeures  maints  en  dépaiiillemenf. 
ESP.    POIS  T.    Despojo. 


48o  PEI 

<).  Despolhador  ,  s.  m. ,  spoliateur,  vo- 
leur. 

Despolhadors  aoytals  de  ostals  et  de  camps. 

Prie.  conc.  par  les  Rois  d'Angleterre,  ji.  l'j . 
Spoliateurs  nocturnes  d'hôtels  et  de  champs. 
EST.  PORT.  Despojador.  it.  SpogUatore. 

10.     DeSPUELHAR,    IJESPOLHAR,     DESPOII,- 
LAR,  DESPULHAR,  DESPULLAR,  DESPUYL- 

LAR  ,  V. ,  dépouiller,  déshabiller. 
Que  lo  malvays  hom  de.spuyi,lf.s, 
E  '1  tolgiies  r  habit  de  mongia. 

f^.  de  S.  Honorai. 
Que  le  mauvais  homme  il  dépouillât,  et  lui  ôtâl 
riuihlt  de  monachisme. 

Cobezeza  de  gazanhar  e   de  df.spolhar  son 

corapanbo. 

F.  et  Fert.,  loi.  17. 
Convoitise  de  gagner  et  de  dépouiller  son  compa- 
t;non. 

Hney  vos  ai  vist  laiaraen  despolhar. 

Passio  de  Maria. 
Aujourd'hui  je  vous  ai  vu  laidement  dépouiller. 
Loc.      Genser  no  s  vest  ni  s  DEspoti,i.A 

A.  Daniel.  :  Ans  qu'  els. 
Plus  belle  ne  se  vêtit  ni  se  déshabille. 

Ans  qu'  els  cini  restoa  de  brancas 
Sec,  ni  s  despuelhon  de  fnelbas. 

A.Daniel:  Ans  qu' els. 
Avant  que  les  cimes  des  branches  restent  sèches  , 
et  se  dépouillent  de  feuilles. 
Siibstantiv.  Entr' el  despulhar  e '1  vestir. 

P.  Vidal  :  Baros  Jhesus. 
Kntre  le  dépmnlleret  le  vêtir. 

Part.  pas.  Despolhada  de  totz  bes. 

F.  et  Fert..    fol.  82. 
Dépouillée  de  tons  l)iens. 
CAT.  DesptiUar.  esp.  port.  Despojar.  it.  Spo- 
gliare. 

PEING,  PEiN,  PENG,  S.  m.,  lat.  vigsus, 
ijjage,  nantissement,  assurance. 

Ja  no  i  s  den  boni  fiar 
Mais  en  beila  seniblausa  , 
Ses  PEtNc. 

AiMERl  de  Peguilain  :  Qui  sofrir. 
Jamais  on  ne  s'y  doit  fier  en  belle  apparence,  san  ; 
assurance 

Ivon  a  a  teins  ni  fjatge. 

Rambaud  de  Vaqi-eiras  :  Si  en  sui. 
N'ont  nantissements  ni  gage. 
ESP.  Per.o.  PORT.   Pcrifior.  it.  Pegno. 


PEI 

2.  Pegnora,  penhora,  pignora,  s.  f., 
gage  ,  assurance  ,  saisie. 

Pero'i  senbers  coms,  ducs,  marques 
N'a  bcn  PEGNORA  traicba. 

Bertrand  de  Born  :  Guerra  e  trebalh. 
Pourtant  le  seigneur  comte,  duc,    marquis  en  a 
bien  tire'  gage. 

Ara  digam  de  la  causa  que  us  bom  met  en 
PENHORA  ad  antre. 

Me  sera  obligat  per  pknhora  taciîament. 

Trad.  du  Code  de  Jusiinien,  foi.  3o  et  87. 
Maintenant   disons   de   la    chose    qu'un    homme 
met  en  nantissement  à  autre. 

Me  seia  oblige'  par  gage  tacitement. 

ANC.  FR.  Lesquels  débats  commencèrent  pour 
la  pigneure  de  certaines  bestes  prinses. 
Tit.  de  i447-  Carpentier,  t.  ITI ,  col.  277. 
CAT.  Penyora.  port.  Penhora. 

"î.  Penhoramen,  s.  m.,  gage,  nantisse- 
ment. 

D' aquella  forza  ni  d'aquel  penhoramen. 
Statuts  de  Montpellier,  de  120.'). 
De  ceUe  violence  et  de  ce  nantissement. 

4.    PlGNORAR  ,     PENHORAR  ,     V.  ,     lat.    PI- 

GN^RARe,  nantir,  gager,   appeler  en 
garantie,  mettre  à  l'amende. 
Si  no  o  fasia  pignorar  degudamen. 
Puescan  pic.norar...  o  destringer  aqnel. 
Charte  de  Gréalou  ,  p.  82. 
S'ils  ne  le  faisaient  gager  dûment. 
Puissent  appeler  en  garantie...  ou  contraindre 
celui-là. 

Penhoras  ne  En  Pons  de  Capdueil. 

T.  DE  Gui  de  Cavaillon  et  de  Richard  de  Ta- 

RASCON  :  Cabrit. 
Nantissez-en  le  seigneur  Pons  de  Capdueil. 
Part.  pas.  Aqiiel  que  sera  defailhens  sera  pen- 
uorat  de  .XII.  deners. 

Ord.  pour  Carcassonne.  Ord.  des  H.  de  Fr. , 
141 1,  t.  IX  ,  p.  607. 
Celui  qui  sera  faisant  défaut  sera  mis  à  l'amende        v 
de  douze  deniers. 

A^c.  CAT.  Penyorar.  port.  Penhornr.  tt.  Pe- 
gnorare. 

5.    Empenhar  ,   -?'. ,    hypothéquer,    en- 
gager. 

Si  res  si  vendia  o  .si  empenhava. 

Tit.  de  1274.  Arch.  du  Roy,,  K.  17. 
Si  rien  se  vendait  ou  ^'hypotliéquait. 


PEl 

Loc.  fg.    Bel  joc  no  vent  ni  pmciniia.. 

P.  Vidai.  :  Pus  iiliovt. 
Jîcau  jeu  elle  ne  vend  ni  engage. 
<  AT.    Empenyar.   E^^.    Empchar.    port.    Ein - 
penhar.  \t.  Iinpegnare. 

6.  Empeinhoradura  ,    s.  f.  ,    droit    <!c 
i:;\go,  d'Iiypothèque. 

Ventlas ,  kmpeixiioradcras  et  ;i<-;ipla.s. 

Tit.  de  12.^9.  DoAT,  t.  GWI V  ,  fol.  3o?.. 
Veilles,  droits  d'hypotliiqiie  et  aca]ilcs. 

7.  Impignokatio,  s.  f.  ,    5,'aiiP,    hypo- 
thèque. 

Lo  ces,  l'iicapta  e  sas  uiPtoNORATios 

Charte  de  Grénloti  ,  p.  fJO. 
I,eceii>,  l'acaple  et  ses  hypothèques. 

8.  Empenh4Dura,  s.  f.,  droit  de  g.igc, 
d'hypothèque. 

Mos  acaptes  e  nias  empe kmaduras  ,   si   res 
se  vendia  o  si  einpenhava. 

Tit.  de  1274.  ■^'■c/'-  ''«  R"J->  K.  17. 

Mes  acaptes  et  mes  droits  d'hypothèque  ,  si  rien 
se  vendait  ou  s'bypollie'quait. 

9.  Impignorar,    EMPEINNORAR,    EMPEN- 

HORAR,   V. ,   engager-,    hypothéquer, 
<lonner  en  nantissement. 

La  voirla  impignorar. 
Tit.de  1222.  yr/rcA.  du  Roy.,  Toulouse,  3 .  329. 
I>a  voudrait  engager. 

Per  tal  qne  el  no  lia  poscha  tolre  a  lui  ni  a 
SOS  hereters,  o  empeisîîoiiak. 

Trad.  du  Code  de  Jusiinien,  fol.   I . 
Afin  qu'il  ne  la  puisse  ôler  à  lui  ni  à  ses  lie'ritiLrs  , 
ou  donner  en  nantissement, 
l'arc,  pas.   Demandai-  la  cansa  empenhorad^ 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  jo. 
Demander  la  chose  engagée. 

ANC.  CAT.  Empenyorar. 

10.  SoRREPiGNORA ,  T.  ^,  suTgage,  sur- 
hypothèque. 

De  tolas  las  pignoras  e  de  las  sobrepignoras. 
Tit.  de  IZ2\.  Arch.  du  lioy.,  J.   .^23. 
De  tous  les  gages  et  des  surgages. 

PEIS,    PEYS,  PEIZ,  PEYZ,   PEISSO,   PEYSSO, 

S.  m.,  lat.  Pisci.T,  poisson. 
Rps,  nias  bostia  o  peys, 
/II. 


PEI 


481 


No  liir  es  ohediens. 

Bertrand  de  Born  :  S'  ahrih. 
I^icn,  excepte' l)ù le  ou  poisson,  ne  leur  estobe'issanl. 
Si  cuin  li  PEIZ  an  en  l'aigtia  lor  vida. 

Arnaud  de  Marueil  :  Si  cum  li. 
Ainsi  comme  les  poissons  ont  dans  l'eau  leur  vif. 

Aitan  pane  col  pei<.sos 
Viu  SCS  r  aiiiua  ,  vjurai,  s'il  platz  mos  dans. 

l'oNs  DE  Capdueit.  :  Astrucx  es  seili. 
Aussi  peu  comme  le  poisson  vil  sans  eau,  je  vi- 
vrai, si  lui  plaît  mon  dommage. 

Ha  cors  de  femna  e  coa  de  peysso. 

f^.  et  f^ert-,  (ol.  23. 
A  ((ir|)s  de  femme  et  queue  de  poisson. 
Trasalh  coraa  lo  peissos. 

l,ii>.  (le  Sydrac,  fol.  17. 
.Saute  comme  le  poisson. 

—  -Signe  du  zodiaque. 

T,o  deniers  signe  es  peisso. 

Brec.  d'amor,  fol.  28. 
Le  dernier  siç;ne  est  poissons. 
(AT.  Pèx.  ANC.  ESP.  Pesce,  pece.  F.yp.  Mon.  Pez. 
PORT.  Peixe.  it.  Pesce. 

1.  Peissoxft,  PFisoNF.T,  v.  nt .  dim.,  petit 

poisson. 

Vezer 
Un  PEissoNET  nadar 
En  aigna. 

Nat  de  MoNS  :  Al  lion  rey. 
Voir  un  petit  poisson  nager  en  eau. 
Dels  PEisoNETZ  c'om  tôt  l'an  pren. 
Que  an  nom  frochaso  tregans. 

Deides  de  Prapes  ,  yiuz.  cass. 
Des  petits  poissons  qu'on  prend  toute  l'année  , 
qui  ont  nom  loclies  ou  goujons. 
ANC.  FF..     Maint  pocssonet ,  mainte  vandoise. 

OEumes  d'Alain  Chartier,  p.  5g6. 
cat.    Pexet.    ESP.    Fececico ,  pececillo.   port. 
Peixinho.  it.  Pesciolino. 

").  Pisses,  s.  m. pi.,  lat.  pisces,  poissons, 
l'un  des  signes  thi  zodiaque. 
Renba  en  nn  signe  que  a  nom  pisve<. 

Zii'.  de  Sydrac ,  fol.  54. 
Kégne  en  un  signe  qui  a  nom  poissons. 
CAT.  ESP.  Piscis.  piiRT.  Plsces.  it.  Pesce. 

4.  Peissonier,  peyssonier  ,  peissoneir  , 
PEYCHONiER,  atlj.,  poi.ssoniiier,  en  pai  - 
lant  d'un  des  signes  du  zodiaque. 
En  lo  dip  signe  peyssonii.:-. 
(il 


4« 


'|H2 


PF.l 


Knlra  lo  solelhs  en  fcbrier. 

Brev.   tl'ainof,  loi.  28. 
Dans   ledit   signe  poissonnier  entre    lu   soleil  en 
f.-viicr. 

—  Siibstnnùf.  Marchand  de  poisson. 

Us   PEr.SOKEIRS,    .III.   d.    l'ilU. 

CItarte  de  Besse  en  Auvergne,  «le  12711. 
rjn  marchand  de.  poisson,  trois  tleniers  l'an. 
II.   PfSCKiiiiolo. 

r>.     PeYSSONARI.V  ,      PKICHONARIA   ,      S.     f.  , 

poissonnerie,  commerce  du  poisson  , 
lieu  oii  il  se  vend. 

Yen,  liom  e.slablitz  gard.i  de  la  pey-ssonaiu  \. 
Los  iisalges  de  la  pticiioNAr.iA. 

Cartulairede  Montpellier,  fol.  19^  et  lo8. 
Moi ,  liomme  e'tahli  garde  do  la  poissonnerie. 
\,cs  usages   de  la  poissonnerie. 

(■).   Pesquier,    pf.schier,  s.  m.,  étang, 

vivier. 

Un  gran  veigier 
Ont  avia  trop  bel  rEsQOiEK. 
Das  lui  de  l'aiga  del  i-eschier. 

Roman  de  Blandin  de  Cornoailles,  etc. 
Un  crand  verger  où  il  y  avait  fort  beau  vii'ier. 
Donnez-moi  de  l'eau  de  Velang. 

7.  Pesquiu,   pesquieu,  s.  ni.,  droit  de 

pèche. 

Lo  ters  de  totz  los  friigz  e  de  pesquiu. 

TH.  de  1235.  Àrclt.  du  Roy-,  Toulouse,  J.  !\. 
Le  tiers  de  tous  les  fruits  et  du  droit  de  pêche. 
Pa.ssius,  cassins,  pesquiiis. 

Tit.  de  12^6.  Arch.  du  Roy.,  J.  /(• 
Droit  de  pacage  ,  droit  de  chasse  ,  droit  de  pêche. 

8.  Peso  A,  s.  /.,  pèche. 

La  EEsc.A  entro  el  lac. 

Tit.  de  i'2.'jl\.  yirch.  du  Roy.,  K.  17. 
La  pêche  jusqu'au  lac. 
Gent...  donada  a  cassa  et  a  pesca. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  i8.5. 
(«eut...  adonnée  à  cliasse  et  à  pêche. 
<  A  r.  E.-,r.  PORT.  iT.  Pesca. 

9.  Pescaire,  pescayre,  pescador,  s.  m., 
lat.  piscATOR ,  pécheur. 

Qno'l  PEscviRE  que  pluraba 
Ka  la  mar,  e  pieu  ,  ab  l'esca , 
Lo  peisso  que  sauta. 

1".  Cmrki,  :  Kra  no  vcv. 


PEI 

Comme  le  pêcheur  i[\\i  jette  plomb  en  la  mer,  ol 
prend  ,  avec  l'appât  ,  le  poisson  qui  saule. 
.L  PEsCAYRE,  cant  pren  .1.  gran  saliuo. 
r.etTert.,  fol.  98. 
Un  pêcheur,  quand  il  prend  un  grand  saumon. 
En  aissi  m  pren  cum  faî  al  pescador, 
,    Qne  non  anza  son  peys  manjar  ni  vendu* 
Entro  qne  l'a  niostrat  a  son  .•ienhor. 

G.  Magret  :  En  aissi  m  pren. 
Par  ainsi  il  me  prend  comme  il   f;iil  au  pêcheur, 
i[iii  n'ose  manger  ni  vendre  son  poisson  jusqu'à  <-i- 
qu'il  l'ait  montre'  à  son  seigneur. 
ANC.  FR.     Grira  \e peschere  est  mon  piere. 

G.  Gaimar  ,  Poëme  d'Haveloc ,  p.  fi'i  1 . 
<:at.  EbP.  l'on  T.  Pescador.  n.  Pescatore. 

10.  Pescaria,  .v.y. ,  pêcherie. 
En  una  ret  de  pescaria. 
Uua  barca  de  pescaria. 

A  .  de  S .  Honorât. 
En  un  filet  de  pêcherie. 
Une  barque  de  pêcherie. 
cAT.  ESP.  Pesqueria.  it.  Pescheria. 

i  I.   Pesquieira,  s.f.,  pêcherie. 
Ac  la  PESQiiiEiKA  aquela  virtnt. 

Jbr.  de  l'A.  et  du  N-T.,  fol.  17. 
La  pêcherie  eut  cette  vertu. 
CAT.  ESP.  Pesquera. 

l'}.    Pr.SCADOlRA,  S.f.,  lat.   piscatoria, 
j)êcherie. 
A  una  PEsCADOiRA  de  Saina  ven. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  12. 
A  une  pêcherie  de  Seine  il  vint. 

t:AT.  Pescateria.  esp.   Pescaderia.  port.   Pes^ 
cadaria. 

i!>.  Pescada,  s.f.,  droit  de  pêche. 
La  PESCADA  del  poiar  e  del  deissendre. 

Tit.  de  i23o.  Arch.  du  Roy.,  J.  307. 
Le  di-oit  de  pêche  du  monter  et  du  descendre. 

i/j.   Pescar,  V. ,  lat.  piscar/,  pêcher. 
Si  ns  mena  pescar  al  lac. 

Le  dauphin  d'.^uvergne  :  Puois  sai. 
S'il  vous  mène  pêcher  au  lac. 
Car  leu  troba  qui  pesca  en  estanc. 

Guillaume  de  Durfort  :  Quarsai. 
Car  facilement  trouve  qui  pêche  en  étang. 
Ftg.     Mon  cor  qne  ses  aigna  pesca. 

Rambaud  d'Orange  :  Un  vers. 
Mon  cœur  qui  sans  eau  pêche. 


PEL 

Piov.     Sobre  lotz  cols  gen  fols  tesc. 

Rambaid  n'OiiANGE  :  Bon  s'csciuii. 
Sur  loules  collines  le  fou  gcnluncut  pcilie. 
Part. pas.  Stibst.  Las  venazos,  los  tescatz  ,  Ins 
aiguas. 

Tit.  de  1221.  noAT,  I.  XXVII,  fol.  32O. 
Les  venaisons  ,  les  pèches,  les  e.iu.x. 
<:.\T.  Esr.  roRT.  Pescar.  it.  Pescare. 

l5.    P.VISSEIRA,    1>AISF,R.\,    PAICHERA  ,   S./., 

barrage,  estacade,  pêcherie. 

Lo   nioli    de   la    Bégonia  e'I   molinar  e   l;i 

l'AI.SSEIR  A. 

Tu.  dexi'y.  Àrch.  delà  maison  de  Lenlilliic. 
Le  moulin  de  la  Bei;onic  cl  la  vanne  et  ['istiiciule. 
Knire  la  i-aisera  dcl  moli. 

Tu.  de  i2oi.  Jrch.  du  Iloj-,  3-  323. 
Entre  le  barrage  du  moulin. 
Els  ileisniPs  de  las  paicueras  e  ilels  niolis. 
27r.  du  xni«  siccle^Jrch.  du  Roy.,  J.  3io. 
Les  dîmes  des  pêcheries  et  des  moulins. 
Tôt  lo  peis  que  penran  eu  la  paisseiua. 

Tit.  de  1238.  Jrch.  du  Roy.,  J.  325. 
Tout  le  poisson  qu'ils  prendront  en  la  pêcherie. 

i(>.  PisciNA ,  S./.,  lat.  pisciNA,  piscine, 
réservoir, 
l'on  soina  la  rrsciNA. 

Trad.   d'un  Evang.  apocr. 
Fut  troutlc  la  piscine. 
PisciWA,  es  ajustameut  d'  aygaa  per  noyrii 

peishos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l52. 
Piscine,  c'est  ajustement    d'eaux   pour   nourrir 
poissuus. 

—  Dans  les  églises,  c'est  le  lieu  où  l'on 
jette  l'eau  qui  a  servi  à  laver  les  vases 
sacrés. 

"Van  pesseiar  les  sanctnaris  , 
Claostras,  piscittas  et  armaris. 

y.  de  S.  honorât. 
Vont  briser  les  sanctuaires,  clôtures,  piscines  et 
armoires, 
r. \T.  Esr.  roRT.  IT,  Piscina. 

l'EL,  PKLH,  S./.,  vr.1. lis ,  peau  ,  cuir. 
Tôt  en  premier,  en  una  tej,  .  . 

Buua  e  priuia  d'un  unhel , 
Vobtr'auzel  enmailiolaretz. 

Deldes  de  Prades  ,  yduz.  cass. 
Tout  d'ahord ,  dans  une  peau  d'un  ajjncau  Lunno 
et  Goe,  votre  oiseau  vous  emiuaillolcrez. 


PEL  48/, 

FI  .XX.  dia  escoi'gan'a  la  inalvasa  pel  ,  et 
al  coupliineu  de  .xxv.  jorns,  Ihi  iiiiidaria  ui>' 
an  Ira  pels. 

Liu.  de  Sydrac,  fol.  43. 
An  \  in'^tii^me  jour  de'poui lierait  la  mauvaise  peau , 
et   au  coniple'nieiit  de  viugt-ciiiq   jouBS  ,   une  aulic 
l'faii  lui  muerait. 

Dedliis  sloii  folratz 
AI)  l'ELs  de  Icbre  o  de  calz. 

Deudes  de  Puades,  j'htz.  cass. 
i)\\f    dedans    ils  soient    fourres    avec    peaux  de 
lièvre  ou   do  chats. 
AN(  .  Kh.     De  l'aignel  a  ve.stn  la  pel. 

Fal/l.  et  cont.  une,  t.  II,  p.  /j  '  • 
<  *  r.  Pe/l.  ANC.  tsv.  Pel.  esp.  Mon.  Piel.  port. 
II-.  Pelle. 

i.  Peleta,  s.f.  diin.,  petite  peau. 

Es  la  gola  vestida  de  seinlans  peietas  ([ne 
la  lengiia  e'I  paladai'. 

Elue,  de  las  propr.,  fui.  46. 
La  gortje  est  revêtue  de  semlilaldes  petites  peatuv 
(]ue  la  langue  et  !e  palais. 
CAT.   Pelleta. 

3.  Pellicula,  *.  f.  (Uni.,  lat.  pelli- 
cui.A  ,  pellicule. 

Toi  ."^o  qiie  es  renias  de  aqnela  pei.i.icui.a. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  ?.J. 
Tout  ce  (|ui  est  resté  de  celle  pellicule. 
ESP.   Peliciila.  rop>T.    Pellicula.  it.    Pellicula, 
peUicala. 

4.  Pelalha,  s.f.,  pelure,  écorcc. 

Las  PELAi.HAS  e'Is  gras  reinanens,  quau  le  vi 
n'es  fora,  las  qnals  manjo  porcs. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  228. 

Les  pelures  et  les  grains  restant ,  <[uand  le  vin  eu 
est  dehors ,  lesquelles  les  porcs  mangent. 

5.  Peehier  ,  PELiER,  S.  lit.,  pcllctier, 
peaussier. 

D'aqnels  .v.  rntlons  donon  als  pet.hiers 
.1.  riulon  lo  segoii  an. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  45. 

IJc    ces  ciu(f   houles    ils  dujineut    aux    pelletier:, 
une  boule  la   seconde  anne'e. 
<.AT.  Pel  1er. 

G.  Pellicier,  i'ei.i.ecier  ,  s.  m. ,  pelU'- 
tier,  peaussier,  apprèteui-,  mardiantl 
(je  peaux. 

Que  non  foras  bos  pei.t.iciers. 

(iiRADD  DF.  llon^Elt,  :  Cardalhac. 


484 


pr:L 


Ouc  lu  ne  serais  Lon  peaussier. 
Al  vilan  qu'er'  un  pei.mciek. 

Lt  MOINE  DE  Monta  tnoN  :  Pus  IV\  le. 
Au  vilaia  qui  était  un  pel/elier. 
Fui  maresuhals  de  ravals... 
E  fabres  e  peli.eciers. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirveiis  sui. 
Je  (us   inaiéi;lial  pour  les  chevaux...  et  iuii;oroii 
L't  pel/elier. 

(AT.  PeUisser.  est.   Pelletero.  roKT.  Pelle.ro 
iT.  Pellicciere . 

7.  Pklissa,  s.f.,  pelisse,  fourrure. 

Cap'egoDel'e  PEr.t'sA. 

Mabcadris  :  L'aulr'itr. 
Cape  et  gonelle  et  pelisse. 
Era  cenhs  de  pelissa. 

Brei'.  J'amor,  (ol.  iji. 
Etait  ceint  àe  fourrure. 
Las  rEi.tssAS  de  conils  e  las  telissas  de  lelire. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  i  i3. 
hesjourriires  de  lapins  et  \esfourrures  de  lièvre. 
ANC.  CAT.  Pelissa   port.  PeUissa.  n.  Pelliccia. 

8.  Pelharia,  s.f.,  pelleterie. 

La  draparia  vermelha  :  Aion  .v.  rutlos  per 
im  cosol ,  e  d'aqnels  .v.  rullos  donon  .1.  ,  lo 
premier  an,  a  la  pelharia. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  !\'). 

La  draperie  vermeille  :  Qu'ils  aient  cinq  boules 
pour  un  consul,  et  de  ces  cinqLouies  qu'ils  (en)  don- 
nent une  ,  la  première  année  ,  à  la  pelleterie. 

i).  Pellissaria,  PELLisARiA,  ^.y^,  pelle- 
terie, commerce  de  peaux,  de  four- 
rures. 
A  PEi-LisARiA  vaira. 

Carlulaire  de  Montpellier,  Col.  l\l^. 
A  pelleterie  de  vair. 

De  PET.i.tssARiA,  dona  hom,  del  .c.  d'anhi- 
nas,  .1.  à. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  1 16. 
De  pelleterie,  on  donne ,  du  cent  (de  peaux)  d'a- 
gneau un  denier. 
n,  Pellicceria.  '' 

îo.  Pellacilh,  pelacilh,  s.  m.,  pelisse, 
fourrure. 

Gren  veiretz  ja  juec  coininau 

Ab    rEM.ACII.H. 

Maucabrus  :  Lo  vers  coniens. 
DilHcilcmcnt  vous  verrez  jamais  jeu  commun  avec 
pelisse. 

!  I.  Pei.ar,  pellar,  v.,  peler,  ôtcr  la  po;iu. 


PEL 

De  figas  a  pellak 
Lo  vencerai. 

MabcOAT  :  Menire  m'oljri. 
A  peler  Aci  figues  je  le  vaincrai. 
Ni  lien  figas  no  pet.arrtz. 

f^E  DAUPHIN  d'Auvergne  :  Puois  sai. 
Ni  Lien  vous  ne  pèlerez  figues. 
Part.  pas.  Pilât  tenc  en  la  ma  nn  biislo  pi-.i.at. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  8  l>is. 
Pilate  tint  en  la  main  un  bâton  pelé. 
De  leuga  de  porc  ben  pelada. 

Deudes  de  Prades,  yiuz.  cass. 
De  langue  de  porc  bien  pelée. 
(AT    F.sp.  PORT.  Pelar.  ir.  Pelare. 

I'>.    SOBREPELITZ,   S.   l/l .  ,    lat.    SUPERPEL- 

i,iceum,  surplis. 

Us  frevois  pobols  petilz 
Arniatz  de  sobrepf.litz. 

G.  Rainols  ri*APT  :  Laissatz  m' era. 
Un  frivole  petit  peuple  revê-tu  de  surplis. 
<  AT.  SobrepelUs.  esp.  port.  SobrepeUiz. 

PEL,  PELH,  PEiL,  S.  ni.,  lat.  vii.us,  poil , 
cheveux ,  bourre. 
Oui  per  veltalz  n'a  pas  lo  pet,  cbannt. 
Poème  sur  Boece. 
lîomme  par  vieillesse  n'a  pas  le  poil  blanc. 
Creisso  li  pei,  el  corsd'onie  per  vestir  s' aiua. 

Lii>.  de  Sydrac,  fol.  g!^. 
Les  poils  croissent  au  corps  d'homme  pour  V('lir 
sa  honte. 

Ab  capa  griseta  ses  pei.h. 

Guillaume  d'Autpoul  ;  L'  autr'  ier. 
Avec  cape  de  griselle  sans  poil. 

Mos  tels  nialastrucx  ini  toi  rai. 

Rambaud  d'Orange  ;  Er  no  sui. 
IMcs  chefeux  malheureux  je  m'ôterai. 
Prov,     C  om  veia  '1  pel  en  1'  autrui  oill , 
Et,  el  seu,  non  conois  la  Iran. 

1'.  Vidal  :  Ges  per  lo. 
(^ue  l'homme  voie  le  poil  dans  l'œil  d'autrui  ,  il , 
dans  le  sien  ,  il  ne  connait  pas  la  poutre. 

CAT.  Pel     ESP.    PORT.  IT.   Pclo. 

2.  Pelos,  (idj.,  lat.  piLosw.Vj  poilu,  velu^ 
fourré. 
Mon  fraire  es  pelos  e  plen  de  pels. 

hisl.  de  la  Bible  en  prov.,  ibl.  7. 
Mou  frère  est  velu  et  plein  de  poils. 
Era  gros...  e  rnt.os. 
.Sa  coa  grossa,  ledoiida  e  pfiosa. 

Car)  Il  Magalon.j  p.  7- 


PEL 

Jl  élail  gros...  cl   l'tr/i/.  ^ 

."ia  queue  grosse ,  ronde  et  poilue. 
E  'Icogola  sia  ,  en  ivcn,  rEr.oz.*. 

Régla  de  S.  Benezeff,  loi.  (33. 
Kl  que  le  capuclion  ,  en  lilver,  soiljburré. 
r.\T.  Pelos.  ESP.  iT.  Peloso. 

—  Sitb.st.  Satyre,  demi-dieu  des  païens, 

Pki.ozes  so  aniai.'ins  estiaiihs,   a  seiublarisa 
d' home  ,  aiitraïuent  dilz  saliiis. 

Elue,  de  las  piopr.,  fol.  z.'jfi. 
Les   poilus    sont    animauit    élraiii;es,  à   rcssem- 
lilance  d'homme  ,  autrement  dits  satyres. 

3.  PiLOZiTAT,  S./.,  pilosité,  qualité  de 
ce  qui  est  poilu. 

Ampleza  del  pieytz  et  pilozitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5i. 
.\inpleur  de  la  poitrine  et  pilosité. 

'),  Pellut,  pelut,  a<^^'.,  poilu ,  velu. 
Cam  comensan  esser  pet.i.utz. 

Trad.  d'jdlliucasisj  fol.  2J. 
Comme  ils  commencent  à  être  neliis. 
Es  fort  laitz  et  pet.otz. 

A.  Daniel  :  Pois  Kn  Raiinon. 
Est  fort  laid  et  velu. 
CAT.  Pelud.  E.SP.  PORT.  Peludo. 

5.  Pepellt,  rt^.,  pàtu.        •  ■     '     ■ 

Coluraba...  on  luay  es  penada,  may  fnicti- 
llca  ,  cniu  vezem  de  las  pepeludas. 

Elue,  de  las  propr. ,  M.  l/j3. 
La  colombe...  où  plus  elle  est  pennée  ,  plus  elle 
fructifie,  comme  nous  voyons  des  pûtues. 

G.  Pelaggk  ,  S.  m.,  pelape. 

Siuiîa...  ha  convensa...  am  lop  en  pehg(;e. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  258. 
Le  singe...  a  convenance...  avec  loup  en  pelage. 
ESP.  Pelage. 

7.  Pei.io,  s.  m.,  paupière,  cils. 
Lo  .sex  a  e  van  bels  PEtios. 
El  ris  e  el  jogoet  de  sa  bocba  e  en  sos  PEr  los. 
Fornicatios  de  ferana  es  en  l'  esievaiiicut  (h 
sos  cils  e  de  sos  pelios. 

Trad.  de  Jicde  ,  fol.  4.3  et  4(i. 
L'avi'ugle  a  en  vain  belles  paupières. 
Au  ris  et  au  jeu  de  sa  bouclie  et  en  ses  paupières. 
La  fornication  de  femme  est  dans  l'cxliaussemeul 
de  ses  yeux  el  de  ses  cils. 

cS.  Pelau,  V.,  lat.  l'iLMic,   peler,  ùtei   !«• 
poil. 


PEL 


485 


Fig.  proverbial. 

.Vus  vuoiil  PEi.AR  mon  prat  c' antre  lo  m  lonil.i. 

GlllATJD  DE  BORNEII.  :  Conseil!  vos. 
Je  veux  /)<7ermon  prc'  avant  qu'autre  me  le  tonde. 

—  Par  cxtrris.  Plumer,  ôter  la  pliuiie. 
L'  auzellador 
Qu'apelia  e  trai,  ah  dousor, 
1.'  aozel ,  tro  que  l'a  en  sa  tela  , 
Pueis  r  auci  e'I  desirui  e'I  peta. 
Un  trocbadour  anonyme  :  Seinor  vos<(ni-. 
L'oiseleur  qui    appelle  et   attire,   avec  douceur, 
l'oiseau  jusqu'à  ce  qu'il  l'a  dans  sa   toile,  puis  il  le 
tue  et  le  détruit  et  le  plume. 

Pluma  e  pluma  farctz  pei.ar 
De  sos  lo  cap,  ses  escorgar. 

DeIjDES  DF.  PllADF.S  ,  Auz.  cass. 
Plume  à  plume  vous  feiez  plumer  sur  la  télé,  sans 
écorclirr. 

/'tire.  piii.   Knneia  m  ranba  pelad*  , 

Pus  la  San  Miguels  es  passada. 
Le  moine  DE  MoNTAUDON  :  Be  m'enueia. 
M'ennuie   robe  pelée,  après  que  la  Saint-Mieliel 
est  passée. 

Las  testas,  que  avez  pei.adas. 
Aurez  demantenen  talbadas. 

V.  de  S.  Honorai. 
Les  tctes ,  que  vous  dtvez  pelées j  vous  aurez   in- 
continent tranchées. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pelar.  it.  Pelare. 

9,  Depilacio,  s.f.,  dépilatiou,  cliulc  du 
poil. 

Calviera,   la  quai  depilacio   sol  venir   pcr 
granda  suptileza  de  pel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6'6. 

Calvitie,   laquelle  dépilation  a  coutume  de  venir 
par  grande  finesse  de  poil. 

10.  Depilatiu,  adj.,  dépilatif. 
Siccitat...  es  dfpilativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Siccilé...  est  dépilatii>e. 

I  1.    Dkpii.ar,   V. ,  dépiler,  dégarnir  (\c 

poil. 
Part.  pas.  Gara  plnmbenca,  cilb.s  i)epii.\t/.. 
Elue,  lie  las  propr.,  M.  100. 
Face  plombée,  ci\s  dépilés. 

PELEG,  PELEC,  .V. /:,  lat.  pei.acm.v,  mer, 
gouffre. 
Los  poittm  «le  la  f«rra  laynz  en  l.i  pF.r.re;. 
f^.  de  S.  //onon:l. 


PEL 

Les  porlenl  de  la  lene  le'ans  en  la  mer. 
Cal  cansa  es  niayo  crebada?  —  Nau  en  pelec:. 

Declaramens  de  moulas  demandas. 
Quelle  chose  est  maison  crevée?  —  IS'avire  en  mer. 
ANC.  CAT.  Pelech.  e.sp.  Pielago.  vokt .  it.  Pelago. 

2.  Peleagre,  s.  m.,  mer. 

Hom  péris  en  teleagre. 

A.  Daniel  :  En  breu  Lriza. 
On  périt  en  mer. 

PELEGRIN,  PELLEGRIN,   PELEGRI  ,   PEL- 
LEGRl  ,   PELLERI  ,    PELERI  ,    S.    171.,    lat. 

pErEGRiNw^,  voyageur,  étranger,  pè- 
lerin. 

Am  que  passava  l'aigaa  delVarals  pellegrins. 
V.  de  S .  Honorai. 
Avec  quoi  il  passait  l'eau  du  Var  aux.  pèlerins. 
leu  vauc  m'  eu  lay  a  sehii 
On  nierce  claman  pelegri. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  clianlar. 
Je  m'en  vais  là  à  celui  où  merci  crient  pèlerins. 
Salvaiie  Crist ,  donatz  forsa,  vigor 
F.  bon  cosselh  als  vostres  teleecris. 
G.  FiGUElRAS  :  Tolz  hom  qui. 
Christ  sauveur,  donnez  force,  vigueur  et  bon  con- 
seil à  vos  pèlerins. 

SI  qii'  en  sia  conquis        :■,'., 
Lo  sans  luecs  e  la  via       -     ■ 
Faita  als  teleris  , 
1'.       Qne  nos  tolc  Saladis. 

G.  Faidit  :  Era  nos  sia. 
En  sorte  qu'en  soit  conquis  le  saint  lieu  et  la  voie 
faite  pour  les  pèlerins j  que  nous  enleva  Saladin. 
Abraam  que  receup  los  angels  a  semblansa 

de  PET.I.ERIS. 

F.  et  Vert.,  fol.  79. 
Abraham  qui  reçut  les  anges  en  manière  de  atoja- 
geurs. 

Fig.  Car  en  aquest  mont  nos  sen  tuit  rEi.EGP.iN. 
La  nobla  Leyczon. 
Car  en  ce  monde  nous  sommes  tous  'voyageurs. 
CAT.  Pelegri,  peregri.   e.sp.   port.  Peregrino. 
IT.  Pellegrino. 

—  En  terme  de  fauconnerie .  Une  des  es- 
pèces de  faucons. 

Lo  segons  es  lo  pei.egris..., 
E  par  so  a  nom  pei.egri 
Car  hom  non  troba  lo  sien  ni. 
Deddes  de  Prades  ,  Âuz.  cass. 
Le  second  (lignage)  est  le  pèlerin...,  et  pour  cela 
il  a  nom  pèlerin  qu'où  ne  trouve  |\(s  le  sien  nid. 


PEL 

i,    PeREGRINACIO  ,    PELEGRINATIO  ,    S.f., 

lat.     PERECRiNATio ,      pérégrination, 

voyage,  pèlerinage. 

Si  cum  es  longa  peregkinacios. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  1 1 . 
Ainsi  comme  est  une  \ons,\xc  péréffrinatiun. 

De  dejunis  et  de  peregrin  agios  e  de  silicis 
e  de  disciplinas. 

y.  et  Ferl.,  fol.  74. 
Ue  jeûnes  et  do  pélerinaifes  cl  de  ciliées  et  île 
disciplines. 

CAT.  Pelegrinaciù,  peregrinaciô .  esp.  Pérégri- 
nation. PORT.  Peregrinacào.  it.  Pellegri- 
nazione. 

3.  Pelegrinatge,  pelerinatge,  pelle- 
RiNATGE,  PERELINATGE,  S.  m.,  pèleri- 
nage, voyage. 

Ja  Dieiis  no  m  do  , 
Roma  ,  del  perdo 

Ni  dcl   PEM.ERINATGE 

Que  fetz  d'Aviiibo. 

G.  FiGl!ElRAS  :  Sirvcntes  vuelli. 
Que  jamais  Dieu  ne  me  donne,  Rome,  du  par- 
don ni  du  pèlerinage  que  vous  fîtes  à  Avignon. 

"Vuelh  anar  en  pei.erinatge  ab  vos  a  Saut 
Antoni  de  "Vianes. 

V.  de  Guillaume  de  Saint-Didier. 
Je  veux  aller  en  pèlerinage  avec  vous  à  Saint-An- 
toine de  Viennois. 

A'enc  en  Fransa  en  perelinatge. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  85. 
Vint  en  France  en  pèlerinage. 
Esr.  Peregrinage.  n.  Pellegrinaggio. 

4.  PeREGRINAR,  2J.  ,  lat.  peregrinars, 
pérègriner,  voyager,  aller  en  pèleri- 
nage. 

Part.  prés.   E 'Is  estrangiers  peregrinans. 
Brev.  d'amor,  fol.  6'8. 
Et  les  étrangers  allant  en  pèlerinage. 
Fig.   Peregrinans  al  cel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  128. 
Pèrègrinants  vers  le  ciel. 
CAT.  Pehgrinar,  peregrinar.  esp.  port.  Pere- 
grinar.  it.  Peîlegrinare. 

PELEIA  ,  PELEYA  ,  PELEGA  ,  PELIEIA  ,  S.f., 

querelle  ,  dispute. 

Non  puesc  deniers  traire 
Du  loc  on  bom  m'  en  deyn  , 


PFJ. 

Sinon  al)  f;iaii  l'm.i-YA. 

G.  Ri^fliKR  :  Sol  i\\\c  sa\i. 
Je  ne  jiuU  arracher  deniers  <lu  lieu  oii  l'on  ni  en 
iloivc  ,  sinon  avec  grande  dîiiiiitf. 

Si  nj'  en  sors  pei.eia  n!  tonlenz. 

Pons  de  i.a  Garde  :  Ans  ogan. 
S'il  m'en  surgit  rjiierelleel  contestation. 
Ai;ro  gran  vf.i.eg\  cnlre  els. 

Pim.OMENX. 

L  Kurent  grande  rf/.»7>H/e  entre  eux. 

F  Mescla  e  felieiv. 

/-.  W  r<;;/.,  r..l.  P.f). 
Déliai  et  querelle. 
S  CAT.  ESP.  Pelea.  port.  Pcleja. 

P         1.  Peleiar  ,  PELF.YAR,  V.,  dis[)uter,  (JUC- 
reller. 
I'"aT  los  mesflar  e  peleiar. 

r.el  rert.,M.^'>. 
Les  fait  débattre  et  (/ttereller. 

—  Débaucher. 

Qui  PELEiA.  ferana  niaridaila  es  encorrepnlz 
;ils  senhors,  e  qui  pei.eia  l'emna   piocela  dcu 

la  pendre  a  molh<-r. 

Coût,  (le  Goiirdon,  de  12^4. 
Qui  drhnuche   femme  iiiarie'e   est  poursuivi  par 
I  les  seigneurs,  et  qui  débauche  femme  pncelle  doit 

la  prendre  pour  femme. 

Part.  pas.  Mot  fort  si  penet,  car  si  fo  pei.ey.\t7, 
Ain  Karle,  lo  sien  onde  ,  que  tant  era  onrati:. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  7^6. 
Moult  fort  il  se  peina  ,  parce  qu'il  se  fut  querellé 
avec  Charles  ,  le  sien  oncle ,  qui  tant  était  lionoré. 
CAT.  ESP.  Pelear.  port.  Pelejar. 

'^.  Pelegiu,  adj.,  querelleur,  tlisputeur. 

Iros,  PELEGics,  erjiulhos, 

Leys  d'amors,  fol.  3^. 
Colère,  querelleur,  orgueilleux. 

PELLICA.,  PELICAN  ,  .y.  ///.,  lat.  pelica- 
THus,  pélican. 
Papagay  etPEi.i.iCA. 
Peli.ica...;  so  doas  cspecias  de  pei.lica. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  ^8. 
Pprro<juet  et  pélican. 

Pélican...  ;  sont  (il  y  a  )  deux  espèces  de  pélican. 
I'elican  es  us  anzel  que  araa  mot  sos  polelz. 

Naluras  d' nlcus  auzels. 
Le  pélican  est  UD  oiseau  qui  aime  moult  ses  petits. 
r.AT.  Esp.  PORT.  Pelicano.  it.  Pellicano. 

PELUG.\R,  PEi.iicAi\,  î).,  éplmlu'i',  net- 
toyer. 


PEN 


4^ 


Be  s  PEMH.F   e  s  peronga 

Tio  al  vesprc  que  fains  lo  ])onga. 

Deudes  de  Prades,  /luz.  cass. 
Qu'il  h'épluclie  Lien  et  s'oigne  jusqu'au  soir  (|ue 
la  faim  le  poigne. 

F*ENA,  -1.  /.,    lat.   poENA,  peine,  tour- 
ment, chni,'rin. 
Flatz  nii  iii.iis  prr  leis  pina  durar. 
Que  de  nnilh'  aulr' aver  tôt  mon  talen. 
G.  Faidit  :  Trop  nialamcn. 
Il  me  plaît  davantage   pour  elle  endurer  peine  , 
([ue  de  nulle  autre  avoir  tout  mon  désir. 
A  autrui  don  alegratge, 
Et  a  mi  pen'  e  turnien. 
P.  Raimono  de  Toulouse  :  Atressi  cum. 
A  autrui  elle  donne  allégresse,  et  à  moi  peine  el 
tourment. 

Qa' eila  li  disses  quais  penas  avia  ,  que  li 
faria  tanlas  luessas  dire...  ,  que  la  trairia 
d'  aqueilas  penas. 

K.  de  Guillaume  de  la  Tour. 
Qu'elle  lui  dît  quelles  peines  elle  avait ,  qu'il  lui 
ferait  dire  tant  de  messes...  qu'il  la  tirerait  de  ces 
peines. 
Loc,  Ah  bel  semblan  m'a  mes  en  mortal  pena. 

R.  Vidal  :  S'  eu  fos  en. 
Avec  beau  semblant  clic  m'a  mis  en  mortelle  peine. 
Âdv.  comp.  En  peccat  ai  tant  dorinitz, 
Qu'  A  pena  vei  la  clara  Iniz 
Qa'el  tieu  sant  esperitz  m' adutz. 
FoLQt'ET  DE  Marseille  :  SenberDieus. 
Dans  le  péché  j'ai  tant  dormi  qu'(>  peine  je  vois  la 
claire  lumière  que  le  tien  saint  esprit  m'apporte. 
A  penas  saî  dir  oc  ni  no. 

Pons  de  Capdueil  :  S'  anc  fis. 
jj  peine  je  sais  dire  oui  et  non. 

Voyez  Enfax. 
—  Châtiment. 

Aniandar  sns  bona 'PENA. 

Statuts  de  Provence.  Massa,  p.  180. 
Amender  sur  bonne  peine. 

CAT.    ESP.    PORT.    IT.  PettU. 

'j..  Penaire,  5-.  ni.,  expiateiir. 
Dels  liens  tortz  fo  penaire, 
E  sofri  mort  e  lurmen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Des  liens  torts  il  lut  expiateur.   et  souflrit  mort 
cl  tourment. 

■^1.   Penabie,    adj.,   pénible,   fatii,Miaiit , 
tourmentant. 


4S8  PEN 

Voill  sajicliaz  qu'eu  soi  el  iliahh; 
l.o  plus  cruel  e'I  plus  penable. 
T.  DE  Hugues  de  Maïaplane  et  de  Blacasset  : 
En  Blacasset . 
Je  veux  que  vous  sachiez  que  je  suis  le  diable  le 
jilus  cruel  el  le  plus  tourmentant. 
ANC.  FR.  En  bataille  très  pénable. 

EUSTACHE  DeSCHAMPS  ,  p.  \5'j  . 

/,.  Penalitat,  s.f.,  peine,  douleur,  pé- 
nalilé. 
Par  que  efante  ab  mendre  difieultat  et  pe- 

T«ALITAT. 

Loc...  de  PENALITAT,  de  miseria. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  70  el  lOÉ». 
Pour  qu'elle  enfaute  avec  moindre  difficulté  cl 
ilouleur. 

Lieu...  de  pénalité,  de  misère. 
<;at.  Penalitat.  esp.  Penalidad.  port.  Pena/i- 
dade.  it.  Penalità,  penalitate,  penahtade. 

.0,  Penos,  adj.,  pénible,  douloureux. 
Mort  agra  et  pf.noza. 

Elue,  de  lus  propr.,   fol.  67. 
Mort  aigre  et  pénible. 
<;at.  Penos.  esp.  port.  it.  Penoso. 

6.  Penozament  ,    (i(h. ,    péniblement. 
Avgla...  PENiizAMtsT  coa  ,  pnllifica  et  noy- 

rish. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  140. 
L'ai"le...  péniblement  couve,  fait  e'clore  et  nourrit. 
CKT.  Penosamcnt.  esp.  port.  it.  Penosameme. 

7.  Penafx,  V.,  peiner,  tourmenter,  affli- 
L'er,  punir. 

Lo  san  prenon  per  lo  penar. 

Planch  de  S.  Esièi'e. 
Prennent  le  saint  pour  le  tourmenter. 
Plus  fort...  a  PENAR  lo  jorn  del  juizi. 

Trad.  de  Bede,  fol.  67. 
Plus  fortement...  à  peiner  le  jour  du  jugement. 
Non  era  neguna  gran  doiiina...  qne  no  de- 
sires et  no  se  penes  que  el  entendes  en  ella. 
l^.  de  Raimond  de  Miraval. 
Il  n'était  nulle  grande  dame...  qui  ne  désirât  el 
ne  se  tourmentât  pour  qu'il  s'ad'eclionnât  à  eile 

—  Se  roidir. 

Trop  es  de  gren  occasio 
Qui  vrN.v  contra  V  agalbo. 

J^i'js  d'nmors,  fol.  i38. 


PEN 

Est  lie  lort  ponilile  difllculle  qui  ie  ;oic/i/  contre 
l'aiguillon. 

—  Porter,  souffrir  la  peine. 

Pus  qu'  a  Dieus  son  %ot  non  îenes...  , 
Dreit  es  qu'  a  la  mort  o  i-enes. 

P-  Cardinal  :  JUesum  Crist. 
Puisque  vous  ne  tenez  pas  son  vœu  à  Dieu...,   il 
est  juste  qu'à  Li  morl  vous  en  portiez  la  peine. 

ANC    FR.  Et  vos  coimnanderaens  ferai 

Moult  volentiers  ui'en  panerai. 

Roman  de  Maliomet,  v.  1209. 
CAT.  ESP.  pofîr.  Penar.  it.  Penare. 

8.  Pentir,  -y.,  lat.  poEKJTERé?,  repentir, 
être  repentant. 

S'  en  brea  no  1'  en  sap  far  pentir. 

B.  DE  Ventadour  :  En  aquesl. 
Si  en  peu  elle  ne  sait  l'en  faire  repentir. 
E  'Is  fay  fENTiR  de  lurs  peccats. 

r.  de  S.  Honorai. 
Et  les  fait  repentir  àe  leurs  péclie's. 

S'en  poiria  ben  pentir. 

T.  DE  Gl'ILLEM  ET  DE  SoRDEL  :  En  Sordcl. 

S'en  pourrait  Lien  repentir. 
Ni  anc  no  fo  sazons  que  m'en  pentis. 

h.^  DAJiE  TiBERGE  :  Bels  dous  amies. 
Ni  oncques  ne  fut  saison  que  je  m'en  repentisse. 
Part.  près.  Pentens  e  vergonhos. 

f^.  (le  S.  Honorai. 
Repentant  et  ixonieuK. 
IT.  Pénètre,  pentere. 

g.  Pentiment,  s.  m.,  repentir. 
Agron  mot  gran  dolor  e  pentiment  mot  gran. 
Am  mot  gran  pentiment  confession  a  presa. 
y.  de  S.  Honorât. 
Eurent  moult  grande  douleur  et  repentir  moull 
grand. 

Avec  moult  grand  repentir  il  a  pris  confession. 
it.  Pentimento. 

10.  Pentenza,   s.  f.,  repentauce. 

Li  fraire  de  Llerins  agron  mot  gran  pentenza. 
/''.  de  S.  Honorât. 
Les  frères  de  Le'rins  eurent  moult  grande /epen- 
tancc. 

1 1.  Penitekcia,  peneuensa  ,  s.  f.,  lat. 
l'oENiTENTiA ,  pénitcuce ,  peine  ,  ])u- 
iiition,  châtiment. 

Qui  vi  anrniais  pe-^edensa 


l'yirc  (lenan  lopeccat? 

B.  DE  Ventadovk  :  Lo  temps  vai. 
Oui  viloncques  plus  pénitence  fiure  avant  le  pe'clié.' 
f.oc.      leu  port  tunedensa 
Dels  antruy  peccatz. 

P.  CabdiNAI  :  Selli  jorii. 
Je  porte  pénitence  des  |ie'cliés  d'aiitrui. 
Loc.fg.  Si  iiianjalz  del  frug  de  PENEiiENSA  , 
Finiret/.  Le  lo  boa  cniiipnsamen. 

G.  FioiJElBAS  :  Tolz  liom  f[U<'. 
Si  vous  mangez  >\t\  fruit  de  pénitence,  vous  fini- 
rez hien  le  bon  commencenienl. 

—  L'un  des  sept  sacrements. 

Lo  san  sagraiiien  de  coufessio  <;  de  pkni- 

TENCIA. 

r.  et  fert.,  fol.  5. 
Le  saint  sacrement  de  confession  et  de  pénitence. 

—  Peine  imposée  par  le  prôtie  ,  après  la 
confession. 

Tonfessada  !'  a 

Penedensa  li  a  douât. 

i^.  de  S.  Honorât. 
Il  l'a  confessée...  ,  pénitence  lui  a  donné. 
Prov.  Segon  lo  peccat,  i'eneden.sa. 

r.el  Fert.,  fui.  68. 
Selon  le  péché,  pénitence. 

Soven  après  mort,  i'enedlnsa. 

AmaNIEU  DE.S  EsCA.S  :  Dona  pcrctii. 
Souvent  après  mort  ,  pénitence. 
ASC.   <;\T.  Penedenza.    cat.   mou.  isr.    tort. 
Penitencia.  it.  Penltenzia,  peniteitza. 

17.    Pkmtenciai-,  nclj.,   péniteiiliêl ,  de 
la  pénitence. 

L'  evesijiie  re.sjxis  aital 
Am  senhal  itmtesciai.. 

Bref,  d'amor,  fol.  l83. 
L'évêque  répondit  ainsi  avec  signe  penitentiet. 
Los  .VII.  psalraes  ienitesciai-s. 

Cnt.  dels  iipost.de  liomit,  fol.   l^o. 
Les  sept  psaumes  pénitentimix. 
r.Ai'.  ESP.  PORT.  Penitencial.  it.  Peniieiiziale. 

l'î.  Penizos,  s.f.,  pénitence  ,  repentir. 
Ks  peecatz,  e  d' avol  peni/os. 

.■ViMEHi  DE  Peguit.ain  :  A  vos  amors. 
Est  péclié  ,  et  de  mauvaise  pénitence. 

\l^.  Pesedir,  penedre,7'.,  du  lat.  pok- 
NiTERe,  expier,  repentir. 

Kl. 


PEN 


489 


Pel  luessonja  pekeuir. 

(i.VlBERT,  MOINE  DE  PflCIBdT  :  Be  S  cuget. 
Pour  la  mcnlerie  expier. 

Adoncx  no  s  poirian  «."ofessar 
!Vi  r  1- :>•  F. n u  I- . 

Re  no  valria 
()ii'  nm  del.s  mais  fagh  se  pr.NF.nKs. 

Jircv.  d'amor,  fui.  1  i3el  109. 
Alors  ils  ne  se  pourraient  confesser  ni  repentir^ 
Rien  ne  vaudrait  que  des  méfaits  on  se  repentît. 
Stibst.     Qiiar  lo  pinfiires  re  no  val. 

Jini'.  ■l'amiir,  fol.  Il?i. 
Car  II'  repentir  rien  ne  vaut. 
l'art,  près.  Selhs  qa'  estan  cofes  <•  im;n-i- i>f.n. 
RaimoND  DE  CastklNAU  :  Mon  sirvenles. 
C -iix.  qui  sont  confés  et  pénitents. 
Ben  lo  troba  rKNi:i)FN. 

Bref .  d'il mor,  loi.   ilK. 
Le  trouve  bien  repentant. 
Sitbst.  Quar  pot  esser  qn'el  p.snkdens 
No  s  {)ene»  ben  perfiecbaïuens. 

Brev.  d'iimnr,  fol.   116. 
Car  il  peut  être  que  le  pénitent  ne  se  repentit  pas 
hien  parfaitement. 

Ptirt.  pas.  Tica  jnriis   an    penkdit    liirs   inal.s 
(tenant  i'  aular. 

F.  de  S.  Honorât. 
Trois  jours  ont  expie  leurs  maux  devant  l'autel. 

—  Absoudre. 

Si  son  confessatz  e  peseditz  de  lurs  peccafz. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric  ,  p.  l5. 
.S'ils  sont  confessés  et  ahsniis  de  leurs  péchés. 
<;\T.  Penedir. 

i.'ï.  Pknedemkn  ,  .y.  iit.,  repcnlance,  re- 
pentir. 

Lo  quai  pekeijemkn 
Dieus  non  te  j)èr  suflicien. 

Brev.  d'aniur,  fol.  117. 
Lequel  repentir  Dieu  ne  lient  pour  suiTisant. 
A  ni:,  cat    Penediment. 

iG.   PENEnKNCIER  ,   PENEnENSIER,  .V.   ni.  , 

lat.  pr)EMTENci(7Rf«.f,  pénitcncier,  pé- 
nitent, pèlerin. 

Ane  nuls  aoiantz  ni  nais  PEitEUEirsiERs 
N'  an  trai.-i  lo  mal  ni  la  dolor  ni  1'  ars 
On'  ien  ai  sufert  plus  de  cinc  ans  e^lier^. 
.\iMKr,i  PK  Pelmont  ;  Ja  n'  er  rrediiU. 

62 


490 


PRN 


Oiicques  nul  amant  ni  nul  pcnileni  u"onl  puduir 
le  mal  et  la  douleur  et  l'ardeur  ipic  j'ai  soullorts 
plus  de  cinq  ans  entiers. 

Vai  coma  penedenciers 
Panpres  de  draps  e  de  deniers. 

Rmmond  de  Dl'RFORT  :  Tumialcl. 
Va  comme  pileri II  pauvre  de  vêlements  et  de  ile- 
tiieis. 

r\T.  Pénitencier,  a  no.  rsr.  Penitencicro.  tort. 
Peniteticieiro.  it.  Penilenziere. 

1-.    Penedensar,   ?'.  ,   punir,    châti»^', 
l'niro  faire  pénitence. 

F.l   los    rniîEDENSAVA. 

Bii'i',  (l'nriinr,  fol.  if)!. 
Il  les  iluitiiiil. 

—  Se  repentir. 
Part.  pas. 

Penedensatz  vos  n'etz  eom  hoiii  perlinlre. 

Guillaume  deBekouedan  :  Reis  s'  ane. 
Vous  vous    en   êtes    repenti  comme  liomme   pe- 
t  lieur. 

—  Absoudie,  acquitter. 

V.'  ab  lor  se  combata  ,  es  totz  peneurnsatz. 
Guii.Lvumr.  ue  Tidela. 
()u'avec  eux  il  combatte,  i!  est  loul  nhsoiis. 
L'arma  tenedensada, 
F.  de  SOS  pecas  confensada. 

Dialogue  de  l'orne  et  du  cnvps. 
L'âme  absoute,  et  de  ses  péclies  confessée. 
t'AT.  Ksp.  rop.T.  Penitencinr.  it.  Penitcnzinre. 

I  S.  Empewtir  ,  V. ,  repentir,  affliger. 
Part.  pas.  No   fo   pas  empentida  dels  plazer» 

ni  de  las  amors  qu'  ill  1'  avia  mandadas. 
/'■  de  R.  Jordan,  iiicomlede  Saint-Jntonin.  Far. 
Ne  fut   pas   ajfligée  des  plaisirs   ni  des   anioui- 
qu'elle  lui  avait  mande's. 

19.  Repentir,  ^K  ,  expier,  se  repenlii , 
faire  pénitence. 

Ancmays  non  ayc  coratge  ni  talcn 

De    REPENTIR. 

PoNS  DE  LA  Garde  :  D'  un  sirventes. 
Oncques  plus  je  n'eus  courage  ni  volonté  dc_/((ir( 
pénitence. 

Perdonet  Long!  que  s  repentia. 

Pons  dk  Gapdueil  :  Er  nos  sia. 
Pardonna  à  Longin  qui  se  repentait. 
Mas  cant  alcnn  temps  ac  estât 


PEN 

Kii  r  IsMa  de  Saut  Honorât, 

TirPENTI   si. 

P'.  de  S.  Honorai. 
Mais  quand  aucun  temps  il  eut  demeuré  dans  l'île 
(le  Sainl-Honorat ,  il  se  repentit. 
Stihstantiv.  S' anc  Dieus  jier  repentir 
Perdonet  al  pet-cador. 
Gaibert,  moine  de  Puicidot  :  Pari  il. 
.•^i  oncques  J)ieu  pour  le  j-e/un//;- pardonna  au  pé- 
.heur. 

cAT.   Arrepentir.  anc.    fsp.   Repentir,    it.  Bi- 
pcntire,  repentere . 

Voyez  CoNSELH, 

>o.  Repentia,    s.    f.,  repenfance,    re- 
pentir. 

Pneis  veiir  (art  la  ripf.ntia. 

Foi.yi.Er  DK  ]!oMA^s  :  Donina  eu. 
Puis  vint  lard  la  ripenlance. 

7.1.  Repentensa  ,  s.f.,  repenlance. 

Bon  senbal  de  bona  repentansa. 

Cat.del.i  apo.it,  de  liiima ,  fol.   177. 
Bon  signe  de  bonne  repentance. 
IT.  Ripentenza. 

"i-j..  Repentitvien,  .<!.tn.,  repentir,  repeu 
tance. 

Per  REPENTiMEN  dp  los  jipccaiz. 
A'piaya  cofessio,  es  repentimen  de  ror. 
/'.  et  Fert.,  fol.  Set  KÎ. 
P.ir  repentir  de  tes  (lécliés. 
Vraie  conlession  ,  c'est  re/ienlin^e  cœur. 

ANC     l'R. 

Teni])s,  vov  ton  citer,  vien  à  repentetnent. 
EusTACHE  Deschamps  ,  p.  6. 
it.  Rijientiinento. 

■}.'\.  Rkpentizon,  s'.f.,  rej)entir,  repen- 
tance. 

Tan  mi  vanc  conortan,     > 
Qnai'  REPENTizoN  ni  g;ran. 

B.  Zoiîiil  :  Jl.osuCrisl. 
Tant  je  vais  me  consolant,  j)aree  que  j'ai  i^rande 
I  ipenlaiicc. 
ANC.  FR.  Jà  trovons-nos  en  l'Escrilure 

Que  Diex  est  plus  liez  d'nn  félon, 
Quant  il  vient  à  repentison, 
Que  de  justes  nonantc-ncuf. 

Roman  du  Renaît,  t.  II,  p.  i!!."). 

>/,.  Rkpf.nfdke,  V.,  rej)entir 


PF.N 

Dou  vulutiliei  se  peiicclriaii 

Si   REPEM'DRE   Se   podhill. 

Los  f^lJ  Gtiu!.^sdeiiiMiij  le. 
Dont  volontiers   ils   fciaieut    penitcnct-   s'ils   |uiii- 
vaifiit  se  repentir. 
«:.vi.  Repenedir. 

PENA,  X. /.,  hit.  im://.\a  ,  peniu' ,  plimic 
lie  l'aile. 

A[)res  Si)  vcuon  li  colel  , 
Si>  sou  las  TE.NAs  en  ausel. 

DeUDES  de  l'ilADES  ,  yluZ.  HliS. 
Apiès  cela  vieiint'iil  les  couteaux  ,  ce  sout  les  [len- 
nes  en  oiseau. 
ANC.  tri.   Ue  pennes  l'aveit  fait  si  bel 

Qe  n'aveit  fiiit  nul  autre  oisel. 

Mabiede  France,  t.  Ji,  [i.  218. 

—  Plume  qui  sert  à  écrire. 

Tan  non  escrius  ab  j;iali  ni  ab  pena. 

SeRVEKI  de  GlBONE  :  ^)ui  })OU  IVu^. 
Tant  lu  n'écris  avec  style  ni  avec  plume, 
ANC.  FK.  Nous  ne  pooiis   souzescrire  ne  sel- 
gnier  la    pré.senle  chartre ,    j)oiir  la  ^e««e 
qui  tremble  eunoslre  uiaiu  pour  la  maladie. 
Chr.  dd  Fr.,  liée,  des  Jlist.  de  Fr.^  t.  111  ,  ]>.  299. 
roRT.  iT.  Penna. 

•1,  Peneta,  s.f.  (Uni,,  petite  penne,  pe- 
tite plumes. 

Li  pinho  sou  las  très  penetas 
Que  uos  apelain  espazetas. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  iass. 
Les  pinons  sont  les  trois  petites  pennes  que  nous 
appelons  petites  épces. 

iT.  Pennetta. 

3.   Pennozitat,  5-.  y. ,    pennosité  ,    plu- 
mage, abondance  de  plumes. 
Los  auzels  qui  ban  plus  de  pennozitat  et 
mens  de  carnozital. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  i3<). 
Les  oiseaux  qui  ont  plus  i\ii  pennosité  it  moins  de 
cariiositc. 

/, .  Pknnat,  adj.,   lat.   vi.ys.viiis ,   e:n- 
j)onué,  emphmié. 
.\b  les  pes  pennatz  et  ab  cara  efanlil. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 16. 
Avec  les  pieds  empennés  cl  avec  visage  enfantin. 


PEN  4()i 

Un'  alau/eta  be  pennaua. 

Deddfs  de  I'raues  ,  .lu:,  cass 
Due  alouette  hien  empluincc. 

Voyez  SouiTs  et  Rata. 
1  r.  Pennuto. 

).  Pi.NHo,  S.  III.,  |)inon  ,  petite  penne, 
l.i  PiNiKi  son  las  Ires  penetas 
Que  nos  a|)elan)  espa/.elas. 
l'iNHos  scrratz  et  aias  be , 
Que  defors  non  parcscon  re. 

Uei'DEs  de  Phades  ,  .Juz.  euss. 
Les  pinons  sont  les  trois  petites  pennes  que  nous 
appelons  petites  epe'cs. 

Pinons  et  ailes  bien  serres  ,  de  sorte  que  dehors  ils 
ne  paraissent  point. 

G.   P^MPENNAR,   ?'. ,  enipenner,  eniplii- 
mer. 

Part.  pas.  Cant  la  upa  es  mal  em-ennada. 
ISaturas  d'alcus  auzels. 
Quand  la  huppe  est  mal  empltimée. 

Trazon  ab  arbaleslas  los  cairels  e-mpenatz. 

GtILLALME  DE  TuDELA. 

Tirent  avec  aiLalèles  les  dards  empennés. 
AN<;.  m. 

U  porte,  conune  oiseau,  le  dos  empenné  d'ailes. 
Robert  Gabnier  ,  llippoljle,  acte  11 ,  se.  1 . 
Mortellement  aîleint  d'une  Uèche  empennée. 
La  Fontaine  ,  Fables. 
PORT.  Einpennar.  it.  Impennare. 

PENCHE,  s.  f.,  du  lat.  vxcte^,  peigne. 
Penches  e  fus  e  cascavels. 

Haihond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Peignes  et  fuseaux  et  dévidoirs. 
PENCH'a  pencLenar. 
Amanieu  des  Lscas  :  En  a(|ucl  mes. 
Pe;i,'nd  à  peigner. 
'JAT.  Pinte.  Esp.  Peine,  vokv, pente,  ir.  Pettine. 

?..  Pencuenaire,  s.  m.,  peigneur. 
Ftiy  PEN(  iiENAUîE  de  li. 

.  Haimond  d'.Vvignon  :  Sirvens  suv. 
Je  lus  peigneur  de  lin. 
CAT.  Peiitiner.  esp.  Peinera,  pukt.  Pentieiru. 

').  Pencuenacios,  s.  f.,  peignage. 

Stopa...   per  niantas  peîhhenacio.i  et  c.ir- 
iiiiiiacios  de  cauep  et  de  li  si  trba. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  ■ijj. 


49' 


PEN 


Étoupe...  par  maints  peiffnnges  et  cardages  de 
chanvre  et  de  lin  se  tire. 

/).   Penchenar,  V. ,  peigner. 
Per  soven  penchenar- 

P.  Vidal  :  Ges  pi'l  temps. 
Pour  souvent  peii;ner. 

Peuch'a  penchenar. 

AmANIeu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Peigne  à  peigner. 
Subst.  Mas  anc  raseas  non  amet  penchena!!. 
P.  Cardinal  :  Un  siiventes. 
Mais  oncques  teigneux  n'aima  le  peigner. 
Part.  pas.  Ni  seran  ja  pro  lavadas 

Ni  pENCHENADAs  1)1  afacliadas. 
Bref,  d'iimor,  loi.  129. 
Ni  elles  ne  seront  jamais  assez  lavées  ni  peignées 
ni  peintes. 

—  Fig.  et  ironiq.  Efféminé,  lâche. 

Los  acrapitz  pemchenaiz 

Que  tôt  jorn  deiiiandou  salutz. 

MarcABRUS  :  Pois  l'iverns. 
Les  vils  lâches  qui  toujours  demandent  saluts. 
Subst.        Vas  mi  son  perjtirat 
Trei  palazi... , 

Li   doi    PENCHENAT 

Peiragorzi , 
E  li  trei  comte  Cat 
Engolmezi. 

fÎERTRAND  DE  BoBN  :  Ges  no  mi. 
Vers  moi  sont  parjurés  trois  palatins...,  les  deux 
efféminés  périgourdins ,  et  les  trois  comtes  fats  an- 
guumois. 

CAT.  Pentinar.  esp.  Peinar.  i'(in.r.  Pcntear.  iv. 
Pettinare. 

PENCHENILH,  .s.  m.,  pénil. 

La  dolor  del  penchenilh. 

Marcabri's:  Ouan  la. 
I.a  douleur  du  pénil. 

Entre  l'eschina  e '1  rtNCiiENir.ii 

A.  Daniel  ;  Pois  En  Eaimons. 
Enirr  l'écliine  et  le  pénil. 

PENDRE,  V.,   lat.   pknd<?re,  pcntirc, 
suspendre. 

L'nna  fienina  que  vert  la  teiia  pent. 
Pncme  sur  Bobcv. 
L'une  frange  qui  vers  la  terre  pend. 


PEN 

Traiiiet  vos  la  carta  on  pfnpft  son  sagell. 
y.  de  S.  Honorât. 
Vous  transmet  la  charte  où  il  pendit  son  sreaii. 

—  Pcnclier,  incliner. 

Pren  se  garda  que  sa  obia  non  penda  ni  se 
«■n.cline  a  dextre  ni  a  sencstie. 

y.  et  Fert.,   fol.  Sg. 
Il  prend  garde  que  sou  ouvrage  ne  penche  ni  s'in- 
cline à  droite  ni  à  gauche. 

Fiir.  .Jiitges  que   pendon  pus  dans  la    .1.   part 
que  dans  1'  antra. 

r.  et  Vert.,  (ol.  l5. 
Juges  qui  penchent  plus  devers  l'un  côté  que  de- 
vers l'auUe. 

—  Descetulre  trop  bas,  traîiir-r. 

S' il  PENDON  fort ,  onhetz  las  li 
Desotz  ab  del  oli  lanri. 

Deudes  de  Prades,  .fJuz.  cass. 
Si  elles  pendent  fort,  oignez-les  lui  dessous  avec 
de  l'huile  de  laurier. 

—  En  parlant  des  criminels. 

Be'l  deuria  hom  pendre  cum  traîdor. 
AiMERi  DE  Bellinoy  :  Tant  es. 
Bien  on  devrait  le  pendre  comme  traître. 
Paubre  lairon  pent  hom  per  nna  veta  , 
E  PEN  lo  lais  qu'a  cmblat  un  roci. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Pauvre  larron  on  /)e/if/pour  une  vétille  ,  et  le  pcnil 
tel  qui  a  volé  un  roussin. 

—  En  terme  tie  jurisprudence. 

La  reyna  davaut  la  quai  pent  la  appellation 
per  nos  fâcha. 

Tit.  de  iSgi.  Bailliage  de  Sisteron. 

T-a  reine  devant  laquelle  pend  l'appellation   par 
nous  laite. 

Part.  prés.  Quar  no'l  talhet 

Aquo  que  hom  porta  penden. 
Pierre  d'Auvergne  :  CUanlarai. 
Parce  qu'il  ne  lui  tailla  pas  ce  qu'on  \)Ov\.e  pendant . 

Las  cau.sas  pendens  per  veravas  discussions. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  II ,  p.  462. 
Les  causes  pendantes  par  vraies  discussions. 
yldv.  comp.  E'I  vassalatgi's  renias  en  penden. 
l^.  de  Bertrand  de  Born. 
Et  le  vasselage  demeura  en  suspens. 
Part. pas.  Subst.  Atre.ssi  com  hom  pot  faiie 
De  covers  aiorgne  londut, 
ïïai  hom ,  de  trachor,  pendu  t. 
P.  Cardinal  :  Razos  es  qn'ieu. 
Pareillemenl    comme  on    peut  faire  de  convcr.; 
moine  tondu,  on  fait  ,  dr  Irailir,  pendu. 


PEN 

l'rov.  El  PENorTz  es  fora  di;  coasiriers. 

T.  DE  Blacas  et  de  Pelissier  :  En  Pelisslci . 
Le  pendit  est  liors  de  souci. 
CAT.  Pendrer.  esp.  port.  Pender.  iT.  Peudcre. 

?..   Pkndemf.n  ,  s.  ni.,  pendaison. 

Per  qne  l'agr'ops  ns  fort  grans  puntemens. 

P.  Cardinal  :  Us  sirveuies. 
C'est  pourquoi  il  aurait  ne'cessite' d'une  fort  grandi 
j'endaison. 

3.  Pf.ndilos,  aHj.,  lat.  pendulus,  pen- 
dant, qui  pend. 
Home  ebrios...  es...  en  sas  niay^helas  prn- 

ntiLOs, 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
L'homme  ivre...  est...  par  ses  joues  pendant. 
ESP.  iT.  Pendilla. 

.'i.    Pendeillar  ,  îJ,,  pendiller  ,  pondre  , 

èfre  pendant. 
Fig.         Malvestat  li  PENnEii.i.A 
Al  capairo. 

MarcABRUS  :  Lo  vers. 
Mecliancele  lui  pendille  au  cbaperon. 
iT.  Penzolare. 

5.  Pendegueillar  ,  V.  ,   pendiller,  pen- 
dre, être  suspendu. 

Fig.    La  vida 

Per  frevol  (il  pENi)EGUEii.r.A. 
Bernard  de  Venzenac  ou  Marcabhus  :  Hueyraais 

pus. 
La  vie...  par  fragile  (11  est  suspendue. 

iT.  Penzigliare. 

6.  Apendre  ,  V.,  appartenir,  être  sou- 
mis, obéir,  se  rapporter. 

A  cui  APEît  lîearns  e  Gavardan. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Vcnlcdorn. 
A  qui  appartient  Bc'arn  et  Ge'vaudan. 
La  crotz  es  lo  dreg  gofainos 
Del  rey  cui  lot  qaant  es  apen. 

P.  Cardinal  :  Dels  quatre. 
La  croix  est  le  vrai  gonfanon  du  roi  à  qui  tout  ce 
qui  est  se  rapporte. 
awc.  vr.  Le  pople  ki  apent  à  nus. 

Ane.  trad.  des  Lii'res  des  Rots ,  fol.  7. 
Li  cbasiel  vo.stre  scit  é  kanke  i  apent. 
Roman  de  Roit ,  v.  2()i/|. 
Jhésu-Cri.st  à  qui  tout  apent. 
?/i)iiv.  rct  .  defalil.  et  cvnt.  anc.  ,  I.  II,  p.  '.\\\. 


PEN 


493 


—  Pendre,  èlre  pendu. 

Pneingnen  tais  a  levar 

Que  deiug  serion  d'APERUiiE. 

B.  ZoRGl  :  S'icu  trobcs. 
Tels    s'clVorcenl   de    s'élever   qui    seraient    dignes 
iX'etre  pendus. 

—  Attacher,  appendre. 
Fig.     En  lui  s'apila  e  s' apen 

Proeza. 

.\legRET  :  .\ra  pareisson. 
En  lui  s'appuie  et  s'attache  prouesse. 
Parc.  près. 

De  irastotaslas  terras  qne  eran  apendess 
Al  comte  de  Tholosa. 

GtlLLAlME  DE  Tl'DELA. 

De  toutes  les  terres  qui   e'taient    obéissantes  au 
comte  de  Toulouse. 

"Vi  la  beslia  fera  e  grau 
Que  aporta,  els  corns  denan, 
Le  bon  rei ,  son  oncl'  apenden. 

Roman  deJaufre,  fol.4- 
Vit  la  hête  farouche  et   grande  qui  porte,    aux 
cornes  devant ,  le  bon  roi ,  son  oncle  ,  pendant. 
ANC.  FR.  Ainsi  despend 

Un  homs  trop  plus  qu'à  luy  rHappend. 
OEuvres  d'Alain  Cha'rtier,  p.  6'68. 

7.  Apenuar,  jt.  ///.,  apprêtais,  hanyar, 
grenier. 

La   fnsta  e'is  tenles  qne  so   en  I'apendar 
que  s  te  a  en  derreire  la  dicJia  mayo. 

Tit.  du  monast.  de  Cayrac,  en  Qiierci  ,  i^i\. 

La  charpente  et  les  tuiles  qui  sont  au  hangar  qui 
se  tient  par  derrière  à  ladite  maison. 

8.  ApENnARi.\  ,  s.f.,  dépendance. 
.X.  et  .VIII.  mas  et  .xiir.  apendarias. 

Cartitlaire  de  Sitiixilanges. 
Dii-huit  haliilations  et  treize  dépendances. 

9.  Suspendue,  V.,  lat.  suspenjj^r.e ,  sii.s- 
pendre. 

Fig.  SuspENDET  la  constilutio  que  papa  Gre- 
gori  a  via  fâcha. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  199. 
Suspendit   la   couslilulion  ([ue  le  pape  Grcgoiie 
avait  laite. 
Part.  pas.  Qu'cl    malanle  sia  suspendut  en 

ayre. 

Trad.  d'Alhucasis,  loi.  67. 
<_)ue  le  malade  soit  suspendit  en  l'air. 
CAT.    Sttspcndrcr.    esp.    pokt.    Siispcndcr.    ir 
Sospcndcrc. 


(94  PEN 

lo.  SuspENsio,  i'.yi ,  lat.  susPENsio,  sus- 
pension. 

Cant  aytals  suspensios  passa  .xii.  bordos, 
iidonx  la  reputam  per  vicioza. 

Lejs  d'amors,  fol.  12.'). 
(^)uand  telle  suspension  passe  douze  vers,    alois 
uuus  la  répuions  pour  vicieuse. 
c.vT.  Siispensiô.  esp.  Suspension,  port.  Siispen- 
siio.  iT.  Suspensione,  sospeusione. 

I  i.  SuspENsiu ,  (idj,,  suspensif. 

Ponh  scspEN.siu. 
Pauza  susrKN.siv.\. 

Lejs  d'amors,  fol.  i/J^  et  17. 
Point  suspensif. 
Pose  suspensive. 
ESP.  PORT.  Siispensivo.  it.  Suspensivo,  sospensivo. 

1?..   SusPENSORi,  S.   m.,   lat.  suspensû- 

Kiuni ,  suspensoir, 

SusPENsoRi  dels  te.sticuls. 

Trad.  d'AlbuiasiSj  fol.  33. 

Suspensoir  des  testicules. 
ESP.  PORT.  Siispensorio. 

i3.  Perpendicular,  acIJ.,  lat.  perpen- 
uicular/j',  perpendiculaife,  vertical. 
Alcu  rach  es  perpendicui.ak.  et  drech. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  120. 
Aucun  rayon  est  perpendiculaire,  et  droit. 
Ela  es  nompnada  perpendicular. 

Trad.  d'Alhucasis,  loi.  23. 
Elle  est  nommée  perpendiculaire. 
C.VT.  E.sp.  PORT.  Perpendicular.  it.  Perpendi- 
colare. 

14.  PERPENDicuL.\RMEeiT,  adv.,  perpen- 
diculairement, verticalement. 

Es  cazent  linlia  perpendicularment  qnan 
fa  angles  drechtz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5. 
lîst  ligne    tombant   perpendiculairement   quaml 
elle  fait  angles  droits. 

CAT.  Perpendicularjnent.  esp.  port    Perpendi- 
cularmente .  it.  Perpendicolarmente. 

i5.   Pengar,  penjar  ,  v.,  pendre. 
Pengar  volon  En  Gni  e  sus  al  veu  levar. 
Pioman  de  Ficrabras,  v.  3o85. 
Veulent  pendre  et  lever  sus  au  vent  le  seigneur  Gui. 
Los  ns  PENJAVAN  pei'  los  pes. 

Perilhos  ,  Voy.  au  pur^.  de  S.  Patrice. 
I.cs  uns  pendaient  par  les  pieds. 


PEN 

Parc. pas.  Sia  tost  pengatz. 

Pioman  de  Fierubras ,  v.  J137. 
Qu'il  soit  tôt  pendu. 
CAT.  Penjar. 

iG.    PeNSAR,  PESSAR,  PE7.AR,  V.,  lat.   PEN- 

.SARe,  peser,  reconnaître  le  poids. 
En  uiezarar  o  en  pezak 
O  en  nombrar. 

Brei'.  d'atnor,  fol.  iiy. 
A  mesurer  ou  à  peser  ou  à  nomlirer. 
Cant  ha  dreg  pes  e  adrecba  raezura,  mais  que 
PEZA  falsaniens. 

^^.et  Vert.,  fol.  17. 
(^)uand  il  a  juste  poids  et  juste  mesure  ,  mais  qu'il 
pcse  laussement. 

—  Avoir  du  poids. 

Lo  ries  boius  si  ineravillet 
Delà  fueilla  que  tact  peset. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  riche  homme  s'émerveilla  touchant  la  feuille 
qui  laul  pesa. 

Dans  la  langue  latine ,  du  sens  pro- 
pre peser ,  reconnaître  le  poids ,  on 
passa  facilement  au  sens  figuré,  exa- 
miner, juger;  la  langue  romane  éten- 
dit l'acception  du  poids  phy.sique  à 
celle  du  j)oids  moral,  accablement, 
chagrin ,  souci. 

—  Moral.  Fâcher,  chagriner,  être  pé- 
nible, souffrir,  déplaire. 

Ren  que  us  plassa  no  m  peza. 
Ni  m  pot  res  plazer  que  u.s  pes. 

Un  troudadour  anonyme  :  Dona  sitôt. 
Rien  qui  vous  plaise  ne  me  déplaît ,  ii\ne\ic\il 
me  plaire  rien  qui  vous  déplaise. 
Domna ,  no  sal  si  us  plairia 
Qu'ie  us  vis,  o  si  us  pezaria. 

Berenger  de  PalasoL  :  Totz  temeros. 
Dame,  je  ne  sais  s'il    vous  plairait  que  je  vous 
visse,  ou  s'il  vous  déplairait. 

Pus  li  baron  son  îrat  e  lor  peza 
D'aquesfa  patz  qu'an  faita  ii  du!  rey. 
Bkrïrand  de  Eorn  :  Pus  li  Laron. 
Puisque  les  barons  sent  mécontents  et  (qu'il)  leur 
dcplail  toucliant  celle  paix  que  les  deux,   rois  ont 
laite. 
Sitbst.  Ane  no  y  fl  ad  bonie  son  pesar. 

1ÎAMBAUD  de  Vaql'EIRAS  :  Ilourat  maïques. 
()ni<iues  je  n'j'  causai  à  homme  son  ckai;riner. 


PEN 

—  Ponscr,  réfléchir,  songer. 

iV!  noit  ni  dia  no  fas  que  mal  pensa r>. 
Foeme  sur  Bocce. 
Fl  iniil  cl  jour  je  ne  fais  que  mal  penser. 
Ja  liom  no  pogra  fessa ii 
Ni  dir  ren  que  ns  fornos  a  dan. 

B.  DE  Ykntadol'k  :  Quant  l'ilo. 
.l.ini.iis  ou   ne  pourrait   penser  ni   Hire  rien   ipii 
nous  lournàt  »  dam. 

Vax  dnilz  frir'c  Ireniblar 
Ainors  e'is  mari'/,  pensar. 

AlMAR  DE  KocAricHA  :  Si  Amors. 
Amour   lait   frissonner  et  tremliler  les  amants  el 
lis  maris  rt'fléchir. 

()ii!  tant  i  pessv  qne  al  no  fara  ja. 

Poème  sur  hoèce. 
(lui  lant  V  pense  qu'il  ne  fera  jamais  autre  cliose. 
/.oc.  A  penas  pot  rEN.sAR  d'aiitra  cau/a. 
r.  et  Fert.,  fol.  4'- 
A  peine  il  peut  penser  d'autre  chose. 
Ara  .sai  ien  be 
Que  ges  de  mi  no  tessatz. 

B.  DE  Ventadour  :  Conortz. 
Maintenant  je  sais  hien  que  point  .î  moi  vous  ne 
fiensez. 

Qiian  ciig  PENSAR  en  aiitra  les. 

Arnaud  de  Maruell  :  J)ona  genser. 
Quand  je  crois  penser  à  autre  eliuse. 

Pensa...  d'esca valeur 

E  de  tôt  ton  arnes  layssar. 

Rnman  de  BlanJin  de  CornoutiilJes,  etc. 
Pense...  à  descendre  de  cheval  et  à  laisser  tout 
Ion  harnois. 

—  Croire,  avoir  la  persuasion. 

I'enset  penre  la  brasa  si  coin  usât  avia. 

r.  de  S.  Ilononit. 
Il  crut  prendre  la  hraise  ainsi  comme  il  avait  usi- 
(avait  coutume). 

Siibst.  Qu'alla  de  tôt  no  vea  lor  pessar. 
Poème  sur  Jio'cce. 
Qu'elle  du  tout  ne  voie  \euT  penser. 
Part. près.  Plus  es  pezans  e  plus  lost   vay  ;il 
fons. 

V.  et  Vert.,  M.^K^- 
Plus  il  est  pesant  et  plus  tôt  il  va  au  fond. 

r.lh  son  p'ns  pezak  que  pluni. 

PiEBKE  DE  LA  Ml'LA  :  Dels  joglars. 
Ils  sont  plus  pesants  que  plomh. 
Moral.     Per  la  mort  pezaw 
Del  bon  rei  prezan. 

BeuTRAND  DE  BoRN  :  Alon  rlian. 


PEN 


'l9;> 


l'ar  la  mort  iiflligeante  An  hon  roi  méritant. 
Qnoras  qn'ieu  fos  grieus  ni  pkzans. 

G.  Adhemar  :  S'ieu  conogiies. 
Combien  que  je  fusse  triste  et  souffrant- 
Parc.  pas.  Tan  caval  milsoudor 
li  tant  e.sterlis  pezatz 
Donelz  mon  cosin  Guion. 
I.K  DAl'PlilN  d'Ai'VERGNE  :  Heis  pus  vos. 
Tant  de  chevaux   milsoudors  et  tant  de  stcrlings 
pesés  vous  donnâtes  à  mon  cousiu  Guion. 

Aysso  es  la  balansa...  en  que  devon  esser 

PKSS  \I)\S. 

r.  et  l'en.,  fol.    MKÎ,  2'Ms. 
Ceci  est  la  balance...  dans  ([uoi  elles  doivent   être 

j>esées. 

Subst.  et  moral. 

Sol  que  ni  dures  aqnel  plazens  peksatz. 
Arnaud  de  Marukil  :  Aissi  cum  cel. 
Seulement  <|ue  me  durât  cette  agre'ahle  pensée. 
Prov.  Pero  d'un  fat  coraige 

No  s  pot  partir  us  ries  pessatz. 
GiFAUD  DE  BoRNEil.  :  JNo  pues  sofrir. 
Pourtant    d'un  cceur    fat   ne  se    peut   sortir    une 
nol)le  pensée. 

<:at.  esp,   port.    Pensar,  pesar.  it.  Pensarc  , 
pcsare. 

17.  Pens,  pes,  .<•.  m.,  lat.  pf,ns«>v,  poids, 
pesanteur. 

Llii  ruulio,  cant  so  feble,  no  podo  sufrir  lu 
tes  del  clan. 

Lu',  de  Sydrac ,  fol.  t)5. 
Les  relus  ,  quand  ils  sont  faihles  ,  ne  peuvent  sup- 
porter le  poids  de  l'enfant. 

A  gran  pes  recebon  ,  et  a  petit  pes  liuron  e 

vendon. 

F.  et  l'ert.,  fol.  17. 
A  grand  poids  ils  reçoivent,  et  à  petit  poids  ils 
livrent  et  vendent. 

—  Servant  à  déterminer   la  pesanteur 
des  objets. 

Apelani  pes  le  istrument  am  lo  qnal  pezam. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281. 
ISous  appelons  poids  l'iuslrunuiit  avec  lequel  nous 
pesons. 

Pus  que  tos  vczis  enganas 
Ab  fais  PES  ,  ab  falsas  canas. 

P.  Cardinal  :  Jlicsum  Crist. 
Puisque  les  voisins  tu  trompes  avec  faux  poids , 
avec  fausses  mesures. 

—  Pensée,  réfle.xion. 


19^ 


PEN 


Per  que  no  i  pot  mils  antres  pens  cabtT. 
FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Tant  m'abellis. 
C'est  pourquoi  n'y  peut  nulle  auUe pensée  contenir. 
Pens  d'amor,  c'aisel  ri;s  m'es  pus  cars. 
E.  CA.IRELS  :  Lo  rossinliols. 
Je  pense  d'amour,  vu  que  cette  pensée  m'est  plus 
«lière. 

Loc.     Que  las  laisse  a  lor  tes  anar. 
Que  mais  valra, 

Arnaud  de  Carcasses  :  Dins  un  verdier. 
Qu'ils   les  laissent  à   leur  pensée  aller,    vu  <[uc 
mieux  il  vaudra. 
ANC.  FR.      l,e  cliief  ai  vnit  et  estoué 

Du  duel  et  de  l'ire  ,  e  del  pens 
Dont  tôt  est  desvoie/,  mon  sens. 
Roman  du  Renart ,  t.  ]  I  ,  p.  2^3. 
(•AT.  Pes.  Esr.  PORT.  Peso.  it.  Peso. 

18.  Pensa,  pessa,  vv.zk  y  s.  f. ,  pensro  , 
idée. 

Ma    PENSA 

No  s  gensa . 
Senber,  al  vosire  pro. 

J.  EsTEVE  :  L'autr'ier. 
Ma   pensée   ne   se  pare   pas  ,   seigneur ,  à    votre 
profil. 

Si  no  so  sanas  tas  pessas, 
Obras  a  ton  dampnamen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Si  ne  sont  pures  tes  pensées,  tu  travailles  à  ta 
«iani nation . 
ANC.  CAT.  Pensa. 

ig.  Pensamen,  pes.samen,  s.  m. ,  jiensée, 
idée,  peine  5  tourment ,  souci,  hési- 
tation. 

Per  que  no  s  part  un  dia 
De  vos  mos  pensamens. 

Arnai!D  de  Marueil  :  Saljers. 
C'est  pourquoi  ne  se  départ  pas  un  jour  de  vous 
ma  pensée. 
Cavalliers,  datz  mi  cosselb  d'un  pessamen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Comp.inlic. 
Chevalier,     donnez-moi     conseil    toucluiiu    un 
pensée. 

Toit  m'avetz  rire 
E  donatz  pessamen. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dou<. 
Vous  m'avez  ôte'  le  rire  et  donné  souci- 
D'  nna  ren  sni  en  error, 
F.t  estan  en  pessamen. 

V>.  de  Ventadovr  :  Acossclalz  mi. 


PEN 

Touchant  une  chose  je  suis  eu  erreur,  et  je  de- 
meure en  hésitation. 

ANC.   FR. 

Nouvelle  amour  et  nouveau  pensement. 
Cl.  Marot,  t.  11,  p.  332. 
Et    monstioit    apparence    d'èslre    en    per- 
plexité àe  pensement. 

Amyot,  J'rad.  dePlutarque.  Morales,  t.  IV,  p.  26. 
CAT.  Pensament.  esp.  Pensamiento.  port.  it. 
Petisamento. 

10.   Pensazos,  s./.,   pensée,    propos, 
réflexion,  résolution,  tristesse. 
Trebails,  luallraitz,  cuidatz  ab  pensazos 
Ni  guerreyars  qii'ieu  fas,  no  m  desvia 
De  vos  amar. 

Rambald  d'Orange  :  SI  de  trobar. 
Tourment ,  peine  ,  pensée  avec  réflexion  ni  guer- 
royer que  je  fais  ,  ne  me  de'tourne  de  vous  aimer. 
it.  Pensagione. 

21.   Prnsansa,  pesansa  ,  s.f.,  pensé»-, 
souci,  peine,  chayrin. 
Tant  greu  pf.nsansa 

L'en  ven. 
T.  de  Guionet  et  de  Cadenet  :  Cadenet. 
Si  pénible  pensée  lui  en  vient. 
Tant  n'ai  de  pesansa. 
Que  tôt  m'en  desconort. 

B.  de  Ventadolr  :  Lanquan  vei. 
Tant  j'en  ai  de  chagrin  qu'entièrement  je  m'en 
décourage. 

ANC.  FR.  De  sa  mort  orent  grant  pesance 
Cil  de  Flandres  e  cil  de  France. 
Mnlt  fn  dolens  li  reis  de  France, 
Mnlt  ont  grant  duel  e  ç,Tant  pesance . 
Ptoman  de  Ptou ,  v.  15^34  et  8657. 
Nous  en  avons  moult  grant  pesance. 
Noui'.  l'ec.  defahl.  et  conl.  anc,  t.  H,  p.  i5i . 
Tant  m'avez  fait  duel  et  pesence. 

Pinman  du  Renart,  t.  111 ,  p.  24. 
IT.   Pcsanza. 

12.  Pensio  ,  S.  f.  ,  pension. 
La  PENsio  annual  a  nos  assignada. 
Tit.  de  la  maison  d'yfuvergne,  de  1482.  Justel  , 

p.  227. 
La  pension  annuelle  à  nous  assignée. 
CAT.  Pensio.   esp.  Pension,   port.  Pensào.  it. 
Pensione. 

"}'].   Pesaihe,  s.  ni.,  pesetir.  ^- 

Lo  sagramental  qnc  fan  los  pksairf.s. 


PEN 

Eu,  rtsAiRr. ,  jur  a  vos.  ; 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.    l\i  et  i\(i. 
-I.o  sermtnt  que  Ibiit  les  peseitrs. 
Moi ,  pe.teitr,  je  jfiro  à  vous. 
i:\.v.  Esi>.  roRT.  Pesador.  it.  Pesatore. 

■>\.   Pess.mviensa,  X.  f. ,   peine,  souci, 
inqiiiôtiide. 
Kn  m'en  don  pran  rp.ssvMENSA. 

P.  BiiKMON  Ric.\s  Nov.\s  :  I.o  ht-l. 
.le  m'en  donne  grande  inçiiictiide. 

i").    PeNSATGE  ,   PF.SSATGK,  .V.   lll.,  peUSt't'. 
Feing  ab  bels  dirz  son  tensatge. 

H.  Bhunet  :  Era  m  nafron. 
Feint  avec  belles  paroles  sa  pensée. 
Mantas  velz  al  en  pessatge.  ' 

RAIMOND  de  MlRAVAL  :  Qui  1)00». 

Maintes  fois  j'ai  en  pensée. 
ANC  FR.  Ce  m'est  avis,  selon  le  mien /7e«5flj^e. 
MosiK  ,  Diss.  sur  le  Roman  de  Roiicei>anx. 

26.   Pezantira,  s.f.,  pesanteur,  lour- 
deur, poids. 

Lo  îiabers  no  ve  mas  de  la  servela  e  del  sanc, 
jjer  lor  rtzASTCRA. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  g!^. 
Le  savoir  ne  vient  que  de  la  cervelle  et  du  sang  , 
par  leur  pesanteur. 

Fig,   F,l  maivatz  esperitz  Ihi  dona  i'EZA>"Tur".A. 
Liv.  de  Sjdrac,  fol.  89. 
Le  mauvais  esprit  lui  donne  pesanteur. 
ANC.  F.sp.  Pesadtira. 

'xq,  Pesset,  .y.  m.,  pensée. 
.Son  pies  de  feonia 
K  de  mais  pessf.tz. 
Gkrmonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es. 
Ils  sont  pleins  de   tromperie  el   de  mauvaises 
pensées. 

a8.  Pensa,  s.  f.,  pensée,  esprit,  cœwr. 

Ha  pietat  dedins  sa  pensa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  (ig. 
-A.  pitié'  dans  sa  pensée. 
\r.c..  CAT.  Pensa. 

■-»r).   Pezor,  s.  m.,  pesanteur. 

Per  sa  granda  pezor   rurapl'ayhre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Par  sa  grande  pwnn/eK/- rompt   l'arlire. 

—  Accablement. 

Fig.    F.l  PS  ser.s ,  ab  grau  freior, 
III. 


PEN 


497 


iMalijjnes  p  de  ^lau  pezor. 

lirev.  d'ainor,  fol.  29. 
11  est  sec  ,  avec  qrand   froid  ,  malin  el  de  grande 
pesanteur. 

^o.  Pf.zeros,  adj.y  pesant,  lent,  lotu<l. 
Kn  tôt  be  f.ii-  pe/.eros. 

Urci'.  (l'amnr,  (ni.  ^io. 
K  tiMit  liitn  r;iir<>  tent- 
ai.  Pknsu;,  penssiu,  pessiu  ,  adj.,  pen- 
sif, réfléchi,  triste,  rêveur,  inquiet. 
Li  b(in  fait  e'I  dig  agradiu 
Mi  fan  la  nueg  e'I  jorn  pknsiu. 

Arnald  de  MAr.Li'.ii.  :  Dona  genser. 
Les  hons  faits  et  les  paroles  agre'ables  me  font  la 
nuit  el  le  jour  pensif. 

Pessius  e  cossiro.s  mi  te 
La  belba  de  cui  mi  sovp. 

Peirols  :  Atressi  col. 
Pensif  cl  soucieux  me  tient  la  belle  de  qui  je  me 
souviei;s. 

Don  ,  per  que  m  torn  mon  plor  en  gaug , 
E  vau  PO  fai  res  rtN-^sivA  ? 

Ra.mcaud  d'Orange  :  Un  vers. 
Donc,  pourquoi  tourne'- je  mon  pleur  en  joie,  et 
vais-je  comme  fait  chose  inquiète? 
ANC.  FR.   A  cuer pensin ,  tristre  et  dolant. 

lioman  du  Henart,  t.  IV,  p.  igi. 
ANC.  CAr.   Pensiii.  it.  Pensivo. 

32.   Pensos  ,  adj.,  pensif,    triste,  sou- 
cieux. 

El  fo  mot  pensos  en  son  cor. 

Ilisl.  de  la  Bible  en  proi>.,  fol.  i5. 
Il  fut  moult  pensif  en  son  cœur. 
Âth'   comp.  Domua  ,  sai  en  Normandia  , 
.Sui  per  vos  la  nueit  e'I  dia 
A  rEN.st)s. 
Bertrand  de  Born  :  Cazuiz  sui. 
Dame,  ici  en  îi'ormandje,   je  suis  pour  vous  la 
.nuit  el  le  jour  en  souci. 
ANf;.  EST.  IT.  Pensoso. 

3'').  Pf.zaxsos  ,  ndj.,  triste,  malheureux  , 
chaijrin. 
Que  far.'ii  doncs.'  Sofrirai  przansos. 

Deldes  de  Prades  :  Ko  m  cugiei. 
Oue  ferai-je  donc?  Je  .';ouftVirai  malheureux. 
\.v(:.  FR.      lloi;  f'ii  od  le  duc  Piobert 

Pesancos  mult,  dont  .s'onor  nerf 
li.  DE  Sainte-Maure,  Chmn.  deNorm.,  fol.  iS^. 

3/(.  Pezuc,  vFzro,  ad/.,  pesant. 
6'3 


49^^ 


PEN 


K  'Is  ineuibres  rcïux  movo  si  en  jus. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  82. 
El  los  menihres  pesants  se  meuvent  en  Las. 
lîna   caiiza   greus    e    pkzug.v   s'inclina   e   s 
b.ivssa. 

Leys  il'amors,  fol.  C). 
V'ne  ilinsc  lourde  et  pesante  s'incline  et  se  Laisse. 

.'fj.     PONDF.ROS,     ndj,  ,     lat.    PONDKr.OS//i", 

Aigent...  no  es  tant  ponderos  ctim  atir. 

Elue,  de  las  prnpr. ,  loi.  i8'|. 
Arïpnl...  n'est  pas  si  pesant  comme  or. 
ANC.  (:\T.  Ponderos.  ksp.  port,  i  r.  l'onderoso. 

36.    PONDEROZITAT,   S.  f.,    Iftt.   PONDKROSl- 

TATt'w,  jiondérosité,  pesanteur. 
PoNi)EP,oziTAT  lie  cueyshas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  90. 
Ponderosité  de  cuisses. 
ESP.  Ponderosidad. 

'■\'] .  Apensar,  apessar  ,  V.,  penser,  ima- 
giner, rêver,  préoccuper. 
Apenseren  se  los  piinceps  dels  capelans. 
Frag.  de  la  trad.  de  la  Passion. 
Les  princes  des  prêtres  s'imaginèrent. 
Parc.  pas.  Ben  es  niorlz  qui  apensatz 
"Viu  ni  dezaventuros 
D' aisso  don  es  cobeitos. 

Elias  de  Barjols  :  Car  coniprei. 
Est  bien  mort  qui  vit   préoecupé  et  mallieureux 
de  ce  dont  il  est  désireux. 

Don  de  sciencia  fay  home  beu  apessat  e  beu 

entenden. 

V.  et  Vert.,  M.  l\\. 
Don  de  science  rend  liomme  Lien  pensant  et  Lien 
intelligent. 

Voyez  Gach. 

Sitbst.  M'en  sui  paitilz, 

De  mon  plus  adretz  apessatz. 

GlRAliD  de  BoRNElL  :  Era  quant  vci. 
Ji>  m'en  suis  séparé,  de  ma  plus  juste  pensée. 
AN.  .  i!î.  I£t  ^apensast  tout  à  loisir. 

Roman  de  la  Piose,  v.  <y'\.^'/- 
l'as  ne  i!apensoit  de  la  traison. 
Chr.  de  Fr.  liée,  des  Ilist.  de  Fr. ,  I.  III,  p.  i8.') 

.Sage  chevalier,  preus  et  apensé. 

JOINVILLE  ,  p.  tio. 
Sapes  testes  et  apensés. 

Roniiui  du  Renarl,   t-  IV,  p.  8t> 
iT.   Appenuuc. 


PEN 

')8.  Apessadamen  ,  adv.,  avec  rtl'flexion, 
avec  intention. 
Cant  boni  ditz  apessadamens  mal  de  Dien. 

r.  et  Fer  t.,  fol.  26 
(^>iiaiid  on  dit  avee  rèjlexion  du  mal  de  Dieu. 
Apessadamen 
Van  vcs  valor  len  , 
Per  que  prelz  dechai. 

GiRAL'D  DE  Bokneii.  :  Ja  m  vai. 
Ai'ec  réflexion  vont  vers  valeur  lentement,  c'esi 
pourquoi  mérite  décLoit. 

ANC.  FR.  Ou  apenséement  on  par  négligence. 
(•estes  de  Louis-le-Debon.  Rec.  des  Hist.  de  Fr. . 

t.  Vi,  p.  i55. 
ANC.  CAT.  Apensadament.  it.  Appensatamente . 

'îy.  Desapensadamen,   adi>.,  inconsidc- 
rément,  étonrdintent. 

O   fai    DESAPENSADAMEN. 

Lakfranc  CiGALA  :  Ges  non  es. 
Il  le  fait  étourdiment. 

/jo.  Compensas,  compessar,  v.,  lat.  co!\i- 
pensar^,  compenser. 
Per  aco  que  negnn  om  non  pot  compenser 
.ul  autre  aquo  que  el  non  li  den. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  34- 
Par  cela  que  nul  homme  ne  peut  compenser  à 
antre  ce  qu'il  ne  lui  doit  pas. 

Am  autres  comtes  o  metrem  , 
CoMPENSAN  al  mielh  qne  poyrem. 

Brei'.  d'aniorj  fol.  126. 
Avec  autres  comptes  nous  le  mettrons  ,  compen- 
sant au  mieux  que  nous  pourrons. 
CAT.  ESP.  roRT.  Compensar.  it.  Compensarr. 

\i.   CoMPENSADAMEN ,    adv. ,    avcc    ba- 
lance ,  mesure ,  harmonie. 
Es  hom... 

FalZ   COMPENSADAMEN. 

]Nat  de  Mons  :  Al  Lon  rey. 
L'homme  est...  fait  at'ec  harmonie. 

\-i..    COMPENSACIO,     .V.     f.,    lat.     COMPKN- 

SATio,  compensation. 
Del  antie  sera  fâcha  compensacios. 

'Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  loi.  3.'|. 
De  l'autre  sera  faite  compensation. 
CAT.  Compensaciô.  esp.    Coinpejisacion.  port. 
Compensacào .  it.  Coinpensazione. 

!^'^.   CoNTRAPF.ZAR ,  V.,  conlrcpcser,  ba- 
lancer. 


PEN 

Fig.  Tria  e  unuibra  e  pens^u  e  ct>N  riiAVt/.â    | 
e  repieu  lolz  sos  fa°z. 

'  F.  cl  Vert.,  fol.  53. 
Trie  et  calcule  et  iiiedilo  cl  balatue  el  icprcml 
toutes  ses  actions. 

t:\T.  ESP.  Contrapesar.  port.  Coiitrapezur.  it, 
Con  trappe  s  a  re . 

•  M-    COKTRAPES,  S.  II!.,    COUtlCpoIds. 
Si  la.s  peiras  non  ero  que  lor  dono  contra - 
TES  per  aiiiir  al  fons. 

J.U-.  de  Sydnic,  fol.   I  l(J. 
Si  n'elaieut  les  pierres  qui  leur  ilonucul  contre- 
poids pour  aller  au  fond. 

Prenon  lo  al  pes,  piefou  l'en  mar, 
Am  cosTRAPEs  d'  un  gian  anj^lar. 

A",  de  S.  Honorât. 
Le  prennent  par  le  pied  ,  le  jettent  dans  la  mer, 
avec  contrepoids  d'une  grande  pierre. 
Fig.  Lo  coNTRAPEs  de  la  carn  es  tan   pezan.s 
qne  tyra  a  se  lo  esperit ,  vuelha  o  no  vuelha. 

V.  et  Vert.,  fol.  loi. 
Le  contrepoids  de  la  chair  est  si  pesant  qu'il  tire 
à  soi  l'esprit,  veuille  ou  non  veuille. 
CAT.   Contrapes.  esp.  Contrapeso.  port.   Con- 
Crapezo.  it.  Contrappeso. 

4 5.  Pebpensar,  perpf.ssar,  V.,  penser, 
imaginer,  méditer,  réfléchir. 
Lo  lei  PEUPEssA  qne  poiria  far  ni  el  ni  sas 
gens. 
.Si  no  i  s  pot  tantost  perpessar,  el  deu  lerrae 
penre  de  respondre. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  5  et  lOÇ). 
Le  roi  réjléchit  à  ce  qu'il  pourrait  faire  et  lui  et 
ses  gens. 

S'il  n'y  peut  aussitôt  réjléchir,  il  doit  prendre 
terme  pour  re'pondre. 

Qaan  mi  perpens  ni  m'alblre 
Qni  soi ,  ni  de  quai  part  venh. 

AlMERI  DE  lÎELLINOY  :  Quan  mi. 
(^uand  je  pense  et  je  considère  qui  je  suis,  el  de 
(|uel  côté  je  viens. 

AN<:.  FR.  Jeo  piirpensoive  jurz  anciens...  tute 
jarn  purpensowent. 
ylnc.  trad.  du  Psaiit.j  Ms.  n"  i,  ps.  ^6  et  '^•J. 
E  piirpensoue  en  l«s  cumandeinenz. 

ylnc.  trad.  du  Pstiiit.  de  Corhic  ,  ps.  1 18. 
Il  pourpensa  les  façons  et  manières 
De  susciter  ses  sunldars  et  Lanières. 

J-  Marot,  t.  V,  p.  f|. 


PKN 


iy<) 


;'iG.    Fkkpensament,  s.  ///.  ,  uiéilitatidii  , 
volonté  réfléchie,  fciinc  ])r()pos. 
I'erpensament  de  pla/.er  .'il  Senlior. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Ferme  propos  de  plaire  au  Seit;neur. 

.'17.   Rkplnsar,  V.,  repenser,  réfléchir. 
Peiis  e  RnpENs,  e  pueis  sospîr. 

.•\HNAID  DE  Marueil  :  Dona  gensir. 
Je  peuio  et  repense,  et  puis  je  soupire. 
(■AT.  ESP.  lîepensar:  it.  Ripcnsare. 

/|8.  Recompensar  ,  t;.  ,  compenser,   ré- 
compenser. 

Terra  fertil ,  mas  no  leva  vl  ;  empero  totz 
les  autres  defalhimens  en  pastencs  et  metallis 

RECOMPENSA. 

Elue,  de  lus  propr. ,  loi.  iSi). 
Terre  fertile,  mais  ne  produit  pas  de  vin  ;  rijien- 
dant  elle  compense  tous  les  aulres  délauts  en   pùlu 
rages  el  métaux. 
{:at.  esp.  vort.  Recotnpensnr.  ir.  Jiicompensarc. 

4g.     Recompensatio  ,     recompensacio  , 

s./.,  récompense,  compensation. 

En  RECOMPENSATIO...  dels  servizis. 
Tit.  de  1275.  Btbl.  du  R..  Fonds  de  Fillei-ieit/e. 

Kn  récompense...  des  services. 

Per  escambiament,  et  en  recompensacio  et 
en  satisfazenient. 

Tit.  de  1270.  Àrch.  du  Roy.,  Toulouse,  J.  321. 

Pour  éclian^'e,  et  en  récompense  et  en  satisfacliou. 
CAT.  E^r.  PORT.  Recompensa,  it.  Ricompensa. 

JO.     DlSPENSAR,  niSPENSSAR,  DESPENSAR  , 

V.,  lat.  DisPENSARe,  dispenser. 

Aquell  poder  a  lo  S.  payre  apostoli  c  tût/, 
aquels  en  qne  c  a  cuy  ell  lo  vol  dispenssar. 

Elis  no  s'en  podon  retrayie  qne  no  sian 
obligatz  a  tener  castetat,  ni  lo  sant  payre  apo- 
stoli no  hi  despensar'ia. 

F.  et  Fert. ,  fol .  5  et  96. 

A  ce  pouvoir  le  saint  père  apostolique  et  tous 
ceux  en  qui  el  à  qui  il  le  veut  dispenser. 

Ils  ne  s'en  peuvent  soustraire  qu'ils  ne  soient 
oblinés  à  tenir  cliasteté ,  el  le  saint  père  apostolique 
n'y  dispenserait. 

—  Disposer. 

Se"on  que  dretz  estalilisclion  e  dispenson. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  5i . 
Suivant  que  droits  établissent  et  disposent. 
(AT.  ESP.  PORT,  Dispensar.  it.  Disperisarc. 


5oo 


PEN 


51.  DlSPENSATlO  ,     DISPENSATION ,    S.   f.  , 

lat.  DisPENSATiONsw,  dispens.ition . 
Si  doncs  ell  non  lo  nos  dona  per  dispensa 

TioN  de  sobirana  bontat. 

r.  et  Feit..  fol.  87. 
Si  donc  il  ne  nous  le  donne  par  dispensât  ion  à< 
souveraine  bonté. 

—  Dispense. 

Empacliero,   davas  lo   papa,  l'avau  (iieli.i 

D(,sPENSATIO. 

Cat.  (tels  npost.  de  llomn ,  fol.  '.87. 
Enipêclièreut,  devant  le  pape,  l'avanldite  dispense- 
<:\T.    Dispensaciô.    est.   Vispensacion.    roKi. 
Dispensaçào.  it.  Dhpensazioue . 

52.  DisPENSATiu  ,  «r/y.,  dispeiisatif,  pro- 
pi'e  à  dispenser. 

Ma...  de  totas  obras  dispensativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  (^S. 
Main...  de  toutes  œuvres  dispensative. 
tsp.  Dispensativo. 

53.  DeSPESSAIRE,  DESPENSADOR  ,  DISPEN- 

SADOR  ,  S.  m.,  lat.  DISPENSATOR,  dis- 
pensateur. 
Di.sPENSADORS  dels  iTiiiiisties  de  Deii. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  5^. 
Dispensaleurs  des  ministres  de  Dieu. 

—  Économe,  intendant,  dépensier. 

Cel  es  bcs  despessaire  que  le  non  reten  a 

son  obs. 

J'rad.  de  Bcde,  fol.  ^o. 

Celui-là  est  bon  dépensier  ijui  rien  ne  retient  à 
son  profit. 

Del  DESPENSADOR  d' Ero. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Lfc ,  cl,.  8. 
De  l'intendant  d'He'rode. 
ANC.  FB.  Ne   les   faire   nue  dispensateurs   des 
biens. 

Trad.  de  S.  Bernard.  Montiaicon  ,  Bib.  liili. 
Ms.  ,  fol.  i388. 
cat.  esp.  port.  Dispensador.  ir.  Dispensatore 

b!\.  DiSPENSAYRITZ  ,    S.f.,   lat.   DISPENSA- 

rRix ,  dispensatrice  ,  dépensière. 

Dels  sieus  diners  es  DI.sPE^sAVRITz. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi .  7  i . 
Des  siens  deniers  elle  est  dépensière. 
IT.  Dispensatrice. 

55.   Despendre,  v.,  dépenser. 


PEN 

AdoiiCb  veirem  aur  et  argen  destemike. 
Bertrand  de  Iîorn  ;  Ar  vcn  la. 
Alors  nous  verrons  or  et  argent  dt-penser 
Fig.  Don  te  per  despekdke 

Vin  dels  .seus  dons,  e  seras  ries  del  luendre. 
Tlacas  :  Peyrols. 
(Qu'elle  ie  donne  pour  dépenser  un  de  ses  dons,  et 
tu  seras  riche  du  moindre. 
Fig.  l)i:srENDRAr  mou  sen  e  mou  saber 
A  vos  gen  servir  a  jornal. 
Galbert,  moine  de  Puicsbot  :  S' icu  anc. 
Je  dépenserai  mon  sens  et  mon  savoir  à  vous  ser- 
vir bien  à  journée. 

l.oc.prov-  Leu  despen  qni  de  len  gnazan. 
G.  Faidit  :  Manias  sazos. 
Facilement  dépense  qui  avec  facilité  gagne. 
Part. prés.     Gobes,  mal  despendens. 

P.  Vidal  :  Gcs  pcl. 
.\vide,  dépensant  mal. 
ANC.  FR.  Que  il  n'avoit  mes  que  despendre. 
Noni>.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  I  ,  p.  Jzo. 
E  thevalers  preiiz  é  vaillanz, 
Larges,  curleis  e  despendanz. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  ;i70. 
N'ot  que  douer  ne  que  despendre. 

Roman  du  Renart ,  t.  I ,  p.  29. 
Quelquefois  l'on  espargne  afin  de  mieux  des- 
pendre. 

Rémi  Belleau  ,  t.  I ,  foi.  3o. 
€AT.    Despendrer.   esp.   poi-.t.    Despcnder.    rr. 
Dispendere. 

jfj.    Despendeire,    .V.    /;/. ,    dépensier, 
prodigue. 

Crans  DEspENDEinEs  e  testart. 

Brev.  d'amor,  fol.  .')j. 
Grand  dépensier  et  ti'tu. 
ESP.  PORT.  Despendedor.  it.  Dispenditorr. 

I  57.  Despensar,  V.,  dépenser, 

E'I  deu  del  sieu  despensar. 

Bertrand  de  Born  :  Moul  mi  plai. 
Et  il  doit  dépenser  du  sien. 

—  Penser,  réfléchir. 

Comeiisel  a  despensar  en  las  gratis  iii;fle/as. 

^Ijr.  de  l'y!,  et  du  N.-T.,  loi.  3. 
Tl  commença  à  penser  an\  grandes  mcclianrelés. 

ANC.  ESP.  Despesar. 

58.   Despes,  despens,  .v.  m.,  dépense, 
coût. 

Per  los  DESPENX  de  .11.  ro.ssins. 
Tit.  de  i/jaS.  llist.  de  Nîmes,  t.  Hl,  pr.,  1  .  2z'> 
Pour  les  coiits  de  deux  roussins 


PEN 

y/</*'.  comp.  \\  veston  mal,  e  iiiaiijon  a  utsrES. 
P.  Cardinal  :  A  lotas  paru.. 
Ils  se  volissenl  mal,  et  mangent  à  dépense. 
ANC.  CAT.  Despes. 

fjy.   Dksi'Ens.v,  kkspkssa,  s./.,  dépense. 
Supporton  grans  destensas. 

Statuts  de  Proi'ence.  Julikn  ,  t.  I,  p.  'Mio. 
Supportent  grandes  dépenses. 
Dell  redre  compte  a  son  seiihor  de  l■eccpta^ 
e  de  DEsPEssA.-;. 

r.el  Fert.,M.68. 
Doit  rendre  compte  à  son  seigneur  de  recettes  et 
de  dépenses. 

ANC.  CAT.  ANC.     Esp.    DCSpCSa.    TORT.    DcspCSa  , 

despeza.  n.  Dispensa. 

60.  Despens.vmen,  ,v.  m.,  (lcj)eiise. 
Poiria  comtar  d'  un  rei  lotz  sos  despensamens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  pourrais  compter  d'un  roi  toutes  ses  dépenses. 
iT.  Dispensamenta. 

(il.  Despecier,  uespessier,  iiespenser  , 
s.  m.,  dépensier,  intendant. 
Non  dara  qnatre  pas  sos  despecter. 

Roman  de  Gérard  de  liossi/lnn  ,  loi.  21. 
Ke  donnera  [jas  quatre  pains  son  dépensier. 

—  Apothicaire,  droguiste. 

Be  sera  bos  lo  metge,  e  ricx  lo  despessiers, 

Si  saj)  donar  metzitia. 

JzAnN  :  Dlguas  me  tu. 
Bien  sera  l)on  le  me'decin  ,  et  riche  ie  droguiste, 
s'il  sait  donner  médecine. 

—  Jdj.  Dépensier,  dissipateur. 

Cest  nos  fai  envios,  pe-spensers  e  metentz. 
PiEBiiE  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Celui-là  nous  fait  envieux,  dépensiers  et  j>rodigucs. 
AWC.    CAT.    Despensier,    despenser,    dispenser. 
ESP.   Despensero.    port.    Despenseiro.    it. 
Dispensiere. 

62.  EsPENSAR ,  V.,  lat.   EXPONS.vRc,  dé- 
penser. 

Gardet  si  d'  espensar 
Per  far  j)lus  avinen  don, 

B.  ZoRGi  :  S' ieu  IroLcs. 
Se  garda  de  dépenser  ^our  faire  plus  avenant  don. 

PENSAR,  V.,  panser,  soigner. 

Lo  dit  capitani  Ramon  de  Ternies...   strec- 
lamen  gardar  e  pensar. 
Per  los  far  femsar. 

Chronique  des  yllbif^cuiSj  col.  29  cl  ji). 


PKR  30  1 

Ledit  capitaine  Baimoiid  de  Thermes..,  étroite- 
ment garder  et  soigner. 

Pour  les  faire  panser. 
ESP.  roax.  Pensar. 

PEISTECOSTA,  Penthacosta,   Panhe- 
cosTK,  S./.,  lat.  Pi.NTEcosTK,  Pente- 
côte. 
La  vigilia  de  Pentecosta. 

Petit  Thnlanuis  de  Montpellier,  p.  i5i. 
La  veille  de  Pentecôte. 

Penthacosta...  es  le  .1..  dia  après  Pasca. 
Elîic.  de  las  propr.,  fol.  I7,g. 
Pentecôte...  est  le  cinquantième  jour  après  Pâques. 
La  vigilia  de  Pandecoste. 

F.  de  S.  Honorât. 
La  veille  de  Pentecôte. 

CAT.  ESP.  Pentecostes.  port.  Pentecostes,  Pcii- 
cecosie.  it,  Penticosta,  Pentecoste. 

PEPIDA,  s.f.,  lat.  piT«iTA ,  pépie. 
Pepida  es  un  mal  que  nais 
Kn  la  lenga. 
Contra  mal  de  pep;da. 

Deidis  de  Pbades  ,  yluz.  cass. 
Pépie  est  un  mal  qui  naît  à  la  langue. 
Contre  mal  de  pépie. 
v.\T.   Pepida.    em'.    Pépita,    port.   Pevidc.  it. 
Pipi  ta. 

2.   Pepidos,  adj. ,  (jtii  a  la  pépie,  avant 
la  pépie. 

Si  vostr'auzel  es  pKfinos. 

Deudes  de  I'rades  ,  yiuz.  cass. 
Si  votre  oiseau  est  iijant  la  pépie. 
ESP.  Pepitoso,  port.  Pevidoso. 

PER,  prép.,  lat.  per,  par. 

La  vofz  auzida  per  saint  JoLan  Baplisla. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5. 
La  voix  ouïe /)(•(;•  saint  Jean-Baptiste. 
Per  forsa  d'ohransa 
Del  Senbor  pietados. 

Gf  ILLALME  DE  Sa  INT-DlDlER  :    .\issi  CUni. 

Par  force  d'ceuvre  du  Seigneur  mise'ricordieux  . 

Cette  préposition  servit  à  indirpicr 
ou  à  caractériser,  pins  ou  moins  ex- 
pressément, divers  rapports,  tels  (|uc  : 

I .  Cause. 

Om  PER  veltat  non  a  io  pel  cbaiiiit. 

Poème  sur  Bocce. 
lloninu'  par  vieillisse  n'a  pas  le  poil  Liane. 


502  pp:r 

Lhuna...  esdeve  escura  pf.k  la  terra  que  Ihi 
enomhra  la  resplandor  del  solelb. 

Liv.  de  Sydrac  ,  loi.  52. 

La  lune...  devient  obscure  par  la  terre  qui  lui 
dérobe  la  splendeur  du  soleil. 

'X.  Motif. 

Per  grant  eveia  de  lui  volg  far  fello. 
Fez  un  bren  faire  i-ek  gran  decepcio. 
Poème  sur  Ba'cce. 
Par  '^raui^e  envie  de  lui  voulut  faire  félon  ,  fil  un 
bref  faire  par  grande  tromperie. 

Be  m  dei  far  bona  chanso, 
Sivals  TER  recouoissensa. 

P.  Vidal  :  Pus  tornalz. 
Bien  je  dois  faire  bonne  chanson  ,  du  moins  pur 
reconnaissance. 

3.  Moyen. 

Proar  per  son  cors  la  ignossencia. 

Arbre  de  BalaUins,  fol.  229. 
Prouver  par  son  corps  l'innocence. 
Si  non  o  fai  per  aital  covinen. 

T.  DL'  COMTE  DE  PfiOVENCE  ET  d'ARNAUD  :  AmicS. 

S'il  ne  le  fait  pas  par  telle  convenance. 

4.  Personnalité,  appartenance. 
Per  son  nom  el  lo  nomnel. 

Trnd.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Par  son  nom  il  le  nomma. 

Si  m  volgui  saber  sos  afars 
Per  mi  raeteas  ,  et  el  me  dis. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Ainsi  je  voulus  savoir  ses  affaires  ^nr moi-même, 
et  il  me  dit. 

5.  Attribution,  indication. 
Coma  volp  per  ypocrizia. 

F.  et  Vert.,  fol.  59. 
Comme  renard  par  hypocrisie. 
El  dih  que  el  era  cresiias,  e  no  dévia  jurar 
PER  dieus  fais. 

Cat.  dels  apost.  de  lîorna,  fol.  22. 
11  dit  qu'il  était  chrétien ,  et  ne  devait  jurer  par 
■  dieux  faux. 

6.  Agent,  instrument. 

Cantar,  ensanta  Gleiza,rERponhsepER  accenz. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Chanter,  en  sainte  Eglise,  par  points  et /jar  accents. 
Libre  csorig  per  la  sua  man. 

y.  de  Giraud  liif/iiicr. 
Livre  écrit  par  la  sienne  main. 

7.  Manière,  état. 


PER 

Per  pe.s  e  per  mas  clavelar. 

Passio  de  Man.i. 
Par  pieds  et  par  mains  clouer. 
Zeferi,  per  natio,  de  Roma. 

Cal.  dels  apost,  de  Roma,  fol.  21. 
Zcpliirin  ,  par  nation  ,  de  Rome. 

8.-  Localité,  circonstance  de  lieu. 
M' anava  sol  ter  un  pradelh. 

Guillaume  d'A^tfoll  :  L'auir'ier. 
J'allais  seul  par  un  petit  pré. 
Qant  s'en  vénia  per  lo  Uoine,  en  una  barca. 

V.  de  G.  de  Baux  ,  prince  d'Orange. 
()uand  il  s'en  venait  parle  Rhône,  en  une  barque. 

9.  Époque,  circonstance  de  temps. 

Per  un  dimar  mati. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel. 
Par  un  mardi  matin. 

Per  calor  o  per  gel. 

B.  ZoRGl  :  Aissi  com  lo. 
Par  chaleur  ou  par  gelée. 

10.  Ordre,  rang. 

Lo  temps  vai  e  ven  e  vira 

Per  jorns  e  per  mes  et  per  ans. 

B.  de  Ventadour  :  Lo  temps  vai. 
Le  temps  va  et  vient  et  tourne  par  jours  el  pat- 
mois  et  par  ans. 

Per  un  o  per  dos  o  per  très. 

Rambaud  de  Vaqueibas  :  Ja  hom  près. 
Par  un  ou  par  deus  ou  par  trois. 

1 1 .  Distance, 

Mercuri...  serala  que  luche  ab   lo  solelb... 
nulb  temps  es  plus  lonb  d'el  que  per  .xxx. 

gras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Il5. 
Mercure...  semble  qu'il  lutte  avec  le  soleil...  nul 
temps  il  n'est  plus  loin  de  lui  que  par  trente  degrés. 

Cette  préposition  avait  le  sens  exact 
ou  approximatif  d'autres  prépositions, 
dont  les  principales  sont  : 

I.  A. 

La  flam'esconduda 
Es  greu  per  amortir. 
P.  d'Auvergne  ou  Peybols  :  Pois  de  mon. 
La  flamme  cachée  est  difficile  à  éteindre. 
Las  unas  metia  per  terra,  las  autras  ran- 
sonava. 

Chronique  des  Albigeois,  p.  65. 
Les  unes  il  mettait  à  terre,  les  autres  il  rançonnait. 
CAT.  Que  la  li  farien/jc;-  mlllor  mercat. 

Consolai  de  la  inar,  cap.  VllL 


PEU 

Ksp.  Eslos  nianilan  las  ruas,  yacen  per-  los  poi- 
tales. 

Poerna  de  Àlcxiindrci,  cop«  2185. 
iT.  Fa'conoscinto  da  un  ,  che  mi  prese 

Vei-  lo  lerabo  ,  e  giido  :  Qnal  maraviglia! 
Dante  ,  Inf.,  c.  i5. 
i..   Avec. 

Qui  TEK  l)Ona  inteiicio  chanta  los  psalmes. 

Trad.  de  lH'de,  fol.  ?.6. 
Qui  avec  bonne  intention  clianle  les  psaumes.  | 

Non  o  fi  lER  volantat  de  vos  a  mai-  i-kr  amor.  1 
F.  de  G.  Faidit.  | 

Je   ne  le  fis  pas  avec  volonlé  de  vous  aimer  avec 
amour.  I 

A\n.    FR.   De  rappoiier  en   jugement  lettre!-! 
(^e^^hevius...  per   lesquelles    on    asoupoit 
vendaige. 
Coût,  de  Saint-Dizier.  Arch.  du  l'ioy.,  K.  i  l5j. 

c.\T.  Mon  ull  no  m  desmentrâ 

Car,  pcr  gran  dol ,  moites  veus  ne  plorâ. 
Av.SlAS  MaRCH  :  Yo  m  recort. 

ESP. 

Per  agna  nenper  fuego  non  seiien  desatados. 

Puema  de  Âlexandro ,  top.  1958. 
iT.  La  colpa  che  rinibecca, 

Perdritta  oppcsitioa  alcan  peccato. 
Dante  ,  Purg.,  c.  22. 

?i  .    A    CAUSK  DE. 

Al)  pauc  ien  d'  amar  no  m  recre 
Per  enueg  dels  lauzenjadors. 

FOLQL'ET  DK  MARSEILLE  :  Al)  paUC. 

l'eu  s'en  faut  que  d'aimer  je  ne  ine  lasse  à  cause 
de  l'ennui  des  nie'disanls. 

l'Ea  vos,  belha  ,  dous' amia  , 
Trag  nueg  e  joru  greu  raarlire. 

Al.GIER    :    Per  vos. 
À  cause  de  vous,  belle,  douce  amie,  je  traîne 
nuit  et  jour  grief  martyre. 

CAT.  Per  gran  niesquinessa  dels  homens  po- 
bres  e  per  lo  gemech  dels  fretinoses  ara 
luostrare  mon  poder. 

Trad.  des  Ps.  en  lang.  cat. ,  ps.  1 1 . 
r-sr.  Per  algun  achaque  que  perder  podriedes. 

Poema  de  jdlexandro,  cop.  2123. 
iT.       Di  queirhnmile  Italia  fia  salute 
Per  cui  mori  la  vergine  Caniilla. 

Dante  ,  Inf.,  c.  i. 

/, .  Après. 

Lendema'N  Eimeric  mandet   cer   la  dona  , 
«•  la  dona  venc. 

/".  d'/limeri  de  Peuuiliiin. 


PER 


5o3 


l.c  iiMideniain    le  seigneur  Aimeri   manda  après 
y  fit  venir)  la  dame  ,  et  la  dame  vint. 

Na  IVlaria  mandet  i-er  una  dona   que  avia 
Duin  ma  doua  Aiidiart. 

A',  de  G.  Faidit. 
La  d;in)e  Marie  manda  après  (fil  venir)  une  dame 
(|iii  avait  nom  madame  Audiart. 
iT.  Aiidar^er  lui  cercando. 

Jacoi'one  da  Todi  ,  lib.  III,  od.  17. 

5.  D'après,  selon,  suivant. 

Del  vostre  rei  mi  playria  d'Arago 
Que,  TER  son  sen  ,  disses  d'oc  o  de  no. 
Aimeri  de  Bellinoy  :  Meraveill  me. 
De  voire  roi  d'Aragon  me  plairait  que,  d'après 
son  sens  ,  il  dit  de  oui  ou  de  non. 

Per  gramatica  ,  sai  parlar  latinamens. 

Pierre  de  ConsfAc  :  El  nom  de. 
Selon  grammaire  ,  je  sais  parler  en  lalin. 
Per  cal  orde,  et  en  cal  raauievra,  e  a  cal  (i 
o  deu  adordenar. 

F.  et  Fert.,  fol.  5ç). 
Suivant  quel  ordre,  et  en  quelle  manière,  et  à 
(|uelle  fin  le  doit  disposer. 

ANC.  FR.  Pristrent  messages /;<"/•  le  conseil  l'eni- 
pereor. 

V1LLEHABD0UIN ,  p.  73. 
CAT.     Tôt  amador  ama  per  son  semblant. 
AusiAS  Marcu  :  Ja  tots  raos. 

ESP. 

Non  cunto  yo  aii  vida  por  annos  non  por  dias 
Mas  per  bonas  faciendas. 

Poema  de  jdlexandro,  cop.  212^. 
IT.  Corne  troviamo  scritte 

Per  ordine  contate. 
Jacopone  da  Toiii ,  lil).  III ,  od.  23. 

G.  Dans  ,  en. 

Vos  eratz  per  las  corlz  onratz. 

T.  DU  maître  et  de  frère  Barte  :  Fraire. 
Vous  e'iiez  honoré  dans  les  cours. 
Deos  no  vol   pas  qoe  l'amem  solamen  per 
])araalas,  mas  en  faitz. 

Trad.deBède.M.  23. 
Dieu  ne  veut  pas  que  nous  l'aimions  seulement 
en  paroles  ,  mais  en  faits. 

CAT.  Qoe  s'ia  per  tota  la  nau  o  per  lot  lo  linv 
espcs. 

Consolât  de  la  mar,  cap.  VUl. 
I.-.P.    Prr  alguna  manera  me  podria  gnardar. 

Poema  de  Âle.vandro  ,  cop.  ?3.i8. 
i  r.      K  ecco  ver-.')  noi  venir /)er  uave 


00  4 


PER 


Ua  vecchio  bianco,  per  antico  pv\o. 
Dante  ,  In/.,  c.  i. 

7.  De. 

Per  qnal  maueira  son  pre/.at 

Aital.s  bornes. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
De  quelle  manière  sont  prisés  tels  hommes. 
Fo  aiuatz  entre  sos  vezins  e  ver  las  doninas 

il'Albiges. 

r.  d'Albert  Caille. 

l'ut  aimé  entre  ses  voisins  et  des  dames  d'Albigeois. 

ANC.  FR.  Se  nesoit/?erla  volenté  des  eschevins. 

Coût,  de  Saint-Dizier.  Ârch.  du  Roj.,  K.  i  l.'iô. 

<:at.  Tu  bas  hagnda  \ahoi- per  boca  dels  enfants. 

Trad.  des  Ps.  en  lang.  cat. ,  ps.  8. 
Ksp.  Pej-  qnal  logar  série  mas  rafez  la  entrada. 

Poeina  de  jélexandro,  top.  2,i!\1. 
iT.  Il  quai  si  dole 

Con  noi  per-  poco. 

Dante,  Inf.,  c.  16. 

8.  MOYEMVANT ,  AU  MOYEN  DE  ,  PAR  LE 
MOYEN  DE. 

Per  son  joi  pot  niahtutz  sanar, 
F.  PER  sa  ira  sas  morir. 

Le  comte  pe  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Par  le  moyen  de  sa  joie  malade  peut  guérir,  el 
par  le  moyen  de  sa  tristesse  ,  sain  mourir. 

Per  los  prccs  deKs  bos  bornes  de  religio  e 

rtR  lo  conseill  dels  siens  baros,  si  fetz  la  patz. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Moyennant  les  prières  des  bons  hommes  de  reli- 

sion  et  moyennant  le  conseil  des  siens  barons  ,  se  fil 

].n  ptÙ!;. 

A.vc.  FR.  De  .si  grant  essil  fuient  toriié  à  si 
grant  altesce  per  Dieu  avant,  et  per  les  pè- 
lerins après. 

ViLLEHARDOL'IN  ,  p.  ^5. 

pat.     a  L)  péril  se  gu'i a  per  son  y>eiiy. 

Ausias  March  :  Axi  com  cell. 
EST.  Per  .su  poder  corrompe  todel  mercadal. 

Poemu  de  yJlexandro,  cop.  2308. 
l'oRT.  Afinado  todo /ler  o  alinador. 

Eluc,  I.  I.  Doc.  de  Torre  de  Moncort'o,  i^oj 
iT.  Questo  mio  signor  uii  disse 

Parole /?<??•  le  qnali  io  mi  |iensai 
Cbe  quai  voi  siete ,  tal  gente  veiiisse. 
Dante,  Inf.,  c.  i(i. 

<).   Parmi. 

Si  TER  lo  mon  fo  bos  acordamens. 

R.  Gaucelm  :  Al>  s>rans. 
Si  parmi  le  monde  il  fût  (  y  avait)  bon  accord. 


PER 

Fo  grans  dolors...  ter  totas  las  bonas  gens. 
l^.  de  Folguet  de  Blarseilte. 
Fut  grande  douleur...  parmi  toutes  les  bonnes  gens. 

ANC.  FR.  Comença  à  paier  ravt)îr  que  il  devoit 
à  cels  de  l'ost,  et  il  le  départirent /jer  l'est. 

VlLLEHABDOUlN  ,  p.  76. 

CAT.  Per  menor  mon  l'boin^er  totsse  nomena. 
AusiAS  March  ;  Cobrir  no  puch. 

ESI'. 

Per  la  unesle  de  los  Griegos  gran  eral  dolor. 
Poema  de  /llexandro,  cop.  iSâQ. 
iT.     Lascian' andar  ^er  li  tuoi  sette  regni. 
Dante  .  Purg.,  c.  i. 

!0.  Pendant. 

Pueis  m'  assis 
A  cavar  del  argent  per  ties  ans. 

Raimond  d'.\vignon  :  Sirvens  suv. 
Puis  je   me   fi.Kai  à  graver  vie  l'argent  pendant 
trois  ans. 

Tola  Tiostra  vida  dures  per  .1.  petit  raoïnen. 

V.  el  Ferl.,  iol.  27. 
Que  toute  notre  vie  durât  pendant  un  petit  mo- 
ment. 

ANC.  FR    Tant  chevancba  Joffroi...^er  ses  jor- 
nées. 

ViLLEUARDOUIN  ,  p.    l3. 

Cat.   Si  com  aquell  qui  s'  nrm'a  vicis  dona 

Per  nn  grand  temps  en  habit  aqnell  gira. 
At'siAs  March  :  Malament  via. 
it.  a  ciascun  per  un  giorno  s'attribuisca   il 
peso  e  l'onoi'e. 

BoccACClo  ,  Introd.,  .'io. 

I  I.    A  TRAVERS. 
Vengut  d'  F.nglaterra  al>  pelilz  nompanhos  , 
E  trespasset  ter  Fransa,   per  motz  locs  pe- 
rilbos. 

GlILLAUME   DE  TUDELA. 
Venu  d'Angleterre  avec  peu  de  compagnons  ,   ri 
il  outrepassa  à  travers  France,   A  travers  de  nom- 
breux  lieux  périlku.\. 

Si  com,  ses  fracbura  faire, 
Vai  e  ven  rais,  qiian  solelha, 
Per  la  fenestra  vezina. 

P.  DE  Corbiac  :  Dona  del. 
Ainsi  comme,  sans  fracture  faire,  le  rayon  ,  ipiand 
il  fait  soleil  ,  va  et  vient  par  la  fenêtre  voisine. 
ANC.  FR.  Perla  poterne  .s'en  ist  de  maintenant. 

Romande  Gérard  de  Fienne,  v.  ^33. 
CAT.  Car  per  ]os  camps  fora  n'estan. 

Trad.  cnt.  dels  nus  .cass. 


PER 

K->i'.    Todos  te  segremos/jer  lierra  i: per  luar. 

Poema  de  Àlexandro,  cop.  2l3l. 
iT.   Che  corrono  a  Yerona'l  drappo  verdt; 
Per  la  campai;  il  a, 

Dantk  ,  Inf-,  c.  iS. 

12.  Sur. 

Corre  a  caval  ter  glat/,. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Moul  m'ciiufin. 
Courir  à  cheval  sur  la  glaCL'. 
Lo  ferit  d'niia  espaza  per  la  testa. 

V.  d'Aimeri  de  Pe^uilitin. 
Le  fi-appa  d'une  épe'e  sur  la  télé. 
ANC.  FR.  Ensi  fu  la  fin  del  conseil  que  H  Véni- 
sien  assanroient />er  mer. 

VlLLEHARDOUlN  ,   p.  6?,. 

<:\T.        E  batet.s  lo  iiiolt  azallct 

l'er  lo  pils  ab  un  verguautet. 

Trad.  cat.  dels  Auz.  cass. 
ESP.  Metioronsc  à  nados  per  las  ondus  iradas. 

Poema  de  Alexandro  ,  cup.  i8^  i . 
iT.     Com'è'l  cane  ch' è  entrato 
Per  les  tracée  -volpolini. 

Jacopone  da  ToDi,  lil).  I ,  sai.  i3 
l.oc.     S'icn  la  pogues  tener, 

Per  Crist  !  ben  feira  feunia. 

B.  DE  VeNT-VDOlR  :  Tuit  sels  que. 
.Si  je  la  pouvais  tenir,  par  Olirist .'  liien  je  ferais 
félonie. 

l'ER  Dieu,  Gai,  mais  aiueria 
Conquerre  prez  et  valor 
Que  nuill'autra  manentia. 

Le  comte  de  Tolloi:se  :  Per  Dieu. 
Par  Dieu  ,  Gui,  davantage  j'aimerais  conquérir 
nicrile  et  valeur  que  nulle  autre  richesse. 
Per  forsa  o  per  agradatge. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Atressl  rum. 
Par  force  ou  par  gre'. 

Per  gap  o  pePv  raenassa. 

Cadenet  :  S'anc  fui  helha. 
Par  raillerie  ou  par  menace. 
Cant  hom  per  gota  sauc  l'en  Irai. 

Deides  de  Prades  ,  yJuz.  cass. 
Quand  on  lui  en  lire  du  sang  par  goutte  (gpullc 
à  goutte  ). 

N  Henric,  coms   de  Rodes,  per   gracia  de 

Dieu. 

V.  de  Henri ,  comte  de  Rliodez. 
Seigneur  Henri,  comte  de  Bliodcz  ,  par  la  grâce 
de  Dieu . 

,Tar,  PER  lieys  oui  tenc  al  cor  pus  car. 
Qu'on  plus  fort  l'ani  la  cog  petit  ainar. 
.VlMERl  de  Bl.LLINOY  :  Nulh'-  hoin. 


PER  5or. 

.le  jure  ,  par  loUe  que  je  tiens  plus  ciicr  au  cu-ur, 
qu'où  plus  fort  je  l'aime  je  la  pense  peu  aimer. 
Saliideron  me  francamen  , 
Per  sant  Launart. 
Le  comte  de  Poitieus  :  Kn  Alvernho. 
Me  saluèrent  franclienieul  ,  /^«f"  saint  fyconard. 
Helhs  amies,  torualz  , 
l'tR  merce,  vas  me,  de  cors! 
Ai.roNSE,  roi  d'.\ragoN  :  Per  manias  guizas. 
Bel  ann  ,   retournez,  par  merci  ,   vers  nioi ,  à  la 
course  .' 

Per  plan  e  per  poig. 

T.  DE  FOLQUET  ET  DE  PoRClER  :  Porcicr. 
i>((;- plaine  et  par  montagne  (en  tout  lieu). 
ÎVo'l  voila  creire  per  sagramen  ni  per  esdich 
que  li  fezes. 

y.  de  Bertrand  de  Dorn. 
Ne  le  voulait  croire  par  serment   ni  par  dédit 
([u'il  lui  fit. 

Quecx  la  lauza  ter  se. 

P.  RoGlERS  :  Tan  no  plou. 
Chacun  la   loue  par  soi. 

Trnzaieiz  cascuna  pek  .se. 

Deudes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
\'ijus  pilerez  chacune  /)«rsoi. 

Va  cridar,  aitan  com  pot, 
Un  PEU  un  venes  a  Guillot. 

Roman  de  Blandin  de  CornouailleSj  etc. 
Va  crier,  autant  comme  il  peut,  un  par  un  venez 
à  Guillot. 

Enuia  m,  per  vit'etcrna, 
Manjar  ses  fuec,  quan  fort  hiverna. 
Le  moine  de  Montaidon  :  Mot  m'enueia. 
M'ennuie  ,  par  vie  éternelle  ,  manger  sans  feu  , 
quand  fort  il  gèle. 

Anet  defora  per  volunfat  de  femna. 
/^.  du  moine  de  Puicibot. 
Alla  dehors  par  désir  de  femme. 

Per  ,    placé'    devant    divers    mots , 
forma  des  prépositions  composées  : 

—  Devant  un  siibstantif. 

La    terra   es  «pelada   Ops    pir    razo    de   sa 
opulcucia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 1^. 
La  terre  est  appelée  Ops  par  raison  de  (à  cause 
de)  son  opulence. 

Per  reoard  de  paiernal  dilection. 
Tu.  de  1^68.  Hist.  deLang..  I.  V,  pr.,  col.  .S;. 
Par  ref^ard  de  (en  considération  de)  palernclh- 
dilection . 


Devant  iiiic  piéposilion. 


(34 


5ot) 


PER 


T,;i.s    oaiis.is    preociipadas    VT.n.    davant    los 

juralz. 

Fors  de  Béarn  ,  p.  loy^- 
Les  causes  anticipées  par  devant  les  jurais. 

Peu  df.dins  îo  rastel. 

F.  et  Ferl.,  fol.  ']i. 
Vcir  dedans  le  iliàteau. 

Marabelis 
P.inzon  amons  per  mieg  los  pratz. 

Gaval'DAN  le  VlEljX  :  Senliors  per. 
Maialiolins  posent  amont  au  milieu  des  (irés. 
l/aicîa  ni  cor  tlenan  per  miei  lo  vis. 

B.  DE  Vf.ntadouR  :  Bels  Mouruellis. 
l.'eau  me  court  devant  au  milieu  du  visage. 

Ben  volgra  fos  say 
A  quel  bos  costnm  per  m  est  nos. 

T.  DE  G.  Rl'DEL  et  de  GiRAUD  :  Guiraut. 
Bien  je  voudrais  que  fût  ici  cette  bonne  coutume 
parmi  nous. 

Per  ,  placé  devant  dos  mots  avec 
lesquels  il  présentait  nn  sens  absolu  , 
concourut  aussi  à  former  des  adverbes 
composés. 

—  Devant  lui  substantif. 

L' autre  jorn  per  aventhua. 

Gui  d'Uisel  :  L'autre  jorn. 
L'autre  jour  par  ni'enture. 
Si  PER  FORSA  r.o  t  ve,  segon  c'avem  auzit, 
IzarN  :  Diguas  me  tu. 
Si  par  force  ne  te  vient,  selon  que  nous  avons  ouï. 

Per  natura  , 
Quan  lo  caps  dol,  van  li  membr'afeblen, 
Pons  Santeuîl  ,  de  Toulouse  :  Marritz  cum. 
Par  nature,  quand  le  chef  souffre  ,  vont  les  mem- 
lires  faiblissant. 

Qnar  non  pol  rtii  ren  fiigir, 
Coven  li'l  grau  mal  sofertar. 

Pons  d'Ortafas  :  Aissi  com  la. 
Parce  qu'il  ne  peut  par  rien  (  par  aucun  moyen  } 
fuir,  il  lui  convient  de  supporter  le  §rand  mal. 

D'ella  fazia  sas  cansos,  mas  non  las  anzava 
dire  a  ela  ni  a  negun  pbr  nom  qn'el  las  agoe.s 

faitas. 

V.  d'Arnaud  de  Marueil. 
D'elle  il  faisait  ses  chansons,  mais  il  ne  les  osait 
dire  à  elle  ni  à  nul  par  nom  (franchement)  qu'il  les 
eût  faites. 

Sist  volon  mais  e  vivon  pro. 
Sol  c'oni  los  tenga  per  razo. 

DrinF.s  ni.  1'r\des,  Auz.  cass. 


PER 

Ceux-ci   volent    davantage   et    vivent   beaucoup , 
pourvu  qu'on   les  tienne  par  raison  (convenable-  ' 
ment). 

Kscoi'pios  es  per  semblan 
L'oclau  .signe. 

Brei'.  d'nmnr,  fol.  27. 
Scorpion   est    par  semblant    (seniblahlement)    Ir 
liuitiènie  signe. 

Dis  PER   UFANA 

Qne  casciiiia  desienc. 

Baimbaud  de  Vaqi^eiras  :  Truan  mala. 
l>il   pitr  fanfaronnade    que   chacune   quille    lo 
'•'"o- 

.\ras  sai  per  vertat 
Que'lh  a  auti'ainic  privât. 

B.  de  VentADOUR  :  ,\ccosselatz  mi. 
Maintenant  je   sais    par   vérité  (  veritablrmeut  ) 
qu'elle  a  autre   ami   particulier. 

—  Devant  un  adjectif. 

Tan  d'un  com  d'autre  per  f.ngai.. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Autant  d'un  comme  d'autre  parf-ç-n/  (e'yalenieni). 
.Sol  qu'ilh  agues  lo  mille 
De  la  dolor  fer'e  mortal, 
r>cMi  agram  partit  per  EOUAr.. 

Folquet  de  Marseille  :  Ab  pauc. 
.Seulement  qu'elle  eût  le   millième  de   la  douleur 
«ruelle  et  mortelle,    bien   nous  aurions  parlat^e'  par 
égal  (e'gaicment). 

—  Devant  un  adjectif  suivi  d'un  sub- 
stantif. 

Peu  ron'\ventiir\  m  feoh 
D'aiiior  plus  juuzens  (jue  no  suelli. 

A.  Daniel  :  Ah  plazer. 
Par  bonne   at^enture  je   me   feins   d'amour   plus 
joyeux,  que  je  n'ai  coulurae. 

Trailz  sui  per  bona  fe, 
Amors! 

B.  de  VentADOUR  :  Amors  e  que. 
Je  suis  trahi  en  bonne  foi ,  Amour! 
Auar  per  drecha  via. 

F.  et  Fert.,  fol.  5g. 
Aller  par  directe  'voie. 

Ben  es  folhs  selh  que  renha 
Per  lonc  temps  ab  senhor. 

Pons  de  Capdueil  :  Ben  es  folhs. 
Bien  est  fou  celui  qui  réside  par  long  temps  avec 
seigneur. 

—  Devant  un  pronom. 


PER 

Dieus...  i-tK  TOI  es  presens. 

Elue.  Je  lus  propr.,  loi    5. 
Dieu...  p<i rloii l  vst  \nési:nt. 

I'er  TOT  on  vaii  ni  veii  , 

leu  m  ten 
Per  seu. 

A.  Catalans  :  .Vmors  ricx. 
Partout  où  je  vais  et  viens,  je  me  liens  pour  sii'ii. 

—  Devant  un  pronom  suivi  d'im  snb- 
stantii. 

I*ER  MA  KE  ,  donipna  corteza  e  pros , 

-Morlz  sui  si  us  aiu,  e  niortz  si  m  pari  de  vos. 

GlRAUD  LE  Roux  :  Auialz  la. 
Par  mil  Joi  ,  dame  courloise  et  méritante  ,  je  suis 
mort  si  je  vous  aime  ,   et  mort  si  je   me  sépare  de 
vous. 

l'fiR  MON  tiRAT,  ses  conseil ,  o  faria. 

Cadkket  :  S' iou  Irohava. 
Par  mon  gré ,  sans  conseil ,  je  le  ferais. 
Non  podon  ges  coniplir  lo  viafge. 
Ni  sai  lornar  ter  nuli.a  rfs  qoe  sia. 
T.  DU  comte  HE  Provence  et  d'.Vrnaud  :  Amies 

N  Arnaul. 
Ke  peuvent  point  accomplir  le  voyage,   ni  ici  re- 
tourner ^ar  ni/Z/e  c/joie  que  soit  (de  quelque  ma- 
nière que  ce  soit  ). 

—  Devant  un  adverbe. 

Anlr'ellas  doas  depent  snn  l'escalo... 
I'f.r  aqui  nionten  cen  niiri  auzello. 
Poème  sur  Boece. 
Entr'elles  deux  de'peinis  sont  les  e'cbelons...  pur- 
lii  montent  cent  myriades  d'oisillons. 
Pane  valon  las  armas  ter    defors. 

r.  et  f^erl.,  fol.  78. 
Peu  valent  les  armes  par  dehors. 
Laissaiz  un  Irauc  ter  on  pusqna  inlrar. 

Puilomena. 
laissez  un  trou  par  où  il  puisse  entrer. 

—  Devant  un  adverbe  répété. 

Tragiia  se  sa  vas  nos... 
Que  totz  gueritz  sera 

AdeS    PER   MA    E    MA. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  fes. 
<,)u'il  se  traîne  vers  nous...  vu  que  tout  guoriscra 
désormais  de  plus  en  plus. 

—  Devant  une  préposition. 
Per  DEiiiNS  en  1'  anua. 

^.  W  A'c•^^,  loi.  94. 
Par  dedans  en  l'ime. 


PKR  507 

I'kr  suivi  ilii  pronom  démonstr;ttif 
so ,  ce,  (jui  en  est  le  régime,  et  dn  pro- 
nom relatif  QUE,  f/«t',  ou  de  la  conjonc- 
tion QUAR,  CAR,  car,  pourquoi,  forma 
une  sorte  tie  conjonction  composée. 

len  o  dio,  ri-R  ,so  qu' ieu  sai 
Qu'en  aiiiar  Calz  oltra  poder. 

G.  EsTUCA  :  Quor  (]a'icn. 
Je  le  dis,  parcf  q:te  je  sais  qu'en  aimer  je  fais 
outre  pouvoir. 

Fon  gr;ins  dolors...  t'kr  .so  que  la  crestian- 
latz  era  estada  desonrada. 

y.  de  Folijuet  de  Marseille. 
Fut   grande  douleur...    parce  que  la  chrétienté 
avait  été  déshonorée. 

Er  m'en  sut  giqnifz 
Per  so  quar  sui  falhitz. 

GiRAt'D  DE  Bor.NEiL  :  l'er  solalz. 
Maintenant  j'en   suis  abandonné  parce  i/ue  j'ai 
failli. 

Ieu  o  die  TER  so  CAR  os  Amors 
Forjujada  per  uecis  JHJajors. 

AiMERi  :  Totz  hom. 
Je  le  dis  parce  que  est  Amour  forjugé  par  juges 
ignorants. 

Per  servit  à  former  divers  mots 
composés,  et  modifia  plus  ou  moins  la 
signification  du  mot  simple. 

Voyez  entre  autres  perdurablktat, 

PKRFAR,     PERJUR ,     PERMLTAR ,     PERPEN- 

SAR ,  etc. 

Per  ,  préposition,  signifia  aussi /;o«/- 

Ta  mot'ist  per  me, 
"Vers  Dieus,  et  iea  soi  mort  per  te. 

PiE»aE  D'AuvEHGNE  :  Lo  Senher. 
Tu  mourus  pour  moi ,  vrai  Dieu  ,  et  moi  je  suis 
mort  pour  toi. 

NI  vuelh  esser  en  Inec  d'eiuperador 
Qu' iea  ,  peji  antra  ,  vires  mon  cor  albor. 
Berengee  DE  Palasol  :  Mais  ai  de. 
Ni  ne  veux  être  en  place  d'empereur  que,  pour 
autre,  je  tournasse  mon  cœur  ailleurs. 

Cette  préposition  ,  dans  ce  sens,  ser- 
vit aussi  à  indiquer  ou  à  caractériser 
plus  ou  moins  expressément  divers 
rapports,  tels  que  : 

I  .  But  ,  TENDANCE  ,    DIRECTION  ,   MOTIf  , 
FIN. 


ïoS 


PER 


La  ciutalz  s' ajosta 
l'hR  far  murs  e  fossat/. 
Hambaud  de  Vaqieiras  :  Truan  tnala. 
La  cilé  s'assemble  pour  faire  murs  et  fosse's. 
Guiraut,  ieu  chant  per  mon  cor  alegrar. 
T.  DE  GiRAUD  ET  DE  BdNFil.s  :  Auzilai  (lir. 
Giraud  ,  je  chante  pour  mon  cœur  rejouir. 

2.  Relation. 

Usuriers  que  preslon  denier»  ter  deniers 

A',  et  Vert.,  fol.   i3. 
Usuriers  qui  prêtent  deniers  poKr  deniers. 
No  digas  ni  rendas  mal  ter  mal. 

Trnd.  de  Bhde ,  fol.  25. 
Qu»;  tu  ne  dises  ni  rendes  mal  pour  mal. 

3.  Personnalité  ,  app.\rtenance. 

Per  vos  ,  belba  dons'  amia , 
•         Trag  nueg  e  jorn  greu  martire. 

AuGiER  :  Per  vos. 
Pour  vous,  Lelle  douce  amie,  je  traîne  jour  et 
nuit  pénible  martj're. 

Mas  que  m  prendetz  fer  servidor. 

B.  DE  Ventadour  :  Non  es  meraveUia. 
Pourvu  que  vous  me  preniez  poz/r  serviteur. 

De.spaeys  que  per  inoyller  l'agnist. 

Trad.  d'un  Et'ani^.  apocr. 
Depuis  que  pour  femme  tu  l'eus. 

4.  Attribution,  indication. 

Si '1  relen,  tenren  l'en  per  espert. 

Le  comte  d'E.mpueia.s  :  Al  onrat  rei. 
S'il  lé  relient,  nous  l'en  tiendrons  pour  expert. 
A  nn  vilan  sui  donada 
Tôt  per  sa  gran  maaentia. 

Cadenet  :  S'anc  fui  bellia. 
A  un  vilain  je  suis  donnée  entièrement  pour  sa 
grande  richesse. 

Hom  ,  PER  gran  be  ,  no  s  deu  esjanzir, 
Ni  PEK  grau  mal  nulhs  homs  no  s  desesper. 
P.  RoGtERS  :  No  sai  J'  on. 
On  ne  se  doit ,  potir  grand  bien  ,  réjouir,  ni  pour 
çrand  mal  nul  homme  ne  se  désespère. 

5.  Cause,  effet. 

Non  PER  aver,  ni  fer  mancos, 
Ni  per  cavalhs,  ni  per.  bezans. 

G.  Adhemar  :  Sieu  conogucs. 
Non  pour  richesse,  ni  pour  fourrures,  ni  pour 
chevaux,  ni  ^oi/r  besants. 

Ela  lo  sofria  per  lo  pretz  que  îi  donava. 

r.  de  G.  Faidit. 
Elle  le  îoufTVail  pour  le  nicntc  qu'il  lui  dunnait. 


PER 

6.  Moyen  ,  destination.  • 

.\nc  no  crée  de  pretz  ni  d'onor 
Alexaudre.s,  segon  qn'aug  dir, 
Per  trop  teuer  tbesaur  en  tor. 

Ct.  Fabre  de  Narbonne  :  On  mais  vev. 
Oiicques  ne  crût  de  mérite  ni  d'honneur  .'Uexan- 
dré,  selon  que  j'entends  dire  ,  ;)Owr  beaucoup  tenir 
trésor  en  tour. 

Anzels...  pes  d'aqnels  qni  ban  corbas  un- 
glas...  sio  aptes  per  rapar. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  l3g. 
Oiseaux...  les  pieds  de  ceux  qui  ont  ongles  cro- 
chus... soient  aptes  pour  rapiner. 
Boca  rien  per  ben  dire, 
E'I  cor  plus  dolz  per  sentir. 

L'ÉVÈQUE  DE  Bazas  :  Cor,  poder. 
Bouche  riante  pour  h\en  dire,    et    le  cœur    plus 
doux  pour  sentir. 

7.  Contraste,  opposition. 

Penrai  ivern  per  pascor. 

Dalfinet  :  Del  niieg  sirvenles. 
Je  jirendrai  hiver  pour  printemps. 

Ja  ,  ab  vos,  no  gazanb  be  per  mal. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  par  !a. 
Jamais  ,  avec  vous  ,  je  ne  gagne  bien  pour  mal. 
Ben  an  canijat  honor  per  avoleza. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ii  baron. 
Bien  ont  changé  honneur  pour  infamie. 

8.  ÉnUMÉRATION  ,   DÉTAIL. 

Per  nn  gaug  n'an  ben  cent  marrimen.s. 
PuJOLS  :  Dieus  es  Amors. 
Pour  une  joie  ils  en  ont  bien  cent  chagrins. 
Volon  PER  .r.  denier  .11.  denayradas  de  obra. 

/'.  el  Fert.,  fol.   14. 
Veulent  pour  un  denier  deux  denrées  d'ceuvre. 

().  Mesure,  valeur,  capacité,  quan- 
tité. 

Moldre...  lo  sesteyr  per  una  copa  oytenal. 
Tit.  de  \l\00.  Arch.  du  Roy.,  K.  772. 

Moudre...  le  setier  /)o;(r  une  coupe  de  la  huitième 
partie. 

Per  1'  oche  que  m  devetz  donar  de  totz  los 
blatz. 

Tu.  de  1279.  Arch.  du  Roy.,  2'oulouse,  J.  32i. 

Pour  le  huitième  que  vous  me  devez  donner  de 
tous  les  blés. 

Celte  préposition  avait  aussi  le  sens 
exact  ou  approximatif  d'autres  prépo- 
sitions, dont  les  principale.^  sont  : 


PER 

1 .  A    CAUSE   UE. 

I  Per  Le  qu'a  fait,  Dicus  a  ssa  part  lo  lu. 

Pocrne  sur  Jiuccc. 
A  cause  du  bien  qu'il  a  lait ,  Dieu  pour  sa  part 
le  tient. 

L'as  penlet  lo  pe  tek  dos  capos... 
E '1  scgoii  fo  pendnz  ter  dos  deniers. 
Bl.xc.^s  :  En  Pelissicr. 
L'un  pcriUt  le  pied  ù  cause  de  deux  ctiapoiis...  et 
le  second  tut  pendu  <)  cause  de  deux,  deniers. 
i  CAT.     Qui  del  mon  per  Deu  no  s'en  fastija. 

I  Al'si.vs  M.\ncH  :  Cohrir  no  pucli. 

I  ESP.  Per  lo  que  ella  puede  esta  desabrigada. 

f  Poema  de  /l lexandrn ,  cop.  2189. 

roRT.  De  me  partir  de  vos  per  nulla  ren. 

Cane,  do  Coll.  dos  nob.  de  Lisboa,  fol.  90. 
iT.     Chi  per  Christo  è  sprezzato. 

.Iacopone  da  Todi  ,  lil).  V,  cat.  9. 

2.  Afin  de. 

Oin,  PER  complir  son  plaz.er, 
DesconoTS  dreg  e  dever. 

G.  BlQUlER  :  Vertatz. 
L'homme,  «/Tn  ^/'accomplir  son  plaisir,  méconnaît 
droit  et  devoir. 

Pkr  alenjar  ma  pt-na  , 
Vnclh  far  alb'ab  son  novelli. 

HcGL'ES  DE  LA  Bachelerie  :  Per  grazir. 
Afin  (/'alle'ger   ma  peine ,  je   vcu.\    faire  auliade 
avec  air  nouveau. 

CAT.  Per  esserPhotn  rontra  niorl  aniiuos 
L'es  obs  virtut  tlieologal  e  moral. 

.■VusiAS  March  :  O  quant  os  foU. 
tsp.  Ovose  el  Xorneo  per  by  à  revolver. 

Poema  de  A lexandro ,  cop.  !\'ji5. 
ji.     Per  lo  niio  amore  avère 

Jacopone  da  Ton  ,  lili.  V,  c.  8. 

3.  A  L.V    PLACE   DE  ,    AU  LIEU   DE. 

Dieiis  de.strui  la  sez  dels  ergoiios  Ans.  ,  <•  fai 
i  sezer  los  suaas  per  els. 

Trad.  de  Bède  ,  loi.  yS. 
Dieu  détruit  le  sie'ge  des  clicfs  orgueilleux  ,  et  y 
lait  siéger  les  modestes  «  la  place  d'ca\. 
Per  on  albre  c'om  hi  tailla  n'y  naison  dos  o 
très. 

Le  comte  de  Poitikhs  :  Companlio  laiil. 
Au  lieu  d\>n  arlireiju'on  y  coupe  y  en  naissent  deux 
on  trois. 

«  AT.   \\  dit  Srnyor  de  la  nau  o  a  Iwm per  el. 
Consolai  'le  la  flfar,  p.  9.!. 


PER 


;)Ot) 


iT.   du:  gli  assi'gno  sette,  et  ciuqne /)cr  dicce. 
Oante  ,  Parud.,  c.  6. 

.'j.  A  l'Égard  de,  par  rapport  a. 

Seretz  ter  Narbona,  dux,  e  per  Tbolosa  , 
comte. 

l'miOlMENA. 

Vous  serez  par  rapport  à  INarLonne  ,  duc  ,  et  par 
rapport  à  Toulouse  ,  comte. 
CAT.  Qui  vol  bon  ausfor  natural 
Per  faisûs. 

Trad.  cat.  dels  Auz.  cass . 
n  .    lo  farei  per  currado  ogni  cosa  che  îo  po- 
tessi,  cbe  gli  piacesse. 

BoccAccio  ,  nov.  18  ,  42. 

5.  A  l'usage  de. 

Aqnest  libri   es  fagz  uiays  ter  los  lays  que 

PER  los  clergucs. 

f^.et  Vert.,  lui.    18. 
Ce  livre  est  fait  plus  à  l'usage  des  laïques  que  i> 
l'usage  des  clercs. 

Dos  cavals  ai  a  ma  selba  lien  e  geu  , 
Ros  son  et  ardit  per  armas  e  valen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Companlio. 
Deux  cliovaux.  j'ai  à  ma  selle  Lien  et  {;eiitiment, 
bons  ils  sont  et  liardis  à  l'usage  des  armes  et  vail- 
lants. 
CAT.  \'os  Lajatz  quista 

Per  son  menjar  ona  ralcla. 

Trad.  cat.  dels  Auz.  cass. 

G.  Au    NOM    DE, 

Seigner,  ter  Dieu,  merci, 
Te  prec,  aias  de  mi. 

AuNArn  DE  Marsan  :  (^)ui  «onitc. 
Seigneur,    au    nom    de   Dieu  ,    je    le    prie  ,   aie 
merci  de  moi. 
iT.  Per  Dio  ,  guarda  ciô  clie  tu  dicbi. 

BocCACCIo,  Introd.,  /j.'). 

7  .    ('OMME  ,  DE  MÊME  QUE  ,  EN  QUALITE  DE. 

A  las  snas  ovelbas  ui'  a  donat  ter  pastor. 

GlILLAIME  de  TlJDELA. 

Aux    siennes  ouailles  m'a  donne'   en    ijualitè  de 
pasteur. 

De  falcons  bi  a  .vu.  linbatgcs, 
i\Ias  los  dos  tenc  ter  trop  salvatges. 

DeijDES  de  Pkades  ,  Auz.  cass. 
De  faucons  il  y  a  sept  espèces,  mais  les  deux  je 
tiens  comme  liop  sauvages. 

Aulrameiis  non  poyria  esser  lauzalz  ni  <:o- 
runalz  11  11   valen  lavalier. 

V.  cl  t'ert.,  (ul.  \o?.. 


5io  PER 

Autrement  ne  pourrait  être  loue  ni  couronné  de 
même  i/ue  vaillant  clievalier. 
CAT.   Que  romanga  per  sua. 

Consolât  de  lu  Mar,  cap.  [^'\. 
iT.  Allor  per  figlio  fustiuii  dato. 

jACOrONE  DA  ToDi ,  lit.  111 ,  od.  \'i. 

8.  De. 

SI  que  mos  magers  pessamens  .. 
Es  tôt  TER  far  vostre  plazer. 

Arnaud  de  Mabueil  :  Dona  sel. 
Tellement  que  ma  plus  grande  pensée,.,  est  entic- 
lement  de  faire  votre  plaisir. 

Pins  ardidantens  parla  hom  d'antrny   que 
PER  se. 

V.  et  Vert.,  fol.  23. 

Plus  hardiment  on  parle  d'autrui  que  de  sol. 

CAT.     Ne  veig  cami^er  algnn  be  'sperar. 

AusiAS  March  :  Oui  m  tornara. 

<).  En  considération  de,  en  faveur  de. 
Venian  far  cascun  aa  anoal  pir  lur  armas, 
aital  joiQ  quart  rnoriro. 

V.  de  Guillaume  de  Cahestaing. 
Venaient  faire  cliaque  an  anniversaire  en  considt:- 
rntion  de  leurs  âmes,  tel  jour  qu'ils  moururent. 

Dans  ce  sens  il  se  joignait  souvent 
aux  pronoms  personnels. 

Prec  te  que  pregues  per  me, 
Car  mos  preex  no  val  re  ses  te. 

G.  Faidit  :  A  te  Verge. 
Je  te  prie  que  tu  pries  en  faveur  de  moi  ,  car  ma 
prière  ne  vaut  rien  sans  toi. 

Can  sa  dona  '1  promes 
Que  faria  per  el  tôt  sos  comans. 

Hugues  de  Pena  :  Si  anc  me. 
Quand  sa  dame  lui  promit  qu'elle  ferait  en  consi- 
dération de  lui  tous  ses  commandements. 
«:aï.  Passa  un  bon  solats 

Per  si  e  per  sels  a  qui  plats. 

Trad.  cat.  dels  Auz-  cass. 
iT.  Fece  PER  Itiï  infinité  bnone  cauzoni. 
Novelle  lellernrie,  5  mai  1740. 

10.  Moyennant,  en  échange  de. 
Per  dos  sols  .serai  meillz  accollilz. .. 
Que  PER  cent  vers  ni  per  dozenz  canso.s. 
G.  Magret  :  Non  valon. 
Moyennant  deux  sous  je  serai  mieux  accueilli... 
([ue  moyennant  cent  vers  et  moyennant  deux  cents 
chansons. 


PER 

Yen  donarai  d'els  .xxx.  per  un  denier. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  19. 
Je  donnerai  trente  d'eux  en  échange  d'vm  denier. 

CAT.  Si  bomensy  ha  qni  carregueu...  per  mo- 
ueda. 

Consolât  de  la  Mar,  cap.  29. 

iT.  Non  è  l'affettion  mia  si  profonda 

Che  basti  a  render  voi  gracia  per  gracia. 
Dante,  Parad.,  c.  (\. 

1 1.  Pendant. 

Home  no  pot  viure  ses  aspiracio  et  respira- 
cio ,  a  penas  i-tR  un  moment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
On  ne  peut  vivre  sans  aspiration  et  respiration  , 
à  peine  pendant  un  moment. 
CAT.  Yo  so  aquell  quipe/-  ningun  temps  cese 
D'ymaginar. 

AusiAS  March  :  Tôt  enlenent. 

iT.   Et  per  molti  anni  eia  stada  la  discordia. 

Anc.  chron.,  Denina,  t.  11,  p.  'j.t\rt. 

i'i.  Quant  a. 

Per  mi,  non  die. 

P.  d'Auvergne:  Bel  m'es. 
Quant  à  moi ,  je  ne  dis  pas. 
CAT.   Especlal  per  nostre  grau  senyor 

Qui  festejant,  la  gent  ab  por  lo  mira. 
AusiAs  March  :  Si  corn  lo  taur. 
iT.  Sarebbe  il  peggîo 

Per  l'buomo  in  terra. 

Dante  ,  Parad.,  c.  8. 
Loc.     Non  ai  de  sen  per  un  efan. 

B.  DE  Ventadour  :  Non  es  meravellia. 
Je  n'ai  pas  de  sens  pour  un  enfant. 
Per  amor  de  Dieu  mi  fezes 
Ma  domna  qualque  bou  saber. 

B.  DE  Ventadour  :  Bclh  m'es  qu'ieu. 
Que  pour  l'amour  de  Dieu  me  fît  ma  dame  quel- 
que bon  savoir. 
Aquest  non  er  canijat  per  aur  ni  per  argen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Companlio. 
Celui-ci  ne  sera  changé  pour  or  ni  pour  argent. 
Car  il  foron  totas  vez  mais  de  gen 
Gent  acesmat ,  e  per  un  dos  soven. 

B.  ZOBGI  :  Moût  fort  me. 
Car   ils  furent  toutes  les  fois  plus  de  gens  genti- 
ment équipés  ,  et  souvent  deux  pour  un. 

Ans  diretz  qu'ieu  vos  deuria 
Desirar  mais  per  un  dos. 

Ralmenz  Bistors  :  A  vos  mieiz. 
Mais  vous  direz  que  je  dcvr.nis  vous  désirer  il a- 
vantaçe  deux   fois  pour  une. 


PEU 

Na  lieatritz  cuion  de  prêt?,  abalie, 
Mas  non  lur  val,  s'eron  i'f.r  una  quatre. 
l^AMBAUD  DE  VA(^)i;Ein\S  :  Truan  inala. 
Daine  Béatrix  elles  pcnseiU  dépouiller  de  me'rite  , 
mais  il  ne  leur  vaul  pas  (ce  n'est  pas  possible)  ,  lus- 
seiil-ellcs  quatre  pour  une. 

Ans  vei  que  fairetz 

Mais  qu'ieu  dir  non  poiria 

De  raal  vek.  un  cletr. 

G.  FlGi'Eir.AS  :  Sirvcnles  vurlli. 
Mais  je  vois  que  vous  ferez  plus  de  mal  dix  ibis 
/.'«r  une  que  je  ne  pourrais  dire. 

Dieus  ren  en  i"er  un  cen. 

P.  CaPiDinAL  :  Jlicsum  Crist. 
Jliou  en  rend  cent  pour  un. 
Tener  castelat  teh  inotas  de  rar.os. 

r.  et  Vert.,  fol.  gfi. 
Tenir  cliastelc  pour  de  nombreuses  raisons. 
Dona,  PER  Dieu  e  per  nierce, 
Adossatz  vostre  cor  %'as  me. 

Arnaud  de  Marleil  :  Dona  sel  que. 
Dame,  /^o«r Dieu  et  pour  nwrc'i ,  adoucissez  voire 
co'ur  vers  moi. 

No  poiria  dir  los  bes 
Per  sabtT  qu'  ieu  aia. 

A.  Plagues  :  Ben  es  razos. 
Je  ne  pourrais  dire  les  biens /)OHr  (tel)  savoir  que 
j'aie. 

Jes  rosiers,  ter  aiga  que  l'engrois 
Non  a  tal  brin. 

xV.  Daniel  :  Sols  sui  que. 
Jamais  rosier  pour  (quelle  (jue  soil)  eau  qui  le 
grossisse  n'a  telle  valeur. 

Las  quais  sciensas  a  penas  pot  boni  aprenre 
ni  compenre,  per  bon  maestre  c' om  aia. 

Cal.  ciels  apost.  de  Romii ,  fol.  53. 
Lesquelles  sciences  à  peine  peut-on  apprendre  et 
comprendre,  pour  (%i)  bon  maître  qu'on  ait. 

Honi  rie  non  preza  nna  lualha , 
Per  ricb  que  sia. 
Un  TFOCBADorR  anonyme  :  Dieus  vos. 
Ne  prise  bomme  riche  une  maille  ,  po«r (quelque) 
riche  qu'il  soit. 
Per  mal  que  m  fassa,  no  il!  pose  mal  voler. 

Pevroi.s  :  Mot  m'enlremi';. 
Pour  (quelque)  mal  qu'elle  me  fasse,  je   ne   lui 
peux  mal  vouloir. 

Corneille  a  dit  : 

PoMrgrands  que  soient  les  rois  ils  sont  ce  que 
nous  sommes. 

Pf.r     s'employait     avec     différent-s 


PER  5ii 

verbes,  et  leur  faisait  prendre  des  si- 
gnifications diverses  ;  en  voici  quelques 
exemples  : 

Tem  (|ue  leis  m' aya  per  ergulhos, 
Quar  r  aus  querre  so  don  mi  tarza  'I  dos. 
GiRAua  LE  Hoi'X  :  Auiatz  la. 
Je  crains  qu'elle  m'ait  pour  orgueilleux  ,   parce 
<iue  je  lui  ose  demander  ce  dont  me  tarde  le  don. 
Si  crit  Berirans,  per  cels  que  .son  valen  , 
Nocridurai  peu  vos,  Alamano! 
T.  deB.d'Allama.non  etdeGuigo  :  Amicx  Guigo. 
Si  je  cric  Bertrand  ,  pour  ceu.t  qui  sont  vaillants  , 
je  ne  crierai  pas  paur  vous  ,  Allanianon  I 

Voyez    PRKNDRE,    TENKR. 

Pfr  ,  placé  devant  des  mots  avec  les- 
quels il  présentait  un  sens  absolu ,  con- 
courut aussi  à  former  des  adverbes 
composés  : 

— ^  Avec  un  snbst;intif. 

No'l  me  celaz  per  re. 

Deudes  de  Prades  ,  Àuz.  cass. 
iSe  me  le  celez  /)o!/7' rien  (aucunement). 

—  Avec  un  adjectif. 

Per  cert  ben  es  folbs...  qui  de  sa  rauba  se 

horgolbozis, 

V.  et  rert.j  fol.  lo^. 
Pour  certain  (certainement)  bien  est  fou...  qui 
de  sa  robe  s'enorgueillit. 

No  faraî  iea  ja  per  ver. 

Peyrols  :Quarasque. 
]Ne  ferai  moi  jamais  pour -vrai  (vraiment). 

—  Avec  un  pronom. 

Die  que  per  al 
No  m'  a  ira  mortal. 

R.  de  Ventadolr  :  Lo  gens. 
Je  dis  que  pour  autre  chose  ne  m'a  tristesse  mor- 
telle. 

—  Avec  un  adverbe. 

De  lieys  pren  comjal  per  ja.sse, 
Qu'  ieu  jamais  siens  no  sia. 

P.  Cardinal  :  Ben  tcnh. 
D'elle  je  prends  congé  pour  toujours,  que  jamai.s 
sien  je  ne  sois. 

Pf.r  pauc  mos  cors  del  lot  no  s  desespcr.i . 
H^iMOND  DE  Salas  :  Si  m  fos  grazitz. 
Pour  peu  mon  cœur  du  tout  ne  se  désespère. 


;n-»,  PER 

Il  se  combina  également  avec  plu- 
sieurs mots  à  la  fois  pour  former  des 
adverbes  composés. 

Qaant  ar  vos  m'oblidas 
PER  ON  PAUC  non  muer  dese, 

B.  DE  Ventadour  :  Bel  m'  es  qu'  leu. 
()uaiid  maintenant  vous  m'oubliez  pour  un  peu 
[^  peu  s'en  faut  si)  je  ne  meurs  incontinent. 

Voyez  PAUC. 

Non  podon  ges  complir  lo  viatge, 
Ni  sai  tornar  per  nulla  res  que  sia. 
T.  DU  COMTE  DE  I'rovence  ET  d'Arnaud  :  Amics 

N  Arnaut. 
Ne  peuvent  point  accomplir  le  voyage  ,  ni  relpur- 
iicr  ici  pour  nulle  chose  qui  soit  (aucunement). 
Domua  ,  venh  denan  vos 
Penre  ooinjat  per  tos  temps. 

P.  DE  Barjac  :  Tôt  francamen. 
Dame,  je  viens  devant  vous  prendre  congé  pour 
toujours. 

Mas  ieu  per  tôt  aquo 
No  m  mogui  ges. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvcinlie. 
Mais  moi  pour  tout  cela  je  ne  me  Lougeai  pas. 
A  vos,  Amors,  vuelh  raostrar,  en  cbantan, 
Quo  m  près  nii  dons ,  Nt   per  que  m  per 

QUAI.S. 

Cadenet  :  AL  leyal  cor. 
A  vous  ,  Amour,  je  veux   montrer,  en  chantant 
comment  me   prit   ma  dame  et  pourquoi   et  pour 
quels, 

Per,  joint  à  divers  mots,  servit  aussi 
à  former  des  conjonctions  composées. 

Celle  qu'il  forma  avec  !e  pronom 
relatif  que  avait  même  différentes  si- 
gnifications. 

—  Pour  que. 

Jhesus  Cristz,  que  ns  a  prezicatz 
Pee  que  fos  hona  noslra  fis. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors  per  los. 
Jc'sus-Clirist  qui   nous  a   prêches   pour  que   fût 
honne  notre  fin. 

Mova  ta!  ven 
Pf.k  que  la  naus  venga  s'a  salvamen. 
T.  DU  COMTE  de  Provence  et  d'Arnaud  :  Amies 

N  Arnaut. 
Meuve  tel  vent  pour  que  la  nef  se  vienne  à  salut. 

—  Pourquoi,  pour  quelle  chose,  pour 
quelle  raisoji. 


PER 

Sahelz  per  que  no  m  vir  ni  no  m  balans 
De  vos  amar? 

Berenger  de  Palasol  :  Tant  m'ahelis. 
Savez-vous  pourquoi  je  ne  "tne  tourne  ni  ne  me 
balance  de  vous  aimer? 

Vuelli  saber,  lo  miens  belbs  amicx  gen , 
,Per  que  vos  m'etz  tan  fers  e  tan  salvatges. 
La  comtesse  de  Die  :  À  chantar  m' er. 
Je  veux  savoir,  le  mien  bel  ami  gentil ,  pourquoi 
vous  m'êtes  si  farouche  et  si  sanvage. 

Loc.     Senhor,  aniatz  per  que  ni  cniu. 

PinRRE  de  la  Mula  :  Dels  joglars. 
Seigneur,  e'coutez  pourquoi  et  comment. 

—  Puisque. 

Donc,  mos  malastres  res  non  val , 
Pek  que  d'  est  nialastruc  no  us  cal. 

Eambaud  d'Orange  :  Er  no  sui. 
Donc,  mon  malheur  ne  vaut  rien  ,  puisque  de  ce 
malheureux  il  ne  vous  soucie. 

—  C'est  pourquoi. 

Non  esgnarda  lai  on  salh, 
Per  que  cbai  del  tôt  el  palniz. 

Bernard  de  Venzenac  :  Iverns. 
11  ne  regarde  pas  là  où  il  saute  ,  c'est  pourquoi  il 
choit  entièrement  dans  le  marais. 
Ses  vos  no  pnesc  aver  be  , 
Per  que  us  er  gen ,  si  ns  eu  sove. 

Pons  de  Capdueil  :  S'anc  fis. 
Sans  vous  je  ne  puis  avoir  bien  ,  c'est  pourquoi  il 
vous  sera  gentil ,  s'il  vous  en  souvient. 
Per  que  d'intre  mon  cors  en  suy  era  dolens. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Molt  m'es  greu. 
C'est  pourquoi  dedans  mon  cœur  j'en  suis  main- 
tenant dolent. 

Per  que  fut  même  quelquefois  em- 
ployé substantivement. 

Non  fas  brng , 
E  voirai  vos  lo  per  que  dir. 

Marcabrus  :  D'aisso  laus  Dieu. 
Je  ne  fais  bruit ,  et  je  voudrai  vous  dire  le  pour- 
quoi. 

Lauzar!  Com  m'en  lanzaria, 
S'om  lo  PER  QUE  no  m  fasia.' 

Sail  de  Scola  :  De  ben  gran. 
Louer!  Comment  m'en  loucrai-jo,  si  le  pourquoi 
on  ne  me  faisait .' 

Per  so  no  ns  aus  mon  cor  mostrar  ni  dire. 

Folquet  de  Marseille  :  Tant  m'ahellis. 
Pour  cela  je  ne  vous  ose  mon  cœur  montrer  ni 

duc. 


PEU 

Amicx,  l'hR  so  pcssalî  ilcl  ben  soffrir. 

AlMF.RI  DF.  !'EGII1-AIN  :  Doiiiiia  pcr  vos. 
"Ainl  ,  pour  cela  ptii.Mi?.  «lu  liii-ii  soulVrir. 

—  Avec  un  adverbe, 
lîinpero  per  tant  semla  jicjor   la  fODciiiio 

d'aigus  vezeus. 

Dious PEK  T\NT  fo  el   iiion.  on   [niiiuiiT 

na  eia. 

Etiic-  de  las  piopr.,  fol.  8^  <^'  5. 

Cepemianl  (/'«i/^nn^  semble  pire  la  condition  d'an- 
<?uns  voyants. 

\y\.e\l....  pourtant  fut   au    mondo  ,   où   premit'ri'- 
nient  il  nVtait  pas. 

—  Avec  un  pronom  suivi  de  que. 

Lave  las  mas  e'is  hueills  autressi... 
Per  so  que  mal  de  lai  no  ill  venga. 

Deldks  de  Prades,  Auz.  cass. 
Qu'il  lave  les  mains  et  les  yeux  aussi...  pour  cela 
que  mal  de  lui  ne  lui  vienne. 

Per  so  chant  Qu'oblides  la  dolor. 

FoLQLET  DE  MarseiI-le  :  En  cliantan. 
Pour  cela  je  chante  y/(e  j'oubliasse  la  douleur. 
Per  tai.  que  dreiz  volgues  profene. 
Roman  deJaufre,  fol.  i. 
Pour  telle  chose  (pourvu)  f/ue  droit   il   voulut 
produire. 

Los  secretz  d'oine  volon  saber 
P£!\  TAi.  QUE  niiells  se  piiescon  far  tt-mer. 
P.  Cardinal  :  Ab  votz  d'angel. 
Les    secrets   d'humme    ils    veulent   savoir   pour 
lelle  chose  (afin)  que  mieux    ils  se  puissent  faire 
craindre. 

Amors  fes  de  vos  mon  Dieu 
Lo  jorn  qne  us  me  del  per  aital 
Qt;'  antra  no  m  pot  tener  per  sien. 

G.  Magret  :  Atrestan  lit;. 
.Amour  fit   de   vous  mon  Dieu   lo  jour  qu'il  me 
donna  à   vous  pour  pareille  chose  (de  sorte)  r/iii' 
autre  ne  me  peut  tenir  pour  sien. 

—  Avec  un  adverlx-  suivi  de  que. 

No  es  casf ,  peu  c^ni  que  se  garde  del  fag. 
F.  etFert..  loLS^. 

Il  n'est  pas  chaste  ,  pour  cotnhien  (i|uoi  )  ijii'W  se 
{^ardc  du  fait. 

Aranha...  la  muscba  tocant  sa  tela  ,  per 
Qt;A:^T  QUE  sia  lonb,  percep  soptanient,  e 
pren  la  ,  si  pot. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  238. 

L'araignée...  la  mouche  touchant  sa  toile,  pour 
romZiiVn  (quelque)  loin  c/k'cIIc  soit,  perçoit  subi- 
tement ,  rt  la  prend  ,  si  elle  peut. 

lit. 


PER  .'Ji:'. 

Ges  no  m  lais'i'Eiv  t\n 
Que  solaiz  è  chan 
No  sega  e  domuei. 

A.  .loiiDAKS  :  Sitôt  m'ai. 
Point  je  ne  me  laisse  pour  tant   (tellement)  fjue 
]>laisirs  et  chant  je  ne  suive  cl  courtoisie. 

Par  contraction ,  et  pour  donner 
pitis  de  ra|)idité  au  récit,  les  poètes  et 
même  les  prosateurs  firent  souvent 
usage  de  i>fi,  ,  pels,  pelos  ,  employés 

l»OUr  PER  EL,  PER  IL,  PER  ELS  ,  PER 

i.os,  et  sit,'ni(iant  tantôt,  j>ar  le,  par 
la  ,  par  les  ;  tantôt ,  pour  h; ,  pour  la  , 
pour  les. 

—  Avec  le  sens  de  i'ar. 

Pet.  conlrai'i. 

Elue,  de  l lis  propr.,  fol.  28t. 
Par  le  contraire. 

I'ei.s  angels  sia  gent  nculbllz. 

R.  Menudit  :  Ab'grans  dolors. 
Par  les  anges  qu'il  soit  gentiment  accueilli. 
I'ei.os  clergnes  er  leu  corr)nat7.. 
Bertrand  d'Allamanon  III  :  D'un  sirventcs. 
Parles  clercs  il  sera  proniptemont  couronné. 

—  Avec  le  sens  de  poi:r. 

Kra  périt  PEt,  toit  c'avia. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lo  Scnher. 
Ktait  péri  pour  le  tort  qu'il  avait. 
Pel  genser  dona  del  mon, 
F.  PEt.  plus  plazen  qii'ien  veya. 

(llRAl.D  LE  FotJX  :  Amors  mi. 
Pour  la  plus  gentille  dame  du  monde,  et  pour 
la   plus  agréable  que  y;  voie. 

?..  Peiio,    adi'.,    pour    ce,    pour    cela, 
pointant ,    mais  ,   cependant  ,  néan- 
iTinins,   toutefois.' 
Aissi  com  ce]  qu'es  nafrat  per  niorir 
Sap  que  niorlz  es,  e  pero  si  s  combat. 
AuNAUn  DE  Mabueil  :  Si  m  destrrnhetz. 
Ainsi  comme  celui  qui  est  blesse  pour  mourir  s.iit 
fiu'il  est  mort  ,  ci  pourtant  ainsi  il  combat. 
I'ero  li  ven  oriental 
Ges  toias  velz  no  son  aital. 

lirev.  d'amor,  loi.  /ji. 
Pourtant  k■^>    vents  orientaux   point  toujours  m: 
sont  ainsi. 

Gnilb'in  non  eia  cl  caslel ,  peiio  la  marqtuv.a 
fo  gcii  aqiillii'.l.i. 

/'../.•  Cuitlanmed,'  S.    /)„/„•,. 

6:> 


5i4 


PEil 


Guillaume  n'elait  pas  au'cliâteau,  ticnnmoins  la 
mai-ifuisu  fui  pentimonl  accueillie. 
<:at.  r.si>.  iT.    Pero. 

?>.   Empkro,  enpkro,  afh>.  coinp. ,  poiir- 
raiil,  cependant,  néanmoins,   toiile- 

lois. 

EiMi'iLno  negiis  no  s  cossir 
Qu'el  caslelh  on  se  fai  servir 
.Ta  sia  per  nie  descubertz. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  guisa  de. 
jScantnoins  que  personne  ne  s'imagine  que  le  clià- 
Ic.iu  où  elle  se  fait  servir  soit  jamais  par  moi  de- 

rlaie. 

Entero  uo  vneîlh  c'oni  sapcba  mou  afar. 
Le  comte  de  Poitiebs  :  Companho  l.mt. 
Pviirlant  ic  ne  veux  pas  qu'on  sache  mon  allàirc. 
Ja  ([ue  totas  berlias,  aplas  a  cozinar,  sio  (iilas 
(lias,  EMi'ERO  caul  especialment  es  dif  oins. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  2l(>. 
Bien  que  toutes  herbes  ,   aptes   à  cuisiner,  soient 
dites   piaules   potagères,  cependant  le  chou   spécia- 
lement est  dil  plante  potagère. 
c\T.  E'-r.  Ernpero.  it.  Impero. 

PERA,  S.  f.,  lat.  vïTuiiu ,  poire. 

Si  fum  el   fcs    e   i'ia;.\.s    e    pomas   e  cas- 

taubas. 

Tvad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  i8. 
Ainsi   comme  le   foin  et  poires  et  pommes  et 
châtaignes. 
Proi'. 
Anib  el  senior  non  voles  partir  las  teras, 
Car  lo  senior  prendra  las  pus  luadnras 
E  te  rompra  lo  cap  amb  las  pus  duras. 

Dictionnaire  languedocien. 
Avec  le    seigneur   ne    veuilles  pas    partager    les 
poires,  car  le  seigneur  prendra  les  plus  mûres  et  te 
rompra  la  tête  avec  les  plus  dures. 

l'ancas  PERAS  pezo  may  que  tropas  pouias. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
l'eu  de  poires  pèsent  plus  que  beaucoup  de  pommes. 
c:at.  ESP.  roRT.  it.  Pera. 

1.   Perier  ,  PETRiER,  S.  iii .  ,  poirief. 
Cuin  si  eu  terieu  es  enpeutat  poinier. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  196. 
Comme  si  snr  poirier  est  grelFé  pommier. 
Albres  dometges,  pomier,  nogaier,  rEYRiKR. 
FordeMonlcuc.  Ord.  des  Pi.  de  Fr.,  ii'jtiS, 
t.XYI,p.  i33. 
Arbres  donieslitjiiis  ,  ponimi<'i-,  nover,  poirier. 
i.xT.  Percr. 


PER 
PERATGAR,  v. ,  lat.  PERAGCRe^  aclie- 
vcr,  terminer,  mener  à  fin. 
Lo  portaniers  no  perdona 
Non  i-ERATGE  tota  persona  ; 
Zo  es  mort  «jue  rERAroA  tofz. 

Deudes  de  Prades,  Poème  des  fertus. 
Le  passager  ne  pardonne  qu'il  ne  mène  afin  toute 
personne;  c'est  la  mort  qui   mène  àjin  tous. 

PERCUTIR  ,  T'.,  lat.  percuteuc',  heur- 
ter, frapper. 

Si  que  la  derniera  pep.cutish  e  fier  la  diia 
vocal . 

Lejs  d'amors,  fol.  ili. 
Teilenienl  que  la  dernière  heurte  el  frappe  ladite 
vojelle. 

Percussia    am    uiia    aulra    pevra   sobre    la 
peyra. 

2'rad.  d'Alhucasis,  fol.  tj. 
Frappait  avec  une  autre  pierre  sur  la  pierre. 

—  Meurtrir,  détruire. 
Part,  prés,    Per  1' angel  perccssien. 

Geneys,  le  jongleur  de  Lucas  :  Dieus  vcrav-. 
Par  l'auge  détruisant. 

Cau  cazero  del  sel  angels  perouciens. 
JzAltN  :  L>iguas  me  tu. 
(^)uand  lombèrenl  du  ciel  les  anges  détruisants. 

Stibstaiitii'.      Lai  defendens 

Dels  PERruTiExs. 

J.EsTEVE  :  Quossi  moria. 
Là  se  défendant  des  meurtrissants. 
Esr.  Perciidir.  it.  Percuotere. 

2.  Percutio,  percussio  ,  s.f. ,  lat.  per- 
cussio  ,  percussion,  coup,  heurt. 
Am  lo  baleinen  et  am  la  pei\cutio. 

Leys  d'amors,  fol.  y^. 
Avec  le  battement  el  avec  la  percussion. 

Per  cazeuient  o  per  percussio. 

T'rad.  d'Alhucasis,  fol.  10. 
Par  chute  ou  par  coup. 

<;at.  Percussio.  esp.  Percitsion.  port.  Perciis- 
sào.  IT.  Perctissione, 

3.  Percussiu,  «(^//.,  percussif,  propre  à 
frapper. 

Es  dicba  percussi\a  quar  ]>ercntlsb. 

Lejs  d'amors,  fol.  iri. 
Elle  est  dite  percussii'e  parce  (ju'elle  frappe. 
IT,    Pi'i'cussivn. 


PF.Pt 

/j.     RepERCUTIR,    7K  ,     l;\t.     UEl'ERCUTF.nc-  . 

réperciitor. 
Parc.  pn-s.  Perfreior  nErtncLssitNT  la  ]ininnr. 
Elue,  (le  las  propr.,  loi.  26;). 
Par  froid   répercutant  riiumeur. 
c.\T.  Reperculir.    f.si>.   Reperciitir,   reperctidir. 
PKKT.   Reperciitir.  it.  Biperciiotere. 

5.  Repkrcussio,  af.,  lat.  rkpercussio, 
répercussion. 

Endevt'  de  cnlor  natiii'al...  repercussi». 
l'iuc.  (If  las  propr.,  fol.    19. 
Il  ailvienl  île  clialrur  nalurclle...  répercussion. 
«AT.  Repercttssiô.  ehp.  Répercussion.  roiiT.  Re- 
percussào .  it.  Ripercussione . 

6.  RePERCUSSIU,    RESPERCUSSll',  (idj.,  lé- 

percnssif ,  propre  à  répercuter. 

Ks  dezicativa,  BEspr.RCussivA. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.   i8'J. 
Elle  est  déslccalive  ,  réperciissive. 
Siibst.  No  deu  bom  uzar  de  repercussius. 
Elue,  de  las  propr.,  loi.  98. 
Ou  no  doit  pas  user  de  répenussijs. 
ESP.  Reperciish'o.  ponr.  Repercussivo.    vr.  Ri- 
perciissivo. 

7.  Repercussori  ,   ac/j'.,    réperciissoiro  , 
|)ropie  h  répercuter. 

Subst.  Usar  de  tempralz  repeiîcussoiu.s. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  82. 
User  de  moderc's  répercussoires. 

PERDITZ,  s.f.,  lat.  perdix,  perdrix. 
Pendre  cag,  ab  la  perditz,  l'austor. 

G.  Magret  :  En  aissi  m  prcn. 
Je  crois  prendre  ,  avec  la  perdrix,  l'autour. 
Fea  reinan  près  si  cnni  perditz  en  tona. 
Rambald  de  Vaqleihas  :  D'anior  no. 
Je  demeure  pris  ainsi  comme  perdrix  en  tonnelle. 

c\T.  Perdiii,  esp.  port.  Perdiz    it.  Pernlce. 

2.  Peudigal,   perdigaeh  ,  s.   m.,    per- 
dreau. 
E'I  reis  Felips  cassa  lay,  ab  falcos, 
Sos  l'ERDiGALs  e 'Is  petitz  auzelos.  : 

Bertband  de  Bohn  :  S' icu  fos. 
El  le  roi  Philippe  chasse  là.  avec  faucons,  ses  per- 
dreaux cl  les  petits  oisillons.  , 

Qnan    los    PEanioAi.Hs    auzo    lor    propria 
niayre,  laysbo  la  qu' el«  ba  coalz.  ' 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  278. 


PER  5ià 

(^)uaM(l  les  perdreaux  entendent  leur  propi  e  im  10, 
ils  laissent  celle  cjni  les  a  couves. 
pouT.  Perdigào. 

'^.   Pekdigos,  s.  III.,  |icrdreau. 

C"aa  los  PEuuiGos  anzon  lo  can  de  la  iiiayic. 

Naturas  d'alciis  auzels. 
(^)uand    les  perdreaux  enlindcnl   le  clianl   ilc    la 
mère. 

c\T.  Perdigot.  i>p.  Perdigon.  i'out.  Perdigoto. 
\T.  Perniciotto. 

PERDO,  s.  m.,  pardon. 

Si  d(!  bon  cor  non  es  failz  lo  perdus. 

P.  DE  Baiijac  :  Toi  Irancamcn. 
Si  de  bon  cceur  n'est  fait  le  pardon. 
Ai  qnist,  ses  tort,  PCRno. 

P.  Vidal  :  Pus  tornalz. 
J'ai  demande,  sans  tort  ,  pardon- 

—  Rémission,  indulgence,  absolution. 
Tal  cuia  sai  guazanhar  perdo, 
Qu'el  PERDos  Ter  de  graa' perdicio. 
Pierre,  boi  d'Aragon  :  Peire  Salvagg'eu. 
Tel  croit  gagner  ici  indulgence,  que  \'indul!;ence 
lui  sera  à  grande  perdition. 

Aian  aquel  perdon  que  an  lut  li  romien. 
Anavan  al  ptruon  fu  l'islia  de  Llerins. 
f.  de  S.  Honorât. 
Qu'ils  aient  cette  absolution  qu'ont  tous  le;   pè- 
lerins. 

Ils  allaient  au  pardon  dans  l'île  de  Lcrins. 
Loc.  Per  la  colpa  d'una  fals'amairis 

Que  fes  ves  rai  engnans  e  tracios, 
Per  que  iea  fauc  los  quaranta  perdo.s. 
B.  DE  Ventadour  :  BeIsMonruels. 
Pour  la  faute  d'une  fausse  amoureuse  qui  fit  vers 
moi   tromperies  et  trahisons,   par  quoi  je  fais  les 
quarante  pardons. 

Adv.  comp.   A  m  mais  servir  lievs  en  perdo 
Qu'autra  qn'ali  si  ni  degiies  colguar. 
SoRDEL  :  Bel  m'es  ah. 
J'aime  mieux  servir  elle  (gratuitement  qu'autre 
qui  avec  soi  me  dût  coucher. 

Amarai  donc.x  en  PEiinos? 

FoLQiiET  DE  Marseille  :  Ja  no  volgra. 
J'aimerai  donc  en  vain? 

Elb  reys  frances  li  tolh  f.k  plas  perdos 
Tors  et  Angiens. 

BtliNAItD  DE  HoVENAC  :  Ja  no  vuelli. 
Le  roi   français  lui  enlève  en  plaine  liberli-  (lout 
à  son  aise)  Tours  et  An'^crs. 


5r6 


PER 


CAT.  Perdu,   isr.    Perdon.   port.  Perdào.  rr. 
Perdono. 

?..   Perdon.vnsa  ,  s.   f.  ,    pardon,    iudul- 
i^oncc,  absolution. 
D'aqaest  lort  non  vol  far  rr.Ri)or!.\N.sA . 
P.  Vidal  :  Quant  lioni  oiir.ilz. 
De  ce  tort  ne  veut  t'i'ire  pni-don. 
Sol  de  cc'st  pensar 
Me  fe.ssetz  l'ERnniVAN.'iA. 

AlMERI  DE  Peguilain  :  Qui  soft'i  ir. 
Seulement  que  de  ce  penser  vous  me  fissiez  jnir- 
flnn. 

Frov.     Merces  di.s  elsanien  : 

De  gran  tort  ,  gran  peudonas^a. 

AïMERi  DE  PeguilAIN  :  Tan  fui. 
Merci  dit  également  :  A  grand  tort ,  grand  pardon, 
Axc.  FR.  Que  nos  indignes   dessertes   ne  luy 
tollent  pas  la  dij^nilé  de  ses  pardonnances . 
OEui'ies  d'Alain  Chartier,  p.  291. 
Sus  donc,  despaicho!is-nons  ,  voicy  la  par- 
donnance. 

OEuvres  de  Du  Bellay,  fol .  4 1  l  • 
AN<:  <;at.  Perdonansa.  esi'  Perdonanza.  port. 
Perdoanca.  iv.  Perdonanza. 

3.   Perdonamrn,  s.  ni.,  pardon. 
Totz  hoins  deu  far  peudonamfs 
Als  penedens. 

B.  Caebonel,  Cnhlas  triadas. 
Tout  liomme  doit  faire  pardon  aux  repentants. 

ANC.    FK. 

Dont  Uorn  par  sa  Lonté  vus  fis!  pardonemeut. 

Roman  de  Horn,  fol.  20. 
A  NO.  cAT.  Perdonament.  anc.   esp.  Perdona- 
miento.  it.  Perdonamento. 

/'(.  Perdonaire,  perdonnaire,  perdon.\- 
noR ,  .y.  ui.,    pardonneur,    qni    par- 
donne, indulgent. 
El  rie  Senhor  qu'es  liais  perdonairr. 

Pons  de  Capdxjeii.  :  So  qu'  om  plus. 
Le  puissant  Seigneur  qui  est  loyal  pardonneur. 
Dieus  perdona'ls  bons  rERDONADOns. 
G.  Faidit  :  Chant  e  déport. 
Dieu  pardonne  aux  bons  pardonneurs. 
yidjeci.  Lo  Salvaires 

PERBOiyNAIRES  ;.,       ,      . 

M'aya  merce. 

J.  EsTEVE  :  Lo  Senhcr. 
Que  le  Pauvtur  mdiilcenf  nu-  fasse  merci. 


PER 

J.i  no  Ter  Diens  PERnoNURE. 

Bamdaud  d'Orange  :  Ar  nu  cr. 
Jamais  Dieu  ne  lui  sera  indulgent. 

AMI.  FR.  Tu  Sires,  qui  es  pardounerres  do  tous 
péchiez. 

Chr.  de  Fr.  lier,  des  Ilist.  de  Fr.,t.  V,  p.  3or>- 
^l  ne  fault  estre  au  me^clmut  pardonneur. 
J.  liouCHET,  Triomph.  de  François  I",  fol.  53. 
ESP.  Perdonador,  port.  Perdoador.  n.  7't'r- 
donatore. 

5.  Pkrdonairitz,  .>'./".,  pardonnatrice  , 
induli^enle ,  pardoiineusti. 

Creatnra  non  es... 
...De  peccat  PERDOHAiniTZ. 

Brei'.  d'amor,  fol.  ^3. 
La  créature  n'est  pas...  de  péclié  pardonnatricc. 
IT.   Pcrdonatrice. 

6.  Perdonau,  perdonnar,  V.  ,  paidon- 
ner,  gracier. 

Fis  amans  deu  grau  tort  fErvnoN\n. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jorn. 
Fidèle  amant  doit  grand  lort  pardonner. 
AquI  ela  lo  perdonet  baysan. 

l'-,  de   Guillaume  de  Ealaun- 
Là  elle  le  pardonna  en  haisaut. 
Li  deah,  si'l  platz,  per  iiierce  perdonnar. 
Paui.et  de  Marseille  :  Razos  non  es. 
Lui  daigne,  s'il  lui  plaît,  par  merci  pardonner. 
Aissi  com  sai  perdonaran  , 
Sapchatz  c'aital  perdon  auran. 

Pons  de  Capdueil  :  En  Uonor. 
Ainsi  comme  ils  pardonneront  ici ,  sacliez  que  te! 
pardon  ils  auront. 

Loc.  S' ien'l  lauzey  en  nias  coblas  menten  , 
Dieus  ni'o  perdo,  qu'ab  verdir  m'en  desraen. 
Durand  de  CarpentrAS  :  Un  sirventesleugier. 
Si  je  le  louai  dans  mes  couplets  en  mentant ,  Dieu 
me  \e  pardonne,  vu  qu'avec  vrai  dire  je  m'en  dé- 
mens. ,    , 

—  Remettre. 

Perdonar  lo  deute  ad  aqiiel  que  non  lo 
j)ot  pagar. 

Un  ser  fello  a  cuy  so  senlior  avia  rEnDOK\T 
gran  dente,  et  aqnell  no  vole  phrdonar  .'A  i. 
de  SOS  sers  .1.  petit  dente. 

V.  et  Vert..  M. '•^^. 

Remettre  la  dette  à  celui  qui  ne  la  peut  paver. 

Un  serf  félon  à  qui  son  seigneur  avait  remi.'i 
forte  dette  ,  et  celui-ci  ne  voidut  pas  remettre  à  un 
de  ses  serfs  une  petite  dette. 


PER 

—  Epargner,  ménager. 

Tenna  es  mot  iruz.el  bestia  que  uon   rt:-,- 
DONA  ad  home  i\i  mort/,  ni  vius. 

F-  et  Feri.,  fol.  24- 
L'bjèiic  est  niouk  cruelle    Léte  qui  ne  pardonnt 
3  homme  ni  mort  ni  vif. 

Cel  que  teudonv  sas  vergas, 
Persert,  adzira  sos  cfans. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadns. 
t'elui  qui  épargne  ses   verges,  pour  sûr,  hait  ses 
enfants. 
Part.  prés. 

Que  lu  sialz  de  mos  lortz  I'khdonans. 

P.  Cardinal  :  Un  sirvenles. 
Que  vous  me  soyez  pardonnant  do  mes  torts. 
Per  so  devetz,  Senher  Dieus,  per  dreituia, 
A  quascuii  d' els  esser  vers  pehdonans. 
AiMEEi  DE  Pegi'il.\in  :  S' ieu  anc. 
Pour  cela  vous  devez  ,  Seigneur  Dieu,  par  justice, 
à  chacun  d'eux  être  vrai  pardonnant. 
Part.  pas.  A  cela:  que  tost  cofessa  es  tost  piiii- 

DOIVAT. 

Trad.  de  Bi-de ,  fol.5i. 
A  celui  qui  tôt  confesse  il  est  tôt  pardonne. 
CAT.  E>p.  Perdonar.  rour.  Perdoar.  it.  Per- 
donare. 

PPLRDRE ,    V. ,    lat.    perd<?r?:,    perdri-, 
faire  une  perte. 

No  s  ten  a  dan 
De  PERDUE  nie  ni 'Is  Lelbs  digz  de  mon  chau. 
G.  Faidit  :  Tant  ai  sufert. 
Klle  ne  tient  pas  à  dommage  de  perdre  moi  ni  les 
belles  paroles  de  mon  chant. 

Yal  mot  ad  home  que  sanc  peut. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^o. 
Vaut  beaucoup  à  homme  qui  perd  du  sang. 
Que 'I  sap  ben,  s'  ieu  la  periiia, 
Qu'  ieu  jamais  joy  non  auria. 

C.  DE  Vent.\dol'R  :  En  ahril. 
Vu  qu'elle  sait  bien,  si  je  la  perdais,  que  jamais 
de  joie  je  n'aurais. 

En  bien  temps  perdiietz  la  calor. 
T.  d'Elias  de  Bapjols  et  d'K.  Cairels  :  >'  l'Iia- 

Cairel. 
En  court  temps  vous  perdrez  la  chaleur. 

—  Faire  un  mauvais  emploi. 

Trastot  mon  castier  perc. 

GavaudAV  le  ViEtX  :  Lo  nus  e  '1  temps. 
Toute  ma  remontrance  je  perds. 
"Vai  s'en  lo  temps,  e  pf.rdem  lo  melboi. 
n.  i>E  VENTAnoun  :  (,)uant  crha. 
S'en  va  le  tcmp% ,  et  nou'  perdons  le  meilleur. 


PER 


t)\r 


—  Disposer,  quitter,  renoncera. 

Per  aviT  pkr  veif^onb'  e  mezura. 

Mahcadrus  :  Auintzdf. 
Pour  argent  il  perd  vergogne  et  mesure. 
Co  es  la  j)el  ((ue  pert  cad'  an. 

Deudes  de  Prades  ,  ^iiz.  cass. 
Cela  est  la  peau  qu'il  /)f/(/ chaque  année. 

—  Ce.sser  d'avoir,  de  pos,séder. 
Eniro  que  pert  lo  alenar. 

f^.  et  Fert.,  fol.  9J. 
Jusqu'à  ce  qu'il  perd  le  respirer. 

Fig.     Aissi  m  perdet  cum  pf.iidkt  se 
Lo  bels  Nai'cezis  en  la  fou. 

B.  DE  Ventabour  :  Quan  vci  la. 
Ainsi  je  me  perdis  comme  perdit  soi  le  heau  Nar- 
cisse dans  la  fcjntuine. 

Pa?-t.  pas.     Naysson,  scnes  falbida, 
("remalz  o  pfriiutz. 
Gi  rmonde  de  Montpellier  :  Greu  m'  es. 
Ils  naissent,  sans  faute  ,  hrûh's  ou  perdus. 
Merces  es  perduda  per  ver. 

B.  de  Ventadour  :  (^)uan  vcv  la. 
Merci  est  perdue  en  vérité. 

Caion  qn'aia  perdit  lo  sen. 

P.  Cardinal  :  Una  cieutat. 
Ils  pensent  qu'il  ait  perdu  le  sens. 

Voyez  Afan  et  Testa. 
CAT.  Perdrer.  esp.  port.  Perder.  it.  Pcrdere. 

'},.  Peuua,  pf.ruea,  perdoa  ,  s.f.,  perte. 
Tant  m'  es  esquiva  e  fera 
La  PERDA  e'I  dans. 

GiRAl  D  DE  BORNEIL  :  D(;  tliantar  mi. 
Tant  m'est  pe'nible  et  cruelle  la  /)ei7e  et  le  dom- 
mage. 

E  m  restaura  perijas  e  dans. 

R.  Vidai,  de  Bèzaldl'n  ■  Bel  m)  es. 
Et  me  re'pare  pertes  et  dommages. 

De  la  PERDEA  aviri  gran  desj)lasser. 
Si  gain;  dura  aqiu'sia  peudoa  de  no.slra  gens. 

Philomena. 
De  la  perle  avait  grand  déplaisir. 
.Si  guères  dure  cette  perte  de  notre  gent. 
\NC.  iT.  Ma  siringe  lor  la  pcrda  universale. 
Bahderini  ,  Docum.  d'amore,  p.  3()5. 
Di  \osIra  pcrta  perde. 

Gi'ittoned'Arezzo,  letl.  14. 
f:\t.  Perdiia     esp.  Perdida.  port.    Pcrda.   n. 
mou.  Perdita. 


^  1 8  mR 

'\.  Perdicio,  i-f.,  lat.  PEUDiTio,  per- 
dition. 

Ins  el  foc  lî'  abis  , 
Ronia,  aveiz  vostr'  estatge 
E  'n  rcKDicïo. 

G.  FiGUEiRAs  :  Sirvenles  vuelli. 
Dans  le  feu  de  l'abîme ,  Rome ,  vous  avez   voire 
séjour  el  en  perdition. 

Peruicios  al  cors  et  a  l'arma. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  60. 
Perdition  au  corps  et  à  rame. 

<;\T.  Perdicio.  Esr.  Perdicion.  port.  Perdicào. 
iT.  Perdizione. 

.'i .  Perdement,  ferdkmen,  s.  m.,  porte. 
Hac  gran  batailla  e  gran  mortaudat,  e  per- 
DF.MENT  de  membres  e  caps. 

Philomena. 
Il  y  eut  grande   bataille   et  grande  mortalité,  el 
/'L'rte de  membres  et  de  têles. 

Mot  fo  grans  lo  dampnatges  e  '1  dois  e'I  ter 

DEMENTZ. 

Guillaume  nE  Tudela. 
Moult   fut  grand  le  dommage    et  le  deuil  et    la 
l'crte. 

—  Perdition. 

Del  greu  fays 
Qu'  es  de  las  armas  rERDET«ENS. 

FoLQUET  DE  LuNEL  :  Boiia  dompna. 
Du  pénible  fardeau  qui  est  des  âmes  la  perdition 
Per  enveia  ,  breiiment  venon  a  perdement. 

F.  de  S.  Hunnrat. 

Par  envie ,  en  peu  ils  viennent  à  perdition. 

Esr.  Perdimieiito.  port.  it.  Perdimento. 

5.  EsPERDRE,  -v.,  éperdre,  égarer,  éton- 
ner, décourager. 

INuill  maltrait  no  m  fiù  esperdre. 

Lameerti  de  Bonanel  :  Ges  de. 
ISul  mauvais  traitement  ne  me  fait  égarer. 
Totz  lo  cors  m'  en  vai  esperden. 

G.  Rudel  :  Quan  lo  rossinhols. 
Tout  le  coeur  me  va  s'en  égarant. 

On  plus  vezia  de  bons  bornes,    plas  s' es- 
r-ERDiA  ,  e  mens  sabla. 

y.  de  Richard  de  Barbezieitx. 
Oii  plus  il  voyait  de  bons  hommes  ,  plus  il  s'éper- 
dait,  et  moins  il  savait. 

M'  EsPERT ,  e  non  ai  iiiembransa. 

G.  Faidit  :  Al  sumblan. 
,Ic  ni\-gare,  et  jo  n'ai  pas  de  souvenance. 


PER 

Part.  pas.  F.slat  ai  com  hom  esperdut 
Per  amor  en  long  estatge. 

B.  DE  Ventadour  :  Estât  ai. 
J'ai   cte'  comme  homme  éperdu   par    amour   en 
long  relard. 

Vengro  denan  Pilât  totz  esperdutz. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  i6. 
Vinrent  devant  Pilate  tous  éperdus. 
ANC.  kr.  Renart  l'oï,  moult  fu  dolaul. 
Et  monlt  en  devint  espcrdn. 
De  joie  fu  si  esperdtie, 
Ke  giant  pièce  ne  pot  parler. 
Roman  du  Renart,  t.  111  ,  p    168,  et  t.  iV,  p.  317. 
IT.  Sperdere. 

G.   Desperure  ,  DEPERDRK,  7).,  égarer, 
dissiper,  perdre. 

Lurs   mercadatias...   desperdian,    fazen  la 
dig  viatge. 

Cartiilaire  de  Montpellier,  fol.  127. 
Leurs  niarchandises...  '\\s  perdaient,  faisant  ledit 
voyage. 

Fig .  No  t  fdssa  desperdre  temensa  ni  argens. 
Guillaume  de  Tudela. 
Que  ne  te  fasse  égarer  crainte  ni  ai-gent. 
La  mi'  amor  ta  mal  vau  deperden. 
Pucine  sitr  Boece. 
Le  mien  amour  si  mal  je  v.iis  perdant. 

ANC.  ESP.    Desperder.  ix.  Disperdere. 

7.  Deperdicio,  s.f.,  déperdition,  perte. 
Cum  es  la  deperdicio  o  consumpcio  faita 
per  calor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^3. 
Comme  est    la   déperdition   ou  consomption   laite 
par  chaleur. 

ESP.  Desperdicio.  port.  Desperdicào. 

PEREMPT,  adj.  ,  lat.   peremptm.î,   pé- 
rimé. 

O  si  la  causa  de  que   lo    pl.iigz  era    es   pe- 
REMPTA  ,  so  es  destrucba. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  fol.  i  i . 
Ou  si  la  cause  de  quoi  était  le  plaid  est  périmée, 
c'est-à-dire  détruite. 

1.  Peremptori,  ndj. ,  péremptoire. 

—  Siibst.  Assignation,  citation. 

Que  hom  1'  apele  am  una  peremptoria  per 
totas  ,  a  cerlana  jornada. 

For  de  Montcuc.  Ord.  desR.  de  Fi  .,  i^ti;? , 

I.  XVI,  p.  i:i(). 


PER 

(^)u'ou  l'appelle  avec  une  citation  pour  toutes  ,  à 
rci  tain  jour. 

(•.\i\  Peremptori.   esi>.  Pe/entorio.    pout.   Pe- 
remptorio,  lï.  Perentorio. 

J       3.  Perhemtorialmeiv,  rtf/i'.,  péromptoi- 
rcment,  d'une  mimiôre  décisive. 
Que   comparcgnifisso    rtr.HEMroRiAi.MEN    e 
piTsonalmeii  denffa  .i.  an. 

Citt.  dels  apost.  de  Romii,  (ol.  21 J. 
^  Qu'ils  comparussent  j'creiiiptoiiement  et  person- 

nellement lians  un  an. 
I  «:\T.  Percmptoriameiit.  esp.  Pej-enloriainencc. 

PORT.   Perempcoriamente.    it.  Perentoria- 
mente. 

PERGAMEN,  percamk,  s.  m.,  lat.  pkr- 

GAMEN«.s~,  |)arcliein'm. 

Si  com  in  isto  PEiiiiA^uEN    es   sciit,  et  oui 

legir  i  o  pod. 

Titre,  de  lo53. 

Ainsi  comme  il  est  écrit  sur  ce  piirclie/iiinj  et  on 
peut  l'y  lire. 

Lo  l'ARGA.MEs  O  lo  p.ipîer  que  sera  englndat?, 
sus  la  taaia ,  sera  purtitz  e  seuhatz  per  nn 
compas. 

Lti>.  de  Sydrac ,  fol.  l38. 

Le  parchemin  ou  le  papier  tjui  sera  enduit  sur  l.i 
table  ,  sera  divise'  et  marque'  par  un  compas. 
Esr.  Pergamino.  port.  Pergarninko. 

2.  Pargami,  .«.  m. ,  parchemin. 
Tencha,  pena  e  pakoa^u. 
,  Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodeine. 

Kncre  ,  plume  et /J«ri7/efnin. 
Lo  PARGAMi  escript  de  la  dlcLa  arenga. 

Ciirya  Magalon.,  fol.   l5. 
Le  parchemin  écrit  de  ladite  liarangue. 
CAT.  Per  garni. 

'^.  Parglamina,  s.  f.,  (In  lat.  itugamexa  , 
parchemin. 

Senes  breu  de  parc.uamina  , 
Traïuet  lo  vers  en  cbnntan. 

G.  Rl'DEL  :  Quan  lo  rius. 
Sans  feuille  Ac  parchemin,  je  transmets  le  vers  en 
clianlant. 

IT.  Pergamena. 
/, .   PAKr;AMiNiEr. ,   v.   m.  ,  paicht-niinior. 


PER  5i(, 

PcUicier,  PAK(;Ai\iiNUiR  ,  fes  oslas. 

Cniit:  d'/ll<tis.  Arch.  du  Roy.,  K,  Ti/j. 
Peaussier,  parcheininicr,  (it  celles-ci. 

CAT.    Pergamiiter.    esp.    Pergaminero.    port. 
Per  gain  inh  eiro . 

l'ERGUA,  PERGA  ,  PEUJA,  s.  f.,  lat.  per- 
tic.\ ,  perche. 
l'o  anib  iina  pergua  decervelat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  lo. 
Fut  avec  une  perche  e'cervelé. 

Prenon  se  tuitz  li  seinor 
A  las  l'EROAs  adreisar..., 
Pueis  meton  la  lenda  desus. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  Ii8. 
Se  preiiiienl  tous  les  seigneurs  à  dresser  les  per- 
ches..., puis  mettent  la  tente  dessus. 
Perga  de  saaze  sera. 

Deiides  de  Prades,  Auz.  c.ass. 
La  perche  sera  de  saule. 

Sobre '1  punh    es   portât   belament,   sobre 
PERJA  panzat. 

FAuc.  de  las  propr. ,  fol.  i/Ji. 

Sur  le  poing  il  est  porte'  hellement ,   sur  perche 
pose. 

<:at.  Perça,  esp   pout.  Perclia.  rr.  Pertica. 

1.  Pergueta  ,  s.f.  (Uni.,  petite  perche, 
baguette. 

Far  lui  deu  boni  pergleta  bassa. 

Deudes  de  Pr.ABEs  ,  Auz.  cass. 
Faire  lui  doit-on  petite  perche  basse. 

PERIFRASLS,  s.f.,  grec  Il£p<'(pp«î-/,',  pé- 
riplirase. 

Perikrasis,  es  circunilociilios,  e  vol  dire 
circumlocutios  ,  eirconstancia  de  jiaraiilas 
quaysb  seiublans  ad  aqnelas  que  Loin  euten. 
Leys  d'amors,  fol.  i32. 
Périphrase ,  c'est  circonlocution,  et  veut  din- 
circonlocution,  circonstance  de  paroles  quasi  seni- 
blables  à  celles  qu'on  entend. 

CAT.  esp.  Perifrasis.  port.  Periplirasis.  it.  Pe~ 
rifrasi. 

PERIL,    PEKILH,    A-.    ///.,    lat.    VV.lMCllJMI//  , 

péril ,  danger. 

Laissarai  en  guerra  mon  lllh, 
En  gran  paor  et  en  perieii. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  chanlar. 
,Ie  laisserai  eu  guerre  mon  fils  ,  en  grande  peur  el 
en  péril ■ 


520 


PER 


llh  seran  escapat  d' aquel    peuii.»    en   qnal 
ilh  eio. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  lo. 
Ils    seront  échappés  à    ce  péril    dans  lequel   ils 
étaient. 

Tas  filas  garda  de  périls. 

Libre  de  Senequa. 
Garde  les  filles  de  périls. 
CAT.  Perill.  ESP.  Pelis^ro.  port.  Perigo.  vv.  Pe- 
riglio. 

2.  Pekillos,  perilhos,  ndj'.,  lat.  peri- 
aii^osus,  périlleux,  dangereux. 
Tant  es  mos  afais  perilhos, 
Qa'ien  no  sai  co  m' i  emprenda. 

Guillaume  de  Balacn  ;  Mos  vers. 
Tant  est  mon  affaire   périlleuse,    que  je  ne  .sais 
<  omnient  je  m'y  prenne. 

Son  mot  dampnozas  e  perilhozas. 

r.  et  Vert.,  fol.  22. 
Sont  moult  dommageables  et  périlleuses. 
Mas  aissi  a  nn  rERiLHO.s  marlire, 
Qne  sa  dolors  vol  que  si'  alegransa. 

H.  Brunet  :  Cortezamen. 
Mai';  ainsi  il  a  un  £/rt/îgerez(x  martyre,   vu  qu'il 
veut  que  sa  douleur  soit  allégresse. 
ANC.  FR.  Naymou  avale  le  tevtre péril lios. 
Rotnan  d'Agolant,  v.  i[\'j  . 
<:at.  Perillos.  esp.  Peligroso.  port.  Perigoso. 
iT.  Periglioso. 

'\.    PeRILLAR  ,   PERILHAR,    V,  ,    lat.     PERI- 

cutA^i,  mettre  en  péril. 
El  batismes  de  Jordana 
Lnr  noiz  e'is  perilha. 

MaRcabru.s  :  El  mes. 
Le  Laplénie  du  Jourdain  leur  nuit  et  les  met  en 
péril. 

—  Péricliter,  dépérir,  être  en  péril. 

Cristias  vei  perilhar 
Per  colpa  dels  regidor.s. 

G.  BlQUIER  :  Cristias. 
Les  clirctiens  je  vois  péricliter  par   la  faut(î  des 
çouverneurs. 

Kn  aissi  m  sent  ien  perili.ar, 
.Si  lia'  amors  no  m'  es  gnirens. 

Pons  d'Ortafas  :  Aissi  cum. 
Par  ainsi  je  me  sens  dépérir,  si   pur  amour   ne 
tti'cst  garant. 
Part. prés,  subsl,  Atressi  qao'l  perii.ans, 

Qne  sns  en  1'  aigua  balansa. 
P.  Vidal  :  Atressi  quo  '1. 
.Ainsi  comme  le  périclil/inf ,  qui  sur  l'eau  halance. 


PER 

D'  Apollonius  <le  Tyr, 
Sapchatz  conitar  e  dir 
Com  el  fos  perilhat. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 
Touchant  Apollonius  de  Tyr,  sachez  conter  el  dire 
comme  il  fut  mis  en  danger. 
cÂT.  Perillar.   u.sp.  Peligrar.    port.  Perigar. 

/(.  Perigolar,  V.,  culbuter,  anéantir. 
Part.  pas.  A  baron,  d'  aut  lignatge. 
Val  mais  esser  perigolat/-  , 
Q' el  viv'annitz  e  desbonratz. 
GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Non  sai  rei. 
A   haron ,  de  Laut  lignage,  il    vaut  mieux   être 
anéanti,  qu'il  vive  (que  s'il  vit)  honni  et  déshonoré. 
ANC.  FR.  Là  où  nostre  nef  eust  esté  toute  es- 
miée  ,  et  nous  touz  périUez  et  noiez. 

JoiN VILLE,  p.   129. 

En  icelle  façon  ,  saulva  ,  après  Dieu  ,  ladicle 
arcbe  de  pêriller. 

Rabelais,  liv.  II ,  ch.  i. 
iT.  Pericolare. 

5.  Emperilamen  ,  s,  m.,  péril,  danger. 
Ditz  qne  co  sera  grant  emperilamens. 
Pierre  de  Coreiac  :  Kl  nom  de. 
Dit  que  ce  sera  grand  danger. 

PERIR,  V.,  lat.  PERiRf?,  tuer,  occire, 
détruire. 

Comte,  rey  et  einperador 
Volon  cresliantat  périr. 

G.  Fabre  de  INabbonne  :  On  mais. 
Comtes,   rois  et    empereurs    veulent   chrétienté 
détruire 

Gel  que  peri'I  rei  Farao. 

Pierre  d'Auvergne  ;  Lo  Senlier. 
Celui  qui  détruisit  le  roi  Pharaon. 

—  Périr,  mourir. 

O  sia  que  perisca  la   inia   causa,  o  sia  que 
PERiscA  la  soa. 

Trad.  du  Code  de  .Justinien,  fui.  ig. 
Ou  soit  que  périsse  la  mienne  chose  ,  ou  suit   que 
périsse  la  sienne. 

Si  tôt  lo  mon  peria. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
Si  tout  le  monde  périssait. 
Pari.  pas.  Peritz  soi  si  non  venc  al  port. 
Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genscr. 
Je  suis  mort  si  je  ne  viens  au  port. 
Crestias  e  la  ley  vey  pet, ida. 

AusTORc  Secret  :  IVo  sai. 
Chrétiens  cl  la  loi   ]c  vois  détruite. 


PEU 

AN»:.  FR.  Hue  nef  en  seinblahbe  fait  avoil  este 
périe. 

JOINVILLF.  ,  p.  i. 

ÎCovoitise,  augoisse  et  orguiex 
Ont  si  toute  joie  ^me 
(  Qu'aie  est  par  tout  le  mont  faillie. 

Fabl.  et  cont.  nnc,  t.  II,  p.  ^(j-]. 
Deux  vaisscaax  plains  des  gens  du  seigneur 
tic  Cornoiiaille  ,  hiveiil péris. 

MoNSTBELir,  t.  1  ,  loi-  23-2. 

Et  nos  l)iel)is  estant  ez  bergeries, 
Gardez  si  bien  qu'elles  ne  sont  pertes. 
Cl.  Marot,  t.  I ,  p.  '^^o. 
ASC.  CAT.  Périr,  esp.  tort.  Perccer.  it.  Perire. 

2.  Peridor  ,  (idj.,  lat.  PERiTUR«.y,  péris- 
sable. 

J  D' aquest  bes  thridors  que  no  nos  tenran 

pro,  cant  Dieos  fara  jasticia. 

F.  et  Vert.,  fol.  6o. 
De  ces  biens  périssables  qui   ne   nous  tiendront 
profit  quand  Dieu  fera  justice. 
Fig.  et  myst.  Boni   fels  que   es   i'Erihors   per 
sas  felnia.'i. 

Trad.  deD'ede,  fol.  5o. 
Homme  félon  qui  est  périssable  'par  ses  félonies. 

3.  Dépérir,  v.,  lat.  dépérira,  dépérir, 
s'éteindre. 

Fig.      Fes  dechay,  e  drechara 
Tôt  jorn  deperish. 

Leys  d'atnors,  fol.  29. 
Foi  tle'clioit,  et  droiture  toujours  dépéril. 
Part.  pas.  Disciplina  es  ameruiada  e  reverensa 
deperida. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  77. 
Discipline  est  diminue'e  et  respect  éteint. 
ASC.  CAT.  Dépérir. 

TERIZOLOGIA,  J./.,   lat.   perissolo- 
ci\,  redondance. 

Perissologia   adjectif)    j)luriruornm  verbo- 

rnin  supervacua,  ut,  vivat  Ruben  et  non  moria- 

ttir  :  dnm  non  sit  aliud  vivere  qnam  non  inori. 

IsiDOR.,  Ortg.,  I  ,  33,  7. 

PtKizoï.oGiA,  que  vol  dire  aytant  coma  ajus- 

tamens  o  su j)erfluitatzde  niotas  paraulas  vueias. 

Lejs  d'amors,  fol.  106. 

Redondance,  qui  veut  dire  autant  comme  addition 

ou  jupcriluite'dc  nombreuses  paroles  vides  finutiles). 

PERLA,  s./.,  perle, 
m. 


PF.IÎ 


rr>. 


Voyez  IVILRA.TORI ,  Dis.<i.  33;  et  Ai - 
DRETE,  p.  362. 

Ja  non  auran  pro  botes.... 

Ni  pro  pERr.A.s,  ni  pro  ceninras. 

Brei'.  d'amor,  fol.  I2g. 
Jamais  elles  n'auront  .issez  de  boulons...  ,   ni  as- 
sez de  perles ,  ni  assez  de  ceintures. 

Ni  aur  ni  argen  ni  perlas  preciosas. 

Statuts  de  Montpellier,  du  Xtii""  siècle. 
Ni  or  ni  arpent  ni  perles  prc'cieuses. 
CAT.  ESP.  riinT.  IT.  Perla. 

■1.  Perlât,  «<-//.,  perlé. 

IJna  liura  de  dragea  rF.iit.ADx    per  far  colla- 
cion. 
Tit.  de  1428.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III  ,  pr.,  p.  225. 
Une  livre  de  drai;ee  perlée  pour  faire  collation. 

IT.  Perlato. 

PERN  ICI  A,  .$•./.,  lai.  PERNicir.'.v,  perte, 
mine,  mort. 
Teiuor  perdusent  a  r£RN^c;iAi 

Trad.  d'yllhurusis,  fol.  33. 
Crainte  conduisant  à  mort. 

t..      PeRNICIOS  ,     PARNICIOS  ,     PERNECIOS  , 

adj.,  lat.  PERNicxos/w,  pernicieux. 
Sapias  que  es  parnicios  ses  tôt  dopte. 

Trad.  d'Albucasis,  (ol.  59. 
Sachez  qu'il  est  pernicieux  sans  aucun  doute. 
Droguas  venenosas  et  perniciosas. 

Fors  de  Dearn ,  p.  1078. 
Drogues  ve'néneuses  et  pernicieuses. 
I.a  sieua  inalautia  es  perneciosa. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  i  ?.. 
La  sienne  maladie  est  pernicieuse. 

c:at.  Pernicios.  esp.  poht.  Pernicioso    ir.  Per- 
nicioso,  pernizioso. 

l'ERPETUAL,  adj.,  ha.  perpétuai, 
j)erpétuel. 
Ditz  que  lioui  li  fassa  carcer  perpétuai,. 
V.  de  S.  Honorât. 

Dit  qu'on  lui  fasse  prison  perpétuelle. 
.Sol  e.speran 

Lo  joi    PERPETUAL. 

B.  ZcRGi  :  Ben  es. 
Seulement  en  espérant  la  joie  perpétuelle. 

.-Idv.  camp.  A  la  perpetlal  volria  far  son  o.sl.il. 
I'.  de  S.  Honorai. 
.4  perpétuité  \oudrail  faire  sa  demeure. 


522  PER 

ANC    FP.    En  iiquisl  loenae  en  nostre  Segnoui' 

pt  mi'mohi'.  perpétue/. 
CfStes  (le  Lonis-le-Debon.,  liée,  des  Ilist.  de  Fr., 

t.vr,p.  141. 

ANC.  CAT.  ANC.  Ksr.  Perpétuai.  it.  Perpetuale. 

2,  Perpetualmf.nt,  adv.,  perpétuelle- 
ment. 

l'iir.i'ETUAr.iMEisT  ilampnaf. 

Trnd.  dcB'ede,  fol.  67. 
Perpélitellement  ilamne. 
L' is!a  e  '1  luonestier  tôt  rERrETUAi.MF.Nr. 

P^.  de  S.  Honorai. 
L'ilc  et  le  monastère  tout  perpétuellement. 
CAT.  Perpetualmeut.   ksp.  Perpetualmettte.  it. 
Perpetuahnente,  perpetualementc . 

3.  Perpetuar,  V.,  lat.  perpetuar^,  per- 
pétuer. 

A\s.so  es  voler  PERrEïUAR  lo  servizide  Dieu 

en  la  terra. 

V.  et  Fert.,  fol.  92. 

Ceci  c'est   vouloir  perpétuer   le  service  de  Dieu 

sur  la  terre. 

CAT.  ESP.  PORT.  Perpetuar.  it.  Perpetuare. 

/|.  Perpetu ALITAT,  S .  f. ,  perpétuité. 
Adv.  comp.  Deinoren  al>  lo  dit  mossenlior  de 

Foix  A  PERPETUAI.ITAT. 

Tu.  de  1378.  Hist.  de  Languedoc,  pr.  ,  t.  IV, 
col.  355. 
Qu'ils  demeurent  avec  ledit  monseigneur  de  Foix 
("(  perpétuité. 
iT.  Perpetualità,  perpetualitate, perpetualitadc. 

5.  Perpetuitat,  s.  j.,  lat.  perpetuita- 

icni,  perpétuité. 
Adi:  comp.  A  temps  o  a  perpetuitat. 

Tener  e  possedir  a  perpetuitat  eu  franc 
aloy. 

Farde  Montcuc.  Ord.  des  Pi.  de  Fr.,  il\63,  t.  XVI, 
p.  i32  et  l3l. 
A  temps  ou  à  perpétuité. 
Tenir  et  posséder  à  perpétuité  en  franc  .nleu. 
cvT.  Perpetuitat.  esp.  Perpetiddad.  port.  Per- 
petuitade.  it.  Perpetuità,  perpetiiitttte,  per- 
petuitade. 

PEIIS,  ndj.,  pers,  bleu  ,  azuré,  violet. 
Drap  PERS  ni  vert  ni  hlanc. 
Guillaume  de  Dubfort  :  Quar  sai  polit. 
Drap  pers  ni  vert  ni  hlanc. 
ANC.  VR.  Hou  drap  ;uirés,  on  pers,  ouvert. 
Piiiiiian  (le  In  Rose,  v.  l49t9 


PER 

.l'idolAtrois  surtout  les  tlnniines  brnnes, perses 
De  sî)ii  œil  (jui  rendoil  tout  le  mien  ébloui. 

BeRTAUT,  p.  522. 

rr.  Perso 

—  Siibst.  Sorte  de  drap. 

Capa  de  pers  un  mes  denani  Avanz. 
T.  d'Ebles  d'Uisel  et  de  Gui  d'Uisel  :  F.nGii. 

(-ipe  <le  pers  un  mois  avant  l'.Vvent. 
ANC.  i-R.  Por  vo.s  robes  de  pers. 

De  camelot  ou  de  brunete. 

Roman  de  la  Rose,  v.  91 18. 
Tons  vcsius  àe.  pers  et  chap[)erons  vermeils. 

MONSTRELET,  l.    Il  ,  fol.   77. 

2.  Perset,  s.  m.,  perse,  persct ,   drap 
(le  Perse. 
Maniel  non  es  de  perset  ni  de  saia. 

Raimond  de  Miraval  :  Gel  cjuedc.  Var. 
Manteau  vous  n'êtes  de  perse  ni  de  soie. 
Del  perset  vermeil!  per  saia. 

GiRAUD  de  Luc  :  Si  pcr  malvat?.. 
Du  perse  vermeil  pour  soie. 

■).  Presset  ,  .V.  i/i,,  perse,  perset,  drap 
de  Perse. 

No '1  cal  veslir  presset  verinel  ni  serga. 
Guillaume  de  Dukfort  :  Qnar  say. 
^le  lui  faut  vèiir  perse  vermeil  ni  serge. 
Manlel  non  etz  de  presskt  ni  de  saya. 

Kaimokd  de  Miraval  :  SelU  que  de. 
Manteau  aoms  n'êtes  de  perse  ni  de  soie. 

PEllSEVERAR,  v. ,   lat.   perskvkrar6', 
persévérer. 

Que,  el  he  qu'avel/.  comensat, 

A'ollatZ    l'ERSEVKRAR    lOS  tCUipS. 

F.  de  sainte  Knimie,  fol.  ^o. 
(}iie  ,  dans  le  l.ien  que  vous  avez  commence,  vous 
^(ulli('z  persévérer  toujours. 
v.vv,  ESP.  PORT.  Perseverar.  ir.  Perseverare. 

>..   Perseveranmen,   adi'. ,  persévéraui- 

siient. 

Aumplîs  lo  lost  e  perseveraniien. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  i . 

I, 'accomplit  lût  et  persévéramment. 
!si'.  PORT.  IT.  Perseverantemente. 

'.  Perseveransa,  s.f.,  lat.  perseveran 
tlx,  persévérance. 
Aver  perseveransa  entre  las  antras  vertnl/ 

Arlirede  Ralallins,  fol.  98. 
;\voir  j>erséx'éranee  eiiUe  les  aiilres  vertus. 


pi-:ii 

f  AT.  Perscvvraficiti.   Esr.   Pcrsevcranza.  l'our. 
Perseveranca.  iï,  Perseveraitza. 

i.  Pkrskvkkmîi.k  ,  ridj.  ,  l;it.   pkrskvkra- 
li/LKW,  pcrsc-vcraii  t. 
En  totz  SOS  coiiianihiiiifiis  sia  I'krsi- vtu  w.i.rs 

hcgludc  S.  lienczci;,  loi.  7"). 
D.ins  tous  SCS  comiiiamlcnicnls  «[u'il  soil  /icr.sc- 
>\rant. 

PERSONA,   s.  f.,    lat.   persona,    per- 
sonne. 

Si  que  ;mc  jorn  no  fou  plusona  ;i  cui  el;i 
])arles  ni  demandes  de  lui. 

y.  de  Pons  de  Ctipdiieil. 
De  sorte  ([u'oncqucsjour  (jamais)  ne  iut  personiu 
à  ijui  elle  parlât  ni  s'infurinât  de  lui. 

Un  .sirventcs  farai  d'ana  trisia  i-krsona. 
Palais  :  Un  sirventes. 
Un  sirvcnte  je  ferai  sur  une  triste  personne. 

.Mas  anc  non  vist  iiienav  son  par  dol  a  rE!>- 

SO>-A. 

i^.  de  S.  Honorai. 
Mais  oncques  vous  ne  vîtes  mener  son  pareil  duuil 
à  personne. 

—  Corps  ,  indÎA  idii. 

Li  vestiment  son  saint,  mas  fais' es  sa  persona. 
Le  dauphin  d'Auvergne  :  Vergoigna  aura. 
Les  vêtements  sont  saints,  mais   (aux  est  son  in- 
ilifidii. 

/.OC.   leu  ,  qu'en  pert  lo  cor  e  la  persona. 
Rambaul'  de  Vaqueiras  :  D'amor  no. 

Moi ,  qui  en  perds  le  cœur  et  le  corps. 
4dv.  coinp.  Fassa  boni  gach  en  persona. 

Tit.  de  1.^(2.  Hisl.  de  Nîmes,  1. 111,  pr.,  p.  '.'.oy. 

Ou'on  lasse  guet  en  personne. 

—  Terme  de  théologie. 

Lo  Senber  qu'es  una  pei'.sona  en  très. 
AlMERl  de  Pegcilain  :  Era  par  bon. 
Le  Seigneur  qui  est  une  personne  en  trois. 

De  Nazareth  reys  Jbe.sus, 
Pair' en  très  personas,  as 
E  l"'ilbs  e  Sanhs  Espeiitz. 

Pierre  d' .Auvergne  :  Dieus  vers. 
De  Nazaretli  roi  Je'sus ,  un,  en  trois  personnes, 
l'rrc  et  Fils  et  Saint-Esprit. 

—  Ternie  de  grammaire. 

Aie!  finis  en  la'*  tre.s  personas  cl  siiigular  dt-l 
ifin|)s  ]iiescn  de!  indicatiu. 

Crmnm.  piovin<^  . 


Pi'R 


57.3 


Ainsi  finit  avec  les  trois  personnes  le  singulier  du 
temps  présent  de  l'indicalif. 

CAT.  E.sp.  Persona.  ron  r.  Pessoa.  iv.  Persoiui. 
■}..    I'erSONATGE,    PKRSONACK  ,   A'.    1)1.,  ])IT- 

sonnago. 

Lo  dit  l■^;R^()NAT^;E  trames  devers  lo  visconte. 
Chronique  des  .^/Oigeots,  col.  iti. 
i.i'tMl  personniiije  Iratisniis  devers  le  vicomte, 
ly  un  PERSONAGE  a  lui  lîdel. 

Fors  de  liéarn,  p.  lO^^- 
D'un  personnage  à  lui  fidèle. 
CAT.  Pcrsonatge.  Esr.  Personagc-.  poi\  r.  Perso- 
nagein.  it.  Pcrsonaggio. 

3.  Personal,  adj.,  lat.  personalw,  por- 
soimel. 

Execution   tant  i'ersonai,  coma  anlra   per 
deutes. 

Statuts  de  Provence.  Julien,  f.  II  ,  p.  !^Ç)a. 
Execution   tant  personnelle  comme   autre   pour 
dettes. 

Las  dictios  dels  verbs  personat.s. 

Lejs  d'ainors,  fol.  56. 
Les  termes  des  verbes  personnels. 
Siihst.  Personal  val  mays  qn'impersonal. 
Leys  d'amors,  fol.  "jCt. 
Personnel  vaut  mieux  qu'impersonnel. 
CAT.   ESP.   Personal,   port.  Pessoal.  it.   Per- 
sonale. 

\.   Personalmejjt  ,    adv.,   personnelle- 
ment. 
Adjornar  personalment  perdenaut  lui. 

Tit.  du  Tiiy^  siècle.  Doat,  t.  IX  ,  fol.  1(17. 
.'\journer  personnellement  par  devant  lui. 
CAT.  Personahnent.  esp.  Personalinentc.  poiit. 
Pessoalniente.  it.  Personalinentc. 

5.  PeRSON ALITAT,  *.  y.  ,    lat.    PERSONALI- 

TxTc'in ,  ])ersoDnalité. 
Aquesta  pluralilat/.  signilîca  mutas  perso- 
nai.itatz. 

Lejs  d'amors,  ibl.  5^. 
Cette  pluralité  signifie  de  nombreuses  personna- 
lités. 

Angel  ha...  perfiecba  personalitat. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  9. 
,\nge  a...  jiarfaitc /;erj"o/in«/47e. 

6.  Persona  r,  perzonat,  s.  m.,  i)cr.soii- 
nat,  l)éné(ieier. 

P(>r   loS   ILRM)N,VTZ 


524 


VER 


O  die  o  per  prélats. 

G.  RlQUlER  :  Pus  Dieu. 
Four  perspnnats  je  le  dis  ou  pour  prélats. 

—  ^dj.  Qualifié  ,  élevé  en  dignité. 
Aitan  be  son  perzonatz, 

P.  Vidal  :  ALril  issic. 
Si  bien  ils  sont  qualijiés. 
CAT.  Persotiat.  esp.  Personado. 

7.  Despersonar,  V.,  dépeupler. 

Lo  reierrae  de  Frausa  desfai  e  despersona. 
Jlomnn  de  Gérard  de  IXossillon  ,  fol.  i. 
Le  royaume  de  France  détruit  et  dépeuple. 

8.  Impersonal,  adj.,  lat.  impersonalzV, 
impersonnel. 

L' infiriilinsesiMPERSOMALS,  so  essespersona. 
Del  verb  impersonal  no  tractera. 

Lejs  d'amnrs,  fol.  ^5  et  90. 
L'infinitif  est  impersonnel ,  c'est-à-dire  sans  per- 
sonne. 

Du  veibe  impersonnel  nous  ne  traitons  pas. 
CAT.  ESP.  Impersonal.  port  Impessoal.  it.  Im- 
persoiiaîe. 

PERSPECTIU,  adj.,  du  lat.  perspec- 
Tus ,  perspectif,  qui  a  rapport  à  la 
perspective. 

.    Segon  que  demostra  la  sciencia  perspectiva. 
Elue,  de  las  propr.,  foi.  107. 
Selon  que  démontre  la  science  perspective. 

2.  Perspectiva,  ^.y!,  perspective,  traité 
de  perspective. 
Segon  que  difz  Alacen  en  sa-  perspectiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I^. 
Selon  que  dit  Alacen  en  sa  perspective. 

PERTUS ,  PERTiJis,  s.  m.,  du  lat.  per- 
Tusw.ç,  pertuis ,  trou,  crevasse. 
Aia  al  mieh  luoc  an  pertos. 

Liv.  de  Sjdrac,  loi.  l38. 
Qu'il  y  ait  au  milieu  un  trou. 
Tn  qu'estas  coin  fan  rat  en  pertus. 

G.  Rainols  d'Apt:  a  tornar  m'er. 
Toi  qui  demeures  comme  font  rats  en  trou. 
l'er  nn  pertuis  de  taraire. 

Maucabrus  :  Auias  de  chan. 
Par  un  pertuis  de  tarière. 
SUC.  i-R.  Li  berteisches  garnir,  èlij7e7-«/zgarder. 
Roman  de  Rou,  v.  /Jztil . 
I>iiH5  les  pertuis  de  ton  tronc. 

Honsap.d  ,  t.  I ,  p.  ^<:)R, 


PER 

Par  le  petit  pertuis  d'an  gran  tuyau  perce. 
Premières  OEuvres  de  Desportes,  fol.  ?.^2. 
IT.  Pertuso,  pertiigio. 

2.  Pertusos,  adj.,  poreux. 
Sucre. . ,  es  pertusos  ,  e  fon  de  leu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  228. 
Sucre...  est  poreujc,  et  fond  facilement. 

3.  Pertusar  ,  V.,  percer,  trouer,  perfo- 
rer, cribler. 

Darz  d'acer  voill  que  il!  pertus  la  pansa. 
Lanza  :  Emperador  avem. 
Je  veux  que  dard  d'acier  lui  perce  la  panse. 
Aiubaslas  nars  li  pertuzatz. 

Deudes  de  Prades,  yJu:.  cass. 
Les  deux  narines  vous  lui  percez. 
Parc.  pas. 

Non  es  mes  en  bassac  pertcssat. 

G.  Rainols  d'Apt  :  Au7,ir  cugei. 
West  pas  mis  en  bissac  troué. 
Quan  be  se  dreça ,  lo  cel  n'  a  pertosat. 
Poème  sur  Boèce. 
Quand  bien  elle  se  dresse  ,  le  ciel  elle  en  a  percé. 
Fort  destreg  de  lebrozia  que  l'a  tôt  pesseiat 
e  pertuzat. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  3. 
Fortement  étreinl  de  lèpre  qui  l'a  tout  brisé  et  criblé. 
ANC.  FR.  Nulz  vers  ne  la  pnet pertuister 
Ne  son  vernis  vermenni.sier. 

Jehan  de  Meiing,  Trésor,  v.ii3\. 
Faisant  parler  dessons  ses  divins  doigts 
Un  chalameaa  pertuisé  par  neuf  fois. 

ScEvoLE  DE  Sainte-Mahthe  ,  p.  6g. 
iT.   Pertugiare. 

PERYODUS,  s.  m.,  périodus,  sorte  de 
ponctuation  qui  correspondait  aii 
point  et  virgule. 

Pervodus  es  ns  ponchs  ab  una  tirada ,  so 
es  ab  uua  vergueta  tirada  ad  eiijos  (;). 

Lejs  d'amors,  fol.  ll\^- 
Le  périodus  est  un  point  avec  un  tiret ,  c'est-à-dire 
avec  une  petite  barrette  tirée  en  dessous  (;). 

PES,  P¥.z,s.f.,  lat.  vix,  j>oix,  glu,  colle. 

Apres  aiatz  de  pes  fort  neta. 

Deudes  de  Prabes,  j4uz.  cass. 
Après  ayez  de  la  poi.v  fort  nette. 
Qui  tocha  la  pez. 

Trad.deBede,  fol.  3.^. 
Qui  lourlic  la  pot.r. 
ISP    PORT.  Pez.  IT.  Pece, 


PER 

2.  Pecz,  s.  f. ,  poix. 

Saumada  de  pegz. 

Carlulaire  Je  Montpellier,  fol.  1 1,). 
Charge  de  poix. 

3.  Pega,  peja,  s./.,  lat.  Pice,  résine. 

Pkca  es  hiiinor  de  pi ,  per  decoclio  de  foc 
negra  et  indurzida. 

Eltic.  de  las  propr.,  fol,  2l8. 

Résine  eiX.  suc  de  pin,  par  décoction  de  feu  noire 
it  durcie. 

—  Poix,  colle,  glu. 

Padion  a  rEcuA  e  a  .solpre. 

Rci'elatio  de  tas  penas  d'jferns. 
Puaient  à  poix  et  à  soufre. 
Lo  pegairos  dona,  1'  an ,  de  leida ,  .ii.  massas 
de  PEJA. 

Charte  de  Besse  en  Auvergne,  de  1270. 
Le  marcliand  de  poix  donne,  par  an,  deleude,  deu.x 
niasses  de  poix. 

ANC.  PR.   Il  estolt  noir  comme  peige  bouillie. 
Roman  franc,  de  Fierabras,  liv.  II,  part.  JJI  , 

c.  6  et  7. 
CAT.  ESP.  Pega. 

4.  Pegar,  V.,  lat.  PICAR6',  poisser,  gou- 
dronner, enduire,  cirer. 

Una  cayssela  mandet  far, 
E  vay  la  defora  pegar. 

y.  de  S.  Honorât. 
Une  cassette  il  commanda  de  faire,  et  va  la  poisser 
uxlc'rieurcment. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pegar. 

5.  Pegairos,  adj.  ,   marchand,   fabri- 
cant de  poix. 

Lo  PEGAIROS  dona,  l'an,  de  leida,  .11.  massai 

de  pej.i. 

Charte  de  Besse,  en  jJuvergne,  de  1270. 
Le  marchand  de  poix  donne  ,  par  an,  deleude, 
deux  masses  de  poix. 

6.  Empeguir,  V.,  poisser,  oindre,  frot- 
ter, s'embrouiller. 

Pig.  Don  fas.sa  home  empeguir. 
Vos,  sitôt  non  an  sa/.o 
Lur  dig,  110  vnlbafz,  EUPEciUiR. 
EU  s' EMPEGi'issoi»  de  pbizer. 

P.  Vidai.  :  Abril  issic. 
Dont  il  fasse  homine  s'embrouiller. 
Vous  ,  (|Uoiquc  n'ont  pas  (ne  soient  pas  de)  saison 
leur»  propos  ,  ne  Tcuillez  pas  iious  embrouiller. 
JIj  t'embrouillent  à  plaisir. 


PES  525 

l'art,  pas.     Menlr' aissi  son  enpeguit. 

P.  VlDVI.  :  Abril  issic. 
Tandii  qu'ils  sont  ainsi  embrouillés. 
ANC.  FR.  Vous  me  semble/,  à  nne  soorls  ein- 
pegêe;  tant  jilns  elle  s'efforce  soy  dépestrer 
de  la  poix,  tant  qu'elle  s'en  eiuberne. 
Habllais  ,  liv.  III ,  cil.  36. 
ANC.  CAT.  Empeguir. 

7.  EmPEGAR  ,     ENPEGAR  ,     EMPEZAR  ,    EN- 

PEZAR,  V.,  poisser,  goudronner,  en- 
duire, empeser. 

Ni  'Is  capels   blans    engrezar   ni   enpezar  , 
ni'ls  nègres  colrar  ab  pega  non  farem. 

lea  non  empezarai  ni  farai  empezar  alcun 

capel. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  i^^. 

Nous  ne  ferons  ni  oindre  ni  goudronner  les  cha- 
peaux blancs,  ni  colorer  les  noirs  avec  de  la  poix. 

3e  ne  goudronnerai  ni    ferai  goudronner  awcun 
chapeau. 

Pega  naval  apta  per  linir  et  expegar  naus. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  218. 

Poix  navale  apte  à  enduire  et  ^ouc/ro/iner  navires. 
CAT.  ESP.  Empegar.  it.  Iinpeciare. 

8.  Empeguntar,   V.,   poisser,    enduire 
de  poix. 

Part.  pas.     Una  caxeta  empiguntada 
E  calefatada. 

y.  de  S.  Honorât. 
Une  petite  caisse  enduite  de  poix  et  calfatée. 
CAT.  ESP.  Empeguntar. 

FESSA.,  PEZA,  s./.,  pièce,   morceau, 
lambeau. 
Voyez  Denisa,  t.  III,  p.  58. 

Lo  mort,  e 'nporta  .1.  pessa  e  pneys  anlra. 

F.  et  yert.,  fol.  a^- 
Le  mord  ,  et  emporte  une  pièce  et  puis  l'autre. 

[.OC.  prov. 

Per  .V.  sols  a  om  la  PKss'e'l  pan. 

SoRDEL  :  (^)ui  be  s  membra. 
Pour  cinq  sous  on  a  la  pièce  et  le  pau. 

—  Espace  de  temps. 

Quant  el  .s'auzi  saludar 

De  part  vos,  non  poc  mais  sonar 

D'nna  pessa. 

Un  TIOUBADOUa  anonyme  :  .Scnhor  vos. 
Quand  il  s'ouit  saluer  de  par  vous,  il  ne  put  piiij 
parler  d'un  espace  de  temps. 


osG 


PES 


Adi'.  comp.  Oran  i'eza  !o  deu  hom  tener. 

Ueudes  de  Pbades  ,  Àiiz.  cass. 
Grand  espace  de  temps  on  (.loil  le  tenir. 
ANC.  m.  Quant  li  roîs  ot  demouré  en  ces  par 
lies  une  pièce. 
Dciuoura  une  pièce  du  temps,  puis  s'en  parti. 
Chr.  de  Fr.  Eec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  23;  ; 
ot  t.  III ,  p.  i55. 
Crant pièce  aveit  Inr  terre  eue. 

Roman  de  Roii  ,  v.  790J. 
Qui  estoieut  bien  la.s,  car  ils  iw oient  grand 
pièce  coniii. 

COMINES  ,  liv.  I ,  p.  525. 

iT.  Diiuorarsi  una  pezza  con  voi. 
Egli  ha  gran  pezza  che,  etc. 

BoccACCio  ,  Decam.,  IV,  2;  H,  5. 
Li  principide'  Romani  si  tacerono grande pezza. 
Cento  no^'el.  aniic,  n°  92. 
<:at.  Pessa.  esp.  Pieza.  port.  Peca.  it.  Pezza. 

2.    PeSSEIAU  ,     PECEIAR,     PEZEIAR  ,     PESE 

CAR,   PESSUGUAR,   PECiAR ,  r'.,  biiscr, 
mettre  en  pièces,  rompie,  mutiler. 

Lo   fes  tôt   PESSEIAR. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vey. 
Lo  fil  tout  mettre  en  pièces. 

Tant  escut  peciar  e  fendre. 

Guillaume  de  Tudela. 
Tant  il'e'ciis  briser  cl  fendre. 
Trenquet  lo  e'I  peseguet,  et  cant  l'ac  pese- 

GUAT. 

Jhr.  de  l'A.  et  du  N.-Tcst.,  fol.  12. 
Lo  cassa  cl  le  mit  en  pièces,  et  quand  il  l'eut  mis 
en  pièces. 

Conibatr'et  envazir 
Murs,  tors,  e  peceiar. 
Ardre  e  fondr'eissamenz. 

B.  Galvo  :  Moul  a  que. 
Combattre  et  envaliir  murs,  tours  ,  et  mettre  en 
pièces,  brûler  et  renverser  également. 
Fig. 
Mus  cai  d'ant  pretz,  plus  franh  e  pe.ssrya. 

AijMeri  de  Peguilain  :  Destreitz  cochatz. 
Plus   mérite  cboit  de  haut,    plus  il  se  casse   et 
se  brise. 

A  penas  sent  qui'l  bat  o'I  pessuga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  77. 
A  peine  il  sent  qui  le  bat  ou  le  mutile. 

Loc.  Can  se  viron  pesseiar  a  cariiers. 

P.  Cardinal  :  ïoiidas  c  lrap^ 
(>iianil  i!b  se  virent  briser  à  quaniers. 


PES 

—  Déchirer. 

Lo  peronbs  es  una  veruga 

Sus  en  la  cropa  ,  que  s  pessuga 

Tôt  auzel,  can  se  vol  peronner. 

Deudes  de  Pbades,  Auz.  cass. 
Le  péron  est  une  verrue  sur  le  croupion  ,  i|uc  se 
déchire  tout  oiseau  ,  quand  il  veut  s'enduire. 
Fig.     Escas  non  vol  qu'om  lo  pessuc. 

Bernard  de  Venzenac  :  Pus  vey. 
L'avare  ne  veut  pas  qu'on  le  déchire. 
Prcv.     Qui  non  pot  mordre  ,  pessuga. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  vers. 
Qui  ne  peut  mordre,  déchire. 
Part.  prés. 

O  bona  asta  de  fraîsne  o  masa  peceiant. 
Guillaume  de  Tudela.     . 
Ou  bonne  lance  de   frêne  ou   niasse  mettant  en 
pièces. 
Part.  pas. 

Aqui  veirem  manz  sirventz  peceiatz. 
Blacasset  :  Gerra. 
Là  nous  verrons  maints  sergents  mutiles. 
Mania  testa  pezeiada. 

F.  de  S.  Honorât. 
Mainte  tête  brisée. 

Fig.     En  aitals  luotz  peceiatz. 

Giraud  de  BoRNEiL  :  Si  '1  cor  no  m. 
En  tels  mots  brisés. 
ANC.  fr.     Qu'il  li  a  pecoié  l'escu. 

Roman  du  Renart  ,  t.  III ,  p.  2^5. 
Que  l'anelet  qui  fu  s'ainie 
Féust  perdus  ne  pecoiez. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  /)2i. 
Tant  que  l'escbine  aï pecoiée. 

Roman  du  Renart,  t.  II ,  p.  33;). 
Que  il  le  lîst  et  fendre  et  pecoier. 

Roman  d'Agolant  j  v.  929. 
ANC.  CAT.  Pecejar.  cat.  mod.  Pessigar.  it.  Piz- 
zicarc. 

3.  Pessar  ,   PEZAR,   V.,   briser,   casser, 
rompre. 

Pessa  lazes  e  cordons. 
L' uns  si  PEZET  lo  bratz,  l'autre  csdeveuc 
rancs. 

V.   de  S.  Honorai. 
Brise  lacets  et  cordons. 

L'un  se  cassa  le  bras  ,  l'autre  devint  boiteux. 
Pari.  pas.  De  viure  non  ac  conort , 

Ans  cugoron  qu'cll  fos  rr.ssAT 


PES 

Per  lo  vcrin  qu'el  ac  locaf. 

Trad.  d'un  Kvnng.  npucr. 
Uo  vivre    n'eut   espoir,    mais   ils  cruictit    qu'il 
(til  brise  par  le  veuin  qu'il  eut  louclii'. 

/(.  Peceiador  ,  adj'.,   briseur,   casseur, 
coupeur. 

Al)  lui  s'eu  vau  bel  feiidor  de  laiiza  , 
Peccïmior  de  caiiibas  e  de  Lratz. 

B.  ZoRni  :  No  m  laissarai. 
Avec  lui  s'en  vont  Leaux  frappeurs  de  lance,  l/ri- 
icitrs  de  jambes  et  de  bras. 

;").  Pe.vssar,  7>.,  rapiécer,  raccommoder. 
Sens  PEAssA  et  ajusta 
So  que  largne/.a  fnist.a. 

ISat  bf.  RIons  :  Sitôt  non  es. 
Sens  rapièce  et  rajuste  ce  que  largesse  dépèce. 

ESI'.  Pedazar. 

().  EsPESSAR,  espezar,  7'.,  brispr,  mettre 
eu  pièces,  dépecer. 
Cob)inpuas  e  marines  eiitieis 
A  fag  EsPESsAii  per  cartieis. 

/''.  de  S.  Honorât. 
Colonnes  et  marbres  entiers  il  a  lait  briser  par 
quartier.-;, 
r.ertran,  iiiestier  no  m'azauta  de  siiven  , 
C'oiu  I'e.sI'Es.^  e  l'eisoiha  e  l'art  e'I  jien. 

T.  d'Avgier  et  de  Bertrand  :  Bertran. 
Bertrand  ,  ne  me  convient  pas  le  métier  de  ser- 
gent ,  vu  qu'on  le   met  en  pièees  el  l'aveugle  et  le 
brùlc  et  le  pend. 
iT.  Spezzare. 

-.   EsPESSEiAR,  espessegar  ,  V.,  luîscr  , 
mettre  en  pièces,  déchirer. 
Klbs  los  vau  tolz  espessegah  ,  que  no  n'es- 
capero  inaTS  .iiii.  que  aportero  las  novelbas. 
Philo.mena. 
Ils  les  vont  tous  mettre  en  pièces,  île  .sorte  ([ue 
n'en   échappèrent  que  quatre  qui   apportèrent  les 
nouvelles. 

l'art. pas.   iMortz  e  nafiatz  tau  laj dament 
Et  E^pF.ssEiATz  per  Sarta/.itis. 
f^.  de  S.  Honorai. 
Tués  et  blessés  si  laidement  et  mis  en  pièces  par 
."Sarrasins. 

Los  autres,  que  no  volgro  penre  b.iptisnie. 

forO    tolz   KNPtSSLGATZ. 

l'ilILO.Wl.N  \. 
Les  autres  ,  qui  ne  voulurent    prendre   bapirme  , 
lurent  t0U3  mis  en  pièce.f. 


PES 


.'î.; 


\xc.  Fi(.   A  plasurs  fist  traite  les  denz 
E  li  allies  llst  espccccr. 

lioinun  de  Hou,  v.  6098.  I^ai: 

S.  Despessar,  despezar,  despechar,  t., 
dépecer,  mettre  en  pièces,  diviser, 
distribuer. 

Cels  falz  Juzicus  ferir  o  despi-xhar. 

Passio  de  Maria. 
Ces  fau.x.  Juil's  frapper  et  mettre  en  pièces. 
Lo  DESPEZON  plus  nieuudaniens  que  boiu  no 
fay  carn  a  mazell. 

r.  et  Fert.j  fol.  25. 
Le  dé/iècent  plus  menuement  qu'on  ne  fait  cliau 
à  boucherie. 

Be  say  que  mes  payres,  lo  revs. 
Non  Di.sPESA  aysi  son  pays 
Ni  las  viandas  a  sa  gent. 

V-  de  S.  Honorât. 
Je  sais  bien  que  mon  père,  le  roi,  ne  distribue  pa^ 
ainsi  son  poisson  ni  les  subsistances  à  .sa  gent. 
Pare. pas.  Totas  sas  viandas  sant  Honoiat  avia 
Despesadas  a  paures. 

l^.  de  S.  Honorât. 
Toutes  ses   subsistances  saint  Honorât  avait  dis- 
tribuées au.t  pauvres. 

PESSEGUIER  ,  presseguier  ,  ,v.  ///.,  du 
lat.  PEr;sic«.s-,  pêcher. 

Florisson  li  pesseguier. 

MARCABRts:  Al  départir. 
Fleurissent  les  pêchers. 

Aqiiel  PUEssEGuicns  es  Hotitz. 

Lejs  (Vamors,  fol.  ^3. 
Ce  pécher  est  fleuri. 

CAT.  Prcssegiier.  port.  Pessegueiro. 

i.  Presega,  s.  f.,  pèche. 

Ue  preseoas  auretz  nogaills  ; 
Failz  n'  oli. 

Deudes  me  Prades,  Auz.  cass 
De  pèches  vous  aurez  noyaux  ;  faile.s-en  buile. 
(  \T.  Presseg.  port.  Pcssego.  ir.  Persicii. 

PESTAR  ,  V.,  lat.  pistaut,  piler. 
Voyez  BIlratori  ,  Di.ss.  33. 
Sol  de  pestak  eu  luoricr 
Pcbre,  e  de  lastar  sabrer. 
Le  moine  ue  MoNTAldon  :  Forlm'cnoia.  l'ur. 
Seulement  de  piler   en    mortier    poivre,    et    d.- 
ti'iler  sauce. 

i.M-    Pistai,  ror.r.  Pisar.  i  r.  Pcscarc 


28 


PET 


PESTILENTIA ,    pestilencu  ,    pesti- 

LENSA,    5.  /.,    lat.  PESTILENCIA,  pCStC, 

contagion. 
Guerras  e  PEsru.ENTtA  an  destrug  la  ciptat. 

V.  de  S.  Honorai. 
Guerres  et  pesle  ont  détruit  la  cite'. 
Per  la  pestii.encia  d'  aqui  on  ve  lo  vens. 
Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  48. 
Par  la  contagion  de  là  où  vient  le  vent. 
Koraa  delbiurada  de  la  pestilensa.. 

Cal.  dels  apost.  de  Roina,  fol.  'i']. 
Rome  délivrée  de  la  peste. 
ANC.  FR.  D^eslïduge pestilence  et  de  ocisinn. 
y4nc.  Irad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  7. 
cAT.  ESP.   poKT.   Pestilencia.   it.  Pestilenzia, 
pestilenza. 

1.  Pestilencial,  aclj. ,  pestilentiel. 
L'  ayre  pestilencial  depnron. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l34-5. 
Épurent  l'air  pestilentiel. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pestilencial.  it.  Pestilenziale. 

'^.     PeSTILENT  ,     Or^'.,  lat.  PESTILENT<?W, 

pestilent,  empesté. 
Per  infeccio  d'  ayre  pestilent. 
Soven  engendra  pestilens  malanlias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81  et  16. 
Par  infection  d'air  empesté. 
Engendre  souvent  maladies  pestilenles. 
CAT.  Pestilent.  esp.  port.  it.  Pestilence. 

/i.  Pestiferat,  adj.,  pestiféré. 
Substantif.  Nombre  de  pestiferatz. 

Carja  Magalon.,  p.  r>2. 
Nombre  de  pestiférés. 

PET,  PEiT,  S.  m.,  lat.  v^dnas,  pet,  vent. 
Qu'  eu  fassa'l  petz  per  lor  douar  de  ven. 

T.  Dtl  COMTE  DE  PROVENCE  ET  d'ARNAUD  :  AniicS. 

Que  je  fasse  le  pet  pour  leur  donner  du  vent. 
Tais  PEiTZ  que  son  de  corn  vos  semblaran. 

T.  DE  MONTAN  ET  d'UNE  DAME  :  leu  veng. 

De  tels  pets  ([ue  son  de  cor  ils  vous  sembleront. 
CAT.  Pet.  ESP.  Pedo.  port.  Peido.  it.  Peto. 

2.  Petau,  v.^  lat.  PED(?Re,  péter,  éclater. 

Las  castanhas  del  brasier 
Peton  quan  no  son  mordudas. 

Un  troubadolr  .anonyme  :  Las  casianlias. 
Les  cliâlaignes  du  brasier  pèlent,  quand  elles  ni' 
sont  pas  mordues. 
<:\r.  Petar.  port.  Peidar. 


PET 

PETICIO,  PETITION,  S.f.  ,  lat.  PETITIO- 
NS/», pétition,  prière. 
Fan  falsas  peticios  e  quero  fais  jntges. 
La  PETIC10  que  ell  nos  essenba. 

F.  et  Fert.,  fol.  i5  et  37. 
Ils  font  de  fausses  demandes  et  cherchent  de  faux 
juges. 

La  prière  qu'il  nous  enseigne. 
Per  demanda  o  pétition  de  somma  d'argen. 
Statuts  de  Provence.  Jl'LIEN  ,  t.  II,  p.  47^. 
Par  demande  ou  pétition  de  somme  d'argent. 

CAT.  Peticiô.  Esr.  Pétition,  port.  Petiçâo.  ir. 
Petizione. 

2.  Appétit,  apetit,  s.  m.,  appétit,  en- 
vie, désir. 

Per  r  apetit  d'  nn  home. 

Chronique  des  albigeois,  col.  60. 
Pour  l'appétit  d'un  homme. 

Vencer  les  appetitz  del  cors. 

Arbre  de  Batalhas ,   fol.  261. 
Vaincre  les  appétits  du  corps. 
CAT.  Apetit.  ESP.    Apetito.  port.  Apetite.  it. 
Appetito. 

3.  Appetiment,  s.  m.,  appétit,  désir. 
Perdo  APPETIMENT  de  inanjar. 
Engendra  appetiment  dezordenat. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  3o.  'i' 

Perdent  (/e.îir  de  manger.  J'^ 

Engendre  appétit  désordonné.  ; 

4.  Appetitiu,  adj.,  appétitif,  qui  pro- 
duit l'appétit,  le  désir. 

La  virtut   appetitiva   que  es  niinistrativa 
de  talent  et  de  désirer  de  aliment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l!^. 

La  faculté  appétilive  qui  est  productive  d'envie 
et  de  f/fiir  d'aliments. 
CAT.  Apetitin.  esp.  Apetitivo.  ir.  Appetitivo. 

5.  Appetar,  V,,  lat.  APPETERe,  convoiter, 
désirer,  ambitionner. 

Lo  quai  conte  de   Montfort  I'appetet  (la 
terra)  e  prenguet. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  19. 

Lequel  comte  de  Montfort  l'ambitionna  (la  terre) 
et  la  prit. 
CAT.  Apetir.  esp.  port.  .Apeteccr.  it.  Appetere.       \ 

6.  Repetitio  ,  s.f.,  lat.  repetitio,  ré- 
pétition. 


PET 

liEPEiiTro  il'  unu  iiieteyssa  dittio  en  la  il  de 
vt'iset. 

Lcys  d'iimors,  loi.  123. 
Rcpctition  d'un  même  mot  on  la  fin  ili-  vorscl. 

—  Figure  de  i,Mamn)aire. 

I'"ay  se  RErumio  per  aquela  ineleysslia  ma- 
niera. 

Lejs  (i'amvii ,  loi.  123. 
.Se  fait  répétition  de  celle  même  manière. 
r\T.  Repeticiô,  enp.  Repeticion.  rour.  Repeti- 
cào.  iT.  Repetizione,  ripedzione. 

7.  REPhTF.ir.K,  s.  m.,   lat.  repkti/ork/w, 
répétiteur. 

De  Cleiueu...  kei'eteire.s...  eu  e.ssenhar. 
Cat.dels  aposl.  de  Roma,  liil.  22. 
De  Clément...  répetilcnr...  pour  enseiyner. 
iiAT.  ESP.  PORT.  Repetidor.  it.  Ripeùtore,  ripi- 
tilore. 

8.  Rf.pktir  ,  V.,  lat.  REPKTERe,  répéter. 
Dea  hom  kepetir  et  entendre  las  paranlas 

del  comensamen. 

Leys  d'amors ,  (ol.  1 12. 
Oa  doit  répéter  et  entendre  les  paroles  du  com- 
mencement. 

Siibst,  Car  el  bepi:tir  no  m' aijrada. 

Brev.  d'umor,  fol.  f). 
Car  le  repéter  ne  m'agre'e  pas. 

Part.  pas.  I.i  dtiy  bordo  de  la  premiera  cohla 
.son  RKPETIT  en  la  segonda. 
Aqnesta  dictio  t.in  soen  repet'ida. 

Leys  d'amors,  fol.  34  et  1 1^- 
Les  deux  vers  du  premier  couplet  sont  répétés 
dans  le  second. 

Ce  terme  si  souvent  répété. 
CAT.  ESP.  PORT.  Repetir.  it.  Ripe  ter  e. 

f).  Compétent,  adj.,  lat.  competentcw, 
compétent. 

.Son  jud<;es  compétent/. 

Fors  de  liéiirn,  p.  ^'i''\- 
.Sont  juges  compétents. 

■ —  Convenable,  suffisant. 
Distancia  competexv. 
Pnigar...  ab  compétent  medecina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l!\  cl  92. 
Distancf  convenable. 
l'urger...  avec  mc'decine  convenable. 
1  ^T.  Compétent,  csr.  port  ir.  Compétente. 
Ml. 


PET  5^9 

10.  COMPETEKTMKNT,  (l(li<.  ,    COUVOUahle- 

ment,  siiflisainnient. 

.Si.in  refresqiiit  competentment  de  viaudas. 
Prit',  conc.  par  les  R.  d'/Jnffl.j  p-  l\Z. 
()ii'ils  soiiMii  i.ii'r;i\c\wi  roni'enablement  de  vivres. 

r:AT.  Competentinent.  n-.r.  port.  it.  Compeiert' 

te  In  en  te. 

I  I.  (]()Mi>iTiR,  T).,  lat.  roMPKTKRr',  com- 
pétcr. 

l'i)};ues  o  (lègues  coAipetir  ,  o  appartener. 
'Pit.  de  14 13  ,  de  S.  Eulalie  de  Bordeaux. 
l'ût  ou  dût  compéter,  on  appartenir. 
A  las  autras  cors  competiria  drech  tic  bo  far. 

Statuts  de  Provence.  JiLiEDf,  t.  II,  p.  495- 
Alix  autres  cours  cnmpéferait  dioil  de  le  faire. 
(AT.  Cotnpetir.  tsp.  Coinpctcr.  i-okt.  Curnpetir 
iT.  Competere. 

PETIT,  adj.,  petit,  faible. 

E '1  reys  Felips  cassa  lai,  ab  falcos, 
.Sos  jiasseratz  e  'Is  petitz  au/.elbos. 

Beiitrand  de  lîoRN  :  S'ieu  fos  aissi. 
Kt  le  roi  Philippe  chasse  là,  avec  faucons,   ses 
passereaux  et  les  petits  oisillons. 

Petita  boca,  belhas  dens. 

Arnaud  de  Marueii,  :  Dona  genser. 

Petite  bouche  ,  belles  dents. 
Fii^.  El  cors  a  gran  e  lonc  e  '1  cor  petit  e  fais. 
SoiiDEL  :  Sel  que. 
I.e  corps  il  a  grand  et  long  et  le  cœur  petit  et  faux . 
Tais  es  apeiiatz  petitz 
On'  es,  qnan  s' escbai  ,  pros  et  arditz. 
PiSTOLETA  :  Mania  gent. 
Tel   est  appelé  ./"«(/.'.'e  qui    est,   quand    il   faut, 
preux  et  hardi. 

Tant  son  li  mal  gran  e  petit  li  be. 

Cadenet  :  Ben  volgra. 
Tant  sont  les  maux  grands  et  petits  les  hiens. 

—  //(-/('.  Peu. 

.Sabetz  petit,  car  pauc  avetz  après. 
Iîertrand  de  Pabis  de  Rouf.rgue  :  (iuordo. 
Vous  .savez  peu,  car  peu  vous  avez  appris, 
]'^s  PETIT  aniatz 
Hom  ])anbres  e  cnyiatz. 

P.  Cardinal  :  Selli  jern  que. 
lOst  peu  aime  hoinine  pauvre  et  presse. 
Couoysb  c  sent  et  enlen  cjuc  petit  vale  pe- 
1  it  pot. 

/'.  et  fer  t..  fol.  5i.>. 
Jl  couiiaît  et  seul  et  eiilend  <[ue  peu  il  vaut  et  pen 
il  pclll. 

67 


53o 


PEi; 


ANC.  rr..  Le  chevalier  se  (lesment;i, 
Petit  ilonni  ,  matin  leva. 

Roman  de  Rou,  v.  7116. 
Adi'.  camp. 
Diguas  lue,  ta  heretje  ,  paiT  ab  me  in  petit 

IzARN  :  Diguas  me  lu. 
Dis-moi,  toi  hérétique,  parle  avec  moi  un  peu. 
Esgardet  vas  terra  un  petit. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos. 
Regarda  vers  terre  un  peu. 
ANC.  FR. 

Poi/,  le  pria  ascz  ke  un  petit  menjasî , 
Pieist  la  cherité,  un  petit  dinast. 

Roman  de  Rou,  v.  2^91. 
La  vesplandovs  del  solelh  la  comeusa  a  feiir 

PETIT  CADA   PETIT. 

Lif.  de  Sydrac,  fol.  52. 
La  clarté   ilu  soleil  la  commence  à   iVapper  petit 
à  petit. 

De  petit  ex  petit  venc  en  gran  estât. 
Arbre  de  Batalhas,  fol.  26. 
De  petit  en  petit  (  petit  à  petit  )  il  vint  en  grande 
position. 

En  petit  d'  or  a  ven  grans  bes. 

Arnaud  de  Cotignac  ;  Lo  joi  comens. 
En  peu  de  temps  vient  grand  bien. 
ANC.    IT. 

Di  quel  cbe  costa  a  lei  raen  cbe  festuga 

Fetita. 

Ancor  non  sien  pitettè. 

Barberini,  Docurn.  d'amore,  p.  2fJ3. 
CAT.  Petit. 

7..  Petitet,  adj.  dim.,  petit,  tout  petit, 
enfant. 

Auzeletz  que  son  petitetz, 

C"  cm  pren  per  mel  lo  cap  ab  brelz, 

Deudes  de  Prades,  Auz.  ca.'ss. 
Oiselets  qui  sont  tout  petits,   qu'on  prend  par  le 
milieu  de  la  tête  avec  pièges. 
Subst.  Aportavan  11  un  petitet  qu'  el  toques. 

Trad.  du  N.-Tesl.,  S.  Marc  ,  cli.  10. 
Ils  lui  apportaient  un  enfant  (pour)  qu'il  le  touchât. 

—  Jdv.  légèrement,  petitement. 

Mot  petitet  vol  durmîr. 

Brev.  d'amor,  fol.  52. 
Moult  lénèi-ement  veut  dormir. 
ANC.  FR.  De  la  dame  vos  voldrai  dire 
Un  petitet  àe  sa  beauté. 

Fabl.  et  cont.  une,  t.  IV,  p.  408. 
Un  petitet  se  tret  ariere. 

Roman  du  Renart,  t.  II,  p.  103. 
CAT.  Petitet. 


PET 

'y  Petitament,  adv.,  petitement. 

No  troinpet  pas  petitament. 

Arbre  de  Bataillas ,  fol.  7. 
11  ne  trompa  pas  petitement. 

PETRA-,  .<!./.,  lat.  PETRA,  pierre. 

Taspis  es  una  petr\  qui  a  .xvir.  semblansas. 
P.  DES  BONIFACES  ,  ISot.  des  Mss.,  t.  Y,  p.  7o5. 
Le  jaspe  est  une  pierre  qui  a  dix-sept  apparences. 
r\T.    Pedra.  esp.    Picdra.  port.    Pedra.    it. 
Pietra . 

2.  Peira,  peyra,5.  /.,  lat.  pe^a,  pierre. 
Que  'l  gota  d'  aigna  que  cliai, 
l'"er  en  on  loc  tan  soven 
Que  trauca  la  peira  dura. 

B.  DE  Ventadour  :  Conorlz  era. 
Vu  que  la  goutte  d'eau  qui  tombe  ,  frappe  en  un 
indroit  si  souvent  qu'elle  troue  la  ^iierredure. 
Si  las  PEiRAs  erau  pa 
E  que  las  aiguas  fosson  vi. 

P.  Cardinal  :  Tan  son  valen. 
Si  les  pierres  étaient  pain  et  (jue  les  eaux  fussent 
\  i  II . 
I.oc.  No  V  remanria  peyra  sobre  peyra. 

Roman  de  ta  Prise  de  Jérusalem,  fol.  6. 
IN'v  demeurerait  pierre  sur  pierre. 
Pausarai  eu  Siou  la  soberana  peira  cantonal. 

Doctrine  des  f^audois. 
,Te  poserai  en  Sion  la  souveraine  pierre  angulaire. 
Clercia  no  valc  anc  tan 
Qu'  els  solo  anar  prezlcan. 
Aras  van  peiras  lansan 
A  r  autra  gen. 

P.  Cardinal  :  Un  décret. 
Lo  cleigc  ne  valut  oncques  tant  qu'ils  ont  coutume 
d'aller  préchant,  maintenant  ils  vont  lançant ^>iWTf5 
à  l'autre  gent. 
Proverb.  Qui  met  peira  contra  son  vizi  si  na- 

frara  en  lei. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  64. 
Qui  met  pierre  contre  son  voisin,  se  blessera  en  elle. 

—  Pierreries. 

Es  pas  pretios,  pas  cars  e  pus  valens 
Que  PEIRAS  preiiosas  ni  fis  aur  ni  argens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Est  plus  précieux  ,  plus  rare  et  plus  valant  ((ue 
pierres  précieuses  ni  or  fin  ni  argent. 

Era  cuberl  de  peyras  preciosas. 

Philomena. 
Etait  couvert  de  pierres  précieuses.  ^ 


En  parlant  de  l'aimant. 


PET 

Âissi  col  fer  la  fkika  d'  uriiuan,. 
'J'ira  ves  si  fîa'aiiiois  solaiiieu. 

Bernard  Tortis  :  Per  eiiseiiliar. 
Ainsi  comme  la  pierre  d'ainiaiil  le  fer,  elle  attire 
vers  soi  pur  amour  sculcmenl. 

Par  allusion  au  serment  que  faisaient 
les  combattants,  dans  les  jugements 
de  Dieu  ,  de  ne  porter  sur  eux  aucune 
amulette. 

No  sai  si  us  portatz  peir'  o  breu , 
Qa'  en  aissi  m  failz  fondre  ciim  nieu. 
Guii.i..vi.'ME  DE  Berguedan  :  Lai  on  liom. 
Je  ne  sais  si  vous  portez  pierre  ou  bref,  vu  quf 
par  ainsi  vous  me  faites  fondre  comme  neige. 
ANC.  CAT.   Pe\ ra, 

—  Sorte  de  poids  et  de  mesure. 

Durant  le  moyen  âge,  le  mot  pierre 
servait  à  désigner  un  poids,  qui  variait 
de  huit  jusqu'à  quinze  livres;  c'était 
aussi  une  mesure.  Voyez  Du  Cange  , 
Gloss.,  t.  V,  col.  43o-i. 

La  mesure  du  froment  s'appelait 
PETRATA.,  ibid.,  433;   et  perka  ,  Car- 

PENTIER,   t.   III,  col.  2/(2. 

Las  dichas  cinqoanta  peiras  de  blat  de  las 
proprias  lanransas  de  la  abaia. 

Tit.  de  1261.  DoAT,  t.  LXXIX  ,  fol.  35. 
Lesdites   cinquante   pierres    de   blé  des    propres 
champs  de  l'abbave. 

AN<:.  FR.  S'il  poise  3G  pierres  au  prix  de  9  li- 
vres la  pierre. 
Tit.  des  Péa-^es  de  Paris.  Uu  CaNGE,  t.V,  col.  !\i\. 

3.  Peyreta,  s.f.  d'un.,  petite  ])ierre. 

Am   .V.    PEYRETAS. 

Leys  d'amors,  loi.  I^o. 
Avec  cinq  petites  pierres. 

I'kvretas  ades  lausan, 

V.  de  S.  Alex-is. 
Lançant  incessamment  de  petites  pierres. 
CAT.  Pedreta. 

4.  PEIROS,   PEYROS,     odj.,    lat.    VV.lKOiUS, 

pierreux,  de  pierre. 

Tolrai  vos  lo  cor  peiros, 
E  cor  de  carn  vos  donarai. 

Brev.  d'amor,  fol.  83. 


PET  53 1 

Je  vous  ôterai  le  cœur  de  pierre,  et  cœur  de  tliair 
vous  ilonnerai. 

Peyressilli...  naysb  soven  eu  locs  rBYuozhs. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  219. 
l'ersil...  naît  souvent  eu  \iK\xyi.  pierreux. 
CAT.  Pedrigos.  ksi»,  tort.  Pedrogoso.  lï.  Pie- 
troso,  petroso. 

5.  Peyrient,  adj.,  de  pierre. 

Eu   doas    tnnlas   rEYRiENTKs    la    trauies     a 
Moises. 

Nobla  Lejczon. 
Sur  deux  tables  de  pierre  il  la  transmit  à  Moise. 

6.  Peyralier  ,  S.  t)i.,  maçon. 

Fay  tôt  a  régla  coma  peyrai.ier  lo  mur  tôt 
engal  a  livell. 

V.et  Vert.,  fol.  59. 

Fait  tout  à  la  règle  comme   marun  le  mur  tout 
c'gal  de  niveau. 
ESP.  Pedrero.  port.  Pedreiro. 

7.  Peirier,  s.  m.,  pierrier,  machine  à 
lancer  des  pierres. 

Can  trazo'l  peirier, 
E  '1  mur  dezanvana. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Er  quan  li. 
Ouand  les  pierriers  tirent,  et  le  mur  s'écroule. 
Lo  regisme  de  Salonic, 
Ses  peirier  e  ses  mangaanel , 
Pogratz  aver. 

E.  Caikels  :  Puscliai. 
Le  royaume  de   Thessalonique  ,  sans  pierrier  et 
Kaus  mangoncau  ,  vous  pourriez  avoir. 
CAT.  Pedrer.  esp.  Pedrero.  port.  Pedreiro.  n. 
Petriere. 

8.  Peireira ,  i.  y. ,  pierrier. 

Adoncs  veîrem  anr  et  argeu  despendre, 
Peikeiras  far,  destrapar  et  destendre. 
Bertrand  de  Born  :  .Vr  ven  la. 
Alors  nous  verrons  or  et'argenl  dc'penser,  pierriers 
faire  ,  lever  tentes  et  de'lendre. 
ANC.  FR.  Enging, /jemere,  ne  befroi. 
Desoz  la  lor  sont  les  perrieres 
Qui  lanceront  pierres  plenieres. 
Roman  du  Rennrt,  t.  1  ,  \k  289;  et  t.  Il,  p.  32^ 

9.  Peirirra,  peirrera,  S.f.,  carrière. 
Bartas  ,  aignas  e  peirieras. 

Tit.  de  1278.  /înh.  du  Roy-,  3.  3o8. 
Bois ,  eaux  et  carrières. 
Peira  de  las  peirreras. 
Coul.  de  Fumel,  de  12G5.  DoAT,  t.  VIII,  fol.  iJ?. 
Pierre  d  i  larrtères. 


l^i-x 


PET 


CAT.    Esi>.    Pcdrern.    tort.    l'ecireira.    n.  Pe- 
inera . 

lo.  Pétrin,  adj.,  de  piorre. 
Lnoafer  s'en  tnontet  en  la  sala  rEYRi?î\. 
D'nna  sala  peyrina  que  fo  haut  conipassada. 
Roman  (le  Fierat/raSj  v.  2660  et  ^212. 
Lucafer  monta  en  la  salle  de  pierre. 
D'une  salle  de  /licrre  i]ui  fut  haut  disposi'i'. 
ANC.  FR. 

En  la  maison  Synion,  en  la  chambre perri/ie. 
Roman  de  Berle,  p.  78. 

I  1  ,     PeIRO  ,      PEKRO  ,     l'EIRON   ,     PEYRO^•  , 

s,  m.,  perron,  petits  escaliers  en  pier- 
res ou  en  marbre,  placés  aux  portes 
des  villes,  des  châteaux  et  sur  les 
routes,  de  distance  en  distance  ,  pour 
que  les  voyageurs  pussent  monter 
plus  commodément  à  cheval. 

Rel  companhos,  las!  foras,  al  PEfROs  , 
Me  piecavatz  qu'ieu  no  fos  tloniiiilios. 
GiBAUD  DE  UORNEIL  :  Rei  glorios. 
Beau    compagnon,    hélas.'   dehors,  au  perron, 
vous  me  priiez  que  je  ne  fusse  pas  dormeur. 
Peyrons  obratz  e  bels  tauliers. 

f^.  de  S.  honorât. 
Perrons  ouwaaés  et  beaux  tabliers. 
Clavelat  en  la  cros  e  batntz  al  peiron. 
f^.  de  Ste.  Magdelaine. 
Cloue'  sur  la  croix  et  battu  au  perron. 
A  Toloza,  part  Monlagiil , 
Planlara'I  coms  son  giionfaino 
Al  prat  conital,  josta'l  feiro. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  coms  m'a. 
A   Toulouse  ,     par    delà     Monlagut  ,     le    comte 
plantera  son  gonfanon,  dans   le  pre'  comial ,  contre 
le  perron. 

ANC.  FR.   kw perron  Ae\;\  sole  la  rnyiiedescent. 
Roman  de  Bertc ,   p.    16. 
Garda  li  dus  de  delez  un  perron. 

Roman  d'yJgolant,  v.  !^']2. 

—  Sorte  de  balcon. 

Lai  al  perro  on  ella  vai  sezer. 

G.  Faidit  :  De  lieis. 
Là  sur  le  perron  où  elle  va  s'asseoir. 

12.  Peyrenat  ,   adj.,  sauvage,  qui  vit 
au  milieu  des  rochers. 
De  caV)ra  peyrenada. 

Khic.  de  las  propr.  .  fol.  89. 
De  chèvre  .saiii'age. 


PEZ 

lï.   PeyRESSILH  ,  PERESSILH  ,   .s",   m.  ,   lat. 

pe/rosel/««w  ,  persil. 

I'eyressii.h  pren  fal  nom,  quar  naysii  so- 
ven  en  locs  peyrozes. ..  val  en  vianda  et  ca 
medicina. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  219. 

Persil  prend  tel  nom  ,  parce  qu'il  naît  souvent  en 
lieux  pierreux...  il  vaut  en  nourriture  et  en  méde- 
cine. 

Pren  fenolh  ,  peressilh  ,  api. 

Collect.  de  recettes  de  méd. 

Prends  fenouil  ,  persil ,  achc. 
ESP.  Perejil.  port.  Perrexil.  it.  Petroselline . 

14.  Pelitre,  s.  m.,  lat,  vv.TB.oscL.iimni , 
ache,  persil  sauvage. 

l'Er.iTRE...  en  yvern  si  cuelh. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  220. 
Ache...  se  cueille  en  hiver. 
CAT.  ESP.  roRT.  Pelitre. 

1 5.  Apeyregar,  apeyreguar,  v.,  lapider. 
ApKYREGAR  e  ancire. 

Giteron  la  fora  de  la  ciutat,  e  APEYREGUERONla, 
Hist.  de  la  Bible  en  prov.,  fol.  78  et  !!i  1 . 
Lapider  et  tuer. 
La  cliassèrent  hors  de  la  cite',  et  la  lapidèrent. 

16.  Empeirezir,  v.,  pétrifier,  durcir. 
Part.  pas.  Pero  si  la  gorga  es  fan  durzida 

Que  sia  cais  kmpeirezida. 
Deudes  de  Prades  ,  Aiiz.  cass. 
Pourtant  si  la  gorge  est  si  durcie  qu'elle  soit  quasi 
pétrifiée. 

Canf  es  empeirezida. 

Bref,  d'amor,  fol.  SiSy. 
(^)uand  elle  est  pétrifiée. 
ANC.  FH.  Le  peitrissant  avec  la  terre 

Que  les  rayons  du  beau  .soleil 
Ecbauffez  soudain  empierrèrent. 
Rémi  Belleau  ,  f.  I,  fol.  53. 
Nostre  cœur  est  endotcy,  empierré. 
Camus  de  Belley,  Dit>ersiiés,  t.  II,  fol.  33(). 
IT.   Itnpietrire. 

Pï]ZE,  S.  /II.,  lat.  pisu/it ,  pois. 
Per  qnatre  livras  de  pezes. 
Tit.  de  1428.  hist.  de  yimes,  t.  III ,  pr.,  p.  225. 
Pour  quatre  livres  de  pois. 
CAT.  Peso!.  IT.  Pisello. 

PEZOLH ,  pEzoïLL,  PE01LL,   v.  m.,  lat. 
PF.vicviMS ,  pou. 


PHI 

Cura  TEzoT.us  ,  negras  e  'scorpios. 

Brev.  d'amor,  fol.  53. 
Comme  poux,  puces  et  scorpions. 
PEzoti.Ls  et  amas  l'en  naîsson. 
Cant  aazels  a  pf.'^im.s. 

Ueldes  de  Pbades,  Anz.  cass. 
Poux  et  mites  lui  en  naissent. 
Quand  oiseau  a  poux. 
ESP.  Piojo.  voRT.  Piol/io.  IT.  Pidocclùo. 

■JL.   Peoillet,  s.  m.  d'un.,  petit  pou. 
Car  PEOILLETZ  noiris  e  fa. 

Deldes  de  Phadk.s  ,  Auz.  cass. 
Car  de  petits  poux  il  nourrit  et  eniieniire. 
ESP.   Piojillo.  IT.  Pidocchino- 

3.  Pezolhos,  pEOiLLOS,  aclj.,  pouilleux. 

Sî  vostr'auzel  es  peoili,o.s. 
f  Deudes  de  Pr.AnES,  Auz.  cass. 

Si  votre  oiseau  est  pouilleux. 
•  La  pel...  trop  cscatoza  et  tezolhosa. 

Elue,  de  lus  propr. ,  fol.  99- 100. 
La  peau...  trop  e'cailleuse  et  pouilleuse. 
ESP.  Piojoso.  roRT.  Piolhoso.  it.  Piciocchioso. 

4.  Peoillia,  s./.,  nialaiiic  de  poux. 

Aissî  perdra  la  peoilt.ia. 

Deudes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
Ainsi  il  perdra  la  maladie  de  poux. 
ESP,  Piogeria.  port.  Piolharia. 

5.  EspuLCAR,  V. ,  bas  lat,  expul/car/, 
épouiller,  ôter  les  poux. 

Ab  nosires  cofraires  que  soy  apparlatz. 
Que  m'EspuLGO  ni  grato ,  eau  m'en  ven  vo- 
lontuiz. 

JzARN  :  Diguasnietu. 
Avec  nos  confrères  (avec)  qui  je  suis  apparie,  qui 
iii'épouillent  et  grattent,    quand    m'en    vient   vo- 
lonté'. 

Quan  EspcLGA  home...  pezolhs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  258. 
Quand  on  épouille...  poux. 
ESP.  PORT.  Espnlgar.  it.  Spuleiare. 

PHILAKTROPOS ,  adj.,  grec  <pl>.u,',oa>- 
■TToç,  philanthrope. 
Philantropos...  vol  dire  amant  dhoiiic. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  212. 
Philanthrope...  veut  dire  ami  de  l'homme, 
r.sp.  PORT.  IT.  Filantropo. 

PHiLO.SOPlIE  ,     l'UlLOZOlE,    I-ILOSOFE  , 

.V.  m.,  lat.  PHILOSOPH//5,  philosophe. 


PHI 


133 


Que  li  phii.osok'  c'I  doctor 
Jutguou. 

L'.N  TIIOLBADOLR  ANONYME  :  Seinor  VOS. 

Que  les  philosoplies  et  les  docteurs  jugent. 
Aquist  erau  agnt  piulosophe  iiomal. 

y^.  de  S .  Honorât. 
Ceux-ci  avaient  ete'  nommes  philosophes, 
Jliesu  Crist ,  nostrc  gran  fii.ozofe. 

F.  et  yevt.,  fol.  66. 
.lesus-Clirist ,   notre  grand  philosophe. 
CAT.     PlliloSOph,   jîlosof.      ESP.     Filosofo.    PORT. 

Pliilosopho,  filosofo.  vï.  Filosiyfo. 

2.  Philosophia,  philozofia,  fiiozofia, 
s.f.,  lat.  philosophia,  philosophie. 

Pmi.ozoFiA  vol  dir  anior  de  savieza. 
Aysso  es  la  veraya  fii.ozofia. 

r.  et  Ferl.,l\A.l^^c\.i--. 
Philosophie  veut  dire  amour  de  sagesse. 
Ceci  est  la  vraie  philosophie. 
Seneca  dis,  que  saup  PHrr.osopiirA. 

G.  Olivier  d'Ahles  ,  Coblas  triadas. 
Se'nèque  ,   qui  sut  la  philosophie',  dit. 
CAT.  Philosophia,  fiiosof  a.  e>p.  Filosojia.  turt. 
Philosophia,  fdosofia.  it.  Filosofa. 

3.  FiLOSOPHAR,  1).  ,    lat.  PHILOSOPUARi  , 

philosoj)hc'r. 
Per  Fir.osoPHAR. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma  ,  fol.  /|3. 
Pour  philosopher. 
CAT.  ESP.  Fiiosof ar.  port.  Pliilosophar,  fdoso- 
far.  IT.  Fiiosof  ar. 

PHIZICA,    PHESICA  ,   j-.  y:  ,    lat.     PHYSICA, 

physique,  médecine. 

IMaistres  de  phizica  bo  l'eseolar. 

Ab  cocel  de  cossol  de  inestier  o  de  dos  mai- 
stres  de  phesica. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  128. 

Les  maîtres  de  médecine  ou  les  c'jèves. 

Avec  conseil  de  consul  de  métier  ou  de  deux  maî- 
tres de  médecine. 

CAT.  ESP.  Fisica.  port.  Physica,  fsica.  it.  Fi- 
sica. 

■i..  PjfEsic:,  adj.,  lat.  physic«,v,  physique, 
médical. 
Ani  sermo  miksic  deiuostraliu. 

Trad.  d'Alhucasis,  fol.  2. 
Avec  discours  we'rfjVrt/ démonstratif. 
(Al-.  ESP.  Fisico.  PORT.    l'hysico,  fisico.  ii .  Fi^ 


534 


PIC 


3.  Phizician,  s.  m.,  physicien,  médecin. 
Apres  .XV.  inella  ans ,  segou  alcus  pnrziciAs. 
Es  dit  pels  phizkuas  esperit  vital. 

Elite,  de  las  propr. ,  fol.  1 18-9  et  20. 
Après  quinze  mille  ans  ,  seloa  certains  physiciens. 
Est  dit  par  les  médecins  esprit  vital. 
iT.  Fisiciano. 

PHIZONOMIA,  s.f.,  lat.  physio§^no- 
MiA,  physionomie,  forme,  nature. 

De!s  soLrecilhs  et  enlrecilhs  et  de  lor  riii- 

ZONOMIA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  89. 
Des  sourcils  et  enlrecils  et  de  leur  nature. 

De  sa  l'HizoNOMiA. 

Palaj-tz  de  Sai'iezu. 
De  sa  physionomie. 
OAT.  Phisonotnia ,  Jisonomia.  esp.  Fisoîiomia. 
roRT.  Phjsionoinia  ,  frsionomia.  ix.  Fiso- 
nomia. 

PHURFURE,  ad/.,  lat.  furfurem*,  fui- 
furacé,  qtii  est  de  la  nature  du  son. 

La  passio  dita  phurfurea,  quan  algQoa  es- 
cata  si  engendra  ,  semiaut  a  bren  ,  qne,  en  lati, 
es  (Vn/i/r/iir, 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  79. 

La  maladie  diteyi^r/uj'aceCj  lorsque  aucune  écaille 
s'engendre  ,   semblable  à  son  ,  qui  ,  eu  latin  ,  est  dit 

FURFUR. 

PIBOL,  s.  m.,  lat.  POPUL«.y,  peuplier. 
PiBOi.  es  aybre...  mot  poblat  de  rams  ves  la 
razitz. 

Cdiii  una  fnelha  de  pibol. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  218  et  180. 
Le  peuplier  est  arbre...  raoult  garni  de  rameaux 
vers  la  racine. 

Comme  une  feuille  de  peuplier. 

PIC,  s,  m.,  viens,  pic,  pivert. 

Lo  rossignolh  e'I  toriz  e'I  gais  e'I  pics. 
Pierre  d'Auvergne  :  De  josta. 
Le  rossignol  et  le  tourd  et  le  geai  et  \e  pivert. 
Pic  a  aiial  nalura  que  fal  son  nis  eu  albre. 
Raturas  d'alcus  auzels. 
Le  pivert  a  telle  nature  qu'il  fait  son  nid  dans  arbre. 

AKC.  CAT.  Picot.   CAT.   MOD.    Pl'gOt,     ESP.    PÏCO. 

IT.  Picckio. 
PIC,  s.  m.,  pic,  pioche. 

Voyez Leibnitz,  Coll.  Etym.,  p.  122. 


PIC 

Belhas  armas,  bos  feridors, 
Selges  e  calabres  e  picx. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  No  m'agrada. 
Belles  armes,  bons  combattants  ,  sièges  et  calabres 
et  pics. 

Donavan  ara  ponchas  et  ain  pics  sus  l'escueyll. 
V.  de  S.  Honorât. 
Donnaient  avec  piocbes  et  avec  pics  sur  l'e'cucil. 
Fi'g.     Pilar  dels  bos ,  e  dels  croîs  picx. 

Un  troubadour  anonyme  :  Segner  N  enfautz. 
Pilier  des  bons,  et  des  méchants  pioche. 
Quan  be  m  pessa  que  luos  picx 
Picara,  cuy  que  greu  sia. 

Bernard  de  tôt  lo  Mon  :  Mais  frcgz. 
(^)uand   bien  je  pense  que  mon  pic  piochera,  à 
qui  (que  ce  soit)  qu'il  soit  pe'nible. 
ANC.   FR.   Car    vous   mettiez   vous-mesnie   la 
main  au  pic,  à  la  piocbe. 

Mémoires  de  Sully,  t.  I,  p.  84. 

—  Terme  de  géographie. 

Mons...  lors  sobre  nautas  partiJas  per  nos 
apeladas  Pics. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  td. 

Montagnes...  leurs   sur-élevées  parties  par  nous 
appelées  pics. 
CAT.  ESP.  Pico.  PORT.  Picào.  IT.  Piccoiie. 

2.  PicAR ,  picHAR,  V.,  piqucr ,  piocher, 
frapper. 

Am  tan  vai  picar  a  la  porta. 

Lo  moynes  pica  tan  fort. 

F.  de  S.  Honorât. 
Sur-le-champ  il  ya  frapper  à  la  porte. 
Le  moine  frappe  si  fort. 

PicoN  li  la  lengna. 

Naturas  d'alcunas  bestias. 
Lui  piquent  la  langue. 
Fig.     Quan  be  m  pessa  qne  mos  pîcx 
Picara,  cuy  que  gren  sia. 

Bernard  de  tôt  lo  Mon  :  Mais  fregi. 
Quand  bien  je  pense  que  mou  pic  piochera,  à 
qui  (que  ce  soit)  qu'il  soit  pe'uible. 
Proi'.     Folla  res  es  celh  qne  pkiha  ; 
Non  vai  l'obra  melbuiran. 

Giraud  de  Pokneil  :  Er  auzirctz. 
Folle  chose  est  celui  qiùfrappe;  il  ne  va  pas  ame'- 
liorant  l'œuvre. 
Part.  pas.  Porta  sabatos  picatz. 

Leys  d'amors,  fol.  39. 
Porte  souliers  piqués. 
CAT.  ESP.  roRT.  Picar.  it.  Ficchiare. 


PIC 

'.).  Piqua,  s./.,  pique,  pioche. 

Portar  so   qne  y   sera   mesiiers  ,   riQOAS   c 
palas,  e  d'aiilres  feramens. 

Phii.omkna. 

Porter  ce  qui  y  sera  nc'ccssaire  ,  pioches  et  pelles, 
et  d'autres  ferrements. 

E  'Is  antres  am  piquas  Jionas,   destruio  los 
ninrs  e  las  tors. 

Cat.  dels  aposl.  de  Roma,  fol.  i8o. 

Kt  los  autres  avec  pioches   bonnes,  détruisaient 
le>  murs  et  les  tours. 
(AT.  ESP.  PORT.  IT.  Pica. 

l\.   Pic.\s.v ,  5.y!,  pioche. 

Al)  pics  et  ab  rrcASAs  la  porta  an  brisada. 
Jiomiin  de  Fierahras ,  v.  ^^02. 
.\vcc  pics  et  zwc  pioches  la  porte  ils  ont  brise. 

5.  ViGVAssx,  s.  f. ,  épieii. 
Ab  coltels  e  ab  piouassas. 

Brei'-  d'amor,  fol.  l62« 
Avec  couteaux  et  avec  épietix. 

PICHIP.R,  PECHiER,  S.  m.,  bichct,  cru- 
che, pot,  sorte  de  vase  en  terre. 
Voyez  Denina,  t.  I,  p.  i55  et  i5f). 

Ne  faraa  leales  e  pichisrs. 
Que  fassas  renies  ni  pechikrs. 

Trad.  de  VEvang.  de  l'Enfance. 
Ils  en  feront  tuiles  et  cruches. 
Que  vous  fassiez  tuiles  et  cruches. 
ASC.  FR.  Deux  hea^  fichiers  de  beau  vin  cler... 
Nos  pranrons  cel  aalre pichier. 
Roman  de  Partonopejr  de  Biais,  Nol.  des  Mss., 
t.  IX,  p.  39. 
Po7,  e  chanes  e pichers,  et  furent  luit  de  orcbal, 
yinc.  trad.  des  Lii'res  des  Rois,  fol.  Ç)o. 
Lui  dist  que  s'il  beuvoit  plus,  il  lui  donne- 
roi  t  et  ferroit  du  pechier,  ou  pot. 

Le  suppliant  eust  gaigné  dudit  Dominique 
nn  pot,  ou  pichier  de  vin, 

Leie.  de  rem.  de  iBSg  el  de  iSg;.  Carpen'tier  , 
t.  m,  col.  273. 
A^r.  IT.  Dentro  nn  pechero  indorato 
Coimo  in  giro  di  quel  vino. 
Fr.  Redi  ,  Dtl.,  p.  12,  et  annot.,  p.  48. 
iT.  MOD.  Bicchiere. 

PICTA,  S.  /. ,  pite,  sorte  de  monnaie, 
autrefois  le  quart  du  denier. 
.\'.  moutons,  .v.  gros  très  caris,  .1.  ticta. 
Tit.  de  1433.  Iltst.  de  Nîmes,  t.  III  .  pr.,  p.  2.'jl. 
Cinq  moulons,  cinq  gros  trois  ((iLTrl-.,  une  pile. 


PIE  .«o 

PIEGZ,  PiElTZ,  PiETZ,  adi;  camp.,  hit. 
PEj«s,  pire. 

PiETz.  Irai  que  si  nioria, 
Qui  pane  ve  so  qn'aina  fort. 

SoRDEL  :  Aylas  e. 
Pire  souflre  que  s'il  mourait  ,  qui  voit  p<'U  ce 
qu'il  aime  fort. 

Be  m  felz  pietz  d'ancire. 

B.  DE  Ventadolr  :  Lancjuau  vcy. 
Bien  me  fit  pire  que  occire. 

Loc.     Van  de  mal  en  pikitz  ganre. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Câblas  esparsas. 
Vont  de  mal  en  pire  grandement. 

Siibst.  Si  mais  m'es  près,  no  vuelb  que  piegz 
m'en  prenda. 

PoN.s  DE  LA  Garde  :  Sitôt. 
.Si  mal  m'est  pris,  je  ne  veux  pas  que  pire  m'en 
prenne. 

2.  Piéger,  peger,  piejer,  pejer,  pieier, 

PEJOR,  PEIOR,  PEIRE,  adj.  COmp.,  hit.  PE- 

JOREOT;,  pire,  plus  mauvais,  détestable. 

PiEGERs  es  sofrirs  que  niorirs. 

A.MANiEU  des  Escas  :  IJona  per  cui. 
Pire  est  le  souffrir  que  le  mourir. 

Ane  no  m  jmesc  dezamar 
.Selba  que  m  tolh  joy  e  déport, 
Ans  m'afortis  ades  on  piéger  m'es. 

A.  Danikl  :  D'autra  guisa. 
Oiicques  je  ne  puis  cesser  d'aimer  celle  qui  m'ôlc 
j(ii«  et  plaisir,  au  contraire  je  me  réconforte  inces- 
samment oîi  pire  elle  m'est. 
Ades  la  tiobaria  peior. 
T.  de  P.  d'Auvergne  et  de  B.  de  Ventadour  : 

Amicx.  Bernard. 
Incessamment  je  la  trouverais  pire. 
L'aiga  que  suau  s'adui 
Es  peger  que  cela  que  brui. 

B.  DE  Vent'adolr  :  Lo  rossignols. 
I.'cau  qui  doucement  s'écoule  est  pire  que  celle 
qui  liiuit. 

i'ero  yeu  pren  lo  mens  pejor. 
T.  DE  G.  IUquier  et  du  comte  d'Astarac  :  Coms. 
(^'est  pourquoi  je  prends  le  moins  détestable. 

Sttbst.   Per  qu'els  peior  venran  a  salvamen. 
Pons  de  Capdueil  :  Er  nos  sia. 
Par  quoi  les  pires  viendruut  à  salut. 

Supcrlat.  Ar  sni  partilz  de  la  peior 
Cane  fos  visia  ni  trobada. 
Ka.mbavd  d'Gbange  :  Non  cliant  per. 
Maintenant  je  me  suis  séparé  de  la  pire  qui  oncque> 
fut  \  ne  ni  trouvée. 


i36 


PIE 


Cella  que  ill  toi  lo  coms  que  sos  pairis 
E  SOS  oncl'es,  e  sos  peires  vezîs. 
RAMBAUn  DE  Vaqdeiras  :  Del  rei  d'Arragon. 
Celle  que  lui  Ole  le  comte  qui  est  son  parrain  et 
son  oncle,  et  son  plits  mauvais  voisin. 
Lac.  Ira  de  mai  en  PEroR. 

B.  ZoRGi  :  Totz  liom  qu'enlen. 
Ira  de  mal  en  pire. 
Guerra  fai  mal  tornar  en  peior. 

AlMERl  DE  Pegxjilain  :  Sels  que. 
Guerre  fait  tourner  mal  en  pire. 

ANC.  FR.  Et  qu'il  en  avoit  \e pejor. 
Contin.  de  Guillaume  de  Tyr.  Martenne  ,  t.  V, 

col.  592. 
Mettent  avant  lor  bon   vin...   et  quant  il 
snul  de  celui  escbaufé ,   lors   aporteut  il  lo 
péior. 

Ser7nondu'S.i\^ siècle.  Carpentier,  t.  III,  col.  227. 
Pais  li  deffublez  le  mantel 
Et  la  cote,  sauz  atargier, 
Li  fêtes  à  pior  chanj^ier. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  366. 
Et  li  religieus  j'àpieur  n'en  seront. 

Jehan  de  Meung  ,  Test.,  v.  715. 
Unques/îe/'Hr  semblant  ne  fist. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  lô/j. 
ANC.  CAT.  Pejor.  ESP.  Peor.  port.  Peior, peor. 
lï.  Peggiore. 

?}.  Pejurier,  s.  m.,  détérioration. 

Mas  part  la  mort  no  vei  nuls  pejcriers. 
Kat  de  Mons  :  La  valor. 
Mais  après  la  mort  je  ne  vois  nulles  détériorations. 

l\.   Pejurazo,  s.  f.,  détérioration,  dé- 
chet, délabrement,  enipirement. 
Non  deu  far  a  Dieu  pejurazo. 
Que  l'onrara,  si'l  serv  onradaraen. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Hueiinais. 
Il  ne  doit   pas  causer   à   Dieu   déchet,  vu  qu'il 
l'iionorera  ,  s'il  le  sert  honorablement. 
Dieus  mi  perdo, 
Sî'l  razonalz,  vei  vos  pe-icrazo. 
T.  DE  JosBERT  ET  DE  P.  Bremond  :  Peire. 
Dieu  me  pardonne,  si  vous  l'accusez  ,  je  vous  vois 
enipirement. 

li.  Pejuransa,  s.  f.,  empirement ,  dété- 
rioration. 

Doiicas  val  mais,  scgoii  la  mi' esmansa  , 
Qu'els  autres  dos  a  un  tant  de  pejuransa. 

'i'.  DK  RaMBAUD,  DeG.  AdhEMAR  ETDE  PekDIGON  : 

F,n  Azomars.     j 


PIE 

Donc  il  vaut  davantage  ,  selon  mon  estimation  , 
vu  que  dans  les  autres  deux  il  y  a  une  fois  autant 
y  empirement. 

6.  Pejuramek  ,    s.    m.,    détérioration, 
déchet,  empirement,  délabrement. 

Lo  jutges  deu  far  emendar  lo  dan ,  so  es  lo 
PEJURAiMEN  de  la  causa. 

Eu  tal  guiza  que  la  causa  non  aia  pejura- 
MEN  d'aquo  qu'ela  valia. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  18  et  17. 

Le  juge  doit  faire  amender  le  dommage,  c'est-à- 
dire  la  détérioration  de  la  chose. 

De  telle  sorte  que  la  chose  n'ait  pas  détérioration 
de  ce  qu'elle  valait. 

ANC.  CAT.  Pejorament.  port.  Peorarnento.  it. 
Peggioramento . 

7.  Pejurar,  V.,  lat.  PEJORAR^,  empirer, 
devenir  pire,  se  détériorer,  gâter. 

Car  a  totz  jorns  vei  mon  dan  pejdrar. 
Arnaud  de  Marueil  :  Eu  mon  cor  ai. 
Car  à  tous  jours  je  vois  mon  dommage  empirer. 
Car  non  pose  pejurar  ab  morir, 
Mi  lais  vinre. 

B,  Calvo  :  S'ieu  ai  perdut. 
Parce  que  je  ne  puis  empirer  avec  le  mourir ,  je 
me  laisse  vivre. 

No  crezatz  que  m  pejur, 
Enaus  me  meillurarai. 
R.  Jordan,  vicomte  de  Saint-Antonin  ;  Lo 
clars  temps. 
Ne  croyez  pas  que  je  m' empire  ,  au  contraire  je 
m'améliorerai. 

Yey  qu'ades  se  pejura. 
Que ,  s' ieu  m'irays,  de  tôt  en  tôt  sordeia. 
Guillal'Me  de  Saint-Didier  :  El  mon  non. 
Je  vois  qu'incessamment   elle  s'empire,  que ,   si 
je  me  fâche,  de  tout  en  tout  elle  s'avilit. 
Loc.  El  pauc  e'I  trop,  l'uns  e  l'autre  pejura. 
Sordel  :  Puols  trohat. 
Le  peu  et  le  beaucoup ,  l'un  et  l'autre  empire. 

Parc.  pas.  La  causa  eu  séria  pejurada. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  18. 
La  chose  en  serait  détériorée. 
ANC.  CAT.  Pej'orar.  anc  esp.    port.   Peorar. 
it.  Peggiorare. 

8.  Apejurar,  V.,  empirer,  devenir  pire. 

Desastrucs  nasqiiei  de  maire. 
Pus  totz  mais  mi  apejura. 

HAMOAin  d'Orange:  Ar  m'er. 


;•? 


PIG 

Jo  na<]uis  in:illiourou)L  de  mère  ,  |iuis<jue  loul  m.ii 
tn'e/npire. 

g.   Pesme  ,  (u/j.    Slip.  ,  lat.    vESsmiis  ,  le 

pire  ,  le  plus  mauvais. 

l)(>ireira  paraula  es  it.sma  crrol's. 

TraJ.  de  B'cde,  fol.  43. 
La  (Icrmiro  parole  est  la  pire  crieur. 

PII  ART,   (idj.,    piiïrc,    i('|)!ot,    icinic 
'l'injure. 
S'ien  tiuep  Pcitavin  mfart, 
.Sabra  de  mon  bran  cum  tallia. 

lÎEnTR.VND  DE  BoRN  :  Un  sirvenl(!s. 
Si  je  trouve  Poilcvin  piff'ie,  il  saura  de  mon  glaive 
r<ininient  il  taille. 

PIGA,  s.f.,  lat.  pic\,  pic,  agace. 

La  volp  se  fa    niorta.. . ,  venon  las  piga.s,  e 

cuion  se  sia  morla  ,  e  picon  li   la   lengua  ;  et 

ela  gieta  sas  dens  e  sas  arpas,  e  pren  las  im(;,\s, 

e  las  dévora. 

Natiiras  d'alciinns  beslias. 

Le  renard  se  fait  mort...,  viennent  les /JÙ'5,  cl 
elles  croient  qu'il  soit  mort,  et  lui  piquent  la  lan- 
gue; cl  lui  lance  ses  dents  et  ses  griftes,  et  prend 
les  pies,  et  les  de'vore. 

Cornelha ,  corp,  pig.a. 

E/uc.  de  las  propr. ,  fol.  i.'Sg. 

Corneille  ,  corheau  ,  pie. 
E^^    Picaza.  port.  Pcga.  ir.  Picn. 

?..  Pic,  adj.,  pie,  changeant. 
No  fo  vers,  descoloraiz  ni  picx. 

Seeveki  de  Gikone  ;  Qui  Lou  frug. 
?>e  fut  vert,  décoloré  ni  pie. 
Fig.       Li  baron  vaii'  e  iic. 

li.  C.VIRELS  :  Pus  cliai. 
Les  barons  variables  et  changeants. 
No  i  a  lengua  vaira  ni  pigua. 

Deudes  de  Prades  :  Si  peramor. 
Il  n'y  a  langue  variable  ni  cliangeanle. 
Aniors  es  tan  vaira,  pigua. 

MaRCABEUS  :  Dirai  vos. 
Amour  est  si  variable,  changeant. 

Le  mot  PIE  ne  se  dit  plus  que  d'un 
(licval   de   deux   couleurs  dont    l'une 

est  lu  blanc. 

^1.   Picn.vT.vF. ,  ?'.,  lachelcr,  rire,  lendr*- 
pie. 
ni. 


PIG 


i3'7 


Part.  pas.  Araiiha  fa  trop  nous  niennlz...  et 

l'ICHATATZ. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  277. 
L'araignée  fait  de  nombreux  a'uls  menus...  et  la- 
rliele.i. 

PIGRE,  ni//.,  lat.  vi<.v.itrn  ,  paresseux, 
négligent;,  tardif. 
]\Liys  en  ayssD  cm  totz  pigres  e  noncalens. 

/'.  el  Fert.,  fol.  60. 
Mais  en  ceci  nous  sommes  tous  ptires.'Si'iix  et  non- 
clialanls. 

Trciialh  ab  teniprament  es...  de  natura  ri- 
(IRA  et  sonipnolenta  agulbo  exeitatiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  ^8. 
Travail  avec  modération  est...  de  nature /)nre.5ieH5e 
et  sunin<ilente  aiguillon  excitatif. 
ANC.  ir,. 
Et  )e  pigre  sommeil  ses  tristes  ours  attelle. 
Et,  porté  sur  un  char,  qui  se  roule  sans  bruit, 
Porte  la  pesanteur,  le  silence  et  la  nnicf. 
Du  Barïas,  p.  /|48. 
El  a  été  fort  pigre  et  négligent. 

FoucQué  ,  f^ie  de  J.-C,  p.  2if>. 
Ksr.  pigre,  pigro.  it.  Pigro. 

2.  PlOUIClA,    PIGRIS.SIA,  ,ï.  /.,    lat.    PIGEI- 

Ti.i,  paresse,  négligence. 
Accidi.i ,  so  es  pigricia  de  ben  far. 

V.  et  y  en.,  fol.  64. 
Indolence,  c'est-à-dire  ;;rtrfi.9e de  bien  faire. 

Yvcrn...  es...  de  pigricia  generalin. 

Elite,  de  las  prnpr.,fo\.  I24- 
Hiver. ..  est...  de  pare.ise  génératif. 
CAT.   ANC.   F.sp   Pigricia.  por.T.  Preguica.    it. 
Pigrizia. 

3.  PiGREssA ,   pici\K/..\,    S./.,   j)aresse  , 
lenteur. 

Pigressa  de  voluntat. 

Buou  ba  riGBEZA,  aze  rudeza. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  38  et  220. 
Paresse  Ac  volonté. 
lioMif  a  lenteur,  âne  rudesse. 
IT.  Pigrezzfti 

\.   PiCRiTAU,  V.,  paresser,   être  pares- 
.sêux,  faire  h;  paresseux. 
Si,  piCRiTAN,  tariio  gcyvbir  dcl  ni,  fieroMs 
ab  le  bec. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  140. 
Si  ^faisiinl  les  pnresseti.r,  ils  lard^nl  à  sortir  du 
nid  ,  ils  les  frappent  avec  le  bec. 


;^38  •      PÏG 

5.  PiGRAMENT,  od^'. ,  négligemment,  in- 
dolemment. 
PiGRAMENT  e  tebiament. 

Doctrine  des  P  audois. 
Indolemment  cl  lièilemciit. 
ir.  Pigramente. 

G.     PeRKZOS  ,    PAKF.ZOS,     TIEREZOS,     aclj .  , 

paresseux,  fainéant,  lent,  tardif. 
NegUgcns  et  oblîdos  e  perezos  c  (lacs  c  de- 

falliens. 

F.  et  Vert.,  fol.  I3. 
ISe'gligenl  et  ouWieus  et  paresseux  el  flasque  el 
(IcfalÛanl. 

NhIs  honis  non  den  fardar  de  far  son  pro  , 
Ni  rAP.E7.os  e.sser  de  gazaignar. 

Un  TnOtlBADOUB  ANONYME,    CoblllS  CSparSdS. 

INul  homme  ne  doit  tarder  de  tiùre  son  profil ,  ni 
élre  paresseux  de  gagner. 
Hom  greii  e  pierezos. 

Lejs  d'amors,  fol.  i3o. 
Homme  difficile  et  fainéant. 
Snbstnntiv.  Formitz  es  bona,  ses  duptar, 
Per  les  PEREZOS  essenbar. 

Brev.  d'amor,  fol.  53. 
La  fourmi  est  bonne  ,  sans  douter,  pour  enseigner 
les  paresseux. 
ANC.  FR.  Por  perecos  fu  mult  lenuz. 

Roman  de  Piou ,  v.  iC'o.ia. 
CAT.  Peresos.  esp.  Fcrezoso. 

-j.  Perèza,   pareza,  .V. /.,  paresse,  in- 
dolence. 
Pareza  de  cor.s. 

Uei^la  de  S.  Benezeg..  fol.  3;. 
Paresse  de  corps. 

—  Loisir,  repos. 

Qni  adonar  no  si  vol  a  pereza  , 
Cant  G  pot  far,  sobregians  foldalz  es. 
B.  Carbonel  de  Makseille  ,  Coblas  triadas. 
Qui  adonner  ne  se  veut  à  loisir,  quand  il  le  peut 
'lire  ,  très  grande  folie  c'est. 
CAT.  Peresa.  esp.  Pereza. 

8.  Perezeza,  s.  /.,  paresse,  lenteur. 
Accldia  que  es  perezeza  de  far  be. 

r.  et  Vert.,  fol.  6i. 
Ii'dolonce  qui  est  paresse  de  faire  l)ien. 

n.  Paresosament,  cidi'.,  paresseusement, 
indolemment. 


PIL 

Aqnel  es  maudit  lo  cal  fai  l'obra...  pare- 
sosament. 

Doctrine  des  Vaitdoit. 
Celui-là  est  maudit  lequel  fait  l'œuvre...  pares- 
seusement. 

wc.  ip, .   '^liinw^eaxcal  et pcréceuscinent  (■ù\e. 
(.'.rst.ite  Loiiis-le-Délionn.  Rec.des  Hist.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  i5o. 
(;\T.  Peresosamenc.  esp.  Perezosainence. 

l'I.ION  ,  S.  ;«.,  lat.  vipioisscni,  pigeon. 
Per  .X.  pol.s  et  .iiii.  puons. 
Til.  de  ii'i?.S.  Hist    de  rii'mes,  l.  HT,  pr.,  p.  ?.?.; 
Pour  dix  poulets  et  quatre  pi^'cons. 
esp.  Pichon.  it.  Piccione. 

PlIiA.,  .S'.  /'.  ,  lat.  pit.A  ,  mortier. 

Ctim  l'ordi,  cant  !o  pilas  en  la  rir, \,  fcren! 
dcsoures  ab  lo  pilo. 

Trad.  deBèdv,  fol.  43. 
Comme  l'oigo,  quand  vous  le  pilez  dans  le  mor- 
tier, frappant  dessus  avec  le  pilon. 
\NC.  CAT.    E>r.   IT.    Pila. 

2.  Pii.o  ,  S.  m.,  pilon. 

Curu  r  ordi,  cant  lo  pilas  eu  la  pila,  ferent 
desobres  ab  lo  pii.o. 

Trad.  deBède.M.  l^'i. 
Comme  l'orge,  quand  vous  le  pilez  dans  le  mortier, 
(i  anpant  dessus  avec  le  pilon. 
Esp.  Pilon,  port.  PilSo.  iT.  Pilla. 

l,  PiLAn,2».,  piler,  broyer. 

Cura  l'ordi ,  cant  lo  pilas  en  la  pila  ,  fereut 

desobres  al)  lo  pilo. 

Trad.  de  Bède,  fol.  43. 
Comme  l'orge,  quand  vous  le  pilez  dans  le  mortier, 
frappant  dessus  avec  le  pilon. 
O  piEEs  tôt  es.setnps  niolt  be. 

XiV.  de  Sydrac,  fol.  r-j . 
Qu'il  le  jnlàt  tout  ensemble  moult  bien. 
Pitrt.  pas.  Aiu  crotas  de  cabra  o  de  camois  pi- 
i.ADAs  e  p;issadas  sotilmen. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  I  17. 
Avec  crottes  de  chèvre  ou  de  chamois  pilees  el 
îiasse'es  finement. 
i'ii:\T.  Pilar    it.  Pillare,  piginre. 

PILA,  S./.,  sanctuaire. 

La  PILA  plena  de  graii  clardat...  Ysit  de  la 
piEA  San  e  net. 

Abrégé  de  /'./.  el  du  N.-T.,  fol.  qr. 
Le  .ç/(nc/H(7ire  plein  de  grande  clarté...   l!  sortit 
du  sanctuaire  ^:\\n  el  nel . 


PIL 
PILAR,  .V.  ui.,  pile,  pilier,  coloniii'. 
Voyez  MuRATORi,  Diss.  33. 
Com;t  lo  bon  riL.vR  sostcn  Ids  frevols  basti- 

niens  e  la  luavo. 

r.elFert.JoX.a^. 
Comme  lo  bon  /)i7ifr  soulicnl  les  fragiles  hâlisses 
et  la  maison. 

Avelz  a  far  .xx.  rrr.vRs  de  iiianues. 

PuI^oM^.^•A. 
Vous  avez  à  faire  viii^l  colonnes  àc  marbre. 
Eu  Espanlia  a  un  pon..., 
Uu  piLARs  y  a  st'iihors. 

G.  Adhemar  :  L'aigua  jmeia. 
En  Espagne  il  y  a  un  pont...  ,  une  pile  il  y  a  niai- 
Ircsse. 

Eon  aunitz  per  fais  Juzieu  fello, 
E  'u  fon  batulz  e  liatz  al  pilar. 

Kajmdald  dk  Vaqi'eiras  :  Aras  pot. 
H  fut  lionni  par  les  faux  Juifs   félons  ,  et  eu  fut 
battu  et  lie'  au  pilier. 
Fig.  P11.AR  del.s  bos  e  dels  crois  picx. 

Un  troudadour  anonyme  :  Seiguer  N  enfant. 
Pilier  des  bons  et  des  vils  piucbe. 
Lo  1er  PiLAR  de  oratio. 

r.eircrt.,{o\.8S. 
Le  troisième  pilier  li'oraison. 

CAT.  f.sp.  voRT.  Pi/ar. 

2.  PiELA  ,  S. y.,  pile. 

Par  far  pons,  pielas.  o  antres  bastinieu^. 
Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  part.  !■■*,  cli.  35. 
Pour  laire  ponts ,  piles,  ou  autres  bâtisses. 
CAT.  ESP.  IT.  Pila. 

3.  Apilar  ,  S.  m.,  pilier. 

Fig.  Fe  et  esperansa  e  devotio  devon  esser  ,iii. 
apilars  d'  oratio. 

r.  et  f^ert.,   fol.  90. 
Foi  et  espérance  et  dc'votion  doivent   être    trois 
piliers  d'oraison. 

/j.  Ai'iLAR,  V.,  empiler,  appuyer,  join- 
dre, élever,  adresser, 

Eran  tug  cec, 
Et  annavan  s'en  per  la  via 

APILANT. 

Trad.  d'un  Efang.  npocr. 
Us  étaient  tous  aveugles ,  et  s'en  allaient  par  la 
voie  en  s' appuyant. 
Fig.     T'as  leis  oui  mos  procs  apil. 

B.  Calvo  :  Er  quan  vei. 
Vi-rs  celle  à  (|ui  rots  prières  ']'iHlrcssc. 


VIL 


53<) 


'l'aut  aut  son  dnr  cor  apil. 

CoMiNAL  :  Comtor  d'Apcliier. 
.Si  liaul  que  sou  dur  cœur  il  til'ei'e. 
A  autir  amor  no  m'APir.. 

AiMERi  DE  BellinoY  :  Pos  lo  gai. 
.\  autre  amour  je  ne  m'appuie. 
On  feruis  sabers  s'  apii-a. 

Hai.mond  dk  Mihaval  :  Aissi. 
f)ii  solide  savoir  'i  appuie. 

—  Soutenir,  réconforter. 

i\Ie  sent  ferît  d'  on  tal  fozil, 
Don  nneg  e  jorn  m'  apil. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Kntr'  el. 
Je  me  sens  frappé  d'un  tel  fusil   ,   d'où   nuit  (  l 
jour  je  nie  réconforte. 

—  S'amasser,  prendre  ,  s'enraciner. 

La  reycz  non  apilava. 

Evanff.  de  li  (/italrc  semencz. 
La  racine  ne  prenait  pas. 
Si  que  en  lor  non  s'apila  la  divina  seraenc/. 
Lo  tiovel  Confort, 
Do  sorte   qu'en  eux  ne  prend   pas  la   divine  se- 
mence. 

Part.  pas.  E,s  .se  fras  un  pilar  mes. 
Et  eslet  s'  aqui  apilatz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  2g. 
U  s'est  mis  derrière  un  pilier,  et  se  tint  là  appuyé., 

Cant  es  apilada  de  .im.  pilars. 

F.  et  Vert.,  fol.  m. 
Quand  elle  est  appuyée  de  quatre  piliers. 
Lar  gantas  an  apiladas 
En  lor  coides. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  56. 
Leurs  joues  ils  ont  appuyées  sur  leurs  coudes. 

Fig.  Orazo  que  es  apilada  de  fe,  e  de  esperansa 
e  de  devotio. 

y.  et  Vert.,  fol.  91. 
Oraison  qui  est  appuyée^  de  foi  ,  et  d'espérance  et 
de  dévotion. 
CAT.  ISP.  Apilar.  it.  Appigliare. 

5.  CoMPiLAR,  V.,  lat.  coMPîLARe,  Compi- 
ler, rassembler. 

CoM PILAR  e  ajustar  tôt  so  que  denan  cru 
escauipatz  e  dispers. 

Leys  d'amers,  fol.  i. 
Compiler  eX.  ajuster  tout  ce  qui  auparavant  étail 
épars  et  dispersé. 

E  Ms  belhs  digz  dous,  durs,  ciibert, 
Jonb  e  las  e  d'aut  compil. 

R.  Vidal  de  Bezaldvjn  ;  EnLie'i. 


54o  PII. 

Kt  les  beaux  dits,  doux,  dui-s,  couverts  ,  je  joins 
et  lace  et  compile  de  liaul. 

Lo  qnal  el  inezeis  compilet, 

£rei>.  (i'nmor,  loi.  i. 
Lequel  lui-même  il  compila. 

Part.  pas.  Lo  priiniers  credo  compilât/. 
Per  los  apostols  espiratz. 

Brei>.  d'amor,  fol.   Iq'f- 
Le  jiieinier  credo  compilé  fnT  les  apôtres  inspires. 
CAT.  Esi>.  l'ORT.  CoînpUar.  it.  CompUare. 

6.  COMPILATIO  ,     $.  f.  ,     lat.    COMPILATIO  , 

compilation. 

Deu  hoin  far  coiMpilatio. 

Lejs  <ramots,  fol.  /ji. 
On  doit  faire  compilation. 

La  quinta  compii.atio,  cobra  de  las  Sanlitas 
Esciipturas. 

Cat.  deh  apcst.  de  Roma,  fol.  25. 
La  cinquième  compilation,  ou  ppu\-re  des  Sainles- 
Ecriturcs. 

TAT.  Coinpiiaciô.  r.av   Coinpilacion.  port.  Cotn- 
pilacào.  IT.  Compilazione . 

7.  Dezapil,  .s.  /;;.,  mine,  sape. 
Fig.  Non  tein  DEZAPrr. 

Qii'  pis  nescis  dezapila. 

Raihiond  de  MiraVal  :  Aissi  m  le. 
Je  ne  crains  pas  sape  qui  les  ignorants  ébranle. 

8.  Desapilak  ,  DEZAPiLAR,  V.,  miner,  sa- 
per, abattre,  ébranler,  détacher. 

Fig.  Non  tem  dezapil 

Qa'els  nescis  dezapila. 
Raimond  de  MlRAVAL  :  Aissi  m  te. 
Je  ne  crains  pas  sape  qui  les  ignorants  ébranle. 
SI  'I  mal  per  so  lo  desapila  , 
Lo  fel  li  donalz  d'nn'  anguila. 

Deudes  de  Prades  ,  Â'iz.  cass. 
Si  le  mal  pour  cela  Vabat,  vous  lui  donnez  le  (ici 
il'une  anguille. 

NI  ai  cor  qae  m'en  dezapil, 
Si  m  dures  mil  ans  ma  via. 

Lanfranc  Cigala  :  Escur  priai. 
Et  je    n'ai    pensée  que  je   m'en  détache,  quand 
me  durerait  mille  ans  ma  vie. 

9.  Opilar  ,  V.,   lat.    o/;piLARe,   opiler, 
obstruer,  arrêter. 

No  opiLA  tant  la  melsa  ni  '1  fegge. 

Elue,  de  las  pn>pr.,  fol.  272. 
Wopile  tant  la  late  ni  k  foie. 


PIL 

OpiLA  las  nars. 

Trad.  d'Albiicdsis,  loi.  I^. 
Obstrue  les  narines. 

Part.  pas.  Totz  Loin  qn' es  si  aturatz 

Que ,  pos  en  re  s'  es  opilatz  , 
Per  autrai  sen  no  s'  en  inovria. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Fertus. 
Tout  homme  qui  est  si  résolu  que,  après  qu'à  une 
chose  il  s'est  arrêté,  par  raisonnement  d'aulrui  il  ne 
s'en  détacherait. 

Las  diclias  carruncnlas  so  restreclias  et  ori- 

I.AI)'.S, 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  16. 
Lesdilcs  caroncules  sont  resserrées  et  opilees. 
CAT.  ESP.  PORT,   Opilar.  IT.  Oppilnre. 

10.  OpPILACIO  ,   OPILACIO  ,    H .  J. ,   \.'à\  .    OP- 

PILATIO  ,  opilation,  obstruction. 
OpiLAf:io  del  fcfîge. 

Elue,  de  la.<;  propr.,  fol.  26'». 
Obstruction  du  foie. 
Si  la  OPPILACIO  es  apparent,  propdana. 

Trad.  d'Âlbiicasis,  fol.  35. 
Si  Vopilntion  est  apparente,  prochaine, 
crr.  Opiiaciô.  es£>.  Opilacion.  port.  Opilacào. 
IT.  Oppilazione . 

11.  Opilath',  adj.,  opilaiif,  obslniclif^ 
propre  à  opiler,  à  obstruer. 

Costriciiva  et  opiLATrva. 

Del  fegge  el  de  la  melsa  opilativ-\. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  2^  et  272. 
Constricîive  et  opilative. 
Du  foie  et  de  la  rate  obsiructife. 
CAT.  Opilatiii.  ESP.  PORT.    Opilativo.  it.   Oppi- 
îatii'o. 

12.  Deopilar  ,  V. ,  désopiler. 
La  melsa  deopila. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o5. 
Désopile  la  raie. 
CAT.  ESP.  PORT.  Desopilar.  it.  Disoppilare. 

i3.  Deopilatiu  ,  ficlj.,  (lé.sopilatif,  pro- 
pre à  désopiler. 
De  la  melsa  so  deopilativas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  2'0> 
De  la  rate  sont  désopilantes. 
\    CAT.  Desopilatiu.  esp.  pokt.    Desopilativo.  it. 
I  Disoppilativo. 

jPILHAR,  piLLAK,  V.,  piller,  dérober. 

j        Yovez  MuRAïOKi  j  Diss.  /^3. 


PIL 

La  li  volian  venir  prendre,  saisir  e  rn.iivn. 
Clironii/iie  des  Albigeois,  col.  b'. 
La  lui  voiilaieiil  venir  picniire  ,  saisir  et  piller. 
Corria  lo  pays,  ranban,  pillan. 

yJrtirede.  Datalhas,  loi.  l33. 
Courait  le  pays  ,  dérobant ,  pillant. 
Part.  pas.  Près  ,  cremat,  I'Iluat  e  robat. 

Statuts  des  barbiers  de  Caixassonne.  Ord.  des 

R.  de  Fr.,  l'ioo  ,  t.  Vllf,  p.  .'|0O 
Pris  ,  brûle' ,  pille  et  dérobe. 
La  vila  era  estada  I'Ii.hada  per  los  premiers. 
C/ironte/iie  des  Albigeois ,  col.  l8. 
La  ville  avait  élé  pillée  ))ar  les  premiers. 
CAT.  ESP.  Pillar.  PORT.  Pilhar.  IT.  PigUarc. 

2.  PiL.\TGE,  S.  m.,  pillage. 
De!  PiLATGE  que  era  estât  faict. 

Chronique  des  Albigeois ,  coL  56. 
I3u  pillage  qui  avait  été  fait. 
CAT.  PUlatge.  F.sp.    Pillage,  port.   Piihagcin. 

3.  PiLLART,  S.  ni.,  pillard,  voleur. 
Devria  aver  noiu  de  pillart. 

Arbre  de  Bat  allias,  fol.  2o3. 
Hevrait  avoir  nom  de  pillard. 

PILO,  s.  m.,  Idt.  piLM/rt,  (lard,  javelot. 
Per  sendiers 
D'  Armanhagnes  e  falsartz  e  rii.os 
"Veireiu. 

P.  C.VRDiNAL  :  Tendas  c  traps, 
Par  les  sentiers  d'.4rmaL;nac  et  faussarts  et  dards 
nous  verrons. 

O  apcba  esriioluda,  faucilla  o  riLo. 

Gl'illalme  de  Tudela. 
Ou  bâche  émoulue,  faucille  ow  javelot. 
Fig.  M'  a  si  nafrat  ins  el  cor  d'  un  pilo. 

Gausser  AN  de  Saint-Leidcer  :  Pueisfin'amors. 

M'a  tellement  blessé  en  dedans  au  ccpur  d'un  dard. 

suc.  FR.  Nons  chargèrent  les  Sarraziris  tonz 

de  pjles   que   il    Iraioient   au   travers   du 

fleuve. 

Je  ne  fu  pas  hiécié  de  leur/y-/«  que  en  cinrj 

liens,  et  aion  roncin  en  quinze  liens. 

JolNVII.LE,  p.  45  t-t  .0?,. 

Quant  je  vi  les  pilez  descendre  , 
Et  les  sajeles  barbelées 
Cbaoir  enlor  moi  granz  et  lécs... 
Et  pilez  volent  connie  grelle. 

Roman  du  IXenart,  I.  I  ,  p.  32.'i. 
poRT.  IT.  pilo. 


PIL  ;'54i 

PILOTvV  ,  i>v.ixyv.\  y  s.  f. ,  du  lat.  pila, 
pelotle  ,   paume  ,  balle. 
Mas  aissi  coma 
Una  PILOTA,  o  poma. 

Brev-  d'amor,  fol.  29. 
Mais  ainsi  comme  une  pelotte  ou  pomme. 

Tant  bant  me  fazias  levar 
Com  s'  eu  fos  una  pelota. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Una  doas. 
Si   liaut  vous   nie  faisiez  élever  comme  si  je  fusse 
une  paume. 

Era  tut  lo   mon  aici   com   una   pilota    re- 
donda. 

Ilisl.  de  la  Bible  en  proi'enç.,  fol.  i. 
Tout  le  monde  était  ainsi  comme  une  pelotte  ronde. 

—  Pilule. 

Très  PILOTAS  faitz  airessi. 

Très  PILOTAS  s' i  deu  donar. 

Dludes  de  Prades  ,  Auz  cass. 
Faites  aussi  trois  pilules. 
Trois  pilules  il  doit  lui  donner. 

—  Peloton,  troupe,  masse,  tas,  pile. 

Per  que  en  una  pilota  tut  . 
Son  jus  en  ta  fauda  casucb. 

Trad.  d'un  Evang,  apccr. 
C'est   pounjiioi  en   un   tas  tous  sont  eu  bas  daui 
ton  yiron  tombés. 
f:AT.  Pilota.  ESP.  PORT.  Pelota. 

—  Sorte  d'exaction  qu'en  certains  pays 
on  prélevait  sur  les  nouvelles  mariées 
étrangères  à  la  localité. 

Abus  que  on  apella  la   pelota,  quant  nna 
fema  va  en  mariage  de  un  luec  en  autre. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I  ,  p.  (ioo. 

Abus  qu'on  appelle  la  pelotte,  quand  une  femme 
va  en  mariage  d'un  lieu  en  autre. 

2.  PiLLULA,   S./.,    lat.    PILULA,  pilule. 
Cove  que  tu  lacses  malaute...  am  pili.ui.as. 

Trad.  d'Albucasis,  io\.  li\. 
Il  convient  que  tu  relâcbes  malade...  avec  pilules. 
Pillclas  de  diacastorenm  ab  .suc  de  riiilia. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  85. 
Pilules  de  diacastoreum  avec  suc  de  rue. 

3.  PiLOTETA  ,  .y. /.  ditn.,  petite  p(>lof(e, 
pilule. 

No  pren  mas  nna  piloteta. 
D' aco  faretz  très  piloteta.s 


54ft 


PJM 


Non  plus  d'  una  fava  f^rossetas. 

Deudes  de  Phades  ,  Auz.  cuss. 
Ne  prend  qu'une  pilule. 

De  cela  vous   ferez   trois  pilules  non   (pas)  [ilus 
<iu'une  fève  grossettes. 

CAT.  Piloteta.  ix.  Pelotilla. 

/j.  PiNHOLA,  S.  f.,  pilule. 

Tro  que  pusratz  pinholas  far. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jusqu'à  ce  que  vous  puissiez  faire  des  pilules. 

5.  PiNHOLETAS,  S.  f.dim.,  petite  pilule. 
Donaretz... 
Lendema  doas  pinhotetas. 
Très  PiNHoi.ETAS,-  la  setmaDa. 

Deudes  de  Prades,  Âuz.  cass. 
Vous  donnerez...   le  lendemain  deas^  petites  pi- 
lules. 

Trois  petites  pilules j  la  semaine. 

PIMENT,  l'iMEN ,  PIGMENT,  S.  m.,  pi- 
ment, sorte  de  boisson  composée  de 
miel  et  trépiccs. 
Pigment  es  dit  quar  si  fa  d'especias. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  2J2. 
Piment  est  dit  parce  qu'il  se  fait  d'e'pices. 
Fel ,  mesclat  ab  eyssens. 
M'es  eudevengutz  pimens. 

Bertrand  de  Born  :  S'  aLrils  e  fuellias. 
Fiel  ,  mêle  avec  absinthe  ,  m'est  devenu  piment. 
Boa  vin  e  pigment. 

AiMAR  Jordans  :  Paris  visconi. 
Bon  viu  et  piment. 

Qui  be  piMEN  ni  vi  trop  fort. 

Deudes  de  Prades,  .^uz.  cass. 
Qui  boit  piment  et  vin  trop  fort. 

—  Potion. 

Metges  fai  suans  pimens. 

Trad.  de  Bède,  fol.  79. 
Le  me'decin  fait  Aoixces  potions. 
ANC.  FR.  Et  Ae  pimens  et  de  clarez. 

Fabl.  et  cont.  anc. ,  t.  III,  p.  423. 
Trait  aluiue  et  piment  en  conpes. 

Roman  de  la  Rose  ,  v.  6847. 
De  ce  vin  dessus  dict  est  faict  le  bon  et  sa- 
voureux bipocras  et  claré  et  pigment. 

U.  Estienne  ,  Apologie  pour  Hérodote,  t.  Il , 

p.  207. 

'X.  Pimenta,  s.f.,  piment,  sorte  de  bois- 
son. 


PIM 

(lonoisser  las  seiublansas   de  las   pimentas 
ni  dels  lectuaris. 

Trad.  de  Bède,  fol.  55. 

Connaître  les  ressemblances  des  piments   el  des 
electuaires. 

—  Epicerie. 

Aqni  meleis  fetz  piment  atressi 
De  pimentas  mot  noblas  e  de  vi  ; 
Las  PIMENTAS  son  virtutz  divinals. 

Epître  de  Matfre  Ermengaud  à  sa  sœur. 
Là  même  il   fit  aussi  piment  d'épiceries  moult 
nobles  et  de  vin  ;  les  épiceries  sont  les  vertus  divines. 

3.  PiMENTiER,  S.  m.,  pimentier,  arbre 
de  douceur. 

—  Fiff.  et  alliisivement  à  la  blessure  de 
Jésus-Christ. 

Qui  cossira  lo  trauo  del  pimentieh. 

Epître  de  Matfre  Ermengaud  à  sa  sœur. 
Qui  considère  le  trou  du  pimentier. 

4.  PiGMENTAKi ,  adj.,   piiîientaire,  qui 
concerne  l'épicier,  le  droguiste. 
Per  art  pigmentaria  si  fan  alcus  beuiaf:;ges 

et  electuaris. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  272. 
Par  art  pimentaire  se  font  aucuns  breuvages  et 
electuaires. 

—  Siih.'itantiv.  Epicier,  droguiste. 
Pigmentaris  apelaiu    aquels  qui  vendo  et        '■ 

cofisbo  especias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  272. 
Nous  appelons  épiciers  ceux  qui  vendent  et  con- 
fisent les  èpices. 

PIMPA,  s.  f.y  pipeau,  chalumeau,  cor- 
nemuse, musette. 

Las  pimpas  sian  als  pastors. 
Et  als  enfans  bonleitz  pelilz. 

G.  Rudel  :  Pro  ai  del. 
Que  les  chalumeaux  soient  aux  pasteurs,  et  aux, 
enfants  les  petits  bébourds. 
ANC.  FR.  Il  avoit  desirié  ou  soubaidié  la  pipe, 

on  musette  de  un  varlet  de  la  ville. 
Lett.  de  rem.  de  i382.  Carpentier,  t.  III,  col.  386. 

2.  PiPAUT,  S.  m.,  joueur  de  cornemuse. 

Habere  bucinalorem  aeu  pipatorem. 
Lett.  de  rém.  de  x'i^'] .  Carpentier,  t.  III,  col.  286. 
leu  près  trop  mais  los  pipautz 
Que  van  las  almornas  querea. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 


PIN 

.le  prise  beaucoup  plus  \cs  fotieurs  (le  cornemuse 
<|iii  vont  sollicitant  les  aumônes. 

3.  PiMPAR,  piPAR,  T.,   rendre  pimpant, 
pomponner,  égayer. 

Tais  se  riMP.v  e  s'  apl.ina  , 
Que  malvestat  sarra  e  lia. 

11.  Bnu.VET  :  Lancan  son. 
Tri  se  pomponne  et  se  iloilotte  ,  que  niecliancel(' 
eiisiTie  et  lie. 

l'n  M.s,  porte  pipa. 

/|.  Apimpar  ,  APiPAK,  ?'.,  pomponner,  fê- 
ter. 

Tab  s'  APIPA  e  s'aplana. 

H.  Brunkt  :  Lancan  son.  /'V/r. 
Tel  se  pomponne  et  se  dorlotte. 
Fi','-.    Tan  m'  apimp'  e  m'  acuelh  e  m  col. 

G.  Pierre  pe  Cazai.s  :  Eras. 
Tant  elle  me/ete  et  m'accueille  et  me  caresse. 

1U\,  s.  m.,  lat.  PiTius,  pin. 

L'  onor  que  m  fetz.  sotz  lo  pin,  pu  1'  erbos. 

B.  DE  VentADOur  :  liels  Monruels. 
I.'lioniieur  qu'elle  me  fit  sous  le  pin,  sur  le  gazon. 
IVo  sou  vert  li  fau,  ni  '1  ri,  ni'l  vern. 

ServeRI  de  GinoNE  :  Un  vers  farai. 
^'e  sont  vcrils  les  hêtres  ,  ni  les  pins ,  ni  les  aunes. 
I.oc.         Canja  pin  per  ginebre, 

E.  Cairels  :  Ara  no  vei. 
Clianno  pin  pour  genièvre. 
CAT.  Pi.  F.sp.  Pino.  ror.T.  Pinheiro.  it.  Pirio. 

1.  PiNHE  ,  S.  m.  f  pin. 

l'iMiE  es  dit  qnar  ha  agudas  fucllias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2i8. 
Pin  est  (lit  parce  qu'il  a  feuilles  aiguës. 

?).  PiNHOS,  .y.  ni.,    lat.    pin^m.v,  pignon, 
amande  de  la  pomme  de  pin. 
l'iNHDS  so  linitiii. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2iS. 
Pif;nons  sont  le'nitifs. 

!\.Vi-sn\,  S.  f.,  lat.  pi>'(?a,  pomme  de  pin. 
Croys  fjuon  el  fuec  la  pînha. 

MaBCABRus  :  Dirai  vos. 
ri'lille  comme  au  feu  la  pomme  de  pin. 
l'iNiiA  os  noze  granda  ab  trops  gras  et  no- 
gallios  dedius  la  scot'sa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l8. 
Î.3  pomme  de  pin  est   grosse   noix  avec  de  nom- 
breux urains  et  amandes  en  dedans  de  l'e'corce. 
(AT.  Pirija.  Esp.  Pina.  port.  Pinha. ri\  Pinn. 


PIO 


543 


—  Verge,  membre  viril. 

Qnaii  la  pot  tener  sobina 

Ab  sa  PiNA. 
Gi-a,r,AirME  DE  Berouepan  :  Un  tricliain'. 
Quand  il  la   peut  tenir  renversée  avec  sa  'tierge. 

f».  PiNKNc  ,  iiclj.,  de  pin  ,  ronifjue  comme 
un  pin. 
l.oiic,  de  forma  piherta  et  aguda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  H?.. 
Long  ,  de  forme  conique  et  aiguë. 

6.  Peymektada,  .y.yi,  pineraie. 

Laborador  deinorant  a  nna   psymentadv... 
de  la  pairopia  de  Sancta  l'ulalia. 

Terrier  de  la  Confr.  du  Saint-Esprit  de  Bor- 
ileau.v,  fol.  18b. 
Laboureur  demeurant  à  une  pineniie...  de  la  pa- 
roisse de  Sainte-Eulalic. 

PINHEL,  .y,  m.,  bonqiiet. 

Fassan  de  las  fueihas  capel 
P"  de  las  llorelas,  pinhel.  ■ 
Que  f'assao  pinhel  de  las  flors. 

Bre^'.  d'amor,  fol.  k, 
()u'ils  fassent  des  feuilles  cliapeau  el  des  lleuretles, 
lioui/uel. 

Qu'ils  fassent  bouquet  dos  fleurs. 

PINGUESA,  s./.,    du   lat.    pinguis  , 

graisse. 

Osta  la  PiNGUESA. 

Trad.  d'Alliucasis,  fol.  27. 
Ole  la  graisse, 

PINNULA,    s./.,    lat.    pinnula,    na- 
geoire. 

Natura  lor   ha    provezit    de    pi.\Niri,AS ,    ab 
las  cals  podo  nadai-. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5i. 
La  nature  les  a  pourvus  <ïe  nageoires,  avec  les- 
quelles ils  peuvent  nager. 

PiO.S,  Plus,  adj.,  lat.  pius,  pieux,  clé- 
ment, bienveillant,  miséricordieux. 
Maires  de  Dieu,  verges  e  casta  e  pia. 

FoLQi'Eï  DE  LuNEL  :  Bona. 
Mère  de  Dieu  ,  vierge  et  cliasle  et  pieuse. 
Vers  Dieus,  uo  ni  siatz  esqnius, 
E  que  ,  clars  reys ,  duulz  e  piu», 
Me  n'an'ab  los  grazilz  janzens. 

Pierre  d'Aivergne  :  Dieus  vera. 
Vrai  Dieu,    ne   me  soyez  pas  rude,  el  que,   ro» 


544  Plô 

Ijrillanl  ,  doux  et  clément,  je  m'en  aille  avec  les  ac- 
cueillis jouissants. 

Dossa,  PiA,  «le  bon  aire, 
Fai  nos  test  île  mal  estraire. 
Pierre  de  Corbiac  :  Domna  dels  angels. 
Douce  ,  pieuse,  de'bonuaire ,   fais-nous  prompte- 
ment  échapper  au  mal.  * 

Fig.  Le  gens  cors  amoros 

E  lu  doussa  cara  riA. 

Iîertrand  de  Born  :  Cazutzsui. 
Le  gentil  cœur  amoureux  et  la  douce  face  bien- 
i'eillante. 
ANC.  FR.  Sainte  Virp;ine  dulce  et  pie. 

Frngm.  M  s.  Je  la  Rés.  de  J.-C. 
r.xT.  ESP.  rORT.  iT    Pio, 

i.  PiAMEN,  ndi>.,  pieusement,  religieu- 
sement. 

Cel  que  non  fai  piamen 

En  totz  faitz,  cum  dreitz  comanda. 

B.  ZoRGi  :  Atressi. 
Celui  qui  n'agit  pas  r-etigieusement  en  toutes  clio- 
ses  ,  comme  droit  commande. 
CAT.  Piament.  esp.  port.  Piamente. 

"^1.    PlATOS  ,    PIDOS,    PIETOS,    PITOS  ,   ddj •  > 

miséricordieux ,  compatissant. 
SenherDieus,   piatos  et  humils,    paire   et 
•creaire  del  cel  e  de  la  terra. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  5. 
Seigneur  Dieu  ,  miséricordieux  et  humble  ,  père 
ot  cre'ateur  du  ciel  et  de  la  terre. 
Ela  fon  piATO.sA ,  e  levet  lo  sus. 

f^,  de  Guillaume  de  Balaun, 
Elle  fut  coinpalissante,  et  le  leva  sus  (leleva). 
Lo  fai  dous  e  pietos. 

F.  et  Vert.,  fol.  l^!^. 
l^e  fait  doux  et  compatissant. 
Substantif.  frec  1'  aut  pidos. 

Que  vole  per  nos  niotir. 

B.  ZoRGi  :  Ben  es  adreitz. 
Je  prie  le  haut  miséricordieux,  qui  voulut  pour 
nous  mourir. 

ANC;.  i-R.  La  douce  dame  gloriose  , 
La  douce  Virgc,  la pitose. 

Fabl.  et  cent,  anc,  t.  I,  p.  289. 
CA^.'.  Pindos.  ESP.  port.  Piadoso.  anc.  it.  Pia- 
toso.  IT.  MDD.  Pietoso. 

/j.    PlATOZAMEN,   PIDOSAMENT,    (idl'. ,     WÙ- 

séricordieusement ,  pieusement. 

l'iATOZAMEN    parla   Jhesu   Crist   d'  atjnesla 
virtnt  en  V  .\vangili. 

/'.  ft  Fert.,  fol.  6?,. 


PiO 

Je'sus-Clirist   parle  miséricordieusement  de  cetli; 
vertu  en  l'Evangile. 

Cel  que  perdona    PinosAMEPtT,    negus   pe- 
chaz  non  remanra  en  lui. 

Trad.  de  Bède,  fol.  26. 
Celui   qui   pardonne     miséricordieusement ,    nul 
péché  ne  restera  eu  lui. 

CAT.    Piadosament.  eip.  port.  Piadosamente. 
IT.  Pietosamente. 

5.  PlETAT,    PIATAT,    PITAT  ,   PIDAT  ,  .y. /".  , 

lat.    viY.TKiem,    pitié,    compassion, 
miséricorde,  commisération. 

Li  rie  home  aa  pietat  tan  gran 
De  paubra  gen,  com  ac  Cayn  d'AbelL. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps  azir. 
Les  hommes   puissants  ont  si  grande  pitié  de  la 
pauvre  gcnt,  comme  eut  Gain  d'Abet. 
E  '1  vostra  pietatz  que  m  guerisc'  e  m  defenda. 
FoLQuET  DE  MARSEILLE  :  Vers  Dieus. 
Et  que  la   votre  miséricorde  me  guérisse  et  mi' 
protège. 

Ela  '1  dis  que  mot  avia  gran  piatat  de  lui. 
F.  de  Gaucelm  Faidit. 
Elle  lui  dit  qu'elle  avait  moult  grande  ;7i7(V  de  lui. 

S'  eu  trop  vauc  esperan 
Que  m  deia  valer  pidatz. 

B.  ZoRGl  :  Atressi  com  lo. 
Si  je  vais  trop  espérant  qui  me  doive  valoir  com- 
pa.fsion. 

Vole,  per  nostre  salvaruea  , 
Ancla  ,  dolor  e  pena  e  raor  suffrir 
E  pietat  e  turmen  e  cossir. 

G.  FiGUEiRAS  :  Del  preveire. 
Il  voulut,    pour  notre  salut,  honte,  douleur  et 
peine  et  mort   souffrir  et  commisération   et  tour- 
ment et  chagrin. 

Tro  '1  dezir  m'  aucia 

O  que  r  en  prenda  pitatz. 

Peïrols  :  Per  dan  que. 
Jusqu'à    ce  que  le  désir  m'occise   ou  qu'il  lui   en 
prenne  pitic. 

CAT.  Pietat.  ESP.  Peidad.  port    Piedade.    it. 
Pietà,  pietate,  pietade. 

6.  PiATABLE,  ndj.,  digne  de  pitié,  de 
commisération. 

Si  cuin  son  pupilli  e  las  ve.soas  e  las  aufia^ 
pcrsonas  pietablas. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  t5. 

Ainsi  comme  sont  pupilles  et  les  veuves  et   le- 
,nilr('s  personnes  dignes  de  pitié. 


PIO 

7.   Pi\tados,  (idj.,   toiulre  ,   miséricor- 
dieux, compatissant, 
l'er  forsa  d'obransa 
Del  Senhor  rivTAnos. 

GUILLAL.ME  DE  S.VlNT-DlDlER  :  Aiasi  CUIll  a. 
Par  force  d'ceuvre  du  Seigneur  miséricordieux. 

De  cor  iuatadosa  . 

Elue,  de  las  piopr.,  fol.  177. 
Tendre  «le  cœur. 

S.  PlATANS.V,  PIKUAKSA,  PIDANZA,  PITANSA, 

A.  y.,  pitié,  commisération,  miséri- 
corde. 

Eu  ,  ctii  dreîî'/ 
Non  pot  cohrar  i-idanza. 

B.  ZoBGi  :  Bcii  es. 
Moi,   à  qui    tlroil   ne     peut  olilenir  commiséra- 
tion. 

Quar  tôt  mon  cor  e  m'  esperausa 
fis  en  la  tna  piatansa. 

FoLQLET  DE  IMarseii.le  :  Senlier  Dicus. 
Car  tout  mon  courage  et   mon  espérance  est  en  la 
tienne  miséricorde. 

Merce  e  pikdansa. 

AiMERi  DE  Pegcilain  :  Tan  fin. 
Merci  et  pitié. 

.Si  t  prezes  de  me  luerces 
O  quaisque  pitansa. 

P.  Raimond  DETotLOUSE  :  J'es"!am(Mi. 
-S'il  te  prit  de  raoi  merci  ou  quel<|ue  pitic. 

<).    iMPItTAT,  INPIETAT,    .?.    f,    hlf.    IMPIE- 

TATC/W,  impiété. 
Me  perdonaras  la  inpietat  de  mon  peccat. 

F.  et  f^erl.,  fol.  69. 
Tu  me  pardonneras  l'impiété  de  mon  péchë. 
r\T.  Impietat.  esp.   Impiedad.   port.   Impie- 
dade.  it.  Empiéta,  impietate,  impietade. 

10.  ExpiAciî) ,  s.f.,   lat.  EXPi^Tio,  ex- 
piation. 
La  fe.sta  de  expiacio,  o  pnigacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   129. 
[.a  iv\.e  A' expiation ,  ou  purification. 
r\T.  Expiaciô.  esi>.  Expiacion.  tout.  Expia- 
cào.  iT.  Espiazione. 

i  I  .  PiAOAR,  V.,  rendre  pieux, affectueux, 
(^niea  lor  fils  riAD.vi;. 

MabcaBRCS  :  L'  aulr'  ier. 
l'insenl   r.-ndrc  leurs  ù\i  nffectueii.r. 

III. 


PIS 


545 


PIPA,  ■<./.,  pipe,  barre,  bâton,  tuyau, 
tube. 
Voyez  Df.nina,  t.  III,  p.  60. 

Grossas  fu.stas  e  pipas 

Chronit/iie  des  Albigeois ,  p.  79. 
Glisses  poutres  et  hum:-,. 

—  Sorte  <lc  futaille,  de  tonneau. 
.Xvrii.  iMPAs  lie  vi  a  Ijalliar. 

Doium.  de  1376.  mie  de  n<-rgcrac. 
Dlx-liuil  pipis  (le  vin  à  livrer. 
Qui  vend  pipa  de  vin. 

t'ors  de  fléarn ,  y.  io8f>. 
<^^iii  vend  /)(/<<■  de  vin. 

CAT.  E.sr.  poKT.  Pipa. 

PISSAR,  V.,  pisser,  uriner. 

Voyez  Lkibnitz,  Coll.  étjni.,  p.  122; 
Alurete  ,    p.    362  j    Mayans  ,    t.    Il, 

p.    224- 

lea  lur  farai  lai  mal  venir, 
Qii'  una  no  fara  mais  rrs.sAR. 

I.E  nioiNE  iiE  MoNTAUDON  :  Autra  velz. 
Je  leur  ferai  venir  tel  mal  ,  <[ue  l'iiiie  ne  fera  que 
pisser. 

Es  co  r  orbs  que  pissa  en  la  cariera. 
I.ANZA  :  Emperador. 
Jl  est  comme  l'aveugle  qui  pisse  dans  la  rue. 
Prcw.   De  tal  en  sai  que  pisson  a  presen. 

Et ,  al  heure,  rescondo  s  dins  maizo. 
P.  Cardinal  :  Ricx  liom. 
Dit  tels  j'en  sais  qui  pissent  en  public  ,  et ,  pour 
lioire  ,  se  caclient  dans  maison. 

Siibst  et  allusiv.  Allai  beutat 

Que  perdon  per  nu  sol  pissar. 
r.ii  MOINE  DE  Montal'Don  :  Autra  vetz. 
Telle  beauté...  qu'elles  perdent  par  un  seul  pisser. 

CAi-.  Pixar.  it.  Pisciare." 

■> .   Pis  ,  s.  iri.,  pissat. 

l'Joii.-ir  per  vin  blanc,  ncr, 
E  PIS  d'  cgiia  per  .sabi  ier. 

T.  DE  r.O.VNEFOY  ET  DE  BlACAS  :  Seingu'  Eu. 

Donner  pour  vin  hianc,  du  noir,  et  pissat  de  ju- 
ment pour  saveur. 

'1.   CoMPissAU,   ».,  cftmpisscr,   mouiilii 
d'urine,  remplir  d'iu  iiu-. 
.Soveii  coMPissAs  la  sabala. 

T.  DE  l'ONNEIOY  ET  DE  BlACAS  :  Seinuu'  En 
.Souvent  lu  ir<mpis.<es  Ion  suillii'r. 


5j(; 


PlU 


Jii  uo  sabra  tant  île  gauilill 
No  il  cOMrissF.s  lo  groin  eH  cill. 

A.  Daniel  :  Puois  Kaimons. 
Jamais   ne  saurait  lanl   de  détour  qu'elle  ne  lui 
ciimpissiit  le  museau  et  le  cil. 

ANC.  VU.  Toute  la  tribale  et  suite  des  autres 
docteurs  viendront  illec  coinpisser  l'œnvre 
et  nicsnie  passage. 

Contes  d'Eiitrnpd,  fol.  2li. 

PTTANSA- ,  .''•./•,  pitance,  hombanco, 
dislribiuion  do  vivre.s. 
Voyez  Dknina,  t.  Ilï ,  p.  Sg, 

Conoc  sa  glotonia , 
l'er  (|nc  !i  fazia  far  titansa,  cant  podia. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il   connut   sa    gloutonnerie  ,  c'est   pourquoi  il  lui 
i;iisait  faire  distribution  de  vivres ■  quand  il  pouvait. 
A^c.  FR.  Et  si  vivonies  en  pitance. 

De  vin  et  de  poissons  pitance. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cent.  anc.,\..  I,  p.  8.'|  cl  90. 
4..\T.  Pitansa.  f.si>.  Pitanza.  port.  Pitanca.  ir. 
Pietanza. 

PiTAR,  V. ,  becqueter. 

Las  passeras  que  pitavan. 

Trad.  d'un  Ei>ang-  npocr. 
Les  passereaux  qui  becquetaient. 
E  '1  dai  fbron  trépan  ab  h^r, 
E  '1  terz  l'iTAN  sal  portai  de  la  tor. 
Pierre  de  Durban  :  Peironet. 
Elles  deux  furent  tapjgeant  entre  eux  ,  et  le  troi- 
sième becquetant  sur  le  portail  de  la  tour. 

nu,  a.  ni, ,  piti ,  cri  des  oiseau.x ,  action 
(!o  piaiiU-r. 

Li  auzelhet  cbanton  nu. 
Ly.  moine  de  Montal'Don  :  MouL  me  platz. 
Les  oiselets  chantent  piu. 

M'  ogradon  T  auzel  qnan  canton  Ptu. 

P.  Vidal  :  Be  m'agiada. 

l\i'agrécnL  les  oiseaux  (juaud  ils  clianleiit  pin. 

r.AT.  Piu. 

2.   PtULAFv,?'. ,  lat.    vipii..\T,c ,   piauler, 
|)iailler,  brailler,  crier. 

Cant  auzel  non  pot  riur.Ar.. 

Deudes  de  Prades  ,  yhiz.  citss. 
<_iuand  oiseau  ne  peut /)(«((/<;;•. 
len  chant  enan,  et  en  piu. 

Aknai:d  de  Cotignac  :  La  douss'  amor. 
Je  clianle  auparavant  ,  et  j'en  piaille. 


PIU 

l'iur.  \î(  e  but'an  e  briven. 

Roman  de  JaufrCj  loi.  .'>7. 
Criant  et  soufllaiit  et  s'empressant. 
CAT.  Piular.  esp.    Pipiar.   rosir.   Pipilar.  ir. 
Pipi/are. 

î.-PniLAMENT,  S.  m.,  piaulement,  piail- 
lement ,  tintement. 
En  las  aurelhas  brug  et  piui.ament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3]. 
Dans  les  oreilles  bruit  et  tintement. 

PIUCELA.,    pitLucELA,   nusELLA ,   rir.i; 

SKI.L.V  ,    1>ULSF,LLA  ,   PIIIZELA  ,    PIEUZELA  , 

piTCEi.A  ,  s.f.,  du  lat.  puEî.iA,  pueeUe, 
vier!j;c. 
Mais  cen  piuzelas  vos  ai  vist  niaridar. 
Ra.iibaud  de  Vaql'Eiras  :  Honrat  marque;, 
l'ius  décent  pncelles  je  vous  ai  vu  ni.irier. 
S'  assis 
Davaut  las  pulsei.las,  e  dis. 

Un  TROliB.VDOUR  ANONYME  :  Scinor  vos. 
S'assit  devant  les  pucelles ,  et  dit. 
La  corroni])iula  a  lo  cami  tôt  ubert;  la  p;E;i- 
/l'.i.A  a  lo  cami  tôt  clans. 

Liv-deSydrac,  fol.  83. 
La  corrompue  a  le  cliemiii  tout  ouvert  ;  la  purelle 
a  le  chemin  tout  clos. 

Ce  mot  servait  à  indiquer  les  disliiic- 
lious  de  ratii.;,  d'état. 

Non  a  douzela  ^^ 

Ni  dona  ni  pieusela. 

A.MANIEU  des  Escas  :  En  aquel. 
Il  m'y  a  damoiselle  ni  dame  ni  pucelle. 
ir.  Pulcella,  piilzelln. 

2.     PlUCEL  ,      PIEUCEL,     PUCEL,     PIUSSEL  , 
PlUSEL  ,     PlUSELH  ,     PIEUSEL  ,     PIUZEI.  , 

piEuzEL,  aclj.,  puceau,  vierge. 
Engal  d'  un  tozet  piucel. 

Giraud  de  Calanson  :  Ara  s'  es. 
A  l'égal  d'un  jeune  garçon  puceau. 
Reina,  maire  piusella, 
Filla  de  paire  piusei.h. 

Eolqvet  deLi;nel  :  Si  cum  la. 
Reine  ,  mère  pucelle,  file  de  [icve  puceau. 
Ma  cara  piuzki.a  ni  laisset. 

r.  de  S.  Jle.ris. 
Ma  chcve  pucelle  me  laissa. 

Fis^\     Son  cors  de  totz  mais  piu-ssel. 

FOLQUET  DE  LuNEL  :  Si  com  la. 
Son  corps  de  tous  maux   l'ieriie. 
Qnar  es  gai' cl  isnela 


Plll 

K  lie  liitz  in:il->  allis  rut:i;i,A  , 
L'  am  mais. 

P.  Vidal  :  Bc  m  \y.\c. 
Parce  qu'elle  est  gaie  et  alerlo  cl  de  loules  inaii- 
\  aises  ([iialiles  vierge,  je  l'aime  Javaiilagc. 

!i.     PlUCKLAïGE  ,     PIEUCF.LATl'.K  ,    PIUSKI.- 
LATGE   ,       PIEUSELATGK  ,       PITiZEIATGE   , 
PIEUZF.LATGE,   S.  Ht.,   pilCelagC. 
!\lolt  es  (ligna  causa,  qui  gartla  son  meu/e- 

LATGE  per  Dieu. 

jLiV.  de  Sj-drac,  loi.  8.i. 
C'est  moult  honorable  cliose ,  qui  garde  sou  jiucc- 
lage  pour  Dieu. 

En  la  Verge  car'ab  car  tiusellatge. 
R.  Galcelm  de  Beziers  :  A  Dieu. 
l'Jii  la  Vierge  chère  avec  précieux  pucelitge. 

iT.  Pitlce/la^io. 

.'j.  DeSPILCELATGE  ,  DESPIEUCELATGE  , 
DESPIUSELATGE  ,  DESPIEUSELATGE  ,  DES- 
P1UZEI.ATGE,   DESPIELZELATGE  ,    S.     PI., 

dépucelage,  délloration. 

Non  viielh  mon  despiuselatge 
CaiDJar  per  nom  île  piitana. 

MA.KCABRUa  :  L'  aulr'  ier. 
Je  ne   veux,   pas    mon   dépucelage   changer  pour 
nom  de  catin. 

5.  DeSPIUCELAR  ,  DESPIEUCELAR,  DESPIL- 
SELAR,      DESPIEUSELAR,     DESPIUZELAR  , 

DESPiEUZELAR,  V.,  dc'puccler,  déflorer. 

Si    la   DESnUCELET. 

Arbre  de  BataUiiis,  M-  /Jo. 
S'il  la  dépucela. 

Part.  pas. 

Uns  joves  esciulicis  1' avia  r>ESPiusEt,AUA. 
f^.  de  S.  IlunortU. 
Un  jeune  ccuver  l'avait  dépucelée. 

O  vos  vulbatz  o  no,  seretz  despiucelada. 
Homan  de  Fienibras,  v.  2778. 
Ou  que  vous  vouliez  ou  non  ,  vous  serez  drpucelce. 

iT.  Spulcellare. 

l'ILZE,  piLTz,  s.f.,  lat.  vvAv.x,  j)iicc. 
PiuzE,  o  PiTiTz  pren  nom  de  polvera ,  on  ha 
iiiays  so  uoyriraeat. 

Elue,  de  las  propr.,  Col.  257. 
Puce,  ou  puce  prend  nom  de  poussière  ,  où  elle  a 
d.ivaulajjc  sa  nourriture. 
IT.    Plllcc. 


PLA 


547 


i.    l'iUSSA  ,   S.J'.  ,   puce. 
Co  's  ayssi  piussa. 

Trad.  d'Athucnsis ,  loi.  i5. 
('omnie  est  aussi  puce. 

PIXIDA  ,  v.  /'.,  lat.   \n\iueni ,  easscdc, 

conVct ,  boilo. 

PixniA  per  bovssha. 

Lcjs  d' amors ,  loi.  69. 
CoD'rct  pour  boîte. 

La  PIXIDA  de  la  ancba. 

Trad.  d'Jtbuca.sU,  fol.  55. 
I.a  boile  de  la  hanche. 

l'IZA.R  ,  V.,  !af.  piSARf,  piler,  broyer. 
Cascu  pren  .son  anr  e  son  argen  5  ptzERO  lo. 

Pioniiin  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  18. 
Chacun  prend  son  or  et  son  argent  ;  ils  le  pilèrent. 

—  Part.  prés.  Ayant  la  forme  de  pilon. 
Pinhe...  ha  agndas  fuelbas  et  pizanas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
Le  pin...  a  feuilles  aiguës  et  ayant  la  forme  de 

,nlon. 

Part.  pas.  Pizat,  et  mesclat  ab  mel. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  iqo. 
/'(7e,  et  mêlé  avec  miel. 
ANC.  CAT.  Pitj'ar.  esp.  Pisar,  port.  Pizur. 

PLAG,  PLACH,  PLACHT,  PLAI,  PLA\,  PLAPP, 

PLAT  ,  S.  m. ,   lat.   PLAciTKw  ,    plaid  , 
procès,  différend,  querelle,  dispute. 
Per  qa'ieu  voill  e  m  platz 
Qu'el  UalGn  sia '1  pi.aitz  paosatz. 
T.  de  g.  Faidit  et  de  Perdigon  :  Perdigons. 
C'est  pourquoi  je  veux  et  me  plaît  qu'au  Dauphin 
soit  le  différend  soumis. 

Son  totz  enlassatz  els  lasses  del  dyable ,  so 
es  en  plachtz  et  en  complanchas. 

F.  et  Vert.,  fol.  fao. 
Ils  sont  tous  enlacés  aux' lacs  du  diable  ,  x:'eàt-à- 
dire  en  procès  et  en  plaintes. 

Ja  per  pi.ag  que  m'en  mueva. 
No  m  solvera  de  son  liam. 

Le  comte  de  Poitieus  :  Farai  chansoneta. 
Jamais  pour  fjuerclle  «[u'clle  m'en  suscite,  je  ne 
me  délivrerais  de  son  lien. 

ANC.  rn.  Alioiis  oir  les  plez  de  la  porte  que 
eu  appelle  maintenant  les  requcstes. 

Jol.NVILLE  ,  p.   i3. 

Plaiz  de  forez  ,  plaiz  de  moneies. 

Iloutande  liuu  ,  v.  ()(Hi5. 
.Mut  eumcnça.sles  vilain  fiait 


548  PLA 

De  moi  huuif  é  laideugiei- 
E  (le  la  roïne  avillier. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  2'io. 
Que  s'il  pueent  plalu  pie  de  terre 
Sor  lor  voisins  par  plet  oonquerre. 

Fahl.  et  cont.  anc. ,  t.  Il  ,  \>.  4<>3. 

—  Dcinaïuie,   poursuite,    soilicitalion , 
traité. 
S'ab  au  ira  tlompna  far  saupes 
l'ai  PLAG  qn'al)  si  m  colgnes. 

G.  AdhemAR  :  Gliaiitan  àissera. 
Si  avec  autre  dame  je  savais  l'aire  telle  poiirsiitle 
qu'avec  soi  elle  me  couchât. 

Mantbas  n' i  a  qu'els  plus  savays 
Acuelhon  niielhs  en  totz  Iiirs  pi.ays. 

G.  Adhemar  :  leu  ai  ja. 
Maintes   il  y  en  a  qui  les  plus  vils  accueillent 
mieux  dans  toutes  leurs  demande.'! . 
ANC.  FR.  Et  li  plais  fn  tels  qne  il  rendirent  le 
chustel. 

ViLLEHARDOXJIN,   p.   I<>2. 

Fii'ent  j)ais  e  plaie  al  rei  David. 

Âne.  trad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  52. 

— -Question,  difficulté,  propcs. 

Onillem,  d'un  pt.ag  novel  que  non  au/.is  anc- 

mais 
Me  fo  mandat  l'  autr'ier. 
Senher  coms,  lo  sagel  d'ainor,  seues  biais. 
Ai  legit  iot  entier,  per  qu'ieu  sai  totz,  los  plais. 

T.  d'un  COMTE  ET  DE  GUILLAUME  :  GuiUem  d'un. 
Guillaume  ,  d'une  question  nouvelle  que  tu  n'en- 
tendis jamais   il  me  fut  donné  connaissance  l'autre 
jour. 

Seigneur  comte,  le  code  d'amour,  sans  Liais  ,  j'ai 
in  tout  entier,  c'est  pourquoi  j'en  sais  toutes  les 
difficultés. 

Loc,   Pus  pt.ag  d'anior  laissatz  per  sernionar. 
O  si  cantas  per  plag  de  joglaria. 
T.  DE  GlRAUD  ET  DE  BoNFILS  :  Auzit  ai  dir. 
Puisque  propos  d'amour  vous  laissez   pour  ser- 
monner. 

Ou  si  tu  chantes  pour  question  de  jonglerie. 

Voyez    Clamar  ,    Part,    PRiiNur.E  , 
Sonar. 

ANC.     CAT.     Pleyt.    CAT.     MOD.     Plct.    ESP.    PORT. 

Pleito.  iT,  Piato. 

•>..  Plaioky,  s.  ni.,  poui-parler,  aceoixi  , 
causerie,  entretien,  propos. 
Q'ian  fon  armât,  no  vole  prendre  piaidey. 
I'euIRAND  de  lUiRN  :  Pus  li  baron. 


PLA 

Quand  il  fut  armé,  il  ne  voulut  prendre  accord. 
Domua  ,  no  ns  sai  dir  loncs  pi.aideys. 

Rambaud  d'Orange  :  Pos  tais  sahers. 
Dame,  je  ne  vous  sais  dire  longs  propos- 
ai.   Playde,    adj.,    disconri'ur,    qneitl- 
Jeur,  chicaneur. 

Heis   PLAIDES  , 

'l'olhen  quau  dar  deuria. 

Serveri  de  Girone  :  Wo  vais  juiai-. 
Rcii  querelleur,  enlevant  quand  donner  il  devrait. 
Cominal  ,  vielli,  llac ,  playues. 

Garins  d'Apchier  :  Cominal. 
Cominal,  vieux,  llasque  ,  chicaneur. 

—  Substantiv.  Défenseur. 
Al)  belhs  ditz  corles, 
Conquier  e  gazanlia 
Amies  e  playdes. 

G.  Magret  :  Una  doua. 
Avec  Ijeau.t  propos  courtois  ,  elle  conquiert  et  ga- 
gue  amis  et  défenseurs. 

4.  Plaidkiaire,  plaieador  ,  s.  ni.,  plai- 
deur, chicaneur. 

D'aisso  serai  plaideiaiue 
Qu'en  amor  a  son  esper. 

Pierre  d'Auvergne  :  Rossinliol. 
De  ceci  je  serai  chicaneur  qui  en   amour  a  sou 
espoir. 

Si...  negus  dels  plaieadors  disse  esser  gre- 
viatz  o  nafratz. 

Statuts  de  Montpellier,  de  laoJj- 
Si...  nul  lies  plaideurs  se  dit  être  nialadeou  blesié. 
ANC.  FK.  Mes plaidojeiirs...  déclinoient  an  der- 
nier but  de  plaidoirie. 

Rabelais,  liv.  lll,  ch.  29. 
c  vT.   Pledejaire ,  pledejador.    esp.  Pleiteador- 
ir.  Piatitore. 

5.  PlAIDEIAMEN,    PLAIDKYAMEN  ,   PLA1F..IA- 

MEN ,    .V.  m.  ,    plaidoyer,    discours, 
plaidoirie. 
Tota  sa  coriz  farai  lueravilliar. 
Quant  auziraii  lo  mien  pi.aideyamen. 

P.  Cardinal  :  Un  sirveutes  novel. 
Toute  sa  cour  je  ferai  émerveiller,  quand  ils  en- 
tendront le  mien  plaidoyer. 

No  trobon  adop  que  lur  sia  onratz  , 
Ni  nul  plaiejamen  senes  covens  fermai/.. 
IzARN  :  Diguas  me. 
Ils  ne  trouvent  éc(uipage  qui  leur  soit   lionorahh  . 
ni  nulU-  plauloirie  sans  convention  assurée. 


PL  A 

6.  Plaideri.v,  s.  f.,  plaidoirie,  disnis 
sjon ,  proct'S. 

En  gaerras  met  sas  rendas 
Et  en  rr.AiDERiA.. 

P.  Cabbinal  :  Qui  vo. 
En  guerres  il  «k-pcuse  ses  renies  et  en  procès. 

7.  Pi.AiT7.in,  S. /.,  plnitloirio,  procès. 
Que  ;iqno  f.issan  csmendar  senes  tola  it.aitzio. 

Coutume  de  Tarraube,  de  1284- 
Que  cela  ils  fassent  amender  sans  aucune  plaidoirie. 

iH.      PlAIDEJAR  ,     PLAinEIAR  ,      PL.AIDEYAR  , 
PLEDEIAR,  PL.AYEJAR,  PLAEGAR,  V.,  plai- 
der, «lisputer,  contester,  tonrinentcr, 
tracasser,  quereller,  jjoursuivre. 
Co  puescon  citar  e  playejar  lurs  vesis. 
/^.  et  yert.,  fol.  i5. 
Comment  ils  puissent  citer  et  poursuivre  leurs 
\oisins. 

Pot  PLAIDEIAR  pcr  aqnel  de  qui  el  es  tuaurs 
o  curaoïs. 

Si  el  rr.AEGET  premeirament  a  aqnel  qne  la 
alienet. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  !\  et  10. 
Peut  plaider  pour  celui  de  qui  il  est   tuteur  ou 
curateur. 

S'il  intenta  procès  premièrement  ;'i  celui  qui  l'aliéna. 
Fora  miellis,  jier  la  fe  qn'icu  vos  dev, 
Al  rey  Felip  que  moi;ue.s  lo  desrev 
Que  it.aideyar  ainiat  sobre  la  gleza. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  li  haron. 
11  serait  mieux  ,  par  la  foi  que  je  vous  dois,  au 
roi  Philippe  qu'il  déclarât  la  guerre  (|ue  de  disputer 
armé  sur  la  glèbe. 

Drelz  es  que  dona  e.squieu 

So  don  vol  e'oin  pins  la  plaidey. 

Arnaud  de  Mahieii.  ;  AL  plazen. 
11  est  juste  que  dame  e'vite  ce  dont  elle  veut  qu'on 
la  tourmente  plus. 

—  Uaccominoder,  s'accorder,  traiter. 
Lo  gran  tort  plaideya  pieJatz. 

PiSTOLETA  :  .\itau  SOSpil-. 

Pitié  raccommode  le  gi'and  tort. 
Qaant  franqacza  lo.s  pi-aideia  e  nierocs. 
PeyROLS  :  Tos  tem]i.s. 

Quand  francliise  les  raccommode  el  merci. 
Domna  met  mot  mal  s'amor, 
Qoe  al)  trop  rie  hom  PurnEiA. 

A/.^LAIS  DE   PORCAIRAGUES  :  .\  r  Cm  al. 

Uanic  place  moult  mal  son  amour,  qui  .ivec  trop 
puissant  liomme  s'ncrordc. 


PLA 


549 


Estiers  sa  eort  non  I'i.aidey.\. 

P.  Raimond  de  TouLOtSE  :  Alressi  cum. 
Hors  de  sa  cour  il  ne  traite  pas. 
Prov.   Qui  ben  guerreia  ,  bcn  pi.edeia. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Kissameu. 
Qui  Lien  guerroie,  bii;n  traite. 
ANC.  ir. .   Leur  débat  avoit  esiép/aiWqye. 

CoMiNES  ,  liv.  I ,  p.  349. 
«AT.   Pledejar.   esp.   port.  Pleitcar.  vr.  Piat- 
eggiare. 

[).   Desplaideiau,  V.,  réparer,  redres- 
ser, dédommager. 

P'g.  LaUS    lo   nESPLAIDElA  , 

Que  es  avutz  tiialmeual. 

G.  RiQLiER  :  Si  m  fos  tan. 
Louange  le  dédommage,  vu  qu'il  a  été  maltraité. 

10.   P1CAPLAIT,  piCAPLAG,  .y.  ni.,  piqtie- 
procès ,  chercheur  de  procès. 
Ce  terme  de  mépris  a  son  analogue 
dans  le  français  actuel  :  on  appelle  \n\~ 
gnircment  pi(ji/e-assic(ic  ce  que  les  an- 
ciens nommaient  un  parasite. 
PiCAPLAG  per  avocat. 
Us  PiCAPi.AiTz  m'a  del  tôt  mort, 
Quar  playdeiar  me  fay  a  tort. 

Lejs  d'ainors,  loi.  147. 
Pit/ue-procès  pour  avocat. 

Un  pir/ue-piocès  m'a  entièrement  tué,  car  plai- 
der il  nie  fait  à  tort. 

PLAGA,  PLAGUA,  PI.AYA,  S./.,  lat.  PLAGA, 

plaie,  blessure. 

Plaquas  me  feyron  mais  de  cen. 

Le  comte  DE  I^OITIERS  :  En  AlvcruLe. 
Plaies  me  firent  plus  detent. 
Mas  que  m  val,  s'Ieu  dcniostrar 
Ja  non  l'aus  ma  mortal  plava  ! 

P.  Raimond  dk  Toulouse  :  Ar  ai. 
Mais  que  me  vaut,  si  montrer  désormais  je  ne 
lui  ose  ma  mortelle  plaie'. 

Fig.   Rcssamens  deu  bonis  fractar  las  pt.agas 
del  cor  e  de  raniia. 

r.  et  k'crt.,  fol.  57. 
Doucement  un  lUit  Ir.iiter  les  plaies  du  cour  e*. 
de  l'ànie. 

(AT.  ANC.  ESP.  Phiga.  i:sp.  Mon.  lUiga    ri>nv 
i'haga.  it.  Piagn. 


55o  PLA 

-X.  Plagar,  V.,  blesser,  meurtiir. 

Si  us  servs  d' autrui  pi.Ar.ARA  lo  niieu  serv. 

Trad.  du  Code  de  Jtistinien,  fol.  22. 
Si  un  serf  d'autnii  blessera  le  mien  serf. 
Part.  pas.  Y  fo  tlagatz  Je  lansa. 

R.  Gaucelm  :  Qui  vol  aver. 
Y  fut  blessé  avec  lance. 
Mas  si  lo  servs  meus  es  tlagatz. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fui.  2o. 
Mais  si  le  serf  mien  est  blessé. 
ANC.  FR.  Tuit  furent  batu  et  plaie. 

Là  ot  des  œorz  et  des  plaiez 
Tant  que  n'en  sal  dire  le  conte. 
Pioman  du  Renart,  t.  II,  p.  43  ;  et  t.  III,  345. 
De  mortel  apostume  navrent  leurs  cuers  «t 
p/aient. 

.Iehan  de  Meung,  l'est.,  v.  1067- 

ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  PlogCir.   E'il'.  MOD.    LlugUr . 

PORT.  Chagar.  it.  Piagare. 
',).    PlAG.-VDOR,     s.     m.,     lat.     PLAOiATOR  , 

plagiaire. 

Als  rr.AOAUORs,  als  inensougiers. 

Trad.  de  la  i'"'  Epitre  de  S.  Paul  à  Timoihee. 
Au.x  plagiaii-eSj  aux  menteurs. 

PLAIS,  s.  m.,  bois,  bosquet,  taillis. 
Ar  vei  vermeills,  blaus,  blancs  e  grocs 
■Vergiers,  plans,  plais  ,  tertres  e  vans. 
A.  Daniel  :  Ar  vei. 
Maintenant  je  vois  vermeils,  Lleus,   blancs   et 
jaunes  vergers  ,  plaines  ,  bois,  tertres  et  vallons. 
Son  sec  li  ram  pels  plais. 
Que  flors  ni  fuelha  no  i  nais. 

AzALAis  DE  Porcairagues  :  Ar  em. 
Sont  secs  les  rameaux  par  les  bosquets,  vu  (jue 
fleur  ni  feuille  n'y  naît. 

7..  Plaissat,  playssat,  s.  m.,  taillis,  bois, 
bosquet,  fort. 

Aug  lo  cban  dels  auzelos 

Que  fan  los  playssatz  refendir. 

E.  Cairels  :  Moût  mi. 
J'entends  le  chant  des  oisillons  qui  font  les  bos- 
quets retentir. 

Quan  son  vert  li  plaissatz. 

G.  Rainols  d'Apï  :  Auzir  cugci. 
Quand  sont  verds  les  taillis. 
ANC.  FK.  Sa  raeson  sist  joste  un  plessié. 
Parmi  un plesscis  de  sans. 
Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  184  ;  et  t.  III  ,  p.  iii. 


PLA 

Ne  bois  bauteiu  ne  riche  plesséts... 
Si  n'en  cbassièrent  jusques  à  un plesséis . 
Roman  de  Gurin.  Du  Gange  ,  t.  V,  col.  573. 

3.  Plaissa,  s.f.,  haie,  boscjuet,  taillis. 

Qu'ans  fos  yen  trencatz  ab  ayssa 
-  Qu'es  en  forest  ni  en  playssa. 

G.  Adhemar  :  Lanquan  vey. 
Qu'auparavant  je    fusse  coupe'   avec   liaclio  qui 
est  dans  forêt  et  dans  taillis. 

'(.  Plaissadit,  s.  m.,  bosquet,   taillis, 
haie. 

S'esbandeia 
Lo  rossinhol  e  domneia 
Ab  sa  par  per  pleissaditz. 

G.  Faidit  :  Pel  joi. 
Le  rossignol  se  rejouit  et  s'ébat  avec  sa  compagne 
à  travers  bosquets. 

Fon  JQsta  un  plaissaditz.        •    ■ 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  L'autr'  ier. 
Fut  auprès  d'une  haie. 

5.  Playssadenc,  s.  ni.,  haie,  buisson, 
bouquet  de  bois. 

E'I  gibres  e'I  nens  son  a  flocx 
Pels  tertres  e  pels  playssadencx. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Era  pus. 
Et  le  givre  et  la  neige  sont  à  flocons  par  les  tertres 
et  par  les  Jiaies. 

6.  Playssar,  V. ,   garnir  d'arbres,  en- 
tourer de  haies,  palissader. 

Fig.  Selb  que,  per  sos  peccatz,  riga 

Sos  buelhs  ploran,  planta  e  playssa. 
Don  melhor  frng  que  d'avayssa 
N'anra  lay  on  fis  gaugz  canta. 

B.  Alahan  de  Narbonne  :  Nopuesc. 
Celui  qui ,  pour  ses  pe'clie's ,  arrose  ses  veux  eu 
pleurant,  ^l^nle  et  palissade,  de  quoi  meilleur  fruit 
que  d'avaysse  il  en  aura  là  où  pure  joie  chante. 

ANC.  FR.  Les  haies  fait plaissier  tl  enforcir. 

Roman  de  Garin.  Du  Gange  ,  t.  V,  col.  673. 
Tant  à  plesser  en  mes  plessez...  qu'à  faire 
toutes  autres  besognes. 

Tit.  de  1445.  Du  Gange  ,  t.  V,  col.  573. 

Î'LAN,   odj.,   hit.    PLAN«.v,   plan,   uni, 
aplani,  poli,  plaiii ,  effilé. 
E'is  vo.slres  detz  grailes  e  plas. 

Arnaud  de  Maruhl  :  Dona  gcnser. 
Et  les  vôtres  doitts  dclitals  et  efi'lés. 


PL  A 

Ausberc,  lansa  rr.ANA 
F,  bon  bran  d'acier. 

B.  Arnavd  de  Montcl'C.  :  Er  can. 
llanlicit ,  lance  polie  cl  bon  glaive  d'acier. 
Cois  ben  fji;::,  dclgalz  e  plans. 

r>.  I1K.  Vextadovu  :  Lonc  temps. 
Corjis  bien  fait  ,  <li'lic  et  plan. 

—  Direct. 

Qu'aissi  leiigties  ma\ia  im.ana. 

P.  VinAL  :  Abril  issic. 
t^)u(^  je  tinsse  ici  ma  voie  directe. 

—  Exact,  rci,'nlic'r. 

Cinq  cojuladas  d'aiit  a,  de  mesura  plana  , 

î.o  iiiolon  de  la  Icijtia. 

/  .  de  S.  Jlonoiat. 
Cinq  coiiilees  de   liant  a  ,   <le   nicsnie   (>.r«c7i',    le 
tas  (le  bois. 

—  Fig.  Simple,  pur. 

Sias  buiiiils  e  non  vils. 
Plans  et  amez.uratz. 

/'.  de  S.  Unrwral. 
Sois  humble  et  non  vil  ,  .tintple  et  mesure. 
Me  dis  en  razon  plana 
Que  mes  cbantars  li  plai. 

B.  DE  Ventadoli'.  :  Cluan  la. 
Me  dit  avec  ton  5i>/?/;/e  que  mon  chanter  lui  plaît. 

Mas  il  o  fai ,  so  cre,  per  plan  essai. 

B.  DE  Ventadoi'R  :  Bels  m'es  fju'ieu. 
Mais  elle  le  fait,  cela  je  crois ,  pour  simple  essai. 
Tramet  lo  vers  en  chantan 
F.n  PLANA  lengua  romana. 

(r.  IxijDEL  :  Quan  lo  rius.  . 
Je  transmets  le  vers  en  chantant  en  pure  lani;ne 
romane. 

f.oc.   E'Is  verses  del  conij)ost  vole  torriar  en 
vers  FLANS. 
.Sabla  ben  ijne  aisso  es  ver  plan. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Et  les  versets  du  comput  voulut  tourner  en  vers 
libres. 

Savait  bien  que  ceci  est  vers  simple. 

—  ^Jclf.  Uniment,   simplement,  égale- 
ment ,  juste. 

S'ella  me  goalia, 
Gualiador  me  trobara, 
F,  si  m  vai  dreila  via  , 
Icn  r  irai  pla. 

P.  Cardinal  :  Ben  icnh. 
Si  elle  me  trompe,  elle  me  trouvera  trompeur,  et 
,1  elle  me  va  droit  dicmin,  j'irai  èt^ateiiienl  avec  elle. 


PLA 


.'iSi 


Pla  a  l'albor  de  dia. 

GUILLAVME  DE  TcDF.LA. 
./liste  ù  l'aube  du  jour. 
Liir  dis  plan  e  snaumens. 

Fragment  de  la  P'ie  de  S.  George.'!. 
T,cur  dit  uniment  et  simplement. 
A</f.  comp.  Jestî  Crist  l'appelani  j>e  plan. 
La  donna  si  leva  de  plan. 
A  l'islla  de  Lerins  s'en  intreron  nr.  vi.\y. 
r.  de  S.  Honorât. 
.Tesns-Christ  nous  l'appelons  sim/>/ement. 
La  dame  se  lève  aussitôt. 
A  l'île  de  Lerins  ils  entrèrent  d'emblée. 

Voyez  Phroos. 

CAT.  Pla.  Fsp.  Piano,  llano.  port.  Piano    n. 
Piano. 

2.  Plan,  pla,  .v.  //?.,  plaine,  plateau. 
Per  PLANS  e  per  vais. 

AlCARTZ  DEL  FossAT  :  Entre  dos. 
Par  plaines  et  par  vallées. 

Ane  pus  mennt  ayga  non  pl'oc 
Cum  els  passon  e  prendo'ls  plas. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors  per  los. 
Oncques  plus  menu  eau   ne  plut  cwmme  ils  pas- 
"iinl  et  prennent  les  plaines. 

Combas  c  plas  e  boscatge. 

B.  DE  Vkntadour  :  La  doussa  votz. 
Vallons  et  plaines  et  bocage. 

f.oc.     Leys  servir  en  pla  ni  en  désert. 

E.  Cairels  :  Abril  ni  mai. 
La  servir  en  plaine  et  en  désert  (en  tous  lieux ^. 
ANC.  FR.  Et  entra  en  pbiin  yver  es  plainz  de 
Loiubardie. 
Chr.  de  Fr. ,  Piec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  n.  l'^o. 
Si  to.st  coni  il  furent  au  plain. 
NoHi>.  rcc.  defahl.  et  cent,  anc,  t.  II ,  p.  ,'>ji . 
Lesse  le  corre  par  \e plain. 

Roman  du  llenart,  t.  I  ,  p.  296". 
Louenge  aux  dieux  des  hauts  monts  et  des 
plains. 

Cl..  Marot,  1.  m,  p.  3o3. 
CAT.  Pla.  F.sp.  PORT.  Piano,  rr.  Piano. 

'.'.   Pi.ANKT,  ndj.  (Uni.,  plain,  uni,  sim- 
plet. 
Fig.   En  mon  cor  ai  un  novellet  cbantar, 
Pi.ANi-.T  et  leu,  e  qu'el  fai  bon  auzir. 

Arnaud  de  Mvrueil  :  En  mon  cor. 
En  mon  esprit  j'ai  un  nouvclet  chanter,  simple! 
et  léger,  et  qu'il  fait  bon  ouir. 
iT.  Pianetto. 


5oa 


PLA 


/).  Plana,  piANHA,  PL\iGNA,.9. /l,  plaine, 
pays  plat. 
Aias  qnan  par  lo  gaais  termenis  gens 
Que  fai  la  flor  espandir  per  la  planha. 
Pons  de  Capdueii-  :  Leials  amies. 
Maintenant  quand  paraît  le  gai  printemps  gentil 
qui  fait  e'panouir  la  fleur  dans  la  plaine. 
Res  tan  no  ni'esbaudis 
Co  ill  aucellet  per  la  tlanha. 

FoLQUicT  DE  Marseille  :.Ja  no  volgra. 
Rien  tant  ne  me  re'jouit  comme  les  oiselets  dans 
la  plaine. 

—  Page,  feuille. 

Vingt  et  sieis  llnhas  en  cascuna  pi.ana  ,  et 
eu  cascuna  linlia  sine  mots. 

Fors  de  Béarn  ,  p.  10^7. 

Vingt-six  lignes  en  chacune  page,  et  en  chacune 
ligne  cinq  mois. 

• —  Planche. 

Ayas  una  pf.ana  île  rovre. 

Traité  de  l'arpentage,  part.  II  ,  cli.  3o. 
Ayez  une  planclie  de  rouvre. 
c.vi.  Esr.  roRT.  Plana,  it.  Piaiia. 

5.  Pi.ANissA,  S.  f.  clim. ,  esplanade. 

Ves  leis  vau  per  la  planissa. 

Mabcabrus  :  L'autr'ier. 
Vers  elle  je  vais  à  travei"s  l'esplanade. 

6.  Planeza,  x./.,  plaine. 
En  las  TLAKEZA.'i  de  Chalo. 

L'  aiga...  tan  sobrondet  qne  tota  .iquela  pla- 
î^EZA  cobria. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma ,  fol.  .'iS  et  l'8. 

Dans  les  plaines  de  Cbâlon. 

L'eau...  tant  déhorda  que  toute  cette  plaine  elle 
«ouvrait. 

7.  Planiol,  s.  vi.  dim. ,  petit  plateau  , 
csplanado. 

Era  pansât  en  lo  sol 

Aqni  en  un  petit  plakioi.. 

El  PLANIOL  aselet  si. 

V.  de  S.  Enimie,  fol.  3i>. 
Etait  pose'  sur  le  sol  là  en  une  petite  esplanade. 
Au  petit  plateau  elle  s'assit. 

8.  Plan.\r  ,  7).,  aplanir,  unir,  ])olir. 
Fii{ .      Van  un  chanlarcl  pj.anak 

De  digz  escni'.s. 

(iiTM  11  Tir  ponNrn,  :  Tôt  sisaret. 


PLA 

Je  vais  polissant  un  petit  cliant  de   paroles  oli- 
scures. 
IT.  Pianar. 

g.  Planamf.n,  adv,,  entièrement,  com- 
plètement. 
Per  que  conose  qn'aucir  m'a  planamen, 
Si'n  bien  vas  me  non  doiuda  son  coratge. 
Cadenet  :  Ab  levai. 
C'est  pourquoi  je  connais  qu'elle  me  tuera  com- 
plètement, si  en  peu  à  mon  e'gard  elle  n'adoucit  son 
cœur. 

Fauta  de  vezer  planamen  las  estorias. 

Arhre  de  Batalhas,  fol.  63. 
Faute  de  voir  entièrement  les  histoires. 
roRT.  Planainente.  it.  Pianamente. 

10.  Aplanar  5  V. ,  aplanir,  unir,  nive- 
ler, combler. 
Fes  tantost  api.anar  los  valbatz. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  ig. 
Fit  aussitôt  combler  \es  fossés. 
Ai'i.ANAR  los  fossatz. 

Cat.  dels  apost.  de  Borna ,  foi.  i65. 
Combler  les  fossés. 

— Fig.  Caresser,  cajoler,  dorloter,  adou- 
cir, flatter. 

Un  gosset  li  fasia  festa...  !o  aplanava,  e  lo 
payssia  de  sas  viandas. 

f^.  et  Vert.,  fol.  61. 
Un  petit  chien  lui  faisait  fête...  il  le  caressait,  cl 
ie  nourrissait  de  ses  mets. 

Com  l'austor  qu'es  près  en  l'aranb, 
Qu'es  fer  tro  s' es  adoiuesjatz; 
Pneis  torua  maniers  e  privatz 
S'es  qni  be'l  tenga  ni  I'aplanh. 

P.  Vidal  :  ISeu  ni  gel. 
Comme  l'autour  qui  est  pris  dans  le  filet  ,  qui  est 
farouche  jusqu'à  ce  qu'il  soit  apprivoise';  puis  il  de- 
vient  manialile  et   familier  s'il  est  (quelqu'un)  qni 
liien  le  tienne  et  le  flatte. 

Ap  bel  dig  pot  bom  son  deptor 
Geu  aplanar  et  apaiar. 
T.  DE  G.  Gasmar  etd'Ebles  de  Signe  :  N  Eble. 
Avec  Lelle  parole  ou  peut  son  débiteur  gentiment 
adoucir  et  apaiser. 

Sitôt  se  penh  ni  s  mira  ni  .s'aplanha, 
P.  Vidai.  :  Jes  pel  temps. 
Quoiqu'il  se  peigne  et  se  mire  et  se  dorlote. 

Tais  se  pimpa  e  s'APiArinA 
("ni  rnalvcslalz  serra  e  lia. 

II.  Bri:net  :  Lanquan  îon. 


PLA 

Tel   se   pomponne   et   se  dorlote  que  mcclianit  te' 
«erro  et  lie. 

ANC.  KH.   La  ceifve  moult  aplaiiicha. 

Nouv.  rec.  defahl.  et  cont.  aitc,  t.  Il  ,  p.  321 . 
Quant  loi'  enfant  lavent  et  bningnent 

IQn'el  les  Jebaiseut  et  aplaingnent. 
Roman  de  la  liose,  v.  t)97?-- 
i  Si  tn  n'applanis  les  passions  de  ton  âme. 

Amyot,  Trnd.  de  Plularque.  Morales,  l.  I,  p.  •}.?)'\. 

—  Polir. 

Fig.      E'I  rossinholet  t-l  rain 

Volt  e  refranli,  et  apla.na 
Son  dons  chantai"  e  l'afina. 

G.  RuDEL  :  Quau  lo  rius. 
Kl  le  rossignolet  sur   le   rameau  fredonne  et   ca- 
ilence  et  polit  son  Houx  chanter  et  re'pme. 
,  CAT.  Aplanar.    esp.   Àplanar,    allannr.   pop.t. 

Aplainar.  it.   /Ippianare. 

11.  Api.anip.  ,  V.,  aplanir,  combler. 
Far  Al-i.ASiR  los  val;itz. 

Traité  de  l'Arpeniaf^e ,  part.  H  .  cli.  ?.\. 
Faire  combler  \es  fosse's. 

12.  EsPLANAR,  V.,  uiilr,  polir,  expli- 
quer, domier  l'e-xplication  ,  inter- 
pri'-ter. 

Ett  Nicolet,  d'un  songe  qu'ieu  sognava 
MiravIHos,  una  noit ,  quan  mi  dorraia  , 

'\'oill   m'  E>PI.A.\ES. 

T.  DE  Jf.\>  d'Aibusson  et  de  ISicoLET  :  En  ISicolet. 
Seigneur  Nicolet ,  d'un  songe  que  je  songeais 
merveilleux  ,  une  nuit ,  quand  je  dormais  ,  je  veux 
que  vous  me  donniez  l'explication. 
CKT.  Esplanar,  explanar.  isp.  Explnnar.  port. 
F.splanar,  explanar.  ir.  Spianare. 

13.  EXPLANATIO,   S.f.y   lat.    KXPIANATIO  , 

explication. 

En  la  EXPLANATio  (le  las  ditas  paraulas. 
Lejs  d'amors,  fol.   126. 
Dans  l'explication  desdites  paroles. 
c.\T.  Explanaciô.  esp.  Explanacion.  roux.  Ex- 
planacào.  it.  Spiannzione. 

i/|.  CoMPLANAcio  ,  .S".  /". ,  iiivcUcnicnl  , 
aplanissemeiit. 

Equalilat  et  compi.asacio. 

Elue,  de  Ins  propr. ,  fol.  27. 
Kgalilc'  el  nivellement. 

III. 


PLA  :)53 

PLANCiV,    PLANCHA,   PLANQUA  ,  S.f.,  lat. 

planca,  planche. 

Ab  frevol  pl\nca. 
Gavai:d.\n  i.e  Vieux  :  A  la  pus. 

Avec  fragile  jilanilie. 

—  Petir  pont  de  bois. 

l.or.     .S'  jeu  ai  passais  pons  ni  PI,aN<h\s 
l'er  lieis. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'  eU. 
Si  j'ai  passé  ponts  et  planches  pour  elle 
Loc.fig.  De  selhs  île  qui  fetz  ri.AifouA  c  pon. 
G.  Anelieb  de  Toulouse  :  .\ra  farai. 
I\'  ceux  de  qui  il  (it  planche,  et  pont. 
Lai  on  inerce  li  fai  planca  c  pon. 

11.  Gai;celm  :  A  pcnas  vauc. 
Là  où  merci  lui  fait  planche  et  pont. 
CAT.    Planxa ,  palancu.  f.sp    Plancha     port. 
Plancha,  prancha. 

2.  Plancat,  ,v.  in.,  plancîhcr. 

Toi.is  las  clansiiras  e  'Is  pi.ancatz  desfaretz. 

GllI.LVlîME  DE  TuDELA. 
Toutes  les  clôtures  et  les  planchers  vous  déferez. 

PLAINCM,     Pf.AN,     PLA3NG,     PLAIN  ,   .9.  /7J.  , 

lat.  ri,ANCT//v,   plainte,  gémissement , 
lameiilalion. 

Gavaudas  non  pot  fenir 
I.o  PLANCH   ni'l  dol  qn' el  fa  niarlir. 

Gavauoan  le  Vieu.X  :  L'autre  dia. 
Gavaudan   ne  peut  finir  la  plainte  ni  la  douleur 
qui  le  fait  martyr. 

Lagremas  c  plans  e  plors. 
S<>  son  .  a  r  arma  ,  frutz  e  Hors. 

Folqletde  Mar.seillk  :  SenlierDieu. 
Larmes  et  gémissements  et  pleurs,  ce  sont  ,  ])our 
l'âme,  fruits  et  Heurs. 
ANC.  FI!.  Et  après  a  jeté  un  plaint. 

Roman  du  lit'nnrtj  t.  III,  p.  187. 
Pronfller  ne  me  peuvent  mes  plains. 

Chaules  D'OnLÉAN.s,  p.  lo.'ï. 
f 'ossez ,  mes  vers,  cessez  ici  vos  plaincts. 
Gl.  Marot,  t.  m  ,  p.  'io?>. 
Faire  mes  plaintz  vers  voslre  majesté. 
Crétin  ,  p.  180. 

—  (;()mj)laiiite,  sorte  de  poésie. 
l'i.AMG/.  fs  us  dictaiz  qiT  om  fay   per  gran 

desplazer  e  per  gran  dol. 

J.-eys  d'amors,  fol.  .'ji. 
La  complainte  est  une  composition  qu'on  f.ùl  par 
;;iand  déplaisir  cl  par  grande  douleur. 

70 


554  PL  A 

Lo  iniN/.  tjii'  En  Berliaiis  do  Corn  fctz  ilcl 

ici  jove. 

f^.  de  Bertrand  de  Boni. 

La  complainte  que  le  seigneur  Bcrliaiul   de  Boni 

fil  sur  le  roi  jeune. 

v.\T.  Plant.  ANC.   F.sr.   Planto.   ronr.  Pranto. 

iT.  Piaiito. 

•X.  Pl.SNHER  ,  PLAGNKF.  ,  PLAIGXEU  ,    PLAIN 
<;NKR,  PLANGKU,  PLAINKR,  PLANSsR,  V., 

lar.  PLANGKE^,  |)l;iindrc',  rei^rcltcr. 
Tout  Ouiana   pi.aing 
I.O  rei  Ricbart. 

Bertrand  te  Born  i.e  fils  :  Quan  vol. 
Toulc  la  Guiennc  regrette  le  roi  Richard . 
Alssi  qnon  boni  n.ANH  son  fîlb  e  son  paire 
E  son  amie,  quan  inortz  lo  y  a  lolgut, 
PtANc.  ieu  les  vius  que  sai  soti  reiuaztit, 
fais,  desliais,  fêlions. 

P.  Cardinal  :  Aissi  quon. 
.'iinsi  comme  l'Iiomme  regrette  son  fils  el  sou  piro 
et  son  ami,  quand  la  mort  le  lui  a  enlève,  moi   ju 
plains   les    vivants   qui    sont    demcurc's    ici,    iaux , 
déloyaux  ,  fe'lons. 

Plin  se  SOS  dois  e  .-ios  nietinz  pecaz. 
Poème  sur  Dnlce. 
Il  plaint  à  soi  ses  fautes  et  ses  menus  [icclios. 

—  GéiTiir,  sou])iier. 

Auzi  PLAiNF.R  et  roiillar 
Un  cavallier  e  sospirar. 

lioinnn  de  Jaiifre ,  fol.  9. 
11  entendit  gémir  el  râler  un  chevalier  el  somnrer. 
Quant  ieu  ciig  cbautar, 
Planh  e  sospir. 

Claire  d'Andise  :  En  grcu. 
Ouand  je  crois  chanter,  je  gémis  el  soupire. 

—  Lamenter,  désoler. 

No  s  den  plaigneh  d'  afan 
Ni  dire  sa  dolor. 

Guillaume  pe  Cabestaing  :  Ancmais  no. 
TS'e  se  doit  plaindre  de  souffrance  ni  dire  sa  dou- 
leur. 

Denan  lor  no  s'  en  planc. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Patz  jiasslcn. 
Devant  eux  il  ne  s'en  plaint. 
Prov.  TNo  sens,  es  cosselb  deinandar 
Ad  hoiue  de  so  que  no  sap. 
Et  es  pauc  planh  de  son  mescap 
Qui ,  ses  cos.selb ,  vol  gran  fa^  far. 

Nat  de  MoNS  :  K\  hou  rev. 


PLA 

iVon  sens,  c'est  demander  conseil  à  homuie  sur  ce 
cju'il  ne  sait  pas ,  et  peu  est  plaint,  de  son  méchcl  , 
qui  ,  sans  conseil ,  veut  grande  affaire  faii-e. 
a:n(:.  fr.  Et  faut  qne  mes  vers  plaignent 

La  dure  mort  de  la  mère  du  roy. 
Cl.  Màrot,  t.  II ,  p.  ICI. 
-On  dit  que  le  plaindre  allège  la  douleur. 

COMINES  ,  liv.  I  ,  p.  399. 

De  cest  oiseau  prendray  le  blanc  pennage 
(}vA  en  cbantant  ^/rt/«f  la  lin  de  son  aage. 
OEuvres  de  Du  Deltay,  loi.  6^. 
•T'ay  beau  plaindje  et  beau  .soupirer. 

Malherbe  ,  liv.  V. 
Aise.  CAT.  Planycr.  it.  Piangere. 

3.  Complancha,  complaks.\,  s.  f.,  com- 
plainte, plainte. 

El    ne   fasia    co.mplancha  al    payre...,    e   lo 
ji.ivre  ne  fasia  justicia. 
I  Arbre  de  Datalhas,  fol.  65. 

11  en  faisait  ^i/ain/e  au  père...,  elle  père  en  faisait 

justice. 

Son   totz  enlassatz  els  lasses  del  dyable ,  so 
es  em  placbtz  et  en  complanch.vs. 

y.  et  f^erl.,  toi.  60. 

Ils  sont  tous  enlaces  aux  lacs  du  diahie,  c'est-à- 
dire  en  pi'ocès  el  en  plaintes. 
ANC.  CAT.  Coinplancta. 

—  Sorte  de  poésie. 

CoMPi.ANSA,  vai,  senes  tota  bistensa  , 
Per  lo  pays,  de  levant  al  ponent. 
Poème  sur  la  Mort  de  Robert,  roi  de  Naples. 
Complainte,  va  ,  sans  aucun  retard  ,  par  le  pays  , 
du  levant  au  couchant. 

4.  COMPLANTA,  COMPLAINTA  ,  S.f.,  plainte, 

complainte. 

Claraor  e  complanta  en  sia  feyia.'' 

Tit.  de  1384.  Arcli.  du  Roy,,  K.  70. 
Bèclamalion  et  plainte  eu  soit  laite. 

Que  sias  ses  complainta  e  simple  lîl  de  Dcu 

Trad.  de  Bide,  fol.  63. 
Que  tu  sois  sans  plainte  et  simple  fils  de  Dieu. 

ANC.  FR.  Que  que  Bruns  fesoit  ses  conplains. 
Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  il\Çi. 
.Si  que  cbascun  entende  nos  cotnplainctz. 

Crétin  ,  p.  56. 
Qne  nous  pardonnez  noz  complains. 

MoNSTRELET,  1.1,  fol.  H22. 

AN<:.  CAT.  Complanta   it.  Comptante. 


PL  A 

j      '5.  CoMPr.ANiiK.\SA,  v.  /,  plainte  ,  rc-cla- 
matioii. 

Eu  totas  nalnis  coMPr.AMiKssAS  en  «iiio 
lioin  pot  lueiispenre  e  défaillir,  fav  lioiii 
cmencln,  o  pren  trevas. 

F.  et  yert.,  toi.  33. 
Dans  toutes  les  autres  réclrimnlions  en  (]iioi  on 
]'cut  se  méprendre  ou  se  tromper,  homme  fait  amon- 
'  ilemcnt,  ou  prend  délai. 

[•"a  coMPr.ANHENSA  d' aquel  deutc  denant  la 

COft. 

Statu/s  de  Montpellier,  de  1212. 
Fait  pliiinte  de  cotte  dette  devant  la  cour. 

f>.    COMPLANHER,   COMPLAGNER,    COMPLAI- 
GNKR  ,      COMPLAINGNER  ,     COMPLANGER  , 

'  V.,  plaindre,  gé-mir,  lamenter. 

Totz  aquels  que  aviaii  causa  de  si  com- 
rr.ANGEu. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  182. 
Tous  ceux  qui  avaient  motif  de  se  plaindre. 
Vos  prec  que  ges ,  si  m  complanc,  110  m'azir 
Vostra  valors. 

Arnaud  de  Marueil  :  Us  joys  d'  amnr. 
Je  vous  prie  que  point,  si  je  me  f)lains,  ne  me 
liaisse  votre  mérite. 

Mas  quan  cel  quî  s  comi-laicnia 
Fag  avia  sa  clamor. 

B.  ZoRCi  :  L'autr'ier. 
Mais  quand  celui  qui  se  plaignait  avait  fait  sa  la- 
mentation. 

Prov. 
Mena  lire  s  lî  qa'asalz  quier  qui  s  coMPr.Amci. 
Pierre  d'Auvergne  :  D' un  bon  vers. 
Qu'elle  se  souvienne  qu'assez  réclame  qui  se  plaint. 
Part. prés,  siibst-  La  personadel  compi.anhent. 
Statut.'!  de  Montpellier,  de  i2o5. 
La  personne  du  plaignant, 
ANC.  FR.  Il  retournent  à  lui  en  complaignant. 
Chr.  de  Fr.,  Hec.  des  Hist.  de  Fr. ,  t.  III,  p.  175. 
Mon  œil  et  moi  sans  nul  reconfort  d'ànie 
Nous  cuinplalgnons. 

Cl.  Marot,  t-  I ,  p.  33G. 
Coinplaingnans  leurs  douces  dolours. 
Jionian  du  chastelainde  Coucjr,  v.  16. 
ANC.  CAT.  Complanjrer.  anc.   esp.    Complahir. 
iT.  Coinpiagnere,  coinpiangere. 

]*LA?sT-TA,  s.   m.  et  f.,  lat.   pi  \neta  , 
planète. 


PLA  555 

Uieus  a  f.ichas  .vii.  planktas  que  goveiiio 
lu  mon. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  3p. 
Dieu   a    lait     sept    planètes    qui    gouvernent   le 
nidiido. 

Jiipiier,  scgon  jt.anetas. 

}J/Vi'.  d'iiriinr,  fol.  3o. 
Jiipilcr,  sc'coiidi.'  planète. 
Ku  l)oii  [)on  fon  naiz  et  en  hona  rr.ANr.TA. 

G.  F1GUEIRAS  :  Un  nou. 
Fil  Ijciri  point  il  fut  né  et  en  lionne  planète. 
Can  lo  dig  planeta  renli.i. 

Brei>.  d'ainor,  fol.  3o. 
Quand  ladite  planète  règne. 
CAT.  ESP.  PORT.  iT.  Pltmeta. 

PLANITES,  s.f.,  planite,  aL-rolitho. 
Pi.ANiTES,  es  peyra...,  ajuda  donas  preus. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  491. 
Planite,  c'est  pierre...  ,  elle  aide  dames  enceintes. 

PLANTA,  s.f.,  lat.   planta,   plante, 
nom  générique  du  genre  végétal. 
Fay  fructificar  las  plantas  en  la  terra. 
("'.  et  Vert.,    fol.  g'). 
Fait  fructifier  les  plantes  dans  la  terre. 
Prov  .        En  brau  loc  fon  planiada 
Planta  qu'  cl  frug  pejura. 
SehveRi  de  Gibo.ne  :  Fn  mal  punii. 
En  méchant  lieu  fut  plantée  la  plante  qui  i  mpire 
le  fruit. 

—  La  plante  des  pieds. 

Planta  es  la  extreiiiiera  paitida  del  pe. 
Elue,  de  las  propr.,  (bl.  (il. 
La  plante  est  la  partie  cxlrèiue  du  pied. 
Loc. 
Siens  es  Arnautz  del  sim  tro  en  la  planta. 

A.  Uanill  :  Ans  qu'els. 
Sien  est  Arnaud  de  la  cime  j  usqu'à  la  plante. 
CAT.  ESP.  PORT.  Planta. '11.  Planta. 

1.  P1.ANTIER,  s.  m.,  pépinière. 

Conte  en  se  niolteza,  coma  plantier. 

Leys  d'amors,  fol./J»). 
Contient  en  soi  multiplicité,  coinmt:  pépinière. 
Per  los  plantif.rs,  .xv.  deners. 

Tit.  du  xill«  siècle.  Àrch.  du  liuy.,  J.  3n. 
Pour  les  pépinières,  quinze  deniers. 
CAT.  Planter. 

3.  Planso,   .V. /.,lige,  rejeton,  arbris- 
seau. 
Aigus  PLANSos...  al)  biaucas  et  raoïels. 


156 


PLA 


Cum  aybre,  i-i.anso  et  razil/. ,  atyro  laiiuor 
«le  terra  par  lor  noyriment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2/|0  et  58. 
Aucuns  arbrisseaux-...  avec  brandies  et  rameaux. 
Comme  arLre ,  tig'e  et  racine,  attirent  l'humeur 
lie  terre  pour  leur  nourriture. 
ANC.  FR.  Li  autres  ars  fu  A\in  plancon 
Lcmgupt  et  de  gente  façon. 

Romitn  de  tu  linse ,   v.  yii). 
<:at.  Planso. 

—  Plançon ,  sorte  d'arme. 

Arc  manal  o  balesta  o  bon  bran  de  tlanso. 

Guillaume  de  Tl'dela. 

Arc  manuel  ou  arbalète  ou  bon  glaive  de  plançon. 

ANC.  FR.  Se  combatiient  avec  eulx  de  massues 

et  d'un  baston   appelle  p/fl«cAo«  on  pique 

de  Flandres....  Unç,  plançon  esqnartelé  de 

grans  broches  de  fer. 

Lett.derém.  de  \'i'jl\.  Carpentier,  t.  III,  col.  J>o6. 

/, .  Plantada,  s.  /.,  plant,  ce  qu'on  re- 
plante. 

Can  Noe    planlet    vinha    prumieiraïuen    el 
mon,  de  la  plantada   que  demoret  après  lo 
(Iulivi ,  vole  far  vi  per  la  voluntat  de  Dieu . 
Lu-,  de  Sydrac,  fol.  1 15. 

<^)uan(l  Noé  planta  la  vigne  premièrement  au 
monde,  du  plant  qui  demeura  après  le  déluge  ,  il 
voulut  faire  du  vin  par  la  volonté  de  Dieu. 

5.  Plantacio,    s.  f.  ,   laf.    plats  tatio  , 
plantation. 

Aybre  naysh  alcunas  vetz  per  scmenacio, 
autras,  per  plantacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  220.    \ 
Arbre  naît  aucunes   fois  par  semence,  d'autres, 
)\ir  plantation. 

ESP.  Plantacion.  port.  Plantaccio.  it.  Pianta- 
zione,  piantagione. 

6.  Plantio,  s.f.,  plantation. 

Aigus  aybres...  si  engendro...  per  plantio 
lie  razilz  o  de  verga. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  ii.)f>. 

Aucuns   arbres...  s'engendrent...  \iav  planlation 
de  racines  ou  de  bouture. 
ESP.  Plantio. 

7.  Plantamen,  s.   m.,  plantement,  ac- 
tion de  planter,  de  mettre  en  terre. 

Per  lo  plantamiîn  de  las  forças  que  fes  far. 

Cartuluire  de  Montpellier,  fol.  2o3. 
l'our  le  plantement  des  fourches  qu'il  fil  faire. 


PLA 

ANC.  CAr.  Plantainent.  anc.  es,v.  Plaiitainiento.' 
II.  Piantamento. 

8.  Plantados  ,  adj.,  ft-cond  ,  abondant, 
fertile. 

F^g.  Ont  plus  seras  assidnos  en  divis  parla- 
mens  ,  ont  plus  i  penras  plantadosa  eti- 
tensio. 

Trad.  de  Bède,  fol.  83. 
Oi'i  plus  tu  seras  assidu  en  divins  entretiens,  où 
plus  lu  y  prendrasyi'fonf/e  application, 
ir.  Piantadoso. 

9.  Plantadiu,  adj.,  plantureux,  pro- 
ductif. 

Al)  s:!  natiiral  humor, 
Fai  la  terra  plantadiva. 

Brei'.  d'amor,  fol.  08. 
Avec  son  humeur  naturelle  ,  rend  la  terre  plan- 
tureuse. 
Fig,    De  toiz  ]>Iazers  vlantadiva. 

FoLQUET  DE  LuNEL  :  J'^  noni  dfl. 
De  tous  les  plaisirs  productive. 

ANC.  FR.  Jachières  non  pas  jjerreuses  , 
Mes  plantéives  et  herbeuses. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  197^9. 

10.  Plantayritz,  s./.,   planteu.se,    ([ui 
fait  pousser. 

Parext.  Infancia...qnees  PLAXTAYRiTzdedcns. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  66. 
L'enfance...  qui  est  planteuse  de  dents. 

1  1.  Plantar,  v.,  lat.  PLANTARc,  plautcr. 
PrANTAR  nna  viiiba  o  autres  albres. 

l'rad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  18. 
Planter  nne  vigne  ou  d'autres  arlires. 

Fig.  Semena  e  pt.anta  el  cor  un  deziricr  clar 
e  net  de  viure  en  puritat. 

r.  etrert.,  fol.  84. 
Sème  el  plante  au  cœur  un  de'sir  clair  et  nel  de 
vivre  en  pureté. 

—  Arrêter,  fixer. 

Fes  plantar  lo  carre. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  ch.  8. 
Fit  «//V/ej' le  cliar. 

Fig.     Ins  el  Carca.sses  te  planta. 

Baimond  de  Mm  aval  :  A  Dieu  nu. 
l'.n  dedans  au  Cai-cassès_/7.tc-loi.  y. 


Garnir,  remplir. 


PLA 

Dieus  ri.ANTET  |)arac1i.s   terresire  de  I)()s  al- 
l)ies  e  tle  bos  friilz. 

r.etFcrt..(o\.}i(i. 

Dieu  garnit  le  paradis  terrestre  de  bons  arbres  et 
de  bons  fruits. 
CAT.  ESP.  PORT.  Plantai'.  iT.  Piaiitarc. 

12.     PlANTAGK,     X.f.,     lat.      l'I, .V NT. A C.O  , 

plnntniii. 

Qae  trnsetz  verhena  e  inilfiieilh 
E  rr.ANT.AGE  e  salsifraiiba. 

Deudes  de  Pr.xbes  ,  Auz.  cass. 
(^ue   vous    écrasiez    verveine    et    uiillcreuille   et 
plitntain  et  saxifrage. 

Es  bona 

....  La  PLANTAGES  atrcssi. 

Drei'.  d'amor,  fol.  5o. 
Est  bon...  le  plantain  jiarciljenient. 
CAT.  Planlacge.  esp.  Plaît  toge. 

l'i.  SosPLANTAR,!?.,  Supplanter,  détour- 
ner, dévier,  subverser. 
I-'ig.  Folia  d'  orne  sosplanta  sos  anamens. 

Trad.  de  Bède  Jo\.  43. 
Folie  de  l'homme  dévie  ses  penchants. 
Part.  pas.  Sosplantat  per  lor  perversifat. 
Trad.  de  Bède,  fol.  79. 
Subversé  par  leur  perversité. 
CAT.  Supplantar.  esp.   Siiplantar.   port.    Siip- 
plantar.  it.  Soppiantare . 

14.  SosPLANT.\MEN  ,  .y.  w. ,  siibvcrsioii , 
ruine,  bouleversement,  substitution. 
De  Jacob  sai  iea  be  per  cals  sospi,awtamens 
Ac  la  benedictio. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  Jacob  je  sais  bien  par  quelles  substitutions  il 
eut  la  be'ne'diction. 

Prov.  Lengaa  del  fol  es  sos  so-splantamens. 
Trad.  de  Bède.  loi.  7:^ 
La  langue  du  fou  est  sa  ruine. 

i5.  Transplantar  ,  ^K,  lat.  trakspi.an- 
tar/,     transplanter,      transformer, 
rendre. 
Part.  pas.  Vaiaire  nègre  transplantât. 

Dei'des  de  Phades  :  j'Juz.  cuss. 
Ellébore  blanc  rendu  noir, 
CAT.    ESP.    Trasplantar.    piirt.    Transplantar 
IT.  Traspiamare . 

i(i.  Transpi.antacio  ,  s.  J.  ,  transplan- 
tation. 


PLA  .'ÏS; 

-Vybie  inelhora...  per  transpi.antacio. 
Elue,  de  lus  pro/ir.j  fol.  220. 
L'arlirc  s'améliore...  par  transplantation. 
PORT.  Transplantacào   it.  Traspiantazionc . 

PLAP,  s.  m.,  tache. 
Ses  tôt  PLAP  nègre. 
Ha  cap  lie  (•amel  et  plaps  de  ])arl. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23^  et  l!\\. 
Sans  aucune  tache  noire. 
.V  tête  de  chameau  et  taches  de  léopard. 

■1.  Plapar,  V.,  taclieter,  moucheter. 
Part. pas.  De  diversas  tacas...  so  per  tôt  pla- 

PATZ. 

Plapat  de  blanc ,  a  gulza  de  leopart. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  99  et  24t. 
De  diverses  taches...  ils  sont  partout  mouchetés. 
Tacheté  de  blanc,  à  guise  de  le'opard. 

PLASSA,  s./.,  lat.  Ph&tcx,  place,  lieu  , 
endroit. 

Guigonet  saut  en  la  plassa 
Sans  c  vins. 

Z'^.  de  S.  Honorai. 
Guionc't  saute  sur  la  place  sain  et  vivant. 
Loc.  fig.   No  us  pessetz  qn'  en  una  plassa 
Merces  ab  gran  aver  ja.ssa. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Crist. 
Ne  vous  imaginiez  pas  qu'en  mi'me  place  merci 
gise  avec  grande  richesse. 

—  Espace  de  terrain  ,  dans  les  villes  , 
entouré  de  bâtiments. 

Per  ostals  e  per  plassas. 

V.  de  S.  Honorât. 
Par  demeures  et  \i3T  places. 

Loc.    Ricx  hom  mais  quan  vai  en  plassa. 
Que  cniatz  vos  que' lai  fassa."" 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
Puissant  homme  méchant  quand   il  va  en  place, 
(fue  croyez-vous  que  là  il  fasse? 

—  Lieu  fortifié. 

Que    inctan  per    folas  las    terras   e   i-lassas 
honas  garnisos. 

Lo  dit  comte  de  IMonifort  avia  una  plas.sa 
forta. 

Chronif/iie  des  Albigeois,  col.  5  et  22. 

(Qu'ils    mettent  par  toutes    les   terres    et    places 
JHiniies  garnisons. 

I.eilil  comir  de  Monlfoi  I  a^ail  uni-  /dacc  hulr. 


558  PLA 

Ady.  coinp.  A  totz  o  die  ex  plassa. 

Bertrand  de  Bokn  :  Rassa  lanl. 
Je  le  dis  à  tous  publiquement. 
<:at.    Plassa.    esp.    Pîaza.    port     Praca.    ir. 
Piazza. 

2.  Placier,  adj. ,  coureur  de  places, 
il  ésœ  livré. 

Per  pJazer  als  homes  PLAcrEKs. 

r.  et  fert.,  fol.  22. 
Pour  plaire  aux  hommes  Jesœut'res. 

3.  Plasseiayre,  s.  m.,  celui  qui  fré- 
quente les  places,  qui  se  tient  sur  les 
places ,  désœuvré. 

Taulas  lenens  e  plasseiayres. 

Cartulaii  e  de  Montpellier,  fol.  l^^. 
Tenant  tables  et  clésœucrès. 

—^  Commissionnaire. 

De  r  escala  del  divenres  son  PLACEf  ayres. 
Ciirtnlaire  de  Montpellier,  fol.  ^5. 
De  la  garde  du  vendredi  sont  les  commissionnaires . 

/(.  Plasseiar,  V.,  être  sur  la  place,  se 
tenir  sur  la  place. 

Part.  prés.  Can  ditz  las  plassas  de  Tholoza  ,  so 
es  los  homes  plassf.ians. 

Leys  d'amors,  fol.    i3o. 
(luand  il  dit  les  places  de  Toulouse  ,  cela  est   les 
Lommes  étant  sur  les  places. 

PLASTRE,  s.  m.,  plâtre. 

Plastre,  6  geysh  qni,  exust  et  destemprat 
ab  ayga ,  es  util  a  far  paretz. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  169. 
Plâtre,  ou   gypse  qui,  calciné  et  de'trempé  avec 
eau  ,  est  utile  pour  faire  murailles. 

PLAT,  adJ.,  grec  ■x;\a7Ùf,  plat,   uni, 
lisse,  effilé. 
Voy.  MuRATORi,  Diss.  33;  Denina, 
t.  m,  p.  58. 

Un  vaisel  plat,  non  de  bel  fust. 

Deudes  de  Phades  ,  yJuz.  cass. 
Un  vaisseau  plat,  non  de  beau  bois. 
E 'Is  vostres  detz  grailes  e  platz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Et  les  vôtres  doigts  de'licats  et  effilés. 
Testa  longa,  plat',  aiglantina. 

Deudesde  Phades  ,  j4uz.  cuss. 
Tête  longue,  plate,  d'aii;lc. 


PI.A 

Su]  destrier  c  a  la  silha 
Negi'  e  '1  pel  plat. 
Bambaiid  de  Vaqdeiras  :  El  so  que. 
Sur  lu  destrier  qui  a  la  paupière  noire  et  le  poil 
uni. 

Fig,  Fara  sa  volunlat. 

Si  no 'I  ditz  latizenga  plata. 

Rambaud  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
Fera  sa  volonté  ,  s'il  ne  lui  dit  louange  plate. 
Substantiv.  A  l'en  las  ancas  donat 

De  1'  espaza  nu  colj)  de  plat. 

•    Roman  de  Jaufre,  fol.  2. 
Lui  a  donné  sur  les  liancbes  de  l'épée  un  coup  de 
plat. 
ESP.  PORT.  Chato.  iT.  Piato. 

1.  Plat,  s.  m.,  plat,  sorte  de  vaisselle. 
Faire  vaysela  ,  platz,  escudelas. 
l'it.  de  1438  ,  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  aj;. 
Faire  vaisselle  ,  plats,  écuelles. 
CAT.  Plat.  ESP.  Plato.  ïORT.  Plato,  prato.  it. 
Piatto. 

3.  Plata,  s.f.,  plaque,  lame,  lingot. 
D'  una  PLATA  d'  anr  o  d'  argen  voira  far  un 
aurevelhier  una  bella  copa  a  la  tanla  del  rey. 
V.  etFert.,  fol.  66. 
D'une  plaque  d'or  ou  d'argent  un  orfèvre  voudra 
faire  une  belle  coupe  pour  la  table  du  roi. 

Incorporar  lamina  d'anr  ab  plata  d'argent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  184. 
Incorporer  lame  d'or  avec  plaque  d'argent. 

—  Argent. 

L'avers  e  la  plata  er  al  nostre  promes. 
Guillaume  de  Tudela. 
L'avoir  et  l'argent  sera  au  nôtre  prorais. 
ANC.  FR.  Nul  argent  en  plate  quel  que  il  soit. 
Rec.  des  Ord.  des  R.  de  Fr.,  i3i3,  t.  I,  p.  52i. 
Le  trésor  de  mon  père  est  céans  qui  est  eu 
grosses  plates  d'or  et  billon. 

Roman  de  Fierabras,  liv.  II,  part.  II ,  cli.  fj. 

—  Plastron  ,  partie  de  l'armure. 

De  gonios,  elmes  ,  platas  o  d'  autres  arnes. 

Leys  d'amors,  fol.  i3i. 
De  casaques  ,  heaumes  ,  plastrons  ou  d'autres  liar- 
nois. 
ANC.  FR.  Armez  furent  de ^/fl<c5. 

Combat  des  Trente,  p.  20. 
Et  sera  armé   de  plates,  de  crevellière  ,  de 
gorgerelte. 

Stat.,  an.  l35l.  Carpentier  ,  t.  m  ,  c.iî.  3ll, 
CAT.  ESP.  Plata.  port.  Prata. 


PLA 

/i.  Platina,  s.f.,  platine,  plastron,  par- 
tie de  l'armure. 

Trencar  elmcs  e  platinas. 

Leys  (l'amors ,  fol.  i.ii- 
Iniiiclier  licaunios  cl  platines. 
A^^.  i-R.  r /ateinnes  iVarç^cnt  à  mettre  dessonbz 

<'loiis  de  eeinlure. 
iici;isfrrile  la  Chamb-  des  Comptes   Carpkntii;i-,  , 
t.  IlI,col.  3li. 

5.  Aplatir,  ?'.,  aplatir,  unir,  lisser. 
Fols  no  s' Arr.AT  lo  cahelh, 

BeknAHD  de  Venzenac  :  Uueimais  luis. 
I.e  fou  ne  se  lisse  pas  le  cheveu. 
l'art,  pas. 

Lo  lias  fonc  aplatit  coiiin  na.s  de  Luou. 
Caiya  Magnlon. ,  p.  2. 
I,e  nez  fut  aplati  comme  nez  de  ho-uf. 

G.  Api-atar  ,  APPLATAR,  V. ,  aplatir,  cou- 
cher, cacher. 
Voyez  MuRATORi  ,  Dlsx,  33. 
Tioban  una  balma  on  si  van  aptatar. 
A',  de  S.  Honorât. 
Trouvent  une  caverne  où  ils  se  vont  cacher. 
Drutz  que  lonc  si  s'  aplata. 

Ogiers  :  Era  quan  l' iveni. 
Galant  qui  le  long  de  soi  se  couche. 
Part.  pas.  A  lur  ensegnat  los  deniers  aplatat. 
Perduda  et  applatada 
Tro  Dieus,  per  sa  nierce,  la  nos  a  rev^lada. 

y.  de  S.  honorât. 
Leur  a  enseigné  les  deniers  cacltés. 
Perdue  et  c«c7(c'e  jusqu'à  cequeDieu,  par  sa  merci, 
nous  l'a  révélée. 
IT.  Àppiatare, 

7.  Aplatadamkns,    {i(li>. ,    eu   cachette, 
secrètement. 
Fesis  lo  aucire  aplatadamens. 

Jlist.  de  la  Ihhle  en  proi'.,  loi.  4<'- 
Tu  le  fis  tuer  en  cachette. 

PL.\.TA?»r ,  5.  m.,  lat.  pi.atanm.v,  j)hiiie, 
platane. 

Pi.ATAM...  sas  fuelbas  so  pljlas  et  aniplas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  217. 
Blalane,...  ses  feuilles  sont  plates  el  amples. 
CAT.  E.sr.  poisT.  IT.  Plataiio. 

PLAYA,  .V.  /,  lat.  PT.AGA,  plai^'e,  hoi.l 
(le  1,1  tner. 


PLA 


y!)(j 


Am  tant  viron  mot  tost  venir 
l'ii  autii;  luoyne  per  la  playa. 

/^.  de  S.  Honorât. 
V.u   mc'me  temps   ils  virent   moult  tôt  venir  un 
vieux  moine  par  la  plage. 

CAT.  Platja.  ESP.  Plaja.  port.  Prai'a,  praja. 
II'.  Piaga. 

PLAZER  ,  V.,  lat.  p'i.ACEr.r,  plair<'. 
Qnan  fin  aman  s'  acordon  d'  un  voler, 
Tôt  quan  1'  lis  vol  dea  al  iiutre  plazer. 
G.  Faidit  :  Tug  cilh. 
(^^uand    fidèles  amants   s'accordent  d'un  vouloir, 
tiuil  ce  que  l'un  veut  doit  à  l'autre  plaire. 

A  mi  uo  deu  pi.azer  mas  so  que  ns  plaia. 

Le  moine  de  Foissan  :  Be  m'a. 
A  moi  ne  doit  plaire  que  ce  qui  vous  plaise. 
E  m  dis  en  rizen  : 
Amies,  a  vos  ini  ren  , 
E  faitz  so  que  ns  plaia. 

G.  Faidit  :  Be  m  platz. 
Kt  me  dit  en  riant  :  A  mi ,  à  vous  je  me  rends ,  et 
laites  ce  qui  vous  plaise. 

I.oc.   Glorios  Diens  ,  senbcr  del  tro. 
Si  t   PI, AI ,  delieura  m  de  preizo. 

FoLQUEï  DE  Marseille  :  Senher  Dieus. 
Glorieux  Dieu,  seigneur  du  ciel,  s'il  te  plaît, 
délivre-moi  de  prison. 

Dona  ,  si  us  tlatz,  aialz  hainilltat 
De  mi  que  sui  totz  el  vostre  poder. 

.Vrnaiid  de  Maul'eil  :  Tôt  quant  ieu. 
Dame  ,  s'il  vous  plattj  ayez  indulgence  pour  moi 
qui  suis  tout  à  votre  pouvoir. 

Part.  près.  Can  Gaucelms  anzi  los  plazers  pla- 
ZESs  que  '1  dizia. 

r.  de  G.  Faidit. 
()uand   Gaiicelm    entendit   les   plaisirs  plaisants 
qu'elle  disait. 

Ay  !  bel  ooinpan  ,  plazen  a  tota  {^en! 
Oc,  beii  PLAZKNS,  qu'âne  pus  pi.azens  non  fo. 
B.  Cardonel  :  S'  ieu  anc  nulli. 
Ali  !  Leau  compagnon  ,  agréable  à  toute  gint  .'  oui  , 
Ijicii  agréable,  vu  qu'oneques  plus  ai;i\iiblc  ne  fut . 
ANC.  f.R.   Ces  qui  volent  à  Tien  jileisir. 

IMarie  de  France  ,  t.  II ,  p.  ^i3. 
CAT.  Planter,  esp.  Placer,  roar.   Prazer.  it. 
Piacerc. 

?..  Plazknmi'.n.  c7f/('.,  ai^TtMhleiTiciil. 
l'ero  aquel  mi  plai  tant  plazensien. 

Lanfranc  Cigala  :  Joios  d'amoi 
l'otirtant  <;elui-ti  nie  plaît  si  agréablement. 


')6o 


PLA 


Va  tan  plazenmkn. 

Naï  de  Mons  :  Al  noble  rev. 
Va  si  agréablement. 
t:AT.  Plaentment,  plahentinent. 

3,  Plazer,  s.  m.,  plaisir,  joie,  contcn- 
rement. 

'.         Ja  non  oblidarai 
Los  ri-A/.ERs  que  m  fes  e  m  dis. 

Peïrols  :  Quotas  que. 
Jamais  je  n'oublierai  les  plaisirs  qu'elle  me  fil  el 
'.lie  dit. 

CanGauceliiisauzI  los  PLAZERsplazens  qiie'l 

disia. 

l^.  de  G.  Faidit. 
Quand   Gaucelm   enlendit   les  plaisirs   plaisants 
qu'elle  disait. 

Loc.       Peyre ,  si  fos  al  mien  tlazer 
Lo  segles  fatz  dos  ans  o  très. 
T.  DE  P.  d'Auvergne  et  de  B.  de  Ventadour  : 

Amies. 
Pierre,  si  fut  lait  à  mon  plaisir  le  monde  deux 
ou  trois  ans. 

Pror.  Qui  en  gang  seiuena,  tlazer  cuc'h. 
A.  Daniel  :  Ab  plazer. 
Qui  sème  en  joie,  plaisir  i-e'colte. 

^df>.  co/np.  Si  n;'  au  li  mal  abaissât  .\  plazeii, 
Que  totz  jorns  muer,  e  no  m'  en  puesc  mover. 
Arnaud  de  Marueil  :  Belb  m'  es  lo  dons. 
Tellement  m'ont  les  me'cbants  abaisse'  à  plaisir^ 
que  tous  les  jours  je  meurs,  et  je  ne  puis  m'en  sé- 
parer. 

AMC.  CAT.  Plaer,  plaher,  cat.  mod.  Pler.  esp. 
Placer,  pokt.  Prazer.  it.  Piacere. 

/|.  Plazensa  ,  PLAZENZA,  S.  f.,  plaisaiicc, 
agrément,  plaisir,  amabilité,  amcnilé. 
Silh  qu'es  donina  de  plazewsa. 

SonDEL  :  x\vlas. 
Celle  qui  est  dame  d'amabilité. 

K  'Is  afai's  ac  dans  fotas  pai'tz  pl^zenza. 
B.  ZORGI  :  Si  '1  nionz. 
El  aux  all'aires  il  eut  de  toutes  parts  agrément, 
l.oc.  fig.  E  m  fer  el  cor,  ses  bistansa, 
Ab  un  cairel  de  plazensa 
Fabregat  en  foc  d'  amor. 

P.  Vidal  :  Tant  an  bon. 
Et  me  frappe  au  cœur,   sans  hésitation ,  avec  un 
dard  de  plaisir  fabriqué  en  feu  d'amour. 
Cbantaran  un  verset  de  plazensa. 

PEYnoLs  :  Dieus. 
Clianleront  un  verset  de  plaisir. 


PLA 

ANC.  FR,  Premièrement,  si  c'est  votre  j!>/a/ia«ce. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  206. 
Et  ])rend  \qs plaisances  c\a  monde  à  sa  volonté. 

Les  Xf^  •loyes  de  Mariasse ,  p.  i83. 
IT.  Piacenza. 

S.'Plazentier  ,  rtc/^.,  agréable,  bienveil- 
lant, avenant ,  flatteur. 
Cortes  e  plazentiers 
Que  dis  i)lazers  e  'ts  fai. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Courlois  et  agréable  qui  dit  plaisirs  et  les  fait. 
Vî  gaia  bci'geira , 

•    Beli' e  PLAZENTE1RA  , 

Sos  anhels  gardan. 

G.  RiQUiER  :  L'  autre  jorn. 
Je  vis  gaie  bergère,   belle   et  ai'enante,   gardant 
ses  agneaux. 

Dona  sai  ab  cor  plazentier. 

B.  DE  Ventadour  :  En  aquest. 
Je  sais  dame  avec  cœur  bienveillant. 

Quan  vei  far  bon  fag  plazentier. 
Mi  platz  far  cantaret  plazen. 

LantrANC  CigALA  :  Quan  vei. 
Quand  je  vois  faire  bonne  action  agréable,  il  jw 
plaît  de  faire  un  petit  chant  plaisant. 

Stibstantiv.  D'  aisso  no  ill  sui  fais  plazentiers. 
A.  Daniel.  :  Sols  sui. 
De  cela  je  ne  lui  suis  point  faux  flatteur. 

ANC.  FR.  Ou  s'ilz  font  quelque  bien,  ce  n'est 
qu'aux  plaisanteurs. 
ScÉvoLE  de  Sainte-Marthe  ,  fol.  9. 
Un  houîîon  plaisatueiir. 

Nicolas  Rapin,  p.  102. 
CAT.  Piacenter.  esp.  Placentero.  port.  Prazen- 
teiro.  IT.  Piacetitiero. 

6.  Plazenterament,  ado.,  agréablement. 

E'I  gnizet  entro  fora   de  gran  forest  mot 

PLAZENTERAMEKT. 

Elue,  de  las propr. ,  fol.  256. 
Et  le  guida  jusqu'en  dehors  de  grande  forêt  fort 
agréablement. 

7.  CoMPLAG,  .V.  w.,  contentement,  satis- 
faction. 

Coni  selh  que  seraena  en  garag 
Temprat  d'  uiuor  ab  dontz  complag. 

P.  Vidal  :  Baros  Jhesns. 
Comme  celui  qui  sème  en  guéret   tempère  d'hu- 
meur avec  douce  satisfaction. 


PLA 

8.  CoMPL.vcENCiA,  S.  f. ,  complaisaiicc  , 
bon  plaisix-,  plaisance. 

La  eleccio  dels  Los  angeîs  es  ab  complacen- 
c.iK,  SCS  violeticia  et  ses  coaccio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
L'<iloctiou  des  lions  anges   est  avec  hon  plnisir, 
3s»>5  violence  et  sans  conlraiiite. 
c\T.  Ksp.  PORT.    Complacencin.    it.    Coinpin- 
cenza. 

().    DeSPLAZF.R  ,   7'.  ,    lat.     DTSPI.lCKRt'>     (Ic'- 

plaire,  ennuyer. 

Mas  per  messatge  non  ans  gcs, 
Tal  paor  ai  no  us  desplagCes. 

AbJTAIJD  de  MarUEIL  :  Dona  genser. 
Mais  par  message  je  n'ose   point,  telle  peur  j'.ii 
qu'il  ne  vous  déplût. 

Sels  cui  DnsiT.AY  joglaria  , 
E  .sel.'!  coi  ntsPi,A\  cortesia  , 
E  tolz  aquels  a  oui  ben  far  despi.ay. 
Bernard  de  tôt  i^o  Mon  :  Be  m'agrada. 
Ceux  à  (fui   déplaît  jonglerie,  et  ceux  à  qui  (/f- 
;)/(ii7  courtoisie  ,  et  tous  ceux   à  qui  bien  faire  f/.-- 
plaii. 

Part.  prés.  Om  mais  non  l'es  desplazSns. 
GiRAUD  LE  Roux  :  A  la  mia  fe. 
Homme  ne  lui  est  pas  plus  déplaisant. 

ANC.  FR.  Nale  cbose  qu'à  Diex  desplace. 

Roman  du  Renart ,  t.  Il  ,  p.  [^!^. 

CAT.  Desplaurer.  ksp.  Desplacer,   port.   Des- 
prazer.  it.  Dispiacere. 

lo.  Desplazer  ,  .V.  m.,  déplaisir,  ennui. 

Li  foron  fait/,  man  desplazer  ,  don  G.   de 
Cabestanb  intret  en  gran  dolor. 

f^.  de  Guillaume  de  Caliestaing . 
Lui  furent  causes  maints  déplaisirs ,  dont  Guil- 
laume de  Cabestaing  entra  en  grande  aflliction. 
Planhen,  ploran  ab  DEspr.AZER. 

.1.  EsTEVE  :  Planlien. 
Gémissant,  pleurant  avec  déplaisir, 
\yc..  CAT.   Desplaer,    dcspler.   esp.    Desplaccr. 
PORT.  Desprazer.  it.  Dispiacnre. 

Ji.   Desplazensa  ,   s.    f.,    tiéplaisaiicc , 
ennui. 

Allais  pla7.ers  no  m'es  plazcns  ni  bos, 
Quar,  a  la  fi,  torna  en  desplazensa. 
.1.  EsTtvti  :  Aissi  cum. 
Pareil  plaisir  ne  m'est   agréable  ni  bon  .  car,  à  l.i 
lin  ,  il  tourne  en  déplaisnnce. 

IH. 


PLE 


5(51 


Que  ja  nios  obans  no  us  torn'  a  nfiPi.A/.F.NsA. 

GiRALD  LE  Roux  :  k  ley  de. 
Que  jamais  mon  clianl  ne  vous  tourne  à  rfi-yj/ni- 
sance. 
ANC.  CAT.  Dcsplazenza.  t  r.  Dispiacenza. 

PLERS,  s.  IN.,  iat.   l'i.KBs,  plèbe,  peu- 
jile,  populace. 

Vos  queric  lo  durs  plers 
'l'ro  lai  ont  es  mont  Orebs. 

P.  d'Avvergke  :  Dieas  vera. 
\  ous  elierclia  le  cruel   peuple  jusque-là  où  est  le 
iii'jiit  Oreb. 
CAT.  ESP.  PORT.  iT.  Plèbe. 

PLEGAR  ,   pi.EiAR  ,    v.  ,    lat.    piicARf  , 
plier,  ployer,  reconrbei-. 
Les  auzels  pi.ego  lors  pes  aneyre. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  fii . 
Los  oiseaux  plient  leurs  pieds  en  arrière. 
Hoin  deu  far  de  sos  efans  e  de  sa  mainada 
(.■')nia  de  la  verga,  qu'es  verlz,  qnebomla  pi.egv 
a  sa  gulza ,  e,cant  es  seca,  boni  non  la  pot 

PLEdAR  ,  e  briza. 

Lit',  de  Sydrac ,  fol.  (5!\. 
On  doit  faire  de  ses  enliints  et  de  sa  maison  comme 
de  la  verge, qui  est  verte,  que  l'on/)/o/eà  sa  fantaisie, 
et,  quand  elle  est  sècbe,  on  ne  peut  pas  la  ployer, 
et  elle  casse. 

.Si  vostr'au7.el  la  pena  plkga 
De  !a  coa. 

Deudes  de  Prades  ,  jduz.  eass. 
Si  voire  oiseau  plie  la  penne  de  la  queue. 

Lo  filb  ReynierdeGennesaisestrieupss'aliqaet 
Per  aysi  gran  vertut  que  los  eslrieups  pleguet. 
Roman  de  Fieraliras,  v.  735. 
Le  fils  de  Régnier  de  Gênes  aux  ctriers  se  fixa 
avec  si  grand  effort  qu'il  ploya  les  ctriers. 
r/ff.         Nostri  gran  senbor 

An  mais,  per  vcritat, 
Ergnelb  e  cobeitaf  , 
E  s'auzan  mais  pleiar. 
De  lot  can  volon  far, 
O  sia  bes ,  o  sia  mais. 

Nat  de  Mons  :  Si  Nal  de  Mons. 
]Nos  grands  seigneurs  ont,  en  vérité,  plus  d'or- 
gueil et  de  convoitise ,   et   osent  davantage  se  plier 
a  faire  tout  ce  qu'ils  veulent,  ou  .soit  bien  ,  ou  soit 
mal. 

.Sos  prclz  si  fraiug,  c  sa  laazors  si  pi.eia. 

B.  'ZORCI  :  Prou  si  deu. 
.Son  niérilc  se  brise  ,  et  sa  louange  se  ploie. 


56à 


PLE 


Part,  pas,   Con  si  atlobii  liom  pena  tlegata. 

DfADES  de  PlIADES,  AllZ.  ClISS. 

Comment  on  laccomnioclc  poiino  pliée. 

—  Emballer. 

Apres  qne   agnet  près  e  ti-egat  so  que... 
avian  Iai»sat. 

Clironit/iie  des  yllhigeois ,  col.  5\. 

A]in's  qu'il  fut  pris  et  em/>all(-  ec  que...  ils  ;iv;ui'iil 
l;iiss('. 
cAT.  fsr.  Plcgar.  tort.  Pregar.  it.  Piegare. 

2.   Pleg,  plf.c  ,  s.    m.,   pli,   siniiosijé  , 
contour,  revers. 
En  si  han  plex  diferens. 
Al  PLEC  (lels  membres  si  viro. 

Elue,  de  las  piopr.,  loi.  8  et  61 . 
En  soi  ont  plis  différents. 
Au  jili  des  mcmliros  se  tournent. 
Se  ineton  en  pi.ec  de  forma  de  libre. 

Cnrtulaire  de  Monipellier,  fol.  M). 
.Se  mettent  en  pli  de  forme  de  livre. 

LOC.  A   tôt  TLKO 

Fier  totas  vefz  al  cor. 

G.  RiQUiEH  :  Als  suliiils. 
A  tout  pli  (coup)  il  frappe  loujoui-s  au  cœur. 
Adi'.  comp.  So  que  a  ri.EC.  fay  tôt  jorn  e  cossen. 
Leys  d'dtnors,  fol.  17. 
Ce  qu'en  cachette  il  fait  toujours  et  consent. 
ASC.  FR.  "Vostre  ceraise  me  livrez , 

El  pan  desus  ferai  nn  ploit... 
\,e pîet  i  fet  et  teu  mesure.... 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  ()i). 

hes  plots  del  mantel  tresperça. 

Roman  del  conte  de  Poitiers ,  v.  6t)S. 
CAT.  Pleg.  ANC.  Esr.  Pliego.  esp.  mou.  Plieguc. 
PORT.  Prege.  it.  Piego,  plico. 

'>.  Pmcable,  adj.,  lat.  plic.a^/l;.s-,  pliable, 
flexible. 

Leiitisc...  eslene,  mol  et  ri-iCAr.î.E. 

Las  extremitatz  plus  snptiis  et  pf.icAntAS. 

Plicabea  ses  rumpre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  21 1,  69  et  2o3. 
Le  lonlisque...  est  lisse  ,  mou  et  Jlexil/le. 
Les  extrémités  plus  délicates  cl  flexibles. 
Flexible  sans  rompre. 
f.AT.  ESP.  Plegable. 

,\.   Pmcaiui.ttat,  .<!./.,  flexilnlité. 
Lor  inobilital  et  pi.icAiur.iTAT. 


PLE 

Mi'ml)re,s  del  infant  so  tan  tendres  et  bau 

PI.ICAlilLITAT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^9  et  (ii). 
Leur  mobilité  ctjlexibilité. 

Les  membres  de  l'enfant  sont  si  tendres  et  oui 
flexibilité. 

5.i*LECAMENT,  j'.  171.^  pliemeut,  souplesse, 
qualité  de  ce  qui  est  plial)le. 
I'legament  et  flexibilitat. 

Elue,  de  las  projtr.,  fol.  63. 
Soiiplese  et  Uexibilité. 
ANC.  CAT.  Plegament.  it.  Plegamento. 

G.  Plegadis,  ad/.,  flexible,  qui  se  [>loir 
aiséruent. 
Subtil  et  rr.EGADissA  lengua  a  pendre  ayp;; 

Elue,  de  las  proyjr. ,  fol.  23 1 . 
Langue  déliée  et  se  ployant  aisément  pour  pren- 
dre eau. 

ANC.  Fu.  Et  li  portiers  les  murs  hordoient 
De  fors  cloies  refuséices 
Tissncs  de  verges  pléices. 

llomaii  de  la  Hase,  v.  lOoiO- 
ANC.  CAT.  Plegadis.  esp.  Plegadizo. 

7.  Pleios,  adj.,  plié,  enclin,  porté  à. 

Tôt  lo  nions  es  pleios 
Trop  de  far  falhizos. 

IS'at  de  Mons  :  Si  IS'at  de  Mon». 
Tout  le  monde  est  enclin  beaucoup;!  iaire  traliisons. 

8.  Simple,  semple,  ndj.,  Int.  siMPLE.r, 
simple. 

Cum  SIMPLE  vuellia  dire  ses  plec. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
Comme  simple  veuille  dire  sans  pli. 
Vers  coQsonautz  e  simples. 

J^.  de  S.  Honora  I. 
Vers  eonsoiinanls  et  simples. 
Fig.^ol  SIMPLE  e  vot  sollempne. 

F.etf'ert.,lo\.Q^. 
Vopu  simple  et  vtou  solennel. 
Ays.so  conogrou   Le   per  simPi.a  razo  e  pei 
si.MPEE  entcudenien. 

/".  et  Fert.,  fol.  100. 
Ceci  ils  connurent  bien  par  simple  raison  et  pai 
simple  entendement. 

—  Sans  instruction. 

S' es  boms  simples  o  letratz. 

Brev.  d'amor,  fol.  12i. 
S'il  est  bomnie  simple  ou  lettré. 

—  Doux,  modeste,  timide,  niais. 


PLE 

Siaz  sabi  si  ciim  serpens  e  simple  si  cuiu  co- 
luiiibas. 

Trad.  dcliède,  fol.  36. 
l'  Soyez  sage  ainsi  comme  serpent  et  timide  aiii'-i 

.         comme  colombes. 

Vau  .sisirr.vs  coin  iiiia  iiioiija. 

Un  troubaholr  anonymi-;  :  Seinor  vos<[iii-. 
Elles  vont  modestes  comme  une  religieuse. 
Trobci  toza  bencstan  , 
SiMPi.'e  (le  bella  faitura. 

Gl'i  d'Uisel  :  L'autre  jorii. 
,1l'  Irouvai  filielte  bienséante,  simple  et  de  belK- 
l.ic.on. 

l'ig.  Ab  un  dons  ris  et  ab  nn  simpi,' esgiiar. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jorn. 
Avec  un  doux  rire  et  avec  un  modeste  regard. 
CAT.  Simple,  ximple.  esp.  Simple,  port.   Sim- 
ples, simplez,  it.  SempUce. 

9.  SiMPLAMEN,  siMPLEMEN  5  a(U'.,  sim- 
plement. 

SiMPLAMEN  e  non  pas  lo  doble. 

Coitt.  de  Condom. 
Simplement  et  non  pas  le  double. 
Aquo  SIMPLAMEN  cofcssan. 

Brci>.  d'amor,  fol.  7. 
Cela  simplement  confessant. 
Ayssel  que  ploret  simplemen. 

T.  DE  G.  Faidit  et  d'Albeut  :  IN  Alliert. 
Celui  qui  pleura  simplement. 
ESP.   Simplemente.    port.    Sîinpicsmente.    ir. 
Semplicemente. 

10.  SiMPLICITAT,  S.f.,    lat.   SIMPI.ICITA- 

Tcm ,  simplicité. 

Dieas  en  si  ha  sumina  simpiicitat,  ses  tota 
conipozicio. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  8. 
Dieu  en  soi  a  souveraine  simplicité j  sans  aucune 
composilion. 

La  SIMPLICITAT 

De  la  femna. 

y.  de  S.  Honorât. 
La  simplicité  de  la  femme. 
CAT.  SimpUcitat.  esp.  Simpîicidad.  port.  Siin- 
plicidade.  it.  Semplicitii,  semplicitate,  sem- 
plicidade,  simplicità. 

\  I .  SiMPLEZA,  S.f.,  simplesse,  simplicité, 
ingénuité, 
i  Peccalz  cassa  sanctor 

E  baratz,  simpleza. 

(^.  de  S.  Honorât. 
IVilié  (liasse  sainlclé  cl  Irompcri'' ,  uniplcsse. 


Pï.K  :.6i 

Dieiis  que  auia  \eritat  e  simpleza. 

A',  et  Fert.,  fol.  25. 
Dieu  ([ui  aime  vente  et  simplesse. 
(AT.  Simplesa,  ximplesa.  esp.  port.  Simpleza. 
IT.  Semplicezza. 

la.  DoiiLK,  adj.,\&\..  ouPLE.r,  tloublc. 
Pecc'ab  doble  falhimen. 

p.  Cardinal  :  Jliesum  Cris», 
l'èclic-  avec  double  faute. 

DieiLs  tu' a  dada  febre  tersana  dobla. 
R.  Gaucelm  :  Dicus. 
Uicu  m'a  donne'  fièvre  tierce  double. 
Siibst.     Cant  a  coniplida  la  tor 

De  très  dobi.es  tôt  environ. 

f^.  de  S.  Honorât. 
<)iiaiid  il  a  termine  la  tour  de  trois  doubles  [ont 
autour. 
yhlv.  comp. 

A  DODLE  m' au  niiey  eucmic  valant 
Que  no  feiran  s!  m'aguessou  ainat. 

G.  AdheMAE  :  INoa  pot  esser. 
Mes  ennemis  m'ont  valu  nu  double  (]u'ils  ne  fe- 
raient s'ils  m'eussent  aimé. 

Dix  a  sos  compagnhos  que  m.vys  volia  peu 
.c.  DoiiLES  coinbalre...  (jue  ligir  sauleri. 

PlULOMENA. 
Dit  à  ses   compagnons    qu'il    voulait    du\>antiige 
pour  cent  doubles  (cent  ibis  plus)  combattre...  ([ue 
lue  psautier. 
ANC.  KR.  Diea  nous  le  rendra  à  cent  doubles. 

Prophéties  de  Merlin,  fol.  58. 
ANC.  PORT.   E   quanto   demaiidaran ,   tanto  in 
dublo  componara. 
Doc.  de  1287.  Elucid.  port. ,  t.  I  ,  p.  182. 
CAT.  ESP.  Doble.  PORT   MOD.  Dobio.  IT.  Doppio, 

i3.  DoBLA,  s.f.,  double,  monnaie  an- 
cienne. 

A  cen  DOiiLAs  e  mais. 
R.  Jordan,  vicomte  de  Saint-AiNtonin  :  .Vissi 

eu  m  sel. 
A  ceul  doubles  et  plus. 

CAT.  ESP.  Dobla,  iT.  Doppia. 

14.  DoiiLAMEN  ,  ar/p".,  doublement. 

Vedels  doblamen  liguratz. 

Arnaud  Rrancaleon  :  Pessius. 
W-au  doublement  figure'. 

Falhl.s  dorla.men 
Quar  so  de  se  ni  d'  autrni  non  dcfeu. 
GUU.LAI'ME  PB  MontAGNAGOVJT  :  IVr  Ij  niDiv 


564  PLÏ^^ 

Il  faut  doublement  parce  que  cela  lUi  sien  et  il'au- 
Irui  il  ne  défea^- 

CAT.  Dobladament.  ksp.  Dobladamente .  port. 
Dobradamente .  vv.  Doppiainente. 

i5.  DoiiLER,  DOBLiEU  ,  S.  ni.,  damier. 
Tota  niieg  joston  a  dobi.ieb. 

Marcabrus  :  Al  départir. 
Toute  nuit  ils  joutent  à  damier. 
leu  revit  vos  a  doblier. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  -.ueUi. 
Je  vous  renvie  à  damier. 

—  Besace  ,  sac,  bissac. 

Mas  que  fosson  pautonier 
Ab  bastOQ  e  ah  dobi,er. 
T.  DF.  BoNNEFOY  ET  DE  Blacas  :  Seingn'  Rn  Blacatz. 
Pourvu   qu'ils  lussent   vauriens    avec    liâlon    et 
avec  besace. 

ANC.  FR.  Que  jà  n'emporterai  denier 

Ne  pain  ne  el  en  mon  doubUer. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  22.'^. 

—  Pourpoint. 

Pneis  crée  tan  l'arnes 
Que  trop  peza'l  dobliers. 

Baimond  de  Miraval  :  Ben  aia. 
Puis  augmenta  tant  le   liarnais  que  trop  pè&e   le 
pourpoint. 

Plus  fora  rie  sos  dobliers. 

Eaimond  de  Miravai.  ;  Anc  chantars. 
Plus  serait  riche  son  pourpoint. 

i6".   DoBLiER  ,  fl^/.,  double. 

Que  traspasses  l'ausber  dobmer. 

LanfrANC  CigALA  :  Un  avinen. 
Qui  transperçât  le  haubert  double. 

Tan  tem  qu'el  danz  fos  bobliers. 

Eambaud  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
Tant  je  crains  que  le  dommage  fut  double. 
ANC.  FR.  Il  vest  un  anberc  dublier. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  388. 
S'es  conduisent  .c.  chevalier 
N'î  a  cel  n'ait  anberc  doublier. 

Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  i3o5. 

17.  DoBLEiRAMENT,  rtrfc. ,  doublement. 

DoBr,EiRAMF.NT  cs  colpables  cel  que  lo  nom 
de  Deu  prent  e  van. 

Trad.  de  Bède,  fol.  59. 

Kst  doublement  coupable  celui  qui  le  nom  de  Dieu 
prend  en  vain. 

iS.  DoiiiAiRK  ,  .V.  m.,  double,  second. 


PLE 

Un  troubadour  a  dit  en  pariant  de 
uiusique  : 

P)e  ns  esforsatz  coin  siatz  bon  dobi.airi:, 
T.  de  Jean  Lag  et  d'Ebles  :  Qui  vos  dara. 
Bien  vous  vous  efforcez  commimt  vous  soyez  bon 
accompagnateur. 
ANC.  EST.  Doblador. 


ïg.    DoBLADUBA,  S,/.,  doublure. 

Van  vcstiiz  los  grans  senhors  ani  nna  c:oiba 
ses  DOBLADURA  ,  cutro  al  ginolh. 

Perilhos  ,  Voj.  anPurg.  de  S.  Patrice. 
Les  grands  seigneurs  vont  vêtus  ,  jusqu'au  genou  , 
avec  une  cotte  sans  doublure. 
ANC.  CAT.  ESP.  Dobladura.  i-okt.    Dobradiira. 
IT.  Doppiatura. 

10.  DoBLAR,  V.,  lat.  DUPL^cARe,  doubler. 

DoBLAR  entr'els  l'escaqaier. 

Mabcabrus  :  Al  départir. 
Doubler  entre  eux  l'échiquier. 

DoBLARETz  lo  guazardo , 

SI  m  donatz  so  qu'ien  plus  volria, 

Ses  preyar. 

Pons  de  Capdueh.  :  S' anc  fis  ni  dis. 
Vous  doublerez  la  re'compense  si  vous  me  donner: 
ce  que  le  plus  je  voudrais  ,  sans  prier. 
DoBLERA  mon  talan. 

P.  Kaimond  de  Toulovse  :  Pessamen. 
Doublerait  mon  envie. 
E'ih  mieus  dezirs  se  dobi.es  en  baizan. 
Raimond  de  Miraval  :  Be  m'agrada. 
Et  que  le  mien  désir  se  doublât  en  baisant. 
Pan.  pas.  jig. 

Ab  mil  voleis  dobl.4.tz  de  fin'amor. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Ab  mil  volers. 
Avec  mille  vouloirs  doublés  de  pur  amour. 
CAT.  ESP.  Doblar.  port.  Dobrar.  it.  Doppiarc. 

11.  Dupi.iCATio,  s.f.,  redoublement, 
réverbération ,  courbure. 

Le  .solelh...  les  rachîz  ban  mavs  drecha  et 
forta  rellexio  et  duplioacio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  126. 
Le  soleil...  les  rayons  ont  plus  directe  et  forte  ré- 
flexion et  réverbération. 

Am  onci  de  pauca  duplicacio. 

Trad,  d'Albucasis ,  fol.  i^. 
Avec  crochet  de  petite  courbure. 

•  AT.  DupUcaciô.  r.sp.  Duplicacio?/.  port    J}u- 
plicacno.  iv.  Duplicazionc. 


PLE 

^      %'i.  DuPLiCATiu  ,  adj.,  ciuplicatif ,  pro- 
pre à  redoubler. 

Copia  DCPLicATivA  si  fay  can  casons  bordos 
comensa  per  ana  dict'io  o  per  luotas. 

Leys  d'iimors,  fol.  35. 
Couplet    duplicatif  se  lait  quand  chaque   vers 
,  commence  par  mi'me  mot  ou  par  plusieurs. 

23.   DuPLicAR,  V.,  lat.  DUPLiCARe,  dou- 
bler, redoubler,  replier. 
DuFLiCA  la  extremitat. 

Trad.  d'Albtu-.asis,  fol.   17. 
Double  l'exlréraité. 
Part.  prés.  Motas  de  las  cobl.is  desns  ditas  pot 
hom  noinnar  en  motas  manieras,  coma  : 
cuntinuada,  continuans...  duplicativa  ,  du- 

I  PLICANS. 

Leysd'amorSj  fol,  3g. 
Nombre  des  couplets  dessus  dits  on  peut  nommer 
eu  nombreuses  manières  ,  comme  :  continué ,  conti- 
nuant... duplicatif,  redoublant. 
Part.  pas.    Qnascan    drap    sia    dupi.icat    en 

quatre  plecs. 

Trad.  d'y4lbucastSj  fol.  18. 
(^ue  cliaque  drap  soit  replié  en  quatre  plis. 
CAT.  ESP.  PORT.  Duplicar.  it.  Duplicare. 

u/^.    CONDUPLICATIO  ,    S.  J".  ,    lat.     CONDU- 

PLiCATio,  redoublement,  répétition, 
figure  de  rhétorique. 
CoNDUPLicATios  cs  cant   hom   retorna  nna 
dictio  o  una  oralio,  o  njotas  a  laazor,  a  vitu- 
peri,  etc. 

Lerys  d'amors ,  fol.  12:^. 
■  La  répétition  est  qnand  on  retourne  un  mot  ou 

ua  discours,  ou  beaucoup  à  louange,  à  blâme,  etc. 
IT.  Conduplicazione . 

25.  Replec,  s.  ni.,  repli,  pli,  sinuosité. 
Ha  trops  replex  et  revoliicios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  56. 
A  de  nombreux  replis  et  sinuosités. 

26.  Replicatio,  s.f.,  lat.  replicatio  , 
replication  ,    réitération  ,    redouble- 
ment, figure  de  rhétorique. 
REPi.!CATros  es  continnatios  de  diclios  de 

motas  siilabas  e  soen  am  multipiicable  repli- 
camen  en  cascuna...  de  repi.icatios  plana... 
REPLiCATios  ranltiplicada...  replicatio.*)  rigo- 
iii.<ia...  dicha  fcrida. 

Leys  d'amors,  fol.  i  10. 
(.a    I iileralioii    l'sl    une  série  de    mots   de    nom- 


PLE 


56i 


breuses  syllabes  et  souvent  avec  redoublement  mul- 
tiple i  chacune...  de  réitération  simple...  réitéra- 
tion    multiple...     réitération      rigoureuse...     diti- 

bcurlée. 

ESP.  Replication. 

27.  Replicamen,  s.  m.,  redoublement, 
répétition. 

Amb  .1.  ineteysh  nmltipliable  REPLICAMENS. 
No  se  continuo  d'  aytal  repi-icamen. 

Leys  d'amors,  fol.  lio. 
Avec  un  mèxne  redoublement  r\\w\\.\\i\e. 
INe  se  continuent  avec  uu  pareil  redoublement. 
IT.  Replicawento. 

28.  Replicatit',  adj.,  réitératif,  rédu- 
plicatif. 

L'nna  siliaba  replicativ.v  de  l'antra. 
De  cobîa  replicativa. 

Leys  d'amors,  fol.  Tio  et  3i. 
L'une  syllabe  réiterative  de  l'autre. 
De  couplet  réduplicalif. 

29.  Replicar  ,  V.  ,  lat.  replicarc,  ré- 
pliquer, réitérer,  redoubler. 
L'autre  repmca,  e  dis. 

Arbre  de  DataUias,  fol.  \!\ii. 
L'autre  réplique,  et  dit. 
l'art,  prés.  Motas  de  las  coblas  desus  ditas  pot 
hora    nomnar  en  motas  manieras,  coma  : 
continuada,  continaans...  replicativa,  re- 

PLICANS. 

Leys  d'amors,  fol.  39. 
Nombre  des  couplets  dessus  dits  on  peut  nommer 
en  nombreuses  manières,  comme  :  continué,  conti- 
nuant... réitératif,  réitérant. 
CAT.  F.sp.  PORT.  Replicar.  it.  Replicare. 

30.  Empleiar,  9;. ,  employer,   occuper, 
mêler. 

Nuls  hom  charalians  a  Deu  non  si  deu  f.m- 
PLEiAR  als  afars  del  segle. 

Trad.  de  Bède,  fol.  61. 

Nul  homme  chevauchant  pour  Dieu  ne  se  doit 
employer  aux.  aflbires  du  siècle. 

Part.  pas.  Ayssi  co  laros  es  mielhs  empi.egat/ 
cant  ahimena  .t.  sala  piena  de  geas. 

K.  et  k'ert.,  fol.  39. 
Ainsi  comme  lumière  est  mieux  employée  quanil 
elle  éclaire  une  salle  pleine  do  gens. 

.Si  an  ben  empi.eGada  la  gracia  que  Uicii.s 
lor  avia  donnda  en  aquest  mou. 

Lir.de  Sydrac,  loi.  63 


566 


PLE 


S'ils  ont  hieu   employé  la  grâce  que  Dieu  leur 
avait  donnée  en  ce  monde. 
ANC.  FR.  Qui  li  donroit  un  horion 

Ne  l'auroit-il  bien  empîoiet? 

Li  Gieiis  de  Robin  et  de  Marion. 
CAT.  Emplegar.   esp.  Emplear.   port.  Einpre- 
gcir.  iT.  Impiegare. 

3i.   Inplicak  ,  V.,  lat.  iMPLiCAiie,  im- 
pliquer. 
Part.  prés.  Operacios...  inplicivns  repngnancia. 
Elite,  de  las  propr.,  fol.  5. 
Opérations...  impliquant  contradiction. 
CAT.  ESP.  PORT.  Implicar.  it.  Implicare. 

32.  Enplegaoamen,  «<i('.,  implicitement. 

Aysso  se  pot  far  en  iloas  manieras,  enple- 
GADAMEN  o  desplegadamen. 

Lejs  d'aniorSj  fol.  22. 
Ceci  se  peut  faire  eu  Jeux  manières ,   implicite- 
ment ou  explicitement. 

33.  ESPLEGAR,   ESPLEIAR  ,    ESPLEYAR ,    V.  , 

lat.  EXPLiCAR^,  expliquer,  déployer, 
fhîvelopper,  employer. 

Deu  ben  esplegar  son  temps  en  .'luzir  sei- 
mos  e  messas. 

t^.  et  Fert.,  fol.  89. 
Doit  Lien  employer  son  temps  à  ouïr  sermons  et 
messes. 

Aqnest  respieg  on  hom  ren  non  espi.eva 
Non  es  causa  que  boni  persegre  deya. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  El  mon  non. 
Ce  de'lai  où  on  n'explitfite  rien  n'est  pas  chose 
«ju'on  doive  poursuivre. 

Per  qn'  ieu  espleg 
Lo  mien  oc  e'I  vostre  no. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Guerra  ni  plalz. 
l'our  qui  '^'explique  mon  oui  et  votre  non. 
Farai  un  non  vers... 
Vas  un  gai  cors  seingnorii , 
Gen  complit  de  bel  esgart, 
E  si  lai  mos  cors  espleia 
Lo  maltrag  m' er  gang  e  jnecs. 

B.  Calvo  :  Er  quan  vei. 
Je  lerai  un  nouveau  vers...  vers  un  gai  corps  domi- 
nateur, gentiment  accompli  de  beau   regard  ,  tt  si 
là  mon  cœur  se  déploie  (s'e'panclie)  le  tourment  me 
sera  joie  et  jeu. 
Per  qu'es  foldalz  qui  d'amor  non  espleya. 

AlbeRTET  :  En  anior. 
C'est  pourquoi  c'est  folie  qui  ne  déploie  (s'oc- 
cupe) pas  d'amour. 


PLE 

CAT,  Esplayar,  explayar.  e«p.  Explayar.  port. 
Espraiar.  it.  Spiegare. 

3/|.   ExpLicAR,  7'.,  lat.  EXPLiCARg,  ex- 

plicjiier. 
Part.  pas.   Las  causas  explicadas. 
Tit.de  ll\zl\.Jlis!.  de  Languedoc  j  1. 1\  ,][>r.,  col.  i\H. 

Les  choses  explii/uées. 
CAT.  EspUcar,  explicar.   esp.  port.  ExpUcar . 
IT.  EspUcare. 

35.   ExpLicATiu,  adj.,  explicatif,  pro- 
pre à  ex|>liquer. 
La  lengua...  de  razo  explicativa. 

Elue,  de  las  propr. j  foi.  37. 
La  langue...  explicative  de  raison. 

3G.  Api.icar,  V. ,  lat.  applicarc,  appli- 
quer, attacher. 
Levar  son  cor  e  tôt  aplicar  ab  Dieu. 

f^.  et  Vert.,  fol.  88. 
Lever  son  cœur  et  tout  Yapplic/uer  à  Dieu. 
C'a  son  plazer  ab  lieis  m'aplec. 

G.  Faidit  :  Ar  es  lo  mont. 
Qu'à  son  plaisir  elle  m' attache  à  elle. 

—  Toucher,  aborder. 

Que  auran   aplicat  ni  descargat  a  Aiguas 
Mortas, 

Tit.  de  i3xl\.  Hist.  de  Nîmes,  t.  II,  pr.,  p.  17. 
(lui  auront  touché  et  déchargé  à  Aigues-Mortes. 
Part.  pas.   Podon  esser  applicat  activamen  o 
passivamen. 

Leys  d'utnors,  fol.  5o. 
Peuvent  être  appliqués  activement  ou  passivement. 
GAT.  ESP.  Aplicar.  pop^t.  Applicar.  it.  Appli- 
care. 

37.  Application,  s.  f.,  lat.  applicatio- 
■aem ,  application. 

Per  APPLICATIONS...  et  segont  la  cirurgia. 

Fors  de  Béarn,  p.  1078. 
Par  applications.-,  et  selon  la  chirurgie. 
CAT.  Aplicaciô.  esp.   Aplicacion.  port.  Appli- 
cacào.  ïT.  AppUcazione. 

38.  Apmcatiu  ,  adj.,  applicatif,  propre 

à  appliquer. 

Son  dig  aytal  mot  aplicatiu. 

Leys  d'amorSj  fol.  5o. 
Sont  dits  pareils  mots  applicatifs. 

39.  DeSPLEGAR,  DESPI.EIAR  ,   IJESPLEYAB  , 

?'.  ,  déployer,  déplier. 


PLE 

Quna  vei  pels  vergiers  nEsri.f.GAii 
Los  sendatz  grnecx ,  cndis  e  blans. 

PeRTRAND  de  ISoRN  :(^)uaii  voy. 
(^)uand  je  vois  par  les  vergers  déployer   les  rlcii- 
ilarils  jaunes,  violets  et  bleus. 

Tendas  e  traps  destleyar. 

l'iERRE  Di!  Vilar  :  Sendatz  vcvmellis. 
Tentes  et  pavillons  dcplojei: 
Fig.       Uu  sirvenles  despley. 

P.  Cardinal  :  Razos  es. 
Un  sirvente  je  àrploie. 

Tau  gen  despen  et  desplkya 
Sa  gian  valor  e  so  seu. 

Berenger  de  Palasol  :  Dona  la  genscr. 
Si  gentiment  elle  dépense  et  déploie  son  grand 
mérite  et  son  sens. 

—  Faife  tournoyer,  mettre  en  mouve- 
ment. 

Si  col  flacs  TOolins  lorneia 
Quan  trop  d'aigna'l  despleia. 

PalazIS  :  Si  col. 
Ainsi  comme   le  faible    moulin   lournoie  quand 
beaucoup  d'eau  le  met  en  mouvement. 
Part. pas.  Quan  viro  lasbanciras  desplegada.s. 
Guillaume  deTldela. 
Quand  ils  virent  les  bannières  déployées. 
CAT.    EST.    Desplegar.    tort.    Despregur.    it. 
Dispiegare. 

/|0.  Desplegadamf.n,  adv.,  explicitement. 

Aysso  se  pot  far  en  doas  manieras,  cnplc- 
gadamen  o  uF.sPLEGAOAaiEK. 

Leys  d'amors,  fol.  122. 

Ceci  se  peut  faire  en  deux  manières,  implicite- 
ment ou  explicitement. 
ESP.  Despîegadamente . 

4l.  COMPLEXIO,  COMPLECTIO,  COMPLICIO  , 
COMPLITIO,   COMPLICION,  S.f.,  Lit.  COJI- 

PLExiGNc/rt,    organisation  ,   constitu- 
tion, complcxion,  caractère. 
Lo  diable  garda  mot  sobtilmeiis  l'eslamen 

de  home  e  sa  manievra  e  sa  complexio. 
V.etFert.,io\.tii. 
Le   diable  examine    moult  subtilement  l'êtie    de 

riiomme  et  sa  manière  et  sa  complexion. 

Cove  qne   l'om   e  la   femua   siaii  de  bona 

COMPLICIO. 

Lif.  de  Sydrac,  fui.  27. 
Il  convient  que  l'homme  et   la   femme  soient   de 
bonne  complexion. 

Cascos  a  per  si 
Capten  segou  razou 


PLË 


f)67 


De  sa  coMi'LicroN 

V.  dcl  dou  per  Diea  dat. 

G.  RniUiER  ;  Tant  petit. 
Chacun  a  par  soi  conduite  selon  raison  de  sa  com- 
ple.vion  et  du  don  par  Dieu  donné. 

Lo  cors  es  de  la  natnra  de  la  terra ,  e  es  df 
freia  natnra  e  de  freia  complitio. 

Proc7.a  e  paor  veno  de  la  complitio  del  cors. 

7^1»'.  de  Sydrac,  fol.  19  et  28. 
Le  corps  est  de  la  nature  de  la  terre ,  et  il  est  d<' 
froide  nature  et  de  froide  complexion. 

Prouesse  et  peur  viennent  de  la   comple.rion  ilti 
corps. 

La  complexio  del  ayre. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  27. 
La  constitution  de  l'air. 

—  Union  ,  assemblage  ,  terme  de  poésie. 

Un  aysso  que  las  coblas  comenso  per  .1.  ine- 
teysh  mot  e  lini.'-sho  per  autre  raeteysh  mot,  es 

COMPLEXIOS. 

Leys  d'amors,  fol.  123. 
En  ceci  que  les  couplets  comniencenl  par  un  menu- 
mot  et  finissent  par  autre  même  niot ,  est  assem- 
blage. 

CAT.  Complexio.  esp.  Complexion.  port.  Com- 
pleicao.  it.   Coinplessione. 

42.  Complexion  AT,  co?.iplf.cxionat,  ndj., 
organise'-,  formé,  composé. 

Per  desiempramen  de  las   .1111.  huinors  de 
que  es  complexiosatz  lo  cors. 

F.  et  Fert..  fol.  60. 
Par  de'rangement  des  quatre  humeurs  de  quoi  est 
organisé  le  corps. 

Devon  nataralmen. 
Si  no  falh  per  lor  avol  sen , 
Esser  ben  complkcxiosat, 
Segon  lo  ponh  en  que  son  nat. 

lîrev.   d'amor,  loi.  35. 
lis  doivent  naturellemept ,  si  ne  faut  pour  eux. 
mauvais  sens  ,  être  bien   complexionnés,   selon   le 
])oint  en  quoi  ils  sont  nc's. 

CAT.  Complexionat.  esp.  Complexionado.  port. 
Compleicionaclo .  it.  Complessionato. 

43.  COMPLEXIONAL,   CONI'I.EXIONAL,  r/f^., 

qui  est  relatif  à  la  complexion,  consti- 
tutionnel, constitutif,  organique. 

Siccitat  CONPLEXIONAL. 

Las  bnmors  complexiosai.s. 

La  luntaccio  complexionai.  del  temps. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  232  ,  2/)  et  27  ■ 
,        Sr'clicrcssc  organique. 


r)68 


iPLE 


Les  huineuri  constitutionnelles. 
Le  cbaugemeut  constitutif  à\x  temps. 
ESP.  Cûinplexional.  it.  Complessionale. 

/j4.   Complicar,  V.,  comjDliquer. 
Part.  pas.   SI  no  es  compi.icat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3j. 
S'il  n'est  pas  compliqué. 
«AT.  ESP.  roRT.  Complicar. 

:'l5.    SUPPLICAR,   SOPLEGAR,   SOPLEIAR,  SO- 

PLEYAR,  V. ,  lat.    suppucARe,    plier, 
ployer. 

Col  rara  .sopi-eia 
Lai  ou  lo  ven  lo  vai  menan. 

B.  DE  Ventadour  :  Atressi  col. 
Comme  le  rameau  ploie  là  où  le  vent  le  va  menant. 
Fig.  Al  inea  emperi,  ses  daptar, 
Fera  tôt  lo  mon  soplelvr. 

P.  Vidal  :  Neu  ni  gel. 
Sous  mon  autorité',  sans  douter,  je  ferais   tout  le 
monde  plier. 

—  S'humilier,  s'abaisser. 

Mas  quan  cossir  de  %'os  cul  pretz  bOPLEYA  , 
Tôt  aatr'amor  oblit  e  dezampar. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jorn. 
Mais  quand  je   pense  à  vous  devant  qui  mérite 
s^humiliej  j'oublie  et  j'abandonne  tout  autre  amour. 

—  Supplier,  faire  supplique  ,  adresser 
des  prières. 

El  humilraent  suppliquet 

Al  enfan. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Lui  humblement /?<  supplique  h  l'enfant. 
Luy  sopLEGAN  que  de  peccatr.  lor  do  perdo. 
Leys  d'amors,  fol.  ii3. 
Lui  suppliant  que  de  péclie's  il  leur  donne  pardon. 
Fig.  et  moral.  Dona  ,  mas  jiintas  vos  soplei. 
Arnaud  de  RIarueil  :  Dona  genser. 
Dame  ,  mains  jointes  je  vous  supplie. 
Diguas  II  m  qa'a  tal  domna  sopley. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  li. 
Dites-lui  moi  que  y'adresse  mes  prières  à  telle 
dame. 

Part.  prés.  Qnar  lo  paupre  séria  sopleyans. 
R.  Gaucelm  :  Un  sirventcs. 
Car  le  pauvre  serait  suppliant. 
Stibst.  En  faitz  perillos  ni  griens , 

Non  !en  pro  lauzenziers  ni  sopleianz. 

B.  CaLVO  :  En  luec  de. 
En  fait  pe'rilleuxL  et  difficile,  ne   tient  profit   llat- 
'.cuv  ni  suppliant. 


PLE 

Ksc.  FR.   Il  se  set  bien  araoloier 

Par  chner  et  par  soploier. 

Roman  de  la  Rose,  v.  3l^^. 
ANC    cAi.   Suplicar,    soplagar,    sopleiar.  esp. 
Siiplicar.  port.  SiippUcar.  it.  .Stipplicare . 

46.  SUPLICATIO,  StIPPLICACION,  S.f.,   lat. 

suppi,iCATioN(?w ,  supplication,   sup- 
plique. 

Per  so  platz  a  nos 

La    SUPLICATIOS 

Que  Nat  de  Mons  nos  fa. 

WaT  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Par  cela  plaît  à  nous  la  supplication  que  Nat  de 
Mons  nous  fait. 

A  la  snppLiCACiON  et  reqnesta  ,  etc. 
Statuts  des  tailleurs  de  Bordeaux.  Ord.  des  li. 
de  Fr..  1462,  t.  XV,  p.  477. 
A  la  supplication  et  requête ,  etc. 

CAT.  Suplicaciô .  esp.  SiipUcacion.  pokt.  Snpli- 
cacào.  IT.  Supplicazioiie . 

47.  SoPLEC ,  S.  m.,  soumission,  dépen- 
dance, sujétion. 

Estaras  en  sopi.ec  d'  ome  sertanameus. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Tu  seras  en  dépendance  d'homme  cerlainemenl. 

48.  Supi.icioN,.ï.y., soumission,  respect. 
Portail  reverencia  e  gran  sdplicion. 

Poème  de  S.  Trophime. 
Portent  respect  et  grande  soumission. 

49.  SupLiiiEN,  «f/c. ,   doucement,   sou- 
plement. 

SUPLIMEN 

Lo  tenga  bom  que  non  1'  afol. 

Deudes  de  Prades  ,  y/uz.  cass. 
Ou'homme  le   tienne  doucement  pour  qu'il    n;; 
l'endommage. 

50.  Assupellar  ,  V.,  assouplir,  fléchir. 

Qui  per  son  vol  assupella, 
E  s  met  en  aital  tenselba. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Qui  par  sa  vo\oii\.éJléchit,  et  se  met  en  telle  dis- 
pute. 

PLEN  5  adj.,  lat.  plen«,ç,  plein  ,  rempli. 
Li  vaysell  tro  al  boudon 
Foro  pi.EN  de  vin  licU  e  bon. 
Foron  pi.knas  de  froment. 

y.  de  S.  Honorât. 


PLE 

Les  vaisseaux  jusqu'à  la   bonde  furent  pleins  ci- 
vin  bel  et  bon. 

Qui  lurent  pleines  de  froment. 
Ft^,       De  tôt  joy  fora  nios  cors  ri.Es. 

Aunald  de  Makueil  :  Cui  que  fui. 
De  toute  joie  serait  mon  crvuv  rempli. 
Tant  eiii  pi.e  tV  erguelh  e  de  banzia. 

FoLQVET  DE  Ll'nel  :  Bona  dompna. 
Tant  nous  sommes  re/n^/ii  d'orgueil  et  de  Iromiierit. 
Loc.  Viron  los  Sarrazios  venir  a  plenas  vêlas. 
f.  de  S.  Honorât. 
Virent  les  Sarrasins  venir  à  pleines  voiler. 

En  parlant  de  la  lune  : 

Ella  es  PLENA  e  perfeicha. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Elle  est  pleine  et  parfaite. 
ANC.  CAT.  PleH.  CAT.  MOD.  Pie,  EST.  Pleno,  lleno. 
PORT.  Pleno.  iT.  Pieno. 

?..  Plener  ,  PLENiER ,  adj.,  lat.  PLENaR/V/.y, 
plénier,  entier,  complet,  accompli. 
D'nna  légua  rLKNiEYR.\  los  a  bom  ben  an/.is. 
Roman  de  Fierabras,  v.  3/)0. 
D'une  lieue  entière  on  les  a  bien  entendus. 
Car  s'  eu  1'  estau  lonc  lei  un  an  plener  . 
No  m  tenria  tôt  V  au  on  jorn  enter. 

ÂIMERI  DE  PeguilAiN  :  Lanquan  clianlon. 
Car  si  je  suis  à  côte'  d'elle  un  an   complet,  je  m' 
tiendrais  pas  tout  l'an  (pour)  un  jour  entier. 
Sel  qa'  entr'  els  ricx  a  gran  ricor  plenf.yra. 
T.  des  deux  Glillalme  :  Guillem  prinis. 
Celuiqui  entre  les  riches  a  grande  richesse  £«^icvv. 
Son  plus  plasen  e  de  sabor  pi.enier. 

T.  DE  Henri  et  d'Auuer  :  Amie  Aruer. 
Sont  plus  agréables  et  de  saveur  accomplis. 
Fig. 
Diens,  par  sa  pietat,  trames  son  don  plesief!. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Dieu,  par  sa  mise'ricorde,  transmit  son  don  plenier. 
El  ac  bona  vertat  e  de  saber  pi-eniera. 
Pioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  87. 
Il  eut  bonne  vertu  et  de  savoir  accomplie, 
l.oc.  Vos  ai  an>ad',  e  us  am  de  cor  pi.enier. 
B.  CaRBONEL  :  Aisi  m'a. 
Je  vous  ai  aimée  ,  et  je  vous  aime  de  cœur  entier. 
Dont  vos  plenier' e  franc  poder. 

Tit.  de  I27.'(.  Arch.  du  Roj.,  K.   17. 
Je  vous  donne  plein  et  franc  pouvoir. 
ANC.   ESP.    Plenero.  Ésr.   Mon.  Llenero. 

?i.  PlEWETAT,  PLENTAT,  PLENDAT,  PLAN- 
TAT, s.f.,  qnantitt',  nb^ndaiicc,  plé- 
nitude. 


PLE 


569 


Car  dedins  en  la  vila  es  bcs  e  plenetatz 

De  tolas  la»  viandas  qu'  els  agrada  ni  'Is  platr,. 

Guillaume  de  Tudela. 
Car  dedans  en  la  ville  il  y  a  bien  et  abondance  de 
toutes  les  subsislancpsqu'il  leurconvient  et  leur  plaît . 
Dieus  dona,  niantas  vetz,  als  mais 
Cran  pi.xntat  de  bes  temporals. 

Brcv.  d'amor,  fol.  17. 
Dieuiluuiie,  maintes  fuis  ,  aux  méchants  grando 
fibondame  de  biens  temporels. 

Dels  aiqniers  e  dels  antres  lay  ac  mot  gran 

n. ENTAT. 

Roman  de  Fierabras,  v.  889. 
Des  archers  et  des  autres  là  il  y  eut  moult  grande 
'/iiantilc. 
Pueys  li  gjtet  desus  de  peyras  gran  plendat. 

F',  de  S.  Honorât. 
Plus  lui  jeta  dessus  grande  r/uantité  Ae  pierres. 
Per  so  que  Diens  li  don  plantât 
De  mondana  prosperilat. 

Rrei'.  d'amor,  fol.  61. 
Pour  06  que  Dieu   lui  donne  plénitude  de  mon- 
daine prospérité. 

ANC.  FR.   Li  dnz  à  la  planté  de  la  chevalerie. 
Roman  de  Facce.  Du  Cange  ,  t.  V,  col   5-6. 
la  terre  est  la  plented  de  li. 

Ane.  trad.  du  Psaut.,  Ms.  n»  1  ,  ps.  23. 
Qui  tant  avoit  or  et  argent , 
Pleniê  forment  et  planté  dras. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  2. 
Car  il  avoit  de  tous  biens  à  planté. 
AiMïOT,  Trad.  dePlutarque.  Morales,  t.  1,  p.  i33. 
La  plénité  de  la  royal  puissance. 
Slal.,  an.  \^y^.  Carpentier  ,  t.  111,  col.  iin. 

f\.  Plendos,  adj.,  comblé  de  biens. 
Ad  Arles  fonunshomps  que  era  ricx  e  plendos. 
F",  de  S.  Honorât. 
A  Arles  fut  un  homme  qui  était  puissant  et  com- 
blé de  biens. 

■').    Plendensa,  ,s-. /.;  quantité,    abon- 
dance. 
Ach'.  comp.  Car  de   lotz  autres  bens  avian  a 
r.  FIAN  plendenza. 

F",  de  S.  Honorât. 
Car  de  tous  autres  biens   ils  avaient  en  grande 
r/uantité. 

Cl.    Pleneza,    *. /.  ,   plénitude,    abon- 
dance, quantité. 
Du  .sa  PLENEZA  nos  omplira. 

F.  et  Fert.,  fol.  40". 
l'e  ^ou  abondance  nous  emplira. 

72 


570  PLE 

En  tota  la  pteneza.  de  Dieu. 

IVad.  (le  l'Epîl.  de  S.  Paul  aux  Ephesiens. 
En  tOBle  la  plénitude  de  Dieu, 
it.  Pienezza. 

7.  Plendor,.v.   ///,,  qiiantiti",  espace, 

t'tenclue. 

Îj' escut  llil  fendet  un  gran  tlendor. 

linman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  Sr). 
I.'c'on  i!  lui  fcudit  un  grand  espace. 

8.  Plf.nega,  s.  f.,  des  deux  mots  lalins 
PLF.NM.v  et  AQUA,  pot  ù  l'cau. 
Pi,ENF.G\  per  aigniera. 

Leys  d'amors,  fol.6ç). 
Pol  à  l'eau  pour  aiguicre. 

9.  Plf.nir,  V.,  remplir. 
Lors  fums  rr.ENo  lo  cap. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  270. 
Leurs  fumées  remplissent  la  tête. 
Part.  pas.  Plenit  tle  sa  lei. 

Trad.  de  Bède,  fol.  3i. 
Rempli  lie  sa  loi. 

10.  Pleneiramf.n,  plenieyramens,  adv., 
entièrement,  pleinement. 

En  Jliesu  Crist  foron  totas  las  gracias  e  las 
virîalz  rr.ENiEYRAMENs,  ses  mesura. 

F.  et  Vert.,  fol.  45. 
En  Jésus-Clirist   furent   toutes  les  grâces  et   les 
vertus  e,ntii'rement,  sans  mesure. 

Non  ai  ges  lotas  tocadas 
P1.ENEIKAMEN  lurs  qnalitatz. 

Brev.  d'amor,  fol.  5i. 
Je  n'ai   jioinl  toutes  louclie'es   entièrement   leurs 
qualile's. 

ANC.  ESP.  Pleneramente.  esp.  mod.  port.  Ple- 
jiariamente . 

11.  Emplir,    omplir,   umpiir,  v,  ,    lat. 
iMPLER^,  emplir,  remplir. 

Ab  que  non  aia  grineza 
Mas  d'  EMPLIR  sa  pansa. 

P.  Cardinal  :  Falsedaiz. 
Pourvu  ({u'il  n'ait  souci  que  à'emplirsa  panse. 

Fetz  omplir  delz  concas  d'  aigna. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  22. 
Fit  remplir  dix  conques  d'eau. 
Fetz  lo  UMPUR  d'  aiga. 

Lit',  de  Srdrac,  fol.  (i. 
Le  fit  emplir  d'oaii. 


PLE 

Part.  pas.    Laquai    coiouda    fo    OMrr.tnA    de 
saiictas  reliquias. 

PhiloiMena. 
Laquelle  colonne  fut  remplie  de  saintes  reliques. 
cAT.  Umpiir.  it.  Empiere. 

i-i-.  Ahumpmr,  V.,  accomplir,  exécuter. 
Sera  sircuincis  per  ahumpuPi  la  ley. 

Li^'.  de  Sydi-ac,  fol.  i  11). 
Il  sera  circoncis  pour  accomplir  la  loi. 

l3.       AnEMPLIR  ,      ADIMPLIR  ,      APUMPIir.  , 

AEMPLiR,  AZEMPLIR,  1'.,  remplir,  ac- 
complir, achever. 

S' iil  volelz  ben  servir. 
Ni  SOS  talans  adempi.ir. 
T.  DE  Bebnard  et  de  Gal'celm  :  Gaucelm. 
Si  vous  voulez  hlen  la  servir,  et  ses  désirs  remplir. 
Despendon  e  gastou ,  per  lurs  golas  adim- 
PLiR,  so  de  que  uiotz  panbre  poyrian  esser  re- 
vengutz  e  sadollalz. 

V.  et  Vert.,  fol.  2t. 
Dépensent  et  gâtent,  pour  leurs  gosiers  remplir,  ce 
de  quoi  de  nombreux  pauvres  pourraient  être  rani- 
més et  rassasiés. 

l'i^.     Ll  adumplisca  son  poder. 

V.  de  S.  Honorai. 
Qu'il  lui  accomplisse  son  pouvoir. 
Part.  pas.  Cant  lo  temps  fo  aemplit. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Quand  le  temps  fut  accompli. 
IT.  Adempiere,  adempire. 

l!\.  AlIMPLlMEN,  AUMPLIMENS,  .V.  m.  ,    ac- 

complissement ,  terme. 

L'  aumpi.imen  de  la  lei,  es  bona  aniors. 

L'  AUMPLIMBNS  de  sclencia. 

'Trad.  de  Bédé  ,  fol.  23  et  3  I . 
^J accomplissement  de  la  loi,  c'est  l)0n  amoiii  . 
Le  terme  de  science. 
IT.  Adempimento. 

i5.  Remplir,  ?'.,  remplir. 

Jehus  VOS  f'assa '1  sien  servir 
El  cel,  clar  paradis,  remplir. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezcns  fis. 
Jésus  vous  fasse  remplirle  sien  servir  dans  le  ciel 
clair  paradis. 

16.  Replenir,  7k,  remplir. 
Odors  del  ences  REri.ivNis  l'aer. 

Trad.  de  Bède,  fol.  f^. 
L'odeur  (lo  l'eiiceiis  lemptil  l'air. 


PLE 

f/g.    (>ruels   cliïiusa   es    que    cel   que  a   uov. 
donc  ;il  non  avant  e  uo 'Il  bepi.enischa  ba 

sofraita. 

Trad.  lie  Bide,  fol.  8^. 
C'est  cruelle  chose  que  celui  qui  a  ne  donne  pa» 
au  non  ayant  et  ne  lui  remplisse  sa  diselle. 
Pari.  pas.  De  lal  doussor  sui  retlf.mtz.. 

11.  DE  Veîjtadoi  II  :  (^)uaii  11). 
Je  suis  tcnipli  de  telle  douceur. 

D'  aital  cniai'  douz  et  amar 
Ks  tolz  lo  segles  replknitt;. 

MARCABnus  :  Doas  cuidas. 
Ue   tel   penser  doux   et  amer   est   tout   le  monde 
rempli. 
Awt:.  m.  Que  tnt  le  cors  lui  repleni. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  t\^. 
L;:  cité  cerchent  qu'est  d'avoir  repUnie. 
Roman  de  Roncevaux. 

17.  RePLETIO  ,     EEfLECIO  ,     REI'LECCIO  , 

s.f.,  réplétion. 

Es  senhals  de  repleccio. 

Jirev.  d'amor,  fol.  56. 
C'est  signe  de  réplétion. 

.Sia   incrniat    de    tiebal   o   de   replecio   de 
vianda. 

Sagiia  aquel ,  si  es  atrobada   repletio  ma- 
nifesta. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  10  et  28. 
Qu'il  soit  aflailjli  par  travail  ou  par  réplétion  de 
nourriture. 

Saigne  celui-là  ,  si  est  trouvée  réplétion  manifeste. 
CAT.  Replecio.  esp.  Replecion.  port.  Rep/ecÙo. 
iT.  Ripiezione. 

18,  IIeplet,  adj.,  lat.  repi,et/«,  replet, 
rempli ,  plein. 

Per  .VII.  jorns  de  son  cors  tal  odor  n'  es  isida. 
Que  Ing  n'eron  replets  aquelsqne  la  intravon. 
f^.  de  sainte  Magdelaine. 
Pendant  sept  jours  de  son  corps  telle  odeur  en  est 
sortie,  que  tous  en  étaient  remplis  ceux  qui  en- 
traient là. 

Adonc  Anna  ,  que  fon  rept.eta 
Del  Sant  Esperit,  es  moult  lela. 

'Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Alors  Anne,  qui  fut  remplie  du  Saint-Usprit ,  est 
moult  joyeuse. 
ANC.  c:at.  Replet,  esp.  port.  Repleto. 

M).    Repletiu,   rtr/y. ,  réplétif ,  prfipre  à 
remplir. 


PLE 


5-1 


De  lus  v.icuitaU  ilel  corrs  keplktiva. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  (i5. 
Des  vides  du  corps  réplétive. 

•?.0.    COMPLIR,     V.  ,    lat.     COMPLERC'j     HC- 

complir. 
No  podon  ges  complir  lo  vialge. 
T.  DU  coMTK  Di;  Provence  et  d'Arnaud  :  .^niits. 
INe  peuvent  point  accomplir  le  voyage. 
Que    COMPLISCATZ 

L'  obr'e  non  la  desfasalz. 

PEKDKiON  :  Entr'amor. 
Que  vous  accomplissiez  l'œuvre  et  ne  la  délassiez 
pas. 

—  Remplir. 

CoMPMRO  toi  lo  trauc  de  la  corouda  de  sau- 
tas leliquias. 

Philomena. 
Ils  remplirent  tout  le  trou  de  la  colonne  de  saintes 
reliques. 

F/g.        Gen  complir  m'  atendensa. 

G.  l'AlDiï  :  L' onralz  jauicns. 
Gentiment  remplir  mon  attente. 
l'art. pas.  Esteron  trenta  ans  coMPt.iT/.. 
Trad.  d'un  Ei>ang.  apocr. 
Trente  ans  furent  accomplis. 

Quar  es  complitz  sos  sabers. 

Bref,  d'amor,  fol.   la. 
(^ar  son  savoir  est  accompli. 

Sa  capelha  complida  de  libres. 

Philomena. 
Sa  chapelle  remplie  Ht;  livres. 

ANC.   CAT.  Complir.  cat.  mod.    esp.    Cumplir. 
PORT.  Comprir.  it.  Compiere,  coiiipire. 

îtl.  COMPLIUAMENT,   COMPI.IUAMEN  ,  (llCv.., 

eomplétement ,  entièrement,  parfai- 
tement. 
Chascns  que  ns  ve,  donjna,  sap  qu'es  verlalz 
Que  totz  bons  aibs  avelz  complidamen. 

Arnaud  de  Mahueil  :  Aissi  cum  sclli. 
Chacun  qui  vous  voit ,  dame,  sait  qu'il  est  vérité 
(jue  toutes honnes  qualités  vous  avez  entièrement. 
Las!  qui  sabra  mais  tan  complidamen 
Faire  tôt  so  qne  tanb  ad  borne  bo. 

15.  Carbonel  :  S'  icu  anc. 
Hélas  !  qui  saura  davantage  si  complètement  faire 
tout  ce  qui  convient  à  homme  bon. 
Pagat  COMPLIDAMENT. 

Tu.  de  iiv&.  DoAT,  t.  XIV,  fol.  2.)(i. 
Payé  entièrement. 
CAT.    Ciimpliclrtincrit.  esp.  Cumplidaincnie. 


r)72  PLE 

■XI.    COMI'LIMEN,  COMPLEMKNT,  S.  m.,  lat. 

coMPLEMENTKw,  achèvemcnt,  terme, 
complément. 

leu  ja  vi  coniensar  un  pou,    ' 
Ab  una  peira  solamen  , 
Que  pois  venc  a  complimen. 

G.  Faidit  :  S' om  pogues. 
Je  vis  incessamment  commencer  un  pont ,   avec 
une  pierre  seulement  ,  qui  ensuite  vint  à  achève- 
ment. 

L'enterinainen  e  complément  de  la  d.  letra 
clauza. 

Docum.  de  it\']5.  Ville  de  Bergerac. 
L'ente'rinçment  et  complément  de   ladite  lettre 
close. 

—  Perfection. 

Ane  natura  non  formel  vostra  par 
Per  a  ver  cap  de  totz  bals  complimens. 
K.  Meni'det  :  Ab  grans. 
Oncques  nature  ne  forma  votre  pareille  pour  avoir 
<lief  Je  foutes  heWes  peT^ections. 
<;at.    Cumpliment.   esp.    CumpUmiento.  port. 
Cumprimento .  it.  Coinpimento. 

u3.  Compléta,  s.f.,  complies. 

Quan  agron  dig  compléta  et  ora  nona. 
GiRAUD  DE  Calanson  :  Sitôt  s'  es. 
Quand  ils  eurent  dit  compiles  et  heure  neuvième 
(aones). 

Que  tug  sian  a  compléta —  Quaa  sera  issit 

de  COMPLETA. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  .'J2. 
Que  tous  soient  à  compiles....  Quand  il  sera  sorti 
de  compiles. 
IT.  Compléta. 

24.  Complétas,  s.  f.  pL,  compiles. 

Dixero  vespras  et  en  aprop  complétas  am 
gran  solempnitat. 

Philomena. 
Dirent  vêpres  et  ensuite  compiles  avec  grande  so- 
lennité. 
CAT.  ESP.  PORT.  Complétas. 

■?,5.  CoMPLETiu ,  <2<Y/".,  complétif,  propre 
à  compléter. 
De  lors  movemens  completivas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  il/j. 
De  leurs  mouvements  complétU'es. 
ANC  ESP.  IT.  Completivo. 

9,6.    SUPPL11\  ,  SUPLIR,    V.,   lat.   SUPPLERC, 

suppléer,  remplacer. 


PLE 

Cove   que  las  supliscam  per  ulcuuas   pro- 

prietatz  accidentais. 

El  latis,  alcunas  vetz,  supplish  .1.  mot  per 

dos. 

Lejs  d'amors,  fol.  1^5  etgS. 

Il  convient  que  nous  les  remplacions  par  aucunes 
ppopriétés  accidentelles. 

Le  latin  ,  aucunes  fois  ,  supplée  un  mot  par  deux. 
Part.  pas.  Ayssi  entendatz  de!s  autres  temps 

suplitz. 

-Leys  d'amors,  loi.  yo. 
Entendez  ainsi  des  autres  temps  suppléés. 

CAT.  ESP.  Siiplir.  port.  Supprir.  it.  Supplire. 

27.  SUPLEMENT,   S.  lit.,    lat.    SUPPLEMEN- 

tum,  supplément. 

O   de  SUPLEMENT. 

ru.  de  1289.  DoAT,t.CCXLH,fol.  ni. 
Ou  de  supplément. 
Per  .SUPLEMENT  de  légitima. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1088. 
Pour  supplément  de  le'gitime. 
CAT.  Suplement.   esp.   Suplemento .    port.    it. 
Supplimento. 

28.  SupLETio ,  .$./.,  supplément,  sup- 
plétif. 

Aytal  meleysha  scpletio....  Aytal  scpletio 
pot  hom  trobar  per  los  autres  temps. 

Leys  d'amors,  fol.  90. 

Pareil  même  supplétif....  Pareil  supplétif  on 
peut  trouver  pour  les  autres  temps. 

29.  ExpLETiu,  ad/.,  lat.  expletiv^a,  ex- 
plétif. 

Las  autras  expletivas  ,  si  cum  s'ivals. 

Gramm.  proi'enç. 
Les  autres  explétlves,  ainsi  comme  quoique. 
ESP.  port.  Expletivo.  it.   Espletivo.  . 

PLEONASME,  s.  tu.,  lat.  pleonashk^j, 
pléonasme. 

Vol  dire  pléonasmes  aytan  cum  sobreha- 
bondansa  e  sobrcfluitatz  de  dictio  e  de  pa- 
ra nia. 

Ley.s  d'amors,  fol.  io6. 
Pléonasme  veut  dire  autant  comme  surabondance 
cl  superfluité  de  mot  et  de  parole. 

CAT.  ESP.  PORT.  ir.  Pleonasmo. 

PLEUREZIS,  y. /.,  lat,  PLEurvEst>,  pieu 
résie. 


PLE 

Apostema  apelada  i'lecivezis. 

Elue.  (Je  las  propr.j  fol.  5o. 
Apostèmc  appelé  p/e«r<.'i"ie. 
lin  la  nialautia  de  pleuresi. 

Trnd.  d'Albiicasis,  fol.  55. 
Dans  la  maladie  de  pleurésie. 

0.  Plkvezi  ,  s.  m.,  lat.  PLEuniu  ,  pleu- 
résie. 

De  febre  e  de  PLKVEzt. 

V.  (le  S'.  Alexis. 
De  fièvre  et  de  pleurésie. 

3.  Pleurezia,  s./.,  pleurésie. 

Val  specialment  contra  pleurezia. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  21 1. 
Vaut  spécialement  conlre pleurésie. 
CAT.  ESP.  Pleuresia.  it.  Pleurisia. 

4-   Pleuretic,   ndj.  ,   lat.    pleuritjc?^^',  [ 
plcnrétique,  de  pleurésie.  i 

En  cauzas  reuinaticas,  iteijketicas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  8t). 
En  causes  de  rhumes  ,  de  pleurésie. 
CAT.  Pleuretic.  esp.  roRr.  Pleuretico. 

PLEVIR,  PLiviR,  V.,  promettre,  garan- 
tir, engager. 
Honi  era  crezntz  ses  sagramen  , 
Ab  sol  la  fe ,  si  la  volgues  tlevir. 

P.  Cardinal  :  Tôt  atressi. 
Homme  était  cru  sans  serment ,  seulement  avec 
la  foi  ,  s'il  voulait  la  promettre. 

lea  vos  PLEvisc  e  us  afi 
Que  vosire  soi  etidomenjalz. 

Gavaudan  LE  ViELX  :  Dcsemparali. 
Je  vous  garantis  et  vous  assure  que  je  suis  votre 
tenancier. 

Subst.  Si  '1  jurais  e 'I  plevirs  de  nos  dos. 

Pierre  deBarjac  :  Tôt  francamcn. 
Si  le  jurer  et  le  promettre  de  nous  deuiL. 
Parc. prés.  Kevendedor,  obricr  e  luenestral 
Iran  a  Dieu,  si  loi-  o  vol  sofrir, 
Ab  car  vendre  et  ab  pliven  mentir. 
•  Baimond  de  Castei.nau  :  Mon  sirvcnles. 
Pevenduurs,  ouvriers  et  manœuvres  iront  à  Dieu, 
s'il  veut  le  leur  permettre  ,  avec  vendre  cher  et  avec 
garantissant  mentir. 

Parc.  pas.  Vostr'  ora  soi  juralz  e  plevitz. 
B.  DE  VentAdoir  :  Pcl.s  dois  chan. 
Je  suis  votre  homme  jure' et  engage. 


PLK 


57;^ 


Ricx  boni ,  que  per  aver  traire  , 
.Sec  torneyamen  plevitz  , 
Per  penre  sos  vasvassors, 
Non  r  es  honors. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  lo  gens. 
Homme    puissant    qui  ,    pour  acquérir   richesse  , 
suit  les  tournois  promis,  afin  de  surprendre  ses  va- 
vasseurs,  ce  ne  lui  est  pas  honneur. 
ANr.   FR. 

Chescun  i'a  par  .sa  main  è  pléi'ie  é  jurée. 
Ho  m  (in  de  Hou  ,  v.  2702. 
Ce  vos  plevis,  puis  entrerons. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  369. 
Li  frères  lor  jurèrent  e  lor  fei  lor  plévirent 
Ke  jà  ne  lor  fauldront  è  cil  altretel  lirent. 
Roman  de  Rou  j  v.  8l3. 

2.  Pliu  ,  S.  m.,  garantie,   promesse, 
engagement. 

Lac.     En  aquest  cinc,  senz  rnu, 
Nais  proeza  e  revin. 

Arnal'd  de  Mabueil  :  Razos  es. 
Dans  ces  cinq,  sans  engagement  (en  toute  liberté), 
naît  prouesse  et  s'avive. 

3.  Plevensa,  PLivENSA,  ,î./;,  promcs-se  , 
garantie,  confiance. 

Mas  en  so  n'ai  plevensa. 

Aimeri  de  Bellinoy  :  Era  mdestreing. 
Mais  en  cela  j'en  ai  garantie. 

Vostr'  amor  fug  e  desvoill , 
Qu'  ieu  non  ai  plivensa. 

Lantelm  :  Lanlïanc. 
Votre  amour  je  fuis  et  déd-iigiie,  vu  que  je   n'ai 
pas  garantie. 

On  avion  lur  plevensa. 

P.  Vidal  :  Pus  lornalx. 
Où  ils  avaient  leur  conjlance. 

l\.  Plevi  ,  PLKviT,  S.  m.,  garantie,  pro- 
messe ,  serment. 

No  m' aten  plevi  ni  covineuza. 

V.  Vidai.  :  S' ieu  fos. 
Ne  me  tient  sertnent  ni  promesse. 

Ab  cui  el  ven  el  camp  e  ses  pi.evitz. 
RalmENS  Bistors  :  Aissi  col  fort. 
Avec  qui  il  vint  au  champ  et  sans  garantie. 
A.Nc.  FR.   Car  moi ,  por  vostre  garison 

Poe.s,  dist-il  ,  melre  eu  prison 
VoT  plévines  on  por  ostages. 

Roman  de  la  RosCj  v.  8i2!<. 


574 


PLO 


5.  Plevizo,  s.f.,  assurance,  promesse. 

Tuit  1'  autre  haro 
Que  iB  feron  tleviso. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  no. 
Tous  les  autres  barons  qui  me  firent  promesse. 

PLIADES,    s.f.    pL,     lat.    pl^-iades  , 
pléiades. 

Part  los  planetas  sobretlig 

Trobam 

....  Ai-tnrus  et  Orio 
E  cap  e  coa  de  diago , 
Dalfîs,  signes  e  bootes 
E  sageta  e  tliades. 

Brev.  d'amor,  fol.  3j. 

Par  delà  les   planètes   susdites  nous  trouvons 

Arture  et  Orion   et  tête  et  queue  de  dragon,   dau- 
pliin  ,  cygne  et  bouvier  et  sagelte  et  pléiades. 
Las  sfelas  ditas  fliades. 

Elue,  de  las propr.j  fol.  lio. 
Les  étoiles  dites  pléiades. 
CAT.  Pléiades,  esp.  Pleyades.  port.  Pleiadas. 
iT.  Pliade. 

PLOM,  S.  m. ,  lat.  vLotubas,  plomb. 
Ilh  son  pas  pezan  qne  plom. 

Pierre  de  la  Mtla  :  De  joglar. 
Ils  sont  plus  pesants  que  plomb. 

Ai  \o  PLOM  e  1' estanh  recreznt, 
E  per  fia  aur  mon  argent  cambial. 

G.  Adhe.mar  :  INon  pot  esser. 
J'ai  le  plomb  et  l'étain    dédaigne',  et  pour  fin  or 
mon  argent  cbangé. 

Loc.  Tôt  o  mena  a  plom  et  a  livell  et  a  drecba 
iinha. 

r.  et  rert.,  toi.  5g. 
Il  le  mène  tout  à   plomb  et  à  niveau  et  à  droite 
ligne. 

Loc.jig.  Non  avia  cor  de  pi.om  , 

Sec  e  malvat,  mas  fi  e  bo. 
li.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquol. 
N'avait  point  cœur  de  plomb,  sec  et  me'cliant, 
mais  fidèle  et  bon. 

ANC.  FR.  Et  y  appliquent  toutes  choses  avec  le 

plomb  et  la  règle  de  la  raison. 
Amyot,  trad.  de  Plutarque.  Morales,  t.  II,  p.  i\g. 
CAT.  Plom.  ESP.   Plomo.  port.    Chnmbo.  it. 

Piombo. 

■i.  Plumbenc,  adj.,  plombé,  couleur  de 
plomb. 


PLO 

Han  estranha  color,  cara  pi.umbenca. 
De  cara  falbela  et  en  color  plumbenoa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  looet  loi. 
Ont  étraiij^e  couleur,  face  plombée. 
De  face  blême  et  en  couleur  plombée. 

3..  Plombar  ,  V.,   lat.   PLUMBARc,  plom- 
ber, garnir  de  plomb. 

Elb  daurara  so  que  mantba  gens  plomba. 
Glillalme  de  Dl'rfobt  :  Quar  say. 
Il  dorera  ce  que  mainte  gent  plombe. 
Loc.fg. 
En  Oc  e  No  conois  qu'  un  datz  mi  plomba. 
Beetkand  de  Bobk  :  jXon  estarai. 
Je  connais  que  le  seigneur  Oui  et  Non  me  plombr 
un  dé. 

—  Par  extens.  Plonger,  pécher,  jeter  le 
plomb. 

Qao  '1  pescaire  que  plomba 
Eq  la  mar,  e  pien  ab  1'  esca 
Lo  peisson  que  sauta. 

E.  Caiiîels  :  Era  non  vcy. 
Comme  le  péclieur  quïjelte  plomb  en  la  mer,  et 
prend  avec  l'appât  le  poisson  qui  saute. 
Part.  pas.      Ab  un  datz 

Menut  pi.ombatz 
Nos  a  trichatz. 

P.  Vidal  :  Taa  me. 
Avec  un  àé plombé  menu  nous  a  tricbés. 
Ab  sagetas  plombadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  202. 
Avec  flèches  plombées. 

CAT.  ESP.  Plomar.  port.  Chumbar,  it.  Piom^ 
bare.  ■         ■     ' 

PLORAR,  V.,   lat.  plokar«?,  pleurer, 
gémir,  lamenter,  larmoyer. 
Si  '1  raoria 
A  totz  die  a  prezensa 

Qu'  il   no  '1   PLORARIA. 

P.  Bremon  Bicas  Wovas  :  Lo  bel. 
S'il  mourait  à  tous  elle  dit  publiquement  qu'elk- 
ne  le  pleurerait  pas. 

Las  lagremas  que  Jhesn  Crist  ploret. 

F.  et  Vert.,  fol.  .36. 
Les  larmes  que  Jésus-Clirist  pleura. 
leu  chant  que  deuria  plorar 
D'  ira  d'  amor  que  m  fai  languir. 

B.  DE  Ventadour  :  Euabril. 
.ic  clianle  (alors)  que  je  devrais  p/ef/rc/'dcchagrin 
il'ainouv  qui  me  lait  languir. 


PLO 

Quant  lo  vi,  elh  se  prés  a  ri.ORAR. 

PllILOMENA. 

Quand  il  le  vit ,  il  se  prit  à  fleurer. 
Adoacs  se  ploret  lo  rei  de  so  filh. 

y.  de  Bertrand  de  Born . 
Alors  le  roi  se  lamenta  sur  son  fils. 
Fig.    El  cors  m' art  e  dels  lineil  plor... , 
Eissaïucas  com  fa  la  vertz  leigna 
Qu'  al  fuoc  arden 
Pr.oRA  soven. 

G.  Faidit  :  Lonratz  jauzens. 
Le  corps  me  brûle  et  des  j-eiix  je  pleure...,  e'galc- 
ii-.enl  comme   fait  le  bois    vert  qui  au   feu   ardent 
pleure  souvent. 

Subst.   ÎSIals  val  d'  amor,  si  non  es  angoisses  , 
Un  belh  plorar  uo  fan  quatorze  ris. 
B.  DE  VentadodR  :  Bels  Monruels. 
Davantage  vaut  un  beau  pleurer  à' imonr ,  s'il  n'est 
pas  angoisseux  ,  que  ne  font  quatorze  ris. 

ANC.  FR.  Par  les  oilz  fera  ussez piorer. 
Mainte  chaude  Icrnie  piorer 
I  iist,  quant  ele  s'en  aja. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  7801  89. 
Là  véissiez  mainte  \er\ue piorer. 

ViLLEIlARDOLIN  ,   p.    l52. 

Sire,  jo  plur  pur  nostre  amur. 

Mabiede  France,  t.  I,  p.  128. 
Nons/>/or/oHi  jouret  nuict  Jérnsalem  destrnite. 
Bertalt,   p.  2-'j. 

CAT.  Plorar.    bsp.   Llorar.    port.    Chorar.  it. 
Plorare. 

1.  Plor  5  s.  m.,   lat.    vi.ot.(itus ,  pleur, 
gémissement,  larme. 
"Ve  nicx  qa'  an  afilatz  Inrs  bccx , 
E 'Is  pros  aortes  adreg  fan  pr.oRS  e  genis, 
Quar  pretz  es  morlz. 

P.  Raimond  pe  Toulouse  :  Era  pus. 
Je  vois  sots  qui  ont  afRlc'  leurs  becs ,  et  les  preii\ 
courtois  francs  font  pleurs  et  gémissements  ,  parce 
que  mérite  est  mort. 
Ane  non  ayc  joi  que  no  m  costes  un  plou. 

ÀRNAl'D  de  MakuEIL  :  llom  ditz. 
Oncqucs   je  n'eus   joie   qui   ne   me   coûtât   un 
pleur. 

Aqnel  chaitins,  oui  tu  o  as  toit,   plorii.  c 
Dieas  ans  son  plor. 

Trad.dclicde.  fol.  83. 

Ce  mallieureux  ,  à  qui  lu  l'as  ôle,  gc'mit  ,  et  Dii'u 
entend  son  gémissement. 


PLO 


575 


ANC.    FR. 

Dune  crusl  li  dois,  dune  ii  crusl  plors. 

lioman  de  liou  ,  v.  l522f). 
Mais  icssiés  ester  vostrt:  plor. 

Roman  delà  Rose,  v.  ibijl'.'t. 
Le   graiit  pleur  que   ilz   menoient    devant 
leur  fut,  par  leur  venue,  tourné  en  joye. 
lioman  de  Giron-le-Courlois ,  fol.  82. 
Mi  plor,  mes  larmes  ,  mi  désir. 
Roman  de  Parthonopex  de  Blois-  Not.  desMss., 
1.  IX,  p.  47- 
ESP.  Llom.  PORT.  Choro.  anc.  it.  Ploro. 

3.  Ploramen  ,  s.   m.,    affliction,  dt^-so- 
lation. 
Es  de  gens  menudas  lo  dol  e  ploramens. 
Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  de. 
Est  pour  les  petites  gens  le  deuil  et  ajjliction. 
ANC.  FR.  Duel  i  ot  grans  et  ploremens. 

FiedeJ.-C.  Carpentier,  t.  IlJ,col.  322. 

.'(.  Pi.oR.vDOR ,    S.    m. ,    lat.    plor-Itor  , 
pleureur. 

Li  falliran  plorador. 

P.  Cardinal  :  D'Esleve. 
Lui  manqueront  les  pleureurs. 

CAT.  Plorador.  t.sv.  Llorador.  port.  Chorador. 

5.  Ploros,  «r//.,  éploré,  désolé. 

Den  esser  totz  lo  pobles  pr.onos. 

G.  RlQl'ir.R  :  Pies  de. 
Doit  être  tout  le  peuple  cploré. 

Tôt  PLOROS,  la  levet  d'  aqui. 

Passio  de  Maria. 
Tout  éploréj  il  la  leva  de  là. 
Plorosa  e  cays  en  desperatio. 

Carya  Magalon.,  p.  14. 
ICplorée  et  quasi  en  désespération. 
ANC  FR.  Que  pensis  e  ploros  esteit. 

2'  Trad.  du  Cliastoiement ,  cont.  l3. 
Ne  mais  por  vons 
N'avérai  jà  iex  plorous. 

Piomancero  français ,  fol.  89. 
Sans  estre  murmurans  n'ipleitreus  ni  plaintifs. 
La  Boderie  ,  Hymnes  eccl.,  fol.  "jù. 
CAT.  Ploros.  ESP.  Lloroso,  port.  Choroso. 

6.  Pi.oRios ,  <i(lj.,  douloureux,  désolant, 
déplorable. 

Abiz  vils  e  plorios. 

Trad.  de  Bcde  ,  fol.  fio. 
Abime  abject  el  déplorable. 


■.76  PLU 

7.  Plorilvoment,  adv.,  lamentablement. 

Plora   PLORII.VOMENT. 

Doctrine  des  yaudois  ■ 
Pleure  lamentablement. 

PLOVILAR,  V.,  plonger. 

Tro  lai  on  lo  soleils  rtovir,. 

A.  Daniel  :  Lancan  son. 
Jusque  là  où  le  soleil  plonge. 

PLUMA,  s.f.,  lat.  PLUMA,  plume. 
Sa  PLUMA  li  trembla  e  ill  Lat... , 
Ben  fai  parer  que  aia  fieg. 

Deudes  de  Prades  ,  Aiiz.  cass. 
Sa  plume  lui  tremble   et  lui  Lat...  ,   il  fait  bien 
paraître  qu'il  ait  froid. 

S' avian  col  de  ferr  o  d'  acier, 
No 'Is  valria  una  pluma  de  peu. 

P.  Vidal  :  Drogoman. 
S'ils  avaient  cou  de  fer  ou  d'acier,  il  ne  leur  vau- 
drait une  plume  de  paon. 

La  PLUMA  am  la  quai  hom  escriu. 

Lejs  d'amors,  fol.  187. 
La  plume  avec  laquelle  on  e'crit. 
Loc.      Pluma  e  pluma  faretz  pelar. 

Deudes  de  Prades  ,  yius.  cass. 
Plume  à  plume  vous  ferez  plumer. 
CAT.  Ploina.  ESP.  PORT.  Pluma,  it.  Piiima. 

a.  Plumar,  V. ,  plumer. 

Al  primier  lans  perd'  ieu  mon  esparvier,. . 
.  .  .  .  E  qu'  ie  '1  veya  plumar. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m' escondisc. 
Qu'au  premier  jet  je  perde  mon  épervier,...    cl 
que  je  le  voie  plumer. 

El  tost  li  plumara  los  costatz. 

Deudes  de  Pkades  ,  Auz.  cas.':. 
Tôt  il  lui  plumera  les  côte's. 

Part.  pas. 

Aquest  capos  fon  plumatz  per  Juzieus. 

Epît.  de  Matfre  Ermengaiid  à  sa  soeur. 
Ce  chapon  fut  plumé  par  les  J  uifs. 
ANC.  CAT.  Plumar.  cat.  mod.  Phrnar. 

3.  PtUMETA,  S.f.  diin.,  petite  plume. 

L'en  banbatz  soven  la  plumeta. 

Deudes  de  Prades , Àuz.  cass 
Vous  lui  en  baignez  <;ouveut  la  petite  plume. 
OAT.  Plometa. 


PLU 

/(.   Plumozitat,  5. /■, ,   plumosité  ,  plu- 
mage,  abondance  de  plumes. 

Aîgla...  ba  tropa  nervozitat  et  plumozitat. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  i^o. 
L'aigle...  a  beaucoup  de  nervosité  et  de  plumo- 
sité- 

5.  Plumassol,  s.  m.,  coussin,  oreiller  de 
plumes ,  coussinet. 

Sarrar  la  plagua  am  plumassols  et  am  lia- 
mentz. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  l3. 
Serrer  la  plaie  avec  coussinets  et  avec  ligatures. 

6.  Plumos,  adj.,  plumeux ,   garni   de 
plumes. 

Esparverabcamba  PLUMosA. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass . 
Epervier  avec  jambe  plumeuse. 
ANC.   FR. 

Cherchant  le  mol  à^ an  plumeux  aureiller. 
OEuvres  de  Ronsardj  t.  II,  p.  11 98- 
ESI".  Pliimoso. 

7.  Deplumar  ,  V.,  plumer,  ôter,  arra- 
cher les  plumes. 

Can  l'aura  preza,  glqnelz  lo 
Estar  deïobre  et  esperar 
Molt  longamen,  e  deplumar. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Quand  il  l'aura  prise,  que  vous  le  laissez  rester 
dessus  et  attendre  moult  longuement ,  et  plumer. 
ANC  CAT.  Desplomar.   esp.  port.  Despîumar . 
IT.  Spiumare. 

PLUS,  PUS,  adv.,  lat.  plus,  plus,  da- 
vantage. 

Usatges  es  d'  onie  ,  qu'  es  amoros , 
Quan  PLUS  non  pot,  se  deleyt  en  parlar. 
Gui  d'Uisel  :  Ces  de. 
C'est  usage  d'Iiomme,  qui  est  amoureux.,  quand 
davantage  il  ne  peut ,  il  se  de'Iecle  à  parler. 

No  m' enten  pus  qu'  un  Aleman. 

PiSTOLETA  :  Ancmais  nuUis. 
Elle  ne  m'entend  pas  plus  qu'un  Alle;nan(l. 

—  Devant  un  adjectif  il  indique  le  com- 
paratif. 

Flor  de  roser,  qu.nn  nais, 
Non  es  plus  fresca. 

Raimond  de  Miraval  :  Bel  m'  es. 


PLU 

Fleur  de  rosier,  quand  ell«>  nuit,  n'est  pas  plus 
fraîche. 

Pus  olens  ,  pus  plaz.ens  ,  rus  clara 
Flors  etz  qu'el  mon  para. 

G.  RiQUiKR  :  Aissi  con  os. 
Plus  odorante ,  plus  agreal)le  ,  plus  brillante  fleur 
vous  élesqui  au  monde  paraisse. 

—  Précédé  de  l'article,  il  indiquait  le 
superlatif. 

"Vos  es  el  rus  uoble  cavayer  crestia  que  s!;i 
alh  mon. 

Phflomena. 
Vous  êtes  le  plus  noble  cavalier  chrétien  qui  soil 
au  monde. 

Que '1  genser  es  de!  mon  e'I  puscorleza. 
BERTR.4.ND  DE  BoBN  :  Pus  li  baron. 
Vu  qu'elle  est  la  plus  gentille  du  monde  el  la  plus 
courtoise. 

Lnc.     En  son  des  tans  plus  gaîa. 

La  comtesse  de  Die  :  Fiu  joi. 
J'en  suis  dix  (fois)  autant  plus  gaie. 
On  Ti.vs  clian  ,  plus  m'  en  sove. 

FoLQUF.T  DE  MARSEILLE  :  En  chanl.in. 
Où  plus  je  chante,  plus  il  m'en  souvient. 
On  PLUS  mi  fni  langnir,  plus  la  reblan. 
PlSTOLETA  :  Ancmais  nullis. 
Où  plus  elle  me  fait  languir,  plus  je  \a  Halle. 
ANC.  FR.  Tant  plus  ils  s'advancent,   ils  oyent 
de  mienx  en  raieax  le  retentissement  de  ce 
hraif. 

Hist.  macaronif/uc,  t.  II  ,  p.  20(i 

Prov.    On  hom  plus  ant  es  paeiatz , 
Mais  pot  en  bas  chazer. 

B.  ZORGI  :  On  hom. 
Où  plus  l'homme  est  haut  p'ieve',  plus  il  peut  «'n 
bas  tomber. 

.-idv.  comp.  Doncs  ell,  ses  plus,  sedea  niimi!.:r 
qui  es.  j 

V.  et  Ferl.,  fol.  !\o.  I 

Donc  lui  ,  sans  plus,  il  doit  se  nommer  qui  il  esl. 
Aqnel  escapet  e  nok  plus.  ' 

P.  Cardinal  :  Uiia  ciculai 
Celui-là  échappa  et  non  dafantafff. 
Snbst.    Prometes  mi  vostr'  amor, 

Del  plus  no  us  prec ,  ni  no  s  cove. 
Arnaud  de  Marueil  :  Doua  genser. 
Promettez-moi  votre  amour,  du  plus  je  ne  vous 
prie  ,  ni  il  ne  convient  pas. 

AJ  PLUS  que  pot  m'  enansa. 

B.  de  VeNTADOIR  :  Tuil  srih 
Au  plus  qu'elle  peut  elle  m'avance. 

rir. 


PLU  577 

—  Plu.s  grand  nombre,  majeure  partir. 
En  aisso  truep  voinntos 
Lo  PUS  de  las  pocstatz. 

G.  RlQUIER  :  Cristias  vey. 
En  ceci  je    trouve  dispose'  le  plus  grnnfl  nnmhie 
des  puissances. 

ANC.  1-R.  Ancnns  en  oschapèrent  et  les  plus  se 
perdirent. 

COMINES  ,  t.  I,  p.  3o. 
Toutefois,  le  plus  du  temps,  ilz  campoient 
séparément. 

AiMYOT.  Trad.  de  Plutarque.  Vie  de  Pompée. 
^'""  Li  baio, 

Li  PLUS  de  conduich  e  de  do. 

Marcabrus  :  Emperaire. 
Les  barons  ,  les  plus  de  munificence  et  de  se'né- 
rositc. 

Conj.  comp.   Venc   I'  nns  vais  1'  autre  al  pu.'» 
TOST  que  pot. 

J'hilomena. 
L'un  vint  vers  l'autre  au  plus  lût  qu'il  put. 

CAT.   Plus.   ANC.     ESP.    Plus,    chus.     ANC.     PORT. 
Chus.  ANC.  IT.   Plu.   IT.  MOD.  Più. 

7..  SoBREPLus,  S.  m.,  .surplus ,  reste. 
N'  a  près  alcuna  qnantitat, 
E'I  .sonRiîPLus  Inr  a  layssat. 

V.  de  S.  Honorât. 
n  en  a  pris  aucune  quantité: ,  et  le  surplus  leur  « 
laissé. 

Tan  de  plazers  li  faria 
Qu'  el  SOBREPLUS  conqneria. 
T.  DE  G.  Faidit  et  de  Hugues  de  la  Bachelebie  : 

NUc. 
Tant  de  plaisirs  je  lui  ferais  que  le  surplus  ]i:  c.ou- 
querrais. 
IT.  Sovrappih. 

'^.  Pi.iJSOR,  adj.  pL,  plusieurs,  la  plu- 
part. 

Illi  en  colon  plusors. 

La  nobla  Leycson 
Ils  en  honorent /)/Miie;<r.ç. 

Suhst.     Mal  li  faran  tut  li  plusor 

Qu'el  veyran  jovenet,  me.schi. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  chanlar. 
Mal  lui  feront  tous  les  plusieurs  (la  plupart  He 
ceux)  qui  le  verront  jeunet  ,  chélif. 
Tenran  m'en  li  plusor 
Per  rornut  e  per  soffreu. 

B.  de  Ventadour  :  Acossellati  mi. 
M'en   tiendront    la   plupart  pour  cornu  et   pour 
endurant. 


73 


578 


PLU 


ANC.  FR,  Ndfré  furent  forment  è  lassé  h pliisor. 
Roman  de  Rou  ,  v.  iyi8. 
De  plusors  choses  que  je  vei. 
Deuxicme  trad.  du  Clinstoiement,  coiUe  3. 
ANC.  iT.  Ed  aora  in  pliisor  parte. 

Brlnetto  Latini,  Tes.,  p.  8. 
T;a  qiin\ pliisor  ilale  è  parlita. 

GUITTONE  d'AREZZO  ,   Iflt.  8. 

/,.  Plural,  s.  m.,  lat.  plural/'.?,  pluriel. 

Lo  PLURAL  couoysh  hom   eau  es  proniin- 

clat   pliiraliuen,   so   es   cant    parla  de   motas 

causas. 

Leys  d'nmnrs,  fol.  53. 
On  conuaît  le  pluriel  quand  il  est  prononce  plu- 
riclleraent,  c'est-à-tliie  quand  il  parle  de  nomlireii- 
scs  choses. 
CAT.  Bsi'.  FORT.  Pliiral.  iT.  Plurale. 

5.  Pluralitat,  s.f.,  lat.  pluralitatcw, 
pluralité. 

l'^n  lui  non  cay  pi.urat.itatz. 

Bref,  d'antor,  fol.  7. 
En  lui  n'c'clioit  fas  pluralité. 
Ani  PLURALITAT  et  singularitat. 

Gratnin.  profençnle. 
Avec  pluralité  et  singularité. 
CAT.  Pluralitat.  esp.  Pluralidad.  port.  Pliira- 
Udade.  it.  Pliiralità,  pluralitate,  plnrali- 
tade. 

6.  Pluralmen,  pluralmens,  acli'. ,  plu - 
riellemont,  au  pluriel. 

Très  noms  e  très  jiersonas  puesc  dire  pr.uRAt.- 

MENS. 

PirnnE  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Trois  noms  et   trois   personnes  je  pais   dire  au 
pluriel. 

Cant  es  pronnnciatjPLURALsiEN. 

Leys  d'amors,  fol.  fi!!. 
Quand  il  est  prononce'  plurielleinent. 
iT.  Pluralmente. 

PLUVLi,    PLOIA  ,   PLUEIA,    PLUIA,    S .  J.  , 

laf.  PLuviA,  pluie. 

Ayguas  e  pluvias 
Sobrecûupiron  fort  las  vallz  e  las  gandinas. 
A',  de  S.  Honorât. 
Eaux   cl  pluies  couvrirent  ibrt  les  vallées  el  ks 
liocagcs. 

Sofron  fara  e  set  e  ploia  e  ven. 

Bertrand  de  Bobn  :  Gent  part. 
."^oullVi'nt  fuini  cl  soi!' et  j>liiie  el  vent. 


PLU 

Fig.  Plueia  de  fuoc  ardent  e  de  solpre  padent 
sobre  las  .v.  ciutatz. 

f^.  et  Fert.,  fol.  19. 
Pluie  de   feu  ardent  et  de  soufre  puant  sur  li  , 
cinq  cités. 
Prov.       Apres  la  plueia  ,  fara  bel. 

Amanieu  des  Escas  ;  Dona  per. 
Après  la  pluie,  il  fera  beau. 
De  gran  ven,  paucu  plueia. 

Leys  d'amors,  fol.  i38. 
De  grand  vent ,  petite  pluie. 

Un  troubadour  a  dit  en    faisant  l'i-- 
loge  de  sa  dame. 

Dona,  la  genser  creatnia 
Que  anc  formes  el  mon  natura..., 
Solelhs  de  mars,  umbra  d'  estletJ , 
Roza  de  may,  pluia  d'  abrieu. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  gcnscr. 
Dame,  la  plus  belle  créature  que  formât  oncques 
au   monde  nature...,  soleil  de  mars ,  ombre   d'été, 
rose  de  mai  ,  pluie  d'avril. 

CAT.  Pliija.  ANC.  ESP.  Plin'la,  esp.  mod.  I.lin'ia. 
por.T.  CkiH'a.  IT.  Piova,  pioggia. 

2.   Ploure,  pluoure,   v.,  lat.  pluere  , 
pleuvoir,  faire  pleuvoir,  tomber. 
Ane  pus  mennt  aiga  non  plol 
Cuui  els  passon. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senlicrs. 
Oncques    plus   menu  l'eau    ne   pleut    comme  ils 
passenl. 

Fon  se  de  ploure  geqalt. 

P.  Cardinal  :  Unacieutal. 
Il  eut  cessé  de  ^/e;ii'0(r. 

Si  cuni  lo  reis  celestials 

Pluou  sus  los  bos  e  sus  los  mais. 

Bref,  d'amor,  fol.  7  1 . 
-iinsi  tomme  le  roi  céleste  /ait  pleut'oir  sur    le-, 
bons  et  sur  les  niécîianls. 

Si  PLOviA  tôt  un  an 
Tau  d' aiga  con  a  eu  la  inar. 

lloiiiiin  (le  .hiufre,  fol.   I  20. 
.S'il  pleiti-uit  tout  un  an  autant  d'eau  comme   il  \ 
en  a  dans  la  mer. 

.41  movciueu  dels  signes  e  de  las  planctas, 
PLOU  assalz,  o  plou  pauc,  o  plou  non  le. 
Lif.  de  Sjdrac,  fol.  ^2. 
Au  mouvement  des  signes  et  des  planètes  ,  il  pleut 
beaucoup  ,  ou  il  pleut  peu  ,  ou  il  ne  pleut  non   rica 
(pas  du  tout). 

Fig.  par  exL.  Al  prim  comens  del  ivern.Tili  , 
Can  pi.ovF.N  del  bosc  li  gîan  dur 
IVIvBCvnRus  :  Al  priin. 


PLU 

Au   premier  commencement   de   l'Iiiver,    quand 
tombent  du  bois  les  glands  durs. 

Co  passage  imite  le  vers  tle  Virgile, 
Ceorg.  IV  : 
Nec  de  concussa  tantnin  pi.uit  ilice  glandis. 
Delille  a  conservé  la  figure  : 
Ainsi pleiive/it  \es  glands. 
Cran  sigue  eu  vi  autan,  an  dia, 
Qne  PLOC  terra  e  sanc  verayamen. 
Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes. 
Grand  signe  j'en  vis  l'an  dernier,  un  jour,  vu  qu'il 
jiilut  terre  et  sang  vraiment. 

t.'el  que  nos  ploc  manna  per  amor. 

Lejrs  d'amorSj  fol.  33. 
Celui  qui  nom  fît  pleuvoir  manne  par  amour. 

—  Abattu,  renversé,  précipité. 
Part.  pas. 

C  aqnel  tea  esperit,  que  ta  as  receiipat, 
Sia  d'  aquels  del  cel  que  sai  foron  plogut. 

IzARN  :  Diguas  nie  lu. 
Que  ce  tien  esprit,  que  tu  as  reçu  ,  soit  de  ceux 
du  ciel  qui  ici  furent  précipités. 
CAT.   Pleurer,  esp.  Llover.  port.  Chover.  it. 
Piovere. 

3.  Ploios,  pluioxs  ,  adj.,\At..  pluciosm.v^ 
pluvieux. 
Temps  PLOIOS. 
La  calor  dissolvent  la  nivol  ploioza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 16  et  i36. 
Temps  pluvieux-. 

La  chaleur  dissolvant  la  nuée  pluvieuse. 
Aniouipne  pluioxs. 

Calendrier  en  provenral. 
Automne  pluvieux. 

CST.  PllljOS.  ESP.  PluvioSO,  UllvioSO.  PORT.    Chu- 

voso.  IT.  Fiovoso. 

/).  Pluvial,  adj.,  lat.  pluvial/.?,  pluvial. 
Ayga  PLUVIAL. 
De  PLUVIAL  irrigacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  74  "-'t  '29- 
Kau  pluviale. 
D'irrigation  pluviale. 

CAT.    ESP.   PORT.    Pluvial. 

5.  Pi.uvip:r  ,  .V.  ///.  ,   lat.    Pi,uvir///.v  avis, 
|)luvi('r. 


POlî  579 

Pluvier  viea  de  jiar  aire  del  cel. 

Nrtturiis  d'atcus  autels. 
Le  pluvier  vit  de  pur  air  du  ciel. 

IT.  Piviere. 

F'OBOL,    POBLE,  .S",   m.,   lat.   POPOL«i' , 
peuple. 

Ilori)  murtrier  ni  ranliaire 
Non  ])lal7.  tant  a  Dieu  lo  paire, 
TV!  tan  non  ania  sou  frut 
Coin  fai  del  pobol  meiiiit. 

P.  Cardinal  :  Razoses. 
Homme  meurtrier  et  voleur  ne  plaît  pas  tant   à 
Dieu  le  père ,   ni  autant   il   n'aime    pas    son   fruij. 
coninic  il  fait  (celui)  du  menu  peuple. 

Par  qne  pobles  e  Dieus 
L'anjon. 

AmaniEU  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Par  quoi  peuple  et  Dieu  l'aiment. 
Prov.   (Jai  lauza  pobles,  so  lanza  Dominas. 
Pons  de  Capdueil  :  De  lolz  cliaitius. 
.\  <[ui  le  peuple  loue,  le  Seigneur  loue  cela. 

—  Foule,  niultitude. 

On,  Cad  an,  grand  pobols  .s'ajosta. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  2. 
Où  ,  cliaque  année,  grande  multitude  se  i^e'unil. 
CAT.  Poble.  ESP.  Piteblo.  port.  Povo.  it.  Po- 
polo. 

■>..  PoBLACio,  poBLACiox,  .y. y;^  poj)ula- 
tion ,  peuplade. 
A  la  quai  poblacion  vienco  homis. 

Titre  de  1080. 
A  laquelle  peuplade  viennent  hommes. 

Pcr  las  autras  portas  venc  la  poiu.acios. 
Guillaume  Dt  Tudela. 
Par  les  autres  portes  vint  la  population. 

CAT.  Poùlaciô.  ESP.  Poblaclon.  port.  Povoacào. 
IT.  Popolazione. 

'. .  PouLAL,  odj.,  public,  manifeste. 

Vos  avctz  alcnn  ofici  poblal,  so  es  poestatz 
d'  akun  loc. 

Aquel  Lom  qne  es  jutgatz  de  poblal  crim. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  8  et  28. 
Vous  avez  aucun  ofllce  public,  c'est-à-dire  juri- 
diction d'aucun  lieu. 

Cet  homme  qui  est  condamne  pour  crime  mam- 
ffste. 

'\.  l'oiiLMv,  V.,  peupler,  s'clal)lii. 


58o 


POB 


Al  dltloc,  d' aqui  avant,  vendran  robr,\n, 
Tit.  de  1241.  DoAT,  t.  VI,  fol.  i5(). 
Audit  lieu  ,  de  là  eu  avant,  ils  viendrout  s'établir. 
lea  no  pretz  ana  carobla 
Terra  que  d'  avol  gient  se  pobla.. 

T.  DE  FOLQIJET  ET  DE  PoRCIER  :  Porcier. 
Je  ne  prise  une  caiouble  terre  qui  de  me'chaiitc 
gent  se  peuple. 

Part.  pas.   Gent...  de  la  qnal...  Europa...  fo 

POBLADA. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  171. 
Gent...  de  laquelle...  l'Europe...  fut  peuplée. 
CAT.  ESP.  Poblar.  port.  Povoar,  it.  Popolare. 

5.  PoBLADAMENT,  adv . ,  publiquement. 
Aqaesta.s  doas  caasas  non  deu  hom  despitar 

l'OnLADAMEHT. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  i . 
Ces  deux  choses  on  ne  doit  pas  de'daigner  publi- 
(juement. 

6.  Public,  adj.,  lat.  publicuj,  public, 
vulgaire. 

Avetz  autra  poestat  roBr.icA. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  8. 
Vous  avez  autre  autorite' put/iiyiie. 

Substantiv.  Lo  publics  dea,  jorn  e  ser, 
Lauzar  Diea. 

G.  RiQulER  :  Hancmays  per. 
Le  public  doit ,  jour  et  soir,  louer  Dieu. 
Also  fan  los  peccadors  publics. 

Abr.  de  l'A,  et  du  N.-T.,  fol.  43. 
Ceci  font  les  péclieurs  vulgaires. 
Adv.  comp.  Orar  en  secret , 

Non  KN  PUBLIC. 

Brev.  d'amor,  fol.  97. 
Prier  en  secret ,  non  en  public. 

ANC.  CAT.  Publie,  CAT,  MOD.  PtlbUc.  ESP.  PORT. 

Publico.  IT.  Piiblico,  piibblico. 

7.  PuBLicAL,  adj.,  public. 
Se  fai  per  pcblical  persona. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  i3. 
Se  fait  par  publique  personne. 

8.  Publico,  s.  m.,  trésor  public,  fisc. 
Deu  hom  vendre  la  causa  d'aquel  onie  que 

non  paga  lo  tribut   del   publico  e   lo  ces  del 

rUBLICO. 

Tiiid.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  l^o. 
On  doit  vendre  l.i  chose  de  rct  homme  rpii  ne  paie 
{las  II-  trilnit  ihx  fi<:c  Pt  )(•  rpns  d^^^vr. 


POB 

9.  PuBLicAN,  A.  ///.,  publicain,  hérétique. 

Tenon  per  publican 
Selh  qni  s  defeu. 

P.  Cardinal  :  Un  décret. 
Tiennent  pour  publicain  celui  qui  se  défend. 
.   Eu  V  essemple  del  pcblica  e  del  pharisen. 
Trad.  de  Bédé,  fol.  i(>. 
En  l'exemple  du  publicain  et  du  pharisien. 
CAT.  Pitblicà.  ESP.  PORT.   PubUcano.  it.  Pub- 
blicano. 

10.  Publication,  s.  f,,  lat.  publicatco- 
Ne/rt,  publicatiou ,  confiscation. 

Si  denan  la  publication. 

Statut  de  Mnntpelliir ,  de  1204. 
Si  devant  la  publication. 
CAT.  Piiblicacio.   esp.  Ptiblicacion.    port.  Pu- 
blicacào.  iT.  Publicazione,  pubblicazione. 

11.  Pobligar,  publiar,  V.,  lat.   publi- 
CARe,  publier,  promulguer,  divulguer. 

No  volias  pobliar  los  secrez  de  t'abstinencia. 
Trad.  de  Bédé,  fol.  40. 
Ne  veuilles  publier  les  secrets  de  ton  abstinence. 
Non  lo  deu  ges  secret  tener, 
Ans  lo  deu  voler  publicar. 

Brev.  d'amor,  fol.  1^7. 
Ne  le  doit  point  tenir  secret ,  au  contraire  il  doit 
vouloir  le  publier. 

Part.  pas.  Lo  testamen  deu  esser  publicat  en 
aqnesta  gnisa. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  62. 
Le  testament  doit  être  publié  en  cette  façon. 
Es  per  tôt  lo  mon  poblicada. 

Philomena. 
Elle  est  par  tout  le  monde  publiée. 

—  Confisqué. 

Sian  penat,  e  lur  ben  sian  i'cblicat. 

Coût,  d'Alais.  Arch.  du  Roy.,  K,  704. 
Qu'ils  soient  punis  ,  et  que  leurs  biens  soient  con- 
fisqués. 
CAT.  ESP.  PORT.  Publicar.  it.  Pubblicare. 

12.  Publicamen  ,  adv,,  publiquement. 

PuBLiCAMEN  prezicar. 

Brei',  d'amor,  fol.  iJ9 
Prêcher  publiquement. 

CAT.   Publicament.  est.    port.   Publicamen  te. 

IT.  Publicamente,  pubblicamente. 

13.  POPULAK,   S.  /«.,   lat.   I'OPULAR/i\,  po 

piitaiic.  p«.uplo,  i,'(tit  (hi  peuple. 


POB 

De  la  part  dels  nobles...  c  del  popular. 
Per  couiposicio  fâcha  entre  uobles  e  l'Oru- 

I.ARS. 

For  de  MonUuc.  Onl.  des  R.  de  Fr.,  l463, 
t.  XVI ,  \>.  125  et  i33. 
De  la  part  des  iiohles...  et  du  populaire. 
l'ar   composition   f.iilo  entre   nobles  et  gens    du 
peuple. 
<:at.  E.sr.  roKT.  Popular.  it.  Popolare. 

i/j.  PopoLOs,   fidj.,   lat.  VOPVJ.OSUS,  po- 
puleux. 

La  terra  eu  bou  estât...  et  populosa,  o  po- 
blada. 

Priv.  conc.  par  les  Rois  d'Angleterre,  p.  iJ. 
La  terre  en  bon  état...  et  populeuse,  ou  peuplée. 
Major,  plus  poderoza  et  populoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  171. 
Plus  grande,  plus  puissante  et  populeuse. 

CA.T.  Populos.  t.SV.VOl\.T.  PopuloSO.  IT.  PopoloSO. 

10.    Apobl.xment,  .V.  /«.  ^   colonisation, 

établissement. 
Piiois  venc  en  Engleterra,  per  far  apoblamentz. 
Pierre  de  Cobbiac  :  Kl  nom  de. 
Puis  vint  en  Angleterre,  pour  hire  établissements. 

16.  Apoholak,  1».  ,   peupler,  coloniser, 
établir,  fonder. 

Fes  APOBOLAR  .III.  cintalz  en  Ëspanba. 

Trames    .11.  cavaliers  que   APonoLEssAN  .1. 
gran  clutat. 

I/ist.  de  la  Bible  en  proi".,  fol.  ^7. 

Fit  établir  trois  cités  en  Espagne. 

Envoya  deux  chevaliers  qui/bn<irt5ient  une  grande 
cité. 

Los   quais  premieranientz  apodoleron    les 
dichz  montz. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric  j  p.  14. 

Lesquels  premièrement  peuplèrent  lesdites  mon- 
tagnes. 

17.  Df.popular,  x>.,  lat.  depopi  i.arc,  dé- 
peupler, dévaster. 

Si  alcus  DEPoruLARiA  camps,  vinhas  o  blat 
davant  maturilat. 

Farde  Monlcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  l'\ti3, 

t.  XVI,  p.  i33. 
.Si  aucun  dévasterait  champs  ,  vignes  ou  blé  avant 
maturité. 
J'are.  pas.  Que  lo  pay.s  de  Lengadoch  sia  fort 

«EPOPULAT. 

J'tt.  de  I-'p4'   li'st.  de  Lanfinedci  ,  t.  IV,  pr.  , 

col.  ^21. 


POD 


58i 


(,)uo  le  pays  de  Languedoc  soit  fort  dépeuplé. 
*;at.  esp.  Despoblar.  port.  Despovoar.  it.  Di- 
popolare. 

18.  Depopulaire,  .V.  m.,  dévastateur. 

Depopulaires  de  cams  sia  punitz. 

Tu.  du  xni'=  siècle.  Doat,  t.  CXVIII,  fol.  ^3. 

i)\ic  le  dévastateur  de  champs  soit  puni. 
ESP.  Depopulador.  it.  Dispopolatore. 

PODAGRA,  .V. /.,  lat.  pouagua  ,  i)oda- 
gre,  goutte. 
PoDAGRA  ,  es  gota  de  pes. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  96. 
Podagre,  c'est  goutte  de  pieds. 

Si  vostr'auzel  podagra  pren. 

Deudes  DE  Pkades  ,  ^«3.  cass. 
.Si  votre  oiseau  prend  la  goutte. 

Podagra  don  ja  non  garis. 

GlRAiJD  DE  BORNEIL  :  Ops  m'  agra. 
Goutte  dont  jamais  il  ne  guérit. 

ANG.  CAT.    Podagra.  cat.  mod-.   Poagra.   esp. 
port.  it.  Podagra. 

2.  P0DACRIC,  adj.,  podagre,  goutteux. 
Les  castrats  no  so  podagrix. 

Ni   son   PODAGRICAS. 

Elue,  de  lus  propr.,  fui.  ijfi. 
Les  castrats  ne  sont  pas  goutteux. 
Ni  (ne)  sont  goutteuses. 

PODAR,  2>.,  lat.  puTARf,  tailler  la  vi- 
gne, les  arbres. 
Es  temps  de  podar  aybres  et  vinha.s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  129. 
Est  temps  de  tailler  arbres  et  vignes. 
HoHi  adoucx  poda  las  vitz 
Et  autres  albres. 

Brev.  d'amor,  fol.  46. 
Alors  on  taille  les  vignes  et  autres  arbres. 

Part.  pas.  Podatz  et  de  superlluitalz  purgat/.. 
Vitz  PODADAS  en  temps  degut. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  217  cl  225. 
Taillés  et  de  superduités  purgés. 
Vignes  taillées  en  temps  dii. 
A.NC.  FR.  Laquelle  vigne  j'ai  podée,  fossé  e  ,  vi- 
nce  et  gouvernée. 
Lett.  de  réin.  de  l4t>9-  Caiipentieii,  t.  111,  col.  32(v 
(A  r.  Ksp.  PORT.  Podar.  it.  Potare. 

<  y .   PoDAiMnv,  V.   ///.,    lat.    PiiT\Tni;  ,   vi- 
gneron, tailleur  de  vignes. 


5^7 


POD 


Boviers  e  fotiadors. 
PoDADOR  ,  ortolas. 

G.  RlQUlER  :  Pus  Dieu. 
Bouviers  et  terrassiers,  o/ignerons,  jardiuiers. 
A  nianieira  de  podador 
Podadoira  portan. 

7}rei'.  d'nmor,  fol.  /j(j. 
A  manière  de  l'is^neron  serpe  portant. 
<:at.  ESP.  roRT.  Podador.  n.  Potatore. 

').  Podadoira,  s.f.,  du  lat.  vvt\iov,ius, 
serpe  ,  serpette. 

A  manicira  de  podador 
Podadoira  porfan. 

JBrei'.  d'amnr,  fol.  l^Q. 
A  manière  de  vigneron  ier^e  portant. 
CAT.  Podadora.   est.    Podadera.  port.  Podn- 
deira. 

PODER  ,  s.  m.  ,  pouvoir  ,    puissance  , 
autorité,  jtiridiction. 

Qnora  us  tenrai  en  mon  poder.** 

La  comtesse  de  DrE  :  Estât  ai. 
Quand  vous  ticndrai-je  en  mon  pouvoir? 
Vol  en  Gascoign' iiitrar 
Ab  tal  PODER  de  genz 
Que  rnnrs  ni  baslimen?. 
Non  o  puesca  suffrir. 

B.  C\l-VO  :  Moût  a  que. 
11  veut  eu  Gascogne  entrer  avec  \e\\e  puissance  àe 
gens  que  mur  ni  bâtiment  ne  puisse  supporter  cela. 
Lac.  len  non  ai  ges  poder 

Qne  m  puesca  d'  amor  défendre. 

B.  DE  Ventadour  :  Amors  e  que. 
Jo  n'ai  point  pouvoir  que  je  puisse  me  défendre 
d'amour. 

Denant  aquel  jntge  deu  esser  faitz  lo  plaitz 
en  oui  poder  es  la  tenesos. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  i5. 

Devant  ce  juge  doit  être  fait  le  plaid  sous  Vauto- 
rité  duquel  est  la  proprie'te'. 

Qui  lisien  a  tut  lor  poder. 

y.  de  S.  Honorât. 
Qui  riaient  de  tout  leur  pouvoir. 

S'  en  re  faill,  fatz  o  per  non  poder. 
Eambal'd  de  Vaqtjeiras  :  Savis. 
Si  je  faux  en  rien ,  je  le  fais  par  non  pouvoir. 
Prép.  coinp.  Lieis  cui  ador, 

Qu'  es  aurs  en  poder  d'estaing. 

Perdigon  :  Be  m  dizon. 
C(-llc  que  j'adore ,   qui   est  or   en   comparaison 
H'rlain. 


POD 

Ad\'.  comp. 

Enaus  sou  rie  pretz,  quascun  dia  , 
De  mon  poder. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  El  mon  non. 
J'exalte  son  Lrillant  me'rite,  chaque  jour,  démon 
pouvoir. 

■> .  Poder,  v.,   pouvoir,   avoir  la  puis- 
sance ,  la  force. 

Non  ruEsc  mal  d!r  de  lieis,  (juar  no  i  e.s  ges. 

B.  DE  Ventadour  :  Be  m' an. 
.le  ne  puis  dire  mal  d'elle  ,  car  il  n'y  est  point. 
Partirai  m'  en  ieu.^  Non,  qu' ieu  non  poiria. 

Aimeri  de  Sarlat  :  Fis  e  leials. 
M'en  sëparerai-je!'  ISoa  ,  vu  que  je  ne  pourrais  pas. 

ANC.   FR.  Respundi  Saiil  :  Ne  te  poz  pas  à  lui 
cnpier. 

.■/ne.  trad.  des  Livres  des  RoiSj  fol.  22. 
CAT.  tsp.  PORT.  Poder.  iT.  Parère. 

3.   PoDEROs,    ar/j.,    [)uissant,    maître, 
possesseur,  efficace,  libre. 
A  lu  destra  de  Dieu,  lo  payre  tolz  poderos. 

r.  et  rert.,io\.6. 
A  la  droite  de  Dieu  ,  le  père  ionl-pitissani. 

Siei  fag  plus  poderos  de  poder 
Qu'  els  autres  fagz  fazian  desvaier. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Era  par  lien. 
Ses  faits  plus  efficaces  de  pouvoir  qui  les  autres 
faits  faisaient  diminuer  de  prix. 
Poderos  de  son  corps  e  de  pes  e  de  inans. 
l^.  de  S.  Honorai. 
Libre  de  son  corps  et  de  pieds  et  de  mains. 
Del  fugir  no  sui  ges  poderos. 

Lk  moine  de  Montaudon  :  .'Vissi  cum. 
Du  fuir  je  ne  suis  point  maître. 
Poderos  1'  en  fare. 

Titre  de  1067. 
Possesseur  l'en  ferai. 
CAT.  Poderos.  Esv.  port.  it.  Poderoso. 

'i.  PoDERATGE,  .<!.  Ht.,  puissaucc,  pouvoir. 
Trop  demostra  ves  mi  son  poderatge. 
Pierre  d'Auvergne  :  D'  un  Lon  vers. 
Trop  de'montre  envers  moi  sa  puissance. 
Doncs  pos  avetz  en  mi  plan  poderatge  , 
Amor,  merce  ! 

Le  moine  de  Foissan  :  Be  m'a. 
Donc  puisque  vous  avez  sur  moi  plein  pouvoir^ 
Amour,  merci  ! 

>.  PoDEROzAMENs,  tich'. ,  puissamnic^nt . 
viiioureusement. 


POD 

Los  homes  poderos  poDEROzAMtss  suffrii-;.ii 
iQr.s  turniens. 

y.  et  Vert.,  fol.  9» 

Les  hommes  puissants  ;7Ho.sam/H«/it.souirriroiit 
leurs   tourments. 

CAT.  Poderosanient.   est.  tort.  it.  Poderosa- 
mente. 

f).  POTESTAT  ,   PODKSTAT,    l'O/ESTAT  ,  POl-^- 
TAT,    POSTAT  ,     S .    f.  ,    hit.    POTESTATfW  , 

puissance,  autorité,  juridiction. 
En  lor  PODESTAT  lo  tornaran. 

l'itre  de  102;'). 
F.n  leur  puissance  le^replaccroiit. 
FiU.T  's  al  rci  qui  a  gran  poestat. 

Poème  sur  Boice. 
Fille  elle  est  au  roi  qui  a  grand  pouvoir. 

Si  recobrar  lo  pot  en  la  sua  potestat. 
lu.  de  lOjg.  Ilisl.  de  Languedoc,   t.  II ,  pr.  , 
l'ol.  2JO. 
Si  recouvrer  il  le  peut  en  sa  puissance. 

—  Podestat,  potentat,  gouverneur,  ma- 
gistrat souverain. 

Les  Romains  ont  eîu ployé  potestas 
dans  ce  sens. 

Aa  Fidenataiu  Gabiornm  que  (me  poteslas  / 
Et  (le  niensura  jus  dicere.^ 

Jl'VKNAI.  ,    .V(i/.    10. 

IMites  praesLire  domiuos  polestatesiim:  ex.0- 
raLiles. 

Pi.iyE,lil..  XXIX.  cap.  .'1. 
Sed  jnssit  potestas  officialein   snutii  magna 
severitcdine  coerceri. 

Api  i.>E. 

Comtes  e  reys,  ducs  et  eniperadois 
E  rnauli  baro  e  manta  i'oesïat 
"Vey  gnerreyar. 

FOLQUET  DE  RoMA.vs  :  Quati  lo. 
Comtes  et  rois,  ducs  et  empereurs  et  maints  jia- 
rons  et  mainte  puissance  je  vois  guerroyer. 
Elegron  poestatz 
Per  que  entr'els  fos  patz. 

Arnaud  de  Mahueil  ;  Bazos  es. 
Us  élixTeni gouverneurs  pour qu'cutr'cux  fut  paix. 

—  Autorité  des  magistrats ,  justice. 
.Vircssi  lo  liberiz  non  pot  clarnar  son   j)a- 

tron  en  plaii  ses  mandamcnt  de  la  poestai'. 
Trad.  du  Code  de  .litstinien,  fol.  3. 
Pareillement   l'all'rancbi  ne  peut  appeler  son  ]i.i- 
tron  en  cause  sans  l'autorisation  de  la/nslice. 


POD 


:)83 


ANC.  FR.  Rei  nus  duue  ki  sur  nus  mt  poested . 
j4nc.  trad.  des  Livres  des  Rois ,  fol.  f). 
"\'os  don  de  chanter  poestc. 

Roman  du  Renart ,  t.  I ,  p.   I2!i. 
Sans  supériorité  et  \i'^^iùn\c potesté. 

Mo.VSTREI.KT,  t.  I  ,  fol.  5f). 

CAT.  Potestat.  ESP.  Potestad.  port.  Potesta^lc. 
IT.  Potestà  ,  potestate,  potestada  ,  podestà, 
podestate,  podestadc. 

7.  POESTADOS,  adj'.,  puissant. 

No  seran  per  cis  aselielilz 
Ni  visitatz  ni  acalhitz, 
Si  non  eron  poestados. 

P.  Cardinal  :  C.m\  vc\  . 
Ne  seront   par  eux  ensevelis  ni  visites  ni  acruei! - 
lis,  s'ils  n'étaient  puissants. 

8.  PoESTADiT,  nclj.,  puissant,  alTernii. 
Ane  non  fui  .1.  jorn  .senher  poestaditz. 

GvillaujME  de  Tudei.a. 
Onc(|ucs  je  ne  fus  un  jour  seigneur  affermi. 
Aric.  i-R.  'l'ant  cum  il  fu  si  poescis, 
Edelsi  fu  bien  sis  amis. 
Ki  donc  ert  re'ia  poistifs. 
G.  Gaimau  ,  Poème  d'IIaveloc ,  v.  ^^  et  5l  r . 

g.  PoTESTATiu,   aclj.,  potestalif,  facul- 
tatif. 
Autra  condicio  es  que  hom  apela  potfsta- 

TIVA. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  62. 
Autre  condition  est  qu'on  appelle _/<icu//n<i(^t?. 

10.  PoYssANS,  adj. ,  puissant. 

Sitôt  s'  es  sobeirans  reys  poy.ssaws. 

P.  Cardinal  :  Us  sirveules. 

Quoiqu'il  soit  suprême  roi  puissant. 

11.  PoscHABLE  ,  adj.,  possiljle. 
Totas  caasas...  roscuABLAsal  crezent. 

Tnad.dc  Bide,  fol.  G;. 
Toutes  choses...  possibles  au  croyant. 

12.  Apoestat,  apposestat,  .V.  ///.,  poten- 
tat, souverain,  dominateur. 

Mans  reys  e  raans  apoestatz 
A  mes  en  heretgia. 
Conquist  ay  terras  e  regnatz, 
Mantz  ducz  e  maniz  apposestat/. 
y.  de  S.  Honorât. 
Maints  rois  et  maints  potentats  il   a   mis  en   lic- 
rc'sie. 

J'ai  conquis  terres  et  roy.iunie.:  ,   maints  «hits  et 
maints  soiivefains. 


584  POÏ^ 

!  3.  Apodkrar  ,  V.,  surpasser,  subjuguer,  1 
soumettre. 

Tôt  atressi  com  la  clardatz  del  dia 
Apodera  totas  aatras  clardatz, 
Apodera  ,  domna,  vostra  bentatz. 
Al  mea  semblan  ,  totas  cellas  del  mon. 
G.  Faidit  :  Tôt  atressi. 
Tout  pareillement  comme  la  clarté  du  jour  sur- 
passe  toutes   autres  clarfe's ,    dame  ,   votre    beauté' 
surpasse,  au  mien  avis  ,  toutes  celles  du  monde. 
Amors  apodera  o  vens 
Paiibres  e  inanens. 

AiMAR  DE  RocAFicHA  :  Si  amors. 
Amour  soumet  et  subjugue  pauvres  et  riches. 
Part.  pas.         "Vol  ade.s  tener  nunitz 
Sos  vezis  ni  apodekatz. 
Raimbaud  de  Vaqueira.s  :  Ja  boni  près. 
Veut  incessamment  tenir  ses    voisins  bonnis  et 
subjugués. 
CAT.  ANC.  ESP.  PORT,  Apodemr . 

14.  Apoderamen ,  s.  m.,  autorité,  ptiis- 
sance,  pouvoir. 

Los  apoderamens 
C  a  vlan  ]i  diable. 

Pierre  de  Cobbiac  :  El  nom  de. 
Les  poMfoir*  qu'avaient  les  diables. 
ESP.  Apoderamiento . 

i5.  Apoderir,  V.,  maîtriser,  dompter. 
Ab  ardimen  apoderisc  1'  esglai. 

FOLQUET  DE  MARSEILLE  :  S' al   COl. 

Avec  hardiesse  je  dompte  l'effroi. 

16.  Apoderamen,  adc. ,  puissamment, 
en  maître  ,  vigoureusement ,  impé- 
tueusement. 

Ab  vassal  bon  de  conqueritnen 
"Vegna  cascus  apoderamen. 
Bertrand  d'Allamanon  III  :  D'un  sirventes. 
Qu'avec  vassal  bon  pour  conquête  vienne  chacun 
impétueusement . 
ESP.  Apoderadamente . 

17.  Df.spoder,  s.  m.,  impui.ssance  ,  tié- 
uuement,  infirmité. 

Quant  ac  estât  loue  temps  en  aquel  despodek. 
"Villiesa  e  despoders  la  reudon  enviosa, 

t^.  de  S .  Honorât. 

Quand  il  cul  e'tc  long-lemps  dans  ce  dénuement. 

Vieillesse  et  infirmité  lu  rendent  envieuse. 


POD 

18.  Despouerat,  aclj.,  sans  force,  in- 
firme. 

Avia  long  temps  estât  despoderatz  el  lieg. 

f^.  de  S.  Honorât. 
11  avait  longtemps  été'  injirme  au  lit. 
CAT.  Despoderat.  anc.  esp.  Despoderado. 

19.  Dezapoderar,  -y.,  affaiblir,  atténuer, 
rendre  impuissant ,  infirme  ,  malheu- 
reux. 

Qne  se  dezapodera  totz,  e  ven  en  felloneza 
de  eor. 

F.  et  Vert.,  fol.  i3. 
Qui  s' atténue  tout ,  et  vient  en  félonie  de  creur 
Part.  pas.  Destrnitz  es  bom  desapoderatz. 
P.  Cardinal  :  Ges  ieu  no 
Est  détruit  homme  rendu  impuissant. 
Subst.    Per  so  conosc  qn'  es  dan  e  deshonors 
Qai  non  acora 'Is  dezapoderatz. 

PoNS  DE  Capdueil  :  Aissi  cum  selli . 
Par  cela  je  connais  que  c'est  dommage  et  désiion- 
neur  qui  n'encourage  pas  les  malheureux. 
Vai  dir  al  desapoderat. 

Brei>.  d'amor,  fol.  i55. 
Va  dire  à  V  infirme. 
CAT.  ESP.  port.  Desapoderar. 

20.  Despostadit,  despoestedit  ,  adj., 

dépossédé,  privé. 

Vins  n'  er  despostadit. 

G.  R1QUIER  :  Qui  m  disses. 
Vivant  il  en  sera  privé. 
Del  castel  de  Belcaire  m' an  despoestedit. 
Guillaume  de  Tudela. 
Du  château  de  Beaucaire  ils  m'ont  dépossédé. 

21.  Empoestamen,  .V.  m.,  autorité,  puis- 
sance, pouvoir. 

Havia  lo  diables  grnns  kmpoestamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  <\c. 
Le  diable  avait  grands  pouvoirs. 

7.2.  SoBRAPODERAR, -2'. ,  surmouter,  sub- 
juguer. 

Ans  qn'  el  desiriers  m'  anssia 
Que  lit  sobrapodera  e  m  vens. 
Beretjger  de  Palasol  :  Dona  s'  ieu. 
!         Avant  que  me  tue  le  désir  qui  me  surmonte  et 
j     me  subjugue. 

I  23.    POTENCIA,  .f.f.,  lat.  POTENTIA,   puis^ 

j      sance,  faculté  ,  propriété,  force. 


POD 

Las  virtutî  o  totencias  sensitivas- 

Elue,  de  Lis  propr.,  toi.  7b. 
Les  propric'lës  oa /acuités  sensilivcs. 
cAT.  ESP.  roaT.  Potencia.  it.  Potenzia. 

r!\.  PoTENciAi. ,  odj.,  potentiel,  virtiul. 
De  lors  viitnlz  roTtNciAi.s. 
Per  sa  i-otencial  et  actual  freior. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l3  vl  iSy. 
De  leurs  propriétés  virtuelles. 
Par  sa  potentielle  et  actuelle  froideur. 
t.KT.  EST.  Potencial.  ix.  Potenziale. 

'^f).   PoTF.NciALMENT,   adi' . ,  potonticllo- 
nient,  virtuellement. 
Materia...  si  es  de  fayt  ab  la  una  forma  ,  ''s 
roTENCiAi.MENT  ab  sa  contraria. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \io. 
Matière...  si  elle  est  de  fait  avec  l'une  forme ,  elle 
est  'Virtuellement  avec  sa  contraire. 

CAT.  Potencialinent.  esp.  Potencialmente.  it. 
Poienziabnente. 

7.6.    InPOTENS,    (l((/.,    I<'^t.    IMPOTENS,    ioi- 

potetit,  impui.ssant. 

Degasta  la  bomor  na tarai  de  la.s  ina.s,  et  las 
ret...  iKi'OTENs  ad  obrar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  gS. 

Détruit   l'humeur    naturelle   des   mains  ,    et    lis 
rend...  impuissantes  à  travailler. 
CAT.  Impotent,  esp.  port.  it.  Impotente. 

27.  Inpotesci.\,  s./.,  lat.  impotente, 
impuissance. 

Doue  no  es  inpotekcia...,  mas  inpossibilii;ii. 
Inpotencia  de  volar. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  5  et  ll^3. 
Donc  ce  n'est  pas  impuissance...,  mais  inipossi- 
Ijilité. 

Impuissance  de  voler. 
Cat.  esp.  port.  Impotencia.  it.  Impotenzia. 

28.  POSSIBILITAT,    S.  f.,  lat.   POSSIBII,IT\- 

Tenif  possibilité. 

Sapportar  los  carx  de  la  qnerra...  juxta  Lu- 

rOSblBII.ITAT. 

Tit.  de  i'.\2.\.  Hift.  de  Languedoc ,  t.  IV,  pr.  , 
col.  ^21. 
Supporter  les  charges  de  la  guerre...   selon   leur 
possibilité. 

La  rossiBtLiTAT  del  liaiuent  del  bras. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  .'iz. 
I.a  possihililé  de  la  ligature  du  liras. 

III. 


POD  58.5 

CAT.  Possibilitat.  ksp.  Posibilidad.  port.  Pos- 
sibilidade.  it.  Possibilità,  possibilitate,  pos- 
sibilitade. 

iç).  Possible,  ndj.,  lat.  l'ossinn.F///,  pos- 
sible. 
Segon  que  a  tu  es  miels  posidi.e. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  ij. 
Selon  qu'à  toi  il  est  mieux  possible. 
Causa  degada  e  possihi.a. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  77. 
Chose  due  et  possible. 

c.vT.  Possible,  esp.  Posihle.  port.  Possivel.  it. 
Possibile . 

3o.   ImPOSSIBILIT.\T,  INPOSSIBILITAT,  S.f., 

lat.  niPOSsiBiLiTATcw,  impossibilité. 
El  s'  escusa  per  raso  de  impossirilitat. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  169. 
Il  s'excuse  par  raison  d'impossibilité. 
Aytals  operacios  inporto  iNPossinii.iTAT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  f). 
Pareilles  ope'rations  emportent  impossibilité. 
CAT.  Impossibilitat.  esp.  Imposlbilidad.    port. 
Impossibilidade.  it.  Impossibilità.   impossi- 
bilitate,  impossibilitade . 

3i.    Impossible,   inpossible,  adj.,   lat, 
iMPOSsiBiLEW,  impossible. 
No  lor  séria  pas  impossidi.e  de  deinorar  en 
pafz. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  72. 
Ne  leur  serait  pos  impossible àc  AernexiTer  en  paix. 
Âlnunas  meraviibas,  las  quais  semblaa  na- 
turalmens  inpossiblas. 

Letl.  de  preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  17. 
•    Aucunes  merveilles,  lesquelles  semblent  naturel- 
lement impossibles. 

CAT.  Impossible,  esp.  Imposible.  pokt.  Impos- 
sivel.  iT.  Impossibile.' 

'3a.  Omnipotent,  adj.^  lat.  omnipoten- 
•vrm,  omnipotent,  tout-puissant. 
Zo  *s  la  JQSticia  al  lei  omnii'otent. 
Poème  sur  Boice. 
C'est  la  justice  du  roi  tout-puissant. 

Kl  nom  de  Dieu  qu'  es  paire  omnipotens. 
G.  Ajcklier  de  Toui.ovse  :  El  nom  de. 
Au  nom  de  Dieu  qui  est  père  tout-puissant. 
Subst.  I.aisan  Deu  lo  grant  omnipotent. 
Pocme  sur  Boice. 
lU  Lussent  Dieu  le  grjml  tout-puissant. 

74 


586 


POG 


So  que  r  Omnu>otentz  a  volgot  oïdenar. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ce  que  lo  Tout-Puissant  3i  voulu  ordoniier. 
ANC.  FR.  Prier  à  Dieu  omnipotent. 

Mabie  de  France,  l.  II,  p.  SgS. 
Luy  sacrifloient  coinnie  à  leur  Dieu  omni- 
potent. 

Kabelais,  liv.  IV,  cil.  58. 

Quant  îa  puissance  omnipotente 
('réa  les  cieulx  comme  parfaict. 

J.  Marot,  t.  V,p.  .^06. 
CAT.  Omnipotent,  esp.  port.  Omnipotente.  it_ 
Omiipotentc. 

33.    Omnipotencia,  .V. /. ,  lat.   omnipo- 
TENTiA  ,    omnipotence  ,     toutc-^mis- 
sance. 
La  oMNiPOTENCiA  de  Dieus. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  5. 
\J omnipotence  de  Dieu. 
cAï.    E.sp.   PORT.    Omnipoiencia.    it.    Onnipo- 
tenza. 

POETA  ,  s.  m.,  lat.  poeta  ,  ])oëtc. 

Las  flcxios  dels  poetas. 

Elue,  de  las  propr. ^  fol.   i  i/J. 
Les  fictions  des  poètes. 
Fortunat,  poeta  ,  noble  hom. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  72. 
Foilunat  ,  poêle  ,  noble  homme. 

CAT.   ÉSP.  PORT.    IT.   PoCta. 

POGES  ,    poGUEs,  S.    m.,    pougcoisc, 
monnaie  du  Puy. 

Ad  .IV.  potigeisses  minoiis  legis,  sicut  deLet 
lier!  moueta. 

Tit.  de  1253.  Hist.  de  Languedoc,  t.  111,  pv., 

col.  492. 
Ditz  hom  que ,  per  dos  poges, 
Sai  S!  logua  e  lai  si  ven. 

P.  d'Auvergne  :  Chantarai. 
On  dit  (jue  ,  pour  deux  pougeoises  ,  ici  il  se  loue 
et  là  se  vend. 
Ncg.  e.xpl.  No  us  er  prezat  un  pogues. 

Marcabrl's  :  Ans  ([uc. 
Ne  vous  sera  prisé  une  pougeoise. 

2.  PocEZA,  S./.,  pougeoise. 

Totz  hoiu  que  passa  aquest  niandamen,  es 
tengutz  a  restitntio  entro  a  .1.  pogeza. 


POI 

Pagar  entio  a  la  derieyra  puceza.  j, 

F.  et  Vert.,  fol.  3  et  53.  I 

Tout  homme  qui  passe  ce  commandement  est  tenu         ' 
à  restitution  jusqu'à  une  pougeoise. 

Paver  jusqu'à  la  dernière  pougeoise. 
ANC.  FR.  Seront  li  dis  deniers  à  3  deniers /JOi- 
geoise. 
Chnrtede  1282.  Uu  Canoë,  t.  Y,  col.  6i'(. 

POIRIR  ,     poYRiR,    î'. ,    lai.    PUrR6'R<?  ,       j 
pourrir.  ' 

Recemblan  lo  nialvat  que  vol  niays  poyrik 
en  la  carcer  pudenta  que  aver  lo  trebalh  di- 
montar  l'escalier,  per  issir  de  la  carcer. 

F.  et  Vert.,  fol.  12. 
Ils  ressemblent  au  méchant  qui  veut    davantage 
pourrir  dans  la  prison  puante  que  d'avoir  la  peine 
lie  monter  l'escalier,  pour  sortir  de  la  prison. 

Part.  pas.  Sembla  frug  que  par  bells  e  sas  de- 
foras,  e  dins  es  poïkitz. 
.1.  poma  POYRIDA  entre  las  sanas  corrotnp 

las  autras. 

V.  et  Vert.,  fol.  94  et  85. 
Il  ressemble  à  fruit  qui  paraît  beau  et  sain  dehors, 
et  dedans  est  pourri. 

Une  pomme  pourrie  entre  les    saines    corrompt 
les  autres. 
Fig.     Aisi  avols  hom  ben  vestitz 

F.s  bels  defors ,  e  dins,  poiritz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  3o. 
Ainsi  méchant  homme  bien  vêtu  est  beau  dehors, 
et  dedans  ,  pourri. 
CAT.   ESP.  Podrir,  pndrir.  it.   Piitridire. 

a.   PoYRE ,   S.  m.,   lat.  pu^aorew  ,    pns, 
humeur  purulente,  virus. 
Quan  es  corrompat,  de  leu  se  transmud.t 
en  roYRE  venenos. 

Aquels  qui  escupo  sanc  et  poyre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  29  et  52. 
Quand  il  est  corrompu  ,  facilement  il  se  change  en 
jius  vénéneux. 

Ceux,  qui  crachent  sang  et  pus. 

3.     POIRIDURA,      PUIRIDUUA  ,     PURIDVKA  , 

S.  f.,  pourriture. 

Si  vostr'auzel  a  poiridura. 

Deudes  de  Prades,  .^u:.  cass. 
Si  votre  oiseau  a  pourriture. 
A  la  pciridura  de  la  charn  a  at  fers  e  coi- 
t  n  ra . 

Trad.  de  Bhde  ,  fol.  5(). 
Pour  la  pourriture  de  la  chair,   il  est  besoin  d. 
1er  et  de  hriîlure. 


POI 

Fig.  ïerga  l;ts  mjiuuuras  île  l;is  iiialas  obias. 
Tnid.de  tiède  ,  fol.  29. 
Nettoie  les  pourritures  lU-s  mauvaises  œuvres. 
»:at.    PodriJura,  pudridura. 

/i.  PoiuiuiER  ,  S.  m.,  pourrirure,  saleté. 
Be  sera  bos  lo  iiietgcs,  e  ricx  lo  despcssiers  , 
Si  sap  douar  metziua  que  u'iesca'l  roiRinitRs. 
JzAKN  :  Diguas  me  lu. 
Bien  sera  bon  le  mcilecin,  et  riche  le  droguiste,  s'il 
sait  donner  une  médecine  pour  qu'en  sorte  la  pour- 
riture. 

Pel  roiRiDiER  d'aquestas  bestias,  tôt  l'acr 
ne  f'o  corroniputz. 

Cat.  dels  apost.  de  Rotna ,  loi.  7  |. 
Par  la  ^oi/m/i/re  de  ces  bêles,  tout  l'air  en  fui 
corrompu. 

,0.    POYRIMEN  ,    PUIRIME>"  ,    S.    Ht,,    pOUr- 

riture. 

.  Tota  cauza  apla  a  tovriment. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  276. 
Toute  chose  apte  à  pourriture. 
Vida  de  las  charns  es  sandaz  del  cors,  e  rui- 
RiMENs  dels  os,  enveia. 

IVad.  de  Bède  ,  fol.  33. 
La  vie  des  chairs  est  santé  ducorps,  et  pourriture 
des  os  ,  l'envie. 

CAT.    PodrimenC.     esp.    Fodrimiento ,    pudri- 
mienlo. 

6.  PoYREGos,  adj.y  formé  de  pourriture. 

Eruca...  verni  es  mol  et  poyregos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Chenille...  Cil  ver  mou  tii  formé  de  pourriture. 

7.  PuTRiD,    aclj.,    lat.    PUTRiuMi^,    pu- 
tride. 

D'huinors  pcTRiDis  consumptiva. 
F.specia  de  febre...  la  segunda...  es  dita  pu- 

'  TRIDA. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  193  et  87. 
[  D'humeurs  putrides  consomplivc. 

Espèce  de  fièvre...  la  seconde...  est  dite  putride. 
CAT.  Pttdrite.  Esr.  tort.  it.  PitCrido. 

S.    PUTIIEFACCIO,  PCTREF.\CT10,  S.  /'.,   pU- 

tréfaction. 

Si  atrobaz  en  la  codena  putrekacho. 
l.cpra ,   que   es   fayta  per   pi.tp.ekaccio  de 
'  flccmn. 

Trad.  d'Albmam ,  loi.  4'  ''l  'O 


POI 


58- 


Si  vous  irouveï  dans  l.i  couenne  pulrr/uction. 
Lèpre  ,  qui  est  causée  par  putrefiution  de  llegnie. 
Per  puTREFACCio...  de  ineiubre  mort. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  17. 
Par  putréfaetion...  de  membre  mort. 
CAT.  Putrefacciô .  esp.  Putrcfaccion.  poivt.  Pu- 
trcfaccào.  iT.  Putrefaziotie. 

<).     PUTREFACT,    «f/y.  ,    lat.     l'i;TREF,V(:T«.V  , 

putréfié. 

Febre...    siiiipia   es  la   que  si    engendra  de 
una  nialeria,  en  nu  loc  ,  pdtrefacta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  90. 

Fièvre...   simple  est  celle  qui  s'engendre   d'une 
matière,  en  un  lieu  ,  putréfiée. 
port.  Piitrefacto.  it.  Putrefaiio. 

POIS,  puois,  PUEis,  pos,  PUS,  odi\,  lat. 
posf,  puis,  après,  ensuite,  depuis. 
Pens  e  repens,  e  pueis  sospir, 
\.  pueis  me  levi  en  sezens. 

AnNAijD  DE  Marueil  :  Dona  gcnser. 
Je  pense  et  repense,  et  puis  je  soupire,  et  /'«iv 
je  me  lève  en  séant. 

Quar  si  fai  mal,  pois  abena. 
T.  DK  Pierre  d'Auvergne  et  de  B.  de  Venta- 

DOUll  :  .Vtnic. 
Car  s'il  fait  mal  ,  ensuite  il  améliore. 

Cui  encubit  al  prim  vezer  e  puois. 

A.  Daniel  :  Sols  sui  que. 
Ou'il  convoita  au  premier  voir  et  depuis. 
.Idv.  coinp.  Pois  après  de  gra  en  gra  dissen. 
SoRDEI.  :  Qui  be  s  membra. 
Puis  après  de  degré  en  degré  descend. 

—  Corij.  Puiscjue. 

Pos  vas  me  s'orguellia 
Cilb  qu'ien  plus  volgr'avei-. 

D.  DE  Ventadour  :  Lanquan  vey- 
Puisi/ue  vers  moi  s'enorgueillit  celle  que  plus  je 
voudrais  avoir. 

Pus  de  cbantar  m'e.s  près  t.ilcns, 
F  a  rai  un  vers. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  cliantar. 
P/(;.sv/i(e  de  chanter    il   m'est  pris  désir,  je  ferai 
un  vers. 

Coîij.  coinp.   Pus  QUE  de!  tort  110  s'afraiiig 
Ni  s  penlis  del  faillimen. 
La  da.me  Almuc  de  Chateauneuf  :  Domna. 
PittSf/ue  du   tort   il   ne   se   soumet  pas   cl  ne  se 
1  ipenl  pas  de  la  faute. 

De  hon  bcr  dose  adcza 


188 


POI 


Sus  en  la  carn  ruEis  que  l'a  presa. 

Dei'Des  de  Prades,  /4tiz.  cass. 
De  son  hec  incessamment  il  frappe  sus  en  la  cliair 
iipiis  /ju'i\  l'a  prise. 

Ane  pueys,  pos  que  la  vi. 
Sa  fîna  fresca  color. 
Non  dezirei  autr'amor, 
Paulet  de  Mabseit-i-e  :  Er  que'l  jors. 
Oncques  après,  depuis  que  je  la  vis,  sa  fine  fraî- 
che couleur,  je  ne  de'sirai  autre  amour. 
ANC.  FR.  Unkes  nas  homs  poiz  ne  avant 

N'en  castrent  ne  cunquistrent  tant. 
Roman  de  Rott  ,  v.  /jc). 
Car  onqaes  mais  puis  que  fuz  né 
Je  ne  ftiz  tant  euamonré. 

Roman  de  la  Rose ,  v.  961. 

ANC.  CAT.  PnjS.   CAT.  MOI).  PuS.    ESP.  PtieS.   IT. 

Poi. 

2.  Despuois,    df.pueis  ,    DEPOS  ,    conj.  , 
puisque,  depuis  que. 

Ben  es  dreig  qu'  ien  fass'ueimai 
Un  vers,  depos  talans  m'en  ve. 

B.  Martin  :  Ben  es  dreili. 
Il  est  bien  juste  que  je  fasse  désormais  un  vers  , 
puisque  l'envie  m'en  vient. 

ïos  temps  me  sny  per  sieu  tengutz. 
Depos  la  vi. 

GiRAUD  d'Espagne  :  Qui  en  pascor. 
Toujours  je  me  suis  tenu  pour  sien  ,  depuis  que 
|e  la  vis. 

Despuois  vos  vi ,  ai  fag  vostre  coman. 

La  dame  Castelloze  :  Ja  de  chantar. 
Depuis  que  \e  vous  vis,  j'ai  fait  votre  comman- 
ilement. 

ANC.  CAT.  Depiis,  depitys,  depiix.  esp.  Despues. 
PORT.  Depois.  IT.  Dopo. 

3.  Poissas,  pueissas,  pueyssas,  poisas  , 
adv.,  depuis,  ensuite. 

Cara  poisas  cnida  montar  per  l'eschalo. 
Poème  SUT-  Boice. 
ï/OTs<i\x' ensuite  il  pense  monter  par  l'échelon. 
Cantarai ,  a  mon  escien  , 
D'aqnels  que  pueissas  an  trobat. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Pus  Peyre. 
Je  chanterai ,  à  mon  escient ,  de  ceux  qui  depuis 
pnl  trouvé. 

Apres  sant  "Vincent 

E  puKYssAs  sant  Amanz. 

/''.  de  S.  Honorât. 
Après  saint  Vincent  et  ensuite  saint  Amant. 


POI 

/(.   Apost,  /idv.  ,  après. 

O  APOST  tôt  en  serîa  afolada. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  18 
Ou  après  entièrement  elle  en  serait  dissipée. 

5.  POSTERITAT,  S./.,  lat.  POSTERITATf?W, 

-  postérité. 

A    tOla   ta   POSTERITAT. 

Tit.  de  Il85.  j4rch.  du  Roj.,  J.  32b". 
A  toute  ta  postérité'. 
CAT.  Posteritàt.  esp.  Posteridad.  port.  Poste- 
ridade.  it.    Posterità,  posteritate,  posteri- 
tade. 

6.  Preposteratio,  .y.  J^,  ordre  renversé, 
confusion,  terme  de  rhétorique. 

La   preposteratio,   so  es  la   dezordenatio 
d'aytal  oratio  o  d'  ayial  sentensa. 

Leysd'amors,  fol.  iS^. 

La  confusion  ,  c'est-à-dire  le  défaut  d'ordre  de 
tel  discours  ou  de  telle  pensée. 

esp.   Preposteracion. 

POIZO,  POYZON,  s.  f. ,  lat.  poTiONe/»  , 
potion  ,  breuvage, 

Pneis  gitara 
La  POIZO  e  la  malaïuia. 

Deudes  de  Prades  ,  Anz.  cass. 
Puis  il  jettera  la  potion  et  la  maladie. 
A  fag  far  poyzons  ,  nn  dia , 
D'alcunas  herbas  qne  sabla. 

V.  de  S.  Honorai. 
A  fait  faire  breui'ageSj  un  jour,  d'aucunes  herbes 
qu'il  connaissait. 
ANC    KR.  Qae  je  vos  ai  \z poison  quise 

Qui  bone  est  contre  vostre  mal. 
"Vez  la  poison  ci  en  présent. 
Je  l'aporlai  por  vos  garir. 
Roman  du  Picnart ,  t.  II ,  p.  35S  et  35(). 
ESP.  Pocion.  IT.  Pozione. 

2.  PoizoNAR,  V.,  donner  des  potions  , 
abreuver,  médicamenter,  empoison- 
ner, enivrer. 

Mas  el  es  soen  en  paor  et  en  doptansa  de 
POIZONAR  o  de  beare  la  mort. 

Lii',  de  Sjdrac,  fol.  107. 
Mais  il  est  souvent  en  crainte  ou  en  incertitude 
de  n'empoisonner  ou  de  boire  la  mort. 
Fii^.   Al)  ,sos  belhs  luioills  anioros 
De  qc  m  poi/.oNA  c  m  failnra 


POL 

Silb  que  m'  a  joya  reududa. 

B.  DE  Ventadoir  :  Aitanlas  Loiia:>. 
Avec  SCS  Leaux  yeux   amoureux  dont   m'ernfioi- 
sonne  et  m'eucliante  celle  qui  m'a  rendu  la  joie. 
Part.  pas.  Can  l'anrel/.  aisi  poizonat. 

Deudes  de  Pbades  ,  yluz.  eau. 
(^uand  vous  l'aurez  ainsi  trtédicamenté. 
roRT.  Peconhentar. 

3.   Empoizonar,  ENPOYZONAR ,  V.  ,  cni- 
poisonner. 

Qui  toi  ni  trais  ni  oien 
IVi  aucis  ni  empoizona. 

P.  Cardinal  :  L'arcivesque. 
Qui  prend  et  arrache  et  ment  et  tue  et  empoi- 
sonne. 
Part.  pas. 
f  Ni  ja  de  lunh  veri  non  er  enpovzonat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  2o3l. 
Ni  jamais  d'aucun  venin  ne  sera  empoisonné. 
PORT.  Empeconhentar. 

POL,  S.  m.,  lat.  pvlIus,  poulet,  cocj. 
La  natura  del  pol  es  que  canfa  lo  vespie. .. 
e'I  luati. 

Natitras  d'alcus  aitzels. 
I.a  nature  du  coq   est  qu'il  chante  le  soir...   cl 
le  matin. 

Anet  al  moli,  e  près  .x,  Poi,s  que  y  avia  bos 
e  grosses  amb  ana  galina. 

Philomena. 

Il  alla  au  moulin  ,  et  prit  dix  poulets  qu'il  v  avait 
de  bons  et  gros  avec  une  poule. 

Il  se  disait  en  parlant  des  petits  des 
oiseaux. 

Ufriron  doas  tordolas 
Per  ell  e  dos  polz  de  colombas. 

Trad.  d'un  Ei'an^.  apocr. 
Ils  offrirent  deux  lourlerelles  pour  lui   et  deux 
petits  de  colombes. 

Totz  aucels  naturalroen 
Noiris  sus  pols. 

Brev.  d'amor,  fol.  5i . 
Tout  oiseau  nalurellemenl  nourrit  ses  petits. 
CAT.    Poil.   ESP.   IT.  Polio. 

•i.  PoLA,  s.f.,  poule. 

No  chant'  anzels  ni  pola. 

A.  Daniel  :  En  breu. 
?»c  clianle  oiseau  ni  poule. 
\  Las  poi.AS  fan  atretal. 

\  Dtl'DES  DE  PRADES  ,  A  HZ.  (n.v.>. 

s  Les  poules  loni  pareillement, 


POL 


589 


ANC.  t'K.   Je  n'ai  chapon,  oison  ne  pôle. 

Roman  du  Renarl ,  t.  II ,  p.  269. 
CAT.  tsp.  Poilu. 

3.    POI-HK,    POLET,   POLLF.T,  5.   ///.,  pOulct. 
Mais  volria  nna  callia 
Hstreg  tener  en  mon  se 
No  faria  un  pclhe 
Qu'estes  en  autrui  sarralba. 

CEnCAMONS  :  Car  vei. 
Davantage  je  voudrais  une  caille  étroitement  tenir 
dans  mon  sein  que  je  ne  ferais  un  poulet  qui  fut 
en  la  clôtun;  d'autrui. 

Il  se  disait  en  parlant  des  petits  des 
oiseaux. 

Pélican  es  un  auzels  que  ama  mot  sos  poi.etz. 

Naturas  d'iilcus  aiizels. 
Le  pélican  est  un  oiseau  qui  aime  moult  ses  petits. 
llna  Colomba  noiris  los  polletz  de  l'autra. 

F.  et  rert..  fol.  7^. 
Une  colombe  nourrit  les  petits  de  l'autre. 
CAT.  Pollet.  ESP.  Pollito. 

!\.  PoLLAT,  S.  m. ,  poulet. 
L'emportet  plus  lea  assatz 
Que  no  fai  l'aygla  un  pollatz. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
L'emporta  plus  légèrement  beaucoup  que  ne  fait 
l'aigle  un  poulet. 

CAT.  Pollastre.  ir.  Pollastro. 

5.  PoLiKu,  S.  ru.,  poulailler,  marchand 
de  volaille. 

Que  cascun  polif.r  ,  que  d'ayssi  ennns  tenra 
o  nienara  bestia,  fazen  lo  meslierde  poiaria. 
Carttilaire  de  Montpellier,  fui.  18b. 
Que  chaque  poulailler,  qui  dorénavant  tiendra 
ou  mènera  bête,  faisant  le  métier  de  poulailleric. 
ESP.  Pollero. 

G.  PoLiF.YRA ,   s.f.,  poulaillère,    mar- 
chande de  volaille. 
Que  cascun  polier  e  ca.scuna  polieyra. 

Cartulaire  de  Montpellier,  ïo\.  l8t». 
Que  chaque  poulailler  et  c\taque  poulaillère. 

7.    PoLARiA  ,  S.  f.,   poulaillt-rie ,    com- 
merce de  volaille. 

Cascun  hume  e  cascuna  femcua,  que  iizc 
del  mestier  de  polaria,  porlan  {^als  o  galinas, 
Il  pois  o  puiai). 

Cnrttilairc  de  Montpellier ,  fol,  i8f>. 


bgo 


POL 


Chaque  liomme  et  chaque  femme  ,  qu'il  use  du 
métier  <le  poiilaillerie ,  portant  coqs  ou  gelines  ,  ou 
lioulets  ou  poules. 
ESP.  PoUeria. 

8,  Pouzi,  POLZi,  s.  m.,  poussin,  poulet. 
PrenJelz  la  carn  d'un  auco  tenre 
O  de  vacca  o  de  pouzt. 

Deudes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  la  chair  d'un  oison  tendre  ou  de  vache  ou 
âe  poiilel. 

Si  las  peiras  eian  pa... 
E  li  pueg  bacon  e  ponzi. 

P.  Cabpjnai.  :  Tan  son. 
Si  les  pierres  étaient  pain...  elles  coteaux  jam- 
bons et  poulets. 

Il  se  di.sait  en  parlant  des  petits  des 
oiseaux. 

Pan' al  auzel  son  rouzi. 

Marc  ABRIS  :  Soudadier  per. 
Vole  à  l'oiseau  son  petit. 
ANC.  FR.  Les  poules...  avec  qnelle  diligence  et 
sollicitude  traîtent-elles  \eurs poiilcins  éten- 
dant leurs  aeles. 
Amyot,  trad.  de  Phitarqiic.  Morales,  t.  II,  p.  12g. 
iT.   Pitlcino. 

g.  PoLiN,  POLI,  ,ç.  m.,  poulain. 

Aras  naiso  dni  roLi 

Bel  e  borden ,  ab  saara  cri. 

Marcabrus  ;  Dirai  vos. 
Maintenant  naissent  deux  poulains  heaux  et  bon- 
dissants, avec  blonde  crinière. 

leu  doney  a  son  senhor  poi.in  paissen. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Companho. 
Je  donnai  à  sou  seigneur /;oi//«i/j  paissant. 
CAT.  PoUi.  Esr.  PoUiiio.  port.  Poidro.  it.  Po- 
ledro,  puledro. 

POLCE,    POUSE,    POLZER,  PAUZER,   POZE  , 

pous  ,   POUTz  ,  ,y.  rn.,   îat.  voiMctw  , 
pouce. 

Fa  m  batre'ls  polces 
Cum  li  martel  can  fero  sus  l'enclutge. 
Lejs  d'nmors,  fol.  20. 
Me  fait  battre  les  pouces  comme  les   marteaux 
quand  ils  frappent  sur  l'enclume. 

VI  .1.  POLZER  de  trop  gran  blancov. 

Très  gotas  de  sanc  ichiro  tantost  del  poze. 

Cal.  dels  apost,  de  Roma ,  fol.  80. 
Vit  un  pouce  de  fort  grande  blancheur. 
Trois  gouttes  de  sang  sortirent  aussitôt  du  pouce. 


POL 

Meire  pogralz  per  la  nar 
Amdos  los  pousEs ,  ses  mal  far. 

Roman  de  JauJ're ,  fol.  12. 
Mettre   vous   pourriez    dans    la   narine  les  deux 
pouces,  sans  mal  faire. 

Scgon  la  îongitut  del  dit  pols. 

Trad.  d'Àlbucasis  ,  fol.  ;5. 
Selon  la  longueur  dudil  pouce. 
Premier  apelatn...  poutz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\(). 
Le  premier  nous  appelons...  pouce. 

PouzER  a  nom  l'arteill  premers. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Pouce  a  nom  l'orteil  premier. 

—  Ergot. 

Pocze,  talo  et  arteill  gros. 

Deudes  de  Prades  ,  yiuz.  cass. 
Ergot ,  talon  et  gros  orteil. 

CAT.  Pohe.  IT.  Pollice. 

1.  PoLGA  ,  s.f.,  pouce. 
Premier  apelam  polga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^^9. 
Le  premier  nous  appelons  pouce. 

'^.   PoLGUAR,  S,  m.,  pouce. 

Tota  la  ley  qu'el  plus  de  las  gens  an 
Escrinri'en  en  un  petit  de  j)elh , 
En  la  uieitat  del  polguar  de  mon  guan. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Toute  la  loi  que  le  plus  des  gens  ont,  j'écrirais 
sur  un  peu   de   peau,  sur  la    moitié  du  pouce  de 
mon  gant. 
ESP    Piilgar.  poiiT.  Polgar,  polegar. 

POLENTA,  s.f.,  Iat.  polenta,  polente, 
fleur  de  farine. 
Farina...    la  flor  ses  bren  es  dita  simila  o 

POT.ENTA. 

Elue,  de  las  propr. ^  fol.  208. 
Farine...  la  fleur  sans  son  est  dite  simileou  yao/en/e. 
ESP.  Polenta. 

POLIP,  POLippE,  S.    m.,    Iat.   polypk.s, 
j)olype,  sorte  d'animal  aquatique. 
La  quai  es  asemblada  a  polip  peys. 

Trad.  crAlbucasis ,  fol.  ig. 
Laquelle  est  assimilée  au  polype  poisson. 

—  Excroissance   qui  survient  dans   les 
narines. 


POT. 

Por.iprE,  es  supei'fluitat  de  carn  creguda  en 
las  narrs. 

Curo  ror.ip  de  nars. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  84  et  202. 

Polj-pe,  c'est  excroissance  de  chnir  accrue  dans  les 
narines. 

Guérissent  polype  de  narines. 

CAT.   Polp.     ESP.    PolipO.    PORT.    PoljpO.    IT.    Po- 

lipo. 

2.  PoLiPODi,  S.  m.,  polypodc,  sorte  de 
fougère. 

De  safra  orteuc  et  de  polipodi. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lijft. 
De  safran  de  jardin  et  de  poljpode. 
CAT.  Polipodi.  ESP.  PoUpodio.  port.  Poljpo- 
dio.  IT.  PoUpodio. 

POLIR,  V.,  lat.  POLIRC,  polir,  unir. 
l'ig.  Polira, 

Forbira 
Mon  chan. 

Girai;d  de  Bobneil  :  Era  si  m. 
Polira  ,  fourbira  mon  chant. 
Part.  pas.  Boysb...,  d' el  si  fan  taillas  be  ro- 

I.IDAS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  201. 
Buis...  de  lui  se  font  tables  bien  polies. 
Fiff.  De  bels  motz  bonestz  e  politz. 

Leys  d'timors,  fol.  1 19. 
De  beaux  mots  lionnétes  et  polis. 
Non  pas  ranltiplicar  paraolas  polidas  et  af- 

facbadas. 

r.  et  Vert.,  fol.  88. 
Ke  pas  multiplier  paroles  polies  et  farde'es. 

—  Joli ,  agréable. 
Aquel  vergiers  es  politz. 

Leys  d'amors,  fol.  ^3. 
Ce  verger  est  joli. 
fAT.   Polir,  pulir.  ANC.  esp.  Polir,  esp.  mo». 
Pulir.  PORT.  Polir,  it.  Polire,  pulire. 

■X.   Poliment,  .v.  m.,  poli,  polissage. 

Marme...  pendre  scolplura  e  poliment. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  190. 
Marbre...  prendre  sculpture  et  polissage. 

—  Fi^.  Raffinement. 

l'orinn  de  bonie  es  pro  nobla  per  se  meze\  ■■, 
e  non  ba  nicsiiers  de  tais  polimeîjs. 

/''.   et  Fert.,  fol.  70. 


POL 


•>9' 


forme  d'Iionime  est  assez   noble  par  sol-niênu-  , 
et  n'a  pas  besoin  de  tels  raffinements. 
CAT.   Puliment.    esp.   Piilimento.   ronr.    Poli- 
rncnto.  iT.  Pulimento. 

3.  PoLiHLE ,  r/r/y. ,  polissable. 
Boysb...  es  be  poi.ible  et  dur. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  201 . 
Buis...  est  bien  polissable  et  dur. 

/(.   Poi.iDAMKxs,    adi'.,   poliment,    gra- 
cieusement. 
Proi,'.  "Val  mais  paranla  gro.ssauiens  diclia 
Que  messonja  poLinAMF.Ns  escricba. 
G.  Olivier  d'Akles,  Câblas  triadas. 
Vaut    davantage    parole    grossièrement  dite  que 
mensonge  poliment  e'crit. 

CAT.  Pulidament.  esp.  Pnlidamente.  port.  Po- 
lidainentc .   w.  Pidituinente. 

5.  PoLiDET.oiEN  ,  ach<.  cUdi.,  fort  poli- 
ment, tout  gentiment,  tout  délieate- 
ment. 

Diniinntivas,  coma  :  POLinETAMENs. 

Leys  d'amors ,  loi.  100. 
Diniinutives  ,  comme  :  tout  délicai^ernent. 

6.  ExpoLiTio ,  s.f.,  lat.  EXPOLiTio,  raf- 
finement, perfection,  sorte  de  figure 
de  rhétorique. 

KxpoLiTios,  es  cant  boin  ditz  una  nieteyssba 
sentensa,  e,  varian  las  paraulas,  houi  se  euia 
que  varie  la  sentensa. 

Leys  d'amors,  fol.  i^'. 

Raffinement,  c'est  quand  on  dit  une  même  pen- 
.so'e ,  et,  variant  les  paroles,  on  s'imagine  que  I.) 
pensée  varie. 

POLISSIA.,  S.f.,  lat.  POLiTiA  ,  police. 
Eschiicba  aquesta  polissia  e  senhada  de  m.i 
propra  man. 

Tit.  de  lijîS.  Ilisl.  de  Nimes,  t.  III,  pr.,  p.  22(). 
Cette  police  e'crite  et  signée  de  ma  propre  main. 
Totz  celz  que  aqnesta  présent  polissia  vevran. 
l'it.  de  1428.  Ilist-  de  Nimes,  t.  III,  pr.,  p.  2;<o. 
Tous  eeuï  cjui  cette  présente  police  verront. 
CAT.  ESP.  PORT.  Policia.  IT.  Polizia. 

POLIÏRI,  s.  m.,  lat.  polyt/irix,  polv- 
tric,  sorte  de  plante  capillaire. 
Poi.iTRi...  inelbor  es  le  qui  naysb  els  cas- 
sers  que  aquel  qui  sobre  luurs  o  pexi-as. 

Elue,  tir  las  propr.,  fol.  2Jo. 


:)92 


POL 


Polytric...  est  meilleur  celui  qui  naîl  aux  chênes  I 
que  celui  qui  (nail)  sur  murs  ou  pierres. 

POLLUCIO,  POLLuciON,  s./.,  lat.  pol- 
LUTioNew,  pollution,  souillure. 
EsdeVe  pOLnicros 
Per  malas  cogitatios. 

JSref.  d'amor,  fol.  120. 
Advient  pollution  par  mauvaises  pense'es. 

PoLLUCION 

De  nuyll  peccat  en  ml  non  fon. 

Trad.  d'un  Euang.  apocr. 
Souillure  de  nul  péclie'  en  moi  ne  fut. 
CAT.  PoUuciô.  ESP.  Polucion.  port.  Pollucào. 
iT.  PoUnzione. 

POLMEN,  s.  m.,  lat.  pulmen^m/w,  soupe, 
potage,  ragoût. 

Deio  aundar  .11,  poi.men  coh. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît  j  fol.  20. 
Doivent  suffire  deux  potages  cuits. 

POLMO,   PULMO,   s.   m.,  lat.   pulmo  , 
poumon. 
D'ira  lor  enfle  lo  polmo. 

Plan  de  S.  Estève. 
De  colère  leur  gonfle  le  poumon. 
Lo  PDLMO  e'I  cor  li  donatz. 

Deudes  de  Prades,  ./4uz.  cass^ 
Le  poumon  et  le  cœur  vous  lui  donnez. 
Las  canals  del  pui.mo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\5. 
Les  canaux  du  poumon. 
CAT.  Pitlmo.  ESP.  Pulinon.  ix.  Polmone. 

2.  Peripleumonia,  s.f.,  lat.  perip«eu- 
MONiA,  péripneumonie. 

En   PERIPLEUMONIA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  86. 
En  péripneumonie. 
PORT.  Peripneumonia. 

POLS,  s.f.,  lat.  PULws,  poudre,  pou.s- 
sière. 
Totz  cnbertz  de  pols  e  de  orduras. 

V.  et  Vert.,  fol.  4f- 
Tout  couvert  de  poussière  et  d'ordures. 
Car  tnt  em  de  pols  e  de  fane. 

F',  de  S.  Honorât. 
Car  nous  sommes  tous  de  pous.tière  et  de  fange. 

Prov.  Qui   ajosta  vîrtut  ses  humilitat  porta 
lo  pols  al  vent. 

Trad.  de  Bèdcj  fol.  25. 


POL 

Qui  ajuste  vertu  sans  modestie  porte  la  poussièri- 
au  vent. 
CAT.  Pols.  E5P.  Poli>o.  iT.  Polve. 

1.   PoLsos,  adj.,  poudreux. 
Si  nulh  corrieu  veiria , 
Qu'ilh  venon  daus  totz  latz 
PoLsos  et  escuyssatz. 

Bertrand  d'AllamaNon  :  Losegle. 
Si  je  verrais  nul  courrier,  vu  qu'ils  viennent  df 
tous  côtés  poudreux  et  e'reinte's. 
CAT.   Polsos. 

3.  POLVERA,    S.f.,    du    lat.    PULVEReW  , 

poudre,  poussière. 
O  fane!  o  poi.ver'!  or  te  ensnperbis  ! 
La  Barra. 
O  fange!  à  poussière',  maintenant  enorgueillis-loi  ! 
Cant  sera  fort  ben  crematz 
E  totz  en  POLVERA  tornatz, 
D'  aqnelln  polvera  metretz 
En  la  carn  de  que  paiseretz 
"Vostr'auzel. 

Deudes  de  Prades,  jduz.  cass. 
Quand   il  sera  bien  brûlé  et   tout  en  poussière 
transformé ,  de  cette  poussière  vous  mettrez  sur  la 
chair  de  quoi  vous  repaîtrez  votre  oiseau. 

Fig.  Den  by  bom  panzar  polveras  aspras  e 
cozenz  de  correxios  e  de  reprebensios. 
r.et  rert.,fol.  5;. 
On  doit  y  poser  poussières  âpres  et  cuisantes  de 

corrections  et  de  réprimandes. 

AKfc.  FR.  Estoit  tout  le  grand  cbemin  ,  depuis 
la  ville  jusques  sur  le  bord  de  la  mer,  plein 
de  ponlcière. 

Amyot,  trad.  de  Plutarque.  Morales,  t.  III,  p.  37. 

CAT.  ESP.  Polvora.  port.  Poeira.  iT.  Polvere. 

4.  POLVEROS,      PULVEROS  ,      (Ulj.  ,     pOU- 

dreux. 

Mostra  si  polveros. 

Sas  vias  so  arenozas,  lapidozas ,  pulverozas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  20^  et  162. 

Se  montre  poudreux . 

Ses  voies    sont   sablonneuses  ,   pierreuses ,  pou- 
dreuses . 
Ebv.  PORT.  Polvoroso.  iT.  Polveroso. 

5.  PoLVERETA ,  S.f.  (Uni.,   poudrcttc  j 
poussière,  poudre,  paillette. 

Far  n'etz  sotil  polvereta. 

Deudes  de  Prades  ,  /iuz.  cass. 
Vous  en  ferez  fine  poussière. 


POL 

Si  ha  alcauas  poi.vkretas  tl'ani'  entremes- 

cladas. 

Elue,  de  laspropr.,  fol.  192. 
S'il  y  a  aucunes  paillftles  d'or  entremêlées. 

6.  PoLVERiF.YRA  ,    .f .   f. ,    toiubillon    (1<' 
poussière. 

F.ncontra  lieys  volon  levar  scnhièyra  , 
Guerra  e  foc  e  furn  e  tolverieyra. 
•  RambaiD  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 

Contre  elle  veulent  lever  enseigne,  guerre  et  f<Hi 
t!t  fiime'e  et  loiirhiUon  de  poussière. 
IT.  Volviera. 

7.  P01.VF.KAR,  v-,  lat.  PULVF.RVR»';,  pnlvr- 
riser,  réduire  en  poudre. 

I,a  crematz  en  fal  tnaneira 
I  Que  tota  polverar  .se  laissa. 

Del  api  roi.vERATZ  la  grana. 

Deudes  de  Prades  ,  Attz.  cass. 
Vous  la  hiùlez  de  telle  manière  qu'elle  se  laisse 
loule  pitlveriser. 

De  l'api  pulvérisez  la  graine. 
Part. pas.   Cant  tôt  ensemps  er  polverat. 
DEtDES  DE  Prades  ,  Àttz.  c/iss. 
Ouand  tout  sera  pulvérisé  ensemble. 

8.  Pui.vKREiAR,  V.,  pulvériser,  réduire 
on  poudre. 

Trnsar e  pclvbreiar. 

Deudes  de  Prades,  y4uz.  cass. 
Ecraser  et  pulvériser. 
Ésp.  Polvorear. 

9.  PoLVERizAR,  V.,  pulvériser. 
,.             De  len  .si  polveri/.a. 

'^.  Talment  la  polverizara. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ?.5  et  97. 
Facilement  se  pulvérise. 
Tellement  la  pulvérisera. 

Part,  pas  Quan  so  polverizadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  191. 
Quand  elles  sont  pulvérisées. 
CAT.  Poh'orisar.  esp.  Pulverizar.  port.  Poh-c- 
rizar.  it.  Polverizzare,  polverezzare. 

10.  Enfolverar  ,  V.,  ])oudrer,  saupou- 
drer. 

.S' al)  canela  1' ENPor.vERATZ 
Sa  cara  ,  e  de  mel  la  nioiiialz. 

Deudes  de  I'rade.s  ,  Auz.  cass. 
Si  avec  cannelle  vous  lui  sanpnii/hcz  ^a  cliaii-,  ri 
ta  niouillcT.  avec  miel, 
ril  . 


POM 


59! 


Part.  pas.  Del  aloeri  li  donaielz 

Sus  en  la  c.irn  ewpolverat. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
De  l'aloès  vous  lui  donnem  sus  en  la  rliair  sau- 
poudré. 

Fsp.  liinpofforar.  rnm     F.inpoh'nrisar.  it.  Iirt- 
pnh-erarf. 

II.   PoDRA  ,  .v.y;,  poudre. 

Ccrtana  mixtion  de  snlpr'en  podra. 

Clironif/tie  des  Âlbifjeois,  p.  71. 
Certaine  mixtion  do  soufre  en  poudre. 

POLUS,  .y.  m.,  lat.  poi.us,  pôle. 
PoLus  anlhartic  o  méridional. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 19. 
Pôle  antarctique  ou  mc'ridional. 

("AT.    ESP.  PORT.   IT.  Polo. 

2.  Interpolât,  adj.,  lat.  interpolatu^^, 

intermittent. 

Si  es  iNTERPor.ADA,  so  es  a  dire  que  adho- 
ras  cesse  et  puLss  retorne;  mais  si  e.s  .ses  inter- 
polacio. 

Febre  dita  interpolada. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  79  et  89. 

Si  elle  est  intermittente ,  c'est-à-dire  que  parfois 
elle  cesse  et  puis  revienne;  mais  si  elle  est  sans  in- 
termittence. 

Fièvre  dite  intermittente. 

^.  IkTERPOLACIO  ,  5.  y.  ,  lat.  INTFRPOr.A- 

Tio,  infcrmittenre. 

Si  es  inlerpolada  ,  so  es  a  dire  qne  adbora.s 
cesse  et  pui>s  retorne;  mais  si  es  ses  intek- 
roi.ACio. 

Aytals  febres  ban  veraya  iNTEnpoi.Acto  eu 
las  iuterpoladas. 

Elue,  de  las  propr. .  fol.  79  et  89. 

Si  elle  est  intermittente  ^  c'est-à-dire  que  parfois 
elle  cesse  et  puis  revienne;  mais  si  elle  est  sans  in- 
termitlenee. 

Pareilles  fièvres  ont  vraie  intermittence  dans  les 
intermittentes. 

POM,  .V.  /n.,  lat.  pomuw,  pomme. 

Ane  pus  Adams  manjjct  del  pom. 

IIambauo  de  Vaqueiras  :  Er  quan. 
f)nc((uis  depuis  qu'Adam  mangea  de  \a  pomme. 
Aprcn  del  pom 
Per  que  ni  coin 
!Va  niscor<lia  lo  fes  Icpir. 

(ilRAUU  DE  Calan.son  :  Fadol  joglar. 


7^ 


594  POM 

Apprends    i\i:   la   pomme   pourquoi   et   comment 
dame  Disconle  la  fit  clioisii . 


—  Pommeau. 

No  s'ac  (le  sa  espaza  nias  quant  la  roM. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  lui.  'jl\. 
Il  n'eut  (le  son  (îpée  exce[>l(;  (jue  le  pommeau. 
CAT.  Pom.  F.sp.  roRT.  iT.  Porno. 

'1.  PoMA ,  s.f.,  pomme. 

Mangel  la   poima    que  Dieus  Ib'avia    devc- 
(iada. 

r,a  roMA.  fju' es  bêla  e  flairans. 

Lh'.  deSjdrac,  fol.  12  et  86. 
Mangea  la  pomme  que  Dieu  lui  avait  (lelcndue. 
La  pomme  ([ui  est  Lelle  et  sentant  Ijon. 

Ni'i.',.  expl.  D'als  janzir. 

No  m  val  joys  nna  poma. 

A.  Daniel  :  L'aur'amaïa. 
De  jouir  d'aulrcs  ,  la  joie  ne  me  vaut  une  pomme. 
(AT.  ESP.  iT.  Poma. 

3.  PoMETA,  S.f.  (Uni.,  petite  pomme. 
Dona  grossa  que  troba  inays  sahor  en  una 

POMETA  agia  que  en  pan  de  t'roinen. 

f^.el  Ferl.,  (ol.3:. 
Dame  grosse  qui  trouve  plus  de  saveur  en  une 
■petite  pomme  aigre  qu'en  pain  de  froment. 

4.  POJIKR,  POMIER,   S.  m.,  lat.  VOTSlKT^ium, 

pommier. 
Ucl  poMitR  vezi'iji  lo  pom  eyssir. 

Servehi  de  GiRONE  :  Del  mon. 
Du  pommier  nous  voyons  la  pomme  sortir. 
Dorm  lay  desot  aquel  pomiér. 

Jioman  de  Blandin  de  Cornoiiaitlcs ,  elc. 
Dort  là  dessous  ce  pommier. 
Co  esta  lo  pomer  que  es  cm  boula  tôt  dreg. 
Tit.  de  i23o.  Arch.  du  Roy.,  J.  307. 
Comme  est  le  pommier  (\\ii  est  en  Loule  tout  droit. 

CAT.  Poirier.  iT.  Pomiero,  poiniere. 

5.  PoMEi. ,  S.  m.,  pomme,  boule. 

Paacx  POMELs, 
Ab  dos  cotais , 
Sapcbas  gitar  e  retenir. 

GiRAUD  DE  CALANSON  :   Fadel  joglar. 
Petites  pommes ,  avec  deux,  couteaux  ,  sache  jeter 
et  retenir. 

Hirisso...  si  lot  si  recnelb  en  un  I'omei.,  n' i 
ve  lioin  mas  ospinas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  252. 


PON 

Le   lu'risson...    si    tout    il   se    rassemble  en    une 
lioide  ,  on  n'y  voit  qu'e'pines. 

—  Pommeau. 

Dessus ,  un  pomei. 
D'un  carboncle  novcl. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  les. 
Dessus  ,  un  pommeau  d'une  e.scaiboucle  nen\  e. 
ANC.  FR.   Et  prend  l'espée  par  \e pomme/  el  l;i 
Jyre  à  soy. 
lioman  de  Giron  le  Courtois,  loi.  !^q. 
Son  p.spée  qui  avoit  le  pomel  d'or. 

Gai.ien  Rethoré  ,  fol.  92. 
ANC.  CAT.  Poinell.  iT.  Poinello. 

6.  PoMAT  ,   s.    ni.,  pomme- ,  citlî'c. 

Det  lor  cena 
De  roMAT  que  el  ac  fab,  e  pan  d'avrii:i. 
Romande  Gérard  Je  Piossillon ,  fol.  8']. 
Leur  donna  souper  de  poirifné  qu'il  eut  fait  ,  et 
pain  d'avoine. 

IT.  Pomato. 

7.  PoMADA,  S.  f.,  pommé,  cidre. 

En  ponias  babundoza  de  las  quais  fan  ro- 
ui a  da. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iC.^. 

Abondante  en  pommes  desquelles  ils  ionl  poinmé. 
CAT.  ESP.  PORT.  Poinada.  it.  Pomata. 

POMAT,  nHj.,  pommelé. 
Del  saur  poma  t. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  El  so  que. 
Du  gris  pommelé. 

2.  PoMELAT,  (idj.,  pommelé, 

El  rues  son  pe  a  terra  del  destrier  poimet.at. 
Ar  en  dreyt  montaray  snl  destrier  pomelat. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  l^o^  et  9i3. 
Jl  mit  son  pied  à  terre  du  destrier  pommelé. 
Maintenant  justement  je  monterai  sur  le  destrier 
pommelé. 

ANC.  rR.  E  desoz  vos  cil  destriers  piimeleiz. 
Roman  de  Gérard  de  f^ienne,  v.  iSili. 
iT.  Pomellato. 

PONCH,    PONG,     PONH,     PUNT,     POYNH, 

POINT,  puiNT,  .V.  ///.,  vvsctiim ,  poiiit , 
terme  de  géométrie. 

.v  roNCH  del  escayre. 

Tr<id.  du  Tr.  d'Arpentage,  part.  I<"f  ,  c.  iS. 
.\  point  de  l'e'qnerrr. 


1>0N 

—  lV)Ic. 

l'oNCHTz.  arthii'  et  niitl);ii  lit'. 

KhtC.  Je  lus  propr.,  fol.  1  19. 
Point  arclii[iio  cl  antarcticpic. 

—  Terme  de  grammaire,  signe  qui  sert 
à  déterminer  une  phrase. 

I,i  deii.m  dig  roNCu  lian  diverses  noms,  i]u;ii 
coiua...  1)11  nom  ponch  su.spensiu ,  t^  cohiin 
roNtu  mej;mcier,  e  periodus  i'dnch  i>1:i. 

Leys  d'ainors,  fol.  i[\'\- 

Les  devant  dits  points  ont  divers  noms  ,  car 
coma...  a  nom  point  suspensif,  et  colnm  point 
iiioyea  ,  et  periodus  point  simple. 

—  Instant,  moment,  une  des  divisions 
dn  temps. 

Us  roNG  es  d'  ora  quarta  paitz. 

Bref,  d'ttmor,  loi.  ^j. 
Un  point  est  d'Iieure  la  qu.ilrième  partie. 
Foion  al  pokh  qoe  foron  batejatz. 

r-  et  Vert.,  fol.  28. 
Ils  furent  :iu  wornen/ qu'ils  furent  liaplisés. 

—  Terme  d'astrologie. 

En  plus  i;reii  point  non  pot  nnills  csser  ualz. 
SoRDEL  :  Qui  |je  s  niemhra. 

En  plus  difficile  point  nul  ne  peut  être  né. 

L' ait  de  r  austronomia  e  de  las  planefas  e 
dels  sijines  1;  del.s  pokhs  e  de  las  oras. 

Liv,  de  Sydrac ,  fol.  44- 

L'art  de  l'astrologie  et  des  planètes  et  des  signes 
et  des  points  et  des  heures. 

Era  tais  ora  e  fais  poinz  que ,  segon  la  razoïi 
dels  agnrs  ni  de  roiNz  e  d'  estrolomia  ,  non 
era  bon  comensar  neguu  gran  f;iich. 

y .  de  Bertrand  de  Born. 

Il  e'iait  telle  lieure  et  tel  point  que,  selon  la 
raison  des  augures  et  des  points  et  de  l'astrologie, 
il  n'était  pas  bon  de  commencer  nul  grand  fait. 

—  A.  divers  jeux,  en  parlant  des  nombres. 

Neis  si  m  dobiava  '1  mais  d'  allai  faisso 
Com  dobla  '1  poins  del  taulier  per  t;:7.o. 

FoLQLET  DE  MARSEILLE  :  En  cliaulan. 
Même  si  me  doublait  le  mal  de  telle  façon  comme 
double  le  poin<  de  l'écliiqulcr  par  raison. 

Aysso  son  los  .xviii.  poynus  dels  dalz  qtie 
^ieta  lo  dyable  sobre  1'  :irina  d'  bome  accidios. 
y.  et  Vert.,  fol.  t3. 
Ce  sont  les  dix-liuit  points  des  dés   que  le  diidjle 
jullc  sur  l'jmc  de  l'Iiomnie  paresseux. 

—  Partie  d'un  tout,  d'une  seietiec. 


lH)i\  595 

Kspecialuicns  els  .iilicles  el  fis  puNlis  de  la  fc. 

/''.  et  Vert.,  fol.  102. 
Spécialcninil  aux  articles  et  aux  points  de  la  loi. 

-  Etat,  pu.>iilion,  situation. 
Aissi  par  issida  del  ponh 
Al)  mal  jiarlier,  dona  prezans. 

\\.  Vidal  de  BezAudun  :  En  aquel. 
Ainsi    paraît   sortie  du   point  avec  ntéclianl  par- 
li  ur,  dame  méritante. 

—  Le   moment  oi\    eommenee   le   jour 
ou  la  nuit. 

En  n(iuel  ponb  que  lo  solelbs  apar  es  ponhs 
dtd  joru,  et  en  aquel  ponb  qu' el  nos  falli ,  el 
es  roNHs  de  la  nueli. 

/.il',  de  Sydrac  ,  fol.  7  1 . 

A  ce  point  que  le  soleil  apparaît  est  point  du  jour. 
et  à  ce  point  ((u'il  uous  manque,  il  est  point  de  la 
nuit. 

Del  poNii  del  jorn. 

Cat.  dels  npost.  de  Jioina,  fol.  r»8. 

Du  point  du  jour. 

—  Terme  de  musique. 

Canlar  en  sancta  gleysa  per  roîiiis  c  per 
accens. 

Pierre  de  Corbi.\c  :  El  nom  de. 
Chanter  eu  sainte  église  par  points  cl  par  accents. 
Loc.  Disen  qu'  el  era  mabiule  ,  e  si  era  su.s  pn 

bon  pciNT. 

Arbre  de  Batnllias ,   fol.  gS. 
Disant  ([u'il  était  malade,  et  il  était  sur  (pied)  en 
boa  point. 

La  nobla  ciptatz, 

Per  los  nostres  peccatz, 

A  mal  poNG  fora  messa. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  noble  cité  ,  par  les  nôtres  péchés  ,   à   mauvais 
point  serait  mise. 

Adv.  coinp.   Cant   la   luu' es    paiizada    ponii  e 
PONH  drechamens. 

Pierre  de  Cordi.\c  :  El  nom  de. 
(^)uand  la  lune  est  posée  point  à  point  directement. 
Cbansos,  si  t  plai ,  x  point  t'en  vai  coreu. 

GirAUD  de  Borneil  :  'lot  aissi  m  pren. 
Chanson  ,  s'il  te  plaît,  à  point  va-t'eii  courant. 
"Volein  que  sian  de  purt  en   puirr...  obscr- 
vadas  c  gardadas. 
.Slaliils  dis  tailleurs  de  Bordeniix.  Ord.  des  II 
de  /•■/.,  1462,  l.  XV,  p.  475. 
Voulons  qu'elles   soient  de  putnt  en  point.,     l'b- 
,ri  vres  ri  gardées. 


)96 


PON 


Car  BK  TOTz  l'OMis  lo  tlesseua. 

Bref,  d'amor.  loi.  25. 
Car  de  Ivus  points  elle  le  rend  fou. 
cAT.  Punt.  ESP.  Pttnto.  roRT.  Ponto.  it.  Ptinto. 

1.  PoMH,  POINT,   adi>.  de  nég.  ,  point, 
pas. 

Aissi  coin  lo  .solelhs  intra  pel  veire  c  no'lh 
fai  roNH  de  dampnage. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  14. 
Ainsi  comme  le  soleil  entre  par  le  verre  et  ne  lui 
fait  point  de  dommage. 

Point  no  us  en  sove. 

Rambaud  h'Orange  :  Dona  si. 
Point  ne  vous  eu  souvient. 

3.  PuNCTAL ,   cidj. ,    ponctuel,    exact, 
certain  ,  déterminé  par  un  point. 

En  nna  punctat.  partida  de  mirai. 

Elue,  de  lits  propr.,  fol.  264. 
En  une  certaine  partie  de  miroir. 
CAT.  ESP.  Puntual.  port.  Pontiial.  it.  Piintuale. 

4.  PoNCHA,  puNTA,  S .  f. ,  pointc. 

Mesl'espaza,  per  la  poncha,  sotz  la  tefina. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  17. 
Mit  l'épe'e  ,  par  la  pointe,  sous  le  te'ton. 
PuNTA  de  lansa. 

Arbre  de  Bataillas ,  fol.  238. 
Pointe  de  lance. 
Fig.     Ab  PONCHA  d'  anior  qne  m  sostra 

Lo  cor. 

G.  RuDEL  :  No  sap. 
Avec  pointe  d'amour  qui  m'arrache  le  cœur. 
Loc.  Aissi  coma  gales  ben  oncha 

Fai  en  la  niar  plus  lea  sa  poncha. 
Deddes  DE  Pbades,  Poème  des  Vertus. 
Ainsi  comme  galère  bien  enduite  fait  en  la   mer 
plus  facilement  sa  pointe. 

CAT.   Pimxa.  ESP.   Pitnta.    port.    Ponta.   it. 
Punta. 

—  Pioche. 

Donavan  am  ponchas 
Et  am  pics  sus  l'escueyll. 

V.  de  S.  Honorât. 
Doauaicnl  avec  pioches  et  avec  pics  sur  le  roc. 

5.  PoNcHiA,  S./.,  pointe,  sorte  de  don. 
Tota  saumada  de  ponohias. 

Cartuluire de  Montpellier,  fol.  loC). 
Tonte  charge  de  pointes. 

6.  PtJNCcio  ,  l'iiNcio,  .v./.,  lat.  puNcrio. 
douleur  poignante ,  élancement. 


PON 

Pt'Nccio  et  arsiira. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  60. 
Douleur  poignante  et  brûlure. 

Senlia  puncio  de  jos  la  aurelba  dreyta. 

Trad.  d'yllbucasis ,  fol.  4y> 
Sentait  élancement  dessous  l'oreille  droite. 

Ksr.  Puncion.  it.  Piinzione. 

7.  PUNCTATIO,     PONCTACIO,     PUNCTACIO  , 

i. y. ,  aspérité  d'un  corps  pointu,  oii 
hérissé  de  pointes. 
Per  PUNCTATIO  de  lima. 

Trad.d'Albucasis,  fol.  18. 
Par  aspérité  de  lime. 

—  Douleur  poignante  ,  élancement. 
PoNCTACio  de  dolor  de  aurelbas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  6. 
Elancement  de  douleur  d'oreilles. 

ESP.  Puntacion.  port.  Pontuacào. 

8.  PoNCHAMKN ,  S.  m.,  pointemcnl. 
De  los  .XV.  cans  los  .xv.  ponchambns. 

P.  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Des  quinze  chants  les  quinze  pointements. 

9.  PoNCHOR  ,  S./.,  pointe. 

L'espic  que  geta  es  talment  dit,  qnar  spi- 
cliiin  (spiculum)  es  ponchor,  et  el  es  agut  et 

pongeut. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  223. 
L'e'pi  qu'il  produit  est  ainsi  dit,  parce  que  spi- 
culum c'est  pointe ,  el  il  est  aigu  et  piquant. 

10.  PoNCHET,   S.  f.  dim.,  petit  point, 
gloliule. 

.1.  bassinet...  un  ponchet  dessus...  et  al  pe 
(U'I  cordon  uu  antre  ponchet. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 

Un  bassinet...  un  petit  point  dessus....  et  au  pied 
du  cordon  un  autre  petit  point. 

11.  PoNCHADAMEN ,    odv.,    à    la    suilc , 
consécutivement. 

Pauzadas  ponchadamen  ses  tota  conjunctio. 

Lejs  d'amors,  fol.  126. 
Posées  à  la  suite  sans  aucune  conjonction. 
IT.  Pitnlatamente. 

1  x.  Ponchkta  ,  s.f.  dini. ,  petite  pointe. 
Ailan  can  levar  en  poirelz 
Ali  la  roNCHETA  d'un  coutcl. 

Deudes  de  Pr\de.«,  àuz.  cass. 


PO]N 

Autant  ([Ui.-  vous  iiouirei  en  leypr  avec  la  petite 
yuinle  d'un  couteau. 
<:at.  Punteta. 

l3.     PONCHURA,     PUNCXUR.V,     S.    f.   ,      Lit. 

PUNCTL'RA ,  ])i(jùre. 
Se  sentir.t  jioubs  de  las  roNCiiuiiAs  del  veri- 

nos  serpens  «le  Tfern. 

r.et  rert.,M.S.'\. 
'    Se  sentira  point  par  les  piqûtvs  du  serpent  Teni- 
meu\  d'enfer. 

Contra  punctura  d'escorpio. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  l55. 
Contre  pir/iire  de  scorpion. 
ANC.  FR.  La    moindre  pointure  d'une  simple 
cbolique. 
Les   vives  pointures  de   celle-cy  nous  don- 
nent de  bien  plus  vertes  entorses. 

Camus  de  Belley.  Diversités,  t.  I ,  loi.  388. 
l'.sr.  roRT.  iT.  Ptintura. 

i4.   PoNCHAiRE,  S.  ni.,  pointeur,  terme 
d'église. 

Y  a  ordonnats  de  tonchaires  los  qnaU  au 
jniat  et  pronies  de  far  l'ulici  jiislamen. 

Til.  de  1409.  liosc  ,  Mémoires  du  Rouergue  , 
t.  III,  p.  25o. 

Y  a  ordonne  des  pointeurs,  lesquels  ont  jure'  et 
I>iomis  de  laire  l'office  justement. 

EST.  Puntador. 

i5.   PoNCHARiA,   S./.,   pointage,    l'ac- 
tion de  pointer  les  absents, 
A  facba  la  laula  de  poncharia. 

Tit.  de  1409.  Bosc  ,  Alemoires  du  Rouert^Me , 
t.  III,  p.  25o. 
A  lait  ia  taljli:  do  pointage. 

rORT.  Poil  tarin. 

16.    P0NTICITAT,  i.y!  ^  ])ointicité,  qua- 
lité de  ce  qui  est  pointu,  piquant. 
Fiif.  Mixtio  de  po-nticitat  .■un  dossor. 

Carn  de  buon  j)er  so  es  plazent  et  de  cervi 
quar  ban  posticitat. 

Stiptica  sabor  es  comtada  entre  ponticas... 
quar  roNTiciTAT   no  es  mas  inlenssa  et  fort 

stipticitat. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  271. 

Mixtion  de  pointicilé  avec  douceur. 

Chair  de  hœurpour  cela  est  agréable  et  (celle)  de 
•  erf  prce  qu'elles  ont  pointicilé. 

.Saveur  astringente  est  comptée  entre  les  pi- 
quante:)... parce  que  pointicilé  n'e-t  qu'intense  et 
tort  resserrement- 


POi\ 


'"'97 


17.  PoNTic  ,  (idj.,  pointu,  [)i(iiiant. 
Sabor...  roNTicA. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  271. 
Saveur...  piquante. 

18.  PONHE.MEN,    l'ONJKMENT,    S.   1)1.,    \^\~ 

qùre  ,  élancement. 
Fer  lo  roN.iEMENT  de  la  cbeira. 

Trad.  deJi'ede,  fol.5l. 
Par  la  pirjûrc  du  cilicc. 
l'ig.   PoNiiEMEN  de  grau  dolor. 

Passio  de  Maria. 
Elancement  lie  grande  douleur. 
AMC.  CAT.   Punjiment.   esi'.    Piingimicnto.  vi. 
Puiigiineiito,  pugnimcnto. 

ly.   PoNcuuT  ,  ('/r//. ,   pointu. 
A  las  anrelbas  ben  tonchudas. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailtes,  etc. 
A  les  oreilles  bien  pointues. 

20.  PuNCHiER,  S.  m.,  pioche. 

l'ogues  passar  ab  son  pumchier,  et  qu'ell 
PUNCiUEKS  foz  d'una  canna  d'alt  e  d' un' allia 
d'  ample. 

Regl.  sur  les  mines  d'IIierle.  Ilist.  de  Nîmes, 
t.  I ,  pr.,  p.  72. 
Pût  passer  avec   sa  pioche,  et  que  la  pioche  fùl 
d'une  canne  de  haut  et  d'une  autre  de  large. 

21.  PoNCTALMENT,    ado.,    ponctuelle- 
ment ,  exactement. 

Anteza...  de  torr...  si  pot  saber  de  lonh  , 
per  artifici  de  mezurar...;  deves  pendre  tma 
post ,  o  fast...;  entro  que  pel  sonielb  del  fust 
veia  lo  somelb  de  la  torr  poHtTALMENx. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  28.O. 

Hauteur...  de  tour...  se  peut  savoir  de  loin,  par 
artifice  de  mesurer...;  vous  devez  prendre  «ne 
planche,  ou  fiît...;  jusqu'à  ce  que  par  le  sommet 
du  fût  il  voie  le  sommet  de.  la  tour  exactement. 
CAT.  Pontuahnent.  ksp.  Puntuahneiite.  ror.T. 
Pontualinence.  it.  Puntuahneiite . 

22.  PUKGER  ,  PONJER,  POIGNEU  ,  PONHER  , 

V.,  lat.  puxGERf,  piquer,  aiguillonner, 
stimuler,  exciter-,  ])oindre. 

-Agailla  sembla  qu'el  posiiA. 

Dei  DES  i:e  Pbades,  .'luz.  cass. 
Il  seiiihle  qu'une  aiguille  le  pii/iie. 
Fig.  En    aqui.l  sirvcnles  el   roins  fort   lo    ici 
Felip  fpi'cl  defjMcs  roniensar  la  guerra. 
/'   </(■  Bertrand  de  Bvr-i. 


598 


PON 


Dans  ce  siivciite  il  stiiiiiilc  Ibrl  îo  roi  l'hilippc 
(pour)  qu'il  dût  commencer  la  guerre. 

Tem  que  la  dolor  me  pqnja. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  cliansoiieta. 
Je  crains  que  la  douleur  me  poigne. 
Aissi  m  puwh  al  cor  e  m  loca 
K  m  tolli  nianjar  e  dormir. 

Hugues  de  la  Bachelerie  :  Pergrazir. 
Ainsi  rn' aiguillonne  au  cœur  et    me  toiiclu;  et 
m'ôte  le  manger  et  le  dormir. 

A  mors 

Pins  suan  roNii  qu'una  mosca. 

Mabcabrus  :  Dirai  vos. 
Amour. ..  plus  doucement  pique  qu'une  mouche. 

—  Donner  des  éperons  à  un   cheval , 
s'élancer, 
PpNHETZ  avant,  baro,  no'ls  ne  laycbem  anar. 
lioinan  de  Fierabras ,  v.  .^^ao. 
Piquez  en  avant ,  Larons  ,  ne  les  eu  laissons   pas 
aller. 

Fig.  Amor  pung  vas  mi  e  desreia 

Si  que,  ses  iels,  no  m  pot  vida  valer. 
G.  Faidit  :  Molt  mi. 
Amour  pique  vers  moi  et  de'Lorde  de  telle  sorte 
que,  sans  lui,  ne  me  peut  la  vie  valoir. 
Subst.  et  loc.fig. 

Car  vei  c'a!  poigmf.r  d'esperos, 
Non  puosc  far  tant  que  joi  cobres. 

GiRAUD  DE  BoRNElL  ;  A  hen  chanlar. 
Car  je  vois  qu'au  /jii^Her  d'éperons  ,  je  ne  puis  pas 
faire  tant  que  joie  je  recouvrasse. 
Part. près.  De  ponhens  espinas  coronat. 

FoLQUET  de  Romans  :  Quan  lo. 
De  poignantes  épines  couronné. 
Fig.     El  sien  dobl'e.sgard  poingwf.n. 

LanfrANC  Cigala  :  Un  avinen  ris. 
Le  sien  double  regard  poignant. 
Part.  pas.  Car  eu  sui  pojngï  de  l'espina. 

Lanfranc  Cigala  :  Gloriosa  sainta. 
Car  j'en  suis  piqué  par  l'épine. 

Se  sentira  ponhs  de  las  ponchuras  del  veii- 
nos  serpens  de  yfern. 

r.  et  l^en.,  fol.  84. 

Se  sentira  point  par  les  piqûres  du  serpent  veni- 
meux d'enfer. 

<:at.  Piinjir.  esp.  port.  Piingir.  it.  Piingere, 
pugncre.  , 

23.  PuNGiTiu,  fidj.,  pxcitalif,  poit,'nanf . 
sùmulaiif. 


PON 

PuNGiTivA  dolor. 

Elue,  de  las  propr.,  fui.  g^. 
Douleur  poignante. 

tsp.  Pimgitivo.  IT.  Piingulvo,  pugnitivo. 

l[\.    PONHAK,  POIGNAU,  POINGNAR  ,  PUN- 
,  HAR  ,  PUNGNAR,  PONCHAR ,  PUNCHAR , 

V.,  tâcher,  s'efforcer,  se  hâter,  s'em- 
presser, se  peiner. 

Ben  deuria 
Cbascns  ponhar,  qui  bon  pietz,  vol  aver, 
De  lia'  amor  leiahnen  mantener. 

G.  Faidit  :  Tug  cilli. 
Bien  devrait  cliacun  ,  qui  lion  mérite  veut  avoir, 
tâcher  àe  maintenir  loyalement  fidèle  amour. 

Degra  poignau  al  linir. 

Hugues  de  Saint-Cyr  :  Ane  enemics. 
Devrait  se  bâter  au  finir. 

Qui  no  poiNC.NA  que  vailla 
Mais  qu'enans  non  ha  valgut? 
T.  de  Cadenet  et  de  Guionet  :  Cadcnet  pro. 
Qui  ne  s'efforce  qu'il  vaille  plus  qu'auparavant 
il  n'a  valu  ? 

Om  se  puNG  de  Deii  servir. 

Folquet  de  Eomans  :  Can  hen  me. 
On  s'empresse  de  servir  Dieu. 
ANC.  FR.  Del  chevalier  ki  apoignoit  vers  ti.'' 

Roman  de  Gérard  de  f^icnne  ,  v.  lfi65. 

—  Pointer,  marquer. 

Segon  qne  ve/.etz  ponchar  algnuas  velz  uua 
le Ira. 

Lejs  d'amors,  fol.  i^^. 
Selon  nue   vous   voyez  pointer  aucunes  fois  une 
lettre. 

Part. pas.   Qui  be  no  sapcha  qne  ditz/> 
PoNCHAT,  et  en  après  .1.  g. 

B.  Carbokel  :  Un  sirventesde. 
Qui  ne  sache  bien  que  signifie  P  pointe,  et   par 
après  un  G. 
CAT.  Piinxar.  esp.  Punzar.  it.  Pimtare. 

25.  PoiGNA,   poNiiA ,   S.  /.,   tnipressc- 
ment,  soin,  effort,  peine. 
Ai  perdut  ma  poigna 
E  mon  sirventes. 

ToMiERS  ET  Palazis  :  De  chanlar. 
J'ai  perdu  mon  effort  et  mon  sirvente. 

Hi  ai  Iota  ma  ponha  meza. 

Peïrols  :  Be  m  cuiava 
J'y  ai  mis  tout  mon  .««;«. 
\Ni:.  c:at.  Parija. 


PON 

26.  Apontamf.n,  s.  ni.,  iraité;  accord  , 
arrangement ,  accommodement. 
Parlementar  aa  cls  de  qualqnc  apontamen. 
Dit  e  ileclarat  lo  dit  apontamen  al  dit  abat. 

Chronii/tie  des  Âlbi'^eois,  col.  1  Ci  et  3. 
Pai'lementeravec  eux  Je  quelque  accommodeinvnt. 
Dit  el  ilcclaié  ledit  accommodement  audit  ablic'. 
CAT.   Apuntament.   Esr.   Âpuntainiento.  pour. 
ylporitainerito.  ir.  Appinitamento. 

27.  Apontar,  apointak,  V.,  convenir, 
r«^gler. 

Part.  pas.  Dit  et  apontat  que  lo  dit   ;il)at  de 
Cibleaux. 
I  Chionitjue  des  Albigeois,  col.  j. 

Dit  et  convenu  que  ledit  ablxf  de  Citcaux. 

—  Appuyer. 

Sus  son  espieut  s'aplnta  per  dcnant   so 
incnto. 

Romnn  de  Fiernbras ,  v.  ^5 16. 
Sur  son  c'pieu  s'tippiiie  par  devant  son  nicnloii. 
Part,  pas.  Apointat  era  enti'cls. 

Chroniijue  des  Albigeois ,  col.  7. 
Il  e'tait  convenu  entr'eux. 

CAT.  ESP.  Apimtar.  port.   Apontar.   it.   Ap- 
piintare. 

28.  EspoNCHAu,  V. ,  épointcr. 

Aygla ,  qnan  si  repausa ,  plega  sas  unglas 
per  que  no  si  espomcho. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  ^y. 

L'aigle,  quand  il  se  repose,  ploie  ses  ongles  pour 
qu'ils  ne  s'épointent  pas. 

CAT.  Espuntar.  it.  Spiintare. 

29.  COMPUNCTIO  ,  CO.MPUNCIO  ,  S.  f.,  lat. 

coMPUNCTio  ,  componction. 

Thesanrs  es  bona  compunctios. 
Si'l  COIS  n'a  co.mpunctio. 
CoMPCNcios,  o  dolors  de  sou  pecbat. 

Trad.  de  Bède  ,  loi.  26  ,  5o  el  ij. 
Bonne  componction  est  tre'sor. 
Si  le  cœur  n'a  componction. 
\  Componction  ,  ou  douleur  de  son  pc'clie. 

F.sPi  Compimcion.  port.  Compuncào.  it.  Cuin 
punzione. 

30.  CoMPONC  ,  fulj.,  afflii,'é,  peiné,  al- 
tristé,  contrit. 


PON 


>9f> 


Auzidas    nqucstas   causa.s,   foron   f;0MPON(i 
fil  lur  cor. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres ,  cli.  2. 
Ces  choses  ouïes,  ils  furent  altrislés  dans  leur  cœur . 
tsp.  PORT.  Compungido.  it.  Compiinto, 

?>\  .     PkRPO>'G,  PERPOING  ,   PERPONU,  PER- 

piMi,  S.  t)i.,  pourpoint. 
l'uRpoNG  falsat  e  roiiipiit. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  conis. 
Pourpoint  fausse  et  rompu. 
Contra  l'ausberc  e'I  perpoim;  e'I  bleso. 
Gaijsseran  de  Sainï-Leidieu  :  Puois. 
Contre  le  liaubert  et  le  pourpoint  el  la  tuni({Ui'. 
Als  us  viiat7.  vestir  ausbeicx. 
Aïs  autres  perpunhs  et  esculz. 

R.  Vidal  de  Bezaidun  :  Unas  novas. 
Aux  uns  VOUS  verriez  revêtir  hauberts  ,  aux  au- 
lies  pourpoints  et  e'cus. 

ANC.  FR.  Je  sais  où  mon  pourpoint  in'esiraint. 
Charles  d'Orléans,  p.  aj^- 
\]n  pourpoint  de  irois  paroices.;  carie  corps 
estoit  de  demie  ostade,  le  baut  de  uiancbes  lii- 
cuir,  et  le  bas  de  veloiir. 

Henri  Estienne,  Apologie  pour  Hérodote,  t.  II  , 

p.  22. 
ESP.  Perpiinte. 

32.  Pebponta,  .y./". ,   pourpoint. 

Ausberc  ni  perpokta 
No  vol ,  e  vai  ferir. 

RAiMBAiiD  de  Vaqueiras  :  Truan  niala. 
Ilaulierl  ni  pourpoint  ne  veut,  et  va  combatirc. 

33.  CoKTRAPoxciiAMrx,  ,?.  ni.,  conlre- 
point,  terme  de  musique. 

Triplar  sofls,  agnus  e  contraponchamexs, 

P.  HE  ConniAC  :  Kl  nom  de. 
Tripler  sons,  agnus  et  contrepoints. 

POINT,  PON,  s.  m..  Lit.  voyTcni ,  po::t. 
.\issi  coin  cri  que  pass'im  estreit  roN 
Que  non  s'anza  nulla  partdesviar. 

FaIdit  de  Belistar  :  Totatrcssi. 
.\insi  comme  celui   qui  traverse  un   pont  étroit, 
de  burlc  qu'il  ne  s'ose  nulle  pari  dévier. 
Per  un  pont  passavan  l'ayfjba. 

/^.  (/<•  S.  Honorât, 
l'dr  un  pont  ils  passaient  l'eau. 
Fig.  La  costuma  es  lo  pons  j>er  bon  lo  diable 

intra  eu  l'  arma. 

r.  el  Kert.,  fol.   1 1. 
I.a    coutume    est    le   pont   par  où   le  diable   ciihe 
dan',  l'ime. 


6oo 


POP 


Loc.  Tou 

Los  Frauces  e'is  escorsa  , 
E'Is  pea  e  'n  fai  ton. 

G.  FlGUEir.AS  :  Sirventes  vuelli. 
Tond  les  Français  et  les  e'corche  ,  et  les  pend  et 
en  tait  pont  (  leur  passe  dessus). 

Doncx  pus  re  no  ns  pot  valer 
Que  tug  no  pafsem  al  grieu  pon. 

P.  Cardinal  :  Sitôt  non  ai. 
Donc  puisque  rien  ne  nous  peut  valoir  que  tous 
nous  ne  passions  sur  le  pont  difficile. 
Semblans  es 
De  lui,  (de  Dieu)  qu'es  passât  al  sien  pon. 

GUILLAIME  ,  MOINE  DE  Beziers  :  Quascus  plor. 
11  est  semblalileà  lui ,  (à  Dieu)  vu  qu'il  est  passe' 
sur  le  sien  pont  (  il  a  e'prouvé  les  mêmes  soufFrances). 
cAT.  Pont.  ESP.  Puente.  port.  it.  Ponte. 

-i.  Pontificat  ,  s.  m.,  lat.  pontificat//.?;, 
pontificat. 
Voyez  Df,nin.\,  t.  III,  p.  191. 

Régnant ,  per  aqnel  temps  ,  en  pontificat  , 

Jonysscn  III. 

Chronifjue des  Albigeois  ,  col.  2. 
Régnant,  parce  temps-là,  en  pontijîcat.   Inno- 
cent III. 

CAT.    Pontificat,    esp.    port.    Po?ttificado.    it. 
Pontificato. 

3.  Pontifical,  adj.,  lat.  pontificai,/.?, 
pontifical. 

Osfar  tot7,  los  signes  pontificals. 

Cat.  (tels  apost.  de  Roma,  fol.  217. 
Oter  tous  les  signes  pontificriitx. 
Adv.  camp.  L'avesque  île  Magalona  vestit  en 

rONTlFICAI.. 

Carya  Magalon,  p.  l\ci. 
L'évêque  de  Maguelonne  vêtu  pontijtcaleinent. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pontifical,  it.  Pontificale. 

4.  Pontage  ,    S.    m.,    jjontage,    droit 
de  passage  sur  un  pont. 

Paya  un  ardit  de  po.ntagé. 

Francs  de  pontage. 

Fors  de  Béarn  ,  p.  1090. 
Paie  un  liard  i\e  pontage. 
Francs  de  pontage. 
CAT.  Pontatge.  esp.  Pontage. 

POPA,  s.f.,  létin,  mamelle. 

So  ditas  amazones,  que  vol  dire  ses  m;i- 
inelas ,  o  popas. 

IN'ulha  antra  bestia  ha  popas  el  pieyiz  ,  sino 
home  et  éléphant. 

F.liic.  de  las  propr.,  fol.  iG/j  cl  .')D. 


POR 

Sont  dites  amazones,  (ce)  qui  veut  dire  sans  ma- 
melles ,  ou  tétins. 

Nulle  autre  bêle  n'a  tétins  à  la  poitrine,  sinon 
liomme  et  éléphant. 
IT.   Poppa. 

1.  PoPAR ,  V.,  téter,  être  à  la  mamelle. 
PoPAR  las  popas  de  la  vaca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  261 . 
Teler\e%  tétins  de  la  vache. 
Los  enfans  que  popavan. 

CJironique  des  Albigeois,  col.  i  i . 
Les  enfants  qui  tétaient. 
Part.  prés.  Cura  appar  els  efans  popans  m.ila 
layt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  44- 
Ccimme  il  apparaît  aux  enfants  tétants  mauvais  lait. 

—  Remâcher. 

Ânimans  popans  et  ruminans. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  273. 
Animaux  temâchanls  et  ruminants. 
IT.   Poppare. 

3.  Despopar,  xk,  priver  de  la  mamelle, 

sevrer. 
Part. pass.  Anhel...  on  niay  lonh  es  del  temps 
el  quai  fo  dêspopat,  es  melhor. 

Bestias...  a  layt   vezinas,  so   trop...   visco- 
zas...  nielhors  so  carns  de  bestias  despopadas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  235  et  232. 

Agneau...  où  plus  il  est  loin  du  temps  auqutl   il 
fut  sevré,  est  meilleur. 

Bêtes...  à  lait  voisines,  sont  trop...  visqueuses... 
meilleures  sont  chairs  de  hêtes  sevrées. 

POPA  ,  s.  f. ,  lat.  vvvpis ,  poupe  ,  l'ar- 
riére d'un  vaisseau. 
Ar  si  son  mes  a  popa  tut  très  li  compaynon, 

F.  de  S.  Honorât. 
Maintenant  se  sont  mis  à  la  poupe,  tous  trois  le 
compagnons. 

Van  gitar  .iiii.  ancoras  de  popa. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  27. 
Vont  jeter  quatre  ancres  de  poupe. 

CAT.  ESP.  PORT.  Popa.    IT.   PoppU 

POR,  PORnE,  n(U\,  hors,  dehors. 
Loc.  Pneis  gitet  Tescala  por. 

R.  Vidal  de  Bezaldun  :  Mas  novas 
Puis  il  jeta  l'échelle  hors. 

Usqiiccx  l'empeinh  e'I  gieta  por. 

P.  Vidal  :  A  per  pauc 
Un  chacun  le  pousse  et   Ir  jette  hor.'. 


POR 

Pero  lo  sens  calabres  a  tant  forsa  e  vigor 
Qae  tôt  lo  portai  trenoa  e  brisa  c  gieta  roR. 

Guillaume  DE  TiiDKLA. 
Pourtant  lo  sien  caliibrea  tant  do  force  et  de  vigueur 
que  tout  le  portail  il  casse  et  Lrise  et  jelte  hors. 
Fig.  Ha  si'at  PORRE  son  entendemen. 

F.  et  r,-rt.,UA.  8^ 
11  a  jelë  hors  son  entendement. 
Aîî<-.  l'R.  !\Iès',  poi-  t'amor,  veil  giterpj/er 
Li  e  s'amor  et  ses  joiaus. 
Tant  ama  Diex  nés  en  joenesce 
Qu'il  p{a puer  tote  ricliesce. 
Fahl.  et  cont.  anc,  t.  II ,  p.  :)22  ;  et  t.  I  ,  p.  292. 
Par  lui  gietent  manvestié /7Her. 

Roman  du  Renarl,  t.  IV,  p.  372. 
Que  tôt  loH  mont  voii  geter puer. 
youi>.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  t.  II  ,  p.  11 

PORC,  s.  m.,  lat.  porcm^,  porc,  cochon. 

La  terra  que  porta  e  noyris  los  porcs  et  los 
grapaufz,  aysi  ben  com  los  reys. 

y.  et  Fert.,  fol.  34. 
La  terre  qui  porte  et  nourrit  les  porcs  et  los  cra- 
pauds aussi  bien  comme  les  rois. 

Oarios  li  fes  los  porcs  gardar. 

F.  Je  S.  Honorât. 
Garios  lui  fit  les  porcs  garder. 

c.vT.  Porc.  ASC.  ESP.  Porco.  esp.  mod.  Puerco. 
PORT.  IT.  Porco. 

•>..   P0RC.4,  fi.f.,  lat.  porca,  triiic. 

La   PORCA   qne   dona  al    prumier  porcel  l;i 
prauiiera  popa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  5i. 
La  traite  qui  donne  au  premier  petit  porc  la  pre- 
mière mamelle. 

IN'asqnet  una  porca  ,  quR  après  ;ic  .1.  porcci 
que  avia  cara  d'ome. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  l!\Ç). 

Naquit   une   truie,  qui  après  eut  un  petit  porc 
qui  avait  face  d'homme. 

CAT.  Porca.  ESP.  Piterca.  port.  it.  Força. 

3.   PoRQUET,  S.  m.  (Uni.,  petit  portr. 
Vacas,  PORQUETZ  e  gras  motos. 

Los  Xy  Signes  de  la  fi  d.'l  mon. 
Vaclies,  petits  porcs  et  gras  moulons. 

/|.     PORCELH,   l'ORCEL,    S.    1)1.    (Ullt.  ,     pt'til 

porc,  cochon  de  lait. 

Fui  crcstaire  de  pdrcelhs. 

Kaimosd  d'Avignon  :  Sirvcns  suv. 
Je  lus  cliâlreur  de  petits  porcs . 

III. 


POR 


(Soi 


Melfl/.  uu  pauc,  en  un  Ludel, 
De  galina  o  de  porcel. 

Deudes  de  Prades  ,  yiuz.  cass. 
Mcltez  uu  peu,  dans  un  boyau,  de  poule  ou  d<- 

pitit  pori  . 

ANC.    FH.     Vos  tiiastes  vostre porcel. 

Fnhl.  et  cont.  anc,  I.  I  ,  p.  265. 
CAT.  ESI'.  Porcel.  ir.  Porcelln. 

5.  PoRCF.Li.A,  5. /. ,  (ochonaille,  trou- 
peau (le  porcs,  tout  ce  qui  e.stdti  porc. 
La  lor  poRCEr.i.A 
Gardon  ben  de  laniella. 

P.  Cardinal  :  Un  sirvenles  trametrai. 
La  leur  cochonaille  ils  gardent  bien  de  couteau. 

^>.  PoRCELAR,  V.,  mettre  bas,  en  parlant 

(le  la  truie. 
Part.  pas.  Qnan    ha    porcelat,   einagrezisli  , 
quar  lo  noyriment  si  convertis  en   layt  ;i 
noyrir  los  porccls. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  269. 
Quand  elle  a  mis  bas ,   elle  amaigrit,  parce  que 
1.1   nourriture  se  convertit  en  lait  à  nourrir  les  pe- 
tits porcs. 

7.  PoRCEMER,  adj.,  pourcelier,  tpii  pro- 
duit de  petits  cochons. 

Trlicia   PORCEMERA. 

Leys  d'amers,  fol.  32. 
Truie  pourceliere. 

8.  Porcin,  porci,  adj.,  lat.  porcinha  , 
de  ])orc. 

Femat  de  fcnis  porci. 

Carn  porcina  e.s  bona  en  estien. 

F.lopliant...  mot  terao  votz  porcina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  196  ,  233  et  2^9. 
Fume'  de  fumier  de  porc'. 
Cliair  de  porc  est  bonne  en  e'té. 
Kle'pliants...  nioull  craignent  voix  de  porc. 
:  -ïV.  iT.  Pnrcino. 

').   PonotiiEB ,  .s.  ni.,   porcher,  gardien 
de  porcs. 
Fuv,  mais  de  dos  mes,  porquip.iis. 

Rai.mond  o'Avigno.n  :  Sirvens  su\ . 
.le  fus,  plus  do  deux,  mois,  porchcf. 

Els  an  lo  porquier  demandât. 

y.  lie  S.  Hononil. 
Ils  ont  domaiidû  le  porcher. 

-(i 


G  01 


POR 


ANC.  i-R.  Cliascna  vilain ,  (•l)ascun/7o/-c/j/<v. 

Roman  de  In  Rose ,  v.  ig'iS. 
<:\T.  Parquer.  F.ip.  Porqiiero.  I'ort.  Porqiieiro. 
iT.  l'orcaro,  porcalo. 

10.  PoKQUiF.r.A,  s.  f.  ,   porchère,   ^;ir 
deiis»^  de  porcs. 

A'i  de  liipnh  iina  porquiera 
.(.  Iropel  de  porcs  gai'dan. 

Leys  d'nmors ,  loi.  :•.'>. 
Je  vis  lie  loin  mio  porcli'crc  un  trou|icau  «lo  jiorcs 
t;anlanl. 

1  I.  P0RCA.SSIN  ,  poRCASSi,  .V.  1)1.,  gardien 
do  porcs,  porcher. 
Plus  fort  qii' escus.sîer  porcassi. 

Guillaume  de  Durfort  :  Turcmalet. 
Plus  fort  (jue  porcher  monte  sur  des  e'cliasscs. 

1 1.  PoRQUACiER,  S.  ni.,  vendciir  de  porc, 
charcutier. 

Mazellier.s  aioa  .v.  ruilo.s  ,  so  es  assaber, 
.1.,  boacier...  .1.,  poRQUAcrER. 

Cariulaire  de  3Tontj>ellier,  fol.  /j5. 

Que  les  boucliers  aient  cinq  voles  ,  c'est  à  savoir, 
un,  les  venilcurs  de  chairdebœul...  un,  les  vendeurs 
lie  j'orc. 

i3.  PoRCAKiA ,   S./.,  porcherie,    rede- 
vance an  sujet  des  porcs. 
Siau  quiti  c  franx  de  la  boada...  et  de  i-or- 

CARIA. 

y'<7.  de  1263.  DoAT,  t.  XCI,  fol.  2'|fi. 
Soient  quittes  et  francs  de  la  boade...  et  de  pur- 
cherie. 

14.   Porc  espi,  s.  m.,  porc-épic. 
A  t;niza  de  porc  espi. 

Elue,  de  lus  propr. ^  loi.  2!io. 
A  manière  de  porc-épic. 
CAT.  Porc  espi.  esp.  Piieivo  cspin.  port.  Porcv 
espiho.  iT.  Poico  spino,  porco  spinoso. 

i5.  Porc   mari,    .v.    ///.  ,    |K)rc-inarin  , 

sorte  de  poisson. 

Autres  peyslios  quero  lor  })astura  cavau  aiu 
le  niorr  dius  l'arena,  ciim  es  porc  maki. 

Elite,  de  /as  propr.,  fol.  i55. 

Autres  poissons  chercbeut  leur  pâture  creusanl 
avec  leur  museau  dans  le  sable,  comme  est  porc- 
marin. 

PORDALAYGyV,    s./.,    pordelaygiie , 
sorte  i\v  plante. 


POP» 

Suc   de   l'OFiDAI.AYOA. 

Coll.  lie  lecclt.  de  médec. 
Suc  lie  pcicleliij!:;iie. 

PORFIRI,  s.  m.,  Lit.  P0RPHYRi/^.y,  por- 
phyre. 
"     l'o  sebelhilz  al  Letra  en  la  concha  àe  porfii-l. 
Cal.  dels  npost.  de  Pioma ,  loi.  i3^. 
l'^ut  enseveli  à  Fjalran  dans  la  conque  de  porphyn-. 

ANC.    CAT.     Porfir,     CAT.     MOD.     esp.     port.     Il 

Porfido. 

PORPRA,  POLPRA,  x.f.,  htt.  puRP«r.  •.  , 
pourpre,  sorte  de  couleur. 
Cercle  danrat  de  color  de  porpra. 

Abr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  21 . 
Cercle  dore  de  couleur  de  pourpre. 

—  Sorte  d'étoffe. 
Maria  près  a  obrar 
Porpra  al  temple  per  l'aufar. 

Trad.  d'un  Ei'nng .  npocr. 
Marie  prit  à  ouvrer  de  la  pourpre  au  temple  pour 
l'autel. 

Una  borsa  de  poi.pra. 

PllILOMENA. 
Une  bourse  de  pourpre. 

Vestirs  precioses  de  polpra. 

F.  et  P'ert.,  loi.  lo]. 
\itemenls  précieux  de  pourpre. 

— •  Sorte  de  vêtement. 

Ai  maritha  pot.pra  biza 

E  matihs  alinatras  jjer  jazer. 

P.  "Vidal  :  Lai  on  cobra. 
.T'ai    mainte /)()H;/)/e  bise   et  maints  matelas  p.';;. 
coucher. 

CAT.  ESP.  PORT.  Purpura,  ir.  Porpora. 

•>.,  PoRPAL,  .V.  in.,  pourpre,  sorte  de  di 
gnilé 

Qu'el  lo  loilla  del  porpal,        .  -      , 
E  qu'  el  depoua 
Lo  meuscrezens. 
Guillaume  de  ISerguedan  :  Un  sirvenles  vuoill. 
Qu'il  ledcpoiiillcdela/w»;y)re,  et  qu'il  dépose  le 
mécréant. 

3.  PiiRPURENc,  adj.,  de  pourpre,  pour- 
j)ié,  pnrjuirin. 
Maruio  en  color  pukpurenc. 
\iola..   alcdna  es  purpurenca,  alcuna  blanc,'. 
Elue,  de  las  propr.,  fnl.  190  et  22S. 


POR 

M.ulne  puvpiinn  en  couleur.  -^ 

Violelle...  aucune  est  ptirpidiiie  ,  aucune  Liantln-. 

If.     POLPUIKK,    ,V.     ///.,    lat.     PURPH/Y/RI//.S  , 

j)Oiirp(icr,  teinturier  en  j)oiirprc. 
A  ror.PRiERs,  lo  portai  de  la  snanarin. 

Cartiilaire  de  Montpellier,  fol.  !^f^. 
A  pntuprieis ,  le  portail  île  la  sauueric. 

l'ORPt,  poYRE,  S.  lu.,  lat.  i>ORR«w,  poi- 
icaii,  porreau ,  sorte  de  légume. 
Ilerbas  ngiiil.-is  cuin  es  porh,  ceba. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  i\. 
Herbes  [>i((uanles  comme  est  porreaii  ,  oignon. 

—  Sorte  de  verrue. 

Per  l'OYRE  o  per  carnada. 

Tritd.  d'Albucasis  ,  fol .  3o  . 
Par  poirec.u  ou  par  eicroissance  de  cliair. 
CAT.  Porro.  ESP.  tort.  Piierro.  it.  Porro. 

?.  PoRRAT ,  .V,  m.,  porreau. 

La  carga  de  cebat  e  de  porrat,  lies  dener.s. 

Tii.  de  1248.  Do.vT,  t.  CXVI ,  fol.  17. 
La  charge  d'oi'^nons  el  de  porreuuXj  trois  deniers. 

3.   Perezin  ,   tidj.,   porrosin,  qui    tieni 
du  porreau. 

Coira  l'EREZiNA  ,  veida  en  coU)r,  et  aniar:i 
ea  sabor,  et  aguda  cnin  la  heiba  don  pren 
son  nom,  dita  porr  o  inarrubiura. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3  1 . 
Bile  porrosine,  verte  en  couleur,  amère  en  saveur, 
el  piquante  comme  l'IierLe  dont  elle  prend  son  nom, 
dite  porreau  ou  marruLe. 

POR.S,  s.  m.,  lat.  poR«.y,  pore,  ouver- 
ture  )mperceptii)le  dans  la  peau  de 
l'animal  par  où  se  fait  la  transpiration. 
Frejor  es...  dels  roRs  del  corrs  restiictiva. 
Per  razo  de  la  apercio...  dels  pors. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  25  et  7/j. 
La  froidure  est...  des  pores  du  corps  reslriclive. 
Par  raison  de  l'ouverture...  des  pores. 
<:at.  esp.  port.  it.  Poro. 

1.   PoROs,  (idj.,  lat.  P0R0s«.v,  poreux. 

Fust  es  PORCS,  et  recuelh  dins  sa  porozital 
avre  qui'l  soste  sobre  l'ayga. 

Ha  semblansa  d'esponja  ,  es  poroza  e  ca- 
vernosa. 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  197  et  i35. 

Bois  est  poreux,  cl  reçoit  dans  -îa  porosité  l'air 
r|iii  le  soulicnt  sur  l'eau. 


POR 


()o;> 


A     rcssemldance   d'e'poni;c  ,    elle   est    poreuse   el 
creuse. 
<:at.  Poros.  f.sp.  port.  it.  Poroso. 

).    POROZITAT,    S.J.,     lat.    POROSITAT(7/«, 

porositt!'. 

I^a  poRoziTAT  de  la  pfl. 

Per  razo  de  la  granda  porozitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  G5  cl  25. 
I.a  porosité  de  la  peau, 
l'ar  raison  de  la  grande  porosité. 
(AT.  Porositat.  esp.  Porosidad.  port.   Porosi- 
dade.  it.  Parasita,  porasitaie,  porositade. 

PORT,  S.  m.,  lat.  portm.v,  port. 
I,as  nans  yssiron  del  port. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  21. 
Les  navires  sortirent  du  port. 
Que  nos  Maïuela  a  port,  e  nos  e  nostra  uan. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qu'il  nous  transmette  à  port,  et  nous  el  noire  n;»- 
\  ire. 

l'ig.       (;iiansos,  al  port  d'alegratpe 
On  prelz  e  valor  s'  atcn  , 
Al  rey  qne  sap  et  entea 
M' iras  en  Arago  dire. 
Pierre  Raimond  de  Toi:i.ni:sE  :  .\lressi  tum. 
Clianson  ,  au  port  d'alle't;ressc  où  mc'rilc  et  valeur 
aspire ,  au  roi  (jui  sait  et  entend  tu  m'iras  en  Aragon 
dire. 

Lac.  Coma   aquells  que  son  tciiipcstat  el  niar 
deziron  venir  a  bon  port. 

/'.  et  Fert.,  fol.  33. 
Comme  ceux   qui  sont  agites  par  la  tempête  en 
mer  désirent  venir  à  bon  port. 
Fiq.     Qiiar  si  ns  vols  a  bon  port  traire. 

Pierre  de  CoBBiAt;  :  Domna  deU. 
Car  si  tu  nous  veux  conduire  à  lion  port. 
Peritz  soi  si  non  venc  al  port. 

Arnald  de  Maiiieil  :  Dona  genscr. 
Je  suis  mort  si  je  ne  viens  au  port. 
Abans  qne  trigne  gaire 
Venrelz  a  lual  port. 

G.  FluUElRAS  :  Sirvenles  vuelli. 
.Vvaul  qu'il  tarde  iiuères  vous  viendrei  à  mauvais 
l'ort.. 

Ver  que  f.iy  niestiers  qne  endrcsse  sa  vcla  .1 
lOHT  de  sailli...  ab  ven  ferveu  d'amor. 

r.  et  yerl.,  f.il.  -2. 
C'est    pourquoi   it   est  besoin  qu'il   diri'^e  sa  vi.il, 
l'r'  port  de  salut...  avec  veut  fervent  d'amour. 


6o4 


POR 


P/W.  Prop  tlel  l'ORT  periss  soven  la  nau  que 
es  passada  segura  per  aula  uiar, 

f^.et  Fert.,  fol. -J 2. 
Près  du  port  périt  souvent  le  navire  qui  a  passe' 
sûr  à  travers  la  haute  mer. 
CAT.  Port.  ESP.  Puerte.  tort.  it.  Porto. 

PORTA,  s./.,  lat.  PORTA,  porte. 

Donen   quada  jorn  , a  la  porta ,  a  panbres 
pelegris. 

Philomeiva. 
Ils  donnent  chaque  jour,  à  la  parle,  à  de  pauvres 
pèlerins. 

Eu  una  maizo  bout  totas  las  tortas  serau 
clausas. 

Lii>.  de  Sj-drac,  fol.  121. 
En  une  maison  où  toutes  les  portes  seront  closes. 
Ftg.  La  PORTA 

De  salvatio 

Don  era  la  clans  torta. 
Germonde  de  Montpellier  :  Grcu  m'es. 
La  porte  de  salut  dont  e'tait  la  clef  tortue. 
Porta  del  cel ,  v!a  de  .salvanien. 

Guillaume  d'Autpoul  :  Espernusa. 
Porte  du  ciel ,  voie  de  salut. 

Prov.  Qui  bell  preseu  porta  ,  segurs  sone  a  la 
PORTA . 

F.  et  Vert,,  fol.   74. 
Qui  beau  pre'sent  porte,  hardiment  sonne  à  la  porte. 

CAT.  ANC.  ESP.   Porta.   ESP.   MOD.    PuCrta.    PORT. 

IT.  Porta. 

a.  PoRTAL,  S.  m.,  portail. 

Eu  son  palaltz,  lai  on  s'en  vai  jazer, 
A  cinc  roRTALs. 

GiBAUD  DE  GalANSON  :  A  lieys  cui. 
En  son  palais,  là  où  elle  s'en  va  reposer,  il  va  cinq 
portails, 

l'"an  PORTALS  e  bestors 

De  caus  e  d'arena  .ib  caire. 

Bertrand  de  Born  :  S'aLrils  e  ludlias. 
Font  portails  et  tours  de  chaux  et  de  sable  avec- 
pierre  de  taille. 

—  Trouée. 

En  las  lissas  faraî  portaî.. 

Raimond  l'Écrivain  .-  Scnhors. 
Dans  les  palissades  je  ferai  trouée. 
Loc.fig.     Raso  seniblaria, 

Si  a  Amor  plazia  , 
Que  m'amènes  a  portai,. 
Un  THOUBADOiiU  ANONÏME  ;  Ges  autara. 
11  srnihlerait  raison  ,   s'il   plaisait  à  Amour,  qu'il 
m'amenât  à  terme. 


POR 

ANC.  FR.   Haussez  vos  testes,  grands  ^o7-Mw.t  . 
Huys  éternels,  tenez-vous  bauts, 
Si  entrera  le  roy  de  gloire. 

Cl.  Marot,  t.  IV,  p.  liiiS. 
Se  relrairent  au  palais,  au  chastel  et  sur  le.-i      i 
portanlx  de  ladite  ville.  f 

OEiH're s  d'Alain  Chartier,  p.  i8.'>. 
CAT.  ESP.  PORT.  Portai. 

3.  PoRTF.L,  .y.  m.,  guichet,  petite  porte, 
porte  dérobt!'e. 

Lo  roRTEt,  obri  demancs. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Le  guichet  il  ouvrit  soudain. 
An  PORTEI.S  tras  lor  repaire 
Per  ou  intrau  li  cofraire. 

B.  Carbonel  :  Tans  rict. 
Ont  des  portes  dérobées  derrière  leur  demeure 
par  où  entrent  les  confrères. 

CAT.  Portell.  ESP.  Portillo.  port.  Portelo.  it. 
Poriel/o. 

4.  PoRTELA ,  S./.,  portelle,  guichet. 

Per  dcuant  la  portela  es  lo  glotz  aresfal. 
Roman  de  Fiernbras ,  v.  4014. 
Par  devant  le  guichet  s'est  arrête'  le  glouton. 
CAT.  Portella.  port.  Portela.   port.    Portéla. 
it.  Portella. 

5.  Poster LL A  ,    s.   f.,    poterne,    petite 
porte. 

Per  una  posterlla  s'  en  son  luit  cinc  eublat. 
y.  de  S.  Honorai. 
Par  une  poterne  s'en  sont  tous  cinq  enfuis. 
IT.  Postierla. 

G.    PORTEGUE,   S.  1)1.,   iat.   PORTIC//.S,  pOf- 

tique. 

Jhesus  anava   cl  temple  ,    el   rouTEciuc   de 
Salomo. 

Trad.  du  N.-Tesl.,  S.  Jean  ,  cli.  10. 
.le'sus  allait  au  temple  ,  au  portique  de  Salomoa. 
Entro  dedins  lo  portegue  del  sobeira  pre- 

veire. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Marc  ,  rh.  14. 
Jusque  dedans  le  portique  du  souverain  prêtre. 
CAT.   ESP.    PORT.  IT.  PorlîcO. 

7.   PoRGE,  PORCHE,  S.  m.,  porchc,  por- 
tique. 
Aque.st  dos  fo  fait  el  pouce  de  la  claustra. 

Carlulnirc  du  Buguc ,  foi.  29. 
0  don  lui  lail  au  pnirlic  du  rloître. 


POR 

Lo  roncuE  de  Sauh  Pcyie  que  lioiii  ;ii)ela 
ciotat  Leonina. 

Cat.  de/s  aposl.  de  lioma,  fol.  109. 

Le  portique  de  Saint-Pierre  qu'on  appelle  cil(> 
Lc'onine. 

<S.  PoKTiKR,  .V.  m.,  lat.  rouTARi«,v,  por- 
tier, t,'tiichefitM-. 
Eu  cort  de  rei  ini  bâton  li  i'obtif.r. 

Bertrand  dk  Born  :  Icu  m'escomlisc. 
En  cour  de  roi  me  battent  les  portiers. 

Fuy    PORTIERS. 

Raymond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  fus  portier. 

Fig.  Lo  don  de  temor  es  portiers  de  I;<  yraii 
mayso. 

r.  et  yert.,  fol.  l\<). 
J.e  don  lie  crainte  est  portier  de  la  grande  maison. 
^'Icfj.     La  sirventa  portieira 
Li  obri. 

Brev.  d'amorj  fol.  16?.. 
La  servante  porliire  lui  ouvrit. 

CAT.  Porter,  est.  Portera,  port.  Porteiro.  it. 
Portière. 

<J.     PORTENIER  ,   S.    1)1.,    pOPticr. 
S' cl  PORTENiERs  noTi  dis  de  no. 
Un  tboubadoIjR  anonyme  ,  Coblas  esparsns. 
Si  le  portier  ne  dit  de  non. 

10.    PORTAR,   V.  ,    lat.    PORTAIU.',    JJOrttT, 

transporter,  supporter. 
Coma  l'aze  del  nioli  que   porta  nylan  vo- 
lontiers lo  blat  del  paure  coma  del  rie. 

F.  et  Fert..  ibl.  5.|. 
Comme  l'àne du  moulin  qui por/eautant  volontiers 
le  l)lc'  du  pauvre  comme  du  riche. 
La  sentara  niesclaia 
Qn'ieu  solia  sencbar. 
Lassa  !  non  l'  aus  portar. 

P.  Basc  :  Ab  greu  cossire. 
La  ceinture  mêlée  que  je  soûlais  ceindre,  malheu- 
reuse.' je  n'ose  la  porter. 

Qae  tôt   bom ,  que  pogues  portar  armas, 
venjjues  ad  elb. 

Philomkna. 
<^)uc  tout  homme,  qui  pût  /Jorter  armes,  vînt  à  lui. 
Ftf;.  Nepus  nou  portara  la  pena  del  autre. 
Liv,  de  Sjdriif,  fol.  6^. 
Mnl  ne  portera  la  peine  de  l'aulri'. 
Pois  Amor  mi  vol  bonrar 
l'anl  qu'cl  cor  nos  wi  (ai  portar. 

l'oi,QUET  Dï.  Marslili.l  ;  tu  cliantan 


POR 


Gof 


Puisf(u'Amour  me  veut  honorer  tant  que  dans  mou 
cœur  il  me  fait  vous  porter. 
Non  aureni  ,  negus,  plus  de  c.ibal , 
Ni '11  PORTAREM  escrit  el  nostre  briea 
Ad  aysselb  jorn  que  rendrem  comt'a  Dieu. 
Baimond  dk  Castelnau  :  Mon  sirvcntes. 
Nous  n'aurons,  nul ,  plus  de  cheptel,  ni  n'en  por- 
terons d'écrit  sur  notre  bref  en  ce  jour  que  nous  ren  - 
(Irons  compte  à  Dieu. 
I.oc.     Hom  volpilb  que  porta  banevra. 

Le  MOINE  DE  Montaudon  :  Be  ni'enueia. 
Homme  b'iche  qui  porte  bannière. 
Segrai  tant  c'oin  rae  port  a  la  tomba. 
A.  IJaniel  :  Si  m  fos  amors. 
,1e  suivrai  tant  (jusqu'à  ce  )    qu'on  lUc  porte  à  la 
tombe. 

—  Supporter. 

Qu'en  patz  portes  son  mal. 

F.  de  S.  Honorât. 
^^aea  paix,  il  supportât  son  mal. 

—  Comporter,  conduire. 

Se  portet  fort  valentameiit  lo  dît  conte  jovc. 

Chtonii/ue  des  Albiiieois  ,  col.  102. 
.Se  comportii  foi  I  \aillammcnl  ledit  comte  jeune. 

—  Eu  parlant  de  la  gestation. 
Elepbaut...  porta  dos  ans  son  concebement 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  2^7. 
I^'élépliant. ..  porte  deux  ans  sa  conception. 

—  Produire,  engendrer. 

Las  aulras  fan  portar  efans   a  las  femnas 
mas  qu'  eu  bevo. 

Lii\  (le  Sydrac,  fol.  55. 

Les  autres  font  porter  enfants  au\  femmes  pourvu 
qu'elles  en  boivent. 

Loc.  Lo  frng  que  porta  l'albre  de  sobrietat. 
r.  et  Fert.,  fol.  joa. 
Le  Iruit  que  porte  l'arbre  de  sobriété. 
leii  suy  aitan  nialastrncx 
Que  de  malastre  port  la  llor. 

Rambald  d'Obvnoe  :  Kr  no  sui. 
Je  suis  autant  nKilheiireu\  ([uede  m:illiuur  je /'0/7t 
la  Heur. 

—  Emporter. 

Alexaudrcs,  que  tôt  lo  mon  avia  , 
No'n  portet  ren  mas  un  drap  solanien.  , 
Pons  i)E  Capdueii,  ;  lir  nos. 
Alexandre,   qui  avait   tout    le  monde ,    n'en    em- 
porta rien  excepté  un  linceul  seuleiin'nl. 

—  Diriger,  condiure. 


Go6 


POR 


Fi^.     El  cor  non  ni'i  porta. 

G.  Bi^juiER  :  A  Saiil  Pos. 
Le  ccBur  ne  m'y  porte  pas. 

— .  Avoir,  faire  paraître. 

Tau  feras  caras  portatz. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol    ifi. 
Tant  farouclics  faces  vous  portez. 
Loc.     S'ien  portes  a  Dieu  tant  liai  fe, 

Elli  m'agra  fag  plus  a  ut  d' eniperador. 
P.VVES  :  Ira  e. 
Si  je  portasse  à  Dieu  si  loyale  foi ,  il  m'aurait  fait 
plus  cleve  qu'empereur. 

Obediensa  deu  porta  a 

A  motas  gens  qui  vol  amar. 

Le  comte  de  Poitiers  ;  Pus  vezem. 
Obéissance  doit  porter  à   nombreuses   gens  (jui 
veut  aimer. 

Tng  li  gian  senhor  e  baio  ]i  portavan  mol 
gran  ouor. 

f^.  de  Guillaume  de  Saint-Didier. 
Tons  les  grands  seigneurs  et  barons  lui  portaient 
nioull  !;ranil  honneur. 

Qne'l  pio  e'I  conoyssen 
Vos  PORTON  .senhoria. 

Pons  de  Capdueil  :  .Ta  non  er. 
Vu  que  les  preux  et  les  connaisseurs  vous  portent 
seigneurie  (rendent  hommage). 

Aquilh  que  porto  testimoni  fais. 

Lii'.  de  Sydrac,  fol.  ^I. 
Ceux  qui  portent  te'moignage  faux. 
l.oc.fg.   Ges  lioni  no  pot  porta  r  a  fil 
Ni  a  bon  talli  tolas  amors. 
K.  Vidai,  de  Bezaudiin  :  En  aquel. 
Ou  ne  peut  point  porter  à  fil  ni  à  bon  trancl)ant 
toutes  amours. 

Atretan  m'en  poktaria 

Col  plus  ries  reis  qn'el  mon  sia. 

T.  DE  Hl'GUES  ET  DE  ReCULAIRE  :  Comclrc  US. 

Pareillement  je    m'en  porleruis   comme  ie   plus 
puissant  roi  qui  au  monde  soit. 
Part. prés,  Evesques  e  abbatz  portans  crossas. 
Philomena. 
F.vcques  et  abbés  portant  crosses. 
Albre  bell  e  aufz  e  portan  motz  de  hells  frulz. 
F.  et  Fert.,  fol.  56. 
Arbre  beau  et  élevé  et  portant  moult  de  beaux  fruits. 
Part.  pas. 

Tan  gran  péril  que  tan  leu  fo  portatz. 
GiRADD  DE  BoRNElL  :  Al  houor  Dieu. 
Si  grand  péril  qui  si  légèrement  fut  supporte. 
ANC.  FR.  Le  trésor  de  l'Eglise  qu'il  avoit  iiiau- 
vaisement  portet. 

C/iionitfiie  de  Camhiin  ■ 


POR 

Yoyoi  AuMAS,  Bras,  Fe,  Fil,  Pols, 
Testimom  ,  VinA. 
t:AT.  i;sp.  PORT.  Portar.  it.  Portarc. 

II.    Piir.T,  S.  m.,  at^rémenl.  de  la  vie, 
conlentcmcnt. 
Del  gran  port  e  del  plazer 
Qu'eu  soil  aver  lo  jorn  e'I  scr. 

B.  CaLVO  :  Eiiquer. 
Du  grand  contentement  et  du  plaisir  que  j'ai  cou- 
tume d'avoir  le  jour  et  le  soir. 

—  Port,  manière,  maintien. 
En  SOS  PORTz  servar  tempranient. 

Elue,  de  las  propr. ,  fui.  j  i. 
En  ses  ntantères  garder  retenue. 
Eu  lot  ton  gienh ,  eu  tôt  ton  port  , 
D'ergnel  inosliar  te  garda  fort. 

Libre  de  Senet/na. 
En  toute  ta  façon  ,  en  tout  ton  maintien,  de  mon- 
trer orgueil  garde-loi  ibrt. 
cAT.  Port.  ESP.  PORT,  Porte,  it.  Porto. 

\')..   l'oRTAMEN,   S.   1)1.,   liabiliule,   cou- 
til nie,  façon. 

Noyrilz  et  enforinaiz  en  bonas  costuinas  et 
en  bells  portameks. 

Garda    mezura    e   temprainen    en   tolz   ses 

I'ORTAMENS. 

F.  et  Fert.,  fol.  76  et  io5. 
Nourris  et  instruits  en  bonnes  coutumes  et  en 
belles  habitudes. 

\\  garde  mesure  et  tempérament  dans  toutes  ses 
habitudes. 

ANC.  FR.  L'y  envoyoit  tant  pour  les  visiter 
Que  pour  sçavoir  de  leur  hon portement. 
Philippe  Uegemon  ,  p.  53. 
Resta  en  joye  et  seiirelé  du  hon  portement 

de  .son  fils. 

Rabelais,  liv.  IV,  ch.  3. 
Nous   aniires    jeunes    chevaliers  v    feymes 
,^;raiit  portement  et  y  sousieuîincs  mains  cops 

liHMtels. 

Ils  ne  disent  pas  que  tu  n'eusses  fait  bon 
portement. 

Roman  fr.  de  lùernbras,  liv.  II,  part.  1,  cb.  l^  et  5. 
cat.  Portament.  port.  it.  Portamento. 

i"*).  PoRTADUUA,  S.  f.  ,   portt'e ,    progé- 
niliire. 

l'en  m'a  presa  desaventura 
C.'aia  perdnl  ma  portadura. 

/'.  de  .y.  Jlonoial. 


POR 

Bien   m'a   prise  tlcsavenliiie  qiic  j'aie  pcrilu  ini 
progcniluic. 

Uieiis  non  vol,  segons  natnra, 
Que  verges  porte  porta ijuua. 

Trad.  d'un  Ei'ang.  apocr. 
Dieu  ne  veut  pas  ,  selon  nature ,  que  vierge  porl(^ 
/irogenitiire. 

ANC,  FR.  Lasse!   dolente!   quel  portriirc  ai-je 
faite?  Pourquoi   tendi-je  onqne.s  mes  nia- 
nieles  à  icenlz? 
Chr.dcFr.,Rec.des  Ihst.  de  Fr. ,  t.  II]  ,  p.  1S7. 
1  r.  Portatura. 

\  \.   PoRTADOR,    >.    m.,    porleiii',   iioii- 
vi'lli.ste. 

PoRTADOR  e  moslrador  il'aqiiest  j)ublic  es- 
truiiioiit. 

Tit.  de  1281.  Aixh.  du  lli'j-,  J.  33o. 
Porteur  et  producteur  de  cet  instrument  publi<-. 

Palafres  ambladors, 
Beus  e  plans  porta  dors. 

GiRAUD  DE  Salignac  :  Esparvicrs. 
Palefrois  ambleurs,  beaux  et  doux  porteurs. 

L'un  l'ORTADOR,  l'altre  castiador. 

Trad.  de  Bede  ,  loi.  48. 
L'un  noui'ellislt; ,  l'antre  grondeur. 

<:at.  ksp.  PORT.  Porlador.  ir.  Portatorc. 

i5.  PoRTASELH ,  .y.  /] ,  porto-seaii, 
Ab  son  niaijre  cbantar  dolen 
Qu'es  ehans  de  vielha  portaseî.h. 

Pierre  d'Auvergne  :  Canlarai. 
Avec  son  maigre  cbanter  dolent  qui  est  chant  dr 
^  ieille  porte-seau. 

I  G.  PoKT.vcARK,    S.    iii.  ,    portc-cliaif, 
pourvoyeur. 

PoRTACARN  e  galiot. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Portec/tair  et  forban. 

17.    Al'ORTAR  ,    î>    ,    lat.      S/JI'ORTAR6',    01)- 

portcT,  amener. 
Avia  fach  apoktar  candelas  e  susari. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Avait  fait  apporter  cliandelles  et  suaire. 
Fig.        Assalz  avortera  razos. 

GiRAUDDE  BoRNEiL  :  A  bcn  cbantar. 
Assez  yupporterais  de  raisons. 
No  n'pscapero  mais  .un    (|iie  aportf.ro  lus 
novelli.is. 

l'illI.U.MI  N  V  . 


POR 


607 


N'en  e'obappèrent  c|ue  quatre  <[n*i  apportèrent  les 
nouvelles. 

—  Conduire  ,  guider. 

Diens  ni'  a  port'  a  bona  11. 

P.  Vidal  :  Abril  issie. 
l'icu  nie  londiiise  à  bonne  fin. 

l'tirc.  [xt.s.  Car  el  lo  dcgra  a  ver  a  portât. 

Trad.  du  Code  de  Juftinien  ,  loi.  W  . 
(^.ar  il  devrait  l'avoir  apporte. 
cat.  ANC.  ESP.  Àportar.  it.  Apportiire. 

iS.   (loMPORT,  S.  ni.,  conduite. 

Cel  que  ben  se  retîort 
Ades  pot  miels  blasinar  vostre  comport. 
l'i:i\TRAND  de  Born  :  .\lornat  m'er. 
Celui   qui    bien    se   souvient    incessamment   peiil 
mieux  blâmer  voti'e  conduite. 

—  Action,  intensité,  force. 

Vey  caut  e  freyt  entreuiesclar, 
Ab  r  uu  pot  l'autre  auiortar, 
E  son  abdni  d'engal  comi-ort. 

Ra.mbaud  de  Vaqueiras  :  Los  frevols. 
.(e  vois  chaud  et  froid  entremêler,  avec  l'uu  peut 
l'autre  se  mitiger,  et  ils  sont  tous  deux,  d'égale  in- 
tensité. 
cat.  Comport.  esp.  Comporte,  it.  Coinporto. 

19.  CuMPORTA ,  S.  f.,  comporte,   sorte 

de  loiu-  ou  de  réduit  placé  au-dessus 

d'une  port(!  pour  en  défendre  l'accès. 

Desus  fb  la  cusipoiïta  de  graus  cavros  lalhalz. 

Roman  de  Fierahras,  v.  3990. 
Dessus  lut  \:\  comporte  Ae  grands  quartiers  tailles. 

io.  C0MPOUTANCZA ,  .S.  f.,  satiié,   réus- 
site, végétation. 
Non  poya  far  friio  ni  bona  comportancza. 

Li' /Ivangeh  de  li  quatre  semencz. 
Ne  puisse  produire  fruit  ni  (avoir)  lionne  réussite. 

'.'  I  .     COMPOKTAMEN  ,   .V.    ///.,    COluluitC. 

Qne  fassam  comportamf.n  et  liubras  segoii 
lo  sien  maudaiiieu. 

Aùr.  de  rj.  et  du  N.-T.,  fol.  2. 

Que  nous  fassions  conduite  et  œuvres  selon  le  sien 
cunimandemenl. 

Lanzet   fort    lur.s   ])eisonas  e  lur   co.mpor- 

TAMtNS. 

Ilist.  de  la  Uihle  en  proi-.,  fol.  7.1 , 
Loua  fort  leurs  personnes  et  leur  conduite. 

i?..  C0.MP0RTAK  ,  V.,  porter,  compenser. 


6o8 


POR 


Part.  prés.  A  rason  île  .ix.  florins  per  marc... 
hnn  COMPORTANT  l'antre. 

Piég.  des  Etats  de  Prov.,  i^oi. 
A  raison  de  neuf  florins  par  marc...  l'un  portant 
l'autre. 
(JAT.  ESP.  PORT.  Cornportar.  it.  Comportare. 

•i3.  Deportar  ,  V.,  lat.  DKPOKTARe,  amu- 
ser,  divertir,  déporter. 
S'en  van  per  deportar  lonc  ribiera  de  mar. 

V.  de  S.  Honorât. 
S'en   vont  pour   s'amuser  le  long  du  rivage  de 
mer. 

Per  qu'om  adoncx  mot  voluntiera 
S'en  vai  defora  deportar. 

Brev-  d'amor,  fol.  47* 
C'est  pour((uoi  alors  moult  volontiers  on  s'en  va 
dii'ertir  dehors. 

Mas  qui  ah  vielha  s  déporta 
Suavet  sojorna  e  jay. 

T.  DE  Bertrand  ET  de  Gatjsbert  :  Gausbert. 
Mais  qui  avec  vieille  se  déporte  doucement  s'a- 
muse et  gît. 
Suùst.  Coi  jois  non  platz  ni  deportar. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  Ops  m'agra. 
A  qui  joie  ne  plaît  ni  le  dii>ertir. 
ANf:.  FK.  Ki  à  une  vile  prucheine 
Voleit  aler  pur  déporter. 

Marie  de  France,  t.  II ,  p.  90. 
En  la  forest  de  Couipiegue  cliaca  et  se  de- 
voria   en  tel  déduit  jusques   vers  l'entrée  de 
l'yver. 

En  chaces  de  bois  se  déporta  une  pièce  de 
tens. 

Gestes  de  Louis-le-Debon.,  Rec.  des  Hist.  de  Fr., 
t.  VI,  p.  i5o  et  iSa. 

As  tables  vont  aucuns  jouer 
Ou  ans  escbcs  pour  déporter. 

Roman  dit  Châtelain  de  Couci  ,  v.  ^80. 
ANC.  cat.  esp.  Deportar.  it.  Diportare. 

24.  Déport,  s.  m.,  amusement,  passe- 
temps,  divertissement. 

len  no  prefz  nn  denier 
Antre  déport  ni  antra  benanansa. 

T.  DE  SoRDEL  ET  DE  BERTRAND  :  Bertrans. 
Je  ne  prise  un  denier  autre  amusement  ni  autre 
Lieu-être. 

Lo  vostre  bel  déport. 

G.  RiQUlER  :  L'aulr'icr. 
Le  votre  beau  divertissement. 


POR 

ANC.  FR.     Par  solas  et  par  déport. 

Roman  de  la  Rose ,  v.  4^96 • 
ANC.  i:.\T.  Déport,  esp.  Déporte,  it.  Diporlo. 

i5.  Emportai,  enportar  ,  v.,  emporte! , 
enlever. 

Li  angel  I'emportatan 
Sus  el  cell  dreita  via. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Les  anges  V emportaient  sus  au  ciel  directement. 
El  diable  I'emporta 
Ins  al  foc  d'ifern. 

G.  FiGt'EiRAs  :  Sirventes  vuelli. 
Le  diable  l'emporte  dedans  au  feu  d'enfer. 

—  Vaincre,  surpasser,  avoir  le  dessus, 

Pieg  que  Richarlz  1'  enporta 
E  plus  aunidamen. 

MoNTAN  Sartre  :  Coms  de  Tolosa. 
Pire  que  Richard   il  Vemporte  el  plus  honteu- 
sement. 

—  Porter  avec  soi. 

Part.  prés.  Dieas...  tôt  so  que  pot  esser  el  pot 
far,  sino  faitz...  inportans  imperfectio. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  5. 
Dieu...  tout,  ce  qui  peut  être  il  peut  faire,  sino» 
faits...  emportant  imperfection. 
Loc.  "Venra'N  Artus,  sel  qn'EMPORTET  lo  cafz. 
P.  Cardinal  :  Al  nom  del. 
Viendra  le  seigneur  Artus  ,  celui  qui  emporta  le 
chat. 
IT.   Importare. 

26.  Reportar  ,  V.,  lat.  reportarc,  rem- 
porter, rapporter. 

Reporton  la  nneg  escura 
Totz  los  frngz  amagadaïuen. 

Brev.  d'amor,  fol.  127. 
Rapportent  (pendant)  la  nuit  obscure  tous  les 
fruits  secrètement. 

Ab  aignnas  mercadarias  venia,  et   rkpok- 
TAVA  aur,  argent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  161. 
Avec  aucunes  marchandises  il  venait ,  et  rempor- 
tait or,  argent. 

Plus  tost  puesca  reportar  cascun  dictât. 

Lejs  d'amors,  fol.  2. 
Plus  tôt  puisse  rapporter  c\\3<\ne  composition. 
CAT.  ESP.  PORT.  Reportar.  it.  Riportare. 

■27.    SuPPORTAR  ,   SUPORTAR,    7).,    lat.  SUP-      ^ 

PORTARC,  supporter,  endurer. 


POR 

Non     pocliau    eudnrar    ni    sutortar    las  I 
grands  alarmas  que  fasia.  i 

Chronique  de<  Albigeois,  col.  l^i. 
Ils  ne  pouvaient  euduror  ni  iK/)/)o;7t!r  les  grandes 
alarmes  qu'il  causait. 

SnrroRTON  grands  despensas. 

Statuts  de  Profence.  Jllien  ,  t.  I,  p.  35o. 
Supportent  de  grandes  dépenses. 

—  Fig.  Avoir  sur  les  bras. 
Egiptias  los  suportavon  formen. 

Jbr.  de  l'A.  et  du  IS.-T.,  fol.  lo. 
Les  Egyptiens  les  avaient  sur  les  bras  forlement . 
CAT.    Sttportar,  soportar.   anc.  esp.  Soportar. 
ESP.  MOD.   Suportar.   port.  Stipportar,  so- 
portar. iT.  Sopportare . 

28.    SuppoRT.\Tiu  ,    adj.,    sii|)portatif , 
propre  à  faire  supporter. 
Votz...  es...  d' amor  exitaliva... ,  de  tribalh 
scppoRTATivA  ,  de  ennech  expulsiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^6. 
Voix...  est...  d'amour  excilative...  ,  de  triLula- 
tion  supportative ,  d'ennui  expulslve. 

ag.   Supi>ORT.\cio,   j.  y. ,  supportalioii  , 
qualité  de  supporter,  support. 
Membres...  los  basses  so  dels  nautz  suppor- 
TACio ,  cam  les  pes. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  3.i 
Membres...  les  Las  sont  des  hauts  supportation , 
comme  les  pieds. 
ESP.  Suportacion.  vt,  Sopportazione. 

3o.   SoBREPORT.vR  ,  2). ,  surmoutcr ,  do- 
miner,  subjuguer. 

Allais  amors  me  sobreporta. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  86. 
Pareil  amour  me  surmonte, 
La  ira  que  lo  sobreporta  lo  tanuenta. 

r.  etFert.,  fol.  11. 
La  colère  qui  le  surmonte  le  tourmente. 

3i.  SoTZPORTAR,  1). ,  supporter,  tolérer. 
Mas  vos,  sotzportant  tota  cura. 

Trad.  de  la  2«  Epil.  de  S.  Pierre. 
Mais  vous  ,  en  supportant  tout  souci. 

32.  Transportar,  TRASPORTAR,    V.,  lat. 
TRANSPORTARt' ,    transporter,     trans- 


POR 


609 


férer. 


Que  l'empeii  dcls  Grex  ostes, 
El  als  Latins  lo  traspoktks. 

y.  de  S.  Honorai. 


Que  l'cmpiie  des  Grecs  il  ôtât ,  et  aux  Latins  li- 
transportai. 
En  autra  personu  transportar  perdonacio. 
FordeMontcuc.  Ord.desR.  deFr..  i463,t.XVI, 

p.  iSz. 
V.n  autre  personne  transporter  ■par  donation. 

—  Se  rendre  en  un  lieu. 

Se  TRANspoRTON  d'  aqucst  reaime  en  los  au- 
tres realnie.s. 

Tit.  de  14?.^.  Hist.  de  Lang'uedoc,  t.  IV,  pr.  , 

col.  422. 

.Se   transportent  de   ce   royaume    dans  les   autres 
royaumes. 

Part.  pas.  h'oron  trasportatcu  .Sicheni. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cli.  7. 
Furent  transportés  en  Sicliem. 
(  \T.   Transportar.  esp.  Transportar,   traspor- 
tar.  PORT.  Transportar.  it.  Trasponare. 

33.  Transport,  s.  m.,  transport. 

Siuo  qoe  y  aya  mandamen  de  transport. 

Fors  de  Béurn,  p.  10^5. 
Sinon  qu'il  y  ail  commandement  de  transport. 
cat.    Transport,    esp.    Transporte,   trasporte. 
PuRT.  Transporte,  it.  Trasporio. 

3/|.     Transportamen  ,     trasportamen  , 
s.  m.,  translation,  transposition. 
Per  aquel  trasportamen. 

y.  Je  sainte  Enimie,  fol.  43. 
Par  cette  translation. 

Transportamen  de  paraulas. 

Lejrs  d'amors,  fol.  i32. 
l^ranspnsition  de  paroles. 

fiAT.    Transportainent.   esp.    Trasportamiento. 
iT.  Trasportainento. 

35.  Transportacio  ,  transportatio  , 
.•!./.,  lat.  TRANSPORTATIO,  translatiou  , 
transport. 

De  la  quai...   transportatio  parla   la  dé- 
crétai. 

Cdt.  dels  apost.  Je  Roma ,  fol.  ï02. 
De  laquelle...  translation  parle  la  décrelale. 
Non  obstant  aqoela  tramsportacio. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  1 12. 
Nonobstant  ce  transport. 

—  Traduction. 

Se  fay  per..   transportatio  de  grec  en  lali. 

Ley'S  d'amors,  fol.  '|'i. 
.Se  fait  par.,,  translation  do  grec  en  latin 

77 


Gio 


POS 


CAT.  Transportaclv .  esp.  Traii.'^portacion,  trns- 
portacioti.  ronr.  Transposicào.  it.  Tras- 
poriazione. 

PORTULAC\,  s./.,   !at.  portuiaca  , 
pourpier,  sorte  de  plante. 
l'oRTUi.ACA.  es...    linitiva,   linmcctalivii...  , 
val  contra  constipacio. 

Cum  so...  roBTUi.ACV,  Kolatri  c  semlans. 

Elue,  dp  l((S  propf.,  loi.  ?,20  cl  lo'j. 
Le  pourpier  eit...  Viiilif,  liumeclalif. .. ,  il  vaul 
contre  constipation. 

Comme  sont...  pourpier,  solandic  cl  scmblalilcs. 

POSICIO,  posiTio,  s.  f.,  lat.    posiTio, 
position,  situation. 
La  pcnullima  es  longa  per  rosiTio. 

Lejs  d'iimors,  fol.  1 1 . 
La  pe'niillième  est  longue  par  position. 
Qne  la  POsicio  tlel  membre  sia  posicio  am 
la  qiial  .sia  asegnrada  la  dolor. 

Trad.  d'Jlhucnsis,  fol.  57. 
Que  la  position  du  membre  soit  position  avec  la- 
quelle soit  fixe'e  la  douleur. 

TAT.  Posicio  ESP.  Posicion.  tort.  Posirào.  it. 
Posizione. 

1.  PosTTiu,  ndj.,  lat.  positivm.t,  positif. 
Siibst.  PosiTius   es  aquel  que   no  preu  l'r.na 
forma  il' autre,  mas  que  el  mezeysse  paisza. 
Lejs  d'amors,  fol.  ^Ç). 
Le  positif  csi  celui  qui  ne  prend  pas  l'une  forme 
d'autre,  mais  qui  lui-même  se  pose. 
CAT.  Posititi.  ESP.  PORT.  IT.  Positivo. 

3,  PoNENT,  S.  m.,  lat.  ponknt^/// ,  jio- 
nent,  couchant,  ouest. 
De  levant  eatro  a  posent. 

f^.  de  S.   Honorât. 
De  levant  jusqu'à  couchant. 

Levai! ,  grec  e  trasmontana  , 
INlaestre  ,  rouEr.T. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^i. 
Levant ,  grec  ei  tramontane  ,  mistral ,  couchant. 
CAT.  Poneiit.  ESP.  Poniente.  it.  Ponente. 

/,.    Pondue,   v.,  lat.   poncrk,  pondre, 
faire  des  œufs. 

Irnnila...  nul  aiizel  manjant  cani  ton  dons 
vetz  r  an  ,  sino  ela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  278. 
Hirondelle...  nul  oiseau  mangeant  cliair  ne  pond 
df  ux  fois  l'an  ,  sinon  elle. 


POS 

Part.  pas.   Cant  V  estrus  a  post  sou  iiuoii 
Naluras  d^  alcus  auzels. 
Quand  l'autruclie  a  pondu  son  œuf. 
AK(\  vn.  f^lcvnns,...  pou  nent  et  esclonent  Iriii- 
]ietits  lez  le  rivaige. 
Les  cocques  des   deus  œufs  jadis  poniius  <•• 
esclous  par  Leda. 

Rabelais  ,  liv.  V,  cli.  6  et  m. 
CAT.    Poudrer.     Esr.   Paner,     port.   Por.    11 
Porre. 

5.  PosTii.LAR,  -y.,  aposfiller,  annoter. 

Maestre  de  tlieologia  que  tota  la  Bibli;»  tu 
TiLLET  ntilmen. 

Cnf.  ilels  aposl.  de  Pioniri,  fol.  iS; 

IMaîlre  de  llieolui^ie  qui    toute  la  Bible   aposti 
utilcmcnl. 
ESP.  Postilar.  port.  Postillnr.  it.  Postillare 

G.    ApPOZICIO,  APPOSITIO,  APOSITIO,  .V.    /.. 

lat.  APPOSITIO,  adjonction,  apposition. 
Haia  plex  diferens  per  appozicio  de  diversitai. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  8. 
Ait  plis  difiercnts  par  apposition  d<'  diversiîe. 

—  Figure  de  grammaire. 

Appositios  es  ajustamens  de  dos  noms  sus 
tantius  ses  tôt  meia. 

Ajustatz  per  APOSITIO.     -- 

Lej'S  d'amors,  fol.  127  et  12. 
Ti'ajiposition  est  l'union  de  deux  noms  substan- 
tifs sans  aucun  médiateur. 

Unis  par  apposition. 
CAT.  Aposiciô.  ESP.  J posicion.   port,  jipposî- 
cào.  IT.  Apposizione . 

7.  Aponher,  apondke,  ?7.,  joindre,  unir, 
atteindre  ,  parvenir,  redoubler  d'ef- 
forts ,  apposer. 
Auc  malvestalz  en  vos  uo  poc  eaber, 
Ki  nulhs  mais  ayps  acostar  ui  apondre. 
IzARN  RizoLs  :  Ajlas  tan. 
Oucques  meclianceté  en  vous  ne  put  contenir,   ni 
nulle  me'clianle  qualité' aborder  ni  atteindre. 

Auzit  ai  dir  que  vassals,  pos  desreia  , 
Dell  aponher  tan  tro  fassa  colp  onrat. 
Raimond  de  MiRAVAL  :  Dona  ben  sai. 
J'ai  ouï  dire  que  vassal ,  depuis  qu'il  dévie,  d<Ml 
redoubler  d'efforts  tant  jusqu'à  ce  qu'il  fasse  coup 
bonoré. 

r.I'enseignon  qu'  al)  joi  m'  aponga. 

A.  Daniel  :  Lanauan. 

Ils  m'enseignent  qu'avec  plaisir  je  m'unisse. 


POS 

Mac  cor  ab  lui  uon  s'  apon. 

G.  Anelier  de  TouLoi.sE  :  Ara  larai. 
Liiclie  cii'ur  avec  lui  ne  s'unit  pas. 

Parc.  pas.  Tela  poirida  ui  vrosTA  lii  coziila  ni 
trancaila. 

Cartulaire  de  Munlpcl/ier,  fol.  3q. 
Toile  pourrie  ni  rejointe  ni  cousue  ni  Irouee. 
Adonc  cant  uo  son  ArosTAs.son  doasdiclios. 

I-^js  d'amnrs,  fol.  12. 
Alors  (luand  elles  ne  sont  pas  apposées ,  elles  soitl 
lieux  mots. 

ANC.  EST.  .'iponer.  it.  Apporre. 

b.  AvosTizx,  s.  f. ,  a])position,  rappro- 
chement. 
A'e.sconis...  ,  zo  es  apostiza  de  ves  e  de  coins. 

Gramm.  provenr. 
\iconile...,    c'est    rapprochement    de    Vi   et   de 
t;o.MTE. 

().  Apostit,  acij.,  du  lat.  kvoihtis,  posti- 
che, faux,  usurpateur,  intrus. 

Ileîs  APo.sTiTZ,  Marselha  ns  ochaisona. 
GiRAUD  DE  Luc  :  Ces  sitôt  m'ai. 
Roi  intrus j  Marseille  vous  accuse. 

Pels  amadors  apostitz. 

B.  Mauti.n  :  Companlio. 
J'ar  les  amautsy^ux. 

Ricx  malvatz  de  pretz  apostitz. 

Arnaud  de  Cotignac  :  Moût  désir. 
Riche  niecliant  de  me'rite  usurpateur. 
ANC.  ESP.  yipostizo. 

10.  Apostura,  s.f.,  adjonction,  appli- 
cation. 

Ses  APOSTURA  de  mays  o  de  plus. 

Leys  d'amors,  fol.  ^g. 
Sans  application  de  davantage  ou  de  plus. 

11.  Aposturar,  V.,   adjoindre,  réunir. 
Per  aylal  adjectio  ,  so  es  per  apostlt.ar. 

Leys  d'amors,  loi.  i  i5. 
Pour  pareille  adjonction  ,  c'esl-à-ilire  pour  réunir. 

12.  C0.MPOSICIO,    COMPOSITIO  ,    COMPOZl- 
CIO,   CO3IP0S1TION  ,  S.f.,  lat.   COMPOSI- 

■noyern,  composition ,  arrangement. 
Dicus   en  si  ha  sninma   simplicitat  ses  tota 

<  OMPOZIC  10. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  8. 
Dieu  en  soi  a  suprême  unité  sans  nulle  composi- 
tion. 


POS 


(ill 


l'"iual  coMPO.^iiTK)  et  .iccordi  sobre  lus  diclis 
contralz. 

Tit.  de  1276  ,  de  la  cité  de  Périgueux. 
liiiale  composition  et  accord  sur  lesdits  contrats. 
l'arcoMPO.siTiONs  o  confections  de  niedicinas. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1078. 
Fairedes  compositions  ou  confeclionsdc  médecines. 

—  Terme  de  grammaire. 

Ajustar  par  appositio  o  per  compositxo. 
Lejrs  d'amors,  fol.  loi. 
Réunir  par  apposition  ou  par  composition. 
CAT.     Composicio.     esp.    Composicion.    port. 
Cotnposicào.  it.  Composizione. 

I  3.  CoMPoNEDOR  ,  .V.  III.,  compositcur. 

Amigables  coMPûifEDORs. 

Tit.  de  1269.  Arch.  du  Roy.,  K.  17. 

Amialjles  compositeurs. 
ASC  CAT.  ESP.  Componedor.  port.  Coinpoedur. 

I.'l.     COMPONDRE,     COMPOXR.KK  ,     V.,     lat. 

co.MPONcRE,  composer,  accommoder, 
arranger,  disposer. 
En  la  iiian  senesîia  uon  li  Icc  ajostar 
Ni  COMPONRRE  les  detz. 

K.  de  S.  Honorât. 
l'.n  la  main  gauche  elle  ne  lui  poimit  d'ajuster  ni 
d'accommoder  les  doigts. 

—  Terme  de  grammaire. 

So  es  can  se  compo  ,  coma  descnrtes. 

Leys  d'amors,  fol.  101. 
C'est-à-dire  quand  il  se  compose,  comme  DlSCOtR- 
TOIS. 

Part.  pas.  Figura,  o  es  simpla  o  es  composta. 
Gramm.  provenr. 
Figure  ,  ou  elle  est  simple  ou  elle  isl  composée. 
ANC.  FR.  Dist  qn'il  voldit  prouver  queJDcx  uc 
fust  mie  divisibles  ue  dc])artiz  eu  diverses 
parlies  ne  compost. 

Le  Liv.  de  la  loi  au  Sarrazin,  p.  97. 
CAT.  Compondrer.  esp.  Componer.  port.  Coin- 
pur.  IT.  Componere,  coinporre. 

i5.  CoMPOsTAMEN,  ctdi'..  Conjointement- 

liuni  es 
l''ailz  de  diversas  res 

CoMPOSTAMEKS. 

S.1ZOS 
Se  ta  <:oMrosTAMSHs 


6i2  POS 

Del  temps  e  d'elemens. 

Nat  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
L'iiomme  est   fait  de  diverses  choses   conjoiiite- 
Jtienl. 

Saison    se  fait  conjointement  du  temps  et  d'e'lc- 
ments. 

16.  EmPOSICIO,     IMPOSITIO,      ENPOZITIO , 
ENPOSITION  ,    S.f.,   lat.  IMPOSlTIONeWj 

imposition,  impôt. 
Qaitis  de  totas  qnestas  e  de  totas  raalas  en- 

l'OSITIONS. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  i/j63,  t.  XVI, 

p.  125. 

Quitte  de  toutes  questes  et  de  toutes  mauvaises 
impositions. 

Mètre  emposicios...  sas  sos  homes. 

Arbre  de  Bdtalhas ,  fo).  102. 
Mettre  impositions...  sur  ses  hommes. 

—  Application. 

Hora   se  poyria  be  pecar  en   la  enpoz.itio 
del  nom. 

Nom  de  la  segonda  impositio. 

Leys  d'amors,  fol.  l\i  et  43. 
On  pourrait  lùen  se  tromper  dans  l'application 
du  nom. 

Noms  de  la  seconde  imposition. 
CAT.  Imposiciô.  esp.  Imposicion.  port.  Iinpo- 
sicao.  iT.  Iinposizione. 

17.  Impost,  .y.  m.,  lat.  impos/t«w,  im- 
pôt, imposition. 

Lo  iMPosT  ho  lo  carc...  mes  sus. 

Tit.de  ll^2!^.  Hist.  de  Languedoc ^  t.  IV,  pr.  , 

col.  ^22. 
li'impôt  ou  la  charge...  mis  dessus. 

CAT.  Jmposit.  ESP.  Impiiesto.   port.  it.  Iin- 
posto. 

18.  Empost  ,  ENPOST,  adj.,  lat.   impos«- 
Tus,  organisé  ,  bâti ,  constitué. 

Cavalliers  non  es  el  mia  , 
Ni  G  par,  que  que  hom  .s'en  dîa, 
Qn'  el  mon  non  a  plus  mal  enpost 
Que  fezes  vilania  plus  tost. 

Roman  de  Jaitfre,  fol.  100. 
Chevalier  il  n'est  point,  et  il  ne  le  paraît  pas, 
quoi  qu'on  en  dise,  vu  qu'au  monde  il  n'v  a  pas 
plus  mal  organisé,  qui  fît  vilenie  plus  tôt. 

—  Sithst.  Contrefait,  infirme. 

Pueis  s' es  mes  eu  balans 


POS 

L'  EMPOST  e  '1  benestans. 

GiRAUD  DE  BoRNEiL  :  13e  m'  era  Lels. 
Depuis  que  s'est  mis  en  balance  le  contrefait  tï 
le  bienséant. 

19.  Enpostamen,  «f/i'.j  adjonctivement, 
par  adjonction. 

Alcunas  vetz  l'babitufz  se  lia  enpostamen 
am  son  cazual. 

Leys  d'amors,  fol.  i  cy. 

Aucunes  fois  l'article  se  lie  adjonctivement  avec 
son  re'gime. 

20.  EXPOSITIO  ,     E.XPOKITIO,     ESPOSITIO  , 
ESPOZETIO  ,   S.f.,    lat.     EXPOSITIO,    CX- 

position,  explication. 

S.  Augusti  nos  despon  en  la  espozitio  dcl 
Avangeli. 

V.  et  Fert.,  fol.  9G. 

Saint  Augustin  nous  explique  en  Vejipusition  dt- 
l'Evangile. 

Lor  diray  1'  expozitio 

D'  est  albre  d'  amor,  declaran 

Tôt  so  que  ay  tocat  denan. 

Brev.  d'amor,  fol.  6. 
Je  leur  dirai  Vexplication  de  cet  arbre  d'amour, 
de'clarant  tout  ce  que  j'ai  touché  auparavant. 
Las  ESPOZETios  dels  Avangelis. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  56. 
Les  expositions  des  Evangiles. 
CAT.  Exposiciô .  ESP.  Exposicion.  port.  Expo- 
sicào.  IT.  Esposizione . 

21.  ExpoNEDOR,  S.  m..  Commentateur, 
interprète. 

Flego ,  trob  bo  exponedor  de  las  olimplas. 

Cat.  dels  apost.de  Roma,  fol.  7. 
Flegon  ,  très  bon  commentateur  <]es  olympiades. 
ANC.  ESP.  Exponedor. 

11.   EXPONER  ,  ESPONER,    EXPONDRE,    V.  , 

lat.  EXPONERf,  exposer,  expliquer,  dé- 
teinniner,  donner  l'explication. 
Per  especillcar,  expondre  e  déclarai-. 

Leys  d'amors,  fol.  i  ib. 
Pour  spécifier,  fx/^o^e;- et  déclarer. 

Qui  drechamen  la  espo. 

Mathieu  de  Querci  :  Tant  suy. 
Qui  droitemenl  Vexplit/ue. 

Part.  pas.  io-An  I-'abre,  iea  ai  fach  un  deiii;ii) 
A  ton  fraire ,  el  a  m'  en  beo  expos. 
T.  DE  B,  CaRBonel  et  de  J.  Fadue  :  Joan  Fabie. 


POS 

Jean  Fabre  ,  j'ai  fait  uiio  (Icmande  ù  ton  frère  ,  tl 
il  m'en  a  bien  donne  Vexplication. 

So  qne  dessus  vos  ay  tocat 
K  gent  ExrosT  e  déclarai. 

Brci'.  d'amor,  fol.  18. 
Ce  que   dessus   je   vous    ai  touclic  et  gentiment 
explii/iu'  cl  déclaré. 

ANC.    Fil. 

Brièuient  la  niatère  espondre  et  deviser. 

Roman  de  Berlf ,  p.  G. 

ESP.  Exponer.  port.  Expur.  it.  Esporre. 

23.  DlSPOSITlO,  DFSPOZITION,  DESPOSECIO, 

s.f.,  l;it.  DisposiTioNr/;/,  disposition. 
Segoa  la  desposf.cio  de  las  estelas. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  69. 
Suivant  la  disposition  des  étoiles. 

Cel  qo'  es  sosnies  a  la  divina  dispositio. 

Trad.  de  Bi'de,  fol.  56. 
Celui  qui  est  soumis  à  la  disposition  divinv. 
Derairana  DtspoziTiON. 

Statuts  de  Montpellier,  de  1258. 
Dernière  disposition. 

CAT.  Disposiciù.  t.sv.  Disposicton,  port.  Dispo- 
siçào,  IT.  Disposizione. 

24-   Desponemf.ks ,  s.   m.,  exposition, 
explication. 

Los  noms  e  las  razos  e  los  df.sponemens. 
PiERRK  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Les  noms  et  les  raisons  et  les  expositions. 

a 5.  Desponer,  despondre,  V.,  lat.  dis- 
poNERi?,  disposer,  façonner. 
Ces  la  bella  qu'ieu  pins  am  no  s' albir 
Qu'en  re  l'enscnb  ni'l  castî  ni  '1  despona. 
Rai.mond  de  Miravai-  :  Amors  me  lai. 
Que  la  belle  que  j'aime  le  plus  point  ne  s'imagine 
qu'en  rien  je  l'enseigne  ni  la  corrige  ni  layiaçonne. 

—  Expliquer,  exposer,  signaler. 
Prophela  ni  a]iostol  en  loc  non  o  despo. 
IzARN  :  Digua.s  me  tu. 
Propliète  ni  apôtre  en  (nul)  lieu  ne  Vexpli//ue. 

Sai  qne  mal  lor  es 
Quaii  boni  lor  ver  en  cantan  lor  despon. 
R.  Gaucelm  de  Beziebs  :  A  penas. 
Je   sais  que  mal   leur  est  quand  leur  vérité  en 
cliantant  on  leur  signale. 

Si  col  j>roverbi  o  despo. 

V.  Cardinal  :  .Alrrssi  com. 
.\insl  comme  le  proverbe  Vrxplii/ite. 


POS 


Cl.! 


ANC.  Fil.  Vo  biauté  tesmongue  et  despont 
Qu'il  n'a  si  bêle  en  lot  lo  mont. 
Ro/nan  del  conte  de  Poitiers,  v.  1^5. 
ANC.   CAT.   Dispondrer.   ksp.  Disponer.  port. 
Dispor.  iT.  Disporrc. 

26.  Dkposit,  deposite,  s.  m.,  lat.  depo- 

sir uin,  liépùt. 

A  far  lo  «EPOstT. 

Fors  de  Béarn,  p.  1094. 
A  faire  le  dépôt. 

Estruinens  que  faran  de  deposite  et  de  re- 
gonoissences. 

Stalidts  de  Montpellier,  du  xill"-'  siècle. 

Acte  qu'ils  feront  de  dépôt  et  de  reconnaissance. 
CAT.  Ef-p.  TOR  r.  Deposilo.  it,  Deposito,  diposito. 

27.  Deposito,  s.  m.,  dôpôt. 

Aquest  contralz  es  appelât/,  deposito. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  35. 
Ce  contrat  est  appelé  dépôt. 

28.  Depositio,  s.f.,  lat,  depositio,  dé- 
position. 

Qne  concenlisso  a  la  depositio  de  Hylde- 
bran. 

Cat.  dels  aposl.  de  Roma  ,  fol.  1^5. 

Qu'ils  consentissent  à  la  c/e^oii7(o«  de  llildebrand. 
CAT.   Deposiciô.  esp.   Deposicion.  port.  Depo- 
sicào.  iT.  Deposizione. 

29.  Deponer,  V.,  lat.  DEPONER^?,  dépo- 
ser, dégrader. 

Qu' el  lo  toilla  del  porpal, 
E  qu'  el  DUPONA. 
Lo  menscrezens. 
GuiLLAUAlE  DE  Bebguei>an  :  Un  sirvenlcs  vuoill. 
Qu'il  le  dépouille  de  la  pourpre  ,  et  qu'il  dépose 
le  mécréant. 

Esp.  Deponer.  port.  Depur.  it.  Deporre. 

30.  Depositari,  .v.  ///.,  lat.  ueposit.vriwjv, 
dé|)ositaire. 

Depositaris  et  commanditaris. 

Fors  de  Béarn,  p.  1081. 
Dépositaire  et  comniaudilaire. 
CAT,  Depositart.  r.sp.  pout.  it.  Dcpositiirio. 

3i.  Depositar  ,  V.,  déposer. 


(h6 


POS 


Seran  eu  possf.ssio  de  la  terre  dels  vivens. 
Prenes  possessio  del  règne  del  cel. 

V.  et  Vert.,  loi.  58  et  82. 
Il  est  donc  juste  qu'ils  aient  Dieu  en  leur  pos- 
session. 

Ils  seront  en  possession  de  la  terre  des  vivants. 
Prenez  possession  du  règne  du  ciel. 
Si  es  plag  de  possession. 

Trnd.  du  Code  de  Justinien,  fol.  l5. 
Si  c'est  plaid  de  possession. 
cAT.  Possessio.  esp.  Posesion,  port.  Possessào. 
n.  Possessione. 

2.  PossEssoR,  S.  m.,  lat.  possessor,  pos- 
sesseur, propriétaire. 

Si  aqnelom,  que  es  vencutz  de  la  causa  qu'el 
ten,  fo  bone  fidei  possessor. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  18. 
Si  cet  homme,  qui  est  évince'  de  la  chose  qu'il 
tient ,  fut  DE  BONNE  FOI  possesseur. 
CAT.  Possessor.  esp.  Posesor.  port.  Possessor. 
IT.  Possessore. 

3.  POSSEZEYRE  ,    POSSEZIDOR,   S.  /11.,  pOS- 

sesseur,  propriétaire. 

Le  possEZEYBE,  per  la  cauza  possezîda. 

I^eys  d'nniors,  fol.  l3i. 
Le  possesseur,  par  la  chose  posse'dée. 
PossEziDORs  de  la  terra  dels  vivens. 
"Verays  possezidors. 

/^.  e<;^eW.,fol.58et56. 
Possesseurs  de  la  terre  des  vivants. 
Vrais  possesseurs. 
CAT.  Posseidor.  esp.  Poseedor.   port.  Possiii- 
dor.  IT.  Possedhore. 

I\.  PossEssiu,  adj.,  lat.  possESSivtiç,  pos- 
sessif, terme  de  grammaire. 

Es  ditz  possEssius ,  qiiar  significa  possessio. 

Leys  d'atnors ,  fol.  5^. 
Il  est  dit  possessif ,  car  il  signifie  possession. 
CAT.  Possessiic.  est.  Poscsivo.  pokt.  it.  Posses- 
sive. 

5.  PossEDAR,  V.,  posséder. 
Cals  POSSEDA  o  cals  non. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  19. 
Quel  possède  ou  quel  non. 

6.P0SSEDIR,  POSSEZIR,  !>.,    lat.   POSSIDKRC, 

posséder,  jouir. 

TJsar  e  possedir  bonaraent,  paiziblament. 
Terrier  de  la  Confrérie  du  Saint-Esprit  de  Bor- 
deaux ,  fol.  190. 


POS 

User  et  ;)oi.scV/er  bonnement ,  paisihlemenl. 
Dezirat  ai  possezir 
Grat  dels  pros  e  raanentia. 

G.  RiQUiER  :  Creyre  m' an. 
J'.ii  de'siré  posséder  zSeclxoa  des  preux  etrichessp. 
Neguna  terra  non  ténia  ni  possezia. 

V,  de  Bertrand  de  Born. 
Nulle  terre  il  ne  tenait  ni  possédait. 

Part. pas.  Aquells...  ruy  DIens  aura  PossEzixr, 
en  aque.st  segle. 

r.  et  Vert.,  fol.  58. 
Ceux...  que  Dieu  aura  possédés  eu  ce  siècle. 
Per  la  quai  antiquament  fo  possezîda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l63. 
Par  laquelle  anciennement  elle  fut  possédée. 
CAT.  Posseir.  esp.  Poseer.  i-ort.   Posstiir.  11. 
Possedere. 

7.  Despossezir  ,  V. ,   déposséder,    dé- 
pouiller. 

Part.  pas. 

De  que  autre  a  tort  sia  despossesitz. 

Guillaume  de  Mur  :  D'un  sirventes. 
De  quoi  autre  à  tort  soit  dépossédé. 
Car  ien  l'ay  despost. 

Jbr.  de  l'A.  et  du  N.-T.,  fol.  i5. 
Car  je  l'ai  dépossédé. 

CAT.  Desposseir.  esp.  Desposeer, 

POST,  s.  f.,  lat.  PosTiV,  planche,  pi- 
lier, poteau. 

Que  tôt  an'hom  trisar 
Sobr'nna  post  menudamen. 

Deudes  de  Pkades,  Auz.  cass. 
Que  tout  on  aille  e'craser  sur  une  planche  mc- 
uuement. 

Las  rosT  eran  enf  orn  enrevironadas  de  pev- 
ras  preciosas. 

Philomena. 
Les  poteaux  e'taient  environne's  autour  de  pierres 
précieuses. 
ANC.  FR.  Lia  à  nn  post  bien  estreit. 

Deuxième  trad.  du  CItnsloiement ,  cont.  H. 
Ne  remest  viex  espées  ne  viex  escnz  à  post. 
Roman  de  RoUj  v.  365 1. 
CAT.  Post.  ESP.  port.  Poste. 

1.  PosTELA ,  S.  f.  dlm.,  planchette,  pe- 
tite planche. 

Aiatz  una  sotil  postet.a. 

DeUDES  DE  PuADES,  AuZ.  CaSS. 

Ayez  une  petite  planchette. 
CAT.  Posteta. 


POT 

.).  PosTF.i, ,  S.  m.,  poteau. 

En  senlial  de  seulioria  hi  planlet  forças  c  : 

POSTE  L. 

2'iLdit  XIIK  siccle.  UoAT,  t.  VIII  ,  fol.  atif). 
Kn  signe  d(;   seisucurie  il   y    pl;inla    fouiclics    (  I 
pnteitii. 

,\.   Postât,  s.  m.,   bas.   lat-   vosTxri//)/ . 
palissade,  cloison. 
O  per  POSTAT  o  j>er  paret. 

DeUDES  de  PbADF.S,  yflIZ.  cass. 
Ou  ))ar  palissade  ou  par  muraille. 
Coin  si  fos  POSTAT/,  o  luiirs  plans. 

/''.  de  S.  Honorai. 
Comme  si  ce  fût  palissade  ou  iniir  uni. 

POSTIER,. S-.  m.,  petit  j)aiii,  sorte   de 
redevance  que  percevait  le  poustier. 
on  garçon  de  four. 
No  penrai...  tortels  ni  farina  ni  postier. 

Cuitulaire  de  Montpellier,  fol.  \l[\ 
Je  ne   prendrai...   tourteaux   ni   farine   ni   pelil 
pain. 

POSTULAR,  V.,  lat.  posti-larc,  pos 
tuler,  demander. 

Âssatz  son  oine  que  non  podnn  postula r. 
per  autre. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  '.\. 
Assez  sont  hommes  qui  ne  peuvent  postuler  ^o\\\ 
autre. 
Part.  près.  Nos,  postulas  et  requeren. 

Prif.  conc.  par  les  H.  d'Angleterre ,  p.  ^. 
IVous ,  demandant  cl  rcquei'ant. 

Fsp.  PORT.  Postiilar. 

POTARIA,  x.f.,  poterie. 

L'obratge  de  la  potaria  del  eslanh. 
2\t.  de  1^38.  Jlist.  de  Nîmes,  t.  HI ,  pr.,  p.  ?/>'•',. 
L'ouvrage  de  la  poterie  de  IVtain. 

7,.   PoTHiER  ,  .9.  m.,  potier. 
Tculer  e  pothier. 

2'rad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Tuilier  et  potier. 

POTZ,  X.  m.  pL,  lèvres. 

l'oTz  so  dilz,  t^vtav  potare ,   d"  on    vc    aqucl 
nom  ,  vol  dire  beure. 

Elue,  de  lai  propr..  fol.  /|2. 
tcc;"e.î  sont  dites,  parce  que  potabI';,  d'où  virnl  cf 
nom  ,  veut  dire  boire. 


POT  617 

Boas  esti'iboi/. 
Non  tiers  pels  potz. 

GlHAUD  DE  Cabriere  :  Cabra, 
lions  cstribols  tu  ne  tires  pas  par  les  lèt'res. 

■->..  Pot,  s.  1)1.,    laf.    pot//,ç,    l'action   de 
boire. 
Inc.  Non  es  jorn  qu'ai)  mi  no  br^a 
A  pot  de  baril. 

Leys  d'amors,  fol.  32. 
11  n'est  jour  qu'avec  moi  il  ne  boive  à  même  de 
haiil. 

POTZ,  POUTZ,  s.  m.,  lat.  vv.Teus,  puits. 
Voyez  Denina  ,  t.  III,  p.  60. 

Valgra  mais  fos  negat  en  un  pot/.. 

Deudes  de  Prades  :  Del  bel  désir. 
Il  vaudrait  mieux  que  je  lusse  noyé  dans  un  puits. 
Paras  cavar  un  poutz. 

r.  de  S.  Honorât. 
Tu  feras  creuser  un  puits. 
Fig.   La  meton  el  potz  d'yffern. 

iii'.  de  Sjdrnc,  fol.  9". 
La  mettent  au  puits  d'enfer. 
l.oc.     SoLnfz  e  chans  de  bon  grai 
E  conort  eazon  en  potz. 

Cr.  RiQUiKR  :  Ab  lo  temps. 
.Soûlas   et   cbnnt   de   bon   agrément  el   espérance 
tombent  en  puits. 
CAT.    Pou.    ESP.   POZO.    port.    PoCO.    IT.   PoZZO. 

2.  Puteal,  adj.,  lat.  puteal/j,  de  puits. 
Aygas,  algunas  so...  puteals. 

EluC.  de  tas  propr.,  fol.  iSo. 
Eaux,  aucunes  sont...  de  puits. 

i.   PozADis,  adj.,  de  puits. 

Quan  so  dos  pozes  près  de  si,  le  pins  prcou 
atira  l'ayga  del  autre;  si  no  es  pozadis,  de  Icii 

si  c-orrump. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   i5c). 
Ouaiid  deux  pulls  sont  près  de  soi  (l'un  de  l'au- 
tre) ,  le  plus  profond  attire  l'eau  de  l'autre;  si  elle 
n'est  pas  de  puits,  avec  facilité  elle  se  corrompt. 

/|.  Poz.vR,  V. ,  puiser. 

IJna  femna  de  Samaria  venc  pozar  ajgaa. 

Trad.  du  N.-Test.  S.  Ji:an  ,  cb.  4. 
Une  femme  de  Samarie  vint  puiser  eau. 
Non  cesson  de   pozar  aiga  de  la  font  viva 

de  paradis. 

f^.el  fert.,  fol.  i-]. 
Ne  cessent  de  /iiij.ve/'  eau  de  la  foulainc  vive  de  p.i- 
radis. 
AKt:.  c\i\   Pouar. 


6i8 


PRA 


5.   PoTZADOR,  v.  m.,  puiseur. 
Kntro  a  la  careira  ilel  potzador. 
Tit.  du  xu"  sil-clc.  Arch.  du  Roy.  Toitlnusc , 


Jusqu'à  la  rue  ilu  /misein 


.1.   322. 


6.   PozANniER  ,  s.  m. ,  puiseur. 

Per  regardai-  las  botas  en   las  qnais  porte 
ayga  li  dig  pozandier. 

Carlulaire  de  Monlpcllici-,  in  fine. 
Pour  regarder  les  ))arriques  dans  lesquelles  jior- 
tciil  eau  losdits /)H/5tv/7-5. 

7.     POZANDIF.YP.A  ,    .V. /.  ,    puisCUSO. 

Alcnn  o  aleuna  dels  digz  pozaudiers  o  ro- 

ZANOIEYRAS. 

Ctirlulaire  de  Montpelliei-j  in  fine. 
Aucun  ou  aucune  desdits  puiseurs  ou  piiiseiises. 

■S.    PozARANCA  ,    S.   f. ,    fosse  ,    niaïc  , 
cloaque. 

Qu'oui  tôt  via  lo  rebona 
En  privada  pozaranca. 

P.  Vidal  :  Car'aniiga. 
Oue  tout  vif  on  l'ensevelisse  en/biit;  privée. 

POUDREL,  .V.  m.  ,  poulain. 

Per  s'araor  vos  don  un  poudrei.. 

Bertrand  de  Born  le  fils  :  Pos  sai  es. 
Pour  son  amour  (  par  amour  pour  lui  )  vous  donne 
uu  poulain. 

POSSA  ,  POUSSA,  s./.,  mamelle. 

La  POUSSA  li  det,  e  la  près. 

r.  de  S.  Ilonurat. 
La  mamelle  lui  donna  ,  et  il  la  prit. 

Venra  temps  que  seran  benhaurad.is  las 
raayres  que  non  engenraran,  e  las  possas  que 
non  alacharan. 

Hisi.  delà  Bibl.  eiipioi'.,  loi.  {jj. 

Viendra  temps  ([ue  seront  bienheureuses  les 
mères  qui  n'engendreront  pas,  et  les  mamelles  (|ui 
n'allaiteront  pas. 

PRAT,  s.  m.,  lat.  pratmw,  pré. 
Quan  vei  florir  pratz  e  Loyssos. 

E.  GaireLS  :  Moût  mi  platz. 
Quand  je  vois  fleurir  prés  et  buissons. 
Pel  gent  estiu  ni  per  las  flors  del  prat. 
Le  moine  de  Montaudon  ;  Aras  pot. 
Par  le  gentil  e'ic'  el  par  les  Heurs  du  pré. 
ANC.  FR.  Ung  certain  prat...  onqae\  prat  ung 


PRA 

lois  noiiiine  Jehan  de  Clavaire  eust  boulé... 

pasturcr. 
Lelt.  de  rém.,  ^l^!^7..  Carpentier,  t.  III,  col.  jSS. 
CAT.  Prfit.  ESP,  PORT.  Prado,  it.  Prato. 

1.   Pradai.,  s.  ni.,  pré,  prairie. 
El  toriiei  rengat,  espcs , 
A  Saill,  fora  del  pradai,, 
N'  aie  lo  bon  elrae  que  lan  val. 

G.  DE  Bergl'kdan  :  Talans  m'es. 
^u  comhat. aligné,  épais,  à  Sail ,  hors  de  la  py,u- 
rie,  j'en  eus  le  bon  heaume  qui  tant  vaut. 
Dos  deniers  del  pradal. 

Ctirtiilaire  du  Biigtic ,  fol.   1. 
Deux  deniers  de  la  prairie. 
ANC.  ESP.  Pradal. 

3.  PRAnKLH,PRAi)EL,  S.  111.  (Uni.,  piéau, 

petit  pré  ,   pelouse. 

M'anava  sol  per  un  pradei.. 

Guillaume  d'Autpoul  :  L'autr'ior. 
J'allais  seul  par  un  préau. 

E'I   doutz   PRADELH 

E'I  vergier  on  chanton  l'auzelL. 

P.  Vidal  :  Pois  uLeri. 
Et  la  délicieuse  pelouse  et  le  verger  où  ciiantent 
les  oiseaux. 

ANC.  FR.  Le  roi  descend!,  après  manger,  ou 
prael,  desouz  la  chapelle. 

Joinville  ,  p.  8. 
i.sp.  Pradil/o.  it.  Pratello. 

/(.   Pradet,  s.  m.  dim. ,  petit  pré. 
En  un  PRADET,  cnlhen  flor, 
Encontrei  pastora  ses  par. 

J.  EsTEVE  :  L'autr'ier. 
En  un  pelit  prc ,  cueillant  Heur,  je  renconlrai 
bergère  sans  jrareille. 

Vole  esser  venc  en  nn  pradet. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquel  lemp^ 
Il  voulut  être  vaincu  dans  uu  petit  pré. 
CAT.  Pratet.  esp.  Pradito. 

5.   Prada,  s.f.,  prairie,  pré. 

Non  cban  per  auzel  ni  per  flor... 
Ni  per  reverdir  de  la  prada. 

Bambaud  d'Orange  :  Non  chan. 
Je  ne  chante  pour  oiseau  ni  pour  Heur...  ni  poui 
le  reverdir  de  la  prairie. 

Par  la  flor  en  la  prada, 

Marcabru!.  :  Lanquan. 
La  Heur  paraît  dans  la  prairie. 


PRA 

ANC.  FB.   Se  logèrent  tons  eii.SL'iut)lc  un  boni 
tic  Va  prèe  en  une  ville. 

MONSTIILLET,  t.  II  ,  loi .    II. 

6.  PrxAD.vRiA,  s.f.,  prairie. 

Tei£;iers  e  pradarias. 

Bici'.  d'arnor,  loi.  !\t}. 
Vergers  el  prairies. 
l'iissaii  vilas  e  borcx  e  boys  e  I'Uadaria. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  G^. 
Ils  passent  villes  et  bourgs  el  l)ois  el  prairie. 
ANC.  FK.  Les  sains  eniiii  ]n  praen'e. 

Roman  del  conte  de  Poitiers,  v.  1 13.5. 
l'ofès  et  praeries  tout  ce  n'i  faut  noient. 
Roman  de  Berte,  p.   ii'|. 
(AT.  ESP.  roRT.  Praderia.  it.  Prateria. 

7.  Prauela,  S.f.,  prairie. 

Els  jn'arz  Mariiuonda,  qn'es  bêla  la  pradkla. 
Ar  si  fiiv  Feiiibras  ariiiar  en  la  i-hadei.a. 

Roman  de  Fierabras,  v.  1293  tl  l32. 

.Aux  prés  lie  Marimonde  ,  qu'est  belle  la  prairie. 

Maiiilenanl  Fierabras  se  fait  armer  dans  la  prairie. 

PUATICA,  s./.,  lat.   PRAfTic.v,    pra- 
tique. 

Lu  tratica  e  uzanca. 

Doctrine  des  fraudais. 
La  pralit/ue  el  usage. 
CAT.  ESP.  Practica.  port.  it.  Praiica. 

1.  Practic,  adj.,    lat.  practic«5',  pra- 
tique. 

Entendement  practic...  es  dit  practic,  quar 
praxis  vol  dire  operacio. 

Ars  inech.inica  et  PRAcncA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22  el  io5. 
y^nlenàcmenl  prali(/iie...  est  dit  pralit/ue,  parce 
(jue  PRAXIS  veut  dire  opéralion. 

Arl  rae'cauique  et  prati(/ue. 
ANC.  FR.  Juger  de  ce  à  quoi  il  est  pratic ,  et 
dont  il  fait  profession. 

Joyeitsetez,  Facéties,  ele.,  |i.  10. 
CAT.  Practic.  esp.  Practico.  port.  it.  Pratico. 

3.  Praticamen,  s.  m.,  pratique,  ce  qui 
regarde  le  praticien. 

De  fesiqna  sa!  icu  aisi  sometamcns 
E  de  retborica  e  dels  iuaticameks. 

Pierre  de  CoiiniAC  :  El  uom  de. 
De   physique  je   sais  aussi  supcricurcmeul  et  de 
rlic'lorique  el  des  prali/fites. 

4.  Praticar  ,  V. ,  pralicpier,  exercer. 


PRA  (ii() 

Kn  las  cors  ont  an  a  praticar. 

Statuts  de  Prox'ence.  BoMY,  p.  8. 
l'aiis  les  cours  où  ils  ont  à  exercer. 

«  VT.  ESP.  Practicar.  port.  Praticar.  it.  Pru- 
ticnrc. 

i'[>AU,  (idj.,  lat.  PRAV«,iv,  pervers,  mé- 
chant. 

Las  l'RAVAs  obras. 

Trad.  de  Bide,  fol.  60. 
Les  perverses  œuvres. 
<:at.  Prati.  ESP.  IT.  Pravo. 

•:■..  Pravitat,  i'Ravetat,  s.  f. ,  lat.  pra- 
viTATf?///,  perversité,  iui(jiiité,  dépra- 
vation. 

h'\  PRA\ETAz  dels  mais  Iidiucs. 

Cant  el  sufre  las  dnras  pravitaz  dels  bornes. 

Trad.  de  Bede  ,  loi.  Z2  et  5o. 
La  perversité  des  hommes  mc'cli.ints. 
Quand  il  souffre  les  dures  init/uilés  i]vs  boninie^. 
ANC  i-R.  Nons  appelions  lesprùviiez  de  l'ûtne  , 
vices. 

yJnc.  trad.  des  Paradoxes  de  Cicéron,  fol.  <). 
<:at.  Pravitat.  tsp.  Pravedat.  port.  Pravidadc. 
it.  Pravità,  pravitate,  pravitade. 

j.  Pravamen  ,  «f/c,  perversemeiit. 

Nuils  non  pot  aver  uiisericordia  eu  altrui, 
que,  vivent  pravamen,  no  l'a  en  se. 

Trad.  de  Bede,  fol.  64. 
Nul  ne  peut  avoir  miséricorde  pour  autrui ,  qui , 
vivant  perversement ,  ne  l'a  pas  en  soi. 
it.  Pravamente. 

!\.  Depravar,  r\,  lat.  uepravar/',  dépra- 
ver, vicier. 
Piirt.  pas.  La  libertat  nalural  dtls  roals  es  de- 
l'RAVAUA...  per  obstinacio. 

Elue,  de  las  propr.,  foL  8. 
La  liberté  naturelle  des  niécbants  csl  l'iciée...  par 
obstination. 
(AT.  ESP.  PORT.  Depravar.  rr.  Depravare . 

5.  AoEPRAVAR,  V,,  gâter,  endommager, 

dépraver. 
l'art,  pas.  Los   digs  cousols   an...   la  conoj - 
cbenssa...  de  aiguicras  auephavauas. 
For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr. ,  l'.^iii  , 
t.  XVI,  p.  I2(j. 
I.esdits  consuls  onl...  la  coaoaissance. ..  des  ruit- 
ijuï  d'arrunaye  endommagés- 


(320  PRE 

VRA.ZIN ,  s .  f. ,  lat.   prasin«  ,  prasine, 
terre  verte. 

Prazin  es  {erra  o  greda  vert  ciitn  porr,  per 
que  es  (lita  prazin,  quav  prazon  en  grec  vol 

ilire  porr. 

Elue.  Je  las  propr. ,  fol.  267. 
La  prasine  est  terre  ou  craie  verte  comme  por- 
reau  ,  c'est  pour<[uoi  elle  est  dite  prasine,  parce  <juo 
PRAZON  en  grec  veut  dire  porreau. 

PREBENDA. ,  prevenda  ,  .y./.,  lat.  proe- 
BENDA,  prébende,  bénéfice. 
Senbors  que  an  alcunas  prebexdas  a  tlonar, 
que  las  donan  a  personas  non  dignas. 

V.  et  Vert.,  fol.  16. 
Seigneurs  qui  ont  aucunes  prébendes  à  donner , 
ffui  les  donnent  à  personnes  non  dignes. 
leu  vin  de  paupra  prëvenua. 

Hugues  de  Saint-Ctr  :  Servit. 
Je  vis  de  pauvre  bénéfice. 
CAT.  Esr.  rORT.  iT.  Prebenda. 

2,    Prevendar  ,  -y. ,  prébender,  donner 

une  prébende. 
Part.  pas.   Am  degua  et  am  canorgaes   pke- 

VENDATZ. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma  ,  fol.  217. 
Avec  îloyou  et  avec  chanoines  prébendes. 
ESP.  Prebendar. 

Le  CAT.,  le  PORT,  et  I'it.  font  usage 
du  PART.  PAS.  Prcbendat ,  prehendado , 
prebendato . 

PRECIPIENT,  adj.,  lat.  PRrt-EciPiENTew, 
ordonnant,  commandant. 
Par  voinntat  de  Dieus  prrcii'ient  o  eficîent. 
Anctoritat  precipient  et  imperativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6  et  9. 
Par  volonté'  de  Dieu  ordonnante  ou  efficiente. 
Autorité  ordonnante  et  irape'rative. 

PREDA,  s./.,  lat.  pu(7eda  ,  proie. 
Lor  PREDA  et  vianda,  es  carn. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  64. 
Leur  proie  et  nourriture  ,  c'est  chair. 
iT.  Preda. 

9.  Preador,  s.  m.,  lat.  vnaRdxtoR,  ra- 
vi ssem-,  j)illard, 

Cel  que  lor  toi  alcona  cliausa  soLremonla 
la  ciueltat  de  toz  preadors, 

Trad.  de  Bide,  fol.  ^o. 


PRE 

Celui  qui  leur  enlève  aucune  chose  surpasse  la 
cruauté  de  tous  pillards. 
ANC.  FR.  Le  sage  parlant  nous  otlroie 

Que  le  ^rec/tf/zr  deviendra  proie. 
YsoPET,  I,  fah.  6[.  Robert,  t.  II ,  p.  !{6. 
iT.  Predatore. 

PREDICAR,  PREzicAR,  V.,  lat.  PRttEni- 
CARi?,  prêcher,  réprimander,  publier, 
annoncer. 
Predicar  devon  lo  poLle. 

La  nobla  Leycson. 
Ils  doivent  prêcher  le  peuple. 

Prezicava  soven,  l'an, 

Los  grans  miracles  del  cors  san. 

y.  de  S.  Honorât. 
\\  prêchait  souvent,  (dans)   l'année,   les  grand 
miracles  du  corps  saint. 

Qui  s  vol  far  dels  autres  predicaire, 
Deuria  se  predicar  eissatuen. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'  honi . 
Qui  se  veut  faire  des  autres  le  prêcheur,  devrai: 
se  prêcher  également. 

Degran  mielhs  prezicar  a  las  gens. 

R.  Gaucelm  :  Ah  grans  trabalhs. 
Ils  devraient  mieux  pre'cher  aax  gens. 

c:at.  e.sp.  Predicar.  port    Prégar.  it.  Predi- 
care. 

'j.  Predic,  prezic,  s.  m.,  prêche,  ser- 
mon, prédication,  remontrance. 

AIj  forsa  ,  ab  predic 
Et  enol  a  fastic. 
Un  TnouBADOXJR  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Avec  force  ,  avec  prêche  et  ennui  à  dégoût. 
Roma ,  grans  fasiicx 
Es  d'auzir  e  d'  entendre 
Los  vostres  prezicx. 

G.  FiGUEiRAS  :  Sirventcs  vuelh. 
Rome,    grand  dégoût  c'est  d'ouïr  et  d'ciilindre 
les  vôtres  sermons. 

Senber,  ni  prezic  ni  sermo 
Non  aia  mais  entre  nos  dos  ; 
Si  m'  es  amie  ,  amiga  us  so. 

Gavaudan  ee  Vieux  :  Desemparalz. 
Seigneur,    ni  remontrance  ni   sermon  qu'il  n'y 
ait  plus  entre  nous  deux  :  si  vous  m'êtes  ami ,  amie 
je  vous  suis. 

^.  Predicatio,  s.  f. ,  lat.  pr«edicatio  , 
prédication ,  publication. 


PRE 

Tu  no  vols  deinostrar  ta  1'rïi)icatio 
En  gleyza. 

lz\RN  :  Uiguas  nie  tu. 
Tu  ue   veux    pas  développer   la    prédicalion  en 
église. 

Per  Inr  predicatto  converliion  lo  luon. 
^.  et  Vert.,  fol.  36. 
Vdix\&\i\-  prédication  ils  couverlirent  le  monde. 
ANC.  CAT.  Predicaclô,  esp.  Predicacion.  tort. 
Prégacào.  it.  Predicaziotte. 

4.  PrEDICANSA,    PIVEZICANSA,    S.f.,     piC- 

dicatioîi. 

Ab  galiameu 

De  falsa  predicansa. 

G.  FlGUElRAS  :  Sirvenles  vuelb.  V<ir. 
Avec  tromperie  de  ùasse  prcdication. 
Seriiionarz  ni  prezicansa 
Non  val  un  ou  de  gallina. 

Marcabrus  :  Per  savi  '1. 
Le  sermoiier  ni  prédication  ne  vaut  pas  un  œuf 
de  poule. 
IT.  Predicema. 

5.  PrEDICAIRE,      PREDICADOR  ,     PREDICA- 
TOR  ,  PREDIQUAnOR,  PREZICAYRE  ,  PRE- 

ZICADOR  ,    S.   m.,    lat.   praedicator  , 
prédicateur,  prêcheur. 

Fols   es  lo  PREZICAYRE 

Que  ben  dits  e  vuelha  mal  far. 

P.  Cardinal  :  Tans  ricx. 
Fou  est  le  prédicateur  qui  dit   bien   et  veuille 
mal  faire. 

Predicator 
Tenc  per  meillor 
Qnau  fai  l'obra  que  manda  far. 

P.  Cardinal  ;  Predicator. 
Prédicateur '^e  X'icns  pour  meilleur  quand  il  fait 
l'fpuvre  qu'il  commande  de  laire. 
Aquist  fais  prezicador 
An  lues  lo  segl'en  error. 

G.  FiGL'EiRAS  :  No  m  laissarai. 
Ces   faux   prédicateurs  ont    mis   le  monde  dans 
l'erreur. 

Âdjectiv.  Be  m'  enueia 

.  .  .  D'  avol  clergue  pttEorcAiRE. 
Le  moine  de  Montaudon  :  lie  m'enucia. 
Bien   il   m'ennuie...  de   mccliant  clerc  prédica- 
teur. 

—  En  parlant  des  religieux  Dominicains. 

Prior  provincial  dels  prediquadors. 

Cal.  dfls  iipost.  de  Rama,  fol.  iy<). 
l'iniir  provincial  des  prêcheurs. 


PRE 


621 


(AT.    ESP.    Predicador.    port.    Prégador.   it. 
Predicatore. 

PREGAR,     PREGLAR,    PUEYAR,     V.  ,     lat. 

l'RECAR/,  prier,  supplier,  adresser  des 
prières, 

L'  irai  pregar  a  sos  pes. 

G.  Faidiï  :  No  m'alcj;ra. 
.J'irai  la  prier  l\  ses  pieds. 
Tôt  jorn  e  tota  nueyt  prkgavan  Dieu. 

PlilLOMENA. 
Tout  jour  et  toute  nuit  ils  priaient  Dieu. 
Tos  temps  serai  de  preyar  temeros. 
Gil  d'Uisel  :  Ges  de  cliantar. 
T)ujours  je  serai  pour  prier  timide. 
Mielhs  ama  .selh  que  pregua  tenien, 
Que  no  fai  selh  que  pregua  aididamen. 

Arnald  de  Marleil  :  Aissi  cum. 
Mieux  aime  celui  qui  prie  en  craignant,  que  ne 
fait  celui  qui  prie  hardiment. 

Totas  las  douinas  pregava  d'amor. 

F.  de  P.  yidal. 
Toutes  les  dames  il  priait  d'amour. 
Substantiv.  No  fo  lo  prefars  mas  folhors. 
G.  Faidit  :  Gcn  fora. 
Le  prier  ne  fut  que  folie. 
cat.  Pregar.  ir.  Pregare. 

2.  Prec,  s.  m.,  lat.  prec6'w,  prière,  sup- 
{)lication. 

Mos  PREcx  no  val  re  ses  te. 

Gui  FoL(^)i'ET  :  A  te  Verge. 
Ma  prière  ne  vaut  rien  sans  toi. 
E'isauzells  qu'en  Inr  latin  fan  precs, 
Quecs  a  sa  par. 

A.  Daniel  :  Moût  brails. 
Kt  les  oiseaux  qui,  dans  leur  langage,  font  sup- 
plicationj  chacun  à  sa  compagne. 
cat.  Pregs.  it.  Prego. 

3.  PrEGUIERA  ,      PREG'AIRA  ,      PRECAIRIA  , 

s.f.,  prière,  supplication. 
Ab  bellas  preguieras 
En  diveisas  manieras. 
Arnaud  de  Marieil  :  Tan  m'  aliellis. 
Avec  de  belles  prières  de  diverses  manières. 
Kxaucida  es  la  lue  pregaira  devant  Dieu. 

Philomena. 
Est  exauce'e  la  tienne /<nè/c  devant  Dieu. 
A>(  .  CAT.  Pregiiiera.  cat.  mod.  Pregaria.  ir. 
l'reghiera,  pregueria,  pregaria. 

'i.  Precation,  s./.,  lat.  iiw-.v.wwycin  , 
prière. 


622 


PRE 


Longa  e  devota  pkecation  ara  lo  cor  contrit 
e  humiliât. 

Carya  Magalon.,  p.  33. 

Longue  et  dévote  prière  avec  le  cœur  contrit  et 
liumilie'. 
iT.  Pregagione. 

5.  Preiaire,  preyador,  pregador,.î.  m., 
suppliant,  solliciteur,  amoureux. 
De  {^enoills 
Li  soi  leial  PREiAtRE. 

G.  Faidit  •  L'onralz. 
A  genoux  je  lui  suis  loyal  suppliant. 
No  vol  mas  sol  un  preyador. 

Bertrand  de  Born  :  Kassa. 
Elle  ne  veut  que  seulement  un  amant. 
Motz  TREGADORS  demandon  e  no  son  pas 

yssauzitz. 

r.  et  Vert.,  loi.  87. 
Beaucoup   de  solliciteurs  demandent  et   ne  sont 
pas  exauce's. 
CAT.  Pregador.  it.  Pregatore. 

G.  Apregar,  apreyar  ,  v.,  prier,  sup- 
plier. 

Fai  s'  ades  plus  ApnEYAR 

Ou  plus  la  destrenh  .sos  talans. 

Deudes  de  Prades  :  Ab  lo  dous. 
Se  fait  incessamment  plus  prier,  où  plus  la  presse 
son  désir. 

Non  son  per  bafalhar,  mas  per  Diens  apre- 
gar. 

Lett.  de  preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  19. 
Ne  sont  pas  pour  batailler,  mais  pour  prierDiea. 

7.  Precari,  s.  m.,  lat.  precari«j',  pré- 
caire, possesseur  à  titre  de  précaire. 
Cals  causa  pot  esser  donada  e  laissada  ad 

autre  precari  ,  so  es  per  precs  o  per  araor. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  85. 
Quelle  cliose  peut  être  donne'e  et  laissée  à  autre 
possesseur  à  titre  de  précaire,  c'est-à-dire  par  prière 
ou  par  amour. 

La  revocation  dels  pkecaris. 

Statuts  de  Provence.  JunEN,  l.  Il,  p.  l\gi. 
La  révocation  des  précaires. 
CAT.  Precari.  esp.  port.  it.  Precai-io. 

8.  Precaria,  's.f.,  précaire. 

Maniera  de  possecîos  que  nos  apelam  pre- 
caria- 

Irl/redr  BalalLa.f,  fol,  112. 
Manière  de  possession  i|uc  nous  appelons  précaire. 


PRE 

PREGONESSA,  s./.,  du  lat.  pr«eco- 
Tiiiim,  publication,  promidgation. 
Per  la  pregonessa  grant 
Kon  podian  atrobar  l'enfant. 

V.  de  S.  Honorât. 
Pour  (malgré  )  la  grande  publication  ils  ne  puu- 
valent  trouver  l'enfant. 

?..  Preconisatio,   s.  f.,   preconisaliou  , 
|)ublication. 

Las  preconisatios  que  toco  totz. 
Tit.  du  xin«  siècle.  Doat,  t.  CXVlll ,  fol.  3;). 
Les  publications  qui  toucbent  tous. 
CAT.  Preconisaciô.  esp.  Preconizacion.  port. 
Preconisaçào. 

l'PiEMER,    V.,   lat.   premeR(ï,  presser, 
comprimer,  serrer,  tendre. 

Part.  pas.  Semblon  razains  prems  en  troill. 
Lantelm  :  Lanfran  qu'  ill. 
Semblent  raisins  pressés  en  pressoir. 

Eras  r  a  si  prem  e  gros. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Un  sirvenles.  Var. 
Maintenant  il  l'a  si  tendu  et  gros. 
Fig.  Chascns  vices  es  prems  per  paor. 

J'rad.  de Bède  j  fol.  ^l^. 
Cbaque  vice  est  comprimé  par  peur. 
ANC.  CAT.  Premer.  it.  Premere. 

1.  Pressa,  preissa,  s./.,  presse,  foule. 

Bella  m'es  pres.sa  de  blezos. 

Bertrand  DE  Born  :  .4r  ven  la. 
Belle  m'est  presse  de  bliaux. 
Per  que  la  preissa  fo  tan  grans. 

V.  de  S.  Alexi.s. 
C'est  pourquoi  la  presse  fut  si  grande. 
CAT.  Pressa,  esp.  Priesa.  port.  it.  Pressa. 

'S.  Prezurar,  V,,  pi-essurer,  comprimer. 

Part.  prés.  Per  actio  de  freg  prezurant  et  in- 
du rzen  t. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l83. 
Par  action  de  froid  comprimant  et  endurcissant. 

—  Figer,  coaguler,  cailler. 

Ha  so  snc  virtut  de  prezurar  layt  en  for-    1 
luagge. 

Sanc  tauri  soptament  si  i-rezura   quan  es 
f  )ia  'I  corrs. 

Klur.  de  las  propr.,  fol.  207  et  29.        -A 
Sdu  sut  a  vcrlu  do  r«i7/('7-lail  en  fromage.  ) 


PRE 

Sang  de   lauicau    suLitcnient  se  fige  quand  il  i.'st 
hors  du  corps. 

Part.  pas.  Materia  PREzuRàDA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  68. 
Maliorc  coagulée. 

4.  Prfzura,    .V.  /!,  Int.  prk.sslra  ,  pres- 
sion, froissement,  souffrance. 

Can  ha  enfentat,  no  li  menibra  de  sa   rut- 

ZtTR\. 

Friig.  lie  tniil.  Je  la  Pa.ision. 
Quand  elle    a    onfanle  ,    il   ne  lui  souvient  de    sj 
soiiJTranee. 

Fig.  F.ii  aquest  inonautet/.  it.esura,  nias  ai;it7. 
ferma  colïzansa, 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion, 
Ku  ce  monde   vows  aurez  Jroissement,  mais  avez 
ferme  confiance. 

ANC.  CAT.    Pressura,  anc.    tsr.    Prcsura.   it 
Pressura. 

5.  Prezlrament  ,  .?.  TH.,  présure,  caille- 
ra eu  t. 

Mollifica  popas  per    i-rezuramest  de    layt 

endnrzîdas. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  2i5. 
Amollit  mamelles  par  cailtemenl  de  lait  endurcies. 

6.  Apremer  ,  7K  ,   presser,    opprimer, 
froisser,  comprimer. 

Dnx  fols  ATREM  mots  Lomes  par  caliimpni:i. 

Trad.  de  Bede,  fol.  78. 
Clief  fou  opprime  de  nombreux  hommes  par  ca- 
lomnie. 

Part.  pas.  Cel  que  essercha  mal  ,  er  aprems. 
Trad.  de  Bede,  fol.  77. 
Celui  qui  clicrclie  le  mal,  sen  froisse. 
Diens  sostrais  lo   drecharier   Lot  apremi:t 
dels  escumenegalz. 

Trad.  des  jictes  des  apôtres ,  Epit.  de  .S.  Pierre 
Dieu  de'livra  le  juste  Lolh  opprimé  par  les  excom- 
muniés. 

Per  gaug  et  per  alegrier  son  mant  cocirii  r 

\PREMEGUT. 

Leys  d'amors ,  fol.  2. 
Par  joie  et  par  alle'grcsse  sont  maints  soucis  com- 
primés. 

Fig.  Tant  cant  sem  aprems  de  la  grandeza  de 
las  cliarnals  cogitacios. 

Trad.  de  Bede,  fol.  27. 
Autant  que  nous  sommes  pressés    de  i'éiiii.î;ii 
des  pensées  charnelles. 


PRE  (io3 

7.  Apreiss.vr,  V.,  presser,  tourmenter. 

Mas  APRcissAVATz  inc  tan  fort  que  eu,  per 
aqiiela  lemensa  o  j)aor  que  aie  de  vos,  si  vos 
vendei. 

Trad.  du  Code  de  Jiistinien,  fol.  8. 

Mais  vous  me  pressiez  si  fort  que  moi ,  par  cette 
crainte  ou  peur  que  j'eus  de  vous,  ainsi  je  vous  vendis. 

8.  Enpuk.mar  ,  ?j>. ,  lat.    imi'rimerc,  im- 
))rinicr,  emj)ieindre. 

Que  ENPREMA...  fort  enprecio. 

Trad.  d' Albucasis ,  loi.  2. 
Qui  imprime...  forte  impression. 
CAT.  EST.  PORT.  Iiuprimir.  it.  Imprimere. 

g.    Empressio  ,  enpressio,  5./!,  lat.  im- 

pRESsio,  impression,  empreinte. 

Traiueten  sas  empressios. 

Brei'.  d'amor,  fol.  i'z. 
Transmettant  ses  impressions. 

Ayssi  co  .1.  miralb  rccep  totas  las  foiiiias 
e  las  ENPRECios  que  li  venon  davant. 

F.etrert.,  fol.6i. 
Ainsi  comme  un  miroir  reçoit  toutes  les  formes 
et  les  impressions  qui  lui  viennent  devant. 
CAT.  Impressiô.  esp.  Impresion.  port.  Tinpres- 
sào.  IT.  Impressione. 

10.  f'.MPRENTA  ,  S.  f.,  empreinte. 

Ppr  la  forma  que  ti  mostra  1'  emtrenta 
que  ensec. 

Trad.  du  Tr.  de  l'.'lrpentage,  part.  1",  cli.  Sf). 
Par  la  forme  que  te  montre  lV;«y)/ein/e qui  ensuit. 

11.  ESPREMER,  E.XPRIMIR  ,  V.,  lat.  EXPRI- 
MERA, exprimer,  presser. 

I.a  grana  madura 
l'aretz  espremer.  . 

Deuoes  de  Pradf.s,  /lui.  cnss. 
I>a  graine  mûre  vous  ferer  presser. 

—  Articuler,  énoncer. 

No  la  poden  exprimir  per  .1.  vocable,  per 
so  la  cove  exprimih  per  trops. 

■Lejs  d'amors,  fol.    l!^3. 
Ne  la  (Hiuvant  exprimer  \iiiir  un  mol,  pour  cela  il 
con%  lent  de  ['exprimer  |>ar  beaucoup. 
Ci  T.  Espremer,  exprimir.  anc.  esp.  Expremir. 
E.sp.  Moi>.  Exprimir.  port,  F..xpriiner.  ir 
r.ipriinerr . 


622 


PRE 


Loiiga  e  devota  puecation  am  lo  coi  contril 

c  humiliât. 

Carja  Magalon.,  p.  33. 
Longue  et  do'vole  prière  avec  le   cœur  contiit  et 
liuiuilie'. 
iT.  Pregagione. 

5.  Preiaire,  preyador,  pregador,.^-  ni-, 
suppliant,  solliciteur,  amoureux. 
De  genollis 
Li  8ui  leial  preiaire. 

G.  Faidit  :  L'onralz. 
A  genoux  je  lui  suis  loyal  suppliant. 
No  vol  mas  sol  un  preyador. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa. 
Elle  ne  veut  que  seulement  un  amant. 
Motz  PREGADORS  demandou  e  no  son  pas 

yssauzilz. 

V.  et  Vert.,  fol.  87. 
Beaucoup   de  solliciteurs  demandent  et   ne  sont 
]ias  exauce's. 
CAT.  Pregador.  it.  Pregatore. 

G.  Apregar,  apreyar  ,  V.,  prier,  sup- 
plier. 

Fal  s'  ades  plus  apreyar 

On  plus  la  deslrenh  .sos  talans. 

Deudes  de  Pbades  :  Ab  lo  dous. 
Se  fait  incessamment  plus  prier,  où  plus  la  presse 
son  de'sir. 

Non  son  per  batalhar,  tuas  per  Dîens  apre- 
gar. 

Lett.  de  preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  19. 
Ne  sont  pas  pour  batailler,  mais  pour  prierJi'iexx. 

7.  Precari,  s.  m.,  lat.  rRECARi«y,  pré- 
caire, possesseur  à  titre  de  précaire. 
Cals   causa  pot  esser  donada  e  laissada  ad 

aulre  precari  ,  so  es  per  piecs  o  per  ainor. 
Trad.  du  Code  de  Justinienj  fol.  86. 
Quelle  cbose  peut  être  donne'e  et  laisse'e  à  autre 
possesseurà  titre  de  précaire,  c'est-à-dire  parprière 
ou  par  amour. 

La  revocation  dels  peecaris. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  II ,  p.  l\gi. 
I-a  re'vocation  des  précaires. 
CAT.  Precari.  esp.  port.  it.  Precario. 

8.  Precaria,  s.f.,  précaire. 

Maniera  de  possecios  que  nos  apelatn  pre- 
caria. 

Arbre  de  Bataillas,  io\.  112. 
Manière  de  possession  que  nous  appelons  précaire. 


PRE 

PREGONESSA,  s./.,  du  lat.  pr«eco- 
Tiium,  publication,  promidgation. 
Per  la  pkegonessa  grant 
Kon  podian  atrobar  l'enfant. 

y.  de  S.  Honorai. 
Pour  (malgré  )  la  grande  publication  ils  ne  pou- 
vaient trouver  l'enfant. 

?..  Preconisatio,   s./.,   préconisaliou , 
publication. 

Las  preconisatios  que  toco  totz. 
Tit.  du  xin'  siècle.  DoAï,  t.  CXVIII ,  fol.  39. 
Les  publications  qui  touchent  tous. 

CAT.  Preconisaciô.  esp.  Preconizacion.  port. 
Preconisacao. 

I-REMER,   V.,   lat.  premer<?,  presser, 
comprimer,  serrer,  tendre. 

Parc.  pas.  Semblon  razains  prems  en  troill. 
Lantelm  :  Lanfran  qu'  ill. 
Semblent  raislus  pressés  en  pressoir. 

Eras  r  a  si  prem  e  gros. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Un  sirvenles.  /^ar. 
Maintenant  il  l'a  si  tendu  et  gros. 
Pig.  Ghascus  vices  es  prems  per  paov. 

Trad.deBède,  fol.  44. 
Chaque  vice  est  comprimé  par  peur. 
ANC.  CAT.  Preiner.  it.  Premere. 

1.  Pressa,  preissa,  .y. y^,  presse,  foule. 

Bella  m'  es  pressa  de  blezos. 

Bertrand  DE  Born  :  Ar  vcn  la. 
Belle  m'est  presse  àe  Lliaux. 
Per  que  la  preissa  fo  tan  grans. 

F.  de  S.  Alexis. 
C'est  pourquoi  la  presse  fut  si  grande. 
CAT.  Pressa,  esp.  Priesa.  port.  it.  Pressa. 

3.  Prezurar,  V.,  pressurer,  comprimer. 

Fart.  prés.  Per  actio  de  freg  prezurant  et  in- 

durzent. 

Elue,  de  las  propr.j  {61.  iS'i. 
Par  action  de  froid  comprimant  et  endurcissant. 

—  Figer,  coaguler,  cailler. 

Ha  so  snc  virtut  de  prezurar  layt  en  for- 
ma gge. 

Sanc  fauri  soptament  si  ïrezuka   quan  es 
f.)ra  '1  corrs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  207  et  29. 

Son  suc  a  vertu  decniV/wlait  en  fromage. 


PRE 

Sang  do   taureau   suLitenienl  se  /ii^e  quanti  ;1  l■^l 
hors  (lu  corps. 
Part.  pas.  Materia  prezurada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  (j8. 

Matière  coagulée. 

4.  Prfzura,   s.  f.,  lat.  PRE.VSURA ,  pres- 
sion, froissement,  souffrance. 

l  Can  lia  enfental,  no  H  menibra  de  sa   mt- 

ZDRA. 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
Quand  elle   a   enfante,   il  ne  lui  souvient  de    sj 
soiilTrance. 

Fig.  En  aquest  monaaietz  pkesura,  mas  ai;iti'. 
ferma  colizansa, 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
En  ce  monde  vous  aurez  froissement ,  mais  ay<  7. 
ferme  conGancc. 

ANC.  CAT.    Pressura,  anc.    est.    Prcsura.   iv 
Pressura. 

5.  Prezurament  ,  i'.  m.,  présure,  cailk-- 
raent. 

ÎMollifîca  popas  per    prezurament  de   layt 

endnrzidas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2i5. 
Amollit  mamelles  par  caillement  de  lait  endurcies. 

G.   Aprejier  ,  T.,   presser,    opprimer, 
froisser,  comprimer. 
Dax  fols  ATREM  mots  homes  per  calampni:i. 

Trad.  de  Bede,  fol.  78. 
Clief  fou  opprime  de  nomljreux.  hommes  par  ca- 
lomnie. 

l'art,  pas.  Cel  qae  essercha  mai  ,  er  aprems. 
Trad.  de  Bede,  fol.  77. 
Celui  qui  clierclie  le  msl ,  scn  froissé. 
Dieus  sostrais  lo   drechurier   Lot  apremut 
dels  escamenegalz. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  Epît.  de  .S.  Pierre. 
Dieu  délivra  le  juste  Lolb  opprimé  par  les  excom- 
munies. 

Per  gaug  et  per  alepjrier  son  mant  cociricr 

APREMEGLT. 

Lejrs  d'amors,  fol.  2. 
Par  joie  et  par  alle'gresse  sont  maints  soucis  cor/i- 
primés. 

Fig.  Tant  cant  sem  aprems  de  la  grandeza  i!c 
las  charnals  cogitacios. 

Trad.  de  Bide.  (o\.  2.-;. 
Autant  que  nous  sommes  pressés    de  l'cten<!;ic 
des  pcnsi'cs  cliarnellcs. 


PRE  6o3 

7.  AvuEissAK,  V.,  presser,  toiirmentei . 
Mas  aprcissavatz  me  tau  fort  que  eu  ,  per 

nqiiela  (emensa  o  paor  que  aie  de  vos,  si  vo.s 
\endei. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  8. 
Mais  vous  me  pressiez  si  fort  que  moi ,  par  celte 
crainte  ou  peurquej'eusde  vous,  ainsi  je  vous  vendis. 

8.  Enprkmar,  V.,  lat.   IMPRIMERA,  im- 
))riiner,  empreindre. 

Que  ENPREMA...  fort  enprecio. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  2. 
Qui  imprime...  forte  impression. 

CAT.  ESP.  rour.  Iinprimir.  it.  Impriinere. 

9.  EmPRESSIO  ,   EIÏPRESSIO,  5./!,    lat.   IM- 

l'RESsio ,  impression,  empreinte. 

Tranieten  sas  empressios. 

Brev.  d'amor,  fol.  32. 
Transmettant  ses  impressions. 
Ayssi  co  .1.   miralh  recep  totas  las   f'oinias 
e  las  ENPRECios  que  li  venon  davant. 

r.  et  Fert.,. (o\.bi. 
Ainsi  comme  un  miroir  reçoit  toutes  les  formes 
et  les  impressions  qui  lui  viennent  devant. 
CAT.  Impressiô.  esp.  Impresion.  port.  Imprcs- 
sào.  IT.  Impressione. 

10.  Emprenta  ,  s.  f.,  empreinte. 

Per   la    forma   que    ti    mostra  1'  emprenta 
que  ensec. 

Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  part.  I",  cli.  36. 
Par  la  forme  que  te  montre  \'emj>reintei\\x\  ensuit. 

I  1  .    ESPREMER,  EXPRIMIR  ,  V.y  lat.  EXPRI- 
MERA, exprimer,  presser. 
La  grana  madura 
Faretz  espremer. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
La  graine  mûre  vous  ferei  presser. 

— •  Articuler,  tînoncer. 

No  la  poden  e.xprimir  per  .r.  vocable,  per 
so  la  cove  exprimir  per  trops. 

Lejs  d'amors,  fol.    1^5. 
Ke  la  pouvant  exprimer  ^nr  un  mot,  pour  celail 
convient  de  V exprimer  \i3r  beaucoup. 

CAT.  Espremer.  exprimir.  arc.  esp.  Expremir. 
r.sp.  Mon.  Exprimir.  port.  Exprimer.  tT. 
F.spnmerf. 


624  PRE 

12.  ExpRiMAR ,  V.,  exprimer,  énoncer,  1 
articuler. 

Per  EXPRIMAR  pluz  oomplidainen  so  qu'  om 
vol  dire. 

Lejs  d'amors,  fol.  lOl. 
Pour  exprimer  plus  coraplétenient  ce  qu'on  veut 
dire. 

i3.  ExpREMESos,  S.  f.,  oppres.sion. 

Dont  se  va   cougruar  dis  lo  dit  castel  ung 
mal  de  expremesos. 

Lo  dit  vesconte  fouc  fort  inaland  de  expre- 
mesos. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  58  et  20. 
Dont  va  s'amasser  dans  ledit  château  un  mal  A' op- 
pression. 

Ledit  vicomte  fui  fort  malade  à'oppression. 

i4-  ExPRESSiu  ,  adj.,  expressif. 

Pots  so...  de  dolor  et  tristor  expressius. 

Elue,  de  las  propr.  ,  ici.  i^2. 
Lèvres  sont...  do  douleur  et  tristesse  ea:;7re5SiVf.<. 
CAT.  Expressiu.  esp.  Expresivo.  port.  Expres- 
sive. IT.  Espressivo . 

i5.  EsPRiu,  ESPRiEU,  adj.,  expressif,  clair. 

Adv.  comp. 
Conoyssensa  a  tant  de  mestiers  bos 
Que  de  bos  faitz  demostra'l  pus  espriu. 

G.  RiQUiER  :  Be  m  meravelli. 
Le  savoir  a  tant  de  bons  métiers  que  de  bons  faits 
il  de'montre  le  plus  clair. 

i6.  Exprès,  adj.,  lat.  exprès.?».?,  exprès. 
L'  EXPRESSA.  scriptura. 

Doctrine  des  Vaudois. 
17 expresse  écriture. 
ckT,  Exprès,  esp.  Expreso.  port.  Expresso.  it, 
Espresso, 

17.   EXPRESSAMENT,  ESPRESSAMENS  ,    (idv., 

expressément. 

Aco  esdeven  tacitement  o  expressament. 
Trad.  du  Coda  de  Justinien,  fol.  3. 
Cela  advient  tacitement  ou  expressément. 
Aysso  mostrel  espressamens  Jhesn  Crist. 

V.  et  Fert.,  fol.  79. 
Ceci  monti-a  expressément  .lésus-Cbrist. 
CAT.  E.vprcssainent,  esp.  Expresamente.  port. 
Expressamente.  it.  Espressamente. 

18.  EspRESSAR,  V.,  spécifier,  dire  expres- 
sément. 


PRE 

Mas  per  so  no  vole  espressar 
Dieus,  qne  hom  se  degues  amar. 

Brev.  d'amor,  (ol.  ^'^!^. 
Mais  pour  cela  Dieu  ne  voulut  spécifier  qu'on  sp 
dût  aimer. 

Part.  pas.  Aital  coma  es  de  jos  contengnda  et 
expressada. 

Tit.  de  1280.  y/rch.  du  Roy.  Querci,  J.  33^. 
Telle  comme  elle  est  dessous  contenue  et  spécijiée. 
CAT.  Expressar.  e.sp.  Exprcsar. port.  Expressar. 

19.  Depremer,  V.,  lat.  DEPRiMERe,  com- 
primer, étouffer. 

Fig.  Lo  quai  folava  e  depremia  Ttalia. 

Cat.  dels  apost.  de  Romit,  fui.  tj^. 
Lequel  foulait  et  comprimait  l'Italie. 
Part.  pas.  Si  que  la  heretguia  fos  depre.^.'Ida. 
Cat.  dels  apost.  de  Romu,  fol.  76. 
De  sorte  que  l'hérésie  fut  étouffée. 
CAT.  ESP.  PORT.  Deprimir.  it.  Deprimerc,  de- 
premere. 

20.  Depressio,  s./.,  lat.  depressio,  dé- 
pression. 

Aytals  maniera  de  pronnnciar  ab  elevatio 

o    am  DEPRESSIO. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Pareille  manière  de  prononcer  avec  élévation   ou 
avec  dépression. 
cat.  Depressio.  tl&v.  Depresion.vr .  Dépressions , 

0.1.  Opprimer,  v.  ,  lat.  opprimerc,  op- 
primer. 

OpPRiMENslas  moylhers  per  forssa. 

P;'!f .  ace.  par  les  R.  d'Angi.j  p.  [7. 
Opprimant  les  femmes  par  force. 
ANC.  CAT.  Oppremer.  cat.  mod.  esp.   Opriinir. 
PORT.  Opprimir.  it.  Opprimere. 

22.  Oppression,  s.J'.,  lat.  oppression^//?, 
oppression. 

En  oppression...  de  la...  gent. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  224. 
En  oppression...  de  la...  gent. 
CAT.  Opressio.  esp.  Opresion.  port.  Oppressào. 
iT.  Oppressione. 

23.  Compremer,   r>.,    lat.    comprime r^', 
comprimer. 


Pus  (jiie  lu    coMrREMHs    ;i(|uel.s   aiii  la  tiiiii 
ma  |)fi-  l)o:ia  ooiiipressio. 

Ti-ncl.  d'/libucusis,  fol.9- 

Puisque  tu  comprimes  ceux-lù  avec  la  tienne  ma  m 
par  honue  compression. 
<:\T.  h>p.  roRT.  Coinprimir .  rr.  Coinprimerc 

'X\.    CoMPRESSlO  ,   S./.,   lat.     COMI'RESSl:i   , 

compression. 

Pus  que  tu  cotnpienies  aquels  aui  la  lieiia  111,1 
per  boua  co.mi'ressîo. 

Trad.  U'yJiùuCMSis,  loi.  9 
Puisque  tu  comprimes  ceux-là  avec  la  tienne  mur; 
par  bonne  compression. 

CAT.  Compressiô .  Esr.  Compresioii.  port.  Cnni- 
pressào.  it.  Compressione . 

25.  CoNPRESSitJ,  adj.,  compressif. 
De  venas  et  artetias  cospressiva.. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  fSf). 
Vie  veines  et  artères  compressive. 
ESP.  Compresivo.  tort.  Coinpressivo . 

"xS.   Réprimer,  v.  ,  lat.  réprimer^',  ré- 
primer, contenir. 
Personna  beii  adordenada  den   tantost  r,K 

TRIMER...  aytals  folls  pessamens. 
Deu  los  lioni...  réprimer. 

V.clVerl.,  fol.  18  <t  î. 
Personne  hien  organisée  doit  aussitôt  réprimer.  ■ 

pareilles  folles  pensées. 
On  les  iloil...  réprimer. 

CAT.  ESP.  PORT.  Repriinir.  it.  Reprimere. 

PRElNDRE  ,    PENRE  ,     PRNRRE  ,     PRKNKi;  . 

V. ,  lat.  pr^Af.nix're,  prtfnclre,  saisir, 
revêtir. 

Ten  aconen  ,  si  '1  pren  per  lo  lalo. 
Poème  sur  Boece. 
Vient  accourant  ,  il  le  prend  par  le  lalon. 
leu  cosselh  als  fins  amans 
(lu' en  PRENUEN  fasson  lur  demaiis. 

Deudes  de  Prades  :  Ali  lo  dons 
Je  conseille  aux   purs  amants  qu'en  preminl  lU 
lassent  leurs  demandes. 

Qnî  m'en  desmen,  tost  PRhNouA 
L'  ausberc  e  la  lansa  e  1'  escut. 

Rajîbavd  d'Orange  :  Ki-  quan. 
«^)ui    m'en   dément,   que  piomplenient    il  prenn. 
le  liauberl  et  la  lance  et  l'écu. 
Priw.     Aital  caia  penke  qii'  es  prcs. 

.'VlMAîKIEU  DES  Es(;.\>  :  Doua  per  cui. 
'tel  iMOil  prendre  ^\\\  cX  prij. 

m. 


PRE  G>r) 

—  l'ii^.  En  parlant  du  Rédempteur. 

Denhest  penke  cara  e  sauc. 

Foi.QtET  DE  Mak.seille  :  Senhcr  Dieus. 
Vous  daignâtes  yjrent/ri;  cliair  et  sang. 

— ■  Enraciner,  rc'M.ssir. 

Sy  r  om  es  luxurios  ,  que  j.issa  soen  ab  cla  , 
sa  seinensa  ca  dedius  ses  nulha  forssa  ,  l'adoiix 
no  si  pot  PENRK  pei'  sa  fVevoleza. 

Ltv.  de  Sjdrac,  loi.  27. 

Si  riiomme  est  luxurieux  ,  qu'il  couche  souvent 
avec  elle  ,  sa  semence  tombe  dedans  sans  nulle  l'orce  , 
là  alors  elle  ne  peut  prendre  par  sa  frivolité. 

—  S'emparer,  se  rendre  maître. 

Los  gratis  princeps...  «olon  <:iutalz  <•  cas- 
tels...,  e  PRKNDON  per  lur  forssa...  aquo  de] 
antruy. 

r.  et  f^ert.,M.  i.'i. 

Les  grands  princes...  enlèvent  cités  et  cliâteaux..., 
et  prennent  par  leur  force...  ce  d'autrui. 

—  Voler,  dérober. 

Es  Jayronici  penrui;  l'autiuy  a  tort  et  a  ili- 
cebemen  d'aquell  de  cuy  es,  scues  sa  volunlat. 
r.  er  Feii.,  fui.  14. 

C'est  larcin  (de)  prendre  (  le  Jjieii)  d'autrui  à  loi  t 
et  avec  déi-eplion  de  celui  rie  qui  il  est,  sans  sa  vo- 
lonté. 

—  Percevoir,  prélever. 

.Sobre  lo  captai  prenon  las  montas  0  en 
tlenicrs  o  en  bcstîas. 

r.  et  Fert.,  fol.  i3. 
.Sur  le  rliO|ilel  ils  prennent  les  intérêts  ou  en  de- 
niers ou  en  bêtes. 

Dels  romieus  non  prenia  le. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Des  pèlerins  il  ne  prenait  rien. 

—  Recevoir,  accepter. 

Los  autres  que  no  volgro  pemie  bapiisiiiu 
foro  lofz  espessegatz. 

Philo.mena. 
Les   autres  qui   ne   voulurent   prendre  baplénic 
furent  tous  massacrés. 

PntM)o  en  do  ,  e  pneys  eelon  lo  layronici. 

À',  et  Cert.,  fol.  i^. 
Prennent  en  don  ,  et  puis  cèlent  le  vol. 
Fi(;.  Prendeïz  conjalz  de  mi,  qu'ieu'l  prfn 
de  vos. 

PltRBE  de  Barjac  :  Toi  francamni. 
Prenez  roiipédc  moi,  vu  que  je  le /ifcnrfi  di'  \in\f. 
Lu  cuiujat  que  peezi  de  vos. 

Pons  ut  CaPDUEII.  :   IVIielll^  qu'om. 
Le  conçé  que  je  pris  de  vous 

79 


0.6 


P1U-: 


—  Ejiroiivcr,  icssentir,  ("tic  atkiiit. 

AIj  grand  drej;,  ruKxnoN,  iiiainfas  .s.tzd-;, 

lî;ins  e  dcstrics. 

lî.  Cw.vo  :  Al.  t;r;m. 
Avec  piamle  justice  ,  Ils  c/iroHi'CH/,  maiiilei;  luis  , 
iloniiii.igcs  cl  cmhaiias. 

- —  Manger,  avaler. 

Pero  d'cihîis  s:dad.is 
K  de  linme  f•^,E^'r  \  (]uan  vi-niari  las  praiis  T'^las, 
/'.  (h-  S.  I/ononiL 
PourlanI   J'Iierbes   salo'es  cl  de  lr'i;iiines  i!  pi-ennif 
quand  vouaient  les  grandes  fêles. 

—  Survenir. 

IJegr'esser  ailal  vergonha  jircsa  . 
Quoiii  a  i!ii  rREN ,  al  rei  aragones. 

Bernard  de  Rovenac  :  D'  un  sirvcntes. 
Devrait  élre  telle  lionle  e'prouvéo  parle  roi  ara- 
gouais  ,  comme  à  moi  il  siin'ient. 

—  Prt'-cédé   (In  pronom  sk,  il  sipnifiail 
ordinairement  être  employé. 

Aqnest  nombre  .vii.se  pren  iiniversalmeii.s 
en  la  Escriptura  per  lolas  vegadas. 

r.  et  rert.,  fol.  84. 
Ce   nombre  sept  se  prend  universellenicnl    Jans 
l'Ecriture  pour  toutes  les  fois, 
Loc.    Li  nioyne  puenon  antanie:i 
A  coiitar  iisot  devotamen. 

r.  de  S.  Honorai. 
Les  moines  commencent  liaulement  à  couler  moidl 
dcvolenient. 

Li  Jii7.ien  trendo  a  eridar. 
De  pielat  rr.ES  a  plorar. 

Tnid.  de  l'Éi'unf;.  de  Nicod'emc. 
Les  Juifs  se  prennent  à  crier. 
De  pitié  se  prit  à  pleuicr. 

Fia'amors  pren  a  amie 
Tantost  lo  paubre  corn  lo  rie. 

FoLyXJET  DE  Romans  :  Donna  eu  prcn. 
Pur  amour  prend  pour  ami  tout  aussitôt  le  pau- 
vih;  comme  le  riche. 

Penra  calque  cariera 
Per  qu'el  diga  de  non. 

G.  RlQiilER  :  Sel  que  sap. 
Prendra  quelque  voie  pour  qu'il  dise  de  non. 
Quan  lo  viron,  i'renon  dadau. 

y^.  de  S.  Honorai. 
Quand  ils  le  virent ,  ils  prennent  la  fuite. 
Mas  en  per.sona  no  ne  très  possession. 
Genologia  dels  contes  de  T/ioloza  ,  p.  lo. 
Mais  n'en  prit  pas  possession  en  personne. 


PPiE  ,         s 

Dizon 

Qu'en  l'HENGA  dret,  .si  m'agrada. 

Bertrand  de  Born  :  Ra,ssa  mes. 
Disent...  que  j'en  prenne  justice,  s'il  me  convient . 
leii  ptiesc  prendre 
Eyssample  segon  qu'ay  vist. 

GriLLAUiME  DE  BrIARS  :  .Si  ([Uo'l 

.le  nuis  prendre  exemple  selon  (ce)  que  j'ai  vu. 
.Senber  Sordel ,  sobre  me  pren  l'esnienda. 

P.  BlîEMON  RICAS  NOVAS  :  Tant  fort. 
.Seigneur  Sordel  ,  sur  moi  je  prends  la  réparai  1011 

Ou  li  peccador  penran  fi. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  clianlar. 
Où  les  péclieurs  prendront  fin. 
J'ot  quan  s'en  pot  avenir, 
Dell  drulz  eu  be  penr'  e  grazir. 
T.  d'Albert,  marquis,  et  de  G.  Faidit  :  Gaucelm. 
Tout  ce  qui  s'en  peut  advenir,  amant  doit  prendre 
en  liicn  et  agréer. 
S'ien  die  re  que  mi  dons  en  gral  prenda. 
Foi.quet  de  Marseille  :  Pos  entronus. 
Si  je  dis  rien  que  ma  dame  prenne  en  grc-. 
Pren  la  garda  de  Maria. 

Trad.  d'un  Ei-ang  ■  apocr. 
Prend  la  garde  de  Marie. 
En  aun-a  terra  irei  penre  lengatge. 

Guillaume  DE  Cabestaing  :  Moût  ni'.iiegra. 
En  autre  terre  j'irai  prendre  langage. 
S'a  mi  mal  en  pren. 

P.  Cardinal  :  Qui  per  uesci. 
Si  à  moi  mal  en  prend. 
Que  PRENiAN  un  marit  de  bon  gr.it. 

Trad.  d'un  Ei'an^^.  apocr. 
Qui  prenaient  un  mari  de  bon  gré. 
I'renc.a  vos  merce  del  mal  qu'  ieu  prenc. 
H.  BnuNET  :  En  est  son. 
Qu'il  vous  prenne  merci  du  mal  que  j'éprouve. 
Vas  on 

Penre  port  P 

A1GIER  :  Cascus  plor. 
Vers  où  prendre  porl  ? 

Yssamens  près  Adaui  per  la  boca  e  fon  tan- 
tost venculz. 

f^.  et  f'ert.,  fol.  10 1. 
Il  prit  également   Adam   par  la  bouebe  et  il   lut 
aussitôt  vaincu. 

Pren  per  flor  la  neu  e'I  glatz. 

DaLFINET  :  Del  niieg  sirvcntes. 
Prend  pour  Heur  la  neige  et  la  glace.  _ 

Près  per  molher  una  soudadeira. 

V.  de  Gaucelm  Faidit. 
Prit  pour  femme  une  soudadièrc. 


PKE 

Eiilio  'ji!c  sus  i;i  jr-I  si  rntNiiA. 

DtiDES  PK  I'hades  ,  ylllZ.  ClISS. 
Jusqu'à  ce  (jue  sur  la  peau  il  s,' attache. 
Lo  rossinhols  cbaiitn  t;in  dousanien 
Que  iiegus  cbans  d'auzel  al  sien  no  s  ru  en 
K.  Caikels  :  Lo  rosslnbols. 
Le  rossignol  cli.inle  si  tioucenieiit  (|ue  nul  diaiil 
il'oisi'au  au  sien  ne  se  compare. 

Quiir  negus  no  s  pren  gardii. 
BoNltACE  DE  Castelane  :  Guerra  e  treballis. 
Parte  que  nul  ne  se  prend  garJe. 
Quan  lo  vi,  elh  se  près  a  plorar. 

I'hiloimln  V. 
(Juand  il  le  vit,  il  se  prit  à  pleurer. 
Manda '1  join  qu'am  leys  vaza 
l'er  PBNRE  tôt  son  voler. 
T.  DE  I'revost  et  de  Savaric  :  Ln  Savaric. 
Mande  lui  jour  qu'il  aille  avec  elle  pour  prendre 
toute  sa  volonté. 

l'rov.  Qai  mais  pot ,  mais  PREN. 

Pons  Santeuil  de  Toui.ocse  :  Marrilz  cum. 
(lui  plus  peut ,  plus  prend. 
Part.  prés.  Domna,  s' ieu  ai  mon  auslor  anedier 
Bon  e  volan  e  phenden  e  manier. 
Bertrand  de  Born  :  leu  m'escondist. 
Dame,  si  j'ai  mon  autour  à  canard  Iion  et  volant 
cl  prenant  et  familier. 
Part. pas.  Ane  hom  mais  près  no  fo 
No  voignes  esser  desliuratz. 

Granet  :  Fin  prelz. 
Oncqucs  plus  bomme  pris   ne  fut  qui   ne  voulût 
tire  délivré. 
D'  un  sirvenles  m'  es  grans  volnntatz  preza. 

Ber.nard  de  Rovenac  :  IJ'  un  sirvcntes. 
D'un  sirvente  il  m'est  grande  volonté  ^Wie. 
Près  ai  lo  mal  don  cug  qu'aurai  la  mort. 
G.  .\DHrMAR  :  ¥.\\  temps. 
J'ai  pris  le  mal  dont  je  crois  que  j'aurai  la  mort. 
Dona  ,  sitôt  no  us  es  presa 
De  r  amor  don  ieu  .soi  près. 

Un  TBOtBADOUR  ANONYME  :  Dona. 
Dame  ,    quoique  vous   ne  soyez   pas   atteinte  de 
l'amour  dont  je  suis  atteint. 

Aqnels  que  an  presas  las  ditas  fermas. 

Urd.  de  Pl,ilippe-le-7iet  ,  àe  i3o6. 
Ceux  qui  ont  pris  lesdites  fermes. 
Lo  guirea  non  agues  près  lo  fag  en  si. 
Forde  Montciic,  Urd.  des  H.  da  Fr.,  \[\(i'i, 
I.XVI,  p.  i36. 
Ouc  le  ;;arant  n'eût  pas  i>ns  le  lait  sur  soi. 


PPiE 


6.7 


Si  l'eiupeiador  uNÏa  estât  um  lola  sa  g'.-ii 
intorn  aqnesfa  cieulat  .vu.  ans,  non  l'auria 
iMESA  jier  forsa. 

Iloman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  10. 

.Si  l'empereur  avait  été  sept  ans  avec  toute  sa  geni 
.lulour  de  celle  cité  ,  il  ne  l'aurait  pas  prise  par  force. 

—  .Siirprtiulrc. 

I)t'li\it't  1.1  fcmna  que  era  preza  en  adulteri. 

r.  et  Fert.,  fol.  79. 
Il  .lélivra  la  Icmraequi  était  surprise  en  adultère. 

—  Sithst.  Prisonnier. 

De  SOS  PRES  prelz  esmanda 

D.l  I.-;. 

Bertrand  de  Born  :  ()uan  vei. 
Pour  ses  prisonniers  vous  prîtes  rançon  du  roi. 
En  Jotz  Inecx  me  tenb  per  ton  près. 

Mahcadrl's  :  Pus  mos. 
Kn  tous  lieux  je  me  tiens  pour  ton  prisonnier, 
c.vï.  Pendrer.  est.   port.   Prendcr.  ir.    Pren- 
dcre. 

>.   Prkndkmkn,  s.  m.,  saisie,  prise. 

Pel    PRENDEMEN   Jc  bes  o  de  iiua  allra   iiia- 

uiera. 

Charte  de  Grealoii  ,  p.  72. 
Par  saisie  de  biens  ou  d'une  autre  manière. 
El  PRENDEMEN  d' .iqucsta  ciutat. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.   1(37. 
A  la  prise  de  celle  cité. 

Catbacrezis  es  uzurpatios,  so  es  prenhe- 
MEN  d' autrui   nom  en  defauta  (ici  sieu  nom 

propri. 

Leys  d'amorSj  loi.  129. 
La  catacbrèse  est  usurpation  ,   c'est-à-dire  prise 
du  nom  d'aulrui  au  défaut  du  sien  nom  propre. 
ESP.  Prendiinietito.  it.  Prendiinento. 

').    PUESA,     l'RF.ZA,     l'RISA,     PREA  ,    i'.    /.  , 

prise,  capture,  proie. 

Sa  PRESA  pren  per  gran  esfort. 

Dei;des  DE  pKADis,  /iitz.  cass. 
Sa  proie  il  prend  avec  grand  ellort. 
Miels   es   buiiiiliar   ab  los    suaus   que   PRtx 

partir  ab  los  ergolios. 

Trad.de Bide.  M.  Jli. 
Mieux  est  de  s'bumilier  avec  les  paisibles  que  de 
jiartager  capture  avec  les  orgueilleux. 

Coiiipellir  per  arrestament  ,  prisa  e  dé- 
tention. 

Til.  de  i^3l  ,  (fe  Hiirdeau.r.  Cab.  Monliil. 
(^onliainilii'  par  arrestation  ,  prise  et  drttnliuii. 


6i>.8 


PRi 


I.oc.  En   que  se   i)auzon    las    ('aloinljas,..    pei 
pahor  (tels  aucells  de  pbt.za, 

V.et  y  en.,  loi.  55. 
En  quoi  se  posent  les  ooloinbes...   par  piui    des 
oiseaux  de  proie. 

Manilamen  de  presa  de  corps. 

Fors  de Bcarn  ,  p.  kjHo. 
Mandemenl  île  j>risi'.  Ae  corps. 

—  Circuit,  enceinte. 
.(^cccLxxx.  estadis  de  PRiiZA. 

Elue,  de  las  propr. ,   fol.  166. 
Quatre  cent  quatre-vingts  stades  de  circuit. 
cAT.  ESP.  Presa.  port.  Presa, preza.  it.  Presa. 

/i.  Prf.ador,  adj.,  déprédateur,  pillard, 
ravisseur. 

Sitbst.  Cel  que  lor    toi    alcuna   causa   sobre- 
inonta  la  crueltat  de  toz  preadors. 

Trad.  de  Bide,  loi.  /|0. 
Celui  qui  leur  enlève  quelque  chose  surpasse  ia 
cruauté  de  tous  ravisseurs. 

r>.  Preiso,  PREIZO,  PREYSO,  PREIO,  PRESO, 

PRESSO,  PRiso,  s.f.,  prison. 

Per  eveia  lo  luesdren  e  preiso. 

Poëme  sur  Boècc. 
l'ar  envie  ils  le  mirent  en  prison. 
Pneys  li  mes  so  filli  en  preso. 

Philomena. 
l'uis  lui  mil  son  fils  en  prison. 
Pies  sui  iea  be  ,  raas  bel'  es  ma  preizos. 
GiRAUD  l-E  Roux  :  Auiatz. 
Bien  je  suis  prisonnier  ,  mais  belle  est  ma  prison. 

l'ig.  Autra  vetz  fuî  en  la  prison  d'Amor 
D'  on  eschapei. 

AiMERi  DE  Peguilain  :  Atressi. 
Une  autre  fois  je  fus  dans  la  prison  d'Amour  d'où 
j'échappai. 

I.oc.     Si  t  platz,  desllura  m  d'en  preio. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Senhcr  Dieus. 
S'il  le  plaît,  délivre-moi  d'en  prison, 
hoc.fig.  S' abanz  no  fan  redenzon 

Del  aver  qu'  an  en  preisok. 

GiRAUD  DE  BoRNElL  :  Honralz  es, 
-Si  auparavant  ils  ne  font  rançon  de  l'avoir  qu'ils 
riit  en  prison  ("enferme). 

—  Prise ,  capture. 

Aissi  quo'I  mainadier 
Que  s  gieta  a  bando 
Per  faire  sa  preso. 

Ai.BtRi    DF  SisTtr.OiN  ;  Al>  son  ;;nai. 


PRE 

Ainsi  comme   lo   chef  de  mercenaires  qui  ^e  jelti 
sans  retenue  pour  faire  sa  prise. 

Fayta  que  fo  la  presso  de  la  cintat. 
Philomena. 
l'aile  que  fut  la  prise  de  la  cite. 
OAT.   Preso.   ESP.    Prision.    port.    Prisào.    11. 
Prigione. 

i).    Preneyre  ,  .s.  in.,  preneur, 

Tos  paren  seran.. .  preneyre  de  tos  deniers. 

Dialogue  de  l'âme  et  du  cor-ps. 
Tes  parents  seront...  preneurs  de  tes  deniers. 

7.  Prendedor  ,  ad/.,  preneur,  saisisseur, 
ravisseur. 

Esparvïers  et  austors, 
E  gairfals  prendedors. 

GiRAUD  de  Salignac:  Esparviers. 
Épcrviers  et  autours  ,  et  gerfauts  preneurs. 
Saup  mont  la  natnra  dels  anzels  prendedors. 
f^.  de  Deudes  de  Prudes. 
Il  sut  moull  la  nature  des  oiseaux  jireneurs. 
F.'-p.  PORT.  Prendedor.  it.  P renditore . 

8.  Preyo  ,  s./n.,  prisonnier. 

Pietz  trav  de  preyo 
E  plus  greu  marlire. 

P.  Bkemon  ricas  novas  :  Ben  deu  estar. 
Pire    je    souffre    qu'un  prisonnier   et    plus  dur 
martyre. 

ANC.  FR.  0  prisonz  et  o  preies  à  Roem  repaiia. 
Roman  de  Roii ,  v.  474^" 
Et  dit  :  Nos  avons  un  prison. 

Roman  du  Renarl,  t.  III ,  p.  l44- 

(J.     PrEISONIER,     PREZONIER  ,     PRESONER  . 

.<!.  tu. ,  prisonnier,  détenu. 
Laisset  los  preisoitiers  per  sagramenz  c  per 

oslages. 

1^.  de  Bertrand  de  Born- 
Laissa  les  prisonniers  sur  serments  et  surolage.s. 

Rezemer  e  desliiirar  los  prezonier.s. 

F.  et  Fert.,  loi.  80. 
Racheter  et  délivrer  les  prisonniers. 
l'o.ssaa  estatz  presoner-s. 

Tit.  de  \W.\.  Arch.  du  Ro}.,l^.-;o. 
Fussent  été  prisonniers. 
ANC.   CAÏ.    Presoncr.  esp.  Prisione/o.    pori  . 
Vrisioneiro.  vr   Prigionicre. 

;0.     PREISONATOE  ,     PREY/ONA  lE  ,    .S.ÎH., 

prison. 


PRK 

-Mes    t-n    l'KKVZOKA.IK 

f.  ,le  s.  llunorut. 
Mis  on  prison. 

l'uois  \;ii  cnquereil 
Toi  ren  jier  qu'om  lo  toin  eu  preisonatok. 
Le  moine  de  MoNTAtDofJ  :  Aissi  cuni  cel. 
Puis    il    va  cliercliant    telle   cliosu   puur  qu'on  le 
ri'nielte  en  prison. 

II.    Aprenhke,    APKNKK,    APRENER  ,    V., 

apprendre,    connaître,    savoir,  s'in- 
struire, instruire. 

Lo  mal  e'I  ben  aprenga  , 
F.'l  mielbs  gart  e  retengji. 

Arnavd  de  Mari,!;!!.  :  llazos  es. 
t^Jue  le  mal  et  le  bien  il  apprenne,  et  que  le  mieux 
il  garde  et  retienne. 

Qui  vol  APENRE  {l'ainor 

ÂiDiir  li  cove  , 
Qae  ja  per  essenbador 

Non  APENRA  re. 

AlMERl  DE  BeLLINOV  :  Po3  lo  gai. 
(^ui  veut  apprendre  d'amour  il  lui  convient  d'ai- 
mer, vu  que  jamais  par  maître  il  n'apprendra  rien. 
Prov. 
Pnevs  poirion  dir  :  De  folh  apren  bom  sen. 
R.  DE  Castelnau  :  Mon  sirvenles. 
Puis  ils  pourraient  dire  :  De  fou  on  apprend  sens. 
Part.  pas.  Apresa  de  tolz  bencstars 

En  fatz,  en  ditz  et  en  pessars. 
Arnaud  de  Marueii-  :  Dona  genser. 
Instruite  de  toutes  bonnes  manières  en  faits,  en 
dits  et  en  pensers. 

Cbansos,  en  corlz  et  en  plays, 
Las  plus  APRESAS  pinson  raavs. 

G.  AdhemaR  :  Ben  m'agr'ops. 
Cliansons  ,  en  cours  et   en  assemblées ,  les  plus 
connues  ils  prisent  davantage. 

CAT.   y4pendrer.  esp.  Àprender.  port.  Apren- 
der,  apprender.  it.  Apprcndcre. 

17..  M.\i,.\PREs,  odj.,  mal  appris,  i^ros- 
sier,  malhonntîte. 
El  mon  non  es  vilas  tan  malapke.s. 
Si  parl'ab  lieys  un  mot,  non  torn  cortes. 
Guillaume  de  Saint-Didieb  :  Aissi  cum. 
.Au   monde  n'est  vilain    si   mal   appris  qui,    s'il 
]'arlp  un  mot  avec  elle  ,  ne  devienne  courtois. 
Si  negus  lanzengiers  malapres 
M'a  dig  enney. 

PON.S  DE  ("ArDUlll.  :   A.'.lruix  «'s. 
."^1   nul   mcdts.tiil  niallionnilf  ni  a  dit  ennui. 


PRE 


(S ',>.() 


Subst.   Alas  uo  i  entra  vilans  ni  malait. i;.s. 

Gihavd  DE  Cai.anso.n  :  A  lieys  cui  oui. 
ÎMais  n'y  entre  vilain  ni  mal  appris. 

I  A.    Apreison.\k,   .\preson\k,   V.  ,   em- 
prisonner, tenir  prisonniei . 
Part.  pas.  Tota  sa  geu  cra  presa  ,  que  morta  , 

que   APRE>-ONADA. 

.Irbre  de  Batalltas ,  loi.  5l- 
Toutesagent  était  prise,   iiue  (soil)  morlc,  «[ur 
soil)  emprisonnée. 

Dp   bos  gelZ    APREI.SONATZ. 

GiRAUD  DE  BoRNEIL  :   IS'o  pues. 
Par  lions  jets  emprisonné. 
ESP.  Aprisionar. 

i/i-  Apreiiendre,  aprehekuer,  V.,  lat. 

.Y.»pREHENU(?RE,  appréhender. 
Part.  pas.  .VrRFiiENnuT  en  persona. 

Fors  de  Béarn  ,  p.   IO94 
Appréhendé  en  personne. 

i5.  ÂPREHENSitr,  «r//.,  perceptif ,  propre 
à  percevoir. 

Virfut  gustativa  que  es...  apreuensiva   de 
s:d)ors. 

Ehn  .  de  tas  propr. ,  fol.  I;'|. 
Faculté  gustativc  qui  est...  perceptive  de  saveurs. 
CAT.  Aprehensiu.  esp.  Ai>rehensH'o.  port.  Ap- 
prchensivo. 

16.  Apprentiz,  ,v.  /;/.,  apprenti. 

Massîp  0  APPRENTIZ  de  la  présent  civitat. 
.Statuts  des  Barbiers  de  Toulouse.   Ord.  des  R. 

deFr.,  1457,  t.  XIV,  p./^36. 
Garçon  ou  apprenti  de  la  présente  cité. 
ESP.  PORT.  Aprcndiz. 

17.  Aprexdisage,  ,v.  m.,  appicntissagc. 
Prr  carta  de  aprendisage. 

Fors  de  Béarn,  p.  to<)fi. 
Par  acte  à'(tpprentissa^e. 
ESP.   Aprendizage. 

18.  f^OMPRENDRE  ,     CÛMPENRE  ,    COJtPR  E- 
NKR  ,    ?>.  ,    lat.     rOMPREUEMJCTvE,    COin- 

preiulre ,  concevoir. 
Hanc  no  fa  oni ,  ta  grau  vcitut  a:;ue.s  , 
Qui  sa|tierni.i  «ompenri.  pogues. 

Poenie  sur  Boeee 
Oncqufs  M(  lut  IminiiK' ,  si  glande  vcriii  qu'il  riit  , 
qui  la  sagesse  rnmprrndre  put. 


63o  PRE 

—  Embrasser,  réiiiiir. 

Sillaba...  vol  dire  altaa  coma  coniprendc- 
mens,  quar  sillaba  comi'Ren  iiiotas  Icrras. 
Leji  d'ainors,  fol.  ti. 

Syllabe...  veut  dire  autant  comme  réunion  ,  car  la 
syllabe  réunit  plusieurs  lettres. 

—  Embraser,  enflammer. 

Aissî  cnni  cel  qu'el  fuocs  d'  enfern  compren. 
Richard  de  Bakbezikux  :  Tuicb  demandon.  Far. 
Ainsi  comme  celui  que  le  feu  d'enfer  embrase. 
Lo  fuecs  que  compren  ses  esca. 

Hambaud  d'Orange  :  Car  doux. 
Le  feu  qui  prend  sans  amorce. 
Fers.  pas.  Jig. 

Aissî  intra  ins  el  cor,  e  s  compren. 
Le  moine  be  Montal'don  :  Ayssi  cum  selb. 
Ainsi  il  entre  dedans  au  cœur,  et  ^enflamme. 
<:at.    Compendrer.    est.    Comprender.    port. 
Comprehender .  it.  Comprendere. 

19.  CoMPREUENDABLE ,    aclj . ,    Compré- 
hensible. 

Car  non  compreuendable  son  li  jujament 
de  Dieu. 

Trad.  de  l'Epitre  de  S.  Paul  aux  Romains. 

Car  non  compréhensibles  sont  les  jugements  de 
Dieu. 

20.  CoMPREHENsiu  ,  ûdj. ,  collectif. 

Nonis  coMPREHENsius  cs  aqnel  que  compren 
en  se  e  conte  inoiteza,  coma  granier. 

Lejs  d'amors,  fol.  49- 

Le  nom  collectif  esl  celui  qui  comprend  en  soi  et 
contient  multitude,  comme  grenier. 

21.  CoMPEENDEMENS,  S.  m..  Compréhen- 
sion, cmbrassement,  réunion. 

Sillaba...  vol  dire  ailan  coma  comprende- 
MENs,  qaar  sillaba  compren  niotas  letras. 
Lejs  d'amoj'S,  ibl.  6. 

Syllabe....  veut  dire  autant  comme  réunion,  car 
la  syllabe  re'unit  plusieurs  lettres. 
ESP.  Comprensivo. 

22.  DeSAPRENDRE,     DESAPRENRE  ,     IIESA- 

PRENER,  V.,  désapprendre,  oublier. 
Unjorn  qu'a  lieys  vengnes  qne  m  fezes  des- 

APRF.NRE 

Lo  mal  qu'icu  trac  per  lieys. 

(k'iLLAt'ME  DE  Saint-Didier  :  l'us  lan  nu. 


PRt: 

Un  jour  que  je  vinsse  à  elle  (  pour  )  qu'elle  me 
lil  oublier  le  mal  que  je  souffre  pour  elle. 

AiHors  que  m' après 
Canlar,  me  desapren. 
Gaurert,  moine  de  Pcicibot  :  S'a  vos  plagues. 
"  Amour  qui  m'apprit  le  chanter,  me  désapprend. 
ANC.  CAT.  Desapendrer.  esp.  port.  Desapren- 
dcr.  IT.  Dlsapprendere. 

■?Pt.    Encomprenure  ,    V.  ,    enflammer, 

;>  Humer. 
Fig.  part.  pas.  El  sabis  Saloinos...  fo  f.ncon- 
PREs,   pei-   las  coHcociras  ,  en   tant  grant 
amor  de  iuxuria. 

Trud.  de  Bhdcj  fol.  /(  i . 
Le  sage  Salomon...  fut  enjlammé ,   par   les  con- 
cubines, de  si  grand  amour  de  luxure. 

l\.    ESCOMPRENDRE  ,    ESCONPRENDRE  ,   V.. 

embraser,  allumer,  biiiler,  éprendre. 
Plus  que  fuec  m'es  avis  qu' esconpbenda. 

GuiLL.UJME  d'Andl'SE  :  Be  m  dilz. 
Plus  que  feu  il  m'est  avis  qu'il  allume. 
Cum  del  fuec  que  s'escomprek  , 
U'on  nais  la  flamma. 

Giraudde  Borneil  :  Razon. 
Comme  du  feu  qui  s'embrase,  d'où  naît  la  llanimc. 
Fig.  Ni  per  autre  mos  fis  cors  s'  escomprenda. 
AlMERl  DE  Peguilain  :  En  Amor. 
Ni  que  pour  autre  mon  pur  cœur  s'enflamme. 
Breu  qu'ieu  u'arde  de  fuec  e  m  n'EscoMpRE^c. 
H.  Brunet  :  En  esl. 
Que  bientôt  j'en  brûle  de  feu  et  je  m'en  embrase 

Aqueî  veneus  al  cor  I'escomprendra. 

Trad.  de  Bide,  fol.  10. 
Ce  venin  au  cœur  l'embrasera. 

Part.  pas.  Un  boisso  de  foc  escompres. 

G.  FoLQUET  :  Escrig  trop. 
Un  buisson  de  feu  embrasé. 

?5.   EmPRENDRE  ,   EMPRENRE,  ENPRENRE  , 

EMPENRE,    V.  ,    entreprendre  ,    com- 
mencer. 

Li  dona  noble  cor  per  grans  cauzas  eivipenre. 
F.  et  Fcrt.,  fol.  65. 
Lui  donne  noble  cœur  pour  grandes  choses  entre- 
prendre. 
D'ant  rey,  laub,  quant  un  gran  fag  emprex, 
Qu''el  tragu'a  cap. 

LaNFRANC  Cigai.A  :  Quan  vei  far. 
Touchant  roi  élevé,  il  convient,  quand  un  graiul 
l.iit  il  cnlreprcndj  qu'il  le  mène  à  terme. 


.  Aindos  los  reys  an  uiia  cauz'  empreza 

Bernabd  de  Rovenac  :  D'un  sirvciitcs. 
Les  deux  rois  ont  une  cliose  entreprise. 
Fis;.       I''alsedatz  e  desinezura 
An  Latalhn  empresa 
Ab  vertat  et  ab  dreytnra. 

P.  CviiDiNAL  :  Falseditz. 
Fausscli;  et  excès  ont  halaille  entreprise  avec  vc- 
I  lie'  et  droiture. 
ANC.  TR. 

Tout  en  plorant  einprent  ie  roy  à  apeler. 

Piomiin  de  Berte ,   p.   3(). 
Lors  est  temps  qu'on  einpraingnc 
(irosses  choses  qui  a  à  guerrier. 

EuSTACIIF.   De.SCH.VMPS  ,  Jl.   ^(). 

Eu  tous  liens  einprent  à  aler 
A  tournoy,  à  guerre,  à  jouster. 
Roman  du.  châtelain  de  Cottci  ,  v.  337. 

—  Poursuivre,  se  mettre  aux  trousses, 
liellias  très  inonjas  emprenhetz  a  Vallibona, 
Quant  agron  dip  coiupleta  et  ora  noua. 

GiRWD  PE  Calanson  :  Sitôt  s' es. 
Trois  belles  nioinesses  vous  entreprîtes  à  Yalhonne, 
f(uand  elles  eurent  dit  complies  et  heure  nonc. 

—  Prendre,  choisir, 

Refaitz  for' en  dezir,  sol  qu'  ilh  denbes  em- 

prenue 
Un  jorn  qu'a  lievs  vendues. 

Guillaume  de  Saint-Didikr  :  Pus  tan  mi. 
Je  serais  re'tabli  en  désir,  ])ourvu  seulement  qu'elle 
daignât  choisir  un  jour  que  (où)  je  vinsse  ù  elle. 

— •Imprimer,  empreindre. 
Y  K31PRES  son  anelb. 

y.  de  S.  Honorât. 
\   imprima  son  anneau. 

— Embraser,  enflammer,  éprendre. 
Fig. 

Mal  aia'l  jorns  qu'Amors  mi  fetz  emprendt.  i; 
Pons  de  l.v  Garde  :  Sitôt  non  ;ii. 
Mal  ait  le  jour  qu'.\mour  me  fit  éprendre. 
l'Ios  s'empren 
Amors  quan  recaliva. 

Sail  de  Scola  :  Gran  esfors. 
Davantage  s'éprend  amour  quand  il  se  recliaufle. 
Ja  n'auras  ta  malvolcns, 
Qaar  en  trop  lauzar  t'  emprens. 

GiaAUD  de  Borneil  :  S' ara  no  poia. 
Jamais    tu    n'auras   de   malveillants  ,  parte  ij'i'a 
trop  louer  tu   t'enjlammes. 


VUE 


(;.5i 


ANC.  rr,.    Moult  grant  pitié  l'cinprciit. 

Roman  de  Jierte ,  p.  6g. 
Bien  doit  savoir  qui  tel  amour  einprent. 
Le  vidame  de  Chartres  :  D'Amors,  Ms.,7222,  f.  7. 

—  S'enraciner,  s'attacher,  s'habituer. 
Home  jove  que  s'et.ipren 
En  far  peccat. 

Brei'.  d'amor,  fol.  g3. 
Homme  jeune  qui  s'ha/ntiie  à  laire  pe'clié. 
Es  fols  qni'n  bc  far  no  s'empren. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  Vera  niern. 
Est  fou  qui  à  bien  faire  ne  s'attache  pas. 
Fig.      La  desamors  s' aferma  e  s'empren. 

G.  Fabre  de  Narbonne  :  Pus  dels. 
L'indifiercnce  s'afl'ermit  et  s'enricine. 
Ans  si  EMPREN  e  si  ferma  qnec  dia. 

Hugues  de  Saint-Cyr  :  INuls  liom  no. 
Mais  il  s'attache  et  s'affermit  chaque  jour. 
f.oc.     Tant  es  mos  afars  perilbos 

Qu'ieu  no  sai  co  m'i  emprexda. 
Guillaume  de  Ealaun  :  Mos  vers  mov. 
Tant  est  mon  affaire  périlleuse  que  je  ne  sais  com- 
ment je  m')-  prenne. 

Pare.  pas.  Entre  dos  reis  vei  moglit  et  f.sprfs 
Un  novel  j)Iait. 

Aicaets  DEL  FossAT  :  Entre  dos. 
Entre  deux  rois  je  vois  mu  et  entrepris  un  nou- 
veau plaid 

Un  fuec  m'avetz  lainz  assis 
Qii'anc  no  mermet  pus  fo  enpris. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  gcnser. 
Un  léu  vous  m'avez  là  dedans  assis  qui  oncques 
ne  diminua  depuis  qu'il  fut  allumé. 
CAT.   Einpendrcr.  esp.  Emprendcr.  port.  F.in- 
prender,  einprehender.  it.  Imprendere . 

■2().   Eni'ukza,  s./.,  entreprise, 
lloin  d'arraas  e  de  gran  enpreza. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  foh  9;'). 
Homme  d'armes  et  de  grande  entreprise. 
CAT.  ESP.  Empresa.   tort.  Empresa,  emprcza. 
ir.  Iinpresa. 

27.  Empreiso,  .V.  /. ,  entreprise. 

Faillou  per  fadas  emprei/.os. 

U.  BliVNKT  :  Lanran  son. 
Manquent  par  fuWes  entreprises . 

28.  EmPRENDEMEN,    ENPRKNDEMEN  ,    KM 
PRENEMENT,     F.MPRENKMEN  ,    ENPREWF- 

MEN,  S.  m.,  entreprise,  accord,  cou- 
vcillioii  ,  dessein. 


li3 


PRE 


L'  ENPRl  NDEMliN    n    tl    aUuitZ 

S'  ar  no  vezeni  lendas  e  pabalhos. 

Bernard  de  Boviînac  :  Ja  no  vuelli. 
L'entreprise  en  sera  honnie  si   maintenant   nous 
ne  voyons  pus  lentes  et  pavillons. 
Arditz  coma  leo  de  far  ^rans  eni'Rendemens. 

f^.  et  Vert.,  fol.  64- 
Hardi  comme  lion  à  faire  de  grandes  entreprises. 

Li  drapier  an  fag  enprenemen 

Que  no  laison  lin-  draps  senes  argen. 

GuiLLALMET  :  Senlier  prioi  . 
Les  drapiers  ont  iaiX.  convention  qu'ils  ne  laisseiil 
pas  leurs  draps  sans  argent. 

—  Jonction,  rajtistement. 

Cant  Rogiers  vi  I'emprenement. 
f"'.  de  S.  Honorât. 
Quand  Rogiers  vit  le  rajustement. 

—  Embrasement. 

Fis^.  Pei-  EMPKENDEMEN  de  Iiixuria. 

La  Corijessii). 
Par  embrasement  Je  luxure. 

—  Accusation,  attaque,  médisance. 

Ajutl;'.  a  la  oaytiva  d'aquest  enprenemen  r. 

V.  de  S.  Honorât. 
Aide  à  la  cliétivo  touchant  cette  accusation. 
Jogar  a  tanlas ,  ad  escaxs  e  a  datz,  e  a  dire 
follias,  e  gabarias  e  mais  enprendemens 
V.  et  Vert,,  fol.  20. 
Jouer  à  dames  ,  à  e'cLecs  et  à  dés ,  et  à  dire  des 
folies,  des  railleries  et  de  pernicieuses  médisances. 
iT.  Iinprendiineuto. 

29.  Enprendeire,  s.  m.,  entrepreneur. 
Fo...  entrendeires  de  grans  batalbas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  ?.i. 
Fut...  entrepreneur  Ae.  grandes  batailles. 
esp.  Emprendedor.  it.  Impreiiditore. 

')0.   Entreprendre,  ik  ,  entreprendre, 
assaillir,  poursuivre. 

Aissi  iu'entrepres  fblhors, 
Et  araors  faiset  mou  sen.s. 

Gal'BERT  ,  MOINE  DE  PuiCiBOT  :  Be  se  ctijel. 
Ainsi  m'entreprit  folie,  et  amour  faussa  mon  sens. 
Part.  pas.  Tan  .soi  d'amor  entrepres 

Quan  remîr  la  vostia  bentat. 
Arnaud  de  Makueil  :  Doua  gcnser. 
Tant  je  suis  d'amuui  entrepris  quand  je  couMdè 
Li  votre  bcaulr. 


PRE 

M'aji  ab  mentir  aiian  aut  entrepris. 
Bertrand  de  Born  :  Quau  fi. 
M'ont  avec  mentir  aussi  haut  entrepris. 
i;,sp.  port.  Interprender.  n.   Iiitraprendere . 

3t.  Entreprenen  ,  adj.,  entreprenant. 
Era  home  valen  et  entreprenen. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  ?..'.. 
Klait  homme  vailljnt  et  entreprenant. 

'\'i..  EmPREISONAU  ,  EMPREYSONAR,  V.,  <'I!1- 

prisonner,  détenir,  enfermer. 
No  die  que  ben  sia , 
.Si  ns  EMPREisOKA  ni  ns  lia. 
T.  DU  comte  de  Rodez  et  de  Hugues  de  Saint- 

Cyr  :  N   IJgo. 
.le  ne  dis  pas  que  ce  soit  bien,  si  elh;  vous  (■/(.- 
prisonne  et  vous  lie. 
Fig^.     Cil  qui  mon  cor  empreisona. 

PeYROLS  :  Manta  gens. 
Celle  qui  mon  Cfcur  emprisonne. 
Parc.  pas. 
De  uios  nobles  baros  que  son  enpui.ysonat/ 

Roman  de  Fierabras ,  v.  2202. 
De  me;  nobles  barons  qui  sont  emprisonnés. 
Ane  pueys  non  issi  de  preyson , 
Auz  r  ay  tengut  EMPREYSONAT. 

V.  de  S.  Honorât . 
Oncques  depuis  il  ne  sortit  de  prison  ,  au  contraiii; 
je  l'ai  tenu  emprisonné . 
ANC.  CAT.  Einpresonar.  it.  Imprigionarc. 

33.  EmPRENABLE  ,      IMPRENABLE  ,      fulf .  , 

imprenable. 

1^0  quai  era  emprenable. 

■Sur  nua  roca  coma  imprenabla. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  5o  et  ?."). 
Lequel  était  imprenable. 
Sur  une  roclie  comme  imprenable. 

34.  Esprendre  ,  V.,  éprendre,  enfl.uii- 
mer,  embraser. 

Aissi  ciim  selh  qn'el  fnec  d'ifern  s'enpren. 
Richard  de  Barbezieux  :  Tug  demandon.  Var. 
Ainsi  comme  celui  qui  au  feu  d'enfer  s'embrase. 
La  ciutalz  se  u'espren,  e  leva  se  l'esglais, 
La  vila  ars  trastota  de  lonc  e  de  biais. 

(iulLLAUME   DE  TlDELA. 

La  cité  s'en  embrase,  et  l'épouvante  se  répand  , 
la  ville  brûle  toute  en  long  et  en  biais. 
Parf.  pas.Jig. 

Donc  no  sabelz  qii'  om  non  a  ges  de  sen 
Qu:mt  en  amar  .s' es  espres  senes  fre. 

,Tord\n  01;  BoNELs  :  S' ira  d'amor. 


PKE 

Donc  vous  ne  savez  pas  qu'lioniino  n'a  point  <1' 
sens  quand  à  aimer  i!  s'est  enjlainnic.  sans  Irein. 
Sni  aissi  del  fuec  d'  ainor  espres. 

G.  Faidit  :  Moul  m'enuyel- 
Je  SUIS  ainsi  <Ui  (eu  d'amour  enflammé. 

ANC.    Fil. 

Très  iine  .imor.s  qui  fout  mon  cœur  csprcnt. 

I.F.  VIDAME  DE  CHARTRES  ;  D' Amors,  Ms.  ^222,  T.  7. 

35.     MESI'KKÎînRF.  ,     MENSl'r.F.NnRF.  ,     MF.^- 
PENRE,     MENSPENRE,   7'.  ,     failSSCr,    (It'- 

cevoir,  abuser,  troiijpt'r. 
Per  ereiics  fais 
Dechazer  e  menspenru. 

GeRMONDE  ,  DAME  DE  MONTPELLIER  ;  Gieu  m'  rs. 
Pour  liere'liques  ("aux  déclioir  et  décevoir. 
Diran  tnit  :  Mi  non  podon  mf-sprendiu; 
Ue  uaill  mal  plaitz. 

Bertrand  be  Bok>'  :  Ar  ven  la. 
Ils  dirout  tous  :  Ils  ne  peuvent  m'rt/yj/.verpar  nulle 
mauvaise  querelle. 

—  Faire  erreur,  tomber  en  faute. 

.S' ieu  en  amor  me.spren  , 
Tort  u  qui  colpa  m'en  ("ai. 

B.  de  Ventadour  ;  Conortz. 
Si  en  amour  \e  fais  erreur,  tort  a  qui  m'en  la 
crime. 

S'iea  en  re  men-sprent  ci  dir, 
Sobretemers  me  fai  faillir. 

.Vrnaud  de  Marl'eil  :  A  guiza. 
Si  en  rien  Refais  erreur  au  dire,  le  fort  craimlc 
nie  fait  faillir. 

—  Se  méprendre,  se  tromper. 

Plus  savis  bom  de  mi  mestren. 

G.  Rdoel  :  ^lO  sap  cliantar. 
Plus  savant  liomnic  que  moi  se  trompe. 

— -Mépriser,  dédaigner. 

Lauzan  .so  c' om  dcu  mensprendre. 

P.  Vidal  :  Sitôt  l'aura. 
Louant  ce  qu'on  doit  mépriser. 
Subst.  Soterrar 

L' aver  don  fan  tal  mesprendrf. 
Ou'  il  no  s'en  podon  salvar. 

Gibaud  de  Bnn.SEiL  :  Ilouraz  es. 
I^nluuir  l'avoir  dont  ils  fout  tel  liJct'foir  qu'ils  ni' 
s'en  peuvent  sauver. 

Part,  pas . 
Non  j»ufs<'  niais,  que  ri's  non  l'ai  mi^prfs  . 

III. 


PRE 


(S3H 


An.s  r  ai  lonc  temp.s  seivida  et  omada. 

T.  p'.\LUEnT  MARQUIS,  ET  DL  lÎA.MDAtJD  DE  VAQUEI- 

n AS  :  Ara  m  digatz. 
Je  ne  puis  davantage,   vu  que  rien  je  ne  lui  ai 
/(tusse,  mais  je  l'ai  longtemps  servie  et  lionorco. 
Qui  no  vol  csser  mespres. 
De  tota  viiania  s  gar. 

Marcabrus  :  Corlczamcns. 
Qui  ne  veut  iHre  méprisé,  de  toute  vilenie  se  garde. 

—  Coupable,  repréhensible. 
Tant  lui  sent  ves  Bien  mespres 
Qu'  ieu  m  ciiiei  desesperar. 

Cadenet  :  Ben  volgra. 
Tant  je  me  sens  vers  Dieu  coupable  que  je  me 
crus  de'sespe'rer. 

Del  pcccat  del  paire  lo  (ilhs  non  es  mespres. 

Guillaume  de  Tiidela. 
Du  pèche'  du  père  le  fils  n'est  pas  réprésensible. 

—  Ignorant,  mal  appris. 

Pero  Boecis  non  fo  dn  tôt  mespres. 

Poème  sur  Boècc, 
Pourtant  Boèce  ne  fut  du  tout  ic^nnrant. 
ANC.  I  r.    Mal   li  deit  avenir  que  vers  son  sei- 
{^nenr  mesprent. 

Roman  de  llorn,   fol.  20. 

3fi.  Mespreizo,  mespreison,  .y.  /.,  mé- 
prise, tromperie. 

Per  mon  dan,  no  m  tem  far  mespreizo. 
Perdioon  :  Tôt  l'an. 
Pour  mon  dommage,  elle  ne  craint  pas  de  me  laire 
tromperie. 

Felz  una  mespreison  don  lioin  no'l  deu  ra- 
zonar. 

r.  de  herlraml  de  Boni. 
Il  fit  une  tromperie  dont  on  ne  le  doit  pas  justifier. 
ANC.  FR.   "Vilainies  et  inesprisions. 

G.  Gaimar  ,    Poème  d'Haveloc,  \.n. 
Si  savent  bien  qu'il  font  graiit  mesprisons. 
Le  chastelain  de  Concy ,  chanson  6. 
Nnle  cause  de  baine  ne  de  nule  rncsproison. 
Cltr.  de  Fr.,  Rec.  des  liisC.  de  Fr.,  t.  III,  p.  18-. 

•  7.  Perprendre,  V.,  contenir,  recueil- 
lir, comprendre,  circonvenir,  envi- 
ronner. 
Cutii   el  sia   causa    que    lotas  cauzas   per- 

PRENGUA. 

La  lerra  peupiun  tôt  juin  l'ayga  de  la  plueia 
e  la  gela  eu  la  mai . 

Liv.  de  Sjdruc  ,  fol.  10  el  80. 
Ciiinnii-  d  soit  ilinso  qui  cnmprenm-  toutes  chosei. 

Ho 


(i3i 


PRE 


I.:i  Icirc  ;<'i7«'i//<'  toii)ours  l'iau  Je  l.i  [iliuc  ci   \.> 
ji-lle  en  la  mer. 

Lo  Senber  (|U('  foiinet  lo  tro 
E  tôt  qtian  terr'e  mat-  perpren. 

P.  d'Advekgne  :  Lo  Senlici-. 
Le  Seigneur  qui  forma  le  firmament  cl  Imil  (ec) 
i|!ii;  la  terre  et  la  mer  comprend . 

—  Concevoir. 

Co  l'engenret  ni  col  terpres. 

Trad.  de  l'Eimug.  de,  Nicndi'mc. 
Comment  elle   l'engeuilra    et    comment   elle   le 
cunçiit. 

Vart. pas.  Qii'el  niarit  fos  d'ailal  PEururs. 
R.  EiGAUT  :  Tota  do  no 
(^)iie  le  mari  fût  de  telle  (façon")  cir'com'ertii. 
Lo  laons  es  perpres  d' enjan- 

G.  RlQlilER  :  Karitat  et  anior 
Le  monde  est  eni'ironné  de  tromperie. 
Fig.     Del  cor  qne  m  a  perpres. 

AlMERI  DE  PEGUIl..VtN  :  (^ui   suffiir. 
Ou  cœur  qu'elle  m'a  circonvenu. 
MS-c.  FR,  Ardaue  ert  molt  grant  à  cel  joi 

V.  porprenoit  inolt  à  .son  tor. 
/{.  de  Partonopex  de  Blois,  Kot.  des  Mss.,  t.  IX, 

p.  ,4. 
Quant   cil  doa  chastcl  virent  que  l'entrée 
esloit  poitrprise  des  gens  le  conte. 
Ânn.  du  règne  de  S.  Louis,  à  la  suite  de  Joinville, 

p.  25^. 

Ki  porpris  sont  de  péchiet. 

Trad.  des  Serin,  de  S.  Bernard,  fol.  10. 

j8.  Perpriso,  s.f.,  occupation,  file. 
Aqni  viratz  dressar  tan  pavalho  , 
Tanta  seinha  de  guias  e  tnnpeno; 
Mais  de  .vu.  legnas  dora  la  PERPRr.so. 
Hotnan  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3'(. 
Là  vous  verriez   dresser   tant  de  pavillons  ,  tant 
d'enseignes  de  guidons  et  tant  de  pennons  ;  plus  do 
sept  lieues  dure  Voccupation. 

'^g,  Perpreza,  s./.,  saisie,  occupation. 
D'  aqnesta  mcitat  d'  aquesta  PERPRrzA  d'  a- 
questa  passade  terra. 

Tit.  de  12^5.  Arcli.  éit  Roy.,  Toulouse,  J.  321. 
De  celle  moitié'  de  cette  saisie  de  celte  pièce  de 
terre. 

40.     Reprendre  ,     reprehendre  ,     re- 

PRENRE,   REPENRE,  7K,   Lit.   REPREHEN- 

n<?RE,  reprentlre,  latlinper,  ressaisi!'. 
Antra  velz  fui  vn  la  prcizon  d'  Anior 


PRE 

J)'i)H  csciipei,  nias  aora  ni  repkex. 

AlMElU  DE  PeguilAIN  :  Atrcssi  m  pien. 
Une  anire  l<)i.s  je  fus  dans  la  prison  d'Amour  d'où 
j'cLJiai'pai ,  mais  maintenant  il  me  ressaisit. 

—  Réprimander,  blâmer,  redresser. 

Alcns  parliers   reprehendon   e   chnfloii    et 
arezoïi  aquells  que  vezon  far  he. 

f^.  et  Ferl.,  fol.  ?.?>. 
(Quelques  bavards  reprennent  et  raillent  et   plii-- 
santent  ceux  qu'ils  voient  faire  Lien. 

Drutz  RKPREN  so  que  sol  dezirar. 

H.  Brunet  :  Mas  ^adrccll^;. 
.\mant  bliime  ce  qu'il  a  coutume  de  de'siror. 

Conienset  lo  a  repenre. 
lionian  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  loi.  S 
Il  commença  à  le  réprimander. 

El   REPREHENDIA   tPCp   fort. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  fol   5;. 
Il  réprimandait  trop  fort. 

Es  dregz  qn'ieu  lo'n  reprend  a. 

Hertrànd  de  Born  :  Quan  vci. 
Jl  est  jusle  que  je  l'en  reprenne. 

Honrada  en  tota  re,  " 

Si  que  no  y  a  qu'om  reprenha. 

IlrGUES  DE  Saint-Cyr  :  Servit  aurai. 
Honorée  en  toute  chose,  de  sorte  qu'il  n'y  a    pas 
quoi  on  reprenne. 
Prov.  Tais  cuia  repenre  autrui, 

Que  l'autre  pot  REPEifr.E  lui. 
Un  TROt'BADOl.'R  ANONYME,  Coblas  espnrsiis. 
Tel  pense  reprendre  autrui ,  que  l'autre  peut  ;<• 
prendre  lui. 

Totz  honi  qui  len  vol  reprendre, 
Leu  es  repres  de  parlar. 

Bernard  de  la  Fon  :  Leu  cliansoneia. 
Tout  homme  qui  veut  légèrement  repÊ-endre .  <•■<[ 
le'gèrement  repris  de  parler. 
Part.  prés.   S'  anc  jorn  fui  recrezens  , 
Ara  m'en  sui  reprendens. 
Bertrand  de  Born  :  S'abrils  e. 
Si  jamais  je  fus  affligé,  maintenant  je  suis  m'en 
btiimant. 

Part.  pas. 
Tant  es  devergonliatz  lo  fois  repres  d' enjan. 

Sordel  :  Sol  que. 
Tant  est  dclionlé  le  fou  repris  de  tromperie. 
Stibst.  Ai  vis  inainz  repres  rcpreudedors. 
.\lMEm  de  Pegiilain  :  Totz  honi 
.l'ai  vu  maints  réprimandes  rcnrimandeurs 

— ■  Reprisé. 


i  Kl  vt'sliinciil  ,  fil  l'or  (jui  oii  iihrRi.s, 

I  Desoz  aviii  csciipt  un  pei  (ît)  grezrsc. 

*'  Poème  iiif  Jioccu. 

Au  vôtenicnt ,  dans  l'ourlot  <|tii   est  repris,  ilci- 
soiis  il  avait  écrit  un  p  (5r)  grec. 
«AT.    Rependrcr.    esp.    Reprender.    tort.   Ilc- 
prchendcr.  it.  Riprendere. 

l\i.  Repretza  ,  s.  f.,  l'fpriniamlc  ,  cur 

1  rection. 

:  Ren  assent;it/. ,  ben  ili^  e  ses  i;ErRETZA. 

(  P.  Cabdinal  :  Ali  volz. 

I  liieii  scnso  ,  bien  Jil  et  sans  correction. 

IT.  Ripresa. 

.'il.    RePREHENSIO,  REPREENSIO,  REl'REIS- 
CIO  ,   S.    f.,     lat.   REPREHENSIO,   IVpii- 

,  niatide,  correction. 

Polveras  aspras  e  cozeiis  ilc  concxios  c  de 

Kl;l'REHE?fSIO.S. 

V.  et  Vert.,  loi.  S;. 
Poudres  âpres  et  cuisantes  de  coriuctions  et  de  ré- 
primandes. 

Ses  REPKEF.NStOS. 

I  Trad.  deB'ede,io\.(i~i. 

Sans  réprimandes. 

Nou   deu   far    causa   desonesta     ni   de    nt- 

rKENCIO. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  78. 
Ke  doit  faire  chose  de'slionnête  ni  de  réprimande. 

CAT.  Reprensiô.  esp.  Reprensioii.  port.  Rcprc- 
hensào.  it.  Riprensione. 

[^'^.  Reprendemen  ,  s.  m.,  icprimaiulc  , 
correction. 

De  lauzors  o  d'  ensenbainen 
I'". ,  qui  s  vol,  de  reprenuemen. 

Lej-s  d'amors,  fol.  /ji. 
De  louanges  ou  d'instruction  et ,  qui  se  veut ,  de 
réprimande. 
AKC.  esp.  Reprendimiento.  it.  Reprcndiinento. 

.'i/|.    Reprenuedor  ,    s.  ni.,    rt|j)iman- 
(leur,  censeur,  correcteur. 
Ai  vis  niainz  rcpres  reprendedors. 

.Vi.meri  de  Pegi'ilain  :  Totz  liom. 
,1'ai  vu  maints  réprimandés  réprimandeiirs. 
Pels  crois  reprendedors. 

Pailet  de  Marseille  :  Gcs  pcis. 
l'ar  les  vils  censeurs. 

Àdj  Ali   fais  dics  REPRENOEnORS. 

i  (iAUBEnr  ,  MOINE  DK  PL'ICIDOT  :  S' ieu  ant. 

Avec  faux  propos  répriinandcnr>  ■ 


vwv. 


(),3. 


\m:.  cat.  Reprencdor.  an<:.  esp.  Reprcndcdor. 
port.  Repre/iendedor.  it.  Riprcnditorc. 

'(5.      KEPRENn.\HI,K,     REPEXUABLE,    Cltlj .  , 

rt'prcjiable ,  répréhensible. 
Car  REPRENDAULEs  cra. 

Trad.  de  l'Epil.  de  S.  Paul  iiii.v  Gtilatas. 
Car  il  e'iait  répréhensible. 
1.0  sabis  de  paraula  es  quiiii   de  non  re- 

l'HENUAULA  vlda. 

Trad.  de  Bide,  loi.  S-l. 
r,c  sage  en  parole  est  requis  de  vie  non   réprelicn- 
sdde. 

Que  no  sia  orgollos  ni  rependables. 

Trad.  de  la  reg.  de  S.  Benoit,  fol.  i3. 
Ou'il  ne  soit  orgueilleux  ni  répréhensible. 

^{3.  Surprendre,  surprendre,  sospren- 
DRE,  n.,  surprendre,  séduire. 
Pus  Ainor  me  vol  d'  ainor  surprendre. 
Rambaud  d'Oka.nge  :  Si  de  tioLar. 
Puis(|u'Amour  nie  veut  d'amour  surprendre. 
Ni  m'  eiigane  de  re 
Diables  ni  m  surprenda. 

Foi,(jL'ET  DE  Marseille  :  Vers  Dieus. 
INi  me  trompe  en  rien  le  dialile  ni  me  surprenne. 
Part.  pas. 
Veiaire  m'  es  qu'  ieu  no  siii  selli  que  suelli , 
Si  m'  a  sospRis  us  grans  mais  don  mi  duelb. 

G.  Aduemar  :  El  temps. 
M'est  avis  que  je  ne  suis  pas  celui  que  j'ai  cou- 
tume, tant   m'a  surpris  un   grand  mal  dont  je   me 
plains. 

cAT.  Sorpendrer.  esp.  Sorprender.voivr .  Sitr- 
prender.  it.  Sorprendcre. 

q~.  SoiiREPRENDRE,  ?'.,  surprcudrc,  at- 
uindre ,  entourer.  ■ 

Quan  ieu  mi  dons  sourepren 
De  la  niia  forfailura. 

15.  de  Ventadodr  :  Couurt  cra. 
<  hi.uul  je  surjirends  nia  dume  de  la  mienne  for- 
l.iilure. 

Non  a  forsa  ni  sen  , 
Can  poder  d'  aigla  '1  sourepren. 

Deudes  de  Phades  ,  /tuz  cass. 
Jl  n'a  (oice  ni  sens  ,  quand  pouvoir  d'aigle  i'atleinl. 

Flg.  Pcccatz  la  sourepres  ,  car  ab  un  jovcnccll 
Al-  anior. 

f .  de  S.  llonotat 
rrclu-  1.1  .■■urpril,  car   avec  un   iou>eiicil  elle   tut 

IIIIOUI 


636 


PRE 


La  uecL  que  los  souREPKENCiUiir. 

Chronifiue  des  Albigeois,  coi.  \:>.. 
La  nuit  ([ui  les  surprit, 
l'art,  pas.  Tôt  lo  segle  vei  sobretres 
D'  engan  e  de  galiaraen. 

P.  Vidal  :  Baros  Jhesus. 
Tout  le  monde  je  vois  entouré  de  fourberie  cl  de 
tromperie. 

Tu  restauriest  la  folia 
Don  Adam  fon  sOBRErREs. 

P.  Cardinal  :  Vcra  vergeua. 
Tu  restauras  la  l'olie  dont  Adam  fut  atteint. 
Tan  m'  a  greninen  luos  désirs  souRErRES. 
B.  ZoRGi  :  Aissi  col. 
Tant  mon  désir  m'a  péniblement  surpris. 
iT.  Soprapprendere . 

PRENH,   PREING,   PREN,  odj.  f.,  (Ju  lat. 
PRflEg'Nrtrt.v,  grosse,  enceinte,  pleine. 
Pueys  li  laissa  sa  inolher  prenh 
D'  un  girbaudo  ,  iilli  de  girhau. 

PiLRRE  d'Auvergne  :  Bella  m'  es. 
Puis  lui  laisse  sa  femme  enceinte  d'un  petit  vau- 
rien ,  (ils  de  vaurien. 

Que  cornes  nna  egua  prenh . 

Raimond  de  Durfort  :  Turcniaiecs. 
Qu'il  cornât  une  jument  pleine. 
Sancta  Maria  fo  prens  del  Sant  Esprit. 
Hist.  de  la  Bible  en  prou.,  fol.  ^8. 
Sainte  Marie  fut  enceinte  du  Saint-Esprit. 
ANC.    FR.    Une    tniye  prains ,    laquelle   fut... 
avortée  de  cinq  gorretz. 
Lett.deréin.,  1480.  Carpentier,  1. 111,  co!.  .^78. 
La  montaigne  estoit  prains. 
Si  a  gelé  grant  plains  , 
Et  puis  a  enfanté.  ..  ,  •< 

YsOPET,  H  ,  fabl.  34.  KOBERT,  t.  I  ,  p.  .'^29. 

(AT.  Prenys.  port.  Prenhe. 

:>..  Prenuat,  s,  m.,  fœtus,  portée. 

Orites... ,  qnant  fcmna  lo  porta  pendnt  , 
fai  que  no  pot  emprenhar,  e,  si  tant  es  qnc  en- 
prenhe,  ades  gieta  lo  prenhat. 

Trad.  du  Lapidaire  de  Marbode. 
L'orile...  ,  quand  femme  le  porte  suspendu,  l'ait 
((u'elle  nepeul  <onr('voir,  et,  si  tant  est  rfu'clie  con- 
çoive ,  incontinent  elle  ri^jelti-  Xefa'tiis. 

\.  Prenueza,  s.  f.,  i^ ios.ses.se ,  porlt-c. 


PRE 

(;al)ras...    en    aiantas    regiiis    ban    layt  ses 

PRENUEZA. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  242. 
Chèvres...  eu  maintes  réglons  ont  lait  sans  portée. 

4.,  Emprenhar,  enpreinhar,  empregnar, 
empreikar,  V. ,    engrosser,    rendre, 
devenir  enceinte,  concevoir. 
Las    femnas    raaridadas    que    se    fan    f,m- 
l'RENHAH  en  adulteri. 

F.  et  Fert.,  fol.  i4- 
Les   femmes   mariées  qui   se    font   engrosser  eu 
adultère. 

Poe  la  pieuzela  Maria... 
Empregkar. 

Brev.  d'amor,  fol.  84. 
La  pucelle  Marie  put...  devenir  enceinte. 

—  Féconder,  fertiliser. 
Fi'g^.  Ayga   pluvial...  entre  totas    aygas  uiav 
util  es  ad  emprenhar  la  ferra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i.'Jo. 
Eau  pluviale...  entre  toutes  eaux  est  plus   utili 
\io\irJertiliser  la  terre. 
Pare.  pas.  Jeu  o  sai  veramen 

Qu'  empreinatz  n'  a  mais  de  cen. 
GuiLLAU.ME  DE  Berguedan  :  Un  sirventes. 
Je   sais   cela   véritablement  qu'il   en  a  engrosse 
plus  de  cent. 

Helizabeth  qu'es  emprenkada. 

Los  Fil  tiaugs  de  Slaria. 
Elisabeth  qui  est  engrossée. 

<:at.  Emprenjar.  esp.  Emprenar.  port.  Em- 
prenhar. iT.  Impregnare. 

;").  Eni>regnatiu  ,  inpregnatiu,  adj .  , 
fécondatif,  fertilisatif,  propre  à  fé- 
conder, à  fertiliser. 

Vent...  de  avbres  espreiinatiu  et  nutritîu. 
Virlul  fecondativa  et  iNruEGNATiVA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i34  et  i  i(j. 
Vent...  des  axhres  ficondatif  et.  nutritif. 
Puissance  fécoudative  e\  Jertilisatit>e. 

G.  Reenprenhar  ,  V.,  réengrosser,  rede- 
venir grosse,  pleine. 

Las  cervias...,  après  la  jïart,  manjan  las 
bcrbas  camo  e  sizolis;  si  reenprenho,  el  su«- 
de  las  dilas  bcrbas  lor  doua  copia  de  iayt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  245. 

Los  biches.. .  ,  après  la  portée  ,  mangent  les  herbe'; 
camomille  et  sison  ;  si  elles  redeviennent  pleines , 
le  suc  desdites  herbes  leur  donne  abondance  de  Inil. 


PRi: 

7.    ImPUEGNACIO,  ENPREGNACIO,  ENPREN- 

GNAcio,  s.f.,  grossesse. 

Per  razo  de  rMPKEGWAcro. 

Elue.  Je  las  propr.,  loi.  23. 
Par  raison  de  grossesse. 

Alratica...  prohibeys  (!e  cuovl,  tle  entreh- 
GNAOïo  et  de  enfantaïueiis. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  35. 
Alratica...  préserve  Je  coït ,  de  grossesse  et  d'en- 
fantement. 

PREPUCI,  PERPiTci,  S.  m.,  lat.  pr^epu- 
Tiu/N,  prépuce. 

Si  lo  pREPUCis  g-inla  la  drecliura  de  la  Icv. 
Trad.  de  l'Epie,  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Si  le  prépuce  conserve  l'observance  de  la  loi. 
Del  loc  dcl  PERPuci. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  2g. 
De  l'endroit  du  prépuce. 

c.\T,   Prepiici.   esp.   tort.  Prepucio.    iï.  Pre- 
puzio. 

V^ES,  p?V/J.,  prés. 

Be  lu  pLizon  1'  arquier 
I'res  la  Larbacana. 

B.  Arnald  de  Montcuc  :  Er  can. 
Bien  me  plaisent  les  archers  près  la  Larbacanc. 
S'  a  lieys  platz  albergiiairai 
Près  de  lieys. 

G.  RtDEL  :  Lanquan  li  jorij. 
Si  à  elle  il  plaît  je  logerai  près  d'elle. 
Prép.  comp.  Si  de  près  .savi.s  homes  vas  , 
Leamen  no  .seras  fois  ni  vas. 
Leys  d'amors ,  loi.  3. 
Si  auprès  de  sages  hommes  tu  vas,  facilement  tu 
ne  seras  fou  ni  vain. 

Ad  ana  fontanella  ,  de  très  un  olivier. 
lioman  de  Fierabras ,  v.  \l^o. 
\  une  fouLauelle,  auprès  (Can  olivier. 
Àdv.  Loin  lu' es  deis  oillz ,  mais  del  cor  m'e.s 
lan  l'REs. 

I'eyrols  :  Pois  m'entremis. 
Elle  m'est  loin  des  ycuï  ,  mais  du  cfi-ur  elle  m'est 
.".i  près. 

Àdv.  comp.  Ma.s  per  so  Teslau  nt-:  I'rfs. 

Le  moine  de  Mont.mdon  :  Mosscns. 
Mais  pour  cela  je  lui  suis  deprè.'i. 

Qae  vis  la  inayrc  c  'I  liih  uv.  i-ru:». 

Passio  de  Marin. 
(,)iii  vil  la  méio  el  le  lils  de  prêt. 


PRE 


637 


Ben  (o   grazilz  imies   e    loinu  per   les  bous 
sons  qu'  el  fazia. 

A'.  d'.'Ubcrt  de  Sisteron. 

11  fut  bien  honore'  près  el  loin  pour  les  bons  airs 
'[u'il  faisait. 

Ni  PRES  NI  LOIN  non  aten. 

HvGUEs  DE  Saint-Cyh  :  Servit  aurai. 
yi  près  ni  loin  je  n'attends. 
ANC.  CAT.  Près.  iT.  Pressa. 

2.  Apres,  acli>. ,  après,  ensuite. 

xipREs,  Dieus  ,  quan  los  ac  forraatz, 
l)itz  :  Creisselz  e  uiulliplicatz. 

Bi-ef.  d'amor,  fol.  56. 
Ensuite j    Dieu,    ([uauJ    il   les  eut   formés,  dit: 
Croissez  et  multipliez. 

Apres...  deboa  jarar  a  lui. 

Titre  de  loSo- 
j-lprès...  doivent  jurer  à  lui. 

ANC.  FR.  Andui  se  sont  d'ilec  torné, 
Renart  devant,  et  il  après. 
Alez  devant,  g'irai  a/>r«. 
Roman  du  Renart,  t.  1  ,  p.  iJ3  et  lot\. 
Ad\'.  comp.  Pueis  1'  a  dit  en  après. 

Arnaud  de  Carcasses  :  Dlns  un  vcrdier. 
Puis  il  lui  a  dit  par  après. 
Seguiretz  nie  en  après. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion.  - 
Vous  me  suivrez  par  après. 

Paraulas  que  s  devou  essegre  en  après. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  1 . 
Paroles  qui  se  doivent  sa'wre  par  après. 
ANC.   FR.    En  après  le   roi,   la   reine    et  lenr 
ûls,...  vinrent  audit  lieu. 

MONSÏRELET,  t.    I  ,  fol.    83. 

En  après  que   les  armes  de  Saintré  contre 
messire  Engnerrant  furent  accomplies. 

JtuAN  DE  Saintré,  1. 11 ,  p.  308. 
Prép.  S'  APRES  cent  mais ,  bc  de  lieis  agnes. 
I'.  Raimond  DE  Totii.oL'SE  :  Si  cum  celui. 
Si  ,  après  cent  maux  ,  un  bien  d'elle  j'eusse. 

Pero  ades  esper 

Qu"  APRES  r  iia  m'  escbaya 
Tais  joys  que  m  dcnh  plazer. 

Pons  de  Capdueil  :  Ben  es  fols. 
Pourtant    incessamment    j'espère...    qu'après   I.« 
tristesse   il  nie  .survienne  telle  joie   qui  daiyiie   nir 
réjouir. 

Prép,  comp    Apres  n'tl  son  repaire. 

Bl.ACSs  :  V.\i  rliaiilan. 
fiipri.^  lie  la  sicanc  demeure 


638 


PRE 


Tan  tost  c;ia  fou  assegnt  après  n'ela,  la  pre- 
gnet  il'  anior. 

y.   de  linimimdde  Mirinnit. 
Aussitôt   qu'il    fïit   assis  auprès  d'elle,  il  la  pria 
(l'amour. 
ANC.  ESP. 
"V'eniea  après  ciel  rey  todos  los  senadores. 

Poema  de  Alexiindro,  cop.  i38i. 
ANC.  CAT.  Apres,  it.  Appresso. 

l'RESTAR  ,  V.,  lat.  pRaESTARc,  prêter. 
Fan  PRESTAR  lurs  deniers  a  liirs  messatges. 

V.  et  Vert.,   fol.  14. 
Font   prêter  leurs   deniers  à   leurs  commission- 
naires. 

Peire,  joglar,  11  prestet  deniers  e  cavals. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Pierre  ,  le  jongleur,  lui  prêta  deniers  et  clievau:i . 
Prestas  li  tro  aia  guazanhat. 

GuiLLALMET  :  Senlier  prior. 
Pre'tez-la\  jusqu'à  ce  qu'il  ait  gagné. 
Part.  pas.  fig.         Diens  l'a  prestaua 
La  vida  ,  e  non  ges  donada. 

Libre  de  Seneçiia. 
Dieu  t'a  prêté  la  vie,  et  non  point  donnée. 
Loc.fig.  An  lor  querella  prestada. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  mes. 
Ils  ont  leur  plainte  émise. 

Siibst.   et  prov.    Alcuuas   ves   val   lo   prestar 
donar. 

V.et  Vert.,  iol.  78. 
Aucunes  fois  vaut  le  prêter  donner. 
CAT.  ESP.  PORT.  Prestar.  it.  Prestare. 

1.  Prest,  s.  m.,  prêt. 

Es  tôt  comtat  a  usura  cant  que  ne  prenda 
]ier  razon  del  prest. 

V.  et  Vert.,  fol.  i3. 
Est  tout  compté  pour  usure  quoi  qu'il  eu  prenne 
j'.ir  raison  du  prêt. 

No  m  detz  a  do  ni  a  prest. 

Kambald  d'Orange  :  Aras  no  siscla. 
^'e  me  donna  à  don  ni  à  prêt. 

—  Sorte  (l'exaction. 

Ni  albergada,  ui  do,  ni  prest. 
Ciiut.  de  Fitinel  de  1265.  DoAT,  l.  VIll,  fol.  iSi)- 
Ni  droit  de  gîte,  ni  don  ,  ni  prêt. 
Carta    sageiada    col    rey...,    conoc    qa' el 
PREST...  li  fes  hom  de  graf. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  200. 
La  charte  scellée  avec  le  roi...,  il  reconnut  que  le 
prêt...  on  lui  fil  de  gré. 
ANC.  CAT.  Prest.  IT.  Prcsto. 


PRE 

3.  Presta,  i.y.,  prêt. 

Qnals  causas  podon  csser  donadas  a  presta. 

Trad.  du  Code  de  Jiislinien,  fol.  23. 
(^)uelles  choses  peuvent  être  données  à  prêt. 
CAT.  Presta. 

/j.  Prestansa,  .<■•/.,  prêt. 

Aquel  om...  qui  receup  autrui  aver  en  pre- 

.STANSA. 

2'rad,  du  Code  de  Justinien,  fol.  2j. 
Cet  homme...  qui  reçut  l'avoir  d'autrui  en  prêt. 
IT.  Prestanza. 

5.  Prestayre  ,  PRESTADOR,  S.  ni.,  prê- 
teur. 

Lo  PRESTAYREs  deslials  ,  cant  ve  la  panbra 
peu  pins  afazendada  e  greviada...,  lur  ven 
plus  car. 

V.  et  Vert.,  fol.  i/^. 
Le  prêteur  délojal ,  quand  il  voit  la  pauvre  gent 
plus  embarrassée  et  grevée...  ,  leur  vend  plus  cher. 
Mas  quan  fallio  '1  prestador  , 
Ko  pot  far  .v.  ni  .vi.  terna. 

AlMERI  DE  PeGUILAIN  :    Li  folll. 

Mais  quand  manquent  les  prêteurs,  il  ne  peut 
faire  cinq  ni  si.x.  ternes. 

\Nc.  FR.  Lequel  enprunt  il  renderout  dedens 
l'espasse  de  deux  luoys,  jà  soit  que  V\  près- 
terres  velîie  le  terme  alongier. 

Ann.  du  règne  de  S .  Louis .  à  la  suite  de  Joirn'ille, 

p.  23o. 

t;sp.  Prestador.  it.  Prestatore. 

PRESTRE,  s.   m.,    lat.  vKEsbyvevKiim , 
prêtre. 
Voyez  Denina  ,  t.  III,  p.  igo. 
Un  trichayre,  prf.stre  layre, 
Vol  que  chan,  pus  sny  cbantaire. 
Guillaume  deBergukdan  :  Un  trichayre. 
Un  traître,  p/v/rt  larron,  veut  que  je  chante,  puis- 
que je  suis  chanteur. 

Cant  lo  prestke  chastia  los  pechadors. 
Trad.  de  Bède,  fol.  55. 
Ouand  le  prêtre  réprimande  les  pécheurs. 
ANC.  FR.  U  faut  certainement  qu'il  ait  le  nom 
de  prestre, 
Prestre  veut  dire  vieil. 

EONSARD,  t.  II,  fol.  i36o. 
CAT.  EST.  port.  Preste,  it.  Prête. 

•?..    Preveire,  PREiRE  ,  .t.  >n.,  prêtre. 
Ni  '1  PREIRE  secodra  l' isop. 

Pierre  d'Auvergne  ;  (au  bon  vers. 
!.I  !<•  piètre  secouera  le  gnuplllou. 


l'iils  rnKvtiRES  c  fais  :ib:itz. 

B.  DE  Veniadovu  :  Pus  nuis. 
Faux  prêtres  cl  ftmx  abbes. 
ANC.  Fn.  Ainsinc  se  puet  cil  confessicr 
Qui  vuet  son  pro\'oire  lessier. 

Roman  de  la  Rose,  v.   Il384- 
A'ieinfjneiit  avant  les  clercs  et  \e.& provères . 

JoiNVII.LE,  p.  28. 

CAT.  Prcbère.  Esr.  Prcsbitero.  tort.  Presbytero. 

3.  Preveira,  PREVEiRiA  ,  S .  f. ,  pivlrisc , 
sacerdoce. 

Mal  porlara  honor  al  ici  ni  sei{;noria  , 
Pois  no  la  porta  a  Dien  ni  a  sa  preveira. 
Le  dauphin  d'Auvergne  :  Yeigoiyna  aura. 
Il  portera  mal  honneur  el  seigneurie  au  roi ,  puis- 
qu'il ne  le  porte  pas  à  Dieu  ni  à  son  sacerdoce. 
Qui  cobeita  a  aver  lo  govern  de  preveihia. 

Trad.  de  Bede,  fol.  5;. 
Qui  convoite  d'avoir  la  direction  de  sacerdoce, 

4.  Preveiraria  ,  S.  f.,  prêtrise,  sacer- 
doce, 

Segon  la  costuma  de  preveiraria. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Luc  ,  cii.  i . 
Selon  la  coutume  de  sacerdoce. 

5.  Preveiraoe,  s,  m.,  sacerdoce. 

En  sant  pricveirage  ufrires  espiritalsnfreu- 
nas, 

Trad.  de  la  fe  Epît.  de  S.  Pierre. 

Dans  le  saint  sacerdoce  vous  otlrirei  des  ofl'randes 
spirituelles. 
CAT.  Preberatge. 

G.  Preveirat,  ,v.  ///.,  lat.  pre.çb>'^erat«.v, 
prêtrise,  sacerdoce. 

Tro  que  lo  bistbes  lo  get  de  clercia  o,  si  es 
preveires,  de  preveirat. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  2. 
Jusqu'à  ce  que  l'e'vêque  le  rejette  de  clericature 
ou  ,  s'il  est  prêtre  ,  de  sacerdoce. 
CAT.  Presbiterat.  esp.  it.  Presbitcraco. 

7.  PrEVEIRAL,  I>REVKYRAL,rtc//.,    lat.  PREV- 

B^/ERALw^  sacerdotal. 

En  la  PKEVEYRAL  sagran/a 
Toma  lo  pas  se»  diiptaasa. 
Guillaume  dk  Saint-Didier  :  Ais»i  cum  a. 
A  la  consécration  sacerdotale  le  pain  cliangc  san^ 
doute. 

CAT.   ESP.   Presbiteral.    port.  Prcshyceral.    n 
Prefbiterale 


PRE 


(^3 


}) 


H.  Archii'restre,  .9.  m.,  archiprêtio. 
Johan,   AUCHiruESTKi:   de   .Sanh   Johaii    <!(■ 
Letta. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  139. 
Jean  ,  arc/iipre'tre  de  Sainl-Jcan-de-Latran. 

F.sp.  PORT.  Arcipreste.  it.  Ârciprete. 

9.  Ar(;hipreirk  ,  archiprkyre  ,    \ixoni- 
PREiRE  ,  S.  m.,  arcliiprêtre. 
Alniornier,  ARCHirutiRt , 
Ardiaque,  prebost , 
De  totz  me  passi  tost. 

G.  RiQDiEn  :  Pus  Dieu. 
Aumônier,  nr(7/(/)n;7rt'j  archidiacre,   prévôt,  di- 
tous  je  nie  passe  tôt. 

L'  Ar.CHiPREYRE  C  I'  avcsqucs. 

Leys  d'iimors ,  fol.  lO^. 
L,' arcliiprêtre  et  l'ëvêquc. 

Del  acessamen  que  n' avem  fag  dcl  arqiii- 

PREIRE. 

Tit.  de  1285.  Àrch.  du  Pioj  . ,  Toulouse,  J.  Ivj;'.. 
De  l'acensement  que  nous  en  avons  fait  de  !'«;•- 
chiprctre. 

PRETOR,  s.  m.,  lat.  pr(7etor,  préteur. 

La  luajer  poestatz  l'en  deu  destrcnlier,  .si 

coin  es   lo   PRETOR. 

Trad,  du  Code  de  Justinien,  fol.  11. 
La    plus   grande   autorite'   doit    l'y   contraindre  , 
ainsi  comme  est  \e  préteur. 
CAT.  ESP.  PORT.  Pretor.  it.  Pretore. 

2.  Pretori,   s.    m.,   lat.    praetori///;/ . 
prétoire. 
Adouc  meneron  Jhesn  al  pretori. 

Trad.  du  N.-Test.,  S.  Jean  ,  ch.  10. 
Alors  ils  menèrent  Jésus  au  prétoire. 
CAT.  Pretori.  esp.  port.  it.  Pretoria.  ' 

PRETZ,  S.  m.,   lat.  vRt.Tiu//i,  pri.\,  va- 
leur. 

Loc.  Elis  fan  raercat  ah  ells  de  far  lur  obras  a 
l'iiEs  fag. 

/'.  el  l'ert.,  loi.  l.'j. 
Ils  font  marché  a\eceux  de  faire  leurs  ouvraccs 
à  prix  fait. 

Per  PRES  fach  am  lui. 
Til.  de  l/|33.  Hist.  de  Niniei.  l.  111  .  pr.,  p.  7.3; 
Pour  prix  fait  avec  lui. 

~  Réconipensf. 


64o 


PRE 


Costiiina  t's  que  icn  laisse  a  vos  , 
Esta  festa ,  .i.  i>res  o  dos. 

Trnd.  de  l'Evang.  de  A'icodime. 
C'est  la  coutume  que  jo  laisse  à  vous  ,  cette  fétc  , 
un  prix  ou  deux . 

—  Flg.  Mérite,  qualité,  vertu,  valeur. 

Paratge  d'  auta  gea  , 

Poders  d'aur  ni  d'  argerj , 

jNIo  us  daran  ja  boa  fret/,  , 

Si  rie  cor  noa  avetz.  r 

Arnaud  de  Marueii,  :  Razos  es. 
Parage  de  haute  gent ,  pouvoir  d'or  et  d'argent,  ne 
vous  donneront  jamais  l)On   mérite,  si  cœur  géné- 
reux vous  n'avez. 

Yostre  lia  pretz  es  fan  poiatr. 
Qae  sobre  totz  es  enausatz. 

Blacasset  :  Be  m  platz. 
Votre   pur  mérite  est  si   élevé  qu'au-dessus  de 
tous  il  est  avancé. 

Ah  trebalh  et  ab  larguctat 
Conquier  reys  pretz  e  '1  guazanba. 
Bertrand  de  Born  :  leu  chan. 
Avec   fatigue  et  générosité  roi  conquiert   valeur 
et  la  gagne. 

Prov.  Vers  es  so  qa' el  reprocbier  ditz, 
Qae  bon  pretz  creis,  on  pins  loia  es  auzitz. 

Gui  d'Uisel  :  Ades  on  plus. 
Est  vrai  ce  que  le  proverbe  dit,  que  bon   mérite 
croît  ,  où  plus  loin  il  est  oui. 

ANC.  FR.  Quaud  les  lettres  et  les  scieaces  grec- 
ques y  ont  esté  en  bonneor  et  en  prix. 
Amyot,  Trad.  de  Pliitarqiie.  Vie  de  M.  Galon. 
CkT.  Preii.  ESP.  Prez,  precio.  port.  P?eco.  it. 
Prezzo. 

■2.  Preza,  s./.,  valeur,  prix,  mérite. 
Per  vostra  preza 
E  per  la  genlileza 
Qu'  en  vos  es. 

Amanieu  des  Escas  :  Enaquel  mes. 
Par  votre  mérite  et  par  la  gentillesse  qui  en  vous 
est. 
ANC.  IT.  Prezza. 

3.  Prezar  ,  V.,  priser,  apprécier,  esti- 
mer, évaluer,  avoir  du  prix. 
Quar  tôt  1'  autre  dan 
Non  PREZERA  un  guan. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Mo  m  puesc. 
Car  tout  l'.T.itrr  lîomnKige  je  ni:  priserais  )m<;  un 
•<ant. 


PRE 

Meus  preza  vieure  que  iiiorir. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  sel. 
Moins  prise  vivre  que  mourir. 

El  fai  valer  valore  pretz  prezar. 

AlMERl  DE  Peguilain  :  Ancmais  de. 
-11  fait  valoir  valeur  et  mérite  avoir  du  prix ■ 
Pane  prezeria,  si  trobar  non  saapes. 
B.  ZoRfti  :  Malaia  ce!. 
Peu  i'aurais  de  prix ,  si  trouver  je  ne  savais  pas. 
Part.  prés. 
Pero,  tal  rcn  ten  honi  vil ,  qu'  es  prezanh. 
G.  Faidit  :  Tant  ai  suferl. 
Pourtant,  telle  chose  on  tient  pour  vile  ,  qui  est 
ayant  du  prix. 

Vos  elz  del  mon  la  plus  prezanz. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Era  m  rcquier. 
Vous  êtes  du  monde  la  plus  ayant  du  prix. 
Part.  pas.  A  tal  que  fos  pros  e  prezatz. 

FoLQUET  de  Romans  :  Tornatzesen. 
A  tel  qui  fut  preuK  et  prisé. 

S'  anc  fui  belba  ni  prezad\  , 
Ar  sui  d'  aut  en  bas  tornada. 

Cadenet  :  S' anc. 
Si   oncques  je  fus  belle  et  prisée,   maintenant  ]<■ 
suis  tournée  de  iiaut  en  bas. 
Sitbst.  Plazo  mi  '1  pros  e  'Ih  prezat. 

P.  Cardinal  ;  Oui  voira. 
Me  plaisent  les  preux  et  les  prisés. 
ANC.  CAT.  Presar.  port,  Prezar.  it.  Prezzare. 

4.  Precios  ,  PRETios  ,  aclj.,  lat.  pretio- 
siis,  précieux ,  exquis. 

Es  pus  PRETIOS,  pus  cars  e  pus  valeus 
Que  peiras  pretiosas  ni  fis  aurs  ni  argens. 
Pierre  de  Corriac  :  El  nom  de. 
Est  plus  précieux,  plus  cher  et  plus  valant  que 
pierres  précieuses  ni  or  fin  ni  argent. 

Nos  rezems  de  son  sanc  precios. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'  om. 
Nous  racheta  de  son  sang  précieci.v. 
Non  quier  preciosas   viandas    ni   curiosa- 
mens  adobadas. 

V.  et  Vert.,  fol.  53. 
Ne  reciierche  pas  exquis  aliments  ni  soigneuse- 
ment apprêtés. 
CAT.  Precios,  est.  port.  Precioso.  it.  Prezioso. 

5.  Preziu  ,  pRESsiu  ,  adj.,  précieux  ,  es- 
timable. 

Tant  es  adoniva , 

De  totz  bes  preziva.  ''"     ■ 

G.  RiQUlER  :  Voluntiers  faria. 

Tant  l'Ile  est  géne'reusc  ,  en  tous  biens  précieuse 


PUR 

6.  .SoBREPRKCios  ,  nd}.,  très  précieux. 

'  Aquest  pas   es   sourepreoios  «  sohrenobl.^ 

'  e  sobreben  apnrelhatz. 

I  r.  etrerl.,  fol.  43. 

Ce  pain  est  très  précieux  et  très  noble  et  très  bien 
'  apprête'. 

';.  Preciositat,  prfciozkt.\t  ,  s,  /.,  I;U. 
PRETiosiTATfw ,  cxcellencc,    valeur, 
grand  prix. 
Celidoni  es  pevr:i...   "landa  en  virtiit  et  vn 

PRECIOSITAT. 

F.luc.delasi>roi>r.,M.  \'!>,ty 
La  cliclidoine  est  pierre...   grande  en  verln  il  vn 
excellence. 

tLa  terssa  razo  per  que  vergenetat  deu  rsscr 
laDzada  mot  ,  es  preciozetat. 
;  f^.  et  Vert.,  fol.  96. 

La  troisième  raison  pour  quoi  virginité'  doit  êlrc 
loue'e  moult ,  c'est  grand  prix. 
K-S.C.  FR.  De  fin  or  et  anitres /;rec/o«Ves. 
'  Roman  fr.  de  Fierabras,  liv.  IJ,  part.  JH,  eli.  10. 

r.\T.  Preciositat.  esp.  Preciosidad.  port.  Pre- 
ciosidade.  i  r.  Preziosità  ,  preziositate,  pre- 
ziositade. 

8.  Prez.vnsv,  s.f.,  estime,  appréciation. 

l'rezaus,  prezansa. 

'  Leys  d'amors ,  loi.  70. 

,  Kslimant,  estime. 

9.  Apreciar,  V.  ,    lat.    appreciar/?,   ,Tp- 
précier. 

Part. pas.  Mon  lognier  an  apreciat  .xxx.  t\f- 
'  .  niers. 

Lej-s  d'amors,  M.   i3,">. 
î\lon  salaire  ils  ont  apprécié  trente  deniers. 
Fos  estada  apreciada. 

Tit.  de  i38^.  .'//r//.  du  Roy..  K  .  7.). 
Fui  c'té  appréciée . 
'  CAT.  ïsv.  Apreciar.  port.  Appreciar.   ir.  .!p- 

prezzare,  appregiare . 

10.  Desprezar,  despreciar,  ?».,  lat.  mk- 
PRETIAR6',  déprécier,  mépriser. 

E'I  cbaitieu  mon  uesprezar 
On  passarn  ciiin  vianans. 

FoLQijETDK  Mabseilli-;  :  Si  cum  sel. 
Kl    mépriser  le   monde  clie'lif  011   nous   pa.sson5 
comme  voyageurs. 

Despreciar  e  lenir  vil. 

Doctrine  des   fandnis. 
Déprécier  cl  tenir  vil. 

L  III. 


PRE 


(y 


M 


ANC.  i-R.  Desprisent  eX  rejettent  d'un  sour<il 
plus  qui;  stoique  toutes  choses  escriptes  en 
fVançois. 

OEiivres  de  Du  Bellay,  fol.  3. 
F.t  desprise  les  vents  et  les  flots  de  Neptune. 
Ronsard,  t.  II ,  p.  1127. 
c\t.    esp.    Despreciar.    port.    Desprezar.    it. 
Disprezzare,  dispreqiare. 

!  I.  De.spukczi,  s.  m.,  niépri.s. 
Lo  nEsPBECzi  del  mon. 

Intitulé  d'un  poème  vaudois. 
I.e  mépris  du  monde. 

ANC.  iR.  En  cestuy  despris  liacchus  tousjours 

c;aignoit  pays. 

Radelms,  liv.  V,  cil.  39. 
CAT.  Despreci.  esp.  Desprecio.vav.T.  Desprezo. 

IT.  Disprezzo,  dispre^^io. 

12.  Desprezia.ment,  .V.  ni.,  dépréciation, 

niépri.s. 
Han  las  eniiMoniessions...  en  despreziament. 
Ln  nobla  Leyczon. 
Ils  ont  les  promesses...  en  mépri.i.' 

ANC.  FR.  Desprisement  \ncroyah\c  de  tout  ce 
l)ourqnoy  les  humains  tant  veiglent. 

Rabelais,  Prologue j  liv.  J. 

ANC.  ESP.  Despreciamiento.  it.  Disprezzia- 
inento,  dispregiamento. 

i3.  Endesprezaii  ,  v. ,  mépriser,  dédai- 
gner. 
Part.  pas.  Enaziratz , 

Eufrevohalz, 
Endesprezatz. 

KsPERDUT  :  Oui  non. 
Aflligè,  aflailjli,  méprisé. 

i4'  Mekespretz,  s.  m.,  niépri.s,  dédain, 
dépréciation. 

-Mosiro  renegamen,  oblic  e  mekespretz. 
Leys  d'amors,  fol.  f5. 
Montrent  reniement,  oubli  et  mépris. 

CAT.  Menjspreii.  esp.  Menosprecio.  port.   Ve- 
uospreco. 

I  5.   MeSPREZAU  ,  MENSl'Ur.ZAR  ,  menesprk- 

ZAR,    menespressar  ,    i'. ,   mépriser, 
dédaii,MU'r. 

No  deu  MI.SPRE/.AR  aiiliui. 

lirev.  d'amorj  toi.  l^^. 
il  ne  doit  p.Ts  mépriser  autrui. 

Si 


¥ 


PRE 


Cossirar 

E   MENSPREZiVR   fillllir. 

Nat  de  Mons  :  Si  Nal  do  Mous. 
Cnnsiilerci-  <;l  mcpriser  le  faillir, 
l.o  MENESTREZON  coma  fcms. 

V.  et  l'crl.,  loi.  p.g. 
Le  mi'prisenl  comme  liiniier. 

Matran,  menespressan  K.  e  sos  nicssagitis, 
Tio  y  vole  venir. 

Philomf.na. 

M.Tiraii ,  mépristint  Cliarirs  cl  ses  messagers  .  n'y 
voulut  venir. 

I'a7t.  pas.  Que  non  si;is  mesprezatz  dels 
majora. 

Trad.  deBède,   loi.  2. 

(^Hic  tu  ne  sois  pas  méprise  des  supérieurs. 
(AT.    Menjspresar,  menysprear.    t..sp.    Me/ios- 
preciar.  tort.  Menospresar. 

lO.  Mesprezo,   mk>'si>kezo  ,  ,î.  m.,  mé- 
pris, dédain,  dépréciation,  injure. 

Lo  mayor  fays  de  mensprezo. 

Arnaud  de  Cotign.\(:  :  Moutdczir. 
Le  plus  grand  laix  de  mépris. 

17.   MeSPREZAMF.NT,  MESPREZ.VMEN,    MEN.S- 
PEEZAMEN  ,      MENESPREZA3IEN  ,     S.     lU.  , 

mépris,  dédain. 

Menesprezamen  de   totz   los  Les   iF  anuest 
lunn. 

F.  et  FerL,,  fol.  29. 

Mej>ris  de  tous  les  Liens  do  ce  monde. 
Nnils  hom ,  per  pauc  de  sen  que  aya  , 
E  ton  mensprezamen  non  caya. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Ferlns. 
Oue  nul  homme,  pour  peu  qu'il  ait  «le  sens  ,  en 
Ion  mépris  ne  tombe. 

Fig.  Fier  e  roiup ,  am  T  espaza  del  mespt.e- 
ZAMEN,  r  albre  que  nays  d'anior  de  Les 
leniporals. 

Brei'.  d'iimvr,  fol.  5. 

Frappe  et  rorap  ,  avec  l'épée  du  mépris,   l'arbre 
■|ui  naît  d'amour  dÇs  Liens  temporels. 
l'rov.  Fainiliaritatz  aparelia  mesprezament. 
Trad.  de  Bide,  fol.  80. 
Familiarité  prépare  mépris. 
ANC.  KR.  Par  l'erreur  du  mesprisemerit  que  tn 
en  a.s  aequis. 

OEuCres  d'Jlain  Oiurtie.r,  p,  Sp?.. 
ANC.  E.sp,  Biejtospreciainiento. 


PRE 

i(H.    iMKSPREZAir.K  ,    s,  in.,    méprisaiit  . 
contempteur. 
Mesprezaire  de  la  régla. 

Régla  de  S.  Benczcg,  fol.  77 
.Contempteur  àe  la  règle. 
OAT.  Menjspreador.  e.sp.  Menospreciador 

n).  Mksprezable,  adj.,  méprisable. 
Sel.s  qae  son  biesprezabi.es  en  la  glcyza. 
Trad.  de  VF.pit.  de  S .  Paul  aux  Corinthiens. 
Ceux  qui  sont  méprisables  dans  l'église. 
CAT.  Menyspreable.  esp.  Menospreciable . 

PREVARIC/VDOR,  s.  m.,  lat.  PR^/rW 
RiCATOR,  j>révaricateur. 
Establic  nii  prevaricauor. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.Paul  aux  Caliili>. 
Je  m'établis  prévaricateur. 
cAT.  ESP.  PORT.   Prevaricador.  it.  Pra-nricti- 
tore. 

PREZENTIER ,  adj.  ,  gracieux  ,  ave- 
nant, prévenant,  attentif  à  plaire, 
libre,  di.spos. 

leii  serai  eu  cort  presentiers 
Entre  doinnas  e  cavaliers. 

B.  DE  Ventadolir  :  l^els  dois. 
Je  serai  en  cour  attentif  à  plaire  entn;  dan:cs  rt 
cavaliers. 

L'  acuilbir  e  '1  geu  respos 

DoU  es  PRE.SENTEtRA 

Dins  son  ais. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
L'accueillir  et  la  gentille  réponse  dont    elle  es! 
gracieuse  dans  son  agrément. 

No  H  siatz  ges  presenteira, 
Mas  vergoinosa  e  pane  parleira. 

Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vosqm-. 
Ke  lui  soyez  pas  prévenante ,  mais  réservée  et  peu 
parleuse. 

E  '1  rei  son  pins  de  faillir  prezentier, 
Quar  greu  auz'oni  vedar  so  (jne  rei  qiiier. 
Kat  de  Mons  :  Lo  voler. 
Et  les  rois  sont  plus  libres  de  faillir,  car  dillicilt- 
nient  on  ose  défendre  ce  que  roi  cherche. 

■>..  pREZENTi,  ad].,  agréable  ,  gracieux  , 
avenant. 

Us  joglarelz  pus  prezentis. 

Pierre  d'.\uvei\gnl  :  Chanlaral  ■ 
Ifn  petit  jongleur  plus  avenant. 


PREZEPI  ,      s.      m.,      I;U.     PRflESEl'lWM  , 

crèche. 

Viro  lo  /ilh  santa  Maria 
El  ratzEi'i  en  que  jaz.ia. 

Los  y II  G<tugs  de  la  Mitjre. 
Ils  virent  le  (ils  de  suinte  Mario  en   la  crèche  en 
quoi  il  gisait. 

CAT.  Pessebre.   esp.   Pesebre.   tort.   Prcsopio. 
iT.  Piesepio,  prescpe. 

PRIM,  (idj-,  lat.  PRiMKi,  premier. 

Guillem  ,  trims  îest  en  trobar,  a  ma  giii;i. 

T.  DES  DEUX  GUILLAUMES  :  Gllillelll. 

(ùiillaunic  ,  tu  es  premier  en  trouver,  à  ma  guise. 
M'  euseingu'  Aiuors  qu'  ieu  fass'  adoiit' 
Ta!  cban  que  n'  er  segons  ui  terlz. 
Ans  TKiiis  iV  afrancar  cor  agrc. 

A.  U.\NIEL  :  Kn  breu  liriza. 
Amour  m'enseigne  que  je  fasse  alors  tel  cbanl  qui 
ne  sera  second  ni  troisième,  mais  premier  pour  af- 
francLir  cœur  aigre. 

Seran  comj)lit  set  ans  al  prim  eibatije. 
CadeNet  :  \h  leialcor. 
Seront  accomplis  sept  ans  au  premier  herbage. 

Substantiv.  Esta  dona  paset 

En  l'ora  de  la  prima. 

y.  de  sainte  Magdelaine. 
Celle  dame  passa  à  l'heure  de  la  prima. 

Adv.  coin  p. 

E '1  bel  semblan  que  m  fetz  al  it,  i.m, 
Quan  s'  esdevenc  qn'  auidui  nos  vim. 

-ARNAUD  DE  Marieil  :  Doua  geuser. 
Et  le  beau  semblant  que  vous  me  fîtes  à  l'abord , 
quand  il  advint  que  tous  deux  nous  nous  vîmes. 
La  Marchia,  Foys  e  Rodes  viiu 
Faillir  ades  als  ops  de  prim. 
Glillai.mk  de  Montagnagout  :  Belli  m'es. 
I.a    Marche,    Fois   et   Rodez   nous   vîmes  faillir 
toujours  aux  besoins  de  prime  abord. 

—  Proche  parent. 

Lo  PRIM  aya  offert  et  reaiment  dcposilada 

la  sonia. 

Fors  de  Déarn  ,  p.  lo85. 
Que  le  proche  parent  ait  offert  et  leellement  de- 
posé  la  somme. 

ANC.  VK.  Le  peuple  restitué  en  imprime  liberté. 
Trad.  des  Paradoxes  de  Cicéron,  fol.  12. 
Ny  mousse  an  bois  ne  reveslit  l'cscorce 
Si  tendre  qu'elle  en  la  prime  saison. 

KoNSAllD  ,1.1,    p.    108. 


PRI 


<iB 


Prin  jor  de  mai,  si  cou)  estez  couiuiaïu'c. 
Roman  de  Gérard  de  tienne,  v.  ^01  S. 
i.si'.  PORT.  iT.  Primo. 

—  DéHcat,  (Jélit^,  tlégaytl- ,  mince,  sul) 
lii,  fin ,  léger. 

Mi  fes  barreyra  d'  un  trim  iiiuv. 

GlliALD  DE  B0RNEII.  :  INuilla  res. 
Me  lit  barrière  d'un  mime  mur. 
'\Ioral. 

Ieu  non  y  vey  d'  obra  sol  il  ni  prima. 

Ai.MERi  DE  I'eguii.ain  :  Ses  nios  apicilz. 
,1c  n'y  vois  pas  d'oeuvre  subtile  ni  délicate. 
Puois   ieu  uii  feing ,  luest  los  prims  cnleu- 

dens  , 
Saber  un  cban  priuiamenz  aiinar. 

B.  ZoRGi  :  Puois  ieu. 
Puisque  je  me  suppose ,  entre  les  délicats  amants , 
savoir  un  chant  délicatement  polir. 
En  aital  rimeta  pkima. 

Rambadd  »'Okan(;e  :  En  aital. 
1mi  telle  petite  rime  légère, 
i'ii^.    Pus  lo  PRIMS  verjans  botona 
De  qnc  nais  lo  friig  e '1  fueUi. 
P.  Raimosd  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
Puisque  le  verger  délicat  bouloune  de  quoi  naît 
le  fruit  et  la  feuille. 

.Idverbial,     Trazou  prim 

L'  arquier  niclbor. 
Guillaume  de  Montagnagout  :  Belh  m'  es. 
Tirent  menu  les  archers  meilleurs. 
(.AT.  Prim.  esp.  port.  Primo. 

:>..  Primessa,  PKi.AiEZA  ,  s./.,  ptimaute. 

Hereditat   que,    jiei'    diet    de    pkimkssa...  , 

avenga. 

t'orsde Béarn,  Y-  1087. 
lle'rédilé  qui  ,  par  droit  de  primauté...,  advienne. 

—  Petitesse,  ténuité,  délicatesse. 
PRIMEZA  et  lueniideza  de  popa^  désigna  que 

feiiMia  lia  pauca  layt. 

Elue,  de  las  propr..  fol.  5l. 
Petitesse  et  de'licateàsc  de  mamelles   indique  que 
leniiiie  a  peu  de  lait. 

».  Prima.men  ,  (7f/i', ,  fiticmeiit,  subtile- 
ment, tlélicalenient,  ingénieusemenl. 
Seigue'N  Jacmes,  montes  senual/, 
E  PRIMAMES  vos  razonatE. 

I     Uk  jACMk  (ir.ILL  LT  nb  SiMO.N  IJolll  A  :  Seigiic 'N . 


644 


PIU 


Seir;ncui   Jaciiic  ,  vous  êtes  moult  scnso  ,  ot  ingé- 
nieusement vous  raisonnez. 

S.'iber  lin  chan  primamen  .itinar. 

B.  ZORGI  :  Punis  ieu. 
Savoir  un  chant  délicatement  polir. 
ANC.  ESP.  iT.  Prhnamente. 

/).    Primas,   adi'.,   d'aborcî  ,   première- 
ment. 
Primas  me  amen,  pois  me  van  ais.seut. 
Poème  sur  Boéce. 
D'abord  ils  m'aiment ,  puis  me  vont  liaïssanl. 
Adv.  coinp.  SI'l  laisses  de  trimas  enansar. 
T.  d'Aimeri  et  de  Guillaume  de  Bf.rguedan  : 

En  Berguedan. 
Si  je  le  laissasse  s'élancer  de  prime  abord. 
En  trimas  donan. 

Couf.  d'Jlais,  Arch.  du  Roy.,  K  ,  704. 
Tout  d'abord  donnant. 
ANC.  FR. 
Ne  set  asquels  toiner  ne  asqiiels  pr//«e  fière. 
Roman  de  Rou  ,  v.  926. 
Lors  primes  s'est  levez  li  prestres. 

Fabl.etcont.  anc . ,  t.  IV,  p.  8. 

f).  Primer,  primier,  premier,  prumier, 
ndj.,  lat.  PRiMARiMv,  premier. 
Lo  PREMIER  jorn  qu' ieu  anc  vos  vi. 
Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Le  premier  \o\xT  qu'oncques  je  vous  vis. 
Ben  fo  astracx:  qui  primer  sap  amar. 
GiRAUD  DE  BORNEIL  :  ]Non  es. 
Bien  fut  heureux  qui  pre/nitr  sut  aimer. 

Siibst.  Ab  los  PRUMiERs  s'  es  crozat  voluntos. 
AiMERi  DE  Peguilain  :  Ara  parra. 
Avec  les  premiers  il  s'est  croise'  volontaire. 
Adverb.  Miels  foi'a  qu'ieu  mnris  primier. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens. 
Mieux  serait  que  je  mourusse  premièrement. 

Adv.  comp.  J*er  cert  lo  diable  malvatz 

Fon  DE  PREMIER  angels  crealz. 
Bret'.  d'amor,  fol.  18. 
Pour  sûr  le  diable  méchant  fut  d'abord  ange  créé. 
En  primier 
Quan  vi  son  cors  plazentier. 
Gaubert,  moine  de  Puicibot  :  Uns  jois. 
En  premier  r^uand  je  vis  sa  personne  agréable. 
Conj.  comp.  Primiers  que  ta  o  aguesses  co- 
racnsat  yeu  ho  hauria  finit. 

Leys  d'amors,  fol.  90. 
Ai>anl  ']ue  lu  l'eusses  commencé  je  l'aurais  fini. 


PRI 

ANC.  1-  R   Tel  kuida  altreabatie  ki  e\ prunier  cbui. 

Roman  de  Rou,  v.  153^. 
CAT.    Primer,    est.    Primer,  primera,    port. 
Primeiro.  it.  Primiero. 

6.'PniMIERAMEN  ,  PRIMEIRAMEN,    PREMIE- 

RAMEN  ,  PRUMiERAMENT,  aclv.,  premiè- 
rement, en  premier  lieu  ,  pour  la  pre- 
mière fois. 

De  la  Glevsa ,  vos  die  primeiramen 
Que  V  corr  engans. 

PùNS  DE  LA  Garde  :  D'  un  sirvenles. 
Quant  à  l'Eglise ,  je   vous  dis  premièrement  qur 
tromperie  y  court. 

Lo  jorn  qo'  ie  ns  vi,  domna  ,  primieramen. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  jorn. 
Le  jour  <|ue  je  vous  vis  ,  dame  ,  pour  la  première 

J'ois. 

Mais  PRUMIERAMENT  se  cove  ,  seynber,  ()iie 
y  pausatz  abbat. 

Philomena. 
Mais  en  premier  lieu  il  convient,  seigneur,  que 
vous  y  placiez  abbé. 

CAT.  Primerament.  esp.  Primeramente.   port. 
Primeir ameute,  it.  Prirnicrameiite. 

7.  pRiMAR ,  V.,  primer,  dominer. 

Part  las  valen,<  prima. 

Raimond  de  MiRAVAL  :  Aissi  m. 
Par-dessus  les  méritantes  elle  prime. 

8.  PrIMEIRAN  ,    PRIMAIRIAN  ,   PR1MAYRA>. 

PRUMAiREN,  ridj.,  premier. 
Falcx  laniers  es  primp-iras 
De  totz  los  autres. 

Deudes  de  Prades,  Aus.  rass. 
Le  faucon  lanier  est  le  premier  de  tous  les  autres. 
La  PRiMAiRANA  coi'da  s'entoua  jotz  greumeus. 
Pierre  de  Corbiac  ;  El  nom  de. 
La  première  corde  s'entonne  bas  gravement. 

SiibstantU'. 
Pons  (le  Rretanba  guida  los  PRuniAiRiiNs. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  80. 
Pons  de  Bretagne  guide  les  premiers. 

Adv.  comp. 

Mai,  tôt  en  priihairia,  vnel  lie  qnesapial/. 
Izahk  :  Diguas  me  tu. 

Mais,  tout   en   premier,  je  veux   bien  que    vou^ 
sachiez . 
'.Ne.  FR.   IVenai't  l'a /^/rwf/Y/m.ï  saisie. 

Roman  du    Renart,  t.  i  ,  [•.  .S|. 


rjii 

Ce  est  l'estoile  primerntne. 
^^ouf.  rec.  defalil.  et  cont.  aiic,  I.  Il,  p.  329. 
«AT.  Primerenc. 

9.  Primordial,  «(^//.^  l;it.   PRiMORDiAiiv, 
primordial,  originel. 

La  ruiMORuiAi.  materi.i. 

Eltic.  de  las  propr. ,  loi.  281. 
La  primordiale  malicrc 

CAT.  ESP.  roRT.  Primordial,  it.  Primordiale. 

10.  Primitil  ,  adj.,  lat.  PRiMiTiv«,y,  pri- 
mitif. 

La  Gleisa  trimitiva...,  segon  1'  Evangeli. 

Doctrine  des  Vaudois. 
L'Eglise  i>rimitive...  ,  selon  l'Evangile. 
Stihst.   Distiactios  entr'  el  primitiu  e  '1  deii- 
vatiu. 

Lejs  d'amors ,  fol.  44- 
Distinction  entre  le  primitif  ci  le  de'rivatif. 
CAT.  Primitiu.  esp.  port    it,  Primitivo. 

11.  PrIMICIAS,   PRFMICIAS,    S.  f.  pi.,    lat. 

PRiMiTiAS,  prémices. 
De  tolas  inas  divicias 
Dotii  demes  e  premicias. 

Brev.  d'amor,  fol.  q(). 
De  toutes  mes  ricliesses  je  donne  dîmes  ei prémices. 
Las  PRiMiciAs  de  ton  cbainp. 

Trad.  deBede,  fol.  46. 
Les  prémices  «le  ton  cbarap. 

CAT.  ESP.   PORT.  Primicias.  it.  Primizie,  prc- 
mizie. 

I  2.  Primat,  a.  m.,  lat.  primato,  primat. 
Que  negns  arcivesqiies   no  sio  apelatz  pri- 
MATz  ni  patriarcas,  mas  aquels  que  teno  pre- 
luieras  clotalz. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  19. 
Que  nuls  arclievêques  ne  soient  appelc's  primats 
ni  palriarclics,  excepté  ceux  qui   tiennent   les  pre- 
mières cilés. 

CAT.   Primat,    esp.   Primado ,    primaz.    port. 
Primaz.  it.  Primate. 

i'').    Aprimar  ,   V. ,   amincir,    alïaiblir, 

rendre  exigu. 
Fig.  No  vue!  ges  qne  trop  m'  airimes 
Ni  trop  m'  asolilcs  ni   m  limi-s. 
Deudes  de  Peades  ,  Poème  sur  Us  Vertus. 
Je  ne  veux  point  que  trop  tu  m'amincisses  ni 
qui-  trop  lu  me  subtilises  ni  me  limes. 


PRI 


645 


—  Faire  imc  |)oiiite,  pt^nctrer. 
Fig.  E'I  reis  frances  vai  si  trop  apriiman  , 

Et  ai  paor  que  veiiiha  subre  mi. 

Bertrand  de  Born  :  Euillieta. 
Et   le    roi  français  s'i.u  va  beaucoup  y<ji.<«n(    une 
pointe,  et  j'ai  peur  qu'il  ne  vicuuu  sur  moi. 

—  RaQner,  subtiliser. 

l'are,  pas.   Cels  sabliis  aprimatz 
A  oui  bel  saber  platz. 

G.  lliQLiER  :  Als  subtils. 
Ces  subtils  rajines  à  qui  beau  savoir  plait. 
ANC    1  R.   Quar  tel  quille  aloigiiier  sa  mort 
Qui  l'aprocbe  et  aprime  forl. 
Un  j)oi  s'est  de  lui  uprimez. 
Roman  du  Renart,  t.  Il,  p.  2^.\  ,  ut  t.  1  ,  p.  8j' 
CAT.  .4primar. 

14.  Apri.mairar,  V.,  ap[)ioclior,  avancer. 
Part.  pas. 

Rogers  beriiai'tz  ca valga  que  s'  es  aprim airatz  . 
L'ivesque  de  Nemze  s' es  tuul  aprimairatz. 

GlILLALME  DE  TliDELA. 

Koger  BeruarJ  cbevauchc  (do  sorte^  qu'il  s'est  ap- 
proché. 

L'évêque  de  îs'îmcs  s'est  taul  approché. 

i5.    Aprimairamen,   s,  m.,  primauté, 

droits  de  primogéniture. 

De  Jacob,  sai  ieu  be  per  cals  sosplautameus 

Ac  la  beuedictio  ui 'Is  AruxMAiRAMENs. 
Pierre  de  Cuuuiac  :  El  nom  de. 

Touchant  Jacob,  je  sais  bien  par  quelles  super- 
cheries il  eut  la  bénédiction  el  \i:i  droits  de  primu- 
geniture. 

PRINCEP,  s.  m.,  lat.  princep^,  prince, 
principal. 

Princeps,  ducs  e  marques. 

GiRAt'D  DE  Calanson  :  -V  lievs  cui. 
Princes,  ducs  et  marquis. 

Son  inaudat  Ibi  i-ki»C£P  e  Ibi  comtoi'. 
Ruman  de  Gérard  de  Rossilloii  ,  fol.  107. 
Sont  mandés  les  princes  et  les  comlors. 
CAT.  Princep.  esp.  port.  it.  Principe. 

•X.  Prince,  prinsi,  s.  w.,_priuce. 

Grau  PRINCE  per  que  no  s  preiiduu  cura 
Que  uo  fassan  tort. 
GiiiLLALME  DK  Mo.STACNAGOUT  ;  Pcr  lo  mon.  Vai . 
Les  ijrauds  princes  pour({uui  ne  [>reinu'iil-lls  pJ^ 
biiuci  qu'ils  ne  fassent  pas  lorl. 


646 


PRI 


Li  pins  gran 

Si  croîzavan , 

Li  rei  e  li  pniNsi. 

Bertrand  de  Bobn  :  Fuilhcta. 
Les   plus    grands   se   croisaient  ,    les    rûis   et  les 
princes. 

Ai  vos  ajudal 
A  conqaerlr  cinperi  e  régnât... 
E  rey  a  penre,  princes  e  principal. 

Ramdaud  de  Vaqueiras  :  Valen  marques. 
Je  vous  ai  aidé  à  conquérir  empire  et  royaume... 
et  à  prendre  rois,  princes  et  principauté. 
iT.  Prince. 

3.  Princessa,  s./.,  princesse. 

Fi§^.  Reina  es  de  joi  ses  cotilenso... 
E  luarqnesa  de  beu  dir  sa  razo  , 

E    PRINCESSA. 

Galsseran  de  Saint-Leidier  :  Puois. 
Elle  est  reine  de  joie  sans  contestation...,  et  mar- 
quise de  bien  dire  sa  raison  ,  et  princesse. 
CAT.  ESP.  Princesa.  port.  Princeza.  it.  Prin- 
cipessa. 

/|.   Principat,  ,v.  m.,  lat.  PRiNciPAT^^y , 
principauté. 

De  niantenea  fay  delivrar 

Tolz  los  preysons  que  van  trobar 

Crestiuns  en  lo  principat. 

V.  de  S.  Honorât. 
Sur-le-champ  il  fait  délivrer  tous  les  prisonniers 
chrétiens  qu'ils  vont  trouver  dans  la  principauté. 
Ai  vos  ajudat 
A  conquérir  euiperi  e  régnât... 
E  rey  a  penre,  princes  e  principat. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Valen  marques. 
Je  vous  ai  aidé  à  conquérir  empire  et  royaume... 
et  à  prendre  roi ,  princes  et  principauté. 

E'I  principat 

Li  prec  que  s  gart  dels  pervers. 
Eaimosd  de  Tohs  de  Marseille  :  Ar  es  hen. 
Et  la  principauté...  je  la  prie  qu'elle  se  garde  des 
jicrvers. 
Fig.  El  principaz  del  saL!  er  istable.s. 

Trad.  de  Bcde ,  fol.  7g. 
La  principauté  du  sage  sera  stalile. 

—  Hiérarchie. 

Très  principatz  son  d'  angels  sus  es  cel. 

l^.et  Vert.,  fol.  46. 
Trois  hiérarcines  d'anges  sont  sus  au  ciel. 
<;at.     Principat.    Esr.    port.    Principado.    it. 
Principato. 


PKI 

5.  Principal,  aclj. ,  pRiNciPALtiv,   priii^ 
ci  pal. 

Auzon  la  vos  del  regidor  principal. 

r.et  Vert.,i'o\.b!\. 
_  Ils  entendent  la  voix  du  régisseur  principal. 

De  inuzica  sai  yeu  tôt  aondozaïuens 
Quatre  tons  principai.s. 

Pierre  de  Cordiac  :  El  nom  de. 
De  musique  je  sais  tout  pleinement  quatre  Ion-. 
principaux. 

Siibst-  Los  PRiNCiPALS  aissi  nomnam 
En  nostra  lengua  roniana. 

Brev.  d'amor,  fol.  l^i. 
Les  principaux  nous  nommons  ainsi  dans  notn- 
langue  romane. 

Un  PRINCIPAL  ordenant  et  prezident  toi/, 
les  autres. 

Elue,  de  las  propr. ,  foi.  a. 
Un  /Tinci/Jrt/ ordonnant  et  président  tous  les  autres 

—  Le  fond  tl'une  affaire. 

Tant  de  principal  que  despens. 

J'^ors  de  Bearn  ,  p.  1087. 
Tant  de  principal  que  de  dépens. 
CAT.  ESP.  PORT.  Principal,  it.  Principale. 

6.  Principalitat,  s.f.,  lat.  principa 
LiTATt'w,  primauté. 

Principalitat  et  dignitat. 

En  la  gênerai  coinunitat  de  totas  substan- 
cias  Dieus  ba  principalitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2  et  37g. 

Primauté  et  dignité. 

Dans  la  générale  communauté  de  toutes  substance-. 
Dieu  a  primauté. 

7.  Principar,  ?'.,   primer,   surpasser, 
régir. 

Li  major  del  ostal  del  rey  de  l'ransa  co- 
incucero  a  principar  sobr'els  reys  de  Eransa. 
Cat.  dels  fipost.  de  Rama,  fol.  Cf'j. 

Les  maires  de  l'hôtel  (du  palais)  du  roi  de  France 
commencèrent  à  primer  sur  les  rois  de  France. 

(S.  Principalmhn,  adi>.,  principalement. 
A  la  bonor,  principa  lmen  , 
De  Dieu  ,  lo  paire  oranipoten. 

Brev.  d'iimor,  loi.  75. 
A  l'honneur,  principalement ,  de  Dieu,  le  porc 
tcut-puissaut. 

(AT.   Principalmcnt.    est.    pori  .    ir.    Princi- 
pahnente. 


PRIOR,.«.  m.,   l;it.   vr.ioK,  piicur. 
loa  non  sai  tan  fais  coronat 
tUeige  ni  rnior^  ni  nbbat. 

GtULLAL'ME  DE  lÎEBClIEDAN  :  Mal  O  ff. 

Se  ne  sais  si  faux  couronné  clerc  ni  prieur  ni  abbo. 
Vengut  son  a  Llerins  ,  ileinanilan  lo  prior. 

/'.  ,h-  S.  Honorât. 
Ils  sont  venus  à  Lcrins  ,  ils  deniandcnl  le  prieur. 

Dans  cet  ouvrage  on  trouve- -priols, 
pour  l'niOR. 

L'an  (le  Dieu  mil  e  très  cent 
Compli  lo  TRiois  son  romans. 

r.  de  S.  Honorai. 
L'an  (le  Dieu  mil  et  trois  cents  le  /)ric;i;- acheva 
son  roman. 
ANC.  I--R.   Que  li  abbé  ne  11  prior 

Tant  les  gardoient  chicrement. 

Fii/il.  et  vont,  «ne,  t.  II  ,  p.  'i\'^. 
CAT.  ESP.  PORT.  Prior.  iT.  Priore. 

2.  PraoR.\T ,    s.    ni.,     lat.     i>riok.vt«,s- , 
prieuré. 

L'abas  si'l  det  lo  priorat  de  Montaudon. 

f^.  du  moine  de  ^Tonttiiidon. 
L'abbé  riinsi  lui  donna  le  prieuré  Je  Montaudon. 
CAT.    Priorae.    Esr.  Priorato.  port.  Priorado. 
IT.  Priorato. 

3.  Priorkssa,  i>riores.v  ,  .V.  /". ,  lat.  prio- 
Ri-SSA,  prieure,  supérieure. 

Las  terras  de  la  prioresa. 

Tit.  de  1270.  Arch.  du  Roy.,  ,T.  .j. 
Les  terres  de  la  prieure. 
Domna  l'abadessa...  la  prioressa. 

Cnrtulaire  du  Bui^ue  ,  fol.  '^?.. 
Damel'abbcsse...  la^nezi/'e. 
PORT.  Prioreza. 

4-  Prioritat,  s.f.  ,  priorité. 

Totas  très  ses  prioritat.  j 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  !\. 
Toutes  trois  sans  priorité. 
CAT.  Prioritat.   esp.  Prioridad.  port.  Priori- 
dade.  it.  Priorità,  prioritate,  prioritade. 

5.   .SoTz  prior,  s.  m. ,  sous-prieur. 
Esser  SOTZ  prior  et  soz  ubatz. 

IXe^la  de  S.  Benezeg.,  fol.  25. 
Klre  sous-prieur  et  sous-abbi'. 

PRIVAT,    nt//.,    lat.    i'riv,.t«v,    privé, 
inlime  ,  secret,  particulier,  eoiimi. 


PRI 


647 


Aras  fai  per  vcrtal 

Que  Mil  a  autr'aïuic  privât. 

n.  DE  VENTADt)VU  :  Accosselhilz. 
Alaintcnant  je  sais  par  vérité  qu'elle  a  autre  ami 
intime. 

Aurau  can  e  lebrier 
Uel  coinl',  e  s'auior  pri\  ada. 

Bertrand  de  Uorn  :  Rassa  mes  se. 
Ils  auront  chien  et  lévrier  du  comte,  et  son  alla- 
cliement  intime. 

Dis  rcniperaire  :  Tuelh  siatz  de  mon  co^sel 

PRIVAT. 

Piomim  de  la  Prise  de  .îcrusalem,  fol.  8. 
L'empereur  dit  :  Je  veux  que  vous  soyez  di'  mon 
conseil  prit'é. 

Ane  non  vi  fan  salvatge, 

Mais  pueys  fon  manlers  e  privatz. 

GlRAVD  BE  BoRNEiL  :  îso  puesc  sofrir. 
Oneques  je  ne  vis  si  sauvage  ,  mais  après  il  fut 
familier  et  prii'é. 

De  totas  encontradas 
lislranlias  e  privadas. 

Arnaud  de  Marijeil  :  Bazos  es. 
De  toutes  contrées  étrangères  et  connues. 
Siibst.  Non  pas  solaïucnt  als  bos  et  als  privât.  , 
mas  aïs  non  doclrinaz. 

Trad.  de  Bede,  fol.  74. 
ÏN'on  pas  seulement  aux  bons  et  aux  intimes,  mais 
aux  non  instruits. 
Âdv.      Comtan  privât  e  pales. 

f^.  de  S.  Honorât. 
Ils  content  particulièrement  et  publiquement. 
Adv.  comp. 

N  Aimais  fai  lom  en  sa  cambra 
De  scf  aident,  cjuan  a  privât  s'en  intra. 
Guillaume  de  Saint-Gregori  :  Ben  grans. 
Le  seigneur  Aimar   fait  lumière  en   sa  chambre 
de  suif  ardent,  quand  en  secret  il  s'en  entre  (rentre). 

ANC.  l'R.   Où  qne  je  soie',  gc  sui  vostreyjr/Vt-. 
Roman  d'Affolant,  v.  ijJJ2. 
N'c  vaudroit-il  pas  mieux  que  cela  eust  eslé 
dit  à  part  et  eti  privé. 
Amyot,  trad.  de  Plutartjue    Morales,  t.  1,  p.  321. 
<;at.  Privât,  esp.  port.  Prirado.  it.  Privato. 

1.  Privada,  .1./.,  amie. 
Preguct  una  sia  privada 
Que  anncs  eu  cclT  eni-ontrada. 

/'.  de  S.  Honorai. 
Pria    une    sienne    amie  qu'elle  allât    dans  celle 
coiitri'c. 

—  Privé  .  lalriiir. 


6i8 


PRÎ 


Poyrii'  en  pr:vadas  et  en  lagz  luocz. 

r.efrert.,ii,\.iio. 
Pourrir  en  j'rii'cs  et  en  vilains  lieux. 
OAT.  ESP.  roKT.  Privada.  IT.  Privata. 

"î.  Privadamen  ,  adv.,  privémeiit,  par- 
ticulièrement,  secrèteraetit. 
Alherguet   pkivadamen  e  seladanien  en  la 
oieutat. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  i . 
Il  séjourna  privément  et  secrètement  dans  la  elfe'. 
Anet  s'en  a  la  vinha  un  ser  privadamln. 
f.  de  S.  Honorât. 
11  s'en  alla  à  la  vigne  un  soir  secrèlenienl. 
ANC.  FR.  Tant  qu'eussiez  à  cest  péchière 
Privéement  nn  poi  parlé. 

Roman  du  Renarl,  t.  i\^\^ .,  p.  38. 
CAT.  Pr'wadainent.    esp.   port.  Privadamente. 
IT.  Privatamente. 

4.  Privadeza  ,   PREVADEZA  ,   S .  f. ,    pri- 
vauté,  familiarité,  habitude. 

El  amava  nna  domna  de  gran  valor,  et  avia 
gran  prevaueza  ab  ela. 

V.  de  Ram.baud  de  Vaqueiras. 

Il  aimait  une  dame  de  grande  valeur,  et  avait 
gi'andc  primauté  avec  elle. 

Nuls  hom  non  pot  conoisser  lo  sen  de  las 
Saintas  Scripturas  si  non  o  aprent  per  la  pri- 
vadeza de  liglr. 

Trad.  de  Bede,  fol.  8.^. 

INul  homme  ne  peut  connaître  le  sens  des  Saintes- 
Ecritures  s'il  ne  l'apprend  par  V habitude  àe  lire. 

5.  Privar,  V.,  lat.  PRiVARe,  priver,  ca- 
cher, 

La  PRIVA  ,  deshereta  de  toiz  sos  bens  et  he- 
retages. 
Tit.  de  1399.  JuSTEL  ,  Hist.  de  la  maison  de  Tu- 
renne,  p.  \'i(\. 
La  prii'e,  déshérite  de  tous  ses  hienset  héritases. 
Coins  de  Tolsan  ,  ja  non  er  qu'ie  ns  o  priva  ; 
Veiaire  m'es  que'l  gueira  recaliva. 

Montan  Sartre  :  Coms  de. 
Comte   de  Toulouse  ,    jamais    il   ne  sera  que  je 
vous  le  cache;  il  me  semhle  que  la  guerre  se  ral- 
lume. 

Part,  pas,  Couia  Valent,  T  einperador...  agues 
PRIVADAS  motas  glieias  de  lors  pastor.s. 
Cal.  dels  apost.  de  Rama,  fol.  47- 
Gomme  Valens  ,  l'empereur...  eut  privé  de  nnm- 
hreuscs  églises  de  leurs  pasteurs. 
CAT.  ESP.  PORT.  Privar.  it.  Privare. 


PRO 

6.  PniVACio,  PRiVATio,  .V.  /;,  lat.    priva- 
Tio,  privation,  perte. 

Ab  pRivATio  de  votz. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  Zj^. 
-  Avec  privation  de  voix. 

Per  negatio  o  per  privatio. 

Leys  d'amors ,  fol.  45. 
Par  négation  ou  par  privation. 

CAT.  Privaciô.  esp.  Privacion.  port.  Privacno 
iT.  Privazione. 

7.  Aprivadansa,  s./.,  familiarité,  pri- 
vante. 

Per  sel' APRiVAHANSA   qae  davan  lor  anri^i 
fâcha. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  64. 

Par  celle  familiarité  que  devant  eux  il  aura  11 
faite. 

8.  Aprivadar,  V.,  apprivoiser,  familia- 
riser, rendre  familier. 

No  lor   deves    inostrar  bêla   cara...   ni  els 
APRIVADAR  de  te. 

Liv.  de  SjdraCj,  fol.  64- 
Tu  ne  leur  dois  montrer  belle  mine...  ni  \ci  fami- 
liariser avec  toi. 

Pneis  ,  quan  s' ira  aprivadak  , 
Hoiii  li  mostre  la  carn  denan. 

Deudes  de  Prades,  jiitz.  ca.is. 
Puis  ,   quand    il    ira   s' apprivoisant,    qu'on    lui 
montre  la  chair  devant. 

Moral.  Aprivadar  pot  hom  estranhas  gens  , 
Et  estranbar  les  pus  propdas  parens. 
Serveri  de  GiRONE  :  Cava\crs. 
On  peut  app/-ivoiser\es  gens  farouches,  et  rendre 
farouches  les  plus  proches  parents. 

Part.  pas.  Tant  1'  ai  aprivadat. 

Deudes  de  Pbades  ,  .^uz.  cass. 
Tant  je  l'ai  apprivoisé. 

PRO,  PRON,  adv.,  prou,   assez,  beau- 
coup. 

Qnan  me  soi  pro  trebalhalz, 
leu  jet  defor  anidos  mes  bratz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Quand  je  me  suis  assez  tourmenté ,  je  jette  dehors 
mes  deux  hras- 

Subsc.  Del  papa  ,  sai  qne  dara  largamen 

Pro  del  perdon  e  pane  de  son  argen. 
Bertrand  d'Allamanon  III  :  D'un  sirvenles. 
Touchant  le  pape,  je  sais  qu'il  donnera  largement 
beaucoup  du  pardon  et  peu  de  son  argent. 


.-idv.  comp.  No  n'  ai  ratengut 

Ni  padc  ni  PRO  pei  negna  anli'  afaiii'. 
P.  Raimosd  de  Toulolsk  :  No  m  puesc. 
Je  n'en  ai  retenu  ni  /nu  ni  prnu  pour  nulli' aiiliL- 
aftairc. 

Qu"  om  no  li  pnesca  esscnhar 
Petit  ni  pro. 

MaRCABRus  :  Corleiamen^. 
(^)u'on  ne  lui  puisse  appren<ire  peu  ni  beaucoup. 
ANC.  FR.  Ce  qui  se  f.iil  bien  ,  se  (uh prou  vi^lc- 
iiient. 

IJi;  Baiitas  ,  p.  2.'|. 
Entre  peu  ou  prou  de  durée,   il  n'y  a  lien 
tle  différence  si  nous  le  comparons  avec  l'in- 
finie éternilé. 

Amyot,  trad.  de Plularrjue.  Morales,  t.  IV.  p.  sHg. 
iT.  Adv.  Pugnate  forte  et  pro. 

GUITTONE  D'AeEZZO  ,   lett.   III  ,   p.    \'  . 

CAT.  Prou. 

PRO,  l'ROX,  .?.  :n.,  profit,  avantai,'('. 
Si  qa'  ieii  n'  aia  tôt  lo  pro  , 
Et  el  la  belba  razo. 

B.  DE  VentadoiiR  :  Accsscllatz. 
De  sorte  que  j'en  aie  tout  le  profit ,  cl  lui  la  belle 
raison. 

S' ieu  mneir  aman  per  vos,  cug  far  mon  rroN. 
Blacasset  :  Gerra. 
Si  je  meurs  pour  vous  en  aimant  ,  je  crois   faire 
mon  profit. 

Loc.       Vei  que  nnlha  pro  no  m  te 
"Ves  lieis  qne  m'  anci  e  m  cofon. 

B.  DE  Ventadour  ;  Quan  vei  la. 
Je  vois  que  nulle  profit  ne  rae  tient  vers  celle  qui 
me  tue  et  me  de'lruit. 

Per  pron  tener,  es  hom  apelhatz  pros. 
P.  Cardinal  :  Jeu  trazi  piegz. 
Vaur  profil  tenir,  l'homme  est  appelé  preux. 
En  mains  afars  que  no  us  tornon  a  pron. 
T.  DE  Blacas  et  de  p.  Vidal  :  Peire  Vidal. 
En  maintes  affaires  qui  ne  vous  tournent  à  profit. 
Loc.fig.     Podetz  dire  vostre  talan  , 

Que  nii  no  tenetz  pro  ni  dan. 

CadeXET  :  S'  ieu  ar  csdevcnia. 
Vous  pouvez  dire  votre  désir,  vu  que  vous  \\>:  me 
tenez  profit  ni  dommage. 
Prov.  Com  lo  proverbis  diiz  : 

Non  es  tôt  bel  so  que  pro  te. 

Deijdes  de  Prades  ,  ÂUZ.  ClISS. 
Comme  le  proverbe  dit  :  N'est  pas  tout  beau  ce  r|ui 
prcifil  tient. 
Atsc.  FK.  A  nul  pro  ne  lai  pnet  venir. 

2'  l'rad,  du  Chnstuiemenl.  coulr  2ï. 


PRO 


<>I9 


Plus  ala  li  aofii  prou  ke  li  vostie  quéraiit. 
Rnmitn  deRou,  v.  34 1?-- 
lievcz  a.ssez  ,  bon  preu  vous  face. 

Fahl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  365. 
Fsp.  IT.  Pro. 

->.  Pkofif.g,  profikyt,  .s.  m.,  profit. 

A  ina  lionor  c  profieyt. 

Titre  de  io8o. 
A   mon  honneur  et  profit. 

Scnlier,  antra  via 
Prenetz  fat  qne  n»  sia 
De  PROFiEG  major. 

G.  KiouiER  :  L'autre  jorn. 
Seigneur,  autre  voie  prenez  telle  qu'elle  vous  soit 
àc  profit  plus  grand. 

CAT.  Profit.  ESP.  Provecho.  port.  Proveito.  it. 
Profitto. 

^.    PrOFF.CHOS,    PROFETCnOS  ,    PROFirnOS  , 

PROFEiTos,  adj.,  profitable. 

Quan  no  vol  creire  son  sirveu  . 

De  cosselb  profechos  e  bo.  ' 

B.  Carbonel  :Cor  diguas  ine. 
Quand  il  ne  veut  pas  croire  son  serviteur  louchant 
conseil  prcfitable  et  bon. 

Atemprada  vianda  es  profeitosa  al  cors  e 
a  r  annn. 

Trad.  de  B'ede ,  fol.  52. 

Nourriture  tempérée  est  profitable  au  corps  et  à 
l'âme. 

Ta  paraaia  e  tos  sermos 
Sia  tot'ora  profetchos. 
Deudes  de  Prades,  Potime  sur  les  Vertus. 
Que  la  parole  et  ton  discours  soit  à   toute  heure 
profitable. 

Conoisens  tolas  las  davaa  ditas  cauzas  csser 
profichozas  als  ditz  cussols. 

Cartulair^  de  Monlpellierj  fol.  82. 

Connaissant    toutes  les  devant   dites  choses   être 
profitables  auxdils  consuls. 

CAT.  Profitas.  ESP.  Provechoso.  port.   Provei- 
toso. 

/|.     PrOFECHARLF.  ,    l>ROFICHAnTK  ,    PROFEI- 

TABi-E,  (icij.,  profitai)lo. 
Ncgus   homs    non    ama   negana    caniia ,    si 
110  se  cuia  que   li   sia   bonorabla  o  delecbabla 

O   PROFECIIABLA. 

^.  e<  ^ert.,  fol.  Si. 
Nul  hoiiiiiio  n'aime  nulle  chose  ,  s'il  ne  priisc  p.H 
i|u'i-lle  lui  soil  honorable  ou  ilclectable  ou  /infita/de 

8-> 


G5o 


PRO 


Ni'guua  Citusa  ruuiMCUAiiLA  a  aiosseuLor. 

Roman  delà  Prist:  de  Jérusalem,  fol.  2. 
ISulle  chose  prqfi'Citble  à  monseigneur. 
"Vanas  e  non  profeitablas  fablas. 

Trad.  de  Bide,  foLSl. 
Vaines  et  non  profitables  fables. 
ANC.  CAT.  Profitable,  it.  Profitlabile. 

,'».  Profeit.\ncza,  s.f.,  profit,  avantage. 
L'antre,  entre  las  peyras,  uou  faczia  pro- 

TEITANCZA. 

L' /évangeli  de  li  i/natre  semencz. 
L'autre,  entre  les  pierres,  ne  faisait  profit. 

fi.    Profeitozament  ,    adv.  ,   profitablc- 

mcnl. 

Kscbival  plu.s  profeitozament. 

Trad.  deBede,  foL  45. 
Esquive'  plus  profitablement. 
anc.fr.  Graudement   couforlc  et  projfitable- 
ment  conseillé. 

OEiicrcs  d'Alain  Charlier,  p.  36o. 
CAT.    Profitosament.     esp.     Provechosamente. 
PORT.     Proi'eitosamente.      it.    Pr-ofittevol. 
mente. 

7.  PrOFECHAR,     PROFICHAR  ,     PROFEITAR  , 

PROFiTAR,  V. ,  profiter,  tirer  profit. 
Fai  PROFECHAR,  qocc  (lia, 
Cals  que  son  en  bona  via. 

Brei'.  d'amor,  fol.  102. 
Fait  profiter,    chaque    jour,   ceux   qui    sont    eu 
lionne  voie. 

Cal  cosa  profeita  al  orne  ? 

Doctrine  des  faiidois. 
Ouelle  cliose  profite  à  l'iiorame? 
El  eis  no  s'  o  sap  devezir 
Tan  gen  que  s  paesca  proficuak. 

Pierre  d'Auvergne  :  De  Dieu  no. 
Lui-même  ne  se  le  sait  diviser  si  bien  qu'il  puisse 
(en)  tirer  profit. 
Part.  prés.  Las  doas  profechans 

Son,  e  de  pretz  enans. 

G.  R1QUIER  :  Si  m  fos. 
Les  deux  sont  profitantes,  et  de  mérite  avance- 
ment. 

ANC.  CAT.   Profitai.  ANC.  ESP.   Provcchar.  it. 
Profittare. 

8.  Aprofechable,  «c//.,  profitable,  utile. 

Segon  que  cascus  sera  plus  aprofechables. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit ,  fol.  17. 
.Selon  que  chacun  sera  plus  utile. 


PRO 

Aque.st  enguens  a   mot  de  vertulz  ,  que  so 
AiT.oFECHAiii.As  a  las  gens  que  n'  an  Lczonli. 
Liv.  de  Sjdrac,  fol.  1^3. 
Cet  onguent  a  moult  de  vertus  ,  qui  sont  profita- 
bles aux  gens  qui  en  ont  besoin. 
ESP.  Aprovechahle. 

9.  Aprofichablamen  ,  ««-/i'. ,  profitable 

ment. 

Dociors  lieg  subtllmen  o  apkoficuab(.a;\ien 

Lejs  d'amors,  fol.  99. 
Le  docteur  lit  subtilement  ou  profitablement. 

ESP.  Aprovechadamente. 

10.  Aprofechar,  aprofiechar,  appro- 
FiTAR,  ?>.,  profiter. 

Podo   nozer  o  APROFEcnAR.»'  —   A  1' ariti.t 
non  podo  re  aprofechar. 

Aissy  coma  la  medecina  non  aproiiecha  if 
a  la  plaga  can  lo  fers  es  dedins. 

Lii'.  de  Sjrdrac,  fol.  77  et  gj. 

Peuvent-ils   nuire  ou  profiter?  —  A  l'âme  ils  ni: 
peuvent  point  profiter. 

Ainsi  comme   la    me'decine  ne  projite  point  à  i.i 
plaie  quand  le  fer  est  dedans. 

Coma  en  los  motz...  approfitar.    ' 

Lejs  d'amors,  fol.  1 15. 
Comme  en  les  mots...  profiler. 

CAT.  Aprofitar.  esp.  Aprovechar.  port.  Ai>ru- 
veitar.  it.  Approfittare . 

1 1.  Aprofichabletat  ,  s.f.,  améliora- 
tion ,  perfectibilité. 

Per  la  cnfermetat  e  la  no  aprofichacî,ei\t 
d'  el. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Hcbreii.v. 
Par  l'inûrmite'  et  la  non  perfectibilité  de  lui. 

PROA,  s.  f.,  lat.  PRorA,  proue. 
Cant  per  la  proa  près  V  azanra. 

V.  de  S.  Honorât. 
Quand  par  la  proue  il  prit  la  tartane. 
CAT.  ESP.  PORT.  Proa.  IT.  Prora. 

PROAR,    V.,   lat.    PRoZ'ARf?,    prouver, 
tlémontrer. 

Tôt  quan  en  dîc  entr'els  fins  amadors 
Pose  ben  proar,  qu'es  vertatz  e  mesura. 

PiSTOLETA  :  Sens  e  sabers. 
Tout  ce  que  je  dis  entre  les  fidèles  amants  je  puis 
bien  prouver,  vu  que  c'est  vérité  el  mesure. 


PRO 

— ^Eprouver,  constaier,  vi-rificr. 
FortiH7.  e'I  focz  proa  l'anr  e  l'argent. 

Trad.de Bide,  fol.  81. 
La  fournaise  et  le  feu  éprouve  l'or  et  l'argent. 
Aras  pot  hom  conoisser  e  rnoAR 
Que  de  bons  faitz  ren  Diens  bon  gnizarJo. 

K.\MB.\UD  DE  Vaqueiras  :  Aras  pot  lioni. 
Maintenant  on  peut  reconnaître  et  constater  que 
<lo  bonnes  actions  Dieu  rend  bon  guerdon. 
Fig.    A  la  cotba  pot  hom  proar 
Amie  de  bocba. 

Pierre  d'.\iivergne  :  Aliaus  que. 
Au  Lesoiu  l'on  peut  éprouver  ami  de  Louche. 
Part. pas.  Non  e.s  amor.s,  anses  engans  proatz. 
T.  DE  Blacas  et  de  p.  Vidal  :  Pcire. 
Ce  n'est  pas  amour,  mais  c'est  tromperie  prouvée. 
Ayzo  es  cauza  proada. 

F.  de  S.  Honorât. 
Ceci  est  cliose  prouvée. 

CAT.  ESP.  Probar.  port.  Provar.  it.  Provare. 

1.  Prova,  proa,  s.f.,  lat.  proba,  éprou- 
vette ,  sonde. 
"Vos  io  coretz  e  sabetz  co  , 
Ab  nna  prova  de  lato. 

Deudes  de  Prades  ,  Ahz.  cass. 
Vous  le  parcourez  et  vous  savez  comment,  avec 
une  sonde  de  laiton. 

Li  qnal  panzeron  la  proa  e   troberon  .xx. 
passes. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres j  ch.  27. 

Lesquels  posèrent  la  sonde  et  trouvèrent  vingt  pas. 
CAT.   Proba.    ESP.    Prueha.   port.    it.   Prova, 
pruova. 

3.   Proazo,   probatio,  s.f.,  lat.    pro- 
BATio,  épreuve,  essai. 

Parti  se  de  la  folla  proazo  que  a%ia  faita. 

V.  de  Pons  de  Capdueil. 
Il  se  départit  de  la  folle  épreuve  qu'il  avait  faite. 
Pas  a  daninament ,  mas  a  probatio. 

l'rad.  de  Bide,  fol.  io. 
Pas  à  damnation  ,  mais  à  épreuve. 

ANC.  FR.  La  probation  de  vraye  amour  gibt 
en  fait. 
Trad.  de  S.  Bernard.  MoNTFAf  CON  ,  Bib.  Libl. 
.Ms.,  p.   l'igo. 
CAT.  Probaciô.  esp.  Probacion.  port.  Prova- 
cào.    IT.    Probazionc  ,    provnzione ,    pro- 
vagionc. 


PRO  ()5 1 

!\.    PrOANSA,    PROBANSA,    l'ROVANSA  ,  i./.  , 

j)reiive. 

Proansa  ,  so  es  leials  demostransa  d'  aqnel.i 
<'.iusa  dont  es  doples. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fui.  27. 
Preuve,  c'est  loyale  démonstration  de  cette  chose 
<Kint  est  doute. 

De  falsa  carta  o  de  falsas  proransas. 

FordeMontcuc.  Ord.dcsJt.  deFr.,  U|()3, 
t.  XVI ,  p.  129. 
De  faux  actes  ou  de  fausses  preuves. 

Aras  dignam  d'aquelas  provansas  qoe  son 
failas  per  estrumenis. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  2q. 

Maintenant  parlons  de  ces  preuves  (jui  sont  faites 
par  instruments. 

ANC.  FR.  Parle/)/-oi/i'rt«cAedes.Tncbiensescrips. 

Cartulaire  21  de  Corbie.  CA!\PENTiEn  ,  t.  111  , 
col.  'joG. 

Mostrèrent  du  fet  la  provarice. 

Nouv.  rec.  defabl.  etcont.  anc,  t.  Il,  p.  3l6. 
ESP.  Probanza.  port.  Provanca.  it.  Provanza. 

5.  Proaire,   s.   m.,    essayeur,    exami- 
nateur. 

La  toisos  de  la  lana... 
Don  fo  Gedeons  proaire. 

Pierre  de  Ccbdiac  :  Domna  dels. 
La  toison  de  la  laine...  dont  Gédéou  fut  essajeur. 
ESP.  Probador.  port.  Provador.  it.  Provatore. 

6.  Provament,  s.  m. ,  épreuve,  essai. 
Lo  PROVAMENT  de  l' obia  es  compliment  de 

r  amor. 

Doctrine  des  Vauduis. 
L'épreuve  de  l'œuvre  est  complément  de  l'amour. 
IT.    Provamento. 

7.  Aproar,    aprobar,    V.  ,   lat.    a/jpro- 
BARe,  approuver. 

Losqnals  enten  aproar  l'a  vesq  nés  de  Caoriz. 

Tit.  du  XIII'  siècle.  Doat,  t.  XVIII ,  fol.  78. 
Lesquels  entend  rt/>/.iroi/Pfr  l'évêque  de  Cahors. 
CAT.  ESP.  Aprobar.   port.  Approvar.  it,  Ap- 
provare. 

—  Éprouver,  essayer. 
Part.  pas.  fig.  No  fo  anc-  bos  ccl  que  non  e» 
APROA T  per  la  asprcdat  dels  mais. 

Trad.  de  Bcde,(o\.Gi. 
Ne   fut  jamais   bon  celui  qui    n'est   pa»  rpronve 
p.ir  r^prclé  des  maux. 


652 


PRO 


ValLeii...  et  ai'Robat  en  bonas  veilas. 

Gcnolugia  ciels  contes  de  Tholoza  ,  j>.  3. 
Vaillant...  et  éprouvé  en  bonnes  vertus. 

8.  Aproratiu,  culj.,  approbatif. 

Que   APKOBATIU. 

l-'eys  d'amorSj  loi.  j^. 
Que  approbatif. 

LSP.  Aprobativo. 

<y.     COMPROBAR  ,     r>.  ,      lat.      COMPROEARe, 

prouver,  approuver. 
Part. pas.  Om  comprobat  qu' en  fossetz.  .  per 
batailla. 

Titre  de  960. 
Homme  proufé  (\\ie  vous  en  fussiez...  p.ir  bataille. 

—  Éprouver. 

Subst,  Al  coMPROBAi)  o  pcT  batala  venend  o 
que  combatre  no  n'  ans. 

Titre  de  loaS. 
A  Véprciwe  ou  par  bataille  venant  ou  qui  com- 
battre n'en  ose. 

<:at.  ESP.    Comprobar.    roiiT.  Cornprovar    it. 
Coinprohare . 

lu.  EspROAR ,  ESPROHAR ,  V.,  éprouver, 
vcrilîer,  reconnaître. 
En  Gnillen  dis  qu'el  o  voila  esproar. 

F.  de  Guillaume  de  Balaun. 
Le  seigneur  Guillaume  Jit  qu'il  voulait  éprouver 
rela. 

Lo  fuocs  ESPROA  lo  fer. 

Trad.  dehède  Jo\.  [\b. 
Le  feu  éprouve  le  1er. 
Fig.   A  la  cocha  pot  hom  son  amie  esproah. 
Roman  de  Fierabras j  v.  730. 
Au  besoin  on  peut  éprouver  son  ami. 
Part.  pas.  Si  non  es  premieyramens  ben  es- 

PR0HAT7.. 

Coma  bona  moneda  ben  esprohada. 

F.  et  Vert.,  fol.  83  et  Sp. 
S'il  n'est  premièrement  bien  éprouvé. 
Comme  bonne  monnaie  bien  éprouvée. 
ANC.  Kii.  Al  besuîn  est  truved  l'ami  e  épriived. 
l'HlLlPPE  ThAN  ,  Liv.  des  Créatures. 

1  I.  EspROADAMKNS ,  adi\,  (l'uiie  manière 
éprouvée,  avérée,  certainenieut. 

Mot  ESPROA  DAM  EN.S. 

Trad.  des  Attes  des  Apôtres j  cli.  1. 
Moult  certainement. 


PRO 

\i.  EsPROA,  S./.,  épreuve. 

Per  sas  bonas  armas,  las  quais  el  ben  sap  de 
bona  ESPROA. 

Arbre  de  Batalhas,  fol.  77. 

Par  ses  bonnes  armes ,  lesquelles  il  sait  bien  de 
bonne  épreuve. 

l3,       ESPROANSA   ,      ESPROV.\NZA  ,      S.      f.  , 

épreuve,    essai. 

Pos  de  Capdnelh  fon  lo   plus  aiegres  homs 
del  mon  ,  e  dis  que  mais  no  faria  esproansa. 
F.  de  Pons  de  Capdueil. 

Pons  de  Capdueil  fut   le  plus  allègre  liomme  du 
monde  ,  et  dit  que  davantage  il  ne  ferait  épreuve. 

Comtet  li  tôt  l'isquern  e  com  o  fes  per  es- 

PROAKSA. 

F,  de  Guillaume  de  Balaun. 
11  lui  conta  toute  la  plaisanterie  et  comment  il  b. 
fit  pour  essai. 

Non  las  jutges  doncs  per  semblanza  , 
Mas  per  ver  e  per  esprovanza. 

Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Fertus. 
Que  tu  ne  les  juges  donc  pas  par  ressemblance  . 
mais  par  vérité'  et  par  épreuve. 

i/J.  EspROAiRE ,    S.   m.,  essayeur,  exa- 
minateur. 
Jeu  sni  assatz  esproaire. 

Mabcabrus  :  El  son. 
Je  suis  assez  examinateur. 

ANC.    FR. 

Quelque  morceau  (Tesprouveur  de  trîacle. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  85. 

i5.  Reproar,  reprovar,  v.,  lat.  repro- 
BARe,  réprouver. 
Provi,  aprovi,  reprovi. 

Leys  d'amors ,  fol.  go. 
Je  prouve  ,  j'approuve  ,  je  réprouve. 

Subst.  Que  non  caia  en  reproar. 

Trad.  de  la  i'<:  Epître  de  S.  Paul  à  Timothce. 
Qu'il  ne  tombe  pas  dans  le  réprouver. 
Part.  pas.  Mas  aquest  sian  reproat. 

Trad.  de  la  f''  Epître  de  S.  Paul  à  Timothce. 
Mais  que  ceux-ci  soient  réprouvés. 
Mays  volgra  esser  morts  que  si  'Ih  fos  re- 

PROVAT. 

Roman  ds  Fierabras ,  v.  1379. 
Davantage  il  vaudrait  être  morl  que  s'il  fut   ré- 
prouve. 

cat.   ESP.  Rcprobar.    port,    Reprovar.  11.  Ri- 
provarc. 


PRO 

16.  Repropcue,  s.  tu.,  reproche,  hlâiiu'. 
Ses  negnn  orguelh  e  ses  ticgun  RErRorciiii. 

Zii'.  de  Sydrric,  loi.  37. 
Sans  nulle  insolence  et  sans  nul  reproche. 
No  tl  fiissa  a  ver  keprocht.. 

Trad.  deBèdc  ,  fol.  70. 
Qu'elle  ne  te  fasse  avoir  reproche. 
ESP.  Reproche. 

17.  Reprochier,  .y.  m. ,  reproche,  ou- 
trage. 

De  REPRocHiERS  sadoliitz. 

Passio  de  Maria. 
Rassasié  d'outrages. 

18.  Reprochament,   s.  m.,  reproclie , 
blâme. 

Apres  ma  mort  n'anran  reprochament. 
Si  sai  mi  laisson  près. 

Richard  Coeur-de-Lion  :  Ja  nuls. 
Après  ma  mort  ils  en  auront  reproche,  si  ici  ils 
me  laissent  prisonnier. 

Per  qne  Diens  lo  tornet  en  grans  reprociia- 

MENS. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
C'est   pourquoi    Dieu    le    tourna    en   grands   re- 
proches. 

j().   Repropchar,  V.,  reprocher. 
No  m  pot  dir  nnls  hoin  ,  ni  repkopchar 
Qa'  anc,  en  gnerra,  m  volgnes  de  vos  lunhar. 

Rambaud  de  Vaqleihas  :  Senber  marques, 
^'e  me  peut  dire  nul  liomme,   ni  reprocher  quv 
oncques  ,  en  guerre,  je  voulusse  m'éloigner  de  vous. 
ESP.  Reprochar . 

20.  Reprochier,  reprovier,  keproier  , 
s.  m. ,  proverbe. 
Vers  es  lo  reprochier  c'om  di  : 
Tal  se  cnîa  calfar  cjne  s'arl. 

Amameu  des  Escas  :  Dona  per. 
tst  vrai  \c  proverbe  qu'on  dit  :  Tel  se  croit  chauf- 
fer qui  se  hnile. 

Del  REPROVIER  mi  sove  : 
Qui  non  contradilz  autreia. 

Peyhols  :  Nuls  hom. 
Du  proi'erbe  il   me  .souvic'nl  :    (}ui    ne  contredit 
octroie. 

E'I  REPROiERs   es  vcrtal/.  : 
Del  cal  seignur  tal  inainaila. 

T.  DU  DAl'Plll!»  D'At.  VEP.'iNi:  ET  UK  UeKTHAND  PE 

tA  Toi'R  :  Maure). 


PRO 


65?. 


Et  le  proi'erbe  est  vc'ritc'  :  Duquel  seigneur  tel 
domestique.  ■■  ,    ■ 

ANC. FR. 

Ke  Lien  savès,  ja  n' iert ,  en  reprovier, 
D'orgellex  cner,  bone  cancons  cantée. 

Le  Roi  de  Navarre  ,  clians.  I^- 

PROBiVGE,    V.    ni.,    laf.    propao///ewj  , 
pruviii. 

Probage  es  novel  rani  naysbcnl  del  llagel 
o  siiinmitat  de  la  vit  jazent  jns  terra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  217. 
Le  provin  est  nouveau  rameau  naissant  du  fouet 
ou  sommité  du  cep  de  vigne  gisant  sous  terre. 

J>.     PrOPAGINAR  ,    PROBAJONAR  ,     PROBAIO- 
NAR  ,     V.,      du     lat,      PROPAGARt'^     pi'O- 

vigner. 

I'rodaiomar  ,  es  le  flagel  de  la  vit  colgar, 
qui  après  leva  novels  vilz,  e  la  vinba  multi- 
plica...  formant...  probages. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  217. 
T'rovif^ner,    c'est  le   fouet   du   cep   couclier,   qui 
après  pousse  de  nouveaux  ceps  ,  et  là  vigne  multi- 
plie... formant...  provins. 

Parc.  pas.  Tit    requier  que   sia  descanssida... 
podada...  prupaginada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  228. 
La  vigne  requiert  qu'elle  soit  déchaussée...   tail- 
lée... provignêe. 
ESP.  CAT.  port.  Propagar.  it    Propagginare. 

PRODIGUE,  adj.,  lat.  prodigua,  pro- 
digue ,  dépensier. 
Prodigues  ,   so    es   degastaire    de   las   soas 

(^'lasas. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  5. 
Prodigue ,  c'est  dissipateur  des  siennes  chose*. 
CAT.  Prodig.  ESP.  PORT.  IT.  Prodigo. 

?..    PaOniGALITAT  ,  s.  /.,  lat.  puoiugali- 
TXTern ,  prodigalité. 

Prodigalitat,  folla  largncjz.a  <|iie  fjy  follas 
despensas  per  la  favor  del  segle. 

/'.  et  Vert.,  fol.  8. 
Prodigalité ,  fulle  largesse  qui  fait  folles  dépense», 
pour  la  faveur  du  siècle. 

Diinar  .se»  rase  ni  ses  mesura... ,  es  projiiga- 

I.ITAT. 

../;•///•,•  de  Ualalhas  ,  fol.  ati.'j. 
Donner  sans  raison  ri  s.inj  n\rsure...,  c'ol  prvdt- 
finlitc. 


654  PRO 

CA.T.  Prodigaîitat.  esp.  Prodigalidad.  port. 
Prodigalidade.  it.  Prodigalità,  prodigali- 
tate,  prodigaUtade. 

PROLIX,  adj.,  lat.  prolixw.^,  prolixe, 
diffus,  étendu. 
Seijno  lonc  e  froliss. 

Trad.  d'AlbucnsiSj  fol.  (. 
Discours  long  el  prolixe. 

CAT.  Prolixo.  ESP.  ProHjo.  port.  Prolixo.  it. 
Prolisso. 

1.  Prolixitat,  s.f.,  lat.  prolixitati?/», 
prolixité. 
S'enueio  de  prolixitat  et  de  longueza. 

Cal.  dels  apost.  de  Ptot?ia,  loi.  2. 
S'ennuient  de  prolixité  et  de  longueur. 
CAT.  Prolixitat.  esp,  ProUjidad.  port.  ProU- 
xtdade.  it.  ProUssità,  prolissitate,  prolissi- 
tade. 

PROP,  ad(\,  lat.  PROpe,  proche,  près, 
auprès,  après. 
Ane  tant  non  amey  luenh  ni  prop. 

AliNAUD  DE  Marueil:  Doiia  sel. 
Oncques  tant  je  n'aimai  loin  ni  proche. 

Prop  a  guerra  qni  l'a  en  mieg  son  .sol. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Proche  a  guerre  qui  l'a  au  milieu  de  son  sol. 
Adv.  comp,  Pnesca  hoEj  dir  doas  vetz  prop  e 
prop. 

■Lej's  d'amorSj  fol.  5^. 
Qu'on  puisse  dire  deux,  fois  proche  à  proche. 
Qaan  ,  de  prop,  la  pnesc  remirar. 

B.  DE  Ventadour  :  Quan  lo. 
Quand  ,  de  près,  je  puis  la  contempler. 
En  prop  non  er  vostres  mon  cor  ni  mieus. 
AiMERi  DE  Peguilain  :  Nuls  homs  non. 
En  proche  (bientôt  )  ne  sera  vôtre  mon  cœur  ni 
mien. 

Prép.  Trespassa  Ih'iina  generacios  prop  l'antra, 
Z(V.  de  Sjdrac,  fol.  14. 
Trépasse  l'une  génc'ration  après  l'autre. 

Prép.  comp.  Prop  de  Rolan  sai  qne  l'a  mes. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Cossiros  cant. 
Près  de  Eoland  je  sais  qu'il  l'a  mis. 
Ben  volgra  que  Lemozis 
Fos  pla.s  PROP  DE  Manritainha. 

FoLQL'ET  DE  Marseille  .-  Ja  no  volgra. 
Bien  je  voudrais  <iuii   Limousin  fût  ))lus  près  de 
Mauritanie. 


PRO 

Adj.     Crei  qu'el  jorn    mi  sia  prots. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vei  qu'em. 
Je  crois  que  le  jour  me  soit  proche. 
Al  pins  prop  dels  parens  lor. 

Charte  de  Grcaloii  ,  p.  88. 
Au  plus  proche  des  parents  leurs. 

ANC.  FR.  Par  tuz  li  champs  ki^ro/'esteient. 
Roman  de  Hou  ,  v.  6893. 
'l'ii  soies  prof  et  aprestez. 

2"  Trad.  du  Chastoiement ,  cont.  i3. 
(;.\T.  Prop.  ANC.  it.  Prope. 

1.  Propi,  adj.,  proche. 

Dix  qae,   per  tôt  qnans  de   propis  pareuî 
avia  ,  elh  no  daria  .1.  denier. 

Philomena. 
Dit  que,  pour  tout  (ce)  que  de  proches  parents  il 
avait ,  il  ne  donnerait  pas  un  denier. 

'^.  Propdas,  (idj.,    proche,    jirochain  , 
disposé. 
Estranhar  los  pus  propdas  parens. 

Serveri  de  Girone  :  Cavaycrs. 
Rendre  farouches  les  plus  proches  parents. 
Fig.   Ancraais  negus  mielhs  no  poc 
A  servir  Dieu  esser  propdas. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senliors. 
Oncques   plus  nul  mieux  ne  put  être  disposé  à 
servir  Dieu. 

4.   Propchar,  V.,  approcher,  avancer. 
Qnascnn  jorn  PROPcnAM  del  fenîmen. 

Pons  de  la  Garde  :  D' un  sirventes. 
Chaque  jour  nous  approchons  de  la  fin. 
Ni  s'alsa,  ni  s  propcha  de  la  terra. 

Zi>.  de  SydraCj  fol.  45- 
!Vi  se  hausse ,  ni  s'approche  de  la  terre. 

Joglar  se  propchon  del  rei. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Les  jongleurs  s'approchent  àa  roi. 
Fig.   Propchan  si  vai  lo  jorn  iros. 

Bernard  de  Venzenac  :  Iverns  vay. 
Va  s' approchant  le  jour  de  colère. 

fj.    PrOBDANAMEN,   PROBDF.NAMENS  ,    adv., 

prochainement. 

La  festa  de  san   Joh;in  Basti.sta   prcbdana- 
men  veuen. 

Ta.  de  l^2l^.  Hist.de  Languedoc  ,  t.  IV,  pr., 

col.  422. 
La    fi'te    de    saint    Jcan-Baplisle  prochainement 
\  (liant. 


PRO 

Can  san[)  que  sa  mort  seriii  ruoi'DENAMi  ;^> 

Pierre  de  ConBiAc  :  El  nom  de. 
Quaml  il  sut  que  sa  mort  serait  prochainement. 

6.  Prochanamknt  ,     (idc.  ,    prochaine- 
ment. 
A  Pascas  procuanamem'  vcncnt, 

iie'i,'.  tles  Etals  de  Provence  j  i/ifii . 
A  Pâques  prochainement  venant. 
iT.  Proccinaincnte. 

7.  PrOY3IE,  pkosme,  prueyme,  pruesme, 
•s-,  m.,  lat.  PRoxiM/.'v ,  prochain. 

D'anior  de  Dieu  et  de  proyme. 

Brev.  d'anwrj  loi.  2. 
I  D'amour  de  Dieu  et  Je  prochain. 

En  l'amor  de  son  prosme. 

Trad.  de  Bcde,  fol.  2.|. 
Pour  l'amour  de  son  prochain. 
Qui  vol  mal  a  son  pruesme  ,  bomecida  es. 

r.etFert.,  fol. /J/j. 
Qui  veut  mal  à  sou  prochain,  est  homicide. 
ANC.  FR.  Ses  plus  proisines,  où  qu'il  soit  dc- 
monreus,  doit  avoir  tous  ses  meubles. 
Charte  de  f^alenciennes,  1 1 14  ,  P-  4'7- 
ANC.  CAT.  P ruxine , priijxine .  cat.  mod.  Proxitn. 
ESP.  PORT.  Proxiino.  it.  Prossimo. 

8.  Prosman,  s.  m.,  prochain. 
Sia  hereter  lo  plus  prosman. 

Cou  t.  de  Condom. 
Soit  héritier  le  plus  prochain. 
IT.  Prossimano. 

g.   Propinquitat,  s.f.,  lat.  propinoli- 
T/LTcm,  proximité,  voisinage. 
Aspramen  fier  per  la  PRoriNQDrxAT. 

Lejrs  d'amors,  fol.  l  lO. 
Frappe  rudement  par  la  proximité. 
Propinquitat  de!  membre  principal. 

Trad.  d'/llhiicasis ,  fol.  4'|. 
Proximité  du  membre  principal. 
CAT.   Propinquitat.    Esp.   Propinciiidad.    port. 
Propinquidadc.  it.    Propiriquità  ,  propin- 
quitate,  propinqtùtade . 

10.  Aprop,  aclv.,  près,  auprès,  proche, 
après. 

Aprop,  en  nn  bel  drap 
L'  amaillutatz. 

Ueudes  de  Pbades  ,  Auz.  casi- 
.Ipre!:,  danî  un  lieau  linge  vous  l'emmaillolc». 


PRO  655 

[.o  colps  es  avans  lo  fuoc,  e '1  fox  es  aprop, 

Liv.  de  SydraCj  fol.  l^Q. 
Le  coup  est  avant  le  feu  ,  et  le  feu  est  après. 
IT.  Daim"  nu  de'  tuoi,  a  eu'  noi  siamo  k pro\'o. 

Dante  ,  Inferno,  c.  i2. 
yUh'.  coinp.  En  aprob  paranlet  lo  doras  B. 

Roman  de  Gérard  de  llossillon,  fol.  i  i^. 
Ensuite  parla  le  seigneur  1!. 
CAT.  En  aproh . 
Prép.  Aprop  T  austor  yen  esparviers. 

Deudes  de  Praues,  Auz.  cass. 
y-Jprès  l'autour  \icnt  épervier. 

S' APROP  cent  braus  lespos 
Eu  fos  d'  uu  joy  paguatz. 

Blacas  :  Lo  helli  dou». 
Si  après  cent  dures  re'ponses  j'en  lusse  payé  d'un 
plaisir. 

Aco   sera   apkop   l'aveniment    del    filli    de 
Dieu  en  terra. 

Z,iV.  de  Sjdrac,  fol.  li}. 
Ce  sera  après  l'avenemcnt  du  fils  de  Dieu   sur 
terre. 

Prép.  coinp.  Apiîop  he  la  erotz  cagatz. 
Marco  AT  :  Una  ren. 
Auprès  de  la  croix,  vous  cliiez. 

II.  Aproche,  s.  m.,  approche. 

An  comensat  de  far  los  a  proches  per  don- 
nar  lo  dit  assaut. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  kn. 
Ils   ont   commence'  à   faire    les  approches    pour 
donner  ledit  assaut. 

ESP.  Aproches.  port.  Aproxes.  it.  Approccio. 

11.   Apropchar,  apropjar,  2).,  appro- 
cher, avancer. 
Ilh  APROCHO  l'autra  gcn  a  Dieu. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  "^6. 
Ils  approchent  l'autre  gent  de  Dieu. 
Veronica  nos'auzava  apropjar. 

lioman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  2. 
Véronique  n'osait  ^'approcher. 
Si  m'en  luenba  desesperansa  , 
Ein'amors  iu'apropch'  altretait. 

PeyroLS  :  Jeu  non  lauzarai. 
Si  m'en  éloigne  désespoir,  pur  amour  m'apprv- 
cJie  autant. 

L'ivern  vcnia  e  se  aprochava. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  .')<). 
L'hiver  venait  et  i  approchait. 
IT.   Approcciare. 

l'^i.   Ai'uopr.iiAKoB  ,  .\.   w.  ,  ap|)iucliL'tir, 


656  PRO 

en  parlant  d'un  guerrier  (jui  marche 
hardiment  à  l'ennemi. 

Son  be  de  sembel  apropchador. 

Roman  de  Gérard  de  Rossilton,  fol.  3t). 
Ils  sont  bien  de  comLat  approckeurs. 

i/,.  Aprosmar,  aprusmar,  V.,  lat.  ap- 
pr.oxiMARC ,  approcher. 
Si  tan  viu  qu' aprusmar  e  sezer 
Me  puesc'als  pes  ,  ben  ni'er  datz  gnazardos. 

Deudes  de  Prades  :  El  temps. 
Si  je  vis  tant  que  je  me  puisse  «/)/)rocAer  et  asseoir 
nux  pieds,  bien  me  sera  donné  récompense. 
Ab  que.  tnerces  s'aprusmes 
Tan  qu'un  pauc  de  mi'l  membres. 

GiRAUD  d'Espagne  :  S'ieu  en  pascor. 
Pourvu  que    merci  s'approchât  tant  qu'un    peu 
de  moi  il  lui  souvînt. 

Mas  can  la  noit  s'  aprosma  e'I  cels  es  estelatz. 
Guillai;me  de  Tudela. 
Mais  quand  la  nuit  s'approche  et  que  le  ciel  est 
étoile. 

ANC.  FR.   Et  al  saint  sépulchre  aprisina. 
Quant  il  orent  clievalchié  tant 
K'as  Engleis  vindrent  aprismant. 

Roman  de  Roa  .,  v.  8328  et  [3i56. 
Que  ne  te  deis  trop  aprimier 
De  rei  qui  n'esgarde  reison. 

2«  2'rad.  du  Chastoiement ,  conl.  3i . 
iT.  Aprossimare . 

l5.    ApROPINQUAR  ,     APROBENCAR  ,    APRO- 
BENQUAR  ,     V.  ,     lat.     APPROPINQU ARC  , 

approcher. 

On  mais  s'aprobesqua  ,   plus  fort  aug  la 
novella. 
Lo  mejes  s'  aprobenca  lai. 

V.  de  S.  Honorât. 
Où  plus  il   <i' approche ,   plus   fort   il  entend  la 
nouvelle. 

Le  médecin  s'approche  là. 

Part.  prés.  Et   el   aprobencawt,    la   vox    del 
Senbor  fon  fâcha  ad  el,  dizent. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cliap.  7. 
Et  lui  approchant ,  la  voix  du  Seigneur  fut  faite 
à  lui ,  disant. 
Part.  pas.  Aprobencat  de  sa  mayson. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Approché  de  sa  maison.  .    .•      .;  ,i 

An  tant  pron  APRorruQUAT  '    ^ .   . 

De  Bethléem. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 


PRO 

Jls  ont  (se  sont)  si  promplement  approchés  de 
Bethléem 

ANC.  cAT.  Apropincar,    esp.  'Apropinctiar.  it. 
Appropinquare. 

\U.  Aprobkncament,  s.  m.,  rapproche- 
ment. 
Amb  el  avem  aprobencament. 

Trad.  de  l'Epil.  de  S.  Paul  aux-  Ephcsiens. 
Avec  lui  nous  avons  rapprochetnent. 
Per  lo  cal  avem  aprobencament  a  Dieu. 

Trad.  de  l'Epitre  de  S.  Paul  aux  Romains . 
Par  lequel  nous  avons  rapprochement  avec  Dieu. 
IT.  Appropuiqnamento. 

!7.   Apropinquacio,  s.  f.  ,  lat.   appro- 
piNQUATio,  proximité,  voisinage. 
Per  defauta  de  distancia  et  apropinquacio. 

Elue,  de  las  propr.j  toi.  17. 
Par  défaut  de  distance  et  proximité. 
ESP.  Apj-opincuacion.  it.  Appropinquagione. 

PROPHECIA,  PROPHETiA  ,  s.f.,  lat.  pro- 
PHETiA,  prophétie. 

Se  compli  la  prophecia. 

Brev.  d'amor,  fol.  81. 
S'accomplit  la  prophétie. 

David,  en  la  pkopuetia 
Dis,  en  un  salme  que  fes. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
David ,   en   la    prophétie  dit ,   dans    un  psaume 
qu'il  fit. 

cat.  esp.  Profecia.  port.  Profecia,  prophecia . 
it.  Profezia. 

2.  Prophetisar,  prophetizar,  profeti- 
ZAR  ,  ^>.,  lat.  PROPHF.TIZAR6',  pi'ophéti- 
ser,  prédire. 

Las  bonas  gens  que  naisseran  de  sa  geuera- 
tio,    prophetisar  vN   r  avenjmen    del    lilh    de 

Dieu. 

'-  Lii'.  de  Sydrac ,  fol.  27. 

Les  bonnes  gens  qui   naîtront  de  sa  génération , 
prophétiseront  l'avènement  du  fils  de  Dieu. 
Si 'l  prophetizet  ben  e  mau. 

Marcabri'S  :   Lo  vers. 
S'il  prophétisa  bien  et  mal. 

So  que  Merlis  , 
Prophetisan,  dis 
Del  bon  rey  Loys. 
Ger.monde  de  Montpellier  :  Greu  m'  es. 
Ce  que  Merlin  ,  eu  prédisant,  ditdu  bon  roi  Louis. 


PRO 

Part.  pas.  Sibilla  avia  rKOFETizAT. 

Ciit.  cU'ls  apost.  de  Romn  ,  fol.  l^. 
La  sibylle  avait  prédit. 
CAT.    Profetisar.    esp.    tort.    Profetizar.    n 
Profecizzare,  profetig£;iare. 

3,  Prophkta  ,  s.  m.  et  /.,  lat.  propheta  . 
proplièlo. 

El  temps  (Ici  J)on  provueta,  lo  filh  de  Dieu. 

Zii'.  de  Sydrac ,  fol.  8. 
Au  temps  du  hon  prophète,  le  (ils  de  Dieu. 
Es  la  paranla  esoricba 
Per  PROPHETAs  e  averada. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
La  parole  est  écrite  par  les  prophètes  et  avérée. 
Helizalieth  qu'e.s  ein[)renhada 
D'  una  PRKPHP.TA  ,  sau  Johan. 

Los  f^II  Gangs  de  la  Verge. 
Elisabeth  qui  est  engrosse'e  d'un  prophète,  saint 
Jean. 
CAT.  E.sr.  PORT.  iT.  Projeta. 

/f.  Profetiss.v,  s./.,  laî.   prophetissa  , 
prophétesse. 

Anna,  que  era  proi-etissa. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Anne  ,  qui  e'iait  prophcicsse. 
CAT.  ESP.  Profetisa.  port.  Profetissa.  it.  Pru- 
fetessa . 

5.Prophetial,prophetal,«c^._,  lat.  puc- 
PHETiAL/.y,  prophétique,  de  prophùtc 
Avem  pins  ferma  paranla   prophetiai.  a  1.: 
quai  nos  enteudera. 

Trad.  de  la  2^  Kpît.  de  S.  Pierre. 
Kous  avons  plus   ferme  parole  prophélir/ue  ;i  l:i- 
quelle  nous  portons  aflection. 

Per  dezignar  sa  dignitat  pROPiiEXAL. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
Pour  designer  sa  dignité  de  prophète. 

G.  Prophktiza.men,  .■>.    f/i.  ,    prophétie, 
prédiction. 

Anet  ad  irifern,  en  lay  tôt  drec-hamens  , 
Per  adhomplir  los  ditz  e 'Is  prophetizamens. 

Pierre  df.  Corbiac  :  El  nom  de. 
Alla  en  enfer,  par  là  tout  directement,  j>our  ;ir- 
complir  les  dits  et  les  prophéties. 
De  Merlin  lo  salvage,  coin  dis  cscnramens 
De  totz  los  reys  engleis  Ix  prophetiza.mkns. 
l'iRRRE  DE  f>onBl  \c  :  El  nom  d.-. 

in. 


PRO 


6!^- 


Ue  Merlin  le  sauvage  ,   comment   il  dit   oliscur.-- 
mentde  tous  les  rois  anglais  la  prédiction. 

PROPICL\.CIO,  s.  f.,  lat.  propitiatio  , 
|)ropitiatioii. 

Mour  de  cleiuciicia  et  de  PROPictAcio. 
Dia  de  PROprciACio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i()i  et  129. 
iMonl  de  clémence  et  de  propitiation. 
.lour  lie  propitiation. 
c.vv.    Propicincio.    esp.    Propiciacion.    port. 
Propicidcào.  it.  Propiziazione. 

1.  Propitiatori,  .y.  m,,  lat.  propitiato- 
iMur/i,  propitiatoire,  nom  que  les  Ilé- 
l)reiix    donnaient  à    une    table    d'or 
{)lacée  sur  l'arche  (Palliance. 
Adumbrans  lo  pROPn'iAïORi. 

Trad.  df  l'Epîl,  de  S.  Paul  au j-  /fèlireu.v. 
Ombrageant  le  propitiatoire. 
CAT.  Propiciatori.  esp.  port.  Propiciatorio.  it, 
Propiziatorio. 

PROPRI,  fidj.,  lat.  PROPRiMy,  propre. 
Nostre  propri  sen  ni  nostra  propra  voloniat. 

r.  et  Ferl.,  fol.  42. 
!Notre  propre  sens  ni  notre  propre  volonté. 

Loc.  prov.  Comensaniens  es  de  discordia  faire 
propri  aqiio  qu'es  comu. 

Trad.  deBède,  fol.;. 
C'est  commencement  de  discorde  de  faire  propre 
ce  qui   est  commun. 

—  Le  sens  naturel  et  primitif  d'un  mot. 
Transportadas  del  signifîcat  propri  ad  ini- 

propri  per  alcnna  seniblansa. 

Lej-s  d'amors,  fol.  108. 
Transportées  de  la  signilicalion  propre  à  l'impro- 
pre pour  aucune  ressemblance. 

—  Stib.st.  Propriété,  possession. 
Veray  reli{;ios  non  ba  ren  propri  en  terra. 
Son    pioprietaris ,  j)neys  que    aurau  vodat 

(|uc  ells  non  tengan  propki. 

f^.  et  yert.,  fol.  99  et  l^. 
Le  vrai  relii^ieux  n'a  rien  en /)rt>/)fv  sur  la  terre. 
Sont  propriétaires  ,  après  qu'ils  auront    fait  vu.'u 
qu'ils  ne  tiennent  pas  (de  ne  pas  tenir)  de  propre. 
CAT.  Propi.  ANC.  ESP.  PropTio.  esp.  mou.  Pro- 
pio.  PORT.  IT.  Proprio,  propio. 

'}..  Pkopuietat,  .v./,  lat.  propriktaiv///, 
propriété. 

8;{ 


658 


PRO 


Era  r?.opRiEi'AT  d'En  Kspaingiiol. 

A',  de  Bertrand  de  Boni. 
Était  la  propriété  du  seigneur  Espagnol. 
Non  deu  ;iver  trovrietat 
Ses  licencia  de  sou  iibbat. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  ne  iloit  ]ias  avoir  île  propriété  sans  la  permis- 
sion lie  son  abbe. 

—  Ce  qui  appartient  essentieUt'ment  à 
une  chose. 

Entendeni  per  l'Rorp.iETATZ  las  parlidas  es- 
sentials  de  la  cauza, 

La  pRorRiETAiz  del  nom  es  signiflcar  snb- 
slancia  e  qualilat. 

JLeys  d'amors,  fol.  i^5  et  4^. 

Nous  entendons  par  propriété  les  parties  essen- 
tielles de  la  cbose. 

La  propriété  du  nom  est  de  signifier  substance  cl 
([ualllc. 

—  Qualité,  titre. 

Cant  boni  parla  d' iina  ai:t;a  persona  de  la 
cal  no  sab  so  nom  ,  bom  la  dona  a  coiioysser 
ayssi  co  pot  per  sas  troprietatz-  ell'  es  ley  o 

ducs  o  comtes. 

V.  et  Verl.,  fol.  39. 
OuanJ  riiomme  parle  d'une  autre  personne  de  la- 
quelle il  ne  sait  pas  son  nom  ,   l'homme  la  donne  à 
connaître  ainsi  comme  il  peut  par  ses  tjunlilés;  elle 
est  roi  ou  duc  ou  comte. 

]\loral.  Bos  pretz  a  très  uoblas  proprietatz. 
G.  RiQt'iER  :  Quarilrovlz. 
Bon  mérite  a  trois  nobles  qualités. 

Tota   PBOPRIETAT 

Qu'  es  eu  Dieu  e'n  Deitat. 

Brev.  d'amor,  fui.  2. 
Toute  propriété  qui  est  en  Dieu  et  en  Divinit<'. 
CAT.  Propietat.  esp.  Propiedad.  port.  Proprie- 
dade.  it.   Proprictà,  proprie tate ,  proprie- 
tade. 

3.     PROPRIET.iRI ,     S.    Itl.,     la  t.  PROPUIEÏA' 

v.ms,  propriétait'e,  maître. 

Son  rrvOPRiETARis,  pueys  que  auran  voil.it 
que  ells  non  tengan  propri. 

r.  et  Vert.,  fol.  14. 

Sont  propriétaires,  après  qu'ils  auront  fait  vœu 
qu'ils  ne  tiennent  pas  (de  ne  pas  tenir)  de  propre. 

POSSCSSOrS,   PROPRIETARIS. 

Tit.  de  \l\iz,  Bordeaux.  CaL.  Montcil. 
Possesseurs ,  propriétaires. 


PRO 

«'AT.   Propietari.    esp.    Propietario.    port.   it. 
Prop/ietariu. 

!\.      PrOPRIAMEN  ,     PROPRIAMENS  ,     (lilv.   , 

proprement. 

Lo  quins  planeta  dlssenden 

Es  dig  Venus  propriamen. 

Brei'.  d'amor j  fol.  32. 
La  cinquième  planète  descendante  est  dite  Vc'nus 
proprement. 

Nos  non  podem  nomu.ir  aqueslas  virlniz  on 
romans  ayssi  propriamens  co  lo  lali  o  paiizii. 
r.et  Fert.,  fol.  6:\. 

Kous  ne  pouvons  pas  nommer  ces  vertus  en  ro- 
man aussi  proprement  comme  le  latin  le  pose. 

—  Terme  de  grammaire. 

Cant  una  dictios  pot  estar  en  loculio  iiif- 
tbaforicalmen  o  propriatmek. 

Lej'S  d'amors,  fol.  i4'.î. 
Quand  un  mot  peut  être  en  locution  me'tapbori  - 
quement  ou  proprement. 

CAT.  Propiament.  esp.  Propiamente.  port.  it. 
Propriamente. 

f).  Propriar  ,  V.,  approprier,  attribuer. 
Part.  pas.  Las  obras  qne  son  de  gran  poder 
son  PROPRiAnAS  a  Dieu  lo  payre. 

F.  et  Fert.,  fol.  [^S. 
Les  œuvres  qui  sont  de  grand  pouvoir  sont  altri- 
bitces  à  Dieu  le  père. 

6.  Aproprî.atio,  .y.y.,  lat.  a/jpropriatio, 
appropriation,  ressemblance,  simili- 
tude. 
Alciina  apropriatio  de  persona. 

F.  et  Fert-,  fol.  Bg. 
Aucune  ressemblance  de  personne. 
CAT.  Apropiaciô.  esp.  yipropiacion.  port,  Ap- 
propriaçào.  it.  yi ppropriazione . 

•J.  ApropfxIar,  appropriar ,  r>.,  lat.   ap- 
pROPRiARf,  approprier. 
Verays  Lumils  non   apropria  a  se  los  Les 
de  son  senbor  que  passon  per  sas  mas. 

F.  et  Fert..  fol.  52. 
Le  vrai  modeste  n^ approprie  pas  à  soi  les  biens  de 
son  seigneur  qui  passent  par  ses  mains. 

Per  APROPRiAR  a  si  la  terra  de  son  vezi. 
For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  l'^B'i  , 
t.  XVI ,  p.  i;52. 
Pour  appropriera  sol  la  terre  de  son  voisin. 


PRO 

—  Alîrihiicr. 
Appropkiar  ;i  lor  juiidiolioii. 

Coût,  lie  ConJoin. 
jdttribiier  à  leur  juridictiuii. 

Part.  pas.  Los  bes  qae  son  apropbiat/  ;i  snnia 
Olieysa. 

F.  ft  l^'ert.,  fol.  i6. 
Les  Liens  qui  sont  attribués  à  sainte  Eglise. 
Osla   uquela ,   si    podes ,    aiii    inslramenlz 

Al'ROPRIATZ. 

Trad.  d'.'llbiH-asiS,  fol.   I.^. 
I  Ole  celle-là ,   si   lu   peu.t ,    avec  iostrumeuls   up- 

;  propries. 

—  Renilic  pro])re,  fii  parlant  d'un  nom. 
k                Vol  APROPP.iAR  nom  coiun. 

f  Leys  d'atnors ,  fol.  i3l. 

ÎVeut  rendre  propre  uom  commun. 
CAT.   ESP.    Apropiar.   port.   Approprtar.    w. 
)  Appropriare. 

8.  Apr.opr.iiD.\MENS  ,  adv.,  convenable- 
ment. 

f  Ayssi  breuinen  et  ayssi  apropriadamens. 

;  "  '    V.  et  Fert.,  fol.  .Ig. 

-Vussi  brièvement  et  aussi  convenablement. 
EST.    Apropiadamente.     port.   Appropriada- 
mente. 

9.  Apropriamen  ,  S.  ni.,  propriété. 

Lar  cjlilat...  e 'Is  apropriamess. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Leur  ({ualile'...  et  les  propriétés. 
Axc.  ESP.  Apropiamiento. 

10.  I.MPROPRi ,  odj.,  lat.  1.MPR0PRIW5,  im- 
propre. 

Transportadas  del  .significat  propri  a  im- 
PROPRi  per  alcuna  semblansa. 

Leys  d'amors,  loi.  128. 
Ti-ansporlées  do  la  signification  propre  à  l'impro- 
pre pour  aucune  resscmLlance. 
CAT.  Impropri.  esp.  Impropio.  port.    Impro- 
prio.  iT.  Iinproprio,  impropio. 

I  I.  Impp.opriamen,  enpropriamen,  rtr/c, 
improprement. 

L' imperatlus  mPROpaïASirN  ba  prescu. 
Eni'ROPriamen  sia  dilz  ,  segoa  romans. 
Lej-s  d'amors,  fol.  ^5  el  /j3. 
L'impératif  i/zi/iroprcf/iCH/ a  le  présent. 
Soit  improprement  dit ,  selon  roman 


PRO 


65() 


cvT.  ImpropriametU-  tsp.  Iinpropiaincntc. 
PORT.  Impropriamente.  it.  Iinpropria- 
inenlc,  impropiainente. 

II.    ImPROPRIETAT,  i-./.,    lat.    IMPROPRIE- 

TAT6V//,  imj)ropriété. 

La  quais  improprietatz  de  seutcnsa  se  fav 
(Il  uiotas  manieras. 

Leys  d'amors,  (o\.  loi. 

Laquelle  impropriété  de  plirase  se  fait  eu  uom- 
lireuses  manièrei;. 

CAT.  Improprietat.  fsp.  Impropiedad.  port. 
Improprledade.  it.  Improprietà,  iinpro- 
pietà. 

PROS,  adj. ,  lat.  pro^ms,  |)rcux,  géné- 
renx,  libéral,  vertueux. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  6i. 

Ja  non  er  bom  tan  pros 
Que  no  sia  blasmatz, 
Cant  es  a  tort  fellos. 

Arnaud  df.  Marueil  :  Ja  non  cr. 
Jamais    ne    sera    homme    si    preiuç  qui    ne    soit 
Llûmc  ,  quand  il  est  à  tort  fe'Ion. 

Elb  era  pros  e  lare  e  bo  cavaver  d' armas. 

Philohesa. 
Il     était    généreux    et    liLe'i-al    et    bon    cavalier 
(l 'a  rmes . 

Kn  Sordel,  que  vos  es  semblan 
De  la  PROs  conitessa  prezan;' 

T.  DE  P.  Gi;iLLE>f  et  de  Sor.DEL  :  En  Sordel. 
Seigneur  Sordel,  que  vous  est-il  semblant  de  la 
l'erlueitse  comtesse  prise'e.' 
Stibst.  leei  m  vnelb  ab  joi  tenir 

Et  ab  los  PROs  de  Proeusa. 

B.  DE  Ventadolr  :  Eu  aqucsl. 
Ji-  veux  me  tenir  avec  joie  et  avec  les  preux  de 
l'iovencc. 
am:.  1-r.  Qui  ninlt  ère  sage  e  proz. 

ViLLEiiAP.DouiN ,  p.  10. 
Si  n'est-il  mes  nule  Lucrèce... 
]^e  prode  famé  nule  en  terre. 

Roman  de  ta  Rose,  v.  869.'). 
Cbascuns  dist  que  je  su!  si  proz 
Et  que  j'ai  tant  sens  et  savoir. 

Roman  du  Renaît,  I.   I,  p.  imlj. 
IT.  Pr<i,  prode. 

■i.      l'nOEZA  ,     PnOUEZA  ,     PHOESSA,      ».     /]   , 

jimuesse,    valeur,    générosité,    hon- 
iifut ,  vei  tu  ,  mérite. 


66o 


PRO 


Ja  non  aura  proeza 

Qui  no  fug  avolezza. 

Arnaud  de  Marleil  :  Hazos  es. 
Jamais  n'aura  prouesse  f[ui  ne  fuit  lâclietë. 
En    PROHE7.A    ha    .m.   partidas  :  ai'dimen, 

f'orssa  e  fermetat. 

F.etFert.,M.i2. 

En  prouesse  il  y  a  trois  parties  :  liardiesse  ,  force 
et  fermeté'. 

Las  donas  eissainens 
An  prêt/,  diversamens: 
Las  nnas  de  belleza  , 
Las  au  Iras  de  I'ROEza. 

Arnaud  de  Mahueil  :  Kazos  es. 
Les   dames   pareillement  ont  prix  diversement  : 
les  unes  de  beauté,  les  autres  de  mérite. 
AKC.  FK.   Par  son  sens  o  par  saproece. 
N'est  Y>Aî,  proesce  de  médire. 
Roman  de  la  Rose,  v.  2^9  cl  2099. 
CAT.  Proesa.  Esr.  port.  Proeza.  it.  Prodezza. 

3.  Proosamen,  prozamen,  adi>.,  coura- 
geusement. 

A'olia  qa'  el  coms  Ricbartz  gnerreies  lo  ves- 
foiute  de  Lemogas,  e  qu'el  vescouis  si  défen- 
des PROOSAMEN. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
TI  voulait  que  le  comte  Richard  guerroyât  le  vi- 
comte de  Limoges  ,  et  que  le  vicomte   se  défendît 
rourageusemen  t . 

Veucer  prozamen  d' aquest  mon  la  batalla. 

Leys  d'amors,  fol.  l5. 
Vaincre  courageusement  la  bataille  de  ce  monde. 

IT.   Prodemente. 

PROSA,  s.f.,  prose,  sorte  d'hymne 
religieuse. 

Prosas  ,  respos,  preces  e  repossetz. 

La  Crusca  provenzale ,  p.  lOi. 
Proses,  répons,  prières  et  versets. 
Aquest  rei  Robbert  fetz...  la  prosa  del  Saub 

li!sperit. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  l3t). 
Ce  roi  Robert  fit...  la  prose  du  Saint-Esprit. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Prosa. 

2.  Prosaicamf.n  ,  ach'.,  prosaïquement. 

Procezir  alcnnas  ves  prosa icamen,  segon  us 
acoslumat  de  parlar. 

Lu  Crusca  provençale  ,  p.  89. 
Procéder  aucunes  h\s  prosaïffucmenl ,  selon  l'ii<;age 
accoutumé  de  parler. 


PRO 

'^.   Pkozel,  prozell,  s.  in.,  prose. 
Adoncx  li  angels  a  tropels 
Canlavon  kiris  e  prozels. 

Passio  de  Maria. 
Alors  les  anges  en  troupes  cliaotaient  kyrielles  et 
/(ro.ve.'.". 
Euans  canton  baladas  e  prozet.s  trasgitats. 

P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Avant  ils  cbaatent  ballades  et  proses  entremêlées. 

PROSELIT,    .f.   m.,    lat.    proselyt;/.^, 
prosélyte. 

Veranien  ,  Senber,  avem  digz 

Que  gentil  fom  e  proselitz; 

Mas  ara  em  e  ver  Jnzieu  , 

E  cresem  be  el  veray  Dieu. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 

Vraiment,  Seigneur,   nous  avons   dit  que   nous 

fûmes  gentils  et  prosélytes  ;  mais  maintenant  nous 

sommes  jiiifs  en  vérité,  et  croyons  bien  au  vrai  Dieu. 

CAT.  Proselit.  esp.  Proselito.  port.  Prosélyte. 

IT.  Proselito. 

PROSPEROS,  adj.,  prosperus,  pro- 
spère, heureux. 
El  en  gaerra  non  era  prosperos. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Lui  en  guerre  n'était  pas  heureux. 
CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Prospero. 

2.    PrOSPERITAT,    s.f.,    lat.  PKOSPERITA- 

Tcm,  prospérité,  bonheur. 
La  PROSPERITAT  ui  la  adversilat  d' aquest 
mua  non  preza  .1.  boto. 

r.et  Vert.,  fol.  55. 
La  prospérité  ni  l'adversité  de  ce  monde  il  ne 
prise  un  bouton. 

En  gran  prosperitat  viven. 

Bref,  d'anior,  fol.  35. 
Vivant  en  grande  prospérité. 
Prot'.  Prosperitaz  apaielia  lost  amicz,  aver- 

sitaz  les  proa  tost. 

Trad.  deBhde,  fol.  2. 
La  pro5pen7e  apprête  tôt  des  amis,    l'adversité 
les  éprouve  tôt. 

CAT.  Prosperitat .  esp.  Prosperidad.  port.  Pro- 
speridade.  it.  Prosperità, prosperitate, pro- 
speritade. 

PRO.STRAR,   V.,   du   lar.    pRosTRAi'//.s 
renverser,  prosterner,  coucher. 


PRO 

ËlepbaDi...  corro  contra  Is  arraatz  e   rnos- 
TRo  et  veiiso  la  Lost. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^9. 
Les  l'iépliaiits...  courent  contre   les  combattants  , 
et  r-ern>ersent  et  vainquent  l'armée. 
Part.  pas.  Jeté  se  pro.straz  a  sos  pes. 

Trad.  de  la  Reg;.  de  S.  Benoit,  fol.  37. 
(^u'il  se  jette  prosterné  à  ses  pieds. 

Malante  sia  prostrat  sobre,.,  ventre  e  sobre 
1.1  cara. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  64- 

Que  le  malade  soit  couche  sur...  le  ventre  et  sur 
la  face. 
AKC.  cAT.  ANC.  ESP.  Prostrar.  cat.    mod.  ksp. 

MOD.  Postrar.  port.  Prostrar.  it.  Prostrare. 

PROTHCOLLE,  s.  m.,  lat.  pROTocor- 
L«w,  protocole. 

Papers,  sedalas  et  prothcoi.les. 

Tit.  de  i33.'),  Bordeaux.  Cal).  Monteil. 
Papiers  ,  cc'dules  et  protocoles. 
CAT.  Protocol.  F.sp.  Protôcolo.  port.  it.  Pro- 
tocol! o. 

PROTHEZIS,  s.f.,  lat.  i'Rotuesis,  pro- 
thèse ,  figure  de  mots. 
Profhesis ,    appositio    in   principio    verbi  : 
ut  gnato  pro  nato. 

IsiDOR.,  Oriif.  1  ,  34,  ?-• 
Prothezis  es  ajastamens  de  letra  o  de  sil- 
laba  en  lo  coniensamen  de  dictio,  coma  :  entre, 
m  entre. 

Ley-s  d'amors ,  M.  120. 
La  prot/iese  est  addition  d'une  lettre  ou  d'une 
sj'llabe  dans  le  commencement  du  mot,  comme; 

KNTRE  ,    ME.NTRE. 
PROVINCIA,  PROEÎfSA,   PROHF.NSA,  .f .  f. , 

lat.  PROVINCIA,  province. 

Si  ambas  las  partz  son  en  divers.is  pnoviN- 
ciAS,  pot  donar  induclas  entro  a  .vi.  mes. 
Trad.  du  Code  de  Justmien  ,  fol.  14. 

Si  les   deux   parties  sont   en  diverses  provinces, 
il  peut  donner  sui-sis  jusqu'à  six  mois. 

Senber  d'una  £;ran  proheksa. 

Lit',  de  Sydrac,  fol.  I . 
Seigneur  d'une  grande  proi'ince. 

Par  extens.  Parlani  de  las  regios  et  proensas 
de  la  terra  e  de  la  divizio  del  mon. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.   id'i. 

Parlons  des  régions  et  <li5  profincrs  d>'  la  terre  t-l 
de  la  division  du  monde. 
i;at.  ESP.  roRi'.  it.  Prnvincin. 


PRU 


661 


2.   Provincial,  ndj.,  lat.  provinciaux-, 
provincial,  de  province,  qui  a  ra]) 
port  à  la  province. 

Al  c.ipitol  PROviNcrAi.  dels  Praires  menors. 
Tit.  de  1287.  Doat,  t.  XI,  fol.  16. 
Au  chapitre  provincial  des  Frères  mineurs. 

En  parlant  du  supt-rieur  général  des 
maisons  d'un  ordre  dans  une  province, 
l'rior  provinciai.  en  Lombardia. 

Cat.  dels  aposl.  de  Borna,  fui.  207. 
Prieur  provincial  en  Lombardic. 
CAT.  ESP.  PORT.  Provincial,  n.  Provinciale. 

PROZOPOPEYA,  s./.,  lat.  prosopo- 
p"F.iA,  prosopojiée,  figure  de  rhéto- 
rique. 

Qnin  dediicere  deos  in  boc  génère  dicendî , 
et  jnferos  excifare,  concessiim  est.  Urbes 
cl!;im  populiqne  vocem  accipiant.  Ac  snnt 
qnidani,  qni  h.is  demnm  -Tfoo-œTroTOiiaç  di- 
cant  ,  in  qnibns  et  corpora  et  verba  fîngimns. 
QuiNTti..,  Institut.,  orat.  IX  ,  2. 
Proz.opopeia...  cant  hom  fenh  qne  una 
canz.-!  inanimada  o  muda  parla. 

Leys  d'amors,  fol.  l43. 
Prosopopee...  quand  on  feint  qu'une  chose  ina- 
nime'e  ou  muette  parle. 

CAT.  ESP.  Prosopopeja.  port.  Prosopopéa.  it. 
Prosopopeia,  prosopopéa. 

PRUINA,  S.f.,   lat.    PRi;iNA,   bruine, 
neige,  gelée  blanche. 
Pri:isa  o  givre,  es  vapor  coagelada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iSj. 
Bruine  ou  givre  ,  c'est  vapeur  congelée. 
ANC.  ESP.  IT.  Priiina. 

PRUNA ,  s./.  ,  lat.  PRUN«/«,  prune. 

pRCWAs...   las  negras...  valo   inays  al  esto- 
macb. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
Prunes...  les  noires...  valent  davantage  à  l'cttomac. 
Nég.  expl.  Ges  ona  prlna  d'avaya 
En  s'aiiior  non  dari.i. 
Ramdacd  ne  Vaqi  tiH\s  :  D'una  dona. 
Piiinl   aau  prune  d'avaiste  pour  son  amour  je  ne 
donnerais. 

Awc.  FR.  Virmas.sc  n't-.stioje  pas  une  prune ,  si 
dfcix  diablrs  ne  ^ns^ail!ent. 

tint.  Maeiar.,  1.  Il  ,  p    1  j<i. 
i:\i.  \N<\  r»r    Prima,  tr.  Pntgtia, 


661 


PRU 


2.  PrUNIKR  ,  PRUNER,   V.  l/l.,  (lu  iilt.   PRU- 

yus,  prunier. 
Non  ges  de  bois  ni  de  trunier. 

Deiides  de  Prades  ,  ^IIZ.  CilSS. 
]Non  point  de  Luis  ni  de  prunier. 

Albres  dometges,...  peyrier,...  pruni;r. 

For  de  Montcuc.  Ord.  des  R.  de  Fr.,  ll^dZ  , 
t.  XVI,  p.  i33. 
Ai-Lves  domestiques,...  poirier,. ..  prunier. 
CAT.  Primer,  it.  Priigno. 

3.  Prunelier  ,  s.  m.,  du  lat.  PRUNEL/M.y, 
prunellier,  prunier  sauvage. 

Railz  de  prunelier  salvatge. 

Deudes  de  Prades  ,  Aitz.  cass. 
Racine  de  prunellier  sauvage. 
IT.   Prugnolo. 

4.  Prunella,  s.f.,  lat.  prunell.a,  pru- 
nelle. 

Non  an  prunella  en  baeill. 

Deudes  de  Prades  ,  Âuz.  cass. 
U'ont  pas  de  prunelle  en  l'œil. 

Ac  las  PRUNELLAS  escuTas. 

Roman  de  Jaiifre,  fol.  27. 
Eut  les  prunelles  obscures. 

PRUZER  ,  V.,  lat.  vKvriKc ,  démanger. 
L'arteill  lur  pruson. 

Deudes  de  Pf.ades,  Âuz.  cass. 
Les  orteils  leur  démangent. 
Fig.  Gratar  nji  fai  lai  on  no  in  prd. 

B.  DE  Ventadour  :  Ab  cor  leial. 
Me  fait  gratter  là  où  il  ne  me  démange  ipas. 
CAT.  rORT.  Priiir.  it.  Prurire. 

•X.  Pruzor,  s.  m.,  prurit,  démangeaison. 
Fendilhament ,  pruzor...  vcno  par  haïuors 
candas  et  agudas. 

Ayga  salada  es...  de  pruzor  curativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  49  et  76. 
Crevasse,  prurit...  viennent  par  humeurs  cbaudes 
et  acres. 

Eau  salée  est...  curative  de  démangeaison. 

3.  Prusiment,  pruziment,  s.  m. ,  pru- 
rit, démangeaison. 

"Ve  als  ronbos  els  quais  engendra  alga  isti- 
gament  et  prcziment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  62. 
Vient  aux  roj;iiùns  auxquels  il  engendre  aucune 
irritation  et  démangeaison. 


PSA 

.         Enlro  que  cesse  aquel  prusiment. 
Corrosio  o  pruziment. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  (jii  et  61. 
Jusqu'à  ce  que  cesse  ce  prurit. 
Corrosion  ou  prurit. 

PSALM  ,      PSALME,     SALME,     S.      tll .  ,     lat. 

psALM//.y,  psaume. 

Lo  sinquanle  psalm  ,  qui  es  peniteucial. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  128. 
Le  cinquantième  psaume,  qui  est  pénitentiel. 
Los  .VII.  psalmes  penitencials. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  l/jo. 
Les  sept  psaumes  pénitentiaux. 
David,  en  la  ()rophetia, 
Dis,  en  nn  sai.me  que  fes. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
David,    en   la   prophétie,  dit,  dans  un   psaume 
qu'il  fit. 

cat.  Sahn.   esp.  Sahno.  port.  Psahno,  saltno. 
it.  Sahno. 

2.  Psalmodia,  s.   f.,   lat.    psalmodia, 
psalmodie. 

Siey  compagnon  cantavan  la  psalmodia. 

y.  de  S.  Honorât. 
Ses  compagnons  chantaient  la  psalmodie. 

El  terus  de  sa  salmodia  e  de  sa  orazo. 
Trad.deBcde,  fol.  62. 
Au  temps  de  sa  psalmodie  et  de  son  oraison. 

CAT.  ESP.  Salmodia.  port.  Psalmodia,  salmo- 
dia. IT.  Salmodia. 

3.  PSALMISTA,   SALMISTA  ,  S.  m.,  lat.  PSAL- 

MiSTA  ,  psalraiste. 

D'  ont  dis  lo  psalmista. 

V.  et  Vert.,  fol.  i-j  . 
D'où  dit  le  psalmiste. 

El  fetz 

D'un  joglar  d'arpa  ,  salmista. 

Brev.  d'amor,  fol.  181. 
Il  fit...  d'un  joueur  de  harpe  ,  psalmiste. 
cat.  esp.  Salmista.  port.  Psalmista,  salmista. 

it.  Salmista. 

■■  n    ::<■■■■  . 

4.  Salmeiar,  V. ,  psalmodier. 

Talz  lanza  Dieu  e  salmeia, 

E'I  creis  e'I  conoîs  parlan. 

Un  troubadour  anonyme  ,  Coulas  esparsas. 
Tel  loue  Dieu  et  psalmodie  ,  et  croit  en  lui  et  le 
icconnaîl  en  parlant. 
CAT.  Salmejar.  esp.  Salmear,  .sabncdiar.  pori  . 

Salmear,  psalmodiar.  it.  Sahneggiare. 


PLU) 

5.  Sautier,  s.  ///.  ,  psautier. 
Covengra '1  mielhs  un  sautikrs 
Kn  la  gleisa. 

Pierre  d'Auvergne  :  Clianlarai. 
i.ui  conviendrait  mieux  un  psautier  dans  l'cglise. 

Cl.     PSALTERI  ,  SALTERI  ,  SAUTERI  ,  S.    //! . , 

lat.  PSALTERIW//2 ,  psaiiticr. 
Fe(7,  toi  lo  PsALTERi ,  so  sabeiii  ver.iineiis. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Il  fil  tout  le  Psautier,  cela  nous  savons  vraiment. 

L'aiilre  libre  que  donec  fo  .i.  sacteri. 
Philomena. 
I.'iiulro  livre  qu'il  donna  fut  un  psautier. 

El  legia  chascan  tlia  lo  Sai.teri  e  disia  .c. 
e  .1..  patres  nostrcs. 

P^.  de  Giiillattme  de  la  Tuitr. 
11  lisait  chaque  jour  le  Psautier  et  disait  cent  et 
cinquante  patenôtres. 

—  Psaltérion. 

Del    SALTERI 

Faras  .x.  cordas  estrangir. 

GiBAUD  de  Calanson  :  Fadct  joglar. 
Du  psaltérion  tu  feras  re'sonner  dix  cordes. 
CAT.  Saheri.  esp.  Saherio.  port.  Psalterio,  sal- 
terio.  iT.  Saherio,  saltero. 

PUBERTAT,    s.f.,   lat.  PUBERTATt-w , 
puberté. 
Pois  que  il  son  en  purertat. 

Trad.  du  Code  de  Jitstinien,  loi.  lo. 
Après  qu'ils  sont  en  puberté. 
CAT.  Piibertat.   esp.  Puberdad.  port.  Puber- 
dade.  it.  Puberta. 

PUDICICIA  ,  5. /. ,   lat.  PuniciTiA  ,  pii- 
dicité,  pudeur. 

PuDiciciA  ,  so   es  a  dire  piira   boucstat  en 
parlameus,  regardaruens ,  tocamens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  (ig. 
Pudicité,  c'est-à-dire  pure  honniHelé  en  lauLiage, 
regard ,  toucher. 

CAT.  ESP.  PORT,  f'iidtcicin.  iT.  Pudicizia. 

PI  DIR ,  V.  ,  lat.  PLTERf,   puer,   avoir 
mauvaise  odeur. 

lea  l'ai  faieh  lavar  e  forbir, 
E  ja  no  '1  sentirctz  pcdir. 

Raimond  de  Durkort  :  Turcmajec. 
Je  l'ai  lait  laver  et  fourbir,  et  dcsormaii  vou^  m<' 
le  sentirei  puer 


PUD 


(iG3 


Sa  flor...  PUT  et  es  desplazens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ï.iv.. 
Sa  (leur...  /ii<f  el  est  dcplaisanle. 
Part.  prés.  Vanter 

No  seut  plus  leu  rarn  rtinEK, 
Com  clerc  o  piezicator 
Scnton  ont  es lo  inancn. 

P.  Cardin \t.  :  Tarlarassa. 
Vautour  ne  sent  pas  plus  vite  cliair  puante,  roni- 
nie  clercs  ou  pre'dicaleurs  sentent  où  est  le  riclii'. 
ANC.  FR.   Si  seroit  certes  li  fcinier."! 

Qui  de  finir  est  coiistumiers. 

Roman  de  la  Rose,  v.  SgSo. 
Pblcgre  qni  les  recat  put  encore  la  fondre 
Dont  ils  furent  touchez.. 

Malherbe  ,  liv.  II. 
CAT.  Piidir.  IT.  Piitire. 

1,  Pddor,   s.  f.,   puanteur,  infection, 
odeur. 

La  pddors  agra  us  tost  mortz. 

A.  Daniel  :  Puois  Raimons. 
La  puanteur  vous  aurait  tôt  tue'. 
Estaitz  Inenh   qne  puscatz  sostener  la   vv- 
DOR ,  et  obric  lo  potz  e  la  pudor  issic  rnala  c 

grans. 

Revelatio  de  las  Penas  d' Ifern. 
Tenez-vous  loin  pour  que  vous  puissiez  suppor- 
ter la  puanteur;  et  il  ouvrit  le  puits  et  la  puanteur 
sortit  mauvaise  et  grande. 

Fig.  Si  delecbero,  en  aqnest  segle,en  la  PcnoR 
de  luxuria. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  f)8. 
Ils  se  délectèrent  ,  en  ce  monde,  dans  la  puanteur 
de  luxure. 
ANC.  i-R.  Ceste  piior  orde  et  punaise. 

Roman  du  Renart,  t.  H  ,  p.  2'Ç). 
Quant  il  ystra  du  lac,  il  sortira  aussi  une  si 
granl  pueur,  que  les  gens  en  cnideroni  mourir. 
Prophéties  de  Merlin,  loi.  LViii. 

CAT.  Pudor. 

3.  Put,  adj.,  ptiant,  infect,  dégoûtant. 
Fii^.         Es  plen  de  put  aire. 

Un  THoUBADOun  ANONY.ML,  Coblas  esporsai. 
Est  plein  de  puante  manière. 
Subst.     Li  fol ,  li  PiT  e  'Ih  lilhol. 

AiMERi  de  Pk(;lilain  :  Li  Hd. 
J.vi  fou^  ,  le>  puants  et  le:,  lilleuls. 
ANC.  m.   V.t  à  bcsic  dcy>»r  conroi. 

Desloiax,  yi\»'<i\t ,  puz  et  sers. 
Hiimnn  du  Renart  ,1.11,  p.  3l  cl  a6o. 


064  PUE 

/».    Pdtnais,    pugnais,'  adj.  ,  piinais  , 
puant. 

Us  gars  de  mal  aire, 
"Vilas  e  tutnais. 

RambAud  de  Vaqueiras  :  Sirvenlesc. 
Un  garçon  de  mauvaise  mine,  vilain  etpiinais- 
Fngir  eufern  e '1  potnais  fuec  arden. 
Pons  de  Capdueii,  :  Er  nos  sia. 
Fuir  enfer  et  le  puant  feu  ardent. 

Siibsc-  Lo  PUGNAIS  se  playu  del  cors  sant. 
f^.  de  S.  Honorât. 
Le  puHciis  se  plaint  du  corps  saint. 

ANC.  FR.  Les  autres  devindrent  poacres, 
Pugnaiz,  impotens,  contrefaiz. 
Vigiles  de  Charles  VU,  t.  I ,  p.  3o. 
Tant  infâme  et  punaise  que  ce  n'est  qu'or- 
dure et  villenie. 

Rabelais  ,  liv.  11 ,  ch.  5. 

fï.  PuDENT,  S.  m.,  anus,  orifice  du  fon- 
dement. 

Emorroydas  so  .v.  venas  geyshens  el  pudekt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  98. 
Les  hémorroïdes  sont  cinq  veines  gisantes  à  l'anus. 

6.  Pu  ANS,  adj.,  puant. 

Car  yfern  es  si  escnrs  e  pdans. 

Pierre  Espagnol  :  Arlevetz  sus. 
Car  l'enfer  est  si  obscur  et  puant. 

PUDIT,  s.  m.,  pudit,  sorte  d'arbuste. 

La  grana 
D'  un  arbre  que  a  nom  puûitz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
La  graine  d'un  arljre  qui  a  nom  pudit. 
ANC.  CAT.  Pudich. 

PUEG,  POiG,  puoi,  S.  m.,  lat.  voduim, 
puy,  montagne,  mont,  coteau,  som- 
met, liauteur. 

La  remaznda 
Del  PUEG  que  brugi  .vu.  ans, 
D'  on  issic  mas  la  sorrilz. 
Guillaume  de  Saint-Didier  :  Malvaiza  m'  es. 
Le  re'sullat  de  la  montagne  qui  mugit  sept  ans 
d'où  il  ne  sortit  que  la  souris. 

ALaus  que  il  blanc  puoi  sien  vert. 
P.  d'Auvergne  :  ALans. 
Avant  que  les  blancs  coteaux  soient  verts. 
Fig^.  El  PUEG  de  perfectio. 

r.   et  Fert.,  fol.  63. 
Au  sommet  de  |)criectioti. 


PUE 

Loc.  fig,  leu  tenc  lo  pueg  e  lays  la  plana. 
Perdigon  :  Aissi  cum. 
Je  tiens  le  coteau  et  laisse  la  plaine. 

Per  plan  e  per  poig  e  per  ser. 

T.   DE  FOLQUET  ET  DE  PoRCIER  :  Porcier. 

"  Par  plaine  et  par  mont  et  par  colline. 
ANC.  FP,.  Passe  les  vaus  et  les  puis  et  les  monts. 
Roman  de  Garin  le  Lo/terain,  t.  I,  p.  24- 
Rollans  regarde  en,s  puit  et  ens  valées. 
Roman  de  Runcevaux.  Du  Cange,  t.  V,  col.  5c)5. 
Le  pui  descend  tout  embronchiez. 
Le  ptii  dévale  contreval. 
Roman  de Floriinond.  Du  Cange  .  t.  V,  col.  5û5. 
CAT.  Putx  IT.  Poggio. 

2.  PoioL,  S.  ni.,  hauteur,  élévation. 
Les  PuiOLS  del  mont  Liba. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i-Oç). 
Les  hauteurs  du  mont  Liban. 

3.  Pdiansa,  s.f.,  ascendance. 

Puians ,  poian.sa. 

Leys  d'amors,  fol.  70. 
Montant  ,  ascendance. 

4.  PuiAMEN  ,     POIAMENT  ,    .V.     tH.  ,    aSCCli- 

dance,  hauteur. 

En  les  autres  elevatios  et  puiamens, 

Leys  d'am.ors,  fol.  g. 
Dans  les  autres  éle'vations  et  hauteurs. 
Fig.  Malautia...  es  el  sin  gran  poiamf.nï. 
Elue,  de  las  propr. j  fol.  7ij- 
La  maladie...  est  à  la  sienne  grande  hauteur. 

5.  PUEIAR,    POIAR,    PUIAR,    V.  ,     montCT, 

élever. 

Sus  H  PuoiA  sobr'el  dos. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Un  sirvenies. 
Sus  il  lui  monte  sur  le  dos. 

K.  dix  a  Thomas  :  Pugatz  sobre  .r.  cavalh. 

Philomena. 
Charles  dit  à  Thomas  :  Montez  sur  un  cheval. 
Fig.  Qnan  cug  poiar  ,  1'  orne  ave  a  deissendre. 

Pons  de  la  Garde  :  Sitôt  non. 
Quand  il  croit  monter,  l'homme  vient  à  descendre. 
Quar  fon  pros  e  francx  e  dehonaire, 
PuGET  son  pretz  tan  quau  poiar  podia. 
Perdigon  :  Aissi  cum. 
Parce  qu'il  fut  preux  et  franc  et  débonnaire,  sou 
mérite  monta  autant  que  monter  il  pouvait. 
Loc.  Poiar  en  dignitat. 

I'.  et  f^evt.,  fol.  S. 
Monter  en  dignité. 


PUL 

Substantiv.  Tais  es  en  grau  poiaii 

Cui  la  roda,  ea  breu  virar, 
Fai  son  poiar  e  descendre. 

GiRAUD  DE  BoRNElL  :  Honratz  es. 
Tel  est  en  grand  élever  à  qui  la  roue,  en  rapiclu 
tourner,  fait  son  élever  ea  dcscoiulro. 
Part. prés.  Puians,  puiausa. 

Leys  d'dinors ,  fol.  "O. 
Montant,  ascendance. 

Part,  pas.fig.  Son  toiat  en  qnalque  dignitnt. 
^.  et  Fert.,  fol.  lo. 
Sont  élevés  eu  quelque  dignité. 
L'  eniperairitz  cui  jovens 
A  rcEiAT  els  aussors  gratz. 

FOLQL'ET  DE  MARSEILLE  :  Us  Volers. 
L'impei-alrice   en   qui    niorile   a  monte    aux   plus 
hauts  degrés. 

ANC.  FK.  Contre  xnoul  piiie  le  degré. 

Fabl.  et  cont.  une,  t.  lll ,  p.  343. 
Amont  l'arbre  prent  à  piiier. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  187. 
E  si  fet  bon  pnier  sur  mer. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.j  l.  I,  p.  Bjti. 
Por  li  è  por  son  los  amont  Saine  puièrent. 
Roman  de  Rou  ,  v.  49^5. 
CAT.  ANC.  ESP.   Pujar.  PORT.   Pojar.   it.  Pog- 
giare. 

6.  Empoiar,  V.,  monter,  s'élever. 

Qaan  enpcgiei  sns  el  bar  merlat. 

G.  Rainols  :  Auzir  cugei. 
Quand  je  montai  sus  en  le  rempart  l'orlifie. 

7.  SOBREPOIAR,  SOBREPUIAR,  V.,  SUrUlOll- 

tcr,  dominer,  surélever. 
Tant  soBREPOiA  '1  dans 
Qne  nios  cors  non  pot  peusar. 

FoLQUET  DE  Marseille  :  Si  cum. 
Tant  le  dommage  domine  que  mou  cœur  ne  peu! 
penser. 

Es  fols  qui  be  no  T  luerma  , 
Qnan  lo  vetz  sobrei-uiar. 

Bertrand  df.  Born  :  Moût  mi  plai. 
Est  fou  qui  Lien  ne  l'abaisse,  quand  il  le  voit  sur- 
monter. 

Part.  pas.  Tant  es  sobrepoiatz 
Voslre  prêt?.. 

Pons  de  Capoleil  :  Ja  non. 
Tant  est  surélevé  votre  mérite. 
(AT.  Esr.  Sobrepiijar.  port.  SvOrepiijar,  snbic 
pojar. 
III . 


PUL 


665 


PUERICIA  ,    PIJERITIA,    PUERISSIA,  S,  f.  , 

lat.   puERiTiA,  Age  puéril,  puérilité, 
bas  âge. 

Infancia,  puericia. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  i^^- 

l'.nfance  ,  âge  puéril. 

Si  la  gcibozitat  accidcys  de  puerissia. 
Trad.  tl'/ltbucasis,  fol.  68. 
Si  la  gibbositi;  vient  de  bas  cl(,'e. 
Lo  rey  Loys  en  sa  pueritia. 

Cal.  dels  apost.de  Roma,  fol.   181. 
Le  roi  Louis  en  son  bas  âge. 

cat.  esp.  port.  Piicricia.  it.  Puenzia. 

•i.  PuERii.,  (idj. ,  lat.  PUERiL/.y,  puéril. 
Puericia  ,  o  état  puéril...  en  la  qnal  inira 
quascu...  quan  laissa  la  popa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  69. 
Pue'rilile',  ou  âge  puéril...  dans  lequel  entre  elia- 
cun...  quand  il  laisse  la  mamelle.  . 

—  J^nr  cxtcns.  Ce  qui  <'st  do  peu  d'iin- 
porlaiicc. 

Pecatz  et  faytz  pij'erils. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  66. 
Pèches  et  faits  puérils. 
CAT.  ESP.  PORT.  Puéril.  IT.  Puérile. 

PULEGI ,  S.  m.,  lat.  pllegimw,  pouliot, 
sorte  de  plante. 
Pui.EGi,  es  berba  mot  aromatica. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  219. 
Pouliot,  c'est  herbe  moult  aromatique. 
iT.  Piileggio. 

PULSARjV. ,    lat.    pt;lsar6',    pousser, 
frapper,  heurter,  choquer,  battre. 
Si  tu  me  ferist  o  lue  pllsest. 

Trad.  du  Code  de  Justtnten,  fol.   102. 
.Si  lu  me  frappas  ou  me  ehoi/uns. 
Cum  clla  s'aura,  cel  a  del  cap  I'Oijiat. 
Poème  surjioèce. 
(".omuie  elle  se  hausse  ,  le  liel  elle  .i  du  KUef/rappf. 
Considéra  ou  poi.sa  la  veria. 

Triid.  d'.tlbuiiisis,  fol.  i3. 
Considère  où  bal  la  \liuv. 

—  Respirer,  soufller. 

Sol    no    l'OLbKTZ. 

Non  deu  porlar 
KUiK    \t'siiineii  ni  i>oi.KAn. 

I>M  HH  U».  PRVPIS  ,   ,^ut     litiS. 


66G 


PUL 


Que  seulement  vous  ne  souciiez  pas. 
Il  ne  doit  jiorler  blanc  vêtement  ni  soujjler. 
CAT.  ESP.  FORT.  Pulsar.  iT.  Puhare. 

1.  PoLs,  S.  m.,  lat.  vvL?,as,  pouls. 

P01.S,  es  movement  fayt  per  DiLàTACio  et 
restrictio  del  cor. 

Saphir...  de  sanc  es  restrictin...  pauzat  so- 
bre roLSES  dels  tens,  qaan  liom  pert  saiic  pel 

nas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  20  et  192. 

Pouls,  c'est  mouvement  fait  par  dilatation  et 
resserrement  du  cœur. 

Le  saphir...  de  sang  est  restrictif...  posé  sur  les 
f)onls  des  tempes  ,  quand  on  perd  sang  par  le  nez. 

CAT.    Poh.    ESP.  PORT.  PtllsO.   IT.  Polso. 
^.   PULSACIO,   s./.,     lat.    PULSATIO,     jUll- 

sation. 

La  diminncio  de  la  rogor  et  de  la  pulsacio. 
Tidd.  d'Albucasis,  fol.  24. 
La  diminution  de  la  rougeur  et  de  \si  pulsation. 
CAT.  Puhaciù.  ESP.  Pnhacion.  port.  Pulsacào. 
IT.  Pulsazione. 

/|.  PoLSAMENT,^.  m.,  pulsation. 

Arterias  prendo  esperit  del  cor,  e  porto  1'  a 

far  POLSAMENT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  33. 
Les  artères  prennent  esprit  du  cœur,  et  le  portent 
:i  faire  pulsation. 

5.  PuLSATiL,  adj'.,  pulsatif,  agité. 

Doas  venas  pulsatils,  las  quais  so  aprop 
las  anrelhas. 

De  las  venas  piii.satii.s  e  de  las  quietas. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  5o  et  i. 

Deus  veines  pulsatives,  lesquelles  sont  proche 
les  oreilles. 

Des  veines  agitées  et  des  paisibles. 

Pois  es  fort...  per  moleza  del  istrnment  pul- 

SATIL. 

Elue,  de  tas  propr.,  foi.  21 . 
Le  pouls  est  fort...  par  .souplesse  de  l'instrument 
pulsatij". 
-ESP.  Puhatil-  IT.  Pulsatile. 

6.  Impellir,  empellir,  V.,  lat.  impel- 
LERe,  potisser,  chasser,  inciter. 

F.MPEi.LF.Y  aquel  entro  qne  pervengaa  a  la 

fissura. 

Trad,  d'Albucasis ,  fol.  l/j- 
Pousse  celui-là  jusqu'à  ce   qu'il   parvienne  à  la 
fissure. 


PUL 

Part.  prés,  siibst.  Sia  cam  empellent. 
Forma  de  impei.leht. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  l5  et  38. 
Soit  comme  incitant. 
Forme  A'incitant. 
'  Part.  pas.  subst.  L'  empelt.it. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  .18. 
Xj'incitc. 
c  vt.  Impellir.  esp.  Impeler,  port.  Impellir. 
IT.  Impellere. 

7.  Impulcio,  inpulsio,  s.f.,  lat.  iMpni 
sio,  impulsion,  choc. 

La  redaceîo  es  fayta  am  iMPUi.cto. 

Trad.  (FAlbucasis,  fol.  G8. 
La  re'duction  est  faite  avec  impulsion. 
Si  mov  trop  lea  per  tota  impulsio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  36. 
Se  meut  fort  facilement  par  toute  impulsion. 
CAT.  Iinpuhiô.  ESP.  Impulsion,  port.  Impulsa. 
iT.  Impiilsione. 

8.  Impulsiu,   adj.,  impulsif,   proj)ie  à 
donner  impulsion. 

Del  sanc  purificatiu...  et  als  membres  im- 

PULSIU. 

Elue,  de  las  propr. ,  (ol.  20. 
Du  sang  e'puralif. ..  el  aux  membres  impulsif. 
CAT.  Impidsiti.  ESP.  PORT.  Iinpuhivo. 

9.  Impelliscar  ,  V.,  pousser. 

Cove  que  tu  impelliscas  aquels  en  sus. 

Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  36. 
Il  convient  que  tu  pousses  ceux-là  en  sus. 

10.  Repellir  ,  V.,  lat.  repellerc,  reje- 
ter, repousser,  chasser. 

Dea  om  los  tantost  restrenher  e  UEPEi.i.ia. 

Les  dix  Co/nmandentents  de  Dieu. 
On  les  doit  aussitôt  restreindre  et  repousser. 
Part.  pas.  Aquelas  donalios  son  ades  e  seran 
d'  aissi  enant  del  tôt  hepet.i.idas  ,  cassadas 
et  annuladas. 
Tif.  duTKiv''  siècle.  DoAT,  t.  CLXXII,  fol.  216". 
Ces  donations  sont  maintenant  et  seront  d'ici  eu 
avant  entièrement  rejetées,  cassées  et  annulées. 

CAT.  Repellir.  esp.  Repeler,  port.  Repellir. 

1 1.  Repulsa,  s.f.,  lat.  REPULSA,  répul- 
.sion ,  refus,  opposition. 

Ses  tota  disgregacîo,  repui.sa  et  repercussio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i2o. 


PUL 

Sans   niitiiiie    disjonction,    rt/ntlsion    ul    rejn.r- 
^.ussion. 

Fig.  Per  venjansa  de  la  retulsa. 

Cat.  dels  iipost.  de  lioma ,  toi.  125. 
P;»r  vengeance  du  refus. 

CAT.  KSr.  PORT.    IT.   Rcpulstl. 

12.  ExpELLiR,u.,  lat.  EXPELLEK6',  chas- 
ser, rejeter,  expulser. 

De  la  sieu'expulsio  per  la  quai  expellis  las 
lualautlas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  2. 

De  la  sienne  expubioa   par  laquelle  tu  expulses 
les  maladies. 

Part.  prés.  Expei.lent    las  siiperilua.s   fuino- 
zitat?:. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8i . 
Expulsant  les  vapeurs  superflues. 
CAT.  Expellir.  esp.  Expeler,  port.  Expellir. 
IT.  Espellere. 

13.  EXPULCIO,    EXPULSIO,   S.f.,    lat.     EX- 

pcLsio,  expulsion. 

De  la  sien' EXPULSIO  per  la  quai  expellis  las 
nialautias. 

Am  EXPULCIO  fort. 

Trad.  d'Albucasis,  fui.  2  et  87. 

De  la  sienne  expulsion  par  laquelle  lu  expulses 
les  maladies. 

Avec  expulsion  forte. 

CAT.  Expulsiô.  ESP.  Expulsion,  port.  Expulsào. 
iT.  Espulsione . 

i4-  ExpCLsiu ,  adj.,  expulsif,  répulsif. 
Nas  es  membre  ofîciai ,  d'  ayre  atractia  et 

EXPCT.SID. 

Officl  propri  de  \irtat  hxpulsiva  es  getar 
foras  las  superfluitatz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^O  et  14. 
Le  nez  est  membre  auxiliaire,  d'air  attractif  et 
répulsif. 

L'emploi  propre  de  faculté  expulsive  est  de  jeter 
dcliors  les  superfluités. 

CAT.  Expulsiu.    ESP.   PORT,   lixpulsivo.  IT.  Es- 
pulsivo. 

l5.    Co.MPELLIR  ,   COMPELIR,  V.,    lat.  CO.M- 

pELLERc,  contraindre,  forcer,  obliger. 
CoMPtLi.iR,   per  losbirvcns,   lo»  nej^ligens 
a  pagar. 

Fun  Je  Montcuc,  Uni.  det  H    de  Fr. .  l!\(ii  , 
t    XVI,  p    12';. 


PUN  G67 

Contraindre,   par   les   sergents,    les   ucyliycnlb  i 
p.iyer. 

No  I03  posque  COMPE1.LIR  de. 
Tit.  de  1378.  Ilist.  de  Lan^'ueduc ,  t.  IV,  pr.  , 
col.  355. 
Ne  les  puisse  contraindre  de. 

Pare.  pas.  Compelits  a  pagar  passages. 

Statuts  de  Provence.  Bomy,  p.  226. 
Obligés  a  payer  passages. 

ANC.  FR.  Compelliz  par  paines  ou  autrement 
de  la  paier...  et  à  ce  compclissoient  les- 
dictes  parties...  elle  se  paiera  sans  coin- 
pellir  les  debtes  d'icelle. 

Ord.  des  R.  de  Fr..  xi'ji  ,  t.  V,  p.  706. 

CAT.  CompelUr.  anc.  esp.  Compelir.  esp.  mod. 
Compeler.  port.  CompcUir. 

16.  CoMPULSORi ,  adj.,  compuisoirc. 
De  la  quai  obtenon  lettras  comi'ulsorias. 
Statuts  de  Provence,  lîo.iiy,  p.  7. 
De  laquelle  ils  obtiennent  lettres  compulsoires. 
ESP.  PORT.  Coinpulsorlo. 

l'j.    COMPULCION,    S.f.,    lat.    COMPUI.SIO- 

scm,  compnlsion. 
La  juridiction,  cohertion  ,  compulcion. 
Tit.  de  i^iS  ,  de  Sainte-Eulalie  de  Bonleau.v. 
I.a  juridiction  ,  coercition  ,  compulsion. 
CAT.  Compuhiô.  esp.  Compulsion. 

PULVINA,  s.f.,  lat.  pulvinm^,  coussin. 

Kstreyssec    la   fractura  sobre  la    plaga  am 

pur.viNAS. 

Trad.  d'ÀlbueasiSj  fol.  I. 
Ltreiynit  la  fracture  sur  la  plaie  avec  coussins. 

2.    PULVIL,   POLVILH  ,  S.   IH . ,  Lit.   PULVII,- 

uis,  petit  coussin,  coussinet. 

Que  tu  pauses  put.vii.s  embcj;ul7.  am  aigna 
et  oii. 

Pausa    dejos    la    palpebra    polmius    jiclils 
de  colo. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  2^  et  l(>. 

<^)ue  tu  poses  coussinets  imbiWsavec  eau  et  huile, 
l'use  dessous  la  paupirre  coussinet)  de  coton. 

PIJÎNII,  POir»o,  poiNH  ,  POKn  ,  S.  lit.,  la(. 
yvi.ytis ,   point,'. 

L'  c^tlcnh  (au  cl  rtNii  liu  que  l'auMi. 

FoLori-i  t>t  M\ii5i:iLi.c  :   Avtjngmt. 
I    rliiiiil  (Jiit  au  l'uing  jujqu'i  ce  qu'il  l'octil. 


668 


PUN 


Tans  poNHs  trencatz  e  tanta  testa. 

V.  de  S.  Honorai. 
Tant  (le  poings  coupes  et  tant  de  têtes. 
La  lansa  al  punch. 

Roman  Je  Blandin  de  CornouailleSj  etc. 
I.a  lance  au  poing. 

—  Poignée. 
Nég.  expl.  El  non  val  un  poing  <1c  cendre. 
B.  ZoRGi  :  S' ie  us  trobes. 
11  ne  vaut  pas  une  poignée  de  cendres. 
Loc.    Pie  PONH  de  linos  solamen 
Faretz  fort  cozer  e  bnillir. 

Deudes  de  Prades,  Àitz.  cass. 
Pleine  poignée  de  graine  de  lin  seulement  tous 
ferez  cuii-e  et  bouillir  fort. 

Del  pie  PONH  de  terra,  si  engendre  .x.  pon- 
hatz  d'ayga,  de  .x.  d'ayga ,  cent  d'ayre,  de 
.c.  d'ayre,  mil  de  foc. 

Elue,  de  las propr.,  fol.  io5. 

De  pleine  poignée  de  terre,  s'engendrent  dix 
poignées  d'eau,  de  dix  d'eau,  cent  d'air,  de  cent 
d'air,  mille  de  feu. 

ANC.  FR. 

F.  çainl  l'espée  an/jon?d'orflamboiant. 
Rotnan  d'Agolant,  v.  8l4- 
(AT.    Piiny.    ESP.    Puno.    port.    Punho.    it. 
Pugno. 

'>. .   PoGAi^H  ,  S.  m.,  poignet. 

L'escnt  Ihi  trenqnet  sot  lo  vogalh. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  55. 
L'écu  lui  coupa  sous  le  poignet. 

3.  PoNHAT  ,  S,  m.,  poignée,  ce  que  peut 
contenir  la  main. 

Del  pie  ponli  de  terra  ,  si  engendro  .x.  roN- 
HATZ  d'  ayga  ,  de  .x.  d'  ayga  ,  cent  d'  ayre  ,  de 
.0.  d'ayre,  mil  de  foc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io5. 

ïie  pleine  poignée  de  terre,  s'engendrent  dis 
poignées  d'eau,  de  dix  d'eau,  cent  d'air,  de  cent 
d'air,  mille  de  feu. 

CAT.  Punyat.   esp    Puriado,   pout.   Piinhado, 
IT.  Pitgneto. 

/,.   PONHAD.V,  PUNCHADA,   S.f.,  poiguéc  , 

ce  que  peut  contenir  la  main. 
IJna  roNiiA  i)\  d'arena. 

/.il',  de  Sydrai,  fui,  5t). 
Une  poignée  de  saliic. 


PUN 

De  mieia  punchapa  de  sal. 

Tit.  de  1285.  DoAT,  l.X,  col.  igi. 
Ue  At'tni-poignée  de  sel. 

5.  PuNHADiERA  ,s.f.,  pougnaclièrc,  sorte 
de  nicsun;. 

Del  moli  d'al  pont,  .vni.  punhadieras  de 
froment. 

Cartidaire  du  Bugue  ,  fol.  i. 
Du  moulin  du  pont,  huit  pougnadières  de  froment. 
ANC.   FH.    Item    en   seigle    quatre   sextiers,... 
quarteranche  de  ponhardière. 

Tit.  de  1464  ,  Carpentiek  ,  t.  III,  col.  345. 

6.  PoNHAL,  adj.,  gros  comme  le  poing. 

Cran  qnantitat  de  peiras  ponhals  per  lan- 
sar  am  fondas. 

Tit.  du  xv>  siècle.  DoAT,  t.  CXLVII ,  fol.  283. 
Grande  quantité   de  pierres  grosses  comme   le 
poing  pour  lancer  avec  frondes. 

7.  POGNADOR,   POINGNADOR , PONHEDOR , 

S.  7)1.,  lat.  PUGNATOR  ,  Combattant, 
guerrier. 

En  Antioch'  als  poingnadors. 

IIuGtJES  DE  Pena  :  cora  que  m. 
Dans  Antioche  aux  combattants . 
Rotlan  ab  sos  ponhedors 
No  sanbron  tan  gen  conquérir. 
Rambaud  de  Vaqtieiras  :  ]Vû  m'agrad'  ivcrns. 
Roland  avec  ses  guerriers  no  surent  si  gentiment 
conquérir. 

Adoncx  viratz  plurar  man  gentil  ponqedor. 
E  vie  venir  Richart  lo  noble  ponheuor. 
Roman  de  Fierabras,  v.  ^904  et  SgoS. 
Alors   vous   verriez  pleurer  maint  gentil    com- 
battant. 

Et  vit  venir  Richard  le  noble  combattant. 
ANC.  FR.  Li  qneus  de  vos  conoist  cest  poigneor. 
Qui  tel  damage  nus  a  fait  hui  ce  jor. 
Roman  d'Aubri.  Bekrer  ,  p.  172. 

lï.  Piigmitore. 

(S.  Pugnar,  7).,  lat.  PUGNAR<?,  combat- 
tre, guerroyer. 
Voyez  Denina,  t.  I,  p.   ^85;  Al- 

DRETE,    p.     ï8l. 

PnGNARAK  matin  e  ser. 

Uei'des  de  Prahes  :  En  un  sonct. 
Combattront  malin  et  soir. 


PUN 

Part-  pas.fg. 

Molt  a  ruGNAT  Aniors  en  mi  delir. 

G.  Faidit  :Moll  a. 
Moull  a  combattu  Amour  à  me  de'truiie. 
ANC.  CAT.  ESP.  PORT.  PugTiar.  iT.  Pugnaic. 

9.  ImPUGNAR  ,  ENPUGNAU  ,  EMPnNH.\tl ,  7\, 

lat.  iMPUGNARc,  impiigner,  conibattro. 
Per  EKPCGNAR  los  Sarrazis. 

Cat.  (lels  iipost.  de  Roma,  loi.  219. 
Pour  combattre  les  Sarrasins. 
Angels...  malignes  iMPUGNO  vigorozaraent. 
Elue.  Je  las  propr.,  fol.  12. 
Anges...  les  iliables  ils  combattent  vigoureusement. 

En  re  empunhar. 

Tit.  de  i3i9.  Do.\T,  t.  CXXXII,  fol.  3M\ 
Eu  rien  impugner. 
CAT.  ESP.  TOKT.  Impiignar.  it.  Jmpugnare. 

10.  Inpugnador  ,  S.  m.,  lat.  impugxa- 
TOR,  attaquant,  assiégeant,  qui  im- 
pngne. 

Dels  iNPDGNADOBs  defensai'. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5o. 
De'fendre  des  assiégeants. 
t:AT.  ESP.  PORT.  Impiignador.  it,  Impngnatore. 

I  I.  I.MPUGXACION,  s.f.,  lat.  impugnatio- 
Nfw,  attaque,  opposition. 
Rennncian...  a  impugnacion  d'aqnesta  pré- 
sent caria. 

Tit.  de  1402,  Bordeaux.  Cab.  Monteil. 
Renonçant...  à  l'attatjue  de  ce  présent  titre. 

CAT.    Impugnaciô.  esp.    Impugnacion.    port. 
Impugnacào.  it.  Impugnaziotte. 

1 2.  Repignar,  2>.,  lat.  REPUGNARe,   ré- 
pugner, contredire. 
La  qoal  cansa  répugna  al  drecli. 

Statuts  de  Provence.  lioMY,  p.  227. 
Laquelle  cLose  rrpugne  au  droit. 
l'arc,  prés.  Paranla  mot  estranlia  e  repuonan 
al  entendenien  d' orae. 

Leys  d'amors ,  M.  !<>(). 
Parole  moull  l'tnDgc  cl   répugnant  à    l'enlendc- 
nienl  d'homme. 
f:AT.  E.SP.  PORT.  Rcpugnnr.  it.  Jtepugnare. 

I    >.     RH'liJNA.NCIA  ,    s.f.,    Int.    RM'UGN\N- 

Ti.v,  répugnance,  opposition,  conlra- 
(lirfion. 


PUN 


669 


Iiiiplioans  repugnancia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  5. 
Impli(|uaiil  opposition. 
(AT.  esp.  port.  Repugnancia-  it.  Repitgnanza , 

PUNICENC  ,   adj.,  du   lat.    pukiceus, 
écarlate,  d'un  rouge  éclatant. 

La  segunda  punicenca,  o  citrina. 

Color...    PUNICENCA   et   pnrpnrenca  declino 

vers  rog. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26tj. 

La  seconde  écarlate ,  ou  citrine. 

Couleur...  écarlate  et  purpurine  inclinent  vers 
rouge. 
port.  Piiniceo. 

PUNIR,  V.,  lat.  PDNiRt',  punir. 

On  vai  punir  sos  fayllimentz. 

Dieus  de  majestat  los  poni  tuanteneut. 
y.  de  S.  Honorât. 
Où  il  va  punir  ses  fautes. 
Le  Dieu  de  majesté  les  punit  aussitôt. 

Part.  pas.  Ne  séria  ,  qnalhqne  ora  ,  punida. 

Philomena. 
Elle  en  serait,  quelque  Leure  (tôt  ou  tard),  punie. 
ANC.  CAT.  ANC.  ESP.  PORT.  Punir.  IT.  Punirc. 

1.  PuNiMEN ,  ,v.  in.,  punition. 
Sapchatz  qne  '1  sien  pcnimen 
Son  senhal  d' ira  solamen. 

Brev.  d'amor,  fol.  l5. 
Sachez   que  les  siennes   punitions  sont  signe  Je 
colère  seulement. 
IT.  Punimento. 

3.   PUNICIO,  PXTNITIO,  .S.f.,  lat.   PUNITIO, 

punition. 
PcNicio  corporal. 

Tit.  de  1265.  DoAT,  I.  ViJI  .,  fol.  177. 
Punition  corporelle. 
La  puNiTio  dels  pecalz. 

Carya  itagaton.,  p.   l4- 
La  punition  «les  pécliés. 
ANC.    CAT.  Piiniciô.  ESP.   Pitnicion.  port.  Pu- 
nicào.  IT.  Punizione,  piinigione. 

\.  Imm;nit,  ndj.,  lat.iMPLNiT//.v,  impuni. 
Mol/,  ci'ims  iMPUNiTz  rcmanion. 

l'arlulaire  de  Montpellier,  fol.  .'io. 
I)i'  nuiiilireux  criniet  demeuraient  impunis, 
t  xx .  Iinpunit.  htr.  roiiT.  Itnpunido.   it.    Im- 
punito. 


670  PUR 

PUPILH,  s.  m.,  lai.  vvpilIus,  pupille, 
mineur. 

Si  caiu  es,  s' ieu  soi  pupii.hs. 

Trad,  du  Code  de  Jiistinien,  fol.  215. 
Ainsi  coname  il  est ,  si  je  suis  pupille. 
Adj.  Bens  delz  enfaus  pupils. 

Slaluts  de  Provence.  BoMY,  p.  45. 
Biens  des  enfants  pupilles. 

CAT.  PupUlo.  ESP.   Pupilo.  POBT.  IT.  PupiUo. 

.  2.  PupiLL.\,  s.f.,  lat.  PUPiLLA,  pupille, 
mineure. 

Pupils  ni  PUPILLA  non  podon  far  garentia 
per  nulh  home. 

Trad.  du  Code  de  Justtnien,  fol.  28. 
Mineur   ni   mineure   ne    peuvent  faire    garantie 
pour  nul  liomme. 

KSP.  Pupila.  PORT.  Pupilla. 

3.  PupiLLARETAT,  S.  f. ,  pupillarité. 
Pois  qne  il  a  passât  la  pupillaretat. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  53. 
Après  qu'il  a  passe'  la  pupillarité. 

4.  PUPILLARI,   ad/.,  lat.    PUPILLARIi',  pU- 

pillaire. 

Aquella  subslitucios  es  pupillaris. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  64- 
Cette  substitution  est  pupillaire. 
CAT.  Piipillar.  ESP.   Pupilar.   port.   Pupillar. 
IT.  Pupillare. 

5.  PupiLLARiNT,  adv.,  à  la  manière  pu- 
pillaire. 

Pot  substituir  1'  un  al  autre  en  aulra  guisa , 
so  es  Pcrii,i,ARiNT. 

Trad.  du  Code  de  Justinienj  fol.  64. 
Il  peut  substituer  l'un  à  l'autre  en  autre  manière, 
c  est-à-dire  à  la  manière  pupillaire. 

PUPILLA,  s.f.,  lat.  PUPILLA,  pupille, 
prunelle  de  l'œil. 

Tu  veyras  am  aquela  pupilla  ,  am  la  visio 
ciel  liuel,  per  la  clartat  de  la  tanica  cornea. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  19. 
Tu  verras  avec  cette  pupille,  avec  la   vision  de 
l'œil ,  par  la  clarté  de  la  tunique  cornc'c. 
CAT.  Pupilla.  tsp.  Pupila.  port.  it.  Pupilla. 

PUR  ,  ndj.,  lat.  vvv.us,  pur,  net ,  propre. 


PUR 

De  bon  vl  pur  a  benre  assatz. 

DfiCDEs  DE  Prades  ,  Aui,  cass. 
De  bon  vin  pur  k  boire  asse^. 
PuRA  cain  la  pupilla. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  (ig. 
Pïire  comme  la  prunelle. 

Moral.  Tal  cuia  esser  purs  e  netzde  peccalz. 

Honi  leva  puras  mas  en  oratio. 

f^.  et  Fert.,  fol.  4 1  et  90. 

Tel  pense  être  pur  et  net  de  pe'cLd. 

On  lève  pures  mains  en  oraison. 
CAT.  Pur.  ESP.  PORT.  IT.  Puro. 

■i..  PuRAMENT ,  adv.,  puremcut ,  simple- 
ment. 

Hères  pot  esser  institnitz  alcns  boni  e  pcra- 
MENT  e  solz  condicion. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  63. 

Héritier  peut  être  institue'  aucun  bomme  et  pure- 
ment et  sous  condition. 

CAT.  Purament.  esp.  poht.  it.  Puramentc. 
3.  PURITAT,   PURETAT,   PURTAT,  S.f.,  lat. 

puRiTATew,  pureté,  netteté. 
L'  abilacols  dels  peissos 
Non  es  de  puritat  lan  gran 
Cuin  r  aires  on  l'aucel  estan. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
Le    se'jour  des  poissons   n'est   pas    de    pureté  si 
grande  comme  l'air  où  les  oiseaux  sont. 
Car  de  purtat  nasqnet  et  nior. 

Libre  de  Senequa. 
Car  de  pureté  naquit  et  meurt. 
Moral.  Aquels  que  fan  vida  d'  angel  en  terra 
per  puritat  de  sancta  vida. 

F.  et  Vert.,  fol.  lo3. 
Ceux  qui  font  vie  d'ange  sur  la  terre  par  pureté 
de  sainte  vie. 

ANC.  fr.  Aimant  d'nn  cneur  rempli  àe parité. 

Cl.  Marot,  t.  IV,  p.  346. 

La  pu  ri  té  du  langage  naïfvement  uttique. 

Amyot,  trad.  de  Plutarque.  Morales,  t.  II,  p.  225. 

La  cape  blanche  signifie  j^HWe  et  virginité. 

H.  EsTiENNE  ,  Apologie  pour  Hérodote,  t.  II  , 

p.  214. 
CAT.  Puritat.  esp.  Puridad.   pokt.  Puridade. 
iT.  Piirità,  puritate,  puritade. 

/i.  PuRAcio,  S./.,  purification. 

PuRACio  de  la  plaga. 

IVad.  d'Albucasis  ,  fol.  12. 
Purification  de  la  plaie. 


5.  PORIFICAR,  7>.,    lat.   PURIFICAR^,   pUlU 

fier. 

PuRiFicA  la  mia  arma. 

Lo  Payre  eternal. 
Piirijîe  la  mienne  âme. 
Pari.  pas.  Adonc  Paal  près  .n.  barons  rcRi- 

FICATZ. 

Triid.  des  Actes  des  ^pôtrvs ,  cli.  21. 
Alors  Paul  pril  deus  UommKi  piiri/îcs. 

CAT.  ESP.  PORT.  Piirijîcar.  it.  Ptiri/tcare. 

6.  PURIFICACIO,   PURIFICATIO,   S.  f.,    lut. 

PI  RiFiCATio  ,  purification. 

Lo  complimens  de  lur  pcRirrcAcio. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres ,  cb .  21. 
L'accoraplisseraeut  de  leur  purification. 

La  PURIFICATIO  de  sancta  Maria. 

Calendrier  provençal. 
La  purification  de  sainte  Marie. 
CAT.  Purificaciô.  ksp,  Purificacion.  port.  Pu- 
rificacào.  it.  Purificazione . 

7 .  Plrificatiu  ,  adj.  ,   purificatif ,  pro- 
pre à  purifier. 

F.s  del  sanc  pcrificatiu. 
Solelh...  ba  virtnt  purificativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20  et  1 16. 
Il  est  du  sang  purificatif. 
Soleil...  a  faculté  purijicative. 

8.  Impuuitat,   s.  [.,  lat.    iMPURiTATr/y/, 
impureté. 

Ab  itifcccio  et  i.mpuritat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i33. 
Avec  iulcclion  et  impureté. 

f  AT.  Impuritat.  esp.  Impuridad .  it.  Iinpiirità, 
impuritate,  impuritadc . 

().  Df.purar,  V  ,  lat.  DEPURARc,  épurci, 
rendre  pur,  clarififr. 

Vens...  r  ayre  pcstilcncial  ueplron. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \i!^-l'i^. 
Veuls...  l'ïir  pestilentiel  épurent. 
Part,  pas,  La  clartat  depcrada. 

Peulhos,  yoj.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 
La  clarlé  épurée. 
c*T.  ESP.  Depurar.  it.  Depurare. 

10.  Depiracio,  s.  /.,  dépuration,  épu- 
rement. 


PUR  67 1 

Avga...  per  accio  del  foc  pren  defuracio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  jS. 
L'eau...  par  action  du  feu  prend  épurernent. 
CAT.  Deptiraciô.  esp.  Depuracion.  it.  Depurn- 
zione. 

1 1.  Depurament,  s.  m.,  épurernent,  pu- 
rification. 

Depiiro  l'ayre... ,  dono  depdrament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  38. 
Kpurcnt  l'air...  ,  donnent  épurernent. 

12.  Depuratiu,  adj.,  dépuratif,  propre 
à  épurer. 

Del  ayre...  depuratiu. 

Depurativa...  de  .soperfluitatz  d'hnrnors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  52  et  25. 
De  l'air...  dépuratif. 
Dépuratii>e...  de  superfluite's  d'humeurs. 

i3.  PuRGAR,  V, ,  lat.  purgarc,  purger, 
purifier,  nettoyer. 
Piona  sirventa  qne  purga  be  lo  ostal. 
Coma  aqtieil  que  purga   la  para  farina  del 
bren. 

A',  et  Fert.,  fol.  68  et  35. 
Bonne  servante  qui  nettoie  bien  l'bôlel. 
Comme  celui  qui  purge  la  pure  farine  du  son. 
Moral.   Per  purgar  les  peccatz...  e  per  con- 
querre  las  virtatz. 
Pdrgau  lar  consciencia. 

r.  et  rert.,  fol.  (J6  et  33. 
Pour /)H/-^er  les  pc'che's...  et  pour  conquérir  les 
vertus. 

Purifier  leur  conscience. 

—  Terme  de  aiédecine. 

El  cap  e  'I  cors  tôt  eisameu 
Li  puROA  fort  be  et  adoba. 

Deudes  de  Prades,  yfuz.  cass. 
La  tête  et  le  corps  tout  pareillement  il  lui  purg  e 
fort  bien  et  arrange. 
Subst.     Ab  PURGAR  o  ab  sagiiia. 

Bref,  d'amor,  fol.  3^. 
Avec  le  purger  ou  avec  saignée. 

—  Polir,  affiner. 

La  lima  esmera  e  porga  lo  fer. 

^.  e/ f  eW.,  fol.  77. 
Lu  lime  polit  et  aj/tne  le  for. 
Pari.  pas.  Aprop  de  mel  ben  escumat 
K  del  l)el  oli  ben  pur<;\i 
.Vi.  giitetas. 

Devins  Dï  Prades,  Auz.  rusi. 


672  PUR 

Après  du   miel  bien  écume  ot  de  helle  liuile  bleu 
purifiée  six.  goutlelettes. 

— .  Terme  tle  pratique. 

Preraeiranient  se  dea  esser  pdrgatz  d'  aquel 

crim. 

Trad.  du  Code  de  Justinierij  iol.  t\. 
Premièrement  il  doit  s'être  purgé  de  ce  crime. 
CAT.  Esr.  PORT.  Purgar.  it.  Piirgare. 

ïl\.    PURGATORI,  PORGUATORI,  S.  TH.,  Kit. 

puRGATORia/«,  purgatoire. 

Si  es  en  purgatori  ,  lai  si  purgara. 

Liv-  de  Sydrac,  fol.  16. 
S'il  est  en  purgatoire,  là  11  se  purifiera. 

Tu  intraras  en  porguatori. 

Dialogue  de  l'Ame  et  du  Corps. 
Tu  entreras  en  purgatoire. 
Pensa  d'  yfem  e  de  paradis  e  de  purgatori. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 

Pense  d'enfer  et  de  paradis  et  de  purgatoire. 

CAT.  Purgatori.  esp.  port.  it.  Ptirgatorio. 

3  5.    Purgatori,   adj.,   du   purgatoire, 
qui  appartient  au  purgatoire. 
Très  penas  son  :  Las  tetnporals, 
PcRGATORiAS  et  ifernals. 

Brev.  d'amor,  fol.  to8. 
Trois  peines  sont  :  Les  temporelles,  du  purgatoire 
et  infernales. 

16.  Purgatio,  purgacion,  s./.,  lat.  pur- 
GATioj^cni,  purgation,  purification. 

Ilna  vetz  1'  an  prenga  purgatio. 

Zip.  de  Sydrac,  fol.  73. 
Qu'une  fois  l'an  il  prenne  purgation. 
Fig.  Lo  don  del  S.  Esperit,  don  nos  parlam 
ayssl,  coiaplis  e  perfay  aqnesta  porgatio 
et  aqnesta  neteza  de  1'  arma. 

r.etFert.,M.8i. 
Le  don  du  Saint-Esprit ,  dont  nous  parlons  ici , 
accomplit  et  parfait  cette  purijication  et  cette  net- 
teté de  l'âme. 

Doua  salut  et  purgacion  de  1'  arma. 

Hist.  de  la  Bible  en  provenç.,  fol.  81 . 
Donne  salut  et  purijication  àc  l'âme. 
CAT.  Purgaciô.  esp.  Purgacion.  port.  Piirga- 
cào.  IT.  Puigazione. 

l'j.  Purgamkm,  s.  ni.,  purification. 


PUR 

Joru  del  purgament  de  la  Verge. 

Trad.  duN.-Test.,  S.  Luc,  cb.  7. 
Jour  de  la  purijication  de  la  Vierge. 
ANC.  tsp.  Ptirgamiento.  it.  Pui-gamento. 

î8.  PuRCADOR,  S.  m.,  purgatif,  purga- 
tion. 

Non  dea  hom  penre  pdrgador 
Volnntiers  ni  far  sagnia. 

Brev.  d'amor,  fol.  37. 
On  ne  doit  pas  prendre  purgatif  volontiers  ni 
faire  saignée. 

—  Purgatoire. 

Las  penas  del  purgador. 

Gui  Folquet  :  Escrig  trop. 
Les  peines  du  purgatoire. 

19.  PCRGATIU  ,    adj.,     lat.     PCRGATIV«i'^ 

purgatif,  purificatif ,  propre  à  purger, 
propre  à  purifier. 
Ha  virtat  purgativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5o. 
A  propriété  purgative. 
Ckt.  Purgatiu.  esp.  port.  it.  Purgative. 

20.  Depurgar,  V.,  lat.  depurgar^?,  pur- 
ger, purifier. 

Trnlhat  se  depurga  colan. 

Lejs  d'umors,  fol.  36. 
Pressé  il  se  purifie  en  coulant. 

2  X  .   ESPURGAR ,  ESPURJAR  ,  V,,  hit.  EXPUR- 

GARé-,  purger,  purifier. 

Enquera  per  ben  espcrgar  , 
La  flor  del'  api  failz  secar. 

Deudes  de  Prades  ,  ./4uz.  cass. 
Encore  pour  bien  purger,  la  (leur  du  ce'leri  faites 
sécber. 

Moral.  Celui  que  s  vol  de  pechat  espurjak. 
Trad.  de  Bède,  fol.  5o. 
Celui  qui  veut  se  purifier  du  péché. 
Parc.  pas.  Lendetna,    cant  ser' espurgatz. 
Deudes  de  Prades  ,  v</ki.  cass. 
Le  lendemain ,  quand  il  sera  purgé. 
ANC.  FR.    Espiirgier  soi  parfaitement. 
Helinandou  Thibaud  de  Mably,  Fers  sur  la  Mort. 
L'or  ou  l'argent  se  espnrge  et  aflne  au  feu. 
Livre  de  la  Loi  au  Sarrasin,  p.  n5. 
CAT.  Expurgar,  espurgar,  espcrgar.  esp.  port. 
E.xpurgar.  it.  Spurgare. 


PUT 

22.  ESPURGAMEN,    ESPURJAMKN  ,     S.    ni., 

pur^Mtion  ,  médecine,  purification. 
Vos  li  darelz  espdrgamen. 

DeUDES  de  PR ADES  ,  j^liz.  ClISS. 

Vous  lui  donnerez  purgntîon. 
Fig.  Lo  fiatemens  de  Den ,  es  espurjamens  di- 
preseijs  vida. 

Trad.  cleBùde.  fol.  68. 
Le   battemcnl  de  Dieu,   c'e<;l  purification  de  i;i 
présente  vie. 
iT.  Spurgamento. 

23.  EsPURGATORi ,  S.  m.,  purgatoirc. 
Si  non  passa   per  kspurgatori. 

ZjV.  de  Sjrdrac,  fol.  89. 
S'il  ne  passe  pas  par  purgatoirc. 
ANC.  FR.  Et  tontes  les  armes  ploroient 
Qui  erent  en  espiirgatoire. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  lA^. 
CAT.  Expurgatori.    est.  port.  Expurgatorio. 

PUSTULA,    PUSTELI.A,    POSTELLA,    S.  f.  , 

lat.   PUSTULA,  pustule,  abcès,  petite 
gale,  bouton. 

So  PDSTCLAs  fetidas,  las   qnals  so  feylas  de 
niaterias...  corraptas. 

Trad.  d'jilbucasis,  fol.  12. 
Sont    pustules  fe'lides,   lesquelles  sont   faites   ili- 
matières...  corrompues. 

PcsTELLA  en  son  hnelh. 

Bertband  DE  BoR.N  :  Gcs  de  far. 
Pustule  àias  soc  œil. 

Haia  en  son  oill  postella. 

FOLQLET  DE  RoMA>s  :  Auzels  no. 
Qu'il  ait  dans  son  œil  pustule. 

CAT.  ESP.  port.  Pustula.  iT.  Pustula,  posrola. 

1.  Pdstulacio  ,  .?.  y. ,  lat.  pi  stolatio  , 
pustulation  ,  état  de  ce  qui  est  pushi- 
leux. 

Per  nlceracio  del  paladar  et  pustulacio. 
Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  85. 
Par  ulcération  du  palais  et  pustulation. 

3.  PosTULOs,  fidj.,  lat.  pijsti!Los«.v,  pus- 
tuleux, couvert  de  pustules. 
Lors  cambaa  so  posTCi.o/.At. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  99. 
L'-uri  jamhei  sont  pusiuleuiet. 

PUTA,  5./.  ,  fille,  put.iiii. 
III. 


PUT 


(i'-3 


Primitivement  ce  mot  était  pris  en 
bornie  acception.  Goldoni  a  composé 
une  comédie  dont  le  titre  est  :  la  puta 
HONORATA,  la  Fille  honniHc . 

Dans  une  traduction  en  patois  bo- 
lonais, on  a  rendu  vibginella  du  Tasse 
par  : 

A  sa  via  pctta. 

Ch.  V,  st.  71. 
l  na  PDiTA  d'  vint  ann  o  poch  d'  piu. 
Cl..  II,  st.  .4. 
La  vergogna  da  putta. 

Ch.  II.sl.  17. 

Les  Portugais  ont  employé  ce  mot 
dans  la  même  acception  :  Origan  c  Or- 
tographia  de  Lingua  portuguesa,  p.  54. 
On  trouve  aussi  en  italien  le  mot 
puttn,  fancitdh,  employé  dans  le  même 
sens. 

Les  tioubadours  ont   toujours  em- 
ployé ce  mot  en  mauvaise  part  ;  pu- 
tain, courtisane,  vilaine. 
Aissellas  putas  ardens 
Qui  son  d'  autrui  maritz  cossens. 

Marcadrus  :  Pus  moi. 
Ces  putains  ardentes  qui  sont  de   maris  d'aulrui 
consentantes. 

En  PUTA  qui  si  fia 
Es  boni  traitz. 

Marcabrus  :  Soudjdier. 
Kii  putain  qui  se  fie  est  homme  trahi. 

■  idj.  Qui  le  fenina  puta,  coma  qui  ten  serjien. 

Trad.de  B.de  ,  M.  l^o. 
Qui  lient  femme /lu/ain^  <;omme  qui  lient  serpeiil. 
Sa  nazis  los  asalbo,  la  pcta  gen  malvada. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  2~!f!i. 
Les  Sarrasins  les  assaillent  ,  la  filntne  i;eut  nuu- 
vaisc. 

AKC.  VK..  Des  Sarrasins  qui  tieiineal  putes  loi». 
Hornan  d'Of^ier  le  Danois.  Note»  tur  Vtflaod  , 

p.  83. 
1  oulc.s'fsic.'i ,  srrc»  ou  fuirs 

De  fait  ou  de  volcntc  putet 

Jttiman  de  la  Hos»,  v.  yiif'i 
On  dit  cc«t  pruverlx*  ; 
Vie  pute  racbiiir,  pute  bieibr. 
/iumande  C'leamaJrs.C.AHH.STlt.n,  1.  III,  cul.  ^-jS. 
tAl.  »»r    HORI.  Putti.  IT    l'utla 

85 


674  PUT 

2.  PuTANA ,  v.  f.,  putain  ,  prostituée. 

Jazon  ab  pctanas  tro'l  solelh  es  levatz. 
P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Couchent  avec  prostituées  jusqu'à  ce  que  le  soleil 
est  levé. 

De  rtiTANA  cortejaire. 
T.  DE  Hugues  et  de  Reculaire  :  Cometre  us. 
De  prostituée  courtisan. 
ANC.  CAT.  Piitana.  it.  Puttana- 

3.  PuTANELA,  s.f.  dùn.,  petite  putain, 
petite  prostituée. 

A'av,  dis  el ,  putanela,  laycha  m' estar  en  patz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  /JQoS- 
Va ,  dit-il ,  petite  putain,  laisse-moi  être  en  paix. 

/J.  PuTAN ,  S.  TH.,  putassier,  libertin. 

Moat  se  fez  grazir  als  arlotz  et  als  pctans. 

V.  de  Guillaume  Figueiras. 
Moult   il  se  fit  agre'er  par  les  goujats  et  par  les 
putassiers. 

5.  Putanier,  putaner,  (idj. ,  putassier, 
libertin. 

Ai!  fais  clergue,  messongier,  traidor, 
Perjar,  lairo,  putanier,  descrezen. 

B.  CarBONEL  :  Per  espassar. 
Ali!  faux  clergé,  menteur,  traître,  parjure,  vo- 
leur, putassier,  mécre'ant. 
Enchantaire  o  putaners. 

Traité  de  la  Pénitence  en  provençal ,  fol.  59. 
Enchanteur  ou  putassier. 
ESP.   Putanero.  port.   Putanheiro.  ix.  Putta- 
niere. 

6.  Putage,  s.  m.,  prostitution. 

Sibilia  per  cert  a  conseutit  putage. 
V.  de  S.  Honorât. 
Sibilie  pour  sûr  a  consenti  prostitution. 
ANC.  FR.  Qai  sacrement  de  mariage 

ïornent  à  honte  et  'a  putage. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  vont,  anc,  t.  1 ,  p.  122. 
Et  miz  par  povreté  mainte  famé  e\  putage. 
Piomnn  de  Rou  ,  v.  iSjS. 

7.  PuTARiA,  S.  f. ,  putanisme,  prostitu- 
tion. 

Maivestat  e  ruT.\uiA  : 


PYR 

No  '1  laisson  tenev  dreita  via. 
Un  troubadour  anonïme  :  Seinor  vos  que. 
Méchanceté'  et  putanisme  ne  lui   laissent  tenir 
droite  voie. 

ANC.  FR.   One,  foi  que  doi  sainte  Marie  , 
Ne  fis  de  mon  cors puterie. 

Roman  du  Renart,  t.  II ,  p.  7. 
D'y  vrognerie , 
De  puierie, 
Scandale  et  binîct. 

Blason  desfaulces  Amours,  p.  2x7. 
ESP.  Puteria.  port.  Putaria. 

8.  PuTiA,  S.f.,  putanisme,  prostitution. 

Gren  er  amor  ses  putia 

Camjantz , 
Tro  qn'  el  mon  sia  fenitz. 

B.  Martin  :  Conipanho. 
Difficilement  amour  sans  prostitution  sera  ch.in- 
geant,  jusqu'à  ce  que  le  monde  soit  fini. 
La  PUTIA  r  es  après. 

Marcabrus  :  Lanquau. 
Le  putanisme  lui  est  après. 

g.  Pdteiar,  putaneiar  ,  v.,  se  prosti- 
tuer, paillarder,  forniquer. 

O  mentir  o  putaneiar. 

Brev.  d'amor,  fol.  62. 
Ou  mentir  ou  paillarder. 

Fig.    Domneis  ar  putkia. 

Marcabrus  :  Pus  la  fucllia. 
Courtoisie  maintenant  se  prostitue. 
ANC.  FR.       Et  tout  briser. 
Rompre,  casser 
Y,X.  putasser. 
Blason  desfaulces  Amours,  p.  286. 
ESP.  Putear,  putahear.  port.  Putear.  it.  Pu- 
taneggiare . 

PYGMEUS,  s.  m.,  lat.  pygm«eus  ,  pyg- 
inée. 

Pygmeus  so  homes  del  gran  d'  un  coydat. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  256. 
Pjgmées  sont  hommes  du  grand  d'une  coudée. 
CAT.  Pigineu.  esp.  port.  it.  Pigmeo. 

PYRAMIDAL,  adj.,  du  lat.  pyramii)6'.»-, 
pyramidal ,  fait  en  forme  de  pyra- 
mide. 


PYZ 

Un  ;iTigle  rYBAMiDAi.  etagul. 

Elue.  Je  lui  propr.,  fol.  l5. 
Un  angle  ;ymmi</rt/ et  aigu, 
i  A  !■.  KSP.  Piramidal. 

PYZANTIA,  s.  /.,  du  lat     i-ysma,  py- 
zance,  figure  de  rhétorique. 

l'Y7.A>Tr\  es  una  questios  ain   trops  mciii 


PYZ  67  5 

bres  ,  a  la  quai ,  pei-  la  iiia)(i()lioItat  que  s'  ha  , 
110  'I  put  boni  dnr  unu  re.spusta ,  quar  cascus 
lueoibrus  fay  per  se  qucsiio. 

Lej's  d'amors,  loi.  1^3 . 
La  pyzance  est  une  question  avec  de  nombreux 
mcniljros ,   à   laquelle,  à  cause    de   la   mulliplicile 
qu'elle  a  en  elle ,  on  ne  peut  donner  une  même  ré- 
ponse ,  car  chaque  membre  lait  par  soi  une  queslion. 


FIN    DU     TOME    QUATRIEMK. 


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