LEXIQUE ROMAN
ou
DICTIONNAIRE
DE LA LANGUE DES TROUBADOURS,
C O W P A K K E
AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE.»
TOME IV.
L.— P.
DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET
RUE DE VA UG IRA RI), N° 9.
LEXIQUE ROMAN
OU
DICTIONNAIRE • • .;
4
DE LA LANGUE DES TROUBADOURS,
c 0 M p A n K i:
AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE ,
OE NOUVELLES RECHERCHES HISTORIQUES ET PHI LOLOC IQUES ,
d'un RÉSUMÉ DE LA GRAMMAIRE ROMANE,
d'un nouveau CHOIX DES POÉSIES ORIGINALES DES TROUBADOURS,
ET d'extraits de POEMES DIVERS;
PAR M. RAYNOUARD,
MEMBRE DE l'iNSTITUT ROYAI. DE FRANCE (aCADÉMIE FRANÇAISE
ET ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES ),
SECRÉTAIRE PERrÉTUEI. HONORAIRE DE l'aCADÉMIE IRANCAISE, ETC.
TOME QUATRIÈME.
L. — P.
A PARIS,
CHEZ SILVESTRE, LIBRAIRE
TiOK DES BOWS-HNFANTS , N" 30.
1842.
J
LEXIQUE ROMAN,
ou
DICTIONNAIRE
DE LA LANGUE DES TROUBADOURS,
r o M r A R K F.
AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE.
I.
L, s. m. , douzième lettre et neuvième
consonne de l'alphabet , I.
L'na dictios fiaish en i., e l'antra coinmensa
per !..
Leys d'atnors, foL 4-
Un mot finit en /, et l'autre commence par l.
Efans no pronnncio r mas i, , qnar dîzo...
paite.
Elue, de las propr., fol. 4''(.-
Les enfants ne prononcent pas R mais /, car ils di-
sent... pè/e.
Dans les Mss. , l, représentant les ar-
ticles et les pronoms masculins el et lo ,
les articles et les pronoms féminins ii.
et LA, se trouve toujours joint aux
mots commençant ou finissant par une
voyelle; mais dans les imprimés, pour
plus de clarté, il est bon de faire précé-
«Icr ou suivre cette lettre d'une apostro-
phe , qui annonce l'élision.
LA, art.f. sing., lat. //la, la.
Voyez la Grammaire romane^ j). l^7.
et iio.
m.
Siij. Qaan la doss' aura venta.
B. DE Ventadouh : Quan la tloss'aura.
Quand la douce aure souffle.
JRég. dir. De totas avetz i,a flor.
GiRAvD LE Roux : A ley de.
De toutes vous avez la fleur.
Qa'el trametia los brens ultra la niar.
Poème stirBoèce.
Qu'il transmettait les lettres outre la mer.
La , devant un nom de saint, sup-
pose l'ellipse des mots festa de , et
forme une locution.
Pas LA San Miqaels es passada.
Le moine de Montai'DON : Be m'enucia.
Depuis que la (/i'te de) .Sai^t-Micliel est passo'e.
A chasque an , a la Sant Andreu.
Charte de Bcssc en Auvergne, de 1270.
A chaque an , à la Saiiil-.\ndré.
ANC. roRT. leu su! la dona valida,
lea suî la dona loada...
A la corte inorar.
Cane, do coll. dos Jiobres de Lisbouj fol. 102.
CAT. ESP. La. PORT. MOD. A. IT. La.
2. Las, art.f.plur., les.
Sujet. Las fortezas.
Les forteresses.
Titre de qO'o.
LA
Ica no m vau ges camjau ,
Si cura LAS domnas fan. -
B. DE Ventadour : Lo gens temps.
Je ne me vais point cbangeanl , ainsi comme les
dames font.
Las autras qui après van.
P. MiLON : En amor.
Les autres <{ui après vont.
Rég. Que fas.satz las beatatz durai-.
Le moine de MonTAUDon : Aulra vttz.
Que vous fassiez les bcaule's durer.
Castiar
Las domnas de falhir.
I*. DE BussiGNAc : Quan lo dous.
Empêcher les dames de faillir.
ANC. PORT. Todas las coitas que sofrer poden.
Cane, do coll. dos nobres deLisboa, fol. 92.
ANC. CAT. ESP. Las. POKT. MOD. As.
3. La , pron. pers. f. 3^ pers. sùig., lat.
iYla , la , elle.
Voy. la Grammaire romane, p. i63.
Rég. dir. Que farai doncx? Amarai ma enemla.-'
Aniar i,a del.
P.AMBAUD d'Orange : Si de trobar.
Que ferai-je donc? Aimerai-je mon ennemie? Ai-
mer je la dois.
Denbi' escotar ma verala chanso...,
Qnar si la denhatz escotar.
FoLQUET DE Marseille : Eu cbantan.
Daigne écouter ma vraie cbanson... , car si vous la
daignez écouler.
ANC. CAT. La tristor la destrnn e menyscaLa.
AusiAS Warch : Malamcn viu.
ESP. La.
— Pron. démonstr.y celle.
Sa calor nataral ab la del solelh.
Elue, de las propr.j fol. 198.
Sa chaleur naturelle avec celle du soleil.
ANC. CAT.
Com, sens tornar, la qiie am es anada.
AlsiAS Marcu : Aciuelles mans.
— Pron. relat.
Ja non aura proeza
Qui no fug avoleza ,
E non LA pot fugîr
Qui non la sap cbauzir.
Arnaud de Mauueil : Razos es.
Jamais n'aura prouesse qui ne fuit lâcheté, et ne
lu peut fuir qui ne sait la discerner.
LAB
ANC. CAT.
Menys que la ley clirisliana se présenta
Als Africans, ne la volen oyr.
AusiAS March : Yo crit lo be.
/( . Las, pron. pers. f. 3® pers. plur. , les ,
elles.
Rcg. Las li devedara..., no las descobrira.
Titre de 960.
Les lui défendra... , ne les découvrira.
De las domnas mi dezesper...;
Totas LAS dopt e las inescrc.
B. de Ventadolu : Quan vey la.
Des dames je désespère... ; toutes je les redoute et
les mécrois.
E.sp. Las,
— Pron. dcnionstr., celles.
Fora 'Is bucx geto las que no mellifico.
Elue, de las propr., fol. 1^2.
Hors des ruches chassent celles i[u\ ne fout pas de
miel.
ESP. Las.
— Pron. relat.
Las tuas lagremas niostraras;
Al tien sirven las layssaras.
Passio de Maria.
Les tiennes larmes tu montreras ; au tien serviteur
les laisseras.
LABANSA, s.f., du lat. labans, déca-
dence, ruine.
Fig. Plalz me d' avol baron ,
Can met e guasta tan
Tro sia... en labansa.
Un TROi'BADOi'R ANONYME : Tos temps.
Il me plaît de lâche baron, quand il dépense cl
dissipe tant jusqu'à ce qu'il soit... en ruine.
i. Relaps, adj., lat. relapsk.?, relaps,
qui retombe dans un vice , dans une
erreur.
Ero eslatz relaps en lor error.
Cat. dcls apost. de lioma, fol. 171.
Avaient élé relaps dans leur erreur.
CAT. ESP. PORT. Relapso.
LABIAS , 1.AVIAS, LAVRAS, s.f. pi., lat.
1.ABIAS, lèvres.
So ditz LABIAS, quar ab els hom leca.
Elue, de las propr., fol. 42-
Sont appelés lèvres, car avec elles on lèche.
LAB
LwiAS grossas e luornilas.
Roman de Jaufra, fui. 56.
Livres grosses et lippues.
hoc. Per lo pecbat de las i.avras.
Orar devem de cor, non pas de lavras.
Trad. de B'ede, fol. 34 et 2».
Par le pécUé des livres.
PJous devons prier de cœur, non pas de livres.
— Par ext., bord d'une plaie , d'une
blessure.
Ajusta las doas labias de la plagua am su-
tuia.
Trad. d'Albucasis, fol. 20.
Ajuste les deux, livres de la plaie avec suture.
AMC. iT. Dlinostra che avesse le iabbia enOate.
BUTI , Coin, sopra '/ poema di Dante ^ Int. y.
Le mie prime Iabbia.
Petrahca , cap. 4-
Gocciar su ptr le labbra.
Dante, Inf. 32.
LABORAR, LAORAR, laurar , V., lat.
LABORAR6', travailler, labourer, culti-
ver.
Dreitz ditz : Qu' om lador ,
Et aura ricor e be.
P. Cardinal : Caritatz es.
Justice dit : Que l'homme travaille, et il aura
puissance et Lien-
Vilas no selon aver sea
Mas de laorar solamen.
P. Cardinal : Un décret.
Les vilains ne soûlent avoir sens excepte' seule-
ment de labourer.
Piegz tralz amans qu'om que laura.
A. Daniel : AL guay.
Pire traîue amant (ju'liomme qui laboure.
Fig. No m laissarai per paor
Qq' un sirventes non labor
En servizi dels fais clergatz.
G. FiGUElRAS : INo m laissarai.
Je ne m'abstiendrai par peur que je ne travaille
un sirvenlc au service des faux, ecclésiastiques.
AKC. FR. Se laborer volt en sa vigne.
Nouv. rec. defahl. et coiit. anc, 1. 11, p. 112.
En petit d'eure IJiex labeure.
Fabl. et c.onl. anc, t. III , p. 897.
Tontes famcs sers et honore,
D'eles servir peine et labore.
Roman de la Rose, v. 2126.
ARC. CAT. Laborar. cat. mod. Llaurar. est.
Labrar. port. Lavrar. it, Lavorarc.
LAB 3
2. LaBORAIRE, LAHORAIUE, LABORADOR ,
LACRADOR, S. m., travailleur, labou-
reur, ouvrier.
Era LAiiORAiRE d' anr e d'argen.
y^. d'Elias Cairel.
Etait ouvrier d'or et d'argent.
Co fay... lo Los lahoraires, lo temps de
sas meissos.
F. etFerl., fol. 33.
Comme fait... le Lon laboureur, le temps de ses
moissons.
Laborador demorant a, etc.
Terrier de la Confr. du S. -Esprit de Bordeaux,
fol. 186.
Laboureur demeurant à , etc.
Laurador terras sensals tenen.
Raimond de Castelnau : Mon sirventes. Fur.
Laboureurs terres censales tenant.
CAT. Lîaiirador. esp. Labrador, port. Lavrn-
dor. IT. Lavoratore.
3. Laboratge, s. m,, labourage.
Las mes
Qu'ieu de mon LABORATG'aten.
G. Adhemar : CUantan dissera.
Les moissons que de mon labourage j'attends.
/j. Labor, laor, 5. ///., lat. l.^bor, la-
beur, labour.
Terra qne ses labor grana.
Pierre de Cordiac : Domna dels.
Terre qui sans labour grene.
Fig. Roma, folh iabor
Fa qui ab vos tensona.
Germonde de Montpellier : Grou m' es.
Rome, fou labeur fait qui avec vous dispute.
— Cliamp labourable.
Vinhas e pratz e terras e laors.
P. Cardinal : Ges icu.
Vignes et près et terres et champs labourables .
ANC. FR. Moalt feisoit petit de labor.
^ouv. rec. de fabl. et conl. anc, t. I , p. 192.
ANC. IT. M-'andava si cbe senza alcun labore
Segniva in su gli spiriti veloci.
Dante, Purgai. 22.
ANC. CAT. ESP. Labor. it. mod. Lavoro.
5. Lauraksa, s./., terre labourable,
champs.
De las proprias lauransas de la abaî.1.
TH. de 1261. DoAT, t. LXXIX, fol. 35.
Des propres champs de l'abbaye.
ANC. CAT. Llauransa. esp. Labranza.
4 LAC
6. Laborios, adj., lat. laboriosm.v, labo-
rieux, fatigant, pénible.
Aze... a portar carges hobediens et laborios.
Far obras may vils et laboriozas.
Nostra batalha... laborioza.
Elue, de las propr., fol. 235 , 70 et i i.
Ane... pour porter charges obéissant et laborieiiv.
Faire œuvres plus viles st fatigantes.
Notre bataille... pénible.
CAT. Lahorios. esp. tort. it. Laborioso.
LABRUSCA, s.f., lat. i.abrusca, lam-
bruche, lambrusque.
"Vit agresta es dita labrusca.
Elue, de las propr., fol. 22t).
Vigne sauvage est dite lambrusque.
ANC. FR. Un grand bonc qui brontoit la lam-
brunche saavage.
Ronsard , t. II , p. 1 135.
CAT. Llambrusca. esp, port. Labritsca. it.
Lambrusca.
2. Lambrusquieira , s.f., lambruche ,
lambrusque.
Qaar Noe de t,AMBRDSQUiEiRA
Plantât la vinba primeira.
Bref, d'arnofj fol. /|8.
Car ]Noé avec lambrusque planta la première vigne.
L/VC, s. m., lat. i.aci(s, lac, fosse.
Si us mena pescar al lac.
Le dauphin d'Auvergne : Puois sui.
S'il vous mène pêcher au lac.
Senher, qn'estorses Sidrac...
E Daniel d'ins del lac
On era ab lo leo.
Pierre d'Auvergne : Dieus vcr.i.
Seigneur, qui arrachâtes Sidrac... et Daniel du
dedans de lajbsse où il était avec le lion.
ANC. FR. Et qui Daniel délivras
Et gardas el lac périllens
Des craex lyons.
Nouf. rec. defabl. et cnnt. anc, t. H, p. 66.
ANC. CAT. LlaC. ESP. PORT. IT. LogO.
2. Lacual, adj., de lac.
Aygas LACUALS.
Eu pysbos maris et lacuals.
Elue, de las propr.j fol. l5i cl 178.
Eaux de lacs.
En poissons de mer cl de Incs.
LAC
LAC, 1.AÏ, LATZ, S. m., lat. Lxqueus,
lacs , lacet , lien , filet.
En lo coU li meton lo latz.
y. de S. Honorai.
En le cou lui mettent le lacs.
Feyron latz de corda qu'es ab l'engens tendutz.
Guillaume de Tudela.
Firent lacet de corde qui avec l'engin est tendu.
Fig. Negns non es sais del lac de mort.
Trad. de Bede, fol. 70.
Nui n'est sauf du lacs de mort.
Prov. Qui geta laz si penra en lui.
Trad.deBède. fol. 64.
Qui ^eilejllet se prendra en lui.
ANC. FR. I ot tendu un laz de corde.
Par le col est bien au laz pris.
Qui onc portast guimple ne manche.
Ne laz de soie ne çainture.
Roman du Renart, t. Ill , p. 1^3, 125 et 3t5.
ANC. OAT. Lac. CAT. uoD. Llos. ESP. Lazo.
PORT. Laco. IT. Laccio.
2. Lassol, s. m., lacs, lacet, lien..
Qui LAssoL rump ni destrni.
Giraud de Borneil : Qui chantar.
Qui lien rompt et détruit.
Pel fort LASSOL,
Amigua, en que m prezist.
Giraud de Borneil : No m platz.
Par le fort lacet, amie, en quoi vous me prîtes.
it. Lacciolo, lacciuolo.
3. Lassamen, s. /«., obligation, enga-
gement.
Non... consentirai que autres sagramens ni
LAssAMENs ni covinens... se fassa.
Cartulaire de Montpellier, fol. 128.
Je ne... consentirai qu'autre serment ni obliga-
tion ni convention... se fasse.
4. Lassar, lachar , V., lacer, lier, en-
lacer, entrelacer.
Fig. Sap la razo e '1 vers lassar e faire.
Marcabrus : Auiatz del.
Sait le sujet et le vers entrelacer el faire.
Ben e gen sap trobar,
E mots c coblas lachar.
Guillaume de Behguedan : Bernait.
Bien et agréablement sait trouver, et mots et cou-
plets enirelacer.
LAC
D' un' amor qui m lass' e m te.
15. DE VkntadouR : En cossirier.
D'un amour qui m'enlace et me tient.
Prov. Tais cnia oatrai enganar.
Que si inczeis i.\ss\ e repreii.
PlSTOLF.T.\ : Manta gent.
Tel pense autrui tromper , qui soi-même enlace
cl repreuil.
Parc. pas. leu m snî d'un lalz
Pel col I.ASSATZ.
GiRAi'D DE BoRNEiL : Aqucst terminis.
Je me suis d'un lacet par le cou lié.
Son de fer e d'acer tait lassât environ.
Guillaume de Tidela.
Sont de fer et d'acier tous lacés à l'cntour.
Fig. Tan son lassatz ab Frances feriuamens
Qu' OUI no 'Is anza lur fais digz contrastai'.
G. Anelier de Toulouse : El nom de.
Tant sont liés avec Français fortement qu'on
n'ose à eux contredire leurs faux propos.
ANC. FR. Qni l'a entor le col lacté.
Roman du Renart , t. Il , p. 328.
5. Enlassamen , ESLASSAMEN, S. m. y en-
lacement, réunion.
Diplonges es eslassamens de dous vocals.
Leys d'amors, fol. 3.
La diphthongue est la réunion de deux voyelles.
Fig. Luxnria domda las ferrienchas pessas per
bonas viandas e per esi.assamens de deleiz.
Trad. de Bide, fol. ^.I.
Luxure dompte les charnelles pensc'cs par bons
aliments et par enlacements de délices.
ARC. CAT. Enllassament. est. Enlazamiento.
G. Enlassak, enlaissar, V. , enlacer,
lier.
Fig, Per penre et enlassar, e per aucire del
tôt las armas.
r. et Vert., fol. i8.
Pour prendre et enlacer, et pour occire entière-
ment les âmes.
Part. pas. Gascons vai totz eni.aissat
Vas la mort.
FoLQUET de Ro.mans : Cau Le ra.
Cliacun va tout lié vers la mort.
AHC. CAT. Eitllassar. esp. Enlazar. voRV.Enla-
car. iT. Inlacciare.
7. Deslassak , DESLASAR , V., (Ic-laccr,
dtlier, (Ittacher.
LAC 5
Dkslaset son elme, e comenset a dir.
Guillaume de Tudela.
Délaça son licaume , et commença à dire.
Fig. Aissi m ten pre» en la bueia
Fin' amors, e no m deslassa.
E. Cairel : Era non vey.
Ainsi me tient pris dans la cliaînc pur amoui ,
et ne me délie pas.
Part. pas. Manta gorgiera ueslasada.
y. de. S. Honorât.
Mainte gorgière délacée.
iT. Dislacciare.
LAÇA, s.f., lat. LACCA, laque.
Laça e indi e grana.
Tit. de 1248. DoAT, t. CXVI, fol. 16.
Lacjueei indigo et garance.
Si la LACA no se vent en Narbona.
Tit. du xiii* siècle. Doat, t. LI , loi. i5i,
Si la laque ne se vend à WarLonne.
ESP. Laça. it. Lacca.
LACERT, s. m., lat. lacektm.?, muscle,
Dels nervis e dels lacerts.
Trad. d'Albucasis, fol. l.
Des nerfs et des muscles.
ANC. ESP. IT. Lacerto.
LACHj LAG, LAIT, L.VYT, S. m. Ct /.,
lat. LACTe/«, lait.
Que verges aia enfant e lach ,
Aiso no fon banc vist.
Trad. d'un Efang. apocr.
i){xa vierge ait enfant et lait, cela ne fut oncqucs
vu.
En LAIT de cabra freit.
Deudes de PiiADEs , Auz. cass.
En lait de chèvre Iroid.
La LAVT de cabra. ,
Elue, de las propr., fol. 242.
Le lait de chèvre.
Par cxt. Ab lait d'una salvatja lîca.
Deudes de Prades , Auz. cass-
Avec lait d'une figue sauvage.
Fig. De LAG de galina.
P. Cardinal : Sel que les.
De lait de poule.
CAT. Llet. ESP. Lèche, port. Laite, it. Latte.
•1. Lacticini , s. in., lat. lacticinu/w ,
laita{je.
6
LAC
De carns, lacticinis, peysbos e frngzviu.
Elue, de las propr.j fol. l8o.
Vit de cliairs, laitages, poissons el fruits.
CAT. Lact'icini. esp. Lacticinio. tort. Lactici-
nios. IT. Lacticinio.
3. Laytenc, adj. , du lat. LiCTENxe/w,
laiteux, «le lait, à lait, lacté.
Ret suc LAYTENC.
Bestias laytencas.
Color... LAYTF.NCA.
Es apelat cercle laytenc.
Elue, de las propr.. fol. i88, 232, 58 et io8.
Rend suc laiteux.
Bêles à lait.
Couleur... de lait.
Est appelé cercle lacté.
4 . Lachis , odj. , allaité , qui est à la
mamelle.
Per boca de lachis effans...
lea sui paucz e DUtz,
Et effans lachis en verlutz.
Brev. d'amor, fol. 2.
Par Louche d'enfants allaités...
Je suis petit et nu , et , eu vertu , enfant à la
mamelle.
5. Laytar, V., lat. LACTARe, allaiter.
Part. prés. Layt de femna laytant mascle.
Elue, de las propr., fol. 89.
Lait de femme allaitant mâle.
Part, pas, Sino que sîo joves essems laytatz.
Elue, de las propr., fol. 236.
Sinon qu'ils soient jeunes ensemble allaités.
IT. Lattare.
6. Alachar, alaytar, v.^ allaiter.
Llurs fils ALACHON 11 dalphi.
Brei'. d'amor, loi. 52.
Les daupliins allaitent leurs petits.
Alachet la tota via
Anna îro ac complet très ans.
Trad. d'un Evang. apocr-
Li'allaita sans cesse Anne jusqu'à ce qu'elle eut
accompli trois ans.
Part. pas. Efans qui so alaytatz.
Elue, de las propr. , fol. l^'5.
Enfants qui sont allaités.
ANC. cat. Alletar. it. Àllattare.
7. LaCHUGA , LAYTUGA , S . f. , lat. LAC-
TucA, laitue.
LAC
Ab sac de lachuga et de papaver.
Laytuga... ha suc laytenc.
Elue, de las propr., fol. 80 et 212-
Avec suc de laitue et de pavot.
Laitue... a suc laiteux.
cat. Llatuga, lletuga. esp. Lechuga. it. Lat-
tiiga.
8. Laxcgeta, s.J". dim., petite laitue.
De la salvatga laxugeta.
Decdes de Pbades , Auz. cass.
De la petite laitue sauvage.
ESP. Lechtiguita.
LACRIMA , LACREMA , LAGREMA , S. f. ,
lat. LACRYMA, larme.
Lacrimas dels hnels.
Trad. d'Albucasis, fol. 4-
Larmes des yeux.
Pero soven de lagremas en muelh
Mon vis.
AiMERi DE Peguilain : Longameu.
C'est pourquoi souvent de larmes j'en mouille
mon visage.
Fig. Ab LAGREMAS de contricîo.
F. et Vert., fol. 68.
Avec larmes de contrition.
Loc. Es apellatz tôt aquest mon vall de la-
gremas.
V. et Vert., fol. 62.
Est appelé tout ce monde vallée de larmes.
Par ext. Vit... sa lacrema soven begada
rump peyra, clarifica la vista.
Elue, de las propr., fol. 226.
Vigne... sa larme souvent bue brise la pierre,
éclaircit la vue.
CAT. Llagrima. esp. port. Lagrima. it. La-
crima, lagrima.
2. Lacrimacio, ^. y], lat. lacrymatio,
larmoiement, action de pleurer.
Fa ccssar lacrimacio.
De dolor et lacrimacio.
Elue, de las propr., fol. 83 el 106.
Fait cesser larmoiement.
De douleur et larmoiement.
Par ext. Lacrimacio de vinbas.
Elue, de las propr., fol. 129.
Larmoiement de vignes.
it. Lacrimazione , lagrimazione .
^. Lacrimal, s. m., sac lacrymal.
LAC
Lacrimal del hoelh.
Trad. d'Albucasis, fol. ^9.
Sac lacrymal de l'œil.
CAT. Llagrimal. esp. port. Lagrimal. it. La-
crimale, lagrirnale.
4. Lacrimable, s. m., sac laci'vnial.
Si... LACRiMADi.E, qni es al angle del nelh,
es trop cnnint.
Elue, de las propr., fol. 38.
Si... le sac lacrymal, qui est à l'angle de l'œil ,
esl trop cliamu.
5. Lacrimos, lacremos, odj'., lat. la-
cRiMosttJ, larmoyant , baigné de lar-
mes , pleureux.
Uelh ha inflacio et es lacremos.
Elue, de las propr.j loi. 82.
L'œil a enllure et est larmoyant.
Am la cara lacrimosa.
r. de S. Flors. DoAT, t. CXXIII , fol, 256.
Avec la face baignée de larmes.
CAT. iJagrimos. esp. port. Lagrimoso. it.
Lacrimoso, lagrimoso.
6. LvGRiMONSE, adj., larmoyant, pleu-
reux.
E 'Is nels tan panes coma deniers,
Lagrihoivses et grepoillatz.
Roman de Jaufre, 1^ Ms., p. 5g.
Et les yeux aussi petits comme deniers, pleureux
et c'raillcs.
7. Lagrimar, lagremejar, V., lat. la-
cRYMARfc', larmoyer, verser des larmes .
De plorar e de lagremejar.
Perilhos, Foy. auPurg. de S. Patrice,
lie pleurer et de larmoyer.
Dreitz es lagrim.
A. Daniel : Chanson d' un.
11 est juste que je 'vcrse des larmes.
Li nelh que soen lagremejo.
Zif. de SydraCj fol. 62.
Les yeux, qui souvent larmoient.
Pig. Latz lo cor m' es lagrima
Que sas del cor lagrim.
IL\i.Mo.ND DE MiRAVAL : Aissi m te.
A côté du cœur m'est une larme que du haut du
cœur je larmoie.
CAT. Llagrimejar. esp. Lagrimar. port. Lagri-
mejar. it. Lacrimare, iagrimare.
LAG 7
8. Lermar , V. , larmoyer , lamenter,
gémir.
Fols es qni trop se lerma.
Le dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Est fou qui beaucoup se lamente.
ANC. FR. Tendrement plorent et lerrnoienc.
Nou^. rec. defubl. et cont. anc.j t. Il, p. 35.
LADRE, s. TH., ladre.
Un LADRE solet absa familia.
Fors de Brarn, p. logi.
Un ladre seulct avec sa famille.
?.. I.ADRAKIA, ,v.y:, ladrerie.
En cascnna ladraria.
Fors de Dcarn, p. loo^.
Dans cbacune ladrerie.
LAGANHA, s.f., chassie, humeur des
yeux.
Laganha es vîscoza snperfluitat de nelbs.
Laganha et autres \icis de palpelas.
Elue, de laspropr., fol. 83 et 221.
Chassie m visqueuse superfluite' d'yeux.
Chassie et autres vices de paupières.
CAT. Llaganya. esp. Lagana.
2. Laganhos, lacainos, adj., chassieux
plein d'humeur.
Ayssi coma hnellhs malantes ni cassldos e
LAGANHos non pot gardar lo lam, ans eys-
sorba.
V. et Vert., fol. 83.
Ainsi comme œil malade et cbassieux et plein
d'humeur ne peut conserver la lumière, mais de-
vient aveugle.
E 'Js nels tan panes con ns diners,
Lagainos et esgrapelaiz.
Roman de Jaufre, fol. 56".
Et les yeux aussi petiu comme un denier, chas-
sieux et craillés.
CAT. Llaganyos. bsp. Laganoso.
LAGOT, s. m., cajolerie, flatterie,
dissimulation.
Mot decebo voluntier
Les compradors lagotz dizen.
Brev. d'amor, fol. I25.
Moult ils déçoivent volontiers les aciieteurs en di-
sant des cajoleries.
Ni per lagotz ni per grans dos.
Contricto e penas ifcrnals
Ni \i3r /lattcries ni par grands dons.
8 LAI
2. Lagotier, lagoteir, adj., flatteur,
cajoleur.
Lagotier son e roaldizen.
Brei'. d'amor, fol. 128.
Sont Jl atteins eX. médisants.
Gobla lauzengeha
Fes e messongeira...
E si la fes lagoteir a ,
Ane non gneris de panpreira.
Bernard de Rovenac : Una sirventesca.
Couplet louangeur elle fit et mensonger... et si
elle le fit flatteur, oncques elle ne gue'rit de pau-
vreté.
ANC. CAT. Injast mais y i.agoters son totz.
La Vida de Jes tn , fol. 42-
ESP. Lagotero.
LA.I, LAY, LA, adv. détnonstr.y du lat.
//la ibî, là.
Elha s' en to'rnet com son filh vays la
Grassa , e qnan fo i.a , elha presentet sas le-
tras alh abbat.
Philomena , fol. 4i-
Elle s'en retourna avec son fils vers la Grasse , el
quand elle fut là, elle présenta ses lettres à l'ahbc.
Gratar me fai lai on no m prn.
B. DE Ventadour : Ab cor leial.
Gratter me fait là où ne me démange.
— Il est corrélatif de sai.
Quar qni tAi mor, mais a qae si vivia ,
E qui sai via , pietz a qne si moria.
Pons de Capdueii. : Er nos sia.
Car qui meurt là, plus a que s'il vivait, et qui
vit ici , pis a que s'il mourait.
Volon mais de sai bastir
Que LAI conquerre los fclos.
P. Cardinal : Quan vey lo.
Veulent plus bâtir de çà que conquérir là les
félons.
ANC. FR. Lai veisiez maint fort esca croisi.
Roman de Gérard de Vienne, v. 168 t.
Que toit allions ensemble lai sus en ta
maison.
Rec. decont. déi: La Vallière , t. II, p. 179.
Qui nous doint parvenir lai sus en paradis.
Rom. comment JS. S. fut -vengié. La Vallière ,
t. Il, p. 179-
ANC. CAT. Lay. port. La. it. Là.
Adv. comp.
Que farai ien, domna, que sai ni lai
LAI
No pnesc trobar, ses vos, ren que bo m sia ?
Hugues de S. Cvr : Très enemicx.
Que ferai-jc, ô dame, vu que çà ni là je ne puis
trouver, sans vous, rien qui me soit bon ?
Obre luos liuelhs isnelamen;
Gart SAI E LAI tôt belamen.
Arnaud de Marceil : Doua genser.
J'ouvre mes yeux promptement ; je regarde çà et
là tout bellement.
Ni de sai ni de lai
Liv. de Sydrac, fol. 44-
Ni de çà ni delà.
Lo sanh bers ou Dieas fon sebelhitz
Volon liurar aissilb qni de lay so.
Guillaume de Mur : D'unsirventes.
Le saint tombeau où Dieu fut enseveli veulent dé-
livrer ceux qui de là sont.
De lai on près mort e dolor.
G. Faidit : Tant sui ferms.
De là où il prit mort et douleur.
ANC. FR. En la ville de Rouen ou autre ville de
lay.
Ord. des R. de Fr., l35o, t. II, p. SgS.
Des lo temps Rotlan ,
Ni DE LAI DENAN.
Bertrand de Born : Mon cban fenisc.
Depuis le temps de Roland, ni de là en avant.
De Bolbona en ça e del Banchets en la.
Hist. de Languedoc, pr. , t. II , col. 190.
DeBolbone en çà et du Banchet en là.
Prép. comp.
Qaar s' ieu era de lai mar veramen.
Peyrols : Pus flum Jordan.
Que si j'étais delà la mer véritablement.
1. Aylai, adv., là, par là.
Quau l' uns trahis aissai ,
E r autre trays aylai.
P. Cardinal : Atressi cum per.
Quand l'un trahit par ici, et l'autre trabit/j«r là.
ANC. CAT. Àjii. CAT. MOD. Alli. ANC, ESP. Ala.
ESP. MOD. Alla, alli.
laïc, layc , S. m., lai, laïque.
Per nianh forfag e per inantha laidura
Qu'an fag e fan clerc e laïc inalameu.
Guillaume de Montagnagout : Perlo mon.
Pour maint forfait et pour maint outrage qu'ont
fait et font méchamment les clercs et les lais.
Il se dit aussi au féminin :
A penas hi trucp laïc ni clerc
Qu' el dreg cami non entreforc
LAI
On sens falb et entreforca ;
Giea ni vei i,aica ni clergua
Tant o cant que mal no iner{;ua.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
A peine j'y trouve Inn/iie ni clerc qui no lourdie
,111 droit chemin où sens faut cl fourclie ; et difficile-
menl je vois ( femme) laïque ni clergesse tunl nu
quand qui mal ne mérite.
Adj. Per anior de laigha gen.
Biw. d'amor, fol. 6.
Par amour de laïque gent.
xNC. FR. Ce doit savoir nés un lais hoiii.
Nouv. itc.defabl. et cont. anc, I. Il, p. 69.
En l'office de maisire ordinaire lay.
Ord. des R. de Fr., 1461, t. XV, p. 1 1 .
Contre la jastice laye.
Arre'ts d'amour, p. 690.
ANC. c\T. Llaych. c.kt. Mon. Lajc. \-sc. esp.
Laico. roRT. Leigo. it. Laico.
LAID, LAIG, LAIT, LAG, I.AI, odj., (lll lat.
■Ls.Dcre, laid, vilain.
Voyez Denina, t. III, p. 4^» et
I,EiBNiTZ, Coll. étym., p. 6"?,.
L'us a luoiller qu' es bella e pros...
E l'autr'es laioa c marrida.
T. DE G. Faidit ET DE Perdigon : Perdigons.
L'un a femme qui est belle et me'ritante.. . et
l'autre est laide et revéclie.
Tant com seras laitz a te, seras gens aDiea.
Trad. de Bède, fol. 25.
Autant comme tu seras laid pour toi , tu seras
.'•ntil pour Dieu.
Lagz es l'afars e greu.s e malestans.
GiBAtn CE BoBNEiL : Per solatz.
f'ilaine est l'afi'aire et pénible et fâcheuse.
Doncs LAIG sentier
Sec cel qa' ah lels oaniina.
B. ZoRGi : Ben es adrpigz.
Donc inlam sentier suit celui qui avec elle che-
mine.
Laia caosa es tengiid' al doctor,
.So dis Catos, can nescis lo rejjren.
B. CaRBONEL : Per espassar.
C'est chose tenue vilaine pour le docteur, ce dit
Caton , quand ignorant le reprend.
Compar. No en farian cara laidor...
Ane non vit/, cl mon i.ager rossa.
P.Cakdinai, : D'tstevr.
"N'en feraient pas mine plus laide...
Dncqucj TOUS ne vito< au monde plus liiidr ro.sse.
III.
LAI 9
Substantiv. Mas la laida ab dit?, enclos.
T. DE G. Faidit et de Perdigon : Perdigons.
Mais la laide avec mots ennuyeux.
Adverbial. Ben es fols qui viu mal ni lag.
P. Vidal : Baros Jhesus.
Bien est fou qui vit mal et vilainement.
IT. Laido.
2. Laioir , V,, lat. L«DERe, outrager, ac-
cuser, dénigrer.
Artns, ja no t'azirar
Qui t LAïuis ni t descucba.
Le dauphin d'Aiivergne : Joglarctz.
Art us, jamais ne te fâche, quiconque te déniffre et
te dédaigne.
Amicx , a gran tort me voletz laidir.
AiMERl DE Pegl'ILAIN : Dona per vos.
Ami , à grand tort vous me voulez accuser.
ANC. KR. Ne s deit de paroles leidir.
Marie de France , t. I , p. 870.
Ne ne vous fêtes plus ledir,
Quar ontes est de vous ferir.
Fabl. et cont. anc, t. HT, p. i3.
.\insi la damolsele bat
Le chevalier, et se débat ,
Et de parole la laidist.
Fabl, et cont. une, t. IV, p. 899.
."Vluit s'esleient déjà laidiz,
Chasciez e morz e desconfiz.
B. DE Sainte-Maure , Chron. de Norm., fol. 192.
Pour coa que ele l'escnndit ,
La laidi mut et aviila.
Marie de France , t. I, p. 226.
Vostre marrastre vous a et ferne et laidite.
Pioman de Berle, p. 77.
iT. Laidi re.
3. Laidf.zir , V., enlaidir, altérer.
Non puesc pus la dolor suffrir
Qui m fai la color t.aidezir.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Je ne puis plus souHVir la douleur qui me fait
altérer la couleur.
.\. Laizar, V., souiller, léser, enlaidir.
Ronlia ni lehrosia
D'oine, qu'autramen bossia.
Sa bon' arma non pot i.ayzar.
Jirev. d'amor, fol. 12.
Rogneni lèpre d'homme, cjui soit bon autrement,
sa bonne âme ne peut souiller.
Subst. La lemors del i.aizar
Non den nul home far duplar.
Brcv. d'amor, fol. l'j^.
ïo
LAI
La crainle du souiller ne doit nul homme fiùre
douter,
iT, Laidare.
5. Laiamen, adi>., laidement, vilaine-
ment , outrageusement.
Pels Turcs savais mot laiamen aunitz,
Olivier LE Templier : Esiat aurai.
Par les Turcs perfides laidement honnis.
Laiamen tracta las chansas del monestier.
Régla de S. Benezeg , fol. 44-
Traite 'vilainement les choses du monastère.
iT. Laidamente.
6. Laidura, s.f., outrage, honte, in-
jure.
Quar s' elha m fai gran laidura ,
Quant autre s planh, ieu 01' apais.
P. RoGiERS : Al pareissen.
Car si elle me fait grand outrage, quand un autre
se plaint , moi je m'appaise.
ANC. FR. Bien savons qne vous ne traciés
Fors nous faire honte et laidure.
Rotnan delà Rose, v. iSaig.
Cest vilain qui me fist lediire.
Roman du Renart, t. III , p. 326.
iT. Laidura.
7. Laidf.sa , S.f., laideur.
En gardar no '1 forsa beutatz
Ni res, mas laidesa e cors falz.
T. DE G. Faidit et de Perdigon ; Perdigons.
A garder ne le force heautc' ni rien , excepté lai-
deur et cDrps fou.
ïT. Laidezza.
8. Lageza, S.f., souillure, bassesse.
Aiga lava corporals
Lagezas et esperitals.
Brei'. d'amor, fol. 38.
Eau lave souillures corporelles et spirituelles.
Hoin que, per pane fie profiech ,
Consentis en far lageza.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Homme qui , pour peu de profit , consent à faire
bassesse.
g. L.AizANA , .y./;, souillure.
La corporal laizana.
Brei». d'amnr, fol. l47-
La souillure corporelle.
LAÎ
10. hv-z , aflj . , lat. i.av.sus, lèse.
Lac. Crim de leza majcstat.
Ord. des R. de Fr., i463 , t. XVI, p. 134.
Crime de /è.se-raajesté.
Crim de yretgia o de leza magestat.
Til. du xiv" siècle. DoAT, t. XGIII, fol. 259-
Crime d'hére'sie ou de /t'^e-majeslé.
ANC. CAT. Les. Esr. PORT. iT. Lcso.
11. Lezio , s. f, lat. LGESio, lésion,
dommage, outrage.
Per so qne no fa.ssa lesio a la lengua.
Trad. d'Albucasis , fol. 22
Pour ce qu'il ue fasse lésion à la langue.
De raptura o autra lezio defènsiva.
Elue, de las propr., fol. 37.
Défensive de rupture ou autre lésion.
Acusatz de ciim de lezio de enperîal ma-
gestat.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 114.
Accusé de crime à'outrage à la majesté impériale.
CAT. Lesiô. ESP. Lésion, port. Lesào. it. Le-
sione.
12. Blessedura, 5./^ , blessure,
Sy clau ses neguna blessedura.
Liv. de Sydrac , fol. 2(>.
Se ferme sans nulle blessure.
i3. Blessament , s. m., blessure.
Contra tôt blessament qui pot venirdefora.
Elue, de las propr., foî. 61 .
Contre toute blessure qui peut venir de dehors.
LAIRAR , V., lat. lAmARe, aboyer.
Negus cas non pot layrar ni japar ni jangolar.
F. et Vert., fol. 7t.
Nul chien ne peut aboyer ni japper ni grogner.
Stibstantiv ■ Lor parlais sembla lairar de cas.
P. Vidal : Ara m'alberc.
Leur parler semble Vabojer de chien.
ANC, FR. Le suppliant oy leur chien lattrer et
abahier très fort.
Lett. derém.de i38o.Carpentier, t. Il, col. 1009.
CAT. Lladrar. esp. port. Ladrar. it. Latrare.
1. Lairament, s. m., aboiement.
Espaventar per lairament dels chas.
Trad. deB'ede, fol. 55.
Epouvanter par aboiement des chiens.
CAT. Lladramenc. it. Lntramento.
LAI
LAIRE , LAYRE, LAIRO, LAIRON , .V. /«.,
lat. LAtRoyem, larron, voleur, fripon.
■ Es LAYREs aiscl que vay emblan.
B. Cardonel : Joaii Fabrc.
Est voleur celui qui va dérobant.
Paobre lairon pent boiu per una veta...
Qu'el ries laikes peuda 'l lairon niesqui.
P. Cardinal : Prop a gucria.
Pauvre larron on pend pour une vélille... Que le
riche larron [lenilc le larron mesquin.
Adj.Jig. Pros doinpua, ab un douz esgar
Que m fairon vostr' iiels lairo,
Mi vengnest luou cor eiiiblar.
Pjerre de Maessac : Estât aurai.
Ge'ne'reuse dame , avec un doux regard que me
tirent vos yeux larrons, vous me vîntes voler mon
cœur.
Il a été employé, comme fur en la-
tin, dans le sens de valet, esclave.
Qold doinini faciant, aiident qanm talia fures ?
VlRG. Eclog., 111, V. i6.
En totz luecx me tenb per ton près,
Per ton i.aik()?( en totas res.
Marcabri's : Pus mos coi-atge.
En tous lieux je me tiens pour ton prisonnier,
pour ton esclave en toutes choses.
— Sorte d'imprécation.
S' ieu pogaes viare de mon captai ,
Laire sia ien , s' ien fos de lor fogal !
P. Cardinal : D'un sirventes faire. Var.
Si je pusse vivre de mon capital, que je sois lar-
tvn, si je fusse de leur fover .'
^dv. comp. Amarai la donc a lairo.
FoLQLET DE Marseille : Tan raov.
Je l'aimerai donc à la dérobée.
AHC. FK. Bien est lerres qu'à larron ernble.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 23(j.
C4T. Lladre. esp. Ladron. i'Ort. Ladrào, it.
Latro, ladro.
1. Layronessa , s. f. , larronnesse , vo-
leuse.
Que apparesoon esser layres o latroi?es8as.
Cartulairede Montpellierj fol. iSd.
Qui apparaissent être larrons ou larronnesses.
j. Layronia, s./., larronnerie, volerie,
'I iponnerie.
Quar Diens defendet a la gen. .
LAI
1 1
E inurties e i.ayroni\s.
Brii'. d'amor, fol. i/j.
Car Dieu défendit à la genl... et meurtres et a>u-
leries.
ESP. Ladronia.
4. LàYRONICI, LAIRONISSI, I.AYRONISSI ,
S. m. , lat. LA^RociNiM/w , larcin, vol,
friponnerie.
Layronici, penre l'autruy a tort et a dece-
ben)en d' aquell de cuy es, senes sa voluntat.
F. et Fert., fol. 14.
Larcin, prendre ( le bien ) d'autrui à tort et avec
déception de celui de qui il est , sans sa volonté.
Laironissi faig de noig.
Coût, de Montlci'ard. Arcli. du tioy., J, i\.
Fol fait de nuit.
Layronissi gros e manifest.
Ord. des R. deFr., \\(ii, t. XVI , p. 134.
Fol gros et manifeste.
CAT. Lladronici. esp. Latronicio , ladronicio.
PORT. Lacrocinio. it. Latrocinio, ladroneccio .
5. Lay'ronat, s. m., larcin, friponnerie.
Flac layrokat.
Lejs d'amors, fol. m.
Lâche larcin.
G. Latronissa , S. Jl, larcin, volerie,
friponnerie.
Si negun o ncguna fasia latronissa de
naecli o de dia.
Charte de Gréalou, p. 94.
Si nul ou nulle faisait larcir. de nuit ou de jour.
7. Laironil , adj., dérobé.
Las aigas laironils sunt plus dolsas , e pas
escouduz plus snaus.
Trad. de Bède , fol. 47.
Les eaux dérobées sont plus douces , et pain cache'
plus agréable.
8. Laironar , î)., voler, dérober.
"Venguetz coma sirven,
Aisi com sel que lairona.
Raimond de MiRAVAL : Baiona per.
Vous vîntes comme sergent, ainsi comme celui qui
dérobe.
AUc. FR. Tant feirent et tracassareut pillant et
larronnant.
Rabelais , iiv. I , ch. 27.
LAIS, i- rn., lamentation, plainte, gé-
missement
13
LAI
Premiers penres Labadol ,
E, si anas ab dreitura ,
Tro a Maroc faran lais.
Pierre d'Auvergne ; Belm'esquan.
D'abord vous prendrez Labadol , et , si vous allez
en droiture , jusqu'à Maroc ils feront lamentations.,
LAIS, LAYs , S. m., lat. i^es^m^, lai,
sorte de poésie.
An laissât lays e vers e chansos,
Kt an près plaitz e novas e tensos.
P. Cardinal^ Rix bom que.
Ont abandonné lais et vers et chansons, et ont
pris plaids et nouvelles et contestations.
Fasia a un juglar
Lo LAIS de dos amans cantar.
Roman de Jaufre, fol. 5i.
Il faisait cbanter à un jongleur le lai de deux
amants.
Cella m platz mais qae chansos,
Voha ni lais de Bretanha.
FoLQUET DE MARSEILLE : Ja non volgra.
Celle-là me plaît plus que clianson, refrain ni lai
de Bretagne.
Il s'est dit, par extension, du chant
des oiseaux.
El temps qu'el rossinhol s'esjao ,
E fai SOS lais sotz lo vert fuelh.
Decdes de Prades : El temps.
Au temps que le rossignol se re'jouit, et fait ses
lais sOus le vert feuillage-
— Son, résonnement, cri.
Bel m'es cant aug lo resso
Qne fai 1' ausbercs ab 1' arso. . . ,
Et aug los retins e 'Is lais
Dels sonails, adoncs m' estais.
Pierre de Bergerac : Bel m' es cant.
Beau m'est quand j'entends le retentissement que
fait le haubert avec l'arçon... , et j'entends les tin-
tements et les sons des grelots, alors je m'élance.
Âdv. comp. Tuit s'oscridon a un lais.
Roman de Jaufre, fol. t\î).
Tous s'écrient d'un seul cri.
ANC. FR. Les cuntes ke jo sai verais,
Dunt li Bretuu mit faitlor lais ,
"Vus conterai assez briefmenl.
Marie de France , 1. 1 , p- 5o.
Grant joie font par le palais,
Et chautoicnt et sons et lais.
Roman du Renaît, t. II, p. \f\f)-
LAI
Pour en cbanter quelquefois lays de plainte.
J. Marot, t. V, p. 376.
LAISSA, LAYSSA, lissa, s./. , lice, pa-
lissade , barrière.
De murs e de laissas ben clausa...
E las LAYSSAS son reforsadas ,
Seguras e ben acairadas.
G. RiQUiER : Qui a sen.
De murs et de barrières bien close... Et les licei
sont renforcées, assujéties et bien ajuste'es.
En las LISSAS farai portai.
Raimond l'Écrivain : Senbors l'autr' ler.
Dans les lices je ferai portail.
Ab LISSAS de fortz pals serratz.
Bertrand de Born : Be m play lo.
Avec palissades de forts pieux serrés.
ANC. PR. Se reclosent par defors de lices et de
barres... pour garder lur ost, lor liches et
lor barres.
Villehardolin , p. 24-
Fsp. Liza. iT. Lizza.
%. Palissada , S. f,, palissade , clôture
de palis.
Se fassa nna palissada.
Tit. de 1398. DoAT, t. LIV, fol. 168.
Se fasse une palissade.
c,\T. Palissada. esp. Palizada. tort. Palissada,
palicada. it. Palizzata.
LAISSAR, LAiSAR , V., lat. laxar^, lais-
ser, délaisser, quitter.
Voyez Mueatori, Z)i.v.?. 33 , cILeib-
NiTZ, Coll.étym., p. 62.
Ma domna m lais per autre cavalier.
Bertrand de Born : leu m'escondisc.
Que ma dame me laisse pour autre chevalier.
Aissi LAIS tôt quant amar suelh.
Le comte de Poitiers : Pus de cbantar.
Ainsi je quitte tout ce que j'ai coutume d'aimer.
L' estrada
Laissiei e mon dreg cami.
J. Esteve : Ogan.
Je quittai l'estrade et mon droit chemin.
Tan bo essemple en laiset entre nos.
Poiime sur Bo'ece.
Tant bon exemple en laissa parmi nous.
Proverb. Hom , on plus aut es puiatz ,
Plus bas cbai , si s laissa cbazer.
P, BogIEKS : Scïihcr Raymbauli.
LAI
Homme , où plus liaut il est clevc , plus bas choit,
s'il se laisse choir.
— • Léguer, transmettre.
Terras pot hom laissas ,
E son un» lieretar,
Mas pretz non aura ja ,
Si de son cor non l'a.
Arnaud de Maruf.il : Razos es.
On peut laisser terres , et faire lie'ritier son fils ,
mais il n'aura jamais mérite , s'il ne l'a «le son cœur.
Cinq libras U layssava. en son testamen...
Cant li avia layssat en son testamen.
F. et Vert., fol. 75.
Cinq livres lui laissait A'iai son testament...
Combien il lui avait laissé dans son testament.
— Permettre , consentir.
L' cm no '1 laiset a salvament annar.
Poème sur Bo'ccc.
L'on ne le laissa à saiivement aller.
Quant a vos plac qne ns mi laissetz vezer.
Guillaume de Cabestaing : Lo jorn.
Quand il vous plut que vous me laissâtes vous voir .
E s laissa, vins deserelar.
Bertrand de Bor.n le fils : Quant vei lo.
Et se laisse vivant dc'siiériler.
— Cesser, s'abstenir.
Fes se mercadier, e venc n'es , e t.ai.ssei
d'anar per coilz.
/''. de Pisloletu.
Se fit marchand , et devint riche , et cessa d'aller
dans les cours.
Mesura m fai soven laissar
De manh rir' e de trop jogar.
Garis le Brun : INueg e jorn.
Raison me fait souvent abstenir de maint rire et
de beaucoup jouer.
Doiunas, oimais vos lais de dradaria.
Pierre de Gavaret : Pcironct.
Dames, de'sormais ( envers ) vous je m'abstiens
de galanterie.
îVo m laissarai per paor
Qu'un sirventes non labor.
G. FlGUElRAS : ]So m laissarai.
.Te ne m'abstiendrai pas par peur que je ne tra-
vaille un siri'ente.
ANC. PR. "Veoient qu'il avoient laissiet lur
église trop folement.
Chronique de Cambraj .
Séé don scel ke inesirc d'Artois nous a lais-
• ict pour lesbesoignes de sa terre.
Charte d'Ouchi,
LAI
iiî
A la fin le jeune garsou se voyant si foi r
importuné et pressé , laissait de fréquenter les
liens publiques.
Amïot, Trad. de Plutarque, V. dcDémctrius.
En Iny remoustrant qu'il ne laissast point ,
pour l'yver, h. faire guerre à ses ennemis les
Angloi.s,
-Vl.vin Chartier , p. 192.
ANf:. ESP.
Quanto aqui ganamos, aqni lo lexaremos.
V. de S. Domingo de Silos, cop. 474-
ANC. CAT. Leixar, lexar. cat. mod. Dexar.
ESP. mod. Dej'ar. port. Deixar. anc. it.
Lassare. it. mod.. Lasciare.
Loc. Re ns lanzera que m laissassetz estar.
Bertrand de Born : leu ra'escondisc.
Je vous approuverais bien que vous me laissassiez
élre (tranquille).
Lassem estar elh playn , et anem lo vengar.
Philomena.
Laissons être (cessons) la plainte , et allons le
venger.
ANC. FR. Mais laissiés ester vo.stre plor.
Roman de la Rose, v. i65i3.
K'il lait ester ma terre.
Roman de Rou, v. 3444-
Le catalan a tlit leixar estar, et dit
encore df.x.vr esta?:
it. Lascinmo ora star qnesto.
BoccAccio, Dec, VIII , 9.
Quoique l'espagnol ni le portugais
n'offrent aucun exemple de cette lo-
cution, on en trouve la trace dans ce
passage d'un titre de iigS, cité dans
\ Elucidario, t. II, p. 3o.
Quod leixarent ipsum stare in pace.
2. Laissa , s. f., legs, testament.
Cant issiras d'aquesta vida, pessa de Den ,
e , en ta laissa, laissa als paubres.
Trad.deDède, fol. 64.
Quand tu sortiras de celte vie , pense à Dieu , et ,
dans ton testament, laisse aux pauvres.
Paguadas las laissas qnefara.
Tii. de 1254. Doat, t. CXV, fol. 93.
Payc's les legs qu'il fera.
ARC. FR. Tl fist sa devise e son lais, et il dé-
partit son avoir.
ViLLEHABDOUIN , p. I(").
ANC. CAT. Leixa. cat. mod. Dexa. pout.
Deixa.
i4 LAM
3. Delaissar , ^^, délaisser.
Part. pas. Fam vos saber que totz affais
E totz negocis delaissatz.
La Criisca profenzale , p. 96.
INous vous faisons savoir que toutes afl'aires et tous
négoces délaissés.
ANC. ESP. Del (lia d'oy delessa... E delesso lo.
l'it. de 1206. yirte del Rom. Casl., p. 4^ et l\k-
If. Relays , RELAIS, S. m., relâche, re-
lâchement, discontinuation, relai.
Ses fin e ses relays...
Andronix lo joies s' es noiritz el palays
De solatz, de baudor, aitan con vol e mais,
Mas anc non si donet a nuyl malvays relays.
V . de S. Honorât.
Sans fin et sans relâche...
Andronic le joyeux s'est nourri au palais de soû-
las, d'alle'aresse, autant comme il veut et plus , mais
oncques il ne se donna à aucun mauvais reldcliement.
Âdv. comp.
Car mil ad dk relays cridavan de totz latz.
V. de S. Honorât.
Car mille h la fois criaient de tous côte's.
• — Sorte de poésie.
Jaci' aysso que alcn fassan gilosescas al
oompas de dansa, e relays al compas de vers
o de chanso.
Leys d'amors, fol. /[t.
Bien qu'aucuns fassent gilosesques sur la mesure
de danse , et relais sur la mesure de vers ou de
chanson.
iT. Rilascio.
5. Entrelaissar , v., interrompre, dis-
continuer.
Per la eal causa entrelaissant la paianla
del comensament de Christ.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Hébreux.
Par laquelle cause interrompant la parole du
commencement de Cbrlst.
6. Entrelaissament, s. m., interrup-
tion , discontinuation.
Car iea fane tota ora renenbransa de vos
senes entrelaissament.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Romains.
Car je fais toujours comme'moration de vous sans
discontinuation.
LAMENT , s. m., lat. lamentmw, la-
mentation.
LAM
Sai de Jeremias per que fes los lamemtz.
Pierre de Cobbiac : El nom del.
Je sais toucliant Jére'mie pourquoi il Cl les la-
mentations.
ANC. CAT. Llamento. cat. mod. esp. port. it.
Lamenta.
1. Lamentation , s. f., lat. lament.\-
TiON^w , lamentation.
La LAMENTATION de Jercmlas.
Doctrine des Vaudois.
La lamentation de Jérémie.
CAT. Llamentaciô, lamentaciô. esp. Lamenta-
cion. PORT. Lamentacào. it. Lamentazione .
3. Lamentos, adj., lamentable.
Caosa... fort lamentosa e pietosa a veyre.
Chronique des Albigeois, p. 20.
Chose... fort lamentable et pitoyable à voir.
ESP. IT. Lamentoso.
LAMIA y s. f., lat. lamia, lamie.
Bestias chimericascum so lamias, que han...
cap virginal.
Elue, de las propr., fol. SSy.
Bêles chimériques comme sont Zamie^^ qui ont...
tête de vierge.
CAT. ESP. Lamia. it. Lammia.
LAMINA, s. f., lat. lamina, lame,
plaque.
Lamina de plom.
Trad. d'Albucasis, fol. 69.
Latneàe plomb-
Lamina d'aur.
Elue, de las propr., loi. ib4-
Lame d'or.
CAT. ESP. PORT. IT. Lamina.
2. Lama, laima , s. f. , lat. lam/«a ,
lame, plaque.
Fetz far doas lamas de fer,
E vai dir qu'om fort las calfes.
Brev. d'amor, fol. 189.
Fit faire deu.v lames de fer, et va dire que fort
on les cbaufl'ât.
Coirassa ni laimas de ferre.
Roman de Flamenca , fol. 121.
Cuirasse et lames de fer.
ANC. FR. Fat ledit Anglois un petit navré des-
soubs ses lames.
MoNSTRELET, t. 1, fol- 84.
IT. Lama.
LAM
3. Lamiera , s. f. , lamière , sorte d'ar-
mure en lames «Je métal, cuirasse.
■ Ni I.AMIERA ni gambayssons
Ni degnn' autia garnisons.
f^. de S. Honorât.
Ni lamière :ii gambcssoa ui nulle autre armure.
IT. Lamiera.
LAMP, i.AM, S. m., du lat. lajvip<7.î,
éclair, éclat de lumière.
La resplandor dels lamps.
Hist. nbr. de la Bible, toi. 3l .
Le resplendissement des éclairs.
Traniet Diens soveu en terra...
Lams e fozer e tempesta.
Brev. d'ainor, fol. 127.
Dieu transmet souvent sur terre... éclairs et
foudre et tempête.
Fig. Quon a fis drntz sia joys t.xms.
Ra.mdaud de VaqueiRAS : Ar vey escur.
Comment pour les fidèles amants le Lonlieur soit
éclair.
— Par ext., foudre.
Cazet .1. i,AM a forma de draguo arden, qne
aucis très homes.
Cat. dels apost. de Ro;na, fol. i ig.
Il tomba unybwrfre en forme de dragon ardent ,
qui tua trois liommes.
CAT. Llanip. ESP. it. Lampo.
Ce mot signifie aussi glissade.
En en prec r,AM e fie.
ToRCAFOLS : Comunal veill.
J'en ^t\% glissade et contusion.
2. Lampa, s.f., lat. L.AMPA.y, lampe.
L'oli delasLAMPAS.
D' aquela pel si fan niacbas per i.ampas.
Elue, de las propr., fol. 11^9 et 257.
L'Iiuile des lampes.
De cette peau se font mèches pour lampes.
Faran ardre cascun dia nna lampa.
TU. de 1460. DoAT, t. LXXX, fol. 392.
Feront brûler cbaque jour une lampe.
IT. Lampa.
3. Lampeza , LAMPEA, s.J'., lampc.
Per oli que noiris lo faoc en lampeza.
A', et f^ert., fol. 7^.
l'ar huile qui nourrit le feu dans la lampe.
Abcandelas ni ab lampezas.
Cartulaire de Montpelliir, fol. xt^'j.
\ vie chandelle» ni avec lampres.
LAN i5
Una r.AMPEA qnc, per ven ni per aigua, no s
pot e.scantir.
Cat. dels apost.de Roma, fol. 1^2.
Une lampe qui , par vent ni par eau , ne se peut
éteindre.
Fig. L'oli de niisericordia defalh en la lam-
peza de son cor.
F. et Vert., fol. 74.
L'huile de miséricorde man<(ue dans la lampe de
son cœur.
ESP. Lampara. port. it. Lurnpacla.
',. Lampec, s. m., éclair, éclat de lu-
mière.
En la quai partida si engendron vens, lasi-
PEcs et toneyres.
Elue, de la.<! propr., fol. i32.
En laquelle partie s'engendrent vent, éclair ci
tonnerre.
CAT. Lampe g.
LAMPREZA, LAMPREA , s. f., lat. lam-
PE^RA , lamproie.
La murena o lampreza.
Elue, de las propr., fol. 262.
La murène ou lamproie.
De doDtze entro a vingt laïupradas , nna
LAMPREA.
Tit. du \i\<= siècle. DoAT, t. CXXXI, fol. 243.
De douze jusqu'à vingt lamproies, une lamproie.
CAT. Lamprea, Uamprea. esp. port. Lamprea,
IT. Lampreda.
2. Lamprada, s.f., lamproie.
De douize entro a vingt lampradas, una
lamprea.
TU. du xiv'= siècle. DoAT , t. CXXXI, fol. 243.
De douze jusqu'à vingt lamproies, une lamproie.
LANA, s. /., lat. lana ,• laine.
La toizos de la lana.
P. DE GoRBiAC : Domna dels angels.
La toison de la laine.
A vostras berbifz
Tondclz trop la lana.
G. FiGUElRAS : Sirventes vuelli.
A vos brebis vous tondez trop la laine.
<:at. Llana. esp. Lana. port. Là. it. Lana.
2. Lanieici, .y. /«., lat. lanificim/w, pré-
paration des laines, apprêt des laines.
F.n art de lanifici es engenhoza.
i6 LAN
Prumier fo en ela trobat lanifici.
Elue. Je las propr. , fol. 170 et 167.
Dans l'art de la préparation des laines est indus-
trieuse.
Premièrement fut en elle trouvé Vapprét des
laines.
ESP. PORT. iT. Lanificio.
3. Lanis, adj. , de laine.
Negus draps blancs, lanis , non sia tens en
roia.
Statuts de Montpellier, de 1204.
Oue nul drap blanc, de laine, ne soil teint en garance.
Dels draps i.anis que en la dicha vila se
fasion.
Tit.de i35i.DoAT, t.CXLVI.fol. 217.
Des draps de laine qui dans ladite ville se faisaient.
/|. Lanos, odj., lat. LANosM.y, laineux,
couvert de laine.
Semblant frag... alcunament lanos.
Bestia lanoza et mansneta.
Elue, de las propr., fol. 212 et 23l^.
Ressemblant fruit .. aucunement laineux.
Béte laineuse et douce.
CAT. Llanos. esp. it. Lanoso.
5. Lanuginos, odj., lat. lanuginosî<5 ,
laineux.
Cardo... lanoginos es.
Natura landgino/.a.
Elue, de lus propr., fol. 2o3 et l85.
Le chardon... est laineux.
Nature laineuse.
6. Lanier, adj., lanier, terme de fau-
connerie.
Si vols bon falcon i.anier ,
Ab gros cap et ab gros bec lo qtiier.
DeUDES de PrADES, y^M3. cass.
Si lu veux bon faucon lanier, avec grosse tête et
avec gros bec clierche-le.
IT. Lanière.
— Par cxt. Avide , rustre.
En Perdigons pren coin jotglars laniers,
Qii' en penr'aver a tota s'esperansa.
T. DE Rambaud , DE Perdigon et d'Adhémar :
En Azemar.
Le seigneur Perdigon prend comme jongleur
avide, qui à prendre richesse a toute son espe'rance.
Substantif. Tolz temps mè laisson derrier,
Qnan m' an mes en la mesclada ,
Li gentil e 11 lanier.
Bertrand de Born : Rassa mes.
LAN'
Toujours me laissent derrière, quand ils m'ont
mis dans la mêle'e , les gentils et les rustres.
ANC. FR. Nnns n'ifif de parleir laniers.
Fabl. et eont. anc, t. III , p. 89.
Il afflert bien que l'en présent
De fruit novel un bel présent ,
En toailles ou en paniers:
De ce ne soies jà laniers.
Roman de la Rose, v. 825o.
Mais ele vos tient por laniers.
Romcfn del conte de Poitiers, v. 33o.
LANDA, s./., du gothique lant, lande,
plaine, désert.
Voy. Ihre , Dis.i. att., p. 23 i.
leu tenc lo paeg, e lays la plana landa.
Perdigon : Aissicum selh.
Je tiens la hauteur, et laisse la plane lande.
S'ill vos ditz d'alt poicb que sia landa ,
"Vos la'n crezatz...
C'aissi seretz aniatz.
Giraud de Borneil : S' ie us quier.
Si elle vous dit de haute montagne que ce soil
plaine, vous croyez-l'en... vu qu'ainsi vous serez
aime'.
Car aquist aygna que demandas
No sai yeu per aquestas landas.
y. de S. Enimie , fol. 1 1.
Car cette eau que tu demandes je ne connais pas
par ces landes.
Fig. Qui no fai so que Dieus manda ,
L'enemicx 1' a en sa landa.
P. Cardinal : Jhesum Crisl.
Qui ne fait ce que Dieu commande , le diable l'a
en sa lande.
iT. Landa.
LANDACISME, s. m., îat. lamÔdacis-
miis, lambdacisme, répétition vicieuse
du 1.
Lambdacismus... ut : Sol et Inna lace luce-
bant alba, levî, lactea.
Makcian. Capella , De nuptiis Mercur. et
philolog. 5.
Landacisme es cant nna dictios finish en /,
e la seguens comensa per /.
Leys d'amors, fol. 109.
Lambdacisme , c'est quand un mot finit en L, et le
suivant commence par L.
LANGUOR, LANGOR, s. f. , lat. lan-
GuoR , langueur, peine.
LAN
Fiiy venir home en i.akgor o en caitivier.
F. et P'ert.. fol. i3.
)'"ait venir l'iiominc en langueur ou en nsiscre.
Lo tarniea
Qae m'a mes en fan gran i.ANonon.
Pierre d'Alvergse : Bellia m' es la.
Le tourment qui m'a mis en si grande lanf^neut
Plnss'amou, magiers es lor langors.
T. DE Lantelm et de Raimond : Bamon.
Plus ils s'aiment , plus grande est leur peine.
ANC. FR. Longnement sera en langor.
youf. rec. dej'abl. et vont. anc. , t. 1, p. 385.
Pois cai en nne langor.
Roman de Brut, t. I , p. 173.
AHC. ESP. Languor. port. Langor. it. Lan -
guore.
•X. LANGtJi, L.^Giii, S. m., peine, chagrin,
retard.
Lo cor e'I sen e mon i,ANGur perdrai.
G. RiQUiER : Aissi com selli.
Le cœur et le sens et ma peine je perdrai.
leu agui
El cami gran trebalh e lagdi.
Leys (l'amorSj fol. 120.
J'eus au chemin grand tourment et retard.
arc. cat. Lagiii.
3.^Languimen , .î. m., abattement, lan-
gueur, peine.
Per LANGUIMES e per tristor
De laiizengiers lualdizens.
Pailet de Mar.seilie : Sitôt no m fas.
Par abattement et par tristesse de flatteurs me'-
disants.
Lo'greas trebalbseMstANGuiMEKs... d'ifern.
Contricio e penas ijernals.
Le pénible tourment et les peines... d'enfer,
.c. CAT. Langtiiment.
Lacuios, aclj., lat. LA«Gui<ius, lan-
:,'ui.ssant, nonchalant, insouciant, né-
-.'iigent.
Qui trop LAGDIOS
Es de far .so c'a far a.
G. RiQtiER : .Aitan grans.
Qui est trop insouciant de faire ce qu'il a à faire.
I ig. Mas r esper es doplos ,
E'I jorn es laguios.
G. RtQL'lEB : Per rc non.
Mais l'espoirest douteux, et le jour est languissant.
I Languir, v., lat. i.angukré?, languir,
-;imir, souffrir,
m.
LAN
17
Mais volria janzens durmlr.
Que velhan deziran languir.
Arnaud de MaRUEIL : Dona genser.
Plus je voudrais dormir me réjouissant , qu'en
veillant /«/;;!,'■(//;• désirant.
Los nns teri ries, e 'Is autres fai i.angcir.
GlRAUD DE Calanson : A leys cui ani.
Les uns tient puissants , et les autres fait languir.
Part. pas. Adoncs la dclor i.anguida es trop
grans.
Lw. de Sydrac, fol. ^i.
Alors la douleur soufferte est trop grande.
— Alangui, abattu.
Don soy fort langdit.
I^eys d'amurs, h\. ?,-.
Dont je sui!< fort alangui.
Fo ta fort afrevolida x
Per la dolor e tan languida
Que no s pcdia em pes tener.
Passio de Maria.
Fut si fort affaiblie par la douleur et si abattue
qu'elle ne pouvait se tenir en pieds.
— Infect , puant.
"Vendre ni far vendre peis corrorapnt ni
1.ANGUIT.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^5.
Vendre ni faire vendre poisson corrompu et
infect.
IT. Languire.
L'espagnol et le portugais ont con-
servé le participe passé langiiidu.
6. Languiar , laguiar , v. , languir ,
souffrir, affliger, chagriner, alangiiir.
Qui tant se vol t.aguiar , et son temps
despendre.
Leys d'amors, loi. 23.
Qui tant se veut chagriner, et son temps dépenser.
Aver poder ni voler, nueg ni dia.
De mi loingnar del maltrag que m langcia.
B. Cai.vo : S' ieu ai perdut.
.'Vvoir pouvoir et vouloir, nuit et jour, de m'éloi-
gner de la peine qui m'alanguit.
Part. prés. Lagcian cum gens marrida.
Brev. d'amor, fol. l5.
Ijanguissant comme gent attristée.
LANHAR, LAGNAR, LAiGNAR, V., gémir,
se plaindre, s'affliger, s'inquiéter.
Voyez MuRATORi , Dis.<;. '^'^,
Mas qui qne s t.anh
,8
LAN
Qu'el jass'el bauli,
E gense sa colors.
GiRAUD BE BoRNEiL : Jois e clians.
Mais qui que ce soit qui se phiif;ne qu'il gisse au
1)3 in , et eraLeliisse sa couleur.
Car si s iaigna ni s rancura.
P. BoGlERS : Al pareissen. Var.
Car s'il se plaint et se de'sole.
ANC. FR. Sa chamberrière, laqnelle laignoit ou
respontloit despiteusement.
Lett. de rém. de l385. Carpentier, t. II, col. 989.
iT. Lagnare.
1. Lanha, lagna, laigna, l.\yna, s. f.,
gémissement , affliction , plainte, in-
quiétude.
Als us mOV LANHA ,
Los autres meurtris.
P. Cardinal : Quais aventura.
Aux uns suscite affliction, les autres meurtrit.
La donzell'a suferc lonc temps dolor e layna.
V. de S. Honorât.
La damoisellc a souffert longtemps douleur et
affliction-
En aissi m ten io désirs en greu laigna.
Peyrols : Si Le m sui.
Par ainsi le désir me tient en pénible inquiétude.
ANC. iT. Lagna.
LANSA, s.f., lat. lancca , lance.
Le mot LANCE a été employé par les
anciens Gaulois, Allemands et Espa-
gnols.
Voyez Aulu-Gelle, lib. XV, cap. 20.
— DiODORE, lib. V. — Watcher,
Gloss. germ., v°. lanze.
Voyez aussi Aldrete, p. 169. —
Denina, t. I, p. aSg, et t. II, p. 335.
— Leibnitz, Coll.ëtjin., p. 119.
Ane en escnt lansa non frais.
Bertrand DE Born : Al dous non.
Oncqucs sur écu lance il ne brisa.
Fi<y. Atressi m uafr' araors fort ,
Com vos , de sa lansa.
Rambaud de Vaqceiras : Engics.
Également me blesse amour fortement , comme
vous , de sa lance.
CAT. Llatisa. esp. l.anza. port, Lança, it.
Lancia.
LAN
2. Lansada, s./., estafilade, coup de
lance.
Fereiro s tant fort amdos que ain las lan-
sadas... trauquero li uns l'autre l'escut el'au-
bert.
Philomena.
Ils se frappèrent si fort tous deux qu'avec les i
coups de lance... ils trouèrent l'un l'autre l'écu et «
le haubert.
CAT. Llansada. isr. Lanzada. port. Lançada.
iT. L^anciata.
3. Lanceta, lanseta, A'.y], lancette.
Quatre lansetas totas novas.
Talhar la pointa de cadaiina lanceta.
Ord. des R. de Fr. , 14^7 , t. XIV, p. 436.
Quatre lancettes toutes neuves.
Tailler la pointe de chacune lancette.
CAT. Llanceta. est. pokt. Lanceta. it. Lancetta.
4. Lancier, lansifr, s. m., porte-lance,
crochet auquel on suspendait la lance.
"Vi sa lansa e son escnt !
C om r ac en un LANsiER pendut.
Roman de Jaufre, fol. [\'j.
Vit sa lance ot son écu qu'on lui eut suspendu en
un porte-lance.
— Lat. LANCErtR»/.?, soldat qui porte In
lance, lancier.
.Ce. lancier sian aparelbat.
Trad. des Jetés des J pâtres, cli. £'>.
Que deux cents lanciers soient préparés.
ANC. CAT. Llancer. esp. Lancera, port. Lan-
ceiro. it. L.anciero.
5. Lans, lanz, s. m., élan, jet, élance-
ment, trait.
Al primier lans pert ien mon esparvier.
Bertrand de Born : Ien m'escondisc.
Qu'au premier ;'e/ je perde mon éperviev.
Adi-. comp. Tan fui lais.satz,
Quan la vi al prim lanz.
SoRDELS : Tan m' abellis.
Tant ie lus étreiiit , quand je la vis de prim,'
abord.
El mielbs del mon s' es perdntz en un lans.
AiMERi DE Pegcilain : S' ieu anc cliantiei.
Le meilleur du monde s'est perdu en un trait.
ANC CAT. Llans. esp. Lance, port. Lance
IT. Lancio.
LAN
6. Lansar , 2K , lancer, jeter, darder,
pousser.
!Vo ill ten pro ausberc foij ni espes,
Si LANSA cheit.
Paeis LANs.v uu dart de ploiu gent aillât.
GiRALD DE CalANSon : A lieyscui am.
Ne lui lient profit liaubert fort et épais , tant il
litnce droit.
Puis lance un dard de plomb gentiment affilé.
l'ig. Ab lin dous atiioros esgnar
Que m laxsero siey bnelh lairo.
Sor.DEL : Bel m' es ah.
Avec un doux amoureux regard que me lancèrent
ses yeux fripons.
CAT. Llansar. esp. Lanzar. port. Lancar. it.
Lanciare.
7. EsLAis, S. m., clan, course, vitesse,
trait, effort.
Tro a la nau del port volon far Inr eslays.
V. de S. Honorât.
Jusqu'au navire du port ils veulent faire leur
course.
Fig. D' alegransa e de joi fai un Esr.Ais.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 96.
D'allégresse et de joie fait un élan.
Loc.Jtff. Ves ifern fay son eslais.
P. Cardinal : Pus ma boca.
Vers enfer fait son élan.
Adv. comp.
D'aqaesta gent mairlda que vengron a eslays.
f^. de S. Honorât.
De cette gent hideuse qui vinrent avec impé-
tuosité.
. Foia'ls mais A GRANT ESLAIS.
T. u'AlMERI DE PeGUILAIN ET d'AlBERTET :
N Albertet.
(^)u'il fuie les méchants « grand effort.
Aissi m venon tug d' eslais.
AlMERi DE Bellinoi : Era m'agr'ops.
Ainsi me viennent tous d'élan.
lea m n' irai lay de gran eslays.
Rambald d'Orangk : Kntre gel e vent.
Te m'en irai là de grande impétuosité.
AM . fr. A tant s'en tourne à grant eslais,
Et Enrians lemaint dolente,
Qui de plourer pas ne s'alenle.
Roman de la f^tolelte, p. 58.
^1 saillit de plein eslays ^ania destrier.
Hist. de Gérard de devers, p. 85.
lansab, V., élancer, pousser, jeter.
LAN • 19
En als non ai cor que rn'ESLANs.
Rambaud d'Oranci: : Aras no siscla.
En autre cliose je n'ai cœur r|ue je m'élance.
Mos cors en leis aniar .s'eslansa.
Albert de Sisteron : En amor.
Mon cœur s'élance à aimer elle.
IT. Lanciare.
9. Eslaissar, V., élancer, précipiter,
aventurer.
Braus cavals, qnan s'eslaissa.
G. Adhemar : LaM([uan vci.
Fougueux cheval , quand il s'élance.
Fig. M' es vengut en cor que m' eslais
De far nn novel sirventes.
Bertrand de Born : Pus lo gens.
M'est venu en volonté que je m'aventure à faire
un nouveau sirvente.
Si m dey tener qu'en trop dir no ih'eslais.
Gui d'Uisel : Ane no cugey.
Ainsi je dois me tenir qu'à trop dire je ne m'a-
venture.
ANC. FR.
Devant les Sarrasins se prent à eslaisser.
Roman de Fierabras en 'vers français .
Li dus s'eslaisse en .1. prael.
Roman del conte de Poitiers, v. 860.
Puis ont les chevaus eslaisiés.
Roman de la Violette, p. 260.
10. Relais, s. m., relais, élan.
Ab tan Bertrans s'en vai sus per relais.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 96.
En même temps Bertrand s'en va sus par relais.
Adv. comp. Y corre de relais.
Tal paor, que de relais
S'en torneron drecb al palavs.
V. de S. Honorât.
Y courir d'élan.
Telle peur, que d'élan ils s'en retournèrent droit
au palais.
LANSOLADA, s.f., lansolade, sorte de
plante.
Solvi pro .VIII. lanssolatis palearum... De
qnalibet lanssolata .11. albos.
Tit. de 1372. Hist. de Nîmes, t. II , pr., p. ^19.
Per sanar la carn nnfrada ,
Es bona la lansolada
Qu'om apela carlepepi.
Hrev. d'amor, fol. 5o.
Pour guérir la chair blessée, est bonne la lansolade
qu'on appelle carlopepin.
c^0 LAP
LANTERNA, .v. /, lat. l^terna, lan-
terne.
Plas son ardens uon es lums en i,anterna.
Alb. Caille : Arasquaii.
Plus sont ardentes que n'est lumière en lanterne.
Ftg. No y trueb vid' eterua ,
Si vostre prees
No m n'es lums e lanterna.
B. ZoRGl : Ben esadreigx.
Je n'y trouve vie éternelle , si votre prière ne
m'en est lumière et lanterne.
Proverb. Coire per anr, e veissigas per lan-
ternas.
V. et Vert., fol. 29.
Cuivre pour or, et vessies pour lanternes.
CA.T. Llanterna. Esr. port. it. Lanterna.
1. Lanternier, s. m., lanternier, fabri-
cant de lanternes.
A LANTERNIERS, lo pOrtal.
Cartulaire de Blonipellier, fol. /J/j.
Aux. lanterniers , le portail.
CAT. Llanterner. esp. Lanternera, port. Lan-
terneiro. it. Lanternaio.
LAPACI, S. m., lat. lapathiuw, pa-
tience, oseille.
Las fuelhas de lapaci so mollas.
Elue- de las propr., fol. 212.
Les feuilles à'oseille sont molles.
it. Lapazio.
LAPIDAR, V., lat. lapidars, lapider.
Deforas els lo van menar,
Comensson a lo lapidar.
Lo lapideron li fellon.
Planch de S. Esleve.
Dehors ils le vont mener, commencent à le la-
pider.
Le lapidèrent les fc'lons.
Part. pas. Saut Esteve fo lapidât.
Planch de S. Esteve.
Saint Etienne fut lapidé.
La femna qne era preza eu adulteri , e dévia
esser lapidada.
K. et Fert., fol. 79.
La femme qui était surprise en adultère, et devait
être lapidée.
ANC. ESP.
Deuiando a iïilotas pora seer lapidado.
Poema de y4lexandro, cop, \']l\5-
IT. Lapidare.
LAP
1. Lapificar, ri. , pétrifier, devenir
pierre.
Part. pas. fig. Considéra si es lapificat, dur,
de fusca color.
Apostema i.apikicada.
Trad. d^Albucasis, fol. 20 et 35.
Considère s'il est devenu pierre, dur, de couleur
brune.
Apostèrac devenu pierre.
CAT. ESP. PORT. Petrificar.
3. Lapidos, adj., lat. lapidosm^, pier-
reux.
Sas vias so arenozas, lapidozas.
Elue, de las propr., fol. 162.
Ses voies sont sablonneuses, pierreuses .
ESP. PORT. IT. Ljapidoso.
4. Lapide, adj., lat. lapidem.v, pierreux,
dur comme la pierre.
Scrophnlas son niotas..., de aquelas so alcu-
nas de lapideas.
Trad. d'Âlbucasis, fol. 25.
Les scrofules sont nombreuses..., de celles-là sont
aucunes de pierreuses.
ESP. IT. Lapideo.
5. Lapidatio, s.f., lat. lapidatio, la-
pidation.
Apres la lapidatio de sanh Estephe, pre-
mier martre.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 97.
Après la lapidation de saint Etienne , premier
martyr.
IT. Lapidazione.
6. Lapidari, s. m., lat. lapidarim^, la-
pidaire.
D' elas uzo lapidaris a talhar.
Elue, de tas propr., fol. l8^.
D'elles usent les lapidaires pour tailler.
Libraris, lapidaris.
Lej's d'amorSj fol. l5o.
Libraire , lapidaire.
CAT. Lapidayre. esp. pokt. it. Lapidario.
7. Clap, .s. ni., tas, amas, monceau,
masse.
Adv. coinp.
Tant an suffert l' aut baron lar mescap
Qu'el meill del mon tenon Frances a clac.
P. Dlkano : Er tilcnt.
LAP
Tant ont soufterl les hauts baroDS leur méchef,
<iue le mieux du monde ils traitent les Français en
tuasse.
8. Clapie, s. m., tas, amas, grand
nombre.
Adf. comp- Morian a clames de fam.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 14.
Mouraient de faim (î tus.
(j. CiAPiF.R, S. m., clapier, trou à lapins.
Aquel que destrnra clapier , o prendra
conlls.
Charte de Gréalou, p. 110.
Celui qui de'truira clapier, ou prendra lapins.
10. Clapiera, s./., tas de pierres.
En nna gran ci.apiera...
De solz una gran clapiera.
^. de S. honorât.
En un grand tas de pierres.
Dessous un grand tas de pierres.
ANC. FR. Misdrent le corps d'icelui brigant
soubz an clappier et monceau de pierres.
Lett. de rém. de i^5t). Carpintier, t. I , col. 976.
1 1. AcLAPAR, V., amasser, entasser.
Las peyras an aclapat.
r. de S. Honorât.
Les pierres ont entassé.
12. AcLAP, S. m., entassement, confu-
sion.
Ab SOS sirventes, don fa tan gran aclap
Qne par qu'embroc los vers, e qu'els mescl'
en euap.
P. Bbemond Ricas ÎNovas : En la mar. .
Avec ses sirventes, dont il fait si grande confu-
sion qu'il paraît qu'il met les vers en Lroc, et qu'il
les mêle en coupe.
l'i. AixAPiDAR, V., lapider.
Leveron peyras per el allapidar.
Trad. du N.-Test., S. JkAN, ch. 10.
Levèrent pierres pour le lapider.
Tôt lo pobol nos ai.lapidara.
Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 19.
Tout le peuple nous lapidera.
rr. AUapidare.
LAPPA, s.f., lat. LAPPA, bardane, sorte
de plante.
Lappa es herba ab fuelhas... que si rapo a
M rauba d'boine.
Elue, de las propr.j toi- 212.
LAR 21
La bardane est herbu avec feuilles... qui s'atta-
chent à la robe de l'homme.
CAT. ESP. PORT. Lapa. iT. Lappola.
LARG, LARc, adj., lat. LARGM.y, large,
généreux, libéral.
Voyez MuRATORi , Diss. 33.
Dician de far la larga e tan haata e tant
grant qu' ilb perveugues entro al ceL
La nolilu Leiczon.
Disaient de la faire tarife et si haute et si grande
qu'elle parvînt jusqu'au ciel.
Fig. Petit mi met en razou larga.
Guillaume DE Durfort : (,)uarsay.
Peu me met en raison large.
Etz, e foratz en tolz faitz cabalos,
Si fossetz LARCX.
Granet : Comte Karle.
Vous êtes , et seriez en toutes actions supérieur, si
vous fussiez généreux.
Escas de fag e larcs de ven.
Alegbet : Ara pareisson.
Avare de fait et prodigue de vent.
Siibstantiv. Aitan a de lonc coma de larc.
Lii>. deSydrac, fol. 45-
Autant a de long comme de large.
ANC. FR. N'est pas larges da sien donner.
Fabl. et cont. anc. , t. II , p. i8b.
Il fa large et courtois en dons.
Froissart, t. III, p. 29.
CAT. Llarg. ESP. PORT. iT. Largo.
2. Large, adj., large.
Substantiv. Quant deu aver de large.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, 1^ part., ch. 24-
Combien doit avoir de large.
3. Largitiu , adj., libéral, favorable.
De do LARGITIVA.
Ad borne sa influencia esperialment es lar-
GITIVA.
Elue, de Ids prupr., fol. 117.
Libérale de don.
Son influence est sp(•'cialementy^^^'o;■«6/e à l'homme.
4. Largamen, adv., largement, géné-
reusement, libéralement.
Gen proraetre, largamen dar.
PiERKE DU Vilar : Sendatz vemiellis.
Gentiment promettre, largement àoaaer.
Lo Senhor dona largamen.
L'Arbre de Bataillas, (lÀ. r26.
Le Seigneur donne largement,
CAT. Hargatncnt. esp. port. it. Largamciue.
■Kl LAR
5. Largar, V., larguer, lâcher, relâcher.
Han tan pregat qu' els van largar.
y. de S. Honorât.
Ont tant prié qu'ils les vont relâcher.
Van tramettie.., lier largar Paul.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 16.
Vont transmettre... pour re/«V/zer Paul.
ESP. roRT. Largar. it. Largare.
(j. Larguejar, V., faire des largesses,
des libéralités.
Qui gran cor a de larguejar
Saber den d' ont o pot traire.
P. Fabre d'Uzès : Luecx es.
Qui a grand cœur Refaire des largesses doit sa-
voir d'où il le peut tirer.
iT. Largheggiare .
7. Largor , s. f. , largeur, étendue,
dimension.
Quo s devesis una grans tors
En un paue miraill de largor.
FoLQUETDE Marseille : Molti fes.
Comme se discerne une grande tour dans un petit
miroir de dimension.
Fig. Non ai d'aver gran largob.
G. Faidit : Manens fora.
Je n'ai pas grande étendue de richesse.
Bsr. Largor.
8. LaRGUEZA , LARGUESA , LARGESSA, S.f.,
largeur.
La LARGUEZA dcl pont no vos say devisar.
Roman de Fierabras, v. ■iil\l.
La largeur du pont je ne sais vous expliquer.
— Largesse, libéralité, abondance.
El fon ben adreichamen sos fils en lotas
valors et en totas boutatz et en totas largue-
sas.
f^. de Blacasset.
Il fut parfaitement bien son fils en tous me'rites et
en toutes bontés et en toutes largesses.
Escalfat par largessa de viandas.
Trad. de BMe, fol. 54.
Échaufle ]>iT abondance d'aliments.
AHC. CAT. Largesa. cat. mod. Llarguesa. tsp.
PORT. Largueza. it. Larghezza.
9. Larguetat, s. f., lat. largitat^w,
largesse, libéralité, abondance.
Ab trebalh et ab larguetat,
LAR
Conquier reys prelz, e '1 gazauba.
Bertrand de Bobn : Jeu clian.
Avec tracas et avec libéralité , roi conquiert mé-
rite , et le gagne.
Snfrem... grans efernietaz de coleras per
LARGUETAT dc vïandas.
Trad. de Bède, fol. 54-
!Nous souffrons... de grandes infirmités d'humeurs
par rtio/ïc/nnce d'aliments.
ANC. FR. De ce fet-il monlt grant aumosne.
Et de ce fet grant largeté.
Nou^. rec. defabl. et cont. anc, t. II, p. 112.
Ad chevaliers de mnlt grant largetet.
Od ço si aveit grant valeur de largeted...
Cuui Horn est vaillant e de grant largeted.
Roman de Horn, fol. 16 et 3.
IT. Larghità , larghitate , larghitade.
10. Alargak , ALARGUAR, V., agrandir,
relâcher, élargir, ouvrir, lancer, aban-
donner, délivrer.
Per ALARGAR lurs possessions.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, 2« part. , cli 2^.
Pour agrandir leurs possessions.
Avetz perdut per trop singlar,
D' un punch vos degratz alarguar.
Un troubadour anonxme : En aquest.
Vous avez perdu pour trop serrer, d'un point vous
devriez vous relâcher.
Suefron los layros, e los alargon per deniers.
V.et yert., fol. i/j-
Souffrent les voleurs , et les élargissent pour de-
niers.
Ja sui tornatz en 1' afan
De qae hi'alarguetz antan.
Cadenet ; Amors e com.
Désormais je suis retourné en la peine de quoi vous
me délivrâtes antan.
De gran prezon mon cor alarc.
Gavaudan le Vieux : Lo mes e'I temps.
De grande prison je délivre mon cœur.
Part. pas. Com U retenc son cavall
Qn'er' alarguatz en la gran vall.
V. de S. Honorât.
Comment il lui retint son cheval qui était lancé
dans la grande vallée.
Fig. Lo cors nostre es alargatz a vos.
Trâd. de la 2« Epît. de S. Paul aux Corinthiens.
Notre cœur est ouvert à vous.
ANC. CAT. Alarguar. cat. mod. AUargar. esp-
port. Alargar. it. Allargare.
LAR
11. Alargamkn, s. m., ôlargissement,
agraniHsscment , aiignicnfation.
Del Ai,.\R«AMKN de las viandas de la terra
del rei d'Aragon.
Carliilaire ih Montpellier, loi. 20^.
De V augmentation tics subsistances de la terre du
roi d'Aragon.
— Délai , retard.
IVIas las falsas van lur terme donan ,
F. fin' araors no vol alargamen.
Bernaiu) ToRTi.s : Per ensculiar.
Mais les lausses vont leur terme douaant , et pur
amour ue veut délai.
Ksp. Alargamiento. port. Alargamento. it.
Allargamento.
12. Rei..\rgar , V., relâcher, lâcher.
Totas antras Icys cargon et estrenbon, mas
aijaesta rei.a.rc;.\ e descarga et alleuja.
r. et Fert., fol. 5i.
Toutes autres lois cliargent et clreigneut , mais
celle-ci relâche et de'cliarge et allège.
i"^. EsLARG.vR, ?'., élargir, répandre.
No s' F.SLARGE foras.
Trad. de Bide, fol. 12.
Ne se répande dehors.
IT. Slargare.
i/i. Elargir, -u., élargir.
Parc. pas. En après ei.argitz de preson.
Fors de Béarn, j>. 1080.
Par après élargis de prison.
LARI, s. m., lat. larh.î, poule d'eau.
La.ri es aazel alcnnas vetz habitant en
terra et aiganas vetz en ayga.
Elue, de las propr. , fol. i^y.
La poule d'eau est oiseau habitant aucunes fois
sur terre et aucunes fois en eau.
I.VRT, LAR, S. m., lat. lardww, lard.
Cozetz en vi ab i.art qu'es près
De cap de porc.
Deudes de Pkades, âuz. cass.
Cuisez dans le vin avec lard qui est pris de tête
de porc.
Per i,AR a lardar los pijons.
Jlist. de Nîmes, t. 111 , pr., p. 227.
Pour lard il larder les pigeons,
' kT. iJard. ESP. ir. Lurdo.
■ f-ARDAR , V., larder.
LAS 0.3
l'er lar a lardar los pijons.
Hist. de Nîmes, t. 111 , pr., p. 227.
Pour lard à larder\es pigeons.
Loc. frg. Cant l' apatîscas ni t lardas.
P. Cardinal : JUesum Crist.
Quand tu l'empâtes et te lardes.
Fan. pas. Fig.
Menudanien de mot gros blavairos
Fon LARDAT7. lo capos.
Maifre Ermenc.al'O, Kpit. à sa sœur.
Minutieusement de très-fortes meurtrissures fut
lardé le chapon.
ESP. Lardar. port. Lardear. it. Lardare.
3. Enlardar, V., larder, barder de lard.
Part. pas. Un paon rostit, enlardat,
E ricamenz apareillat.
Piiiirian de Jaufre, fol. 78.
Un paon rôti, bardé de lard, et richement prépare.
cat. Enllardar. esp. Enlardar.
LAS, cidj., lat. LAS,ç«.y, la.s, fatigué.
Anero s panzar, que mot eron i,as.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. r.^.
Ils allèrent se reposer, vu qu'ils e'taient moult las
Fig. Que ja no sia las
De donar.
Bertrand de Born : Genl fai.
Qu'il ne soit jamais las de donner.
— Malheureux.
Que fosson delinrat
Li LAS prizonier dolen.
B. ZoRGi : On liom plus.
Que fussent délivres les mallieuieu.v prisonniers
souffrants.
Exclain. Las! que faraiPcum sni trabitz!
B. DE VeNTADOur : Quan lo boscatges.
MaUieureu.vl que ferai-je? comme je suis trahi !
M'aviatz gran gaug donat.
Ai! LASSA , can pauc m' a durât !
Ptoman de Jaufre, fol. 86.
Vous m'aviez grande joie donne.' ah; malheu-
reuse, combien peu elle m'a duré !
ANC. fr. Lasl tant en ai puis souspirè.
Et doit estre lasse clamée
Quant cle aime sans eslre amée.
Roman de la Rose, v. 1616 et \l^o3^J.
.T'ai eu occasion de prouver que
l'e.xclamation française /iéla.<! a été
formée de l'adjectif roman las et de
l'exclamation romane ai venant du
grec a) , que le français a traduit par
9.4 l'AT
hé. Aussi trouve-t-on dans l'ancien
français :
Hélasse ! moi dolente, dit Isabel.
Hist. de J. ds Saint ré, t. I , p. 123.
>Nr. K.SV.
Sobrevino el infant lasso é sudoriento.'
Poema de Alexandre, co^. i56.
l.e Dictionnaire de la Crusca avait
dit d'abord que lasso est une syncope
de lassato , mais il est plus vraisem-
blable qu'il vient de -lx^sus latin , et
surtout de las roman, dont il a con-
servé les acceptions; aussi l'erreur a
été corrigée dans une des dernières
éditions.
ANC. iT. Mas io lasso! che senza
Lei, ne vita mortal ne me stess' amo
Petrarca, Canz. : CUe debb' io far.
Ahi lasso me!... Abi lassa me !
BoccACCio , Decam., II , 6 , el II , 5.
ANC. CAT. Las. ESP- MOD. Laso. PORT. Lasso.
1. Lassf.t , LACKT , <7f^". dini., sorte d'ex-
clamation, infortuné, malheureux,
pauvret,
len, lasset! non anrai maïs gnirenza.
i Pt'JOLS : .Si '1 mal d'amor.
Moi, malheureux] je n'aurai davantage assurance.
Ay ! t,ACETA , yen que farai ?
Trad. de VEvang. de Nicodème.
Ah I pauvrette, que feral-je?
3. Lassar, V., lat. i.ASSARi?, lasser, fati-
guer.
Malvalz es qai de gnerra s lassa.
Bertrand de Born : Eassa tan creys.
Est mauvais qui de guerre se lasse.
Ja no s i.assarian miey hnelh
D' esgardar.
Bebenger de Palasol : Mais ai de.
Jamais ne se lasseraient mes yeux de regarder.
CAT. Llassar. anc. esp. Lasar. it. Lassar.
LA.T, adj., lat. latm.v, large, étendu.
Es tan LATz e tan amples.
Lejs d'amors, fol. 44-
Est si lars^e et si ample.
Lada es... via que vai a perdicîo.
Trad. deB'ede, fol. 73.
Large est... la voie qui va à perdition .
LAT
Camba i.ada e ben forteta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Jambe large et bien assez forte.
Substantif. Foren .m. de loue e .c. de i.at.
Roman de Gerardde Rossillonj fol. 108.
Furent mille de long et cent de large.
Loc. adi>. En lat et en lonc.
Elue, de las propr., fol. 49-
En large et en long.
ANC FR. Si est antant Ions com lés.
Si snnt moult lez et moult parfont.
Roman de la Rose, v. 3827 et 38i5.
Si grant et si ample et si lée.
Roman du Renart , t. II , p. 180.
ESP iT. Lato.
ï. Latitudinalment , adi>., en large.
No LATiTUDiNALMKNT ni scgon la longitut.
Trad. d'Albucasis, fol. 53.
Non en large ni selon la longueur.
3. Latificar, î'., élargir.
Reclanza dins la mayritz qne la fa trop la-
tificar.
Elue, de las propr. , fol. Sg.
Renfermée dans la matrice qui la fait trop élargir.
4. Ladeza, .y.y., largeur.
Longueza, ladeza et grosseza.
Ha petita ladeza en comparacio de sa lon-
gueza.
Elue, de las propr., fol. 19 et l33.
Longueur, largeur ei grosseur.
A petite largeur en comparaison de sa longueur.
IT. Latezza.
5. L.\TITOT, s. f., lat. LATITUDO, largcuT.
En la LATITUT de las femplas.
Trad. d'Albucasis, fol. l\.
En la largeur àes tempes.
CAT. Latitut. ESP. Latitud. port. Latitude, it.
Latltudine.
6. Dilatable, adj., dilatable.
Abunda en hnmor unctnoza, dilatabla.
Elue, de las propr., fol. 197-
Abonde en humeur onctueuse , dilatable.
ESP. Dilatable.
7. DiLATATiu, adj., dilatatif, propre à
dilater.
Aqnesta virtnt es del cor dilatativa.
Elue, de las propr. , fol. 19
Cette force est dilalative du cœur.
ESP. n.'Dilatativo.
LAT
8. DiLATAR, V., lat. DiLATARe, dilater,
agrandir, augmenter, étendre.
Hnmor naturalment si dilata, et pren ex-
tensio.
Rluc. de las propr. , fol. ^i-
Humeur nalnrcUcment se dilate, et prend exten-
sion.
Fig. Comencet... a dilatar son poder.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 2o5.
Commença... à étendre .son pouvoir.
Part. pas. Per natnral calor... dilatât.
Elue, de las propr. , fol. •>fi.
Par chaleur naturelle... dilaté.
CAT. Esr. PORT. Dilatar. it. Dilatare.
c). DiLATACio, s.f., lat. DiLATATio, di-
latation.
Per sa inflammacîo et dii.atacio roinp la
nivol.
Elue, de las propr., fol. l38.
Par son inflammation et dilatation rompt la nuée.
CAT. Dilataciô. est. Dilatacion. port. Dilata-
cào. IT. Dilatazione .
lo. DiLATAMENT , S. m., dilatation, dé-
veloppement.
Prea planta... del aire et del foc dilata-
MEHT.
Elue, de lus propr., fol. 196.
La plante prend... de l'air cl du feu dilatation.
IT. Dilatamento .
LATA, S. f., latte, perche, règle.
Il serven tenon la corda e la lata.
T. DE BoNNEfOY ET DE Blacas : Seingn'En Blacatz.
Les servants tiennent la corde et la perche.
Pic, barreiras, peiras, latas e cairo.
Guillaume de Tudela.
fies, barrières, pierres , lattes et rjuarliers.
— Limite.
Ane uns non passet la lata.
Bertrand de Born : Fuillietas ges.
Oncques un seul ne de'passa la limite.
CAT. Llata. ESP. Lata.
LATA, S.f., late, sorte d'amende, de
droit fiscal.
An acconstaiiiat exigir lata .
Statuts de Provence. .Tl'LIEN, 1. Il , p. 17?,.
' lui accoutumé d'exigpr la laie.
I II.
LAT
a5
Per exigir las dicbas i.atas.
Statuts de Provence. BoMY, p. 23.5.
Pour exiger lesdites lûtes.
LATIN, adj., lat. latinmv, latin.
Romans o lenga latina.
Pierre de Corriac : Domna dels angels.
Le roman ou la langue latine.
leu prec ne Jhesa del tro
Et en romans et en lati.
Le comte de Poitiers : Pus de chantar.
J'en prie Je'sus du ciel et en roman et en latin.
— Substantif, et fig. Langage.
Dirai vos, en mon i.ati ,
De so que vey e qne vi.
MarcABRUS : Dirai vos.
Je vous dirai, dans mon langage, de ce que je vois
et ({ue je vis.
L' ausel canton en lor latis.
Cercamons : Quan l'aura.
Les oiseaux chantent dans leurs langages.
— Nom de peuple.
Sai entr' els Latis e Ms Grezeis.
Rambaud de Vaql'EiRas : No m'agrad' iverns
Ici entre les Latins et les Grecs.
ANC. FR. Voir, cil voir, molt très matin,
Le dirai-ge en mon latin ,
Se ge puis , mon messaige bien.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 206.
Ki de plusurs latins sunt escolé e sage.
Roman de Horn, fol. lO.
Et cil oisel , chascun matin
.S'estudient , en lor latin,
A l'aube du jor saluer.
Roman de la Rose, v. S^So.
ANC. iT. Gli angelli
Ciascnno en sno latino.
Dante : Fresca rosa.
CAT, TJati. ESP. Latino, latin, vqkt. Latino ,
latitn. rr. mod. Latino.
2. Latinamen , s. m., littérature, éru-
dition, bonne expression.
Aondos de paraulas e de latinamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Abondant de paroles et de bonnes expressions.
3. Latinament, adv., en latin, à la
manière des Latins.
Per gramniatica sai parlar iatikament,
Pierre de Corbiac : El nom de.
Je sais parler en latin selon la grammaire.
ESP. IT. Latinamente.
'iG LAÏ
4. Latinier, ,ç, »/., savant , interprète.
No Sai liTINIER
Qu' eoteada messongier.
Wat de Mons : Sitôt non es.
Je ne sais savant qui comprenne menteur.
Mas chansos li'n siau i.atiniers.
K. JoRB\N VICOMTE DE S. Antonin : Ves VOS sopley.
Que mes cliausons lui en soient interprètes .
ANC. FR. Por ço k'il ne saveit comprendre
Sun langaage, ne rien entendre ,
Il fist un latinier venir.
Marie de France , t. Il , ?• ^20.
Un tozKf'e/- qui savoir leur langage elle nostre.
JoiNvrLLE, p. i85.
5. Enlatinat, ncfj., savant, trnclieman.
Substantif.
Saladis demanda als siens enlatinatz.
Guillaume de Tx)Dela.
Saladin demande à ses truchemans.
LATO, s. m., laiton.
Aur ni argen ,
Lato, coire, plora issamen.
Brev. d'amor, fol. Sg.
Or et argent , laiton , cuivre , plomb e'galement.
Qui en anel d'aur fai veir' encastonar,
O en LATO maracde.
G. Olivier d'Arles, Coblas triaJas.
Qui en anneau d'or fait verre enchâsser , ou en
laiton émeraude.
Doncxs auziratz bozinas e nian corn de lato.
Roman de Fierabras, v. 33o8.
Alors vous entendriez trompettes et maint cor de
laiton.
<;at. Llauto. tsv.Laton pour. Latào.
LATRIA, s. /., lat. latria, latrie.
Per adoration de latria exteiior e inteiior.
Doctrine des Validais.
Par adoration de latrie exte'rieure et inte'rieure.
CAï. ESI". roRT. IT. Latria,
LATRINA, .V. /., lat. latrina, latrinc,
La porta que es dessus las latrinas.
Entro a las l\trimas dels frayres meaors.
Tit. de i358. Doat, t. XCIII, fol. 221 et 222.
La porte qui est dessus les latrines.
.lusqu'aux. latrines des frères mineurs.
PORT. Latrinas. it. Latrina.
LATZ , LAZ , S. m., lat. laths , côté,
flanc, boni.
LAT
Il raulian deves lotz latz.
G. Figdeiras : No m laissarai.
Ils dérobent devers tous côtés.
Vostr' espaz' al latz.
Arnavd de Marsan : Qui comte.
Votre épée au coté.
L'ancienne traduction des Psaumes.
dans le Psautier manusciit de Corbie ,
rend
Cadent a /atere tuo...
In lateribus donius tuœ,
Psaumes 90 et l.'io.
de la manière suivante :
Cliarrunt de tun lez...
Es lez delà tue maison.
L' espée el lez, l'haubert vestu.
Roman de RoUj v. (i\\.
Au droit lez estoit ledit archevesqne.
Mossteelet , t. II , fol. 178.
Prép.
.Sol que ru pogues latz son bels cors estendre
T. DE Blacas et de Peïbols : Peirols.
Seulement que je pusse ra'e'tendre à côté de soi!
beau corps.
AKC. FR. Lors s'est lez un buisson assise.
Fabl. et cent, anc.j t. IV, p. 157.
Prép. coinp. Ades er de latz
Saint Jorgi, e Dieus er ab lor.
AiMERi DE Bellinoy : Cossiros.
Incessamment sera auprès de saint George, el
Dieu sera avec eux.
ANC. FR. A senesire vi de lez lui.
Pioman de la Rose, v. i53.
En Aquitaine , de lez Poitiers.
Rec. des llist. de Fr., t. V, p. 226".
Adv. comp. Col niolinz qu'a roda de latz.
T. d'.'^imeki et d'Albert : Amicx N Albert.
Comme le moulin qui a roue de côté.
Pois cavalgon latz e latz.
Roman de Jaufre, fol. 82.
Puis chevauchent côté à côté.
Qui m mezes tôt lo mon ad un latz ,
lea penra '1 joy per cni soi enguanalz.
B. DE Ventadour : Ja mos chantars.
Oui me mettrait tout le monde d'un côté , y.
prendrais le bonheur par lequel je suis trompé.
ANC. FR. Seans en deux cbaieres lez à lez.
VlLLEHARDOUlN , p. 85.
LAT
Par les mains s'eiitieprislreiu , si sistient tcz à
lez.
Roman de Rou, v. 2G86.
AMC. CAT. Lat. Esr. tort. Lado. ir. JjUto.
2. Ladrier, lairier , s. m., côté, flanc,
quartier.
Qui m fai j<i doler ains los ladriers.
GlRAVD DE BOKNEIL : S'aucjoru.
Qui me lail déjà Jouloir tous deux les côtés.
Estai- al LAIRIER de Dieu.
Bref, d'amor, loi. 23.
Etre au côté de Dieu.
Non devoa aver contel al ladriiir.
Reglii de S. Benezeg , fol. 38.
Me doiveul avoir couteau au côté.
Proverb. Tais cuia esser cortes entiers ,
Qu'es vilans dels quatre ladriers.
Rambauu d'Orange : Als durs crus.
Tel pense être courtois accunipli, qui est vilain
des quatre t/uartiers.
3. Latéral, acij., lat. latéral/^, latéral.
Lana... adhoras es al solelh laterai..
Elue, de lan propr. , fol. 1 1 6.
La lune... parfois est laténtle au soleil.
CAT. ESP. PORT. Lacera/, tr. Latérale.
t\. Lateralment, odv., latéralement.
La regio del col lateralment revirona.
Elue, de las propr., fol. 52.
Environne latéralement la région "du cou.
ESP. roRT. iT. Lateralinente .
>■ (Collatéral, adj., lat. coLLATERALii»
'oliatéral, qui est ou qui vient de côté.
La dicha natural vigor...
Prendon li ven collatéral,
Cascun del sieu ven principal.
Trobam .im. vens principais,
K quecs n' a dos collaterals.
Brev. d'amor, fol. .^t.
Ladite naturelle vigueur... prennent les vents
^ ul latéraux , cLacun de son vent principal.
-Nous trouvons quatre vents principaux, et cliaciin
■ Il ;i deux collatéraux.
< \r. Collatéral, esp. Colateral. pcikt. Collaté-
ral. iT. Collatérale.
•. Deslatar, V. , déposer, déblatérer,
iccuser.
Caytin e dolen ,
LAU
9.'
Que contra vos deslata ,
Ni régna greument.
(itiiMONDt DE Montpellier : Greu m' es.
Clielif et dolent , qui contre vous dépose, et agit
durement.
LA.UDANUM, s. m., lat. ladanum, la-
danum , sorte de substance résineuse.
Laudanum , storax et lors semlans.
Elue, de las propr., fol. 8.
Ladanum , storax et leurs semblables.
CAT. ESP. PORT. Ladano. it. Ladano, laudano.
LAUR, S. m., lat. laurh.?, laurier.
Sia LAURs o genibres.
A. Daniel : Ansqu'els.
Soit laurier ou genièvre.
CAT. ANC. ESP. Lauro. PORT. Lotira, it. Laiiro.
%. Laurel, s. m., lauiier.
Prendetz las bagas del laurel.
DeL'DES DE Prades , Auz. cass.
Prenez les Laies du laurier.
ESP. Laurel.
3. Laurier, s. ni., laurier.
Las fuelhas de laurier.
Uel'des de Pbades , Aiiz. eass.
Les feuilles de laurier.
Tyberi, eiuperador, quan tronava , de lau-
rier si coronava.
Elue, de las propr., M. 2o(J.
TiLère , empereur, quand il tonnait, de laurier
se courounait.
PORT. Loureiro.
4. Lauréat, adj. , lat. laureatka, lau-
réat.
Aqnels coronatz ero àhr. laoreatz.
Elue, de las propr., fol. 211.
Ces couronne's étaient dits lauréats.
ESP. PORT. Laiireado. it. Laureato.
5. Lauri, adj., lat. LAURirt«i', de laurier.
.S'il pendon fort, onlietz las li
Dcsotz ab del oli lauri.
Deudes de Prades, yïuz. cass.
Si elles pendent fort , uignez-les-lui dessous avec
de l'huile de laurier.
Cura es oli lauri.
Elue, de las propr., fol. 84.
Comme est liuile de laurier.
E5P. iT, Lniirino.
aa LAU
LA.US, LAU, s. ni., lat. laus, louange,
avis, approbation.
Ancmais noa vim lanzor que pro lengues,
Si '1 LA.US passet del lauzat sa valensa.
SoR»EL : Lai a ']N Peire.
Jamais nous ne vîmes qu'éloge tînt profit , si la
louante du loue' dépassa son mérite.
Pel LAU de rei de Fransa, detras tôt passnran.
Guillaume de Tudela.
Par l'avis du roi de France , derrière entièrement
ils passeront.
Prép. comp. Val mais a lac dels prezatz.
Granet : Fin pretz.
Vaut mieux à l'avis des prisés.
Tant cant val uiay, al lads dels drechuriers,
Honors que anta.
T. DE SoRDEL ET DE BERTRAND : Doas donas.
Autant^ que vaut plus, à l'avis des justes,
honneur que honte.
ANC. FR. Ce nous est loz que vos blasmes.
J. Marot, i. V, p. 3o2.
Rois, prens conseil an los que je te dis.
Roman de Garin le Loherain, t. I , p. 77.
Au loz de son conseil.
Monstrelet , t. II , fol. 40.
ANC. CAT. Laus. ANC. ESP. Laiidc. iT. Laiide ,
Iode.
1. Lauzor, s.f., louange, éloge.
Blasmes es de fol al pro lauzors.
Cadenet : De nulla.
Blâme du fou est au preux louange.
Diversas son lauzors
Donadas a chascun.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Divers sont les éloges donnés à chacun.
ANC. CAT. Laudor. cat. mod. Llahor. anc. esp.
Loor. port. Loiivor. it. Laudore.
— Médisance, calomnie.
Ja no voil aquesta lausor
C'om diga qa' ieu l'am per riquesa.
Roman de Jaufre, fol. 4^.
.Taniais je ne veux cette médisance qu'on dise qui'
je l'aime pour richesse.
3. LaUPAMENT , LAUZAMEN , LAUSAMENT,
LAUXAMEN, S. 1)1., louangc , éloge,
approbation.
Sos LAUXAMENs 68 blasmai's ,
E SOS blasmes es lanxars.
Un troubadour anonyme : Home loi.
3a louangc est hlâmer, et son hlâme est louer.
LAU
A LAUSAMENT dcl Payte Omnipotent.
F. de S. Trophime.
A la louange du Père Tout-Puissant.
Per autoricj et per laddamknt del abbad.
Tit. de 1 135. Bosc , Mém. du Rouergue, t. III ,
p. 233.
Par autorisation et par approbation de l'ahhé.
Per LAUDAMENT dels ornes de la villa.
Tit. du ^n^ siècle. Doat , t. CXLVI , fol. i35.
Par approbation des hommes de la ville.
ANC. FR. Segnor baron, dist-il, oés le loement
Que Guenes m'a donné.
Roman de Fierabras en vers français.
ESP. Loamiento. port, houvamento . it. Loda~
mento.
\. Lauzisme, s. m,, louange, appro-
bation,
El cbans dels salmes per demostrar lo lau-
zisme e la gloria de Dea.
Trad. de Bide, fol. 28.
Le chant des psaumes pour démontrer la louan^'i:
et la gloire de Dieu.
Que, per escambi o per donation, lauzisme
non sia donatz ni demandatz.
Coût. d'Alais. Arch. du Roy., K. 704.
Que, pour échange ou pour donation, approbation
ne soit donnée ni demandée.
5. Laudeme, lauzemne, s. m., louange,
éloge, invocation.
A Dieu e a ma dona santa Maria a fayt
aquest laudeme.
Philomena.
A Dieu et à ma dame sainte Marie a fait celte
invocation.
Qui vol los umas lauzemnes.
Non es pas bels lauzemnes en la bocLa del
pechador.
Trad. de B'ede, fol. 3o et 37.
Qui veut les humaines louanges.
West pas heiMV éloge dans la bouche du pécheur.
6. Lauzemnie, s. f. , louange, appro-
bation , reraercîment.
Qui essenia son fil aura de lui lauzemnie.
Trad. deBède, fol. 70.
Qui enseigne son fils aura de lui remercîment.
7. Laudas , s. f. plur., lat. laudes,
laudes.
Entre las matinas e las laudas.
Trad. de la rig. de S. Benoit, fol. 12.
LAU
Entre les matines et les laudes-
CAT. ESP. PORT. Laudes, it. Laiidi.
8. Lauzimi , s. ni., consentement, ap-
probation, ratification; lods, terme
de jurisprudence féodale.
Lauzimi no s dona eati-o que la canza sia
venduda.
Statuts de Montpellier, de 1204.
Lods ne se Jonoe jusqu'à ce que la chose soit
vendue.
D'aqnel departiinca non tanh al senhor
LAUZIMI.
Petit Thalamus de Montpellier, fol. 65.
De ce partage lods ne convient pas au seigneur.
Ksr. roRT. Laudemio.
9. LaLIZAIRF. , LAUZADOR, 5^. m., lat.
LAUDATOR, louungeur, prôneur.
Qui qu'en sia lauzaire.
De be qu'en digaa, no i men.
P. Vidal : Ab l'alen.
Qui ( que ce soit) qui en soit louangeur, quelque
bien qu'il en dise, il n'y ment point.
No la'n podon pro lauzar lauzador.
Granet : Fin pretz.
Ne l'en peuvent assez louer les louangeurs.
— Adject. Louable, digne d'éloge.
Non es melns laczadors forz hom en plor
que en batailla.
Trad. de Bède, fol. 26.
N'est pas moins louable homme courageux en
pleur qu'en bataille.
PORT. Louvador. it. iMudatore, lodatore,
10. LaUDABLE , LAUZABLE, LAUSABLE,
adj. , lat. LAUDABiLEw, louable.
Bon es non esser lanzat, mas es.ser lausable.
Trad. de Bède, fol. i.
Il est bon non d'être loue', mais d'être louable.
Es mot LACZABLES.
Brei>. d'arnor, fol. 6.
Kst très louable.
Non es pas laudabla cbausa esser bon ab
los bos, mas bon esser ab los mais.
Trad. de Bide, fol. 78.
Ce n'est pas louable chose d'être bon avec les
Lods , mais d'être bon avec les mauvais.
Devota e laudabla viscomtessa.
Cat. dels apost. de Romn, fol. i53.
/'c\otc et louable vicomtesse.
LAU
^'9
tAT. tsr. Laudable. port. Louvavel. xt. Lau-
dabile.
I I. Lauzar, lauxar , v., lat. LAUDARt',
louer, célébrer.
Totz bom que so blasma que deu lauzar,
Lacz' atressi aco que deu blasmar.
AlMERI DE PeGUILAIN : TotzhoOl.
Tout homme qui blâme ce qu'il doit louer, loue
aussi ce qu'il doit blâmer.
Subst. Sos lauxamens es blasiuars,
E SOS blasmes es lauxars.
Un troubadour anonyme : Home fol.
Sa louange est blâmer, et son blâme est louer.
— Approuver, conseiller.
Drutz que pros don' abandona,
Ben LAus que s gart de janguelh.
P. Raimond de Toulou.se : Pos lo prim.
Amant qui noble dame abandonne, ^'approuve
bien qu'il se garde de me'disance.
Al rei Felip et a 'N Oto ,
Et al rei Joan eisamen
Laus que fasson acordameu
Entr' els.
Pierre d'Auverone ; Lo senher que.
Au roi Philippe et au seigneur Othon, et au roi
Jean également je conseille qu'ils fassent accord en-
tre eux.
Part. pas.
Quar qui ben fai, lanb que sia lauzatz.
LaNFRANC CigALA ; (Juan vei.
Car qui fait bien , il convient qu'il soit loué.
Siibstantiv.
Ancmais non vim lauzor que pro tangues,
Si 'l laus passet del lauzat sa valeusa.
SoRDEL : Lai a 'N Peire.
Jamais nous ne vîmes qu'éloge tînt profit, si la
louange du /oué dépassa sou mérite.
Proverb. Gui lauza pobles, so LAuza Dominus.
Pons j)e Capdueil : De totz caitius.
A qui le peuple loue, le Seigneur loue cela.
ANC. FR. Et leur demanda que il looient à faire,
et li loèrent tous que il descendist... Et il li
dirent que je li avois loé bon conseil.
Joinville , p. 2i3et 214.
Nos vos loons que vos le pregniez, et si le
vos prion.
Villehardouin , p. 3i.
Si ami l'amonestèreut cl li lotrcnt qu'il i,e
raai'iast.
liée, des JJtsl. de t'r., t. VJ, p. i/)/).
3o
LAU
I.esdictes ordonnances... avons louées, ra-
liffiées et aproiivées, louons, ratiffions , etc.
Ord. des R. de Fr., lijSy, t. XIV, p. 366.
cAT. Lloar. anc. esp. Laudar. esp. mod. Loar.
PORT. Louvar. anc. it. Laudar e. it. mod.
Lodare.
12. Lauzenja, lauzenga, s.f., louange,
flatterie.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Maïs voil offendir am vertat qae plazer am
T.AUZENJA.
Trad. de Bede, fol. 7.
Davantage j'aime ofl'enser avec ve'rité que plaire
■A\icJlaHerie.
Mas no '1 sai dir lauzengas ni prezics.
Pierre d'Auvergne ; De josta 'Is breus.
Mais je ne sais lui aire Jlatteries ni prières.
ANC. PU. Lî faus ami ki de losenges servent en
lin de ounseil , n'entendent qn'à déçoivre
en blandissaut.
Moralités, anc. nis. de l'église de Paris, u' 5.
Du Gange , t. IV, col. 274-
ANC. CAï. Lausenga. cat. mod. Llisonja. esp.
PORT. Lisonja. it. Lusinga.
— Médisance, calomnie, perfidie.
Ans vaelh qn'om me talL la lengua ,
S' ieu ja de leis crezi lausenga.
Rambatjd d'Orange : Pos tais sabers.
Mais je veux qu'on. me coupe la langue, si.jamais
sur elle je crois calomnie.
ANC. FR, Mes lor losenges les gens peignent.
Roman de la Rose, v. (0^6.
i3. Lausengamen, s. m., calomnie,
médisance.
Per qnal i.ausengamens
De leis e del rei March parti '1 inaridamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Par quelle médisance d'elle et du roi Marc il em-
pèclia le mariage.
it. Lusingamento.
14. LaUZENGIER, LAUSENGIER, LAUZEN-
jADOR , S. m., louangeur, flatteur.
Aisso son los i.ArzF,NGiERS que, per Inr bel!
parlar, fan adormir los grans homes en lur
peccat.
F. et Vert., fol. x!^.
LAU
Ce sont les louangeurs qui, par leur beau parler,
font endormir les grands hommes en leur pe'clie'.
Àdj . Qaan lo bos drutz plazentiers
Es per proeza lauzengiers
"Ves tozeta.
T. de Hugues et de Baussan : Baussan.
Quand le bon amant agréable est par galanterie
flatteur envers fillette.
ANC. FR. Loent les gens li losengier.
Roman de la Rose, v. lo^i.
ANC. ESP.
Non âmes nin ascuches a ombre losenjero.
Poema de ^lexandro, cop. 5l.
ANC. CAÏ. Laiisengier, laiisengador . cat. mod.
Llisonger esp. mod. Lisonjero, Usonjeador .
roRT. Lisonjeiro, it. Lusinghiero , lusin-
ghiere.
— Médisant, calomniateur.
Ges lausengiers no m'esglaya;
Ans Den prec qu' els dechaya.
P. Bremon Ricas Noyas : Ben deu estar.
Point médisant ne ni'eflfraie ; mais je prie Dieu
qu'il les abaisse.
Ab pane ieu d'amar no m recre
Per enaeg dels i.auzenjadors.
FoLQUET DE Marseille : Ab pauc.
Peu s'en faut que je ne me lasse d'aimer par ennui
des médisants.
Adject. Cobla lauzengiera
Fes e messongiera.
Bernard de Kovenac : Una sirvenlesea.
Fit couplet médisant et menteur.
ANC. FR. Or ont tant fet li losengier
Qui de moi se volent vengier
Que vos m'avez jugié à mort.
Roman du Renart , t. II, p. /j8.
En sa cort ot maint losengier.
Maint traitor, maint envieus,
Ce sunt cil qui sunt curiens
De desprisier e de blasmer
Tous cens qui font miex à amer.
Pioman de la Rose, v. lo38.
Amis, trop vos font eslongier
De moi félon et losengier.
Anonyme, Oriolans, Ms. 1989, cb. 61 bis.
Or sont tout lié li fol losengeour.
Que il pesoit des biens que en avoie.
Le CHATELAIN deCoucy, cbans. 21.
i5. Lauzenjar , V., louanger, louer,
flalter.
Voyez Denina, t. III, p. l^6 et 47.
LAU
l'er blandir ni per i.au7.eiijar,
Deudes de Prades , Pof/ne siii- les vertus.
Pour llalter el pour louanger.
CAT. Llisongear. esp. port. Lisotijear. it. Lu-
singare.
— Accuser, calomnier.
Part. pas. A fol avetz parlât ;
Per vos no seran iu;i\s niiey Frances i-au-
ZENJAT.
Roman de Fierai/ras , v. 2l5o.
En fou vous avez parlé; par vous ne serout plus
mes Français calomniés.
16. Lauzencuej.vr, V., médire, calom-
nier.
Lanzengiers y a desliais
Qae, can volou lauzenguejar ,
Se gardon que non parlan clar.
Naï de Mons : Al bon rey.
Me'disants il y a perfides qui, quand ils vcuteut
médire, se gardent qu'ils ne parlent clair.
17. Alauzar, V., lat. a/laudarCj, louer,
vanter.
Aquest estamen fay mot ai.auzar per sa
gran digaelat e per sa gran beatat.
r.etrerl., fol. 93.
Cet e'tat fait beaucoup /ouer par sa grande dignité'
et par sa grande beauté.
arc. fr.
Tant par fu pieas, vaillans et alossês.
Estoirede Guiot de Ans lo ne. La Vallière, t. H,
p. 2l5.
Caron de Bos de Gas li pieax et Yalosés.
Combat des Trente.
18. Deslaus, deslau , s. m., blâme,
désapprobation.
Sel qu' es recto rs
Pauzatz en regimen
De nostra fe, n'a d'aiian gran deslau.
G. Fadre de Narbonne : Pus dels.
'.clui qui est recteur établi pour la direction de
:ru foi , en a d'autant grand hlame.
• ■ • . FR. Gaignez le blasine et le desloz.
Alain CuABïiEn , p. 520.
\\). Deslauzar , DELAL'ZAR, V., désap-
1 prouver, déprécier.
AqucloESLAuzA e vitupéra, et a en raesprelz
1 tisa.
Leys d'amors, fol. i.
LAU 3i
Celui-là désnpproin'e cl blâme , el a en mépris la
science.
Apres qne acsaubnda ma volantat, me des-
T.AUZET fort mon vialge.
Peiulhos, f'oy. au purg. de S. Patrice.
Après qu'il eut su ma volonté, il me désapproiii'u
fort mou voyage.
Can l'ns fais se perjura vos uet.adzan.
Leys d'amors, fol. 3^.
Quanil un faux se parjure en vous dépréciant.
ANC. CAT. ESP. Deslodr.
20. Sobrelaus, s. f., sur - louan;,'e,
louange excessive.
Sobrelaus, es cant hoin lanza trop antr.^
persona.
Leys d'amors , fol. il g.
Siir-loiiange, c'est quand on loue trop ime autre
personne.
Sobrelaus follesc' es.
B. Martin ; D' entier vers.
Sur-louange est extravagante.
21. S0BRELAUZOR , S. f., sur-louange,
louange excessive.
En aquest derrier cas, sobrelauzor suffertani_
Leys d'amors, fol. 119.
Dans ce dernier cas, nous souflVons la louange ex-
cessive.
■11. SoBRELAUZAR , V., sur-louer, trop
louer, exagérer la louange.
Hom loi lanzan , non pot sobrelauzar.
GiRAliD DE BoRNEiL : Ancmais.
Homme la louant, ne peut trop louer.
Ane Dieus non fetz sa par ni antretan;
Eu non die trop ni no la sobrelad.
AiMEBi DE Peguilain : Lanquan cbanton.
Oncques Dieu ne fil sa pareille ni tout autant , je
ne dis pas trop ni ne la sur-loue.
23. CONLAUDAR , V., lat. C0/r.AUl)AR6' ,
louer, célébrer.
Conlaudar, benezire predicar.
Cat. dels apost. de Rama, io\. 1^6. •
Célébrer, bénir et préclier.
ANC. ESP. Colaudar.
LAUSA , LAuzA , s. f. , roche , roc ,
rocher.
Entro la plana t-auza an cavat a poder.
Caverou la i.auza.
y. de S. Honorât-
32 LAV
Jusqu'à la place roche ils ont creuse à force.
Ils creusèreul la roche.
■ — Pierre sépulcrale.
Jamais non anraa pansa ,
Si no'i meton tôt viu de sot la lausa.
Bertrand d'Allamanon : Del arcivesijue'.
Jamais ils n'auront pause , s'ils ne le mettent tout
vif dessous la pierre-
CAT. Llosa. ANC. ESP. Lauda. esp. mod. Laudc,
losa. PORT. Lousa.
LAUT, LAHUT , .ï. m., luth.
Voyez Mayans , On°;, de la Leng.
esp., t. II, p. 2/»9.
Amers te sos enamoralz
Tôt jora alegres e paguatz.
Miels que lautz ni gnitara.
Bret'. d'amor, fol. 193.
Amour tient ses amoureux toujours joyeux, et
satisfaits , mieux que luth et guitare.
Starmens... coma son salterios, orgenas ,
arpas... lahcts , guitarras.
Libre de Tindal.
Instruments... comme sont psalte'rions , orgues,
harpes... luths, guitares.
ANC. FR. Harpes et gigues et rubebes;
Si r'a guilernes et léus.
Roman de la Rose, v. 21287.
ANC. CAT. Llahitt. ESP. Laud. port. Lande, it.
Leuto , liuto.
LAVAR, V., lat. lavar<?, laver.
Nos dirnem ab gaug, ses pro manjar,
D' un pan tôt sol, ses beur' e ses i,av\r.
Rambaud de Vaqueiras : Senher marques.
Nous dînâmes avec joie , sans assez manger d'un
pain tout seul, sans Loire et sans laver.
Lavarai soven ma cara.
Foi-QUET DE Marseille : Senher Dieus.
Je laverai souvent ma face.
Fig. Las mans sian netas de peccat
Que i-AVAN r autrui malvestat.
y. de S. Honorât.
Que les mains soient nettes de péché qui lavent la
méchanceté d'autrui.
Proverbial. Ab la una ma, i.avon l'autra.
Amanieu des EscAS : Dona per cui.
Avec une main , ils lavent l'autre.
Fig. etprov. Cent vetz li ay lavât la testa.
P^.de S. Honorât.
Cent fois je lui ai lavé la tête.
LAV
Part. pas. Er del tôt mons e lavât.
Pons deCapdueil : En honor.
Sera du tout pur et lavé.
ANC. Fft. Tous vont laver, puis mangier.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. lW\.
ANC. CAT. Lavar. cat. mod. Llavar. f.sp. port,
Lavar. it. Lavare.
2. Lavatiu, adj.y lavatif, propre à
laver.
De budels lavativa.
Elue, de la.i propr., fol. 273.
Lavative de Loyaux.
esp. it. Lavativa.
3. Lavament, s. m., lat. lavamentmw,
lavement, ablution.
Si pel sanh lavamen
Non espères venir a salvamen.
P. Cardinal : De selhs qu'avetz.
Si par la sainte ablution il n'espérât venir à salut.
En lo lavament de la fovl del baptisme.
Hisl. abr. de la Bible, fol. 81.
Dans le lavement de la fontaine du Laptéme.
ANC. FR. Par le lavement du baptesme.
G.^MUs de Belley, Diversités, t. II , fol. 52
— Clystère.
En emplautz o en i.avamens.
Brev. d'amor, fol. 5l.
En emplâtres ou en lavements.
ANC. CAT. Lavament. esp. Lavamiento. it. La-
vamen to.
4. Lavador , S. m., lavoir.
Fig. Teraia confessio, que es lavador on
hora se den soven lavar.
F.etFert.,lo\.^.
Vraie confession , qui est lavoir on on se doit
souvent laver.
ESP. Lavadero. port. Lavadeiro. it. Lavatoio.
5. Lavaci, s. 1)1., ravine, torrent, inon-
dation.
Ploia soptament fazen lavaci.
Trameto lavacis a terras planas.
Elue, de las propr., fol. i35 et 161 .
Pluie faisant soudainement ravines.
Transmettent inondations aux terres planes,
6. Lavadura , s.f., lavure.
Lavadura de carn grassa.
Elue, de lus propr., fol. g'j,.
Lavure de viande grasse.
LAX
7. Lavandiera , s. f., lavandière, la-
veuse.
Aras anch qu' ca una lavawdif.ra
A mes son cor e tola sa esperansa.
Ht'GVES DE Saint-C\r : Anlan.
Maintenant j'apprends que dans une lai'tindthe
il a mis son cœur et toute son espérance.
AHC. CAT. L^avandera. esp. I.avandera port.
Lavandeira. it. Lavandara, tavandaia.
8. Lavanca, X. f., lavange, ravine.
Non tein foizer ni i.avanca.
P. Vidât,: Cara amiga.
Je ne crains foudre ni rnvine.
IT. f'alanga.
LAX, i..\.sc,adj., lat. ï.^xus, lAehe, large,
mou .
.Si son trop laxas.
Elue, de las propr. , fol. 99.
Si elles sont trop lâches.
Las trenas son i-ascas, e lo membres s' esten
e esdeve grans.
Lif. de Sydrac , fol. lo3.
Les tissus sont InchfS, et le membre s'élenH et de-
vient grand.
Fig, De boca de morgue non ileu issir i.ascha
ni raala paraaia.
Trad. de Bide, fol. 6[.
De bouche de moine ne doit sortir lâche ni mau-
vaise parole.
K5P. PORT. Laxo. IT. Lasco.
■}.. Laxatiu, adj., lat. laxativw*, laxa-
tif, propre à relâcher.
Adhoras i.axatius , adhoras coslipatins.
Herbas laxativas.
Elue, de las propr., fol. ^5 et 27^.
Tantôt laxatif, tantôt constipalil.
Herbes laxatives.
Medecioas i.axativas.
Trad. d'Alburasis, fol. 6.
Me'dccines laxatives.
i%p. Laxativo. it. Lassativo.
3. Laxar, laschar, v.^ lat. laxarc, lâ-
cher, relâcher.
Hcrba per laxar lo ventre.
I ^xo ventre pie.
Elue, de las propr., fol. 261 et 271.
III.
LAX
33
Herbe pour retâcher le ventre.
lielâchent ventre plein. '
Fig. Lascha la man al .sers, e querra livreza.
Trad. de Bkde, fol. j/j.
Lâche la main au serf, et il cherchera délivrante.
OAT. Esr. PORT. Laxar. it. ÏMSciarc.
/^. Laxacio, s.f., lat. i.axatio, élargis-
sement, relâchement.
Per i.AXAcio del col de la vezica.
Elue, de las propr., fol. 95.
Par élarf,'issement du col de la vessie,
tsp. Laxacio n.
5. Laxament, s. m., lat. i.axament«w,
relâchement.
Laxamet«t de ventre.
Prend*) laxament excessiu.
Elue, de las propr., fol. 56 et 99.
Relâchement de ventre.
Prennent relâchement excessif,
CAT. Laxament. f.sp. Laxamiento.
b. Laxetat, .?./., lat. LAxiTATew, lâchcté.
Qae jamais... i.axetat no li séria repro-
cbada.
Chronique des Albigeois, col. i5.
(^)ue jamais... lâcheté ne lui serait reprochée,
f.sp. Laxidad. it. Lasclatà, laschità.
7. Relaxatiij, adj., relaxatif, propre à
relâcher.
Causas mollificativas et relaxativas.
Elue, de las propr., fol. 82.
Choses e'mollientes et laxatives.
S. Relaxar, relachar, v., lat. RÈ-
EAXAR<7, relâcher, desserrer, détendre,
élargir, ébranler.
Rcsolvo la dura humor, et,REr,AXO.
Elue, de las propr., fol. 270.
Résolvent l'humeur dure , et relâchent.
Fig. Désira noslra cofessio , e relâcha nostre
deleiz.
Trad. de Bède, fol. ^9.
Désire notre confession , et relâche noire plaisir.
— Mettre en liberté.
Contra lo dih rey qu' cl près en balalha ,
mas RELAXKT lo.
Cat. dels apost. de Roma , fol. \!ji.
Contre ledit roi qu'il prit en bataille , mais le ;f-
lâcha .
34
LAX
— Remettre, pardonner, faire grâce,
acquitter.
Aquels a qui vos antres relaxares los pec-
catz, seran relaxatz.
Abr. de l\4. et du N.-T., fol. 3o.
Ceux à qui vous autres remettrez les pe'clie's , jls
seront remis.
Part. prés. Hiiraiditat relaxant lors ligamens.
Elue, de las propr., fol. ^3.
riuniiditc' relâchant leurs ligaments.
Part, pas. Referma las dens relaxadas.
Elue, de las propr., fol. i88.
Rafl'ermit les dents ébranlées.
Que la sentensia de la mort que era contra
Ihui dada, Ihi fos relaxada.
Cal. dels apost. de Ronia , fol. 78.
Que la sentence de la mort qui était contre lui
donnée , lui fut remise.
Relaxats et absouts dels crims a lor eui-
pausats.
Tit. de 1390. DoAT, t. CXLVII , fol. 174.
ylcqtiittés et absous des crimes à eux imputés.
CAT. ESI». PORT. Relaxar. it. Relassare, rilas-
sare.
g. Relaxacio, s. /., lat. relaxatio,
relâche, relâchement.
Per contraccio , per relaxacio.
Par RELAXACIO dels nervis.
Elue, de las propr., fol. (53 et 60.
Par contraction , par relâchement.
Par relâchement des nerfs.
CAT. Relaxacio. esp. Relaxacion. port, ^e-
laxacào. it. Relassazione.
10. Relaxamen, s. m., relâchement.
Tota la dîssiplina de la régla Ter a gardar
ses tôt RELAXAMEN.
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 3l.
Toute la discipline de la règle lui sera à observer
sans aucun relâchement,
— Rémission.
.Ti. cartas de relaxamen.
Carlulaire de Montpellier, fol. 201-
Deux chaiTtes de rémission.
ESP. Relaxamiento. port. Relaxamento . it.
Relassamento .
1 1 . Relaxi , s. m., relâche, répit.
El cas que no vulbia donar un pane de
temps de relaxe.
. Tit. Je i38i. Fille de Bergerac.
LEB
\u fiis qu'il lie veuille ilouncr un peu de lemp;
de répit.
12. Alaschar , V., relâcher, amollir.
Pare. pas. fig. Lo cors es alaschaz a nualia.
Trad. de Bède , fol. 42-
Le corps est relâché vers paresse.
i3. Alaschamen, .î. w., relâchement.
Arc frain tendeinens, et alaschamevs coralgc.
Trad. de Bédé, fol. 3.
La tension brise l'arc, et le relâchement le courage .
— Rémission.
Perdos es alaschamens de deguda pena.
Trad. de Bède, fol. 8.
Le pardon est rémission de peine due.
LAZERT, LAUZERT, s. m., lat. i,acert(7,
lézard.
Un LAZERT querretz vert e gran.
Deudes de Prades , yiuz. cass.
Vous cbercliere/, un lézard vert et grand.
Grapautz e lauzertz mot grans.
Perilhos, Foy. aupurg. de S.Patrice.
Crapauds et lézards moult grands.
ANC, CAT. Lltiert. cat. mou. Llagart. esp. port.
Lagarto. it. Lucerta.
LEBRE, s.f., lat. lepore/«, lièvre.
Lebre bestia es paurnga, frevol, et apta-
ment corrent.
Elue, de las propr., fol. 253.
Le lièvre est béte peureuse , faible, et habilement
courant.
Aissi cum cel qu'a la lebre cassada ,
E pois la pert , et autre la rete.
Giii.vcD DE Salignac : Aissi cum.
Ainsi comme celui qui a chassé le lièvre , et puis
le perd , et un autre le retient.
7.0c. Eu Proensa soi lornalz
Morir, cura lebres eu jatz.
P. ViDVL : Tant me.
En Provence je suis retourné mourir , comme
lièi're en gîte.
CAT. Llebra. esp. Liebre. port. Lebre. it. Le-
pre , lèvre.
2. Lebrier , *■. m., lévrier.
Elh se fes cassar als pastors ab cas et ab
mastis et ab lebkiers.
V. de P. Fidal. [
Il se fit chasser par les pâtres avec chiens et avec
mâtins et avec lévriers. 1
LEC
Fig. Car ieu vi que los lebics au coutrast als
i.ebriers.
Guillaume de Tudela.
Car je vis que les jièvres ont coulrasle avec les lé-
vriers.
CAT. Llebrer. esp. Lebrel. port. Lebrco. it.
3. Lebreira , s. f. , levrette.
Quom fai lebreir' ab guosso.
MaRCABRUS : L' iveros vai.
Comme t'jil levrette avec roquet.
ESP. Lebrela. it- Levriera.
LECAR, LECHAR,7>.,de l'allem. lechen,
lécher, faire lippée.
Voyez MuRATORi, Diss. 33; De-
MNA, t. III , p. 45.
Bevo «t LECO lo sanc.
Elue, de las propr., fol. 253.
Boivent et lèchent le sang.
Lai, on no mort, ilh i.f.cha
Fusasprament no fa'i chaiz.
MARa\BRUS : Dirai vos.
Là , où elle ne mord pas, elle lèche plus âprement
que ne fait chat.
Fig. Non tem truau maligne,
Ni fais digz don lualvatz lécha.
B. Vidal de Bezaudun : Entr' el taur.
Je ne ci-ains vaurien malin , ni faux propos dont
le méchaDt /ait lippée.
IT. Leccare.
1. Lec, adj., lécheur, friand, goinlre,
gourmand.
Ca es I.EC e golos.
Elue, de las propr., fol. ï!\i.
Le chien est lécheur et jjoulu.
Fig. Car en pensan sal de lieis legs e glot/.
A. Daniel : Sols sui que.
Car en peusaut je ixxu friand et glouton d'elle.
IT. Leccone.
3. LiCAYTZ , LICAYS, LICAIS, LECAYS ,
LECAis , fidj-, friand, avide.
Aqaist son propriamens licaytz e glotz.
F. et t^ert., (ol. 22.
Ceux-ci sont proprementyriunt/5 et gloutons.
Fig. Qaant uns motz li eys del cays ,
Et ieo Tau, si 'n sui mcays
Qa' ien crey morir talentos.
I'. ViCAL : Perses. Var.
LRC
35
Quand un mol lui sort de la bouche, et je l'en-
tends, j'en suis si avide que je crois mourir désireux.
Tant sny de lieys glotz e lecays.
Jordan de Confolen : Non cstarai.
Tant je suis glouton ci friand d'elle.
4. Lechadier, lechadeir, adj,, friand ,
goinfre , gourmand.
ElZ glotz e LECHADIERS.
GiRAuD DE BoRNEiL : Cardalliac.
Vous êtes glouton etfriand.
Una LECHADEIRA
Aniors nais.
Don mon cors es tan lecais.
Bertrand de Born : Domna puois.
Une amour friande naît , dont mon cœur est si
friand.
5. Lecaria , LicHARiA, S./., léclieric ,
friandise, avidité, libertinage.
Qaar .soven, per i.ecaria
De viandas delicadas,
Se fenhou dessaboradas.
Brev. d'amor, fol. l3o.
Car souvent, par friandise d'aliments de'Iicats,
elles se feignent de'goùte'es.
Fig. Chauso ni sirventes
Ni stribot ni arloles,
Non es, mas qnan licharia.
B. Martin : D' entier vers.
N'est chanson ni sirvente ni estribot ni arlote,
mais seulement libertinage.
6. LiCAJARiA, LicAZARiA, .V. /l, friandisc,
goinfrerie, gourmandise.
Non o faii tau solameut per licajaria de
gola , niays per bobans.
Per gran licazaria de glotonia, o periuala
coslama.
y. et f^ert.j fol. 2i et 20.
Ne le font pas seulement par goinfrerie de
gueule, mais par ostentation.
Par grande friandise de gloutonnerie , ou par
mauvaise coutume.
7. Lechardetz, s. ni., goinfrerie, gour-
mandise.
Sa fera escarsetat, sa fera desouransa. ..
Ni son fer lechardetz ni sa fera semblansa.
Guillaume de la Tour : Un sirventes farai.
Sa sauvage avarice , sa sauvage effronterie... et s,i
sauvage f^umfrcrie et sa sauvage contenance.
36 LEG
8. Leconia , s. f. , goinfrerie , gour-
mandise, débauche.
Raubadors que raubo 'Is camis
Per lur leconia.
Le moine de Montaudon : Manens.
Voleurs qui volent les cliemins pour leur débauClie ■
iT. Lecconia.
LEG, LEY, LEi , s. f., lat. LEG^/w, loi ,
ordonnance.
Dels .X. mandamens de la ley de Diea.
V. et Vert., fol. 6.
Des dix commandements de la loi de Dieu.
Non amani lo rei , si non amam sa lei.
Trad. de Bede, fol. 34.
INous n'aimons pas le roi, si nous n'aimons sa loi.
Els feyron leys per terras guazanhar.
P. Cardinal : Un sirventes fas.
Ils firent lois pour acquérir des terres.
— Foi, croyance religieuse.
leii non tenh nî crey
Negun' aatra i-ey.
Bertrand de Born : Ges de far.
Je ne tiens ni crois nulle autre loi.
Loc. Em d' an cor e d' nna ley.
J. EsTEVE : Si m vai.
Nous sommes d'un même cœur et d'une même
croyance.
— Habitude, manière.
Li anzellet en lor lei.s,
Cascus de cantar no s trie.
Rambaud d'Orange : Pos tais.
Les oiselets à leur manière, chacun de chanter ne
s'atarde.
— Procès, litige.
Lai o solien las altras leis jatjar.
Poème sur Bohce.
Là où ils avaient coutume de juger les autres
procès.
■ — Titre, qualité, aloi.
Els no son ni de ley ni de pes.
P. Cardinal : Tos temps.
Jls ne sont ni de toi ni de poids.
Dona de mal aire...
Sitôt s' es de nialvada ley.
Pierre de Bussignac : Sirventes ecliansos.
Dame de mauvaise façon... bien qu'elle soit do
mauvaise tpialité.
Prèp. comp. Anar a pe, a ley de croy joglar.
T. d'Al. Marquis et de B. de Vaqueiras : Ara m.
Aller à pied (i mntiicre de vil jongleur.
LEG
Troheron Peire 'Vidal en aissi trist , dolen et
en aissi apareillat a lei de fol.
F. de P. Vidal.
Trouvèrent Pierre Vidal par ainsi triste , dolent
et par ainsi agence' h. manière de fou.
Viarai ses guerr' ab ley de mainadier.
Rambaud de Vaqceiras : Sitôt.
Je vivrai sans guerre à /manière de pillards.
Amors mi met e mes fols cors en via
Que ns clam merce a lei de fin aman.
Ralmenz Bistors : Aissi col fortz.
Amour me met ainsi que mon fou cœur eu voie
que je vous crie merci à manière de tendre amant.
ANC. FR. A loi de povre besongneas
Cui honte a si la bouche close
Qae sa niesese dire n'ose.
Homan de la Rose, v. 8i3o.
ANC. ESP.
Comprando è vendiendo «/«' demercaderos.
Manos atras atadas à lej de ladron.
IMilagros de Nuestra Senora, cop. 683 et 89g.
Loc. Ane non ateys
Domna de las doas leys
En tant aut pretz.
Folqdet de Lunel : Si quon la.
O.-icques dame des deux lois n'atteignit en aussi
haut mérite.
Car non es ni er ni fo
Genser de neguna leg
Ni tan pros.
Rambaud de Vaqueiras : Guerra ni platz.
Car il n'est ni sera ni fut plus gentille sous au-
cune loi ni si méritante.
ANC. CAT. Ley. cat. won. Lley. zsv.Ley. tort.
Lei. iT. Legge.
2. Legista, s. m., légiste.
Aus, tu que te fas legista ,
E tols l'autrny dreg a vista.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Entends , loi qui te fais légiste, et enlèves puhli-
quement le droit d'autriii.
Lo milher legista de la crestiandat.
Guillaume de Tudela.
Le meilleur légiste de la clirétienlé.
Esr. PORT. iT. Legista.
^. Légitima, s. f., légitime.
Fer snpliment de légitima.
Fors de Bearii, p. 1088.
Pour supplément de légitime.
CAT. Légitima, Uegitima, nsr port. Légitima,
rr. Legittima,
LEG
4. Legitim, adj., lat. legitim«^, légi-
time.
Saccessors lie legitim ninlrimoui.
Til. Je 1468. Ilist. deLang., l. V, pr., col. 3;.
Successeurs de légitime mariage.
Filhas LEGITIMAS be natnrals.
lu. de la maison d'Auvergne, de 1^82. Justel ,
p. 227.
Filles légitimes cl naturelles.
r\T. Legitim , Uegitim. esp. port. Légitima.
iT. Legittimo.
ô. Lf-gitimamen, ach., légitimement.
En deniandan... o iraltra maniera légiti-
mâmes.
Charte de Gréalon, p. 62.
Kn demandant. .. ou d'autre manière légitimement.
CAT. Llegitimament. esp. port. Legitimamente.
IT. Legittimamente,
G. Lkoisme , adj., légitime.
Cantem tnh, aie! cum filh legisme,
Ab los »ugels : Gloiia sns el Altisme.
Epil. de Matfre Ermengaud à sa sœur.
Ciiautons tous , ainsi comme fils légitimes, avec
les anges : Gloire sus au Très-Haut.
7. Legismament, adv., légitimement.
El non lïgismamest intrel el papat.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 206.
11 n'entra pas légitimement à la papauté.
8. LeYALTAT, LEI.VLTAT, LEIAUTAT, LIAL-
TAT, LIADT.AT, S. f., lovaulé.
Si 'Is abastes en ai.ssi leyaltatz
Qaon se depert.
P. Cahoinal : Tôt lo mons.
Si à eux abondait loyauté tout ainsi comme elle se
de'périt.
Carallier près e savi, e de grand lialtat.
/^. de s. Honorât.
Chevalier preux et sage, et de grande loyauté.
Non deu esser ainatz ni fort volgntz,
Mas soi ailan cnm i.eiautatz adatz.
Cadenet : S' ieu pogues.
Ne doit être aime' ni fort de'siré, mais seulement
autant comme loyauté apporte.
Fig. Tenc la balansa
De liautat.
B. Carbonel : Per espassar.
Tint la balance de loyauté.
Awr. FR. Tes (!z ne tiennent pas les veics ne
l.n lealted.
Ant . Irnil. des Lif. des Hois, M. q.
LEG 37
i:at. Llealtat. esp. Lealtad. port. Lealdadc.
iT. Lealtà, lealtate, leahade.
y. LeIALEZA , LEALEZA, LIALEZA , S. j\,
loyauté, fidélité.
Renba ab leiai.eza.
P. Oakdinal : Jhcsum Crist.
Agit avec loyauté.
JuiO far LHALEZA.
lirev. d'amor, fol. 126.
Jurent de tenir loyauté.
Fig. Deslialtatz si jura
Contra Lialeza.
P. Cardinal : Falsedat.
Déloyauté' se ligue contre Loyauté.
10. LeYAL, LEIAL, LEYAU , LIAL, LIAU ,
adj., lat. LEGALW, loyal.
Vostre amicx fis e leials.
Arnaud de Marleil : Dona genser.
Votre ami fidèle et loyal.
Sirventes non es leyals ,
S' oni no i ausa dir los mais
Dels menors e dels coniunals ,
E majorment dels majorais.
Pons Barba : Sirventes non.
Sirvente n'est pas loyal, si on n'y ose dire les
défauts des petits et des moyens, et principalement
des principaux.
Franqa' e donssa, fin' e leyaus.
B. DE Ventadolr : Chantars no put.
Francbe el douce , sincère et loyale.
La paraula fon doussa et bumana,
E 'I dir fortes e liau.
Bertrand de Bohn : Ces dedisnar.
La parole fut douce el humaine , et le dire cour-
tois et loyal.
Ieu non 1' ans dir, per temensa,
Cum li soi francs, fis e lials.
Elias de Iîarjols : A mors bc.
Je n'ose lui dire , par crainte , comme je lui suis
franc , sincère el loyal.
Subst. Aissî m pes qu' o fasso '1 leial.
FoLQUEï de Marseille : Ab pauc ieu.
Ainsi il me pèse que cela fassent les loyaux.
ANC. FR. L'amor de sa loial moillier.
Miex vaudroit du pais foir
Que dire à famé cbose à taire.
Tant soit loial ne débonnaire.
lioinan de lu Rose, v. 20248 et i().').')8.
lAT. Lirai. ESI'. roRT. Leal. ir. Lenlc.
38 LEG
11. LeYALMEN , LEIALMEN , XEIAUMENT ,
LiALMENT, LiAOMENT , ach'., loyale-
ment.
Cui serv de bon cor leyalmbn.
Richard de Babbezieux : Be voiria.
A qui il sert de bon cœur loyalement.
Pus aissi soi vostre serf leialmen.
AiiNAUD DE Mabueil : Aissi cum selli.
Puisque ainsi je suis loyalement votre serf.
An jurât de tenir lialmen
Dreg a quascun.
P. Cardinal :Totatressi.
Ont jure' de tenir loyalement droit à chacun.
Paguar peagges lialment et fizelmeat.
Tu. de i26"(. DoAT, t. LXXIX, fol. 2.
Payer pe'ages loyalement et fidèlement.
ANC. FR. Car VOUS m'avez servi moult lealment.
Roman de Garin le Loherain, l. I, p. 122.
CAT. Lleahncnt. esp. port. it. Lealmente .
12. Beslei, s. m., injustice.
De Fransa fui gitatz a gran beslei.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 1^1.
Je fus rejeté' de France avec grande injustice.
ANC. FR.
Tu destruiz sainte Iglise à tort et à beslei.
Roman de Rou, v. 5o5'j ■
E de genz de mauvese loi
Qui nous metroient à besloi.
Fabl. et cont. anc.j t. I , p. 76.
i3. DësIei, s. m., tort, injustice.
Del DE.SLEI
Que m fei.
Marcabrus : Estornelh.
De l'injustice qu'il me fit.
ï 4 . Desleyar , V., décrier, ôter la ré-
putation.
Falh i tan que s desleya.
Guillaume DE Montagnagowt : Gesper.
Y faut tant qu'elle se décrie.
i5. Desleialtat, deslialtat, s. f.,
déloyauté.
len non vuelh jamais esser selaire
De lurs crois faitz , on es desleialtatz.
P. Cardinal : Un sirventes vuelh.
Je ne veux jamais être ce'leur de leurs vils faits,
OÙ est déloyauté.
Qui son vilau non acruia , .
LEG
En deslialtat lo ferma.
Bertrand de Born : Moût mi plai.
Qui ne ruine pas son vilain , l'affermit en dé-
loyauté.
ANC. FR.
Ne denst , por nule aveir, fera desUahè.
Roman de Rou, v. 325^.
CAT. DesUeahat. esp. Desleahad. port. Des-
Icàldade. it. Disleahà, dislealtate, disleal-
tade.
16. Deslialeza , s.f. , déloyauté.
Falsedat e deslialeza.
V. et Fert., fol. 7.
Fausseté et déloyauté-
17. Desleial, DESLiAL , <7<^'., déloval.
En aquest segle vénal ,
Desleiai,.
Lanfranc CiGALA : Oi ! Maiie.
Dans ce siècle vénal , déloyal.
Sulst. Al liai hom donarai un bezan.
Si '1 deslials mi dona un clavel.
P. Cardinal : Tos temps.
A l'homme loyal je donnerai un Lésant , si le dé-
loyal me dorHie un clou.
CAT. Deslleal. esp. port. Desleal. it. Disleale.
18. Delialment, adv, , déloyalement.
Que mal se sia governat, ni delialment y
aia obrat.
Libre de Tindal.
Qui se soit mal gouverné, et y ait travaillé déloya-
lement.
CAT. DesUealmertt. esp. pi>rt. Deslealtnente.n ■
Dislealmente.
19. Desleial.ar , ^>. , infamer, rendre
infâme, diffamer, déshonoi-er.
Part. pas. Pot l' en oin accnsar aissi com s' era
desleialat.
Si non es tais causa qu'el paire en sia ues-
LEIALATZ
Trad. du Code de Justinien, fol. 2 et 3.
Ou peut l'en accuser ainsi comme s'il était dés-
honoré.
S'il n'est telle cause pour que le père en soit dés~
honoré.
Es DESLEIALAÛA
E pnta privada.
B. Martin : Bel m' es.
Elle est rendue infâme et débauchée privée.
ANC. FR.. Vers li ne \ons desloiatités.
Roman de la Rose, v. 7325.
LEG
l'uisqne ledac de Boargongne s'estoit ainsi
desloyauté devers luy.
MONSTRELET, ». 1[ , p. 121.
20. Aleyalar, 7',, jusfitier, préconiser.
De cascnna vos darem ys'sbemple, non pas
([ue per so las enlendam aleyai.ar.
Leys d'nmors, loi. 20.
De chacune nous vous donnerons exemple , non
]>as que pour cela nous entendions la justifier.
2 1. Privilegi, previlegi, s. m., lat.
pRiviLEGTMW, pi'iviléi^e.
De las sautas Gleisas e de lor privit.eois.
IVad. du Code de Jtistinien , fol. i.
Des saintes Eglises et de leurs privilèges.
Ha yssaïuen son previlegi e sas franqnezas.
V.elFert.j fol. iti.
A également son privilège cl ses franchises.
CAT. Priviletge , privilegi. esp. port. it. Pri-
vileggio.
11. PrIVILEGIAR, PRIVILIGIAR, V., \\v\-
vilégier, accorder des privilèges.
Cofermet et privit.egiet l'abadia.
Cat. dels iipost. de Romtt, fol. 53.
Confirma et privilégia l'abLayc.
Las gracias especials de qae Dienslos privi-
I.IOIET.
r. et Ferl., fol. ti.
Les gi-àces spéciales de quoi Dieu les privilégia.
Part. pas. Si '1 dende era fiscal o privilégiât
Ord. des R. de Fr. , i463, t. XVI, p. i34.
Si la dette était fiscale ou privilégiée.
Sian PRIVILEGIAT per lo senber apostoli.
Tu. de 1283. DoAT, t. LXXIX, fol. i53.
H.nt privilégiés par le seigneur pape.
1 Al. ESP. PORT. Privilegiar. it. Privileggiare.
lai. Anelei, aneleh , s. m., injustice,
iniquité.
Qae m vol dcseretar per awelei.
Karles mi fai graa tort et akeleh.
Ronian de Gérard de Rossillon, fol. 23 et ^8.
Vu qu'il me veut déshériter par injustice.
Charles me fait grand tort et injustice.
'./|. Sacrilegi, .t. m., lat. sKcvLii.t.GJum,
sacrilège.
Qai raaba las gleixas... fai sacrilegi.
Trad. de Bhde, fol. !\2..
' > Il vole loi églises... fait sacrilège.
LEG
39
— /i(/j. Celui qui commet un sacriléye.
Qui lo tlCUC.l es... SACRILEGIS,
F. et Ferl.,M.Ç)H.
Qui le rompt est... sacrilège.
CAT. Sacrilegi. tsp. port. it. Sacrilegio.
LEGAT, .S-. ///., lat. i.egatm.v, envovt- ,
légat.
Per cardenals e per legatz.
Po.NS PE CapdveiI. : F,n honor.
Par cardinaux et par légats.
Nostres LEGATS, don ieu vos die per ver
Qu' els vpndon Diea e '1 perdon per aver,
Lk CHEVALIER Dl! Tlmplk : Iraedolor.
Nos légats, dont je vous dis eu vérité' qu'ils ven-
dent Dieu et le pardon pour argent.
CAT. Llegat. ESP. port. Legado. it. Legato.
1. LeGACIO, LEGATION, LEGTTATION , ,9./.,
lat. LEGATioNew, légation , ambassade,
députation.
Lor LEGATION 6 mcssatgc an fait.
Chronique des Albigeois, p. b'.
Ont fait leur ambassade et leur message.
Me.ssagaria e legacio.
Elue, de las propr., fol. lO.
Mission et députation.
Vo descargoat del facb de la leguation.
Cat. dels apost. de Rama, fol. 184.
Fut déchargé du fait de la légation.
ANC. CAT. Llegacia. esp. Legacion. port. Le-
gacào. iT. Legazione.
3. Legat, s. m., lat. LEGATMw, legs.
O per LEGAT o per iidcicomis o per do que
boin fai a sa mort.
Trad. du Codede Jitsiinien, fol. i5.
Ou par legs ou par Gdéicommis ou par don qu'on
fait à sa mort.
CAT. fJegat. esp. port. Legado. it. Legato. .
!\. Allégation , .y. /. , lat. allegatio-
sem, allégation.
Non vol admetre las exceptions, alléga-
tions.
Statuts de Provence. JcLlEN, t. Il, p. ^30
Ne veut admettre les exceptions , allégations.
Ni per ALLEGATIONS de dreg.
Tit. de i2(J8. Doat, t. CLXXII , fol. 41.
Ni par allégations de droit.
CAT. Allcgacio. EST. Alegacion. port. Allcga-
cno. ir. .-lllegazione.
4o LEG
5. AlXEGAR , ALI.EGUAR, V., lat. ALLE-
GARC, alléguer, rapporter.
Ni pot hoiii ges caluuipniiir
Denan luy ni fais ali-egar.
Contricio e penas ifernah.
Wi ou ne peut point accuser (injustemenl) devant
lui rn alléguer iaw^.
Car so dis la Escriptura , e S. Gregori o al-
lé ga.
V. et f^ert., fol. 97.
Car cela dit l'Ecriture , et saint Gre'goire le rap-
porte.
Part. pas. Aponctamens dessusdits et alle-
GDATS.
Chronique des Albigeois , col. 29.
Accords dessus dits et allègues.
CAï. Allegar. esp. Ahgar. port. AUegar. it.
' Aile gare.
6. Delegar, deleguar, v. , lat. dele-
GARe, déléguer.
Tart. pas. Substantif. Tiaïues lo papa alqus
DELEGCATZ.
Cat. ciels apost. de Roma, fol. 310.
I^e pape envoya quelques délégués.
Uelegat de la meissa sea.
Tit. de i2()2. ï)oAT,t. LXXIX,fol. ii5.
Délégué du même sic'ge.
CAT. ESP. PORT. Delegar. it. Delegare.
7. Relegar, releguar, V., lat. rele-
GARe, reléguer, éloignei-.
Part. pas. Lo layre sera helegat del loc et de
la honor
Ord. des R. de Fr., i^63, t. XVI, p. 128.
Le voleur sera relégué (hors) à\i lieu et du domaine.
ESP. Relegar. it. Relegare.
L'ancien catalan avait relegaciô.
LEGA, LEGUA, s.f., lat. leuca, lieue.
"Voutor seut de très legas c.ironhadas.
Naluras d'alcuns auzels.
Le vautour sent de trois lieues les charognes.
Una LEGUA te la osl par tolz les latz.
Roman de Fierabras, v. 46-
L'arme'e tient une lieue de tous les côle's.
ANC. cat. Llega. cat. mod. Llegua e.-jp. Legtia.
port. Legoa. it. Lega.
LEGIR , LIRE, XI. , lat. i.f.gerp^ élire,
choisir.
Apren del pom
LEG
Per que ni coni
Na Discordia lo fes legir.
GiBAL'D deC\lanson : Fadet jogiar.
Apprends de la pomme pourquoi et comment dame
Discorde la fit choisir.
Totz los bes qii'om pot lire.
G. Faidit : Quoras que m des
Tous les Liens qu'on peut choisir.
Part. pas. L' eligidor qae ugit so.
FOLQUET DE LuNEL : Al bon re y .
Les électeurs qui sont choisis
leii suy de tal enquistaire
Qu'ai d'entre cent bellas lesta.
■ G. Adhemar : Be m'agr'ops.
Je suis solliciteur de telle que j'ai choisie eutre
cent belles.
Dans l'ancien catalan on trouve lesta
pour choix, triage; lestar pour choi-
sir, trier.
1. Lectio, .y. y., lat. clectio , choix,
élection.
E'I Roman, ses tôt contrastai-,
"Volon a lui la lectio
Del emperi , e Milan e Pavia.
FoLQi'ET DE Lunel : Al Lon rey.
Et les Romains , sans aucunement contredire, veu-
lent pour lui l'élection à l'empire et Milan et Pavie.
3. LeGIO, LEGION, S.Jl , lat. LEGIONC/W^
légion.
De sas gens una grand légion.
Chronique des Albigeois, col. g.').
De ses gens une grande légion.
.Xii. LEGios de companbas d'angels.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 26.
Douze légions de compagnies d'anges.
Si den aver en una legio .vit. .m. peos.
L'Arbre de Balalhas, fol. 91.
Il doit V avoir en uue légion sept mille fantassins.
c\T. Legiô. ESP. Légion, port. Legiào. it. Lé-
gion e.
/,. ElEGIR, ELIGIR, ELEGER , ESLIRE , ES-
LiR, V. , lat. ELiGERe, élire, choisir
distinguer.
Gascons volgra eleger evesque d' un dels sieus. j.
V. de S. Honorât. ' »
Chacun voudrait e7i;e e'véque d'un des siens.
"Vol triar et eslire.
H. Brvnet : Corteiamen
Veut trier et choisir.
LEG
Gardas cal dea la domnn mais ksi.ir ?
T. d'Henri et d'Arueh : Amie Amer.
Hegardcz quel la dame doit plus choisir ^
Belh' e plazens , si que no n' es a dire
Negus Los avps qu' om piiesc'en doinn' esi.ire.
Pons df. Capoueil : Tant m'a douai.
Belle et agréable , lellemenl que n'en est à dire
( il n'y manque"» nul bon avanta!;e qu'on puisse dis-
lingiier en dame.
Elegrox poestatz,
Per que entr'els fos patz.
Arnaud ds .Marieii, : Razos es.
Elurent magistrats , pour qu'il fût paix entre eux .
Part. pas.
Car Dieos m'a ei.egit maestre e doctor.
Guillaume de Tudkla.
Car Dieu m'a choisi maître et docteur.
Tôt lo mons vos avîa elegut
Pel raelhor rey que anc portes escnt.
Bertrand de Iîorn : Mon clian.
Tout le monde vous avait élu pour le meilleur
roi qui oncques portât c'cu.
M'a sobr'els amans elec.
Ma doaa.
RambaudDE Vaqueiras : Guerra m plat/..
Ma dame m'a choisi sur les amants.
Lo jorn que ns ac Amors abdos eletz.
Rambaid de Vaqueiras : Non puesc saber.
f.e jour qu'Amour nous eut choisis tous deux,
les tu sola verges electa.
Los Fil Gaugz de. Marin.
Tu es seule vierge élue.
Subst. Tan lor deu del elieg de Valensa doler.
Hl'GVES DE S. Cyr : Un sirventes vuelli.
Tant leur doit douloir de Velu de Valence.
Al EtEcu son vengut.
f^. de S. Hnnov'tl.
.Sont venus à Velu.
Del pascor vei la elesta.
Bertrand de Born : Al dous nou.
Du printemps je vois Velue (la beaule').
Prega ton fîlh e ton paire
Qae ns fassa sos elegitz.
G. KlQUlER : Sancta Verges.
Prie ton Gis et ton père qu'il nous fasse ses élus.
Awc. FR. Cil de Jada m'nnt eslit.
Âne. trad. des Lii'. des Rois , fol. l^f..
Si eshalcei YesUt del peopie.
Anc. trad. du Psaut., M.s. n" i, ps. 88.
F.t les granz joies des esliz.
Marie de France, t. H , p. [^z!\.
Kyc. CAT. Eleger. cat. mod. Elegir. anc. isp.
F.sleer, esleir. esp. mod. Elegir. i'ort. E/e-
ger. iT. Elesgere.
LEG 4i
5. ElEC.TII> , ELECTION, .y. y., lat. ELEC-
■vioseni, élection, choix.
Per elegir prélat ;
Aytals ELECTIONS
No s den far ain tenzons.
f''. de S. Honorât.
Pour élire prélat ; telle élection ne se doit faire
avec disputes.
Far... ELECTION de papa.
L'Arbre de Bataillas, fol. 27.
Faire... élection de j-ape.
En aquesta élection den csser lo senbor
rei... , o lui messatge... per lo dit senhor rei.
C artulaire de Montpellier, fol. /^().
Kn cette élection doit être le seigneur roi... , ou
un message... pour ledit seigneur roi.
CAT. Elecciô. ANC. ESP. Eslecion. est. mod.
Eleccion. port. Eleicùo. it. Elczioue.
6, Electiu , adj., électif.
Liberalment electiva.
Elue, de las propr. , fol. 23.
Libéralement élective.
Que coinparatiu o electiu.
Electivas , coma : ans, majs.
Leys d' amors, fol. 77 et lOO.
Que comparatif ou électif.
Electives, comme : AVANT, davantage.
CAT. Electiu. ESP. roRT. Elective, it. Elettivn.
7, Elegimen, .V. ///., élection.
No fezes de Sanl rey per elegimens.
P. DE CoRBlAC : El nom de.
Ae fit de Saùl un roi par élections.
IT. Eleggimento.
8. Er.EGinoR , eligidor , s. m., électeur.
Lbi princep d'AIanianha , elegidors del
emperador.
Cat. dels apost. de Pioma, loi. igi.
Les princes d'Allemagne , électeurs de l'empereiii- .
D' aisso m fan nieravilbar
L'eugidor que ligit so,
Qui pnescon emperador far.
Folquet de Lunel : Al bon rey.
De cela me font émerveiller les électeurs qui sont
clioisis , qu'ils puissent faire un empereur.
ANC. VR..Qai feit l'office du marquis de Bran-
debourg, eslisetir àa roy d'Allemaigne.
MoNSTRELET, t. I, fol. 2i2.
ANC. ESP. F.legidor, esleidor. tsp. mod. Elector.
PORT. F.h'itor. it. Elettore.
G
42 LEG
g. COLLF.GIR , COLLIGIR , V. , lat. COLLI-
GERc, colliger , assembler , amasser,
cueillir.
Dels apostemas que coi.legeysso saDJa.
Trad. d'Albucasis, loi. 36.
Des apostêraes qui amassent sanie.
Part. pas. A colligit mola sania.
Trad. d'/llbiicasis, fol. z!\.
A amassé beaucoup de sanie.
CAT. CoUegir. esp. Colegir. tort. Colligir.
10. CoLLECTiii, adj., lat. collectivwa,
collectif.
Noms coi^LECTius, es aqnel que, en siugn-
lar, sigoifica motas canzas coma : pobles.
Leys d'amors , fol. 48.
Le nom collectif, c'est celui qui, au singulier,
signifie plusieurs choses , comme : PEUPLE.
Unitat COLLECTIVA.
Elue, de las propr., fol. 279.
Unité collectii'e-
CAT. Collectiu. Esr. Colectivo. port. CoUectivo.
IT. CoUettivo.
11. Collégial, adj., lat. collégial/.^ ,
collégial.
Los autres capelas , confraîres non cathe-
drals, COLI.EGIAI.S ni babitaatz.
Tit. de i535. Do.vt, t. XC , fol. 2H .
Les autres prêtres , confrères non catlie'draux ,
collégiaux ni habitués.
CAT. Collégial, esp. Colegial. port. Collégial.
IT. Collégiale.
12. COLLEGIAT, «<jj;'., collégial.
Fetz una glyeîa coi-i-egiada.
Cat. dels apost. de Romu, loi. 217.
Fit une église collégiale.
Fundada en la gleysa collegiada.
Tit. de 1468, de Bordeaux. Bibl. Monteil.
Fondée en l'église collégiale.
IT. CoUegiato.
LecAT.,rESP. et le port, n'emploient
ce mot (|u'au féminin et substantive-
ment.
CAT. Collegiada, collegiata. esp. Colegiata.
PORT. Collegiata.
13. COLLECTIO, S. f. , lat. COLLECTIO ,
collection , assemblage , amas.
Mar es d'aygas granda collectio.
F.luc. de las propr., fol. l52.
La mer est grand amas d'eaux.
LEG
CotLECTio de sania.
Trad. d'Albucasis, loi. 46.
Amas de sanie.
CoLLEOTios o ajusfainens d'nnitatz.
Leys d'amors, lui. 5!i.
Réunion ou ajustement d'unités.
CAT. Collecciô. ESP. Coleccion. port. Colleccào
IT. Ccllezione.
14. COLLECTOR , .>•. />/., lat. COLLECTOR ,
collectenr.
Non a estât ordenat dengun collector.
Tit. de 1392. Bailliage de Sisleron.
lS"a été ordonné nul collecteur.
Cor.LECTOR apostolicaL
Tit. de 1398. DoAT, t. LIV, fbl. 166.
Collecteur apostolique.
CAT. CoUector. esp. Colector. port. Collecter .
IT. CoUettore.
i5. Collecta, .<i.f., lat. collecta, col-
lecte , prière.
Fes e conipos las collectas.
Cat. dels apost. de Roma, fol. go.
Fit et composa les collectes.
CAT. Collecta, esp. Colecta. port. Collecta.
IT. Colletta.
16. COLLEGI , S. 1)1., lat. COLLEGI?///; .
collège, assemblée, association.
Non auzan far... colt.egi al prejndici del
senhor.
Charte de Grénlou, p. 108.
N'osent faire... «.s.çofirtïionaupréjudicedu seigneur.
— Collège des cardinaux.
Dementre qn' el coi.legi altendia l'assenli-
meii del imperador.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 75.
Pendant que le collège attendait l'assentiment de
l'empereur.
CAT, Collegi. ESP. Colegio port. it. Collegio.
17. Collège, s. m., collège des cardi-
naux.
Als caidenals
Al COLLEGE.
Poème sur la mort du roi de Naphs.
Auji. cardinaux au collège.
18. Recollegir , ?'., lat. recolliger^,
colliger, recueillir, rassemblei-, ramas- .
ser, réunir.
LEG
Totas aqaestas difliiiicios recoli.igen en
sotuma.
Eltti. delas propr., fol. l3.
C'oUigeant toutes ces définitions en somme.
Los qnals Seneca pies e recollegit de Sa-
loiuo e de Calo.
Leys d'amors, fol. i38.
Lesquels Senèque prit et recueillit de Salomon et
de Caton.
ESP. Recolegir.
ly. Rkc:oi.lectio , f. y. , réunion, ras-
semblement, ramas, assemblage.
Dins ela... cervel ha sa recoli.ectio.
Elue, de las propr., fol. 3.').
Dans elle... cerveau a sou assemblage.
CAT. RecoUecciô. esp. Recoleccion.
LEGIR, i.iGiu , V. , lat. legerp, lire.
Si coiu iu isto pargamen es esciit, et oui
LEGIR i o pot.
Titre de io53.
Ainsi comme en ce parchemin il est e'crit , et on
y peut liiv.
Mais voiia per .c. dobles combatre e fayr
batalba qne legir sauteri ni caiitar.
PnILOME^.\.
Plu^ il aimait au centuple combattre et iaire ba-
taille que lire psautier et clianter.
Cant nos oram, nos parlam ab Deii , e cant
LEGEM , parla ab nos.
Trad. de Bède. fol. 82.
Quand nous prions , nous parlons avec Dieu , et
quand nous lisons, il parle avec nous.
Laparts que liegon Edtiardus.
Tarif des monnaies en provençal.
Les le'opards où ils lisent EsuAKDl'S.
Pari, prés, Legens , Icgeyres , legedors.
Lejrs d'amors, fol. /J9.
Lisant, lecteur, lecteur.
l'art, pas. leu ai ja vist liome qne conoys fort,
Et a legit uigromansi' e sort,
G. Aduemab : El temps d'estiu.
J'ai de'jà vu un homme qui connaît beaucoup, et
a lu ne'cromancie et sort.
Moysen .-ly i.escut.
f^. de S. Honorât.
J'ai lu Moïse.
A»c. CAT. Léger, cat. mod. Llegir. i;si'. Lccr.
PORT. Ler. iT. Ltggere.
2. Legikle , rt^., lat. LEGiiiiLEw, lisible.
Per sa transparencia fa letias legibi.as.
Elue, de las propr., fol. 186.
l'ai .a tiantpaicncc fait les lettres lisible;..
LEG
43
CAT. Llegib/c. esp. Legiblc. port, l.egivel. it.
Leggibile.
3. LeISSO, LESSO , LEYCZON, S./'., lat.
i.KCTio\É'w, leçon, lecture.
Lefssos de las divinas Escripturas.
Trad.deBède, fol. 82.
Lecture des divines Ecritures.
Vole li sa LEissON mostrar.
Evang. de l'Enfance.
Voulut lui montrer sa leçon.
Una nobla leyczon.
La nobla Leyczon.
Une noble leçon.
— Terme de liturgie.
Chanton e dizon Inrs lessos.
PcJOLs : Si '1 mal.
Chantent et disent leurs leçons.
CAT. Llisso ESP. Leccion. port. Liçâo. it. Le-
zione.
4. LeCENDA , LEGENS.^, LIGENDA , S./.,
lat. LEGEND.i , légende.
Segon que la legenda ditz.
Bref, d'amor, fol. 188.
Selon que la légende dit.
.Si troba per la mgenda de sant Paul.
Til. de Narbonne. Doat, t. L, fol. 3.
Se trouve par la légende de saint Paul.
Car SOS sagels es
De tan breu legensa,
B. Arnaud de Montcuc .- Er can li.
(lar son sceau est de si petite légende.
— Inscription autour des monnaies.
AI c'Otiiensatnent de la ligenda a una cros.
Tarif des Monnaies en provençal.
Au commeuceaienl de la légende il y a une croix.
CAT. Llegenda. anc. esp. Legenda. port.
Lenda. it. Leggenda.
5. LeCTRE , LECTOR , S. J/l . , lat. LECTO-
RE/rt, lecteur, lettré , littérateur.
Bos lectres es qui quer 1' ententio dels ditz.
Pros e sabis lectbe.
Trad. de Bede , fol. 83.
Bon lecteur est qui cherche l'intention des mois.
J'reux et sage tetti'é.
— L'un des quatre ordres mineurs de
l'Église.
Allais clercs non dea aver niolier, si cl a
orde sobre canlor o sobre i.ector.
Tiiid. du Code de Justinten, fol. 2.
44 LEI
Tel clerc ne doit pas avoir remme , s'il a ordre
au-dessus de chantre ou au-dessus de lecteur.
CAT. ESP. Lector. port. Leitor. it. Lettore.
6. Legeyre, legedor, legidor, s. m. ,
lecteur. ' '
Legens, legeyres, i.egedors.
Leys d'amors, fol. 49-
Lisant , lecteur, lecteur.
— Celui qui, dans les couvents, fait la
lecture au réfectoire.
La taula dcls fraires... no deu esser ses legi-
UOR... , ni votz de negu home no sia anzida ,
mas del legidor.
Trad. de la règle de S. Benoit, fol. 19.
La table des frères... ne doit être sans lecteur...,
et que la vois de nul homme ne soit entendue , ex-
cepté du lecteur.
Aquil qa'el diguiergue , intian legidors.
Régla de S. Benezeg, fol. 49.
Ceux qui , le dimanche, entrent lecteurs.
OAT. Llegidor.
LEGUM, LiUME, s. m., lat. LEOUMe/?,
légume.
Fava, antiquament aqaest i.egum era uzai
en vianda.
Elue, de las propr-, fol. 208.
La fève, anciennement ce légume était employé
en nourriture.
Pero d' erbas saladas e de licme prenia
Cant venian las grantz festas.
f^. de S. Honorât.
Pourtant il prenait des herbes sale'es et du légume
quand venaient les grandes fêtes.
ANC. FR. Cil alad pur herbes querree léuin.
Ane. trad. des Liv. des Rois, fol. 137.
Bestes et gens, blez et léun.
G. GuiART, 1. 1 , p. 258.
CAT. Llegum. esp. Legiimbre. port. it. Légume.
LEISSA, s./., lat. i,YmcA, lice, chienne.
E ns met...
Mangua per lebre , i.kissa sol non glata.
T. deBonnefoy et de Blaca.s : Seingn'En Blacas.
Et vous met... manchon pour lièvre , seulement
que la lice ne glapisse pas.
ANC. FR. D'une hisse vus veil conter
Qui preste esteit à chaeler.
Marie de France, t. II, p- 86.
LEN
LEIT, LEICH, LIECH, LIEG , LIET , S. 1)1.,
lat. LECTM/W, lit.
Venc s'en al i.eit de ma doua N'Azalais.
V. de P. Fidal.
S'en vint au lit de madame dame Azalais.
Ben sai, la nueg qnan mi despuelb ,
En LEICH que non dormirai ges.
B. DE VentiVDOUR : Quan par la. Var.
.le sais bien, la nuit quand je me de'shabille , que
dans le lit je ne dormirai point.
Fig. Deu soven lavar, ab sas caudas lagremas,
lo LiEG de sa conciencia , ont s' es voludat
lo serpen verinos de yfern.
V. et Vert., fol. 68.
Doit souvent laver, avec ses chaudes larmes , le lit
de sa conscience , où s'est vautré le serpent veni-
meux d'enfer.
Loc. Ai estât en grant error
En LEIT e qnan soi vestida.
La COMTESSE DE DiE ; Estât ai.
J'ai été en grande erreur au lit et quand je suis
habillée.
cjT. LUt. ESP. Lecho. port. Leito. n. Letto.
2. Leitiera, littiera , s.f., du lat.
LECTicA , litière.
Se fazia portât en leitiera.
Cat. dels apost. de Roina, fol. 3o.
Se faisait- porter cd litière.
Sa LiTTiERA cuberta.
Tit. de i535. Doat , t. CIV, fol. .322.
Sa litière couverte.
CAT. Llitera. esp. Litera. port. Leiteira. 11.
Lettica, lettiga.
LEN, iidj., lat. LENw, lisse, doux, glis-
sant, délicat.
Poia i hom per catre gras niout les.
GiRAUD DE Calanson : A lieys cui am.
On y monte par quatre degrés moult glissants.
Oient e fresca , blanca e lena.
Lamberti de Bonanel : Pois vei.
frentille et fraîche, blanche et lisse.
Estrenba vas me
Son cors blanc, gras e le.
B. DE VentadocR : Pus rai preialz
Que j'élreigne vers moi smi corps blanc , grav '••
délicat.
ANC. ESP. it. I.ene.
?.. Lene, adj., lat. lene/w, lisse, doux
délicat. '^'
LEN
! iDtisc... es lENE , mol et pliiable.
Elue, de las pivpr., fui. 21 i .
I.i' Icnlisquc... est lisse, mou et pliable.
3. Lenitiu , flf^/'., Icnitif, adoucissant.
Per accident es lekitiva.
Elite, de las yropr., fol. 2:').
Accidenlellonieal clic est lénilife.
c.vT. Lfriitiu. tir. i-ort. ir. Lenitivo,
\. LfMTAT , s. f., lat. LENITATt'//i, doil-
ceiir, délicatesse.
IM.i/o... per i.ENiTAT al tocanient.
Elue, de las propr., fol. 209.
Plaisent... par douceur k raltoucliemcDt.
ESP. Lenidad. port. Lenidade. it. l.enhà, le-
nitate, hnitade.
'). Lesfza, s.f., douceur, délicatesse.
Mol es... ab algnna lene/.a.
Elue, de las propr., fol. 21 ,
f. l mou... avec quelque douceur.
6. Lemr, 7\, lat. LEMRe, adoucir,
calmer, affaiblir.
Que mollifique e leniesca.
Trad. d'Àlbucasis, fol. 67.
i)u\ amollisse et adoucisse.
Part. pas. Cum l'cslotnacb sia trop i.enec.
Elue, de las propr. , fol. 269.
ComDie l'estomac soit beaucoup rt//àt6/i.
AXC. ESP. Lenir. it. Lenire.
7. Lexegar, V., glisser.
Lea le:(ega o escapa.
G)lan de leu escapa et i.esf(;a.
Elue, de las propr., fol. 2^8 et 236.
I icilcment glisse ou échappe.
jlaut facilement écbappe et glisse.
>. Lemficatiu, adj., lénitif, adoucis-
sant.
De las partidai tacadas penetrativa et r.tM-
FICATIVA.
Elue, de las propr., fol. 26.
Péoclrative et /eni7/Ve des parties lacbees.
tsp. IT. Lenificativo.
>). Lehificar, 7'., Iéui6er, adoucir.
Part. pas. Las p;irlidn<; de jos... .so i.enikk.adaS.
' icasis, fol. Mi.
\a.; |>artirf »li 1 Icniftées.
f.sr. l.rnifiini r.
LEN
45
10. KiM.ENiii, V. , adoucir, oindre.
Part. pas. Fo enlenitz et enrozatz...
Del oli dcl cel glorio.s.
Lej's d'amors, loi. i3j.
Fut oint et arrose... de l'huile du ciel glorieux.
LENDE, .V, m., lat. ienoew, lente, œul
de j)OU.
Anci lendes , pezolbs, etc.
Elue, de las propr. , fol. 18'^.
Tue lentes, poux, etc.
E.sp. Liendre. port. Lendea.
LENGUA, LENGA , i-, /". , lat. lingua,
langue.
Ans vnelb cjn' om me talh la i.euga ,
S' l'en ja de Icis crezi lanzenga.
Rambaud d'Orange : Pos lais.
Mais je veux qu'on me coupe la langue si jamais
je crois me'Jisance d'elle.
La LENGDA vir on la dent mi fa mal.
Hugues de i.'Escuhe : Demotz.
Je tourne la langue où la dent me fait mal.
Qui non sap ab la lengua .7
Dir so que il coven.
Rambaud d'Orange : Pos tais.
Qui ne sait avec la langue à\iK eu qui lui convient.
Fig. et allus. Agra l'obs lenga d'argen
Al vilan qu'er nns pelliciers.
Le moine de Mo.nïAudon : Pus Peyre.
Il lui serait nécessaire d'une langue d'argent au
vilain qui était un pelletier.
— Fig. Parole , propos.
Ab las I.ENGAS verino.sa.s.
F. et Fert., fol. 25.
.'Vvec les langues venimeuses.
Lenga suaus apaia ira.
2'/V((/. de JJède, fol. 20.
Parole douce apaise colère.
Fo mont cridat et auzit pel mont, e doptatz
per sa t^enga.
/'. de Marcabrus.
Fut moult renommé cl écoule par le monde , et
redouté pour sa langue.
— Langage, idiome.
Ricbat't tornet sa lengua, e pa4-Iet arago.
Roman de Fierabras , v. l\iiio.
Richard changea son langage, et p.irla aragonaii.
Scues breu Je parganiina ,
Traiiict lo vers en cbanlan ,
II
16
LEN
En plana lengua romana.
G. RuDEL : Quan lo rius.
Sans bref de parclicmin , je transmetP le vers en
cliantant, en simple liingne romane.
Par ext. Li auzellet en lor leis...
U.sqiiecs s'alegr' en sa lenga.
Rambaijd d'Orange : Pos lais. -
Les oiselets à leur manière... cbacun se réjouit en
>on langage.
J.oc. Quascns s' en gaba e s' eu ri ,
Gieta lenga e fai bossi.
AiMAR DE Rocaficha : Ko m lau.
Chacun s'en raille et s'en rit , lire la langue et
iait la moue.
Imc. fig. Lanzengiers fais, lengas de colobra.
A. Daniel : Doutz braillz.
Médisants faux , langues de couleuvre.
No sai quais son plus aveuzitz
De lauzengiers lengca forbifz ,
O selhs que crezon ditz savays.
Arnaud DE Cotignac : Moût dezir.
Je ne sais quels sont plus méprisables de médisants
aiguisés par la langue, ou (de) ceux, qui croient mé-
chants propos.
Lanzengier,
Lengua logat , creba mostier.
Marcabrus : Pus mos coratges.
Médisants, mis à louage pour la langue, renverseurs
de monastère.
I
Lengua forçat, engres,
Lo trastornon ades.
B. Martin ; A senlior.
Fourches de langue, fâcheux , le bouleversent in-
cessamment.
— Bout, extrémité d'une flamme, d'une
banderole, d'un guidon.
Defors pendon las lenguas d'un gonfaino,
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 74-
Dehors pendent les langues d'un gonfanon.
<:at. Llengua. esp. Lengua. port. Lingiia ,
lingoa. iT. Lingua.
2. Lenguatge, lengatgk, lengaje, s.
m., langage, langue.
"Vos, entendetz e veiatz,
Que sabetz mon lengatge.
GiRAUD DE BoRNEiL : No pucs sofrir.
Vous, qui savez mon langage, entendez et voyez.
Seran de diver.s i.engatges.
Liv. (le Sj'drac, fol. 21.
Seront de divers langages.
LEN
Fig. Quecx auzel en son lenguatge.
Arnaud de Marueil : Bel m'es quan.
Chaque oiseau en son langage.
Loc. En autra terra irei penre lengaje.
Guillaume de Cabestaing : Moût m'alegra.
En autre terre j'irai prendre langue.
f.AT. Llenguatge. Esr. Lenguaje, roiiT. Lin-
goagem. it. Linguaggio.
3. Lenguos, lengos, adj. , verbeux,
bavard.
Hoin LENGUOS es fols.
Morgues lenguos torba sos fraires.
Trad. de Bede, fol. 78 et 62.
Homme bavard est fou.
Moine bavard trouble ses frères.
IT. Linguoso.
4- Lengut , adj., parleur, bavard.
Digz durs
D' oraes iros ni lauzengiers lengutz.
Pierre d'Auvergne : Lo fuelhs.
Propos durs d'hommes colères et médisants bavards.
cat. Lengud. it. Lingituto.
5. Lenguejar, V., parler, bavarder,
criailler.
De LENGUEJAR
Contra joglar,
Etz pus afllalz que milas
Del vostre bec.
Marcabrus : Senher.
Pour bavarder contre jongleur, vous êtes plus
allilé que milan de votre bec.
ANC. fr. Et finableinent ils langagèrent tant
ensemble qu'enfin... ils conclurent.
MONSTRELET, t. II, p. l35.
ANC. ESP. Lengiiear. it. Linguettare.
LENT, ad]., lat. LENTM.s-^lent, paresseux.
Si n' ai estât alques lens ,
No m' en den hom ochaizonar.
Bebenger DE Palasol : S' ieu sabi' aver.
Si j'ai été quelquefois lent , on ne doit pas m'en
faire repioche.
Del donar m' es lenta.
P. RoGUiRS ; Tan no plou.
Du donner m'est lente.
Fig. No s cove qu' al sieu mandamen
Sia nios sabers flacx ni lens.
Folquet de Marseille : Tant movde.
Il ne convient pas qu'au sien commandement mon
savoir soit flasque et lenl.
LEN
Àdverb. M'esgarda, mas so fai tan lf.n
C uns sols (lias uie dura cen.
13. IiE Ventadour : Cliantarâ no pot.
Me regarde , mais cela elle fait si lentement qu'un
-seul jour me dure cent.
Mas trop ven ien sa nierces.
FAiMBAVD DE VaqlEibas : Ben for' oimais.
Mais sa merci vient trop lentement.
— Tranquille, paisible, dans le sens du
passage de Virgile :
Ta , Tilyre, lentus in timbra.
Eyloi;. I , V. 4.
Tolas velz asseslatz
Lent dedius lor oslal.
ÎVat de Mons : Sitôt non es.
Continuellement assis paisibles dans leur demeure.
CAT. ESP. PORT. lï. Lento.
2. Lentamf.nt, adv., lentement.
nizo qae iestament... o liqaidament, segon
lati , souan las ditas letras.
Lejs d'amors , fol. (il.
Disent que lentement... ou liquidemenl, selon le
latin , sonnent lesdites lettres.
CAT. Lentament. esp. port. it. Lentamente.
3. Alent,4R, V., ralentir, retarder.
Ges per aisso no m' alen ;
Ansdobl'ades mos pessamens.
FoLQt'ET DK Marseille : Tant mov de.
Point pour cela je ne me ralentis ; au contraire ,
je redouble incessamment mes pense'es.
len sa! ben qu' en lui no resta
La gaerra, ni no s'alenta.
Bertrand de Bor.n : Al dous nou.
Je sais bien qu'en lui la guerre ne s'arrête, ni ne
.se ralentit.
tT. Allentare.
l\. AlentiRjT»., ralentir, retarder.
Per nnill anzel no s' alentis ;
L' aigia no ill fai nuilla paor.
Deldes de I'rades , Àttz. cass.
Il ne se ralentit par nul oiseau ; l'aigle ne lui fait
nulle peur.
ANC. PR. N'onqnes por ce ne s'alenti.
Roman du lienart, t. 1, p. 3t i.
Molière s'est encore servi de cette
expression :
Je veux de son rival alentir les transports.
L'Elnuvdi , acte III, se. IV.
LEO 47
Î.ENTII;LA , LENTILHA , S. /., Kit. LF\-
Titvn.A , lentille.
Que setnblon grans lentillas rossas.
Deudes de Prades , jluz. cass.
(^ui ressemblent à grandes lentilles rouges.
Del gros d' una lentilha.
Lii'. de Sydrae , (ol. 29.
Du gros d'une lentille. .
De LENTiLLAs la farina.
Deddes DE Pu\DEs, /fuz. cass.
L.1 farine de lentilles.
— Lentille de marais.
D' un' erba qne a nom lentilt.a ,
Qu' en aiga n.'ds per meravilla.
IJel'des de Prades , yJuz. cass.
D'une herbe qui a nom lentille, qui naît dans l'eau
par merveille.
ANC. CAT. Llentilla. esp. Lenteja. port. Len-
titha. IT. Lenticchia.
ï. Lentilios, adj. , lat. lenticmlos«.v ,
lentilleux , couvert de rousàeurs.
Tota la cara li torna lentilloza.
Elue, de las propr., fol. 258.
Toute la figure lui devient couverte de rousseurs.
IT. Lentigginoso , Untigginoso.
3. Lenticular , adj. , lat. lenticular/j",
lenticulaire.
La partida lentictjlar.
Trad. d'Albucasis, fol. 5(>.
La partie lenticulaire.
ESP. PORT. Lenticular.
LENTISC , s. m., lat. lentiscm.v, len-
tisque.
Lentisc es aybre breu et médicinal.
Elue, de las propr., loi. 211.
Le lentisqtie est arbre courl et médicinal.
CAT. IJentisc. esp. port. it. Lentisco.
LEO, s. m., lat. i.eo, lion.
Aissi cnm lo leos
Huelhs uberiz es dorniens.
GiRAtD DE Calanson : El mon non.
Ainsi comme le lion est dormant les yeux ouverts.
Fig. Anliels sni, illi m'es leos.
ITlGUES DE .S. Cyr : IS'ullia res.
Je suis agneau , elle m'est /ion.
— Enseigne, étendard.
48
LEO
Ciit lua enseigna, e desplec mon lron.
Gui de Cavaillon : Doas coLlas.
Je crie mon signal , et je de'ploie mon lion.
CAT. Lleô. t.sv.Leon. port. Leào. n. Leone.
2. Leona, s. f., lat. LEoeNESSA, lionne.
Mi dons es a semblan de i,eona.
Raimond de MiRAVAL : Cliansoneta.
Ma dame est à ressemblance de lionne.
«:at. Lleona. esp. Leona. port. Leva.
'^. Leonessa, s. f., lionne.
Can la leonessa a leonat. ^
Saturas d'alcunas ùestins.
(luaud la lionne a mis bas.
ir. Leonessa, iionessa.
4. Leonel , s. m. clim., lionceau.
Com lo leos
Qu'es tan fers quan s' irais
De son ieonel.
Richard de Bardezieux : Alressi com.
Comme le lion qui est si fe'roce quand il s'irrile au
sujet de son lionceau.
ESP. Leoncillo. port. Leoncnlo, lèàozinho. it.
Leoncello.
5. Leonet , s. 7)1. (Uni., lionceau.
.Irii. LEONETz d'anr hi avia figuratz.
Roman de Fierabras , v. lo^ô-
Quatre lionceaux d'or il y avait figurés.
CAT. Lleonet.
6. Leonat, s. m. clim., lionceau.
rilhs miens, puiatz yest a la presa
Cum 1.EONATZ , per ta proeza.
Leys d'amors , fol. l35.
Mon fils , tu es monté à la prise comme lionceau,
par ta prouesse.
7. Leomn, adj., lat. leoninw.v, léonin,
de lion.
Pel LEONINA .
Elur. de las propr., fol. 2i3.
Peau de lion.
ESP. IT. Léonine.
8. Leonar , V., mettre bas des petits
lionceaux.
Part. pas. Can la leonessa a leonat.
Naliira d'alcunas beslias.
Quand la lionne a mis bas.
LEONISME, adj., du lat. lf.oni«m,v, léo-
LEP
nin , terme qui sert à désigner uju
sorte de vers.
Ah rims sonans, consonans, leonismes.
La Crusca provenzale, p. 101 .
Avec rimes sonnantes , consonnantes , léonines.
Alqunas consonans, alqanas simplas i.eo-
NiSMAs, aiqunas perfiechas leonismas.
Lejsd'amors, fol. 26.
Aucunes consonnantes, aucunes simples léonines ,
aucunes parfaites léonines.
2. Leonismet.at , s. f., léonisme, rime
léonine.
Sonansa e consonansa se fan per iina vo-
cal, e LEONISMETATZ se fay tos temps per Joas
vocals.
Tractem de leonismetat perfieclia.
Lej'S d'amorSj fol. 21.
Sonnance et consonnance se font par une voyelle,
et léonisme se fait toujours par deux voyelles.
Traitons de léonisme parfait.
LEOPART, LEUPART, LAUPART , LHAli-
PART , EUPART, S. 171., lat. LEOPARDHV;,
léopard .
Leopart est mot crnzel bestia.
Elue, de las propr. . fol. 253.
Le léopard est moult cruelle bête.
Mot sou ardit li leupart.
Bref, d'amor, fol. 52.
Moult sont hardis les léopards.
Fig. Si degus m' es laupart, ieu li serai leos
Guillaume de Tudela.
Si aucun m'est léopard, je lui serai lion.
— Allasiv. aux armes d'Angleterre.
Sendatz vermelhs, endis e ros...
Veirem en breu qu' el lhaupart fenli
Que say per Flor culhir s'espenh.
Pierre du Vilar : Sendatz vermelhs.
Etendards vermeils , violets et rouges... nous ver-
rons bientôt, vu que le léopard feint qu'il s'élance
ici pour cueillir la Flear.
— Nom de monnaie.
LuPARTS que liegon Eduardus .
Tarif des monnaies en provençal .
Les léopards où ils lisent EduARDUS.
CAT. Lleopardo. esp. port. it. Leopardo.
LEPAR, V., du lat. LAWRERe, laper,
lécher, flatter, cajoler.
L' escorpion... lepa e blandis tôt preraiera-
ment ab la lenga.
F. et Fert., fcî. 3a.
LEP
Le scorpion... lèche vl caicssf tout jiromièiemont
•n ce la langue.
La inayre lo lepa ain la lengua.
Elue, de las propr., fol. r>. i.
La mère le li-che avec la langue.
Bevo i.EPAN, quais so «at et ca.
Elue, de las propr. , fol . 23 1 .
Hoivenl en lapant, tels sont cbats et cliioiis.
. AT. Llepar.
2. Lr.p.vrniKR , s. in., lédiciir, flatlci'r,
cnjoleui".
Ks a femna lepaudiers ,
Perso qrie l'am {«lus volontiers.
JJrei'. d'amor, fol. l?.o.
Il est cajoleur de femme , pour cela <iu'elle l'aime
plus volontiers.
LEPOS, S. 1)1., lat. LKPos, lépos , figure
de grammaire.
Lepos, es can , per rauza d' orior o de cm-
fezia, hom parla ad una persona en plural.
Leys d'amors, fol. \!^'i.
LcpoSj c'est quand , pour cause d'iioiuieur ou de
courtoisie, on parle à une personne au pluriel.
LEPRA , s. f., lat. lepra , lèpre.
Aice.st onguens val contra lepra.
Deudesde Prades , ytuz. rass.
Cet onguent vaut contre lèpre.
Cauterizacio de Lr.PRA.
Trad. d'yilhticaxis.
Caute'risation de lèpre.
ANC. CAT. Llepra. c\t. mod. esp poiît. ;t. I.c-
pra.
0 . Lebrosia , s. f., lèpre.
"Vai penre mal de i-ebrosia.
F. de S. Honorai.
\a prendre mal de lèpre.
IMalantia de pecratz qui es plus vil que nc-
gana lep.rosia.
V. el Ferl., fol. 79.
Maladie de pe'clies qui est plus vile que nulle
lèpre-
ANC. CAT. I.lebrosia. vr. I.ebhrosia.
?). Lekros, adj., lat. i.f.pros/^v, lépreux.
Tôt lo cors a i-erros, que no .s pot so?,fentT
de pt'.s.
Roman de la Prise de .Tét~jsalem . fol . i .
A tout le corps lépreux, de- sorle qu'il ne se
peut soutenir en pieds.
Siibstanl. Car .senibiava que fos lebRos,
K no senibiava que homs fos.
Passio de Maria .
Car il seniLI.iil qu'il fut un lépreux, et il ne sem-
blait pas qu'un homme il fut.
ANC. CM'. Lebros. cat. won. f.oprosrrsv. port.
1 r. l.eproio,
LERJ, nrlj., jovial, alerte.
Joglar tERi,
Del salteri
Fiiras .X. cordas estrangir.
GlRATJI) DE CalanSON ; t'adet joglar
Jongleur alerte, du psallerion lu feras L d.^
cordes re'sonncr.
Ftg. En est sonet cnend' e r.ERi.
A. Daniel: A), guai.
Kn ce sonnet gracieux Qi jovial.
LESCA, s.f., lèche, mince franche,
morceau.
Prendetz carn de porc grassa e fresca ,
O veilla , si 'n faitz uua lesca.
Deudes de Prades, /htz. cass.
Prenez cl.air de porc grasse et fraîche ,. ou vieille
ainsi lailes-en une lèche. '
l'ranh leu, e fai inaynta lesca.
K. Cairels : Era no vei.
Se Lrise facilement , el fait maint morceau.
CAT. iJesca.
LET, adj., lat. îmt.tus, joyeux, content,
satisfait.
Voyez Aldrete, p. i8f).
Del vezer soi ieu bantz e lf.tz.
P. «OGIERS : Perfaresl.audir.
.Te suis fier el/(;re//x du voir.
Quar pueis no fui t-etz ni guays.
(Jihaud de Borneil : Ges aissi de!.
Car depuis je ne \\k joyeux ni gai.
ANC. I R, De sa veiie ert moult liez.
Fahl. et cont. anc, t. H^ p. /J-
U me .seiiibloit merveilleusement //Jet ai.se
de cuer.
.Toinville, p. 245.
Et ont esté mont liez et joyeux.
M0ÎJ.STRELET , t. 1, p. 181.
Oha.scnns en ert joianz et liez.
Roman du Renarl, t. II , p. a,,).
A.Nc. r.xT. Let. ESP. PORT, r.edo. it. f.ielo.
5o LET
2. Legor , LEGUOR, S./., jolc , aisc ,
loisir.
Las vanas legors
Del se^le fais.
B. ZoRGI : Ben es .idreigz.
Les vaines yti/fi Ju siècle faux.
Loc. IVr qu' es folhs qui non cor
Als cortes failz, nientre que n'a i.egor.
P. Cardinal : Non es cortes.
C'est pourquoi est fou qui ne court, pas aux faits
courtois, tandis qu'il en a loisir.
Amans fis no viu ses gieu niartirt ,
Pus de vezer si dons non a i.egor.
SORDEL : Gran esfortz.
Araaut fidèle ne vit pas sans pénible martyre, de-
puis que de voir sa dame il n'a pas loisir.
Àdv. comp. Cill d' AiU'eslavau a legor,
Ses tieballi e ses nansa.
Bertrand d'Allamanon : Al arcivesquc.
Ceux d'Arles se tenaient à L'aisCj sans tracas et
sans noise.
3. Leticia, .9./., lat. L«ETiTiA, joie, fé-
licilé.
"Vera i.eticia.
Trad. de Bide, fol. ii.
Vraie joie. ' - ,, -
iT. Letizia.
/,. Letificatiu, aclj., du lat. L(7etifi-
CVS, létlficatif, propre à réjouir.
Dels anzels letificatiu.
Lutz es i.etificativa.
Elue, de las propr., fol. «?.6 et l ig.
- Des oiseaux létijicatif.
La lumière est létijicatii>e.
5. Letificar, V., LrtETiFicARe, réjouir,
rendre joyeux.
Ab instrumens muzicals letificar.
Elue, de las propr., fol. 8i.
Ri'jouir avec instruments de musique.
ESP. Letificar. it. I.etifware.
6. Delicios, of//., lat. DELicios».y, déli-
cieux, joyeu.x, agréable.
Es plazent et deucios.
Pei- habitar plus delicioza.
Elue, de las propr., fol. I23 et i,')7.
Est plaisant et agréable.
Plus agréable pour liahiler.
LET
— V(»liiptiienx.
Honi iiELicius e luxurios a adesevci.i île son
fraire.
Trad. de Hhde . fol. 79.
L'iiomnu' voluptiieii.v et luxurieux a incessam-
ment envie de son Irére.
— Délicat, mou.
.Substantiv. Als delicios sia coinmandada lais
fazenda que... no sio lezeros.
l'rad. de la r'eg. de S. Benoît, fol. 5a.
Aux mous soit commandée telle occupation que. ..
ils ne soient pas oisifs.
CAi. Delicios. esp. port. Delicioso. it. Deli-
zioso.
7. Deleitos, delechos, adj., délicieux,
joyeux , agréable.
Eias sny baulz e delechos.
G. AdhemAR : .S'ieu conogucs.
iMamtenanl je suis fier eijojeux.
El ser donatz li a luanjar
De carn suau e deleitos a.
Deddes de Prades , jéuz. eass.
Au soir donnez-lui à manger de la cliair suave et
ai^reable.
ANC. FR. Celé cace ert moult delitose.
Chrestien deTroyes, Ilisl. htt. de la Fr., t. XV,
p. 200.
Sor autres ovres delitoses,
B. de Sainte-Maure. Chtnn. delSorm,, fol.r>8.
ANC CAT. Delitos, cat. mod. Dcleytos. esp.
l'uRT. Deleitoso. it. Dilettoso-
8. Deliciosament, nch'., délicieusement,
voluptueusement, agréablemeiit.
\ivo deliciozament.
Elue, de las propr., fol. 3o.
Vi vcn t délieieuseiiwnl.
Qui nuiris sos sers deliciosament.
Trad. de Bhda, foi. jïj.
Qui nourrit ses serfs delieieusemeut.
CAT. Deiiciosainent. v.sv. port. Deliciosainente .
iT. Deliziosamente.
9. Delechozamen , adv. , délicieuse-
ment, joyeusement, agréablement.
A Tois , li morgue vivio trop dklechoza-
MEN.
Caf. dels nposf. de lioma, fol. lop
A Tours , les moines vivaient trop délicieusement.
ESP. port. Deleieosainenie. it. Dilettosamente .
1 O. DeLIF-G , DÏLIECH , UELIET , DtLElC ,
.V, m., délice, plaisir, voluplc.
Pel DBLiEG c' al cors cossentes,
Seras punit?, inulaiiien.
P. Cardinal : Jliesum Ciisl.
Pour la iiolii/'lt- que tu uccordes au corps, tu seras
|>UDi maluMitiit.
Li DELiECB de la carn.
V. lie S. Honorai.
Les délices lie l:i cliair.
Qiiar antre baisat7.
No m'es delietz ni sabors.
Alphonse II , roi d'Aragon : Per manias.
Car autre baiser ne m'est délice ni saveur.
Los valus DET.EIGZ
E las vanas legors
Del segle fais.
B. ZoRGI : Ben es.
Les vaines délices et les vaines joies du siècle faux.
ANC. FR. Moult est couciés à graiit délit.
Roman de Parlonopeits de Blois, t. J , j>. ig.
Ta te coucheras en ton lit ,
Où tu auras poi de délit.
Roman de la Rose, v. a^BS.
CAT. Delejrte. esp. port. Deleite. ir. Diletto.
11. Delicias, s.f.pL, lai. uelicias, dé-
lices.
Las DELICIAS de la carn.
Cal. dels aposl. de Rama, fol. I2().
Les délices de la chair.
CAT. ESP. PORT. Delicia. it. Deliziu
12. Deliciozitat , J-. /., agrément, vo-
lupté, joie.
Amenital vol dire deliciozitat.
Ks temps de odor et de deliciozitatz.
Elite, de las propr., fol. i5lct 129.
Aménité veut dire agrément.
C'est temps de parfum et de 'voluptés.
i3. Delectatio, s. f., lat. delectatio,
délectation, délice, agrément.
Délecta Tios d'aqaest sef;le.
Trad. de Bède , loi. 3o.
Délectation de ce monde.
En laec de delectatio.
Delectatio de la carn.
y. de S. Ftors. DoAT , t. CXXIII , fol. 253 et 25j.
Kn lieudci/t7c«-<n/(on.
Dctice Av la cliair.
LET r>i
CAT. Delectaciù. esp. Delectacion , delcttaciun.
roKT. Deleitacao. ir. Dilettazionc.
i/|. Delechamen , i. m., délectation,
agrément , jouissance.
D' ou avia alcuu delechamen.
La Confessio.
D'où j'avais aucune délectation.
ASC. ESP. Delectamiento. esp. moo. Delcita-
mictito. IT. Dilettainento.
i5. Délectable, deleit.vble, dele-
ciiakle, ocIj., lat. delectabz'lew, dé-
lectable , délicieux, agréable.
Aquel loc plasent ^ délectable.
Perilhos, ^oy. au pitrg. de S. Patrice.
Ce lieu plaisant et délectable.
Aquela clufat tant bêla e tant delectaula.
L' Arbre de Butalhas , fol. 53.
Celle cité si belle et =.i délectable.
Quais luox es lo plus delecharles del mon.
Lit>. de Sydrac, foi. 58.
Quel lieu est le plus délicieux du monde.
Lo rin de la font, lo qnal fa! deleitable benre.
Trad. de Bède, fol. 22.
Le ruisseau de la fontaine, lequel fait' un boire </t'-
l ce table.
ANC. F.".. Déleitaules sont les oyvres Nostrc
Signor.
Sermons de S. Bernard, fol. ()o.
Et sacbiés que je cuidai estre,
Porvoir, en paradis terrestre,
J'ant estoit 11 lens délitai/les.
Roman de la Rose, v. (jf^i.
ANC. (.M. Delitables. CAT. MOV) Délectable, u^v.
Dclejtable. port. Deleilavel. it. Dilettabile.
ifj. Delictablamen , adv., délecfable-
mcnt , délicieusement.
Per trop benre delictarlamen.
Les .X. Commandements de Dieu.
Pour trop boire déleclablement.
CAT. Delcctableinent. esp. Delectablemente ■ iï.
Dilettabilm en te .
17. Delectatiu, ad]., délectable, pro-
pre à délecter.
Es al odorament delectatiu.
Elue, de las propr. , fol. l32.
Est délectable à l'odorat.
18. DeLECTAR , DELLECTAT. , UELIEITAf, ,
52 LET
DKLECHAR, V., lat. nELKCTARC'^ délcC-
fer, charmer.
No se DET.LECTAVA iiiflis en gueira de si e
(Y antrni.
f. de Bertrand de Born.
INe se délectait excepté en guerre de soi etd'autrui.
Tu non manjas per ton cors delechak, mais
per Dieu servir.
r. et Vert., loi. 21.
Tu ne manges pas pour délecter ton corps, mais
pour servir Dieu.
Mos pessamens aleuja inos afans,
E DEtiEYT me, e m sojorn, e m respans
BÉKENGER DE Palasol : Tau m' alicHs jois.
Ma pense'e allège mes peines, et me cliarnie, et
me récrée, et me repose.
ANC. FR. Que le fromache a tôt men£;ié
Dont forment s'aloit delechaiit
Roman du Renart, t. I , p. 273.
Pure conscience... délite les regarz de Dieu.
.TOINVII.LE , p. 36l_).
En lor biau chanter se délitent.
Roman de lu Rose, v.fiÉI/}-
.INC. CAT. Delitar. cat. mod. Delectar, delejtar.
ESP. Delectar, deleitar, pour. Deleitar. it.
Dilettare.
j<). A.DELIECHAR , 7\, àt-lectcr, rt;joiiir.
Lhi paure s' adeliecho eu la paurieia , aissi
coiua li rie eu lor riquezas.
Liv. de Sydrac, loi. 3().
Les pauvres se délectent en la pauvreté, ainsi
comme les riclies en leurs richesses.
ANC. i;\r. Adelitar.
10. Délicat, ndj., !aL DEMCAT«.y, dé-
licat, faiblf.
Als fraircs enferms o delicatz.
Reg. monast. Ms. regiiis , -i e 1 < .
Aux (réies infirmes ou délicats.
— Délicieux, recherché, fin.
Perso que aquels demcatz noyriiuens no '!>
aduga a las peuas d' ifern.
Régla de S. Benezeg, fol. 10.
.\fm que cet aliment délicat ne les conduise pas
aux peines d'enfer.
Eu loc d' autres BEi.icATs coudimens.
Elue, de las propr., fol. 176.
Kii lieu d'autres assaisonnements délicats.
«'Vf. Délicat, est. pom . Dclicado. n. Delicato.
LET
i\. Delicauamens , ««^/(^.^ délicatement.
Per heure o per luanjar trop dei,icadameîjs.
r. et rert.,(o\. 3.
Pour l)oire ou pour manger trop délicatement.
Ni eis uon den trop delicadamens noyrir.
Régla de S. Benezeg, fol. 10.
Et ne les doit trop délicatement nourrir.
CAT. Delicadainent. esp. poi.t. Delicadamente .
tT. Delicatatnente .
>.x. Delicamen , v. ///., friandise.
Manja grans dreicamens.
Brci'. d'anior, fol. 120.
M a nge grandesy/7'ant/j.se.ï .
ANC. CAT. Delicament. anc. esp. Delicamieiito .
n. Delicainenlo .
>S. Delguat, dalgat, nd]., délié,
svolte , mince, fin, délicat.
Cors ben faitz , delgatz e plans.
B. DE Ventadour : Lo temps vai.
Corps })ien fait , svelte el uni.
E 'Is cilbs voutz e delgatz.
GiBAUD DE Calanson : Tan dossamen.
Et les cils arqués et déliés.
El fnecs que m' art es tais, que Nils
No '1 tudaria plus q' us lils
Delguatz sostendria una tor.
Guillaume de Cabestaing : .4r vey.
Le feu qui me hriile est tel, que le ISil ne l'étein-
draitpas plus qu'un fil délié soutiendrait une tour.
El cors DALGAT, grallc e fresc e lis.
Bertrand de Born : Gesdedisnar.
Le corps mince, grêle et frais et lisse.
ANC. CAT. Delgat. esp. pout. Delgado.
2.4. Atr.GKE, adj., lat. alacrem, allè-
gre, riant, joyeux, gai.
No sui ALEGREs ni iralz.
Le comte de Poitiers : Parai un vers.
Je ne suis /oj-eMX ni triste.
Li bon oiue an inolt alegre vizalge, car ilh
an bona cos.siencia.
id'. de Sydrac, fol. 2ij.
Les hommes hons ont moult riant visage, car ils
ont bonne conscience.
Totas sazos
Alegres e baulz c joios.
.Vrnacd de Marueil : Dona sel que.
Toujours allègre et fier et joyeux.
CAT, ESP. TOUT. Ahgrc. IT. Allegro.
LET
25. Alegramkn, (:(h>, , allègrement,
joyeusement, yaimtnt.
S' ien anc nnlh li-mps chantiei ai.ecramen ,
Ar chant inarritz, et ay en beu ra/.o.
B. CaRBONEL : S' ieu anc.
Si oucqucs en mil temps je cliaalai joyeusement j
inaintenant je citante triste , et j'en ai bien raison.
De sa propria voluntat, e alegramen-.
TraJ. de la règ. de S. Benoit, fol. iS.
Do sa propre volonté, et ^aiment.
<'AT. Alegrament. esp. port. Alegremente, it.
AUegramente.
26. AlEGRETAT, s. f., jat. ALACniTATfW,
allégresse , gaîté.
Kh gang et ali alegretat.
/'. de S. Enimiej fol. '.io.
Avec joie et avec allégresse.
Mos cbans qu'es ses ai.egketat.
G. RlQUlER : Be m (i-jgra.
Mon cliaul qui est sans gaité.
Es temps de gaudi et de alegretat.
Elue, de las propr., fol. 129.
C'est temps (le joie et (Vallégiesse.
11-. Alacrità.
"?.■;. ÂLEOKAMErf , A-. t/i. , alU''grt\sse, joie,
contentement.
En gran aeegramen
Torneio vostre niarriinen.
Leys d'umors, fol. 33.
En grand contentement tournèrent voscliaiçrins.
28. Allegresa, alegreza , S. /., allc-
gres?e, joie, hilarité.
El coniensa a far at.t.egresa et a s'e.'gandir.
f^. de Piainiond Jonlan.
11 commence à montrer de l'allégresse et à se
rejouir.
Aleiupra 1' alegreza de son froul.
Trad. de Bédé, fol. 69.
Tempère V/itlarité de son front.
\>(:. ESP. Alegreza. it. Allcgrezzu.
j\). Alegransa, s./., allégresse, joie.
Non ai al cor gran ai.kgransa.
Pons de la GAnni-; : Sitôt non.
.le n'ai au cœur grancl<-yo/>.
Quan cossir fpi'en alegransa
Me [>odo 'I inailrag tornar.
G. FaIDIT : Al .^embLin.
LET .53
(^iuaml je eonsulère qu'en allégresse les peines
me peuvent tourner.
ANC. ESP.
IMedii» oàno et arpa cou el ralte luoriseo
l'.iitrellos alegransa el galipe liancisco.
Aiicii>ni:sTE DIS lIiïA , cop. iao4-
ANC. c\r. Alegransa it. Allegranza.
')0. Alecroii , s. f., allégresse, joie,
gaîté.
.\. cnnt cantero d'Ai,EGROR.
Trad. de l'Ei>ang. de ]\icodèine.
(^liantèrenl un chant li'atlégresse.
■j I . Alegratgk , .V. m. , allégresse, joie ,
contentement.
A aiitrny don ALEORATGE,
Et a lui pen' e turmen.
P. Raimond de TouLorsE : Atressi cum.
A autrui je donney'oie, et à moi peine cl tourment .
ANC. CAT. Alegratge. it. AUegraggio.
32. Alegrier, ,v. m., allégresse, joie,
plaisir.
Non agio la meitat de joy
Ni d'ALEGKlER ah luis amis,
Coin ieti ab vos.
AHNAt'D DE Maui'KIL : Doua genser.
N'i'urent la moitié' de joie et de plaisir, avec leurs
.itnis , roMime moi avec vous.
Ab mariinen no .s'acorda ai.egriers.
Perdigon : Be m dizon.
Avec tristesse ne s'accorde yoic.
Les avilies langues néolatines n'ont
pas conservé ce mot; mais on trouve
pour le CAT. , I'esp. et le i'Out. yj/egria;
et pour TiT. Allegria.
33. Alegrar , V., réjouir, se réjouir,
égayer.
Alegrak me volgr'en cantan,
O canfar per que m' ai.egres.
GiRAUD DE BoiiîJEiL : Alegrar.
Je voudrais me réjouir en chantant, ou chauler
pour que je me r<//oi(iJie.
"Vei ai.egrar cbantadors.
Alphonse II , koi d'Aragon : Per manias.
Je vois sa réjouir les chanteurs.
Sapcbal/. ben que mais jols no ni sosie
Mas lo vostie, que m'ALtcKA c m revc.
r,A D \ Mi: <; \s 1 ELLO/.F. : Amics s' ic us.
>" r
LET
Sachez bien que joie ne me soulicnl plus que la
\ôlre , ([ui me réjouit et me ranime.
Neis r aiizelel s' ai-egron per s' aiuor,
Quan la vezon , tal joi n'an entre tor.
Pistolet A. : Aitan sospir.
I,es oiselets même se réjouissent par amour d'elle,
quaud ils la voient, telle joie ils en ont entre eux. -
ANC. FR.
.Si vescjuist vostre inere. orfust mult halegrèe.
Roman de Horn, loi. 20.
ANC. iT. Lo spirito s' alegra e gaade.
L'anima inia s' alegra.
GuiTTONE d'Arezzo, Lett. 8 et 22.
<:at. ESP. PORT. Alegrar. it. mod. AUegrare.
Mi. Alegouar , V., égayer, réjouir.
Que'I conoyssen.
De qu'ieu suy ainicx ,
Dizon qu' es abricx
De vera valor
En que m' alegor.
P. Bremon RiCAS ISovAS : Si m ten.
Vu que les connaissants, de qui je suis ami, disent
que c'est protection de vraie valeur, en <iuoi je nie
réjouis-
Part. pas. Ni *ls feignenz ai-egoratz.
B. Calvo : En luec de.
JVi les Teignants réjouis.
Tôt l'an .son alegorat,
E luantenou gautz e solatz.
Tioman de J au fre , fol. 35.
Toute l'annc'e ils sont réjouis, et maintiennent
joies et plaisirs.
.Substaut. Ai.ssi coin ne vei viiire assatz
De ries e J'alegoratz.
Cadenet : Amors e cum er.
Ainsi comme j'en vois vivre heaucoup de riches et
Ae jojeux.
35. Alegrezir , -v., réjouir, égayer.
Aquesl' amors m'ALEGREZis.
R. VlD.\L DE BezaTJDUN : Belb m'es.
Cet amour me réjouit,
l'art, pas. Mon cor sent alegrezit.
P. Vidai. : Baron de mon.
Je sens mon co'ur ivjoui.
36. EssALEGRAR, V., réjouir, tenir con-
tent.
Paors de Dieu essalegra lo cor, e donara
alegrcza e joi îos temps a celui que tein Deu.
Trad. de Uède, fol. 3 ( .
Crainte de Dieu réjouit le creur, et donnera allé-
gresse et joie toujours à celui qui craint Dieu.
LET
LETANIAS, s. f. plur., lat. lztanias ,
litanies.
Son alcu nom plural en votz, e singnlar en
significat, coma letanias.
Lejs d' amors, fol. 53.
Quelques noms sont pluriels en voix, et singuliers
en signification , comme litanies.
Léo anava a Sanh Peyre, dizen las leta-
NiAs, las quais avia establidas.
Cat. dels apost. de lîoma, fol. loi.
Le'oQ allaita Sainl-Pierre, disant les litanies, les-
quelles il avait e'Iablies.
Il s'est dit aussi au singulier.
Ab la LETANiA de la lesso.
Trad. de la Règle de S. Benoit, loi. 22.
Avec la litanie de la leçon.
CAT. Lletania. esp. Letania. port. Ladainha.
iT. Letanie, letane.
LETHES, s. m., grec A;?'ô;j, Léthé.
Lethes... vol dire oblidamen.
Elue, de las propr., fol. 81.
Léthé... veut dire oubli.
ESP. Lete , Leteo.
'2. LlTARGIA, LITARGUIA, S. f., Lit. LE-
t//.\rgia , léthargie.
Lttargia... es talmeut noiuada quar lethes,
d'on ve aqael nom, -vol dire oblidamen.
Litargia fa boni oblidos.
Elue, de las propr., fol. 81.
Létliargie... est ainsi nommée parce que létbc,
d'où vient ce nom , veut dire oubli.
Léthargie rend homme oublieux.
Sqc d'api, contra frenezi
E i.etarguia issamens,
lis mot médicinal engnens.
Bi'ci'. d'a/nor, fol. 5o.
Le suc de céleri , contre la frénésie et la léthargie
également , est moult médicinal onguent.
ANC. CAT. ANC. ESP Letorgia. port. Lethargia.
iT. Letargia.
3. LlTARGlX, (idj., lat. LETUARGICMS,
léthargique.
Siibstant. Als malautcs , luajormeut litaroi.x.
Els frenelix o els i^itargix.
Elue, de las propr., loi. 77 et 44-
Aux malades, principalement faux) léthargi</ues.
Aux frénétiques oa aaiL léthargiques-
Esr. Lecargico.TC'KT. Lethargico. \T.Lctargico.
LET
LEïTRA , LETRA , s. f., lat. littcra,
lettre, caractère do l'alphabet.
Voyez DuARTE Nunes de LÂio, Or-
thogr. da Lin^a pnrtitg., p. i56.
Très LETTR.vs ciel abc
Ajireudelz, plus no us deinan.
Cadenet : Amors.
Apprenez trois lettres de I'a b c, plus je ne vous
ileniantle.
Letra es volz no cliviz;ibla.
Leys d'amors, fol. 2.
Lettre Cil voix non divisible.
Libres scritz am letras (i'aur.
Libre de Tindal.
Livres écrits avec lettres d'or.
— Lecture.
Qai met un efan a letra, al comensamen
boni li essenha lo Pacer noster.
r.et Tert.. fol. 3-].
Qui met un ctifant à lettre, au coramenceraeut
on lui enseigne le Pater NOSTER.
— Écriture.
Aissi coin fan los escrivas qne mostron
bona LETRA al comenssamen , e pois fan la
iiialvaTsa.
f^. et Fert., fol. 17.
.Ainsi comme font les écrivains qui montrent
bonne lettre au commencement , et puis la font mau-
vaise.
— Texte , la lin.
Mal enlenden e. conompen
La I ETRA ciel "Vielb Testamen.
Bref, d'itmor, fol. 88.
Lnlendeiil mal et corrompent la lettre du Vieux
Testament.
Aqnest peccat es apelat en letra presornp-
tio, mas en romans se deu apellar foUa espe-
ransa.
r. et Fert., fol. i3.
Ce ppclié est appelé' en latin pbe.<;OMPtio , mais
en roman il se doit appeler folle c-spcrance.
Prov. La letra ancis, e l'esperit vivifia.
Ley s d' amors , loi. 128.
La lettre tue , et l'esprit vivifie.
— Les lettres, litt(}ratiire.
Fo hom de bas afar, mas savis hom de le-
tras e de sen natnral.
A", de Giraud de Borneil.
Fut homme de Lasse condition , mais savant
Loinme de telttvs et de sens naturel.
LET 51
Car non podia viure per las .suas letr\s , il
.-.'en anet per lo mon.
F. d'Arnaud de Mariieil.
Parce qu'il ne pouvait vivre de ses lettres, il
s'en alla par le monde.
Emparet ben letras, e deleilet se en trnb;ir.
F- d'ylrnaiid Daniel.
.\pprit Lien les lettres, et se délecta à composer.
— Oiivratîe littéraire.
(.'ar manies causas nos an diciias
Li aucior en letras escricbas.
Un troubadour anonyme : Mol aurai.
Car maintes clioscs nous ont dites les auteurs en
lettres écrites.
— Epitre , missive.
Ela 11 mander messatje ab letras ainorcsas.
F. de Guilldiiine de Hdlaitn.
Elle lui envoya message avec lettres an\oureuses.
Ja no m man letra ni sagelh.
Deudes de Prades : En un sonet.
Jamais ne m'envoie lettre ni cachet.
— Ordre , dépêche.
Loc. Fctz LETRAS de part lo rei a '^' Cnilern
de! Baus q' el vendues al rei.
F. de Guillaume de Baux.
Fit lettres de par le roi au seigneur Guillaume du
Bau.K qu'il vînt au roi.
Letras de segurtat.
F. de S. Honorai.
Lettres de sûreté.
So son LETRA.S de perdou e de la indnl •
gencia.
F. et Fert.. fol. 7J.
Ce sont lettres de pardon et de l'induliiencc
Per portar letti-.as dansas de part mossen-
lior lo juge niaje.
Tit. de 1428. Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. 227.
Pour porter lettres closes de par monseigneur le
jiige-mage.
f AT. Llelra. esp. port. Letra. it. Letiera.
7.. Letrier, s. m., lutrin, pupitre,
Avian davant letriers en los qnnis staran
libres scritz ain letras d'aur, e en ac|uels libres
cantavan.
Libre de Tindal.
Avaient devant lutrins sur lesquels étaient de*
livres écrits avec lettres d'or, et ils chantaient dans
CCS livres.
3. Littéral, ndj. , lat. litterai./.ç, lit-
téral.
Sf)
LET
Sillalia es votz littéral.
Lejs d'amorSj fol. 6.
La syllaho est voix littérale.
CAT. ESP. îORT. Literal. ix. Littérale.
/). Letrat, adj., lat. i..n:teKkTus, écrit,
copié.
Si co avetz anzit eu la i;esta i.etrada.
Guillaume de Ti delà.
.\insi comme vous .ivez appris tlniis l'iiisloiic
. écrite.
• — Lettré, homme (!<■ lellres. ; ^
Savis hoins fo e ben lîtratz.
/". de Pierre d'Auvergne.
Fut homme savant et bien lettre.
Den dir sa condicio,
,Si es laicx o clers o passes... ,
O es homs simples .o letratz.
Hivf. d'amor, fol. 121.
Doit (lire sa condition, s'il est laïque ou clerc ou
paysan... , ou (si) il est liomme simple ou lettré.
Siibstantiv. De letratz n'i a ganre
Qn'el lati non entende be.
Un TROl'E.\.DOUR ANONYME : Mot aurai.
De lettrés il y en a beaucoup qui n'entendent pas
bien le latin.
Es grans raeravilha de vos autres letratz
Coin,senes penedensa , solvetzni perdouatz
Guillaume de Tudela .
C'est sraude merveille de vous autres lettrés com-
tnent, sans pe'nitencc , vous absolvez et pardonnez.
ANC. FR.
Ne purreil reineiiibrer mil sape clerc lettret.
Fiomunde Horn , fol. 20.
CAT. Llelrat. esp. port. Leirado. it. Letterato.
LETZ, V., lat. wcET, il est licite, per-
mis, loisible.
En autr' afar pessar no m letz.
Arnaud de Marceil : Doua genser.
11 ne xaest pas permis de penser à autre affaire.
.Si negns es del vers coniradizens ,
Fassa s'enan, qn' ieu dirai per que m lec
Metr' en est vers très motz de divers sens.
Alegret : .4.ra pareisson.
Si nul est contredisant du vers , qu'il se mette en
avant , vu que je dirai pourquoi il me fut permis de
mettre dans ce vers trois mots de divers sens.
Tos temps, si m lègues, blasmera
Lieys.
P. Vidal : Amors près.
Toujours , s'i7 m'était permis, je blâmerais elle.
LET
l'ant cant poiras fai ben de ssa,
Que ja pueis no t lésera.
Libre de Senet/ua.
Tant que lu pourras fais bien de çà (dans ce
monde ), vu que jamais après il ne te sera loisible.
Leza ad aqaels qu' el dan o '1 tort au.'-an su-
fcrt, penhorar e vengar.
Statuts de Montpellier, de \lo!\.
Qu'il soit permis à ceux qui auront souffert I-
dommage ou le tort, de mettre en cause et venger.
ARC. FR. Non ne ieist à seigurage de partir les
cnltivurs de leur terre.
Lois de Cuill.-le-Con(juérant , 3.^.
En ces dens cas les loist deffendie.
Roman de la Rose, v. 477^-
Si qit'à chacun loisoit de le aller veoir, qui
veoir le vonloif.
MONSTRELET, t. III, fol. t3o.
Celuy auquel ce qu'il veult lait,
\'enlt tousjours plus q'.ie ce qu'il doit.
Amyot, Trad. de Plularfjne, Morales , t. I , p. :^.
II nous îoi'se et appartiengne... créer en
cbascnne bonne ville, jurés.
Ord. des R. de Fr., il\6i, t. XV, p. 8.
CAT. Licit. Esr. pop.t. Licito. ir. Leclto , licito.
1. Legut, adj., licite, permis, loisible.
Que sia legut a cascuu de la prendre.
'Fit. de \!\'i!\. Hist. deLang., t. IV, pr., col. [i,i\ .
Qu'il soit licite à cliacun de la jircndre.
Aytals iiiudainens es legutz.
J^ejs d'amors, fol. 68.
Pareil changement est permis.
Non es LEGUDA causa jurar.
J>es .X. Commandements de Dieu.
Jurer n'est pas chose licite.
No'l laissa desviaren chansas non legudas.
Régla de S. Benezeg, fol. 6.
Ke le laisse de'vier en choses non permises.
ANC. CAT. Legut.
^. Legudamen, <7cA'., licitement,
llom parla non legudamhn.
Régla de S. Benezeg , fol. 22.
On parle non licitement.
Las causas dessus di(;Las far no podo legu-
damen.
Fit. du xm<= siècle. DoAT, t. CXVIII, fol. 88.
Los choses dessusdiles ne peuvent faire licitement .
ANC. CAT. Lesiidament .
LET
4. Licencia, licensia, lissensia, ^./\,
lat. LiCENTiA , licence, permission.
Ses Den r.trENCiA ja non faran torment.
Pneme sur Bo'ece.
Sans la licence Ac Dieu jamais ils ne feront tom-
nienf .
LiceNcrx empetrada.
Bref, d'amor, loi. l32.
Permission irapélrée.
Donada que lor ac lissensi*.
Philomen \.
Donné fjii'il leur eut la permission.
— Dc-règleinent, désordre.
Perla r,iCE>-srA d'nn sol.
Trad. de Bide. fol. 48.
Par le désordre d'un seul.
CAT. Llicencia. esp. Licencia, port. Licenca.
IT. Licenzia.
5. LicENCiAR , V., licencier, congédier,
donner le degré de licence, émanciper.
Sanl Nazari reqaer un jorn est ïpocrita
Que lo LiCEKciES, que vol se far ermita.
f. de S. Honorât.
Cet hypocrite requiert un jour saint ^azaire qu'il
le licenciât, vu qu'il veut se faire ermite.
Part pas. No pot esser maridada
Si no es denant licenciÀda.
Elue, de las propr., loi. 70.
Ne peut être mariée si elle n'est auparavant éman-
cipée.
En piesensa de mossen Gnilleni Aramon, r.r-
cfcNciAT en leys.
Titre de Périgiieiix , de i386.
En présence de monseigneur Guillaume Aramon ,
licencié en lois.
Domergne Dayron, i.rcKNTfAT en It'ys.
Ttt. de 1428-9. Hist. deNimes, t. III, pr., p. 228.
Domerjîue Dayron , licencié en lois.
Substant. So ditlo licenciât.
L' Arbre de Bataillas , fol. igS.
Cela dit le licencié.
v.%v . PORT. Liceitciar. it. Licenziare.
Le CAT. a le participe passé llicenclnt.
6. Lezer , s. m., loisir, permission,
moyen.
Voyez Denika, t. m, p. 117 ef 1 i 8.
Aïs vostreslans dir mi sofranh t.ezers.
ARNVtn DE Maruf.ii, : L'ensenliamcnli.
.\ dire vos louanges me manque loisir.
m.
LET
5?
Aitals maltrnitz m'es lezer;.
FoLQUET DE Marseille : Us vok-rs.
Pareil tourment m'est loisir.
Dos n' i a gnerrevadors ,
Qiiar an de mal far lezer.
lÎFR-iRANn DE lîoriN : S'abrils e fucllias.
Il y en a .lou\ ennemis, car ils ont moyen de
mal faire.
luit sels que m pregan qa' ieu chan ,"
Volgra 'n saubesson lo ver,
S" ien n'ai aize ni LtzER.
B. DE Ventadour : Tuitscls.
Tous ceux qui me prient que je cliante, je vou-
drais qu'ils en sussent le vrai, si j'en ai aise et loisir.
Adv. comp. Pueis non pot dormir a lezer.
Del'Des de Prades , Auz. cass.
Puis il ne peut dormir à loisir.
Lo pot laissar domneiar
Kt estar ab levs a lezer.
Garin d'Apchier : Mos Cominals.
Le peut laisser galantiser et demeurer avec elle à
loisir
A selat o per lezer.
Arnaud de Marueil : Dona penser.
I-.n cachette ou tifec permission.
7. Lezor, s. /., loisir, repos, désoccii-
pation,
Dos jorns e una nney t aqni fero lezor .
Roman de Fierabras, v. 4227.
Deux jours et une nuit là ils firent repos.
Àdv. comp. Qu'ades a lezor
M'adutz e m' acuelha
Jays encantador.
G. Pierre de Gasals : Ab lo pascor.
Qu'incessamment à loisir nie conduise et m'ac-
cueille joie enchanteresse.
8. Lezeros, adj., qui est de loisir, dés-
œuvré, désoccupé.
Qne negns non estia naàlhos ni lezbros.
Trad. de la r<\q. de S. Benoît, fol. 2'j.
Que nul ne soit paresseux ni désœiicré.
Aîalz membransa
De garda r vosir'arney,
Si tro.ssa ni conrey
Y falh ni ardalhos,
Mentre qu' es lezeros
Al osial , Costa '1 foc.
Amanieu des Escas : El temps de.
Ayez souvenance de regarder votre harnais , si
trousse ni courroie y manque ni ardillon, tandis
que vous êtes désoccupé à la maison, contre le feu.
S
58
LEIJ
ij. Alkzeraiv , ALHEZERAK, ?)., charmer
les loisirs, désoccuper, distraire.
El consirs don ieii lu' alezer ,
Me p.iis mais qa'aulia vitalba.
Peyrols : Manta gens me.
La pensée dont je charme mes loisirs, me repaîl
jilusqu'aulre victuaille.
Part pas. En nnls antres pensât/.
No fui ALEZER ATZ.
Arnaud de Maruem, : Ses joy.
Par nulles autres pcnse'es je ne lu» distrait .
Oni si deu gardar,
Menti' es alhe/.eratz,
E de far grans peccatz
E de tôt nialestar.
GiRAUD DE BoRNElL : Solalz.
Ou doit se garder, tandis qu'on est désocciipé, et
de faire grands pe'clie's et de tout nial-élre.
Substant. De ricx e d'Ai.EZER\TZ
Qu'an la vergonha perdoda.
CadENET : Amors e com er.
De riclies et de dcsocciipés qui ont perdu la ver-
gogne.
I^EIT, s. ni. , poumon.
Lo LEUS i es per alenar
E l'aire freg al cor tirar.
Brei>. d'nmor, fol. 53.
Le poumon y est pour respirer et l'air frais au
cœur attirer.
Le front e 'Is tens ab suc de lachnga e de
papaver nnguen, e 'l cap eu leu de porc o
d'anti'a bestia evolven.
Elue, de las propr., fol. 8o.
Le front et les tempes avec suc de laitue et de
pavot oignant, et la tête avec poumon de porc ou
d'autre Iséle enveloppant.
ANC. CAT. Leu,
9.. Levada , S. f., mou, poumon.
Las LEVADAS dels molons ni de las fedas
non botarai.
Ciirtiilnire de Montpellier, fol. 129.
Les mous des moutons ni des breliis je ne mettrai.
I.EU, LIEU, adj. , lat. lev/.t, légt-r,
prompt , If^ste.
d>m selh qn' es correns e i.ieus.
A1ME111 DE Peguilain : ISullis liom.
Comme celui qui est courant et leste-
Fig. Non os canijans ni HEO.'i.
R/kiMOND DE Castei.nav : Era lien.
K'esl cliangeanl ni léger.
LEU
Aiicmais no fui i.eus a enaïuorar.
G. Faiiiit ; Mon cor c me.
Oncciues plus je ne fus prompt a amouraclicr.
— Aist' , facilo.
Farai liueymais mon rban
Leu a «bantar e d'anzir agradan.
Elacvs : Bel m' es ab.
Je ferai désormais mim citant facile h chanter et
plaisant à ouir.
Lo troubadour Elias Cairels a ap-
pelé chansoneta de LEU RIMA une pièce
où le dernier mot de chaque couplet
est répété au commencement du sui-
vant, et où les rimes des vers du pre-
mier sont exactement et méthodique-
ment répétées à chaque vers des autres
couplets.
ANC. CAT. Leu, /l'eu. cat. mod. esp. port.
Levé XT. Levé , lieve.
Adverb. Ni canije i.eu sos sens ni sos acortz ,
Car qui i.eu vol , led f.ilb e i.eu s' esloriz.
Kat DE MoNS : La valors.
Ni qu'il ne change pas légèrement ses sentiments
ni ses sympathies , car qui légèrement veut ,Jacile-
nient i^ul e\. facilement se sauve.
Leu reven e leu r fui ,
Leu s' apai e leu s'irais.
RaIMOND te MlRAVAL : Ar ah 1.1.
Aisément revient et aisément s'enfuit , aisément
s'apaise et aisément s'irrite.
I.oc. Car teue a leu
Lo dig de Dieu.
Lanfranc Cigala : En chantar.
Car elle tint à léger la parole de Dieu.
Adv. cowyj. D'aqnesla natnral aiiior
An mot canial li trobador,
Disen de lieis en nianbs logals,
A LEU grans bes. a leu grans mais.
Brev. d'ajnor, fol. igS.
De ce naturel amour ont moult chante les trouba-
dours, disant de lui en maints lieux, tantôt de
grands biens , tantôt de grands maux.
Tu lo devcs far.^aber al plus leu que poiras.
Lii'. de Sydrac, fol. 65.
Tu dois le faire savoir ttu plus tôt que tu pourras.
Amicx, BEN LEU denian raorras.
Gabins le BiiUN : îSueg e jorn.
Ami , peut-être demain tu mourras.
I5e leu pezara us de ma mort,
LEU
E voli'ialz in'aver esloit.
Amanieu des Kscas : Doua per cui.
Peut-être il vous pèsera de ma moit,ct vous vou-
Jriei m'avoir sauve.
Coin ecl qni er
Visqaet inor hui de leu.
B. ZoBGl : Ben es adreigx.
Comme celui qui vécut liier meurt aujourd'hui
in>ec facilité.
Qaar leu despen qui dk leu a guazan.
G. Faidit : Mantas sazos.
Car facilement dépense qui avec facilité a profit.
AoreiD secoi's del rcy Marselli t.eu e tost.
Phii,omen.\.
Nous aurons secours du roi VlaTsWe facileinent cl
tôt.
AUr. KR. Car chose de legier venue legiere
nient tlecLief.
OEitvres cl'.ïlain C/tartier, p. 298.
Qoi de légier .se puet muer.
C'est uns boms qui ment de légier.
Roman de la Rose, v. 9932 et 3.')8o.
Comparât. O pena levior o penitencia.
Carlulaire de ilontpellier, fol. ^!^.
Ou peine^/ui lég;ére ou pénitence.
2. Levet, adj.diin., léger, facile.
Fai SOS SOS i-evetz e plas.
Le moine de Mostaudon : Pus Peyre.
Fait ses airs légers et simples.
Àdverh. A leis complairia ?
. Levet, s'Amors volia.
P. RoGlERS : Ben volgra.
A elle plairais-je? Facilement, si Amour voulait.
3. SoBRELEu, adj., très léger, très facile.
Adverb. Vos avetz bon talanl de fondât,
Qu'anc no vi'm joi soereieu coiiqnislat.
T. de g. de la TotB ET d'Imblrt: Seingncr.
Vous avez Lien goût de folie, vu que oncqucs nous
ne vîmes le bonheur conquis très facilement.
4. Leumen, lelmexs, culv., légèrement,
aisément, facilement, incontinent,
ordinairement.
A! for' aanidn ,
Si crezes i.eumen.
G. RlQUlER : L'autre jorn.
Ah .' je serais honnie si je crusse légirement.
Pero r.EUMENs
LEU
59
Dona gran joy, qui be mente
Los ai'zimeiis.
Le COMTE DE Poitiers : Pus vezem.
^ouiliul facilement donne grande joie , qui Lieu
maintient les aises.
Adverbis es una part d'oratio qne leumen
vol, ses tôt meia, esser pauzat aprop lo verh;
dizem leumen, quar .ilqun adverbi son que
requiero esser pauzat denan lo verb.
Lejs d'amors, fol. 99.
L'adverbe est une partie du discours qui ordinai-
rement veut, sans nul intermédiaire, être placé
après le verbe; nous disons ordinairement , car au-
cuns adverbes sont qui demandent à être placés de-
vant le verl)e.
ANC. CAT. l.eument. cat. mou. l.evement. esp.
poKT. iT. Levemente.
5. Leveza, s.f., légèreté, inconstance.
F.s senbals de seqneza grau
E senbals de gran i.eveza.
D'nmors e de subtileza.
Brev. d^amor, fol. 56.
C'est signe de grande maigreur et signe de grande
inconstance d'Iiumeurs et de subtilité.
roRT. Leveza. it. Levezza.
6. Levitat, 5./., lat. LEVITAT6V//, légè-
reté, souplesse, agilité.
Ni ha antras armas qne 1 évitât de mem-
bres.
Dam..., cura sia bestia mot paurnga... na-
tîiia li a donat... a fagir levitat.
Elue, de las propr., fol. 253 et 2^8.
Ni n'a autres armes qu'agilité de membres.
Le daim... , comme il soit bête moult peureuse...
la nature lui a donné... légèreté à fuir.
ESP. Levedad. it. Levità , levitate , Itvitade.
7. Leviazo, s./., allégement, soula-
gement, saignée.
Qni '1 sanc caut d'nna leviazo
D'home li dona, fort es bo.
Del'des de Prades , Auz. cass.
(^ui lui donne le sang chaud d'une ifli^néc d'hom-
me , c'est fort bon.
8. Leugier, (idj., léger, (jni ne pèse
guère.
Leugiebs m' es lo fays.
B. de VENTAroLR : Quan la lucll.j.
Léger m'tbt le faix.
6o
LEU
— Prompt, volage, frivole.
Ja nios oors vas lieys non er leugieks.
Arnaud de Marueil ; Ane vas amor.
Jamais mon cœur ne sera volage envers elle.
Lo joy d'aquest segle leugier.
Pierre d'Aijvebgne : De Dieu nu.
].a joie do ce mondeyriVo/f.
Car LEOGIER
Son a mal far e fais e messongier.
B. Carbonel : Per espassar.
Car ils sont prompts à mal l'aire et faux et men-
songers.
— Facile, commode, aisé.
Non es I-EUGIERA
La dreita via per segnir.
P. Vidal : Abril issic.
îS'est pasyrti(7e la droite voie à suivre.
ANC. FR. Ne sont luie 11 mnv legier à éfoudrer.
Roman de Roiij v. 4 > '8.
De cesie luatière les exemples sont partout
droëinent semez es escriplures , et légiers à
trouver.
OEufres d'Alain Chaittcr, p. 382.
■ — ■ Gracieux, coulant.
Bel m' es, ab motz leugiers, de far
Chanson.
Sordel : Bel m'es.
Il m'est beau , avec mots lei^ers, de faire cLansoii.
A'iolalz e chantatz cointainen
De ma chanson les motz e '1 so i,eugier.
Albert de Sisteron : Bon cliautar.
Violez et chantez gracieusement de ma chanson les
paroles et l'air léger.
CAT. Lleitger. e.sp. Ligero. tort. Ligeiro. ir.
Leggiere.
(j. Leuzeret , adj . diin., gracieuset ,
guilleret.
Chansonela 'eu e plana
Lecgereta , ses nfana.
Guillaume de Berguedan : Chansonela.
Chansonnette le'gère et simple, gracieusette, sans
apparat.
lO. LeUGIEIIAMEN, I.EIIGEIRAMEN , LEII-
GiEYRAMEN , cuh>., légèrement, facile-
ment, aisément.
Tôt aisso pot Iioui leugieramen sabcr.
Z-ic. de Sydrac, fol. '\Ç).
Tout cela on peut aisément savoir.
LEU
On plus haut son, cazon leugeirame^.
FOLQUET DE MARSEILLE : Huciniais.
Oii plus élevés ils sont , (plus) ils tombent yrtti/e-
ment.
Drutz qn' aissi leugieyramen
Se part de si dons breumen.
T. DE G. Faidit et de h. de la Bachelerie : jV Uc.
Amant qui ainsi légèrement se se'pare de sa dame
brusquement.
ANC. FR. Toz les prist, nul n'eu escapa,
Legierement les pout l'en prendre^
Ne se poient mie desfendre.
Roman de R.011, v. l()29^.
CAT. Leiigerament. esp. Ligeramente. port.
Ligei rameute, it. Leggierainente, leggera-
mente.
I I. Leviar , LEUJAR , V. , alléger, sou-
lager.
Que m dones joi e m leuofs ma dolor.
Aimeri de Sarlat : Quan si cargo.
Qu'elle me donnât joie et m'allégeât ma douleur.
Part. pas. Pois m' a i.eviat de gréa pena
Us motz gais.
B. ZoRGi : Sitôt m' estauc.
Depuis qu'un mot gai m'a soulagé de cruelle peine.
12. Leujaria, LEUJAiRiA, i'./., légèreté,
frivolité, inconstance, folie.
Pus aiiiors tornet en leujaria.
G. Faidit ; Chante déport.
Depuis qu'amour tourna en inconstance.
Mesura m ditz suau e geu
Que fassa mon afar ab sen ,
E Leujaria la 'n desmen.
Garins le Brun : Nueg e jorn.
Raison me dit doucement et gentiment que je tasse
mon affaire avec discernement, et Folie l'en dément.
Pero vers es que per ma lecjairia
Vuelh mais puiar que drechura no manda.
Perdigon : Aissi cum.
Pourtant il est vrai que par ma légèreté je veux,
plus m'élevcr que droiture ne commande.
ANC. FR,
Quant il gaba de moi par si grant légerie.
Traf. oj" Charlem-, p. 26.
ANC. CAT. Leiigeria.
13. AlEVIAK , AI.l.EVlAR , AI.EIIJAR , AL-
LEu.)AR, V. , lat. Ai,i,EMAKt', allégcr ,
soulager.
LEU
Per AT^EviAR ma pena
A'nelh far alb'ab son novel.
-Hugues de la. Bachelerie : Pergrazirla.
Pour «//<'<,>fr ma jH-itio je veux faire aubat'e avec
ur nouveau.
Per Dieu , aleujatz m' aquest fays!
G. Adhemar : Lanquan vei.
l'imr Uieu , tillt'ffez-moi ce fardeau !
Parc. pas. Allëtiadas son tas dolors.
y. de S. Honorât.
Tei douleurs sont alli't;ces.
CAT. AUeujar, alleugerar . esp. AUviar, alige-
rar. port. JUiviar, aligeirar. ir. Allegiare,
allegerire.
14. Alleviatiu, adj., allévatif , propre
à alléger, à soulager.
De greiis corses alleviativa.
Elue, de las propr., fol. 2q.
De corps lourds allévative.
i5. Allevacio, alleviacio, i. /. , lat.
ALLEVATio , allégement, soulagement.
De la lualautia allevacio.
Trad. d'Albucasis, fol. 70.
Soulagement de la maladie.
Si es en qaalilat teiuprat, al lualaute dona
ALLEVACIO.
Elue, de las propr., fol. ^G.
S'il est tempe're en qualité' , au malade il donne
soulagement.
Entroqne... malaufe atrobe alleviacio.
Trad. d'Albucasis, fol. 3i.
Jusqu'à ce que... le malade \.ro\i\e soulagement.
rr. AUeviazione, alleviagioiie .
l(). Al.EVIAJlENT, s. m., lat. AI.LEVA-
MENTMw, allégement, soulagement.
A iDalautias aleviamekt.
Cap pren aleviament.
Elue, de las propr., fol. 126 et 33.
Soulagement à maladies.
I.a tête prend soulagement.
CAT. AUeiijament , alleugerainent. esp. AUge -
ramiento. it. AUeviamento, nlleggiainento.
17. Aleucansa, .<!./., légèreté.
La pe.santura e l'AfELGANSA... non es mas
ilel i)onb de la planeta.
Liv. de Sjdrac, fol. t)ij.
t.,1 pe.,anlrur cl la Irgcrelc... n'est que du point
di- la [>l.inèlc.
LEV
61
LEUDA , LV.DDA , LEIUA , EKSIlA, S. /.,
leude , droit de péage, sorte de
tribut.
Pus no pren en la ledda torneza
Qu'a Monpeslier H tollon siey borges.
BerNaud ue RovenAC : D'un sirventes.
Puisqu'il n'eu prend pas la leude tournoisc qu'à
Montpellier lui enlèvent ses bourgeois.
Ledda aura... Ledba non prendra.
Tu. de lio3. Hist. deLang., t. II, pr., col. 363.
Aura leude... Leude ne prendra.
Non dara ja leida d'aver que vend.i que
sens sia.
Charte de Besse en Auvergne, de 1270.
Iv'e donnera pas la /et/c/e de bien qu'il vende qui
soit sien.
En egua e ea mul e eu inula .im. d. de
LESDA , qui lo veut.
Charte de Montferrand , de I2/|8.
En jument et en mulet it en mule quatre deniers
de leude, qui le vend.
2. Leudier , LESDER, S. III., Icudicr, re-
ceveur de la leude.
El fetz... , -
D' un LEUDIER. , evangelista.
Rrev. d'amor, fol. 181.
Il fit... d'un leudier, un évangéliste.
Lo LESDERS , que porta la caria , no dcu
loier peure per la carta bailar, mas la le.sda.
Charte de Montferrand, de 1248.
Le leudier, qui porte la charte , ne doit pas pren-
dre lionoraire pour livrer la cbarte, excepte' la
leude.
LEUNE, s. m., lierre.
Las fueillas de i.eune terrest.
Dkudes de Pbades, Auz. cass.
Les feuilles de lierre terrestre.
LEVAR, V., lat. levar6?, lever, relever,
faire lever, .se lever.
Airessi cnm 1' olifans
Que , quan cbai , no s pot levar
Tro que l'antre, ab lo cridar
De Jor volz , lo levon sus.
RlCUARD Di; Babbezielx : Atressi cifri).
Ainsi comme l'éle'pliant qui , quand il clioit, ne
se peut lever, jusqu'à ce que les autres, avec le
crier de leur voix. , {k font lever sus.
S' ieu mais chai , no m levetz del fanli.
GtiLl.Ai'ME de Palmn ; Mon ver*.
6?. LEV
Si davantage je chois, ne me relevez pas de la
fange.
Aquel LEVET, quant ac dormit.
P. Cardinal : IJna cieulat.
Celui-là se leva, quand il eut dormi.
Quan sanz Peyres venc e dis li :
« Honorât, frayre, leva ti. »
F. de S. Honorai.
(^)uanJ saint Pierre vint et lui dit : « Honorât ,
frère , lève-loi. »
Estatz sas, e levatz.
FoLQi'ET DE Marseille : Vers Dieus.
Soyez sus , et levez-voas.
l.oc. Enconlra lieys volon levar senhieyra.
Rambaxjd de Vaqueiras : Truan mala.
Contre elle ils veulent lever enseigne.
Levey la crotz, e pris confessio.
Rambaud de Vaql'eiras : Valen marques.
Je levai la croix , et je pris confession.
Qaar anc fetz vers ni canso
Degra i'om tost levar al ven.
Le moine de Montaldon : Pus Peyre.
Parce qu'il fit oncques vers et chanson on devrait
tôt le lever an venl.
• — Paraître, apparaître, en parlant des
astres.
\ .T. dia , mati, can îo solelh si levet.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 7.
Un jour, au malin , quand le soleil se leva.
— Élever, hausser, hisser.
Dieus se laisset per nos en crotz levar.
Rambaud de Vaqueiras : Aras pot.
Dieu se laissa pour nous en crt.i!C élever.
No s' eu vol anar cofes.sar, ni neys aco-
t'elhar contra sas temptalions.ni vol 1 evar los
huelhs a Diea per contritio.
A^. et f^ert., fol. 12.
Ne s'en veut aller confesser, ni même aviser con-
tre ses tentations , ni ne veut lever les yeux à Dieu
par contrition.
Meutre Thomas lbvava elh cors de Jhesii
Chri.st a la messa.
Philomena.
Tandis que Thomas élevait le corps de Josus-
Christ à la messe.
Meton s' en mar, levon la vela.
f^. de S. Honorât.
Se mettent en mer, hissent la voile.
i-V^'. Quais laus se pot al leu levar.
Del'des de Prades : Qui finamon.
Quelle louange se peut à la tienne élever.
LEV
— Soulever, emporter, entraîner par
le poids.
Mes des liuras sus la balanza ,
E la fueylla tan fort s' enanz.i
C'ayssi las leva de randon,
Com fera un petit boton.
y. de S. Honorât.
Mit dix livres sur la balance, et la feuille s'élanci;
si fort qu'ainsi elle les lève d'emblée , comme elle
ferait un petit bouton.
— Percevoir, exiger.
Levaran novelamen
Talhas e quistas et uzatges
E gabelas e pezatges.
Brev. d'amor, io\. 122.
Lèveront àe nouveau tailles et i[uestes et usages
et gabelles et péages.
— Produire, porter, rapporter.
Terra es que no leva blat.
Aybres es ramos, qui, en ioc de frng, leva
bacas.
Elue, de las propr., fol. i83 et 202.
Est terre qui ne produit blc.
Est arbre rameux , qui , au lieu de fruit , porte
des baies.
Terra... plus apta a uoyrir bestia que a
mcyshos levar.
Elue, de las propr., fol. 182.
Terre... plus apte à nourrir bêle qu'à produire
moissons.
— Enlever, emporter, retirer.
Ab pauc d' espleg nù pot levar mon m;il.
G. Faidit : Pel messalgier. Far.
Avec peu de peine me ]^e\i^. enlever mon mal.
D'aqui la ieteron li diable.
t^. de S. Honorât.
De là l'emportèrent les diables.
La LEVE! del port al embarquar.
Rambaod de Vaqueiras : Honrat marques.
Je Venlevai du porta l'embarquer.
— Exalter, faire l'exaltation.
Quan levaran en cadeira...
Lo pros comte de Rodes.
FoiQLlET DE LtJNEL : Per amor.
Quand ils élèveront au tiône.. . le preux comte de
lîhodez.
A una volonlat elegz, vos an levât.
f^. de S. Honorât.
Par une même volonté élu , ils vous ont exalté-
LEV
— Soulever, révolter.
Cant enconlra Dien si i.evf.t.
Trad. d'un Ei'nng. apocr.
(Jiiaiiil contre Dieu it se rci'ollu.
Part. prés.
De la niar lY Anglatcira tro al soleil levant.
r. de S. Honorât.
Do l.T mor ir.ViliilcIeiTe jusqu'au soleil letnint.
I.oc. Mi mt'iipt LEVANT, cazen.
I'eRDIGOM : Enir' .mior.
Mo mena levant, tomlianl.
Snhstantiv. Cnm vezeni de las Hors que al le-
vant del solelh si expando.
Elue, de las propr., fol. I i6.
Comme nous voyons dos ilcurs qui au let^unl i\i\
soleil s'étaient.
— L'un (les oiiatre vents cardinanx.
Los priiicipals aissi nomnam
En noslra lenqua roniana :
Levan, grec e trasmonlana.
Brei'. d'amor, fol. ^t.
Les principaux nous nommons ainsi dans notre
langue romane : Levant, grec et tramontane.
Part. pas.
leii venc vas vos, senher, faiula levad^.
T. DE Montant et d'une dame ; leu venc.
Je viens vers vous , seigneur, le devant levé.
Fui bishes levatz.
IzARN : Diguas me.
Je fus exalte e'véque.
Prép. Tiig dessenero, levât ns.
P. Cardinal : Una cieutat. Far.
Tous devinrent fous, excepte un.
Ab ell s'en son eyssil lag 11 clergne tan tosi,
Levât io sagrestan e lo malvays piebost.
V. de S. Honorât.
Avec lui s'en sont sortis tous le; clercs aussitôt ,
excepté le sacristain et le mauvais prévôt.
AN<:. TR.
Demain, par matin, quant li baron levèrent.
Roman de lion, v. 'igi5.
En ce temps les gens des communes
Dn pays de Canlx se levèrent.
Vigiles de Charles Fil , I . I , p. \'.^.
ANC. CAT. ANC. ESP. I.evUr. CAT. MOP. ESP. MOn.
Llevar, port. Levar. it, Levare.
0.. Levadit, adj., levis.
Den aver ponis levadits.
Tit. du w siècle. Doat, I. CXLVII , fol. 282.
Doit 3\oir pont>.-/("i>ij.
LEV
()3
CAT. l.levadis. t.sp . Levadizo. port. I.rvaduo.
iT. l.evatoio.
i. I.EA'AMENT, S. II}., élévation, soulève-
ment.
Lo levamf.nt de las niieuas mans.
llist. ahr. de la liible, fol. 6J.
\' élcviilion dos miennes mains.
Levament de l'ayfîa.
F.luc. de la.'^ propr., fol. 2^8.
Soulèvement de l'oau.
ANC. ESP. Levainiento it. Levninento.
/(. Levada, s./., élévation, monlieiilf.
Ho antras posse.ssio!is que au le\ ada.
Trad. du Traité de U Arpentage , I"" pai I. , i li. i-r.
Ou autres possessions qui ont élévation.
— Levée , ehaussée.
Aquel'ayga del Rose i venia;
Car adonc levadas non i avia.
/'(> de S. Trophime.
Cette eau y venait du Rhône ; car alors chaussées
il n'y avait.
ANC. ESP. roRT. Levada. it. Levata.
5. Levador , .V. m., percepteur, rece-
veur, qui lève les impôts.
l.EVADOR del dich emprumpt.
Tit. de 1^33. llist. de Nimes, t. lil , pr., p. ^.Vj.
Percepteur t\uA'i\ emprunt.
ANC ESP. Levador. it. Levatore.
— Jdjcct. A lever, à percevoir.
.Irt. gros per quintal. . levadors coma
dessus es dich.
Reg. des Etats de Provence, de 1^0 1.
Trois gros par quiutal... à percevoir comme des-
sus est dit.
6. Levairitz, LKVAYRiTz , s.f., accou-
elieuse.
Levayritz, es aqnela que ba .sciencia de
ininislrar et ajudar femna en son enfantanient.
Elue, de las propr. , fol. 70.
\,^ accoucheuse, c'est celle qui a science de secou-
rir et aider la lemmc en son enfantement.
Matrona levairitz d'enfant.
Trad. d'un Evang. apocr.
Matrone accoucheuse d'enfant.
iT. AUevatrice.
7. Levam , s. ni., levain.
('4 LEV
Voy. Leibnitz, Coll. Etym., p. i ly.
Tariiia , o pasta ses levam , es dita a/.ima.
Elue, de las propr., fol. 209.
Farine, ou pâle sans lei'ain, est dite azyme.
Fig. Notre Segnier dis en 1' Avangile : « No
voliatz jutgar 1' ns 1' autre, e escliivatz lo
i.EVAM dels Farizens ».
Trnd.JeBede, fol. 33.
IVotve Seigneur liit dans l'Evangile : « ]Ve veuillez
juger l'un l'autre, et évitez le levain des Phari-
siens ».
8. Lev.\t, s. m., levain. '
Farina ab levatz mesclada.
Elue, de las jiropr., fol. 208.
Farine mêlée avec let'ains.
Si com lo LEVAT corromp la pasta ,et la torua
a ssa sabor.
r. et rert., fol. S'j.
Ainsi comme le levain corrompt la pâte , f t la
tourne à sa saveur.
c:at. Llevat. it. Lievito.
f). Levadura, s.f., levure, levain.
No sia trobada levadura en totas voslras
mayzos.
Hisl. abr. de la Bible , fol. 28.
Que ne soit trouvée levure ea toutes vos maisons.
EîP. roRT. Levadura. - ■ . • -
10. EsLEVAR, V., élever, exalter.
El se KsLEVA sobre tôt.
Doctrine des f'audois.
Il ?,' élevé au-dessus de tout.
— Lever.
La niieg nos eslevem.
Régla de S. Beneze^ , fol. 33.
La nuit nous nous levons.
Part. pas. Mais lur cor an aissi eslevat en
Dieu , que non prezon tôt lo mon nn boto.
F. et Vert., fol. 33.
Mais leur cœur ils ont ainsi élevé en Dieu , qu'ils
ne prisent le monde entier un houtou.
ANC. FR. Ne snnt eslevet II mien oil.
Trad. du Psaiit. de Corbie, ps. i3o.
OAT. ESP. PORT. Eslevar. it. Elevare .
1 1 . Elev.\tiu , adj. , élévatif , propre à
élever, à soulever.
De las undas elevatiu.
LEV
Tiilut alracliva et elevativa.
Elue, de las propr., fol. i33 et i3i.
Elévatif Aes ondes.
Force attractive et élévative.
12. ESLEVATION, ELEVATIO ,^. y. , lat.
ELATiOiVrw, élévation. •,
Hslevation de inans.
Doctrine des Vaudois.
Elévation de mains.
Fig. Elevacio de votz.
Aytals maniera de pronunciar ah elkvatio
o a m depressio.
Lejs d'amors, fol. g et r.
Elévation de voix.
Telle manière de prononcer avec élévation ou avec
dépression.
Sos... segon elevacio et depressio.
Elue, de las propr. , fol. 281.
Le son... selon élévation et de'pressiou.
cat. Elevacio. esp. Elevacion. port. Elevacào.
IT. Elevazione .
r3. ESLEVAMENT , ELEVAMENT, S. Itl.,
haussement, élévation.
Eu r eslevament de sos oils e de sos pelios.
Trad. de Bède, fol. 40.
Dans le liaussement de ses yeux et de ses pau-
pières.
Fig, ELEvAMfNf O abaysshamen del aocen.
Leys d'amors , fol. 10.
Elévation ou aliaisseraeut de l'accent.
ESP. Elevamienlo. it. Elevamento ,
i4- Allevar, alev.\r, V., lat. allevar/?,
soulever, supposer, imposer.
Allevar Io mal e lo blaspbeme que non es
vers.
Per se -vssau.sar , et allevar blasme ad
aquells.
Allevûn mal que non s'era vist ni anzit.
r. et Vert., fol. 3 , 8 et 5?..
Supposerle mal et le blasphème qui n'est pas vrai.
Pour s'exhausser, et imposer blâme à ceux-là.
Soulèvent mal qui ne s'était vu ni entendu.
— Faire l'éducation, élever.
Si com r eiifas qu' es alevatz petitz
En cort valeu.
P. R AiMOND DE Toulouse : Si com l' enfas.
Ainsi comme l'enfant qui est élevé petit eu cour
distinguée.
Part. pas. Messorgas trobadas et all évadas
per far rire la gen.
/'. et Vert., fol. 2^.
LEV
Mensonges trouvés et supposes pour faire rire la
gcnt.
iT. Allevare.
i5. Enlkvar, V., enlever, emporter.
Mort el sol jazia,
E"non era qui 1' enlevés.
Brev. cl'ainor, fol. 69.
Mort il gisait à terre, et (nul) n'e'tait qui Venlevtll.
Loc.
rs'on si trobi't sa par d'Aragon ni <!' Espanha;
On plustle quatre centz n'avia dins lo vergler,
Lu bella Herenboroz entevet l'esparvier.
I-'. de S. Honorât.
Ke se trouva sa pareille d'Aragou ni d'Espagne ;
où plus de quatre cents j' en avait dans le verger, la
belle Heremborc enleva l'e'pervier.
i6. Releu, s. m., lat. RELEVi«ni, relief,
reste.
.Xii. pies cofres de releu.
Lii>. de SydrtiCj loi. 123.
Douze pleine coffres de relief.
CAT. Relleu. esp. Relieve. it. Rilevo, rilievo.
17. Relevar, V., lat. RELEVAR/?, relcvcr,
rétablir.
Nos non podem relevar aquells que son
razutz, si nos 110 nos enclinam vas ells.
F. el Fert., fol. 61.
Nous ne pouvons relever ceux qui sont tombés ,
si nous ne nous inclinons vers eux.
Fig. Si la cortz del Paei e 'l rie bobans...
No m RELEvoN, jamais non serai sors.
Richard de Babbeziel'.\ : Âtressi cum.
Si la cour du Puy et la noble générosité... ne me
relèvent, jamais je ne serai debout.
CAT. ESP. PORT. Beîevar. it. Rilevare.
18. Relevatiox , s. f,, lat. relev.\tio-
ycm, soulagement.
l'er RELEVATION... c utïlitat.
Statuts de Provence. Julien, t. I, p. 90.
Pour soulagement... el utilité.
ESP. Relevaciort.
19. Relevament, .<!. m., lat. relevamen-
Tum, soulagement, secours.
A RELE VAMETTT c consolacio de tôt lo real me.
Ms. ''V . fonds de GaignihrcSj Maison royale.
A soulagement et consolation de tout le royaume.
IT. Rilevamento.
III.
LI 65
20. SoLEVAR, V., lat. su/'LEVARd?, soule-
ver, exciter.
Per la forsa de las colrelz jaunas que soj.evo
las autras oolietz del cors.
Liv. de Sydrac, fol. ^9.
Par la force des flegmes jaunes qui soulèvent les
autres flegmes du corps.
ESP. Solcvar. it. SoUevarc.
LHIA, s.f., lie, marc.
I.oc.fig. Senbors, ar esgardalz
Si sui be a la lhia.
Bertrand d'Allamanon : Lo segic.
Seigneurs , regardez maintenant si je suis bien à
la lie.
ESP. l'ORT. Lia.
LI , art. niasc. phir., lat. ili^i , les.
Voyez la Grammaire romane, p. 1 1 3
et suiv., el la Grammaire comparée
dex langues de l'Europe latine, p. 3 et
suiv.
Stij. Li cavalier an pretz...
Lr un son bon guerrier.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Les chevaliers ont mérite... I^es uns sont bons
guerriers.
Tan son li mal e sai e lai.
P. RoGlERS : Tant ai mon.
Tant les maux sont et çà et là.
ANC FR. Là péri de France !a flor
E des baronz tuit U ii:eillor.
Roman 'le Rou, v. 317.
Li oisel qui se sunt teu.
Li bois recovrent lor verdure.
. Roman de la Rose, v. 67 et 53.
ANC. IT. Pacificbi li uomini viveriano , se via
fusse tolto mio e tno. ■
GuiTTOKK d'Arezzo, Leil, 3.
/>(' angel'fan fesia en qnella eterna vita.
Jacopone da Todi , OJa 21 , lib ■ IIL
Quelques manuscrits des poésies des
troubadours, offrent parfois li em-
ployé comme sujet féminin , mais on
le trouve plus souvent dans Its ou-
vrages en prose. I^n voici deux exem-
ples tirés des poésies des troubadours.
S'outra mar non fan serrors breiimen ,
6G
LI
Li terra s pcrt , ses tôt revenemen.
Bertrand d'Allamanon : D'un sirventes mi.
Si oulre-mer ils ne foat secours bientôt , la
terre se perd sans aucun retour.
Qae '1 ganser e li plus gaia
M'a promes.
B. DE VentadouR : Ane no vi. /^«/-r
Vu que la plus gentille et la plus gaie m'a promis-
Dans quelques passages des manuscrits
(les poésies des troubadours, on trouve
l'article pluriel li employé comme ré-
gime, tandis qu'il n'indiquait réellement
que le sujet, et qu'il était constamment
employé comme tel. Je regarde cet acci-
dent grammatical plutôt comme une
faute de copiste que comme une ex-
ception ; d'ailleurs, il est si rare et il
se trouve si généralement rectifié par
les autres manuscrits que je crois de-
voir ici me borner à le constater.
2. Li , pion. pers. inasc. sing., lui, à
lui.
Rég. ind. No '1 i.i tolra, ni no '1 li (ievedara.
Titre de 960.
Ne le lui ôtera , ni ne le lui prohibera.
S' anc i.r fi tort , que lo m perilo.
Le COMTE DE Poitiers : Pus de chanlar.
Si ODcques à lui je fis tort, qu'il le me pardonne.
Gren veirelz chantador
Ben chan , quau mal n val.
B. DE VentadoOR : l^us mi preiatz.
Difficilement vous verrez que clianleur chante
bien , quand mal lui va.
ANC. FR. Il me dist que l'évesqne Guillaume de
Paris U avoit conté que un grant mestre de
divinité estoit venu à H, et /«avoit dit que
il vonloit parler à //, et il // dist.
JOINVILLE, p. i^-
ANC. IT. Ad fainigiio... impose che come in
parle fosse con la dona cbe migliore li pa-
resse... la doveva uccîdere.
B0CCACC10, Decnm., II, 9.
3. Li , prnii. pcrs. fcm. sing., lui, à
elle.
Rég. ind. El:t m fai un regard araoros,
Et ieu r-: bais la boc' e 'is huels amdos
B. DE Ventadoi'r : Bels Monruels.
LIA
Elle me fait un regard amoureux, et je lui baise
la bouche et les yeux tous deux.
Totz joys LI deu humiliar.
Le comte de Poitiers : Moût jauiens.
Toute joie à elle doit être soumise.
ANC. FR. Rég. ind.
Et vons ne poez miez honir
Eame tençant que par tesir;
Le cuer el ventre // crevez
Quant respondre ne U volez.
Fabl. et conl. anc, t. II, p. 193.
ANC. IT. Lo iucominciô a servir si bene... cbe
egli li venne oltre modo a grado.
BoccACcio, Dccani., II , 9.
4. Lni , Luv , pron. m. et f. sing., lui ,
elle; à lui , à elle.
Rég. dir. Tug cels qui auzian lui se mera-
vjlbavan.
Trad. du N.-Tesi., S. Luc , ch. 2.
Tous ceux qui entendaient lui s'eraerveillaienl.
Ab lot mi plaîz la belba d'aut paratge,
E plagra m pane cbans , si per lui no fos.
Peyrols : Be m cuiava.
Avec tout me plaît la belle de haut parage , et nie
plairait peu chant, si pour elle il ne fut.
Rég. ind. Vos e '1 pros Peitavis
Sa! Dieus e benezia.
Car LUI sni aclis.
G. Faidit : Era nos sia.
Vous et les preux Poitevins sauve Dieu et bénisse,
car je suis soumis à lui.
LIAMER , LiAMiER , s. m., limier.
Braquet e liamier.
Bertrand de Born : Rassa mes.
Brachel et limier.
LiAMERS frezadors.
GiRAi'D de Salignac : Esparvicrs.
Limiers agiles.
LIAR , LEAR, ocij. , pommelé, gris,
gris-pommelé.
Us escudiers qo'enmena
Lo rOS LIAR.
Rambaud de Vaqueiras : El so que.
Un e'cuyer qui emnièae le roussiu gris-pommelé.
Cavalcant un roncin lear.
Roman de Jaufre, fol. 5.
Chevauchant un roussin gris-pommelé.
Fig. Entre mos nessis pessars
LIB
Son endeveuf;otz liars.
GiRAl'D DE BORNElL : Be veg e conosc.
Entre mes sottes jionsees je suis devenu gris.
ANC. FR. Contre grise, contre liarde.
"Voire a fanvel ou a liart.
Roman de tu Rose, v. i/j265 et 14271-
Et li venorres vet devant
Sor un grant cLjcéor liart.
Ronuin (lu Renaît, t. 111 , p. 83.
iT. Leardo.
LIRRA, LIURA, LIVRA, S.f., lat. LIBRA,
balance.
LiBRA es estrument de pes.
Elue, de las propr., fol. 1 1 1 .
Balance est liislrunuiit de poids
— Signe (lu zodiaque.
Ajusta si ab le cercle zodiac el signe dii
aiies et el senhai de i,ibra.
Elue, de las propr. , fol. 108.
S'ajuste avec le cercle du zodiaque au signe dit
bélier et au signe de la balance.
— Livre, espèce de poids.
Mes des livras eu la balanza.
V, de S. Honorât.
Mit dix litres dans la balance.
LiURA peza .XII. unsas.
Elue, de las propr. , fol. 281.
La lii're pèse douze onces.
— Sorte de monnaie de compte.
Cinq lieras li laissava en son testament.
f^. et yert., fol. 75.
Cinq livres lui laissait dans son testament.
L'una fremna, qui vert la terra pent.
No coniprari' oox ab mil liuras d' argent.
Poëme sur Boece.
L'une frange , qui vers la terre pend , on n'achète-
rait avec mille livres d'argent.
Qnascnn jorn cen libras per despendre.
PiSTOLETA : Ar agues.
Chaque jour cent livres à de'penser.
ANC. FR. Trois cent libres de blancs chacun an
Lett. d'Hon. de Blois. Martexne, Thés. r.ov.
anecd., l. I, fol. 1008.
CAT. Lliura. esp. port. Liera, it. Libbra, lira.
2. Lhteural , .9. m., balance.
De LHTEURAL fais e de linra falsa.
Tit. de il\iM. Àrcli. du Roy., K. 772.
De balance fausse el de livre fausse.
3, LiuRADA, LivRADA, S.f., livrc, livrcc.
LIB
67
A la valor de mil nuRADAsde la nioneda.
Tii. de i3o8. DoAT, t. CLXXVIII, fol. 291.
A la valeur de mille livres de la monnaie.
.'j. LlURAZON, LIVRAZON, S.f, y lat. HBC-
RATioNt'w, fourniture, livraison, ra-
tion.
F,l paire li dava certa liurazon de deniers
per vianda.
y. de Bertrand de Born.
Le pèro lui donnait certaine fourniture de de-
niers |iour aliment.
Que douon quada jorn , -ses oblit ,
Doas bestias al cruel draguou ,
D'aver nienut, per liurason.
Fragment de la V. de S. Georges.
Qu'ils donnent chaque jour, sans oubli, deux bê-
tes de menu bétail au cruel dragon, pour ration.
Loc. Malvatz fai , quar aissi viu a rauda,
A LIVRAZON , a comte et a garanda.
Bertrand de Born : D'un sirvenies no.
Il fait le me'cbanl, car ainsi il vit entièrement à
ration, à crédit et à promesse.
ANC FR. Au soir fu rois em prison à petite
livraison; car on ne lui donnoit chascun
jour que pain et yaue tant seulement.
Ree. des Hist. de Fr. , t. JIl , p. 201.
Li potiers aura .ii. s. pour ses pos par jour,
et mangera touz sens à court , et n'aura point
de livroson.
Arch. du Roy., tr. des cit. Reg., LVII, fol. i3.
5. LiuRANDA , LiouRANDA , S.f., livrai-
son, largesse, ration, fourniture,
gratification.
Atressi com lo camel
l'en hom ab pauca i.iuranda.
B. ZoRGi : Atressi com.
Pareillement comme le chameau on soutient avec
petite ration.
Gent fai nostre rcis mouranda,
Per so .son luit gras
Sei Engles.
Bertrand de Born : Gent fai.
IVolre roi fait ocny'imcnl Jburniture , pour cela
sont tous gras ses Anglais.
Pretz sojorn' ab los cortes,
E no y quier liuranda.
FoLQtET DE Romans : Far vuelh.
Mérite séjourne avec les courtois, et n'y cherche
point âe gratijleation.
6. LiuRAMENT, LiVRAMEN, S. lu., livrai-
son.
68
LIB
Per tradicion e livrament de las presens.
Tit. de 1468. Hist. cleLanffuedoCjt.Y, pr., col. 37.
Par tradition et livraison des présentes.
LiuRAMENT et tradition de possession.
Fors de Béarn, p. logS.
Livraison et tradition de possession.
Ab LIVRAMES de la causa.
Petit Thalamus de Montpellier, \t. 77.
Avec livraison de la chose.
7. LiEURA, s.f., allivremcnt , fixation
cadastrale.
Recason aquelas uietre eu liedra.
Statuts de Provence. Bomy , p. 224.
Refusent de mettre celles-là en allivrement.
' — Part, portion, livraison.
Car aisso es la lieura e la ratio que Dieus
dona, per cascun jorn , a sos canorgoes que
canton sas horas, e fan so servizi.
r.et f^ert., fol. 43.
Car ceci est la portion et la ration que Dieu donne ,
pour chaque jour, à ses chanoines qui chantent ses
heures, et Ibut son service.
8. LlURAR, LIEURAR, LIVRAR , V. , lat.
LiBRARe, peser à la livre.
A gran pes recebon , et a petit pes lutron e
vendon.
y. et Vert., fol. 17.
A grand poids reçoivent, et à petit poids pèsent
et vendent.
Part. pas. Vendran vos avols sivadas
Mal LiEtJRADAS, e fes poiritz.
FOLQUET DE LlINEL : E nom del.
Vous vendront mauvaises avoines mal pesées, et
foins pourris.
' — Livrer, accorder.
Part, pas, Ja non er per Ini livratz cartiers.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 2i .
Jamais par lui ne sera accordé quartier.
— Délivrer.
Orara per te, e ti liurara de tôt mal.
Trad. deB'ede, fol. 66.
Priera pour toi, et te délivrera de tout mal.
TAT. Lliurar, Uibrar. Esr. Librar. it. Librare,
liberare.
<j. Allieurar , V. , allivrer, régler la
fjuotité d'impôt.
LIB
Quant es cas d'aquellas allieurar, non en
mauifestan la mitât.
Statuts de Provence. BoMY, p. 224.
Quand c'est le cas A'allivrer celles-là, ils n'en ma-
nifestent pas la moitié',
ir, AlUbrare.
10. BiLiBRi, S. m., lat. BiLiBRW;, poids
de deux livres.
BiLiBRis , es pes de doas Haras.
Elue, de las propr., fol. 281.
liilibriSt'c'eat poids de deux livres.
LIBRE, s. m., lat. librmw^ livre, tome.
Lo calli LIBRE era tôt enlumenat de letras
d' aur.
PHtLOMENA.
Lequel Uvre était tout enluminé de lettres d'or.
— Partie , division d'un ouvrage.
Quatre libres y a , trastotz en una liera.
y. de S. Honorât.
Quatre livres y a , tous eu une suite.
— Nom donné à un ouvrage.
So trobam el Libre dels Reys.
y. de S. Honorât.
Nous trouvons cela au Livre des Rois.
CAT. Llibre, esp. Libro. tort. Livro. it. Libro.
1. LiBRi, S. m., livre, tome.
Fig. Legir el libri de sa conciencia.
y. et Vert., fol. 17.
Lire dans le livre de sa conscience.
'). LiBELH, LIBEL, S. /«., lat. L1BELL«5,
mémoire , placet, requête, libelle.
De platz
Pensar e d'avocalz,
Per far lieelhs tôt dia.
Bertrand d'Allamanon : Lo segle m' es.
Penser de procès et d'avocats, pour faire mémoires
toujours.
Condainnet lo libf.l que Joachim , abbas,
avia fach contra maestre Peyre Lombart.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 167.
Condamna le libelle que Joachim , abbé, avait fait
contre maître Pierre Lomliart .
— Titre , acte.
Vol cobrar, ses libel dat ni près,
.So qu' a conquis Charles.
AicARTS DEL FossAT : Entre dos rcis.
Veut recouvrer, sans titre donne ni pris, ce que
j Charles a con((ais.
LIE
A plag , a van sagrainea,
Queroii libelh.
P. Cardinal : Un décret.
Au plaid , avant le serment, ils requièrent acte.
CAT. Libello. esp. Lilelo. port. it. J.ibcUo.
4. LiBRARiA, s.f., lat. i.iBRARiA , librai-
rie , bibliothèque.
Avia tant de libres... en sa libraria ajustât/,.
Cat. (le/s apost. de Roma, fol. 33.
Avait tant de livres... dans sa bihlinthèque as-
semblés.
CAT. Uihreria. e.sp. Libreria. pout. Livraria.
IT. Libreria.
5. LiBRi.iRi, S. m. , Hbrairie, biblio-
thèque.
Conte en se inolteza, coma : libriari.
Leys d'amors, fol. 49.
Contient en soi multiplicité', comme : bibliolkèçiie.
6. LiBRARi , S. m., libraire, bibliothé-
caire.
De L., I.IBRARIS.
Lejs d'amorSj fol. l5o.
De L., libraire.
ANC. CAT. Lhbrer. esp. Librerio. pokt. Li-
vreiro. it. Libraio.
LIEIS , LIEYS, LIEI, LIEY , LIES, LEIS ,
LEYS, LEi, pron.pers. sing., elle, la.
Hèg. dir. Ben sui folbs, quar no m recre
D'amar lieys, qne be m par folhors.
FoLQCET DE Marseille : Ab pauc ieu.
Bien je suis fou , parce que je ne cesse d'aimer
elle, vu que (cela ) me paraît bien folie.
Tant ai volgnt sos bes e sos cnans,
E dezirat i.ieys e sa companhia.
Berengeu de Palasol : Tan m'abulis.
Tant j'ai voulu ses Liens et ses avantages, et de'siré
elle et sa compagnie.
Gant el era per lies joios.
R. Vidal : I,ai on cobra.
Quand il e'Iait par e//e joyeux.
— ' Ri'g- ind. A elle, lui.
Ainor blasmon per non saber
Fola gens, mas leys non es dans.-
B. de VentadocR : Cliantars no.
Amour blâment par non-savoir folle gcnt, mais
( cela ) ne lui est pas dommage.
Mas li£¥s non cal si ni pert, per qu'ieii no lu
duelh.
Pons DF. CaPDIEU, .- I..i:.ls amir-x.
LIG
69
Mais à elle ne soucie si elle me perd , par quoi je
ne m'en afflige.
— Pron. dcnion.str. Celle.
Siij. Aisso m veda de qne nj det aondansa
Leis qu'esgaia, cortesa e gen parlan.
Rambaud te Vaql'eibas : Era m requier.
Ceci me défend de quoi elle nie donna abondance
celle qui est gaie, courtoise et gentiment parlant.
En mi non a mais poder
LiEYs qu' amar solia.
Peykols : Quoras que.
En moi n'a plus de pouvoir celle qu'aimer je sou-
lais.
liîg. dir. Quar lieys cul dezir
Non vey ni remir.
G. Faidit : Lo rossinbolol.
Car celle que je désire je ne vois ni contemple.
Amors m'a faig eslire
Leis ou es gaug e plazers.
B. Calvo : Temps e luec.
Amour m'a fait cboisir celle où est joie et plaisir.
— Rcg. indir. A celle.
"Vas Narbona portatz lai
Ma chanson, ab la finida,
Lei cui jois e joven guida.
AzALAIS de POBC.AiRAGUE : Ar Cm al.
Vers IXarbonne portez là ma cbanson , avec la
conclusion , à celle que joie et jeunesse guide.
Mielhs m' estai
Pus LEIS plai
Qne m ten jai.
Rambaud d'Orange : Ben sai qu'a.
Mieux me sied puisqu'il plaît à cellequi me tient
joyeux.
ANC. IT. De r empiezza di lei, cbe mutô forma
Nel uccel cb' a cantar più si diietta.
Dante, Pnrg., c. 17.
CAT. Ley.i. IT. Mon. Lei.
LIENTERIA, s. f. , ht. lienterla ,
lienteric.
L1ENTERIA es cors de ventre ab expnisio de
viandas.
Dissenteria, lienteria, dyarria.
Elue, de las propr., fol. g^.
Lienteric est cours de ventre avec expulsion d'a-
liments.
Dyssenlerie, lienterie , diarrbée.
ESP. Lienteria, lientera. port. Lienteria.
LIGUAR , LL\R, V., lat. mgarc, lier,
attacher,
70 LIG
La franhadiira liaretz
Al) un fil.
Del'Des de Prades , Aiiz. cass.
Vous lierez la (raclure avec un fil.
Fig. E m destreing lo cor e m lia.
AuGlER : Per vos.
Et m'e'treiul et me lie le cœui'.
Amors mi met e mos fols cors en via
Qne us clain merce a lei de fia aman ,
E eau vos eug preiai', la lenga m lia.
R. BiSTORS : Aissi col.
Amour me met ainsi que mon fou cœur en voie
que je vous crie merci à manière de tendre amant,
et quand je crois vous prier, la langue se lie en moi.
— Allusiv, et fig. Refuser de remettre
les péchés.
So qae liaretz en terra er liatz en cel.
Trad. deBede, fol. 79.
Ce que vous lierez sur terre sera lié au ciel.
Proverb. Qui ben lia ben desli.
Marcabrus : Dirai vos.
Qui Ijieu attache bien de'tacbe.
Part. pas. Mas junbas , col liguât.
G. Faidit : Trop malaraen.
Mains jointes , cou lié.
Lai on tenian Sebelia
"Vencuda e hada.
V. de S. Honorât.
Là où ils tenaient Selje'lie vaincue et liée.
Fig. Non son liatz de matrenioni, ni an fag
vot.
y.etFerl.,M.\^.
Ne sont liés par mariage, ni n'ont fait vœu.
CAT. Lligar.^sv. port. Ligar, liar. ix. Legare.
1. LiTGE, LIGE, adj'., lige, terme de
féodalité.
Car atre.ssi cum bou senlior acuelb
Son HTGE ser, mi devetz aculhir.
Arnaud de Marueil : Us jois.
Car ainsi comme hon seigneur accueille son serf
lige, vous me devez accueillir.
Subst. El mon non es creslias de lunb aire
Que sieus liges o dels parens no fos.
GiRAUD DE Calanson : Belh senher.
Au monde il n'est chrétien de nulle qualité qui
son homme-lig-e ou de ses parents ne fût.
Les troubadours employèrent ce mot
allusivement pour exprimer leur sou-
îiiission envers leurs dames.
LIG
Sela <iue vol que sos litges remaingna.
Pons de Capdueil : Ges per la.
Celle qui veut que je demeure son homme-lige.
ANC. FR. E sis boems liges devendreit.
Tu es siz liges homs, lu nel voil nvoer.
Roman de Roii , v. 1 1687 ell^!^']2.
Vostre borne lige devendrai.
Roman du Renart, t. I , p. ig'j.
ANC. CAT. Lige, litge. it. Ligio.
3. Lis, «c//., lige.
Siibstant. Cbamarlenx fo al duc e to(z sos li.s.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. iio.
Il fut chambellan du duc et tout son homme-lige.
4. LiAM , S. m., lat. •Lïgii.men, lien, at-
tache.
LiAM ni cadena
No '1 te ni '1 lenria.
Perdigon : Verges en.
Lien ni chaîne ne le tient ni le tiendrait.
Fig. Sentura propriamen
LiAM d' atnor signifia.
Brev. d'amor, fol. 8.
Ceinture proprement lien d'amour signifie.
Retz e LiAMS... del diable.
V. et Vert., fol. 29.
Rets et liens... du diable.
CAT. Lligarn. port. Ligaine. it. Legame.
5. LiAMET, .1. m. dim., petit lien.
El deissendra vitamen
Per LIAMET que cl pe sen.
Deiides de Prades , Ajiz. cass.
Il descendra vilement à cause du petit lien qu'il
sent au pied.
6. Ligament, liamen , s. /«., lat. liga-
MENT«/H , lien , ligament , attache.
Ancmais nulli temps no trobei liador
Que tan ferm lies ab tan pauc liamen.
AiMERi DE Peguilain : Alressi m pren.
Oncques plus en aucun temps je ne trouvai lieur
qui si ferme liât avec si petit lien.
Ab nervis et autres ligamens adaptatz.
Elue, lie las propr. , fol. 33.
Avec nerfs et autres ligaments adaptés.
ANC. CAT. Lligament. esp. Ligarniento. port.
Ligamento. it. Legamenio.
7. LiGANSA , LiANSA, S./., alliance.
Feron los Tarantes liansa am la ciutat de
("artaglia.
L'yirbre de Batalhas, fol. 5^.
LIG
Les Tarcnlins firent alliance avec la cite' <lc Car-
tilage.
— Hommagc-lige , terme de féodalité,
Hobediensas e i.iansas et subjeolios.
Tu. (lu xiv« siiclc. Do\T,t. VIII, fol. 222.
Obédiences et hommiiges-liges et soumissions.
Âllusiv. Pos de rai vos fas ligansa ,
Proineles ini bon' esperansa.
Arnaud de Marueiï. : Uona geuser.
Puisque de moi je vous fais hommai;c-lige, pro-
mettez-moi bonne espérance.
ris de mi liansa
A lei de fin aniador.
G. Faidit : Jauzens.
Je fis de moi hommage-lige à manière de tendre
amant.
ANC. FR. S'il vaint , il anra le ligance
De toi le roiaine de France.
Roman de Partonopeiis de Biais, t. 1 , p. 9(j.
Que serrement nul ne ligance.
B. DE Sainte-Maire, Chron. de jSorm., fol. 199.
ANC. CAT. Lijanza. it. Leganza.
8. LiGADURA , LiADUUA, S./., ligatuie,
lien.
Conveniens ligaduras.
Elue, de las propr., fol. 69.
Ligatures convenables.
Es aparelbada la liaddra.
Trad. d^Albucasis, fol. 60.
La /i^«/Hre estapprête'e.
Car plus fortz es tais i.iadura.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car plus forte est telle ligature.
ANC. FR. Liées ensemble à grosses bandes et
Heures de fer.
Amyot , Trad. de Plutarque. Vie d'Antoine.
CAT. Lligadura. esp. pout. Ligadura. it. Le-
gatiira.
9. LiASSA , s.f., liasse.
.Lxxxv. letras papals en .xi. liassas.
Carlulaire de Montpellier, fol. 202.
Quatre-vingt-cinq lettres papales en onze liasses.
10. LiAnoR , .9. ///., lieiir, qui attache.
Ancniais nulh temps no trobei mador
Qae tan fcrin lies ab tan pane liamcn.
AlMEBl DE PtGUiLAlN : Atressi m preii.
Oncque» plus en aucun temps je ne trouvai lieiir
ijiii si ferme liât avec si petit lien.
LIG 71
A i.iADORs, lo portai non.
Carlulaire de Montpellier, loi. tj4-
Aux Heurs, le portail neuf.
IT. Legatore.
11. AlIAR, ALHIAR, T., lat. ALLI^AKt',
allier.
Part. pas. siibstatit. Manda sos amies et ai.iat»
et subjets.
Chronique des ylUngcois, col. 8.
Mande ses amis et alliés et sujets.
Per negu dels sen.s ni de sos alhiats.
Tit. du xive siècle. Doat, t. CXLVl, fol. 2H'|.
Par nul des siens ni de ses alliés.
CAT. F.sr. Jhar. port. Aliar, alUar. ir. Alle-
garc.
12. Aliament, s. m., lien, alliance,
union.
Fig. Per aliament de molteransa.
Trad. de Bcde, fol. 72.
Par lien de mariage.
i3. Aliansa , ALHIANSA , S . f. , alliaucc ,
union.
Que son de la aliansa... mossen lo comte.
Aliansas sian fermas.
Tit. de i388. Doat, t. CLXXVIII, f,d. 2.'".().
(^)uisontdel'«///anC(;... de monseigneur le comte.
<^ue les alliances soient fermes.
Amb aquest ac tan gran amor e tan gran
ALHIANSA.
Cat. dels apost. de lioma, fol. 1 12.
Avec celui-ci il eut si grand amour et si grande
alliance.
CAT. Aliansa. esp. Alianza. pout. Allianca.
IT. Alleanza.
ll^. CoLLiGAR, V. , lat. COLL1GAR6', lier
ensemble, conjoindre, compiimer.
Per las venas et arterias.'.. colligar.
Elue, de las propr., fol. 35.
Pour les veines et artùres... lier ensemble.
Part. prés. La (juarta es humor los membres
colligant.
Elue, de las propr., fol. 88.
La quatrième est \\\.imi:\xT comprimant les mem-
bres.
Part. pas. Las parlidas coi.ligadas.
Elue, de las propr., fol. 82.
Les parties conjointes.
cat. ColUgar. esp. Coligar. port. CoUigur.
IT. CoUigare, collegare.
-ji LIG
i5. CoLLiGATiTi, adj., coUigatif, propre
à conjoindre, à lier ensemble.
Es qnaysh dels uelhs coi^ugativa.
Elue, de las propr., fol. 37.
Est quasi colligative des yeux.
16. COLLIGACIO , S.f., laf. COLLIGATIO,
liaison, réunion, enlacement.
Per donar a lors partidas coLi.iGACto.
Lor dona colt.igacio et ajustament.
Elue, de las propr., fol. igS et 63-
Pour donner liaison à leurs parties .
Leur donne liaison et ajustement.
OAT. CoUigaciô. esp. Coligacion. port. Col/t-
gaçào. iT. Collegazione.
17. CoLLiGAMENT, .<! . /«., Haison, union,
enlacement.
Razitz qne ban entre si collîgament.
Elue, de las propr., fol. 2t0.
Racines qui ont entre soi enlacement.
ESP. Coligamiento. it. CoUegamento.
18. CoLLiGANCiA, S. f., liaisou , union ,
enlacement.
Pcr lor grauda cOLLiGANcrA.
Per COLLIGANCIA dels membres.
Elue, de las propr., fol. 5l et Z'A.
Par leur grande union.
Par liaison des membres.
ANC. CAT. ColUganza. it. Colleganza.
19. 0f.ligar,2'., lat. oiîLiGARe, obligei",
engager, lier.
Deu OEMGAR las soas causas en penhora.
Trad. dit Code de .fustinien, fol. 68.
Doit en,!^ager\es siennes choses en nantissement.
Nos OBLIGAM
A perdonar de bon talen.
Jirev. d'amor, fol. 106.
Nous nous obligeons à pardonner de bonne vo-
lonté'.
Fig. S' OBLIGUET ,
Per sa desobediencia ,
A carnal concupisceneia.
Brev. d'amor, fol. 59.
Il se /irt, par sa de'sobe'issance, à eliarnelle con-
cupiscence.
Part. pas. Qae hom se tenga per plas obmgat
a Dieu servir.
/'. el rerl., fol. (i(.
Qu'on se tienne pour plus oliligé à servir Dieu.
LIG
— Reconnaissant.
Aytant cant ell val pins que ieu, aytant H
soy ieu plus obligatz.
V. et Vert., fol. 66.
Autant qu'il vaut plus que moi, autant je lui
suis plus obligé.
ANC. FR. Qae li créditeurs soit obUgiet.
Charte de Valenciennes , iu4, p. 4^'-
CAT. ESP. Ohligar. port. Obrigar. it. Obbli-
gare , obliare.
20. Obligatio, S.f., lat. obligatio ,
obligation, engagement.
Per aqno que non fo donada obligatios.
Trad. du Code de Justinien, fol. 27.
Par cela que ne fut doune'e obligation.
Paguar la dita obligatio o promessio.
Tit. de 1294. DoAT, t. XCVII, fol. 267.
Payer ladite obligation ou promesse.
CAT, Obligacià. esp. Obligacion. port. Obii-
gacao. IT. Obbligazione , obbligagione ,
obliazione.
il. Obligamknt, .y. m., lat. obligamen-
Tiiin, obligation, engagement.
Obligament de lotz sos bes.
Tit. de 1269. Arch. du Roj., K. 17.
Engagement de tous ses Liens.
Per exprès obligament de maridatge.
Tit. de i3i3. Do AT, t. XXX Vm , fol. iSf).
Par exprès engagement de mariage.
ANC. ESP. Obligainiento. it. Obbligamento ,
obliamento.
■i-i.. Obligansa, oblicanssa, ■'!■/., obli-
gation , engagement.
Quar prendre no vol la obliganssa.
Ord. desR. de Fr. , i463, t. XVI, p. 184.
Car il ne veut pas prendre l'obligation.
Per OBLiGANSAs gênerais sensa spécification.
Statuts de Provence. BoMY, p. 227.
Par obligations générales sans spécification.
Per raso de la dicba obligansa.
Tit. de 1395. DoAT, t. CXXXVII, fol. 365.
Par raison de ladite obligation.
IT. Obbhganza.
'2). ReLIGUAR, UELIAR, V., lat. RELIOARf,
lier, attacher, rallier.
Ieu serai Testendart, ab me vos reliatz.
Jioman de Fierabrns , v. 3i 19
.le serai l'ctcndard , avec moi raUiez-\o\x%.
LIG
Part. pas. Ritynii..., sa langaa se te de pari
denant ab la boca, inas desdiiis... no-es re-
HGUADA.
Elue, (te la.'! propr., fol. aSy.
Raine..., sa langue se lient de par devant av( c la
liouclie, mais dedans... ellcn'esl f3S altavfice.
c.vT. ReUigar. esp. Religar. iT. R'degare.
24- RfXIGIO, religion. .V. /., lat. RELI-
GiON£"/«, religion.
Li bon home de remcuon foron ab l:is croiz
(Il bratz.
y. de Bertrand de Born.
Les bons Iiommes de religion allèrent avec les
ctoix en bras.
Monestiers o maio de REti&io.
f^. et yert., fol. i6.
Monastère ou maison de religion.
Seluî...
Ciii U'ii estrej» vera religios.
Le moine de FoissaN : Ben volria qiiar.
Celui... que lient élreint la vraie religion.
— ' Monastère, couvent.
JMantas religions
Mes a foc et a caibons.
HlGlJES DE S. Cyr : Gansons.
Maints couvents mit à feu et à cliarhons.
Mercat fazen entren en reugion'.
r. el^ert., fol. i6.
Marché faisant ils entrent en couvent.
— Ordre religieux.
Anacborita, qne es maniera de rei.igio en
Egypte per sanhta vida.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 5o.
Anacliorète, qui est sorte d'ordre en Egypte par
sainte vie.
CAT. Religiô. Bsi". Religion, tour. Religiào.
iT. Re/igione.
2.5. Rf.liosit.\t, s. /., piété, dévotion.
Rehositaz, es aîramens de péchai.
Trad.de Bide, fui. 36'.
Piété j c'est liaine de pe'clié.
7.6. Religios, relegios, nt/j., lat. r.i:-
LiGiosM.y, religieux, pieux
D'orne religios ab fcrana religiosa.
r.et rert., fol. 19.
D'iiomrae religieux avec femme religieuse.
Siibstant. Silenci qoe toz relegios den tener.
Trad. de la Règ. de S. Benoît, loi. 8.
.Silence qm- loul religieux doit tenir.
m.
JJG
73
Siibst. etprov. L'abit no fa pas bon religios.
r. et rert., fol. 65.
L'Iiabit ne fait pas le bon religieux.
c;at. Religios. esp, port. ir. Religioso, riligioso.
27. Rf.LIGIOZAMEN, UELIGIOZAMENS, Uclv . ,
religieusement.
Devon lo uoyrir et esenhar religiozamens.
K et f^ert., fol. 19.
Doivent le nourrir et enseigner religieusement.
Aquels que vivio religioz.vmen.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 96.
Ceux qui vivaient religieusement.
(:\r. Religiosaincnt. ksp. pout. it. Religiosa-
inente.
28. Rkconcim.\i\, V., lat. rf.concili.vrc,
réconcilier.
Nos vuelba reconciliar, e nos mètre eu la
sna gratia.
Tit. du. xiv siècle. Doat, t. CXLVI , fol. 2^2.
Nous veuille réconcilier, et nous mettre en la
sienne grâce.
Qiian los reconciliaria , o'is ahsolvria.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 27.
Quand il les réconcilierait, ou les absoudrait.
CAT. ESP. PORT. Reconciliar. ir. Reconciliare,
riconciUare.
->.(). Reconciliatio, i-. y;, lat. reconci-
LiATio , réconciliation.
Apres sa reconciliatio e sa retiacfatio.
Aportet la reconciliatio de Tholoza.
Cat. dels apost. deRoma, fol. 1^3 et 181.
Après sa réconciliation et sa re'lractalion.
Apporta la réconciliation de Toulouse.
CAT. Reconciliaciô. esp. Reconciliacion. port.
Reconciliacào . it. R:conciliiizione, riconci-
liagione.
3o. Recoxciliatvient, ,s. m., réconcilia-
tion, raccomniodenient.
Per 1<> cal recebem ara nucoNciLr.\MEST.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Romains.
Par lequel nous recevons mainlonant réconcilia-
tion.
iT. Riconcdinmento.
)i. EsLiAR, 1)., délier, détacher.
Tôt so qne liom enemic lia,
L'avenimen de Diea I'esha.
Deudes de Prades, Auz. cn.^s.
Tout ce qn'liomme ennemi lie, l'intorvenlioii do
Dieu le dclir
74
LIG
^2. Drsliar, V. , délier, délacer, déta-
cher, déballer.
Deslian la donna qn'era encadenada.
f^. de S, Honorât.
Délient la tiame qui était enchaînée.
Si merchadiers ven a Bcssa ses merchat o
feira, e deslia, e no i vent, uo i dara jaleida.
Charte de Besse en Auvergne, de i2jo.
Si marcliand vient à Besse sans marché ou foire,
et déballe, et n'y vend pas, il n'y donnera jamais
leude.
Fig. Qaar lo dreit lo deslia.
Bertrand d'Allamanon : Ja de chantar.
Car le droit le délie.
— Jllusiv. et fig. Remettre les péchés.
Dell qnerre tal cofessor que sapcha liai- e
riESLlAR.
F. et Vert., fol. 68.
Doit chercher tel confesseur qui sache lier et dé-
lier.
Proverbial. Qui ben lia , ben desli.
Marcabrus : Dirai vos senes.
Qui bien lie, bien délie.
Part. pas. Ella sentir s'a df.sliada.
DeL'DES DE PrâDES , ^«Z. frt5,î.
Elle se sentira déliée.
ANC. CAT. Desli^uar. cat. Mon. DeslUgar. esp.
Desliar, desUgar. port. Desliar. it. Slegar.
33. Deslegar, V., délayer, dissoudre,
fondre.
Part. pas. Cant la nens fon deslegada.
F. de S. Honorai.
Quand la neige (u\./nndiie.
34. Entreliak, V., entrelacer, nouer,
embai-rasser.
Per qae '1 Icngna ui'entrelia,
Quau ien denaut ley me prezeu.
B. DE Ventadoijr : En cossirier.
C'est ]iourqaoi la langue s'embarrasse en moi ,
quand devant elle je me présente.
La hoca m' auava secan ,
E la lengoa ui' entrelian.
Passio de Maria.
La bouche m'allait se séchant, et la langue se
nouant en moi.
35. SoBRELiAR, i)., sur-lier , s'attacher,
s'enraciner.
Tal se pipa e s' aplanlia,
LIL
Gui nialvestal?. sobrelia.
Hugues Brunet : Lanquau sou li. Far.
Tel se pomponne et se mignote , en qui mauvaiseté
^'enracine.
36'. LiAMAR, V., lier, attacher, resserrer.
Fig. Fin'amors mi liama,
Qn' en ini non a pont d' enjan.
Baimond de Miravat, : Sitôt s' es. Far.
Pur amour m'attache, de sorte qu'en moi il n'y a
point de tromperie.
37. Aliamar , V. , lier, attacher, en-
chaîner.
Fig. La su'amors iii'afama
Que m ten près e m'AHAMA.
G. Faidit : Una dolors.
Le sien amour, qui me lient prisonnier et m'en-
chaîne, m'aflàme.
38. Enliamar , V., attacher, lier, enla-
cer.
Fig. Ges per so no m pnesc partir nn dorn ,
Si mi ten près s' amors e m' enliama.
B. DE Ventadour : Be m' an perdu! .
Pour cela je ne puis point m'en séparer d'une
darne , tant me tient pris son amour et m'enlace.
Ab son vol m' enliama.
A. Daniel : Ane ieu non.
Avec sa volonté elle m'enlace.
Part. pas. Enliamatz soi tan que, si m volia
Desliamar, ges far non o poiria.
AlirtERl DE PeguilAIN : Atressi m pren.
Lié je suis tellement que , si je voulais me délier,
je ne le pourrais point faire.
39. Desliamar, v., délier, détacher.
Enliamatz soi tan qne, si m volia
Desliamar, ges far non o poiri.i.
AiMERl DE Pegutlain : Atressi m pren.
Lié je suis tellement que, si je voulais me délier,
je ne le pourrais point faire.
LILI, s. m., lat. lilihw, lis.
Ayssi coma garda i.ili sa flor e sa blancor
entre las espinas.
Virginitat, entre las autras virtutz, es com-
parada a Lii.rs.
F. et Fert., fol. 95.
Ainsi comme le lis gard<' sa (leur et sa blancheur
parmi les épines.
Virginité, entre les autres vertus, est comparée
aux lis.
LIM
Coma de rosas e de lilis.
A', de S. Flors. Uoat, t. CXMII , loi. 285.
Comme de roses cl de lis.
IT. Gigîio.
1. LlRI , .1. fil. , lis.
LiRi a llor bl;inca defora et danrada dedins.
Elue, de las propr., loi. 212.
Le lis à Heur blanclie Jeliurs et dorée dcdani.
CAT. Lliri. ESP. roiiT. Lirio.
3. Lis, s. m., lis.
Roza de pascor
Sembla de la color,
E ils de la blancor.
P. Vidal : Moût viu.
Rose de printemps elle ressemble par la couleur.
et lis par la blauclieur.
Lay s'espaii la blanca flor.s de lis.
B. DE VentADOL'R : Bels Monruellis.
Là s'épanouit la blaucbe fleur de lis.
ESP. Lis.
LIMA, s./., lat. 1.IMA, lime.
Aissi coma la lima esmera e pnrga lo fer.
F. et Verl., fol. 77.
Ainsi comme la liini- polit et purge le fer.
Fig. En raon cor port la lima
Ab que «nos cars motz lim.
Raimond de Miraval : Aissi m te.
Eu mon cceur je porte la lime avec quoi mes diil'i-
ciles mots je lime.
CAT. Llinia. esp. port. it. Lima.
1. LlMADURA , S. f., lat. LIMATURA , li-
lîiaille.
LlMADURA de fer.
Deudes de Prades , .-luz. inss.
Limaille de fer.
ANC. FR. Il y semoit de la limeiire d'or.
Amyot, Trad. de Plularquc, Vie deDémétrius.
CAT. Llimadura. esp. port. Limadura. it. Li
inatiira.
3. LiMAR, V., lat. i.iMARc, Hiiier, affiner,
polir.
.Si es dent eminent, lima aquel' ain lima de
ferr.
Trad. d'Atbucasis , fol. 21.
Si c'est dent émineale, //me celle-là avec lime île fer.
Fig. Obii e i.iM
Motz de valor.
A. Daniel : Cansun.
Je travaille et lime mois de valeur.
LIM
75
Part. pas. Sofre e fer limât.
Ueldes de Phades , Auz. cass.
Soufre et 1er lime.
CAT. LUmar. esp. port. Litnar. it. Limare.
LHIMATZ, LiiiAC , s. f. , lat. limax,
limas, limaçon.
Las luimatz ieisso de la suor de la calor de
l'herba e de la hnmor de la terra.
Liv, de Sjdrac , fol. 77.
L(fs limaçons proviennent de la sueur de la cba-
leur de rberbe et de l'humeur de la terre.
LiMAC... porta sa mayzo on se clau , et ba
alcus cornetz.
Elue, de las propr., fol. 25i^.
Le limas... porte sa maison où il se clôt , et a au-
cunes petites cornes.
CAT. Lliinac.
1. LiMASSA , s.J], limace.
Coma lo Lombart que non ausava inlrar el
cendier per la limassa que trazia sos corns.
r. et Fert., fol. 12.
Comme le Lombard qui n'osait entrer au sentier
à cause de la limace qui tirait .ses cornes.
ESP. Liinaza, it. Liunaca, himaccia.
LIMBE, s. m., lat. ■nm'Rus, bord, abord,
limbe.
— Fig., en terme de théologie, limbes.
Luoch que boni apelbava limbe.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Lieu qu'on appelait limbes.
El moi'iria ses baptisme , e s' en iria eu
a(jiiela part de infern que nos apelam limbe.
L'Jrbre de Bataillas, fol. 180.
Il mourrait sans baptême, et s'en irait dans celte
partie d'enfer que nous appelons limbes.
CAT. Lims. ESP. PORT. IT. Limbo.
LIMIT , S. m., lat. limitcw , limite'
borne.
Los LiMiTS et decxs.
Fors de Béarn, p. 1082.
Les limites et barrières.
CAT. Liinit. Uimit. esp. port. it. Limite.
■>.. LiMiTAcio, S.J., lat. LiMiTATio, limi-
tation, fixation, abornement.
Dona als membres limitacio el dislinccio.
Elue, de las propr., fol. 1 i3.
Donne aux membres limitation et distinction.
CAT. Limitacio. esp. lÀmitacion. port. Liinita-
clïo. IT. Limitazione.
76
LIM
3. LiMiTAR , 1). , lat. LiMiTARe, limiter,
déterminer, fixer.
Aysshi cura aquest limita le temps del
mascle, heinlantment limita, en aquel uift-
teyssh libre, le temps de la formacio.
Elue, de las propr.^ fol. t)8.
Ainsi comme celui-ci /i>Mi7e le temps du mâle,
semhlablement il limite, dans ce même livi-e , le
temps de la fbrmatiou.
Part. pas. Foro llii terme d' aqnestz evesqiiatz
tantost après iimitatz.
Cat. dels apost. de Pioma, loi. p.r^.
Fuient les liornes de ces cvêclies sitôt après li-
mitees.
Plus LIMITADA pOtCStat.
Elue, de las propr. , fol. lo.
Puissance plus limitée.
CAT. ESP. FORT. Limitai: n. Limita?^.
LIMO, LIMON, .V. /II., lat. LiMus , limon.
Fetz de limo de terra tôt derairanamens
Adam, que fetzsenbor de totas res vivens.
P. DE GoBBiAC : El nom de.
Fit du liinon de la terre tout en dernier Adam ,
qu'il fit seigneur de toutes clioses vivantes.
]3el limon de la terra.
llist. alii: de la Bible, fol. i.
Du limon de la terre.
CAT. Liin. ESP. PORT. iT. Lïmo.
1. LiMANHA, s.f.y limon.
Dieus nos fes d'aital limanha.
T. DE G. RlQUlER ET DE Henri ; Senlicr.
Dieu nous fit de tel limon.
3. LiMOSITAT, S. f., lat. I.IMOSITATé'W j
limon, vase.
Aquest fluvl per razo de sa i.imositat.
Aygas. .. ses limozitat.
Elue, de las propr., fol. l5t et if)^.
Ce fleuve en raison de son limon.
Eaux... sans limon.
ESP. Limosidad. it. Limosità, Umositate, limo-
sitade.
'\. LiMOs, adj., lat. mmosw.v, limoneux,
bourbeux.
El es tôt... LIMOS et trebol.
llumor LiMosA et viscoza.
Elue, de las propr., fol. i5l 012,17.
11 est tout... limoneux et trouble.
Humeur limoneuse cl visqueuse.
LIN
— Baveux.
,"•'1
^ul beu o vaqua limos o hmosa.
Ord. des R. de Fr., i^jet , 1. XV, p. 414.
INul litenl'ou vaclie l>ai>eu.T ou baveuse.
tM'. l'ouT. ir. Limoso.
lat. viMoniani , limon ,
I.IIVIO, .S-. III.
citron.
Voyez vVldrete, p. '^66, et Mayans,
Orig. de la llng. r.y?., t. II, p. 2 33 et
25o.
l'ns tost que quant us limos
De perra venc eu mudaasa.
Guillaume de Saint-Didier : Aissi cum.
l'ius tôt que quand un limon vint en metamor-
pliose de poire.
CAT. Lliinù. ES!'. Limon. popvT. Limiio. it. Iâ-
moiie.
LIN, .s. ni., lat. linmw, lin.
Fny peuclienayre de li.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Je fus peigneurde lin.
Ja non vesta drap de carbe ni de lin.
Gl'illal'me de Tluela.
Jamais ne revête étoile de chanvre ni de lin.
O canebe, o lin, o lana.
Trad. d'un Et'ung. apocr.
Ou chanvre, ou lin, ou laine.
CAT. iJi. tsp. Lino. PORT. I.inho. it. Lino.
2. LiKos, S. m., graine de lin.
Pie ponh de nNOs.solameu
Faretz fort cozer e builir.
Deiîdes de Prades , Auz. cass.
Pleine poigne'e de graine de lin seulement vous
ferez cuire et bouillir fort.
3. LiNsoi. , LEXSOL, lakssol , .V. rti., lin-
ceul, drap de lit.
Lo LiNsoL torzeretz îeuden)a.
T. d'une dame ET DE MoNTANT : leu VCnc.
Vous tordrez le linceul le lendemain.
Era '1 suari e 'I lensol.
Brei'. d'nmor, fol. T^.'i.
C'était le suaire et le linceul.
Lanssols bugadatz.
IzARN : Diguas me tn.
Linceuls lessives.
f AT. Llensol. pokt, Lancoi. it. Lenzuola.
LIN
11. LiNHORKT, .V. m., liiineul, cuicluiiin-t.
Al) DU 1!1
O ;il) nu i.ixHORET sotil.
Deidks dk Prxdes, ylttz. casi-
Avec un fil ou avec un cordonnet di'Iic.
'. LiNGK , j. m., lat. LiKTtrtw, linge.
Moblps, cnin es linge o usteiicilbas.
Fors de liénrn, p. 1087.
flleulilos, comme est linge ou usICDsiles.
ESP. Lit'nzo.
6. Lixi, Lixnr, tif/j-, lat. hiyv.ux, de lin.
De lot drap i.!ifr.
Cnrtiilaire de Montpellier, fui. Il3.
De toute e'toflo de lin.
Una Oargtia de fêlas t.inhias.
Tu. de 1285. Do\T, t. XVJI , fol. 191.
Une charge tle toiles de lin.
LING, LENH, LINH, S. III., lat. lAGliU/ll,
bois.
Aquost failz fo meravilho.s
Qn' el 1.INH , on niorfz près naissemen,
Nos nasquel vida e perdos.
P. Cardinal : Dels quatre.
Ce fait fut merveilleux qu'au liais, où la mort
prit naissance, il nous naquit \ ie et pardou.
— Barqiui, chaloupe.
.Si ctini val mais grans naus en luar
Que I.INGS ni s.igecia.
P. Cardinal : leu volgra.
Ainsi ccmime vaut plus "iraml navire en mer que
hnrffiie ou saïque.
A greu pot hom conoisser en la in;ir
Garai, sitôt s'en passa hnhs e naiis.
Servebi deGirone : A greu pot.
Diflicilemcnt on peut connaître en la mer chemin,
.(uoique y passe barque cl navire.
— Vaisseau , navire.
Car ses la decïnia , non es
Ustantcaut qn'en armes un lenh.
Pierre nu Vilar: Sendaiz vermellis.
Car sans la de'cime, il n'en est pas un si chaud qui
en armât un navire.
ASC. FR. Messire de Chepoy retint 2 galies et
I lin.
Cil de Salonique annoient 5 lins poui' nous
destonrner les vivres.
Compte de Thcobald de Chepoy, liiio.
\N<;. CAi. I.eny, llcny, anc. Ksr. f.eno. vnwi.
I inho. iT. f.ei/nn.
LIiV
/y
.'. LkGNA , LEIGNA, LKNIIA , LENIA .
i.iNUA, S./. , bois.
Si non es de peira o de legna.
Rai.menz BiSTORS : Aragues.
S'il n'est de pierre ou de bois.
Loc. Quan trob loruei ni ceinbel ,
Volontiers desplei m'enseigna,
E joing , e fat/, d'astas leigna.
P. V'iDAL : Pois uLert.
Quand je trouve tournoi et joute , je de'ploie vo-
lontiers mon enseigne , et joins , et fais de lances
du bois.
Proverb. Fas fuec ses i.enha.
G. RlQilER : l'^n re.
Tu fais feu sans bois.
Oraus i.ENiA fai erant fuoc.
Flaina fail, caut fait... lenia.
Trad. deBcde, fol. 54.
Beaucoup de bois fait grand feu.
Le feu manque , quand manque... le bois.
A>f:. FR. Cela alnme le fu de laingnc.
Fabl. el conl. anc, I. IV, p. 2^7.
I.i vilains a demandé laingne...
En la sale fu fez li feus.
Fabl.etcont.anc.,X..U.l,Y). it.
Eu laquelle maison je ai mis ma laigne e fagos,
I.elt. de rém. de l'Hii. CaRPEktier, t. II, col. 98g.
CAT. Llenya. esp. Lena. port. Lenha. it.
I.egna.
— Lieu j)lanlé d'arbres.
Tost cbai
Illauc eu bai ,
Coma Hors eu i.enha.
Pierre d'Alvergke : Piossinhols.
Le blanc tombe aussitôt en hai , comme la lleur en
bois.
LINHA, LiG\A, i. /jjat. LiNCA, ligne,
cordeau, direction.
Tôt o mena a plom et a livell et a dreeha
LINHA.
V.et rert., fol. Sp.
Il le mène tout à plomb et de niveau et en droite
ligne .
Bastit ses regl' e ses ligna.
' Kambaud p'Orange : En aital rimela.
lîâti sans règle et sans cordeau.
Pren sa i.înha, e vol anardreita via.
y. et Ferl., fol. jy.
l'icnil ia direction, et veut aliei ilioit rhciiilM.
7fi
LIN
t'i^. Tôt o ;icloiileua ;i régla et a linha de
razo.
V. et l^ert., fol. 47.
Il l'ordonne tout à la règle et au cordeau de la raison.
— Terme d'écriture.
"Vingt et sieis linuas en cascuua plaua , et
en cascuna linha siuc mots.
Fors de Béarn, p. 1077.
\ ingt-six lignes eu cliaque page , et en chaque
ligne cinq mots.
— Instrument de pèche.
La i.tNHA ab que lo pescayre de îfern pren
los peyssos.
V. et Vert., fol. 20.
La ligne avec quoi le pécheur d'enfer prend les
poissons.
CAT. Bsp. Linea. port. Linha. it. Linea.
2. LiNH, LiNG, S. m,, lignée, race,
descendance.
Del gran linh N Adam.
Le comte de Poitikrs : Farai chansoncla.
De la grande lignée du seigneur Adam.
Pois lo fils de Dieu vos somo
Qu' el vengetz del ling Farao.
Marcabrds : Emperaire.
Puisque le fils de Dieu vous somme que vous le
vengiez de la lignée àe Pharaon.
ANC. FR. Kejà n'i entrera, uehome deson//«.
Prist une farae de haut lin.
Roman de Rou, v. 'il\!\'2. et 9637.
La dame quident de bas lin.
Roman del conte de Poitiers , v. 912.
Il n'est pas nés de povre lin.
Roman de Partonopeus de Blois, t. H , p. 1 10.
3. LiNHADA , s.f., lignée, race, descen-
dance.
Tula la LINBADA
Que près d'EN Adam naissensa.
Gavaudan le Vieux : Un vers.
Toute la lignée <|ui prit du seigneur .\dani nais-
sance.
LiNHADAS desiermeaadas.
Tr. de la i'^ Ep. de S. Paul aux- Tliessaloniciens.
Lignées infinies.
En aquest... faibi la lhinhada o la proge-
nies del rey Clodovien.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 97.
lin celui-ci... faillit Va lignée o\x la race du roi
Clovis.
LIN
4. LiNHATGE, LIGNATGE, ,V. tU., HgnC,
direction , alignement.
~ Àdv. camp. Dons auzels, en son estatge
Iras, qnan venra '1 matis,
E diguas li en dre& i.inhatge
De qnal guiza l'obedis.
PiERE d'Auvergne : Rossinhol on.
Doux, oiseau , dans sa demeure tu iras , quand
viendra le matin, et dis-lui en droite ligne de quelle
manière je lui suis obéissant.
— Lignage, lignée, race, descendance.
Mil cavalier de gran I-inhatge
E mil doinpnas de gran valor.
Guillaume , moine de Beziers : Quascus plor.
Mille chevaliers de grand lignage el mille dames
de grand mérite.
Desliurar d'enferu
Trastot 1' buman linbatge.
F. de S. Honorât.
Délivrer d'enfer tout l'humaiu lignage.
Una falsa descbauzida
E raditz de mal linhatge
M'a trahit, êtes trahida.
B. DE Ventadour : La doussa votz .
Une fausse déconsidérée et racine de mauvais li-
gnage m'a trabi , el est trahie.
Fi^. Proeza eis del coratge ,
Vens son meilbor linhatge.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Prouesse provient du cœur , voilà sa meilleure
lignée.
ANC. FR. Conjoinct.s ensemble par sang de li-
gnaige ainsi que cousins,
Monstrelet, t. 1 , fol. 1 19.
CAT. iJiuatge. li.sr. Linage. tort. Linhagetn.
it. Legnaggio.
h. Alignamen, ALLiNAMKN , ,v. VI., ali-
gnement.
Si la terra es el mei per dreicb alignamenz.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Si la terre est au milieu par droit alignement.
Enfra lurs propres ai.linamens.
Tit.de 1892. Jiailliagede Sisteron.
Au-dessous de leurs propres alignements.
ANC. ESP. AlirMiniento. port. Aliiihamento.
6. Alinhar, V., aligner, ajuster.
Part. pas. El vei adreit et alinhat.
Bertrand de Born : Fueillietas.
.!<! le vois juste et aligné.
LIN
l'ig-. Eqaitatz non es nutra cauza mays engal-
tal tota ALiMiAnx.
f. et Kerl., fol. 60.
Equile n'est autre chose excepté e'galité louli?
alignée.
CAT. Alinjar. esi*. Alihar. port. Alinhar.
7. Delinhar , V. , dévier, disjoindre,
écarter.
Aquel qui de sa natnra dei.inha.
Elue, (le las prnpr., fol. l.^n.
Celui qui de sa nature dévie.
— Part. prés. Discordant.
rN"aT>ho DELINHANS papts.
Elue, de las propr., fol. 253.
baissent parties discordantes.
8. FoRLi>HAR, ?;., forligner, dégénérer.
E s rleu gardar de fori.inhar.
Brer. d'amorj fol. lo/j.
Et se doit garder de Jorligner.
Part- pas. No séria Los filbs, mays séria rnn
1.ISHATZ.
F. et Ferl., fol. 74.
?>e serait pas bon fils , mais il serait dégénère.
Snbst. Del.s FORMNHATz d' avol aire.
Pierre d'Auvergne : Belh m'es.
Des dégénérés de mauvaise mine.
ANC. FR. Forhgnez de la constance de voz pères.
OEufres d'Alain Chartier, p. 4o9-
Si riiomnie ne se faitjorligné du devoir.
Dlbartas , p. 9.
9. Relinhar , V., ressembler.
Li deu quecx voler reknhar. ..
P>e viven , li relisha.
Bref, d'amor, fol. io.'|.
Chacun doit vouloir lui ressembler...
En vivant bien , il lui ressemble.
10. Interlinear , V., interligner, inter-
caler.
Part. pas. Rasât, cancellat o interlineat.
Fors de B^arn, p. 1082.
Raye' , cancelié ou interligné.
ESP. PORT. Interlinear. it. Interlineare.
LINIR, V., lat. LiNiRc, enduire, oindre,
frotter.
Part. pas. Sa goina... val tant a conservar li-
bres que, qaan so LiNiTz d'ela, per ardas
no prendo mal.
Eliir. de las prnpr., fol. 201.
LIQ ;c)
.Sa gomme... vaut tant pour conserver les livres
que, quand ils sont enduits d'elle, ils ncpreuncutni.il
par teignes.
2. LiMMENT, S. m., lat. I,INIMENT/<W,
liniment.
Aprop pansa liniment.
Trad. d'Albucasis, fol. A.
Après pose liniment.
ESP. Linimiento . port. it. Liniinento.
?>. LizAR , V., enduire, oindre.
LizAR tôt eniorn d'alguna maleria plntirioza.
Eluc.de las propr. , fol. 142.
Endu ire XeiuX. autour d'aucune matière "lui ineiise.
ANC. E.sp. Lizar. it. Lisciare.
LINX, s. m., lat. lynx, lynx.
LiNx no fo par a leis en pardadura.
Palnylz de Savieza.
Lynx ne fut pareil à elle en regard.
Engendra fygres , linces, serpens.
Elue, de las propr., fol. l'^l).
P^ngendre tigres, lynx , serpents.
CAT. ESP. Lince. port. Lince, lynce. it. Lince.
LIPPO.S, adj., lat. lippus, chassienx.
Uellis... i.ippos.
Elue, de las propr. j fol. 227.
Yeux... chassieux.
IT. Lippo.
■1. LippoziTAT , ,v.y., lippitude.
Laganha o lippozitat.
Elue, de las propr., fol. 83.
Chassie ou lippitude.
3. Lipeza ,.?./;, li{)pitiide.
Ret les uellis clars et delisli lor taca , val
contra i.ipeza.
Elue, de las propr., fol. 221 .
Rend les yeux clairs et de'lruil leur tache, vaut
contre lippitude.
LIPTOTE , .V. /., litote, figure de rhé-
torique.
LipTOTE... toi alqnna proprielat accidentai
ad alcuua caiiza.
Leys d'amors , fol. 143.
La litote... ôte quelque proprie'te' accidentelle ù
quelque chose.
LIQUOR , LicoR, s. m., lat. liquor, li-
queur, liquide.
Quar dis, que es veramen.'i
8o
LIQ
.1. (lels principals hongeniens ,
Tai totas velz, so es vers plas ,
Eu totas LicoRs sobiras.
Bret/. d'amor, fol. 1(^5.
Car huile, qui est vraiment un des principaux li-
niments, va toujours, cela est vrai pleinement , <ii
tous liquides supérieure.
De iiQUOP-^s, alcQDas so compostas , alclll!.l^
so simplas.
Elue, de las propr.j Col. 271.
Des liqueurs , aucunes sont composées , aiiciiucs
sont simples.
Fig:, De tu fara hom la liouor
Don seran onchg l'anlri tracbof.
P. Cabdin.vl : D'Estevc.
De toi on fera la liqueur Aor.l seront oinis lis au-
tres traîtres.
c.\T. ESP. PORT. Licor iT. Liquore.
2. LlQUIDlTAT, .y.y., lat. LIQUIDIT.\T6'«/,
liquidité, fliiidiu';, limpidité.
Per razo de sa liquiditat.
Conlra tropa hqciditat.
Elue, de las propr., fol. 32 et j5.
Par raison de sa liquidité.
Contre considérahle liquidité.
iT. Liqiiidità , liquiditaie , liquiditade,
3. LiQUEFACTIO, S. f., lat. LIQUEFACTIO,
liquéfaction.
Ja sla que prenga hquefactio.
Elue, de lai propr. , io\. i83.
Bien qu'il prenne liquéjaetion.
F.sr. hiquefaccion. port. Liquefaccào . ir. /.;-
quefazione.
If. LiQUiD , ad/., lat. Liovinus, liquide
limpide.
Si la inateria es trop liquida et clara.
Don naysh adhoras goiiia tiQuruA.
Elue, de las propr., fol. lo/| et 198.
Si la matière est très liquide et claire.
Dont naît parfois gomme liquide.
Fig. Que las ilitas letras piiescan esser dicli.is
LIQUIDAS.
Leys d'amovs , fol. 1 1 1 .
Que Icsdites lettres puissent être diles liquidi:-!.
CAT. Liquid, lliqiiid. esp. port. it. Liquido
5. LiQUiDAMEN.s , adc, liquidement.
Lentamens o lotamens o iiquidamens, se
gon lali , sonan las dilas letras.
Leys d'initors , fol. iii.
LIS
Lentement ou lourdement ou liquidement , spjon
le latin , sonnent lesdites lettres.
ESP. PORT. IT. Liqiiidamente .
LIS, I.IZ, (idj., grec ^^la-a-as , lisse, uni,
])o!i.
Blanc e lis pus qii' us almatilz.
GUILLVLME DE Cabestaing : Er vey qu'cMl.
Blanc et lisse plus qu'une amétbyste.
Sa pel esf)iana, 1.T7.A et .ses pels.
Elue, de las propr., loi. 3i .
Sa peau est plané , lisse et sans poils.
CAT. Lis. ESP. Liso. pout. Lizo. it. Liscio.
LIS, S. m., lat. lis, procès, débat, dis-
cussion.
Lis et controversia.
Tit. de 1281 DoAT, t. XCI , fol. 217.
Débat et controverse.
ESP. PORT. IT. Lite.
■7.. LiTiGi , ^. /«., LiTiGi«Art, litige.
LiTiGi entre partidas.
Statuts de Prot-ence. BoMY, p. 10.
Litige entre parties.
Plays, LiTiGis e questions.
Statuts de Provenee. JljHEN , t. 1 , p. 35o.
Plaids, litiges et questions.
ESP. PORT. IT. Litigio.
3. LiTiGios, ndj., lat. litigiosk^, liti-
gieux, querelleur.
Femna fada , lengossa,
Mala e litigiosa.
Brev. d'amor, fol. 233.
Femme folle, bavarde, méchante et querelleuse.
Ny dengana causa autra i.itigiosa.
Statuts de Proi'ence. Bomy, p. 5.
Ni nulle autre cause litigieuse.
ESP. pop.T. IT. TJtigioso.
4. LiTiGAR , V., lat. LiTiGARg, conlester,
être litigant.
Part. prés. Fan obligar las personnas liti-
GANS.
Statuts de Provenee. BoMY , p. lo.
Font ohliger les personnes litigantes.
ESP. FORT. Litigar. it. Lidgare.
LISERA, s.f., lisière.
No per la usera.
Fors de Bcarn, p. loSS.
îSnn par la lisi!?re.
LIS
LISSIU, LEissiu , s. ru., lat. i.ixiv/k/7j ,
lessive.
Ses neguna autra uicscla de lissiu de sabon.
Cartulaire de Montpellier, fol. igS.
Sans aucun autre mélange de lessive de savon.
Aiatz de fort i.eissiu de vilz
Qne sia colafz et esclarzitz.
Devdes de Prades, .luz. rass.
Ayez de forte lessive de vigne qui soit coulée et
clarifiée.
Qne negun.s tenchurieis, que l)l.:nqnis seda,
no» ause blanquir ab ne£;iiii i.ismi;.
Carluldire de Montpellier, fol K)^.
Que nul teinturier, qui blanchit snic , n'ose lilaii-
cliir avec nulle lessive.
CAT. Llexiii.
LISTA, s.f. , hnnde, bordure, liteau,
bord.
Voyez Denina, t. III, ji. 45 et /,6.
L'ancien tenloniqno avait liste,
dont l'allemand a fait i.eiste.
Le poëme sur l'expédition de Char-
leraagne en Espagne offre ce mot dans
l'inscription gravée autour du bouclier
de Roland :
Mit Galdineni bohsfaven
Was an there listen ergiaveii.
V. i852et i853.
SCHILTEB , Thes. antiij. teut., t. 111 , v» Liste.
Un mantelh
D'un drap de seda bon e belh
Qne hom apela sisclato,
Vermelh ab i.r.sTA d'argen fo.
R. Vidai, DE Bezaudun : Unas novas.
Un manteau d'un drap de soie bon et beau qu'on
appelle brocard, il fut vermeil 3\ec /jonliire d'argent.
ASC. FR.
Li rois fn en la sale bien paintorée à iisie.
Roman de Berte, p. I2).
CAT. Llista. ESP. PORT. iT. Lista.
0.. LisTAR, V. , jasper, border, tracer
des bandes , veiner.
Pan. pas.
Vengat es a la cambra del (i uiarbie i.istaï.
Roinan de Fierabras, v. ?.')8().
Ksi venu i la cliamlire ilu pur marbre /rj,5//e.
m.
LIV
8t
I AN'-. lU.
(3cbirem le iraytrc oi» bault palais listé-
Poemcde Hugues Capel, fol. ig.
Le bati de Macidoine qui fa /l'^fe d'orfroi.'.
Poêle anonyme. Du Cange, t. IV, col. 233.
j Li quatre fil Aymon sont el palais liste.
Jiomun de Renaud de Montauhan .
1 ANC. CAT. Llistar. anc. esp. Ijstar. it. Listarc.
i 3. LisTRK , .9. /;/., lisière, bordure.
Bons es per i.istrf. e per drap.
; T. t)eG. Rainoi.s d'Apt et deG. Magiîet : Maioret.
Il est bon par lisière et par drap.
Le PORT, et l'iT. ont Ustrti.
4- LiSTRAR , V., jasper, bordei-, tracer
des bandes.
Part. pas.
A son ool a pendut .son bon escut listratz.
Roman de Fiernhras, v. lO^S
1 A suspendu à son cou son bon éou horde.
I roRT. Listrar.
i
; LIVELL, s. in., lat. libeli,», niveau.
' Tôt o mena a plom et a r.ivEi.r, et a dreclia
] linba.
Fay tôt a régla coma peyralier lo mur toi
' engal a i.tvELr..
K et rert.j fol. Sg.
Mène tout d'aplomb et de niveau et en droite ligne.
Fait tout à la renie comme le maçon le mur tout
égal de niveau.
ANC. CAT. Livell. poKT. Livel. it. IJvello.
2. Nivel, s. ni. , niveau.
Mesura teneut la corda a nivki. de l'avga.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, part, i'», c. 35.
JWesure tenant la corde au niveau de l'eau.
CAT. MOn. Nivell. esp. port. Nivel.
LIVOR, S.f., lat. i.ivoR, couleur livide,
lividité.
A blancor perleuo... i.ivor o /lavor.
Las autras causas de livor.
Elue, de las propr., fol. 265 et 266.
.\ blancheur appartiennent... lividité ou jaune-
vert.
Les autres causes de lividité.
esp. port. Livor. it. Livore.
•).. LiviDiTAT, s. f., lividité.
LiviniTAT o blavcza.
Elue, de las propr. , fol. 8S.
Lividité lUi pâleur.
I 1
Ri LIV
3. LivENC , «f^., livide.
Qqan, per operacio de natura, vert o ncgre
torna liveno.
Elue, de lits propr., loi. 266.
Quand , par opération de nature , vert ou noir de-
vient lii>ide.
LIVRE, LiuRE , adj., lat. lib^^r , libre,
affranchi , détaché.
Sia sers , sia livres.
Tmd. de Bide, loi. 74.
Soit serf, soit libre.
Fig. Es LIVRES de péril.
C om sia livres de mal.
Trad. de hcde , fol. 49 et i3.
Est affranchi de pe'rii.
Qu'on soit affranchi de mal.
CAT. Llibre. esp. Libre, port. Livre, it. Li-
béra.
■>.. LiVRAR, LIURAR, V., lat. LIBCRARe,
délivrer, sauver, débarrasser.
Lo sanh bers on Dieus fon sebelhitz
Yolou MURA.R aissilh que de lay so.
Guillaume de Mur : D'un sirventes.
Le saint tombeau oîi Dieu fut enseveli veulent dé-
livrer ceux, qui de là sont.
Qui LIVRA lo colpable de tonnent.
Trad.deBède, fol. 78.
Qui délivre le coupable de tourment.
— Livrer, accorder, remettre entre les
mains, adonner.
De SOS près près esmenda
Del rey, qu'els i degra hurar,
Bertrand de Born : Quan vey pels.
Peur ses prisonniers il prit rançon du roi , c'est
pourquoi il devrait les lui livrer.
LivRi vos lo rial gant per seynhalh e per
ferinetat de possessîo de la calh vos ineti.
Philomena.
Je vous livre le gant royal pour marque et pour
assurance de la possession en laquelle je vous mets.
Mi rent a lieys e m liure.
Le comte de Poitiers : Farai cbansoncta.
Je me rends et me livre à elle.
Loc. Aquest hom liubar a mort.
Trad. de l'Evang. de ^icodème.
Livrer cet homme à mort.
Los quais nos venen livrar batalha.
Chronique des Albigeois, col. 97.
Lesquels nous viennent /icre/' bataille.
LIV
Pai't. pas. Qu'om sia livratz de m.il.
Trad. de Bide , fol. i3.
Qu'on soit délivré de mal.
Ja non erper loi livratz cattiers.
Roman de Gerardde Rossillon, fol. 21.
Jamais ne sera par lui accordé quartier.
Stibstantiv . Li liurat a raaltraire.
G. Faidit : Fort cliausa
Les adonnes à maî agir.
CAT. Llihrar, Uiurar. esp. Librar. port. Li-
vrar. AN<;. XV, lÀvrare, liverare. it. Mon.
Liberare.
3. LivRAMEN, LIURAMEN, S. j7i . , déli-
vrance.
Paors de Dion es fons de vida e livramens
de mort.
Trad. de Bède, fol. 3l.
La crainte de Dieu est fontaine de vie et déli-
vrance de mort.
ANC. esp. Libramienlo. it. Liberamento.
4. LiVREZA, LiuREZA, S . f. , liberté, in-
dépendance.
Aqui uni es 1' esperiz de Deu , aqui es liu-
REZA.
Mellier es sosgeita cervituz que liureza er-
golioza.
El persegra la grandeza dels peccatz per la
LIVREZA de virtut.
Trad. de Bède, fol. 74 et 5o.
Là où est l'esprit de Dieu , là est liberté.
Meilleure est servitude soumise que liberté or-
gueilleuse.
11 poursuivra l'e'normilé des pc'clie's par Vindépen-
dance de la vertu.
5. LiBERT , .V. m., lat. liberté*, af-
franchi , libéré.
Lo libertz non pot clamar son patron en
plait ses niandamen de la poestat.
Trad. du Code de Jusiinien, fol. 3.
L'n^W/nr/it ne peut appeler son patron en justice
sans pijrmission de l'autorité.
CAT. Llibert. esp. port. it. Liberto.
6. Libertin, s. ni., lat. libertin//.?, af-
franchi.
Lo patros non es tengutz per so libertin ,
ni lo LIBERTINS non es tengutz per son patron.
Trad. du Code de Jiistinien, foi. 27.
Le patron n'est pas tenu pour son affranchi, ni
V affranchi n'est pas tenu pour son patron.
LIV
ANC. FR. C'est eu vain qu'un libertin, qui a
autrefois esté esclave , soubailteroit d'estre
ingénu ; sa contîition originelle et acciden-
telle y répugne.
Caml's de Bellay, Diversités, t. I, loi. 271.
lisp. PORT. iT. Libertino.
7. LiBERTiNA, s.f. , lat. LiBERTiNA, af-
franchie.
Adjectiv. Sera franca, e sera libertina del
vendetior.
Trad, du Code de Justinien, fol. i^l-
Sera ULic , cl sera ii(/'ninc/iieàu vendeur.
8. LiBERTAT, S./., lat. L.lBV.TXTAtem ,
liberté, indépendance, franchise, im-
munité.
Segon las i.mERTAxz sobre dichas.
Charte de Gréalou. p. ll^-
Selon les libertés susdites.
Recognoe 1' amor que son poble li portava,
et donet plnsors dons e hbertats.
Genolugia dels contes de Thulosa.
Reconnut l'amour que son peuple lui portait , et
donna plusieurs dons et libertés.
CAT. Llibertat. esp. Libertad. port. Liberdade .
IT. lÀbertà, libertate, libertade.
g. LiBERACio, S. f., lat. liberatio , li-
bération , délivrance.
Dels ruais passât/, querera perde;
Dels presens, liberacio.
Brev. d'amor, fol. 10^.
Des maux passes nous reque'rons pardon ; des pré-
sents , délivrance.
Per razo de sa liberacio.
Elue, de las propr., fol. 128.
Par raison de sa délivrance.
ANC. FR. Lonant la clémence dudit empereur
en la (ibération de plusieurs prisonniers
qu'il avoit prius.
Mo.NSTHELET, t. Il, fol. 76.
ESP. Liberacion. ir. Liberazione.
10. Libéral, ndj., lat. libérai.^, libre.
An perdut libéral voinntat.
L'Arbre de lialalhas, (ol. 26.
Ont perdu libre volonté.
En leial et libérai... . possessio.
ri/. t/eizgS. DoAT, t. CXXXlX,fol. i25.
En loyale et libre... possession.
Las causas sosuczas a libéral arbitre.
Elue, de las prupr. , fol . II.
Les cLujes soumises ii libre arbitre.
LIV 83
— Libéral.
Era larx a douar e liberals.
Exercitatï en las sciensas liberals.
Cat. dtls apost. de Roma, fol. 21 et l53.
Etait large et libéral à donner.
Exercé dans les sciences libérales.
ANC. FR. Les voluptés du boire et du manger
ont un souvenir qui n'est point libéral ne
digne de gens d'bonneur.
Amïot , Trad. de Plutiirt/ue. Morales, t. I, p. 265.
CAT. Lliberal. esp. tout. Libéral, it. Libérale.
I I . LiBERALMEN , LIBERALMENS , Ucli'. ,
librement, libéralement, généieuse-
tnent.
Fos LIBERALMEN laisada als crcstias.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 16.
Fût librement laissée aux cliréticns-
Sa gracia liberalmen
Tramet aondosamen
Tôt jorn a cels que s vol e '1 plat/..
iirev. d'amor, fol. 2.
Sa grâce libéralement il transmet avec abondance
toujours à ceux qu'il veut et (qu'il) lui plaît.
Si tu as petit d'aqno, dona liberalmbns
segon ton poder.
V. et Vert., fol. 81.
Si lu as peu de cela, donne libéralement selon ton
pouvoir.
cat. Lliberalment. esp. purt. it. Liberalinente.
12. DeSEIVRE, DESLIURE , DESLIEURE ,
DELIVRE, uELiuRE, aclj., libre, indé-
pendant.
Negns lioms non es franc ni deslivres de
mala servîtut, sinon en gracia de Dieu.
F. et Vert., fol. 33.
Nul homniti n'est afi'ranclii ni /iTre de maie ser-
vitude , sinon en grâce de Diçu.
Auar s'en pot délivres ab adreilz comjalz.
Guillaume de Tudela.
Peut s'en aller libre avec de justes conge's.
Ab DELIVRA enlrada e ab délivra eissida.
Coût, de Condom.
Avec libre entrée et avec libre sortie.
El règne del cel ,
On son DESi.iBUREs li (izci.
lirev. d'amor, (ol. loS.
Au ruyumne du ciel , où sont libres les fidèles.
— Délivré , débarrassé.
8.1
LIV
Procuiet si vomit, et ayshl tu délivre.
Elite, de tas propr., fol. 2^3.
Se procura vomissement , et fut ainsi délivré.
Serein hesmvre del diable.
F. et Vert., fol. 45.
Nous serons délivrés du diable.
Fon lîESLIVRA
De Iota nialanan.s.-i.
V. de S. Honorât.
Fut délivrée de toute maladie.
ANC. FR. Se li pas.sages fust délivres.
liojnan de la Rose, v. 49" ■
Non , non , ton trépas m'a rendu
D'espoir et de crainte délivre...
Je ne crains plus rien que de vivre.
Bebtaut, p. 227.
Sans les eiumailloter ni lier de bandes ni de
langes, de sorte qu'elles les rendoient plus
délivres de leurs membres.
Amyot , Trad. de Plutarquc. Vie de l.ycurguc.
— En termes de jurisprudence, quitte,
libéré, affranchi.
El es DESiiEURES d' aqncl dan qne sos sers
avia fait.
Trad. du Code de Justinien, fol. 22.
11 est quitte de ce dommage que son serf avait fait.
— Prompt, expéditif, diligent, alerte.
El mon no sai hom tan desliure
Pogues totz mos peccatz escrienre.
FoLQUET DE Marseille : SenherDieus.
Je ne sais au monde liomrac si expéditif (\a.'\.\ pût
c'crirc tous mes pe'che's.
ANC. FR. Afin qu'ils allassent plus légers et
plus délivres à ce voyage.
Amyot, Trad. de Plutarque. Vie de Paul-Emile.
Fig, Ben gieu tiob hom joi deslivre.
A. D.VNIEL ; Lancan.
Bien difficilement nu trouve joie protnpie.
Adv. comp. Quan foro totz garnitz, vengro
s'en lot A DELiuRE vais Marseli.
Philomena.
Quand ils furent tous équipés, ils s'en vinrent
tout proinptcinent vers Marsile.
Vos est cela que a desliure
Me podetz far morir o viure.
Roman de Jaxifre, fol. 78.
Vous êtes celle qui promptement nie pouvez faire
mourir ou vivre.
ANC, FR. Miez voil e.strc Icnz à d'Uvrc
LIV
Qu'en chaiene ricemcut vivre.
Marie de France , t. Il , p. 177.
CAT. DesUiurc , deliure,
13. DeSUVRAMEN , DÊSLIURAMEN , DES-
MEURAMEN , DELIVRAMEN , HELIURA-
MEN, S. m., délivrance, absolution,
liberté.
Desliedramen de peccatz.
AiMERi DE Bellinov : Cossiros.
Absolution de pe'clie's.
Tro Dieus esosbos astres li det deliurament.
Guillaume de Tudela.
Jusqu'à ce que Dieu et son bon astre lui donna dé-
livrance-
ANC. CAT. DesUiurament, delivrament. anc.
E'ïp. Delibrurnienfo.
14. Dei.ivrazo, deliurazo, .y.y. , déli-
vrance.
Auzi s' aiicmais dir de nnlh preisonier
Que non aines fort sa delivrazo.^
Gaiisseran DE Saint-Leidieh : Puois fin'amors.
S'entondit-il oncques plus dire de nul prisonnier
qu'il n'aimât pas fort sa délivrance?
ANC. FR. Ke il prenge conroi deïordelivraison.
Roman de Roa, v. l63l.
i5. Delivratio, deliuratio, s./., déli-
vrance , livraison , remise.
En la DELIVRATIO d'amont dita.
Tit. de 1419 DoAT, t. LIV, fol. 292.
En la livraison dessus dite.
16. DeSLIVRAR , DESLIUR.\R, DESLIEURAR,
nEi.iVRAR, DELiuRAR, V., délivrer, af-
franchir, débarrasser, acquitter.
Rezeinei' e deslivrar los prezoniers.
F. et rert.,(o\.So.
Racbeter et délivrer les prisonnier.s.
iVliels saup Lozoics desliurar
Guillelme.
Bertrand de Born le fils : Quant vei lo.
Mieux sut Louis délivrer Guillaume.
De que si puescan deslivrar
Tanz dentés com as a pagar.
F. de S. Honorât.
De quoi se puissent acquitter tant de dettes
ronime tu as à payer.
De pagaus e d'avol gcii
Delivrar lo inonimtn.
GlllAlD Dt BORNEIL : Jois sia. Far
De païens et de méchante gent délivrer le tombeau .
LIV
l'fiuna fai , al efantar.
Plus lengieiraïuen deslieurar.
Brei'. d'amor, fol. 4o-
Femme, au moment d'enfanter, fait plus aisément
délivrer.
ANC. FK. E lias délivrée fumes.
Seieiit délivre t li tuen aini.
Ane. tnid.dii Psaut. de Corbie. ps. 123 et SiJ.
La loine Fiéilégomle se délivra à\\n fil;
liaiiptiziez. fu à Paris.
Rec. des hist. r/e Fr., t. III , p. 235.
— Hâter, presser. j
Dis al iibbat que uo fes tau gian mcssa , c j
(jue s' en deliores.
Que s DEi.iiJREsso (le far la batalla. i
PUILOMENA. I
Dit a l'abLe qu'il ne fit pas si longue messe , et 1
qu'il s'en hdiât.
Qu'ils se hâtnssenl de livrer la batailli'.
— Écarter, retirer.
C'om DELIVRE la hrasa a forza et a poiler.
F. de S. Honorât.
Qu'on écarte la braise à force et à puissance.
Sabse. Qui al rE^Liua.\R non cor
Greu sera per lui desliarat/,.
AiMERi deBellinoy : Cossiros.
Qui ne court au délivrer sera difficilement délivré
par lui.
Pari. pas. Auc honi mais près no fo
No volgues psser desmvrat.
Granet : Fin pretz.
Oncques plus homme ne fut prisonnier ([ui ne
voulût être délivré.
Aura deslieurat Israël.
Liv. de. Sydrae, fol. il g.
Aura délivre Israël.
CAT. DcsUita-ar. anc. esp. Delibrar. it. Deli-
vrare.
17. DeSLIVRAMEN, nESI,IUR\MEN, I1ELHI-
vRAMENT , <7r/('. , librement, indépen-
damment.
Obra plus apcrtartien
Ades, c pins uEsi.ivaAMEN.
Deudes de I'rades , Poème sur les Fcrlus.
\ t it plus ouvertement toujours, et plus librement-
Anscl fai miidar bel c gen
En paiif lie tciups desliurame^.
I>nnrs PF J'uAPK.s, /li:r. tit^.u
LIV
85
Fait muer bien et gentiment un oiseau en peu de
temps librement.
l'uesca poiar et deceudre delhivrament.
Tit. de 1219. DcAT , t. CXVlII , fol. ifi.
Puisse mouler et descendre librement.
18. DeLIVRIEU, DELIURIER, DESLIEURIER,
.<!. 1)1., délivrance, absolution, débar-
ras'
Se ieii niueir, er mi graii ueuukiers.
Bertrand de TioRN : Miez sirventes.
Si je meurs , (ce) me sera grand debiirras.
Pueys ses argen no y trob om deslieurier.
15. CarBONEL : l'er espassar.
Puis sans argent ou n'y trouve absolution.
Conqujcr
Als encarceralz deslieurier.
hrev. d'amor, fol. 92.
Conijuiert délivranee ans. incarcères.
19. Allivrar , ALLiURAR , V., délivrci ,
débarrasser.
Part. pas. Ai.uvrada jacia d'un precios enfan.
/^. de S. Honorai.
Gisait délivrée d'un pre'cieux enfant.
20. Deliberacio, s./., lat. délibera-
Tio, délibération, réflexion.
Saviament et ab deliberatio.
r.et Ferl., fol. 68.
Sagement et avec délibération.
Senes deliberacio.
Brev. d'amor, fo!.2i2.
Sans réflexion.
Ain gran dei.iberaïio.
Tit. de i35i. DoAT, t. CXLVI , fol. 218.
Avec grande délibération-
CAT. Deliberacio. esp. Veliberacion. port. Dc-
liberacào- it. Deliberazione.
21. DeLIBERAR , î>. , làt, KELinERARt',
délibérer, résoudre.
Van DELIBERAR... de laissar et abandonii.ii
la dita piassa.
C'fironit/ite des Albigeois, col. 18.
Vont délibérer... de laisser et abandonner ladite
place.
Part. pas. Entendet que lo dit léguai venia
DELIBERAT.
Clironiçite des yllbi/^eoi.s, 1 (d 8.
Apprit qiK- ledit légat venait résolu.
r..\T- FM', roni', DcUberar. rr. Dcliberarc.
86
LO
l'i. Deliberadamen, adv., délibérément,
résolument.
Deliberadamen et am bon conselh.
Tit. de 1389. DoAT, t. XXXIX, fol. 206.
Délibérément et avec hou conseil.
CAT. Deliberadament. esp. port. Deliberada-
mente, it. Deliberatamente .
23. DeSLIVRANSA, DESLIURANSA , DELI-
vRANSA, DELiuRANSA , s.f., délivrauce,
action de livrer, livraison.
Tant que ad aqaela deslitiransa.
Tit. de 1270. DoAT, t. IX, loi. 67.
Tant qu'à cette livraison.
S'endevenia qu' en la deliuransa fos tro-
bats nieiuhs nu gras.
Tit. de 1282. Doat , t. CXVIII , fol. 192.
S'il advenait qu'eu la délivrance fût trouve' un
grain de moins.
LO , LE, art. masc. sing., le.
Voyez la Grammaire romane, p . 1 1 1 ,
et la Grammaire comparée des langues
de l'Europe latine, p. 3 et suiv.
Suj. De meg aripin..., lo cart.
Tit. de i^^'].
De derai-arpent... , le quart.
Felz li fiangnei' Mausac, quan 1.0 rei.s lo ténia.
Le bauphis d'Auvergne : Vergoigna.
Lui fil de'truire Mausac, quand le roi le tenait.
Le solelb si revol sobre noslre einysperi.
Elue de las propr. , fol. 126.
ie soleil lait sa re'volution sur notre hémisphère.
Rég. Non vos lolraî lo castel d'Albaron, lo
bastiment.
Titre de to^o.
Je ne vous ôterai le château d'Albaron , le bâtiment.
Bel m'es caut aug lo resso
Que fai l'aushercs ab L'ar.so.
Pierre de Bergerac : Bel m'escant.
Il m'est beau quand j'entends le retentissement
que fait le haubert avec /'arçon.
ANC. FR. Suj. Se Dex m'ait,
Lo tût puissant.
Nouv. rec. dej'abl. et cont. anc, t. 1, p. l\l\.
Out occis Daire, lo roi de Perse, e combali
soi od Tbolome, lo ve'i de Egypte.
jinc. trad. du /''" liv. des Machabées, fol. i55.
Rég. Il esleit lo bleu c si lefasast lo mal.
II' sermon de S. Bernard sur l'Avent.
LO
Par lo sanc de sa passion desarmeit lo ciel.
Coin. d'Haimon sur l'Ep. de S. Paul.
ANC. roRT. On llo men amour prougessa.
Mays lo poder ja non er men.
Cane, docoll.dos nobres deLisboa, fol. 107 et 108.
CAT. ESP. Lo. PORT. MOD. O. IT. Lo .
2. Los, LES, art, masc. plur., les.
Suj. Dira : «Los raieus amans,
Venelz a mi, que tôt m'avetz conques.»
R. Gaucelm : Qui vol aver.
Dira : « Les miens amants, venez à moi, vu
que vous m'avez conquis entièrement. »
Los bes d' amor venon a lart.
P. Cardinal : Ben ten per fols.
Les biens d'amour viennent tardivement.
En elas les racbtz del solelb fan diversas
inpressions.
Elue, de las propr., fol. I2(i.
En elles les rayons du soleil font diverses impres-
sions.
Rég. Toit LOS sugets.
Titre de I025.
Ote les sujets.
Ab LOS pros de Proensa.
B. de Ventadour : En aquest.
Avec les preux, de Provence.
Els riu son clar de sobre los sablos.
B. de Ventadour : Belh Monruel.
Les ruisseaux sont clairs dessus les sables.
ANC. PORT.
Suj. Mas los meus ollos per algueu veer.
Los dias en que eu viver.
Cane . do coll. dos nobres de Lisboa , fol. 88 et 92.
Rég. Sobre Los santos livros.
Carta del Rei D. Diniz, t28/'i , Elucid. , t. II,
p. 95.
CAT. ESP. Los. PORT. MOD. Os.
3. Lo, pron. pers. m, 3* pers. sing., le,
lui.
Rég. Ta , T,o juva.
Litanies de l'an 780.
Toi , aide-/e.
Si io returnar no l' int pois.
Serments de S!^2.
Si je ne puis l'en détourner.
Conosc que malvat labor
Fan Lombart del emperador,
Quar no lo tenon per senbor.
G. FiGUEiRAs : Ja de far.
Je connais que méchante œuvre font les Lom-
bards au sujet de l'empereur , parce qu'ils ne le
tiennent pas pour seigneur.
LO
ANC. FR. Si !o iiiist sur son cheval.
VlLLEKARDOl'lN, p. 27.
ANC. CAT. Si col inalalt qu'il inetje lo fa ceit
Que no spot fer que de la mort e.scap.
.VusiAS March ; Si col inalalt.
ANC. Bsr.
El padie Je .vu. annos metio lo a leer,
Dio lo a maestros ornados de seso è de saber...
Que lo sopicssen en las .vu. artes emponer.
Pocrud lie Alexandro, cop. 16.
\>c, roRT. Bon desejo de .se niostrar El Rey
inteiro e Caze-lo amado do povo.
I). Hier. O-sobio, Ccirt. 3.
ANC. ir. Teueami lo più alïlitto.
Jacopone d.^ Todi , lib. 1 , sat. .3.
CAT. MOD. ESP. Mon. Lo. rOI'.T. MOD. O. IT.
MOD. Lo.
4 . Los, pron. pers. m, 3® pers. plur,, les ,
eux.
Rég. III nostre son franc e de bel solafz;
Gent acuillens e de gaia semblansa
Los trobaretz e dejus e disnatz.
T. d'Albert de Sisteron et du .moine : Monges.
Les nôtres sont francs et de belle gaîté; vous les
trouverez accueillant agréablement et de joyeuse
manière et à jeun et repus.
ANC. roRT. Aos nossos filbos o filbas berdei-
ros, se no los Deos der.
Docum. de \'iii6. Eliicid.j t. I , p. l()2.
E as justicas nom som ousadas a Ihos defender.
Docum. de \!^'io. Elucid.
CAT. tsr. Los. PORT. MOD. Os.
5. Lo , pron. tlémonstr. masc. .ling., \e ,
celui.
Ayssi que pnsquiam regnar en quest pre-
•sent segle, en ays.»-!... pusquiani regnar en t,o
que es a venir.
PnV. conc. par les R. d'Angleterre, fol. \.
Ainsi que nous puissions vivre dans ce pre'sent
siècle, par ainsi... que nous puissions vivre dans
celui qui est à venir.
ANC. CAT. Aco no 'nten lo que viu grossainent.
AisiAs March : Lo tôt es pocli.
6. IjO, pron. rel. m. sing., le, lui.
Règ. Sacrament... non i.o stanit.
Serments de 8'j2.
Le serment... ne le lient.
Lo dormir pert, quar iea lo ni taelb.
B. DE Ventadoi'R : ()uan p.ir la.
Je pcrd^ le dormir, car je me l'ôlc.
LOC
87
— Empl. nentral.
Si res prometetz, atendelz i.o.
Puilomena.
Si vous promettez quelque cbose, lenez-/e.
Devedon renon e raubarîa ,
Et elbs fan lo.
Pons del.\ Garde : D'un sirventes.
Défendent usure et vilenie , et ils le font.
ANC. i''n. Deus/oseit, pardonneiz lo moi.
Tr. de S. Bernard. Mom. de l'Acad. des Inscr.,
t. XVII, p. 721.
ANC. CAT. Altres e pocbs entenen lo, que fan
E faran be ab niala enteneio.
AisiAS March : Lo tôt es pocL.
ANC. ENP. Es mi ranger? — Si lo es.
LoP. DE VegA , Aut. sac. Los agread. del hombre.
ANC. PORT. Meu ben séria direr Ito a si ,
Maysnon/Zodigo ca non ey poder,
Sol non lia digo ca non ey sazon.
Cane, do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 107.
Em testimonio de lo de! esta carta.
Docum. de \'i!\ii. Elucid., t. I, p. l^l^l.
ANC. IT. Ed acciocchè quello, cbe a me par di
fare, conosciate , con poche parole ve lo
intendo di dimostrare.
BoccACCio, Decam., l.
7. Los, pron, rel. m. plur., les, eii.\.
Rég. Adoncx cugei que fos mortz pretz e dos...
Mas ar los vei restanratz an)bedos.
AiMERi DE Pegcilain : En aquelb.
Alors je crus que fut mort mérite et don... mais
maintenant je les vois rétablis tous les deux.
Premieraraent mosditz,
S! cum LOS ai escritz.
Arnaud de Marietl : Razos es.
Premièrement mes dits , ainsi comme je les ai
écrits.
LOC, Luoc, LUEC, S. m., lat. locz/.t,
lieu , place, endroit.
E mans bos locs n'er chantad' et apreza.
Peyrols : Bc m cujava.
En maints bons lieujr elle en sera cbantée et apprise .
Jerusaiems es luf.cs desamparatz.
Lanfbanc Cigala : Si mos clians.
Jérusalem est lieu délaissé.
Tug silh qn'el vostre loc seran.
G. Faidiï : Fortz cliausa.
Tous ceux qui seront à votre place.
Fig. Qai en loc feminil
88
LOC
Cuia feutat trobar.
Werre de Bussignac : Quau lo dous.
(^ui eu lieu féminin croit trouver fide'lité.
Loc. Misericordia fara loc a cascnu segnnt lo
deserviment de sas obras.
Trad. de Bcde, fol. 64-
IVliséricovde fera place à chacun selon l'accomplis-
st-ment de ses œu\rcs.
Lo menre si levé e fassa Ihi loc.
Trud. de la Règ. de S. Benoît, fol. 33.
(>ue le moindre ( plus jeune) se lève et lui fasse
place.
ïT. Gridando si : Fa hiogo, fa Itiogo.
BoccAccio, Dec, If , i.
— Occasion, moment opportun, cir-
constance, situation.
En mans i.uocs s' ave
Qu'el mal taingqu'el bes vensa.
GuiLLAi'ME DE Cabestaing ; Aucmais no.
En maintes occasions il avicnl qu'il faut que le
l)ion surmonte le mal.
En raans locx val mais tarda que cocha.
Sos Locx n'er melhnros.
G. Olivier d'Arles, Coblas triadas.
En maintes circonstances vaut mieux retard que
presse.
Sa situation en sera améliorée.
Loc. Dieus do m rezer loc e temps
Que portetz vostra part del fais.
Amanieu des t'scAs : Donapercui,
Dieu me donne de voir lieu et temps que vous
)H)rtiez votre part du faix.
Quan noa ai loc de vos vezer,
Joi ni déport non pnesc aver.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Quand je n'ai lieu de vous voir, joie ni plaisir je
ne puis avoir.
Aqae.st arlicle a loc en causas peccuniarias
e civils.
Coût, de Condoni.
Gel article a lieu en causes pe'cuniaires et civiles.
Aqiieslas leys an loc.
L'/lrbre de Bataillas, (o\. i32.
Ces lois ont /(e«.
Frov. Car li sens et li joc
An lur temps e lur loc.
Arnaiîd de Marukil : Razos es.
Car les sens et les jeux ont leur temps et leur lieu.
ANC. FR. Elk^ n'avoit lieu ne aisément , par
quoi elle s'em penst fuir.
Rcc. des Tlist. de Fr., t. III, p. ai^-
Tellement que justice n'y avoit point de //cm.
MONSTRELET, t. I, fol. TQS.
LOC
Le velours n'avoit lieu, la soye, ni le lin
Ni le drap enyvré des eaux de Gobelin.
P. Ronsard , t. Il , p. 904.
ANC. iT Si di.spregiarvi voglio non ha già lace.
Glittone d'Arezzo , Letl. t8.
Be m degratz dar de vos loc et aizina.
Guillaume de Berguedan : Quan vey lo.
Vous devriez bien me donner, à l'e'gard de vous ,
lieu et facilité.
IJonatz vos luecs a tornar lo fres
En las hochas de cels que , per conten
Qu'avetz mest vos, s'en van desconoissen.
B. Calvo : Ces no m'es.
Uonncz-vous lieu de tourner le frein dans les
houches de ceux qui , à cause de la dispute que vou^
avez parmi vous, s'en vont irrespectueux.
Lo cofessor es aqui solamen tenen loc de
r aarelha de Dieu.
F. et Ferl., fol. 70.
Le confesseur est là seulement tenant lieu de l'o-
reille de Dieu.
Cel que ten i.uoc de pastor.
Trad. de Bède, fol. 56.
Celui qui tient lieu de pasteur.
Mest lor gabon : « Franc, faîz nos loc. »
Gavaudan le Vieux : SenUors per.
Au milieu d'eux ils haLlent : « Franchement ,
fais-nous place. »
Eras quan vei que n' es locs e sazos.
G. Faidit : Ja non.
Maintenant quand je vois qu'il en est lieu et saison .
LuECX es qii'om si den alegrar.
P. Fabre d'Uzès : Luecx es.
C'est le moment qu'on se doit amuser.
Non pot esser fort senatz...
Qui non conquier, qnan luecs es.
Amies.
Rawb.ald de Vaqueiras : Ja hom.
Ne peut être fort sensé... qui ne conquiert, quand
c'est le moment , des amis.
Adv. D' on poiran luec cobrar
Armas.
B. Calvo : Moût a que.
D'où ils pourront aussitôt recouvrer armes.
ANC. PR, Ainz s'en fuit lues qu'il voit le leu. ..
Ce qu'il aporte monstre lues.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 298 et t. IV, p. 233.
ANC ESI'.
El infant quando les vio, luego los fae ferir,
Eiiipczo los luego todos a desordir.
Pôema de Alexandre, cop. iSg
LOC
ANC. IT. Que loco sia iinnta
La terra e tenninala.
BbuNETTO Latini, Tesorel. dtal. n<ip., J>. 72.
Adv. comp. Onrada folhia
Val EN LUEc mais que sen.
Arnaud de Mardeil : Sahurs.
Folie honorée vaut parfois plus que sens.
Vuelh ieu esser chantaire,
Et EN LDEC mon saber mostrar.
P. FaBRE d'U/.ÈS : Luecx es qii'oni.
.le veux être chanteur, et montrer à propoi mon
3.ivoir.
Ges erguelh-i totas velz non es Los,
Et estai gen a lukcx et a suz.os.
G. LE Roux : Ara sabrai.
Orgueil toutes fois point n'est Lon , et il sied bien
en lieux et en temps.
Padeladas de luec en idec.
Devdes de Prades , Àiiz. cass.
Poêlées de temps en temps.
Prép. comp. Compron veyi'es en i.aor de sa-
phirs, e ploin per argen.
F. et Vert., fol. 29.
Achètent verres en place de saphirs , et plomh
pour argent.
L' éléphant uza , en loc île ma, del nas.
Ebic. de las propr., fol. ^8.
L'e'lëphant se sert , en place de main , du nez.
Lai on amors s'enten,
Val fondât?, en tUEC de sen.
P. RaimoND de TouLotsE : Airessi.
Là où amour s'aft'ectionne , vaut folie au lieu de
sens.
ANC. FR.
En lieu de vous el lit la ferai-je raucier.
lioman de Berte, p. 20.
ANC. CAT. Loch. C\T. MOD. fJoC, IT. LoCO, luOgO.
2. LoGAL, .y. m., local, demeure, sé-
jour, emplacement, lieu.
Pns PS faiditz de son propre t.ogat,.
P. Vidal : .Si col paubres. Var.
Puisqu'il est banni de sa propre demeure.
Termes raoven
De lor i.OGAi., o trasmadan.
Brev. d'amor, fol. 127.
Remuant ou changeant les limites de leur local.
Qn'a l'arma m retenga sal
Bon LOGAL ,
Lai el reing celestial.
B. ZoRGi : .lesu Crisl.
Oue pour l'âme il me retienne sauf bon local , la
au règne ce'lesle.
in. -.
LOC 89
— Passage tl'im ouvrage.
D'aqnesla natural amor
.\n mot cantat li Irobadoi',
Disen de lieys, en manhs l0(>als ,
A Ieu grans bes, a Ieu grans mais.
Brec. d'amor, fol. \çji.
De ce naturel amour ont moult chanté les trou-
liadours , disant de lui , en maints passages, tantôt
grands biens, tantôt grands maux.
ANC. E.sp. PORT. Local.
'\. Local, i.ogal, adj., lat. i.ocai.w,
local , de lieu.
Quant a niutiicio local.
Elue, de las propr., fol. lO".
Quant à changement (.'fi /(>«.
.Son quatre enterrogatios locai.s.
Leys d'amors, (bl. 77.
.Sont quatre interrogations locales.
CAT, ESP. port. Local, it. Locale.
4. LuEGA, s.f., lieu, place.
Alcun temps luega de prélat
Tinc ieu en aquesta ciptat.
F. de S. Honorai.
Quelque temps la place de pre'lat je tins dans
cette cite'.
5. Logis, s. m., logis.
En son logis s' es retirât.
Chronique des Albigeois, col. 56.
En .son logis s'est retiré.
6. LoTJA, .i.f., loge, baraque.
De LOTJAS e detraps vie totz los camps vestis.
Donx derenjon Frances de lotjas e de traps.
lioman de Fierabras, v. 63l et iSop.
De loges et de tentes vit tous les champs cou verts.
Donc se dérangent les Français de loges et de
tentes.
CAT. Llotj'a. tsp Lonja. por r. Loja. it. Loggia.
7. MiEG I.UOC , MIF.H LtlOO , MKI LOC,
V. m., milieu.
Procza acabada,
Qn' el MIEG Luoc non sia oscada
O fracba en i'nn cartier.
Bertrand de Born : Rassa m'es.
Prouesie achevée, qui au milieu ne soit point eTiré-
chée ou rompue en l'un quartier.
El MiEH Lnoc de la tanla métras nna petita
broca de fust per sostener nna candela.
il.'. dcSyJrac, fol. i38.
<)0
LOC
Au milieu Je la lablc tu meltras une \i(;lite liio-
tliu de liois pour soiileuir uue cliaudello.
Eu MEi LOC d'un samit plelatz.
Un troubadour anonyme : Seinoi- vos que.
Plié au milieu d'un manleau.
Fer lo MiEG i.uoc.
K. et yert., fol, loi,.
Par le milieu.
8. Mfxh logan, ndj., mitoyen, inter-
médiaire.
Fig. La qnavta état e.s juveutut, et es mech i-o-
CANA entre totas.
Elue, de las propr., fol. 66.
Le quatrième âge c'est jeunesse, et il est mi-
toyen entre tous.
C). LOCTENENT , S. m., lat, LOCMW TE-
NENT(?/«, lieutenant.
Al LOCTENENT del senhor... Et jnrara als
homs lo LOCTENENT del senlior que lor gardara
lor libevtalz.
Charte de Gvéalou, \>. I30.
Au lieutenant du seigneur... Et jurera aux hom-
mes le lieutenant du seigneur qu'il leur gardera leur
lihertc'.
ANC CAT. Loctinent cat. mod. Lloctinent. esp.
Lugartiniente. port. Logoteiieute . it. Lo~
cotenente, liiogotenente.
lo. LocATio, s./., place, lieu, siège.
La LOCATIO de la sua malantia.
Trad. d'Albucasis, Col. 2.
Le siège de la sienne maladie.
1 I. Alloc , ALUOC , ALUEC, ficU'., aussi-
tôt, incontinent, sur-le-champ.
Al prince lo derou alloc.
y. de S. Honorât.
Au prince le donnèrent aussitôt.
Près r aiga , e bec alloc
Set vez.
Trad. d'un Evang. apocr.
Prit l'eau , et but incontinent sept fois.
— Parfois, à propos.
Sitôt ALUEC m' esmaya
Ni m doua afati.
G. Pierre de Cas als : AL lo pascor.
Quoique parfois elle me chagrine et me donne de
la peine.
Pero ALUEC en melluira.
B. ZoRGi : Tol7. lumi.
Pourtant parfois en ame'liure.
LOC
12. Alogar, V., loger, établir, placer.
Ouan lay aura son trap tendut,
Nos alogerem d'enviro.
Bertrand de Born : Lo coms.
Quand il aura tendu là sa tente , nous nous loge-
rons à l'entour.
Part. pas. En quai ordre dels augels
Es ALOGATz cascus dels elegitz.
Breti. d'amor, fol. 20.
Bans quel ordic des anges est pincé chacun des
élus.
ANC. CAT. AUocar.
13. COLOGAR , COLOGUAR, V., lat. COL-
LOCARe, colloqner, placer, établir.
"Van se cologuar gran re de coropanha.
Els COLOGUERO lors tendas.
Philomena.
Vont se foZ/oi/ficr beaucoup de compagnie.
Ils établirent leurs tentes.
Part. pas. Sabem per sert que lars armas son
coLOtiADAS al règne celestialh.
Philomena.
Nous savons pour certain que leurs âmes sont col-
loquées au règne céleste.
CAT. Collocar. esp. Colocar. port. CoUocar.
ir. Collocare.
14. Descologar, V., déplacer.
Tan tost qu'es feritz d'un toc,
.Se DEscoLOGA de son Joc.
Leys d'amors, fol. 20.
Aussitôt qu'il est frappé d'un coup, il se déplace
de sou lieu. ,
i5. DiSLOCAcio , s. f., dislocation.
Restaaracio de fractura e de dislocacio.
Trad. d'Albucasis, fol. 56.
Restauration de fracture et de dislocation.
CAT. Dislocacio . esp. Dislocacion. port. Dislo'
cacao, deslocacào.
16. Delogament, ,v. m., dislocation.
Def.ogament ve per cazula , batenient, res-
trenheineut et per semblans violencias que
geto la jnnctura de son loc.
Elue, de las propr., fol. ^jg.
Dislocation vient par chute , coup, resserrement
et par semblables violences qui mettent la jointure
hors de sa place.
IT. Dislocamento.
17. Dei.ogadura, s./., dislocation.
LOG
Osses... prendo greuch pcr... lapluia... el
DELOGADURA.
Elue- de las propi:, loi. 62.
Les os... preiineiil domiiiago par... fracture... cl
dislocation.
ESP. Dislocadura. tout. Deslocadura.
18. Deslocar, deslogu.^r, dislocar,
V., déplacer, agiter.
Fis^. len no m nieravill si m desloc
Per amor, que maint s'en desi,ogua.
Un TBOIBADOI'B ANONYME : Si '1 (lous jois.
,îc ne m'émerveille pas si je m'aiiile par amour,
N » que niaiut s'en agile.
— Disloquer.
Part. pas. Perun petit raoveinent es dislocat.
Si la junctiira es disi.ocada.
Trad. d'Âlbucasis, fol. 6.
Par un petit mouvement est disloque-
rai la jointure est dislor/itée.
CAT. ESP. Dislocar. port. Deslocar, dislocar.
n. Dislocare, dislogare, disluogare .
19. COLGAR , COLCAR , V., dll lat. COI.-
/ocARE, coucher, reposer.
leu m lev qoan me degra colgar.
GlKAUD DE BoENElL ; Un souct f'alz.
Je me lève quand je devrais me coucher.
Am may servir Heys en perde
Qa'autra qu' ab si m degaes colgar.
Blacas : Bel m' es.
J'aime mieux servir elle en pure perte qu'une au-
tre qui avec soi me dût coucher.
Non er dans ,
.SI 'Is aatruis enfans
CoLGA el mien bressol.
Bertrand de Bobn : Ane no s.
Il ne sera pas dommage, si les enfants d'autrui
elle couche dans mon berceau.
CoiGui me sobr'el bras destre ,
E pneis me vire el senestre.
Arnaud de Marleil : Dona genser.
Je me couche sur le hras droit , el puis me tourne
sur le gauclie.
Substantiv. Al matin com a] colgar.
B. Zorgi : S' ieu Irohes.
Au malin comme au coucher.
Part. prés.
Qu'ab ta molhcr et ab ta va s cot-can ,
M manj' e ben la femna d' on gibos.
B. CaRBONEL : Joan FuLre.
\ u qu'avec ta femme el avec loi va se couchant ,
mange et hoit la femme d'un bossu.
LO(r
9V
Part, pas.
IN'o podetz vos vezer, qu" el solelb es coUCAt/.
Roman de Fierabras , v. 1980.
Vous ne pouvez voir, vu que le soleil esl couche-
CAÏ. Colgar. iT. Colcare.
'?.o. CoLG.v , S,/., couche.
Ieu arrosarai de lagremas tota via ma colga.
r. et f^ert., iol.b';.
J'arroserai de larmes toujours ma couche.
Fig. Intra in ta colga, so es cl refians de ton
cor.
F. et Fert-, fol. 88.
Entre en la couche, c'esl-à-ilire dans le repos de
ton nrur.
PORT. Colchào. -. ^. . '■*'
11. CoLCADA , s.f,, couchée.
En Gni, de clansida coi.gada
Ai vist ries manz.
T. deGl'I et de Maenabd : En Macnard.
Seigneur Gui , j'ai vu maints riches de secrète
couchée.
LOCIO, s. J., lat. LOTio , lotion, action
(le laver.
Dona bona color a la cara fayta locios.
Elue, de las propr., fol. 1 12.
Lotion faite donne honne couleur à la face.
■.\\T. Lociô, ESP. Locion. -^ • r ■
2. Abbuicio, s./., lat. ablutio, ablu-
tion, lotion.
Abblucio... am aygtia de mel.
Trad. d'Albucasis , fol. 43-
Lotion-., avec eau de miel.
CAT. Âhhiciù. ESP. Abhicioii. pour. Ablticiio.
iT. Abhizione.
?>. LovADRTJGA, S. f. , lavoir, lavure ,
lessive.
Que fos gitada eu iina lovadruga.
Hist. abr. de la Bible, fol. I.
(^)u'elle fut jetée en un lavoir.
LOGAR , LOGUAR , LOJAR, V. , lat. LO-
CAR6' , louer, donner ou prendre en
location, mettre à louage.
Albergar los viandans paubres que no po-
don i.ogar ostal.
F. el Fert., fol. 79.
llclicrgcr les voyageurs pauvres qui ne pcuvenl
louer gîte.
9'^
LOG
Ditz boni que, per dos poges ,
Sai si i.OGUA, e lai si ven.
PiEHRE d'Auvergne : Cbanlarai.
On dit que, pour deux pougeois , ici il se loue, et
la se vend.
Se vol de veilla logar.
T. DE Bertrand et de Jausbert : Jausheii.
Se veut donner en location à vieille.
Part. pas. leu soi de parla r logatz...
Lengna i,ogada nou lassa.
P. Cardinal : De paraulas.
Je suis mis à louage pour parler... Langue mise
à louage ne se lasse.
Loc. Homicidi e lanzenj^ier,
Lengua logdat, creba inostier.
Marcabrl'S : Pus mos coralges.
Homicides et me'disants, mis à louage pour la
langue, renverseurs de monastères.
CAT. Llogar. anc. esp. Logar. anc. n.Locaie.
2. LOGAIRK, LOGADOR, .V. Hl. , lat. LOCA-
TOR , locataire, loueur, qui prend ou
donne à loyer.
Lo senher o 'I logaire de la tnaio.
Tit. du xiii<= siècle. Doat, t. CXVIIl, fol. 1^7..
Le seigneur ou le locataire de la maison.
Apres dels très ans esta hom al sagrament
del LOGAnoR.
Statuts de Montpellier, de 1212.
Ensuite des trois ans on est au serment du loueur.
c;at. Llogador.
3. LOGADIER , LOGATIER , LOCADIER ,
S. m.f mercenaire , salarié, journalier.
Els atendon la mort, co fay lo logadier la
Lora de sa paga.
F. et rert., fol. 53.
Ils attendent la mort , comme fait le mercenaire
riieure de sa paye. :
— Locataire.
Dengun horae que sera estranh no nianjara
del anhel, ni degua logatif.r ni oste.
Ilist. abr. de la Bible, loi. 28.
Nul homme qui sera e'tranger ne mangera de
l'agneau , ni nul locataire ni hôte.
Negun hosfe ni negun locadier.
Âbr. de l'A. et du IS.-T., loi. 10.
ÎVul hôte ni nul locataire.
ANC. vn. Y a-t-il différence de deniourer en
une maison, où il y ait plusieurs louagiers,
ou en celle où jamais personne n'ait habité.^
Macault, 'IVad. des Apopht., loi. i3.'|.
CAT, Llogater. anc, esp. Logndcro.
LOG
4. LoGuiER, LOGUER , S. m., loycr, prix,
salaire, récompense.
lîos er lo gazardo e meilber lo logoiers.
IzARN : Diguas me tu.
Bon sera le guerdon et meilleur le salaire.
Cels que retenon a tort los r.OGniERs de
Inrs messatge e dels obriers que fan lur obras.
r. et Vert., fol. l5.
Ceu.t qui retiennent à tort les salaires de leur,s
messages et des ouvriers qui font leurs ouvrages.
De vesoa ni d' orfe enfant,
Non pris logdier petit ni grant.
Trad. d'un Efang. apocr.
De veuve ni d'enfant orphelin , je ne pris salaire
petit ni grand.
No perdra so logcer.
Trad. duN.-Test., S. M\t., ch. 10.
Pe perdra pas sa récompense.
ANC. ESP.
Tu en loguer pronieles rue asaz mala sollada.
V. de S. Domingo de Silos, cop. li^^-
CAT. Logiier. esp. mod. Loguero.
5. LOGATION, S./., lat. LOCATIONeWj
location , louage.
Instrnmens de locations de maizons.
Statuts de Montpellier, du xui^ siècle.
Actes de locations de maisons.
Esr. Locacion. port. Locacao. ir. Locazione .
6. LoGAZO, S. f., louage.
Si cnm es de vendezo e de logazo e de totas
causas que son de bona fe.
Trad. du Code de Justinien, fol. 34-
A\insi comme il est de vente et de louage et di-
toutes choses qui sont de bonne foi.
7. CONLOGATION, S.f., SOUS-locatiOH.
Instrumens de légations..., de conloga-
TIONS.
Statuts de Montpellier, du xni' siècle.
Actes de locations... , de sous-locations.
8. LoGUADARiA , s.J'., louage, location.
En LOGUADARIA de mayos.
Tit. du xni' siècle, Doat, t. CXVIII , fol. 4i.
En location de maisons.
9. LOGADIT, LOGUADIT, LOJADIT, adj. ,
salarié, stipendié, mercenaire.
Sabia coni era vengutz al rei Uenric essor
sdtidadicrs logaditz.
F. de Itertmnd de Born.
LOG
Savait comment il était venu au roi Henri (pour)
l'ire soudart stipendié.
Per inessatge loguaditz.
Un TKOIBADOLR ANONÏME : Seinor VOS que.
Par message salarié.
LojADiz, es cel que ten luoc de pastor, e non
quer... salut de las armas.
IVail. de Bide, fol. 56.
Mercenaire, c'est celui qui tient lieu de pasteur,
et ne cherche pas... le salut des âmes.
10. Alooar, V., louLT, prendre à g;ii;cs,
allouer, assigner.
Aqnels liais ohriers
Que Diens mes en la vinha , c' aitan det als
derriers,
Can los ac ai.ogatz , coma fetz als premiers.
IzARN : Diguas me tu.
Ces loyaux ouvriers que Dieu mit dans la vigne,
vu qu'autant il donna aux derniers, quand il les
eut loués , comme il fit aux premiers.
Parc. pas. fg. Qoar aqui es alogada
L' araor desobre nompnada.
Brev. d'amor, fol. ^.
Car là est assii^nc l'amour dessus nomme'.
ANC. FR. Le .seigneur peut saisir pour sa rente
les bestes pasturantes sur son fonds, en-
core qu'elles n'appartiennent à sou vassal ,
ains à ceux... qui ont alloué lesdites
besles.
Coutumes de Normandie, art. 67.
ANC. EbP. Alogar. it. AUogare.
LOGRE , s, m., lat. i.ucrww, lucre,
5j;ain, profit.
Sans déception et sans logre d' aver.
Titre de loSg.
Sans déception et sans lucre d'argent.
ANC. CAT. Llogre. tsr. Lucro, logro. port it.
Lucro.
•} . LoGR.\R, V., lat. hcrar/, gagner,
obtepir, acquérir.
I.OGRA
Tais rnorcels que pueis 1' amarga.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Acf/uiert morceaux tels que puis (cela) lui cause
.inierlume.
CAT. ESP. Lngrar. ronr. Lucrar. it. Lucraic.
S. LucRiER, oflj., riclic, tipulcnt, ptii.s-
sant.
LOM
:i
Mas lai on sap baro que es lucriers.
Que a .iiir. castels ni .v. entiers.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 21.
Mais là où il sait haron qui est riche, qui a qua-
tre et cinq châteaux entiers.
ANC. CAT. Logrer. esp. Logrero.
LOIRE, s. m., leinic, appât.
Can lo veira apiropcbar,
Lo LOIRE deu bom lai gitar;
Pero tota bora li sovenba
Qu' el LOIRE per la corda tcnba.
Decdes DE Prades, Auz. cass.
Quand on le verra approcher, le leurre ou doit
là jeter; pourtant qu'à toute heure 0:1 se souvienne
qu'on ticuce le leurre par la corde.
ANC. FR. Et fist tornoiement es nnes
D'ostoirs , de fiiucons et de grues ,
Et les fist au loirre venir.
Roman de la Rose, v. 2o3ji .
On trouve , en anc. cat., Loyra.
1. LoiRAR, V., leurrer, attirer au leurre.
Fig. Ma domn' es tan bell' e cortes' e pros
Que ni fai t.oirar plus que falcos lanier.
G. Rainols u'Apt : Qiuint aug.
Ma dame est si Lelle et courtoise el me'rilante
<[u'clle me fait leurrer plus que faucon lanier.
ANC. Cat. Loyrar.
3. Aloirar, v., leurrer, allécher, attirer.
Ai.oiRAR coma falco
Et adobar.
Del'Des de Prades , jIuz. cass.
Leurrer et arranger comme faucon.
Fig. Per lo peccador aloyrar.
Brev. d'amor, fol. i3o.
Pour leurrer le pe'cheur.
Part. pas. Can lo fàlx es fort be ajloiratz,
E ben maniers e beu privalz.
Deudes de Prades, Auz. cais.
Quand le faucon est fort Lien leuiTéj tt Lieu ma-
niaLle et Lien privé.
ANC. CAT. Aloyrar.
LOM, LO.Mi',.?. ///., ht. i.vMhiii, lonihe,
rein, longe, filet.
Als l'onhos et als lo.ms.
Elue, de las propr. , fol. y5.
Aux rognons et aux reins.
Vostrc LouuE scinl,
'Frad.deBede,lu\i\«.
Vos reins ceints.
94
LON
Diens coraaadet ad aqaells que sacrifîarian
r anhell pascal que senchesson be lars loms.
V. et Fert., fol. 97.
Dieu commaDda à ceux qui sacrifieraieiil l'agneau
pascal qu'ils ceignissent bien leurs reins.
Son porc... vendre fara ; dea vendre los
LOMPs als senhors.
Coût, de Tarraiibe, de 1284.
Son porc... il fera vendre ; il doit vendre les
filets aux. seigneurs.
CAT. Llora. esp. Lomo. port. it. Lombo.
LOMBRIC, LUMBRic, s. m., lat. lum-
MKiciis, lombric, sorte de ver.
Qnan 1' arua siec lai los camis estretz ,
E '1 cors es saî vianda dels lombricx.
P. Cardinal : D'un sirventes far.
Quand l'âme suit là les cLemins e'troils, et le
corps est ici la pâture des vers.
LoMBRix de terra qnî so esca a pescar ab
hams.
Elue, de las propr., fol. 262.
Fers de terre qui sont amorce à pêcLer avec ha-
meçons.
— Ver d'intestin.
Vérins... alcns so en bestias cnm lumbrix.
Auci LUMBRics et verras d'aiirelhas.
Elue, de las propr. j fol. 262 et 200.
\ ers... aucuns sont dans les animaux comme les
lombrics .
De'truit lombrics et vers d'oreilles.
ESP. Lombriz. port. Lomhriga. it. Lombrico.
2. LoMBEC, S. m., lombex, sorte de vej
à soie.
Lombex es verm nayshent els ramsdecipres,
de fraishe... , e ininistra seda per sa egestio.
Elue, de las propr., fol. 241.
Lombex est ver naissant aux branches de cyprès ,
de frêne... , et il fournit soie par son évacuation.
LONA, s.f., lagune, mare, flaque.
Una granda lona 0 'stanh d' ayga dousa c
salada.
En la terra essucha que sera entre los senbal.s
e la LONA 0 l'estanh o 1' aiga.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, \^^ part., ch. 3i).
Une grande lagune ou étang d'eau douce ou salée.
En la terre sèclie qui sera entre les signaux et la
mare ou l'étang ou l'eau.
LONG, LONC, i.oiNG, adj., lat. i^osciis,
long, désignant l'étendue.
LON
La pecairis s' estent aitant longa cant fon.
F. de S. Madeleine.
La pécheresse s'étend autant longue qu'elle fut.
.Substantiv. Aitan a de lonc coma de lare.
Liv. de Sydrac , fol. /jS.
Autant a de long comme de large.
Adv. coinp. "Vi per nn gran paviment
De lorc en lonc la grau serpent.
Roman de Blandin de Cornouailles-
Vit sur un grand pavé de long en long le grand
serpent.
— Désignant la durée.
Lanquan li jorn son lonc en mai.
G. KcDEL ; Lanquan.
Lorsque les jours sont longs en mai.
Aissi finira ma chanso ,
E no vnelb pus longa sia.
Berenger de Palasol : S' ieu sabi' aver.
Ici finira ma chanson , et je ne veux pas qu'elle
soit plus longue.
Adv. comp. Longa sazo ai estât vas amor
Humils e francs, et ai fait son coman.
C.^DENET : Longa sazo.
Longtemps j'ai été envers amour humble et
franc , et j'ai fait son commandement.
— Différé.
LoNGUA paraula d' amar
Es grans enueitz , e par enjans.
B. DE Ventadour : Quant erba.
Longue parole d'aimer est grand ennui , et paraît
tromperie.
lea no 'n trob ges doas en mil
Ses falsa paraula loigna.
A. Daniel : Lancan son passât.
Je n'en trouve pas deux en mille sans fausse pa
rôle différée.
Prép, L'autr'ier LONC un bosn falhos.
Cadenet ou Thibaid de Blizon : L' autr' ier.
L'autre jour le long d'an bois feuillu.
Si uns si présenta
Qn' ill denh lonc se assîre.
P. RoGlERS : Tan no fJlou.
Si un se présente qu'elle daigne à coté de soi faire
asseoir.
Prép. comp. De lonc celui qui plus li plai.
T. DE Peyrols et de Gaucelm : Gaucelni.
A côté de celui qui plus lui plaît.
Janfre, com ben ensegnhatz,
Vai DE LONC Brunezen sezer.
Roman île Jaufre, fol. 88.
LON
Jaufre , comme bien appris , va auprès de Bruiie-
M'ut s'asseoir.
ANC, CAT. Lioiich. ANC. ESP. LlietlgO. PORT.
Loiigo. iT. Lungo.
Coin par.
D' un sirvenles no lu quai far l'jngor ganda.
liERTR.\ND DE BoRN : D' Un sirvontes.
D'un sirvente il ne me faut pas faire plus long
.lolai.
Aissi vai lo vits delincn ,
Et ieu no'l puesc far lonjor.
Pierre d'Auvergne : Bellia m' es la.
Ici va le vers finissant, et je ne le puis faire plus
'""A' ■
2. SOBRELONC, odj., tl'ès lottg.
JornS SOBRELONCS.
Elue, de las propr., fol. 109.
Jours très longs.
3. Long, loing, i.onh, lung , i.uenh,
LUNH, fidt'., loin.
No m sai qiiora mais la veyrai ,
Qaar tan son nostras terras lonh.
G. RuDEL : Lanquan li jorn.
Je ne sais quand plus je la verrai , car tant sont
nos terres loin.
Cog esser loing en Kspanha ,
Preon entre Sarazis.
FoLQlET DE M VRSEILLE : Ja non volgra.
Je crois être /oi'n en Espagne, bien avant parmi
les Sarrasins.
LcENH es lo castelbs e la lors
Ont elha jay e son inaritz.
G. RuDEL : Pro ai.
Zoin est le cliâteau et la tour où elle gît et son
mari.
D' aqiiest' amor son lung forsdutz,
A. Daniel : Lanquan vei.
Je suis c'conduit loin de cet amour.
/■oc. Ane tan non amey lcenh ni prop.
Arnaud de Marueil : Dona sel.
Gncqucs tant je n'aimai loin ni près.
Mielhor ni gensor non sai
Ves nulha part , ni près ni i,onh.
G. RuDEL : Lanquan li jorn.
Meilleure ni plus belle je ne sais vers nulle part ,
ni près ai loin.
Adv, comp.
M' es bellis dons chans d' anzelbs de i.onh.
G. Rl'DEL : Lanquan li jorn.
Le doux cliant d'oiseaux m'est beau de loin.
LON
95
Près e valor vezem pauc en i.uenh enantir.
G. I-'abre de ÎVariiokne : On mais vcy.
Mente et valeur nous voyons peu s'avancer au
loin.
Pràp. comp. Meuet lo ab si foras lonh del cas-
tel.
y. de G. de Cabestaing.
Le mena avec soi debors loin du cbàleau.
Las serisias vi loing de se.
T. DE B. DE Ventadour ET DE Peyrols : Pcirols.
Les cerises vit loin de soi.
Fig. Lo cor de lor es long de mi.
Doctrine des Vaudois.
Le cœur d'eux est loin de moi.
CAT. Lhinj. ANC. ESP. Luene. port. I.on'^e. it.
Lnngi.
4. Long/v, .s. f., longue, délai.
Adv. comp.
Be sabon qu'A t,a longa. no i poiran pas dinar.
Guillaume de Tudela.
Ils savent bien qu'rf la longue ils n'y pourront pas
durer. • .
ESP. Lueiiga.
5. L0NGUEZ.\ , LONGUESSA , I.ONGESA ,
.<•. f. , longueur.
La largneza, la longuezv, l'auleza e la
pregundeza.
Trad. de l'Ep. de S. Paul au.r Ephcsiens.
Li! laryeur, la longueur, la lututeur et la prol'on-
deur.
Mesurée la longuessa de .1. peyra eniro
r autra.
Philomena , fol. 2a.
Mesura la longueur à'unc pierre jusiju'à l'autre.
Li LONGESA de la terra non part pas aqiicls
que charilaz ajostet.
Trad. de Bide j loi. 20.
La longueur de la terre n« sépare pas ceux que
cliarite' re'unit.
ANC. FK. Les bons usages... se refroidissent par
longticsse de temps.
Nul. des Mss. de lu bilil. JHe de Bourgogne, p. 10.
ANC. CAT. ANC. ESP. Lotigueza. it. Lunghezza.
6. LoNGEiTz, LONGEis, adv. dc coinjxir.,
plus longuement, plus longtemps.
Tôt atressi cum Durausa
Pert en mar major
Sou nom , que i.ongeis non cor.
Richard de Barbezieux : Lo nous mes.
96 LON
Tout ainsi coiniiic la Durance perd on haute mer
son nom , vu «[u'elle ne court pas plus lonq-temps.
Si'l iii.'ils T.osTGEiTz li dura ,
l'auc viura.
P. ROGIERS : Al pareissen. f-^iir.
Si le mal plus longuement lui dure , il vivra ptai.
7. LoNGAS, LONGUAS, LONJAS , aclv., long-
temps.
Las! ges longas noa pose sofrir 1' afan.
Kaimond de Salas : Si m fos.
Hélas ! longtemps je ne peux point souttrir la
peine-
Adv. comp. A lonjas n' ay sufert lo fays.
Jordan de Cofolen : Non eslarai.
Des longtemps j'en ai supporte' le fjix.
8. LONGAMEN , LONGUAMKN, LONJAMEN ,
adv., longuement, longtemps.
Aissi coin honi longuamen
Noa pot vinre ses vianda.
B. ZoRGi : Atressi.
Ainsi comme on ne peut vivre longtemps sans
nourriture.
S' jeu n' ai lonjamen
Gran ben dig, no m desplat/,.
Arnaud de Mardeii, : Ja uon er.
Si j'en ai longtemps dit grand Lien, il ne me
de'plaît pas.
Adv. comp. La rarla '1 porto .vu. Jiizieii,
De LONGAMEN lion amie sien.
Trad. de l'L'i'nng, de Nicodème.
La cbarte lui portent sept .Tuifs, de longtemps ses
lions amis.
ANC. CAT. Llongament. anc. esp. Luengmnente.
roRT. Longamente. it. Lungamente.
9. SoBRELONGAMENT, lïch'., très longue-
ment.
A'iu SOBRELONGAMENT.
Elue, de las pro/u., fol. 3J2.
Vit très longuement.
10. LONGITUT , .V. /; , lat. LONGlTUno ,
longueur. -^
Fig. Per i.ONGiTUT... d'estudi.
Trad. d'Albucasis, fol. 2.
Par longueur... d'étude.
cm:. Longitut.vsv, Longltud. port. Longitude.
IT. Longitudine .
11. LoNGiNc , adj., lat. longinqmh.ç ,
éloigné, distant, lointain.
LON
F.l loc de la seecio, sobre peyra , en las
feninas , es longinc del loc de la peyia.
Fig. Aquesta operacio es pns salva e pas lon-
GiNQUA de flnx de sanc.
Trad. d'Albucasis , fol. 32 et 33.
Le lieu de la section, sur la pierre, dans les
femmes , est distant du lieu de la pierre.
Cette ope'ration est plus sûre et plus distante de
Wwx. de sang.
Ksp. Longinciio. port. it. Longinqtto.
12. LoNGANSA , .ï. y., retard , prolonga-
tion , ajournement.
AI) bran respos et ab longansa.
AiMERi DE Peruilain : S' ieu fui.
Avec dure réponse et avec ajournement.
13. LONHDAN, LUNHDAN, LOINDAN , adj.,
lointain , éloigné.
Voyez MuRATORi, Diss, 33.
Ja negus non er tan plazentlers ,
... Ni LUNHDVS uî vezis,
Qae ja sia de inos afars devis.
Arnaud DE Marueil : Ane vas amors.
Jamais nul ne .sera si agréable... ni éloigné aï voi-
sin , que jamais il soit médisant de mes affaires.
Una non sai loindana ni vezina ,
Si vol amar, vas vos no si' aclina.
La comtes.se de. Die : A chantar m' er.
Je n'en sais pas une éloignée ni voisine, si elle
veut aimer, qui envers vous ne soit soumise.
Fin' auDors jouh e lia
Dos cors de lonhdan pais.
Peyrols : Quoras que.
Amour pur rapproche et unit deu.^: cœurs de
lointain pays.
— Adverbial. Longuement.
Si '1 mais i.oindans li dura ,
Pauc viura.
P. BoGiERS : AI pareissen.
Si le mal longuement lui dure , peu il vivra.
IT. Loniano.
14. LONGAR, LOINGNAR, LONHAR , LUEN-
HAR , LUNHAR, V., éloigner, renvoyer,
écarter, reculer, s'éloigner.
Assatz par
Que LOINGNAR
Me vole de sa reio.
V. de Pierre Vidal.
Il paraît assez qu'elle voulut yW éloigner àe son pays-
LON
Partie lo de si e '1 lowhet , e no M vesfi ni
r armet.
r.dePi'jiols.
Le sépara de soi et le renvoya, et ue le vêtit ni
l'arma.
Que joi mi renda ,
E m LUENu sospirs e plors.
GiiLLAi'ME DE Cabestaing : Lo Hous.
Qu'elle me rende joie, et écarte de moi soupirs et
pleurs.
S'era reys d'Euglaten' o de rran.sit,
LoNHEBA m'en per far totz sos coinans.
B.VMBAiD DF Vaqueiras : Kra m requier.
Si j'étais roi d'Angleterre ou de France , je m'en
éloignerais pour faire tous ses commandements.
A doas legas i.onhet d' aqui.
R. Vidal de Bezaudcn : Unas novas.
A deux lieues il s'éloigna de là.
— Séparer.
Tro lauzengiers crois e savais
Nos I.ONGERAN ab lors fais Lrai-s.
Rambaud d'Orange : Entre gel.
Jusqu'à ce que médisants mécliants et làclies
nous séparèrent avec leurs faux cris.
Part. prés. V esperilz
Es de lieis privatz et aizilz,
Sitôt lo cors s' en es lonhans.
B. de Ventadour : Peldols.
L'esprit est d'elle familier et accueilli , quoique le
corps s'en est éloignant.
Fig. Que s' an' ades i-oinhan
Per inielhs salhir enan.
B. DE VentADOUR : Pus mi preialz.
Qu'il s'en aille incontinent reculant pour mieux
sauter en avant.
Part. pas. fig. Ane no foy tan i.unhat d'aïuor.
G. lU'DEl. : liell. m'es.
Oncques je ne fus si éloigné d'amour.
Anoet en pellerinatge en i.cnhada terra.
Trad.dulS.-Test., S. Lie, ch. i5.
.\lla en pèlerinage en terre éloignée.
ANC. iT. Si forte esso longiando.
GuiTTONE d'.ARE7.7.0 , I.ett. ici.
ANC. CAT. Liinjar.
i5. Alongament, alonha.mknt , .s. ni.,
éloignement.
Per gran alonhament de! solelh.
Elue, de las propr., loi. i'i'{.
l'ar grand éloignement du soleil.
— Retard , prolongation, déliii.
III.
LON
97
En breu d'ora y ven alongamehs.
II. Bri'NET : Cuendas razos.
Ku peu de temps y vient relard.
Ses plus d' AI.ONGAMEN.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 2 Lis.
Sans plus de retard.
Queron indiicias, so es respech e alon(;a-
MEN.
Trad. du Code de Justinien, fol. lij.
Ueniandeiit renvois, c'est-à-dire répit el prolnn-
gatiiin.
ANC. Esr. .llongainiento. pour, .-ilongainento.
iT. Âlhingainento.
i6. Aloingui,.î. /«., délai, |)rolongation.
Patibrcs deo atrobar perdo
Et ALOHGUi, cant falb proiiiessio.
B. Carbonée de Marseille, Cohlas tnadas.
Le pauvre doit trouver excuse et délai, quand
promesse manque.
Alonguis de .nii. mes non sia aiitreiatz.
Coût. d'Alais. Arch. du Roj., K, 7i4-
Qu'un délai de quatre mois ne soit pas octroyé.
17. Alonguier , s. TH., retard, retar-
dement, délai, prolonj^ation.
Dama, ditz En Lucatz, nofassaiu alongdier.
Guillaume deTudela.
Dame , dit le seigneur Lucas , 11e faisons point re-
tardement.
No quieyras alonguier nidefînida de jorn.
No Inr permet alonguier eniro a dema.
F. et Fert., fol. 68 et 71.
Ne requiers prolongation ni assignation de jour.
INe leur permet délai jusqu'à demain.
18. AlLONGANSA , ALOINGNANSA , .V. f.,
prolongation, délai, allongement.
"Val mais us rortes nos ,
Qaanl ocs non trob' abondansa.
Que s'ora ditz per allongansa;
Si fa rai.
Azemar lk Noir ; Eia m don.
Mien», vaut un non courtois, quand oui n'y trouv(r
suflisanee , que si on dit pour délai : Si ferai.
Un manuscrit porte ai.oingnansa.
ANC. ESP. Alonganza.
19. AlONGAK , ALONGUAU , ALONJAIl
ALiiNHAR , V. , allonger, prolonger .
— Désignant l'étendue.
Uegnas lireusqu' om non jincsc' alonguar.
Bertrand de Born : leu in'escondise.
Rênes courtes qu'on ne puisse allonger.
i3
98 LON
Las régnas alonguet al seu liaiis;in destrier.
Roman de Fiera/iras , v. i^o.
Les rênes allongea à son destrier Lauçant.
S'.MiONjAN e s'abreviati cum li masculin.
Grarnrn. provenr.
S'allongent et s'abrègent comme les masculins.
— Désignant la durée.
Ab deniers dels mortz alonga al rei sa guerra.
Le dauphin d'Auvebgne : Vergoigna.
Avec ileniers îles morts il prolonge au roi sa guerre.
At.ongon las causas, e fan far grans daiup-
nat"es.
F.etrert.,M.i5.
. Prolongent les causes , et font faire grands dom-
mages.
— Retarder, différer.
Mas si m'ALONGDEs de morir.
Ma vida for' el sien servir.
P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Mais si elle me retardait de mourir, ma vie serait
au sien servir.
Part. pas. Mandet que la sagrassio fos alon-
GADA entre lendenia mati.
Philomena.
Ordonna que la conse'cralion fût (/(^'ree jusqu'au
lendemain matin.
L' ALONGA sol meig an ,
E fa carta novela.
G. RiQUiF.R : Si m fos.
he diffère seulement d'un demi-an , el fait titre
nouveau.
— Éloigner.
Si nos de las tendas no 'Is podem alunear.
Guillaume de Tudela.
Si nous ne les pouvons éloigner des tentes.
ANC. CAT. ANC. ESP. l'ORT. AlotlgUr. IT. Allull-
gare.
20. Deslongar, deslonhab, deslonjai\,
DESLUENHAR, DESLUNH.iR, V., éloigner,
écarter.
Pins que serps de sicoaioV
M' en DESLONG.
Guillaume de Cabestaing : Ar vei qu' em.
Je m'en éloigne plus que serpent de sycomore.
Per dcscassar e per deslonhar lo diable.
V.et Fert., fol. 70.
Pour chasser et pour éloigner le diable.
En la sua desmesura ,
LON
Mi part de si , e m desluf.nha.
Guillaume de Saint-Didier : Bel m'es.
Dans son m.iuvais procédé, elle me sépare do soi,
et m'éloigne.
No s pot sebrar ni deslunhar de vos.
P. Baimond de Toulouse : Tos temps aug.
IN'e se peut séparer ni éloigner de vous.
Fig. De tota joia m deslonja
Ma dona.
PeyROLS : Mania gens.
De tout plaisir ma dame m'écarte.
■il. EsLOIGNAR, ESI.UEINCNAR, ESI.ONHAR,
7J., éloigner, éviter.
Fig. Eslceingna de tnrinen
Los las.
B. ZORGI : On hom plus.
Eloigne ie tourment les malheureux.
Doncx per que s' en vai negns tarzan
Ni ESLONHAN d' aquelh senhor servir.'"
Elias de Barjols : Qui saubes.
Donc pourquoi nul s'en va tardant et évitant de
servir ce seigneur?
Que d' afan
Lo puosca anar esloignan.
B. ZoRGi : Sitôt.
Que de peine je puisse aller l'éloignant.
ANC. CAT. Elongar.
11. Perlongamen, prolongamext , s.
m., prolongation, délai.
Dilacio... vol dire perlongamen.
r. et Vert., fol. 12.
DiLilation... veut dire prolongation.
Senes prolongament , de von enquérir c
eercar lo tort.
Coût, de Tarraiibe, de 1284-
Sans délai, ils doivent enquérir et chercher le tort.
ANC. CAT. Prolongament. esp. Prolongamieuto.
pour. Prolongamento. it. Prohiugamenlo.
•jiS. Prolongacio, .V. y., prolongation,
allongement.
Abreviament et prolongacio.
Elue, de las propr. , fol. 126.
Abrègement et prolongation.
CAT. Prolongacio. esp. Prolongacion. port.
Prolongacào. ix, Prolongazione , prohin-
sazione.
LOQ
24- Perloinjansa, s. f. , relard, pro-
longation.
Qae om la reda ses tota peri.oinjansa..
Traité de la Pénitence, enprof., fol. 59.
Qu'on la rende sans aucun relard.
25. Perlongar, PERLONJAR, PROLON-
guar, V., lat. pROLONGARe, prolon-
u,er, différer, retarder.
Perlonga de jorn en jorn d'enansar sa via.
Liii. de Sj-drac, fol. 128.
Diffère de jour en jour d'avancer son chemin.
Non PERi.OîfGUBS ton do als fracbnros.
r. et rert., fol. 81.
(lue tu ne diffères pas ton don aux indigents.
Part. pas. Per so car lo cosselh ara proi.on-
GCAÏ.
l^it. de 1^28. Hist. de Nîmes, 1. 111, pr., p. 226.
Parce que le conseil e'iail prolongé.
Esperansa perlonjada.
Trad. deBède, fol. 58.
Espe'rance prolongée.
A Nc. DAT. Perlongar. cat. mod. Prolongar. esp.
PORT. Perlongar, prolongar. it. Proinngare.
LOQUSTA , s./., lat. locusta, lan-
gouste , sorte de sauterelle.
Ero tans Sarrazis que semblavo loqustas
sobre terra.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1 15.
Etaient si nombreux les Sarrasins qu'ils ressem-
blaient à sauterelles sur terre.
AKC. TR. .Teo mesiieroi demain locustes en tes
entrées.
Trad. delà Bible, Exode, c. 10.
PORT. IT. Locusta.
2. LaNGOSTA, LENGOSTA , LINGOSTA , S.
f., langouste, sorte d'écrevisse.
Semlant a la lengo.sta de la mar.
Let.de Preste Jean à Frédéric, fol. lO.
Pessemhlant à la langouste de la mer.
— Sorte de sauterelle.
Si os mena pescar al lac ,
Greu metretz lanoosta en clavel.
Le dauphin d'Auvergne : Puois s:ii.
S'il vous mène péclier au lac, diflicilement vous
incllrex langouste en liamcçon.
Laiigo«tas que manjaran las heibas e 'Is
arbres.
Hist. nUr. de lu Ihblc, fol. 2(j.
LOQ
99
Langoustes qui niangeronl les licrb'os et iesaiLres.
Casegro tanlas i.angostas.
Abr. de VA. et du N.-T., fol. 9.
Tonihèrenl si nombreuses langoustes.
L1NG0.STAS e rosilh
Que tornavan los biais.
f^. de S. Honorât.
Langoustes el rouille qui détruisaient les blés.
ANC. KR. Et laousces et raiel sauvage.
Roman du Renart, t. IV, p. l^[^2.
ANC. cat. Lagosta, llangosta. cat. moi». Lla-
gosta. ESP. Langosta. pout. Lagosta.
LOQUCIO, LocuTio, s. f., lat. locutio,
langage, parole, élocution.
Els parlo per i.oqucio mental.
Elue, de las propr., fol. 1 1 .
Ils parlent par langage mental.
— Locution, expression.
En autra maniera appar fada la i.ocutios.
Lejs d'amors, loi. i'i.
En autre manière paraît folle la locution.
CAT. Locucio. ESP. Locucion. pout. Locucào.
IT. Lociizione.
2. LoyuAcio, s.f., langage, parole,
élocution.
Boca... es necessaiia a parlar et t.oquacio.
Elue, de las propr., fol. ^2.
La bouclie... est nécessaire pour parler et ( pour)
V élocution.
^. ClRCUMLOCUTIO , S.f., lat. CIRCUM-
i.ocuTio, circonlocution.
\ol dire circumlocutios circunstancia de
parauias quay,sb semblans ad aquelas qu om
enten.
Leys d'amors, fol. i32.
Circonlocution veut dire circonstance de paroles
quasi semblables à celles qu'on entend.
cat. Circii/nlociicio. esp. Circumlocttcion. port.
Circiimlocucào. it. Circonlociizione.
'i. Loquela, s.f., lat. i.oQUELA, loquéle,
parole, langage.
Liament... ve en la lengua e probibeys 1.0-
QUELA.
Trad. d'Albucasis, fol. 32.
Ligament... vient en la langue et paralyse la parole.
PORT. 11'. LoijHcla.
loo LOQ
5. ElOQUENTIA , ELOQUENCIA, 5. y;. Lit.
ELOQUENTiA, éloquencc.
Per nobla eloquencia.
De savieza et de eloquentia.
Elue, de tas propr., fol. 2!^ ut i5.
Par noble éloe/nence.
De sagesse et A' éloquence.
CAT. ESP. PORT. Eloqiiencia. it. Ëloqnenzia-
6. Eloqxjensa, s./., éloquence.
Era he parlans e de bona eloquensa.
Cat. dels apost. deRoina, fol. 27.
Etait bien parlant et de bonne éloquence.
IT. Eloqitenza.
7. ElOQUEN, adj., lat. ELOQUEN^tW ,
éloquent.
Aqnest papa era ben eloquens.
Gran clerc e ben eloqoen.
Cat. dels apost. de Romaj fol. 175.
Ce pape e'Iait bien éloquent.
Grand clerc et bien éloquent.
cat. Eloquent, Esr. port. it. Eloquente.
8. LoGiCA, LoicA, S. /., lat. logica,
logique, raisonnement.
Voyez Denina, t. III, p. 36.
Graraatica , i.ogica , rethorica.
Lejrs d'amors, fol. i3.
Grammaire , logique, rhe'torique.
Un conseill hi a que es bos ,
E be i a hora sa loica salva.
Deudes de Prades , .-iuz. C/ISS.
Il y a un conseil qui est bon , et on y a bien sa
logique sauve.
<;at. est. tort. it. Logica.
9. LoGiciAN,.?. m., logicien.
E M lenfjaa de i.ogicia.
P. Cardinal : Tan son valen.
Et la langue de logicien.
Li I.OGICIA preado gendre coma plus gêne-
rai qae especia.
Leys d'amors , loi. iSg.
Les lof^icicns prennent genre comme plus gêne-
rai tju'espèce.
10. L0GICAL , adj., logique, conforme
;i la logique.
De intencios i.ogicals cnm so noms et verbi.
Elue, (le las propr., fol. i8.
D'intentions logiques comme sont noms et verbe;.
EST. Loffical, IT, Los'icale.
LOQ
I 1 . Prolec , s. m., lat. vROhi£.Gomena,
prolégomène, prologue.
Ayssi coraensa lo proi,ec delatersa partida.
Trad. d'Àlbucasis, fol. 56.
Ici commence \e prologue de la troisième partie.
CAT. Proleg.
\'x. Prologue, prologre , s. m., lat.
pROLOGu.y, prologue, exorde.
Aiso es lo PROI.OGUES de la régla... E sona
aytan prologues com comensaraen de parau-
las.
Trad. de la règle de S. Benoit, fol. i .
Ceci est le prologue .de la règle.. . Et prologue si-
gnifie autant comme commencement de paroles.
Non ausavan far prologde ni sermou.
f^. de S. Honorât.
N'osaient faire exorde ni sermon.
Lo PROtoGRE es finilz,
Comensa lo romans.
Deudes de Prades , Âuz. cass.
Lie prologue est fini , le roman commence.
ESP. PORT. IT. Prologo.
i3. Cathalogue , s. m., lat. catalogu.^,
catalogue , liste.
Cathalogue dels apostolis de Roma.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2.
Catalogue des évéques de Rome.
cat. Catalog. esp. port. it. Catalogo.
l[^. Epilogus, .v. m., lat. epilogus,
épilogue.
Epilogus es nna figura que, en bretis motz,
coiiipren generalmen, recita e replica lot aquo
de que lia parlât e tractât en especial.
Leys d'amors, fol. 1^2.
L'épilogue est une figure qui , en peu de mots ,
comprend ge'néralemeut , rapporte et rappelle tout
cela de quoi il a parle et traite' spécialement.
CAT. ESP. port. IT. EpHogO.
l5. InTERLOCUTORI , INTERLOQUTORI ,
ndj. , interlocutoire.
Sentensa interi.ocutoria... que non diffî-
uesca la materia.
Fors de Bcc.rn, p. 10^3.
Sentence interlocutoire... qui ne de'fîuisse pas l.i
matière.
Siil/st. Dona tal interi.oqutoria.
Tit. de 1294. DoAT, t. XCVII, fol, 25i.
Donne tel inCerloculoirc.
LOR
Donar intkrloqutoria ni definitiva.
Ord. des R. de Fr., \[^<oi, t. XVI, i>. 125.
Donner inlerlocutoire el décision.
CAT. Interiocutori. tsr. port it. Interlocit-
torio.
i6. Emologuar, ajiologuar , T'., du
lut, /toyiOLOOus, homologuer,
('onferma et emologua.
Tit. de i3i8. DoAT , t. XLII, fol. 217.
Confirme et homologue.
Aproo et confirmo et emologo.
Tit. de liig. DoAT , t. CXXXII, fol. 344-
Approuvent et confirment et homologuent.
Parc. pas. Approbat, ratifiât, conferniat el
AMOLOGUAT.
Tu. de i3i8. DoAT, t. XLII, fol. 218.
Approuvé , ratifié, confirmé et homologué.
roRT. Homologuar.
17. SlLLOGISME, S. m. y lat. SYLLOGISMM^,
syllogisme.
En siLLOGisMES e paralogistnes.
Leys d'amors, ibl. ii3.
En syllogismes el paralogismes.
1 AT. Sillogisme. esp. Silogismo. port. Sillo-
gismOjSyllogismo. it. Sillogismo, silogismo.
18. Paralogisme, s. m., lat. paralo-
GiSMM.y , paralogisme.
En sillogibines e parai.ogismes.
Leys d'amors , fol. I l3.
En syllogismes et paralogismes.
chre. Paralogisme, esp. pout. it. Paralogisino.
T,OR, LHOR, LUR, pron. pers. m. e\. f.
pi., lat. ilLOfium, eux, elles.
Jiég. dir. Moût mi tenon a gran honor
Totz .selhs cny ien n' ey obeditz ,
Quar a mon joy suy revertitz ;
Et lans en lieys e Dieu e t.hor.
G. RvDEL : Bellis m'es l'estius.
Moult me tiennent en grand honneur tous ceux à
qui j'en ai obéi , car à ma joie je suis retourné ; cl
j'en loue elle el Dieu et eux.
Elas nos feiran tan d'onor
Qu'ans nos preguarau que nos lor.
'1 . de p. d'Al'VERCNe et be B. de Vkntadour :
Amicx.
Elles nous feront tant d'Iionnrur i|u'flKs niiu>
prieront avant que nous elles.
LOR 101 .
ANC. FR. Li roîs Ricbart qui près leur ière.
G. Gliaht, t. I , p. 95.
lirg. indir. ,\. eux, à elles, leur.
Destriers ferrans e bays
Trameton als Mors per paor,
Que lor orguelh lor an doblat.
P. Vidal : A per pauc.
Destriers gris et bais ils transmeltenl aux Mau-
res par peur, vu que leur orgueil ils ont iloul)lé à
eux.
S' elbas se genson, no vos lir;
Abans i-ur o devetz grazir.
Le moine de Montaiido.n : Autra velz.
Si elles s'embellissent, qu'il ne vous peine; avant
vous le devez agréer à elles.
ANC. FR. Andonz ses brais lor ail à col pendus.
Roman de Gérard de Vienne, Bekkeh, p. i3.
Li frères /or jurèrent e lor fei /or plevirent.
Roman de Roii, v. 8i3.
— Pron. po.i.1. m. et/., leur, d'eux,
d'elles, à eux, à elles.
Su/. Ab totas mas vey clergnes a.ssaiar.
Que totz lo mons es lurs.
P. Cardinal : Un sirventes.
De toutes mains je vois les clercs éprouver, vu
que tout le monde est leur. 1
Trazon prim
L'arquier mclhor
Nostri e i.or.
GviLLAt'ME DE MoNTAGNAGOLT : Belll m'cs.
Tirent menu les archers meilleurs nôtres cl leurs.
Par ben que sens li falba
Qui donas joves engalba
Ab las vielbas, que au prelz sesbaralha,
Quar
Ldr coiupanba es gazauba.
Alb. Caille ou B. Zorgi : Aras quan plou.
11 paraît bien que sens manque à celui qui les
jeunes dames égale aux vieilles , qui ont prix sans
contestation , car... leur compagnie est profit. ■
ANC. FR. Li primier colp deit estre lor.
Roman de Rou, v. 12960.
Criants que tout esloit leur, et qu'ils vins-
sent au gain.
CoMiNES, llv. I, p. 327.
AKc. CAT. La I.UR gola es vas nbert.
Trad. des Ps. en long. cat. , ps. 5.
ANC. IT. Li padri e le madri i ilgliuoli , qnasi
loro non fossero , dl visilaie c di servirc
scliifavano.
Bolcaclio, Dciam., I , procni.
loa LOR
Rêi^. dir. Car i.oRArtus detnandon frevolmen.
Bertrand de Born : GenI fai nostre.
Car ils demandent frivolement /e/zr Artus.
Car 1! sen e li joc
An ruR temps e i,ur loc.
Arnaud de Marueil : Razos es.
C;ir les sens et les jeux ont leur temps et to/r lieu.
De las dorunas, que natura
Es que lur cara tenguon gen.
Le moine de Montaudon : Aulra vetz.
Des dames, de qui la nature est que leur (ace elles
tiennent gentiment.
Pois lo reys e '1 coms Richartz
M' an perdonat ldrs mais talans.
Bertrand de Born : Ges de far.
Puisque le roi et le comte Kicliard m'ont pardonné
leurs mauvaises volontés.
CAT. Lut. it. Loro.
Siibstantiv. Conquistan, defenden lo lor.
Paulet de Marseille : L' autr' ier.
Conquièrent î en défendant le leur.
Silh que aucio la gen per aver lo i.or.
Liii. de Sydrac, fol. 68.
Ceux qui tuent la gent pour avoir le leur.
Ai! Seigner Diens, cui non platz
Mortz de negan peccador,
Ans per aucire ia lor ,
Sofritz, vos, la vostra en patz.
FoLçTJET DE Marseille : Si cum sel.
Ali ! Seigneur Dieu , à qui ne plaît mort de nul
pécheur, mais (qui) pour détruire la leur, souf-
frîtes, vous, la vôtre en paix.
Ab las nutruis van aprenden
Engienhs, ab que gardon las lor.
Pierre d'Auvergne : Belba m' es la.
Avec celles d'autrui vont apprenant engins , avec
quoi ils gardent les leurs.
ANC. FR. Quant issi perdent la lor,
Curuent qnerrez altrui euor?
Roman de Rou , v. \?J^'i5.
ANC. IT.
Failiiiono i tnaggiori raercatanti d'ilalia,
E ia cagione fu ch' elliuo avien nicsso
Il loro re Adoardo.
ViLLANi , XII , 54.
Loc. Tan no m'a sabor
Manjars ni benre ni dormir,
Cum a quant aug cridar : A lor!
Bertrand de Born : Be m play lo.
Tant ne m'a saveur manger ni boire ni dormir
comme a quand j'entends trier : A eux'.
LOT
LOSC, adj., lat. Lusc«.y, borgne, louche.
Enans fos oiba o losca ,
Qu'ieu perdes ma virginitat!
Trad. d'un Evang. apocr.
Que je fusse aveugle ou borgne , avant que je
perdisse ma virginité .'
Fig. Cuiatz vos qii' ieu non conosca ,
D'aïuor, si 's orba o losca?
Marcabrus : Dirai vos.
Croyez-vous que je ne connaisse pas , touchant
amour, s'il est aveugle ou borgne?
CAT. LhtSCO. ANC. ES1>. LuSCO. ESP. MOD. B'iZCO.
roRT. Fesgo.
LOT, adj., lent, indolent, lourd.
Nou es LOTz ni coariz.
Raimond de la TotK : Ar es dretz.
IN 'est indolent ni lâche.
N'osta , vos non es ges lota ,
Ben o conosc al montar.
Guillaume de l.a Tour ■ Unas doas.
Dame hôtesse, vous n'êtes point lourde, bien je le
connais au monter.
Per so l'apelam lenta o lota.
Leys d'amors, fol. 1 1 1.
Pour cela nous l'appelons lente ou lourde.
2. LoTAMENS, adi>., lourdement.
Dizo que lentainens o lotamens... sono las
dicbas letras.
Lejrs d'amors , fol. 111.
Disent que lentement ou lourdement... sonnent
lesdiles lettres.
LOT, s. VI., lat. LUT«w, limon, boue,
vase , fange.
Cel qne eercba l'aur, tant lava
Lo LOT, e trastorna la grava
Tro que Irneba lo iuzent aur.
Un troubadour anonyme : Seinor vosque.
Celui qui cherche l'or, tant lave la -vase et re-
tourne le sable jusqu'à ce qu'il trouve l'or luisant.
Si no o fai , es porc que se fueilla
Volonlier en fane e en lot.
Deudes de Prades , Poème sur les Fertus.
S'il ne le fait, il est porc qui fouille volontiers
dans la fange et dans la boue.
CAT. Liât. Esr. tort. Lodo. ir. l.oto,
2. LuTos, ad]., iat. lutosm.v, boueux,
fangeux.
Ploia... las vias fa lctozas.
Elue, de las propr., fol. iSy.
La pluie. . rend les chemins boueux.
(Al. J./otos. tsr. roRT. Lodoso. ir. Lotos<).
LUC
J, VBRÏC , adj. , lat. i.UBRicH.f, glissant,
lubrique , lascif.
Per causa de hnmidit.ils lubricas.
Trad. d'Àlhiicasia, fol. 6.
Par cause iriiumidilesg-/ijr4rtn<«.
Esr. roRT. iT. f.nhrico.
1. LuBRiciTAT, s.f., lubricité.
Per LUBRiciTAT... pert la tutela.
^ors de Bcarn, p. 1087.
l'ar lubricité... il perd la tutelle.
ESI'. Lnbricidad. it. Lubricka, hibricitate, hi-
bricitade.
TA'CHA, LOCHA, LOITA, S . f., lut. LUCTA,
lutte, résistance, effort.
Tal m' avetz tornat , qn' a lucua
No m defendria d' nn inanc.
GlRAUD DE BoRNKlL : Quan la Iiruna.
Vous m'avez rendu tel , qu'à la hilte je ne me ih--
fentlrais pas d'un mancliot.
Fit;. Li nais en son cor ana novella lucha.
V. et Vert., fol. 7t.
Lui naît en son cœur une nouvelle lutte.
En mans locx val mais tarda que cocha,
Sol contra Dieu no s fassa la t.ocha.
G. Olivier d'Arles , Cohlas triadas.
En maintes circonstances mieux, vaut retard que
presse , seulement que contre Dieu ne se fasse la ré-
sistance.
Loc. prov. Mas res no m'ajuda.
Ans es i.ucnA perduda.
Pierre p'Aivergne : Pois de mon.
Mais rien ne m'aide, au contraire c'est lutte
perdue.
ANC. FR. L' escrime des poings représente le
charger de l'ennemi et se convrir de lui; la
luicte, leharper et le terrasser.
Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. 1, p. 102.
ANC. CAT. Lujta,lliiyta. esp. Lucha. port. Liita.
iT. Lutta, lotta.
1. LoiTAMEN, S. m., lutte, combat.
Fig. Cant nausa de vices e loitamens de pas-
sio es els abitadors.
Trad. de Bbde, fol. 35.
Quand noise de vices et lutte de passion est chez
les liabilanls.
3. LUCHADOR, LOITADOR, S. 1)1., lat. I.l T
TATOR , lutteur, adversaire.
LUM
io3
Confondeni nostre i.oitador e '1 solire-
monlem.
Trad. de bide , fol. G5.
Nous confondons notre adversaire et le surmon-
tons.
Delfrug... uzavo luchadors, prumier que
hichesso.
Elue, de las propr., fol. 207.
Ou iruil... faisaient usage lis lutteurs, avant
qu'ils luttassent.
ESP. Liichador. port. lAitador ir. Lottatore.
4. LUCHAR , I.OCHAR , LOITAR , V. , lat.
LucTARi, lutter, résister, coiubattre.
Escomes lo de luchar, e i.ucheron amdo.s.
ylbr. de VA. et du N. T., fol. 5.
Le défia de lutter, et ils luttèrent tous deux.
Si'l sieus cors ab lo mien locoa.
IIameus de la Broquerie : Quan.
Si le sien corps avec le mien lutte.
Si r auzel loita e ponha.
Deudes de Prades , Juz. cass.
Si l'oiseau résiste et s'efforce.
ANC. CAT. Lhijtar. esp. Luchcir. port. Lutar.
IT. Lottare.
LUM, s. m., lat. i^vmen, lumière, lumi-
naire.
Entre lum et lutz no a autia diferensia ,
sino que Intz es plus gênerai que lum, quar
tôt LUM es Intz , mas tota lutz no es i,um.
Elue, de las propr., fol. 120.
Entre lumière et clarté' il n'y a autre difl'e'rence
sinon que clarté est plus générale que lumière, car
toute lumière est clarté, mais toute clarté n'est pas
lumière.
Plus son ardens non es lums en lanterna.
Alb. Caille : Aras quan.
Plus sont ardentes que n'est lumière en lanterne.
N' art T.uMs de cer' e d' oll.
A. Daniel : Ab guai.
J'en hnllc lumières de cire et d'huile.
De toutas e de rezendas
Fai sos dos e sas estnendas,
Sos LUMS e sas oferendas.
P. Cardinal : Qui ve gran.
De toUcs et d'exactions il fait ses dons et ses ré-
parations , ses luminaires et ses offrandes.
Fig. Lo cars miralbs, qa' es ldms de salvameii.
Guillaume de S. Didier : El temps quau.
Le cher miroir, qui est lumière de salut
o4
LUM
Rei glorios, verais lcms e clarilatz.
GiRAUD DE BoRNEiL : Rci glorios.
Roi glorieux , vraie lumière et clarté'.
— On a dit dt-s chrétiens :
Siatz filh de tusi.
Fragm. de trad. de la Passion.
Soyez fils de lumière.
CAT. Llnm. ANC. Esr. Lnmhre. port. it. Lutne.
2. LUMEIRA, LUMERA, LUMNEIRA , LUM-
NEYRA, LHUMNIEYRA, S. f., lumièrC,
flambeau.
A la LUMEIRA ,
Es plus temsDtz que laire.
T. DE BoNNEFOï ET DE Blacas : Seign' En.
A la lumière j vous êtes plus craint que larron.
La nueg donet lumneyb as, las estelas Inzens ;
Et al jorn , lo solelh.
Pierre de Corbiac : El nom de.
A la nuit il donna {^oav) /lambeaux, les e'toiles
luisantes; et au jour, le soleil.
Fig. Darz d' acer voill que ill pertus la pansa ,
E brocas voill que il tragaa la lumera,
LanzA : Emperador avem.
Je veux que dard d'acier lui perce la panse , et je
veux que broches lui arrachent la lumière.
La veraya lhcmnieyra que Dieus es.
Iiii're de Sydrac, fol. 98.
La véritable lumière qui est Dieu.
ANC. ESP.
Lnego que el sol yex a la ora primera ,
Luego las estrellas pierden toda lumnera.
Poemn de ^lexandro, cop. ii()6.
ANC. CAT. Lumera, himiera. esp. mod. Luin-
brera. port. Lumicira. ix. Lumiera.
3. LUMINARIA , LUMENARIA, S.f., \nra.\-
naire.
Foron fâchas ltjminarias, so es lo solelh e
la luna.
Hist. al/r. de la Bild., fol. i.
Furent faits les luminaires , c'est-à-dire le soleil
et la lune.
— Terme collectif, spécialement usité
dans les églises.
A la obra e a la lumenaria.
Cartulaire de Montpellier, fol. ij5.
A l'œuvre ut au luminaire.
Un quai-tayron de cera per la lcmenaria
inantenir.
Statuts de la Confr. du S. Esprit.
Un quarteron de cire pour le luminaire en\vt'\cnw.
LUM
La mitât al rey nostre senhor, e T aatra a
la i.uMiMARiA per servir Dieu.
'Fit. de \'ig'^. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. I2ti.
La moitié' au roi notre seigneur, et l'autre au lu-
minaire pour servir Dieu.
CAT. Lluininaria. esp. Lnminaria, port. Lumi-
narias. anc. it. Luminaria , liirninara .
'^. LuMiNOS, adj., lat. luminos/w, lumi-
neux.
Dels cors lusens e luminos.
L'Arbre de Bataillas, fol. 25o.
Des corps luisants et lumineux .
En loc be luminos.
Elue, de las propr. , fol. Si .
En lieu bien lumineux.
CAT. Lliiminos. esp. port. it. Luminoso.
5. Luminozitat, s.f., lumino.sité, qua-
lité de ce qui est lumineux.
Rach a en si luminozitat.
Elue, delas propr., fol. 120.
Le rayon a en soi luminosité.
it. Liiminosità, himinositate, luminositade.
6. Alumnamen , s. m. , éclairage , illu-
mination.
Si quo '1 solelhs sobr' autr' alumnamen
Nos ren clardat.
Cadenet ; Ab leyal.
Ainsi comme le soleil par-dessus autre éclairage
nous rend clarté.
Fig. Compunctios es alumnamen d' arma,
Trad. de Bède, fol. 23.
Componction est illumination d'àrae.
7. Alumenatge , s. m., éclat, lumière.
Ilh es clardatz , e rent alumenatge.
Cadenet : Ab leial.
Elle est clarté , et rend lumière.
8. Alumenar, alumnar, alhumnar, -y.,
allumer, enflammer, éclairer.
Aissi CD lums es melhs emplegatz cant alu-
mena una sala plena de gens , que si servia ad
.1. sol.
f^. et Fert., fol.Sg.
Ainsi comme lumière est mieux employée quand
elle éclaire une salle pleine de gens , que si elle ser-
vait à un seul.
Aissi coma lo faocx que ai.humna et art.
Lii>. de Sydrac, fol. •Jl^.
Ainsi comme le feu qui allume ot brûle.
LUM
Flg. Lor ALUMNA tût lo cors e lor iiR'nl)if.s.
Lii're de Sydrac, fol. 97.
Leur enflamme tout le corps et leurs membres.
— Donner, rendre la vue, la clartt'-.
Segner, c' at.tjmîîar voignist
Lo panre que non avia vist.
/'. de S. Honorât.
Seigneur, qui voulus donner In clnrlé au pauvre
•]ui n'avait pas vu.
Part. pas. .T;i no es obs fox i .ssia alumîtaz.
Poëme siirBoèce.
Jamais n'est besoin que feu 3' soit allume.
Lo dac Roil.in cavalga totz d'ira at-omnat/..
Roman de Fierabra.<; , v. t\(i5.
Le duc Roland cbevauclie tout enflammé de co-
lère.
ANC. ESP.
Losciegos alumnaron, los tîesnudos vistieron.
Martirio de S. Lorenzo, cop. /jg.
Ovieron grant fenza de seer allumnados.
y. de S. Mil la n, cop. 323.
ANC. CAT. Altimar. esp. mod. Ahimbrar. port.
Ahunear, alluiniar. n. AUuminare.
9. Enlumin.vtio , v. /., illumination,
lumière.
Per EJVLUMINATIO
Nos a dada cognitio.
Bref, d'amor, fol. ?..
Par illumination il nous a donné connaissance.
Aîîc. CAT. Enlluminacio . esp. Iltuninacion.
ponT. Ilhiminacào. it. Illuminazione.
10. Enlumenament, s. /??., illumination,
éclairage, splendeur, éclat.
Donc, pos Inna l'apcllalz, ven d' aiiiors
En lieis bentatz et enluminamf.ns.
Blacasseï : Amies Guillem.
Donc, puisque lune vous l'appelez, vient d'ail-
leurs en elle beauté' et splendeur.
rig. Par so qn' enlumenament del Avangeli...
non resplendisca en els.
Trad. delà 2« Epît. de S. Paul aujc Corinthiens.
Pour cela que l'illumination de VKxan^Hf... ne
resplendisse pas en eux.
A»r. CAT. Enlluminament . it. lUuininarncntn.
1 I . ElLUMINAYRE, ir.LUMINVnOR , .V. m.,
lat. ILI.UMINATOR , illuminatt'ur , f|ui
donne la lumière,
m .
LUM 'io5
l'S Dieiis e ns senhei- nostre creayre e nostre
EI.f.UMINAYRK.
La Conjes.iin.
Un Dieu l'i un seigneur noire crcîateur et notre
illuminalvur.
Ad aquil quo era Salvador e if.i.uminador.
///.s/, abr. de la Bible, fol. 78.
.A celui qui était sauveur et illuminateur.
ANC. CAT. EtiUutninador. esp. Iluminador .
PORT. lUuminador. rr. lUinninatore .
12. Illuminatiu, arij., illnminatif, qui
e.st propre à illuminer, à éclairer.
De naech illuminativas.
Elue de las jtropr. , fui. 118.
Ilhtminatives de la nuit.
c:at. Uluminatm. esp. port. it. lUuminadvo.
l'^. Enlumenar, enlhumenar, v-j illu-
minei', éclairer, enluminer.
r.Iardat del solelb que 1' enlhitmena.
Liv. de Sydrac, fol. 35.
Clarté du soleil qui Véclaire.
Fig. No 'Is vol ENLUaiENAR ,
Ni donar gracia de far be.
Brei>. d'amor, fol. 35.
Ne les veut éclairer, ni (leur) donner grâce de
liien faire.
Part. pas. Ay ! lin' arnors, fons de bontatz,
Qu'avelzlo raon enlcmenatz ,
Meice vos clam !
Marcabrus : Pus mos coratge.
Ali ! pur amour, fontaine de bonté, qui avez illu-
miné le monde , merci je vous crie !
Lo calh libre era tôt enlumenat de ietras
d' aur.
Philoimena.
Lequel livre était tout enluminé àe lettres d'or.
ANC. fr. Ainsi comme l'escrivain qui a fait
son livre, qui Venlurnine d'or et d'azur,
enlumina ledit roy son royaume de belles
abbaies que il y fist.
.loi.NVILT.E , p. 2^3.
ANC. CAT. Enlluminar.
i!\. Illumixar, illumenar, ellumenar,
7K, lai. iLLUMiNARe, illuminer, éclai-
rer l'esprit, instruire en matière de
religion.
Los iebros ii.i.umbkar.
/'. il l'frl., fol. ?•.
Erliiiret \es lépreux.
>1
io6
LUN
Aisso es la veraya savieza que illumena lo
sens d' ome.
V.et rert., fol. 3[.
Ceci est la vraie sagesse qui illumine l'esprit de
riiomme.
Part. pas. Tut li moneslier de trastot occideuf
Foron illuminât de la sia sanctetat._
V. de S. Honorât.
Tous les monastères de l'occident entier furent il-
luminés de sa sainteté'.
D' on issira tan grans clardatz,
Qn' el mon er tôt elluminatz.
Contricio e Penas ifernals.
D'où sortira si grande clarté' , que le monde sera
tout illuminé.
Lo solelh
Que tant es ben ellumenatz.
Les Xf^ Signes de laji del mon .
Le soleil... qui est si Lien illuminé.
CAT. Illuminar. esp. Iluminar. port. lUumi-
nar. it. Illuminar e .
i5. SoBRELUMiNOS, rtfi)., ti'ès luinineux.
Fig. La SOHRELUMINOZA savieza.
Elue, de las propr., fol. Io5.
La très lumineuse sagesse.
LUMÏAR , LUMDAR , LHUMDAR , LUNTAR ,
LtjNDAR, S. m., seuil , demeure.
Sus en lo lcritar son cazntz.
f^. de S. Honorai.
Sus en le seuil sont toniLés.
Coma el desires vizitar los sanhs lhumdars
dels apostols.
Cal. dels apost. de Roma, fol. io6.
Comme il désirât visiter les saintes demeures des
apôtres.
Onbes en los luntars de las portas.
Hist. abr. de In Bible, fol. 28.
Oigncz-en les seuils des portes.
Clans e porta e lundar.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Clef et porte et seuil.
Aî)c. ESP. Lumbral. port. Litmiar.
LUNA, LHUNA , s.f., lat. luna , lune.
En cela ora ve lo clipses de la i.huna ; quar
la LHUNA non ren clardat mas del solelb, que
ferla lhuna, e Ibi fai redre clardat.
Liv. de Sydrac, fol. 5l et 52.
En cette heure vient l'éclipsé de la lune; car la
lune ne rend clarté excepté du soleil , qui frappe la
lune, et lui fait rendre clarté.
LUN
Atressi ereys cum la luna es creyssens,
Richard de Barbezieux : Lo nous mes.
Ainsi il croît comme la lune est croissante.
Un cantel
De la LUNA.
Guillaume de Mur : Al avincn.
Un quartier delà lune.
CAT. Lh/na. isr. Luna. port. Lua. it. Luiui
2. LuNAMEN , S. m., lunaisou.
De .CGC. e de .xxx. e de .v. lunamens.
Pierre de Cobbiac : El nom de.
De trois cents et de trente et de cinq lunaisons
ANC. CAT. Luiiament. it. Lunamento.
3. LuNACio , LUNASO , S.f., lunaisoii,
Apelam una lunacio mes Innar.
Elue, de las propr., fol. la^-
Nous appelons une lunaison mois lunaire.
Es LUNASos complida.
Bref, d'amor, fol. 33.
La lunaison est accomplie.
CAT. Llunacio. esp. Lnnacion. port. Lunaçào.
iT. Lufiazione.
/(. LuNAR, fidj., lat. LUNARîV, lunairc.
Us mes... LUNARs.
Brev. d'amor, fol. ^6.
Un mois... lunaire.
Alcunas vetz apelam an lunar aqael espazi
qui ba .xii. lunacios.
Elue, de las propr., fol. 122.
Aucunes fois nous appelons an lunaire cet espace
qui a douze lunaisons.
De figura lunar.
Trad. d'Alhucasis, fol. 14.
De forme lunaire.
CAT. ESP. PORT. Lunar. it. Lunare.
5. LuNATic, adj., lat. LUNATicM.y, luna-
tique.
A Ibi un sieu filh présentât
LuNATic et endemoniat.
Bref, d'amor, fol. l58.
Lui a présenté un sien fils lunatique et démo-
niaque.
Substantif Com vezem dels lunaticx et dels
epilenticx.
Elue, de las propr., fol. 117.
Gomme nous voyons des lunatiques et des épi-
leptiques.
CAT. Lunatic. rsp. ponr. it. Lunatico.
LUP
6. Lus, LUNS, i, ni., Imuli.
Pueis fe lo lds e '1 mars e '1 mercres eissamens.
Pierre de Cokbiac : El nom de.
Puis il fit le lundi et le mardi et le mercredi cya-
Icraent.
Los e dimartz, inali e ser.
R. X'iDAL DE Bezaudun : Enai(iiel.
Lundi et mardi , matin et soir.
7. DiLus, DiLUNS, x.m., lundi.
No y gnart dilds, ni dimartz,
Ni setmana, ni mes, ni ans.
Bertrand de Born : Ges de far.
Je n'y regarde lundis, ni mardis , ni semaine, ni
mois, ni ans.
Voyez DiA.
LUP, Lop, s. ru., lat. V.VVIIS, loup.
Domna, en vos trobei tal guierdos,
Coni fai al i.rp lo cabrol e l'agnel.
P. MiLON : Pois que.
Dame, en vous je trouvai tel profit , comme fait
au loup le chevreuil et l'agneau.
Fig. "Vers es que nostre pastor
.Son tornat lop raul)ador.
G. FiGLEiRAS ; No m laissarai.
Il est vrai que nos pasteurs sout devenus loups
ravisseurs.
Loc. Entre ca e lop, a la lin del jorn.
Cal. dels apost. de Roma , fol. i5q.
Entre chien et loup, à la fin du jour.
CAT. Llop. ESP. PORT. Lobo . IT. LupO.
2. Loba, s.f., lat. lupa, louve.
Las LOBAS noyrisson los cfans gitatz.
F. et f^ert., fol. -/i.
Les louves nourrissent les enfants expose's.
Foron noyritz en aquel loc per una loba.
L'Àrhrc de Bataillas, fol. Hj.
Furent nourris en ce lieu par une louve.
CAT. ESP. PORT. Loba. IT. Lupa.
3. LoBAT, S. m., louveteau.
Lop ha merce del LOBAT, et dévora l'anbel.
Lop qnan noyrish lobatz.
Elue, de las propr., fol. 18 et 25^.
Loup a merci du louveteau, et dévore l'agneau.
Loup quand il nourrit louveteau.
4. LoBEiRA , S.f., louvitVe, lanière tl M
loup.
LUT
107
Ks plus teinsutz que laite ni lobkira.
T. DE BoNNEFOY ET DE Blaca.s : Seini^n' En.
Est plus craint que larron et louvicre.
Va fort laenb de sa lobeira.
Naturas d' alcunas beslias.
\ a fort loin de sa louvière.
ESP. Lobera.
b. LoBERNA , S.f., peau de loup.
La dotzena de lobkrnas, .11. d.
Cartulaire de Montpellier, fol. I l3.
La douzaine de peaux de loup, deux deniers.
LURIA, LUIRIA, LOIRIA, S.f, lat. LU/RA,
loutre.
Omar las ranbas d' ermeni o de i.uria.
Tit. du XIU" siècle. Doat, t. LI , loi. l'iS.
Orner les robes d'hermine ou de loutre.
La pessa de luiria, .i. mezalla.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1 i3.
La pièce de loutre, une maille.
Una folradura de las meillors de loirias.
Tit. de 1 193. DoAT , t. Cy, fol. 1 18.
Une fourrure des meilleures de loutres.
ESP. Lutria. port. it. Lontra.
LUSTRA , s. f., du lat. ostrca, huître.
La LUSTRA , la nuecb , si obre al ros , et en
si lo recuelb, et d'el pren graysha et noyri-
ment.
Elue, de las propr. , fol. i36.
l'huître, la nuit , s'ouvre à la rosoe, et en soi la
recueille, et d'elle prend graisse et nourriture.
LUTZ, I.LUTZ, s.f., lat. lux, lumière,
clarté , lueur, luminaire.
Voyez Lkibnitz, Coll. étym., p. 62.
LuTz es pins gênerai qae lnui,quar tôt lum
es LUTz , mas iota lutz no es lum.
Elue, de las propr., fol. 120.
Clarté est plus ge'ne'rale qw; lumière, car toute lu-
mière est clarté, mais toute clarté n'est pas lumière.
A pena vei la clara i.utz.
FoL(^UET DE MARSEiia.E : Senlicr Dicus.
A peine je vois la claire lumière.
Kemanra l'antars seues draps e senz luz.
Palais : Molm'enoia.
L'autel restera sans nappes et sans luminaire.
Fig. Selb qu'es lutz
Del mon e vera vida.
G. FiCLEIRAS : Sirvenles vucljj.
Celui qui est lunrère du monde et vc'rilahlc vie.
tbP. roui. Luz. it. l.ucc.
io8 LUT
Adv. comp.
Per qu'ieu comens, quant auzel falh ,
Un vers, si 'I puesc gitar a i,utz.
^^^ Bern.vrd de Venzenac : Iverns.
C'est pourquoi, quand l'oiseau fait défaut, je
commence un vers , si je le puis conduire àfm.
S' intratz en plaich
t)ou no sabetz a lutz issir.
Maucabrus : D'aisso laus Dieu.
Si vous entrez en plaid dont vous ne savez à fin
sortir.
Quan s' ave que non o tratz a lutz ,
Al menhs n' a pretz qui be s' es cabtengutz.
CàDENET : S' ieu pogues.
Quand il advient qu'il ne le tire ajin , au moins
en a mérite qui bien s'est conduit.
Ieu fora pro ricx e de bon azaut ,
Sol de s' aiuor pogues issir a llutz.
Rambaud de Vaqueiras : D' araor no m.
Je serais assez puissant et de lioa contentement ,
pourvu que je pusse sortir àjin de son amour.
2. LuGOR, s.f., lueur, clarté , lumière,
éclat.
Cavalgau ab gran joia ab la clara lugor.
Guillaume de Tudela.
Chevauchent avec grande joie avec la claire /«-
rniire.
Fig. Done a sas obras lcgor
Don sian miiudat li peccador.
G. RiQUlER : Be m degra.
Qu'il donne à ses œuvres éclat dont soient purifiés
les pécheurs.
— Vue, faculté de voir.
Li rie inalvat
Els an buelhs e non an lugor.
Folquet de Romans : Tornatz es.
Les riches mauvais... ils ont yeux et n'ont pas ajui'.
AKC. FR. Si pert la cambre sa luor.
Roman de Partonopeus de Blois, t. I , p. Sg.
3. LUCIDITAT, S. f., lat. LUCIDlTAT<?m ^
lucidité , éclat.
Am major difficultat pren suptilital, clar-
tat , LncioiTAT, perspicuitat.
Elue, de las propr., fol. 263.
Avec plus grande diiliculte' il prend suLtililé ,
clarté , lucidité, transparence.
iT. Lucidità, luciditate, hiciditade.
4. LuGART, S. m., Lngart, nom de
l'étoile du matin.
LUT
Es dig aquest plauetas
Lugaut, quant es en orien ,
Vesper, quant es en occiden.
Brev. d'atnor, fol. 32.
Est dite cette planète Lugart, quand elle est eu
orient, Vesper, quand elle est en occident.
5. LUZER , LUSER , tUZlR , V., lût. LUCERC,
luire, briller.
Ara non vei luzir soleill.
B. DE Ventadoiir : Ara non.
Maintenant je ne vois pas luire le soleil.
Un manuscrit porte luser au lieti
de LuziR.
Lo palais luzi tôt de la gran resplandor.
f^. de S. Honora!.
Le palais brille tout de la grande splendeur.
Los nelbs li luzo cum candelas.
Elue, de las propr., fol. 257.
Les yeux lui brillent comme chandelles
An fatz lo tench carzir,
Ab que s fan la cara luzir.
Le moine dé Montaudon : Autra vetz fuy.
Ont fait renchérir la teinture, avec quoi elles se
font luire la face.
Fiff. Son pretz lutz e resplan .
Gaubert , moine de Puictboï : Un joys.
Son mérite luit et resplendit.
Substantiv. Non pretz honor escondnda ,
Ni carboucles ses luzir.
T. DE Blacas et de Ramuaiid : En Raymbaulz.
Je ne prise gloire cachée ni escarboucle sans le
luire (éclat).
Proverbial. Non es aurs tôt cant que lutz.
Amanieu des Escas : Dona per.
JN'est pas or tout ce qui luit.
Parc. prés. Dels cors lusens e luuiinos.
L'Arbi-e de Bataillas, fol. 25o.
Des corps brillants et lumineux.
Estel.'i marina ,
De las aulras pus luzens.
PlEliRE DE CoRBiAC : Doiia dois.
Etoile marine, plus brillante que les autres.
CAT. Lliiir. Esr. Lucir. port. Luzir. it. l.ucere.
G. LuGANA, S.f., lumière, clarté, clair
de lune.
Per uueit escura ,
Al) leis ses luguana.
B. Martin : Amor.
l'ar nuit obscure , avec clic sans lumière.
LUT
Soveu soletz anar a la lugana.
T. DE lîONNEFOY Eï DE BlACAS : St'ign' Kll.
.S(,>uvent vous souloz aller au clair de lune.
Fig. Es logana
De salvatio, e clartatz
De tota gen cbristiaua.
FOLQLET DE LuNEL : El nom lie.
Est litmicre de salut , et clarté de toute geiil
cliiétienne.
7. LUCKRNA , LUZERNA , S . f. , lat. LL-
CERNA, lanterne, lampe, flambeau.
Voyez Ihre , Diss. altéra, p. 23 1.
Dejuns ses almorna... es ldcerna ses oli.
2'rad. de Bede, fol. 52.
Jeûne sans aumône... c'est lampe sans liuile.
Fo trobada nna i,vzerna... que per ven tii
per aigiia no s podia escautir.
Cat. dels nposl. de Roma, loi. i!^2..
Fut (rouve'e une lampe... qui par vent ni par eau
ne se pouvait e'ieindre.
ESP. tT. Liicerna.
8. Lucifer, s. m., lat. Lucifer, Lu-
cifer, planète de Vénus.
Lucifer es bénigne.
Elue, de las propr., fol. i î5.
L II c i/e r esl Lenin.
Si cum es Lucifer en ce!.
Trad. de Bède , fol. j8.
Ainsi comme est Lucifor axx ciel.
— Le prince des ténèbres , le chef des
démons.
Ben ressemblas a Lucifer,
Las caras negras e '1 vis fer.
f^. de S. Honorât.
Tu ressembles bien à Lucifer, les joues noires et
le visage faroucLe.
ESP. Lucifero. n. Lucifero.
i). Aluc, s. m., Iimiière, éclat, jour.
Ilb qu' es genser, josta si m col ,
F. non tem bruida ni aluc...
lea maintas vetz, a grand aluc,
Ai vist qii' a penas te ni col.
G. Pierre de Cazals : Kras pus vey.
Elle qui est plus belle, près de soi m'accueille , et
je ue crains bruit ni éclat.
Maintes fois, au grand yow/'j j'iii vu qu'il pi'ine elle
.,..,! ..I ..,,,. ,11,,..
LUT
109
10. Al.UCAR , ALHHCAR, AILLUCAR , V.,
allumer.
Pueis fan alhucar fuoe tôt en torn.
Auras denan te la roda d'austronomia ; tu
ALuucARAs la candcla de la roda, et estengeras
las autras Ibnmneiras.
Li\.>re de Sydrac, fol. 3i et l38.
Puis ils font allumer àw feu tout autour.
Tu auras devant loi la roue d'astronomie ; tu allu-
meras la cliandelle de la roue, et éteindras les autres
luuiièn'S.
Fig. Un non sirventes ailluc.
Garin d'Apchier : Aissicum hom.
y allume un nouveau sirvente.
"Vers es que m' aflam e m' aluc.
G. Pierre de Cazals : Eras pus.
11 est vrai que je m'enflamme et m' allume .
Part. pas.
De vas Conlastinoble s' es lo rey regardatz,
E vie SOS castels ars e près et alucatz.
Roman de Fierabras , v. lii.
Devers Conslantiuople s'est le roi' regardé , et il
vit ses cliateaux brûlés et pris et allumés.
Ij'na caadela alhccada.
Lif. de Sjdrac, fol. i35.
Une cliandelle allumée.
ANC. FR.
Nus ne doit alitchier mal arbre ne luale herbe.
Luxure est ans pechiés que gloutonnie alnche.
Et si le fait flamber plus cler que seiche bnehe.
Test, de J. de Meung , v. 1392 et 1749.
11. CoLLUCATiu , aclj . , du lat. collu-
v.ere, collucatif, qui luit, qui brille
do toutes parts.
Solelh... ha virtul... conservaliva... , fecon-
dativa , confbrtativa, augmeutaliva... , collu-
CATIVA.
Elue, de tas propr., fol. Il5.
Le soleil... a vertu... conservatrice..., fécondante,
confortative , augmenlalive. .. , collucatii'e.
12. Deslugar, v. , éclipser, évanouir.
Fig. L' antre segles se desluga.
Bernard de Venzenac : Hueymais pus.
L'autre siècle ^'évanouit.
(\T. DesUidr. i.sp. Deshicir.
i3. Em ciuARi , V. 1)1., éclaii cissiiniiil ,
e.\plicalinn.
1 10
LUT
EmciDARi de las proprietatz de totas res
naturals.
Elue, de las propr., fol. i.
Explication des propiiétés de toutes clioses natu-
relles.
i/|. EsLHUciADA, s.f., éclair.
Dels grans tonedres e de las eslhuciadas qoe
fasia.
La resplandors pareis avans en terra qne lo
tonedres sia ^ luas lo tonedres es abans que
Ih' ESLHUCIADA.
Lii>. de Sjdrac, fol. y et /jô.
Des grands tonnerres et des éclairs qu'il faisait.
La splendeur paraît, en terre avant que le tonnerre
soit ; mais le tonnerre est avant que l'éclair.
1.5. Eylhaus, s. m., éclair.
Eylhauses e Irons.
f. de s. Honorât.
Eclairs et tonnerres.
ï6. EsiiUGAR, ESLUCHAR, V., éclaircïr,
Pel temps qu' es belhs e s' esi.uga.
Bernard de Venzenac : Hueymais.
Par le temps qui est beau et s'éclaircit.
Quan la bruna aura s' eslocha.
GlRAL'D DE BorNeil : Ouan la bruna.
Quand le sombre temps s'éclaircit.
17. Alugorar , V. , rendre brillant,
brillanter, illuminer.
Fig. Qnar sa benfatz ai.cgora
Bel jorn, e clarzis nueg negra.
B. DE VemtadouR : Amors enquera.
Car sa beauté illumine beau jour , et rend claire
nuit noire.
Part. pas. Vestimens dauratz
E clars e ben alcgoratz.
Brev. d'ainor, fol. 3i.
Vêtements dorés et éclatants et bien brillantes.
18. Illustri, s. m., lat. illustri^^, il-
lustre, titre de di|j;nité dti bas-empire.
Per so que es de gran dîgnitat, si cum es
iLLUsTRis, so es perfeltz o pretor.
Tiad. du Code de Justinien , fol. 6.
Parce qu'il est de grande dignité, comme est un
illustre, c'est-à-dire un préfet ou un préteur.
CAT. Illustre, ESP. Ihistre. tort. it. lUitstre.
19. ReLUZER, RELUZIR , RELUIZIR , 2K ,
lat. RELUcERt', reluire, luire, brillei.
LUT
Qaan vel los cabeillz geutz e sors
Que reluizo plus que fin ors.
FoLQUET DE RoMANS : Donna ieu prcn.
Quand je vois les cheveux jolis et blonds qui le-
hiisent plus que pur or.
Fig, E '1 rossinhols qu' el rain relutz.
Pierre d'Auvergne : Lo fuellis.
Kt le rossignol qui brille sur le rameau.
Part. prés. Las aigas d' aquesta fon son tan
claras et rei.dzens.
F. et Fert., fol. 102.
Les eaux de celte fontaine sont si claires et relui-
santes.
ANC. FR. E virent armes rehiisir.
Escuz é belmes rehiisir.
Roman de Rou , v. ml^i et 9091.
CAT. Relhiir. iisp. Rehicir. pdrt. Rehizir. it.
Riliicere.
20. SOBRELUZER, SOBRELUZIR , ÎJ., SUr-
luire, briller beaucoup.
Part. prés. Peyra preciosa sobreeuskn.
F. de S. Flors. Doat, t. CXXIll , fol. 261 .
Pierre précieuse sur-luisante.
21. Translutz , s. m., transparence,
clarté , sérénité.
En temps de transldtz semenar et culbir.
Elue, de las propr., fol. 208.
Au temps de sérénité semer et cueillir.
22. Transluchura, S./., crcvassc , ou-
verture.
Vezian. per una transluchura,
Graii dardai que tro al cel dura.
F. de S. Honorât.
Voyaient , par une crevasse, grande clarté qui
jusqu'au ciel s'étend.
23. Trasluzer, trasluzir, V., lat. trans-
LUCERe, être transparent , diaphane.
Al) color. .. que trasi.utz.
Trad. du lajiidaire de Marbode.
Avec couleur... ((ui est transparente.
Part. prés. L' aires pren naluralraens
Lumneira, qar es trasluzens.
Bref, d'amer, fol. 38.
L'air reçoit naturellement la lumière, car il est
transparent.
ANC. FR. Ou treliiisoit d'une couleur diverse
Eu rayon d'or qui les feuilles traverse.
M
Et tire hors ton glaise treliiisant.
Uu lÎELl-AY , Toi. 278 cl 280.
r.xr.Trasllitir. Kur. Trasliicir. i-ort. Trashizir.
II'. Tralucere.
LUXURIA, s.f., lat. i.uxuria, luxure.
Abra/.ar lo faec de i.uxcria. dedins el cor.
r. et J'en.. M. 18.
Embraser le Icmi de hixure dedans au cœur.
LuxDRiA ve de glotonia e de pessar folaraen.
Liv. de Sj'drac, fol. l3o.
Lux-lire vient de gloutonnerie et de penser foUe-
nienl.
c:at. I.uxuria, Uuxuria. esp. Lujuria. i-ukt.
Luxuria. it. Lussiiria.
1. Llxvrios, adj. , lat, LuxuRios«.y,
luxurieux, débauché.
Hom i.uxtiRios qui soen jatz ab femna.
Liv. de Sydrac , fol. 76.
Homme luxurieux qui souvent gît avec femme.
Fig. Oils 1.UXURÏOS , nies d' azulteri.
LiTxuRiosA res es vis.
Trad. de Bede, fol. 4 et /jf).
Yeux luxurieux , pleins d'adultère.
Luxurieuse chose est le vin.
Substantiv. Siiuoniaix, encantador,
LcxcRios et renovier
Que vivou d'enoios mestier.
MarcABRXTS : Pus nios coratgc.
Simoniaques, enchanteurs, débauchés et usu-
riers qui vivent de de'goùtant me'tier.
CAT. Luxurios, Uuxurios. esp. Lujurioso. port.
Luxurioso. ir. Lussurioso.
3. LUXUEIAR, V., lat. LIJXURIARe, luXU-
rier, se livr'er à la débauche.
MAC 1 1 1
Part. prés. Luxuriant ab vos en lors inanjars.
Trad.' de la 2' Ep. de S. Pierre.
Luxuriant avec vous dans leurs mangers.
Part. pas. Can .seran luxuriaoas.
Trad. de la i^' Epit. de S. Paul à Timolhée.
Quand elles seront livrées à la débauche.
ESP. Ltijuriar. it. Lussuriare.
4. LuxuRiosAMENT, odi'., luxurieiisc-
ment.
LuxcRiosAMENT en lor jnventut.
l\ad. de Bide, fol. 32.
Luxurieuse/nent en leur jeunesse.
CAT. Luxurio.mment. esp. Liijuriosamentc.
ruRT. Luxiiriosainente . i r. Lussiiriosamcnte .
LUZ, s. m., lat. lucîws , brochet.
Il pescador si us preiron coin un i,U7,,
Rajibaud de Vaqleira.s : Tuich me.
Les pécheurs ainsi vous prirent comme un brochet ■
Budel de i.nz voill partan a lnr gaîsa.
U.v TROOBADOi'U A.NONYJIE , Coblas esparsas.
Boyau de brochet je veux, qu'ils partagent à leur
gui.se.
ANC. FR. Lus et saumons et venisons.
Roman du Renart, t. IV, p. ^2.
Ne qneroient i^aumons ne luz.
Roman de la Rose, v. 8^25.
CAT. Llus. esp. porï. it. Lucio.
LYRA, LIRA , s.f., lat. lyra, lyre.
LvRA... fo per Mercnri trobada.
Elue, de las prnpr. , fol. 282.
La lyre... fut trouve'e par Mercure.
Las LiRA.s fay retentir.
GlRAUD DE CalaNSON : Fadet joglar.
Fais re'sonner les lyres.
CAT. ESP. Lira. port. Lyra. it. lÀra.
M
M , .y. , treizième lettre et dixième cou-
sonné de l'alphabet, m.
La prima letira S amor,
Apellon a , e nota plor,
E las autras qui après van
M , o, r, et en contan
Ajustas las, e diran inor;
Donc qui beu ama , plangen , mor.
P. MiLO.N : En amor.
La première kllre d'AMofR ils ap|ii'llenl A,<t elle
de'nole pleur, et les autres qui vont après, m, o, R,
et en comptant ajustez -les, et elles diront Mon;
donc qui bien aime, en se plaignant , meurt.
ASC. FR. La première est m qui senefie...
Iceste tn est sa mère et s' amie.
Le roi de Navarre, chanson lxii.
M s'employait comme afixe, pournir..
MACAR, MACHAu, x\, meuitrii-, baltic
frapper, blesser, alli-rer
112 MAC
Voyez MuRATORi , Diss. 33.
Veirem escnlz et elins macar e fendre.
AiCARTS DEL FossAT : Entre dos. ^
IVous verrons frapper et fendre e'cus et heaumes.
Si m carga lo col, e m maca.
Rambatjdd'Obange : Arvey.
Ainsi me charge le cou , et me meurtrit.
Engendra thos, et maca lasdens.
Elue, de las propr., fol. i5o.
Engendre toux, et altère les dents.
Fig. Quar fols hom a greu sen ab se,
Tro sa fondatz \o maca e'I castia.
Elias de Barjols : Amors que vos.
Car fol homme a pénible sens avec soi , jusqu'à ce
que sa folie \e frappe et le ciiâtie.
Tant fon feritz e macatz.
E 'Is uels tan panes can us deniers,
Lagainos et esgrapelatz ,
E tôt entorn blans e macuatz.
Roman de Jaufre, fol. 32 et 59.
Tant il fut frappé elrneurtri.
Et les yeux aussi petits qu'un denier, cliassicux
et éraillés , et tout à l'entour livides et battus.
Don senti mas costas macadas.
Lejs d'amers, fol. Bq.
Dont je sens mes côtes meurtries.
CAT. Macar. Esr. Mackar, tnachaear. tort.
Macar. it. Macchiare .
2. Macament, machame^t, s. m., meur-
trissure, altération.
Val contra machament per cazuta.
Dens prendo macamest per humor negra.
Elue, de las propr. , fol. 207 et '^'i.
Vaut contre Tneurtrissure par chute.
Les dents prennent altération par humeur noire.
On trouve dans l'ancien français le
substantif machéiirc.
Il n'y eut point de sang répandu, mais seu-
lement machéiire .
Lett. de rém.de l472- Carpentier, t. II, col. moi.
MACHINAR, 1;., lat. machinar/, ma-
chiner, tramer.
Part. pas. Si en autra maniera fag sera , o en
frau , alcuna causa e machinât.
Statuts de Montpellier, du xni^ siècle.
Si en autre manière , ou en fraude, il sera fait et
jnachiné aucune chose.
MAC
El avia machinada la mort del papa.
Cat. dels apost. de Ptoma, fol. 217.
Il avait machiné la mort du pape.
CAT. ESP. poKT. Maquinar. it. Macchinare.
?. Machinatio, machinacion, s.f., la t.
machination^/w, machination, trame.
Aleunas machinatios.
Cat. dels apost. de Roma, M. i85.
Aucunes machinations.
Frau , o machinacion.
Statuts de Montpellier, de I23i.
Fraude , ou machination
CAT. Maqtiinacio. E.<ip Maquinacion. poriT.
Maqidnacao. it. Macchinazione .
MACIS,,v. m., lat. macis, macis, écorci
intérieure de la noix muscade.
Ab polvera d'eces, de macis et ab mel... Al,
eces et macis.
Elue, de las propr., fol. 85.
.\vec poudre d'encens , de macis et avec miel...
Avec encens et macis.
IT. Macis.
MACROLOGIA, s./., redondance.
Macrologia longiloquium, res non necessa-
rias comprebendens ut : Legati, non impetrata
pace, rétro nnde vénérant doraum reversi sunt.
IsiDOR., Orig., I, 33.
Macrologia pauza paranlas que no son ne-
cessarias, enpero del tôt no son vueias ni de
sobrefluifat.
Leys d'amors, fol. 132.
La redondance emploie des paroles qui ne sont
pas nécessaires , cependant elles ne sont pas enlière-
raenl vides et de superQuité.
MACULA, x.y., lat. macula, macule,
tache.
Parfeit e senza macula.
Doctrine des fraudais.
Parfait et sans tache.
ANC. FR. L'une de jaspe rouge tainct plaisam-
ment de diverses macules.
Rabelais , Uv. V, cl>. 38.
Reste de la macule originelle.
Camus nu Bellay, Diversités, t. II , fol. 16'.
CAT. ESP. PORT. Macula. IT. Macula, macola.
?.. MACULAR,-y., lat. macui.ar^, macu-
ler, souiller, polluer.
MAG
Gardar vostras nians que non sian tacadas
ni MACULADAS.
Hist. abr. de la Bible.
Garder vos mains qu'elles ne soieiil taclié.s ni
souillées.
Ostia no maculada.
Ci(t. dels apost. de Romii, fol. 5"].
Hostie non maculée.
cAT. ESP. PORT. Maculai'. iT. Maculare^^inaco-
lare.
MADAISA., ^.yr, écheveau, tresse.
Una vieîlia saisa
Qne non a
Ma '1 ciier e '1 sos, c daval la madatsa.
Ogiers ; Era qiian.
Une vieille grise 'qui n'a... excepté la peau et la
voix, et tourne l'ec/ieceni/.
c.\T.Madexa. esp. Madcja. tort. MadeLxn.
'X. Maydechos, s. ni., écheveau.
Non ause tenher ni far lenhei- troquas ni
MAYDECHOS.
Tu. de i3fio. DoAT, t. LXVII, fol. 372.
Qu'il n'ose teindre ni faire teindre trocliets ni
échei'eaux.
MADRE, s. m. , mors.
Lo rey de Fransa se ténia al madre del fie
de la cavalcadura del papa.
Cai-ja Mafral., p. 7.
Le roi de France se tenait au moi-i de la liride de
la mouture du pape.
MAGji'. /, lat. Tsi.Kctra, maie, pétrin.
Saumada de magz , que son pastieiras, dona
.1. MAG.
Carlnlaire de Montpellierj fol. lo".
Charge de maies j qui sont des pe'trins, donne une
maie.
MAGANHAU , MAGAGNAK , MAGAYNAT, ,
V., blesser, condamner, infecter.
Voyez MuRATORi , Diss. 33.
Part. pas. El donzelz es razag envers ;
Magaynatz es tan malainent
Que malavejet longament.
Cassa la feda maganhada,
Qne non enferme ta inavnada.
V. de S. Honorât.
Le damoiscl est tomhe' à la renverse ; il est si
cruellement blessé qu'il en fut malade pendant long-
temps.
CLassc la brehis infectée, de peur qu'elle ne rende
malade Ion troupeau.
III.
MAG
i3
ANC. FR. Cil en ocit inull e méliaigne.
Roman de Rnu , v. i382i.
F.t je le cnidai mehaingnter;
Si l'ai ocis , ce poise mi.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. ;'j6'2.
Tellement qu'ils tuèrent et mehaignerent la
pUispai t desdits archiers.
MONSTRELIT, t. III, fol. Il5.
J'ajouterai l'exemple suivant avec la
note de l'auteur :
La navire poussée,
Ayant la proue e la poupe froissée ,
AUohmehaigne, ainsi que le serpent
Qui sur le ventre à peine va rampant.
Mehaigne... nos critiques se moqueront de
ce vieil mot François, mais il les faut laisser
caqueter; an contraire, je suis d'opinion que
nous devons retenir les vieux mots, vocaLles
significatifs, jusques à tant qne l'usage en
aura forgé d'autres nouveaux en leur place.
Ronsard , la Franciade, 1. 1, p. 633.
iT. Magagnare .
MAGIC, adj., lat. magicm.s-, magique, de
magie.
Nigromancia e tota magica scieucia.
En artz magicas ociipada.
Elue, de las propr., fol. 12 et 182.
Nécromancie et toute science tnagique.
Occupée aux arts magiques.
CAT. Magic. ESP. PORT. iT. Magico.
MAGN, MANH, adj., lat. mxgviis, grand.
Voyez Denina, t. III, p. 196.
Talor magna ,
En que s bagna.
AuGlER DE S. DoNAT : Ses alegratgc.
La valeur grande, en quoi elle se délecte.
Menor joy ni pus maîîh
No vuelb c'ab lieys m'en lemanh.
R. Vidai, nr Bkzai'di'n : En aquel.
Moindre joie ni plus grande je ne veu.x pas qu'avec
elle il m'en reste.
ANC. i-R. .Si ji a dist : Rois magnes, (|ne fais-tu ?
MoNiN, Dissert sur le Roman de Roncevaux ,
p. 5o.
ESP. \T. Magno.
?.. Ma.TER , MAGER , MAIER , MAJOR , MAIOR ,
MAIRE, adj. compar., lat. major, plus
grand.
Vovez la Cm di m (tire rninanr, p. \l\[).
ll/i
AIAG
Car MAIER9 es sa merces
Qu' el mieus grans peccatz non es.
Cadenet : Ben volgra.
Car sa merci est plus grande ([ue n'est grand Ii;
mien péclie'.
Qae SOS poclers mangers sia.
Brei^. d'amor, fol. 16.
(lue son pouvoir soit plus grand.
Aquist es majers el regn del cel.
Tnid. du N.-Test., S. Matth., ch. 18.
Celui-ci est plus grand au royaume du ciel.
Quai vos par que sion maior ,
O li ben o 11 mal d' amor.
T. d'Alb. Marquis et de Gaijcelm : En Gaucelms.
Quels vous paraît que soient plus grands , ou les
Liens ou les maux d'amour.
Sol que '1 plagues qu' ieu la servis,
No volgra guazardos maiors.
Arnaud de Marueil : BelU m'es lo.
Seulement qu'il lui plût que je la servisse, je ne
voudrais rc'compenses plus grandes.
— Majeur, plus considérable, principal.
Que corn' ades lo corn major.
Roman de JaufrCj fol. 97.
Qu'il sonne actuellement le cor principal.
A joc MAIOR jogatz.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
A jeu plus considérable jouez.
Loroosin, que d' els es maire.
lioman de Gérard de Rossillon, fol. Sg.
Leur cousin , qui est plus considérable qu'eux.
Avec l'article ou un pronom posses-
sif, il devient superlatif :
Car de las grans foudatz que son ,
Es ben la majors, qui s'eulen
Segre son dan ad escien.
G. Faidit : S'om pogues.
Car des grandes folies qui existent , c'est bien lu
plus grandej qui s'attache à suivre son dommage
sciemment.
Mos MAJERS pessamens.. .
Es tôt per far vostre plazer.
Arnaud de Marleii- : Uoua sel quo.
Ma plus grande pense'e... est toute pour faire vm-
tre plaisir.
A toi bon veiaire ,
Es dels bons pre(z lo maire.
G. Faidit : L'onrat jauzens.
A tout lion avis, c'est des bons mérites le plus grand.
— Sithsi. Maire, chef.
MAG
Fet sagrament al major et als co.isols.
Titre de Périgueuxj de i386.
Fit serment au maire et aux consuls.
Lo fez MAJOR de son palays.
P''. de S. Honorât.
Lo fît maire de son palais.
Totz los mais qne las gens fau, raconto aîe-
granien a lor major en efern.
Lii>. de Sydrac, fol. 97.
Tous les maux que les gens font, ils les racontent
joyeusement à leur chef en enfer.
Aquel que si part de la batalha contra lo
raandamen de son senhor o de so major.
L'Arbre de Bataillas, loi. 95.
Celui qui se se'pare de la bataille contre le com-
mandement de son seigneur ou de son chej'.
— Siibst. pi. Aïeux , ancêtres, grands.
Ora non ausa dels maiors
Aissi dir verais desonors ,
Com fai mensongieras lauzors.
Pons Barba : Sirventes.
On n'ose des grands ainsi dire véritables déshon-
neurs , comme on fait mensongères louanges.
So que pot csser proat
Per escritz de nostres majors,
De felosophes o doctors.
Un troubadour anonyme : Won aurai.
Ce qui peut être prouvé par les écrits de nos an-
cétres, des philosophes ou docteurs.
ANC. FR. Se nos fuson major ou per.
Pioman du Kenart, t. I , p. 121.
Mena Panurge an temple major.
Rabelais , liv. V,ch. xliv.
Plus grant chose vos puis ue maire
Offrir, promettre ne douer.
B. DE Sainte-Maure, Chr. deNorm.j fol. 65.
Le prevost doit dire an majeur : Maires, je
vous dy par la loi , etc.
Charte de l^'alenciennes, llli^, p. (\o^.
F-n cela peuvent-ils bien encore aujourd'hui
ensuivre leurs majeurs, et se rendre semblables
à eulx.
Amvot, Trad. de Plutan/iie , Morales, t. III,
p. i65.
C'est un ancien dire nos majeurs.
ÎViCOLAS Hapin.
Mez poiz ke li pères fu niorz,
Lohier, li maire, li plus forz,
Veut à sis frères tôt tollr.
Roman de Rou, v. 3oi.
CAT. Major, esp. Maror. pop.t. Maior. jt.
Maggiore.
MAG
'^. Majordome, maiordome, s, ni., ma-
jordome.
Ne fes son majordome.
^br.de r.J. cl du y. -T., fol. 7-
Kn fil son majordoine.
Ea aj'ssi que te fay ma.iordome.
Leys d'amors, fol. ^H.
Par ainsi qu'il le fait majordome.
CAT. Majordom. Esr. Mayordomo. port,
Maiordomo. it. Mai^giordoino.
!t. SoTZ-MAYER, .î. oi . , .sous-uiaiie.
Nos, soTz-MAYER et juiatz.
Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 475.
IN'ous , sous-maire et jures.
5. MaJORMENT , MAGERMENT , 5IA10R-
MENT, adv. compar., principalement,
pliKS grandement.
De valer den esser luais vùluntos ,
E de tôt so que fassa 'Is pros grazir,
E MAioRMENT de dar.
B. CaLVO : AL gran dreg.
11 doit être plus désireux de valoir, et de tout ce
qui fasse honorer les preux , ni princi]Hilcmenl au
donner.
Quant boni , per si honrar,
Da '1 sien , e u' es desoniatz,
No s pot M.\IORMENT desfaf.
B. Calvo : (^ui lia talen.
()uand un Lomme , pour s'honorer, donne le sien,
et en est déshonoré, il ne peut plus grandement se
perdre.
r.KT.Majorincnt. e.sp. Majormente . voRT.Maior-
mente. it. Maggiormente.
G. ÎMajoral , MAioRAL, S. 111., supéiicui',
principal.
Fort onrava sos majorais ,
Accordans fo ab sos égals.
Brev. d'amorj fol. 92.
Honorait fort ses supérieurs , fut facile avec ses
égaux.
.Sirveates non es leiiils ,
S'oin no i ausa ciirlos mais
Uels menors e del.s eomiinals,
E majornieiit dels majora i.s.
Pons Barba : Sirvtntts non.
Un sirvcnle n'est pa* loyal , si on u'ose y din- les
dclauls des petits et des moyens , cl principalement
dos supérieurs.
Los ..XII. pars et lotz los maiorals.
Philumena.
MAG
ii5
Les douze pairs et tous les principaux.
A Carcassona ne fes pendre .xi. dels ma-
lORALs de la vila.
Cartulaire de Montpellier, fol. 74.
A Carcassonnc il en fit pendre onze de.s principaux
de la ville.
CAT. ^Jajoral. est. Majorai, port. Maioral.
7. MajoreTjMaioret, orlj. compar. dim.,
plus grandelet.
L'autre son un petit majoret.
DtuDtsDE Prades, yiiiz. cass.
Les autres sont un peu plus grandelets.
8. Majoritat, MAioRiTAT, S./., majo-
l'ilé , supériorité.
Eiigaltat, o majoritat.
Leys d'amors, fol. 119.
Egalité' , ou majorité.
ESP. Majoridad. port. 3/aiondade.
(j. Majoria , MAioRiA, s.Jl, supériorilé.
Sobr' els majors a nna majoria.
Ai.MERi DE PeguilaiN : Selh qui.
Au-dessus des plus grands il y a une supériorité.
Li majors an majoria,
Brev. d'rimor, fol. ig.
Les plus grands ont supériorité-
— Mairie.
Aver .virr. cossols, e ne ostar la majoria.
Docum. de 14/5. faille de Bergerac.
Avoir huit consuls, et en ôter la mairie.
ESP. Mayorin. port, Maioria. it. Maggioria.
10. Majoransa , MAiORANSA, i.y,, majo-
rité, plus grande partie.
Anrctz de] danipnatge ia majoransa.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 48.
Vous aurez du dommage la plus grande partie.
AKC. it. Che per losenno o maioranza,o possa.
BaRUEUINI, Dbcum. d'amore,f. 54-
IT. MOU. Maggioranza.
I I. MaJESTAT, MAIESTAT, S . f. , lat. MAJES-
T.KTem, majesté.
Qnan be se dreca , lo cel a pertusat,
E vc lain/ tota la majestat.
l'venie sur Bucce.
()nand hion se dresse, le ciel a percé, et voit
léiiis toute la majesté.
Dignes de vczer Dieu en sa majestat.
V. et rert., fol. 84.
Di'jine de >oir Dieu dans sa majesté.
ii6
MAO
Mas Dieus de majestat los puni manteiient.
V. de S. Honorât.
Mais le Dieu de majesté les punit aussilôl.
Lac. Accnsatz de falsa moneda o de cn'iii de
MAJESTAT.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 28.
Accuse' de fausse monnaie ou de crime de lèse-
mn j'este.
CAT. Magestat. esp. Magestad. port. Mages-
tade. iT. Magesta, magestate, magestade.
12. MaJESTRAL , MAESTRAL, MAISTRAL,
adj., lat. MAGISTRAL^-, excellent, su-
périeur, suprême.
Las doinuas qu' ealeudian los sieus maes-
TRALs ditz de las soas cansos.
l^. de Giraud de Borneil.
Les dames qui entendaient les siens excellents
mots des siennes chansons.
Fig. Maistrals veiluz qui nosfai istar ab Ueu.
Trad. de Bede, fol. 80.
Suprême vertu qui nous fait être avec Dieu.
ESP, Maestral, ir. Maestrevole.
1 3. Maistralmen , aclc, habilement,
ingénieusement,
Li sien dechat, ben fjitz maistralmen,
Mostron que iea non puesc dir lauzor pro.
B. CiREONEL : S' ieu anc.
Les siens ditiés, Lien faits habilement, monlreul
que je ne puis dire assez de louange.
ESP. Maestramente. it. Maestrevolineiite.
14. Maestril , «^//'. , supérieur, excel-
lent. ♦
Qui bon' art e Lelh' e maestrii, La
Per far obra be fort e maestril.
FoLQLET DE LiJNEL : Tant Ba'amors.
Qui bon et bel et supérieur art a pour faire œuvre
bien forte et supérieure.
Si be s so '1 mot maestril ,
Leu seran d' entendr' a uuquec.
I'. Raimond de Toulouse : Pos vezem.
Si les mots sont moult excellents, ils seront liicilcs
à entendre pour un cliacuu.
I 5. MaJESTRILMEN , MAESTRILMEN , adl'.,
savamment, habilement.
Aliessi m prcti com fai al joguador
Qu' al couieusar jo^ua maestru.men.
Ai.MERi DE l'tGl'jLAiN ; Alressi m pren.
MAG
Tout ainsi il me prend comme fait au joueurqui,
au commencer, joue habilement.
Des manuscrits portent majestril-
MEN.
10. Majestre, maiestre , mayestre ,
MAESTRE, MAISTRE, MESTRE , S. /«., lat.
MAGiSTR«/« , maître, savant, expert
dans un art.
Fo apellalz maestre dels trob.ndors.
f^. de Giraud de Borneil.
Fui appelé maître des troubadours.
K. apelec Filoména lo maestre de la estoria
SCS mesorga.
Philomena.
Charles appela Philomena le maître de l'histoire
sans mensonge.
Si non a 1' amajestramen
D'Amor, qu'es majestre liais.
AiMERi de PEGUiLAiiN : D'aissodon.
S'il n'a la leçon d'xVmour, qui est maître loyal.
Fig. Es uioMz Gnillenis Malespiua , marques,
Que fo miralbs e mayestre dels bes.
AiMERi DE Peguilain : Era par])en.
Est mort Guillaume Malespiue , marquis , qui fut
miroir et maître des biens.
— Celui qui enseigne quelque science,
(juelque art.
Neguna arz non es apresa ses maistre.
Trad. deBede, fol. 80.
Nul art n'est appris sans /naître.
— L'artiste lui-même.
Si quo '1 maiestre vai prendre
Lo jaspi lai on l'a vist.
Guillaume de Briars : Si quo'l.
Ainsi comme le maître va prendre le jaspe là où il
l'a vu.
— Titre attaché à certaines dignités, à
certains emplois.
Aquel que es mestre de la milicia.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 97.
Celui qui est maître de la milice.
— Titre donné aux membres de cer-
1 aines corporations.
Al bon metge, majestre Frédéric.
AiMERi de Peguilain : Eu aquelh temps.
Au bon me'decin , maître Frédéric.
— Jdj . Esser mayestre tutor.
A1MER1 DE Peguilain : Li folh c '1 put
Ktrc maître tuteur.
M A G
Aquest so MAYESTREs usDriers.
r.et rert.. iol. 14.
Ceux-ci sont maîtres usuriers.
ANC. ¥R. Ce contt mestreW ace ki esciit a trové.
Rornan de Rou, v. Iiy3.
ASC. CAT. Maestre, maistre. cat. mod. Meslre.
ANC. ESP. ifJesfre, meslro. e.sp. mod. Maestre,
maestro, tort. Mcstre. iï. Maestro,
— Mistral, vent qui souffle sur la Mé-
tiilerranée.
Los priuci})als aissi uoiunani
En nostra lengua romana,
l^evan, grec, c trasmontana ,
Maestke, ponent el'abeg,
Mieg jorn , issalot.
Biev. d'amorj fol. ^l-
Les ]irincip,-inx ainsi nous nommons dans notre
langue romane, levant, grec et tramontane, mistral,
couchant et sud-ouest , midi , eyssiroc.
ANC. FR. Le maistral... sifflera travers nos an-
tennes.
Rabelais , liv. lV,chap. xviu.
CAT. Mestral. esp. Maestral. it. Maestrale.
Ce veut, appelé 7«/.jfra/ par les Provençaux,
est le inèiiie que le cercids, dont parlent les
auteurs anciens. Auguste, lors de son séjour
dans les Gaules, érigea un temple à cette
étrange divinité; les Iiabitans de Narbonne et
ceux de plusieurs endroits de la Provence le
nomment encore le cers ; Aulngelle a dit que
ce vent renversait les hommes et les chars; il
produit encore aujourd'hui les mêmes effets.
Voyage fait dans le Levant, Notes, p. 10 et 1 1.
17. IMaJESTKA, MAYESTRA , M.VISTRA ,
xMAYSTRA, i. y^ , maîtresse, savante,
experte dans un art.
leu sny maystra d'aqueU'arl.
Trad. d'un Evang. apucr.
Je suis maîtresse de cet art.
Fig. Ociozelat es mayestra de motz de mais.
r.et f^erl., fol. 8(i.
L'oisivelé est maîtresse àe beaucoup de maux.
yidj. Corlesa fo et enseignada, aviucns e fort
MA.ibTRA , e sanp Irobar.
f^. de la dame Tiberge.
Llle fut courtoise et enseignée , avenante et fort
savante, et sut trouver.
■ AT. Mestra. esp. Mucstra. vnwr. Mcstra. it.
Macstra.
MAG
17
18. MaJESTRIA , MAESTRIA , MAYESTRIA ,
S./., maîtrise, habileté, science, in-
dustrie , capacittl'.
Grans afans es lo conqnerers,
Mas lo gardars es maestria.
P. 1''alrk d'Uzès : Luecx es.
(irande peine est le conquc'rir, mais le garder est
science.
r'aita per tal maestria ,
Ses totz mais, mas ab totz bes.
P. Cardinal : Vera Vergena.
Faite p.ir telle industrie, sans tous maux , mais
avec tous Liens.
Fig. Vos que avelz de preiar maestria,
Voill que preietz.
T. de h. de la Bachelerie eï de B. de S. Félix :
Digatz.
Vous qui avez la science de prier, je veux, que
vous priiez.
— Dignité, gravité, sévérité.
Qnan vei vostra fresca color,
Avinen ses majestuia.
Cadeket : Ai son.
()uand je vois votre fraîche couleur, avenante
sans sévérité.
ANC. FR. Renart qui tant sot de incstrie.
Que uus ne puet , ce poise mi ,
Aujourd'hui venir à maistrie.
Se il ne set de renardie.
Roman du Renart , t. J, p. 5, et t. IV, p. 123.
cat. ANC. est. Mestria. esp. mod. it. Maestria.
If). !MaJESTRATGE , IIAESTRATGE , .y. TH.,
supériorité, hauteur.
Piella ses majestratge.
Blacasset : Be m play.
Belle sans hauteur.
Un manuscrit porte maestratc-e.
ANC. ESP. Maestrage.
20. Magistral, aclj., lat. magistral/v,
magistral.
Diflinicio magistral.
Elue, de las propr., fol. i3.
DeHnition magistrale.
CAT. E^^. PORT, Magistral, it. Magistrale.
?. I. MaGI-STRAT, A. /II., hit. VIAGISTRAT«.f,
magistrat.
ii8
MAG
Li preveyre e li magistrat.
Trad. des Actes des apôtres, oli. /j.
Les prêtres et les magistrats.
cAT. Magistrat, esp. port. Magistrado. ix. 3It:-
gistrato.
1-}.. Magisteri, s. m., lat. MAGisTERiMm,
maîtrise, magistrature.
De fe, de savieza, de magisteri, de honor,
de sciencia.
Elue, de las propr., fol. t (2.
De foi , de sagesse , de maîtrise, d'honneur, dc
science.
CAT. Magisteri. esp. port. Magisterio. it. Ma-
gisterio, inagistero.
23. MaJESTRAR , MAESTRAR , MAISTRAR ,
MAYSTRAK , MAESTREIAR , MAISTREIAR ,
MAYSTREiAR, MAESTRiAR, V., faire, ar-
ranger avec art, façonner, travailler
en maître, élaborer, maîtriser, domi-
ner, exceller.
Vas pretz non an cor clar,
E maysireion las proezas.
P. Vidal : ALril issic.
Vers mérite ils n'ont pas le cœur pur, et dominent
les prouesses.
Part. pas. Ja non aiiran pro bolos...
Ni seran ja pro lavadas...
Ni lur cabeîh pro maestrat.
Brei>. d'amor, fol. 129.
Jamais elles n'auront assez de boutons... , ni ne
seront jamais assez lavées... , ni leurs cheveux assez
arrangés avec art.
Un estribot farai que er mot maistratz
De niotz uovels e d'art e de divinitat.
P. Cardinal : Un estribot.
Je ferai un estribot qui sera mo\i\x. façonné ûe
mots nouveaux et d'art et de divinité.
Fes cansos maestradas.
V. de Giraud de Calanson.
Fit chansons excellentes .
Cobbs e baladas
D' azailt MAISTREIADAS.
G. fiiQUiER : El nom de.
Stances et ballades parfaitement yliiies avec art.
Adzaut e non trop maystrat
Vostre vestir sian talbaf.
J'. Vidal : Abril issic.
Que convenablement et non Uo'p façonnés vos vê-
Icnicnls soient taillss.
MAG
De pauca odor, si non es maestriaT .
Elue, de las propr., fol. 199.
De faible odeur, s'il n'est élaboré.
ANC. FR. Si avoit haucié le pié destre;
Desus la gorge li volt inelre,
Qar miex l'en cuidoit rnestroier.
Roman du Henart, t. 1 , p. igo.
Nos ne vos sanrolt si gouverner et si maistrer
coin ge que vo.stre sire sui.
ViLLEHABDOUIN , p. 25.
Comme le suppliant ne povoit maiVi/'/er le-
dit cheval.
Letl.derém. de iSgo. Carpentier, t. II, col. Iii6.
ANC. ESP. Maestrar. esp. mod. Maestrear. it.
Maestrare.
i.l\. AmAJESTRAR , AMAYESTRAR , AMAES-
TRAR , -v., disposer, dresser, élaborer,
préparer.
Cant hom amayestra la cansa , que non
dea pezar, de gaisa que sia plus pezans.
V. et Fert., fol. 17.
Quand on dispose la chose , qui ne doit pas avoir
le poids, de manière qu'elle soit plus pesante.
Aqui esdeve sulpres , e pueis las gens lo
trazo e I'amaestro per lo sen, e 'n fan gan re
de medecinas.
Liv. de SydraCj fol. 47-
Là survient soufre , et puis les gens le retirent et
V élaborent comme de raison, et en font beaucoup de
médecines.
Part. pas. Can soi armât n' el destrier...
E quan es ben amajestrat.
AiMERi dePegtjilain : Can qu'eu fezes.
Quand je suis armé et sur le destrier... et quand
il est bien dressé-
ANC. CAT. ESP. Amaestrar. it. Ainmaestrare .
■>.~i. Amajestr.amen, amaiestramen, s. m.,
enseignement, leçon, éducation.
Si non a 1' amajestramen
D' Anior, qn' es majestre liais.
AiniERi DE PEGriLAiN : D' aisso don.
S'il n'a la leçon d'Amour, qui est maître loyal.
ANC. CAT. Amaestrament. esp. Ainaeslramiento.
iT. Ainmaestramento.
■xi). Enmaystrit, rtf//., habile.
Sesl son enbiaystiut
Que, d' un pane de valor,
Cnian far cobcrlor
A totz les falhimens.
Nat de Mons : Al bon rey.
MAG
Ceiix.-ci sont hahiles qui, d'un peu de im-iili'
pensent faire couverlure à toutes les fautes.
27. Magnificknci.v, s./., la t. macnifi-
cENTiA, magnificence.
MAGNtFICENCIA , SO CS fiiV DoblcS fagZ 0 HO-
blas obras.
F. et Fer t.. fol. 64-
Mil gni licence j c'est faire de nobles faits et de no-
bles œuvres.
CAT. EST. roRT. 'Magnlflcencia. it. Magni/î-
cenzUi.
98. Magxific, adj., lat. mvgnificw.v ,
magnifique,
Lo MAGNiFic et poyssant senhor.
Rcg. des Etats deProv., l^Ol.
Le magnifique et puissant seigneur.
CAT. jSlagniJic. Esr. tort. it. Magnijico.
29. Magnificar, V., lat. magnificarc^ .
célébrer, glorifier, honorer, exalter.
El sieu sau nom maonificar.
Brev. d'amor, fol. 7g.
Le sien saint nom glorifier.
Quant lo Senbor magnifiqcet sa niiseri-
cordia.
Trad. du N.-Test., S. Luc, cli. i.
Quand le Seigneur exulta sa raise'ricorde.
— Développer, agrandir, gonfler.
La major vena de las sieaas si dilata, laquai
dilatada, tutas las aalras d' el procedenii si
MAGNtFICO.
Elue, de las propr., fol. 55
La principale veine des siennes se dilate, laque'.ii'
dilatée, toutes les autres procédant de lui se
gonjlent.
Part. pas. Aqufst fo magnificatz per JlieMi-
Crist.
Cat. dels apost. deRorna, fol. i53.
Celui-ci [lit glorijîé par Jésus-Clirist.
Si es tardada la sua inscizio enlro que sia
MAGNIFICAT.
2'rad. d'Alhiicasis, fol. 20.
Si son incision est retarde'e jusqu'à ce rju'il -oit
gonjlé.
ANC. FR. Pour magnifier sa victoire , Hannil:al
envoya en Cartage trois muis des anneaulx
d'or qui avoient esté prias.
Alain Chartieb , p. 429.
I.oiiaut et magnifiant ^3i vertn.
Amvot, Triid. de VUitnrque, Vie de Brut m.
MAG
1^9
Sire Deus, tu es magnified.
Ànc. trtid. des Lii'. des Rois, loi. 49.
Esf. PORT. Magnifîcar . it. Magnificare.
MAGNETA , s.f., lat. MAGNExem, ma-
gnète, pierre magnétique.
La peyra dita magneta.
Magneta es pevra en color ferrcnca... de
ferr es atracliva.
Elue, de las propr., fol. 184 et 189.
La pierre dite magnète.
La magnète est une pierre de couleur de fer. .. de
fer elle est attractive.
ANC. FR. Magnète trovent Troglodite
En Inde, e preciens est ditle;
Fer ressemble, e si le trait
Altressi cnra l'aimant fait.
Mabb. , de Getn., art. 19, col. l656 (Roquelort ,
t. II , p. 109, col. 2).
PORT. IT. Magnète.
MAGRE, MAYGRE, (idj., lat. macrhw ,
maigre.
Pot leu son auzel gras baissar,
O, s' es trop magres, engraissar.
Deudes de Prades , Âuz. cass.
Peut facilement diminuer son oiseau gras , ou ,
s'il est trop maigre, l'engraisser.
Maygres si ténia.
F. de S. Honorât.
Maigre se tenait.
Siibst. No sent la nafra, si no atenh al magre.
Elue, de las propr., fol. iSS.
ISe sent pas la blessure, si elle n'atteint au maigre.
ASC. FR. Li roncis est magres e\as,
Magre sont andui de inesaise.
Roman de Partonopeus, 1.1, p. 27.
— Jcij., aride , sec. ,
Frnclifica plus en magra terra qa'en grasse.
F. et Fert., fol. 76.
Fructifie davantage en maigre terre qu'en grasse.
l'ig. Ab son magre rbantar dolen.
Pierre d'Alvergne : Cliantarai.
Avec son maigre clianter dolent.
CAT. Magre. k^p. port. it. Magro.
'.. Magret, ndj. dim., maigrelet.
Prendetz nna jove galina
Non ges magreta.
Deiiues de Pbades, j4uz. rass.
V'ou'i prener. une jfune poule non point tnaigreU'Ile.
1 20 MAG
ANC. FR. Autant me plaist la grasselte ,
Comme me plaist la maigretie.
RONSA-RD, t. II, p. i3o7.
ESP. Magr'ito. it. 'Magretto.
3. Magreza, maigrez.\, s. f., maigreur.
De magreza inductiva.
Elue, de las propr., foL 25.
Productive de maigreur.
Maigreza en chara es honors a raorf;ue.
Trad. de Bide , fol. 62.
Maigreur en visage est lionneur à moine.
.«.NC. FR. iSe de pâleur ne de megrece.
Roman de la Rose, v. 297.
Et, qui plus est , par faulte d'avoir bledz ,
De toute p.irt sont pauvres assemblez,
Crians , plorans par carrefours et rues :
Mesgresse fait ainsi ses esconrues.
Faitfeu , p. !\.
L'envie aux bigles yeux , grasse de la maigresse
De ses plus grans amis.
Dd Bartas , p. 125.
«AT. ANC. ESP PORT. Mogreza. tT. Magrezza
l\. jMagrir , V., maigrir.
Per ma doua maoris e sec.
P. Raimond de TouLOi'.sE : Pos vezem.
Pour ma dame je maigris et sèche.
5. Magrezir , V., lat. ivi.^cRESciRe, mai-
grir, amaigrir.
Ben vei e sai e creî qu' es vers
Qu' amors engraiss'e magrezis
L' un ab trichar, 1' antr' ab dir vers.
PiEEnE d'Auvergne : De josta 'Is.
Je vois lien et sais et crois (|u'il est vrai qu'amour
«•ngraisse et amaigrit l'un avec le tricher, l'autre
avec le dire vrai.
E m vey lot dia magkezîr.
P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Et je me vois cliaque jour maigrir.
Per qu' en magrezisc e sec.
GlRAUD de Borneil : Er auzirrlz.
C'est pourquoi j'en maigris et sèche.
A.\c. CAT. Magrezir. anc. esp. 31agrescer.
C). Amagrezir, })., amaigrir, maigrir.
Qnar tan nos fan amagrezir
Plangz , pessamens , badalhs, sospir.
Brei>. d'amor, fol. 20.
Car tant nous font maigrir plaintes , soucis ,
bâillements, soupirs.
MAG
N' AMAGRtzisc a sobrier.
Amanieu des Escas : Dona pci .
J'en maigris à l'excès.
CAT. .'imngrir es p. Amagrecer.
7. Emagrezir, V., amaigrir, maigrir.
Besti.T, si no pren sou noyriment de sanc ,
si EMAGREZrsSH.
Continuament emagrezish.
Elue, de las propr., fol. 29 et 92.
Une bête, si elle ne prcud sa nourriture de sang,
s'amaigrit.
Continuemenl maigrit.
CAT. Enmagrir. esp. ror.T. Enmaqrecer. it.
Tinmagrire .
8. K.SMAGREZTR, V , amaigrir, maigrir.
Deu mot doinpdar et esmagrezir sa carn.
V. et Fert., fol. 95.
Doit moult dompter et amaigrir sa chair.
ANC. FR, Eininaigrissant son corps par fâulte
de prendre suffisante nourriture.
Amïot, li-ad. de Plutarque, Vie d'Antoine.
IT. Smagr'trc.
9. Macerar, mazerar, v., lat. macerar^,
macérer, mater, tourmenter.
Macerar e tener en caytivitat.
Tit. de i352. DoAT, !. XLIV, fol. to.
Tourmenter el tenir en captivité'.
Part. pas. Charns sia macerada per absti-
uentia.
Trad. de Bede, fol. 53.
Que la chair soit matée par abstinence.
"Violas ab sucre mazeradas.
Elue, de las propr., fol. 228.
Violettes macérées asec sucre.
CAT. E.sp. PORT. Macerar it. Macerare.
10. Marcit, adj., lat. MARciDM.y, fltîtri ,
fané, é|)uisé.
De berbas marcidas.
De cauzas per freior morlas o marcidas vi-
vilicativa.
Elue, de las propr., fol. 126 et 24-
D'Uerhes Jlé tries .
Vivificalive de choses mortes ou flétries par
frayeur.
ANC. CAT. Marcit. it. Marcido.
11. Marcesir, MARCEZIR, 7>., lat. mar-
cEsrrRr, flétrir, faner, languir.
MAI
Ta yest luins que uo s' escanlis ,
Ta yest flors que no s marcezis.
G. FoLQUET : Esclip trop.
Tu es lumière qui ne s'e'leiiit pas , tu es fleur qui
ne sej'ane pas.
Tan tost marceziss coma la flor «lel camp.
r.etTert., fol.3i.
Se flétrit aussitôt comme la fleur du cliamp.
Fig. Fai MARCEsiR r enjen de la pessa.
Sofraita de vianda fai lo ventre marcezir.
Trad. f/« Bède, loi. 53 et 54-
Faitjletrir la faculté' de la pense'c.
Privation de nourriture lait lanf^iiir \e ventre.
12. Marckzible, adj., flétrissahle, alté-
rable.
Eretat non coronpabla e non orezada e non
MARCEZIBLA.
Trad. de la i '« Epître de S. Pierre.
lîe'ritage non corruptible et non contamine et non
flétrissahle.
MAI, MAY, S. m.,\at. mmus, mai.
Dona , la genser creatura
Que anc formes el mon nalura ..,
Pus bêla que bels jorns de may. .. ,
Roza de may, pliiia li'abrien.
Arnaud de Makleil : Dona genser.
Dame, la plus belle créature qu'oncques formât
au monde nature..., plus belle que beaux jours de
mai..., rose de mai, pluie d'avril.
Si cum abrils e mays
Es d' autres temps plus guays.
Arnal'd de Marueil : Rlout eran dous.
Ainsi comme avril et mai est plus gai qu'autres
temps.
ANC. CAT. Mai. ESP. Majo. port. Hlaio, inayo.
iT. Maggio.
2. Mai, adj., de mai, qui appartient an
mois de mai.
Tro a kalenda maia.
T. d'Ebles et de Gli d'Uisei, : En Gui.
Jusqu'aux calendes de mat.
3. Maia, 5. y., mai, arbre planté de-
vant l'habitation , ou rameau attaché
à la porte de quelqu'un, en signe d'hon-
neur ou d'affection, le premier jour
de mai.
Ni planton albre, ni fasson ramadas per oc-
casion de MAïAs.
MAI loi
Qne d' aissi enan negiis hom ni deguna
femna no lassa maias en Monpeslier.
Carlulaire de Montpellier, fol. i^.*).
Ni ne plantent arbre, ni fassent ramées à l'occasion
des mais.
Que d'ici en avant nul lionime ni nulle femme
ne fasse mais dans Montpellier.
iMAILLA, .V. /., lat. MArai.A , maille,
tache.
Apel' om MAILLA sella tara
Que a el peilz e '1 venire.
.Auzel jove fai anzel ros
Ab grossa mailla , ab biieills seuros.
Deudes de Prades , ./iitz. cass.
On appelle maille cette tache qu'il a à la poitrine
et au ventre.
Oiseau jeune fait oiseau roux avec giosse maille,
avec 3'eux couleur de cendre.
— Maladie de l'œil.
L' anzel cant a mal en 1' ueil ,
Mailla o colp o escurdat.
Del'des de Prades , ^uz. cass.
L'oiseau quand il a mal à l'œil , maille ou coup
ou obscurité.
Passio de nelhs dita taca o malha.
Elue, de las prupr., fol. 83.
Maladie d'yeux dite tache ou maille.
Polvera faitz , puis gitaJz ne
Ins en 1' neill, ou la mailla s te.
Deudes de Pkades , Ans. cass.
Faites de la poudre, puis jetez-en au-dedansde
l'œil , où la maille se tient.
CAT. ESP. Malla. port. Malha. it. Maglia.
i. Maillât, adj., maillé, tacheté.
Bragoier maillât e ben trîaî.
Deudes de Prades , j4iiz. cass.
Brayer maillé et bien distinct.
MAILLOL , MALUOLJ .V. rn. , lat. mal-
Leohus, marcotte de vigne, crossette.
En la cartayrada plantada, Ly eniron
.MDCCCXVI. MALHOLS.
Trad. du Traité de l'/trpentai^e, 2* part., Prél .
Dans la quarlonnce plantée , y entrent dix-huit
cent seize crossetles.
— Jeune vigne.
Am issermenf, e tôt aqno que del mai.iiol
issira.
Tit. du xiii" îit>f/<>. Doat , t. CXVI , fol. p",.
Avec sarment, et tout ce qui dr la jeune ■vigne
sortira.
l(i
12?,
MAI
S' afionfa aquesl cazals e aquest maim.ols...
al) las carreiras comunals.
Tit. de 1234. jdrch. du Roj.^ Toulouse, J. 322
Se confronte ce casai et celle jeune aligne... avec
les cliemins communaux.
ANC. FR. En ung mailhol ou vigne nouvelle-
ment plantée.
Lett. de rem.de ll\5g. CaRPENTIER, t. III, col. 1 132.
MAIRE, MAYRE,.y./., lat. ma?rew, mère.
Maires de Dieu, verges emperairitz.
R. Gaucelm : Ab grans tix'jals.
Mère de Dieu , vierge impc'ialrice.
Ai tal dol al départir
Cuni a l'enfans, qui'l vol ostar
De sa mair', et aillors portar.
Guillaume de la Tour : Plus que las.
J'ai telle affliction au de'parlir comme a l'enfant ,
qui veut le séparer de sa mère, et porter ailleurs.
Fis. Fin' atnors es sa maires.
RaimûNd de Tors de Marseille : Ar es dretz.
Pure amour est sa mère.
Gola es maire de non continensia.
Trad. deBède, fol. 41 •
Boucbe est mère de non continence.
Loc. No r en fara servizi lo filh ma maire.
Pio/nnn de Gérard de Rossillon, fol. 5.
Ne lui en fera pas service le fils de ma jnère.
E'I melhor rey que anc nasquet de maire.
Bertrand de Born : Mon clian fenisc.
Et le meilleur roi qui oncques naquit de mère.
Cette dernière façon de parler se
trouve dans l'Évangile ; Jésus-Christ
dit à ses disciples :
Amen dico vobis, non suvrexit inter natos
MUMERUM major Joanne Baptisla.
Trad. du N. Test. S. Matth. , cb. ii.
ANC. FR. L'en ne trove raès vérité
En nul home de mère né.
B-oman du Renart, t. I , p. 8l.
Nus homs qui soit de mère nés.
Roman de la Rose, v. iG55l.
N'onqnes nul/ homs de mère nés.
Roman du châtelain de Coucy, v. 3324-
Adjectlv. A la festa de lor mayre gleysa , so
es assaher a la Sanct Jacmes.
TU. de i2«3. DoAT , t. XCI, fol. 2i3.
A la fête de leur mère e'glise , c'est à savoir à la
Saint-Jacques.
— Matrice.
En la MAIRE delà femna a .vri. cambras.
MAI
A son remndar, si eversa la maire, c 1' efas
vai fors.
LU', de Sjdrac, fol. 26 et 65.
En la matrice de la femrae il y a sept comparti-
ments.
A son remuer, la matrice se renverse , et l'enfint
va liors.
ANC. CAT. Maire, cat. mod. Mare. Esr. port.
iT. Madré.
— Lit d'un fleuve.
Ichi contra '1 soda de Babilonia segnen la
MAYRE del fluvi de Nil.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 189.
Sortit contre le soudan de Babylone en suivant le
lit du fleuve de Kil. •
2. Mairastra, mayrastra, .y. y., marâ-
tre , belle-mère.
Accusem la pros Clariana ,
Nostra mayrastra.
K' es intratz
On es sa mayrastra marrida.
f^. de S. Honorât.
Accusons la vertueuse Clariane, notre marâtre.
Il en est entre où est sa marâtre mécbanle.
ANC. ESP. Madrastra. port. Madrasta. it. Ma-
trigna.
3. Mayrina , s.f., lat. marina, mar-
raine.
O ab pairis o ab mayrinas.
F. et rert.j fol. 19.
Ou avec parrains ou avec marraines.
ANC CAT. Mairina. esp. Madrina. port. Ma-
drinha.
4. Matrona, i'. y. , lat. MATRONA, ma-
trone, sage-femme.
Matrona, levayriz d'enfant.
Trad. d'un Ei'ang'. apocr.
Matrone, accouclieusc d'enfant.
CAT. ESP. port. it. Matrono.
— Matrice.
La femna, cant vol efantar, las junhturas
Ihi alargo la una de l'autra, exceptât la ma-
trona.
Liv. de Sjdrac, fol. 26.
La femme , quand elle veut enfanter, les jointures
lui élargissent l'une de l'autre , excepté la matrice.
5. COMAIRE, COMAYRE, CGMAIRA, S. f.,
commère.
MAI
Orne aiu sa comayre.
r. et Fert., loi. 19
riomme avec sa commère.
Ben fai com comeira.
Le tbolbadolr de Villarnal'd : Mal mou.
Il fait Lien comme commère.
Que 'l filha c' an de comatrk ,
l'"au lur uepta al luaridar.
B.Cabbonkl : Tans ricx.
Vu que la fille qu'ils ont de commère, ils font
leur nièce au marier.
CAT. Coinare, Esr. port. Comadre. it. Comare.
6. Maternal, maïrenal, adj., mater-
nel.
Los bons paternals e mateknals.
Carltitiiire de Montpellier, fol. 219-
Les biens paternels et maternels.
A totz autres beus payrenals e mayrenals.
Tu. de iSgg. Ilist. de la mais, de ÏHrenne, Jistel,
p. l35.
A tous autres bieus paternels et maternels.
CAT. ESP. poTiT. Maternai, it. Maternait'.
7. Mayritz, s. f., lat. .AtAïRix, matrice.
]\r\YRiTz, es membre de fenina especiai.
Rat apta la mayritz a conceptio.
Elue, de las propr., loi. Sg et 3o.
Matrice, c'est membre spe'cial de femme.
Rend la matrice apte à conception.
• — Mère, en parlant des végétaux.
Mezolh del aybre per alciis ditz mayritz.
Elue, de las propr., fol. l85.
La moelle de l'aibredile mère par aucuns.
CAT. Natris. esp. port. Matriz. it. Matrice.
8. Mairal, adj., principal, mère.
Qae se caron totas las cavas mairals dels
ditz ternienals.
Tit. de 1398. DoAT, t. LIV, fol. 169.
Que se nettoient toutes les caves mères desdils
termaus..
Stibstantiv. Que las imairai.s antiques delsdig/
termenals se cnroîi.
Tit. de 1398. Doat, t. LIV, fol. 169.
Que les mères antiques desdits termaux se nettoient.
MAIS, MAI, MAS, MA, adi'., lat. ma^hs,
plus , davantaije.
Voyez MuRATORi, Diss. 33, et Iiire,
Ind. voc. mcsogoth., p 177.
MAI 10.3
£la dai'ia lui' en aitant com altre, e mais.
Titre de 1 168.
Elle leur er. donnerait autant comme autre, et plus.
Plus l'esgait, MAIS la vey abelhir.
B. de Ventadour : Quau la fuclba.
Plus je la regarde , plus je la vois briller.
Aquil que au mais d' aver
Son pus cobe e pus savais.
J. EsTEVE : Planlien ploran.
Ceux qui ont davantage d'avoir sont plus con-
voiteux et plus vilains.
ANC. FR. Saiil euquist de riostre Seigneur s'il
déust pursieure mais les Pbilistins.
jdnc. trad. des Lit', des Rois, fol. ij.
Je ne puis mais cest mal soufiir.
Fahl. et cont. anc, t. IV, p. l54-
Si que nulhs ne le poroit inciter à ce qu'il
fût mais évesques.
Chronique de Cambray , fol. ^46.
= — Employé comme adverbe de com-
paraison et suivi de que-
Ame dezire
Mais qu' ieu no fasparven.
GVILLAL'.ME DE CaBESTAING : Lo dous.
J'aime et désire plus que je ne fais semblant.
Cnion que valha mais
Hom messongiers que verais.
P. Cardinal : Pus ma boca.
Pensent que vaille plus liomme menteur que ve'-
riilique.
Adv. comp. Totz guerilz sera
AdeS PER MA E MA.
p. Cardinal : Sel que fes.
Tout guéri sera désormais de plus en plus.
len , mai que mai ,
Ma domna , ieu sai
Que vos mi donatz joy e pretz.
P. RoGiElis : Per far esbaudir.
Moi , de plus en plus, ma dame , je sais que vous
me donne! joie et mérite.
Eu VOS am mais e plus.
FoLQUET DE RoMANS : Domua ieu pren.
Je vous aime davantage et plus.
Sol que DE MAIS adenant no s'emprenda.
B. ToRTis : Per cnsenbar.
Seulement que déplus en avant il ne s'embarrasse
pas.
Lo solcilhs MATS de sotz la ve
On mays r encontra lanh de se.
Brev. d'amor, fol. 33.
Le soleil plus dessous la voit oii plus il la ren-
contre loin de soi.
124
MAI
— Mais, désormais.
La genser dona que s mir
En tôt lo mou , ni anc fos , ni er mais.
T. DE Thomas et de Bernado : Bernado.
La plus belle dame qui se voie en tout le monde ,
et qui fut oncques et sera désormais.
Loc. Dousa amiga, no 'n pnesc mays.
P. ROGIERS ; Dousa amiga.
Douce amie , je n'en puis mais.
Qn' en puesc mai.s, s' Amors mi vol aiicire?
FoLQuET DE MARSErLLE : Tant m'alicliis.
Qu'en puis-je mais, si Amour me veut occire?
AN<:. FR. Ains se laissent aller en des travaux
et misères extrêmes, en chastiant leur corp^
qui n'en peaU mais.
AmïOT, rra(/. (/ci'/K/ar9(/e,Morales,t.IV,p.2^3.
Bian doz sire, qu'en puis je iné.';?
Roman dit Renart, t. III , p. i54-
Que si d'un frère mort la sanglante vengeance
T'a mis le glaive an poiug , hé! qu'en peut
mais la France ?
Hé! qa'en peut mais le roy."*
Dd Bartas, p. 423.
Tos los temps que mays sia ,
E tos sels que vendran.
Z-^. de S. Honorât.
Tous les temps que plus soit (quelle qu'en soil la
dure'e), et tous ceux qui viendront.
Que mais ni meins no i tanhia.
CadeNET : llueimai m'aurelz.
Que plus ni moins n'y convienne.
Aconpanhadas , cascnna am .m. cavalcans,
qui mays, qui mens.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 19.
Accompagnées , chacune avec mille cavaliers, qui
plus, qui moins.
Siibstant. El mais de quau vey mi desplatz.
FoLQUET DE Romans : Tornatz es.
Le plus de coml)ien je vois (quoi que ce .soil que
je voie) me de'plaît.
Loc. De tôt !o mon a '1 niielz e *1 mai.
P. Vidal : Pois ubertz.
De tout le monde il a le mieux et le plus.
— ■ Pivp. Excepté, hormi.s.
Per que tug amador
Sou guay e caulador,
Mas ien que plan e plor.
B. DE Ventadour : Lo gens temps.
C'est pourquoi tous les amoureux sont gais ol
chanteurs, excepte moi qui ge'mis et pleure.
MAI
— Conj. Mais.
Tôt joni suefri aital batalha ,
Mas la nneg trag peior trebalha.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Toutle jour je souffre tel combat, mais la nuit
je traîne pire tourment.
Una domna m det s'amor...
Mas aras sai, per vertat ,
Que 'Ih a aair' amie privât.
B. DE Ventado€r : Acossellatz mi.
Une dame me donna son amour... jnais mainte-
nant je sais , par vérité', qu'elle a autre ami prive'.
— Que , si ce n'est.
No faitz MAIS gabar e rire,
Dona, quan ren vos deman.
\ B. de Ventadour : Amors e que.
Vous n5 faites que railler et rire , dame , quand je
vous demande quelque chose.
Al mea chan, neus ni glatz
No m' ajnda , ni estatz ,
Ni res, mas Dieus et amors.
Alphonse II , roi d'Aragon : Per mantas.
Dans mon cbant , neige ni glace ne m'aide , ni
été , ni rien , si ce n'est Dieu et amour.
Aquesta vida non es mays mortz.
V. et Vert., fol. 27.
Celte vie n'est que morl.
Que val viure ses amor,
Mas per far enueg a la gen ?
B. DE Ventadour : Non es meravelba.
Que vaut vivre sans amour, si ce n'est pour faire
ennui à la genl ?
Dans ce sens , suivi de que ou de
DE, il sert à former une conjonction
composée.
Bona domna, plus no us deman
Mas que m prendatz per servidor.
B. DE Ventadour : Won es.
Bonne dame, je ne vous demande pas plus, ex-
cepté que vous me preniez pour serviteur.
Al res no y a mais del mûrir,
.S'alqnn joy non ai en breamen.
G. RuDEL : Pro ai del.
Il n'y a pas autre chose si ce n'est du mourir,
si quelque joie je n'ai dans peu.
Res de be no y falh , mas quan merces.
P. Raimond de Toulouse : Si cum seluy.
Rien de bien n'y manque , si ce n'est q<ie merci.
MAT
Ni es belhs aculhimens
Mas quan D'aqnels fju'elha fai.
GiRAUD LE Roux : A la niia fe.
Wi il n'esl bel accueil si ce n'est <jue de ceux (ju'cllc
fait.
ANC. FK. Il disoit que foy et créance estoit une
chose où nous devions bien croire ferme-
ment, encore n'en feussiens-nous certeins
rnez que par oir dire.
JoiNviLLE , p. 14.
Ne vot autrement piignir wa/5 rjite il les esta
de l'onor où il les avoii mis.
Gestes de Louis le Déb. Rec. des Uist. de Fr. ,
t. VJ , p. l5o.
Ainsi en reveuimes sanz riens perdre mes
que ce que le mestre de saint La<lre v avoit
perdu.
JoiNVILLE , p. ly^.
iT. Non avea pianio ma che di sospiri.
Dante, /«/., IV.
On a dit .mar pour mais , mas :
Un sirventes, si pognes , volgra far
Qne agrades e plagues a la gen ,
Mar no'l saî far.
R. Gaucel.m ; Un sirventes.
Un sirvente, si je pouvais , je voudrais faire ([ui
convînt et plût à la genl, mais je n.e sais pas le faire.
Car no develz .sofrir
Eiitendedor mar un.
Am\nied desEscas: Euaiiuel mes.
Car vous ne devez souftrir lyii'un soupirant.
— Combiné avec .ta.
Ja no 'n parlarai mais.
PlEKRE DE lÎLSSlGNAC : Sirventes.
Je n'en |)arlerai jnindis.
ANC. FR. Jà en ma vie
Ne verrai mais si bêle chose.
Fabl. etcont. anc. , t. II , p. 434-
Jà n'aurés mais na si loial ami
Ne jamès jour ne pourrez recouvrer.
Le roi de Navarre , cljanson 3o.
Voyez JA.
— Combiné avec anc.
Akc nulh temps mais aital ardor
Non ac mos cors ni no senti.
AmaNIEU des EsCAS : Dona per cui.
Oncffues plus en nul temps tellcarduur n'eut mon
rœur ni ne sentit.
Non anzis arc mais parlar
Qn'oin chant , quan plorar deuria.
n. PT. Vr.MADiM n : En .iliril.
MAI 12-;
Je n'ouis oncques plus dire qu'on «liante , «juand
1111 devrait pleurer.
ANC. FR. Oncqiies mais rois, ne quens, ne dus
N'oïrent de millor estoire.
Fabl. cl cont. anc, t. IV, p. 80.
Mais elle lui dit qne le galand estoit entré
d'advanture léans et qn'owcy mais y avoit esté
que celle fois.
Les Quinze Jojes de Mariage, \<. 18.').
Quant li sires l'ad entendu,
Unques mais si dolans ne fii.
Marie de France, i. I , p. 90.
Car atns mais ne pot nus garir.
Roman del conte de Poitiers , v. ^^-'l-
Voyez ANC.
CAT. May. ANC. esp. Mais. tsr. mod. tort.
Mas. iT. Ma.
2. HuEiMAis, oiMAis, adi>., dcsormais.
Voyez Hoi.
MAISSELLA , maissela , m.wselha ,
MAICHEI.A , s./., lai. MAX1LLA, Ulà-
choire , joue.
Mais de dens, quan dol en la maissela.
P. Vidai, : S' ieu fos en.
Mal de dents , quand il fait mal eu la mâchoire.
Dolor de dens e de maichelas.
Cat. dels apost. deRoma, fol. 189.
Douleur de dents et de mâchoires.
Si '1 vnelh baizar la mayselua.
IJeudes DE Pradi;s : Amors m'evida.
Si je lui veux baiser \3j0ue.
Qui te ferira a la maissela, dona li l'altia.
Trad. du N.-Test. S. Luc, cb.6.
Qui te frappera sur la Joue, donne-lui l'autre.
Loc, Kassa m bon' escndeia ,
S' ieu dejns sui ,
E s' ien, sotz la maissella,
Ren non l'estni.
Richard de Tarascon : Cabesl.
Qu'il me fasse bonne ecuelle , si je suis à jeiin , et
.'ii , sous la mâchoire, je ne la cacbe bien.
ANC KR. Quant canté ol la danioi.siclc ,
Sa main a mise à sa maisiele.
Roman de la Violette, p. 21).
Qui là veist les .xx. puccics
Rompre lor crins et lor maiseles.
Roman del conte de Poitiers, v. 4(i'.
1 r. Mascella.
126 MAL
2. Mayssha, s. f. , mâchoire, joue.
Matsshas o maadibulas so tlitas , quar mi-
nistro a manjar.
Elue, de las propr.j fol. 4'-
Sont dites mnchoires ou mandibules , car elles
servent à manger.
3. Maxillar, adj. , lat. maxillarw,
maxillaire.
Ciim defeuda les nervis maxillabs del aire
Iropfieg.
Elue, de las propr.j fol. 4'-
Comme elle défende les nerfs maxillaires de l'air
trop froid.
iT. Mascellare.
MAJOFA , s. f., fraise.
Ac talant de majofas , e Jhesu Crist las Ihi
luinistret.
Cat. Jels aposl. de Roma, fol. ll^i.
Eut envie de fraises, et Je'sus-Clirist les lui
fournit.
MAJORANA, s.f., lat. majorana, mar-
jolaine.
Majorana es cauda et seca.
Elue, de las propr., fol. 2i5.
La marjolaine est chaude et sèche.
Pien semensa de majorana.
Collée, de recett. de médec.
Prends semence de marjolaine.
AKC. Esr. Majarona. esp. mod. Dlejorana. it.
Maiorana, maggiorana.
MAL, MAu , n((/,, lat. ma-lus , mal, mé-
chant, pernicieux, mauvais.
Cel que giirpis los mals vices d' aquest segle.
Trad. de Bède, fol. 67.
Celui <|ui ahandonnc les vices pernicieux de ce
monde.
Vos m' es mai.' e cozens.
Gaubi.rt , MOINE dePuicibot : Uua grau.
Vous m'êtes mauvaise et cuisante.
• — • Intrépide.
Ko seiia pros ni maus ,
E paren be al badalbar.
Bertrand de Bop.n : Quan vey pels.
Ne serait preux ni intrépide, et il parut hicn au
bâiller.
Substant. Qu'oin sia buinils als bos,
Et als MALS, ergolhos.
.\iiXAVD DE Mardicil : Razos es.
MAL
Qu'on soit indulgent envers les bons et envers les
méchants , altier.
Loc. Sai que mal lor es.
R. Gaucelm de Beziees : A penas.
Je sais que mauvais il leur est.
ANC FR. Remède jnsques à présent n'ba esté
trouvé coatre la inale famé.
Rabelais, liv. IV, ch. 65.
Et si estoient forgées de fer fort mal, de
sorte qu'elles se courboient et plioient incon-
tinent.
Amyot , Trad. de Plutarque, Vie de Camille.
Se nous descendions par où nous estions
montés, nous ne le pourrions faire sanz grant
péril , pour ce que la coste estoit trop maie ,
et les Sarrazins nous descendroient sur le cors.
JoiNviLLE, p. 190.
— En parlant du diable, de l'esprit ma-
lin.
Mal esperit que totz jorns guerreia las bo-
nas creatnras.
Liv. de Sydrac , fol. 72.
Le malin esprit qui guerroie toujours les bonnes
crc'atures.
cÀT. ESP. BJal. PORT. ]\Iào. IT. Malo.
Adverb. Mal er baillitz,
So vos autrei.
GlRAUD DE BORNEIL : A l' lionor Uieu .
11 sera tnal mené , cela je vous promets.
Gren veiretz chantador
Ben cban , qnan mal li vai.
B. DE VentadOUR : Pus mi preialz.
Vous verrez difficilement que chanteur chante
bien , quand /««/lui va.
Qui MAL fai e mal dilz, e mal met e MALdona.
Palais : Un sirventes.
Qui mal fait et mal dit , et dépense mal et donne
mal.
cat. ESP. PORT. Mal. IT. 3tale.
Aclv. comp. Qu'a mal a hoba
Qui diable siec non la port.
GavAldan LE Vieux : Patz passion.
Vu qu'à la maie heure qui iliable suit ne la porte
pas.
a:n<:. fr. Einsi fu la paiz graantée
Ki à maie hore l'a donee.
Roman de Rou, y. 673.
iT. Quiindo tu riella tua mal' ora venisti.
BoccAccio, Decam., V, 10.
MAL
Souvent on sous-entendait le mot
HORA , et alors mala était de même em-
ployé comme adverbe.
AI ! doass' amia,
Mai.a us viron iney huelh.
G. Adhemar : El temps d'cstiu.
Ah .' douce amie , à maie {heure) vous virent mes
yeux.
Mala veyra sos efans.
G. KiQiiEn : Qui m disses.
j4 maie (heure) il verra ses eafaiits.
2. SoBRKMAL , o(I/., tccs mal, très mau-
vais, très méchant.
Lo priinier rams es mais, lo segoa es peiors,
lo teiS es SOBREMALS.
F. et P'ert., fol. 7.
Le premier rameau est mauvais , le second est
pire, le troisième est très mauvais.
Adv. SoBREMAL t' ami' enforuas
En frebaill et en turmen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Tu enfournes très mal Ion âme en peine et en
tourment.
3. Mal, mau, s. m., lat. mai.m/h, mal,
douleur, souffrance.
Prcgavan li mot fort
Qu'en patz portes son mal.
y, de S. Honorât.
Le priaient moult fort qu'en paix il supportât
sou mal.
Graissans ni serps , qne s'amola.
No m fai espaven ni MAr.
Marcabrus : Pus la fuellla.
Crapaud ni serpent, qui s'amoncelle, ne me fait
peur ni mal.
"Val a MAL d'aelh atressi.
Brev. d'amor, fol. ^o.
Vaut pour mal d'oeil aussi.
Cura MAL de rey et ydropizia.
Elue, de las propr. , fol. 21Q.
Guérit mal de'roi et liydropisic.
— Le contraire du bien.
Non pnesc mal dir de lieys, quar no i es ges.
B. DE Ventadolr : Be m'an perdut.
Je ne puis dire mal d'elle, car il n'y est pas.
— Défaut.
Sirventes non es leials,
S'om no i ausa dir los mai. s
MAL 1 -x-j
Dels menors e dels comunals,
E niajorment dels majorais.
Pons Bvrba : Sirventas non.
Un sirveote n'est pas loyal , si on n'ose y dire les
défauts des petits et des moyens , et principalement
des principaux.
CAT. ESP. roRT. Mal. iT. Mon. Maie,
f.oc. Ira de mal en pelor.
B. ZoRGi : Totz liom.
Ira de mal en pis.
iT. Andava dî giorno in giorno di maie in.
peggio.
E0CCACC10, Decam.j I, i.
Per qu'iea vnel MAtalshuelhs ab que as remire.
FCLQVET DE MARSEILLE : Tan m'aliellis.
C'est pourquoi je veux mal aux yeux avec quoi je
vous contemple.
lea lor vnelh mal de mort, et ilh a me.
G. Adhemar : Non pot esser.
Je leur veux mal de mort, et eux à moi.
Mal aia '1 jorns qu'amors mi fetz empfendre,
Pons de la Garde : Sitôt non.
ATal ail le jour qu'amour me fit éprendre.
ANC. FR.
Mal ait traistre roiz qui saînz bnsning ment.
Roman Je Piou , v. .'j52().
Ane vos autres non demandetz venjansa
De la niia mort, per so siaîz a mat. mes.
R. Gaucelm : (^ui vol aver.
Oncques vous autres ne demandâtes vengeance de
la mienne mort, pour cela soyez, livrés à mal.
Pot esser qu' ilb so tengua a mal.
Arnaud deMarueil : AL pauc.
Il peut être qu'elle tienne cela à mal.
Prov. Qui MAL fai , mal pren.
Pons de Capddeil : Ja non cr.
Qui mal fait , mal prend.
4. Malamkn, ach'. , méchamment, du-
rement, pcrniciensement.
Per delleg c'al cors cossentcs.
Seras punitz bialamen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Pour le plaisir que tu accordes au corps , tu seras
puni durement.
Malamen renhatz,
Roma.
G. FiGtJEiRAS : Sirvcntcs vuclli.
Vous re'gnez méchamment, Rome.
ANf. FR. E cil qui tel .sentence sivent
("onirc Diex malnmenc estrivenl.
Hnmnn Jf ht Rose, v. 17/194.
1^8
MAL
Qu'il a ouvré moult malement.
Parlhonopex de Blois, Not. «les Mss., t. IX, p. 44-
Pour aller en pays estrange
Souz l'espoir de quelque louange
Malement travailler mes jours.
Olivier deMagnv, p. 112.
CAT. Malament. esp. it. Malamente.
5. Maligne, adj., lat. malignw^, malin,
malicieux, pervers, perfide, mal-
faisant.
No tem trnan maligne.
R. Vidal de Bezaddun : Entr'el taur.
Je ne crains pas fripon malin.
Hun MALIGNE home que era de son conselh.
Jbr. de l'A. et du N.-T., fol. 34.
Un malicieux homme qui était de son conseil.
Âqaelas so malignas, las qaals no obeseysso
a oaracio.
Trad. d'Albitcasis, fol. 25.
Celles-là sont malignes, lesquelles n'oLe'issent pas
à cure.
Non i a tan malignes que no sia doptos.
Guillaume de Tudela.
Il n'y a si malicieux qui ne soit craintif.
Signe
"Verenos, freg e maligne.
Bi-ec. d'amor, fol. 3o.
Signe vénéneux , froid et malfaisant.
— En parlant dn diable, des démons,
on a dit :
El fnoe del malign' esperit.
Marcabrus : Assatz m'es.
Au feu du malin esprit.
An poderde comandar als malignes esperilz.
Lii>. de Sj-drac, fol. 9.
Ont pouvoir de commander aux malins esprits.
— S uhstantù' . et ahsolum. Le malin es-
prit, le diable.
Lo MALIGNES no lo toca.
Trad. de la l''"^ E pitre de S, Jean.
Le malin esprit ne le touche pas.
CAT. ESP. POP.T. IT. Mallgno.
G, Malignamen, adv., malignement.
Malignamen,
Ab semblansa d'ajudamen.
Ueides de Phades , Poème sur les Vertus.
Malignement, avec apparence d'assistance. j
MAL
7. Malignitat, s./"., lat. malignitat^"//?,
malignité, malice.
Que non teina far malignitat.
V. et Fert., fol. 16.
(^^u'il ne craigne pas de faire malignité.
Segon lor qualilat , ha lor vere malignitat.
Elue, de las propr., fol. 23b'.
Selon leur qualité, leur venin a malignité.
CAT. Malignitat. esp. Malignidad. port. Ma-
lignidade. it. Maîignità, malignitate, ma-
lignitade.
8. Malicia, s. f., lat. malitia, malice,
malignité.
En lurs peccatz et en Inrs malicias.
V. et Vert., fol. 63.
En leurs péeliés et en leurs malices.
CAT. ESP. PORT. Malicia. it. Maltzia.
9. Malissa , s.f., malice, malignité.
Per obviar a la malissa d'aucuns marchans.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 588.
Pour obvier à la malice d'aucuns marchands.
10. Maleza, .y./., méchanceté, rudesse,
rigueur.
Platz me a rie boni franqneza
E, vas sou cnemic, maleza.
Le moine de Montaudon : Moût me platz.
Me plaît franchise en homme puissant et , envers
son ennemi , rigueur.
De MALEZA non a par.
Bertrand de Born : Montrai plai.
En méchanceté n'a pareil.
— Maladie, souffrance.
Conoc MALEZA , qu' cntuyscgada fon.
V. de S. Honorai.
Connut la maladie, vu qu'elle fut empoisonnée.
CAT. Malesa. esp, Blaleza. port. Malesa.
11. Maucios, adj., lat. malitiosm.?, ma-
licieux, malin, fourbe.
Encaras son li traidor
Diable , inalvatz , peccador,
Malicios e desleal.
Brei>. d'amor, fol. a^.
Encore sont les traîtres diahles , méchants , pé-
cheurs, malicieux et déloyaux.
Fig. Neys de paraula ociosa
E qne no fos maliciosa.
Coniricio e penas Ifernals-
Même Je parole oiseuse et qui ne fut pas malicieuse.
MAL
Substantiv, Si es ajustatz .i. Los
Amb an antre mamcios.
Bref. d'nmoVj fol. 32.
Si un l)on est ajusté .ivec un autre malicieux.
CA.T. Malicios. esp. port. Malicioso. it. jVafi-
zioso.
12. Malicios.^men, adi\ , malicioiiSL'-
iiient, malignement.
Non jura maliciosamen ni am blasphéma
r. et rcrt.. fol. 2
ÎNe jure malicieusement ni avec blaspliéine.
CAT. Maliciosament. esp. port. Ma/ici osainenre.
IT. Maliziosainenie.
i3. Mal.ugna , MALAiNHA , S. f. , ma-
lignité, malice, humeur maligne.
Fig^. Ben volgra M rei.s fû.s devis...
E conognes la malaigna
De que clocha Lemozi.s.
Bertrand de Corn : Bc m platz quar.
Je voudrais l)ien que le roi fût devin... et connût
Vhumeur maligne de quoi cloche le Limousin.
14. Enmaligîî.4R , V., irriter, envenimer.
Part. pas. Era corossat ni enmalionat contra
la dira villa.
Chronique des Albigeois, col. 9.
Etait courroucé et irrité contre ladite ville.
i5. Enmalezib , V., irriter, devenir
mauvais, envenimer.
Part. pas. Aissi us es enmai.ezida
"Vas cels que us an obezida.
Elias de Barjols : Amor Le m.
Ainsi vous vous êtes irritée contre ceux qui vous
ont obéie.
16. Malvatz, malvais, adj. , mauvais.
Cono.sc que malvat labor
Fan Lorabart del emperador.
G. FigleiRAS : Ja de far.
Je connais que les Lombards font mauvais la-
beur de l'empereur.
Dieas li do mal' escarida
Qai porta malvais niessatge.
B. DE VeSTADOUR : La doussa votz.
Dieu lui donne mauvaise aventure à qui porte
mauvais message.
— Méchant, dangereux , enclin k faii<'
le mal.
MAL 119
, Mafoinet de Meeha , malvaisa creatara.
/''. de S. Honorât.
Malioniot de la Mecque, mauvaise, créature.
Ai! mai.vasa gen savaia.
B. DE VeiNtadouh : Kra non.
Ab ; mauvai.'ic f;cnt infânic.
Snbstant. Adoncs paregron li malvatz
K las malvaisas ad un latz.
Detjdes de Prades : Trop ben m' estera.
Alors paraîtraient les mauvais et les mauvaises
d'un côté.
CAT. Malvad. esp. pokt. Vnlvndn. it. Mal-
vagio.
Voyez Vazkr.
17, MaLVADAMENT , MALVA1ZAMEN, MAL-
VAYZAMEN, adv., méchamment.
Per tn , Joan , que vey anar obran
Mai.vayzamen, soi per sert cossiros.
B. Carbonel : Joan Fabre.
Pour toi , Jean , que je vois aller travaillant mé-
chamment, je suis certainement inquiet.
Las gens vey renhar malvaizamen.
P. Cardinal : Totz lo mons.
.le vois les gens se comporter méchamment.
Ela avia tractât sa mort malvadament...
per poyssos.
L'Arbre de liatalhas, fol. 229.
Elle avait traité sa mort méchamment... par
poisons.
CAT. Malvadament. esp. port. Malvadamente .
XT. Malvagiainente.
18. Malvestat, s.f., mauvaiseté, mé-
chanceté.
No m'en sapchan mal grai,
S' ieu die Inrs malvestatz.
Arnaud de Marueil : Bazos es.
Qu'ils ne m'en sacbent pas mauvais gré , si je dis
leurs mécliancelés .
Conosc et sai entendre
Las lars malvestatz.
P. de Bussignac : Sirvcntes e chansos.
.le connais et sais entendre les leurs méchancetés.
Fig. De malvestat vuolll qne port la corona.
Palais : Un sirventes.
De tnauvaiSL'té je veux qu'il porte la couronne.
ANC. fr. Et pour ce lor malvetiez fut cou-
verte et aombrce d'aucune oouloiir do
droit.
Annales du règne de S Louis, p. 2()o.
17
i3o
MAL
ANC. ESP. Omes Je raiz mala asmaron maJvestad.
Poeiria de Alexandre , cop. 1742.
ANC. iT. Ricchezza crescere a misero
Malvagio uoino e misera malvestà.
GuiTTONE d'Arezzo, Leit.2,5.
ANC. CAT. Malvestat. it. mod. Malcagità.
MA-LA , s.f'., lat. mala, mâchoire, joiu>.
Maisshelas , per diiuiniitio , so es a ilire ]ie-
titaS MA.I.AS>
Elue, de las propr.j fol. 4'-
Mâclioires , par diminution, o'rsl-à-dire petites
joues.
MALA, s./., malle, caisse.
Ja no portareni mat.a ni re ailal.
Roman de Gérard de Rossillon, foi. l5.
Jamais nous ne porterons malle ni chose pareille.
ESP. PORT. Mala.
2. Maleta, s.f. d'un., mallette, cas-
sette.
Qnar Diens sap tôt que porta en sa ma.leta.
Guillaume de Mur : D' un sirvenles.
Car Dieu sait tout ce qu'il porte dans sa mallette.
CAT. ESP. Maleta.
MALH, MA.ILL, MAL, .S. Vl., lat. MALLeM.V,
mail, maillet.
A Peiraguers , près del mnralh ,
Si que y poirai lansar ab malh ,
Vearai armât sobre Bayart.
Bertrand de Born : Un sirventes on raolz.
A Périgueus , près de la muraille , de sorte que j'y
pourrai lancer avec le mail , je viendrai armé sur
Bayard.
No 'i qnier ges ni ab malh ni ab bonba.
Guillaume de Durfort : Quar say petit.
Je ne le cherche point ni avec maillet ni avec
masse.
ANC. FR. Cil combatoit d'un mail d'achier qui
fu pesant.
Combat des Trente.
Desquelles ils combatront d'estoc, de mail
ou de taille, ainsi que mieulx leur plaira , sans
reprinse.
Hist. de Jehan de Saintré, t. II , p. 3 10.
CAT. Mail. ESP. Mazo. port. Malho. it. Maglio.
2. Malha , MAiLHA , .9. f., massuc , masse
d'armes.
Fa mal quan porta maii.ha
MAL
Ni armas , mas los esperos ,
Que mais 1' an valgut a sazos
Que lansa ni branz que tailba.
Lantelmet d'Aiguillon : Erai ieu.
Fait mal (]uand il porte massue et armes , ex-
peplé les éperons, qui plus lui ont valu dans l'occasion
que lance ni glaive qui taille.
ANC. FR. Et prindrent leurs espées , haclies;
mailles, becs de faucons et autres basions ,
frappant, abatant et occisant icenx.
M0N.ÇTRELET , t. I , fol. 229.
it. Maglia.
3. Magall, s. ni., mail, masse.
"Va prendre lo magall,
Très colps feri la peira.
/^. de S. Honorât.
Va prendre la masse, trois coups frappa la pierre.
CAT. Magall.
4. Malhet , s. m. dim., maillet.
Percnteys... am an petit malhet entro (jiie
iuscidas tôt.
Trad. d'yilbueasis , fol. 5p.
Frappe... avec un petit maillet jusqu'à ce (luo
tu incises tout.
5. Malléable, adj., malléable.
Art de far veyre malléable.
No es degu metalli niielli malléable.
Elue, de las propr. , fol. 194 et l83.
Art lie faire verre malléable-
Il n'est nul métal mieu.'C malléable.
5. Mallear, malhar , mallar, V., iat.
MALLEAue, marteler, battre.
No s deu MALHAR rozent.
Colp d' uquel que malha.
Al pacieut apar que bom... malle le cap,
e '1 fiera.
Elue, de las propr., fol. 187, i83et 79.
Ne se doit pas marteler rouge.
Coup de celui qui martelle.
11 paraît au patient qu'on... maT-telle la tête , et
le frappe.
Part. pas. De eram fondât o malleat.
Trad. d'Àlbucasis , fol. 40.
D'airain fondu ou battu.
ANC. FR. Des puins des espées se inaillent.
Roman de la Violette, p. 98.
Hardiement, vaille que vaille,
Renaat i fiert , Renant i maille.
G. Gdiabt , t. I , p. 3o5 et 3o6.
MAL
MALHA, MALLA, s. /., lat. jiac«la,
maille, (issu.
Voyez Leibnitz, CoU.étjin.,\). 120.
Ilh m'a mes ea tal cailena
Don MALHA no s desciidena.
Bertrand de Born : Cazutz sui.
Elle m'a mis en telle chaîne dont maille ne se de-
chaine.
Tranc' ausberc de bona malba ,
Trabuc c gans e capmalh.
Gavavdan le Vieux : Lo vers deg.
Troue liauLert de bonne maille, treTiucliet et gants
et caniail.
Enaeia m, si Dieus me vailba,
Longua taula ab brea toalha ,
Et bom qn'ab inans ronbosas talha,
Et ausberc pezan d'avol malha.
Le moine de Montal'don : Mot m'enueia.
M'ennuie, si Dieu me vaille , longue table avec
courte nappe, et homme qui avec mains rogneuses
découpe , et haubert pesant de mauvaise maille.
Els se armo de quota de malha.
Pebilhos, I^oj. au purg. de S. Patrice.
Ils s'arment de cotte de maille.
Flg. Aiaman flac, volpilh, de frevol malha,
Ja lo vers Diens no iis ajut ni vos valha.
Paclet de Marseille : Ab niarrimen.
Allemands flasques , lâches , de fragile tissu, que
jamais le vrai Dieu ne vous aide ni vous vaille.
CAT. ESP. Malla. tort. Malha. it. Maglia.
1. C.U>MAL , CAPMALH , CAPMAIL , CAMAL ,
S. m., caroail, sorte d'armure de tète.
Tant CAMAL derompre.
GtlLLALME de Tl'DELA.
Briser tant de camails.
Ni ansberr ab capmail
Non fon per els portatz
Rambaud de Vaqueibas : Ges sitôt.
Ni haubert avec camail ne fut par eux porté.
Tranc' ausberc île bona malbu ,
Trabuc e gans e capmalh.
Gavaldan le Vieux : Lo vers deg.
Troue haubert de bonne maille, trcTiuclict et gants
et camail.
AKC. FR.
Et voit SCS chevaliers bien armez de camail.
Chronique de Bertrand Duguesclin, Ms.
IT. Camaglio,
H. ;\Ikalhar, V., mailler, ouvrer.
l'art, pat. Ab anr û frenatz,
MAL
i3i
E d' argeu mealbatz.
Pierre Basc ; Ab greu cossire.
Avec or lin brode' , et d'argent ouvré.
4- Desmalhar, desmaillar, V., démail-
l«'r, rompre les mailles.
l'art, pas.
l'eiic Olivier sub son ausberc safiat.
Que de pus de .xx. malbas s'es l'ansberc
DESMALtIATZ.
Roman de Fierahras , v. /J20.
Frappa Olivier sur sou haubert safré , tellement
que de plus de vingt mailles s'est le haubert démaillé.
Mant albert desmaillat.
Paulet de Marseille : L' autr' ier.
Maint haubert démaillé.
Enantz sera fraitz mou escutz ,
E mon ausbercs totz desmaillatz.
Pioman de Jaiifre, fol. 12.
Avant sera brise' mon ëcu, et mon haubert tout dé
maillé.
ANC. FR.
Ne pot banbert desrompre et desmailler.
MoMN , Diss. sur le roman de Roncevaux .
Si lancent et fièrent d'estoc
De tel force et de tel vierlu
Ke desmaUUé et desronpo
Sont lor escn et lor clavaiu.
Pioman du Pienart, t. IV, p. i5l.
Vray que d'avoir tant chamaillé
Son haubert en fut desmaillé.
Forcadel , p. 189.
Esr. Desinallato. it. SinagUato.
.'). EnMALHOTAR, EMMAYLLOTAR, ENMAIL-
LORAR, ENMAILLOLAR, AMAILLOTAR , V.,
emmailloter, envelopper.
Calque forsa que hom fassa
A son ausel enmaillolar.
Aproj) eu un bel drap
L' AMAILLOTATZ tl'O SUS el Cap.
DeUDES de PïlADES, Auz. cass.
Ouelque force qu'on fasse pour emmailloter sou
oiseau.
Ensuite dans un beau linge vous rt'/it'e/o/>/;e; jus-
qu'au-dessus de la tôle.
Part. pas. L'enfaniet enmalhotat
Met sus l'autar.
F. de S. Honorât.
L'enlançon emmailloté il met sur l'autel.
l'.NMAiLi.oRAT lo icnretz.
Deudes de Prades, àuz. cass.
Vous le tiendrez emmailloté-
i32 MAL
MA.LVA, s. /., lat. malva, mauve.
La MALVA postema madnra.
Bref, d'ttmor, fol. .'io.
La maut'C mûrit apostème.
Malvas esfoilladas ,
Sol las costetas ben mundadas ,
Cozetz.
Deudes de Prades , j4uz. cass.
Mauves effeuillées , seulement les petites côtes
liien uetloyées , cuisez.
CAT. ESP. PORT. IT. MaîvO.
MALEVAR, MANLEVAR, V., emprunter.
Malevar
Denîers, blat o drap de Fransa.
Bref, d'amor, fol. 122.
Emprunter deniers , blé ou drap de France.
Lo qnal sapia be dcvspendre e donar e ma-
I,EVAR.
Philomena.
Lequel savait bien dépenser et donner et emprunter.
Om cove manlevar
Ades sobre penLoras.
G. RiQUiER : Sel que sap.
On convient d'emprunter actuellement sur gages.
— Servir de caution , se rendre garant
de, répondre pour.
De perdonar lo dente ad aqnelh qne rio lo
pot pagar, es luandamen en la ley de Deu : «Si
.1. de tos frayres cas en pauretat , ta uon en-
durziias ton cor, ni retrairas ta ma ; manleva-
RAS al paure, e prestaras H de so que ha mes-
tiers. »
F. et Fert., fol. 78.
IJc pardonner la dette à celui qui ne la peut pas
payer, c'est un commandement en la loi de Dieu : « Si
un de tes frères tombe en pauvreté, tu n'enduiciras
ton coeur, ni retireras ta main ; tu serviras de cau-
tion au pauvre, et lui prêteras de ce dont il a besoin. «
Part. pas. Quan son maievat en defauta del
propri nom.
Leys d'amors, fol. 25.
Quand ils .sont empruntés à défaut du propre nom.
Fig. Nostres deu tes son nostres peccatz que
nos avcin manlevatz sobre nostras armas.
F. et Fert., fol. 43.
Nos dettes, fce) sont nos péchés que nous avons etn-
piuntés sur nos àmo.s.
AMC. CAT. Manlevar. <:at. mou. ManUevar.
2. Maleu, MANi.Et;, .V. ///. , emprunt,
iiH'ours.
MAN
I No voill aillors querre manleu.
B. Calvo: Tant auta.
Je ne veux ailleurs quérir secours.
Est passatges del autr' ensegra '1 tren ,
Si no us en fai la deingna crotz manleu.
B. ZoRGi : On hom plus.
Cette croisade de l'autre suivra le train, si la digne
crois ne vous en fait secours.
Adverb. comp. Deu 1' om donar a maleu.
Coût, de Moissac, du xm^ siècle. Do.vT,
t. CXXVII,fol.5.
On doit le donner n emprunt,
CAT. Manlleu.
MAMILLA, MAMELLA , S. f., lat. MA-
MiLLA, mamelle.
Las MAMiLLAs de alcns homes..., las ma-
MiLLAsde las femnas.
Trad. d' Albucasis, fol. 27.
Les mamelles de quelques liommes..., les ma-
melles des femmes.
Blanc peich ab dura mamella.
P. Vidal ; Be m pac.
Blanche poitrine avec dure mamelle.
Il toc son pietz e sa mamella dura.
T. DE Simon et d'Albert : N Albert.
Je lui touche sa poitrine et sa mamelle dure.
CAT, Mamella. esp. Mamila. port. Mamma,
marna, it. Mammilla, mammeUa.
MAN, ma, s. m., du lat. manc, matin.
Voyez Muratori , Diss. 33.
L'om l'a al ma, raiga non l'a alser.
Poème sur Boèce.
L'homme l'a au matin, mie ne l'a au soir.
Es n'altre que parla des lo man.
Trad. de hède. fol. 34.
Il eu est autre qui parle dès le matin.
I.oc. Si cum la nibles cobr' el jorn lo be ma.
Poème sur Boèce.
Ainsi comme le brouillard couvre le jour le bien
matin.
Adverbial. Van per temps jazer per man levar.
Roman de Gérard de liossillon, fol. 6i .
Vont reposer à temps pour se lever matin.
ANC. FR.
El main por reposer tornerent en un prez.
Je suis muU curios et el seir et el main
Ke j'aie vostre aiuur tiesk' al jor derraiii.
liomnii de liouj v. 1776 et 2692.
Tens rit au main ki au soir pleure.
Jinirran du Reiiart, l. IV, p. 255.
MAN
ANC. ESr.
Acordados tiieron quaudo vino la inan
Matines.
Poema del Cid, v. joyo.
Esr MOD, Mannrta. port. Manha, it. Marie.
Man joint ù SEPT, sejjt matins, a pro-
ihiit sv.TMAyx, semaine. Voyez Sfpt,
'j.. Deman, dema, adv., demain.
Non es amors, ans es engans proatz,
S'aol enqneretz, e deman o laissatz.
T. DE Blacas eï de p. Vidal : l'eire.
Ce n'est pas amour, mais c'est tromperie prouvée ,
si aujourd'liui vous reclierchcz , et demain vous le
laissez.
Dema aurem cossel.
PlHI,OMEN \.
Demain nous aurons conseil.
CAT. Demà. it. Bimane, domane.
3. Lendeman , i.ENDEjiA, V. m., lende-
main.
Segunt lo coiuandament del F.vangeli, no
pesse de lendema.
Trad. de B'cde, fol. 62.
Selon le commandemeut de l'Evangile , fju'il ne
s'occupe pas de lendemain.
Ja no sera lo jorn de i.endeman pas.satz.
Que Kailes, l'emperaire, n'er dolcnzet iratz.
Pioman de Fiernbras , v. 8;J.
Désormais ne sera le jour de lendemain passe, que
Charles , l'empereur, en sera dolent et tris(e.
Proverb. Tais se La en lendema
Qne ges no sap si '1 se veira.
PiSTOLETA : Manta gent.
Tel se fio en lendemain qui ne sait point s'il le
vi ri.i.
Jdverbial. El Capitoli lendema, al dia clar.
Poème sur Bo'ece.
Au Capitule le lendemain, au jour clair.
Ja m'ainign'a nneg no m'aara,
Qae no m vuelb' aver lendema.
Le co-mte de Poitiers : Ben vuelli que.
Jamais mon amie de nuit ne m'aura, qu'elle ne me
veuille avoir le lendemain.
ARC. FR. Lendemain Cst revestir le elergié.
Gesl. de Louis te D,';b., liée, des Ilist. de Fr.,
t. VI, p. i33.
Que l'en paye Iv juste pris lendemain au piuj.
lait.
Ord. des 11. de F,:, r3;J5, t. 111, p. 28.
F.t quant ce vint lendemain.
Ch, de S..lhni<., Her. <l.s llisl. ./. F,. , l, VJl ,
p. 1-7.
MAN i33
'|. SoiUlEUEMAN, SOBREUEMA, UcU'., Uprès-
demain, au premier jour, bientôt.
t. oc, L' a tolgut oguan
Engolesuie, don .s' es l'agz poderos ,
E Toloza qu'el te, sobredeman.
Bertrand de Bohn : S'ieu fos.
Lui a enlevé' dernièrement Angoulèmc , dont il
s'est fait possesseur, et Toulouse qu'il tient, après-
demain.
5. M ATI , 5. m., lat. ma^kti/zh^», malin.
Per la frescor del mati.
Ahnaud de Marleii, : Beili m' es quan.
Par la fraîelieur du matin.
Jdverb. Ara sai eu de pretz quaKs l'a plus grau
De totz uquels que s leveirou mati.
Bertrand DE Born : Ara sai eu.
Je sais maintenant du me'rite lequel l'a plus grand
de tous ceux qui se levèrent matin.
Le poëte fait allusion aux princes
les plus empressés à se croiser.
Adv. comp. Deuriatz blanchir
Voslras dens totz matis.
Amanieu des Escas. : En aquel.
Vous devriez hlaucliir vos dents tous les matins.
leu non-dorm mati ni ser.
B. de VentaDOUR : Tuit sels que.
Je ne dors matin ni soir.
La douna la vol vendre de matin e de ser
A nialvays.
f^. de S. Honorât.
La dame veut la vendre de malin et de soir à
inècliants.
Ai, rel mati ,
Ans qu'el caut ni '1 solelh s'espanda.
R. Vidai, de Bezaudl'N : En aquel.
.lu beau matin, avant que le cliaud et le soleil se
répande.
Un don mati,
Enans de l'àlbeta.
Un tkoudadol'r anonyme : Per amor.
Un bon matin, avant la petite aube.
ANC. FR. l'ant qu'en la terre d'Avrenciu
S'aparurent nn bien matin.
B. de Sainte-Maure. Chron. de Pi'unn., fol. 187.
CAT. Mati. IT. Mattino.
ij. Matiket, s. m. diéu., matinct , j)Clit
matin , point du jour.
.Adverbial.
Lo MATiNET sus l'albo , can sera adial
Ruman de Ficrabras, v. 348/'(-
t r malinrt surl'aulie, quand il sera fait jnur.
4
MAN
Lo MATiNEi' , ab la fiescor.
Deudes de Prades , ^iiz. cass.
Ali point du Jour, avec la fraîcheur.
ANC. FPi. An matinet, sanz nul séjour.
Noiti'. rec. defabl. et cent, anc, t. I, p. 32i.
El matinée, ainz l'ajornant.
Roman de liou, v. 10019.
CAT. Matinet.
7. Matina , i'. y. , matinée.
Loc. Jap son grat ser ni matina.
Guillaume de Berguedan : Un tricliair*;.
Alioie à SOQ gié soir et matinée.
iT. Mattina.
8. Matinada , .y. f., matinée.
Demaa ab la matinada.
MarcABRUS : Eslornelh.
Demain avec la matinée.
Mays val perdre .iiii. massas que nna mati-
MADA de bon dormir.
y. et Vert., fol. 12.
Plus vaut perdre quatre messes qu'une matinée de
hon dormir.
ANC. ESP.
Que fusse recaldando de bona matinada.
Poema de Alexandro, cop. 2288.
CAT. IMatinada. esp mod. port. ISladrugada.
iT. Mattinala.
ç). Matinal, adj., lat. aii^riNAuV, ma-
tinal , fîu matin.
De ros ijiatenal.
Elue, de las propr., fol. 189.
De rosëe du malin.
Lux MATINALS.
Sermons en provençal, loi. 33.
Lumière matinale.
— Siibst. Livre des matines.
Dny psalme del matinau.
Beg'la de S. Benezeg , fol. 3i .
Deux psaumes du livre des matines.
ANC. ESP.
Udieron los iiialines , las uiissas matinales.
V. de S. Millan, cop. 3()i.
CAT. Matinal.
10. Matinier, MATiNER, adj., iiialiiiier,
matinal, matineux.
Diens ! e fom es tan matinerP
So li près Melian a dir,
Que ja solialz tant dormir.''
Roman de, laiifre, fol. U(>.
MAN
Dieu ! et comment étes-vous si matinal? cela se
prit Me'lian à lui dire , vu que désormais vous soûliez
tant dormir?
Cosselh vos premier
Que siatz matinieira
. Cascun jorn.
Amanieu des Escas : En aquel.
Je vous conseille premièrement que vous soyez
matineuse chaque jour.
CAT. Mutiner.
ti. Maïinas, s.f.plur., matines, terme
(Je liturgie.
Cant avian dich matinas.
F. de S. Honorât.
Quand ils avaient dit matines.
Enans que digna sas oracios o sas matinas.
F. et Fert., fol. 20.
Avant qu'il dise ses oraisons ou ses mutines.
Fig. Turpins Inr cantara matina.s,
V. de S. Honorât.
Turpin leur chantera matines.
CAT, ANC. ESP. Matines, esp. mod. Maytines,
PORT. Matinas.
12. Matutin , adj., iat. matutinm.? ,
matinier, matineux, du matin.
Eslela MATUTiNA , lux matinals.
Sermons en provençal, fol. 33.
Etoile du matin, lumière matinale.
ESP loRT. Matiitino. it. Mattutino.
i3. Matutinal , adj., lat. matutinalw,
matutinal , qui appartient au matin.
Estela MATDTINAI.S.
Ser?nons en provençal, fol. 2!^.
Eloile matutinale.
Apres la nuecb tenebroza ve la bora ma-
tutinal.
Elue, de las propr., fol. 10.
Après la nuit ténébreuse vient l'heure matutinale-
ESP. Matutinal. it. Mattiitinale.
MAN, s. m., lat. Mxixdatum , ordre,
commandement , message.
l'er SO no us cal, boua dona, te:ner...
Qu' els vostres m ans no m tenha per senbors.
Arnaud de Marueil : Tôt quant ieu.
Pour cela , bonne dame , il ne vous faut pas crain-
dre... que je ne tienne vos ordres pour suprêmes.
Anc de re non passe! son man.
P. Raimond DE Toulouse : Enquera.
Oiicques de rien je ne passai son commandement.
MAN
Ka Pi'oensa tramet mans e salnlz.
B. DE VentadouR : Bc m'ao perdut. far.
En Provence je transmets messages el saints.
ANC. FR.QuantTyber.s ot le tnant, moult fu en
grant désir.
Romnn île Bi'rle, p. 22. ^
CAT. ESP. PORT. Mando.
2. Mand.\mfn, s. m., mandement, or-
dre, commandcmeiU.
Fpsii salaa son en so mandamen.
Poème sur Boice.
Même les satans sont à son mandement.
Diens, donalzmesabere.sen, ab qa'ien apreiula
Vostres sanhs mandamens , e 'Is coinplis e 'Is
atenda.
FoLQUETDE MARSEILLE : VersDieus.
Dieu , donnez-moi le savoir et l'intelligence, avec
quoi j'apprenne vos saints commandements , et les
accomplisse et les me'dite.
— Condition , rèi;;le.
Qae '1 MA:«D\Mr,N de trobar son aqnest.
Lej'S d'amors , fol. I.
Que les conditions de trouver sont celles-ci.
— District, ressort, territoire, domaine.
De Gnmel ai lo casiel e '1 mandamen.
Le comte de Poitiers : Corapaulio.
De Gumel j'ai le cliâteau et le domaine.
CAT. Manament. esp. Mandamiento. port. it.
Mandatnenco.
3. Mandat, s. m., lat. maxd.atw/// ,
manda r, commandement, ordre, vœu.
Agat en al mandat.
F", de S. Honorât.
J'en ai eu mandat.
Aras, dis 1' nlmiran, sla fayfz sos mandatz.
Ilomun de Fierabras, v. 439^.
Maintenant, dit l'emir, soit fait son commande-
ment.
CAT. F.sp. Mandata, port. Mandado. it. Man-
data.
[\. Mandatgf. , .MANuAGUF, , S. ni . , maii-
dage, droit d'avertissement dû aii\
fourniers des fours banaux.
La meiiat de lotz mandatoes de tolz forris.
Tit de l23o. /trcli. du Roy., i. 323.
I.a moitié dctou* mandatées de tous fourî.
MAN 1 35
Den donar mandagcesc fornagnes.
Tu. de i2o.'f. Arch. du Roy., J. 'i^^i.
Doit donner mandages et fouroages.
5. Mandador , .ç. m., lat. mandator ,
maiulataire.
Avein vos donats per makoadors e per giii-
rens.
Tu. de i2o3. DoAT, t. CXV , fol. 14.
Nous vous avons donne pour mandataires cl pour
paraiils.
ANC. ESP. roRT. Mandador. it. Mandatore.
6. Mandar , -?;., lat. MANDARe, mander,
commander, ordonner, recommander.
Aitautost elh va mandar que tôt boin s' en
ânes a sa tenda.
Philomena.
Aussitôt il va orrfo«ner que tout homme s'en allât
à sa lente.
Predicator
Tenc per meillor,
Cant fai 1' obra que manda far.
P. Cardinal : Predicator.
Pre'dicateur je tiens pour meilleur, quand il fait
l'œuvre qu'il recommande de faire.
— Faire savoir, instruire par messai]je.
Ren per autrui non l'aus manuar.
1>F. COMTE DE PoiTiKRS : Mout jauzens.
Rien par autrui je n'ose lui mander.
Part. pas. Mandat e covengut a 'N Gnillem.
Tit. de i2o3. DoAT, t. CXV, fol. 14.
Mandé el convenu avec le seigneurGuillaume.
Mandatz ,
E pregatz
Sui de cbant , per qn'el falz.
G. Pierre de Casai.s : .M avinen.
Je suis commandé, et prie' de chant, c'est pour-
quoi je le fais.
"Venc s' en lai al dia mandat.
r. de G. Faidit.
S'en vint là au jour mandé.
ANC. FR. Manasses li avoit inandet par lettres
qu'il destrnisit ('ambray.
Chronique de Cambray , fol. 26.
CAT. Manar. esp. pup.t. Mandar. ir. Mandare.
7. CoMAN, .V. m., commandement, ordre.
Dieus coinanda c'oiu enleuda
Sos coMANS, e qii' els aprenda.
P. Cardinal : Jhcsum Cnsi.
Dieu commande qu'on entende ses commande-
ments, ot qu'on \n apprenne.
[36
ÎSJAN
leu fui noyiilz enfans
Per far vostres comans.
Guillaume de Cabestaing : Lo dous.
Je fus nourri enfant pour faire vos commandements .
Loc. Al sieu coman
Sui e serai , on. qu' ieu m' an. >
P. Eaimond de Toulouse : No m puesc.
A son commandement je suis et serai , où que j<,'
m'aille.
Ieu , en baisan ,
Tôt al mien coman,
Remir son cors henestan.
P. Raimond de Toulouse : Non puesc.
En embrassant, tout à ma volonté, j'aJmirc son
corps parfait.
Sian qaiti et assoutz , des aqnell' hora euant,
De totas penedentias que avian en comant.
V. de S. Honorât.
Qu'ils soient quittes et ahsous , dès celte heure en
avant , de toutes les pénitences qu'ils avaient en
comniandetncnt .
Plus trai mos cors ves auior,
E miellis sui fait/, a son coman.
B. de Ventadour : Non es.
Plus mon cœur penche vers amour, et mieux je
suis fait à son commandement .
Mot ai gran talan
Qu' ie us tengnes a mon coman.
Albert, marquis de Malespine : Dona a vos.
Moult j'ai grand désir que je vous tinsse à ma dis-
position.
ANC. FR.
Par le coinmand àe maistre Jean de Vailly.
Au coinmaiid du comte de Charrolois.
MONSTBELET , t. I , fol. 219, et t. III, fol. lOÇ)
ESP. iT. Coinando.
— Sujet, serviteur, homme recommandé.
D'aquesta serai comans.
GiRAUD de BoRNEtL : De chantar.
De celle-ci je serai le serciteiir.
Si vos, cui sui homs liges e comans.
No m socoretz.
G. Faidit : Pel messatgief.
Si vous , à qui je suis homme-lige et sujet, ne me
secourez.
8. CoMANDA, coMMAND.\, S./., Comman-
dement, puissance, domination, ordre,
recommandation.
On' ieu sia, per sa comanda,
Près del lieg.
B. DE Ventadour : Lanquan vcv per.
<>ue je sois . par son ordre, près du lit.
MAN
"Volgra fos premiers natz, ,
Car es cortes, e fos en sa comanda
Regismes e dngnatz.
Bertrand de Bùrn : D' un slrventes uo m.
Je voudrais qu'il fût premier-né , car il est cour-
tois, et que fût sous sa domination royaume et duché
— Commandite.
Far entre se comandas,
Camjhes e compras e vendas.
En la rîqueza granda
Non a res mas la comanda.
Bref, d'amor, fol. 64 et lO.!.
Faire entre soi commandites, changes et achats
et ventes.
Dans la grande richesse il n'.y a rien que la com-
mandite.
Loc. Teno bcstials... a cabal o eu commanda.
Tit. de 1389. DoAT, t. CXLVII, fol. i5/^.
Tiennent bestiaux... à cheptel ou en commanditr .
CAT. Comanda. roux, Cotnenda , comtnendu.
g. COMENDATIO, .^ . f. , Lit. COMMEND.^TIO,
recommandation , considération.
Peraytal comendatio.
A comendatio et a lauzorde sa dignitat.
Leys d'amors, fol. i/j8.
Par telle recommandation.
En considération et à la louange de sa dignité.
iT. Commendazione .
lo. Comandamen , s. m., commande-
ment , ordre.
Amar Dieu e temer,
E gardar sos comandamens.
P. Cardinal : Una cieulat.
Aimer et craindre Dieu, et garder ses commande-
ments.
Loc. Ieu sui faitz al vostre servir
Et al vosire comandamen.
G. Faidit : Ah chantar.
Je suis fait au votre servir et au votre commande-
ment.
— Recommandation.
E 'I drutz deu far precx e comandamen.
T. DE Marie de Ventadour et de Gui d'Uisel :
Gui d'Uisel.
Et l'amant doit faire prière et recom.mandation .
ANC. cAï. Comandamen t. anc. esp. Comanda-
iniento. poRt. Commandainento. it. Co-
mnndamento.
MAN
11. COMANDAIRE, COMANDADOR , S, ni.,
lat. coMMENDATOR , conuiianclant , qui
commande, commandeur.
Coma reys e senbers e fjovernaires e coman-
DAIRES.
r. et Feit., fol. 4'-
Comme roi et seigneur et gouverneur et comman-
dant.
A vos, G. Rolbert, comf.ndador del Hospilal.
TU. de 1275. Cab.de Corcelles. no.'iCyS
A vous, G. Kobert, commandeur (\f l'Hôpital.
S' el s'en fai comandador,
Al mein.s pot dire : «leu ai {lomneiador
« Qne m' ania. »
T. DU COUSIN d'Elias et d'Elias : N Elias a son.
S'il s'en fait commandant, au moins elle peut
dire : « J'ai courtiseur qui m'aime. »
CAT. Cornanador. esp. port. Coinendador. it.
Commendatorc .
12. COMEXDABLE, (l(lj., lat. COMMENDA-
BZLETO, recommandable.
De sancta et come:î»ai)la vida.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 80.
De sainte et recommandable vie.
ANC. ESP. Comendable. ir. Commendabilc.
13. COMMENDATIU, adj., lat. COMMENDA-
Tiwus, commandatif, qui sert au com-
mandement.
r,oMME>"DATius , de comanda.
Leys d'amors , fol- 57.
Commandatif, de commandement.
ï4. CO.MANDATARI, COMMANDITARI , S. ni.,
commanditaire.
Deposilaris o commanditaris.
Fors de Béarn, p. 1081.
Dépositaire ou commanditaire.
Lo sobre dig comandatari.
Statuts de Montpellier, du xili« siècle.
Le susdit commanditaire.
l5. COMANDAR, V., lat. COMMENDARf?,
commander, ordonner.
Tôt so qa'ela li comandaria.
r. de G. Faidtt.
Tout ce fjuVllc lui commanderait.
No pne5c far esdig ni garda
III.
MAN
i3'
Eu so que Amors me comanda.
Arnaud de Marueil : Donagenser.
Je ne puis faire dédit ni garde en ce fju'Amour me
commande.
— Confier, recommander, donner en
dépôt.
A son oozi el 1' anet comandar.
Passio de Maria.
A son cousin il l'alla recommander.
Dieus lî fes richa comanda
Lo jorn que '1 comandet las ciaus
De lai on es pretz, cbahaus.
G. Adhemar : Quan la.
Dieu lui fit riclie commandite le jour qu'il lui
confia les clefs de là où est mérite supérieur.
Us ome comandet, o prestet aver ad un an-
tre, et amdui en feirunt cartas; aquel qne co-
mandet 1' aver a perdndas las soas cartas.
Trad. du Code de Justinien, fol. 3.
Un borame donna en dépôt, ou prêta de l'argent à
un autre, et tous les deux en firent actes; celui qui
déposa l'argent a perdu les siens actes.
Dona , a vos me coman,
Cane res mai non araei tant.'
Albert , marquis de Malespine : Dona.
Dame, à vous je me recommande , vuqu'oncques
rien plus je n'aimai tant.
Us COMANDET a Jobau,
Qnan sus en la crolz pendia.
Geneys : Dieus verais.
Vous /erc/nwifînc/a à Jean, (juand sus en la croix il
pendait.
A Dieu, nostre Senhor..,
CoMAN mon esperit.
G. Figueiras : Del preveire.
A Dieu , noire Seigneur... , je recommande nioti
esprit.
En tas mas mi comandi, aias ne pietat.
Roman de Fierabras , v. 8710.
Je me recommande en les mains , aie-s-en pitié.
— Se déclarer vassal.
Tota sa terra li comanda.
f^. de S. Honorai.
Lui recommande toute sa terre.
— P<irt. prés, cnipl. suhstant. Comman-
ditaire.
A la premiera rcqnez.ition del comandan ,
vist l'estrumm de la dii.ba commanda, o coni-
panbia.
Statut!, de Montpellier , du xm',u<'i7i-
18
38
MAN
A. la première réquisition du commanditaire , vu
l'iiislrumeut de ladite commandite, ou compagnie.
Part. pas. Amors m'a comandat escrinre
So qne'l boca non ansa dire.
AiïNAXjD DE Mauueil : Dona genser.
Amour m'a commandé d'e'crire ce que la houc<!ie
n'ose dire.
ANC. FR. Quant il orent veu le roy il le com-
mandèrent à Dieu.
JoiNVILLE , p. l85.
«lAT. Comanar. esp. port. Comandar. it. Co-
mandare.
i6. Deman, s. m., demande, réclama-
tion .
Ane jorn no m vole precx ni demans sofrir.
Berenger de Palasol : Ue la gensor.
Jamais elle ne me voulut soiifl'rir prières ni de-
mandes.
Oes no crei Frances, ses deman,
Tengan lo deseret qne fan
A tort a mant baron presan.
Bertrand de Born : Guerra e treballi.
Point je ne crois que les Français , sans rêclarna-
lion, maintiennent le dépouillement qu'à tort ils
font à maint baron distingué.
17. Demanda, s.f., demande, réclama-
tion.
Tro '1 DEMANDA qoe fai aia conqueza.
Bertrand de Born : Pus li baron .
Jusqu'à ce qu'il ait conquis la réclamation qu'il
fait.
CAT. ESP. roRT. Demanda, ix. Dimanda.
i)S. Demandamen , s. m., demande,
réclamation.
Fer aqnest demandamen pot demandai' ca-
«laus om la parlida d'aqiiela causa cominal.
Aquest demandamens dura entro a .xxx. ans.
Trad. du Code de Jiistinien, fol. 21.
Par cette réclamation cbaque bomme peut récla-
mer la partie de cette cbose commune.
Celte réclamation dure jusques à trente ans.
ANC. FR. Mais à toz lur dematidemenz.
B. DE Sainte-Mal'RE , Cliron. de Norm. , fol. 57.
IT. Dimandamento.
19. Demandansa, s.f., demande.
Con el sagramenlal ancian es tengut, e'I
demandansa e'I respoiision issaïuen.
Coul. d'Alais. Anh. du Roj., K y\f\.
MAN
Comme leserment ancien est tenu, et la demande
el la réponse également.
>o. Demandaire, demandador , s. m.,
demandeur.
Si lo DEMANDAIRE Don poiria proar aqnpst
aver.
Aqiiels oiiies que volunt esser actors, so es
DEMANDADORS pcr antre.
Trad. du Code de Justinien, fol. 33 et 5.
Si le demandeur ne pourrait prouver cette posses-
sion.
Ces bomnies qui veulent être acteurs , c'est-à-din-
demandeurs pour un autre.
CAT. Demanador. Esr. port. Demandador, it,
Dimandatore.
il. Demandairitz, s. f., demanderesse.
Demandairitz en vostra causa.
Tit. de 1275. DoAT, t. CXXIV, fol. 27.
Demanderesse dans votre cause.
22. Demanuar, V., lat. demandar^, de-
mander, réclamer.
S'esbaic d'esgnardar
Tan, que no saup demandas
De que servia
La lansa ni 'I Grasaus.
KlCHARD DE Barbezieux : Atressi cum Persavaus.
S'ébabit à regarder tellement , qu'il ne sut de-
mander de quoi servait la lance et le Saint-Gréal.
De mi dons ai lo guap e '1 ris,
E sui fols, s'ieu plus li deman.
P. RoGiERs : Per far esLaudir.
De ma dame j'ai la plaisanterie et le ris , et je suis
fou , si plus je lui demande.
S'aguenu paor, no us o cal demandar.
Rahibaud de Vaqi'EIRAS : Honratz marques.
Sinous eiîmes peur, il ne vous le faut pas demander.
Tôt ai quan vnelh , qu'iea non deman len al.
B. DE Ventadour : Quan par la flors.
J'ai tout ce que je veux , c'est pourquoi je ne ré-
clame rien autre.
Loc. Ane vos autres non demandetz venjansa
De la mia mort.
R. GaUCELM : Qui vol aver.
Oncques vous autres vous ne demandâtes vengeance
de la mienne mort.
Proc Qui DEMANDA, rcccp, e qui qaier, atroba.
F. et Fert., fol. 87.
Qui demande, reçoit , et qui cberche , trouve.
Part. prés. Sia be de sa mort demandans
MAN
E lie l'anta qii' el per nos autres près.
R. Gal'CELM : (lui vol aver.
Qu'il soil bien recl<ir?uinl de sa mort et de la Loiite
qu'il prit pour nous autres.
CAT. Demanar. esp. port. Demandar. it. Di-
tnandare.
23. Desman, s. m., contre-ordre, refus.
Mas ea teinjj bea per desman, si no m manda.
AiMERi DE Pegi'ILain : En araor trob.
Mais je tiens bien pour contre-ordre, si elle ne
Mie mande.
Esr. Desman.
'2/|. Des.mandar, î\, contremander, don-
ner contre-ordre, refuser.
Pero d'un be la prec qne no ra desman.
AiMERi DE Peglii.ain : En amor trob.
Pourtant je la prie qu'elle ne me refuse pas d'un
bien.
Blasmes es grans e desonors
A rei que len man e desman.
Nat pe Mons : La valors.
C'est grand blûme et deslionneur à roi qui légère-
ment ordonne et contremande.
CAT. ESP. Desmandar.
a5. Redemandar, v., redemander.
En qnalqne raaneira nos vos demandesseai
ni us pogues.iem reoemanoar.
Tit. de 1248. DoAT, l. XXXI , fol. 146.
En quelque manière que nous vous demandassions
ni vous pussions redemander.
26. Recomandatio , s.f., recommanda-
tion.
lec agui letras de recomandatio al rei
d' Eiiglaterra.
Perilhos, Voy. au Purg. de S. Patrice.
J'eus des lettres de recommandation au roi d'An-
gleterre.
CAT. Recominendaclo. esp. Recomendaclon,
roRT. Recoininendacào. ir. Race imanda-
zione.
27. ReCOMMANDAR , RECOMANUAK, V., TQ-
commarider.
Lo dit conte de Montforl se recommandava
a el.
Chronifjue des /llbigeois, col. 76.
Ledit comte de Montlorl se recommandait à lui.
Nos nos ReroMiNDAM huntilment à la vos-
ir.i inagnificencia.
Ttt. de lig2. Trois états de Sisteron.
MAN
i3c)
iSous nous recommandons liumblement à la votre
magnificence.
CAT. Recomanar. esp. Recomendar. port. Re-
commendar . it. Raccomnndcire .
MAN, MA, s. m. et/., lat. Mxjirts, main.
Qiian la blauca mas ses gnan
Estrenh sou amie doussaroen.
T. DE S. DE MauLEON , DE G. FaIDÎT ET DE H. Dt
LA Bachelerie : Gaucelm.
Quand la blanche main sans gant presse doucement
son ami.
Aissi cum hoiu tra lo deto la ma fors de 1' aiga.
Lif. de Sydrac, fol. 26.
Ainsi comme on tire le doigt ou la main hors de
l'eau.
Cavaliers si' aunitz que s met a domueiar
Pus que toca dels mas motos belans.
GlRAliD de Borneil : Per solatz.
Que chevalier soit honni qui se met à galanliser
après qu'il touche des mains moutons bêlants.
A 'N Guio de Bergonha an be los mas liatz.
Pioman de Fierabras, v. So^S.
Au seigneur Gu} on de Bourgogne ils ont bien lie'
les mains.
Fig. L'apostol comanda que hom levé puras
MAS en oratio ; las pnras mas son las puras
e netas obras facbas ab pura concieucia.
Aqnell ven ain mas vueias davan Dieu que
lo ve pregar ni querre, ses far prezen de bo-
uas obras.
F. et Vert., fol. 90 et 91.
L'apôtre commande qu'on lève des mains pures en
oraison ; les mains pures sont les pures et nettes
œuvres faites avec pure conscience.
Celui-là vient les mains vides devant Dieu qui
vient le prier et requérir, sans faire présent de bon-
nes œuvres.
En MAN morta ni en man forsiva.
Terrier de laconjrcrie du S.-Fsprit, de Bordeaux ,
fol. 187.
En main morte ni en main terme.
Loc. Dizem de bo pinbeyre o escriva que a
bona MA , so es a dire, es bos maestre en
aquela art.
Elue, de las propr. , fol. 48.
Nous disons de bon peintre ou e'crivain qu'il a
bonne main, c'est-à-dire, il est bon maître dans cet
art.
i\Iais volria un cordo
Qne ien l' agues de sa man.
Hugues de S. Cyr : Aissi cum es.
Plus je vuudruis un conlon que je l'eusse de \..\
main.
i4o
MAN
Mei'ce mi dons, a cni baiziey las mas.
Pons de la. Gardi; : Farai chanson.
Merci ma dame , à qui je baisai les mains.
El letra portiira
Al sant qu' ell meteys Kaiiles, de sa m an ,
escriara. i
V. de S. Honorai.
Il portera au saint une leUre(iue lui-même Charles,
de sa main, écrira.
Be t fier ab la m an diecha.
R. Vidal de Bezaudl'N : Enlr' el laur.
Bien je te frappe avec la main droite.
Tut lanzan Dieu jonthas las mans.
V. de S. Honorât.
Tous louent Dieu les mains jointes.
Que s rend' a vos mas joiïihs, de ginolhos.
G. PlEBRE DE Casals : Be m plagr' ueymais.
Qu'il se rende à vous mains jointes , à genoux.
Mes MAN a son cotel perla gola tayllar.
f^. de S. Honorât.
Mit main à sou couteau pour la gorge couper.
Qui met sa ma al arayre.
y. et Vert., fol. 99.
Qui met sa main à l'araire.
Melon MAN a 1' obra.
V. de S. Honorât.
Mettent main à l'œuvre.
Quar si 'I raetiatz en la ma,
Per ver dir, un marabeti ,
E par mentir, un barbari,
Lo barbari guazanhara.
P. Cardinal : Tan son valen.
Car si vous lui mettiez dans la main, pour dire
vrai, un marave'dis, et pour mentir, un barbarin , le
harbarin gagnera-
Loc. fis. Tant am fermamen
Lieis que a e mas me e mon sen.
P. Rauiond DE Toulouse : Pois lo novel.
Tant j'aime fermement celle qui a en main moi et
mon sens.
Lo vers chant qui '1 sabra ses brays ,
On mot mi platz de qui mas bays.
Pierre d'Auvergne : L'airs clars.
Oui le saura chante le vers sans cris, où moult me
plait (celle) de qui je baise les mains.
En tas MAS comau mon esperit.
Z(V. de Sydrac, fol. 11 3.
Dans tes mains je recommande mon esprit.
lll er ops que '1 man estenda ,
E pens de soven armar.
Bertrand d'Allamanon ; Pucis.
MAN
11 lui sera besoin qu'il étende la main, et pense de
souvent armer.
Tant sia ardit
Qu'ai fach man estenda.
P. Cardinal : Manz baronz.
Tant il soit hardi qu'il étende la main au fait.
Laicba la man al sers, e qnerra livreza.
Trad. de Bede, fol. 7^.
Lâche la main au serf, et il cherchera liberté.
Ni cavayer ni donzelo
C om agiles noirit en sa man.
P. Vidal : Abril issic.
Ni chevalier ni jeune damoisel qu'on eût nourri
dans sa main.
Los bes de son senbor que passou per sas mas.
r. et Vert., fol. 52.
Les biens de son seigneur qui passent par ses mains.
Prenez man e fes, fez R., qu'eu vos jur e
us plevis, qe usenvalrai tôt mon poder.
V . de Guillaume de Cabestaing.
Recevez main et foi, fit Raimond , que je vous
jure et vous promets que je vous en servirai de tout
mon pouvoir.
ANC. Esr.
Rachel è Vidas amos me dat las inanos
Que non me descubrades à Moros ni à Chri-
stianos.
Poema del Cid, v. 106.
Prometre pena entre lor o en la ma del ar-
bitre.
Qnar aissi es usansa que las partz solon pro-
metre en MAS del arbitre.
Trad. du Code de Justinien, fol. lo.
S'engager à satisfaction entre eux ou dans la main
de l'arbitre.
Car ainsi il est d'usage que les parties ont coutume
de faire promesse entre les mains de l'arbitre.
.L non recep cosseil de ma de prestre.
Roman de Gérard de Ptossillon, fol. tJ8.
Un seul ne reçut conseil de main de prêtre.
Lo mon tenra tôt sotz sa ma.
Trad. de l'Efang. de Nicodème.
Tiendra tout le monde sous sa main.
Proverb. Juoc de mas engenra bregas.
Lii>. de Sydrac , fol. 106.
Jeu de mains engendre querelles.
Un reprochier que fort m' a/auta ,
C ab una man lav'oni 1' autra ,
Et, ambas, los huelhs e la cara.
AmanieU des Escas : Dona per oui.
Un proverbe qui me plaît fort, (c'est) qu'avec une
main on lave l'autre , el , (avec) les deux , les yeui.
cl la face.
MAN
Àdv, comp. L' aigiia s' estai d'à totas mans,
Com si fos postât , o inurs plaus.
y. de S. Honorât.
L'eau s'arrête de tous côtés, comme si (ce) fùl
cloison , ou mur plan.
Qu' l'eu aia perdo pkr tas mans.
Los .y^II. gniigz de la Miiyre.
i)\xc j'aie pardon par tes mains.
Anero s' en man e man essems.
Cal. dels apost. de Iloma, loi. l^Q-
S'en allèrent main à main (côle à côte) eusemble.
Ab totas mas vey clergnes assajar
Qne tolz lo mons ei Inrs, cuy que mal sia.
P. Cardinal : Uu sirventes fas.
De toutes mains je vois clercs essayer que tout li
monde sera leur, à qui que mal soit.
ARC, FR. Oi- s'an vont andui main à main.
Nouv. rec. defahl. et cont. anc, t. I , p. lOO.
cAT. Ma. ESP. J)lano. port. Mào. n. Mano.
1. M.vNADA , s.f., poignée.
Una MANADA d' isop.
Ahr. de l'A. et du N.-T., fol. u>.
Une poignée d'iiysope.
CAT. ESP. Manada. it. ManaCa.
3. M.iMER , MAINIER , M.\NER , OfiJ.,
qu'on porte à la main, familier, ap-
privoisé.
S'ien ai mon austor anedicr
Bon e volan e prenden e mainier.
Bertrand de Born : leu m' escondisc.
Si j'ai mon autour à canards bou el volant et pre-
nant et apprivoisé.
len sai d' aqnels malvaiz,
E ses tota valensa ,
En aut luec poyalz
E MAiNiERS e privât/,.
G. Faidit ; Lo i^ens cor.
Je connais de ces méchants , et sans aucun mérite.
en haut lieu parvenus e\ familiers et intimes.
Ane non vi tan salvatge,
Mais pueys fon manieeis e privatz.
GiRAUD DE BuHNElL : No puesc solrir.
Oncqucs j<" ne vis si sauvage, mais après il fut
Jamilier el prive.
A,\c. FR. Curies, targes picnent, é lor ars ma-
niers tendent.
Chevaliers i a bons e maniers de josicr.
Roman de Rou, v. iJo88 cl ^ i "Q-
F'. Mcnero. u, Vaniero.
MAN i4i
4. Maneiador , s, m., manieur, receveur.
Cambiador e maneiador d' argent.
Elue, de las propr., fol. Ii5.
Changeur et manieur d'argent.
.'5. Manual, manal, adj., \i\X. manualw,
manuel , (jui travaille avec les mains,
qui est à la portée de la main, fami-
lier.
L'obrier manuai.
Son tug menestairal.
G. RiQUiER : Pus Dieu.
Les ouvriers r/ui trai>aillent ai'cc les mains sont
tous artisans.
En son paire ac bon sirven
Per traii-'ab arc manai. d'alborn.
Pierre d'Auvergne : Cbantarai.
En son père eut bon sergent pour tirer avec arc
manuel d'aubour.
Fig. Mot no MANUAL, so es qu' om no l'a
acostumat per dire.
Leys d'amors, fol. ()8.
Mot non Jamilier, c'est-à-dire qu'on ne l'a pas
accoutume' à dire.
ANC FR. Que vous ares son gent anel
Qn'ele porte en son doit manel.
Roman del conte de Poitiers, v. 269.
CAT. ESP. roRT. Nanttal. it. Maniiale.
3. Manualment, adi>., manuellement.
Mas junthas et manualment eu so vosire
hoiu.
Metera manualment en tenezo et en cor-
poral possessio.
Tit- de i363e/rfei255.DoAT, t.CVLf'ol.aopet 129.
Mains jointes et manuellement je suis votre
homni(\
Mettons maniiellciiient en jouissance et en posses-
sion corporelle.
ESP. IT. Maniialniente.
7. Manuuieramf.nt , (idv. , mantit'lle-
ment, de la main à la inain.
Si pagan MANUDtERAMENT, et sensa ncguna
apodissa.
Que tais meiceuaris si pagan makudieka-
MENT.
Statuts de Provence. BoMY, p. 2uî.
Se payent île la main ù ta main, et sans nulle
quittance.
Que tels mcreenaiics se payent de la main à lu
main.
i42 MAN
<S. Manumissio , s. f. , lat. maxumissio , i
maniimission.
Manumissios, so es quant alcus hom afran-
cbis son sers.
Trad. du Code de Justinien, foi. l5.
Manuinission, c'est quand quelque homme af-
fraucbit son esclave.
OAT. Manumissio. esp. Manumision. port. Ma- .
numissâo. it. HJaiiumissione.
9. Mancip, MASSIF, ac/j'., lat. mxycipadis,
pubère, adolescent.
Mentre qu'es mancips e tos,
L'eschai solatz e pretz e dos.
GiRAUD DE BorneiIj : Ops m'agr.i.
Tandis qu'il est pubère et jeune garçon , il lui
échoit plaisirs et distinctions et dons.
Aqni ac nn donzel mansip e tos.
lioman de Gérard de Rossillon, fol. 2.
Il y eut là un damoisel pubère et jeune garçon.
— Suibst. Jeune homme, garçon.
Metam lo massip en carcer, pneis direm que
no vim la letra de K., et aissi serem excusatz.
Philomena.
Mettons \e jeune hoimne en prison, puis nous di-
rons que nous ne vîmes pas la lettre de Charles , et
ainsi nous serons excuse's.
Qne MASIP... apprentîz aia be... acabat son
terme.
Ord. des R. de Fr., 1457, t. XIV, p. 436.
Qup garçon... apprenti ait bien... achevé son
terme.
ANC. FR. Chétif comme nn pauvre wa«c/^.
Blason desj^aulces amours.
Se donna mancipe et serf volnntaire soy et
.sa postérité.
Rabelais, liv. I , ch. 5o.
IT. Mancipio.
• — ■ Subst. Jeune fille.
Auzi la vos d' un pastoriu
Ab nna mancipa chantar.
Marcabrus : L'autr'ier.
J'entends la voi.v d'un pastoureau chanter avec
une jeune fille.
Aqui avian massipas negras que vestion ves-
timens nègres, que pudiou a pega e a solpre,
e teniaa en lors cols serpens et dragos e foc.
lievelalio de las penns d'IJern.
Avaient là àa jeunes filles noires qui portaient
vêtements noirs , qui puaient à poix et à soufre , cl
tenaient en leurs cous serpents et dragons et feu.
MAN
10. MaNCIPANCION, s. f., lat. CMANCIPA-
TiONé-zn,' émancipation.
Si cum es en mancipancion, so es quant lo
paire sol son Clb de son poder.
Trad. du Codede Justinien, fol. i5.
Ainsi comme il est dans l'émancipation, c'est-à-
dire quand le père de'lie son fils de son pouvoir.
ESP. Mancipacion.
I I . EmANCIPATIO , EMANCIPATION , S . f. ,
lat. EMANCiPATiONe/zi, émancipation.
Emancipation... pins pleneirement conten-
guda en carta.
TU. de 1289. DoAT, t. CCXLII, fol. 1 13.
Emancipation., plus pleinement contenue dans
charte.
Que los cossols puesco... far emancipatios.
Tit. de 1287. DoAT, t. CXVI, fol. 80.
Que les consuls puissent... faire émancipations.
CAT. Emancipaciô. t.<^v .^ Emancipacion. port.
Emanclpacào. it. Emancipazioiie .
12. Emancipar , V. , lat. EMANCIPAUC,
émanciper.
Part. pas. A vos... fill émancipât.
Tit. du xin« siècle. Doat , t. CXVI , fol. 264.
A vous... fils émancipé.
Ela es EMANCIPADA , SO cs issida del poder
de) paire.
Trad. du Code de Justinien, fol. 5o.
Elle est émancipée, c'est-à-dire sortie du pouvoir
du père.
CAT. ESP. PORT. Emancipar. it. Emancipare.
13. MaNEIAR, MANEYAR, mania r , MA-
NEAR , V., manier, palper, caresser.
AI) deniers que tenha e maney.
Pierre de Bussignac : Sirventes.
Avec deniers qu'il tienne et manie.
Qnar no pot esser iratz
Nuls bom lo jorn que'l mania.
Pons de i,a Garde : Mandat m'es.
Car ne peut être triste nul homme le jour qu'il la
caresse.
Embrass' e baiza e maneya.
A11NAUD de Mari'eil : Dona geuser.
Embrasse et baise et caresse.
t:\T. ESP. PORT. Manejar. it. Maneggiare.
i/), Maniblar, maneblar, î)., mouvoir,
agiter, diriger.
MAIN
No vuelli s' aseuible
Mos cors ab autr' ainor,
Si qif ea manibi.e
ÎN'i 'a volva '1 cap alhor.
A. Daniel .- Quan cliai.
Je ne veux pas que mon cœur s'unisse avec autre
amour. Je nianièie qu'il en dirige et en de'lourue la
tête ailleurs.
i5. Mantuzar , V. , manier, ])rendio
avec la main.
Nuills lioni, qu'es trop Inxurios,
A tener aiizel non es bos^
Trop gran mal li fai, si 'I mantuza.
Devdes de Prades , Àuz. cass.
Nul liorame, qui est très luxurieux, à tenir oiseau
n'est bon ; très grand mal lui fait , s'il le manie.
MANAYA, s.f., merci, discrétion.
Ai mes mon cor sobrier
En la sua manaya.
Albert de Si.steron : Al) sou guay.
J'ai mis mon cœur inde'pendant en la sienne dis-
crétion.
ANC. FR. Et que soiez en ma manaje.
Roman d'yilhis. Dv Cange , t. IV, col. 338.
Or vous metez du fout en la mole manaie.
Roman de Berle, p. 8l.
jMAXBOR, s. ni., mainbour, tutelle,
curatelle, administration.
Totz liom que aurîa guarda o manbob., s!
boni Ih' en demandava re, deu en essercreut,
del nioble, per son sagrament.
Charte de Monferrand, de 12^0.
Tout homme qui aurait garde ou administration,
si on lui en demandait quelque cliose , doit en être
cru, quant au mobilier, par son serment.
ANC. FR. Nos effans estans avec nous en nostre
mainbournie .
Ord. des R. de Fr., i3o8, t. I , p. 459.
MANC, odj., lat. vik-scus , imparfait,
qui manque, manchot.
"Vielha rica ten per makca,
Quant a poder, e non dona.
P. Vidal : Car' amigua.
Une vieille riche je tiens pour imparfaite, quand
elle a pouvoir, et ne dounc pas.
Stibstantiv. Tal m' avelz tornatz, qu'a hicba
No III defendria d'un manc.
Gin AID de BoRNEIL : Quan la.
\'mi'. m'avez reiulu tel, qu'à la lullc je ne mcdè-
liiiilrais pas d'un mnnrlinl.
MAN
143
A>(:. I II. Micx vodroic estre d'un j)ié /wartt-
Que vos mesface tant ne qant.
Roman du Renart, t. I , p. 60.
Cesîe ardeur et allégresse d'esprit qui natu-
rellement excite les poètes, et sans laquelle
toute doctrine leur seroit manque et inutile.
OEtivres de Du Ueltnj , fol. 2^.
11 sera trouvé manque et imparfait.
Du Bartas , |). 344.
CAT. E.sp. PORT. iT. Manco.
■x. Mancamen , s. ni., manquement,
faute.
Piirament se confesso sencza alciin manca-
MBNT.
JLa nobla Leiczon-
Simplement se confessent sans aucuu manquement.
CAT. Mancament. esp. Mancamiento. it. Man-
camento.
>. Mancar, manquar, V., manquer,
faire défaut.
Ja no cng traspas ni manc.
Gavaudan le Vieux : Palz passion.
Je ne pense pas que jamais il trépasse ni manque.
Non li MAMCARA Tcn per null temps.
Poème de S. Trophime.
ISe lui manquera rien par nul temps.
Part, pas. L'aiga lor es manquada.
Chronique des Albigeois, col. 2O.
L'eau leur est manquée.
CAT. ANC ESP. Mancar. it. Mancare.
■-lANDIBULA, a.f., lat. mandibui.a ,
mandibule, mâchoire.
ISestia ah dens en cascuiia mandibola.
Elue, de las propr. , fol. 254.
Bête avec dents en chaque mandibule.
La continnalio de la mandibula.
Las MAND1BUI.AS.
Trad. d'Albucasis, fol. 3 et 14.
La continuation de la mandibule.
Les mandibules.
ESP. PORT. Mandibiila.
'lANDRAGORA , s./., lat. mandua-
coRA, mandragore.
M\M)RAr.oRA fay dormir.
Brev. d'antor, fol. .O.
La nianilriif>nre fait dormir.
i44
MAN
Trobo, en loc reseot, mandragora.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Trouvent, en lieu caché, mandragore.
CAT. ESP. PORT. Mandragora. it. Mandragola.
2. Mandragori, adj., de mandragore.
Oli MANDRAGORI.
Elue, de las propr., fol. 216.
Huile de mandragore.
MANDURCAR , mardukg.^r , v. , jouer
de la mandore.
Sislolar
E MAKDURCAR.
GiBAL'DDE Calanson : Fadet jogkr.
Jouer du sistre et Jouer de la mandore.
Un autre Ms. porte mardurgar.
La mandore s'appelle en cat. et en
F.sp. bandurria, en port, bandurra, en
IT. mandola.
MANES, adi>., promptement, sur-le-
champ, soudain.
Aqni r an mânes mort en un saLlo.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 82.
L'ont tue' )à soudain sur une grève.
ANC. FR. Quant Honoreit estoit escherniz de
ces paroles, manès el convive défalit aiguë
et service.
Trad. des Dialogues de S. Grégoire, Ilist. lilt. ,
t. XIII, p. 10.
Le poing li fait voler inaneis.
Geoffroi Gaimar. Jrclt. hrit., t. XYII, p. 97.
SI. Demanes, rt^c, incontinent, à l'in-
stant, soudainement.
Mant colp ferir demanes.
Bertrand de Born : Gucrra e trcbalh.
Frapper maint coup incontinent.
Lo portel obri demanes.
R. Vidal de Bezaudln : Unas novas.
Ouvrit soudainement le guichet.
ANC. FR. Ki près forent, vindrent demaneis.
Pionian de Rou, v. Sy/^O.
Lors s'en îssi tout demanois.
Fal/l. et cont. une., I. III, p. i'.\.
3. Amanoir , 7)., être prompt, s'em-
presser.
Part. pas. A'oill c' cm s' egaill
Do j)roessa , que non iresaill ,
MAN
E que n'estia amanoiz
Aissi cum s' era'l temps erbutz.
Mabcabrus : Al prim Comens.
Je veux qu'on s'égalise de prouesse, qu'elle ne
passe pas outre, et qu'on en soit empressé ainsi
comme si c'était le temps herbu.
CAT. Amanir.
/|. Amanavir, v., être prompt, s'em-
presser.
Part. pas. leu Ihi respondic amanavxtz.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 69.
Je lui répondis empressé.
A?fc. F.i. Maintenant l'ait saisi.
Et de joster fut bien atnanevis.
Roman de Gérard de Vienne, v. .820.
Qui d'armes sont amenevi.
Roman du châtelain de Coucjr, v. 684-
MANESCAL, manescalc, .y. m., maré-
chal.
Voyez Denina, t. III, p. 49 ^t 17/1;
Leibnitz, Coll. étym. , p. 62; et J.
LipsE, Epist. ad Belg., 44-
Fuy MANESCAI.C de cavalhs.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
.Te fus maréchal de chevaux.
Serablet manescai, en forja.
Roman de Blandin de Cornouailles.
ResseinW.n ,t maréchal en forge.
CAT. Esr. Mariscal. it. Maniscallo.
MANEIRA , majVieira , maniera , ma-
nera, s.f., goth. MANER , manière,
sorte, forme, façon.
Voyez Muratori , Dis.s. 33 ; Mayans ,
Orig. de la Lettg. esp., t. II, p. 224 ;
el Aldrete, p. 362.
L' esser e la maneira
Dels avols e dels pros.
Abnaud de Marueil : Rar.oses.
L'être et la manière des lâches et des preux.
D'aqoest dreg naisson doas manieiras d'amor.
Bref, d'amor, fol. 4-
De ce droit naissent deux sortes d'amour.
Lo::. No us serai, per mon grat,
Pro femna de maneira.
G. RiQDiER : A Sant Pos.
Je ne vous serai pas, de mon gré, prude-icmmc
de (bonne) manière.
Àd:'. camp. F.nueia m dp. fort maneira
\
MAN
Uom volpillis qoe porta haneyni.
Le MOINE DE MoxTABDON : Mot m' t-nuoia.
M'ennuie deforte muniire homme lùche <jui portfi
bannière.
En tal manera que cascun pague.
Petit Thalamus de ]\fon1pellier, p. \^'\. 1
De telle manière rjue cliacuu l'nye-
No faire re oi,TnA maneira folaraent.
Trad. de B'cde , fol. 78.
!Vp faire wen outre façon follement .
cat. ESP. Glanera, rnttr. Moiieira. iv. Maniera. ',
I
IMANGA , M.\NGDA , .MV^'CHA , JMARGA , j
••!./., lat. MANj'cA , manche, bracolet ,
poignet.
IMangas, cordos et orfrcs.
Un TBOCBADOl'R ANONYME : Seinor vos fjiie.
Manches, cordons et orfrois.
Que portes
Anels e marchas per s'amor.
R. Vidal de Bezaldun : En arfue).
Qu'il portât anneaux et bracelets pour son amour.
Us met nn estront ben per milgrana,
E MANGTA per lebre, lels.sa sol non glata.
T. DE BoNNEFOY ET DE Blacas : Seiogn' En.
Vous met bien un e'tron pour grenade , et manche \
•iT lièvre , seulement que la lice ne glapisse. |
.1. MABOA del vesfîr de sant Marli.
PlIILO.MENA.
Une manche du vêtement de saint Martin.
Las MARG.As de fin anr ero. '
f''ie de sainte Fidesd'Affen. \
Les poignets étaient de pur or. I
^vc. FR. Las de soie, mance on anel.
Roman du châtelain de Coiici, v. 6^'. '
N'y ot aohert , faude ne marine
Où demonrast anel ne maille. 1
Trad. de la Consol. de Jioece, liv. IV. CaRPEN- I
TIEK , t. ni , col. I l/jÇ).
c\T. Manega. esp. port. Mnnga. it. ]\lanica.\
2. Manoo, .V. m., manchon, foiirniro.
Non per aver ni per mancos
Ni per cavalbs ni per bezans. I
O. .Adhemar : S' itu conoçrucs.
Non pour riclicsse ni ^loar fourrures ni pnurrlie- ,
^^UI ni pour lissants.
ANC. FR. D'ane vicr. cbape senz majoz. 1
n. DE .SaiNte-Macre, Chron. de Norm. . M. 17^.
i. Marcuk, v. m., manclir.
III.
MAIV
145
Aqnest MARQUES es d'evori.
Lej-s d'amnrs, fol. 58.
Ce manche est d'ivoire.
Saiimoda de margues d'aissadas, .t. margce.
Carlulaire de Montpellier, fol. 1 15.
La cliariîo do manches de llaolics , un manche.
MANGANEL, manguanel, mangonelh,
.y. ///., grec f^ay/avov, mangorieau.
Mangana, qnae proprio vulgi lj])iln vocitantnr,
Saxa qnibns jaciunt injjentia.
Abbon , Poème sur le Siège de Paris, liv. I ,
V. 364.
Voyez Aldri TE , p. 9,71.
Lo regisme de Saionic ,
.Ses peirier e ses manguanei. ,
Pogralz aver, e maa caste).
E. Caibel : Pus cliai la.
Vous pourriez avoir, sans pierrier et sans rnangn-
neau , le royaumedeTliessalonique et maint château.
Faitz li tolre elb cap, e de membre e mem-
bre, ab los mangoneehs, gitaran lo laius a la
ciutaf.
Philo.mena.
Faites-lui enlever la tête, et de membre en mem-
bre , avec les ma«^o«('(T;/x, ils le jetteront léans eu
la cité.
ANC. FR. Drecier a fet meint tnangonel,
Meint trébnchct et meint cbaable.
Pinman du Jienart, t. III , p. 269.
Qoî fu feniz d'une pierre de tnangonel al front.
ViLI.EIIARDOUIN , p. l63.
IT. Mangana, manganello.
MANIA, .V. /., lat. maxia, manie , .sorte
de maladie.
Engendra mania.
De MANIA o de frenezia.
Elue- de las pTopr. , fol. 5l et .78.
Engendre manie.
De manie ou de frénésie.
f.AT. ESP. PORT. IT. Mania,
?.. MaNIAYC , MANIAf. , ftdj., lat. TiIAXIA-
tmus, maniaque.
Uezigna maniaca passio.
Elue, de las propr. , fol. 3?-.
Déiipno passion maniaque.
Snbstant. Cnin vezem els maniaycs, frenetis.
Elue, de las propr. , fol. ?.(>.
Comme nous voyonsaux maniofjues , frén<'ti'(iir,.
ESP. roRT. ir. Manlaco.
î46 MÂN
MA^NIFESTATION,^. /., lat. manifes
TATioN^OT, manifestation.
La MANIFESTATION dc l'execiniou r!e lej*.
Doctrine des Vaudois.
La manifestation de l'éxecution de loi.
Manifestations d'esperit es donada.
Trad. de l' Epît. de S . Paul aux Corinthiens.
Manifestation d'esprit est donnée.
CAT. TSlariifestacià. esp. Manifestacioti . i>ort.
Manifestacào. it. Matiifestazione.
1. Manifest , adj. , lat. manifestm.ï,
manifeste, évident.
"Voyez Denina, t. II, p. 263.
Per tal que pus manifest fos aqnest mira-
cle a lolz.
Philomena.
Pour tel que plus manifeste fui ce miracle à tous.
Errer manifesta.
T'. de S. Honorât.
Erreur manifeste.
Aquesl se apellon usnrier manifest.
r. et Vert., fol. l3.
Ceux-ci s'appellent usuriers manifestes .
OAT. Manifest. esp. Manijiesto. tort. it. Ma-
nifes to.
.3. Manifestatiu , acJj. , manifestalif ,
propre à manifester, ])rodnctif.
D'herbas rescostas manifestatiu.
Forma es de inateria manifestativa.
Lulz es de color manifestativa.
Elue, de las propr., fol. I23, i3oet 268.
P;o(/î<r///'d'herbes cachées.
La forme est inanifestatife àe I.t matière.
I,a lumière est manifes tatii>e àc la couleur.
/,. Manifestar, V., lat, manifestar^,
manifester, découvrir, montrer, pu-
blier.
Den manifestar tota la causa que lo moc a
far lo peccat.
V. et Vert., fol. 69.
Doit manifester tout le motif qui le porta à faire
le péclié.
Car tan lien a manifestât
De Maria la sanctetat,
Trad. d'un Etning. apocr.
Car il a si bien découvert la sainteté de Mario.
Lo velli qa'avîa emblat Inr vay manifestât..
V. de S. Ilonnrat.
MAN
Le voile qu'elle avait dérobé leur va montre?
Be manifestaras los peccatz.
Declaratio de motas demandas.
Tu découvriras bien tes pécliés.
Part. pus. No pot es.ser per re celada,
Aus fo per tôt manifestada.
V, de S. Enlmie, fol. 26.
Ne put être celée par rien , mais fut partoul
publiée.
CAT. ESP. PORT. Manifestar. tt. Manifestare.
f). Manifestament, manifestamen, adi'.,
manifestement, évidemment.
Cant viro manifestament aqnest miracle.
Puir.OJIENA.
Quand ils virf-ni manifestement ce miracle.
Si cnin o podelz veire manifestamen.
Li\'. de Sydrac, fol. 48.
Ainsi comme vous pouvez le voir manifestement •
CAT. Manifestament. esp. Mattifiestamente,
port. it. Manifestamente.
MANJAR, V., lat. manc/mcarc, manger,
dévorer, ronger.
Fes lo MANJAR a sa molher eu semlilan qii'el
ne MANJES.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Le (it manger à sa femme en simulant qu'il en
mangeât,
Los us fai raiislir, e 'Is autres fai bulLir, sr-
gon aisso que illi so bo a manjar.
Lii'. de Sydrac, fol. [y.
îycs uns fait rôlir, et les autres fut bouillir, selon
ce qu'ils sont bons à manger.
Fii^-. Senbors de terra qni fan qiiistas e tontas e
mî'.las accios, et cscorgon e ranhon e man-
,iON luis bornes.
V. et Vert., fol. l5.
Seigneurs de la terre qui font quesles et toiles
et méchaules aclions , et écorcbent et dérobent et dé-
vorent leurs lionimes.
Car autranien liom sa mort manjaria ,
Qni '1 sagramen fei'mamen non creiria.
Matfre EnMESGAUD, Epît. à sa sœur.
Carautrcmcul l'homme mangerait sa mort, qui le
sacrement fermement ne croirait.
Subst. Que jamais autre manjars... no '1 tolria .
la sabor de la boca.
V. de Guillaume deCabestaing.
Que jamais autre mrtnge;'... ne lui ôterait la sa-
veur de la bouche.
ASC. FR. Puisque ele ont mangied e bend.
^■/nc. trad. des I.if. îles tiois, fol. 2.
MA.N
Keles ile.si)utisscs, biiins celliers,
E buus boivri-s è liiins meingitrs.
Marie de I'kanck , i. II , p. 91.
CAT. Metijur. ESP. PiiUT. Manjar. it. Mangiare.
i. Maxjairf., manjador , S. 7Ji., lat. man-
ducKTOK , mangeur.
Es rudes e gruns manjaires.
Lir. de SjJrnc, lui. 127.
lisl iiuli" cl grand mangeur.
Li HAKJAOUR erao .v. iiiilia liouies.
ï'/w</. (/(/ N.-Test., S. l\lAnc , cil. 6.
les ntiingeiirs éijieutçinq mille hommes.
Ac i MA^fJADOR.S
Entoru .v. iiiilLiers d'ornes graiis,
Estiers feninas e paucs efans.
Brev. d'atnor, fol. iS"].
11 y eut de mangeurs environ cinq mille hommes
..laiids (faits), outre les femmes elles petits enfants.
tiAT. Menjador. xt. Mangiatore.
3. Man-ta.aif.x , s. m., mandiication , ac-
tion (lemant^er, consommation.
Fenberan del manjamew.
Brei>. d'amor, fol. i3o.
Feindront de la manditcalion.
Una quartairada de terra qu'en podon re-
teiier per ort e per manjamen.
CiirliiUiire du Bugue , fui. 2;^.
Une quartonnce de terre qu'ils en peuvent retenir
pour jardin et pour consommation .
r\T. Menjament. iï. ^langiainento.
4. Manjadoira, s. f., mangeoire, ange.
Aqni ant non es boas , es voida la manja-
KOIRA.
Trad. deBède, fol. 54.
r,à 011 n'est pas Lœuf , !a mnngeoire est vide.
( Kl. Menjadora, roRT. Manjadoura. it. Man-
giatoia.
5. jMANJAD0R,MANGADOR,flcÇ^'., mangeable.
JMelh crevsho frug/ manjauor.
Ile MANJADoR no era aparelhat.
Elue, de las propr. , fol. C97 et 127.
Mieux croissent les fruits mnngcables.
Kicn de mangeable n'était apprêté.
Si alcos revciideyre compra, dins la vila,
rausa manoauoyra.
Forde.Monlcuc. Ord. des 7Î. de Fr., 1463,
t. XVI, p. |35.
.'^i .-lucun revendeur acliclc , dans la ville, chose
. angcable.
(i. Manuachura, A. /., droit de nourri-
Itirc, de subsistance, mangerie.
Esters las mandachuras qne so del abat.
Tu. du xilli^ siècle. j4rch. du Roy., J. 3o4.
Excepte' les mangeries qui sont del'abLé.
7. Remanjar, v., remanger, manger de
nouveau, ruminer.
Lor viaiida devoro ses inaschar, e la voiuego
ajnes luanjar, et la reman.to.
Elue, de las propr., fol. 203.
De'vorent leur nourriture sans mâcher, et la vo-
missent après le manger, et la ruminent.
8. Manjuiar , V. , manger, mâcher,
ronger.
El te dira : Manjuia e ben.
Fig, Eveia man.iuia lo cors d'ome atressi coma
pestilentia.
Trad. de Bède, fol. 3;^.
11 te dira : Mange et bois.
Envie ronge le corps d'homme pareillement com-
me épidémie.
MANNxY, MANA, S. f., lat. manna, manne.
Detz als lllhs d' Israël
Lach e bresca, manha e mel.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
Vous donnâtes aux fils d'Israël lait et gaufre ,
manne et miel.
La MANKA qu'es dossa , en qne cascus , que
ne uianjava, trobava aquella sabor et aquella
dossor que desirava.
F. et Vert., fol. 73.
La manne qui est douce, en ijuoi chacun, qui
en mangeait, trouvait celte saveur et cette douceur
qu'il désirait.
Fig. Mal m'es dolz e saborius,
E '1 pauc ben , mana dou inî pais.
GiiLLAiME DE Cabestaing : Ar vev.
Mal m'est doux et savoureu.\ , elle peude'Lien,
wc;nne dont je me repais. s
Es ben paisiitz de manna ,
Qui de s'amor ren guazanlia.
G. Rldel : Quan lo rius.
Est bien repu de manne, qui gajjne quelque cliosc
de son amour.
«AT. Manna. est. Mana. iort. it. Manna.
MANSION, MANCIO, 5./, lut. IMANSIO-
aem, séjour, station, pause, demeure.
A cls venreiu, et ab els farein imansion.
Frag. de trad. de la Passion.
.\ eux nous viendrons, et avec eux nous ferons ^(yc;*/-.
i48
MAN
La tientena mancio on estero , qnari foro
paititz de Egypte.
Elue, de las propr., loi. l6o.
La trentième station où ils se reposèrent , quand
ils furent partis d'Egypte.
ANC. FR. Lur tluna terres e inansiuns. ,
Pioman de Hou, v. 6122.
Et de faire les hériter
Eu ta joieiise mancioii.
Jeu AN DE Meung , Très., v. 768.
Mais s'en alla droict en sa mansion.
Faiti-eu , p. io3.
CAT. Mansiô. esp. Mansion. tort. Mansào. it.
]\Iansione.
2. M.^s, S. m., mas, maison, habitation.
Vinhas e pratz e terras e iaors ,
Ficus e alo.s, mas e casteis e lurs.
P. Cardinal : Ges no m suy.
Vignes et prés et terres et cbamps labourables ,
fiefs et alleus , mas et châleauK et tours.
Nul temps no gazanhei castel ,
Borda ni mas.
R. Gaucelm de Beziers; A penas vauc.
En nul temps je ne gagnai cliâleau, métairie ni
mas.
ANC. FR. Jamais n'enterrai en son inez.
Fabl. et cont. anc.j t. I, p. SjS.
CAT. Mas.
3. CaMPMAS , CAPMAS, CAMMAS , i\ ttl . ,
bass. lat. CAMPMAsùiw, campmas, ha-
bitation principale, maison de maître.
Sion mas o camtmas o bordarlas.
TU. de 1275. Bibl. du R.,/. de D. Villevieille.
Soient mas ou campmas ou borderies.
Ab totz los CAMMAS e 'Is cammazils.
2'U. de 1266. DoAT, t. VIII, fol. 196.
Avec tous les campmas et les campméails.
/|. Mazatgf. , s. ni. , hameau.
Bore ni .sieutat ni mazatge.
FoLQUET DE LiiNEL : E nom de.
Bourg ni cité ni hameau.
ANC. FR. Un maissaige ou tous les edilîmens
dessus édifiez, lequel tnassaige est assis.
Uu masage oveques les édifices.
Caitul. de S. Fandreg, 1279 et 1293, 1. 1, p. 45.
Du Gange, t. IV,co1, 58i.
5. Mazetua , s.f., masure.
Paret de la mazeria.
Trad. de l'Epil. de S. Paul aux Ephcsicns.
Muraille de lu vinsitie.
MAN
6. Maionii., s. m., ménil, habitation
entotirée de champs.
E '1 caslar' e '1 castelar e'is maioncls.
Tit. de 1248. Arch. du Roy., J.323.
Et le château et la forteresse et les /nénils.
7. Cammazil, .y. m., campménil, le
principal ménil.
Ab totz los caiumase'ls cammazils.
Tu. de i2()6. DoAT, t. VIII, fol. 196.
Avec tous les campmas et les campmènils.
8. Maiso, MAYSON, MAIZO, U\10 , s. f.,
I maison , demeure.
Ara mais boscx e boisso
No fauc paiaitz ni maizo.
P. Vidal : De chautar m' era.
J'aime mieux bois et buisson que je ne fais palais
ni maison.
S'enfug a sa maizo de santz.
P. Cardinal : Uua cieutat.
S'eniuit à sa maison à la course.
Liinat... porta sa mayzo , on se clau.
Elue, de las propr., fol. 254-
Le limaçon... porte sa maison, où il s'enferme.
■ — Couvent, communauté religieuse.
A la MAiso de Moissac.
l'itre de 1 160.
A la maison de Moissac.
La disceution
Dels frayres e de la mayson.
/^. de S. Honorât.
La dissension des frères et de la maison.
Morges de la dicha maio.
Tit. de 1256. DoAT, t. CXXXIX, fol. 83.
Moines de ladite maison.
Fig. Ab quatr' aunas de lilat,
Los tramet en tal maizo.
Ont atrobon de malpro.
P. Cardinal : Tariarassa.
Avec quatre aunes de toile, les envoie en telle
maison, où ils trouveut assez de mal.
ANC. ESP.
Mando tener à todos los de ssa majsoit
Jeiunio triduano cou graut aflition.
f^. de S. 3IUlan, cop. 189.
9. Maizoneta, mayoneta, s. J] (Uni.,
maisonnette.
Ue maizo , maizoneta.
Lejs d'air.ors, fol. jy
De nuiiïon , maisonnette.
MAN
Habitant eu ias niAYOKtTAS aiub Isaac et
ainb Jacob.
Trad. de l'Epit. de S. l'uni aux Heureux.
UaLilant dans les maisonnettes avec Isaac et avec
Jacob.
10. Maisonament , s. ni., logement,
bâtisse, édifice.
Ni en palays ni eu grant maisonamekt.
Z,o desprezi del mont.
"Hi en l'uljis ni en grand édijice.
1 1. ]Mai/.omer , S. m., habitant, séjour-
nant, locataire.
O '1 logaire de la niaizon o sos mesatges ,
per el, lo maizomer pot gilar de la niaizou
per la propt ia e.statga del senher o del logador.
Statuts de Montpellier, de 1204.
Ou le loueur de la maison ou son envoyé, pour lui,
peut mellre hors de la maison le locataire pour la
propre re'sidence du maître ou du loueur.
ANC. FR. Des forfaits que li borgois ou liines-
/iiers des borgois feront envers les mesniers
des caaoines.
Tit. de (287. Jlisl. de Liège, p. 4o'-
12. Ma.ner, s. r/i., manoir, demeure.
Membre 'Ih cuui m' aiizet un ser,
Al sieu MANER.
GlIiAUD DE BoRNEiL : ]Sulha res.
Qu'il lui souvienne comme elle m'assura un soir,
au sien manoir.
AKC. i-R. Tilles essillent et inaners,
Mesons ardent , preneut avers.
ITace cite par Uu Cance , t. IV, col. /joj.
i3. I\1ai>ada, m.ayjtada , s. f., troupe j
compagnie, société, famille, gens de
la maison , domestique.
Voyez MtaATORi , JDiss. 33.
Com si pot far
Que la bestia, que no sap parlar.
Mi faza trobar ma maisada.'
f^. de S. Honorât.
CumnicDl se ptut-il faire que la bêle , (jui ne sait
pas parler, me lasse trouver ma compagnie ?
l'on gran brcga entre la mayîîada dels car- j
(lenals. I
Carlulaire de Montpellier, fol. 7G. j
1- ut grande dispute parmi la société Ae^ cardinaux.
A tuta sa maiî<aua les tohe los cabels e a se
ineleis.
A'. <lc Pierre ^idal. Var.
MAN
149
A fout son doineslii/ue il fit couper les cheveu.x cL
a lui-même.
Lo.s pâmes son maynada petila de Dieu.
Coiua lur.s mainadas e lurs oflicials se por-
toii en lurs oflicis.
y. et rert., fol. 74 et 70.
Les pauvres sont la petiteya/»j7/e de Dieu.
Comment leurs gens et leurs officiers se compor-
tent dans leurs olTices.
l'roverb. Tal senhor, ta! maynada.
A^. et Ferl., loi. 97.
Tel seigneur, tel domestique.
ANC. FR. Voyant trop grièvement chargée
Sa maison de trop de inaignéc,
Mist sa fille en religion.
Rémi Belleau , t. II, p. iSa.
F,t point n'auras
ToDsjours d'enfans grande maignie
Autour de îoy, pour compagnie.
A.MVOT, Trad. de Plutarr/ue, Morales, t. IV, p. 255.
Pour l'honneur du roy et des seigneurs de
la mesgiiie du roy de France, il consentit a
donner sa lllle à monseigneur de Orléans.
MOKSTRELET , t. I , fol. 66'.
Je cognois toute la mesgnie
De léans; quelle compagnie!
Cl. Marot , t. IV, p. i83.
S'en alla, à privée mesgnie , ou chastel de
Marcoussy.
MONSTRELET , t. I , loi. 144-
ANC. CAT. Masnada. cat. mod. Mainada. Esr.
roRT. Manada. it. Masnada.
14. MaINADER, MAINADIER, S. m., clicf
de famille.
Voyez MuRATORi , Diss. 35.
Tug li MAINADER e totas las liiaiuiadcras
que venran en la vila de iMoutalba.
Tit. de 1194. DoAT, l. LXXXVII, fol. 6.
Tous les chefs de famille et toutes les familles
qui viendront dans la ville de Montauban.
— Chef de troupe, de mercenaires.
Aissi quo'l MAINADIER
Que s gieta a bando
Per faire sa preso.
Albeuï de Sisteron : Ab son yuay.
Ainsi comme le chef de mercenaires qui se jetlt-
sans réserve pour faire sa prise.
Ksr. Manadero.
i5. MAiNiADEKA, i.y;, famille.
5o
MAN
Totas las mainiaueras que venran ea la
vila de Moatalba.
Tu. de 1 19^. DoAT, t. LXXXVIl, fol. 6.
Toutes \es,J'amiltes qui viendront dans la ville de
MonlauLan.
î6. Maisnamen, i. m., accueil, bonne
réception.
Fassam Le e maisnamen aïs privaz de nos-
Ira fe.
Tvad. de Bède, fol. 79.
Faisons bien et accueil aux. amis de notiC loi.
17. Masso, .V. m., maçon.
Totz aqueis del mestier de massos.
Tit. de 1267. Arch. du Roy., 3. 3o3.
Tous ceux du métier de maçons.
18. M.4^NEcs, adj. , séjournant, arrêté,
fixe , attaché.
C Aruaut de.satu lieis on es form manecs.
A. Daniel : Amoisejoi.
Qu'Arnaud cesse d'aimer celle où il est l'erme-
nient attaché.
if). Manent, manen, adj., riche, puis-
sant.
Selh qu' avia d' aver tan
Fon oaitius , e '1 panbres, manens.
Pons de Capdueil : En honor.
Celui qui avait tant de richesse l'ut cbe'lif , et le
]iauvre , riche.
Fig. Et l'eu , luayre lassa , dulenta ,
Era adoncs de dol manenta.
Passio de Maria.
Et moi , mère mallieureuse , souflVante , j'étais
alors de douleur riche.
Sitbstant'w. Gain pogues mi dons défendre
Dels MANENS lualvalz
Pierre de Bussjgnac : Siwentes.
Conimenl je pusse défendre ma dame des mauvais
riclies.
ESP. Manente.
'J.O. Manentia, s./., richesse, fortune,
possession.
l'retz mais tota via
Honor e pretz qu' aunida manentia.
B. Arnatjd de Montcuc : Ancmais.
Je prise davantage eu tout temps honneur et mé-
rite que richesse honnie.
Donci li loi e uiolln e autra manentia.
Un TROunADOuiî anojnyme : Sordel dis mal.
.I'.- lui donnai foulon cl moulin cl autre possession.
MAN
Mas si aquisl enfant de royal manentia
Moron.
f^. de S. Honorât.
Mais si ces enfants de royale/brtune meurent.
ANC. KK. Or et argent et riche manantie.
Roman d'Agolant. Berker, p. 169.
21. Esmanentir , V. , s'enrichir, faire
fortune.
Par ueguna. maneira vos esmanentiretz.
Guillaume de Tudela.
En nulle manière vous (jiii) ferez fortune .
7.2. Permanencia, .y. /I , permanence,
continuité.
En son esser et permanencia.
Ha perpétuai I'ermakencia.
Elue, de las propr., fol. 2 cl 1 15.
En son être et permanence.
A perpétuelle continuité.
CAï. ESP. PORT. Permanencia,
23. Pekmanensa, s.f., permanence.
No sias leugers en amistat, e relen ades lo
liam de permanensa.
Trad. de Bède, fol. ^5.
Ne sois léger en amitié , et conserve incessamment
le lien de permanence ■
iT. Perinanenza.
2/4. Permanen, adj., lat. permanen*^,
permanent.
Aquels Les nobles e plus purs , permanens
eternaliiiens.
F. et Verl., fol. 35.
Ces Liens nobles et plus purs , permanents éter-
nellement.
Permanens en la le.
Tit. de i333. DoAT, t. XLIII, fol. 33.
Permanent dans la foi.
€AT. Permanent, esï. port. it. Permanente.
•1^. Peumansiu , adj., durable, im-
muable , propre à la durée.
Es eternalmen permansiva.
Elue, de las propr., fol. a3.
Est éleruellemenl immuable.
26. Remanensa, s.f., séjour, demeure.
S' el vlalz vos agensa ,
O si us platz la rejianensa.
Blacas : En cbanlaD.
Si le voyage vous convient , ou si vous plaît le se-
MAN
ANC. ru. S'aiicnn veau».., ilenioicr iqiii fian-
^'beoii'ni, il paiera... deux sols toniois por
.sa remanence.
PÉRARi) , Pilces pour l'ilist. de Bourg., p. 56 |.
ANC. iT. Riinaiienza.
i-j. Rem.azilha, s. f., reste, relief, dé-
bris.
Qnar \in d" autrui rem.vzci.ha.
Bernari) de Vf-NZENAC : Lanquan.
Car il vit du reste d'autrui.
Las REMAziLi.As seran farbas salvas.
Trnd. de l'Epitre de S. Paul aux V^omainf.
Les débris seront faits saufs.
28. ReMANER,REMAI:«ER, REMANDRK, RO-
M.\NRE, -y.jlat. REMANERE, demeurer,
rester.
Pot REMANER en la villa coma autre francs
houi.
Charte de Moniferrand, de 1248.
Peut f/emfi/rer dans la ville comme autre bomme
franc.
I." U.S lu' cncaassa , l'antre m f.ii remaner.
Arnavd de Marueii. : Si m dcslreiilietz.
L'un me cbasse, l'autre me fait rester.
V& d'els 110 i pot REMANDRE Di DO i cs rciiia-
zatz.
Guillaume de Ti'dela.
L'un d'eux n'j- peut rester ni u'y est reste'..
No vole ROMANRE entre la ost de K. ni la
ciutat.
l'HILO.MEN.i.
Ne voulut demeurer entre l'arme'e du Gljarlcs et
la cite'.
Fig. Remanetz en mi, et bien remandrai en
vos.
Fra-^m. de triid. delà Passion.
Demeurez en moi , et je demeurerai en vous.
/.oc. Aissi uo sai cosselli ab que m remamha.
Po.NS de Capdi eil : Lcials amicx.
Ainsi je ne sais conseil avec quoi je reste.
Deu esser creut per son sagrament, e re-
MAKER en patz.
Charte de Moniferrand, de 12/18.
Doit être cru par son serment , et rester ca paix.
Substantlv. Mas empero de tais n'i ac
A oui lo REMAKERs non plac.
F", de S. Enimie , fol. 3^.
Mais pourtant il y en cul de (eh à qui le dcmeu-
I -r lie plut pas.
MAN 1 5 1
— Cesser, finir, arrêter.
Ma.s non er faitz qne fer e fust non fraingna
E caps e bras, enans qo'el plaitz remaiona.
AiCARTS DEL FossAT : Entre do.s.
Mais il ne sera pas fiit qu'il ne brise fer et fût et
têtes et bras , avant que le plaid cesse.
Vczon que l' ivern ve e que l'esiius rem an.
GriLLAlME DE Tl.Dl.LA
Voient que l'Iiiver vient et que VéU- finit.
Kespondetz nii per cal razon
Remaiï que non avel?. clianlal ?
T. DE V>. de Ventadour et de Peyrol.s : Pevrol>
Rc'pondez-moi par quelle raison il leste (se trouve)
que vous n'avez cbantc.
Part. prés. Plu.sors remanens et de.sscndens.
Tit. de 1278. Doat, t. IX , fol. 347.
Plusieurs restants et descendants.
Part. pas.
Mon cban feni.sc ab dol et ab mallraire,
Per tos temps mais, e '1 tenc per remazi.t.
Bertrand de Born : .Mon cban t.
Je finis mon cbant avec douleur et avec souf-
france , pour tout temps désormais , et je le tiens
poui' cessé.
ANC. FR. La confesse reinest pîorant.
Piomnn del conte de Poitiers, v. 6i().
Rois seroit de Hongrie, ne porroit remanoir.
Eu France envolerons savoir s'il peut valoir
Roman de Berte, p. qi.
Subst. Cre qa' era la re:mazuda
Del pnoig que brnjiic set ans,
Puois no n' issic mais la sorilz.
Gausseran de s. Leidier : Malvaza.
Je crois que c'e'tait le terme àa \i montagne qui
gronda sept ans, puis il n'en sortit que la souris.
AiNc. FR. Plus n'osai ilcc remanoir.
Roman de la Piose, v. 2q55.
Or remarions andui cà fors ,
Encor .soit 11 orages fors.
Fabl. et cont. nnc, t. IV, p. 260.
ANC. CAT. Remandrer. anc. esp. Remancr.
EST. MoD. PORT. Remanecer. vt. Rimanere.
29. Remanen, s. m., reste, relief, sur-
plus.
Dregz es c' al tnrmen te Heure,
E que t tola'l remanen.
P. Caiidinal : Jbcsum CrisI .
Il est juste qu'au tourment il (e livre, et qu'il
t'ôle le reste.
Quar Dirus a establit que bom manges so
102 M AN
que meslier Ibi fai , c '1 remanen laisse ad aii-
tra vetz.
Lif. de Sjdrac , fol. 33.
Car Dieu a élalili qne l'iiommc mangeât ce qui lui
fait besoin, et qu'il laisse le rw^epour une autre fois.
ANC. FR. Et li remananz qui fu eschapés de la
desconfituie.
Vir.LEHARDOuiN , p. 170.
Et le remanant se sauva par bien fnyr là où
ils peurent le mieux.
MoNSTRELET , t. II , fol. lOJ.
CAT. Rémanent, esp. Rémanente . port. Rema-
necente. it. Rimanente.
3o. Arromaner , V., rester, demeurer.
Pan. prés. Arromanent en fernietat.
TU. de 1289. DoAT, t. CCXLII , fol. 67.
Demeurant en assurance.
MANT, adj'., maint, plusieurs.
Mant bratz , manta lesta fraclia ,
Mant mur, manta tor desfacha,
Mant castel forsat e conques.
Bertrand de Born : Guerra e IrcLalli.
3Taint hras , mainte tête brisée, Tnaint mur,
mainte tour renversée , maint château forcé et con-
quis.
yldi^. comp. Oui cnoili mantas vetz los balais
Ab qu' el mezeis se balaia.
La comtesse de Die : Ab joi.
On cueille maintes fois les verges avec quoi on se
frappe soi-même.
ANC. FR. Et neporqnant j'ai mains nnms
Soffers et maintes raales nuis.
Roman de la Rosej v. 35fii .
Et maint d'antres bones gens.
VlLLEHARDOUIN , p. 3.
Maiz par préière del clergic
Ki l'en eut meinte fez préié,
E par le cunseil des baruns,
Ki meinte fez l'en unt setnunz.
Roman de Rou, v. 6772.
ANC. IT. Mante fiate di senno s'infinge...
Che mante volte perô morti vidi.
Babberino , Duciim. d'Amore, p. i3.
MAjNTEL, mantelh , mantell, man-
TEU , s. m., lat. MANTELT.KW , man-
teau.
Mantiim Uispan! vocant quod manus tegat
tantnni.
Isidore, lib. XIX, c. ?4.
MAN
Voyez Aldrete , p. 271 et SGf) ,
May ANS, Orig. de la Lcng. esp. , t. lî,
p. 234 et aSo.
La una m près sotz so mantelh.
Le COMTE DE Poitiers : En Alvernlie.
L'une me prit sous son manteau.
Quan viest capa sobre mantei-h.
Bertrand de Born : Bel m' es quan.
Quand il revêt cape sur manteau.
E m fes escut de son rie mantelh endi.
A. Daniel ; Los braills.
Et me fit écu de son riche manteau violet.
Ac IMANTEU acolat.
Roman de Jaufre, fol. .GS.
Eut manteau accolé.
Fig. Nostra Dona fes son mantet.l de matre-
moni per celar sa virginitat.
F. et Vert., fol. 91.
Notre Dame fit son manteau du mariage pour ce-
ler sa virginité.
ANC. FR. Puis a affublé un mantcl
Vair d'escarlale taint eu graine.
Fabl. el cont. anc, t. III, p. 3t i.
Et seurcot et mantel de sa mit.
J01NV11.LE, p. 33.
Prent ung mentel d'ypocrisie.
Roman de la Rose, v. 16142.
ANC. CAT. Mantell. ksp. Manteo. tort. Manto.
IT. Mantello.
2. Manta, s.f,, mante , manteau , cou-
verture , housse.
Us vay dolari ab tal ayssa
Qne no ns te pro cot ni rianta.
B. Alahan de Nabbonne : No puesc.
Vous va dolant avec telle hache que ne vous tient
profit cotte ni manie.
Manta portey mantas ves.
Eaihiond d'Avignon : Slrvens sui.
Manteau je portai maintes fois.
Caval que t sia bos
Ab cabestre, ab manta.
EAIiMOND DE MlRAVAI- : A Dieu m.
Cheval qui te soit bon avec chevétre , avec cou-
verture.
CAT. ESP. PORT. IT. Manta.
3. Mentill , s. m., manteau, mantelet,
mantille.
■LO MENTILL
C ai trayt de mon arraari.
GuiLLAtlME DE S. Gregori : Piazo e dri'it.
Le mantelet que j'ai tiré de mnu .irmoire.
^JAR
CAT. MaïueUina. esp. Mantilla , monteUina.
POUT. HJantiîha. it. MaiiteUina.
MAR, S. m. elf., lat. aivRe, mer.
Voyez Leibnitz , Coll. êtjm,, p. i 20.
El fianietin los biens ultra lu mar.
Poerne sur Boèce.
Il tiansniellait Ips lettres outre la mer.
Hron passât per lo mar llog , a pe sec.
r. et ^ert.j fol. 26.
Etaient passés par la mer Rouge , à pied sec.
Fig. Aqaesta m\r amara d'aqiiest mun.
Qoe lo piiescan afangar en i'abis et en lo
ȔAR de ifern.
/-". el /'ert., fol. 102 et ig.
Cette mer smère de ce monde.
(^)u'il3 le puissent embourber dans l'abîme et dans
la mer d'enfer.
La gran mar
Dels blatz en espic ondeiar.
Lej'S d'amors, fol. !iG.
La grande mer des blés en épi ondoyer.
La MAR de las ystorias.
Mcm. sur ^arbonne. Doat, t. L, fol. 3.
\ji merdes histoires.
I.oc. Tant es gro.ssa la mar.
/". de S. Ilunoriit.
Tant la /ne;' est grosse.
El nauchier, can ve lo bel temps clar,
Que s coch' e cor tro qu'es en anta mar.
P. EsPAG.NOL : Entre.
Le nocbcr, quand il voit le beau temps clair, qui
•■ bâte et court jusqu'à ce qu'il est en liaule mer.
En lo gran pelecli
De la mar.
V, de S. Honorât.
Dans la grande plaine de la mer.
Coma son homes de mar.
y. et Vert., fol. 54.
Comme sont bommes de mer.
Passai on bralz de mar ab nio navei.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. f\?..
Je passai un bras de mer avec mon navire.
La crebadara de la terra par la qoal la mars
Itetada pas^a per mieh la terra.
Liv. de Sj-drac, fol. ^Ç).
L'ouverture de la terre par laquelle la mer liclée
l'iîse par le milieu de la terre.
■sr. pp.. Et ta le déusses savoir
Qu'il n'a jusqu'à la mer Jlelée
Garçon qui ne l'ait garçonée.
Roman du Renart, t. III, v. Jog.
■ \T. fisn. TOUT. Mar.'n. Marc.
1(1.
MAR
ir^?>
0. M.VRAGE, MARAJK, S. Itl . , plajj'C , CÔtf,
livago.
Lai on lo iuone.slier.s es aras el marage.
Sus en un ptiech près del marage.
V. de S. Honorât.
Là où lo monastère est maintenant sur la pla^e.
Sus en une élévation près du rivage.
a NT. I-li.
Des Onic vcis la mer, tôt li païz marage.
Roman de Roii, v. l885.
La forent as.sembié icele gent marage.
Poème d'Ale.vandre, Carpkntikr, t. Il, col. i iGn.
'*.. Marina , .y. /, plago, côte, rivage,
mer.
Tramefon espias soven a la marina.
Vêlas an e bon vent, van s' en per la marIj, a.
Lur pregan que las barcas tnetan a la marina .
y. de S. Honorât.
Envoient souvent des espions à la côte.
Ont voiles et bon vent, s'en vont par la côte.
Leur prient qu'ils mettent les barques à la mer.
ANC. rr,. Des nés sunt ki ainz ainz issuz.
Par la marine sunt cornz.
Roman de Rou, v. ()243.
CAT. ESP. Marina, port. Marinha. it. Marina.
4. Mares, ad/., marin, do mer.
Siibst. Peissos d' estanh e iluvials
Fay mot plu.s lo.st que lo mares.
Rreu. d'amor, fol. Sa.
Poisson d'étang et de fleuve produit nioull plus
tôt que le marin (celui de mer).
5. Marcx, s. m., mare, marais,
Quan hom las rainas aus braire
Per lo marcx e per lo riu.
15. Martin : Quan 1' erba.
Quand on entend les raines coasser par le inarais
et par le ruisseau.
ANC. FR. Les suppliants fciissent alez pcscbier
en un marchaiz commun.
Le suppliant abuvroit les bœufs de .son hos-
tel en nn tnarcliais ou lac.
Lelt. derém. de 1410 et de ll\ii'j. Caupentier
I. II , col. U74.
G. Marin, maui , acij., lat. marinkj ,
marin , de mer.
Via d' au/els maris.
FJuc. de las propr., fol. 141.
Vil d'oisi.aui marins.
L' aires, segoii n:itura ,
?.0
i54
MAR
Espeissat d' aiga marina,
Plnia fai e nevolina.
Bref, d'timor, fui. 38.
L'air, selon nature, condense' d'eau de mer, pro-
duit pluie el Lrouillard.
Son bestias marinas.
Doctrine des Vaudois.
Sont l)éles marines.
CAT. Mari. est. Marino. port. Marinho. n.
]\!(irino.
7. OuTRAMARiN , ciclj . , outre-marin ,
d'outre-mer.
A cii.s nègres outramaris.
Gavaudan le ViEi'X : Senlxors.
A chiens noirs d'où Ire-mer.
Eu li ai vist caval outramarin.
G. Rainols d'Apt : Auzir ougei.
Je lui ai vu cheval d'outre-mer.
ANC. FR.
I.à vient la grant richesce du règne tthre-marin.
Rovian de Rnu, v. 3433.
CAT. Ultramar, esp. port. Ultramar, ultra-
marino. it. Oltramarino.
8. Marinier, s. m., marinier, matelot.
AtressI en m la ballena ,
Quant li marinier son .sus.
Lamberti de Bonanel : Pois vei.
Pareillement comme la baleine, quand les mari-
niers sont dessus.
Tant es grossa la mar
Qne negnns mariniers non fera lo viatge
l^. de S . Honorât.
Tant est grosse la mer... que nul marinier ne fe-
rait le voyage.
Fis;. Razos e discretios son canatiers de totas
las virtutz, e mariniers en la nau île
1' arma.
F. et Vert., fol. ()3.
Raison et discre'tion sont conducteurs de toute-
les vertus , et matelots dans le navire de l'âme.
<:Ar. Mariner, esp. Marinera, port. Marinhero.
ir. Mariniero, marinière.
9. Maritim, adj., lat. maritimk,?, mn-
ritime.
Es terra maritima.
Elue, de las propr., fol. 17g.
Est terre maritime.
TNarbona es vila maritima.
Mém. sur Narhonnc. DoAT, t. L, fol. 3.
!S'arl)onne est ville maritime.
MAR
CAi. Maritiin. usp. purt. Marilimn. it. Marit-
timo.
10. Maritimal, <7r(^'., maritime.
Sus lo pays maritimal.
Régi, des états de Prof., de i/joi .
Sur le pays maritime.
ri. Demergar, V., lat. DEMEKCERe, en-
gloutir, enfoncer, abîmer.
Part, pas.fig. Pero demergat soi.
Lanfranc Gigala : Gloriosa.
Pourtant je suis englouti.
t 2. SOMERGIR , SUBMERGIR , SUBMERGER ,
V,, .soRMERGERf^ submerger, plonger,
noyer.
Que Jhesos lo somerga.
Guillaume de Berguedan : Trop ai estai.
Que Jésus le submerge.
Part. pas. Sian submergidas am vi agre.
Trad. d'^Jlbucasis, fol. 23.
Soient noyées avec vinaigre.
Fig, Nocuinent es submergit en juvainent.
Trad. d'Albucasis, fol. 2.
Le dommage est noyé dans le secours.
Totas aqnestas erbas o alcnnas de lor ,siau
SCBMERSAS en aygua en la ola.
Trad. d'Jlbucasis, fol. 38.
Que toutes ces herbes ou quelques-unes d'elles
soient plongées dans l'eau dans la marmite.
ÇAT. ESP. Suinergir. port. Stihmergir. it. Som-
mergere.
i3. Emerger, v., lat. émergera, émer-
ger, .sortir, apparaître.
Part. prés. Soven, al tuieg del an émergent,
comensa l'an lega!.
Es an EMERGENT quau hom compta... , co •
meusan ad alcnn notable cas o accident.
Elue, de las propr., fol. 122.
Souvent , au milieu de l'an émergent, commenre
l'an le'gal.
C'est l'an émergent quand on compte..., commen-
ç.int à quelque notable cas ou accident.
ANC. CAT. Emergir.
\[^. Enmerger , V. , lat. immergera,
plonger, enfoncer.
Enmergeys aquel en boder bnlbit.
Trad. d'Albucasis, fol. 17.
P/on^e celui-là en beurre bouilli.
JNIAR
MARABETI, makaboti, x. m., niara-
védis, niarabotin.
Si M metiat/. eu la ma,
Per ver dir, ua maraueti,
E per mentir, un barbari ,
Lo burbari guazuuhura.
P. Cardinal : Tan sou valiMi.
Si vous lui mettiez dans la main , pour dire vrai ,
un maravédis , et pour mentir, un barbarin , le bar-
barin gagnera.
Cum del enfan qu' ab un marabeti
Kai boin del jjlor laîssar e départir.
Al.MKRiDE PeglilAiN : Si cum l'arbrcs.
Comme de l'enfant qu'avec un maravédis on fait
cesser et départir du pleur.
Que ill darian .ce. marabotis^ e'I reis...
près los .ce. marabotis.
y. de Bertrand de Boni.
(^)u'ils lui donneraient deux cents marabotins ;
et le roi... prit les deux cents marabotins.
— Sorte de redevance.
Deu en donar, per senhoria , marabeti
d' aur per tôt temps, cad an , a Nadal.
Tii. de 17)65. DoAT, t. CXXX, fol. 21.
Doit en donner, pour seigneurie , un marabotin
d'or pour toujours , cbaque an , à îNoèl.
Ab nn marabotin d' anr que lo dit Uc... ne
den donar et pagar cad an.
Tit. de i2()6. DoAT, t. LXXXIX, fol. ^i.
Avec un marabotin d'orque ledit Hugues... en
doit donner et paver chaque anuée.
CAT. Maravédis. Esr. Maravedi.
3IARAGDE, maracde , maraude, me—
raude, s. ni., lat. MARAGDK.Vj émc-
raude.
ris MARACDEs, qne resplan,
Val mais que veires vertz ni grecs.
(i. Adhemar : I3en fora.
Fine émeraude, qui resplendit , vaut plus que
verre vert ni jaune.
Lo maragde naluralmens
Restrenh los carnals movemens.
Bre\-. d'amor, loi. [\0.
h'émeraude naturellement restreint les mouve-
ments cliarnels.
En maraud' es pus gratis valors.
Serveri de Gii'.o.nne : Manlis ricx.
Kn cmeraadc est plus grande \aleur.
M AH i55
MtRAUDE, robi , salir, j^spi.
Liv. de .•<fdrac, fol. iJy.
Enu'r<tude, rubis, sapliir, jaspe.
Prov. leu non die ges c' om en eslanb
Non puesca maracde pauzar.
P. Vidal: Abril issic.
Je ne dis point qu'en etain on ne puisse émeraude
enchâsser.
iT. Smeialdo.
■i. Maracda, s./., éiîieraiule.
O per MARACUAS o per rnbis d'Orient.
r. et Fert., fol. 29.
Ou pour émeratides ou pour rubis d'Oricul.
3. ESMERAtDA, S.f., lat. SMARAi,'0«i,
émeraude,
Treuta et seys esmeraudas.
Tit. de i384- yirch. du Roj-, K. 52.
Trente et six émeraudes.
ANC. CAT. Esmeragda. cat. mod. esi>. tort.
Esmeralda.
.\IARC, s. ni., marc, sorte de poids.
Falsa aiina ni fais marc.
Tit. de 1265. Doat, t. Mil , loi. 142.
Fausse aune et faux marc.
Ar agues iea mil marcx de (îu argen.
PiSTOLETA : Aragues.
Maintenant eussé-je mille marcs d'argent lin.
Aissi vos pogralz un deuler
Adesmar contra un marc d' argen.
J'iERKE, ROI b'Aragon : lie m plairia.
Vous pourriez ainsi évaluer un denier en compa-
raison d'un marc d'argent.
Fig. De ton aver ni de tes marcs
No sias avars ni trop lares.
Libre de Senequa.
De ton avoir ui de tes marcs ne sois avare ni trop
large.
CAT. Marc. esp. pnnx. it. Marco.
Des troubadours ont joué sur le mot
en faisant allusion à saint Marc.
Qiiar, en lur corlz, fa sayns Marcx acabar
Mais que Jhesus.
G. .Anelieb DE Toulouse : El nom de.
Car, dans leur tour, saint ifarc fait achever plus
([ue Jésus.
Molas vcs leu truep que sans Marcx
Ajutia mais e( sans Donatz
56
MAR
Que Dieus ni dreils ni amislatz.
B. Carbonel de Marseille, Coblas triadas.
Maintes fois je trouve que saint Marc aide plus
et saint Donat que Dieu ni droit ni amitié.
IVIA.RCA , MARQUA , s.f., marque, iiuli=^
cation.
Voyez Dknina, t. I, p. lyo ; Leib-
NiTz, Coll. étjin., p. 62; Ihre, Diss.
ait., p. 229,
Fâcha lur marca e lnr seabal en l'estanh,
qne los consolz an avut lo patron d' arjucla
marca e mes en l'oslal del coinun.
Tu. de 1438. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 258.
Lear maiijue faite et leur signe sur l'étain , que
les consuls ont eu et mis le patron de cette mair/iie
dans l'hôtel de la commune.
ANC. FR. Et le biaume li a trenrié
Tros qu'en la coife del lianbeic.
Li l)ians dévale et fait son inerc.
Rnman de Parlonopeus , t.I[, p. iti^.
Si qu'es coslez parent li inerc.
B. DE Sainte-Maure , Chron. de Nor/n., iol. 67.
CAT. ESP.roRT. Marca.
— Droit (Je représailles.
Eu aqael cas en lo quai sera donada mar-
qua contra un reaime o encontra una pro-
vensa.
Lo rey non deii autreyar marqua contra los
clercs ni contra las personas de la gleysa ni
ecclesiasticas.
L'Arbre de Batalhas, fol. 207 et 20g.
En ce cas dans lequel sera donnc'e marque contre
un royaume ou contre une province.
Le roi ne doit octroyer marque contre los clercs ni
contre les personnes de l'église ni eccle'siastiiiues.
2. Marcha, marca, marqua, s.f., lai.
march/a, marche, frontière d'une
province, d'un état.
Un bourat baron qu' era de la marca do
Proensa.
y^. de Pons de Capdueil.
Vîn baron distingué qui était de la marche de Pro-
vence.
Castellans de Sainlonge, de la marqua de
Peilieu.
•'. de Renaud de Pans.
Cliàtelani de Sainlonge , de la marche de Poitou.
£bi>, iT, Marca,
MAR
— Marquisat.
Las MARCHAS son , mas no 'Is marques,
Bertrand deBorn : Volontiers.
Les marquisats existent , mais non les marquis.
ANC, Fil.
Mult l'ont cil de ses /««rcAejcreimaetredotc.
A sis bons des marches fist Ricbart guerréier.
Roman deRou, v. 2033 et/j3i8.
L'on traitast de bonner les marches entre
les Bulgres et les Aleuians et les François aus-
trasiens.
Gesl. de Louis le Déb., Rec. des Hist. de Fr.,
1. VI,p. 148.
Quand au fait du chasteau de Fronsac, c'est
le plus fort c'nastean des marches de Guyenne.
MONSTRELET, t. III, fol. 36.
3. Marcar, MARQUAR, MARQUESAR , V.,
confiner, marquer, désigner.
Voyez Muratori , Diss. 33.
Las terras del rei de Fransa que marcavon
ab las terras d' En Ricbart.
f^. de Bertrand de Born-
Les terres du roi de France qui confinaient avec
les terres du seigneur Richard.
Podo MARQUAR tant... Penborar ni marcar
ni penre.
Coût, de Moyssac, Tiu^ siècle. DoAT, t. CXXVIJ ,
fol. II et 12.
Peuvent «(«;Y/«fr tant... Engager ni marquerai
prendre.
Fig. Engans los caussic e'is marca.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Tromperie les choisit et les marque.
Part. prés, subst.
Dieus gart Loinbardia,
Boloigna e Milans...
Cuns dels sers non sia,
E 'Is bons MARQUESANS.
Pierre de la Caravane : D' un sirventcs.
Dieu garde Lomhardie, Bologne et Milan... et le*
bons confinants, qu'un d'eux ne soit esclave.
Part. pas. No sia penhorads ni marcads ni
destrigats.
Tit. de i23g. DoAT, t. CXXVII, fol. 35.
Qu'il ne soit engagé, ni tnarqué ni détourné.
ANC. FR. La marche du roiaume de Bonrgoigne
qui marchist ans Lombartz... Et es terres
voisines qui aus l''rancois marchissoient .
Chron. de Fr. , Rec. des Ilist. de Fr., t. III , p. r.
tl 291.
MAR
Les Liegois murchissans à icelle seigneurie ilr
Naiiiui'.
MONSÏHKLET , l. II, lui. 4'-
TA I . Esr. roRT. Marcnr. iT. Marcare.
4. Marcaxco , oi/j., cominaiidant de
marche.
En lin [uih es Folchiers, lo maucanco.
Roman de Gérard de Rossillon, loi. 2^.
Ea uue élévation est I-'olqiiet, le commandant dr
)n,irche.
5. Marquks, marquis, s. m., marquis.
Las marchas son , nias no 'Is makoues.
Bertrand de Born : Volontiers.
Les marquisats existent , mais non les nuin/uis.
A la mort no s sap escn'mir
Reis ni ooms ni ducx ni marquis.
Pierre d'Aïvergne : Cui Lou vers.
S. la mort ne se sait soustraire roi ui comte ui
<luc ni man/uis.
Reis et emperadors,
Ducs, MARQUES c comtofs.
GiRAlD DE Saligsac : Esparviers.
Rois et empereurs, ducs, niitrr/iiis et comiors.
c.AT. ESP. Marques. i'ORT. Marquez, ir. Mai'-
chcse.
G.Marquesa, MAKQLE7.A, s.f., marqiiisc.
Entendia se en la marouesa, qu'era lilla
del comte d'Urgel,
t^. de Bertrand de Uurn.
Mettait son aftecliou en la marquise, qui e'iait
fille du comte d'Urgel.
Tôt mi ])latz de mi dons, la marqueza.
PeYROLS : Be m cujava.
Tout me plaît de ma dame , la marquise,
l'ig. Sobre totas a de beutat l'empier;
Reina es de joi ses contenso...
E marquesa de ben dir sa ra/.o.
Gausseran de s. Lcidier : Puois fm'amors.
Sur toutes elle a l'empire de beauté ; elle est reine
lie joie sans contestation... et marquise pour Lien
(lire sa raison.
t \T. Esr. Marquesa. port. Marqueza, vr.
Marchesa.
'. De.marcuar, demarquar, V., démar-
f|iier, séparer, distinguer.
Lo dit léguât fec partir e uemarchar la dita
MAR
VJ-]
da.
Chronique des Albigeois, col. 8-
Ledit légal fit pailageret (/ii7(>ii;iier ladite armée.
<:at. est". ruRT. Dcinarcar.
8. Marescar, V., marquer, faire la
marque pour laquelle on percevait
im droit.
Rîarescar e tersar.
Tit. de 1490. Itordeaiij-, l'iibl. Monteil.
Marquer et tiurcer.
MARGUAlllïA, MARGAKIDA, S./., Ult.
3IARGARITA, perlo , marguerite.
Si engendre marguaritas, o ])erlas.
Ëluc. de las propr., loi. liJG.
S'engendrent marguerites, ou perles.
De peiras preciosas e de margaridas.
Trad. de L'yJpocaljpse de S. Jean, ch. 17.
De pierres pre'cieuses et de perles.
ANC. <;at. ESP. PORT. iT. Marguriia.
MARGE, s. m., lai. uAKGÙirjn, marge,
bord.
Declarar lo test els marges dels libres.
Cat. dels apost. de huma, loi. l5ti.
Expliquer le texte aux marges des livres.
Frop del marge de la palpcbra.
Trad. d'Allnuasis, fol. 16.
Pièiihi bordàe la paupière.
CAT Marge. i:sp. Margen. port. Margcin.iv.
Margine.
X. Margua , s. m., marge, bord.
Sia de subtils marguas.
Trad.d'Jlbucasis, fol. 11.
Soit de bords délitais.
MARGERIT , *. /«., renégat, apostat,
parjure.
Non sni margeritz,
Ans es tan ferma ma Icis
Que, s' anc jorn fui rccrczeus,
Ara m' en sui rcprcndens.
Bertrand de Born : S'abrils.
Je ne suis point apostat, au contraire , tant e^l
ferme ma loi ([ue, si jamais je fus fatigué, mainte-
nant je suis m'en reprenant.
MARIDAR , V., lat. mariïar^, marier.
accoiq)lor.
Mais ccn piuzcllas vos ai vist marihar
A coms , marques, a baros d'aut a(ar.
RA.MUAt'D DE VA'iVEinAS : Honralz marque».
i58
MAR
Plus Je ceiil [lucelles je vous al vu marier à com-
tes, marquis, à barons de liaute condition.
Subst. Que 'l filha c' an de coiuayre
Fan liir nepta al maridar.
B. CarboneL: Tans ricx.
Vu que la fille qu'ils ont de commère ils (en) lont
leur nièce au marier.
l'art, pas. Adnlteris, es caat liornz es niolhe-
latz o feinna maridada, o ambidoy o so,
e f'aiso lor niarialge.
Liv. de Sydrac, fol. i3o.
Adultère, c'est quand l'iiomrae est épousé ou la
femme est mariée, ou tous deux, le sont, et qu'ils
faussent leur mariage.
ANC. FR.Etainsy seroit-il d'ua homme mariet.
Charte de F'alenciennes , lli4, P- 4'-^-
ANC. CAT. Esr. Maridar. it. JSlaridare.
•X. Maridamen , s. m. , mariage.
En son maridamen.
Ta. de i32i. DoAT , t. XXXIX, fol. i.
A son mariage.
Al vostre maridamen...
Reynas e donas gentils...
Desirava yeu ajoslar.
Fragment de la V. de S. Georges.
A votre mariage... reines et dames gentilles...
je désirais réunir.
ANC. FR.
Je vons querons aussi ung bi;iu mariemeiit.
Poème de Hugues Capel, fol. lo.
IT. Maritainento.
3. Maridatge, mariatgf. , v. m., ma-
riage.
Chapten te d'estrain maridatge.
Trad. de B'ede, fol. i .
Abstiens-toi d'étrange mariage.
Falso lor mariatge.
Gant houi jalz ab f'euma , cant a honestedat
de MARIATGE, houi fai gran peccat, car ab sa
luolher pot hom peccar,
Liv. de Sj-drac, fol. 3o et l3o.
Faussent leur mariage.
Quand on gît avec femme , quand il y a lionnélelé
de mariage , on fait grand péclié , car avec sa femme
on peut pécher.
CAT. Maridatge. np. Maridage. ir. Marhag-
gio.
/(. MaRIT, MAUIUT, ,V. 1)1., lat. MARlTKi- ,
mari, homme marié.
MAR
Sapchatz gran talen n'aiiria
Que us teugues en loc del marrit.
La comtesse de Die : Estai ai en.
Sachez que j'en aurais grand désir que je vous
tinsse en place du mari.
Luenh es lo casteihs e la tors
Ont elha jay e son maritz.
G. RuDEL : Pro ai del.
Loin est le château et la tour où elle gît et son mari,
ANC. l'R.
Que pour tele aventure me donnassent marit.
Pioman de Berle, p. 77.
CAT. Mark. esp. port. Marido. it. Marito.
5. MaTRIMONI , MATRF.MONI, i. JH. , lai.
MATRiMONiM/«j mariage.
Non son liatz de matkemoni ni an fag volz,
El sagranienl de matremoni.
A', et Fert., fol. 18 et 5.
Ne sont liés par le mariage ni n'ont fait vœux.
Le sacrement de mariage.
D' afar de matrimoni , per cal cansa 'l démens,
Qn'omz no s puesca salvar fils e filhas avens.
IzARN : Diguas me tu.
D'affaire de mariage, pour quelle cause il ment,
de sorte qu'on ne se puisse sauver fils et filles ayant.
CAT. Matrimoni. esp. port. it. Matrimonio.
6. Matrimonial, adj., lat. matrimo-
NiAL/.y, matrimonial.
Per matrimonial remembrance.
Elue, de tas propr., fol. 17.
Pour commémoration matrimoniale.
De hetad matrimonial.
Tit. de 1266. DoAT, t. Vni, fol. i3.
D'âge matrimonial.
CATEM'. ror.T. Matrimonial, it. Matrimoniale.
7. Matrimonialmen,. «r/c. , matrimo-
nialement, dans le mariage.
En la terra sia ,
La cal poscezis justameu,
Estan matrimonialmen.
Brei>. d'amor, fol. 225.
Dans la terre sienne, laquelle il possède juslenlenl,
étant dans le mariage.
ESP. IT. Matrimoiiiahnente.
8. Amaridar, V., marier,
Panras tozas amaridar.
Marier pauvres filles.
X'T Conjessio.
MAI!
€). Rf.maridar , V., remarier.
Si se REMARIDA.
Fors de fleur», p. lo8().
S"il se remarie.
MARME, MARRUF, S. m., lat. marmo/e///,
marbre.
ÎNIarme blnnc, can polverat es.
Deiides de Pradks, Âiiz. cass.
Marbre blanc , cjuauil il est pulvérisé.
Colompnas de marme pezans.
V. de S. Honorai.
Colonnes de marbie pesantes.
A net a las fenestras de fi marbre obrat.
Roman de Fierabnis , v. 2140.
Alla aux fenêtres de pur marbre ouvragé.
cvT. Marbre. Esp. Mtirmol. port. Marmore.
ir. Marmo.
1. Mariîrix, adj,, de marbre.
Devalet o poiet als gra.s inARnais.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. ^^!^.
Descendit ou monta aux. degrés de marbre.
ANC. vR. Hanlles tours marbrines, desquelles
tout le circait étoit orné.
Rabelais, liv. IV, ch. 2.
A la fenestre inarbrine.
Là s'apoia la mescine.
Fabl. et cent, anc, t. F, p. 38j.
On leur a establl deux statues marbrines.
Cl. Marot, t. III, p. i5.
MARRIR , MARiR, V., lat. moercrc, at-
trister, affliger, chagriner.
On lit dans les Cnpitulaires de
Charles-le-Chauve , an 85G, lit. XVI,
ch. i3 :
Suis fidelibas ali(jnod damnuiu aut aliquairi
MAaRiT(o«e/« non faoiat.
BaLLZ., Cap. reg. franc, t. II, col. '6'.\.
Qq' el se pogues ja tener
Que dois e plors no '1 marris.
T. DE G.'DE LA TOLR ET DE SoRDEL : Usattlicx.
Qu'il se pût jamais tenir que douleur et pleur ne
Vaffligeât.
Ornes entre las gens
Que s sabon be, qnan ren perdon, marrir,
E del gadaing no s sabon esbaudir.
Cadenet : Meraveill me.
I lommcs entre les gens qui savent Lien , quand ik
i.lcnl quelque chose , %' attrister, i.t du profit ne se
• ni réjouir.
MAR
"•%
Icu sui siens, sitôt luî guerrey,
O si '1 play, o si s'en marris.
Arnai'd de Marueil : Gui que.
.le suis sien, quoiqu'elle me persécute, ou s'il lui
plaît , ou si elle s'en ajjlige.
S' a vos platz los miens cais precs auzir,
.Tauiais de joi entier no m cal marrir.
P. GuiLLEM : Ai; Vergena.
S'il vous plaît ouïr les miennes prières elières ,.
jamais de joie coniplole il ne mo faut chagriner.
— S'égarer, s'abuser, se tnéprendrc.
Hoiu non pot anar ses charitat , mas marrir
Trad. de Bide, fol. 21 ).
L'iiomme ne peut aller sans charité, mais s'égarer .
Part. pas. iVo sai qtioras mais vos veirai
Pus m'en vau iratz e marritz.
B. DE Ventadour : Pel dois chant.
.Te ne sais quand désormais je vous verrai , puis-
que je m'en vais fâché et ajfligé. ■
Qui la gen marripa
Tlest e pays , e los ajuda.
P. Cardiinal : .Thcsum Crist.
Qui revêt et noarrit la gent affligée, elles aide.
Si/bst. 111 marritz e li consiros
Kn tornon alegr' e joios.
G. Adhemar : L'aiga inieia.
Les attristés et les mélancoliques en deviennent
gais et joyeux.
— fléchant , hideux , maudit.
Complet com follet marrit
Emportavan son esperit.
DcsIIn ret lo pros om del diable marrit.
f^. de S. Honorai.
liaconta comment follets hideux emportaient son
âme.
Délivra le brave homme du diable Iiideu.v.
Stibst. Li sant son esbait
Gant vifon lo marrit.
F. de S. Honorât.
Les saints sont ébahis quand ils virent le maudit.
ANC. FR. Qui tantes foiz m'a decéu
Par son engin et fait marrir.
Moult corociez et moult mariz.
Roman.du Rennrt, t. H , p. 3^oct t. III , p. 20S.
Bêle très douce chièie amie.
Pour Dieu , ne vous mûrissiez mie.
Fabl. et conl. anc, t. III , p. lyB.
ANC. i;sr.
Masdexanlns m\eidas en briales è en camisai
Pnema del Cid, v. 2760
i6o MAR
ANC. iT. Ceito maniti sieiiio e nescienti siein
fatli.
GuiTTONE d'Arezzo , Lctt. l.
f;AT. Marrie. Esr. Mon. Amarrido.
2. Maridamen, adv., tristement.
S' Jeu die deschauziinen ,
E cil an MARIDAMEN.
GAtlBEBT , MOINE DE PuiClBOT : Huej'lliais.
Si je dis irajiolilesse , et chante tristement.
3. M.4RRI , A', ni., tristesse, affliction.
Qnar ira, dol e markt
N'ai soffertat longamen,
J. E.STEVE : Si m vay.
Car cbagrin , douleur et a/flirlion j'en ai supporte'
longtemps.
ANC. FR. C'est trop souffert de peine et marisson
Pour le plaisir d'une jeune fillette.
Cl. Marot , t. II , p. 337.
/,. Marriment, m.\rrïmen, s. m., tris-
tesse, affliction, douleur.
Dis o Boecis e sso gran marriment.
Poème sur Bo'ece.
Dit cela Bocce en sa grande njjliction.
Ab MARRiMEN no s'acorda alegriers.
Perdigon : Be m dizoo.
Avec tristesse ne s'accorde pas alle'grcsse.
ANC. FR. Od .sospir et od maritnent.
Roman de Parlonopeiis , t. II, p. 67.
Pour allegier son rnarrement.
Demanda 11 privéeinent
Dont li venoit cel rnarrement.
Nom', rec. defahl. et cont. anc, t. Il, p. 3o2
et 9^.
ANC. lï. Marrùnento.
5. EsMARiR, V., attrister, affliger, gé-
mir.
Que m defeii
Lo peiisar d' esmasrir.
RiCH-'^RD de Barbezieux : Atressi com Persavaus.
Vu qu'elle me défend le penser de gémir.
Part. pas. P. Vidal, per la mort del bon comte
R. de Toloza, se esmario mot, e det se gran
tristessa.
y. de Pierre Vidal. Var.
Pici-re Vidal , par la mort du bon comte Kaimond
de Toulouse , ?,'' affligea moull , et se donna grande
tristesse.
ANC. FR. Si sesmarirent
Si ke lor trois feraes bâtirent.
Roman du Renart , f. IV, p. 32^.
MAR
Quant la pucelle en sot le voir
S'en fut dolente et esmarie,
Sovent jura sainte Marie.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. l83
iT. Sinarrire.
G. EsMARRiMEN, .v. m., afflictioti , in-
quiétude.
Grazis a Dieu lo remanen,
E non aias d'ESMARBi.MEN.
Bref, d'amor, fol. 56.
Rends grâces à Dieu ( pour) le reste , et n'aye pas
A'inquiétude.
iT. Smarritnento.
:>TlRROQUENA , .v. /. , maroquin,
sorte de monnaie.
Marroqcenas, marabetis
Pauzon amons per niieg lo.* pratz.
Gavatjdan le Vieux : Senliors per.
Maroquins, marabolins ils de'posenl amont dans
le milieu des pre's.
MARRUBIUM, .y. m., lat. marrubium,
marrube , sorte de plante.
Coma la berba donpren son nom, dita porr
o marrubium.
Elue, de las propr. , fol. 3t.
Comme l'berbe dont il prend son nom, dite por-
reau ou marrube.
ESP. Marruhio. it. Marrobio.
MARS, Martz, s. m. et/, lat. Mars,
Mars, planète.
El dig planela nomnat Mabs.
lirev. d'amor, fol. 97.
Ladite planète nommée Mars.
La .III. planeta sy a nom Mars.
Lii>. de Sjdrac, fol. 53.
La troisième planète ainsi a nom Mars.
— Le troisième mois de l'année.
Mars es lo ters mes.
Brei>. d'amor, fol. /(6.
Mars est le troisième mois. J
Loc. Ni m lais , per abril ni per martz , *
Qu'ieu non cerque cum venba dans
A sels que m fan tort.
Bertrand de Born : Ces de far. I
Ni je ne me laisse , par avril ni par mars, que je
ne cherche comment vienne dommage à ceux .tjui me
font tort.
CAT. Mars.v.iv. Marzo .rc>R~i . Marco, ir. Marzo.
MAR
— Mardi.
Pueys fe lo las e '1 mars e '1 niercres.
PiERBE DE CoRBiAC : El nom de.
Puis il fit le lumli et le mardi et le mercredi.
Esr. Martes.
'2. DlMARS, DIMARTZ, S. PI., mai (11.
Per un iiimars mati.
Ama.nieu des Escas : En aquel.
Par un mardi matin.
Voyez DiA.
3. Marcis, n(/j., de Mars, allusivement
au dieu de la guerre.
Champs Marcis, so es aquel champs un
juijaran li chavalier.
Trad. du Code de Justinien , fol. j3.
Cliamp de itfarj, c'est ce cliamp où les chevaliers
jugeaient.
INLVRSEYLLES , s. m., marseillais,
sorte de monuaie.
Si vols dels pelilz marseyi.les.
f^.de S. Honorât.
Si tu veut des petits marseillais.
MARTEL, MARTELL, .V. m., martel,
marteau.
Ane non aasi pins nienut batre
Pairolliers ab qnatre martels.
Pioman de Jaiifrc, fol. l^!\.
Oncques je n'entendis plus menu battre chaudron-
niers avec quatre marteaux.
Soven la batra del martel enans que sia
bell vayssel.
r. et Vert., fol. 66.
I.a battra souvent du marteau avant qu'elle soit
beau vase.
Fig. Tribulatio es la farga e lo martell de
patiencia.
r. et Vert., fol. 66.
Tribulalion est la forge et le marteau de patience.
Prov. Bâti ferr fieg ab martet,.
Deudes de Prades : En un sonct.
Je bals fer froid avec marteau.
Un troubadour a employé ce mot
'lins un sens obscène, quand il a dit :
Prirta major martet.
D" un mol d' Espagna.
Gi;tLLAUMEDE Bkrguedan : Un sirventes.
I'i>rle phn gro? marteau qu'un mulcl d'Esp.igiie.
III.
MAR
i6i
ANC. iR. Ne il grevoient cop d'espée
Nés que englume fait martes.
Roman du châtelain de Couci, v. 33o7.
«■AT. .Martell. esp. Martillo. port. it. Martello.
■x. Martf.lada , s. f., coup de marteau.
Fieruna martelada.
Leys (l'amors, fol. 128.
l'rappe un coup de marteau.
cat. Martellada. esp. Martilladu. port. Mar-
tellada. it. Martellala.
3. Martinet, .t. ni., martinet, gros
marteau nui ordinaiiement par la
force de l'eau; le local où est le mar-
tinet.
Parador o molin o martinet.
Trad. du Tr. de F Arpentage, pari, h', in fine.
Foulon ou moulin ou martinet.
CAT. martinet, esp. Martinete.
!i. Martellar, 7'., marteler, frapper.
Martklla ab so niarlell sobre nostre dos.
V. et Vert., fol. 44.
Marlelleavec son inarîcau sur notre dos.
ylUiisiv. Serpens,
Totassoneutorn luy que martellanIbs dentz.
V. de S. Honorât.
Serpents, tous sont autour de lui qui inartellent
les dents.
Tofz lo cors mi trembla , e m martelan las
dens.
Guillaume de Tudela.
Tout lecorps me tremble, et les dents memartellent.
Fig. Amors qu'en aissi martella.
P. RaI^IOND de ToiLOUSE : Puois lo.
Amour qui de la sorte mortelle.
ANC. FR.
.S'arrachanl les cheveux, se martelant àe coups.
T^OBERT Garnii.ii , Porcie, acte V, se. I.
Qu'on oit les dents se marteller ensemble.
.Salet, Trad. de l'Iliade, fol. i83.
CAT. Martellejar. esp. Martillar. port. Mar-
tellar. it. Martellare .
MA.KTYR, MARTiR , .<!. m. , lat. martyr,
martyr.
Qui njurra ses duptansa
Er el col martyr coronalz.
AiMERi DE lÎELLiNOY : Cossiros.
Qui mourra sans cr.iinle sera au ciel «(«;■/)-;• cou-
ronne.
iGi
MAR
Aissi , co ancianamens, perseguianlos mar-
TiRS calolix.
r.et Fert., fol. 72.
Ainsi, comme anclennemenl , ils pouisuivaiciil
Jes martyis catholiques.
Fig. Gavaudas no pot fenir
Lo planch ni '1 (loi qu' el fa martir.
Gavaudan le Vieux : Ciezens fis.
Gavaiulaii ne peut finir la plainte et le <lcuil qui le
lait rncivljr.
De MARTIR pogra far cofes ^
Mi dons al) un bays solaiiien.
G. PiKRRE DE Casals : Ja tant.
Ue martyr pourrait faire ronfès ma clame avec un
baiser seulement.
CAT. ESP. Martir. port. Martyr, it. Martire.
a. Martra, i^.yi, martyre.
Sanhta Babiana , martra.
Cal. dels (ipost. de Roina, fol. 61.
Sainte Babiane, martyre.
3. Martyri, martyre, martyr, martir,
s. m., lat. MARTYRi«/«, martyre.
Quant aquest sermo fo fenit ,
E '1 MARTYRI foc adymplit.
Planch de S. Esteve.
Ouanil ce discours fut fini, et que le martyre fût
accompli.
Fig. A son cors fay tôt jorn martiri.
f'^. de S. Honorât.
A son corps fait cbaque jour martyre.
El ser, dobla in mon martir.
G. RiQUiER : Ab plazen.
Au soir, me double mon martyre.
Dona , no us puesc lo ceutc dir
De las penas ni del martir.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Dame , je ne puis vous dire le centième des peines
et du martyre.
Loc. Los fay corre a martyri.
K.et f'ert.. fol. 4.1
Les fait courir à martyre.
Non an voluntat de penre lo martyr.
1^ . de S. Honorât.
Tv'ont pas volonté de prendre le martyre.
Non pot recebre la corona de martiri.
Trad. de U'ede, fol. 22.
Ne peut recevoir la coui'onne de martyre.
Kl cavalgar e '1 nianjare'l dormir
K '1 jucc d'amor tenon a gran martire.
P. Caudinai, : Tôt airessi.
MAR
Le cbevauclKT et le manger el le dormir et le jeu
d'amour tiennent à grand martyre.
A mort et a martike nos an mes li traclior.
F. de S. Honorât.
A mort et à martyre nous ont mis les. traîtres.
-<;at. Martiri. fsp. Martirio. pokt. Martyrio.
it. Martirio.
4. Martiriar , MARTURIAR, V., martv-
riscr.
Sancta Lncia digz al tyran que la marty-
riava.
V. et f^ert., fol.gf».
Sainte Luce dit au l\raD qui la martyrisait.
Fig. Marturiar sa carn ab abstineucias.
f^'. de S. Honorât.
Martyriser sa chair par abslincnces.
Part. pas. Tro el nasqnet e fon martiriatz.
A.Brancaleon : l'essius pessans.
Jusqu'à ce qu'il naquit el fut martyrisé.
Marturiatz de correjas ab notz.
Rambaudde Vaqueiras : Aras pot hom. Far.
Martyrisé At: courroies avec nœuds.
ANC. FR. Il fist les sains homes inartirier.
Chron. de Fr.j Piec. des Hist. de Fr., l. III, p. 179.
Car dame ne doit, par nul signe,
Martyrer le serviteur sien.
Alain Chartier, p. 702.
ANC. ESP.
Martitriaba sus carnes coino leal obrero.
V. de S. Millan , cop. 32.
CAT. Mattirisnr. esp. mod. Martirizar. port.
Martyriznr. it. Martirizzare.
5. Martror, s. m., fête des martvrs ,
Toussaint.
Liiec del marit volgr' ien un ser,
E '1 ser que dures de pascor
Entro la festa de Martror.
Guillaume de Berguedan : Mais volgra.
Je voudrais la place du mari unsoir, et que le soir
durât du printemps jusqu'à la lête de la Toussaint.
Del na Martror al autre.
Guillaume de Tubela.
De l'une Toussaint à l'autre.
6'. Martologi , s. ni., lat. MARTjroi.o-
Gitini, martyroloj^c.
El martologi d'Uzart, se fa aquesla festa
al ternjorn.
Cat. dels aposl. de Pioma, fol. 60.
Au martyrologe d'Uzarl , celte fête se fait au
troisième jour.
MAR
<:,VT. Martuologi. esp. Martirologio. port.
MartjTologio. it. Martirologio.
7. PROTOMAFxTr.r. , s. m., lat. portomar-
T/R/tt///, protoniartyr.
L'an .VII. del enperi d' Onori foro reve-
latz... motz cor sanb,so es a ssaber sanh Esteve,
PROTOMARTRE , c Nicodt'me e Gamalia e Abiba.
Cat. de/s apost. de Roina , fol. 54-
L'ail sept tic l'empire d'IIoiiorius furent rc'véle's...
moult de corps saints , c'est à savoir saint Etienne,
protomartyr, et Nicodème et Ganialiel et Abiba.
MARTZ, s. f. , lat. mart6'S , marte,
martre.
Selbas que seniblon martz
Mudan soven lin- color.s.
Serveri dk Girone : Pus semblct.
Celles qui ressemblent à marte cliangent souvent
leurs couleurs.
CAT. ESP. PORT. Marta. it. Martora.
MARVIER , MARVF.R , adj. , alerte ,
\ prompt.
/ Trameton Jos niessaiges beti coitos e m arvikrs.
'. Van trabuquetz dobles c firens e marvers.
Guillaume deTudela.
Ils transmcllent les messages bien presse's et
alertes.
Font trebucbels doubles et frappants cl prompts.
2. Marves , adi'. , immédiatement ,
promptement.
Diguas li m qn' a tal domna sopley,
Que jurar pot marves sobre la ley
Qae'l genser es del mou e'I plus corteza.
Bertrand de Born : Pus li baron.
Dites lui moi qu'à telle dame je suis soumis , qu'il
peut jurer immédiatement sur la loi qu'elle est la
plus belle du monde et la plus courtoise.
Adv. comp.
Ar es perdnt qui de marves no pren.
n. BuuNKT : Pois l'adrccbs.
Maintenant est perdu qui sur-le-champ ne prend
pas.
'^. Marvir, V., presser.
Marvir, amarvir.
Lejs d'ninors , M. 102.
Presser, donner sur-le-cliamp.
l^. Amarvir, v., donner sur-le champ ,
rrmcllre immédiatement.
MAS
i63
Una mot bcla raubu e un palafre bai
Li a fait amarvir.
Guillaume deTudela.
Une moult belle robe et un palefroi bai lui a fait
donner sur-le-cltamp.
Voyez Amarvir.
MASCHAR , MACHAR , V. , du lat. mas^-
cAtu.';, mâcher, broyer.
Peyshos rassans los autres han plus forlas
dens. .., aigus autres las ban mendres, einpero
plus espessas et unidas, et inay talhaos per
MAsciiAR sople lor pastura.
Elue, de las propr., fol. l55.
Poissons cbassanls les autres ont plus fortes
dents..., quelques autres les ont moindres, mais
plus épaisses et unies , et plus trancbantes pour mâ-
cher piompteraent leur pâture.
Am beure aiga, o en machar pa.
MACHARAssel inorcel.
Lii>. de Sydrac, fol. 81 .
A boire eau , ou à mâcher pain.
Tu mâcheras ce morceau.
Part. pas. Maschat entre dens , es mol.
Que la vianda sia maschada.
Elue, de las propr. , fol. 199 et \2.
Mâché entre dents , il est mou.
Que la nourriture soit mâchée.
Siibstantii>. Sangloliras ses pus lo machat.
Lii'. de Sydrac, fol. 81 .
Tu avaleras sans plus le mâché.
ESP. Mascar. port. Masligar. it. Masticarc,
2. Mastegar, V., mâcher, broyer.
No li fassas per forsa mastegar alcnna
causa.
Elue, de las propr., fol. 67.
Nu lui faites par force mâcher aucune chose.
Part. pas. Un pane de sal autres!
Hn vostra bocca masteoat.
Deudes de Pbades , Âuz. cass.
Un peu de sel pareillement' A/oje dans votre boucbe.
CAT. Mastegar. esp. Masticar. port. Mastigar.
IT. Masticare.
'). M.4STICACI0, MASTIGAC10, S.f., lat.
MASTicATio , mastication.
Masticacio , cum re no haia entre den.s.
Deves la mastigacio.
Elue, de las propr., fol. 93 et ij-
Mastication, quoiqu'il n'ait ritn entre dciils.
Devers la mastication.
tsp. Mastigaeioii. port. Mastigaeào. it. Mas-
(icazionc.
i64
MAS
/». Mastiguatori , s. m., masticatoire.
Aministra guarguarisuies e mastiguatoris.
Trad. d'Albucasis , fol. 84.
Admiaistre gargarismes et masticatoires.
ESP. PORT. IMastigatorio.
5. Mascarar , î'., mâchurer, barbouil-
ler.
Fig. Hom qne sa lanzor déclara , l'envelezisli e
la MASCARA.
Lejs d'amors, fol. 119.
L'homme qui espose son éloge, l'avilit et 1(: rnâ-
chure,
ANC. ESP. PORT. Mascarar.
MASCLAR , s. m., hameçon.
Aqaest peccat, es lo masclar e la linha ab
que lo pescaire de yfern prend los peyssos.
F. et Vert., fol. 20.
Ce pe'clié, c'est le hameçon et la ligne avec quoi
le pe'cheur d'enfer prend les poissons.
MASCLE, .y. /«., lat. ^ik^cuuis, màle.
Sapchatz qae antîqnanien
Hora contava lo nais.semen
De MASCLES, e de femnas, no.
Brev. d'amor, fol. 82.
Sacbez qu'anciennement on comptait la naissance
de tnâles, et de femelles , non.
ANC. FR. E oscist toz les rnascles en la boche de
l'espée.
Âne. trad. des Liv. des Rois, fol. i63.
Tout inascle dont la char... ne sera pas re-
taillée.
./4nc. Vers, de la Bible. Gloss. sur Joinville.
-~ Àdjectiv. Masculis es aquel que aperte a las
MASCLAS causas solamen.
Gramm. proi'enr.
Le masculin est celui qui appartient aux choses
mâles seulement.
— Par cxtens. Masculin.
No i aura mais motz masclez.
P. Cardinal : Al nom del.
Il n'y aura que des mots masculins .
leu ai motz mascles anzitz... ,
E motz femenis pauzatz.
AiMERt DE Peguil.viN : Mantas vetz.
,)';ii entendu des mol% masculins..., et j'ai pose
des mots féminins.
AUC. FR.
Et quand un pa{)illou voile autour delà belle,
MAS
Il crie, et veut sçavoir s'il est masle ou femelle.
Premières OEiH'res de Desportes, M. 188.
OAT. Muscle. ESP. PORT. Macho. it. Masckio.
?.. Masculin, adj'., lat. MAScuLiN«.y, mas-
culin.
Parlar vos ai de las paraulas masculinas e
feminlnas.
Gramm. provenç.
Je vous parlerai des paroles masculines et fémi-
nines.
Subst. Masculis es aquel que aperte a las mas-
clas causas solamen.
Gramm. proveni;.
Le mascitlin est celui qui appartient aux choses
miles seulement.
CAT. MasciiU. ESP. PORT. IT. MascilUno.
MASSA , s. f., lat. massa, masse, quan-
tité, volume.
Trobet en sa via nna gran mass.v d'anr.
V. et Vert., fol. 75.
Trouva sur son chemin une grande masse d'or.
Mas tan gran massa n'y resta.
P. Cardinal : Qui ve gran.
Mais si grande quantité il y eu reste.
Presentero li gran massa de cavalers.
Tit. de 1 178. JusTEL , pr. de la mais, de 2'urenne,
p. 35.
Lui présentèrent grande masse de cavaliers.
ANC. FR. Li reis Alred ki ert dedenz
Od grant masse de ses parenz
Kuida desfendre la cité.
Pioman de Rou, v. 65o3.
CAT. Massa esp. Masa. port. it. Massa.
— AcL'crb. Trop, beaucoup.
Ricx hom que massa vol traire.
Le moine de Montaddon : Be m' enueia.
Homme puissant qui veut trop amasser.
So respon l'amiran : "Vassal, massa parlatz.
Roman de Fierabras , v. 25 19.
Ceci répond l'émir : Vassal , vous parlez trop.
Ab massa d' autres encombrîers.
G. RiQUiER : Be m degra.
Avec beaucoup d'autres emharras.
CAT. Massa.
1. Massis, masis, fidj., massif , plein.
De Joyosa lo fier Karles, rey de Paris,
No 'I poc erilameuar 1' elme, tan fb masis.
Roman de Fierabras, v. 4780.
iMAS
De Joyeuse le frappt- Charles, roi de Paris, il ne
j lui put entamer le licaumc , tant il lut massif.
I Ja que, per sa natnra, .sia massissa.
I Elue, de las piopr., loi. 107.
Bien que , par sa nature , elle soit massii'C.
' Fig. l'robei pastora mestissa ,
De joi e de sen massissa.
MaRC.vbrls : L' aiitr' ier.
Je trouvai pastourelle moyenne , de gaîle et «le
sens pleine.
ANC. FR. Toars séares et massices.
Roman du Renart , t. IV, p. i57.
CAT. Massis. ESP. Macizo. port, fllnssiro, ma-
cico. iT. Massiccio.
3. Amassa R , v., amasser, ramasser, ras-
sembler, réunir.
PcT aver amassar,
Vole Jadas Deu renegar.
Gjrald de BoRNEIL : Ilonraz es liom.
Pour amasser Ae l'avoir. Judas voulut renier Dieu.
Sa maire calfava '1 forn ,
Et AMASSAVA l'issermen.
Pierre d'Auvergne : Cbantarai.
Sa mèrecliauffait le four, et ramassait le sarment.
Ab sa gian ost que atrai et amassa.
Bertraxd ce Born ; Pus Ventedorn.
Avec sa grande arme'e cfu'il attire et rassemble.
La TÏanda que hom manja s' amassa tota el
estomac.
LiiT. de SjdraCj loi. 8o.
La nourriture qu'on mange s'amasse toute dans
l'estomac.
Fig. Qui tôt bon pretz vol aver et amassa.
B. de Ve.vtadolR : En amar.
Qui toute bonne qualité' veut avoir et réunit.
CAT. Amassar. esp. Amasar. it. Ammassare.
/». Amas, s. m., amas, tas, collection.
SiDgalars e d' nn amas.
Vos, flors buiuils, a cui f'au mou a.mas
De mos dictatz.
Leys d'amors, fol. 4 ' et i!^.
Singulier et d'un tas.
Vous , fleur modeste , ])our qui je lais ma collec-
tion de mes compositions.
5. A.massament, amassamen, s. /II., amas,
colleclion.
Qui 'n fai amassamen.
P. CaROINAL . De s.jhi.
Qui en fait amas.
MAS
iG:
Seinhors, so es nios tesanrs einos amassament.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Seigneur, c'est mon trésor et mon amas.
a.vc. CAT. Amassament. esp. Ainasamiento.
IT. Ammassaineuto.
6. Ama.ssaire , AM.\ssAnoR, s. m., thésau-
riseur.
Vos die qu' es plus lîus aiuairc ,
Qu' A vostre qu' es amassaire.
T. d'Aeberïeï et de Pierre : Peire.
Je vous dis qu'il est plus pur amant , que le vôtre
qui est un thésauriseur.
Son larc donador
E just amassador.
P. Cardinal : F.ilsedatz.
Sontdonneurs généreux ei'^wiiei thésauriseurs .
ANC FR. On est bien aise d'ouïr ceulx qui se
uoiiinient amusseurs de sagesse.
AiMYOT, trad. de Plutan/ue, Morales, t. II, p. 4' ' •
Ne prisent rien que l'avare amasseiir.
Cl. Marot, t. Il, p. 411 •
esp, Amasador. it. Ammassatore .
MASSA, MAÇA , .v. f., lat. maSsa, masse
«l'armes, massue.
Voyez Muratori, Diss. 33; et Al-
DRKTE , p. 27 I .
Lo jayant una massa portava.
Roman de Blandin de Cornouailles.
Le géant portait une massue.
Li dard e las massa.s e cotels e dcsiral.
Guillaume de Tudela.
Les dards et les masses et couteaux et haches.
Proverh. Fier petit colp de grieu massa.
B. Vidal de Bl/aedun ; Loas novas.
Frappe petit coup de durq masse.
(:.\T. Massa, esp. Maza. port. Maca. it.
Mazza.
1. Massoi.a , s. f., massue, niasse.
Porta pic c MASSOI.A
Itou sou gros abdui li iiialh.
Marcabrus : Quan l.i.
l'orle pic el massue dont les deu.x. maillets sont
gros.
3. Massador , .V. ni., assommeiir, mcur
trier.
f.eiigua forçat, massador,
i6(i
WAS
A(|iiils f;ils escoutador.
B. Martin : Companho.
Fourclio's de langue , assuinmeurs , ces faux écou-
teurs.
4. Massar , V., frapper, taper.
Cniu les bnous mais excite a labor, aquel
que ara cantan que... massan.
Elue, de las propr., fol. Ifi.
Puisque plus excite les bœufs au travail , celui
qui laboure en chantant que... en frappant.
Part. pas. Aze... es forment massât.
Elue, de las propr. , fol. 236.
L'une... est fortenientyrrt/)/)e.
MASTI, M.-vusTi , .y. m., mâtin, gros chien.
Se fes cassar als pastors al) cas et ab mastis
et ab lebriers, si com bom fac lop.
f^. de P. Fidal.
Se fit cliasser par les bergers avec chiens et avec
matins et avec le'vriers , ainsi comme on fait loup.
Semblon mastis que layron a totz , e mor-
dou aquclh que podon.
r. et l^ert., fol. 25.
Ressemblent à matins qui aboient à tous , et
mordent ceux qu'ils peuvent.
Fig. Mueyran totz cestz maustis.
Roman de Fierabras , v- 366.
Meurent tous ces matins.
Foron porc en Guavauda ,
E en "Vianes foron ca,
Et en Velaic foron masti.
P. Cardinal : Tan son valen.
Furent porcs en Ge'vaudan, et en Viennois furent
chiens , et en Velay furent mâtins.
ANC. FR Car un mastins de loing l'abaie,
Qui en avoit senti la trace.
Romandu Renart, t. I, p. 92.
CAT. Masti. ESP. Mastin. tort. Masliin. ir.
M asti no.
2, Maustina, s. f., mâtine, la femelle
du mâtin.
Plus es puta que maustina.
MarcABRUS : Dirai vos scnes.
Est ])lus libei'line que nidtine.
Adjectiv. Ans a voluntat maustina.
MarCABRVS : L' iverns vai.
Mais a volonlc de mâtine.
ESP. Mastina.
MASTIC, MASTKCj.ï. III,, lai. .M.vsnc.t'.
mastic, gomme, résine.
MAT
Fel de talpa, mastic, cnses,
Marine blanc, can polverat es, ■
Ab clara d' un huen destrempatz. I
Mastec polveratz gitas sus.
Deudes de Prades, àuz. cass.
Détrempez fiel de taupe , mastic, encens , marbre
blanc , quand il est pulvérisé, avec glaire d'un œuf-
Jetez dessus mastic pulvérisé.
Del frug geysb oli, e de la scorsa, rozina , |
dira mastix.
Elue, de las propr. , fol. 211.
Du fruit il sort huile, et de l'écorce, résine, dite
mas lie.
CAT. Mastcq. anc. est. Maslicis. port. Mas-
tique. iT. Mastico. 1
MAT, MAST, s. m., du lat. ma/«5', mât.
Home que es en peccat inortal, es aissi
coma cel que se adortn sorbr' e! mat en la nau.
F. et Fert., fol. !\<^. '
L'homme qui est en péché mortel , est ainsi comme
celui qui s'endort sur le mât dans la nef.
D' el si fan mastz de uaas.
Elue, de las propr., fol. 218.
De lui se font mâts de navire.
CAT. Mnstil. ESP. Masto. port. Masto, rnastro.
iT. Mastil.
MATAR , V., lat. m.actar^, mater, frap-
per, tuer, assommer.
Et non matabunt hominem... et matabunt
culpatara...quod Christian us MATETMaurum...
MATENT cnm...
Ord. d'Alboaceni, roi maure de Coimbre, an. 772.
A trayla s'espaza ; RoUan cuyda matar.
Roman de Fierabras , v. 'il\\!\.
A tiré son épée ; il croit tuer Roland.
Sel s'ausi e s mata.
AuGiER : Era <juan.
Celui-là s'oceit et se frappe.
Lo van MATAR.
Pioman de Blandin de Cornouailles.
Le vonl frapper.
leii ai ja vist albre fuilbat.
Que s cocha, puis gel lo mata.
Bertrand de Born : Kuilhetas ges.
J'ai déjà vu arbre feuille, qui se hâte, puis gelée
\e frappe.
Part. pas.
Jaiiiays no s partran tro l'nssia matatz.
Roman de Fierabras, v. i38o.
Jamais ils ne se sépareront jusqu'à cequti'uu soil
mate-
MAT
ANC. TR.
J;'i ne serez par els ne veinciiz ne matez.
IXomnn de Rou , v. 3229.
Se RcQart le voloit mater.
Je mit qu'il se vodroit dcffendre...
Renaît , fet-il, vos me cuidiez
De vin mater, mes non ferez;
Or verrai conmeut vos bevrez.
Roman du Renaît, t. I , p. 7^ et I20.
Et, pour garder que plus je n'v retombe ,
Je veux macter aux dieux une hécatombe
Ronsard ,1. 1 , p. 1 13.
CAT. Esr. roRT. Matar. rr. Mattare.
— Faire mat, au jeu des échecs.
Flg. ïost l'agra '1 reys joves matât.
Si '1 coms no 1' agnes essenbat.
Bertrand de Bokn : Icu cliani.
Le roi jeune l'aurait bientôt maie, si le tomtc m
l'pât enseigne.
ANC. FR.
Ue tables é d'eschez sont compaignon mater.
Roman de Roti^ v. 25i^.
Se de On cner i regardés,
Satan as eschiés materés.
Roman du Renart, t. IV, p. SGy.
IT. Maltare.
2. Mat, adj. , triste.
Pos de cban vos es laissât ,
Recreznt vos lais e mat.
CoMiNAL : Comtor <1' Apchier.
Puisque de chant vous vous êtes de'siste , je vous
laisse fatigue' et triste.
ANC. FR. Jà ponr ce ne fust plus alex ez en soi)
cner ponr ses grans victoires, ne plus maz
ne plus confus ponr nule adversité.
Chron. de Fr., Rec. des /list. de Fr., l. V, p. 228
Mes mult esteit maz et pensis.
Marie de FRAhXE , t. I , p. gl).
L'apostoles et li sénat
Moult sont dolenz e monlt sont mat.
ISoui'. rec. defabl. et cent, anc, t. Jl, p. io3.
Car u'i osoie la raain tendre
Tant icre maz e vergongneus.
Roman de lu Rose, v. 8129.
Klle devint mont mate, vaine et morne.
Jlist.de Gérard de yefers, p. 129.
— Loc. Jii^. en terme du jeu des écliccs
Albert, al corn del taulier,
MAT
i(i
Vos dirai mat.
T. d'Alrertet et de Pierre : Pcire.
.'Vlhert, au coin de l'ecliiquicr, je vous dirai mal.
El corn del taulier u' er matz.
AiMERi DE Beli.inoy : Cossiros.
Kn sera mat au coin de l'e'cliiquicr.
Qu'ieii remazes del jaec vencalz e matz.
Bernard d'Alriac : S'ieu agues.
Que je restasse du jeu vaincu et mat.
Àlhisiv. Al flac jelos cug dir mat ses tôt roc.
Blacasseï : Gerra mi J'iay.
Au flasque jaloux je pense dire mat sans nulletour.
Dilz MAT a la gent croya.
RaIMOND de C\STELNAl' : Ges sitôt .
Je dis mat à la gent mccliante.
ANC. FR. Et dedeu l'anglez les mata
Oit mat\e quiderent tenir.
2* Irad. du Cliastoiemenl, cont. l*^.
Conment tu paisses rendre mat
Li félons plains de trieberie.
Roman du Renart, t. II , p. 253.
Voyez EscAc.
3. Matagilos, .s. m., mate-jaloux.
Al bran d' asier en clam merces ,
Et al feran matagitos.
Gdillaiîme de Berguedan : Ara mens.
.'\u glaive d'acier j'en cric merci, et au féroce
mate-jaloux.
'\. ]\IaTKRIA, M.\DEIRA , MADEYRA, S . f. ,
lat. MATERiA , matière.
Voyez 3IuRATORi, Diss. 33.
Tolz em fag d'una materia , e format ad
una forma.
Vet l'en.. M. 73.
Nous sommes tous faits de même matière, cl
formés à même moule.
Fig. Toluntiers volon anzir d'aytal materia
parlar.
F. et l'en., fol. 70.
Veulent volontiers entendre parler de telle ma-
tière.
— Blatériaux pour bâtir.
Una charrada de madeyra.
Tit. de l/joo. ylreli. du Roy-, K. 772.
Une cliarrelée de matériaux.
Si aquel que bastit de la mia madeira, so
es de la roia fusta o de las mias peiras, en sa
terra , o felz pcr mala fe, cl n'es leugatz per
laironici.
Trad. du Code de Juslmien, y-?!",
i68
MAT
Si celui qui Làlit de la mienne matière, c'est-à-
dire du mien bois de construction ou des miennes
j)ierres en sa terre , le fit par mauvaise foi , il en
c'st tenu pour vol.
CAT. ESP. roRT. iT. Matcria.
5. Material, adj., lat. materialw, ma-
tériel, de matière.
Coma lo luin materiai, esclarziss las tene-
bras.
F. et Vert., fol. 83.
Comme la lumière matérielle e'claircit les ténèbres.
Li cel MATERiAi,... , Il cel spiritual.
Doctrine des Faiidois.
Les cieux matériels-. -, les cieux spirituels.
c:at. ESP. PORT. Material. it. Materiale.
Ci. Materiar, V., lat. materiarî, cliar-
penter, préparer.
Part, pas, La raateria es pauzada per la causa
MATERIADA.
Lejs d'nmors, fol. i3o.
La matière est posée pour Ja cliose préparée.
7. Materialmen , adv., matériellement.
Sillabas se fan materialmen d'una o de
niotas letras.
Leys d'amors, fol. 7.
Les syllabes se composent tnatériellemenl d'une
ou de plusieurs lettres.
CAT. Maieriahnent. esp. port. it. Material-
jnenCe.
8. Mairam, s. m., merrain.
Vendre lo l)osc a carpentiers... per far
MAIRAM.
Tit. de 1274. jirch. du Pioj.j Toulouse, J. 32i.
Vendre le bois à cliarpcntiers... pour faire mer-
rain.
9. Immaterial , adj., immatériel.
Las operacios divinas, immateriai.s.
Elue, de las propr., fol. 8-
Les opérations divines , immatérielles.
CAT. Immaterial. esp. Inmaterial. port. Tin-
material. it. Immateriale.
MATRAT, S. m., grand javelot, bâton
de guerre.
Ce mot est d'origine gauloise. On
lit dans Strabon, liv. IV:
Ktti fxa.'Vifii, Tra.X'TtiV ti sicToc.
Et dans César, de Bcllo gnllicn, lib. I,
0. 26 :
MAT
Intercarros rotasqne, mataras ac tragulas
snbjiciebant, nostrosqne vnlnerabant.
Mas un paya lay venc, que porta un matrat.
Roman de Fierabras , v. 268.
Mais uu païen vint là, cjui porte Mn javelot.
Tyl matras.
Que m fier detras ,
Casciis me lansa.
Lejs d'amors, fol. fl\.
Tel jafelot, qui me frappe derrière, cbacun me
lance.
— Verge, membre viril.
Ab lasbolasredondas qnependonals matratz.
P. Cardinal : Un estribot.
Avec les boules rondes qui pendent aux l'erg^cs.
1. Matrasseyar, V., matrasser, assom-
mer.
Fig. Sitôt mi MATRASSEYATZ,
len vos respon.
T. d'Albert et d'Aimeri : Amicx.
Quoique TOUS m'assommiez, je vous réponds.
ANC. FR. Le bruit que vous aviez... e'té porté
par terre, sabonlé et pétillé aux pieds des
cbevaux... matrassé et cbarpealé de tant
de coups.
Mémoires de Sully, t. I , p. l2/j.
MATHEMATICA , s./., lat. mathema-
tica , mathématiques.
Apres, senes inaestre , totas las sciensas de
MATBEMATICAS.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 53.
Apprit , sans maître , toutes les sciences de ma-
thématiques.
CAT. ESP. Matematica. port. Mathematica. it.
Matematica.
2. Mathematic, adj., lat. mathemati-
CMS, mathématique.
Ses nombre no podem saber negana mathe-
matica sciencia.
Elue, de las propr., fol. 278.
Sans nombre nous ne pouvons savoir nulle science
mathéinatique.
CAT. Mateinatic, esp. Matcinatico. port. Ma-
thematico. it. Matematica.
MATURITAT, s.f., lat. biaturitvt^w,
maturité.
MAT
Si alcns depopnîaria camps , vinhas o Liai
(lavant maturitat.
For (le Montcuv. Ord. des R. de Fr., l^(i3 ,
t. XVI, p. i33.
Si aucun dr'pcuplcrail clianijis , vignes ou Lléavaiil
malurilr.
ANC. FR. On voit à meureté venir tons frnits.
Jhilaille de Crecy.
ANC. CAT. Mattiritat. it. Macuritèt, matiiiitate,
maturitade.
1. Maturacio , s. f., lat. m,vtur.\tio,
maturation.
Frngz veno a maturacio.
Quan l'apostema es en maturacio.
Elue, de las propr., fol. 84.
Les fruits viennent à maliiratinn.
Quand l'aposlème est en maturation.
ESP. Madtiracion. pop.t. Maduracno. it. Ma-
turazione.
3. Madurf.s.v , MADUREZA , 5. /.', matu-
rité.
Pueis qn'esvengutz a madureza, et es sas.
F. et Ferl., fol. 20.
Puisqu'il est venu à maturité, o'I qu'il est sain-
Fig. Sia fâcha ab sobeyrana maduresa c
atrempansa.
Re^l.a de S. Benezeg. fol. 53.
Soit faite avec extrême muturitécl modération.
CAT. Madiiresa. asc. est. roaT. Madureza.
IT. Maturezza.
4. jM.vDur.AMENT, S. m., maturité.
Color et MADURAMEST.
Pren... madurament.
Elue, de las propr. , fol. 225 et igy.
Couleur et maturité.
Prend... maturité.
cKT.Madurament. esp. Maduramiento.iT. Ma-
turamento.
5. Madur, adj. , lat. maturk^', miir.
La fuelb' e '1 (lors e 'I frugz madurs.
Pierre d'Ai;vergne : La fuclli' c 'I (lors.
La feuille et la fleur et le fruit mur.
.Sa fruila, cant e.s ma dura.
Deudes de Prades , /iuz. cass.
Son fruit, quand il est mur.
Fiff. Mas yen par yhres ,
Qnan li die so don sui madijrs.
Rambai'D de VaQUEIBAS : Ar vey escur.
III.
MAU
1G9
Mais je parais ivre, quand je lui dis ce dont je suis
;/( lir.
Lo cellaiier... sia clegutz... savis et MAniins
de costuiiiMs.
Jli'f^la de S. licneze:; , fol. ^3.
I.e cillrritr... soit élu... sage c( 7/;;/;de coutumes.
Agnt MAUUR cosselli.
Tit. de 1395. DoAT, t. CXXXVII, fol. Bfi;.
F.u mur conseil.
Si'bst. loc. Quan n'ac près lo vert e 'i madur.
litliTRAND de Born : Pus lo gens.
Quand il en eut pris le vert et le mur.
CAT. JMadur. esp. port. Maduro. it. Maturo.
6. M.\TURATiu, aclj., maturalif, hâtif,
actif.
IWesclat ab sal, d'apostemas maturatiu.
De frngz maturativa.
Elue, de las propr., fol. 208 et 12.').
Mêlé avec sel , /«n/((ra<iyd'apostèmes.
3faluratii'e de fruits.
Rlinistra maturatius emplastres.
Colleet. de recettes de médec.
Administre emplâtres maturatifs.
ESP. Madurativo. it. 3Iatiirativo .
r. Madurar, V., lat. MATURARi?, miirir,
Frngz fa madurar.
Apostemas maddra.
Elnc.de las propr. , fol. 123 et 208.
Fait mûrir les fruits.
Mûrit les apostèmes.
CAT. ESP. Madurar. port. Maturar, madurar.
it. Maturare.
MAUCA, S. f., panse, bedaine, gros
ventre.
El bras d'ontra en ontra trauca ,
Mas l'ansberc li guéri la mauca.
lloman de Jaufre, fol. 90.
Perce le bras d'outre on outre , mais le liauliert lui
garantit la panse.
2. Mauclt, adj., ventru,
leu t'agra dat caval mahcot
Ab sela de Carcassona
Et entrcssenh et escut
De la cort de Narbona.
Kai.moni) de Miravai. ; A Dieu rae.
Je t'aurais donné cheval 'ventru avec selle de Car-
cas.sonnc et enseigne et écu de la cour de Narhonne.
MAljRKLA, f. /, morelle, .sorte de
plante.
T70
MAZ
Serpeus que manja macrela.
Tôt maulenen renovela.
lireif. d'iimor, fol. 5().
Serpent qui mange morelle tout aussitôt se renou-
velle.
<:at. it. Morella.
MAZAN, MASAN, i. m., tapage, tin-
tamarre, bruit, murmure.
Il crit e il masan
Que il corn e las trombas fan.
Pierre de Bergerac : Bel m' es cint .
Les cris et les tintamarres que les cors et les
trompettes font.
En breu veirem qnal mais poiran
Sofrir lo maltrach e '1 mazan.
Bertrand deBorn ; Guerra e trebalh.
Dans peu nous verrons lesquels pourront davan-
tage supporter la fatigue et le tapage.
Manjar ab mazan
De viul' e de chan.
Bertrand de Born : Mon chan fenisc.
Manger au bruit de viole et de chant.
Al avinea mazan
Que fan entr' els 1' anzelh.
G. Pierre deCasals : Al avinen.
A l'avenant tapage que font entre eux. les oiseaux.
M' agrada l'aura e 'l temps e'I mes
E '1 gaps e 'l ris e '1 jois e '1 chans
E '1 doiiz mazan.s
Qae creis qaan s'aizina '1 matis.
GiRAUD DE BORNEIL : Quan creis la
M'agrée Taure et le temps et le mois et la plaisan-
terie cl le ris et la joie et le cliaat et le doux mur
mure qui s'accroît quand le matin se déploie.
MAZELH, MAZEL , MAZELL, S. ni., lat.
MACELL?//?î, boucherie.
Vovez Denina, t. II, p. 286.
Lo despezon plus menudaïuent que boni
110 fay carn a mazell.
1,0 bnon que hom enten tuenar al mazet.
t-ngiaissa botu.
F. et Vert. , fol. 2:> et 76.
Le dépècent plus menu qu'on ne fait cLair à hou-
i licrie.
On engraisse le Ixeuf qu'on entend conduire a la
liDUcfwrie.
ANC. I K. Laquelle femme le supliaut trouva en
la boticberie, ou inacel.
Leit. (le rem. de 1 .'|(io. Carpentur, t . Il , col, i u);>..
MAZ
Caboche , e.scorcheur de vaschrs au maisicl
.S. Jacques.
ir. Macello.
MONSTREI.ET, t.I, fui. ifif).
— Carnage.
A Bezcrs fezets faire
Moût estranh mazelh.
G. FlGUElRAs : Sirventes vuelli.
S. Béziers vous fîtes faire moult étrange io/zc^enV
ANC. FR. N'oï l'om mai si fort mazel.
B. DE Sainte-Maure , Chron. de Nur/n.j fol. 127 ,
— Boucher.
Liatz a la coza d' nn taur,
Degr' esser frnstratz pel mazei,.
P. Vidal : Pois ubevl.
Lié à la queue d'un taureau , il devrait être dé-
pecé par le boucher.
■),. Mazeliek, mazeller , s. m , h»t. ma-
cKiJaKius, boucher.
Desembre penh hom aissi
A manieira de mazelier.
Bref, d'amor, fol.j^S.
Décembre on peint ainsi à manière de boucher.
ANC. FR. La haie des machecUers , lequele li
macheclier meismes tiennent.
Et li machecUers qu'il ne jiuist wagnier au
pourchiel tuer ke six deniers.
Til. de 1274. Carpentiir ,1.11, ool. 1 101 .
IT. Macellaio.
— BoiH'reau.
Quant hom la meuava al martire, mot de
malvada gen la seguia... dels quais la deffen-
dia Bazilides , lo mazei.ier.
Cal. dels apost. de Ro?nii, fui. 22.
Quand on la menait au martyre, niuult de mau-
vaise gcnt la suivait... desquels la défendait Basilid es,
le bourreau.
'3. Mazëllar , -ï'., tuer, égorger, assom-
mer.
Om mielhs non mazei.t.a
Autrui porc.
P. CaRDINAI. : Un sirventes.
On n\'gorge pas mieux le porc d'autrui.
Cocha e mazelh' e trenca.
Kambwd d'Ouance : Ar s'cspan.
Poursuit et tue et tranclie.
ANC. FR. Les autres les reeevoient sur lears pic-
ques et sur leurs bastons, et là , les niache-
ME
dotent sur leurs picques très inliumaine-
.ment.
MoNSTRtLKT , t. I , fol. 265.
ANC. roRT. Vazellarido se en seus coraçoens.
Cliron. de D. P. de Menezes. Elucid., t. II, p. laâ.
iT. Macellare ■
ME, pr. pers. m. et/., i"' pers. sing.,
lat. ME, je, moi , me, à moi.
Siij. Mon escndier e me
Aveni cor e laleu.
B. DE Ventadoub : Pus mi preialz.
Mon c'cuyei- cl moi avons courage et désir.
S'auzes dire qnar me fos
Un ser lai on se desvestis.
ARSAtD deMarleil : Belli m'es. I^ar.
Si j'osasse dire afin que/e fusse un soir là où cllf
se de'sbabille.
Rég. dir. Saluderon me francamen.
Le comte de Poitiers : En Alvernhc.
Saluèrent moi franchement.
IWoh am selieys que m'a conquis,
Et elLa, me.
P. R0GIERS : Eutr' ira e joy.
Moult j'aime celle qui m'a conquis, et elle , tnoi.
Rég. ind. A nianjar me deron rapos.
Le co.mte de Poitiers : En Alvernlie.
A mander à moi donnèrent chapons.
Autre ris me sembla plorar.
Rambald d'Orange : Ab nou cor.
Autre rire à moi semble pleurer.
CAT. ESr. PORT. IT. Me.
2. Ml, pr. pers. m. eif., i""* pers. sing.,
lat. niihi, je, moi, me, à moi.
Siij. No sai on vanc ni d' on mi venc.
Arnaud de Marleil : Dona genser.
Je ne sais où je vais ni d'oùye viens.
S'iea auzes dir qnar mi fbs
Un ser lai on se devestis.
Arnaud de Makueil : Belli m' e.s lu.
Si j'osasse dire aGn que /e fusse un soir là où
elle se de'sbabille.
Rég. dir. Si mi ten près s'amors e m'enliama.
B. DE Ventadoub : Ben m' an pcrdul.
Tellement son amour lient moi prisonnier et me lie.
(Jrs ni leos non etz vos ges,
Que Di'ancizalz, s'a vos mi ren.
B. DE Ventadoir : Non es meravcliiu.
Ours niliun vou» n'êtes point , que vous me tuiez,
1 à \oui je me rends.
ME
71
Rég. ind.
Platz Mt fort que ieu iV amor vos veiisa.
La comtesse de Die : A cliantar m' er.
Il plaît à moi fort que je vous vainque en amour.
El mon non ai amie que tan mi vailla.
B. DE Ventadour : Per mielbs.
Au monde je n'ai ami qui tant à moi vaille.
ANC. FR. ToQt mi soi donné.
Alboinsde Sézane. F.ss.surlamus., t. II, p. i.O'i.
Mes bras li tendi ,
Si la très vers mi.
Jean Errabs. Ess. surin mus., t. II, p. 188.
Bien ini devroit mon servise mérir.
Simon w'Athies. Ess. sur In mus., t. II , y. \C>H.
CAT. ESP. PORT. IT. HJi.
3. Mei, mey, pr. pers. m. Gif., i'" pers.
sing. rég., moi.
Cnm s' agues fait son drut de mey.
P. RoGlERS : Per far csbaudir.
Comme si elle eût fait son galant de moi.
Trobar vos cng, domna , latz mei.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Je crois vous trouver, dame, à côlc de moi.
ANC. FR. Mei atendirent li peohéor que il per-
dissent mei.
E entendit à mei.
Ànc. trnd. du Psaut. de Corbie, ps. 118 et 76.
/( . M, pr. pers., contraction de au? on
de Mz; .se plaçait toujours, comme at-
(ixe, après les mots terminés par luie
voyelle.
Voyez la Grammaire romane, p. 187.
Suj. Si be M ri ni m cban.
P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Si bien je ris et je. chante.'
Rég. dir. Si trop grans afars no m rete.
P. RoGiEBS : Tant ai mon cor.
Si trop grande afl'aire ne retient moi.
Rég. ind. Que m fos datz , a rescos ,
Eu baizan, guizardos.
B. DE Ventadour : Lo gens lemps.
Que à moi fut donnée, en cacbelle, en embrassant ,
une récompense.
ANC. FR. Va , ca /rt viendra pcut-estrc.
Th. Corneille , le Festin de Pierre.
ANC. ESI'. V. da 7/1 grand soldada.
AllCimESTE DE lIlTA , CO|l. 100 r
172 MEC
MEA.T, .V. m., lat. meatm.v, canal, ou-
verture, passage.
Entro al méat de la vergua.
Eu Jo MEAT del prepuci.
Trad. d'yllbiicasis, fol. 09 et 3o.
Jusqu'au canal de la verge.
Dans l'oHcertaredu pre'puce.
Esi>. POKT. iT. Meato.
MEC, adj., triste.
Anzels que son mec ^
l'er lo frcg temps.
Alegret : Aia pareisson.
Oiseaux qui sont tristes par le froid temps.
MECA, MECHA, S./., du lat. myxus,
mèche.
Papiri es jonc apte a far otecas per ardre.
Elue, de las propr., fol. 218.
Le papyrus est jonc apte .î laire miches pour brûler.
Si col cera e mecha e'I fuocx d' entre issentz,
Cestas très res essemble son ns ciris ardens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Ainsi comme la cire et la mèche, et le feu d'entre
(.elles) sortant, ces trois choses ensemble sont un
cierge allume'.
— Tente, terme de chirurgie.
Una MECA de drap de H.
Cove que tu panses meca en qaasciin traue.
Trad. d'ÂlbucasiSj fol. IJ et 2^.
Une tente de drap de lin.
Jl convient ([ue tu poses /e/ziedans cliaque trou.
CAT. ]\lexta. ESP. PORT. Mecha. n. Miccia.
MECHANIC, acij., lat. MECHANicMi,
mécanique.
A semhlansa de soiencia o art mechanica.
Elue, de las propr., fol. io5.
A ressemblance de science ou art mécanique.
— Terme d'anatomie.
Algunas venas ditas mechanicas.
Elue, de las propr., fol. 5^.
(^)uelques \eiues dites mécaniijues.
— StcbstciiuU'. Mécanicien.
En la pensa del niaestre mechanic.
Elue, de las propr., fol. io5.
En la pensée du maître mécanicien.
CAT. Mecanic. esp. port. Mecanico, ix. Mec-
canico.
MED
MEDECINA, MEDiciNA, s.f., lat. me-
mciNA, médecine, remède.
En fau gaure de medecinas.
XiV. de Sydrac , fol.ijn.
En font beaucoup de médecines.
Non pot suffrir que metges y toque, e tota
MEDICINA li torna en veri.
F. et rert.,(o\.8.
Ne peut souffrir que me'decin y toucbe , et tout
remède lui tourne en venin.
Fig: D'angels es don' e regina,
E de peccadors medecina.
Passio de Maria.
Des anges elle est dame et reine , et de pécheurs
remède.
Peccat es mot grcu nialautia, e laconfessio
es sa MEDECINA.
r. et Vert., fol. 68.
Le pe'ché est moult griève maladie, et la confession
est son remède.
— Art de la médecine.
Dis li sisaupra medecina.
V. de S. Honorai.
Lui demande s'il saura la médecine.
CAT. ESP. PORT. iT. Medtcina.
'i. Medecinal , MEDICINAL, aclj . , lat.
MEDiciNALiV, médicinal.
Snc d' api
Es mot MEDiciNAT.s cnguens.
Bref, d'amor, fol. 5o.
iSuc d'ache... est moult médicinal ongxieaX.
Herbas medicinals et aromaticas.
Elue, de las propr., fol. 2^8.
Herbes médicinales et aromatiques.
Subst. Deurla anar al lavador.
Que ns es verays medecinai-s.
Marcabrus : Pax. in nomine.
Devrait aller au lavoir, qui nous est vrai remède,
CAT. ESP. PORT. Médicinal, it. Médicinale.
3. Medecinak , MEDICINAR, V., médeci-
ner, médicamenter, panser, traiter.
Si r ns membres es nafratz, totz los autres
li ajudon a medecinar et a garir.
F. et Fert., fol. 57.
Si l'un membre est blessé, tous les autres lui ai-
dent a se traiter et à guérir.
Part. pas. subst. Util... als medicinatz.
Elue, de las propr., fol. 77.
Utile... aux. vicdicamentcs.
ANC. *R. Dont il se iîst médeciner.
]Souv. rec. dcfiibl. et cont. anc, t. II, p. i3i).
MED
Tour gaérir et médeciner les navrés.
.MONSÏRELKT , t. II , l'ol. 52.
CAT. ESP, PORT. Mediciitar. ir. Medicinare.
4. Médicament, s, m., lat. meuic.\-
MENTww , médicament , remède.
Fort MEDrCAlMKÎiT.
So utils per far médicament.
Elue. Je las propr., fol. 2M.
Fort médicament.
Sont utiles pour faire médicament.
CAT. AledicameNC.t.sr. port. it. Medicamento-
5. IMedicacio, s. f. , lat. medicatio,
médication , traitement.
No aprolieyla la tua medicacio.
En la bora de la tua medicacio.
Trad. d'yllbucasis, loi. l\ et /(8.
Ne profite pas la tienne médication.
A l'iieure du tien traitement.
IT. Medicazione .
(). Mediquar, medegar, V., lat. medi-
cARi, médeciner, médicamenter, trai
tt-r.
No MEDiçrETZ niiilantia ni;ila, per so (]ue
mais niclges no sialz uoniiiatz.
Tind. d'yilbticasis , fol. i.
Ne traitez pas mauvaise maladie, alinque vous ne
soyez pas nomme's mauvais médecins.
CAT. ANC. ESP. PORT. Mcdicar. XT. Medicare.
7. Metzina , mezina , s. f. , remède ,
médecine, philtre.
Aus, tu que douas mezin as ,
£ que juijas las oriaas.
P. Cardinal : Jhcsum Crist.
Entends , toi qui donnes remèdes, et <jui juges les
urines.
Laurador terras sensals tenen ,
Festas obran, e mezinas crezen.
Raimond de Castelnau : Mon sirveutes.
Laboureurs tenant terres à cens, aux fêtes travail-
lant, et aux philtres croyant.
Fig. Per vos tôt lo cor mi do! ,
E non puesc trobar metzina.
G. Kudel : Quan lo rius.
Par vous tout le cœur me fait mal , et je ne peux
trouver remède.
So qu'a aoior es veraya mezina.
GtlLLAUME DE BercuedaN : Quan vey lo.
Ce qui à l'amour est véritable médecine.
PORT. Mezinha.
MED
170
8. Mezinar, V., médeciner, médica-
menter, traiter.
E '1 mal don sui guaritz
No m quai ja mezinar.
Giradd DE 13oRNElL : Per solalz.
Et le mal dont je suis gue'ri ne me faut désormais
rni'diciimintcr.
Ane honi no vi nietge de son joven... ,
Per qne sap luielhs mezinar e plus geu.
Aimeri de Peguilain : En aquelh temps.
Oncques on ne vit médecin de sou mérite... , c'est
pourquoi il sait mieux médeciner et plus yeuti-
ment.
Part. pas. Seran ben mezinat siey amie.
AlMERi DE PegdilaiN : En aquelli temps.
Seront bien médecines ses amis.
ANC. CAT. Meizinar. port. Mezinhar .
j). Metge, mege , s. m., lat. u^oicus,
médecin.
Ipocras , so ai auzit dir,
Ditz que metges non dcu falbir
De nulb cosselh qu'oui li deinan.
P. Raimond de Toulouse : Enqoera m vai.
llippocrale, cela j'ai ouï dire, dit que mé-
decin ne doit faillir à nul conseil qu'on lui de-
mande.
Bos metges es qui m pot guérir.
Le comte de Poitiers : Farai uu vers,
lîon médecin est qui peut me guérir.
Fig. Metge dels coratges dels bornes.
l'rad. de Bède, fol. 7g.
Médecin des cœurs des hommes.
Prov. Metges si den garir primeirament.
Trad. de Bide, fol. 79.
Médecin doit se guérir premièrement.
Adject. Que tu prengas una fcmna metga.
Trad. d'Albucasis, fol. '32.
Que tu prennes une Icnime médecin,
ANC. ESP.
Aristobulus, uu mege, era bien conocido.
Poeinu de Alexundro, cop. 2086.
CAT. Metge. ESP. mod. port. it. Medico.
10. Metgia, s. f., art de la médecine.
Aqiiest inelges sap de metgia tan.
Aimeri de Peouilain : En aquelli temps.
Ce médecin sait tant de médecine.
— Médicament , potion.
174
MED
M;ts per metgias ni per arlz
Que l'ezcssou.
V. dit S. Énimie, fol. 8.
Mais pour potions ni pour artifices qu'ils fissent-
ANC. CAT. Metgia.
!i. Metgar, metgiar, V., médecine!',
médicamenter, traiter.
l'"es lo METGAR entro que fon guerilz.
y. de Pierre f^idtil.
Le fit /r(n7w jusqu'à ce qu'il fut guéri.
Al bon metge, raaiestre Frédéric,
Ui, Metgia , que de metgiar no s trie.
AlMEiii DE I'kguilmn : En aquelh temps.
Au bon médecin , maître Fre'de'ric , dis, Médecine,
que de médecinerïX ne se larde.
ANC. CAT. Metjar.
12. ReMEDI , REMEZI, S. m., lat. REME-
T)ium, remède, médicament.
Qae .sapia gaerir la malautia, e que sapia
pauzar bon remedi.
F. et Vert., M. m.
Qu'il sache guérir la maladie , et qu'il sacbe ap-
pliquer ton remède.
Fig. Aisso es remezi contra totas temptaclos
de totz peccatz.
F. et Vert. Jo].%f3.
Ceci est remède contre toutes tentations de tous
péchés.
— F/g. En terme de monnayage.
Se battra d'aur fîu al nieas a .xxiii. cayratz
e iniech, inclus lo remedi.
Tit. de 1424. Bisl. deLang-, t. IV, pr., col. 424.
Se battra d'or fin au moins à vingt-trois carats et
demi , joint le remède.
ANC. CAT. Remedi. esp. port. it. Remedio.
i3. Remediar, V., lat. REMEDiARe, re-
médier, porter remède.
Per art de siirgia bom deu remediar.
Elue, de las propr., M. 81.
Par ait de chirurgie on doit remédier-
Sas aiso far remediar.
Tit.de 1391. Bailliage de Sisleron.
Sur ceci faire remédier.
CAT. ESP. PORT. Remediar. it. Riinediare.
MEDITAÏIO, s. /., lat. meditatio ,
méditation.
MED
Per bonas meditatios.
Régla de S. Benezegj fol. 2<).
Par bonnes méditations.
(AT. Meditaciô. esp. Meditacion. port. Medi-
tcuào. IT. Meditazione.
1. MedITATIU, rtc//'. ^ lat. MEDITAT1VW.V,
méditatif.
Substantiv. La meditativa , coma : Yea per-
j)esse a legif.
Lejs d'amors, loi. 73.
La méditative, comme : Je pense à lire.
CAT. Mcditaliti. esp. port. it. Meditativo.
MEDULLA, *./., lat. medulla, moelle.
La corrupcio ja ba conseguda la medulla
del os.
Trad. d'AllmcasiSj fol. 44-
La corruption a déjà pénéiré la moelle de l'os.
— Ce qu'il y a de plus pur, ileur, en
parlant de la farine.
Polvera de moll..., es medulla de la farina.
Trad. d'Albucusis, fol. Sy.
La poussière de moulin..., c'est la/Zeî(rde la farine.
ESP. PORT. jSJedula. it. MidoUa.
2. MeOLA , MEALHA , MELHA , MUELHA ,
MEZOLA , MEZOLLA, MEZOI.HA , S./.,
moelle, centre, moitié, milieu.
Car si m' art dinz la meola
Lo fuecx, non vuelb que s' escanta.
A. Daniel : Autel e bas.
Car si le feu me brûle dans la moelle, je ne veux
pas qu'il s'éteigne-
Un manuscrit porte muelha.
La MEZOLHA de la spina del dors.
Elue, de las propr., fol. 20.
La moelle de l'épine du dos.
Merma mezolas e cervelas.
Brev. (Vamor, fol. 34-
Diminue moelles et cervelles.
Fig. Comensero a tornar atras ans que losso a
la MELBA.
Philo.mena.
Commencèrent à rclourncr en arrière avant qu'ils
fussent à la moitié.
La sancta arma de Jbesu Crist que fon ben
plena e noyrida de la preciosa mezolla , so es
de la savieza de Dieu.
F. et Fert.,M. 36.
La sainte âme de Jésus-Chrisl qui fut bien pleine
et nourrie de la précieuse moelle, c'est-à-dire de la
sagesse de D'eu.
MEI
Pro{'. leu 'Ih part l'uov e la MKiVÏ.BA.
Bertrand de Born : Un sirvciUes on niolz.
Je lui partage Tteuf et la moelle.
3. MeZOL , MEZOLL , MEZOLH , S. /«. ,
f moelle , centre , milieu , noyau.
Lo cor e '1 mezol d' aqnest albre.
'• /-'. et Fert., loi. 36.
Le ccEur et la moelle de cet arbre.
Loncs rams redons, pies d'alcn mezoi.h.
Elue, de las propr. , fol. 222.
Longs wmeau.x. ronds, pleins d'aucune moelle.
Fig. Escalfon tolz los mezolls del cor e lo
fan escumar en luxaria.
y. et Vert., fol. 85.
EcliaulFcnt tous k"! noyaux du cœur et le foiil
ecumer en luxure.
ESP. Meollo. iT. Midollo.
/|. MeDULLAR , ndj. , lat. MKDlLLARii',
médullaire.
Consurapcio d'bumor meddi,l.\r.
Elue, de las propr., fol. 62.
i Consomption d'iiumcur médullaire.
.'i. Mezolhos, acij., lat. siv-diilLOsus ,
moelleux.
Es he MEZOLHOS et ab panca 'scorsa.
'f Hamlda et MEzoLHO.sa.
i Elue, de las propr., fol. 224 et 225.
Kst bien moelleux et avec mince e'corce.
Humide et moelleuse.
MEI, MEG, MEIG , MEITZ, MEICH, MIFl ,
MIEO, MIECH, MIETZ , MIEY , MIEIG ,
ï_ MiEiz , adj., lat. Ti.iv.dius, mi , demi , qui
est au milieu, mitoyen.
Voyez Denin.\, t. III, p. 120; c^
Ihre, Diss. (dt., p. 255.
De MEG aripin de vinea, lo cait.
Titre de ^-J.
De demi arpent de vigne , le quart.
IVIiEGA. cbanso senienarai e îurKd vers.
S.vv.\Rl DE M.MLEON : Qui bon fru'^;.
Je sèmerai demie chanson et demi vers.
Van outra mar, e son en mieia via.
T. nu COMTE DE Provence etd'Abnaid : Arnaud.
Vont ou4rc mer, et sont à /ni cliemin.
Per MEiAS las palntz.
Gvii.lav:me de TvnKt. V.
l'ai les marais mitnj-ens.
MEI 175
Cet adjectif, joint à 1,0c , jorn, dia,
NiKCH, a formt!' des sidjstantifs com-
post''s. Voyez ces mots.
Substantii'. Lo oomenzanien e la fi
Vol .saber, e'I mei airessi.
Deldics de Prades , Poème sur les Vertus.
r.c commencement et la fin veut savoir, et le mi-
lieu aussi.
/.oc. Que itipses.so las messios mieig emieic.
Tit.de i2o3. /Irch. du Koy., J 3o'|.
Qu'ils missent les dépenses moitié par moitié.
Adverbial. A crebar ni a miech partir.
MarcaBRCS : Pois s' enrulloysson.
."V crever ni à mi partir.
MiETz inortz vati per nn .sendier.
RviMOND DE Castf.LNAU : Entr' ira.
Demi mort je vais par un sentier.
Malanien ténia Aiitafort, qri'era mieiz seus.
V. de Bertrand de Born.
Tenait injustement Hautelort, qui était moitié
sien .
Adi>. coinp.
N'Astorga oasec el sahinn de miev inorta.
/'. de S. Honorât.
Dame Astorgue tomba sur le sable à demi morte.
De miehtz fo arabitz de mietz niorais.
linman de Gérard de Rossillon, fol. 96.
Fui ('( moitié arabe et à moitié maure.
Prcp. coinp.
Ane no m gardiei , tro fui en miei la flania.
B. DE VentadotR : Bc m' an perdul.
Oncques je ne pris garde, jusqu'à ce que je fus
au milieu de la llamme.
Prop a gaerra qni I' a en mieg del sol ,
F, plus prop l'a qui l'a sotz sou coycbi.
P. Cardin VT, : Prop a gucrra.
Proche a guerre qui l'a au milieu du sol , et plus
proche l'a qui l'a sous son coussin.
ANC. FR. En 7/j/-voie de ion uianoir.
Fabl. eteont. anr., t. IV, p. 2.
11 attendoit tout seul illec en mi la rae.
.'Irréts d'amour, p. 82.
L' aigna m cor denan per miei lo vis.
B. DE VENTADorn : BelsMonrnelhs.
L'eau me court devant au milieu du visage.
ANC. FR. Sovcnt v.iit par ini cele rne.
Trespercc soi par mi le flanc.
Falil. et cont. anc., t. II, p. g^ , et t. IV, p. 3^().
Mes il m'a par mi \a main pris.
Roman de la Piose, v. 1937.
r:AT. iVedi. fsp. Medio. port. Meio. it. Mezzo.
Î76 MEI
•X. Mest, nv.i, prép., parmi, entre.
Paeys er mest nos tôt 1' anrs partit.
GavAUDAN le Vied.X : Senhors per.
Puis sera entre nous tout l'or partagé.
Sai MEST nos mcstran gran cobeeza.
Le chevalier du Temple : Ira e dolor.
Ici parmi nous ils montrent grande convoitise.
Prép. comp. Es la meiller e la pins pros
Dompna que .sia de mest nos.
Guillaume de Berguedan ; Ar el mes.
Est la meilleure et la plus vertueuse dame qui
soit ail milieu de nous.
Ben volgra fos sav
Aqael bos costnm per mest nos.
T. DE G. EuDEL et de Giraid : Guiraut.
Bien je voudrais qu'existât ici celle Lonne cou-
tume au milieu de nous.
3. Meias,meian, mejan, ad]'., moyen,
mitoyen, du milieu, médiateur.
Alcus son , r ns antz, los autres pins bas,
alcus autres meias.
r. et Vert., fol. 46.
Aucuns sont , les uns liauls , les autres plus bas ,
quelques autres mitoyens.
.Selarier, sacrista
Major, raenor, mei*.
G. KiQuiEB : Pus Dieu.
Cellérier, sacristain majeur, mineur, moyen.
. Rie bom, quan va per carreira,
El mena per corapanbeira
Malvestat, qne vai primeira
E MEJANA e deneira.
P. Cardinal : Qui ve gran.
Homme puissant, quand il va par voie, il mène
pour compagne me'cliancetc , qui va première et
moyenne et dernière.
Sttbstandv. Alsgrans, als meians, aïs menois.
G. Olivier d'Arles , Coblas trindas.
Aux grands, aux moyens, aux moindres.
Lo MEIANS a ros.sas Tas alas.
Deudes de Prades , j^UZ. cass.
Le moyen a les ailes rousses.
Adv. comp. Car Diens non perdona a meias.
F. et Vert., fol. (Jo.
(]ar Dieu ne pardonne pas à demi.
ANC. FR. Lesquels il pria monlt d'estre ses
moyens envers le roy et son conseil.
MoNSTRELET , t. I, fol. Io6.
Et l'avoit dit au roi, auquel il plut sembla-
MEI
blement que je fasse moyen de le faire son ami
et son serviteur.
COMINES , liv. I , p. 353.
OAT. Media, esp. port. Mediano. it. Mezzano.
4. Mejanament, adv., moyennement.
Participo mejanament.
Elue, de las propr., fol. 168.
Participent moyennement.
cat. Medianatnent. esp. port. Medianamente .
iT. Mezzatiamente.
5. Mejanier, adj., médiateur, entre-
metteur.
Ac entre lor motz tractamens per alqunas
personnas mejaneyras.
Cal. dels apost. de Rnma, fol. 1 1^.
Il y eut entre eux beaucoup de traile's par aucunes
personnes médiatrices.
cat. Medianer. esp. ISIedianero. port. Media-
neiro.
G. Mejanenc, adj., mitoyen, moyen.
Pel întralge mejanenc.
Cartulaire du Bague, fol. i3.
Par l'entre'e mitoyenne.
7. Mejansenc, adj., moyen, mitoyen.
Col drecb et mejansenc.
Elue, de las propr. , fol. I^S-
Cou droit et mojen.
S. Mejancier , atij., mitoyen, moyen,
du milieu , médiateur.
Quar ades son plenier et ades mejanciers.
Leys d'amors, fol. 54.
Car tantôt ils sont pleins et tantôt moyens.
Manieras
Ronas e mejancieras
K vils e malestans.
G. RiQUiER : Pus Dieus.
Manières bonnes et moyennes et viles et mal-
séantes.
Mejancier entre estiu et yvern.
Elue, de las propr., fol. 12a.
Moyen entre ete et hiver.
Substantif. Per so que el fo majakciers... ,
Receup la pagua sobre se,
Car el avia pro de que.
Bref, d'amor, fol. 171.
Parce qu'il fut médiateur..., il reçut le paiement
sur lui . car il avait assez de quoi.
MEÏ
AffC. FR. Par euls H reqiiéroit que il fust
moienierres de la paix entre lui et le roi
Challeiuaine.
Chron. de Fr. , Rec. des Itisl. de Fr., t. V, p. 2^1.
Les parleuiens de France qui se disent inoyeu-
neiirs entre le prince et les sujets.
Contes d'Eulrupel, fol. i3.
9. MKJA>-ciERAME?f , adi>. , moyenne-
ment.
N sona noolamen, so es mkjancieramen.
Lej's d'ttmors, fol. ^3.
^t sonne mollement, c'est-à-dire moyennement.
10. Mejanszanier, adj'., mitoyen.
La paretz es mejanszanbira per totz temps.
Tit. de 1205 , jdrch. du Roy., ,1, 323.
La muraille est mitoyenne pour toujours.
1 1. Mejansar, MEGANSAR, .MEYAXSSAR, ?'.,
moyenner, partager, diviser.
Part. près. S' acordero , enîre lor tractans e
MEGAWSANS.
Tit. du Xllie siècle. DovT, t. CXXXVIIl, fol. 224.
S'accordèrent , traitant et moyennant eulre eu.'c.
Adverbial. S'aordeno leuinen... am uoniiuatiii
j-MEJASSAN aquest adverbi.
Mejaxsan aquest vocatiu expressat o en-
fendut.
Leys d'amors, fol. ^getSj.
S'accordont aisément... avec le nominatif 7noj>'t;j-
nanl cet adverbe.
Moyennant ce vocatif exprime' ou sous-enlendu.
Meyanssan seyrament.
Tit. de 14^8. DoAT. t. XCVl , fol. 186.
Moyennant serment.
I 2. Mediator , S. nt., la t. mediator, mé-
diateur.
Per lo mediator Jésus Cbrist.
Doctrine des f^audois.
Par le médiateur Je'sus-Cbrisl.
CAT. Mediador. est. port. Mediator. ix. Me-
diatore.
l'î. MeDIETAD, ''./., lat. .MEDIKTAIY?//? j
moitié.
La MEDIETAD de las dominicaturas.
Tit. de loG-j.JIist. de Languedoc, l. II, pr., col. 261.
La moitié des domaines.
ANC. FR. Selon la première proportion et rne-
dieté, que nous appelions arithmétique.
AmïOT, Trnd. de Plutarçue, Morales, t. I, p. 4'j2-
ir. Medietà, inedietate, medietade.
Ili.
MEI 177
I.',. Meitat, MITAT, s.f., moitié , par-
tage.
Tant es vera vosfra laDzors
Qne la MEITAT no'n sa! comlar.
13ERTRAN0 de Bobn LE FILS : Quan vei lo. Far.
Tant est vraie votre louange que je n'en sais ra-
conter la moitié.
Pero s' ieu pognes
Far la mitât de so qn' ieu pes.
B. DK Ventadol'R : Ksiat ai.
Pourtant si je pouvais faire la moitié de ce que je
pense
D' ainor no m par qn' cm pucsca far meitat.
Arnaud de Marueil : Tôt quant ieu.
D'amour il ne me paraît pas qu'on puisse faire
pnrtaf;e.
Ren no val cors de doas meitatz.
G. Faidit : Chant p déport.
Rien ne vaut cœur de deux moitiés.
ANC. FR. La mcited de l'aver à laron.
Lois de Gudlaume-le-Conquérant , XXXI.
En dons meitez le cuer li fent.
Geoffroi Gai.mar, Poème d'Un^eloc, v. 212.
CAT. Meytat. esp. Mttad. port. Metade. it.
Meta, metate, metade.
i5. Meitadak , V., mi-partir, partager
par moitié , mitiger, pourfendre.
Per qu'eu dei mon cliant meitadar.
Bertrand d'Allamanon ou P. Brejion ricas
NOVAS : Pos tan volon.
Par quoi je dois mi-partir mon cliant.
Lo coins de Montfort a los siens meitadatz.
GuiLLAl ME DK ÏUDELA.
Le cofiite de Moiilfurt a mi-parti les siens.
Meitadatz
Sens ab foadatz ,
C'om trop sen^tz
Entr' els presatz
Non val gaire.
Rai.mond de Miraval : Fornier per.
3//7(^t'S sagesse avec folie, vu qu'un homme trop
sensé entre les gens de mérite ne vaut guère.
Part. pas.
Manta carn perida e inant cap meitadat.
GlILLAU.ME DE TtDELA.
Mainte chair périe cl mainte tète pourfendue.
Fig. Sui aissi meitadatz,
Que no m desesper
Ni ans csperans' aver.
Foi.i^iET Di: Marseille : Uns volcrs.
7.3
1^8 MEI
Je suis ainsi partagé j que je ne me (It'sosiièrc ni
DSC avoir espérance.
ANC. FR. Totes les Lestes escorchées
Unt fendues e meitécs.
Plus ert de la uuit inétèiée.
L. DE Sainte-Mal'he , Cliron. de Novm., fol. /|7
cl 5;.
16. MiTiGAU , V., lat. MiTiGARÉ", mitiger,
adoucir.
MiTiGA la una sillaba que no sona tan fort
cnm r autra.
Lejs d'amors, fol. 11 1.
Adoucit l'une syllabe (de sorte) qu'elle ne sonne
jias si fort comme l'autre.
Brevian, atreinpan o mitiguan.
TU. du xiii'^ siècle. Doat, t. CXVIII, fol. /jS.
Abrégeant , tempérant ou mitigeant-
t;AT. lisp. POitT. Micigar. it. Mitigare.
17. MlTIGATIU, adj., lat. MITIGATlV«.y;,
propre à mitiger, à adoucir, adoucis-
sant, lénilif.
MiTiGATivA es dîclia, quar mitiga la una sil-
laba.
Leys d'amors, fol. m.
Elle est dite adoucissante, car elle adoucit l'une
syllabe.
ESP. PORT. IT. Mitigativo
18. Mediocritat, s. f. , lat. mediocrî-
nkTern, médiocrité, moyeniieté.
En si non a mediocritat.
Am temprament o mediocritat.
Elue, de lus propr., fol. 265.
En soi il n'a pas médiocrité .
Avec tempérament ou moyenneté.
ANC. cat. Mediocritat. esp. Mediocridad. port.
Mediocridade. it. Mediocrità, mediocri-
tate, mediocritade.
ig. Demi, adj., lat. nnndius, demi.
De lonc dura la ost una légua demi a.
B.oman de Fierahras , v. ^^.
De long s'étend l'armée une lieue (et) demie.
20. Demiey, dimeis, ndj., demi.
Un DEMIEY join creniet ses tôt defayllimeu.
f^. de S. Honorât.
Un demi jour elle brûla sans nulle interruption.
Dejuns ses almorna es dimeis bes.
Trad. deBède, fol. 52.
Jeûne sans aumône est demi bien.
MEL
21 . Entremech, adj., moyen, mitoyen ,
du milieu.
La luar, per foisa , rumpec l'espazi entre-
mech.
Elue, de las propr., fol. 180.
La mer, par force , rompit l'espace mitnyen.
22. Semi , adj., lat. semi, semi, demi.
Per tons e'n semi ions.
P. DE ConsiAC : El nom de.
Par tons et en semi-Ions.
cat. esp. it. Semi.
MEISSERjr., bas. lat. miscer^, verser
à boire avec e.xcès, prodiguer la boi.s-
son.
Sitbstantiv. Hoin religios non den llairar de vi
ni auzir aquo del philosophij aisso non
es pas donarbeure, mas meissers.
Trad. de Bede, fol. [\^y.
L'iionime relioienx ne doit pas flairer de vin ni
écouter cela (les propos) du pbilosopbe ; ceci n'est
pas donner à Loire , mais du verser à boire avec
excès .
MEL , .y. m., lat. mel, miel.
Abelha que fay lo mel.
r. et Fert., fol. 52.
Abeille qui fait le miel.
Defz aïs filhs d'Israël
Lach e bresca , nianna e met..
Pierre d'Auvergne ; Uieus vera.
Vous donnâtes aux fds d'Israël lait et gaufre ,
manne et miel.
Sîel dig au sabor de mel.
P. Vidal : Bc m pac.
Ses dits ont saveur de }niel.
Fig. Li vere evironat del mel de paranlas.
IVad. deBède, fol. 61.
Les poisons enveloppés du miel de paroles.
ANC. FR. Sur mel a la meie bncbe.
y/nc. trud. du Psaut. de Corbie, ps. 118.
CAT. Mel. ESP. Miel. port. Mel. it. Mêle.
■1. Mellificar , V., lat. imellificar^ ,
faire , produire du miei.
Las abelhas..., en yvern, anio loc caut, et
en eslien, freg, per be mellificar.
Elue, de las propr., fol. l/j3.
Les abeilles..., on biver, aiment lieu cnaud , cl
en été , froid , pour bien proiliiire le miel.
MEL
Part. prés. Mantas ^belhas meluficant.
E/iic. de lus propr., fol. i5g.
Maintes abfillos produisant du miel.
IT. Mellificarc.
i. Melicrat , .V. w., inclicrat, boisson
composée de vin et de miel.
Qu'es de vi e de iwel...,
E tju' om apela melicrat.
Dkldes de Pkades , yluz. cuss.
Qui est Je viii et de miel..., cl tju'oii appelle iné-
hcraC.
/|. ExMEL.\R , EJiFLAR, V., emmieller,
enduire de miel.
Lo inali las emelaretz ,
Et a vostr'auzel lasdaretz.
Deudes de Prades , ./tu:, cuss.
Le matin vous les uinmiellerez, et à votre oiseau
les donnerez.
Part. pas. Carn ekaielada li daretz.
Carn de cabra emelada
Li donalz.
Deides de Prades , Attz. cass.
Chair emmiellée vous lui donnerez.
Gbair de chèvre emmiellée vous lui donnei.
CAT. ESP. Enmelar. it. Immelare.
5. Oxi.MEL, S. ni., oxymel.
D'oxiMELs, d'i.ssirops , de flois e de semen.s,
De razitz e de fuelhas, e d'autres collmens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
H'oxymelSj de sirops, de ileurs et de semences, de
racines et de Jeuilles, et d'autres assaisonnements.
CAT. ESP. PORT. Oximel. ir. Ossimcle.
6. RonoMEL, .y. ///., lat. UHonoMEi.i,
miel rosat.
RoDOMEL es dit quar es niel... absuc de rozas.
Elue, de las propr. , fol. 272.
Miel rosat est dit jiarce que c'est miel... avee
suc de roses.
ESP. Rodomel.
7. Ydromel, .V. m., lat. iiyuromei./,
hydromel.
YuROMEi., que es compost de inel et de suc.
Elue, de las propr. j fol. 272.
Hydromel, ((ui est composé de miel et de suc.
CAT. Hidromcl port. Hydromel. 11. Idromelc.
S. îVIeijo, a. ///., hvdromel.
MEL
■9
M EDO, es beuragge de inel et ayga compost ,
sobre bcn ouecb.
Elue, de las propr., fol. 272.
Hydromel, c'est breuvage composé de miel et
d'eau , très Lieu cuit.
MELANCOLIA. , malencolia, malen-
CONIA, S.f., lat. MELANCHOLIA , mé-
lancolie , bile noire , terme de méde-
eine.
Melancot.ia, es bumor espessa et grossa...,
et vol aytau dire melancolia cuni negra hu-
mer, quar inelan vol dire negra et colon vol
dire bumor.
Elue, de las propr., fol. 3l.
Mc'laneolie, c'est humeur épaisse et grosse..., et
veut autant dire mélaneolie comme noire humeur,
car IMKI.AN veut dire noire et COLON veut dire hu-
meur.
La râtela tota via
Hestren la malencolia.
Brei'. d'amor, fol. 53-
La rate toujours restreint la mélaneolie.
— Disposition morale attribuée à un
e.\cès de bile noire.
Aquel que acusa nn antre per malenconia
o per calor, cl l'en pot beu lay.ssar.
L'Arbre de JJatalhas, fol. 2.'( ( .
Celui ijui accuse un autre par irtélancolie ou par
chaleur, il peut Lien l'en quitter.
— Tristesse, ehagrin.
Aissi pot esquivar aquella felonia e'I corrotz
e sa MALENCOLIA.
Livre de Sydruc, fol. 34.
Ainsi peut éviter eetU/ félonie et le courroux et
sa mélaneolie.
Yenou pion de malenconias et damages als
siibjets.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 600.
Viennent assez de chagrins et de dommages aux
sujets.
ANC. ESP. Cogio con esta paz una malanconia.
Poema de Âlexandro, cop. 3lt).
CAT. ESP. Mon. PORT. MelaTicoHa. it. Melan-
colia , inclanconia , malinconia.
2. Malenco.m, s. ni., méchanceté,
haine.
Fui tots temps de malenconi ,
E inanlinc obra de deiuoni.
EoLQiET DE Marseille : Senlier Dicus.
i8o MEL
Je lus toujours de méchanceté , et mainlins œuvre
de démon.
Adjecdv. Pueis li Jnslea mai.enconi
Ffaziaa fais testiuioni.
Brei'. d'amor, fol. i63.
Puis les Juifs méchants faisaient faux témoignage.
3. MeLANCOLIC , MALANCOLIC, M.\LENCO-
LIC, adj., lat. MKLANc/iOLICHi^ , ITlé-
lancolique.
Cant es pur de bumor malancolic.
Trad. d'AlbucasiSj fol. l.
Quand il est pur d'humeur mélancoli(/ite.
Contra tota autra pa.ssio melancolica.
Elue, de las propr., fol. 192.
Contre toute autre souffrance niélancolique.
— Triste.
Aze... es MELANCOLIC.
Elue, de las propr. , fol. 235.
L'âne... est mélancolir/ue.
Sitbstant. Malencolicx per natnra
Es (le inot laia figura.
' Brci>. d'amor, fui. 55.
Le mélnncolif/ue naturellement est de moult laide
-figure.
CAT. Mélancolie, ksp. tort. MelancoUco. it.
MelancoUco, inallnconico.
4. MaLENCOLIOS , MELANCONIOS, Oclj . ,
mélancolique.
Lo lîiables..., hom malencolios teiupta île
euueg e de tristor.
r.el Vert., fol. (il.
Le diable..., homme mélancolique tente par en-
nui et par tristesse.
Cove que sioa felh o melanconios.
Lif. de Sjdrac, fol. 32.
11 convient qu'ils soient Hirouches ou mélancoli-
ijues.
ANC. FR. On disoit qu'il estoit songcard et me
lanchoUeux .
Ârrests d'amour, p. 746.
Où ue sont point gens melancoUeiix .
Cl. Marot, t. I, p. 369.
Lui deffend ladite court tontes corapagnies
inelanchoUeuses .
jdrrests d'amour, p. 7^9.
5. Maeencays, s. m., haine.
Tes r enfant a malencays ,
Ancîria lo volentiers.
Trad. d'un Evang. npoer.
A hainv contre l'enlanl, il le tuerait volontiers.
MEL
6. Malengoniar , V., chagriner, at-
trister.
Mentre que Josep se MALENGONtAVA.
Jbr. de l'A. et du N.-T., fol. 22.
Tandis que Joseph se chagrinait.
ANC. FR. A ces paroles se melaitcoUa le roy.
FiioissAitT, t. JI, ch. 3o.
Sans se soucier ni tnelanchoUer de rien.
3Tém. de Sullj, t. II , p. 369.
MELANITES, s.f., malthe, sorte de pé-
trole plus noir que le pétrole ordi-
naire, poix minérale.
Melanites es peyra..., rel dos suc cum mel.
Elue, de las propr., loi. 189.
La nialtlie est une pierre... , elle rend suc doux
comme miel.
MELINA , s./., lat. mehn«w, melinuni ,
sorte d'ocre.
Colors... alcuuas nays.sho eu venas de terra
naturaloien, cum so melina.
Elue, de las propr., fol. 267.
Les couleurs... aucunes naissent naturellement
dans les veines de la terre , comme sont le /nélinum.
2.MELIN, <7<7^"., lat. MELiN«i', demeltnum,
de coing, de couleur de coing, jaune.
Ha gran rog, tlors melinas.
Elue, de las propr., fol. 2.H.
A grain rouge, ilears jaunes.
Melina color es blanca.
Elue, de las propr., fol. 267.
La couleur de melinum est LIanche.
MELLILOT, .y. />i., lat. melilotm/// ,
mélilot.
Ayssl ciini so fuelas de altea... e de mellilot.
Trad. d'yllbucasis, fol. G6.
Ainsi comme sout feuilles de guimauve... et du
mélilot.
MELO , .î. m., lat. Mv.i.opepo, melon.
Las causas ses sabor, dizem que so coias,
MELOS et semlans.
Elue, de las propr., fol. 271.
Les choses sans saveur, nous disons que (ce) sont
courges , melons et semblables.
Un non hi a dcls garzos
Que , denan vos, non assailha ;
,Si s defendiau ab melos,
M
MEL
Cascus inireri' anz que vos, '
S'avias elms e ventailha.
Bertrand de Born : Maitoliii.
11 n'y a pas un des yuujats qui, avant vous, n'aille ù
l'assaut ; s'ils se dclenilaiuiil avec des melons , cha-
cun entrerait plus tôt que vous, si vous aviez heaume
et visière.
CAT. .l/e/ô. ESP. Melon, port. Melào. it. Mel-
lone.
MELOCHITES, s. /., lat. .mal.vohites ,
malachite, sorte de pierre précieuse.
IMei.ocuîtes es peyra vert, semlant nie-
rauda.
Elue, de las propr., fol. 189.
Malachite est pierre verte, semblable à émcraude.
Mei.ochites per sa vertat deffent e garda.
Trad. du lapidaire de Marbode.
I^ inalacliile par sa vertu défend et préserve.
MELODIA , s.f., lat. melodia , mélodie.
Caut aquestas .11. partz del corse ucorJon,
elas fan uiol dous cant e doassa melodia.
V.et rer^, I0I.59.
<,)uaiid ces deux parties du cœur s'accordent , elles
t'ont njoull doux chant et douce mélodie.
La gran melodia
Que an los Lenhauratz en l'auta ierarchia.
y. de S. Honorât.
La grande mélodie qu'ont les bienheureux dans
la haute hiérarchie.
Redo dossa et plazent melodia.
Eluc.de las propr. , fol. 281.
Rendent douce et agréable mélodie.
Siei compaynon canlavan mirabla melodia.
f^. de S. Honorai.
Ses compagnons chantaient admirable mélodie.
CAT. EST. PORT. IT. Melodiu.
■i.. ]Mklodios, adj., lat. .melodls, mt';-
lodieux.
Ab SOS MELOuios e prims.
L,a Criisca provenzale , p. 100.
Avec airs mélodieux et délicats.
So es cant melodios.
Leys d'amors, fol. 7.
C'est chant mélodieiijc.
Caasos... melodiosas.
Elue, de las propr. , fol. G9.
Chansons... mélodieuses.
TOUT, litelodiozo. it. Melodioso.
MELOTA , V. >/!., du lat. mkl»;, blaireau.
MEL
181
Melota... es uoin de tay.sbo.
A(iiiesla liquor aiiio trop alcunas bcstias ,
(jual es mei.ota.
Elue, de las propr., fol. 269 et 272.
Blaireau... c'est le nom de taisson.
Celte li([ueur aiment beaucoup quelques bétcs ,
til est !(■ blaireau.
■i.. Mki.ota, s./., lat. MF.i.OTA, peau jjar-
nic (le son poil, fourrure.
Al) pel mot peluda, dita melota.
Elue, de las propr., fol. 269.
Avec peau moult velue , aile fourrure.
MELS, MEILS, MIELHS, MIELS, culv.
compar., lat. MELi'ws, mieux.
Sap ben dir e mielhs faire.
AlMERI DE PeguilviN : Pus doscobrir.
Sait bien dire et mieux faire.
On plus vau, mielhs am e mais vnelb.
Beranger de Pai.a.'^ol : Mais ai.
Où ]ius je vais , mieux j'aime et plus je veux.
ANC, FR. Se bien l'ont fet, mielx le feront.
lioman de Hou, v. Ii25l.
Loc. Dona, si m don vostr' amor Dieus ,
Cea tantz soi miels vostres que miens.
Arnaud de Markiil : Dona gcnser.
Dame, si Dieu me donne votre amour, cent (lois)
autant je suis mieux vôtre que mien.
Kl vos volia meils que ad borne del mou.
V. de Bertrand de Born.
Il vous voulait mieux (plus de bien ) qu'à homme
du monde.
Pero maltrailz ni afans
IVo m dezenausa ni m te
De vos servir mielhs de be.
AiMElilDE Pegiiil.\in : Flissamen cum.
Pourtant persécution ni peine ne me décourage ni
nie retient do vous servir mieux ijue bien.
Mielhs de donipna , quan vei vostre cors gen.
Richard DE Barbezieux : Atressi coni Persavaus.
Mieux de dame , (juand je vois votre corps gentil.
Adv. coinp. Las trips s'ajosteron aqni,
Tut li liome qui mielz e mielz.
Trad. d'un Evanff. apoer.
Les tribus s'assemblèrent là, tous les hommes à
qui mieux mieu.T.
ANC. FR. I acourureni que miens miens.
Roman du lienarl, t. IV^, p. 275.
Danceset cliiéres à merveilles
l)'iiiij,'z cl d'autres à qui micidx mieal.r.
rigiUi de Charles ni, t. 1 , p. 35.
1»2
M EL
Dîeus don 11 liona via tener
De BEN EX MiELus 6 «le prctz en poiler.
Hugues Brunet : Per lo dons-
Dieu lui donue Lonne voie à tenir de bien en
Mieux et de me'rite eu puissance.
ANC. FR. De bien en mienlx reuouvelloienl les
biens.
Hist. de J. Je Saintré, p. 2o3.
iT. Quaudo montai' credea di bene in meglio.
Bedi, Dittiram., v. 22.
Pero m'a fait Amor tan d'onramen
Que MAIS E MEiLS, ab ferni cornatural,
Am que nuls hom.
P. Raimond de TouLoi'SE : De fin' amor.
Pourtant Amour m'a fait tant d'honneur que i)liis
et dacanlage, avec cceur lerme et naturel , j'aime
(jue nul homme.
Substant. Die vos que m par vilania ,
Qni partis , e qui '1 mielhs se tria.
Bernard DE Rovenac .- D'un sirvenles.
Je vous dis (jue (cela) me paraît vilenie, qui par-
tage , et qui se choisit le mieux.
Mas elba m dea mon mielhs triar.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Mais elle me doit trier mon mieux.
Loc. Era nos a raostrat Mortz que pot faire,
Qu'a un sol colp a lo miet,h del mon près.
G. Faidit : Fortz chausa.
Maintenant la Mort nous a montre' ce qu'elle peut
faire, vu qu'à un seul coup elle a le mieux à\i monde
pris.
Ab dels MEi.s de la vila e dels emparentatz.
GuiLLAtME DE TuDELA.
Avec des mieux de la ville et des apparentés.
ANC. FR. Là fu li mielx, là fu li pins.
Li plus de la chevalerie,
E li mielx de la baronie.
llonian deRoUj v. 18070 et 16267.
Snbst. comp.
Pero 'I MIELS DEL MIELS que boni ve ,
Mi dons, que val mais que valors ,
En pot Icu far acordamen.
FoLijDET DE Marseille : Moût i feiz.
Pourtant le mieux du mieux qu'on voit, ma
dame , qui vaut plus que valeur, en peut facilement
faire accord.
ANC. CAT. Mills.
•X. MeLHOB, MEILLOR, MELHF.R , MEILHEB,
MiELHER , MEiLLER , ndj . compctr., lat.
MELt'oR , meilleur.
Adcs m' ;igi' obs , sitôt s' es bos ,
MEL
Mos cbans fos mielhers qae non es.
B. DE Ventadour : Ja raos chantais.
Maintenant j'aurais besoin, quoiqu'il soit boa,
que mou chant fût /«ei7/eur qu'il n'est.
Pero bon m' es, mas miei.her volgra fos.
GiRAUD LE Roux : Auiatz la.
Pourtant bon m'est , mais meilleur je voudrais
([u'il liit.
Précédé de l'article ou suivi de de ,
qui se traduit ordinairement parijwc,
ce mot exprimait le superlatif.
Pas , domna , etz la meilher.
G. Pierre de Casals : Be m plaira.
Puisque , dame , vous êtes la meilleure.
Si MELHER es dels pros.
Arnaud de Marueil : Razos es.
S'il est meilleur (inii les preux.
P.ona domn;: , meiller de las meillors.
PiSTOLETA : Sens e sahers.
Bonne dame , meilleure que les meilleures ■
Loc. Dona meiller de boua,
E la genser c'om anc pogues vezer.
G. Magret : Cel cui senhor.
Dame meilleure que bonne, et la plus gentille
qu'on pût oncques voir.
Substant. E.sperans' an tuit II meillor
Els vostres cars precs merceians.
FoLyuET DE Marseille : Si cum sel.
Espérance ont tous les meilleurs aux vôtres chères
prières produisant merci.
Vai s' en lo temps, e perdem lo melhor.
B. DE Ventadour : Quant erha.
Le temps s'en va , et nous perdons le meilleur.
ANC. FR. Oncqnes mais rois, ne quens, ne dus
rs'oïrent de rnillor estoire.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 80.
La ville qui ère une des meillors.
ViLLEHARDOUIN, p. I l6.
Dona sa terre e son réaime
A son meillor parent Willealme.
Li dus ont chevaliers des /«ei7/o/'5 de Bretaîngne.
De Brelaigue manda li meillors enseuient.
Roman de Ron, v. (Î918, 3g43 et 2368.
L'ancien français avait chaui^é or
en eur, mais cette dernière dé.sinence
se conserva longtemps invariable pour
les deux genres.
A la meilleur da royaume de France.
I/E COMTE DE BÉthi'NE. Ess. Sur Ut mus.j t. il ,
MEL
Puis comme nn camp épars qui cherche mcil-
leur place.
Phiuppe IIegemon , j). 28.
CAT. Mil/or. ESI'. Mej'or. port. Meîhor. ir.
' MigUore.
3. MeLHORAMEN , MELHDRAMEN , MEILLU-
RAMENT, MILHORAMEN, MILIIURAMEN,
S. ni., amélioration, soulagenicnr.
Res que fassa ni que dia ,
No conosc que pros me sia ,
Ni no y vei mei.huramen.
B. BE VeNTADOLR : Lo temps.
Bieu que je fasse ni que je dise , je ne connais pas
que profit me soit, ni je n'y vois pas amcliornlion.
IMas tle la nostra part er lo milhdramen.
GUILL.VUME DE Tl'DELA.
Mais de la notre part sera l'amélioration.
La (lomna conoc manlenent
Que l'enfa-s ac meiilcrament.
/•^. Je S. Honorât.
La dame reconnut aussitôt que reniant eut sou-
lagement.
ANC. CAT. MiUorament. esp. Mejorarnenlo.
PORT. Melhoramento. it. MigUoramento.
4. MeLHURAZO, MELHUIRAZO, MEIIURAZO,
MELIURAZO , S.f., Ist. MELIORATIO ,
amélioration , abonissement, soula-
gement.
Pus, domiia , etz la meilber, ses duptansa ,
Ren deu venir a mi melhurazos.
G. Pierre de Casals : Be m plagra.
Puisque, dame, vous êtes la meilleure, sans
doute, il m'en doit bien venir amélioration.
Ai iea dicha tan gran meilukaz.o
Al vostre pretz.
'' Rambaud de Vaoveiras : Senlier marques.
J'ai moi proclamé si grande améliora tion pour
votre mérite.
ANC. kr. S'impriment certaines dispositions
d'empiremens ou de méliorations.
Amyot, Trad.de Plutare/ue, Morales, t. IV, p. JS/j.
ANC. CAT. Melloraco.
5. MeILHURANZA , .MtlLLURANZA, MEGLO-
RANZA , S.f., amélioration , avantage.
Toiz hom qu'en vai, taing que sia uienbratz,
Qq' cl conibatre y La tan de meit.i.uhan/.a .
U ZoKGi : ^'()Il lasî^irai.
MEL
i8'3
Tout homme qui s'en va , il convient qu'il soit
l>icn avisé, vu qu'au combattre il y a autant A'nmé-
lioration.
V.n r orb trop aitan de imeui.oransa
Que j.Miiais sols non ira volontiers.
I'. PeussîER : Seingncr Blac:ilz.
Dans l'aveugle je trouve tant à'/ivantaf-e (jue ja-
mais seul il n'ira volontiers,
ir. MigUoi-aiiza.
ii. Melhurier, meillurieu , v. //.'., amé-
lioration, avantage, mieux.
No i conoisseretz mei-hurier.
Krec. d'amor, M. ii^.
Vous n'y connaîtrez pas amélioration.
Trop a graus meili.uriers
Sel que te gen los sieus e 'Is estranhers.
T. DE RAMBADn, DE PeKDIGON ET D'AdHEMAR :
Scnlier.
A très grands avantages celui qui tient agréable-
ment les siens et les étrangers.
Posco mermaro creisser delà tailla d'aqucl!.!
persona segon lo meili.drier o 'I pejurier que
aura près. *
Tit. de 1263. Doat, t. CXLVJ, fol. 3t.
Puissent diminuer ou croître de la taille de cette
personne selon le mieux ou le pire qu'elle aura pris.
7. Melhuros, fidj'., avantageux, fier.
Sos locx n'er melhoros.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Sa situation en sera avantageuse.
Com joyos ni melhuros
En sia.
Cadf.net : Camjada s' es.
Comme joyeux, vt fii-r j'en sois.
8. MeLHORAR, MEILLORAR , MEILLUKAR ,
MEI.HURAR , MELUYRAR , 7>. , lat. ME-
LiORARe, améliorer, élever, perfec-
tionner, rendre meilleur.
Amors fa ill nieillors jieillorar.
Hamdald de Vaqueiras : Leu pot.
Amour fait améliorer les meilleurs.
Qualquc re
De que meluures ma razos.
G. Faidit : AL clianlar.
Quelque clioie par quoi ma raison se perfectioniiiil .
lîen a malvatz cor c mendie
Sel qui ama e no s meluura.
B. de Ventadour : Lanquan fucliion.
Bien a mauvais cteur et perfide celui i|ui aime cl
ne ^'améliore pas.
i84
MEL
Bos seigner creis los siens e 'Iz meilldra.
Bernard delaBartue : Foilla ni Hors.
Bon seigneur accroît les siens et les élèt'e.
V earequi e '1 meilloret.
f^. du moine de Montaiidon.
L'enrichit et Vélei'a.
Part. pas. Ab aisso m' a joy e déport rendat,
E mou saber tencen drcp meluyrat.
G. Adhemar : JNon pot esser.
Avec cela m'a rendu joie et transport , et mon sa-
voir tient justement améliore.
ANC. FR.
L'aultre ridie iiuportun le long de la joiirriro
Avec flammes et fer meliore ses champs.
Ane. Irnd. des Epit. d'Horace, liv. II, p. 336.
Partant désiroit de pouvoir traitter quelque
chose de certain avec le roy, pendant qu'il e.s-
toithugnenot, afin de inéliorerXenr condition.
Mem. de Sully, t. I, p. 182.
ASC. iT. Uno ven meno , altro meiUiora.
GuiTTONE d'Arezzo , Letl. 27.
CAT. Miliorar. est. Mejorar. port. Melliorar.
iT. MOD. Migliorare.
9. Ameilhuramf.nt, .s. m., amélioration.
De las réparations et dels amkilhuraments.
Tit. de i358. UoAT, t. CXIV, fol. i'o3.
Des réparations et des améliorations.
10. AoMiLiORACio , S. f., amélioration.
Aprop alcus dias retornet admilioracio de
las suas disposicios.
Trad. d'Âtlnicasis, fol. 26.
Après quelques jours revint amélioration des
siennes dispositions.
1 1. Amilorar , v.y améliorer.
Que pessetz d' amilorar aquest loc.
Philomena.
Que vous pensiez A' améliorer ce lieu.
— Se prévaloir, faire le fier, s'avantager.
Amilorar de tan noble baro ni de tan pros
qao el es.
Philomena.
Se préi'aloir do si nohle haron et de si preux
comme il est.
MELSA, s.f., rate.
Melsa dona a la partida sinestra suppliment
et perfeccio.
Contra inOacio de melsa.
Elue, (le las propr., fol. 56' et ?.I2.
MEM
La raie donne à la partie gauche souplesse et pcr-
lecliou.
Contre gonQement de rate.
CAT. Melsa.
MEMlîRAR, MENBRAR, NEMBRAR , 7'.,
lat. MEMoBAR<?, remémorer, se rappe-
ler, se souvenir, revenir en mémoire.
En chantan m' aven a membrar
So qii' ieu cng, chantan, oblidar.
FoLQTjET de Marseille : En chanlau.
En chantant il m'arrive de remémorer ce que je
pense, en chantant, oublier.
Qui bes membra de! j>egle qu'es passaiz.
Sordel : Qui be s membra.
Qui bien se soutient du siècle qui est passe.
Li MEMBRE del fin cor qa' ieu 1' ai.
Arnaud de Marueil : A guisa de.
Qu'il lui souvienne de la pure affection que j'ai
pour elle.
Si d' aqnetz dos membrava
Ad home.
P. Cardin.\L : Jhcsum CrisI .
Si de ces deux il souvenait à l'homme.
Part. prés. Gloriosa , siatz de mi membrans.
Guillaume d'Autpoul : Esperansa.
Glorieuse , soyez de moi vous souvenant.
Hom que a raerce d' ome chaitiu es mem-
brans de se.
Trad. de B'ede, fol. 5.
L'homme qui a merci d'homme che'lif est se sou-
venant de soi.
Part. pas. Mantas vetz m' es pneis membrat
L' amor que me fetz al comjat.
B. de VeNTADOUR : Accossellatz.
Maintes fois m'est depuis revenu en mémoire
l'amour qu'elle me fit au congé.
Per so que nembrada en sia.
Trad. d'un Evang. apocr.
Pour qu'elle en soit remémorée.
Mortz fuy per vos, don vos es mal membrat .
Folquet de Romans : Quan lo dous.
Je fus mis à mort pour vous , dont il vous est mal
souvenu.
Loc. lîaro, estem membrat e cert.
Guillaume de Tudei. v.
Barons , soyons sûrs et certains.
— Prudent, bien avisé, renommé.
A drnlz de boua domna tanh
Que sia savis e membratz.
P. Vidal : IVeu ni sel.
MEM
Il cooTÏeat à amant tle lioiiiiu <lumc qu'il suil
sage et prudent.
Qu;ir un effant pane teiiia
En sa fauila , que duiiuia ,
F. filava oiim uembrada.
G. RlQUlEH : L'aulr* icr.
Car elle tenait dans son giron un petit enfant , >\ui
dormait , et elle filait comme bien ai'isee.
Apres si t deniauda sos cavayt'rs membratz
Roman de Fierabras , v. [^^'ifi.
Après s'il te demande ses chevaliers renommes ■
Substantiv. Nescis als faiz,
E tlregz e savis als ivitMnRATz.
GlRAlD DE BOHNEIL : S' aiic jorii.
Simple avec les ignorants, et juîite et sage avec
les bien avisés.
ANC. FR. Faites 11 de moi membrer.
Le eoi de jS'avarre , chanson XII.
Rien l'en menbre et bien l'en sovient.
Nouv. rec.defabl. et cent, anc, t. I, p. 22S.
Va li bons rois Pépins à la chaire metnbrée.
Pioman de Berte, p. l55.
Gart qtie toz jors seit bien menbrez
Quels choses covienent à rei.
1'^ trad. du Chasloiement , cont. 22.
ANC. CAT. ESP. Membrar. pokt. Lcmhrar. :t.
Membrure .
2. JIembuamex, s. m., souvenir, souve-
nance.
Mas non es dreitz c' om valons ni prezaiz
Se recreza per aital memuramen.
SoKDEL : (^)ui Le s memljra. •
Mais il n'est pas juste qu'homme vaillant et prise'
se décourage pour pareil souvenir.
^>. Membraxsa, s. f., soiivcnaiice, sou-
venir.
Sol qu'el cor aia de mi memiira>-sa.
Hlgl'es Brl'Net : Corlezamen.
Seulement qu'au cieur elle ait de moi souvenance.
Greu n' aura Dieus memiîransa
D' aquels per cuy es oblidatz.
AlMEBl DE BeLLINOY : Cossiros.
Uiflîcilcment Dieu en aura souvenance de ciii \
par qui il est oublié.
ANC. FR. El dit Renai-t : Par la meinbrance,
Par les jilaies, par la mort beu.
Roman du Renarl, t. lil, p. .')().
\->c. r..\T. Meinbrança. e.sp. ]\]einbraiisa. por.T.
Lembranca. it. Meinbranza.
III.
MEM i85
4. Membkadament, adc.y sciemment, en
connaissance de cause.
Alcns MEMBRADAMENT o pcf Sa folof anava
encontra.
Tii. de 1248. DoAT, I. CXKXVIl, fol. 221.
Aucun sciemment ou par sa l'ulic allait contre.
^. Memoria, .V. /■., lat. MEMORiA, méinoiic.
Kona MEMoRtA per lien retener.
r. et rerl., fol. 9.
Bonne mémoire ])0ur Ijien retenir.
Kla a MEMOKiA. per qu'ilh reiiieubre las
canzas que so aoras trespassadas.
Liv. de Sydntc, fol. to.
l'.Uc a mémoire pour qu'elle remémore les choses
qui sont maintenant passées.
J.OC. Son filz, DE BONA MEMORIA.
Statuts de Provence. JiLlEN, t. I, p. 82.
Son fils , de bonne mémoire.
— Compte, état sommaire de ce qui
est dû.
.1. copia de las petitas memorias.
Tit. de 1428. Ilist. de Ni'mes, t. 111, pr., p. 227.
Une copie des petits mémoires.
<;at. Esr. PORT. it. Memoria.
(j. Memorathj , adj. , niL-moraiif.
Apela Aristotil... la quiuta virtut, mesio-
RATIVA.
Elue de las jiropr., ïol. i^.
Aristole appelle... la cinquième qualité, mémora-
live.
rORT. IT. Memorativo.
7. RIemoriaf. , adj., lat. mémorial^, mé-
morial , avertissement.
Lo vestJr que hora doua a! panre li esconia
MEMORIAL que inc^ae Dieu per aquell que fay
aquella almoriia.
F.etFert.. fol. 78.
Le vêtement qu'on donne au |)auvre lui eslcomme
avertissement (]u'il prie Dieu pour celui qui fait
celle aumône.
— Suhst. Mémoire, état sommaire d'un
compte.
Per la copia dels memorials facba.
Tit. de 1428. Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. 227.
Pour la copie laite dirs mémoires.
CAT. ESP. PORT. Mémorial, it. Meinorialc.
8. COMEMOUACIO, C0MEM0RAT10, .V. /. ,
lat. coMMKMOKATio , commémoral II 'Il .
i86
MEM
Or.Ttios ab comemoracio de la sauta passio
ilel fllh de Dieu.
Brev. d'ainor, fol. lOO.
Oraison avec comniéinoralion de la sainte passion
du fils de Dieu.
Per coMEMORATio e pei' gloi'ia d' elb.
Philomena.
Poui- commémoration et pour gloire de lui.
CAT. Commemoraclo . esp. Commeinoracion.
roRT. Coinmemoracào. it. Commernoi-a-
zioue. ■ ' ;
f). Desmembrar , DEMEMBRAR, V., Oublier.
Qae vuelha desmembrar raos peccatz , mas
dolors.
V. de S, Honorât.
Qu'il veuille oublier mes pe'clie's , mes douleurs.
Que non an dememuran
Mi ni negus de totz selhs que estan
En est segle malvat, galiador.
R. Gaucelm : A Dieu.
Qu'il n'aille pas oubliant moi ni uul de tous ceux
qui sont en ce siècle me'cliant , trompeur.
Part. pas. Quan si vol recordar de causa des-
MEMBRADA.
Elite, de las propr.j fol. 18.
Quand il veut se souvenir de chose oubliée.
ANC. OAT. Desmembrar. it. Dismemorare.
10. Desmkmoriament, 5. m., jierte de
la mémoire, folie.
Alienacio, o desmemoriament.
Elue, de las propr., loi. 5o.
AUe'nation , ou perte de la mémoire.
1 1 . Dememoriar , V. , priver de mé-
moire, être fou, insensé, extrava-
guer.
Part. pas. Aquels qui so fora n/.agge de razo,
o DEMEM0RIAT7,.
Elue, de las propr., fol. 19^.
Ceux qui soûl liors d'usage de raison, ou insensés.
K>r. Desmemoriar.
12. Remkmbransa, renembransa, s. f. ,
souvenance , commémoration , res-
souvenir.
Ades m'auci sa donssa rememcransa.
Hugues de Satnt-Cyr : Ses dczir.
Sans cesse me tue sa douce souvenance.
Entorn lieysque m tcn eu remembransa.
AlMF.Ri DE IÎEi,l,iNOY : Mera\ il me.
Autour d'elle qui nie lient en soin'eniince.
MEM
Remembransa de la passio de Jhesu Crist.
y. et Fert.. fol. &4.
dommé/iinration de la passion de Je'sus-ChrisI .
Tuit li mal e'I ben del mont sou mes en r.i -
membransa per trobadors.
Gramm. prouenç.
Tous les maux et les biens du monde sont mis en
ressouvenir par les troubadours.
Car ieu fane tota ora renembransa de vos
senes entrelaissameiit.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Piomains.
Car je fais toujours commémoration de vous saiii
discontinuation.
ANC. FR. Lors te vendra en remembraiice.
Et la façon et la .semblance.
Homan de la Rose, v; a^^S.
Se ne fust tant de remembrance.
Roman de Piou, v. 16.
ANC. f;\T. Remembranca. esp. Rcmembranza .
IV. Rimembranza.
i3. Remembrament , remembramen, s.
m., ressouvenir.
Per talli que tos temps aguesso remembra-
ment d' aquelha aigua beneseyta.
Philomena.
Pour tel que toujours ils eussenl ressouvenir de
cette eau bénite. ,«»
Loc. Per so que d' el fos fag tos temps remem-
bramens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Pour ce que de lui fui fait eu tout temps ressou-
venir.
ANC. iR. Quant de sa doulce uière li \ient rc -
membrainent.
Roman des (juatre fils ylymon. Bekrkr , p. 4-
i/i. Remembre, rtT^., remémoratif, sou
venant, ressouvenant.
Ne siatz remembres e testiruonis.
l^it. de lia. Do-AT, I. XLIII, loi. 3ç).
En soyez remémoralijs el témoins.
i5. Remembrius, ct((/-, mémoratif.
De iiiort no sny remembrius
Ni teraens.
G. TiiQuiER : .\ mon dan.
De mort je ne suis mémoratif ni craintif,
16. ReMEMBRADOR, RENEMBRADOR , cdj.,
mémoratif. ., .>, .
ME.M
Es REMEMBRA DUR (le Illi.
Trad. de V Epît. de S. Pniil nitx Cunnlliicns.
\ ous êtes incmorntifs i!c moi.
Qae siatz henemurador d'ayccUas paraiilas.
Trad. de la 2« Epitre de S. Pierre.
Que vous soyez tnémoratijs de ces paroles.
ANC. EST.
Madré, del tn Oolzalvo sey reinembrador.
MUngros de y II es Ira Sehora, cop. 8()().
17. REMKniorvAcio , s.f., lat. uememo-
RATio, rcssouvoiiir.
Rememoracio (le la opperacio.
Segon que ve rkmemoracio de lor.
Trad. d'Àlbucusis, fol. i eta.j.
Ressouvenir de l'opération.
Selon qu'il vient ressouvenir A'cus..
18. Re.AIEMORAR , RE3IEMBRAR, RKNEM-
BRAR, REMBRAR, V, , lot. REMEMORARC,
remémorer, se rappeler, se souvenir,
se ressouvenir.
No deu hiiui los oblilz
Ni 'l.s viels faitz remembrar.
GiRAiJD DE BoRNEiL : Per solatz.
Ou ne doit les ouLIi.s ni les vieux faits rappeler.
Vai lur rememdrar del pantay.s qu' avian vist.
y, de S. Honorât.
Va leur ressoui'enir de l'agitation qu'ils avaient vue.
Trobey lay douas , per ver.
Que m ffio REMBRAR ruon paire.
P. Vidal : Ahril issic.
Je trouvai là dames , pour vrai, qui me (irent
rappeler mon père.
Pot, si S vol, REaiEMBRAR.
M.\BC\BRts : Pus mos coratge.
Peut , s'il veut , se rappeler.
Del bec adobar vos remembre.
Del'des DE Prades, j-luz. eass.
D'arranger le Lee qu'il vous souvienne.
Part, prés. Teu .so remémorant la operacio.
Trad. d'yilùucasis, fol. 33.
Je suis me rappelant l'opération.
Qa' el noslre luectenen , remembrams de sa-
lât, uomne persona bona et Dtil.
Cartulaire de Monlpellierj fol. 49-
Que notre lieutenant, se souvenant de salut,
iiomnie personne bonne et utile.
ASC. FR. Amis, fet-ele, jeo pensoue ,
K vos cumpainuns remvmhroiic.
Mxnir. i>E FriANtF. , 1. 1 , p. 382.
MEM
18'
Considère la manière <le la raorl de liiy, la-
(juelle est luuiilt lamenlable et piteuse à re-
membrer.
MoNSTRtl-ET . t. I , fol. 57.
A?,c. caï. ANC. v^v. Remembrar. it. Rimembrarc.
19. Reminiscencia , s. f., lat. reminis-
cENTiA, réminiscence.
Entre memoria e reminiscencia ha dife-
rencia.. . liestias, ja sia que haio memoria,
eiupero no han reminiscencia.
Elue, de las pmpr., fol. 18.
Entre ni(!moii'e et réminiscence il y a dift'crence...
Les bêtes, bien qu'elles aient mémoire, n'ont pas
réminiscence.
CAT. ESI'. roRT. Reminiscencia. n. Rcmini-
scenzia.
MEMBRE, me:vbre, nembre , s, m., lat.
MEMBR?//«, membre.
Non ai MEMBRE no m fremisca ni ongla.
A. Daniel : Lo ferm voler.
Je n'ai membre qui ne me frémisse ni ongle.
Los NEMBREs c la tcsîa pesseron al enfau.
f^. de S. Honorât.
Les membres et la tc'te ils brisèrent à l'enfant.
Fii^. Totz ein membres d' un cors dont Jhesu
Crist es caps.
f. et f'eri.j fol. 67.
Tous nous sommes membres d'un corps dont Jé-
sus-Clirist est tête.
Non podem esser menbre de uostre Re-
deiuptor, si no nos tenem ab nostre proesme.
Trad. de B'ede, fol. 64.
Nous ne pouvons être membres de notre Bédenip-
leur, si nous ne nous tenons avec notre procbain.
— Verge, membre viril.
Las trenas son iascas , et lo membres s'csieu
e esdeve grans.
Liv. de'Srdrnc , fol. io3^
Les ligaments sont lâches , et le membre s'étend et
devient grand-
— Permc «Je grammaire.
Parliiuens es questios que ha dos membres
<;ontraris.
Leys d'amors, fol. ^O.
Le jeu-parti est une question <|ui a deu.x membres
contraires.
— Sorte de ponctuation.
Membres non es antra causa sino uua ma-
niera de ponch apelat coIuiD.
J.rjs d'nniors , iv\ l,\
i88
MEN
Le niemhïe ii'estautrecliose sinon une manière Ac
jioint, appelé colum. i
c.\T. Membre, isr. pokt Miembro. n. Mem-
bro.
2. Membrut, adj., membru. j
Oncas luns hoiu no vie cavayer si membrwt.
Roman de Fierabras, v. 981.
Ontques nul homme ne vit clievalier si membru.
ANC FR. Au surplus un asne bienfait,
Bien membru, bien gras, bien refait.
Satyre Ménippce, p. 216.
CAT. Membrud. esp, port. Membrudo. n.
Membruto.
3. DiSMEMBRAMEN , .S. m., démembre-
ment, séparation, di.stincliou.
Dis r angel : « Aquels que son mes en aquest
potz, non aura dismembramen d' elhs. »
Revelatio de las penas d'yfern-
L'ange dit : « Ceux qui sont mis dans ce puits, il
n'y aura pas de distinction d'eux. »
CAT. Desmembrainent. esp. Desmembramiento.
XT. Smembrainento .
Lt. Desmembrar, V., démembrer, écar-
teler, mettre en pièces.
Elh lo fe DESMEMBRAR, et, ab los raanganels,
eih lo fe gilar dins la ciutat.
Philoihena.
Il le Ht écarleler, et , avec les mangoneaus , il le
fit jeter dans la cite'.
Part. pas. Silh que jntgo los malvatz homes de
lor faitz leyaimen, jaci' aisso qu' ilh sion
desfah o desmembrah , ilh non pecco.
Liv. de Sjdrac, fol. i33.
Ceux ([ui jugent loyalement les méchants hommes
louchant leurs actions, ])ien qu'ils soient détruits ou
vcartelés, ils ne pèchent pas.
Car mays ainaria esser .ides tofz desmemiîratz.
Roman de Fierabras , v. 66^. |
Car j'aimerais davantage être incontinent tout mis
en pieves.
Aiîc. l'R. Trente escuyers qni... desmembrent\
des oyes, oysons, chapons, etc. |
I/ist. mncnr., t. I, p. aij. I
CAT. ESP. POUX. Desmembrar. ir. Disme:;ibrare.
MENAE , V. , lat. minar^, mener, con- |
dnire , emmener.
En paradis vos deurian menar ,
Si, per merce, nuls honi hi den inlrar
Bambatti T)F. Vapii FlF^s : Honrat marquas
MEN
En paradis vous devraient mener, si, par merci,
nul homme y doit entrer.
.Si ja podetz d'esta terra
En Bascol traire ni rtenar,
Veus mos cors per justiziar.
R. Vidal de Bezaldun : Unas novas.
Si jamais vous pouvez de celte terre le seigneur
lîascol tirer et emmener , voici ma personne pour
justicier.
Fig. Vauc lai o '1 cors nii mena.
Bertrand de Bobn : CazuiE sui.
.le vais là où le cœur me mine.
Loc. fig. Proeza , cossi us vei rota
E MENAR de tort en travers.
Pierre d'Auvergn». : Bel m'es.
Prouesse , comme je vous vois brisée et mener de
tort en travers.
Mot ben enseynat
De MENAR sancta vida.
V. de S. Honorât.
Moult biçn enseignés à /nene/- sainte vie.
Ce verbe était en outre employé dans
lin grand nombre d'autres locutions ,
dans lesquelles il recevait des acceptions
différentes ; voici les principales :
Li MENA gran fcsta.
f^. de S. Honorât,
hwijait grande fête.
Lai venc lo rei sa feluia menar.
Poème sur Boèce.
Là vint le roi sa félonie montrer.
Menarai sf las mans e 'Is bratz
Tro pans tôt mon afar en patz.
Ledal'Phin d'Auvergne : Del niieg.
Je ferai tant des mains et des bras jusqu'à ce i(ue
je pose mon affaire en paix.
Qnan non poirai menar la lengua.
Foi.QUET DE Marseille : Senher Dieus.
Quand je ne pourrai lernuerla langue.
Menan a fuec e a barrey.
f^. de S. Honorât.
Mettent à feu et à dévastation.
Mena fos secretz ab sabis homes.
Trad. deJiède, fol. 75.
Von/îe les secrets à sages hommes.
Tôt o MENA a plom et a livt-ll et a drecba
linha.
y. et Fert., fol. Sg.
Tout cela il mène à plomb el à niveau et à droite
ligne.
Las antras gens meno gran solalz enloiii
lo taulier ' ^' -
MEN
Las nutrasgeus que menon ia j;iau fcsta au
ganre d' estnnutns.
Li^'. lit SjUrac, loi. 3l .
Les aulics gens nicnent grande joie autour du ta-
blier.
Les autres gens qui ntcncnt la granile iéte avec
beaucoup d'instruments.
Menan gran baudor per tola la ciui.it.
r. de S. Ilonnrnt.
Mènent grande alle'grcsse par toute ia cile.
Dol MENAN,
Tenc Oalvans am sos coinpauos.
Roman de Jaiifre, loi. l^.
V.n menant affliction, Gauvain vint avec ses coni-
p;i:;nons.
P-.TUzadors e l)anzatz
Valor MtNOs deneira.
B. SiCART DE M.vnjKVoi.s : Ail grcu.
Trompeurs et trompes mènent me'i il e derrière.
Loc.Jîiç. Menet tan lo barntel.
Que .senti si p;r<).ssa d'enfant.
y. de S. Honorât.
Elle mena tant le Llutoir qu'elle se sentit grosse
d'enfant.
Tôt ginhozanieus
Menar mon adxers.iri a dc.seoUzeinen.s.
Pierre de Corbiac : Kl nom de.
Tout ingénieusement mener mon adversaire à dc-
ronfilurc.
Part. pas. Aissilli de Lombardia
Mai volon esser be me.vat
Per rey, que per comte forsat.
Bertrand DE Bobn : leu chan qu' el reys.
Ceux de LoraLardie plus veulent être Lieu menés
p.ir roi , que par comte contraints.
Loc.
Can r enteu l'almiran, gran joya n'a menada..
Piomnn de Fierabras, v. 2755.
Ouand l'émir l'entend , grande joie il en a montrée.
Es ben mesatz estra ley
Qui lea «-ar so que l'avilis.
Arnaud de Marleii. : Cui que.
Est bien mené hors Li loi celui qui lient clier ce
qui l'avilit.
ANC. FR. Cenlx où le inayre I aura menct pour
enlx adjonrner.
Charte de Valenciennes, de 1 1 1 '( , p. 398.
Les conipainnnn de lai seront mettet à tei ;
il scrnnt incnct en ieesce.
/înr. ti'nd. du Psaiit , M-. n° 1. p-. '|^|-
Fors de mener jojivctcs.
liiiman de la Pii'.<e , \ . K'jKi.
IMEN
i8<,
\.Nf;. i-.sp.
Oiro.s que menahan siniio.s è xafarrones.
Puema de Alexandro , cop. 1798-
(AT. Menar. i sr. mi'D. port. Meneur, it. Mc-
nare.
■->. . Mkna , s.f., niaiiiùrc, f;içon.
\}n vers farai de tal siena ,
On vuelh que mos sens parcsca.
KambAud d'Oiiange : Un vers.
Je lerai un vers de telle manière, où je veux que
mon sens paraisse.
Tan vos sai lauzengier
K fait d'amorosa mena,
Qn' ien cug que de cavalier
Siatz dcvengntz camjaire.
T. UE LA COMTESSE DE DiE ET DE RAMBALP
d'Orange : .4micx.
Tant je vous .sais ilalteur et fait d'amoureuse /}/-
çon, que je cioisque de chevalier vous soyez devenu
changeur. • •
CAT. iT. Mena.
'*> ?tÎEXAlRF. , MEN.A.YRE, MENADOR , .V. III.,
meneur, conducteur.
Tertullien a employé le mot latin
MiNATOR en ce sens.
len , boiu monnier, ho menaire, o farinier.
Cartulaire de Montpellier, fol. i^o.
Moi , homme meunier, ou meneur, ou farinier.
Lai intrct la reina ab sa seror,
E remairo defors siei menador.
Pioman de Gérard de liossillon, fol. 90.
Là entra la reine avec sa sœur, et restèrent dehors
ses conducteurs.
Fig. Car el era menayres de la paraula.
2'rad. des Actes des apôtres, ch. i^.
Car il était conducteur de la parole.
AMI. FR. Tant ont aie, que lot meneres
Les a rais eu la court au roi.
Roman du Renarl, t. IV, p. l^d.
ESP. Menador. it, Mcnatore.
4. A.MENAR , V., amener, i,'iii(ler, con-
duire.
Vengro siei cassador de cassar, et ami.kekd
iCc. beslias .^alva^as.
l'HII.OMENA.
Vinient --es chasseurs de chasser, el amcnèreni
lioi-. rcnis Im'Ics sauvages.
IQO
MEN
Kailes a sos Ijaros en la osl amenât/..
Roman de Fierabras , v. \!^.
Charles a amené ses barons à l'armée.
h'ig. Diables s' esforsa cornent tire als efernals
forraens toz aqael.s que pot escbalfar ni
AMENA R als vices.
Trad. deBede, fol. 82.
Le diable s'ellorce comment il tire aux infernaux
lijurments tous ceux qu'il peut ccliauffer et amener
.\wi. vices.
Per joi de la verdura , ^
Qa'el bel temps clars nos amena.
Lambiîrti de Bonanel : Pois vei.
Par joie de la verdure, que le beau temps clair
nous amène.
Foodatz vos amena,
Quar aissi vos partefz d'amor.
T. DE P. d'Auvergne et de B. de Ventadoub :
Araicx.
Folie \o\\s guide, puisque ainsi vous vous séparez
«l'amour.
Prov. Cosslrers amena vellieza davan tenis.
Trad. de Bède, fol. 60.
Souci amené vieillesse avant le temps.
Part, pas, Amenatz et condnigs ad aiso.
Tit. de 1263. DoAT, t. CVI, fol. 209.
Amenés et conduits à ceci.
ANC. CAT. Amenar. anc. ir. Amenare.
5. Amenament, s, m., maison de louage,
logement.
Estet, per lot 1' espazi de dos ans , en son
AMENAMENT.
Trad. des Actes des apôtres, cli. 28.
Il demeura , par tout l'espace de deux ans , dans
son logement.
6. Demenar, V., mener, conduire, gui-
der, diriger, amener.
Qni vol corteza vida
Demenar ni f^razida.
AiiNAUD DE Marueil : Razos es.
(^)ui veut mener courtoise vie et agréal)le.
Qui per compas
No sap lo segle demenar.
Pierre d'Auvergne : Bel m'is.
(^)ui par compas ne sait le siècle diriger.
• — Exprimer, faire éclater.
Lo rossinnolet ,
Auialz li> joi que dtmf.na ;
MEN
ïota nuoit chanta solz la flor.
T. DE P. d'Avvebgne et de b. de Ventadour ;
Amicx.
Le rossignolel... , oyez la joie qu'il y^jt éclater j
toute la nuit il chante sous la Heur.
— Agiter, secouer, tourmenter.
Sos drapels
Démena.
Guillaume de Tudela .
Agite ses drapeaux.
Fig. .Si deves morir del mal que ti bemena.
V. de S. Honorât.
Si tu dois mourir du mal qui te tourmente.
— • Manifester, produire.
Aquesta misericordia demenam principala-
raent en très raaneiras.
Trad. de Bède, fol. 17.
Cette miséricorde nous manijestons principale-
ment en trois manières.
AK<;. FR. Quant pot parler, gr-Anà ào\ demeine .
Marie de France , t. I , p. 268.
Entre temps que le noble duc de Bonrgongne
demeiioit sa guerre.
MONSTRELET, t. III, fol. 54-
Li mien rein canj];iet snnt, e jo à nient dé-
mené t stii.
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 72.
Quand je detisse bonne cLière
Démener en compaignie ,
Je n'en fais que la manière.
Charles d'Orléans , p. 187.
Et pensez qtie tous les propos ne furent
point démenés sans aprèter à rire à ceux qui
cstoient présents.
Contes de Bonair. Desperr'eis, nouvelle xc.
iT. Dimenar.
7. Demenament, s. m., direction , ten-
dance.
Vist e regardât lo demenament de la causa,
de leiras et de carias.
Tit. de latii. DoAT, t. LXXIX, fol. 26.
Vu et examine la direction de la cause, par lettres
et par chartes.
8. Malmenar, 7^., malmener, maltrai-
ter, tourmenter, conduire mal.
Agrevion cmalmenon, e fan rezemer la
paura gen.
y. et Fert., fol. 17.
Accablent et malmènent, et font rcdimer la pau-
vre i;ent. , ■ j >
MEN
Fig. Amlcx, s' acsetz nu carlier
De la ilolor que lu m\lme.sa.
T. DE LA COMTESSE DE DlE ET DE R. d'OraNGE :
Amies.
Ami, si vous eussiez un quai lier di; la douleur (jui
uie tourmente.
Sap be mi tlous et Auiors
Qu' ieu de re
Vas leis no lu malme.
FoLQLET DE Marseille : Ali pauc.
Sait bien ma dame cl Amour (jue moi en rieu en-
vers elle ne me conduis mal.
— Injurier, insulter.
Vus qu'a Dieu son vot non lenes ,
Lt qu'en tos falz lo malmenés.
P. Cardinal : Jhesum Crisl.
Puisque à Dieu son vœu lu ne tiens pas , et qu'en
les actions lu le malmènes.
Parc, pas. Batulz, feritz e malmenatz.
f^. de S. Honorât.
Battu, frappe' et /««//ra/7e.
ANC. EîP.
Que li Jiesse conseio ca era malrnenado.
F. de S. Millan. cop. lëy.
ANC. CAT. Malincnar. it. Mahnenare .
9. Remenar , V., ramener, introduire,
repasser, remonter, rebrousser.
Hamors que no s podo remenar dins les
ternies.
Ab aquesta fan cessai- tempestas et remenar
fliivis.
Elue, de las projir. , fol. 80 et l85. .
Humeurs qui ne peuvent se ramener dans les
hornes.
Avec celle-ci font cesser les tempêtes et rebrous-
ser les fleuves.
Parc. pas. Aialz un Cl dias remenat
De trama, e d'aital niezara
Qu'en pnesca far al col sentura.
Deudesde Prades , jduz. cass.
Ayez un fil de trame introduit dedans , et de telle
mesure qu'il en puisse faire au cou ceinture.
Es REMENADA e pufgada enans que si.i
inessa ei granier.
y.elFert., fol. 6G.
Est repassée et netloye'e avant qu'elle soit mise
au tjrenicr.
CAT. Remenar. n. Rimenare.
10. Arremenar, aremenar , V. , iliri-
ger, conduire.
MEN
'9'
Arremenet ab si .lxx. m. cavayers.
Philomena.
Conduisit àsec soi soixante-dix. mille cavalieri.
— Retenir, ne pas oublier.
Volhas me doncs be escolar.
Entendre et aremenar
So qne us diiaj- d' aquest santor.
/^. de S. .'Ilexis.
^ euillez donc Lien m'e'couler, comprendre et ;■<•-
tenir eu que je vousdirai dece s.iint.
— Arrêter.
Parc. pas.
Entro sus a Martiple no s son ahemenatz.
Pioman de Fteraùras, v. 22^0.
Jusque sus à Martiple ils ne se sont pa» arre'tes.
II. SoTZAMENAR, V., introduite en
fraude , amener en dessous.
Part. pas. Los sotzasîenatz fraires.
T>ad. de l'Epît. de S. Paul aujc Galates.
Les frères introduits en fraude ( intrus >.
l'.lENASSA, MENAZA, S. /., lat. minac/a ,
n)enace.
Flacs es qui de guena s lassa
Ni qne s'en recre per menassa.
Bertrand de Born : Rassa tan creys.
Lâclie est qui de guerre se lasse et qui s'en désislf?
par menace.
Vostras menassas. . . ara, \)ei ma fc, soix
tornadas a nient.
l'ilII.OMENA.
Vos menaces... maintenant, parma fui, sont tour-
nées à rien.
AN< . < AT. Menassa. ,\yc. esp. Menaza. \i\
Minaccia.
•>.. Menassaire, /7r^., menaçant, inso-
ient.
Pero snfertaire
'l'ioh' enans repaire
Que glotZ MENASSAIRE.
GiRAiiD DE BoKNEiL : ,\ras si.
Pourtant souffreteux, trouve auparavant retraite
que glouton menaiant.
!^. Me>'assar , V., du lat. jiinar/, mena-
cer, gonrmander.
.S' om vos blandis , vos menassatz ;
Qui us menassa , vos soplcvatz.
Deudes de Prades : Trophen m'estara.
Si on vous caresse, vous menacez; qui vous «;,-
nace, vous suppliez.
lOO,
'9
MEN
Menasseron fort lospelegris.
Trud. de l'Evang. de Nicodème.
Menacèi-ent fort les pèlerins.
Menasso lor daramenque sian savi en la ft-.
Trad. de l'Epît. à Tit., T.
Les gourmande duiement (pour) qu'ils soii-ii!
savants en la foi.
Proverb. Tal menassa c'a paor.
Roman de Jaiifrej fol. 12.
Tel menace qui a peur.
S'azira..., ^
Cridan ,
Menassan.
GiRAUD DE BORNEIL : Eras si.
S'irrite..., criant, menaçant.
— Présager.
NI perilbs ni ren que tôt lo mon 11 puesca
MENASSAR.
F. et Vert., fol. 65.
Ni périls ni rien que loUt le monde lui puisse
yrésnger.
Part. pas. Senher, caat aiiretz pro parlât
E vil tengut e MiiNAs.sAX.
R. Vidai, de Bezatjdun : Unas uovas.
.Seigneur, quand vous aurez assez parlé et injurié
et menacé.
Substant. Al anzen de mon Menassat.
Bertrand de Born : leu clian qu' ei.
.\ l'oyaut de mon Menacé.
ANC. CAT. Menassar. it. 31inacciare.
^i. Amf.nass.\, 5./., menace.
Mescla helas paraulas a la.s amena.ssas.
Piegla de S. Benezeg, fol. i3.
Mêle belles ]iaroles aux menaces.
v.\\.Ainenassa. est. Amenaza. tort. Amenaca.
5. Amenassar, V., menacer.
Repren, prega, amenassa.
Régla de S. Benezeg ^ loi. i3.
Pieprond , prie, menace,
l'art, pas. Tant me an amenassada.
Libre de Tindal.
Tant m'ont menacée.
CAT. Amenas.<:ar. e.sp. Ainenazar. port. Amc-
nacar.
G. COMINACIO, .V. /. ,lat. COMMlN.ATl!),
menace.
Drechura et cominacio.
Elue, de las propr., fol. 161.
T^roiluro et menace.
MEN
c-.T. Comminaciô . esp. Comminacion- p^irt.
Comminncào.
MENAZO, s./., dysscHiterie.
Jazia malaute.s de febre e de me:sazo.
Trad. des Actes des apôtres, cli. 28
Gisait malade de fièvre et de dj'ssenlerie.
ANC. FR. Certes j'en mengeai l'autre fois
Tant que j'en euch la menison.
Li gieus de Robin et de Marion.
MENDA, .v./, lat. menda, faute , taelic,
défaut , imperfection.
Fresca , vermelha , ses menda.
Es la cara solz la banda.
Hugl'Es de Saint-Cyr : Servit aurai.
Fraîclie , vermeille, sans iinperjection, est Ij
face sous le bandeau.
IT. Menda.
•>.. EsMENDA , EMENDA, S. f., réparation,
satisfaction, correction.
Corda , borrel ni benda ,
On calha far esmenda.
Ahvnieu desEscas : En aquel mes.
Corde , bourrelet ni bandeau où il faille faire ré-
paration.
F'tg. Dels siens toriz farai esmenda.
Peyrols : Dels sieus.
Des siens torts je ferai réparation.
— Amende.
IVÎetou bans et nialas costumas, per occayzou
d' aver eme.sdas.
y. et Fert., fol. i5.
Mettent bans et mauvaises coutumes, pour occa-
sion d'avoir amendes.
CAT. Einena. anc. esp. Etnenda. esp. mod. En-
inienda ih.«.ï. it. Einenda.
3. EmENDACIO, EMENDACION, S. J'., lat.
EMENDATiONew, amendement.
A major satisfacion e emendacio.
Eutro que n'aura fâcha emendacion cove-
nalila.
Régla de S. Benezeg, fol. 56" et 64.
A plus grande satisfaction et amendement.
Jusqu'à ce qu'il en aura fait amendement conve-
nable.
ASC. CAT. Ernendacio. esp. Emendacion. it.
Emendazione.
/j. EsMRNUAMEN , EMENUAMEN, S. III.,
amendement. .r- - .
MEN
"Venia ad esmendamen.
Brei'. d'amor, lui. i 17.
Venait à amendement.
Aquel que aiuinistra als antres emexdamek
per sas amonicios.
Régla de S. Beneze^, fol. i5.
Celui qui fouinil aux autre.? amendement par ses
admonitious.
ANC. ESP. Emendamiento, enmendamiento. it.
Ein en da m ento.
5. EsiiEis'DAnoR, s. m., laf. emf.ndator,
conecteur.
Masja no 'Ih calijra esmkndador.
Gvi d'Uisel : Ges de cliantar.
Mais jamais ne lui faudra correcteur.
ESP. Eninendador. port. Emendador. it.
Emendatorc.
S. EsaiKND.4R, EMENDAR, V., lat. EMEN-
PARe, amender, corriger, réparer.
Que ESMENDEM nostra vida.
Brev. d'amor, fol. ,')6.
Que nous amendions notre vie.
Li prec qu' el esmend me ,
S' iea y mespreu en re.
Arnaud de Marletl : Razos es.
Je le prie qu'il me corrige, si j'y méprends en rien.
M'esmenda les niais que m fet/, sofrir.
G. Faidit : Jamais nulli.
Me répare les maux qu'il me fit soufi'rir.
Lo jutges deu far emendak lo dan, so es lo
pejuranient de la causa.
Trad. du Code de Justinien, fol. 18.
Le juge doit faire ;f/)rtre/' le dommage , c'esl-à-
dire la déle'rioration de la chose.
Ki s'en pot emexdak.
y. et Vert., fol. 11.
Ki ne s'en peut amender.
CAT. Esinenar. esv. Emendar, enmendar. rop.r.
Emendar. it. Emendare.
7. Remexdar, V., rétablir, ranimer.
Car solaz si remenda.
GiRAUD DE SalIONAC : Ksparviers.
Car re'jouissance se ranime.
r.AT. PORT. Remendar. it. Rimendare.
8. Remendador, adj., qui ranime, qui
excite, boute-en -train.
Als contra fazens
DitZ h(im REMENDADORS.
G. 1Î1QI)1I,I\ : Sitôt s'os.
Aux contrefaisants on dit houle-en-tnitn.
it. Riinendatore .
MEN 193
MENDIC, menuig, adj., lat. hiendick^-,
mendiant, pativre, gueux, misérable,
vil.
Ab dar, fo Alixandies ries,
F, 'N Darius per tener mendics.
AijGiER : Laig faill cor.
Avec donner, .Mexandrc fut puissant, et le sei-
gneur Darius paiifre pour garder.
Eig. Lurs plazers
Ni lur mendiga paria.
15. (^AI.VO : l'or tôt so.
Leur plaisir ni leur misérable compagnie.
— Perfide, fourbe, trompeur.
La rime faisait dite mendia pour
MENDIGA.
Mas nna dona mendia ,
Falsa , que Dieus la nialdia ,
Mes entre nos aqaest destorbaaien.
Rai.mond de MiRAVAL : D'anior son.
Mais une dame perfide, fausse , que Dieu la mau-
disse , mit entre nous ce trouble.
Fifç. Ben a malvatz cor e mendic
Sel qui ama e no s melhnia.
B. de VENTADOt'R : Lanquan fùelhon.
Bien a mauvais cœur et /)t'fy/(ie celui qui aime et
ne s'ame'liore pas.
Eu sai que sa lenga mendiga
M'en venjara mot ricamenl.
Roman de Jaufre, fol. 6.
Je sais que sa langue perfide m'en vengera moult
puissamment.
Siihstanùv. Malvays mendic,
Quar sol layssetz el camp lo pros N Enric.
Paulet de Marseille : Ab marriraen.
'^Xaxwm^ fourbes , car seul vous laissâtes au camp
le preux seigneur Henri.
Icu sny guays, cuiu que sia ,
Malgrat dels malvatz j^endicx.
Bernard de tôt lo .mo.v : Mais frcgz.
Je suis gai , comment que soit , maigre' les mauvais
perfides.
— • Sorcier, magicien.
Siibst. Ilb fay obra que las antijas
Non sabron far ni las mendigas.
Trad. d'un Evang. apocr.
Elle fait œuvre que les vieilles ni les sorcières ne
surent faire.
ANC. FR.
Qui là gaaigne, jamais n'en iert mendis.
Romans de (rurin le Lolierain, t. I , p. (k>.
p.sp. roi;i. Mfndif;o. it. Mendico.
■>. 5
194
MEN
2. MeNDIGAK , V., lat. MENDICAUf, IHCIV
dier.
Qnerir ni mendigar.
Guillaume de Tudela .
(hurler et mendier.
Anet nntz j)es, mendigan.
Cnt. dets apn.ll. de Romu, fol. i5o.
Alla nus pieds, mendiant.
v,\T. Mendicar. esp. port. Mendigar. it. Meti-
dicare.
MENS, MENHS , MENZ, MEINS , MEYNHS ,
MEYNS, adv. de quantité , lat. minms,
moins.
YoyrzDENiNA, t. I, p. 169.
Si coiiieasa alcuna bona obra ab alcuna
fervor, lendema n'a mens, lo ters jorn men.s,
e lo quart cays non re.
F. et Vert., fol. i3.
S'il commence aucune bonne reuvre avec quelque
ardeur, le lendemain il en a moins, le troisième
jour moins , et le quatrième quasi rien.
Adv. de coinpar.
Plus m'esfors, e meyns me val.
Dei!1)ES de Prades: Ab cor leial.
Plus je m'efforce , et moins me vaut.
Aquel que meins amara, meins sofertatn.
Trnd. de Bide , M. 22.
Celui c[ue moins nous aimons, moins nous supportons.
Car pot esser .c. milia ans, o plus o menhs.
Lif. de Sjdrnc, fol. 3o.
Car il peut être cent mille ans , ou plus ou moins.
Pauc m' es del dol , e menz del dan.
Bertrand de BorN ; Guerra e treballi.
Peu m'importe du deuil , et moins du dommage.
Quoique seul , s'il était suivi d'un
adjectif, il indiquait relation :
El faria lot son voler,
Per MEYNHS bella, quar !'abellis.
Guillaume deBerguedvn : Mais volgra.
Il ferait toute sa volonté, pour moins belle, parce
qu'elle lui plaîl.
Ordinairement la relation était indi-
quée par QUE ou DE :
S' ieii dereuan sui siens,
A MENS me teub que Juzieus.
P. Vidal : De cliantar.
Si dorc'uavant je suis sien, je me tiens à moins que
Juif.
SIrns n'orp rs selli que per estranb p.'iys
MEN
Se fiii meniu' ad orp qu'el vnelh aucir.
Serveri de Gibone : Dcinion volgra.
Moins «yH'aveugle est celui qui par e'tranger pays
se fait mener à aveugle qui veut l'occire.
Lac. Qui trop s'yssaussa , mens es
Kay.s.sau.
B. Martin : D'entier.
Qui trop s'exhausse , est moins en baissant.
Kes no y es menus, nias quar nierce no'l preti
De me.
Le moine de Montaudon : Aissi cum sel h.
Rien n'y est inoins (n'y manque), excepté que
merci ne lui prend de moi.
Ab Dieu servir va gratz et onraraens ,
E, sens servir, cavayer a 'I niielbs mens.
StRVERi de Girone ; Cavayers.
Avec servir Dieu vient agrément et honneur, et ,
sans ( le) servir, cavalier a le mieux: en tnoins.
Siihstantiv.
En ma dompna non tanh ni meyns ni mais.
P. Bremond Ric.as Kovas : Ben deu estar.
En ma dame ne convient ni moins ni plus.
Ops es qu' amix que ben ama
Prenga '1 menhs, e ponb' el may.s.
Giraud de BorNeil : Quan brancha.
Est nécessaire qu'ami qui aime bien prenne le
moins , et tente le plus.
Adv. coinp. Muer ades mens cada mens.
FoLQUET de Marseille ; Tant raov de.
Je meurs maintenant petit à petit.
lies mais ni meins no i cove.
B. DE Ventadour : Conorti cra.
Rien plus ni moins n'y convient.
Mas TOT LO MENS aitant eu retendrai,
Qu' ins en mon cor l'amarai a rescos.
FoLQiET DE Marseille : S' al cor plagues.
Mais tout le moins autant j'en retiendrai , (jn'au
dedans de mon coeur je l'aimerai en secret.
A TOT LO mens m'er l'atendres bonors.
AiMERi DE Sarlat : Fis e leials.
.4 tout le moins me sera l'attendre honneur.
ANC. FR.
Regarde à tout le moins\a douleur que j'endure.
Premières OEui'res de Desportes , fol. 291.
Que mas cansos aprenda,
O AL l'ER MENS quc, si 'I plai , las entend.!.
Albert de Sistekon : En amor ai.
Qu'elle apprenne mes chansons , ou pour le moins
que , s'il lui plail , elle les entende.
Selh que plus volia mantener ..
Humilitat, orguclb ses viiania,
E 'Is bons mestiers totz ses menhs e ses mai.
A1MERI DE Peguilain ; Era par ben.
MEN
Celui qui plus voulait maintenir... humilito ,
fierté' sans vilenie, et les bons oIRces tous sans moins
eC sans plus.
Un sac II vai moslrardeclfiiicrs paucmens pleii.
f-'. de S. Honorât.
Un sac lui va montrer de deniers à peu près [ileiii.
Prép. comp. Sai que plus gen miirrai ,
Et AB MEINHS D'afaii.
PeyRols ; Atressi col signes.
Je sais que je mouri'ai plus gentiment, et tnwf
moins de peine.
Pauc val sella ab meinhs D'ary.ons.
Gl'illaume de Bergiedan : Mal o l'es.
l'eu vaut selle avec moins que (sans) arçons.
Conj. comp. En mens qde non clageras Tneyll.
y. de S. Honorât.
En moins (jne tu ne cligneras l'œil.
Précédant divers mots, auxquels il
se joignait , il les modifiait:
Un verbe.
Sai n'antra que anc les uo m meyns près.
Le MOl.\E DE MoXTAtDON : i\issicuni selh qu'es.
J'en sais une autre qui oucqucs ne nie moins prit
(me'prisa).
Un substantif. Par so n'ay femor,
Quar conosc la mens valensa.
T. DE Bernard et de Gaucelji : Gausselm no.
Pour cela j'en ai crainte , car je connais la moins
valeur.
Il était aussi modifié lui-même, mais
alors il se joignait au mot qui le modi-
fiait.
Contra la gent que nostra lei mescre.
P. Vidal : Si col paubres.
Contre la gent qui notre loi mécroit.
Mos MESFAITZ m' cs tan greus e pesans.
Richard de Barbezieux : Atressi cum.
Mon méfait m'est si pénible et pesant.
A s'arma menescabada.
Contricio e peniis ijerna/s.
A son âme perdue.
ANC. CAT. Menys. cat. mod. esp. port. Menas.
iT. Mena.
1. MeNRE , MF.NDRE , MENOR , (l<{j .
coinpar., lat. minor, moiniire, |)lus
petit , inférieur.
Si nnlLs çs de rai menre
De sen ni de sciensa.
AnsALD DE Marl'Eil : Razoses.
Si nul est moindre que moi en sens et en science.
MEN
195
Ela sera mbnre de las antras.
Zii'/v de SjdntCj fol. g'J.
Klle sera moindre que les autres.
Mas n' er ma dolor mendre.
HiiGVES DE Saint-Cyr : Cansonque leu.
Mais en sera ma douleur moindre.
Seran menre que nos.
Lif. de Sydrac, fol. Çf'i.
Seront moindres que nous.
La ongla del det menor.
f^. de Guillaume de Balaun.
L'ongle du doigt plus petit.
Substaneiv. Ben serai fols, s'ieu no pren,
D' aqnestz dos mais, lo menor.
B. de Ventai)ûi;r : Accosselhati.
Je serai bien fou , si je ne prends , de ces deux
maux , le moindre.
Mas quan lo ricx ses menors acuelb gen,
Dobla son prelz.
P. Rai.mond de Toulouse : Si cum seluy.
Mais quand le puissant accueille gentiment ses in-
Jerieurs, il double son mérite.
Don te per despendre
Un dels seos dons, c seras ries del mendre.
T. de Blacas et de Peyrols ; Peyrols pois.
Qu'elle te donne à dépenser un des siens dons , et
lu seras riche du moindre.
ANC. ER. De Rretaiue la menor mû.
Marie de France , t. I , p. 72.
Tuit li greignor e li menor
Portoient à richece honor.
Roman de la JRose, v. io3l .
Les cccistrent tons du pins graut jusques
an menor.
Citron, de Fr., liée, des fiist. de Fr., t. V, p. 293.
Aimé sera tant dn grand tjue dn mendre.
Cl. Marot, t. I , p. i53.
CAT. ESP. PORT. Menor. iï. .Mi/iore.
3. Menoret, adj. dim,. , moindre, plus
petit, inférieur.
Al sien menoret messatge
Faria yeu mil tant d'onors
C'al i)lus rie de loi/, mos senhors.
Raimond de Miraval : Loncx temps.
Au sien moindre message je ferais mille fois au-
tant d'honneurs qu'au plus puissant de tous mes sei-
gneurs.
Substantif. Non cre ieu
Qii'eis MENORETZ no renhon folamen.
Raimond de Castelnau : Mon sirventes. f^ar.
Je ne crois pas que les plus petits ne se gouvernent
pas follement.
i^6
MEN
— Sœur-mineure.
Per on hom va de la raaio de las menoiie-
TAS a la glieia.
Tu. de i2o3. DoAT, i. CXVlll, fol. a/jG.
Par où on va de la niaisou des sœurs-mineures à
l'église.
ij. Menoria, s. /., infériorité.
Menoria
An ses eveia Ihi meuor.
Brei>. d'ainor, fol. ip-
Infériorité ont sans envie les inférieurs.
ESP. Menoria.
5. Mknoretat, s./., lat. minof.itatcw^
minorité.
A tôt benefici de menoretat.
Tu. (/ei258.DoAT, t.CVI,foI. 17 r.
A tout bénéfice de minorité.
CAT. Minoritat. anc. est. Mena rùlad. est. ihod.
Alinoridad. port. Minoridade. it. Minoruà.
6. Menuensa, ,y./., diminution.
Ta creyssensa o ta menuensa pren de niieb
de las .11. parts, con que si parla o de lonc o
de travers.
Trad. du Traité de V Arpentage, i'« part., c. 27.
Prends ton accroissement ou ta diminution du
milieu des deux parties , comment qu'elle se partage
ou de long ou de travers .
7. MiNUAR, V., lat. MiNUERe, diminuer.
No puescan minuar.
No pucsca creisser ni minuar.
Charte de Gréalou, p. bt) et 88.
]Ne puissent diminuer.
^e puisse croître ni diminuer.
<:at. Minorar. anc. esp. Menorar. esp. mod.
Minorar. ir. Minuire.
8. DiMiNUACio, A'./. , diminution.
NocHinent ni DoiiNUACro.
Trad. d'Albucasis, fol. 18.
Dommage ni diminution.
(). DiMiNUAR , V., diminuer.
Part. pas. Qne lo pays de Lengadoch sia for!
depopnlat , diminuât, dainneiat et depau-
perat, er plus que jamais non foc.
Tit. de 1/(24. ^'-s'- de Lanifuedoc , t. iV, pr. ,
col. 422.
Que le pays de Languedoc soil fort dépeuplé , di-
minué, endommagé et appauvri , et plus que jamais
il ne fût.
ANC. CAT. ANC. EST. Diminuar.
MEN
10. DiMiNtJTio, s.f., lat, DiMiNUTio, di-
minution.
Que las nionedas... sian tengudas... sens al-
CUUa DIMINDTIO.
Tit. de 1424- f^'^t. de Languedoc, t. IV, pr. ,
col. 4^-
Que les monnaies... soient tenues... sans aucune
diminution.
— Figure de grammaire.
DiMiNUTios es hurailitatz de .sentencia.
Leys d'amors, fol. 147.
La diminution est abaissement de sentence.
CAT. Diininucié . esp. Diminucion. port. Diini-
niiicâo. IT. Diminuzione .
11. DlMINUTlU, aclj.,\A\.. niMINUTIVKi-,
diminutif.
Noms DiMiNOTius, es eant diminuish o amer-
ina lo significat d' aquel don se dériva.
Per so los apelam quaysh diminutiu.
Lejs d'amors, fol. 49 et 69.
IVom diminutif, c'est quand il diminue ou amoin-
ihit la signification de celui dont il se dérive.
Pour cela nous les appelons quasi diminutifs.
Siibstanttv. S. Jacme apella totz los autres bes
que Dieus nos dona, donalios, ayssi com
DiMiNUTitr de menulz dos
V. et Fert., fol. 46.
Saint Jacques appelle tous les autres Liens que
Dieu nous donne , donations , ainsi comme dimi-
nutif àe menus dons.
CAT. Diinmiuiu. esp. port. it. DiininutU'o.
la. DlMlNUIR, DEMEKIR, V., lat. DIMI-
NUER^?, diminuer.
Nomsdiminntins, es cant diminuish oamer-
ma lo significat d' aquel don se dériva.
Leys d'amors , fol. 49-
ÎNom diminutif, c'est quand il </;>«;>!«« ou amoin-
drit la signification de celui dont il se dérive.
Part. pas. Cant que sion demenidas,
Los budels ne den on gitar.
Dkudes de Pbades , Àiiz. cass.
Combien qu'elles soient diminuées, les boyaux
en doit-on jeter.
CAT. Disininuir. esp. Diininuir , disminuir.
PORT. Diininuir. it. Diinimdre.
i'3. A.menrauamkn , adv,, jjetitemcnt.
Que vivan Amenradamen e bonamen.
Cat. dels aposl. de Homa, fol. 2:3.
Oui vivent petitement it bonnement.
MEN
i/j- Menut, ndj., lat. MiNtiTM-v, menu,
petit, mince.
Hic escas non pot aver honransa
Ab MENUTZ clos.
T. DE RAMBiL'D, D'AdHE.MAR ET DE PERDIGOÎI :
Soulier.
Riche avare ne peut avoir lioimcur avec de menus
«Ions.
Prendelz gian re de serps menudas.
Deudhs DE Prades, ^IIZ. CtlSS.
Vous prenez beaucoup de petits serpents.
Fi)f. Tant es avols e de menut coratge.
I.ANFRANC CiGALA : Esticrs iiion.
Tant il est vil et de mince courage.
Plan se sos dois e sos mencz peccaz.
Pocine sur Bocce.
II se plaint ses fautes et ses menus pe'clies.
Loc. fig. Honi mnrtrier ui raubaire
No plalz tant a Dieu lo paire ,
Ni tan non atna son frut ,
Com fai del pobol menut-
P. Cardinal : Razos es.
Homme meurtrier et voleur ne plaît pas tant à
Dieu le père, ni (Dieu) n'aime pas tant son fruit,
comme il fait ^celui) du menu peuple.
Per conselh de menudas gens.
Raijiond de Miraval : Grans.
Par conseil de petites gens.
Siibsc. Keiuauran li menut e '1 vénal.
AlMERr de Peguilain : Ara para.
Resteront les menus et les inte'rcsses.
Li grant e li menct niandon ad Honorar.
P^. de S. J/onorat.
Les grands et les petits mandent à Honorât. '
adverbial. E 'Is trefanetz menut vestilz.
GiRAUD DE BoRNEiL : En lionor Uieu.
Elles petits trompeurs menu vêtus.
Ane pus MENUT ayga non ploe.
Gavaudan I.E Vieux : Senhors per los.
Oncques plus menu eau ne tomba.
Adv.coinp. Que'l lavcrnier venda a menut lo
vin.
Cartulaire de Montpellier, du \in' siècle-
Que le tavernier vende en détail le vin.
Se camjan soven e menut.
1'. Vidal : Abril issic.
Se changent souvent et fréquemment.
Contau soven et menut.
V. de S. Honorât.
• lomptfnit souvent et minutieusement.
<Ar. Mcnitd. est. Vertndo. iMf.i, Miudo. it.
Miniito.
MEN 197
1 5. Mrni. DAMEN, ai/v., petitement, menu,
peu à peu, en petits morceaux.
Sou anzel pais menudamf.n.
Deides de 1>rades , j-Iuz. cass.
Son oiseau il pait peu à peu.
Lis albres e las vinlias menudamens fulbar.
Guillaume deTudela.
Les arbres et les vignes peu à peu fouiller.
Lo despezon plus mekudamens que lioin no
fay carn a niazcll.
l'.et (ert., M. z5.
Ils lo depicent plus /nfn« <|u'o!i no fait chair à
boucherie.
CAT. Meniidament. esp. Meiiudamcntc. port.
Tdhidainente. it. Minutamcnte.
16. Mknudet, adj. dim., tout menu,
tout j)e(it.
Paisetz lo d' ausels menudetz.
Deudes de Prades , .4uz. cass.
Paissez-le d'oiseaus tout petits.
Las dents pancas e menudetas.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Les dents petites et toutes menues.
Adverbial. De flors de lizs es coronada ,
Que nais menudet en la prad.i.
Un troubadour anonyme : Seinor vos <[ue.
Elle est couronnée de fleurs de lis, qui naît tout
menu en la prairie.
CAT. Menudet. E.sr. Menudito.
17. IMenldeza, s.f., ténuité, faiblesse,
maigreui-, délicatesse.
Priiueza et mknudeza de j)op;is.
Elue, de las propr. . fol. 5l.
Petitesse et délicatesse de mamelles.
18. IMf.MUIER, MENIDER, MENU/.IER ,
adJ., menu, petit, moindit;, inférieur.
E '1 rie menczier
An cassa per sana.
B. Arnaud de Montcuc : Er can.
El les puissants inférieurs ont chasse par marais.
Proverbial.
U dich sou gros, e il faich son menudier.
SoRiiel : (^uan qu' ion.
Les dits sont gros, et les faits sont menus.
Substantiv. De très lairos,
Lo quai près piez per eniblar mencuers.
liLACAs : En Pelissier.
De trois larrons, lequel prit pire pour voler me-
nues choses.
198
MEN
19. Menuzar , v., amoindrir, diminuer,
subdiviser.
Fer que no la pot menuzar.
Eluc.delns propr., fol. 137.
J'ar <]iioi il ne la peut amoindrir.
Aissi v;ia lors pretz mendzan.
M.\RCABmjS : Pus s' enfulleyssoD.
Ainsi ils vont amoindrissant leurs mérites.
Car joîs e bon osatje
Aissi MEND7-A. e faill.
GiRAUD DE BoRNEiL : Los apleitz.
Car gaite' et bonne habitude ainsi diminue el
manque.
Par so de leu si mendza eu mantas partldas.
Elue, de las propr.^ fol. l32.
Par cela promptement se subdii'ise en maintes
parties.
ANC. FR. Cil ki les encachent et meniiient.
Roman de Pœii, v. 9298.
Ni rien aussi qui si fort les menuisent.
Cl. Marot, t. I , p. 287.
ANC. ESP. Menuzar. it. Ninuzzare.
20. Amenudar , AMENUZAR, V. , amoin-
drir, morceler, réduire.
Tôt r aur e 1' argent fassaiu pizar e mortier
de coire, e amenudar fort a menndas pessas.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 18.
Tout l'or et l'argent faisons piler en mortier de
cuivre , et réduire fort à petites pièces.
Que las raitz amenuziscon,
E que totas evauiscon.
Deudes de Prades , ^uz. rass.
(^>ue les racines s'amoindrissent , et que toutes
disparaissent.
ANC. FR.
Ke du don k'il m'a fait m'alont amenuisant.
Roman de Rou , v. 3276.
Que ja n'en seroit estreciez ne amenuisiez
ne de sanlé ne d' onor.
Rec.des Ilist. de Fr., t. VI, p. 159.
Son mal maintes fois amenuise.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 607.
De jour en jour suivant s'amenuissoit ma vie.
Ronsard , 1. 1 , p. 767.
iT. Amminufure .
21. Ametniar , -y., diminuer.
Elh vole que fos fos temps elh pes delb pa
per tal que no '1 pogiiesson ametniar.
Philomena.
MEN
Il voulut que le poids du pain fût toujours de
telle (sorte) qu'ils ne le pussent diminuer.
11. MiNiM, adj., lat. minimh^, moindre.
Elément, es una minima e slinpla partida.
Elue, de las propr., fol. i3i .
Ele'ment , c'est une minime et simple partie.
(:\T. Minim. esp. port. it. Minimo.
73, Minima, s. /., minime, terme de
musique.
Han mudat lo so de dansa en so de redondel,
ah lors minimas et am los semibreus de lors
motet/..
Lej^s d'amorSj fol. /Jo.
Ont change' l'air de dan.se en air de rondeau , avec
leurs minimes et avec les semi-brèves de leurs
motels.
CAT. ESP. poiiT. IT. Minima.
2/4. M1NIMAR, V. , minimer, faire em-
ploi des minimes , abréger par mi-
nimes, terme de musique.
Part. pas. Bals ha so mays minimat e viacier,
e niays apte per canlar amb esturmens.
Lejs d'amors, fol./^i.
Bal a air plus minime et rapide , et plus apte pour
clianler avec instruments.
25. Mendizar , V., déprécier, affaiblir.
Qnar dos mal datz desabriza
"Valor e pretz , e'is mendiza.
T. DE G. deCabanasetd'Eschileta : N Esquileta.
Car don mal donne brise valeur et mérite , et les
déprécie.
i.6. Mermar , V., diminuer, amoindrir,
décroître.
Le rei demanda : « Lo mars pot mermar.' o
iù". de Sydrac, fol. 80.
Le roi demande : « La mer peut-elle (/iwin^zer.''
S' al rey frances merma sas tenezos.
Bernard de Rovenac : Ja no vuelh.
Si au roi français il diminue ses tenures.
Ni ja non mermara, ans er tos temps creissens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
INi jamais ne diminuera, mais sera toujours crois-
saut.
Coma aur que, cant pins es el fuoc , e plus
se MERMA, c plus es purs.
1^. et Fert., fol. 66.
Comme or qui , quand plus il est au feu , plus il
^'amoindrit, et plus il est pur.
■! t>.'
MEN
Ftg. Se laissa tolie ni mermau
Lo dreyt.
G. FiG'jElRA : Ja (le far.
Se laicise enlever et climiituerle droit.
Ni saiip far semblans fans
Ni parvensa, don mekmïs sas bcinta!/,.
Arnaud de Makueii- : La corlezia.
Ki sut faire semblants faux ni apparence , dont
elle amoindrit ses Lontes.
— Il servait à exprimer la dinéo.
En esiien creisso Ibi joru, e mermo las nnelis.
Lii>. Je Sj-'irac, fol. ^i .
En été les jours croissent , et les nuits décroissent.
— Donner moins d'intensité , de vio-
lence.
Qui vol MERMAR o del tôt amortir In fuoc ,
dea sostrayre la leiiba.
/'. et yert., fol. 99.
(^)ui veut (/im/n(;er ou du tout amortir le feu,
doit soustraire le Lois.
— Abaisser, rabaisser.
Es fols qui be no 'I merma
Quan lo velz sobrepuiar.
Bertrand de Born : Meut mi piji.
Est fou celui qui bien ne l'/i/^rtiiie quand il le voit
sure'lever.
<'.AT. ESP. Merinar.
27. BIermaxsa, s.f., diminution , déca-
dence.
Aisso es per la biermansa de so sanc, e per
la febleza de sos rnnbos.
Zic. de Sydrac, fol. j8.
Ceci est par la diminution de son sang, et par la
faiblesse de ses reins.
En .sa cort , on sni vengnt,
Es fams e vera mermansa.
Pierre d'Alvergne: Bel m' es qui.
En sa cour, où je suis venu , est faim et vraie
décadence.
28. Mermamen, s. III., diminution,
abaissement.
E '1 sobrevers non pren nulh mermamen.
P. Cardinal : Toiz lo muns.
El le bouleversement ne prend nulle diminution.
Elis fan trops grans despessas, et en grenge
de motas gens, et en mermame.v de las altuor-
nas que pogran et degran far.
f^.et Fert,, loi. 21.
Ils font trop grandes dépenses , et au préjudice
MEN
^)\)
de beaucoup de gens , et en diminution des aumônes
i[u'ils pourraient et devraient faire.
29. Mermaria , j'./. , diminution , dé-
périssement.
No s vc mermaria de re.
JJrei'. d'iimor, fol. A.
!\e se voit diminution de rien.
30. Amermansa , .V. f., diniimilion , dé-
périssement.
Sens. . afolament ni... amermansa.
Tit. de i38.'j. .4rch. du Roy., K. .')•.•..
Sans... délérioralion ni... dépérissement.
3i. Amkrmament, .y. m., diminution,
amoindrissement.
Lo patibres laborara en 1' amermament de!
viiire, qne no sia sofraitos en la fi.
Trad. de Bide, fol. 7 [ .
Le pauvre travaillera à la diminution du vivre ,
afin qu'il ne soit pas souffreteux à la (in.
Amermament de ben.
Nobla Leyczon.
Diminution de bien.
^2, Amermar, V., diminuer, décroître ,^
affaiblir.
Amerman los bes d'antres.
Adoncs SE AMERMA lur vida.
f^. et Fert., fol. 52 et 20.
Diminuent les biens des autres.
Alors leur vie s'affaiblit.
Per que io bes amerma , e lo mais es doblatz.
Guillaume de Tudela.
C'est pourquoi le bien diminue, cl le mal est doublé.
Pari. pas. Amermatz dese m' er onor.
P. Vidal : Abril issie.
Diminue incontinent me sera le domaine.
33, CONMINUIR , V., fat. comminu.^rc,
briser, fracasser.
Pare, pas. La partida conminuta. e airita.
Trad. d'Àlbucasis, fol. 58.
La \^iirùi: fracassée et triturée.
3/i. CoMMiNucio, y./., fracture, brisure.
Dels quais la comminucio 110 es toimida , ni
lor dissolucio.
Trad. d'yllbucasiSj fol. 61.
Desquels \à fracture u'csl pas crainte , ni leur dis-
solution.
MENSA , .^.f., lat. mensa, mense , table.
200 MK,N
Mensa |)ei' taula.
Leys d'atnors, loi. (iy.
Mense pour l.ihle-
Ksr. Mesa. it. Mensa.
MENSURA , MESURA, mf.zura, s. J.,
iat. MENSURA , mesure.
TJaa MESURA de sivada,
ïal que j)ot un rossis maDJar.
Deudes de Prades , ^llZ. CllSS.
Une mesure tlavoine , telle que peut manger un
roussin.
Barat que hom fay en pes et en mzzuras.
V. et Vert., fol. 17.
Tiomperie qu'on tait en poids et en mesures.
Fig. "Volon mezurar Inr entendeinen e liir r»7.n
a la MEZURA de la fe.
y. et Fert-, Toi. 102.
Veulent mesurer leur enlemlemeot el leur raison
à la mesure de la foi.
— Sagesse, raison, modération , règle.
Aissi m' au partita egualmen
Mesura e Leujaria.
Garins le Lrln : jS'ueg e jorn.
Ainsi m'ont partagé e'galement Raison et Folie.
En totz SOS fatz met mesura.
P. Cardinal: Jliesum Crist.
En toutes ses actions met mesure.
La MEZURA que lur es juncha en Inr pene-
densa per lur (;ofessor.
V. et Ferl., fol. 21.
La règle qui leur est enjoiiilc> l'n leur pénitence
par leur confesseur.
Loc. Els faran totz estar d' una mensura.
Guillaume de Montagnagout : Per lo mon.
Les feront tous être de même mesure.
Prov. En aqnela mesura unt mesnrarez, voser
iiiesnrat.
IVnd. de Bide, fol. 78.
En celte mesure où vous mesurerez, il vous sera
mesuré.
Àdv. cnmp.
El fon savi.s, conoy.ssens, e.^saup far
A MEZURA.
.'Vi-MEET BE Peguilain : Anc non cugcy.
Il fut sage, iiilelligent , et sut ag,ir avec tnesure.
Comanda s>naumentz, parlaras a mesura.
V. de S. Honorât.
Commande doucement , tu parleras avec mesure.
Per qu' eu, quan venc va.s vos, en van de cors ,
Tost e viatz, e non falz be mesura.
PiSTOiETA : Secs e saLers.
MEN
C'est pourquoi , quand je viens rers vous , j'en
vais à la course, tôt et promptement, et ne fais pas
de mesure ( mode'rément ).
Dcvenc gros otra mesura.
F. de Gaucelm Faidit.
JDevint gros outre mesure.
L' amors de lor dos... fo ses tota mesura.
F. de Pi. Jordan, n)icomte de S . Antonin.
L'amour d'eux deux... fut sans nulle mesure.
CAT. ESP. Mesura, it. Misura.
2. SoBREMESURA, s.f., sur-mesiue, sur-
plus , surabondance.
Per garnir lors Lanc.s
De la sobuemesura.
Leys d' amors, fol. 2g.
' Pour garnir leurs hancs du surplus-
'^. Mezuramen, .y. ///., ntesure, art de
mesurer.
De gcoinetria sa! tan dels mesuramens,
C'un basto en mon ponh, si m'estau en jazens,
Mezuri las tors autas.
Pierre de Corbiac : El nom de.
De géométrie je sais tant des mesures j qu'un bâ-
ton en mon poing, si je suis en gisant, je mesure
les hautes tours.
ANC. CAT. Mestirainent. anc. esp. ISIesura-
iniento. it. Misuramento.
!\. Mensuracio, mensuratio, s.f., Iat.
mensur.atio , mesurage , commensu-
rabilité.
Innaensitat ses mensuracfo.
Ni geometiia sapia en sas figuras mensu-
ratio.
Elue, de las propr., fol. 4 et 280.
Immensité sans mesurage.
Ni géométrie ne sache commensurabilité en ses
figures.
IT. Misurazione.
5. Mesuratge, s. m., mesurage.
Lo MESURATGE sobrediclis.
Tu. du xivf siècle. DoAT, t. LXXXVIII, fol. 148.
Le mesurage susdit.
6. Mezurable, ar^. J Iat. MEnsvnxhiLis.
mesurable.
No so MEzuRABLEs siuo pcT imitât.
Elue, de las propr., fol. 280.
Ne sont mesurables sinon par unilc.
IT. IMisurabile. ^
MEN
7. MeSURAR, iMEZUr.AR, 7K , ht. MKWSU-
RARe, mesurer, régler, comparer.
Voyez Denina, t. II, p. 2^3.
Tin basto en mon ponli...
Mezuri 1;is tors ;int;i.s.
Pierre de Corgiac : El nom de.
Un Lâton rn mon poing... je mesure les li.mto-
tours.
AÎESi^REC .XXX. brassas.
I'hilomena.
Mesura trente brasses.
ri!f. Cnni fan ios eretges e los iiionescrezeris
qne volon mez.urar liir entendemen e lui
razo a la mezara de la fc.
f^. et Fert., fol. 102.
Comme font les lierétiques et les nie'crc'anls qiii
veulent mesurer leur entendement et leur raison :i
la mesure de la foi.
.Si qi)'amdrii cominnl
]Me7,ure.s.sem eiig;il.
B. DE Vestadoib : Lo gens temps.
De sorte qne tous deux conjointement nous mesu-
rassions également.
Part. pas. Fes lo.s siens vers pins mizuratz de
hom qne anc mais trobps.
f^. (le Gauhert Àmiels.
Fit les siens vers plus mesurés qu'homme qui
oncques plus trouvât.
CAT. ESP. JSlesui'ar. it. Misiirnre.
8. Mesuradamex, adv., avec mesure ,
modérément.
Mesuradameîî e verltiosnmen.
Arbre de BataUtas , fol. 97.
'Modérément et vertueusement.
fAT. Mesuradament. esp. Mesuradamcnte. it.
Misuratam ente .
xMEN
^iOI
9. Amesujiar , amezurar, 7»., mesu
régler, comparer, moilércr, élrc
bre , èlre prudent.
A mesura p.
Sos dos c sa inession.
GlRArD de BoRVEII, : IToniMi e-;.
Régler %c% dons et sa dépense.
Om , pos qne s .sap amf.zurar ,
Non es pneys adregz amoros.
PiAIMOND DE MlRAVAI, : .Selll qu
Homme, di-s qu'il sait se modérer, n'e-t
vp'rilal)le amourcuï.
Senher, cellei fez mais d' amor
JII.
Yi'V.
so-
Qoe no .s'en saup amksurak.
T. DE G. Faidit ET d'Albert : N Albert.
Seigneur, celle-là fit plus d'amour qui ne s'en sut
pas modérer.
l'art, pas. Plus amezuratz
Vos faitz d' aiuador qu' anc fos natz.
T. DE P. GuiLLEM ET DE .SoRDEL : En Sordel.
Vous vous faites plus modéré qu'amant qui onc-
ques fut né.
.SJalz AMEzrRAT, e velb.is.
'Irnd. lie ht i '<■ E/ntre de S. Pierre.
Soyez modérés, et veiller.
ANC. FR. Lors ne pot plus Dangier durer,
Ains le convient amesiircr.
Pintnan de la liose , v. 333o.
De ceo fut inolt Piotlan amesuré.
Roman de Gérard de f^ienne, v. laC'j.
A>-o. Esr. Amesurar. it. Aininisitrare.
10. AmEZURAMEK , AMESURADAMENT, AME-
ztjRADAMEN , acù>., raisonnablement,
ronvenablement , modérément.
Pero a luec en meillura
Qui pas AMEZLBAMEN.
V>. ZoRGl : Tolz liom qu' enten.
J^ourlant parfois en devient meilleur celui qui
souflre modérément.
Despendr' el eove
Amezuradamen.
>'at DE MoNS : Silol non.
Il convient de le dépenser raisonnablement.
Vis begnz AMESiiRAnAMENT es sandaz del
cors e de 1' arma.
Trad. de Bide, fol. 45.
Vin bu modérément est santé du corps et de l'âme.
A>-c. FR. Qui a grâce et fjiii prie ainesiiréement.
.Ieiian de Mklng , Test. , v. i3f)9.
A>"r. <:at. Ainesiiradament. it. Aininisiirata-
111 ente.
11. SoBRFAMEStJRAR , ?'. , siir-mesiirer ,
siir-régler, snr-mfidérer.
Part. pa"). .Aqnesl fo sobreamesiiratz en amas-
sar.
Cnt. dels apnst. de Roma, fol. .'».
Celui-ri fut sur-modéré a amasser.
12. DKSMEStiRA, DESMEZURA , ■•!./., CXCès,
désordre, dérèglement, injustice.
Li poble s planhon de desmhzura
De lors .senhors. '
GvtM.AUMEDE M0NTAGNAGOi:T : Per lo mon.
■J.O'Î
M EN
Les peuples si; plaignent île Vinjusticc île leurs
seigneurs.
Que no M plassa desmesur' en Iniisor.
SoRDEL : Lai a 'N Peire.
One ne lui plaise pas excès ea louange.
jitlv. coinp. Artns, si t'es bons lo bros,
Beii ne a desmezdra.
Le dauphin d'Auvergne : Joi;laretz.
.^itus , M l'est bon le brouet , bois-en à l'excès.
ANC. FR. Kitr bèle estait à desmesure .
Marie de France , t. 1, p. loo.
CAT. E>r. Desmesitra. xt. Dismistira.
l3. DeSMRSURANSA , DESMKZURANSA , S.f.,
injustice, excès.
Er i^rans desmezuransa ,
Si m fait/, mal, pus no m defen.
Elias de Barjols : En alretal.
Sera grande injustice, si vous me faites mal ,
puisque je ne me défends pas.
D' aatra ren no fai desmesuransa.
P. Vidai. : Quant liom honoratz.
D'.iutrc cliose il ne fait excès.
iT. Dismisuranza.
I /|. Desmesurar, desmezurar, V., déme-
siirer, désordonner, dérégler, empor-
ter, débaucher.
Tau s' a laissât sobrendre,
Ealsar e desmezurar.
B. ZoRGi : S' ieu trobes.
Tant il s'est laissé surmonter, fausser et dérégler.
Quar, qu'ab plus fort de si se desmesura,
Fai gran foldat.
FoLQUETDE Marseille : Sitôt me soi.
Car, qui avec plus fort que soi s'emporte, fait
grande lolie.
Part. pas. Ay desmesuratz alcus homes o
alcunas feniuas.
La Conjessio.
J'ai deliauilié aiicuDS lionimesou aucunes femmes.
Amans dretz non es desmezuratz,
Enans ania ainezuradaïuen.
GttLi.AUME DE Montagnagout : Nuls bom.
Amant sincère n'est pas démesuré , il aime au
contraire avec mesure.
ANC. FR. C'est contre soy conjurer,
C'est raison desmesurer.
OEui'res d'Alain Charlier, p. 277.
CAT. ESP. Desmesurar. it. Dismisurare.
MEN
i5. Sobreuesmezurar , r»., sur-dérégler,
sur-désordontier.
Paor ai que fais lauzcnjador,
Felh et esquiu , sobredesmezurat,
iVr eiitcndesson.
GiRAim DE Borneil : Ar ai £;raii.
J'ai peur (|ue de (aux médisants , cruels et durs ,
sur-désordonnés , m'entendissent.
16. CoMENsuRACio , S./., coiiimciisn-
I rabitité.
Per COMENSURACIO.
Dieus no es en loc per comensuracio.
Elue, de las pro/ir. , fol. 5.
Par commensurabilité.
Dieu n'est en place par cotnmensurabilité ■
CAT. Commensuraciô. esp. Conmensuracion .
17. D1MENC10, S. f., la t. DiMENSio, di-
mension.
Ses DiMENCio corporal.
En lors dimekcios.
Elue, de las propr., fol. 8 et 107.
Sans dimension corporelle.
En leurs dimensions.
CAT. Dimensio. esp. Dimension, port. Dimen-
sàu. IT. Dimensione.
18. ImMENSITAT, INMENSITAT, .f . f., hit.
iMMKNSiTAT(=w, immonsilé, étendue.
Per IMMENSITAT o dimiiiutlon.
Fors de Béarn, p. 1088.
Par étendue ou diminution.
Iuliuilat et inmensitat.
Elue, de lus propr., fol. /j.
Infinité et immensité.
CAT. linmensitat. esp. Inmensidnd. port. Im-
mensidade. it. Immcnsita , immen.^itate ,
immensitade .
MENT, s.f., lat. mentc/;/, espiit, pen-
sée, manière.
En la MENT d'un chascnn viador.
Doctrine des J'nudnis .
Pjn l'esprit d'un chacun voyageur.
Si ini dons qii' es d'aviiien
M ENS.
T. DE CODOLET, DE G. RlQUIER ET DE MlCHEL DE
Castillon : A 'N Miquel.
Si ma dame qui est d'agréable esprit.
No lo confessa d'au Ira mentz.
/^. de S. Honorai.
MEN
lie le confesse pas d'autre innmlre.
»:aï. Esr. PORT. IT. Merice.
Les adverbes en mk>t se soi!t for-
més en ajoutant le n)ot ment à l'adjec-
tif des deux genres : humil ad/., hit-
jiiLMENT, ndi'. ; BRFU adj., hretiment,
adi'.
Pregon s;nit Honorai humilment.
/'. </<," iS". Honorai.
Prient saint Honorai liiDiilitcnicnl.
Dignas li m que breumen lo vcirai.
B. DE VentadouR : Bels \\\ os ((u' ieu.
Dites-lui moi que ùientot je le verrai.
Lorsque les adjeetifs ont eu les deux
genres, le mot ment a été ajouté au
féminin : bon, bon.\, adj., bonament ,
adc.
A senLor tanh qu'ain los sieus bonamen.
Guillaume de Montagnaciolit : Per lo mon.
A seigneur il convient qu'il aime les siens bonne-
ment.
Si plusieurs adverbes sont à la suite
l'un de l'autre, la terminaison ment ne
s'attache ordinairement qu'à imi seul.
Playn e crida forment e dura.
f^. de S. Honorât.
Ge'mit et crie fortement et péniblement.
Lo prega doussamen.s e devota.
r. et Fert., fol. 52.
Le prie doucement et défotemenl.
BoKAMEST e sv.w V an del fag conortada.
A', de S. Honorât.
Bonnement et paisiblement l'ont du fait rassurée.
ANC. FR. Bel et courtoisement a le roy salaé.
Roman de Berle, p. 9?..
CAT. De yo e d' Ainor me trop apa.ssioiiat
Tant egualment e_/b/-f qu' cstich torbaf.
ArsiA.s Maiich : Yo se molt.
ESP. Franjas texidas bella y sutilinente.
Luis DE LkoN ,Proi>. de Satumon, v. "jj.
POET. Onde sotU é artificiosamente estava la-
vrada e escnlpida toda a uianeira de sua
■vida.
Palmeirin de Inglaterra , t. I , p. i3i .
IT. Non vederefe antica o nuovamcntc esser di-
venato.
GuiTTONE d'Arezzo, Lett. XIV, p. '\2..
1. Mentat. , adj., lat. mentai./.s mental.
MEN
203
Lo(]ucio mental.
Elue, de las propr., loi. 1 1.
Locution mentale.
De dolsors mentals.
A^. de santa Flors. DoAT, t. CXXIII , fol. l'j~ .
Do douceurs mentales.
<:at. ESP. pour. Mental, it. Mentale.
'S. Mkntalmknt, adv., m<MitaIenient.
Parlar mentalment.
Elue, de lus propr., toi. [|.
Parler mentitlement.
CAT. Mentalment. esp. ponr. ir. Mcntalmente.
/). MeNCIO , MENSIO, s.f., lat. mentio ,
mention,
Desiis n'aveiu fâcha mensio.
Roman de la Prise de Jérusalem , loi. 21.
DessuS'nous en avons fait mention.
Trobain en natnral esciig
D' anlras estelas mencio.
Brev. d'amor, fol. 3(5.
Nous trouvons en écrit sur la nature mention
d'autres étoiles.
CAT. Mencio. esp. Mcncion. port. Mencào.
IT. Menzione.
.^. Mensonar, V., mentionner.
La una lo senhal mensona,
L'altra lo nom de la persoua.
Eeys d'amors, fol. !^t.
IJune mentionne \e titre, l'autre le nom de la
personne.
6, Mentaure, V., mentionner, rappeler,
ci 1er.
Gan se anzi apelar per so nom , ni auzi men-
taure Jbesn Christ.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 5.
Quand il s'entendit appeler par son nOm , et en-
tendit OTfn^ionner Jésus-Clirist.
La gensor c' ont mentau.
Bertrand de Eorn : Ges de disnar.
La plus lielle f(u'on cite.
Substant. l'an m'es lur mentaure non .sens.
Bambmd d'Orange : Era m'es.
Tant est pour moi leur mentionner non sens.
Part. pas. L' autre son mentadgut
Savi ses saber grans.
G. RiQUiEK : Tant petit.
Les autres sont cités savants sans grand savoir.
Kl mon non ha mentauuua
204
MEN
Domna que vos non aialz
De lan e de pretz vencufla.
Kalmenz Bistors: A vos.
Au monde il n'y a pas dame citée que vous n'ayez
en louange et en mérite vaincue.
iT. îilentovare.
7. Mentagudament, ndv., spécialement,
particulièrement.
De toia la sobredicha donatio, e mentagu-
dament de la tersa part.
Tu. de 1285. Jfch. du Pioy.,3. 3o2.
De toute la susdite donation , et spécialement ili
la troisième paitie.
8. AMENTA.VKr.,1)., rapp<ler, mentionner.
L' estorn qu' avelz auzit amentaver.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 3o.
Le combat que vous avez oui rappeler.
ANC. FR. Ne saaroiz riens amentevoir.
Ne eonmander que je ne face.
Roman du Renart, t. III , p. 20^.
Une chose li ai requise
Qui bien fait à arnentei-oir.
Roman de la Rose, v. 33g3.
iT. Amentar.
j). Amencia, s.f., lat. AMENTiA, folic ,
égarement, e.xtravagance, manie.
Amencia es una malaulia.
Près soven , engendra amencia.
Elue, de las propr.j fol. 80 et 20.^.
1,3 Jolie est une maladie.
Pris souvent , il pngendre_/(j/i>.
ANC. ESP. Amenda, ir. Arnenza.
10. CoMENS, .1. m., commentaire.
Far COMENS .sobre las sanblas escripturas.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 23.
Faire commentaire sur les saintes e'critures.
ANC. FR. Avec ample comment, ç,\ose iuterli-
neare.
Rabelais, liv. V, cli. 27.
CAT. Cornent. Esr. roKx. it. Comento.
MENTA, s. f., lat. menta, menthe.
Fe.s un cai)e]li
De lier ab m enta.
Guillaume u'AtiTPOL'L : L'autr'ier.
Fit un chapeau de Heurs avec menthe.
Ab MENTA negra.
DEunES i)i; Pr.ADE.s, àuz. cass.
Avec menthe noire.
CAT. F.sp. IT. Menta.
MEN *
■2. Mentastre , s. m., lat. mentastrm///,
menthe sanvage.
Destiempaiz ab .suc de mentastre.
Detjdes DE VvkK'D's.s, Auz.cass.
Détrempes avec sue de menthe sauvage.
Esj'. Mentastro. port. Mentrasto. it. Men-
tastro
MENTIR, "v., lat. mentir/, mentir, nier,
fan.sser.
Qui 'n diiz mal no pot plus lag mentir.
B. de Ventadour : AL joi.
Qui en dit du mal ne peut plus laidement mentir.
Dir n'ai doncx mal, ieu? no, qu' iea mentiria.
Aimeri de Sarlat : Fis e leials.
En dirai-je donc du mal, moi? non, vu que je
mentirais.
Ni Jehsu Crist descreire, ni sagrament mentir.
SoRDEL : Sel que.
Ni Jésus-Clirist mécroire , ni sacrement nier.
Fig. Tant capmal derorapre , e tant ausberc
mentir.
Guillaume de Tudela.
Tant lie caraails rompre, et tant de liaubertsyàîW^er.
Loc. Fatz MENTIR lo brug dels nialdizens.
PoNs de Gapdueil : llumils e fis.
Vous faites mentir le bruit des médisants.
Si nionge nier vol Dieus que sian sai
Per pro manjar ni per femnas tenir,
Ni inonge blanc per boulas a mentir.
Kaimond de Castelnau : Mon sirvenles.
Si Dieu veut que les moines noirs soient sauvés
pour beaucoup manger et pour tenir des femmes , et
les moines blancs pour fraudes à mentir.
Siibstantiv. Non ai peccat del mentir ,
Quar ieu cuiava ver dir.
GaUBERT , MOINE DE PuiCIBOT : Be s cuget.
Je n'ai pas péché par le mentir, car je croyais dire
vrai.
AN(- l'K. La fiance a en fin mentie
Ke à Willame aveit plevie.
Roman de Roii, v. iiijt'j.
CAT. ESP. PORT. Mentir, ir. Mentire.
1. Mentire, mentidor,.v. w., mentenr.
Li son MENTIR K,
Car plus soven
No la remire.
Pons de C\pdukil ; Du gai de.sccil.
Je lui suis menteur, parce que plu.'» souvent je ne
la contemple.
MEN
Ai paor
Qae m teugua per mentidor.
G. F.viDlï : D'un ilolz bel.
J'ai peur qu'elle nu; licane pour menteur.
ANC. KR.
Ki ço me dist de vos, ccries ne fud mentire.
Roman Je Horn, fol. 9, col. i.
cAT. ^Icntider. esp port. ]\Jentiroso. it. -Ver/-
cicore.
3. IMkNSO>'GIER, MESSO'GIER, messor-
GiiER , a(//.y menteur, mensonger.
IMeîisongiers en fos iea e faus !
B. DE VeNTADOLB : Cliautais no.
Mensong'er en fusse'-je et faux !
Tal ver y a qu' es fais e messougiers.
Arnaud de Marueil : Auc vas aniors.
Telle verile' il y a ijui est fausse et mensongère.
Quar messorguier son compran e vendeii.
Pons de la Garde : D'un sirvcnlcs a far.
Car ilssoDt menteurs en aclietaul et eu vendant.
Siibst. Al vertadier darai d'aurun grau mon,
Simdon'unhuou quecxMEssoNoiERqueyson.
P. Cardinal : Tos temps.
Au véri(lii|ue je donnerai un grand mont d'or, si
me donne un œuf chaque menteur qui V sont.
IT. Nenzognero.
4. Messongeiramext, adv., mensongc-
rement, faussement.
Chastia aiESSosGEiKAMENT qui allriii fai eii-
juria.
Trad. (Jeliède. fol. 5:>.
Châtie tnensongerement qui fait injure à autrui.
5. Mentizo , S. f. , lat. MEXTiTio, men-
songe, menterie.
Tôt es vers ses mot de menti/.o.
Rambald de Vaqleiras : Senlier marques.
Tout est vrai sans mot de menterie.
6. MeNSONGA , MENZONCA , MENSONJA ,
MESSONGA, MESSONGUA, MESSON.IA, MES-
sorga, s. f., mensonge, menterie.
Voyez MuRATORi , Di.^s. 33.
Contra menzonga sun fait de veritat.
Poème sur Jio'ece.
Contre mensonge sont faits de vérité.
Sa beulat es tan granda,
Que sciiihlaria us messonga.
A. D\NiEL : .\ns qu' cl..
]\IEN
205
vous semblerait
Sa beauté est si grande,
mensonge.
.V!zo es grans messorga c' oni no deu escotar.
JzAHN : Diguas me tu.
Ceci est graïul mensonge i\a'oa ne doit pas écouter.
Proi'. Messonja uo s pot cnbrir
Que no s mo.stre qiialque sa/.o.
FoLcjUET DE Marseille : Tan mov.
Le mensonge ne se peut cacher qu'il ne se montre
en quelque saison.
ANC. <:at. Neiisongia, mencongia, tncrtsongiie.
lï. Menzogna.
7. Desmentir,?»., démentir.
Ja uo creirai desmenta sas faissos.
Pons de Capdueil : .iVstrucx es.
Je ne croirai jamais qu'elle démente ses façons.
l'ig- On plus en parlatz ,
Plus DESMENTETZ VOStlaS cliaUSOS.
T. DE G. Faidit et de Perdioon : Perdigons.
Où plus vous eu parlez, plus vous démentez vos
chansons.
Coutensos , es cant se desmenton 1' us a
l'autre , o se dizou gro.ssas paraulas.
r. et Fert., fol. 25.
La conlenlion , c'est ([Uaud ils se démentent i'uu à
r.iutro , ou se disent de grosses paroles.
Trop parlai' fai desmentîr
.Si lueteys manta sazos.
G. Olivier d'Aiu.es, Cobtus triudas.
Trop parler liiit démentir soi-même mainte fois.
— Contredire, empêcher.
Pero Boecis irastir/. los en desment.
Poème sur lioèce.
Pourlant Boèce trestous les en dément.
Mezura me ditz suau e gen
Que fd.ssa mou afar ab .sen ,
E Leujaria la 'n desmen.
Gakins le Brun : INucg e jorn.
Raison me dit doucement et gentiment que je
fasse mon alfaire avec discernenient, et Folie l'en dé-
ment.
D'ayso que dizelz, cuni brico vos besmbn.
Ilomun de l''ierabras, v. 383o.
De ceci que vous clites, je '•um démens comme un
Iripon .
Part. pas. S'ieu en sui desmentitz
Qu'aisso no sia vertatz.
AiMERi de Peciulain : Manias veti.
Si j'en suis (/«-//icn/i que ceci ne soit verile.
CAT. ESP. port. Uesmcntir. it. Sinentirc.
S. Fementit , aHj., infidèle, parjure.
ao6
MEN
Fais enveios , fementit lauzeiigier...
Be us lauzera que m laissassetz estar.
Bertrand de Born : leu m' escondisc.
Faux envieux, parjures médisants..., hien je
vous approuverais que vous me laissassiez être (tran-
([iiille).
ANC. KK. l'our cou a-ll tant fauseté
Où monde et tant de renardie ,
Cascuns est, mais Dm , foi-mentie . . .
Diex parjure, \)ies. Jbi-mentie.
Roman du Renart, t. IV, p. 369, et t. II , p. f\6.
ESP. PORT. Fcmentido.
y Menton, mento,^. m., lat. mentmw,
menton.
Mento e gola, e peitrina
Blanca com neus e flors d'espina.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Menton et gorge, et poitrine blancLe comme neige
et fleur d'épine.
Regardas li la cara e Jos hdelhs e 'I menton.
l^. de S. Honorât.
Begardez-lui la face et les yeux et le menton.
IT. Mento.
\o. Mentonet, .V. m. dini., petit menton.
Lo MENTONET bel e redont.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Jje petit menton beau et rond.
II. Mentiron , i'. m., menton.
Del MENTIRON
Entro sobre U aissella.
AuGlER : Er quan.
Du menton jusque sur l'aisselle.
MENTRE, conj., du lai. miemm, tan-
dis que, pendant c[ue.
Voyez MuRATORT, Dus. 33.
Mentre secx pot qnerer
Lui, qu' es vers reis e salvaire.
Pierre d'Auvekgne : Gentes.
2'andis (^li "aveugle peut requérir lui , qui est vrai
roi et sauveur.
Prov. El rie s' irai.s mentre 1' amoros dansa.
P- Cardinal : Eu trazi.
Le riclie s'attriste tundis que l'amoureux danse.
■ Conj. comp.
Moh m' entremis de chantar volentiers...,
Mentre que fui d'amor en boa esper.
Pierre d'Auvergne : Molt.
Moult je me mêlai de tlianler volonllers. .., tan-
dis i/ue]c fus en bon espoir d'amour.
MER
ANC. tSP.
Mientra que vivades, non seredes meuguados...
MierUra qus visqnîeredes, bien se fara lo tô.
Poema del Cid, v. i58 et /^t2.
ANC. IT. Mentreche vegnon lieli gli occhi belti ^
Che lagrimando a te venir mi fenno.
Dante , Purgat., xxvn.
(AT. Mentre. esp. mod. Mientras. n. mod.
lUcntre.
1. Dementre, DOMENTRES , conj . , tan-
dis que.
A IN'arbona , dementre la tenrem asseijada.
Philomena.
A Narbonne, tandis que nous la tiendrons assiégée.
Conj. comp. MasDOMENTRESQu'ieu tenc losdaz,
Lor en enich rendre guizerdon.
Gui de Cavaillon : Seigneiras.
Mais tandis que je tiens les dés, je pense leur eu
rendre profit.
ANC. Fft. Dementiers que ii plais dura,
Graeleut pas ne s' ublia.
Marie de France , t. I , p. 534-
ANC. CAT. Dementre,
MER , MiER, adj., lat. merw^-, pur, vrai,
fin.
Anel e Loto de mier aur £î.
Yergat d'aur mier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 3^ et 80.
Anneau et bouton de pur or liu.
Broclié d'or pur.
Fig. Joyos qui, per bon enders,
No s' alegra , fols es mers.
GiRAUD de Borneil : Erauzirctz.
.Joyeux qui, pour bonne élévation , ne se réjouit
pas , est vrai fou.
AMC. PP..
Point li dus le cheval des espérons d'or mier.
Iluon de f^illeneuve ; Du Verdieb , t. II, p. 25i.
CAT. Mer. ESP. PORT. iT. Mero.
1. Merel.\r , V., briller, éclater.
Fer ['"ok'hier en la targua qn' ab aur merei.a.
Roman de Gérard de Rossillon, foi. 29.
Frappe Folcbier sur le bouclier qui avec or brille,
3. EsMER-s, (tdj., pur, vrai.
Ténia 'Idreich per envers,
Tan sni vas amor esmers.
GiRAUD DE Borneil : Er auziretz.
Je tenais l'endroit pour envers, tant je suis pur
envers l'amour.
/|. EsMERADURA, s.f., gcntiUcsse, jolivelé.
MER
• Yen sols fas abstenensa
De far esmf.radura.
Rambavd de Va^ueiras : Kl mon.
Moi seul ji- lais aLstineiice de faire gentillesse.
5. ESMKRAU, KMKRAR, 7)., «'piiror, affilKM .
Aissi coma la lima esmera c pnrga lo fer.
/". et f'ert. , loi . 77 .
Ainsi comme la lime ajjine et purge le ier.
S'esmkron raielhs que l'aurs el fiiec ardcn.
lIicii'ES DE i.'Kscure : De molz-
S'epiirenl mieux que l'or au leu ardent.
Fig. Reu dey 'ot mon chan esmerar.
Marcabrl'S ; Pus mos coralyes.
Je dois liien épurer lo\il mon chant.
Esmera
Lo .sen la fouiiatz.
GiRAt'D DE BoRSEIL : ,Ta III v;n.
I.a folie épure, le sens.
Toi jorii uielbur et esmeri.
A. Daniel : Ab guai so.
Chaque jour j'améliore et m'épure.
— Briller.
Si aDC nulhs jovs poc florir,
Aquest (leii sobre totz granaV,
K ]iart los autres esmerar.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Si oncques nulle joie pûl fleurir, celle-ci doit au-
dessus de toutes giaiuer, et par-delà les autres briller.
Part. pas. Bellas dens ,
Plus blancas qu'ESMERATZ argens.
Arn'Ald de Mableii. : Doua genser.
lielles dents , plus blanches qu'aigeiil épure.
î'estias e flors
Totas de fin aur emerat.
P. Vidal : Lai on cobra,
bétcs et fleurs toutes de fin or épuré.
ANC FR. Qni pins luisent c'ors esmerez.
Si nete et si très esmerèe
K'il n'i remesi goûte ne take.
Fabl. elcont. «ne, l. JV, p. 1^6 et t. 1 , p. SjQ.
Li clou furent d'or esineré.
lionian de la Rose, v. 1089.
Tes paroles sunt came esmerées par fn.
Ànc. trad. des Lii>. des Rois, i\>\. 72.
CAT. ESP. roRT. Esmerar. it. Smerare.
MERCE, MEBCKv, s. f., lat. merce.v,
merci, grâce, indulgence, pitié.
Voyez Alurete , p. 180.
Ja non er nî anc no fo
liona dona scnes merce.
Oip MO i,F. Roix : Auiali.
MER
9.0 ■
.lamais ne sera ni oncques ne fut bonne dame sans
merci.
Fig. Per que merces mi dea faire socors.
Richard de Barde/.ieux : Airessi cuni.
C'est pourquoi merci me doit faire secours.
Vers Dieus, versliom, vera vida, merces,
Perdona li !
G. Faidit : Fortz chausa.
Vrai Dieu, vrai homme, vraie vie, merci, |'ar-
ilonne-lui .'
CAT. Merce. esp. Merced, port. Mercé. it.
Mercè.
Ia>c. Senlier, per Dieu , grans merces.
Chronique d'Arles.
Seigneur, pour Dieu , grands mercis.
leu fas tôt so que vol ni cove,
E lieys non denba ni vol aver merce.
T. de p. Torat et de G. Riquier : Guiraul.
Je fais tout ce qu'elle veut et (lui) convient, et elle
ne daigne ni ne veut avoir merci.
Que deigneson per mi clamar merce.
Eichard de Bareezieux : Atressi cum.
Qu'ils daignassent pour moi crier merci.
Merceian vas vos sui, domn', e serai jasse
Vostr' om claman, merce , merce , merce !
AlMERl DE Peguilain : Per solatz d' autrui.
Demandant merci vers vous je suis, dame, el je
serai toujours votre homme criant merci, m,'rci,
merci '.
ANC. vR. Merci vus crie, ne me véez.
Roman île Rou , v. 7272.
Merci li cria moult piteuscmenl.
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 188.
Et jou , dame , crie merci , merci.
Le roi de Navarre , chanson 8.
Si m vol perdonar,
Gratz e merces li 'n ren.
Pons de CaPdceil : (lui pernesei.
Si elle veut me pardonner, gii;s il mercis je lui eu
rends.
ANC. FR. Kn lui rendant grâces et mercis.
IL Estienne, yfpol. pour Hérodote, t. II, p. 211.
De Niort pert la rend' e 1' esplej',
E Caeicins reinan sai a mercey,
Bertrand de Born : Pus li baron.
De Niort perd la renie el le profit, et Qucrcy resie
çà (ici) à merci.
S' eu a sas merces m' estais.
A', de Raimond de Mirtiiuil.
Si je suis dans ses bonnes gritces.
L'emperador los volgaes penre a merce.
Rouinn de lu Prise de .Tériisulem, fol. 7.
(^)ue rem]iereur voulût les prendre à merci.
208
MER
ANC. Fn.
Les aima mieux tuer que les prendre à merci.
Robert Garnier, Comélie, acle\, se. i.
Amies, s'ie us trobes avinen,
Humils e franc e de bona merce,
Be us amera.
La jiAME Casteloze : Amies.
Ami, si je vous trouvais avenant, modeste el
fninc et de honrie merci, je vous aimerais hien.
Car molt es de gran merce.
Rambaud de Vaqueiras : D' una dona.
Car elle est nitmlt de grande merci.
Desarmatz fou de peior mercey
Que quant el cap ac la ventalha meza.
Bertrand de Born : Pus li baron.
De'sarme' il fut de pire merci que quand à la ti'le
il eut le vantail mis.
Del plus uo us pree, ni uo s cove,
Mas tôt si' en vostra merce.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
A l'égard du surplus je ne vous prie pas, ni il ne
convient pas , mais que tout soit à votre merci.
Caznlz soi en raala merce.
B. DE Ventadol'R : Quan vey la.
,Te suis tomlié en maie merci.
Me dis : '< Belhs amies , tornatz ,
Per MERCE, vas me de cors.»
Alphonse II , roi d'Aragon : Per mantas.
Elle me dit : « Bel ami, retournez, par pitié, vers
moi sur-le-cliatnp. »
Par l'ellipse de ia préposition, ce
mot fut employé en locution absolue,
et, en quelque sorte, tint lieu de la
préposition.
Merce Dieu e s.int Honorât.
V. Je S. Honorai.
Merci de Dieu et de saint Honorât.
Aras, la merce Dieu, avem la a nostra volon'at.
linmnn de la Prise de Jc;ru.<ialcm, fol. 19.
Maintenant, parla merci de Dieu, nous Pavons
à notre volonté.
ANC. PR. Et dist : " Sire, la Den merci ,
'Ya\i sont venca vosire enemi, >>
Jioman du Renart, t. III, p. 3:^8.
I""t encore. Dieu merci, ne se départent-elles
mie.
Chr. de Fr. Mec. des Ilisl. de Fr., l. III, p. i54.
Seignor, nos soraes acordë, la Dieu merci,
de faire empereor.
Aillehardovin , p. 10^.
ESP. Nunea os falten senorias
MER
Ni a mi la merced de Dios.
D. Francisco de Quevedo, Mus. G, Rom. 38.
roRT. Merce de Ceo.
Palmerin , part. III , c. 87, p. 78.
iT. Mercè dî Dio e di questa gentil drtna scam-
■ pato sono,
lo son vivo, la Dio mercè.
BoccACCio, Dec, "VII , 6 et X , 7.
Qnar ieu vos sny, vostra merce, privât/..
Le moine de MoNtai'don : Aissi cum selh qu'a.
Car je vous suis , par votre merci, familier.
Fag o ab totas oras, la tiena gran merce.
/'". de Sie. Mafidelaine.
Je lo fais à toutes les heures , par la votre grande
merci.
ANC. FR. Seignor, dist-il, vostre merci
Conquis m'avez à vostre ami.
Roman du R.enart , t. I , p. 262.
Il lor respont : « Les vos merciz,
Por Dex , ne séiez esbabiz. »
Roman de Rou , v. I2r)93.
iT. Dalla qnal voi vostra buona mercè loslo li-
béra' mi vedrele.
BoccACCio , Decam., X , 7.
5. MERCEYAMiiN , ft. m., pitié, mïséri-
corde , indulgence , suj)plication,
("lam merceian njerce, merceyamens.
A. Brancaleon : Pessius pessan.
Je crie en suppliant merci, miséricorde.
En dreg d'amor pretz pauc meuceyamen.
AlMERl DE PeguilaiN : Destreitz cocliatz.
En droit d'amour je prise peu supplicntion.
3. Merceyaire, aclj., suppliant, deman-
dant merci.
Mais vuelh esser merceyaire
De lieys, qn' aulr' aver conquesta.
G. Adhem.^R : Be m'agr'ops.
Mieux je veux être suppliant d'elle , qu'une autre
avoir conquise.
Francs e snfrens, humils e merceyaire.
Pevrols : Ben dei.
Franc et souflVanl , humide et suppliant.
/,. Merce^er, odj., miséricordieux.
Car es merceners,
Perdona voluntiers
Qui penet .sos peccatz.
î>Iat de Mons : Al bon rei.
Parce qu'il est /niséricordieux, il pardonne volon-
tiers à qui se rcpent de ses péchés.
ANC cAT. Mercener. anc. esp. AÎTcendero.
MER
5. Mercekari , s. m., lat. mercexari«.v,
mercenaire.
Merceîîaris et logatiers.
Trad. d'un Evans;, npocr.
Mercenaires et journaliers.
CAT. Mercenari. rsp. it. port. Merccnarin.
6. Merceiar, mercf.yar , ?'., crier merci,
implorer, supplier.
Ben dei Jht'su Crist temer e merceiar.
GlilladjME de Tl'DEI.A.
Je dois hien craindre et iH^^Z/cr Je'sus-Clirist.
Far homenes
Coin sers a senhor deu far,
El en ploran sierceyar.
P. Kaimond de Toulouse : Arai ben.
Faire bommage coinine serf à seigneur doit faire,
et en pleurant crier merci.
— Remercier, rendre grâces.
Dels mais e tlc's tes, del tôt lo merceiatz.
Guillaume de Tudela.
Des maux et des biens, du tout lui rendez g'râce.
Part. prés. Per qn' iea suy merceyans
Qne m razonetz, plazensdorapna, si os platz.
Guillaume d'Autpoul: Esperaosa.
C'est pourquoi je suis suppliant que vous me de'-
fendiez , bonne dame , s'il vous plaît .
Esperans' an tait li nieillor
Els voslres cars pretz merceiaits.
FOLQUETDE MARSEILLE : Si cum sel.
Espérance ont tous les meilleurs aux vôtres chères
prières suppliantes.
— Recevoir à merci, faire grâce, être
miséricordieu.x.
Part. prés. PoderosDieus, veraTS e merceyans.
Guillaume d'Autpoul : Esperansa.
Dieu puissant , vrai et miséricordieux.
ANC. FR. Doivent venir mercier audit prieur.
Ord. desJî. de Fr., 1461, t. XV, p. 75.
Moalt les mercia tonz, et lenr rendi gràce.s de
leur bone anior.
Rec. des Hist. deFr., I. VI, p. 160.
E*en a merciet corne sages.
Philippe Mouskes.
I.eqnel les mercia de tel bien et honnenr.
J. MaROT, t. V, p. lf)2.
A^c. f.xT. Mercenegar.
7. Re.merciar , V. , remercier.
m.
MER
Eu lo REMKRCIAN.
Oironitjiie des Albigeois, col. 77.
Vax le remerciant.
209
S. De.s.merceyar , 71., refuser merci, re-
pousser.
Vos vanc aucse merceyan en perdos ,
l'.t on plus vos nieicey, lui desmerceya
liO vosir' e.rgnelhs.
AiMERi DE Peguilain : Dpstrctz cochatz.
Je vais toujours vous criant merci en vain, et où
plus je vous crie merci , (plus) me refuse merci le
votre orgueil.
MERCURI, s. w., lat. J-\IrRCLRius,
Mercure, une des sept planètes.
Del Mercdri , so sapchaîz ,
Es le iiiercres aissi nomnatz.
Brei>. d'amor, fol. l^!^.
Du Mercure^ sachez cela, est le mercredi ainsi
nomme.
Las. vu. pl.tnetas... salvat... Mercuri.
Lii'. de Sjdrac , fol. 55.
Lfs sept planètes... sauf... Mercure.
CAT. Mercuri. esp. tort it. Merciirio.
1. Mercre, s. m., mercredi.
Pueis fe lo 1ns e'I mars e'I mercres eissament.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Puis il fil le lundi el le mardi et le mercredi e'ga-
lemeut.
ESP. Miercoles.
Voyez DiA.
MERCZ, MERs,.v./, lat. merx, mar-
chandise, mercerie.
Non podon lo paire ni lo senhor refener
d'aquelas mercz, mas aiiant quant il donon
per pagamen.
Trad. du Code dejustinien, fol. 3i.
Ne peuvent le père ni le seigneur retenir de «es
marchandises , excepté qu'autant qu'ils donnent
pour paiement.
Veii la MERS pus que no val.
/'. et Fert.. fol. 14.
Vend la marchandise plus qu'elle ne vaut.
Nengnns non comprara pluslas MERCEsdeInr.
Trad. de l'Apocalypse, ch. 18.
Nul n'achètera plus les marchandises d'eux.
IT. Mcrce.
%. MeRCER, mercier, MERSSIER, S. tV . ,
mercier.
2 10 MER
Atreslal razos es si lo paire felz ilel filli ta-
verner o mercer.
Trad. du Code de Jiistinien, foi. 3l.
Pareille raisoD est si le père fit du fih lavcrnier ou
mercier.
A MERSSIERS del peiron.
Curlulaire de Montpellier, io\.t\ty.
A merciers du perron.
De MERCIER o de .«iabbatier.
Tit. de 12'^Q.Arch. du Roy. Comte.'; de Toulouse.
De me/ri'er ou de savetier.
<:at. Mercer. tsi". Mercero. port. Mercieiro.
ir. Merciaio.
3. Mersaria, s./., mercerie, marchan-
dise.
Pecunia o mersaria o aniras causas... j)enra
en comanda.
Statuts de Montpellier, du \\n<' siècle.
Pécune ou mercerie ou autres clioses... prendra en
commande.
CAT. Fsp. Merceria. tort. Merciaria , mercea-
ria. lï. Merceria.
/,. Mercat, s. m., lat. mercatk^', mar-
ché , lieu public oià se font les ventes.
No vol qne hom fassa de sa inayo mercat
ni plassa.
F. et Vert., fol. 89.
Ts'e veut pas fju'on fasse de sa maison tnarclié et
place.
Tant es Irassîos a vil for.
Que si l'hom que plus n'a el cor
La trazia en plan mercat vénal ,
No 'n trobera mezailla del quintal.
P. Cardinal : D' un sirventes faire.
Taul est trahison à vil prix , que si l'homme qui
en a le plus au cœur l'exposait en plein marché vé-
nal , il n'en trouverait maille du quintal.
Fig. Petit troba boni que Inr diga veritat,
mais afflatarias; e de messorgas ba grau
MERCAT en lurs parladors.
F. et Fert., fol. io4-
Peu trouvc-t-ou qui leur dise ve'rile' , davantage
flatteries ; et il y a grand marché de mensonges entre
leurs interlocuteurs.
— Arrangement, convention du prix
d'une chose.
Fan MERCAT ab nostre Senbor.
F. et Fert., fol. 29.
Font marché avec noire Seigneur.
MER
lien s:ii guazaubar mon pa
\!,n tOtZ MBRCATZ.
Le comte de Poitiers : Ben vuelli.
Je sais bien gagner mon pain en tous marchés.
AiNc. FR. Et qui donne son marchiet devant
-escbevins... que tel marchiet £nh avoit.
Charte de Falenciennes , ill^, p. l{o!i.
C.A.T. Mercat. esp. tort. Mercado. it. Mercato.
j. Mercacio, s.f., lat. mercatio, com-
merce, trafic.
Es temps de gazanh el de mkrcacio, qua!
la Miar es be navigabla.
Elue, de las prnpr. , fol. 12g.
Il est temps de gain et de commerce, car la mer
est Lieu navigable.
O. Mercadal , s. m., marché, place pu-
blicfue.
Intran a Murel per raei lo mercadai,.
Guillaume de Tudela.
Knirent à Murel par le milieu du marché.
ANC. ESP. Olro dia mannana fuera al mercadal.
Poema de Alexandro, cop. 23'4-
Aâjecliv. A mesura mercadal del Pueg.
Tit. de vf-jCf. Arch du Roy., Toulouse,}. 32 1.
A mesure marchande àa Puy.
CAT. Mercadal.
7. Merc.airol, s. m., boutique, son con-
tenu.
S' us paubres boni emblava un lansol ,
Laires seri', el iria cap dis,
E .>i us ricx emblava mercairol,
Iria dreilz pueis denan Constant!.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Si un pauvre homme volait un linceul, il serait
larron, et irait tête baissée, et si un riche volait une
boutique, il irait droit ensuite devant Constantin.
8. Mercadaria, mercadairia , s. f.,
marchandise.
En totz niesliers vey far galiamen,
Sol que y corra nnlba mercadaria.
Pons de la Garde : D'un sirventes a far.
En tous métiers je vois faire tromperie, pourvu
seulement qu'y ail cours nulle marchandise.
Mercadier pecco i.ssaïuen,
l.urs mercadarias venden.
Drev. d'arror, fol. I2.'>.
Les marchands pèchent également en vendant leurs
marchandises.
— Commerce, trafic.
MER
Usnra es en f'alsa mercadaria , quau veu \i\
mers pus qne do val.
"Vida d' oiue el regiinen del mon es avsMi'
coma MERCADARIA.
/'. .7 AV/7., fol. 14 et 6'i.
Usure osl on faux commerce, quand il vend la
inarcliandise plus qu'elle ne vaut.
La vie de l'homme dans la LOiiduite du monde est
ainsi comme commerce.
CAT, ESP. Mercaderia. pokt. Mercadoria. it.
Nercanzia .
9. Mkrcadier , s. m., marchand , com-
merçant, trafiquant.
Era 5IEUCAUIERS que teiiia draps a vendre.
/''. d'Aimeri de Pégiiilain.
Dtait marchand ([M\ tenait draps à vendre.
Mercauiers qui enga dever Fransa.
Bertrand DE BoRX : Miez sirventes.
Marchand c[\xi aille devers la France.
ANC. ESP.
Fablemos su vegada del pleit del mercadero.
Milagr. de JSuestra Seriora, cop. 681 .
Non es mercador nin clerîgo de scola
Que podies poner precio à la una espnera.
Poema de Alexandra, cop. 84-
CAT. ESP. MOD. Mercader. port. Mercador. it.
Mercadante, mercatante.
10. MeRCAD1ER.\ , MERCADIEIRA, MERCAI-
DERA, S. f., marchande, commer-
çante, trafiquante.
Fig. Aquellas qu'atnon per aver,
E son BiERCADiEiRAs venaus.
B. DE Ventadour : Cliantars no.
Celles qui aiment pour argent et sont marchandes
vénales.
ESP. Mercadera.
Adject. Rica genz mercaiukrv
"Vos fetz aquo .
Ben car comprest so qu' enihlelz en la f'eira.
T. DE BoNNEFOT ET DE Bl.ACAS : Seii;n' En.
Riche gent coff!/ner(;'an/e vous lit cela... Bien cher
vous achetâtes ce que vous volâtes à la loire.
11. Mercadairet , s. ni. dim. , jietit
marchand.
Lo dotzes, es En Folqiutz
De Marcelha, us mercadairetz.
Le moine de MontaldoN ; Pus Peyre.
Le douzième , c'est le seigneur Foiquet de Mar-
seille , un petit marchand.
MER 211
11. Mercadanier , s. III., marchand,
traiitjiiant.
Fuy boviers,
E mais d'un mes mercadaniers.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Je lus bouvier, et plus d'un mois trafit/tiant.
l'i. Mercadana , s. /., ustensile de
commerce.
Li pes, las aunas, las canas et altras mer-
CADANAS.
Charte de Gtéalou, p. 84-
Les poids, les aunes, les cannes et autres tisteri
sites de commerce.
l/j. MeRCADAR, MERCADEIAR , MERCAN-
DEiAR, MERCABIAR, -y., marchander,
acheter, commercer, faire marché.
Crompar..., mercadar en la dicha vila.
Charte de Gréalou, p. 84.
Acheter..., commercer dans ladite ville.
Sai ven e lai mercada.
Marcabkus : Al son.
Ici vend et là acheté.
Be ni par qii'ieu mal mercadiei.
Bref, d'amor, loi. li4-
11 me parait Lien que j'achetai mal.
Lo borzeis enten a gazanhar et a merca-
dsiar et a luultiplicar son aver.
F. et Fert., fol. 63.
Le bourgeois entend à gagner et à commercer et à
multiplier son avoir.
Ben sai mercandeiar,
Mas del vendre sni plus coitos.
Gui de Glotos : Diode ben.
Je sais bien acheter, mais je suis du vendre plus
empresse.
Part. prés, siibstatitiv . Guillems del Baus, priu-
ceps d' Aurenga, si raubet nn mercadan
de Fransa... El mercadans s'en anet a rc-
clam al rei de Fransa.
y. de Giiillaiiinede Baux.
(luillaunic de Baux , prince d'Orange, vola un
marchand de France... Le marchand s'en alla en
re'clamation au roi de France.
Part. pas. Els avian mercadat Jhesu Crist per
.XXX. deniers.
Jlist. de la Bible en proi'enç., fol. 77.
Ils avaient acheté Je'sus-Christ pour trente de-
il 2 MER
ANC. FR. Ce j)auvre noble, autant affamé
d' argent , comme le mercadant estoit.
Contes d'Eutrapel, fol. 173.
Ce qae vantent si bault nos marcadants d'hon-
neur.
OEiivres de Du Bellay, fol. Zjat).
CAT. liJercadej'ar. bsv. Mercadear. port. Mer-
cadejar. it. Merccmteggiare .
MERETRICI , jr. m., lat. meretricim///,
prostitution.
Pretz gazanhat per meretr<ci.
Elue, de las propr., fol. 2.'|;î.
Prix gagné par prostitution.
ANC. Esr. iT. Meretricio.
MERGA , s.f., lat. merda, merde , ex-
crément.
A vos m' autre!, valenz dona de Rerga;
"Vos es fis aurs e vostre marritz, merga.
Guillaume deBerguedan : Trop ai estât.
A TOUS je m'octroie, vaillante dame de Berge;
vous êtes pur or et votre mari , merde.
CAT. Merda. esp. niierda. port. it. Merda.
2. Merdos, adj'., merdeux, sale.
Fig. Aqriels aussels qa'eron merdos.
Efang: de l'Enfance.
Ces oiseaux qui e'taient sales.
CAT. Merdos. esp. port. it. Merdoso.
3. EsMERDAR , EMERDAR, V., emmerder,
salir.
Fig. Los fais Jnsius tôt esmerderon.
Efang. de l'Enfance.
Les faux Juifs salirent tout.
Part, pas Los aussels qn' el avia gefatz
lus el fane, e totz emerdatz.
Ei>ang. de l'Enfance.
Les oiseaux qu'il avait jete's dans la Jiange , et toul
salis.
IT. Smerdare.
MERGULI , s. m. , lat. mergu.?, plon-
geon, oiseau aquatique.
jVIerguli es dit «jnar mergere vol dire ca-
bnssar.
Elue, de las propr., fol. \t\'j.
Est dit plongeon parce que MERGERE veut dirt
plonger.
PORT. Mergulhào. ir. Mergo.
MERIR, V., lat. iviER^Rf, mériter, étri'
digne de
MER
Si m MEiR grat de] rei celestial.
LanfrANC Cigala : No sai si m chant.
Si je mérite gré du roi céleste.
Falbir apel so don blasme se mier.
Wat de Mons : La valors.
.rappelle faillir ce dont blâme se mérite.
Segou que merira la grandesa del membre.
Trad. d'Albucasis , fol. II.
Selon que méritera la grandeur du membre.
— Récompenser, valoir.
Lo ben qu' ieu falz ma dona deu mertr.
T. DE Rambaud et de Coyne : Senli' En Covne.
Le bien que je fais ma daine doit recompenser.
— Pris en mauvaise part.
En vai merir los mescrezens malvatz.
B. ZoRGi : Kon lassarai.
En va recompenser les mécréants méchants.
Ni falh , so us die , negus
Que Dieus non li o meira.
Kat de Mons : Sitôt non.
Ni faux , je vous le dis, nul que Dieu ne le lui
■vaille.
Loc. Meron mal olercx e prezicador,
Quar devedon so qu'a els no s cove.
Guillaume de Montacnagout : Del lot rey.
Méritent mal (déméritent) clercs et prédicateurs,
car ils défendent ce qu'à eux il ne convient pas.
Part. prés. Aura conogut Len merens, et aura
atrobat plus favorables.
Priv. ace. par les R. d'Angleterre, p. l\0.
Aura connu bien méritants , et aura trouvé plus
favorables.
Part, pas. Es razos que tug li mal
Seran punit e 'I be merit.
JVat de Mons : Al noble rey.
C'est raison que tous les maux seront punis cl les
biens récompensés.
Si cnm a mergut
Segon vizi e vertut.
P. Cardinal : Bazos es.
Ainsi comme il a mérité selon vice et vertu.
Ilb per se no l'an merguda.
Brev. d'amor, fol. ^5.
Eux par soi ne l'ont pas méritée.
,\vc. ER. Diex le lor saura bien merir.
Roman delà Rose, v. Sl^Z.
Autre chose ne m'a amors meri.
Le roi de Navarre , chanson 60.
Sire , ce a dit Berte, de Dieu vous soit ment.
Roman de Beric, p. 76.
MER
CAT. Merexer. esp. port. Merccer. it. Meri-
- tare.
2. Merit, meritk, s. m., lat. meritmw,
mérite, récompense, salaire.
Sivals, ilona , s' ie lis iiiembies del inanen
Qne laisset Lazer niorir deuan si ,
Quais fo 'I MERiTZ que après lo 'n sej^ui ,
Pueis de ben Icn preiratz esgardanien
Co m traissessetz d'esta greu inalanansa.
P. Vidai. : Una clianso.
Au moins, dame, si je vous rappelais du riche,
qui laissa mourir Lazare devant lui , quel lut le sa-
laire qui après l'en suivit , ensuite peut-être vous
prendriez attention comment vous me tirassiez de ce
péniWe malaise.
Tôt aisso non aura negn merit, enans, si
inor ses karitat, per cert sera dampnatz.
Per mavs aver de mérite.
F. Ferl., fol. 34 et 70.
Tout cela n'aura nul mérite, au contraire, s'il
meurt sans charité, certainement il sera damne.
Pour plus avuir de mrrilr.
Qaan se regarda Le, bo mérite 1' en rent.
Poème sur Boèce.
(^uand il se regarde Lien , bonne recompense lui
en rend.
ANC. Fiî. Par son sens et par sa mérite.
lioman de la liose, v. 1786;^.
Et la mérite en est si dnre.
JS'ouv. rec. de/itbl. et cent, anc, t. II, p. 194.
CAT. Merit. esp. port it. 3Icrito.
3. Meritori , (1(0., méritoire.
Non es en tan meritori
Lanzar Dieu en prosperitat,
Qao es qui 'IL lauza trebalhat.
Brev. d'ainor, fol. 69.
N'est pas aussi ynéritoire de louer Dieu en prospé-
rité', comme est qui le loue tourmenté.
Almorna... profecbabla ad aqucil que la fay,
et ad aquel que la pren meritori a.
r. et Fert., fol. 80.
L'aumône... profitable à celui qui la fait , et à ce-
lui qui la reçoit, méritoire.
CAT. Meritori. esp. pokt. ir. Meriturto.
4. Demerit, DEMERITE,.?. ///., démé-
rite, méfait, faute.
Aigus punisb en j)rczent per lors ije.meritz.
Elue, de las propr., fol. 6.
Quelqucs-UDS punit sur-le-champ pour leurs dc-
mériles.
MER
2i:î
Lo baylet a la cort setglar jier sos UEMERirts.
Cartuldire de Montpellier, fol. 79.
Le livra à la cour séculière pour ses démérites.
CAT. Demerit. esp port. it. Demerito.
5. Mai.mkrir, V., démériter, se mal
conduire.
Part. prés.
S' ieii mi dons e vos non vei brenmens ,
Lo valens coms Caries u'er mai.mkrens.
GiRAUB d'Espagne : S'ieu en.
Si je ne vois bientôt ma dame et vous , le vaillant
comte Charles en sera déméritant
6. Malmeire , s. m., déméritant, qui
mérite l'improbation , blâmable.
Non sni malmeire n! laire.
Marcabrus : Al son.
Je ne suis bla/riable ni larron.
7. Ameritar, 2)., lat. MERiTAR^, méri-
ter, encourir.
Penedensa li a donada
Segon c'avia ameritada.
Car non aveiu ameritat
Fossem amb els martirisat.
f^. de S. Honorât.
Lui a donné pénitence selon ([u'il ( 1' ) avait mé-
ritée.
Car nous n'avons pas mérité que nous fussions
martyrisés avec eux.
auc. CAT. Meritar. it. Meritare.
MERITES, s. m., lat. meroctes, mala-
chite, sorte de pierre précieuse.
Mérites es peyra... senilant a mirra en color.
Elue, de las propr., fol. i8g.
Malachite est une pierre... semblable à la myrrhe
eu couleur.
MERLAR, V., créfleler.
Part. pas. Quant enpugiei sus el bari merlat.
G. Kai.noi.sd'.\pt ; .\uzircugei.
Quand je montai sur le rempart crénelé.
IT. Merlare.
MERLE, .y. m., lat. MER«La, merle.
Merles noiris boni volontiers..., e a '1 pus
plazen eau que auzel que sia.
Naturas d' aie us auzels.
On élève volontiers des merles..., et il a le plus
ayréable chant qu'oiseau qui soit.
Qnaut aug cbantar lo gai sns e 1' crbos,
E '1 pic c '1 jai c "1 iMehle.
G. R\lNOI,.s D'y\PT ; (.>uant au;.
•^i4
MES
Quand j'entends chanter le coq sus eu la pelouse ,
et le pic et le geai et le merle.
CAT. 3/er/«. AHC. ESP. Mierla. esp. mod. Mierla,
Mirlo. PORT. jMerlo, melro. it. 31erlo ,
merla.
MERLUS , s. m., merluche.
Merlus cofit.
Catya Magalon.
Merluche confite.
Cinq cens merlus.
TU. de 1249. DoAT, t. LXXVIII , fol. 38!).
Cinq cents merluches .
CAT. Merlussa, esp. Merhiza, n. Merhtzzo.
MES, s. m., lat. mews/.?, mois.
No y guart dilns, ni dimartz,
Ni septmana, ni mes, ni ans.
Bertrand de Born : Ges de (ar.
Je n'y regarde lundi , ni mardi, ni semaine, ni
mois, ni anne'es.
Bels m'es qu' ien chant' eu aiselh mes,
Quan flor e fuelha vei parer.
B. DE Ventadour : Bels m' es.
Il m'est beau que je chante dans ce mois, quand
je vois fleur et feuille paraître.
CAT. ESP. 3Ies. roRT. lUes, mes. it. Mese.
•i. Mestruas. s.f.pL, ME/zsTRUA, men-
strues.
Malantias de la mayre, e aretencio de mes-
truas.
Son corronipndas las mestruas.
Trad. d'Albucasis, fol. 5^ et 8.
Maladies de la matrice, et re'tention de menstrues.
Les menstrues sont corrompues.
<;at. ESP. port. it. ISJenstruo.
3. MeSTRUAL, adj., lat. ME«STRUALi>,
menstruel.
Excès de sanc mestrual en las femnas.
Engendra si snperflnitat mestrual.
Elue, de las propr., fol. 3o.
Excès de sang jnenslniel dans les femmes.
S'engendre supertluile' menstruelle.
ESP. PORT. Menstnud. it. Menstritale.
MES, s. f., lat. MT.ssis, moisson.
L' antre culhiran las mes 5
Qu'ieu de mon laborag'aten
Un frug.
G. Adhemar : Chanliin disscra.
MES
Les autres récolteront les moissons ; vu que ils
mou labourage j'attends un fruit.
ANC. CAT. Ne.':ses. esp. Mies. port. it. Messe.
a. MeISSO, MEYSSO , ME1SH0 , S. f. , lill.
MESSib , moisson , récolte.
Malas MEisso.s e vonz espics.
P. Vidal : Pois ubert.
Mauvaises moissons et e'pis vides.
Co fai lo logadier la hora de sa paga , o lo
bos lahoraire lo temps de sas metssos.
F. et Fert.. fol. 33.
Comme fait le mercenaire l'heure de sa pave ,
ou le bon laboureur le temps de ses moissons.
3. Messonier , MEissoNiER, S. m., du lat.
messor, moissonneur.
Ténia sa vlanda aparelhada qne volia por-
tar als messoniers al camp.
Uist. abr. de la Bible en pruv., fol. ZjS.
Tenait sa nourriture apprête'e i|u'il voulait portei
au}t moissonneurs au champ.
Mas petit i a mfissoniers.
Brei'. d'amorj fol. l56.
Mais peu il y a de moissonneurs.
IT. Miedtore.
4. MedRE, MEIRE, V.y lat. METTRE, mois-
sonner.
Qae li fraire anesso medre.
Trad. de lu règ. de S. Benoit, loi. 2^
Que les frères allassent moissonner.
Proverb. Qai petit seniena , petit met.
Trad. de Bede, fol. 66.
Qui peu sème , peu moissonne.
IT. Mietere.
5. MeYSSONAR , MEISONAR , MEIXONAR, V.,
moissonner, récolter.
Es temps de meyssonar.
Elue, de las propr., fol. 129.
Il est temps de moissonner.
Proverb. Tal semena ben e gen
Son blat , qnî no '1 meixona.
GiRAUD DE BORNEIL : Tals gen.
Tel sème bien et gentiment son blé, qui ne lu
moissonne pas.
Siibstantw. Lo temp del meisonar.
L'Ei'ang, de li (/tiatre semencz.
Le temps du moissonner.
MESCLAR, V. , du lat. msccv^c, mè\ei\
mélanger, brouiller.
MES
. Selb que piemieis trobel
Qu' om MEscLEs fin aiir ab acier.
Deudes de Prades : Ane mais liom.
tielui qui le premier trouva qu'on mêlât pur or
avec acier.
Mksclatz bi pro d' aiga freia.
Deudes de Prades , Auz. mss.
Mélez-\ assez d'eau froide.
Flg. Si que vinr' e mûrir
IVIe fai esseiiis mesci.ar.
AiMERi DE Pegl'ilain : (lui suRVir.
Tellement que le vivre et le mourir elle me l'ail
ensemble mêler.
Qnar ja no lu cal tloptar, si ic us avia ,
Que MESCLESSETZ f'alsia ni enjans.
Berenger de Palasoi. : Tan m'abelis.
Car de'sormais il ne me faut douter, si je vous pos-
sédais , que vous mêlassiez laussclé et tromperie.
-— S'engager, se jeter dans la mêlée.
Teu a pe anei in'ab els mesclar,
E fui nalValz ab lansa pel colar.
Rambaud de N'aqieiras : Senher marques.
Moi à pied j'allai avec eux me mêler, et je lus
Messe' avec lance à travers le collier.
ASC. FK. Este vus cbascuns se fut! mêliez à siin
coinpaignun, e formeat graul fu l'ocisiori.
v/nc. Irad. des Liv. des Rois, fol. i6.
— S'attaquer, s'en prendre. •
!\Ias qui a flor se vol mesci.ar,
Ren (jeu gardar lo sieu baston.
Car l'rances sa bon grans colps dar.
f,E COMTE DE Foix : Mas qui.
Mais qui à fleur (de lis) veut s'attaquer, doit bien
carder sa lance, caries Français savent grands coups
donner.
— Brouiller, quereller, tracasser.
Per merce us prec que non pucscon mesclar
Tostre gent cors adreg e piazentier...
Knconlra'l raleu per niessonguas coratar.
Bertrand de Bors : leu m'escondisc.
Par merci je vous prie qu'ils ne puissent brouiller
votre gentille personne bien faite et agréable... avec
la mienne par conter (en contant) des mensonjjes.
Fay los mesclar e pelciar.
F. et rt-rt., fol. 25.
Les fait brouiller et cliamailler.
Lo maril se mesclet ab lui.
(^. d'Aimeri de Pé^uttaiii.
Le mari se (jnerclla avec lui.
ASC. ER. Sovenl les nnf inedlé ai rei.
MES o.iS
Héraut e Guert tant estrivèrent
Re par parole se inedlèrcnt.
Hoinan de Rou, v. 99o3 et I2l8u.
Loc. Liir MEscLA discordias et autras trebu-
latious.
/'. <'/ l'ert., fol. 92.
Leur suscite discordes et autres tribulations.
Mescla tôt l'an gerra.
Bertrand d'.\lla!\iason : Del arcivesqne.
Suscite toute l'année guerre.
Mesclar A '1 torneys pel eamho.
Bertrand de Bohn : Lo conis m'a.
l.it'rerti le combat par le cbamp.
E '1 colombet , per gaug d' cslien ,
.Mesclan lur amoros torney.
A. Daniel : AL plazers.
Et les pigeonneaux , par joie d'élc , livrent leur
amoureux combat.
Par qn'el marritz et eu mesclem de gnerra.
GtlLLALME DE BeROUEDAN : Trop ai estât.
Par quoi le mari et moi nous nous mêlâmes d,-
guerre (nous nous fîmes la guerre).
Que si de cantar vos mesclatz... ,
Tolz diran : "Vos elz fols proatz.
FoLQtET DE Romans : Tornatz es.
()uesi vous vous mêlez decbanter..., tous diront :
Vous êtes fou prouvé.
Part. pas. Sedas de porc capoladas
Li donatz ab carn mesoladas.
Deides de Prades . Auz. cass.
Soies de porc liacliées. vous lui donnez aveccbair
mêlées.
Fig. Ab sospirs mesclatz de plors.
Alphonse II , roi d'Aragon: Per manias.
Avec soupirs mêlés de pleurs.
CAT. Meschir. r.sp. Mezclar. port. Mesclar. ir.
Mischiare.
•i.. Chant mesclat,.?. ///., chant-mèlé ,
sorte de poésie.
Ves N Arias , mon senbor,
"Vai e cors, chans mesclatz!
Perdigon : Entr'amor.
Vers le seigneur Arias, mon seigneur, va et cour^,
chant-mêlé .'
3. MeSCLAPAMEN , MESCLAMEN , adv. ,
péle-méle, confusément, ensemble,
tout à la fois.
El beu e'I mal mesclauament.
Lamberti de Bonanel : D'un salut
Le bien et le mal pêle-mêle.
2l6
MES
Yitire m faitz e morir mesclabîf.n.
FoLQUET DE MARSEILLE : Aniois nioce.
Vous me ùites vivre et mourir tout à la fois.
ANC. CAT. Mescladament. esp. Mezcladamente.
iT. Nischiatamente.
/, . Mf.scla, s.f., mélange, mêlée, con-
fusion , rixe.
Enyura fort, per qne reqaier mescla d'ayga.
Elue, de las pi-opr.j fol. 22^.
Enivre fort , c'est pourquoi requiert mélange
■j'.'eau^
D' aital mescla comuiialmen
Metalz an pauc en un hudel.
Deddes de Prades, ./^us. cass.
De tel mélange mettez simplement un peu dans
un boyau.
Fig. Mesclas e bregas, retrah e conteusos et
omicitlis.
F. et Vert., fol. 22.
Mêlées et querelles , reproches et conleslalions et
liomicides.
ANC. CAT. Mescla. esp. Mezcla. tort. Mescla.
ir. Mise/lia.
f). Mesclamen, s. m., mélange.
Si no i lia de qnascu mesclamen.
Non es bona sola 1' una niitafz.
Aimeri de Peguilain : Si cum 1' arbres.
S'il n'y a de chacun mélange, n'est pas bonne
seule l'une moitié'.
Continuai- e segnir ses mesclamen d' autras
<liversas priraulas.
Leys d'amors, fol. i33.
Continuer et suivre sans mélange d'autres diverses
paroles.
ANC. CAT. Mesclainent. esp. Mezclamiento.
IT. Mischiamento.
G. Mf.sclada, s.f., combat, mêlée.
Totz temps mi laisson derrier,
Quan m' an mes en la mescla da.
Bertrand de Born : Rassu mes se.
Toujours ils me laissent dernier, quand ils m'ont
mis en la mêlée.
ANC. FR. Dures paroles meuvent les mellres,
dont mille hommes sont mors.
JOINVILLE , p. 5.
La quKrle ai-jeo si devisée ,
Que nus ne 1' auia sanz mellée.
Marie de France , t. Il , p. loo-ioi.
-y. Mesci.anha , MESCEAiGNA , S.f., mêlée,
dispute, trouble.
MES
Jamais non seretz prezat ,
Si non etz en la mesclanha.
Bertrand de Born : leu chan.
Jamais vous ne serez prisé, si vous n'êtes dans la
mêlée.
Un novel plait c' adntz guerr' e mesclaigna.
AiCARTS DEL FossAT : Entre dos reis.
lin nouveau diflërend qui amène guerre et trouble.
Las eveias, las mesclanhas e ihi mal dih.
Tradi de la r'eg. de S. Benoît, fol. 3^.
Les envies , les disputes et les mauvais propos.
8. Mesclansa, .V. f, dispute, alterca-
tion.
Fii^. Cortezameu mov en mon cor mesclansa
Que m fai tornar en l'amoros dezire.
H. Brunet : Cortezamen.
Courtoisement je meus dans mon cœur alterca-
tion qui me fait retourner en l'amoureux, de'sir.
IT. Mischianza.
9. Mesclius, ctdj., brouillon, tracas-
sier, querelleur.
Ben conosc que drutz mesclids...
Es mais amatz e grazitz.
KaImond DE MiRAVAL : Pueis cgan.
Je connais liien qu'amant tracassier... est plus
aime' et agréé.
Quar una doueta m trays,
Tornar m' en ai vilas mesclids?
Non.
Raimond de Miraval : Entre dos volers.
Parce qu'une petite dame me trahit, en devien-
drai-J€ grossier querelleur? Non.
10. Mesclos, adj., mêlé, engagé, agité.
Ilh anavo
Mesclos de lenso.
Le moine de Montaubon : Manens.
Ils allaient engagés de querelle.
11. Mescladura, s.f, mélange.
l'Iena de vinagre e de fel...
Bec Dieu d' aquela mescladura.
Trad. de l'Evang. de Nicodéme.
Pleine de vinaigre et de fiel. .. Dieu but de ce mé-
lange.
esp. Mezcladtira. it. Misclàatura.
1 2. Mestura , s. f., mélange, assemblage,
Lunbs hoins no met la mestura del dra nou
p la veslimenta viel.
TniH. du N.-Test., S. Matth., rh= Ç).
INIES
Nul Lomme ne fail usayu île Vassenthlu^e du ilrap
neul et du vêtement vieux.
— Métfil, inéture.
Una cartu de fiuincnt e una caria de mes-
TURA.
Tit. (le 1275. Aivh. du Roy.j Toulouse, J. .iaH.
Une quarte de froment et une quarte de jncteil.
.1. caiteiia de me-stura.
Carlu!<iire du JJugue, loi. 27.
Une quarlicre de méture.
là. Mestis, adj., métis.
L' autr' ier, josi' una sebi.'iiia ,
Trubei jiasiora mestissa.
MAncABRUS : L'aulr' ier.
L'autre jour, contre une liaie, je trouvai une pas-
tourelle mélisse.
ANC. FR. Les eufans mesdfs, c'est-à-dire ceux
qui n'estoient pas nés de père et de mère
naturels citoyens d'Athènes.
Amyot, Trad. dePlulan/ue. \ ie de Tlnimistoclc.
Qu'ils ne fussent nobles d'ancienne race ,
laquelle s'interprète tant du coslé paternel
que maternel, car autrement, clôcban.s d'un
costé, ils sont appeliez mestifs et briquets.
Contes d'Euliiijtflj io\. ii\.
ESP. Mestizo. PORT. Nestico.
1 /|. Amescladamen , udv., d'une niaiiiètc
raêicc.
Ni bos ni mais per se, mas amesci.aua.ven.n.
Pierre de Corbiac : Kl nom de.
îîihon ni mauvais par soi , mais d'une manière
mêlée.
)3. Malmesclar, V. , conij)roinettio ,
reprocher, calomnier.
Can volon parla r
D' orne que volon malmesclar.
jSat de Mons : Al bon ley.
(^)uand ils veulent parler d'iiomme qu'ils veulent
commettre.
Car vos antre lo voliatz malmesclar
Ou' el era fais a son senhor (Je.sar.
Passio de Aliiriii.
Car vous autres vous vouliez lui re/>rot/ier qu'il
clait faux, à son seigneur César.
16. Malmesclius, malmescmeus , ftc/j. ,
calomilialeur, brouillon, agilatt-iir.
Dieii.s vos sal, domna, car es liell' c jwos,
m.
MES
•il 7
Mas ja no sal sels que us son malmescliu.
1'. ViD,\L : lie m' ayiada.
Dieu vou>. sauve , dame , car vous êtes belle et mé-
ritante , mais qu'il ne sauve jamais ceux qui vous
.sont <liniifritnl.s.
l'a' dira liom que ieu su! ]vialmes<,lhjs
De las molhers e dels avols espos.
P. CaRUiNAL : ]Non es cortes.
Maintenant on dira que je suis ngituleur i\c% lein-
iiies et des vils époux.
Substaniii'. Ja net;us malmesclieus
No 'n dira ja lan que m n' azir.
HaiMOND de Mir.AVAL : Ri.'S eonir'amor.
Jamais nul brouillon n'en dira j.iniais tant que je
m'en eliatjrine.
17. Entp.emesci.ar , ?'., ciilrcitit'lcr, con-
fondre.
Canl din.i en la vila nos entremesclarem.
Guillaume de Tudela.
Lorsque en dedans la ville nous nous entremêlerons .
Els se ENTREMESCLERO e foriro se.
lioman de la Prise de Jêiiisalemj fol. 12.
Jls ii'entremêlèrent ei se liappèrent.
Yey caul e freyt entremesclar.
Haulaud ok VaqueiRAs : Losfrevols.
Je vois cbaud el froid se confondre.
Part- pas. Ouar mais mi pl.itz lionratz morirs
Que vilhs entkemesclatz jauzirs.
AiMERi de I1ELLIN0Y : ISo m laissa
Car plus me plaît l'Iionorabli' mourir que le vil
jouir entremêlé.
CAT. Entremesciar. esi-. Enircwczclar. iï. In-
tramisclnare.
t8. Entremesclament, ,v. m., mélange,
confusion , mixtion.
Per ENTREMESCLAMENT de tcrrcslras vapois.
D' on vc ENTREMESCLAMENT c cv olopameot.
Elue, de las propr., loi. i33 el(j'3.
Par confusion de terrestres vapeurs.
D'oii vient mélange et enveloppement.
ESP. Entremesclainiciito.
19. EntremescladamI'^n, rjf<^/('., confust--
irient, comnainénicnt.
Ab los ansias entremescladamen.
Trad. de la r'eg. de S. Benoit, fol. l3.
Avec les anciens confusément.
20. I\Ii\TE, (k/j., lat. Misrw,Vj niixlo.
•.>8
i8
MES
Autra condicios es , qu'es appelada mixta.
Triid. (lu Code de Jiislinien, fol. 62.
Autre coiulilion est, fjui est appele'e jnixte.
t:.\ T. ESP. Mixto. PORT. Misto, inixto, it. Misto.
'M. MiXTIO, MIXTION, A. f., lut. MIS-
TioNt'w, mixtion , mélange.
Certan.T mixtion de snlpre en podra.
Chronic/ue des j-llhigeois , col. ^i .
GiTtaiiie mixtion de soufre en poudre.
Las virtulz de las causas uaturals e las iwix-
Tins dels eleiuens.
Elue, de las propr., fol. 12.
Les vertus des choses naturelles et les me'langes
des éléments.
CAT. Mixtiô. ESP. Mixtion, port. Mixtuo. it.
Mistioue.
■il. MixTURA, s.f., lat. MisTURA, mé-
lange, mixtion.
De diversas colors ha mixtdra.
La MIXTDRA de sas colors.
Elue, de las propr. , fol. l35 et i36.
De diverses couleurs a mélange.
Le mélange de ses couleurs.
CAT. Mixtura. esp. port. Mistura , mixtura.
IT. Mistura.
■l'i. Admixtio , s.f., lat. admixtio ,
mixtion, mélange.
Par ADMIXTIO de sanc.
Elue, de las propr., iol. 3[ .
Par mélange de sang.
•j.li. Permixtio , s.f., lat. permistio ,
mixtion , mélange.
Se.s la quai permixtio no si faria aytal ge-
neracio.
Ayga..., cum sia clara, appar que no ha
PERMIXTIO de inpuritat.
Elue, de las propr., fol. 67 et 7^.
Sans laquelle mixtion ne se ferait pareille geiu'-
ralion.
Eau..., comme elle soit claire , il parait qu'eilc
n'a pas mélange d'impureté.
ESP. Perinistion. port. Perinistào. it. Permis-
tione.
MESQUIN, MESQIN, MESCHIN, ddj., nips-
quin , chétif, misérable , pauvre.
En arabe mizquin , pauper, tennis.
Voy. J. Lips., Ep. /|/} ad Belgas ;
Denina, t. III, p. T)! ; Aldrete, p. 366 ;
MES
MoNTi , Proposta, etc., t. II, part, i,
p. 807 ; Muratori, Diss. 33; Mayans,
Orig. de la Leng. esp., t. II, p. 233
et aSi.
.Que ni fessetz rie de mesoui.
AlMERl DE Peguilain : Eissampu.
Que vous ine fissiez de pauvre riche.
Tu es caitius e mesqis.
Trad. de l'Àpoc. , ch . 3.
Tu es malheureux et chétif.
Bueus e bosx e cabra antressi
Engraisson lot anzel mesqui.
Deudes de Prades , yluz. eass.
Bœuf et Loue et chèvre pareillement eiigraissenî
tout oiseau chelij'.
Qui vos ve la cara mesquina.
V. de S. Honorât.
Qui vous voit la figure chétive.
Fig. Tan es d' avol cor e mesqui.
AiMAR de RocAFicHA : No m l»u.
Tant il est d'un coeur lâche et mesquin.
— Faible, délicat.
Mal li faran tng li plusor
Qu'el veyiau jovenet , mescbi.
Le comte de Poitiers : Pus de chantar.
Mat lui feront tous les plusieurs qui le verront
jeunet , faible.
Doinna joves e mesquina,
Kost a Dieu obediens
En totz SOS comandamens.
Pierre de Corbiac : Domna dels.
Dame jeune et delieate, vous lûtes à Dieu obéis-
sante en tous ses commandements.
Siibstant. Sembla ria us pelegris
Malautes, qnan chanta, '1 mesquis,
Qu' a pauc pietatz no m' en preu.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Scmhlcrait un pèlerin malade quand il chante , le
mesquin, (si hien) que peu s'en faut que pitié ne
m'en prenne.
cat. Mesqui. ESP. Mezquiuo. port. Mesqui-
nho. IT. Meschitw.
1. Mesquinet, adj. dim., pauvret, ché-
tif, frêle.
Ou plus MESQUiNETZ los vesia.
^. de S te. Eniinie, fol. 4-
Où plus elle les voyait pauvrets.
3. Mesquinera , s. f., mesquinerie, dé-
tresse. ^.,
MES
Moût viu a gran mbsquiwera
Et a (lolor angoisso/.a ,
Selll que tôt/, jorus asseiiliora
Mala ilomna.
B. DE VentadovR : Aniors enquira.
Moult vit à grande diUresse et à douleur angois-
sfuse , celui que toujours domine mécliante dame.
CAT. Mesqiiinaria. port. Mesquin/iuria.
4. Mesquinitat , S. [., mesquinerie,
petitesse, soidiciilt!-.
Lnr donct tanta mesquinitat (jik- .. en totz
luocs los apela lion caiis.
Hist. de la Bible en proi>., fol. 75.
Leur donna telle ionii(/i7<; que... en tous lieux on
les appelle chieu!!.
BSP. Mezquindad.
MESSA, s.f., lat. m/ssa, messe.
El bo uiatî, après la wessa.
R. Vidai, de Bezai'dun : En aquel.
Au Lon matin , après la messe.
Parec a san Caprasi, que la messa disia.
F Je S. Honorât.
.\pparut à saint Capraise , qui disait la messe.
La MF.s.SA li cantet l'arsivesque Turpi.
Roman de Fierabras, v. 5o3o.
L'archevêque Turpin lui chanta la messe.
Loc. Au la MESSA senhor que 1' abas di.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 87.
Entend la messe principale que l'abliédit.
CAT. Missa. ESP. Misa. port. Missa. it. Messa.
'jt. Messal , MissAL, S. rn., lat. missal^,
missel.
Non es vénal ,
Ans es vers si cnm d' nu messai..
AlMERl DE PEGUlt.AiJJ : Pus ma bella.
West pas vénal , au contraire est vrai ainsi comme
d'un missel.
En un mostier antic...,
Mi jnreron mant rie
Sobr' un missal.
Bertrand de Bobn : Ges no nu .
Dans un moutier antique..., maints puissants me
jurèrent sur un missel.
ANC. FR. Le cardinal de Bar apporta un )nessel
ouvert sur lequel jurèrent les deux parties.
MoNSÏBELET , t. I , fol. 82.
«.AT. Missal. ESP. Misai, port. Missal. it. .Mes-
sale.
\ . Messias , .V. ///., lat. Messias, Messie.
MET
?. if)
.lesluim Crist lu ftalvaiic...,
<)iK' llh appellan Messi \s.
Bref, d'amor, fol. 87.
Jesus-Clirist le sauveur..., qu'ils appellent Tl/ew/t'.
(AT. Messias. esp. Mesias. port. Messias. it.
Messia,
MEST, fidj., lat. moest«.ç, triste, af'fli{;é.
Ani scmblan mest,
Qu' ira m ténia sobriera.
GiRAUD DE BoRNElL : L'autr' ier lo primier.
Avec air afllif^é, vu que tristesse profonde me
tenait.
PORT. it. Mesto.
MESTIERjj. r/i., lat. mjstkrw///, mys-
tère.
Cant al mostier
Seretzperlo mestier
E per la mess'auzir.
Ajianieu des Escas : En aquelh.
Quand vous serez au moutier pour le mystère et
pour la messe ouïr.
Cant lo MESTIERS fou consuniatz
E finitz e sanctificatz.
Cant lo MESTIERS fon complitz.
F. de S. Honorât.
Quand le mj-^tère fut consommé et fini etsanctiKé.
Quand le mystère fut accompli.
ANC. vR. Puis sont aie à nn mostier,
Si ont oi Je Den mestier.
Roman de lu Fiolette, p. 86.
CAT. Misteri. esp. Misterio. por r. Mysterio. it.
Misterio.
METHACISME, s. m., métacisme, terme
de grammaire.
Metacismi quoque sunt , cnm in line partis
orationis inveiiitur m littera et sequens a vo-
cali iucipit, qua; non sit loco consuuantis pu-
sita.
Dio.'MED., De Part, orat., col ^48-
MtTHAcisMES , es cant nna dictius feuisb en
rn, c la seguens comensa per vocals-
Leys d'amors, fol. log.
Métacisme, c'est quand un mot finit en M, et que
le suivant commence par voyelle.
IT. Metacismo.
METHALENSIS , s./., lat. metale/;sis ,
inétalepsc , figtire de rht-torlqiie.
MiTa>n^K est diclio gradatim jxTgeiis ;icl
id quod obicndilnr, ut : Sed Palrr ( >innipiileu.s
'220 MET
spelnncis abiliilit atris; post îiliquot niea renna
vîdens'mirabor aristas.
DoNAT., De Tiopis, col. 177;'», éd. Putscli.
Methat.ensis , es cant hotn procezisb , per
motz grazes e per motz iiioias, de la cnnza
preceden a la siibsegnen, so es de la canza qne
es primierainen ad aquo que s' en sec.
Leys d'amors, fol. 129.
Métniepse, c'est rjuand on procède, par mots j^ra-
(lue's et par mots moyens, de la chose pre'cédenle à
la subséquente, c'est-à-dire de la cliose qui est pre-
mièrement à ce qui s'en suit.
CAT. ESP. Metalepsis. port. Metalepse.
METALH , <•. m., lat. metallkw, métal.
Aissi sni fis cnm fis anrs a fineza
Sobr' els antres metat^hs.
,1. EsTEVE DE Beziers : Aissi cum.
Ainsi je suis pur comme pur or a pureté' sur les
autres métaux.
Coma fer qtie doiiipda totz los autres metai.s.
T^. et Fer t., fol.6f>.
Comme le fer qui dompte tous les autres méttntx.
CAT. Metall. ESP. PORT. ISletnl. it. Métallo.
1. Metallin, adj., du lat. metallitm.v,
métallique, minéral.
De las aygas... algnna es... aliiininoza, an-
tra METALLINA.
Ayga METALEINA.
Elue, de la.1 prnpr. , fol. 7.1.
Des eaux... aucune est... alumineuse , autre mi-
nérale.
Eau minérale.
AKc. ESP. Metalino.
METHAPLASMUS, v./., lat. metaplas-
Mus, aphérèse, figure de grammaire.
Metaplasmus grœca lingua, latine dicitur
transformatio : qui fit in uno verbo propter
luetri necessitatem et licenciain poetarnni.
IsiDOR., Oriffin., 1. 3^.
Fig. .Sa niolher, Na Methaplasmcs , sor de
Na Dictio.
Leysd'nmnrs, fol. I?,i>.
Sa femme, dame Aphérèse, sanir de dame Dlrtion.
METIIAPHORA, .î./., lat. metaphora,
métaphore, figure de rhétorique.
MêTa^opa, est dictio translata a propria
significalione ad non propriam.
50SIPAT. Chahi.s., Inalil. grnmm., col. 2:'(3 , cd.
Putsch.
MET
Methaphora... es en ay.sso , que las dictios
son trasportadas de significat propri ad îni-
propri.
Ley.': d'amors, fol. 128.
T^a métaphore... est en ceci, que les mots sont
transportés de signification propre à impropre.
<.\t. ksp. Metafora. port, Metaphora, meta-
fora. IT. Metafora.
9.. Mktaforar, methaforar, V., méta-
phoriscr, rendre métaphorique.
Part. pas. Una cobla sera... metaforada.
() son... METHAFORAnAS.
Ley s d'amors, fol. 26.
Un couplet sera... métaphorisé.
Ou elles sont... métapltorisées.
ESP. Metaforizar.
3. Methaforicalmen , adi'. , métapho-
riquement.
Cant nna dictios pot estar en locntio me-
thaforicalmen.
Lejs d'amors, fol. 1^2.
Quand un mot peut être en locution métaphori-
qaemenl.
CAT. Metaforicament. esp. it. Metafùricainente.
METHATEZIS , .v. /, lat. metathesis ,
métathèse, figure de grammaire.
M«Tst9£!7iç est translatio litferaruin in alîe-
nnui locum , nulla tamen ex dictione snblata,
ut Evandre pro Evander, Thyrabre pro 'rbym-
her.
Donat., De Schemat., col. 1773, 1. i, éd. Putsch.
Methatezis, es transpoilamens de sillaba o
de letra d'un loc en autre.
Lej-s d'amors, fol. 121.
Métathèse, c'est transposition de syllabe ou do
lettre d'un lieu en un autre.
CAT. ESP. Metatésis. port. Métathèse.
a. Methatezir, î'., métathéser, subir
ou faire subir la métathèse.
Part. pas. Que nna letra o una sillaba sia
translatada d'un loc en antre, adonx aytal
mot son apelat methatezit.
Ley s d'amors, loi. 68.
Qu'une lettre ou une syllabe .soit transportée d'un
lieu en autre, alors de tels mots sont appelés mé-
talhésés.
METIIONOMIA , s. r., lat. t.ietoxvmia ,
métonvmir , figure de rliétDrique.
MET
lyjetonyinia est transnominalio ab alia signi-
ficatione ad aliani jiroxiiiiiiateni translala. Fit
autem inulris rnoiiis, etc.
IsiDOR., Oiig., I , Mi.
Alconas dictios grecas n qiiays greras...
coma... METHONOMIA.
METno:\o!Mr,\ es transnominalios o trans-
formatios d'nna signiliciicio ad aiifra.
Li'YS d'amnrs, fol. l/i et l3o.
Aucuns mots grecs ou quasi grecs..., comme...
tnélonjmie.
Métonymie, c'est la transnomin.Ttioii mi 1;> Iraiis-
tormation d'une sigaification à autre.
CAT. ESP. Metonimia. tort, yietonymia.
METOA, S.J., grimace, moue.
L'antre pailet e nou sanp que.
L'antre fes metoa.s de.se.
P. Cardinal : Una cieutal.
L'autre parla et ne sut Je quoi , l'autre fit des gri-
maces sans cesse.
Ksp. Mueca.
METRE, V., lat. mit/^rf. , mettre, po-
ser, placer.
Meta i hom jonc e fneilla fresca.
Del'des de Phadk.s, Aiiz. rtl.ts.
Qu'on y me//(' jonc et feuille fraîclu;.
Lo pe MET en 1' estrinp.
Guillaume de Tutielx.
Le pied il met en l'e'trier.
Sanz Nazaris si mes premier;
Van s'en a la sancta abadia.
/'. de S. Honora t.
Saint Nazaire se mit le premier; ils s'en vont à la
sainte abbaye.
Ftg. "Vostra beutatz on ai mes mon esper.
Le moine de MoNTAI'DON : .Vissi rom.
Votre beaule' où j'ai mis mon espoir.
Per la hoca m metetz al cor
L'n dons baizar de fin' amor coral ,
Qne i meta joy, e 'n giet ira inortal.
B. DE VentadocR : Quan par la.
Par la bouclie vous me mettez au cœur un doux
baiser de pur amour cordial, pour qu'il y mt7/t'joic,
et en cbassc tristesse morlelle.
— Installer, déposer.
l'ortan T al evescat , en cadeira l'an mes.
1^'. Je S. Jlonoral.
I.i; portent à l'évêclir, en chaire ils l'ont mis.
Vc7, SOS mes .segrc ; si 'Iz fez mètre e preso.
Pncmc sur lio'cic.
MET 0.21
Fit suivre ses messagers ; si les fil »iiltrf eu prison.
/'',.?■. El cor e '1 cors m'a sazit,
F. MES en estreit corlil.
AzEMVR LE NOIR : .la d'oïan.
Le cœur et le corps m'a saisi, lI mis eu étroit
j.irdin.
— Ettiployer, dépenser.
Kn liiy servir metras ta cnra.
Passto de Maria.
En la servir lu mettras loasoiii.
Tôt quant a dona e met.
Bertrand dv Pujet : De sirvenles.
Tout ce qu'il a il donne et emploie.
Creys, meten, de pretz e de poder.
Ht'GUES Brunet : Pus lo dous.
En dépensant, il croît de prix et de v;ileur.
— y4('ec un pron. pars. Se faire.
O M METREY, si iii'o aloHgatz,
Herinitas.
GavAUDAN le Vieux : Dezamparatz.
Ou je me mettrai ermile , si vous nie le différez.
Par qne us vulbatz metre monja.
Le COMTE DE Poitiers : Farai cbansonela.
Il païaît que vous vouliez ■voiisj'aire religieuse.
— Traduire, translater.
Ay MES de lati en romans.
Passio de Maria.
.l'ai mis de latin en roman.
— Donner origine , établir.
Entr' ainairilz et amans
S' es mes nn pales enjans.
AiMEBl DE Peguilain : Mantas velz.
Entre amantes et amants s'est établie une mnni-
(esle tromperie.
Ce verbe se combina a\ec plusieurs
mots et forma un grand nombre de
locutions; en voici quelques-imes :
Qnascun dia
Son vostre fag pus cabal,
Qnar gent bi sabclz metre sal
Ab solatz et ab paria.
A1JIERIDE Peguilain : Pus ma belba.
Cliaque jour sont vos faits plus supe'rieurs, car
gentiment vous y savez mettre sel avec soûlas et
gracieuseté.
Pcirol. aiso meteiz jos.
T. iir: PrvnoLs et du dauphin n' Arvi rc.m: :
n.dfin.
Pr\rols , mette: cela on bas.
200. MET
Vol pioeza e bon prêt/, mètre jos.
T. DE Rambaud , d'Azemar et de Perdigon :
SeilUer.
Veut prouesse et mérite mettre à bas.
Pueîs li fais Jnziea
Mezero r a carnatge.
Un troubadour anonyme: Flors de paradis.
Puis les faux Juils le mirent à carnage (le tuèrent).
Qne los vensa e los meta al desolz.
Liv. de Sydrac, fol. 109.
<^)u'il les vainque et les /«e<^e au-dessous.
Sol qu'ab vos puesca trobar merce ,
A mon dan met quasciiu que per amie no m te.
Sordel : Plaulier vuelli.
Pourvu qu'avec vous je puisse trouver merci , je
mets à mon dam (je Lrave) quiconque pour ami ue
me tient.
M' an bnnzat ni mes a lur dan.
Rambaud de Vaqueiras : Ges sitôt.
M'ont trompe et mis à leur dam (se sont moque's
de moi ).
Met a mal aquo de son ostal , vaysella e
draps, coma endiablat.
F. et Vert., fol. 11.
Met à mal cela de son Lôtel , vaisselle et vête-
ments , comme endiablé.
Ar es mortz, ai Dieus ! qnals dans es!
Caitin , com em tug a mal mes!
Guillaume, moine de Beziers : (^)uascus plor.
Maintenant il est mort, ah Dieu! quel dommage
c'est ! Mallieureux. , comme nous sommes tous mis à
mal.'
Mantas religions
Met a fnec et a carbons.
Hugues de Saint-Cyp. : Canson que.
Maints couvents met à feu et à charbons,
A fuoc e a flamnia avian messa Inr terra.
V. de S. Honorât.
A feu et à flamme avaient mis leur terre.
Fo tôt MES en escrit.
PUILOMENA.
Fut tout mis en e'erit.
Mes lo en arnes de totas res.
V. d'Aimeri de Pegiiilain.
Le mit en harnois (l'équipa ) de toutes choses.
Aquelh home qne so mes eu clam de ciim.
Trad. du Code de Jiislinien, fol. l5.
Ces hommes qui sont mis en accusation de crime.
Zo qu' en faz no dei mètre en desdeing.
Pierre d'Auvergne ; Pois entremis.
r,c que je fais elle ne doit pas mettre en de'dain.
MET
M' an MES en tan gran esfrei.
AiMERi DE Sarlat : Quan si cargo.
Rl'ont mis en si grand efl'roi.
Ja laire no s'en meta en grans espiamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Jamais larron ne s'en mette en grandes explorations.
Pren los ns, e'Ls antres destrenh,
E, qui II play, met en son fuelh.
A. Daniel : Ab plazers.
Prend les uns , et écarte les autres, et, qui lui
plaît, met sur sa iéuille.
Metria tôt lo plag volnntier
En dos amie, per far bon acordier.
Le moine de Montaudon : Ayssi cum.
.le mettrais volontiers toute la contestation entre
lieux amis , pour faire bon accord.
El trop marirs lo vai meten en via
D' abreviamen de jorns e de sos ans.
B. Cabbonel de Marseille, Câblas triadns.
Le beaucoup souffrir le va mettant en voie d'abrè-
gement de jours et de ses ans.
Als Jnzieus lo mes en venda.
Bertrand de Bokn ; Quau vey pels.
Aux Juifs le mit en vente.
Tan los destrein nofes e cobeitatz
C onor e pretz en meten en .soan.
A1MERI de Peguilain : Qui bes membra.
Tant les presse non-foi et convoitise qu'honneur et
n\érite ils mettent en mépris.
Per que m sni mes en assai ,
Si ja '1 bon jorn tiobarai.
Sail de Scola : De Ben.
C'est pourquoi je me suis mis en essai , si jamais
le bon jour je trouverai.
leii m sny mes en vostra bailia.
Pons de la Garde : D' un sirventes.
Je me suis mis en votre puissance.
Si m metetz en azir,
Tem que totz lo mons m' azire.
Elias de Babjols : Car comprei.
Si vous me /nettez en haine , je crains que loul le
monde me haïsse.
Toza , vau far ma jornada.
— Senher, mete us en carreira.
G. RiQUiER : L' autr' ier trobei.
Jeune fille , je vais faire ma journée. — Seigneur,
mettez-vous en route.
Mesero s totz en oracio, e pregero.
Philomena.
Se mirent tous en oraison , et prièrent.
MET
— Suhstantiv. Ce mot servait à iiiduiiwi
la ponctuation.
Coma lia nom piiiiiier mktrf....; oolum ,
segon METRE; pcryodiis, tcrs mètre.
Leys d'amors, loi. \l\!\.
Coma .T nom premier mettre...; colum , second
mettre j |iérioile , troisième mettre.
ANC. CAT. Métrer, esp. Ulcter. i-ort. Mctter.
iT. Mettere.
2. Mes, .V. ///., niessnger, envoyé.
Kez SOS MES spgie; si Ms fez inetre e preso.
Poème .fur Boèce.
Fil suivre ses messng^er.i; si les lit mettre iii
]u isun.
AN<:. Fit. Li mes retonrnèrent ; il raportèreiii
le jngement le roy Tierri, qne mit li Fi;m
cois loèrent.
Un mes s'en vint aosWandes, qni leur dist
que loi- famés et lear enfans estoient tnii
ocis.
Chrori. deFr., Rec. des Ilist. de Fr., t. III ,
p. 173 et 182.
Qoe Reiiart fist tpiant vit en voie
Le mes le pape et eians de Roniue.
lii>mnn du Rennrt, t. I\\ p. Iid.
3. Messatce, message, .y. ///., messa{^e.
Messatge trametrai fizol ,
Bieu sagelat de mon anel.
.A.RNAID DE Mari.'ejl : Dona genser.
J'enverrai message fidèle, href scellé de mon
anneau.
Diens 11 do mal' e-scarida
Qui porta malvais messatge.
B. de Ventadol'r : La doussa votz.
Dieu lui donne mauvaise aventure à qui porte
mauvais message.
J.oc. Li (lis: Amicx, ses tôt messatge,
Tuelh que ns anem ades disnar.
P.Vidal: Ahril issic.
Elle lui dit : Ami, sans autre cérémonie, je veux
que nous allions sur-le-cliamp dîner.
ASC. ESP.
IvecaLda fl messaje ciiemo bon messajero.
Poema de Àlexandro , cop. 60.
(AT. Mitsatgc. ESP. MOD. Mensage. pour. Meii-
sagem. it. Messaggio.
— Messager, commissionnaire.
A yssi coma messatge que non porta letras..
nou inira jias laugieiamens davan lo rey.
f'.et A',;;/., foi. 88.
MEl
*>. 9. S
Ainsi comme messager qui ne porte lettres...
n'entre pas l'a<ilemenl devant le roi.
Tramet al reî messatge scmlilan romieu.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 77..
Transmet au roi un mussa!;er semhlable a un
p('lirin.
A(piells ([ue non preston pas de iur mas ,
mavs que fan preslar Inrs deniers a lurs mes-
satges, acpieslz so mayesires uzuriers.
r.etrert.,ù,\. l3 et 14.
Ceu.x qui ne prêtent jias de leur main , mais ([ui
fout prêter leurs deniers à leurs commissionnaires ,
ceux-ci sont maîtres usuriers.
Fig. F^i uol son tôt temps ilel cor mesatgk,
E fan amac cel que non ainaria.
T. DE GlRAUD ET DE Pkyronet : Perouet.
Les yeux sont toujours les messagers du cœur, et
fout aimer celui qui n'aimerait pas.
ANC. FR.
Sire, font li messaige, un petit nos oez.
Pxumnn de Roii, v. 2981.
Li message le conte ïhiebaiU furent Joffroy
de Ville-Hardoin, li marescbausde Campaigne,
et Miles li Braibanz.
Vn.LEUARDOLlN , p- 6.
ANC. CAT. Missatge. esv. Mensage. it. H/es-
saggio.
4. Mkssatgier, s. m., messager.
Mont mi venon soven li messatgier
Ab anel d' aur, ab cordon blanc o nier.
P. Vidal : Urogoman.
Moult me viennent souvent les messagers avec
anneau d'or, avec cordon blanc ou noir.
Un messatgier , que me veuc i' autre dia.
Guillaume de Beziers : Erransa.
Un messager, qui me vint l'autre jour.
Fig. Mon cor, qu'es lai vostr' osialiers,
M' en veu de vos sai messatgiers.
Arnaud dkMari eh, : Dona genser.
Mon C(eur, qui est là voire liôte , m'en vient de
vous ici messager.
Las aurelhas so messatgier del cor.
Xii'. de Sjydrac, fol. 34-
Les oreilles sont messagers du creur.
ANC. KR. Ricbesjaiaus et moult graut souinc
D'avoir donna 11 mesagier.
Roman du Renarl, t. IV, p. l lo.
ANC. Eip. Veiiioron de Cccilia al rey messagères.
Poema de A lexandro, co\>. l']^\-
ANC. CAT. Missatger. esp. Mon. Mensagero.
port. Mensageiro. it. Messaggiero, missa-
ijierc.
2a4 MET
5. Messaggiera, s.f., messagère.
Ciconia... île priinaveia et de novel teaiii^
es MESSAGGIERA.
Elue, de las propr., fol. l44-
La cigogne... de primevère et de nouveau teni|is
est messagère.
G. Messatgaria, MESSATJARiA, A.y., mes-
sage, mission, commission.
L' arcangel sou premier
lî sobira Iota via y-
Eu faire messatgaria.
Bre\.'. d'ainor, fol. 20.
Les archanges soûl les piemiers et toujours les
supérieurs à faire message,
La MESSATGARIA Ihi plai , e '1 s' esjauzis e
s' alegra.
Livre de Sjdrac, fol. 34-
Le message lui plaît , et il se re'jouit et s'allègre.
Tais fo la messatgaria.
Brcv. d'amor, fol. 82.
Telle fut la mission.
Sirvens et officiais e niessatgiers que faa lolz
les oflicis Je la cort e las messatjarias ^ ayssi
CD liom liir dis.
F. et Vert. , fol. 46.
Sergents et officiers et messagers qui font tous les
offices de la cour et les commissions , ainsi comme
im leur dit.
ANC. FR. Quant le roy ou le soudanc meurt,
cil qui sont en messagerie , soit en paeu-
nime ou en crestienté , soûl prison et es-
clave.
JOINYILLE , p. 77.
ANC. Esi>. Vieno à Alexandre uua messager/a.
Puema de /llexundro, cop. ijài.
ANC. CAT. Missatgeria.
7. Messio, s. f., mise, émission, dé-
])ense.
Yeu farav messio q«' icii sautaria .x. pas.
Lejs d'amurs, fol. 85.
Je (erai mise que je sauterais dix. pas.
Us autres joglars escoines lo... e ferou mes-
sios cascuu de son palafre.
V. d'J. Daniel.
Uu autre jongleur le de'Ca... et ils firent /«(.•;(■ cli.i-
l'un de son palelroi.
Las MEssios qu' el a ("achas en arar, o en sc-
lueuar, o en segar, o en estivar lo blat.
Tra<l. du Code de Justinien, fol. 17.
Les dépenses qu'il a faites à laLouror, ou à semer,
ou à scier, ou à récolter le Lié.
MET
Lo santz, per sas messios,
N' a près alcuna cantitat,
E'J sobreplus lur a layssal.
F. de S. Honorât.
Le saint , pour ses dépenses, en a pris aucune
ijiiaulité , et le surplus leur a laissé.
ANC. KR. niessions et dépens pour la défeusion.
Ord. des R. de Fr., l326, t. 1, p. 799.
A grans frais et missions.
Méin. d'Oliv. de la Marche, p. 3 18.
AMC. CAT. Messio.
8. Mettement, s. m., mise.
Lo METTEMENT de posscssioti.
Fors de Béarn, p. 1094.
La mise en possession.
Al METTEMENT de aquellas.
Tit. de 1241. DoAT, t. VT, fol. i52.
A la inise de celles-là.
g. Missiu, adj., missif.
Per lettras missivas.
Fors de Bearn, p. 1079.
Par lettres missii'es.
<:at. 3Iissiti. ESP. port. Missive.
10. Metedor,^. /II., dépensier, géné-
reux.
}3un' aiuor fug als iiialvatz
E don' als Lons metedors.
E. Vidal de Bezaudln : En aquel.
Bon amour fuit les mécbanls el donne aux bons dé-
pensiers.
1 I. Amettre, V., mettre, placer.
Mon cor non pois aillors amettre,
Ni non pois ges de leis partir.
Lameerti de Bonanel : D' uu salut.
Mon cœur je ne puis ailleurs mettre, ni ne puis
point me séparer d'elle.
12. Admettre, v., lai. admitt^re , ad-
mettre.
Non vol ADMETTRE las l'xceptions, alléga-
tions e defensas.
Statuts de Provence. MossE, p. 193.
]Ne veut admettre les exceptions, allégatious et
défenses.
CAT. Admetrer. esp. Àdmitir. port. Jdmitlir.
iT. .'Immicterc.
iH. CoMETRE , V., commcllre.
ÎNIET
Qu' aias lan gian ppccat comks.
/'. de S. Ilonoinl.
Que vous ayer. commis si grand jieclip.
— Défier, provoquei-, attaquer.
Quant hom d'amor la comet.
GUILI.AV'JIE DE MONTAGNAGOrT : INoil ail.
Quand on la ilefie d'amour.
M'a COMES ab glazis etab sanc li)!?. premiers.
GUILI.AIMF. DE TuDEI.V.
I\I'a pnit'ot/itt- tout le premier avec glaives et
avec san^.
CoiHETRE us \oiIl, Rcciilairi'.
T. DE Hl.'Gf ES ET DE lÎECL'LAiRE : Comotrc U>.
Je veux vous défier, Reculaire.
Ben, Rigant, sai que comes
Ah orgueilh gran.
Kai.mond de la Tour : Bel orgueillios.
Rigaut, bien je sais qu'il défie avec grand or-
gueil.
Avinhos e Belcaire los a comes primers.
Guillaume de Tudela.
.Avignon et Bcaucaire les a attaqués les pre-
miers.
— Confier.
Comes Ibi lo regimen d' Ytalia.
Cat. dels apost. de Romn, fol. i Ilj.
Lui commit le gouvernement d'Italie.
— . Entreprendre, risquer.
Qoan la prec , mi ditz qn' alhors cometa.
G. Pierre de Casals : D' nna leu.
Quand je la prie , elle me dit que '■^'entreprenne
ailleurs.
CAT. Cometrer. esp Cotneter. port. Cominet-
ter. iT. Commettere.
1/4. EscoMETRF. , V., défier, attaquer,
provoquer, questionner.
Mancns escumes lo fravri priraier.s.
Le moine de Montaudon : Manens e frayris.
Le riclie le'premier défia le misérable.
Pois m' EscoMETETz dc guerra.
Marcoat : Una ron.
Puisque vous me provoquez de guerre.
l's autres joglars escomes lo coni <-l Irobava
en pas caras rimas que el.
F. d'A. Daniel.
lin autre jongleur le défia comment il trouvait
<Mi plus riclic* rim's que lui.
III.
MRT 9,^5
Vers es qu' ieu ai aniada
I,' eiiganavrilz , dou m'avetz escomes.
'1". D'Ai.iîinx JiA lions et de Rambaud de Vaquei-
BAS : Era m.
Il est vrai que j'ai aime' la trompeuse , dont vous
m'avez pro^'oi/iié.
Si m' escomet de nulia ren ,
Ades H respondrai en ben.
lioman de Jaiifre, fol. ^3.
S'il me i/iicslinniie de nulle cliose, alors je lui re'-
pondrai en bien.
CAT. Escometrcr. it. Scommcttere.
I T). COMISSION , .S. f. , lat. COMMISSION^/;/ ,
commission, mandat,
l'er far la copia de la comission del aide
de .CL. .M. liuras tornes.
Tit. de 1428. Slist. de Nimes, t. III, pr., p. 227.
Pour faire la copie dc la commission de l'aide de
cent cinquante mille livres tournois.
Negiina comission.
Slaliils de Provence. BoMY, p. 3l8.
Nulle commission.
CAT. Coinissiô. K.sr. Coinision. port. Comtnis-
sào. IT. Coinmissione.
l(). COMISSARI, COMESSARI , .V, ni., COm-
missaire.
CoMLssARis de la cambra.
Statuts de Provence. Julien ,1.1, p. 8^-
Commissaires de la cbambre.
CoMRssARi el pays de Leuguedoc , per lo rey.
Tit. de 1412. Ilist. de Nîmes, l. III, pr., p. 209.
Commissaire au pays de Languedoc, pour le roi.
CAT. Cornissari. em?. Comisario. port. it. Coin-
missnrio.
17. Demetre , ?>., lat. DiMiT/é?RF, nicttrc,
rejeter sur, imputer.
No m poiria lui donz ni- mètre
Nul méfait.
Lasirerti de Bonanel : D' un salu/.
Ma dame ne me juiurrait imputer nul moTait.
— Dé.sister, démettre.
Ben ini ineravilb qu'en aissi s'en iiEmeta.
G. Pierre de Casals : D' una l<u.
Je m'i'lonne bien qu'elle s'en désiste ainsi.
CAT. Demctrer. a.\c. esp. Demidr. esp. imod.
Diinitir. port. Deinitcir. it. Dimettere.
18. EsMETRE,^'., émettre, manifeslcr,
livrer, eutremellrc.
'■"i)
126
îviE'r
Pus alliors nou ans mon lin cor estlemcM-e,
Ben denria mos sens siiluils en lai esmetre.
Guillaume de Saint-Didier : Piu tan mi.
Pnisqu'ailleurs je n'ose abandonner mon fidèle
cœur, je devrais Lien manifesifr \à-has mes connais-
sances délicates.
Tant es a lieis mon cor esmes.
A. Daniel : A mors e.
Tant est à elle mon co'ur livie.
De nulha ren no s' esmet ni ;•.' enibarga
Ses ben yssir.
Guillaume de Durvobt : Quar say intit.
De nulle cliose ne s'entremet ni s'cniharrasse sans
l)ien sortir.
— Ruiner, «'•ptii.ser d'argent.
() dira : Est ostal
Que ai fag m'a esmes.
G. RiQUiER : SelU <fue sap.
Ou dira : Cet liôlcl ijue j'ai fait m'a ruiné.
Parc. pus. Anatz a la corl, si es esmis,
E preiatz là reina que vos vestis.
lioman de Gérard de Rossillon, fol. 88.
Allez à la cour, si vous êtes ruiné, et priez la
reine qu'elle vous vêtisse.
19. EnTREMF.TRE, 7)., lat. intermit^re,
entremettre, tenter, mêler , essayer,
j)Iacer.
Mal ensenhat , vilas e mal après
.M'an ab mentir aitan aut entremes.
Que fan cuiar que la genser del mon
IVli lenba gai, jauzen e deziion.
Bertrand de Born : Quan la novella.
Mal élevés, vilains et mal appris m'ont avec le
mentir si haut placé, qu'ils font croire que la plus
belle du monde me tienne gai , joyeux et désirant.
Pus tan ini fors' amors que mi fai kntremetre
Qu'a la gensor del mon ausma clianso Iranietre.
Guillaume de Saint-Didier : Pus tan mi.
Puisque l'amour me force tant qu'il me lait ten-
ter qu'à la (dus belle du monde j'ose transmettre
ma chanson.
Entremetre n'ang cent paslois.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
J'entends s'en entremettre ctnl pasteurs.
Qui 110 s' entremet d' amar,
INOn pot esser valens ni pros.
Haimond de MlUAVAL : Selh que no vol.
Qui ne se me'tc .l'aimer, ne peut être vaillant ni
|iri'Uï .
Per febre lo sol borne sanoiiar,
Mas qui be o no sap far.
No ."n' en den per re entremetre.
Deudes de Prades , Auz. cnss.
Pour fièvre on a coutume de le saigner, mais qui
ne sait pas bieu le faire, ne doit pour rien s'en es-
sayer.
M'esbonebelhhueymaisqu'ieu m' entremet a
D' nu sirventes per elbs acouortar.
Bertrand de Born : Pus Veuiedorn.
Il m'est bon et beau désormais que je m'essaie
d'un slrvenle pour les encourager.
Part. pas. Pois entremes me soi de far cbanso,
Pierre d'Auvergne : Pois entremes.
Puisque je me suis me'lé An faire chanson.
Si uegnna s' es de ra'amor entreme.ssa.
Gi;illau.me de Saint-Didier : Pus tau mi.
Si nulle s'est de mon amour entremise.
cxT. Entremetrer. esp. Entremêler, port. En-
trameter. it. Intraviettere.
20. EsDEMETRE, V., abandonner, con-
fier, déployer.
Pus albors non ans mon fin cor esormetre ,
Ben ileuria mos sens subtils en lai esmetre.
Guillaume de Saint-Didier : Pus tan mi.
Puisqu'aitleurs je n'ose abandonner mou fidèle
cœur, je devrais bien manifester là-bas mes connais-
sances délicates.
Part. pas. Las golas grans et esdemessas.
r. de S. Honorât.
Les gueules grandes et déployées.
'21. EsuKMESSA , s.f., effort, élan, dé-
ploiement.
De chantar faral
Uua esdemessa.
Tomiers et Palazis : De clianlai .
De chanter je ferai un clan.
Per lieys amar no feira un' eshemf.ssa.
Albert de Sisteron ; En amor Iruep.
Pour l'aimer je ne ferais pas un effort.
2 2 EnTROMETRE, V., lat. INTROMIT/^'RE,
introduire.
Comanda a la matrona que estrometa lo
sien de t.
Tratl. d'Âlbucasis , fol. 32.
Commande à la matrone qu'elle iniruduiseie sien
doigt.
Fiij;. Entromkt gang e leticia.
J'rad. d'.4/hiitasis, fol. (iG.
Introduit joie ol gaîle.
MET
TAT. Entrometrer. anc. Ksr, Tntroincter. e<p.
MOD. F.iitrometer. tort. Intromettcr. ir.
Introinettere.
rî'î. Entroiiks, ixïuomi.s, s. m., sonde.
Ara ENTROMEs cayrat
La forma de introihks petit.
Trad. d'./a>uc„.us, loi- 32 ol ?.t).
^vec sonde carrée.
La lornie de petite sonde.
iT. Intromesso.
■>\. Intro.missio, s. f., lat. intromissio,
infromi.ssion , introduction,
l'er que es farta intromissco de liir.
Trnd. d'Albucasis. loi. /|3.
Par fjiioi est laite V intromission d'eux.
PORT. Intromissào. it. Intromessioiic,
/ 'j!j. Malmetre, m\umetre, 7)., imposer,
déplacer, déran^^er, maltiaiter.
En las penas d'ifern, las cals non pot pcssar
Cor,ni boca retraire, ni'lshnelhs ades-jardar....
Aqnelas dea marmetre, e.stahllr e dunur...
A. vos antres hereijes.
IzARN : Diluas me (ii.
Dans les peines d'en Icr, lesquelles le c(cur ne peut
penser, ni la bouche raconter, ni les yeux voir...,
celles-là il doit /m/ioAt'r, élaLlir et donner. .. à vous
autres lierëlitjucs.
M'a MARMis , que m fo dolsana.
15. Martin : lîel m'es.
Elle m'a tnaltinitc , vu qu'elle nie lut douce.
Part. pas.
Fig. Prelz es estortz, qu' era giiastz e malmes
AlMERi DE Pe(;i'1I.ain : Enaquelh.
Me'rite est délivre , qui était cndomnia;;é cl inal-
Irailé.
ANC. PR. QdÎ sa famé li a mauinisc.
Roman du Jicnart, t. 11 , p. 162.
— A.ssigner.
F.ls qnals dichs deniers avia donats e marmes.
Tit. de \2\(i. DoAT, t. CXL, fol. 13;.
Auxquels dits il avait donné et assigne deniers.
CAT. Malinetrer. anc. esp, Malmetcr. ir. Mal-
rneuere.
26. Promette, V,, lat. l'Ro.Mrr/tRE, pro
mettre.
.Si rcs PROMETETz, alendclz lo.
Pllll.().MEN\.
Si vous promettez quclifuc chose ■ Icncz-lr.
MET -x-x-j
.So qtie m promi;s, cr m'eslrai.
P. Rai.moni. (lE Toi;lol'se : Us novel.
('e qu'elle me /iromil, niaiutenanl elle nie l'ar-
rache.
A lei de mal deutor
QiT ades promet, mas re non pa{:;aria.
FoLQiiET DE Marseille .- .Sitôt me.
A la manière de mauvais dcHiiteur qui toujours
promet, mais ne payerait rien.
— A, SSII fer.
le us pROMETi, so dix K., (]ii' ellia l'aura
per marit.
PuiLOMENA.
.le vous promets, ce dit Charles , qu'elle l'aura
pour mari.
Substaiitiv. No m sap bo prometre ses aver,
G. Faidit : Tuj> cilh.
ISe m'est agréable le piomettre sans avoir.
K! PROMETRE m' es gen.
GuiLLAL'ME DE SAINT-Dinitu : Pus tan mi.
Le promettre m'est agréable.
Part. pas. Del rey en la ley promes.
P. Cardinal : Vera vergena.
Du roi promis dans la loi.
Siibst. Lo Seiihor non tarza lo sieurROMEs.
Trad. de la 2= Ep. de S. Pierre.
Le Seigneur ne tarde pas la sienne promesse.
CAT. Proineirer. esp. Proineter, port. Proinet-
ter. IT. Proineicere.
■i'j . Promessa, s. /'., jjromesse.
E! prometre m'es gen, e fos falsa 'I promessa.
CiliLLAUME DE Saint-Didier : Pus tan mi.
Le promettre m'est agréable, cl fut fausse la pro-
messe.
Aus, tu que canfas tas messas,
I'^ fas a Dieu tas promes.sas.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Kcoute, loi qui chaules tes messes, et fais à Dieu
tes promesses.
CAT. ESP. Proittesa. port. tt. Promessa.
/(S. Promessio, PKOMissio, .y./.', lat. pko-
Missio, promesse, assurance, j)ro-
mission.
La PROMEssio qn' el reis fes al comte et a lui
de rendre so qn' avion perdat.
/'. de Raimund de Miraval.
La promesse que le roi (il au comte et à lui d<;
rendre ce qu'ils avaient perdu.
Loc. Los iiieira en terra de fromfssio.
Lit', de Sydrae, fol. 1 10.
Le.<. mettra cm leric de promission.
228
MET
ANC. CAT. Promessiô , promissiô . esp. Pro-
mision. port. Promissào. it. Promessione .
29. Prometrire, prometedor , s. m.,
prometteur, qui promet, garant.
Non es tengutz lo pnoMETEtRF..
Ti-iid. du Code de Jiislinien, fol. 92.
Le prometteur n'est pas tenu.
Jbesus es fatz prometeire del inelhor testa-
ment.
Trad. de l'Epît. de S. Paul aux Hébreux.
Jésus est lait garant du meilleur testament.
Prov. Prometres taing a bon entendedor,
Et atendre.s a bon PROMETErjOR.
B. ZoRGi : Mal aia cel.
Le promettre convient à bon soupirant , et le tenir
à bon prometteur.
ANC. CAT. ESP. Prometedor. port. Promettedor.
iT. Proinettitore.
30. COMPROMETRE, V. , lat. COMPROMIT-
teRE, compromettre, engager.
Se COMPROME.SERO aruigablamen .
'Fit. de 1270, de la famille Gasc.
Se compromirent amiablenient.
Part. pas.
E'I sagrestan si son mantenent compromes.
Que lur dones evesque cal que mais li plagues.
f^. de S . Honorât.
Et les sacristains se sont maintenant compromis ,
qu'il leur ilonnit un e'véque , celui qui plus lui plai-
rait.
CAT. Comprometrer. esp. Comprometer. port.
Comproinetter. xt. Coinpromettere.
3i. Compromes, s. m. , lat. co.mpromis-
sum, compromis.
Sotz la pena contenguda el compromes.
Tif. de 1269. jdrch. du Pioy., M. 872.
Sous la peine contenue au compromis.
Lo dich compromes, e lo poderque las diclias
parlidas nos an donat.
Titre de Péngueux de 1276.
Ledit compromis, et le pouvoir que lesdites parties
nous ont donne'.
AKC. CAT. Cotnproines. esp Compromiso. pour.
Comproinisso. it. Coinproinesso.
3a. Emprometre, enpromf.tre, ?>., pro-
mettre.
Km promet a loi- lo guiardon.
"• Doctrine des Vaudots.
Promet îi eux la récompense.
MET
Lor ENPROMES lo pegne celestial.
La nobla Lejczon.
Leur promit le royaume céleste.
IT. Iinproînettere.
')'}. Empromession, :?./;, promesse, pro-
mission.
Han las f.mpromessions... en desprezia-
uieiit.
La nobla Lejczon.
Ont les promesses-., en mépris.
Loc. Hereteron la terra de I'empromession.
La nubla Leyczon.
Héritèrent de la terre de la promission.
'3/|. Prometens.\ , s. f., émission, pi'o-
nonciation.
Per la prometensa de la oralîon en la qnal
dizon : Senber, perdona a nos
Régla de S. Benezeg, loi. 32.
Par l'émission de l'oraison dans laquelle ils disent ;
Seigneur, pardonne à nous.
35. Repromissio, s.f., lat. repromissio,
engagement mutuel, promesse réci-
proque.
Car aquesta repromissio es a vos e a vos-
tres fîlbs.
Trad. des Actes des apôtres , cli. 2.
Car cet engagement mutuel est pour vous et pour
vos fils.
Temps de repromissio.
Elue, de las propr., loi. 128.
Temps de promesse réciprot/ue.
ESP. Repromision. it. Reproinissione .
36. Remissio , S.f., lat. remissio , ré-
mission.
Per remissio de reos ppccalz.
Liv. de Sydrac, fol. i3i.
Par rémission de mes pécliés.
Remissio e perdo de peccatz.
/^. et Fert., loi. 5.
Rémission et pardon de pécliés.
CAT. Remissio. esp. Remision. port. Remissào.
IT. Remissiorie.
37. Rehissiu, aclj., lat. REMissiv«.y, ré-
missif, qui relâche, qui décroît.
Remissivas coma : pauc e pane.
Lejs d'amorSj fol. 100.
[{cmissii'cs comme : peu à peu.
M El'
38. SOBKF.METKE, V., lilt. SUPERMIlVt'UE ,
élever, surmonter, dominer.
Piieys fa/.iat/. als uiviiulz ilona<'.ors
Creisspr luis dons, quant auziau parlai-
Del vostre fait cuni eia sohremks.
Ai.MEKl DE Pegl'ILAIN : Anc non.
Puis vous faisiez aux menus donneurs croître leurs
lions, quand ils entendaient parler de voire fait
comme il elail élevé. S
Z(J. SOBMETRE, SOTZMETRE , SOSMETRE ,
V., lat. suBMiT^eRE, soumettre, subor-
donner.
S' era vengnt sobmetre a la gleysa.
Cliionitjue (les jdtbigeois , col. 6.
S'e'tait venu soumettre à l'e'glise.
Part. pas. On plas H sny sers e sommes,
Adoncx mi fat piegz.
G. Hugues d'.\lbi : Quan lo Lraus.
Où plus je lui suis esclave et soumis , alors ell(
use fait pire.
Tota cieatuia es vana de se, e sosmes' a s;:
vanelat.
F. et Fert., fol. 4».
Toute créature est vaine de soi , et soumise à s.i
vanité'.
Snbstantiv.
Eu govcrnar clerzia e trastoiz sos sosmes.
A^. Je S. Honorul.
A gouverner le cierge' et tous ses subordunncs.
Uels soTZMEs e dels vezis
Malanans, panlires e inesquis,
A dolor e conipascio.
lirei'. d'amor, loi. 21.
Des subordonnés et des voisins .souffrants, pau-
vres et mesquins , il a douleur et compassion.
CAT. Sometrer. esp. Soinetcr. tort. Soinettcr.
iT. Sottomettere.
l\0. Submission , .v.y;, lat. submissioncw,
sotimission.
Obligations, submi-ssions.
Tit. de l384. ^rch. du Roy.. K. 52.
Obligations , soumissions.
CAT. Suùinissiô. esp. Sumision. pdkt. Subinis-
sào. iT. Soininissione, sommessionc .
/i I . Emissio, s.f., lat. EMissio , émission,
éjection, évacuation.
Kmissio del brac de la plag.T.
Trad. dÀlhui„s,s,M.l^i.
l'.inissiun du pus de la plaie.
ESP. Emisinn. pour. Einissào. n . Eiuis-imic.
MET î>2()
/,?.. K.Missius, fj(/j., émissif, produetil.
Algns so de votz EMi.ssins.
Elue: de lus propr. , fol. ^5.
.Vucuns sont cmissifs de voi\.
\'^. Immission , i^. /., lat. i.mmissi0N6'///,
envoi, mise.
Imimission de possession.
Statuts de Provence. Bo.my , p. y.
Envoi en possession.
'(/}. Intermissio, s. f., lat. inter.missio ,
discontinuation , interruption.
Diea vexent ses intermissio.
Elue, de las propr., fol. 9.
Vovant Dieu sans interruption.
CAT. Intermissio. Esr. Tnterinision. port. Inier-
inissào. iT. Intennissione.
'|5. Endemes, «c//., fixé, établi.
S' ien fos tan savis en amar
Com soi en autres faitz coites.
No m fora tant aut endeïwes.
J/.ARN MARQUIS : S' ieu fos.
.Si j'étais si sage eu aimer comme je suis eu autns
faits courtois , je ne serais si haut établi.
'|6. Endemes, endemis, adv. , snr-lc-
cliamp.
Tiatz et endesies son vengut a Murel.
Guillaume de Tudela.
Aussitôt et sur-le-champ ils sont venus à Murel.
A travta Y e.<îpaza, vas Iny venc endemis.
lioman de Fierabras, v. 355.
A tiré l'épéc , vers lui vint sur-le-champ.
17. Endemessa , s. /., limite, division ,
borne.
La quai estrada devesis entro en la ende-
siessa de l'iessac.
Tit. de 1248 DoAT, t. CXXXVII, fol. zàii.
Laquelle route séi)are jusqu'à la limite de Bessac.
Si neguna s' es de ni'amor eutreinessa,
Entenda s' eu autrui, qu' ieu sec dieita ende-
MESSA.
Guillaume de Saint-Didier : Pus tan nii.
Si nulle s'est de mon amour entremise , qu'elle
s'entende en autrui , vu que je suis la droite limite.
(8. Remetre, V. , lat. REMn7tRE , re-
mettre, rendre, pardonner.
Kemf-t so que nos le devein
fhi'i nos ai.saulii-s HtMKTP.iH.
..3o
MET
Remet lo y de bon coratge.
Brev. d'ainor, fol. lOi^etyi.
Jiemets ce que nous te devons comme nous remet-
tons aux autres.
Le lui remet de bon cœur.
<;at. Remetrer. est. Remitir. port. Remittir,
iT. Remhiere.
/(fj. TrAMETRF. , 7;, , lat. TRA«.yMITfeRE ,
transmettre, envoyer.
A la gensor del mon ans ma chanso trametre.
Guillaume de Saint-Didier : Pus ian mi.
A la plus belle du monde j'ose ma cbanson trans-
mettre.
Messatge trametrai flzel.
Arkaud Dr. Marueil : Dona genscr.
J'enverrai message fidèle.
El TRAMETIA los Lieus uitt'a la mar.
Poème stir Bo'eie.
Il trims/nellait les lettres outre la mer.
— Ménager, moyenner.
Prec Dien que m sia guit ,
E qne trameta breanien
Entr'els leys acordamen.
Peyrols : Quant amers.
.Te prie Dieu qu'il me soit guide, et qu'il ménage
bientôt accord entre les rois.
ANC. CAT. Trametrer. cat. mod. Transniitir.
E.sr. Transtnitir, trasmitir. port. Transmit-
tir. iT. Tramettere, trasmettere.
ho. Trames, s. m., cours, flux d'eau.
Trames es la partida del flavi de la font
plus drecli entro rnar corrent.
Elue, de las propr. , fol. i.')2.
Le cours est la partie du lleuve de la fontaine plus
ilirectement jusqu'à la mer courant.
5i. Retrametre , V., renvoyer, retrans-
mettre.
La lutz... RETRAMET pef accio reflpxiva.
Elue, de las propr. , fol. i5().
La lumière... renvoie par action réflective.
52. Reiretrametre , v.j renvoyer.
Lo cals îeu t'ai reiretrames.
Trad. de l'Epit. de S. Paul à PlUlémon.
Lequel je t'ai renvoyé.
METROPOLITAN, aclj., lat. mltropo-
LiTh^us, métropolitain.
Que la glyeia metropoi.itana agues la tersa
pnrtida.
Cri/, dels apost. de liotna, fol. i r.'.
Que réçlisc milropolllainc cu\ la tierce parlic.
MEZ
Suhst. .Xx. metropolitas qne avia sotz se.
Negu METROpoLiTA o ai'civesqne.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 112 et 18.
\ ingt mélropolilains qu'il avait sous soi.
Nul métropolitain ou arcbevèque.
'>:. Metrovolital, adj., métropolitain.
Aix... ni Anx... no so eschrichas en las au-
tras clotafz metropolitals.
. Cat. dels apost. de Pioma, M. 112.
Aix... ni Aucli... ne sont écrites parmi les autres
cite's métropolitaines.
3. Metropolial, adj., métropolitain,
provincial.
Del CODcilî METROPOLIAL.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 3i3.
Du concile provincial.
MEZEL, s. ni., lat. MisnUiis, ladre, lé-
preux.
Avia inalaulia de mezel.
f. de S. Honorât.
Avait maladie de lepreii.x\
Dezernparei'on totas lurs houors , e doneron
se a servir los mezells.
r. et Ter/., fol. 78.
Abandonnèrent tous leurs domaines, et se don-
nèrent à servir les lépreux.
Tain se ben la niaisana al mezel.
T. deTaubel et de Falconet : Falconet.
Se convient bien la malsaine au lépreux.
AKC. FR. Que tes oreilles esfonpas
An tnesel pauvre pèlerin
Lazaion, sans qui tu soupas.
Le Reclus de Molliens, GI. sur Joinville.
Li sainz rois demanda audit chevalier lequel,
il voudroit raiex ou avoir fait un pécbié mor-
tel ou e.stre mesel , et li cbevaliers respondi
que il vodroit miex avoir fet trente péchiez
mortex qne ce que il fust mesel.
F. de S. Louis, à la suite de Joinville, p. 335.
Adj'ect. A cui a '1 bisbatz mesels sa filla morfa.
Guillaume de Berguedan : Un sirvenles.
A qui l'èvéque lépreux a tue' sa fille.
ANC. FR. Yiex est lor vie orde et inesele.
Fubl. etcont. anc, t. I, p. 309.
2. Mezella, s.f., lépreuse.
Meynhs val qa* una mezella.
Marcabru.s : Dirai vos scnes.
Moins vaut qu'une lépreuse.
ANC. FR. Osiez, fet-il, cesie inesele.
jSouv. rcc. dcfahl. cl conl. nnc. , t. JI, p. jo.
.MIC
3. Mezema , s.f., lèpre.
• De qne ve mezei.ia ni linlia.
Acjnest enguens es ilt; l;il veiliit qtie cl guéris
de MEZEI.IJV.
Liv. de Sydrnc, fol. 28 cl !\i.
De quoi vi<;nt l^jire el lii^iie.
Cet onguent est de telle vertu , qu'il t;ue'ril de
lèpre.
4. Mezeli.ari\, MEZELARIA, S.f., lé-
jiroscrie.
A la ME/.ELLARIA lU'l eastol.
Tit. de 122'». DovT, t. C\1V , fol. .""k^.
A la léproserie du cliâleau.
— Lèpre.
Era estatz... gneiitz corporalnieo de me7e-
1.ARIA , e esperitaimen île j)eccat.
dit. dels apost. de lloma , fol. 38.
Avait été... guéri corporellement de Icpre, et spi-
rituellemeut de peclié.
MIAU, S. ni. , miaii, le miaulenient, le
cri du chat.
De MIAU atressi, miiilar.
Lejs d'amors, loi. liÎ2.
De iniaii également, miauler.
c.\T. Miol. ESP. Maullo.
i. MiuLAR, V., miauler.
De iniaa atressi, miui.ar. .
Leys d'amors , fol. |32.
De miau e'galement , miauler.
Fig. Berta del sieu niantel s'afiula.
Ta freols es qu'a penas micla.
Lejs d'amors, fol. 128.
Berte de son manteau s'aft'uble, si faible elle est
qu'à peine elle miaule.
Snbstant. Miui.ars .se perte c'al.s catz.
Leys d'amors, fol. 128.
Le miauler ne s'appartient qu'aux chats.
CAT. iViôlar. esp. MaitUar. port. Mear. it.
Miagolare, miagulare.
MICA., MIA,M1GA, MINGA, MI^îGUA , MINJA,
S. /., lat. MICA, mie.
Dicta (enna, cum so tiidas de micas de pa
soven lavadas en avga.
Elue, de las prop., fol. 80.
Dite tenue, comme sont débris de mie de pain sou-
vent lavés en eau.
Awc. CAT. Mica. ESP. Misa.
— .-/ilir/i/. l'oitil , pas.
(Jiiaiil o l.iil, MICA no s'en repenl...
MIL o^i
I.'oai r.i al ma , miga non l'a al ser.
Pocme sur Boèce.
(^)uand il le fait, mie ne s'en repent...
r.'liomme l'a au matin , mie ne l'a au soir.
Pero no m'en desconort mia.
B. DE Ventadour : Rn abril.
Pourtant je ne m'en de'courage point.
Layssarui'eu ai, ieu.^ Non minoda.
G. AdhemAIî : Lanquan vev.
M'en dépari irai-je? Non pas.
ANC. KR. Ses cuers toz tans estoit lassus,
Ne mie es choses transitoires.
Fa/il. etcont. anc. , t. 1 , p. '.îQ?..
ANC. PORT. No faria miga.
Tit. de l3<)9, Elucidario, i. II.
Pero que nom faria mingiia ha levada.
Docum. de Pendorado, i3og, Elucid. , t. H , n. 20.
ANC. CAT. Mica. IT. Mica, miga.
MICHA, MICA, .y. /., miche.
M' aduria , ab nna MICH^ ,
San e let al cap del an.
GiRAi'D DE BoRNEiL : Et auziretz.
Me conduirait , avec une miche, sain et joyeux au
bout de l'an.
Pas barntelalz
Val be MiCHAS de claustra.
]z\R.N : Diguas me lu.
Pain bluté vaut bien mic/ies de cloître.
ANC. KR. Il ne pèsent oie nne miche.
G. GuiART, t. I, p. l(>(.
— Moelle.
Sapias que la micha del os es salva.
Trad. d'yJlhucasis, loi. 2..
Sachez que la moelle de l'os est sauve.
PORT. Micha.
MICHMAH, .<;. m., micmac.
Aura lo reis eu Transa aquest micbmah.
Roman de Gerard-de Rossillon, fol. ^8.
Aura !e roi en France ce /nicmac.
MIL , MEiLH , .y. m., lat. Mii.iuiti , mil ,
millet.
Mieg pa de mil dur.
Philomena.
Demi-pain dur de millet.
Qui eu désert
.Semena fromen, ses arar,
Ni en caliueilh
Espaa son meilh ,
No sap gaire de laborar.
P. Cardinai. ; Prcdicator.
(^)ui en déucrt sème froment , sans labourer, et eu
o.3o.
MIL
chaume répand son millet , ne sait guère du tra-
vailler.
y^ég. e.vpl. No prezon blasme ni lau
Un grau de mil.
Marcadrus : Lo vers.
Ne prisent Llànie ni louange un grain de mil.
CAT. Mil/. ESP. l\JîjO. PORT. JMUho. IT. MigHo
■X. MiLLARGOs, S. m., inillct.
Porc, quom regarda millargo.s,
Fal meillor escoutar que vos.
Bertrand de Bobn ; Maito'in.
Porc, lorsqu'il regarde le millel, il lait meilleur
écouter <fue vous.
!i. MiLHOOA , s.f., niillococo, sorglio ,
millet de Barbarie.
Mesnra...de Mir.HOCi.
De panis et de mii.hoca , et de gairossa et
de geichas.
Coiit. de Mojssnc, xii' sircle. DoAT, t. CXXVII,
fol. 8.
Mesure... de sorgho.
De panis et de millocoro , et de jarosse et de
gesses.
MIL, adj. num. , lat. Mii.Ie, mille.
No comprari' oin ab mii. linras d'argent.
Poème sur Boire.
Od n'achèterait avec mille livres d'argent.
Qu'en sian francat mil escnt.
Bertrand de Rorn : Lo coms m' a.
Qu'en soient troue's mille boucliers.
<:at. ESP. PORT. Mil. IT. Mille.
Voyez Gracia.
•>. MiLiA , MELiA , ad/, num., mille.
.Lx. MELIA Turcxs s'en soa ab luy anat.
Roman de Fierahrns , v. 238.
Soixante mille Turcs s'en sont alle's avec lui.
Us locs on n'agnes .r. milia.
Krev. d'amor, fol. 19.
Un lieu où il v en eut cent mille.
ANC. CAT. Milia.
3. MlLESME , S. m., (lu lat. Ml/LESmM.V,
millésime.
Lo milesmes er,i... m. ce. e lx.
Monum. du xiu" siècle. Allou , Peser, de Li
Haule-f^ienne, p. 258.
Le millésime l'iait... mil deux cent et .soixante.
PORT. IT. Millesiino.
,'i. MiLMER , MiT.iER , .S". 1)1. , millicr.
MIL
Lo millier de clavels de cavals.
Carinlaire de Montpellier, fol. 1 1''|.
Le millicr de clous de cheval.
.Xx. lo jorns e cinc cens lo mes ,
Ayssi que l'an son .vi. mclier.
P. Cardinal : Ane no vi.
Vingt le jour et cinq cents le mois , de sorte que
( au Ijout de) l'année ils sont six milliers.
Loc. Fanlas d'aclorsai ieu a MiLHiERse a cens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Fahles d'auteurs je sais à milliers et à cents.
CAT. Miller. r.sp. Millar. port. Milhar. it. Mi-
gliaio-
5. MiLEN, MILLE, fidj . Tuun., millième.
Dir la milena parso
De las grantz boatatz qu'en Dien so.
Brev. d'amor, fol. 77.
Dire la millième part des gi'andes hontes qui sont
eu Dieu.
Siihst. Sol qu'ilb agues lo mille
De la dolor.
FoLQUET DE Marseille : Ab pauc.
Seulement qu'elle eût le millième àe la douleur.
6. MiRi, .V. m., grec, /avptaç, myriade.
l'er aqui monten cent miri aazello.
Poème sur Jioice..
Par là montent cent myriades d'oisillons.
7. MiLio , S. m., million.
Pagara al rey d'Angleterra très milios.
Entro que los dichs très milios siaa pagat.s.
Til. du xiv« siècle. Doat , t. VIII , fol. 223.
Payera au roi d'Angleterre trois millions.
Jusqu'à ce que lesdits trois millions .soient payés.
CAT. Millô. ESP. Millon. port. Milhao. it.
Milione .
8. MiLiARi, S. m., lat. milliarim.v, mil-
lième année.
El teriz an de son enperi fo complitz lo mi-
LiARi de la costructio de la ciolat.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 25.
Au troisième an de son règne fut accomplie la
millième année de la construction de la cité.
g. MlLUA , MILLA, S.f., lat. MILLIA ,
mille , mesure itinéraire.
Voyez Mayans, i)rig. de In Leng.
cap., t. IT, p. af»! .
MIL
Qaiuze mii.has c plus agron anra sol)riera.
1'^. (le S. Ilonoiiit.
Quinze milles et plus ils euront le vent superioiif
Loc. prov.
S'una MiLLA va theelj , quatorze vai a l'orsa.
/'. de S. Honorât.
Si un mille il va droit , (juatoize il va » l'ourse.
CAT. ESP. liJilla. PORT. Milita, it. MigUo.
10. Mii.LAR, S. m. , lat. milt/ar^, mille,
mesure itinéraire.
Dos MiiXARs se vau per entiers.
A', de S. Honora I.
Vont deux mille.i en entier.
CAT. Miller, tsp. Millar. port. Milhar.
MILAN, s. ni., du lat. uiimus , milan.
Qai vol comandar
Al Mii.AN d! balllar
Sos polets per noyrir,
Ja ns d' els grans no m don pois per ranstir.
Pierre de Bussignac : Quan lo dous.
Qui veut recommander et bailler au milan ses pou-
lets à nourrir, jamais un d'eux grand ne me donne
puis pour rôtir.
CAT. Mild. ESP. Milaiio. port. Milhano.
2. Mii.o , S. m., milan, busard.
MiLo o buzac... aazel es fort,
Mii.o o bazac fa paacs aous... pichatatz... .
dessaboratz.
Elue, de la.'s propr., fol. i/j^ et 278.
hc milan ou busard... est un oiseau fort.
Le njiVan ou busard fait de petits œufs... picotés...,
de'pourvus de goût.
MILITAR, V., lat. militarc, niililur,
combattre.
Lo quai comen.sset a mihtar et a cavalpar
aspramen contra los autres.
El miljtet e renbet glorio.samen.
Cal. dels apost. de Borna, fol. 3o et 5o.
Lequel commença à combattre et à clievauclier
rudement contre les antres.
Il combattit cl re'gna glorieusement.
Part. prés. Tota la gleysa militanta.
Chroni(juc des Albif;eoif, col. Cii).
Toute l'c'^lise militanle.
CAT. ESP. PORT. Militar. it. Militarc.
MILSOLDOR , MiLsouDoiv, adj., mil-
sniidor.
Cette e.xpression s'appliqua au.\
MIN
233
chevaux qui servaient dans les batailles
et qui, en raison de leur beauté ou de
leur vigueur, étaient estimés à mille
sous d'or.
len ai vist caval iwri.sor.noR
A pretz de trenta sols tornar.
T. D'KsPERnUT ET DE PoNS DE MoNTLAlR :
Seigner Pons.
J'ai vu cheval tnilsoudor passer au prix de trente
sous.
r.arniscan lor cors e 'i caval mii.soi.dor.
Guillaume de Ti;df.la.
Qu'ils oi]uipenl leur corps et le clieval milsoudor ,
■'^i'l>st. En los mortals estors
On Karle de sas mans trenqnet tants îaitsou-
DOR.S.
V. de S. Honorât.
Dans les combats mortels où Cliarles de ses mains
abattit tant de milsoiidors.
ANC. KR. Armés desus le miisoiidor.
B. de Sainte-Malre, Chron. deNorm., fol. lo'i.
Et le liert tel cop del fabor
Qu'il l'abat jus del inissoudor.
Roman du Renart, t. 111, p. 225.
MINA , s. f., lat. MINA, mine, sorte de
mesure de ca)>acité.
Una MINA de froiueu.
Cartulaire du BuLtiic, loi. îf».
Une mine <\c Iniineiil.
2. MiNAHA, .v./., éinine, mesure de su-
perficie.
Det una minada de terra.
Carlulaire du Jiui,-ue, fol. 2ti.
Donna une cmine de lernv
3. Menal, s. III., mine! , mesure de ca-
j)acité.
Cel que vin vendon a taver na, aion sëstairal
e MENAI,, cariai e niietz cariai.
Coût. d'j4lais. Âreh. du Roy., sexi. liist., K. 867.
Ceux qui vendent du vin en taverne, qu'ils aient
susterot et minel, qiiartaulet di.ini-quartaut.
.'i. Emina , S. f., émiiic , mesure de ca-
|)acité et de superficie.
Quais en ac nn seslier, quais una i;mina.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 7.
Quel en eût un selier, quel une émine.
.1. emina de civada.
Tit. du xii' siècle, Arch. du Roy., .). 322.
Une cmine d'avoine.
3o
.34
MIIV
.III. EMiNAs de terra a Paeg Marti.
Tit. de I23o. Arch. du Tioj., J. 317.
Trois émiiies de terro à Puy-Martin.
ANC. ESP. Emina.
5. Eminada, s./., éminée, mesure de
superficie.
Très EMiNADAS de terra.
Tit. de 1238. yhxh. du Roy., J.388.
Trois éminées de terre.
Doas sestairadas et eminada.
Tit, de 127'). Arch. du B.oj., Toulouse, 5 ■ 328.
Deux selere'es et éminée.
6. Eminat. , s.f., émine, mesure de ca-
pacité.
leu adrecburarai... las eminat.s, lascartak.
Cartiilaire de Montpellier, i'ol. i^ti.
Je réglerai... les émines, les quartauts.
MINA, MENA, .V. f., mine, minière.
Lalo, coire, ploiii issamen,
So es a saber lor minas.
Bref, d'amor, fol. 39.
Laiton, cuivre, ploml) e'galetnent , c'est à savoir
leurs mines.
Las menas de la terra solphroza.
f^. et y'ert., Gloss. occil., p. 199.
Les minières de la terre sulfureuse.
CAT. Esr. roRT. iT. Mina.
2. MiNAR, V., miner, creuser.
Fetz MINAR iina tor.
Coma si volguesso minar sos terra.
Cal. dels npost. de Pioma , fol. l65 et i85.
Fil miner une tour.
Confiiue s'ils voulussent /«/«ersous terre.
Fig. Pren son pic e sa pala , e acoinensa ;i
foyre et a minar et a cavar son cor.
V. et Tert., fol. 41.
Prend son pic et sa pelle, et commence à fouir
et à miner et à caver son cœur.
Part. pas. Cant ha son cor minât e perflecba-
nieii be examinai.
V. et Vert., fol. t\l.
Quand il a miné sou cœur et parfaitement Lien
examine'.
CAT. ESP. PORT. Minar. it. Minare.
'^. Mkneu, menier, .V. m., mine, minière.
Els MENERs del argent son... nostres.
Tit. de 1 166. Hist. deLang-., t. II, pr.. col. i if>.
Les 7iiines de l'argent sont,., noires.
MIN
Menii'.r novell o vieil desamparat.
Re^l. sur les mines d'IIierle, Hist. de Nîmes,
t. 1, pr., p. 72.
Minière nouvelle ou vieiHe délaisse'e.
ANC. CAT. Miner. ' .
.\. Mènera, menieua, s. f., lat. minera,
minière, mine.
Mèneras d' aur.
Menieras de coyre.
Elue, de las propr. , (ol. 176 et 267.
Minières d'or.
Minières de cuivre.
Coven donx qn' el baia menieras
D' aur o d' argen.
Leys d'amars, fol. 39.
Il convient donc qu'il ail mines d'or ou d'argent.
ANC. ESP. Minera, port. Mincira.
5. Minéral, meneral , adj., minéral.
Causas MINERAI.S, cum so raetalbs.
Aquel qui es mènerai, es plus resplendent.
Elue, de tas propr. , fol. i56 et 187.
Choses minérales, comme sont métaux.
Celui qui est jninéral est plus resplendissant.
CAT. ESP. PORT. Minerctl. it. Minérale.
6. MiNERANT, rtr//. , minéral.
Las autras peyras minerantz.
Trad. d'.4ll/ucusis , fol. t\\ .
Les autres pierres minérales.
fllINI , S. m., lat. MINI?////, minium, ver-
millon.
Mini es color roia.
Elue, de las propr., fol. 267.
Le minium est couleur riiiige.
2. MiNio , MiNO , .V. ///. , minium, ver-
millon.
MiNio o MiNO , color es citrina o vermeilla ,
déclinant a rog , resplendent cum foc.
Elue, de las propr., fol. 266.
Le minium ou 'vermillon, est couleur cilrine ou
vermeille , inclinant à rouge , resplendissant comme
feu.
i;sp. PORT. it. Minio.
'^, Mine, ad/., de minium.
De color mine a.
r:iuc. de las propr., fol. 261).
De couleur de minium.
INIIN
MINISTRAR , ÎMF.XFSTRAR , V. , lut. MI-
NiSTRARC, administrer, régir.
Mal avia ministraï sos bens e sa rictat.
f^. de S. Honorât.
Avait mal ttjministrc ses biens et sa richesse.
— Servir.
Motas douas issarnen
Que r avian sejjuilz longameo
Ue Galilea ministran.
Pnssio de Maria.
Beaucoup de dames e'galement qui l'avaient suivi
longlenips do Galile'e en servant.
— Secourir, porter secours.
Car non a de que mesestrar
Si com a costuma de far.
y. de S. Honorât.
Car il n'a pas de quoi secourir ainsi comme il a
coutume de faire.
Poirian ministrar... plus facilament a la lor
familla.
Doctrine des Vaitdois.
Vo\irT3'iKn\. porter secours... plus facilement à la
leur famille.
— Exhaler, produire, fournir.
Sa lengua menestra fnoc ades.
Trad. deB'cde, fol. 77.
Sa langue produit du feu sans cesse.
— Donner.
No s dea ministrar aL la decoctio.
Clisleri .ministrar.
Elue, de las propr., fol. 19^ etSl.
Ne doit pas s'administrer avec la décoction.
^administrer clyslère.
Part. prés. Nervis mimistrans a las dilas .v.
virtatz sensiiivas.
Elue, de las propr., fol. 18.
Nerfs servant 3\x\àiles cinq vertus sensitivcs.
Parc. pas. Degudament ministrada, val a di-
versas malaatlas.
Elue, de las propr., fol. 207.
Convenablement rt(/mini\s/rt'e, elle vaut pour di-
verses maladies.
AKC. FR. Auquel saint Jean minislra le hap-
tesme.
FovcQUÉ, F. de J.-C, p. 288.
Depuis le temps qu'icy je ministre à sou très
sacré oracle.
Rabki.ais , liv. V, ch. 44-
Il meismes menisira iluec par longtemps as
malades moult dévotement.
C/ironiffue de Cambrai.
A.M. lAi. h»r. l'Oi-.T. Ministrar. ir. .Ministrarc.
MIN
'^35
9.. Ministre, menistre, .y. m., lat. mini-
STRiint, ministre, serviteur.
Far honor e reverencia a Dieu et a ssos me-
NISTRBS.
r. cl Fert., fol. 89.
Faire lionncur et révérence à Dieu et à ses 7/11-
nistres.
— En parlant des soins qu'on donnait à
un oiseau de proie.
Rei o comte vol per ministre.
Dkudes de Pradks, Auz. cass.
Roi ou comte il veut ^lour ser^ilcur.
— Exécuteur des hautes-œuvres, bour-
reau, sergent.
Manda sos ministres tortors.
Guillaume de Tudela.
Mande ses ministres tortureiirs.
Quan 11 ministre viron la donna colorada
Que cresian morta.
f^. de iV. Honorai.
Quand les bourreaux- virent colorée la dame qu'ils
croyaient morte.
CAT. Ministre, csp. port. it. Ministro.
3. MiNisTRA, S./., lat. MiNiSTRA, ser-
vante, exécutrice, entremetteuse.
Virtut generativa es ministra de gênerai
conservacio.
Generacio de la quai es ministra.
Elue, de las propr., fol. i^ et ig.
Vertu générative est exécutrice de conservation
générale.
La génération de laquelle elle est entremetteuse.
ESP. PORT. Ministra.
/). MiMSTERI, S. m., lat. ministeri«w^
ministère.
Ministkri especial es^de... istrnir nos.
Elue, de las propr., fol. 10.
Le ministère spécial est de... nous instruire.
CAT. Ministeri. esp. port. Ministerio. it. Mi-
nistcrio, ininistero.
5. MiNISTRATIO , SIENISTRATION, S.f.,
lat. flr/.MiNisTRATioxc/// , administra-
tion.
Coma Inrs officiais se porton en lurs ofiicis
et en tota lur ministratio.
y. et Fert., fol. 76.
<]onin)e Icuri ofliciers se comportent dans leurs
oflicea et dans toute leur adnuntstralion.
236 MIN
— Terme d'église.
Menistration de... sacrauiens.
Doctrine des Faiidois.
Administration de... sacrements.
iT. Ministrazione .
6. MiNisTRADOR , S. m., administrateur,
serviteur.
Que fosson gardas e ministradors.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. ! i .
(Qu'ils fussent gardiens et administrateurs.
ANC. FR.
Car qui voudra estre giand par sus tous,
Le plus petit de tous vous se fera ,
E plus subject ministrateur sera.
FoucQUÉ, V. de J.-C, p. 357.
ESP. Ministrador. in. Ministratore .
7. MiNiSTRATiu, adj. , servant, fournis-
seur, productif.
Nas... al esperit animal ministratic.
Es MiNisTRATivA de talent.
Elue, delas propr., fol. ^o et i4-
Le nez... servant à l'esprit animal.
Est productive de désir.
8. Menestral, s. m., artisan.
Revendedor, obrier e menestrai-,
Raimond de Castelnau : Mon sirventes.
Revendeur, ouvrier et artisan. '
Borzes e mercadiers
E MENESTRAL aprop.
G. RiQUiEK : Pus Dieus.
Bourgeois et marcliands et artisans après.
CAT. ESP. Menestral,
9. Men EST AIR AL, 5. in., ouvrier, artisan.
Eli fay obras corporals, coma fan los labo-
radors e los brassiers e los menestayrals.
r. et Vert., fol. 34.
H fait œuvres corporelles , comme font les labou-
reurs et les raanouvriers et les artisans.
Son tucb tota via
Per ver menestairal.
G. RiQuiEB : Pus Dious.
Sont tous toujours vraiment ouvriers.
10. Menestier, s. m., ministère, em-
ploi , métier.
Es cascus apelatz
E cadaus nomnatz
Dels MKNESTifcRs pcr sî.
MIN
De cels dels menkstikrs,
Vos die qu' e gênerai
Son ing menestairal
A pela t.
G. RiQUlER : Pus Dieus.
Des métiers chacun est appelé et chacun nommé
par soi.
De ceux des métiers, je vous dis qu'eu général ils
sont tous appelés ouvriers.
ESP. Nenester.
\ I. MeSTIER, MESTER, MEISTEIR, S. m.,
métier, état, office, emploi, ministère,
besoin.
Son panlire gazanb que ac drecharier
De cozer, de filar de son mestier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. ïll.
Son pauvre profit qu'elle eut légitime à coudre , à
filer de son métier.
Comtarai totz mos mestiers.
Rai.mond d'Avignon : Sirvens suy.
Je compterai tous mes métiers.
Mos mestiers es qn' ieu dey lauzar los pros.
Granet : comte Karle.
Mon métier c'est que je dois louer les preux.
Chantars et esser joios
Es dreilz mestiers dels amoros.
B. Calvo : Enquer.
Chanter et être joyeux est droit métier des amou-
reux.
Selh que plus volia mantener
Solatz , domney, largueza ab corveraï.,.,
E 'Is bons MESTIERS totz ses menbs e ses mai.
AlMERi DE Peglilain : Era par Len.
Celui qui plus voulait mainlenir soûlas, courtoi-
sie , largesse avec cœur franc... , et tous les bons q/^
yîces sans moins et sans plus.
— Corporation d'ouvriers.
Los MESTIERS poTtavon ain se los .vr. penos
de las escalas.
Carya Magal., p. 8.
r^es métiers portaient avec eux les six pennons
des compagnies.
— Qualité, mérite.
Fig. Car a totz los mestiïrs
Que lunh pros cavay<;,rs
Aia mestier ab si.
Amanieu DES E.scAs : El temps.
Car il a tous les mérites dont un preu.t chevalier
ait besoin en lui.
Amers a tant de bas mestiers,
Qu' a totz fai benestaus sooor.
Raiimonp dk Mibaval : D'amorson.
MIN
L'amour a tant de bonues ipiiilités, qu'à tous il
fait secours convenable.
— Besoin.
Quascus si den de son mestier formir.
lî. DE Ve.ntapouu : Ab joi mov.
Chacun se doit satislaiie de son besoin,
l.oc. Ben ai so qne m' es mestier.
HcGCES de Saint-Cïr : Seiyner conis.
J'ai bien ce qui m'est nécessaire.
Mestiers es iizar del glazi de dreehura.
r. et Fert., fol. Sy.
11 est nécessaire d'user du glaive de droiture.
Bella domna, vostre socors
M'agra mestier, s'a vos plagnes.
B. DE Vent.vdour : Ja mos cliantar.
Belle dame , votre secours me serait nécessaire,
s'il vous plaisait.
Lnr fassaoi lo be que Inr poyrem far, .si an
mestier de nos.
F. et Fert., fol. 44-
Que nous leur fassions le bien que nous leur pour-
rons faire, s'ils ont besoin de nous.
ANC. fr. Et il dient ke tuit snnt prest
D'aler od li, se mestier est.
Roman de Roti, v. iii6t.
Qne s'en venist pur loi aider,
Kar mut en aveit grant mester.
Marie de France , t. I , p. !\!^o.
A«c. CA T. ANC. ESP. PORT Mestcr. IT. Mcstlere.
la. An.MIMSTRAR , AMINISTRAR, .\MF,NIS-
TR.\R , V., lat. ADMiNisTRARc, adminis-
trer, gouverner.
Enqnara las deia el gardar e aministrar ca-
riosainent.
l'rad. du Code de Justinien, fol. ^3.
Encore qu'il doive les garder cl administrer soi-
gneusement.
— Aider, secourir, fournir, servir.
Diens amenistrara tell qne a adordenat.
F. de S. Honorât.
Dieu aidera celui qu'il a ordonne.
San Esperlt... ns aministrara e ns inspi-
rara lotas aqnestas cansas.
Fragm, de trad. de la Passion.
Le Saint-Esprit... vous administrera et vous in-
spirera toutes CCS cboscs.
Fig. Charitatz amiwistra !o Le que non po-
ders toi.
Trad. de B'ede, fol. ?.o.
C\i3v\\.i' fournit le bien que non pouvoir ôlc
MIN
'37
Quai (jue sia que a me aura aministkat, mon
paire lo honorilicara.
Fragm. de trad. de la Passion.
Quel qui soit qui m'aura sen>i, mon père lui ren-
dra honneur.
— Terme d'éylise.
Los capellas lo tracton , e lo AsirNisTROif a
nos autres.
F. et Fert., fol. 96.
Les chapelains le touchent , et ['administrent à
nous autres.
— ■ Rendre.
Administrar justicia a un cascuu.
Statuts de Proi'ence. Julien, t. I , p. 90.
^f/mini.ç/rer justice à un chacun.
Part. pas. Un sai que m par
Trop be aministratz
De far rix fagz prezalz.
GlRAUD DE BORNEIL : Solatz , juys.
J'en sais un qui me paraît très-bien y(»/r«j jiour
faire de riches laits prise's.
CAT. ESP. port. Administrar. it. Amministrare .
i3. Administracio, aministracio, ami-
NISTRACION, S. f., iat. ADMINISTRA-
TioNew , administration, gestion.
Aqnel a cui es vedada aministracios, so es
bailla de las soas cansas.
Trad. du Code de Justinien, foi. i3.
Celui à qui est défendue administration, c'est-
à-dire gouvernement des siennes choses.
An per cl tenguda s' aministraoion.
F. de S. Honorât.
Ont tenu pour lui son administration.
Bo cunte e leial de lor administracio.
Coût, de Fumel, de 1265. DoAT, t. Vlll, fol. 1^6.
Bon et loyal compte de leur administration.
CAT. Administracio. esp. Adinmistracion. port.
Administracào, iT.Ammiiiistrazione.
l4' AdMINISTRAIRF. , AMINISTRAIRE, AMl-
KISTRADOR, S. m., lat. ADMI?fISTRATOR ,
administrateur, régisseur.
Aministraires del aver del comun.
Trad. du Code de Justinien, fol. t5.
Administrateur de l'avoir de la communauté.
"Volian elegir lnr aministrador.
F. de S. Honorât.
Voulaient élire leur administrateur.
Priors et AnMiNisTRAiRE.
Tit. de 1234. Doat, t. CXXXIV, loi. :>.!.
l'p 11 iir rt ndminiilraleur.
.38
MIR
CAT. Esr. roRT. Administrador . it. Amminis-
tralore.
i5. Aministrairiz, i-.y.^ exécutrice, en-
tremetteuse-
Ira , AMINISTRAIRIZ de craeltat.
Trnd.de Bède,io\. i.
Colère , entremetteuse de cruaulé.
l6. SOTZMINISTRAMENT , S. Jïl., SOUS-aS-
sistance, sous-aide.
Per la vostra orazo e per lo sotzministra-
MENT del esperit de Jhesus,
Trad. de l'Èpit. de S. Paul aux Philippiens.
Par la voire prière et par la sous-assistance de
l'esprit de Je'sus.
MIRABOLAN, mirabola , s. m., lat.
MYROBALAN/iw, myrobolandicr.
MiRABOi.ANS, aytals aybres lian frug trop
carps.
Elue, de las propr., fol. 198.
Le myi-obolandier, de tels arLres ont fruit trop
peu denses.
— Myrobolan , fruit du myrobolandier.
Semlans a niiRABor.AS.
Elue, de las propr., fol. 71.
Ressemblants à mjrobolans.
Escorca de mirabolans.
Tiec. de remèdes en provençal.
Ecorce de mjrobolans.
CAT. Mirabolant. Esr. Mirabolano. port. Mi-
rahalano. it. Mirabolano.
2. MiRABOLANOM, S. TH., uiyrobolanum ,
remède fait avec le myrobolan.
Pren nna ansa de miraiîolanom.
Collect. de recettes de médec.
Prends une once de mjrobolanum.
MIRABOLAT, s. m., mirabelle, sorte
de prune.
MiRABOLATZ condilz.
Carlulaire de Montpellier, fol. 129.
Mirabelles confites.
MIRAR, V. , lat. mirar/, mirer, con-
templer, admirer, voir.
MiRATZ voslra beutat gran
Ha un iiiirailj.
Halmenz Bistors : A vos ineilU
Mirez votre «rande beauté dans un miroir.
MIR
MiraUis! pois me mirei en le,
M' an mort li sospir de preon ,
Qu' ais.si m perdei, cum perdet se
Lo Lel.'S Narcezis en la fon.
B. PE VentADOUR : Quan vey la.
"Miroir! depuis que je me mirai en toi, les sou-
pirs m'ont tué de profond , vu qu'ainsi je rae perdis,
comme se perdit le beau Narcisse en la fontaine.
Qui trop soven se mira,
No s cug c' cm per pros lo mir.
Hl'cue.s de Murel : Jes sitôt.
Qui trop souvent s'admire, qu'il ne se pense pas
qu'on l'admire comme preux..
Donzel qu' e sa camba s mira.
Le moine de Montal'Don : Mot m' enueia.
Damoisel qui dans sa jambe s'admire.
Fig. Elsfalbimensd'aulrni tanhqu'om se mir,
Per so qu' om garl se mezeis de falhir.
FoLQUET de Marseille : Ja no i s cug.
Aux fautes d'aulrui il convient qu'on se mire,
pour cela qu'on garde soi-même de faillir.
Loc.
Tant gent cors non cre qu' el mon se mire.
B. DE VentadouR : Be m' an perdut.
Si gentil corps je ne crois pas qu'au monde se mire.
r.AT. E.sp. roRT. Mirar. ir. Mirare.
2. MiRALH, MiRAiLL, S. 111., uiiroir, ré-
flecteur.
Elâ ra fetz a inos buels vezer
En un MIRALH que molt mi plai.
B. DE VentadouR : Quan vey la.
Elle me fit voir à mes yeux en un miroir qui
moult me plaît.
Fig, Flors de beutat, miralhs d'amor.
Arnaud de Mari;eil : Dona genser.
Fleur de beauté , miroir d'amour.
Hueymais non er chastiatz ni repres
Negus, si falb, pus lo miralhs no y es.
AiMERi DE Peguilain : Era par ben.
Désormais nul ne sera cbâtié ni repris , s'il fait
une faute, puisque le réflecteur n'y est plus.
Fora bo que no fos oblldatz
Tan ricx mirals, qu'er brenmen esfassatz.
Guillaume de Saint-Didier : El temps quan.
11 serait bon que ne fût pas oublié si puissant mi-
roir, vu qu'il sera bientôt cfFacé.
CAT. MiiaU. IT. MiragUo.
3. MiRAiiOR, S. m., miroir.
Ja no m' agr' ops fos faitz lo miradors
On vos miratz vostre cors.
Pons de Capdi'EIL : .\issi cum.
MIR
Il ne me serait jamais besoin que lut fait le mi-
roir où vous mirez votre corps.
Fig. Denaiit nos estai lo MinADORs
Que fo :i tolz coniuualnien donat/. ,
Jérusalem.
Gl'lLLAlME Dr. S\1M-I)|DIER : Kl llMlipS.
Devant nous est le miroir qui tut à tous coniniu-
ne'meut donne , Jérusalem.
ANC. FR. .Son vis u'a soig de mireor
R. de Partonopex de Blois, not. des MSS. , I . I X ,
l'-^M-
/) . IMiR.^iRE, S. ni., contemplalt'ur, ad
ni ira te tir.
Vers Dieus , .se m laissa vezer
En qae puesc esser miraire
De nio iniellis, e sordcvaire
De mou dan.
Pierre d'Auvergne : Cent es.
Vrai Dieu , cela me laisse voir en quoi je puis ilvr
contemplateur de mon mieux , et contempteur àr
mon dommage.
c.vT. ESP. Mirador, it. Miratorc, iniradore.
5. MiRABLE, adj., lat. MiRAnà./.s-, admi-
rable, merveilleux, ét(.'nnant.
Ar ausires .t. fag mirari.f.
Sîei compaynon cantavan mirabi.a nielodra.
V. de S. Honorât.
Maintenant vous ouïrez un fait admirable.
Ses compagnons cliantaient une men'eilleiise nn--
lodie.
ANC. FR.
D'une bouté mirable et plus {jrandes fav^-urs.
Philippe Hkgemon , p. 2.
L'un près de l'antre eu mirable ordonuance.
J. boiCUET, Triomp/i. de François I<^'', fol. ^■j.
ANC. E.sp. Mirable. it. Mirabile.
6. MiRABL.vMKNZ, rtr/c, adiii iia hiemont ,
merveil leiisemen l .
Diens s' en venget Le de lui mirareamenz.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Dieu s'en vengea bien de lui ineiveilleitseiiieiif.
IT. Mirabilmeiite .
7. MiRANDA, s.f., donjon, bcivéder.
De Peitius non aura la miranda.
Bertrand de Born : D' un sirventes no m.
De l'uilou il n'aura pas le donjon.
Te far nna ter alh Puey de Vi!arl)crsas atii
.11. MIRA.>D\S.
Priii.o^ii.N.\ .
MIR
'39
Fit faire une tour au Puy-de-Vilarberses avec-
deux don/on.i.
c.\T. Miranda.
<S. Miracle, i-, m., lat. miracklmw, mi
racle, merveille.
Dieus, tu que fis tan bel miracle.
FoLguET de Marseille : .Senlier Dieus.
Dieu , loi qui fis si beau miracle.
Quant lo princes a vist los miracles tant
graniz.
r. de S. Honorât.
Quand le prince a vu les miracles si grands.
CAT. Miracle, esp. Milagro. port. Milagre. it.
AHracolo.
— Donjon , belvéder.
Pero ilh de la vila lor an lais gens tcndulz,
Qu' elh capdolb e '1 miracle son aissi t;om-
batutz ,
Que lo fust e la peira elo ploins n'es fondutz.
Glillaume; de Tvdela.
Mais ceux de la ville leur ont tendu de tels engins,
i[Ue le cliâteau et le donjon sont combattus de telle
sorte , que le bois et la pierre et le plomb en est
foi.du.
(j. MiRAcr,.v, s.f., lat. .miracmla, mira-
cle , merveille.
Per vezer la miracla bela.
F. de S. Enimie, fol. 29.
Pour voir la belle men-eille.
Loc. Fatz e.sfortz, miraci.as e \ertutz.
Car leu li man aiso don non ai gaire.
li. DE VeNtadol'R : Be m'an perdul.
Je fais efforts , tnerfeilles et vertus , car je lui en-
voie ce dont je n'ai guères.
a:>ic. FR. Maintes miracles i deiiionstra puis
nostres .Sires par les mérites des cors sainz.
Gestes de Loiiis-le-Deù., liée, des liist. de Fr.,
I. VI, p'. i5o.
10. AIiRACuLos, (i(lj., miracnleu.\.
Obras nieiavelbo7.as et MiRACutozAs.
Elue, de lus propr.j fol. 10.
Olùivres merveilleuses et miraculeuses.
CAT. Miraciilos, esp. port. Miraculoso. it. .1//-
racoloso .
11. MeRAVELUAU, MERAVKII.LAR , MEUA-
viM..\R , ?>., (Miierveiller, étonner.
Heu s' (MI dec Dieus mf.ravii.lak.
(Juan mi jioc de mi dons partir.
H. de N'en iadour : F.n abri! (|u.iii
5l40
MIR
Bien s'en dut Dieu emerfeiller i]Uinà je nie pus
séparer de ma dame.
Mas ges d' aisso no m MERAVEtH.
H. Brunet : Lanquan son li.
Mais point de ceci je ne m'étonne.
Be m MERAvEiLL de vos. En Rairtibaut,
Coin vos es tan contra uie irascutz.
G. DE Baux , prince d'Orange : Be m meraveill.
Bien je m'étonne de vous, seigneur Rarabaud ,
comment vous êtes tant irrile' contre moi.
Fart. pas. Nuls liom non deu esser imeravelaz
S' ieu non sui gai.
Bertrand d'Allamanon : Nuls boni.
Nul liorame ne doit être étonne si je ne suis pas
gai.
ANC. FR.
Ernouf liai le duc, jo ne m'en merveil uiie.
Pioman de Rou, v. 2.ti!\2.
Qai tôt velt fera sanz conseil.
Se mal 1' en vient , ne m' en merveil.
Fahl. etcont. anc, t. IV, p. i43.
Moult s'esbaïssent et merveiUent.
Roman de la Rose, v. i8520.
Je me merveille moult comme toy, qui es
prudent et sage, deviens si forcené.
OEiivres d'Alain Cliartier, p. 392.
<;at. Maravellar. esp. Hlaravillar. poPiT. Ma-
ravilhar. it. Maravigliare.
12. Meravelha, meravilla, meravylla,
s. f., merveille.
Non es MERAVELHA s' ieu chan
Mielbs de nulli autre cbantador.
B. DE Ventadour : Non es.
N'est point merveille si je clianle mieux que nu!
autre clianteur.
Meravillas vei assatz,
Mas d' nna m sui esbaitz,
Lanfranc ClGALA : Pensius de cor.
Merveilles je vois assez , mais d'une je me suis
rbahi.
I.oc.
Manias gentz lo venian vezer per imeravyi.las.
/'. de S. Honorât.
Maintes gens venaient le voir pour (ses) merveilles-
CAT. Maravella. esp. Maravilla. port. Marn
vilha. IT. Maraviglid.
i3. Meravelhansa, .9./., merveille.
Non es meravei.hansa
S' ieu ne fis lauzor.
.T. EsTEVE : Si m val.
Ce n'est pas merveille si j'en lais éloge.
MIR
I !\. Meravelhaire , meravillaire, s. m.,
admirateur , admirant , s'étonnant ,
s'émerveillant.
Adj. Ja no sia negas meravelhaire ,
S' ieu aiso die.
R. Jordan , vicomte de S.-Antonin : No puesc.
Que jamais ne soit nul s'émerveillant, si je parle
ainsi.
r5. Meravilhos, meravillos, meravil-
Lios, adj'., merveilleux, étonnant,
émerveillé.
Un sonje qu'ien sognava
Meraviixios.
T. DE Jean d'Aubl'sson et de Nicolet : En Nicolei.
Un songe merveilleux que je songeais.
Cantaire fo meravilhos.
P. Vidal : Ahril issic.
Fut chanteur merveilleux.
De rai sui plus mariilz ,
Meravitxos etiraz.
Lanfranc Cigala : Pensius de cor.
Sur moi je suis plus marri , eOT«vei//e et aflligê.
AND FR.
Sa famé è sa gent merveillos duil menant.
Donc ont par tote France merveiUose cbierté,
E par Norinendie out merveiUose plenté.
Roman de Roit, v. 4^4/ '^' ^tâ^"'^-
cat. jMaravellos. esp. Maravilloso, port. Ma-
ravilhoso. it. Maraviglioso.
(6. Meravh.hozamen, adv., merveilleu-
sement.
Fo MERAViLHOZAMEN plcs de gfan sauhfelat.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 126.
Fut merveilleusement rempli de grande sainteté.
17. Admiracio, s.f., lat. aumiratio ,
admiration.
Color per sa... varietat mov admiracio.
Elue, de las propr., fol. 264.
Couleur par sa... variétéexcile admiration.
CAT. Admiracio . esp. Adiniracion. port. Ad-
miracào. it. Admirazione.
18. Remirar, ^'•, admirer, contempler,
regarder.
Quan de prop la puesc reihirar.
B. DE Ventadour .- <^uan lo.
Ouand de près je puis la contempler.
MÏR
Quan se pot estlevenii-
Qq' ieii vos vey, doua , ni us ut.Mifi.
Arnaud de Marl'eil : Dona goiiser.
Quand il se peut advenir que je vous vois, dame ,
et vous regarde.
Part. pas. Fos pels sieas belhs Imcls rkmiratz.
G. RuDEi, : Lanqu.ui H.
Fut par les siens beaux yeux regardé.
ANC. i-R. Que nnit e jor en plorant la rernir.
Le CHATELAIN DE CoUC V, cliailSoll Kl.
Toujours rernir sa .sembhinoe.
Le roi de jVAVARnE, chanson 9.
Et toy, mère joyeuse , et toi , père joyeux.
Qui dedans cest enfant vons r<?/«//-ec tous deux.
ScÉvoLE DE Sainte-Marthe , p. 36.
CAT. ESP. Remirar. ix. Rimirare.
19. Adrf.mirar , T., regarder, contem-
pler.
Merce vos ai qneza
Que no m volcsetz del tôt adremirar.
Ra.mbaud d'Orange : Si '1 cor es près.
Je vous ai demandé merci que vous ne me voulus-
siez regarder du tout.
20. Mirât, s. m., sommet, hnut.
A la partida de! mirât del ventre.
El MIRAT del ventre.
Trad. d'Albucasis, fol. 32 et 33.
K la partie du sommet du ventre.
-Au sommet du ventre.
MIRRA, s.f., lat. myrr//a , myrrhe.
Aur et ences e mirra.
LU', de Sjdrac, fol. i 19.
Or et encens et mjrrh.e.
MiRRA li presentet Gaspars.
Brev. d'nmor, fol. i5().
Gaspard lui présenta de la myrrhe.
CAT. Esr. Mirra. port. Myrrha. it. Mirra.
■).. MiRRAR, -v., mêler de mvrihe.
Part. pas. Davan li a benre vin mirrat.
Trad. du N.-Tesl., cl., i."").
Lui donnaient à boire vin mclé de myrrhe.
3IIRT, .<!. m., lat. luYUTW.y, mvrie.
MiRT..., SOS frngz, flors et lams so niedi-
cinals.
Elue, de las propr. , fol. 214.
Le mj-rle..., ses fruits, fleurs cl ranirau'C sont
médicinaux.
EIP. l'ORT. IT. Mirlo.
Il I.
a/ji
MIS
•f. MiRTA, .V./., myrte.
Ayssi cum faelba de miuta.
Trad. d'/llbucasis, fol. 5.
Ainsi comme feuille de mjrte.
■'>. MiRTiN, ndj., lat. hiyrtinw.v, de myrte.
De .sas fuelbas et baga.s .si fa oli MtRTi.
Elue, de las propr., fol. 214.
De SCS (ciiilles et baies se fait luiilc de tiiyrte.
KM', ir. Mirtmo.
4. Murta, s.f., myrte.
MuRTA restrenb e fay sempre
Ventre laïc tornar en trempre.
Brei'. d'amnr, fol. 5o.
Le myrte resserre et fait aussitôt changer le ven-
tre relâché en tempéré.
CAï. Murtra. esp. port. Murta.
MIRTO, ,v. m., mirto, sorte de raine.
Mirto es una rayneta verda , qne crida fort
en estiu per las treihas e per los jardis.
^'. et Vert., fol. 71.
Le mirto est une rainette verte , qui cric fort l'été
par les treilles et par les jardins.
MISER, adj. , lat. misf.r, misérable ,
malheuren.x.
Lo mont miser e doloiros.
Lo Desprezi del mon.
r.c monde ;niit;rn6/e et douloureux .
esp. port. it. Misera.
■X. MiSKRiA, .^.f., misère.
La MisERiA d' .Tqnest mont.
Doetrim' des Validais.
La misère de ce monde.
Pauretat e miseria del jiay.s.
Régi, des Etats de Provence, de 1401.
Pauvreté et misère du pay;.
CAT. esp. port. it. Miseria.
''>. MiSKRios, arlj., malticiireux, misé-
rable.
MisERios peccador duy a diiv al enfern.
La sola arma miseriosa.
Doctrine de Vaudois.
Malheureux pécheurs deux à deux en l'enfer.
L'âme seule misérable.
4. MisERiN, MKZERi, adj'., malhctiretix ,
misérable.
l'iua contracta molt miserina.
Roman de lierard de Rossillon, fol. \(u).
Une Pslro(iicc moult misérable.
'^4^
MIS
Sttbstnntw. Adoncs per ver II mezeri
Seran tan rie col palayzi.
Car non dones al mezeri.
Les Xy Signes de la Jî del mon ■
Alors pour vrai les malheureux seront aussi ri-
ches que les palatins.
Car tu ne donnas pas aux tnalheureux.
5. MiSERICORDIOS, (idj-, lat. MISERICORS,
mi.stnicorclieiix , charitable.
Yerais, misericordios.
Brey. d'amor, fol. 2.
Vrai , miséricordieux .
Cel non pot Deu deservir que non es mise-
RICORDrOS.
Trad.deBede,^o\.&j\^.
Celui-là ne peut point mériter Dieu rjui n'est ]ias
miséricordieux .
Substantiv . Bouanrat... 11 misericordios.
Trad. de Bide, fol. 64.
BienLeure's... les miséricordieux.
CAT. Misericordios. esp. tort. it. Mtsericor-
dioso.
6. MiSERICORDIA, S. f., lat. MISERICOR-
mA, miséricorde, pitié, compassion.
Majer es la misericordia de Dieu qu' el
peccat non pot esser.
Lii'. de Sydrac, fol. 129.
Plus grande est la miséricorde de Dieu que le pé-
ché ne peut être.
Loc. Cridan misertcordia .
Aiatz misericordia, sant payre, dels marrilz.
l^. de S. Honorât.
Criant miséricorde.
Saint père, ayez pilié des aflligés.
Es ses MISERICORDIA 3 ccluï quc no fai mi-
sericordia.
Trad. de Bide, fol. 83.
Est sans miséricorde pour celui qui ne fait pas
tyiiséricorde.
Inclinai' a misericordia.
Sebellir los morts es obra de misericordia.
F. et Fert.. fol. 80.
Incliner à miséricorde.
Ensevelir les morts c'est œuvre de miséricorde.
CAT. ESI'. PORT. IT. Misericordia.
7. Misérable, adj,, lat. miserab/l/,v,
misérable, malheureux.
Theodori, misérables prestre.
Ciit. dels apost. de Ruma, fol. /j6.
Tliéodore , misérable prêtre.
CAT. ESP. Misérable, port. Miseravel. it. Mise-
rabile.
MO
MISIRAPA, s. f., cruche, pot.
Hun home que porta huna misirapa d' aiga.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 2^.
Un homme qui porte une cruche d'eau.
MITRA, .<!./., lat. MITRA, mitre.
Tolz los signes pontiflcals, l'anel e la MiTrtA
e la capa.
."V.c. evesques am mitras.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 217 et l()().
Tous les signes pontificaux , l'anneau et la mitre
el la chappe.
Cinq cents évêques avec mitres.
CAT. ESP. PORT. IT. Mitva.
MIULA , s.f., mâchoire.
En la razit de miula o en paladar.
Trad. d'Albucnsis , fol. 5.
En la racine de la mâchoire ou dans le palais.
MO, s. m., lat. ^odiis, mode, terme de
grammaire.
.V. MO son... indicatins , imperatius, opta-
tius, conjunctius, inflnitius.
L' optatius es ters mos
Lejs d'amors, fol. 75.
Cinq modes sont... l'indiiatif , l'impératif, l'op-
tatif, le conjonctif , l'infinitif.
L'optatif est le troisième mode.
2. MoDi, S. m., lat. MODUi^, mode , ma-
nière d'être.
Cinq Sun li modi dels verbes.
Gramm. proi'eno.
Cinq sont les modes des verlies.
CAT. EsP. PORT. IT. Modo.
3. MoDERAR, V. , lat. MODERAR^', mo-
dérer.
Podo lo bayle e los consolz moderar sc-
gon... la qualitat del fag e de la persona.
For de Montcuc, Ord. des R. de Fr., 146.5 ,
t.XV[,p. 128.
Le bailli et les consuls peuvent modérer selon.. .
la qualité du fait et de la personne.
Part. pas. Lo salari modérât d' un jorn tant
solanicn.
2^it. de 1424. IJist. de Languedoc, t. IV, pr. ,
col. 423.
Le salaire modéréd'un jour tant seulement.
CAT. ESP. PORT. Moderar. iv. Moderare,
4. ModifxcAr, V., lat. modifigar/., mo-
difier.
ISIO
Plassa a la dicha real mnjestat de modificak
e clariflcar.
Statuts de Pi-ovence. Julien ,1. I, p. 434.
Plaise à ladite royale majesle' de modifier el
éclaircir.
Part. pas. Es en si peiliecbament modificada ,
so es a dire fonuada.
Elue, de las propr., fol. 281.
Est eu soi jarraitcmenl rnodijîee, c'est-à-Jiru
forme'e.
CAT. Esï». PORT. Modijicar. it. Modiftcare.
5. MoutFiCATioN, .y. /l , lat. modifica-
rioyerti, modification.
La reformation et modification de justicia.
Statuts de Provence. Jt'LlEN , t. I , p. 82.
La reformation el modification de justice.
CAT. Modijîcaciù. esp. Modijîcacion. port. J\1o
difîcacào. it. Modijicazionc.
6. MonERATIO, MODERACIO, S . f. , lat.
MODERATio, modération, réserve.
A la MODERATIO féal.
Tit. de 1379. UoAT , t. CXXV, fui. 119.
A la modération royale.
Sinon qn'els agessan mes aiitra condicio o
BiODERAcio o convenansa.
Arbre de Jintalhas, fol. 237.
Sinon qu'ils eussent mis autre condition ou ré-
serve ou convention.
CAT. Moderaciù. esp. Moderacion, port. 3/o-
deracào. it. Moderazione.
7. MoDERAMEN , S. itt., arrangement,
tempérament , réserve.
Sais als MODERAMENS de nos fafz.
Sais dels moderamens, et reienguda la juris-
diction nostra.
Statuts de Montpellier, de 1258.
Saufs aux arrangements par nous laits.
Saufs des arrangements, et retenue la juridiction
nôtre.
ARC. ESP. Moderamiento. it. Moderatnento.
8. jModular , V., lat. modular/, moduler.
MoDCLAR o cantar dels salnies.
Cal. dels npost. de Roina, fol. 90.
Moduler ou clianler des psaumes.
ESP. PORT. Modular. it. Mndulare.
9. MoDULAcio, s. f., lat. MOi)i;r.ATio,
modulalion.
MoDULACio O mu7.iial proporcio.
Elue, de las propr., loi. 280.
MOF
Modulation ou proportion musicale.
243
<:at. Modulacio. esp. Modiilacion. roRT. Mo-
dulacào. IT. Modu/azione.
MOBLE, (idj. , lat. mob/lew, mobilier,
nieid)le.
Tolas las causas de la heretat e moelas et
imiuoblas.
Trad. du Code de Justinien, ibl. 21.
Toutes les choses de l'Iie'ritage et mobilières et
immobilières.
Substantiv. Mobi.e u nou nioble on nue sia , ni
qiial que sia.
l'it. de 1209. Ilist. de Languedoc, t. IJI, col. 219.
Meuble et immeuble où qu'il soit , et ([uel <(u'il
soil.
Fig. MoBLE d' un'egaleza
Auran li paubr'e'l manen.
P. Cardinal : Jbesuni Crist.
Meuble d'une égale sorte auront les pauvres et les
riches.
ANC. CAT. Noble. ESP. Moble, inueble. port.
Movel. IT. Mobile.
■i. MoBii.iA, S. f. , mobilier.
Si la gleisa a tan gran dente que non posca
esser pagat/, de la mobilia.
Trad. du Code de Justinien, fol. I .
Si l'église a si grande dette qu'il ne puisse être
payé du mobilier.
3. Immoele, adj., iat. immoh/lew , im-
mobilier.
O sia qu' ela sia mobla... o sia qn' ela sia
IMMOBLA.
Trad. du Code de Justinien, fol. 19.
Ou soit qu'elle soit mobilière... ou soit qu'elle soit
immobilière.
CAT. Itnrnoble. esp. Intnoble. port. Itnmovel.
IT. Immobile.
MOCHAR, V. , du grec fiux.îtv^ moquer,
railler, taquiner.
Voyez Leibnitz, Coll. ctjm., p. 63
et I2 0.
Sy ta lo MOCHAS denan la gen , tu Ibi faras
mal, et el t'aura en azir.
Zic. de Sjrdrac , fol. lob".
Si tu le radies devant la gent , tu lui feras mal ,
et il t'aura eu haine.
MOFLET, adj., mollet, tendre, Irais.
M4
MOL
Del pan moflet de faria^.
Cartiilaire de Monlpellierj fol. 59.
Du pain mollet du farioe.
MOIOL, MUIOL, MUGOL , S. 11)., hit. MO-
diOLus, moyeu , jaune d'œuf.
Lo Moiol d' un bueu fort batretz.
Deudes de Prades , yluz. cass.
Le moyeu d'un œuf vous battrez fort.
Qiian uou ha dos muiols, ret dos polets.
Elue, de las propr. , fol. 276.
Quand un œuf a deux moyeux, il rend deux
(loulets.
A m MUGOLs de huous.
Trad. d'Albucasis, fol. 62.
Avec moyeux d'œufs.
— Moyeu de charrette.
Ses MuiOL e ses retomba.
Arnaud Daniel : Lan can son.
Sans moyeux et sans cycloide.
iT. Mozzo.
MOISETA, MOYSHETA, s.f., mouette.
MoYsHETA es un petit auzel de rapina, lue-
uutz anzels prendent.
Elue, de las propr., fol. l4l.
La mouette est un petit oiseau de rapine , pieuanl
les petits oiseaux.
Falc, esmerlllos e moiseta.
Si no potz atrobar moizeta
O d' autra pena petiteta ,
Si coin es de tort e de tria.
Deudes de Prades , yluz. cass.
Faucon , émérillon et mouette.
Si tu ne peux trouver mouette ou d'autre petite
penne , comme serait de tourd ou de grive.
MOLA, .V. y"., lat. MOLA , meule.
Las pins dignas peiras que sion, so las mo-
i.AS del inoll ab que hom mol lo blat.
Liv. de Sydrac , fol. 78.
I..0S plus dignes pierres qui soient, ce sont les
meules du moulin avec quoi on moud le blé.
Alhtsiv. 'Mandibulas so... cnm quaysshi doa;.
Moi.As pcr nioldre la vianda ordenadas.
Elue, de las propr., fol. 42.
Les nii'iclioires sont... comme quasi deux r/ieu/es
cl.iltlies pour liruyer la nourriture.
— Roue de grè.s dont on se sert pour
aiguiser.
MOL
MoLA de fabre.
Tit. de 1248. DoAT, t. CXVI, fol. 17.
Meule de forgeron.
— Môle , terme de médecine.
- A fenina prens adhoras endeve la passio dita
MOLA.
Una horribla passa de carn pels pbizicias
dita MOLA.
Elue, de las propr., fol. 64.
A la femme enceinte survient parfois la maladie
dite /nôle. _
Une horrible pièce de cliair dite môle par les chi-
rurgiens.
CAT. Mola. ESP. Mola, intiela. port. Mo, mola,
IT. Mola.
— Pierre tumulaire.
Qii' el sien vas estes ses escrich ,
Et en aquel de sa lilbola
Mesessoa lo nom sus la mola.
V. de S. Enimie, fol. 47-
Que son tombeau demeurât sans inscription , et en
celui de sa filleule qu'ils missent le nom sur la pierre
tumulaire.
2. MoLADENc, adv., en las, en écheveau.
Que negun drap bru no sia ordit ni testiit
ani negtin fiai tenbs moladenc.
Tit. de i35t. DoAT, t. CXLVI , fol. 219.
Que nul drap brun ne soit ourdi ni tisse' avec nul
(il teint en écheveau.
3. MoLAR, adj., lat. MOLAR/.y, meulière,
propre à moudre.
Si avia una peira molar liada al col.
Trad. du N.-l^est., S. Luc, cli. 17.
S'il avait une pierre meulière lie'e au cou.
Peiras molars hi ero soen trachas.
Cat. dels apost, de Ro?na, fol. 175.
Pierres meulières y étaient souvent jetées.
— - Dent molaire.
Dents dilas molars, quar so aptas a moire
la vianda.
Elue, de las propr., fol. /^i.
Dents dites molaires, car elles sont aptes à broyer
la nourriture.
Siil/st. Ku las MOLARS adhoras si fan verms.
Elue. ,lc las propr.. fol. 85.
Dans les molaires parfois se fbn( des vers.
F.sp. roRT. Molar. \v. Molarc.
MOL
4. MoLiN, MOLi , S. m., lat. i^ioi.ctnya,
moulin.
(]ol MOi.iNz qu' a roda de latz.
Que s niov tôt jorn, e no val re.
T. d'Aimeri kt u'Ai.DF.iiï : Amicx.
Comme moK/in qui a roue de côte, qui se meut
toujours , et u'avance point.
Fig. Met a sa lenga resclauza de discrétion ,
que pot retener lo ven de foll pailar, que
non passe trop per lo moli de sa boca.
f^. et Fert-, fol. io3.
Met à sa langue e'cluse de discrétion , qui peut
retenir le vent de fou parler, de sorte ([u'il ne passe
pas trop par le moulin de sa Louclie.
ANC. FB. Seignor, j'ai encor trois irtolms
Molanz farine.
Fabl. et cont. anc, t. I, p- ajj^-
MoUns faire en eve torner.
Noiiv. rec. defitbl. et cont. anc, I. I, p. 369.
CAT. Moli. EST. Moîirw. i'ort. Moi11ho.11. Mo-
hno.
5. MoLiMER, MOLiNER, S. m., mcunief.
Curn MOLiKiERs vira'l moii.
MarcADRVS : Dirai vos.
Comme mcM/iier tourne le moulin.
Ta tengas moi.iîter en aquest moli.
Tit. de I23i^. Àrch. du R., i. '60^.
Que lu tiennes meunier istas, ce moulin.
CAT. Moliner. est. Molinero. mur. Moleiro.
IT. Moliriaro.
6. TvloMEu, MOUNiv.R , .t. w. , niciinier.
Aqiiist sagrament fau li monier.
Al niolin en (jue ieu estanc per mounier.
De r escala del di.ssapie son... mouniers.
Carlulaire de Montpellier, fol. t^f) et /^5.
Ce serment font les meuniers.
Au moulin dans lequel je suis pour meunier.
De la compagnie du samedi sont... les meuniers.
7. MOLTL'RA, JIOLUURA, MOUTIIRA, MOU-
DURA, s.f., lat. mol/tura, moiittirc.
Aia Pons de Mondragon la moi.tura e M
fermage.
Tit. de 1225. Areli. de l'urch. d'yJrtes, n" 86'.
<}ue f'ons de Mondragon ait la mouture et le fer-
ma(;c.
Alhirero aquo que agro gasanliat de moi.dura.
'/■(/. de 1277. IJoAï, t. LXXIX , fol. 3o3.
K\.iluèrent ce qu'ils .ivaienl (jagnr' il-- maiiliiir.
MOL
245
Oiu non a gang pas del uioli ,
Mas per la moctura qu'en tra.
15. Caubonel de Marseille , Coblas triudas.
Ou n'a pas de plaisir du moulin , si ce n'est par la
/«««/(/re qu'on en tire.
Las très partz de la mouijura. del fromental.
Cartulaire du JJugue, fol. 25.
Les liois parties Je la mouture i^a froment.
CAT. Moltiira. esp. Molienda. tort. Moeditrd .
iT. Moliiiatnra.
8. MoLRE, V. , lat. ]MOLt"iu;, nioiidre ,
tourner la roue du moulin.
Las inolas del moli ab que hom mol lo blat.
Liv. de Sydriic , fol. 78.
Les meules du moulin avec quoi on moud le hle.
Lo yssorberon , e pueys lo feron viure a
grau vergonba, e fazian lo molre a gran ser-
vitut.
/''. et Vert., fol. 72.
L'aveuglèrent, et puis le firent vivre eu grande
vergogne , et ils lui faisaient tourner la meule eu
grande servitude.
— Broyer, mâcher.
Las dens molo la vianda de que lo cors vîeu,
e la lenga mena la vianda a las dens c lor
ajuda a molre.
Liv. de Sydrac , fol. 60.
Les dents broient la nourriture dont le corps vit ,
et la langue mène la nourriture sous les dents et
leur aide à broj'er.
Part. prés. En .v. molis molens.
Tit. du .xili' siècle. Arch. du Roy., Toulouse,
J. 322.
En cinq moulins moulants.
ANC. Fit. Fist de sanc saillir plein boisel.
Par le cbamp en cort le ruisel
Si c'un luolin en jx-ust inoldre.
Roman du Renaît, t. III , p. 371.
Seignor, j'ai encor trois molins
Molanz farine, muelent tuit.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 2^j.
-Mais les folz arrester n'y vuelent
Ne que uiolins qu'à tous vens ineident.
OFui'res d'Alain Chartier, p. (>28.
— Emoudre, aiguiser.
Part. pas.
Vav fcrir 1' autre ain lu an d acier molut.
Roman de Fierabras, v. v{)t)i.
Va fr.Tpper l'autre avec glaive d'acier émoulu
TA r. Mo/drrr. est. Voler, four. Vocr.
246
MOL
j). MouTURAR, v. , moiiturer, prendre
le droit de mouture.
Que ieu non moutdre negnn blat dins vila
ni ileforas ab neguna autra mesura.
Curtulaiie de Montpellier, fol. li^o.
(lue je ne mouture nul ble' dans la ville ni dehors
avec nulle autre mesure.
10. MoLiNAR , 2»., mouliner, tournoyer,
tourbillonner, précipiter avec tour-
noiement.
Li montayna s'apella Dîna,
C aiu royrias soven molina ;
Deves l'adreg e '1 vinayres
Peyras y logan mot espes.
V. de S. Honorât.
La montagne s'appelle Dina , qui avec ouragans
souvent mouline^ devers le levant et le vent des vi-
gnes les pierres y roulent moult e'pais.
— Part. pas. employé stihstantiv.
Que lo MOLiNATS del terrador..., ab tots sos
aperteneuients , .sia del dich P. de Panât, ex-
ceptât que no i fasa moli.
Tu. du xaie siècle. DoA.T, t. CXXXVIIl, fol. 224.
Que la chute d'eau du territoire... , avec toutes
ses dépendances , soit dudit P. de Panât, pourvu
(ju'il n'y fasse pas de moulin.
11. MoLiNA,^./. , moulin, moulinet,
petit moulin.
Per razo de la molina.
Tit.de 1274. Arch. du Roj., J. 323.
A cause du moulinet.
En las MOLiNAs de nostre dit comtat.
Tit. de 1448. DoAT, t. XGVI, fol. i85.
Dans les moulinets de notredit comte'.
la. MoLiNARiA, S. f., mouture.
Tota la MOLINARIA d' aquest moli.
Tit. de 1234. Arch. du Roj., J. 3o4.
Toute la mouture de ce moulin.
i3. MoLiNAR,.y. m., vanne, chute d'eau.
De r aiga del molinar.
Tit. de 1274. Arch. du Roy., J. 323.
De l'eau de la -vanne.
En .V. mdli.s molens, et en las aiguas e 'Is
MOMNARS que i so.
2'it. du XIIK siècle. Arch. du Roj., Toulouse,
J. 322.
Kn cinq moulins moulant, et en les eaux et les
vcinnes qui y sont.
ANC. ESP. l\/oliiiar.
MOL
i.'j. Amola, s./., ampoule, fiole.
Près Samuel liuna amola tota plenad'olï,
e gitet la sobre lo cap de Saul.
Aùr. de l'A. et du N.-T., fol. 14.
Prit Samuel nne ampoule Xoiiie pleine d'Iiuile ,
rt la jeta sur le chef de Saiil.
I 5. Amoleta , s.f. dini., petite ampoule,
petite fiole.
Pren hun' amoieta , e vay en l'ostal de
Yzayas.
Abr. de VA. et du ]S.-T., fol. t5,
Prends une petite ampoule, et va en l'hôlelli'lsaïe.
iG. Amolar, V., émoudre, aiguiser.
Qui de fort fozil
Non volb coltelh tochar,
Ja no '1 cuid' amolar
En un mol cembeli.
GiRAUD DE BoRNEiL : Leu cliansoneta. /^«r.
Qui de tort fusil ne veut frotter couteau , jamais
ne pense Vaiguiser sur une molle fourrure.
ANC. l'R. Forte et longue l'espée et ainoiilée.
Gage de la Bigne , Ms. fol, 107.
ESP PORT. Amolar.
17. EsMOLEDOR , i'. //2. , émouleur , ré-
moideur.
Els aguza e 'Is esruol...;
Merces al esmolkdor ,
Ben venran a vita eterna.
Bertrand de Born : Greu m' es.
Les aiguise et les e'moud...; grâce à Vémouleur,
ils viendront bien à la vie e'ternelle.
ANC. FR. Enst baillié un fessouer pour amol-
lier à Vesrnoiiieur.
Lett. de rém. de i334. Carpentier, 1. 1, col. 193.
CAT. Esmolador. esp. port. Amolador.
i8. EsMOLAR , V., émoudre, affder, ai-
guiser.
Part. pas. Jîg. An las leng.ns pus esmoladas
que rasors ni alena.
A', et f^ert., fol. 25.
Ont les langues plus affilées que rasoir et alêne.
CAT. Esmolar.
19. EsMOLRE, V., émoudre, aiguiser,
affiler, perfectionner.
Els aguza e 'Is esmol
E'is toca coma coutelh.
Bertrand de Born ; Greu m'es.
MOL
Les aiguise el les cmotid et les touclin comme
couteau.
Fig. D' on totz raos afars s' esmoi. ,
E conoyssensa m rêve
"Vas leys cny bon prelz mante.
AzF.MAR LE Noir : Era m vay.
D'où toute mon affaire se perfectionne, el la con-
naissance me revient vers celle qui inaintieut bon
mérite.
Part. pas.
Detrenchan e detalhan al) les brans ESMOi.nxz.
O npcha esmoluda , fancilla o pilo.
Guir.LAL'ME DE TllDELA-
Tranclicnt et de'taiilenl avec les glaives émonlits.
Ou baclie émoulue, faucille ou javelot.
Fig. An Ia.s lenj;as plus esmoludas que razoïs
ni que nlena.
y. et Fert., fol. 25. l'ar.
Ont les langues plus affilées que rasoir el que
alêne.
Los descbanzitz
Ah las lengnas esmoutas.
A. Daniel : Dois hrays.
Les grossiers avec les langues affilées.
Aftc. FR. Amors ne crient darl esmolu.
Fabl. el conl. anc, t. 11 , p. \gi.
l'our Vesmoridre trop, lai fait perdre le fil.
OEuvres de Dubellay , p. ^oi.
(AT. Esmolar. port. Âmolar.
■2.O. Emolumf.x, .?. rfi. , lat. emolumen-
tu/n, émolument, subside.
Los dits EMOLDMENs quc soti grands e de
gran valor.
Tit.de il\7~\. Hist. de Languedoc, pr. , t. IV,
col. ^22.
Lesdits subsides qui sont grands et de grande valeur.
La meylat dels emolumens.
Coût, de Saussignac, de i'ixi).
La moitié des émoluments.
c:at. Emolument. E?iP. port. it. Emoliunento.
MOLADA, s. /., suie, noir de fumée.
Ab clara d' haeu et ab molada
Ken negra.
Deldes DE I'r\des, j4uz. cass.
Avec glaire d'œuf el avec suie Lieu noire.
Icu vey lay nn diable pus nègre que moi.ada.
Roman de Fierabras, v. /^2o".
.le vis là un diahie plus noir que suie.
Awr:. FR. Aucun ne mettra... noir de cbandière
que on appelle à Paris molée.
Fit de I.Hgc. C.ARPENTIFP, I. H , col. l.'^lir.
MOL 24 7
I\IOT,ESTE, adj., lat. molestm.? , fâ-
cheux, incommode, chagrinant.
Murnuirios e moleste e tuibolent.
Trad. de Bide, fol. 20.
Grondeur q\ fâcheux et turbulent.
ANC. FR. Si ne fut-il pas à son arrivée impor-
tun du conjniencenient ne moleste au.\.
Grecs.
Amyot, trad. de Plutan/ue. Vie d'Antoine.
L'envie, umnstre borrible , abominable peste,
Plus que tout autre mal furieuse et moleste.
ScÉVOLE DE SaINTE-MaRTHF. , p. l6.
f.AT. Molcst FSP. PORT. IT. MnleStO.
■i. IMolî:sti.a, s.f., lat. MOLESTi.v, ennui,
enihanas, contrariété.
Garda ti de fol, que non aias molestia.
Trad. deB'cde, fol. 73.
Garde-loi de fou, afin que tu n'aiu pas de con-
trariété.
ANC. FR. Que il ne li féist moleste.
Tôt jors nos avez fet moleste.
Roman du Renart, t. ill, p. i38. etl. II, p. 168.
Plusieurs autres honneurs ont jadis esté tor-
nez en molestie.
G. Tory, Tr. des Polit, de Plutan/ue^ fol. 55.
CAi'. tsp. PORT. IT. Molestia.
3. MOLESTAR , 1'., lat. MOLESTARC, mO-
leslcr.
MoLESTEN lo dit abbat , sosservidors et lo dit
monestiiT.
Tit. de i4:jo. DoAT,t. CXLII, fol. 220.
Molestent ledit ahhé , ses serviteurs et ledit mo-
nastère.
Part. pas. Non puesca esser molestât.
Statuts de Provence. lîo.MY, p. 200.
Qu'il ne puisse être molesté.
CAT. F.sp. port. Molestar. it. Molestare.
4. MoEESTATioN , S.f., molestalion,
vexation.
Préserva r... de... molestations.
Tit. de \\\o. DoAT, t. CXLII, fol. 221.
Préserver... de... molestations.
MOLH, adj., lat. Moi.//.f, mou, tendre,
doux , souple.
Lo jian del folh
('audet e moi.h
9.48
MOL
Manthic, e lays lo raieu frezir.
MaRCABRUS : U'aisso laus.
Le pain du fou cliaudet et tendre je mange, cl
laisse le mien froidir.
Trop son espes denan ,
E MOLs deves lo trenclmn.
Bertrand de Born : Gi-eu m es.
Sont très e'pais devant , et ino'is devers le traii-
«liant.
De cuer qae s!a mols e plas.
Deudes de Prades , Aiiz. cass.
De cuir qui soit souple et uni.
Fis;. Ans n'a cor plii.s bumil e mol.
Arn.add Daniel : D' autra guisa.
Mais en a le cœur plus humble et mou.
cat. MoU. ESP. Blole, muelle. port. it. Molle.
1. MoLAMEN, adi'., mollement.
\'igorosanien ,
Non de paraula molamen.
Brei>. d'amer, fol. 68.
Vigoureusement , non de paroles mollement.
ANC. CAT. MoUament . esp. Mtiellemente port.
IT. MoUemente.
3. MoLET , adj. dim., mollet.
Es pauc atupla e be moleta.
Deudes de Pr\des, Auz- cass.
Est peu ample et bien mollette.
ANC. FR.
Pnis nous endormirons dessns l'herbe molette.
Ronsard , t. 1 , p. t64-
CAT. Mollet.
/|. MOLLEZA , MOLEZA , S./., Ult. MOLLUiA ,
mollesse , douceur, souplesse.
En home den resplandir vertut et forssa, non
pas MOLE/.A de corriiptio ni de frevoleza.
MoLLEzA e tenreza de cor et de cors.
y. et f^ert., fol. 70 et l?,.
En l'homme doit resplendir vertu et force , non
pas mollesse de corruption et de frivolité.
Douceur et tendresse de cœur et de corps .
Fluzibilitat et moleza.
Elue, de las propr., fol. a;.*).
Flcxil)ilité et souplesse.
ANC. CAT. MoUesa. anc. esp. MoUez. poht.
MoUeza. it. MoUczza.
5. Amollezir, amolezir , V., amollir.
Per AMOLi.EziR vigor et fermetat.
Elue, de las propr., fol. 12.
Pour amollir vigueur cl fermeté'.
MOL
La quais la fay amolezir.
Brev. d'amor, loi. 87.
La<]iiclle la fait amollir.
Part. pas. Dels oorns al foc redressalz et amo-
i.ezitz.
Elue, de las propr., fol. sBg.
Des cornes redressées et amollies au feu.
CAT. Amollir, anc. esp. port. AmoUecer. it.
Ammollire.
6. Emolezir , V., amollir, adoucir.
SI banha per emolezir la pel.
Trop si EMOLEZISH.
Elue, de las propr. , fol. 23^ et 99.
Se haigne pour amollir la peau.
Beaucoup s'amollit.
7. Amoi.egar, V., amollir, ameublir.
Eig. El se laisset cazer als pes de Joseph per
vezer si lo [)OYria amolegar en sa gran ira.
Hist. ahr. de la Bible en proi'. , fol. 20.
Il se laissa tomber aux pieds de Joseph pour voir
s'il le pourrait amollir dans sa grande colère.
Que non poijuesson ni vezer ni auzir ni
sentir cauzas delechablas al cors , per que la
forssa del cor se pogues amolegar.
r. et Vert., fol. 85.
Qu'ils ne pussent ni voir ni ouïr ni sentir choses
délectables au corps , par quoi la force du cœur se
pût amollir.
Part. pas. Coraa cera amolegada per far sa-
gel , e coma bona terra ben amoiegada et
aparelhada per recebre bona semensa e
bonas plantas.
F. et Fert., fol. 36.
Comme cire amollie pour faire sceau , et comme
bonne terre bien ameublie et préparée pour recevoir
bonne semence et bonnes plantes.
ANC. FR Li pria que il refrainsist et amoliast
la maie volenté de son père.
Mais il les sonsplia et ainolia leur orgueil!.
Chron. de Fr., Bec. des hist. de Fr., t. III, p. 283
et 189.
Moult a dir cœur qni n^amo/ie,
Quant il frove qui l'en snplie.
Roman de la Rose, v. SagS.
Vous le dites pour moi amolier.
Le roi de Kavahre , chanson l^2.
'•■>. MoLLiFicATii; , adj., mollificatif,
adoucissant, émoUient, assouplissant,
Am emplastre mollificatiu ayssi cum dyal-
laqailon ben fayt.
Trad. d'Alliucasis , loi, HCi.
MOL
Avec emplâtre adoucissant comme diacliylon Lien
fait.
Es del estomach moi.i.ikicativa.
Elue, delas propr., fol. 7^.
Est de l'estomac adoucissante.
ESP. iT. MolliJîcaCtvo.
g. Moi.LiFicAcio, s./., lat. molmficatio,
assouplissement, élasticité, souplesse.
Dono a la cnrn moli.ificacio.
Elue, de las propr., M. i 17.
Donnent souplesse à la cliair.
— Faiblesse , affaiblissement.
Si es necessari en la nialaiitia de moli.ifi-
TACTO del corps.
Trad. d'Albucasis, iol. i^.
S'il est nécessaire dans la maladie à'aJJ'aiblisse-
ment du corps.
ESP. MoUificacion. pokt. Mollificacào. it. ISlol-
lificazione .
10. MoLLiFiCAR , V., amollir, assouplir,
adoucir.
jMollificar et recnrvar ab foc.
.\b unguens... membres mollificar.
Elue, de las propr., fol. 62 et 82.
y/mollir et rccourher avec feu.
Avec onguent... assouplir les meml)res.
Part. prés. Ani aygua tebeza en la quai so
coytas erbas mollificants.
Trad. d'Albucasis, loi. 66.
Avec eau tiède dans laquelle sont cuites herbes
émollientes.
Pari. pas. Si per saliva uo ero preparadas et
MOLLIFICADAS.
Elue, de las propr., fol. !\5.
-Si par la salive elles n'e'taient prc'parées el amol-
lies .
La palpebra es mom.ificaha.
Trad. d'Albucasis, fol. 16.
La paupière est assouplie.
CAT. MoUificar. esp. Molificar. port. MolUfi.-
car. IT. Mollificare .
MOLHER, MOLLER, MOILLF.R, MOIM.IF.R,
.v,/., lat. MULiER, femme, épouse.
Porlarcamiz'aL ànrqne'l moi-HercoIz tôt l'an.
SoRDEL : Sel que m.
Porter chemise avec or que la femme coud toute
r.innée.
Al) las autrui MOii.r.p.Rs
III.
MOL
'-49
Faillir non doptei gairc.
Lanfranc Cigala : Oi ! maire.
Avec \sti femmes d'aulrui de faillir je ne craignis
guère.
No let7, a ta avcr la mollf.r de fo fraire.
Trad. du N.-Test. S. M.\RC, cli.6.
11 n'est pas permis à foi d'avoir la femme de ton
frère.
Fii(. El rey d' Arago donet per molher las
cansos d'En Guiraut de l'ornclh als siens
sirventes.
/^. de Bertrand de Born.
Le roi d'Aragon donna pour femme les chansons
de Giraud de Borneil aux siens sirvenics.
— Femelle.
Passer... per sa molher guerreia.
Gai... tant ama sas molhers que, trobada
pastnra, el las sona, e per que manjo.
Elue, de las propr. , fol. i;^8 et 1^6.
Le passereau... guerroie pour sa, femelle.
Le coq... aime tant ses fefnelles que, la pâture
trouvée, il les appelle, et pour qu'elles mangent.
ANC. FR. Muh ont grant dnil de sa mitillier.
Boman de la Bose, v. 5388.
Et vont devenir mouUer,
En filer entre pncelietes.
Villon, p. 36.
Et prendre en paclence
A sa noble mouUier.
MoLiNET , p. 149.
ANC ESP. Peor enferma moUer.
Ortiz de Zink; , Ann. de Sevilla.
CAT. NuUer. esp.mod. Muger. port. Miilker.
IT. MogUere, inoglie.
1. MoLiERANSA, >¥. /. , mariage, épou-
saille.
Ara digara de matremonis , so es de las mol-
lieransas.
Trad. du Code de .Tuslinien, fol. ^5.
Maintenant parlons de mariages , c'est-à-dire des
épousailles.
Liât del no de molieransa.
Trad. de B'ede , fol. 32.
Lie' du noîud de mariage.
3. MoLHERAMEN, S. m., mnriagc.
A nossas ni a MOt.neRAMENs.
I/.AIIN : Diguas me tu.
A noces ni à mariages.
\. Moi.HERAR , Moii.i.ERAK , ?'., iTiaricr,
prendre femme.
3-.i
•2 5o MOL
Ce mot no se disait que pour l'Iioin-
ine, comme maridar no se disait quo
pour la femme, l'un venant de mulie-
■Rcm et l'autre de mar^/w.
Car mais val che ns mollerem.
Roman de Blandin de Cornouailles.
Car mieux vaut que nous nous mariions.
Part. pas. Que gilo/.ia defendatz
A totz los homes mot.heratz
Que en vostra terra estan.
R. Vidal DE Bezaudun : Unas novas.
Que vous dcfendiez la jalousie à tous les hommes
mariés qui sont dans votre terre.
El coms venc en Bigorre, on a'I filh molberat.
Guillaume ije Tudela.
Le comte vint en Bigorre , où il a le fils marié.
Adulteris , es cant homs es molheratz, o
ferana maridada , o ambidoy o so, e falso lor
mariatge.
Liv. de Sjdrac , fol. i3o.
Adultère, c'est quand un homme est marié, ou
une femme marie'e , ou que tous deux, le sont , et
faussent leur mariage.
Siibst. Si m vol ml dons tener vestit o nnt,
Baisan lonc se, en Inoc de moillerat.
G. .«^DHEMAR : Non pot esser.
Si ma dame veut me teuir vêtu ou nu , me hai-
sant à côte' d'elle , en place de mari.
CAT. MilUej-ar.
5. Amoillerar , V. , marier , prendre
femme.
Venc SE amoillerar a l't.sla, e Venaissi, en
Proensa.
f^. de Hugues de Pena.
Il vint se marier à l'Ile, en Venaissin , en Pro-
vence.
ANC. c.^T. Amoillerar. iv. AmmogUare .
MOLLE , s. m., moule.
De cera en molle.
Vodet... son molle de cera.
y^. de S. Flors, DoAT, t. CXXllI , fol. 285 et 290.
lie cire en moule.
Voua... sou moule de cire (son cierge).
MOLLETA, s. f. , mollette, sorte de
coiffure.
En son cap porta barreta
D' ermini , 1' apellan molleta
y. de S. Honorât.
Sur sa lète porte harrette d'hermine , ils l'appel-
lent mollette.
MOL
MOLT, MOIIT, MÛT, MOTZ, ûcli' . (Ic qtldU-
titt', lat. MULTimi , moult, beaucoup,
très.
Moi.T val lo lies que T om fai e joven.
Poème sur Boèce.
!\loult vaut le Lien que l'on fait en jeunesse.
A donina , so sapcbalz.
Esta MOLT gent beutatz,
Arkaud de Marueil : Razos os.
A dame , cela sachez , sied ?«oi//< gentiment hcaiile.
Mot m'entremis de chantar volontiers.
Peyrols : Mol m' entremis.
Moult je m'entremis de chanter volontiers.
Vos amarai, vos plassa o us pes,
Mas MOUT valgra mais que us plagues.
Guillaume de Berguedan ; Aisi com.
Je vous aimerai , qu'il vous plaise (Ui vous pèse ,
mais il vaudrait beaucoup plus qu'il vous plût.
Loc, Los encllnaran a motz de bes.
F. et Fert., fol. 82.
Les inclineront à moult de tiens.
awc. fk. jMuU deit fère pur sa preière.
Marie de France , t. Il , p. 6i
Mez miilt part fn cruel e mith fu envions.
Roman de Rou, v. 44''-
Certes ge sui marrie malt,
fi. de Parlhonopex de Blois, not. des MSS., t. IX,
p. 31.
Quant Hannibal, roi de Cartage,
Eut .subjugué moult de Romains.
Alain Chartier, p. 720.
IMoiih manque à qui moult désire.
Luc De la Porte, Trad. des Od. d'IJoruce, p. 8').
c.vr. Molt. ESI'. Miicho. por.r. Miti, iniiito. ir.
Molto.
— Âdjectiv. Sanet en motos que eran treballat
de diversas laugors.
Trad. du N.-Test., S. Marc , cli. i.
En guinil de nombreux qui étaient tourmentés de
diverses langueurs.
Moutas .sazos es boni plus volentos
De so don mais e dans li deu venir,
Que de son beu.
G. Faidit : Moulas.
Nombreuses saisons ;très souvent) l'homme est plus
désireux de ce dont mal et dam lui doit venir, que
de son hien.
Loc, Motas de vetz pensani boni de far be
Una causa de qui venra grans mais.
B. Carbonel : Motas de.
Nombre de fois on pensera de hien faire une chose
de qui viendra grand mal.
fiAT. Molt. est. TS'hicko. roRT Mtiito. it. T\lolto.
MOL
2. MoLTiSME, aiL>. superL, extrêmement,
excessivement.
En Ini ac cliavalier moj.ïisme bo.
Romande Gerarcl de Rossillon, loi. i^-
En lui eiil chevalier exire'iitement bon.
3. MOLTEZA, MOUTEZA, MOTEZA , V, /. ,
miiltitiule, quantité.
^loI.TKZA (1' OIIICS.
Leys d'amors, loi. 53.
Multitude d'iiomnu-s.
Ordes d' angeis , es moutf.za
De celeslials esperitz.
JJrei'. d'amer, fol. 19.
Ordre d'anges , c'est multitude d'esprits ce'lestes.
Fig. Tan grans es la moteïa de la donssor que
tn as rescota a tos temetis.
r. et /^crt., fol. 55.
Tant est grande la (/utmlilc de la douceur que tu
as cacliée à ceux qui te craii;nont.
4. MouTALEZA, S. /., al)ondance , quan-
tité.
Ha de poble gran moutai,e7.a.
Lebre... ba de pels moutai.eza.
Elue, de las prnpr., fol. 174 et 25:).
A grande abondance àa peuple.
Le lièvre... a quantité de poils.
5. MULTITUT , S.f., lat. MULTITUDE,
multitude.
Lo Filh de la verge Maria deyscendet delb
celh am gran multitut d'arcangilbs e d' an-
gilbs.
Philomena.
Le Fils de la vierge Marie descendit du ciel avec
grande multitude d'archanges et d'anges.
<:at. Miiltitut. ESP. Multitud. tort. Multidào.
iT. Niihitudine, mohitudine.
6. MULTIPLICAMEN , S. 171., multipH-
cation.
De 90S doze fils los Mnr.TrPLicivMEN.s.
Pierre de Cokriac : Kl nom de.
De ses douze fils les multiplications.
AKC. PR. Pur li midtipliement del peupb; Deu.
/Inc. trad. des Liv. des Rois, fol. 1.
ASC. CAT. MidtipUcamcnt. it. MultipUcamcnto,
moleipiicamcnto.
7. MOLTI PLI AELE, adj., lat. MLLTIPLICA-
u/lew, miilli|jlial)lc.
MOL 25 1
Vm mui.tipi.iable re]ilicamen.
Lcys d'amors, fol. no.
Avec redoulilement mullipliable.
CAT. ESP. MuhipUcable. port. Mtdtiplicavel.
S. MuLTiPLic.ATiu , (idj., multiplicatif,
augmentatif,
l'ims niur.TiPi.icATtu.
Cobla MDLTIPI.tCATIVA.
Leys d'amors, fol . 22 et 21 .
Rime multiplicative.
Couplet multiplicatif.
Vianda... es... de sanc multipucativa.
Elue, de las propr. , fol. ^3.
Mourrilure.. . est... augmentalwe de sang.
9. Multiplicitat, s.f., multiplicité.
Per la multiplicitat que ha.
Leys d'amors, fol. i^^.
Par la multiplicité qu'il a.
La MCLTiPUCiTAT de nostres uegocis.
PnV . accordés par les R. d'Angl., p. 36.
La multiplicité de nos affaires.
CAï. Multiplicitat. esp. Mtdtiplicidad. port.
MultipUcidade. w. MidiipKcità, moJtipli-
cità, inuhipUcitate, inuhiphciCade ,
10. MULTIPLÏCATIO, S. f. , lat. MULTI-
PLicATio, multiplication , augmenta-
lion.
Multiplications de candelas.
Doctrine des fraudais.
Hfulliplication de chandelles.
CAr. Multiplicaciô- esp. MtdtipUcacion. port.
Multiplicacào. it. Multiplicazione, rnolti-
pUcazione .
11. MULTIPLICAR, MULTII'LIAR, V. , lat.
MULTiPLicARe, multiplici', augmenter,
propager.
Jbesu Crist cant... acfalz inotzde miracles,
de MULTIPLICAR los .V. pas e los dos peyssos.
Lo boizes eulen... a multiplicar son aver.
t^.et r<;W.,fol.55el63.
Jcsus-Christ quand... il eut fait moult de mira-
cles, de multiplierles cinq jjains et les deux poissons.
Le bourgeois entend... à augmenter son avoir.
Fig, Viron mci.tiplicar. aicela gran folia.
Guillaume de Tudela .
Virent propager celle grande folie.
Multiplicar iiierssorgas e vanas paraiilas.
r.el Vert., fol. 17.
Mulliplur mensonges et vaines paroles.
aSa
MOL
Malvestatz
Mais MULTIPLIA
Deves totz latz.
Jean Esteve : Cossi moria.
Méchanceté plus se multiplie devers tous celés.
Apres, Dieus, quan los ac formatz,
Ditz ; Creissetz e multiplicatz.
Brev. d'amor, iol. 56.
Après , quand il les eut formés , Dieu dit : Crois-
sez et niullipliez.
— Terme de mathématiques.
Creisser, multiplicar e niermar dtvidens
Pierre de Corbiac : El nom de.
Additionner, multiplier et amoindrir en divisant.
Pare. pas. Entruey que fosso mdltipliadas
pel mon.
Lii>. de Sydrac, fol. 1 16.
Jusqu'à ce qu'elles lussent multipliées par le
monde.
ANC. FR. Sire, pnrquei snnt/««fcjo//ef mienemi?
Ane. trad. du Psaul.j Ms. n" i, ps. 3.
Sur gravele seieut multipliet.
Ane. trad. du Psaut. de Corbie, ps. i38.
CAT. ESP. PORT. Multiplicar. it. MultipUcare ,
inohiplicare.
MOLTO, MOUTO, MOTO, s. w^., mouton,
bélier.
Voyez MuRATORi, Diss. 33.
Ar es prefz de raubar
Buous, MOTO.s e berbitz.
GiRAUD DE boRNEiL : Per solatz.
Maintenant c'est mérite de dérober bœufs , mou-
tons et brebis.
El près .1. Mor.TO, e tolc Ihi la testa.
Lit're de Sydrac, fol. l\.
Il prit un mouton, et lui enleva la tête.
Proverbial. Es plas necis que Monxos.
Bertrand de Born : Maitolin.
Tu es plus niais que mouton.
Lac. fig. Trop ai estât sotz, coza de mouton
Qu'eu non chantiei de ma dompna, ma sogra.
Guillaume de Berguedan : Trop ai eslat.
J'ai trop été sous la queue de mouton (resté coi)
c|ue je ne cliantai de ma dame , ma belle-mère.
ANC. i-R. Ot la gresse des agnel.s e debs miihuns.
Ane. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 75.
Corne mutuns serez tuez.
Ptoman de Rou, v. 63o3.
ANC ESP. Que .xxuii, loboscomerianun tiioton.
Poi'ina de Alcxandrn, cop. 100.
<:at. Mohà. n. Mohone.
MOM
— • Bélier, l'un des signe.s du zodiaque.
Lo solhel...,
Quan passa per la regio
Del dih signe nomnat moto.
Brev. d'amor, fol. 2f>.
Le soleil... , quand il passe par la région dudit si-
lène nommé bélier.
2. MouTONET, .y. m. dim., petit mou-
ton , agneau.
Raubetz dels moutonetz velutz.
Torcafols : Comunal en.
Que vous dérobassiez des petits moutons velus.
3. MuTONiN, adj., de mouton, mouton-
nier.
No trobo oarn mutonina,
Bestias caudas et hmaidas com so muto-
NINAS.
Elue, de las propr., fol. 237 et 233.
]\e trouvent chair f/e woHton.
Bêtes chaudes et humides comme sont les mou-
tonnières.
/|. MoTONiER , S. m., vendeur, marchand
de moutons.
Mazelliers aion .v. rutîos, so esassaber...
dos , motoniers.
Cartulnire de Montpellier, fol. /J5.
Que les bouchers aient cinq suffrages, c'est à sa-
voir... deux , les "vendeurs de moutons.
5. MOLTOMNA, MOTONINA, S. f. , peaU
de mouton.
La dotzena de moltoninas.
Dolzena de motoninas afaitadas, .1. d.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1 1^ et 1 13.
La douzaine de peaux de moutons.
La douzaine de peaux de moutons apprêtées , un
denier.
MOMENT, s. m., lat. momentm///, mo-
ment, l'une des divisions du temps.
Us pons es d' ora quarta partz ;
De qnascus dels ponhs i.ssamens,
La dezena part es mowkns.
Mowens en .xii. partz pariitz,
Quascuna partz onsa se ditz.
Brev. d'amor, fol. t\^.
Dn point est la quatrième partie d'une heure; de
(liacun des points également, la dixième partie c'est
un moment.
Le moment en douze parties partagé , tiiaquc par-
tie once se dit.
MON
Las on.sas e'is MOMEXs.
PlERHE DE COKBIAC : lil IlOIll <Ic.
Les ODccs et les moments.
CAT. Moment, est. i-ort. it. iloinento.
MONESTAR, v., du lat. monft-^?, aver-
tir.
Ce verbe se trouve dans la liste que
la Grammaire provençale donne des
verbes de la première conjugaison
en AR.
Montar, monestar.
Gramin. provenr.
Monlor, tii'ertir.
Enduire deii e monestar....
MoNEsTAR, es moslran blar.den
Zo don pot pueis f.ir luandanicii.
Deddes de Prades , Poème sur les Vérins.
Doit induire et avertir..,, Avertir, c'est iimpii-
traut eD caressant ce dont il peut après l'aire cum-
mandcinent.
1. Mo>"lTIO>", MOXICION, S. f., lat. MO-
snioycm, nionilion, avertissement,
avis, remonfrance.
Fer MONiTioNs et censuras ecclesiasiicas.
Fors de Béarn, p. lo^j.
l'ar remontrances et censures ecclésiastiques.
En alcunas sieuas monicios.
Trad. d'Albiuasis, fol. 1.
lin aucunes siennes rnonilions.
CAT. Moniciô. est. Monicion. it. Monizio>ic.
3. MoNiTORi, «c^., lat. .MOxnoRi«.y^ mo-
nitoire.
Letras monitoria.s.
Fors de Béarn, p. Ii)8().
Lettres monitoires.
CAT. Monitori. esp. it. Monicorio.
If. Amonestar, V. , avertir, admonéter,
réprimander.
L' archivesque prec , de oui e.s Tolela ,
Qa' AMONESTF. io IjoH rev d' Arago.
Guillaume de Mur : D' un sirventes.
Je prie l'arclievéque , à qui est Tolède , qu'il aver-
tisse le bon roi d'Araçon.
Ipu vry als fais ios lis amoneii ar.
1'. CARDINAL ; Un siivcntcs las.
.le T015 aux taux les fidèles ndmoiictcr.
MON
;3
Part. pas. Ver razo e |)er es.semple es amones-
r\i)A.
IVud.deBède, loi. 58.
l'ar raison et par exemple elle est avertie.
ANC. l'R. ?'.lle vou.s prie et amoneste ;
Ne refuses pas sa reqiieste.
Roman de la Rose, v. 33i5.
l'ar telles paroles me anionestoit.
Alain Ciiartier , p. 278.
(Al', tsi'. Amonestar port. Adinoestar.
5. Amonestable, adj., capable de per-
suader, prévenant.
En amonestaiu.as paranlas.
Trad. de l'Epître de S. Paul anjc Corinthiens.
En paroles ^reVena«/f.ç.
6. Amonestanza, s. f., avertissement,
réprimande.
Li fai AMONESTANZA, c H proiuet perdon.
La nobla Leyczon.
Lui lait réprimande, et lui promet pardon.
7. Amonestassio, .y.y., adtnonition, avis,
instigation.
Lo ferinamen de son coralge orrezet per
amonestassio del serp.
Declaramens de rnnt/is demandas.
La fermeté' de son ciBur il souilla \nv l'instiga-
tion du serpent.
CAi'. Ainonestaciô. esp. Ainonestacion. port.
Adnioestacào.
8. Amonestamen , .y. m., admonition,
avertissement, suggestion.
l'er Los e sans amonestamens.
F. et A'e/r, fol. 7G.
Par l)ons et saints avertissements.
Kl fo dessenbulz per I'amonestamen del
diable.
l.iv. de Sydrac, loi. i3.
Il fut déçu par la suggestion du diable.
ANC. esp. Ainoncstamento, amonestamiento .
(). Amomcio , .1./., lat. ac/momtio , ad-
monition , avertissement.
Hy deii boni uietre Ios engnens e Ios eni-
plautz de dossas amonicios.
r.et Vert., fol. ^7.
On y doit mettre les onguents et les emplâtres île
douces admonitions.
ANC. in. Adam fut j)iis en pécbié par ton anio-
nicion en un jardin.
Modiii; et Ralio, 1\L. , fol. 31?..
254 ^1C)N
Estouppez V07. oreilles à tontes bonnes amo-
/licioris.
Alain Chartier , p. 4i3.
iT. Âinmonizione.
10. Desamonestar , V., détourner.
Los enclinaran a motz de bes, e les des\-
MONE5TARAI* luolz de mais.
l'- et yert., fol. 82.
Les inclineront à moult de Liens , et moult les dii-
tourneront de maux.
ANC. CAT. Desamonestar.
11. COMONIR, CUMUNIR, ^\ , lat. cow-
MONERt?, avertir.
Tu cuMUNiRAs..., CDMUNiR lue faras.
Per quantas vcz nos en comonirez.
Titre de 960.
Tu avertiras..., avertir me feras.
Par combien de fois vous nous en avertirez-
Entro lo comonesca.
Titre de [o53.
Jusqu'à ce «ju'il l'avertisse.
11. CoMONRAR, coMMONRAR, V., avertir.
M'en coMMONRAS..., et... qui per le me co-
MONRA ailt COMONRAR lu' CU VOlia.
Titre de 1066.
Tu m'en avertiras..., et... qui pour loi m'aver-
tira OU avertir m'en voudra.
Si tu, Heimengards... , me comons.
Titre de lo68.
Si toi , Hermengards... , m'avertis.
l3. COMONIMENT, COMMONIMENT, S, lU. ,
avertissement.
Del COMONIMENT no m' en vedarei.
Titre de gGo.
De l'avertissement je ne m'en de'fendrai.
Si per dreit commoniment non fa.
Titre de lo53.
Si par. droit il ne fait avertissement.
i/, . Semondre, SOMONDRE, SEMONRE, V.,
lat. s«6MONeRE, semondre, avertir,
inviter, convier, semoncer.
Icu pane sap servir e semondre.
P. Vidal : jSo m fay.
Je sais peu servir et semondre.
Nosire Senher somonis el mezeis
Totz los ardilz e 'I valens.
BEiiTRANi) DE BoRN : Nostrc Senlicr.
Wolre Seit^neur invile lui-même tous les Ijardis cl
les vaillants.
MON
llom non somona
Mas selhs qu'an aondansa
De vin e d' anona.
P. CvRDiNAL : Faiscdatz.
Qu'on ne convie que ceux qui ont abondance de
.vin et de Lie.
No nos defina de somonre e de repenre.
F. et rert., fol. 33.
Ne finit de nous semoncer ei de nous reprendre.
Part. pas.
Fer que totz hom deuri' aver gran cura
De gen parlar, cant se sen somogut.
B. Carbonel de Marseille, Coblas triadas.
C'est ] ourquoi tout Lomnie devrait avoir grand
soin de bien parler, quand il se seul averti.
Doncs, pus quascns n' es pregnatz e somos.
AlMEBi DE Peguilain : Ara parra.
Donc , puisque cbacun en est prié et invité.
— Siibstanl. Avertissement, invitation.
Tôt chant cuiava laissa r,
Mas aoras non aus mudar
Qu' ien no chant al vostre somos.
T. de g. d'Uisel et de M. de Ventadour : Gui
d' Uiselli.
Tout clianl je pensais laisser, mais maintenant je
n'ose ni'empêcber que je ne cbante à la votre invita-
tion.
Que hom fassa la gaita per lo cors, al somos
que lo cominals Ih'en faria.
Charte de Besse en /Auvergne, de 1270.
Qu'bomrae fasse le guet par le cours, à l'invitation
que la commune lui en ferait.
Al soMOs que 1' en faria.
Charte de Montferrand,Ae 1240.
A l'invitation qu'il lui en ferait.
ANC. FR. Li roiz Loeis fîst semondre non ost.
Roman de Rou, v. 3646.
De bien faire les ad stimuns.
Marie de France , t. l , p. l\i!\.
Sans l'avoir deflié ni semons de rien.
COMINES , liv. I , p. 140.
J'y fus aussi semond entre les autres.
Amyot, trad. de Phitarf/iie, Morales, t. l,p. Sgo.
i5. SoMONSA, .1./., semonce, avertisse-
ment.
A la SOMONSA et a la reqnesta.
Tit. de 1291. DoAT, t. XI , fol. 218.
A l'avertissement et à la requête.
16. Semosta, somosta , .y. /., invita-
tion, offre, démonstration.
MON
Domnas , ses semosta ,
Y venon de totz latz.
Rambaudde Vaqi'Eiras : Truaii niala.
I.cs <lanies, sans invitation, y viennenl de tous côlc's.
De deniers e d' aver H fazia gran somosta.
Kai denant lo sancls somostas e sembels.
V. de S. Honorât.
De deniers et d'avoir lui faisait grande o//;(;.
Fait devant le saint démonstrations et parades.
1 7 . SoMossA, S. f., exhortation, semonce,
invitation , offie.
A be far als paures, et a bonas gens far pre-
zens e somossas.
Liv, de Sydrac , fol. 7 3.
A Lien faire aux pauvres , cl à bonnes gens faire
pre'sents et invitations.
18. SosTMOMR , V. , requérir, avertir,
mander.
Part. pas. A Rossilbo vai K. al) geii privada
Que non ac sostmonida ni louh niandada.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. lo.
Cliarles va à Roussillonavec gent privée qu'il n'eut
rci/tiise ni mandée de loin.
ic). SoMO\F,MFN, soMONOMENT, .9. /«., re-
quête , réquisition.
Ab los prozoms de la vill;i el a lin- somone-
M EN.
Coiil.d'Jlais, Jrch. duRoy., K^SS;.
Avec les prud'liommes de la ville el à leur requête.
A so SOMONOMERT li Tendrai sos deniers.
Cartulaire de Montpellier, fol. t3i.
A sa réquisition je lui rendrai ses deniers.
MONASTERI, .y. oi., lat. monastfri/^///,
mona.stère, couvent.
Aisso fo fach al mona-steri.
Tit. de l9.!^o. DoAT, t. GXL, fol. 14 1.
Ceci fut fait au monastère.
Del MONA-iTERi de Moishac.
Tit. de 1274. DoAT, t. CXXX , fol. 5.'").
Du monastère de Moissac.
CAT. Monastir. esi>. Monasterio. it. Monastc-
rio, monastero.
J.. MONF.STIER, MOSTIER , S. m., mOU-
licr, monastère, couvent.
l'er volunlal de femna isic del monestiek.
r. de Guiihcrt, moine de Puicihol.
Par (Icsir île leninie il sortit du monastère.
MON
25f
V.Q un MOsTiKK antic
De san Marsal.
Bertrand de Bor.n' : Ges no mi.
IXins un antique moittier Ac saint Martial.
— Église.
l'erpettialment dos capellas cl dit monestieh .
Tit. de 1394. I^o-^T, t. CXLH , foi. 67.
l'erpéluellement deux chapelains dans ladite
ANC. lu. An inotistier Sainci-Denis on France.
riffiles de Charles Fil, t. J , p. 146.
Tous deux alians au trioiistier i\ti ,Sainct-Vic-
lor pour oiiyr la messe.
MONSTRELET , t. 1 , fol. Q! .
PORT. Mosteiro.
3. MONGE , MONGUE, MORGUE, MONEGUE ,
MOVNE, S. ni., gr. f/,ovtoç , moine,
religicu.x.
Si MONGE nier vol Dieas quesian sal
Per pro manjar e per feinnas tenir.
Raimond de Castelnau : Mon sirveules.
Si Dieu veut que les moines noirs soient sauv(?s
pour beaucoup manger et pour tenir femmes.
Li MOYNE lansan Dieu.
MoNEGUEs cogolas veslens.
F. de S. Honorai.
Les moines louent Dieu.
Moines revêtant capuchons.
Atressi corn bom pot faire
De covers morgue tondut ,
Fai boiu de tracbor pendut.
P. Cardinal : liasos es qu'ieu.
Pareillement comme on peut faire de conver*
moine tondu , on fait de traître pendu.
A^f;. VR, Tant est CCS jnoiffnes ileslo'fjtus.
lioman d'Eiistac/ie le moine, p. 54.
CAT. Monjo. EST. PORT. Mottgc. IT. Monoco.
4. MONJA, MONGA, MORGA, MOYNA , .V. f.,
religieuse, moinesse.
Par que iis vulbatz inetre mon.ia?
Le comte de Poitiers : F.irai eliansoncla.
Il paraît que vous vouliez vous faire religieuse ^
Que sias movna sagrada.
A', de S. Honorai.
Que vous soyez religieuse consacrée.
Que creiue las morgas de laieiis.
PuJOLS : Si'l mal.
Que je brûle les religieuses de léaus.
CAT. ESI'. PORT. Monja IT. Monacti.
'^56 MON
5. MoNGiA , MORGiA, s.f., couvent, mo-
nastère , nionachisme.
Menet la en nna mongia , et aqai la fcs
rendre.
V. de Gauberl, moine de Puicibnt.
La mena dans iiii coui>ent , et là la fit se vouer.
Fasia coblas e.stan en la morgia.
V. du moine de Montai/don.
Faisait des couplets étant dans le couvent.
Li det abiti de mongia.
F. de S. Honrrat.
Lui donna habit de momichisme-
ANC. ESP. Avia dentro en ella una rica mongia
De mui bonos ornes miii suncta compannia.
Milagros de Niiestra Senora, cop. 281.
Clerigos è calonges certas è la mongia.
Poemn de Alexandro, cop. 1660.
CAT. Monjia.
G. MoNGiL , ndj., monastique.
S' anc raubes loc mongil.
CoMINAL : Comtor d'Apcbier.
Si oncques vous dérobâtes lieu monastique.
Portan tota via los draps mongii.s.
l^. du moine de Montaiidon.
Portant toujours les vêlements monastique.':.
ESP. Mongil. IT. Monachile.
7. MoNASTiCAL, adj., monastique.
Reparador de la monasticai. diciplina.
Cat. dels iipost. de Roma, fol. 129.
Réparateur de la discipline monastique.
8. Amongar, V., faire moine, faire en-
trer an couvent.
Part. pas. Na Honasias... , qnan fo amongada.
Cartitiaire lie Bugiie, fol. 11.
Dame Honasias. .. , quand elle (uljaite moinesse.
MONEDULA, s. f., lat. monedula ,
choucas, corneille.
Per r aozel dit monedula ; e "1 caus nianja
de nuech les nous de la monedula.
Elue, de las propr., fol. 2^7.
Par l'oiseau dit choucas^ et la chouette mange de
nuit les œufs de la corneille.
MONEDA, .V. /!, lat. monf.ta, monnaie.
Hom pot f.ilsar la moneda , o lo sagell de!
rey, o la buUa del papa.
V. et Fert., fol. 24.
On peut fausser la monnaie, ou le sceau du roi ,
ou la bulle du pape.
MON
Si '1 rev engles a fait don ni largnesa
Al rev Felip, dreg es qn' el l'en mercey,
Que'l fetz liurar la moneda engleza.
Bebtkand de Born : Pus li baron.
Si le roi anglais a fait don et largesse au roi Phi-
Jippe, il est juste qu'il l'en remercie, vu qu'il lui
fit livrer la monnaie anglaise.
Aciisatz de falsa moneda.
Trnd. du Code de Justinien , fol. 28.
Accusé de fausse monnaie.
Fig. Vana gloria... es la moneda del diable e '1
denier de ifeni , dont lo diable acapta toia
la bella mers que es en la liera del mon.
V. et Vert., fol. 9.
La vaine gloire... est la monnaie du diable et le
denier d'enfer, dont le diable achète toute la belle
marchandise qui est en la foire du monde.
Voyez CoRRER.
CAT. ESP. Moneda. port. Moeda. vr. Monetà.
2. MONEDIER, s. m., lat. M0NETARZ«,V,
monnayeur.
"Vos, COra H fais MONEDIER,
Monedatz.
P. Cardinal : Ane no vi.
Vous, comme les {dLU\-monnayeurs , vous monnayez.
Per aysso sera jatjatz coma fais monedier c
coma falsari.
V. et Fert., fol. 24.
Pour ceci il sera jugé comme faux.-monnayeur et
comme faussaire.
— Changeur.
Los MONEDiERS sezcnt el temple.
Trad. du N.-Test., S. Jean , ch. 2
Les changeur.'! séant au temple.
Adject. Sian ofliciers monedxers, saliniers.
Tit.de it^'i.'j^.Ilist. de LanguedoCjt. IV,pr.,col. A22.
Soient officiers monnajeurs, saliniers.
cat. Moneder. ^^v . Monedero. port. Moedeiro.
IT. Monetiere.
3. MoNEDAR, 7K , monuayer, fabriquer,
frapper monnaie.
Fig. Monedatz ab lo fais voler
Talz ditz.
P. Cardinal : Anc no vi.
Vous fabriquez de tels propos avec le faux vouloir.
Part. pas. Ditz que mays no 'Is preza dos de-
niers monedatz.
Roman de Fierabras, v. 556.
Dit qu'il ne les prise désormais deux deniers mon-
nayés.
ESP. Monedar. tr. Monetare.
MON
4. Amonedar , V., monnayer, fabriquer,
frapper monnaie.
Part. pas. .In. .c. deners :ic d' aur amonedat
/-'. de S. Trop/iiine.
Eut trois cents deniers d'or monnciyé.
MONJOI, MGNTJOi , MOjfjOYA , iutcrj . ,
monjoie, cri de guerre des Français.
Eu breu de temps veirem mo.s Brogoif^non
Cridar moxjoi , e '1 cridea Arap;on.
Le comte de Foix : Mas qui ai.
En \ieu de temps nous verrons mes Bourguignuiis
crier Monjoie, et ils crient Aragon.
Vnelh qne n'auion cridar : Arrat!
E MoNJOY ! e Diens aia !
Bertrand de Bobn : leu cUan.
Je veux qu'ils eu entendent crier : Au rang '. et
Monjoie'. et Dieu aide !
Adonc cridet : Moî^joya ! Moîîjoya , saut
Denis !
Roman de Fierabras , v. 3()j.
Alors il cria : Monjoie .' Monjoie, saint Denis !
ANC. FR. Franceiz crient : Monj'oe! e Nor-
inauz : Dex aïe !
Roman de. Rou, v. ;^66f).
Voyez la Grammaire comparée des
langues de l'Europe latine , p. xiii
et XIV. — Du Cange, Deuxième Dis-
sertation sur Joinville. — Bullet, Dis-
sertations sur l'Histoire de France ,
diss. 6".
MONOCERON, s. m., lat. monocero-
vem, licorne.
Rinoceron... autrament es dit monoceron.
Elue, de las propr., loi. 257.
T.e rliinoccios... autrement est dit licorne.
MONODIER, adj., de même ton.
Adoncx sonan ensetnps .v.c. corns monodier.
Roman de Fierabras , v. iJ688.
Alors sonnent à la fois cinq cents cors de même Ion.
MONOPOLI, S. m., lat. monopolisa»,
monopole.
No fazens trassa ni rassa ni monopoi.i.
Statuts de Montpellier, fol. i8(>.
>'e faisant quesle ni extorsion ni m.onopole.
t K-\ . Monopoli. Esiv PORT. iT. Monopolio.
111 .
MON 0.57
!MONT, MON, MUN, s. m., lat. montcw,
mont , montagne.
Voyez Denina , t. III , p. 101.
En MONT Olivet s' eu issi ,
E li disciple airessi.
Brev. d'amor, fol. 161.
S'en alla au mont des Oliviers, et les disciples
aussi.
feu pugei tant contra '1 mon,
Q;ie penre cugei l'Aurion.
G. Faidit : S'oni pogues.
Je m'el(>vai tant sur la montagne, que je crus
prendre l'Orion.
Fig. De perdou daran un mon.
G. Anelier de Toulouse : .Vra tarai.
D'indulgences donneront une monta<;ne.
Loc. Pretz es vengutz de mont eu vau.
MaRCABRis : Lo vers coracns.
Le me'rite est venu de tnont en val.
Aqnelhs que se gabou que faran aqno et
aysso , e los muns e las vais.
F. et Fert., fol. 23.
Ceux qui se vantent qu'ils feront cela et ceci , et
les monts et les vaux.
ANC. f:AT, Mont, munt. esp. port. it. Monte.
■i.. MoNTuos, adj., lat. ho^tuosus, mon-
tneux.
Neus... els locs montcozes niays dura.
Teria deves la fi montuoza, e '1 luiech are-
noza.
Elue, de las propr., fol. 137 et t58.
La neige... dure davantage dans les lieux mon-
tuei/x.
Terre devers la fin mantuciise, et au milieu sa-
Llonneuse.
ESP. PORT. IT. MontUOSO.
3. MONTANHA, MOM'AGNA, MONTAYNA ,
S. f. y montagne.
Quan vei la neu sus en l'auia mowtagwa.
P. Vidai, : Ges pel temps.
(,)uand je vois la neige sus en la liaute monlac;ne.
El temps d'Adam en juscas al temps del
duluvi, non ac montanha uuiba, car tolz lo
nions fo aissi pias coma una poma.
Lii>. de Sjdrac, fol. 48.
Au temps d'Adam en jusqu'au temps du de'lu^e,
il n'y eut nulle montagne, car tout le monde fut
aussi uni comme une pomme.
Una montayna uiot gran.
F. de S. Honorai.
IJnr ninniaqne inmilt grande.
3J
.58
MON
Fig. En la montanha auta de perfectio. j
F. et Vert., loi. 63.
Sur la liante montagne de perfection.
Loc.
Tan vos trob ferni en plan et en montagha.
Le comte de Provence : Carn et.
Tant je vous trouve ferme en plaine et en mon-
tagne (en tout ).
En Jaiseron lo plan e la montagna.
Le comte d'Empitrias : Al onrat rei.
En abandonnèrent la plaine et la montagne.
CAT. Montanja. esp. Motitana. port. Non-
tanha. it. Montagna.
/j. MoNTANHENc, adj., montagnard, de
la montagne.
Aiizels saivagges, montanbencs.
Menta es herba... salvagga e montanhenca.
Elue, de las propr., fol. iBg et 2i4-
Oiseaux sauvages, montagnards.
Menthe est lierhe... sauvage et de la montagne.
5. MONTANIER , MONTANHER , fldj . , du
lat. uo^i.tLmis , montagnard , de la
montagne.
Per .1. MONTANHER morgue.
Cat. dels apost. de Roma, foL 57.
Par un moine de la montagne.
Substaiitiv.
L' un fon dels moktaniers lo plus corren.
Le comte de Poitiers : Companlio.
L'un fut des montagnards le plus courant.
ANC. FR. Les sangliers, les lions, les ourses
montagnères.
R. Garnier , Hippoljle, acte V, se. 2.
Mon Dieu ! que de plaisir de voir nos monta-
gnères
Blanches conimelelaict.dispostement légères.
Premières OEufres de Desportes, fol. 286.
CAT. Motanyes. esp. Montanes. port. Mon-
tanhez. it. Montanaro.
6. MoNTARis, adj., montagnard.
Lo ters es lo faix montaris.
Deudes de Prades , j4uz. cass.
Le troisième est le faucon montagnard.
7. MoNTAMEN, S. tu., ascenslon , éléva-
tion.
En aital montamen que par a nos d' una
palma.
Liv. de Sjdrac, fol. 72.
En telle élévation qu'elle paraît à nous d'une palme.
MON
Lo MONTA MENT de Christ al ciel.
Doctrine des Vaitdois .
L'ascension de Christ au ciel.
IT. Montainento.
8-. Mon TANS A , montanssa , s.f., éléva-
tion, hauteur.
Del decllDamen del firmamen ela sy remuda
la MONTANSA <!' una pnlma.
Lii'. de Sydrac, fol- 72.
De la de'clinaison du firmament elle s'écarte la
hauteur à'ane palme.
— Montant, taux.
A la valor et a la montanssa de dos cents
liuras de moneda corsabla.
Tu. de i3i3. Doat, I. XXXVIII, fol. 177.
A la valeur et au taa.T de deux cents livres de
monnaie ayant cours.
ANC. FR. Dont sa dame en vie demore
La montance d'une sole bore.
Roman de la Rose, v. 9020.
IT. Montanza,
g. MoNTADOR , adj., monteur, qui s'élève
en l'air.
Falcos voladors ,
E 'smirles montadors.
GlRAUD DE S.VLiGNAC : Esparviers. Var.
Faucons agiles , et énie'rillons monteurs.
ANC. FR. OÙ il a moult bon montéor.
Roman du Renart, t. III, p. Il5.
esp. Montador.
10. MoNTADURA, S. f. , mouture.
Sus en la montadura , sia mul o sia caval.
Arbre de Batalhas,{o\. i35.
Sus en la monture, soit mulet ou soit cheval,
tsp. Montadura.
11. Monta, s. f. , montant, taux , in-
térêt.
Alcus que preston los aulies deniers, que o
prendon a pauc de monta , et ells preston a
grau monta.
Sobre lo captai prenou las montas o eu
deniers o en bestias.
F. et Fert., fol. 14 et l3.
Aucuns (jui prêtent les deniers des autres, vu
fju'ils prennent cela à peu de taux, et les prêtent à
grand taux.
Sur le cheptel ils prennent les intérêts ou en de-
niers ou en bêtes.
MON
ANC. FR.
Ne donroient de moi la monte d'iiu feslu.
Rornan Je Berle, p. 74-
ESP. Monta.
12. MoNTADA, S. f., iiiDiUte, ascoii-
dance.
Lonc so e pan/.at e noel ara bêlas melodio-
sas MONTADAS e dcsheniludas.
Lejr's tVamors , loi. l^o.
Long air et posé et nouveau avec belles uscen-
dances et descendances mélodieuses.
i3, MoNTAR, V., monter, s'élever.
Can lo filhs de Dieu montara el cal.
Liv. de Sjdrac, fol. 23.
Quand le fils de Dieu montera au ciel.
Per ont monta hom de bas en aut.
r. et Fert., fol. 5o.
Par où on monte de has en haut.
MoNTET a caval, e venc s'en a Balaon.
V. de Guillaume de Balaiin,
Monta à cheval , et s'en vint à Balaun.
Fig. Qnar joves ries cnî non platz messies,
Cortz ni gnerra , non pot en pietz montar.
Bertrand de Born : Un sirventes falz.
Car jeune puissant à qui ne plail dépense , cour
ni guerre, ne peut s'élever en mérite.
Roma , iea say enicx,
Quar vostre poders monta.
G. FiGVEiRAS : Sirventes vuelh.
Rome, je suis affligé, parce que votre pouvoir
monte.
E '1 diables qu'a motz homes levatz,
Qd' els montava aitan coni far podia.
P. Cardinal : Ges ieu no m sui.
Et le diable qui a élevé de nombreux hommes,
qui les montait autant comme il pouvait.
■ — ■ Se porter, s'avancer.
MoNTAW en mar, van s'en am velu.
Moktan en mar, tenon lur via.
f^. de S . Honorât.
Montent en mer, s'en vont avec la voile.
S'avancent en mer, tiennent leur chemin.
ASC. FR. 11 monta sur la mer, et cingla vers
l'Asie.
.-V.MYOT, Tr ad. de Plu targue. Vie de Démétrius.
— Augmenter en évalnation.
Per mais montar e creisser las nsuras.
r. etFert.,io\. l3.
l'oui plus augmenter kX. accroître les intérêts.
MON ^59
— En parlant d'un total.
Plus que no monta la rata.
Tu. de 1291, Bailliage de Sisteron.
Plus que ne monte le prorala.
Lo rey demanda : Que monta plus, 1' aiena
de la terra o las gotas de la mar ?
Liv. de Sjdrac, fol. 56.
Le roi demande : (^uoi monte plus, le sable de la
terre ou les gouttes de la mer?
— Saillir, sauter.
Tu fas fart de la mia causa... , si tu fas mon-
tar a ton caval ma egua,encontra ma voluntat.
Trad. du Code de Justinien, fol. 55.
Tu fais larcin de la mienne chose..., si tu fais saillir
par ton ctieval ma cavale, contre ma volonté.
Part. prés. Humor fumoza al cervel montant.
Elue, de las propr., fol. ^tî.
Humeur fumeuse montant au cerveau.
Pus SOS prelz es ricx e montans.
Raimond de Miraval : Bel m'es.
Puisque son mérite est puissant els'élevant.
Substantiv. El montant de la Inna.
Elue, de las propr., fol. i53.
Au montant de la lune.
Part. pas. Can vi que 1' avia tan monta da eu
pretz et en onor, vole gazardo.
y. de Raimond de Miraval.
Quand il vit qu'il l'avait tant montée en mérite
el eu honneur, il voulut récompense.
CAT. Muntar. tsp. pokt. it. Montar.
14. MoxcEL, S. m,, monceau, tas.
Voyez Denixa, t. III, p. 119.
Coma cel qui uiet la peira en moncei..
Trad. de IVcde . fol. 43.
Comme celui qui met la pierre en monceau.
ANC. FR. 11 ot, en len de cbevecel.
Sous son cbief d'erjie nng grant moncei.
Roman de la Rose, v. 3688.
i5. Amon, tult'. , amont, en haut, au
haut, là haut.
Tôt aco que es desolz , so es aval) en yfern ,
et aco que es desus, so es amon el cel.
r.el rert., fol. 4i.
Tout ce qui est dessous , c'est-à-dire en bas en en-
fer, et ce qui est dessus , c'est-à-dire en haut au ciel.
Loc. Gard' aval e gard' amon,
Si ncgua savi n' i veira.
P. Cardinal : Una cicutat.
Regarde aval cl regarde amontj si nul sage il n'y
260
MON
Tonion so qa' es d' amon desotz.
Pierre d'Auvergne : Gui bon vers.
Tournent ce qui est en haut dessous.
Lo caps lor sera tornatz n' amon d'aval.
Livre de Sydrac, fol. 98.
La tcle leur sera fournée de haut en bas.
Fig. Pretz es vengntz d' amon d' avau.
Marcabrus : Lo vers. Var.
Me'rite est tourné de haut en bas.
ANC FR. Gardout aval , gardout <77R07z?.
Roman de Rou, v. 8875.
Moull regarde amont et aval.
Roman du Renart, t. I , p. i83
kyc.cAT. Amont- cat. mod. Amunt.
16. CoNTRAMON, (tdv., eii amoiit, contie-
mont, en haut.
Qaar cngei puiar contramon.
B. DE Ventadour : Quan vei la. AV/r.
Car je crus monter contre-mont.
Leva l'en l'aire contramon.
y. de S. Honorât.
Le lève en l'air en amont.
ANC. FR. Le fist haut cuntremont voler.
Roman de Rou, v. 5'j5'j.
17. Desmontar , V., démonter, descen-
dre de cheval, mettre pied à terre.
"Venc s'en al castel d'En Miraval, e desmon-
TET a la porta.
f^. de Raimond de Mirat-al.
S'en vint au cliâteau du seigneur Miraval , cl
descendu à la porte.
Et l'en, manlenen
Desmontiei per onramen.
G. FlGUElRAS : L'autr' ier.
Et moi , sur-le-cbamp je mis pied à terre par
respect.
AKC. FR. Lui qai la voit à pie, brave et haut
de courage,
Desmonte, et ne vent pas d'un cheval l'avantage.
P. DE Brach, trad. de la Jérusalem délifrce, cli. 12.
CAT. Desrnuntar. esp. port. Desmontar. it.
Dismontar.
18. Enmontar, V., monter.
S' ENMONTET al Ccl.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 3o.
Il m,onta au ciel.
1«). pROMUNCTORI , A". ///., Ult. PROMON-
TORi«/», promontoire.
Promunctoris, o caps de rocas.
MON
Promunctori es en la ylha d' AnglaterM.
Elue, de las propr., fol. i53et 180.
Promontoires, ou sommets de roclies.
Un promontoire est en l'île d'Angleterre.
cat. Promontori. esp. port. it. Promontorio.
?,0. SORREMONTA., .V./], eXcès.
Per la sobremonta del temps.
Cartulaire de Montpellier , fol. 187.
Par Vexcès du temps.
2F. S0BREMONT.A.MENT , S. m., abus,
excès.
Vis non sia refudaz en us, mas damnaz sia
en sorremontament.
Trad. de Bi-de, fol. 46.
Que le vin ne soit pas refusé pour l'usage, mais
qu'il soit condamné dans Vabus.
2 2. SoBREMONT.\RLE, aclj., surmontablc.
Es forz e no sobremontable.
IVad. de B'ede, fol. 17.
Est fort et non surmontable.
23. SoBREMONTAR, soBREMUNTAR, V., Sur-
monter, surpasser, dominer, vaincre.
Tôt atressi cum lo falcx qui dissen
Vas son auzelh, quan Ta sobremontat.
P.ICHARD de Babbezieux : Tug demandon.
Tout ainsi comme le faucon qui descend vers son
oiseau , quand il l'a surmonté .
Fig. Hoins malignes non es pas senhers de
son cor, car ira e fellonia lo sobremonta.
V. et Vert., fol. 58.
L'homme malicieux n'est pas maître de son cœur,
car colère et félonie le domine.
De beutat el sobremontava totas las autras
creaturas celestial.s
Arbre de Batalhas, fol. 3.
En beauté il surpassait loxxle^ les autres créatures
célestes.
Chantarai per mal e per fennia
De malvestat que vey sobremontar.
P. Cardinal : Un sirvenles.
.fc chanterai par mal et par félonie de la méchan-
ceté que je vois dominer.
IT. Sormontare.
— Sur- élever, faire triompher.
Tofa ta terra destruirem , e to.s enemicx
sobremontarem .
Lii'. de Sjdrac, loi. 7.
Toute ta terre nous délruiroii?, et tes cnnoniis
nous sur-élè ferons.
MON
24. ÏRASMONTAXA , TRAMONTANA , TRE-
MONTAiNA , A. /!, tramontane, étoile
polaire.
Lo rei demanda : Totas las estclas torneio
elas? — Totas torneio... esliers .1., qu' es ape-
lada TRASMONTANA.
Lif. (le Sydrac , fol. 72.
Le roi demande : Toutes les e'ioiles tournent-elles.''
— Toutes tournent... excepté une , qui est appele'e
trdmontane.
En aissi coin la tramontana
Guida la nau sobre inar
A port.
Un trolbadovr anonyme : Coblas esparsas.
Ainsi comme la tramontane guide la nef sur la
nier vers le port.
Las qaals si movo eviron de la tremontana.
Elue, de las prnpr. , fol. 1 19.
Lesquelles se meuvent autour de la tramontane.
Adjectiv. Cela estela transmontana.
Lii'. de Sydrac, fol. I;^.
Cette e'ioile tramontane ( polaire).
— Vent du nord.
Los principals aissi nomnam
En nostra lengtia romana :
Levan , grec e trasmontana.
Bref, d'amor, fol. l^l.
Les principaux ainsi nous nommons dans notre
langue romane : levantes grec et tramontane.
CAT. ESP. port. it. TramoTitana.
25. Tr.asmon, tr.\^mont, adj., lat. traws-
MOWTrt/îK.ç, tramontain, couchant.
La rocha es dans sol trasmow.
V. de S ■ Enimie , fol. 25.
I..a roclie est devers le soleil cniicliant.
Tenc las mans levadas tro al solelli tramont
Ilist. de la Bible en prni'., fol. 3l.
Tint les mains leve'cs jusqu'au soleil couchant.
MOIVUMEN , MOxiMEN, S. 1)1., lat. mo-
NUMKN/w/7?, monument, tombeau.
Qaant apelet lo Lazer del moniment, cant
lo resnscitet de mort.
Frapm. de trad. de la Passion.
Quand il appela le Lazare du tombeau, quand il
le ressuscita de mort.
Quant hom el moncment
M' aora panzat.
Decdes de Phades : Ai : s' icu pogucs.
Quand on m'aura mis au tombeau.
— I,c saint sépulcre.
INIOR
•>.6i
.S' ai- no socort la crotz e '1 monumem.
Pons de Capdleil : Er nos sia.
.Si maintenant il ue secourt la croix et le sépulcre.
Lai per cobrar, ab la vostra valensa,
La sancta crotz e '1 verai monimen.
G. FigueirAS : Totz boni qui.
Pour recouvrer là, avec la voire vaillance, la
sainte croix et le vrai monument.
CAT. Monument, esp. pop.t. it. MonutncnCo.
MOR , s. m., More, nom de peuple.
Sarrazi e Mor an fengut.
Folquet be Ro.mass : .\uzels no.
Sarrasins et Mores ont tenu.
CAT. ESP. Moro.
2. MoREN, adJ., more, de couleur more,
noir.
Quan r aura fag, de blan, moren.
Mabcabrl'S : Soudadier.
Quand il l'aura fait , de Ijlanc , more.
3. MoRAis, adJ., more, moresque.
Ransans fon son chavals ferrans e bais,
De micbiz fo arabis, de mieiz morais.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 96.
Bausant fut son cheval gris et bai , par moitié
lut arabe, par moitié moresque.
4. Amoravit, adJ. , more.
Sis el alferan amoravitz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 27.
Se plaça sur l'auférant more.
MOR, S. f-, lat MOTMs, natiirel, mœurs,
humeur.
Ta mal mor
C anc als sens ni a se
Non tenc fe ni amor.
T. i)E Gui et de Falco : Falco.
Si mauvais naturel qu'on'cques aux siens ni à soi
ne tint foi ni afleclion.
Sabis hom aterapra l'alegreza de son front
per la greagetat de sas mors.
Trad. de Bède j fol. 69.
Homme sage tempère l'allégresse de son front par
la gravité de ses mœurs.
ANC. FR. Que li enfcs n'acoustumast mauvaises
mors.
Enfrodniz et enseigniez en bonnes mors.
Gestes de Louis-lc-Déb. , rec. des liisl. de Fr.,
t. VI, p. 129 et lHo.
Kt d'unes meurs et d'un corage.
Unninn du Rcnarl , I. 1 , p. Tu
a62
MOR
Tiex mojs avoir doivent et seuleut
Qui parfetement amer veulent.
Roman de la Rose, v. 47'7-
2. MoRALMEN, Gcli'. moralement.
MoRALMEN per esta maniera.
Lejs d'amors, fol. l35.
Moralement de celte manière.
<:at. Moralment. esp. port. it. Moralmente .
'S. Moral, adj., lat. MORALiV, moral.
La gran vertut moral, que era eu loy-
Arbre de Batalhas, fol. t)0,
La grande verlu morale qui e'tait en lui.
Per esshamples morals.
Elue, de las propr., fol. lo.
Par exemples moraux.
CAT. E.sp. PORT. Moral, it. Morale.
4. MORALITAT, 5. /T, lat. MORALlTAT(?/« ,
moralité.
Sant Gregori el libre de moralitatz.
Arbre de Batalhas , fol. 3.
Saint Grégoire au livre de moralités.
CAT. Moralitat. esp. Moralidad. port. Morali-
dade. it. Moralità, moralitate, inoralitade.
b. MoRiGKNAR, V., morigéncr , former
aux bonnes mœurs, être de bonnes
mœurs.
Part. pas. Era liom be morigenatz.
Femna bonesfa e be morigenada.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 47 et 167.
Etait homme de bien bonnes mœurs.
Femme honnête et de bien bonnes mœurs.
MOR, MORR , MORRE, .y. m., museau,
trogne , grouin.
Las dens grans e'I morr trons.
Roman de Jaufre , fol. 3.
Les dents longues et le museau camus.
Istrumen... semblant a morr de porc.
Elue, de las propr. , fol. 21 .
Instrument... semblable à g-rouin de porc.
Loc. Qui m' apela traitor,
El nîen per raieg lo mor.
ToRCAFOLS : Comunal.
Qui m'appelle traître , il meut par le milieu de
la trogne.
ANC. FR. Fais luy en signe nne gresle de coups
de poing sus le moiirre.
Eabelais, liv. III , ch. 20.
r.AT. ESP. Morro.
1. MoRRADA , s.f., coup clc muscau.
MOR
15e '1 det bona morrada.
Lejs d'amors, fol. 96.
Lui donna bien un bon coup de museau.
3. MoRUT, ndj., épais, lippu, rechigné.
Que torneron diable fer, nègre et morrct.
IzARN : Diguas me tu.
Qui devinrent diables cruels, noirs et rechignes-
Lavras grossas e morcdas.
Roman de Jaufre, fol. 69.
Lèvres grosses et lippues.
CAT. Morriid. esp. Morrudo,
4. MoRAiLLA, S.f., visière.
Quant es nberta la morailla.
P. Vidal : Lai on cobra.
Quand la fisière est ouverte.
MORA, s./., lat; MORM/w, mûre.
Plus negra non es mora , can es a sa sazon.
f^. de S. Honorât.
Plus noire n'est pas mûre, quand elle est à sa saison.
Suc de MORAS verfz.
Elue, de las propr., fol. 86.
Suc de mitres vertes.
Nég. expl. No m valrian nna mora ,
Sonet, ni vontas ni lais.
GiRAUD DE BoRNEiL : Quaii branca.
Ne me vaudraient une mûre, sonnets , ni voiles
ni lais.
ANC. FR. Si puissé-je boire demie
Ne de more ne de vin cuit.
Roman du Renart, t. III, p. SlJ.
CAT. ESP. Mora. port. Amora. it. Mora.
1. MoRiER, S. m., lat. -xiomis, mûrier.
Las moras del morier.
Serveri de Gironne : Del mon volgra.
Les mûres du mûrier.
Aquest nom es appropriât a morier salvagge.
Elue, de las propr., fol. 221.
Ce nom est approprie' à mûrier sauvage.
CAT. Morèra. esp. Morera. port. Amoreira.
iT. Moro.
3. Dyamoron, s. m., lat. diamoron, dia-
morum, sirop de mûres.
Morier... , del frug si fa electnari di diamo-
ron.
Elue, de las propr., fol. 21^.
Le mûrier... , du fruit se fait un e'iectuaire dit
diamorum.
MORELLA, s. J. , morelle, sorte de
plante.
INIOll
Pren sac de plantage , de mokei.la , de evr)l,
farina de froment et mel.
Coll. de remèdes en prov., fol. i.
Prends suc Je plantain , Je morelle, d'hièble , fa-
rine de froment et miel.
CAT. iT. More Ha.
MORA, s.f., lat. MORA, retard, retar-
dement, délai.
Eu H en dei donar gazain, enqnera non sia
eu en mora.
Trad. du Code de Jiistinien , fol. 7.
Je dois lui eu donner profit , encore que je ne sois
pas en retard.
No i a mestier de mora,
Qae trop ai estât ransaire.
AzEMAR LE KoiR OU Raimond Jordan : Era m don
Dicus.
11 n'y a pas besoin de délai, vu que trop j'ai ëtc
niusard.
ESP. Mora.
•X. COMORACIO, S. /. , lat. COTOMORATIO ,
délai, commoration , figure de rhéto-
rique.
Commoratio est, cuni in loco firmlssimo ,
fjuo tota causa nititnr, nianetar dtutlns et
todem saepios reditur.
yluclor libb, ad. Ilerenniuirij \ , l\5.
CoMORACios , es cant hom retorna soen nna
auctoritat , o las paraulas que son de gran
vertat.
Leys d'amors, fol. li^j.
Ij commoration, c'est quand on retourne sou-
vent une autorité , ou les paroles qui sont de grande
valeur.
3. Demor , S. m., demeure, séjour.
On mais les aog, mens los cre;
Et on plus entr' en lor demor ,
Mens ai de plazer en mon cor.
P. Cardisai, : D' un sirvenles faire.
Où plus je les entends , moins je les crois ; et où
jlus j'entre dans leur t/emeMrej moins j'ai de plaisir
en mon cœur.
— Fif^. Plaisir, bonheur.
Ifu r am e l' amei de bon cor,
E r ainarai , sitôt m' eiicora ,
K no m fassa Le ni demor.
Ln Tr.otBADOuR ANO.WME : Si la Lella que.
Je l'aime et l'aimai de bon cœur, et l'aimerai ,
:iic)iqu'ollc m'aHlit^e , i-t ne nie fasse bien ni /i/rii5ir.
MOR
o,6J
Car en Dieu avia son cor.
Et en lui servir son demor.
P^. de sainte Enimie.
Car en Dieu avait son creur, et à le servir sou
honhuur.
IVon ai demor
D' autra bel!' amia.
Pai LF.T DE Marseille : Rellia dompna
J(! n'ai plaisir d'autre belle amie.
ANC. fr. Fuiant s'en vet sanz j)1iis demor.
Roman du Renarl, t. III, p. 182.
\. Dkmora, ■<!./., deiTietire, séjour, délai.
Pois (jue en II en serai en demora, so es en
tarzanient.
Trad. du Code de .Tustinien, fol. y.
.\près que je lui serai eu demeure, t'esl-à-dire
en retard.
Eleva boni la votz mays e plus forment fa -
zen major demora de temps que no fai en de-
gniia de las antras sillabas.
Leys d'amors, fol. 8.
On élève la voix davantage et plus fortement en
faisant plus grand délai de temps qu'on ne fait sur
aucune des autres syllabes.
Mantenen ill eyxl fora
En la plaza , sensa demora.
Trad. d'un Ei'ani^. apocr.
Maintenant elle sortit deliors eu la place, sans
retard.
— En parlant du coït.
Pot csser tan longa la demora e tan escalfalz
lo delleg que pot esser peccat mortal.
F.et Fert., fol. 18.
Le séjour peut être si long et le plaisir si écliaufté
que (ce) peut être péclie' mortel.
Fig. Lo sanbz hoin no vole far demora.,
E demanda II per que s plora.
F. de sainte Enimie, fol. '33.
Le saint liomme ne vuu\iitj'aire séjour, et lui de-
mande pourquoi elle pleure.
Adv. Adonc lo sanbz bom ses demora
Senha sou cors.
F. de sainte Enimie, fol. 33.
Alors le saint bomme sans re/nr^/ signe son corps.
ANC. FR.
Hé! doHS amis, fait-elle, coai longue demoiirce.
liotnancero français , p. i5.
El .ses non;.ins sans demorte
Cestc cbose ont apercéue.
Conte de l'iibesse qui fut grosse.
CAT. r.si'. roRT Demora. vt. Dimora.
264 ^^OR
5. Demoransa., i. /;, demeure , séjour,
retard , retardement.
Sy coma l'intrada e la issyda de la demo-
R4NSA de la planeta e del signe.
Lii'. Je Sydrac, fol. 87.
Ainsi comme l'entiee et la sortie du scjoitr de la
planète et du signe.
Tais vegada es que hoin ea suffre antre dan
per DEMORANSA.
Trad. du Code de Juslinien , fol. 34-
Telle fois est qu'on en souffre autre dommage par
retardement.
S' il pasan ses longa demoransv ,
Ci'istiandat garderan d' annimea.
Bertrand d'Allamanon : D'un sirventes mi.
S'ils passent sans long retardement , ils sauveraient
de honte la chrétienté.
ANC. FR. Sanz demorance
Penduz seras à une branche.
J'irai à lui sanz demorance.
Roman du Renart, t. II , p. 56 et 3 19.
ANC ESP. Detnoranza. it. Dirnoranza.
6. Demoraggk, s. m., séjour.
FOS lonC DEMORAGGE.
Palajtz de Sufieza.
Fut long séjour.
7. Demorada , s. f., retard, délai.
Donex s'armera Frances ses lunha demorada.
Vos, oa etz, baros ? Trop faytz gran demorada.
Roman de Fierabras, v. 3979 et 2775.
Alors s'armèrent les Français sans aucun retard.
Vous, où êles-vous, barons ? Vous faites trop grand
relard.
ANC. FR. Ne cuidiez pas que lor anuit
La demorée de la nuit.
J^. de Parthonopcx de Blois, not. des I\ISS., t. IS,
p. 29.
8. Demoralh, DEMORAiLL, S. 111. , délas-
sement, passe-temps, récréation.
Per o n' au graa mal près
Joyas e demorai.h.
GiRAiJD DE BoRNEiL : Joys e chans.
Par cela ea ont grand mal pris joies et récréation.
Un manuscrit porte demoraill.
9. Demorar, V., lat. DEMORARi, demeu-
rer, séjourner, rester, retarder.
Passa per .xn. signes , e en cascun signe
DF.MORA .tr. ans e demicli.
J.iw de liydrac, fol. 53.
MOR
Passe par douze signes , et en chaque signe sé-
joiirne deux ans et demi.
A convengat d'estare demorar en l'eretage.
Preui^es de l'Hist. de la maisonde Turenne, l4<'4'
A convenu de rester et séjourner àsma l'he'ritage.
No cuid aprob altre dois It demor.
Poème sur Boèce.
Je ne pense pas qu'auprès autre deuil lui reste.
Pero ben sai qu' el partir me demora.
Perdigon : D' araor no m puesc.
Pourtant je sais bien que le partir me reste.
S! el demora que el uo me pague aco que
me deu.
Trad- du Code Justinien, fol. 7.
S'il retarde qu'il ne me paye ce qu'il me doit.
— Se plaire, s'égayer.
Domna, per qu'ieu chant e m demor.
B. DE Ventadour : Quant par la flors.
Dame , pour qui je chante et me réjouis.
Ab joi que m demora
Vuelh un .sonet faire.
PeYROLS : Ab joi.
Avec la joie qui xa' égaie je veux faire un sonnet.
Part. près. Laborador demorant a una pey-
meutada.
Terrier de ht Confrérie du S. -Esprit de Bordeaux ,
fol. 186.
Laboureur demeurant à une pineraie.
Part. pas. No séria uemoratz en la plassa , ans
s' enfugiria.
Lit>. de Sydrac , fol. 58.
jNe serait demeuré en la place, mais s'enfuirait-
La corriiptio de la carn es tan grans, que
lo esperit non pot, en aquesta vida mortal,
longamens demorar en tan haut estanien de
coatemplatio.
F. et Vert., fol. loi.
La corruption de la chair est tellement grande ,
que l'esprit ne peut , eu cette vie mortelle , longue-
ment rester en si haut e'tal de contemplation.
ESP. roRT. Demorar. it. Dimorare.
MORlà , S. m., lat. morb«.v,, maladie.
Mores, es aco que non laissa ad home o a
bestia faire aco que el deuria faire per natara.
Trad. du Code de Justinien, fol. ^l-
Maladie, c'est ce qui ne laisse pas faire à un
homme ou à une bête ce qu'il devrait faire par na-
ture.
ANC. c\T. Morb. ESP. POKT. IT. Morùo.
■).. MoRBos, adj., lat. M0RB0SH5, malode ,
maladif.
MOR
MoRBOs ny infect.
Tit. du X\' siècle, entre le seig^. et les hnb. de lu
Roche.
Malade ei infecté.
Si !a c'iusa que ven us hoiu nd un autre e.s
MORBO.SA o viciosa.
Trad. du Code de Jiistinien, fol. ^ i .
Si la chose qu'un lionime vend à un autre est mn-
ladii'e ou vicieuse.
AKC. CAT. Morbos. ESP. roRT. Morboso.
MORDHK, r\, lat. MORneiiE, mordre.
Seniblon iiia.stis que layroii a totz, e moruon
aqnelh que pocion.
F. et rert., fol. a.").
Ressemblent à mâtins qui aboient à tous , cl
mordent celui qu'ils peuvent.
Qui (le parlar trassanta ,
Dreilz es qiï'eii la lengua ,s morda.
A. Danikl : Autet e I)as.
Qui outrepasse de parler, il est juste qu'à la lan-
gue il se morde.
Lai on no mort, ilh letha
Pus asprauiens no fai chafz.
MarcaBRUs : Dirai vos.
Là où elle ne mord , elle lèche plus âproment qu<;
ne fait chat.
Prov. Qui MORT sas lavras, pessa mal.
Trad. de Bide, fol. 34.
Qui mord ses lèvres , pense mal.
ANC. FR. Jusqu'en la vive char l'a mors.
Roman du Renart, t. Il, p. aft^-
Des moutons qui ont e.sté mors du loup.
Amïot, Trnd. de Plutarque. Morales , t. 1, p. 109,
Délivre la , que du chien ne soit morse.
Cl. Marot, t. IV, p. 262. i
AWC. CAT. Mordre, mordrer. esp. poi;t. Mor-
der. iT. .Mordere.
1. Mors, .y. m., lat. morsk?, morsure. '
A MORS fort e rege.
Naluras d'alcunas hestias. '
A morsure forte et rude.
Mordon... co fay serpen, et envennou .m. ;
personas en .1. mors.
F. et Ferl., fol. 2.'(.
Mordent... comme fait serpent, et envonimenl '
trois personnes en une morsure. ■
Aîîc. FR. Adaus nous a, par un seul mors.
Si inalement honnis et mors. :
Roman de Mahomet, v. 707. I,
Ce în par le mors de la pomme.
Fabl. et cent, anc., t. IV, p. ig'i.
Toi le nianga à un sol mors.
Roman du Renarl , I. M, p. .^02. j
III.
MOR
i65
ANC. ESP. Que non trag()peor muerso n'in Judio
nin Pagauo.
Poema de Alexandro, cop. 1210.
IT. Morso.
'3. MoRsiTRA, s.f., morsure.
MoRSURA de serpen.
Bref, d'amor, fol. 5o.
Morsure de serpent.
El poyria danipnatgar, per sa morscra ,
manhlas gens o hestias.
Lii>. de Sydrac, fol. 29.
Il pourrait endommager, par sa morsure, maintes
gens ou bêles.
IT. niorsura.
'.\. MoRDKMENT, S. m., morsurc.
MoRDEMENT de bestla venenoza.
Elue, de las propr., foi. 98.
Morsure de bête venimeuse.
ESP. Mordimiento. it. Mordimento.
5. MoRDEDURA, S . f. , movsure.
Contra MORm;DURA de ca ravio.s.
MoRDEDURA de vipra.
Elue, de las propr., fol.' 191 et i/J.').
Contre morsure de chien enraoj.
Morsure àe vipère.
ESP. PORT. Mordedtira.
6. MoRDic.\MENT, .S. 1)1., picotemcnt, ti-
raillement.
"Val contra MiiRDtc\ME>-T et arsura d' esto-
mach.
Elue, de las propr., fol. 212.
Vaut contre tiraillement et irritation d'estomac.
TT. Mordicamenio.
7. MORDICACIO, S./., lat. MORDICATIO ,
e.tcitation , picotcmeiU.
Senta la mordicacto de la niedecina.
Las medecinas que fan cessar flux, de sang
ses MORDICACIO.
Trad. d'Albucasis, fol. 5 et 'iC>.
Sente l'excitation de la médecine.
Les médecines qui font cesser le llux de sang sans
excitation.
ESP. Mordicacion. port. .Vordicacào. it. .Vor-
diccizioiie.
8. MoRDFnon , .f. m., mordant, saii-
ritjiie.
31
^66
MOR
Fig- Son ja ii mordedor
Per un de nos, duy de lor.
AlMERI DE PeGUILAIN : Li l'olll.
Déjà les mortlanls sont pour un de nous , deux
dos leurs.
Ksp. PORT. Mordedor. it, Morditore.
9. MORDICATIU, (idj., lat. MOF.DICATIVM.V,
e.\citatif, mordicatif, qui cause des
picotements.
Aquela ay{;a es dels siens biidels morditati^'a.
De bndels lavaiiva et mordicativa.
Elue, de las propr., fol. i^^ «'l 2-3.
CeUe eau est excitatife des siens hovaux.
De Loyaux Invatlve et mordicatii>e.
Esr. iT. Mordicativo.
10. MoRDiFicAR, V., picoter, être moi-
dicant.
Part. prés. Sal... mordifican les Imdels.
Elue, de lus propr., fol. 193.
Sel... niordicitnt les boyaux.
11. MoRDiFiCATiu , adj., piquant, mor
dicatif, excitatif.
Ayga s^lada... cum sia mordificativa.
Elite, de las propr. j fol. jS.
Eau salée... comme elle soit mordicalii>e.
l'I. MORCKL, MORSEL , MORSEUS , .V. tH . ,
morceau.
Fan thesaiir de hos morcei.s e de lor lecarias.
LU', de Sydrac, fol. 129.
Font tre'sor de bons morceaux et de leurs frian-
dises.
De carn de vacha faitz morsels.
Dei;des de Prades , Àuz. eass.
De cbair de vache faites des moreeaux.
Amon dinz lur maizos
Mais bos vis e bos morsetjs,
C ab afan penre castens.
B. Calvo : En luec.
Aiment davantage dans leurs maisons bons vins el
bons morceaux, qu'avec peine prendre cliâteaux.
Prov. Ah semblan de bon morsei.
Se prenon li glot aozel.
G. Olivier d'Arles , Coblas trindas.
Avec apparence de bon morceau se prennent le^
gloutons oiseaux.
ANC. FR. Ki del morse/ fa estranglez.
Roman de Piou, V. IO728.
N'avez cure de tel morsel.
Roman du Renart, t. II , p. 256.
IT. Morsello,
MOR
i3. Remordre , V. , lat. RKMORneRE,
martyriser, déchirer, liourreler.
Fii^. No s tanb las jens remordas.
Car peccas y mortainien.
P. Cardinal : .Thesuin Crist.
Il ne convient pas que tu dee/iires les gens , car lu
y pèches mortellement.
La predicalio li remort la cociencia de son
pec<'at.
P'. el f'erl., foi. /J9-
La prédication lui mnrljt-ise la conscience à
cause de son péché.
Sa consciencia l'en remordia.
TH. de 1286. DoAT, t. XLI, fol. 76.
Sa conscience l'en bourrelait.
ANC. FR.
Ne ce dont conscience le leprent et rernorf
Jehan de Meung, Test., v. 3i(i.
Dout conscience vous reinorde.
Farce de Palhelin, p. l38.
CAT. Remordir. esp. port. Remorder. it. Re-
mordere.
MORENAS, s.f.pl, hémorrhoïdes.
Estopacis verais per cert
Val mot ad home que sanc pert... ,
E val encontra morenas.
lîrei>. d'amor, fol. [^o.
La lopase vraie certainement vaut moult à homme
qui perd son sang..., et vaut contre hémorrhoïdes.
CAT. Morenas. esp. Almorranas. port. Alinor-
reimas. it. Morice, morici.
MORGOIL,.?. 772., du lat. my.v^ous, plon-
geon.
MORGOII.
Que hom apella corpraari.
Deides DE Prades, Auz. cass.
Plongeon... qu'on appelle cormoran.
esp. Somorgujo. port. IMergulhào. it. Mergo.
MORINOS, r/r//., léger, vite, prompt ,
alerte , rapide.
Engendrât el .xxx. , es morinos.
Elue, de las propr., fol. 235.
Engendré au trentième , il est alerte.
MORIR, MCRiR, V. , lat. morir2, faire
mourir, tuer, détruire, ravager.
Milhs en vnlh morir , pendre o arder.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. io5.
Mille j'en ycut. faire mourir, pendre ou brûler.
MOR
Part. pas. Per un autre qii' îeu volgra a ver mort.
G. FlUL'ElRAS : L'autr' itr.
Pour un autre que je voudrais avoir tué.
t'ig. Contra Franses qu'an vosira terra mouta.
Montant Sartbe : Conis deTolsan.
Contre les Français qui ont ravagé votre terre.
An MORT pretz e cavalairia,
£ morta. tota cortezia.
Austorc d'Orlac : Ay ! Dieus.
Ont détruit honneur et clievalerie, et détruit
toute courtoisie.
ANC. FR. Jesque il ont mort tuz les madie.s del
pals.
V-//IC. trad. des Lii'. des Rois, fui. qy.
E il meistue eussent mort,
Quant vint li sire de Montfort.
Roman de Hou, v. 13478.
Je t'ai occis ton ennemi qui t'enst mort , se
il enst vescu.
JoiNVtLLE, p. 75.
De durs assaulx cjui tant de gens ont mors
Jean Marot, t. V, p. io3.
roRT. Por aver morte très grandes c.ipitaes.
Jean de I'.ahros.
iT. Ch' a torto m' ha mono lo raio ligliulo.
Cento NofeUe anlicfie, n" 67.
Que gii occhi che lu' ;in morta.
B0CCACC10 , Decam., VII, 10.
Sanar le piaghe e' banno Italia morta.
Dante, Purg., c. 7.
— iVlourir, cesser de vivre.
Al jorn c' om nai, coraensa a morir.
G. Faid[t : Cascus hom.
Du jour que riiomme naît, il commence à moi^rir.
Qui nos pais que no murem de fara.
Poème sur Bocce .
Qui nous paît afin que nous ne mourions de faim.
Enans qne m lais morir.
MoRAi me, si no m voletz jauzir
De qaaique joi
La dame Castelose : Amies s' ie us.
Avant que je me laisse mourir.
Je me mourrai, si vous ne voulez me gratifier de
quelque joie.
f'S- Qoan vos vei, muor de désire,
E pnois MLOR , quan uo ns puosc vezer.
G. Faidit : Tant sui.
Quand je vous vois , je meurs de de'sir, et puis
je meurs, quand je ne puis vous voir.
En sa mort ve bom tolz Les morih.
AiMEBi DE Pecuilain : Tolas Ijonors.
Kn sa mort on voit tous biens mourir.
MOR
•67
l.oc. Morir ad aqaesi nam, e vinre en Dieu.
f^. et Fert.. fol. 55.
Mourir à ce monde , et vivre en Dieu.
Stibstantiv. Piegers es sofriis que morirs.
Amanieu des Escas : Dona per cui.
Pire est le souffrir que le mourir.
ANC. KR. Mes aincois qn'ele se morist.
Roman de la Rose, v. 1^65.
iT. Dopo non inolto tempo si morî.
BoccAccio , Decam., II, 10.
Part. prés, substantif. Hyeys de la terra dels
MORENs, evai t'en el cel, en la terra dels
vivens.
r.er rert., fol. 28.
Sors de la terre des jnouranis, cl va-l'en au ciel ,
en la terre des vivants.
Part. pas. Car paranla qne fruch non porta
A si ui ad autre, es paraula morta.
G. Olivier d'Ables , Coblas triadas.
Car parole qui ne porte fruit à soi ni à autre,
est parole morte.
Fes, ses obra , es morta.
Trad. deB'ede, fol. 67.
Foi , sans reuvre , est morte.
Subst. Qui re non a , an' ab les mortz dormir.
Un troubadour ANONYiWE: Tôt aissi soi.
Qui n'a rien , aille avec les morts dormir.
cat. esp. Morir. port. Morrer. it. Morire.
Voyez M AN.
■> . Mort, s, m., lat. mortcw, mort, tré-
pas.
Dieus près per nos mort carnan.
Piebbe d'Auvergne : Belha m' es la Hors.
Dieu prit pour nous mort cliarnelle.
Volrion morir, e la mortz lor falbira.
Liif. de Sydrac, fol. 98.
Voudraient mourir, et la mort leur lera défaut.
Ai ! Mortz crudels , com lo volgist ancîr.'
AlMKRi DE PeguilAIN : Totas lionors.
Ali .' Mort cruelle , comment voulus-tu l'occire ?
Loc. lea no voill que, a mort ni a vida ,
La nosira amors sia parlida.
Un troubadour anonybie : Seinor vosque.
.le ne veux pas qu'à mort ni à vie, le notr*! amour
soit séparé.
l.oc.jig. An lues a mort donmei, joi e solaiz.
SoRDEL : Qui Le s memhra.
Ont mis à mofY courtoisie, joie et divertissements.
Ieu lor vuelb mal de mort, et ilh a me.
G. Admehiab : Non pot csser.
Je leur vtu.i nul dr mort, el eux à moi.
268
MOR
ANC. rn- Les Thcbains qui leur vouloient un
mal de mort.
Amyot, trud. de Plutarifue. Vie de Pélopitlas.
Prov. Soven , après mort, penedeiisa.
Amanieu des Escas : Dona per cui.
Souvent , après la mort, pénitence.
CAT. Mort. Esp. Miierce. î'Ort. it. Morte.
3. MORTALDAT, MORTAUDAT , S. f., lîlt.
MORTALiTATd?///;, mortalité, massacre.
Fams ni Mor;TALD.\Tz ni guerra
No fai tan de mal en terra
Com Amors.
MaKCABRUS : Dirai vos.
Famine ni mortalité ni guerre ne fait pas autant
de mal sur terre comme Amour.
Las grans MORTAUDAT/. c'avia f'ach Karlle
maynes.
y. de S. Honorât.
Les grands massacres qu'avait faits Cliailemagne.
ANC. ESP.
Faremos ennos griegos ala) moitaldat.
Poema de Alexandro , cop. 93/ .
ANC. CAT. Mortalitat. c\t. mod. Mortaldat.
ESP. jioD. Mortandad. poiit. Moj-talidade.
IT Mortalità, mortalitate, inortalitade.
If. MoRTAL, adj., lat. MORXAT.i'.v, mortel,
qui cause la mort.
le us darai un colp mortal.
Raimond l'Ecrivain : SenLers l'autr' ier.
Je vous donnerai un coup mortel.
leu trac per lieys mal mortai, ,
Tal qu'a penas puesc viure.
P. RoGiERS : Tan no plou.
Je traîne pour elle mal mortel, tel qu'à peine jo
puis vivre.
Fig. Tenra vos per son mortal guerrier.
Le moine dk Montaudon : Ayssicum selli.
Vous tiendra pour son mortel ennemi.
len lur dirai novellas tan mortals.
f^. de S. Honorât.
Je leur dirai nouvelles si mortelles.
Per la boca m metelz al cor
Un dous baizar de fin' amor coral, i
Que i meta joy e'n giel' ira mortal.
B. DE Ventadour : Quan parla.
Par la bouche vous me mettez au creur un doux
baiser de pur amour de cœur, qui y mette joie et en
cbassc tristesse mortelle.
ANC FR.
Par vos Toussent ociz .m mortal ancm'i.
MOR
Graut guerre a en sa terre de mortals anemis.
Jioman de Hou, v. 4389 et iSgt).
— Mvstiqtiement.
Kl ha los set peccalz mortals.
Bertrand d'Allamanon : Del arcivesque.
\\ a les sept pe'clie's mortels.
— Sdjet à la mort.
Non la pot vezer hom mortal.
Tiad. d'un Euang. apocr.
Ne peut la voir bomme mortel.
Nos em mortals, semblant a vos.
Trad. des Actes des apôtres , ch. \l\.
Nous sommes mortels, semlilables à vous.
CAT. ESP, PORT. Mortal. IT. Mortale.
5. SoBREMORTAL, aclj . , suf-mortel, très
mortel .
Merabrar fan lor sobremortal plaia.
B. ZoRGi : Moût fort.
Font rappeler leur très morlelle^Wie.
(>. MoRTALMEN, adc, mortellemeii t.
Car peccas y mortalken.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Car tu y pèches mortellement.
ANC. FR. Kar che.scun àes.'^OTxaànzinortalment
le llaicit.
Roman de Rou, v. 3^33.
CAT. Mortalment. esp. pokt. it. Morcalmente.
7. MuRTRE , S. m., meurtre.
Dieus defendet a la gen...
H murtres e layronicis.
Bref, d'amor, fol. I^.
Dieu défendit à la gent... et meurtres et larcins.
ANC. FR. l\leurdre ne fis onc qu'en poulaille.
Les Repues Franches, p. 4^.
8. MuRTRiER, S. m., meurtrier.
Quan que sia peccaires,
Trachers e murtriers e laires.
Brei'. d'amor, fol. 59.
Coni])ien (ju'il soit pe'clieur, traître et meurtrier
et larron.
Adj. Hom MURTRIER ni raubaire.
P. Cardinal : Razos es.
Homme meurtrier et voleur.
9. MuRTRiDOR, S, in., meurtrier.
MOR
Fig. Esser muhtridor de ta misericordia.
Trad. de licde, fol. 3.
Etre meurtrier île ta miséricorde.
ANC. FR.
Car le roy enerbastez à loi de mtirdreour .
Pofine sur Hulottes Cupet, fol. i5.
10. MuRTRiR, V., meurtrir, assnssiner.
Las gens raubar o murtrir.
Aisbi MORTRisso la gen.
Brev. d'amor, fol. ()2 et \l!\.
Les gens voler ou meurtrir.
Aiusi ils meurtrissent \a gent.
ANC. 1-a. Ki st'7, Uaneiz 11 unt murdriz.
Roman deRon, v. 6jJo5.
11. MORTIFICAR , MORTIFIAR , i; . , lat.
.MORTiFit;.\Rf', tnurLiiicr.
Sa carn mortificava.
F. de S. Ilunonit.
Mortifiait sa cbair.
— Fairo iiiotuir.
Las herbas uialas mortifica.
Elue, de las propr., fol. li"".
Les mauvaises hcrhea J'ail mourir.
Part. prés. "Ha doas qiialitatz mortificans ,
que .so f'reior et .siccitat.
Elue. Je lus propr. , fol. Cf..
A deux ({ualites mortijiantes, qui sont froideur
et se'clicresae.
Part. pas. Per peiiitencia mortificatz.
Elue, de las propr., fol. 122.
Par la [«eniteoce mortijîé.
Ta cbarns iioaTiFiADA no pot t'arma damp-
nar.
Trad. deBtde, fol. 32.
Ta chair mortifiée ne peut damner toa âme.
ANC. Fn. Kar pur tel sûmes mortifiet.
Ane. trad. du Psiiut , Ms. n° i, ])s. !\^.
CAT. F,.->r. PORT. Mortificar. ir. Mortijîcare.
12. MOUTIFICATK) , jMORTIFIC.VCIO, i'.y],
lat. MORTiFicATio, inortiHcatioii.
Ades portam e nostres cors la îwoRTiFirAXro
de JhesD.
Trad. de Bède, fol. 67.
Nous portons toujours sur no.s corps la mortifi-
cation de Jésus.
— Mort.
Le cor e 'Is esperitz defalbo, d' on ve vila , et
siée si mortipk.acio.
Elue, de las propr., fol. 23.
Le cœur cl les esprits, d'où vieul la vie, man([Uoul,
et il j'en suit mort.
MOR
269
CAT. Mortificaciô. esi*. Morti/tcacion. port.
Mortiftcacào. it. Mortijicnziotte.
1'^. MoRTiFicAMEN , S. ni., mortificatioii .
L.) niesprezamen
IJel mou e'I mortificamen
Dels deziriers cainals.
Brt't'. d'iimor, fol. 15.
Le mc'pris (iu monde et la mortification des de-
sirs charnels.
IT. Mortificamento.
I/|. MORTIFICATIU, Cldj., J 11 K'it. MORTI-
Fic«,v, niûitifiant, mortel , (jiii donne
la mort.
Calor... es mortificativa qiiau es trop fort,
Frejor..., quau es trop inlensa, es morti-
fica ri \ a.
Elue, de las propr., loi. 24.
Chaleur... est mortelle quand elle est liop ibrte.
Froidure..., quand elle est trop intense , est mor-
telle.
1 5. Amortir, v. , amortir, éteindre,
étouffer.
La flam' esconduda
Ls greu per amortir.
PiERiiE d'Auvergne : Pois de mon.
La llamme cachc'e est difficile à amortir.
Qui vol luerniar o del tôt amoktik lo fuoc,
deu sostiaire la leuha.
y. et t'ert., fol. qq.
Qui veut diminuer ou du tout amortir le feu ,
doit soustraire le Lois.
l'ig. S' amortisso e esdeveno suaii e pazible.
Livre de Sydrar, fol. /|2.
S\imortissent et deviennent doux et paisibles.
A.VC. CAT. Amortir, it. Aminortire.
\(S. Amortar, i'._, amortir, éteindre.'
leu faray ados toi lo foc amortar.
Roman de Fierahras, v. 3347-
Je ferai incontinent tout le feu éteindre.
Vey caot e freyt entreraesclar,
Ab r un pot r autre amortar.
Hambaid de Vaqveiras : Los frevols vcnson.
Je vois le chaud et le froid s'entremêler, avec l'un
peut l'autre s'amortir.
Fig. Per so li fols rcprendedor
Qu'amortan be, lauzan faillir.
G. Fabre iie Narbonne : Hom mays vcv.
Pour cela les faux critiques qui cteit^nenl le Lien ,
en louant le faillir.
270 MOR
Sitôt bon pretz s' amorta
Pels fais cui destrenh Aniors.
Hugues de Murel : Jes sitôt.
Quoique bon mérite s'éteigne par les faux que
presse Amour.
Part. pas. Qaan lo lums es amortatz.
Brev. d'amor, fol. \[\i.
Quand la lumière est éteinte.
ANC. FR. L'eaipereriz a confortée
Qui tant est triste et amortèe.
Nouv. rec. Jefabl. et cont. anc.j t. II, p. 70.
Li pais ert si amortez,
N'i pooit croistre n'uu ne el.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 328.
ANC. CAT. ANC. ESP. Amortar. it. Ainmortare.
17. Adzamortar, ?;., amortir, éteindre.
Part. pas. E 'I foc fo fotz a dz amortatz;
Ab vinagre 'I fan escantir.
Arnaud de Carcasses ; Dins un verdier.
Et le feu fut tout amorti ^ avec vinaigre ils le
font étouffer.
18. Amortf.zir , V. , amortir, éteindre.
Flg. Gant lo faoc de niîsericordia falh , la amor
de Diea s'amokteziss el cor.
F. et Fert., fol. 73-74-
Quand le feu de miséricorde manque, l'amour de
Dieu s'amortit au cœur.
ANC. ESP. roRT. Amortecer.
19. Amorsar, V., amortir, assoupir,
calmer.
Voyez MuRATORi , Z)m. 33.
Sanh Bernart amorset la disimulansa que
era entr' el rey de Fransa... e entr'el comte
Theobal.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l5!|.
Saint Bernard amortit la dissidence qui était
entre le roi de France... et entre le comte Thibaut.
20. Amortador , s. m., de.slructeiir.
leu serai amortador tien.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 32.
Je serai ton destructeur.
21 . Amortissament, amortesimen, s. m.,
amortissement.
Fetz li sas lettras d' amortissament.
Sus lo fach de nostres amortesimens.
Tit. de i3()3. Doat, t. CXXXII, fol. 201 .
Lui fit ses lettres à' amortissement.
Sur le fait de nos amortissements.
Esr. Amorteciiniento.
MOR
ï2. Immortjvl, adj. , lat. immortauV,
immortel.
Angel..., per gracia, es immortal.
Elue, de las propr., fol. 9.
Ange... , par la grâce, est immortel.
CAT. ESP. port. Immortal. ir. Iinmortale.
MORN, adj., morne, triste, pensif.
E '1 peccat qu'els esglaya,
E 'Is ten MORNs e tritz.
G. Faidit : Era nos.
Et le péché qui les effraie , et les lient mornes eî
tristes.
m non es de re trista ni morna.
A. Daniel : Lanquan vei.
Elle n'est de rien triste ni morne.
Fig, La plueia e'I vent e 'I temps morn.
Un troubadour anonyme : Seinor vos.
La pluie et le vent et le temps morne.
ANC. FB. L'hiver morne de froid, blanc de nège
et de glace.
Rf.mi Belleau, t. I , p. 99.
poi\T. Morno.
2. Mors, adj., triste, morne.
"Volelz tan laitz deseretar
Una pulcella trist' e morsa,
Car vezetz que no os pot far forsa.
Roman de Jaufre, fol. 102.
Vous voulez si laidement déshériter une pucelle
triste et morne, parce que vous voyez qu'elle ne
peut vous faire résistance.
IVÏORPHEA, .s, /, morphée, sorte de
maladie.
Voyez Du Gange, à ce mot.
Morphea, es taca et infectio de pel.
Ciiui en aquels qui han morphea.
Elue, de las propr., fol. 100 et 65.
Morphée, c'est tache et infection de peau.
Comme en ceux qui ont morphée.
PORT. Morphea. it. Morfea.
MORTAIROL, s. m., coulis.
Per far meillor mortairoi.
Ajusta i bom del barbaiol.
Deudes de Pbades , Auz. cass.
Pour faire meilleur coulis on y ajoute de I»
joubarbe.
Si non cam els mangem la bona fresza
E 'is mortairols gra.sses e ben espes.
P. Cardinal : Ab votz d'angcL
iNlOS
Si comme eux nous ne mangeonii pas la l)onnc fres-
sure et les coulis gras et Iiieu e'pais.
CAT. Ksp. Morterada.
MORTIER , .V. nu, l;it. mout^r/mw, mor-
tier, sorte (le vase.
Pizur el mortier
Pelire.
Le moine de MoNTAVDON : Fort m'enucia.
Piler dans le /nor/ier poivre.
Tôt l'aur e l'argent fassam pizar e moktiers
de coyre.
Roman de la Prise de Jériisale?n, fol. \b.
Que tout l'or el l'argent nous fassions piler dan>
des mortiers de cuivre.
CAT. Morter. esp. Mortero. port. Morceiro. i r.
Mortaio.
MORTIER, s. rn., mortier, terme tic
maçonnerie.
Dedins fan barreiras ab caulz et ab mortier.
Pessio los aulz murs e la sala peirina,
Que so fait/, de mortier, d'arena e de cancina.
Guillaume de Tudei.a.
IJcdans font des barrières avec chaux el avec mor-
tier.
Mettent en pièces les liauls murs et la salle di'
pierre, qui sont faits àc mortier, dosaljle et de chaux .
Fis-
Si .sap donar inetzina que n' iesca'l poiridiers
IS'i la inalaveutuia , tan es dnrs lo mortiers
IzARN : Diguas me tu.
S'il sait donner me'decine de manière iju'en sorte
la pourriture et la maladie , tant est dur le mortier.
CAT. Morter. esp, Mortero. port. Morteiro.
MOS, pron. poss. m. V^ pars., lat. mcus,
mon, mes.
Voyez la Grammaire romane, p. 1 92
Sing. siij. Ja mos cors va.s lieys non er leiigiers.
Arnaud de Marueil : Ane vas Amor.
Jamais mon cœur envers elle ne sera le'ger.
Mos chantat's li plai.
B. DE Ventadour : Quan la doss' aura.
Mon chanter lui plail.
ANC. FR. Je sui vostrc bonis et vos mes sire.
Homan du Renart, t. II , p. 30^.
P/iir. règ. Mon cor eu I' antrei e m' amor,
Mon sen , mos oiUz e ma vida.
La comtesse de Die : Kstat ai.
•le lui octroie mon coeur et mon amour, mon sens,
tiii-i yi-ux f\ ma vie.
MOS
271
M0.1 digz esconta e rete.
B. DE Ventadour : Quan par la (lors.
Elle écoute et retient mes dits.
CAT. Senyor... combatte ab mo.f combatadors.
Trad. des Ps. en liing. cat., ps. iî^.
a. Moti , pron. poss. i'^ pcrs. sing., lat.
Meitm, mon.
Rég. Per so no ns eus mon cor mostrar ni dire.
FoLQUET DE Marseili.e : Tau m' aLellis.
Pour cela je ne vous ose montrer ni exprimer
mon coeur.
Mon cLan finisc ab dol et ab inaltraire.
Bertrand de Born : Mon dian.
Que mon chaut je finisse avec deuil et avec sonllrir.
CAT. Mon.
3. Mir.vs,M^vs, pron. poss. m. \^' pers.,
lat. MF.us, mien.
Sing. siij. Cen taniz soi mielz vostres qnewiEUS.
Arnaud de Marueil : Doua genser.
Cent fois autant je suis mieux vôtre que mien.
Lo MEUS Biens que crezet cel e terra e'I
solelb e la lunha.
Liit. de Sydrac, fol. 4-
Le mien Dieu qui créa ciel et terre et le soleil et
la lune.
Règ. Lo MIEU fin cor gardatz.
Peyrols : Ben dey cliantar.
Le mien pur cœur considérez.
Pero qnascas sap son afar.
Et iea sa! lo mieu eissamen.
PistoletA : Mania gent.
Pourtant chacun sait son ailaire, et je sais la
mienne également.
Siibst. Perdonat m'er, ab que done del mieu.
P. Cardinal : De selhs.
Il me sera pardonné, pourvu que je donne du
mien.
Ja , per ma fe , non aur.etz ren del meu.
Le DAUPHIN d'Auveki;ne : Vilan corles.
Jamais , par ma foi , vous n'aurez rien du mien.
CAT. PORT. Mett.
Pliir. siij. Si '1 inîens règnes fos d'aqaest mont ,
certas li mieu ministre combalessan.
Trad. duN.-Test. S. Jean,c. i8.
Si le mien règne fût de ce monde , certes les miens
ministres combattissent.
Rég. Senher, mostra m la drecba via ,
E no y esgart los meus neletz.
FoLQUET DE Mahseille : Senhcr Dieu».
Seigneur, montre-moi la droite voie , et u'v re-
garde les miens péchés.
CAT. Meus.
27?. MOS
4. Mei, miei , MEY, iMiEY, pron. poss. m.
plur., lat. MEI, mes.
Siij. Mal me faderon mei pniii.
G. Rt'DEL : No sap chantar.
Mal me féèrent mes parrains.
Quan no us podon miei hnelh vezer.
Arnaud de Marueii. : Dor.a genser.
Quand mes yeux ne vous peuvent voir.
IT. Miei.
5. Ma , pron. poss. f. i^^ pers., lat. me.v,
ma.
Sing. sttj. Ma dorana m lais per autre cavalier.
Bertrand de Born : leu m' escondisc.
Ma dame me laisse pour autre clievalier.
Rég. Mos senher met ma terra en tnrmen.
Richard , roi d'Angleterre : Ja nuls liom.
Mon seigneur met ma terre en tourment.
CAT. Ma.
Phir. SU]'. Mas cansos me semblon sirventes.
Rambaud de Vaqdeiras : D'anior no m lau.
Mes chansons me semblent sirventes.
Plur. rég.
Lo dous cossir
Agrevia mont mas dolors e mos mais,
Cadenet : AL leyal cor.
La douce pensée... aggrave moult mes douleurs cl
mes maux.
6. Ml, pron.. poss. f. 1'^ pers. sing., ma.
Suj. Aisso m veda de que m don aondansa ,
Mi dons , qn' es pros , cortez' e benestans.
Rambaud de Vaql'eiras : Era m requii i-.
Cela me défend de quoi elle me donne abondance ,
ma dame, qui est généreuse, courtoise et accomplie.
Rég. Quant ieu mi dons sobrepren
De la ruia forfaitura.
B. de Ventadoi'R : Conortz era.
Quand je surprends ina damede la mienne lorfailuri',
ESP. Mi.
7. MiA , MiEUA , pron. poss. f. i "" pers. ,
mienne.
Sing. suj. Conosc que ja non er mia.
Bertrand de Born : Cazuiz sui.
Je connais que jamais elle ne sera mienne.
En te se coHza la mieua arma.
F. et Ferl., loi. 86.
En toi se confie la mienne âme.
Rég. Nuls hom no pot meils gardar la mia
chausa de me.
Trad. de Bède, fol. 40.
Nul homme ne peut mieux garder la m,ienne chose
que moi.
MOS
ASC FR Eust tel famé com la inoie.
Fabl. etcont. anc, t. IV, p. l33.
La gregnur pars deit estre meie.
Marie DE France, t. H, p. 100.
Certes vengiez serott enc ui
Se la puissance en estoit inieue.
Fabl. etcont. anc, t. I, p. 281.
CAT. fcsp. IT. Mia.
Plur. suj. Eu soi lor, et ellas son mias.
Un troubadour anonyme : Scinor vos que.
.Te suis leur, et elles sont miennes.
Las MiEUAs fedas auzen la mieua votz.
Trad. du N.-Test. S. Jean, c. i<>.
Les miennes brebis oyent la mienne voix.
Rég. En cal maniera creires las mieuas pa-
ranlas.
Trad. du N.-Test. S. Jean, c. 5.
En quelle manière vous croirez les miennes paroles.
ANC. FR. Aprenés-moi donc tontevoies
Quex choses puéent estre inoies.
Iio7nan de la Rose, v. 5338.
MOS, nflj., mousse, émoussé, épointé.
Trop son espes denan ,
E MOS deves lo trenchan.
Bertrand de Born : Grcu m' es. F'ar.
Sont trop épais devant , et émoussés devers le
tranchant.
Mort m'agratz, s'il lansa no fos mossa.
Guillaume de Berguedan : Amies.
Vous m'auiiez tue , si la lance ne lût émoussée.
ANC. FR.
D'une ilèche trop mousse Amour vous a blessé.
Premières OEum-es de Desportes , p. 191.
Depuis qu'il s'affoiblit et se lasche, le senti-
ment en devient aussi mousse, pesant et ter-
restre.
Ahyot, Trad.de Plutarque. Morales, t.I,p. 48.
MOSCA. , s. f., lat. MuscA, mouche.
Plus suau ponh qu' ana mosca.
Marcabrus : Dirai vos.
Pitpif plus doucement qu'une mouche.
Moscas, foriuitz e gan re d'autras bestias.
Liv. de Sydrac , fol. II.
Moutlies, fourmis et beaucoup d'autres bêles.
ANi;. FR. E tel plenté de masques crut...
Ft des mosques fu gratit mervelle.
Roman de Brut, t. I , p. ici .
CAT. EM>. port. IT. MoSCfl.
a. MoscALHos, s. m., moucheion.
Socn volon entre nos
Aici espes cum moscat.hos.
Brei'. d'amor, fol. 2\.
MOS
Souvent ils volent entre nous aussi épais comme
moucherons .
CAT. Mosquit. ESP. POUT. Mosqtiito. it. Mos-
cherino.
3. MoscAiL, s. m., éinoiichoir, éventail.
Tenc eo la uian, per lo caat,
Un MoscAiL ab qne s'adus vent.
Fioman de Jnttfie, fol. 6o.
Tint à la main , à cause du chaud , un émouchoir
avec quoi elle s'amène vent.
ANC. FR. Continnellcmcnt éruonche de son
mouschet.
RVBELAIS . liv. H , ch. if).
4- MosQDKiAR , V. , (iinouchef, chasser,
attraper les mouches.
Ades en 1' aer mosqueia.
Deldes de PnADE.s , Poème sur les f'^ertus.
Incessamment attrape les mouches dans l'air.
Esr. jMosquear.
MOSCLA.R, .s. m., nasse.
En ayssî pot hotii pendre a ssa volontat
d' aqael peys sens mosclar ni sens filat.
Lett. du preste Jean à Frédéric, fol. 29.
De la sorte ou penit prendre à sa volonté de ce pois-
son sans nasse et sans filet.
MOSQUET, s. m., la t. j^irsc-ETus, émou-
chet, sorte d'oiseau de proie.
Esparvier novel e mo.sqcet
Deu hoiu ab petit auzelet
Afdilar al comensamen.
Esparvier e mosquet ruudat
A hom pins leameu adobat.
Deiî^es de Prades, Auz. cass.
Jeune r'pervier et émouchel on doit avec petits oi-
seaux alTaiter au commencement.
Epervier et émouchet mue' on a plus facilement
dispose'.
IT. Moscardo.
2. MosQUETA, s.f., émoiichctte, femelle
de rémouchet.
Mosqceta es tant rabineira ,
C ab so qne pfen vai sa carreira.
DEf DES DE Prades , /iuz. cass.
\J émouchetle Qil si pc'tulante, qu'avec ce qu'elle
prend , elle poursuit sa carrière.
MOSSA, S.f., lat. MViciis, mousse.
Te.slit?, de mossa d' avbres.
Elue, de las propr. , fol. 17 i.
V>'tiis do mousse d'arhres.
ill.
MOS 273
Prov. Car qui .soveiit sa raaba tressa.
Jamais non cuyjlera mossa.
Trad. d'un Evang. apocr.
Car qui trousse souvent sa robe, jamais ne cueillera
moussK.
ESP. Musco, innsgo. port. Mttsgo. it. Musco ,
muschio.
MO.ST, S. tu., lat. .-ursTrtw, moiit.
Vi novel es dit most.
EluC' de las propr., fol. 22".
Vin nouveau est dit moût.
Fom plos sorna la piscina
Non es MOST en trueyll o en tina.
Trad. d'un Ei>ang. apocr.
Fut plus trouble la piscine que n'est moût en
treuil ou en tino.
CAT. 3fost. ESP. pour. IT. Mosto.
2. MosTARDA, S./., moulardc.
Lo gras de la mostarda es motz petitz.
r. et Fert., loi. 55.
Le grain de la moutarde est moult petit.
ANC. ER. Car aquerre, .s' il n' i a garde.
Ne vant pas nng grain de mostarde.
lioman de la Rose, v. 1^658.
< AT. Mostassa, tnostalla. esp. Mostaza. port.
IT. Mostarda.
IMOSÏELA, .y./, lat. .musteli.a, belette.
Can la mostei-a a son mostelon qu'es natz,
ela M muda perpaor c' om no lo y emble.
Raturas d' alcunas bestias.
Quand la belettes son beletton qui est né, elle le
de'place par crainte qu'on ne le lui enlève.
CAT. Mostela, tnustela. anc. e.sp. Muste/a. it.
MusteNa.
— Machine de guerre.
Ung engin apellat mostei.i.a.
Chronique des Albigeois, col. ^J.
Une machine appelée belette.
■i.. Mostelon, v. w., l)eIetton, petit de
la belette.
Can la mostela a son .mostei.on qu'es natz.
Naturus d' alcunas bestias.
Quand la bi'lette a son beletton qui est né.
MOSTRAR , V. , lat. .mo/?stuar£?, mon-
trer, iiulirpicr, faire voir.
274
MOS
MosTRAR la veritat.
Wat pe Mons : Al l)iin rey.
Montrer la vc'iilé.
Vnelh ieu esseï" chantaire,
El en liiec mon saber mostrar.
Pons Fabre d'Uzes : Luecx es.
Je veux êlrc ctianteur, el montrer à propos nwn
savoir.
Si m'ajnt selh que s mo.stret en colomba.
A. 1>ANIEL : Si m fos Amor.
Si m'aide celui (jui se montra en colombe.
— Enseigner, apprendre.
Del segle mostrarai ,
Com se den capteuer
Qui vol bon laiis aver.
Arnaud de M\rleil: Bazns es.
Toucliaiil le siècle, j'enseignemi comiiient se doil
conduire (celui) qui veut avoir bonne louange.
Tôt r|iiant ien fane ni tlic que m sia bonrat
Me mostr' Amors.
Arnaud de Mareuil : Tôt quant.
Amour m'ensei;jne tout ce que je fais et dis qui
nie soit lionorable.
fjoc. A lotas gens mostrar ad uelh
La dioba naisseusa d' Amors.
Bref. (Vamor, fol. 3.
A toutes gens montrer à l'œil ladite naissance
d'Amour.
CAT. ESP. l'ORT. Mostrar it. Mostrare.
1. MosTRA, S. f., montre, apparence,
exposition.
Los autres compron blat en herba e lo vl
en tlor, cant las vlnbas fan bella mostra.
F. et Ferl., fol. i/j.
Les autres achètent le Lie' en herbe et le vin en
Heur, quand les vignes font belle apparence.
— Revue de tronpes.
Se obligua aver en son poder .c. bornes
d' armas ; après, quan se va a la mostra, el les
présenta.
jdrbre de Bataillas , fol. 12g.
S'oblige à avoir en son-pouvoir cent hommes d'ar-
nus ; iiprcs , quand se vient à la montre, il les prc-
iirnle.
l'roverb. Ses bo mot pane val la mcstra.
Leys d'amors, fol. 2!\.
Sans bon mol peu vaut la montre.
ANC. FR. La monstre de tonz le triumpbe fut
départie eu trois jours.
Amïot, Trad. de Platnrqne. Vie de Paul Emile.
c:at. Mostra. esp. Mtiestra. potit. it. îtlostra.
MOS
3. MoNSTRANSSA, S. /., démonstration ,
preuve.
Aquesta monstranssa fo facba.
Dociim. de yl\oçt , ville de Bergerac.
Cette démnnstration fut faite.
ANC. ESP. IT. Mostranza.
/|. MosTRAMF.N, .?. Ht . , prpuvc, démons-
tration.
Sors de Jhesum Crist lo premiers mostramens
P. DE Conr.iAC : El nom de.
La première /j/THi'K surgit de Jésus-Clirist.
ANC. FR. Le mostrement, l'appareissance.
B. DE SAiUTE-i\lAur.E , Cliron. de Norm., fol. 23.
ANC. CAT. Mosirament. it. Mostrarnerito.
5. MOSTRMRV, MOSTRAnOR, S. IH . , dé-
monst râleur, indicateur.
L'ainor, don ieu sui mostraire,
Nasquet en un gentil aire.
Marcacrus : Al sondesviat.
L'amour, dont je suis indicateur, uaquit en une
gentille demeure.
Portador e mostrador d' aqnest public es-
tiument.
Tit. de I28f. j4rcli. du Roy., J. 33o.
Porteur cl indicateur de cet instrument public.
ESP. PORT. Mostrador. it. Mostraeore.
6. Amostrar, V., montrer, enseigner,
apprendre.
Que tu m denbes amostrar, en aquesta art
de planetas, la causa qu' ieu quier a saber de
ela.
iiV. de Sjdrac, fol. i38.
Que lu me daignes apprendre, dans cet art des
planètes , la cause que je cherche à savoir de lui.
ANC. ESP.
Ainostran los tedores escontra nos entrada.
Poema de Alexandro , cop. l5l5.
CAT. PORT. Amostrar.
7. Demostrar , V. , lat. demo«sïrar<? ,
montrer, démontrer, désigner, repré-
senter.
Volguist DEMOSTRAR iniraclc tan apert.
f^. de S. Honorât.
Tu voulus montrer miracle si manilesle.
Demostron snbstaniia visibil.
Gramtn. provenç.
Désignent substance visible.
Per DEMOSTRAR que est' amors
Tramct als (i/.els aymadors
MOS
Totz los bos noirimens.
Bref, d'ainor, loi. 118.
Pour démontrer que cet amour transmet aux
amants fidèles toutes les lionnes nourritures.
Segoii (jiie la sortz demostrava.
A', de S. Honorai.
Selon que le sort désignait.
Part, pas.
Tio qu' es en faits o eu digz demostratz.
Lehnako d'Alriac : S' ieu agues tan.
Jusqu'à ce qu'il est démontré en faits ou en pa-
roles.
La semblausa de la cara de JhesQ Crist que
era uemostrada en aquelha toalha.
Aùr. de rj. et du N.-T.. loi. 35.
La ressemblance de la figure de Jésus-Clirist qui
«•tait refiréùenlée sur celte touaille.
CAT. Demostrar. anc. esp. Demoiistrar. Esr.
MOD. Demostrar. port. Demonstrar. it.
Dunosti-are.
8. Demostransa, dkmonstransa, 5. y;,
démoustiation , preuve.
Fils es d'avols creatara
Qui fai avol demostransa.
l'itKRE n'ALVEncNE: Be! m' es quan.
Est fils de mauvaise créature qui lait mauvaise
démonstration.
Leials demohstransa d'aquela causa dont es
doptes.
Trad. du Code de Justinien, fol. 27.
Loyale preui'e de cette chose dont il est doute.
Axc. FR. Ses fais en font la dèmonstrance.
Chaules d'Ohléans , p. 89.
ANC. CAT. Demostranca. anc. esp. Deinons-
tranza. it. Dimostranza.
g. Demonstrament, s. m., présentation,
manifestation.
Eatro als jorns de son df.mostrament ad
Israël.
Trad. du N.-Test., S. Ltc, cli. i.
Jusqucs aux jours de sa manifestation à Israël.
— Preuve, démonstration.
La taala Dionisi que es demostramek.
Pierre de Coudiac : El nom de.
La table de Denis qui est démonstrntion.
A.NC. c:at. Demonstrament. anc. esp. Demons-
tramUnto. esp. mod. Demostramiento. 11.
Dimostramento.
\0. Demostratio, .s./., lat. dkmo/7.stka-
rio, démonslration, dcscri|)tioi).
MOS
275
IIkmcstratio, es cant hom recomta e récita
alqn negoci qu'esfaytz.
Leys d'amorSj fol. 1^8.
Description, c'est quand on raconte et ia|ip()rle
aucune allaire qui est faite.
CAT. Demostraciô. anc. esp. Demostracion.
esp. mod. Demonstracion. port. Demons-
tracào, demostracào. it. Dimostrazione ,
dimostragione.
II. Demostratiu, adj., lat. demonstra-
Tiv«.v, démonstratif.
Sun apelat pronom demostratiu, quar de-
inostron certa peisona.
G ra mm. p ro i> e n c .
Sont appelés pronoms démonstratifs j car ils dé-
signent certaine personne.
Demostrativas , coma : Veus.
Lejs d'amors, fol. 100.
Démonstratives , comme . Voilà.
CAT. Demostratia, esp. Dcmostra'.ifo. pout.
Démonstrative, it. Dimostrativo.
MOSTRE , s. f/i. , lat. mo«str///// ,
monstre.
Serena es .1. mostre en mar, et ha cors de
femna e coa de peysso.
A^. et f^ert., fol. 23.
La sirène est un monstre en mer, et elle a corps
de femme et queue de poisson.
CAT. esp Monstriio. port. Monstre, it. Mostro.
2. M0STRU0ZITAT, .y.y! , monstruosité.
Aqnesta mostruozitat o defayssonament
s'endeve per superfluitat de malaria.
Elue, de las propr. , fol. 33.
Cette monstruosité ou difformité se produit par
superfluité de niatièie.
CAT. Monstruositat. esp. IMonstruosidad. port.
Monstruosidadc. it. Mostrosità, moslmosi-
tà, mostrtiositate, inostrvositade.
3. MOSTRUOS , JlOUNsTRUOS , rtr^'. ,lat,
MONSTRuos«.y, monstrueux.
A vcgadas mostbdos et desfay.«sonat.
Elue, de Ins propr., fol. i3<).
Parfois monstrueux et déformé.
Bestias que son dichas mocnstruosas.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 29.
Bêles qui sont dites monstrueuses.
Fig. Es cauza de diversas passios eslianhas cl
MosTmrozAs.
Elue, de las propr., fol. b!{.
a^e MOT
Est cause de diverses passions étranges et mons-
trueuses.
CAT. Monscruos. esp. port. Monstruoso. it.
Mostroso, mostruoso.
MOT, S. m., gr. (/.uBas, mot, parole.
Voyez Denina, t. III, p. 52.
A penas podiaii sospirar,
Ni MOTz non podian formar.
Piissio de Maria.
A peine ils pouvaient soupirer, ni mots ne pou-
vaient articuler.
lea ai motz mascles auzitz...
F, MOTZ femenis pauzatz.
Qq' elh aprenda de tu los motz e '1 so.
AlMEBi DE Peguilain : Mantas vetz.
J'ai ?nots masculins ouïs... et mots féminins posés.
Qu'il apprenne de toi les paroles et l'air-
Loc. Bon MOT per rire.
P. DE BussiGNAC : Sirventes. f^ar.
Bon mot pour rire.
ANC. FR.
Il faut avoir toujours le petit mot pour rire.
OEuvres de Du Bellay , fol. I2i.
E '1 plan e la montanha
Nos tolo 'Is Turc , e Dieus non vol dir motz.
Kambaud de Vaqceiras : Aras pot bom.
Les Turcs nous enlèvent et la plaine et la monta-
gne, et Dieu ne veut dire mot.
ANC. FR. Bien l'aparchén , mot n'en dist.
Roman de Rou , v. ^0^5.
Son crozat, e d'anar mot no fan.
Bertrand de Born : Ara sai eu.
Sont croisés, et d'aller ne font mot.
IT. Ale.s.sandro non li fece motto niente.
Cento Noi'elle antiche, n" 3.
Dels antres no son mot.
Arnaud de Marueil ; Kazos es.
Des autres je ne sonne mot.
ANC. FR. Bien sont donc co li vint, mez nul
mot n'en sona.
Roman de Rou, v. 3/|5c).
Tant redoutoientla fourssenerie Frédégonde
que nos n'osoit mot sonner.
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr.j t. III, p. 220.
Adv. comp. Lo tran.slatet Jeromia de ebrair
en Sati de mot a mot.
Cat. dels apost. de Roma, fol. ^8.
Jérôme le translata de l'hébreu en latin de mot n
mol.
ANC. FR. r.oiitoiu li r ovre mot à mot.
]'). 0E SaiKte-Mm!!!k , Chron. dcNorm., fol. i.')8.
MOV
El ver salm que comensa;
Credo, cre tôt de mot en mot.
LaNFRANC Cigala : En cbanlan d'aquest.
Au véritable psaume qui commence par credo,,
je crois entièrement de mot en mot.
— - Chant, chanson, genre de poésie.
El- ai cor que m' assai
De far nous motz ab son gnai.
Pierre de Maensac : Trop ai estât.
Maintenant j'ai désir que je m'essaie de faire
nouveaux chants avec son agréable.
A lieys o dearia grazir
Si ja fas bos motz ni gnai so.
Elias de Barjols : Mas comjat.
A elle cela devrait plaire si je fais jamais bons
chants et son agréable.
Cat. il/or esp. port. JVofe. it. Moto.
2. MoTiR, V., déclarer, indiquer.
Part. pas. Lo solelh es gravatz de satnrnns en
jorns motitz.
ijc. de Sjdrac, fol. 125 bis
Le soleil est grevé de saturne à jours indiqués.
ANC FR. Se la charretée dn harenc en banne
.se deffant de plus de trois cens et deniy que
il ne r aura moti au vendre, le harenc de
la charretée est acquis au roy.
Ord. des Rois de Fr., T258, t. II, p. 5'](i.
MOUCOS , adj. , lat. MucosM.y , mu-
queux.
Quan hniniditats moccosas so efundudas.
Trad. d'Âlbucasis, fol. 8.
Quand humidités muqueuses sont répandues.
CAT. MoCOS. BSP. MOCOSO. PORT. IT. MuCOSO.
MOVER, MOVRE, V., lat, movere, mou-
voir, agiter, remuer, ébranler.
Quan vey l'alaudeta mover
De joi sas alas contra '1 rai.
B. DE Yentadour : Quan vey.
Quand je vois l'alouette mout'oirde joie ses ailes
contre le rayon.
La cintatz se vueia,
E MOvoN lor carres.
Rambaud de Vaql'EIRAS : Truan mala.
La cité se vide , et ils meurent leur char.
Termes moven
De lor logal o transmudau ,
E l'antrny terra occupan.
Brev. d'amor, fol. 127.
Ronuant ou transposant les termes de leur em-
placement , et occupant la terre d'aulrui.
MOV
— Bouger, défachei-.
.Ta no m vnelh mais de sos pes mover.
B. DE Ventadour : Oiiiiii vei la (lor.
ndsormais je ne me veux, plus bouger de ses pieds.
F^^.Beaa très ans qu'anc d'un voler no ysMOC.
AuGlER : Por vos.
Il y a Lien trois ans qu'oncques d'un même vou-
loir il ne s'y mut.
Prov. No s MovA qai ben estai.
Peyrols : Quoras que m.
Ne se meui'e qui est hieu.
— Retirer, ôtcr, écarter.
E 'Is buelhs non piiesc de lieis mover.
G. Faidit : Ben a Aniors.
Kt je ne puis cca;7er d'elle les yeux.
— Fig. Commencer.
Aissi com mov mon chant, lo fenirai.
Foi.QtET DE Marseille : S' al cor plagues.
Ainsi comme je commence mon clianl , je le finirai.
— Exprimer, manifester.
Per so m plane e'n mov lanha.
Pons de Capdueil : Ben es fol.
Pour cela je me plains et j'en manifeste aflliction.
— Causer, exciter, susciter.
El ducx vol MOVRE guerra.
y. de S. Honorât.
Le duc veut exciter la guerre.
Non MOVAS trebayll ni nanza.
Trad. d'un Evang. apocr.
Ne causes tracasserie ni noise.
Ben es fols qui ab Tnrcx mov conteza.
Le CHEVALIER DU Temple : Ira e dolor.
Est bien fou qui suscite querelle avec les Turcs.
— Venir, provenir.
D' on MOGurs ni en qne tornas.
P. Cardinal : Jliesum Crist.
D'où tu 'Vins et en quoi tu retournes.
De Dieu laov tôt saber, Salamos n' es guirens.
Pierre de Cordiac : El nom de.
De Dieu 'vient tout savoir, Salomon en est garant.
— ■ Être mouvant, relever.
Non ai dreg al fien qn'ien ai,
S' al senhor don mov mais en ve.
P. PiOGlERS : Tant ai.
Je n'ai droit au fief que j'ai , si au seigneur dont
il est mouvant mal en vient.
Maisos ni terra que mova d'En Kernar de
la Tor.
Charte de liesse en yduv.-rgne , de 1270.
MOV
277
Maison ni terre qui meuve du seigneur Bernard
de la Tour.
Part. prés. Los bes inovables e se movbns et
no mova blés.
Til. de 1270 , de In famille de Gasc.
Les biens mouvables et se mouvant et non mou-
vables.
Part. pas. Ja no fora reniazuda per nos
Esta guerra , pus qa' els faiiz son mogcti,
Bertrand d'Allamanon : Ja de cliantar.
Jamais ne serait aliandonne'e par nous cette guerre ,
puisque les faits sont suscités.
Gens contra Iny moouda
Lo fai levar en vil hruda.
G. RiQL'iER : Ane mais.
Gent contre lui excitée le fait e'iever en vile re-
nomme'e.
Cor de tôt joi mogut.
Hugues de Saint-Cïr : Longamen.
Cœur écarté de toute joie.
ANC. FR. Douloureux souspirs qui de cœur
adoulé luy mouvoietit.
OEuvres d'Âlnin Chartier, p. !\0Q.
Ils apaisent les flots, ils moiivent\es orages.
OEuvres île P. Ronsard , l. Il , y. 102g.
CAT. Hlourer. esp. tout. Mover. it. Movere.
'i. MoGUDA, .y./., changement, départ.
Malvaza m'es la moguda
D'estiu, don val meius nios chans
Guillaume de Saint-Didier : Malvaza.
Il m'est mauvais le départ de l'ele, dont mon
cliaut vaut moins.
— Soulèvement.
Fon grand mogbda que l'om appelava
pastorels.
Carlulaire de Montpellier, fol. 7g.
Fut grand soulèvement.... que l'on appelait les
pastoureaux.
3. MovKMEN , .V. f//., nioiiv(;uiont.
Los auzels que volon am \o movemen de
lor alas.
Lo {Irmamen e'I movemln e'I cors de las
planetas.
Liv. de Sjdrac, fol. l^6 et 97.
Les oiseaux qui volent avec le mouvement de
leurs ailes.
Le firmament et le mouvement el le cours des
planètes.
Fig. Neguu MovtME.N d'ira ni de rancor.
f^. et rert., fol. 57.
Nul mouvement de colère ni de rancune.
— Iiiipul.sioii.
278 MOV
Trobars e chantars son movemens de totas
galliardias.
Graniin. provenc.
Le trouver et le clianter sont impulsions de toutes
géiiérosite's.
CAT. Moviinenc. est». Moviiniento, port. it.
Movùnento.
/|. MOBILITAT, S.f., lat. MOBILITATCW ,
mobilité.
Per douar terapraïuent a sa mobilitat.
En sas parlidas a mobilitat.
Eltic. de las piopr., fol. 36 et i56.
Pour donner proportion a sa mobilité.
Dans ses parties a inobiliié.
CAT. Molilitat. ESP. MobiUdad. port. Mob'dl-
dade. it. Mobilità , inobilitate , mobilitade.
5. MovABLETAT, S.f., nuiliibilité.
La non movabletat del sien con.selh.
Trad. de l'Epît. de S. Paul aux Hébreux.
La non iniilabilité du sieu conseil.
6. MovEDOR, aclj., mouvable, remuable.
De cau.sas non movedoiras.
Coul. d'Alais. Àrch. du Roj. , K. 70^.
De choses non moufables.
7. MovABLE, adj. ûyi lat. Momi^is, mo-
bile , mouvable.
Uelhs de mantas colors et mot movables.
Elue, de las ptopr., fol. 252.
Yeux de maintes couleurs et inouU mobiles.
Illi SOU bestias e creaturas movabi.a.s.
Liv. de SjdiuCj, loi. 3o.
Ils sont bêtes et cre'aturcs moufables.
La mai" movabla e bruzens.
Pierre de Cor.BiAC : El nom de
La mer mobile et bruyante.
ANC. FR. Comme gens qui par nature sont le-
gier et mouvable.
Gest. de Louis le Dcb., Rec. des Hisf. de Fr.,
t. VI, p. i3o.
Selonc ce qne movables farent.
Roman de la Rose j v. 16961.
— Qui est mouvant, qui relève.
Los bes MOVABr.ES e se moyens e no mov abi.es.
Tit. de 1270, de la famille de Gasc.
Les biens mouvubles et se mouvant et non mou-
vables.
8. Mocio, S.f., lat. MOTio, émotion,
aj^italion.
Per que aia grauda mocio.
Elue, de las propr., fol. 17.
Pour iju'il ail 'grande agitation.
MOV
CAT. Mocio. ESP. Mocion. port. Mocào. it.
Mozione.
9. MoTiu , adj., mouvable, agitable.
Als nervis sensitins et motius.
Elue, de las propr., fol. ^8.
Aux nerfs sensitifs et agilables.
— Moteur, qui fait mouvoir.
La virtHt motiva.
Elue, de las propr., fol. 18.
La force motrice.
CAT. Motiu. ESP. PORT. IT. MotlVO-
10. AmOVER , AMOVRE, V., lat. AMOVERE,
faire mouvoir, diriger, conduire.
Ja no euh en balalha nulhs om l' espar,
Ni que auze en sa terra est amover.
Pioman de Gérard de Rossillon, fol. ^7.
Jamais je ne pense qu'eu balaille nul liomnie l'at-
tende, ni qu'il ose sur sa terrey«i/e mouvoir arcaée.
ESP. Amover.
11. COMMOCIO, COMOCIO , S. f., lat. COM-
MOTio, commotion.
Per forsa de comocio de vens contraris.
Toneyre... el cervel f.i comoc:io.
Elue, de las propr., fol. i38.
Par force de commotion de veiils contraires.
Tonnerre... au cerveau lait commotion.
CoMMOTio de dentz.
Trad. d'Albucasis, fol. 60.
Commotion de dents.
CAT. Coimnociù. esi- Coninocion. port. Corn-
mocào. iT. Commozione.
12. CoMOT , S. m., commotion, agita-
tion, bruit.
Doncx , si be l'angel son per tôt,
En nulh logal no fan comot.
Erev. d'amor, fol. 19.
Donc, bien que les anges soient partout, en nui
lieu ils ne fonl bruit.
13. ESMOVER, ESMOVRE, V., lat. AMOVERE,
agiter, avancer, élancer.
Silh que se assalhilz sou plus ardih que
cilh que los assalho, e no si volo esmovre
contra els.
hiv. de Sjdrac, fol. 58.
Ceux qui sont assaillis sont plus bardis que ceux
qui les assaillent , et ne se veulent pas élancer
contre eux. --
MOV
Saill en enans, f.smov las mans e'is bratz.
G. Raynol n'APT : A lornar ni'er.
Je saute en avant , j'agile les mains et les bras.
Part. pas. La servela lor es tota esmoguda
per lo vi.
LU', de Sjtirac, fol. 58.
La cervelle leur est toute agitée par le vin.
14. EsMOVEMEN, S. m., agitation, re-
muement, mouvement.
Eulendra I'esmovemen de l'aygiia.
JAv. de Sydrac, loi. 123.
Knlendra le n'tmiemenl <le IVau.
A>-c. FR. En ce temps là fa crolles et esmouve-
ment de terre si grans.
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., f . IM, p. 176.
Car ce tant seuileraent il feil pour esinoiive-
merit d'envie et de convoitise.
MONSTRELET, t. 1 , fol. 63.
i5. EscoMovEK, EScoMOVRE, V. , émou-
voir, exciîer.
F.scoMOC les .Sarraxis contra Karle.
Cfit, dcls nposl. de lloma, fol. pS.
Excita les Sarrasins contre Cliarles.
Proc. Aspra paraala EsroMov forceneria.
f\ et Vert., fol. 3t.
Apre parole excite violence.
Part. pas. La regina. qiian vie son frayie mort,
fo EscoMAUGUDA degrao dol.
EscoMACGCTZ de pielat, ellis ploreron.
PlULOMF.lVA.
La reine , quand elle vit son frère mort , lut ('mue
(le grande douleur.
/vmui de pitié, ils pleurèrent.
vc. FR. 11 ne vit oaqoes le benoiet roi lors
irié ne escommétt poar ce.
.' i- Saint-Louis, à la fiu de .Toinville, p. 36?..
l 'i. EscoMOCio, s.f., commotion, agi-
tation.
l'rof. Vis trop begns fa! ira e f.scomocio.
Tiad. de Tiède, fol. l\5.
Vin trop Lu fait colère et commotion.
-. EscoMOVEMEN , S. 171., ciiiotion, agi-
tation , soulèvement.
Gran f.scomoveme.v se levet conlra Loys,
• i-mperador.
Cal. dels apost. de Roma, fol. ti5.
O rande émotion se leva contre Louis , l'empereur.
I scoMoviMENsde lasredupiansas de la terra.
Calendrier procenral.
I^ilnlions ^••^ puissances de la torrf.
MOV
279
i8. Inmobilitat, .y. /;?. , lat. immobili-
TKTem , immobilité.
Ha escortât et iNMoniMTAT.
Elue, de las propr., fol. lof).
A obscurité et immobilité.
cAT. Immobilitat. esi». Inmovilidad. port,
linmobiUdade. \y. Iirunobilith, iinmoMli-
tate, immobUhade.
ig. Pr.OMOVV.n, pv.omovre , n., lat. pro-
MovEivE , j>i omoiivoif.
Vol PROMOVRE en plus ant loc.
Picgla de S. Benezeg , fol. 7 l .
Veut promntii'oir en plus liaut. lieu.
Pari. pas. Era rey promogutz.
Fo PROMOGUTZ en l'emperi.
Cat. dels nposl. de Roma, fol. 166 et 176.
Etait mi promu.
Fut promu à l'empire.
CAT. Proinoiirer. Esr. port. Promover, it.
Prniniiovere.
20. Promotio , s. f,, lat. promotio ,
pron.olioi).
A la PROMOTIO dels cossols.
Tii. de i368. DoAT, t. CXXXl, fol. 23.
A la promotion des consuls.
CAT. Proniociô. esp. Promocioit. port. Promo-
cao IV. Proinozione.
ai. PiKMOVKtV , REMÛVRE, î»., lat. REMO-
vi:i\r, , renouveler, recommencer.
Que Cassa esta guerra mai remover.
Piomnn de Gérard de Ptossillon, fol. Io5.
Qu'il la-se plus renouveler cMXe guerre.
— Picmuer, déplacer, retirer.
Remova et este tôt aqiiel liastiment.
Til. de 1269. Àrcli. du Roj-., K. 17.
Qu'il déplace et ôte tout ce' bâtiment.
Pan. pas. D'aquest loc ma carn non fon anc
REMOGDDA.
V. de S te. Magdelaine.
De ce lieu ma chair ne fut oncipies remuée.
(AT. Remourer. esp. port. Remover. it. Ri-
inovre.
9.2. Rrmotio, s. f., lat. REMOTio, re-
muement, déplacement.
La qninla per kemotio.
Leys d'amors, fol. ')4-
La cinquième par déplacement.
— Secousse.
So
MOV
SonremaugudasdelnrslocsperpaucaREMOCio.
Trad. d'Albucasis, fol. 66.
Sont remuées de leur place par petite secousse.
— Exiraction , arrachement.
A las dentz.... concassio o remocio.
Trad. d'iilhncasis, fol. 22.
Aux dents... clioc ou arrachement.
CAT. Be/nociô. esp. Rernocion. it. Rimozione.
S. m. , remuement ,
23. Removemkn
déplacement.
Removemens de letra o de sillaba.
Leys d'amors, fol . i 3 1 ■
Déplacement de lettre ou de syllabe.
Esr. Bemovemienco. it. Rirnovimento.
24. Remota , s. f. , tronble , remue-
ment, agita lion.
Lo fues e'I ven.s e'I oritz fan tal remota
Que anc non .Tuzi.s major.
Roman de Gérard de RossiUon, fol. 73.
Le feu et le vent el les cris font tel remuement
qu'oncques vous n'en entendîtes plus grand.
25. Ramut, s. m., agilation, murmure.
Gardetz no i sia fahs crilz ni ramutz.
Roman de Gérard de Uossillon, fol. 97. ,
Que vous preniez garde que n'y soit fait cri ni
agitation,
0.6. Remotiu , adj., expansif , qui se
propage.
Solelh.... ha virtut.... remotiva.
E/uc. de las propr. , foî. ii5.
Le soleil.... a vertu.... expansive.
27. SozjiovER, sozMOVRE, v., soulevcr.
Fig. El sozMOV lo pobol i)er Iota la Jndea.
Hist. de la Bible en prov., fol. 62.
Il soulevé le peuple par toute la Judée.
ANC. E.sp. Todo el fervor que era somovido.
Poema de Alcxandro . cop. 178.
28. COMORDER , COMORDRE , V., émOU-
voir, exciter à.
Sui brus
Et estrns
A lit.s autras, e '1 cor feing prenis,
Mas pel siea joy trep e sauta;
No vuelh c'autra in'o comorda.
A. Daniel : Autct e Las.
Je suis sombre et fier aux autres , et le cœur je
liens comprimé , mais pour la sienne joie je trépigne
et .saule; je ne veux pas qu'autre m^ excite à cela.
MOY
29. CoMORSA, i.f. , agitation, dispute,
contestation.
Al comte que ton
Los Frances, e'is escorsa,
E'is pen, e'n faî pon ,
Quant ab luy fan comorsa.
G. FlGUElRAS : Sirventes vuelli.
Au comte qui tond les Français , et les écorche , et
les pend et en fait pont, quand avec lui ils fout con-
testation.
30. ACOMORDER, ACOMORDRE , V., émOU-
voir, agiter.
Amors m' afrena la guauta ,
Que fols gaps non I'acomorda.
A. Daniel : Aulet e bas.
Amour m'enfrène la boucbe , de sorte que folle
raillerie ne Vémeui^e pas.
MOYS , MOIS , MOix , adj. , lâche , vil ,
sournois.
Falz prezicx
D'omes moys ni tricx.
r. Bbemond Ricas INovAS : Si m ten.
Fausses prédications d'iiommes lâches et trompeurs.
Tug cominalmeu
Em irafeguier e moys.
Nat de Mons : Sitôt non.
Tous généralement nous sommes trompeurs elvils.
Aissi quo'l mois, laire
Son quetz e celaire.
RaiiioNd de MibAVAL : Enquer.
Ainsi comme les voleurs sournois sont cois et dis-
simulés.
Fig. Ab liai cor, fi e puuc moys.
R.Vidal de Bezaudin : En aquel temps.
Avec cœur loyal , pur et peu sournois.
2. MOYSSART, MOICHART, ad/., lâchc ,
vil, méprisable.
Adreg e franc ses cor moyssart.
R. Vidal de Bkzaudun : En aquel temps.
Loyal et franc sans cœur ojH.
Ab MOICHARDA machination.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^2.
Avec lâche macbination.
Stibst. Li folh e'i fellon e'I moyssakt.
P. Cardinal : Ben (enb.
Les fous et les félons et les lâches.
MOYSO , .9. /. , mesure.
A forma ni a moyso dessus dita.
TU. de i36o. DoAT, t. LSVIl, fol. 85.
A forme et à mesure dessusdite.
MUD
Ayc.TH. La bonclie petite et {^rocelc. .
Le col fil (le bonne moisort.
Gros assez et Ions par raison.
Boulons i ot petis et clos...
Si en i oi d'antre maison.
Roman de la Rose, v. SSg et id^iQ-
MOZIR, V., moisir.
Part. pas. Aina locs Mozn-z et pndens.
Elue, de las propr., fol. 240.
Aimo lieux moisis et puants.
ANC. Cat. Mosir. esp. Mohecer.
BIUCAL, s. m., h.'is lat. MucALi.v, datte.
Palnia..., sos fings... so ditz mucai.s.
Elue- de las propr., fol. 217.
Le p,ilmicr... , ses fruits... sont dits dattes.
MUCELLAGE, ,y. m., lat. aiucillag;-
nem, mticilai^e.
Que la fenina sia cristerizada de MncEr.i.A(;E
de ptilli.
MUCELLAGE de fenngrcc aiu cizami.
Trad. d'jdlbucasis, fol. 36.
(^ue la ieinmc soit clyste'risc'c avec mucilage de
tilleul.
Mucilage de fe'nugrec avec scsame.
Axc. CAT. Mussilage. f.sp. Mucilagn. port.
Mucilagein. n. MucUagine, iiutciUaghie ,
mucellagine .
MUDAR , T. , lat. mutare , changer,
transporter, détourner, différer, dé-
placer.
Ja no volgr'alhors MunAR mon garninicn.
I.E COMTE DE PoiTlERS : ConifiailllO.
Je ne voudrais jamais transporter ailleurs mon
étjuipage.
An MUBAT Inr estaje.
f^. de S. Honorât.
Ont change leur demeure.
Quasouna creatnra
Pot MUDAK , segon natnra ,
Son bon esser de ben en mal.
Brev. d'amor, fol. 10.
Chaque créature peut changer, selon nature , son
bon être de Lien en mal.
El fols si MUDA. coma li luna.
Trad. debède,\ol.3-;.
Le fou se change comme la lune.
Los quais quatre niestres, ca.scun an, se mu-
riAR Aîf .
Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 47a.
lit .
MUD 281
Lesquels quatre maîtres , chaque année , se chan-
geront.
Tro'l nom d'amans
En drnt se muda.
Kambaid de Vaqieibas : Kalenda maia.
Jusqu'à ce (|ue le nom d'amant se change en lavori •
f.oc. Aoras non ans mudar
Qn'ieu no cbant al vostre somos.
T. vr. G. d'Uisel et de M. de Ventadour : Gui
d'Uiselh.
Maintenant je n'ose dij/'er-er que je ne chante à la
votre invitation.
Non MUDARAi deserenaii
Qu'ieu non desplev
Un son novelb qa'els esbaiuley.
P. ROGIERS : Per far esbaudir.
.Te ne différerai pas de'sormais que je ne déploie un
nouvel air qui les réjouisse.
— Muer.
Deu boni son auzel agnizar
Aissi que meills deia mudar.
Dirai co si deu mudar
Anzel.
Dei'des de Prades, yiuz. cass.
On doit allaiter son oiseau ainsi qu'il doive mieux
muer.
,Ie dirai comment se doit muer oiseau.
Part. prés. A senbor modan, so es assaber a
abbat moren.
Tit. de 1287. Doat, t. CXXX, fol. i58.
A seigneur changeant, c'est à savoir à abhé mourant.
Pare. pas.
"Voirai lo donc mal mudat, gnallinier,
Gras, debaten, que non pue.sca volar.
Bertrand de Born ; leu m'escondisc.
.Te le voudrai donc mal mué, gclinier, gras, se dé-
battant , qu'il ne puisse voler.
ANC. FR, Sans vostre auior ne m'a vie meslier .
Ne je ne vuil tôt lo siegle en muer.
Le CHATELAIN "deColci , chanson 8.
Bien me revint son ^'racieux langaige,
Et tosl muej mon propos et coraige.
Charles d'Orléans , p. 4.
On sont-ce bonneurs qui font muer les meurs.
Crétin , p. 2.H2.
Ceux-là .sont incontinent muez d'an'our en
haine et de baine en amour.
Comines, liv. I , p. 7.3.
D'un visage constant et sans muer de couleur.
.\mvoT, Tr. de Flutarque, Vie de SylLi.
c\T. ESP. port. Mudar. it. Mutare.
Mt'i»A , .V. /; , mite.
M\
283 MUD
si vosti'ansels , avan la muoa ,
A tota la coa perdiida.
Deudes de Prabes : Aiiz. eus s.
Si votre oiseau , avant la mue, a toute la queue
perdue.
CAT. ESP. PORT. îT. Muda.
3. MuDAMEN, .V. m., changement.
Seues lunh mudamen ea se.
Brei'. d'amor, fol. 35.
Sans nul changement en soi.
L'orde de MunAMEN del enperi.
Cal. ciels apost. de Roina , fol. io2.
L'ordre de changement de l'empire.
Tota la solfa sai e los set mudamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Je sais tout le solfège et les sept changements.
A.\r. FR. Par muement de lieu en aulie.
JOINVILLE , p. Il^g.
CAT. Mudatnent, f.sp. D/udarniento. port. ^Jii-
damento. it. .yutamento.
4. MUTATIO , MUTACIO , MUDAZO , S.f. ,
lat. MUTATIO, mutation, changement.
Diens no pren mutatio.
Segon diverses iiiovemeas
E MUTACIOS.
Brei-. d'amor, fol. g et 32.
Dieu ue prend point de changement.
Selon divers mouvements et mutations.
Grens es sopdosa mddazo.s.
Trad. de Bhde, fol. 3o.
Changement subit est pe'nible.
c.xr. Mutaciô. esp. Miuaciou. port. Mutacào.
IT. Miitazione.
5. MUTABILITAT, S . f. , !at. MITTABILITA-
lein , mutabilité , mobilité, incon-
stance.
Mutabilitat, sensiblelat.
Gr;inda mutabihtat.
Elue, de las propr., (ol. i et uj.
Hlol/ili/t', sensibilité.
Graiid<! mobilité.
CAT. HJutabilitat. e.sp. Muiabilidad. port. Mu-
tabilidade. it. Mtitabilità , miitahilitate ,
miuabUitude.
G. MuDAYKjTz, S.f., muable, changeusc.
I.nna... es muiiayritz del ayre.
Elue, de las propr., fol. iitJ.
La lune... rsl rluingense de l'air.
MUD
7. Mutable j mudable , .y./"., lat. Mi -
TAïu'uV, mobile, changeant, mitahlc
l'^a lioin MUTABLE de loc en autre.
Elue, de las propr. , fol. 117.
Fait l'iioniine (7(«77^ert/!< de lieu en autre.
A'qu mot so mudabi.e.
Lejs d'amors , fol. 68.
Quelques mots sont muables.
Tota creatura es mudabla per sa natura.
r. et Vert., fol. /|o.
Toute créai uie est changeante par sa nature.
CAT. ESP. Mudable. port. Ttludavel. it. 3Jii
tabilc.
8. Commutatîo , S.f: , lat. commutatio ,
commutation, changement, figure tic
rhétorique.
CoMMUTATios... apelada antliimetabola, se
fay can son doas senteutias que la nna es ad-
versaria a i'aulra, et hom fay del mot derrier
premier e del primier derrier.
Leys d'amors, fol. iZ|().
La commutation appelée antiraétabole , se fait
quand deux phrases sont dont l'une est contraii'e à
l'autre , et qu'on fait du mol dernier le premier et
du premier le dernier.
CAT. Coinmutatiù. esp. Conmutacion. port.
Cointnutacào. i r . Cointnutaziotte.
(). Comutatilt, odj., commutalif, chan-
geahle, variable.
O son... COMCTATIVAS.
Leys d'amors , fol. 26.
Oi: elles sont — commutatii-es.
CAT. Comrniitatiu. esp. Comnatativo . port. it,
Coiniiiutiith'o.
I o. Inmutar, V., lat. immutarc, changer.
Part. prés. Requier liUz inmutant.
Segon la qualital de la vapor inmutant la
cella phaniastica.
Elue, de las propr. j fol. i5 et 78.
Me([uiert lumière changeante.
Selon la qualité de la vapeur changeant le siège
fantastique.
Part. pas. Els inmutatz , 1' esperit animal
corr.
Elue, de las propr. j fol. iG.
Eux changés, l'esprit animal court.
CAT. Iminiitar. esp. Inimttar. it. Tmmutare.
II. InnilITAClO, IINMUTACIO, S.f., lat.
immctatio, changement.
iMUD
Desordenada inwutacio.
De iMMLTACio receplivas.
Elite, de Ins propr., fol. .M^cV \ll\.
Changement désortioniic.
Susceptibles de clianf;ement.
CAT. Iinmiitaciô, r.sv. Inmutacion. it. Iinmu
tazione.
12. InMUTABILITAT, 5. /. , lat. IMAIUTA-
BiLiTATc'w, immutabilité.
HaU INNlUTABItlTAT.
IwMUTABiLiTAT se.s t ransniutacio.
Elue, de lus propr.. Col. i et !^.
Ont immuttihitite.
Immutabilité sans transformation.
t:àT. Immutabilitat. e.sp. Inmutabilidad. port.
Iininiitabilidade. ir. IininiitabiUtà , iminit-
tabilitate , iinmutabilitade.
î3. Inmut.\tiu, aclj., immiitatif, chan-
geant.
VirtUt INMUTATIVA.
So dels elemens ismutativa.s.
Elue, de las propr., fol. i() et ii^.
Vertu changeante.
Sont immutatii'es des éléments.
ESP. Inmututivo.
i4- Permutar, V., lat. pkkmutar^?, per-
muter.
Desempari e doui e fermuti de mi en vo.s.
Tit. de lajD. Àrch. du Roy. Toulouse, J. 321.
Je désempare et donne et permute de raoi à vous.
CAT. ESP. Permutar. port. Permudar. it. Per.
mutare.
I 5. Permutatiu, .y./., lat. permutatio,
permutation, changement.
Cofermi aquesta permdtatio.
2'i7. de 1275. Areh. du Roy. Toulouse, J. 32i .
Je conGrme.... celle permutation.
Permctatios de Ictia o de sillaba.
Leys d'amnrs, fol. I2(.
Permutation de lettre ou de syllabe.
i:AT. Permutaciù. ESP. Pennncacion. pokt. Per-
mulacào. it. Permutazioiie.
16. Permuta, s.f., échange, troc.
Non ha loc en permctas .simpias.
Fors de Bearn , p. io8').
>''a pas lieu en échanges simples.
«AT. ESP. it. Permuta.
17. 1'krmi;taijoji, s. m., irtxpieur.
MUD 283
Los antres.... rERMtjr/. dors.
Coût, de Condoin.
Les autres.... troqueurs.
it. Permutatore.
i8. Per.mutabi.k, adj. , lat. permutaiu-
i.is , permutable, changeable.
Permutabi.a per .sa condicio.
Prepausan... las que ban iniuutabiiiîal a las
PERMUTABI.AS.
Elue, de las propr., loi. 8 cl [.
Perniulahle par sa condition.
Préfèrent... celles qui ont immobilité aux chan-
geables.
IT. Perinutabile.
19. Permutatiu , adj. , permutatif ,
propre à permuter,
O son.... permctativas.
Leys d'amnrs, loi. 2ti.
Ou elles sont — permufatifes.
DeLs cors d'aqnels qui la auzo permltativa.
Elue, de las propr., fol. 46.
Permutative des corps de ceux qui l'entendent,
ir. Permutativo.
lo. Remudar, remuiar, V. , lat. remu-
TARe , remuer, changer, bouger, sé-
j)arer.
Parlar ni remudar no i s pot.
Liv. de Sydrae, fol. 16.
Parler ni remuer ne s'y peut.
Pero si s remuda
Malautes, qiian mielhs coda
En antra jiart guérir.
Peybols : Pus de mon.
Pourtant aussi se remue le malade, quand il pense-
en autre part mieux guérir.
Mas que j)er aisso no m remct.
Ra.mbal'd b'Orange : Erquan.
Pourvu que pour cela je n<; me remue.
Sol non polsa ni remuia.
Roman deJaufre, fol. ba-
sculement ne souille ni remue.
Uig . IJo7. cavaliers piezans
Don largueza no s remuda.
T. pE Glion et de Maenabd : En Maenard.
Deux clievaliers prisés dont générosité ne se
sépare pas.
Subst. A son remudar si eversa la tuaiic.
Liv. de Sydrae, fol. tiH.
A sou ;-t//i»tr se reiivcr«cla matrice,
f AT. isr Rcmiidnr. it. Riinutare.
284
MUD
21. Remudamen , s, m., remuement,
mouvement, agitation, changement.
Per la vanetat del dib sauc e de son remu-
DAMEN.
Zii'. de Sjdrac, fol. 10^.
l'ar la légèreté dudit sang et de son agitation.
Al REMCDAMENT no fassa barat.
Arbre de Bataillas, fol. r3o.
Au changement <|u'il ne fasse pas trompeiie.
ESP. Remitdamiento. it. Ritnutainento.
"2.1. TrANSMUDAR , TRASMUDAR, V. , lat.
TRANSMUTARe, transmucF, transportei-,
rhangor.
"Virar e transmudar los molz,
Leys d'amors, fol. i^-
Changer et transporter los mots.
Laarador termes inoven
De lor logal o trasmddan.
Quart r onor a Dieu degnda
En creatara transmuda.
Bref- d'amor, fol. 127 et 74»
LaLoureurs l'emuaut ou transportant les limites
de leur local.
Quand il transporte à la créature l'bonneur dû
à Dieu.
Part. pas. Lasdlchas diclios son transmud auas.
Lejs d'amors, lui. 108.
Les dits mots sont transportés.
ANC. FR. Destruisit le royaume de Assiir et en
transmua la seigneurie aux Persans et aux
Mèdes.
Alain Chartier, p. agS.
Vous qui m'avez en rocher transmué.
Premières OEuvres de Desportes , p. 353.
<:,\T.Esi>. Transinutar, trasmitdar, port. Trans-
iniitar, transmudar. it. Trasmiitare , tra-
tnutare.
■iZ. Tr.^NSMUTACIO , TRASMUTACIO, H.f.,
lat. TRAN.SMUTATio, transformation.
Entro que es digerida et La presa trans-
MUTACIO.
En TRASMUTACios de metalhs.
Elue, de las propr. , fol. i^ et ;>,.'(().
Jus([u'à ce qu'elle est digere'e et a pris transfor-
mation.
En transjormations de métaux.
tAT. Transinntaciô , trasmiitaciô . esp. Transmu-
taciotï , trasmiitacion, trastniidacion. port.
Transmutacào, trasimidaçào. it. Trasinii-
tazione , irasmutagione , tramiuazione ,
tramiilaL'Ioiic.
MUE
24. Transmud AMEN , trasmudamen ,
s. ni. , transformation , permutation .
bouleversement, changement.
Lo qnal TRANSMCnAMEN o transpositio,
Lejs d'amors, fol. 108.
Lequel changement ou transposition.
î'"aj d'nuiors gran transmudamen
La luna mernian e creissen.
Brei>. d'amor, fol. 34.
Fait grand bouleversement d'iiumeui's la lune di'
minuant et croissant.
ANC. t.<p.Trasmiidamiento- iv .Trasmiuamento,
tramittamento.
2,^. TrANSMUDABLE, TRASMUDABLE, adj.,
transmi'.table.
Ses coniensamen e ses fî ,
Non TRANSMUDABLES atrcssi.
Bref, d'amor, fol. 2.
Sans commencement et sans fin , non transmu-
table pareillement.
E.SP. Trasmutoble. port, Traiismutavel. it
Trasmutabile.
ftlUEIS, mueg, mug, muog, mog , s. /«..
lat. M0f7i«s, niuid.
Ricliartz inctra a mueis et a sestiers
Anr et argent.
1>ERTRAKD DE BoRN : Miez sirventcs.
Ricliard de'pensera à miiids et à setiers or et argent.
Tu li donaras .x. sols, o .xx. mugz de
blatz chascun an.
Trad. du Code de Justinien, fol. 39.
Tu lui donneras dis sous, ou vingt muids de hle
chaque anne'e.
PORT. Modio. it. Moggio.
MUELHAR , MOILLAR, molhar, mular,
V., mouiller, humecter, tremper.
Pel miecb de la mar Roia , ses pe molhar.
Elue, de las propr., fol. 129.
Par le milieu de la mer Kouge , sans pied mouiller.
De tal suc moilla soven
Penas tinhosas.
Deddes de Prades, .duz. cass.
De pareil suc mouille souvent les pennes teigneuses.
Pero soven de lagremas en muelh
Mon vis.
AiMEiîi DE Peguilain : Lonjamcns.
Pourtant souvent de larmes j'en mouille mon visage.
La toizos de la lana
Que s MOiLi.ET en la sec' aire.
Pierre de Corbiac . Domna dcls.
La toison de la laine qui se mouilla à l'air sec.
MUG
• Lo sol al matin solelha,
• E'I ni vol el vcsprc muelha.
Bernard de Venzenac : Hueyraais.
Le soleil au niatiu luil , et la nue au soir mouille.
Cant plou, soven muelha.
V. de S. Honorât.
Quand il pleut , souvent il mouille.
Substant. D' aital cner los cove far
Que no duriscon per moillar.
Deudes de Prades , Auz. cuss.
De tel cuir il convient de les faire qu'ils ne dur-
cissent pas par le mouiller.
Part. pas.
Pietatz l'eu a prcza, car H sant son mutât.
y. de S. Honorai.
Pie'te' l'en a prise , car les saints sont mouilles.
Daretz carn tie petit anhel
En lait de cabra freit moilt.ada.
Deudes de Prades , yiuz. cass.
\ous donnerez cLair de petit agueau trempée en
lait de cbèvre froid.
CAT. ^InUar. ESP. Mojar. port. Molhar.
•?.. MoYLLADURA , S. f., mouilliirc, hu-
midité.
Ni nnlla moyixadora ,
Que non troberon aigna.
/'. de S. Honorât.
ISi aucune humidité, vu cfu'ils ne trouvèrent eau.
CAT. MilUadiira. esp. IMojadura. port. Mol-
hadura.
3. Rf.muei.har, 7K, mouiller, humcctiT,
détrein|)er.
Quar pins mois torna qu'abelba
Coy tôt jorn aiga remuelha.
Bernard de Venzenac : Hueymais pus.
Car il devient plus mou qu'abeille que tout le jour
l'eau mouille.
CAT. Remtdlar. esp. Remojar. port, licinolliar.
iT. RimoUare.
4. Rkmuf.yll, remoil, s. m., hiiiuitlitc-,
détrempe.
Non troberon aygna ni vena de remueym..
y. de S. Honorât.
JN'e trouvèrent eau ni veine A'humidilé.
Fig. Las lez roetez en remoill.
T. DE Lantelm et de Lanfranc : Lanfranc.
Les lois vous mettez en détrempe.
CAT. Rcmull. ESP. Reinojo. port. Reinol/in.
MUGIR, V., I;U. MtGiRc, mugir.
MUL 285
On trntnc dans les Lefs d'amors ,
fol. 92, pour la 3'' pers. du prés, do
l'indic. : mugisc, mijGisshi, il mugit; et
fol. 94 , pour la 5'' pers. du prêt. : mugi,
MUGic , il mugit.
ESP. PORT. Mugir. iT. Muggire.
2. MuGiMEN, S. m., mugissement.
Lo MUMMEN del buou.
Leys d'umovs, fol. 2.
Le mugissement du bœuf.
— Cri , hurlement.
Gitavo tan grans mugimens.
dit. dels upost. de Roma, fol, iji.
Jetaient de si grands cris.
ML JOL , s. m., lat. mug/l, mulet, sorte
de poisson.
McjOL , qnau ve lors agaytz... torna arreyra.
Elue, de las propr., fol. |55.
Le mulet , quand il voit leurs pièges... retourne
.-.'.rière.
<:at. esp. Mtijol. iT. Muggine.
MUL , s. m., lat. mvuis, mulet.
Bnrdonem prodncit eqnas conjnnclns asellse,
Procréât et yivt.um junctus asellas equae.
Ebrard. Betln. , in grœcismo.
Perdet très cavals et un mul.
Guillaume de Berguedan : l\Ial o fe.
Perdit trois chevaux et un mulet.
ANC. FR. Et si donna an roi Noblon
Cargiés trente muls arragons
De pieres et d'or et d'argent.
Roman du Renarf, t. IV, p. 425.
ANC. CAT. ]\lltl. ESP. PORT. IT. Mu/o.
■}.. MuLA, s.f., lat. MULA, mide.
Sembla mula quan reguauba.
Guillaume de Berguedan : Un tricbaire.
Ressemble à mule quand elle rechigne.
CAT. ESP. PORT. IT. Mula.
■'). Mulet, s. m., mulet.
Lo duc Teri d'Ardena sus un mulet lo lia.
Roman de Fierabras , v. /(832.
Le duc Thierry d'.Ardenne sur un mulet le lie.
ESP. Mideto. IT. Midetto.
4. Mui.eiar , V. , aller à mulet.
Li Espanbol muleio.
Leys d'amors, M. 5i.
i.c-, E^p;i(;nols ronl à mulet.
:*86 MUiN"
5. MuLiN, (idj., de mule, de mulet.
Carns mdlinas so peiors que d'aze per digerir.
Kliic. de lits propr., ibi. 7.!i!^.
heschdirsde mutt'l .sont pires quetl'âne pour digérer.
IT. Midino.
I\IUN, MON, MONT, S. m., lat. mxmmis ,
monde, univers.
Mielz sabelz gardîa* hoiue de dan ,
Que venb'a vos, qa'autre reys qu'ai mun sia.
FoLguET DE LuNEL : Al l)On rey.
Mieux vous savez garantir de dommage homme
(|ui vienne à vous , qu'autre roi qui soit au monde.
Mielher etz del mon e la belaïre.
Perdigon : Aissi cum selli.
Vous êtes la meilleui-e du monde et la plus Ijelle.
— Mystiq. Le siècle.
Trop aiueron lo mont, e pauc lo paradis.
La nobla Leyczon.
Aimèrent heaucoup le monde, et peu le paradis.
— La vie future, le ciel.
Totz l'autre mons no m poiria
Teuer nulh pro, s'ieu no us vezia.
l'oNS DE Capdueil : S'anc fis ni.
Tout l'autre monde ne me pourrait tenir nul pro-
fil , si je ne vous voyais pas.
— La nature, la terre.
Belh m'es lo dous temps amoros,
Lanqnaa lo mons reverdezis.
Arnaud de Marbeil : Belli m' es lo.
M'est beau le doux temps amoureux , quand la
nature reverdit.
ANC. FR. Koriune se jeue del mont:
Li un vienent, li autre vont.
Roman du Renart, t. III, p. 291.
E li dus jura Dex, ki li mund pot salver.
Roman de Rou, v. 3849-
CAT. Mo7i. ESP. l'oiiT. Munclo. IT. Mondo.
2. MONDAN, MONU.V, Oclj. , lat. MUNDA-
■sus , mondain, du monde.
Jois mondans es dolors.
B. ZoRGi ; Ben es.
l'iaisir mondain est douleur.
Aquestas doas maneras d'amors son comu-
iials a lotas mondanas crealuras.
Brev. d'atnor. Col. 4-
Ces deux manières d'amour sont communes à
toutes créatures du monde.
c:at. IMondti , muiuli'i , est. tokt. Mundano.
vr . Mondano.
MUN
3. MUNIJANAL, MONDANAL , ndj . , UlOn-
dain.
Pessaaiens carnals e mondahai.s.
V. et Vert., fol. 88.
IVnsées ciiarnelles et mondaines.
Ni'ls MONDANALS LeS.
ILeys d'amors, fol. 28.
IV'i les biens mondains.
Cort ecclesiastica o mdndanai..
TU. dû 1373. DoAT, t. CXXV, fol. 65.
Cour ecclésiastique ou mondaine.
ANC. CAT. ANC. ESP. Miindaiial.
4. MUNPIAL , MONDIAL, ndj., lat. MUN-
DiALiV, mondain, du monde.
De !a natura e de disposicio mundiai..
Dieus qui, en la civilitat mondial, es un
princep réglant , ordenant.
Elue, de laspropr., fol. io5et2.
De la nature et de disposllion du monde.
Dieu qui , dans la civililé mondaine, est un prin-
cipe réglant , ordonnant.
ANC. ESP. Miindial. it. Mondiale.
MUNDAR, MONDAR, V. , lat. mundare,
monder, nettoyer, purifier.
De la sotil pel los mcndatz.
Detjdes de Prades , Auz. cass.
De la fine peau vous les mondez.
Fig. MoNDAN los de lors malvestatz.
Bref, d'amor, fol. 2.
En les purifiant de leurs méchancetés.
E '1 mons es estranhaiz de mondar,
Qaar bom uo crt- autre ni es crezutz.
G. BiQUiER : Fortz guerra.
Et le monde est éloigné de se purifier, car liommo
ne croit un autre ni n'est cru.
Ses MONDAR, non pot montar anion.
Serveri de GiRONE : Del mon volgra.
Sans se purifier, il ue peut monter là haut.
Part. pus. Aprop aurelz un budel quist
De galina, e be mondât.
Deddes de Prades, Auz. cuss-
Après vous aurez cherché un boyau de poule, et
bien nettoyé.
Vo sanada e mondada.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol- 2.
Fut guérie et purijiée.
\t(C.. FR. -Monder ne se pnet bom mondains.
S'il n'est desmondés dou monde ains.
Roman du Pienart, t. IV, p. 1^5.
Ainsi Jbésns-Crist te munda.
Jehan de Meung , Test., v. 898.
MUN
J-es vieux péchés des âmes lave et miincle.
Força DEL , p. 2(i5.
(.AT. Miindar. esp. pout. Mondar. it. Mondarc.
2. MUND, MON, MOMÎK , HinNDE , fldj . ,
lat. MUNDM^y, pur, nef.
Er Hel tôt mons e lavalz.
Pons de Capdleil : En lionor.
Sera du tout net et lave.
Us grens peccaiz que m cofon ,
E vos podelz m'en f;ir mon.
G. RiQt'iEH : Aissi coni es.
Un grief pe'clie' ijui me confond, et vous pouvez
m en faire pur.
Tan vos vi boua e lielia ,
E de totz mais munda e pucclla.
Un troubadour anonyme : .Si trol)ess tau.
Tant je vous vis lionne et belle , et de lous maux
pure et pucelle.
Ses cor vauc e ses cor veng....
Que de cor soi mondes e blos.
FoLQUET DE RoMANS : Domna ieu prcn.
Sans coeur je vais et sans co'ur je viens... , vu que
de cœur je suis net et vide.
ANC. FR. Nus n'est si justes ne si mondes
Qui ne périsse à cel passaige.
Fabl. et conl. anc. , t. I , p. aSy .
Or preiom Den ke pur sa grâce
De nos péchiez rniindes nus face.
Marie de France , t. II , p. 499.
Haute dame , pucele monde.
Fabl. et cont. anc, I. II , p. :^37.
ESP. Mondo. PORT. Nitndo. it. Mondo.
3. MiixbiTiA , MONniciA , s.f., lat. mux-
niTiA, piifeté, proprt'tt'.
Lors vesiirs era hlanx en signe de mondicia.
Cat. dels apost. de Roma , fol. i5i.
Leur vêtement e'tait Liane en signe de pureté.
Las non munditias.... de! antechrist.
Doctrine des l'^audois.
Les non puretés.... de l'anlcclirist.
ANi;. FR. Chasteté et iniindicité doivent mettre
la blanche nape licitemant.
Henri F,sTiENNE,y://jo/./jof(r//('>of/o<('j t. H, p. 309.
PORT. 31undicin. it. Mondizia.
1 . MuNDAiiENT, S. m., épuiL'inent , pu-
rification.
ÎVIuNDAJiENT de l'esposa de Christ.
Doctrine des fraudais.
Purification de i'epouse de Christ.
IT. Mondainento.
MUN 287
;"). MoNnANSA, .s. f. , purification.
Perdonansa
^' er MONDANSA.
J. FsTEVE : Lo sentiers.
Pardon en sera purijiciition.
G. MoNDADOu, S. ///., vaniRMir, ncttovciii'.
Monda HORS et baruteladors Cizen un cors
de MONDADORs, ho liarnteladors.
Curtulaire de Montpellier, in fine.
l''anncius et hluleurs faisant un torps de van-
ntiirs, ou Ijluleurs.
ESP. PO UT. Mondador. it. Hlondatore.
7. MUNDIFICAR , Mt^NDIFICAR , V., ptlti-
ficr, nettoyer.
Per nafra mondifioar.
Brei'. d'amor, loi. .^o.
Pour nettoyer blessure.
MuNDiFiCAR les malaules.
Elue, de las prnpr., fol. 21 1 .
Purifier les malades.
Fig. Home luocz non mondifica,
Mas hoiu sanhs lo loc sanctifica.
Brei>. d'amor, fol. 98.
Le lieu ne purifie pas l'bomme, mais l'iiomim:
saint sanctifie le lieu.
ANC. v\\. Ouaut cilz qui tout fist et créa
Nos péchiez y motidifia.
,lr;iiAN DE Meung. Test., v. 247-
Craitite de Dieu est la vive fontaine
Mondifiant toute macule humaine.
.1. IjOIIcuet, Triomph. de Franiois Iir , fol. IS7.
ESP. pour. Mondijîcar. it. Mondificare.
8. IMuNoiFicAcio , .S-, f., nettoiement,
ptirilicatioi).
Mdndii-icacio dels enfaniz.
Cove qu'el malaiite ose de MUNniFiCAcio tic!
sieu cors.
Trad. d'.4lbi,rasi.i, M. 3o et 48.
Nettoiement des enfants.
Il convient ([uc le malade use de la purijicalion
de son corps.
IT. Mondificazioiie.
(). Desmumjar, V., salir, contaminer,
souiller.
E'I mous degra moudar, mas jier un poai...
Desmundet si.
Serveri de Girone : Dcl mon volgra.
Kl le monde devrait se purifier , mais pour une
pomme... il se souilla.
xNc. ru. K.i se desmonde et ki se mont;...
288 MUN
El s'il il vient k' il se desmondent.
Errant faisons k'il se remondeut.
Roman du Renart, l. IV, p. l'j^.
lO, ESMUNDAR, 7K, lat. EMUNDAR6', pUl-
ger, purifier.
Fig. Non ESMUNDAM nostra pessa.
Flaire, esmundem nos de toia orduma de
cbara.
Trad. de Bcde, fol. 5^ et 60.
Wons lie purifions pas notre pensée.
Frères , pitrifions-Dotis de toute ordure de chair.
Part. pas. Per orazos sein esmundat.
Trad. de Bède , fol. 66.
Par oraisons nous sommes purifiés.
ANC. FK. De mes péchiez treslnzm'esinonderoie.
Bekker, p. 173.
îi. Emundamen , s. m,, purification,
épurement.
Amors
De Dieu er guitz
Dels EMUNDAMENS
De lurs falliraens.
J. EsTEVE : Quossi nioiia.
Amour de Dieu sera guide des purifications de
leurs fautes.
12. Emundacio, s.f., lat. emundatio ,
purification.
Donec salut et emundacio.
Elue, de las propr., fol. i5[.
Donna salut et purification.
EST. Emundacion.
i3. Inmundicia, s.f., lat. immunditia,
immondicité, impureté, saleté.
Tota INMUNDICIA no sia nomnada.
Trad. de Uede , fol. \(\.
(Jue toute impureté ne soit nommée.
Puiga INMUNDICIA de uelhs.
Elue, de las propr., fol. 210.
I'ui[;e intuiondicité d'yeux.
CAT. Immundicia. esp. Inmundicia. tort.
Immundicia. it. Immondizia.
MUNICIPAL, adj., lat. mumcipauV,
municipal.
Statuts MUNICIPALS.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 98.
Statuts rnuniripau.r.
MUN
Las dichas costumas e leis municipals.
Cartulaire de Montpellier, fol. ^2.
Les dites coutumes et lois municipales.
CAT. ESP. PORT. Municipal, it-. Municipale.
1. COMUN, COMO, (iclj., lat. comwdn/.v,
commun.
Puis lo départ lo coms a gen comuna.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. ioj.
Puis le comte le distribue à gent commune.
CoMUN son aquel que perteno al mascle et
al feiiie enseni.
Grayn. pro\'.
Communs sont ceux qui appartiennent au mas-
culin et au féminin ensemlile.
Totas res... han una fi comdna.
Elue, de las propr., fol. 2.
Toutes choses., ont une fin commune.
Segond la disposition del drech coiviuN.
Statuts de Provence. BoMY, p. 5.
Selon la disposition du droit commun.
Siihstantiv. Communauté, la commune.
Sona '1 canipana ,
E lo vielhs coMUNS venc...
Tantas n'a prez e derocad' e morta ,
Qh' el vielhs coMUNSs'esraay'e s desconorta.
Rambaud de Vaqueiras : Truan niala.
Sonne la cloche, et la vieille communauté vint.
Tant en a pris et renversé et détruit, que ;
vieille communauté s'effraye et se déconcerte.
L' onratz comus de Florensa valens.
G. RiQUiER : Tan m'es.
L'honorée commune de Florence vaillante.
Alcus hoiD qui fo amministraire del avei
del COMUN d'alcuna terra.
Trad. du Code deJustinien, fol. l5.
Aucun homme qui fut administrateur de l'avoii
de la communauté d'aucune terre.
Autra despensa et servizis facbs en 1' ostal
del coMUN als oossols, familiars et autres.
Tit. de i.''i28. Hist. de Nîmes, t. III , pr., p. 227
Autre dépense et service faits en l'hôtel de la coin
mune aux consuls , domestiques et autres.
— Trésor public.
Deu tornar al lisco, so es lo comos de Iloiii.i.
Trad. du Code de Justinien, fol. ^7.
Doit retourner au fisc, c'est-à-dire le trésor àe Ronit
Adv. comp. Quant tn métras ta oratio en coml ,
tu as part el comunal de saucta Glieya.
F. et Kert., fol. Sç).
(^)uaut tu mettras Ion oraison en commun , tu .1
part à la coMimunaulé de sainte Eglise.
MUN
AKC. Fa. S'assemblèrent ceux dnilit commun
en très grand nombre.
MONSTIIEI.F.T, t. 1, fol. 244-
CAT. Coinù. Hsr. Comun. port. Commun, n.
Comune.
3. CoMUNA, coMUNiA , s.f., communc.
Lo reis, sas comunas a fort <ti)nio
Per anar mètre setge.
Ilnman de Gerat-d de nnssillon, fol. p^.
I.e roi , SCS communes a fortement sommé jioiii'
nller mnltre sie'fie.
Aqui vengro gran re de comunias.
Philomeka.
Là vinrent beaucoup de communes.
ANC. CAT. iT. Coinunn.
/|. COMINAlJ, COMUNAL, COMMUNAL, CU-
MUNAL, adj'., commun, jDiiI)Iic, movon.
Metrem Ta San Gili , coiu en loc cominal.
P. Dkejiond Ricas novas : Pus partit.
Nous le meltrous à Sainl-tîiUos comme en lion
commun.
Antafort, lo lor comunai. castel.
/^. de Bertrand de Born
•Vulefort , le leur cliâteau commun.
La vida cumunai. de noslre refreytor.
y^. de S. Honorât.
La vie commune de notre re'fectoire.
A totz es coMUNAi.s niorlz.
;VlMERI DE BELr.lNOY : Ouanl mi.
.\ tous est commune la mort.
Si fempnas communals nsa.
Deldes de Prades , Auz. cass.
S'il fréquente femmes publiques.
ANC. FR. Après ce, retoiirua à la y'w communal.
Chronique, Ms. de Berne, t. II, fol. ^8.
• — Égal , pareil.
Ainix, son home comisai..
IL Vidal de BEZAfDLN : Enaquel.
Ami , les lioraraes sont égaux.
— Vulgaire, bas.
Naysser vole
El pus cominai. luoc: que sia.
Les sept Jujes de la Fieri;e.
Voulut naître... au lieu le plus commun qui soi!.
.'itibst. .Mon .sirventes tramet al ominal
De tota gen.
RaIMOND de CaSTELNAV : Mon sirvenle^.
.le transmets mon sirvcnte au commun ^^^^. loiiU-
i;i.nl.
.Sirventes non es lci;ils ,
111.
MUN
.89
I s' OUI nu i ausa dir los mais
Dels menors e dels comunai,s ,
E majornient dels majorais.
Pons Barra : Sirventes non.
lu sirvente n'est pas loyal , si on n'ose y dire \c%
défauts des petits et des moyens, et principalement
des supérieurs.
— Suhstant. (.oinmiinaut»', commune.
En Rernar de la Tor a donat e altreiat a]
CUMINAT. de Bessa... Lo cominat.s de la vila.
Charte de Besse en y/ui>erf^ne, de 1270.
Leseinneur Bernard de la Tour a donné et octroyé
au commun de Besse... Le commun de la ville.
El coMUNAî. d'Agen, de la cintad e del bore.
Tit.de 1226. Bis t. de La ng^uedoc, t. II, pr., col. 3o8
Au commun d'Agen , de la cité et du bour".
— yédverhiol. A la fois, en commun.
Feron sobr' els rotiers tuit essem, cominai..
GuiLI.AU.ME DE TtJDELA .
Frappent sur les routiers tous ensemble, à la fois,
.'idv. comp. A foc crido per cominal.
Arnaud de Carcasses : Dins un verdier.
-\u feu ils crient en commun.
ANC. CAT. ESP. Comunai, it. Comiinale.
5. COMUNALHA, COMirNAII.LA ; S. f,, COITl-
munauté, société.
E'I met en la coimunah.la.
Marcabrvs : Quant l'aura.
Et le met en la communauté.
Adv. comp. lea'lh part l'nou e la inealha,
K, .s'el puey.s vol la niia part,
lea la'lh giet de comukalha.
Bertrand de Born : Un sirventes on molz.
Je lui ]iartage l'œuf et la moelle, et, si ensuite il
veut la mienne part , je la lui jette de communauté.
Si'l talc una vetz lo castel d'AïUafort qu' era
d'amdos en comunailla.
y. de Bertrand de Born.
.\insi lui enleva une fois le cliâteau d'Autefort qui
e'iait de tous deux en communaulc.
Ct. COMINALTAT, OUMIJfALTAT, COMMUNAU-
TAT, COMUNITAT, ,y. /., lat. COMMUNI-
tK'xcm , communauté, municipalité.
Que la dicLa communadtat et nniversitat
aia... archa cominnna.
Charte de Gréalou, p. ôYi.
Que la dite communauté ct universalité ail...
caisse commune.
E'is borzes de Tolosa , e la cominaltatz.
Guillaume de Tiidela.
lu Ici lH>urj;«'ois de Toulouse, cl la communauté.
^^7
2t)0
MUN
En la COMUNITAT de las plauetas.
Elue, de las propr., fol. 2.
En la communauté des planètes.
ANC. FK. (lonlregarder la cité et la communité
Macallt, Trad. des Àpophl., fol. i^-
OAT. Comunitat- e.sp. Comiinidad. port. Com-
munidade. ir. ComiinaUà, comiimtà, co-
miinitate, comunitade.
7. COMITNALKZA , CUMUNALEZA, CUMENA-
LESA, coMiNALEZA, s.f., coniniunaii tû.
La coMUNAi-EZA dcl meslier.
Trad. de la 2" Ep. de S. Paul aux Corinthiens.
La communauté du ministère.
Elegnlz ad aconselhar la comunaleza di-
Monpeslier.
Ad ops de la cominai.eza de Monpe.slier.
Statuts de Montpellier, àc 1204.
Élus pour conseiller la communauté de Mont-
pellier.
Pour le besoin de la communauté de Montpellier.
Ben es foll e plen de fadeza
Que so qu' es sieu met en cdmenalesa.
Dialogue de l'âme et du corps.
Bien est fou et plein de sottise qui met en com-
munauté ce qui est sien.
ANC. ESP. Comunaleza.
8. COMUNAEMEN , CUMINALMENT , COMI-
NALMEN, «(fc, oommnncment, t'-galt--
nieiit, en commun, en,sembl<\
Prendetz sal et agrimen ,
E crematz o comunai.men.
Deudes de Piîades , .i4uz. cass.
Prenez se) et aigremoine , et brûlez cela ensemble.
Un jorn ve que so qu' a.jostas
lia tôt COMINAI.MEN.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Un jour vient que ce que tu assembles ira tout <■/;-
seml/le,
Qne pogues dar a totz cominai.men.
Un troubadour anonymk : Toi aissi.
Que je pusse donner à tous également.
ANC. FR. Dojic colorent as armes tiestnit co
initnahnent.
Roman de Rou, v. 22iy.
ANC. CAT. Coinuiialtnoit. esv. it. Cotnunal-
menie.
y. Descominal , descomunal , adj. ,
excessif, démesnré, extraordinaiio,
dûsagréablo, étrange, rigoureux.
MtJN
Mes grens mais
Qu' ieii ai siifertz grans e descominai.s.
Cadenet : Ab levai cur.
Mes pénibles maux que j'ai soulTi.Tts grands et
excessifs.
Vas mi a cor DESconirNAL.
G. Faidit : Ben a A mors.
Vers moi elle a cceur rigoureu.r.
Aquest baro descominai,.
Le moine de Montaudon : Be m'enueia.
Ce baron étrange.
Non pot aver plag pins descomunai,,
Lanfranc Cigala : Non sai si m.
Ne peut avoir plaid plus desagréable. 1
(AT. ESP. Descomunal. \
m. CoMUNiCABiMTAT, .V. y., comiTiiinica- >
bilité, tiiinsmission. ]
Lulz... es de summa alegretal, de snnima j
COMUNICABII.ITAT. !
Elue, de las propr. , ii<\. 120.
La lumière... est de grande allc'gressc , de grande
com?nunicabilité.
CAT. Cotniinicabilitat. esp. Coinutiicnbilidad .
FI. (loMUNicATiu , adj., communicaùf ,
expansif.
Lutz es de si cohiunicativa.
Elue, de las propr. , fol. [ 19.
La lumière est par soi — communicative.
Fig. Tota bontat es de si naturalment difuziv.!
e liberalment comunicativa.
Elue, de las propr., fol. 2.
Toute bonté est de soi naturellement dill'usive cl
libéralement communicatit'e.
CAT. Corniinicatiii. est. Coinimicativo. port.
Communicntivo. it, Comiinicntivo.
12. COMMUNIQllAR , C0MUN1CAR, V., lat
coMMUNiCAR<? , communicjiicr .
Deves «iommuniquar a la sancta r.|('i-.a.
Doctrine des Faudois.
Tu dois communiquer à la .sainte Eglise.
No pOSCa si CO.MUNICAR.
Elue, de las propr., fol. 2.
]Ne puisse se communiquer.
Part. prés. Doas autras suturas comunican •'
las autras plagas.
Trad. d'yllbucasis, fol. /J2.
Deux autres sutures communiquant aux autres
plaies.
CAT. ESP. Comutticnr. port. Coinmtiniquar. n
Coinituicarc.
MUN
i3. Communion, comunion , j. /. , lat.
COMMUNION^//; , communion.
En la sancta Glieya cathoHca, en la co
MUNiON dels sancts.
V. et Vert., fol. 6.
En la sainte Eglise catholique , en la communion
des saints.
La spiritual refectio a communion.
Doclrine des yaudois.
La re'fectioii spirituelle en communion.
CAT. Comuniô. esp. Comtinion. port. Commun-
hào. iT. Comunione.
l4- COMJIUNIAR , CUMENIAR , CUMENGAR,
CUMENEGAR , V. , lat. COMMUNlCAKt' ,
communier.
Es si facb cumeniar.
A', de S . Honorât.
Il s'est fait communier.
.So son doas cosas en las quais communion
li saint.
Doctrine des Vtiudois.
Ce sont tleux choses en lesquelles communient les
saints.
Ar si CtiMENIAN tilt.
V. de S . Honorât.
Maintenant ils communient tous.
ANC. FR. Je ne fui communiez
Bien a passé tiens ans entiers.
Fabl. et Cont. anc, I. IV, p. 108.
ESP. Comulgar. port. Commungar . it. Comu-
nicare.
i5. CuMERGUAR , V. , communicr.
No ns devem tan asegnrar
Que cuMEROUEM ses cofessar.
Jirei>. d'amor, fol. iifi.
Nous ne devons pas tant nous assurer <iue nous
communiions sans nous confesser.
Pos lo ducs es absoutz, es ccmergatz.
Roman de Gérard de r>ossillon , fol . 27.
Après que le duc est absous , il est communié.
16. ESCOMINIO, EXCOMUNIO, ESCDMENIO ,
s.f,, lat. Exco/z/MUNif^m) , (wconj-
munication.
Trop estailz en I'escominxo.
Bernard d'Alriac : Nostre reys.
Vous restez trop en \' excommunication.
Sentencia d'ExcoaiuNio.
Brev. d'amor, fol. 116.
Sentence A' excommunication.
Mespresan rEscoMENio del papa.
Cat. dels apost de Koma , fol. ig^.
WUN
291
Me'prisent V excommunication du pape.
(AT. Escomunio. esp. Excomunion. port. Ex-
communhào.
17. ESCUMENIAZON , S.f., lat. EXCOM//JU-
"sicxtioiiein, excommunication.
Eu ESCUMRNIAZON
Vos uieti'iaiii ades ee iiialediclion.
Guillaume be Tudela.
En excommunication nous vous mettrions inces-
samment et eu malédiction.
CAT. Escomunicaciô , excomunicaciù . esp. ^x-
comunicacion. it. Scomunicazione.
18. ESCUMERGAMEN , ESCOMERGAMENT ,
S. m., excommunication.
O per ESCUMERGAMEN , o pep yssilh.
r.elFert., fol. 58.
Ou par excommunication, ou par exil.
L'arssevesque Turpi lor a mandat em j^eiia
d'ESCOMERGAMENT.
Philomena.
L'archevêque Turpin leur a mande' sous peine
A'e.i-communication.
ANC. vn. En prise si pon les escornmenicrnens.
JoiNviLLE , p. 14.
De c-ele escumengement
Grondillierent Engleiz forment;
De l'escumenge ont grant poor.
Roman de Rou , v. 1235g.
Car tonsjonrs estoit en sentence d'excom-
muniment.
CoMiNES , liv. I , p. 1 14.
Sur les peines tTcxcommuniemens.
MoNSTRELET, t. II, fol. l l8.
ESP. Excomulgamicnto. it. Scomimicainento .
If). E.SCUMENF.GABLE, <7f//. , CXticrablc ,
réprouvé.
EscuMENEGABi.E jujamen.
Trad. de la ï^'Epilre de S. Pierre.
Exécrable jugement.
10. ESCOMENIAR, ESCOiMENGAR, ESCUMEN-
JAR, ESCUMENGAR, ESCUMENEGAR, V. ,
lat. ExcoMWL'MCARi?, cxconimunicr ,
réprouver.
Son avesque lo deu escomengar.
.■Jrbre de Bataillas, fol. 209.
Son evéque le doit excommunier.
Al apostoli uiandem
Un raessalgiers,
Oue ESCUMUNiE
^9^-
MUN
Cosselhs e cosselhiers.
P. Basc : Ab greu.
Au pape mandons un messager, afin qu'il excom-
munie conseils et conseillers.
Lo comte de Tolosa , anet excomeniant.
Guillaume deTudela.
Le comte de Toulouse, il alla excommuniant.
Car, 81 a tort esccmenjas.
De tu meteis ère que t venja.s.
P. Cardinal : J hesum Crist.
Car, si à tort tu excommunies , de toi-même crois
que tu te venges.
Part. pas. Seretz ii'escomeniatz.
G. FiGijElBAS : No m laissarai.
Vous en serez excommunié.
Causa ESCUMENEGADA.
Trad. des Actes des /J pâtres, ch. lo.
Chose réprouvée.
21. ESCUMERGAR, EXCUMERGAR , V., ex-
communier.
Part. pas. Esccmergatz era delà iinctoritat de
Den.
r et Vert., fol. 78.
11 était excommunié par l'autorité de Dieu.
Ta yest escumergatz.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 10.
Tu es excommunié.
Aquel a tort excumergatz
No séria.
Bref, d'amorj fol. !i6.
Celui-là à tort excommunié ne serait.
ANC. FR. Avant se lessent les gens luourir e.x-
comineniés que il se facent absodre.
JOINVILI.E , p. ll^.
E tuz iceux esciiinengout.
Marie ce France , t . I, p. 66.
J'ai bien esté neaf ans entiers
Parjures et escomeniez.
Roman du Renart , t. IJI , p. So^-
CAT. Escomunicar, excomimicar. esp. Excomul-
gar. PORT. Escommttngar. vr. Scoinunicare .
rf.1. Immunitat, s. f. , lat. immunit.\-
tem , immunité,
Jurar... servar e pardar... immunitats.
Statuts de Profenc.e. Bomy, p. (J.
Jurer... observer et garder... immunités.
Gracia», conventions, immunitat».
Stutul.'i de Provence. Julien , t. I , p. (B.
Grâces , conventions , immunités.
OAT. Itniniinitat. esp. Inmunidad. port, lin-
muiiidadv. it. Jinmunttà, innnunitaie, im-
munitade.
MUR
ï3. Rémunération, s. f. , lat. remune-
RATioNew , rémunération , récom-
pense.
En gasardo et en rémunération d' aquel
"anniveisari.
Tit. de 1295. DoAT, t. CXXXIX, fol. 126.
En récompense et en rémunération de cet anni-
versaire.
CAT. Reiniineraciô. esp. Remiineracion. port.
Reinuneracào. it. Reinunerazione .
MUR, .V. in., lat. murm.v, mur, muraille.
La ciutat s'ajosta
Per far murs e fossatz.
Ramdacd de VaqueiRAS : Truan ma!a.
La cité s'assemble pour faire murs et fossés.
Las tors eron aalas e los murs dentelhatz.
Lo mur batalhier.
Guillaume de Tudela.
Les tours étaient bautes et les murs crénelés.
Le mur défenseur.
ANC. CAT. Mur. esp. port. it. Miiro.
•X. Mura, s.f., mur, muraille.
Li un an els fiiudamens lur cura
F, l'iiltre en bastir la mura.
V. de S te. Enimie, fol. 38
Les uns ont leur sollicitude aux fondements, et
les autres à bâtir la muraille.
'^. MuRALH, S. m., muraille, mur.
A Peiraguers, près del mdralh...
Venrai armât sobre Rayart.
Bertrand de Born : Un sirventetoa moti.
A Périgueux. , près de la muraille.... je viendr,ii
armé sur Bayard.
ANC. FR. Dont li tniirail erent versé.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 3i .
4. MuRALHA, S.f., muraille.
Torneiada de vallatz e.... moralhas.
Dessus la muralha son inontats per se dé-
fendre.
Chronifjue des Albigeois , col. l\^e\. 11.
Entourée de fossés et.... murailles.
Dessus la muraille ils .sont montés pour se dé-
fendre.
CAT. ESP. Miiralla, port. Muralha, it. Mu-
ragUn.
5. MuRAMEN, ,v. m., mûrement, actiois
de murer.
MUR
Las despensas dcl mur amen del cretquc.
Cartulatre Je Montpellier, loi. 54-
Les dépenses du mûrement lio l'Iiérétiquc.
iT. Muramento.
(). MuRAuor, , adj. , condamné à ctre
mur»';, mis entre quatre mnraillcs,
claqucmviré.
Euipero sera murauohs.
Carlulaire de Montpellier, Col. 54-
Pour cela il sera claquemuré.
7. MuRAR, V. , du !at. AivnxTiis, murer,
clore, bâtir un mur.
Ben er mal' aventura ,
S' el legatz ve, si no'l crema o no'l muka.
Bertrand d'Allamanon : Del arcLvesque.
Bien sera funeste aventure , si le légat vient , s'il
ne le brûle ou ne le mure pas.
Say bea de peira murar.
R.\IM0ND d'Avignox : Sirvens suy.
Je sais bien avec pierre murer.
w- Fig. Proeza franh et avoleza s muka ,
I E no vol joi teiier dius sa clauzura.
P_ Marcabrl'S : Auial/. de clian. f^ar.
F^ Prouesse se brise et lâciiete' se rnure, et ne veut
pas tenir joie dans sa clôture.
Part. pas. Que no sia crematz
E MURATz, ni destrug.
IzABN : Diguas me tu.
It^ue je ne sois pas brûlé et muré, ni détruit.
Que la vila de Monpeslier sia murada.
Statuts de Montpellier, loi. i3.
Que la ville de Montpellier soit murée.
AHC. CAT. ESP. PORT. Muror. iT. Mitrarc .
8. Enmur.\r, KMiKAR, V., emmuier,
fortifier.
Fig. Be transparent cristalh entorn I'enmcra.
Pnlaj-tz de Sauieztt.
Bien transparent cristal autour Vemmttre.
Foc tôt eviro I'ensidra.
Elue, de la.i propr., fol. 176.
Feu tout à l'entour l'emmure.
Parc. pas. Son fermatz et enmuratz los foriz
castells.
f^. et f^ert., fol. 102.
Sont fermés et emmurés les forts cliâleaux.
Aquels que so jatgats per heretyias , i:
EMURATS.
Tit. du xnif siècle. Doat, t. XXXII, fol. zCtU.
Ceux qui sont juges pour hérésies, et emmurés.
ANC. PR. Gens qui si vons ont emmurées.
Rnmnn de la ItoM-, v. f.irfi.
MUR
ig.^
C'est nne longue vallée emmurée de costé et
d'autre de «raudes et hautes montagnes.
-Vmyot, Trad. de Plutarque. Vie de Flaminius.
Car ce fol dangier chmurer
Devoit un amoureux loyal.
OEuvres d'/llain Chartier, p. 701.
MURENA, s./., rate, souris.
La MURENA ve ves ela.
Elue, de las propr., fol. 262.
La souris vient vers elle.
MURMURAR, v. , lat. murmurarc ,
murmurer.
Es molt graus peccalz caut hom mdrmdra
encontra Dieu o contra home.... Tu no deves
pas MURMURAR.
Zi'c. de Sydrac, fol. 128.
C'est moult grand péclié quand on murmure contre
Dieu ou contre l'homme.... Tu ne dois pas mur-
murer.
Part. prés, substant. Lo règnes del cel non re-
CCp pas los MURMURANS.
Trad. de B'ede , fol. 63.
Le royaume «lu ciel ne re^'oit pas les murmurants.
lAT. Murmitrar. esp. Murmiirar, tnonnurar.
PORT. Murmitrar. it. Mormorare,
■2. MuRMUR, s. ni., lat. murmur, mur-
mure.
Ni per vana gloria , ni per tristicia de cor,
ni per murmur.
V. et Vert., fol. 5^.
Ni par vaine gloire , ni par trislesso de cœur, ni
par murmure.
Ses MURMUR et ses duptansas.
Trad. de B'ede, fol. 63.
Sans murmure et sans doutes.
ANC. vu. Ceux de l'ost qui ouvrent le tnurmur.
MONSTRELKT, l. 1, fol. 3l6.
Dons et graeieus murmur retentissant par
la voulte du temple.
Rabelais , liv. V, ch. 37.
ESP. PORT, Miirmtirio. it. Morinorio.
3. MuRaiuRi, 5^. m., murmure.
MuRMURis lor es aiuparat davau totas res.
'Trad. de la Piègle de S. Deno it , fol . 21.
Le murmure leur est défendu avant toutes choses.
/|. MURMURATIO , MURMURACIO, S.f,, lat.
MCRMURATio , murmure, plainte.
MoRMURATio es la seleaa branca d'orguelh.
Ltv. de Sydrac, fol. 128.
Le mm nuire est la seplii^rae branche d'orsiieil.
^q4
MUS
La canso d'yfern , so es murmuracio que
dnrara, en yfein, entre los dampnas, aytant
cant Dleus estaia glorios el cel.
F. et Fert., fol. 26.
La chanson d'enfer, c'est mitrmiire c[u\ durera, eu
enfer, entre les damne's , autant que Dieu sera glo-
rieux au ciel.
ANC. FR. Considéré la murmuradon du clergié,
des nobles et du peuple.
MONSTRELET, t. I , fol. 22.
Commencèrent à sourdre les premières iniir-
miirations et accusations secrètes à l'eucontre
de lui.
Amyot , Trad. de Pluttiir/ite. Vie de Coriolan.
CAT. Murmuraciô . esp. Mia-muracion. tort.
Murinuracào. ir. Mormorazione .
5. MuRMURAMENT , S. m., murinuie ,
plainte.
Nostre Senbor auzi lo murmurament.
A auzit lo voslre murmurament.
Ilist. de la Bible en provençal, fol. 3o.
Notre Seigneur ouït le miirinure.
A entendu le votre murmure.
ANC. FR. Ici sorstrent murmuramenz.
B. DE Sainte-Maube , Citron, de Norm., fol. lor).
ANC. CAT. Munnuramem. it. Mormoramento,
G. MuRMURios , rtr//. , grondeur.
MuRMURios e moleste e turbolent.
Trad. de Tiède , fol. 20.
Grondeurs et fâcheux et turbulents.
ANC. FR. Ou miirmureux de donlx sonspirs
Entre les flots et les zéphirs.
Luc DE LA Porte, Trad. de.i Odes d'Horace j p. 68.
IT. Mormoroso.
7. MuRMURATiu, adj., murmuratif, qui
cause, qui excite le murmure.
Es MURMDRATiu quau aten en prezent que
liom fa mal, e contraditz.
Elue, de las propr., fol. 2.3.
Est cause de murmure quand il attend le mo-
ment où l'on lait mal , et contredit.
MUS, S. //!., museau, face.
Voyez Denina, t. III, p. 52.
Segon la natura e 1' us
Que fan l'autre bon drut pel mon,
Val may so d'aval no fa '1 mus.
T. DE SiFRE ET DE BerNAKD : Mir Bcrnart.
Selon la nature cl l'usage que pratiquent les autres
l)ons amants par le monde, vaut mietix ce d'en lias
que ne fait la /iicc.
MUS
L' arc me le sul mus,
Lejrs d'amorSj fol. 27.
Me tient l'arc sur le museau.
IT. Mtiso.
"i. MuRSEL , MURSOL , S. 1)1. , nuiscau ,
face, figure.
E '1 MURsEt e '1 front e'i menton
Nègre e ruât e fronsit.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Et \^ face et le front et le menton noir et ridé et
froncé.
Un manuscrit porte mursol.
ANC. FR. Le sans li coule del musel.
Roman du Renarl, t. Il, p. 27.
Moult s'en faut poi, par saint Marcel ,
Que je ne vous oing le musel.
Fabl. etcont. anc. , t. III, p. 290.
MUSA, S. f., la t. MUSA, mu.se.
Las luias musas qui ant perdal lor cant.
Poëme sur Boèce.
Les miennes Tnusés qui ont perdu leur chant.
CAT. Esr. PORT. IT. Miisa.
2. MusAR , V., jouer de la cornemuse.
L' us MUSA , l'autre caramela.
Fioman de Flamenca , fol. 11.
L'un yoKc de la cornemuse, l'autre joue du cha-
lumeau.
ANC. FR.
Qui a plus gros tabour et plus grosse musèle ,
Et qui miex set muser et plus haut la fet brère.
Jongleurs et Troui'ères, p. 166.
3. MuziCA, s. f., lat. MusicA, musique.
De MUZICA sai yeu tôt aondozamens
Quatre tons principals.
Pierre de Cobbiac : El nom de.
De musique je sais tout suffisamment quatre tons
principaux.
CAT. ESP. rORT. IT. MllStCtl.
[,. MuziciAN, .V. /«, , musicien.
MuziciAS, phisicias.
Leys d'amors, loi. ().
Musicien , physicien.
5. MusiCADOR , s. m., musicien.
"Vous de citarizadors e de musicadors.
Trad. de l'Apocalypse de S. Jean, cli. 18
^'oix do joueurs de Ivre cl do musiciens.
MUS
6. MoziCAL, adj., niiisical, df musique
Per ma art muzicai..
Cvtholaset antres muzicai.s istninieiis.
Elue, (le tas propr. , foi. /(6 cl 12.
l'ar mon art musical.
Ciloles et autres iuslrumcnts île mtisù/m>.
ESP. roRT. Musical, it. Musicale.
MUSAR , MDZAR, V., iiiustT, attendn
t-n vain.
Qui lîu'amor vol blasmar,
Elha'l fai .si ea fol muz.vr ,
Que per art ciiida esser periiz.
Marcvbris : Pus nios coratges.
Qui pure amour veut blâmer, elle le fait telle-
ment /miser en fou, qu'il pense par artifice éti^-
ilctruil.
Si r us MUSA , l'antre bada.
Marcabri'S ; El son.
Si l'un muse , l'autre bâille.
Esperar
k E MUZAR
Mi fai coma Breto.
1'. ViDM. : Ajoslar.
Espérer et attendre en vain me fait comnu
lïreton.
i ANC. Fu. Si ne musez ne çà ne là,
Tout droit devant vous refçardez.
Fabl. etcont. anc. , t. Il , p. 186.
ASC. ESP. Musar. it. Musare.
Vovt'Z BwEC.
2. Mdsart , MUZAED, (1(1 j . , nii.isarcl,
nigaud.
Per fol e per mi:zart
A'os tenon.
Bertrand de Born : Un sirventcs on motz.
Pour fou et pour m.usard vous tiennent.
Mot parliera fon e musarda.
y. de S. Honorât.
Moult bavarde fut et musarde.
Substantif. Tracher, \ieyll hujsart,
Per qn' as fach tan gran inalvestat.''
f^. de S. Honorât.
Traître, vieux musard , pourquoi as-tu fait si
grande méclianceté?
ANC. FK. De cjnel gin musarts s'entremet
Qni por autrui en champ se met.
lioman de la rinlette, p. 261.
MUS
29.
'). MusAiRK , o((/., nuisard , k'nt, tar-
dif, sot.
No i a meslier de mora,
Que Iroji al estât musaire.
R. Jordan ou Azemar le jSoir : Era don Dieus.
II n'y a pas besoin de retard , vu que j'ai été' trop
musard.
Fols pareis e musaire
Qui vol far, e non pot faire
So qn'ad amie laing e cove.
T. d'Albertet et de Pierre : En Peire.
Fou paraît el sot qui veut faire, tt ne peut faire co
qui à ami appartient et convient.
ANC. Flv.
Le foiz fu mult dolent, niult se tint por iniisart
De Ricliart ki li fu escapez par cesl art.
Roman de Ilou , v. 3o8o.
S'il est cbaieus, moult est inusars ,
Quant il ne vient là où je sui.
lioman du Renart, t. IV, p. 52.
4. Musa, .<!./., vaine attente, retaid.
Loc. prov. Facb ai Tobra de 1' aranha
E la MUSA de) Breto.
P. Vidai. ; Moul es.
J'ai lait i'n'uvre de l'araignée et \» vaine attente
du Breton.
ANC. FR. Li roTS de France fait la rntise.
G. GuiART, t. I , p. 129.
.'). jVIusatge, muzatge, .V. ///., vaine at-
tente, lenteur, têtard.
S'en fan pagar lo muzatge.
P. Cardinal ; l'^l mon non.
S'en font payer la vaine attente.
ANC. FR. Là li fîst Renart le tnusage.
Roman du Renart, t. 11 , p. l63.
El fains et sois tgnt le damage
Qu'il en olblie le miisage.
Roman de Partonopeus, t. l , p. 3l.
MUSC, .V. m., lat. Mosc/iit.s-, umi.sc.
.Sia donat en heure... médicament de musc.
Trad. d'Àlbucasis, fol. 55.
Soit donne à Loire... medieament de musc.
ANC. ESP. Musco vï. Musco , muschio.
•X. Mlsoukt, .V. /;/., musc.
Odoramens , ayssi co son musquet o (lors
et auiras cauzas hen flayrans.
f^. et Fert., fol. 70.
'^9^
MUS
Purlums , ainsi quo sont musc ou ûeurs cl autres
choses bien odorantes.
3. Muscat, adj., muscat.
Pas (layret doussaraent que oanela mdscaua.
Roman de Fierabras., v. (^981.
Sentit plus suavement que cannelle muscade.
\T. 3Iuscato, miischiato.
/(. MuscADEL, S. ni., mi)scat.
Adjectiv. Yyns de p.iys, veniielb e muscadei..
Carja Magalon , p. 10.
Vins du Jiays , \eimeil et muscat.
MUSCLE, MoscLE, s. m., lat. mtisc«lw.v,
muscle.
Car la corrîja si abrassa
Los MUSCLES e '1 cors d'eviron.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car la courroie embrasse ainsi les musc/es et le
corps tout autour.
Fazent els nervi.s et els mcscles alteracio.
Elue, de /as propr., fol. gi.
Faisant altération aux nerfs et aux muscles.
CAT. Muscles. Esr. tort. Musculo. it. Muscolo.
— Tète.
Plus aut del moscee en amont que tots.
Jbr. de VA. et du N.-l\, loi. i^.
Pus haut de la te'te en amont que tous.
— Omoplate.
Elli MUSCLE e la 'spaila li'n va devalhar.
Phieomena.
Xj'omoplate et l'épaule lui en va abattre.
• — Épaule.
La dislocatio del muscle.
Als coides et als muscles.
Trad. d'Albucasis , fol. 67 cl lo.
La dislocation de Vépaule,
Aux. coudes et aux épaules.
L'aze vie so senhor intrar, e venc 11 eii-
conlra, cridaa e bramaa, e vole li mètre lus
pes sobre los muscles.
Liv. de Sydrac, fol. 61.
L'âne vit son maître entrer, et lui vint au devant ,
criant et brayaul , et voulut lui mettre les pieds sur
les épaules.
MUSEC, s. m., lat. nvsùniin , mosaïque.
Tôt fo penbs a musec.
Figuratz a musec.
Koman de Gérard de Rossilloii, fol. ificl 22.
MUT
Tout fui peint en mosaït/ue.
Figuré en mosaïi/ue.
ESP. PORT. Mosaico. it. Musaico.
1. MozAïc , adj., lat. musaick/w, de mo-
saïque, en mosaïque.
Las paretz d'aqnel oratorl son depencbas a
la MozAicA maniera.
C<it. deh apost. de Roma, fol. 91-92.
Les murs de cet oratoire sont peints à la manière
de innsaù/ue.
ANC. FK. Et sont d'or innsike aorné.
Roman de Parlonopeus, t. I , p. 3o.
CAT. Slosaic. EhP. ptiRT, Mosaico.
MUT , adj., lat. mut«,v, muet.
Hom que nais sorlz e mutz, que parlar ni
auzir non pot.
Liv. de Sydrac, fol. 61.
Homme qui naît sourd et muet, qui parler ni en-
teudre ne peut.
IJen es motz,
F. ja, per el, nostre secret
Non er sanbntz.
Le comte de Poitiers : En Alvemhe.
H est bien muet, el jamais, par lui , notre secret
ni' sera su.
Ni oill oec, ni lengua muba.
T. DE Blacas et de PiAMBAL'D : PiaymbaufT:.
]Mi œil aveugle , ni langue muette.
Teraensa m fai mut.
Eaimond de Mihaval : Belli m' es.
La crainte me fait muet.
— Fig. Paresseux, inactif.
Tan mi ten de joi mut.
G. Aduemar : Al prim près.
Tant elle me tient muet de joie.
L' emperairc de Fransa non esta pas cum mutz,
Cap l'espaza que porta n'a .ce. abatutz.
Roman de Fierabras, v. 534-
L'empereur de France ne reste pas comme inac-
tif , vu qu'avec l'e'pe'e qu'il porte il en a abattu
deux cents.
Lo reis engles cug qii'a'l sanglât,
Car tan lo ve boni estar mut
De demandar sas beretatz.
ÏONiFACE de Castelane : Era pueis.
Le roi anglais je crois qu'il a le hoquet , car on le
voit tant demeurer muet de demander ses he'rilages.
— Terme de grammaire.
De semivocals ni de mudas ni de liquidas.
Leys d'amors, loi. 3.
Ue semi-vocales et do muettes et de liquides.
NAD ^
Substantw. Rendre... als muïz lo parlai.
r. et l^ert., fol. 22.
Rendre... aui munis le parler.
ANC. FR. E si dit li Evangiles qae cil deaiibles
estoit muz.
Trad. ms. de la Consolation de Botce, liv. I.
Tous sont devenus pins rnuts que poi.ssons.
Ung jniic -sourd de nature.
RABb;L.\is, liv. m, cliap. 2^ cl 19.
Et devinrlrent mtitz el faisans.
Roman de Giron le Courtois, fol. S.î.
CAT. Mud. ESP. PORT. Mudo. IT. Mttto.
2. MoTiR, MUDiR, V. , lut. MUTiRe, de-
venir muet, se taire.
Sa umbra fa mutir totz les cas.
Elue, de las propr. , fol. 252.
Son ombre fait se taire tous les chiens.
NAF
^97
Denan H fremisce'lh sospire,
Quar sa bentatz fai ma boca mudik.
AiMEKi DE Pegiulain : De fin' amer.
Dovaiil je lui frémis et lui soupire , car sa beauté
lait ma boiitbc dei'enir muette.
MUTIL/VCIO, MUTILATION, X. f. , lat.
MiiTiiATioNcw, mutilation.
Effusion de sanc , mutilation de membre.
Statuts de Provence. Boiwy , p. mg.
Kfliision <le sang , mutilation de membre.
Per MUTir.Acto o rnmpeinent.
Elue, de las propr. , fol. 268.
Par mutilation ou fracture.
CAT. Miitilaciô. esp. Mutilacion. port. Mutila,
cào. IT. Mutilazione.
N
N, s. ru. y quatorzième lettre do l'alpha-
bet et onzième dos consonnes.
Semivocales sunt, ut plerisqne latinorum
plaçait, septem : f, I, m, N, r, s, .\..
PRISCIANI, lib. I , §. 3, col. S/jl , éd. PfTSCH.
M, N so consonan.
L'autra comensa per n.
Lejs d'amors^ fol. 4-
M , n sont consonnes.
L'autre commence par n .
IVADAR, V., lat. N.\T.\Re, nager, navi-
guer.
Qui sap NADAR, NAUA, c qui no saj), mors es.
Gi;iLI,At;ME DE TuDELA.
Qui sait nager, nage^ et qui ne sait , esl mort.
Nadi contra suberna.
A. Daniel : Ab guay so.
Je nn^'C contre le déhordemeiil .
Quan cng a riba venir,
Adoncs me cove a sadar.
Le moine de Monta udon : Aulra vetz.
Quand je pense à rive venir, alors il me convient
de nager.
Part. prés. Per que si va y pensar un dia
Si , 'n NADANT, yssir s' en povria.
f^. de S. Honorât.
C'est pourquoi il se va penser un jour si , en na-
geant, il s'en pourrait sortir.
m.
Part, pas. Gant ac nauat un gran randou.
A', de S. Honorât.
Quand il eut nagé un grand espace. '
CAT. ESP. PORT. Nadar. it. Natare.
NAFRAR, NAFFRAR , V., blesser, meur-
trir.
Ab las balestas los farem tofz nafrar.
Guillaume de Tl'dela.
Avec les ))alistos nous les ferons fous l/lesser.
l'el cosfat lo NAFRET us fiellos.
PUJOLS : Dieus es.
Par le côté le blessa un félon.
Y NAFREY très o quatre, so m par.
Raimhald de Vaqueiras : Ilonratz marques,
.l'y blessai trois ou quatre, ce mo paraît.
Pig. AI) lo cscut de pucienria, ncgus colps non
pot KAFFRAR lo COr.
A', et ^ert., fol. 65.
Avec l'ecu de patience, nul coup ne peut blesser
le cœur.
Nafret mou cor d'un esgart anioros.
P. Raijiond de Toulouse : Tos temps aug.
Blessa mon coeur d'un regard amoureux.
Part. pas. Pel costat nafrat tan nialamen.
FoLQUET de Romans : Quan lodous.
Par le côté blessé si cruellement.
Mantz cavais mortz,mantz cavaliers nafratz.
Blvcasset : Gcrra mi play-
Maints chevaux morts , maints cavaliers blessés.
38
»9fi
NAN
Siibst. K. comandet elhs NAFRATz alhs iiieges.
PuiLOMEN\.
Charles recommanda les blesses aui médecins.
Que tragan a vida los nafrat?..
Guillaume de Tudela.
<^)u'il< l'appellent à la vie les blessés.
ANC. i-R. l'arnii le cors un en naffra.
G. Ga'.mar.
Le comte de Peembroc... y fnt navré à moi I
MONSTRELF.T, l. 1 , iol. 20.
Du teiuiille,des plainz, des luoriz e dps«(3_/rer.
Roman de Rou, v. 1^65.
CAT. Nafrar.
1. NAFPtA, S. f., blessure, coup, meur-
trissure.
Receab tant gran nafra, c'a penas ne garig.
GUII,I-\UME DE TUDELA..
Reçut si grande blessure, qu'à peine il en giieril.
Seîner, faifz mi metge venir
Que m poira lua nafra garir.
Roman de Jaufre, fol. t>^.
Seigneur, failci-nini venir médecin ({ui me pourra
ma blessure guérir.
ANC. FR. Aucuns de leur gens estoient morts de
la navreure du traict.
MoPfSTRELET, t. I, fol. 20.
CAT. Nafra.
NAGGAS , .?./. i>L, tlu lat. na^^s, fesses.
Naggas son ditas.
Elue, de las propr., fol. 60.
Fesses sont dites.
ANC. Fu. Ge vous eschanfferai les naches.
Roman delà Rose, v. 209^3.
I.e suppliant... feri le dit Gnillot I.onguet
de sa main deux cops sur les naches.
Lett. de rem. de i36.). Carpentier, t. III, col. 9.
CAT. Enagiias. esi". Nagtias, enaguas. ix. Na-
tiche.
'NAN, NANT, .V. m., lat. nanm.?, nain.
Jaufre a '1 nan regardât.
Us NANTZ, que fon inolt petilz,
Torneiet al foc un senglar.
Roman de .Taufre, fol. 17 et 12.
Jaufre a regardé lo nain.
Un nain, qui fut moult petit, tourna au feu un
sanglier.
CAT. ANC. F.sp. Kano. ESP. MOD. Etiaito. roRT.
Alla, anào. it. Naiw.
0.. Nanet, s. m. (Uni., pctii: nain.
NAR
Demandet *
A un NANET, qu' era portiers.
Roman de Jaufre, fol. 22.
Demanda... à un petit nain, qui était portier.
CAT. Nanet. esp. Enanito.
3. NiN , adj., enfantin.
Nnlha mielhs no s' aizina
Tan jove, ni tan nina,
D' aver.seu e manieira
Azaut' e plazcnlieira.
Amanieu des Escas : En aquel.
Wnlle, si jeune, ui si enfantine , mieux ne s'arrange
pour avoir sens et manière agréaUe et prévenante.
ANC. CAT. Nin. ESP. Nina.
NAR, s. f. , iat. NAR/.y, narine.
Aleuar
Non pot mas un pane per la nar .
Del'DES de Prades , y^uz cass.
Respirer ne peut qu'uu peu par la narine.
Si VOS fan respos j)eiors,
Ualz lor del ponh per inieg las nars.
Rambaud d'Orange : Assatz sai.
Si elles vous font pires réponses , donnez-leur du
poing par le milieu des narines.
La calors del solels infra c las nars.
Lif. de Sjdrav, loi. lo^-
La chaleur du soleil entre dans les narines.
ESP. PORT. Nariz, it. Nare, nari.
2. Narra, .s. f., narine.
Que mette pogratz, per las narras
Amdos los piiiutz.
Roman de Jaufre, fol. itj.
Que vous pourriez mettre dans les narines les
deux poings.
3."Narretz, .v. f. pi., lat. narks, narines.
Aquel aires que dissendra per las narret/, ,
cissira pel pertus de la boca.
Liv. de Sydrac , fol. i().'|.
Cet air qui descendra par les narines, sortira
par le pertuis de la Louche.
ANC. CAT. Narils, narisses. esp. Nui es, naiices.
IT. Narice, narici.
4. Naricola, s.f., narine.
Gel que a las narigolas laigas, es yros.
Del plus près sospiralli que cl troba , et aisso
so las N A rigolas.
Lif. de Sydrac, fol. I2fiet lo/j.
Celui qui a les naiines largi's , est colère.
INAS
Du plus près soupirail qu'il trouve , cl ce soiil les
narines-
ESP. Nariguilla.
NARRAR, ^K, lat. NvuRARt', narrer, ra-
conter, inti'rprcter, expliquer.
Lo somnhc ilis a mon seubor,
Qu' u son amie lo deu boui ilir,
Et el NARRET lo m'en amor.
GlRil'D DE BoRNEiL : No pucs sofrir.
Je dis le songe à mon seigneur, vu qu'à son ami
on doit le dire, et il me V interpréta eu amour.
Part. pas. Crey que'l sorajes sera vertalz
Aissi dreg cuiu mi fo narratz.
GlRAUD DE BoRNElL : IN'o pues sofrir.
Je crois que le songe sera vérité ainsi juste comme
il me fut exptii/ité-
CAT. ESP. PORT. Narrar. it. A'arrnre.
1. NaRRATIO, NARRACIO, S./., lat. NAR-
RATio , narration.
Narracios del fol, es charja en via.
Trad. (le B'eJe, fol. 43.
Narration du fou , c'e.st charge eu route.
Per maniera de narratio.
Lej s d'itmors, fol. i5o.
Par manière de narration.
DAT. Narraciô. esp. Narracion. port. Narra-
çào, IT. Narrazione.
NAS, NAZ, S. m., lat. KAS«i', nez.
E '1 NAZ qu'es dreilz e be sezens.
Abnald de Marceil : Dona genser.
El le nez qui est droit et bien séant.
Loc. Leojaria m' estai de las ,
E ditz me , e tira m pel nas.
GariNS le Bni'N : ^ueg e jorn.
Folie m'est de côté, et me dit, et me lire par le
nez (m'entraîne,\
Lo destriers m' afama ,
E s vai cascun jorn doblan
Tan que m'es poialz sobr' el kas.
Raimond de MiRAVAi. : Sitôt s' es.
Le désir m'afl'ame , el se va cliaque jour doulilanl
tant qu'il m'est monté sur le nez.
Est bisbatz, nas de oorba.
GtlLLALME DE BeRguedan : Cliauson ai.
Cet évêque , nex. de courbe.
Porcier, cara de guiner,
Nas de gat, color de fer.
T. de FOLQI'ET ET DE PoRCIEU : Porcipr.
Porcier, visage de renard , nez de clial , couleur de
fer.
CAT. 'Nas. IT. Naso.
NAS
299
a. Nasal, s. m., nasal, partie du casque
qui garantissait le nez.
Lo NASAL
Li treuquet tro en la ventailla.
Roman deJaufre, loi. l3.
Le nasal lui trancba jusqu'au venlail.
ESP. PORT. Nasal, vv. Nasale.
3. EsNASAR, t)., énaser, couper le nez.
Part. pas. Lo nas li taylla mantenent...;
Trohet sa fiUa esnasaha.
y. de S . Honorât.
Le nez lui laillo maintenant...; il trouva sa fille
énasée.
NASCER, NAissER, x'., lat. NAst7, naître.
Fora m , so m par,
Mielbs que fo.ssetz a naisser.
AiMERi DE Peguilain : Ses mes apleitz.
Il me serait, ce me paraît, mieux que vous fus-
siez à naître.
El jorn qu'om mor per Dieu , n.vys jnstamen.
G. FiGUEiBAs : Totz boni.
Le jour que l'Iiomme meurt pour Dieu , il na'il
justement.
Ane non nasqdet sai, entre nos,
Neguua c'aia cors tan gen.
G. RiDEl, : (^)uant lo rossignols.
Oncques ne nai/uit ici , parmi nous, nulle qui ait
corps si gentil.
— Fig. Il s'appliqua aux choses phy-
siques et morales.
Aissi com kays aigua de fon ,
Nwsd'el cavalaria.
P. Cardinal : leu volgra.
Ainsi comme naît eau de Ibntaine, naît de lui
chevalerie.
Conosc qu'el be
Qii' ieu die de lieys no nais de me,
Ans nais de s' amor natural.
FoLQiET DE Marseille : Ab pauc.
Je connais que le bien que je dis d'elle ne naît .
pas de moi, mais naît de sou amour naturel.
Cuiava lur traire
Lo pel don lur nais
Malvestatz, e vey
Que per un lur en naisson trey.
Pierre DE Eussignac : Sirventes echansos.
Je pensais leur arracher le poil dont leur naît
niauvaiseté , et je vois que pour un leur en naissent
trois.
3oo
NAS
Part, pas. loc.
Non envei el mon nolh hom nat.
G. Adhemar : Non pot esser.
Je n'envie au monde nul homme né.
Aquela mal naua gent.
Philomena.
Cette gent mal née.
Tu fust NADA de Snria.
P. Cabdinal : Vera Vergena.
Tu fus née de Syrie.
Mais valgra que degus no fos vius ni Nascutz.
Guillaume de Tudela.
Mieux vaudrait que nul ne fût vif ni né.
AWC. FR . Que je ai fait , puis que je fuis n ascos
Roman Je Ronceraiix .
leu plus fin joy esper
Que nulhs hatz de maire.
P. Raimond de Toulouse : Pessamen.
Plus pure joie j'espère que nul ne de mère
( qu'homme quelconque ).
Que us duptavon mais que hom nat de maire.
G. Faidit : Fortz chausa.
Qui vous redoutaient plus qu'homme né de mère.
ANC. FR. Qu'einz ne passa nus bons de mèrewé.
Roman d'Âgolant , v. 354-
cAï. Naixer, naxer. esp. Nacer. port. Nascer,
nacer. it. Nascere.
').. NaSSEMEN, NAISSEMENT , NAYSSEMEN ,
NAYSEMEN , .V. m., iiaissancc.
Des qu'ien venc a nassemeiï.
Arnaud Catalan : Dieus verais.
Dès que je vins à naissance.
De NAISSEMENT c de mort.
Lii'. de Sydrac, fol. 66.
De naissance el de mort.
Lay ea Jhernsalem , ou Dieus près nay.semen.
P. Bremon Kicas Novas : Pus partit.
Là en Jérusalem , où Dieu prit naissance.
Re no sai on fo mos nayssemens.
AusTOR Segret : No sai qui m so.
Point ne sais où fut ma naissance.
ANC. FR. Tenons donc pour vray fondement
De Jbésu-Crist le naiscement.
Roman de la Rose, v. 6(.
G AT. Naixeinent , naxement. esp. Nacimiento.
roRT. IT. Nascimettto.
3. NAIS.SE^SA , NAYSENSA , NAISQUENZA,
S./., lat. NASCENTiA, naissance.
Quar si flaym a el scglc semcn.sa,
NAS
Esteves cug que fon d'eyssa nayssensa.
P. Cardinal : Un sirventes ai en cor.
Car si Cam a au siècle semence, je pense qu'Estève
fut de même naissance.
Ges no nais ni comensa
Segon antra naissensa.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Point ne naît ni commence selon autre nais~
sance.
Adoncas pren vernis amors naisquenza,
Aiimeri de Peguilain : Ane mais de joi.
Alors prend vrai amour naissance.
Fig. D'on er sa mortz justa, vera naysensa ,
Qu'el jorn qu'om raorperDieu, naysjustamen.
G. FiGUEiRAS : Totz hom qui heu.
D'où sera sa mort juste, vérilahle naissance, vu
que le jour que l'homme meurt pour Dieu , il naît
justement.
cAT. Naixensa, naxensa. anc. esp. Nascen-
cia , nacencia. it. Nascenza.
4, NaTIVITAT, S.f., lat. N.\TIVlTAT^/n ^
nativité.
III Juzieu los feiron ardre lo jorn de la wa-
TiviTAT de Crist.
V. de Bertrand de Born.
Les Juifs les firent hrûler le jour de la nativité
de Christ.
Tractem de la nativitat.
Brev. d'amor, fol. 1^8.
Traitons de la nativité.
CAT, Nativitat, esp. Natividad. port. Nativi-
dade. it. Natività, nativitate , nativitade.
5. Naissedura, .y.yi, panaris , mal d'a-
venture.
Fan greviar la malaudia,
Sia plaga o naisseocra.
Brev. d'amor, fol. 124.
Font aggraver la maladie , soit plaie ou panaris.
CAT. Naxediira.
V
6. Natio, nacio, nassio, naision, s.f.,
lat. NATiONe/«, nativité, naissance.
El jorn de la Naision,
Fetz dos crestias brusar,
Artus ab autre, son par.
V. de tterirand de Born.
Le jour de la Nativité, il fit deu-^c chrétiens hrû-
ler, Artus avec un autre , son compagnon.
Aa-NC. FR. Dès le temps de 'a nascion , le sup-
NAS
pliant a este entacbié d'une maladie con-
tagieuse.
Lett. de rem. 141Ô Carplntier , t. III , col. lo.
ESP. iT. ]\'atio.
— Nature , origine.
Qaan pens cuni e(z de gentil wassio.
B. DE Ventadouh : En pessamcn.
(^)iiarid je pense comme vous êtes de gentille
nature.
— Nation, peuple.
Mas cascnna de las watios cniara esser
mielber que Ih'autra.
Aissi serau totas las kassios que weiran el
fllh de Dieu.
Liv. de Sydrac, fol. 21.
Mais chacune des nations pensera être meilleure
que l'autre.
Ainsi seront toutes les nations qui croiront au fils
de Dieu.
Clemens, premier papa de la natio de Roma.
Poucia, de la nacio de Roma.
dit. dels aposl. de Roma, fol. i^ et 23.
Cle'ment , premier pape de la nation de Rome.
Ponce , de la nation de Borne.
tAT. Nacio. ESP. Nacion. port. Nacao. it.
Nazione.
7. IVatxu, NiDiu, adj.^ lat. nativ«5-,
natif, nattnel , réel.
Cel fez fuudat nadiva,
Que sa domna auset forfar.
T. d'une dame et de Rofin : Rofin , digatz.
Celui-là fil folio réelle , qui sa dame osa forfaire.
CAT. Natiu. ESP. POKT. IT. Nativo.
8. Nadal, NAUAti , S. m., lat. natal^V^
Noël.
L' espirital
Senlior, don an tort li Juzieu,
Que nasquet la nueg de Nadai..
G. Magret : Atrcstan.
Le spirituel Seigneur, dont ont tort les Juifs, qui
naquit la nuit de Noël.
P)lanc' e fresc' atretal
Cum par neos a Nadal.
B. DE Ventadour : Lo yens temps.
Blanche et fraîche pareillement comme parait
neige à JNoel.
Aissel jorn mi sembla Nadaiis
Qu'ab SOS bels buels cspiritaus
M' esgarda.
li. IT Vf.ntaho) b : (^liantirs nu pol
NAS
3oi
Ce jour me semble iVoe/ qu'avec ses Leaux ycu''-
spirituels elle me regarde.
cat. ANC,-. ESP. Nadal. esp. mod. port. Natal.
iT. Natale.
9. Nadalor , s. m., Noël.
Kl temps de Nadalor,
Canl vent ab phieia cor,
K par la ncu e'I glatz.
Amvnieu di-.s Kscas : El temps.
Au temps de Noël , quand vent avec pluie court ,
et parait la neige el la glace.
10. Annatz, s. m. du latin wte nat«j,
aîné.
Natura ac dos effaus gens :
Ureg de natura, dreg de gens;
Dreg de natura csTannatz.
Brev. d'amor, fol. 62.
Nature eut deux enfants gentils: droit de nature,
droit des gens ; droit de nature est 1' aine.
>i. Ancnation , s.f., lat. agnationcw,
agnation.
Ses siencia et autreiamen dels plus savis
de r ANCNATioN, o cognatiou d'aquel menor.
Statuts de Montpellier, du XII1"= siècle.
Sans connaissance et concession.... des plus sages
de Vagnation, ou cognation de ce mineur.
CAT. Agnacio. ksp. Agnacioii. port, Jgnacào,
XT. yignazione,
12. Cognation, s./., lat. cognation<?w,
ct)gnation, parenté, proximité du sang.
Ses siencia et autreiamen.... dels plus savis
de l'aucnation, o cognation d'aquel menor.
Statuts de IHontpellier, du xni« siècle.
Sans connaissance et concession.... des plus sages
de l'agnulion, ou cognation de ce mineur.
KSP. Cognacion. port. Cognacào n.'Cogna-
zione.
i3. Cognât, conhat, coingnat, ad/.,
lat. coGNATM.y, cognât, allié du côté
des femmes, beau-frère, cousin.
Duna que sap far de cognât drut,
E de marit sap far cognât,
Arma c cor a tut perdat.
B. Caiido.nei. de Marseille, Coblas esparsas.
Dame qui sait faire de cognât galant , et de mari
Siiit faire cognai, àme et corps a tout perdu.
F.'! ri-vs lorn lai ab aisclbs de Guarlandn,
3o:
NAT
E l'autre sos conuatz.
Beutband de Bobn : D'un sitventes no.
Et le roi revient là avec ceux de Garlande , et les
autres ses allies.
SubsCantiv. Ademars, sos coingnatz.
Rambal'D de Vaqueiras : Leu sonetz.
Adlie'inar, son iillié.
Rsv. PORT. Cognado. it. Cognato,
— Sahstantiv. au Jém. Alliée , belle-
sœur, eousine.
Anselme sa cognada.
l''. de S. Honorât.
Anselme , sa belle-sœur.
ESP. PORT. Cognada. it. Cognata.
14. Renascer, V., lat. RENASCi, renaî-
tre, naître de nouveau.
Part. pas. Eu lo baptism'es renada.
Brev. d'iimur, loi. 87.
Dans le baptême elle est renée.
CAT. Renaixer, renaxer. esp. Renacer. port.
Renascer. ix. Rinascere.
NATURA , s. f. , lat. natura , nature ,
principe des choses créées.
Doua, la ganser creatura
Que anc formes el mon natura.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Dame, la plus belle créature que oncques formât
au monde nature.
Aissi parti natura ,
Gracia et aventura
Los dons entre las gens.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Ainsi partagea nature, grâce et hasard les dons
entre les gens.
Cazon soven vilmens el vil peccat de luxu-
ria , e neys contra natura, que es gran vileza.
F. et Vert., fol. 91.
Tonihent souvent honteusement dans le vil pèche'
de lu.\ure, et môme contre nature , qui est grande
vilenie.
— Penchant, habitude, caractère.
Tota creatura
Revert is a sa natura.
Mabcabrus : L'autr'ier.
Toute cre'ature retourne à sa nature.
Manias aatras natura.s
TroLam en las creaturas.
}irev. d'nmor, fol. 53.
NAT
Maintes autres habitudes nous trouvons dans les
créatures.
Fetz de diveisas naturas
Homes et autras creaturas.
V. de S. Honorât.
V\l do diverses natures hommes et autres créa-
tures.
leu sui hom d'aital natura.
No vuelh l'onor qu'el pro lays.
P. RoiilERS : Al pareissen.,
Je suis homme de telle nature , je ne veux pas
l'honneur qui délaisse le profit.
Chauziraen
Devetz aver e mesura
De las domnas, que natura
Es que lur eara tenguon gen.
Le moine de Montaudon : Autra vetz.
Vous devez avoir égard et modération envers les
dames , vu que c'est nature qu'elles tiennent leur
visage gentiment.
— Espèce, sorte.
Negus aucels non manja autre de sa na-
tura.
V. et Vert., fol. fi.
Nul oiseau ne mange autre de son espèce.
— Partie sexuelle.
Que si gardes de inolliar sa natura dedins
d'ayga ni caiida ni freja.
Lii'. de Sjdrac, fol. 77.
Qu'il se gardât de mouiller sa nature dans de l'eau
ni chaude ni froide.
Loc. Dreytz de natura fo'l premiers,
E dreytz de gens fo lo derriers.
Brev. d'amor, fol. 3.
Droit de nature fut le premier, et droit des gens
fut le dernier.
Adv. c.omp. S' es per natura alapeus.
Deudes de Prades : Auz. cass.
S'il est par nature aux ailes pendantes.
S' ieu ren vali ni trobi per natura
Plazen dona , a vos o deg grazir.
B. Carbonel : Molasde vetz.
Si je vaux quelque chose et trouve naturellement
dame agréable , je dois vous en savoir gré.
cat. esp. port. it. Natura.
■i. Natural, naturau , (idj., lat. natd-
RALiV, naturel, conforme à l'ordre,
qui est dans la nature.
Selh que per nos det son sanc natural.
Bernard de Venzenac : Lo pair'e'l filh.
Celui qui pour n«us donna son sang natureL
NAT
Per sol enlendeiuen et engienNATUKAL.
/'. et Fert., fol. lOO.
Par le seul eiitcndemenl cl gciiio naturel.
Negnna parladura nou es NATURAr.s ni dic-
cha del iiostre len£;age.
Gnim. proi'enç.
Wuilo locution (lu notre langage n'est nalitreUe ni
directe.
— Propre, eu ligne directe.
Sera sos fillis per adoptio, e non es lilhs
NATURALS.
/'. et Vert., Toi. 39.
Sei-a son fils par adoption , et n'est pas lils naturel.
— Qui n'est pas né en légitime mariage.
.1. filh légal
Hac Abrams et .1. natcrat,.
J^e.js d'amors, fol. i3.'|.
' Un fils légitime eut Ahraliani et un naturel.
— Qui est eonforme à la nature parti-
culière de chaque esj)èce.
Semenan van mos castiers
De sobr'els naturals rochiers ,
Que no vey granar ni florir.
MaRCABRL'S : Pus s' enfuellieyssnn.
Je vais semant mes remontrances sur les naturels
rochers , de sorte que je ne les vois grainer ni fleurir.
— Vrai, véritable, sincère.
Li port amor tan fin' e naturai.
Qne tug son fais vas ini li plus levai.
B. DE VentadouR : Quan par la.
Je lui porte amour si pur et naturel que tous
'lit faux envers moi les jilus loyaux.
Amors mecapdelh e m te
Mon cor en fin joi natoral.
P. RoGiEiiS : Tan no plou.
Amour me guide et me tient mon cœur en pure
joie naturelle.
— Habitant, originaire d'tiu pays.
Per totz aquels qui son natural de ïholoza
Lej.i d'amors, fol. 96.
Par tous ceux qui sont naturels de Toulouse.
— Direct , dont on relève directement.
Comte matcral, nianen e rie.
Romande Gérard de liossillon , fol. 16.
Comte naturel , fortune' et puissant.
Den avcr
Tôt Narbones ira e dol, joru e ser,
NAT
3o3
Quar j)crdnt an Inr senhor nat'Jivai,.
J. ESTEVE : Aissi ((UO.
Doit avoir tout le iNarbonnais tristesse et douleur,
jour et soir, car ils ont perdu leur seigneur naturel,
l'ig. Bella donina, vostr'ome naturai,
Podetz, .si us platz, lengeiramen aucir.
P. \ IDAL : Ane no mori.
Belle dame, voire homme ««^//rc/ vous pouvez,
s'il vous plail , facilement occire.
foc. De foldat veura sens natural.
B. Carbonée : Moias de \eiz.
De folle viendra sens naturel.
Bien que us fetz fol natural.
T. nu dauphin d'Auvergne et de P. Pei.issiek :
Vilan cortes.
Dieu qui vous fil fou 'vrai.
Li folh e 'Il garso naturau.
Mabcabrus : B('llia m'es.
Les fous et les goujats uéritables.
— Stth.stantiv. Naturaliste.
So dison li naturai,
Qne, qnar de vapor terrenal
Cauda son li ven engenrat.
An de se canda qualitat. •♦,
Jirev. d'amnr, fol. Ul.
Cela disent les naturalistes que, parce que de
vapeur terrestre chaude sont les vents engendrc's,
ils ont par soi chaude qualité.
A:Mf;. FR.
Ke Ri<-hart ne perdissent lor natural seingnor.
Roman de Ilou , v. ^625.
CAT. ESP. PORT. Natural. n. Naturale.
'). N.\ti;kalment , NATun.vi.MENS, adc. ,
naturellement.
Naturai. .MENT si mnda de inascle en fenie.
Elue, de las propr., fol. 252.
Naturellement se change de mâle en femelle.
Leys de natnra qne natdrai.mkns es esericha
el cor de cascuu.
r.'et Fert., fol. 57.
Loi de nature qui est naturellement écrite au
cci'ur de chacun.
Homs es... naturai.mens amigables.
Leys d'amors , foi. i/J5.
L'homme est... naturellement capable d'attaelie-
menl.
ANC. l'R. N aturehnent a vie dolercuse.
KUSTACHE DES CnAMP.S , p. 20.
CAT. Nattirahnent. esp. port. it. Nattiral-
inente.
/|. Desnatuuar, 7>., dénaturer, déran-
ger, changer de nature.
3o4
NAU
Qnant ai mon cor plen de joia
Tofz me desnatora ;
Flors blanca, vermellh'e bloia
Me sembla freidara.
B. DE Ventadour : Quant ai mon.
Quand j'ai mon cœur plein de joie tout me déna-
ture; Heur blanche , vermeille et bleue me semble
froidure.
Gren er ja fols desnatur.
MaRCABKI'S : Bel m' es.
11 sera difficile que jamais fou change de nature.
— Déconcerter.
Com lo glrfalcx , qnant a son crit levât,
Fai la giua , que tan la desnatura ;
Ab sol son crit, ses antre batemcn,
La fai cazer, e, ses tornas, la pren.
Pierre de Cols d'Aorlac : Si que.
Comme le gerfaut, quand il a poussé son cri, fait
à la grue , que tant il la déconcerte ; seulement avec
son cri, sans autre coup , il la fait choir, et, sans rési-
stance, la prend.
Part. pas. Nos essenha natura que hom deu be
far a sson payre et a ssa niayre, e qui non
O fa es DESNATURATZ.
Dieus séria desliais e desnatoratz si tolia
SOS bes a sos amicx.
F. et Fert., fol. 8i et 29.
Nature nous apprend qu'on doit faire bien à son
père et à sa mère , et qui ne le fait est dénaturé.
Dieu serait déloyal et dénaturé s'il ôlait ses biens
à se^ amis.
— Insensé.
Desnatorat son li Frances
Si, al fag de Diea , dizon de no.
MarcabRtjs : Auialz.
Insensés sont les Français si , au fait de Dieu , ils
disent que non.
ANC. CAT. ANC. ESP. PORT. Desiiatitrar. it. Dis-
naturare.
NAU, S. f. , lat. swis , nef, navire,
vaisseau.
Naus en raar, qnant a perdut sa barja,
Et a mal temps , e vai urtar al raiic.
Bertrand de Born : Non estarai.
Navire en mer, quand il a perdu sa chaloupe, et
a mauvais temps, et va heurter contre le rocher.
"Val mais grans naus en mar
Que liugs ni sagecia.
P. Cardinal : leu volgra.
Vaut davantage grande nef en mer que barque ni
saïque.
NAU
Fig- El fes de se nati per nos reculhir
Als grans périls don no podem gandir,
Ses cofessar, e so qu'aurem fag dire.
P. Cardinal : Tôt alressi.
11 fit de soi «py pour nous arracher aux grands
périls dont nous ne pouvons nous préserver, sans
confesser, et dire ce que nous aurons fait.
Razos e Discrelios son... mariniers en la
NAU de l'arma.
F. et Fert., fol. 62.
Raison et Discrétion sont... mariniers en la nef
de l'âme.
ANC. FR. Aux naux il sert d'ancre tortue.
Ronsard, t. Il, p. i326.
A Bavonne , à Saint- Jean de Lns, à Fonta-
rabie saisirez toutes les natifs,
Rabelais , liv. IV, cb. 3H.
Je snis tout prest pour faire sur la mer
Vogner tes naufs à rames et à voiles.
La Boderie, Meslanges poét., p. 77.
Quand s'apperceut en soi le père Énêe
Que sans pilote estoit la naît menée.
Des Masdres , Trad. de l'Enéide, p. 261.
CAT. Nati. ESP. Nat>e , nao. port. Nâo. it.
Nave.
— Auge, baquet.
Sai far guabias e naus.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy-
Je sais faire cages et auges.
2. Navei, s. m., navire, vaisseau.
Ar son vengut al port , et eysson del navey.
Am barcas, am navets.
F. de S. Honorât.
Maintenant sont venus au port, et sortent it'
navire.
Avec barques , avec navires.
Fig. et prov. Eras ai ien a bon port de salut ,
Fe qu'ieu vos dei , mon navei aribat.
G. AdueMAR : Non pot esser.
J'ai maintenant , foi que je vous dois , à bon port
de salut abordé mon navire.
ESP. PORT. Navio.
3. N.4VILI, NAVELi,.v. 111., flot tc , uavin
vaisseau.
El mes tôt can pot guazanbar a far navili .
qu'el crezia anar conqnistar l'eniperi.
F. de Pierre Fidal.
Il mil tout ce qu'il put gagner à (aire flotte, vu
: qiv'il croyait aller conquérir l'empire.
NAU
Son els sAviLis montât.
V. de S. Ifonorat.
Sont monlcs sur les navires.
L'emperador ac sos wavelis ap.irelhatz, entre
nans e lins e gnales, dos nielia.
Hornan de la Prise de Jénisalem.
L'empereur eut ses vaisseaux appareilles , entre
navires et barques et galères , deux mille.
a:«c. fr. Malt fa bien li naviles atome/,.
ViLLKHARDOUIN , p. 96.
ANC. CAT. Navili. it. Navile, navilio, navigUo.
4- Navigi, s. m., lat. •skwciuni, navire,
vaisseau.
Tolz WAViGTs qn'en mar son.
Brev. d^amor, fol. 92.
Tous -vaisseaux qui sont en mer.
IT. Navigio.
5. Navet.!,, s. f. dim. , petite nef,
barque.
Poiet en la naveta.
Ensenhava las companhias de lia naveta.
"Vengron, e van nmplir anuloas las na-
VETAS.
Trad. du N.-Test., S. Luc , ch. 8 et 5.
Monta dans la barque.
11 enseignait les compagnies de la barque.
Ils vinrent, et vont remplir les deux barques.
ANC. CAT. ANC. ESP. PORT. Kaveta. IT. Na-
vetta.
6. Naviera , s.f., barque.
Per qne no m veyrelz d'ogan
Passar per vostra naviera.
Leys d'atnors , fol. 32.
Par quoi vous ne me verrer. de'sormais passer par
votre barque.
7. Navejamen, s. m., navigation, tra-
versée.
Sant Jacmes passet mar ses totz navejamews.
Pierre de ConBiAC : El nom de.
Saint Jacques passa la mer sans aucune napigation.
IT. Navigamento , navicainento .
8. Navejar, navetar, V., lat. navigarc,
naviguer.
Los discipols de Jhesa Crist que navkjavan
el mar.
y. et yen., loi. 88.
III.
NAU
3of
Lui disciples de Jcsus-Christ qui naviguaient sur
la mer.
Vengron navejan per la mar.
Koinan de In Prise de Jérusalem .
Vinrent naviguant sur la mer.
CAT. ESP. PORT. Navegar. it. Navigare , navi-
care.
9. Nautor , .<!. m., du lat. xaitta , nau-
tonnier.
Tag H nautor qne devo passar lo comte e
totas sas gents.
Tit. de 1221. Arih. du Roy., J. 3oQ.
Tous les nautonniers qui doivent passer le comte
et toutes ses gens.
Naos, linhs e gales e nautors.
Lejs d'amors, fol. i5.
Navires , barques et galères et nautonniers.
10. Natjchier , s. m., nocher, nauton-
nier, pilote.
Col NAUCHiKiî, can vol partir
De port, e no 'n pot issir.
B. Carbonel : Amors per.
Comme lo nocher, quand il veut partir du port,
et n'en peut pas sortir.
Nais liom no pot d' amor penre mezara
Pus qu'el NAUCHiERsfai, can ve bel temps clar,
Qne s cocha e cor tro qu'es en auta mar.
P. Espagnol : Entre que m.
JS'ul homme ne peut d'amour prendre modération
plus que le nocher fait , quand il voit le temps clair,
qui se presse et court jusqu'à ce qu'il est en haute
mer.
CAT. Nauxer. anc. esp. \aucher, nauchel. it.
Nocchiero , nocchiere.
11. Naccler , .t. ni., lat. nauclerw.^,
nocher, pilote, naiitounier.
Per conduch de nalclers.
Trad. du Code de Justinien , fol. 88.
Par conduite de nochers.
ESP. Nauclero.
12. Naulage, .V. ni., (lu lat. nauluw ,
naulage, fret.
Francs de naulages et de pontages.
Fors de Bearn , p. 1090.
Francs de naulages et de pontages.
NAU,v. /, du lat. vovKcvla , cognée,
instrument de charpentier.
3o6 NE
Auzit una nau de charpentiers.
Roiiuin de Gérard de Rnssillon, fol. 87.
Entendit une cognée de charpentier.
'KE.^part. disjonct., lat. nec, ni.
Non al que preng.i , ne no posg re donar.
Poëme sur Boèce.
Je u'.ii <[ue je prenne , ni ne puis j-ien donner.
No li o lolrei ne V en tolrei ne li o vedarei.
Titre de 1066.
.Te ne le lui ôlerai ni l'en ôlcrai ni le lui défendrai.
Par.itges no i des ren ne i tolgues
Eambmjd .d'Orange : Aissi coin selli.
Que parage n'y donnât rien ni y ôtâl .
ANC. CAT. ANC. ESP. N'e PORT. Nem. iT. Ne.
1. '^1 y part, disjonct., ni.
Pus ab mi dons no m pot valer
Precs NI inerces ni'1 dregz qn' ieu ai.
B. DE Ventadour : Quan vey la.
Puisque avec ma dame ne me peut valoir prière
}ii merci ni le droit que j'ai.
Quan non ai loc de vos vezer,
Joi NI déport non puesc aver.
Arnaud de Marueil : Dona genscr.
Quand je n'ai pas lieu de vous voir, joie ni allé-
gresse je ne puis avoir.
^ • Je crois devoir faire observer que
les troubadours firent toujours usage
de NI de préférence à ne, quoique
NE appartienne au premier temps de
la formation de la langue. Pourtant,
dans quelques-uns des manuscrits
oit sont conservés les ouvrages de ces
poètes, on trouve ne pour ni, mais
si rarement qu'il est permis de croire
que ce sont des fautes de copistes ,
d'autant plus que, presque toujours, les
manuscrits se rectifient les uns par les
autres.
L'ancien italien a employé ni comme
les troubadours dans le sens disjonctif
de ne :
D'ogni parte sienio assagliti... e dove fng-
gîre ni ascondere non ha mestiere.
G1.UTT0NE d'Abezzo, Icii, 2.').
<:at. Mon. Fsr. Mon. .'\7.
NEB
'^. Ni était aussi conjonction et se tra-
duisait par et, mais alors il n'y avait
pas de négation qui agît sur ce mot.
Trop fatz gran folor,
Quar am ni dezire
Del mon la bellazor.
B. DE VentadouR : Lanqiian vey.
■fc fais très grande folie, car j'aime et désire la
plus belle du monde.
On plus elha m'esglaia
Ni m fiii planher ni doler.
IIuGHES DE S.-CïR : NuUia res.
Où plus elle m'aflligc et me fait plaindre et douloir.
L'ancien fiançais employa dans le
même sens ni et ne.
Je vous pardoins tout le meffait
C à mî ni as miens avés fait.
ij Gieus de Robin et de Marion.
Si puisse je boire demie
Ne de more ne de vin cuit.
Roman du Renartj t. III, p. Sl^.
En tôles les manières que... vos lor saurez loei
ne conseiller que il faire tie soffrir puissent.
VlLLEHABDOtlN, p. 8.
Se arrestèrent pour prendre conseil qael
parly ils prcndroient ne quelle chose ils fe-
roiont.
Ilist. de Jean de Sainlréj t. II , p. l^g6■
ANC. CAT. Pero ah tots pot hom far joch
Si guarda he fayso ne loch.
Trad. calai, dels aiiz. cass.
ANC. iT. Se gli occhi snoi ti fur dolci ne cari.
Petkakca , Canz. : Clie debb' io.
Au bas de ce vers , Tassoni met eu
note :
Ija NE nsata in vece d" et.
NEBL/V , s./., lat. neb«la, nue, nuée,
brume, nuage, brouillard.
Sa NEBLA cuch qne s'espargna.
Gavavdan le ViELX : Lo mes e'I temps.
,Ic pense que son hrouillard se répande.
Jorns de ira e jorns de neblas,
Jorns escurs, jorns de tcnebras.
Contricin e Penas ijernah.
.Tour de tristesse cl jour de nues, jour obscur,
jour de ténèbres.
Fay lo solhel frnrtilîcar
\
E ten a vida tôt qiian nâys...,
E KEBi.As e niulas vapors
Kucansa la sua calots.
Brev. d'iitnor, fol. 3o.
Fait le soleil friiclifier et lient à vie tout ce qui
naît. ., et brumes et maiivaises vapeurs cliassc la
sienne clialeur.
ESP. Aiebla. it. Nebida, nebbia.
2. Nehle , .y. f., mio, mice , nuage,
broiiillaid, bitime, vapeur.
L'aigua pneia contra mon
Ab furu , ab nebles et ab ven.
G. Adukmar : L'aigua pueia. Fur.
L'eau s'élève contre mont avec funie'e , avec va-
peurs et avec venl.
3. Neula, s.f., lat. NE^ULA , nue, nuée,
vapeur, brume, nuage, brouillard.
Non enteudalz que sela ayga venba ni yesca
del aire, ans v monta de la mar... e esdeve
NEDi.A. e plueia aissy cuni vos podelz vezer.
Liv. de Sjdrac, fol. lo3.
N'entendez pas que cette eau vienne ni sorte de
l'air, mais elle y monte de la mer... et devient nue
et pluie ainsi comme vous pouvez voir.
Per la neula bruna es 1' aires esbrunitz.
GlILLAlME DE TvDELA.
Par la i>apeur somlire est l'air ol)Scurci.
ANC. CAT. Neula.
4. NeVOLINA, NIVOI.IÎVA , NEOLINA, S./.,
nue, nuée, vapeur, brume, nuage,
brouillard , obscurité.
L' aires, segon uaiora,
Espeissat d' aiga marina ,
Plueia fai e nevolina.
Dis vos me veiretz sezer,
E venir ab nivoliua
Del cel.
Bref, d'amor, loi. 38 et i6'3.
L'air, selon nature , e'paissi d'eau de nier, pluie
fait et nuée.
Je vous dis que vous me verrez seoir, et venir avec
nue du ciel.
Las quais son coma nivolikas senza aiga.
Doctrine des fraudais.
Lesquelles sont comme nues sans eau.
Si non fos la keolin a
Que l'cnuosa benda fai.
Roman de Flamenca , fol. 'J\.
INEC
307
.Si ne fut l'o/ziciiri/t; que l'ennuyeux bandeau fait.
ISP. roRT. Ncblina.
5. NiBLE, S. f., nue, nuée, vapeur,
brume, nuage, brouillard.
Si cum la mrles cobr' el jorn lo be ma.
Poème sur lioèce.
Ainsi conimç la brume couvre le jour le Lien
matin.
6. NioLA, s./., nue, nuée, brunie, va-
peur, nuage, brouillard.
Nioi.As ses aigas.
Doctrine des Vaudois.
Nues sans eaux.
7. NivoL, NioL, NiuL,5./., nue, nuée,
nuage, brume, vapeur, brouillard.
Lo sol al luati solelba ,
E'I NivoL ai vespre muela.
Bernard de Venzenac .- Hueymais pus.
Le soleil au matin rayonne, et la nue au soir
mouille.
Diens qu' es sobre la Nivor. len.
Trad. d'un Evang. apocr.
Dieu qui est sur la nuée légère.
Una NiOLS clara del cel es deycendnda ...
De la NiOL cazia neu per tôt environ.
y. de S. Honorât.
Une nuée brillante du ciel est descendue
De la nue tombait neige partout environ.
L' aigua pueia contra mon
Ab fum, ab niul et ab veu.
G. Adhewah : L'aigua pueia. Far.
L'eau s'e'lève contre mont avec fumée, avec 'va-
peur ot avec vent.
ANC. FR.
Ce vent impétueux, qui souffle la froidure,
Dissiper les niiaux, et, en si peu que rien ,
S'esvanouir par l'air'ceste horrible figure.
OEuvres de Du Bellay, p. A3^.
y. Niu, s./., nue, nuée, nuage, brume,
brouillard , vapeur.
Quan venretz en las nics
Jutjar lo scgl' el jorn gran.
Pierre d'Avvergne : Dicus vera.
Ouand vous viendrez sur les nu» juger le monde
au grand jour.
NECARI , .V. m. , limbalc , sorte de tam-
boui .
3o8
NEC
Tabors o necaris.
Elue- de las propr., fol. i5.
Tambours ou timbales-
ANC. CAT, Nacara, nacre, anc. esp. Nâcara.
iT. JSacchera.
NECESSARI , adj. , lat. necessakiwa ,
nécessaire, indispensable.
Lo NECEssARis comensameus d'orne es aigaa,
fox, fers, lais, pas, nieis, raziins, dis e visti-
niens.
Trad. de Bide, fol. (J5.
Le coramenccment nécessaire de l'homme c'est
eau, feu, fer, lait, pain, miel, raisins, huile et
vêtements.
O ela es necessaria, o ela es utils.
Trad. du Code de Justinien, fol. i8.
Ou elle est nécessaire, ou elle est utile.
CAT. Necessari. f.sp. Necesario. port. it. Ne-
cessario.
2. ISecessitat, s. f., lat. necessit.\T(?w ,
nécessité.
Ja no ti layssara en la nécessitât.
F. de S. Honorai.
Ne te laissera jamais dans ta nécessité.
No demanda neguna sobrefluitat, niays sola
sa NECESSITAT.
V. et Fert., fol. 42.
Ne demande nulle superfluité, mais sa seule né-
cessité.
Prou. Proverbîs es comus : A la uiager néces-
sitât den boni prlmieyramens accorre.
r.el Fert., fol. 87.
Le proverbe est commun : iV la plus grande néces-
sité on doit premièrement porter secours.
ANC. FR. De Inr necessitet délivrât els.
Ane. trad. du Ps. de Corbie. Ms., ps. lo6.
CAT. Nécessitât, esp. Necesidad. port Neces-
sidade. it. Nécessita , necessitate , neces-
sitade.
3. NeCIERA , NESGIEIRA, NESSIERA , NES-
siEYRA, NETCEiRA, S, f., nécessité,
manque, disette.
Hora Deu tenienz non aura neciera ,
E'I non temenz anra gréa aondansa.
P. Cardinal : Jeu trazi.
Homme craignant Dieu n'aura pas de nécessité ,
et le non craignant aura difficilement abondance.
Ab prou tenir lay on sera nessieyra.
1'. Cardinal : Qui vol aver.
Avec profit tinir là oii sera nécessite.
NEG
Dol aias de las altrui nktceiras.
Trad. de Bédé, fol. 65.
Aye deuil des nécessités d'aulrui. -
Fig. De bon' ami' ai nescieira.v
Giraud de Borneil : L'autr'icr.
De bonne amie j'ai disette.
lien a de sen gran nessiera
Drutz qui douina joven qira.
Albert Caille : Era quan.
Bien a de sens grande disette galant qui dame
jeune rechei'che.
NEFA , s./., nèfe, gros du bec d'un
oiseau de proie.
Ona apella nefa o sera
Lo gros del bec on las nars so.
Nefa jauna e lonc entr' oeil.
Deudes de Prades , yJuz. cass.
On appelle nèje ou scie le gros du bec oîi les na-
rines sont.
Pièfo jaune et long entre-œil.
IT. Niffa.
NEGAR , v.y lat. necar<?, noyer, se
noyer.
Fetz NEGAR son nebot Artus,
F. de Bertrand de Born lejils.
Fit noyer son neveu Artus.
Pas NEGERo'l jaguau.
GiRAUD DE Calanson : Belh Eenher.
Depuis que se noyèrent les géants.
Can lo dulivis venc el mon , las gens s'en-
fagiro say e lai..., et ilb prendien lor efans de-
sus lor testas per els gardar de negar.
Ilb si NEGO en aiga.
Liv. de Sydrac, fol. 69 et 75.
Quand le déluge vint au monde, les gens s'enfui-
rent çà et là..., et ils prenaient leurs enfants dessus
leurs têtes pour les préserver de se noyer.
lia se noient en eau.
Fig. Es bes qui 'n amor nega
Pus qu'en aigua corren.
Saïl de Scola ; Gran esfors.
C'est bien qui en amour se noie plus qu'en eau
courante.
Loc. Per qu'eu dirai d'un fol, nega barnatge...
Qu'om dilz qu'es natz de Monferrat linatge.
Lanfranc Cigala : Estiers mon grat.
C'est pourquoi je dirai d'un fou, noie baronage...
qu'on dit qu'il est né du lignage de Monferrat.
Part, pas. Home enebriat ba perduda sa razo
e sson entendemtni , et es ayssi coma iiegat.
F. et Fevt., fol. ICI.
NEG
Homme enivré a peidu ta raisou et sou lutende-
ment , et est ainsi comme noyé.
Substant. En Barrau s'escabelha
Coma NEG AT,
Pneis rete'l per l'anrelha.
RaMBAUI) de ViyVElRAS : El so que.
Le seigneur Barrai s'echevelle comme nojé , puis
le retient par l'oreille.
ANC. FR. Par hante mer se venoient negant.
Roman d'Auberl , v. i8.
ANC. CAT. Negnr, anegar. tsp. port, ytnegar.
iT. Anitegare.
NEGLIGENCIA , s. f. , lat. negli-
GENTiA, négligence , froideur, indif-
férence.
Perla soa negligencia , so es que el nou
ag tal cura en l'admaiistrar cnm el deg.
Trad. (In Code de Jiistinien, fol. "].
Par la sienne négligence , cela est qu'il n'eut pa^
tel soin en l'administrer comme il dut.
Fer eniendar las nkgligbncias que hom fa.
y. et yen., fol. 89.
Pour reparer les négligences qu'on commet.
CAT. ESP. rop.T. NegUgencia. it. Negligenzia,
nigligenzia.
2. Négligent, adj., lat. negligen.v,
négligent, indifférent.
Malvestat vey qu' el sostcava,
Et es del tôt kegt.igen.
P. Cardinal : Jhesum Crlst.
Je vois que rae'chanceté le mine , et il est du tout
négligent.
Pigre e NEGLIGENT de se convertir.
r.et Ferl.. fol. 69.
Paresseux et négligent de se conveiair.
l'en fai qui envia ,
Sol non remanha per cor negliobn.
Pons de Capdieil : Er nos sia.
Bien fait qui envoie , seulement qu'il ne reste pas
par cœur indifférent.
CAT. Négligent, esp. port. Négligente, it. Né-
gligente, nigligente.
3. NeCLECHOS, NEGLIGOS, (l(lj . , lat. NE-
GLECTUS, négligent, paresseu.x , in-
différent.
Cal que sia'l preveire foifag o ne(;i.ecii03.
IzARN : Diguas nie lu.
<^ucl «[uc soit le prêtre coupalile ou négligent.
WEG
309
Ades Loin n'es megligos
Vas selli que conoys a/.iros.
Raiimond pe MinAVAL : Dels quatre.
Incessamment l'homme en est négligent envers
celui qu'il connaît susceptible.
Hom pot liomes vezer
Aucire o nafrar,
E , segou vezer, par
L'aucizen NECLECHOS,
E, si mostra razos
Qu'el mortz l'agues naieg,
Razos fa cuiar drcg.
Nat de Mons : Al bon rey.
Homme peut hommes voir tuer ou blesser, et, selon
le voir, paraît le meurtrier indifférent, et, s'il mon-
tre des raisons que le mort eut envers lui tort , (ces)
raisons il lait croire droit.
4- Nelech, neleg, neleig, nelet, ne-
LEiT, .V. m., négligence, faute, tort,
indifférence.
Qa' el mieus neleigz
No il! faza far venjansa.
B. ZoRGi : Ben es adrcigz.
Oue la mienneyîiu^t! ne lui fasse faire vengeance.
Cant no î pot avenir,
Ni pot son vol coraplir.
Ni s pert per sou nei.eg.
G. RlQulER : Si m fos saber.
Quand il n'y peut arriver, et peut sa volonté' ac-
complir, et se perd par sajaute.
Senber, mostra m la drecUa via ,
E no y esgart los mieus neletz.
FoLQi'ET DE Marseille : SenherDieus.
Seigneur, montre-moi la droite voie , et n'y re-
garde les miens torts-
De noslres neleitz
Trobaui tôt jorn peido,
Can volein esser bo.
Nat de MbNs : Si INat de Mons.
De nos fautes nous trouvons toujours pardon ,
quand nous voulons être bons.
5. Nalech, naleg, s. m., négligence,
faute, tort, indifférence.
L'autre del naleg
S' es ab Dieu avengutz.
G. RiQUlER : Tant petit.
L'autre du turl s'est avec Dieu accommode'.
Al» mais dira , per lurs walegz: ....
Allas el f'uoc peidurable.
Cuntncio e Penas ifernnU.
3io
NEG
Aux ine'cliauls il dira , pour leurs /tiiites :... Allei
au feu éternel.
El savis fai , per sufrensa ,
Seiublar de son gran tort , dreg ,
E'I fol de son bon dreg, iîaleg.
FOLQUET DE LuNEL : ]Vo pot aver.
Le sage fait, par sa patience, paraître de sou
graud tort , droit , et le fou de son bon droit, tort.
G. Nelechos, (i((j-, négligent, coupable
par indifférence , blâmable , indif-
férent.
Cant boui falli, et es nelechos.
IS'at de Mons : Al bon rey.
Quand bomnie faut , et est coupable.
Es pus NELECHOS
Qui per meus d' obs fa mal.
Nat de Mons : Si Nat de Mons.
Est plus btcimable qui par moins de besoin
fait mal.
No'l vos laisaral cassar.
Sitôt m'es fort nelechos.
T. DE Guillaume et de Giraud : De so dou.
.le ne vous le laisserai pas casser. Lieu qu'il m'est
fort indiffèrent.
Ay gran temensa
Qu'ai comte sia fort nelechos,
E'I coins, a lai.
T. de g. Riquier et d'Austokc : Senb' En Auslorc.
J'ai grande crainte qu'au comte il soit fort indif-
férent, et le comte , à lui.
NEGOCl, NEGOSsi, S. m., la t. nego-
Tium , affaire , négoce.
Alcuna vetz esdeven qa' us bom fai lo meu
NEGOCI, non per la luia amor, mas per amor
d'antre.
Ti-ad. du. Code de Jiistinien, fol. G.
Aucune fois il arrive qu'un homme fait la mienne
iiffairej non par le mien amour, mais par amour
d'autre.
Si tu eras en Ion ostal , o eu autre laoc, e
fasias y negossis secretz.
Liv. de Sydrac , fol. 102.
Si tu étais en ton liôtel , ou en autre lieu, et
y faisais des affaires secrètes.
Los NEGocis del mun li semblon aytant co
un bel nient.
F. et reW., fol. 64-65.
Les affaires du monde lui semblent autant comme
vui beau riiMi.
CAT. Negoci. Esiv port. Nesnocio. it. Negozio.
NEG
NEGRE, fidj- , lat. nigrkw, noir, som-
bre, obscur.
Olbs NEGRES e cils espes.
P. Vidal : Tant an ben dig. far.
Yeux noirs et cils épais.
Elugora
Bel jorn , e clarsis noiz negra,
B. DE Ventadour : Amers enquera.
Illumine le beau jour, et rend claire la nuit noire.
— Appliqué aux personnes habillées de
noir, ou qui ont la peau noire.
Un monestier de monges nègres.
Aquest bornes nègres nos ban vencutz.
Philomeisa.
Un monastère de moines noirs.
Ces hommes noirs nous ont vaincus.
Substantiv. Tôt le nègre del uelh.
Elue, de las piopr., fol. 83.
Tout le noir de l'œil.
Loc. Qui m' apeila de nonfey,
No l'en soan nègre ni ros.
Guillaume de Berguedan : Ar el mes.
Qui m'appelle de non-foi , ne l'en me'prise noir ni
roux (qui que ce soit).
CAT. Nègre, esp. port. Negro. it. Negro ,
nigro.
Par extension, le féminin negra, em-
ployé substantivement, a signifié ptice.
Cum pezolhs, negras, seorpios.
Brev. d'amor, fol. 53.
Gomme poux , puces, scorpions.
2. Nier, ner, ac(/., lat. ki^r, noir,
sombre, obscur.
Entreseinbs e cavals blancs e nieks
Veireai en brieu.
Bertrand de BoRN : Miezsirventes.
Etendards et chevaux blancs et noirs nous verrons
dans peu.
Donar per vin blanc, ner.
T. DE BoNNEFOY ET DE Blacas : Selngn'En.
Donner pour vin blanc, du noir.
Pctz ample, fer, ner e preon veyra
Del foc arden.
Serveri de (îirone ; Totz bom deu.
Le puits vaste , horrible , noir et profond du feu
ardent il verra.
IT, Ncro.
NEG
3. Negror, s.f., lat. nicror, noirceur.
Entre blancor et negror a tropas colors
inejancleras.
Elue, de las propr., fol. 263.
Entre Llaaclieur et noirceur il v -i Je nombreuses
couleurs moyennes.
Plomz...
Laissa negror que s preii
Aisso on es tocatz.
G. Riquier : Als subtils.
Le plomb... Wisse noirceur que se prend cela où
il est toucbe'.
l'iff. Aissi toi'n en grand negror.
Maecvbris : En abrieu.
Tourne ainsi en grande noirceur.
CAT. ANC. ESP. Negror.
4. Nf.grezimen, s. m. , noiiceur, noir-
cissure.
Peinh sos peills cnm s'er' aaras;
P>en a trent' ans que for' albas ,
Si no fos lo negrëzimen.
Le moine de MoNTAtDON : Pus Peyre.
Peint ses poils comme s'il c'iait évapore' ; il y a bien
trente ans qu'il serait blanc, si ne fût la noircissure.
5. Negrejar, negrf.yar , V., du lat. ni-
GRi/irARtf, noircir, tl(?vcnir noir.
Le gra... qnan coinens'a negrejar.
Elue, de las propr., fol. 2o5.
Le grain... quand il commence à devenir noir.
CAT. Negrejar. esp. Negrear. port. Negrejar.
iT. Negreggiare, nereggiare.
G. Negrezir, V. , lat. xiCREscERe, noir-
cir, devenir noir.
Car la pena il] negrezira.
Deudes ee Pradks, àuz. cass.
Car la penne lui noircira.
NEcaESERON ilel sane del filh.
PL de la f^icrgc.
Devinrent noirs du sang du (ils.
Part. pas. De dol e de mal' ira totz negrezit.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 5.
De cbagrin et de maie colère tout noirci.
ESP. Negrecer.
7. Denigratil', ndj., noircissant, qui a
la propriété de noircir.
Pcga... del si focant denigrativa.
Elue, de las propr., fol. 218.
Poil... du toucbant soi (elle) noirrissante.
NEG 3 1 1
8. Enegrezir , V., noircir, rendre noir.
Part. pas. El fo enegrezitz e totz descoloralz.
Roman de Fierai/ras , v. .^023.
Il fut noirci et tout décolore'.
ESP. PORT. Ennegrecer.
g. NiGROMANT, S. 171., lat. NCCROMENT«,
nécromant , nécromancien.
I;i cncantador... e nigromant.
Doctrine des f^audoi.s.
Les encbanteurs... et nécromanis.
ESP. PORT. Nigroinante. it. Nigrotnantc , ne-
gromuntc.
10. NiGROMANTIC, odj., lat. Nr-CROIMAN-
Ticiis, nécromant, nécromancien.
Subst. Del sieu cor uzo NIGR05tA^•TIx. en lors
nialeiicis.
Elue, de las propr., fol. i^g.
Ile son cœur usent nécj-Omanciens en leurs niale'-
fices.
ANC. CAT. Negromantic. cat. MOn. Nigroman-
tic. ESP. Nigroinantico . it. JSigroinantico,
negromantico,
11. NlGROMAXCIAX , NIGROMAWCIA , S. lU.,
nécromancien, nécromant.
Girbort , morgue e pbilosofe, mas nilelhs lo
dcgra liom apelar nigrobiancia.
Cat. dels apost. de Ro/na , fol. 13^.
Gcrbert , moine et pliilosopbe, mais niieus. le de-
vrait-on appeler nécromancien.
Astronomias , nigromancias.
Leys d'amors, fol. (j.
Astronomes , nécromanciens.
11. IViGROMAlN'CIA , NIGROMANSIA, S.f. y
lat. 3N-<?cROMANTiA, nécroniaiicie.
leu ai ja vist home que conoys fort.
Et a legit nigromansi' e sort ,
Trahit per femn' a peccat et a tort.
G. Adhemar : El temps d' cstiu.
J'ai dc'jà vu borame qui connaît beaucoup, et
a lu nécromancie et magie , trabi par femme à j)ccbé
et à tort.
De NiGROMANCiA apris totz los cncantamcns.
PiEiiiiE be Corbiac : El nom de.
De nc'cro/««ni'ie j'appris tous les encbanlements.
ANC. CAT. Negroinancia. cat. mod. A'igro-
mancia. anc. esp. Negrotnancia. esp. moi>.
Nigromancia. port. Negrornancin, nigro -
manda, it. Negromanzia, nigrnmatizin.
3 19. NEM
i3. Gromancia, s.f., magie.
Mais, de gromancia. saî totz los esperiraens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Plus , (le magie je sais toutes les expériecces.
NEIS , NEYS , NEYSH , NEGUEIS , NE-
GUEYSH, NEUS, adv., même, aussi, en-
core.
Neis qnan soi iratz,
leu chant.
ARNAtiD DE Marueil : Ses joi non.
Même quand je suis cliagrin , je cliante.
S' ieu anc falhi ves vos , neys del pensai'.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Si je faillis oncques vers vous , même du penser.
Polira,
Forbira
Mon chan
Ses afan gran...
Qae r entendesson necs 1' enfan.
GlRAUD DE BoRNEiL : Aras si m fos.
Polirait, fourbirait mon chant sans peine grande...
de sorte que l'entendissent ?neme les enfants.
S' era neys en Irlanda ,
De lai venria sai chausir.
Deudes de Prades : Puois .\niors.
Si j'e'tais même en Irlande , de là je viendrais çà
clioisir.
Senhor es lo fil del hora , negueis del dis-
sabtes.
Trad. du N.-Test. S. Matt. , ch. I2.
Le Seigneur est !e fils de l'iionirao, même du
saLl)at.
Coiij. Son conjanctios... neysh , negueysh.
Lcj-s d'nmnrSi fol. ici.
Sont conjonctions... même, aussi.
ANC. FR. Le saint araa tant vérité que, neis aux
Sarrazins, ne voolt-il pas mentir.
JOINVILLE , p. 5.
Nous n'avons espoir, neis un seul jour de vie.
J. DE Meung , Test. , V. 233.
Ne tant ne sai-ge en vérité
Que ge la saiche nés noraer.
Fabl.et cont. anc, t. II, p. 5t).
iVEME.S, NEMS, NEMPS, och., lat. Nmts,
trop, mieux, beaucoup.
Ieu ai vist eu dotnnas ponhar
D' ensenhatz e de ben après ,
E'I nescis avinen nemes
Qii' el plus savis ab gen preyar.
O. Adhemaii : Teu ai ja.
NEP
J'ai vu s'eflbrcer vers dames des savants el des
Lien appris, et le niais avenant mieux que le plus
savant avec gentil prier.
A Dieu coman tôt qaan reman de say;
Ploran m' en part
Car am las domnas nemps.
PoNS DE LA Garde : Farai.
A Dieu je recommande tout ce qui reste de çà ;
en pleurant je m'en sépare , car j'aime les dames
beaucoup ,
Tatz, hoca, nemps potz lenguejar.
Et es t'en grans mais arraïuitz.
B. DE Ventadoi'R : Quan lo.
Tais-toi, bouche, tu peux trop bavarder, et l'en
est grand mal assuré.
NEPS , NEBS, .T. m., lat. nepos, petit-fils,
neveu.
Lasautras personas soteiranas, si cnm es neps,
si el ven a mort.
Trad. du Code de Justinien, fol. iCi.
Les autres personnes descendantes , ainsi comme
est petit-fils, s'il vient à mort.
Mos NEPS, que sol flors portar,
Vol cambiar...
Son senhal.
Le roi d'Aragon : Pelre.
Mon neceu, qui a coutume de porter fleurs de lis ,
veut changer. .. son enseigne.
Bels NEBS, so ditz lo coms, non seretz des-
mentitz.
Guillaume de Tddela.
Beau neveUy ce dit le comte, vous ne serez pas dé-
menti.
ANC. FR. Cil Attalus estoit niez S. Grégoire ,
l'évesqne de Lengres.
Chron. de Fr., Rec. des Hist. deFr., t. III, p. l86.
Se je Savoie où mes niez hante.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 460.
CAT. Net. ESP. Nieto. port. Neto.
2. Nepta, netsa, s.f., lat. NEPTi.y, pe-
tite-fille, nièce.
Ac una donzela cortesa,
Nepta del senhor del castel.
R. Vidal de Bezaudun : En aquel.
Il y eut une damoiselle courtoise , nièce du sei-
gneur du château.
E '1 fon donat a entendre qu' ela era netsa
del emperador.
y. de P. rida/.
NEQ
Et lui fui donne à entendre ijuV-lle clail nièce de
l'empereur.
CAT. l^eta. ESP. Nieta. port, l^^eta.
3. Nebot, s. m., neveu.
Me son tug pus qne nebot ni oncle.
A. Daniel : Lo ferm voler.
Me sont tous plus que neveu et oncle.
Quatre nebotz ai pros, que tuh so fraire.
Roman de Gérant de Rossillon, (ol. 5.
.Tai quatre nei'Cii.T preux, qui tous sont frères.
CAT. Nebod. VF. Nepote, nipote.
4. Neboda, s-f., nièce.
De la NEBouA K . , que fo .sa sor.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 1 15.
De la nièce de Cliarles , qui fut sa sœur.
Car bas ma iTEnoDA par inoler.
Phii.omena.
Car tu as ma nièce pour épouse.
De lor fîlhas et alcanas de lors ivkboda.s.
Lejs d'amorSj fol. 106.
De leurs fille.s et aucunes de leurs nièces.
«;at. Neboda.
5. Bot, s. m., neveu.
Bot per nebot.
Lejs d'atnors , fol. 121
Neveu pour neveu.
6. Bon A, .'!./., nièce.
Maiidar lur fîllas e lar bodas e lur paientaii.
Cout.d'Àlciis. Arch. du Roy., K, yo'j.
Marier leurs filles et leurs nièces et leurs parentes.
NEQUEDONC, neoueddxc, conj., du
lat. NEQUrtrtDo, néanmoins, toutefois,
cependant.
Deu boni aver cbaritat ab toz bornes, ab
les estrains e ab los privatz; nequedonc, per
aqnela cbaritat, no si dea bom pas flechezir
de r amor de Deu.
Mas, NEQUEDUsc, eu alcuna niaueira, no
si sapcba esser trop grans.
Trad. de Bède, fol. ?.o et 39.
On doit avoir charité avec tous les hommes, avec
les c'irangcrs et avec les familiers; néanmoins, pour
cette charité, on ne se doit pas détourner de l'amour
de Dieu.
Mais, néanmoins, en aucune manière, qu'il ne
se sache pas être trop grand.
ANC. PK. Li i'ih. ve.sqoi molt bonenienl
En ioyalté, et iteqiiedent
III .
NET
3i3
Ainsi que riens ne volt despendre.
Fabl. et conC. anc, t. II , p. 1 13.
Kt ncquedenc forment se tindrent.
Roman de Roii , v. j86l.
NERVI, j. m., lat. iNERVw.? , nerf.
Conforta nervis atressi
L'erba qu' oiu nomna barbajol.
Brev. d'amor, fol. 5o.
Fortifie les neifs également l'Iierhe qu'on nomme
jouharhe.
Ops i auriatz ortiga
Qu'el NERVI vos cstendes.
Guillaume deBerguedan : Cansoneta.
Vous y auriez besoin d'ortie qui vous étendît le
ner/'.
Contranbeuien
De NERVIS.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Contraction de nerfs.
ANC. cat. Nervi, cat. mou. Nirvi. esp. Nervio.
PORT. it. Nervo.
2. NeRVOSITAT, s. f., lat. NERVOSITATem,
nervosité, vipiueui.
Humes... par razo de lor nervositat.
Elue, de las propr., fol. 47-
Les épaules... par raison de leur nervosité.
CAT. Nirviositat. esp. Nervositad , nerviositad .
IT. Nervosità, nervositate , nervositade.
.^. Nervios, eidj., lat. nervos«.v, nerveux.
Manja carn cauda et ossosa ,
E lai on es plus nerviosa.
Dei.des de Prades , yïuz. cass.
Mange chair chaude et osseuse, et là où elle est
plus nerveuse.
CAT. Nervios, nirvios. esp. Nervioso. port. it.
Nervosn.
4. Nervein, adj., nerveux.
Pes ac voulis, cat'is e nerveinz. •
Pioman de Flamenca.
Eut les pieds homhés, creux et neiveux.
NET, NED, NEDE, dflj., (lll lat. WlTulllS,
net, propre.
En niia bella boissa s met
Per so c' ades estei plus net.
Deddes de Pbades , j4uz. cass.
En une helle hoîtc il se met pour ce que toujours
il soit plus net.
Mes el bacin 1' aigua neta.
A'. <le S. Honorai.
Mil au hassiii l'eau propre.
ÎO
3i4
NET
Fi", Dieus vol cor lin ab volontat neta.
Guillaume de Mur : D' un sirventes.
Dieu veut cœur fidèle avec volonté ;5;(re.
Benhanrat cel ab cor ned.
Trad. du N.-Teit., S. Matt., cli. 5.
Rienlieureux. celui avec cœur net.
Esser purs e netz de peccatz.
V. et Vert., fol. \\.
Etre pur et net de pèche'.
Cel es NEDEs e lavaz que plaing 1ns mais que
Trad. dehède Jo\.'ii.
Celui-là C3t propre et lavé qui plaint les maux
qu'il a faits.
Net AS ol)ias fâchas ab pura conciencia.
F. et Vert., fol. 90.
OEuvres nettes faites avec pure coascience.
En parlant des optîralions de l'esprit
et du style.
Segon que l'escriptura ditz
Per rasos vivas e netas.
Brev. d'amor, fol. I\l\.
Selon que l'écriture dit par raisons vives et nettes.
Bordos be paiizatz e netz de tôt vici.
Leys d'amors, fol. \l\<j.
Vers bien place' et net de tout vice,
CAT. Net. F.sp. Neto. port. Nedeo. it. Nette.
2. Nedesa, neteza,5./., du lat. nitidz-
tks, netteté, proi)reté.
Soveu se bain,
Et ab NEDESA se compain.
Un troubadour anonyme : Seinnr vos que.
Souvent se baigne , et avec propreté va de com-
pagnie.
Fig- Deu hom gardai- castetat, so es neteza
de cor e de cors.
V. et Vert., fol. 91.
On doit garder chasteté, c'est-à-dire netteté di'
cfeur et de corps.
ANC. CAT. Nedeza. it. Nettezzn.
3. NeTEJAR, NETEYAR, NEDEJAR , NK-
DEYAR, V., du lat. NiTiDARt', ucttoyer,
rendre propre, purifier.
Quar anc no '1 fes netejar.
G. RiQUiER : Tant m' es.
Car oncques ne le fit nettoyer.
Francx yverns nos nedeta.
Marcadrus : Quan la.
Fianc hiver nous piirijie.
NEU
Ketejaras r isla de tôt tel taylivier.
V. de S . Honorât.
Tu nettoieras l'île de toute celte misère.
Nedejatz lo velh levain.
Trad. de ta 2« Èpît. de S. Paul aux Corinthiens-
- Vitrifiez le vieux levain.
Fig. lUamenar e nedejar lo cor.
V. et Vert., fol. t\%.
Illuminer et purifier le cœur.
CAT. Netejar.
[\ . Netamen , NETAMENS , atli\ , nette-
ment, proprement, ])nrement.
Netamen l'estniatz.
Et en bel drap 1' esvelopatz.
Deudes de Prades , .//uz. cass.
Proprement vous le serrez , et en beau drap l'en-
veloppiez.
P>on es aver acampar.
Qui far o pot netamens.
G. Olivier d'Arles , Collas triadas.
Il est hon d'amasser richesse, qui peut le faire
purement .
(.AT. Netament. it. Nettamente.
5. Deneiar, V., nettoyer, purifier.
Fig, Coinensa a purgar .son cor, e nENEiA sa
conciencia.
V. et Vert., fol. 41.
Commence à purger son cœur, et purifie sa con-
science.
NEULA., ,>■./., gaufre, oublie.
Que boin fassa prezen
A sos amies de neulas ani piiueu.
Estas NEULAS deu boni caudas manjar.
Epit. de Matfre Ermengaud à sa siriir.
Qu'on fasse présent à ses amis d'oubliés avec pi-
ment.
Ces oublies on doit manger chaudes.
CAT. Neiila.
NEUTRI, adj., lat. neutr«w, neutre.
Neutris es aquel que non perle al un ni al
autre.
Podetz las ai)pellar neutras.
Gramni. provençale.
Est neutre celui qui n'appartient à l'un ni à
l'autre.
Vous pouvez les appeler neutres. V
CAT. Neutre, est. tort. it. Ncturo.
NIC
2. Nehtral, ailj., lat. nf.ltrai.jV, neutre.
Très signilieatios... , l'activa, la passiva, la
NBITRAI.S.
L I- y s d'à mors j fui. loo.
Trois sigaifîcatious... , l'active, la passive, la
neutre.
CAT. Esr. FORT. Neutral. it. Nentrale.
INICHUAR, S. m., nacelle, batelet.
Molius, MCHUARS, pescarias.
Tit. de 1289- Do\T, t. CCXLII , fol. 4:)5.
Moulins , nacelles, pêcheries.
IN'ICX, NEU, NiEU, s.f., lat. Nix, neige.
Tôt blancs aissi com es î^icx.
Guillaume de Cadestaing : Ar vey.
Tout blanc ainsi comrae est neige.
Vol far dir qne'l rosa sia nicx.
Serveri de Gibone : Cui bon-
Veut faire dire que la rose soit neige.
Blanca coin neus e flors d'espina.
Abnacd de Mârueil : Dona genser.
Blanche comme neige et fleur d'épine.
Soi pus freg qae ked ni glas
Folc^uet de Marseille : Senher Dieu.
Je suis plus froid que neige et glace.
En aissi m failz fondre com NtKU.
Guillaume de Berguedan : Lai on hom.
Par ainsi vous me faites fondre comme neige.
ASC. FR. Ses chevens esteient blancs coin tiief.
j4nc. trad. ms. de l'Apocal., Bi))l. de l'Arsenal.
Plas est blanche que noif.
Richard de St.yiii.iA..Ess. sur la Mus., t. II, p. 214.
CAT. Nen. ESP. Nieve. port. it. Neve.
•1. Nevieyra, s./., nappe de neige.
Una bergeira
Lai vi , ab fresca color,
Blanca cum kevieyra.
JoYELX DE Toulouse : L'aulr' ier.
Une bergère je vis là , avec fraiclie couleur, blan-
che comme nappe de neige.
j. Nevenc, adj., ncigetix, couvert de
neige.
Qnar es près dels nions, es terra fieia , ne-
VENCA e ploi'jza.
Elue, de las propr., fol. 173.
Parce qu'elle est près des monts , elle est terre
Iroide , neigeuse cl pluvieuse.
NIE 3i5
.'i. Nevar, ?»., lat. yivcT\e , neiger.
Tant non nevet iii ploc.
P. Bre.mon RiCAS NOVAS : En la mar.
T.iut il ne neiga ni plut.
Cnni ades plova, ades grandlno, ades heve.
Elue, de las propr., loi. l35.
Comme maintenant il pleuve, maintenant il grêle ,
maintenant il neige.
CAT. ESP. PORT. iSevar. it. ^'ei>are.
NIEL , NiELL, .$•. m., émail, cLselure.
Obra de niel pertraita.
KstHg ac d'argent ab nieli..
Roman de Flamenca.
OEuvre garnie A'émail.
Eut étui d'argent avec émail.
ESP. iSiel. it. Niello.
2. NiELAR, V., nieller, peindre en noir
sur l'or ou l'argent, ciseler, émailler.
Pendant le moyen âge on employa
dans ce sens les mots nigellatus, niel-
LATUS.
Anolo aureo nigelato valante sol qaatnor.
Tesl. Ermentrudis. Mabillon, Liturg. gall.,
^ p. 463.
Part. pas. El pnnh tenc Autaclara am pons
d'aur nielat.
Roman de Fierabras, v. 876.
Au poing il tint Hauteclaire avec pommeau d'or
ciselé.
ANC. FR. E vint espie'es au pont d'or noielez.
Affichiez s'est en estriers noelez.
lioman de Garin. Du CaNGE , t. IV, col. 1 iS^-
Al nazel néélet.
Tioman de Jlorn , fol. 19.
Si cstoit an col bien orlée
D'une bende d'or.wéé/ee.
Roman de la Rose, v. 1068.
ESP. IS'iclar. it. Niellare.
NIEL/V, s.f., lat. M^'ELLA, nielle, sorte
de plante.
Grana de ruda
E de NiELA polverada.
Dkudes de Prades , Auz. eass.
Graine de rue et de nielle pulvérisée.
NiELA abat lo froment.
Trad. de Bide , fol. 44-
I-a nielle abat le froment.
CAT. j\ietl(i.
3i6
NIU
2. NiGELLA , s.f., lat. NiGELLA, nielle,
sorte de plante.
Camoniilla, iiientastre ,... ntgella e semlans.
Elue, de las propr. , fol. 82.
Camomille, menthe sauvage,... nielle et sem-
blables.
ESP, NegttiUa. port. it. Nigella.
NINA, s.f., prunelle, pupille.
Termena h la wina o papilla.
Elue, de las propr. , fol. u'(.
Finit à la prunelle ou pupille.
CAT. Nina. esp. Nina.
NITOR, s./., lat. NiTOR, éclat, brillant.
Per sa nitoh et nedeza.
Draps que haio nitor , so es a dire res-
plendor.
Elue, de las propr., fol. iqS et 367.
Par son éclat et pureté.
Draps qui aient brillant, c'est-à-dire lustre.
NITRE, .f. m., lat. nitrm/«, nitre.
NiTRE es peyra... transparent.
Elue, de las propr. , fol. 190.
Le nilre est pierre... transparente.
Ab sal de nitre.
Deudes de Prades, j</uz. cass.
Avec sel de nitre.
CAT. Nitre. esp. port. it. Nitro.
1. NiTROziTAT, .ï. /. , nitrosité, acidité.
Par salseza et nitrozitat mandifîco l'esto-
inach.
Elue, de las propr., fol. 270.
Par salure et acidité ils nétoient l'estomac.
IT. Nitrosità , nitrositate , nitrositade.
3. NiTRos, adj., lat. NiTROSM.y, nitreiix.
Alcnnas liqnors... cnm ayga nitrosa.
Elue, de las propr., fol. 272.
Aucuues liqueurs... comme eau nitreuse.
CAT. Nitros. Esr. port. it. Nitroso.
NIU, NiEu, Nis, NI, S. m., lat. mulvs ,
nid.
Codes iesca del nid.
DeUBES DE PbADES , yïuz. CUSS.
Oui sorte maintenant du nid.
Kai son nis en albre.
Naturas d'alcus auzcls.
Fait son nid en arbre.
NOB
Coma si nos ardiam un nieu de formitz.
Liv. de Sjdrac, fol. 72.
Comme si nous brûlions un nid do fourmis.
— Par extension.
Tigre... nn dels cadels... port' al ni.
Elue, de las propr., fol. 260.
Le tigre... un des petits... porte au nid.
'CAT. Niit, ESP, Nido. port. Ninho. it. Nido ,
Nidio.
1. NtzAïc, NiAïc, ac/j., niais, du nid.
Destrianza d'anzel nizaic e de ramène.
NiAicx es sel c' cm a noirit
Des c'oni lo près del ni petit.
Del'des de PfiADES, yJuz. cass.
Distinction d'oiseau niais et de brancliier.
Niais est celui qu'on a nourri dès qu'on le prit
petit au nid.
3. NiDiFicAcio, S,/., confection, con-
struction des nids.
Es temps de nidificacio.
Eluc.de las propr. , fol. 128.
C'est le temps de la construction des nids.
4. NiDiFicAR , V., lat. NiDiFiCARe, faire,
construire nid.
Nid IF ICO... els boy.shos.
Cigne... près aygas nidifica.
Elue, de las propr., fol. iSg et l45.
Font nids... dans les buissons.
Le cygne... près des eau^ Jait nid.
ESP. PORT. Nidijicar. it. Nidificare.
NOBLE ,«(//. , lat. sfiomus , noble, il-
lustre, distingué, renommé.
Quar era la plas nobla persona,
Per dreg dever, que d' est lenguatge fos.
G. RlQblER : Pies de tristor.
Car il était la plus noble personne , par droit
devoir, qui fut de ce langage.
Tôt en aissi ma dompna nobla e pura
Me ii'e m lassa e m pren.
Pierre de Cols d'Aorlac : Si quo'I solelbs.
Tout par ainsi ma dame noble et pure me lie et
m'enlace et me prend.
Fig. Si quo'I solelhs, nobles per gran clardat,
On plus aut es, gieta mais de calor.
Pierre de Cols d'Aorlac : Si quo '1 solelbs.
Ainsi comme le soleil , renommé par grande
clarté , où plus haut il est , plus il répand de chaleur.
NOB
Mantener
Nobles cors e sens e saber.
P. Vidal : Abril issic.
Maintenir nobles cœurs et sens et savoir.
Magnificencia, so es far nobles fagz e noblas
obras.
y. et rerl., fol. 64.
Magnificence , c'est faire nobles faits et nobles
cp livres.
<:at. esi>. Mob/e. port. Xobre. vr. Nobile.
— Sorte de mounaie.
Nobles de la rosa que liegon Ednardns.
Nobles de la nau, que les lo rey d'Ingle-
tcrra.
Tarif des Monnaies en provençal.
Nobles à la rose auxquels ils lisent EJuardus.
Nobles au navire , que fit le roi d'Angleterre.
1. SoBRENOBLE, ad/., sur-Doble.
Pieytz... SOAREXOBLE membre es.
Elue, de tas propr., fol. 5o.
... est sur-noble membre.
3. NoBLAMENT, NOBLAMEX , (idv. , noble-
ment.
NoBLAMENT la saluda.
La nobla Lejrczon.
Noblement la salue.
Sabo be e noblamen dictar.
Lejs d'amors, fol. 63.
Savent bien et noblement composer.
CAT. Noblement, esp. Noblemente. port. No-
breinente. it. Nobilinente, nobileinente.
/j. NoBLEz.\, NOBLESSA, -i./., iiohlesse ,
distinction, grandeur.
Teraya nobleza ven ad home de cor franc.
r. et Vert., fol. 33.
Ve'ritable noblesse vient à homme de coeur franc.
Prcgam la vostra koblessa aissi c'om prega
son seiuher.
Philomena.
Nous prions la votre grandeur a'xxiû comme on prie
son seigneur.
CAT. Noblesa. esp. Nobleza. port. Nobreza.
ANC. IT. Nobilezza.
5. NOBILITAT, NOELETAT, S . f. , lat. NOJil-
i.iTATc/w, noblesse.
Per so car ica ti vey de gran kobilitat.
Roman de Fiertibras , v. ll^l)^.
Parc que je le vois de grande noblesse.
NOR
317
Semenat es en no nobletat.
TraJ. de la I": Epît. de S. Paul aux Corinthiens.
hst semé' en non noblesse.
ANC, KH.
Pur co viûc c'a servir vosire nobilited.
Iloman de Ilorn , loi. 17.
IT. Nobilità, nobilitate, nobilitade.
G. NoitiMTAR, V., lat. >oBiLiT.\R<?, en-
noblir, illustrer.
Per sa docfrina la nobilitec.
Elue, de las propr. , fol. i63.
Par sa dortrine Vennoblit.
Part. pas. A.u\mH... a la ymagena de DIeus for-
mada , de sa senilansa nobilitata.
Meravelhozes es que tant sia nobilitada.
Elue, de las propr., fol. i3 et 64.
L'âme... à l'image de Dieu formée, de sa ressem-
blance ennoblie.
Il est merveilleux qu'elle soit tant ennoblie.
IT. Nobilitare.
7. N0BLEIAR, V. , briller, éclater.
Substantiv. Al nobleiar
Del dous esgard.
G. Pierre de Caz.\ls : .Ib lo.
.Vu briller du doux regard.
ANC FR. E de parole se nobloie.
Marie de France, t. II, p. 357.
8. >i"oBLEziu, V., ennoblir, s'ennoblir,
s'illustrer.
Se entendon e noblezir e muntar eu antas
honois et eu grans dignitatz.
F. et Vert., fol. 9.
S'attachent à s'ennoi/ir et monter eu hauts hon-
neurs et en grandes dignite's.
(). Anoblesir , V.; anoblir.
Part. pas. Lo dih heretatge deu esser anoblesit.
Preuves de la m'aison de Turennç, l/Jo/j.
Ledit héritage doit être anobli.
ANC. CAT. Annoblir. it. Annobilire,
10. Enoblezir, 7;., anoblir, ennoblir,
honorer, illustrer, glorifier.
Aysso es la veraya nobleza de que Dieus nos
ENOBLEZIS.
y.etVerl.,îo\.hi->,\.
(k'ci est la véritable noblesse de quoi Dieu nous
anoblit.
CAT. Ennoblir. Ksr. Ennoblecer. ronr. Lnuo-
brecer.
3i8 NOï
]\OIT, NOICH , NOIG, NUKCH, NUEG ,
NUOIT, NDOT , NUEH, NUH,^.y,, lat.
jiocrem, nuit.
De beutatz elugora
Bel joru, e clarzis noit negra.
B. DE Ventadoiir : Amors enqucra.
De beautés elle illumine le beau joui, et reml
claire la nuit noire.
Enca KUH la leina en cercha val.
Roman de Gérard de Rossi/lon, fol. 89.
Cette nuit la reine va en recherche.
Loc. Fan de la nueg jorn , et del jorn ndeo.
/^. et Vert., fol. 20.
Font de la nuit le jour, et du jour la nuit.
Ni NOIT ni dia no faz que mal pensar.
Poëme sur Boèce .
Ni nuit ni jour je ne fais que mal penser.
NuECH e jorn plane, sospir e plor.
Gavaudan le vieux : Crezens.
Nuit et jour je gémis , soupire et pleure.
Tota NUOIT chanta .sotz la flor.
T. DE Pierre d'Auvergne et de B. de Venta-
DOUR : Amicx Bernatz.
Toute la nuif il chante sous la fleur.
CAT. Nit. ESP. Amoche, port. Noite. it. Notte.
— > Adi>. comp. Aujourd'hui.
Tant colps a a noit reoeubut.
Roman de Jaufre, fol. ^7.
Tant de coups i! a reçu aujourd'hui.
A NUEH li rei d' aquesta encontrada son
vengnt a mon comandaraen.
Liv. de Sydrac, fol. 2.
Aujourd'hui les rois de cette contrée sont venus
à mon commandement.
ANC. FR. Se ta beauté te délecte, c'est annuit
herbe , demain foin.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 34f>.
Tous les jours ne fait qne acqnerre...
Anuit chasteau et demain terre.
Poënie à la louange de la dame de Bcaiijeu.
jMesseigneiirs , oyez l'apointement
Ennujt donné en nostre court.
Farce de Pathelin , ^. (16.
Chevalier vous feray ou enmtit ou demain.
Poëme d'Hugues Capet, fol. 17.
9.. MkIA Nt.F.CIf, HilF.TA NTJF.H, X.f., ITlic
nuit, minuii.
NOI
D'al prim som jusquas a mieia. nueh.
Liv. de Sydrac, fol. 128.
D'au premier sommeil jusques à la mie nuit.
Lay ves la mieia nuech.
A", de S. Honorât.
Là vers la mie nuit.
D'à MIEIA NUEH en lay.
Dissendra pucis en yffern a meia niieh de
sa resurrectio.
LiiK de Sydrac, fol. 128 et 120.
De la mie nuit en avant.
Jl descendra après en enfer à la mie nuit de sa ré-
surrection.
ANC: FR. \Y>rès mie nuit.
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr. , l. V, p. 289.
Je ne verrai la mie nuit.
Fabl. et cont. anc. , I. IV, p. 1 1'3.
Un soir à la mie nuit.
VlLLEHARDOUlN, p. 89.
ESP. Media noche. poîit. Neia noite. ix. Mezza
notte.
3. NuiTEiA , i-,/., nuitée.
Trastota una nuiteia.
T. DE Peyhoes et de Gaucelm : Gauceira.
Toute une nuitée.
IT. Nottata.
4. NOCTURN , adj. , lat. NOCTURN/f.y ,
nocturne , de nuit.
Taur es signe... nocturw.
Val contra temors nocturnas.
Auzels nocturns com so nncholas.
Elue, de las propr., fol. iio, l86 et 127.
Le taureau est signe... nocturne.
Vaut contre frayeurs nocturnes.
Oiseaux de nuit comme sont hiboux.
cat. ESP. port. Nocturne, it. Notturno-
5. NOCTURNAL, NOITORKAL , odj., nOC-
twrne , de nuit.
Las NOCTURNALS vigilias sian dichas.
Régla de S. Benezeg, fol. 32.
Les veilles de nuit soient dites.
Fer la noitornai. illnsio. '
Trad. de Bede,(o\. 81.
Par l'illusion nocturne.
cat. esp. Nocturnal.
6". IVoYTAL, adj., nocturne, de nuit.
Despolhadors nottals de ostals et de camps.
Priv. concéd. par les R. d'/lngl., p. 17.
Spoliateurs nocturnes d'hôtels et de champs.
NOI
7. NocTiLucA , s.f., ver luisant.
Ugntio NOCTir.uc\M verniem esse ait sic dic-
lum quod noctii luceat.
Du Gange , t. TV, col. 1 195.
NocTiurCA... es panra bcstiola.
Elue, de las propr., loi. 255.
Le Tcr luisant... est pclile Lcsliole.
8. Nor.TiLiPE, .V. m., lat. NiCT«i.oi'E/w ,
nyctalope, qui voit mieu.x la nuit qui'
le jour.
Saiia îfOCTiLiPEs clarificau lor vista.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Guérit nj'ctalopes en c'claircissant leur vue.
9. NocTiLEPA , S.f., nyctalopie.
Val contra noctit.epa.
Elue, de las propr., fol. 19^.
Vaut coulre nyctalopie.
10. NccHOLA , .S.f., chouette, hibou.
Anzels nocturns com so nccholas.
Aatrament es dit nuchola, qnar la niiech
ve... mas no de jorn.
Elue, de las propr. , fol. 12^ et l^j.
Oiseaux de nuit comme sont hiltottx.
Autrement est dit chouette, car il voit la nuit...
mais non de jour.
I I, NiTicoRAC, .S. m., chouette, hibou.
lions de NiTicoRAC... a nons de corp so
senilans, e dizo que valo a epilentics.
N1TIC0RAC o nuchola... la nuech qner sa
vianda .
Elue, de las propr., fol. 278 et 1^7-
OF.ufs de chouette... à œufs de corbeau sont sem-
blables , et ils disent qu'ils valent à c'i>ilepti<[ues.
La chouette ou liibou... cliercixe sa nourriture ki
nuit.
12. NuACHOL, ad/., qui n'y voit que l;i
nuit.
■'iubst. Lo solelh clar
No pot lo wiJACHoi.s reinirar,
TNi ve re Iro que s' anachis.
/iiet'. d'amor. M, 'j'j.
Celui tjui n'y -voit tjiie la nuit ne peut admirer
le soleil brillant, ni ne voit rien jusqu'à ce qu'il fait
nuit.
i'^. EouiNocci, .y. m., lat. «equinoo
Tium , équinoxe.
EQUiKOCCi vernal... equikocc: autunipnal.
NOM
319
Des solstici.s, do» equikoccis.
Elue, de las propr., fol. 109 et 121.
Etfuino.rc du printemps... équinoxe d'automne.
Deux solstices , deux éqitinoxes.
cAT. Equinocci. esp. port. Equinoccio. it.
Eqtiinozio.
l4- EqTIINOCCIAL , EQUINOXIAI. , od/.,
lat. (7EyuiN0CTiAi7.v, éqiiiuoxial.
La liiilia I QuiNocciAi..
l'riiiuicr apelam equinoxial.
Elue, de las propr., fol. 22 et 108.
La ligne éqninoxiale.
Nous appelons le premier équino.Tial.
CAT. ESP. PORT. Equinoccial. it. Eqniiiozlalc .
i5. Anuchir, ri., anuiter, faire nuit.
Lo solelh clar
No pot lo nuachols reuiirar.
Ni ve re tro que s' anuchis.
Bref, d'ainor, fol. 77.
Celui qui n'y voit que la nuit ne' peut admirer le
soleil brillant, ni ne voit rien jusqu'à ce qu'il .A"'
nuit.
A.NC. FR. Si i fu tôt le jor entier
Tant que ce vint à Vanuitler.
Roman du licnarl , t. Jll, p. 120.
Al seir quant fu anuitic.
Roman dcRou, v. 6833.
16. Anoitar, V., anuiter.
Siibstain'u'. Cabans del anoitar
Veiretu be cals s' ira darrieis al caïuj) levar.
Guillaume de Tudela.
Qu'avant de Vanuiter nous verrons bien quel
s'en ira le dernier à lever le camp.
17. Trasnuechar, trasnuchau, V., veil-
ler, passer les nuits blanches.
Per gerra, vey las nneigz tkasnuechar.
Blacasskt : Gerra mi plaj-.
Pour guerre , je vois les nuits ■veiller,
Siibst. Penrai invern per pascor,
E '1 TRASNUCIIAR per pro dormir.
Dalfinet : Ucl micg. Fur.
Je prendrai hiver pour printemps , et le veiller
pour assez dormir.
NOM , .V. m., lat. kom<"//, nom.
La ])ropriclatz del nom es siguiiicar sub-
staucia c qualitat, co es significar causa cor-
33^0 ?sOM
poral e non cor|ioral am determenada apre-
bensio.
Lejs d'nmorx, foi. /j3.
La propriété du nom est de signifier substance et
qualité , c'est-à-dire de signifier cliose corporelle et
non corporelle avec signification déterminée.
"Vers Dieus, el Tostre nom e de saacta Mari;i
M' esvelharai bueiiuais.
FOLQUET DE MARSEILLE : VcrS DieuS.
Vrai Dieu, au votre nom et de sainte Marie je
m'éveillerai désormais.
El NOM de Jhesiim Crist qti' es nostre saha-
mens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Au nom de Jésus-Cbrist qui est notre salut.
Loc. Maistre Peire ai nom.
Pierre de Corbiac : El nom de.
J'ai nom maître Pierre.
Quar reys joves aviatz nom agut.
Bertrand de Born : Mon clian i'euisc.
Car vous aviez eu nom roi jeune.
Catre cauzas .son fort noininativas...
L'un' a NOM joc, l'autr'a nom aniors.
G. Olivier d'Arles , Coulas triadas.
Ouatre cboses sont fort remarquables... l'une a
nom^ jeu , l'autre a nom. amour.
ANC. FR. Marie al num , si sui de France.
Marie de France , t. II , p. l\oi.
Cette locution a été encore em-
ployée par Racine :
J'ai nom Eliacin.
Racine. Alhalie , acte n , se. 7.
roRT. A qnarta avéra nome Sancta Crnz.
J. Barros, Dec. I, liv. I, cap. i.
ANC. iT. lo ho nome don Diegio.
Cenlo noi>elle anliche , n° 17.
Monna Isabelle avea nome.
BoccACCio , Dec. III , 4-
Meseron li nom Maria.
Trad. d'un Evang. apocr.
liUi donnèrent nom Marie.
Fier lo am l'espasa Joyosa per nom.
Philomena.
Le frappe avec l'épée Joyeuse de nom.
Tu lu' en coveuras per nom de sacranient.
Titre de losj.
Tu m'en conviendras au nom de serment.
Adv. comp. D' elia fazia sas cansos; mas non
las anzava dire a ela ni a negnn per nom
i]u' el las agues faitas, ans dizia que autres
las fazia.
y. d'Arnaud de Marueil.
NOM
D'elle il faisait tes chansons; mais il ne les osait
dire à elle ni à personne nommément qu'il les eût
faites , mais il disait qu'un autre les faisait.
CAT. Nom. ANC ESP. Nome, esp, mod. Nom-
bre. roRi'. iT. Nome.
t. NoMNAMEK, S. 171., nomination.
Al NOMNAMEN o la eleccion del ballon.
Carlulaire de Montpellier, fol. 4^.
A la nomination ou l'élection du Ijallli.
3. NOMINATIO, NOMINACIO , S.f., \a\ .
NOMiNATio, dénomination, nom.
De la terra on passa , pren flnvi bona o
mala qualitat. et conditio et propria nomi-
NACIO.
Elue, de las propr., fol. i5i.
De la terre où il passe, un fleuve prend bonne
ou mauvaise qualité et condition et dénomination
propre.
— Nomination, figure de rhétoritjue.
De qiîibas exornationibus nominatio est
prima, qnae nos admonet, nt , cui rei nouien
aut non sit, aut satis idoneum non sit, eam
nosmet idoneo verbo nominemns, aut imita-
fionls, ant signifîcationis causa.
Aiictor ad Herenn., IV, 3r.
NoMiNATios , es cant Lom nomna alcuna
cauza, non ges per sou propri nom, mas per
altre assatz covenable.
Leys d'amors, fol. i^y.
La nomination, c'est quand on nomme aucune
cliose , non point par son propre nom , mais par un
autre assez convenable.
CAT. Nominacio. esp. Nominacion. port, No-
meacào. it. Nominazione.
4. NoMiNATin, .V. m., terme de gram-
maire, nominatif.
Li cas son seis... nominatius, etc.
Gramm. provenr.
Les cas sont sis... le nominatif, etc.
Nominatius est ditz nomnar, quar, per luy,
es fayta nominatio.
Leys d'amors, fol. 57.
Le nominatif cH à'\\. (de) nommer, car, par lui, est
faite la dénomination.
CAT. Nominatin. esp. port. it. Nominativo.
5. NOMINATIU, aclj., lat. NOMINATIVWy ,
remarquable , renommé.
Es NOMINATIUS
.m ^
NOM
Totz homs valens en niant lion liu'c per lor.
P. Cardinal : Kou es cortes.
Est renomme tout lioinmc vaillant en maint hon
lieu par eux.
Catie cauzas sou fort nominativas...
L'un' a nom joc, l'autr'a nom amers.
G. Olivier D'.\ni.KS , Coblas triadas.
Quatre choses sont fort remitrifUfi///cs... l'une a
nom jeu , l'autre a nom amour.
6. jVomn.vr, ?'. , lat. >()MmAiw, nom-
mer, appeler, désij^mr.
Aiizem comtar
Que s fai nomnar
Rey d'Arago.
PlERKE , HOI d'ARAGON : Peire.
Nous entendons conter qu'il se fait nommer roi
d'Aragon.
Senher, sa gran valcnsa
Lo fai ab bevolensa
A totas gens nomnar.
GlRAV'D RlQUIER : A Sant Pos.
Seigneur, sa grande vaillance le fait avec bienveil-
lance par toutes gens nommer.
Bel SDU si drap ; no sai nomnar lo lil.
Poume sur Boèce.
Beaux sont ses vêtements ; je ne sais désigner
le fil.
Part. pas.
Dieus paire, Filhs salvaire, Crist nomnat/,
Gl ILLAL'ME d'Autpol'L : Esperansa.
Dieu père , Fils sauveur, appelé Christ.
Ane de mala re nownada ,
Ni d'engnan no fo appellada.
Bertrand de Born : Rassa tan.
Oncqucs pour me'chante chose ne fut désignée, ni
de tromperie accuse'e.
ANC. FR. De cheli Rasoir devant ttomet.
Charte de 1260. Carpentier , Hist. de Cambrai.
ASC. CAT. Noinenar. esp. Nombrar. port. No-
mear. ix. Nominare .
7. Nomnadamen, nompnadamen , adi'. ,
nommtîment , nominativement , ex-
pressément.
Nompsadamen ad .1. casrun de sos enfans.
r. et f^ert.. io\. 38.
Nommément à un chacun de ses enfants.
Deu los desheretar komnadamen , e dcu dire
la causa per que el los de.shereta.
Trad. du Code de Juslinien, (o). 60.
Doit les dc'shériter no/n<na//»'eOTcn^ , et doit dire
la cause pour laquelle il les de'shcrile.
lll.
NOM
321
ANC. FR. "Vint eu terre de Israël, nuinéeinent
en Afec.
/l ne. trad. des Lii>. des Rois, fol. i if».
ANC. CAT. Noinenadament. esp. Noinbrada-
merite. port. Nomeadamente. it. Nomitia-
tauieiite.
8. ^OMiNAMKNT, (idw, nommément, no-
minativement.
lo die nominament a vos.
Doctrine des l'audois.
Je (lis noininativemenl -A vous.
9. N0MKNATIVAR, nomnativar, 1)., nom-
mer, publier, divulguer.
Part. pas. Que es womenativad dessus.
Tit. de 1192. Arch. du lioj. Toulouse, J. 322.
Qui est nommé dessus.
Mais no sia momnativat el poble.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 4-
Plus ne soit <i(i^«/^'7((/ au peuple.
10. Agnom, s. m., lat. agnoms/?, nom
d'aventure, nom de guerre, sobriquet.
Jaciaysso que, segon lali, sian quatre...,
prénoms... , propris noms..., sobrenoms..., ag-
NOMS.
Lejs d'amorSj fol. l^6.
Bien que , selon le latin, ils soient quatre..., le
prénom..., le nom propre..., le surnom..., le so~
briquet.
11. Agxominatio, .s./., lat. agnomina-
Txo . agnominatioîi, figure de mots.
Hinc est ^af ovojt/.aaia., qua; dicilur anno-
minatio : ea non uno modo lîcri solet, sed ex
vicinia quadain priedicli uominis ducta casibus
declinatur.
Ql'intii,., Insi. or., IX , 3 , 66'.
Nombre de maiiusciits portent ng-
uominatio.
I.,es eommentateiirs eitent ie.s e,\em-
ples suivants A'ngnominaliorts :
Tibi criint parala verba, huic liomini verbera.
Terent., Heaut., il , 2, 356.
Ex orntore , arator fuclus.
Cic, P/tilipp.,\U^g.
Agnominatios , la quais se fay ab aquela
metcyssba maniera (pi' es estada dicba.
Leys d'amors, fol. 12^.
Uagnominalion , laquelle se lait de celle mémo
manière qui a été dite.
41
3a2
NOM
CAT. Annominaciù . esp. Agnoiniiiacion, ano
minacion.
12. COGNOM , COGNON, S. tll., U'.t, COGNO-
^\(•n, suiJioiVi.
Part generalitat ,
Pei' coGHOMs ileclaraî.
G. RiQt'iEK : Sitôt s' es.
Outre gi'iiéralité , tlcclaré par surnoms.
Sera inscrils... los noms et coghons.
Fors de Bearn , p. 1077.
Il sera inscrit... les noms et surnoms.
ANC. FR. Dont il a en le cognom Aphricamis.
,1 . Coi-LiN, trad. du Tr. dt: l' Amitié deCicéron, p. 2
ANC. Esi>. Cognombre. tort. it. Cognoine.
13. DeNOMINATIO , DENOMINACIO, S. f.,
lat. DENOMiNATio, (ic'nom inatloM, nom.
De la qnal tola aqiiela partida del cel pien
DENOMINACIO.
Elue, de lus propr.j fol. i 19.
De laquelle toute celte partie du ciel prend déno-
miniition.
— Figure de ihétoi kiiie.
Denomiriatio est quae, a propinquis et finiti-
iiiis rébus trahit orationeiu, qua possit inteliigi
res, qnœ non suo vocabulo sit appeliata..., ntsi
quis Macedonas appellarit hoc luodo : Non lain
L'ito sarissse Groecla potitc-e suut.
Auclor ad Uerenn., IV, 32.
C'est la figure que l'on appelle or-
(linnirement métonymie , fiirmvnf^U.
Denominatios tira vas si oratio per lo nom
de las cau/.as a liey luays pronidanas e vezinas.
Lejs d'iimors, fol. i3l.
La dénomination attire vers soi le discours par le
nom des choses à elle plus proches et voisines.
CAT. Denominncio. esp. Denominacion. port.
Denominacào. it. Dcnotnituizione.
1/,. Dt.NOMINATlU, adj\, lat. DENOMI-
NATiv«.« , (léiioiiiinatif , clcrivé.
Las formas dcls noms uenominatius son
aqnestas.
Lejs d'amors, fol. 49-
Les formes des iionii dénominatifs sout celles-ci.
PORT. IT. DcnoininatH'O.
l5. DeNOMMAR , 71., lat. nENOMINAf.r,
ilénomnier.
.\0M
Pari. pas. IVJas si non es dias denommatz.
Trad. du Code de Justinicnj fol. 1 1.
Mais si le jour u'cst pas dénommé.
CAT. Ksr. pokt. Denominar . it. Denoininare .
16. PAnONOMAZtA, .V. y. , Lit. PARONOM \-
siA, ])ai()nomase, paronomasie, iigiue
de rltétoricjiie.
Paronomazia , es cant doas o rnolas dictios
seinliians , o qnaysh soinblau.s , eu lo comen -
sanien o eu la (i, son pauzadas ain diverses
signillcalz.
Lejs d'amors, fol. 124.
Paronomasie , c'est quand deux ou plusieurs
mots senihlalilrs , ou quasi senihlalvh's , au commen-
cement ou à la fin , sont employés avec diverses si-
nnificalions.
CAT. ESP. port. Paronomasia.
17. Paranomeon , s. m., paranoinéon ,
figure (le rhétorirpie.
Paranomeon, es c-an motas dictios comenso
per iina meleyssha letra.
Leys d'amors , fol. 125.
Paranomeon, c'est lorsque nombre de mots com-
mencent par une même lettre.
18. Prénom, s.vi., lat. pr«knom^«, pn''-
nom.
JaciaYs.so f{ne,sPgon lati, sian quatre...,
PRENOMS..., propris noms..., sobrenonis. .. ,
agnoius
Leys d'amors, fol. f^6.
Bien que, selon le latin, ils soient quatre... , le
prénom..., le nom propre..- , le surnom... , le sobri-
quel.
ig. Prenominatio, ,v. f., lat. pronomi-
NATio, pronominalinn, figure de mois.
Pronominatio est, qu.-c siculi cognomine
quodam extraueo denionsirat id , qiiod suo
uomine api>cllari non potesi; ut si quis, cum
loqtiatnr de Gracchis : at non Afrioani ne-
potes, inquiet, istius niodi fiierunl.
Auctor ad Ilerenn., IV, 3i.
QuiNTii,., YIII, G, 9.9, appelle la
même figure (intonomo.'ild .
'.'VvTOvo^aiTiA id est pro.nominatio quœ pro
proprio, alieno ulitur.
DlOMEDES , l. 11 , col. 452 , Cd. Putsch.
II
Prénom iNATios es cant lioin panza .i. voca-
ble agr;ici;il)le per no agiadable, o pel conlrari.
Liys d'iimors, M. ^l^•^.
La pronomination est r^uand on jiose un mol agréa-
Lie pour un non agre';il)li; , ou par le contraire.
io. Pronom, pronome>", .?. ///., Lit. ruo-
NOMEN, pronom.
Pronomf.n es aici apclatz, qnar es en loc de
piropri nonic pausatz.
G m m m. proi'enç.
Le pronom est ainsi appelé , parce (pi'il est mis
en place Ju propre nom.
Pronoms es nna partz d'oi'atio, la qiial es
pausada en loc de proprl iioiu.
■Lej'S d'nmors, fol. 71.
Le pronom est une partie de discours , laquelle
est mise en place du propre nom.
Sun apelat pronom deinostratiu.
Grttmm. provenç.
Sont appelés pronoms démonstratifs.
<:at. Pronom. Esr. pronombre, port. it. Pro-
nome.
■x\. Renom, s. m., renom, rt-piitation ,
renommée.
Nobles homes e de gran renom.
Arbre de Batall/as , fol. ;^8.
Nobles hommes et de grand renom.
c.\T. Renom, esp. Renombre, port. Renome.
22. ReNOMARA , RENOMNADA, S. f., XQ-
nommée.
De bon pretz la renomada.
Un trolbadol'B anonvmk : Hai .' dolsa.
La renommée de bon mérite.
Proverb. liona renomnada val mais qne avers.
Tntd. deU'cde, fol. 4.
Bonne renommée vaut davantage que ricliesse.
IT. Rinomata.
23. Renomansa, s./., renommée.
Mas cant aozî lo reis de Fransa
De la iUha la renomansa.
y. de S . Enimie , fol. 39.
Mais quand le roi de France ouït la renommée de
la fdle.
IT. Rinomanza.
24. ReNOMNAR , RENOMPNAR , RENOME-
NAR , V., renommer, célébrer, réjxiter.
Cant auzon renom pnar
Las soas bontatz en qne a volgut reiibar.
Poème sur lu mort de Robert, /{. de Naples.
NOM
323
Quand ils enlcndcnl célébrer les siennes bontés
avec lesquelles 11 a voulu ré-ner.
Part. pass. F.sser teinnt/ et ainalz,
E jier lo mon renomenatz.
Un trolbadolu anonyme: .Seingner IN enfaniz.
l'.lie craint et aimé , et |)ar le monde renommé .
F.ro RENi'MNATz d'alquua procssa.
Ciil. dels apo.st. de Romn , fol. 164.
Etaient réputés de quelque prouesse.
ANC. FR. IJng dyamant qne .l'on renommait ^e
estre de la valeur de bien cinq cens diicatz.
Légende de Failfeu , p. r>8.
Esr. Renombrar. it. Rinomare.
l5. SkSSIONOMATON , SCESSIIVOMATON ,
s.J,, sessionomaton, sce.ssinomaton ,
abondance de synonymes , fignre de
rbétoriqiie.
Sessionomaton, en an ira maniera diclia
scF.ssiNOMATON, cs mouteza de dictio.s o d' ora-
lios, quaysh significans une meteyssha canza
de dictios , coma ; « Per greii temps mal , fer,
e salvatge. »
Leys d'amors, fol. 124.
Sessionomaton , en autre manière appelée sces-
sinomaton , est multitude de mots ou de discours ,
quasi signifiant une même cliose de mot , comme :
" Par temps DUn , MAUVAIS , CRUEL et SAUVAGE. »
26. SiNONiMAR, V., synonymer, terme
de rl)étoriqiie.
Part. pass. Motz sinonimatz, so es can mo-
fas diclios signilîco una cauza.
Leys d'amors, fol. 7.
Mots synonymes, c'est quand nombre de mois
signifient même cbose.
27. SoBRENOM , v. ///., surnom.
Al marques qu'el sodrenom gic
De Moiiferrat , e^iren selli de sa. maire.
K. Cairei-s : Pus cbai.
.\u marquis qui quitte le surnom de Montferrat ,
et prend celui de sa mère.
Car aquel sodrenom avian sos parentalz.
y. de S. Honorât.
Car ce surnom avaient ses parents.
ANC. FR. Cest seurenom ai-je par vous.
Fabl. et lortt. anc, t. IV, p. i3g.
cAT. Sobrenom. esp. Sobrenombre. port. So-
brenome, it. Soprannome.
2S. Transnominatio , i. / , du lat.
324 NO^
TRANSNOMiNo , traiisnominatiou , li-
gure (If mots.
Methonimia es TRANsNOMrNATios o trans-
formatios d' una significatio ad anira.
Lejs (Vamors, fol. l3o.
La métonymie est trans nomination ou transfor-
mation d'une signification à autre.
NON, NO, adv. nég. , lat. non, non, ne.
Non, non, était corrélatif d'oc, oui.
Qn' ametz mais dir oc que non.
Gl't DE Cavaii.lon : Senlieiras.
Que vous aimassiez davantage dire oui que non.
Qai sol dîr oc, ar ditz non.
T. d'Ai-bert et de Pierre : En Peire.
Qui a coutume de dire oui , maintenant dit non.
Il s'employait aussi d'une manière
simplement négative sans opposition
directe.
Non die e non embrngis
Cnm sai aissi gnais e janzens.
B. de Ventadour : Ab joi mov.
Je ne dis et ne proclame comment je suis aussi gai
et joyeux.
No sap chantar qni'l so non di.
G. Rudel : No sap.
Ne .sait chanter qui le son ne dit.
Senher non es canzifz ,
Si merces no l'uraelia.
B. ZoRGi ; r autr" ier.
Seigneur «'est distingué, si merci ne l'adoucit.
ANC. FR. Onqnes sor mer no s'aidèrent gen.s
iiiielz qae les Vénitiens feirent.
VlLLEHARDOUlN , p. 87.
No is den assire ant.
Liv. de Sjdrac , fol. 63.
iV'e s'y doit asseoir haut.
CAT. Esr. No. PORT. Nào. iT No, non.
L'o de No s'élidait devant une
voyelle.
Es folia et enfansa...
Qa'a om n' anze son lin cor descubrir.
B. DE Ventadour : Ab joi mov.
C'est folie et enfantillage... qu'à personne il n'ose
son fidèle civur découvrir.
Divers mots se joignaient explétivc-
mcnt à NON.
Ella s feu sorda, ofns a Ini non alend.
Poemc sur Bocce.
Elle se feint .sourde, point k lui ne fait attention.
NON
Partir no ni pnesc ges
Ue vos.
Guillaume de Cabestaing : Lo dous.
.Séparer je ne me puis point de vous.
Ors ni leos non etz vos ges.
B. de Ventadour : Non es meravelha.
- Ours ni lion vous n'êtes point.
Molt feyratz gran franqueza ,
S' al prim que as aie enqueza
M' amessetz, o non ges.
Guillaume de Cabestaing : Lo dous.
Moult vous auriez fait grande franchise, si au com-
mencement que je vous eus recherchée vous m'eus-
siez aimé , ou non point.
Non pne.sc mal dir de lieys, qnar wo i es ces.
B. DE Ventadour : Be m' an perdut.=
Je ne puis mal dire d'elle , car il n'y est pas.
L'om l'a al ma, miga no l'a al ser.
Quand o fait, mica no .s'en repent.
Poème sur Boèce.
L'homme l'a au malin , mie ne l'a au soir.
Quand il fait cela , mie ne s'en repent.
Layssar m'en ai ieu ? Non mingua.
G. Adhemar : Lanquan.
M'en délaisserai-je ? Non mie.
l'ero no m'en desconort mia.
B. de Ventadour : En abrii.
Pourtant je ne m'en décourage mie.
Totz temps, non pas dos jors ni très.
Pierre d'Auvergne : Eu non laudarai
En tout temps , non pas deux jours ni trois.
S'iea ai tengut lonc temps lo vostr' estai.
No ns pessetz pas Ieu lo m fassafz gnrpir.
P. Cardinal : De selhs.
Si j'ai hanté longtemps le votre hôtel, ne vous
pensez pas que facilement vous me le lassiez dé-
guerpir.
No'lh fai PONH de dampnage.
Lii>. de Sydrac.
Ne lui fait point de dommage.
Divers mots exprimant des objets
minimes se combinaient de même avec
l'adverbe négatif non et y ajoutaient
tme force explétive. Voyez entre autres
les mots :
Agcilen, ail, assana, avelina, auriol ,
bezan, boton , brac , caroela , castanha,
clau, figa , gan , gran, jdnc , mealh.a ,
mora, paii.t.a, pluma, pogues, pr0na, raba ,
rata, soritz, uou.
SuhstantU'. Val mais us cortes nos
NOIN
Qaaut hocs no trob' anndania.
R. JoiuiAN : Era non.
• Vaut plus un courtois non ([uanJ un oui ne lioiiv c
effet.
No sai nul oc per qa'ieu des vostre Non.
AiMERi DE Pegl'ilain : Si com l' arbres.
Je ne sais nul oui pour quoi je donnasse votre non.
Non joint à un substantif lui donnait
nn sens négatif ; en voici quelques
e.xemples :
Ges per tan non a fag non dever ,
Qaai' a près so qn'elhs no volon aver.
Bern.vrd de Rovenac : D' un sirvcnles.
Pourtant il n'a point fait non devoir, car il a
pris ce qu'ils ne veulent avoir.
Tau los (lestreing non fes e cobeitatz.
SoRDEL : Qui se memhra.
Tant les etreint non foi et convoitise.
Charitatzaministra lo Le que non poder toi.
Trad. de Bede, fol. ?_').
Cliarité administre le bien que non pouvoir ôte.
En fan clamor alques per non sabensa.
.•ViMF.Rl DE Peg^ilain : Ancmais de.
En font clameur aucuns par non science.
Lai on no senz pot plus valer.
B. ZoRGl : Moût fai.
Là où non sens peut plus valoir.
El ris torua en plor...,
E'I grah poder en non re.
P. Cardinal : Carilatz es.
Le ris tourne en pleur..., et le grand pouvoir en
non rien.
Non a même modifié des verbes;
voyez CALER.
Conj. comp. Malvat hom dins sa raaizo
Qae no fai ni ditz si mal no.
Le moine de Montaudon : Mot m'enueia.
Me'cbant homme dans sa maison qui ne fait ni dit
sinon mal.
Non agni m'entensio
En nutra sr en vos no.
Hugi;es de Saint-Cyr : Longamen.
Je n'eus mon intention en autre sinon en vous.
Ergaelhs non es sinon obia d'aranha.
P. Vidai. : Quor qu'uni.
Orgueil n'est sinon œuvre d'araignée.
ANC. PP..
HastaJTi/, csteii/, en France kineflst .reniai non.
Jiomande J(on, v. ^55.
NON
3'.>.5
\e désiroit se joustes non.
Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 347-
En amours n'a se plaisir non.
OEiii'res d'Alain Chartier, p. 5o2.
ANC. Rsr. A quien contare mis quexas
Si :i ti no.
El marques d'Astorga , Canton, gêner.
ANC. PORT. Se per vosso mandado non.
Cancion. do coll. dos nobrcs de Lishoa, fol. 42.
iT. A ninn altro s'ha da attribuire la causa se
allé donne no.
Castiglione, Cortct;., lih. 111.
Non que despueys m'agues flac, envios.
T. d'Esqiuleta et de Jozi : Jozi diatz.
iVo/i (/«e depuis il m'eût flasque, ennuveux.
Mores , qn' ien o sofrirai ,
Non per so que fort nii peza.
T. DE Bertrand et de Bernard : Beruartz.
Mourez , que je le souffrirai , non pour ce tjuc
(urt me pèse.
Loc. Ab semblant et ah oc , e'n non dir.
AiMERi DE Bellinoy : Aissi col.
.Avec semblant et avec oui , et en dire non.
Senher marques, ja no diretz de no.
Rambaud de VaqueiRAS : Scnlier maïqucs.
Seigneur marquis, jamais vous iie direz de non.
Si vos desùizetz un mot dii no.
Roman de Gerardde liossillon, fol. 3o.
Si vous dédisez un mot de non.
ANC. ESP. Frayre caîa derecho è non digas
de non.
Murlirio de san Lorenzo j st. II.
iT. Domandiate, se io ogni volta e quante
volte a lui piaceva , senza dir mai di no,
in di me stessa gli concedeva intera copia ,
o no.
Possa dir de no... Ri.spose del no.
BoccACcio , Decain., VI, 7 ; IX, 2; I, 7.
Et après non gaire jorns.
Frog. de trad. de la Passion.
Et après non beaucoup de jours.
Henri II, roi d'Angleterre, reçut de
la part de Bertrand de Boni, qui se
plaignait de sa politique versatile, le'
sobriquet de Oc e iS'o , Oui et IS'on.
Clamava Ra.ssa lo coms de Bretanha; e'I rei
d'Anglaterra , Oc et No; e'I rei jove, so filli ,
MarinitT.
/'. de Bertrand de Born.
3^6
NON
Il appelait Rassa le comle de Bretagne; et le roi
d'Angleterre, Oui et Non; et le roi jeune , son fils ,
Marinier.
a. Negar, necuar, nejar, neyar, v., lat,
NEGAue, nier, contester, refuser.
Lo joves homs li neoda Iota la verilat.
P'. Je S. Honorai.
I,e jeune homme lui nie toute la vérité.
Ges tuas païaiilas noa neya.
Ans vey qn' escota las be.
Peyrols : INuIs lior.i no.
Point mes paroles ne conteste, au conlraiic je
vois qu'elle les écoute hien.
No NE.iAR a 'llrni so que de.siras que altre ti
fassa.
TraJ. de Bede, fol. 63.
]Ne pas refuser h autrui ce que tu désires qu'autre
te fasse.
ANC. FR. Ne porqaaut jà ne! qmet /laier.
Ma mère n'en scult riens paier.
jRoman de la Rose, v. lo853.
CAT. Esr. r(iRT. A'i'gar. n. Negare.
3. NeGATK) , .V. /. , lat. NEGATTO , îlÔ-
i;ation.
Doas NEGATios, segon lati, fan affirniatio.
Lejs d'amors, fol. 99.
Deux, négations, selon le latin, font affirmation.
CAT. Negaciô. esp. Negacion. tort. Negacao.
iT. Negazione .
4. Negatiu, adj., lat. negativ«5^, né-
gatif.
Negativas, coin no, nî, non, ges.
Leys d'nmors, fol. 99.
Négatives , comme ne , ni , non , point.
CAT. Negatiu, Esr. port. it. Negativo.
5. AbNEGUAR , ABNEJAR , ABNEYAR , AM-
NEJAR. , AMNEYAR, V. , lat. ABNECARC,
nier, renoncer à , délaisser, faire ab-
négation tie.
Per qne mos cors las abnegua.
T. DE lÎERNARD ET DE GATJSBERT : GaUsbort.
C'est pourquoi mon cœur les délaisse.
Silot me desley,
Ges par so no as abney.
GL'II-I.At'ME DE CaBESTAING : Lo dous.
Quoiciue je m'éloigne, point pour cela, je ne vous
tlelaisse.
NON
Pero si (l;tz : Qu'nsqnecx amnet
So qu'el mon pins li platz.
GiRAUD DE BoRNEiL : Al lionor Dieu. Far.
Pourtant s'il -dit : Qu'un chacun délaisse ce qui
au monde plus lui plaît.
Per aquesta paor, laissam totas chansas... e
nos niezeus abnejam,
Trad. deBède, fol. l5.
Pour celte crainte, nous laissons toutes choses... cl
faisons abnégation de nous-mêmes.
Esr. roKT. Ahnegar. it. Annegare.
G. Denegar, deneyar, desnegar, des-
NEDAR, DESNEYAR , V., Kit. DENEGARC,
dénier, renier, refuser.
Elis sahon defagir e desnegar aqno qiu
drelz es.
Es pns graus desconoyssensa qui so dene(.a
o so oblida.
V. et Vert., fol. 7 et i5.
Ils savent éviter et dénier ce qui est juste.
C'est plus grande ingratitude qui cela dénie on
cela cpuhlie.
No cantara lo gai tro que per très vegada.s
me denegaras.
Fragm. de trad. de la Passion.
Ne chantera le coq jusqu'à ce que par trois lois lu
me renieras.
Me DESNEDET qne per res del mon non essages
Peeilhos , Voj-. ait Purg. de S. Patrice.
Me refusa que pour rien au monde je n'essayasse.
ANC. FH. Ne me veuilles pas denéer pardon
de mes péchiez.
Cliron. de Fr., Rec. des hist. de Fr., t. V, p. 3o5.
Il n'y cul pas un de tous ceulx que Cicéroii
feit exécuter par justice , à qui on deniast sé-
pulture.
Amyot, trad. de Plularque.. Vie d'Antonins.
c:at. esp. port. Denegar. it. Dinegare.
7. ReNEGAR , RENEJAR, RENEYAR, V ,VC-
iiier, dénier, nier, refuser.
Guida, qnar es manens,
Qu' autre diens non sia
Mas sa manentia
Que li fai Dleo rejjegar.
P. Vidal : Si m laissava.
Pense , parce qu'il est riche , qu'autre dieu ne soit
que sa richesse qui lui fait renier Dieu.
Gant hom se fay juzieus o sarrazis o herei
NON
{(es, c RESEGA la fe catholica e son cresii.T-
nisme.
(>uaiul l'homme se fait juif ou sarrasin ou lie'reli-
<|uc , et renie la foi callioliquc et sou cliristiauismo.
KBNiiGUAT a tota cortezia.
AiMERi DF. liKLLiNOV : Tant esii'amor.
lienié il a toute courtoisie.
Juron e renegon , e jogon a Ires datz.
P. Cardinal : Un escribot.
Jurent et renient, et jouent à trois dés.
Si metels se reneuara.
Qui per el salvar se voira.
l\ de S. Alexis.
Soi-même se reniera, qui voudra se sauver par lui.
Part. pas. Li fais clergue renégat.
Raymond de Castelnau : Era pueys.
Les faux clercs renégats.
D'un fais sarazin renégat.
Guillau.me Dii Berguedan : Mal o fe.
D'un faux sarrasin lenegat.
Aqael es apellal renegatz qui lo lieu , que
ten de son senhor, met en las mas de son eue-
niic, e 11 fay bouienatge.
A', et Vert., fol. 7.
Celui-là est appelé' renégat qui met le fief, qu'il
tient de son seigneur, entre les mains de son en-
nemi, el lui fait hommage.
Sitbstuntiv . Jodens ni renhjatz
Non dcuria voler
Preizonniers destener.
B. ZoHGi : On liom.
Juif ni renégat ne devrait vouloir prisonniers
détenir.
CAT. ESP. PORT. Rcncgar, it. Rinnegare.
8. Renegament, RENEJAMEN, RENEYA-
MEN, .S. m., icniemont, renonciation.
Rlaspheniias el renegamentz.
Fors Je Béarn, p. 1089.
Blasphèmes et reniements.
De grans rekegamens e bla.sjjhcniainens de
Dieu.
Statuts de Provenee , JuMKN , t. I , ]). 25o.
De grands reniements et hlaspliémes de Dieu.
Henejamens de son péchai.
Trad.de Bide, M. 16.
Pieniement de son pc'chc.
IT. Rinnegamento.
NONA, -v. /. , nonno , nonnain , rcli-
ijieuse.
NOS
3?.''
la nueg e'I jorn mi ven en pessamens
Qu' ieu cavalgue, ah tolz mos valedors,
Dreyt a Sani Pos , sia sens o folhors,
E que c reiue las nonas de laiens.
Pl'JOLS : Si '1 mal. Var.
La nuit el le jour il me vient en la pensée que ]<•
chevauche, avec tous mes braves, droit à Sainl-
Pons , .soit sens ou folie , et que je brûle les nonnes
de là dedans.
NONCUPATIU, adj., (1.1 lat. kuxci -
v\rc , nonciipatif.
Mon darrer lestaiiient noncupatiii cassan
e revocari.
Tit. de 1270. DoAT, I. IX , fol. 10.
Mon dernier testament noneii/iatij' c/js^^miI el lé-
vocant.
NORA, s./., lat. NURw.v, noie, bru.
Fer que d' alberc gieta fora
Chascuna siiegra sa kora.
Raimond de Tors de Marseille : A totz marit?..
C'est pourquoi chaque helle-mère jette hors de la
maison sa ùru.
La snegra fon lantost de .son mal deslivrada ,
E la NORA esùjvenc marilenen deyssenada.
V. de S. Jlonorat.
La belle-mère fut aussilôl de son mal délivrée, et
la /)rii devint incontinent insensée.
ANC. FR. Le suppliant et avec lui deux siennes
bruz ou nores , femmes de ses enfans.
J^ett. de rem., i/^Ct). Cartentieu , t. 111 , col. 3".
CAT. Nora ESP. Nuera. port. Nora, it. Nitora.
NOS , pi-aii. pris. I "^ pas. pliir. m. ctf.,
lat. NOS, nous.
Siij INt)s amam e volem so qu' es mal.
AiMEBi DE Peguilain : Ara parra.
Nous aimons et voulons ce qui est mal.
Domna, nos trei, vos el ieu el Amors.
Arnaud df. Mabi^eil : L'ensenharaenlz.
Dame , nous trois, vous et moi el Amour.
Rég. dir. Nos rezenis del sieu sanc precios.
Pons de Capdi'eil : So qu'hom plus.
Nous rachela de son sang précieux.
Aissi NOS ténia onralz.
FoLyt'Eï DE Marseille : Si cuni sel.
Ainsi nous tenait honorés.
Rég. ind. Er nos sia capdelhs e gnerenli.i
,Selh qui guidet Ires icis en Belleem ,
Que sa merccs nos a mostrat lai via
Per que'l peior venran a salvameii.
Pons de Capdvril : F,r nos sia.
3o8
NOS
Maintenant nous soit chef et garantie celui qui
guida trois rois en Bethléem , vu que sa merci nous
a montre' telle voie par quoi les pires viendront à
sauvement.
ANC. FR. Si disoient : Nos morrons tuit en
nostre simplece, e li ciel e la terre porte-
ront garantie à nos que vos à tort nos
osciez.
yînc. trad. des Livres des Maccabées , fol. 157.
Il se joignait explctivement à altrfs.
Doncx si ns volem nos altres far grazire
A Jhesa Crist.
R. Gauceliw : Qui vol aver.
Donc si nous voulons faire agre'er nous autres à
Jésus-Christ.
ANC. CAT. Axi anior pratica en nos altres.
AusiAS MarcH : Lo cinquen.
CAT. MOD. ESP. PORT. NoS. IT. Noï.
2. Ns, afixe , pour nos, nous.
Suj. Ans que ns sia niortz vezina.
Pierre de Corbiac : Domna dels angels.
Avant que la mort nous soit voisine.
Rcg- dir. Quar si ns vols a bon port traire,
No teni nau ui'l governaire,
Ni'l tempier que ns estorbilla.
Pierre de Gorbiac : Domna dels angels.
Car si tu nous veux à bon porl conduire, je ne
crains nef ni le pilote, ni la tempête qui nous tonr-
mente.
Jhesus Crist que ns a prezicatz.
GavaudAN lé vieux : Senhors per los.
.Tésus-Christ qui nous a prêches.
Hég. ind. Ara ns don Dieus bona vi' e bon ven.
PeiRoi.s : Pus flum Jordan.
Maintenant nous donne Dieu bonne voie et bon
vent.
3. ISostv.-E, pron. poss. m. i^" pers., lai.
NosTR«/« , notre.
Sing. suj. Ja per el kostrf. secret
Non er saubut.
Le comte de Poitiers : En Alvernhe.
Jamais par lui notre secret ne sera su.
El NOSTRE viures, don eui cobeitos,
Sabem qu'es mais, et aqiiel morir bos.
FoLQUETDE Marseille : llueimais.
Le notre vivre, dont nous sommes convoiteux ,
nous savons qu'il est mal , et ce mourir bon.
Sing. rég.
NosTR'estol guit sanb Nicolaus de Bar.
Rambwi) de Vaqi'eiras : Aras pot honi.
NOS
Que saint Nicolas de Bar guide notre (lotte.
El nasquet pel nostre salvamen.
P. Cardinal : Toi atressi
Il naquit pour le notre salut.
Phtr. suj. ïan son valen nostre vezi.
P. Cardinal : Tan son valen.
Tant sont vaillants nos voisins.
Plur. rég. Qiian venc nostres torts deslir.
FoL(juET de Marseille : Hueimais.
Quand il vint ctl'acer nos torts.
Per los NOSTRES peccatz
Creys la forsa dels Sarrasis.
Gavaddan le vieux : Senhors per.
Par les nôtres péchés croît la force des Sarrasins.
CAT. Nostre. Esr. Niiestro. port. Nosso. it.
Nostro.
/j . NosT RA , pron. pers . f. \ ' * pcrs ., la t .
NOSTRA, notre.
Sing. suj. Per que fos bona nostra lis.
Gavaudan le vieux : Senhors per.
Par quoi fut bonne notre fin.
La beretat sera nostra.
Trad. du N.-Test., S. Luc, c. 20.
L'hérédité sera nôtre.
Sing. rég. Ab .sa mort la nostra mort aucis.
Bernard d'Auriac : Be volria.
Avec sa mort la notre mort occit.
Plitr. suj.
Quar nostras crotz van per crotz de tomes.
Le chevalier du Temple : Ira e dolor.
Car nos croix vont pour crois de tournois.
No sai quora mais la veyrai.
Que tan son nostras terras liienb.
G. Rldel : Lanquau li jorn.
Je ne saisquand plus jela verrai, vuquetant sont
nos terres loin.
Piur. rég. Non laissein no.stras beretalz.
Gavaudan le vieux : Senhors per.
Ne laissons pas nos hérédités.
Que tratten las nostras fazendas per concili
gênerai.
Doctrine des fraudais.
Que nous traitions les nôtres all'aires par concile
général .
ANC. FR. Nostre euiiui subsannèrent nus.
y4nc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 73.
Nostre père recnnièrent à nus Taevre.
Ànc. trad. du Psaut., Ms. n" l, ps. 4^.
Nous fûmes essiiées et tout nostre parent.
Pioman de fierté, p. 69.
NOT
NOSA, NOYSA, ISAUSA, NAUZA, S. f., !at.
NOxzA, noise, querelle, dispute.
Entendet la nosa et la ciior.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 7.
Il entendit la noise et la clameur.
Ni giierra, ui batalha,
Ni NAU/.A, ni tensos.
GiRALD DE BoR.NEiL : ()ui cliaiitar.
ÎSi guerre, ni bataille , ni noise, ni contestation.
— Bruit, tapage, gazouillement.
Fazen... noysa.
Arbre de Batalhas, fol. 55.
Faisant... tapage.
El temps qa'el rossignol fit/, nausa,
Que, de nueit e de jorn , no pausa.
Un TnouB.*.Doi]R anonyme : Scinor vos.
Au temps que le rossignol fait gazouillement, (jue,
de nuit et de jour, il ne cesse.
ANC. FR. Sans faire bruit ne nose.
Roman de Galj-en le Rel/iure, fol. 90.
Pour ce que... il faisoicnt «o/ic aa preslic,
je leur alai dire que il se téussent.
JOINVILLE , p. (jî^.
S'en aloit l'iaue aval , fesaut
Une 7ioise donce et plesant.
Roman de la Rose, v. 1398.
Voyez MovER.
ANC. CAT. ANC. ESP. NoXa.
•X. IVauzos, adj., lat. Noxzoswiv, querel-
leur.
F'ig. Ivreza es nauzosa.
Trad. de Bide, fol. /jS.
Ivresse est querelleuse.
ANC. FR. Les gens qui sont si fort noiseiix.
Poème à la louange de la dame de Beaujcu.
Ne soyez point de luxure amateurs,
Noiseux , gormans et moius blasphémateurs.
J. BoL'tUET, 2'riomph. de Franrois l'^', fol. 80.
3. Naugar , V. , noiser, quereller.
Us fols
Que s NATiGA e i s tartalba.
GlBAL'D BE BoRNElL : Qui cliantar.
Un fou... qui se tjuerelle et s'y cliamaille.
ANC. FR. On brouille, on cliquette, on noise.
Co^JLlLl.AnT, p. l'i7.
ISOT, NO, s. «2., lat. ïioiius, nœud.
Martirialz de corrcjas ab ^OTZ.
Ramdaldde Vaqueiras : Aras pni.
Martvrisé de courroies avec nœuds.
02 ()
NOT
Totz nuîz , fon correjatz ab notz.
Cvi FoLQUET : A te Verge,
lout nu, il fut frappé de courroies avec nœ'trfi.
Tu, fay un nos a la corda.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, f part. c. 3.").
Toi, lais un nœud à la corde.
P/oc. El mal no dcl albre deu liom lichar mal
clavel.
Trad. de Bille, fol. 29.
Au mauvais nœud de Farine on doit liclier mau-
vais clou.
ANC. FR. Pour délacer le moindre de mes «oHc'i.
liONSARD , t. I , p. 7.
— Boule.
La dicha partizos, que .sia girad' a soriz, so
es a saber, a notz, que, segon aqueis notz
escara cascuna pariz a aquel que s'avenra.
Tif. de 1270 , de la famille Gasc.
Que ledit partage , soit jeté à sort , c'est à savoir
à houles, en sorte que , selon ces boules, échoira
chaque part à celui qu'elle adviendra.
— iVcdus, sorte de tumeur.
Si vostr' auzcl a nos als pes.
DeL'DES DE PRADES , Auz. CaSS.
Si votre oiseau a nodus aux pieds.
No li trobarias not entier tio las cavilhas.
f^. de S. Honorât.
Vous ne lui trouveriez nodus entier jusqu'aux
chevilles.
<:at. A'ri. f.sp. Nodo. port. Nô, nodo. n. iVodo.
2. NoDOs, adj., lat. kodos^^-, noueux.
Aloes... es... mot... nodos.
Herba nodoza es eu sas vergas.
Elue, de las propr., loi. 199 et 210.
Aloès... est... moult... noueux.
Herhe est noueuse en ses verges.
rORT. IT. Nodoso,
3. NODIOZITAT, S./., lat, NODOSITAT^W,
nodosité.
En pes, en kodiozitat et redolencia.
Elue, de las propr., fol. iqo.
En pied , en nodosité et odeur.
IT. Nodosità, nodosiiate, nodositade.
l\. NODACIO , s. f., lat. NODATIO, HOUe -
ment, connexion.
NoDAcio de las arterias.
Fislula , scgou vcrital , es nodacio feutrada,
dura , blauca.
Trad. d'Albucasis, fol. 33 et l\!\.
Nourmenl des artères
4-.
33o
NOT
Fistule , selon vérité , est connexion coagule'c ,
duré , Llancbe.
ESP. Nodacion.
5. Noz.ADOR, S. m., nuque, chignon.
Sul NOZADOR del col tal colp li a donat.
Roman de Fierabras, v. 2705.
Sur la nuque du cou tel coup lui a donoé.
(i. NozEL, S. m., nœud.
Li NOZEi. sian iiparei'Iat.
E 'Is NOZELS tro als geuoills.
Deudes de Prades , Auz. rass.
Que les nœuds soient appareillés.
Et les nœuds jusqu'aux genoux.
Als NOZELS dels corns hom conoy.sh lors an.s.
Elue, de las propr., fol. 242.
Aux nœuds des cornes on connaît leurs ans.
7. WozELAMENT, 5. m., noueiîient, con-
nexité, assemblage.
Humors... en las janctaras ajustadas, donan>
ad elas indnzimeat et nozelament.
Elue, de las propr. , fui. 49-
Humeurs... assemblées dans les jointures , don-
nant à elles enduit et eonnexilc.
8. NozELOS, adj., noueux.
L'aybre es mot dur, nozelos et ramos.
Elue, de las propr., fol. 2l3.
L'arLre est moult dur, noueux et rameux.
9. NOZAR, NOSAR , NOAR , V., lat. NODAR^',
nouer, attacher.
Las NOZA el centre.
Elue, de las propr., fol. 239.
Les noue au centre.
Fie. Li fizel araador
o
Qni'lli plaît d' amor sabon noar ,
Prezon mais 1' amoros plor.
T. DE G. Faidit et d'Albert : N Albert.
Les fidèles amants qui savent nouer le plaid
d'amour, prisent davantage l'amoureux pleur.
Part, pas,
KozATz a toit, qnai'lo dieitzlo deslia.
Bertrand d'Allamanon : Ja decbanlar.
Noué à tort , car le droit le délie.
Lo fro li 'scapet qa' el ténia nozat.
Roman de Fierabras , T. Il4l.
Le frein , qu'il tenait noué, lui échappa.
Quatre correias
De cuer de cer itienut nosadas.
Roman de Jaufre, 61.
Quatre courroies de cuir de serpent nouées menu.
CAT. Niiar. ESP. Ànudar, n. Ànnodare.
NOT
10. NozELAR , V., nouer, attacher.
Lors corns si nozelo.
Elue, de las propr., fol. 2/(5.
Leurs cornes se nouent.
Part. pas.
Lo Sarrazi .s' afica snls estrieups nozei,\tz.
Ou li duy bran pendiau en 1' arso nozelatz.
Roman de Fierabras, v. 10^2 et l533.
Le Sarrasin s'appuie sur les étriers noués.
Où les deux glaives pendaient attachés à l'arçon.
11. Neccio, .•!,/., connexion, nœud.
La forma de la neccio es que, etc.
Trad. d'yllbucasis, fol. 22.
La forme de la connexion est que , etc.
12. Nectacio, s. f,, jonction, attache.
La nectacio de doas dentz sanas.
Trad. d'yllbucasis, fol. 22.
La jonction de deux deuts saines.
i3. Annexio, .v. y., lat. annexio , con-
nexion, jonction.
Fer so que sia annexio engnal.
Trad. d'yllbucasis , fol. Z-^ .
Pour cela que la connexion soit égale.
EbP. Anexion.
14. Annexe, adj., hit. annex^w, annexe-,
attaché.
Novas rimadas annexas... ; annexas son cant
las razos o las materias o themas , de que ira-
tan, termeno en nombre no par de bordos.
Lejs d'amors, fol. 18.
jNouvelles rlmées annexées... ^ elles sont annexées
quand les sujets ou les matières ou thèmes , de quoi
elles traitent , finissent en nombre non pair de vers.
Las partidas al cor annexas.
Las fnelhas ha annexas.
Elue, de las propr., fol. 58 et 199.
Les parties au corps annexées.
A les feuilles annexées.
CAT. Annexa, esp. Anexo- port. Annexa, rr.
Annesso.
15. CONNEXIO , S, f., hxt. CONNEXIO ,
connexion.
Han nalaral unitat et connexio.
Que amar sia unio et connexio amorosa.
Elue, de las propr., fol. 2 et 3.
Ont naturelle unité et connexion.
Qu'aimer soit union et connexion amoureuse.
CAT. Connexio, esp. Conexion. port. Con-
nexào. it. Connessione.
NOT
16. CoNNExiTAT, s.f., conncxitc.
Per que faaian connexiïat entre lor.
Leys d'amors, fol. i3.
Pour qu'elles aient connexité entre elles.
ANC. CAT. Connexitat. esp. Conexitad.
17.De>'ozar, V., lat. denodarc, tlc-
nouer, détacher.
Aqnel cop denoza la 'sqnina.
Elue, de las propr., fol. 287.
Ce coup dénoue l'ecliine.
CAT. Desnuar. esp. Desanudur. it. Disnodare.
NOTA, NODA , S. f., lat. NOTA, note,
marque.
Notas ni qnnrtas escrir.
P. Cardinal : Qui vol.
Ecrire notes et chartes.
Fig. Houestamens uzar de veslirs ses excès e
ses NOTA de berguell.
^. et Vert., fol. 104.
User honnêtement de vêtements sans excès et
sans note d'orgueil.
Pesma noda es ergoils en tenso.
Trad. de Bide. fol. 35.
Très mauvaise marque est orgueil en contestation.
— Note de musique.
En paraullas que passon per la boca o en
NOTA de cans o de ses dissolutz.
F.etFert..ïo\.^i.
En paroles qui passent par la bouche ou en note de
cliant ou d'airs désordonne's.
CAT. ESP. PORT. IT. NotU.
2. NoTARi, S. m., lat. notarim,?, notaire.
Cartas que no son faitas per cominal per-
sona, so es per notart.
Trad. du Code de Justinien, fol. 28.
Chartes qui ne sont faites par personne commune ,
c'est-à-dire par notaire.
NoTARis que fan falsas letras, e falson los
sagells, e fan libells falces e falsas cartas.
V. et Vert., fol. 1.5.
Notaires qui font de fausses lettres, et faussent
les sceaux, et font des mémoires faux et de faux
actes.
CAT. Notari. esp. port. ISotario. it. Notaro,
notaio.
3. NoTARiA, s.f., notariat, office de
notaire.
NOT 33 1
L'o/lici de notaria...; la veuda de las no-
rvniAS.
Tit. de 12^1. UoAT, t. VI, fol. if)!.
L'office de notariat... ; la vente des notariats.
<;at. esp. Notaria. it. Notaria, noteria.
!\. Notariat, s. ni., notariat, fonction
de notaire.
Finit lo termi de lor notariat.
Fors de liéarn, p. 1077.
Le tonne do luur notariat fini.
ESP. Notariato.
5. N0TAT10, s.f., lat. NOTATio, obser-
vation , remarque.
NoTATios es cant, per certz seiibals, boni
demostra la naiura d'ome.
Lejs d'amors, fol. 1^8.
La remarque est quand , par certains signes , on
indique la nature de l'homme.
ANC. CAT. Notaciô. ANC. ESP. Notacioii. port.
Notacào.
6. Notable, adj., lat. voT.kmiuis , no-
table.
E 'Is fagS NOTABLES.
Cat. dels apost. de Roma, fol. i.
Et les faits notables.
Esta doctrina
Sancta, notabla e lina.
Jiref. d'amor, fol. iio.
Cette doctrine sainte , notable cl pure.
CAT. ESP. Notable, port. Notavel. it. Notabih .
7. NOTABLAMENT, NOTABLAMEN , (idv . ,
notablement , honorablement.
Ditz NOTABLAMEN de ties diclios.
Lejrs d'amors, fol. 1 12.
Dit notablement de trois mots.
Lo qnal me recnlhic mot notablament.
Pkrilhos , Voy.'au Puig. de S. Patrice.
Lequel me reçut moult honorablement.
CAT. Notablement, esp. Notablamente. port
NotavelinenCe. it. Notabilincnte, notabilc-
inetite.
8. NoTAu , V., lat. NOTARf, uotcr, dé-
noter, indiquer.
NoTAR... e summariamen remembrar las is-
lorias.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2.
Noter... et sommairement rappeler les histoires
L'autre jorn, per aventuia ,
33
2
NOT
M'anava sols cavalcan,
Un sonet notan.
Guy d'Uisel : L'auti-e jorn.
L'autic jour, par aventure , je m'en allais seul
clievaucliant , notant un sonnet.
NoTAR quais sioa las causas del noslre de-
paitiment.
Doctrine des Vaudois.
iVo/er quelles soient les causes de notre séparation.
Car la prima letlra d'amor
Apellon a, e nota plor.
P. MlLoN : En amor trop.
Car la première lettre d'amour on appelle A, et
elle dénote pleur.
cAT. ESP. PORT. Notar. iT. Notare.
Q. Denotar, V. , lat. DENOTARf?, déno-
ter, désigner.
Aysso DENOTA la vîrtut del vocable, cum
simple vuelha dire ses plec.
Denoto indîgnacio de coragge.
Elue, de las propr. . fol. 8 et /jo.
Ceci dénote la qualité' du niot , comme simple
veuille dire sans pli.
Dénotent indignation de cœur.
CAT. ESP. port. Denotar. it. Denotare, dino-
tare.
10. !NoTiFiCAR, V., lat. NOTiFicARC, no-
tifier.
Notificam per la ténor de las presens.
JusTEL , Preuv. de l'Hist. de la maison de
Turenne, i/jo/}-
jN'ous notifions par la teneur des présentes.
Part. pas. Las benedictios... foro promnlgadas
et NOTIFICADAS.
Eluc.de las prnpr., fol. iSg.
Les Le'ne'dictions... furent promulguc'es et no-
ti fiées.
«AT. ESP. PORT. Notijicar. it. Notijicare.
1 1 . NoTiFicATiu , adj. , qualificatif, in-
<licatif.
So NOTiFicATius de las personas divirias.
Elue, de las propr., loi. 7.
Sont qualificatifs des personnes divines.
12. NoTORi, adj'., lat. notori?^.?, no-
îoire, connu.
A tolz manifestz e notoris.
Leys d'amors, fol. 118.
A tous manifeste et notoire.
CAT. Notori. ESP. PORT. it. Notorio.
NOT
i3. NoTiciÂ, s.f., lat. NOTiTiA, notice,
connaissance , notion.
Noms es ditz de noranar o de noticia , so
es conoysshensa.
Leys d'arnors, fol. 44-
, Nom est dit de nommer ou de notice j c'est-à-dire
connaissance.
Noticia certa dels temps et dels raomens.
Elue- de las propr. j fol. I2i.
Notion certaine des temps et des moments.
CAT. ESP. por.T. Noticia. it. Nutizia.
14. ]>focio , s.f., lat. NOTio , notion,
connaissance.
D'aqaestas Noctos, sapias que cascuna es
una et indiviza.
Elue, de las propr., fol. 7.
De ces notions, sachez que chacune est une et
indivise.
CAT. Nociô. ESP. Nocion. port. Nocào. it. No-
zionc.
i5. NocioNAL, adj., indicatif, qualifi-
catif, explicatif.
Aigus so noms... personals, autres nocionals.
Noms NOCioNAi.s so ditz.
Elue, de las propr., fol. 6 et 7.
Aucuns sont noms... personnels, autres (7Mn/i/î'cat//S.
Sont dits noms indicatifs-
CAT. ESP. NocLonal.
16. Annotation, s.f., annotation, dé-
signation.
La ANNOTATION de tos los tes mobles e no
mobles del fugitin.
Coût, de Condom, de l3i3.
La désignation de tous les hiens meuhles et non
meubles du fugitif.
ESP. Anotacion. port. Annotacào. it. Aniio-
tazione.
17. COGNICIO, COGNITIO, S.f, lat. COG-
NiTio, connaissance.
En sa COGNICIO
Pren quecx moût gran perfeccio.
Per illuminatio
Nos a dada cognitio.
Bref, d'amor, fui. 7 et 3.
En sa connaissance chacun prend moult grande
perfection.
Par illumination nous a donné connaissance.
ANC. CAT. Cogniciô. akc. est. Cognicion. it.
Cognizione.
NOT
18. CONOISSENSA, CONOYSSENSA, CONOYS-
sHENS.v, coNoiniF^ssA, s.f., coniiais-
sance, savoir, distinction, avis,
len n'ai cli.iiizit un pro e gcn,...
On es sens e coxoissensa.
La comtesse de Die : Ab joi.
J'en ai choisi un preux et gentil,... où est sens et
siivoir.
Quar conoyssensa
Vo' 'n fai abstenir.
G. RlQUlER : L'autre jorn.
Car connaissance vous en fait atstcnii-.
leu mostrarai las conoissknsas
Dels auzels.
Dei-des de Pbades , j4uz. cass.
Je montrerai les distinctions des oiseaui.
— Terme de jurisprudence.
Los digs consols au... la conoychenssa de
dexs... et de malasfachas.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., i/jb'B, t. XVI,
p. 126.
Lesdits consuls ont... la connaissance àe limites...
et de méfaits.
Loc. Digaas m'en vostra cokoissf.nsa.
T. DE Certan et de Hugues : iN Ugo lo.
Dites-m'en votre connaissance.
Segon ma conoissessa.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Selon ma connaissance.
CAT. Conexensa. anc. esp. Conocencia. ir. Co-
nosceiiza.
ig. CoNoissiMEN, s. m., connaissance,
avis.
Can n'aura conoissimen.
1*. Cardinal : Jhesum Crist.
Quand il en aura connaissance.
Loc. Al mieu conoissimen ,
El mon non es tan gaya.
G. Faidit : Be m plalz.
A ma connaissance , au monde il n'est si gaie.
CAT. Conexement. esp. Conocimiento. tout.
Conhechnento. ix. Cognosciinento, conosci-
mento.
20. CONOGUDA, CONEGUDA, S. /., COn-
naissance.
Loc. A roiTOGUDA dels .sens amies.
Tit. de 1253. Arch. du Iloj., M, 772.
A connaissance des siens amis.
Fon la melhor del pai.s
NOT
333
A coNoouDA dels vezis.
l\. Vidal de Bezaudun : En aquel temps.
Kl'.e fut la meilleure du pays à connaissance
des voisins.
Faill trop a ma conoouda.
Un troubadour anonyme, Coblas esparsas.
Elle faut trop à ma connaissance.
21. CONIOISSEIRE, CONOISSEDOR, CONOYS-
SEDOR, S. m., connaisseur.
No t justifies davant Deu, car el es coniois-
SEiRE de cor.
Trad. dcBede, fol. 39.
Ne te justifies devant Dieu , car il est connaisseur
de cœur.
.■Vug per qui m teno'I conoyssedor.
G. KlQUlER : Fis c veravs.
J'entends pour qui me tiennent les conniiisseiii's.
Per que s fan tug conoissedor
De me, vas quai part ieu azor.
Bertrand de Born : Rassa tan.
C'est pourquoi tous se font connaisseurs de moi ,
vers quelle part j'adore.
ANC. iT. A ciascuno huono conoscidore .
Guittone d'Arezzo , Leit. 5.
E>i'. Conocedor. port. Conhecedor. it. mou.
Conosciiore.
11. COGNITIU, adj., lat. COONITtVW^,
appréciatif, qui connaît.
Virtnt racioual es potencia cognitiva.
De las polencias de l'anima,... la nna es
cognitiva.
Elue, de las propr., fol. 22.
Vertu rationnelle est puissance appréciatii'e.
Des puissances de l'âme,. .. l'une est appréciative.
23. CoGNoscir.LE , aclj., connaissable.
Autra canza per autre sen cognoscibla.
Elue, de las propr. j fol. l5.
Autre cliose connaissable par autre sens.
24. CoNOSCER, CONOISCER, CONOISSER ,
V., lat. co^oscER<?j connaître, pren-
dre connaissance.
Us orbs o poiria conois.ser
Que vos m'avetz près e lazat.
Folquet de Romans : Dorana ieu.
Un aveugle pourrait cela connaître que vous
m'avez pris et lace.
No sai si m conoissia.
j Gavaudan le vieux : L'autre dia.
I Je ne sais si elle me connaissait.
len coKosc bcn son e follior,
334
NOT
E coNosc ancta et honor.
Le comte de Poitiers : Ben vuelli que.
Je connais bien sens et folie , et je connais honte
et honneur.
Qai'l coNoissERiA ,
Juglars es.
P. Brehond RicAS INovAs : Lo bel».
Qui le connaîtrait , il est jongleur.
Lo jutges deu conoisser del plaît.
Trad. du Code de Jttstinien, fol. i3.
Le juge doit connaître du plaid.
— Reconnaître, avouer.
CoNOGRON qne del vescomte teninn tôt
quant aviun.
Titre de 1 168.
Pieconnitrent qu'ils tenaient du vicomte tout ce
qu'ils avaient.
— Connaître charnellement.
Tôt Lom que, per violensa, conogdes fema.
Charte de Gréalou , p. 100.
Tout homme qui , par violence , connût femme.
Pan. prés.
Mas vos, amicx, elz ben taa conoissens
Que ben devetz conoisser la plus fina.
La comtesse de Die : A chantar m'er.
Mais vous , ami , vous êtes bien tant connaissant
([ucbien vous devez connaître la plus fidèle.
Las unas son plazens,
Las autras connoissens.
Arnaud de Makeuil : Razos es.
Les unes sont agre'ables, les autres connaissantes.
Snbst. Ajadar puesc a mos conoissens.
Bertrand de Born : Kon estarai.
Je puis aidera mes connaissances.
Part. pass.
Ben dei chantar pns Amers m'o ensenba...
Quar s' ilh no fos , ja non fora cbaatalre
Ni coNOGUTZ per tanta bona gen.
Peyrols : Ben dei.
Bien je dois chanter puisque Amour me l'ensei-
gne... car s'il ne fût, jamais je ne serais chanteur
ni connu par tant de bonne gent.
r.AT. Conexer. ano. esp. Conoscer. esp. inîod.
Conocer. port. Conhecer. it. Conoscere.
25. AcoNOYssER, v., reconnaître.
Apicu bom a mal afugir et aconoysser...
toi pecat.
V. et Vert., fol. 28.
Onapprend à fuirle mal et reconnrtj<;-e...toutpe'che'.
26. Desconoissensa, DESCONOYSSENS.4 ,
S. f., ingratitude, ignorance, folie.
NOT
Tan que qnecx la desampara
Per DESCONOYSSENSA.
Guillaume de Montagnagout : Ges per.
Tant que chacun l'abandonne par ingratitude.
Us mal essenhalz
Ab gran desconoissensa.
G. Faidit : Lo gens cors.
Un mal enseigné avec grande ignorance.
Qui , après ben , dis mal ,
Fai grau desconoissensa.
Aimeri de Peguilain : Per razon.
Qui , après bien , dit mal , fait ^raaàe folie.
ANC. FR. Degrant descongnoissance santli hoir
par usage.
J. de Meung , Test., V. 429.
En racomptant le fait qu'ils congnoissent à
rneil, ilz demeurent en descongnoissance de la
cause.
OEiti'res d'Alain Chartier, p. ^05.
ANC. CAï. Desconexenca. it. Discoiioscenza.
27 . DeSCONOYSSEMENT, DESCONOISisEMEN ,
S. m., ingratitude.
SI non lo servia tos temps mays ,
Gran desconoyssemf.nt séria.
V. de S. Honorât.
S'il ne le servait toujours plus, grande ingrati-
tude (ce) serait.
Per avols failz savais
Que fai desconoisskmen.
Gaubert, moine de Puicibot : Près sui.
Par lâches faits méchants que produit ingratitude.
A gran desconoissemen.
Pons de la Garde : D' un sirventes.
A grande ingratitude.
esp. Desconocimiento. pokt. Desconhecimento .
IT. Sconoscimento .
28. Desconoissedor , s. m., mauvais
connaisseur, ignorant.
S'enir'els desconoissedors
E donas de mais talans,
Sovendeiava mos chans.
Raimond deMiraval : S'adreg l'os.
Si entre les mauvais connaisseurs et les dames :' -
mauvaises volontés , je répétais souvent mes chants.
2g. Desconoscer , desconoisser , des-
coNOYSSER, V., méconnaître.
Cossi fassa hom desconoisser
Autrui anzel.
Deudes de Prades , yiuz. cass.
Comment on fasse méconnaître oiseau étrangct.
len non o puesc far desconoisser,
NOT
Qa' us orbs o poria conoisser.
FoLQUET DE Romans : Domna icu.
Je ne puis faire méconnaître cela, vu qu'un aveu-
gle le pourrait connaître.
Om per complir sou plazer,
Descoj«oys drcg e dever.
G. RiQiiER : Verlatz.
Homme pour accomplir son plaisir, méconnaît
<lroit et devoir.
Desconogci d' Amor, qn'anc no m fes Le.
G. Faidit : De solalz.
•T e mi'connits d' \vnoar, vuqu'oncques il ne me fil Lien.
Part. prés. Cels que , per conten
Q'avelz mest vos, si van descgnoisen.
B. Calvo : Ges no m'es.
Ceux qui, pour contestation que vous avez parmi
vous , se vont méconnaissants.
Stibst. Tôt aiso'u fan li rie desconoissen.
II. Bri'XET : Puoisl'adreitz.
Tout cela en font les ricbes méconnaissants (igno-
rants).
Mas dirait tut li desconoissen
Que cel es fols qu'am' autrui mais que se.
JoRD.VN DE BoNELS : S' ira d'amor.
Mais tous les méconnaissants (ingrats) diront
que celui-là est fou qui aime autrui plus que soi.
Amors falset mon sen
Tan qn' nna desconoyssen
Amiey.
Gaubekt, Mor.vE DE PuiciBOT : Be S cujet.
Amour faussa mon sens tant qu'une i'n^rrt^e j'aimai.
Part. pas. Befatz desconogctz.
Hugues DE S. Cyr : IVulha res.
Bienfaits méconnus.
ANC. FR. Pour lui de.^connoistre, son vis
Oint d'une erbe que blans ne Lis
Ne fu , mais entre deus couleurs.
lioman du lienarlj t. IV , p. l8o.
Mais descoffnoissent leur cas et leur péril.
Tes descongnoissans acointez que tu as servis.
OEnvres d'Alain Cliartier, p. 322 et 268.
Gérard et sa conip.nignie, afin d'estre descog-
neus , furent couverts et bonssez de Liane.
Hist. de Gérard de Mons , p. 10 [.
CAT. Desconexer. esp. Desconocer. roRT. Des-
conhecer. it. Disconoscere.
3o. Enconogtjt, aclj., inconnu.
Siihst. Mais amatz deniers e paubr'aines
Qa' EKcosoGUTz l'amor de Na Falcona.
Glillai;me DE Baux : Be m meravcill.
Vous aimez davantage deniers et pauvre liarnais
'[a'inconnu l'amour de dame Falcone.
NOT 335
3 1 . Mesconioisensa , MF.SCONOISENCZA ,
s.f., ingratitude, ignorance.
Mescoxioisensa es nuirissa de vices.
Trad.delihde. fol. ^3.
Ingratitude est nourrice de vices.
La MEscoNoisENCzA lo fai root fort errar.
Lo Noi'el sermon.
I \J ignorance le fait moult fort errer. .
ANC. IMl.
Vos injustes courroux, volrc mesconnoissance
j Par qui je me suis veu tout espoir retrancbé.
I Premières OEui'res de Dcsportcs , p. 38.
32. MeSCONOISSKR , MESCONOYSSER, V.,
méconnaître.
Voyez Denina, t. III, p. h 8.
Frayre, ieu non volh îmesconoysser.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Romains.
Frères, je ne veux pas méconnaître.
IT. Mesconoscere, misconoscere.
33. PrECOGNICIO, s./., lat. PR(7EC0GNI-
Tio, préconnaissance, connaissance
anticipée.
Presciencia o rRECOONicro de las iniquitats.
De las causas... venturas lia precognicio.
Elue, de las propr., fol. 6 et 9.
Prescience ou préconnaissance des iniquitc's.
Des choses... à venir a préconnaissance.
34. Preconoyshensa, s.f., préconnais-
sance , connaissance anticipée.
De guerra han alguna preconoyshensa.
Elue, de las prnpr., loi. lAo.
De guerre ont aucune préconnaissance.
IT. Preconoscenza, precognoscenza.
35. Reconoissensa , recoknoissensa ,
regoîs'oyssensa , s.f., reconnaissance,
ressouvenance, aved.
Be m dei far bona cLanso ,
Sivals per reconoissensa.
P. Vidal : Pus tornalz.
Bien je dois faire lionne clianson , du moins par
reconnaissance.
Non a RECONNOISSENSA
De sa vilania.
P. Bbe.mond Bicas Novas : Lo Lels.
N'a ressouvenance àe sa vilenie.
Veraya confessio es repentimens de cor e
regonoyssensa de boca.
F. et Vert., fol. i3.
336
NOT
Véritable confession est repenlancc de cœur et
m'en (le bouche.
Las RECONOisENSAS que premieraruen n' aviau.
Tit. de 1278. Charte de Capdenac.
Les reconnaissances que premièrement ils en
avaient.
roRT. Reconhecenca. it. Riconoscenza.
36. Reconnoissement , reconoyssemen,
s. m., reconnaissance.
Aissi valra son rie prelz per nn cen,
Si acuelh Dieu hueimais per coinpanho,
Qu' elh no vol re, mas reconoyssemen.
FoLQUET DE MARSEILLE : Hueimais no y.
Ainsi vaudra son puissant mérite cent pour un ,
s'il accueille Dieu désormais pour compagnon , vu
qu'il ne veut rien , excepté reconnaissance .
Far omenatge e reconnoissement.
Tit. de li()6. Hist. de Languedoc, t. Il , pr. ,
col. 116.
Faire hommage et reconnaissance.
ANC. FR. .Iiir. deniers en reconoisement
Qae de vos tiegne trestot son cliasement;.
Roman d'Âgolant, fol. 188. BeKKEr , p. 181.
ESP. Reconocimiento. port. Reconheciinento .
iT. Riconosciinento .
37. ReCOGNOSCER, RECONOSCER , RECON-
KoissER, V., lat. RECOGNOscERe, re-
connaître, payer de retour.
D' aqnel be
Que m' a volgnt
Reconosc que s vira.
GiRAUD DE B0RNEIL : M'amiga.
De ce bien qu'elle m'a voulu je reconna/i qu'elle
se détourne.
Glorios Dieus, tramet me Inra... ,
E RECONOscA 'Is ticus sendleps.
FoLQUET DE MARSEILLE : Senlicr Dieus.
Glorieux Dieu, transmets-moi lumière..., et que
je reconnaisse les tiens sentiers.
Que lo traut non reconogues al eraperador.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 3.
Qu'il ne reconnut pas le tribut à l'empereur.
Recognoc l'amor que son popble li por-
tava... , e donet plusors dons «l libertaiz.
Genolitgia dels contes de Tlioloza, p. l5.
Reconnut l'amour que son peuple lui portail...,
et accorda plusieurs dons et libertés.
Recqnoissen que aquels bes
Uiens lo paires li a trames.
Bref, d'amor, fol. I()5.
Reconnaissant que Dieu le père lui a transmis
CCS biens.
NOT
Part, pas. Ans qae s fosso reconogctz.
Philomena.
Avant qu'ils se fussent reconnus.
ESP. Reconocer. port. Reconhecer. it. Rico-
38. Pronosticacio, i'./'., pronosticalion ,
action de pronostiquer.
Usatz en la caracio de totz vostres malautes
de pRONOsTicAcio e indicatioi
Trad. d'j4lbncasis, fol. 12.
Usez dans le traitement de tous vos malades de
pronostication et indication.
CAT. Pronosticaciô. esp. Protwsticacion. port.
P roiiosticacào . ir. Pronosticazioiie.
39. Pronosticar, V., pronostiquer.
Pronosticar ni juggar del mudament ni del
terme de malautla.
Elue, de las propr., fol. 117.
Pronosti/juerel^nger du changement et du terme
de maladie.
Part. pas. Coma papa Clément avia pronosti-
CAT.
Cat. dels apost, de Roma, fol. igS.
Comme le pape Clément avait pronostiqué,
CAT. ESP. PORT. Pronosticar. it. Pronosticare,
40. Ignorantia, ignorancia, igxoran-
siA, .y.y., lat. ignorantia, ignorance.
Ignorancia non los eseuza en aqiiest cas.
F. et Vert., fol. 76.
Ignorance ne les excuse pas en ce cas.
Sel que aytal ignoransia aura, sera damp-
uatz.
Lif. de Sjdrac, fol. 129.
Celui qui aura telle ignorance, sera damné.
Certa es 1' ignorantia de nostra fi.
Trad. de Bédé, fol. 82.
Certaine est l'ignorance de notre fin.
cat. esp. port. Ignorancia. it. Ignoranzia,
41. Ignoransa, s./, y ignorance.
Per IGNORANSA , o par nocalensa.
Leys d'amors, fol. 7.
Par ignorance , ou par nonchalance.
IT. Ignoranza.
L\i. Ignoranment, s. m., ignorance.
Ignoranment del fayl me poyria escnsar.
Arbre de Batalhas, fol. m .
Ignorance du fait pourrait m'cxcuser.
43. Ignorans, adj., lat. ignorans, igno-
rant.
NOT
Seray bos clercz , si be m soy ignorans.
Lejs iVamors, fol. ^9.
-Je serai hon clerc , hien que je suis ignorant.
Ignorans es cel que pogra sabcr la fe de
Dieu si s voignes.
iii'. de Sydrac. , fol. I2().
Ignorant est celui qui pourrait savoir la foi de
Dieu s'il voulût.
Siibstatitiv. A destrnctio dels ignorans.
La Cnisca. provençale , p. gS.
A dostrucliou des ignorants.
CAT. Ignorant, esp. port. it. Ignorante.
.j4. Io?î.\RR, <?<'//., lat. iGN.vR«.i-, ignare,
ij:;norant.
Igsarrs, so es a dire ses narrs, per defauta
de jugganient.
Elur. de las propr., fol. /\0.
Ignare, c'est-à-dire saus narines, par défaut de
jugement.
45. looRAR, V.. lat. iGxoRARt', ignorcp.
Part. pas. Cauza... fort ignorada.
Lejs d'amors, fol. 9.
Cliose... ibrt ignorée.
CAT. ESP. PORT. Ignorar. it. Ignorare.
?«'OTn, 5-. m. , lat. sortis, notus , vent
du midi.
Anta es le ters vent cardinal ,... ad el collaté-
ral es NOTH .
Elue, de las propr., fol. i3'(.
Autan est le troisième vent cardinal,... à lui est
collatéral notas.
F.SP. PORT. IT. Noto.
>.'OTZ, s.f., lat. xux, noix.
Voyez MuRATORi, Dis s. 3^.
En la N0T7. très causas ha,
L'escorsa, la testa e '1 nogalhs.
Brev. d'amor, fol. 80.
En la noi.r il y a trois choses , l'écorce , la coque
cl le cerneau.
Son meins grossas d' nna notz.
Deddes de Pkades, Au:, cass.
Sont moins grosses qu'une noix.
l)i; xoTz a'scofellar.
Mahcoat : Mcntre m.
Des noix à écalcr.
l.oc. No 'n donaria doas sotz.
Pierre d'Auvergne : (Jui l)os veri.
.le n'en donnerais pas deux noi.r-.
III.
NOU
33'
ANC. FR. .Secours requiert une autre fois.
Mais ne lui vault pas d'une nois.
Ysopct, I , lab. 52. KoBERT, t. I, p. 171.
Voyez Ganures.
CAT. Non. ESP. Ntiez. port. Noz. it. Noce.
1. NoGAi.n , NOG.MLL, S. 1)1. , aiTiande de
noyati , cerneau.
De prcsogas anrelz nogaili.s ,
Fjiitz n' oli.
Deldes de Prades, Auz. cass.
Vous aurez des amandes de noyaux de pêclies ,
failes-en de l'iiuile.
F.D la notz très causas ha ,
L' escorsa , la testa e'I nogalhs.
Ihci'. d'atnor, fol. 80.
En la noix il v a trois clioscs , l'écorce , la coqu<'
et le cerneau.
'). NoGAi.uo, NOGUALHo, .S. lu., amande,
eerneaii.
De coinprar oli ni noguai.hos nul jorn.
Docum. de i38i. Ville de Bergerac.
D'acheter huile et cerneaux nul jour.
l'U NOGAMio d'avelana.
Elue, de las propr. , fol. i8-J.
Une amande A'Aviû\i\e.
4. NoGuiER, NOGiF.R, S. w., noyef.
Al albre d' un noguier per la gola si pent.
y. de S. Honorât.
A l'arbre d'un nnycr par la gueule il se pend.
.S' era non renverdisc en pascor,
Be len la nnot del Sa Giovan,
Ansi cura li nogier fan.
Un troubadour anonyme , Cobins esparsas.
.S'il ne reverdit maintenant en ])rintcmp3, peut-
rire la nuit de la Saiut-Jean, ainsi comme les noyers
font.
CAT. A'oguer.
NOU, NUEu, fiffj., lat. yo\tis, neuf, noti-
vea 11 .
Ail Noi; cor et ah nou talen...
Vuelh un bon nou vers coraensar.
Ra.miiald d'Orange : Ah nou.
Avec nouveau eteur cl avec nouveau désir... je
veux un bon nouveau vers commencer.
Tarai chansoneta nueva
Ans que vent ni gel ni j)lueva,
T.K comte de Poitiers : Farai.
Je ferai chansonnette noHi'('//i." avant qu'il veiile
rt j»(>lc el pleuve.
43
338
NOU
yliJv. comp. De nou renovellaz.
P. Bremond Ricas Wovas : Pois lo bel.
Renouvelé à neuf.
ANC FR. En son niicf o^Xei entrer.
Nouv. rec. defahl. et cont. anc. , I. I, p. 367.
CAT. Nou. Esr. Niievo. tort. Novo. it. Nuovo.
2. NovAS , S. f. plur. , nouvelle, conlc ,
histoire.
Unas NOVAS vos viielh coûtai-
Que auzi dir a un joglar.
R. Vidal DE Bezaudun : Unas novas.
Une nouvelle je veux vous conter que j'ouïs dire
à un jongleur.
No sabetz las novas de Tristan.
Bertrand de Paris de Rouergue : Guordo.
Vous ne savez pas les naiwellcs de Tristan.
Guastos, oui es Bearns e Pans ,
Mi trames sai novas comtar.
Bertrand de Bobn : Quan vcy.
Gaston , à qui est Béarn et Pau , m'envoya ici
conter des nouvelles.
CAT. Nova. ESP. Nueva. port. Nova. it. Nuova.
3, Novell, novelh, noel , adj., lat.
NOVELLM.?, iietif , nouveau.
El Novell Testament.
V.et Vert., fol. 80.
Au iVoMi'e«i«-Testament.
En est son fas cbansoneta novelha.
H. Brunet : En est.
Sur cet air je fais chansonnette nouvelle.
Atiet chantan .1. clian noel.
P. Vidal : Lai on cobra.
11 alla chantant un chant nouveau.
Senher, on es En Gai, mos noels maridatz .■^
Roman de Fierabras, v. 2986.
Seigneur, où est le seigneur Gui , mou nouvel
épouse'?
Ab NOELS digz e de nova maestria.
Guillaume de Montagnagout : Non an tan.
Avec nouveau.v dits et de nouvelle science.
Adv. Raimond Gaucelm , avetz fac re novelh?
R. Gal'CELM : A penas vau.
Piainiond Gaucelm, avez-vous fait rien de nouveau?
yidv. comp.
Novelha es, quar Jeu chant de novelh.
H. BruNET : En est.
Elle est nouvelle , car je chante de nouveau.
De mon nou vers , vuelh totz pregar
Qn' el ni' anou de novelh chantar
A lieis qa' am senes talan var.
r.AirtiSAiiD d'Orange : Ab nou cor.
NOU
A l'égard de mon nouveau vers , je veux les prier
tous qu'ils me l'aillent chanter de nouveau à celle
que j'aime sans désir changeant.
ANC. FR. De novels dras l'a feit vestir.
G. Gaimar, Poème d'Haveloc, v. 653.
CAT. Novell. ESP. PORT. Novcl. iT. Novell o.
\. NovELLET , adj. dim., nouvelet.
E mon cor al nn novellet chantar.
Arnaud de Marueil : E mon cor.
En mon cœur j'ai un chanter nouvelet,
5. NOVELLA, NOVELHA , NOELA , S.f., K'it.
NOVELLA^, nouvelle, bruit, rumeur.
Estranha novelha
Podetz de rai anzir.
R. DF. VeNTADOUR : Lanquan vey.
Etrange nouvelle vous pouvez eutendre de moi.
Venc si celadanien , c' anc no 'n saubron
novellas tro qn'el fou jos al bore.
V. de Bertrand de Born le fils.
Vint si secrètement, qu'oncques ils n'en sureni
nouvelles jusqu'à ce qu'il fut en bas du bourg.
Garda que tu no recepchas las noelas de
tos homes.
Trad. de Bcde, fol. 3.
Prends garde que tu n'accueilles les rumeurs do
les hommes.
CAT. Novella. esp. Novela. port. it. Novclla.
6. NovKLLARiA, S.f., nouveauté.
Gant îssia de l'abadia,
Apportava novellaria
De peccat e de tracions ,
Ab qu' engannava los compagnons.
V. de S. Honorât.
Quand il sortait de l'abbaye, il apportait nou-
veauté de pe'ché et de trahisons, avec quoi il trompait
les compagnons.
7. NOVITAT, S.f., lat. NOVlTATf///^ UOU-
v eau té.
De temps mudament, novitat et fininient.
Elue, de las propr., fol. 210.
De temps changement , nouveauté « t aclièvement .
CAT. Novedat. esp. Novedad. port. Novidadc.
iT. Novità, novitate, novicade.
8. NOVELETAT, NOELETAT, .y./!, lat. ^'0-
ve/litatc/w, nouveauté.
Ab aitals noveletatz
Escorjon lor gens de totz latz.
Brev. d'amor, fol. 122.
.Avec de telles, nouveautés ils ccorchent leurs gens
de tous côtc's.
i\OU
Mas sias reformat eu la novelktat de vos-
tre sen.
Trad. de VEpît. de S. Faut aux Romains.
îWais soyez réformes en la n'iiivcaiilé de voire sens.
No US bi fassa forsa ni noelf.tat.
TU. de i283.;,UoAiM. X,fol. i43.
Ne vous y fasse force ni nouveauté.
ANC. FR. l'ou.sjours noiiveliettez on veult.
Figiles de Charles ni, t. I , p. 83.
Il y eut à ce changement de l'htat que re-
mua Lycurgus, beaucoup de noiivelletez, mais
la première et la plus grande fut l'institution
du sénat.
Amïot, trad. de Plutarque. Vie de Lycurgus.
g. NoELLAiRE, S. m., auteur de nou-
velles.
No bon trobaire, mas noellaihe fo.
r. d'Elias Funsalada.
Il ne fut pas bon trouveur, mais auteur de nou-
velles.
ESP. Novelador. ?ort. Novelleiro. it. ISovella-
tore.
10. Novici, Novissi , s, m., lat. kovi-
Tius, novice.
De vos lanzar me conosc trop novici.
Leys d'arnors, fol. i52.
De vous louer je me connais trop nrn'ice.
Subst. IMeta 1' om en la maio dels novissis.
Trad. de larig. de S. Benoît, fol. 2Q.
Qu'on le mette dans la maison des not'ices.
CAT. Novici. Esr. Novicio. tort. Novice, it.
Novizio.
1 I. NOVELHAMEN, NOVELAMENjNOELAMEN,
ach'., nouvellement, de nouveau.
Aissi melo servitnt
E pezatge novelamen.
Brev. d'amor, fol. 125.
Ainsi ils imposent nouvellement servitude et péage.
NoELAMEN intrar en 1' orde.
Trad. de la règl. de S. Benoît, fol. 29.
Entrer nouvellement dans l'ordre.
Quant aug de fin joy la donssor
Que fan 1' auzelh kovelhamen.
Pierre d'Auvebgse ; Bellia m' es.
Quand j'entends la douceur de pure joie que font
les oiseaux nouvellement.
CAT. Novellament. n. Novellamente.
12. Ennovacio, s.f., lat. innovatio ,
innovation.
NOU
339
Felz alqanas ennovacios.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 218.
Fit aucunes innovations.
<;at. Innovacio. esp. Innovacion. roui, fn/io-
vacào. II'. Innovazione.
l'i. Innovar, V,, lat. iNNOvARe, innovei .
Los fors..., renovain , innovam, les donam.
For de Mimisiin, l'iSg. Ord. des R. de Fr.,
t. XV, p. 635.
Les fors..., nous renouvelons, innovons, les
donnons.
c.vT. E5P. poKT. Innovar. it. Innovare.
\l\. Renovatiu , rtc^'., rénovalif , propie
à renouveler.
Solelb... ba virtut renoïtativa.
Elue, de las propr., fol. 1 15.
Le soleil... a vertu rénovative.
i5. Renovelatiu, adj., renouvellatif,
restauratif, propre à restaurer.
De la terra per flors et berbas renovei-atiu.
Elue, de las propr., fol. 123.
Renouvellatif Ac la terre par Heurs et berLes.
16. Renovacio, s. f. , lat. renovatio ,
rénovation, renouvellement.
Es temps de rewovacio.
Elue, de las propr., loi. 128.
C'est temps de rénovation.
CAT. Renovacio. esp. Renovaclon. port. Reno-
vacào. it. Rinovazione, rinnovazione.
in. Renou , RENiEU, s. m., usure, in-
térêt, courtage.
Devedon rendu e ranbaria ,
Et elbs fan lo.
Pons be la Garde : D' un sirventes.
Défendent usure et volerie , et ils le font.
Adv. comp.
Si monge nier vol Diens qne sian sal
Per pro manjar ni per femnas tenir...
Ni eanonge per prcstar a henieu.
Baimond de Castki.sai; : Mon sirventes.
Si Dieu veut que moines noirs soient sauves pour
beaucoup manger et pour femmes tenir... et clianoine
pour prêter à usure.
18. Renovier, s. m., usurier, prêteur
sur gages.
Si cum es plus henovier» cobeitos
On plus a d'anr e d'argent a se mes.
PoAs DE Capdueil : Astrucx.
34o
NOU
Ainsi comme est Y usurier plus convciteux où plus
il a d'or et d'argeat à soi place.
Renovier yssamen com Juzien.
Raimond de Castelnau : Mon sirventcs.
Préteurs sur gages également comme Juifs.
ESP. Rénovera.
ig. Renovellament , renovelament .
s. m., renouvellement.
El RENOVELAMENT de la luna.
Elue, de las propr., loi. 28 t.
Au renouvellement de la lune.
Car adonca coinenczava lo renovellament.
La nobla Lejczon.
Car alors commençait le renouvellement.
iT. Rinovellamento, ruinovellamefHo .
20. Renovar, V., lat. RENovARe, renou-
veler.
Los fors..., RENOVAM, inuovani , los donam.
For de Mimisan, iSSg. Ord. des R. de Fr.,
t. XV, p. 635.
Les fors..., nous renouvelons j innovons, les
donnons.
CAT. ESP. PORT. Renovar. it. Rinovare , rinno-
vare.
21. Renovellar, renovelar, V. , re-
nouveler, recommencer, rajeunir.
Per la carn renovellar ,
Que no puesca envellezir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Pour renouveler la chair, afin qu'elle ne puisse
vieillir.
L' odor de 1' erba florin ,
E '1 doDS cban qae 1' auzcls cria ,
Mi fan mon joy renovellar.
B. DE Ventadour : En abril.
L'odeur de l'herbe fleurie , et le doux chant que
l'oiseau crie, me font ma joie renouveler.
Qaan lo boscatges es floritz,
E vei lo temps renovelar.
B. DE Ventadoijr : <^)llall |û.
Quand le bocage est fleuri , et je vois le temps n-
nouveler.
Serpens que manja maurela,
Tôt niautenen renovela.
Brev. d'nmor, fol. 5o.
Serpent qui mange morelle, tout aussitôt renou-
velle.
Part. pas. Solelh de may, abrils renovellat.
GuiAUD DE CalANson : Bel scuher.
.Soleil de mai, avril renouvelé.
NOV
ANC. FR. Quant li prins-tems renovela, Kallcs
li eiiipereres, s'apareilla pour ostoier.
Gest.de Louis-le-Débonn. Rec.des Hist. de Fr.,
t. VI, p. i3i.
Mesme Fan qui ce joiîr commence et renouvelle
En diverses saisons départira son cours.
Premières OEuvres de Desportes , fol. 72.
ANC. CAT. Renovellar. it. Rinovellare , rinno-
vellare.
1%. Neomenia, s. f. , lat. neomenia ,
néoraénie.
Festa... apelada keomenia , so es a dire fesia
de novela Inna.
Era NEOMENIA nna soUempnitat.
Elue, de las propr., fol. 126 et 127.
Fêle... appelée néoménie, c'est-à-dire lêlede nou-
velle lune.
Neo/nénie était une solennité.
CAT. EST. roRT. Neoiuenia.
NOV, s. m., lat. Novem, neuf.
Aprop NOV jora que seran nat.
Deudes de Prades , yJuz. cass.
iVcHyjours après qu'ils seront nés.
ANC. FR. La diesme en feseient tnrner,
E li testes as «o/colper.
Roman de Rou, v. ySio.
ANC. est.
Una nina de nuefanos a oio se paraba.
Poeina del Cid, v./|0.
CAT. Nov. EST. MOD. Nueve. l'or.T. it. Nove.
■J. NovEN, NOVE, ac/J. , neuvième.
Al NOVEN jorn.
Los Xf^ signes de lajî del mon.
Au neuvième iour.
Substantiv. El noves es En Raiiubautz.
Pierre D'AuTËncNE : Chantarm.
Le neuvième est le seigneur Baimbaud.
c,\t. Nové. ESP. roRT. Noveno.
3. Novena , s. f. , neuvainc.
A la NOVENA de la oracio.
Trad. des Actes des apol/es, ch. 3.
A la neuvaine de l'oraison.
CAT. ESP, PORT. IT. Novena.
/■(. NovENAL, acij., noveual , de neuf,
composé de neuf.
.X. cicles o celcles novenals.
Cat. dels apost. de RomUj fol. l43.
Dix. cycles ou cercles novenaux.
NOV
5. NovENAMHNT, tidi'., neuvièmement.
■ NovENAMENT, rcquicr, etc.
Elue, de las propr., fol. l5.
Neiwièmeiitent, requiert , etc.
Cj. NovE.MBRE, S. m., lat. novembre///^,
novembre.
Novembres es 1' onzes nomnat.
Bvev. tVamor, fol. [fi.
L'onzième est nomme novembre.
CAT. Novembre. esi>. Novieinbre. port. Novem
bro. iT. Novembre.
7. Non, adj., lat. >on«.v, neuvième.
Entorn l'ora nona.
V. de S. Honorât.
Environ la nemn'eme heure.
Meidia fon beii passatz,
E fon près ja ben d' ora nona.
Roman de Jaufre, fol. 2.
Midi fut bien passe' , et il fut déjà Lien près de la
neuvième heure.
ESP. PORT. iT. Nono.
8. NoN.\XTA, S. m., lat. NONAg'/NTA , no-
nante.
L' an de uo.stre .Senhor .m. e nonanta .vi.
Lo NONANTA e cinque emperaiie.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1^6 et 176.
L'an de notre Seigneur mil et nonanCe six.
Le nouante et cinquième empereur.
9. NoNAS , S. y. pi., lat. NOXAS, noncs.
En las NONAS de januari.
AI ters jorn de nonas d' aost.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l44 et itio.
En les nones de janvier.
Au troisième jour des nones d'août.
CAT. ESP. PORT. Norias. iT. None.
10. NoKDiNA , S. y., lat. NLNinNA, noii-
dine, foire, marclic.
Las NONDisAS, qne so lieras.
Elue, de las propr. , fol. 12G.
Les nondines, qui sont foires.
I I. NoNAL , adj., nonal, de niarthc, de
foire.
Dia NONAL pren son nom de las nondinas,
que son fieras.
Elue, de las propr., fol. 126.
r,e jour nonal prend son nom des uundin'.-i, qui
'onl foires.
NOZ 341
XOVERGA, s.f., lat. noverca , ma-
râtre.
Greu es castiatz per verga ,
Ni crey sa mala noverga.
Gavai'dan LE Vieux : Lo mes.
Est dilRcilement châtié par verge , ni ue croit sa
me'chanle marâtre.
ANC. FR. Rare est l'afteclion des paràlres, vi-
trlces, noverces et marâtres envers les pri-
viugs et enfants des défunts premiers père.s
iT. Noverca.
Rabelais , liv. III, ch. 42.
NOZER, V., lat. nocer^, nuire, préju-
dicier.
Tôt so que Vid pot nozer atressi.
FOLQUET DE MARSEILLE : Ai quant.
Tout ce qui profite peut nuire pareillement.
No m KOGUA vosira rica valors.
Arnald de Maktjeil : Si m destrenhelz.
(^)ue ne me nuise pas votre puissant mérite.
.Si cuni lenia dévora lo vestiment, e'I venus
lo fust , en aissi noz tristicia al cor.
Trad. de Bede, fol. 26.
Ainsi comme teigne de'vore le vêtement, et le ver
le Lois , par ainsi nuit la tristesse au cœur.
Part. prés.
Si'l mal d'araor ra'aaci ni m'es nozens.
PlJOLS : Si '1 mal.
Si le mal d'amour ra'occit et m'est nuisant.
Ja negiis no m puesq' esser wozens.
PiERKE DE CoRBiAC : El nom de.
Que jamais nul ne me puisse être nuisant.
ANC. FR. Cil turinenz ne lui pout nuisir.
Maiue DE France, t. II , p. 449-
ANC. ESP. Nocir. iT. Nuocere.
1. NOYSENSA, NOZENSA, S. f., lat. NOCE^-
ciA, nuisance, préjudice.
La non noysensa del bapiisrae.
Doctrine des Vaudois.
La non nuisance du haptênie.
Non jes per no NozrNSA.
'l'rad. de Bède, fol. 7.
Non point pai non nuisance,
A.NC. FR.
N'i ont ki l'en féist destorbier ne nuisance.
Roman de Rou, v. 4296.
Quel nuisance, quel dommaiye cu.st-il encouiii.'
Hadelais, liv. 111 , cil. i6'.
1 r. y 01. ciiza.
342 NOZ
3. NozEMEN, S. m., tort, préjudice,
dommage.
Fes allais natnras
Diens d' alcnnas creaturas
Que sou tôt jorn a hozemess
D'ome, aissi coin es serpens.
Bref, d'amor, fol. l8.
Dieu fit les natures d'aucunes créatures telles
qu'elles existent toujours à préjudices d'homme ,
ainsi comme est serpent.
ANC. FR.
Aiuz nos avez esté toz tems en nuîsement.
Roman de Rou, v. SbyS.
Si qu'il li tort à mtisernent.
Roman du Renarl, l- II , p. 3oy.
ANC. ESP. Nocimiento, it. Nocimento.
4. NocLETAT , S, f. , préjudice, dom-
mage.
No us hi fassa forsa ni nocletat.
Tit. de 1282. DoAT, t. X, fol. 143.
jS'e vous y fasse force ni préjudice.
5. NociBiLiTAT, S. f., iniisance, mali-
gnité.
Luua... pren, per conjiinclio ab las autras
tualignas planetas , nocibilitat.
Elue, de las propr., fol. 117.
La lune... prend , par conjonction avec les autres
malignes planètes, malignité.
6. NozEDOR, S. m., ennemi, adver-
saire , qui nuit.
Neus amaray, si ns platz , mos nozedors.
Arnal'D de m ABUEiL : Tôt quant.
J'aimerai même , s'il vous plaît, mes ennemis.
ANC. FR. Périr puisse en tel gnise
Qui d'aydier fait par fiiintise
Semblant, e veult nuiseur estre.
Ysopet, I , faL. 3. Robert, 1. 1 , p. 260.
iT. Aociiore.
7. NozABLE , adj., nuisible.
Cest nos fai perezos, nozablf.s e pouhens.
PlEBRE DE CORBIAC : El nom (le.
Celui-ci nous l'ait paresseux. , nuisibles et souf-
frants.
Non prollchables e nozabi.es.
Trad. de la 1"^ Epit. de S. Paul à Timothée.
Non profitable et nuisible.
ANC. FR. Que tel proière doit bum faire
Qui à la geut ne seit nuisable.
Marie DE France, t. II, p. 14^ •
NOZ
La ville d'Orléans, laquelle... leur estoit
moult nuisable.
MONSTRELET, t. II, fol. Sj.
Si noisables, si angoissas.
B. DE Sainte-Maure , Chron. de Norm., fol. 23.
8. Nociu, cidj., lat. Noxiu.y, nuisible.
Es Nociu qnan es corruinput.
Bestia NOcrvA.
Elue, de las propr., fol. 29 et 255.
Est nuisible quand il est corrompu.
Bête nuisible.
CAT. Nociu. ESP. PORT. IT. iYoCfVo.
o. SoBRENociu, acij. , sur-nuisible, très
nuisible.
Es SOBRENOCIU.
Es abbominacio no voluntarîa de vianda et
de benragge, sobrenociva a virtut nntriliva.
Elue, de las propr., fol. l35 et 91.
Est très nuisible.
C'est abomination non volontaire de nourriture el
de breuvage , très nuisible à vertu nutritive.
10. Innocent, ignocen, ignoscen, aclj.,
lat. 1NN0CENTC/7Î, inuoccnt.
Coma efan simples et iGNOCENsque se amon
e se acorapaubon volnntiers ab personas hu-
niils.
F. et rert., fol. 53.
Comme enfants simples et innocents qui s'ai-
ment et se familiarisent volontiers avec les personnes
humbles.
Tant era innocentz.
F", de S. Honorât.
Tant il e'tait innocent.
Del furt es innocent.
Elue, de las propr., fol. i5o.
Du vol est innocent.
Substantif. Dieas lur es guirens
Cum als ignoscens.
J. EsTEVE : Quossi moria.
Dieu leur est protecteur comme aux innocents.
Proverb, Sap mays ns trahire
Que duy ignoscen.
P. Cardinal : Selh jorn.
Un traître sait plus que deux innocents.
CAT. Innocent, ignocent. esp. Inocente. popt.
IT. Innocente.
1 1. Innocencia, INNOSCENCIA, ignocen-
CIA, IGNOSSENCIA, S . f. , lat. INNOCEK-
Tii innocence.
TiA, innocence.
^.
u
La KiSOCENCiA qne fos devem gardar 1' us
al autre. [
r. eA rerl.j fol. S;.
IJinnocence que nous ^vons garder l'un à l'autre.
Proarperson oorsÂi ignossencia.
Arbride Btitalhas, iol. 229.
Prouver l'/nnofenrf «r sou corps.
Dieas H promet if vcstir blanc (le inno-
CENCIA. /
En lo estameu (^ innocencia , enans qne
hom ni fenina ague/negan temps peccat.
\F. et Fert., fol. 72 et 91.
Dieu lui promet le lêtir blanc A'innocence.
Dans i'e'lal à' inncience , avant qu'homme ni
femme «'il en nul teaps pe'clié.
Cazee en colpa it innoscencia.
EbiC. de las propr., fol. 1 1.
D'innocence toraLjen laute.
CAT. Innocencia, innocencia. Esr. Inoccncia.
PORT. Innocencia. it. Innocenzia.
i-A, NuEiA, s.f., ennui, thaijrin , im-
(iiortiinité.
Voyci: Demna , t. II, p. 276, et
f. III , p. i34.
Si furt vus enaeia
Son solalz, e as fa nueia.
Amanieu des Escas : En aquel.
Si fort vous fatigue son entrelien et vous fait
nnui.
/» oiU.
NOZ
34;^
l':i. EnOJAR, ENOI.AR, ENUJAR , ENUIAa ,
ïNCEJAR, enl'eiar, V. , cnnuyer, fâ-
chée fatiguer, attrister.
Poiria nos a amdos enciar ,
A me del dire , a vos del escotar.
Rambald pe V^queiras : Senher marques.
Il nous P'^ .lail à tous deux ennuyer, à moi du
'irc à vo'= il^ l'écouter.
A vos non den esdeiar.
Le moine dk Montaldon : Autra velz.
•A vous il ne doit ennuyer.
Hom messongieis, mal e ginhos
M'enoja e trop cubeitos.
LEiloiNE DE MoNTAUDON : Aniicx Robert.
llomm» mensonger, méchant et rusé et trop con-
\oiteux it'enniiie.
Ans , tu que tos jornals loias ,
£ lueis del obrar i'emoias.
P. Cardinal : Jhcsum Crist.
Ecoute , t«i qui les journées loue , et ]>uis du tra-
\ jillcr t'fniliii .
Quau soviriensa n'ai , m' enueg de me.
B. Calvo : Per lot so.
(^)uand j'en ai souvenance , jo m'ennuie de moi.
Parc. pas. Lai for' icii tornatz.
Si no fos cilli per qui sui enuiatz.
B. DE Ventadol'R : Ja mos chantars.
Là je serais retourné, si ne fiit celle par qui je
suis attristé.
SenLer, fan m'avetz lauzada
Que lot en soi enoiaua.
MaRCABRus : L' autr' ier.
Seigneur, tant vous m'avez louée (jue j'en suis
tout enniiycc.
ANC. CAT. Enojar, enniijar. cat. vion. Eniijar,
ESP. PORT. Enojar. it. Annoiare.
i4- Enleja , ENUEIA , s.f., cnnui, cha-
grin.
E m fai si morir J'f.nueia,
Car lieys oui dezir
Non vey ni remir.
G. Faidit : Lo rossinholet.
Et me fait ainsi mourir à' ennui , parce que celle
que je désire je ne vois ni contemple.
Ailas! cal enueia m'en ve.
B. DE Ventadocr : Qu^n vey.
Hélas ! quel ennui m'en vient.
i5. Enueg, en cet, ENUEY, ENUEIT,
ENUIT, ENUOI , ENOC , ENUT , .V. m.,
ennui, souci, peine, chagrin.
Dieus! quai endeg
Mi fai la nneg !
Per qu' ieu dezir l'alba,
HuGLES DE I,A Bachelerie : Per grazir.
Dieu .' quel ennui me fait la nuit! c'est pounjuoi
je désire l'aube.
Ab pane ien d'amar no m recre
Per ENUEG dels lauzenjadors.
FOLQUET DE MARSEILLE : Ab pauc.
Peu s'en faut que je ne mêlasse d'aimer par ènnKi"
dc3 médisants.
Loc, Que val viure ses anior,
Mas per far enceg a la gen f
B. DE VentabolR : ISon es meravelha.
Que vaut vivre sans amour, excepté pour faire
ennui à la gent ?
Grans exdeitz es e grans nanza,
De tos temps roerce claraar.
B. de Ventadour : Amors e que.
Grand ennui c'est et grande noise , de loujoui-s
merci crier.
344
NOZ
Senher, a vos que val
Dir ENCETz ni foldatz?
T. DE Gt)I et de Falco : Fnico en dire.
Seigneur, à vous que vaut (de) dire ennui et folie?
E'is ENUOI alegrar.
Hugues de Saint-Cyr ; Canson que.
Et re'jouir les ennuis.
Car non es dreitz, mas grans enctz..
P. Vidal : Abril issic.
Car ce n'est pas justice , mais grand ennui.
Be s tanli qu' iea m laeuh il' enccx
Chantan.
P. Raimond de Toulouse : Era pus hyverns.
Bien il convient que je m'éloigne à'ennui en chan-
tant.
ANC. FR. Mes dael et antii et sotiffraite.
Fabl. et conl. anc, t. I, p. l38.
CAT. Enutg. Esr. port, Enoj'o.
1 (). Enujament, enuiament, s. m., en-
nui, déplaisir, chagrin, fatigue.
Que toinet ad enuiament.
V. de S. Honorât.
Qui liiiirna à chagrin.
Coujplacencia ses enujament.
Elue, de las propr., fol. 9.
■ Agrément sans ennui.
iT. Annoiajnento.
17. EnOJOS, E>^0I0S, ENOJOS , ENUIOS ,
ENTiEYOs, adj., ennuyeux, fâcheux,
fatiguant.
Enuios es preiars , pus es perdutz.
B. DE Ventadour : Be m' an perdut.
Ennuyeux est le prier, puisqu'il est perdu.
La laid' iib ditz esoios
Dea gardar lo niaritz senatz.
T. DE G. Faidit et de Perdigon : Pcrdigons.
Le mari sensé doit garder la laide avec paroles
fiichcuses.
Stibst. Li laazengier e li exo.ios
M' enojan iiiolt e li jauglos.
Le woiNE DE MoNTAUDON : Amics l'iolierl.
Les médisants et les ennuyeux et les moqueurs
in'jinnuifnl moult.
Soi certes tengntz pels pros ,
E eueinic dels enojos.
Deudes DE Prades : En un sonet.
Je suis tenu (pour) courtois par les preux , et eii-
ncini i\e% fiicheur.
NUA
Niticorac... , la luiz ad el es enujoza.
Elue, de las propr., fol. 1^7.
Le hibou... , la lumiore estfacheuse à lui.
Quasqus par si cossir e pes
Del segle qaona es ENnEvos.
B. DE Ventadour : Ja mos chantars.
Que "chacun par soi considère el pense touchant
le siècle comme il est ennuyeux.
CAT. Enujos. Esr. poi\t ■ Enoj'oso. n. Annoioso.
18. Enic, adj., triste, affligé, fâi;hé.
Ronia , ieii suy encx
Qaar vostre poders monta.
G. FiGUEiRAS : Sirventes vuelh.
Rome , je suis triste car votre pouvoir monte.
Si us mostrava cor félon ni enic.
La dame Castelose : Amies s' ie us.
Si je vous montrais cœur lélon et fâché.
Vos , no m siatz ekicua.
G. AdhemaR : Lanquan vei. J
Vous, ne me soyez fâchée.
Siibst. Amors vol gaug, e gtierpis los Eificsy.
Pierre d'Auvergne : De Joris-'^i. .
4 • • • 1 . ''
Amour veut joie , et quitte les tnsles-
NOZET, s. f. , noset, sorte de pierre.
jNozET, aatrament di;a crnpaudina, es peyra
precioza.
Elue, de las propr., fol. igo.
Nozet , autrement dite crapaudine , est pierre j
précieuse.
NUAILLOS , NUALHOh, KLALLOS, NUA-
Lios, NOALHOs, odj., parcsscux, né-
gligent.
No sia flacx ni HUi-UZ-Zs. - „^
P. Vidal : Cant hom.
Qu'il ne soit lâche ni pai-esseux.
leu non vi anc bon dmt lyuALHos.
Gin AUX LE Roux : /^.ra sabrai.
Je ne vi' oucques bon galant paresse V.
De sapiencia no fo trop nualhos.
Poème sur Bocce.
De sagesse ne fut trop jiégligent.
Si fom isnel ressemblai' los... mais, per que
sem NUALios ressemblar los bos.
Trad. de Bede, fol. 80.
Si nous fûmes prompts à imiter les... méchants ,
pourquoi sommes-noas paresseux à imi.er les bons.
Comp.
D'aur no sunges, m;is NUALLOR,no snn.
Poème sur Jfoèce.
D'or ne sont point , mais ils ne soii^ pas moins
'valant. /
NUA
ANC. FR. i\Ialiuent nverad Ambri vers noslie
Seigniir, asez nucilz qiir nul/, ki devjiK
lai rcgiiast.
ylnc. li-ad. des Livres des Rois , fol. 109.
Eu leu (le lit faiz soz cortine ,
L'atiielz de sanneiit nueillos.
B. DE Sai.vte-.AIauiie , Chrvn. de Norm., fol. i!j;).
2. IVu.ilI-H.V, XOALHA, NUALIA, NOALHA,
S. f., paresse, lâcheté, indok-iicf.
Yneiiz d'onor, plen de nuailda.
L.\KTEL.MET d'Aiguillon : Er ai iou.
Ville (l'honneur, plein (ic lâchelc.
Es tan pies de m;alha
Que, quant tot'aatia g;en s'en part ,
El s'cstendill obailalha.
Eertrakd de E'«N : LJn sirventes on motz.
Il rsl si plein de pniesse que, quand toute autre
■y .■*«.:^Mi \< pjru .-l-v^eend et bâille.
Escomovent los vices a la ndalia de negli-
„• ntia.
Trad. de Bède, fol. 3o.
.citant les vicesà la paresse lic négligence.
lUlz pcccalz nians qu'ai fag per ma noalha.
Un TROUDADOtin ANONYME ; Flor lie paradis.
: linls grands pe'clie's que j'ai faits par mon indo-
',. Xu.\LiF.ZA, s.f., indolence, inertie.
A vanetat e a nualieza e a negligenlia.
Trad. de Bcde. fol. 35.
A vaniié et à indolence et à ne'gligence.
^' ij. NuAiLtAR, NUALHAP. , V., fainéanter,
iftire l'indolent, se décourager.
Non ai cor que nuaill.
GiBALD DE BoiiVElL : Jois e clians.
Je n'.ii pas cœur que jeyainean/e.
Si m NUALU ,
Ouai dei ii..ssar.
GlRAUD DE BoRNEfL : Razon.
■■i ju/ais Pindolenl, quand je dois hausser.
7"/V. Car non ea dreitz que clians kuaill.
GmvuD DE BoENElL : ISuilIa rcs.
Car il n'est pal jusieque chant se décourage.
Paralges
F.r gréa qie non nualh ,
Pos alegra.isa'a falh.
ClRAL'O DE lîORNEIL : l.di ai>letz.
11 sera diffirie que paragc ne se décourat^c, pui = -
^ifrirC- «(r.fiut.
iNUD
34'
j. Anuaii.iau, anualhar , V., relâcher,
attiédir, amolir.
Es damatges
Que tan leu s'ancail.
Hambaud de Vaqueiras : Leu sonetï.
11 c^l iliiniina;5o que si proniptement il se relâche.
Per qu'icd vas lieys no m' anualh
De .servir.
Lambkrti de Bonanel : S'a Mon Restaur.
Pour que j<; ne me relâche pas de servir envers ello.
Fig. Per len que n' aia en poder,
Mos cors no s'anualua.
Peyrols : Mania gens.
Pour rien que j'en ayc en pouvoir, mon cœur ne
i'atticdit.
NUCA., nucha, s. /], nuque, chignon,
moelle épinière.
Sobre la ^lca o servitz.
.Mozoih de la 'squiua dit nucha pels phi-
sicias.
Elue, de las propr., fol. ti et 5o.
Sur la niif/ue ou cerveau.
La moelle de l'e'chine dite «hi/j/c par les chirurgiens ,
EM'. PORT. IT. I\'iica.
?\UD, KUT, adj., lat. NUDKv, nu, dé-
pouillé, exempt.
Ben voiria mon cavallier
Tener, un ser, en mos brafz nct.
La comtesse de Die : Estât ai.
Bien je voudrais mou chevalier tenir, un soir, nu
entre mes bras.
La neus , quan ill es nuda ,
Par vas lui brnna et escura.
B. de Ventadolr : Aitanlas.
La neige , quand elle est nue , parait à côte' d'elle
brune et obscure.
CascMS teiic son bran ^vv de bon acier
temprat.
lioinan de Fierabras, v. 3^0.
Chacun tint nu son glaive de bon acier trempe.
/•'/:;;. Ab cors de tolz m.ils ailis nud.
Al-MKRI DE L'ellinoy : M prim.
Avec coTfi exempt de toutes mauvaises qualités.
Non siatz
Vas me de inerce trop ndda.
IUi.ME.N7, BiSTons : A vos miells.
Ne soyez pas envers moi trop exempte de merci.
l.oc. La genser c'anc uasques nuda.
Aimehi'de Bellinoy : Al prim.
La [ilii^i cnlille qui nncqucs naquit nue.
41
346
KUD
Anar pose ses vestldnia
NuTZ en nia cainisa.
B. DE Ventadoir : Tant ai.
Jo puis aller sans vêlement nii en ma cliemisc.
ANC. FR. D'un homme qui lont un de glaive
et lie couiai^e.
Malherbe , liv. 1.
r:AT. Nu. ANC. E.SP. Nudo. PORT. JSll. IT. Niido.
■2. NuDAMENT, ûfli'., nûineiit, à nu.
SI i a inescla , e oui i trai glas! nodament.
Charte de Besse en /hw.Tgne , de 1270.
S'il y a roéle'e , et on y tire le glaive nûmfnt.
VST. Nuameiit. Esr. Nudamente. port. Aiia-
mente. n. Nudamente.
3. NuDETAT, s.f., lat. -avirtiTkTcm , nu-
dité.
Tant a tes temps suffert e fams e nudetatz.
F. de S. Honorât.
Tant il a toujours souffert et laim et nudités.
ANC. CAT. Niiditat. it. Nitdità , ntiditate , nu
ditade.
4. NuEZA, S.f., muillt'.
Fig. Re non profeita a home niieza , cant a
ades cobeeza.
Trnd. de Bhde, fol. '^- .
Nudité ne profite rieu à l'iioninie , quand il a saii;^
cesse convoitise.
lORT. Nudeza.
Ô.DeNCT, DESNTJD, DESNUG,«f/y'., lat. DE-
TnvDatuSy mis à nu , dt'pouillé , dcnur ,
dépourvu.
Car ma voluntatz hrava
M'a faich faiihir tôt desnot.
G. Aduemar : Al prim.
Car ma volonté fougueuse m'a lait iaillir tnu!
demie.
Dins fort castelh , o dins mur, o en lor,
Lur van fugen, o dennugs, o armalz.
Le moine de Montaudon : Aissi coni sel.
Dans fort château , ou dans mur, ou en tour, 'y
leur vais fuyant , ou dépouillé, ou armé.
ANC. CAT. Desnu. esp. Desnudo.
6. Denudar, desnudar, V., lat. dentt-
iiARe, dépouiller, mettre à nu, déniiei'.
Part. pas. Nervis... d^nudatz de caru.
Trad. d'Alhiicasis . fol. 5').
TVcrfs... dépouillés de cliair.
NUL
A... loc religios... ad altras personas nEsu-
DADAS.
Charte de Gréalou , p. 90.
A... lieu religieu::... à autres personnes dé-
nuées,
Flg. De pecatz denudatz.
Elue, de lus propr.j fol. 122.
Dépouillés de ppcliés. ,
ANC. FR. De ces plumes l'a desnué.
Ysopet , 1 , lab. 34. Robert, 1. 1 , p. 2.
IT. Disnudare.
NUG/\.TIO, s. f., raillerie, moquerie,
soriulte.
Dizein scienmen, pet mostrar major afflrma-
tio de so qu'om dilz, quar estiers seiia NU-
GATIOS. \
jtcA d'amors, fol. 12^.
IVous disons sciemment, inir montrer plus grande
allirnialion de ce qu'on dit \Aar ;..u/<iixs."!it .ï#.^(rtJBr-*V
raillerie.
NUL, NtiLH, NUiLL, adj. , lat. nullh.v ,
nid.
Davan so vi.s nulz cm no s pot celar.
Poème sur Boéce.
Devant son visage nul homme ne peut se cacher.
Dona, NULHs hom no pol dh-e.
B. DE Ventadoiir : Araors e que
Dame , nul homme ne peut dire.
Ane NUIT.LS malastrucs no'l fetz tal.
Rambaud d'Orange : Kr no sui.
Onoqucs n(/Z malheureux, ne le fil tel.
NuiLL pro non y ai.
Pons de Capdueil : Qui pcr nes:i.
iV«/ profit je n'y ai.
Nur.i.A res no i pot pro tener.
B. de Ventadoiir : Chantars no pol.
3'H//f chose n'y peut tenir profit.
Par NULHA reu que sia.
AuGiER : Per vos 1);\^'
Par «(///e chose qui .soit. ^ l ^^^
ANC. CAT. Nid, nuU. PORT ir. NuUo.
1. NuET.iTAT, S.f., nullité.
La proniincialion de la nut-litat.
Statuts de Provence. Jui.rt.N , t. I , p. ti'^w.
La prononciation de la nullité.
CAT. Nu/liCat. ESP. Nulidad. loiiT. Niillidade.
IT. Nnllità, nullitate, nidltade .
3. NuLHAR, T., annuler, nboHr, dé-
truire.
1
NUL
Part. pas. Per so non es nulhatz
Lo turiaens.
Nat PE m on s : Al bon rey.
' OUI- cela n'est pas détruit le tuurmont.
. -iNUALATio, i. JI, annulation.
««— -. .A.WCLLATIO... promnlguada en la presencia
f (le Felip , rey v'c Tranisa.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 2i3.
.'Innulation... promulguée eu la présence de Plii-
iippe , roi de France.
Esp. Anulacion. port. Annullacào. it. Anrml-
lazione.
5. AnnULLAK , AîfULL.\R, ANULH.\R, 1). ,
annuler, détruire.
Aquella revocar et annullar.
Statuts de Provence. BoMV, p. 2.
Révojfuer e^annii/i;/- celle-là .
Aqno de tôt en lot cassi... et anulhi.
Cartulaire de 3/ontpellier, fol. 125.
Cela de toul en tout je casse... et annule.
Part. pass. L'ordre del Temple fo anullat.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2i3.
L'ordre du Temple fut détruit.
(AT. Anullar. esp. Aniilar. port. Annular.
IT. AnnuUare.
t). LuNH, ailj., nul.
La gran.s bentatz de lieis e la drechesa,
Non es llnhs boni qne trop biu/.ar pogucs.
Peyrols : M'enlencio.
La grande beauté d'elle et la droiture , il n'est nul
bommc qui trop louer pût.
Mortz es lo revs don em trastotz perdens,
: ' Tant qne lunhs hom no pot ben adysmar.
! R. Gaucelm de Beziers : Ab grans traballis.
Mort est le roi dont nous sommes tous perdants ,
tant que nul bommc ne peut bien calculer.
El mon no es creslias de lcsh aire
Que siens liges o dels parens no fos.
GiRAlJD DE Cal.\NS0N : Belb senbcr.
Au monde il n'est cbrélien de nulle famille qui
ne fût son bomme-lige ou des parents.
Per lo melhor qa' es mortz de lunhas gens.
R. Menudet : Ab grans.
Pour le meilleur qui est mort de nulles gens.
Subst. Sabia far son dever
Mielhs qne lunhs qne renianlia s;iy.
J. EsTEVE : Planbcii ploran.
Savait faire ton devoir mieux que nul (|ui dc-
nicurc ici.
NUM 347
\UMERAR, NUMBRAR, NOMIiR.^K, 7;.,
lat. NUMERARt', nombrer, compter,
(*niim(*rer.
No las poyrio numerar.
Elue, de las propr., fol. i.
Ne les pourraient nombrer.
Coma Ni'MiRAH
J^ejs d'amors, loi. 2.
Comme nombrer.
NoMBRA de inantenent
A la donna gentil .x. marcs de son argent.
y. de S. Honorât.
Compte siir-lc-cliamp à la dame gentille dix marcs
do .son argent.
Horguelb fay taulas brancas que a penas las
pot bom NUMBRAR.
F. et Vert., fol. 7.
Orgueil produit tant de branches qu'à peine peut-
on les nombrer.
En mesurar o en pezar
O en NOMBRAR per mescomtar.
jBrei'. d'amor, fol. 119.
A mesurer ou à peser ou à nombrer pour mé-
cumpter.
Part. pas. Ad exceplio de non numerada pe-
cunia.
Til. du \lll' siècle. Arch. du Roj., J. 3i8.
A exception de pécune non comptée.
ANC. CAT. Nombrar. cat. mod. esp. port. ISu-
inerar, vr. A'timerare.
2. NUMERACIO , NUMERATION, S./., lat.
NUMERATioNcv/?, numiîration , conipte,
calcul.
De dislinctio e de NOMERAcro.
Elue, de las propr., fol. i3o.
De distinction et de numération.
Al) principal numération.
Petit Tlialamus de Montpellier, p. nn .
Avec compte principal.
ESP. Numeracion. port. Numeracào. it. Nu-
inerazione .
J. Numéros, ckIJ., lat. numerosm.Vj noin-
breu.x.
Estelas kumerozas.
Elue, de las propr., fol. 108.
Etoiles nombreuses.
.'(. Nombre, s. m., lat. NUMfRWi-, nombre.
Nombre , es multilut de nnitatz agregadas.
Elue, de las propr., fol. 278.
34«
NUM
Nombre, c'est mullitude d'unilés assemblées.
Tant ai j)eccat que no sai nombre.
Fox-QDET DE MARSEILLE : Senlicr Dieus.
J'ai tant pe'clié que je ne sais le notnhre.
J.oc. Los mieus peccatz son per nombre.
FcLQUET DE Marseille : Senlier Dieus.
Les miens pécliés sont ou nombre.
Amena ab si .cco. cavayer.s e de sîrvens ses
NOMBRE.
PHILOJMENA.
Amène avec soi trois cents cavaliers et des ser-
vants sans nombre.
— Terme de grammaire.
Nombres es singulars o plurals.
Gramm. proi'enç.
Nombre est singulier ou pluriel.
ANC. CAT. Nombre, cat. mod. esp. roiix. it
A^uinero.
5. Ntjmerable, nd/., lat. numerab/lî.v ,
nombrable, calculable.
En parlidas no numerabi.a.s.
Elue, de las prupr. , fol. i83.
En parties non calculables.
CAT. ESP. Numerable. port. Numeravel, it.
Numerabile.
6. Numéral, adj., lat. numéral?.?, nu-
méral.
Noms NUMERALS, cs coma dos, tre.s, etc.
Leys d'amoi-.i, fol. q8.
Nom numéral, c'est comme deux, trois, etc.
Diversas proporcios numerals.
Elue, de las propr. , fol. 2():^.
Diverses proportions numérales.
CAT. ESP. PORT. Numéral, it. Numérale .
7. NuMERATiu, «r/y., mimera tif, projjio
à être énuméré.
NuMERATivAs unas vetz.
Leys d'amorSj fol. 100.
Numéralives une fois.
8. NuMERAD.oiENT , adi>. , luiincrlcjuc-
ment, comptant.
Agnlz e res.senLntz numeradament.
Til. de 19.--3. Arch. du Roj. l^oulousc, i. 321.
Eu et reçu comptant.
9. Renumkuation, S./., compte réitéic.
Sobre RENUMERATtoN dels notaris.
Statuts de Montpellier, du xili<! siècle.
Sur compte réitéré des iiolaires.
NUN
10. Renumerar, V., compter de nou-
veau.
Paît. pas. Pagatz... et renumeratz.
Tit. duxiue siècle. Doat, t. IX, fol. 35.
Payés... et comptés de noufeau.
NUNCIAR, V., lat. NUNTiAR(?,annonçr'-.
Meiges dea kunciar hrea rualaptia.
Trad. de Bède , fol. 76.
Médecin doit annotcer courte maladie.
Part. pas. ,Sia kunciat
Que man mos albercs penre en J.i ci[)tat.
Mnman de Gérard de Piossillon, fol. i5.
Qu'il soit annoncé que j'ordonne de prendre mes
loj^ements dans la cité.
ANC. FR.
Taut de paires de robes ne valent une trompe
Que par les rues nuncent ta venue à grant
pompe.
Jehan de Meung , "xe^i., "¥."^2: "
Ses conpaignons euidoit noncier
Qaut lor blez seroit à soier.
Roman du Renartj t. 111 , p. 10.
Envoya un de ses béraults à la porte de la
ville noncer à ceux de dedans.
Monstrelet, t. I , fol. 204.
ANC. ESP. PORT. Nunciar. it. Niniciare, nun-
ziare.
■i. NoNciATiu, adj., atmonciatif, pro-i-' k\^.
pre à annoncer, messager.
Columba de palz es nunciatxva.
Elue, de las propr., fol . 1^3.
Colombe est de paix messagère.
3. AnNUNCIAR, ANUNCIAR, ANNONCIAli
V. , lat. ANNUNTiARe, annoncer, rap-rSi
porter.
Can son delhieuradas de pena, annlncio ,1
lor amix.
Liv. de Sydrac, fol. 99.
Quand elles sont délivrées de peine , elles anm i
cent à leurs amis.
Eys Dieus nos anoncia :
Qui trop s'yssanssa aiens es.
Beknard Martin : D'entier vers.
Dieu même nous annonce : Qui trop s'exliaussa
moins est.
Us ANCNCiARA las causas.
Frag. de trad. de la Passion.
Vous annoncera les choses.
Part. pas. Per l'angel annonciaba.
Brei>. d'amor, fol. 83
l'ar l'ange annoncée.
KUN
CAT. ESP. Annnciar. port. Annunciar . it. /In-
niiiiziare.
4. AnNUNCIATIO, ANUNCIACION, S.f., lilt.
ANNUNciATioxtv/i, aiinonciatioii , an-
nonce.
Tv. fetz I'anîîukciatio.
i.',-t'i'. U'iimorj fol. 10t.
Te fit r^nnonrin/ion.
Des la ANUNCiACiOîT c (les la nativitat.
Ilist. de la Bihle en prov., fol. 67.
Dès Vannonciation et dès la nativité.
CAT. Amtnciaciô. esp. Anunciacion. roRT. v^«-
nunciacào. it. Annunziazione .
5. Anunciamen, .y. /;/., annoncialioiu
Trames son Fllh en terra naisser temporalmens
De ona sancta "Verge per ajîcnciamens.
~--' ' r-l.^RRi: DE CoRBiAC : El iiom de.
Il envoya son Fiis en terre naître temporellcmenl
d'une sainte Vierge par annonciation.
ANC. KK.
Par V annnnciement (la saint angel Gal)iiel.
Romanfr. de Fierabras , liv. II, part. I, cli. 1 r .
ANC. CAT. Anunciament. anc. esp. Ânuncia-
miento. it. Annunziamento.
('>. Dexdnciar, denonciar, t., lat. de-
NUNTiARc, dénoncer, dé'clarer, signi-
fier, annoncer.
Icu t'o venrai dencnciar.
Trad. d'un Ei'ang. apocr.
Je ■viendrai te ['annoncer.
Lo DEsnwciA dampnat.
Liv. de Sjdruc, fol. 10^.
Le déclare damne.
.SI lo coraprairc no H poc denonciar (jti'el
ligaris la causa qu'el li vendet.
Trad. du Code de Jiistinien , fol. 95.
Si l'acheteur ne lui put c/ec/arer qu'il lui garantit
la chose qu'il lui vendit.
l'art, pas. Atrestan ben curu si li fos denon-
CIAT.
Trad. du Code de Jusiinien, fol. 95.
Aussi hien comme s'il lui fut dénonce.
CAT. ESP. PORT. Deniinciar. it. Dinunziare.
-. Denunciatio, DEWONCIATIO, .y.y.) l'If-
iiE«iiNciATio , diînoncialion.
Dins lo mes a la denukciatio.
Charte de (héuloii , y. 90.
f)jr.s le mois de la dénonciation.
NUN
349
.Si clainor n'es fâcha , o derokctatios.
CoiU. deFumel, de 1265. DoAT, t. VllI, fol. l4i.
.Si plainte en est faite, ou dénonciation.
CAT. Deniinciaciô. esp. Denunciacion. port.
Dcnunciacào. it. Denimziazione.
8. Denunc.iamen, s. m., dc^nonciatiou ,
annonciation.
Copia (lel dencnciamen.
For de Monlcuc. Ord. des R. de Fr., lij63 ,
t. XVI, p. i34-
Copie de la dénonciation.
Dektjxciamen tlel au jnbilea.
Elue, de las propr., fol. 281-
Annonciation de l'an du jiihile.
A>c. CAT, Denunciamcnt.
cj. Denunciauor, .y. ///., lat. dekuncia-
TOR, dénonciatenr.
Si hi a DENCNCIADOR.
For de Montcuc. Ord. des R. deFr., \l\(i'i,
t. XVI , p. 134.
S'il V a dénonciateur.
CAT. esp. T0R1-. Denunciador. it . Demtnziatore .
îo. Pronunciar, ?'., lat. proîsunciaré',
prononcer.
Se (leu jntgar per les consols, e pronunciar
eu nom del bayle.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr. , i463 ,
t. X\ I , p. 127.
Se doit juger par les consuls, et prononcer eu
nom du hailli.
CAT. Esp. PORT. Proniinciar. it. Pronunciare,
proiiunziare.
II. PRONUNCIATIO , PRONUNC.IATION .
S.f., lat. pRONUNCiATiOKCW, pronoti-
cialion.
No reproam aquesta rROM.NcrATio.
Leys d'uinors, loi. l49-
iSous ne reprouvons pas celte prononciation.
La pRONUNctATioN dc la nnllitat.
Statuts de Provence. Jl'Lien, t. I, p. 542.
La prononciation de la nullité'.
CAT. Pronunciaciô. esp. Prominciacion. pop.t.
Prontiticiacào. it. P roniinziacione , pro-
iiunziazioiie.
1/. PROMiXClAMEN , PRONOXCIAM EN ,
v. /;/., prniionrlatiou, décision .
(5o
NUP
V. m gar de liarbarisnie en rRONONCiAMENs.
Pierre de Corbiac : El nom de.
El me garde de baiLaiisnie dans la prononciation.
Lo rRONONCiAMEN tlel senhor Ea Gni.
Cartutaire de Montpellier, fol. 53.
La décision du seigneur le seigneur Gui.
i;sp. Proniinciamiento. n. Pronutiziamento.
ï3. Pronunciatiu, adj., prccursif, pré-
sageant.
Coruscacio... de toneyre pronunciativa.
Elue, de las propr., loi. î38.
Coruscation... précui'siue du tonnerre.
l/l. ReNUNCIAR , V,, lat. RENUNCIARf,
rapporter, annoncer.
Anas RENDNCiAR a Johan so que aves vist ni
anzit.
Trad. du N.-Test., S. Luc , cU. 7.
Allez annoncera Jean ce que vous avez vu et ouï.
. — Renoncer.
Renunciam sclentalmen ad aqnels dreigs.
Tit. de 1274. Arch. du Roy., K, 17.
Nous renonçons sciemment à ces droits.
Part^ pas. Renonciat a totz autres bens pay-
renals e mayrenals.
2'il. de la maison de Turenne , i Bgg. Jt'STEI. , p. 1 35.
Renoncé à tous autres Liens paternels et maternels.
CAT. ESP. roRT. Renunciar. it. Reniinziare, ri-
fiunziare.
i3. Renungiatio, s./., lat. renuntia-
Tio , renonciation.
Sotz las dichas renunciatios.
Tit. de 1275. Bit>l. du R.,f. de D. Fillei'ieille.
Sous les dites renonciations.
A,-<c. CAT. Renunciaciô . esp. Reniniciacion .
PORT. Renonciacào. it. Rinunziazionc, ri-
nungiazione.
iG. Renunciamen, s. /;?., renonciation.
Totz los gênerais renunciamens.
Tit. de 1275. Bibl. duP^.,/. de D. Filleuieille.
Toutes les renonciations générales.
ESP. Reniinciamiento. it. Riminziamento.
"NUPTIA-L, adj., lat. nuptial;.?, nuptial ,
de noce.
Las araabas nuptials et la arcba e 1' escrin.
Coût, de Condom, de i3i3.
Les rohes nuptiales et le coflVe et l'écrin.
CAT. ESP, PORT. Nnpclal. it. Nuz'iale.
NUP
2. Nuptialmb:n, adv., nuptialement, en
mariage.
Jurero que penrias MiPTràtaïKN
Filha d' imperador.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 20.
Jurèrent que vous prendriez en mariage fil!
d'empereur.
iT. Nuziahnente.
3. NupsEiAR , wocEiAR, V., faii'c noces
se marier.
Mais val nupseiar que ardre.
IzAKN : Diguasmetu.
Mieux, vautyaire /zoce* que Lrûler.
Melh es noceiar qe e.ssei' usclalz.
Trad. de la \^' Epîl. de S, Paul aux Corinthiens.
Mieux est se mar/ec qu'être lirûlé. I
Parc. pas. La feiniia non noceIada.
Trad. de la f^ Epil. de S. Paitl aux Corintliu ■
La femme non mariée.
ANC. FR. Faîne espouser et nocoter.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc.j l. I, p. 38 •
\NC. CAT. Nitpciajar.
\. NossAS, .V. f. pL, lat. 'svptiAS, noces.
El ser la 'nnienet al sieu castel, e lend-
luau I' e.spozet , e fes grans nossas.
f^. de Raimond de Miraval.
Au soir il l'emmena au sien château, et le lende-i \
main il l'épousa, et fit grandes noces. 1
Totz jorns festas e nossas reyals.
y. et yert., fol. 29.
Toujours fêtes et noces royales,
Fig. An elegit las no.ssas del anhell.
V. et Vert., fol. 96.
Ont choisi les noces de l'agneau.
CAT. ESP. PORT. Nupcias. IT. Nozze.
5. NocEYAMEN, S, iH . , nocc , mariage. |
Can fetz de 1' aigiia vi , lai on era prezens, S
En cort d' arcbitiicli , on fo 'I noceyamens.
IzARN : Diguas me tu.
Quand il fit de l'eau vin , là où il était présent ,
dans la cour de l'architriclin , où fut la noce.
6. Novi, .y. m., fiancé, marié.
Negus Novis ni anlra pcr.sona.
Parens o amicx del novi.
Cartulaire de Montpellier, fol. ^ji.
IS'ul marié ni autre personne.
Parents ou amis du marié.
(.AT. IViivi, novi. lisp. IVovio.
NUT
7. NoviA, s.f., fiancée, mariée.
Per lo novi , o per la >-ovia.
Parens o ainicx dei novi, o do la novia.
Cartiilnirc de Montpellier, fol. 4'-
Pour le marie , ou pour la mariée.
Parents ou amis du marié , ou de la mariée.
CAT. Nuvia, novia. esp. Novia.
8. Novia, .y. /*. , noce, niaria{i;e.
Per occaizon de la novia.
Alberc en que novias aia.
Cartulaire de Montpellier, fol. \o.
Par occasion de la noce.
IlaLitation dans laquelle 11 (y) ait noces-
NUTRITIU, adj., lat. NUTRiTin.y, nu-
tritif.
Per defanta de sanc NnTRrTiti.
Qa' el malaule sia pascut de viandas nctri-
TIVAS.
Elue, de las propr., (bl. 5^ et 56.
Par défaut de sang nutritif.
Que le malade soit nourri d'aliments nutriti/s.
c\T. Niitritiu. ESI'. PORT. IT. NiiCritivo.
i. NUTRICIO, S. /., lat. KUTRIC«TIO ,
nutrition, nourriture.
Qtiant a vianda et nutricio.
Elue, de las propr., fol. i5:j.
Quant à aliment et nutrition.
CAT. Nudriciô . esp'. Nutricion. port. Niitricao.
IT. Nutrizione.
3. Nl'trimental, ad/'., nutritif.
Denegant al cor sauc nctrimentai,.
La humor sutrimestal.
Elue, de las propr. , fol. 53 et 217.
T)éniant au corps sang nutritif.
L'Iiuraeur nutritive.
EsP. Nutrlinental . rr. Nutrimcntale.
/j. NURIR, NUYRIR, NOIRIR, NOYP.IR, V.,
lat. Numir.r?, nourrir, alimenter.
Kn lor nialvasa caru nurir delicameut.
Lo novel confort.
Pour leur mauvaise chair nowm'r délicatement.
NoYRtR fara celadiiment
L' enfant.
F. de S. Honorai.
Fera nourrir en cachette l'eofanl.
NUT 35 r
' Par extens. Per oli que noyriss lo fuoc en la
lampeza.
V. et Fert..lo\.r3.
Par huile qui nourrit le feu dans la lampe.
Fig. Bonas obras noyrisso '1 ah dous.sor.
G. FiGUEiBAs : Totz hom.
lîonnes œuvres le nourrissent avec douceur.
Los iroYRissoN en lar peccat et en totz mais.
r. et Ferl., fol. zi.
Les nourrissent en leur péché et en tous maux.
Razo destrny, merce noyris.
Abxaud de Mafueil : Sel que vos.
Baison détruit, merci nourrit.
Substantiv. Per que no cre nalura .se dcsvi ,
Si per NOIRIR non muda son cami.
G. Oliviek d'Arles , Coblas triadas.
C'est pourquoi je ne crois pas que nature se dévie,
si par le nourrir elle ne change sou chemin.
Part. pas. Ni donzelo
C om agues koirit en sa man.
P. Vidal : Abril issic.
?»i jeune daraoisel qu'on eût nourri dans sa main.
ANC. KR. Ai-ge paour que Diex rae faille.
Qui norrist les oisianx au chaus.''
Nouv. rec. defabl. et cent, une., t. II, p. ^52.
CAT. Niidrir. esp. port. Niitrir. it. Nutrire.
5. NURIMEN, NOYRIMEN, S. 1)1., lat. NU-
tRiMKytii/n, nourriture, aliment.
Pot sostener sa vida de pane de noyrimen.
F. et Fort., fol. loi.
Peut soutenir sa vie de peu à'aliment.
Fig. Ayssi deu far qui vol afainar lo noyri-
men de luxaria.
F. et Fert., fol. 99.
Ainsi doit faire qui veut aflamer l'aliment de
lu.xure.
L' espiritnal nuriment.
' Doctrine des Faudois.
La nourriture spirituelle.
— Éducation.
Bos ïTOYRtMENs doDa régla,
E mais HoiRiiHEîîs la toi.
G. Olivier d'Arles, Coblas Iriadas.
Bonne éducation donne règle, et mauvaise édu-
cation rôle.
CAT. Niidriincnt. esp. port. it. Niitrimento.
G. NuiRi.ssF.MF.NT, S. m, y nourriture, ali-
ment.
352
NUT
Que chascns , segont son poder, en lecep-
cba boS NUIRISSEMENS.
Trnd. de Bide, fol. 55.
Que chacun , selon sou pouvoir, eu reçoive bonne
notirriture.
Fig. Lo NUiRissEMENT dc cobceza.
Trad. deBcde^ fol. 77.
Ualiment île convoitise.
ANC. FR. Car l'amour prent des yeux sans cesse
accroissement.
Et se donne luy-mesme un grand noiirrisse-
ment.
OEiivres de Dubellaj , \\. Sog.
7. NOYRITURA, NOIRIDURA, S. f. , nOUl'-
ritiire, éducation, instruction.
Sa NOIRIDURA. , es del sanc qa' el beu per lo
budel del eraborilb.
Lii>. de Sjdrac, fol. 85.
Sa nourriture , c'est du sang qu'il Loit par le
boyau du nombril.
Fig. Mortz , per que nos as tout tant sancta
créât lira ?
Com nos as mort am lui tota sa noiridura.''
V^. de S. Honorât.
Mort , pourquoi nous as-tu enlevé' si sainte cre'a-
ture? Gomment nous as-lu tué avec lui toute sa nour-
riture?
ANC. FR. Qui enst jamais pensé et prédit si
grand courage et si gramle ambition à ce
jeune roi, veu sa nourriture?
Le vieux, proverbe de jadis disoit que la
nourriture passe nature,
Brantôme , Charles Vlll.
iT, Nutritura.
y. NOIRIDOR, NOYRIDOR, S. 111., lilt. NU-
/RiTOR, nourricier, instituteur, gou-
verneur.
Can bo NUiRiDOR avem que di : Eu ti donei
dez , e tu no m vols una donar.
Trad. deBede,ia\. 46.
Quand nous avons bou nourricier qui dit : Je te
donnai dix , et tu ne me veux donner une.
Fig. Es NOYRIDOR de totz lachtz vicis.
Elue, de las propr., fol. 227.
lisl nourricier ic tous laids vices.
iT, Nutritore.
g. NUIRISSA , NOYRISSA , NOIRISSA , .'!. f. ,
lat. NU^Rir.iA, nourrice.
ÎSUT
Ayssl co la noyrissa cossola son efan, cant
plora , e li yssuga sos buells.
F. et Vert., fol. 63.
Ainsi comme la nourrice console son enfant, quand
il pleure , et lui essuie les yeux.
NoiRissA del nostre paire.
Pierre de Corbiac : Domna dels,
Nourrice de noire père.
Fig. Mesconioissensa es nuirissa de vices.
Trnd. de Bcde, fol. 43.
Ingratitude est nourrice de vices.
10. NoYRiGUiF.R , S. 111., nourrisscur,
producteur, cultiva four.
La terra torna guasta, non y a noyriguier.
P'. de S. Honorât.
La terre devient déserte, il n'y a pas de produc-
teurs.
Noyriguier panan so qn' om lor plien.
Raimond de Castfi.Mau : Mon sirventes.
Nuurrisseurs yolaat ce qu'on leur garantit.
11. NoRRiGUEiRA, s.f., nourrisscuse.
Es ricba e bona norrigueira.
T. de Bonnefoy et de Blacas : Seingn' En.
Est riche et bonne nourrisseuse.
12. NoiRiM, S. 1/1,, nourrain , rejeton,
bouture.
Gen paissetz vostre noyrim.
B. Martin : A srnhors.
Vous paissez bien votre nourrain.
Aquels conpainos
Qui fan NoiRiM cogular.
Marcabrus : L'autr' icr a 1' issida.
Ces compagnons qui fout abâtardir nourrain.
Mais albres de mal noirim ;
De raala branca mala flors.
Marcabrus : Bel m' es quant.
Mauvais ariires, de mauvais rejeton J de mauvaise
branche, mauvaise fleur.
i3. Anoirir, V., nourrir.
Molt si fai tener cueindamen,
Et anoirir curiosaaien.
Deudes de Prades : j4uz. cass.
Se fait tenir moult proprement, et nourrir soi-
gneusement.
ll^. Desxoirir, v., repaître , défrayer,
F. '1 sien ilac cors e' anc no m desnoiri ,
Ni cavalguet, ni garni, ni lelen.
P. UunAND : Mi dons qui.
Et la sienne flasque personne qui oncques ne me re-
put, ni fournit cheval, ni équipaj ni retint.
ORE
ORL
0
O , s. m., quatrième voyelle et quiti
zième lettre de l'alphaliet , o.
.V. vocals son : a, c, i, o, n.
Li (latin e 1' ablatiu termenat en o.
Leys d'amor.s, fui. 2 et u.
Oinq voyolles sont : A, E , I , o, U.
Les datifs et les aLlalifs termines en o.
2. O, conj. alternative, on.
Per lin , o per dos, o per très.
HAMBAt'D DE Vaqdeirvs : Ja lioni près.
Par un , ou par deus , ou par trois.
CAT. ô. E.sr. iT. o.
3. O, pron. relatif m, employé neutr. ,
iat. hoc, le, cela.
Voj'ez la Gramm. rom., p. a'^g.
Qui fai (le.slial oLra ,
Segon c'a servit, o cobra.
P. Cardinal : .Iliesum C.rist.
(^ui fait œuvre déloyale , sfelon qu'il a mérité, le
recouvre.
S' agiles mais de que ns fezes prezen ,
De tôt lo moQ o feyra , si mieus fos.
PiSTOLETA : Ar agues ieii.
Si j'eusse plus de quoi je vous lisse pre'sent, de tout
le monde je le ferais , si mien il fût.
OBEDIR, OBEZiR , V. , Iat. obedirc,
obéir, être soumis.
Qai fes to(7. los Les que pogra far...,
Et OBEZis so qu' es d' obediensa ,
De belh saber ai;ra belha sabensa.
G. RigtlEE : Fortz .guerra.
Qui fît tous les hiens qu'il pourrait faire..., <l
obéît a ce qui est d'oLe'issance , de beau savoir aurai!
belle science.
Part. pas. Moût ini lenon a gran honor
Totz selhs cny ien n' ey obrditz.
G. Rldel : liellis m'es 1' es! lus.
Moult me tiennent en grand honneur tous ceux à
qui j'en ai obéi.
CAT. Obéir. e»p. poar. Obedccer. it. Obedire,
obbedire, ubbidire.
■>.. Obkdif.nsa, hobediensa, s.f., Iat. obe-
DiEXTiA, obéilience, obéissance, sou-
inission.
TJs fan senhor
Aiuois, Jovens ab Honoi-,
Y. us portan obediensa
Quascuu jor.
KicHARn DE BAUBEziEt'x : Lo nous mes.
Amour, Grâce avec Honneur, vous font seigneur,
et vous portent obédience clia([ue jour.
HoBEDiENSAS C lïaDsas e .subjectios.
Tit. du xv" siècle. DoAT, t. VIII, fol. 222.
Obédiences el liommages-liges et soumissions.
Qui fa lolz los bes que pogra far... ,
Et obezis so qu'es d' obediensa.
G. lÎKjt'iER : Fortz guerra.
Qui fit tous les biens qu'il pourrait faire..., et
oiiéît à ce qui est A'obéissance.
CAT. ESP. PORT. Obediencia. it. Obbedienza ,
ubbidienza.
3. Desobedir, V., flé.sobéir.
Part. prés, siibst. Desobediens als senbors et al
comunal de la villa.
Cou t. de Ooiirdon, de I2îjj^.
Les désobéissants au.x seigneurs et à la commu-
nauté de la ville.
CAT. Désobéir, esp. pout. Desobedecer. it. Di-
Siibbidire.
OBLIC, adj., Iat. oi',i.uiuus , oblique.
— Substantii'. JBiais, détour, obliquité.
Tant non escrius ab grafi ni ab pena,
Pnescas saber d'amor totz los obi.icx.
Sekveri de GiRoNE : Qui bon frug.
Tant lu n'écris avec poinçon ni avec plume, que
tu puisses savoir tous les biais d'amour.
— Cas oblique , terme de grammaire.
Tug U oni.ic singulai... Teiiueno lors oniKz
singulars ses s.
Leys d'amors, fol. 68.
Tous les cas obliques singuliers... Terminent leurs
cas obliques singuliers sans s.
CAT. ESP. PORT. IT. ObliqUO.
OBLIDAR, T., Iat. oi!i.iT/(?rARr, oublier.
En chantan m' aven a meuibrar
So qu' icu cug cbantan obmdar ,
E per so ebant qu' oblidesLi dolor.
l'oLoi x.y m. Marseille : Kn cliaiuan.
f. K
354
OlîL
Eu chaiiUnl il m'adviciil de rappeler ce que ji^
peuse en cliaulaul oublier, et je cliaiitc pour cela (jue
j'oubliassela douleur.
Or.LiDES so que ileu oblidar.
G. HiQUiUR : Forlz guerra.
Qu'il oubliât ce qu'il doit oublier.
Tôt autre joy desconois et oblida.
Qui ve '1 siea cors gent e cortes e guay.
ArNA-UD de Marueii. : Si cuni li peis.
Toule autre joie me'connaîL et oublie qui voit K'
sien corps gentil et courtois cl gai.
Quan vey V alaudela niover -
De joi sas alas contra '1 rai.
Que s' OBLIDA. e s laissa cazer.
B. DE VentadovR : Quau vey.
Ouaud je vois l'alouette mouvoir de joie ses ailis
contre le rayon , de sorte qu'elle s'oublie et se laisse
choir.
Proverb. Lo reprovier non dis ges ver
Que cor oblida cju' uellis no ve.
PeïROLs : Tôt mon engienh.
Le proverbe ne dit point vrai que cœur oublie
(ce) qu'œil ne voit.
Part. pas. Fora bos que no fos oblidatz
Tan ricx mirais.
Guillaume de SAiNi-DiniEU : El temps.
Il serait bon que ne lût pas oublié si riclie miroir
<:at. Oblidar, olvidar. esp. Olvidar. it. Obliare,
obbliare,
•i. Oblidamen , s. m., oubli.
Descoaoyssensa , so es oblidamen de Dieu
e de SOS beneficis.
/''. et f^erl., fol. ';.
Méconnaissance , c'est oubli de Dieu et de s<-
liicurails.
Proverb. De necgligencia nays oblidamens.
V. et Vert., loi. 12.
De négligence naît oubli.
iT. Obliamento, obbliamemo.
3. Oblidansa, obi.idanssa, s. f.) 011-
bliance, oubli.
Per aqnestz .11. peccatz , necgligencia et
i^nMDANssA , esdeveu soven que hoiu uo se sap
beu cofessar.
V. et Vert., fol. 12.
Par ces deux péclie's , négligence et oubli, il ad-
vient souvent qu'on ne sait pas bien se confesser.
Fontainas que, cant bom ben de lor, rendo
ud liouie la inciiioiia e tofa oblidansa.
Xu'. r/,;.V)7/rrtr-, rol.55. .
OBL
Fontaines qui , quand on boit d'elles, rendent à
riiomme la mémoire en toute oubliance.
ESP. Olvidanca. it. Oblianza, obblianza.
/(. OiiLiT, OBLi, s. /;/., du la t. OBi.ii'iii/11 ,
oubli.
Non deu bon» los oblitz
Ni 'Is viels faitz rcmembrar.
GlKAUD DE BORNEIL : Per solat?,.
On ne doit rappeler les oublis ni les vieux faits,
/.oc. Quar nieto tantost en oblit
Lurs pairos poeis que so noirit.
Brei'. d'ainor, fol. 63.
Car ils mettent leurs parents en oubli aussitôt
après qu'ils sont nourris.
111 orozat vau reptan
Del passatge qu' an si aies en obli.
Bertrand de Bobn : Ara sai eu.
Les croisés je vais accusant du passage qu'ils ont
tant mis en oubli.
CAT. Oblit, olvit. ESP. Olvidn. it. Obîio, obblio.
f). Oblida, s.f., oubli,
Loc. Digiias li c' Arnautz met en oblida
Toi' autr' amor.
A. Daniel : Lanquan vci.
Dis-lui qu'Arnaud met en oh6/( loul aiitie amuni .
Ans que torn en oblida ,
Lo crims a tan coiregut.
Hugues de Saint-Cyr : Longamens.
Avanl qu'il tourne en oubli, le crime a tant
couru.
iT. Obblia, oblia.
6. Obmdgs, ndj . , lat. OBLiv/os«.y, ou-
blieux.
Lc> prelz e'I sen e la beutat de vos
Don, pois que ns vi, no fui anc oblidos.
Arnaud de Marueil : Si cum li peis.
Le mérite et le sens et la beauté de vous dont ,
depuis que je vous vis , je ne fus oncques oublieu.v.
Necgligens et oblidos e perezos.
F. et Fert., fol. 12.
Négligent et oublieux et paresseux.
ESP. Olvidoso. IT. Obblioso, obblivioso.
7. Desoulidau, V., oublier, perdre I.t
mémoire.
Part. pas.
.Tuzieus félons, trop etz desoblidatz,
Mal vos nienibra del temps que n' ez passaiz.
PI. de la Fierge.
Juifs félons , vous êtes trop oublieux- , il vous sou-
vient mal du temps qui en est passé
OBR
8. Eyssoblidar , v.ssoiii.in.\R, ?'., oiihlici'.
dans l'icois fan Dien eyssoulidar.
G. Olivier d'Arles , Cnblas triiulm.
Gramlcs ricliessos l'ont oublier Dieu.
Qui es noncalens de oofessar, Ys.soiit.iu\
SOS peccaiz.
I''.eiri-rt., fol. 12.
Qui est nonclialant à se confesser, oublie ses pe'clies.
ij. Entroblidar, v.f oublier iiiléi'it'iirc-
nient.
len non la pucsc tNTîîor.r.iDAR
La belha ciii non ;«us piegar.
Petrols : Tôt mon engienli.
Je ne la puis oublier intérieurement la belle à qui
je n'ose adresser des prières.
ANC. FR. Se per vos est pitié entrobliée .
Le Comte d'Anjou : Li grans de'sirs.
OBRAR, V., lat, OPtRARt^ ouvrer, opé-
rer, travailler, ouvroger.
Prepausan en lur cor que morissan enau
Que OBitEssAK la festa.
f^. de S. Honorât.
l'roposent dans leur cceur qu'ils mourussent avaul
iju'ils outrassent la fi'te.
Lo fust s' OBRA per lo fer.
Lit', de Sydrac, loi. 8i-
Le Lois i'ouirage par le fer.
l-'ig. Obri e lim
Motz de vaior.
A. Daniel : Clianson.
Je travaille et lime mots de valeur.
Si no so sanas tas pessas,
Obras a ton dainpnanien,
P. Cardinal : Jbesum Crist.
Si ne sont saines tes pensées , lu travailles à ta
damnation.
"Vers paires Diens,
f'.'ti!/. nos OBRAR tais obras ab crezensa
(^u' enir'els gneritz trobein ab vos giiireiisa,
G. RlQUIEE : Foriz guerra.
Vrai père Dieu,... faites-nous oHirer telles œu-
vres avec croyance, qu'entre les pre'serve's nous Irou-
% ions avec vous refuge.
l'un. prés. OiiKA.NT e fazent de .sas arfz.
/^. de S. Honorât.
Travaillant et faisant de ( pratiquant) ses arts.
l'art, pas. Qni vi las peyras entailladas,
D' anticas figuras orradas.
f^. de S. Honorât.
Oui \il Ici pierres entaillées, d'antiques figures
vitvragées.
OBR 355
Cojias OBRAi>\s nieravelosaniont.
PlllLOMENA.
("oiipos ouvragées merveilleusement.
CAT. Esi>. l'ORT. Ohrar. it. Operare.
1. Orra, s./., lat. opcra, œuvre, ou-
vrage, action.
Krguelbs non es sinon oiiua d' aranb.t.
I^. Vidal : Quor qu'oni.
Orgueil n'est sinon <(Hi'r«^'e d'araignée.
Obras servils que podon esser facbas els au-
tres jorns fciials.
r. et Furl., M. 8g.
OEiivres serviles qui peuvent être faites aux. autre-:
jours lériaux.
Fiff. Se deu boni gardar de obras de peccal.
Las .VI. obras de iiiisericordia.
r. et Ferl-, fol. 2 et 96.
On doit ss' garder d'œîic/'M dépêché.
I>cssix ccuvres de miséricorde.
I.oc. A las obras pareis
Qu' el vol tant pretz e tant Imn' aventura.
Bertrand de BonN : INoslre Senher.
Aux œuvres il parait qu'il veut tant gloire et tan"
bonne aventure.
Proverb. Qui fai desliai obra,
Segou c' a servit, o cobra.
P. Cardinal : Jbesum Crisl.
Qui fait œuvre déloyale, selon qu'il a mérité , le
recouvre.
A r obra conois bom 1' obrier.
Brev. d'amor, fol. 81.
A Vœuvre on connaît l'ouvrier.
CAT. tsi'. PORT. Obra. it. Opéra.
3. Obralha, y. y., ouvrage, fabrique.
Ilb son de peior obralua
Que non es lo fers san Lannart.
Bertrand de Born : Un sirventes on.
Ils sont de \>'\tK fabrique que n'est le fer de saint
Léonard.
/,. Obratge, s. m., ouvrage.
Que m' ayeu tiencats mon obratge.
Un TnotBADOiR anonyme : Kl nom de.
<hii m'aient coupé mon ouvrage.
CAT. Obratge. Esr. Obrage. ix. Operaggio.
:"). Orrier , s. m., lat. ove\s.awius, ou-
vrier, artisan.
Ab pauc de foc ïow V anr e '1 franb
L' ODKiEBS, eutro qu' es esmeratz.
P. Vidal : Neu ui gel.
Avec peu de feu fond l'or et le brise X'ouvrier,
jusqu'à ce qu'il est épure.
356
OBR
Pagar vol sos obriers.
V. de S. Honorât.
Veut paj'er ses ouvriers.
Proverb. A 1' obra conois boni V OBaiER.
Brei'. d'anior, fol.81.
A l'œuvre on connaît Vomn-ier.
CAT. Obrer. Esr. Obrero. port. Obreiro. it.
Opérai o.
G. Oerauor, s. ni., ouvroir, lalioratoiro,
atelier, boutique, fabrique.
Ben vnelh que sapchon li plusor
D' est vers , si 's de bona color,
On' ieu ai trag de moa obrador.
Le comte de Poitiers : Ben vuelh.
Bien je veux que les plusieurs (le plus grand
nnmhre) sachent de ce vers, que j'ai tiré de ma fd-
lirique, s'il est de bonne couleur.
A tôt jorn acostumat
De venir a lor obrador.
Bref, d'amor, fol. I25.
A toujour.î accoutumé de venir à leur oiwvoir.
D' aquo te obrador a renieu.
DvEAND deCarpeNTBAS : Un sirventes.
De cela il tient boutique à usure.
CAT. ESP. Obrador.
7. Obransa, ^.y., œuvre, ouvrage.
Per forsa d' obransa
Del Senbor pietados.
Guillaume de Saint-Didier : Aissi cum.
Par force àH œuvre du Seigneur miséricordieux.
8. Oerari, adj., ouvrable.
Negana obra servi! d' aqnellas qne pot bom
f;ir els .vt. jorns obraris de la setmana.
y. et Verl., fol. 2
IVuUe oeuvre servile de celles qu'on peut faire aux
six jours ouvrables de la semaine.
9. OpERATIO , OPER.ACIO, S. f., lat. OPE-
RATIO, opératioH, action.
Ni es boms del mon poderos
Que de sas operatios ,
Ni del sien secret jutgamen ,
Puesea saber perfiecbainen
La raso.
Son de contemplacio
Pro mai.s que d' operacio.
Brev. d'iunor, fol. 61 cl l^.
Wi est homme du monde puissant qui, de ses ojX'-
rnlions ni de son secret jugement , puisse savoir
parfaitement la raison.
OC
Sont de conicmplalion beaucoup plus que d'(>;;f-
ration-
CAT. Operacio. esp. Operacion. port. Opera-
(ào. IT. Operazione, operagione.
10. Adobrar, V. , travailler, exercer,
façonner.
Aquel oin fai fiirt, qui adobra, en alcun.i
maniera, la cansa d' autrui contra la volontat
del senbor.
Trad. du Code de Justinien, fol. 54.
Cet homme fait vol , qui façonne, en aucune ma-
nière , la chose d'auli ul contre la volonté du maître.
Fig. Que lo jatges e l' actors e '1 reus, cadaus
d' aqviels auobre son offici.
Trad. du Code de Justinien, fol. i3.
Que le juge et le demandeur et le défendeur, chn-
cun de ceux-là exerce son ofllce.
IT. Adoperare.
OBSTANT, adj . , lat. obstant/^v;/, ob-
stant, qui s'oppose, qui fait obstacle.
Adv. comp. Non obstajjt l'appellation.
Fo7s Beacrn, p. 1073.
Non-obstant l'appellation.
CAT. Obstant. esp. port. it. Obstante.
OESTINAR, V., oB.sTiNARe-, obstiner,
opiniàtrer.
Part. pas. Los avia trobat grandanien obsti-
NATS.
Lo dit léguât era obstinat.
Chronique des Atbii^eois , col. 9 el l5.
Les avait trouvés grandement obstinés.
Ledit légat était obstiné.
CAT. ESP. roRT. Obstinar. it. Ostinare.
OC, HOC, adv. afjirm., lat. hoc, oui.
Oc, oïd, était corrélatif de non, non.
Que faraî doncs deserenan?
i'.irtirai m'en.^ — Oc, si pogues.
Peyrols : Eu non laudarai.
Que ferai -je donc dorén.ivanl? M'en séparc-
rai-je? — Oui , si je pusse.
A penas sai dir oc ni no,
Quan uo vey vostre giiay cors gen.
Pons de Capdueil : S'anc fis.
A peine je sais dire oui et non , quand je ne vois
pas votre gaie personne gentille.
La donzella respont :
Segner, hoc, de bon gral.
V. de S. Honorât
La damoisclle répond : Seigneur, oui^ de bon gré.
oc
i? ametz mais dir oc que non.
Gii DE Cavmllon : Seigiieiras.
()ue vous aimiez davantage dire oiti que non.
Siibstaiitiv. I\1i vengr'a plazer
Qu'en pognes un oc a ver.
Berenger de Palasol : Tolz icmeros.
Me vieodrail à plaisir que j'en pusse avoir un oui.
Un no qu'es per me auzitz,
Que val mil ocs at'ortitz.
G. Faidit : ISo m' alegra.
Un non qui est par moi entendu , qui vaut mille
ouis assurés.
"Va! mais ns cortes nos
Quant Hocs no i trob' undanza.
R. Jordan : Era m don. Var.
Vaut plus un non courtois , quand oui n'y trouve
profit.
Loc. Ab fe et ab religion
Den gardar son hoc e son non.
Deudes de PiiADES , Poëme sur les Vertus.
Avec foi et avec religion doit garder son oui et
son non.
Cels que parlon ab me, ien no 'Is enlen ,
E faz lor en , al esgardar, parven,
Et ab rire, et ab oc e no dire.
AlMEBl DE BelliNOY : Aissi col pres.
Ceux qui parlent avec moi , je ne les entends, et
je leur en fais, au regarder, semblant , et avec rire ,
et avec dire oui et non.
Non es bo , de so que reys aafreya ,
Quant a dig d'oc, qne pueis digoa de no.
Bertrand ce Born : Pus Yentedorn.
Il n'est pas bon , de ce qu'un roi octroie , quand
il a dit d'oKi'j qu'il dise ensuite de non.
Del voslre rei mi playria d'Arago
Que , per son sen , disses d'oc o de no.
AlMEBi DE Beli.inot : MeraveiU me.
De votre roi d'Aragon il me plairait que, selon
son sens, il dit à'oui ou de non.
Non a vassal tan bon...
No'l lorn son oc en no.
Guillaume de Dkrgiïedan : Joglar.
N'a vassal si bon... qu'il ne lui tourne son nui en
non.
Nnlla res no in pot dar guarison ,
Si ma domna no m vol far oc de no.
Raihond de Mikava:, : Tuil sil que.
Nulle cliosc ne peut me donner guérison , si ma
dame ne me veut faire oui de non.
ARC. PB. Ne me disirent ne o ne non.
Si ne lor dit ne ho ne non.
F:ibl. ctvont. une, t. I\', p. s/ig, et t. III, p. '(il
occ 357
Je n'en sai plus ne o ne non.
Lai (l'Ignaur'es , p. M.
ANC. IV. E se volemo giiardare in lingua d'oco
et in lingua de si.
Dante.
CAT. Hoc.
Bertrand de Born donna le sobri-
quet d'oc E NO , oui et non, à Henri II,
roi d'Angleterre, pour designer et ac-
cuser la politique versatile de ce
prince.
Voyez Non.
OCCIDENT, s. m., lat. OcciDENTeM ,
Occident, l'un des quatre points car-
dinaux.
Lo solelh que corr, e a totz jorns, d'Orien
eu (JCCIDENT.
r. et f'ert., fol. 32.
Le soleil qui court, et à toujoui-s , d'Orient eu
Occident.
— Partie du globe.
Tut li monestiers
De trastoz I'Occident.
V. de S. Honorât.
Tous les monastères de tout V Occident.
— Les jieuples qui habitent cette partie
du globe.
Tu salvaras tôt Occident.
y. de S. Honorai.
Tu sauveras tout V Occident.
CAT. Occident, esp. port. it. Occidente.
OCCUPAR, ocup.vB , V., lat. occupar^,
occuper, s'emparer, s'appliquer.
OcccPAR ni prendre las terras dels autres.
Chronique des yllhigeois, col. ig.
Occuper et prendre les terres des autres.
Part. pas. Ela vie que so luarit fo ocupat.
PUILOMENA.
Elle vil que son mari fut occupr.
Que lo diable, ton eucinic, te trobe loir
temps occDPATz en bonas obras.
OcccPADAs de non estar en liirs ostals.
/". et Vert., fol. 8t) et 93.
Que le diable, ton ennemi, te trouve toujours
occupe en bonnes iruvrcs.
jippUquées à ne pas rester dans leur demeure.
(AT. EST. Ocupar. port. Occiipar. ix. Occupart.
358
OCI
•X. OccupATiu , adj., occupatif, propre
il occuper.
O son... OCCUPATIVAS.
Leys d'amors, fol. 27.
Ou sont... occupntii'es.
3. Occup.\cio, s. /., lat. occupatio ,
occupation , soin.
Fiff. Er venqaz per la occotacio del .segle,
Trad. de Bede , fol. 71.
Sera vaincu par l'occupation du siècle.
— Terme de rhétorique.
OccuPATios, es cant boni fenh qne no vol
(lire so que diîz.
Leys d'amors, fol. l'jS.
Occupation, c'est quand homme feint qu'il ne
veut dire ce qu'il dit.
CAT. Ocupaciô. ESP. Ocupacion. poax. Occiipa-
cào. iT. Occupazione .
4. Preocupar, V,, lat. praboccuparc,
saisir, anticiper, préoccuper.
S'ira ti preocdpara, tu, la suansii.
Trad. de Bede, fol. 3».
.Si colère te saisit, toi , calme-la.
Part. pas. Las causas preocupadas per davant
los jarats.
Fors de Bearn , p. 1074.
Les causes anticipées par devant les jures.
<;at. ESP. Preocupar. pour. Preoccupar. rr.
Preocctipare.
OCIOS, ocioz, ossios, (idj., lat. otiosm^-,
oisif.
Home ocios e pigre e necgligen.
F.etFert.^M.m.
Homme oisif et paresseux et ne'gligent.
Que non eslessan ociosas.
Trad. d'un Ei'ang. apocr.
Qu'elles ne demeurassent pas oisives.
— Oiseux, frivole, désœuvré.
Diens dis que de cascuna paraula ociosa
nos coveura a reddre razo.
Mala molhier es clauioza... contran'oza ,
UCIOZA.
V. et Vert. , fol . 5 1 et 7 i .
Dieu dit que de cliaque parole oiseuse il nous
conviendra de rendre raison.
Mc'chante femme est criarde... contrariante, dcs-
itucree.
I.oc. Qui estay ocios de bonas obras, ell dona
Inoc al ciieniic de luy temptar.
V. et Vert., fol. 85.
ODO
Qui demeure oisif de bonnes œuvres , il donne
lieu au démon de le tenter.
ANC. FR. Ung nioyne (j'entends de ces ocieux
moynes ).
Rabelais , liv. I , cli. l^o.
CAT. Ocios. ESP. PORT. Ocioso. iT. Ozîoso.
■;>.' OciozETAT , 5. /! , lat. otiositatcm ,
oisiveté.
Or.iozETAT vol dire necgligencia e pigritia de
Ijcn far.
OciozETAT, aysso es .1. peocat que fay molz
mais.
r. et Fert., ibl. 86 et 12.
Oisii'eté veut dire négligence et paresse de bien
faire.
Oisii>eté, ceci est un pérlie' qui fait de nombreux,
maux.
CAT. Ociositat. ESP. Ociosidad. port. Ociosi-
dade. it. Oziosità, oziosiiate , oziositade.
ODI, HODi, s. ni., lat. oniuni , liaine.
horreur.
Odis mov tenso.
Per r eveia e per l'ont de lor fraires.
Trad. de Bcde, fol. 19 et 34.
Haine meut discussion.
Par l'envie et par la haine de leurs frères.
Non nos nias en hodi.
Hisl. de la Bible en proi'., fol. 20.
Ne nous ayes pas en haine.
CAT. Odi. ESP. PORT. IT. Odio.
1. Odioz , aclj., lat. oniosM.y, odieux.
Mala niolbier es... odioza.
Elue, de las propr., fol. 71.
Me'chanle femme est... odieuse.
CAT. Odios. ESP. PORT. IT. Odioso.
ODOR, s./., lat. ODOR , odeur, senteur.
Odor, es qnalitas del sen odoratin.
Elue, de las propr., fol. 267-268.
Odeur, c'est qualité' du sens odoralif.
L'oDOR de l'erba floria.
15. DE VentadolR : Eu abril.
h'odeur de l'herbe fleurie.
Fiff. Quan la doss' aura venta
Deves vostre pais.
M'es veiaire qu' ien senta
Odor de paradis.
B. DE V1.NTADOUR : Quan la.
Quand la douce aure .souille devers voire pays , il
m'est avis que je sente odeur de paradis.
La gran odor de sa sanbtetat.
Cat. dels npost. de Rdina, fol. 190.
La grande o(/eH/' de sa sainteté.
ODO
ANC. FR. Ou qal n'a iiiic bone odor...
VoDs qni inanvez.e odor .Tvez.
Fabl. et Cent, nnc, t. H , p. iqG.
ANC. CAT. Odor. roKT. Odor. ix. Odore.
■j. OnoROS, o^/., du lat. oDORW^y, odorant.
Oimais pois Todoros temps p.iis ve.
AiMEiu DE PEcriLAiN : Dc (In'amor.
ne'sormais puisque Vndorant temps gai vient.
ANC. FR. Et llere cspiecs odoretises.
lioman de In llosc, v. i8r)85.
Ceuillans, ma mie et mov, des ho\it\QeX%odoreiix.
RO.NSAHT, t. I , p. [\'i.
iT. Odoroso.
^. Odorable, odj., odorant, odorifcrant.
Una OQOr mixta ouorabi.a.
Per rezolucio de la caiiza odorari-a.
Elue, de las propr., fol. 268 et 16.
Une ù<leur mixte odoriférante.
Par rc'solulion de la chose odoriférante.
— Propre à percevoir l'odeur.
Aigus nervis... apelatz odorabt.es.
Elue, de las propr., fol. 16.
Aucuns nerfs... appelés odorants»
ANC. ESP. Odorable. it. Odorahile.
.\. Odoramext, odoramen, s. m., lat.
ODORAMEXTww , odeiiT, parfiim.
Gardar... lo nas de .snaas odoramens.
Trop .se delitar en odor a mens.
V. et Fert., fol. 85 et 70.
Préserver... le nez de suaves odeurs.
Se trop délecter en odeurs.
ANC. FR. Remplie fut do donix odorement.
FoLCQUÉ , f^ie de J.-C, p. 'i6l\.
Resjouit toujonrs le sens de Yodorement.
AsiïOT, Trad. dePlutarr/ue. Moral, t. IV, p. 28-'|.
— Odorat.
.Si toi fos anzir, on fora I'odorament?
Trad. de la f Ep. de S. Paul aux Corinlhicns.
Si tout fût l'ouïr, où serait ['odorat ?
Flors... per odoc plazo al odorament.
Elue, de las propr., fol. 209.
Fleurs... par odeur plaisent à l'odorat.
IT. Odoramento.
5. Odorar , V., lat. ODORAR/^ odorer,
sentir.
OnoRAR, es odormovcnt la virlut fulorativa.
Elue, de las propr. , fol . 16.
Odorer, t'i-îl odeur excitant la verlu OiUirative.
OFF
35(
La lentja de parlar, lo nas de odorar.
r.et Fert.. fol.tio.
La lariyuc de parler, le nez A'odorer.
Ab be sentir et odorar.
Bref, d'amor, fol. 52.
Avec bien sentir et odorer.
llemediar per cauzas freias, aplican clas ;il
nas, et odoran.
Elue, de las propr., fol. 80.
Remédier par choses froides, les appliquant au
nez , et odorant.
SiibstantH'. Odorars, savorars
Sou li .sen e palpars.
G. RiijLiER : A sel que.
l.'oilorer, le savourer et le loucher, sont les sens.
Part. prés. Flors
Bellas et de manias colors,
OuoRANs e preciosas.
Brei'. d'amor, fol. 5o.
Fleurs belles et de maintes couleurs, odorantes
et précieuses.
ANC. CAT. Odorar. it. Odorare.
Ck OnoRARi, ndj., lat. odorarik.c, odo-
rant, odoriférant,
La .VI. ODORARIA, inay blanca.
Elue, de las propr., fol. 21^.
La sixième odorante , plus Manche.
7. Odoratiu , adj., lat. ODORATiVM.y ,
odoratif, propre à percevoir l'odeur.
Tirtut ODORATiVA, es potencia natnral, de
odors perceptiva.
Odor, es qualitas del sen odoratiu.
Nervi odoratiu.
Elue, de las propr. , fol. ifj, 267-268 et 35.
Faculté odoralive, c'est puissance naturelle, pei-
ceptive d'odeurs.
Odeur, c'est qualité du sens odoratif.
^ei( odoratif .
OFPENDRE, OFENDRE, V., lat. offen-
neRE, offenser, blesser.
S'om pognes partir de follor...
E no volgues Diens tan soven offendrk.
Bernard d'.Airiac : Be voliia.
Si l'homme pouvait se départir do folie... et qu'il
ne voulût pas si souvent ol]'enser Dieu.
Non t'oFENDAS a la peira.
Trad.deBède,io\.ri.
()ue tu ne te blesses pas à la pierre.
Part. pas. Carl'aveui qfendut.
G. RlQi'iER : Quiconois.
Car iiiiui l'avons offensé.
3 Go
OFF
ANC. F«. Soy instamment exercer et travailler,
part à la fortilication de sa patrie et la dé-
fendre, part au reponlsemeut des ennemis
et les offendre .
Rabelais, Prologue, liv. III.
Vous gardez à tout povoir de offendre Dien.
Jehan de Saintré , i. I , p. 86.
Se nous avons offendu à nulluy.
Roman fr. de Fierahras , liv. II , part, il, cli. 5.
CAT. Ofendrer. f.sp. OfenJer. tort. Offender.
iT. Offendere.
1. Offensa, offf.nssa , ofensa, s. f.,
!at. offensa, offense, lésion.
Patz e perdos d'oFENSA.
G. KiyuiER : Crisliaii.
Paix et parJon d'offense.
Gardar de peccat e de la offenssa de Dieu.
F. et Fert., fol. 93.
Préserver de péclié et de V offense de Dieu.
CAT. ESP. Ofensa. port. Offensa, it. Offenza.
3. Offensio, ofensio , s.f., la t. offen-
sio, offense, outrage.
Offensio no ns fis jorn de ma via.
Rambaud d'Orange : Si de tioLar.
Offense je ne vous fis jour de ma vie.
Qii'ela degues penre venjansa de lui, si el
avia faita ofensto vas ela.
F. de Pons de Capdiieil.
Qu'elle dût prendre vengeance de lui, s'il avait
fait offense envers elle.
ANC. fr. Et a faict tous les deux gravement
par son anthorité, et sans grande offen-
sion d'esperit.
J. CoLLlN , Tr. d'Amytié de Cicéron, p. 36.
ESP. Ofension. it. Offensione.
/). Offensatio, s. f., offense.
Per las offensatios.
Piegla de S. Bcnezeg, fol. 7g.
Par les offenses.
5. Offendement, .V. m., lat. offeniii-
MENT«/?2 , offense, embarras, trans-
gression.
Per offendement.
Trad. de Bhde , fol. .')r(.
Par offense.
leu m' excuzi en ayso ses offende.viiiNT,
avent Lona consciencia.
Trad. des Actes des apôtres, cli. 2^.
Je m'excuse en ceci sans transgression, ayant
Jionne conscience.
IT. Offendlmento.
OFF
G. Offendedor, s. m., violateur, trans-
gresseur.
"V'engar... de negnn tort que sia fatz ad aquel
offendedor.
Statuts de Montpellier, de 1204-
Venger... de nul tort qui soit fait à ce transgresseur.
ANC. CAT. Ofenedor.
7. Defenure, V., lat. defend^re, dé-
fendre, garantir, prohiber.
leu no soy reis coronaiz. . .
Que pose' a mon fort seignor
Défendre mas heretatz.
Le dauphin d'Auvergne : Reis pus vos.
Je ne suis pas roi couronné... (pour) que je
puisse contre mon seigneur puissant défendre mes
héritages.
Mi sui trebalbatz
Cnm pogues mi dons défendre
Dels manens malvatz.
Pierre de Bussignac : Sirvenles.
Je me suis tourmenté comment je pusse défendre
ma dame des riches méchants.
— Faire défense, interdire, se refuser.
Combat so don ien no m pose défendre.
G. Magret : Enaissi.
Je comhals ce dont je ne puis me défendre.
Si vol autr'amador
Ma domna, non lo y defen.
B. DE Ventadour : Acossellalz mi.
Si ma dame veut autre amant, je ne le lui défends
pas.
Maynthas vetz dreitz defen
So qu'amors cossen.
.\iMAR DE RocAFiCHA : Si amors .
Maintes fois droit interdit ce que atnour permet.
Es tan fers e salvatges que del ballar se defen.
Le comte de Poitiers : Companho.
Il est si farouche et sauvage que du danser il .se
défend.
Part. pas. Me sui d'amor defendot tota via,
Domna, tio vi vostrecors benestari.
Ralmenz Bistors d'Arles : Aissicol fort.
Je me suis toujours défendu d'amour, dame,
jusqu'à ce que je vis votre personne agréable.
ANC. CAT. Défendre, denfendrer. esp. port.
Defender. rr. Dfendere.
8. Defensa, S.f., lat. defensa , défense.
Los castels e plassas de sa terra , les qiîals so
de defensa, fiira abatre e démolir.
Cltronique des Albigeois, col. 3t.
Les châteaux et places de sa terre, lesquels sont
de défense, il fera ahallre et démolir.
OFF
Nou vol adiuetrc las exceptions, alléga-
tions e DEPENSAS.
Statuts de Provence. JlLIEN , t. II , p. 43o.
Ne veut admellie les exceptions, allc'gatioiis et dé-
fenses.
CAT. ESP. roRT. Dcfensa. it. Difensa.
9. Defendensa , s.f., résistance.
Selh qui , per nos , foQ pausafz en la crotz ,
E clavellatz ses fota deff.ndeîjsa.
Pt;jOLS : Uicus es.
Celui qui, pour nous, fut pose en la croix, et cloue
sans toute résistance.
10. DeFENSIO , DEFENSION , DEFENCION ,
S.f., lat. DEFE^siose/w, «Jéfense, ré-
sistance, retranchement, protection ,
forteresse.
Per la deke-^sion del pays.
Reg. des Etats de Prot'. , de 1401.
Pour la défense du pays.
O gicnhs , o defensios ,
O castelhs.
CiDENET : Amors e.
Ou engin , ou retranchement , ou château.
La DEFENsiON qu' en ai al monestier de Tornac.
Tit.de ii-j^. IIist.de Langucd.j t. JII, pr.,col. !3:').
Le retranchement que j'ai au mouaslère de Tornac.
Defeiîcion d' aqni enant non sia recebedoira.
Statuts de Montpellier, de 1258.
Défense de là en avant ne soit recevable.
To.s pensetz de far defensio.
R-AMBAVD DE Vaqueiras : Valcn marques.
Vous pensâtes de faire résistance.
S'alegra niolt per la uefensio de Miraval.
f^. de Raimond de Miraval.
Se réjouit moult à cause de la protection de Mi-
raval.
ANC. fr. Pour la deffension desdites fron-
tières.
MONSTBELET, t. I, fol. 162.
De porter la parole en defension publique.
Amvot, Trad. dePlutarque. Moral., t. 111, p. aSo.
— Prohibition.
Mandat m'a , .m. jors a , e fait defessio
Que no lavs pasar home de lunba régie.
Pioman de Fierabriis, v. Zj()5o.
M'a mande , il y a trois jours , et fait défense que
je ne laisse passer homme d'aucune rej;ion.
AR<:. FR.
Mandé m'a, jà .iti. fois, et fait uefencton
Que je ne lais ab-r escuier ne garelion,
m.
OFF
3()
Clievalier ne sergant , si je ne sai le non.
Poème de Fierabras en 'vers français .
ANC. CAT. Defensio. esp. Defension. port. De-
feiisài). IT. Difensione.
11. DeFENDEME>T, DEFENDEMEN , DEF-
FENDEMENT, ,v. ///., défcnsc, [notcction.
Aquel deffendbment qu'el fara en aqnest
plag , el j)ensa far per so dreg.
Trad. du Code de Justinien, fol. 12.
Jl pense laire pour son droit celte défense qu'il
fera en ce plaid.
Vers paires Dieus,
Defendemens, defendens d'aversiers.
G. RiQUlER : Forlz guerra.
Vrai père Dieu,... protection, protégeant d'en-
nemis.
l'er donar... als uelhs defendement.
Elue, de las propr.j fol. Sg.
Pour donner... aux yeux défense.
ANC. FH. Que il u'i ot desfendement.
Roman de Brut, t. I, p. 297.
ANC. cat. Defeniment, deffeniment. anc. esp.
Defcndimiento. port. Defendimento . it.
Difcndimento .
12. Defensal, s. m., retranchement,
barrière.
L'autre portai es ferinatz...
E pois aquest es passatz.
Pois no i ba nuil defensal.
Un TBOUBADOtn ANONYME : Chastcl.
L'autre portail est fermé... et après que celui-ci
est passe' , puis il n'y a nulle barrière.
ANC, FR. Iloec avait tel defensail.
G. GaiMAB , Poème d'Ihmeloc, v. 55l .
i"^. Df.fensailla, .y. /! , résistance.
VolpilJs e nuaiibos,
Flacs , ses tota nEFENSAiLi.A.
Bertrand de Horn : Mailolin.
Poltron el lâche, flasque, sans toute résistance.
i.'i. Defenpedor, f. //;., défenseur.
Tro]) son li combatedor
E pane li defendedor.
AiMERi DE Peguilain : Li folll.
Beaucoup sont les assaillants et peu les défenseurs.
E'I conis a cor d'esvazidor,
E'I vescorus de defendedor,
E veiam los lai al pa.scor.
Dertrand de Bobn : Rassa t;ni.
46
362 OFF
Et le comlc a cœur J'euvaliisseui-, el le vicomli'
de di-fenseur, et voyons-les là au printemps.
ANC. CAT. Deffendedor, defenedor. ANC. Esr.
PORT. Befendedor. it. Difenditore.
i5. Defensible, adj., dt^fensible.
Lo castel, lo quai era fort uefensibi.e.
Chronique des Albigeois, p. 52.
I.c cliâleau , lequel e'iait fort defensible.
ANC. ESP. Defensible.
16. Defensar, V., défendre.
Los vassals son teDgntz de defensau la per-
soua de lor senhor.
Arbre de Bataillas, fol. 106.
Les vassaux sont tenus de défendre la personne
de leur seigneur.
Contra freior defensar.
Elue, de las propr., fol. ^2.
Défendre contre froideur.
< AT. ANC. Esr. Defensar. it. Difensaie.
17. Defendalh , S. m., retranchement,
barrière.
El frontal del mur havia .c. portas de iiie-
falh, et per tôt eviro ceitas est;iggas e befen-
DALHS ordenatz egalnient a défendre.
Elue, de las propr. , fol. 167.
A la façade du mur il y avait cent portes de mé-
tal , et partout environ certains étages et retranche-
i/ienls ordonnés e'galement pour défendre.
18. Defensor, s. m., lat. defensor ,
défenseur.
No era razo que natnra layshes ses armas
defensivas aquel qui es del grey defensor.
Elue, de las propr., fol. 234-
Il n'était pas raison que nature laissât sans armes
défensives celui qui est défenseur du troupeau.
<:at. ESP. PORT. Defensor. it. Difensore.
19. Defensiu, adJ., défensif.
Membres... defensius, so del cervel las doas
K'ias e'I test.
Elue, de las propr., fol. 33.
Membres... défensifs, ce senties deui tissus du
cerveau el le têt.
Anar en armas defensivas.
Arbre de Bataillas, {o\. 12'2..
Aller en armes défensii'es.
CAT. Defensiu. esp. port. Defensivo. it. Di-
fensivo .
OFF
OFFRIR , OFRiR, ufrir, v., lat. orrev^re,
offrir, présenter.
Mai lor vcy deniers offrir
Que n'a neguu del autar.
B. Martin : A Sénhors.
Je leur vois offrir plus de deniers que n'en .^
nul de l'autel.
Elh va OFRIR al autar nn calice d'argent.
Philomena.
Tl va ofrir à l'autel un calice d'argent.
Part. pus. Ara tal me sui offertz.
R. Vidal : Entr' el taur.
Maintenant je me suis offert tel.
Aruantz vol sos chans sia ufertz
Lai on dous motz mov en agre.
A. Daniel : En breu.
Arnaud veut que son cliant soit offert là oii doux
mot tourne en aigre.
CAT. Oferir. esp. Ofrecer. port. Offrecer, of-
ferecer. it. Offerire, offercre.
2. OfFERF.NDA , OFERENDA , UFRENDA ,
s.f., offrande.
I''ai sos dos... e sas oferendas.
P. Cardinal : <^)ui ve gran.
Fait ses dons... et ses offrandes.
Laissa aqui i'oferenda, e vai far paz ab ton
fraire, e pois torna offrir t'oFERENDA.
Trad. de Bède, fol. 25.
Laisse là ton offrande, et va faire paix avec Ion
fi (' le , et puis retourne ofi'rir Ion offrande.
Quar ie ds ador e us cre ,
Senher, e us fauc ufrenda
De me e de ma fe.
FoLQUET DE MARSEILLE : Vers Dieus.
Car je vous adore et vous crois. Seigneur, et vous
fais offrande de moi et de ma foi.
— Terme de liturgie.
Los introitz e'is graduais e la offerenda.
Cat. dels apost. de Borna , fol. 55.
Les inti'Oits et les graduels et V offrande.
ESP. Ofrenda. port. Offrenda. it. Offerenda .
3. Offerta, uferta, s.f., offre, of-
frande.
Las offertas o las autras drecburas que son
per devotio establidas.
V. et Vert., fol. 16.
Les offrandes et les autres redevances qui «nnl
établies par dévolioii.
OFF
Fâcha 1' UFtRT.v
Del euceus.
2'rcicl. d'un Et'ung. apucr.
h'q/l'rancle de l'eucciis faite.
Fig. Fa lie son cors uferta.
Leys d'amors, lui. 27.
Fait de son corps offrande.
ASC. FR. Quant il li fireut tel offerte.
GoDLKRoi DE Paris, Clir. mèlr., p. 27.
CAT. ESP. Oferta. port. it. Offerta.
i. Offua, s.f., offre.
Ly fan OFFR*..
Chronique des Albigeois, col. 55.
Lui font offre.
Oltra las offras dessus ditas.
Tit. de 1424- Hist. de Lang., t. IV, pr., col. 422
Outre les offres dessus dites.
5. Ufrenna, S.f., offrande.
Spiritals cfrennas.
Trad. de la i'« Epitre de S. Pierre.
Offrandes spirituelles.
6. Prf.ferir, V. , du lat. prûefer^ï-,
préférer.
Part. pas. Las personas pîos prochanas en
affïnitat... sian preferidas.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 261 .
Que les personnes plus proches en affinité...
soient préférées.
Slan preferidas enfra nn mes.
Statuts de Provence. Bo?.iy, p. 47-
Qu'elles soient préférées pendant un mois.
«:at. esp. port. Preferir. it. Preferire.
7. Proferre, v. , lat. proferre, pro-
férer, produire, alléguer.
Ane bom no i venc conseill qnerre,
Per tal que dreit poges proferre,
Que s'en ânes desconseillatz.
Roman de Javfre, fol. 1 .
Oncques homme n'y vint que'iir conseil, pourvu
qu'il pût /^rof/Hi>e un droit , qui s'en alhit desap-
pointe.
Si no'l platz que s'aïuor 11 proféra.
T. d'un anonysie et d'une dame : Bona dona.
S'il ne lui plaît pas qu'il lui produise son amour.
— Offrir.
Tôt zo qu'ieu pose ni qu'en sai,
Vos PROFER, et encara mai.
L».«riVAJ<C ClCALA : SïingDcr Thomas .
OFF
363
Tout ce que je puis et tout ce que je sais , je vous
o[l're, et encore plus.
Qui fai niisericordia profer sacrilizi.
Trad. de Bédé , fol. 64-
<)ui fait miséricorde offre sacrifice.
l'art. pas. Si la liella , ciii sni profers,
Mt; vol lionrar.
Giraud de Bobneil : Quan lo frcg.
Si la I)elle, à qui je suis offert, me veut honorer.
CAT. ESP. PORT. Profcrir. it. Proferire, prof-
fer ire.
iS. Proferta, s.f., offrande.
Portavon li torcas et candelas e niotas pro-
fertas que cremavon nneg et jorn davaa
Nostra Dona.
Cartulaire de Montpellier, fol. 74.
Lui portaient torches et chandelles et uomhreuses
offrandes qui brûlaient nuit et jour devant Notre-
Dame.
ANC. CAT. ANC. ESP. Proferta, it. Proferta,
profferta.
y. Referenuari, s. m., lat. referen-
DARiwi-, référendaire.
Teiaiu donx quans rims poyrem troLar...
que comenso per a e pueys per b, etc.... De
a baveni adversaris,... de r, referendaris.
Lejs d'amors , fol. l5o.
Voyons donc combien de rimes nous pourrons
trouver... qui commencent par A et puis par B, etc..
Dca nous avons adversaire ,... de R, référendaire.
ESP. PORT. IT. Referendario .
10. Referre, v., lat. referre, rap-
porter, rendre.
Loc. Tu, quai nierce li'n refers .'
Giraud de Bornkil : Arausirelz.
Toi, quelle grâce lui en rends-tu?
Ad aqnesta soplei e joing
Mas nias, per rvEFERRB merces.
G.VUBERT AiMiKLs : Brcu vers.
Vers celle-ci je supplie et joins mes mains , pour
rendre grâces.
Gant Deus nos bat, si nos o recebem eu
paz e li eu rcierem gracias.
Trad. de Bide , fol. 67.
Quand Dieu nous frappe, si nous recevons cela en
paix, et lui en rendons grâce.
Nul grat no ns refier.
T. DE LA comtesse DE DiE ET DE RaMBAUD D'O-
R.\NGt : .Aniic.\.
.le ne TOUS rends nul gre'.
364 OIT
Aquesta dictios quays pot se referrk a la
votz o al signiflcat.
Leys d'arnors, fol. Il4-
Ce mot peut quasi se rapporter à la vois ou ù la
signification.
CAT. ESP. PORT. Referir. n. Referire.
01, OY, interj., oh! ah!
Oi Diens! cuin son escurzit li clar rai
Qu'alumavan Toscana e Lombardia.
AlMERl DE Peguilain : Era par bcn.
^A Dieu.' comme sont obscurcis les clairs rayons
qui éclairaient Toscane et LomLardie.
Oy Dieus ! OT Dieiis ! de 1' alba , tan tost ve !
Un TROUBADOUR ANONYME : En uu vergier.
OADieu! o/iDieu! de l'aube, sitôt elle vient .'
IT. OU
OîRE, OYKE, s. m., lat. u^rew, outre.
Nostre oyrk son sec e vuech.
Trad. d'itnEvang. apocr.
Nos outres sont sèches et vides.
El segonz Goiraut de Borneill
Que sembla oirë sec al soleill.
Pierre d'Auvergne : Chanlarai. Var.
Le second Giraud de Borneil qui ressemble à ou-
tre sècbe au soleil.
ANC. CAT. ESP. PORT. Odrc. IT. Otre.
OISSOR, s.f., lat. uxoR, épouse.
Li filial e ill oissor.
ToRCAFOLS : Comunal veill.
Les fillâtres et les épouses.
Qae'l vercliiera de sa oissor
'Vendet.
Garins d'Apchier : Mos comunals.
Vu que la dot de son épouse il vendit.
ANC. PR. C on ne savoit si bêle oissor
Ne si cortoise ne si franche.
Fabl. et cent, anc, t. I , p. i86.
Ke li frère li douast e cil en fist s'oisour.
Roman de Roit, v. 23 16.
Avoir voilez no dame à fenitne et à oisoiir.
Poème d'Hugues Capet, fol. i5.
OIT, UEiT, S. m., nom de nombr. card.,
lat. ocvo , huit.
Per dos sols serai meillz accoillîfz...
Dels doze aurai ab benre et ab inanjar,
E'is oiTz daria a foc et a colgar.
G. Magret : Kon valon.
Pour deux sous je serais mieus accueilli... avoi:
les douze j'aurai à boire et à mauger, et je donnerais
les huit pour feu et pour coucher.
OIT
Loc, Qui aisso fai d' deit en ckit jorns.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Qui fait ceci de huit en huit jours.
ESP. OcllO, PORT. O'UO. IT. Otto.
2. OcHEN, ucHEN , ocHE, «f(^'., huitième.
- L'ocHEN, es Bernafz de Sayssac,
Qu'anc negun bon mestiers non ac.
p. d'Auvergne : Chanlarai.
he huitième, c'est Bernard de Sayssac, qui onc-
ques n'eut nul bon me'tier.
Al sest jorn en Belleem intret
On coDipli lo seten, e estet
Al UCHEN jorn.
Trad. d'un Evang. npocr.
Au sixième jour il entra à Bethléem où il accom-
plit le septième, et demeura au huitième jour.
Autreiam ad oche et acapte .v. scsiairadas
de terra... Per I'oche que m devetz donar de
totz los blatz.
Tit. de 1279. Arch. du Roy. Toulouse, J. 32i .
Nous octroyons à huitième et à acapte cinq sé-
térées de terre... Pour le huitième que vous me
devez donner de tous les blés.
3. UcHENA, s.f., huitaine.
Poyria hom dire seizeuas, setenas, uchenas.
Lejs d'amors, fol. 33.
On pourrait dire sixaines, septaines , huitaines.
/|. OcTAU, adj., lat. octav«.?, huitième.
Al OCTAU jorn que sera natz.
Lii>. de Sjdrac , fol. 84-
Au huitième jour qu'il sera ne.
Escorpios es per semblan
L'ocTAu signe.
Brev. d'amor, fol. 27.
Le scorpion est en apparence le huitième signe.
CAT. Octaii. ESP. Octavo. port. Oitavo. it. Ot-
tavo.
5. OCTAVA, UCTAVA , S.f., lat. OCTAVA ,
octave, intervalle de hviit jours.
Dimartz aprop la octava de Pasca.
Philomena."
Mardi après Vorta\'e de Pâques.
Tro I'dctava de Pandecosta.
f^. de S. Honorai.
Jusqu'à l'octai'e de Pentecôte.
- — Terme de musique.
La premeira e 1' octava son aissi respondens.
P. DE CoiiBlAC : El nom de.
La première et l'octave sont ainsi correspondaiiles.
CAT. Esr. Octava. port. Oitava, it. Ottava.
01
6. OcTAVAMF.NT, adi>., liuitièrnement.
OcTAVAMEST pcr... prcdications.
Doctrine des Faudoii.
Huitièmement par... prédications.
7. Oytenal, ûdj., huitième, de la hui-
tième partie.
Moldre... lo sesteyr per nna copa oytenai,.
Tit. de i^oo. Àrch. du Roy., K. 772.
Moudre... le selier pour une coupe de la huitième
partie.
8. Octobre, octembre, octoyre, s. m.,
lat. ocTOBRzV, octobre.
Octobres es ditz lo dezes.
Brev. d'atnor, fol. 47-
Octobre est dit le dixième.
Aiso fo en octembre.
Arxald de SIarsan : Qui comte.
Ceci fut en octobre.
OcTOYRES es le .x. nies... , es octoyre ape-
lat , quar es le .viii. après mars.
Elue, de las propr., fol. 125.
Octobre est le dixième mois... , il est appelé oc-
tobre, parce qu'il est le huitième après mars.
CAT. ESP. Octubre. port. Outubro. it. Oltobre,
OL, S. m., lat. OLeuni , huile.
Ab OL rozat.
Del'Des DE Prades , ^uz. cass.
Avec huile rosée.
2. Oli , S. m. , huile.
L'olivier fai on qu'es dons e fis,
Serveei de GiRONE : Del mon.
I.'olivier fait huile qui est douce et fine.
Fas lani de cera e d'or.i.
A. Daniei, : Al) guay.
Je fais lumière de cire et à'huile.
l'ij. An lo cor plen d'oLi de pietat.
r. et Vert., fol. gt.
Ont le cœur rempli d'huile de piété,
'.stabli que li malande o 'Is enferras fo.sso
oms del sanh oli davant que mori.sso.
Cat. dels apost. de Pioma, fol. 68.
haLlit que les malades ou les infirmes fussenl
oins de Vhuile sainte avant qu'ils mourussent.
Ajc. FR. Saintefié de oile e de creisme.
h DE Sai.nte-Malre , Chr. de Norm., fol. i5o.
• Al OU. ES p. Olio. port. Oleo. it. Olio.
1. Oliva,.?. /, , lat. (li.ivA, olive.
OL
365
Ab oli d'oLivAS ouhetï.
Dtt'DES DE pRADES , Auz. CaSS.
Aiec huile d'o/ii't'.5 oignei.
La raastia en oli d'oLivAS.
Lii'. de Sydrac, fol. 77.
La rôtissait en liuilc A'olives.
CAT. ESP. IT. Oliva.
4. Olivier, olivier, s. m., hit. olivifr.
Vu grau ram d' olivier teuc.
Trad. d'un Ei'ang. tipocr.
Un prand rameau d'o/ic/er tint.
Si el i planlet vinbas, o olivers.
Trad. du Code de Justinien , fol. 5o.
S'il y planta vignes , ou oliviers.
Ad Dua fontanela, de près un olivier.
Roman de Fierabras . , v. I^O.
.\ une fontanelle , près d'un olivier.
CAT. Oliver, esp. Olivo, clivera, port. Oliveira.
it. Olivo.
5. Olivar, aclj,, h'it. olivarw, d'huile.
Aquest sia canteri olivar.
Trad. d'j4lbucasis, fol. [\.
Que celui-ci soit cautère d'huile.
6. Oleastre, s. m., lat. oleastrmm,
olivier sauvage.
Oleastre... aruar es et no fnictuos.
Elue, de las pnipr., loi. 216.
L'olivier sauvage... est amer et non fructueux.
ESP. IT. Oleastro.
7. Oliu , S. m., lat. oiAwttim , lieu
planté d'oliviers, champ d'oliviers.
Si que pois lo penderon en .1. oliu.
Guillaume be Tudela.
De sorte qu'après ils le pendirent en un champ
d'oliviers .
8. Oliar, 71., du lat. OLT. xtits , huiler,
oindre d'huile.
Pueis OLIATZ
Lai on la podagia sera.
DeUUES be l'RABtS, ./luz. cass.
Puis huilez là où la goutte sera.
(.AT. Oliar. ESP port. Olear.
9. Enoi.iatio , s. f. , onction , action
d'huiler.
El sagr.'iuicnt de matrctiioni et la sancta
ENOLIATIO.
r. etFert., fol. 5.
Le saiirmciit de mariage et la sainte on(7(o/i.
366
OLE
lo. Peroliamen , s, ni., onction, ex-
trême-onction,
Lo premier sagramea, es bategar... lo .vu,,
PEROLIAMEN.
Declaramens de motas demandas.
Le premier sacrement, c'est baptiser... le sep-
tième, extrême-onction.
OLA, s. f., lat, ol/a, marmite, grand
pot , chaudière,
Doas serpens, o nna soîa
Cotz hom en aîga en nn'oLA.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Dem serpents, ou un seul on cuit dans l'eau dans
une marmite.
Coma la ola , bolhen sobre lo fuoc, que es-
oampa tôt so que es clins,
F. et Vert., fol. 25.
Comme la marmite, bouillant sur le feu , qui ré-
pand tout ce qui est dedans.
En la OLA do Vnlcan.
Ctil. dels apost. de Roma , fol. 67.
En la chaudière de Vulcain.
CAT. ESP. OUa. PORT. Ollta. it. OHa.
2, Olada, s. f. , potée, chaudronnée.
Una OLADA de braza de la premera fornada.
For de Montcuc. Ord. des R. des Fr., l463 ,
t. XVI, p. 129.
Une potée de braise de la première fournée.
3. Olier, s. m., potier, chaudronnier.
Ad oiiERs et a tenliers, lo portai San Gili.
Cartulaire de Montpellier, loi. l^.
A potiers et à tuiliers , le portail Saint-Gilles.
CAT. Oller. ESP. Ollero, port. Oleiro.
OLER, V., lat. OLERe, sentir, exhaler
de l'odeur, puer, odorer.
No sen brngir ni oler
Aqaest ualvais volatil.
Marcabrus : Pus la fucllia.
Je ne sens bruire ni puer ce mauvais volatile.
Part, prés, Domna , roza ses espina.
Sobre totas flors olens.
Pierre de Corbiac : Domna dels.
Dame , rose sans épiue , sur toutes ileurs odo-
rante.
ANC. FR. Les Hors en oient miex que basme.
Roman de la Rose, v. 12881.
Un jnr li .ila demander
De s'alcne s'ele en puanz,
OLH
Ou s' elc esteit souef oulanz.
Marie de Fbance , t. II, p. 192.
ESP. Oler. IT. Olire.
1. Olor, s.f., lat, OLOR, odeur.
Li mort e'ib nafrat lor an tan raala olor.
Guillaume de Tldela.
Les morts et les blessés leur ont si mauvaise odeur
ANC. FR. Me seult oster de ma dolor
Par sa très doucereuse olor.
Roman de la Rose, v. 10^56.
CAT. ESP. Olor. IT. Olore.
3. Redolekt, redolen , adj., lai. re-
DOLENTew, odorant, parfumé.
Causas aromaticas et redolens.
I'"Hm aromatizanl et redolent.
Elue, de las propr. , fol. 92 et l32.
Clioses aromatiques et odorantes.
Vapeur aromatisante el odorante.
'). Redolencia , .y, /], parfum.
Sa aromaticitat o redolencia.
Sobre bona odor et redolentia.
Elue, de las propr., fol. igti et itio.
Son arorae ou parfum.
Sur-bonne odeur et parfum.
OLH, OL, OILL, HUELH , HUEL, UELL ,
ULH, uiLL , S. m., lat. ocuuis, œil.
No y veg clar dels huels ab que iis remir.
B. DE Ventadour : Ab joi mov.
Je n'y vois pas clair des jeux avec quoi je vous
contemple.
Eu li bais la bacba e'is ols amdos.
G. Aduemar : Al chant d'au;el.
Je lui baise la bouche el Xes yeux tous deux
Que lo CLHs de cel cap vos en salhis.
Roman de Gérard de Rossillon, fol, J^.
Que Vœil de cette tête vous en sortit.
Fig. E 'Is HDEiLS del cor tenc ades lai.
PoNS DE LA Garde : Plus ai.
Et les jeux du cœur je tiens toujours là.
Providenza fai loyn gardar
Ab uiLLS de cor zo c'oin dea far.
Deudes de Prades , Poème des Fertts.
Prévoyance fait regarder loin !i\cc jeux decœur
ce qu'on doit faire.
Que denbes virar près de me
Los HUELHS d'araor e de merce.
Arnavd de Marueil: Si que os.
Qu'elle daignât tourner près de moi \iiijtuy.
d'amour et de mer«i.
OLH
t,o solelh ;
HuELH de trastot lo mon et illaminainens
Pierre de Corbiac : El uoin de.
Le soleil... œil et )uniièi-e de tout le monde.
I.oc. Qni s vnelha, n'aia I'ijelh moilhat.
P. Cardinal : (^ui vol sirventes.
Qui se veuille, en ait Vœil mouille'.
En son regart oïl a oïl.
Trad. de Bide, fol. lo.
Eii son regard œil à œil.
E m fay huelhs de drago.
P. Vidai. : Ajustai-.
Kl me fait yeux de draoon.
A fjni l'esgarda de dreg huel.
P. Tîogiers : F.ntr' ira ejoi.
A qui le regarde de droit œil.
Per aqnest tort ini podetz les huelhs traire.
Guillaume de Saint-Didier : El mon non a.
Pour ce tort vous pouvez m'arracher [es yeux.
A totas gens mostrar a olh
La dicha naychensa d'Anior.
Brev. d'amor, fol. 3.
A toutes gens montrer à Vail ladite naissance
d'Amour.
Lo dux ditz que non o creyria
Si de SOS huellz non o vezia.
f^. de S. Honorât.
Le duc dit qu'il ne le croirait si de scsyeu.i- il ne
le voyait.
ANC. FR. Qne il n'aveit que un .sol oii... bleue
l'eut par aventure.
Un rains en Voil.
Un rains me feit dedens Voil.
2' trad. du Castoiement, contes 5 et 7.
Sorquidance dit e orgiiii ,
Si ne set qne li pent al oil.
B. de Sainte-Maure, Chron. deNorm., fol. 118.
A ses ojrls cora flambe de fa.
Trad. de l'Apocalypse, Bib. de l'Arsenal.
ANC. CAT. OUI. CAT. .MOn. Vil. ESP. Ojo. PORT.
Olho. iT. Occhio.
— Terme de monnayage.
Li Percgozi deven esser fachs blanc ab .v.
f)I.US,
Tare de 1276. Commune de Péri^ueux.
Les Peiigourdins doivent être faits Maiic avec
cinq yeux.
■2. HOELH DE VEIKE, S, Ht., œil (le vetic,
espèce d'oiseau.
HuELH DE vKiRE es un petit auMl blanc ,.
et a la pus soiil vista que res qne sia.
Raturas d'alrns ameh.
OLH
36;
Vœil de verre est un petit oiseau blanc... cl il n
la vue la plus subtile que rien qui soit.
3. Ulhal, s. m., visière.
Fo ab sagela ferilz j)er lo nazal
E perluLHALdi'l elme, que lo colps fo inortal.
Guillaume de Tudela.
Fut avec sajetle frappe' par le nazal et par la vi-
.lière du heaume, (tellement) que le coup fut inorlel.
4. Entrtteil, s. m., cntr'œil, espace
qui sépare les yeux.
Lo nieias que es d'eviro
Entro en liueill, entrueill a nom.
Nefa jauna e lonc entrueil.
Deudes de Prades , j4uz. cass.
Le milieu qui est à l'environ jusqucs en œil, a
nom entr'œil.
Ne'fe jaune et long entr'œil.
ANC. FR.
Entrueil plaisant, bouche bien ordonée.
Eustacue Deschamp.s , p. 98.
.'>. HuLHAR, V., être pourvu, être garni
d'yeux.
Part. pas.
Aruaut, joglar, mal hui.at, cara trôna.
GiRAUD DE Calanson : Sitôt s'esfors.
Arnaud , jongleur, mal ç>-arni d'yeux, figure plato.
CAT. Vilar. PORT. Olhar.
G. OcLEiAR, ^K, du lat. octthus , cli-
gnoter.
Cant eu la vei , tôt m'abelluc,
Et OCLEI mal d' un ratairol.
Un troubadour anonyme : Can vei.
Quand je la vois, je suis tout ébloui , et je clignote
plus qu'un petit rat.
7. AvoGOLAR, V. , aveugler.
Anfras fontainas candas que avogolo la gen.
Z(V. (te Sydrac, fol. 55.
Autres fontaines chaudes qui aveuglent la gent.
8. Reiruelhar , V., regarder en arrière,
blâmer.
Tôt lo mons lo'n reircelha.
Guillaume de Wontagnagout : Bel m'es.
Tout le monde l'en regarde en arrière.
Qne fols ai dig? leu rai reirdblh.
G. RiQuiER : Tôt m'es.
Qu'ai-jcdit , fou? Je ine blâme.
(). Opthalmia, .s. f., lat. ^ophtalmia ,
ophthalmie.
368
OLM
Optalmia que es passio del uelh.
Elue, de las propr., fol. 79.
Ophthalmie qui est soufi'rance de l'œii.
OpTALMiA e emigranea.
Trad. d'Albucasis, fol. 54-
Ophthalmie et migraine.
CAT. Esr. Oftahnia. tort. Ophtahnia. it. Oc-
tahnia.
10. Optalmi , s. m.. Lit. ophthalmi//.s ,
ophtalmi, sorte de pierre précieuse.
Ottalmi es peyra de diversas colors.
Elue, de las propr., fol. 190.
'L'ophtalmi est pierre de diverses couleurs.
OLIMPIA.DIS, s. f., lat. olympiadis ,
olympiade.
L'an pruniier de la olimpiadis .ci.xxxiir.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 3.
L'an premier de l'olympiade cent quatre-vingt-
troisième.
2. Olimpiada, s./., olympiade.
De la pramiera olimpiada.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 6.
De la première olympiade.
CAT. Esr. Olimpiada. port. Olympiada.
3. Olimpi, adj., lat. olympicm^, olym-
pien.
Regio del foc... la bassa es apelada cel olimpi.
Elue, de las propr., fol. 10^.
Ixe'gion du feu... la basse est appelée ciel olympien.
OLIOPOMENON, s. m., du grec 'EA-
XiiTrc/^îvûv , ellipse.
Bracologia, en autra maniera apelada olio-
POMENON.
Leys d'amors, fol. i/ja.
Bracologie, en autre manière appelée ellipse.
OLM, OLME, S. m., lat. ulmw.?, orme,
len uo i trob pln.s ombra ni ot.m ni resta.
Eketrand de Bor.N : Non estarai.
Je n'y trouve plus omhre ni orme ni séjour.
Tezelz vos cel brulhet ab ccls olmes planlalz?
Roman de Fierabras, v. 1678.
Voyez-vous ce petit Lois planté avec ces ormes?
CAT. Olm. ESP. PORT. IT. OlltlO.
">.. Olmara, s. f., ormoie, lieu plartir
d'ormes.
0MB
Las jjlantadas de sobre I'olmada.
Tit. de 1225. Areh. de l'arehev. d'Arles, n' 8f).
Les pépinières dessus Vormoie.
OLUS, s. m., lat. OLns, légume, plante
potagère.
Ja que totas berbas aptas a cozinar sio ditas
OLDs , empero caal especialnient es dit glus.
Elue, de las propr., fol. 2l6.
(^)uoique toutes les berLes propres à cuisiner soient
à'iic^ plantes potagères, cependant le cliou est spé-
cialement dit plante potagère.
OMBPiA, UMERA, s.f., lat. umbra, om-
bre , ombrage.
Car anc Narcisus, qa'amet 1' ombra de se.
Si be s niori , no fo plus fois de me.
Pierre d'Auvergne : Mot m' entremis.
Car oncques Narcisse , qui aima l'ombre de soi ,
quoiqu'il mouriit , ne fut plus fou que moi.
Josta si
Assec me a 1' ombra d' nn telb.
Gaval'DAN le Vieux : L' autre dia.
Auprès de soi elle me fil asseoir à l'ombre d'un
tilleul.
Fig: Dona ,,
Pus bêla que bels jorns de may,
Solelbs de mars , umbra d' estieu.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Dame... plus belle que beaux jours de mai,
soleil de mars , o?nbre d'été.
Loc. La luua éclipsa quan... la terra li fa um-
bra.
Elue, de las propr., fol. i r^.
La lune éclipse quand... la terre lui fait ombre.
Prov. Lo sec en totz luocs coma la ombra del
cors.
F. et Fert., fol. 7.
Le suit en tous lieux comme l'omiredu corps.
— Fantôme.
Per UMBRAS malvazas et espaventablas que
si mostron a lor.
Liv. de Sydrac, fol. i^i.
Par ombres mécbantes et épouvantables qui se
montrent à eux-
CAT. Ombra, anc esp. Umbra. esp. mod, port.
Sombra, it. Ombra.
2. Ombrailt,, s. m., ombrage.
Trobei un'am;'iritz
Al OMBRAii-T. d' nn' abadia.
lî ZoRGi : L' autr' icr.
,Te trouvai une amante à l'ombrage d'une forêt de
s.ipins.
Non podiou , ses niorir,
OMH
Ouliu r oMiiRAL del bruoill auar.
Guillaume de la Toir : Plus que his.
Elles ne po\ivaient , sans mourir, aller outre Vom-
/'inffe (lu bois.
S. Omrratgk, s. m., ombrage, l'épais-
seiir du hois.
M' es belh dons clian per l'osinRATOE.
IMarcabRUS : I-anquan l'uollion.
M'est Leau doux cli^int par Vombmgf.
Aug agnif
Gavais voitz j)cr 1' ombratge.
Bkrtkand de Bohn : Bc m play.
J'entends hennir les chevaux vides à travers l'i-
Jtaisseiir du bois-
ESP. Soinbrâge .
4. Ombreira , OMBRiF.iRA ,.f. /^, ouibrièrc,
lieu ombrage.
Sojorneni en est' ombrieira.
GiRAUD DE BoKSElL : L'aulr'ier.
Reposons en cette omùrière.
Tro qa' en una o.mbreira ,
Keviriey inos hnelhs alhor.
Joyeux de Toulouse : L'autr' 1er.
Jusqu'à ce qu'en un lien omlirugé, je de'tournai
mes yeux ailleurs.
b. Ombriu , UMBRiu , cidj. , ombreux,
ombragé.
Son ojiBRiu li raiBel.
Marcabris : Quan l'aura.
I.es rameaux sont ombreux.
Bel m" es quan son ombriu li mon.
Marcabuls : A r alena.
Il m'est heau quand les monts sont ombrages.
AKC. FR. Sur le plus haut îles ombreuses moii-
tagnes.
Premières OKuvres de Desporles , p. 228.
îVoos suivons les chemins ombreux et soli-
taires.
Pertaut, p. 362.
ESP. PORT. Sombrio.
— Ombrageux, défiant.
.Sembla cavall umbriu a cny fay pahor la
nnibra.
F. et Vert., M. 71.
Scmlile cheval ombrageux à qui l'ombre fait peur.
On plus l'ai servida
De mon poder, ien la trop plus umbriva.
P. Vidal : S' ieu fos en corl.
Ot» plus je l'ai servie de mon pouvoir, je lu tioine
]>lus ombrageuse.
m.
OMH
3(;()
^'es a(juels elz umbriva
C avetz en poder.
BvMBAUD d'Orange : Amors coin.
Vous êtes ombrageuse envers ceux que vous avez,
'■n pouvoir.
')'. Omiuu.mt, adj., ombreux, sombre.
Fii^. niaiic dig ab f;ig escur, ombrelh.
pEt;NAi!DDi. Venzenac: llueymais pus.
Ol.ins prnpoi avec lait olisciir, sombre.
7. Ombrfmar , OMBREiAR, V., Ombrager,
donner, a])j)orfer, faire de Tondjre.
Fi^. Ciii inahalz astres ombreia.
MaiîcABRUS : l'ersavi'l tenc.
.\ <[ui mauvais astre apporte ombre.
A>c. FR. Avoit dedans le champ deux petites
loges pour icposer et umbrcr les cham-
pions.
MONSTRELET, t. 1 , fol. I:^.
CAT. Sombrejar . esp. port. Scmbrear. it. Oin-
bregginre.
8. A/OJIBRAR, AOMBRAR , 1} . , lat. ADUM-
BRARK, ombrager, être ombreux.
Iliieymais i)us s' azombra '1 trelha.
Bernard de Venzenac : Hueymais pus.
Désormais puisque la treille s'ombrage.
Lanquan vey florir 1' espiga
FI .s' azombra 'I vitz.
G. Adhemar : Lariquan vey.
Lorsque je vols fleurir l'e'pi et (que) s'ombriigr
la \ igné.
— Se tenir à l'ombre, gotlter le frai.s à
l'ombre.
\'i un albre luout sobrier
F- lonc, que avia nom palmier,
On volonlier si repausera,
Si fos desotz, e s'aombrera.
l' ornait de Jilandin de Curnouaillcs.
Vit un arbre moult élevé et long , qui avait nom
palmier, où volontiers il se reposerait, s'il e'iait dis-
sous, et se tiendrait à l'ombre.
ANC. FR. Et truevent un lieu descombré,
D'arbres acaint de feuille nombre.
J''abl. et cont. anc, t. III , p. 28.
C'est nn espoir qui polit et adombre
Le mal passé,
Saint-Gelais, p. 3.
ANC. CAT. Aombrar. f.sp. Asombrar. port ,/v-
sombrar. it. .4dombrare.
47
3-0 ONA
<). EnOMBRAR, V., lat. INUMBRARÇ, Ol.
scurcir, cacher.
lisdeve esctira per la terra que Ihi ENOiuim a
la respianilor dcl solelh.
LU', de Sjdrnc , fol. 52.
Devient obscure par la terre qui lui ciichi; l.i
spleaileur du .soleil.
Part. pas. Can tota la Ihnna es enombuaba (i"
la terra.
7,(1'. de Sjdrac , lui. 52.
(^uancl toute la lune est obscnixie par la terre.
ANC. FR. Qui .s'cselipse comme la lune
Que la terre obnuble et enumbrc
Quant la Inné chiet en .son umbro.
Roman de la Piose, v. /^8o2.
Le S. -Esprit .surviendra en toy, et la vertu
du souverain Cenombrera.
yi/inloifie pour Uérod., t. 1 , p. (JoS.
iT. Inornbrare .
10. SoLUMBRAR , V. , ombnii^er, mettir
à l'ombre, reposer.
Fiq. En Ihyeis lo fiilis de Dieu solumbrar \ ,
e penra carn e sanc de Ihyeis.
Lii>. de Sjdrac, loi. 1 19.
Eu elle le fils de Dieu reposera, et prendra chair
et sang d'elle.
Apres r aveninien del filli de Dieu, qui s
.soi.oMiiRARA en la Versas.
Lii'. de Sydrac, fol. 8.
Après, l'avenenienl du fils de Dieu, qui s'ombra-
gera en la Vierge.
OMRLIA, s.f., lat. //omima, homélie.
Crizostomus..., en la dezena omelia.
Cat. dels apost. de Rama y fol. 6.
Chrysoslôme... , dans la dixième Iiomélie,
CAT. ESP. PORT. Hoinilia. it. Omelia.
ONACxER, s. m., lat. on.\ger, onagre,
âne sauvage.
Fo upelat onager, qne es liestia fera et moi
salvagga.
Elue, de las propr., fol. 167.
Fut appelé onagre, qui est Lète larouclie et moult
sauvage.
2. Onaori, s. m., onagre.
Gavais et onagris.
Elue, de las propr., fol. 175.
Chevaux et onagres.
OND
'.'>. Onagre, s. m., lat. onagr?/.î, onagre.
Onagre vol dire aze fer.
Eluc- de las propr., fol. zC>!>.
Onagre veut dire âne sauvage.
ESP. PORT. IT. Onaf^ro.
ONCÎ , .V. m., lat. uncm.?, croc, crochet.
Pren otîci , e fîca aquel en la meula.
Trad. d'Âlbucasis, fol. 22.
Prond crin/iet, et llclic celui-là en la moelle.
ONCLE, S. 11/., lat. n<njyc!ijji.'!, onel'-,
.Ta no creirai casîic d' auiic ni d' oncle.
A. Daniel : Lo fcrni.
Je ne croirai jamais avis d'ami ni à'oncle.
Que de son oncle la volcsefz amparar.
PiAMBAUD DE Vaqueiras : Senlier marques,
(Kie de son oncle vous voulussiez la préserver.
CAT. Oncle.
ONDA, UNDA, HONIIA, .V. /., lat. UNriA .
onde, flot , vague.
Atressi m ten en balanza
Coin la nan sus 1' onda.
B. DE Ventadodr : Tant ai mon.
.'Vin.si je me tiens en balance comme la nef .sur
Vonde.
Cel que dopta sembla V unda de la mar qm-
uiov lo vens.
Trad.delièdc.M. 58.
Celui qui doute semble Vonde de la mer que 'c
vent ai^ile.
La mar fai grans ondas.
l^. de S. Honorai.
r.,a mer fait de grandes 'vagues.
Las HONDAS qu'yssiran del mar,
Sus vas lo cel vohan poiar.
Pass. de.T.-C.
Les Dagues qui sortiront de la mer, sus vers le ciel
voudront monter.
CAT. ESP. PORT. IT. O/lclu-
2. Inondation, s. f., lat. inundatio-
■^em, inondation.
Per INONDATION d'aignas.
Forsde Déarn, p. 109^.
Par inondation d'eaux.
CAT. Inundaciô. esp. Imindacion. port. Inini-
daçào. IT. Inondazione.
3. Ondf.jar, onueiar, V., ondover.
La gran mar
OND
Dels blatz eu cspic onueiar.
L,ejs J'arnors, fol. 128.
l.a grande merdes hles eu épis ondoyer.
ANC. IT. E i canipi pieni di biadc non alii^i-
nieute ondeggiare clie il mare.
BoccACCio , giorn. 1.
am:. cat. Onejar. cat. moi>. Ondejar. esi'.
l'ORT. Ondear. it. Ondeggiare.
/). Ondansa, undaivsa , .V. f. , avantage,
profit , siirfisancc.
Loc. "Val mais us cortes nos
Quant hocs no i trob' ondansa.
R. Jordan : Era don Uieus. l'ar.
Vaut plus un courtois non quand oui n'y trouve
profit.
V,n Ms. porte Undansa.
5. AbONDANTIA , ABONDANCIA , UABUN-
UANCIA , S. f., lat. ABUNOANTIA , oboil-
(1.1 nce.
Abonuancia de tôt mal.
A'. etrert..(o\.2^.
.d bondance de tout mal.
Loc. De la habundaxcia del cor parla la lioca.
r.etrert.,M.%'j.
De \' abondance àa cœur parle la liouclic.
ANC. FR.
Mais, comme scez, iVabondance de cœur
l.a bouche parle, et rien n'y cherche que heur.
G. CiiETiN , p. 19(5.
CAT. ESP. roRT. Abundancia. it. Abondanzia,
abbundanzia.
6. Abondansa, .\oNDANSA, S . f. , abon-
dance.
Quar eu trop tan de ben en lei a dir,
Que sofraicbos mi fai trop abondansa.
FoLQi'ET DE Marseille : Cliantan.
Car je trouve en elle tant de Lien à dire , que pau-
vre me rend trop à' abondance.
.Selhs que an aonijansa
De vin et d'anona.
P. Cardinal : Faiscdatz.
Ceui (|ui ont abondance de vin et de Wp.
— Profit, avantage, satisfaction.
Loc. Ai.sso m vcda de que m don aondansa
Ali dons.
Rambal'D de VaquEIRAS : Era m requier.
IMa dame me deTend ce par quoi elle me donne
satisfaction'
Per qa el nos val mais , so in pai ,
OJND
3-7 1
(Uie r oc ses Car aondansa.
G. Olivier d'.\Rlls, Cublas triadas.
(".'est pourquoi , le non vaut davantage , ce me pa-
i.iil , (]n(' l'oui sans faire profit.
Ades vol de 1' aondansa
Del cor la boca ])arlar.
AlMERl DE I'eguilain : Ades vol.
Incessamment veiil de Viiliondiince du cieur la
Ijouclie p.irler.
IT. Abbondanza.
7. AoN,.y. m., aide, secours, assistance.
Coiitr' aiiO nos fes Dieus un aon,
("ant nos inandet c' amassem ses faidia.
G. (Jlivier d'Arles, Coblas triadas.
Contre ceci Dieu nous fit une assistance, quaud il
nous commanda que nous aimassions sans rehut.
Doua, vos quier aon.
Albert de Sisteron : Dona pros.
Dame , je vous quiers aide.
iS. HabUNDOZ, .WONDOS, AONDOS , AUN-
i)os , cidj., abondant.
Terra en blatz, frugz...et raetalhs habundoza.
Elue, de lus propr. , fol. 1^5.
1 irre en blé, fruits... et me'tau.'i abondante.
Tan AVONDOS de tolz bels garnimens.
15. ZoRGi: !Von lassarai.
Si abondant en tous Loaux équipages.
Sest rire m' a faig de ris tant aondos.
Lanfranc Cigala : Joios d'amor.
Ce rire m'a fait de ris si abondant.
AuNDOs eu plors.
Trad. de B'cde, foI.5i.
Abondant en pleurs.
ANC. cat. ESI'. PORT. Abtmdoso. IT. Abbondoso .
f). ArONDAR , ARUNDAR, IIABIINDAR, AUN-
DAR, AONiiAiv ,r>.,Iat. ARUNDARi?, abon-
der, piofitei-, siiffiie, convenir, aider.
I'"l teii)j)s dels ancessors.
Quant AONDAVA joys.
GiRALD DE BoRNEiL : I!en m' era.
Au temps des ancêtres, quand plaisir abondait.
.S' ien follei per vos, mais m' es d'onors
Que s'iib ;'Ulra m'ARi;NDAVA nios sens.
Arnaud DE Warveil : La gransbeutatz.
.Si je fais folies pour vous, (ce) m'est plusd'lion-
neurs que si avec autre m^ abondait mon sens.
Alniorna ai'niia ses dejun, e dejuns non
ALKDA ses aliiioina.
Trad. deJJède, fol. .'")2.
Aumône profite sans jeune, et jeûne ne profile
pas sans aumùiie.
n'-
OND
El gens lerniinis lu' aonua.
MarcABRUS : Lo vers.
Le gentil printemps me convient.
Maire île Dieu, fons de merce ,
Lu tua grans bontatz 1' aon.
J. EsTEVE : Planlion ploian.
IMcre de Dieu, l'untaine de merci, que la grani!''
lionte' lui aide.
Imc. Cliascns liom aunda e so sen.
Trad. deBi-.de, fol. 7.3.
Chaque liomme abonde dans sou sens.
El UABUNDA en Dieu.
F.et Fert., fol. 48.
11 abonde en Dieu.
l'art, prés. Terr,^ es (i-itils et h abondant ei;
Llatz.
Elue, de las pvopr., fol. 175.
Est terre fertile et abondante en lile's.
t:AT. ESP. PORT. Abtindar. ir. Abbondare.
10. Habondozament, AONDOZAMEN, (kU'.,
abondamment, pleinement.
Per .11. o par plus teslimonî.s uaeo:<doza-
IIENT.
Coût, de Tanaube, de 128!).
Par deux ou par plus de te'moins abondamment.
De inuzica sai yeu tôt aondozamens
Quatre tous principals.
Pierre de Corbiac : El nom de.
De musique je sais tout pleinement quatre tons
principaux.
<.AT. Abimdosament, esp. port. Abiindosa-
mente. it. Abbondosamente .
11. SOBREHABONDANS.V , S. f., SlUahon-
dance.
Cint hom vol assignai- sobreharoxdansa
il' acciden.
Leys d'ann>rs, loi. î 'j2.
Quand on veut désigner surabondance d'accident,
r.sp. Sobreabundancia. it. Soprabbondanza.
li.. SoBRONDAR , V., siitabondcr.
I.' autre mal ve, car tan sobronda
La colera que no 1' aonda
.Sel vaisselet on deu estar.
Df.udes de Prades , Auz. «-«.«.s.
I/'aulre mal vient, parce que tant surabonde la
liilo <[ue ne lui suilit pas ce petit vase où elle doit élro.
«AT. ESP. Sobreabtuidar. it. Soprabbondarc.
\'\. .SOJlKKAUNDO.-îAiMKN, (^^r/(\, SUrahoIl
d.iininent.
ONCt
Sera mal fagz sobreaundozamen.
C alendrier en provençal .
Sera mal fait surabondamment.
cat. Sobreabiindantment. esp. Sobreabiindan-
temente. it. Soprabbondantemente.
ONGER, OGNER, OINGNER, ONIIER , V.,
lat. uxGUERf?, oindre, frotter, enduire,
.Si fazia ONGER d'aqnel ongemen.
Liv. de Sydrac, fol. l\i.
Se faisait yVoti'fr de cet onguent.
Que ONHERETZ de buire fre.so.
Deudes de Prades, Aus. cass.
Que vous oindrez de beurre frais.
Onhes eu los luntars de las portas.
Hist. abr. de la Bible , fol. 28.
Oignez-en les seuils des portes.
Loc.Jig. Mas qui us dilz mal, aqnel vos oim..
Bertrand de Born le fils : Quant vei.
Mais qui vous dit le mal, celui-là vous oint,
l'art, pas. Tu que iest tan granz prelatz
E fust ONHS et sanctilicatz.
F. de S. Honorât.
Toi qui es si grand pre'lat et fus oint et sanctiilé.
El non era onhs ni sagratz ,
Mas de pretz era coronatz.
R. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Il n'était oint ni sacré, mais de mérite e'iait cou-
ronné.
ANC. FR. Ne par riens que l'en .sache ongier,
La vie du cors alongier.
Roman de laPiose, v. 1718g.
rsp. PORT. Ungir. it. Ungere , ugnere.
1. Onchar , ^y., oindre, frotter.
Enportel lo engnen don Dieus si felz onchar.
Roman de Fierabras, v. 624.
Emporta l'onguent dont Dieu se fit oindre.
Maria pies nna liara d'engueut. . et on-
chava los pes de Jhesn Crist.
Fragm. de trad. delà Passion.
Marie prit une livre d'onguent... et oignait les
pieds de Jcsus-Clirisl.
Onchet lo de precios engnen.
F. et Fcrt.,M.%o.
\j oignit de précieux onguent.
l'art, pas. Son onciiat et eubasmatz.
F. et Fert., fol. 35.
Sont oints et embaumés.
ANC. FR. Quant le cors enoint avcient
Sur la bere il le iiieteient.
Fr. Ms. de la Ré s. de J.-C.
ONG
3. Untar , V. , oindre.
Part. pas. Can l'en ac usiat,
El se senti pas sas qae lunh fiilco inudat.
Romande Fieriibnis , v. aiSg.
(^^uaïul il l'en eut oint, il se sciilit plus sain (jue
nul luucon mue.
CAT. ESI'. l'OKT. Untar. it. (Intare.
4. OnGE.MEN , OGNEMEN, OXGXIMKN , ON-
HEMEX, HONGEMEN, l N(.-Vî:m IM, .> . /// . ,
onguent, onction, [lonimado, emplâ-
tre, Uniment.
La mezelia si pot garir d'un on(;emen que
s'apela ongemen de ohiloroile.
Liv. de Sjdrnc, fol q2.
La lèpre peut .«se guérir avec un onguent qui s'ap-
pelle onguent de girolle.
No i val niiills onhemess.
Deudes de Prades, Auz. cass.
N'y vaut nulle onction.
Quant elas an lor ongni.mkn/.
Totz ajusiatz.
Le moine de IMontaidon : Quant tuit.
Quand elles ont leurs pommades toutes pre'pare'es.
Olis , que es veramens
.1. dels priucipals hongemens.
lirev. d'amor, fol. i^S.
Huile , i(ui est vraiment un des princi[iaux /ini-
irtents.
ASC. FR. Ge fusse mors et mal baillis
Se li dous oigneinent ne fust.
Jloman de la Bosn , v. 1870.
Morte fussent, mon escient,
.S' on trop bon oingnement ne fust.
Qui de tel oingnement cust ,
Jà ne fust mes de mal grevée.
Fabl. etcont. anc, t. III, p. 453.
Baillet mei sa cel uinnement.
Si en oindrum cest cors présent.
Fr. Ms. de la liés, de J.-C.
Esr. Ungimiento. it. Ugnimcnto.
5. OnGUEN , ENGUEN, ENGUENT , .V. III.,
lat. UNGUKNT?i///, onguent, emplâtre,
pommade.
Aisest ONGUENs val contra lepra.
Deudes de Pradis , Àiiz. cass.
Cet onguent vaut contre lèpre.
Onchet lo de precios esguen.
r.el Fert., fol. 80.
L'oiynit de précieux nnguent.
I AT. Unguent. Esr. roaT. it. Ui/gnento.
ONG 373
6. Onc.hcr.v, ointura , .s . y. , onction,
oing, assaisonnement.
Banhs, issarops et onj.huras.
lirei'. d'amorj loi. 124.
lîains , sirops et onctions.
Onchuha d'oli non volon ges
Ni peis fresc, gras de pesearia.
P. CARniNAl. : Al) votz.
^assaisonnement d'huile 110 veulent point ni
poisson frais, gras de péchciie.
Fig. Vira als autres lo dos
Que non veion I'ointura.
Le dauphin d'Alveugne : Joglaretz.
Tourne le dos aux autres jiour qu'ils ne voient
pas Voing.
ANC. Kii. Par l'owmre de roigneuienl.
Piuman de la Piose, v. 1862.
7. Ukctio , ONccio, s.f., lat. unctio ,
onction.
Per que cessa lurs onccios.
Brev, d'amor, fol. 88.
C'est pourquoi cesse leur onction.
Melges fai suans pimens e cofeo suaus unctios.
Trad. deBede,M. 79.
Médecin l'ait douces boissons et confectionne douce
onction.
CAT. L'nciô. ESP. Uncion. port. Uncào. it.
Unzionc.
ONGLA , UNGLA, s. f., lat. tjngmla ,
ongle , griffe, serre.
Ongi.as de mas e d'artellz.
f^. de S. Uonorat.
Ongles de mains et d'orteils.
Jes las ONGLAs dels delz
Tan longas non porletz.
AniANlEU DES EscAs : Kn aquel mes.
Que point les ongles des doigts si longs ne portiez.
Seieuas... ha cors de femna c coa de peysso
et ONGLAS d' aigla.
r. et f'ert., loi. 23.
La sirène... a cor]>s de femme et queue de pois-
son cl serres d'aigle.
Loc. No m pot gi's bei'x escoyssendre ni ongla .
A. Daniel : Lo ferm voler.
jNo peut point bec me décliirerni ongle.
Tos temps serai ab lieys ciim carn et ongi.a.
A. Daniel. : Lo ferm voler,
.fe serai toujours avec elle comme cliair et ongle.
rvT. l/iigla. v.-^r.l'iia. riii\T. rnhn. ir. l'nghin,
usna
374 ' O^S
a. Enonglar, t., agripper, atlaclier.
ir/o_ Aissi s'enpreii e s'enongla
Mou cor en lieys, cnm l'escors'en la verja.
A. Daniel : Lo Icrm voler.
Ainsi s'épreud et s'atlcuhe mon cœur en elle ,
co'.nmc l'écorce à la verge.
ONIX, S./., lat. ONYX, onyx, sorte do
pierre précieuse.
Onix es peyra.
Elite, de las propr.. (ol. 190.
Onyx est pierre.
CAT. Oniqiiel. esp. Oniqiie. pour. Onix. it
Onice.
ONOCROTALI, s. m., lat. onocrota-
i.ns, butor, sorte d'oiseau aquatique.
Oîfor.ROTALi es aii/.el ali dos ventres, un
per recnlbir viunda , et jiulre [ler digt-rir.
Elue, de las firopr.j fol. i'|7-
],(■ butor est oiseau avec deux ventres, un pour
recueillir la nourriture , et l'autre pour digérer,
fcsp. PORT. Onocrotalo.
ONOMOTHOPEYA, omothopeia , i./,
lat. oNOMATOpaEiA, onomatopée.
Onomothopeya es una fignra que s fay can
la dictios pren votz del so.
Prozopopeya... e omothopeia.
Lejs d'amnrs, fol. i32 et l43.
L'onomatopée est une figui-e qui se fait quand le
mot prend voix du son.
Prosopopée. .. et onomatopée.
ONSA,A\/., lat. uNciA, once, sorte tie
poids.
Mil ONSAS d' aur ben aya.
G. FiGi.EiRAS : Un nou.
Que j'aye bien mille onces d'or.
— Phalange du doigt.
Per las onsas dels detz tôt en lirevadaraens
Poiria comtar d' un rei tolz los despensamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Par les phalanges des doigts tout brièvemcul je
pourrais compter toutes les dépenses d'un roi.
— Division du temps.
Momens en .xti. partz pariitz;
Quascuna partz onsa se ditz.
Bref, d'amor, fol. 43-
Moment divise en douze parties; cbaque partie
once se dit.
CAT. Vnsa. ESC. Onza- port. 0/tat, it. Oncia.
ONT
ONT, uoN, ON, o, adv., lat. uNoe, oîi.
Qnan me dis : Ont anaria?
B. nE VeNtADour : En abrii.
Quand elle me dit : Ou irais-je?
Dix K. : Veyaz bon sera elh monestier.
Philomena.
Dit Chai-les : Voyez ou sera le monastère.
Lo mas o iu(ra ins es en gran claritat.
Poème sur lioece.
I.a dcmi'uic <.;< Me entre dedans est en grande
c'uirlc.
CAT. On. ANC. ESP. PORT. IT. Otide.
.Idv. comp. On mais n'a, plus l'en cove.
GiRAUD LE Koux : Auialz la.
Ou davantage elle en a, plus il lui eu convient.
Mais vos ara on plus me desesper.
ArNAi:d DE Mabi'EIL : Si m destrenli.
Je vous aime davantage où plus ^e me de'sespère.
Ni sai d'on ven ni on vau.
Pons d'Ortafas : Si ai perdut.
TS'i je ne sais d'où je viens ui où je vais.
Qui proeza dezira
Fols es qui non cossira
D'on nais e don sosie.
Arnaud de Marleil : Bazos es.
Qui désire prouesse est fou s'il ne considère d'où
elle naît et de quoi elle se soutient.
Es vos en tal razon mes
D'on ieu issirai.
T. d'Aimeri et d'Albert : Amicx IN Albert.
Vous vous êtes engagé dans matière d'où je sor-
tirai.
Pois d'amor no m cal ,
No sai d' on ni de que chan.
Folqdet de Marseille : Chantars.
Depuis que je ne me soucie d'amour, je ne sais d'où
ni de quoi je chaule.
Lai on Aniors vol renhar,
Razos non pot contrastar.
AniAR DE PiOCAFicHA : IS'o m lau.
Là où Amour veut régner, raison ne peut ré-
sister.
Vau LAI o '1 cors mi mena.
Bertrand de Bokn : Cazut sui.
Je vais là où le cœur me mène.
Ieu vauc m' en lai a selul
On merce claman peilegrin.
Le COMTE DE Poitiers : Pus de cbantar.
Je m'en vais, là à celui où les pèlerins orient
merci.
ONZ
I.ayssatz nn trauc ter on piiisqua intiMr.
PllILOMENA.
. f/aissez lin trou pdioti puisse entrer.
Ans es pns ferins on qd' ieu an ni m' eslia.
Pierre d'Auvergne : AL liai cor.
Au coiitniire il est plus l'erme ou que j'aille el y
ANC. FR. D'ont estes-vons.' Je sni d'Artoi.s.
Fabl. et conl. nnc, t. I, p. 3t>3.
E lu mis lu d'iint il cLaï.
Iloman de Roii , v. 562^.
Kesj)onds-ni()i , d'ond es-tri?
Rabelais , liv. II , cli. (i.
On (lemandoit an jonr d'ont ce.sie couslunic
avoit pris son coiutnencement.
Amyot, trad. de Plularcjnc. Morales, t. I, p. 33;.
ANC. Esr. AI tercer ilîa d'on yxo y es toniiiclc.
Poëina dfl Cid , v. g^(>.
lisp. MOD. De onde. tort. it. Donde.
2. Doy , pro/i, rcl. indét. , lat. dc UNrA'.
dont , de qui , de ([iioi.
De doinna ab bellas faichos
Don tôt lo mons es eriveios.
T. DE G. Faidit et de PerdigoN: Perdigon?;.
De dame avec belles manières dont loul le monde
est de'sireux.
Don chanta rem ieii ni '1 coms de Proensa.'
PuJOLS : Si'l mal.
De quoi cLanterons-nous moi el le comte de Pici-
vence ?
Amie a don no s partria.
T. de g. Faidit et d'II. de la Kachelerie : ÎN l r.
LUe a ami de qui elle ne se se'parerait pas.
.4NC. FR. Cent paroles a fait acroire
Dont il n' i avoit nule voire.
liontan du Renaît, Gloss. sur Joinvllle.
ONZEN, HONZFN , ONZE, ttdj. nuiii,.
laL uNDEr/M/i.9, oiiziùnic.
Venc 1' ONZEN jor.
Pierre d'Auvergne : Lauzai sia.
Vint le onzième jour.
Al HONZF.N jorii sorzeraii.
Fraf^m. de trad. de ta Passion.
Au oniiè/ne jour ils ressusciteront.
Epacta ON7.ENA.
Cat. dels apost. de lioma , M. i()o.
Epacle onzièine.
L'oNZES es Guiraudetz lo Ros,
Qne sol viare d'autrni cansos.
I.E MOINE DE MoNTAl'DON ; Pui Pcirr
OPS
3-,';
I.e onzume est Giraudel le Roux , qui a coutume
de vivre de chansons d'autrui.
CAT. Onsé. ISP. Onceno. tort. Onzeno. ii .
Uridecimn.
OPl?S'IO, OI'INIOIV, .V. y., lat. OPINION^///,
opinion , ;ivis.
Gazon eu errorset en falsas oriNios contra la fe.
/''. ft f''ert.. fol. 26.
Tombent en erreurs et en Causses opinions contre
la foi.
F.l eia (l'oriNifiN que niandessen lors amies.
Cluoniqiie des jdlbigeois, p. 5.
II e'Iail d'«cj.< rju'ils mandassent leurs amis.
CAT. Opiniô. ESP. Opinion, port. Opiniào. it.
Opinioite .
'->. Opinar, 7k , lat. opiNAR^, opiner.
Part. pas. Lo dit evesqne avia dit et opjnat.
Clironique des Albigeois, p. 56.
Ledit évêrjue avait dit el opiné.
CAT. ESP. rop.T. Opinar. it. Opinare.
OPION, S. m., lat. ovin m , opinni.
Piipaver... dt-l qiial distilla suc, dit pels piii-
zic'ias , optoN.
Elue, de las propr. ,'{o\. 218.
Pavot... duiuiel dc'coule suc, dit par les physi-
ciens , opium.
CAT. Opi. ESP. PORT. Opio. IT. Oppio.
OPPORTUN, ac/J., lat. oi.poRTt;N«.ï ,
opportun.
Consentir leiras opportcnas.
Tit. de i3g!. Bailliage de Sisleron.
Consentir lettres opportunes.
CAT. Oportû. ESP. Oportiino. pour. it. Op-
portiino,
i. Opportcnitat, s. /. , lat. opporti-
N I T ATc'/// , opportunité.
Si avia loc ni temps ni opportnnîtat.
Les X Commandements de Dieu.
S'il y avait lieu et temps et n/ipoi tunitè.
CAT. Oportiinitat. ksp, Oporlunidad. port. Op-
portiinidade it. Opportunità , opportuiii-
tate , opportunitade.
OP.S, (Hîs, .V. ///., lat. opws, besoin, uti-
lité, secotns, aide, appui.
Knscnhameiis e prelz e coitczia
Troboii en vos Inrs obs e lur vianda.
AiiNAun DE MvRL'ElL : A issi corn cet.
376
OPT
Education et mérite et courtoisie trourent en vous
leur aide et leur nourriture.
Loc. Ja non es obs foc i ssia aluinaz.
Poème sur Boèce.
Jamais il n'est besoin que feu y soit allume'.
Mot 1' es ops, sapcha sofrir, '
Qui vol a gran honor venir.
Arnaud de Marieil : Totas Lonas.
Moult lui est besoin qu'il sache souifrir, qui veut
porvenir à grand honneur.
Ades m'agra ops, sitôt s' es bos ,
Mos chaos fos niielhers que non es.
B. DE Ventadour : Ja mos chantars.
Incessamment il me serait besoin. Lieu qu'il soit
hon , que mon chant fût meilleur qu'il n'est.
Ops ui'auria us ans entiers.
B. DE Ventadolr : Pels dois chant.
M'aurait besoin un an entier.
A mos OPS chant et a mos ops llaviol ,
Car hom , mas eu, non enten mon lati.
P. Cardinal : Las amairitz.
Pour mon besoin je chante et pour mon besoin je
flageole, car homme, excepté moi, n'entend mon
langage.
Si tôt no '1 say a mos ops retenir.
Raimond de Castelnau : Mon sirventes.
Quoique je ne le sais retenir à mes besoins.
Al vostre ops n' ai en vergoigna.
Bertrand de Born : Seingner En coms.
Pour le votre besoin, j'en ai vergogne.
Cre
Qu' ad OPS de leis me fe Dens.
, Guillaume de Cabestaing : Ancmais no.
Je crois que Dieu me fit pour le besoin d'elle.
Parlar per ops e qiian n'es ops calhars.
Kaimond de MiravAL : Uels quatre.
Parler par besoin et, quand il en est besoin, se taire.
ANC. FR.
Dure Atropos à ops Va faict soubinetire
Pour luy descripre en lay, ballade, ou mettre
Quelques secrets des infernaux palus.
J.Marot, 1.V, p. 388.
ANC. C\T. Ops.
ANC. ESP.
liien les mandô servir de quanto hiiebos hati.
Bien casariemos con sus fijas pora hiiebos de
pro.
Poema del Cid, v. 1887 et 1.383.
IT. UopO.
OPTATIU, ORTATiu, .9. 1)1., lat. opta ri -
\us, o]>talif.
ORA
L'oPTATio conoysh hom, eau désira cau7..i
presen, passada o eudevenidoyra.
Leys d'amors, fol. ^5.
On connaît Voptatif, quand on de'sire chose pré-
sente, passée ou à venir.
Obtatius es aquel , quar désira.
Grainm. ptovenr.
Celui-là c'est V optatif , car il désire.
CAT. Optatiu. ESP. PORT, Optatlvo. n. Ottatico.
OPTIC, OF.TIC, ndj. , lat. OPTicwi-, op-
tique.
Un nervi en la anothoraia apelat optic.
Elue, de las propr., fol. 14.
Un nerf en l'anatomie appelé optique.
cat. Optic. ESP. PORT. Optico, IT. Ottico.
OPTION, s. f., lat. OPTIONS?/», option.
Lo senhor... a option.
Fors de Béarn, p. loSG-
Le seigneur... a option.
cat. Opciô. ESP. Opcion. port. Opcào.
OPULENCIA, .s,/, lat. opulentia, opu-
lence.
La terra es apelada Ops, per razo de sa opu-
lencia.
Elue, de las propr., fol. 114.
La terre est appelée Ops , par raison de son opti'
lence.
CAT. ESP. PORT. Opitlencia. it. Opulenza.
ORAR , V., lat. ORARC, pi icr, intercéder,
supplier.
leu vos OR entre mos bratz-.
Que no î sai far autr' orazon.
Folquet de Romans : Dcmna ieu pren.
JevouspWe entre mes bras, vu que je n'y sais
faire autre prière.
Bavant 1' autar de Nostra Dona orar.
Philomena.
P/'ipr devant l'aulel de Notre-Dame.
Orar devem de cor non pas de lavras.
Trad. de Bide, fol. 27.
Nous (levons prier de cœur non pas de lèvres.
Part. pas. Si anc s' averet oratz
Dieus ! aquest me si'aulreiatz.
Guillaume de Berguedan : Mais volgra.
Si oncques Dieu se reconnut adoré] que celui-ci
me soit ocl royé.
ANC. FR. Li oratoires... c'est que en i doitorer.
Trad. de Ir. r'eg. de S. Benoit, fol. i38.
Ku main vont au mouslier orer.
Roman du Picnarl, t IV, p. 2.^5.
ORA
Qnaiil Richart leva al jur clei',
A Saiut-Oen ala urer.
Roman de Roii, v. 'ôb^\.
Devant la "Virfje aloit orant.
Fiibl. et cont. anc, t. I, p. 273.
r*T. Esr. PORT. Orar. it. Orare.
2. OraTIO , ORASO , ORATION , ORAZOX ,
s.f., lat. ORATioNe/w, oraison, prière.
La ORATIO del pater noster passa totas ou-
tras ORATIOS.
F. et Fen., fol. 38.
La prière du PATER noster passe toutes autres
prières.
Très jorns en orazon estet.
Cora deiam servir Dien, e far orations.
y. de S. Honorât.
Resta trois jours en oraison.
Comment nous devions servir Dieu , et faire des
oraisons.
CAT. Oraciô. esp. Oracion. port. Oracào. it.
Orazione.
3. Okador, s. m., lat. orator , orateur,
prédicateur.
Dieus regarda lo cor del orador pins que
las paraulas.
Trad. de Bcde , fol. 27.
Dieu considère le cœur du prédicateur plus ijue
les paroles.
CAT. EST. PORT. Orudor. IT. Oratore.
— Oratoire, chapelle.
Intra en 1' orador
Justa l'oRADOR .1. fontaina avia.
y. de Ste. Magdelaine.
Entre dans V oratoire.... Près de V oratoire il y
avait une fontaine.
Quant es en gleiza, ho deuant orador.
R. Jordan : No pu«sc.
Quand il est en église, ou devant oratoire.
ff. Oratori, y. rn., lat. oratoriuw, ora-
toire.
D'enfra son oratori un jorn 11 apparcvs.
y. de S. Honorât.
Du fond de son oratoire lui apparaît un jour.
En l'oRATORi no sia fâcha aulra obra...,
mas orasos,
Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 26.
En V oratoire ne soit faite autre œuvre... , ex-
cepté oraison.
CAT. Oratori. r.sr. port. it. Oratorio.
lU.
ORB
377
OPvBS, adj., lat. orbms, aveugle.
Car qui d'aquesta es tacalz ell es totz orbs.
y. et yert.j fol. 84.
Car qui est taclié de celle-ci il est tout aveugle.
Cuiatz vos qn'ieu non conosca ,
D'Amor, si 's ordv , o losca.
Marcabris : Dirai vos.
Ci-oyez-vous que je ne connaisse pas , touchant
Amour, s'il est aveugle, ou louche.
Fig. Tnit segon orba via.
G. FiGUEiRAS : No m laissarai.
Tous suivent voie aveugle.
SiibstaiHiv. Doncs si l'uns orbs l'autre gaia.
G. FiGLEiRAs : No m laissawi.
Donc si un aveugle guide l'autre.
Ab fols et ab orrs es tota sa guirenssa.
Guillaume de la Tour : Un sirventes.
Avec fous et avec aveugles est tout son appui.
Adv. comp. Aissi cum sel qu'A orbas si defen ,
Ai tôt perdu t la forsa e l'ardlmen.
P. Vidal : Anc no mov.
Ainsi comme celui qui se défend à l'aveuglette ,
j'ai tout perdu la force et la hardiesse.
ANC. FR.
Donnant des coups orbes à droite et à "anche.
Hist. Macnr., t. 1, p. 299.
Elles muez parler elles orbs esclerier.
Helin AND ou Thibadd DE Malli, yers Sur la Mort.
ANC. CAT. Orb. IT. Orbo.
'1. Orbar, i>., lat. ORBARe, aveugler.
Fig. Lodemoni Ioforba l'olh del entendement.
Lo novel confort.
Le démon leur aveugle l'œil de l'entendement.
ANC. CAT. Orbar. it. Orbare.
3. Orbamen, adv., aveuglément.
Adonc querelz gierdon orbamen.
y. de Pierre Pelissier.
Alors rechercliez profit aveuglement.
/(. ElSSOUBAR , EYSSORIîAR , YSSORBAR ,
icHORBAR, V., aveugler, ôtcr la lumière,
perdre la vue.
Om l'espeza e I'eissorba e l'art e'I pen.
T. d'Augier et de Iîertrand : Bertran.
On le met en pièces el l'aveugle et le brûle et le pend .
Li creberon los bnelhs de la testa, e lo ys-
sorberon.
y. et yert., fol. 72.
Lui crevèrent les yeux île la tète, et l'aveuglèrent.
Fig. Aissi 'Is eyssorba cobeitatz.
Folquet de RoMA.NS : Qiian cw .
Ainsi les nittigle convoitise.
48
StS
ORC
Amoré KYSSORBA. selh qae ve.
P. Cardinal : Ben tenh per.
Amour aveugle celui qui voit.
Coma hiiells inalaates ni cassidos e lagan-
hos no pot gardar lo lam , ans EYssoRiîi
pus... ont plus clars es lo lums.
V. et rert.. fol. 83.
Comme cpil malade et chassieux et plein d'iiu-
meurs ne peut regarder la lumière , mais penl
la vue davantage... où plus claire est la lumière.
l'art. pas. O vezian amlursliuels yssorbatz.
A', et Fer t., fol. 5i.
Le voyaient avec leurs yeux aveuglés.
Fig, Yolon coraparar Inr sen yssorbat a la
savieza de Diea.
V. et Vert., fol. 5i.
Veulent comparer leur sens aveuglé à la sagesse
de Dieu.
Theodoric... ichorbatz de la Leretguia.
Cat. dels apost. de lioina , fol. 67.
Tlie'odoric... aveuglé de l'he'résie.
ANC. fr. Pendre as foiche, on noier en mer,
Ardoir en feu, ou essorher.
Tioman duT\.enart,\.\\\,\<. I^h.
5. ISSORBAMEN , YSSORBAMF.N , YCHORBA-
MEN , S. w, , aveuglement, perte de-
là vue.
Lo ycborbamen que la euiperairitz avia
facb a son filli.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 109.
La perte de la vue que l'impératrice avait causée
à son fils.
Fig. Lo YSSORBAMEN en que peccat met pei -
sona.
Amb aqaest ISSORBAMEN espenh lo en peccat.
F. et Fert.j fol. 49 et n.
TJ aveuglement en quoi le péclie' met la personne.
Avec cet aveuglement il le pousse en pe'clié.
ORCA, s.f. lat. ORCA, jarre, cruche.
Dreifcct son cap
Que ac maior, senes lot gap,
D'una ORCA de dos sestiers.
Roman de Jaiifre, fol. Sg.
Dressa sa tête qu'elle eut , sans nulle raillerie ,
plus grosse qu'une y'arre de deux setiers.
ESP. Orzn.
«
■X. Orgol , oRJoi,, .T. m., lat. xiv.ceo\.us ,
vase, pot à eau.
Enaps e copas m'azaut.i,
F, ORGOLS
ORD
D'argent e pairols.
Bertrand de Born : Ane no us.
Tasse et coupe me plait , et vase d'argent el
chaudron.
Los lavaraentz dels orgols e dels calices.
Trad. du N.-Test., S. Makc, cli. 7.
_ Les lavages des vases el des calices.
Saiiraada de dorcas, que son orjols, doua
.1. dorca.
Cart. de Montpellier, fol. 107.
Une charge de cruchons, qui sont pots à eau, donne
un cruchon.
ANC. FR. Un orcel d'argent qui moult estoil
grans et pesanz.
Chr. de Fr., Rec. des Uist. de Fr.. t. III, p. ifitS.
3. Oriolet, S.f. clirn. , petit pot, bu-
rette.
Corporals, o libres , o orjolets.
Cart. de Montpellier, fol. 175.
Corporaux , ou livres , ou burettes.
/(. Ou.TARiA , a. f., poterie, métier de
potier.
Li home del mestier de la orjaria.
Cart. de Montpellier, fol. 1^3.
Les hommes du métier de la poterie.
5. Orgier, s. m., potier.
Ad oRGiERs, lo porta! del peiron.
Cart. de Montpellier, fol. l\!\.
Aux potiers, le portail du perron.
ORDE, HORDE, ORDEN, ORDEIN, ORDENG,
ORDENH, S. m., lat. ORDiV?EW, Ordre,
arrangement, disposition des choses.
Son pauzadas .1. davant autra , segon lar
ORDE.
F. et Fert., fol. 46.
Elles sont posées l'une devant l'autre, selon leur
ordre.
Enquérie e per cal orde et en cal raanicyra
et a cal fi o deu adordenar.
F. et Fert.j fol. 5ç).
Enquérir et dans quel ordre et de quelle manière
et à quelle fin il le doit disposer.
— Disposition de dernière volonté.
SI alcus hom morses testament e ses ordenb.
Coût, de Fumel de 126J. DoAT, t. VIII, fol. 140.
Si aucun homme meurt sans testament et sans
disposition.
— Rang, dignité.
Thobias. . . dizia a sa espoza : Aqnesta nueg. . .
ORD
screiu , en nostre malremoui, eu I'ordk dels
S. patriarchas.
y. et Fert., fol. 92.
TboLie... disait à sou c'pouse : Cette uuit... nuus
serons, ea notre mariage, au rang des patriaiclies.
Allais clercs non deu avcr molier, si el a
oRDE sobre canlor, o sobre lector.
TraJ. du Code de Justinien, fol. 2.
Pareil clerc ne doit pas avoir feninae, s'il a rnng
au-dessus de cbantro ou au-dessus de lecteur.
■ — Les tliffcrents grades de la hiérarchie
ecclésiastique.
Los sanciz ordes de saucta Glieya , so es a
saber, soizdiague, diague e capellii.
Los sans ordes que recebon aquelis que se
volon adordenar a Diea servir.
V. Vert., fol. 5 et gfi.
Les saints ordres de la sainte Eglise, c'est à sa-
voir, sous-diacre , diacre et chapelain.
Les saints ordres que reçoivent ceux qui veulent
se consacrer à servir Dieu.
— Les différents chœurs de la hiérar-
chie des anges.
Creet .is. hordes d'angils... d'aquels .ix.
uORDEs cazegron una gran partida.
Lif. de Sj-drac, fol. 56.
Créa neuf ordres d'anges... de ces neuf ordres
une grande partie lorahèrent.
L' octans ordes es Chérubin,
E'I nones ordes, Serafin.
Bref, d'amor, fol. 19.
Le huitième ordre est Che'rubins, et le neuvième
ordre, Sérapliins.
— Congrégation religieuse.
Pois se rendet al orde de Granmon.
F. de Pierre Rogiers.
Puis se rendit à l'ordre de Grammont.
L'orde Sanh Benech quier qne om Ihi do.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. ^I-
Rc'clame (ju'on lui donne l'ordre de Saint-Benoit.
ANC. fr. An pins preodhcimine de l'ordre
blanche.
JoiNviLLE , p. 27.
l ne ordre et fraternité de vingt-quatre
chevaliers.
Monstbelet, t. II , fol. 56.
— Règle , observance de la règle.
Conseylh agron li sant qne I'okoes sia estret.
ORD
379
Les saints curent conseil pour que l'oùsert>ance
soit étroite.
Ja no'l cal tondre ni raire ,
Ni en eslreg orde maltraire.
Pons de CArniEiL : En honor.
Jamais ne lui faut se tondre ni se raser, ni souf-
frir dans une étroite observance.
Fig. Be m soi mes en ord' esfreg.
Bambald de VAQi'EinAS : Guerra ni plali.
Je me suis mis en bien étroite observance.
— Ce mot s'appliquait à tous les sacre-
ments.
De .vu. ORDES sny crezens.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
De sept ordres je suis croyant.
Can l'efan ieigz de l'aigna, qne a son orde près,
Adoncx es soulz e qnitis, aitals es nostra fes.
IzABN : Diguas me tu.
Quand l'enfant sort de l'eau , qu'il a pris son sa-
crement, alors il est absous et quille , telle esl
notre foi.
— L'ordinaire de la messe. '
Anet auzir al mostler
La missa e luit sei cavalier...
E quant an tôt I'orke anzit ,
Et il sou del ranstier eissit.
Roman de Jaiifre, fol. 2.
Alla ouïr la messe au moutier avec tous ses che-
valiers... et quand ils ont oui tout l'ordinaire, et
qu'ils sont sortis du moutier.
— Hoir, héritier direct.
El sobredigs fevateirs ni'l sens ordeins no
podo ni devo re donar a sobrefeu.
'Fit. de 12^3. Arch. du Roy., J. 325.
Le susdit leudataire ni les siens lioirs ne peuvent
ni doivent rien donner à surfief.
y4dv. comp. Jacob comtel li toi per orde.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 1 1 .
Jacob lui conta tout par ordre.
ANC. fr. Et environ en ordeue assis.
Roman de Partonopeus , t. II , p. iSq.
CAT. Orde. ESI'. Orden. fort. Ordein. it.
Ordlnn.
2. Oroenar,?'., lat. oRDiNARe, mettre
en ordre, ordonner, régler, disposer.
Vol OKUENAK las soas causas a sa mort.
Trad. du Code de Justinien, fol. 6.
Il veut mettre en ordre les siennes affaires à sa mort.
F. de S. Honorât. ' — Etablir, instituer.
38o
ORD
Deu la poestat ORDBMAR un home que aa''aL
lo menor.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 5^.
L'autorité doit établir un liomme qui aille avec
le niiueur.
Part. pas, Sia qoe l'heies es ordenat/, el co-
mensaïuent del testament , o sia que el es
ORDENATz cl mci , O sia que el es ordenat z
en la fin.
Trad. du Code de Justinien, fol. 60.
Soit que l'he'ritier est institué au commencemcnl
du testament, ou soit qu'il est institué au milieu,
0(1 soit qu'il est institué à la fiu.
Cerla mesura ordenada segon la cal ela
pot donar la soa causa.
Trad. du Code de Justinien, foi. i.
Certaine mesure réglée selon laquelle elle peut
donner la sienne cliose.
— Conférer les ordres religieux.
En après ordenet Honorât lo cors sant.
V. de S. Honorât.
Par après Honorât ordonna le corps saint.
ANC. FR. Tondre les fist ambedeus, le père fit
ordener à prestre et le filz , à diacre.
Chr. de Fr., rec. des Hist. deFr., t. III, p. 17.'!.
Joban fu clers è coronez,
Et eveske fu ordenez.
Rornan de Rou , v. 62l3.
Si qu'il i ot un grant covent
Qae (V ordenez, que d'antre gent.
Nouf. rec. defabl. etcont. anc, I. II, p. 3(5o.
CAT. ESP. PORT. Ordenar. it. Ordinare.
3. OrDINATIO , ORDEN.VTIO , ORDONA-
TioN, s.f., lat. ORDiNATioNcw, Or-
donnance, disposition, arrangement.
Ordinatios de paranlas.
Leys d'amors, fol. l^2.
Disposition de paroles.
— Ordination.
Sanh Peire. .. fe certas ordinatio.s... .m.
evesques.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 8.
Saint Pierre... fit certaines ordinations •■• six
évêques.
— Ordre, arrêté, décret.
Ordenàtio et deciaratio sobr' el fait de la
nioneda.
Til. de 1270. DoAT, t. IX , r- ^7-
Ordonnance et déclaration sur le fait de la monnaie.
ORD
Per volontat e ordonation de nostra ba\lia.
Tit. de 1392. Bailliage de Sisteron.
Par volonté' cl arrêté de notre bailliage.
ANC. fr. Quand tousurent béu par ordination.
Combat des Trente.
CAT. Ordinaciù . est. Ordenacion. port. Orde-
nacào. it. Ordinazione.
4. Ordinal, tidj., lat. ordinalîV, or-
dinal.
Noms ORDiNALs, es coma primiers, segons, etc.
Leys d'amors , fol. 48.
Nom ordinal, c'est comme premier, second, etc.
CAT. ESP. PORT. Ordinal, it. Ordinale.
5. Ordener, s. m., ordonnateur.
Mos execntors e raos ordeners d'aquest
testament.
Tit. de 1280. DoAT, t. X, fol. 83.
Mon exécuteur et mon ordonnateur de ce tesla-
meut.
6. Ordinatiu, rtc//,, lat. ordinativ^^.v ,
ordinalif, qui mar(|ue l'ordre.
Las unas son copnlativas e las autras ordi-
NAXrVAS.
Gramm. proi'enç.
Les unes sont copulatives et les autres ordinaiives.
ESP. Ordinadvo.
7. Ordenament , s. ni., disposition,
arrangement, ordre.
S' el paire non agues fait nuil test.iment ni
nuil ORDENAMENT.
Non vol que li garent saplon la soa volon-
tat ni son ordenament.
Trad. du Code de Justinien, fol. 60.
Si le père n'eût fait nul testament ni nulle dis-
position.
Ne veut pas que les témoins sachent la sienne
volonté ni sa disposition.
ANC. FR. Que nus ne fust si hardiz qu'il passast
cel ordenernent.
VlLLEHARPOlIIN , p. l/|7.
ANC. CAT. Ordenament. esp. Ordinainicnto. it.
Ordinainento.
8. OrDENAIRE , ORDENADOR , ORDONADOR ,
S. m., lat. ORDiNATOR, ordonnateur,
administrateur.
Lo oRnENAiiiE de la maison deu fairo aiso
escrinre.
ORD
Per consenfement del ordonador de la
Gleisa.
Trad. du Code de Juslinien , fol. l.
Uordonnateur de la maison iloit laire écrire ceci.
Par consentement de V ordonnateur Ae l'Eglise.
— Adj. Ordonnahle, qui peut être or-
donné.
Caasas ordenadas et ordenadoyras.
Rég. des Etals de Provence , v. I^OI.
Choses ordonne'es et ordonnables.
AHC. TR. Homère a accoastamé de nommer
les plus vaillans et plus royaax hommes
mëritaas raienlx de commander , ordon-
neurs da penple.
Amïot, Trad. de Plutarque. Morales , t. I, p. if).
Directeur et ordinateur des affaires secrettes
Satyre Ménippée, p. 73.
CAT. ESP. FORT. OrdenadoT . it. Ordinatore,
y. Ordinari , adj. , lat. ordia'.\ri«j ^
ordinaire.
Ni aquel bom que es jutges ordinaris, si
cnm es proconsul.
Trad. du Code de Justinien , fol. 10.
Ni cet homme qui est juge ordinaire, ainsi comme
est proconsul.
c:at. Ordinari. esp. port. it. Ordinario.
10. OrDENANSA , ORDONNAN.S.V , S.f., OT-
donnance, ordre, disposition.
Adonc se son metutz en bella ordonnansa,
e, de la villa, son salhitz sus les eneniics.
Clironique des Albigeois , col. 12.
Alors ils se sont mis en Lel ordre, et , de la ville ,
se sont élance's sur les ennemis.
Segon la dreyta ordesansa de las paranlas.
Leys d'amors, fol. !\2..
Selon la re'gulière disposition des paroles.
— Arrctr, décret.
Aucuns articles d'aqnella ordeîjensa.
Ord. de Philippe-le-Bel, de l3o6".
Aucuns articles de cette ordonnance.
(AT. Ordenansa. esp. Ordcnanza. port. Orde-
nanca. it. Ordinanza.
11. Ordenadameîv , adi'. , par ordre,
régulièrement.
Dieus l'a fah tan Le e tan ordenadame^.
Liv. de Sjdrac, fol. 53.
Dieu l'a fait si bien «l si régitli'cninent.
ORD
38i
ANC. ÏR.
Li clergics vint encontre moult ordencement.
liomande JSerte, -p. 17g.
CAT. Ordenadament. rsp. port. Ordenada-
mente. it. Ordinatamente.
12. Ordinariamkn , adv. , ordinaire-
ment.
Lî doctor lejon ordinariamen.
Leys d'amors, loi. tio.
Les docteurs lisent ordinairement.
CAT. Ordinariament. esp. port. it. Ordina-
ri amen te.
i3. Adordenar , AORnENAR, V,, Ordon-
ner, organiser, disposer, régler.
AoRDENA las esqueiras dels baros de la soa
gen , per passar a la batailla.
J^. de Bertrand de Bom-
Organise les escadrons des barons de sou parti ,
pour passer à la bataille.
Fig. Non pot ben los antres adordenar sel!
que es en se mezeys dezaordenatz.
Non ADORDENON luT enteutio.
F. et rert., fol. 79 et 92.
Ne peut pas bien régler les autres celui qui en
soi-même est désordonné.
Ne règlent pas leur iulention.
Part. pas.
A ben aordenat sa gleysa e son ostal.
A', de S. Honorai.
A bien disposé son église et son hôlcl.
Persona ben adordenada deu tantost reprc-
nier et estenber aytals folls pessamens.
r. et Fert.. fol. 18.
Une personne bien réglée doit aussitôt comprimer
et éteindre telles folles pensées.
— Commander, enjoindre.
Adoruenet ab un cavayer del castel que
sabia lo fag, que s'en ânes a'N Coillauiue de-
Baiaun.
y. de Guillaume de Baiaun,
Ordonna à un clievalier du cliâteau qui savait
le fait , qu'il s'en allât vers Guillaume de Baiaun.
"S'enc en .1. pais, am sa molber et am sos
efans, per la terra multipliar, coma Dicus aor-
denava.
Lii>. de Sydrac, fol. i3(j.
Vint dans un pays, avec sa femme et avec ses
enfants, pour peupler la terre, comme Dieu or-
donnait-
38a
ORD
— Conférer les ordres religieux.
Los sans oriles que lecebon aquells que se
volon ADORDENAR a Dieu servir.
A^. et Fert., fol. 96.
Les saints ordres que reçoivent ceux qui veulent
se consacrer à servir Dieu.
Part. pas. Est vos ])reyres adordenatz.^'
V. de S. Honorât.
Ktes-vous prêtre ordonne ?
Dieus amenestrara cell que a adordenat.
F. de S. Honorât.
Dieu secourra celui qu'il a ordonné.
— Titré , distingué.
Ab persona adordenada, segon que l'ordes
es plus aut.
r. et Fert., fol. 69.
Avec personne titrée, selon que le rang est plus haut.
l/l. AUORDENAMEN , AOKDENAMEN , AZOR-
DENAMEN , S. TH., Ordonnance, dispo-
sition , arrangement.
Aptes La los grans adordenamens de son
ostaL
F. et Fert., fol. 9.
Après il a les grands arrangements de son hôtel.
Sobr'el aoruenamen que dessus contea-
gulz es.
Tit. de 1270, de la famille Gasc.
Sur la disposition qui est contenue dessus.
— . Ordre, arrêté, décret.
Per tnandamen del einperador e per ador-
ijenamen de Dieu.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 5.
Par commandement de l'empereur et par ordre
de Dieu.
— Règle, principe.
Diegz de natura es azorden amens cornus que
es douât per natara.
Bref, d'amor, fol. l\.
Droit de nature est règle commune qui est donne'e
par nature.
— Commandement, précepte.
AoRDENAMENs de Icis es tota sabieza.
Trad. de Bède, fol. 87.
Commandement de loi est toute sagesse.
i5. AnoRDENAMENT, cicli'. , avcc Ordre,
conséqnemment , régulièrement.
Qui s'csforz'a penre las vertuz non ador-
PKNAMENT, tosf pprllba.
Trnd. de Bhde, fol. 4^.
ORD
Qui s'applique à saisir les vertus non régulière-
ment, bientôt est en péril.
ANC. FR. Mal ordonnément ne-dtï\.moïn& coucha
en langage français.
Camus de Belley, iP/Veri-., t. II, fol. 17(5.
16. AdORDENADAMENS , ADORDENADAMEN,
AHORDENADAMEN, Ucll'., aVCC OrdrC, CM
rang, régulièrement.
Gruas et aucas issamen
"Volon ADORDENADAMEN.
Bref, d'amor, fol. 5i.
Grues et oies c'galemcnt volent en rang.
Ahordenadamen ferir... sns l'autra ost.
Lii>. de Sydrac , loi. 60.
Frapper en ordre... sur l'autre armée.
Breumens et ADOiinENADAMENs.
F. et Fert., fol. Gg.
Brièvement cl régulièrement.
17. AoRDiNATio, s.f., règlement, dis-
])osilion.
Conditios et aordinatios dejos escrichas.
Charte de Gréalou, p. 60.
Conditions et règlements dessous écrits.
18. Adordenayre , ^. w., ordonnateur,
administrateur.
Pus que ell es puyres, ell es governaires et
adoroenayres del ostai.
F. et Fert., fol. 38.
Puisqu'il est père , il est gouverneur et ordon-
nateur de la maison.
ig. Desorde , s. m., désordre.
Las malvolensas e Ibi desorde.
Trad. de la Règ. de S. Benoit, fol. 3l^.
Les malveillances et les désordres.
CAT. Desorde. esp, Desorden. port. Desordem.
iT. Disordine.
20. Desordenament, i'. TU. , dispropor-
tion.
Per desordenament dels membres.
Elue, de las propr., fol. 55.
Par disproportion des membres.
CAT. Desordenament. esp. Desordenamiento.
iT. Disordinamento.
21. Dezordknatio , s.f,, désordre, dé-
rangement.
La DEzoBDENATro d' aytal oratio, o d'aytal
sentensa.
Lej s d'aniois, fol. lil\.
ORD
Le désordre de Ici discours , ou de telle peiise'e.
csp. Desordenacion . it. Disordinazione.
2 2. Df.zadordknar, IIF.ZAORDF.NAR , V. ,
dérégler, désordoiiner.
Per aquestus .m. caazas que corrompon c
DEZAOKDENO tOt lo lUOIl.
y. et Vert., fol. 48.
Par CCS trois choses qui corrompent et desordon-
nent tout le inonde.
Part. pas. D' on par qu'el nos es aver.siers
l'er DESADORDENAT voler.
G. RlQUiER : Be m dcgra.
D'où il parait qu'il nous est contraire par un vou-
loir desordonné.
Los faitz adordenatze'ls desadordenatz.
G. RiQUiER ; Lo nions par.
Les faits rc'gle's et les déréglés.
Negnua cauza non ileguda e dezaordenada.
A', et Fert., loi. 19.
Nulle chose non due et désordonnée.
9.3. Dezadoruenamen, s. ni., dérègle-
ment, dérangement.
De DF.Z.VDORDENAMEN dcl COf ve lo DEZADOR-
DENAMEN dfl COTS.
/''. et l'ert.j fol. lo^.
De dérèglement du cœur vient le dérèglement
du corps.
ANC. FR. Le désordonnement de sa justice.
OEin>res d'j-llam Chartierj p. 3j2.
24. EXTRAORDINARI , odj.^ Iftt. EXTRA-
ORDiNARiH^, extraordinaire.
Certa joya extraordisaria.
Leys d'amors. LvLOCBÈRE , p. 66.
Certaine joie extraordinaiie.
CKT. Extraordinari esp. tort. Extraordinario.
IT. Estraordinario, straordinario.
aS. Preordenacio, s.f., préordiuation,
Prcdeslinacio es preordenacio de Dieus se-
gon la quai hom es destinât... a salvacio.
Elue, de las propr.j fol. 5.
Pre'destination est préordination de Dieu selon la-
quelle riioninie est destiné... à salut.
CAT. Preordinaciô. esp. Preordinacion.
ORDI, ORDY, *. m., lat. horde«w, orge.
Pan d.' ORDY vielh e vi mudat de tyna.
T. DE Thomas et de Bernado : Bernado.
Pain d'orge vieux et vin change de line.
Porta aylan yolontiers ordi coma fiomen.
F. et Fort., fol. 54-
Porle autant volontiers orge comme frnmcMl.
ORD
38:
De .V. pas d' ordi e de .ii. peissons.
Liv. de Sj-drac, fol. 133.
De cinq pains d'orbe et do deux poissons.
CAT. Ordi. iT. Orzo.
ORDIR, 2K, lat. oRniRi', ourdir.
Ant près una tella ad ordir.
Marcabris : Kmpcrairc.
Ont pris une toile à ourdir.
Li tey.ssedor que priraieramen aparelho et
ORDissHO los filhs.
Leys d'amors, fol. l5o.
Les tisserands qui premièrement apprêtent et our-
dissent les fils.
Eig. Qui vol sirventes anzir
Tescnt d' enneg, d' antas mesclat,
A me 'I deman , qn' ieu V ay filat ,
Et sai lo teisser et ordir.
P. Cardinal : Qui vol.
Qui veut ouir un sirvenle tissé d'ennui , mêlé de
honte, à moi le demande, vu que je l'ai filé, et je sais
le tisser et ourdir.
Ar me sembla qne mos cbans no val gaire.
Que de maldir 1' ai ordit e te.scat.
P. Cardinal : Aissi com hom.
Il me semlile maintenant que mon chant ne vaut
guère , vu que de médire je l'ai ourdi et tissé.
— Par extcns. Carillonner.
Del temple...
Faî los cascavels ordir.
GlRALD PE Calanson : Fadet joglar.
Du temple... fais carillonner les cloches.
CAT. Ordir. esp. Urdir, port. Ordir, urdir.
IT. Or dire.
2. Ordie, s. m., trame.
Fig. ?"als lauzengiers ab Inr ORnii,.
Deudes de Prades : Ah cor leial.
Faux médisants avec leur trame.
3. Ordidor, s. m., oiirdisseiir, celui qui
dispose la chaîne d'une étoffe.
Teysshedors , o ordidors.
Lejs d'amors, fol. 5o.
Tisserands, ou ourdisseurs.
— Ourdissoir.
Si per aventura alcu ordidor dels teisscra.s
de la vila era mai lonc.
Tit. de i35i. DoAT, t. CXLVI , fol. n8.
Si par aventure aucun ourdissoir des tisserands do
la ville était plus long.
CAT. Ordidor. esp. port. Urdidor. it. Ordi
tore, orditoio.
y
384 ORF
/|. Ordimen, s. m., ourdissure.
Fig. Pauzat bavem nostre ordimen dels rims.
Lejs d'amors, îbl. i5i.
Nous avons posé notre ourdissure des rimes.
ANC. CAT. Ordimen t.
ORFE, HORFE, S. m., orphelin.
Tanta venva , tant orfe cosselhar.
RAMBA.UD DE Vaqueiras : Honrat marques.
Tant de veuves , tant à'orphe/ins conseiller.
Adj. Repans ses fi, capdels d'oRFEs enfans.
GuiLLAtJME n'AuTPOUL : Esperansa.
Repos sans fin , guide d'enfants orphelin^.
— F/g. Privé, dépourvu.
Trem a la mort
HoRFE de bel enfant.
Li las moyne doloyros,
HoRFES, marritz e mal payatz,
L'isIIa de Lerins an laissatz.
F. de S. Honorât.
Nous irons à la mort prii'es de Lel enfant.
Les malheureux moines douloureux , dépourvus ,
marris et mal contents , ont quitte' l'île de Lerins.
ANC. FR. L'autre de foillir ne refine,
L'autre est de foilles orphenine.
Roman de la Rose, v. Sg^Ô.
Sont les seigneuries en mains d'enfans et
A^ orphenins .
OEuvres d'Alain Chartierj p. 323.
CAT. Orfe. ESP. Huérjano. port. Orjào. it.
Orfano.
1. Orfanols,.?. m. dim., petit orphelin.
Aîas merces dels orfanols.
Libre de Senequa.
Ayez merci des petits orphelins .
3. Orphenel, s. m. dim., petit orphe-
lin.
Ero pascut els peregris
Et issamen los orphenels.
V. de S. Alexis.
Les pèlerins étaient repus et les petits orphelins
également .
4. Orphenar, V., rendre orphelin.
Part-pas. Motz efans orphenatz.
F. et Fert-, fol. 12.
De nombreux enfants rendus orphelins.
ANC. FR. Aux enfautz du premier lict
Orphelinez de leur ruère.
l.i'c DE LV PonTr. , irad. des Odes d'Horace,
liv. III , p. 92.
ORG
5. AoRFENAR, V., rendre orphelin.
Part, pas, D'on montas domnas son marridas ,
E montas pincelas faididas,
E motz enfans aorfenatz.
Roman de Jaufre , fol. 5^.
D'où de nombreuses dames sont afllige'es , et de
nombreuses pucelles chassées , et de nombreux en-
fants rendus orphelins.
ORGUE, S. w.jlat. org««uw, orgue.
Semla al pacient. .. que ania orgues.
Elue, de las propr., fol. 8^.
Ressemble au patient... qui entende orgues.
ESP. Organo. port. Orgào. it. Organo.
2. Organic, adj., lat. organic«j, orga-
nique , d'orgue.
Organica mnzica si forma per istraraens ,
sufflan.
Elue, de las propr., fol. 281 .
Musique d'orgue se forme par instruments eu
souillant.
CAT. Organic. use. port. it. Organica.
3. Organar , V. , organiser.
Yerbe de la .1. conjugazo... organar.
Gramm. provenç.
Verbe de la première conjugaison... organiser.
4. Oroakizar, V., organiser.
Part. pas. Corrs natural organizat.
Fo perfiecbament organizat.
Elue, de las propr., fol. i3 et 68.
Corps nalui'el organisé.
Fut parfaitement organisé.
CAT. Organisar. esp. port. Organizar. it. Or-
ganizare.
ORGUELH , ERGUELH , ORGUOIL , OR-
goil, s. m., orgueil , insolence, ar-
rogance.
Florentis , mortz etz per vostr' orguelh ,
Qu' ERGCELHS non es, sinon obra d'arauba.
P. Vidal : Quor qu' om.
Florentins , vous êtes morts par votre orgueil, vu
(\\.\' orgueil n'est rien, sinon œuvre d'araignée.
Ni anc no vi erguei.h que no dechaya.
GiRALD LE Roux : Auiatz.
Ni jamais je ne vis orgueil qui ne déchoie.
Dir qu' ORCOiLL decbai.
G. Faidit : Ab noucor.
Dire int' orgueil déchoit.
Loc. Qu' ai dig? Roca , tu mens, -; ... , ;
ORG
E (lis contra ruï dons krgdei.h.
P. RoGlERS : Entr' ira.
Qu'ai-je dit? Bouche , tu mens, et tu dis inso-
lence conirc ma dame.
Qnar luolt vaelh luays per lieys cai ani languir,
Qu'autra m don so don ella m fa! ergtjelh,
Dei;des de Pbades : Ben ay' amors.
Car moult je veux plus languir pour celle que
j'aime , qu'autre me donne ce dont elle me l'ait or-
gueil.
Mi faitz oRGUEi.u , en digz et en paivensa ,
Et etz buuiils vas totas aatras gens.
La comtesse de Die: A cbautar m' or.
Vous me faites insolence, en paroles et en appa-
rance , et vous êtes liumLle envers toutes autres
gens.
ASC. FR. Et abat! si leur orguel que il n'osè-
rent riens enprendre contre lui.
Montez en trop grant orguel.
Gest. de Louis-le-Débon.j Rec. des hist. de Fr.,
t. VI, p. l3oet l52.
ANC. CAT. Orgaoil. cat. mod. OrguU. esp. Or-
gullo. POKT. Orgulho. IT. Orgoglio.
a. Orguelhar, ERGUELHAR, ORCOLHAR,
ORGUOÏLLAR, oRCOiLLAR , V. , enor-
gueillir, irriter.
Es a selbs Lona Amors
Qui r an en patz , ses rancnra,
Q' us vas 1' autre non s' erguelha.
P. RoGiERS : Al pareisscn.
Amour est bon à ceux qui l'ont en paix, sans re-
proclie , tellement qu'un vers l'autre ne i'irrite.
5' ORGOLHOziRo vas Dleu.
Ltv. de Sjdrac, fol. i i3.
S'enorgueillirent vers Dieu.
Be m meravil cum vostre cors s'orguelha.
La comtesse de Die : A chautar m' er.
Je m'émerveille bien comment votre coeur s'irrite.
Fig. E'I freg s' erguelha.
A. Daniel : Quan <:bai la.
Et le froid s'irrite.
ANC. FR. Que par aventure ne orgueiUissent
lor enemi.
Ane. trad. du Ps. de Corbie, ps. Audi le cœli.
Mes les ricbeces les avoient
Si orguillez qu'il ne cuidoient
Que mort les osast envair.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. ^og.
Quiconque» n'orgueillit de sa prospérité.
Robert GAn.MEK , Trag. d'IIippoljte, act. 2, se. i.
vN( . E.SP. Ergiillir. it. Orgogliare.
ORG
38f
3. OrGUELHO.S, ERGDEI.HOS , ERGULHOS,
ORGULHOS , ORGOLHOS, ORGUOILLOS ,
orgoim.os, adj., orgueilleux, insolent,
lier.
Vas coi es orgcoii.los.
T. DE Lantelm et de Raimoxd : Ramond.
Vers qui il est orgueilleu.v.
i'em que leis m' aya per ergulho.s.
GiRAUD LE RoL'x : Auiatz la.
Je crains iju'elle m'ait pour orgueilleux.
dodtr' orguûill es orgoillos.
Bertrand de Born : Ar ven la.
Coutre orgueil il est insolent.
Als avols es d' ergulhos .semblans.
Rambaud nE Vaql'EIRAS : Era m requier.
Aux méchants est d'orgueilleuse manière.
&ibstantiv. Ergijelhos no va sou trabuc.
Bernard de Venzenac : Pus vey.
Orgueilleux ne voit sou trébuchet.
ANC. FR. Départit les orguiîlos.
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. Magnificat.
Qui moult est fiers et orgoillox.
Nouf. rec. de fabl. et cont. anc, t. I , p. 338.
I a T. OrguUos. Esr. Orgiilloso. vort. Orgulhosu.
IT. Orgoglioso.
fi. Orgulhosamen, ergulhozament, or-
GOLHOSAMENT, adi>., orgueilleusemeut .
A dit als baros mot orgulhosamen.
GtILLALME DE TllDELA .
A dit aux barons moult orgueilleusement.
Ergulho7.aimf.nt volgro aquo que voler no
devio.
Elue, de las propr., fol. 11.
Voulurent orgueilleusement ce tju'iU nu devaient
vouloir.
cat. Orgidlosament. esp. OrguUosamente .
VORT. Orgulhosamente. n.OrgogUosamente.
5. Orgolhozir, ergolhozir, 7)., enor-
gueillir.
Los bobans e noslre grans poders que nos
f;izian ergolhozir sobre la panra gen.
f^. et f^ert., fol. 27.
Les ostentations et notre grand pouvoir qui nous
faisaient enorgueillir sur la pauvre gent.
No s' en deu orgolhozir.
Brev. d'amor, fol. 72.
Ne s'en doit enorgueillir.
6. Enorgolhosir, V., enorgueillir.
O vayscl de niiseria , or te enorgolho.sis '.
I.n Barra.
49
38G
ORÏ
O vaisseau de misère, niaintcnaiU tu i'cnojguei/lis!
ANC. CAT. EnorgiiUir.
ORIENT, oRiEN, s. m., lar. orif.nt6'w ,
orient.
Lo solelh que corr, e a tntz jorns , troRiEN
jTi occident.
V. et Vert., loi. 32.
r,e soleil qui court, et à toujours, A' orient en occl-
!<nt.
ORL
l''u ]o peccat origin.^l.
Brev. iVamov, fol. 55.
Prit corruption ge'nérale dans le péclie' origine! .
L' oRiGiN.M. mon.
Trad. Je lu r>fi Epît. de S. Pierre.
Le monde primiti/.
Substantiv. La copia collationada nb lo ork;!
NAL.
Fors de Bcarn, \i. 1097.
!^a copie coHationnée avec ï' original.
CAT. ESP. rOKT. Original, it. Originale.
- Partie du £;]obe. ^ , ...
" . , „ j- 2. OfiIGinalmekt, c/m'. , oriffinairoment.
hr venon sai tleves (>i\ien .
T . r,T . • Es composta de qnalitat clcmental oRir,i-
Li lartan. * ^
GutLI.AVME DE MONTAGNAGOIIT : Per lo mon. I N*''MENT.
Maintenant les Tartares viennent çà dever.s
Orient.
Elue, de las propr., fol. 28.
Est composée de qualités élémentaires origiiini
rcment.
A.NO. Esr . De parte de Orient vino nn coronado . ci^T.Orii-inahnent. esp. port. .t. Oriiri„ahner,tc
Poema del Cid, v. 1296.
CAT. Orient, esp. m<id. port. it. Oriente.
Oriental , adj. , lat. oriental/.^ ,
oriental.
Pero li ven oriental
Ces tolas vetz no son aital.
Bref, d'amor, loi. ^I.
Pour cela les vents orientaux point en tout temps
ORÎNA, s.f., lat. tJRiNA , urine.
De s' ORINA
Fai metzina.
Guillaume de BERGUEDA^' : Un iricliayrc.
De son urine fait médecine
Ans , tu qne donas mezinas
E qne jutjas las orinas.
P. Cardinal : Jliesum Crisl.
ne sont tels. j - Ecoute, toi qui donnes médecines cl qui juge.-.
CAT. ESP. PORT. Oriental, it. Orientale. j '•'* urines.
CAT. ESP. Orina. port. Orina , ourina. \v
ORIFICI, ORRIFICI, S. m., lat. 0RIF1CI«///, j Orina.
^'^'^^c^- ORIZON , s. m., lat. hori.son, Imrizop.
Si ajusta de per de jus ab V orifioi. | ^^^^^j ^.^,,^^1^ termenant nostra vista , es dii
Elue, de las propr., fol. 56. !
,, . orizon.
• S'ajuste de par dessous avec 1 orijice. ^/^^ ^/^ f^^ propr., fol. 108.
Al ORRIFICI de la vena. 1 Ce cercle terminant notre vue, est dit horizon.
Trad. d'Albucasis, fol. 8. I cAT. Horisont. e.sp. Horisonte. port. Orisonte,
A l'orifice de la veine.
CAT. Orifici. ESP. port. Orijicio. it. Orificio ,
orijizio.
ORIGAMI, 5-. m., lat. grigaw//», ori-
t^an, lîlante.
Rlanjo la herba dîta origami.
Elue, de las propr. j fol. 25^.
M ..igent l'IierLe dite origan.
CAT. Orenga. esp. Orégano. port. Onregào.
îT. Origano.
ORIGINAL, adj., lat. ORiciNALij', ori-
ginal, originel, primitif.
Près corrupcio gênerai
horizonte. it. Orizzonte.
ORLAR, V., ourler, border.
Part. pas. Coma .1. vai.ssels de cera que es on-
LATz e avironatz de peiras pressiozas.
Lo vaissels, que es de terra, orl.atz ricanu-:) .
Lii'. de Sjdrac, fol. 38.
Comme un vase de cire qui est bordé et cnlonre
de pierres précieuses.
Le vase , qui est de terre , bordé ricUemeut.
ESP. port. Orlar. ir. Orlare.
•1. ORLAniJRA, s.f., bordure, ourlet.
Una bêla orladura.
Iloman de Gérard Je Rossillon, loi. 07
Une belle bordure.
ORIN
f ANt:. Ffi. D'os esloit Cete l'o/Vt'H/f.
Roman du Renttrt, t. 1 , p. f>5.
Esp> PORT. Orladura. it. Orlaciira.
(^RNAR, HORNAR, î^., lat, ornar*:', or-
ner, parer.
Part. pas. .1. calice horwat de las pus pres-
ciosas peyras que j)odion esser trobadas.
Philomena.
Un calice orné des plus précieuses pierres ijui
pouvaient être trouve'es.
Sitbstantiv. Aprop que deu boni j)auzar s per
causa d'ORKAT.
Lejsd'amors, fol. 5.
Après QVE on doit poser s pour cause d'ornement.
ANC. CAT. ESP. PORT. Omar. it. Ornare.
1. OrNAMENT, ORNAMEN,.y. m., lat. OR-
NAMF.NTM/??, Ornement.
Caazas sanctas, ayssi co son los ornamens
de sancta Glieya, que son adordenafz al servizi
de Dieu.
Totz los antres ornamens del antar.
F. et Ferl., fol. l5 et l6.
Choses saintes, ainsi comme sont les ornements
<le sainte Eglise , qui sont consacre's au service de
Dieu.
Tous les autres ornements de l'autel.
CAT. Omainent. esp. port. xt. Ornainciito .
"3. Ornatiu, adj., ornatif, qui sert à
orner.
O son... ORNATIVAS.
Xçy* d'amors, fol. 26.
Ou elles sont... ornatives.
/*. Ornamenta, s.f., ornement.
PueVS a r ORNAMENTA
Del antar deniandada.
V. de S. Honorât.
i'uis a demande' Vornemcnt de l'autel.
5. AuoRN, adj., orné , élégant.
Son ADORN bel cors ses par.
Pallet de Mahseille : Er qu' el jom.
Sou élégantheaa corps sans pareil.
(i. Adornamen, s. m., ornement, em-
bellissement.
Si fan aqnells adornamens per atrayre plus
,1 peccat.
Per .1. cascun AOORNiVMEN de sobrcfluilat.
t^. et f^crl., fol. 70.
ORr
38"
Se tout CCS embellissements pour plus entraîner
au pcclie.
Par un cliacuii ornement de supcriluitc.
ANC. KR. I''urent sauvées les reliques el le-;
aornemens d'icelle église.
MoNSTRELIiT, t. II, fol. I28.
La splendeur et refulgence de son très no-
ble et pré('ieux aorncment.
J. Marot , t. V, p. ^8.
ANC. CAT. Adornament. anc. esp. Adorna-
inicitto. IT. Adornamento.
OROBI , a. m., lat. ot^ov,ax, pivoine.
Figas, uienta , orobi.
Elue, de las propr., fol. io3.
Figues , menthe , pivoine.
ORS, URS, S. m., lat. URswi-, ours.
Urs pren aquel nom quar ani la boca...
foriua los orsatz.
No es animant tan engenhos a far mal cuui
ors.
Elue, de las propr. , fol. 261.
Uours prend ce nom parce que avec la Louche...
il forme les oursons.
Il n'est animal si ingénieux à faire le mal comniL'
ours.
2. Oesa, ursa, S.f., lat. URS.^ , ourse.
Ursa o orsa es bestia mot cruzel , major-
men quan lia orsatz.
Elue, de las propr. , loi. 261.
JJourse est bête moult cruelle, principalement
quand elle a oursons.
ESP. PORT. Ursa. IT. Orsa.
3. Orsat, s. m., ourson.
E'is ORSATZ semlo pessas de carn ses faysso
al comensament.
Elue, de las propr., fol. 23i.
Et les oursons ressemblent à des morceaux de
chair sans forme au commencement.
ORT, S. 7)1., lat. //oRT«cV^ jardin, verger,
potager.
Pietz ol no fa feins en ort.
A. Daniel : Pois Raimons.
Sent pire que ne fait lumicr en jardin.
Tant amou ort e jardis.
Be-itrand de Born : Be m plalz.
Tant ils aiment -verf^er et jardin.
Fig. De cobezeia ns planton onT.
Gavavdan le viEt'X : Palz passicn.
iS'ous plantent yart/in de convoitise.
Cambra de Dieu, ort don naysso tng be.
(ÎMI.I.AUME d'Autpodl : F.spcransa .
388
ORT
Chambre dt Dieu , jardin dont naissent tous les
biens.
— Par cxtens. Solitude.
Tornar faian de ciutat a un ort.
G. RaiNOLs : A tornar.
Feront tourner de cité en une solitude.
Totz lo nions me par sol nns ortz.
RaMBAud DE Vaqueiras : IVo m'agrad'iverns.
Tout le monde me paraît seulement une solitude.
ANC. FR. Por coî venez en son /ior herbergier.
Roman d' Â galant , v. 1227.
<;at. Hort. t.sr. ffiierco.roKT. Horto. it. Orto.
X. Ortenc , adj. , de jardin.
D'ayLres... alcns so ortenc» o domesges.
FlorS ORTENCAS.
Elue, de las propr., fol. ipS et ll\2.
Des arbres .. aucuns sont de jardin ou domestiques.
Fleurs de jardin.
rORT. Hortense.
3. Ortolan, ortola, s. m. , lat. /20rtu-
LANM.y , jardinier.
Aqnest jardî plantet lo grans ortolas.
V.et Vert., M. 36.
Ce jardin planta le grand jardinier.
Adoncas Jhesn Crist, en forma de ortolan,
Ac pietat, e dis : Non plorar, Maria.
V. de Ste. Magdelaine.
Alors Jésus-Christ, en forme de jardinier, eut
pitié , et dit : Ne pleure pas , Marie.
ANC. FR. Stirviendrent deux pasteurs et un
ortholan.
Lett. de rém., i464- Carpentieb, t. IJI, col. 102.
Anthoine Belot, ortholan de Nysmes.
Tit. de 1473. Hist. de Nismes, pr., t. III , p. 3.
CAT. Hortolâ. ESP. Hortelano. port. Hortelào,
hortolào. IT. Ortolano.
4. HoRTAL, S. m., hortolage, jardinage.
Pel près commu fe, pailla et hortal et hor-
talas.
Charte de Gréalou , p. 102.
Pour le prix commun foin , paille et hortolage
et légumes.
5. HoRTALA, s.f., légume, produit du
jardin.
Pel près comma fe, pailla et hortal et hor-
talas.
Charte de Gréalou, p. 102.
Pour le prix commun foin , paille et liorlolaf;e ti
Icsumcs.
ORT
6. OrTALESSA, ORTALESSIA , HORTALICIA ,
ORTOLozA , S. f., légume , herbe
potagère , jardinage.
Si alcns pren... ortalessa d'ort.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1468, t. XVf ,
p. 129.
Si aucun prend... légume de potager.
O ortalessia de casai.
Coût, de Fuinelde 1265. Doat, t. VIII , fol. 147.
Ou jardinage de casai.
Hortalicias de jardins.
Fors de Béarn , p. 1088.
Légumes de jardin.
cat. Hortalissa. esp. Hortaliza. port. Hor-
tal ica.
7. Ortolana , s.f., hortolane, sorte
de poésie.
Coma son... vaqnieras et ortolanas e ver-
gieras.
Leys d'amors, fol. 40.
Comme sont... vachères et hortolanes et vergières.
ORTATIU, adj., lat. /(ortativu^, exci-
tatif, encourageant.
Ortativas coma eja!
Leys d'amors, fol. 100.
Excitatives comme eya !
2. CoNORT, S. m., encouragement, con-
solation, espoir.
Per qu'el siens conortz m'es plus Los
Que tôt quan vei sai entre nos.
P. RoGlERS : Per far esbaudir.
C'est pourquoi le sien encouragement m'est plus
bon que tout ce que je vois ici entre nous.
Capdel non qnier mas per conort.
H. Brunet : En est son.
Je ne cherche guide excepté pour consolation.
Totz mon conortz perdi en .1. jorn.
Trad. de VEvang, de Nicodcme.
Tout mon e5^oi> je perds en un jour.
— Preuve.
Si a leis plazin , era ben conort que res no
l'amava.
V. de Pons de Capdiieil.
S'il plaisait à elle , bien était la preuve qu'elle no
l'aimait point.
ANC. ESP. Conhorte.
■>. CoNORTAMEN , S. m, , eocouragc-
mcnt, consolation.
ORT
Lo vers vnelh qn'om mi dons me port,
E que'l sia conortamens
Tro que ns esguardem de dreg hiielh.
P. ROGIEBS : Entr'ira.
Je veui qu'on me porte le vers à ma dame, et
qu'il lui soit consolation jusqu'à ce que nous nous
regardions de droit (sil.
ANC. ESP. Conhortamiento.
/|. CoîvorxTOs, odj., satisfait, rassuré.
Ses temensa, ben conortos.
V. de S. Georges.
Sans crainte , bien rassuré.
ANC. ESP. Conhortoso.
5. CONORTAR,!'., lat. CONHORTARI, «3-
courager, consoler, réconforter.
Jamais res no'l pot conortar.
GavaudAN le vieux : Creiens fis.
Jamais rien ne le peut encourager,
Be m conorta selha qu'es fina e franca.
II. Brunet : En est son.
Me console Lien celle qui est sincère et franche.
Per qu'anc res pneis no m conortet.
Gavaudan le viel'X : L'autre dia.
C'est pourquoi oncques rien depuis ne me récon-
forta.
En aisso ni conort e m' afortis.
Arnald de Marelil : Ane vas.
En ceci je m'encourage et je m'assure.
Cane pueys non ac joy ni déport.
Ni sap en cal guisa s conort.
Arnaud de Marueil : Sel que vos es.
Que depuis oncques il n'eut joie ni amusement,
ni il ne sait en quelle manière il se console.
ESP. Conhortar.
6. AcoNORTAR, V. , cxhortcr, encou-
rager.
M' es bon e belh hueymais que m'entremeta
D'nn sirventes per elhs aconortar.
Bertrand de Bokn : Pus Ventedorn.
Il m'est Lon et hcau désormais que je m'entre-
mette d'un sirvente pour les encourager.
ANC. ESP. Aconhortar.
7. Desconort, 5-. m., découragement,
affliction , désolation.
Tot'antra vida m .sembla mortz,
E tôt antre joi df.sconortz.
Ràmdaid de VaqueiKAS .- No m' ayrad'ivcm .
OS 389
Toute autre vie me semble mort , et toute autre
joie njfliction.
Perqn'en pert tôt jan/.inien,
Tal DESCONORT mi dona.
Pevrols : Manta gens.
C'est pourquoi j'en perds toute jouissance , Ici
découragement elle me donne.
j4di'. comp. Tos temps vînray a uesconort
Car ieu no luori en ta mort.
Passio Je Maria.
En tout temps je vivrai avec désolation parce que
je ne mourus pas en ta mort.
ANC. CAT. Desconort. anc. esp. Desconorte ,
desconhortatnienlo.
8. Desconordansa, s. f., désespoir, dé-
couragement.
Ab marrimen et ab desconordansa.
AlMEBl DE Peguilain : Ah marrimen.
Avec affliction et avec découragement.
9. Descokortar, V., décourager, affli-
ger, se tourmenter.
Vos, qui que us en desconort,
Lauzalz en Diea.
A. Daniel : Pois Baimons.
Vous, qui que ce soit qui vous en décourage ,
louez-en Dieu.
No m pognes far
Ren que m fezes desconortar.
G. Faidit : Ja no cugei.
Ne me pût faire rien qui me fît décourager.
Quant ien l'auzi desconortar,
Ves lieis vengui , josta '1 riu clar.
Marcabrus : A la fontana.
Quand je l'entendis se tourmenter, je vins vers
elle , près le clair ruisseau.
Fis amans no s den df.sconortar,
.Sitôt si dons no ill vol al comensar
Donar s' amor.
T. DE Guillal'.me de la Tolr et d'Imbert :
Senher.
Fidèle amant ne doit pas se découragerj quoi-
que sa dame ne veut pas au commencer lui donner
son amour.
Siibst. Eu sai qu'en desconortar
No pot boni ren couqnistar.
Guillaume de la Tour : Si mos fis.
Je sais qu'avec le décourager on ne peut rien con-
que'rir.
ANC. ESP. Desconhortar.
OS, v. ///. , lat. os, os.
390
OSA
Non triaria pel ni os.
Le dauphin d'Auvergne : Joglareti.
Je ne choisirais peau ni os.
No i a mesolla ni os ,
Vena ni nervi que no'l senta.
Roman de Jaiifre, fol. 83.
Il n'y a moelle ni os, veine ni nerf qui ne le sente.
E'I gotamens de l'aygua dona partida de Li
duressa de las peiras als os.
Lii>. de Sjdrac, fol. 10.
Et l'égouttement de l'eau donne aux os partie de
1,1 dureté' des pierres.
Yen sni hom e de carn e d' os.
V. de S. Honorât.
Je suis homme et de chair et d'os.
Par excens. Cuirassas
Ab qne cobron lor os.
Rambaud de Vaql'eiras : Truan mala.
Cuirasses... avec quoi ils couvrent leurs os.
(AT. Os. Esr. Hiieso. port. it. Osso.
1. OssA, HOSA, .y. m., os, ossement.
Rom', als bornes pecx
Rozetz la carn e l'ossA.
Guillaume Figueiras : Sirventes vuelh.
Rome, aus hommes iniLe'ciles vous rongez la chair
cl ['ossement.
Que on levés la caisa en qne era la hosa de
Josep.
Jbr. de l'/t. et du N.-T., fol. 10.
Qu'on levât la caisse en quoi e'tait Vossement de
Joseph.
CAT. Ossa.
3. Ossos, adj., lat. osseus, osseux.
Manja carn cauda et ossoza.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Mange chair chaude et osseuse.
ESP. OSOSO. PORT. OSSUOSO. IT. OsSOSO.
!\. OssEiTAT, s. f., osséité, qualité os-
seuse.
Per razo de lor nervositat et osseitat.
Elue, de las propr., fol. l\'j.
X
de leur nervosité et osséité.
OSA, OZA, s./., houseau , botte.
Voyez Denina, t. III, p. 43.
Grans osas afalladas ab ros.
T. u'Ebles d'Uisel et de Gui d'Uisel : En Gui
Grandes bottes emhellics avec rouge.
Gaunacba e capa loliada
OST
Et ozAs de salabier.
Bertrand de Born : Rassa mes.
Ganache et cape fourre'e et bottes de peau velue.
ANC. FR. Morchnflex cbança les hiieses ver-
luoiles... si se fist empereur.
VlLLEHAEDOUlN , p. 89.
De cortes hases ert hosez
Et Corte-Ao.se ert apelez.
Roman de Rou , v. 14472.
OSCAR, V., entailler, ébrécher.
Part, pas, Jig. No y truep baron entier
Qu'aya proeza acabada,
Qu'el niieg luoc non sia oscada,
O fracba en l'un cartier.
Bertrand de Born : Rassa mes.
Je n'y trouve liaron entier qui ait ]irouesse ache-
vée, qui au milieu ne soit ébréchée ou rompue en
l'un quartier.
ANC. FR. Avant que le saulcier mouille le.s
écuelles...; et celles qui auront esté ochées ne
doivent pas eslre comptées le lendemain.
Doaim. de Pkilippe-le-Long. Martenne , Thés-,
t. 1 , col. i363.
CAT. Oscar.
OSCLE, .V. m., écrin.
Lbi don de mon oscle l'anrîa flor.
Piojnan de Gérard deRossillon, fol. I.
Je lui donne de mon écrin la Heur d'or.
— Par ext. Douaire, présent de noces.
Qninse ciptat en oscle estier Proensa
Lbl dara e "Viana, Arle e Valensa.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 97.
Lui donnera quinze cités en douaire outre Pro-
vence et Vienne , Arles et Valence.
ANC. VR. Privilèges... octroyés à famés, et à
octroyer, soit par oscle, par douaire, par
mariage, etc.
Tit. de 1294. Du Gange, t. IV, col. 1407.
Il est vraisemblable que ce mot est
venu d'oscMLK/», pour désigner le droit
d'épouse, le prix du baiser conjugal.
OSTAR, V., ôter, tirer, retirer.
Voyez Denina, t. III, p. 126.
On bom plus n'osTARiA
Guarnizos,
Plus en séria enveycs.
Bertrand de Born : Cazutz sui.
Où plus homme eu ulerail d'ajustements, plu:
il en serait envieux.
OST
Lo sa ne Je sus vos u'ostaretz.
Del'des de Prades , yllIZ. CtlSS.
Le.sang de iVessus vous en ôtcrcz.
/V.ç'. Aqacst don osta tota ordura de l'arran.
OsTAN e derazigaTi d'arma los .vu. peci-al/
'iiorlals.
F.etrcr/..M.S'\ cl 48.
Ce don iitc toute ordure de lame.
Otent et arrachent de l'àmc les sept pc'clie's mortels.
Fiff. et moral.
No los fasson ostar del boa prepansamenl.
r. ili: S. Honorât.
Ne les Cassent ûter An hon \-'\\i\\o> .
De solatz c de chansos,
E de plazers far e dire
Ciigei OSTAR mon cossire.
A/.EMAR l.v. ÎS^oiR : Do solatz.
D'entretiens et de cliansons , et de faire et dire des
j)laisirs je faillis à retirer ma pensée.
— Diminuer, retrancher.
Non devem reii ostar ni mais mètre
Grtinim. proi'enç.
A'ous ne devons rien rciranc/ierni nultn; d.Tvantago.
Qui de Fabre volgiies ostar
La qaarta letra, fora ho,
Qu'adoncx lo pogratz apellar
En Guillenyrt be per razo.
Bernard d'Alriac : En Guillem.
Qui de Fabre voudrait retrancher la quatriènic
lettre, (ce) serait bon , vu qu'alors vous pourriez
l'appeler pari-aison le seigneur Guillaume FAIT-BIEN.
Pari. pas. S' es de mie de bon pretz ostaha.
T. d'Albert Marquis et de Rajibaud de Vaqlei-
RAS : Ara m digualz.
Elle s'est de moi et de bon mérite séparée.
En prezensa ns diran alcun plazer
Et ostat vos, diran iii.il per ver.
G. Olivier d'Arles, Coulas triadas.
En présence ils vous diront aucun plaisir, et vous
retiré, ils diront du mal en vérité.
ANC. FR. Ne nus qui este ne qui met.
Se me faites de ci oster.
Partenopex de Blois. Not. des Mss., t. IX, p. 19
cl ?,2.
Qui avolt ostec tel membre.
Chronif/ue de Cambrai.
1. OsT.vMEN, S. m., retrancheinent.
Per ostameh de la derniera letra.
Leys d'amors, fol. 60.
l'.ii rctranclic-nrnl de la dernière lettre.
OV 391
!'. FoROSTAK, 7)., mettre dehors, chasser,
exiler.
l'art, pus. f g.
Era fag De-sonors tôt qu'anc vole faire.
Qu'a forostaua Houor de son paes.
AiiMiRi de I'eci'ii.ain : Totas lionors.
Maintenant Dcslionneur lait tout ce que oncques
il voulut faire , vu ([u'il a c/iassé lloinieur de son
pays.
OSTIA.RI, s. m., lat. osriAni/w, portioi-.
Tolia que premieramen fos ostiaris.
Cat. dels tipost. de Pioma, fol. 2C).
II voulait que premièrement il fut portier.
CAT. Ostinri. esp. it. Ostiario.
OSTRA , s.f., lat. osTRfA, hnître.
De osTRAs, tie tbon.
Carta IMagcdon.
Tt'ltuitres, de tlion.
CAT. ESP. PORT. Ostra. n. Ostrica.
OUTRA, OI.TRA , OTRA, prép., lat. ul-
tra, outre.
Van OUTRA mar, e son eu mieia via.
T. DU COMTE DE PROVENCE ET D'ArNAUD : Arnaud .
Vont outre mer, et sont en rni-cLemin.
Adv. comp. En ayssi co vezem del ray,
Que d'otra. ])er lo veyre vay.
Ses tôt dan al veyre tener.
Los Fil Gaitgs de In Mayre.
Par ainsi comme nous voyons du rayon, qui va
en outre par le verre, sans nul dommage faire au
verre.
E '1 bras d'outra en outra trauca.
lioman de Jaiijre , loi. lo3.
Et le bras d'outre en outre il perce.
CAT. Oltra. IT. Oltre.
OV, uov, UEU, S. m., lat. o\iim, œuf.
Diens , per son poder, Cetz lo mon a la sein-
blansa del uov. L'escorssa del uov si es lo
flrmamens que environa la terra , qu'es envi-
ronada e assiza sobre l'aiij'a, ayssi coma lo
blancxs e'I jaunes del uov.
Liv. de Sj-drac, fol. ^5.
Dieu , par son pouvoir, fit le monde à la ressem-
blance de Vauf. L'écorce de l'a»;//" est le firmament
qui environne la terre , qui est environnée et assise
sur l'eau, ainsi comme le blanc et le jaune de Yœuf.
Padeladas de luec en Inee
I.i deii lioui dar d' ueus cneilz en faec.
Okides de Prades , /Juz. casf.
392
PAB
Poëlonnées de temps en temps on lui iloil donner
A' œufs cuits en feu.
Loc. lea'lh part l'uov e la mealha.
Bertrand de Born : Un sirventes on.
Je lui partage VœufeX. la moelle.
Nég. expl. No saup de tracion un ov.
Rambacd de Vaqueibas : Ar vei escur.
Ne sut de trahison un œuf.
ANC. FR.
Ke la lei de Mahan de na o/"ne volt le quartier.
Roman de Horn , fol. 1 1 .
CAT. Ou. ESP. Huevo. port. Ovo, it. Uovo.
1. OvAR, V., produire, faire des œufs.
Part. prés. Bestias... ovans o pondens.
Elue, de las propr., fol. 23 1 .
^èlcs... faisant des œufs ou pondantes.
OVELLA, OVELHA , OVEILLA, OELHA ,
s.f., lat. ovicKLA, ouaille, brebis.
Ni modo subvenia.s , morior tna , pastor,
ovilla.
y. s. Romani. Martenne, Thés., t. III, col. ifj63.
Pins glotz es de pelha
Non es lop d'ovELLA.
Bernard de Rovenac : Una sirventesca.
Est plus avide de paille que n'est loup de brebis.
Son drap non camja per peilla,
E son caval per oveilla.
Augier : Era quan.
Change son drap neuf pour peille , et son cheval
pour brebis.
PAB
Fig. et iny-stiq.
A las suas ovelhas m'a donat per pastor.
Guillaume de Tudela.
Aux siennes ouailles il m'a donne' pour pasteur.
Demandara la perda de sas oelras al malvat
pastor.
Trad. de la Règl. de S. Benoît, fol. 4-
Demandera (compte de) la perte de ses ouailles
au mauvais pasteur.
ANC. FR. Si cam li agnel des oeilles.
Ane. trad. du Psaut. de Corbie, ps. n3.
Encontre nn grand trope ff oeilles.
Fabl. et eont. anc. , t. IV, p. t\.
Pas ne douta à habandonner son cors à
martyre pour la délivrance de ses oueilles.
Gest. de Louis le Déb-, Rec. des Hist. de Fr.,
t. VI, p. 167.
CAT. Ovella. ESP. Oveja. port. Ovelha.
2. OviLi, S. m., lat. oviLe, bergerie.
Espar.sa eviro de ovili o parc.
Elue, de las propr., fol. l88.
Ee'pandueà l'entour de bergerie ou parc.
ESP. Ovillo.
OXIZACRA, s.f., oxyzacrat, sorte de
boisson.
Oxizacra de pomas salvaggas.
Elue, de las propr., fol. 271.
Oxyzacral de pommes sauvages.
ESP. Oxizacre.
P, seizième lettre de l'alphabet et la
douzième consonne, p.
Soen panzam p per b.
Leys d'amors, fol. /j-
Souvent nous posons p pour B.
Qui be no sapcha que ditz p
Ponchat.
B. Carbonel : Un sirventes.
Qui ne sache Lien que signifie p pointe'.
PABALHOL, s. m., papillon.
Aytal volatil es dit pabalhol.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Pareil volatile est dit papillon.
PABIL, PABEL , S. m., lat. pxhuuim .
mèche.
En la candela son très causas : la cera e '1
PABiLS e'I fox.
Sermons en provençal , fol. 23.
Dans la chandelle sont trois choses : la cire et la
mèche et le feu.
Ciris ab pabel d'estopas.
Cartulaire de Montpellier , fol. 117.
Cierges avec mèche d'e'loupes.
CAT. ESP. port. Pabulo.
2. Pabilum , S. m., mèche.
Quod omnes etsingulae faces... sicntde bona
et sufficienti cera et... de pabilo licbino vi'l
cotone.
Carpentier , t. III, col. ii5.
.II. onsas de pabilum en .1. livra de cera.
Coût, de Condom.
Dcu.'c onces de mèche dans une livre de cire.
PAD
PADELA, PADENA, s. f., lat. patella ,
poêle.
Rimas... in ela..., paokia.
Gramm. provençale.
Rimes... en ele... , poêle.
La PADENA de infern en que lo diable fa sas
fregidaras.
r. et l'en., fol. 8.
l>a />oe/e «l'enfer en (]iioi le diable fait ses fritures.
ANC. FR. Paelles, cbauderons.
EusTACHE Deschamps , p. 211.
OAT. Paella, it. Padella.
2. PaDELETA , PADENETA , S. f. (iil/l . ,
petite poêle.
Es colz en nna padeleta.
Soritz vivas li datz gau re...
En nna tadeneta.
Deides de Prades , Auz. cass.
Est cuit dans une petite poêle.
Souris vives vous lui donnez beaucoup... dans une
petite poêle.
CAT. Paelleta. it. Padelleta.
3. Padelada, s.f., poêlée.
Padeladas de laec en liiec
Li deu hom dar d' uens caeitz en faec.
Deu bom faire la fadelada
En fort escadela crozada.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Poêlées de temps en temps on lui doit donner
d'oeufs cuits en feu.
On doit laire la poêlée dans une forte e'cuelle
creuse'e.
CAT. Paeîlada, it. Padellata.
PAGINA, S./., lat. pagina, page.
Aquesta présent tagina.
Coût, de Condom, de i3i^.
Cette prc'sente page.
En r autra pagiwa.
Trad. d' À Ibucasis , fol. 7.
En l'autre page.
CAT. ESP. PORT. IT. Pagina.
1. COMPAGINACIO , S.f., clu lat. COMPAtlO ,
assemblage, emboîtement.
So del corrs ligiunent et compaginacio.
Elue, de las piopr. , fol- 61 .
Sont du corps ligament et assemblage.
c.KT. Compaginacio. esp. Coinpaginacion.
3. COMPAOlNAtl , V , lat. COMPAGINAUC ,
assembler, rtlii r, emboîter,
m.
PAI 393
Part, pas, Dcls nervis en els compaciwatz cl
ligatz.
Elue, de las propr., fol. 61 .
Des nerfs eu eux assemblés et lie's.
CAT. ESP. Compaginar.
PAIRE, PAYRE, S. m., lat. vxtKEm, père.
Aquclas causas par que pot lo paire e la
maire, e l'avis e la avia descretar ses enfans.
La falcidia qu' el paire, o la maire, o las au-
tras subeirauas personas sont destreitas de
laissar n lor enfans.
Trad. du Code de Juslinien, fol. id el l5.
Ces causes pourquoi peut le père et la mère , et
l'aicul el l'aïeule deshe'riler ses enfants.
La falcidie que le père, ou la mère , ou les autres
personnes ascendantes sont obligées de laisser à leurs
enfants.
Fig. De joven eratz capdels e paire.
Bertrand de Born : Moncbant.
D'amabilité vous étiez clief et père.
Selh qa'era de valor capse paire,
Lo ries, valens Richarfz, reys dels Engles.
G. Faidit : Fortz cbausa.
Celui qui était chef el père de valeur, le puissant ,
vaillant Ricliard, roi des Anglais.
— Le chef d'une suite de géricrations.
Del pom
Que manget Adam nostre fayre.
Los f^II G au g s de Maria,
De la pomme que mangea .Adam notre père.
Adam, lo premiers payres, fou mes en paradis.
f^. de S. Honorât.
Adam, le premier père, fut mis en paradis.
— Nom donné aux membres des diffé-
rents ordres religieux.
Del onrat payre en Crîst,
Monsen Gaaselm, l'abat, agut en ay mandat.
f^. de S. Honorât.
De riionoré ^ère en Christ, monseigneur Gau-
celm , l'abbé, j'en ai eu mandat.
— Confesseur, directeur de couscieuco.
Nos devem portar honor a nostres payres
esperitais que au la cura de nos enseiibar et
endrcssar eu cors et en arma.
r. et Vert., fol. 2.
Nous devons porter honneur à nos pères spirituels
qui OBI le soin de nous enseigner et diriger en cori'i
et en âme.
A vos, Ciir PAYRr. esperitais.
La Confessio.
A vous, cher père s)>iriluol.
5o
394 PAI
— Loc. Désignant la première personne
de la Trinité.
El nom del Payre oinnipoten.
Los VII Gaugs (le Maria.
Au nom du Père tout-puissant.
Lo Payre del cel dont nos ve tota veiay;i
wobleza.
F. et Fert., fol. 3;.
I.e Père ilu ciel dont nous vient toute vniie no-
Mcsse.
— Désignant le pape.
I,o santz. TAYREs cavale;» e ven son dreg camiii.
En ayssi lo sanz payres descantz volia iiitiii! .
V. 'le S. Honorât.
Le saint /Jt'/-e clievauclie et vient son droit ctiemiii.
Par ainsi le saint père voulait entrer déchaussé.
— Désignant les doctenrs de l'Église.
La doctrina dels sanhs paires.
Trad. de la lièg. de S. Benoit, fol. 38.
I.,a doctrine des saints pères.
CKT. Pare. esp. port. it. Padre.
1. Pater no.ster , pater nostrk, patrf.
NOSTRE, .y. m., patenôtre, chapelet,
pater noster.
No j)oitavan pater nostres
Ni antre senhal.
P. Vidal : Abril issic.
]Ne portaient cliapelets ni autre marf]ue.
El legia chascun dia lo Salleri , e disia .c. <•
.r.. PATRES NOSTRES.
l'. de Guillaume de la Tour,
Il lisait chaque jour le Psautier, et disait cent cl
cinquante patenôtres.
Quan îen cnig dire pâtre nostre,
Et ien die: Uomna, totz soi vostre.
FoLQUET DE RoMANS : Domna ieu pren.
Quand je pense dire patenôtre, et je dis : Dame ,
je suis tout vôtre.
Loc.fig. Ganta lo pater noster del cimi.
V. et Fert., fol. 26.
Chante la patenôtre du singe.
Proi'. Aysso es vers coma lo pater noster.
F. et Fert., fol. 27.
Ceci est vrai comme le pater noster.
CAT. Pare nostre. esp. Padre nuestro. pour.
Padre nosso. it. Paternostro.
■V Pairi , l'AYRT, s. 1)1., lat. PA^RIW^'. ,
parrain.
PAI
La lenc a las fous e fo son payri. . La en-
seynbava son payri.
Philomena.
La tint sur les fonts et fut son parrain... Sun
parrain l'instruisait.
Mal desmens ton pairi et la crema qne y lues.
IzABN : Diguas me tu.
Mal tu déments Ion parrain et le chrême qu'il \
mil.
CAT. Padri. esp. Padrino. port. Padrinho. ir.
Patrino.
/î- Paterna , s.f.. Dieu le père, Créateiic.
Per tal que miels puscam la veraya Paterna
Preyar.
/". de S. Honorât.
De sorte que nous puissions mieux prier le vrai
Créateur.
La vera Paterna
Vos confonda
E us rebonda.
Gavaudan le Vieux : Aras quan plou.
Le vrai Créateur vous confonde et vous ensevelisse
5. Pairastre, s. m., paràtre.
E '1 pairastre contra son filhastre.
Si lo PAIRASTRE noîrîs son filhastre.
Trad. du Code de Justinien, fol. 28 et 7.
Et le paratre contre son fillâtrc.
Si le paratre nourrit son fillâtre.
CAT, Padastre. esp. Padrastro. port. Padrasto
6. Paternitat, s.f., lat. paternita-
■vcm , paternité.
Paternitat... solament al paj^re conveuiens.
Elue, de las propr. , fol. 7.
Paternité... seulement au père convenant.
CAT. Paternitat. esp. Paternidad. port. Pa~
ternidade. it. Paternità , paternitate, pc.-
ternitade.
7. Pairenal, payrenal, adj., paternel.
Lnxaria desplaz a Deu, e es perdicios de la
PAIRENAL benccio.
Came ab pairenal pietat cels que cLaslia.
Trad. de L'ède, fol. 4l et CS.
Luxure déplaît à Dieu , et est perdition de la !ié-
nédiclion paternelle.
Qu'il aime avec piété paternelle ceux qu'il châtie.
A tolz autres bens payrenals e mayrenals.
Justel , Hist. de la m'iison de Turenne, pr.,
tit. de 1399.
A tous autres biens paternels et maternels.
<S. Pater N AI, , aclj. , paternel.
PAI
Ver lepaiil île paikisnai. ilileciiou cl ;mioi.
Til. de l\ti8, llisl. de Lunf;iicdoc, l.V, pr., <ol. i- .
En considération d'aircclion el amour paternel.
l'er lo dieg i'aternai. e maternai.
Tu. de 1262. DoAT, t. Vin, fol. 3;).
Pour le droit paternel cl maternel.
»;aï. ESP. PORT. Paternai. it. Paternelle.
<J. PaIKON , PAIRO, PAYRO, S. l/l . , cllci
(le famille, siipcrieur, patron.
Ades an clergues aital u/.aii.sa
Que, quan trobou pairo de graa puisansa,
Tat cant il vol fau ben et uruiluieii.
Bertrand d'Allamanon III : D' un sirvenlcs.
Maintenant les clercs ont tulle habitude que , lors-
qu'ils trouvent chef de famille de grand pouvoir,
tout ce qu'il veut ils font Lien et humblement.
Atrestal dreit cam lo patros, o la paiioiia
un en las causas de sou libertin, o de sa liber-
tina, atrestal dreil i au li 111b del pairon, o de
la pairuna.
Trad. du Code de Jitslinien, fol. 58.
Pareil droit comme le patron, ou la patronne ont
sur les choses de leur aflTranchi, ou de leur afi'ran-
rhie , pareil droit y ont les fds du patron, ou île la
patronne.
— Ail plur. Ascendants au premier de-
tjré , le,s père et mère.
"Vole que fos faitz ses pairos
Lo premier peccaire.
Glili.alme de Saint-Didier : Aiisi cum.
Voulut qu'il fût créé sans ascendants le premier
pécheur.
Vien ne meills
Anslors, can es de patrons vieills.
Deudes de Prabes : j4uz. cass.
L'autour en vit mieux, quand il est (né) de vieux
pères.
Prov. Meyns an fe l'enfant qn'els pairos.
Bernard de Venzenac : Ivcrns vai.
Moins ont de fol les enfants que les pères.
10, Pairona ,*./., patronne.
Atrestal dreit cura lo pairos, o la pairo.na
an en las causas de son libertin , o de sa libci-
tiua , atrestal dreit i an li lilh del pairon, o de
la PAIRONA.
Trad. du Code de Jii.slinien , Idl. 58.
Pareil droit comme le patron , ou la patronne ont
sur les choses de leur alfranchi , ou de leur all'ran-
chie , pareil droit y ont les lils du patron , ou de l.i
patronne.
PAI 395
11. Patron, patro, s. m., laf. patro-
sns, patron , ancien maître d'un af
iVanchi.
Lo liheriz non ;)ot clainar son patron en
plait, SCS iiiandanienl de la poestat.
Lo PATROS non es tengulz per so libertin , ni
lo libertin non es tengut per son patron.
2'rad. du Code de Justinien, fol. ."5 el J7.
L'aflranchi ne peut appeler son patron en justice,
sans la permission de l'autorité.
Le patron n'est pas tenu pour son aflranchi , ni.
l'attrauehi n'est pas tenu pour son patron.
— Protecteur.
De l'isla de Lerius patrons e covernayres.
y. de S. Honorât.
De l'île de Lerlns patron et gouverneur.
L'apostol S. Andriens,
Mot grau patros dels amies siens.
Brev. d'amor, fol. i84-
L'apôtre saint André, moult grand protecteur
des siens amis.
— Guide, conducteur.
Si en una nau no y a un patro, mal vai a
la nau,
.■d rbre de Batalhas , fol. i85.
Si dans un navire il n'y a pas un patron, mal
il va au navire.
— Modèle.
Architipe .. quar el es principal patro <t
exemplar figura del mon créai.
Elue, de laspropr., loi. io5.
Archétype... car il est principal patron et figure
exemplaire du monde créé.
Los consolz an avut lo patron d'aqnela
marca, et l'an portât e mes en l'ostal del
coinun.
Tit. de 1438. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 258.
Les consuls ont eu le patron de celle marque, et
l'ont porté el mis dans l'hôtel du commun.
CAT. Padrô , patro. ^;^p. Patron, port. Pa-
trono. vr. PaJrune.
\).. Patronat, .y. m., lat. patronatmj,
patronat, sorte de dignité.
Que agnes la dignitat del patrok AT de Roma.
Cat. dels apost. de lioma, fol. 101.
Qu'il eût la dignité du patronat de Rome.
i3. Patrocin, s. m., lat. patrocin/mw,
patrocinc, sorte de salaire, de droit
de |)atronage.
396
PAI
Latas ni pAinociNS non bl deniaudan après
cinq ans.
Statu Is de Provence. J ULIEN , t. II , p. 48 ( .
Lates ni patrocines ne se demandent après cinq ans.
Per exegir las dicbas latas et patrocins.
St<itiits de Provence. Bomy, p. 2.Yk
Pour exiger les dites lates et patrocines.
CAT. Patrocini. esp. port, it, Patrocinio.
14. Patrocinar, V., laf. patrocinar/,
protéger, servir de patron, répondre.
Las panra.i gens per las qnals patrocinon.
Statuts de Provence. BûMy, p. 8.
Les pauvres gens pour lesquels ils répondent.
CAT. ESP. PORT. Patrocinar, it. Patrocinare.
15. PATRliMONI, PATREMOWI, S. m., lat.
PATRiMONiMW , patrimoine.
Aysso avem de nostre patremoni.
Lett. de Preste Jean à Frédéric , p. i.
Cela nous avons de notre patrimoine.
Los bes de sancta Glieya que son lo patre-
moni de Jhesu Crist.
V. et Ferf., fol. 16.
Les biens de sainte Eglise qui sont le patrimoine
de Jésus-Clirist.
CAT. Patrimoni. esp. port it. Patrimonio.
)6. Patrimonial, patrimoniau, adj.,
lat. PATRiMONiALiV, patHmonial.
En las cansas patririonials.
Arbre de Batalhas, fol. 188.
Dans les cboses patrimoniales.
Eretatges patrimoniaus.
Tit. de 1291. Doat, t. XI , p. 216.
Héritages patrimoniaux.
CAT. ESP. port. Patrimonial, it. Patrimoniale.
17. PaTRONIMIC, rt«^., ïàt. PATRONYMI-
CM.ç, patronymique.
Noms PATRONiMics... es aqnel que s dériva
c pren nom dels noms dels payros nostres.
Leys d'amors, fol. ^8.
Le nom patronymique... est celui qui se dérive
't prend nom des noms de nos pères.
CAT. Patronimic. esp. Patronimico. port. Pa-
tronjtnico. it. Patronimico.
18, Patrial, adj., patrial, qui appar-
tient à la patrie.
Noms PATRtAi.s es noms d'au pays.
Lcys d'aïuors, fol. /j^
I e nom patrial nA le nom d'un p.iy-:.
PAI
19. Parent, paren, 5^. m., lat. paren-
■rem, parent.
Que del.s parenz qu' aten de vas Espagna
Socors ogan non creia qu'a loi venia.
Le COMTE d'Empurias : Al onrat rei.
Que des parents qu'il attend devers Espagne il
Fie pense pas qu'il lui vienne secours cette année.
Ane paire ni autre paren
No ns amero tan finamen.
G. Faidit : Coras que.
Oncques père ni autres parents ne vous aimèrent
si purement.
Soi, ien, tos parens carnats
E tos PARENs espirituals.
Folql'ET de Marseille : Senher Dieus.
Je suis, moi, ton parent cbarnel et Ion parent
spirituel.
Fig. Ar sai e conose qu'es vertalz
Que'l diable son siei pareit.
P. Vidal : Amors près.
Maintenant je sais et connais qu'il est vrai que Ici-
diables sont ses parents-
— Adam.
Per peccatz del premier paren.
Los Fil Gaugs de Maria.
Par pécbé du premier parent.
Adj. No m'es parens ni vezina.
Lanfranc Cigala : Gloriosa sainta.
INe m'est parente ni voisine.
CAT. Parent, esp. Pariente. port. it. Parente.
20. Parknta , s.f., parente, alliée par
le sang.
Mos parens e par entas.
Perilhos , Foy. au Purg. de S. Patrice.
Mes parents et parentes.
Fig. Pois prez onratz
Non a tan bona parenta.
B. DE VentadouR : En aquest gai.
Puisque mérite distingué n'a pas si bonne alliée.
Ien tenc per messongiers
Cels que cercon sa parenta.
B. Zorgi : Entre totz mos.
Je tiens pour mensongers ceux qui cherclient s.i
parente.
CAT. Parenta. esp. Paricnta. roRi. Parenta.
V. 1. Parentat, s. m. et/., parenté.
Près molher outra lo grat
De totz rellz de son parentat.
F. de S. Honorai.
PAI
11 prit temmc outre le gié île tous ceux de ta pa-
renté.
La PARENTAT volgra donar a vendre,
Sol qae m pogues latz son bel cors esfendre.
T. DE Bl-ACAS ET DE PeYROLS : Pciiols.
La parenté je voudrais donner à vendre, pourvu
que je me pusse étendre à cote' de son Leau corps.
— Parent, allit-.
Car aqnel sobreuoin avian sos parentatz.
y. (le s. Honorât.
Car co surnom avaient ses parents.
Tog sieJ PARENTAT
Naissond'an fuec de que son ailamat.
G. Faidit : A lieys cui ani.
Tous ses parents naissent d'un leu de quoi ils sont
cnQanimés.
iT. Parentado.
11. Parentela , s. f. , parenté.
Las personnas plus prochanas en afTinitat
et parentela.
Statuts de Provence. BoMY, p. 47.
Les personnes plus proches en affinité' et parenté.
CAT. ESP. PORT. iT. Parentela.
■23. Parentor , 5^. m., parenté, famille.
Sabetz vos cals boni era ni de quin parentor?
Roman de Fierahras j v. 365 [.
Savez -vous quel homme il e'tait et de quelle
famille ?
24. Parentiu, s. m., parenté, alliance.
No fai del vostre parentiu
Per tal qn'os vis e ns baizes tota via.
Raimond de Miraval : Trop a un.
Je ne fus pas de votre parenté pour cela que je
vous visse et vous embrassasse toujours.
CAT. Parentiu.
25. Parejîte.sc , S. m., parenté, alliance,
union.
Aysso es noble parentesc.
y. et Vert., fol. 34.
Ceci est noble parente.
Per vezinesc ni per parentesc.
Cartulnire de Montpellier, fol. li;*..
Pour voisinage et pour parenté-
KSP. PORT. it. Parentesco.
of). Enparentar , V., apparenter,
lien s' ENPARERTA qui am bon coratge s'ajosla.
Trad. de Bide, fol. 4
Bien l'apparente qui s'unit avec bon rofui.
PAI ' 397
Part. pas. substanttv.
Al) dels miels de la vila e dels enparestatz.
Guillaume de Tldela.
Avec des mieux de la ville et des apparentes.
ANC. FR. C'est des barons de France le plus
emparcntés.
Poème de Hugues Capet , fol. l3.
CAT. ESP. port. Emparentar. it. Imparentare.
27. Patrici, s. m., lat. vxiv.iciiis , pa-
Irice.
Venc lor ajudar lo patrici dels Romas.
Cat. dels apost. de Huma, fol. 58.
Vint leur aider le patrice des Romains.
ESP. PORT. Patricia, it. Patrizio.
28. Patriarcha, s. m., lat. patriarcha,
patriarche.
Tro Noe, san patriarcha.
Brev. d'amor, fol. 148.
Jusqu'à ]Noc , saint patriarche.
Fon apellat Ysaac patriarcha.
Serem, en nostre matremoni , en l'ordc dels
S. PATRIARCHAS.
y. et Vert., fol. 79 et 92.
Fut appelé Isaac le patriarc/ie.
Nous serons , en notre mariage , au rang des
saints patriarches .
— Dignité ecclésiastique.
Trames lo al patriarcha d'Antîocba.
X(V. de Sydiac, fol. l.
Le transmit au patriarche d'Antioche.
Pregar n'ei lo patriarcha Jan.
T. d'Isabelle ET d'Elias Cairels : N Elia<.
J'en prierai \e patriarche Jean.
CAT. ESP. port. it. Patriurca.
2g. Patriarcal, aclj., lat. patriarc/(a-
LiV, patriarcal.
En las autras .iiii. glyeyas patriarcai.s,
Cat. dels apost. de Roma , fol. 2.
Dans les quatre autres e'gliscs patriarcales.
cat. esp. port. Patriarcal, it. Patriarcale.
3o. Pai'On, .y. w. , aïeul.
Hereter de Peyre de Lartigua , son papon.
Tit. de 1429, liibl. du R. Ville de Castres.
Héritier de Pierre de Lartigue , sou aïeul.
3i. C0MPAIRK, S. TU., compère.
Qne a'N Ouillem dono brcumen ciifan
Don, .">'a lui platz, yeu sos compaire si.i.
llEItNAnD n'AlRiAC : En Guilkni
398
PAL
Qu'au seigneur Guillaume ils donnent hirnlôl cn-
lant dont , s'il lui plaît , je sois sou compère.
S'iea trobava mon coMPAiR'En Llaratz.
Cadenet : S'ieu.
Si je trouvais mon coupure le seigneur Blacas.
cAT. Compare, tsr. tort. it. Compadre.
32. CoMPAiRESc , S. ni., comptTage.
Ni s layssa ges per compairesc
De far dreg, nî per parentesc.
Contricio e Penas ifernals.
"Hi se laisse point par compéragc de faire justice,
ni par parenté.
PAIROL, PEROL, s. m., chaudron, mar-
mite,
len en sa! nn que n' onipli son pairoi..
P. Cardinal : Prop a guerra.
J'en sais un qui en emplit son chiiitdron.
Cordas e pairols say far.
Kaimond d'Avignon : Sirvens suy.
Cordes et chaudrons je sais faire.
En un plen pairoi. d' oli.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Dans un plein chaudron d'Iiuile.
Dedins lo peroi. Ios gitet.
Trad. de l'Ei'ang. de l'Enfance.
Dans le chaudron les jeta.
ANC. FR. Une charge Ae pairols.
Tit. de i544' Carpentier, t. III , (ol. i23.
CAT. ESP. Perd.
2. Payrola, s.f., chaudière.
En yfern arden ,
On es la payrola.
Leys d'amors, fol. 29.
Dans l'enfer ardent oîi est la chaudière.
?}. Pairolier , s. m., chaudronnier.
Ane non ansi pins menât batre
Pairohers ab .iirr. martels.
Roman de Jaufre, fol. 44-
Oncrjues je n'ouïs plus menu battre chaudronniers
avec quatre marteaux.
Del dimecres son... pairoi.iers.
Cartnlaire de Montpellier, fol. /j5.
Du mincredi sont... chaudronniers.
PAL, s. rn. , lat. palk^- , pal, pieu,
poteau , fût.
Es tôt entorn claus de fossafz
Ab lissas de foriz pals serratz.
l'EliTRAND DE BoRN : Bc m plav.
PAL
Est tout à l'eulour clos de fosse's avec palissades
do forts pieux serre's.
Senher Gui, ad un pal
Degratz estre crematz.
T. DE Gui ET DE Falcon : Falcu.
Seigneur Gui, à un poteau vous devriez être brûlé.
Gant gardavon lo serpent pendut el pal ,
ells eron gueritz.
So es Jhesu Crist sus el pat. de la crotz.
F. et Vert., fol. 84.
Quand ils regardaient le serpent suspendu au
poteau, ils étaient gue'ris.
C'est Jésus-Christ sur \cfilt de la croix.
— Sorte de mesure d'étendue.
Lo PAL de la mesura d' Arle , del quai si fa
la cana.
Tiad. du Traité de l'Arpentage, i'* part., som.
hc pal de la mesure d'Arles, duquel se lait 1.»
canne.
CAT. Pal. ESP. Palo, roBT. Pao. it. Palo.
2. Paliza, s.f., palissade.
Eu Camartz non laysset clausura ni paliza
Que non fczes portar.
V. de S. Honorât.
I.e seigneur Camart ne laissa clôture ni palissade
((u'il ne fît porter.
CAT. Palissada. esp. PaUzada. port, Pali-
cada, palissada. it. Paiizzata.
3. Palenc , .y. m., fortification faite
avec des palissades, redoute.
Fig. Mnr e forsa e palenc
Fe de sen.
Gavaudan le Vieux : Dcseinpaiatz.
Mur et forteresse et redoute il fit avec jugement.
ESP. Palenque,
[\. Paisselh, paysel , s. m., pieu -
échalas.
Un paysel mot en terra fermât.
Trad. d'Àlbucasis, fol. 70.
Un pieu moult afi'ermi en terre.
Loc. flg. Malvestatz trelha,
E joys torn' en paisselh.
Marcabbus : Lo vers comensa.
Méchanceté s'étend eu treille , et joie tourne en
échalas.
5. Paysso, s. m., piquet, pieu.
Cordas e becas e paysso.
Bertrand de Born : Lo conis m'a.
Ccidis et crocs cl pu/uets.
PAL
6. Paysheladar, V., éclialasscr.
Part. pas. Vit vol estre rAYSUEr,,VDA et feinatl.i.
Elue, de las propr., fol. 225.
Vigne veut être échalasséc et fumée.
7. Payshera, .i.f., h.airage, clôture.
Nile...,Dieusor(lfuanlet fazent, deves la nijir,
TAY-sHERA d' arcna qu'cl fa geysbir de libas.
Elite, de tas propr., fol. i5i.
Le Nil..., Dieu ordoiinanl et faisant, devers l,i
MUT, barrage de sable qui le fait sortir des rives.
PALA , s.f., lat. PALA, pelle.
Piquas e pai,as e d'antres feramens.
Philomena.
Piques et pelles et d'autres ferrements.
Prenon talas cl ayssadons.
y. de S . Honorât.
Prennent pelles et liacheltes.
Fig. Confessio es la bona sirvetita que purga
ben lo ostal, e giela tota la ordura defor.is
ab la PALA de la lenga.
r. et Vert., fol. 68.
La confession est la honne servante qui puri;c
bien riiôtel , et jette toute l'ordure debors avec I.1
pelle de la langue.
CAT. ESP. Pala. PORT. Pci. iT. Pala.
2. Paleta, s./, dim., palette.
Pai-eta panca,
Trad. d'ÂlbitcasiSj fol. 6").
Petite palette.
CAT. ESP. TOUT. Paleta. it. Paletta.
PALADEL, .V. m., du lat. palathw, p;i
lais de la bouche.
D' aco bregatz lo pai.adei,
E la lenga de vostre aazel.
E '1 PALADEL ne bregalz fort
Del auzel , et aurez l' estort.
Del'des dk PuAnF.s, .^iiz. cass.
Frottez de cela le palais et la langue de votre oi-
seau.
Et frottez-en fort le palais de l'oiseau , et vous
l'aurez sauvé.
■2. Paladau,.?. m., palais de la bouche.
Per movament dcl paladar, de las lavias ,
lie la lenga.
Leys d'amors, fol. g.
Par mouvcnientdu/;a/rtif, des lèvres, delà langue.
La cavital del paladab.
Elue, de las propr , fil. ^r>.
La cavité' du palais.
CAT. ESP. PORT. Paladnr.
PAL
-^99
PAIjAFRE, palafrei, s. w., palefroi.
Voyez Leibnitz, Coll. ctym., p. 121.
L' autr' ier cavalgava
Sus mon palafre.
G. FlGCEiRAS : L' autr' ier.
L'autre jour je clievaucbais sur mon palefroi.
Arnaudon, en ton palafrei.
Me vai dire a mon seinguor lo rei.
Gl'lLLALlME DE BeRGIIEDAN ; Ara mensquo.
:^ rnaudou , sur ton palefroi, va me dire à niDU
seigneur le roi.
E'if. Al prim l'era destriers
Et après palafres.
Raimond de Mibaval : Ben aia '1.
D'abord je lui étais destrier et après palefroi.
ANC. CAT. Pahifré. esp. Palafren. port. Pala-
frem. it. Palafreno.
PALAGRILH ,\f. /«. , pellegril , .sorte
d'instrument.
Ni pics ni pai.agrilh ni bos cnns brizadors.
Guillaume de Tudela.
IN'i pics ni pellegrils ni bons coins briseurs.
PALAI, PALAY, PALAIT, X. lit., lat. PA-
vktiurii, palais.
Am mais bosc e boisso
No fane PALAtTZ ni maizo.
P. Vidal : De cbanlar.
J'aime mieux bois et buisson que je ne fais pa-
lais ni maison.
Ten de Toleda '1 palais.
Bertrand DE Born : Pois lo gens.
Tient de Tolède le palais.
Fig. Il m'es de joi tors e palais e cambra.
A. Daniel : Lo femi voler.
Elle m'est de joie tour et palais et cliambre.
De bon pretz a fait palaitz e sala.
B. de Ventadoiîr ou Alb. de Sisteron : Kn amor.
De bon mérite a lait palais et salle.
Un troubadour a dit du ciel : .
Verais Dieus, on ver' amors nays,
Fai nos venir al ver palays.
B. Alahan de Narbonne : ÎNo pucscmudar
Vrai Dieu , où naît le véritable amour, fais-uous
venir au vrai palais.
CAT, Palaci. esp. port. Palacio. it. Paîazzo .
?. Palatz, ad/., palatin , ùu palais.
Ni coins PALATZ
Sai de Bordel.
Bertrand de Born : D' un sirvenl'i.
Ni comte palatin en deçà de Bordeau.\ .
4oo PAL
^. Palaizi, palazi, s. m., lat. palati-
nus, palatin , du palais.
Vas mi son perjnrat
Trei palazi.
Bertrand de Bokn : Ges no mi.
Vers moi se sont parjurés trois palatins.
E'I PAtAzi e raainta autra poestat.
Rambaud de Vaqijeiras : Valens raartiues.
Et le palatin et mainte autre puissance.
.Vit. comtes ac ab si lo palaisis.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 25.
Sept comtes eut avec soi le palatin.
Adj. So es proconsul, so es coms palasis.
Trad. du Code de Justinien, fol. 5.
C'est-à-dire proconsul , c'esl-à-dire comte du pa-
lais.
Qoe pregon lo Inr Diea
E '1 bon rey palazin.
GciLLAUME deBerguedan : Joglars no.
Qu'ils prient le leur Dieu et le bon roi palatin.
CKT. Palatl. ESP. PORT. Palatino. IT. Paladino.
PALES, PALEZ, PALETz, adj., du lat.
vM.am, public , ouvert , connu , évi-
dent, manifeste.
Entr' amairitz et amans
S' es mes un pales enjans.
AiMERi DE Pegdilain : Mantas ves.
Entre amoureuses et amoureux s'est mise une
manifeste tromperie.
Era l'amor paleza de lor per tota la encon-
trada.
F. de Raimond de Miraual.
Était l'amour d'eux connu dans toute la contre'e.
Messatgiers e privatz e pales.
AiCART DEL FossAT : Entre dos reys.
Messagers et prive's et publics.
Adverb. Compta privât e pales
Lo miracles qae Diens li fes.
V. de S. Honorât.
Conte particulièrement et publiquement le mi-
racle que Dieu lui fit.
j4dv. camp. Ans a jarat et dich tôt a pales.
Le chevalier du Temple : Ira e dolor.
Au contraire il a jure' et tout dit ouvertement.
Aquel papa... era tan Inxurios, que las fem-
nas ténia a paletz.
Cat. dels apost. de Ronia, fol. i3o.
Ce pape... était si luxurieux , qu'il tenait lei
femmes en public.
PAL
Comtau A PALES las meravilhas grans.
f^. de S. Honorât.
Content publiquement les grandes merveilles.
IT. Palese.
On trouve en catalan l'adverbe com-
posé a pales.
2. Palesment, adv., publiquement , ou-
vertement.
La malafaita fos faita palesment.
Trad. du Code de Justinian, fol. loo-
Le méfait fut fait publiquement.
3. Palesamers, palez.\men, adv., publi-
quement, ouvertement.
Sel que sec son dan palezamen.
B. Carbonel : Aisi com sel.
Celui qui suit son dommage ouvertement.
Tos temps ai parlât palesambns e ensenlia!
en la synagoga.
Hist. de la Bible en provenç., fol. 6i.
Toujours j'ai parlé publiquement et enseigné en
la synagogue.
CAT. Palesament. it. Pale semé nte. ' ■
PALESTRA, .y./. , lat. paloestra, pa-
lestre, exercice du corps en luttant.
De palestra , so es de lucba.
Elue, de las propr. , fol. tl5.
De palestre, c'est-à-dire de lutte.
CAT. ESP. PORT. IT. Pulestro,
PALHA, PAiLHAj pailla, s.f., lat. pal^a,
paille.
Mescla'l gra ab la palha.
Bertrand de Born : Un sirventes on.
Mêle le grain avec la paille.
Metra la palha al fuoc e lo gra esos graniers.
F. etrert., foï.^.
Mettra la paille au feu et le grain en ses greniers.
Loc. Porton l'en cossi fos pailh*.
F. de S. Honorât.
L'emportent comme s'il fût paille.
Jois, clians ensems eron qno'l palh'c'I gras.
GiRAUD de Borneil : Dels Lels digs.
Joie , chant ensemble étaient comme la paille et
le grain.
Loc. fig. Toru ferir en la palha
Don esper qu' el gras salha.
GiRALD DE Borneil : Qui clianlar sol.
Je reviens frapper sur la paille, dont j'espère»
que le grain saillisse.
PAL
Dieu tiiara lo gra de la rAi.ux al jorri del
jatjamen.
F. et Vert.,ïo\.^^.
Dieu triera le grain Je lapmV/eau jour du jugement.
Nég. expl. No valon nn faitz de paill*.
Roman de Jtiufre , p. 87-
Ne valent un faix de paille.
CAT. Palla. ESP. Paja. ror.r. Palha, n. Paglia.
2. Palhif.r, paillikr , s. tn., lat. PAi.Frt-
KÏum, grenier à paille, meule de
paille.
Palbier ,
Escoras e boais.
(r. RiQUlEF : Segon qu'ieu.
Grenier à paille , «îcuries et e'talilcs à hœufs.
Un TAILLIER qne «ra jnxta l,i maison d'un
panre liora.
Trad. du Code de Jitsiinien, (bl. 100.
Une meule de paille qui était contre la maison
d'un pauvre homme.
CAT. Palier, tort. Palheiro. ir. Pagliaio.
^. Pai.hassa, .<;./., chaume, litière.
La PALHASSA e '1 nans...
Y an ben at avat.
P. Cardinal : Sel que (a.
La litière et l'auge... y ont Lien eu besoin,
PORT. Palhaca. it. Pagliaccla.
/|. P.ULLOLA, .<;./., gé.sinc, couche.
Trobet Heremborc qn' en paili.ola jascia.
y. de S. Honorât.
Trouva Héremhorc qui en gésine gisait.
IT. PagUola.
5. Palhar, V., empailler, garnir de
paille, de nattes.
Pan. pas. K '1 foc fo nelz et clars ,
E r estai gen pai.hatz.
.Amaniei; des Escas : El temps.
Et le feu fut net rt clair, et la maison bien çarnic
de nattes.
PALLES , adj. , lat. pallews , pâle ,
hlème.
Enpero palles es son vis.
Andronicx fon ja revengutz,
C avia estât talles e inatz.
F. de S, Honorai.
Cependant «on viiage cil pâle.
III.
PAL 401
AuJrouic, i|ui avait été' piile vX muet, fut déj»
revenu.
ANC. ESP. Palente. it. Pallente.
■X. Pai.kza, s. f., pâleur.
Pai.eza ab hurailitat.
Trad. dcliede. fol. 62.
Pâleur AVfv liumilité.
CAT. Palidesfi. v.sr. Palidez. port. Pallidez.
IT. Pallidezza.
"i. Pallor , .s. f., lat. PALLOR, pâleur.
La PAi^LOR o la blanqnor del solelh.
Cat. dels apost. de Koma, toi. i84-
La pâleur ou la blancbcur du soleil.
ESP. Palor. IT. Pallore.
^. EspALEZiR , V., pâlir, blêmir.
F. m n' ESPAi.Ezis ma color.
Guillaume de Cabestaing : Ar vcy.
Et m'en pâlit ma couleur.
PALLI, PALI, .V. m., lat. pallikw, pal-
lium, sorte de manteau.
El sagra lo papa quan mestier fa, e porta
PAi.t.r.
Papa Grcgori Ihi trames lo pâli.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2 et 78.
Il sacre le pape quand il fait besoin , et porte le
pallium.
Le pape Grégoire lui envoya le pallium.
ANC. FR. Le /)«// virent riclie e bel.
Sun pâli porte e sun anel.
Marie de France , 1. 1 , p. i52 et ifJS.
CAT ESP. Palio. PORT. IT. Pallio.
— Pâli, tapis, étoffe, drap de soie.
Yovez MuRATORT , Diss. 33.
Estan ab las doranas gensors
Sobre pâli cobert de flors.
Guillaume de Berguedan : Cossiros.
Sont avec les plus belles dames sur tapis couvert
de (leurs.
Dedins son trap de pâli s' en es Karles intrat .
Roman de Fierabras, v. 3854.
Dans sa lente A'étoffede soie s'en est Charles entre'.
Mentre que dormia ,
En son palays anssor, sotz pâli de Saria.
V. de S. Honorai.
Tandis qu'il dormait , dans son palaii plut lilevé,
sou* drap df >"!<• de .Svrie.
.'il
PAL
Cascus .'lo lio uiantcl de pai.i beii obrat.
Romtm de Fierabras, v. 21^0
Clianin eut l.on manlcau de pali\>iea travaillé.
ANC. CAT. Pâli. EST. Palio. roRT. Pallio. it.
Fa/io.
y. Palliar, V. , lat. PALLiAR<?, pallier,
cacher, adoucir, mitiger.
Non hy den res v.e\»v ni palliar.
F. et Verl., fol. 69.
TN'y doit rien celer ni pallier.
IVlegge, inedccina ainara ab dossa dea tai-
T.IAK.
Elue, de las propr., fol. lO^.
Mrilccin , mo'decine amère avec douce doit tniligti .
.Ta sia que si posca palliar, non ciirar.
Elite, de las propr., fol. 83.
.là soit qu'elle se puisse pallier, non gue'rir.
Part. pas. Usnrier.'i cubert/. e talhatz que
preston e non fan mercatz.
Layros cnbertz que sostrazon 1' autrui per.. .
alcuna tracio pali.iada.
F. et Fert., fol. i3 et i/|.
Usuriers couverts et caches qui prêtent et ne font
pas de traite's.
Larrons couverts qui soustraient le bien d'autrui
par... aucune trahison cachée.
CAT. Esr. Paliar. port. Palliar. it. Palliare.
3. Palliacio , s. f., pallialion, déguise-
ment, adoucissement.
Color... a coiTs déformât dona palliacio.
Elue, de las propr., fol. 26^.
La couleur... à corps déformé donne déguisemenl.
TAT. Paliaciô. esp. Paliacion. port. PalUaccio.
4. Palliatiu, adj., palliatif, qui pallie.
Lîmadura d' anr... es de lebrozia... retarda-
tiva O PALLIATIVA.
De corniptio pali-iativa.
Elue, de las propr., fol. i83 et 268.
Limaille d'or... est de léprosie... retardative ou
palliative.
De corruption palliative.
c.KT.Paliatiu. t.sv. Paliativo. port. vi.PalliatH'o
PALLIURE, s. tu., la t. paliur^w, ronce.
Palliure es cardo mot aspre et spinos.
Elue, de las propr., fol. 218.
La ronce est cliardon moult rude et épineux.
PALMA, s.f., lat. palma, palmier.
Cèdres, palmas , cîpresses.
PAL
l'Ai. MA es aybre victorial.
lilcpliant..., si vol dormir, ad alca aybre,
majorment a la palma , si soste.
Elue, de las propr., fol. 172, 217 et 2'jo.
Cèdres , palmiers, cyprès.
Le palmier est arbre de victoire.
Klépliant... , s'il veut dormir, à quelque arbre ,
surtout au palmier, s'appuie.
— Palme.
La PALMA c" aduys de liCrins.
.4r agra guazaynat la palma per entier.
F. de S. Honorât.
La palme qu'il apporte de Lerins.
Maintenant il aurait gagné la prt/»ie entièremenl.
cat. esp. port. it. Palma.
■i. Pai-mier, palmer, .V, ni., palmier.
En la senestra nian porta un raiu de palmifr.
F. de S. Honorât.
En la main gauclie 11 porte un rameau de palmier ■
cat. Palmer. esp. Palmera. port. Palmeira.
3. Palmenc, ,y.w,,dattc, fruitdu palmier.
Palma... , sos frugz... so nomnatz palmencs.
Elue, de las propr., fol. 217.
Palmier... , ses fruits... sont nommés dattes.
If. Rampalm , S. m,, du lat. Ramma' PALMf^r,
Rameaux.
C'est le nom qu'on donne au diman-
che d'avant Pâques.
El dia de Penfecosten e a Rampalm.
Bill, du R. Albi, lit. de i2o5.
Au jour de Pentecôte et aux Rameaux.
PALMA , s.f., lat. palma, paume, plat
de la main.
Las espallas drecbas e la palma ses vena.
Cel que a la palma espessa e bêla es savis e
de bon entendemen.
Liv. de Sydrae, fol. 127.
Les épaules droites et la paume sans veine.
Celui qui a la paume épaisse et belle est savant
et de bon entendement.
Tiran los pels, baten las palmas.
Contricio e Penas ifornals.
Tirant les cheveux, battant les paumes.
— Empan.
A y una irla, prop de la terra, bon a .1
gen pptita d' una palma e de menbs.
Lit', de Sydrae, fol. 3o.
PAL
Il y a une ile, pris de la terre , où a une goul pe-
tite d'une palme et de moins.
l.AT. ESP. l'ORT. IT. Piilma.
•JL. Palm, s. ni., empan , palme.
Una candela solil d' un palm de lonc.
Li^.de SyJrac. fol. i38.
Une chandelle menue d'un empan de long.
Un PALM de la goaella blanca
Li trenclia.
El cor l'en es an palm levât.
Roman Je Jaufre, fol. 27 et .'J6.
Un empan de la tunique blanche il lui tranche.
Le cœur lui en est soulevé' d'un empan.
Tan gran colp li va donar
D' una lanssa perla peytriua,
Cbe nu palm 1' eu passa per 1' esqniiia.
Roman de Blandinde Cornouailles.
Si grand coup lui va donner d'une lance par la
poitrine, qu'un eCT^«nlui en passe par l'échiné.
CAT. Palm. ESP. PORT. IT. Palmo.
i. Palm.\da , s. f. , paumée, coup du
plat (le la main.
Fan mercat..., e feron la palmada per ferma
>lipulation de vot.
F. et Vert., fol. 29.
Font marche'..., et frappent la paumée pour ferme
stipulation de convention.
Compra o venda non val ses palmada.
Petit Thalamus de Montpellier, fol. /jy.
Achat ou vente ne vaut sans paiimee.
CAT. ESP. PORT. Palmada. jt. Palmata.
/,. Palmat, s. m., empan, palme,
L'almiran fo pus graus que Kaile un palmat.
Las aurelhas grans un gran demieg palmatz.
Pioman de Fierabras , v. 4/88 et ^020.
L'c'rair fut plus grand que Charles une palme.
Les oreilles grandes un grand demi-ÊW/;rtn.
5. EspALMAR, V., espalmer, frotter de
suif fondu.
Parc. pas. Aissi coma gales ben oucha
Fai en la niar plus leu sa ponclia
Qne al quant no fo espalmada.
DeuDES de Prades , Poème sur les f'ertus.
Ainsi comme galère Lien ointe lait en la mer plus
lestement sa pointe qu'autre quand elle ne fut es-
palmee.
PORT. Ksp. Espalmar. it. Spalmare.
l'ALMES , s. II}., lat. palmes, sarment ,
hrauelic de vij^nc.
PAL 4o3
Palme», es laiu de vit, las luelUas del qiial
SI) dilas panipols.
Elue, de lus propr., fol. 217.
.S'arment, c'est rameau de vigne , les leuilles du-
quel sont dites pampres.
IT. Palmite.
PALOTEIAR, V., escarmouclier.
Can lo rei dels ailotz los vil paloteiar
Contra l'ost dels Frances e braire e cridai',
(iuLLAUME DE TlIDELA.
Quand le roi des goujats les vit escarmouclier
contre l'arme'e des Français et hraiiler et crier.
ESP. Palotear.
PALPAR , V., lai. PALPARt^, palper, tou-
cher, manier.
Ni'l savis Hue Arnant anc no s' i vol palpa it.
IzARN : Diguas me tu.
Ni le sage Hugues Arnaud oncques il n'y voulut
toucher.
Las mas lo palpan mot dossaniens.
V. et Vert., fol. Sy.
Les mains le palpent moult doucement.
Si non 1' anava palpan.
Guillaume de Saint-Uidier : D' una dona.
S'il ne l'allait maniant.
— Fig. Examiner, apprécier, peser.
Parc. pas. Lo tôt debatul e ben pai.pat per lo
dit conseilh.
Chron-if/uc des Albigeois, col. 6.
Le tout débattu et bien examine par ledit conseil.
— Ménager, épargner.
Menavo lo baten, qne no '1 volo palpar.
Roman de Fierabras , v. iubg.
Ils le menaient battant, vu qu'ils ne le veulent
épargner.
— Substantiv. L'un des cinq sens.
Car anzirs e vezers,
Odorars, saborars
Son li sen e palpars.
G. RlQi;iKR : A set que.
Car l'entendre et le voir, le sentir, le savou rer e
le toucher sont les sens.
CAT. ESP. roRT. Palpar, it. Palpare.
■?.. Palpamknt, .v. m., lat. palpamentmw,
attouchement, toucher.
Per que liaia plus subtil palpament.
Ha .'•liptil PALPAMENT.
liluc. lie lus propr., loi. 65 cl 2.>8.
4o4 PAL
Pour i|u'il ait plus subtil nttouclitmenl.
A subtil attouchement.
CAT. Palpament- esp. Pafpamiento. it. Palpa-
mento.
3. Palpatiu, adj., palpalif, propre an
toucher, tactile.
Vîrtnt del sen palpatiu.
"Virtat rAr.PATivA, es potencia de qnalilats
piilpablas.
Elue, de Itts propr. , fol. 6j et 17.
Vertu du sens palpatif.
Proprie'té tactile, c'est puissance de qualités pal-
(lables.
4- Palpable , ar^., lat. PALPAB^LE/^/, pal-
pable.
"Virtut pajpaliva, es potencia de qnalituts
TALPABLAS.
Elue, de las propr., fol. 17.
Proprie'té' tactile , c'est puissance de qualite's pal-
pables.
CAT. ESP. Palpable, port. Palpavel, it. Pal-
pabile.
5. Palpebra , S.J., lat. palpebraé', pau-
pière.
La PAiPEBRA es mollificada.
Trad. d'Albncasis, loi. 5.
La paupière est amollie.
ANC. CAT. ESP. PORT. IT Palpebra.
6. Palpebre, .«._/., lat. palpebrmw, pau-
pière.
Sobre la palpebre dels hnels.
La PALPEBRE del huel.
Trad. d'Albucasis, fol. 5.
Sur la paupière des yeux.
La paupière de l'œil.
7. Palpet, s.f., paupière.
So ditz PALPETz G palpelas, qaar si luovo .si
palpan continnament.
Ha pels en las palpetz.
Engrossans las palpetz.
Elue, de las propr., loi. 38 , Bg et 83.
.Sont dites paupières ou palpelles , car elles se
meuvent en se palpant continuellement.
A poils aux paupières.
Grossissant les paupières.
8. Palpela, s./., paupière, palpclle.
Toi au7.el clan son n«lh ab la palpeia dejii^.
PAL
Tota Lestia ses palpei, as es de frevol vista .
Elue, de las propr., fol. 3g.
Tout oiseau clôt son œil avec la /7a(/^R're d'en bas.
Toute bête sans paupières est de faible vue.
g. Palpelada , .v. f. , mouvement des
paupières , clin.
En nna pai.pei.ada de uelh, si movo d'o-
rient entro occident.
Elue, de las propr., fol. i3.
En uu clin d'œil , se meuvent d'orient jusqu'en
occident.
PALPIÏAR , V., lat. palpitarc, palpiter.
Pulmo. .. palpitan atyra ayre.
Elue, de las propr., fol. 5l.
Poumon... en palpitant attire l'air.
CAT. ESP. PORT. Palpitar. it. Palpitare.
2. Palpitatiu , adj., palpitatif, qui fait
palpiter.
"Virtnt PALPiTATivA , que es perceptiva de
calor, freior e de semblans qualitatz.
Elue, de las propr., fol. i[\.
Vertu palpitative, qui est perceptive de chaleur,
froid et de semblables qualités.
PALUS, PALUTz, 5-./., lat. PALUS, palus,
marais.
Devedam les plans e las palus.
G. Rainols : A tornar.
Défendons les plaines et les marais.
len pas.sarai part la palutz d' Uzerna ,
Coin pelegris, o lai per on corr Ebres.
A. Daniel : Ans qu'els cims.
Je passerai au-delà du marais d'Uzerue , comme
pèlerin , ou là par où court l'Ebre.
Fig. Pescam ab las ranas en la palus dels de-
liegs carnals.
F. et Vert., fol. 48.
Nous péchons avec les grenouilles dans le marais
des délices charnels.
Non esguarda lai on salb ,
Fer que cbai del tôt el palutz.
Bernard de Venzenac : iverns.
Ne regarde pas là où il saute, c'est pourquoi il
choit entièrement dans le marais.
ANC. FR. D'nn noir^fl/wi^ estoit environnée.
OEuvres de Du Bellay , p. 2-9.
Des cannes et roseaux
' Croi.ssants antonr Aes pnhidz et des eaux.
Cl. Marot, t. IV, p. 5o.
ANC. Ksr. IT. Paludc.
PAL
2. Palustre, adj., lat. PALusTRiV, ma-
récageux, de marais.
En loCS PAMSTRES.
Uoas d' auzels palustres so glanes.
Elue, de las propr., fol. 232 et 27(3.
En lieux marécngeux.
OEul's d'oiseaux de marais sont glauques.
ESP. iT. Palustre.
3. Paludos , adj., lat. paludosha, maré-
cageux.
Cnm loc pAi.uDo.s.
Terra paltjdoza.
Elue, de las propr., loi. 97 et 170.
Comme lieu marécageux.
Terre marécai^euse.
ESP. IT. Pahtdoso.
4. Paxudal, adj., marécageux, de ma-
rais.
So alcanas terrestras, autras marinas, autras
PALtiDAi.s et aatras fluvials.
Elue, de las propr., fol. 260.
Sont aucunes terrestres , autres marines , autres
de marais et autres de fleuves.
IT. Paludale.
PAMPOL , S. m., lat. VKMvinus, pampre.
Pampol de la vit, en aatumpne, quan es
dezicat, tantost catz.
Vit..., so ditas las faelhas pampoi.s.
Elue, de las propr., fol. 87 et 225.
Pampre de la vigne, en automne, quand il est
desse'clie' , tombe aussitôt.
Vigne... , les feuilles sont dites pampre.
I AT. Pampol. ESP. PORT. IT. Pampano.
2. Pampinar , v., lat. pampinar^, épam-
prer, effeuiller la vigne, ébonrgeon-
ner.
Part. pas. "Vit... vol estre pampinara, so es ;i
dire de pampol et fnellias denndada.
Elue, de las propr. ^ loi. 225.
Vigne... veut être cpamprêe, c'est-à-dire de pam-
pre et_^ feuilles dépouillc'c
i. Pampisacio, s. J. , lat. pampinatio,
épamprage, action d'épamprcr la vi-
gne, ébourgeonnement.
Qaan pampinacio es necessaria.
Elue, de las propr, , lui. 225
Oiiand fpamprage est ncccssaiir.
PAN
4o5
PAN, PA, s. m., lat. pan/.v, pain.
Las carrngas cargadas e del vi e del pan.
Guillaume de Tudela.
Les charrettes chargées et du viu et du pain.
Si voliatz del nostre pa , volentiers vo'ii
dariam.
l'HlLOMENA.
Si vous vouliez de noire pain, volouliers nous
vous en donnerions.
De dos peis e de cinc pans.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
De deux poissons et de cinq pains.
Fig. Lo PAN del cel , lo pan dels angels,... lo
PAN de vida perdurabla.
V. et Vert., fol. 1^2..
Le pain du ciel , le /jni'n des anges ,... le paini]f
vie e'ternelle.
Diens qu'es verais pans
E cotidians.
G. Fkîueibas : D'un sirventes.
Dieu qui est pain véritable et quotidien.
Manjava pa de tribalatio e bevia aiga d'an-
goissa.
Cat. dels apo.'.t. de Roma , fol. (ig.
Mangeait pain de tribulation et buvait eau d'an-
goisse.
Loc. Van liir pan acaptan.
Bertrand de Born : Moût mi plai.
Vont leur pain nicudiaiit.
Loc.fg. Ben fora toz mos pans ciiicb.
Guillaume de la Tour ; Una doas très.
Bien serait tout mon pain cuit.
Ben sai gazanbar mon pa.
Le comte de Poitiers : Ben vuelli.
Bien je sais gagner mon pain.
L' autrui pan gasta e despeu,
E'I sieu met en luec Salvador.
Pierre d'Auvergne : Belha m'es.
Le pain d'autrui il gaspille cl prodigue, et met le
sien eu lieu sûr.
Prov. De niais grans
Non pot issir mai bos pans.
Hugues de S. Cyr : Tant es de.
De mauvais grains ne peut provenir désorni.iis
bon pain.
Tais cuia trobar lo pan fali qu'el fromeiis
es el cam.
/.Il', de Sydrae, fol. 108.
Tel pense trouver le pain fait que le Iroineiil is'.
au champ.
CAT. Pa. ESP. /'«/(. PORT. Pno. iT. Pdric.
'}., Panada , .v../v, panade, sorte de ni< I --.
4o6
PAN
Dos gros capons raastilz
E très PANADAs de perditz.
Roman deJaufre, loi. ^8.
Deux gros chapons rôtis et trois panades de per-
.his.
ANC. CAT. PORT. Panada. it. Paitata.
3. Panar, v., nourrir, repaître.
Fig. De joi d'amadors
Mi saup PANAR.
GiRAUD DE CalAnson : Una dossa.
De ]oie d'amoureux je sais me repidlre.
li. Paneter , PANETiER, S. m., paneticr,
boulanger.
Paneters qui no ha inaizo a Montferrand ,
.111. denairadas de pa 1' an.
Charte de Montferrand , de 12^0.
Boulanger qui n'a pas de maison à Montferrand ,
trois denre'cs de pain l'an.
L'un era panetier.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 6.
L'un e'tait panetier.
ANC. CAT. Panicer. esp. Panadero. it. Panai-
tiere.
5. Pancogola, s. m,, cuiseur de pain,
boulanger.
Taulas de taverniers ni de pancogoi.as.
TU. de iigo. DoAT, t. IV, foL 3o3.
Tables de taverniers et de boulangers.
(). Apanar, -v., donner du pain, nour-
rir, repaître.
E'I den del sien apanar.
Bertrand de Bobn : Molt mi plai.
Et le doit nourrir du sien.
Preguem donc qui us apana.
P. Cardinal : Jhcsum Crist.
Prions donc qui nous nourrit,
l'ig. De s' aiuor pos très n' apana.
B. Martin : Bel m'es.
De son amour puisqu'elle en nourrit trois.
leu vei que de nien m' apana
Silh que non vol esser humana.
B. DE VeNTADOLr : Ja mos cliautars.
Je vois qu'elle me repaît de ne'ant celle qui ne
veut pas être humaine.
Mas de mensonja s' apana.
Arnaud de Cotignac : Molt désir.
Mais de mensonge il se repaît.
Si, qnan pot, de si dons s' apana.
Deides de Prades : Ah lo dous.
Si , quand il peut , il se repaît de sa dame.
PAN
ANC. VK. Plus que suffisamment appâtiez par le
légat à eux faict.
Jojeusetez , facéties j etc., p. 92.
7. Apanamen, s. m., nourriture.
— Société, fréquentation.
Om non esquieu Inrs apanamens.
G. Olivier d'Arles, Coulas triadas.
On n'e'vite pas \eurs fréquentations.
— Part, portion.
Per son apanament dens deitz herltatges.
Tit. de i3io. DoAT, t. XXXVIII , fol. i56.
Pour sa part des dits héritages.
8. COMPANH, C0MPAIN, COMPANHO, COM-
PAGNO , coMPENH, .V. m., compagnon ,
amant.
CoMPANH, qui mange le même pain,
vint du mot pan, comme camarade,
qui est dans la même chambre, vint
de cambra.
Voyez Denina, t. III, p. i8; Mu-
ratori, Diss. 33; Leibnitz , Coll.
étym., p. 73.
Fai Loin Los son Lon companh ,
Qu'a SOS grans ops no H falL ni'I sofranh.
J. Esteve : Aissi cum.
Homme bon fait bon son compagnon, vu qu'à ses
grands besoins il ne lui faut ni ne lui manque.
Vdlgra fos en ver compenh
Sel que del cornar ac dedenL.
Kaimond de Durfort : Turcmalet.
Je voudrais qu'il en fût vrai compagnon celui
qui eut de'dain de corner.
.41 inanjar no queron companho.
P. Cardinal : Ricx hom.
Pour le manger ils ne clicrclienl pas compagnon.
Ai aL mi niantas vez compagnos,
Per qu'ieu volria mas tôt solet estar.
G. Faidit ; Mon cor.
J'ai maintes fois avec moi compagnons , c'est
pourquoi je voudrais davantage être tout seulct.
Areix e compains de tanla.
Trad. de Bède, fol. 75.
iVmi et compagnon de table.
ANC. FR. F.stoit compains de sa taLle.
Chronique de Cambray, fol. jj).
Estoit ses compains jurez en armes.
Chr. de Fr., Rec- des Hisl. de Fr., I. V, p. .lo8.
PAN
Compainz è mestre fu Bicr
Ke Teii claïuout Coste de-fier.
Roman de Jloti , V . \l\'] ■
Oa pour jetter des fruits jà meurs et beaux
A mes compaigns qui tendoient lears chap-
peaux.
Ci.. M.\rot, t. I , p. 217.
Sus à ce yin , compaigns, etifaus, buvc/. à
pleins godets.
Rabelais , liv. III , Prologue.
ANC. CAT. Compagn. cat. luon. Company, anc.
ESP. Compaho. it. Compagno, compagnoue
— Adversaire.
Son coMPANHO no renda o mort o mat.
Roman de Gérard de Ro.'ssillon, loi. iS
Son adversaire ne rende ou mort ou mâle.
— Teslicule.
L'ns rOMPANHs es gratis e V allre paux.
Qui non a mas .i. companho pot engenrar
aitan be coma cel que pert l'un huelh.
Liv. de Sydrac, fol. 1 13.
I/un testicule est grand et l'autre petit.
Qui n'a qu'un testicule peut engendrer aussi bien
comme celui qui perd un œil.
F.sp. Companon.
<j. CoMP.^NHO?. A , s.f., compagnonne.
A nna companhona.
P Cardinal : L'arcivesque de.
A une compagnonne .
ANC. CAT. Companiona.
10. CoMPANHiER, S. TH., associi" , Com-
pagnon.
Trobei sola , ses companhier ,
Selha que no vol mon solatz.
Maecabrus : A la ftwitana.
Je trouvai seule, sacs compagnon , celle qui ne
veut pas mon soûlas.
ESP. Compa^ero. port. Companheiro.
I I. COMP.\XHIF.R.\ , COMPANHIEYRA, S. f.,
compagne, associée, tlamed'honnotir.
Mena per comfanhiera
Malvestat que vai primeira.
P. Cardinal : Qui ve gran.
Mène \io\XT compagne Mccliancele qui va première.
La coMPARHiEYRA dc la regiua.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. l5.
La dame d'honneur de la reine.
ESP. Companera. port. Compaiiheira.
PAN
407
l-?. ToMPANATGE , r.OMPANACCE , COMPA-
ONATGK, COMPAINCNATGE, S.Ol., nOUI-
ritnre, compagnonnage, assortiment,
nu'lange.
Haii avantagge en vestir et en companagge.
Elue, de las propr., fol. 71.
Ont .Tvanla'ie en vêtir et en nourriture.
Aurpinien niesclatz ab lart d' ors
l'!t ab graissa de cat salvatge;
En dejti dat sel companatge.
Deldf.s DE Prades : Auz. cass.
Orpiment mêlez avec lard d'ours et avec graisse dc
clial sauvage ; à jeun donnez ce mélange.
lïe conosc al trespassalge
Qu'ai) altal toza vilana
Pot hom far rie compagnatge.
Marcabrus : L'autr'ier.
Je connais bien au passage qu'on peut faire riclie
assortiment avec telle fillette villageoise.
Per lur bel compaingnatge.
B. ZoRGi : Si'l moniz.
Par leur belle compagnie.
Fig, La premieyra salsa ab que deu bom man-
jar son companatge, es pessar a las panas
d'ifern.
V. et Fert., fol. 77.
La première sauce avec quoi on doit manger son
compagnonnage , c'est de penser aux peines d'enfer.
CAT. Companatge.
l3. COMP.\NHA, COMPANHIA, COMPAGNIA ,
S.f., compagnie, société, troupe.
Dins veidier, o sotz corlina,
Ab dezîiada companha.
G. BuDEL : Quan lo rius.
Dans verger, ou sous courtine, avec de'sirée com-
pagnie.
Destors me soi de la via
Per far a vos companhia.
Marcabrls : L'autr'ier.
.Te me suis détourne' de la voie pour faire à vous
société.
Feiro las compakhas tost desarmar.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. !\i.
Firent aussitôt désarmer les troupes.
Loc. El vol en sa companhia
L' onrat raarqnes.
Ra.miiavi) de Vaqueihas : Aras pot boni.
Il veut en sa compagnie l'Iionoré marquis,
vue FR. Que querez-vons à tel compagne ?
Roman del conte de Poitiers, p- 7-
/1o8
PAN
<:at. Companyia. esp. Compania. port. Com-
panhia. it. Compagnia.
i/,. CoMPANHAR, V., mettre en compa-
gnie.
Na Beatrix , Dieus, qu'es pie de merce,
Vos cOMPANHA ab sa mair'et ab se.
AiMERi DE Peguilain : De tôt en lot.
Dame Be'atrix , Dieu , qui est plein de miséri-
corde , vous met en compagnie avec sa mère et
avec lui.
— Etre de compagnie, s'associer,
Ades vol COMPANHAR ,
Par Datiira , tota cauz'ab sa par.
Olivier d'Arles , Collas triadas.
Incessamment veut s'associer^ par nature , toute
chose avec sa pareille.
AKC. FR. Il manda à Bernart son neveu que
il alast contre li, et que il le compagnast.
Gest. de Louis-lc-Déh., Rec. des Hisl. de Fr.,
t. VI , p. i4o.
Pour le compagner au sacre du roy.
MONSTRELET, t. III , fol. 87.
IT. Coinpagnare.
î 5. AcoMPANHAR, V. , accompagncr ,
faire compagnie, être de compagnie,
être réuni avec.
Fig. Per que pretz I'acompanha.
Rambaud DE Vaqueiras : Aras pot honi.
C'est pourquoi me'rite \\iifait compagnie.
len muer quan de lieys m'estranh,
E muer qnant ab lieys m' acompanh.
AlMERI DE Bellinoy : Wo m.
Je meurs quand je me sépare d'elle , et je meurs
quand je suis réuni avec elle.
Ab bona dona m' acompanh,
E platz me jovens e beutatz.
P. Vidal : Keu ni gel.
Avec honne dame je suis de compagnie, el me plaît
joie et Lcaulé.
CAT. Acompanyar, esp. Acompanar. port.
Accompanhar. it. Accompagnare .
16. Encompanhar, V. , accompagner,
associer, entourer.
Part. pas. Comtor, mal encompanhat,
Ab paac de vi e de blat.
CoMiNAL : Comlor.
Comlor , mal rnlnuré , avec peu de vin et de
PAN
Totz aqnels que son amb els encompanhat/..
Roman de Fierabras , v. 8o.
Tous ceux qui sont associés avec eux.
PAN, s. NI., lat. pxsnus, pan, étoffe,
linge, lambeau, lange , pennon.
Vai penre Suffre per los panz.
Leva l'en l'aire contramon.
V. de S. Honorât.
Va prendre Suffren par les pans, l'enlève en l'air
contremont.
Del PAN de son blizaut belament l'a bendat.
Roman de Fierabras , v. i6'65.
Du pan de son bliaut l'a bellement bandé.
De PAN r envelopero.
La nobla Lej'Cson.
Du lange l'enveloppèrent.
Perpong e pan.
Bertrand de Born : Mon chan.
Pourpoint et pennon.
Par cxtens.
Un gran pan de la tor en terra crebanta.
Roman de Fierabras , v. ^368.
Un grand pan de la tour en terre s'écroule.
Fig. Quant es fis deves totas partz,
A mi resta de guerra uns pans.
Bertrand de Born : Ges de far.
Quand il est paix devers toutes paris, à moi il reste
un lambeau de guerre.
Fig. et par exc. E '1 maier pans
Del pretz caira , si no'l sosten vertatz.
GiRAUD DE Borneil : Quan creis.
El le plus grand pan de mérite tombera , si vérité
ne le soutient.
Mos sabers n'es mermafz qu'era grans...
, n'es cazutz ns pans.
T. DE GlRAL'D BiQUIER ET DE BoNFILS : Auzit ai.
Mon savoir, qui était grand , en est diminué..., il
en est tombé un pan.
Loc. Malvestat vei trop poiar
Et pretz decazer a pans.
G. Rainols : A tornar.
Mécbanceté je vois beaucoup s'élever et mérite
tomber en lambeaux.
Car cbai a pans tôt so c' als amoros
Solîa esser enans.
SoRDEL : Tant m'abelis.
Car tombe en latnbeau.x tout ce qui aux amou-
reux soûlait être encouragement.
Loc. prov. Car tan n'es gran mercalz
Que, per .v. sols, a cm la pess'e'l pan.
SoRBEL : Oui be s meml-i.i.
PAN
Car il en est si grand marchti que , puui cinq suus,
on a la pièce et le morceau.
KSP. Paho. roRT. Pano, panno. it. Panuo.
2. Pannet, s. m. dini., [x-tif pan , petil
morrean, lambeau.
Vai penre de son veslir,
De la cogula un pannet,
El cap de la domna lo iiiPt.
r. de S. Ilnnoiat.
Va prendre de son vêlir, du capuco un lambeau ,
sur ia tète de la dame il le met.
3. Peno, peno>', s. m., jiennon , Ihiminc.
banderolf.
Veirera eu cham e tenons e saignais.
AlCARTS DEL FossAT : Entre dos reis.
IVous verrous en champ et pennons et enseignes.
E m plai refrims deLs i>e.vos.
Pierre de Bergv.rac ; Bel m' es.
Et nie plait resonnenient des pennons.
Lansas e daitz, seiiiLeras e penos.
P. Cardinal : Tendas e Iraps
Lances et dards , enseignes et pennons,
ANC. FR. Li barnnz orent gonfanon^^,
Li chevaliers orent perwns.
Roman de Roiij v. 1 1647.
ANC. CAT. Pano. CAT. MOD. Petidô . ESP. Pen-
don. PORT. Pendào. it. Pennone.
— Panneau, paroi.
Destrar una crota longa... et los tenons que
li seran a cascun cap.
Titid. du Tr. de l'Arpentage, part, l'''', cli. 'i\.
Mesurer une longue gioUn... et les parois qui lui
seront à cbaque bout.
/i. Pknf.l, s. m., pennon , pirouette.
Son semhlan a pfnei. que se gira a tôt/, los
■\ent/.
F. et rert., fol. 41.
Sont semblables à girouette qui se tourne à tous
les vents.
5. Penna, pf.na, s.f., panneau, paroi,
l'na pena aura .vi. canas de lune et uiia
rana d' ani.
'l'rad. du Tr. de V Arpentage , part. [>■', cli. 3^.
Une paroi aura six cannes de long et une canne
do haut.
— Panne, sorte de fourrure.
Enueia m , per sant .Marcelh ,
Doas PENAS en un nianielli.
r.f MOfKE DK MOSTAUDON : Mot fll'.'nurl.i.
III.
PAN
409
M'eiiuuie, pjr saint Marcel , deuï f«nHrj en un
niaiili'au.
Ni croza, ni annell ,
Ni PENNA en mon inantell.
y. de S. Honorât.
Ni crosse, ni anneau, ni panne eu iiinn manteau.
ANC. FR. Forée d'une />e«(? ermiue.
Lai du Trot , v. 36.
Ses pennes de ses converloners et de ses iol)es
estoieul de garnîtes ou de jambes de lièvres.
.TOINVII.I.E , ]). i^o.
'i. Pi-.NONEi. , s. m. diin., petit pennon,
petite banderole, petite flamme.
Porta en i'espieut un penonll mol bis.
Roman de Fterabras , v. 329.
Porte à l'epieu une |ic/(7 pennon moult bis.
7. Penoncee, s. m., panonceau.
.lui. ptNON<:Hi.s ain las arni.i.s de mossenlior
de Fois.
fit. de \.!\yi. Htst de Nîmes, t. 111 , pr., p. 23;
(^)ualre panoiu eaux avec les armes de monsci-
s^neur de Foin.
ANC. KR. Là véissiez \utaaX. penoncel \tnler.
Roman de Garin le Lolierain, t. I, p. 36.
Où estoient six cent lances, et en chacane nn
pennoncel de satin vermeil à un soleil d'or.
MONSTRELET, I. II, fol. 221.
IT. Peimoncello.
8. Pannicol,^. m., lat. PANNicuLtt,î,
pannicule, membrane, enveloppe, tu-
nique, terme de médecine.
Es noranal eiphac..., es en propri pannicol.
Trad. d'Albucasis, fol. 33.
Est nomme scrotum..., est dans spe'cialu membrane.
ESP. Paniculo. tort. Paniculo , panniculo. it.
Pannicolo.
<j. Pena, s. f., bass. lat. pin/za, pignon,
fort.
Fo ben establlda la pena e lo cloquier.
Guillaume de Tudela.
Fut bien établi \e fort el le clocher.
10. Panar , V., voler, ravir, dérober,
Panar a été formé du substantif pan,
drap, ctoffe, linge, comme RAi;B\n \\\
('•té de R Ai'PA , rohc.
5>
/î ro
PAN
Cylh que enginho la gen c l'aiicio e la tlo-
ranbo , ni pano l'allruy.
Liv. de Sjdrac, fol. 5l.
Ceux qui trompent la gent et la tuent et la dé-
robent , et liaient le (hien) d'autrui.
Dizen : Aital vos pana
Et allai vos engana.
G. riQL'iER : Ailan graus.
UUtnt ; Tel vous vole et tel vous trompe.
Qui , pcr son mentir,
Pana'1 ver qne den dir,
SI com per als panar
Lo (leiiria horn jutjar.
Nat de Mons : Sitôt non.
Qui , par son mentir, dcrohe la vérité qu'il doit
dire, ainsi comme pour voler autres (choses) on le
devrait juger.
Fig. Mi sanp panar
Tôt mon cor ab sos belbs plazers.
(îlRAUD DE Cai-ANSON : Una doussa.
Elle me sut voler tout mon cœur avec ses beaux
plaisirs.
Que ramor de si dons 11 pane.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Que l'amour de sa dame il lui rntnsse.
Part. pas.
Icu no t' ay negun tort, ni tes deniers panats
Roman de Fieriibras, v. 35Gi.
Je ne t'ai (fait) nul tort , ni 'volé tes deniers.
.Si ns paubres hotn a panât.
P. Cardinal : Lasamairitz.
Si un pauvre liomme a volé.
— Enlever, soustraite, en parlant d'un
danger.
Cuiet dar sus el cervel
A .1., lor ser, mais qne i s pequet,
Car lo sers lo cap li panet.
Brev. d'iimor, fol. 162.
Crut donner sur le cerveau à un , leur esclave , ex-
coplé qu'il y faillit , car l'esclave lu: déroba le clief.
. — Échapper, éloii^ner.
Un bon inati, secretamen...
De Nostra Dona se panet.
Ei>ang. de l'Enfance.
Un bon matin , secrètement... de ÎNotre-Uame il sr
déroba .
Part. prés.
ÎN'oirignier panan so qu'om !or plien.
Raimosd de Castelnatj : Mon sirvenles.
Js'ourrissours dérobant ce qu'on leur garantit.
PAN
Dans l'ancien français paner a sig-
nifié saisir, prendre des gages,
Saizir et partner sonr les hommes de fief.
Se aucun seigneur ou autres gens advoient
pris ou panne sur ceanz de Liège.
Ttt. de i324-i325.Carpentier, t. III, col. i,'|().
PAN/VRICI , 5^. m,, PAN.\RICI?^/« , j>.i-
naiis.
Panarici es aposteina... dejos la ungla dcl
dit pous de la ma , o del pes
Trad. d'/tlbucasis , fol. 47-
Panaris est apostème... dessous l'ongie dudil
pouce de la raain , ou du pied.
OAT. Panadis. f.sp Panarizo, panatUzo. poar.
Panaricio. it. Panereccin.
PANEL, S. m., panneau, espèce de selle
sans arçons.
Donc vos seir e panet,.
Bertrand de Eorn le fus : Pos sai.
Qu'il vous donne selle et panneau.
PANIER,.T.^«., panier.
D'aquest vers empli tos paniers.
Rambaud d'Orange : Als durs crus.
De ce vers emplis tes paniers.
Senton l'odor
Del PANIER vielh del pescador,
Per que s'intro plus volontier
En lo nuou que el vielh panier.
Brei'. d'amor, fol. 52.
Ils sentent l'odeur du panier \ieax du pêclieur,
c'est pourquoi ils entrent plus volontiers dans le neuf
que dans le vieux panier.
CAT. Paner, ix. Panière.
— Fig. Tromperie , embùclie .
Albert marques, tota vosir'e.speransa
Es en trair et en faire panier.
T. d'Alb. marquis et de Ramb. de Vaqueiras :
Ara m digalz.
-Albert marquis, toute votre espérance est eu tra-
hir el en faire tromperie.
PANSA, s./., panse, ventre, bedaine.
Darz d'acer voill que ill pertus la pansa.
LanzA : Emperador.
Je veux que dard d'acier lui perce la panse.
Ja per els non cmpliretz la pansa.
T. d'Albertet et Di; Moine : Monges diguatz.
Jamais par eux vous n'imiplirez la panse.
PAiN
Loc. proi'. Fitu lur Dieu ih; la pansa.
Brei\ d'amor, loi. 67.
Fcuit leur Uiou de la panse.
cAT. Panxa. tsi-, Paiiza. roK-r. Pança. ii.
Pancia .
■1. Panskta, 5-./. f/m?., pi-tite panse.
La vostra tanseta
Esclatara, si avetz iiianjat pro.
T. DE GiUCtLM ET DE J. MlRALUAS : JoaD Rliiallias.
La voire petite panse éclateia, si vous avei beau-
coup mangL-.
CAT. Panxeta.
3. Panga, s. m., panse, estomac.
Usa petit (ie vi per lo tieu panga.
Trad. de la i" Ep. de S. Paul il Titnotlue.
Use peu de vin pour le tien estomac.
PANTAIS, paxtays, i'. m., essoufflement,
lespiration bruyante, cauchemar.
Auzel es de trop gran pantays.
DErDES DE Pbades , yiuz. cass.
L'oiseau est de trop grand essoufflement.
Lo diable fais
Una nuech, en fantats, als donzels a moslrat
Que Inr payres, lo reys, era mort.
Va! Inr renembrar del pantays qa'avlan vist,
y. de S. Honorât.
Le diable faux... une nuit, en cauchemar, a mon-
tre' aux damoisels que leur père , le roi , e'tait mort.
il va leur ressouvenir du cauchemar qu'ils
avaient vu.
— Souci , tourment , angoisse.
Dona , no ns pnesc lo cente dir...
Del PANTAYS ni de la dolor
Qu'ieu trac, dona, per vostr'amor.
Arnaud de Mabueil : Dona genser.
Dame, je ne vous puis le centième dire... <lii
tourment et de la douleur que je souffre , dame ,
pour votre amour.
Perdnd'ai la Leliazor...
Per qu'ay ira, dois e pantais.
Gavaudan le vieux : Crer-ens fis.
J'ai perdu la plus belle... c'est pourquoi j'ai tris-
tesse , deuil cl souci.
Car nnilla ren non darau
Menz de gnerra e de pantais.
PlEnRE DE BEKGEnAC : Bel m'es.
Car ils ne donneront nulle clioic à moins di' i;ufrrc
(l lie tourment.
PAiN .\ 1 1
Loi:. Qui d'amor es en pantays.
Mabcabrus : Ans que.
(^)ui est eu souci d 'amour.
— Pantois, tionble , confusion, agi-
tation.
An vont en lai paniays
L'aposiolss (■ 'lii fais doctor
Sancta Gleiza, don Dieu s'iravs.
P. Vidai, : A per pauc que.
Le pape et les faux docteurs ont précipité daui
telle confusion la sainte Eglise , de (juoi Dieu
s'irrite.
Loc,
F. m do s'amor, e me tragua d'ost pantays,
T. DE Thomas et de Bernardo : Bemardo.
Kl me donne son amour, et me tire de ce tourment.
Esta en pantays
Si lur 0 fassa dir.
G. KlQUIER : Sel que sap.
Il est eu souci s'il le leur fasse dire.
Domnas son intradas en pantais.
Cebcamons : Pois nostrc.
Les dames sont outrées en agitation.
Lo désir qu'el ten en pantays.
Guillaume de Saint-Didier : Donnia ven.
Le désir qui le tient en haleine.
(AT. Pantex.
1. PaNTAYSAR, PANTAVZAR , PANTAYAT. ,
PANTEYAR, V., pantoisci', rêver, s'agi-
ter.
La noeg, entre sons , pantays a
Mon cors.
G. Adhe.mak : Lanquan vey.
La nuit, entre sommeil, mon cœur pantoise.
Paktayset aqiiel ser qne'l donna s'ajacla.
y. de S. Honorât.
il re'i'a ce soir que la dame se couchait.
Sompuia e pantayza de festas e de nossas.
y. et yert., fol. 49.
Songe et rêve de fêtes et de nocos.
Del rey Feîip veirem be si panteya.
Bertrand de Bobn : Pus Ventedorn.
Quant au roi Philippe nous verrons bien s'il est
a-^'ité.
m li di/.ian : ïu pantayzas.
Trad. des jictes des Apôtres, ch. I2.
ils lui disaient : Tu rêves.
Part. pas. L'a tota noeg pantayat.
Trad. de V Evang. de Nicodème
L'a toute la nuit pantoise.
CAT. PaïUcxar.
4 12 PAP
PANTERA, s.f., lat. pantAera , pan-
thère.
La PANTERA a tan dous aie e tan de flairau
que tôt antra bestia.
Nntitras d'alcunas bestias.
La panthère a si douce haleine et autant d'odorat
que toute autre bête.
Pantkra. es... de diversas colors.
Elue, de las propr., fol. 256.
La panthère est... de diverses couleurs.
<:at. Esr. Pantera.TOKT- Panthera. n .Pantera.
1. Panteron, s. m., panteron, sorte de
pierre précieuse.
Panteron, es peyra..., es rog , vert , faiibel ,
purpnrenc et rozenc.
Elue, de las propr. , fol. 191.
Panteron , c'est pierre..., il est rouge, vert,
fauve , pourpré et rose'.
PAO, PAHO, PAU, S. m., lat. pavo, paon.
Apres aiatz un pao,
La pel del peitz H romparetz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Ayez après un paon, la peau de la poitrine vous
lui romprez.
Lo PAHO se horgolhozis de sa choa e lo gai)
de sa lesta.
f^. et Fert., fol. 104.
Le paon s'enorgueillit de sa queue et le cocj de sa
ti"-le.
So qa' el pacs dis a la gralha.
Bertrand de Lorn : Un sirvenlcs.
Ce que le paon dit à la corneille.
CAT. Pago. ESP. Pavon. port. Pafào. it. Pa-
vane.
1. Paonat, adj., nuancé comme les cou-
leurs du paon, brillante.
Ac goneila ben taillada ,
D'nna bruneta paonada.
Roman de Jaiifre, fol. ^.
Eut tunique bien taillée, d'une brunelle ^|■i/-
/nnfee.
PAPA, s. m., lat. papa, pape.
Lo PAPA fa de perdon gran largucza.
Le chevalier du Temple : La e dolor.
T.e pape fait de pardon grande largesse.
Qni'l PAPA pognes cilar
A maior de se , fora bo.
FOLQIIET DE Ia'NEL : Al l)«n vov .
PAP
Qui le pape pourrait citer à plus grand que lui ,'
(ce) serait bon.
CAT. ESP. PORT. IT. Papa.
2. Papat, s. m., lat. papaïm.?, papauté.
El fos gitat fora del papat.
- Ocupet lo papat.
Arbre de Batalhas, fol. 20.
()u'il fût jeté hors de la papauté.
Occupa la papauté.
Aquest près lo papat 1' an de nostre Senhor
.CLV.
Cat. dels apost. de Rama, fol. 19.
Celui-ci prit la papauté l'an de notre Seignom
cent cinquante-cinq.
CAT. Papat. ESP. PORT. Papado. it. Papato.
3. Papal, ftdj., lat. papalî*, papal.
Per letras papals.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 170.
Par lettres papales.
La dignitat papal.
Arbre de Batalhas, fol. 19.
La dignité ;;(7;jn/e.
CAT. ESP. PORT. Papal. IT. Papale.
4. Antipapa, s. m., lat. antipapa, anti-
pape.
Lo veray papa... fngic en Fransa , e lo an-
tipapa deiuoiet a Roma.
l'Vron très ANTIPAPAS.
Arbre de Batalhas, fol. 21.
Le vrai pape... fuit en France, cl Vantipapedu-
nieura à Kome.
Firent trois antipapes.
CAT. ESP. PORT. IT. Antipapa.
PAPAGAI, PAPAGAY, PAPAGUAI, PAI'A-
OUAY, S, m. , perroquet.
Papagay, trop es bel parliers.
Arnaud de Carcasses : Dins un verdier.
Perroquet, tu es fort beau parleur.
Si us escaravais
Si fenhia patagcais.
P. Cardinal : Pus ma boca.
Si un scarabée se feignait perroquet.
Entr'els auzels, algas uzo del pe cum home
de la ma , cum so papagcay et pellica.
Elue, de las propr., foi. 48-
Parmi les oiseaux, aucuns se servent du pied
comme l'hommede la main , comme sont pcrroyutls
i-l pélicans.
PAP
CAT. Papagall. est. Papagayu. pour. Papa
gaio. iT. Papagallo.
PAPALLO , PABALHO , PAVALHO , PA-
VAiLLO, S. m., lat. PAPir/o, pavillon ,
tente.
Voyez MuRATORi, Disx. 33.
Eliues e brans, tendas e papai-los.
Granet : Comte Karle.
Heaumes et glaives, tentes ni pavillons .
S' ar uo vezem tendas e pabalhos,
E mnrs fondre e cazer autas tors.
Bernard de Rovenac : Ja no vuelh.
Si nous ne voyous maintenant tenlcs et pai'illons,
et murs écrouler et tomber liantes tours.
Fes venir son pavalho,
E la gelda que mena la garizo.
Roman de Gcrard ch: Rossillon, fol. lo6.
Fit venir son pavillon, et la troupe qui mène l'é-
quipement.
CAT. Pabello , pavello. esp. Pahellon. port.
Pavelhao. iT. PadigUone.
PAPAVER, s. m., lat. papayer, pavot.
Car très papayers hi a vers,
So es blancs e vermelh e ners.
Deudes de Prades , jduz. cass.
Car il y a trois pavots vrais , c'est blanc et ver-
meil et noir.
Papaver... val a far oli.
Elue, de las propr. , loi. 219.
Pavot... vaut à faire liuile.
PORT. Papoula. iT. Papavero.
■2. Paver, s. m., pavot.
Qui de! paver lo snc trai.
Deldes de Prade.s , Atiz. cass.
Qui du pavot tire le suc.
PAPIRI, .y. m., lat. papvr/w, papyrus.
Papiri es junc apte a far luecas perardie,
quan es dezicat.
Elue, de las propr. j fol. 218.
Papyrus est jonc propre à faire mèches pour
brûler, quand il est desse'clic'.
EST. Papiro, port. Papjro. ir. Papiro,
1. Papier, s. ///., lat. PAPYRMi, papier.
Lo pargames e lo papier que sera cngln-
datz sus la taula.
Liv. de Syilrac , fol. i38.
Le pan liemiii cl b- papier i^t\'\ scia colle siii bi
I..MC.
PAR
4.;^
La caisLa de papibk.
Carlulaire de Montpellier , fol. 116.
La caisse de papier.
CAT. Paper, esp. port. Pape/.
PAR, ar/J., lat. par, |>air, pareil, sem-
blable, ci^al.
leu no sui pars
Als antres trobadors.
Gavai;dan le Vieux : leu no sui.
Je ne suis pas semblable aux autres troubadours.
Substantiv. Icu fora pars d' un dels sans.
Cadenet : Bel volgra.
Je serais l'égal d'un des saints.
No us sap PAR ni companho.
Car tug li valen baro
Valon per vostra valensa.
P. Vidal : Pus tornat.
Je ne vous sais pair ni compagnon, car tous lus-
vaillants barons valent par votre valeur.
El mon non sai sa par.
Bertrand de Bopn : Ges no mi.
Au monde je ne sais sa pareille.
Loc. Nosire reys qu' es d' onor ses par.
Bernard d'Aubtac : ÎVostre reys.
Notre roi qui est en honneur sans pareil.
De cella qu' outre las gensors,
Esta de beutat ses par.
Raimond de Miraval : Ane nonatendiei.
De celle qui, parmi les plus gentilles, est de beauté
sans pareille.
ANC. FR. Sovent li fesoit ses oeilles
^on per, s' eles crent pareilles;
Et sovent les rapareiUoit ,
Se non pareilles les trovoit.
Roman du Renart , t. 1 , p. 2^5.
Parle nombre />«/• ou iinpar des .syllabes.
Rabelais, liv. JV, cb. S;.
— Compagnon, époux.
Puey qne la tortre a perdut son par , jamavs
no se ajnsta al) autra.
F. et Vert., fol. 98.
Depuis que la tourterelle a perdu son co?npagnon,
jamais elle ne s'accouple avec autre.
Costa si fe sezer regiiia Florlpar,
De Tantra part rey Gui, que l'a presa per par.
Roman de Fierabras , v. 5oo3.
A côte' de soi il fit asseoir la reine Floripar, de
l'autre part lo roi Gui , qui l'a prise pour épouse.
— Pair, en parlant de.s seigneurs d'une
noblesse ('gale , sorte de dignité.
/|i4
PAR
La (b Boecis, e foren i soi par.
Poème sur Boèce .
Là fut lioècc, et y lurent ses pairs.
Ce nom se donnait plus particnlière-
njent aux membres de la cour que les
romans disent avoir été instituée par
Charlemagne.
Alexandres vos laisset son donar,
Et ardimea Rotlan e 'Ih dotze par.
Bambacd de Vaqueiras : Senber marques.
Alexandre vous laissa sa largesse, et la hardiesse
fiuland et les douze pairs.
Eihs .XII. PARS de Fransa.
Philomena.
Les douze pairs de France.
ANC. FR. Entres ces pars de France.
Les nobles pars de France.
Roman franc, de Fierabras, liv. II, part. II,
cU. 9 et l5.
.-iclv. coinp. AdoDC sanbr'ien lo vostre afar,
E vos lo mien, tôt par e par.
B. DE Ventadour : Quan lo Loscatges.
Alors je saurais la voire affaire, et vous la mienne ,
tout égal à égal.
t:AT. ESP. PORT. Par. it. Pare, pari.
■1. Paria, s. /., comparaison, ressem-
blance, parité, égalité.
Sî cum r estela jornaus
Que non a paria,
Es vostre rie pretz ses par.
Richard de Barbezieux : Atressi cum Percevaus.
Ainsi comme l'eloile du jour qui n'a pas de com-
paraison, votre riche rae'rite est sans pareil.
Aqaest parelh fai paria.
Bernard de Venzenac : Lanquan.
Ce couple fait égalité.
— Alliance, accouplement, compagnie,
société, familiarité, accointance.
Manda sos amies, cels qu' ab lui an paria.
GUILLAU;\IE DE TlIDELA.
Mande ses amis , ceux qui avec lui ont alliance.
Mais vueil estar al vostre niandamen.
Que d'autr' aver s' amor e sa paria.
Cadenet : Per jois.
J'aime davantage être au votre commandement ,
([ue d'avoir d'une autre son amour et son accoin-
tance.
Aras no ns plai mes chans ni ma paria.
GiRAUD DE BoRNEiL : Rei glorios.
Maintenant ne \ous plaît mon chant ni ma com-
pagnie.
PAR
Mais valria cen tans aver paria
D' orne paubre, e mais profîcLaria.
R. Gaucelm : Uusirveulcs.
Davantage vaudrait cent fois avoir la compagnie
d'homme pauvre , et elle profiterait davantage.
A tota gens play sa paria.
G. Olivier d'Arles, Câblas triaclas.
A toutes gens plaît sa société.
Loc. Ans li falsa paria.
T. d'une dame et de son ami : Amicx.
Mais lui fausse compagnie.
3. Parier, adj. , égal, pareil, sembla-
ble, comparable, accointé.
Per que negus no l'es de pretz pariers.
T. DE Rambaud , d'Adhemar et de Perdigon ;
Senber.
C'est pourquoi nul ne lui est en me'rite compa-
rable.
Toz' ab qui efz parieira?
En r enfant.''
G. RiQtlER : L' autr' ier.
Fillette, avec qui êtes- vous accointée? Avec
l'enfant?
— Accointant, familier.
leu lo jntge per dreg a traydor,
Si s fai pariers, e s det per servidor.
T. DE Gui d'Uisel et de Marie de Ventadour :
Gui d'Uiselh.
Je le juge justement pour traître, s'il se fait ac-
cointant, et se donna pour serviteur.
— Copropriétaire, copartageant, socié-
taire.
Era raolher d' un cavayer rie e poderos de
Cabaret, pariers del eastel.
f^. de Raimond de Miraval,
Etait femme d'un chevalier riche et puissant de
Cabaret, copropriétaire du château.
.Substantif. De ben araar non ai parier.
Deudesde Prades : En un sonel.
Pour bien aimer je n'ai pas pareil.
Enueia m, par sant Marcelh,...
Trop PARIERS en un castelb.
Le moine de Montaudon : Mot m' enueia.
M'ennuie, par saint Marcel,... trop de copro-
priétaires dans un château.
1 . Pakiaire , .V. m., sociétaire, associé,
confrère, compagnon.
Non vuelh esser pansoniers,
Pai'.s, pARiAiRB ni pariers.
G. ADHEMAn : Comcnsanicn.
PAR
Je ne veui être toproprictaire, pair, sociéfaire m
pareil.
5. Pariadge, s. m., pariage, sorte de
contrat.
Dedens los termes del pariadge.
Cou t. de ConJom.
Dedans les termes iXa partage.
(). Paritat, .V. f., lat. PMMTkTem, parité,
égalité.
Si tant es que haian paritat, so es engaltar.
Lejs d'amorSj loi. 26.
Si tant est qu'ils aient pai-ité, c'est-à-dire e'galite.
CAT. Paritat. ksp. Paridad port. Paridade.
iT. Parità, parlcate, paritade.
7. Paralel, s. m., lat. para/lelc^, pa-
rallèle.
Le ters cercle apelam paralei. septentrional.
Elue, de las propr., fol. 108.
Le troisième cercle nous appelons parallèle sci-
Icntrional.
Adjectiv. Cercles paralf.t.s, que vol aitan dire,
com cercles qui han entre si égal distancia.
Elue, de las propr., fol. 108.
Cercles parallèles, (ce) qui veut autant dire ,
comme cercles qui ont entre soi égale distance.
CAT. Bsp. Paralelo, tort. Parallelo. it. Paral-
lèle, paralello.
8. Pario, nclj., pareil, égal, correspon-
dant.
Per qne araduy siau pario d'accen.
ÎS'ovïis riinadas pariona-s son can , aqui on
terniena la razo o la inateria , fîni.sho amdiii
Il verset qae son pario per accordansa.
Leys d'amors, fol. 121 et 18.
Pour que les deux soient pareils d'accent.
Les nouvelles versifiées correspondantes soni
quand, là où le sujet ou la matière finit, finissent
les deux versets qui sont correspondants par accor-
ilaiice.
— Siibstantii'. Correspondance.
L' enipentatz liordos La pario amb antre.
Leys d'amors , fol. 17.
Le vers cnlé a correspondance avec l'auti''.
< AT. Pario.
c}. Pariar, V., copartager, coposséder,
êiro (•i)jios>«'ssfiii'.
PAU
41. 'ï
Que cadaus y tenga sa dreichnra, e qn' en
pario bonamen aissi coma lo parier den o far.
Tit. de 1242. 1)0AT, t. IV, fol. 68.
Que chacun y tienne sa droiture , et qu'ils en
soient copossesseurs de Lunne foi ainsi comme le
copropriétaire doit le faire.
10. Apariar, v., apparier, unir, lier, ac-
cointer, accoupler.
Us al) son par no s pot apariar
Ses decebre.
G. RiQDlER : Forti gucrra.
Un avec son pair ne se peut «nirsans de'cevoir.
La tortre... jamais no s' apariaria ab autia.
Naluras d'alcus auzels.
La tourterelle... ne ^'accouplerait jamais avec
autre.
Fig. Malvestat ab pretz no s'aparia.
Bertkand du Pl'get : Desirventes.
Mc'cbancete' avec me'rite ne s'apparie pas.
Part. prés. Es ne pieitz apparians,
C ades li par que '1 vengua dans.
R. Vidal de Bezaldun : Unas uovas.
Il en est pire accointant, vu qu'il lui paraît tou-
jours que lui vienne dommage.
Part. pas. N' es hom pus certes
E geu apairiatz.
Amanieu des Escas : Ei temps de.
On en est plus courtois el gentiment accointe.
CAT. Apariar. esp, Aparear.
11. Desp.ariar, V., lat. dispararé', dépa-
reiller, déranger, diviser.
Adouc r obra desparia.
Lejrs d'amors, fol. 18.
Alors il divise l'œuvre,
rr. Dispaiare.
12. DlSPARlTAT, S.f., lat. DlSPARl/iTA-
Tcm, disparité.
Podon haver paritat o dtsparitat de sillabas.
Leys d'amors, fol. 17.
Peuvent avoir parité ou disparité de syllabes.
c:at. Disparitat. esp. Disparidad. port. Dispa-
ridude. ir. Disparitti , disparitate, dispari-
tade.
liî. Parelu, s. m., paire, couple.
Ane no vilz pins bel parelh
Del donzel et de la donzela.
R. Vidal ; Lai on cobra.
Vous ne vîtes oncques plus beau couple que L-
iljmoiscl et la damoiscUc.
4i6
PAR
Noe iutret en 1' arcba , e pies tle cascuna
bestia e dels auzels nn parklh , que mestier
avia de mètre eu 1' archa.
Lif. de Sydrac, fol. 49-
Noé entra dans l'arche , et prit de chaque bêle cl
des oiseaux une paire, qu'il avait besoin de mettre
dans l'arche.
De .II. PARELHS de barras la porta es establia.
Roman de Fierabras, v. 3967.
Par deux paires de barres la porte est assurée.
CAT. Parelh.
— Pareil , mesure équivalente au .«etier.
.Vm. .M. PARELHS de grans e pro vianda.
Philoihena.
Huit mille pareils de grains et assez de victuaille.
Ce mot fut aussi employé adjective-
ment, et signifia pareil, semblable,
comparable.
Tan pros domna , e quar uo i truep parelh ,
M' enten en lieis.
Rambaud de VaqueirAS : Era m requier.
Si noble dame , et parce que je n'y trouve sembla-
lile, je m'afl'ectionue à elle.
I /|. Parelha, s.f., compagne, femelle.
El temps qu'el rossinhol s' esjaa
E fa SOS lays sotz lo vert fuelh
Per sa parelha, can 1' acnelh.
Deudes de Prades : El temps.
Au temps que le rossignol se réjouit et fait ses
lais sous la verte feuille pour sa compagne, quand
elle l'accueille.
CAT. Parella. Esr. Pareja. port. Parelha.
ï 5. PaRELHAR , PAREYLLAR , PAREIAR,
PAREJAR, V. , apparier, assortir, ac-
cointer, unir.
Parelha R parelhadura
Devem , ieu e vos, vilaua.
Al abric, lonc la pasiura.
MaRCABRLS : L' autr' ier.
-■^/^Dorie/'accouploment nous devons , moi et vous,
villageoise , à l'abri , le long du pâturage.
Doiiibre Dieus crei que m' o parelh.
Gav AUDAN LE Vieux : L' autre dia.
Je ciois que le seigneur Dieu me Vassortil.
l'en sai pareyllar e far motz
Fias e clars.
P. Raimond de Toulouse : Era pus.
.le sais bien assortir et faire mots simples et clairs.
— Se comparer, s'égaler.
PAR
Una doaa sai que no troba par
Que de heutat puesc' ab lei pareiar.
AiMERl DE Peguilain : Tol7. hom qui.
Une dame je sais qui ne trouve pareille qui de
beauté' puisse s'égaler avec elle
EST. Parear. it. Pareggiare.
16. Parelhadura, s. f., accointance ,
accouplement.
Parelhar parelhadura
Devem, ieu e vo.s, vllana ,
Al abric, loue la pastura.
MarcABRUS : L' autr' ier.
Apparier accouplement nous devons, moi et vous ,
villageoise, à l'abri , le long du pâturage.
ANC. ESP. Fae a mi appareiada por esta razou.
Poema de Âlexandro, cop. 344-
ly. Aparelhar, aparellar, apareillar,
APAREYL4R, APPARELHAR, APPARELLAR,
APPAREILLAR, APPAREYLLAR , -y., appa-
reiller, apprêter, préparer.
Ni ren que pnesca apareyllar.
Car segner, a nostre dinar.
f^. de S. Honorât.
Ni rien que je puisse apprêter, cher seigneur ,
pour notre dîner.
Fan APPARELHAR cafas viandas et en tantas
de manieyras.
y. et Vert., fol. 21.
Ils font préparer aliments rares et en tant de
manières.
Fig.
k'ij- apareyllat gancb a lu et a ton frayre.
l^. de S. Honorât.
J'ai apprêté joie pour toi et pour ton frère.
Can SOS sens miels 1' aparelha
Koiuans , o lenga latina.
Pierre de Corbiac : Domna dels.
Quand sa raison lui apprête mieux roman , ou
langue latine.
— Arranger, disposer, combiner, faire
des préparatifs p(»ur.
K. IVlagnes fe aqni aparelhar sas tendas.
Philomena.
Charleraagne fit disposer là ses tentes.
Honorai appareylla mantenent son camiti .
F. de S. Honorât.
Honorât aussilôt/niV des préparatifs potirsdi roule.
Fig. En nias chan.sos no puesc aparellar
Dos iiiotz, qu'ai teis nom lays marritz chazer.
FoLQiET DE Romans : Meravil.
PAR
Dans mes chansons jf ne puis (/i.v/'o.tcf dcm nml-i,
fju'aii troisième je ne nie laisse clioir marri.
Gen m' ArAREti.i.
De far leu chaiisoD graziJa.
G. Raimond de G[Roneli.a : Gon m' apareill.
Je m'apprête gentiment à faire jirnmptcmitit
rliansoQ agréable.
Que s' aparkii.i.on de foiii'.
Roman de Jaufif, fol. fi?..
Qu'ils %e disposent à frapper.
Cbascan jora s' arinavan e s' AP\RF.II.I.Av^^
<1e venir a In batailla.
/'. de Bertrand de linrn.
Chaque jour ils s'armaient et ^'apprêtaient pour
venir à la liataille.
— Comparer.
Meiavilhas
Vas CUV res no si atarei-ha.
Los Xy^ signes de lafi de/ nmii.
Merveilles vers qui rien ne se compare.
Non truep qui ab nii s' aparelh.
B. Martin : Karai un.
Je ne trouve qui avec moi se compare.
Car negna' aotra ab lieis no s'APARrrr i.\
De prêt/, entier.
P. Vidai. : S' ieu fos en.
Car nulle autre avec elle ne se compare en me'ritc
accompli.
— Appareiller, terme de marine.
Pney.s an apareii lat barcas.
V. de S. Honorât.
Puis ont appareillé harques.
— S'apparier, s'accointer.
Per Cri.st, foit mal b' aconseilla
Drnt7. qu' ab vicilla .s' apareii.i.a.
Algier : Era quan.
Par Christ , s'avise fort mal galant qui avec vieille
'Caccointe.
Part. pas. En aissi APAREir.i.AT a lei de fol.
1^. de S. Honorât.
P.ir ainsi arrangé à manière de fou.
Aparelhat e volontos
de far e de dir.
Brev. d'amoVj fol. l8.
Disposé cl dc'sireux... de faire et de dire.
CAT. ytparellar. esp. /Iparejar. port. Àppa-
relhar. it. Apparecchiare.
i8. Aparf.lh , V. m., appareil, prépa-
ralif, ap|irit.
ni.
PAP, 417
Ac fali tôt .son apahh 11 ,
Portan de torires .1. j)itrelh.
Brei'. d\,mor, fol. 8.».
Eut fait tout son apprêt , porl.Tiil une paire île
tourterelles.
ANC. <:;\r. Aparell. k-si-. Aparejo. pour. Appa-
relho. IT. .Apparecchio.
\\). APAr.l'.I.HAAtKN , APARKI.r.AMEN, .V. lit.,
appareil, apprêt, ajustement.
Qu'en paradis .sanht apauei.t.amex
De corona de vida dignanieii
I.' apai'i'lletz. '
PoN.s Santeuil de Toui.olsf. : Marrilz cum.
Qu'en paradis saint appareil de couronne de vie
dinnemcnt vous lui prépariez.
Avia f;i<» son aparelhamen de no.ssas.
/'. de Raimnnd de Miraval .
.\vait fait son apprêtée noces.
Dell aver snn lieg ab son ap\relhamen.
Refila de S. Benezeg , fol. 38.
Doit avoir son lit avec son ajustement.
ANf: KR. Quant il virent Vapareilleinent que li
roial faisoient... Et entra en Aquitaine .'1
giant apareiUeinent de bataille.
Ci,r. de Fr. Ker. des Hist. de Fr., I. III, p. 171
ANC. DSP. Aparejainieiito. it. Apparecchiainento .
7.0, Desparelhar , V., séparer, désunir,
déparier.
A pane no'ls desparelha.
Ra.mdadd de Vaqueiras : El so qm-.
Peu s'en faut qu'il ne les désunisse.
F.sp. Desparejar. port. Desparelhar. it. Spa-
recchiare.
ai. CoMPAR, fidj., lat. compar, pareil,
égal, semblable.
Compar,... vol dire aytan qno pnrilatz , s.i
es engals nombre de .sillabas.
Lejs fl'amors, fol. 1^5.
Semblahle,... veut dire autant comme parité,
r'esl-à-dire égal nombre de syllabes.
'22. COMPARATIO, COMPARASO, S. f., lat.
comparatio, comparaison.
Non deu hom far comparaso.
Bres>. d'amor, fol. i^;!.
On ne doit pas faire de comparaison.
Adi'. coinp. Tota la vida d'un home, si vivia
.M. ans, es a penas sol .1. moracn a oom-
PMiATH) de r anira vida, que durara ses (i.
53
4i8
PAPi
Coma vil oiilui;i in compauatio dv. .1.
liella nriua.
De grau gloria c de gran honor ses (iimpa-
RATtO.
y. et Ferl., fol. 27, 3 1 cl i'i.
Toute la vie d'un homme, s'il vivait mille ans .
isl à peine un seul moment en comparaison Ae l'iiii-
Ire vio, qui durera sans fin.
('(imnic vile ordure en coinptiiaison d'une LcUc
n ■ grande gloire el de grand honneur sans com-
juiraison.
cAT. Comparnciô. esp. Comparacion. ronT.
ComptiTacào. vv. Compafnzione .
■x'\. (loMPATiANSA , S . f. , compaiaisoii ,
jiarallèle.
No s ne pot comp^ransa
Far.
T. DE Guillaume et de G. Riquier : Giraui.
Ke s'en peut faire comparaison.
<;at. Cornparansa. anc. esp. Comuaranza.
■j.'^. CoMPARAMF.N, S. 111., coiiipariiisoM ,
parallèle.
Àdv. comp. La luisericordia de Dieu
Es niajers , ses compap.amenz.
Que ueguns mortals fayllimenz.
/'. de S. Honorât.
La miséricorde de Uieu est plus grande, sans com-
paraison, que nul mortel man<[uemont.
j5. Compar^tiu, af//.,lat. comparativ«.v,
comparatif.
(Sou) roMPARATiVAs iiiays... mens, etc.
Leys d'amors, fol. 100.
(Sont) comparatives plus... moins, etc.
Siibstaitt. CoMPARATius, es regularmeus atjnela
lueteyssa votz de posiliu ab aquest adverlji
mciys o plus.
TjCJS d'amors, fol. 49-
ComparatiJ", c'est régulièrement celte même voix
du positif avec cet adverbe davantage ou plus.
(AT. Comparatitt . esp. port. it. Coinparativo.
'->.G. CoMPARAR, ?;., lat. compararc, com-
parer, égaler.
Lo fa COMPARAK a vils Lestias , so es a porcs.
r.etVert.Jo\.^!l.
Le fait comparerk viles bêles, c'est-à-dire à porcs
Se... coMPvRA a la vera sancta Maire.
Doctrine des Vaudois.
Se... compare à la véritable sainte Mère.
PAR
.-/(/r. ctiinp. Sapchatz qu' almorna val uiay,
Ses compap,ar, quant houi la fay
Douan de sos bes temporals.
Bref, d'amor, fol. 72.
Sache/, ([u'aumôue vaut mieu.x. , sans comparer ,
quand un la fait en donnant de ses biens temporels.
Parc. pas. Es COMPARAT?.
Al dicb ferreiial paradis.
jiref. d'amor, fol. 192.
Kst comparé audit paradis terrestre.
Son be comparât/, a volps per barralz e jier
ti'icliaria.
r. el Fert., fol. 23.
Sont bien comparés à renard pour fraudi' il
pour tromperie.
ANC. KR. Richatt et rov Heuri sou père.
Qui la folie au lils compère.
G. GuiART , t. I , p. 62.
f:AT. iisp. PORT. Comparar !t. Comparare.
97. AcoMPARAR , V., com|)a!er.
Mas SOS maltrailz no s fav acomparar
Al) sel del croy.
T. DE G. RlQUlER et de HeNbi : Seuhcr Enric.
Mais son tourment ne se fait pas comparer i\\i\:
celui du mécliaut.
CAT. Acomparar.
■iS. CoNTRAPAR, odj., pareil, égal, .spm
hlable.
Mas un rey no M sai contp.apar
De largueza.
Folquet de Lunel : Aï bon rey.
Mais UH roi je ne lui sais semblable en largesse.
PARABOLA,,v./., lat. parabola, para-
bole.
Parabola, es exposilios e declaratios d'uua
cauza mens conoguda per autra mays cono-
guda, per alquaa semblausa qu'an entre lor.
Lejs d'amors, fol. i^o.
Parabole , c'est exposition et déclaration d'uni-
chose moins connue par autre plus connue , par au-
cune ressemblance qu'elles ont entre elles.
CAT. esp. port. it. Parabola.
2, Paraula, s. f. , bas. lat. para^oi.a ,
parole , discoiir.s.
On trouve (lan.s la Fiilgute :
Addidit quoque Job , assnniens parabolam.
Job, c. 27, V. I , et c. 29, V I.
, PAR
f ...
f. ■ Ah.siiii)j)tac|iu' l'AHALOLv su;i , ilixil... ;iil.
?: ISUMEB. , C. 23 , V. 7 cl l8.
Le i^lossairc ajouté à la collection de
l)(Miis le Petit, mort en 5'»(), porte :
Qui dicit iu rustica p.\nABoi,,v tingareli.
Un capitulairc de 853 :
Noslri seniores... parabolaverunt.
Un autre de 857 •
Insimul ivvraboi.are potuissemus.
Dans un tilrc de l'an 9G0, rapporté
•i 11 tome II, p. 43, du Choix des Poésies
(^risinalcs fies Troubadours, on lit :
tpsas tarabot.a.s qiia' ipse Isarnus dizira
;ul ipso Froterio aut per suum inissuin li iniin-
il (ira.
Le poc'me sur Boèce présente l'em-
ploi du verbe pakt.ar.
le son serino denant tolz en aytalhs paraulas.
Philomena.
Fit son iliscours devant tous en telles paroles.
Non vol mas paraulas aazir.
Richard de Barbezieux : Be m cuiava.
Ne veut mes paroles ouïr.
A penas pot formir
Sa paraui.a.
Pioman de JtuiJ're, lui. 60.
A peine il peut fournir sa parole.
— Loi, commandement, ordre.
Aiizir volontiers la paracla de Dieu e los
.sermos.
r.et rert.,io\.^\.
Entendre volontiers la parole de Dieu et les ser-
mons.
Ella lo felz ausire per paraula del lei d'A-
ragon.
/^. de Bertrand de liorn.
K.lle le fil oceire par parole du roi d'Aragon.
Fig. Aquells que vendon la paraul/v de Dici;,
que predico principalincns per travre de-
niers.
Paraulas ociozas.... paraulas serpeulinas
«• vpninosas.
f^.el Vert., fol. l« et 33.
; <'.cux. ([ui vendent la parole de IJieu , <jui ])rè-
' «liciil principalement pour tirer deniers.
(• l'arolcs oiseuses,... paroles de serpent el »eni-
PAR
110
I oc. (lant liom es ardens de hataliiar o d' avcr
paraulas ab alcona porsona.
Lii>. de Sjdrac , loi. 101 .
Quand on est empressé de disputer ou d'avoii de-;
paroles avec aucune personne.
Sa PAi; \t:LA atendre.
lî. Di; \ ENTADOUR : Auiors e (luc.
tenir sa parole.
Contensos, es cant se desiuenlon Y us al au-
tre o se dizon grossas paraulas.
r. et k'erl., loi. 2"..
Disiuilc , c'est quand ils se donnent des deinenlls
f';in à l'autre ou m: disent de grosses paroles.
En las paraulas d' aquels sy deu hom fia!'.
Lw. de Sydrac, loi. l3i .
Au\ paroles de ceux-là on doit se fier.
En PARAULAS ociozas pot boni peccar.
Lo fi'ug glorios de paraula de vida.
V. et Fert-, fol. 22 et 3-;.
i)n peut pêcher en paroles oiseuses.
Le fruit glorieux, de parole lie vie.
y^df. comp. Deus no vol pas que 1' auiein so-
lariien per paraui.a, mais en failz.
Trad. de Bède, fol. 23.
Dieu ne veut pas que nous l'aimions geulemenl en
jxirole, mais en faits.
A!\-r. FR. "Vons enstes sur cela de grosses pa-
roles avec sa majesté.
Mémoires de Sullj, t. 1 , [i. i3i).
ANC ir. Unde sopra di eiô raetio la mia pa-
rait la , elle a voi , ne alcuuo non intendo
più faccia niistieri.
Le fallanie délie divizie affogano la paraiila
di Dio, e la paraiila di Dio viJa d' anima è.
GuiTTONE d'Arezzo , letl. i et 3.
(AT. Paraiila. esp. Palabra, port. Palavra,
lï. M on. Parola.
Vovez AvKU.
\. Parauleta, s. J. r/////., j)etite parole,
douce parole.
Per plus enganar la gen ,
Ab proverbis daaralz de sen
El ab PARAULtTAs venais,
Ydl f.ir creyrc del ben qn' es maîà,
AiMERi DE Peguilain : D'aisso.
Pour tromper davantage la genl, avec provcriies
dores de sens et avec douces paroles vc'nales , il veu t
faire accroire du bien qu'il est mal.
t w Parauhta. \.sv. Valalnita. ir. ParoUtta.
420
PAR
/j. Parlauura , j. yij langage, manièrf
de parler.
Molt Pli plalz
"VoSlra PARLAIltRA.
Pierre d'Al'VEBGNE ; Ben lia.
Moult me plaît voire langage-
AKC. KH.
A.s Noruianz l'euveia, ki soiii \nr parlèiire.
Roman Je Roii , v. 1227.
Car bien voi oie aperteuient,
Par vostre parléure baude ,
Que vous estes foie ribaude.
Roman de la Rose, v. 7013.
t.',p. Parladuria. port. Palradura. it. Parlu-
diira, parlatura.
5. Parlaria, s.f., parlage, bavardage.
Auripelat de tarlaria.
Deuues de Pbades , Atiz. cass.
[îrillanle' de pnrlage.
I-'olas PARLARIAS.
r.etFert., fol. 91.
Fous bavardages.
ANC. FR. Que trouverons-nous que sopbisti-
queries et règles confuses et incertaines
ilans la logique on art de parlerie.
Camus de Belley, Diversités, 1. 1, fol. 3o2.
(AT. ESP. Parleria.
6. Parlament , PARLAMEN, S. Ju., entre-
tien, conversation.
Venc ab ela a pari.amen.
Tare de ilGS-
Vint avec elle à conversation.
leu sa! so que cascus ditz
Al pus celât parla men.
Bauiond de fthnAVAL : S'ailrcg Uk.
.le sais ce que chacun <lit dans le plus sucrcl en-
Ireticn.
— Ca(|iietage, babil.
Qui aira parlament estengera inalicia.
Trad. de B'ede, fol. 33.
Qui liait caf/tietage e'teindia malice.
— Conférence , congrès.
I-"on ordenatz per lor uns parlamen , ou fo-
rou euseuis en la marcha de Toreua et de
Kenien.
y. de Bertrand de Bon-
Fut dispose'c par eus une conférence, où ils lu-
rent ensemble en la marche de Touraine et de Boni.
PAR
— Pailcment, assemblée délibérante.
Ten a sos baros un parlaiwen.
Karles Martels lai teuc son parlamen.
Roman de Gérard de Rossillon, (bl. 5o et 22.
'1 int avec ses Larons un parlement.
Charles Marlol tint là son parlement.
Fig. Al derrier jorn que teura parlamen
Ay.se] Senlier que ns formet de nien.
Raimond de Castelnau ; Mon sirveules.
Au dernier jour fjue tiendra parlement ce Sei-
gneur qui nous forma de ne'ant.
ANC. FR. Li rois û&\ parlement <\e ses barons et
du pueple.
Chron. de Fr. Rec. des hist. île Fr., t. V, p. 23^.
Il avoit commandé que li baron e li poples
fussent là a.ssemblé a parlement.
Gest. de Louis-le-Débonn. Rec. des Hist. de F> . ,
t. VI, p. 149.
CAT. Parlament. esp. port. it. Parlamento.
7. Parlier , PARLER , S. tïi., parlcur, ba-
vard.
Non dupta lanzengiers
Ni PARLIERS.
AiMAH DE RocAFicuA : Si amors.
Ne craint me'disants ni bavards.
Papagay, trop es bel parliers.
Arnaud de Carcasses : Dins un verdier.
Perroquet , tu es fort beau parleur.
Adj. De lieys lauzar no serai trop parliers.
R. Jordan : Vas vos.
A la louer je ne serai pas trop parleur.
De trastolz los lengaljes parliers et entendeur
Pierre de Cobbiac : l'^l nom de.
De tous les langages parleur et entendeur.
ANC FR. Molt fu h\&as parliers.
Roman de la Violette, p. i6.
ANC. CAT. Parler, esp. Parlera, port. Paru-
Iciro. ANC. IT. Parliere.
8. Parlieira, S.f., parleuse, bavarde.
No m' aialz per trop parlieira.
GiRAUD DE Borneil : L' aulr' ier.
Ne nie teniez pour trop parleuse.
.4dj. Dis vcisira lengua parlieira
Al comte gieu mal.
Bernard deRovenac : Una sirventesca
Vohe langue bavarde dit au ronile grief mal .
ANC. FR. MA parliere geni.
Roman du chastelainde Coitcy, v. 3622.
ANC. !T. Ch'c troppo gran yjfl;7ee/-a.
Baubemni , Docum- d'amorc, p. 23F>
E.sr. Parlera.
PAR
y. Aparlieyra, s.f,, bavarde, parleiisf.
ArARi.itYRAs occupadas de non estar eu lurs
ostals.
y. et yert.Jo\.^i
Bavatxles occupufs à ne pas demeurer dans leurs
maisons.
10. Parlaibe, PARLAURE, parlador, s. tu.,
parleur, bavard, babillard.
. Sabi3 PARi.ADRE fai de grans paranlas, paucas.
r Trad. deliède. loi. 55.
\ Sage parleur iait de grandes paroles, petites.
1 Ben sal que li mal parlador
M'en appelaran sofridor.
Bertrand de Born : Cortz e guerras.
Je sais bien que les méchants bavards m'en appel-
leront patient.
Adj. Sabs tu d' aqueslz amadors ,
Lens parladors?
GiRAi'D deBorneil : Alegrar me.
Sais-tu de ces amants , le'gers parleurs ?
I.anzengiers ni mal pari.aire.
Raimosd de Miraval : Cel que.
Médisant ni mauvais parleur.
i;at. ESP. Parlador. port. Palrador. it. Par-
latore.
— Parloir, salle de conférence.
Pilât intret el parlador.
' Trad. de l'Evang. de Nicodème.
I Pilate entra au parloir.
De mersorgas ha gran mercat en lur.s par-
1ADORS.
; f^. et f^ert., loi. lo^.
De mensonges il y a grand marché dans leurs par-
loirs.
(.AT. Parlador. it. Parlatorio.
11. Parlaulament, adv. , disertemcnt,
verbeusemcnt.
I Mot parlablament et en niotas manieras.
Trad. de l'Epît. de S. Paul aux Hehreu.v.
Moult diserlement et en nombreuses u'.anières.
\).. Parlatori , ficlj., parlatoire , qui
t'st pour parler, pour articuler.
Rims en ori, coma... PARLATf)Ri.
Leys d'amors, loi. i5l.
Rimes eu oiRE , comme... parlatoire.
\\. Paraular, V. , parler.
L' us PARAni.A tics, r autre roman.
Roman de Gérard de Rossillon , loi. i8.
L'un pnrlr lliiois, i'aiilrr roman.
PAR
421
Si PARAULA ab ton amie,... uon devcs es.ser
gilos.
Liv. de Sydrac, fol. 18.
Si elle parle avec ton ami ,... tu ne dois pas être
jaloux.
ANC. FR. Molt paraient parfonderaent
Des dccrcz et dou testament.
L'abé parole à toz ensanble.
Fabl. et cont. anc.j t. II, p. 382, el t. IV, p. iji
Ceste gent dont Je vous parole.
Roman de la Rose, v. 701.
Quant ainsi ensemble paroUent.
OE livres d'Alain Chartier, p. 663.
14. Parlar, V. , parler, dire.
Ses PARLAR, la pregaarai ,
K cum.'' Per semblan.
Peybols : Atressl col.
Sans parler, je la prierai, et comment? Par ap-
parence.
El mon non es vilas tan mal après,
Si pari.' ab leys un mot, non torn corfes.
Guillaume de Saint-Didier : Aissicum.
Au monde il n'est vilain si mal appris, s'il parle
un mot avec elle , qui ne devienne poli.
Ella ab Roeci parlet ta dolzameu.
Poème sur Boèce.
Ella avec Boèce parla si doucement.
Fig. Ades vol de 1' aondansa
Del cor la boca parlar.
Aimeri de Pegiulain : Ailes.
Incessamment veut la bouche parler de l'abon-
dance du cœur.
Parla VON per me miei .sospir.
Passio de Maria.
Parlaient pour moi mes soupirs.
Part. pas. No puesc mais
S' nna vetz sola ai parlât
So qn' el cor a mil velz pensât.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
.le ne puis mais si une seule lois j'ai dit ce que
le co'ur a mille fois pensé.
Aquestas causas vos ay paiu.adas, estant
ab vos.
Fragm. de trad. de la Passion.
Ces choses je vous ai dites, étant avec vous.
ANC FR. Les ancelles dont tu as parled.
Tu as parled vers moi tun serf.
Trad. des Livres des Rois, I. I, fol. ^8 el .\ç).
Vous sçavez bien qne j'esloye parlée de ui;i-
ricr ."i tels et tels.
/,!■,< .VA' ./r7 es de Mariage, p. 21
4^4
PAR
a, Paiame», V. m., orTutxnent , parure.
An iiï*n«pf«Eat rirMua» e totz ajiMtaiiutiit
<?ariulA e lo<» jo«IU e trjtz lo» »i * AseiiS4 maociâiL
A', et Vert., fol. 96.
Ont mf^^rvxf. nuciM. ut t^uf «3 r^ypalationa chamelles
«t Ua joyaux et lUms I«i orn«m<H<.« maaàiinn.
D« precioii vestimAiis
E d'antres noblet P/iaAK«3i.
£rev. dUamor, fol. 78.
De précieux vétemeatj et d'autres nobles nme-
mtnU .
r.xT. Parament. e.ii>. port. tT. Paramento.
3. Paratre , PARADOR , .f. m., apprê-
teur, pareur.
De parar, PA.aATR£.i... , parayritz.
Z,«yj d'amorSj fol. 1^9.
D'apprêter, appréteur...j apprêteuse.
Eâ trepîatz aU pes dels pabadoi.'».
r. et Vert., fol. 66.
Eat PquIr aux pieds des appréteur^.
— Foulon.
Valat de p,\B.ADOa, o molia.
Trad. du Traité de l' A rpentag-e , part. \", cti.'g.
Fosse' A'appréteur, ou moalin.
ESP. Parador.
/,. Par.atritz, 5. /., apprétense.
De parar, parayrea..., p.vaAYR-tTZ.
Leys d'amors, fol. 49-
D'apprêter, apprêteur..., apprêteiue.
5. P.iRARiA, S. f. , apprétoir, lieu poar
apprêter les draps.
Feroa far la parahia de draps e Moatpes-
lier..., e deroQ franqaezas aïs paradors que
vengron a Montpeslier.
CartuLaire de Montpellier, fol. 77.
Firent faire V apprétoir Je draps à Montpellier —
ft donnèrent franchi.ses aux apprêteurs qui vinrent
à Montpellier.
6. Prepar.ar, perparar, v., lat. PRflEP.v-
RARe, préparer, disposer, apprêter.
Sel qne promet a son. coral amie
SoQ servîcl, quaa lo vei benanan,
Ni'l PERPARA, no fai ges esfors gran.
AiJiERi DE Belukoy : Sel que promet.
Celui qui promet à son ami de cœur son service, et
le pivpare quand il le voit heureux , ne fait pas
3rand effort.
PAR
A fiait paAPAa.t,& U gnata.
Chrnaujti» des Albi^enu, îoi . jb
A feit préparer la •'JaaxXA.
îïo s pot fac
Qu'iea no m PBaF.^a
Dcnan sa gRuril cara.
C:r TaOCBAflOCa iïOHÏXZ t Po» ses 3ar
Il ne peut paa 9e taire (joe je ne me dispose de" i
îa gentille fieure.
SenJier, on que tu vaya ,
Gays chans se paaPAa.w
D'Ea Gniraot Riqmer.
G. BiQtTtEH : L'autre joru.
Seigneur, où. <^e j'aille, gai chant du sei^eur
Giraud Riquier se prépare.
PEHP.i.aAS dreg , es torrz tant enanctz
Qa'el moTU es pies de platz e de tensos.
G. RlQCTEa : Jamays noa er.
En préparant justice , le tort est ai accru que
' îst plein de plaids et de disputes.
^ :> PoaT. Preparar. rv. Preparare.
7. PB.EPAaACIO, PREPARATION, S.f.., lat.
PR/3EPARATioire/n , préparation , ap-
prêt.
Quand an agat viat laa pasp.ui.tTtoas de
lors enemics.
Chronique des Albigeois, col. t3.
Quand ils ont eu vu les apprêts de leurs ennemis.
Ab pnEPARACio de vinagre.
Elue, de las prapr., fol- 85.
Avec préparation de vinaigre.
CAT. Preparaciô . esp. Preparacion. port. Pre-
paracào. it. Preparaziane.
8. Reparar, V., lat. REPARAR(?, réparer,
raccommoder, polir.
Reparar et adobar, o far refarab. et adobar.
Tit. de l4l3 , de S. Ealalie de Bordeaiuc.
Réparer et arranger, ou faire réparer et arranger.
Reparar et emendar tôt lo dompnatge.
Statuts des tailleurs de Bonleauop. Ord. des R. de
Fr., t46a, t. TV", p. 47*»-
Reparer et amender tout le dommage.
Reforma l'arma, e ia répara.
V. et Vert., foL 3e.
Réforme Tâme , et la répare.
Las plassa.s comnaanas se repara».
Charte de Gréalou , p. t02.
Les places communes se reparent.
Part. pas. Que las vîas sian reparadas.
Charte de Gréalou ,, p. t02.
Que les voies soient réparées.
PAR
La carn avia pus blauca qu' evori repara i-
Roman de Fierahras, v. 2oa^.
La cliair avait plus blanclie rju'ivoire poli.
r\T. ESP. PORT. Reparar. it. Riparare.
■). REPAR.4D0R, .V. m., lat. KF.PARATOR,
n'-parateur, restaurateur.
Reparad'>r tle la raonnstical disciplina.
Cat. ciels aposl. de Romii, M. 1 29.
Restaurateur 6e la discipline mouastique.
c\T. t^p. PORT. Reparador. it. Riparatore.
;o. Reparatori, «^., réparatoire, pro-
pre à réparer.
Kiins en 077, coinme... reparatori.
Leys d'amors, loL i5i.
Rimes en OIRF. . comme... rrparatmre.
I I . RePARATIO, REPARACIO, REPARATION,
RFPARACION, S.f., lat. REPARATlO^fW,
réparation , raccommodai^c.
La.s obias et reparacions de la vila.
Statuts des tailleurs de Bordeaux. Ord. des R.
de Fr., l/|62 , t. XV, p. 476.
fyes ouvrages et réparations de la ville.
Las obras et réparations... uecessarias.
Tit. du xv*5Jèf7e. Toulouse. Cab. Monteil.
Les ouvrages et réparations... ne'cessaires.
r/s'. Cant el regarda la reparatio delssaîns
apn-s lo falbiiuent.
Trad. de Bède , fol. 4. "5.
Ouand il considère la réparation des sainte après
1,» lautc.
.AT. Reparacio . esp. Reparacion. port. Repa-
racào. it. Riparazione.
12. Réparable, ndj., !at. r.r.p \r xnihis ,
réparable.
Klparabi.e en diffinitiva.
' Fors de Bearn , p. inS,^.
Réparable en définitive.
CAT. ESP. Réparable.
1^). Imparable, ndj., irréparable.
De damgnapes imparables.
Slittitts des haibiers de Carcassonne. Ord. des R.
de Fr., i^oo, 1. VlTf , p. !\nn.
De dommages irréparables.
i/|. Irruparablk, nrlj. , lat. ;ri\kp\ra-
v.iii's , irréparalilc, inéviî.ibh*.
lit.
PAR
PerilL... luqaal es irréparable.
Perilhos , Foj-. au Purg^. de S. Patrice.
Péril... lequel est inéi'itable.
CAT. E.sp. frreparab/e. pokt. Irreparavel. n .
Irreparabile.
i5. Dksparak , V., (lémantelcr, dépouil-
ior, délaisser,
/■'/j,'. Prel7., don iiiaa rie s'en despara.
Guillaume de Mostagnagout : Ges per.
r.p me'rilo , dont maint ricite s'en dépouille.
Tdza , ges encara
Lo dilz, no s de.vp^ra
Dp qu' ieu vos enquiei .
G. KlguiER : L'autre joni.
Fillette , point encore le dit, de (ce) que je vou»
demande , ne se délaisse.
Pan. pas .\n la de-p.^.rxda.
Glillalmk ce TrrELA.
L'ont démantelée.
CAT. \xc. ESP. Desparar. it. Disparare.
PAR.\TGE, V. /;/., |)aragc, extraction.
ranii, (pialilc
Di.s me que no m pol f;dhir
Qne del aossor paratge
Coiiqnerr.ii tal amiga.
Gtraud de Borneil : No pues.
Me (lit qu'il ne peut me ni;ini|uer que du plus li.Tut
parafe je conquerrai telle amie.
I'aratges d'anta gen ,
Poder d'aiir ni d'argen.
No ns daran ja bon prêt/. ,
•Si rie cor non avetz.
.Arnaud de Marueil : Raios es.
Extraction de haute cent , pouvoir d'or ni d'ar-
pent, ne vo:;s donneront jamais bon mérite, si no-
ble cœur vous n avez.
Jov'cs dona que sap honrar paratge.
BeRTRXND de BokN : Bclli m'es quan.
Gi-acicuse r?! danve qui sait honorer parafe.
Panbres e ries fai Aniors d' un paratge.
B. DE Ventapour : Quan par I.:.
Pauvres el riches fait -Amour de même rang.
ANC. FR. Nos somes andui d'un /)a/-a^^.
Roman de Rou , v. i^i^^").
N'afiert à home de parage.
Roman du Renart, t. III, p.327.
E^l•. l'arabe, it. Paraggio.
2. Parat.ios, ad}., distingué, honore,
élevé.
4^4
PAR
2. Parmwen, v. m., ornement, parure.
An tnenesprezat nossas e lot?, ajnstamens
i-ainals e los joells e totz, los pa ramens niuadas.
F. et Vert., fol. 96.
Ont méprisé noces et toutes copulations cliarnelles
cX les joyaux et tous les ornements mondains.
De precios vestiniens ,
E d'autres nobles taramens.
Brev. d'anior, fol. 78.
De précieux vêlements et d'autres nobles orne-
ments.
CAT. Parament. Esr. port. it. Paramenio.
3. Parayre , PARADOR , S. m., apprè-
teur, pareur.
De parar, parayres... , parayriiz.
Leys d'amors, fol. i^g.
D'apprêter, appréteur..., appréteuse.
Es trepialz als pas tlels paradors.
r. et Vert., fol. f)6.
Est foulp aux pieds des appre'tcnrs.
— Foulon.
Talat de parador, o molin.
Trad. du Traité de l' Arpentage, part. !'«, cli.'Q.
Fossé A'appréleur, ou moulin.
ESP. Parador.
/,. Parayritz, s. f., apprêtense.
De parar, parayres..., parayritz.
Leys d'amors, fol. 49-
D'apprêter, appréteur..., appréteuse.
■>. Pararia, s. f. , apprêtoir, lieu poui
apprêter les draps.
Feron far la pakaria de draps e Montpes-
Her..., e deron franquezas als paradors que
vengron a Monipeslier.
Cartulaire de Montpellier, fol. 77.
Firent faire V apprêtoir î^e draps à Montpellier...,
et donnèrent franchises aux apprêteurs qui vinient
à Montpellier.
(\. PrEPARAR, PERP.4RAR, V., lat. PRrtEPA-
RARr?, préparer, disposer, apprêter.
Sel que promet a son corai atnic
Son servie!, quan lo vei benanan ,
Ni'l peupara, no fai ges esfors gran.
AiMERi DE Bellinoy : Sel que promet.
Celui qui promet à son ami de cœur son service, et
îc prépare quand il le voit licuroux , ne fait pas
srand effort.
PAR
A fait l'RF.PARAK. la gnata.
Chronique des Albigeois, col. S.S.
A fait préparer la chatte.
No S pot far
Qu'ien no m perpar
Denan sa gentil cara.
Un troubadour anonyme : l'os ses par.
Il ne peut pas se taire que je ne me dispose devanî
sa gentille figure.
Senher, on que m vaya,
Gays cbans se perpara
D'En Guirant Riquier.
G. Riquier : L'autre joru.
Seigneur, où que j'aille , gai chant du seigneur
Giraud Riquier se prépare.
Perparan dreg , es toriz tant enantitz
Qii'el mons es pies de platz e de tensos.
G. Riquier : Jamays non er.
Eu préparant justice, le tort est si accru que
le monde est plein de plaids et de disputes.
CAT. ESP. PORT. Preparar. it. Preparare.
7. PrEPARACIO, PREPARATION, S.f., lat.
pR<7EPARATiONe/« , préparation, ap-
prêt.
Quand an agut vist las préparations de
lors enemics.
Chronique des Albigeois, col. 12.
Quand ils ont eu vu les apprêts de leurs ennemis.
Ab PREPARACIO de vinagre.
Elue, de las propr., fol. 8.').
Avec préparation de vinaigre.
CAT. Preparaciô. esp. Preparacion. port. Pre-
paracào. it. P reparazione . .
8. Reparar, V., lat. REPARARe, l'épafer,
racrommoder, polir.
Reparar et adobar, o far reparar et adobar.
Tit. de 14 13, de S. Eulalie de Bordeau.v.
Piéparer et arranger, ou faire réparer et arranger.
Reparar et ernendar tôt lo dorapnatge.
Statuts des tailleurs de Bordeau.v. Ord. des R. de
Fr., 1462, t. XV, p. 476.
TJe/Jrtrer et amender tout le dommage.
Reforma l'arma, e la repara.
V. et Vert., fol. 3i.
Réforme l'âme , et la répare.
I.&s plassas coiumnnas se rf.pauan.
Charte de Gréalou , p. 102.
Les places communes se réparent.
Part. pas. Que las vias sian rkparadas.
Charte de Gréalou , p. io>..
Que les voies soient réparées.
PAR
I-a rarn avia pus hlaiica ([u' ovnri repaha r
Romiin de Fierabras , v. 207.'\.
La cliair avait plus lilauclie fju'ivoire poli.
rvT. ESP. PORT. Beparttr. ir. Riparnre.
f). Repau.adou, .V, m., lat. uepakatok,
réparateur, restaura leur.
Rep.xraiior de la inona.stical diM-iiilina.
dit. (tels aposl. de Romu, fol. \f<)-
Restaurateur àv la discipline moiiastitiiu-.
cAT. i-^p. poKT. Reparador. it. Riparatore.
îo. Reparatori, adj., réparatoir»-, pro-
pre à réparer.
Riins en oi-i, comme... lîErARAToiii.
Leys d'amors , (ol. i.*)!.
Rime.-i en oinr, , cuninie... vrparntoire.
I I . RePARATIO, REPARACIO, REPARATION,
REPARACION, S.f., lat. REPARATlONeW,
réparation , raccommodage.
Las obras el reparacions de la vila.
Statuts des tailleurs de Bordeaux. Ord. des R.
de Fr., 1/(62 , t. XV, p. 476,
\jCi ouvrages et réparations de la ville.
Las obras et réparations... necessarias.
'Tit. du xy* siècle. Toulouse. Cab. Rlonteil.
Les ouvrages et réparations... ne'cessaire.s.
Fiff. Canl el regarda la REPMiArro dels sains
après lo falbimenf.
Trad. de Bède. fol. 4.').
Quand il considère la réparation des saints après
la faute.
«:at. Reparaciù . esp. Reparacion. port. Repa-
racào. vr. Riparazione .
12. R^EPARABLE, adj., laJ. KEPARAruLi.V ,
réparable.
KEPARABr.E en diffinitiva.
' Fnrs de Reavn , p. ir)8.H.
Réparable en définitive.
CAT. Esp. Réparable.
iT. Imparable, adj., irréparable.
De dauignages imparables.
Statuts des barbiers de Carcassonne. Ord. des R.
de Fr., 1^00, 1. Vllf , p. ^nn.
De dommages irréparables.
14- Irrbparabi.f, ndj. , lat. irhepara-
F./r/v , iir-ép.nrahie, incviînhlc.
iir.
PAU
/îo.^
l'frilli... luqual es iRnKPAiiAiti.E.
Perilhos , f^oj-. au Purg. de S. Patrice.
Pe'ril... lequel est inévitable.
CAT. i>p. irréparable, i-oisr. Irreparavel. ir.
Irreparabile.
l5. Despahai; , ?)., (léuiaiilcicr, dépouil-
ler, d<'"laisser.
V'Vi,'. l'ielz, don man rie s'en despaua.
(it'ILLAUME DE MoNTAGN AGOUT : GeS per.
r.e iniMile , dont maint riche s'en dépouille.
Toza , ges encaia
Lo dit/., no s dlspvra
Dp (|u'ieu vos entjuier.
(r. RlQUlER : L'autre jorn.
Fillette , point encore le dit, de (ce) que; je vous
demande, ne se délaisse.
Paît, pas An la dk-p.mî a da.
Glii,lal'J1i. DE Tdpei.a.
L'ont deinatitelée.
CAT. \NC. tsi'. Despnrnr. it. Disparare.
PARATGE, .■>. m., paragc , extraction ,
rani;, cpialilé.
Dis me que no m pol falbir
Que del jins.sor paratck
Conquerrai tal arniga.
CiRAUD DE BOBNEII, : No pueS.
I\le ilil qu'il ne peut me miinquer qui- du pins liant
parafée je conquerrai telle amie.
l'ARATGE-i d'anta geu ,
l'oder d'aur ni d'argen.
No ns daran ja bon pie!/. ,
.Si lie cor non avefz.
Arnaud de Marueil : Kazos es.
E.xlraction de haute gent , pouvoir d'or ni d'ar-
eent, ne vous donneront jamais bon mérite, si 110-
))le cfKur vous n avez.
Jov'cs dona que sap honrar paratoe.
P.ERTitAND DE BoEN : lîelli m' es quan.
Gracieuse esl dair.e qui sait honorer ^(irag-e.
Paiibres e ries fai Aniors d'un paratoe.
B. DE 'Ventadour : (luan par 1,:.
Pauvres el riches fait Amour de même rang.
AN<:. FR. Nos somes andui d'un /)a/'fl^e.
Roman de Rou , v. i^û^I).
N'afiert à bonie âe parage.
Roman du Renart, t. III , p. 327.
KM'. l'arabe, it. Paragg'to.
2. pARATJOs, ad]., distingué, liou(Mé,
élevé.
54
4^6
PAR
Sitôt uoii es lie luec tau rARA.Tjos,
llli es sivals plus liellia e pins pios.
Pierre de Barjac : Toi IVancamen.
lîicii fiu'elle n'est pas de lieu si eïece , elle e.U
iii-.iiinioins jilusLclle et plus me'ritanle.
I'".nr faitz paratjos.
G. RiQUiER : Pus Dieus.
l'aire fails (lislini;iiés.
3. Enparvcir , ?'. , rehausser, illitstroi ,
élever.
EnI'ARAGIR
Yolon lnrs faitz nessiameii.
P. Vidal : Al)iil issic.
Pie/imisser ils veulent sottement leurs actions.
PARC, s. m., parc, beri;erie.
Voyez Dknina, t. III, p. r>7 , d
MuRAToni, Diss. 3''>.
En Alengri , qu'un dia ,
Vole ad un parc venir,
Mas, pels cans que temia,
Pel de nioton vestic,
Ab que los escarnic.
P. Cardinal : Li clerc.
Le seigneur Alengriii, qui, un jour, voulut venir
dans un pave , mais, à cause des clùens qu'il crai-
gnait, peau de mouton revêtit, avec quoi il lis
trompa.
Qui entra el parc de las fedas.
'Ttad. du N.-T., S. Jean , cli. lo.
Qui entre au paie des brebis,
f/o. Coriz ses dos
Non es mas parcs de baros.
Bertrand de Born : Cazuti sui.
Cour sans don n'est que parc de barons.
— Palissade, retranchement.
Si qu'a Roani n'entres per foisa el parc,
E l'asseiges pel pueg e per la couiba.
Bertrand de Born : INon cstarai.
De sorte qu'à Rouen il eu entrât par force dans le
ii'lrnnchement , et l'assiégeât par la liautciir et l'ai-
Ir vallon.
iM'. PORT. Varqnc. ir. Parco.
•1. Parchk, .V. m., parc, bergerie.
Vay tôt corren al targue on esta lo bestiari.
Àhri}s,é <lc V/i. et du N.-r., fol. .'").
Va tout courant au parc où est le bétail.
3. EiMPAucitAR, V., empêtrer, embar-
rasser.
PAR
Ben a <le setj^grau sofcaicba
Drulz qne de vieilla s'emparcha.
AtJGlER : Era quan.
Bien a de sens grande pénurie galant qui de vieillc-
s'e/ripc'tre.
PARELISI, s./., lat. PARrti.Ys/.y, pi-
ralysie.
Val contra parelisi.
Brev. d'amur, fol. .'io.
Vaul contre paralysie.
ANC. CAT. Pctralisis, esp. Perlezia.
2. PaKALITIC , (idj., lat. PARAI,YTir//.N ,
paralytique.
Renden
Vigor als paralitics.
Brev. d'a?nor, fol. l5^.
Rendant... vigueur aux paralytiques.
Siibst. De moveinent voluntari es impediliva .
cniu es clar els parai.itix.
Elue, de las propr., fol. 27.
Ue mouvement volontaire est impédilive, comnir
il est e'videnl chez les paralytiques.
CAT. Paralitic. esp. Paralitico. port. Paialy-
rico. it. Paralitico.
3. Paraliticar , 2K , paralyser, être ,
devenir paralytiqtie.
Part. pas. .lui. homes que portavan .r. boni.-
qne era parai.itiCat.
Trad. du N.-Tcst., S. Marc , ch. 2.
Quatre lioninies qui portaient un liomme qui élaU
paralyse.
Subst. Lo liecb en que jazia lo paraliticat.
Trad. du N.-Test., S. Marc, cli. 2.
Le lit en quoi gisait le paralylif/iie.
CAT. ESP. Paraliticar.
4. Paraliticament, s. m. y paralysie.
Rlalautia que ve per fregiditat, ai.ssi cuiii
PARALITICAMENT.
Trad. d'yJlbucasis , fol. 2.
Maladie (]ui vient par refroidisscnieut , aiii 1
comme partilysie.
5. Palaticament, .y. /'., paralysie,
Appoplexia que terraiua a palaticament. ,
passio al) privacio o defauta de sentir o lU;
luovement.
Elue, lie las propr., fol. S?..
Apoplexie qui se termine en paralysie... , nialj-
die avec privation ou di'faut de sentir ou de mouve-
ment.
PAR
(i. Palaticar, V., paralysfi', loinbci vu
paralysie.
DIssol los uervis e'is ivvla tica.
Elue, de lui jtropt., fol. 184.
Oissoul It's nciis et les paralyse.
Siibsc. P.M.ATicAR qui ve per iucizio ilc uiem-
lire no es curable.
Elue, (le las propr., fol. 82.
\.c paralyser qui vient par incision de membre
n'est pas curable.
Part. pas. Ma r.\i.ATu\i)\ .
Elue, de las propr. , fol. .].
Maiu paralysée.
Siil'stantiv . Cnm appar els palaticatz.
Elue, de las propr., loi. 20.
('(iiiiiue il parait chez les paial) ses.
l'.VHEÎSTHEZIS, ,v. /. , lat. parknthe-
zis, païen thèse, interposition.
PAUENTHEZts... .sc faï catit, cl mîeg de la
scutcncia qu'es coineti-saila , liom trenca c
l;1\s.^ha aytal sentencia,e paiiza la razo d'aquela
ciians que la dicha senteiicia sia coiuplida.
Leys d'amors , fol. i33-
La parenthèse... se fait quand, au milieu de la
plirase qui est commencée , on coupe et laisse telle
^ilirase, et pose le motif de celle-là avant que ladite
pinase soit terminc'e.
CAT. EST. Parentesis. pokt. Parenthesis. it.
Parentesi.
PARER, V., lat. parerc, paraître, ap-
paraître, se montrer.
Rels m'es qn'ieii cliant en aiselh mes,
Qiian (lor e fucilia vei parer.
B. DE Ventadoiir : Bels m'es.
Il m'est beau que je cliante dans ce mois, quand
lieur et feuille je vois paraître.
Hneimais parran li rie e ill pro.
Pierre d'.Vlvergne : Lo Scnlier.
Désormais paraîtront les puissants et les preux.
Ara PARRA qna) seran enveios
D'aver lo pretz del mon e'I prelz de Dieu.
AlMERI de pEGiilLAlN : Ara parra.
Maintenant il apparaîtra quels seront envieux
d'avoir la gloire du monde et la gloire de Dieu.
Era PAR ben qne valors se desfai.
AiMERi DE Peguilain : Kra par.
Maintenant il paraît bien que valeur se défait .
— Sembler.
Sembla m traciu!> ,
PAR 4>,7
Quant liom par (Vancx c bus,
M piicys es orgalbos
Lai on es poderos.
B. DF. VentadOUR : Lo gcns temps.
Me semble trabison, quand liomme paraît Iranc
il bon , et puis est orgueilleux là où il est puissant.
Tien PAKON de bon cor blos.
r.i;nTRAND DE BoRN : Gent fai.
lUcn paraissent ilc bon courage dépourvus.
Ks laii llacx c niarritz
Que PAR sia adurniitz.
lÎEllNAliD DE RovLNAC : Ja no vuelli.
Il est si llasqne et marri qu'il semble i]u'il ïnil
c iidonni.
Lo jorn que sa ooilesia
Me mostiet , e m felz parei-
Un paiic d'amor ab plazer,
Parec be que m voie aucire.
P. Bai MONO de Toulouse : Atressi cuni.
Le jour qu'elle me montra sa courtoisie , et me fil
paraître un peu d'amour avec plaisir, il sembla \ncii.
([ii'elle voulùl m'occire.
Sitbst. La gian beulatz e'I solas avinen
E'I corteji dig e l'amoros parer
Que m «aubetz far.
Glillai ME deCabestaino : Lo jorn.
La grande beauté et le soûlas avenaiit et le propos
courtois et l'amoureux paraître que vous sûtes me
faire.
Aisc. Fil. Le sage dit qne mésaise que l'bomme
ait on cuer ne li ào\\. parer ou visage.
JoiNVILLE, p. 126.
Sa vie doit paroir necte et pure et sans fronce.
Jeha.n de Meung , Test., v. ^33.
ANC. TA T. Parer, ir . Parère.
.>. . Pareisser, pareysser, 7'., |)araitie .
apparaître, se montrer.
Quau vei lo temps renovcllar,
E pAREts la fueill'e la flors.
Bertrand de BoA-n le iii.s : Quant vei.
Quand je vois le temps renouveler, et parait l.i
feuille et la lliMir.
Tota lui' pauevs la rorada.
/^. de S. Honorât.
Toute leur apparaît la fressure.
Er no us sia veiaire
S' el lilhs (o de lion paire;
lloni no s'en meravilL,
Si non l'ARKis al filh.
.\IINALD DE MaRUEIL : BaZOS r^.
Mainleii.iiil qu'il ik ions soit .ivi> si le (iK liil
4^8 PAR
(le lion père ; on ne s'en étonne point , s'il ne puiiitt
pas au fils.
— Sembler.
I-i vergier, cuiu si crou canut,
Pareisson blauc, e verdeyon li prat.
G. Adhemar : Non jiot csser.
Les vergers, comme s'ils e'taienl chenus, paraisseiil
Ijlancs , et les prés verdissent.
Part. près, sitbst. Al pareissen de las ilors.
V. ROGIER : Al pareissen.
.V Vupparaissiint des fleurs.
r\T. Parexer. k.sp. i-ort. Parecer. j-
'S. Par, s. ni., ;ip|>arence, conjecture,
avis.
fjoc. Doncs, no y ac pro , al raien par.
Le moine de Montaudon : Mos sens.
Donc, il n'y eut profit, au mien ai-is.
/,. Paruda, .V. /. , apparence.
M'es de bella paruda.
Azemar le Noir : Kra m vai.
M'est de Ijelle «/)/ïrtrcnre.
iT. Partita.
j. Parven, s. in., apparetice, njarqiie ,
indice , semblant.
Non a mais lo nom e'I parven.
B. DE Ventadoir : Clianlars no.
N'a que le nom et V apparence.
lea ani mais nn bel parven
Del sien bel cors avinen.
Arnaud Catalan : Amors ricx.
J'aime davantage un beau semblant du sien beau
corps avenant.
E 'I fron li 'n .sors un' estruma .
Que lli er jasse, menlre viva , parvkns.
Alegret : Ara pareisson.
Et au front lui en sort une hossc, i[ui lui sera Ion-
jours marque, tant qu'il vive.
I.oc. Aissi m frai
Mos volers lai
El fol caplenemen
Don m'es mantas velz parven.
PeïROLS : Quoras qu' amors.
Ainsi m'enlraîne mon vouloir là à la folle conduite
dont il m'est maintes fois apparence.
Quan ieii la vey, be m' es parven ,
Als buels , al vis , a la color,
Qtt'eissanien trembli de paor
Cnm fa la fuelha contra 'I ven.
B. DE VlNTADOtR : Non cs meravcllia
PAR
Qnand je la vois, il m'est bien indice, ?i\i\ yeux ,
au visage , à la couleur, qu'également je tremble de
peur comme fait la feuille contre le venl.
IT. Parvente.
S. Parven.sa, s. f. , semblani , appa-
rence, action, manière.
Sitôt fas de joy parvensa,
Mot ai dins lo cor irai.
B. DE VentadouR : Lo temps vai.
Ouuiqiie je fasse semblant àe gaîlé, mouit j'ai
intérieurement le cœur triste.
Tan i;en finis e comeusa
Sos solaSz et sa parvensa.
B. DE VeNTADOUR : En aquest.
Si bien fitiit et commence sa conversation et su
manière,
Loc. Desaiiipar e niescrey
E desam en parvensa.
Guillaume de Cabestaing : Lo dous cossirc.
Je délaisse cl mccrois et cesse d'aimer en apparence.
Mi failz orgnelh en ditz et en parvexsa ,
Et etz Iiurails vas totas autras gens.
La comtesse de Die : A cbantar.
Vous me faites insolence en propos et en manière ,
et vous êtes humble vers toutes autres gens.
Pins rie joy que paradis
Agra, a ma parvensa.
P. Raimond de Toulouse : Pessamen.
Plus riche joie que paradis j'aurais, à mon ai'is ■
iT. Parvenza.
-. Parventa, A.y^, apparence, semblant.
Lnc. .S'il fai parventa
Qu'el guiiib ni 1' huelb lor viie.
P. BOGIER : Tan no piou.
Si elle fait semblant que le guignenient cl l'ail
elle leur adresse.
S. Aparkr, apparer , V., lat. apparer.'.,
apparaître, paraître, se montrer.
Tan qnan l'auzel de bon aîre
Ti sa beltat aparkr.
Pierre d'Auvergne : Kossinbol.
Aussitôt que l'oiseau de bonne manière vit s»
beauté apparaître.
La donssa color qne us apar ,
E'I dons ris qne tôt autre vens.
Pons d'Ortafas : Aissi cum la.
La douce couleur qui se montre en vous, et le den %
ris qui sur tout autre l'emporte.
Qne Diens en forma rorjioral
Ad hom nat aparegues.
Bref, d'amer, (o\, it>
PAR
Oue Dieu en (orme corporelle à liomme ne' st
montrât.
Gaogz nos fs donalz per alcgrar,
E qni no l'a, si'l deu far ,\ tarer.
IIlOI ES BRUNhT : Pus lo <lous.
Joie nous est donnée pour (nous) rejouir, cl qui
IIP l'a pas, pourtant doit la {aire pnfnîlre.
Part. prés. Jntzar... que es bes ai'arens, e que
es niais apparehs.
r. it Fert., fol. 29.
Juger... quoi est le bien apparent, et quoi est le
mal apparent.
ANC. i-'K. Se tantosl arme \\aparons.
Roman de la Rose, v. ir)282.
Dont il appaire par nos dites lettres patentes.
Qu'il nous appaire cléreinent.
MONSTRELET, t. I , fol. l85 et 100.
Ce qu'il vous est bien apparut-
Charte de. Falenciennes , de i i i^ , p- !\oi.
ANC. CAT. Apurer, it. Apparere, apparire.
\). Apaeeysser, .\pparey.sser , V., appa-
raître, paraître, se montrer.
Cel que avian sagrat l'antar
On atabeïma:^ diablias.
F", de S. Honorât.
Ceux qui avaient consacre' l'autel où apparais-
saient diableries.
Part. prés. S'anc ausist miracles majors
De saut ni plus ArrABEysENTZ.
f^. de S. Jlunoral.
Si oncques vous apprîtes miracles de saint plus
çrands et plus apparents.
Parc. pas. Es aparegut n tnoltas gens.
Passion de J.-C ., fol. 9^.
Est apparu à nombreuses cens.
CAT. Aparexer. esp. Aparecer. i-ort. Appare-
cer.
î O. ApaRICIO, APPARICIO, APPARISSIO, 5./.,
lat. APPAEiTio, apparition.
Lo jorn de 1' aparicfo.
Brev. d'amor, fol. i52.
Le jour de Yapparition.
La vigilia de la apparicio... l.i APPAnici >
(le Dien.
Calendrier prni'enral.
La veille de Yapparition... l'apparition de Dieu.
Sobre I'apparissio de la coineta.
Cal. dels apost. de Roiiki, fol. 192.
Sur {'apparition de la comète.
I \v. Aparlciô. esp. Aparicion . ror, r. Apptui-
iho. IT .-Ipparizionc.
PAR
l'-iO
I I . Api'AUENCIA , APAREMSA , -V./., lat, Al'-
i'ARE>TiA , apparence.
No séria equidistaut .segon exisleucia, luiis
[HT APPARENCI \.
Elue, de tas propr., loi. 264-
^e serait equidislanl selun réalité', mais par «/<-
parence.
Home (le Ai'AKKrtsA.
Chronique des Albigeois , col. 19.
Homme ({'apparence.
CAT. Apariencia , aparensa. axc. esp. Apareii-
cia. i.bv. Mon. Apariencia. port. Appu-
rencia. ir. Apparenza.
12. Transparent, cidj. , transparent,
tliaphane.
So planas, lizas, polidas et transparens.
Cel cristalll... tôt et qiiascuna paitida es
TRANSPARENT.
Elue, de las propr. , fol. ^9 et 106.
Sont planes , lisses , polies et transparentes.
Ciel cristallin... tout et chacune partie est trans-
parent.
CAT. Transparent, esp. port. Transparente.
(T. Traspurcnte.
i3. Transparencia, s.f., transparence.
Tropa TRANSPARENCIA et dyaplianilat.
Per sa transparencia fa letras legiblas.
Elue, de las propr., loi. i5 et l8ti.
Excessive transparence et diapliane'ile'.
Par sa transparence rend lettres lisibles.
CAT. esp. port. Transparencia. it. Traspa-
renzia.
\l\. Desparer, î»., disparaître.
Knm ades naysh et appar, et tost nior v.
DESPAR.
Elue, de las propr., fol. l32.
Fumée incontinent naît et apparaît, et aussitôt
meurt et disparait.
Jheso Crist lo seynet, <>t desparec breumen.
F. de S. JJuno/al.
Je'sus-Christ lit sur lui le siijiie de la croix, et dn-
parul rapidement.
Part. prés. D'aquest .sigue occident o ^)E^PA-
REI.-T.
Elue, de las propr., fol. i ro.
De ce si'j^ne d'occident ou disparaissant.
ANC. CAT. Desparer, tsp. port. Desparecer.
it. Disparire.
I •■). l)i:sAPAKr,r, , i'. , (lispar.iîtir s'tva -
iioiiir.
43o
PAR
Desapauet se l'estela.
Abr. de l'A. et du N.-T., loi. 21.
i^'e'loile s'ciUinottit.
i6'. CoMPAROTioN, s.f., coiTiparution.
A causa tie lurs comparutions.
liifg'- des Etais de Provence , l^oi .
A cause de leurs comparutions.
c:at. Comparicio. esp. Comparicion. it. Cam-
pa ri zioiie.
^-. Comparer, t., lat. comparera,
comparaître.
Si el fay citar lo guirent e compar am Ihni.
For de Mnntciic. Ord. des R. de Fr., 1^63 ,
t. XVI , ji. loq.
S'il fait citer le garant et comparait avec lui.
Aîic. cat. Comparer, it. Comparire.
18. CoMPAREissER, V., Comparaître.
Part. pas. Per so car non era comparegtit.
Abr. de l'A. el du N.-T., iol. 19.
Parce qu'il n'e'tait pas comparu.
«lAT.MOD. Comparexer. esp. port. Comparecer.
19. SoBREAPAREYSF.R , V., sur-appavaître.
Part. prés. La sobreapareysent caiilat de la
scieucia de Crist.
Trad. de l'Epître de S. Paul aux Ephésiens.
La sur-apparente cliarite de la science de Christ.
IMRET, s.f., lat. PAR/Exe/w , paroi ,
mur, muraille.
Eu ai tal dreg qu'eu puesca mètre los traus
de la mia inaio en la sua paret.
Trad. du Code de Justinien, fol. 19.
J'ai tel droit ([ue je puisse mettre les poutres du
la mienne maison dans le sien mur.
Quau tolh las autrui lieretaîz
Ni bast castelhs , tors ui pares.
Pons de Capdueil : En Lonor.
(Juand elle ravit les héritages d'aulrui et bâtit chà-
tc.iux , tours et inuruilles.
Totas las paretz foro faitas.
Philomena.
Toutes les murailles furent faites.
Loba servieyra qui pot vezer otra .1. paret.
F. et rerl., fol. .^i.
Louve fcrvière qui peut voir à travers un<; mu-
raille.
A.-yt:. FR. .Jelians csloit à \» paroit
Pedcnz .■-a ine.son ajiuiez.
PAR
(Siiue parois et un mur sens
Ere devise d'ambedens.
Fal/l. et cont. anc, t. IV, p. '\ôg el 3J3.
( A r. tsi'. Pared. port. Parede. it. Parete.
1. Paritaria, S.f., lat. paru'taria ,
-pariétaire.
Paritaria antrament dita vitreola.
Elue, de las propr. , fol. 220.
Prtrie7ni7e autrement dite vitréole.
r.sp. port. it. Parietaria.
PARI, s. m., du lat. parima , parcs,
marbre précieux.
Pari, es raarme... precios.
Elue, de las propr. , fol. igo.
Paras, c'est marbre... précieux.
ESP. PORT. Pario.
■1. Parietes , s.f, pariète, sorte de
pierre précieuse.
Parietes, es peyra alcunament loia décli-
nant a nègre.
Elue, de las propr., fol. 191.
Pari'ele, c'est pierre un peu rouge déclinant à noir.
PARMULA, s.f, lat. parmula, mem-
brane, nageoire.
No lordonec... parmulas per nadar.
Ja sia que haio algnnas paucas parmula.s.
Elue, de las propr., fol. 238.
]Ne leur donna... membranes pour nager.
(Quoiqu'ils aient aucunes petites nageoires.
PAROEMIA, s.f, lat. paroemia, paré-
mie, figure de rhétorique.
Parœmia rébus et temporibus accoramoda-
tum proverbium.
IsiBori . , Orig. , 1 , 3t) , 28.
Vol dire paroemia, proverbis aproprialz...
a temps o a cauza.
Leys d'amors, fol. \3y.
Veut dire parémie, proverbe approprié. ,. à temps
ou à cliose.
PARROXISME, i. m., lat. paroxism//,v,
paroxysme, accès.
l'ebre... enfr'els parroxismes.
Elue, de las propr., fol. 89.
Fièvre... entre les paroj-ysmes.
iM'. port Paro.vismo. rr. Parosisma.
PAR
PARPAILLO, s. m., Int. i-apil/u, pa
P pillon.
i ('o1 PARrAiLT.os , qu'a lan folla natnia,
|. Que s fer el foc per In clardalz que lufz.
l FoLQl'KT Dt MAIiSElLI.F. : SitOt mO SOI.
. Comme le papillon, qui a si folle iialure , qu'il
se fi-appe au feu à i-ause de la tlailé qui luit.
ANC. CAT. Papellô. CAT. Mon. Papallô. rr.
l'nj-paglione.
rAPxPAI.IIOIA, -v. /:, parpaillole, sorfc
iK- monnaie.
Montant detz e nov pari-ax-holas, de las
lals .xtx. PARi'Ai.uoLAs, 611 la valor de.s.sns di-
I ha , sov content.
Tit. de 1433. Hist. de Nîmes, l. 111 , pr., p. l'.\ç).
Montent dix et neuf parptiilloles, desquelles d'i\-
wcMi parpaillotes , avec la valeur dessus dite, je suis
content.
PARRACtAGAN, .V. m., lat. p.\racai:-
liKc, ijalon, eftilé , bordure, filet.
Nemo aai'atu.s habent aut in tunicis .tut in
lineis paragaudas.
Cod. Theod., de Vestibus , 1. II.
Parragaran, argen viu.
Cnrlulaire Je Montpellier, fol. I l6.
Galon, argent vif.
PARROCHIA, PARROQui.s s.f., lat. pa-
ROCHiA., paroisse.
Que avia en la PARROcatA de la gleisa de
Balle.
Titre de i i6o.
Qu'il avait dans la paroisse de l'ëglise de Buile.
AI prestre d'antra PARROQuiA.
Bref. iFamor, foi . 1 1 ^ .
Au prêtre d'autre paroisse.
c\T. F.sp. Parroquia. port. Parrochia, parro-
quia. n.. Parrocchia.
■).. Parroquial, adj., lat. parochial/.v ,
paroissial.
S' en deu venir
.K\ PARROQUIAL capela.
Brei>. d'amor, fol. 117.
.S'en doit venir au chapelain paroissial.
\ A>(. FR. A communauté de villes à église /'rt-
rochial.
Rer. d,-s Ord. des H. de Fr. . 1.^19, I. I, p. 687.
i \T. r^p roRT. Parroquial. ir. Parroccliialc-.
PAR [.U
^. Parivocih \N , pAUOQiiiAN , rtr/y. , lai
pARO(;iiiAXH.y, paroissien.
Siibst. Lo sanlz ac pietat de .so.s parrochians.
f^. de S. Honorât.
I.e saint eut pitié de ses paroissiens.
Predicar a .sos paroqdian.s.
Arbre de Bataillas, fol. 127.
Prêcher ù ses paroissiens.
CAT. Parroquia. usr. port. Parroqiiiano. iT.
Parrocchiano.
/|. Paiiuopiant, adj., paroissien.
Marchant, pxrkopiant de la gley-ia.
Tit. de i(\ti\, Bordeaux. Cah. Monleil.
Marcliand , paroissien de l'e'gllse.
Johau d'Aroquey.... parropiant de Carînban,
Tit. de 14 'S, Bordeaux. Cab. Monleil.
Jean d'.Vroquev.. . paroissien de Carianan.
5. Paroc , .V. m., {)aroissien.
Si '1 pastre luai-itz si desvia ,
Qui iiiostraia al paROC la via.^
Libre de Senequa.
Si le ])aslcur malheureux se dévie , qui monlrei;i
au paroissien la voie'
G. Parrofianatge , s. m., droit de pa-
roisse.
.X. d. c parrcfianatge.
Cartttlaire du Bugue, fol. 7~ .
Di.v deniers et le droit de paroisse.
PARSI, s. m., prase , sorte d'agate.
Parsi es j)evra vert.
Elue, de las propr., fol. i<)l.
La prase est pierre verte.
PARS.SA, .•!./., épargne, économie.
Maritz ja par.ssa non quier
Del valeyssen d'un denier.
GuiI.LAf.ME DE Sain't-Didikr : P' unadoD.i.
Mari ne cherche jamais epari,'nei.\c la valeur d'ut»
denier.
2. PaKCITAT, .V. y., Int. PARCITATC/// ,
épargne, modération,
l'.ii vianda, inesnra et parcitat.
Elue, de las propr., fol. 173.
En nourriture , nitsure el modération,
Ksp. l'arcidad- iT. ParcUîi , parcitate , pnrci-
tadc .
PART, V. ///., lat. l'ARD/.'.v, léopard.
4-
PAR
Part... , sa dispozicio p.s cum de panlera , ni
lia ab ela autra diferencia , .s'ino qn'els e.scacs
de pantera so mays blancs.
Léo conoysh per odor quan le part si es ajus-
tât ab la leona.
Ehic. de las pvopr., fol. 256 cl aSa.
Léopard. ., sa disposition est comme (celle) de
la paulbère, et n'a avec elle d'autre différence , si-
lioa fjue les taches de panthère sont plus blanches.
Le lion connaît par l'odeur quand le léopard s'est
accouplé avec la lionne.
Voyez Léo. ^
PART, .V. m., lat. partmj, enfantement,
accoticliement.
T' ajnda e li regart ,
Coti fai femna cant ven en part.
Trad. d'un Evang. apocr.
T'aide et le considère , comme fait l'emme quand
elle y\e\\\.evi. enfantetnent.
— Portt'e (!es animaux.
Leona... La, el pruinier part, .v. filhs.
Elue, de las propr. , fol. 252.
La lionne... a , à la première portée, cinq petits.
CAT. Part. ESP. PORT. iT. Parto.
PART, s.f., lat. p.\RTew, pîirt? portion.
Per be qu' a fait, Dieus a ssa part lo te.
Poème sur Bohce.
Pour le bien qu'il a fait , Dien le retient pour sa
part.
Donat, autreiat sa part.
Titre de loSo.
Donné, octroyé sa portion.
Fig. Kn amor pren peior part
Aquelb qne pins s' i lia.
P. Cardinal : Ben tonli per.
Kn amour prend pire part celui qui plus s'y fie.
— Certaine quantité d'un tout.
Sabon tôt lo sauteri
De cor e tolas las partz..
Raiîmond de la Tour : Ar es dretz.
Savent tout le psautier par cœur et toutes les juxrlics.
Oran part de sos barons demanda.
i^. de S. Honorât.
(irande partie do ses harons demande.
ANC. VK. De I.iquelle les marches estoient part
de porpbyre. part de pierre numidicque ,
part de iDarbre serpentin.
Rabei.m.s, liv. I , eh. 53.
PAR
— Partie, en parlant de ceux qui ont en-
tre eux une contestation, un procès.
Quan lo plag es comensat, moltas vegada^
aven que las partz queron indncias.
Per cossentimeii de las parts.
Trad. du Code de Justinien, fol. l/j et 1 1 .
Quand le plaid est commencé, il arrive de nom-
breuses fois que les parties réclament sursis.
Par consentement des parties.
— Côté, direction.
Elis vezon clar dedins el cor et entorn se ,
vas totas partz.
F. et Fert., fol. Sg.
Ils voient clair dedans "e cœur et autour de soi ,
vers tous côtés.
I.oc. Dona, '1 genser que sia,
Per vos me castia. .. ,
E d' autra part jovens
Ditz qu' onrada folhia
"Val, en luecx, mais que sens.
Arnaud de Marueîl : Sabers e.
Dame, la plus belle qui soit, je m'amende pour
vous... , et d'autre part plaisir dit qu'honorée folie
vaut, parfois , mieux que sens.
Loc. fig. leii remanrai , e non irai alhors,
Ni virarai vas autra part mon fre.
G. AdhemaR : Non pot esser.
Je resterai, et n'irai point ailleurs , ni ne tour- —
nerai vers autre part mou frein.
Adv. corn p.
A part los escrinray a la fin del romanz.
F, de S. Honorât.
A part je les écrirai à la fin du roman.
O apêrtamen, o a pakt, o per sofisnie.
Murmura a part.
V. et Vert., fol. 25.
Ou apertement , ou à part, ou par sophisme.
Murmure à part.
Lo va lirar a part, e va li confar.
Philomena.
Va le tirer à part, et va lui conter.
De colp de lanza se van ferir,
E Guillot li va tal donar,
Che DE PART EN PART il va passap.
Roman de lilandin de Cornouailles, etc.
De coup de lance vont se frapper, et Guillot lui va
donner tel , qu'il va lo traverser de part en part.
— Prép. Au-delà, par-delà, oui le, au-
dessus, par-dessus.
Amar mi fai , mal mon grat , finamen
PAR
I,ievs (ju'illi m' a fag cbansir l'Aiir las geiisois.
AlMKRl DE VeGIILAIN : F.ll gPfU.
Aimor me fait, malgré moi, fidèlement cclK-
.|u'il m'a fait choisir par-dessus les plus belles.
Domna, cui dezir e tenc car
F, (1o[)t p l)!an ta ht las mclhors.
BeRTIIAND de KokN : i'ois vci 11).
Dame, que je de'sire cl tiens chère et crains et res-
pecte au-di'ssiis des meilleures.
S' es iiiieils c'ais.si sofra cl eiidiir,
O, PART son voler, lui* j)erjnr.
T. n'Ai.VERl DE PEGLILAIN ET n'Ki.iAS d'Ui.ski, :
ÎS' Kl la s.
S'il est mii'Ux qu'ainsi je souffre et endure , nu
'lit'itnire Si)n \ouloir, je me parjure.
En Alvernhe, part Leuiozi ,
M'en aniey tôt/, sols a tapi.
Lk comte de Poitiers : F.u .\lveriilie.
Kn Auvergne, au-delà Limousin, je m'en allai
tout seul en tapinois
Part totz los mon/, voiU qu'an mon sirventes
1: l'Ai'.T totas las niar.s.
AlMF.Ri DE Peglii.AIN : Totas honors.
Par-delà tous les monts je veux ([u'aille mon sir-
viMte et par-delà toutes les raers.
Si anc nollib jois poc flurir.
.\qiiest (len sobie totz granar,
E PART los antfes esinerar.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
-Si oncques nul plaisir put fleurir, celui-ci doit
urainer sur tous , et par-dessus les autres briller.
Prèp. comp. Dizon a part de persona so que
non (liriaD en sa presenria.
V.etVerl., fol. .1.
Disent à part de la personne ce qu'Us ne dli'ji<!il
pas en sa présence.
Manda li unas letras de part Ihny.
/lie. de Sydrac , fol. 2.
Lui envoie une \v\\xc de part lui.
Sia DK part lui soQta ,
Qu'ien tu tenc de part lei.s .soui.
GiRAlD DE Calan.SON : Silot s' esfdlZ.
(^)u'elle soit de part moi délie'e, vu <]iic je ni''
liens départ elle délie.
De part Karllemagix' , lo rey.
f^. de S. Honorât.
/Je/)nr< Charlemagiie , le rni.
• •:r FR. De part no^Uc Seignur.
Ane. irad. des I/iv. des Itois , fol. "jG.
De part Den à vus parlerimt.
Marie de France , t. Il , p. /{A'i.
Dr part Dieu faicirs le soer.
Farce d,- Prttheliii, p. l?.f).
I rr.
PAR
4.^3
Paix (/(' pitrl le diable.
Rabelais , liv. il , ch. i8.
I)cj»nis loiigtcnips on avait subsli-
tiK- à OE PART la prcposhion composée
(le par, et on disait de par le roi , poiif
c/f /jart le roi.
l)'nn liriez qui vint Je par le roi.
Marie de Fba>xe , t. Il , p. 23^.
Mais niist le fait en ordonnance
De par Amour le puissant roi.
Charles d'Orléans, p. i ').'>.
cAT. l'arc. Esp. PORT. iT Parte.
■}.. pAKTiA, -v. /"., part, partie, portion.
Pos aiiretz del don iina parti a.
G. Faidit : Toi atressi.
Puisque vous aurez du don une partie.
Loc. Far vos ai una bella partia
Que ni torneiz îai d'on muec lo premier dia.
P. CARDiNAL : Un sirventes nnvcl.
,Ie vous ferai une belle part (pour) que vous un-
retourniez là d'où je vins le preiiiier jour.
— Partage, clioix.
Ge.s no soi cossiros
De penre tôt en aquesta partia.
T. DE G. RlQl'iEB ET DE JoBDAN : Seuli' En Jorda.
Point je ne suis soucieux de prendre tout dans
te partaf^e.
Qui plus n' a , plus pren d' enjan ,
Quau ven a la partia.
(ÎARiNs LE Brds : IVueg e jorn.
()ni plus en a , plus prend Je fourberie , quand
il vient au partage.
— Séparation, départ.
Melnhs n'anrai, so cug, a la pariia
Qu' al comensar.
GuiLLAU.ME DE Saint-Didier : ¥A mon mm.
J'en aurai moins, cela je crois, à la séparation
qu'au commencer.
',. Tartida, .V. /"., partie, portion, divi-
sion.
Fan PARTinAs enlie se.
Bref, d'amor, fol. l'/f».
l'onl portions entre soi.
Estava solei del join nna partiua.
/'". de S. Honorât.
Demeurait seulel une partie du jour,
l'e'lsen très partidas totz e>beius CNcalar,
Guillaume de Ti.uel \.
f.es fil en troi-i divisions tous ensemble ecliclininei
55
434 PAU
Ftg. F.ii pr<)h(;z;t ha .m. i\HTti)\s, ariliiiicii,
foi'ssa e feriuetat.
F. et Fcrt., fol. 32.
En prouesse il y a trois parlics, hardiesse , force
ri fermeté'.
.■I<h\ coinp. Voys,e selhqu'F.N i'aiitida'I noyiic
G. RiQt'itR : Tant m' es.
Foix , et celui ([n'en partie il nourrit.
— /\.vaiitay('.
Ai sanbut
Chausir a ma tart.da.
Gir.AUD DE BoRKEIt. : Sol qu' amor-i.
J'ai su ilioisir à mon avantaiff.
— Côté.
E 'I pansa a la destia rAin'n>\.
Deodes de I'kadfs : lion ileu.
I''t le pose à la jiartie droite.
— Séparation, départ.
Douar Y a rossin a !a rAixTiDA.
ArsTOR Segiîet : IS'o sui.
f^ui donnera roussin au iL-part.
Ai! tau nii ilol la imi.tida!
Hl'gdes de Saint-Cvh : Lontjanieas.
Ali ! tant me peine la séparation '.
r.AT. ESP. PORT. Pardda. rr. Partlta.
/,. Partidura, s. f. , partie, porlioi) ,
morceau , fragment.
Portas del nas la partidura.
Lo sancts a près la partidura ,
Torna l'en luec; non conogras
Cane l'ossa parlida del nas.
l^. de S. Honorai.
Apportez-moi la portion du nez.
Le saint a pris le morceau, il le remet en place :
vous ne reconnaîtriez pasqu'oncques il fût se'pare ili
nez.
fi. PORCION, 5./., lat. PORTlONtVW, por
tion , partie.
Ami) els non aura portimn.
f^. lie S. Honorât.
Avec eux il n'aura portion.
cAT. Porciô, ESP. Porcion. pour. Porcào. ir,
Porzione.
r>. Parso, s. f., partie, portion.
Parsonieras son diclias de part o parso.
Lers (l'umors, fol.at).
Participantes sont dites de part ou partie.
PAR
7. Paiu'.iek, v. ///., copartagcant, ayant-
droit, contendant.
Seuher sia eu d' un cistelli parsonier,
K qu'en la lor siam quatre rARCir.F..
Bertrand de Born : leu m' escondisc.
(^)ue ji; sois seigneur copartageant d'un elinleaii ,
et que dans la tour nous soyons quatre rontendants.
(AT. Parcer.
8. Parsonifr, parzonif.h, ,v. ni.., colic-
rilier, copartageant, contendani ,
concurrent, compélitciir, participant,
associé , coprojiriétaire.
IVlos parsoniers es tan giial.irl?; .
Que vol la terr' a mos eufans.
Bertrand de Born : Gesdefar.
Mon copartageant est si perfide , qu'il ven! la
terre à mes enfants.
Ditz que jainays siey enfant
Non aurau dei;nii i'\R/.i)NrER.
/'. de S. Honorât.
Dit que j.iniais ses enfants n'auront nul coiiipc-
titeiir.
Tugsenbor e PAR<-<)îfiEH
Ah cor de guerra iiicsclada.
Bertrand de Born : Bassa mes.
Tous seigneurs et concurrent.'! avec désir tli*
guérie engagée.
Aquel Dieus dreebnrieis.
Que loriiiet cel e terra, las aiguas e'is tera[)ipis,
E '1 sol e la luna, ses autres parsoniers.
IzARN : Digiias me lu .
Ce Dieu juste , qui forma ciel et terre, les eau v.
et les tempêtes , et le soleil et la lune, sans autre-;
associes.
Parsoniers es del uial , qui'l consen.
(Guillaume de Montagnagout : Nullis liom.
Participant esl du mal , qui le consent.
Ftg.
Ane pois non fui de mos huoill parsoniers
Ni de mon eor, e' ades me van fugen.
Lamiîerti de Bonanel : Moût chanlar.i.
Oncques depuis je ne fus copropriétaire de mes
yeusL ni de mon cœur, vu que toujours ils me vont
f uya n t .
Adject. Seuher sia eu d'un castel p\RsoNrEn.
Bertrand de Born : leu m' escondisc.
Oue je sois seigneur copartageant d'un château.
ANC:. FR. Le fist conqiaigiion cX parconuicr de
son roïauuie.
PAR
luit 11 ;iulif ijui (>r«'Ut fslc puiçonnii'.rs de
la ti'Kisun.
CUr. de Fr., Rec. Ja fiist. i/.; Fr.. t. 111 , p. -.79,
Ltt. V, ,.. 2|V
lu lU' [jiiesgectcr (restri'/;rtr50HniV/"5iiu pciil,
mais tu n'as pas esté coiiipaiitiiou du proulii.
UEiivres d'yilain CliartUr, p. 2G8.
Avec les aalies parsonniers (Se la soficté à
([iii il avoit ])reslé son argent à usure.
Amyot, tnul. de Pliitar(/ue. Vie de M. Caton.
*.Nc. CAT. Parconer. tisr. Parcionero.
\;. PArxSONiKRA, s.f., coliciitiùre, copar-
tajjieante , participante.
I'arsonieras son tlichas (le part o parso.
Lfys d'iitnors , loi. 25.
Participantes sont dites de paît ou pailie.
1 il'. Parcionera
10. P.VRTICIO , l'ARTlSO, PARTIZO, PARÏl-
SON, PARTl/.OTf , S. f., lat. PARTITIO-
Nt'/», division, partage, st-paiation.
Sfs divizio et p.^RTicro.
Elue, de Itii propr., lui. .'|.
Sans division et séparation.
•Voordauien de far partisos del castrl.
Tit. de i24f). DoAT, i. VI , Col. 3o6.
Accord de laire partages du cLâtcau.
A>c. FR. ('onferma ceste purcison par sa j>arole
devant les barons et devant tout le pf)ple.
Ci'st. de Louis-le-Déhonn. liée, des liiat. de Fr.,
t. VI, p. i6'(>.
Qne nos avon ci un torel
Et une vache et un véel :
De ce devon panisson fere.
Roman du Renart, t. I, p. 2.'î!\.
Les ordres «jiic vous teniez en la partition,
illsiribution et conduite des affaires générales
(le rKstat.
Mémoires de Sully, l. II, p. 5oi).
CAT. Particiô. esp. Particion. ror.r. Particào.
iT. Partizione.
— Tenson , contestation.
Cal vos play niay, vaqueira, partizoP
T. DE R. GaLCEI.»! KT de J. MlRALHAS : Joan.
(^hiel vous plaît davantage , vaelièie, tenson ?
Drntz (]u' a domna conqueza
Non deu movre partizon.
T. d'.Vzemar et de Miraval : Mir.iv.d.
(i.-ilaiit qui a ilame coii<[ulse ne doit pas exciter
tonlestnlioit.
PAR 435
— Dépat'l , éloignemcnt.
Qunn venra a la partisojt.
IIUGDES DE SaiNT-Cyr : VeM:onl.s.
(Jiiand il viendra au f/(.'/)'(r/.
II. PaRïIDOR, .V. ///. , lat. PARTITOn ,
partagenr, copartagcant, coiifcndant.
"Vos fe/.el/, grari f<jlor,
Cant prezes ab i-artidor.
T. Dl. GuiLl.VUME KT D'AuNAUD : S<'llli' En.
Vous fîtes grande folie, (|uand vous prîtes avec
•\'fi((rtai;eant.
ANC. I R. Le vif deable, li seiguor
M'a voient fet parcisséor.
Roman du Renart, t. I, p. 2.iQ.
O citadins des Ilots! quel partagenr borna
Vostre humide séjour.^
Du BaRT.VS , p. 321.
lAT. Esr. PORr. Partidor. it. Par ci tore.
I ■>.. Partoien , s. i)} ., partage, division ,
jeu-parti.
Sitôt no s' es lo partimen eng.ii.
AiMERi DE Pegcii.ain : IN'uils liom.
Bien i[Ue le partage n'est jias égal.
Blacas, d'aquest partimkn
Sai ieu chauzir lo nicillor.
T. DE Blacas et de Kambaud : Eu K.iiuiljjui.
Blacas, de ce jeu-parti je sais choisir le iiiciUeui .
D' est PARTIMEN nos partira.
T. de Guillaume et de Pl'jols : Del joi.
De ce jeu-parti il nous partagera.
ESP. Partimento, partiiniento. it. PartiinenCo.
i3. Partenukr, .V. ///., participant, so-
ciétaire.
Si es compains de la covercio dels bos, tu
seras partenders de lor vertut.
^'rad. de B'edej fol. '^^.
Si tu es compagnon de la conversion des bons , tu
seras participant de leur vertu.
I /( . Partir , i\, lat. partir/, partager,
fendre, entr'oiivrir, déj)artir.
Qu'cls niais e 'Is bcs partissem enfr' anidos.
Pons de Capdueil : Per joy.
Que les maux et les biens nous partageassions
entre nous deux.
Aissi PARTI natura...
Los dons entre las gens.
Arnaud de Marueil : Bazos ts.
Aiiiii partagea nature... lus dousfntrc les gen.-..
436
PAR
l.a Ici ra se rAKTu;.
Lti iiobla Leyciitn.
La terre i'vntr'oiH'rH.
— Séf)arer, éloigner, diviser.
l'vuTiRAi m' en , et er siens totz lo tnilz.
Rambalu dk Vaqueiras : Ges sitôt,
.le m'en éloignerai, et sera sien tout le tort.
l'.is iio.s PARTiM lie vos, avem isgiit t.',r;m.s mais
l'^. de S. Honorât.
Depuis (jue nous nous sépai-dines de vous, nous
avons eu de grands maux,
r.elbs Monrnelhs, aisselh que s part de vos,
K non plora , ges non e.s doloiros.
B. DE VentADOUR : Bellis Monruellis.
Beau Monruel , celui qui se sépare de vous , et ne
pleure pas , poiut n'est sensible.
Fis. Amîcx Don pot nulhs hoin partir,
Si 'l cor si volon consentir.
P. KoGlERS : Entre ira.
îîul homme ne peut f/it'ii'er amis , si les cœurs
veulent s'accorder.
Parti mon cor tôt d'autre pe.ssamen.
Gt'iLLAUME DE Cadestaing : Lo jorn.
Je sépare mon cœur entièrement d'autre pensée.
Substantiv. Qnan mi soven qn' al partir,
L' aiizi dire francainen.
Pons de Capdiîeil : ()uoi-as que.
(Juand je me souviens qu'au séparer, je l'ouis
dire francliemcnt.
ANC. FR. Quant il le pout/)arft'r de sei.
Si l'envéat servir le rei.
Marie de France , t. I , p. Sî.
Ceolx qui avoient /jarf^- et divi.sé entre eulx
l'empire.
AiMYor, trad. de Phitart/in'. Vie de Démctrius.
— Partir, s'en aller.
Quar era nueytz, no s poyron partir d' aqiii.
PUILOMENV.
Parce qu'il était nuit , ils ne purent partir i\c là.
D' uey en un an partras d' ayci.
F. de S. honorai.
D'aujourd'hui en un an tu partiras d'ici.
J-'tg. D' autra part amor fay Innhar
E partir maldir e malfar.
Tiret', d'amor, loi. 3.
D'autre part amour fait éloigner et partir mé-
dire et méfaire.
km:. FR. Le jour que je me parti de Joinvillc.
.riiiiWii.Lr , p. 2(>.
PAR
Le rny f,v partit dudit piiy.s, et viist à Liii)Oi;e.<.
OKiivres d'Alain Chartier, p. i^i.
.\vant que il se partist de celle ville.
Chr. de Fr. licc. des Iiist. de Fr., t. V, p. al^S.
Madame, à Dieu soyez; et à ces parole.s, il
touilla ses espniilles pour soy partir.
•Iehan de Saintré, t. Il , p. 20.5.
Loc. .Si m partetz un juec d' amor.
I.E COiMTE DE PoiTiERS : Bell VUelll.
.Si VOUS me départez un jeu d'amour.
En S.-jvaric dis al prebost... que li 'u partie
tenso.
f^. de Sai'ari de Mauléon.
Le seigneur Savari dit au prévôt... qu'il lui en
départit tensoîi.
Blacatz, non lenc ges vostre chan per bou ,
Car anc partis plaicb tan descominal.
T. DE Blacas ET DE P. ViDAL : Peire Vidal.
Blacas , je ne liens pas votre chant pour bon , car
oncques je (ne) (/t'paW/.ç discussion si extraordinaire.
Part. pas.
Pueys er mcst nos totz V aurs paktitz.
Gavaiidan I.E Vieux : Senliors per.
l'uis sera entre nous tout l'or partagé.
En doas partz li a sou destrier mieg I'artit.
Roman de Fierabras , v. !^'j82.
En deux parlies il lui a mi-parlagé son destrier.
Doniiia , puois de rai no us cal
E partit m'avetz de vos.
Bertrand de Born : Domna.
Dame, puisque de moi il ne vous soucie, et (que)
VOUS m'avez éloigné de vous.
Ab tan veus lo cosselb partit.
R. Vidal : Unas novas.
En même temps voilà le conseil séparé-
N Ugo, gen fazetz jocs partitz.
Si trobasselz bon chanzidor.
T. DE HlGUES de la BaCHELERIE et de BERTRA^n
DE s. -Félix : Digatz.
Seigneur Hugues, aentiment vous laites jeux-
partiSj si vous trouviez bou interloculeiu.
Fiff. Lo cor PARTIT d" un dol coraii.
Le COMTE DE Poitiers : Far.ii un.
Le cœur fendu par une douleur cordiale.
CAT. KSP. PORT. Partir, it. Partiie.
i5. Partidament, adv., si'-parcment.
Si una causa es messa en peiibora a dos
oines partidament.
Trad. du Code de Justmicn, loi. 88.
Si une chose est mise en gage à deux lionimc^ st-
parrtncnt.
PAR
yidv. comp. La mitât nom rARTiuAsiEX.
Til, de 1275. Arch. de Toulouse, J. 321 .
La moitié non séparcment (par indivis).
ESP. PORT. Partidamente. it. ParUcamente.
li). Parcela , s. f., parcelle.
.Se confcMitarnn dela.s PAncEi.A-i,
Fors deliéarn, p. 1088.
Se contenlcronl des parcelles.
roRT. Parcella.
1-. PaRSELIER, PARCK.RIER , PaRCERER,
V. m., copartageant, pailicipant , as-
socié, compétileiir-
Qiieres tan ,say e lay
Tro lo cor aiat/. jay
D'ana .ses tarselier.
Amanieu des Escas : En aquel mes.
Vous clierclierez çà et là jusi|u'à ce que vous ayez
ic cœur joyeux d'une (dame) sans compétiteur.
No sio PARCERiER de las reudas.
Coût. deMoissac. Du MÉge , f^oy. lilt., [>. 9.
(|)u'ils ne soient pas participants aux renies.
Negtis d' aquels parcerers.
Ttt. de l iSi.Arch. du Roj . Toulouse, J . 322.
Jful de ces copartageants.
iiS. Partanit, adj., égal en partage.
Es trinus et uuitatz
E Filhs e Sanct Esperitz,
E quasqus es p.\.rtanit7..
Si qa' us noms es et ns gnitz.
Pierre d'Ai'Vero'e : I^uzatzsia.
Ksi triple et unité' et Fils et Saint-Esprit , et clia-
iiin est ej^al en partage, tellement qu'un nom il
Val et un guide.
\\). Partial, adj., partial, divisible.
Havein inotz o dictios partials.... La dictios
lAHiiALs fai j)art de si nieteyssha, ses mudar e
.■-es perdre .so signifîcal.
Lejrs d'amors, fol. 66.
Mous avons mois ou termes divisibles.... Le terme
divisible lait portion de soi-même , sans clianger et
t..ins perdre sa signification.
Eu .V. PARCiALS veiias divisa.
Elue, de las propr., fol. .')^.
l-^n cinq veines partielles divisc'e.
UAT. ESP. PORT. Partial, it. Parziale.
■.\o. Parcialitat, s.f., partialiti'.
I.a PARCIALITAT fos esqaivada.
Cal. dels apost. de Uoma , loi. 21S.
Ouc la partialité lui csqiii\cc.
PAR .i^:
cAT. Purciatitac. e<p. Parcialidad. lor.T. Par-
ciididade. it. ParziaUtU, parzialicate, par-
zialitade.
9.1. Paiiticipatiox, ■•<./., lat. partici-
PATioNev// , participation, con)niuni-
cation.
La PAUTrciPATi'iN a la coinnuinion.
Doctrine des fraudais.
La participation à la communion.
Sera roiuogut de la participation de la taula.
Régla de S. Benezeg, toi. 3g.
Sera éloigne' de la participation de la table.
cat. Participaciô. esp. Participacion. pokt.
Participacào. it. Participazioiie.
11. Particeps, adj., lat, partickps, par-
ticipant.
Mentir es cap d' en{^an,
Particeps de tolz mais.
>'at de Mons : Sitôt non.
Mentir est cliel de tromperie , participant de tous
maux.
x'\. Pauticipatiu, adj., participatif, qui
])arlicipe.
Entre si de lors propiietalz particu'ativas.
Elue, de las propr., loi. 1 1^-
Entre soi parlicipatii>es de leurs propriétés.
•x!y. Particip, .V. lit., lat. PAr.Ti<:ip/«w ,
participe.
Es ditz PARTICIPS, quar en parlida jiarticipa
am lo verbe et en partida am lo nom.
Leys d'amors, fol. lOo.
Est dit participe, car en partie il participe avec
le verbe et en partie avec le nom.
Del particip e de la conjunctio.
Gramm. provenr.
Du participe et de la ronjonction.
CAT. Particip. esp. port. \t. Pariicipio.
'i!j. Participial, adj., participai, fpi;
vient du participe.
Noms PARTiciPiAi.s es can se dériva de |)ar-
ticip.
Leys d'amors, loi. .'io.
Le nom est participai quand il se dérive du pur.
ticipe.
26. pARTicii'iAL.Mfc.i\ , atlv., parlicip.ilt •
mont , par le participe.
438 PAR
l'odoii esser l'xplioat... rAKT[t:iriAi.iMi;N o
uomiualuipn.
Lejs d'ainois, IdI. 5o.
l'c'uvenl rire expli([iu''s. .. par le participe ou par
le nom.
27. PaRTICIPAR , PARTISSIPAR , V., iat.
PARTICIPAR6', participer, avoir part ,
faire part, partager.
Pognes SOS gaiip;7, tarticu'ar.
Conlricio e pemis injernals.
^)u'il pût partager ses joies.
E ns fay al seu soheira Le,
Que [lezirain part tota re,
Participar.
Setnblans a se nos vole crear
Qu' el poguesseui rARTtssirAR.
Bres>. d'amor, fol. 2.
El nous fait participer au sien souverain Iiieu ,
que nous désirons au-delà de toute chose.
Jl voulut nous cre'er semblaliles à lui , afin <]Ue
lious pussions participer <\e lui.
Siil/staritit'. Participars vol dire penre part.
Aeys d'amors, M. 100.
Participer veut dire prendre part.
l'arc. prés. Se fan participans en tota la colpa
cells que o lecuilion et o celou.
r. et Vert., fol. 14.
Se font participants de tonte la laute ceux qui
le recueillent et le cachent.
CAT. ESP. PORT. Participar. it. Participarc.
28. PaRTICULAR , adj., Iat. PARTICULAR/i',
particulier.
Lo dit recebedor particular de casciiiia
diocesa.
Tit. de 1424- Hist. de Languedoc, t. IV, |>r.,
col. 42.3.
T.edit receveur particulier An chaque diocèse.
Instilntîon particular.
Tit. du -Kui' siècle. Doat, t. IX, fol 3o.
Institution particulière.
CAT. ESP. PORT. PnrCicii/ar. it. Particnhire ,
particolure.
•X\). PaRTICULARMENT , PARTICULARMKN,
itdi'., particulièrement, en détail.
Lo rey no pot pas saber PAUTicurARMEN las
gens d' aquesl tapilani.
JrOre de Bataillas, fol. liio.
I.c roi ne peut pas connaître particulièrement les
fins de ce capitaine.
PAR
"Vomnadas particularmunt.
Ilègl. des Etats de Provence, de i^oi .
^'ommécs particulièrement.
iiAT. Particularinent. est. port. Particular-
mence. it. P artictdar mente , particolur-
t tient e.
lo. Particiîlauamenï, adv., par par-
ticules, par parcelles.
Petit a petit, PARTicnr.AnAMENT.
Trad. d'Albucasis, fol. 45-
l'élit à jiilit , par particules.
Ti. Apartir, 7'., séparer.
La qnal scnhoria no entend apartir de se.
Charte de Grèalou, p. 62.
Laquelle seigneurie il n'entend yidiS séparer de soi.
CAT. ESP. PORT. Apartar.
ùi. Apparcelar, appercelar, V., mor-
celer, diviser, partager, doter.
Part. pas. Apparcelat/.... en vita,o per testa-
ment.
Los enfantz... no ArPER<:ELATZ.
Fors de Jiéarn , p. 1088.
Partagés... pendant la vie , ou par testament.
Les enfants... non dotes.
33. Aparcelament, .v. m., division , par-
tage.
Per caila de aparcelament.
Fors de Jiéarn , p. 1096-
Par acte de partage.
34. Aparsonar, V., partager, doter.
Part. pas. Segon que son engendratz del payie,
SO APARSONAT.
Elue, de las propr., fol. 'j i.
Selon qu'ils sont engendrés du père, ils sontdotés.
35. Dep.\rtia, s./i, départie, sépara-
tion.
Ane no fni plus angoissos
Coin soi de vostra bepartia.
FoLQUET DE RoMANS : Donina ieu preu.
Oncquesjcne fus plus an^oisseu.v comme je suis
de votre séparation.
ANC. FR. La trompette m'apelle
Sons les drapeaux de Mars,
Cruelle dcpa nie I
Henri IV ; Charmanlerrabriellt.
Ainsi pailil ledit Picne de la \ ille , coiiiiur
PAR
l)icn consfilit';, ;i l'aiile iludil Paul Ursiii , fini
lut une piteuse départie pour lui.
CoMlNtS, liv. I, p. /j55.
;>(>. Departida , A. /"., th'part, défection.
PiT la DKPAr.TiD.i qu' el fcc, cl mes 1' ost en
peiil.
Arbre de BataUias, fol. 79.
l'ar la ilèfcclion qu'il lit , il mit l'armée ca péril.
H7. Dkp.\rtiment, departimen, pf.par-
TF.MENT, S. ni., séparation, division.
I..1 mort uon es nutra caoza niays DEPARTt-
Mi-.N (lel cors e <le l'ariua.
/''. et f'crt., fol. 27.
l.a mort n'esl autre chose que scpiiriition du cuips
< l iK- i'ànie.
Membre vos quai fo "1 coinensameus
De nostr'ainor : ja Danie Dieus non vuellui
(^)u'en ma colpa sia'l departimens.
l.\ COMTESSE DE DlE : \ cliaiitar.
Qu'il vous souvienne quel fut le comnienceuient
<lc notre amour : que le Seigneur Dieu ne veuille (as
iju'eu ma faute soit la séparation.
Tractetlo departemkm' de se e de sa raolhcr.
Cal. dels apost. de Roma, fol. iCiti.
Traita la séparation de soi et de sa femme.
— Différence.
l''.ntr'els clergues non tniep dkpaktimen ,
'l'u^ sou d' un sen , d' uu cor e d' un albire.
P. Cardinal : Tôt aire.ssi.
Entre les clercs je ne trouve pas de dijjëreiue .
tous sont de même esprit, de même cœur et do
même pensée.
A\c. FR. A. son département , l'empereur lu',
feit de grands dons.
Rabelais, Hv. III, cli. 19
Après le département Bélisaire.
Chr. de Fr., liée, des I/isl. de Fr., t. III , p. i<)i
— (Contestation.
Que per aventura... delracllons , enllaraeiit ,
DEPARTiMKNT non sian entre vos.
Trad. de la 2' Epît. de S. Paul aii.r Corinthiens.
Que par aventure... détractations, irritation ,
contestation ne soient pas entre vous.
ANC. CAT. Departiment. anc. ksp. Dcsparti-
mietito. ri'. Dipartiineiito.
38. DF.l'.VUTinAMENT , UEPAUTIll.VMEN .
{ifh\ , séparément.
Tosemps o departid* Mf:Nr.
Til. de 1291. DoAT, t. I! , loi. ?i<).
)\u .eirilde ou séparémrnl.
PAR 43çj
.lut', coifip. Que nos havein ali nustrc senlior
lo rei NON departidament.
'Tit. de 1270. yjrcli. du Roy. Toulouse, J. 'i:>.i .
Que nous possédons avec notre seigneur le roi non
séparément (par indivis).
ESP. PORT. Departidamente.
!')9. Départir , v. , départir, séparei ,
diviser, partager, (listril)iier , dis-
soudre.
Com del enfant c'ab un maraboti
l'ai oui del plor laissar e departii;.
Aimeri de Peguilain : Si com l'arhres.
Comme de l'enfant qu'avec un maravédis on lait
délaclier et départir An pleur.
Départir dels autres membres lo luenibre
poyiit.
/'. e^ /'(■;•/., fui. 58.
Séparer àcs auties memlues le membre pourri.
Vos, qn'ieu ani mais que res qn'el mon sia ,
An l'ait de me iiEPARTtR e lonhar.
Glaire d'Anduse : Eu greu.
Vous, que j'aime plus que rien qui au monde soit,
ils ont lait srparcr et éloigner de moi.
Avers ajostar non es paradis,
Ans coniaudet Dieus qu'om lo uepartis
Tôt per cofrairia.
I.E .MOINE de Montaudon : Manens.
Amasser richesses n'est pas paradis, au con-
traire Dieu commanda qu'on les parta:^eat entière-
ment par confrérie.
Lo cosbelb se départ, qui no a trop durât.
Guillaume deTuuela.
Le conseil , ijui n'a pas heaucoup duré , se se-
pare,
Subst. Membre vos, si us plai, del bon coven
Qui- mi fezelz al départir saber.
Guillaume de Cabestaing : Lo jom.
<^)u'il vous souvienne, s'il vous plaît, de la bonne
convention que vous me fîtes connaître au de[iaitii'.
Part. pas. Eia m sol DuPARiirz
D'una f.ds'abetairilz.
GiRAUD Di: lioii.M.iL : L'autr' ier.
Maintenant je me suis drpurli d'une fausse
trompeuse.
Gant li fraire an complit
Lur mestier, els an départit
La paliiia, .^i com an d'usafge.
/■ . de S. Honorât.
()uand les frères ont accompli leur mystère, i!.;
ont dislriliué la palme ainsi comme ils ont l'u^a'^e.
,/,o
PAR
Depariidx es la compania.
Tnid. du Code df Justiiiii'n , loi. M).
La société est dissoute.
— Substantw. Dissident, schismatique.
Aqnelz patriarchas foro dezapauzatz, qaar
«To familiars als départit^ de la Glyeia do
Rom a.
Cat. di'ls apost. de lioma, fnl. l5[.
Ces jialriarclies furent tléposés , car ils étaient fa-
miliers avec les dissidents de l'Eglise de Rome.
ANC. FR. Il convient sien demonrer
Sans desparcir jasciu'k la mort.
Charles d'Orléans , p. 242.
La rivière qni défait les deux royaumes.
COMINES , liv. I, p. io5.
Devant que j'eusse achevé mon discours et
(jue ras.semblée de l'auditoire fût départie.
Amyot, Trad. de Plutavqne. Morales, t. I, p. '(06.
La... plus difficile entreprise fut de faire de
nouveau départir les terres.
Amyot, Trad. de Plutnrque. Vie de Lycurgus.
flraud Dieu, de qui la main départ les dia-
dèmes.
TiERTAUT, !>. 8.
A>'c. CAT. ANC. E>ir. Départir, cat. mod. esp.
MOD. roRT. Despartir, it. Spartire.
Z|0. Pkoportio, s. f,, lai. propobtio ,
proportion.
Son d'nna proportio , cent al temps.
Leys d'ainors, loi. l\g.
Sont de même proportion, (juant au temps.
CAT. Proporciô. esp. Proporcion. port. Pro-
porcào. IT. Proporzione .
/j I . PrOPORCIONAL, (idj-, l'it. PROPOR-
TioNALw, proporlionnel.
Las foisevs so de phoporcionai. inscizio.
Trad. d'Âlhiicosis, fol. ,3o.
Les ciso3U\ sont de Iraiicliant jiroportionnel.
c\T. i'AP. PORT. Propnrcional . ir. Propor-
zionale.
/}2. Proporcionar, "y., proportionner.
l'art, pas. So pRopoRcroNADAS... acuitats.
Trad. d'Âlbucasis, ibl. io.
Sont proportionnées... les acuités.
<:at. fisp. PORT. Proporcionar. ir. Pmporzio
nare.
\"\. SoPARTiR , V., distribuer, divise!,
distinj^iior, détacher, trancher.
PAS
Vos ai be iargament donat o sopartit.
GulLLAliME IlE TuDELA.
Je vous ai l)ien largement donné ou distribue.
Part. pas. Tant bras e tant pe sopartit.
GuiLLALME DE Tl/DEI.A.
Tant lie bras cl tant de pieds tranchés.
'(/(. Tripartir, î'. , tripartir , partai,'<T
en trois.
Part. pas. Segon qu'om lilz en la'sloria t.'-. r-
PAKTITA.
Cat. tlel.'i apost. de Rorna . fol. 38.
Suivant rju'on lit en l'iiisloire tripartie.
CAT. t>p. Tripariir.
PAS, .f. ///. , lat. vx'istts , ])ns, mouve-
ment des pieds.
Ren faria d'un pas clos.
Cadenet : Amors.
Bien je ferais d'uu pas deux.
f.oc. Menero lo filh de Dieu
Ai ostal d'Ampna , lo gran j-as.
Brev. d'amor, fol. 162.
Menèrent le fils de Dieu à l'Iiôtel d'Anne , li-
grand pas.
Adv. camp. Aissi Jaufre s'en vai de pas.
Car fotz es enuiatz e las.
Ten son dreit caaiia
^ Per la forest , lai ou li plas ,
Tôt jeu e suau e de pas.
Roman de Jaufre, fol. 33 et ('j.
Ainsi Jaufre s'en va au pas , car il est eiinuvo
et las.
Tient son droit chemin par la foret, là où il lui
piaît , tout gentiment et doucement et au pas.
Lor ost scguia los tôt jorn pas e pas.
Cat. dcl.'! apost. de Rorna , fol. iSo.
Leur armée les suivait toujours pas à pa.t.
L' angels li venc E^■ eis i.o pas
/■'. de S. Eniinie , fol. 12.
L'anse lui \'\\\V souiliiinement.
Mas pus d'à pas ni'auci.
P. Vidal : Una cUanvo.
Mais puisfju'elle m'occit lentement.
Pus que tan u'a pas -s'i pren.
Guillaume de Briars : Si (juo 'I .
Puisqu'elle s'y prend si doucement.
Deu se tolz lioras cofessar
Ren e i>'a pas, ses trop coehar.
Brev. d'amor, fol. Ii8.
Doit loiit homme so confesser bien et à înisir,
<.ni^ trop <(■ préciser.
1^\S
— Pas, passai^c, détroit, uuvcrtmc.
No siti quora mais la veiray.
Que tan son uustras terras lonb ,
E tant y a pas e caïuis.
G. KuDEL, : Lanquan.
Jo no sais quand Javantage je la verrai, vu qui'
tant sont nos terres loin , cl tant il y a passdycs et
< iieinins.
f.oc. Sirveutes, diras
Qii'enans que passes lo pas,
Gar ben si l'es fondatz granda.
Rcis que gran terra demanda ,
Par que fassa gas,
Quaii caval non Irai del pas.
Bertrand de Born : Gent fai.
Sirvcnte , tu diras qu'avant qu'il passât le détroit ,
il regarde bien s'il lui est grande folie.
Boi qui demande grande terre , il paraît qu'il fasse
willeric, quand il ne tire point clieval du pas.
CAT. Pas. ESP. Paso. port. it. Passa.
1. Pas, adi'. de nrg. , du lai. pas,w.v,
pas, point.
Ce mot était emplové explctivemenl
avec la négation non.
Sofrir m'er la pen' e l'afan
Tolz temps, xok PAsdosjorsni très.
Pierre d'Auvergne: Eu nou laudarai.
11 me sera à souffrir la peine et le souci toujours ,
non pas deux jours ni trois.
S' ieu ai tengut lonc temps lo vosire ostal ,
Xo ns j)essetz pas lea \o m fassatz gnrjjir.
P. Cardinal : De sellis.
Si j'ai tenu longtemps le vôtre hôtel, ne vous
]iensez pas que facilement vous me le fassiez aban-
donner.
CAT. Pas.
3. Passada, s./., passage, traversée,
transit.
Re de passaiia ni d' iiitrada.
FordcMontcuc. Urd. des R. de Fr., l36i ,
t. XVI, p. liio.
Rien de transit ni d'entrée.
l.oc. E 'Is baros d'est'encontrada ,
Sels an fag vas vos passada.
Bertrand de Born : Rassa mes.
Et les barons de celle contre'e , ceux-là ont fait
vers vous passage.
— Transition.
III.
PAS
ii-
Deu baver lonc so pauzat
li noel , ara bêlas niontadas
E desslieududas e passabas.
Leys d'amors, fol. /|i.
Doit avoir long air pose' et nouveau, avec belles
ascendances et descendances et transitions.
i:\T. Passada. i sp. Pasada. i-okt. Passada. i r.
Passata.
/(. Passatge, v. ///. , passage, détroit.
Tenian... los pasatges serrais.
Chronique des Albigeois, col. ?.3.
Tenaient... les passages ferme's.
F/i,'. Aisso non es mortz, ans mi dara passage
De las dolors del mont al sobeyran estage.
A', de S. Honorât.
Ceci n'est pas la mort , mais me donitera passa ^^e
des soullrances du monde au souverain séjour.
— Traversée , en parlant d'une rivière
(pie l'on passe avec un bac.
Er son pus vil que vila del passatge.
Serveri de Girone : Cuenda cbansd.
I\Iaintcnant ils sont plus vils que vilain du /;«i--
sai^e.
Il s'employait le plus souvent potii-
indiquer le voyage de la Terre-Sainte.
Per so '1 fatz que ill crozat vau reptan
Del PASSATGE qu'an si mes en oldi.
S' el PASSATGE no ill platz no crei que i an.
Bertrand de Born : Ara sai eu.
Pour cela je le fais que les croise's je vais accusant
<\u passage qu'ils ont mis en oubli.
Si le passage ne lui plaît pas , je ne crois pas qu'il
y aille.
CAT. Passatge. esp. Pasage. port. Passagein.
:t. Passaggio.
5. Passamkn, s. m., passage, traversée.
Fig. Aquesta vida non es mas .i. bieus pas-
SAMENS.
r. et Fert., fol. 27.
Celle vie n'est qu'un cour', passage.
— Trépas.
Gant placajbestim Ciist que fossos passamens,
Sebeli 1' ab los angels.
PitKRE DE CoiiBiAC : El nom de.
Quand il plut à Jc'sus-Clirist que (ce; fut son
trépas , il l'ensevelit avec les anges.
CAT. Passainent. esp. Pasainiento port. it.
Pdsiamentn.
56
44-2 ï*As
6. Passadou, s. m., passage.
Lai venon trei
Al PAS.SAnOR.
E. FoNSAi.^DA : Enabriu.
I.à ils viennent Irois au passage.
— Passant , passager.
Ay.si ion passador.
Trad. de l'Epilrc de S. Jacques.
Ainsi comme passant.
ivv. Passador. tsp. Pasador. port. Passador.
iT. Passatore.
7. Passât. , T. , passer, traverser.
Pfiionet , PA-^sA liii iril!.
G. RuDEL ; îs'u sap cliantar.
Pcironel , passe le ruisseau d'ili.
Tan sotils que pogiies passar per un aur\
d'un petit det.
Lh'. de Sydrac, fol. I'i6.
Si mince qu'il put passer par un anneau iTiin
petit doigt.
Il s'employait souvent pour indiquer
le voyage de la Terre-Sainte.
Mas trop d'onies son que eiits fan semblans;i
Que PAî-sARAN, e ges no n' au dezire.
R. Gaucelm de Beziers : Qui vol avcr.
Mais beaucoup d'hommes sont qui niainlenaul
l'ont semblant qu'ils passeront, et ils n'en ont point
envie.
— Transporter.
Tng 11 nautor que dcvo passar lo comte e
totas .sas gens.
Ti/. de 122(. yln/i. du Roy., J. 309.
Tous les nauloniers qui doivent /)a5ier le com le
et toutes ses gens.
Dos rossins ténia cascun an,
Am que passava Vaygua del Varals peilegriiis
Z-^. de S. Honorât.
Il tenait deux roussins chaque anne'e, avce qiuii
il passait l'eau du Var aux pèlerins.
— • Dépasser, transgresser, outre-passer.
Fig. Trop passatz los decx
De Dieu.
G. FlGUElRAS : Sirventcs vuelh.
Vous passez beaucoup les comniandemeuts de
nicu.
Ja no m descsper per tan ,
Qa'anc de re non passei son man.
P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Jamais je ne me désespère pour autant , vu que
rtneques en rien je ne dépassai son ordre.
PAS
-- Surpasser.
Vens en aissi totas aiitias beutatz ,
Coni lo soleills passa totas clardalz.
AlMERI DE BelliNOY : Tolas clard.il?..
Elle vainc par ainsi toutes autres beautés, comme
le soleil surpasse toutes clartés.
— Lancer, jeter.
Moral. En passey man regart.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
J'en passai miiinte œillade.
— Se résoudre, se changer.
Si cuai tonedres grans passara en ploia.
Trad. de B'ede, fol. 71.
Aii\sl comme grand tonnerre se résoudra en pluie-
— Faire tremper, plonger.
Per aiga buillen passatz
Tola l'autra cain que il! donatz.
Dei'des de Prades, ^uz. cass.
Par eau bouillante /jn^wcc; toute l'autre chair que*
vous lui donnez.
— Couler, écouler.
A vegadas passa l'aigna que cor
Desobr'el pont, per forsa qu'a en se ,
l'ufvs nierma tan que non passa re.
P. Cardinal : Non es cortes.
Parfois passe l'eau qui court dessus le jionl , par
la foieo qu'elle a en soi , puis elle diminue tant qu'il
ne passe rien.
— Exister, agir, faire ses affaires, se
cotnporter.
Las autras gens, que sabo las aulras ariz ,
fan grau bezonh al segle, mas hom se poîria
PASSAR ses lor.
Lii'. de Sydrac, fol. Si.
r.es autres gens, qui savent les autres arts, font
grand besoin au monde, mais on pourrait se passa
sans elles.
Ab fols PASsi com puosc, ab sabis , saviamet)t.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Avec fous je passe comme je peux , avec sages ,
sagement.
Loc.fig. Ni s cng que m pas las deus
Uns mot descovinens.
GiRAUD DE Calanson : El mon non.
Et qu'elle ne pense pas que me dtpasse les dénis
un mot déplacé.
Si qu'ai dir no m passa las dens.
Ramdaud d'Orange : Era mes.
De sorte que le dire ne me dépasse pas les dents.
PAS
Part. prés, subit. Tu ycsl l'eslcla fjue gui;t
Los PASSANS d'aqucsl pues.
P. Cardinal : Vera vert;eiia.
Tu es l'cloile qui sjuide les passants de ce pays.
Piirt. pas. A lu.iis de très mes passvt/..
Glu ue Cavaili.o.n : Doas cohias.
11 y a plus (le trois mois passés.
Qoan la nnhs es passa ha.
Roman du Gérard de Rossilton , loi. 8^.
(^)uant 1.1 nuit est passée,
l oc. A PASSAT un an
O'Aiiiois 111) m tenc ni pio ui dan.
G\ I d'Uisel : Actes on plus.
•V passe \xti an .[u'.^niour ne me tint ni prolil ni
(lummage.
Non fon tal luortaldat, passât lia 1res cens ans.
/''. de S. Honorât.
Il ne lut telli! mortalité, a passé trois cents ans.
■ — Devenir, parvenir.
Piirt. pas. Aquel qnl sera aprobat et passa i-
inesire.
Statuts des Cordonniers de Bordeaux.
Ord. des R. de Fr., i^tli , I. XV, p. 452.
(^clui ([ui sera approuve' et passé maître.
— .'Mourir, trépasser.
J'iirt. pas.
J.o cors lie Jhesu-Crist près lo benauratz
De la nian sant Caprasi, après s'en es passatz.
y. de S. Honorât.
Le corps de Jésus-Cbrist prit le bienlieureux do
la main de saint Capraise, après il s'en est passé.
1 AT. Passar. esp. Pasar. port. Passar. it.
Passare.
S. Passadamen, «(/{>. , entièrement, to-
talement passé.
Mas de mi, n'a dos ans passadamen
Qn'ieu son privatz.
Le moine de Moktaudov : Aissi cum.
Mais pour moi , il y en a entièrement passé deux
ans que je suis privé.
(). Ukspassar, V., dépasser, surmonter,
dominer.
rig. Ges inos cor.s no s la.ssa
D'aniar, ni m despassa
L'angoisses tnrmen.
G. RlQUIER : y.n res no.
Point mon cœur ne se lasse d'aimer, ni me dé-
fiasse le tourment angoisscux.
lo. r.NPASSAU , V. , faire passer, avaler.
PAS
443
l\t)ii es tau. gran lo roiaiios
Qu'en un sol uiorsell o en dos
No 'Il F.NPASSH.S.
Berthand de Bokn : Mailoliii ges.
N'est pas si grand le rognon (|u'en un seul nmi-
ceau ou en deux lu ne r<M'(i/e'.v.
CAr. Einpassar.
11. EsPASsAR, ?'. , passer, linir, s'en
aller, dissiper.
Per ESPA.ssAP l'ira e la dolor
(".'av diiis uiou cor.
13. CARBOiNLi. : Per cspassar.
Pour dissiper la tristesse et la douleur (|ue j'.n
dans mon cœur.
Part. pas.
Lo jorns es espassatz e'I sers veiigulz.
Roman de Gérard de Rossillon, loi. 8<).
Le jour est passé et le soir venu.
12. Compas, s. m., compas, mesure.
Voyez Aldrete , p. 36 1 .
Pren son compas e sa mezura.
F. et Ferl., fol. .'ig.
Prend son compas et sa mesure.
Sera parlilz e ssenhatz per nu conpas.
ZiV. de Sj-drar, loi. i38.
Sera partage et marqué par un compas.
— Rhytlime.
Qui |)reu cert cdmpas e no'l coutiuua ,
vicis es.
Lejs d'amors, fol. 26.
Qui prend certaine mesure et ne la continue p.is,
c'est vice.
Adv. comp. Faita d'un nou talh presan,
A COMPAS e a guaran.
Gaubkht, moine de Puicibot : Un jojs.
Faite d'une nouvelle taille dislinguc'e , avec me-
sure et avec proportion.
Quar qui per compas va ,
Per compas deui obrar.
Kat de Mons : Al bon rey.
Garqui va par mesure, par mesure doit travaillir
ANC. KR. Cil à cheval è cil à pie,
Si coin il orent comencié,
Tindrent lor cire è lor compas ,
•Scrrécnienl lor j)etit pas
Ke l'un l'altre ne tre.spassont.
Roman de Rou, v. 12827.
Mes toute laillie à compas.
Roman de la Rose, v. 2100).
CAT. tsp. Compas, pour. Compasso, compaco.
iT. Compasso.
PAS
i3. CloMPASSAR, V., compasser, mesu-
rer, arranger, disposer.
Tôt jorn eu lof cor cojMrA'^SAT?
(]o en gastan le (le.sfas.saa.
Libre de Seneqna.
Toujourô en leur cœur ils mesurent commciil on
gitant ils le (Ip'lruisent.
Part. pas. Dieu fe tôt le mon
(loNPAssAT e redon.
Nat de MoNS : Al liou rey.
Dieu fil tout le monde compassé et nmd.
Fig. Mon esiribot fenisc que es tôt compassatz
P. Cardinal : Mon estrihot.
,1e termine mon estribol qui est tout compassé.
rsp. Compnsar. port. Compnssar. it. Coinpas-
sare.
i/j. Tr.ASPAs , TRKSPAS, S. iii., Ircpas,
trajet , trait.
En breii d'ora s'esdeve
Que OUI tnor en un traspas.
FoLQUET DE RoMA>s : Quau lipn nie.
Kn peu de temps il advient qu'on mcui t en un
trait.
I.oc. Anet de vida a trespas.
Chronique des ALhigeois, fo!. 7.
Alla de vie à trépas.
CAT. Traspas. esp. Traspaso. pop>t. Traspasso,
trespasso. it. Trapasso.
ij. Trespassatge, s. m., passage, ac-
tion d'aller outre.
Be conosc, al trespassatge,
Qu'ab aital toza vihina
Pot hoin far rie companatge.
MarcaBRI'S : L'autr' ier.
Je connais l)icn, au passasse, qu'avec telle lillullr
villageoise on peut faire riclie assortiment.
)G. Trespassamf.n , .î. m., trajet, tra-
versée, passage.
E'I ricors del scgle mal va/.
Non es iivas trespassamens.
FoLQUET DE EoMANS : Ouau lien tue.
El la puissance du mauvais siècle n'est que
passage.
' — Transgression.
Pueys canl d'Adam fon lo sien trespassaimens.
Pierre de CorbiAC ; El nocii de.
Depuis que d'.Vdam fut la sienne Iransgres.'iidit.
— Mort, trépas.
PAS
Que m valbalz a mon TREsi>AssAMrif.
P. Cardinal : Un sirvenlcs.
(^)ne vous me valliez à mon trépas.
Non deu boni dire de Dieu fo o ser.T.car non
pren negnii trespas.samen.
A', et Fert. , fol. t\0.
On ne doit pas dire de Dieu il fut ou il sera , car
il ne prend nul trépas.
ANC. FR. De ploier le f/«/)a«C7ne7?f de ce .saint
])i ince.
J01NVILLE, p. iTr^ .
11 senti tjue l'enre de son trespasseincnt
a prochoit.
Gestes de Louis le Dclion., Rec. des Hist. de Fr.,
t. VI , p. 169.
En ce temps alla de vie à trespassetnent Si-
gisraond de Bavière.
Alain Chartier , p. io5.
— Cours, duï'ée.
En aqnel trespassament del lemj)s de saut
Jehan Baptisia jusqu'à papa Siîvestre.
Arbre de Bataillas , fol. 6.
Kn ce cours du temps de saint Jean-Baptiste jus-
qu'au pape Siîvestre.
Ksp. Traspasamiento. it. Trapassamento.
17. Traspassairk , traspassauor, .S'. /;/.,
transgresseur.
Si tu iest tp. aspassaire de la ley.
Trad. de l'Epît. de S. Paul aux Romains.
.Si tu es transgresseur de la loi.
ANC. ESP. Traspasador. it. Trapassatore .
— .^(Ij. Qui doit trépasser, périssable.
Avso que es traspassador en présent.
Trad. de la 2= Epit. de S. Paul aux- Corinthiens.
Ceci qui est périssable présentement.
18. Traspassar, trespassar, trapassak,
7'., dépasser, outre-passer, enfrein-
dre, transgresser.
May no vnclb dromadari menar ni cavalgiiai',
Qn' ieu un jorn ne volria .xnii. trespassar.
Roman de Fierabras, v. 3()68.
Plus je ne veux dromadaire mener ni clievaucliir.
vu qu' (en) un jour j'en voudrais dépasser (nxaioizr.
Pensas lu trespassar
.So qu(: rOmpnipolen a volgut ordeuaii'
f^\ de S. Honorai.
P<jnscs-lu transgresser ce i[ue le Tout-Puissan'. ^.
vtiulu Plaldir?
PAS
Senber, Na Eva tresi'asset
Los mandamens.
Gavaidan i.e ViEi'X : L' autre dia.
Seigneur, Hame Eve transgressa les ordres.
ANC. FR. Voslie commandement lequel je ne
vouldroye trespasser.
I/ist. lie Gcrard de Net'er.s, y. 5.
— Passer, aller, traverser, percer.
L'autre dia, per un iiiali ,
Tresi'assw A per un siniraelb.
Gavaudan le \'lEt;x : L'autre dia.
L'autre jour, par un malin , je trai-ersais par
un coteau.
Trata-^sar lo carael jier lo pertus de l'agullia.
Doctrine des y'aiidois.
Passer le chameau par le trou de l'aiguille.
AXC. FR. Si vit d'aveninre un home trespasser
qui portolt sur sou col une grant coignie.
Clir. de Fr., Rec. des Ilist. de Fr. , t. IIJ, p. 2o3.
— Finir, ces.ser.
Lo cel e la [erra tresiassarak , mais las
niieuas paraulas no tresi-a.ssarak.
Tnid. du N.-T.j S. Makc , cl.. i3.
Le ciel et la terre passeront j mais les miennes
paroles ne passeront pas.
— Tré]>asser, mourir.
INIi mnrr e vnelh trf.spassar.
B. DE Ventadour : Quau lo lioscatge.
Je me meurs et veux trépasser,
l.oc. Volrion vins traspassak
Mais que aquelh turmen sofrir.
Pons d'Ortafas : Aissi cum.
Ils voudraient vivants trépasser plus que souflrir
If tourment.
Part. prés. Tio qu'es denan mi trespassans.
G. .ADHEiMAR : (^)uan la.
Jusqu'à ce qu'elle est passant devant moi.
Qui avia buelhs trespassans coma loba ser-
vievra.
Aqneslz bes tresI'Assans que Diens dona
nevss a ses enemix.
■ _ r. i'<rcw., fol. 3i eiS;.
Qui avait veux perçants comme louve cervicre.
Ces \}\e\\i Jînissants que Dieu ilonne même à S'.'S
rnnemis.
Sitbst. Ane no menespreziey los tkp.spassan.s,
V.etl^ert., fol. 82.
Oncqucsje ne méprisai les passants.
Part. pas. Vev temps avenidor
K per lo TRESl'ASSAT.
G. KiODiER : Oui cnnoi.s.
l'uur le temps » venir et pour le passe.
PAS
'!•>
Mas non es long temps trestassatz.
A", de S, Honorât.
Mais n'est pas long temps passé.
A tOlZ fizels TRESPASSATZ.
JJrci'. d'amor. Col. io3.
A tous fidèle.'! trépassés.
ANC. FR. Ainz que cist jors soit irespassez.
Rnmnn du lienart, t. II , p. 2l4-
CAT. Traspassar. esp. Traspasar. port. Trus-
passar, trespassar. it. Trapassarc.
H). OuTRAPASS.\K, OUTREI'ASSAR , V., Otl-
trepa.sser, dépasser.
Part, pas, "Vei los mortz que, pels costatz.
An los tronsons outrepassatz.
Bertrand de Born : lie m play.
Je vois les morts qui , par les côtes , ont les tron-
çons outrepassés.
— A-Uer outre mer.
Luecx es qu'hom den outrapassar.
Pons Fabre d'Uzes : Luecx es.
Il V a lieu qu'on doit aller outre mer.
IT. Oltrapassare, oltrepassar.
PASCA, Pascha, Pasqua, s.f„ lat. Pas-
CHA , Pâque.
Pascha , en ebroyt, vol dire... passagge.
Elue, de las propr., fol. 12g.
Pdt/ue, en lieTireu , veut dire... passage.
Davan lo jorn festival de Pasca.
Frag^. de trnd. de la Passion.
.\vant le jour solennel de Pâque.
La vespra de Paschas se mogron ans del dia.
GlilH.AtlME DE TlDEI.A.
Le soir (la nuit) de Pii(/ue ils se muronl avant le
jour.
Fig. Gran dcsirier ai de/irada penre aqucsia
PASCHA ab vos.
/'. et l'ert.j loi. fil.
Grand désir j'ai de prendre cette pii(/ue désirée
avec vous.
Pr-ov. Cre far Pasca o Nadal
Quant sou .x.\. dinz sou ostai.
Bertrand de i.a Tour : Maurtt.
Croit faire Pât/ue ou ISuol quand ils sont viiiul
dans son liôtcl.
— Loc. Servant à ilésii^ner le printem|)>.
Atressi rban qoan l'ivcrs es vengui/.
Cum faz l'pstatz ni la pasca floiia.
]'. Vidai, ou P. Guili.em : ]\o ni fai cliaiil.u .
Pareillement je citante quand l'Iiiver e.sl viiii^
roinmc je fais (dans^ l'été cl (à) la piii/iic lleuric.
.l\6 PAS
(:,\T. ANC. Pasca. oat. moi». Pasqua, lisp. Pas-
cua. PORT. Pascoa. i\. Pasqua.
■2. Pascal, ndj., lat. PASCHALiV, pascal.
Cant Dieiis comanJet ad afjuels que saciifi-
• iiiaii l'anhell pascal que sencliesson Le lurs
loms.
F. et Vert. , iol . 97 .
(^)uaud Dieu commanda à ceux qui sacrifieiaieiil
l'.igiieau pascal qu'ils ceignisseiil bien leurs reins.
Lo jorn PAbCHAL es dia de gaiich.
Elue, de lus ptopr. , fol. 128.
Le jour pascal est jour de joie.
< AT. Pasqual. ESP. Pascual. pour. Pascal, pas -
conl. iT. Pasquale.
l'ASMAR, PALM VR , V., (Jii j^rec a-'^ôt.rf^a. ,
pâmer, se pâmer.
Aisbi PASMEi qan vos vi dels oills rire.
G. Faidit : Mon cor. rnr.
K\n%\.'^e pâmai quand je vous vis des veux sourire.
Si que no s poc tener que non pasmes de
dolor.
y . de Bertrand de Born.
De sorte qu'il ne se put tenir qu'il ne pâmât de
douleur.
l'art, pas. Vos ca ires r*.sMAnA.
T. DE Montant et d'une dame : Icu venc.
Vous tomlierez pâmée.
A SOS pes s' es palmada sus los marlires lisf ratz.
Roman de Fierahras , v. 2gqo.
A ses pieds s'est pâmée sur les marbres jaspe's.
ANC, FP>.
Qu'elle qnéy parismée desn,s le pavement.
Poème d'Hugues Capet , fol. 20.
lAT. ESP. PORT. Pasmar.
2. Pasmazon , .V. /. , painoisoM.
Quant el revenc de pasmazon, el crida e dis,
en ploran.
V. de Bertrand de Born.
Quand il revint de /;flOTOWi-;n, il crie et dit, en
pleurant.
'). EsPALMAR, ?'. , pâmer.
Doncx s' E'PALMA lo pey sus lo col del destrier.
l'ioripars'ESPAi.MET, que tant a grans beutatz;
Oui, l'anet redressar, sos novels niaridalz.
Roman de Fierabras, y. 3898 el 2819.
Alors le roi se pâme sur le cou du destrier.
Floripar, qui a de tant grandes bcautc's , se pâma ;
Ouy , sou nouveau marie , alla la relever.
ANC. ESP. PORT. Fspasmar. iv. Spasimarc.
4. Plasmar , V. , pâmer.
Jeu no puesc la pena durar.
De tal dolor mi lai pi.asmar.
B. DE Ventadoiir : Quan lo.
,1e ne puis endurer la souffrance , de telle dou-
leur elle Mie lait pâmer.
Aissi pi.AsiMEi qnan vos vi dels oills rire.
(;. Faidit : Mon cor. Far.
.Vinsi je pâmai quand je vous vis des yeux sourire.
l'art, pas. Mi lais soven pi.asmat el sol chaïer.
G. Faidit : Molt mi.
Je me laisse souvent tomber pâmé au sol.
Ad aquesia paraula , oay del caval pi.asmatz.
Roman de Fierabras , v. 120.
A cette parole, pâmé il lombe du cbeval.
CAT. Fsp. Port. Pasninr.
5. Plasmazo, s. /., pâmoison,
Qnan de plasmazo en reveuc.
Gl'ILLADME de Bergl'EDAN : Lai on boii>.
Quand de pâmoison il en revint.
G. Esplasmar , V., ))âmer.
.lui. velz s'esplasmet desotz uu olivier.
Tal dol ac e tal ira c'a terra s'esplasm.a .
Roman de Fierabras , v. Sti^o et 43'3.
Quatre fois il se pâma dessous un olivier.
Telle douleur il eut et tel chagrin qu'à terre il se
pi'ime.
PASSER, s. f. , lat. passer, passereau,
moineau.
Las PASERS non oldides.
Li doue passer o perditz.
Deudes DE Prades , yluz. cass.
Owe tu n'oublies pas les passereaux:
Qu'il lui donne passereau ou perdrix.
ANC. FR. Pinsons, 'p\y ers , passer e\. passerons.
Cl. Marot, t. I, p. 328.
iT. Passere.
1. Passerat, s. ni., passereau , moineau.
E 'I reys Felips cassa lay, ab falcos,
Sos PASSERAT7. c'I.s peiilz auzeilios.
Bertrand de Bokn : S' ieu fos.
Et le roi Philippe chasse là , avec faucons , ses pas-
sereaux et les petits oiseaux.
3. Passera , .v./!, passereau, moineau.
Las PASSERAS que pitavan
Mot cocbosamcn e nianjavan.
J'rad. d'un Evang. apocr.
Les passereaux qui becquetaient et mangeaient
ninult ;ividinienl.
PAS
ANC. Kl!.
Kt la passe défend de son heo conrroiissé
.Ses moineaux assaillis dans le innr crevassé.
Du P.viîTAS , i>. ai'iH.
iT. Passera.
PAS
— Pacage, pàluraj^c.
Al abi'ic , lonc la i'asiuka.
Marcabris : I,' ;uilr'
-A l'abri , !(■ long du ptllimtf^f.
CA T. tsi'. l'onr. iT. Pastnra.
44:
/). P.4SSARF.TT.\, S . f. (Uni., pc'lit passi'- j 3, i'.\STUK.\L, l'ASTouAii, .V. ///, , |)acai;c,
rcau , |)('lit nidineaii.
O, si vols, lllia l'AS."iARETTA.
Del'dks de Prades , ÀtlZ. CtlSS.
On, si lu veux , un petit passeremi.
II. Passaretta.
r>. Passf.rin , adj., de passereau, (ic
moineau.
D' egeslio passerina.
DErUKS TK Pu \DI s , /llIZ. CllSi.
D'c'jection i/e passereuii.
j)atniai,H'.
La.s erbas e'is i'a.stuuaf.s e las aigas.
Tit. :1e 12.'')(). Jrcfi. dit l\ny., J . S^o.
Les liorlies et les ptirtis^es et les eaux.
En uns l'AsTouAUs, lonc un rin.
MarcabRus : T/autr' ier.
Dans des pûlurageS; le long d'un ruisseau.
4. PastenCj.v. m., pâturage, pacai:;c.
"Vergiers , bos<;, pastencs.
Tit. de izgt. Doat, l. XI , fol. 2i(i.
Vergers , Lois , pâturages.
Prengan per tots locs lenlias, aigas e pa---
TENXS.
Tit. de 12^1. Doat, l. VI, fol. ifu.
Qu'ils prennent eu fous lieux hois , eaux et jm-
ciiges.
Cavals et autras lieslias copiozament li;iti
PASTENCS.
Elue, de las prnpr., fol. 129.
Chevaux et autres bêtes ont copieusement pdlii-
PAST, S. m., lat. pastw.^, jràtiire, nour-
riture, pâtée, mangeaille.
.\pres voillatz (]iie soven last
D' aqtiella polvera en son past.
Deudes de Prades, ^h:. cass.
Après veuillez <jue souvent il tàle de cette pous-
sière dans sa pâtée.
Sai ne inotz qne , dinz lai on estan ,
S'acluzon plus DO fa son past auzel.
R. Gal'celm de Beziers : A penas vau.
J'en sais de nombreux qui , là-dedans où ils sont ,
se caclient plus que ne fait oiseau sa pâture.
ANC. FR. ^a\ pose, tant soitil .saiivonreux,
Ne vin, tant soit-il délectable.
Ronsard , I. I , p. 1 18.
Pour la liaste qu'il a de tester do past.
Les ijuinze Joyes du Mariage, p. if).
.\vaut le past ou après.
Rabelai.s, liv. III, cil. 3S.
CAT. Past. tsp. POU T. iT. l'asto.
I commun pacage, parcours
'.».. PasTURA , .y./., lat. PASTI.MIA, pâture, | Camso viuhas o cazas o devezas o pasquier
- Aliment, pâture.
Peysshos... so pastenc et vianda d'home.
Elue, de las propr., fol. i.')-|.
Poissons... sont aliment et nourriture d'Iioninie.
5. Pasturcue, .y. w., pâturage, pacage.
Aigas et erbas e pasturgues.
Ttt. de 1 198. Àrch. du Roj. T'oulnuse, J. 32S.
Faux et lieibes et pâturages.
CAT. Pasturatgc. em-. Pasturage.
6. Pasquier, pascheir, .V. ///., lieu de
nourriture.
Ayssi co buou romia sa pa.stiîra.
r. et n-W., fol.4-.'..
.•\insi comme ])Q;uf rumine sa pâture.
•Serena de vernis pastura.
SoRDEL : Puois trnbat ai.
lVou< serons pâture de vers.
Fig. I.a pastl-ba de la paraula de Diru.
Trad. de Bède , Ici. :^^
La pâture de la parole de Dieu.
f\ et Fert., fol. if).
Champs ou vignes ou cases ou «levèzesou parcours.
Donat et allreiat les pascheirs els bos eij-
luiuals.
Charte de liesse, en ^lut'ergne.
Donne' et octroyé les parcours d.ins les bois com-
munaux.
ANC. i- R. Tene... qu'on appelle cliaiune cl ras-
chier de besles.
Coul. de ta Marche, art. (\7.ît. Di CaNGE , t. \ ,
col. 23.» ,
i48 l'AS
7. Pascuos, adj., lat. pascuos?^*, fécoiul
en pâturage , propre au pâturage.
Frucluos et pascuos.
'l'erra... fertil eu herba ivxscuoza.
Elue, de las propr., loi. 160 et i^S.
Fructueux el/i-cond en pàtiinii^e.
Teire... l'ertllc en herbe propie au pâturage.
8. Pascual, adj., de pâturage, propre
au pâturage.
Ilei'bas PAscuALS.
Elue, de las propr., fol. 22t.
Herbes propres au pâturage.
9. Paissiu, PASsiu, s. m., droit de pâtu-
rage, de pacage.
Senhorias e p.\issn;.s.
/'//. de 1243. Areh. du Roy., 5. 325.
Seigneuries et droits de pâturage.
Passius, cassins, pesquiu.s.
Til. de 1246. ylreh. du Roy., J. 33o.
Droits lie pacage, ilroits de cbasse, droits de pécbe.
10. Pvicnio, s./., pacage, pâturage.
Aigas e paicuios.
Tit. de 1248. Areh. du Roj., J. 323.
EauK et pâturages .
il. Pascitiu, adj., alimentaire.
Virtut PASCiTivA es luitiistra de virtut nu-
tiiliva.
Elue, de las propr., fol. 19.
Vertu alimentaire est instrument de vertu nutri-
tive.
1-2. Pastoral, ad/, lat. PASTOUAL/i-, pas-
toral.
Offici PASTor.M..
Doctrine des fraudais.
Ofl'ice pastoral.
Recebre la pastohai, cuia.
Trad. de Bcdc , fol. 56.
Recevoir le soin pastoral.
CAT. ivsi'. roiiT. Pastoral, it. Pastorale.
i3. Pastori, .V. //!., pâturage, pacage,
herbe.
Crey qne m ilet Dieu.s aquest parelh
• Joy de cambra en pastori.
Gavaudan r.F. Vieux : L'antre dia.
Je crois que Dieu mo donna cette joie pareille de
clianibre sur Vherhe.
PAS
i/j. Pastue, pastor, .y. m., lat. pasto-
REW, j)âtre , pasteur, berger.
El PASTRE, qii' el mal sentia,
Toi'net son cantar eu plor.
Gui d'Uisel : L' autre jorn.
. Le pâtre, qui sentait le mal , tourna son chanter
en jileur.
liflh m'es quan vey que boyer e pastor
Van si luarrit q' us no sap vas on s' an.
B. Arnaud de Montcuc : Ancmals tan.
Il m'est beau quand je vois que bouviers et pâtres
vont si marris qu'un ne sait où il s'aille.
Pastre , lauzengier gilos
M' ouron chasciin dia.
Cadenet : L'autr' ier lonc.
Berger, les médisants jaloux, m'honorent chaque
jour.
E'u tenria neys per senhor
Un pastor que vengues de lai.
Arnaud de Marueil : A guiza.
Et j'en tiendrais même pour seigneur un pâtre
qui viendrait de là.
Moral. E.s vida, guitz e consolamens,
Pastres e lutz.
A. Brancaleon : Pessius pessan.
11 est vie, guide et consolation, pasteur et lu-
mière.
111 las fan raorir e decbazer
Ist fais PASTOR.
G. FiGUEinAS : IS'o m laissarai.
Ils les font mourir et de'choir ces faux pasteurs.
ANC. fr. Si coiement uns nionton prist
Que li paistres ne s' en parent.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 4-
Mes tost 1' aperçut le pastor,
E li a hué deus mastins.
Roman du Renart , t. I , p. 17J.
CAT. i.sp. PORT. Pastor. iT. Pastore.
i5. Pastorkt , .V. m. ditii., bergerot ,
|)astoureaii.
Pueis li PASTORET, que garda va 11
Lur fedas, e las pastorgavan.
Trad. d'un Evang. apocr.
Puis les pastoureaux, qui gardaient leurs brebis,
il les faisaient paître.
CAT. Pastoret.
16. Pastoriu, A". ///. dini., pastoureau,
bergerot.
Aiizi la v<it/. d' un pastoriu
PAS
Âl) nii.i iiiitiicipa cliantar.
MahcaBRUS : L'aulr'ier.
,1'eiileinlis la voix <\\ui pastoureau clianler avec
une jcuiio filli".
17. PvsTORKL, S. iii.diin., pnstonroau ,
hcrgcret.
Qaan vosfoialz nalz vt'iigio los i-Asiorvia-s.
Passio de Maria.
Ouand vous fûlos né, vinrent les pasiouirau.r.
(iaya pastorella...
K '1 P A. STORE T..
.1. KsTEVi: : Kl <iou<; temps.
Gaie pastourelle... el le pasloiirrau.
ANC. FR. .Sovent regrète wxi pastorel . . .
Les.sicz ester
Cel
Pastorel.
JeanErrar.s. Ess. sur/a Mus., t. Il, \i. tpoet 191.
Esr. Pastorcil/o. it. Pastorello.
t 8. Pastor.\ , s. f., pastourelle , l)eri;;ère.
Kn lin pradet, culhen flor,
Encontrei I'astora ses par,
.1. Este VF. : L'autr' ier el.
Dans un petit pre' , cueillant des fleurs , je ron-
eonlrai pastourelle sans pareille.
E 'I PASTORA moc sas rasos.
J. F.STEVE : î^l dous temps.
Et la pastourelle produisit ses raisons.
ANC. FR. Saus pastorel
Pastore trouvai.
I'errind'.Angecourt. Ess. sur la }fiis., t. II, p. i">i.
ïrnis pastore .soz un piu.
Jf AN Errars. Ess. sur la Mus., t. II, p. 190.
CAT. F.sp l'dRT. Pastorel.
19. Pastorella, s.f. dini., pastourelle,
hergerctte.
leu vi dcnaii , al) un j)astor,
(iaia PASTORELLA.
,f. Esteve : El dous temps.
Je vis devant , avec un pâtre , joyeuse pastourelle.
D' una PASTORELLA que vi.
Gavaudan le Vieux : Desemparatz.
D'une pastourelle .[ue je vis.
— Pastoreile, sorte de poésie.
I.,'i prirniera pastoret-la fâcha en l'an .Mccr.x.
Ms. 7226, art. GlRAl'D RlQCiF.n.
T.a première pastnrelle faite on l'an 12^)0.
(II.
PAS
449
En aissi cum es de cansos e de verses e de
PASTOREr.t.AS.
A', (le G. liifjuier.
Par ainsi comme il est de eliansoDS et de vers et
do pastorclles.
(-AT. Rsr. iT. Pastorella.
9.0. Pastorkta, s. f. (Util., petite pasto-
reile.
l'robel vers e pvstdritas a la iisan/.a an-
tif^a.
A', de Ccrcainons.
Il trouva viT^ il petite.'.- pastorelles à la manièn:
aiili((UO.
2r. Pascor, .i.in., retour du pâturage,
renaissauce de la verdure, jjrimevert,
printemps, saison notivelle.
.So fo , issen pascor , quan intra mais.
Roman de Gérard de Ptossillon, fol. •JL^.
Ci; lui , sortant primèfert, quand entre mai.
lie m play lo gais temps de pascor ,
Que fai fuelbas e flors venir.
Bertrand de Born : Be m play.
Bien me plaît le gai temps de la saison nouvelle,
qui lait feuilles et lleurs venir,
(lolora 'I pascors
l.os verdîers e los pratz.
GiRADD DE Borneil : (^)ui cliantar.
f.e printemps colore les vergers et les pre's.
Bel' e fresca com rosa en pa.scor.
B. DE Ventadour : En amors.
Belle el fraîclie comme rose en printemps.
— l'rairic.
1/ auir' ier .sompniey en pascor.
(JtllAlJD DE BoRNElL : P>on pues sulrir.
L'autre jour je fis un songe en prairie.
AN». FR. Ne chantent fors e.n pascour.
I.i: ciiATELMN DECorcY. ^.s\<;. sur lu Mus. , t. II ^
\l. 2()0.
L'cibe venloi soz la flor
i'.rtux el uovel \en>i i\ti pascor....
l'iiis hel et plus line blanchor
Que flor d'espine en pascor.
Parlhonope.v de Blois. Du Cange , l. V, col. 226.
■il. Pascer, paiscer, V. , lat. PAscKRr,
paître, repaître, nourrir, rassasier.
Senes inanjar, dooina , m poiriatz PAsrea
Ab gent parlar.
AiMERl DE Pegmlain : Sens moii.
.Sans manger, dame, vous pourrie/, me rassasier
avec gentil parler.
5?
4.^0
PAS
Pneis de la oueisa paiseretz
L' anrel.
DeUDES de PllADES, Àuz. cass.
l'ius lie la cuisse vous repiiitrez l'oiseau.
>T.-)S si los autres payssi a ,
l'cr aquo valria mais.
P. Cabdinai, : Pus ma l)Oca.
Mais s'il nouriix<sail les autres , pour cela il vau-
«Irail davantage.
Fig. (Juant era ainalz e fis aniaire,
F. m PAYssiA corte.s' ainors.
Kambaud de Vaqueiras : Wo m' agiad' iverns.
Quand j'e'tais aimé et fulèh; amant, cl (que) nie
1 c'fifiissait amour courtois.
Jovens que guerra non pais,
Esdeve lea flacxet savais.
Bertrand DE BoRN : Al ilous nou.
.leune lioniine que guerre ne nourrit pas, devient
liimlôt. Ilasque et lâclie.
Proverb. Ben sap far paisser erba vert,
Femna qii'el marit incriuia.
Pierre d'Auvergne : Abans que il.
Bien sait faire paître herbe verte (faire passer
pour bête) , femme qui le mari inculpe.
Aras sai que luains fols pais,
So dl '1 reprovier, farina.
P. Camor : Iratz cliaiit.
Maintenant je sais que farine nourrit maints fous,
fêla dit le proverbe.
Part. prés.
leu donei a son senhor polia payssen.
Le comte de Poitiers : CompanUo.
Je donnai à sou seigneur poulain paissant (qui ne
lette plus).
Parc. pas. Es ben paisutz de manna.
G. RuDEL : Quan lo rius.
Est bien repu de manne.
Al ser, cant son plen e pagutz.
Marcabrus : Al prim comens.
Au soir, quand ils sont pleins et repus.
Sa gens vai descausa e cuda,
Mal abeurada e paguda.
Hugues de Saint-Cyr : Tant es de.
Sa gent va de'chausse'e et nue , mal abreuvée et
repue.
ANC. FR. Bien seit abevreiz e péuz.
Marie de France, t. I, p. 190.
Sa jument a fait ensseler
Qui granz estoit et bien pêne.
Fabl. et cont. anC, t. I , p. 96.
ANC. CAT. Pei.ver. esp. Pacer, pour. Pasccr.
IT. Pascere.
PAS
2"^. Pasturar , 7\ , pâturer, paître.
Preti lo caval, e niena'l pastdrar.
Leys d'amors, fol. Gi.
l'i ends le clieval , et inène-le paître.
CAT. ANC. tsr. Pasturar. port. Pastnrnr. ii
Pnsturare.
9.'|. Pastf.nguar , 1' , lîotirrir, repaître.
Part. pas. Paubres. .. pastengu'^t et vestit.
Priv. cnncéd. par les R. d'Angl., p. i;^.
Pauvres... noUrris et vêtus.
fJi. PaSTURGAR, PASTORGAR , PASTURIVR,
PASTORiAR , ?'. , faire paître, pâturer,
garder, ])aître.
Aital l07.a vilana
TVo j>ot , ses plazens ])ari;! ,
Pa.sturgar tanta bestia
En aital torra solana.
Marcabrus : I,' autr' ier.
Pareille fillette villageoise ne peut, sans aimable
accoiulance , y^ji/'i; paître tant de bétes en sembla-
ble terre solitaire.
Am sas fedas que pastorgwa
En la montaigna on estava.
Trad. d'un Ei>ang. apocr.
Avec ses brebis r[n\\ J"aisait paître sur la mon-
tagne où il se tenait.
De poder, en tais lerradors, Inrs avers pas-
TORG4R.
Statuts de Provence. BoMY, p. 2.
De pouvoir, en tels terroirs, faire paître leurs
troupeaux.
Part. prés. leii v.m mon aver menant
Per las monlavgnas pastorgamt.
Trad. d'un Evang. apocr.
,îe vais menant mon troupeau paissant sur les
monlagius.
Esr. PORT. Pastorear.
26. Apaisser , V., repaître, nourrir,
rassasier.
Ans, tu qu' en orde l' apaissas
E sejornas e t' engrais.sas.
P. Cardinal : JUesum Crisf .
Écoute, loi qui en ordre (monastique) te repais
et te reposes et t'engraisses.
27. Apastencar, -y., nourrir, donner
1.1 pâture.
Poleiz... apastenca; quan troba pastura ,
sona'ls.
Elue, de las propr., fol. i;^(>.
PAS
Ses poulets... (.Ile nourrit; i{UjnJ elle trouve \rÀ-
lure , elle les appelle.
■2l>. Apatiscar, 7?., gorgcr, rcpnîlrc ,
nourrir abondamment, cm[KU('r.
Ben ypst fois si non gardas ,
Cant t' APATiscAs ni t lardas.
Que tu mezcuses non l' ardas.
P. Cardinal : .Iliesum ('list.
Tu es lùen Ion si tu ne prends garde , quand lu
l'empdtes el te lardes , que loi-même lu ne le bn\les.
2«.j, Ai'ASTORGAR, ïK , faïrc paitrc, faire
pâturer, paître.
Aqno fon lot son me.striers
De sas fedas atastorgar.
Trad. d'un Evang. apocr.
Ce fut tout son mc'lier <ii.\f(iire paître ses hreLis.
io. Ai'ASTURAR, lu , noiiiiir, faite |)ai-
Ire, paître.
De lij];as... las deu ai-asturar.
Elue. Je lus propr. , toi . 1.^2.
De tigucs... les doit nourrir.
J'iirc. prés. Apasturant porcs.
Elue, (le las propr., loi. 12Ô.
Faisant paître porcs.
i>c. <\T. A>'f:. ESP. Apasturar.
3i . Dkpast, s. m., lat. uepastw.v, tiourri-
lure, a|)pétit.
Perda '1 diirmir e '1 depast.
GiRAUD DE BORNEIL : L'autr'ier.
Que je perde le dormir el Vappétit.
.')■}.. Depascer, V., lat. DEPASCERC, paî-
tre, dévorer.
Depascera tôt lo niunt ab sas craels dents.
Trad. de Bide, fol. 4^.
Dévorera tout le monde avec ses cruelles dents.
PASTA, s.f., pâte.
Voyez Dekina, t. III, p. 5;, et Ml-
RATORi, Z)m. 33.
Si oom lo levât corromp la pa.sta, e la torna
a sa sabor.
l^. et Fert.j fol. 85.
.•Vinsi comme le levain corrompt la pâte, el la
tourne à sa saveur.
l)ue non aia blat ni vi ni pan ni pasta.
Un t»oudadou8 anonïme , Cublas esparsas.
PAS
45 1
(^•uil n'ait Lit' m vin ni pain ni pâte.
Aquest pa apellau uostie , car (0 f.ig cl.-
nostra pasta.
y.elFert..M.[\i.
Ce pain nous appelons notre, car il fui fail de no-
tre pâle.
r.w . ESP. iT. Pasta.
2. I'a^tkla, ,v. /., j)astillc.
De vipra se fan pa.stei,as... contra veir.
Elue, de l(is propr., loi. 162.
De vipère se font pastilles... contre venin.
3. Pa.star, 7>., faire de la pâte, gâcher,
délayer, brover.
De baniteliir... , de pastar.
Cartulaire de Montpellier, fol. 69.
De Ijlutcr... , àe faire de la pâte.
Part. pas. V onhemen es complitz
E PASTATz e pestritz.
P. Cardinal : Sel que (es.
L'onguent est compose' el delaje el pe'lri.
CAT. Pastar.
l\. Pestre,,v. ni., lat. pistork///, pétris-
seur, boulanger.
Sai esser pestres e cocx.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Je sais être boulanger et cuisinier.
Li l'ESTREs qne fan lo pan a vendre.
Coutume d'Alais. Arch. du Roy., K,'"o4.
Les pélrisseurs qui font le pain à vendre.
iT. Pistore.
5. Pastoressa, PE5TORESA, S. f., pétris-
seuse, boulangère.
De cada pastoressa , qne fassa pan a vendre.
Tit. de 1246. Arch. du Roy., comtes de Toulouse.
De clia(|ue pétrisseuse, qui fasse pain à veudre.
De j)cstres e de pestoresas de Monpeslier.
Statuts de Montpellier, du Xlli' siècle.
De lioulangcrs et de l/oulangères <le Montpellier.
G. Pestoria, s./., boulangerie.
Perda e cesse de tôt en lot de son ofizi de
PESTORIA per Ires ans.
Statuts de Montpellier, du Xlll' siècle.
Ou'il perde el qu'il se désiste de tout en tout de
son métier de boulangerie pendant trois ans.
7. Pestrir, prestir, V. , du lat. pis-
TRina, pétrir, façonner.
4i)2
PAT
De cela aiga i'Kkstiron.
Guillaume de Tldela.
De cette eau ils pétrirent.
Fig. Als clerox se laisso testrir.
P. Cardinal : Qui vol siivuntcs.
Par les clercs ils se laissent pétrir.
8. Empastar, V., empaler.
Fig. Empastatz coblas
AI) soin (le flescovinensa.
Lanfbanc CigALA : Lanlelm qui us.
Vous empâte: des couplets avec fange d'inconve-
nance.
— Part. pas. siibslantic. Pâté.
An aste o empastat.
Bre\'. d'ainor, fol. i3o.
Ont broclie ou pâté.
De .salsas de girofle e de bos empastatz.
JzARN : Diguas me lu.
De sauces de girofle et de bous pâtés.
ANC. CAT. E.sr. PORT. Etupastar. it. Impastarc
PASTENAGA, s.f., lat. pastinaca, ca-
rotte.
Herbas ab razitz trop natritivas, qnals so
raba et pastenaga.
Elue, de las propr., fol. 220 et 221.
Herbes avec racines fort nutritives , telles que
sont rave et carotte.
i:at. Pastanaga. port. it. Pastinaca.
2. Pastenegla, s. f., carotte.
Preuetz pastenegla, verbea' e cosf,
E cozelz lo fort tôt ensemps.
Deudes de Prade.s, Auz. cass.
Prenez carotte, verveine et coq , et cuisez-le fort
tout ensemble.
PATAC, s. m., patart, sorte de monnaie.
En moneda de papa .xxiii. gros, .vir. pa-
TACs bons.
Tit. de 1428. Hist.de Nîmes, t. 111, pr., ji. ?.?,()
Eu monn,iie de pape viugl-trois gros, sept pa-
tarts bons.
PATARIS , .V. m. , paterin , .sectaire
vaudois.
Los tnians pvtaris , qne van per lo seigle... ,
lan rnportnnamcns inostron liirs patipcrlal/.
f^. et f^ert.,io\.i)g.
PAT
Les gueux palerins, qui vont par le monde... ,
si importune'ment montrent leur pauvrelé.
PATENA, l'ADELA , S.f., lat. PATE^A ,
patène.
La PATENA era hornada enlorn de nobl.is
peyias presiosas.
Philomen \.
La patène (lait ornée autour de nobles pierrr^
précieuses.
Las causas sagradas ni la padela del calix.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 19.
Les choses sacrées ni la pulcne du calice.
cat. ESP. roRT. it. Patena.
PATENT, ar^. , lat. patent?/// , patent.
Exemple patent e inanifest.
Arbre de Batalhas , loi. 70.
Exemple patent et manifeste.
Baylar sas lettras patentas en forma aii-
thentica.
Tit. de l'i^lf^.Hist. (/e Z« ngi/e(/oc, t. IV,pr., col. q 2(1.
Bailler ses \e\.\ve&-patentes en forme autbentique.
Doas letras patens e doas clauzas.
Tit. de 1392. Bailliage de Sisteron-
Deux Icltres-patentes et deux closes.
CAT. Paient, esp. port. it. Patente.
PATI, s. m., jjays.
Depopnlel lo pati arvernicimi.
El PATI de Lemoijas.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 146-
Dépeupla le pays auvergnat.
Au pays de Limoges.
PATIR, v. , lat. PATI, pâtir, souffrir.
A luec en meillura
Qui PAS amesnradamen.
B. ZoRGl : Totz boni qu'enten.
Parfois en améliore qui pâtit raisonnablement.
E'I mal qu'el pat li nede sa propria colpa...,
el s'anci, caut lo mal que pat non reconoi.s
aver deservtt.
Trad. de Bédé , fol. n.
Et que le mal qu'il souffre lui nettoie sa propre
faute..., il se tue, quand il ne reconnaît pas avoir
mérité le mal qu'il souffre.
CAT. Patir. ESP. port. Padecer rr. Pattre.
1. Patient, pacient, pascien, p.vssien ,
adj., lat. PATIENT/?///, patient, endu-
rant, souffrant, tolérant, paisible»
PAT
S" afina e s' adoussis '
Lo bons paupres paciens
En las trebalbas cozens.
P. C.ARDiîiAl- : Pus ma boca.
l.e bon pauvre patient s'cpure ol s'adoucit daii^
b's tribulations cuisantes.
Devem esser païikst vers los tuais que hoin
nos fai.
TraJ. rie Belle , loi, 21.
Pious devons être endurants à l'egaid des maux
(jn'on nous cause.
/'"/),'. Patz l'AssFES ven del Senlior
Que, per uos, près carn, e iiioiic.
GavAIDAN 1.E VlELX : Palz passion.
Paix paisible vient du Scii^ncur qui , pour nous .
prit cliair, et mourut.
Siibst. Si'l l'AsciENs es vigoros.
Brci' d'nmor, fol. gS.
Si le patient est vigoureu.\.
"Vianda de» estre ministrada .sejjoii la diver-
sitat de la inalautia, segon la virtut del pa-
riEKT.
Elue, de las piopr.. fol. 'j!^■
jSourriture doit être administrée selon la diversité
de la maladie, selon la force du patient.
CAT. Pacient. esp. port. Paciente. vv. Pa-
ziente.
^. PaCIENCIA , PASCIENS.A, S./., Ult. PA-
TiENTiA, patience, tranquillité d'âme.
Per que Dieus fa, ses pro, far penedensa
Als crestias crestatz de paciensa.
G. RlQUlER : Forlz guerra.
C'est pourquoi Dieu fait , sans profit , faire péni-
tence aux cbre'tiens prives de patience.
Pasciencia es lo estut daurat que .so.slen
tolz los colps per la auior de Dieu, e cobriss
home de toias pariz.
y.et l^ert.Jo\.&3.
La patience est l'e'cu doré qui soutient tous les
coups pour l'amour de Dieu , et couvre l'homme de
toutes parts.
Âdv. comp. 1a rerjueron que portes
Sos mais en vera pacienza.
y. de S. Honorât.
Lui requièrent qu'il porlùt ses maux en véritable
patience.
/.OC. Losfatzde JhesuCrist non as e.\ pacienza.
y. de S. Honorât.
Les faits de Jésus-Christ lu n'as en patience (ne
peux supporter).
«AT. ESP. PORT. Pacicnaa. n . Pazicnza.
.'|. PaTIENMENT, l'AClENMEX, (ICÎv., ]>.l-
ticmmeut.
Si paciesmen 0 sosie.
Brev. d'amor, fol. âg.
Si patiemment il le supporte,
leu te pregui que mi auias PArrENMENT.
Trad. des Actes des yipùtres , cb. 26.
Je te prie que tu m'écoules patiemment.
CAT. Pncientinetit. ksc. port. Pacicncemeiuc.
IV. Pazientemente.
5. Passio , s. /., lat. PASsio, passion,
souffrance, maladie.
Veibs es nna part d'oratio signillcaiis actio
o passio.
Lejs d'amors, fol. j3.
Le verbe est une partie d'oraison sii^niiiant action
ou passion.
Snffriion passion pernians de Sarrazins.
V. de S. Honorât.
Souilrirent passion par mains de Sarrasins.
Greus PAssios et menais.
Elue, de las propr., fol. 3l.
Graves maladies et mortelles.
11 se dit plus particulièrement en
parlant de Jésus-Christ.
Venc, per nostre salvamen,
Recebre mort e passio.
Pierre b'.^l'vlugnk : Lo Scnber.
Vint, pour notre salut, recevoir mort et /.»fliiio«.
Creessen Deu que sostenc passio.
Poème sur Boëce.
(Qu'ils crussent Dieu qui supporta passion.
— Mouvements charnels.
Aqnel deu donar issemple en totas maneî-
ras, que es morz en fotas las passios de la
cbarn.
Trad. de h'ede . fol. 80.
Celui -l.T doit donner exemple en toutes ma-
nières , qui est mort pour loules les passions de la
chair.
Al cor me toca una lals passios.
P. Vidal : Aissi m' ave.
.'Vu rirnr nie louche une telle passion.
(:\T. l'assiù tsp. Pasion. port. Paixào. ir.
P assiette.
6. Passionar, V., tourmenter, supplicier.
Part. pas. Von passionatz foi a la porta.
Trad. lie i Epil. de S. Paul aii.i llcbrca.r.-
l-'ut tourmente hors de la poric.
454
PAT
Mofz suiihs son i-assionatz per diversas pro-
viucias.
Cat. ciels apost. de Roma , loi. 21.
De nomljieux saints sont martyrisés dans diverses
provinces.
iT. Passionare.
7. Passibilitat, ,v. yi , l;il. passibihta-
rem, passibilité, sensibilité.
Terra... ha major pvssibilitat.
Elue, de las propr., fol. iSy.
La terre... a plus grande sensibilité-
CAT. Passibilitat. esp. Pasibilidad. port. Pas-
sibilidade. it. Passibilità, passibilitate, pas-
sibilitiide.
•S. Passiu, adj., lat. p.\ssiv«.y, passif.
L'autre es dit entendement passiu.
Elue, de las propr. , fol. 32.
L'autre est dit entendement passif.
■ — Siibst. Terme de grammaire.
L'actiu, lo PAssiD e'I neutri.
Très significatios... l'activa, la passiva , la
iieutrals.
Lejs d'amors, fol. 74 '^^ "^O-
L'actif, le passif et le neutre.
Trois significations... l'active, la passive, la
neutre.
CAT. Passitl. ESP. PORT. IT. PuSSlVO.
y. Passivamen , adv., passivement.
Doas manieras de slgnificar, .so es activamen
e passivamen.
Leys d'amors, fol. 'jti^.
Deux manières de signifier, c'est-à-dire active-
ment et passii'ement.
ESP. Pasivamente. port. it. Passivamcnte.
10. Inpacient, adj., lat. impatient^///,
impatient.
Els so iNPACiENS, et fan rezisfeucia.
Elue, de las pj-opr., fol. 32.
Us sont impatients, et font résistance.
<:at. Impacient. esp. pokt. it. Impaciente .
1 I. InPACIF.NCIA , ENPACIENCIA , S. f. ,
lat. iMPATiENTiA , impatience.
Non pot esser soptat7. ni lorbatz per ira ni
per INPACIENCIA.
Per sa enpaciencia.
y. cl reri., fol. 58 cl i3.
PAT
Ne peut être surpris ni troublé par colère m
p;ir impatience.
Par son impatience.
cat. ksp. port. Itnpaciencia . it. Iinpazieiiza.
il. Compatir, v., lat. compatirj,, coid-
- patir, avoir pitié.
Part. prés. Fos piafos ni compaciens ni nii-
sericoidios.
y. et Vert., fol. 82.
Fut sensible el compatissant et mise'ricordieux..
CAT. Compadexer. esp. port. Coinpadecer . ir.
Conipatire.
l'i. C0MPASS10, S. f., lat. coMPAssio, com-
passion.
Ab pielat et ab compassio.
r.el Fcrt., fol. 61.
Avec pitié et avec compassion.
— Douleur, souffrance, affliction.
Cant .1. membre e.s malautes o nafralz,
gran compassio n'a lo cors.
V. et Fert., fol. S;.
Quand un membre est malade ou blesse, grande
son (/rance en a le corps.
CAT. Compassio. esp. Cotnpasion. port. Coin-
paixào. IT. Compassione.
PATZ, s.f., lat. PAx, paix, repos, tran-
quillité.
Bona PATZ roi platz, qaau dura,
E PATZ torsada no m plalz ges.
Bertrand de la Barthe : Foilla ni Hors.
B(inne paix me plaît, quand elle dure, et paix
Ibrcée ne me plaît point.
Ben volgra qn'el reis dels l'"rances
E '1 reis engles fezeson patz.
Pons de Capdueil : En onor.
Je voudrais bien que le roi des Français et le roi
anglais fissent paix.
Loc. llh escoutan, e feron patz.
V. de S. Honorai.
Ils écoutent , et firent paix.
Adv. coinp. leu n' am mais sofTrir en patz
Peuas e dans e dolor.
Alfonse II , ROI d'Aragon : Per manias.
J'aime mieux en souffrir en paix peines et dom-
mages et douleur.
Joves, deu far guerra e cavalaria,
E, quant er veillz , taing ben qn'sN patz estîa.
RambauD de Vaql'EII'.AS : Del rci d'Aragon.
.Icuni' , il doit faire guerre et (lievaleric, et,
PAP
([uaml il srra vieux , il convicnl l)ipn qu'il soit oi
repos .
ANC. CAT. Patz. K.sr. PORT. Paz. iT. Pace.
». Pazibletat, s. f., tranquilliti'-, paix.
La spj^mtal/. de princes f;ii plus ccrtana
l'A7.ll;t.tT,VT7..
Tais tlcu esspr pazirletatz île prince.
Tnid. de m Je, fol. 8 et (>.
r.a sûreté de [iriuees fait triini/iiillité plus cerlaiiie.
Telle doit être trtirKjitillitc i\e jiriuce.
3. P\ZtP.I.K, PAIZIBLE, rAISJBl.K , <"{j ■ ,
paisible, tranquillo, calme.
Per aysso espccialaiens son appellat7. Iioincs
PA7.IBLF.S filbs de Dieu.
(«Tnl ellis seran eu pazici.a possessio ilc
riieriîatge de Inr payre-
/'. el Vert., loi. lo5.
Pour cela specialemciil les liomnies ynnibles soiil
appele's fils de Dieu.
Quaud ils seront eu yaiiible possession de l'iic'ri-
lage de leur père.
Mais val hoai sellais paizibles que morgues
iraissubles.
Trnd. deBcde, fol. 62.
Mieux vaut liomme du inonde /)rt(j"jZ</e ijuc moine
iraseibic.
Siibst. Bonaznralz son los pazikles , car cils
seran appellatz lils de Dieu.
F. et Vert., fol. io5.
Bicnlieureux sont les /)rtis(6/ei, car ils seront ap-
pelés fils de Dieu.
4. Pazibi.ament, paziki.amf.n, adv., pai-
siblfinent, tran(|iiillenicnt.
Tro, a Iota hir volnntal ,
Paziblamen iiio paiizat
Sant Alexi al moiiiinen.
V. de S. Alexis.
Jusqu'à ce que , selon toute leur volonté , ils aiciil
posé tranquillement saint Ale.xis au tombeau.
Vera pacienlia, es cant lioiii sufri los mais que
hom li fai PAzriit.AMKST.
Tnul. delièdc, fol. 2t.
Véritable patience, c'est quand l'Iioniine soull're
paisiblement les maux qu'on lui fait.
5. Pacific, passific , passiffic , ad/.,
lat. PAciFicM,y , pacifique, paisible,
tranquille.
Kl es PACIFIC senhor de la dita terra.
Chronique des Albigeois , col. 20.
Il est Iriinqiittle (Kjssesseur de ladite Icrrr.
PAT 455
Devoii tenir la Gleysa passifica.
yfrbre de Batalhas , fol. \b\ .
Ils doivent tenir l'Eglise paisible.
CAT. Pacific. ESP. PORT. IT. Pacifico.
(j. Pacikicau, V., lat. pacificarc, pa-
cifier, tran(|(iilliser.
.Scmenan discordias , e non pacifican.
La Confessio.
Sèment discordes , et ne pacifient pas.
CAT. tsp. PORT. ir. PacifiCare.
r. Pacifficamknt, pacificamfn , adv.,
pacifituicmeiU , tranquilkmoiit.
Los Irartar lien e pacificambn.
Chronique des Albigeois , col. 8.
Les traiter bien el pacifiquement.
Pacifficajient , bonainent, en pacz.
Tit. de 1^02, Boi-dcaux. Cab. Montcil.
Pacifiquement , bonnement, en paix.
CAT. Pac'ificament. esp. port. it. Pacijîca-
inente.
8. PaGAR , PAGUAR, PAIAR , PAYAR, V., lat.
PACARe, payer, satisfaire , acquitter.
Voyez Denina, t. III, p. 5/,.
Quan Peire Pelissiers vole l'aver recobrar, la
Dallins no'l vole pagar.
r. de Pierre Pélissier.
(^)uand Pierre Pélissier voulut recouvrer l'argent ,
le Daupliin ne voulut pas le payer.
Los deules que dévia trastolz li vai pagiiar.
y. de S. Honorât.
Les dettes qu'il devait toutes il va lui acquitter.
Coblas e raotz, cordos, anel e goan
Solian pagar los amadors un an.
H. Brunet : Pus lo dous.
Couplets et mots, cordons, anneaux et gants soû-
laient sati.'ijaire les amoureux un an.
Fig. Longamen lo pagf.t esta dona ab sas fo-
las promessas.
V. de Safari de Mauleon.
Longuement le paya cette dame avec ses folles
promesses.
Que ui fai d(d mien fiirnien pagar.
B. Cai.vo : Tant auta.
Vu qu'elle me fait du mien tourment payer.
Loc. leu ain liop mais frug que llor,
E mais rie don de senbor
Que si ui PAGAVA del ven.
T. DK IÎI,ACAS ET DE llAMBAl'D DE VaQUEIRAS : Kll
Raimbaud
J'aime beaucoup plus fruit que fleur, et plus ticlu:
présent de seigneur que s'il me payait du vent .
45G
PAT
m'
Prov. Vos mi paguatz d'autriil borsel.
CebcAMONS : Car vei.
Vous me payez de la bourse d'autrui.
Stibst. Ben pot esser fis qa' al pagar
Venra centisraes gazardos.
GiRAUD DE BoRNEiL : Ben es ailrcgz.
Il peut Lien être sûr qu'au payer viendra cen-
tuple gain.
Part. pas. Si'l fefz tan d'onor qu'el s'en lenc
tort per pagatz.
/^. de Bertrand de Born.
Ainsi lui fit tant d'honneur qu'il s'en tint fort
pour payé.
K. iratz e mal paguatz de la mort de sa
oompaiaha.
Philomena.
Charles chagriné et mal satisfait de la mort de sa
compagne.
Non es dona el mon que no s degues tener
per PAGADA de sa amor.
F", de Gaucelni Faidit.
Il n'est dame au monde qui ne se dût tenir pour
payée de son amour.
ANC. FR. Tout son despens li z payet.
Noiiv. rec. defabl. et cont. anc.j t. I, p. (oo.
Les parchoniers qui auroient pakt leur part
de rhéritaige.
Paix de Valenciennes, 1 1 14 , p. 434-
<:at. ESP. PORT. Pagar. it. Pagare.
<). Pag A, PAGUA, PAiA, PAYA, S . f. , paie,
paiement, solde.
Recebou paga temporal.
Brei'. d'amor, fol. 68.
Reçoivent paie temporelle.
Kn Uc, lo sart, o sap qui fe la paia.
liANFRANC CiGALA : Kamon RoLin.
Le seigneur Hugues, le tailleur, qui fit le paie-
ment, le sait.
Deziron la mort ayssi co fay lo logadier la
hora de sa paga.
V. et Vert., fol. 33.
Désirent la mort ainsi comme fait le mercenaire
l'heure de sa paie.
I.oc.fig. Qnar a la pagt.'a van tuf
L'enganat e l'enganaire,
P. Cardinal : Kazos es.
Car à la paie ils vont tous le trompé et le troiii-
peur.
CAT. Esi". ronr. rr. Paga.
10. PaGAKKN , l'AGUAMEN, PAIAMEN, PAYA-
MEN , X. VI., paiement, rétribution.
PAT
Cel que non fai paiamen.
B. ZoRGi : Atressi cum.
Celui qui ne fait pas paiement.
Ses PAYAMEN o ses jauzir.
Raimond de MiBAVAE : Res contr'amors.
Sans rétribution ou sans jouir.
TAT. Pagainent. esp. port. it. Pagamettto.
i I . Pagaire, pagador,5. m., lat. paca-
TOR , payeur.
Deveire e pagaire.
Tit. de 1 198. Arch. du Roy., J. 320.
Débiteur et payeur.
Devedor e pagador principals.
Tit. de 12^8. Cliâteau de Capdenac.
Débiteur et payeur principaux.
— Adj. Payable.
Quinze livras de cens... pagadcyras cas-
cun an.
Tu. de i386. Bordeau.x. Cab. Monteil.
Quinze livres de cens... payables chaque année.
I -i.. ApaGAR , APAGUAR , APAIAR, APAZIAR ,
?'., apaiser, calmer, pacifier.
Apagaran se entre lor.
Trad. du lapidaire de Marhude.
S'apaiseront entre eux.
Lengua suaus apaia ira.
Trad. de Bide, fol. 2i.
Langue douce apaise colère.
Pens e sospir, e puois m'APAi.
B. DE Ventadour : Ara no.
Je pense et soupire , et puis je m'apaise.
Us dous dezirs me ten gnay e m' apaya.
Pons de Capdueil : Humils e fis.
Un doux désir me tient gai et me calme.
Part. pas. Lo cors toz apasiaz.
La pessa ben apaziada e sereua.
Trad. de Bede, fol. 12 et 18.
Le cœur tout calmé.
La pensée bien apaisée et sereine.
Siibst. Om troba eu l'Avangeli : Benaurat li
apaziat.
Trad. de Bédé, fol. 18.
On trouve dans l'Kvangile : Bienlieureux les pa-
cifiés.
— Se complaire, s'affcclionner, s'atta-
cher, s'appuyer.
Vielba la tenc si de dos drntz s' apaya.
Bertrand de Born : Belh m'es.
Je la liens vieille si elle s'aff'eclionnt à Jeux
amants.
PAT
Oe» per so, dona , no us cal teiner,
En dreg d'amor, qu'ieu vas autra m'APAYS.
Pons de Capdukil : Tant m'a «loiiat.
Point pour cela , dame, il ne vous faut craindre,
en justice d'amour, fjue vers autre je n\' nffec lionne .
Vei mort jovent e valor
E pretz, que nou troli'oa .s'apays.
P. Vidal : Per pauc de.
Je vois morte grâce et valeur et mérite, vu qu'elle
ne trouve où elle s'tipptiye.
Si la ^aerra no s'apaia,
Crestiuutat/. grcu sera que non caia.
LanfrANC CiGALA : Quan vei far.
Si la guerre ne s'apaise, il sera difficile ijue
clirétienté ne tombe pas.
Len s'apai e len s'ira.
Raimond de Miraval : Er ab la.
Facilement s'apaise et facilement s'irrite.
ASC. FK. De oe mon cœar s'apaie
Qu'en nul païs n"a gent plus douce ne plu--
vraie.
Roman Je lierte, p i3.
Li autre pèlerin... se tenroient tonz apaiès
de faite leur pèlerinage.
JoiN VILLE, p I 16.
i <;at. ESP. PORT. Àpagar. iT. Appagarc.
i3. Apagansa , .y./"., satisfaction, con-
tentement.
No ns cal aver doplansa
De mi, c'ab leu d'APAGANSA
M'auretz del tôt tos temps a vostre latz.
lÎAI.MOND DF. MlRAVAL : Bcu aia'l.
Il ne vous faut avoir doute de moi , vu qu'avee
peu de contentement vous m'aurez entièrement tou-
jours à votre côte'.
i.'i. Dksp.\gamen, s. m., désappointe-
ment, mécontentement.
En n£SPAGAMEN
Venon ades aital afar.
R. ViDAL DE BezadduN : En aquel.
En désappointement tournent incessamment telles
a flaires.
ANC. CAT, Despagament. anc, ksp. Despagu-
, miento.
i5.Despagar, despaguar, V., (lésaj)poiii-
ter, fâcher, mécontenter.
Part. pas. Non den csser blasmatz ,
Car mot n'es despagatz.
(i RlQUIEB ; Per re non.
III.
PAU
45;
11 ne doit pas être blâme , parce que moult il en est
désappointé.
Tan m' an lunhat II mici peccat
lie ion Filb que ieu ay bespagat.
Los Fil Gangs de Marin.
Tant les miens péchés m'ont éloigné de ton Fils
■(lie j'ai mécontenté.
Estai! despagatz
F.nir'els manias \ci/, l'an.
G. HiQuitri : Si m fos.
Ils son I /,;,/;,■ ,ç entre eux maintes fois l'an.
Ni'I liobes df.si'aguat en re.
R. Vidal de Bezaldln : En aquel.
Ni le trouv.ît mécontenté en rien.
ANC. CAT. ANC. 1.SP. Despagar.
5f>. Pactio, .v./ , lat. PACTio, paetion,
pacte.
Ah las PACTios e conveneusas.
Charte de Gréalou , p. 60.
Avec les paclions el convenlions.
ANC. FR. Ainsi fut deffaite celle paetion.
Chronit/iie de Camhray .
AN( . c\i. Pacciô. EM>. Paccion.
17. Pati, s. m., pacte, convention.
Que no acoidarian plus les patis en cas que
no los volguessen pagar.
Docum. de l'i'jii. faille de Bergerac.
Qu'ils n'accorderaient plus les pactes en cas qu'ils
ne les voulussent pas payer.
CAT. Pacte, ESP. PORT. Pacto. it. Patto.
iJ). Pacha , s.f., traité, accord , conven-
tion , société.
Parti m de Inr pacha.
J. Esteve: El dous temps.
Je nie séparai de leur société.
Per que totz bonis deu refudar la pacua
D'ome, cant mal ni auta li a facba.
B. Carbonel de Marseille , Cohlas triadas.
C'est pourquoi tout liomme doit rcluser Yaccord
d'Iionime , quand mal et lionle il lui a fail .
ANC. FR. Avant que je fasse auUie/;ac/ie à toi.
Roman de Fieraùras, liv. JI , pari, i cli. 1 '1
Je te ferai une. pache lelie.
Hist. de Gérard de Neuers , p. ■-().
PAUC, adj. , lat. vwjciis , petit, court.
Un PAUG auzel en mon ])unb, que no s n'aii
A m mais, qu'ai cel uua grua voian.
G. Faidit: Tant ai sufert.
Un petit oiseau en mon poing , qui ne s'en ailli-
pas . j'aime davantage qu'au ciel une grue volant.
58
458
PAU
De lieis me clam t'ai plus iiiDad»
Que ijula cloua c'anc (os iiaila ,
F- aincy la pauca c toza.
(ilULLAUME DE BeRGIIEDAN : ArilifS seillicl
Je me plains de celle que j'ai plus aiine'c <|ui'
nulle (lame i[ui oncqucs fut neo , el je l'aimai pclilr
il jeune fille.
TifjbeiJ, sohro luia aigua, ;ln,s paucs inostifi-.
RntiKin lie Gérard de Rossillon , fol. 8(>.
1 rouviiil , sui- ( If lioirl d' ) une eau , deux petii ^
Mioutiers.
SiibsMtiUv. Trop lozelz la;; ma.s...
Als PAUCS et aïs grans.
G. FiGUEiRA.s : Sjrveutes vuelli.
Trop vous rongez les mains... aux jiclils el ;ni\
m'ands.
Vry caz.er per les fo.ssalz
Paucs e grans per l'erhalge.
Bertrand de Bohn : Be m yX^lz.
Je voifi lonilier dans les l'osse's /)e/(7.s- et grands mu
riierliage.
— A (h'. Peu.
Pauc vey lieys c|n'Ion .i/or.
S(>r;i)ri, : Avlas.
Je vois peu celle que j'adore.
Si mi don.s, qn'ieu am tan
F,t amarai, no m tlesani,
Pavc tein antra desamnr.
A. Catalan.s : Als enlendeiis.
Si ma dame, que j'aime lanl et j'aimerai , ne eesM-
pas de m'ainier, je crains peu autre indiflëreuce.
Del papa sai que dara largamen ,
Pro tlel perdou e tauc «le son argen.
Bertrand d'.A.llam\non III : D'un sirvenle<!.
Du pape je sais qu'il donnera largement , Leaucoiii'
du pardon el peu de son argent.
ANC. m. Celui qui \>a\\e paiic.
Trad. de S- Bernard. MoNTiAlicoN , Bill. MM.
Ms.,p. i;'H.'i.
Snbstniuii'. E M trop velliar e'I tauc dormir.
AnNAtiT) DF. IVlAUUEil, : llona penser,
F.l le liop v<:iller et le peu dormir.
Enlr'el trop e'I pauc mesura jaiz.
Guillaume de Montagnagout : ISuUi. ii.im.
Kntre le beaucoup et le peu gît sagesse.
hoc. Dix a totz que anesso maujar .i. tw.c.
Phii.omena.
Dit à tous qu'ils allassent manger un peu.
De mon cor qu' avetz tôt , un pauc rendre
Peyrols : Ben dei.
De mon ro'ur que vou-; avez (oui, rendre un peu.
PAU
l.oc />rot'. Gran be fai
Un pauc de cliaiizinicn.
Arnaud de Mardeu, : Bel m'es.
Grand liieii fait un peu de gracieuseté.
ANC FR. Revenez iin paii devant mvdi.
Poé/ne d'Hugues Cupet , fol, i!î.
( a r. Foc. f.sr, Poco. port. Pouco. it. Poco.
Jdv. comp. Aissi m rais pauc a pauc en la \ ia,
AlMERi DE Peguilain : Atressi m pren.
Ainsi je me mis peu à peu dans la voie.
I'auc t. pauc se laissa deobazer.
Bertrand dr Bobn : S'iei\ (o^.
Peu ù peu se laisse déelioir.
ckT. À pocit (i poch mon esforcseut descreixer.
Ai'slAs MaI'.ch : La mia por.
F.sp.
F. fueron las razones poco a poco canibiaudo,
Puema de Àle.randro, st. aqt.
l'oR T. Milbor sera servir vos d'elbs ^oco e poco.
Dorinn. de \[\!\6. Etucidnrio, t. I , p. ()().
11'. Siocbè vada a poco a poco sncciandola.
Sagg. di Nalur. esper., l\.
Venc suau , celadamen,
Pauc cada pauc,
Raimond 1,'EcRlVAlN : Seuliors l'anlr'ier.
Vint doucement , en cachette, pelil l'i petit.
•So fo Iloinn la grans , pauc cada patic creissens,
Pierre de Corbiac : El nom de.
Ce lut Rome la grande , peu à peu croissant.
Un sac li vai niosirar de deniers pauc mfns
pi en ,
J-. de S\ II, nior.it.
Un sac lui va monirer de deniers à peu ;"< .< plein,
ANi:. i-R. Fsloil de sept palmes, peu moins.
Rabi.lais, liv. V,c. /j-'..
No us deman ollra grat PAtic ni gaire.
Beranger de Palasol : Bona dona.
.le ne vous demande outre gré ^eK ni beaucoup.
An PAUC no m rompet mos correiz.
Le cOiMTE DE Poitiers : Kn Alvernlie.
Peu s'en fallut (si) ma courroie ne rompit.
A l'Auc lo cors no m'esclala,
Bambaud d'Orange : Als durs nu-,.
Peu s'en faut {si) le cfeur ne m'éclate.
AKC l'K. K ma dame Irnis de merei si diiie
Qu'à pou ne dis qu'en son cuer faut nature.
Kust.^che le peintre, Ess. sur la Mus., t. II ,
p. IÇ)1.
Se tint à pou que il ne furent tuit mort et pris.
VlI.LEHARDOUlN , p. 86.
.IpcMi (|nc il ne m'ont lue-
Roman du P,enar! , I. III , p. ixç).
PAU
A poc II cueis ne li part souz l'iixeU'..
Romande Gérard de tienne, v. s.'iili.
(AT. A poc.
Tiiii auliimado i\ae a pocos se le saliera el ;iliii;i.
l'tiemii de Alexnndrp, cop. S.
IV. A po'co eiisieiiie la lier ineinWe alla i'hia!;i
luce.
Voigar. dette Pist. di Seneca, [list. y^.
De r.\ur en vavc receup conort.
Pas.iio de Maria.
t)c peu en peu elle reçut encouragement.
En palc, dona, me pogras tau
Far (l'ainor e de bel .seublau.
Arnaud de Marueil : Doua sel que.
Avec peu, dame, vous pourriez me faire tanttl'a-
niour et (le belle apparence.
El cors e'I cor, e'i .saber e'I veiavre,
K l'ardimen e'I seu e la vertut
Ai mes en lieys , e no n'ai relcngnt
IN'i PAuc NI PRO per ncgtin aulr'afaire.
P. Raimond de ToijLoi;sK. : ISo m puesc.
Le corps et le cœur, et l'esprit et la pensc'e , et le
courage et le sens et la valeur j'ai n)is en elle , et
]e n'en ai retenu ni peu ni prou pour nulle autre
allaire.
Qiian m'albir qu'eu sui de joi loiugnatz ,
Per PAUC inos cors del tôt no s désespéra.
Kaimond de Salas : Si m fos grazitz.
(>uand je pense que je suis éloigné de plaisir,
peu s'en faut (si ) mon cœur ne se désespère entiè-
rement.
(.AT. Per poc lo taca.
Duc. cat. cast. tat.
1-.P.
Porpoco non vos digo que villanos semeiades.
Poema de Atexandro, cop. 238.
iT. Corse al ciior a niancafîore nna subita
Ictizia e per poco non lo core... j)er debo-
lezza non peri.
BoccAccio, Filoc., lili. IV.
Che per poco è cbe teco non mî risso.
Dante, Infemo, c. .^o.
A PEU PAL'f; no m siii lai.ssalz de clian.
Cadenet : Ouan la neus.
Peu s'en est faltu [si] je ne me suis pas lassé de
cliant .
Quant ar vos lu'oblidalz,
I'er u.n pauc non muer desc.
B. DE VENTAPOin : Conorlz era.
Quand maintenant vous m'oubliez , peu .■•'infant
(si) je ne meurs sur-le-tliamn.
PAU
45?)
Cinij coin/), lîeu sapcban qu'els prelz aita.n
PAUC coM ilii me.
SoRDEI- : l'ianlier vueili.
Qu'ils sachent bien que je les prise <iu.\st peu
ciiininc ru\ moi.
2. ]\\iJQUKT, (idj.dim., polit, niiiicc,
nuhic.
Sel (pic son PAUitUET poder
h'a volontiers, non deu esser idasiiialv:.
Le iMOlNE DE MONTAUDON : .\ 1 a pdl.
Celui qui fait volontiers .sou petit pouvoir, ne
doit pus être Mimé.
Sul>stantii'.
Non es liom el mon , per can que sia nafral ,
Qu'en bègues nn pauquet, c'ades no fos sauat .
Iloinan de Fieratiras , v. 853.
Il n'est lionime au monde, pour combien qu'il soil
Messe, qui en bût un petit (un peu) , qui inconti-
nent ne fut guéri.
CAT. Poqnet. tsp. Poquito. vv. Pochetto.
î. P.AUijUEZA , S. f. , petitesse, petite
(jiiantité.
Quant a grandeza et pauoueza.
Elue, de lus prupi:, fol. 23 1.
<^)uaut à grandeur et petitesse.
l'er PAU(^)UESA de sanc.
Trad. d'Albucasis, fol. .'i^.
Par petite quantité de sang.
ANC. cat. Poqitea. anc. esp. Poqiieza. iv. J'o-
chezza.
PAU PRE, J'AUBRE, PAURE, odj . , lol.
p.\ijpc're«/ , panvi'e, indigent, néces-
siteux.
Hom PAUPREsiion troba ab inanen
Nulb'amistat , si gazaub no y vezia.
Pons de la Garde : D' un sirventes.
Homme pauvre ne trouve avec riche nulle amitié,
.•^i profit il n'y vojait.
leu viu de paupra prevenda.
Ht GUES de Saint-Cïr : Servit aurai,
.le vis de pauvre provende.
S'ieu sui PAuiiREs, vos avetz pro argen.
Elias d'Uisel : Lo desiricr.
Si je suis pauvre, vous avez. assez d'argent.
Fig. Paupkes de cor e d'aver poderos.
Der.nard DE RovENAC : .la no vuelli.
Pauvres de cteur et de richesse puissants.
Nos em totz pauues de poder.
^. et rert.. (ol. /Jf).
ISou-. -.onMius lou.s pauvres de pouvoir.
.\6o
PAU
Siiàst. Meus a q' iis paubres (lesjjulhalz.
Pons de Capdueil : En lionor.
Il a moins qu'un pauvre dépouillé.
One aines Dieu, e que fes be albs paubres
Phii.omena.
(^)u'il aimât Dieu , et rju'il fît Lien aux pauvres.
TAT. ESP. ponr. Pobre. it. Povero.
•i.. Paiiret, adj. diin., pauvret,
^'i neîs unn femna paureta.
Trad. du N.-T., S. Llc , cli. 21.
Vit même une femme pauvrette.
CAT. Pobret. i-ort. esp. Pobrete. it. Poveretto
3. PaUPRETAT, I'AUBRETAT, padpertat,
PAURETAT, S. f. , lat. PAUPERTATCW,
pauvreté, indigence.
Aissi co 'slai mal al pros pauprbtat.
SoHDEL : Puois trobat.
Ainsi comme sied mal au preux la pauvreté.
Doptava sufrir vilesa e pauretat.
y. de S. Honorât.
Redoutait de souffrir vieillesse et pauvreté.
' — Fig. Nudité.
Non ac vestiiuen
De que pognes cnbrir sas palbretatz.
T. DE GuiLLALMET ET d'un paiEUB : Senlier prior.
Il n'eut pas vêtement de quoi il pût couvrir ses
pauvretés.
Tan enportunamens mostron luis pauper-
lATZ
l^.et Fert., fol. 69 .
Si importunément montrent leurs pauvretés.
ANC. FR. Cliéoir eu povretet.
Trad. de S. Bernard. MontfaucO-N, Bibl. hihl.
Ms.,p. i384.
Si j'ai froit et pauvreté.
Roman de Berte , p. .'iiî.
ANC. CAT. Pohretat. anc. esp Pobredacl. ir.
Povertà, povertate, povertade.
/(. Paubreza , PAUREZA, s.f., pauvreté,
indigence.
Qaant hom honrat torna en gran paubreza.
P. Vidal : Quant hom.
Quand liomme honore' tourne en grande pauvreté,
Per eyssir de paureza.
F. de S. Honorât.
Pour sortir de pauvreté.
r\T. Pobresa. esp. port. Pobrcza. it. Pme-
rczza.
PAU
5. Paih'rier , v. m., pauvreté, tni.scre.
Mais ye » trairai de paiiprier
Al) nii sirventes que t prolier.
Raimond de Mirava7. : A Dieu me.
Mais je te tirerai de pauvreté avec un sirvenle
q.ui te profite.
6. PaUBRERIA, PAUBREIRA, PAUPREIRA ,
PAURIERA, PAURIEIRA, S.f., paUVreté,
misère, indigence.
El geta lo paubre de pal-breria.
G. FiGUEiRAS : Un nou.
11 retire le pauvre de pauvreté.
Lhi paure s'adeliecho en lor paurieira aissî
coma Ibi rie en lor riquezas.
Liv. de SjdruCj fol. ^9.
Les pauvres se délectent dans leur pauvreté ainsi
comme les riches dans leurs richesses.
Soccor a la paupbeira de tos amies.
Trad. deBède , fol. 2.
Porte secours à la pauvreté de tes amis.
Loc. fig. Anc no gaaris de paubreira.
Bernard de Rovenac : Una sirventesea.
Oncques il ne guéiil de pauvreté.
E.sp. Pobreria.
7. Paubramen, PAuriAMENT, oth, , pau-
vrement, misérahlemenf.
El sap qne Dieu vole viare paubramen.
Gi'iLLAUME de MciNtagnagout : Per lo mon.
Il sait que Dieu voulut vivre pauvrement.
Vieil ses grat e paubramen.
Le moine de Montaudon : Pus Peyrc.
Vit sans aigrement et pauvrement.
CAT. Pobreinent. esp. port. Pobremente. it.
Poveramente.
(S. Paubrezir , V., appauvrir, ruiner.
Part. pas. Los as paubrezitz e tôt lor aire.
Jloman de Gérard de Rossillon, fui. bO.
Tu les a appauvris et toute leur famille.
(j. Apaubrir, V,, appauvrir, ruiner, lé-
duire à la misère.
Per se enreqnezir, volon apaubrir tôt 1)
mon.
Destiuissou et apaubron los cavaliers.
F. cl Fert., fol. i/).
Pour s'enrichir, veulent appauvrir Voul le niondr
Détruisent cl apiuiuvrissenf \cf v.\n:yA'\Qii.
PAU
ANC. FR. Tant qu'il les fist apovroter.
Fahl. et conl. une, t. 1 , p. 243.
(^ar apovrez les avez toz.
Nom', rec. defalil. et conl. anc, t. I , p. 58.
ANC. CAT. Apobrir.
lO. EmP.\UBR1K , EMP.\l RKEZIR , ENPAU-
BREziR, 7K, appauvrir, devenir pauvre.
r Fes luainz paubres eiiriquir
■ E ruainz nianeiis entahurezir.
■ Ih.'GL'ES DE Pena : Cora que m.
I Fil maints pam-res enrichir cl maints riclics ap-
pauvrir.
Part, pas,
Meten del sien tro n'es empaubrezitz.
G. RiQViER : Jamais non.
Dépensant du sien jusqu'à ce qu'il en est appauvri.
Uns ries vilans sera niiells acuillitz
Qu'uns boms gentils que sia empaubriz.
Un troubadovr a.nonyme, Coulas esparsas.
Un riche vilain sera mieux accueilli qu'un i;enlil-
homme qui soil appauvri.
ANC. CAT. Empobrezir. cat. mod. Empobrir.
ESP. PORT. Einpobrecer. it. Impoverire.
ï II. DEPAUPER.4R, V., lat. DEPAUPERAR^,
appauvrir, rendre pauvre.
Part. pas. Qae lo pays de Lengadocb sia fort
depopulat... et depauperat.
Tu. de i424' ^'•''- ^'^ Languedoc , t. IV, pr.,
p. 422-
Que le pays de Languedoc soil fort dépeuplé... et
appauvri.
CAT. ESP. Depanperar.
12. Depauperacio, s.f., appauvrisse-
ment.
F!g. Depal-peracio de vigor.
Elue, de las propr. , fol. 49-
A ppaiivrissemenl de vigueur.
PAUSA, PAuzA, S.f., lat. PAU.SA, pause,
repos, [)aix.
Aian vida eterna e pauza sempiterna.
A', de S. Honorât.
Qu'ils aient vie éternelle et repos sempiternel.
¥.n la fi de coLla deu esser tos temps pacza
])lana e finals.
Leys d'amors, fol. 17.
A la fin de couplet doit toujours être pause plane
r| finale.
I.oc. Jamais non nnran pausa,
PAU
461
Si uo'l luelou tôt vin de sol la lausa.
Bertrand D'ALi.AMAfiON : Del arcivcsi|uc.
Jamais ils n'auront repos, s'ils ne le metlenl tout
vit sous lu pierre sépulcrale.
Aniois dilz ver et escarnis,
E doua pausa ab gian afan.
P. KcGiERS : Tant ai.
Amour dit vrai et raille , et donne repos avec
glande peine.
l'er qu' ieii ti prec qii' eslias en pausa.
Trad. d'un Evang. apocr.
C'est pourquoi je le prie que lu sois en repos.
Ara fuizaz pausa aissi.
PUILOMENA.
Maintenant que vous fassiez pause ici.
L'ost es meza eu catui, non preu pausa ni fi.
Roman de Fierabras , v. 5o33.
L'armée est mise en chemin , elle ne prend pause
ni fin.
Jdv. comp. Pueis .sabon
Far per que honi mais vulba
Bona pausa .
Gavaudan le Vieux : Aras quan plou.
Puis savent faire pour qu'un homme vaille da-
vantage longtemps.
Atrestal pot de lieys far
Kn lna petita pausa.
B. DE Ventadoub : Amors e que.
Peut faire de même d'elle en un petit instant.
ASC. FR. Si ne firent oncqxxes pansée ni arrest.
Romande Galien Réthoré, fol. 77.
CAT. ESP. port. Pansa, it. Posa.
1. Paus, s. m., repos, pause, paix.
Loc. Ab lo rey mi vuelb acordar
D'Aragon , e tornar eu paus.
Bertrand de Born : Quan vey pels.
Avec le roi d'Aragon je veux, m'accordcr, et reve-
nir en paix.
3. Pausament, palzamen, s. m., repos,
délassement.
Establi nueg e jorn ben e ginhozamens,
Lo jorn per afaiiar, la nueg per pauzamens.
Pierre de Cobbiac : El nom de.
Etablit nuit et jour bien et ingénieusement, le
jour pour travailler, la nuit pour délassement.
— Suspen.sion, césure.
Per lo qu:il pauzamen, la senteusa es dnj)-
toza o escura ad entendre.
I.ej s d'amors , fol. 108.
Par lequel repos, la phrase est douteuse ou ohscui •■,
à entendre.
4t)2
PAU
— Coiivenlioii , stipulation, traité.
Fe acorder e tausameint L' acorders e 'I
l'AlJSAMENT fo «Ilals.
Tu. de 1226. ArcJt. du Roj., J, 320.
Fit accord cl lont'enliun... L'accord et la conven-
tion fut tel.
iT. Posamento.
'(. PaUSAR , PAUZAR , V. , lat. PAUSAKt' ,
poser, placer, mettre, i^lanter.
Elhs lo van pausar eu .1. liel lieyt.
Philomena.
ils vont le poser sur un beau Ut.
"Venc josta me son cors pausar.
P. Vidal : Abril issic.
Vint auprès de moi poser son corps,
.lui. causellas a pausar reiiquias.
Philomena.
Quatre châsses à mettre reliques.
Es vengatz a Muiel, e pausa i i' anriflor.
Guillaume de Tudela.
list venu à Murel , et y plante l'oriflamme.
J''ig. Domna que en bon pretz s'enteu,
Dea bea pausar s' enteniîansa
En un pro cavallier valen.
Lv comtesse de Die : AL joi et.
Dame qui en bon mérite s'affectionne, doit bien
placer son afi'ection en un preux chevalier vaillant.
IVo PAUs tôt mon afar en patz.
Dalfinet : De mieich.
Jusqu'à ce que je mette toute mon affaire en paix.
Mon chantar pauzer' en reruembransa.
B. ZoRGi : Non lassarai.
Mon chanter je mettrais en souvenance.
— Fi.xer, convenir, établir.
Can venc al jorn del terme qu' ilh pausero.
Lii'. de Sjrdrac, fol. 2.
(^)uand viut au jour du terme qu'ihjîxèrent.
— Supposer, établir.
Ar o PAUZEM aissi.
IzARN : Diguas me tu.
Maintenant supposons-le ainsi.
Aissi propriamens co lo lati o pausa.
y. et Ferl., fol. 6^.
Aussi e.\prcssément comme le latin l'établit.
— • Reposer, prendre du repos.
Caut fon las de caminar, se venc pauzar a
1,1 fout de Jacob.
/^. et Vert., fol. 102.
Quand il (ut las de cheminer, il se vint reposer
a la ibnlaine de Jatoh.
PAU
La iiuoich, non puesc pauzar.
15. DE Ventadoub : Quau lo vert.
La nuit , je ne puis reposer.
Anec jurar Maometb que elh uu pausar 1 a
etitro agues tout lo cap a K.
I^HILOMENA.
-Alla juier Mahomet qu'il ne prendrait du re/io.-'
qu'il n'eût enlevé le chef à Charles.
— Percher.
Qui r anzel ve contra '1 cel volar,
Greu pot saber lo loc on s' an ni s paus. j
Serveri de Girone : A greu pot. ^
Qui voit l'oiseau vers le ciel voler, difficilement
peut savoir le lieu oîi il s'aille et se pose.
Loc. Quan no la vey no fi ni paus.
G. Adhemar ; Quan la briina.
Quand je ne la vois , je ne linis ni pose.
IN on PAUSA ni lina jorn que Dieus aia fag.
V. de S. Honorât.
Ne pose ni finit jour que Dieu ail fait.
— Déposer, quitter.
Aquell PAUZA mezura e tempramen que vol
quere razo nalural eu so que es sobre razon e
sobre tôt entendemen.
F. et Vert., fol. 102.
Celui-liî dépose mesure et modération qui veut
chercher raison naturelle en ce qui est au-dessus de
raison et au-dessus de tout entendement.
Part. pas. Ar hi ai pauzat lo cor e'I sen.
Jordan de Confolen : Ancmais.
ÎJaintenant j'y ai placé le cœur et l'esprit.
Pausatz avelz premeirament.
T. DE GUILLEM ET DE G. RlQUIER : Guiraut.
Etabli vous avez premièrement.
— Apposer.
Mandera que y sia pauzatz
Nosire sage!.
Henri , comte de Rodez : Si m fos.
Nous ordonnons que y soit apposé notre sceau.
— Imposer, appliquer.
Que puescas salvar home aissi ab ma pausat.
Aissi ab ma pausada salvas ton companho.
IzARN : Diguas me tu.
Que tu puisses ainsi sauver un homme imposé
avec main.
Ainsi avec main imposée lu sauves ton compagnon.
— .Soumettre.
Qu' el dalfin sia '1 plailz pauzatz.
T. DE G. Faidit et de Peudigon : Perôigons.
Qu'au dauphin soit le dilVériiid soam.is.
PAU
l.oc. Dell osser noiiKul;) comuna , I'au/.at qir
la in.-ijots j);u'l7. sia annexa.
Leys d'aiiiors, fol- l8.
l'oil êtie nommée coiiiiii une , siipj'osé (\\.\c l.i ma
joiirc f)arlic soil aniiexu.
A(h'. coinp. De qu'en pot coini)i'ar
SoI)iranaiiien .\t. i'auzat.
Bref, d'imtor, fol. G7.
l'c quoi il ni jicul noli<'ler eiilièremeiit il li>isir.
<■ KT. Postir. nsp. PDKT. Patisar. n. Posare.
;t. Pausad.vment, «r/i'. , posément.
Be PAUSADAMENT et apenssadaiDcn t.
Tit. de 1293. UoAT, t. XII , loi. 22.
r>ieii posément et avec i-cllexioci.
Vaii pauc et rAUZADAiMENT.
Eluc.di; las jnopr., fol. 25.
\ ont peu et posément.
ANT. CAT. Posadatnent. cat. mon. Pausiuld
ment. e.sp. vov^t. l'ansadainenti'.
G. Ap.\usar , ?'., a|)j)li(|iier, impiiti'C.
Tan li APAU.sARJa dissipation
Dels bens del evesc.it.
/'. de S. Honorât.
Vont lui imputer hx dissipiilion des l)iens du IV-
vêcbé.
— Expt)scr.
Per dialectica , sai niolt lazonablainen?.
Apauzar e re.spiindre.
Pierre de Corbiac : El nom do.
l'ar dialectique, je sais moult raisonaaldenient
e.r/;o5er et re'poudre.
ANC CAT. Aposar.
7. Uepalsau , ?'., déposer.
El DEPAUSET del aicivescat de Rems Robei I.
dit. dels iipnsl. de Roma , fol. 9:^.
Il déposa de rarclievêclie' Je Reims Roherl.
Part. pas. Fo depauzatz per la volontat del
rey Hnj^o.
Cal. dels apost. de Roma, fol. K*|
Fut dépose par la volonté du roi Hugues.
r\T. ESP. Deposar,
8. Dkspauzatio, s.f-, déposition.
D'aqnesta nE.sPAUZATio d'.-iqne.st Cbyldeiie
Cal. dels apost. de Roma, fol. too.
De celte déposition de ce Cliildei ic.
f). DfPALZAMENT , UF.PAUZAMKN , S. /II..
dépôt.
(larda lo pepaczament.
Trad. de ta l" Ùpît. de S. Patd ù Timnihée
fiarde le dépôt.
PAU
463
1.1) depauzamin de las (•.lu/as o de las nier-
ces del mort.
Petit T'Iialanius de Montpellier, p. 91 -
\.e dépôt i\e<i tlioscs ou des marchandises du moi I .
10. Dkzapauzak, î>., déposer.
Dezapauzet molz evesqiies, per sinionia.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 141.
Déposa de nombreux évêques , pour simonie.
Part. pas. Vo dkzapaizmz de la dignitat d.l
einperi.
Cat. dels apost. de Roma, fol. i i().
Fut déposé de la dignité' de l'empire.
I I. Empauzamf.nt, 5-. ni., imposition.
Per EMPAtJZAMF.NT de las mas dels apostol-.
Trad. des Actes des apôtres, cli. 8.
Par imposition des mains des apôlres.
i2.Enpausacio, 5./, imposition, appli
cation.
Per la expausacio de las raieuas mans.
Trad. de la 2= Epil. de S. Paul à Timolhee .
Par \' imposition Ac% miennes mains.
I 3. EmPAUSAR , EMPAUZAR , IMPAUSAR , V. ,
im|)Oser, appliquer.
Nom EMPAUZAR, segon la volontat.
Leys d'amors, fol . l^i.
Imposer nom , selon la volonté.
No si présuma pas a empausar lo nom de
pasior, si non pot essegniar.
Trad. de B'ede , fol. 55.
Qu'il n'ait pas la présomption de s'imposer le
nom de pasteur, s'il ne peut enseigner.
F.MPAUSAR pena.
Statuts de Proi-ence. Bo.my, p. 2.
Imposer ]ifine.
Impausar... taillas.
Statuts de Provence. JfLirN, t. II, p. 3;5().
Imposer... tailles.
CAT. Imposar.
i4- ExPAUZAR, V., exposer.
Qu' om EXPAUZE o déclare per autras p.i-
ranlas.
Leys il'amors, fol. l3G.
Qu'on e.vpose ou ile'clari- par autres paroles.
Part. pas. Adboias a gel, ailes a ploia... si>
KXPAUZATZ.
Elue, de tas propr., fol. 162.
Tantôt à gelée , maintenant ù pluie... sont exposés.
CAT. Exposar.
i5. DisPAis\R, ?'., dispo.ser, projeter,
arrêter.
464
PAU
Part. pas. A dispausat de far son passage.
Rég. des États de Provence, il\oi.
A arrêté de faire son passage.
(AT. Disposar.
16. Pkrpauzamen, prepauzament, pro-
PAUZAMEN, 5'. fU . , pi'OpOS , rcsollltioil ,
détermination, intention.
Gurp tort et avareza
E tôt fais PERPAUZAMEN.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Quille tort et avarice et toute tatisse déten/iin<ilion.
Totz SOS PREPAUZAMENïz , cs (Ic far lo pLizer
De Jhesn Crist, lo rey.
F", de S. Honorât.
Toute son intention , c'est de faire le plaisir de
Jésus-Clirist , le roi.
No y ai nulh ferm propauzamen.
Pons Santeuilde Toulouse : Marritzcum.
Je n'y ai nulle ferme détermination.
Perseverancia , so es ferm perpauzamen de
gardar so que hom a promes a Dieu.
F. et Fert., fol. g5.
Persévérance, c'est ferme résolution de garder ce
qu'on a promis à Dieu.
17. Prepaus, s. m., propos, résolution,
intention.
Aras tornein al prepaus.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 102.
Maintenant retournons au propos.
18. Perpauzar, prepausar, V., propo-
ser, présenter, offrir.
Ausît ay Teritat ,
Que ta as nna fylla qne a mot gran beutat,
F. prepausas l'a vendre.
F. de S. Honorât.
J'ai appris vérité, que tu as une fille quia nioull
grande beauté, et tu la proposes à vendre.
El nom de Dieu omnipotent,
Vos PERPAUS de comtar breument
La vida d'un sant cavalier.
Fragm. de la Fie de S. Georges.
Au nom de Dieu tout-puissant , je vous propose
de conter Lrièvement la vie d'un saint chevalier.
Fig. Ditz e prepauza sa razo.
Liv. de Sjdrac, fol. 37.
Dit et présente sa raison.
— Résoudre, décider, se proposer.
PREPAitsoN de intrar a Lerins.
F. de S. Honorai.
Décident d'entrer à T.(!rins.
PAU
Part, pn'-s. Uavid , sos paires, enans
Lo temple Lastir perpausans ,
Aparelhec, ans de sa fi ,
La materia.
Brev. d'amor, fol. ^9.
David, son père, auparavant ie /jro/Joinnt de hâlir
le temple , apprêta . avant sa fin , la matière.
Part. pas. S-xx^i'A-R. PERPAUSAxdefayrepenedenza.
F. de S. Honorât.
Auront résolu de faire pénitence.
— Préposer.
Son PREPAUZADAS ad aquesta dictio.
Leys d'amors, fol. 12.
Sont préposées à ce mot.
CAT. iT. Preposar.
ig. Repaus, v. /«., repos, calme.
Quan me soi anatz jazer,
E cug alcan repaus aver.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Quand je me suis allé coucher, et pense avoir au-
cun repos.
L'antrui repaus t'es afans.
P. Cardinal : Per folhs.
Le repos d'autrui t'est peine.
CAT. Repos. £SP. Reposa, port. Repouso. it.
Riposo.
20. Repausar , V. , reposer, fixer, ar-
rêter.
Repaus mes haels on vostre cors estai.
Arnaud de Makueil : Aissi col peis.
Je repose mes yeux où votre corps se tient.
— Prendre du repos, se délasser.
Gant lo pros cavalier a vcncnt lo torney, ell
s'en lorna repauzar a son hostal.
F. et Fert., fol. 102.
Quand le preux chevalier a vaincu le tournoi , il
s'en i-etourne reposera son hôlel.
Repausar al leyt d' avaricia.
Lo novels confort.
Reposer sur le lit d'avarice.
Delleyt me e m sojorn e m repaus.
Berf.nger de Palasol : Tan m'ahellis.
Je me délecte et me séjourne et me repose.
Fig. Repausa se en Dieu, que lo coforta.
F. et Fert., fol. 102.
Se repose en Dieu, qui le réconforte.
Part. pas. Quan son estât arribatz, et an agnt
KEPAUSAT.
Chronique des .albigeois, col. ().
Quand ils ont été arrivés , et ont eu pris dr. rejtos.
CAT. ESP. Reposar. port Repousûr. it. Riposare.
!
PAU
'j.o. SuPAUSAR, i>., supposer.
SuTAUsEM (|ne la iiinliiiitia lo laisse.
yirbredf Balathas, fol. 2<)o.
Supposons que la maladie le laisse.
Part. pas. Supacsat que un baio del rey de
l'ransa niov giierra.
Arbre de Datalhas, fol. io'|.
Supposé qu'un baron du roi de France excite guerre.
lAT. Suposar.
x\. SoTZPATZAR , v. , mp\Ue aii-dcs-
-SOUS.
Per aiiiistat... o per pareutesc. non sotz-
ivvuzvaM lo ineiis digne al autre luai.s digne.
Carttdairede Montpellier, fol. /jg.
Par amitié... ou par parente' , je ne mettrai pas le
moins digne au-dessous de l'autre plus digne.
5:2. Pressupauzar, V., présupposer.
Avtal maniera de pailar pressuvauza qn' oin
sapia plenieramen tôt lo fag.
Alcns moi/, que pressupauzo enterrogatio.
Leys d'amors, fol. 120 et 77.
Pareille manière de parler présuppose qu'on sache
pleinement tout le fait.
Aucuns mots qui présupposent interrogation.
Part. pas. Tractât havem de) accen , per que,
segon r Gide presscpauzat, devein tractar
de riins e de coblas.
Leys d'amors, fol. 10.
Nous avons traité de l'accent, c'est pourquoi, selon
Vordre présupposé j nous devons traiter de rimes et
<le couplets.
<\T. Presitposar.
9/i. SoBREPAUzAR , V., poscr dcssus.
Sobre aquellas negiina graissa non sobi\e-
PALZARAI.
Cartulaire de Montpellier, fol. 129.
»S'£<r celles-là nulle graisse je ne mettrai.
i[\. Entrepausar, INTERPAUZAR , ?'., iii-
terpo.ser, intercaler.
Enter[)0.siliva es diclia, qiiar fntbepauza
las dilas cousonan.s entre la preiuieia leiia e
la vocal .subsequen.
Lejs d'amors, fol. 110.
Est dite inicrpoiitive, car elle interpose lesdiles
consonnes entre la première lettre et la voyelle sub-
se'quentc.
Part. pas. Persona interpauzada.
Tit. de 1289. l^OAT, t. XI , fol. 97.
Personne interposée.
ANC. CAT. F.ntreposar. cat. M'>n. Interposnr.
III.
PAU
.1(J,1
25. Contrapausar , V., opposer.
(!oNrRAPAUSA... la via de verita.
Doctrine des yaudots.
Oppose... la voie de vérité.
Part. pas. "Vea ergoil es contPvAPAUsada l'nmi-
litalz de Crist.
Trad. de liède . fol. 35.
A orgueil est opposée l'Iuimililé du Christ.
CAT. Contraposar.
PAUTA, s. f., patte.
.1. lop mal e cruel e afainat, lo quai pre.s
lo cap entre sas pautas prcmieras, ses tocar
de las dens.
Cat. dels apost. de Roma, fol. I20.
Un loup méchant et cruel et alïamé , lequel prit
la tête entre ses pattes premières (de devant) , sans
toucher des dents.
PAUTOMS, s. m., pautonier, gueux.
Aisi coni , per aventura,
Pautoms pot ric devenir.
G. Olivier d'Ari.es , Coblas triadas.
Ainsi comme, par aventure gueii.v peut devenir
riche.
iT. Paltone
1. Pautonier, pautoner, s. m., pauto-
nier, vaurien, gueux, libertin.
Vovcz MuRATORi , Z)m. 33.
De .11. parelbs de barras la porta es etablia
E cadenas de fer faytas ab maestria :
Us pauto.vieu la garda de mot gran felonia ;
Golafre es nomnatz.
Roman de Fieraùras, v. 3960.
La porte est affermie avec deux paires de harres
et chaînes de fer faites avec habileté : un 'vaurien
de moult grande félonie la gard('; Golafre il e^t
nomnv'.
.Son filli de Iroliers,
De ribaiitz, o d'autres paotoniers,
15. Cardonei, de Mahseille, Coblas triadas-
Sont fils de coureurs, de rihauds , ou d'autri-,
mieux.
Mas que fosson pautoniei\.
T. DE PoNNKFOV ET DK Blacas : Seign' Klc.
P'.iurvu qu'ils fussent o'aHr/en.ï.
ANC. KR. Quatre chivaus m' i faites anseler...
Kt par desns nn pautonier monter.
Roman de Roncevau.v.
Mult véissiez larronz i pautoniers errri .
l'n pautonier fîst sus lever
Ki la porte debvcit garder.
Roman de Rou , v. /J253 ri Sir»,!. ^
59
46G
PAV
Souvent fait le peuple de giaiit :ulluil'ation^
(le la riche robe (.l'an orç^ae'i\\fa\ paiito/iiiic! ,
mais il ne sçait par quel labeur ny à qncllr
difficulté il l'a acquise.
OEin'ves d'Alain Chaitier, ji. JÇp-
Adj. Molt m'enoia d'una geul pautonera.
Palazis : Molt m'enoia.
Moult il m'ennuie d'une geul giieinr.
ANC. FR. Un ord félon , vilain , puant.
Qui moult e.st niau.s et pautoniers.
Le boi nE INavahre, cliatisonSi.
(?est par vous, dame païuonière ,
F.l par vostre foie manière.
Roman <li- In liose , v. 9161 .
!T. Paltoniere.
1'A.VOR, PAOP, , s./., I;it. PAvoR, pom .
ftayeiir, crainte.
Non aiatz pavor que d'aqticsta part no.sti:;
vos vengna degun dampnatge.
Philomena.
IS'ayez pas peur que île celle part nôlro vou-
vienne nul iloniniat;c.
No m'en teura taor.s
Qu'ieu non digua so qu'aug dir entre no.s
Del nostre rey.
Bertrand de Born : Un sirvcntes farai.
Ne m'en retiendra peur que je ne dise ce que j'eii-
lends dire entre nous de notre roi.
Paors non es leniorz.
Nat DE MoNS : Silot non.
Peur n'est pas crainte.
Loc. lus.samen trenibli de paor ,
Com fa la fuelha contra '1 ven.
B. DE Ventadour : ]Non es mcraveilla.
Également je tremble de peur, comme l'ail l.i
leuiîle contre le vent.
Ges dompna non ausa descobrir
Tôt so q'il vol, per paor de faillir.
Le comte DE Provence : Vos que m.
Dame point n'ose découvrir tout ce qu'elle veut ,
Y-iv peur de faillir.
ANC. FR. Te\ poor a que tôt tressue.
Fahl. et vont. anc. , t. I , p. 25j.
De chiaux où J} es. paor n'a lui.s...
Car ta péors purge et saacbe
L'âme aussi con par un tamis.
Thibmd de Malli ou Helinand , Fers sur la
Mort.
Il a grant poor de l'enfant...
Partonopex or a paor.
n. Je Purlonopex de lllois, Not. de> Mss., t. IX,
p. ir> et l(j
PAV
ANC. (AT. Paor. i.vr. mod. Por, pavor. im-.
roiiT. Pavor,
i. Pavoros, paouos , ndj., pcaiciis ,
ciaiiitif, pffiayt}.
Aqnellas que son verayamens verges solivi
('sser l'AvoRo/.AS e vergonhozas.
r. et Fert.j fol. 95.
('elles ((ui sont verilaljlenienl vierpes soûlent êlr
craintives et honteuses.
I'aoros
.Sun (Ici passar com del morir.
P. (', \i:uiN\I. : Quan vev.
Ils soni peureu.v du passer conjnie du mourir.
Mot foron PAOROs e trist.
/'. de S. Honorât.
Moult fuient ç//>-n>c.s- et trisles.
AN( FK. lU cil s'en vet tout /j<'o/-f).t.
Ttoinan du Pyenitrt , t. I, p. ?.i>.).
<:Ar. Pavoros. esp. pour. Pavoroso. rr. Pau
roso.
':>. PA()^>ozAMF.^.s, ^worosamex, ddv., li
iniJeniotit, craintivement.
Anero v paorozamens.
ylbr. de l'A. et du N.- T. , fol. :> . .
Ils v allèrent timidement.
Non PAOROSAMiN, HOU lart.
Rci;la de S. Benezeg , fol. ai.
Won timidement , non tardivement.
r\T. Pavorosainent. 1 sp, port. Pavorosamenir.
iT. Paurosatnente.
!\. Pauruc, paoruc , odj. , peureux,
craintif, poltron.
Qui ns appellava paoruc,
Semblaria que vers non fos.
Bertrand de Born : Maitolin.
Qui vous appelait poltron j il semblerait que (ci')
ne (ût pas vrai.
Fig. Ab ma volontat pauruc.ha,
No m'a laissât carn ni sanc.
GiRMin DE B0RNEIL : Quant la bruna.
Avec ma volonté craintive , elle ne m'a laisse
cbair ni sang
ANC. CAT. Paoriich. cat. mod. Poriig.
5. Paurugos, (k/j. , peureux, craintif,
poltron.
Los discipols rAt:Ri:c.os
Redet ardits e vigoros.
Brev. d'iiinor, (o\. 181.
Les disciples c/Y(/«///i il rendit liardis et vigoureux.
PAV
Iota bestia ses saijc es luay I'AUIIUOA.
Elue, de las propr., loi. 29.
Toute hclc sans saiii; est plus ptureiisc.
G. EsPAVORi)IR, KSPAORlim , KSI' A OUI I'. ,
V , effrayer, épouvanter, alarmer,
«ffaroucher.
Dis l'antre, per rspavordir :
' Yuelh qu'en veias d'aunes inoiir,
I Brev. d'amor, loi. 186.
' l.'auUe Jit , pour v[frayer: Je veux que vous en
MiNiez d'autres mourir.
iCo fes Felip espaordir.
GlRALD DE CalansoN : Fadet joglar.
Comment il lit Philippe s'effrayer.
Lo brans re.spos , doiuna , m' ïspaoric
Que mi fazetz a))res un bel semblant.
AlMERl DE Hellinoy : Sel que promet.
La dure re'ponse que vous me laites , dame , a|U(\s
lin lieau scniblanl, m'alur/iii;
l'arc pas.
KsrAORDiTz e dnptos de venir vays Narbona.
\\c tola sa conipagna espaordida.
Philomena.
Eff'rayë cl redoutant de venir vers Narbonne.
Vil toute sa compagnie effaroitchéc.
Si ni'avelz espaorit.
MARCABRts : Assatz m'es.
Tellement vous m'avez effrayé.
c\T. Espavordir. esp. port. Espavoiir. it.
Spaurire.
7. EsPAVKN, s. ni., épouvante, frayeur,
effroi.
- Aras vos confortas, non aias espaven.
I4 f''. de S. Honorât.
Maintenant rassurez-vous , n'ayez pas àcfrajvur.
No m'en lais mas per dreg espavex.
Arnaud de Marueii. : Aissi cuni selh.
Je ne m'en de'siste que par juste effroi.
«AT. Espant. ESP. Espaelcnto. pokt. Espanio
iT. Spavento.
.S. EsPAVEXTALH , .V. III., époii vatl ta i I .
KsPAVKNTAi.H de favieira
Sembla.
FolQUET de F^UNEI. : Per amor.
Hrssemlile à époiii'anlailtie cLamp de fèves.
Segnros, ses EsPAVENTAr.ii ,
Vuelh fassani d'elbs lai espaijialh
tjiîe sia'l camp» per nos relengutz.
IIlrnaru ut Vt^zEN^c : Ivcrns \ai.
PAV ',67
Hjssure's , sans cpom-antail , je veux que nous
lissions d'eux telle dispersion que le cliamp soit re-
li-nu par nous.
( \ r. Espantall. nsp. Espaiitajo. port. Espaii-
rnllio.
(). ESPAVKNTOS, KSPAVANTOS, ddj ■ , pCMl-
retix.
Si es beslia espaventosa o reiropia.
Trad. du Code de Jiistiiiieit, fol. /| 1 .
.Si elle est bêle peureuse ou rétive.
— I''ponvanf,'il)Ie.
l.a cal es mol... orribla e 'spaventosa.
1,0 Nofel confort.
Laijuelle est ninult... horrible et fpvuranlahte.
CAT. Espantos. e'ip. pdkt. Espnntcso. rr. Spa-
ventosa.
10. EsPAVF.NTAP.LK , odj., éjjoiivai) lal.)le ,
«'ffrovable.
Trobo dos tlums nioll espavi-ntaiîi.es.
Per ombras mal valsas et espaventablas.
Zf/c. de Sydrac, fol. 26 et tj l .
Trouvent deux fleuves mnult épouvantables.
Par ombres mauvaises et épouvantables.
t:AT. Fsp. F.spantahle. it. Espaveiitevole.
I I . EsPAVEisTANZAji^./., erainto, frayctu'.
Espaventa:<za dels ricx.
Régla de S. Ih-nczei; , fol. t)l.
Erayeur Aei riches.
I ?.. EsPAVE>TA:.ir>T, .V. III. , épouvante,
effroi.
1.' i.si AVENrAiMf.NT d'efcrn.
Trad.de Bède, fol. .')8.
J.'ep'rni d'enfer.
AN( . iK. Tant en espouvanteinent de leurs en-
nemis qu'en mépris de leurs maître.
COMINËS , liv. 1 , p. 8^.
.Te ne Irouvoie iorf< .espouvantemenc.
UEuvres d'ylltdn Charlier, p. 274.
rr. Spaveiitaiitcnto.
i '). EsPAVENSA, .V. /"., frayeur, crainte.
Lo (erm voler don ai greu espavensa.
G. HcDEt. : Quan lo rius.
I^e ferme vouloir dont j'ai penibley>'n)CH;'.
l/|. ESPAVKNTABLAMLNÏ, KSPAVENT.\.BLA-
MEN, adi'., épouvantablcmcnf.
Plus si deinostra Esi'Avj.xTAr.r.AMENT
Trad. de Bcde, fol. l\l^-
l'Ius il SI manifxilc épouvantablemcnt.
/,bS
PAV
Esl'WENI AKI.AMEN lo UieilafCt.
Cnt. dels apost. de Rom» , fui. ^!5.
Epoiauintabletnent le menaça.
Ksp. roRT. Espantosainente. it. Spaventevol-
iiiente.
i5. EsPAVENTAR , ESPAVANTAR , V., ef-
frayer, épouvanter.
Si l'obra f' esPavanta.
Doctrine des ('^niidoiS.
Si l'ouvrage y'cpomuinte.
Pros hom s'afortis
E malvatz s'espavehta.
B. DE VeNTADOUR : (luan la doss'aura.
Preux homme se fortifie et me'cliant s'épom'iinle.
No m' irais ni m'EM'AVEN.
G. Faiuit : Gen fora.
Je ne m'irrite ni xn épouvante.
Part. pas. Del plus no us sus pregar gaire ,
Tan soi espaventatz.
Arnaud de Marueil : Mut eran.
Duplus je n'ose vous prier guère , tant je suis
épouvante-
Tota sa compainha fo fort espaventada.
Philomena.
Toute sa compagnie fut fort épouvantée.
*:at. ESP. PORT. Espantar. it. Spaventaie .
PAYMENT, s. m. , lat. pacimenth/» ,
pavé, carreau.
Cazet abauzada en miey del Payment.
Quan viron ambeduy lur filh el payment
Baisan lo e l'enibrasson.
y. de S . Honorât.
Elle tomba prosternée au milieu du pavé.
Quand ils virent tous deux leur fils sui le car-
reau , ils le baisent et l'embrassent.
anc.fr. Il se lessa cliéoir humblement sent
le pavement.
Chr. de Fr.,B.ec. des Hist. f/e Fr., t. V, p. 37^.
Chéi pasmez el pavement.
Fabl. etcont, anc, l. IV, p. 3^2.
CAT. Paviment. anc. esp. Pavimiento. e'jp.
MCin. PORT. IV. Paviiuento.
■1. Pavamen, s. m., pavé, carreau.
Regardât .sul pavamen, e vi una peyra de
marbre.
Cat. dels apost. de Rama, fol. 7.!.
Regarda sur le pavé, et vit une pierre de mai lire.
1. Pazimentar , V. , paver.
PAY
Per edi/icar, pazimentar
Elue, de las propr. , {o\. 190.
Pour édifier, ^«cer.
PAYS, PAIS, PAES, PAHIS, S. III., !ill.
PA^HS, pays, région.
La genser domna qn'ien anc vis,
Ni que sia el mon, so crey,
LuenU ni près, en negun pays.
Arnaud de Marueil: Cui (|Me.
La plus gentille dame que oncqaes je vis , ni qui
soit au monde, cela je crois, loin ni près, en nul pays.
Qnan la doss'aura veuta
Deves vostre pais.
B. DE Ventadol'r : (^Hian la doss'aura.
(Juand la douce aure souffle devers voire pajs.
— Précédé du mot sant, il désignait la
Palestine.
Nos manda a tolz coniinalmeu
Qu'anem cobrar lo sant paes.
P. Vidal : Baros Jliesus.
INous commande à tous ge'néralement que nous
allions recouvrer le saint pays.
Loc.fig, N'estau en balansa ,
Quar si destricx m'en ven, al mîeu tort s' es,
Quar ai estât tant de vostre paes.
GiRAUD LE ROLX : INuls llOni.
J'en suis en be'sitation , parce que s'il m'en vient
dommage, c'est à mon pre'judice, puisque j'ai été
si longtemps de votre pays (dans vos bonnes grâces).
CAT, ESP. Pais. PORT. Pa'is, paiz. it. Pnese,
2. Pages, .v, ///., paysan, villageois,
vilain.
Clergnes e cavaliers,
Rorzes e mercadiers,
Meuestrals e pages.
G. RlQU'ER : Pus Dieu.
Clercs et chevaliers, bourgeois et marchands, ar-
tisans et paysans.
Si es laicx o clers o pages.
Brev. d'amor, fol. (2i.
S'il est laïque ou clerc ou paysan.
Montara '1 pages qu'annir solia.
B. Arnaud de Montcuc : Ancmais ton.
Il élèvera le vilain qu'il soûlait honnir.
— Opposé à clerc.
iAIal' aventura'! vcngna qui la costuma i me?
Qu'entre mas de pages baptisme se /'e/.es.
Izarn : Diçuas me lu.
PAY
Waleucontre lui vienne à qui y mil la cmilumc
c]u'entre mains de vilains le baptême se fit.
<;at. Pages.
3. Paguet, s. 711. (Uni., petit vilain.
I'aguet niolt gent houi de Cartassona.
GlBAUD DE CaI.ARSON : SilOt s'cs.
Petit l'ilitin moult gentil homme de Carcassonne.
f^. Pageladura, s. f. dim., petite habi-
tation, maisonnette, chaumière.
En las PAGELADUKAS d'eissa la barta.
Til. de 1275. Arch. du Roy., Toulouse, J. 328.
Dans les chaumières du Locage mûmc.
5. Pagela, s./., patois, langaije rus-
tique.
Tensos e las pasiorclas,
E celas que lian lors pagei.as.
Coma son nsonjas e vaqiiieras.
Lejs d'amors, fol. 42.
Tensons et les pastorelles, et celles qui ont li:ur
patois, comme sont moincsses et vachères.
6. PAGEZEs,.y.w., impertinence, rudesse.
Fols vanars es pagezes ,
E grans laus es pagezia.
B. Maiitin : D'entier.
Fou vanter est impertinence, et grande louange
est grossièreté.
7. Pagezia, s./., grossièreté, incivilité.
Fols vanars es payezes,
E grans laus es pagezia.
B. Maktin : D'entier.
Fou vanter est impertinence , et grande louange
est grossièreté.
ANC. CAT. Pagesia.
8. Pacan, paguan, paian, pavan, s. m.,
la t. PAGANM.v, païen.
Constantin-le-Jeune , réformant les
soldats qui n'emhrassaient pas le chris-
tianisme, les réduisit à l'état et con-
dition des villageois, paganorum ; de
là on a appelé païens ceux qui profes-
saient une religion autre que la chré-
tienne.
Kron pagas et bornes ses ley esericha.
A', et ^'erl., fol. ^S.
Klaicnt païens et hommes sans loi c'crile.
PAY
4(^9
Di'gran niiellis Turcx e payas aucir.
E. Cairels : (^)ui saubes.
I)<vraient mieux Turcs cl païens tuer.
Per el son paguas folz jorns bayssatz.
GuiLi.Ai ME DE Saint-Didier : El temps.
Par lui sont païens toujours abaissés.
■■icfj. Los filosophes pagas.
F. cl Fert., M. 65.
Les philoscqilit's païens.
Esxansar !a santa fe crcstiana, e ab.ivssar I.i
gent pagana.
Philomena.
Exhausser la sainte foi chrétienne , et abaisser l.<
gent païenne.
Paiana gent desconfir.
Maiicabrus ; Emperaire.
La gent païenne déconfire.
ANC. FR.
Ke bastainz W paian out deslruite et wasiée.
Tant a paianz aîrait entre li allres gens.
Roman de Roii, v. 2^5o et /J977-
cAr. Paga. est. Pagano. port. Pagào. iT.
Pagano.
9. Pavanor, adj., païen.
Sofron lo pes
E'I fayz del orguelh paya if or.
Maiicabri's : Pax in nomine.
.Supportent le poids et le faix de l'orgueil païen.
Fazau grau bonor a la ley payanor.
l^. de S. Honorai.
Qu'ils fassent grand honneur à la \o\. païenne.
Tôt ancizo eau trobo de la gent payanor.
Roman de Fierabras , v. ^210.
Tuent tout (ce} qu'ils trouvent de la gent païenne.
ANC. FR. Quant virent la ç^nnl paienor.
Pioman de Huit , v. 525.
Eu menés en 1ère paieiior.
F.stuire de Ciiiun de Anstone. La ValliÈRE, 1. II,
•p. 2l5.
10. Payanil, of^. , païen.
De las p\YANir.s escriptnras.
Cal. deh npost. de Roma , fol. 160.
Des écritures païennes.
11. Paganesme, paganisme, .y. m., pa-
ganisme.
Si'n desamor ven la fe
D'où yssans paganesme.
G. Eabre de Wakbonne : Pus dels.
Si en indiU'érencc tourne la loi d'où s'élève /)((^'<(-
4;o PE
("onvcriitz de I'aganismk a obrislianisme.
l^. et f^ert., loi. 98.
Converti de paganisme à christianisme.
tAT. Paganisme, esp. port. Pnganismo. it.
Paganesmo, paganesimo.
! ?.. P.wANiA, S. f., païennie, paganisme.
Per falsa geiit de I'.wania.
La gran bcregia <le ley de payania.
y. (le S. Honorât.
Par fausse gent de païennie.
La grande lie'resie de loi de païennie.
ANC. FR.Dessoii.slui soninellnutfonte/;fltV«///e.
Chr. Ms. de Bertrand du Guesclin.
Caler s'en velt de paienie.
b'ahl. et cont. anc, t. I , p. yS.
Î'K, s. ni., lat. PF.y, pied.
Al terz cans.siga 'J pe rrzen.
r. ijK Savari de Mauleon , DE G. Faidit kt de
lIuGi'Es DE LA Bachelerie : Gaucelm.
Au troisième elle presse le pied, en riant.
E '1 linretz las luas e 'Is pes.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
Et vous lui délivrâtes les mains et les pieds.
Maria Magdalena que sezia aïs pes de Jhesu
<:iist.
r. et Vert., foL 83.
Marie Madelaine (]ui était assise aux pieds de .Fe'-
sui-Clirisl.
l.oc. Sens .soi del pe fro la ciiua.
A. Daniel : Al) guay so.
.le suis sien Acs pieds jusqu'à la tête.
A orne a pe non val re.
Deudes de Prades , ^uz. cass.
A homme à pied il ne vaut rien.
El cap derrier e 'is pes avan
Los coven dels |>alait7. issir.
MaRcabrds : Emperaire per.
Le chef derrière et les pieds en avant il convient
de les sortir des palais.
Li dei tos temps estar als pes.
Rmmbaud d'Orange : Peire Rogicrs.
,1e lui dois toujours être au.i: pieds.
Deu honi comaudar al rie d' esfar cm pe.s
ai.sbi cuiii lo paure.
Lit', de Sydrac, fol. 39.
On doit commander au riche d'être sur pieds
ainsi comme le pauvre.
Hom non deu far pas lo paure estar d'em
pe.s e far scire lo lic.
Lii>. lie SjdraCi fol. 39.
On ne deil pas fiirc le pauvre être sur pieds et
(.lire asseoir le lichc.
PE
Qnau siii en pes, cazer mi lais.
(iAVALDAN LE YlEUX : Crezcus fis.
Quand je suis sur pieds, je me laisse choir.
Arcliilans se levet en pes.
Piornan de la Prise de Jérusalem , fol. 8 lJi^.
Archilaùs se leva sur pieds.
A-Nc. FR. Contre eles s' est levés en ^/es.
M.ÂRiE de France , t. I , p. 20S.
Touterassislance du peuple se leva enpieds.
Amyot, Trad.dePliitanjue. Vie de Pèlopidaa.
Martius se levant en pieds, reprit adoncjnes
aigrement ceulx qni en cela vouloieut gratifier
à la commune.
Amyot, Trad. de Pliitarijtic. Vie de Coriolan.
Fig. IVletre los delietz de sa carn sotz los pesi
Met tofas las autras canzas sot/, sos pes.
F. et Vert., fol. 85 et 48.
Mettre les de'lices de sa chair sous les pieds.
Met toutes les autres choses sous les pieds.
ANC. FR. Tl mettoit soubz les pied z toutes les
caluranies.
Amyot, Trad. de Plut arque. Vie de M. Calon.
Los avia ])assat a pe sec.
ZiV. de Sjdrac, fol. 26.
Les avait passe's à pied sec.
Quant el vi que venia ,
Salli en pes per far m' onor.
Gui d'Uisèl : L'autre jorn.
Quand il vit que je venais, il saute sur pieds
pour me faire honneur.
El no 'I sec ni no '1 pot s'a pe non fazia.
L'ÉVÈQUE DE Clermont : Peire de.
Il ne le suit pas ni ne le peut , s'il ne le faisait;» /)/(■/.
INo se pot soslener sobre pes.
V. et Vert., fol. 22.
ISe peut se soutenir sur pieds.
El luec on ilb le ssos pes
M' es mil aîJans per vezer plus plazens.
GiRVUD d'Espagne : S'ieu en pascor.
Le lieu où elle lient ses pieds m'est mille fois
aussi a°rc'aMe à voir.
IVleravil me ooni piiesc en pes tener.
JzARN Rizols : A\las tan.
Je m'clonne comment je puis tenir sur pieds.
Fig- Per tener en pes son bon ressos.
Guillaume de Mur : D' un sirventes.
Pour tenir en pieils sa honne réputation.
Si tu vas a pe coma sirvens.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 65.
Si tu vas à pied comme sergent.
Idv, coinp. leii nueg e dia , - -
J)e genollis e i>f. pes.
Sancla Maria -*
Prcc vostr' amor mi Jes.
Gvii.t.AL'ME DE Cabestaing : Lo dous cossirc.
Moi, nuit et jour, à genoux et à /;ù'(/>", je prie
saillie IM.iric f|\ie vous me donniez votre amour.
Ar son alxlny el camp te k te ajustât.
Roman de Fierabras , v. l4"7-
Maintenant ils sont tous les deux, sur le eli.inip (de
liJt.Tille) ajustes pied à jiwd.
— Par extension. Il sert à <l('sii,'iier la
partie inférieure trniic inontai^ne,
d'im édifice, etc.
Un thim que a nom Gauia , lo <|tials i>as.s;i
AL TE de Niort.
/''. de Bertrand de Boni.
Un fleuve qui a nom Gauro, lequel passe nu pied
do ÎViort.
Ai. pe tl' una gran roca.
f. de S. Honorât.
Au pied d'une grande mclie.
l.oc.Jîg. Meulre elh inoiiestier sia eiu rts.
Philomkna.
Pourvu que le monastère soit en pieds.
— Mesure d'étendue.
Los valliatz agroa .xxx. i>es de preon e .i.x.
TES d' ample.
Roman de la Prise de Jérusalem, M. !'(.
Les fosse's eurent trente pieds de prolond il
soixante pieds de large.
Fan sacrifici far en un taulier ait de très pe^
o plus.
Lit'. deSydrac, fol. 3i.
Font faire sacrifice sur un tréteau haut de trois
pieds ou plus.
Lo bran
A terra s' es ficatz pus d' un pe mesurât.
Roman de Fierabras , v. ^SoS.
Le glaive... a terre s'est fiché plus d'un pied mesuré.
ANC. CAT. Pe. CAT. MOD. Peil. KSP. Pie. PORT.
Pé. IT. Piede.
1. Pezada , s. f. , eii]j)reiiitc, trace de
pied.
Per vezer si trobaran ni pezada ni tast
De nulla ereatura que passes per lo gast.
A', de S. Honorât.
Pour voir s'ils trouveront ni empreinte de pied ni
vestije de nulle créature qui passât par le désert.
Set s' en anet per .i. niontanlia gran ,
!•■. sfgui las PEZAHAS de sou ])aire Adam.
Ctironir/iiv d'Arles.
PE 4-,
Sclh s'en alla par une niunlagne grande , cl suivii
les traces de son père Adam.
(AT. Petjacla. esp. port. Pisada.
3. Pkz.o, pf.ox, .v. ///., hit. vYMO^ein, pie-
ton, fantassin.
Foro rengat cavalier e pezo.
Hambvi.!) de Vaqueiras : Senlier niarqucs.
Furent alignés cavaliers ei fantassins.
Pois r aucis uns peons.
A", de Guillaume de Der^uedan.
Puis l'occil \in fantassin.
.X. nillla bornes en cavals, e de peos ses
nombre.
Ctit. dels apost. de Roma , fol. ai.'j.
lli-i; mille hommes à cheval , et de piétons HAU-i
nomhre.
ANC. CAT. Peo, penoii. esp. Veoii. ponr. Veîio,
piàa. IT. Pedorie.
/j. Peo>kt , .V. m. (Uni., pion, an jeu
des échecs.
Ans que
Fass' bueyinais, de son peonet, fersa.
F,. Cairei.s : Ahril ni mais.
Avant que... il lasse désormais,' de sot» pion,
dame.
5. Pkzoniei\, i'Essonier , s. m., piéton ,
fantassin.
Pezo.niers et sergens e mot gran conipagnia.
F. de S. Honorai.
Piétons et sergtnts et moult grande compagnie.
.II. .M. cavayers et .xxx. .m. pe^sonikrs.
PlIlLOMENA.
Deux mille cavaliers el trente mille /)/c7o/!i.
ANC. FR. Li mandat pur ses cbevaliers
Pur geldrons e puv pcoriiers.
G. Gai.mar , Hai'eloc, v. b!\H.
6. Pez.vtce, peatge, p'n.vcE, s. m., péaqe.
Qui m fizava la renda e'I pezatge.
P. Cardi.nai. : Kl mon.
Qui me donnait à foi la rente et le péage.
Degn mal peatoe el camis no prendan.
Guillaume de Tudela.
Que nul mauvais péag-eau chemin ils ne prennent.
Levar ueguns péages ni vectigal.
Statuts de Provence. Bo.MY , p. 225.
Lever nuls péages ni impôt.
CAT. Peatge. esp. Péage, it. Pedaggio.
7. PeATGIER, PEATGIHER, PEACIFK, PE/.A l-
472 PE
GiER, PKZATGuiER , S. m. , fcrmieï' d(
péage , péager.
L' autr' es balles o peagiers.
FoLQUET DE LuNEL : E nom fiel.
L'autre est bailli ou péagcv.
Se fan rendier e pezatgier.
Bref, d'amor, fol. I25.
Se font receveurs <le rentes et j>€agers.
Adject. L'esti-ada peatguieira.
Tit. de 127/j. Arch. du Roy., K. 17.
L'estrade péagère.
ESP. Peagero. it. Pediagiere.
8. Peatjar , V. , lever un péage, sou-
mettre au péage, rançonner.
PEATJA.VA. los pelei'is que anavo otra inar.
Cat. dels apost. de Rorna, fol. l88.
Rançonnait les pèlerins qui allaient outre mer.
i). Peazo , PEASO , S. f. , empreinte de
pied, fondement, base.
Las PEAsos. . donadas al cLami.
Charte de Montferrand , de 12^8.
Les empreintes de pieds... donne'es au cliemin.
Fig. Basticam don ex , enferma peazo,
El pretz que i s ten , qnan 1' antra vai cazen
FoLQL'ET DE Marseille : Hueimais no.
Bâtissons donc, sur ferme base, le mérite qui
s'y consolide , lorsque l'autre va tombant.
— Domicile, fixation de demeure.
Si boni i prent peazo , deu i bastir dins .1. an.
Charte de Montferrand, Ae 1248.
Si homme y prend domicile, il doit y bâtir dans
nu an.
10. Pedas,.?. m., cheville, remplissage.
Pedas , es ajnstamen de paraalas vueias que
no fan re eant a la sentensa.
Mostram qu'es pedas o quaysh pedas.
Panzo soen aytals i-edasses o quaysh pe-
dasses.
Le/ys d'amors, fol. i52, i et 149.
Remplissage, c'est ajustement de paroles vides
qui ne font rien quant à la pensée.
Montrons ce qu'est chenille ou quasi chet'ille.
Posent souvent pareilles chenilles ou quasi chenilles.
ï i. Pedass.ar, V., remplir de chevilles,
faire du remplissage.
Part. pas. Son quaysh pedassadas.
Leys d'amors, fol. \M.
Sont quasi remplies de chefilles.
PE
12. PeDILHAR , PEZILHAR , PFZII.LAR ,
S. m. , pôle.
Gira .s'en .11. PEnii.HARs.
Lo zodiacus no s' esten
Als PEziLHARs del fermaïuen.
Brev, (Famor, fol. 28 et 29.
Se tourne en deu.x pôles.
Le zodiaque ne s'étend aux pôles du firmameni .
i3. CoNTRAPKS, S. m., contrepied, re-
bours.
f^n jovens inor totz cofondulz
E tornat en tal contrapes.
Marcabrus : Pois l' iverns.
Où grâce meurt toute confondue et tournée en tel
contrepied.
14. SUPPEDIT.VR , V. , lat. SUPPEDlTARe,
mettre sous les pieds, assujétir, écra-
ser.
Donc den hom be ab largueza
Suppeditar avareza.
Bref, d'amor, fol. 228.
Donc on doit bien avec largesse écra.çer a varice.
ANC, FR. Suffisans h suppeditsr le inonde.
Hist. macaroni/pie, t. II, p. 33l.
CAT. Suppeditar. esp. Stipeditar.
i5. Trepiar, V., fouler, trépigner.
Part. pas. Lo bon draps d'escarlata tan soven
es TREPiATZ als pes dels paradors.
1^. et Vert., fol. Ç,Ç). 2" Ms.
Le bon drap d'écarlate est si souvent yb^/e aux
pieds des apprêteurs.
CAT. Trepitjar.
16. QuADRUPEDi, adj., lat. quadrupe-
j)em, quadrupède , à quatre pieds.
Bestias quadrupedias.
Elue, de las propr. , fol. 61.
Bêtes à quatre pieds.
CAT. ESP. Qtiadrupedo. port. it. Quadrupède.
17. Qdadrupedal, «c^., quadrupède.
Bestias que quadropedals so.
Elue, de las propr., fol. 61.
Les bêtes qui sont t/aadrupcdes.
1 8. Semipes, adj., lat. semipes, semipède,
qui n'a qu'un pied au lieu de deux.
Son semipes ,... non han mas .1. pe.
Lctt: de preste Jean à Frédéric , fol. j.
Sont semipides,... n'ont qu'un pied.
PE
19. Antipodes, S'. y. /;/., lat. antipodes, i — ■ Expédition.
PEB
473
antij)0(les
Ha ANTIPODES, so es (îii'e gens que leno les
pcs conira nos.
Elue, de las propr., fol. 168.
.\ antipodes, c'esl-à-dire gens qui tiennent les
yicAs contre nous.
(AT. 1 siv roi'.T. .Intipocla. 11. Àntipodi.
■JO. EmPEDIMEN , INPEDIMEiV, S. Itl . , l.'lt.
iMPEDiMENmw, empùchcment , iliffi-
nillo , ohstark-.
Acceii lali, e dels tjiPEOir.iKri'i d'aiiuel.
Leys d'dinors, loi. i
L'accent latin , et des difficultés de celui-là.
Dels iKfEOiMENs <l' aquest seu.
Elite, de las propr., fol. \t).
Des empêchements de ce sens.
rAT. Itnpediment. e.ip. pokt it. Impedimenta.
0.1. Impeditiu, adj. , impéditif, propre
à empêcher, nuisible.
Cuni sia de digeslin impkuitiva.
De VOtZ IMPKBITIVA.
Elue, de las propr., fol. 25 et 26".
Comme elle soit impéditive de digestion.
De voix impéditive.
f AT. Impeditiu. esp. it. Impeditivo.
92. ImPEDIR , INPEDIR, 7)., lat. 1MPEUIR6',
empêcher.
Ni dea i.mpedir los ditz jtiratz en lor juris-
dicticiii.
Fors de Bcnrn, p. iO'j!\.
Ni ne doit empéclier lesdlts jurais dans Idur ju-
ridiction.
CAT. ESP. l'DRT. Impedir. it. hnpedire.
'/3. Empedec.\r , 7K, empêcher.
Per aco que inoutas causas me poirian km-
l'EUEGAR qii' ieii non la preiidii.i.
Trad. du Coda de Justinien, fol. 75.
Pour cela que de nombreuses choses me pourraient
rmpcVAe/' que je ne la jirendi-ais.
Eti renieiiiliransa de lor expedicio , quaii
foni pai'litz de Egypte
Elue, df lus propr., (ol. 129.
\'A\ souvenir de leur expédition, quand ils furent
partis d'K^vplc.
t ,\T. Expedicio enp. Expcdicinn . pour. Expe-
dicào. ir. Spedizione.
2.5. Expédient, e.xpedien, adj., lat. ex-
PKDIENT6'///, expédient , utile.
Per declarar qiiids e.s pins expédient.
Trad. du '/';■. d'jdrpentage, I"' part. , c. 38.
Pour déclarer livjuel est plus expédient.
F.ra plus EXPKDitN.. . aver .viii. cossuls.
Doitim. de ll\'j5. futile de Bergerac.
11 e'iail plus expédient .. <l'avoit huit consuls.
c^t. Expédient- tsp lonr. Expediente. it.
Espediente .
26. ESPEDIR , V. , lat. EXPEDIR<' , e,\-
pédier.
Pels negocis oomnuis expedir.
Charte de Gréalou, p. 79.
Pour les allaires communes expédier.
ASC. CAT. Espedir. ksp. port. Expedir. it.
Espedire.
PEBRE, a. m., piPCRE/w, poivre.
Seicaielz un pane de pebre.
13ei;des de Prades , Àuz. cass.
Vous rlicrchcrez un peu de poivre,
I aiirelz a ineire de! pebrc e de la sal.
GtlLLALME DE TuDELA.
Vous aurez à y mettre du poii're et du sel.
Loc. fig. Que sa valor seuta ieiire.
K. C.ilRELS : Era non vey.
(^)ue sa valeur sente poii're-
CAT. Esr. Pebre. it. Pepe.
•i. Perrad.\, pevrada, s.f., [joivrade.
l'es lo cor raTslir e fi<r pevuada.
y. de Guillaume de Cabestaing.
Fit le cneur rôtir et f.iire poivrade.
24- EXPEDITIO, EXPEDICIO, S.f., Int.] Proverh. Ailal salsa , aital PEiiR ada.
EXPEDiTio, cliinination.
l'.xPEDiTio.H, es cant, de diverses membres
recitaiz,... hom conferma o nega... .1. d'aquels,
c lavssba los autres.
Leys d'amors , fol. 1^6.
Elimination , c'est quand, de divers membres
rapportés ,... on confirme ou nie... un de ceux-là , et
laisse Ip'i autres.
n. VlD\L : En aqucl.
Telle sauce , telle poivrade.
CAT. ESP. Pebrada. port. Pcvirada it. Peve-
rada.
3. Peuriek , .s. m., poivrier, marchanii
de poivre.
l'EnnifRs c candelier».
(10
474
PEC
A PEnniERS, lo portai àe la blancaiia.
Cartulairc de Montpellier, fol. 186 cl /'i^.
Poivriers et cliandeliei-s.
A poii-riers , le jiorlail de la tannerie.
/,. Pfbraria , s./., poivrerie, commerce
(le poivre.
Non recepia escolar que vnelba appenrc li>
tneslier di- pebp.aria.
Cnrtnliiire île Montpellier, fol. 187.
Ou'il ne reçoive pas apprenti <{tii veuille appren-
dre le métier de poii>rerie.
TEC, s. m., lat. vv.ccatitm, faute, niaii-
(juement.
Yas lieys no farai vrc.
CuiLl.AUME DE Saint-GregoRI : Ra7.o e droit.
Vers elle je ne ferai àe faute.
De lotas er la plus vertadeia,
E per re no i trobaretz pec.
DeUDES DE PrADE.S , yVHI. f «55.
De toutes elle sera la plus vérid)<|Ue , et en rioji
vous n'y trnuverez./'C'/f.
^dv. comp. Segon qu'es honis, ses tec niona ;
Segon que es Dieus, suscilara.
Trad. de l'Eimiig. de Nicodème.
Selon qu'il est lioniiue, il mourra sons faute
(assurément) ; selon qu'il est Dieu , il ressuscitera.
?.. Peca, PECHA, s.f., faute,manqiiement.
Mostra las pecas que fan alqn.
Leys d'nmors, fol. ^!\.
Montre \ei fautes: que font aucuns.
TT. Pecca.
— Amende, impôt.
.Si... no pagava , per si e per son bcsiiar, ia
PECHA e el gatge al seubor.
Caret, de Condom.
S'il... ne paj'ait , pour soi et pour son Ijétail , Vn-
niende el le gage au seigneur.
Non es tengut de paguar pécha.
Tit. de I2()4. Doat, t. XCVII , fol. ?.5(j.
N'est pas tenu de payer amende.
ESP. Pécha. PORT. Pécha.
3. Peccat, PECHAT, S. m., lat. peccatww.
péché, faute, désobéissance.
Zo sun bon onine qui an redems lor pecca/.
Poème sur Boèce.
Ce sont bous hommes qui oui raciiete' leurs pèches.
Si per so m fai mal ,
Pechat fai rrîminal.
H. nr. Yen rvDoiu : I,o i^'ens temps.
PEC
Si pour cela elle me (ail mal , elle fait péché cri-
nïinel.
Lo segon peccat contra lo Sant Esperil.
F. et Fert., loi. 10.
Le second péché contre le Saint-Esprit.
El a los set peccatz inorfals.
- Bertrand d'Ali.amanon : Del arcivesque.
Il a les sept péchés mortels.
ANC. FR. E fil \ar péschied niult forment granz,
.fnc. trad. des Lit: des Rois, fol. 3.
Ab ! sire, vous [er'iev. péchiet
Li Gieiis de Kobin et de Marion.
CAT. Pecat. ESP. Pecado. pokt. Peccado. it,
Peccato.
'|. PeCCAIRF. , PECHADRE , PECCAPOR ,
,v. ni. , lat. PECCATOR, pécheur, déliii
quant, coupable.
Pos que tal palz podes faire.
Que alendes doncx , peccaire?
P. CAriDlNAL : Jliesum Crist.
Puisque tu peus. telle pais fair<' , qu'atlemls-lu
donc , pécheur?
ïoz PECHAfjREs es ergolios,
Trad. de Bédé , fol. ?,^.
Tout pécheur esl orgueilleux.
On li PECCADOR penran fi.
Le COMTE DE Poitiers : Pus de cliantar.
Où les pécheurs prendront fin.
Als PECCADORs donatz via e conort.
GiiiLLAi ME D'.^UTPOijL : Esperansa.
Aux pécheurs vous donnez voie et encouragement
/tdjectiv. "Volon tan argen ,
Qu' bom PECCAIRE fan cast e mon.
G. Anelier de Toulouse : Ara farai.
Ils veulent tant argent , que l'iiomme pécheur \\<
font chaste et pur.
Al segle ai fayt mon plazer
Tan qu'eu sui de trop peccaire.
Pierre d'Auvergne : Geni es.
Au monde j'ai fiiil mon plaisir lanl (|ue j'en suis
de beaucoup coupable.
ANC. FR. Un poure^e'c^e/ve ala dlie à la con-
lesse de Poitiers.
J01NVILLE , p. 126.
Combien qu'il ait esté desloiaus el péchierres .
Jehan de Meung , 2'est., v. ç):\6.
Ateudireut U pécheor que il perdissent mei.
y4nc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 118.
CAT. ESP. Pecador. port. Peccndor. it. Pec-
en tore.
PIX
5. PeCCAIRITZ, PKCCAYRIÏZ, PKCIIAIRITZ ,
X. /., I;it. PKC.c..Ktnix , pc^cheri'ssc> , dô-
lin(|iiautê, coupable.
Tal perdo quon ac la peccairitz,
Vtr. ^ue'l fassa la Trinilatz.
R. Menudet : AI) i;rans dolors.
Tel paillon comme eut la picheressc, je prie (jiie
lut lasse la Triiiile.
D' aijiiesla lassa peccayritz.
f . Je S. Jlonorat.
L)c celle maUieureuse pécheresse,
.idjectiv. Una tozeta peccairitz.
r. de S. Honorât.
Une jeune fillette pccliei-esse.
Aima PECuAiRiz plaing sos mais.
Trad. de Bl'dc , fol. Do.
.■\me pécheresse <IepIore ses maux.
lAT Pecadora. anc. f.sp. Pecatriz. esp. mhd.
l'ecadora. port. Feccadora. it. Peccatrice.
G, Pecados, adj'., pécheur.
Aquesta vita pecadosa.
Carya Magaton., p. !\ï.
Cette vie pécheresse.
7. PeCCAR, PEQUAR , 1\ , lat. PECCARC,
pécher, faillir, désobéir.
Qne m perdones s'ieu falh ni pkc.
."iRNAlD BE MarleiL : Dona gen-er.
Que vous me par'ionDiez si je faux et pèche.
Car PECCAS y mortaliiiea.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Car tu y pèches raorlellement.
Antres pequeron pus greii que tn, e vis-
qneron pus lonf;aiuen.
Declaramens de motas demandas .
D'autres péchèrent plus grièvement que toi , et
ve'cureul plus longuement.
Loc. Gant anzels fui
So qae pecca a penre.
Deudes de Prades , Àitz. cass.
Quand l'oiseau luit ce (\ix'\\ faut à pii;ndre.
ANC. KR. Pêchied ai en ço.
Ànc. trad. des Livres des Rois , fol. 19.
CAT. ESP. Pecar. port. Peccar. it. Peccare.
PECORI?^^ , adj., lat. pecorin«.v , pé-
corin, de menu bétail.
C.irns... poroina elPECOKiSA es inelhor rausta.
Kiitre totas carns pecorinas.
Elue, de las propr., fol. 233 cl 252.
PEC
17'
Viande... de porc el de menu bélmlai meilUuie
rùlie.
Knlre toutes viandes de menu bcttiil.
2. Pec , adj., lat. VECUS, .sot, .stupide,
iiit^aud, niais, borné, pécore.
Non es honi Inn pecs, sol ben aines.
Que 110 '1 menés Auiors a valent port.
G. RiQUiER : Fisc verays.
Jl n'est pas homme si sotj seulement ((ue l)icr. il
ainiàt , qu'Amour ne le menât à lion port.
Plus PECS qu' efans qne leta.
P. Cardinal : Prop a gucrra.
Plus niais qu'enfant qui telle.
Tenh dona trop per pegu\ ,
Can suefre qn' en lieys enlenda.
E. Cairels : Era non vui.
.le liens dame pour fort sotte, quand elle souHVe
i|u'il s'affectionne à elle.
Non o crezafz, ni ayatz tan pec sen.
P. Cardinal : De sels qu' avelî.
ISe le croyez pas , ni n'ayez sens si borné.
Sas PEGUAs intensios.
T. DE GiRAt'D ET DE GUILLAUME : De SO don.
Ses sottes intentions.
Sa PEGUA captenensa
No'l deuriatz tant esquivar.
T. DE GlRAUD ET DE GUILLAUME : De SO don.
Sa conduite i7«^i(/e vous ne devriez p.is tant lui
épargner.
Sel qu' es pecx no ve de cor.
Deudes de Prades , y4uz. cass.
Celui qui est niuis ne voit de cœur.
Substantiv. Amor faî
E '1 fol savi, e '1 pec conoissedor.
A1MEHI DE PeguiLAIN : Cel que s' irais.
Amour fait... et le fou sage , et le niais connaisseur.
Ah los pecx lo truans se rescou.
B. Carbonel DE Marseille , Coulas triadas.
Avec les pécores le fourbe se cache.
Perdon lur, que icu t'en prec.
Que no sabon que fan, Il pec.
l'rad. de l'Et-<tng. de Nicodème.
Pardonne-leur, vu que je t'en prie, vu qu'ils ne
savent ce qu'ils font , les stupides.
CAT. Pec h.
'^. Pegueiar, 7'., niaiser, divaguer, dé-
raisonner.
Guilbcm , l>e us aug pEcnriAR.
T. DE GlBAIJD ET DE GulLlAt'ME : De 30 djll.
Guillaume , liicn je vous entends </iVa^r«fr.
476 PEC
/(. Pegament, adi>. , niaisement, sotte-
ment, bêtement.
Aog PEGAMENT lanzar.
G. RiQuitR ; Ab pauc.
.l'entends sottement louer.
ANC. CAT. Pegament.
5. Pegueza, s. f., niaiserie , sottise, bê-
tise.
Qui pus o vai seguen ,
Ades creys sa pegueza.
G. Olivier d'Ables , Coblas triadas.
Qui plus va cela suivant, incessamment croît sa
sottise.
Cobezez' e paors ,
Gaiscoz'i' e pegueza.
ÎNat de Mons : Silol non.
Convoitise et peur, ruse et sottise.
ANC. CAT. Peguesa, peguea.
PECUNIA, PECcuNiA, s.f., lat. pecu-
NiA, argent, pécune.
El non qner guiardo en las divines chausas,
ni alcuna peccunia ni vana ploria.
Trad. de Bède, fol. 66.
11 ne cherche pas profit dans les choses divines,
ni aucun argent, ni vaine gloire.
Extorsion de pfcunias.
Statuts de Provence. BoMY, p. 9.
Extorsion à' argents.
ANC. FR. Si le trésor de Romme estoit desgarni
de pécune, chacun bailloit librement le sien.
OEuvres d'Alain Cliartier, p. /|26.
Si grant pécune en or, argent et joyaux.
MONSTRELET, t. I , (ol. 3o3.
ANC. CAT. ESP. PORT. IT. PcCliniu.
2. Peculi, s. m., lat. peculihw, pécule.
Lo PECULis, so es aquel avers del filh que es
partitz del aver del paire.
Del PECD1.1 del serv, si el avia pf.(Ui,i.
Trad. du Code de Justinien, (bl. 7.6 el 2.-j .
Le pécule, c'est cet avoir du fils qui est séparé de
l'avoir du père.
Du pécule de l'esclave , s'il avait pécule.
CAT. PecitU. ESP. port. it. Pecnlio.
3. Pecuniari, PECCUNiARi, «r//.j lat. pe-
CUNIARIW.Î, pécuniaire.
Certas obs es que sia causa pecuniaria , so
rs cansa en rancura d' onor o d' aver.
J'rad. du ('ode de Justinien, M- .'>■
PEG
Cei tes il est besoin que 'ce) soit cause pécuniaire,
c'est-à-dire cause en récrimination de domaine ou
d'avoir.
Pcr causa civil o pfccuniaria... , cas civil o
PECUNIAR I.
Cout. de Condom.
4^our cause civile ou pécuniaire... , cas civil ou
pécuniaire.
C4T. Peciiniari. esp. port. it. Pecitniario.
'(. Pecunios, «f/;., lat. vEcvyiosus, pé-
ciinieux, fortuné.
Tan rix ni tan pecunios.
Leys d'amors, fol. 38.
Si riche et si pécunieux.
ANC. CAT. Pecunios. port. it. Pecunioso.
5. Peccunial, adj., pécuniaire.
Tolz los crinis corporals o peccuniai.s j)ii-
nidors.
La PEcuNtAr, pena en autra pena inndar.
Cartulaire de Montpellier, fol. 5o.
Tous les crimes corporels ou pécuniaires punis-
sables.
Changer la peine pécuniaire en autre peine.
ANC. E!-p. Pecunial. it. Pecuniate.
G. Peccunialmen, adv., pécuniairement.
Lo colpable peccuntalimen condempnatz.
Cartulaire de Montpellier, fol. 5i.
Le coupable pécuniairement condamné.
it. Pecuniahnente.
PEDAGOC, s. m., lat. PrtEDAGOG«.T, pé-
dagogue, précepteur.
Alqa mot... ressemblan lo lati... coma...
fixios, pEriAGdcs.
Leys d'amors , fol. 68.
Aucuns mots., .ressemblent au latin... comme...
fiction, pédagogue.
Tenen se per pedagoc o per niaestre de
Colrradi, nebot del avan dich Frédéric.
Cat. dels apost. de Pioma, fol. 191.
Se tenant pour pédagogue ou pour maître de
Conradin, neveu de l'avant-dit Frédéric.
(AT. Pedagog. ESP. port. it. Pedagogo,
PEGNER, PENHER , PEINHER , PENCHER ,
V., lat. piNGERe, peindre, enluminer.
Per que penho 1! penbedor
Aost a ley de bafedor.
Bref, d'anior, fol. !^~.
C'est pourquoi les [teinlves peignent août en ma-
nière de batteur.
PEG
I'einh SOS peilhs cum s' er' auras.
Le moine de Montavdon : Pus Pe\ie.
Peint SCS cheveux comme s'il était blond.
La colors no i es nieza
Pegnen, ans sobra freschesa
De roza île mai.
Un troubadour anonyme : Pre.s soi ses.
La couleur n'y est pas mise en peignant , mais elle
surpasse fi-aîclicur de rose de mai.
Car sol se sap rriNCNER et afFaichar.
SoRDEL : Lo reprouviers.
Car elle sait seulement se peindre et farder.
De las domnas que s van penhen.
Le moine de Montaudon : .•\ulra vetz.
Des dames qui vont se peignant.
Fig, Lo tlous temps que colora e penh.
A. Daniel : Ab plazer.
Le doux temps ijui colore et peint.
Sitbstantiv. Si per pf-nher ni per foibir
Podion pus joves tornar.
Le moine de Montaudon : Autra vetz.
Si par le peindre et par l'orner elles pouvaient
plus jeunes redevenir.
Prov. Qui ben penh, ben ven.
Le moine de Mont.vidon : Autra vetz.
Qui peint bien , vend bien.
Part. pas. Ar intret en las cambras qa' eran
penchas am flors.
f. de S. Honorât.
Imme'diatement il entra dans les chambres qui
étaient peintes avec fleurs.
Quan s' an pencha lur cara.
Gavaudan LE Vieux : leu nosui.
Quand elles ont peint leur face.
c.AT. ESP. PORT. Pintar. it. Pingere.
1. PiNTL'RAR, picTURAR, V., pcmclre ,
colorier, orner.
Part. pas. Fier Ricbart sus 1' escut qu' es totz
il' anr pinturatz.
Roman de Fierabras , v. ii.WS.
llichard frappe sur l'écu qui est tout peint d'or.
De diversas coIors picturada.
Elue, de las propr., fol. l3.>.
Peinte de diverses couleurs.
ANC. FR.
Dose' à la chaiiilire que fii à ov peinture.
Roman d'Aubri. Bekker , p. l5f).
3. Peintura, pikctura, pictlra, pen-
CHURA, s. f., lat. picTURA, peinturc,
fard, simulacre, apparence, portrait.
Aissi cora mais prez hom îaida peintura ,
PEG
477
Quant es de Inenb que qu.iiit es pre.s veujjutz.
Folquet de Mar.seille : Sitôt nie soi.
.\insi comme l'homme prise davantage laide /'cin-
lure, quand il est de loin que quand il est venu auprès.
Si el i fet peintures.
Tvad. du Code de Jusiinien, fol. 17.
S'il y fit des peintures.
Pcls Egipiias fo... trobada piutura.
Ja que alcunas pikcturas sio de tôt messon-
gieras.
Elue, de las propr., fui. -267.
Par les Egyptiens fut... trouve'e /lein/Hre.
Bien qu'aucunes peintures soient du tout menson-
gères.
Totas las emages e las penchuras dels sanhs.
Cat. dels apost. de lioma, fol. 92.
Toutes les images et les peintures des saints.
Prov. Tal bad' en la PENCHURA,
Qu'autre u' espéra la mana.
Marcabrus : L'autr'ier.
Tel bâille à la peinture, qu'un autre en atteml
le résultat.
fAT. ESP. PORT. Peintura, ir. Plntura,pittura.
/,. Peingneson, s.f., peinture, farde-
ment, action de s'appliquer du rouge.
Que n' aian .xx. (anzl de pfinc.neson.
Le moine de Montaudon : Quant tuit.
Qu'elles eu aient vingt (ansj àefardement.
■t. Peing, PENH, .S. m., lat. piomc/it/tni ,
peinture, fardement, fard.
Ad aisso non puesc penh
Ni dauraïuen trobar.
G. RlQUlER : Sei;on qu' leu.
A ceci je ne puis trouver peinture ni dorure.
Nos tollez !o PEiNfî a tort.
Le moine de Montaudon : Quant tuit.
Vous nous ôtez le/ardà tort.
6. PlNTOR , PICTOK , S. /H., lat. PICTOR ,
peintre.
Bernard Martin lo pintor.
B. Marti.n : Companho.
Bernard Martin le peintre.
PiCTOR.s .so ditz qui fan ymaginas et fifinras.
Elue, de las propr., loi. 267.
Sont dits peintres ceux qui Ibiit images cl figures.
CAT. ESP. PORT. Pintov. IT. Pùitore, p'ittore.
7. Penheire, pixhevre, penciievre,
l'ENIIEUOR, PE.MIIUOR, l'I.VUl.DOK , V. /;/ . ,
juiiitrc, cnluiniuciu .
17*
PEG
Dizen de bon pinhetre o escriva , que lia
i>ona ma.
Utils so a escrivans et tinhedors.
Elue, de las propr., fol. /{8 et ?,3().
Disent tle bon enlumineur ou écrivain, <[u'il a
luiiinc main.
fiont utiles aux écrivains et enlumineurs.
Si coni li PENHiuoR
Coloro so que fan.
Amanieu des Escas : El temps.
Ainsi comme les peintres colorent ce qu'ils font.
l'er que penbo li penhedor
Aost a ley de bafedor.
LVcc. (l'amor, fol. 47-
C'est pourquoi les peintres peignent Août en nia-
îiière de kitteur.
ANC. FB. Miex ressemble Rertain que ne pein-
droit peignière.
Roman de Berte, p. .11.
8. PiNZKL, S. m., pinceau.
Color fresca ab cabeil saur,
El anc non obret de pinzei,.
P. Vidal : Pois ubert.
Couleur fraîclie avec clioveu lilond , et oncques
elle ne se servit de pinceau.
CAT. Pinsell. esp. port. Pincel. it. PeiincUo.
\). Pencha, s.f., peinture, encre.
Que 11 porle
Tanfost pencha e pargami.
F. de S. Alexis.
Qu'il lui porle... aussitôt encre et parclieinin.
lo. PicTURATJu, (idj. , picturatif, pro-
pre à peindre, à orner.
Fig. De la terra lenovelatiu et picturatiu.
Elue, de las propr., loi. \jl\.
De la terre renouvellatifet picturatif.
I I. DePENHER , DESPENHER, V., lut. DE-
piNGERé', dépeindre, peindre, dessiner.
Cel que depeis la bestia non es f.iillilz.
MAECADnns : Soudadier per.
Celui qui dépeignit la Iiête ne s'est pas trompe.
l.oc.fig. Re s deu gardar qui a drutz se depeis,
Per cals obras deu doinna esser conquista.
y. de Bertrand de Born.
Bien se doit rei^arder cjui en amant se dessine,
par <[uellcs œuvres dame doit être conquise.
Part. pas.
Etitr' ellas doas r)EPE^H snn l' eschalo.
Pueinc sur Boèce.
PEI
Entre elles deux sont peints les écbeloas.
Aquest albre lo qoal vezetz aissi depenu.
Brec. d'amor, fol. l\.
Cet arbre lequel vous voyez ici peint.
Fig. Anc no vi cors miels talatz ni despeinhs
Ad obs d' amar.
B, DE VeNTADOUR : Quant erba.
Oncques je ne vis corps mieux taille' ni dessine au
besoin d'aimer.
IT. Dipingere.
PEICH, PEIT, PIECH, PIET , PIEIT, PIT ,
S. ni., lat. PECTK.î, poitrine, estomac.
Voyez Denina , t. II, p. 3oo.
r.lanc PEICH, ab dura iiiamella.
P. Vidal : Be m pac.
Blanche poitrine, avec dure mamelle.
Lo PEITZ e '1 ventre e 'Is braguiers.
Dei'des de Prades : Auz. cass.
La poitrine et le ventre et les brayers.
Per costatz e per piechz mania lansa.
Bertrand de Born : Miez sirventes.
Par côtés et par poitrines mainte lance.
"Vos feriau pel pieitz e pel mento.
Rambaud de VaqueirAS : Senber marques.
Vous frappaient par la poitrine et par le menton.
PiTz, tetinas e trczas e mentos.
Un troubadour anonyme , Coulas esparsas.
Poitrines, te'tons et tresses et mentons.
ANC. TR. La vache avec gros pect que son veau
tendre tire.
P. Hegemon , p. 7.
.Son cief encline sor son pis.
Roman del conte de Poitiers, v. 260.
CAT. Pic. ESP. Pecho. port. Peito. it. Petto,
peito.
2. Pege, s. m., poitrine, estomac.
Tal colp li det solz pege,
C a pane no '1 parec fetge.
Gl'illaume de Bergl'edan : Gbanson ai.
Tel coup lui donna sous poitrine, que peu s'en
Lillul que ne lui parût le foie.
3. Peitrina , PECTRiNA, S. f. , poitrinc.
Mento e gola e peitrina
Blanca com neus e flors d' espina.
Arnaud de Marueil : Dona gcnser.
Menton et gorge et poitrine blanche comme neige
et lleur d'e'piue.
Una cros roia sobre la pectrina.
Carja M<igalon.,y>. !i\^
Une croix rouge sur la poitrine.
ANC. Fi;. IVrrent liir cors e \nv pétrines.
MxKiE DE France , t. H , i>. /|5o.
[\. Peitrai, , ,v, ni. y lat. pfctoral/.v, poi-
trail.
tDenan al pkitral
l^els sonalhs tragitatz.
AnxAVD nE Marsan : ()ui comic.
Di'vaiit au poitrail l)cllc's sonneltcs cnti-eraêlées.
I Trombas, tabors, sonaills, genz c peitrai.s.
AlCART DEL Fos.sAT : Entre Jos revs.
Trompettes , tambour-s , sounctles , engins et pii-
ti-ails.
CAT. Pitrnl. ESP. Petral. port. Peitoral. it.
Petcorafe.
5. ESPECTAR , 7). , laf, EXPECTOrARf^ OX-
pccforer.
leu gieti foras et espec
De mon cor.
^ Gaval'Dan LE Vieux : Dczamparatz.
Je jette hors et expectore de mou cœur.
CAT. ESP. PORT. Expectorar.
l'EILLA, PKLHA,.ç./., lat. spom.v, peillc,
guenille, linge, haillon.
Pot anar d' iina veilla nntz.
M\RCABRU.S : .\1 pllnl.
Il peut aller de'pouille' d'une guenille.
Aus, tn que as draps e pelhas ,
E vezes de freg verinelhas
Las gens.
P. Cardinal : Jlicsum Crist.
^ Entends, toi qui a vêlements et linges, et vols
de froid les gens vermeilles.
Fig. Par qii' es peilt.a
Lo segnor d'Ancavel.
MaucarRls : Lo vers coniensa.
Il paraît i\u'eil peille le seigneur d'Ancavel.
9.. Sarpelheira, s.f., serpillièi-e, grosse
toile.
Ni que ja'upoit mas nna .sarpelheira.
PlERliE de la Mula : Ja de razon.
Ni que jamais il emporte excepte une serpil-
lière.
A-'ic. r\T. Sarpallera. cat. mod. XurpaUeni.
F.sp. Arpi liera.
''.. EsPEiLLAR, V., dépouiller, déshabil-
ler, renoncer.
/V^. r.en es fols qui n» s' k^pulla
PEI
47()
F.l segle que d'engan luoilla.
Marcabrus ; Bel m' es can.
Lst l)ien fou qui ne renonce au siècle qui souille
<li' tromperie.
4- Expoi.iATio, S./., lat. spoLiATio, spo
liation , délivrance.
Per far 1' expoli atio ,
Uisseiidet Jlifsus, quau moriz fo.
Bref, d'aiiior, fol. Ij/j.
Pour faire la delii'ranee , Jésus descendit , quand
il fut mort.
ESP. ExpoUatinn. it. Spoglias^ione.
5. EsPOLiAR , V., lat. spoLiARe, dépouil-
ler, spolier.
EspoLîERo la glyeia de San Pevre.
Cat. dels tipost. Je Rotniij fol. i i.'i.
Spolièrent l'église de Saint-Pierre.
Part. pas. fig.
Los bes e 'Is mais, ses toi/, relenemens ,
Tro el nasquet e fon niartlriatz ,
Don r aouilz locx remas espoliatz.
A. Brancaleon : Pessius pessans.
Les Ijiens et les maux, sans aucunes restrictions,
jusqu'à ce qu'il naquit et fut marlynsé, de quoi le
lieu honni demeure dépoitillé.
cat. EspoUar. esp. Expoliar. port. Espoliar.
it. Spogliare.
G. Despuelha , s. f., dépouille , vête-
ment , livrée.
Joys ab aniar cabaleva ,
E s veston d' una despuelha.
G. RuDEL : Lanqunn lo temps.
Joie gouverne avec aimer , et ils se vêtissent de
même livrée.
it. .Spoglia.
7. Despoillament, despulhament, s. m.,
dépouillement.
Despoillament de borsa.
Doctrine des l'audois.
Dépouillement de liourse.
E'I DEspuL»AME.>iT del cors de la carn.
Trad. de VKpit. de S. Paul aux Colossiens.
Et le dépouillement du corps de la cliair.
8. Desplelh, .V. ///., dépouillement.
Loc. El cap eu son renias mains en despoelh .
P. Vidal .- Quor qu'om.
Au clief en sont demeures maints en dépaiiillemenf.
ESP. POIS T. Despojo.
48o PEI
<). Despolhador , s. m. , spoliateur, vo-
leur.
Despolhadors aoytals de ostals et de camps.
Prie. conc. par les Rois d'Angleterre, ji. l'j .
Spoliateurs nocturnes d'hôtels et de champs.
EST. PORT. Despojador. it. SpogUatore.
10. DeSPUELHAR, IJESPOLHAR, DESPOII,-
LAR, DESPULHAR, DESPULLAR, DESPUYL-
LAR , V. , dépouiller, déshabiller.
Que lo malvays hom de.spuyi,lf.s,
E '1 tolgiies r habit de mongia.
f^. de S. Honorai.
Que le mauvais homme il dépouillât, et lui ôtâl
riuihlt de monachisme.
Cobezeza de gazanhar e de df.spolhar son
corapanbo.
F. et Fert., loi. 17.
Convoitise de gagner et de dépouiller son compa-
t;non.
Hney vos ai vist laiaraen despolhar.
Passio de Maria.
Aujourd'hui je vous ai vu laidement dépouiller.
Loc. Genser no s vest ni s DEspoti,i.A
A. Daniel. : Ans qu' els.
Plus belle ne se vêtit ni se déshabille.
Ans qu' els cini restoa de brancas
Sec, ni s despuelhon de fnelbas.
A.Daniel: Ans qu' els.
Avant que les cimes des branches restent sèches ,
et se dépouillent de feuilles.
Siibstantiv. Entr' el despulhar e '1 vestir.
P. Vidal : Baros Jhesus.
Kntre le dépmnlleret le vêtir.
Part. pas. Despolhada de totz bes.
F. et Fert.. fol. 82.
Dépouillée de tons l)iens.
CAT. DesptiUar. esp. port. Despojar. it. Spo-
gliare.
PEING, PEiN, PENG, S. m., lat. vigsus,
ijjage, nantissement, assurance.
Ja no i s den boni fiar
Mais en beila seniblausa ,
Ses PEtNc.
AiMERl de Peguilain : Qui sofrir.
Jamais on ne s'y doit fier en belle apparence, san ;
assurance
Ivon a a teins ni fjatge.
Rambaud de Vaqi-eiras : Si en sui.
N'ont nantissements ni gage.
ESP. Per.o. PORT. Pcrifior. it. Pegno.
PEI
2. Pegnora, penhora, pignora, s. f.,
gage , assurance , saisie.
Pero'i senbers coms, ducs, marques
N'a bcn PEGNORA traicba.
Bertrand de Born : Guerra e trebalh.
Pourtant le seigneur comte, duc, marquis en a
bien tire' gage.
Ara digam de la causa que us bom met en
PENHORA ad antre.
Me sera obligat per pknhora taciîament.
Trad. du Code de Jusiinien, foi. 3o et 87.
Maintenant disons de la chose qu'un homme
met en nantissement à autre.
Me seia oblige' par gage tacitement.
ANC. FR. Lesquels débats commencèrent pour
la pigneure de certaines bestes prinses.
Tit. de i447- Carpentier, t. ITI , col. 277.
CAT. Penyora. port. Penhora.
"î. Penhoramen, s. m., gage, nantisse-
ment.
D' aquella forza ni d'aquel penhoramen.
Statuts de Montpellier, de 120.').
De ceUe violence et de ce nantissement.
4. PlGNORAR , PENHORAR , V. , lat. PI-
GN^RARe, nantir, gager, appeler en
garantie, mettre à l'amende.
Si no o fasia pignorar degudamen.
Puescan pic.norar... o destringer aqnel.
Charte de Gréalou , p. 82.
S'ils ne le faisaient gager dûment.
Puissent appeler en garantie... ou contraindre
celui-là.
Penhoras ne En Pons de Capdueil.
T. DE Gui de Cavaillon et de Richard de Ta-
RASCON : Cabrit.
Nantissez-en le seigneur Pons de Capdueil.
Part. pas. Aqiiel que sera defailhens sera pen-
uorat de .XII. deners.
Ord. pour Carcassonne. Ord. des H. de Fr. ,
141 1, t. IX , p. 607.
Celui qui sera faisant défaut sera mis à l'amende v
de douze deniers.
A^c. CAT. Penyorar. port. Penhornr. tt. Pe-
gnorare.
5. Empenhar , -?'. , hypothéquer, en-
gager.
Si res si vendia o .si empenhava.
Tit. de 1274. Arch. du Roy,, K. 17.
Si rien se vendait ou ^'hypotliéquait.
PEl
Loc. fg. Bel joc no vent ni pmciniia..
P. Vidai. : Pus iiliovt.
Jîcau jeu elle ne vend ni engage.
< AT. Empenyar. E^^. Empchar. port. Ein -
penhar. \t. Iinpegnare.
6. Empeinhoradura , s. f. , droit <!c
i:;\go, d'Iiypothèque.
Ventlas , kmpeixiioradcras et ;i<-;ipla.s.
Tit. de 12.^9. DoAT, t. GWI V , fol. 3o?..
Veilles, droits d'hypotliiqiie et aca]ilcs.
7. Impignokatio, s. f. , 5,'aiiP, hypo-
thèque.
Lo ces, l'iicapta e sas uiPtoNORATios
Charte de Grénloti , p. fJO.
I,eceii>, l'acaple et ses hypothèques.
8. Empenh4Dura, s. f., droit de g.igc,
d'hypothèque.
Mos acaptes e nias empe kmaduras , si res
se vendia o si einpenhava.
Tit. de 1274. ■^'■c/'- ''« R"J-> K. 17.
Mes acaptes et mes droits d'hypothèque , si rien
se vendait ou s'bypollie'quait.
9. Impignorar, EMPEINNORAR, EMPEN-
HORAR, V. , engager-, hypothéquer,
<lonner en nantissement.
La voirla impignorar.
Tit.de 1222. yr/rcA. du Roy., Toulouse, 3 . 329.
I>a voudrait engager.
Per tal qne el no lia poscha tolre a lui ni a
SOS hereters, o empeisîîoiiak.
Trad. du Code de Jusiinien, fol. I .
Afin qu'il ne la puisse ôler à lui ni à ses lie'ritiLrs ,
ou donner en nantissement,
l'arc, pas. Demandai- la cansa empenhorad^
Trad. du Code de Justinien, fol. jo.
Demander la chose engagée.
ANC. CAT. Empenyorar.
10. SoRREPiGNORA , T. ^, suTgage, sur-
hypothèque.
De tolas las pignoras e de las sobrepignoras.
Tit. de IZ2\. Arch. du lioy., J. .^23.
De tous les gages et des surgages.
PEIS, PEYS, PEIZ, PEYZ, PEISSO, PEYSSO,
S. m., lat. Pisci.T, poisson.
Rps, nias bostia o peys,
/II.
PEI
481
No liir es ohediens.
Bertrand de Born : S' ahrih.
I^icn, excepte' l)ù le ou poisson, ne leur estobe'issanl.
Si cuin li PEIZ an en l'aigtia lor vida.
Arnaud de Marueil : Si cum li.
Ainsi comme les poissons ont dans l'eau leur vif.
Aitan pane col pei<.sos
Viu SCS r aiiiua , vjurai, s'il platz mos dans.
l'oNs DE Capdueit. : Astrucx es seili.
Aussi peu comme le poisson vil sans eau, je vi-
vrai, si lui plaît mon dommage.
Ha cors de femna e coa de peysso.
f^. et f^ert-, (ol. 23.
A ((ir|)s de femme et queue de poisson.
Trasalh coraa lo peissos.
l,ii>. (le Sydrac, fol. 17.
.Saute comme le poisson.
— -Signe du zodiaque.
T,o deniers signe es peisso.
Brec. d'amor, fol. 28.
Le dernier siç;ne est poissons.
(AT. Pèx. ANC. ESP. Pesce, pece. F.yp. Mon. Pez.
PORT. Peixe. it. Pesce.
1. Peissoxft, PFisoNF.T, v. nt . dim., petit
poisson.
Vezer
Un PEissoNET nadar
En aigna.
Nat de MoNS : Al lion rey.
Voir un petit poisson nager en eau.
Dels PEisoNETZ c'om tôt l'an pren.
Que an nom frochaso tregans.
Deides de Prapes , yiuz. cass.
Des petits poissons qu'on prend toute l'année ,
qui ont nom loclies ou goujons.
ANC. FF.. Maint pocssonet , mainte vandoise.
OEumes d'Alain Chartier, p. 5g6.
cat. Pexet. ESP. Fececico , pececillo. port.
Peixinho. it. Pesciolino.
"). Pisses, s. m. pi., lat. pisces, poissons,
l'un des signes thi zodiaque.
Renba en nn signe que a nom pisve<.
Zii'. de Sydrac , fol. 54.
Kégne en un signe qui a nom poissons.
CAT. ESP. Piscis. piiRT. Plsces. it. Pesce.
4. Peissonier, peyssonier , peissoneir ,
PEYCHONiER, atlj., poi.ssoniiier, en pai -
lant d'un des signes du zodiaque.
En lo dip signe peyssonii.:-.
(il
4«
'|H2
PF.l
Knlra lo solelhs en fcbrier.
Brev. tl'ainof, loi. 28.
Dans ledit signe poissonnier entre lu soleil en
f.-viicr.
— Siibstnnùf. Marchand de poisson.
Us PEr.SOKEIRS, .III. d. l'ilU.
CItarte de Besse en Auvergne, «le 12711.
rjn marchand de. poisson, trois tleniers l'an.
II. PfSCKiiiiolo.
r>. PeYSSONARI.V , PKICHONARIA , S. f. ,
poissonnerie, commerce du poisson ,
lieu oii il se vend.
Yen, liom e.slablitz gard.i de la pey-ssonaiu \.
Los iisalges de la pticiioNAr.iA.
Cartulairede Montpellier, fol. 19^ et lo8.
Moi , liomme e'tahli garde do la poissonnerie.
\,cs usages de la poissonnerie.
(■). Pesquier, pf.schier, s. m., étang,
vivier.
Un gran veigier
Ont avia trop bel rEsQOiEK.
Das lui de l'aiga del i-eschier.
Roman de Blandin de Cornoailles, etc.
Un crand verger où il y avait fort beau vii'ier.
Donnez-moi de l'eau de Velang.
7. Pesquiu, pesquieu, s. ni., droit de
pèche.
Lo ters de totz los friigz e de pesquiu.
TH. de 1235. Àrclt. du Roy-, Toulouse, J. !\.
Le tiers de tous les fruits et du droit de pêche.
Pa.ssius, cassins, pesquiiis.
Tit. de 12^6. Arch. du Roy., J. /(•
Droit de pacage , droit de chasse , droit de pêche.
8. Peso A, s. /., pèche.
La EEsc.A entro el lac.
Tit. de i'2.'jl\. yirch. du Roy., K. 17.
La pêche jusqu'au lac.
Gent... donada a cassa et a pesca.
Elue, de las propr. , loi. i8.5.
(«eut... adonnée à cliasse et à pêche.
< A r. E.-,r. PORT. iT. Pesca.
9. Pescaire, pescayre, pescador, s. m.,
lat. piscATOR , pécheur.
Qno'l PEscviRE que pluraba
Ka la mar, e pieu , ab l'esca ,
Lo peisso que sauta.
1". Cmrki, : Kra no vcv.
PEI
Comme le pêcheur i[\\i jette plomb en la mer, ol
prend , avec l'appât , le poisson qui saule.
.L PEsCAYRE, cant pren .1. gran saliuo.
r.etTert., fol. 98.
Un pêcheur, quand il prend un grand saumon.
En aissi m pren cum faî al pescador,
, Qne non anza son peys manjar ni vendu*
Entro qne l'a niostrat a son .•ienhor.
G. Magret : En aissi m pren.
Par ainsi il me prend comme il f;iil au pêcheur,
i[iii n'ose manger ni vendre son poisson jusqu'à <-i-
qu'il l'ait montre' à son seigneur.
ANC. FR. Grira \e peschere est mon piere.
G. Gaimar , Poëme d'Haveloc , p. fi'i 1 .
<:at. EbP. l'on T. Pescador. n. Pescatore.
10. Pescaria, .v.y. , pêcherie.
En una ret de pescaria.
Uua barca de pescaria.
A . de S . Honorât.
En un filet de pêcherie.
Une barque de pêcherie.
cAT. ESP. Pesqueria. it. Pescheria.
i I. Pesquieira, s.f., pêcherie.
Ac la PESQiiiEiKA aquela virtnt.
Jbr. de l'A. et du N-T., fol. 17.
La pêcherie eut cette vertu.
CAT. ESP. Pesquera.
l'}. Pr.SCADOlRA, S.f., lat. piscatoria,
j)êcherie.
A una PEsCADOiRA de Saina ven.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 12.
A une pêcherie de Seine il vint.
t:AT. Pescateria. esp. Pescaderia. port. Pes^
cadaria.
i!>. Pescada, s.f., droit de pêche.
La PESCADA del poiar e del deissendre.
Tit. de i23o. Arch. du Roy., J. 307.
Le di-oit de pêche du monter et du descendre.
i/j. Pescar, V. , lat. piscar/, pêcher.
Si ns mena pescar al lac.
Le dauphin d'.^uvergne : Puois sai.
S'il vous mène pêcher au lac.
Car leu troba qui pesca en estanc.
Guillaume de Durfort : Quarsai.
Car facilement trouve qui pêche en étang.
Ftg. Mon cor qne ses aigna pesca.
Rambaud d'Orange : Un vers.
Mon cœur qui sans eau pêche.
PEL
Piov. Sobre lotz cols gen fols tesc.
Rambaid n'OiiANGE : Bon s'csciuii.
Sur loules collines le fou gcnluncut pcilie.
Part. pas. Stibst. Las venazos, los tescatz , Ins
aiguas.
Tit. de 1221. noAT, I. XXVII, fol. 32O.
Les venaisons , les pèches, les e.iu.x.
<:.\T. Esr. roRT. Pescar. it. Pescare.
l5. P.VISSEIRA, 1>AISF,R.\, PAICHERA , S./.,
barrage, estacade, pêcherie.
Lo nioli de la Bégonia e'I molinar e l;i
l'AI.SSEIR A.
Tu. dexi'y. Àrch. delà maison de Lenlilliic.
Le moulin de la Bei;onic cl la vanne et ['istiiciule.
Knire la i-aisera dcl moli.
Tu. de i2oi. Jrch. du Iloj-, 3- 323.
Entre le barrage du moulin.
Els ileisniPs de las paicueras e ilels niolis.
27r. du xni« siccle^Jrch. du Roy., J. 3io.
Les dîmes des pêcheries et des moulins.
Tôt lo peis que penran eu la paisseiua.
Tit. de 1238. Jrch. du Roy., J. 325.
Tout le poisson qu'ils prendront en la pêcherie.
i(>. PisciNA , S./., lat. pisciNA, piscine,
réservoir,
l'on soina la rrsciNA.
Trad. d'un Evang. apocr.
Fut troutlc la piscine.
PisciWA, es ajustameut d' aygaa per noyrii
peishos.
Elue, de las propr., fol. l52.
Piscine, c'est ajustement d'eaux pour nourrir
poissuus.
— Dans les églises, c'est le lieu où l'on
jette l'eau qui a servi à laver les vases
sacrés.
"Van pesseiar les sanctnaris ,
Claostras, piscittas et armaris.
y. de S. honorât.
Vont briser les sanctuaires, clôtures, piscines et
armoires,
r. \T. Esr. roRT. IT, Piscina.
l'EL, PKLH, S./., vr.1. lis , peau , cuir.
Tôt en premier, en una tej, . .
Buua e priuia d'un unhel ,
Vobtr'auzel enmailiolaretz.
Deldes de Prades , yduz. cass.
Tout d'ahord , dans une peau d'un ajjncau Lunno
et Goe, votre oiseau vous emiuaillolcrez.
PEL 48/,
FI .XX. dia escoi'gan'a la inalvasa pel , et
al coupliineu de .xxv. jorns, Ihi iiiiidaria ui>'
an Ira pels.
Liu. de Sydrac, fol. 43.
An \ in'^tii^me jour de'poui lierait la mauvaise peau ,
et au coniple'nieiit de viugt-ciiiq jouBS , une aulic
l'faii lui muerait.
Dedliis sloii folratz
AI) l'ELs de Icbre o de calz.
Deudes de Puades, j'htz. cass.
i)\\f dedans ils soient fourres avec peaux de
lièvre ou do chats.
AN( . Kh. De l'aignel a ve.stn la pel.
Fal/l. et cont. une, t. II, p. /j ' •
< * r. Pe/l. ANC. tsv. Pel. esp. Mon. Piel. port.
II-. Pelle.
i. Peleta, s.f. diin., petite peau.
Es la gola vestida de seinlans peietas ([ne
la lengiia e'I paladai'.
Elue, de las propr., fui. 46.
La gortje est revêtue de semlilaldes petites peatuv
(]ue la langue et !e palais.
CAT. Pelleta.
3. Pellicula, *. f. (Uni., lat. pelli-
cui.A , pellicule.
Toi ."^o qiie es renias de aqnela pei.i.icui.a.
Trad. d'Albucasis, fol. ?.J.
Tout ce (|ui est resté de celle pellicule.
ESP. Peliciila. rop>T. Pellicula. it. Pellicula,
peUicala.
4. Pelalha, s.f., pelure, écorcc.
Las PELAi.HAS e'Is gras reinanens, quau le vi
n'es fora, las qnals manjo porcs.
Elue, de las propr. , fol. 228.
Les pelures et les grains restant , <[uand le vin eu
est dehors , lesquelles les porcs mangent.
5. Peehier , PELiER, S. lit., pcllctier,
peaussier.
D'aqnels .v. rntlons donon als pet.hiers
.1. riulon lo segoii an.
Cartulaire de Montpellier, fol. 45.
IJc ces ciu(f houles ils dujineut aux pelletier:,
une boule la seconde anne'e.
<.AT. Pel 1er.
G. Pellicier, i'ei.i.ecier , s. m. , pelU'-
tier, peaussier, apprèteui-, mardiantl
(je peaux.
Que non foras bos pei.t.iciers.
(iiRADD DF. llon^Elt, : Cardalhac.
484
pr:L
Ouc lu ne serais Lon peaussier.
Al vilan qu'er' un pei.mciek.
Lt MOINE DE Monta tnoN : Pus IV\ le.
Au vilaia qui était un pel/elier.
Fui maresuhals de ravals...
E fabres e peli.eciers.
Raimond d'Avignon : Sirveiis sui.
Je (us inaiéi;lial pour les chevaux... et iuii;oroii
L't pel/elier.
(AT. PeUisser. est. Pelletero. roKT. Pelle.ro
iT. Pellicciere .
7. Pklissa, s.f., pelisse, fourrure.
Cap'egoDel'e PEr.t'sA.
Mabcadris : L'aulr'itr.
Cape et gonelle et pelisse.
Era cenhs de pelissa.
Brei'. J'amor, (ol. iji.
Etait ceint àe fourrure.
Las rEi.tssAS de conils e las telissas de lelire.
Carlulaire de Montpellier, fol. i i3.
hesjourriires de lapins et \esfourrures de lièvre.
ANC. CAT. Pelissa port. PeUissa. n. Pelliccia.
8. Pelharia, s.f., pelleterie.
La draparia vermelha : Aion .v. rutlos per
im cosol , e d'aqnels .v. rullos donon .1. , lo
premier an, a la pelharia.
Carlulaire de Montpellier, fol. !\').
La draperie vermeille : Qu'ils aient cinq boules
pour un consul, et de ces cinqLouies qu'ils (en) don-
nent une , la première année , à la pelleterie.
i). Pellissaria, PELLisARiA, ^.y^, pelle-
terie, commerce de peaux, de four-
rures.
A PEi-LisARiA vaira.
Carlulaire de Montpellier, Col. l\l^.
A pelleterie de vair.
De PET.i.tssARiA, dona hom, del .c. d'anhi-
nas, .1. à.
Carlulaire de Montpellier, fol. 1 16.
De pelleterie, on donne , du cent (de peaux) d'a-
gneau un denier.
n, Pellicceria. ''
îo. Pellacilh, pelacilh, s. m., pelisse,
fourrure.
Gren veiretz ja juec coininau
Ab rEM.ACII.H.
Maucabrus : Lo vers coniens.
DilHcilcmcnt vous verrez jamais jeu commun avec
pelisse.
! I. Pei.ar, pellar, v., peler, ôtcr la po;iu.
PEL
De figas a pellak
Lo vencerai.
MabcOAT : Menire m'oljri.
A peler Aci figues je le vaincrai.
Ni lien figas no pet.arrtz.
f^E DAUPHIN d'Auvergne : Puois sai.
Ni Lien vous ne pèlerez figues.
Part. pas. Pilât tenc en la ma nn biislo pi-.i.at.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 8 l>is.
Pilate tint en la main un bâton pelé.
De leuga de porc ben pelada.
Deudes de Prades, yiuz. cass.
De langue de porc bien pelée.
(AT F.sp. PORT. Pelar. ir. Pelare.
I'>. SOBREPELITZ, S. l/l . , lat. SUPERPEL-
i,iceum, surplis.
Us frevois pobols petilz
Arniatz de sobrepf.litz.
G. Rainols ri*APT : Laissatz m' era.
Un frivole petit peuple revê-tu de surplis.
< AT. SobrepelUs. esp. port. SobrepeUiz.
PEL, PELH, PEiL, S. ni., lat. vii.us, poil ,
cheveux , bourre.
Oui per veltalz n'a pas lo pet, cbannt.
Poème sur Boece.
lîomme par vieillesse n'a pas le poil blanc.
Creisso li pei, el corsd'onie per vestir s' aiua.
Lii>. de Sydrac, fol. g!^.
Les poils croissent au corps d'homme pour V('lir
sa honte.
Ab capa griseta ses pei.h.
Guillaume d'Autpoul ; L' autr' ier.
Avec cape de griselle sans poil.
Mos tels nialastrucx ini toi rai.
Rambaud d'Orange ; Er no sui.
IMcs chefeux malheureux je m'ôterai.
Prov, C om veia '1 pel en 1' autrui oill ,
Et, el seu, non conois la Iran.
1'. Vidal : Ges per lo.
(^ue l'homme voie le poil dans l'œil d'autrui , il ,
dans le sien , il ne connait pas la poutre.
CAT. Pel ESP. PORT. IT. Pclo.
2. Pelos, (idj., lat. piLosw.Vj poilu, velu^
fourré.
Mon fraire es pelos e plen de pels.
hisl. de la Bible en prov., ibl. 7.
Mou frère est velu et plein de poils.
Era gros... e rnt.os.
.Sa coa grossa, ledoiida e pfiosa.
Car) Il Magalon.j p. 7-
PEL
Jl élail gros... cl l'tr/i/. ^
."ia queue grosse , ronde et poilue.
E 'Icogola sia , en ivcn, rEr.oz.*.
Régla de S. Benezeff, loi. (33.
Kl que le capuclion , en lilver, soiljburré.
r.\T. Pelos. ESP. iT. Peloso.
— Sitb.st. Satyre, demi-dieu des païens,
Pki.ozes so aniai.'ins estiaiihs, a seiublarisa
d' home , aiitraïuent dilz saliiis.
Elue, de las piopr., fol. z.'jfi.
Les poilus sont animauit élraiii;es, à rcssem-
lilance d'homme , autrement dits satyres.
3. PiLOZiTAT, S./., pilosité, qualité de
ce qui est poilu.
Ampleza del pieytz et pilozitat.
Elue, de las propr., fol. 5i.
.\inpleur de la poitrine et pilosité.
'), Pellut, pelut, a<^^'., poilu , velu.
Cam comensan esser pet.i.utz.
Trad. d'jdlliucasisj fol. 2J.
Comme ils commencent à être neliis.
Es fort laitz et pet.otz.
A. Daniel : Pois Kn Raiinon.
Est fort laid et velu.
CAT. Pelud. E.SP. PORT. Peludo.
5. Pepellt, rt^., pàtu. • ■ ' ■
Coluraba... on luay es penada, may fnicti-
llca , cniu vezem de las pepeludas.
Elue, de las propr. , M. l/j3.
La colombe... où plus elle est pennée , plus elle
fructifie, comme nous voyons des pûtues.
G. Pelaggk , S. m., pelape.
Siuiîa... ha convensa... am lop en pehg(;e.
Elue, de las propr., fol. 258.
Le singe... a convenance... avec loup en pelage.
ESP. Pelage.
7. Pei.io, s. m., paupière, cils.
Lo .sex a e van bels PEtios.
El ris e el jogoet de sa bocba e en sos PEr los.
Fornicatios de ferana es en l' esievaiiicut (h
sos cils e de sos pelios.
Trad. de Jicde , fol. 4.3 et 4(i.
L'avi'ugle a en vain belles paupières.
Au ris et au jeu de sa bouclie et en ses paupières.
La fornication de femme est dans l'cxliaussemeul
de ses yeux el de ses cils.
cS. Pelau, V., lat. l'iLMic, peler, ùtei !«•
poil.
PEL
485
Fig. proverbial.
.Vus vuoiil PEi.AR mon prat c' antre lo m lonil.i.
GlllATJD DE BORNEII. : Conseil! vos.
Je veux /)<7ermon prc' avant qu'autre me le tonde.
— Par cxtrris. Plumer, ôter la pliuiie.
L' auzellador
Qu'apelia e trai, ah dousor,
1.' aozel , tro que l'a en sa tela ,
Pueis r auci e'I desirui e'I peta.
Un trocbadour anonyme : Seinor vos<(ni-.
L'oiseleur qui appelle et attire, avec douceur,
l'oiseau jusqu'à ce qu'il l'a dans sa toile, puis il le
tue et le détruit et le plume.
Pluma e pluma farctz pei.ar
De sos lo cap, ses escorgar.
DeIjDES DF. PllADF.S , Auz. cass.
Plume à plume vous feiez plumer sur la télé, sans
écorclirr.
/'tire. piii. Knneia m ranba pelad* ,
Pus la San Miguels es passada.
Le moine DE MoNTAUDON : Be m'enueia.
M'ennuie robe pelée, après que la Saint-Mieliel
est passée.
Las testas, que avez pei.adas.
Aurez demantenen talbadas.
V. de S. Honorai.
Les tctes , que vous dtvez pelées j vous aurez in-
continent tranchées.
CAT. ESP. PORT. Pelar. it. Pelare.
9, Depilacio, s.f., dépilatiou, cliulc du
poil.
Calviera, la quai depilacio sol venir pcr
granda suptileza de pel.
Elue, de las propr., fol. 6'6.
Calvitie, laquelle dépilation a coutume de venir
par grande finesse de poil.
10. Depilatiu, adj., dépilatif.
Siccitat... es dfpilativa.
Elue, de las propr., fol. 26.
Siccilé... est dépilatii>e.
I 1. Dkpii.ar, V. , dépiler, dégarnir (\c
poil.
Part. pas. Gara plnmbenca, cilb.s i)epii.\t/..
Elue, lie las propr., M. 100.
Face plombée, ci\s dépilés.
PELEG, PELEC, .V. /:, lat. pei.acm.v, mer,
gouffre.
Los poittm «le la f«rra laynz en l.i pF.r.re;.
f^. de S. //onon:l.
PEL
Les porlenl de la lene le'ans en la mer.
Cal cansa es niayo crebada? — Nau en pelec:.
Declaramens de moulas demandas.
Quelle chose est maison crevée? — IS'avire en mer.
ANC. CAT. Pelech. e.sp. Pielago. vokt . it. Pelago.
2. Peleagre, s. m., mer.
Hom péris en teleagre.
A. Daniel : En breu Lriza.
On périt en mer.
PELEGRIN, PELLEGRIN, PELEGRI , PEL-
LEGRl , PELLERI , PELERI , S. 171., lat.
pErEGRiNw^, voyageur, étranger, pè-
lerin.
Am que passava l'aigaa delVarals pellegrins.
V. de S . Honorai.
Avec quoi il passait l'eau du Var aux. pèlerins.
leu vauc m' eu lay a sehii
On nierce claman pelegri.
Le comte de Poitiers : Pus de clianlar.
Je m'en vais là à celui où merci crient pèlerins.
Salvaiie Crist , donatz forsa, vigor
F. bon cosselh als vostres teleecris.
G. FiGUElRAS : Tolz hom qui.
Christ sauveur, donnez force, vigueur et bon con-
seil à vos pèlerins.
SI qii' en sia conquis :■,'.,
Lo sans luecs e la via - ■
Faita als teleris ,
1'. Qne nos tolc Saladis.
G. Faidit : Era nos sia.
En sorte qu'en soit conquis le saint lieu et la voie
faite pour les pèlerins j que nous enleva Saladin.
Abraam que receup los angels a semblansa
de PET.I.ERIS.
F. et Vert., fol. 79.
Abraham qui reçut les anges en manière de atoja-
geurs.
Fig. Car en aquest mont nos sen tuit rEi.EGP.iN.
La nobla Leyczon.
Car en ce monde nous sommes tous 'voyageurs.
CAT. Pelegri, peregri. e.sp. port. Peregrino.
IT. Pellegrino.
— En terme de fauconnerie . Une des es-
pèces de faucons.
Lo segons es lo pei.egris...,
E par so a nom pei.egri
Car hom non troba lo sien ni.
Deddes de Prades , Âuz. cass.
Le second (lignage) est le pèlerin..., et pour cela
il a nom pèlerin qu'où ne trouve |\(s le sien nid.
PEL
i, PeREGRINACIO , PELEGRINATIO , S.f.,
lat. PERECRiNATio , pérégrination,
voyage, pèlerinage.
Si cum es longa peregkinacios.
Trad. du Code de Justinien, fol. 1 1 .
Ainsi comme est une \ons,\xc péréffrinatiun.
De dejunis et de peregrin agios e de silicis
e de disciplinas.
y. et Ferl., fol. 74.
Ue jeûnes et do pélerinaifes cl de ciliées et île
disciplines.
CAT. Pelegrinaciù, peregrinaciô . esp. Pérégri-
nation. PORT. Peregrinacào. it. Pellegri-
nazione.
3. Pelegrinatge, pelerinatge, pelle-
RiNATGE, PERELINATGE, S. m., pèleri-
nage, voyage.
Ja Dieiis no m do ,
Roma , del perdo
Ni dcl PEM.ERINATGE
Que fetz d'Aviiibo.
G. FiGl!ElRAS : Sirvcntes vuelli.
Que jamais Dieu ne me donne, Rome, du par-
don ni du pèlerinage que vous fîtes à Avignon.
"Vuelh anar en pei.erinatge ab vos a Saut
Antoni de "Vianes.
V. de Guillaume de Saint-Didier.
Je veux aller en pèlerinage avec vous à Saint-An-
toine de Viennois.
A'enc en Fransa en perelinatge.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 85.
Vint en France en pèlerinage.
Esr. Peregrinage. n. Pellegrinaggio.
4. PeREGRINAR, 2J. , lat. peregrinars,
pérègriner, voyager, aller en pèleri-
nage.
Part. prés. E 'Is estrangiers peregrinans.
Brev. d'amor, fol. 6'8.
Et les étrangers allant en pèlerinage.
Fig. Peregrinans al cel.
Elue, de las propr., fol. 128.
Pèrègrinants vers le ciel.
CAT. Pehgrinar, peregrinar. esp. port. Pere-
grinar. it. Peîlegrinare.
PELEIA , PELEYA , PELEGA , PELIEIA , S.f.,
querelle , dispute.
Non puesc deniers traire
Du loc on bom m' en deyn ,
PFJ.
Sinon al) f;iaii l'm.i-YA.
G. Ri^fliKR : Sol i\\\c sa\i.
Je ne jiuU arracher deniers <lu lieu oii l'on ni en
iloivc , sinon avec grande dîiiiiitf.
Si nj' en sors pei.eia n! tonlenz.
Pons de i.a Garde : Ans ogan.
S'il m'en surgit rjiierelleel contestation.
Ai;ro gran vf.i.eg\ cnlre els.
Pim.OMENX.
L Kurent grande rf/.»7>H/e entre eux.
F Mescla e felieiv.
/-. W r<;;/., r..l. P.f).
Déliai et querelle.
S CAT. ESP. Pelea. port. Pcleja.
P 1. Peleiar , PELF.YAR, V., dis[)uter, (JUC-
reller.
I'"aT los mesflar e peleiar.
r.el rert.,M.^'>.
Les fait débattre et (/ttereller.
— Débaucher.
Qui PELEiA. ferana niaridaila es encorrepnlz
;ils senhors, e qui pei.eia l'emna piocela dcu
la pendre a molh<-r.
Coût, (le Goiirdon, de 12^4.
Qui drhnuche femme iiiarie'e est poursuivi par
I les seigneurs, et qui débauche femme pncelle doit
la prendre pour femme.
Part. pas. Mot fort si penet, car si fo pei.ey.\t7,
Ain Karle, lo sien onde , que tant era onrati:.
Roman de Fierabras , v. 7^6.
Moult fort il se peina , parce qu'il se fut querellé
avec Charles , le sien oncle , qui tant était lionoré.
CAT. ESP. Pelear. port. Pelejar.
'^. Pelegiu, adj., querelleur, tlisputeur.
Iros, PELEGics, erjiulhos,
Leys d'amors, fol. 3^.
Colère, querelleur, orgueilleux.
PELLICA., PELICAN , .y. ///., lat. pelica-
THus, pélican.
Papagay etPEi.i.iCA.
Peli.ica...; so doas cspecias de pei.lica.
Elue, de las propr.j fol. ^8.
Pprro<juet et pélican.
Pélican... ; sont (il y a ) deux espèces de pélican.
I'elican es us anzel que araa mot sos polelz.
Naluras d' nlcus auzels.
Le pélican est UD oiseau qui aime moult ses petits.
r.AT. Esp. PORT. Pelicano. it. Pellicano.
PELUG.\R, PEi.iicAi\, î)., éplmlu'i', net-
toyer.
PEN
4^
Be s PEMH.F e s peronga
Tio al vesprc que fains lo ])onga.
Deudes de Prades, /luz. cass.
Qu'il h'épluclie Lien et s'oigne jusqu'au soir (|ue
la faim le poigne.
F*ENA, -1. /., lat. poENA, peine, tour-
ment, chni,'rin.
Flatz nii iii.iis prr leis pina durar.
Que de nnilh' aulr' aver tôt mon talen.
G. Faidit : Trop nialamcn.
Il me plaît davantage pour elle endurer peine ,
([ue de nulle autre avoir tout mon désir.
A autrui don alegratge,
Et a mi pen' e turnien.
P. Raimono de Toulouse : Atressi cum.
A autrui elle donne allégresse, et à moi peine el
tourment.
Qa' eila li disses quais penas avia , que li
faria tanlas luessas dire... , que la trairia
d' aqueilas penas.
K. de Guillaume de la Tour.
Qu'elle lui dît quelles peines elle avait , qu'il lui
ferait dire tant de messes... qu'il la tirerait de ces
peines.
Loc, Ah bel semblan m'a mes en mortal pena.
R. Vidal : S' eu fos en.
Avec beau semblant clic m'a mis en mortelle peine.
Âdv. comp. En peccat ai tant dorinitz,
Qu' A pena vei la clara Iniz
Qa'el tieu sant esperitz m' adutz.
FoLQt'ET DE Marseille : SenberDieus.
Dans le péché j'ai tant dormi qu'(> peine je vois la
claire lumière que le tien saint esprit m'apporte.
A penas saî dir oc ni no.
Pons de Capdueil : S' anc fis.
jj peine je sais dire oui et non.
Voyez Enfax.
— Châtiment.
Aniandar sns bona 'PENA.
Statuts de Provence. Massa, p. 180.
Amender sur bonne peine.
CAT. ESP. PORT. IT. PettU.
'j.. Penaire, 5-. ni., expiateiir.
Dels liens tortz fo penaire,
E sofri mort e lurmen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Des liens torts il lut expiateur. et souflrit mort
cl tourment.
■^1. Penabie, adj., pénible, fatii,Miaiit ,
tourmentant.
4S8 PEN
Voill sajicliaz qu'eu soi el iliahh;
l.o plus cruel e'I plus penable.
T. DE Hugues de Maïaplane et de Blacasset :
En Blacasset .
Je veux que vous sachiez que je suis le diable le
jilus cruel el le plus tourmentant.
ANC. FR. En bataille très pénable.
EUSTACHE DeSCHAMPS , p. \5'j .
/,. Penalitat, s.f., peine, douleur, pé-
nalilé.
Par que efante ab mendre difieultat et pe-
T«ALITAT.
Loc... de PENALITAT, de miseria.
Elue, de las propr., fol. 70 el lOÉ».
Pour qu'elle enfaute avec moindre difficulté cl
ilouleur.
Lieu... de pénalité, de misère.
<;at. Penalitat. esp. Penalidad. port. Pena/i-
dade. it. Penalità, penalitate, penahtade.
.0, Penos, adj., pénible, douloureux.
Mort agra et pf.noza.
Elue, de lus propr., fol. 67.
Mort aigre et pénible.
<;at. Penos. esp. port. it. Penoso.
6. Penozament , (i(h. , péniblement.
Avgla... PENiizAMtsT coa , pnllifica et noy-
rish.
Elue, de las propr., fol. 140.
L'ai"le... péniblement couve, fait e'clore et nourrit.
CKT. Penosamcnt. esp. port. it. Penosameme.
7. Penafx, V., peiner, tourmenter, affli-
L'er, punir.
Lo san prenon per lo penar.
Planch de S. Esièi'e.
Prennent le saint pour le tourmenter.
Plus fort... a PENAR lo jorn del juizi.
Trad. de Bede, fol. 67.
Plus fortement... à peiner le jour du jugement.
Non era neguna gran doiiina... qne no de-
sires et no se penes que el entendes en ella.
l^. de Raimond de Miraval.
Il n'était nulle grande dame... qui ne désirât el
ne se tourmentât pour qu'il s'ad'eclionnât à eile
— Se roidir.
Trop es de gren occasio
Qui vrN.v contra V agalbo.
J^i'js d'nmors, fol. i38.
PEN
Est lie lort ponilile difllculle qui ie ;oic/i/ contre
l'aiguillon.
— Porter, souffrir la peine.
Pus qu' a Dieus son %ot non îenes... ,
Dreit es qu' a la mort o i-enes.
P- Cardinal : JUesum Crist.
Puisque vous ne tenez pas son vœu à Dieu..., il
est juste qu'à Li morl vous en portiez la peine.
ANC FR. Et vos coimnanderaens ferai
Moult volentiers ui'en panerai.
Roman de Maliomet, v. 1209.
CAT. ESP. pofîr. Penar. it. Penare.
8. Pentir, -y., lat. poEKJTERé?, repentir,
être repentant.
S' en brea no 1' en sap far pentir.
B. DE Ventadour : En aquesl.
Si en peu elle ne sait l'en faire repentir.
E 'Is fay fENTiR de lurs peccats.
r. de S. Honorai.
Et les fait repentir àe leurs péclie's.
S'en poiria ben pentir.
T. DE Gl'ILLEM ET DE SoRDEL : En Sordcl.
S'en pourrait Lien repentir.
Ni anc no fo sazons que m'en pentis.
h.^ DAJiE TiBERGE : Bels dous amies.
Ni oncques ne fut saison que je m'en repentisse.
Part. près. Pentens e vergonhos.
f^. (le S. Honorai.
Repentant et ixonieuK.
IT. Pénètre, pentere.
g. Pentiment, s. m., repentir.
Agron mot gran dolor e pentiment mot gran.
Am mot gran pentiment confession a presa.
y. de S. Honorât.
Eurent moult grande douleur et repentir moull
grand.
Avec moult grand repentir il a pris confession.
it. Pentimento.
10. Pentenza, s. f., repentauce.
Li fraire de Llerins agron mot gran pentenza.
/''. de S. Honorât.
Les frères de Le'rins eurent moult grande /epen-
tancc.
1 1. Penitekcia, peneuensa , s. f., lat.
l'oENiTENTiA , pénitcuce , peine , ])u-
iiition, châtiment.
Qui vi anrniais pe-^edensa
l'yirc (lenan lopeccat?
B. DE Ventadovk : Lo temps vai.
Oui viloncques plus pénitence fiure avant le pe'clié.'
f.oc. leu port tunedensa
Dels antruy peccatz.
P. CabdiNAI : Selli jorii.
Je porte pénitence des |ie'cliés d'aiitrui.
Loc.fg. Si iiianjalz del frug de PENEiiENSA ,
Finiret/. Le lo boa cniiipnsamen.
G. FioiJElBAS : Tolz liom f[U<'.
Si vous mangez >\t\ fruit de pénitence, vous fini-
rez hien le bon commencenienl.
— L'un des sept sacrements.
Lo san sagraiiien de coufessio <; de pkni-
TENCIA.
r. et fert., fol. 5.
Le saint sacrement de confession et de pénitence.
— Peine imposée par le prôtie , après la
confession.
Tonfessada !' a
Penedensa li a douât.
i^. de S. Honorât.
Il l'a confessée... , pénitence lui a donné.
Prov. Segon lo peccat, i'eneden.sa.
r.el Fert., fui. 68.
Selon le péché, pénitence.
Soven après mort, i'enedlnsa.
AmaNIEU DE.S EsCA.S : Dona pcrctii.
Souvent après mort , pénitence.
ASC. <;\T. Penedenza. cat. mou. isr. tort.
Penitencia. it. Penltenzia, peniteitza.
17. Pkmtenciai-, nclj., péniteiiliêl , de
la pénitence.
L' evesijiie re.sjxis aital
Am senhal itmtesciai..
Bref, d'amor, fol. l83.
L'évêque répondit ainsi avec signe penitentiet.
Los .VII. psalraes ienitesciai-s.
Cnt. dels iipost.de liomit, fol. l^o.
Les sept psaumes pénitentimix.
r.Ai'. ESP. PORT. Penitencial. it. Peniieiiziale.
l'î. Penizos, s.f., pénitence , repentir.
Ks peecatz, e d' avol peni/os.
.■ViMEHi DE Peguit.ain : A vos amors.
Est péclié , et de mauvaise pénitence.
\l^. Pesedir, penedre,7'., du lat. pok-
NiTERe, expier, repentir.
Kl.
PEN
489
Pel luessonja pekeuir.
(i.VlBERT, MOINE DE PflCIBdT : Be S cuget.
Pour la mcnlerie expier.
Adoncx no s poirian «."ofessar
!Vi r 1- :>• F. n u I- .
Re no valria
()ii' nm del.s mais fagh se pr.NF.nKs.
Jircv. d'amor, fui. 1 i3el 109.
Alors ils ne se pourraient confesser ni repentir^
Rien ne vaudrait que des méfaits on se repentît.
Stibst. Qiiar lo pinfiires re no val.
Jini'. ■l'amiir, fol. Il?i.
Car II' repentir rien ne vaut.
l'art, près. Selhs qa' estan cofes <• im;n-i- i>f.n.
RaimoND DE CastklNAU : Mon sirvenles.
C -iix. qui sont confés et pénitents.
Ben lo troba rKNi:i)FN.
Bref . d'il mor, loi. ilK.
Le trouve bien repentant.
Sitbst. Quar pot esser qn'el p.snkdens
No s {)ene» ben perfiecbaïuens.
Brev. d'iimnr, fol. 116.
Car il peut être que le pénitent ne se repentit pas
hien parfaitement.
Ptirt. pas. Tica jnriis an penkdit liirs inal.s
(tenant i' aular.
F. de S. Honorât.
Trois jours ont expie leurs maux devant l'autel.
— Absoudre.
Si son confessatz e peseditz de lurs peccafz.
Lett. de Preste Jean à Frédéric , p. l5.
.S'ils sont confessés et ahsniis de leurs péchés.
<;\T. Penedir.
i.'ï. Pknedemkn , .y. iit., repcnlance, re-
pentir.
Lo quai pekeijemkn
Dieus non te j)èr suflicien.
Brev. d'aniur, fol. 117.
Lequel repentir Dieu ne lient pour suiTisant.
A ni:, cat Penediment.
iG. PENEnKNCIER , PENEnENSIER, .V. ni. ,
lat. pr)EMTENci(7Rf«.f, pénitcncier, pé-
nitent, pèlerin.
Ane nuls aoiantz ni nais PEitEUEirsiERs
N' an trai.-i lo mal ni la dolor ni 1' ars
On' ien ai sufert plus de cinc ans e^lier^.
.\iMKr,i PK Pelmont ; Ja n' er rrediiU.
62
490
PRN
Oiicques nul amant ni nul pcnileni u"onl puduir
le mal et la douleur et l'ardeur ipic j'ai soullorts
plus de cinq ans entiers.
Vai coma penedenciers
Panpres de draps e de deniers.
Rmmond de Dl'RFORT : Tumialcl.
Va comme pileri II pauvre de vêlements et de ile-
tiieis.
r\T. Pénitencier, a no. rsr. Penitencicro. tort.
Peniteticieiro. it. Penilenziere.
1-. Penedensar, ?'. , punir, châti»^',
l'niro faire pénitence.
F.l los rniîEDENSAVA.
Bii'i', (l'nriinr, fol. if)!.
Il les iluitiiiil.
— Se repentir.
Part. pas.
Penedensatz vos n'etz eom hoiii perlinlre.
Guillaume deBekouedan : Reis s' ane.
Vous vous en êtes repenti comme liomme pe-
t lieur.
— Absoudie, acquitter.
V.' ab lor se combata , es totz peneurnsatz.
Guii.Lvumr. ue Tidela.
()u'avec eux il combatte, i! est loul nhsoiis.
L'arma tenedensada,
F. de SOS pecas confensada.
Dialogue de l'orne et du cnvps.
L'âme absoute, et de ses péclies confessée.
t'AT. Ksp. rop.T. Penitencinr. it. Penitcnzinre.
I S. Empewtir , V. , repentir, affliger.
Part. pas. No fo pas empentida dels plazer»
ni de las amors qu' ill 1' avia mandadas.
/'■ de R. Jordan, iiicomlede Saint-Jntonin. Far.
Ne fut pas ajfligée des plaisirs ni des anioui-
qu'elle lui avait mande's.
19. Repentir, ^K , expier, se repenlii ,
faire pénitence.
Ancmays non ayc coratge ni talcn
De REPENTIR.
PoNS DE LA Garde : D' un sirventes.
Oncques plus je n'eus courage ni volonté dc_/((ir(
pénitence.
Perdonet Long! que s repentia.
Pons dk Gapdueil : Er nos sia.
Pardonna à Longin qui se repentait.
Mas cant alcnn temps ac estât
PEN
Kii r IsMa de Saut Honorât,
TirPENTI si.
P'. de S. Honorai.
Mais quand aucun temps il eut demeuré dans l'île
(le Sainl-Honorat , il se repentit.
Stihstantiv. S' anc Dieus jier repentir
Perdonet al pet-cador.
Gaibert, moine de Puicidot : Pari il.
.•^i oncques J)ieu pour le j-e/un//;- pardonna au pé-
.heur.
cAT. Arrepentir. anc. fsp. Repentir, it. Bi-
pcntire, repentere .
Voyez CoNSELH,
>o. Repentia, s. f., repenfance, re-
pentir.
Pneis veiir (art la ripf.ntia.
Foi.yi.Er DK ]!oMA^s : Donina eu.
Puis vint lard la ripenlance.
7.1. Repentensa , s.f., repenlance.
Bon senbal de bona repentansa.
Cat.del.i apo.it, de liiima , fol. 177.
Bon signe de bonne repentance.
IT. Ripentenza.
"i-j.. Repentitvien, .<!.tn., repentir, repeu
tance.
Per REPENTiMEN dp los jipccaiz.
A'piaya cofessio, es repentimen de ror.
/'. et Fert., fol. Set KÎ.
P.ir repentir de tes (lécliés.
Vraie conlession , c'est re/ienlin^e cœur.
ANC l'R.
Teni])s, vov ton citer, vien à repentetnent.
EusTACHE Deschamps , p. 6.
it. Rijientiinento.
■}.'\. Rkpentizon, s'.f., rej)entir, repen-
tance.
Tan mi vanc conortan, >
Qnai' REPENTizoN ni g;ran.
B. Zoiîiil : Jl.osuCrisl.
Tant je vais me consolant, j)aree que j'ai i^rande
I ipenlaiicc.
ANC. FR. Jà trovons-nos en l'Escrilure
Que Diex est plus liez d'nn félon,
Quant il vient à repentison,
Que de justes nonantc-ncuf.
Roman du Renaît, t. II, p. i!!.").
>/,. Rkpf.nfdke, V., rej)entir
PF.N
Dou vulutiliei se peiicclriaii
Si REPEM'DRE Se podhill.
Los f^lJ Gtiu!.^sdeiiiMiij le.
Dont volontiers ils fciaieut penitcnct- s'ils |uiii-
vaifiit se repentir.
«:.vi. Repenedir.
PENA, X. /., hit. im://.\a , peniu' , plimic
lie l'aile.
A[)res Si) vcuon li colel ,
Si> sou las TE.NAs en ausel.
DeUDES de l'ilADES , yluZ. HliS.
Apiès cela vieiint'iil les couteaux , ce sout les [len-
nes en oiseau.
ANC. tri. Ue pennes l'aveit fait si bel
Qe n'aveit fiiit nul autre oisel.
Mabiede France, t. Ji, [i. 218.
— Plume qui sert à écrire.
Tan non escrius ab j;iali ni ab pena.
SeRVEKI de GlBONE : ^)ui })OU IVu^.
Tant lu n'écris avec style ni avec plume,
ANC. FK. Nous ne pooiis souzescrire ne sel-
gnier la pré.senle chartre , j)oiir la ^e««e
qui tremble eunoslre uiaiu pour la maladie.
Chr. dd Fr., liée, des Jlist. de Fr.^ t. 111 , ]>. 299.
roRT. iT. Penna.
•1, Peneta, s.f. (Uni,, petite penne, pe-
tite plumes.
Li pinho sou las très penetas
Que uos apelain espazetas.
Deudes de Prades , Auz. iass.
Les pinons sont les trois petites pennes que nous
appelons petites épces.
iT. Pennetta.
3. Pennozitat, 5-. y. , pennosité , plu-
mage, abondance de plumes.
Los auzels qui ban plus de pennozitat et
mens de carnozital.
Elue, de las propr., loi. i3<).
Les oiseaux qui ont plus i\ii pennosité it moins de
cariiositc.
/, . Pknnat, adj., lat. vi.ys.viiis , e:n-
j)onué, emphmié.
.\b les pes pennatz et ab cara efanlil.
Elue, de las propr., fol. 1 16.
Avec les pieds empennés cl avec visage enfantin.
PEN 4()i
Un' alau/eta be pennaua.
Deddfs de I'raues , .lu:, cass
Due alouette hien empluincc.
Voyez SouiTs et Rata.
1 r. Pennuto.
). Pi.NHo, S. III., |)inon , petite penne,
l.i PiNiKi son las Ires penetas
Que nos a|)elan) espa/.elas.
l'iNHos scrratz et aias be ,
Que defors non parcscon re.
Uei'DEs de Phades , .Juz. euss.
Les pinons sont les trois petites pennes que nous
appelons petites epe'cs.
Pinons et ailes bien serres , de sorte que dehors ils
ne paraissent point.
G. P^MPENNAR, ?'. , enipenner, eniplii-
mer.
Part. pas. Cant la upa es mal em-ennada.
ISaturas d'alcus auzels.
Quand la huppe est mal empltimée.
Trazon ab arbaleslas los cairels e-mpenatz.
GtILLALME DE TuDELA.
Tirent avec aiLalèles les dards empennés.
AN<;. m.
U porte, conune oiseau, le dos empenné d'ailes.
Robert Gabnier , llippoljle, acte 11 , se. 1 .
Mortellement aîleint d'une Uèche empennée.
La Fontaine , Fables.
PORT. Einpennar. it. Impennare.
PENCHE, s. f., du lat. vxcte^, peigne.
Penches e fus e cascavels.
Haihond d'Avignon : Sirvens suy.
Peignes et fuseaux et dévidoirs.
PENCH'a pencLenar.
Amanieu des Lscas : En a(|ucl mes.
Pe;i,'nd à peigner.
'JAT. Pinte. Esp. Peine, vokv, pente, ir. Pettine.
?.. Pencuenaire, s. m., peigneur.
Ftiy PEN( iiENAUîE de li.
. Haimond d'.Vvignon : Sirvens suv.
Je lus peigneur de lin.
CAT. Peiitiner. esp. Peinera, pukt. Pentieiru.
'). Pencuenacios, s. f., peignage.
Stopa... per niantas peîhhenacio.i et c.ir-
iiiiiiacios de cauep et de li si trba.
Elue, de lus propr., fol. ■ijj.
49'
PEN
Étoupe... par maints peiffnnges et cardages de
chanvre et de lin se tire.
/). Penchenar, V. , peigner.
Per soven penchenar-
P. Vidal : Ges pi'l temps.
Pour souvent peii;ner.
Peuch'a penchenar.
AmANIeu des Escas : En aquel mes.
Peigne à peigner.
Subst. Mas anc raseas non amet penchena!!.
P. Cardinal : Un siiventes.
Mais oncques teigneux n'aima le peigner.
Part. pas. Ni seran ja pro lavadas
Ni pENCHENADAs 1)1 afacliadas.
Bref, d'iimor, loi. 129.
Ni elles ne seront jamais assez lavées ni peignées
ni peintes.
— Fig. et ironiq. Efféminé, lâche.
Los acrapitz pemchenaiz
Que tôt jorn deiiiandou salutz.
MarcABRUS : Pois l'iverns.
Les vils lâches qui toujours demandent saluts.
Subst. Vas mi son perjtirat
Trei palazi... ,
Li doi PENCHENAT
Peiragorzi ,
E li trei comte Cat
Engolmezi.
fÎERTRAND DE BoBN : Ges no mi.
Vers moi sont parjurés trois palatins..., les deux
efféminés périgourdins , et les trois comtes fats an-
guumois.
CAT. Pentinar. esp. Peinar. i'(in.r. Pcntear. iv.
Pettinare.
PENCHENILH, .s. m., pénil.
La dolor del penchenilh.
Marcabri's: Ouan la.
I.a douleur du pénil.
Entre l'eschina e '1 rtNCiiENir.ii
A. Daniel ; Pois En Eaimons.
Enirr l'écliine et le pénil.
PENDRE, V., lat. pknd<?re, pcntirc,
suspendre.
L'nna fienina que vert la teiia pent.
Pncme sur Bobcv.
L'une frange qui vers la terre pend.
PEN
Traiiiet vos la carta on pfnpft son sagell.
y. de S. Honorât.
Vous transmet la charte où il pendit son sreaii.
— Pcnclier, incliner.
Pren se garda que sa obia non penda ni se
«■n.cline a dextre ni a sencstie.
y. et Fert., fol. Sg.
Il prend garde que sou ouvrage ne penche ni s'in-
cline à droite ni à gauche.
Fiir. .Jiitges que pendon pus dans la .1. part
que dans 1' antra.
r. et Vert., (ol. l5.
Juges qui penchent plus devers l'un côté que de-
vers l'auUe.
— Descetulre trop bas, traîiir-r.
S' il PENDON fort , onhetz las li
Desotz ab del oli lanri.
Deudes de Prades, .fJuz. cass.
Si elles pendent fort, oignez-les lui dessous avec
de l'huile de laurier.
— En parlant des criminels.
Be'l deuria hom pendre cum traîdor.
AiMERi DE Bellinoy : Tant es.
Bien on devrait le pendre comme traître.
Paubre lairon pent hom per nna veta ,
E PEN lo lais qu'a cmblat un roci.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Pauvre larron on /)e/if/pour une vétille , et le pcnil
tel qui a volé un roussin.
— En terme tie jurisprudence.
La reyna davaut la quai pent la appellation
per nos fâcha.
Tit. de iSgi. Bailliage de Sisteron.
T-a reine devant laquelle pend l'appellation par
nous laite.
Part. prés. Quar no'l talhet
Aquo que hom porta penden.
Pierre d'Auvergne : CUanlarai.
Parce qu'il ne lui tailla pas ce qu'on \)Ov\.e pendant .
Las cau.sas pendens per veravas discussions.
Statuts de Provence. Julien , t. II , p. 462.
Les causes pendantes par vraies discussions.
yldv. comp. E'I vassalatgi's renias en penden.
l^. de Bertrand de Born.
Et le vasselage demeura en suspens.
Part. pas. Subst. Atre.ssi com hom pot faiie
De covers aiorgne londut,
ïïai hom , de trachor, pendu t.
P. Cardinal : Razos es qn'ieu.
Pareillemenl comme on peut faire de convcr.;
moine tondu, on fait , dr Irailir, pendu.
PEN
l'rov. El PENorTz es fora di; coasiriers.
T. DE Blacas et de Pelissier : En Pelisslci .
Le pendit est liors de souci.
CAT. Pendrer. esp. port. Pender. iT. Peudcre.
?.. Pkndemf.n , s. ni., pendaison.
Per qne l'agr'ops ns fort grans puntemens.
P. Cardinal : Us sirveuies.
C'est pourquoi il aurait ne'cessite' d'une fort grandi
j'endaison.
3. Pf.ndilos, aHj., lat. pendulus, pen-
dant, qui pend.
Home ebrios... es... en sas niay^helas prn-
ntiLOs,
Elue, de las propr., fol. 227.
L'homme ivre... est... par ses joues pendant.
ESP. iT. Pendilla.
.'i. Pendeillar , îJ,, pendiller , pondre ,
èfre pendant.
Fig. Malvestat li PENnEii.i.A
Al capairo.
MarcABRUS : Lo vers.
Mecliancele lui pendille au cbaperon.
iT. Penzolare.
5. Pendegueillar , V. , pendiller, pen-
dre, être suspendu.
Fig. La vida
Per frevol (il pENi)EGUEii.r.A.
Bernard de Venzenac ou Marcabhus : Hueyraais
pus.
La vie... par fragile (11 est suspendue.
iT. Penzigliare.
6. Apendre , V., appartenir, être sou-
mis, obéir, se rapporter.
A cui APEît lîearns e Gavardan.
Bertrand de Born : Pus Vcnlcdorn.
A qui appartient Bc'arn et Ge'vaudan.
La crotz es lo dreg gofainos
Del rey cui lot qaant es apen.
P. Cardinal : Dels quatre.
La croix est le vrai gonfanon du roi à qui tout ce
qui est se rapporte.
awc. vr. Le pople ki apent à nus.
Ane. trad. des Lii'res des Rots , fol. 7.
Li cbasiel vo.stre scit é kanke i apent.
Roman de Roit , v. 2()i/|.
Jhésu-Cri.st à qui tout apent.
?/i)iiv. rct . defalil. et cvnt. anc. , I. II, p. '.\\\.
PEN
493
— Pendre, èlre pendu.
Pneingnen tais a levar
Que deiug serion d'APERUiiE.
B. ZoRGl : S'icu trobcs.
Tels s'clVorcenl de s'élever qui seraient dignes
iX'etre pendus.
— Attacher, appendre.
Fig. En lui s'apila e s' apen
Proeza.
.\legRET : .\ra pareisson.
En lui s'appuie et s'attache prouesse.
Parc. près.
De irastotaslas terras qne eran apendess
Al comte de Tholosa.
GtlLLAlME DE Tl'DELA.
De toutes les terres qui e'taient obéissantes au
comte de Toulouse.
"Vi la beslia fera e grau
Que aporta, els corns denan,
Le bon rei , son oncl' apenden.
Roman deJaufre, fol.4-
Vit la hête farouche et grande qui porte, aux
cornes devant , le bon roi , son oncle , pendant.
ANC. FR. Ainsi despend
Un homs trop plus qu'à luy rHappend.
OEuvres d'Alain Cha'rtier, p. 6'68.
7. Apenuar, jt. ///., apprêtais, hanyar,
grenier.
La fnsta e'is tenles qne so en I'apendar
que s te a en derreire la dicJia mayo.
Tit. du monast. de Cayrac, en Qiierci , i^i\.
La charpente et les tuiles qui sont au hangar qui
se tient par derrière à ladite maison.
8. ApENnARi.\ , s.f., dépendance.
.X. et .VIII. mas et .xiir. apendarias.
Cartitlaire de Sitiixilanges.
Dii-huit haliilations et treize dépendances.
9. Suspendue, V., lat. suspenjj^r.e , sii.s-
pendre.
Fig. SuspENDET la constilutio que papa Gre-
gori a via fâcha.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199.
Suspendit la couslilulion ([ue le pape Grcgoiie
avait laite.
Part. pas. Qu'cl malanle sia suspendut en
ayre.
Trad. d'Alhucasis, loi. 67.
<_)ue le malade soit suspendit en l'air.
CAT. Sttspcndrcr. esp. pokt. Siispcndcr. ir
Sospcndcrc.
(94 PEN
lo. SuspENsio, i'.yi , lat. susPENsio, sus-
pension.
Cant aytals suspensios passa .xii. bordos,
iidonx la reputam per vicioza.
Lejs d'amors, fol. 12.').
(^)uand telle suspension passe douze vers, alois
uuus la répuions pour vicieuse.
c.vT. Siispensiô. esp. Suspension, port. Siispen-
siio. iT. Suspensione, sospeusione.
I i. SuspENsiu , (idj,, suspensif.
Ponh scspEN.siu.
Pauza susrKN.siv.\.
Lejs d'amors, fol. i/J^ et 17.
Point suspensif.
Pose suspensive.
ESP. PORT. Siispensivo. it. Suspensivo, sospensivo.
1?.. SusPENSORi, S. m., lat. suspensû-
Kiuni , suspensoir,
SusPENsoRi dels te.sticuls.
Trad. d'AlbuiasiSj fol. 33.
Suspensoir des testicules.
ESP. PORT. Siispensorio.
i3. Perpendicular, acIJ., lat. perpen-
uicular/j', perpendiculaife, vertical.
Alcu rach es perpendicui.ak. et drech.
Elue, de las propr., fol. 120.
Aucun rayon est perpendiculaire, et droit.
Ela es nompnada perpendicular.
Trad. d'Alhucasis, loi. 23.
Elle est nommée perpendiculaire.
C.VT. E.sp. PORT. Perpendicular. it. Perpendi-
colare.
14. PERPENDicuL.\RMEeiT, adv., perpen-
diculairement, verticalement.
Es cazent linlia perpendicularment qnan
fa angles drechtz.
Elue, de las propr., fol. i5.
lîst ligne tombant perpendiculairement quaml
elle fait angles droits.
CAT. Perpendicularjnent. esp. port Perpendi-
cularmente . it. Perpendicolarmente.
i5. Pengar, penjar , v., pendre.
Pengar volon En Gni e sus al veu levar.
Pioman de Ficrabras, v. 3o85.
Veulent pendre et lever sus au vent le seigneur Gui.
Los ns PENJAVAN pei' los pes.
Perilhos , Voy. au pur^. de S. Patrice.
I.cs uns pendaient par les pieds.
PEN
Parc. pas. Sia tost pengatz.
Pioman de Fierubras , v. J137.
Qu'il soit tôt pendu.
CAT. Penjar.
iG. PeNSAR, PESSAR, PE7.AR, V., lat. PEN-
.SARe, peser, reconnaître le poids.
En uiezarar o en pezak
O en nombrar.
Brei'. d'atnor, fol. iiy.
A mesurer ou à peser ou à nomlirer.
Cant ha dreg pes e adrecba raezura, mais que
PEZA falsaniens.
^^.et Vert., fol. 17.
(^)uand il a juste poids et juste mesure , mais qu'il
pcse laussement.
— Avoir du poids.
Lo ries boius si ineravillet
Delà fueilla que tact peset.
V. de S. Honorât.
Le riche homme s'émerveilla touchant la feuille
qui laul pesa.
Dans la langue latine , du sens pro-
pre peser , reconnaître le poids , on
passa facilement au sens figuré, exa-
miner, juger; la langue romane éten-
dit l'acception du poids phy.sique à
celle du j)oids moral, accablement,
chagrin , souci.
— Moral. Fâcher, chagriner, être pé-
nible, souffrir, déplaire.
Ren que us plassa no m peza.
Ni m pot res plazer que u.s pes.
Un troudadour anonyme : Dona sitôt.
Rien qui vous plaise ne me déplaît , ii\ne\ic\il
me plaire rien qui vous déplaise.
Domna , no sal si us plairia
Qu'ie us vis, o si us pezaria.
Berenger de PalasoL : Totz temeros.
Dame, je ne sais s'il vous plairait que je vous
visse, ou s'il vous déplairait.
Pus li baron son îrat e lor peza
D'aquesfa patz qu'an faita ii du! rey.
Bkrïrand de Eorn : Pus li Laron.
Puisque les barons sent mécontents et (qu'il) leur
dcplail toucliant celle paix que les deux, rois ont
laite.
Sitbst. Ane no y fl ad bonie son pesar.
1ÎAMBAUD de Vaql'EIRAS : Ilourat maïques.
()ni<iues je n'j' causai à homme son ckai;riner.
PEN
— Ponscr, réfléchir, songer.
iV! noit ni dia no fas que mal pensa r>.
Foeme sur Bocce.
Fl iniil cl jour je ne fais que mal penser.
Ja liom no pogra fessa ii
Ni dir ren que ns fornos a dan.
B. DE Ykntadol'k : Quant l'ilo.
.l.ini.iis ou ne pourrait penser ni Hire rien ipii
nous lournàt » dam.
Vax dnilz frir'c Ireniblar
Ainors e'is mari'/, pensar.
AlMAR DE KocAricHA : Si Amors.
Amour lait frissonner et tremliler les amants el
lis maris rt'fléchir.
()ii! tant i pessv qne al no fara ja.
Poème sur hoèce.
(lui lant V pense qu'il ne fera jamais autre cliose.
/.oc. A penas pot rEN.sAR d'aiitra cau/a.
r. et Fert., fol. 4'-
A peine il peut penser d'autre chose.
Ara .sai ien be
Que ges de mi no tessatz.
B. DE Ventadour : Conortz.
Maintenant je sais hien que point .î moi vous ne
fiensez.
Qiian ciig PENSAR en aiitra les.
Arnaud de Maruell : J)ona genser.
Quand je crois penser à autre eliuse.
Pensa... d'esca valeur
E de tôt ton arnes layssar.
Rnman de BlanJin de CornoutiilJes, etc.
Pense... à descendre de cheval et à laisser tout
Ion harnois.
— Croire, avoir la persuasion.
I'enset penre la brasa si coin usât avia.
r. de S. Ilononit.
Il crut prendre la hraise ainsi comme il avait usi-
(avait coutume).
Siibst. Qu'alla de tôt no vea lor pessar.
Poème sur Jio'cce.
Qu'elle du tout ne voie \euT penser.
Part. près. Plus es pezans e plus lost vay ;il
fons.
V. et Vert., M.^K^-
Plus il est pesant et plus tôt il va au fond.
r.lh son p'ns pezak que pluni.
PiEBKE DE LA Ml'LA : Dels joglars.
Ils sont plus pesants que plomh.
Moral. Per la mort pezaw
Del bon rei prezan.
BeuTRAND DE BoRN : Alon rlian.
PEN
'l9;>
l'ar la mort iiflligeante An hon roi méritant.
Qnoras qn'ieu fos grieus ni pkzans.
G. Adhemar : S'ieu conogiies.
Combien que je fusse triste et souffrant-
Parc. pas. Tan caval milsoudor
li tant e.sterlis pezatz
Donelz mon cosin Guion.
I.K DAl'PlilN d'Ai'VERGNE : Heis pus vos.
Tant de chevaux milsoudors et tant de stcrlings
pesés vous donnâtes à mon cousiu Guion.
Aysso es la balansa... en que devon esser
PKSS \I)\S.
r. et l'en., fol. MKÎ, 2'Ms.
Ceci est la balance... dans ([uoi elles doivent être
j>esées.
Subst. et moral.
Sol que ni dures aqnel plazens peksatz.
Arnaud de Marukil : Aissi cum cel.
Seulement <|ue me durât cette agre'ahle pensée.
Prov. Pero d'un fat coraige
No s pot partir us ries pessatz.
GiFAUD DE BoRNEil. : JNo pues sofrir.
Pourtant d'un cceur fat ne se peut sortir une
nol)le pensée.
<:at. esp, port. Pensar, pesar. it. Pensarc ,
pcsare.
17. Pens, pes, .<•. m., lat. pf,ns«>v, poids,
pesanteur.
Llii ruulio, cant so feble, no podo sufrir lu
tes del clan.
Lu', de Sydrac , fol. t)5.
Les relus , quand ils sont faihles , ne peuvent sup-
porter le poids de l'enfant.
A gran pes recebon , et a petit pes liuron e
vendon.
F. et l'ert., fol. 17.
A grand poids ils reçoivent, et à petit poids ils
livrent et vendent.
— Servant à déterminer la pesanteur
des objets.
Apelani pes le istrument am lo qnal pezam.
Elue, de las propr., fol. 281.
ISous appelons poids l'iuslrunuiit avec lequel nous
pesons.
Pus que tos vczis enganas
Ab fais PES , ab falsas canas.
P. Cardinal : Jlicsum Crist.
Puisque les voisins tu trompes avec faux poids ,
avec fausses mesures.
— Pensée, réfle.xion.
19^
PEN
Per que no i pot mils antres pens cabtT.
FoLQUET DE MARSEILLE : Tant m'abellis.
C'est pourquoi n'y peut nulle auUe pensée contenir.
Pens d'amor, c'aisel ri;s m'es pus cars.
E. CA.IRELS : Lo rossinliols.
Je pense d'amour, vu que cette pensée m'est plus
«lière.
Loc. Que las laisse a lor tes anar.
Que mais valra,
Arnaud de Carcasses : Dins un verdier.
Qu'ils les laissent à leur pensée aller, vu <[uc
mieux il vaudra.
ANC. FR. l,e cliief ai vnit et estoué
Du duel et de l'ire , e del pens
Dont tôt est desvoie/, mon sens.
Roman du Renart , t. ] I , p. 2^3.
(•AT. Pes. Esr. PORT. Peso. it. Peso.
18. Pensa, pessa, vv.zk y s. f. , pensro ,
idée.
Ma PENSA
No s gensa .
Senber, al vosire pro.
J. EsTEVE : L'autr'ier.
Ma pensée ne se pare pas , seigneur , à votre
profil.
Si no so sanas tas pessas,
Obras a ton dampnamen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Si ne sont pures tes pensées, tu travailles à ta
«iani nation .
ANC. CAT. Pensa.
ig. Pensamen, pes.samen, s. m. , jiensée,
idée, peine 5 tourment , souci, hési-
tation.
Per que no s part un dia
De vos mos pensamens.
Arnai!D de Marueil : Saljers.
C'est pourquoi ne se départ pas un jour de vous
ma pensée.
Cavalliers, datz mi cosselb d'un pessamen.
Le comte de Poitiers : Comp.inlic.
Chevalier, donnez-moi conseil toucluiiu un
pensée.
Toit m'avetz rire
E donatz pessamen.
Guillaume de Cabestaing : Lo dou<.
Vous m'avez ôte' le rire et donné souci-
D' nna ren sni en error,
F.t estan en pessamen.
V>. de Ventadovr : Acossclalz mi.
PEN
Touchant une chose je suis eu erreur, et je de-
meure en hésitation.
ANC. FR.
Nouvelle amour et nouveau pensement.
Cl. Marot, t. 11, p. 332.
Et monstioit apparence d'èslre en per-
plexité àe pensement.
Amyot, J'rad. dePlutarque. Morales, t. IV, p. 26.
CAT. Pensament. esp. Pensamiento. port. it.
Petisamento.
10. Pensazos, s./., pensée, propos,
réflexion, résolution, tristesse.
Trebails, luallraitz, cuidatz ab pensazos
Ni guerreyars qii'ieu fas, no m desvia
De vos amar.
Rambald d'Orange : SI de trobar.
Tourment , peine , pensée avec réflexion ni guer-
royer que je fais , ne me de'tourne de vous aimer.
it. Pensagione.
21. Prnsansa, pesansa , s.f., pensé»-,
souci, peine, chayrin.
Tant greu pf.nsansa
L'en ven.
T. de Guionet et de Cadenet : Cadenet.
Si pénible pensée lui en vient.
Tant n'ai de pesansa.
Que tôt m'en desconort.
B. de Ventadolr : Lanquan vei.
Tant j'en ai de chagrin qu'entièrement je m'en
décourage.
ANC. FR. De sa mort orent grant pesance
Cil de Flandres e cil de France.
Mnlt fn dolens li reis de France,
Mnlt ont grant duel e ç,Tant pesance .
Ptoman de Ptou , v. 15^34 et 8657.
Nous en avons moult grant pesance.
Noui'. l'ec. defahl. et conl. anc, t. H, p. i5i .
Tant m'avez fait duel et pesence.
Pinman du Renart, t. 111 , p. 24.
IT. Pcsanza.
12. Pensio , S. f. , pension.
La PENsio annual a nos assignada.
Tit. de la maison d'yfuvergne, de 1482. Justel ,
p. 227.
La pension annuelle à nous assignée.
CAT. Pensio. esp. Pension, port. Pensào. it.
Pensione.
"}']. Pesaihe, s. ni., pesetir. ^-
Lo sagramental qnc fan los pksairf.s.
PEN
Eu, rtsAiRr. , jur a vos. ;
Cartulaire de Montpellier, fol. l\i et i\(i.
-I.o sermtnt que Ibiit les peseitrs.
Moi , pe.teitr, je jfiro à vous.
i:\.v. Esi>. roRT. Pesador. it. Pesatore.
■>\. Pess.mviensa, X. f. , peine, souci,
inqiiiôtiide.
Kn m'en don pran rp.ssvMENSA.
P. BiiKMON Ric.\s Nov.\s : I.o ht-l.
.le m'en donne grande inçiiictiide.
i"). PeNSATGE , PF.SSATGK, .V. lll., peUSt't'.
Feing ab bels dirz son tensatge.
H. Bhunet : Era m nafron.
Feint avec belles paroles sa pensée.
Mantas velz al en pessatge. '
RAIMOND de MlRAVAL : Qui 1)00».
Maintes fois j'ai en pensée.
ANC FR. Ce m'est avis, selon le mien /7e«5flj^e.
MosiK , Diss. sur le Roman de Roiicei>anx.
26. Pezantira, s.f., pesanteur, lour-
deur, poids.
Lo îiabers no ve mas de la servela e del sanc,
jjer lor rtzASTCRA.
Liv. de Sjdrac, fol. g!^.
Le savoir ne vient que de la cervelle et du sang ,
par leur pesanteur.
Fig, F,l maivatz esperitz Ihi dona i'EZA>"Tur".A.
Liv. de Sjdrac, fol. 89.
Le mauvais esprit lui donne pesanteur.
ANC. F.sp. Pesadtira.
'xq, Pesset, .y. m., pensée.
.Son pies de feonia
K de mais pessf.tz.
Gkrmonde de Montpellier : Greu m'es.
Ils sont pleins de tromperie el de mauvaises
pensées.
a8. Pensa, s. f., pensée, esprit, cœwr.
Ha pietat dedins sa pensa.
Elue, de las propr., fol. (ig.
-A. pitié' dans sa pensée.
\r.c.. CAT. Pensa.
■-»r). Pezor, s. m., pesanteur.
Per sa granda pezor rurapl'ayhre.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Par sa grande pwnn/eK/- rompt l'arlire.
— Accablement.
Fig. F.l PS ser.s , ab grau freior,
III.
PEN
497
iMalijjnes p de ^lau pezor.
lirev. d'ainor, fol. 29.
11 est sec , avec qrand froid , malin el de grande
pesanteur.
^o. Pf.zeros, adj.y pesant, lent, lotu<l.
Kn tôt be f.ii- pe/.eros.
Urci'. (l'amnr, (ni. ^io.
K tiMit liitn r;iir<> tent-
ai. Pknsu;, penssiu, pessiu , adj., pen-
sif, réfléchi, triste, rêveur, inquiet.
Li b(in fait e'I dig agradiu
Mi fan la nueg e'I jorn pknsiu.
Arnald de MAr.Li'.ii. : Dona genser.
Les hons faits et les paroles agre'ables me font la
nuit el le jour pensif.
Pessius e cossiro.s mi te
La belba de cui mi sovp.
Peirols : Atressi col.
Pensif cl soucieux me tient la belle de qui je me
souviei;s.
Don , per que m torn mon plor en gaug ,
E vau PO fai res rtN-^sivA ?
Ra.mcaud d'Orange : Un vers.
Donc, pourquoi tourne'- je mon pleur en joie, et
vais-je comme fait chose inquiète?
ANC. FR. A cuer pensin , tristre et dolant.
lioman du Henart, t. IV, p. igi.
ANC. CAr. Pensiii. it. Pensivo.
32. Pensos , adj., pensif, triste, sou-
cieux.
El fo mot pensos en son cor.
Ilisl. de la Bible en proi>., fol. i5.
Il fut moult pensif en son cœur.
Âth' comp. Domua , sai en Normandia ,
.Sui per vos la nueit e'I dia
A rEN.st)s.
Bertrand de Born : Cazuiz sui.
Dame, ici en îi'ormandje, je suis pour vous la
.nuit el le jour en souci.
ANf;. EST. IT. Pensoso.
3''). Pf.zaxsos , ndj., triste, malheureux ,
chaijrin.
Que far.'ii doncs.' Sofrirai przansos.
Deldes de Prades : Ko m cugiei.
Oue ferai-je donc? Je .';ouftVirai malheureux.
\.v(:. FR. lloi; f'ii od le duc Piobert
Pesancos mult, dont .s'onor nerf
li. DE Sainte-Maure, Chmn. deNorm., fol. iS^.
3/(. Pezuc, vFzro, ad/., pesant.
6'3
49^^
PEN
K 'Is ineuibres rcïux movo si en jus.
Elue, de las propr., fol. 82.
El los menihres pesants se meuvent en Las.
lîna caiiza greus e pkzug.v s'inclina e s
b.ivssa.
Leys il'amors, fol. C).
V'ne ilinsc lourde et pesante s'incline et se Laisse.
.'fj. PONDF.ROS, ndj, , lat. PONDKr.OS//i",
Aigent... no es tant ponderos ctim atir.
Elue, de las prnpr. , loi. i8'|.
Arïpnl... n'est pas si pesant comme or.
ANC. (:\T. Ponderos. ksp. port, i r. l'onderoso.
36. PONDEROZITAT, S. f., Iftt. PONDKROSl-
TATt'w, jiondérosité, pesanteur.
PoNi)EP,oziTAT lie cueyshas.
Elue, de las propr., fol. 90.
Ponderosité de cuisses.
ESP. Ponderosidad.
'■\'] . Apensar, apessar , V., penser, ima-
giner, rêver, préoccuper.
Apenseren se los piinceps dels capelans.
Frag. de la trad. de la Passion.
Les princes des prêtres s'imaginèrent.
Parc. pas. Ben es niorlz qui apensatz
"Viu ni dezaventuros
D' aisso don es cobeitos.
Elias de Barjols : Car coniprei.
Est bien mort qui vit préoecupé et mallieureux
de ce dont il est désireux.
Don de sciencia fay home beu apessat e beu
entenden.
V. et Vert., M. l\\.
Don de science rend liomme Lien pensant et Lien
intelligent.
Voyez Gach.
Sitbst. M'en sui paitilz,
De mon plus adretz apessatz.
GlRAliD de BoRNElL : Era quant vci.
Ji> m'en suis séparé, de ma plus juste pensée.
AN. . i!î. I£t ^apensast tout à loisir.
Roman de la Piose, v. <y'\.^'/-
l'as ne i!apensoit de la traison.
Chr. de Fr. liée, des Ilist. de Fr. , I. III, p. i8.')
.Sage chevalier, preus et apensé.
JOINVILLE , p. tio.
Sapes testes et apensés.
Roniiui du Renarl, t- IV, p. 8t>
iT. Appenuuc.
PEN
')8. Apessadamen , adv., avec rtl'flexion,
avec intention.
Cant boni ditz apessadamens mal de Dien.
r. et Fer t., fol. 26
(^>iiaiid on dit avee rèjlexion du mal de Dieu.
Apessadamen
Van vcs valor len ,
Per que prelz dechai.
GiRAL'D DE Bokneii. : Ja m vai.
Ai'ec réflexion vont vers valeur lentement, c'esi
pourquoi mérite décLoit.
ANC. FR. Ou apenséement on par négligence.
(•estes de Louis-le-Debon. Rec. des Hist. de Fr. .
t. Vi, p. i55.
ANC. CAT. Apensadament. it. Appensatamente .
'îy. Desapensadamen, adi>., inconsidc-
rément, étonrdintent.
O fai DESAPENSADAMEN.
Lakfranc CiGALA : Ges non es.
Il le fait étourdiment.
/jo. Compensas, compessar, v., lat. co!\i-
pensar^, compenser.
Per aco que negnn om non pot compenser
.ul autre aquo que el non li den.
Trad. du Code de Justinien, fol. 34-
Par cela que nul homme ne peut compenser à
antre ce qu'il ne lui doit pas.
Am autres comtes o metrem ,
CoMPENSAN al mielh qne poyrem.
Brei'. d'aniorj fol. 126.
Avec autres comptes nous le mettrons , compen-
sant au mieux que nous pourrons.
CAT. ESP. roRT. Compensar. it. Compensarr.
\i. CoMPENSADAMEN , adv. , avcc ba-
lance , mesure , harmonie.
Es hom...
FalZ COMPENSADAMEN.
]Nat de Mons : Al Lon rey.
L'homme est... fait at'ec harmonie.
\-i.. COMPENSACIO, .V. f., lat. COMPKN-
SATio, compensation.
Del antie sera fâcha compensacios.
'Trad. du Code de Justinien , loi. 3.'|.
De l'autre sera faite compensation.
CAT. Compensaciô. esp. Coinpejisacion. port.
Compensacào . it. Coinpensazione.
!^'^. CoNTRAPF.ZAR , V., conlrcpcser, ba-
lancer.
PEN
Fig. Tria e unuibra e pens^u e ct>N riiAVt/.â |
e repieu lolz sos fa°z.
' F. cl Vert., fol. 53.
Trie et calcule et iiiedilo cl balatue el icprcml
toutes ses actions.
t:\T. ESP. Contrapesar. port. Coiitrapezur. it,
Con trappe s a re .
• M- COKTRAPES, S. II!., COUtlCpoIds.
Si la.s peiras non ero que lor dono contra -
TES per aiiiir al fons.
J.U-. de Sydnic, fol. I l(J.
Si n'elaieut les pierres qui leur ilonucul contre-
poids pour aller au fond.
Prenon lo al pes, piefou l'en mar,
Am cosTRAPEs d' un gian anj^lar.
A", de S. Honorât.
Le prennent par le pied , le jettent dans la mer,
avec contrepoids d'une grande pierre.
Fig. Lo coNTRAPEs de la carn es tan pezan.s
qne tyra a se lo esperit , vuelha o no vuelha.
V. et Vert., fol. loi.
Le contrepoids de la chair est si pesant qu'il tire
à soi l'esprit, veuille ou non veuille.
CAT. Contrapes. esp. Contrapeso. port. Con-
Crapezo. it. Contrappeso.
4 5. Pebpensar, perpf.ssar, V., penser,
imaginer, méditer, réfléchir.
Lo lei PEUPEssA qne poiria far ni el ni sas
gens.
.Si no i s pot tantost perpessar, el deu lerrae
penre de respondre.
Liv. de Sydrac , fol. 5 et lOÇ).
Le roi réjléchit à ce qu'il pourrait faire et lui et
ses gens.
S'il n'y peut aussitôt réjléchir, il doit prendre
terme pour re'pondre.
Qaan mi perpens ni m'alblre
Qni soi , ni de quai part venh.
AlMERI DE lÎELLINOY : Quan mi.
(^uand je pense et je considère qui je suis, el de
(|uel côté je viens.
AN<:. FR. Jeo piirpensoive jurz anciens... tute
jarn purpensowent.
ylnc. trad. du Psaiit.j Ms. n" i, ps. ^6 et '^•J.
E piirpensoue en l«s cumandeinenz.
ylnc. trad. du Pstiiit. de Corhic , ps. 1 18.
Il pourpensa les façons et manières
De susciter ses sunldars et Lanières.
J- Marot, t. V, p. f|.
PKN
iy<)
;'iG. Fkkpensament, s. ///. , uiéilitatidii ,
volonté réfléchie, fciinc ])r()pos.
I'erpensament de pla/.er .'il Senlior.
Doctrine des Vaudois.
Ferme propos de plaire au Seit;neur.
.'17. Rkplnsar, V., repenser, réfléchir.
Peiis e RnpENs, e pueis sospîr.
.•\HNAID DE Marueil : Dona gensir.
Je peuio et repense, et puis je soupire.
(■AT. ESP. lîepensar: it. Ripcnsare.
/|8. Recompensar , t;. , compenser, ré-
compenser.
Terra fertil , mas no leva vl ; empero totz
les autres defalhimens en pastencs et metallis
RECOMPENSA.
Elue, de lus propr. , loi. iSi).
Terre fertile, mais ne produit pas de vin ; rijien-
dant elle compense tous les aulres délauts en pùlu
rages el métaux.
{:at. esp. vort. Recotnpensnr. ir. Jiicompensarc.
4g. Recompensatio , recompensacio ,
s./., récompense, compensation.
En RECOMPENSATIO... dels servizis.
Tit. de 1275. Btbl. du R.. Fonds de Fillei-ieit/e.
Kn récompense... des services.
Per escambiament, et en recompensacio et
en satisfazenient.
Tit. de 1270. Àrch. du Roy., Toulouse, J. 321.
Pour éclian^'e, et en récompense et en satisfacliou.
CAT. E^r. PORT. Recompensa, it. Ricompensa.
JO. DlSPENSAR, niSPENSSAR, DESPENSAR ,
V., lat. DisPENSARe, dispenser.
Aquell poder a lo S. payre apostoli c tût/,
aquels en qne c a cuy ell lo vol dispenssar.
Elis no s'en podon retrayie qne no sian
obligatz a tener castetat, ni lo sant payre apo-
stoli no hi despensar'ia.
F. et Fert. , fol . 5 et 96.
A ce pouvoir le saint père apostolique et tous
ceux en qui el à qui il le veut dispenser.
Ils ne s'en peuvent soustraire qu'ils ne soient
oblinés à tenir cliasteté , el le saint père apostolique
n'y dispenserait.
— Disposer.
Se"on que dretz estalilisclion e dispenson.
Cartulaire de Montpellier, fol. 5i .
Suivant que droits établissent et disposent.
(AT. ESP. PORT, Dispensar. it. Disperisarc.
5oo
PEN
51. DlSPENSATlO , DISPENSATION , S. f. ,
lat. DisPENSATiONsw, dispens.ition .
Si doncs ell non lo nos dona per dispensa
TioN de sobirana bontat.
r. et Feit.. fol. 87.
Si donc il ne nous le donne par dispensât ion à<
souveraine bonté.
— Dispense.
Empacliero, davas lo papa, l'avau (iieli.i
D(,sPENSATIO.
Cat. (tels npost. de llomn , fol. '.87.
Enipêclièreut, devant le pape, l'avanldite dispense-
<:\T. Dispensaciô. est. Vispensacion. roKi.
Dispensaçào. it. Dhpensazioue .
52. DisPENSATiu , «r/y., dispeiisatif, pro-
pi'e à dispenser.
Ma... de totas obras dispensativa.
Elue, de las propr., fol. (^S.
Main... de toutes œuvres dispensative.
tsp. Dispensativo.
53. DeSPESSAIRE, DESPENSADOR , DISPEN-
SADOR , S. m., lat. DISPENSATOR, dis-
pensateur.
Di.sPENSADORS dels iTiiiiisties de Deii.
Trad. de Bède , fol. 5^.
Dispensaleurs des ministres de Dieu.
— Économe, intendant, dépensier.
Cel es bcs despessaire que le non reten a
son obs.
J'rad. de Bcde, fol. ^o.
Celui-là est bon dépensier ijui rien ne retient à
son profit.
Del DESPENSADOR d' Ero.
Trad. du N.-Test., S. Lfc , cl,. 8.
De l'intendant d'He'rode.
ANC. FB. Ne les faire nue dispensateurs des
biens.
Trad. de S. Bernard. Montiaicon , Bib. liili.
Ms. , fol. i388.
cat. esp. port. Dispensador. ir. Dispensatore
b!\. DiSPENSAYRITZ , S.f., lat. DISPENSA-
rRix , dispensatrice , dépensière.
Dels sieus diners es DI.sPE^sAVRITz.
Elue, de las propr. , loi . 7 i .
Des siens deniers elle est dépensière.
IT. Dispensatrice.
55. Despendre, v., dépenser.
PEN
AdoiiCb veirem aur et argen destemike.
Bertrand de Iîorn ; Ar vcn la.
Alors nous verrons or et argent dt-penser
Fig. Don te per despekdke
Vin dels .seus dons, e seras ries del luendre.
Tlacas : Peyrols.
(Qu'elle ie donne pour dépenser un de ses dons, et
tu seras riche du moindre.
Fig. l)i:srENDRAr mou sen e mou saber
A vos gen servir a jornal.
Galbert, moine de Puicsbot : S' icu anc.
Je dépenserai mon sens et mon savoir à vous ser-
vir bien à journée.
l.oc.prov- Leu despen qni de len gnazan.
G. Faidit : Manias sazos.
Facilement dépense qui avec facilité gagne.
Part. prés. Gobes, mal despendens.
P. Vidal : Gcs pcl.
.\vide, dépensant mal.
ANC. FR. Que il n'avoit mes que despendre.
Noni>. rec. de fabl. et cont. anc, t. I , p. Jzo.
E thevalers preiiz é vaillanz,
Larges, curleis e despendanz.
Marie de France , t. I , p. ;i70.
N'ot que douer ne que despendre.
Roman du Renart , t. I , p. 29.
Quelquefois l'on espargne afin de mieux des-
pendre.
Rémi Belleau , t. I , foi. 3o.
€AT. Despendrer. esp. poi-.t. Despcnder. rr.
Dispendere.
jfj. Despendeire, .V. /;/. , dépensier,
prodigue.
Crans DEspENDEinEs e testart.
Brev. d'amor, fol. .')j.
Grand dépensier et ti'tu.
ESP. PORT. Despendedor. it. Dispenditorr.
I 57. Despensar, V., dépenser,
E'I deu del sieu despensar.
Bertrand de Born : Moul mi plai.
Et il doit dépenser du sien.
— Penser, réfléchir.
Comeiisel a despensar en las gratis iii;fle/as.
^Ijr. de l'y!, et du N.-T., loi. 3.
Tl commença à penser an\ grandes mcclianrelés.
ANC. ESP. Despesar.
58. Despes, despens, .v. m., dépense,
coût.
Per los DESPENX de .11. ro.ssins.
Tit. de i/jaS. llist. de Nîmes, t. Hl, pr., 1 . 2z'>
Pour les coiits de deux roussins
PEN
y/</*'. comp. \\ veston mal, e iiiaiijon a utsrES.
P. Cardinal : A lotas paru..
Ils se volissenl mal, et mangent à dépense.
ANC. CAT. Despes.
fjy. Dksi'Ens.v, kkspkssa, s./., dépense.
Supporton grans destensas.
Statuts de Proi'ence. Julikn , t. I, p. 'Mio.
Supportent grandes dépenses.
Dell redre compte a son seiihor de l■eccpta^
e de DEsPEssA.-;.
r.el Fert.,M.68.
Doit rendre compte à son seigneur de recettes et
de dépenses.
ANC. CAT. ANC. Esp. DCSpCSa. TORT. DcspCSa ,
despeza. n. Dispensa.
60. Despens.vmen, ,v. m., (lcj)eiise.
Poiria comtar d' un rei lotz sos despensamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Je pourrais compter d'un roi toutes ses dépenses.
iT. Dispensamenta.
(il. Despecier, uespessier, iiespenser ,
s. m., dépensier, intendant.
Non dara qnatre pas sos despecter.
Roman de Gérard de liossi/lnn , loi. 21.
Ke donnera [jas quatre pains son dépensier.
— Apothicaire, droguiste.
Be sera bos lo metge, e ricx lo despessiers,
Si saj) donar metzitia.
JzAnN : Dlguas me tu.
Bien sera l)on le me'decin , et riche ie droguiste,
s'il sait donner médecine.
— Jdj. Dépensier, dissipateur.
Cest nos fai envios, pe-spensers e metentz.
PiEBiiE DE CoRBiAC : El nom de.
Celui-là nous fait envieux, dépensiers et j>rodigucs.
AWC. CAT. Despensier, despenser, dispenser.
ESP. Despensero. port. Despenseiro. it.
Dispensiere.
62. EsPENSAR , V., lat. EXPONS.vRc, dé-
penser.
Gardet si d' espensar
Per far j)lus avinen don,
B. ZoRGi : S' ieu IroLcs.
Se garda de dépenser ^our faire plus avenant don.
PENSAR, V., panser, soigner.
Lo dit capitani Ramon de Ternies... strec-
lamen gardar e pensar.
Per los far femsar.
Chronique des yllbif^cuiSj col. 29 cl ji).
PKR 30 1
Ledit capitaine Baimoiid de Thermes.., étroite-
ment garder et soigner.
Pour les faire panser.
ESP. roax. Pensar.
PEISTECOSTA, Penthacosta, Panhe-
cosTK, S./., lat. Pi.NTEcosTK, Pente-
côte.
La vigilia de Pentecosta.
Petit Thnlanuis de Montpellier, p. i5i.
La veille de Pentecôte.
Penthacosta... es le .1.. dia après Pasca.
Elîic. de las propr., fol. I7,g.
Pentecôte... est le cinquantième jour après Pâques.
La vigilia de Pandecoste.
F. de S. Honorât.
La veille de Pentecôte.
CAT. ESP. Pentecostes. port. Pentecostes, Pcii-
cecosie. it, Penticosta, Pentecoste.
PEPIDA, s.f., lat. piT«iTA , pépie.
Pepida es un mal que nais
Kn la lenga.
Contra mal de pep;da.
Deidis de Pbades , yluz. cass.
Pépie est un mal qui naît à la langue.
Contre mal de pépie.
v.\T. Pepida. em'. Pépita, port. Pevidc. it.
Pipi ta.
2. Pepidos, adj. , (jtii a la pépie, avant
la pépie.
Si vostr'auzel es pKfinos.
Deudes de I'rades , yiuz. cass.
Si votre oiseau est iijant la pépie.
ESP. Pepitoso, port. Pevidoso.
PER, prép., lat. per, par.
La vofz auzida per saint JoLan Baplisla.
Elue, de las propr., fol. 5.
La voix ouïe /)(•(;• saint Jean-Baptiste.
Per forsa d'ohransa
Del Senbor pietados.
Gf ILLALME DE Sa INT-DlDlER : .\issi CUni.
Par force d'ceuvre du Seigneur mise'ricordieux .
Cette préposition servit à indirpicr
ou à caractériser, pins ou moins ex-
pressément, divers rapports, tels (|uc :
I . Cause.
Om PER veltat non a io pel cbaiiiit.
Poème sur Bocce.
lloninu' par vieillisse n'a pas le poil Liane.
502 pp:r
Lhuna... esdeve escura pf.k la terra que Ihi
enomhra la resplandor del solelb.
Liv. de Sydrac , loi. 52.
La lune... devient obscure par la terre qui lui
dérobe la splendeur du soleil.
'X. Motif.
Per grant eveia de lui volg far fello.
Fez un bren faire i-ek gran decepcio.
Poème sur Ba'cce.
Par '^raui^e envie de lui voulut faire félon , fil un
bref faire par grande tromperie.
Be m dei far bona chanso,
Sivals TER recouoissensa.
P. Vidal : Pus tornalz.
Bien je dois faire bonne chanson , du moins pur
reconnaissance.
3. Moyen.
Proar per son cors la ignossencia.
Arbre de BalaUins, fol. 229.
Prouver par son corps l'innocence.
Si non o fai per aital covinen.
T. DL' COMTE DE PfiOVENCE ET d'ARNAUD : AmicS.
S'il ne le fait pas par telle convenance.
4. Personnalité, appartenance.
Per son nom el lo nomnel.
Trnd. de l'Evang. de l'Enfance.
Par son nom il le nomma.
Si m volgui saber sos afars
Per mi raeteas , et el me dis.
P. Vidal : Abril issic.
Ainsi je voulus savoir ses affaires ^nr moi-même,
et il me dit.
5. Attribution, indication.
Coma volp per ypocrizia.
F. et Vert., fol. 59.
Comme renard par hypocrisie.
El dih que el era cresiias, e no dévia jurar
PER dieus fais.
Cat. dels apost. de lîorna, fol. 22.
11 dit qu'il était chrétien , et ne devait jurer par
■ dieux faux.
6. Agent, instrument.
Cantar, ensanta Gleiza,rERponhsepER accenz.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Chanter, en sainte Eglise, par points et /jar accents.
Libre csorig per la sua man.
y. de Giraud liif/iiicr.
Livre écrit par la sienne main.
7. Manière, état.
PER
Per pe.s e per mas clavelar.
Passio de Man.i.
Par pieds et par mains clouer.
Zeferi, per natio, de Roma.
Cal. dels apost, de Roma, fol. 21.
Zcpliirin , par nation , de Rome.
8.- Localité, circonstance de lieu.
M' anava sol ter un pradelh.
Guillaume d'A^tfoll : L'auir'ier.
J'allais seul par un petit pré.
Qant s'en vénia per lo Uoine, en una barca.
V. de G. de Baux , prince d'Orange.
()uand il s'en venait parle Rhône, en une barque.
9. Époque, circonstance de temps.
Per un dimar mati.
Amanieu des Escas : En aquel.
Par un mardi matin.
Per calor o per gel.
B. ZoRGl : Aissi com lo.
Par chaleur ou par gelée.
10. Ordre, rang.
Lo temps vai e ven e vira
Per jorns e per mes et per ans.
B. de Ventadour : Lo temps vai.
Le temps va et vient et tourne par jours el pat-
mois et par ans.
Per un o per dos o per très.
Rambaud de Vaqueibas : Ja hom près.
Par un ou par deus ou par trois.
1 1 . Distance,
Mercuri... serala que luche ab lo solelb...
nulb temps es plus lonb d'el que per .xxx.
gras.
Elue, de las propr., fol. Il5.
Mercure... semble qu'il lutte avec le soleil... nul
temps il n'est plus loin de lui que par trente degrés.
Cette préposition avait le sens exact
ou approximatif d'autres prépositions,
dont les principales sont :
I. A.
La flam'esconduda
Es greu per amortir.
P. d'Auvergne ou Peybols : Pois de mon.
La flamme cachée est difficile à éteindre.
Las unas metia per terra, las autras ran-
sonava.
Chronique des Albigeois, p. 65.
Les unes il mettait à terre, les autres il rançonnait.
CAT. Que la li farien/jc;- mlllor mercat.
Consolai de la inar, cap. VllL
PEU
Ksp. Eslos nianilan las ruas, yacen per- los poi-
tales.
Poerna de Àlcxiindrci, cop« 2185.
iT. Fa'conoscinto da un , che mi prese
Vei- lo lerabo , e giido : Qnal maraviglia!
Dante , Inf., c. i5.
i.. Avec.
Qui TEK l)Ona inteiicio chanta los psalmes.
Trad. de lH'de, fol. ?.6.
Qui avec bonne intention clianle les psaumes. |
Non o fi lER volantat de vos a mai- i-kr amor. 1
F. de G. Faidit. |
Je ne le fis pas avec volonlé de vous aimer avec
amour. I
A\n. FR. De rappoiier en jugement lettre!-!
(^e^^hevius... per lesquelles on asoupoit
vendaige.
Coût, de Saint-Dizier. Arch. du l'ioy., K. i l5j.
c.\T. Mon ull no m desmentrâ
Car, pcr gran dol , moites veus ne plorâ.
Av.SlAS MaRCH : Yo m recort.
ESP.
Per agna nenper fuego non seiien desatados.
Puema de Âlexandro , top. 1958.
iT. La colpa che rinibecca,
Perdritta oppcsitioa alcan peccato.
Dante , Purg., c. 22.
?i . A CAUSK DE.
Al) pauc ien d' amar no m recre
Per enueg dels lauzenjadors.
FOLQL'ET DK MARSEILLE : Al) paUC.
l'eu s'en faut que d'aimer je ne ine lasse à cause
de l'ennui des nie'disanls.
l'Ea vos, belha , dous' amia ,
Trag nueg e joru greu raarlire.
Al.GIER : Per vos.
À cause de vous, belle, douce amie, je traîne
nuit et jour grief martyre.
CAT. Per gran niesquinessa dels homens po-
bres e per lo gemech dels fretinoses ara
luostrare mon poder.
Trad. des Ps. en lang. cat. , ps. 1 1 .
r-sr. Per algun achaque que perder podriedes.
Poema de jdlexandro, cop. 2123.
iT. Di queirhnmile Italia fia salute
Per cui mori la vergine Caniilla.
Dante , Inf., c. i.
/, . Après.
Lendema'N Eimeric mandet cer la dona ,
«• la dona venc.
/". d'/limeri de Peuuiliiin.
PER
5o3
l.c iiMideniain le seigneur Aimeri manda après
y fit venir) la dame , et la dame vint.
Na IVlaria mandet i-er una dona que avia
Duin ma doua Aiidiart.
A', de G. Faidit.
La d;in)e Marie manda après (fil venir) une dame
(|iii avait nom madame Audiart.
iT. Aiidar^er lui cercando.
Jacoi'one da Todi , lib. III, od. 17.
5. D'après, selon, suivant.
Del vostre rei mi playria d'Arago
Que, TER son sen , disses d'oc o de no.
Aimeri de Bellinoy : Meraveill me.
De voire roi d'Aragon me plairait que, d'après
son sens , il dit de oui ou de non.
Per gramatica , sai parlar latinamens.
Pierre de ConsfAc : El nom de.
Selon grammaire , je sais parler en lalin.
Per cal orde, et en cal raauievra, e a cal (i
o deu adordenar.
F. et Fert., fol. 5ç).
Suivant quel ordre, et en quelle manière, et à
(|uelle fin le doit disposer.
ANC. FR. Pristrent messages /;<"/• le conseil l'eni-
pereor.
V1LLEHABD0UIN , p. 73.
CAT. Tôt amador ama per son semblant.
AusiAS Marcu : Ja tots raos.
ESP.
Non cunto yo aii vida por annos non por dias
Mas per bonas faciendas.
Poema de jdlexandro, cop. 212^.
IT. Corne troviamo scritte
Per ordine contate.
Jacopone da Toiii , lil). III , od. 23.
G. Dans , en.
Vos eratz per las corlz onratz.
T. DU maître et de frère Barte : Fraire.
Vous e'iiez honoré dans les cours.
Deos no vol pas qoe l'amem solamen per
])araalas, mas en faitz.
Trad.deBède.M. 23.
Dieu ne veut pas que nous l'aimions seulement
en paroles , mais en faits.
CAT. Qoe s'ia per tota la nau o per lot lo linv
espcs.
Consolât de la mar, cap. VUl.
I.-.P. Prr alguna manera me podria gnardar.
Poema de Âle.vandro , cop. ?3.i8.
i r. K ecco ver-.') noi venir /)er uave
00 4
PER
Ua vecchio bianco, per antico pv\o.
Dante , In/., c. i.
7. De.
Per qnal maueira son pre/.at
Aital.s bornes.
P. Vidal : Abril issic.
De quelle manière sont prisés tels hommes.
Fo aiuatz entre sos vezins e ver las doninas
il'Albiges.
r. d'Albert Caille.
l'ut aimé entre ses voisins et des dames d'Albigeois.
ANC. FR. Se nesoit/?erla volenté des eschevins.
Coût, de Saint-Dizier. Ârch. du Roj., K. i l.'iô.
<:at. Tu bas hagnda \ahoi- per boca dels enfants.
Trad. des Ps. en lang. cat. , ps. 8.
Ksp. Pej- qnal logar série mas rafez la entrada.
Poeina de jélexandro, top. 2,i!\1.
iT. Il quai si dole
Con noi per- poco.
Dante, Inf., c. 16.
8. MOYEMVANT , AU MOYEN DE , PAR LE
MOYEN DE.
Per son joi pot niahtutz sanar,
F. PER sa ira sas morir.
Le comte pe Poitiers : Moût jauzens.
Par le moyen de sa joie malade peut guérir, el
par le moyen de sa tristesse , sain mourir.
Per los prccs deKs bos bornes de religio e
rtR lo conseill dels siens baros, si fetz la patz.
V. de Bertrand de Born.
Moyennant les prières des bons hommes de reli-
sion et moyennant le conseil des siens barons , se fil
].n ptÙ!;.
A.vc. FR. De .si grant essil fuient toriié à si
grant altesce per Dieu avant, et per les pè-
lerins après.
ViLLEHARDOL'IN , p. ^5.
pat. a L) péril se gu'i a per son y>eiiy.
Ausias March : Axi com cell.
EST. Per .su poder corrompe todel mercadal.
Poemu de yJlexandro, cop. 2308.
l'oRT. Afinado todo /ler o alinador.
Eluc, I. I. Doc. de Torre de Moncort'o, i^oj
iT. Questo mio signor uii disse
Parole /?<??• le qnali io mi |iensai
Cbe quai voi siete , tal gente veiiisse.
Dante, Inf., c. i(i.
<). Parmi.
Si TER lo mon fo bos acordamens.
R. Gaucelm : Al> s>rans.
Si parmi le monde il fût ( y avait) bon accord.
PER
Fo grans dolors... ter totas las bonas gens.
l^. de Folguet de Blarseilte.
Fut grande douleur... parmi toutes les bonnes gens.
ANC. FR. Comença à paier ravt)îr que il devoit
à cels de l'ost, et il le départirent /jer l'est.
VlLLEHABDOUlN , p. 76.
CAT. Per menor mon l'boin^er totsse nomena.
AusiAS March ; Cobrir no puch.
ESI'.
Per la unesle de los Griegos gran eral dolor.
Poema de /llexandro, cop. iSâQ.
iT. Lascian' andar ^er li tuoi sette regni.
Dante . Purg., c. i.
!0. Pendant.
Pueis m' assis
A cavar del argent per ties ans.
Raimond d'.\vignon : Sirvens suv.
Puis je me fi.Kai à graver vie l'argent pendant
trois ans.
Tola Tiostra vida dures per .1. petit raoïnen.
V. el Ferl., iol. 27.
Que toute notre vie durât pendant un petit mo-
ment.
ANC. FR Tant chevancba Joffroi...^er ses jor-
nées.
ViLLEUARDOUIN , p. l3.
Cat. Si com aquell qui s' nrm'a vicis dona
Per nn grand temps en habit aqnell gira.
At'siAs March : Malament via.
it. a ciascun per un giorno s'attribuisca il
peso e l'onoi'e.
BoccACClo , Introd., .'io.
I I. A TRAVERS.
Vengut d' F.nglaterra al> pelilz nompanhos ,
E trespasset ter Fransa, per motz locs pe-
rilbos.
GlILLAUME DE TUDELA.
Venu d'Angleterre avec peu de compagnons , ri
il outrepassa à travers France, A travers de nom-
breux lieux périlku.\.
Si com, ses fracbura faire,
Vai e ven rais, qiian solelha,
Per la fenestra vezina.
P. DE Corbiac : Dona del.
Ainsi comme, sans fracture faire, le rayon , ipiand
il fait soleil , va et vient par la fenêtre voisine.
ANC. FR. Perla poterne .s'en ist de maintenant.
Romande Gérard de Fienne, v. ^33.
CAT. Car per ]os camps fora n'estan.
Trad. cnt. dels nus .cass.
PER
K->i'. Todos te segremos/jer lierra i: per luar.
Poema de Àlexandro, cop. 2l3l.
iT. Che corrono a Yerona'l drappo verdt;
Per la campai; il a,
Dantk , Inf-, c. iS.
12. Sur.
Corre a caval ter glat/,.
Le moine de Montaudon : Moul m'ciiufin.
Courir à cheval sur la glaCL'.
Lo ferit d'niia espaza per la testa.
V. d'Aimeri de Pe^uilitin.
Le fi-appa d'une épe'e sur la télé.
ANC. FR. Ensi fu la fin del conseil que H Véni-
sien assanroient />er mer.
VlLLEHARDOUlN , p. 6?,.
<:\T. E batet.s lo iiiolt azallct
l'er lo pils ab un verguautet.
Trad. cat. dels Auz. cass.
ESP. Metioronsc à nados per las ondus iradas.
Poema de Alexandro , cup. i8^ i .
iT. Com'è'l cane ch' è entrato
Per les tracée -volpolini.
Jacopone da ToDi, lil). I , sai. i3
l.oc. S'icn la pogues tener,
Per Crist ! ben feira feunia.
B. DE VeNT-VDOlR : Tuit sels que.
.Si je la pouvais tenir, par Olirist .' liien je ferais
félonie.
l'ER Dieu, Gai, mais aiueria
Conquerre prez et valor
Que nuill'autra manentia.
Le comte de Tolloi:se : Per Dieu.
Par Dieu , Gui, davantage j'aimerais conquérir
nicrile et valeur que nulle autre richesse.
Per forsa o per agradatge.
P. Raimond de Toulouse : Atressl rum.
Par force ou par gre'.
Per gap o pePv raenassa.
Cadenet : S'anc fui helha.
Par raillerie ou par menace.
Cant hom per gota sauc l'en Irai.
Deides de Prades , yJuz. cass.
Quand on lui en lire du sang par goutte (gpullc
à goutte ).
N Henric, coms de Rodes, per gracia de
Dieu.
V. de Henri , comte de Rliodez.
Seigneur Henri, comte de Bliodcz , par la grâce
de Dieu .
,Tar, PER lieys oui tenc al cor pus car.
Qu'on plus fort l'ani la cog petit ainar.
.VlMERl de Bl.LLINOY : Nulh'- hoin.
PER 5or.
.le jure , par loUe que je tiens plus ciicr au cu-ur,
qu'où plus fort je l'aime je la pense peu aimer.
Saliideron me francamen ,
Per sant Launart.
Le comte de Poitieus : Kn Alvernho.
Me saluèrent franclienieul , /^«f" saint fyconard.
Helhs amies, torualz ,
l'tR merce, vas me, de cors!
Ai.roNSE, roi d'.\ragoN : Per manias guizas.
Bel ann , retournez, par merci , vers nioi , à la
course .'
Per plan e per poig.
T. DE FOLQUET ET DE PoRClER : Porcicr.
i>((;- plaine et par montagne (en tout lieu).
ÎVo'l voila creire per sagramen ni per esdich
que li fezes.
y. de Bertrand de Dorn.
Ne le voulait croire par serment ni par dédit
([u'il lui fit.
Quecx la lauza ter se.
P. RoGlERS : Tan no plou.
Chacun la loue par soi.
Trnzaieiz cascuna pek .se.
Deudes de Pbades , Auz. cass.
\'ijus pilerez chacune /)«rsoi.
Va cridar, aitan com pot,
Un PEU un venes a Guillot.
Roman de Blandin de CornouailleSj etc.
Va crier, autant comme il peut, un par un venez
à Guillot.
Enuia m, per vit'etcrna,
Manjar ses fuec, quan fort hiverna.
Le moine de Montaidon : Mot m'enueia.
M'ennuie , par vie éternelle , manger sans feu ,
quand fort il gèle.
Anet defora per volunfat de femna.
/^. du moine de Puicibot.
Alla dehors par désir de femme.
Per , placé' devant divers mots ,
forma des prépositions composées :
— Devant un siibstantif.
La terra es «pelada Ops pir razo de sa
opulcucia.
Elue, de las propr., fol. 1 1^.
La terre est appelée Ops par raison de (à cause
de) son opulence.
Per reoard de paiernal dilection.
Tu. de 1^68. Hist. deLang.. I. V, pr., col. .S;.
Par ref^ard de (en considération de) palernclh-
dilection .
Devant iiiic piéposilion.
(34
5ot)
PER
T,;i.s oaiis.is preociipadas VT.n. davant los
juralz.
Fors de Béarn , p. loy^-
Les causes anticipées par devant les jurais.
Peu df.dins îo rastel.
F. et Ferl., fol. ']i.
Vcir dedans le iliàteau.
Marabelis
P.inzon amons per mieg los pratz.
Gaval'DAN le VlEljX : Senliors per.
Maialiolins posent amont au milieu des (irés.
l/aicîa ni cor tlenan per miei lo vis.
B. DE Vf.ntadouR : Bels Mouruellis.
l.'eau me court devant au milieu du visage.
Ben volgra fos say
A quel bos costnm per m est nos.
T. DE G. Rl'DEL et de GiRAUD : Guiraut.
Bien je voudrais que fût ici cette bonne coutume
parmi nous.
Per , placé devant dos mots avec
lesquels il présentait nn sens absolu ,
concourut aussi à former des adverbes
composés.
— Devant lui substantif.
L' autre jorn per aventhua.
Gui d'Uisel : L'autre jorn.
L'autre jour par ni'enture.
Si PER FORSA r.o t ve, segon c'avem auzit,
IzarN : Diguas me tu.
Si par force ne te vient, selon que nous avons ouï.
Per natura ,
Quan lo caps dol, van li membr'afeblen,
Pons Santeuîl , de Toulouse : Marritz cum.
Par nature, quand le chef souffre , vont les mem-
lires faiblissant.
Qnar non pol rtii ren fiigir,
Coven li'l grau mal sofertar.
Pons d'Ortafas : Aissi com la.
Parce qu'il ne peut par rien ( par aucun moyen }
fuir, il lui convient de supporter le §rand mal.
D'ella fazia sas cansos, mas non las anzava
dire a ela ni a negun pbr nom qn'el las agoe.s
faitas.
V. d'Arnaud de Marueil.
D'elle il faisait ses chansons, mais il ne les osait
dire à elle ni à nul par nom (franchement) qu'il les
eût faites.
Sist volon mais e vivon pro.
Sol c'oni los tenga per razo.
DrinF.s ni. 1'r\des, Auz. cass.
PER
Ceux-ci volent davantage et vivent beaucoup ,
pourvu qu'on les tienne par raison (convenable- '
ment).
Kscoi'pios es per semblan
L'oclau .signe.
Brei'. d'nmnr, fol. 27.
Scorpion est par semblant (seniblahlement) Ir
liuitiènie signe.
Dis PER UFANA
Qne casciiiia desienc.
Baimbaud de Vaqi^eiras : Truan mala.
l>il pitr fanfaronnade que chacune quille lo
'•'"o-
.\ras sai per vertat
Que'lh a auti'ainic privât.
B. de VentADOUR : ,\ccosselatz mi.
Maintenant je sais par vérité ( veritablrmeut )
qu'elle a autre ami particulier.
— Devant un adjectif.
Tan d'un com d'autre per f.ngai..
Deudes de Prades, Auz. cass.
Autant d'un comme d'autre parf-ç-n/ (e'yalenieni).
.Sol qu'ilh agues lo mille
De la dolor fer'e mortal,
r>cMi agram partit per EOUAr..
Folquet de Marseille : Ab pauc.
.Seulement qu'elle eût le millième de la douleur
«ruelle et mortelle, bien nous aurions parlat^e' par
égal (e'gaicment).
— Devant un adjectif suivi d'un sub-
stantif.
Peu ron'\ventiir\ m feoh
D'aiiior plus juuzens (jue no suelli.
A. Daniel : Ah plazer.
Par bonne at^enture je me feins d'amour plus
joyeux, que je n'ai coulurae.
Trailz sui per bona fe,
Amors!
B. de VentADOUR : Amors e que.
Je suis trahi en bonne foi , Amour!
Auar per drecha via.
F. et Fert., fol. 5g.
Aller par directe 'voie.
Ben es folhs selh que renha
Per lonc temps ab senhor.
Pons de Capdueil : Ben es folhs.
Bien est fou celui qui réside par long temps avec
seigneur.
— Devant un pronom.
PER
Dieus... i-tK TOI es presens.
Elue. Je lus propr., loi 5.
Dieu... p<i rloii l vst \nési:nt.
I'er TOT on vaii ni veii ,
leu m ten
Per seu.
A. Catalans : .Vmors ricx.
Partout où je vais et viens, je me liens pour sii'ii.
— Devant un pronom suivi d'im snb-
stantii.
I*ER MA KE , donipna corteza e pros ,
-Morlz sui si us aiu, e niortz si m pari de vos.
GlRAUD LE Roux : Auialz la.
Par mil Joi , dame courloise et méritante , je suis
mort si je vous aime , et mort si je me sépare de
vous.
l'fiR MON tiRAT, ses conseil , o faria.
Cadkket : S' iou Irohava.
Par mon gré , sans conseil , je le ferais.
Non podon ges coniplir lo viafge.
Ni sai lornar ter nuli.a rfs qoe sia.
T. DU comte HE Provence et d'.Vrnaud : Amies
N Arnaul.
Ke peuvent point accomplir le voyage, ni ici re-
tourner ^ar ni/Z/e c/joie que soit (de quelque ma-
nière que ce soit ).
— Devant un adverbe.
Anlr'ellas doas depent snn l'escalo...
I'f.r aqui nionten cen niiri auzello.
Poème sur Boece.
Entr'elles deux de'peinis sont les e'cbelons... pur-
lii montent cent myriades d'oisillons.
Pane valon las armas ter defors.
r. et f^erl., fol. 78.
Peu valent les armes par dehors.
Laissaiz un Irauc ter on pusqna inlrar.
Puilomena.
laissez un trou par où il puisse entrer.
— Devant un adverbe répété.
Tragiia se sa vas nos...
Que totz gueritz sera
AdeS PER MA E MA.
P. Cardinal : Sel que fes.
<,)u'il se traîne vers nous... vu que tout guoriscra
désormais de plus en plus.
— Devant une préposition.
Per DEiiiNS en 1' anua.
^. W A'c•^^, loi. 94.
Par dedans en l'ime.
PKR 507
I'kr suivi ilii pronom démonstr;ttif
so , ce, (jui en est le régime, et dn pro-
nom relatif QUE, f/«t', ou de la conjonc-
tion QUAR, CAR, car, pourquoi, forma
une sorte tie conjonction composée.
len o dio, ri-R ,so qu' ieu sai
Qu'en aiiiar Calz oltra poder.
G. EsTUCA : Quor (]a'icn.
Je le dis, parcf q:te je sais qu'en aimer je fais
outre pouvoir.
Fon gr;ins dolors... t'kr .so que la crestian-
latz era estada desonrada.
y. de Folijuet de Marseille.
Fut grande douleur... parce que la chrétienté
avait été déshonorée.
Er m'en sut giqnifz
Per so quar sui falhitz.
GiRAt'D DE Bor.NEiL : l'er solalz.
Maintenant j'en suis abandonné parce i/ue j'ai
failli.
Ieu o die TER so CAR os Amors
Forjujada per uecis JHJajors.
AiMERi : Totz hom.
Je le dis parce que est Amour forjugé par juges
ignorants.
Per servit à former divers mots
composés, et modifia plus ou moins la
signification du mot simple.
Voyez entre autres perdurablktat,
PKRFAR, PERJUR , PERMLTAR , PERPEN-
SAR , etc.
Per , préposition, signifia aussi /;o«/-
Ta mot'ist per me,
"Vers Dieus, et iea soi mort per te.
PiE»aE D'AuvEHGNE : Lo Senher.
Tu mourus pour moi , vrai Dieu , et moi je suis
mort pour toi.
NI vuelh esser en Inec d'eiuperador
Qu' iea , peji antra , vires mon cor albor.
Berengee DE Palasol : Mais ai de.
Ni ne veux être en place d'empereur que, pour
autre, je tournasse mon cœur ailleurs.
Cette préposition , dans ce sens, ser-
vit aussi à indiquer ou à caractériser
plus ou moins expressément divers
rapports, tels que :
I . But , TENDANCE , DIRECTION , MOTIf ,
FIN.
ïoS
PER
La ciutalz s' ajosta
l'hR far murs e fossat/.
Hambaud de Vaqieiras : Truan tnala.
La cilé s'assemble pour faire murs et fosse's.
Guiraut, ieu chant per mon cor alegrar.
T. DE GiRAUD ET DE BdNFil.s : Auzilai (lir.
Giraud , je chante pour mon cœur rejouir.
2. Relation.
Usuriers que preslon denier» ter deniers
A', et Vert., fol. i3.
Usuriers qui prêtent deniers poKr deniers.
No digas ni rendas mal ter mal.
Trnd. de Bhde , fol. 25.
Qu»; tu ne dises ni rendes mal pour mal.
3. Personnalité , app.\rtenance.
Per vos , belba dons' amia ,
• Trag nueg e jorn greu martire.
AuGiER : Per vos.
Pour vous, Lelle douce amie, je traîne jour et
nuit pénible martj're.
Mas que m prendetz fer servidor.
B. DE Ventadour : Non es meraveUia.
Pourvu que vous me preniez poz/r serviteur.
De.spaeys que per inoyller l'agnist.
Trad. d'un Et'ani^. apocr.
Depuis que pour femme tu l'eus.
4. Attribution, indication.
Si '1 relen, tenren l'en per espert.
Le comte d'E.mpueia.s : Al onrat rei.
S'il lé relient, nous l'en tiendrons pour expert.
A nn vilan sui donada
Tôt per sa gran maaentia.
Cadenet : S'anc fui bellia.
A un vilain je suis donnée entièrement pour sa
grande richesse.
Hom , PER gran be , no s deu esjanzir,
Ni PEK grau mal nulhs homs no s desesper.
P. RoGtERS : No sai J' on.
On ne se doit , potir grand bien , réjouir, ni pour
çrand mal nul homme ne se désespère.
5. Cause, effet.
Non PER aver, ni fer mancos,
Ni per cavalhs, ni per. bezans.
G. Adhemar : Sieu conogucs.
Non pour richesse, ni pour fourrures, ni pour
chevaux, ni ^oi/r besants.
Ela lo sofria per lo pretz que îi donava.
r. de G. Faidit.
Elle le îoufTVail pour le nicntc qu'il lui dunnait.
PER
6. Moyen , destination. •
.\nc no crée de pretz ni d'onor
Alexaudre.s, segon qn'aug dir,
Per trop teuer tbesaur en tor.
Ct. Fabre de Narbonne : On mais vev.
Oiicques ne crût de mérite ni d'honneur .'Uexan-
dré, selon que j'entends dire , ;)Owr beaucoup tenir
trésor en tour.
Anzels... pes d'aqnels qni ban corbas un-
glas... sio aptes per rapar.
Elue, de las propr., loi. l3g.
Oiseaux... les pieds de ceux qui ont ongles cro-
chus... soient aptes pour rapiner.
Boca rien per ben dire,
E'I cor plus dolz per sentir.
L'ÉVÈQUE DE Bazas : Cor, poder.
Bouche riante pour h\en dire, et le cœur plus
doux pour sentir.
7. Contraste, opposition.
Penrai ivern per pascor.
Dalfinet : Del niieg sirvenles.
Je jirendrai hiver pour printemps.
Ja , ab vos, no gazanb be per mal.
B. de Ventadour : Quan par !a.
Jamais , avec vous , je ne gagne bien pour mal.
Ben an canijat honor per avoleza.
Bertrand de Born : Pus Ii baron.
Bien ont changé honneur pour infamie.
8. ÉnUMÉRATION , DÉTAIL.
Per nn gaug n'an ben cent marrimen.s.
PuJOLS : Dieus es Amors.
Pour une joie ils en ont bien cent chagrins.
Volon PER .r. denier .11. denayradas de obra.
/'. el Fert., fol. 14.
Veulent pour un denier deux denrées d'ceuvre.
(). Mesure, valeur, capacité, quan-
tité.
Moldre... lo sesteyr per una copa oytenal.
Tit. de \l\00. Arch. du Roy., K. 772.
Moudre... le setier /)o;(r une coupe de la huitième
partie.
Per 1' oche que m devetz donar de totz los
blatz.
Tu. de 1279. Arch. du Roy., 2'oulouse, J. 32i.
Pour le huitième que vous me devez donner de
tous les blés.
Celte préposition avait aussi le sens
exact ou approximatif d'autres prépo-
sitions, dont les principale.^ sont :
PER
1 . A CAUSE UE.
I Per Le qu'a fait, Dicus a ssa part lo lu.
Pocrne sur Jiuccc.
A cause du bien qu'il a lait , Dieu pour sa part
le tient.
L'as penlet lo pe tek dos capos...
E '1 scgoii fo pendnz ter dos deniers.
Bl.xc.^s : En Pelissicr.
L'un pcriUt le pied ù cause de deux ctiapoiis... et
le second tut pendu <) cause de deux, deniers.
i CAT. Qui del mon per Deu no s'en fastija.
I Al'si.vs M.\ncH : Cohrir no pucli.
I ESP. Per lo que ella puede esta desabrigada.
f Poema de /l lexandrn , cop. 2189.
roRT. De me partir de vos per nulla ren.
Cane, do Coll. dos nob. de Lisboa, fol. 90.
iT. Chi per Christo è sprezzato.
.Iacopone da Todi , lil). V, cat. 9.
2. Afin de.
Oin, PER complir son plaz.er,
DesconoTS dreg e dever.
G. BlQUlER : Vertatz.
L'homme, «/Tn ^/'accomplir son plaisir, méconnaît
droit et devoir.
Pkr alenjar ma pt-na ,
Vnclh far alb'ab son novelli.
HcGL'ES DE LA Bachelerie : Per grazir.
Afin (/'alle'ger ma peine , je vcu.\ faire auliade
avec air nouveau.
CAT. Per esserPhotn rontra niorl aniiuos
L'es obs virtut tlieologal e moral.
.■VusiAS March : O quant os foU.
tsp. Ovose el Xorneo per by à revolver.
Poema de A lexandro , cop. !\'ji5.
ji. Per lo niio amore avère
Jacopone da Ton , lili. V, c. 8.
3. A L.V PLACE DE , AU LIEU DE.
Dieiis de.strui la sez dels ergoiios Ans. , <• fai
i sezer los suaas per els.
Trad. de Bède , loi. yS.
Dieu détruit le sie'ge des clicfs orgueilleux , et y
lait siéger les modestes « la place d'ca\.
Per on albre c'om hi tailla n'y naison dos o
très.
Le comte de Poitikhs : Companlio laiil.
Au lieu d\>n arlireiju'on y coupe y en naissent deux
on trois.
« AT. \\ dit Srnyor de la nau o a Iwm per el.
Consolai 'le la flfar, p. 9.!.
PER
;)Ot)
iT. du: gli assi'gno sette, et ciuqne /)cr dicce.
Oante , Parud., c. 6.
.'j. A l'Égard de, par rapport a.
Seretz ter Narbona, dux, e per Tbolosa ,
comte.
l'miOlMENA.
Vous serez par rapport à INarLonne , duc , et par
rapport à Toulouse , comte.
CAT. Qui vol bon ausfor natural
Per faisûs.
Trad. cat. dels Auz. cass .
n . lo farei per currado ogni cosa che îo po-
tessi, cbe gli piacesse.
BoccAccio , nov. 18 , 42.
5. A l'usage de.
Aqnest libri es fagz uiays ter los lays que
PER los clergucs.
f^.et Vert., lui. 18.
Ce livre est fait plus à l'usage des laïques que i>
l'usage des clercs.
Dos cavals ai a ma selba lien e geu ,
Ros son et ardit per armas e valen.
Le comte de Poitiers : Companlio.
Deux cliovaux. j'ai à ma selle Lien et {;eiitiment,
bons ils sont et liardis à l'usage des armes et vail-
lants.
CAT. \'os Lajatz quista
Per son menjar ona ralcla.
Trad. cat. dels Auz. cass.
G. Au NOM DE,
Seigner, ter Dieu, merci,
Te prec, aias de mi.
AuNArn DE Marsan : (^)ui «onitc.
Seigneur, au nom de Dieu , je le prie , aie
merci de moi.
iT. Per Dio , guarda ciô clie tu dicbi.
BocCACCIo, Introd., /j.').
7 . ('OMME , DE MÊME QUE , EN QUALITE DE.
A las snas ovelbas ui' a donat ter pastor.
GlILLAIME de TlJDELA.
Aux siennes ouailles m'a donne' en ijualitè de
pasteur.
De falcons bi a .vu. linbatgcs,
i\Ias los dos tenc ter trop salvatges.
DeijDES de Pkades , Auz. cass.
De faucons il y a sept espèces, mais les deux je
tiens comme liop sauvages.
Aulrameiis non poyria esser lauzalz ni <:o-
runalz 11 11 valen lavalier.
V. cl t'ert., (ul. \o?..
5io PER
Autrement ne pourrait être loue ni couronné de
même i/ue vaillant clievalier.
CAT. Que romanga per sua.
Consolât de lu Mar, cap. [^'\.
iT. Allor per figlio fustiuii dato.
jACOrONE DA ToDi , lit. 111 , od. \'i.
8. De.
SI que mos magers pessamens ..
Es tôt TER far vostre plazer.
Arnaud de Mabueil : Dona sel.
Tellement que ma plus grande pensée,., est entic-
lement de faire votre plaisir.
Pins ardidantens parla hom d'antrny que
PER se.
V. et Vert., fol. 23.
Plus hardiment on parle d'autrui que de sol.
CAT. Ne veig cami^er algnn be 'sperar.
AusiAS March : Oui m tornara.
<). En considération de, en faveur de.
Venian far cascun aa anoal pir lur armas,
aital joiQ quart rnoriro.
V. de Guillaume de Cahestaing.
Venaient faire cliaque an anniversaire en considt:-
rntion de leurs âmes, tel jour qu'ils moururent.
Dans ce sens il se joignait souvent
aux pronoms personnels.
Prec te que pregues per me,
Car mos preex no val re ses te.
G. Faidit : A te Verge.
Je te prie que tu pries en faveur de moi , car ma
prière ne vaut rien sans toi.
Can sa dona '1 promes
Que faria per el tôt sos comans.
Hugues de Pena : Si anc me.
Quand sa dame lui promit qu'elle ferait en consi-
dération de lui tous ses commandements.
«:aï. Passa un bon solats
Per si e per sels a qui plats.
Trad. cat. dels Auz- cass.
iT. Fece PER Itiï infinité bnone cauzoni.
Novelle lellernrie, 5 mai 1740.
10. Moyennant, en échange de.
Per dos sols .serai meillz accollilz. ..
Que PER cent vers ni per dozenz canso.s.
G. Magret : Non valon.
Moyennant deux sous je serai mieux accueilli...
([ue moyennant cent vers et moyennant deux cents
chansons.
PER
Yen donarai d'els .xxx. per un denier.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 19.
Je donnerai trente d'eux en échange d'vm denier.
CAT. Si bomensy ha qni carregueu... per mo-
ueda.
Consolât de la Mar, cap. 29.
iT. Non è l'affettion mia si profonda
Che basti a render voi gracia per gracia.
Dante, Parad., c. (\.
1 1. Pendant.
Home no pot viure ses aspiracio et respira-
cio , a penas i-tR un moment.
Elue, de las propr., fol. 19.
On ne peut vivre sans aspiration et respiration ,
à peine pendant un moment.
CAT. Yo so aquell quipe/- ningun temps cese
D'ymaginar.
AusiAS March : Tôt enlenent.
iT. Et per molti anni eia stada la discordia.
Anc. chron., Denina, t. 11, p. 'j.t\rt.
i'i. Quant a.
Per mi, non die.
P. d'Auvergne: Bel m'es.
Quant à moi , je ne dis pas.
CAT. Especlal per nostre grau senyor
Qui festejant, la gent ab por lo mira.
AusiAs March : Si corn lo taur.
iT. Sarebbe il peggîo
Per l'buomo in terra.
Dante , Parad., c. 8.
Loc. Non ai de sen per un efan.
B. DE Ventadour : Non es meravellia.
Je n'ai pas de sens pour un enfant.
Per amor de Dieu mi fezes
Ma domna qualque bou saber.
B. DE Ventadour : Bclh m'es qu'ieu.
Que pour l'amour de Dieu me fît ma dame quel-
que bon savoir.
Aquest non er canijat per aur ni per argen.
Le comte de Poitiers : Companlio.
Celui-ci ne sera changé pour or ni pour argent.
Car il foron totas vez mais de gen
Gent acesmat , e per un dos soven.
B. ZOBGI : Moût fort me.
Car ils furent toutes les fois plus de gens genti-
ment équipés , et souvent deux pour un.
Ans diretz qu'ieu vos deuria
Desirar mais per un dos.
Ralmenz Bistors : A vos mieiz.
Mais vous direz que je dcvr.nis vous désirer il a-
vantaçe deux fois pour une.
PEU
Na lieatritz cuion de prêt?, abalie,
Mas non lur val, s'eron i'f.r una quatre.
l^AMBAUD DE VA(^)i;Ein\S : Truan inala.
Daine Béatrix elles pcnseiU dépouiller de me'rite ,
mais il ne leur vaul pas (ce n'est pas possible) , lus-
seiil-ellcs quatre pour une.
Ans vei que fairetz
Mais qu'ieu dir non poiria
De raal vek. un cletr.
G. FlGi'Eir.AS : Sirvcnles vurlli.
Mais je vois que vous ferez plus de mal dix ibis
/.'«r une que je ne pourrais dire.
Dieus ren en i"er un cen.
P. CaPiDinAL : Jlicsum Crist.
Jliou en rend cent pour un.
Tener castelat teh inotas de rar.os.
r. et Vert., fol. gfi.
Tenir cliastelc pour de nombreuses raisons.
Dona, PER Dieu e per nierce,
Adossatz vostre cor %'as me.
Arnaud de Marleil : Dona sel que.
Dame, /^o«r Dieu et pour nwrc'i , adoucissez voire
co'ur vers moi.
No poiria dir los bes
Per sabtT qu' ieu aia.
A. Plagues : Ben es razos.
Je ne pourrais dire les biens /)OHr (tel) savoir que
j'aie.
Jes rosiers, ter aiga que l'engrois
Non a tal brin.
xV. Daniel : Sols sui que.
Jamais rosier pour (quelle (jue soil) eau qui le
grossisse n'a telle valeur.
Las quais sciensas a penas pot boni aprenre
ni compenre, per bon maestre c' om aia.
Cal. ciels apost. de Romii , fol. 53.
Lesquelles sciences à peine peut-on apprendre et
comprendre, pour (%i) bon maître qu'on ait.
Honi rie non preza nna lualha ,
Per ricb que sia.
Un TFOCBADorR anonyme : Dieus vos.
Ne prise bomme riche une maille , po«r (quelque)
riche qu'il soit.
Per mal que m fassa, no il! pose mal voler.
Pevroi.s : Mot m'enlremi';.
Pour (quelque) mal qu'elle me fasse, je ne lui
peux mal vouloir.
Corneille a dit :
PoMrgrands que soient les rois ils sont ce que
nous sommes.
Pf.r s'employait avec différent-s
PER 5ii
verbes, et leur faisait prendre des si-
gnifications diverses ; en voici quelques
exemples :
Tem (|ue leis m' aya per ergulhos,
Quar r aus querre so don mi tarza 'I dos.
GiRAua LE Hoi'X : Auiatz la.
Je crains qu'elle m'ait pour orgueilleux , parce
<iue je lui ose demander ce dont me tarde le don.
Si crit Berirans, per cels que .son valen ,
Nocridurai peu vos, Alamano!
T. deB.d'Allama.non etdeGuigo : Amicx Guigo.
Si je cric Bertrand , pour ceu.t qui sont vaillants ,
je ne crierai pas paur vous , Allanianon I
Voyez PRKNDRE, TENKR.
Pfr , placé devant des mots avec les-
quels il présentait un sens absolu , con-
courut aussi à former des adverbes
composés :
— ^ Avec un snbst;intif.
No'l me celaz per re.
Deudes de Prades , Àuz. cass.
iSe me le celez /)o!/7' rien (aucunement).
— Avec un adjectif.
Per cert ben es folbs... qui de sa rauba se
horgolbozis,
V. et rert.j fol. lo^.
Pour certain (certainement) bien est fou... qui
de sa robe s'enorgueillit.
No faraî iea ja per ver.
Peyrols :Quarasque.
]Ne ferai moi jamais pour -vrai (vraiment).
— Avec un pronom.
Die que per al
No m' a ira mortal.
R. de Ventadolr : Lo gens.
Je dis que pour autre chose ne m'a tristesse mor-
telle.
— Avec un adverbe.
De lieys pren comjal per ja.sse,
Qu' ieu jamais siens no sia.
P. Cardinal : Ben tcnh.
D'elle je prends congé pour toujours, que jamai.s
sien je ne sois.
Pf.r pauc mos cors del lot no s desespcr.i .
H^iMOND DE Salas : Si m fos grazitz.
Pour peu mon cœur du tout ne se désespère.
;n-», PER
Il se combina également avec plu-
sieurs mots à la fois pour former des
adverbes composés.
Qaant ar vos m'oblidas
PER ON PAUC non muer dese,
B. DE Ventadour : Bel m' es qu' leu.
()uaiid maintenant vous m'oubliez pour un peu
[^ peu s'en faut si) je ne meurs incontinent.
Voyez PAUC.
Non podon ges complir lo viatge,
Ni sai tornar per nulla res que sia.
T. DU COMTE DE I'rovence ET d'Arnaud : Amics
N Arnaut.
Ne peuvent point accomplir le voyage , ni relpur-
iicr ici pour nulle chose qui soit (aucunement).
Domua , venh denan vos
Penre ooinjat per tos temps.
P. DE Barjac : Tôt francamen.
Dame, je viens devant vous prendre congé pour
toujours.
Mas ieu per tôt aquo
No m mogui ges.
Le comte de Poitiers : En Alvcinlie.
Mais moi pour tout cela je ne me Lougeai pas.
A vos, Amors, vuelh raostrar, en cbantan,
Quo m près nii dons , Nt per que m per
QUAI.S.
Cadenet : AL leyal cor.
A vous , Amour, je veux montrer, en chantant
comment me prit ma dame et pourquoi et pour
quels,
Per, joint à divers mots, servit aussi
à former des conjonctions composées.
Celle qu'il forma avec !e pronom
relatif que avait même différentes si-
gnifications.
— Pour que.
Jhesus Cristz, que ns a prezicatz
Pee que fos hona noslra fis.
Gavaudan le Vieux : Senhors per los.
Jc'sus-Clirist qui nous a prêches pour que fût
honne notre fin.
Mova ta! ven
Pf.k que la naus venga s'a salvamen.
T. DU COMTE de Provence et d'Arnaud : Amies
N Arnaut.
Meuve tel vent pour que la nef se vienne à salut.
— Pourquoi, pour quelle chose, pour
quelle raisoji.
PER
Sahelz per que no m vir ni no m balans
De vos amar?
Berenger de Palasol : Tant m'ahelis.
Savez-vous pourquoi je ne "tne tourne ni ne me
balance de vous aimer?
Vuelli saber, lo miens belbs amicx gen ,
,Per que vos m'etz tan fers e tan salvatges.
La comtesse de Die : À chantar m' er.
Je veux savoir, le mien bel ami gentil , pourquoi
vous m'êtes si farouche et si sanvage.
Loc. Senhor, aniatz per que ni cniu.
PinRRE de la Mula : Dels joglars.
Seigneur, e'coutez pourquoi et comment.
— Puisque.
Donc, mos malastres res non val ,
Pek que d' est nialastruc no us cal.
Eambaud d'Orange : Er no sui.
Donc, mon malheur ne vaut rien , puisque de ce
malheureux il ne vous soucie.
— C'est pourquoi.
Non esgnarda lai on salh,
Per que cbai del tôt el palniz.
Bernard de Venzenac : Iverns.
11 ne regarde pas là où il saute , c'est pourquoi il
choit entièrement dans le marais.
Ses vos no pnesc aver be ,
Per que us er gen , si ns eu sove.
Pons de Capdueil : S'anc fis.
Sans vous je ne puis avoir bien , c'est pourquoi il
vous sera gentil , s'il vous en souvient.
Per que d'intre mon cors en suy era dolens.
Bertrand d'Allamanon : Molt m'es greu.
C'est pourquoi dedans mon cœur j'en suis main-
tenant dolent.
Per que fut même quelquefois em-
ployé substantivement.
Non fas brng ,
E voirai vos lo per que dir.
Marcabrus : D'aisso laus Dieu.
Je ne fais bruit , et je voudrai vous dire le pour-
quoi.
Lauzar! Com m'en lanzaria,
S'om lo PER QUE no m fasia.'
Sail de Scola : De ben gran.
Louer! Comment m'en loucrai-jo, si le pourquoi
on ne me faisait .'
Per so no ns aus mon cor mostrar ni dire.
Folquet de Marseille : Tant m'ahellis.
Pour cela je ne vous ose mon cœur montrer ni
duc.
PEU
Amicx, l'hR so pcssalî ilcl ben soffrir.
AlMF.RI DF. !'EGII1-AIN : Doiiiiia pcr vos.
"Ainl , pour cela ptii.Mi?. «lu liii-ii soulVrir.
— Avec un adverbe,
lîinpero per tant semla jicjor la fODciiiio
d'aigus vezeus.
Dious PEK T\NT fo el iiion. on [niiiuiiT
na eia.
Etiic- de las piopr., fol. 8^ <^' 5.
Cepemianl (/'«i/^nn^ semble pire la condition d'an-
<?uns voyants.
\y\.e\l.... pourtant fut au mondo , où premit'ri'-
nient il nVtait pas.
— Avec un pronom suivi de que.
Lave las mas e'is hueills autressi...
Per so que mal de lai no ill venga.
Deldks de Prades, Auz. cass.
Qu'il lave les mains et les yeux aussi... pour cela
que mal de lui ne lui vienne.
Per so chant Qu'oblides la dolor.
FoLQLET DE MarseiI-le : En cliantan.
Pour cela je chante y/(e j'oubliasse la douleur.
Per tai. que dreiz volgues profene.
Roman deJaufre, fol. i.
Pour telle chose (pourvu) f/ue droit il voulut
produire.
Los secretz d'oine volon saber
P£!\ TAi. QUE niiells se piiescon far tt-mer.
P. Cardinal : Ab votz d'angel.
Les secrets d'humme ils veulent savoir pour
lelle chose (afin) que mieux ils se puissent faire
craindre.
Amors fes de vos mon Dieu
Lo jorn qne us me del per aital
Qt;' antra no m pot tener per sien.
G. Magret : Atrestan lit;.
.Amour fit de vous mon Dieu lo jour qu'il me
donna à vous pour pareille chose (de sorte) r/iii'
autre ne me peut tenir pour sien.
— Avec un adverlx- suivi de que.
No es casf , peu c^ni que se garde del fag.
F. etFert.. loLS^.
Il n'est pas chaste , pour cotnhien (i|uoi ) ijii'W se
{^ardc du fait.
Aranha... la muscba tocant sa tela , per
Qt;A:^T QUE sia lonb, percep soptanient, e
pren la , si pot.
Elue, de las propr. , fol. 238.
L'araignée... la mouche touchant sa toile, pour
romZiiVn (quelque) loin c/k'cIIc soit, perçoit subi-
tement , rt la prend , si elle peut.
lit.
PER .'Ji:'.
Ges no m lais'i'Eiv t\n
Que solaiz è chan
No sega e domuei.
A. .loiiDAKS : Sitôt m'ai.
Point je ne me laisse pour tant (tellement) fjue
]>laisirs et chant je ne suive cl courtoisie.
Par contraction , et pour donner
pitis de ra|)idité au récit, les poètes et
même les prosateurs firent souvent
usage de i>fi, , pels, pelos , employés
l»OUr PER EL, PER IL, PER ELS , PER
i.os, et sit,'ni(iant tantôt, j>ar le, par
la , par les ; tantôt , pour h; , pour la ,
pour les.
— Avec le sens de i'ar.
Pet. conlrai'i.
Elue, de l lis propr., fol. 28t.
Par le contraire.
I'ei.s angels sia gent nculbllz.
R. Menudit : Ab'grans dolors.
Par les anges qu'il soit gentiment accueilli.
I'ei.os clergnes er leu corr)nat7..
Bertrand d'Allamanon III : D'un sirventcs.
Parles clercs il sera proniptemont couronné.
— Avec le sens de poi:r.
Kra périt PEt, toit c'avia.
Pierre d'Auvergne : Lo Scnher.
Ktait péri pour le tort qu'il avait.
Pel genser dona del mon,
F. PEt. plus plazen qii'ien veya.
(llRAl.D LE FotJX : Amors mi.
Pour la plus gentille dame du monde, et pour
la plus agréable que y; voie.
?.. Peiio, adi'., pour ce, pour cela,
pointant , mais , cependant , néan-
iTinins, toutefois.'
Aissi com ce] qu'es nafrat per niorir
Sap que niorlz es, e pero si s combat.
AuNAUn DE Mabueil : Si m destrrnhetz.
Ainsi comme celui qui est blesse pour mourir s.iit
fiu'il est mort , ci pourtant ainsi il combat.
I'ero li ven oriental
Ges toias velz no son aital.
lirev. d'amor, loi. /ji.
Pourtant k■^> vents orientaux point toujours m:
sont ainsi.
Gnilb'in non eia cl caslel , peiio la marqtuv.a
fo gcii aqiillii'.l.i.
/'../.• Cuitlanmed,' S. /)„/„•,.
6:>
5i4
PEil
Guillaume n'elait pas au'cliâteau, ticnnmoins la
mai-ifuisu fui pentimonl accueillie.
<:at. r.si>. iT. Pero.
?>. Empkro, enpkro, afh>. coinp. , poiir-
raiil, cependant, néanmoins, toiile-
lois.
EiMi'iLno negiis no s cossir
Qu'el caslelh on se fai servir
.Ta sia per nie descubertz.
Arnaud de Marueil : A guisa de.
jScantnoins que personne ne s'imagine que le clià-
Ic.iu où elle se fait servir soit jamais par moi de-
rlaie.
Entero uo vneîlh c'oni sapcba mou afar.
Le comte de Poitiebs : Companho l.mt.
Pviirlant ic ne veux pas qu'on sache mon allàirc.
Ja ([ue totas berlias, aplas a cozinar, sio (iilas
(lias, EMi'ERO caul especialment es dif oins.
Elue, de las propr., loi. 2l(>.
Bien que toutes herbes , aptes à cuisiner, soient
dites piaules potagères, cependant le chou spécia-
lement est dil plante potagère.
c\T. E'-r. Ernpero. it. Impero.
PERA, S. f., lat. vïTuiiu , poire.
Si fum el fcs e i'ia;.\.s e pomas e cas-
taubas.
Tvad. du Code de Justinien , fol. i8.
Ainsi comme le foin et poires et pommes et
châtaignes.
Proi'.
Anib el senior non voles partir las teras,
Car lo senior prendra las pus luadnras
E te rompra lo cap amb las pus duras.
Dictionnaire languedocien.
Avec le seigneur ne veuilles pas partager les
poires, car le seigneur prendra les plus mûres et te
rompra la tête avec les plus dures.
l'ancas PERAS pezo may que tropas pouias.
Elue, de las propr., fol. 218.
l'eu de poires pèsent plus que beaucoup de pommes.
c:at. ESP. roRT. it. Pera.
1. Perier , PETRiER, S. iii . , poirief.
Cuin si eu terieu es enpeutat poinier.
Elue, de las propr., fol. 196.
Comme si snr poirier est grelFé pommier.
Albres dometges, pomier, nogaier, rEYRiKR.
FordeMonlcuc. Ord. des Pi. de Fr., ii'jtiS,
t.XYI,p. i33.
Arbres donieslitjiiis , ponimi<'i-, nover, poirier.
i.xT. Percr.
PER
PERATGAR, v. , lat. PERAGCRe^ aclie-
vcr, terminer, mener à fin.
Lo portaniers no perdona
Non i-ERATGE tota persona ;
Zo es mort «jue rERAroA tofz.
Deudes de Prades, Poème des fertus.
Le passager ne pardonne qu'il ne mène afin toute
personne; c'est la mort qui mène àjin tous.
PERCUTIR , T'., lat. percuteuc', heur-
ter, frapper.
Si que la derniera pep.cutish e fier la diia
vocal .
Lejs d'amors, fol. ili.
Teilenienl que la dernière heurte el frappe ladite
vojelle.
Percussia am uiia aulra pevra sobre la
peyra.
2'rad. d'Alhucasis, fol. tj.
Frappait avec une autre pierre sur la pierre.
— Meurtrir, détruire.
Part, prés, Per 1' angel perccssien.
Geneys, le jongleur de Lucas : Dieus vcrav-.
Par l'auge détruisant.
Cau cazero del sel angels perouciens.
JzAltN : L>iguas me tu.
(^)uand lombèrenl du ciel les anges détruisants.
Stibstaiitii'. Lai defendens
Dels PERruTiExs.
J.EsTEVE : Quossi moria.
Là se défendant des meurtrissants.
Esr. Perciidir. it. Percuotere.
2. Percutio, percussio , s.f. , lat. per-
cussio , percussion, coup, heurt.
Am lo baleinen et am la pei\cutio.
Leys d'amors, fol. y^.
Avec le battement el avec la percussion.
Per cazeuient o per percussio.
T'rad. d'Alhucasis, fol. 10.
Par chute ou par coup.
<;at. Percussio. esp. Percitsion. port. Perciis-
sào. IT. Perctissione,
3. Percussiu, «(^//., percussif, propre à
frapper.
Es dicba percussi\a quar ]>ercntlsb.
Lejs d'amors, fol. iri.
Elle est dite percussii'e parce (ju'elle frappe.
IT, Pi'i'cussivn.
PF.Pt
/j. RepERCUTIR, 7K , l;\t. UEl'ERCUTF.nc- .
réperciitor.
Parc. pn-s. Perfreior nErtncLssitNT la ]ininnr.
Elue, (le las propr., loi. 26;).
Par froid répercutant riiumeur.
c.\T. Reperculir. f.si>. Reperciitir, reperctidir.
PKKT. Reperciitir. it. Biperciiotere.
5. Repkrcussio, af., lat. rkpercussio,
répercussion.
Endevt' de cnlor natiii'al... repercussi».
l'iuc. (If las propr., fol. 19.
Il ailvienl île clialrur nalurclle... répercussion.
«AT. Repercttssiô. ehp. Répercussion. roiiT. Re-
percussào . it. Ripercussione .
6. RePERCUSSIU, RESPERCUSSll', (idj., lé-
percnssif , propre à répercuter.
Ks dezicativa, BEspr.RCussivA.
Elue, de tas propr., fol. i8'J.
Elle est déslccalive , réperciissive.
Siibst. No deu bom uzar de repercussius.
Elue, de las propr., loi. 98.
Ou no doit pas user de répenussijs.
ESP. Reperciish'o. ponr. Repercussivo. vr. Ri-
perciissivo.
7. Repercussori , ac/j'., réperciissoiro ,
|)ropie h répercuter.
Subst. Usar de tempralz repeiîcussoiu.s.
Elue, de las propr., fol. 82.
User de moderc's répercussoires.
PERDITZ, s.f., lat. perdix, perdrix.
Pendre cag, ab la perditz, l'austor.
G. Magret : En aissi m prcn.
Je crois prendre , avec la perdrix, l'autour.
Fea reinan près si cnni perditz en tona.
Rambald de Vaqleihas : D'anior no.
Je demeure pris ainsi comme perdrix en tonnelle.
c\T. Perdiii, esp. port. Perdiz it. Pernlce.
2. Peudigal, perdigaeh , s. m., per-
dreau.
E'I reis Felips cassa lay, ab falcos,
Sos l'ERDiGALs e 'Is petitz auzelos. :
Bertband de Bohn : S' icu fos.
El le roi Philippe chasse là. avec faucons, ses per-
dreaux cl les petits oisillons. ,
Qnan los PEanioAi.Hs auzo lor propria
niayre, laysbo la qu' el« ba coalz. '
Elue, de las propr., fol. 278.
PER 5ià
(^)uaM(l les perdreaux entendent leur propi e im 10,
ils laissent celle cjni les a couves.
pouT. Perdigào.
'^. Pekdigos, s. III., |icrdreau.
C"aa los PEuuiGos anzon lo can de la iiiayic.
Naturas d'alciis auzels.
(^)uand les perdreaux enlindcnl le clianl ilc la
mère.
c\T. Perdigot. i>p. Perdigon. i'out. Perdigoto.
\T. Perniciotto.
PERDO, s. m., pardon.
Si d(! bon cor non es failz lo perdus.
P. DE Baiijac : Toi Irancamcn.
Si de bon cceur n'est fait le pardon.
Ai qnist, ses tort, PCRno.
P. Vidal : Pus tornalz.
J'ai demande, sans tort , pardon-
— Rémission, indulgence, absolution.
Tal cuia sai guazanhar perdo,
Qu'el PERDos Ter de graa' perdicio.
Pierre, boi d'Aragon : Peire Salvagg'eu.
Tel croit gagner ici indulgence, que \'indul!;ence
lui sera à grande perdition.
Aian aquel perdon que an lut li romien.
Anavan al ptruon fu l'islia de Llerins.
f. de S. Honorât.
Qu'ils aient cette absolution qu'ont tous le; pè-
lerins.
Ils allaient au pardon dans l'île de Lcrins.
Loc. Per la colpa d'una fals'amairis
Que fes ves rai engnans e tracios,
Per que iea fauc los quaranta perdo.s.
B. DE Ventadour : BeIsMonruels.
Pour la faute d'une fausse amoureuse qui fit vers
moi tromperies et trahisons, par quoi je fais les
quarante pardons.
Adv. comp. A m mais servir lievs en perdo
Qu'autra qn'ali si ni degiies colguar.
SoRDEL : Bel m'es ah.
J'aime mieux servir elle (gratuitement qu'autre
qui avec soi me dût coucher.
Amarai donc.x en PEiinos?
FoLQiiET DE Marseille : Ja no volgra.
J'aimerai donc en vain?
Elb reys frances li tolh f.k plas perdos
Tors et Angiens.
BtliNAItD DE HoVENAC : Ja no vuelli.
Le roi français lui enlève en plaine liberli- (lout
à son aise) Tours et An'^crs.
5r6
PER
CAT. Perdu, isr. Perdon. port. Perdào. rr.
Perdono.
?.. Perdon.vnsa , s. f. , pardon, iudul-
i^oncc, absolution.
D'aqaest lort non vol far rr.Ri)or!.\N.sA .
P. Vidal : Quant lioni oiir.ilz.
De ce tort ne veut t'i'ire pni-don.
Sol de cc'st pensar
Me fe.ssetz l'ERnniVAN.'iA.
AlMERI DE Peguilain : Qui soft'i ir.
Seulement que de ce penser vous me fissiez jnir-
flnn.
Frov. Merces di.s elsanien :
De gran tort , gran peudonas^a.
AïMERi DE PeguilAIN : Tan fui.
Merci dit également : A grand tort , grand pardon,
Axc. FR. Que nos indignes dessertes ne luy
tollent pas la dij^nilé de ses pardonnances .
OEui'ies d'Alain Chartier, p. 291.
Sus donc, despaicho!is-nons , voicy la par-
donnance.
OEuvres de Du Bellay, fol . 4 1 l •
AN<: <;at. Perdonansa. esi' Perdonanza. port.
Perdoanca. iv. Perdonanza.
3. Perdonamrn, s. ni., pardon.
Totz hoins deu far peudonamfs
Als penedens.
B. Caebonel, Cnhlas triadas.
Tout liomme doit faire pardon aux repentants.
ANC. FK.
Dont Uorn par sa Lonté vus fis! pardonemeut.
Roman de Horn, fol. 20.
A NO. cAT. Perdonament. anc. esp. Perdona-
miento. it. Perdonamento.
/'(. Perdonaire, perdonnaire, perdon.\-
noR , .y. ui., pardonneur, qni par-
donne, indulgent.
El rie Senhor qu'es liais perdonairr.
Pons de Capdxjeii. : So qu' om plus.
Le puissant Seigneur qui est loyal pardonneur.
Dieus perdona'ls bons rERDONADOns.
G. Faidit : Chant e déport.
Dieu pardonne aux bons pardonneurs.
yidjeci. Lo Salvaires
PERBOiyNAIRES ;., , .
M'aya merce.
J. EsTEVE : Lo Senhcr.
Que le Pauvtur mdiilcenf nu- fasse merci.
PER
J.i no Ter Diens PERnoNURE.
Bamdaud d'Orange : Ar nu cr.
Jamais Dieu ne lui sera indulgent.
AMI. FR. Tu Sires, qui es pardounerres do tous
péchiez.
Chr. de Fr. lier, des Ilist. de Fr.,t. V, p. 3or>-
^l ne fault estre au me^clmut pardonneur.
J. liouCHET, Triomph. de François I", fol. 53.
ESP. Perdonador, port. Perdoador. n. 7't'r-
donatore.
5. Pkrdonairitz, .>'./"., pardonnatrice ,
induli^enle , pardoiineusti.
Creatnra non es...
...De peccat PERDOHAiniTZ.
Brei'. d'amor, fol. ^3.
La créature n'est pas... de péclié pardonnatricc.
IT. Pcrdonatrice.
6. Perdonau, perdonnar, V. , paidon-
ner, gracier.
Fis amans deu grau tort fErvnoN\n.
Guillaume de Cabestaing : Lo jorn.
Fidèle amant doit grand lort pardonner.
AquI ela lo perdonet baysan.
l'-, de Guillaume de Ealaun-
Là elle le pardonna en haisaut.
Li deah, si'l platz, per iiierce perdonnar.
Paui.et de Marseille : Razos non es.
Lui daigne, s'il lui plaît, par merci pardonner.
Aissi com sai perdonaran ,
Sapchatz c'aital perdon auran.
Pons de Capdueil : En Uonor.
Ainsi comme ils pardonneront ici , sacliez que te!
pardon ils auront.
Loc. S' ien'l lauzey en nias coblas menten ,
Dieus ni'o perdo, qu'ab verdir m'en desraen.
Durand de CarpentrAS : Un sirventesleugier.
Si je le louai dans mes couplets en mentant , Dieu
me \e pardonne, vu qu'avec vrai dire je m'en dé-
mens. , ,
— Remettre.
Perdonar lo deute ad aqiiel que non lo
j)ot pagar.
Un ser fello a cuy so senlior avia rEnDOK\T
gran dente, et aqnell no vole phrdonar .'A i.
de SOS sers .1. petit dente.
V. et Vert.. M. '•^^.
Remettre la dette à celui qui ne la peut paver.
Un serf félon à qui son seigneur avait remi.'i
forte dette , et celui-ci ne voidut pas remettre à un
de ses serfs une petite dette.
PER
— Epargner, ménager.
Tenna es mot iruz.el bestia que uon rt:-,-
DONA ad home i\i mort/, ni vius.
F- et Feri., fol. 24-
L'bjèiic est niouk cruelle Léte qui ne pardonnt
3 homme ni mort ni vif.
Cel que teudonv sas vergas,
Persert, adzira sos cfans.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadns.
t'elui qui épargne ses verges, pour sûr, hait ses
enfants.
Part. prés.
Que lu sialz de mos lortz I'khdonans.
P. Cardinal : Un sirvenles.
Que vous me soyez pardonnant do mes torts.
Per so devetz, Senher Dieus, per dreituia,
A quascuii d' els esser vers pehdonans.
AiMEEi DE Pegi'il.\in : S' ieu anc.
Pour cela vous devez , Seigneur Dieu, par justice,
à chacun d'eux être vrai pardonnant.
Part. pas. A cela: que tost cofessa es tost piiii-
DOIVAT.
Trad. de Bi-de , fol.5i.
A celui qui tôt confesse il est tôt pardonne.
CAT. E>p. Perdonar. rour. Perdoar. it. Per-
donare.
PPLRDRE , V. , lat. perd<?r?:, perdri-,
faire une perte.
No s ten a dan
De PERDUE nie ni 'Is Lelbs digz de mon chau.
G. Faidit : Tant ai sufert.
Klle ne tient pas à dommage de perdre moi ni les
belles paroles de mon chant.
Yal mot ad home que sanc peut.
Brev. d'amor, fol. ^o.
Vaut beaucoup à homme qui perd du sang.
Que 'I sap ben, s' ieu la periiia,
Qu' ieu jamais joy non auria.
C. DE Vent.\dol'R : En ahril.
Vu qu'elle sait bien, si je la perdais, que jamais
de joie je n'aurais.
En bien temps perdiietz la calor.
T. d'Elias de Bapjols et d'K. Cairels : >' l'Iia-
Cairel.
En court temps vous perdrez la chaleur.
— Faire un mauvais emploi.
Trastot mon castier perc.
GavaudAV le ViEtX : Lo nus e '1 temps.
Toute ma remontrance je perds.
"Vai s'en lo temps, e pf.rdem lo melboi.
n. i>E VENTAnoun : (,)uant crha.
S'en va le tcmp% , et nou' perdons le meilleur.
PER
t)\r
— Disposer, quitter, renoncera.
Per aviT pkr veif^onb' e mezura.
Mahcadrus : Auintzdf.
Pour argent il perd vergogne et mesure.
Co es la j)el ((ue pert cad' an.
Deudes de Prades , ^iiz. cass.
Cela est la peau qu'il /)f/(/ chaque année.
— Ce.sser d'avoir, de pos,séder.
Eniro que pert lo alenar.
f^. et Fert., fol. 9J.
Jusqu'à ce qu'il perd le respirer.
Fig. Aissi m perdet cum pf.iidkt se
Lo bels Nai'cezis en la fou.
B. DE Ventabour : Quan vci la.
Ainsi je me perdis comme perdit soi le heau Nar-
cisse dans la fcjntuine.
Pa?-t. pas. Naysson, scnes falbida,
("remalz o pfriiutz.
Gi rmonde de Montpellier : Greu m' es.
Ils naissent, sans faute , hrûh's ou perdus.
Merces es perduda per ver.
B. de Ventadour : (^)uan vcv la.
Merci est perdue en vérité.
Caion qn'aia perdit lo sen.
P. Cardinal : Una cieutat.
Ils pensent qu'il ait perdu le sens.
Voyez Afan et Testa.
CAT. Perdrer. esp. port. Perder. it. Pcrdere.
'},. Peuua, pf.ruea, perdoa , s.f., perte.
Tant m' es esquiva e fera
La PERDA e'I dans.
GiRAl D DE BORNEIL : D(; tliantar mi.
Tant m'est pe'nible et cruelle la /)ei7e et le dom-
mage.
E m restaura perijas e dans.
R. Vidai, de Bèzaldl'n ■ Bel m) es.
Et me re'pare pertes et dommages.
De la PERDEA aviri gran desj)lasser.
Si gain; dura aqiu'sia peudoa de no.slra gens.
Philomena.
De la perle avait grand déplaisir.
.Si guères dure cette perte de notre gent.
\NC. iT. Ma siringe lor la pcrda universale.
Bahderini , Docum. d'amore, p. 3()5.
Di \osIra pcrta perde.
Gi'ittoned'Arezzo, letl. 14.
f:\t. Perdiia esp. Perdida. port. Pcrda. n.
mou. Perdita.
^ 1 8 mR
'\. Perdicio, i-f., lat. PEUDiTio, per-
dition.
Ins el foc lî' abis ,
Ronia, aveiz vostr' estatge
E 'n rcKDicïo.
G. FiGUEiRAs : Sirvenles vuelli.
Dans le feu de l'abîme , Rome , vous avez voire
séjour el en perdition.
Peruicios al cors et a l'arma.
Lii'. de Sydrac, fol. 60.
Perdition au corps et à rame.
<;\T. Perdicio. Esr. Perdicion. port. Perdicào.
iT. Perdizione.
.'i . Perdement, ferdkmen, s. m., porte.
Hac gran batailla e gran mortaudat, e per-
DF.MENT de membres e caps.
Philomena.
Il y eut grande bataille et grande mortalité, el
/'L'rte de membres et de têles.
Mot fo grans lo dampnatges e '1 dois e'I ter
DEMENTZ.
Guillaume nE Tudela.
Moult fut grand le dommage et le deuil et la
l'crte.
— Perdition.
Del greu fays
Qu' es de las armas rERDET«ENS.
FoLQUET DE LuNEL : Boiia dompna.
Du pénible fardeau qui est des âmes la perdition
Per enveia , breiiment venon a perdement.
F. de S. Hunnrat.
Par envie , en peu ils viennent à perdition.
Esr. Perdimieiito. port. it. Perdimento.
5. EsPERDRE, -v., éperdre, égarer, éton-
ner, décourager.
INuill maltrait no m fiù esperdre.
Lameerti de Bonanel : Ges de.
ISul mauvais traitement ne me fait égarer.
Totz lo cors m' en vai esperden.
G. Rudel : Quan lo rossinhols.
Tout le coeur me va s'en égarant.
On plus vezia de bons bornes, plas s' es-
r-ERDiA , e mens sabla.
y. de Richard de Barbezieitx.
Oii plus il voyait de bons hommes , plus il s'éper-
dait, et moins il savait.
M' EsPERT , e non ai iiiembransa.
G. Faidit : Al sumblan.
,Ic ni\-gare, et jo n'ai pas de souvenance.
PER
Part. pas. F.slat ai com hom esperdut
Per amor en long estatge.
B. DE Ventadour : Estât ai.
J'ai cte' comme homme éperdu par amour en
long relard.
Vengro denan Pilât totz esperdutz.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. i6.
Vinrent devant Pilate tous éperdus.
ANC. kr. Renart l'oï, moult fu dolaul.
Et monlt en devint espcrdn.
De joie fu si esperdtie,
Ke giant pièce ne pot parler.
Roman du Renart, t. 111 , p 168, et t. iV, p. 317.
IT. Sperdere.
G. Desperure , DEPERDRK, 7)., égarer,
dissiper, perdre.
Lurs mercadatias... desperdian, fazen la
dig viatge.
Cartiilaire de Montpellier, fol. 127.
Leurs niarchandises... '\\s perdaient, faisant ledit
voyage.
Fig . No t fdssa desperdre temensa ni argens.
Guillaume de Tudela.
Que ne te fasse égarer crainte ni ai-gent.
La mi' amor ta mal vau deperden.
Pucine sitr Boece.
Le mien amour si mal je v.iis perdant.
ANC. ESP. Desperder. ix. Disperdere.
7. Deperdicio, s.f., déperdition, perte.
Cum es la deperdicio o consumpcio faita
per calor.
Elue, de las propr., fol. ^3.
Comme est la déperdition ou consomption laite
par chaleur.
ESP. Desperdicio. port. Desperdicào.
PEREMPT, adj. , lat. peremptm.î, pé-
rimé.
O si la causa de que lo pl.iigz era es pe-
REMPTA , so es destrucba.
Trad. du Code de Jiistinien, fol. i i .
Ou si la cause de quoi était le plaid est périmée,
c'est-à-dire détruite.
1. Peremptori, ndj. , péremptoire.
— Siibst. Assignation, citation.
Que hom 1' apele am una peremptoria per
totas , a cerlana jornada.
For de Montcuc. Ord. desR. de Fi ., i^ti;? ,
I. XVI, p. i:i().
PER
(^)u'ou l'appelle avec une citation pour toutes , à
rci tain jour.
(•.\i\ Peremptori. esi>. Pe/entorio. pout. Pe-
remptorio, lï. Perentorio.
J 3. Perhemtorialmeiv, rtf/i'., péromptoi-
rcment, d'une mimiôre décisive.
Que comparcgnifisso rtr.HEMroRiAi.MEN e
piTsonalmeii denffa .i. an.
Citt. dels apost. de Romii, (ol. 21 J.
^ Qu'ils comparussent j'creiiiptoiiement et person-
nellement lians un an.
I «:\T. Percmptoriameiit. esp. Pej-enloriainencc.
PORT. Perempcoriamente. it. Perentoria-
mente.
PERGAMEN, percamk, s. m., lat. pkr-
GAMEN«.s~, |)arcliein'm.
Si com in isto PEiiiiA^uEN es sciit, et oui
legir i o pod.
Titre, de lo53.
Ainsi comme il est écrit sur ce piirclie/iiinj et on
peut l'y lire.
Lo l'ARGA.MEs O lo p.ipîer que sera englndat?,
sus la taaia , sera purtitz e seuhatz per nn
compas.
Lti>. de Sydrac , fol. l38.
Le parchemin ou le papier tjui sera enduit sur l.i
table , sera divise' et marque' par un compas.
Esr. Pergamino. port. Pergarninko.
2. Pargami, .«. m. , parchemin.
Tencha, pena e pakoa^u.
, Trad. de l'Evang. de Nicodeine.
Kncre , plume et /J«ri7/efnin.
Lo PARGAMi escript de la dlcLa arenga.
Ciirya Magalon., fol. l5.
Le parchemin écrit de ladite liarangue.
CAT. Per garni.
'^. Parglamina, s. f., (In lat. itugamexa ,
parchemin.
Senes breu de parc.uamina ,
Traïuet lo vers en cbnntan.
G. Rl'DEL : Quan lo rius.
Sans feuille Ac parchemin, je transmets le vers en
clianlant.
IT. Pergamena.
/, . PAKr;AMiNiEr. , v. m. , paicht-niinior.
PER 5i(,
PcUicier, PAK(;Ai\iiNUiR , fes oslas.
Cniit: d'/ll<tis. Arch. du Roy., K, Ti/j.
Peaussier, parcheininicr, (it celles-ci.
CAT. Pergamiiter. esp. Pergaminero. port.
Per gain inh eiro .
l'ERGUA, PERGA , PEUJA, s. f., lat. per-
tic.\ , perche.
l'o anib iina pergua decervelat.
Cat. dels apost. de Roma, fol. lo.
Fut avec une perche e'cervelé.
Prenon se tuitz li seinor
A las l'EROAs adreisar...,
Pueis meton la lenda desus.
Roman de Jaufre, fol. Ii8.
Se preiiiienl tous les seigneurs à dresser les per-
ches..., puis mettent la tente dessus.
Perga de saaze sera.
Deiides de Prades, Auz. c.ass.
La perche sera de saule.
Sobre '1 punh es portât belament, sobre
PERJA panzat.
FAuc. de las propr. , fol. i/Ji.
Sur le poing il est porte' hellement , sur perche
pose.
<:at. Perça, esp pout. Perclia. rr. Pertica.
1. Pergueta , s.f. (Uni., petite perche,
baguette.
Far lui deu boni pergleta bassa.
Deudes de Pr.ABEs , Auz. cass.
Faire lui doit-on petite perche basse.
PERIFRASLS, s.f., grec Il£p<'(pp«î-/,', pé-
riplirase.
Perikrasis, es circunilociilios, e vol dire
circumlocutios , eirconstancia de jiaraiilas
quaysb seiublans ad aqnelas que Loin euten.
Leys d'amors, fol. i32.
Périphrase , c'est circonlocution, et veut din-
circonlocution, circonstance de paroles quasi seni-
blables à celles qu'on entend.
CAT. esp. Perifrasis. port. Periplirasis. it. Pe~
rifrasi.
PERIL, PEKILH, A-. ///., lat. VV.lMCllJMI// ,
péril , danger.
Laissarai en guerra mon lllh,
En gran paor et en perieii.
Le comte de Poitiers : Pus de chanlar.
,Ie laisserai eu guerre mon fils , en grande peur el
en péril ■
520
PER
llh seran escapat d' aquel peuii.» en qnal
ilh eio.
Trad. du Code de Justinien, fol. lo.
Ils seront échappés à ce péril dans lequel ils
étaient.
Tas filas garda de périls.
Libre de Senequa.
Garde les filles de périls.
CAT. Perill. ESP. Pelis^ro. port. Perigo. vv. Pe-
riglio.
2. Pekillos, perilhos, ndj'., lat. peri-
aii^osus, périlleux, dangereux.
Tant es mos afais perilhos,
Qa'ien no sai co m' i emprenda.
Guillaume de Balacn ; Mos vers.
Tant est mon affaire périlleuse, que je ne .sais
< omnient je m'y prenne.
Son mot dampnozas e perilhozas.
r. et Vert., fol. 22.
Sont moult dommageables et périlleuses.
Mas aissi a nn rERiLHO.s marlire,
Qne sa dolors vol que si' alegransa.
H. Brunet : Cortezamen.
Mai'; ainsi il a un £/rt/îgerez(x martyre, vu qu'il
veut que sa douleur soit allégresse.
ANC. FR. Naymou avale le tevtre péril lios.
Rotnan d'Agolant, v. i[\'j .
<:at. Perillos. esp. Peligroso. port. Perigoso.
iT. Periglioso.
'\. PeRILLAR , PERILHAR, V, , lat. PERI-
cutA^i, mettre en péril.
El batismes de Jordana
Lnr noiz e'is perilha.
MaRcabru.s : El mes.
Le Laplénie du Jourdain leur nuit et les met en
péril.
— Péricliter, dépérir, être en péril.
Cristias vei perilhar
Per colpa dels regidor.s.
G. BlQUIER : Cristias.
Les clirctiens je vois péricliter par la faut(î des
çouverneurs.
Kn aissi m sent ien perili.ar,
.Si lia' amors no m' es gnirens.
Pons d'Ortafas : Aissi cum.
Par ainsi je me sens dépérir, si pur amour ne
tti'cst garant.
Part. prés, subsl, Atressi qao'l perii.ans,
Qne sns en 1' aigua balansa.
P. Vidal : Atressi quo '1.
.Ainsi comme le périclil/inf , qui sur l'eau halance.
PER
D' Apollonius <le Tyr,
Sapchatz conitar e dir
Com el fos perilhat.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
Touchant Apollonius de Tyr, sachez conter el dire
comme il fut mis en danger.
cÂT. Perillar. u.sp. Peligrar. port. Perigar.
/(. Perigolar, V., culbuter, anéantir.
Part. pas. A baron, d' aut lignatge.
Val mais esser perigolat/- ,
Q' el viv'annitz e desbonratz.
GiRAUD DE BoRNEiL : Non sai rei.
A haron , de Laut lignage, il vaut mieux être
anéanti, qu'il vive (que s'il vit) honni et déshonoré.
ANC. FR. Là où nostre nef eust esté toute es-
miée , et nous touz périUez et noiez.
JoiN VILLE, p. 129.
En icelle façon , saulva , après Dieu , ladicle
arcbe de pêriller.
Rabelais, liv. II , ch. i.
iT. Pericolare.
5. Emperilamen , s, m., péril, danger.
Ditz qne co sera grant emperilamens.
Pierre de Coreiac : Kl nom de.
Dit que ce sera grand danger.
PERIR, V., lat. PERiRf?, tuer, occire,
détruire.
Comte, rey et einperador
Volon cresliantat périr.
G. Fabre de INabbonne : On mais.
Comtes, rois et empereurs veulent chrétienté
détruire
Gel que peri'I rei Farao.
Pierre d'Auvergne ; Lo Senlier.
Celui qui détruisit le roi Pharaon.
— Périr, mourir.
O sia que perisca la inia causa, o sia que
PERiscA la soa.
Trad. du Code de .Justinien, fui. ig.
Ou soit que périsse la mienne chose , ou suit que
périsse la sienne.
Si tôt lo mon peria.
P. Cardinal : Vera Vergena.
Si tout le monde périssait.
Pari. pas. Peritz soi si non venc al port.
Arnaud de Marueil : Dona genscr.
Je suis mort si je ne viens au port.
Crestias e la ley vey pet, ida.
AusTORc Secret : IVo sai.
Chrétiens cl la loi ]c vois détruite.
PEU
AN»:. FR. Hue nef en seinblahbe fait avoil este
périe.
JOINVILLF. , p. i.
ÎCovoitise, augoisse et orguiex
Ont si toute joie ^me
( Qu'aie est par tout le mont faillie.
Fabl. et cont. nnc, t. II, p. ^(j-].
Deux vaisscaax plains des gens du seigneur
tic Cornoiiaille , hiveiil péris.
MoNSTBELir, t. 1 , loi- 23-2.
Et nos l)iel)is estant ez bergeries,
Gardez si bien qu'elles ne sont pertes.
Cl. Marot, t. I , p. '^^o.
ASC. CAT. Périr, esp. tort. Perccer. it. Perire.
2. Peridor , (idj., lat. PERiTUR«.y, péris-
sable.
J D' aquest bes thridors que no nos tenran
pro, cant Dieos fara jasticia.
F. et Vert., fol. 6o.
De ces biens périssables qui ne nous tiendront
profit quand Dieu fera justice.
Fig. et myst. Boni fels que es i'Erihors per
sas felnia.'i.
Trad. deD'ede, fol. 5o.
Homme félon qui est périssable 'par ses félonies.
3. Dépérir, v., lat. dépérira, dépérir,
s'éteindre.
Fig. Fes dechay, e drechara
Tôt jorn deperish.
Leys d'atnors, fol. 29.
Foi tle'clioit, et droiture toujours dépéril.
Part. pas. Disciplina es ameruiada e reverensa
deperida.
Cal. dels apost. de Roma , fol. 77.
Discipline est diminue'e et respect éteint.
ASC. CAT. Dépérir.
TERIZOLOGIA, J./., lat. perissolo-
ci\, redondance.
Perissologia adjectif) j)luriruornm verbo-
rnin supervacua, ut, vivat Ruben et non moria-
ttir : dnm non sit aliud vivere qnam non inori.
IsiDOR., Ortg., I , 33, 7.
PtKizoï.oGiA, que vol dire aytant coma ajus-
tamens o su j)erfluitatzde niotas paraulas vueias.
Lejs d'amors, fol. 106.
Redondance, qui veut dire autant comme addition
ou jupcriluite'dc nombreuses paroles vides finutiles).
PERLA, s./., perle,
m.
PF.IÎ
rr>.
Voyez IVILRA.TORI , Dis.<i. 33; et Ai -
DRETE, p. 362.
Ja non auran pro botes....
Ni pro pERr.A.s, ni pro ceninras.
Brei'. d'amor, fol. I2g.
Jamais elles n'auront .issez de boulons... , ni as-
sez de perles , ni assez de ceintures.
Ni aur ni argen ni perlas preciosas.
Statuts de Montpellier, du Xtii"" siècle.
Ni or ni arpent ni perles prc'cieuses.
CAT. ESP. riinT. IT. Perla.
■1. Perlât, «<-//., perlé.
IJna liura de dragea rF.iit.ADx per far colla-
cion.
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III , pr., p. 225.
Une livre de drai;ee perlée pour faire collation.
IT. Perlato.
PERN ICI A, .$•./., lai. PERNicir.'.v, perte,
mine, mort.
Teiuor perdusent a r£RN^c;iAi
Trad. d'yllhurusis, fol. 33.
Crainte conduisant à mort.
t.. PeRNICIOS , PARNICIOS , PERNECIOS ,
adj., lat. PERNicxos/w, pernicieux.
Sapias que es parnicios ses tôt dopte.
Trad. d'Albucasis, (ol. 59.
Sachez qu'il est pernicieux sans aucun doute.
Droguas venenosas et perniciosas.
Fors de Dearn , p. 1078.
Drogues ve'néneuses et pernicieuses.
I.a sieua inalautia es perneciosa.
Trad. d'Albucasis , fol. i ?..
La sienne maladie est pernicieuse.
c:at. Pernicios. esp. poht. Pernicioso ir. Per-
nicioso, pernizioso.
l'ERPETUAL, adj., ha. perpétuai,
j)erpétuel.
Ditz que lioui li fassa carcer perpétuai,.
V. de S. Honorât.
Dit qu'on lui fasse prison perpétuelle.
.Sol e.speran
Lo joi PERPETUAL.
B. ZcRGi : Ben es.
Seulement en espérant la joie perpétuelle.
.-Idv. camp. A la perpetlal volria far son o.sl.il.
I'. de S. Honorai.
.4 perpétuité \oudrail faire sa demeure.
522 PER
ANC FP. En iiquisl loenae en nostre Segnoui'
pt mi'mohi'. perpétue/.
CfStes (le Lonis-le-Debon., liée, des Ilist. de Fr.,
t.vr,p. 141.
ANC. CAT. ANC. Ksr. Perpétuai. it. Perpetuale.
2, Perpetualmf.nt, adv., perpétuelle-
ment.
l'iir.i'ETUAr.iMEisT ilampnaf.
Trnd. dcB'ede, fol. 67.
Perpélitellement ilamne.
L' is!a e '1 luonestier tôt rERrETUAi.MF.Nr.
P^. de S. Honorai.
L'ilc et le monastère tout perpétuellement.
CAT. Perpetualmeut. ksp. Perpetualmettte. it.
Perpetuahnente, perpetualementc .
3. Perpetuar, V., lat. perpetuar^, per-
pétuer.
A\s.so es voler PERrEïUAR lo servizide Dieu
en la terra.
V. et Fert., fol. 92.
Ceci c'est vouloir perpétuer le service de Dieu
sur la terre.
CAT. ESP. PORT. Perpetuar. it. Perpetuare.
/|. Perpetu ALITAT, S . f. , perpétuité.
Adv. comp. Deinoren al> lo dit mossenlior de
Foix A PERPETUAI.ITAT.
Tu. de 1378. Hist. de Languedoc, pr. , t. IV,
col. 355.
Qu'ils demeurent avec ledit monseigneur de Foix
("( perpétuité.
iT. Perpetualità, perpetualitate, perpetualitadc.
5. Perpetuitat, s. j., lat. perpetuita-
icni, perpétuité.
Adi: comp. A temps o a perpetuitat.
Tener e possedir a perpetuitat eu franc
aloy.
Farde Montcuc. Ord. des Pi. de Fr., il\63, t. XVI,
p. i32 et l3l.
A temps ou à perpétuité.
Tenir et posséder à perpétuité en franc .nleu.
cvT. Perpetuitat. esp. Perpetiddad. port. Per-
petuitade. it. Perpetuità, perpetiiitttte, per-
petuitade.
PEIIS, ndj., pers, bleu , azuré, violet.
Drap PERS ni vert ni hlanc.
Guillaume de Dubfort : Quar sai polit.
Drap pers ni vert ni hlanc.
ANC. VR. Hou drap ;uirés, on pers, ouvert.
Piiiiiian (le In Rose, v. l49t9
PER
.l'idolAtrois surtout les tlnniines brnnes, perses
De sî)ii œil (jui rendoil tout le mien ébloui.
BeRTAUT, p. 522.
rr. Perso
— Siibst. Sorte de drap.
Capa de pers un mes denani Avanz.
T. d'Ebles d'Uisel et de Gui d'Uisel : F.nGii.
(-ipe <le pers un mois avant l'.Vvent.
ANC. i-R. Por vo.s robes de pers.
De camelot ou de brunete.
Roman de la Rose, v. 91 18.
Tons vcsius àe. pers et chap[)erons vermeils.
MONSTRELET, l. Il , fol. 77.
2. Perset, s. m., perse, persct , drap
(le Perse.
Maniel non es de perset ni de saia.
Raimond de Miraval : Gel cjuedc. Var.
Manteau vous n'êtes de perse ni de soie.
Del perset vermeil! per saia.
GiRAUD de Luc : Si pcr malvat?..
Du perse vermeil pour soie.
■). Presset , .V. i/i,, perse, perset, drap
de Perse.
No '1 cal veslir presset verinel ni serga.
Guillaume de Dukfort : Qnar say.
^le lui faut vèiir perse vermeil ni serge.
Manlel non etz de presskt ni de saya.
Kaimokd de Miraval : SelU que de.
Manteau aoms n'êtes de perse ni de soie.
PEllSEVERAR, v. , lat. perskvkrar6',
persévérer.
Que, el he qu'avel/. comensat,
A'ollatZ l'ERSEVKRAR lOS tCUipS.
F. de sainte Knimie, fol. ^o.
(}iie , dans le l.ien que vous avez commence, vous
^(ulli('z persévérer toujours.
v.vv, ESP. PORT. Perseverar. ir. Perseverare.
>.. Perseveranmen, adi'. , persévéraui-
siient.
Aumplîs lo lost e perseveraniien.
Régla de S. Benezeg, fol. i .
I, 'accomplit lût et persévéramment.
!si'. PORT. IT. Perseverantemente.
'. Perseveransa, s.f., lat. perseveran
tlx, persévérance.
Aver perseveransa entre las antras vertnl/
Arlirede Ralallins, fol. 98.
;\voir j>erséx'éranee eiiUe les aiilres vertus.
pi-:ii
f AT. Perscvvraficiti. Esr. Pcrsevcranza. l'our.
Perseveranca. iï, Perseveraitza.
i. Pkrskvkkmîi.k , ridj. , l;it. pkrskvkra-
li/LKW, pcrsc-vcraii t.
En totz SOS coiiianihiiiifiis sia I'krsi- vtu w.i.rs
hcgludc S. lienczci;, loi. 7").
D.ins tous SCS comiiiamlcnicnls «[u'il soil /icr.sc-
>\rant.
PERSONA, s. f., lat. persona, per-
sonne.
Si que ;mc jorn no fou plusona ;i cui el;i
])arles ni demandes de lui.
y. de Pons de Ctipdiieil.
De sorte ([u'oncqucsjour (jamais) ne iut personiu
à ijui elle parlât ni s'infurinât de lui.
Un .sirventcs farai d'ana trisia i-krsona.
Palais : Un sirventes.
Un sirvcnte je ferai sur une triste personne.
.Mas anc non vist iiienav son par dol a rE!>-
SO>-A.
i^. de S. Honorai.
Mais oncques vous ne vîtes mener son pareil duuil
à personne.
— Corps , indÎA idii.
Li vestiment son saint, mas fais' es sa persona.
Le dauphin d'Auvergne : Vergoigna aura.
Les vêtements sont saints, mais (aux est son in-
ilifidii.
/.OC. leu , qu'en pert lo cor e la persona.
Rambaul' de Vaqueiras : D'amor no.
Moi , qui en perds le cœur et le corps.
4dv. coinp. Fassa boni gach en persona.
Tit. de 1.^(2. Hisl. de Nîmes, 1. 111, pr., p. '.'.oy.
Ou'on lasse guet en personne.
— Terme de théologie.
Lo Senber qu'es una pei'.sona en très.
AlMERl de Pegcilain : Era par bon.
Le Seigneur qui est une personne en trois.
De Nazareth reys Jbe.sus,
Pair' en très personas, as
E l"'ilbs e Sanhs Espeiitz.
Pierre d' .Auvergne : Dieus vers.
De Nazaretli roi Je'sus , un, en trois personnes,
l'rrc et Fils et Saint-Esprit.
— Ternie de grammaire.
Aie! finis en la'* tre.s personas cl siiigular dt-l
ifin|)s ]iiescn de! indicatiu.
Crmnm. piovin<^ .
Pi'R
57.3
Ainsi finit avec les trois personnes le singulier du
temps présent de l'indicalif.
CAT. E.sp. Persona. ron r. Pessoa. iv. Persoiui.
■}.. I'erSONATGE, PKRSONACK , A'. 1)1., ])IT-
sonnago.
Lo dit l■^;R^()NAT^;E trames devers lo visconte.
Chronique des .^/Oigeots, col. iti.
i.i'tMl personniiije Iratisniis devers le vicomte,
ly un PERSONAGE a lui lîdel.
Fors de liéarn, p. lO^^-
D'un personnage à lui fidèle.
CAT. Pcrsonatge. Esr. Personagc-. poi\ r. Perso-
nagein. it. Pcrsonaggio.
3. Personal, adj., lat. personalw, por-
soimel.
Execution tant i'ersonai, coma anlra per
deutes.
Statuts de Provence. Julien, f. II , p. !^Ç)a.
Execution tant personnelle comme autre pour
dettes.
Las dictios dels verbs personat.s.
Lejs d'ainors, fol. 56.
Les termes des verbes personnels.
Siihst. Personal val mays qn'impersonal.
Leys d'amors, fol. "jCt.
Personnel vaut mieux qu'impersonnel.
CAT. ESP. Personal, port. Pessoal. it. Per-
sonale.
\. Personalmejjt , adv., personnelle-
ment.
Adjornar personalment perdenaut lui.
Tit. du Tiiy^ siècle. Doat, t. IX , fol. 1(17.
.'\journer personnellement par devant lui.
CAT. Personahnent. esp. Personalinentc. poiit.
Pessoalniente. it. Personalinentc.
5. PeRSON ALITAT, *. y. , lat. PERSONALI-
TxTc'in , ])ersoDnalité.
Aquesta pluralilat/. signilîca mutas perso-
nai.itatz.
Lejs d'amors, ibl. 5^.
Cette pluralité signifie de nombreuses personna-
lités.
Angel ha... perfiecba personalitat.
Elue, de las propr. , fol. 9.
,\nge a... jiarfaitc /;erj"o/in«/47e.
6. Persona r, perzonat, s. m., i)cr.soii-
nat, l)éné(ieier.
P(>r loS ILRM)N,VTZ
524
VER
O die o per prélats.
G. RlQUlER : Pus Dieu.
Four perspnnats je le dis ou pour prélats.
— ^dj. Qualifié , élevé en dignité.
Aitan be son perzonatz,
P. Vidal : ALril issic.
Si bien ils sont qualijiés.
CAT. Persotiat. esp. Personado.
7. Despersonar, V., dépeupler.
Lo reierrae de Frausa desfai e despersona.
Jlomnn de Gérard de IXossillon , fol. i.
Le royaume de France détruit et dépeuple.
8. Impersonal, adj., lat. impersonalzV,
impersonnel.
L' infiriilinsesiMPERSOMALS, so essespersona.
Del verb impersonal no tractera.
Lejs d'amnrs, fol. ^5 et 90.
L'infinitif est impersonnel , c'est-à-dire sans per-
sonne.
Du veibe impersonnel nous ne traitons pas.
CAT. ESP. Impersonal. port Impessoal. it. Im-
persoiiaîe.
PERSPECTIU, adj., du lat. perspec-
Tus , perspectif, qui a rapport à la
perspective.
. Segon que demostra la sciencia perspectiva.
Elue, de las propr., foi. 107.
Selon que démontre la science perspective.
2. Perspectiva, ^.y!, perspective, traité
de perspective.
Segon que difz Alacen en sa- perspectiva.
Elue, de las propr., fol. I^.
Selon que dit Alacen en sa perspective.
PERTUS , PERTiJis, s. m., du lat. per-
Tusw.ç, pertuis , trou, crevasse.
Aia al mieh luoc an pertos.
Liv. de Sjdrac, loi. l38.
Qu'il y ait au milieu un trou.
Tn qu'estas coin fan rat en pertus.
G. Rainols d'Apt: a tornar m'er.
Toi qui demeures comme font rats en trou.
l'er nn pertuis de taraire.
Maucabrus : Auias de chan.
Par un pertuis de tarière.
SUC. i-R. Li berteisches garnir, èlij7e7-«/zgarder.
Roman de Rou, v. /Jztil .
I>iiH5 les pertuis de ton tronc.
Honsap.d , t. I , p. ^<:)R,
PER
Par le petit pertuis d'an gran tuyau perce.
Premières OEuvres de Desportes, fol. ?.^2.
IT. Pertuso, pertiigio.
2. Pertusos, adj., poreux.
Sucre. . , es pertusos , e fon de leu.
Elue, de las propr., fol. 228.
Sucre... est poreujc, et fond facilement.
3. Pertusar , V., percer, trouer, perfo-
rer, cribler.
Darz d'acer voill que il! pertus la pansa.
Lanza : Emperador avem.
Je veux que dard d'acier lui perce la panse.
Aiubaslas nars li pertuzatz.
Deudes de Prades, yJu:. cass.
Les deux narines vous lui percez.
Parc. pas.
Non es mes en bassac pertcssat.
G. Rainols d'Apt : Au7,ir cugei.
West pas mis en bissac troué.
Quan be se dreça , lo cel n' a pertosat.
Poème sur Boèce.
Quand bien elle se dresse , le ciel elle en a percé.
Fort destreg de lebrozia que l'a tôt pesseiat
e pertuzat.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 3.
Fortement étreinl de lèpre qui l'a tout brisé et criblé.
ANC. FR. Nulz vers ne la pnet pertuister
Ne son vernis vermenni.sier.
Jehan de Meiing, Trésor, v.ii3\.
Faisant parler dessons ses divins doigts
Un chalameaa pertuisé par neuf fois.
ScEvoLE DE Sainte-Mahthe , p. 6g.
iT. Pertugiare.
PERYODUS, s. m., périodus, sorte de
ponctuation qui correspondait aii
point et virgule.
Pervodus es ns ponchs ab una tirada , so
es ab uua vergueta tirada ad eiijos (;).
Lejs d'amors, fol. ll\^-
Le périodus est un point avec un tiret , c'est-à-dire
avec une petite barrette tirée en dessous (;).
PES, P¥.z,s.f., lat. vix, j>oix, glu, colle.
Apres aiatz de pes fort neta.
Deudes de Prabes, j4uz. cass.
Après ayez de la poi.v fort nette.
Qui tocha la pez.
Trad.deBede, fol. 3.^.
Qui lourlic la pot.r.
ISP PORT. Pez. IT. Pece,
PER
2. Pecz, s. f. , poix.
Saumada de pegz.
Carlulaire Je Montpellier, fol. 1 1,).
Charge de poix.
3. Pega, peja, s./., lat. Pice, résine.
Pkca es hiiinor de pi , per decoclio de foc
negra et indurzida.
Eltic. de las propr., fol, 2l8.
Résine eiX. suc de pin, par décoction de feu noire
it durcie.
— Poix, colle, glu.
Padion a rEcuA e a .solpre.
Rci'elatio de tas penas d'jferns.
Puaient à poix et à soufre.
Lo pegairos dona, 1' an , de leida , .ii. massas
de PEJA.
Charte de Besse en Auvergne, de 1270.
Le marcliand de poix donne, par an, deleude, deu.x
niasses de poix.
ANC. PR. Il estolt noir comme peige bouillie.
Roman franc, de Fierabras, liv. II, part. JJI ,
c. 6 et 7.
CAT. ESP. Pega.
4. Pegar, V., lat. PICAR6', poisser, gou-
dronner, enduire, cirer.
Una cayssela mandet far,
E vay la defora pegar.
y. de S. Honorât.
Une cassette il commanda de faire, et va la poisser
uxlc'rieurcment.
CAT. ESP. PORT. Pegar.
5. Pegairos, adj. , marchand, fabri-
cant de poix.
Lo PEGAIROS dona, l'an, de leida, .11. massai
de pej.i.
Charte de Besse, en jJuvergne, de 1270.
Le marchand de poix donne , par an, deleude,
deux masses de poix.
6. Empeguir, V., poisser, oindre, frot-
ter, s'embrouiller.
Pig. Don fas.sa home empeguir.
Vos, sitôt non an sa/.o
Lur dig, 110 vnlbafz, EUPEciUiR.
EU s' EMPEGi'issoi» de pbizer.
P. Vidai. : Abril issic.
Dont il fasse homine s'embrouiller.
Vous , (|Uoiquc n'ont pas (ne soient pas de) saison
leur» propos , ne Tcuillez pas iious embrouiller.
JIj t'embrouillent à plaisir.
PES 525
l'art, pas. Menlr' aissi son enpeguit.
P. VlDVI. : Abril issic.
Tandii qu'ils sont ainsi embrouillés.
ANC. FR. Vous me semble/, à nne soorls ein-
pegêe; tant jilns elle s'efforce soy dépestrer
de la poix, tant qu'elle s'en eiuberne.
Habllais , liv. III , cil. 36.
ANC. CAT. Empeguir.
7. EmPEGAR , ENPEGAR , EMPEZAR , EN-
PEZAR, V., poisser, goudronner, en-
duire, empeser.
Ni 'Is capels blans engrezar ni enpezar ,
ni'ls nègres colrar ab pega non farem.
lea non empezarai ni farai empezar alcun
capel.
Cartulaire de Montpellier, fol. i^^.
Nous ne ferons ni oindre ni goudronner les cha-
peaux blancs, ni colorer les noirs avec de la poix.
3e ne goudronnerai ni ferai goudronner awcun
chapeau.
Pega naval apta per linir et expegar naus.
Elue, de las propr. , fol. 218.
Poix navale apte à enduire et ^ouc/ro/iner navires.
CAT. ESP. Empegar. it. Iinpeciare.
8. Empeguntar, V., poisser, enduire
de poix.
Part. pas. Una caxeta empiguntada
E calefatada.
y. de S. Honorât.
Une petite caisse enduite de poix et calfatée.
CAT. ESP. Empeguntar.
FESSA., PEZA, s./., pièce, morceau,
lambeau.
Voyez Denisa, t. III, p. 58.
Lo mort, e 'nporta .1. pessa e pneys anlra.
F. et yert., fol. a^-
Le mord , et emporte une pièce et puis l'autre.
[.OC. prov.
Per .V. sols a om la PKss'e'l pan.
SoRDEL : (^)ui be s membra.
Pour cinq sous on a la pièce et le pau.
— Espace de temps.
Quant el .s'auzi saludar
De part vos, non poc mais sonar
D'nna pessa.
Un TIOUBADOUa anonyme : .Scnhor vos.
Quand il s'ouit saluer de par vous, il ne put piiij
parler d'un espace de temps.
osG
PES
Adi'. comp. Oran i'eza !o deu hom tener.
Ueudes de Pbades , Àiiz. cass.
Grand espace de temps on (.loil le tenir.
ANC. m. Quant li roîs ot demouré en ces par
lies une pièce.
Dciuoura une pièce du temps, puis s'en parti.
Chr. de Fr. Eec. des hist. de Fr., t. V, p. 23; ;
ot t. III , p. i55.
Crant pièce aveit Inr terre eue.
Roman de Roii , v. 790J.
Qui estoieut bien la.s, car ils iw oient grand
pièce coniii.
COMINES , liv. I , p. 525.
iT. Diiuorarsi una pezza con voi.
Egli ha gran pezza che, etc.
BoccACCio , Decam., IV, 2; H, 5.
Li principide' Romani si tacerono grande pezza.
Cento no^'el. aniic, n° 92.
<:at. Pessa. esp. Pieza. port. Peca. it. Pezza.
2. PeSSEIAU , PECEIAR, PEZEIAR , PESE
CAR, PESSUGUAR, PECiAR , r'., biiscr,
mettre en pièces, rompie, mutiler.
Lo fes tôt PESSEIAR.
Bertrand de Born : Quan vey.
Lo fil tout mettre en pièces.
Tant escut peciar e fendre.
Guillaume de Tudela.
Tant il'e'ciis briser cl fendre.
Trenquet lo e'I peseguet, et cant l'ac pese-
GUAT.
Jhr. de l'A. et du N.-Tcst., fol. 12.
Lo cassa cl le mit en pièces, et quand il l'eut mis
en pièces.
Conibatr'et envazir
Murs, tors, e peceiar.
Ardre e fondr'eissamenz.
B. Galvo : Moul a que.
Combattre et envaliir murs, tours , et mettre en
pièces, brûler et renverser également.
Fig.
Mus cai d'ant pretz, plus franh e pe.ssrya.
AijMeri de Peguilain : Destreitz cochatz.
Plus mérite cboit de haut, plus il se casse et
se brise.
A penas sent qui'l bat o'I pessuga.
Elue, de las propr., fol. 77.
A peine il sent qui le bat ou le mutile.
Loc. Can se viron pesseiar a cariiers.
P. Cardinal : ïoiidas c lrap^
(>iianil i!b se virent briser à quaniers.
PES
— Déchirer.
Lo peronbs es una veruga
Sus en la cropa , que s pessuga
Tôt auzel, can se vol peronner.
Deudes de Pbades, Auz. cass.
Le péron est une verrue sur le croupion , i|uc se
déchire tout oiseau , quand il veut s'enduire.
Fig. Escas non vol qu'om lo pessuc.
Bernard de Venzenac : Pus vey.
L'avare ne veut pas qu'on le déchire.
Prcv. Qui non pot mordre , pessuga.
Gavaudan le Vieux : Lo vers.
Qui ne peut mordre, déchire.
Part. prés.
O bona asta de fraîsne o masa peceiant.
Guillaume de Tudela. .
Ou bonne lance de frêne ou niasse mettant en
pièces.
Part. pas.
Aqui veirem manz sirventz peceiatz.
Blacasset : Gerra.
Là nous verrons maints sergents mutiles.
Mania testa pezeiada.
F. de S. Honorât.
Mainte tête brisée.
Fig. En aitals luotz peceiatz.
Giraud de BoRNEiL : Si '1 cor no m.
En tels mots brisés.
ANC. fr. Qu'il li a pecoié l'escu.
Roman du Renart , t. III , p. 2^5.
Que l'anelet qui fu s'ainie
Féust perdus ne pecoiez.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. /)2i.
Tant que l'escbine aï pecoiée.
Roman du Renart, t. II , p. 33;).
Que il le lîst et fendre et pecoier.
Roman d'Agolant j v. 929.
ANC. CAT. Pecejar. cat. mod. Pessigar. it. Piz-
zicarc.
3. Pessar , PEZAR, V., briser, casser,
rompre.
Pessa lazes e cordons.
L' uns si PEZET lo bratz, l'autre csdeveuc
rancs.
V. de S. Honorai.
Brise lacets et cordons.
L'un se cassa le bras , l'autre devint boiteux.
Pari. pas. De viure non ac conort ,
Ans cugoron qu'cll fos rr.ssAT
PES
Per lo vcrin qu'el ac locaf.
Trad. d'un Kvnng. npucr.
Uo vivre n'eut espoir, mais ils cruictit qu'il
(til brise par le veuin qu'il eut louclii'.
/(. Peceiador , adj'., briseur, casseur,
coupeur.
Al) lui s'eu vau bel feiidor de laiiza ,
Peccïmior de caiiibas e de Lratz.
B. ZoRni : No m laissarai.
Avec lui s'en vont Leaux frappeurs de lance, l/ri-
icitrs de jambes et de bras.
;"). Pe.vssar, 7>., rapiécer, raccommoder.
Sens PEAssA et ajusta
So que largne/.a fnist.a.
ISat bf. RIons : Sitôt non es.
Sens rapièce et rajuste ce que largesse dépèce.
ESI'. Pedazar.
(). EsPESSAR, espezar, 7'., brispr, mettre
eu pièces, dépecer.
Cob)inpuas e marines eiitieis
A fag EsPESsAii per cartieis.
/''. de S. Honorât.
Colonnes et marbres entiers il a lait briser par
quartier.-;,
r.ertran, iiiestier no m'azauta de siiven ,
C'oiu I'e.sI'Es.^ e l'eisoiha e l'art e'I jien.
T. d'Avgier et de Bertrand : Bertran.
Bertrand , ne me convient pas le métier de ser-
gent , vu qu'on le met en pièees el l'aveugle et le
brùlc et le pend.
iT. Spezzare.
-. EsPESSEiAR, espessegar , V., luîscr ,
mettre en pièces, déchirer.
Klbs los vau tolz espessegah , que no n'es-
capero inaTS .iiii. que aportero las novelbas.
Philo.mena.
Ils les vont tous mettre en pièces, île .sorte ([ue
n'en échappèrent que quatre qui apportèrent les
nouvelles.
l'art. pas. iMortz e nafiatz tau laj dament
Et E^pF.ssEiATz per Sarta/.itis.
f^. de S. Honorai.
Tués et blessés si laidement et mis en pièces par
."Sarrasins.
Los autres, que no volgro penre b.iptisnie.
forO tolz KNPtSSLGATZ.
l'ilILO.Wl.N \.
Les autres , qui ne voulurent prendre bapirme ,
lurent t0U3 mis en pièce.f.
PES
.'î.;
\xc. Fi(. A plasurs fist traite les denz
E li allies llst espccccr.
lioinun de Hou, v. 6098. I^ai:
S. Despessar, despezar, despechar, t.,
dépecer, mettre en pièces, diviser,
distribuer.
Cels falz Juzicus ferir o despi-xhar.
Passio de Maria.
Ces fau.x. Juil's frapper et mettre en pièces.
Lo DESPEZON plus nieuudaniens que boiu no
fay carn a mazell.
r. et Fert.j fol. 25.
Le dé/iècent plus menuement qu'on ne fait cliau
à boucherie.
Be say que mes payres, lo revs.
Non Di.sPESA aysi son pays
Ni las viandas a sa gent.
V- de S. Honorât.
Je sais bien que mon père, le roi, ne distribue pa^
ainsi son poisson ni les subsistances à .sa gent.
Pare. pas. Totas sas viandas sant Honoiat avia
Despesadas a paures.
l^. de S. Honorât.
Toutes ses subsistances saint Honorât avait dis-
tribuées au.t pauvres.
PESSEGUIER , presseguier , ,v. ///., du
lat. PEr;sic«.s-, pêcher.
Florisson li pesseguier.
MARCABRts: Al départir.
Fleurissent les pêchers.
Aqiiel PUEssEGuicns es Hotitz.
Lejs (Vamors, fol. ^3.
Ce pécher est fleuri.
CAT. Prcssegiier. port. Pessegueiro.
i. Presega, s. f., pèche.
Ue preseoas auretz nogaills ;
Failz n' oli.
Deudes me Prades, Auz. cass
De pèches vous aurez noyaux ; faile.s-en buile.
( \T. Presseg. port. Pcssego. ir. Persicii.
PESTAR , V., lat. pistaut, piler.
Voyez BIlratori , Di.ss. 33.
Sol de pestak eu luoricr
Pcbre, e de lastar sabrer.
Le moine ue MoNTAldon : Forlm'cnoia. l'ur.
Seulement de piler en mortier poivre, et d.-
ti'iler sauce.
i.M- Pistai, ror.r. Pisar. i r. Pcscarc
28
PET
PESTILENTIA , pestilencu , pesti-
LENSA, 5. /., lat. PESTILENCIA, pCStC,
contagion.
Guerras e PEsru.ENTtA an destrug la ciptat.
V. de S. Honorai.
Guerres et pesle ont détruit la cite'.
Per la pestii.encia d' aqui on ve lo vens.
Liv. de Sydrac , fol. 48.
Par la contagion de là où vient le vent.
Koraa delbiurada de la pestilensa..
Cal. dels apost. de Roina, fol. 'i'].
Rome délivrée de la peste.
ANC. FR. D^eslïduge pestilence et de ocisinn.
y4nc. Irad. des Livres des Rois, fol. 7.
cAT. ESP. poKT. Pestilencia. it. Pestilenzia,
pestilenza.
1. Pestilencial, aclj. , pestilentiel.
L' ayre pestilencial depnron.
Elue, de las propr., fol. l34-5.
Épurent l'air pestilentiel.
CAT. ESP. PORT. Pestilencial. it. Pestilenziale.
'^. PeSTILENT , Or^'., lat. PESTILENT<?W,
pestilent, empesté.
Per infeccio d' ayre pestilent.
Soven engendra pestilens malanlias.
Elue, de las propr., fol. 81 et 16.
Par infection d'air empesté.
Engendre souvent maladies pestilenles.
CAT. Pestilent. esp. port. it. Pestilence.
/i. Pestiferat, adj., pestiféré.
Substantif. Nombre de pestiferatz.
Carja Magalon., p. r>2.
Nombre de pestiférés.
PET, PEiT, S. m., lat. v^dnas, pet, vent.
Qu' eu fassa'l petz per lor douar de ven.
T. Dtl COMTE DE PROVENCE ET d'ARNAUD : AniicS.
Que je fasse le pet pour leur donner du vent.
Tais PEiTZ que son de corn vos semblaran.
T. DE MONTAN ET d'UNE DAME : leu veng.
De tels pets ([ue son de cor ils vous sembleront.
CAT. Pet. ESP. Pedo. port. Peido. it. Peto.
2. Petau, v.^ lat. PED(?Re, péter, éclater.
Las castanhas del brasier
Peton quan no son mordudas.
Un troubadolr .anonyme : Las casianlias.
Les cliâlaignes du brasier pèlent, quand elles ni'
sont pas mordues.
<:\r. Petar. port. Peidar.
PET
PETICIO, PETITION, S.f. , lat. PETITIO-
NS/», pétition, prière.
Fan falsas peticios e quero fais jntges.
La PETIC10 que ell nos essenba.
F. et Fert., fol. i5 et 37.
Ils font de fausses demandes et cherchent de faux
juges.
La prière qu'il nous enseigne.
Per demanda o pétition de somma d'argen.
Statuts de Provence. Jl'LIEN , t. II, p. 47^.
Par demande ou pétition de somme d'argent.
CAT. Peticiô. Esr. Pétition, port. Petiçâo. ir.
Petizione.
2. Appétit, apetit, s. m., appétit, en-
vie, désir.
Per r apetit d' nn home.
Chronique des albigeois, col. 60.
Pour l'appétit d'un homme.
Vencer les appetitz del cors.
Arbre de Batalhas , fol. 261.
Vaincre les appétits du corps.
CAT. Apetit. ESP. Apetito. port. Apetite. it.
Appetito.
3. Appetiment, s. m., appétit, désir.
Perdo APPETIMENT de inanjar.
Engendra appetiment dezordenat.
Elite, de las propr., fol. 3o. 'i'
Perdent (/e.îir de manger. J'^
Engendre appétit désordonné. ;
4. Appetitiu, adj., appétitif, qui pro-
duit l'appétit, le désir.
La virtut appetitiva que es niinistrativa
de talent et de désirer de aliment.
Elue, de las propr., fol. l!^.
La faculté appétilive qui est productive d'envie
et de f/fiir d'aliments.
CAT. Apetitin. esp. Apetitivo. ir. Appetitivo.
5. Appetar, V,, lat. APPETERe, convoiter,
désirer, ambitionner.
Lo quai conte de Montfort I'appetet (la
terra) e prenguet.
Chronique des Albigeois , col. 19.
Lequel comte de Montfort l'ambitionna (la terre)
et la prit.
CAT. Apetir. esp. port. .Apeteccr. it. Appetere. \
6. Repetitio , s.f., lat. repetitio, ré-
pétition.
PET
liEPEiiTro il' unu iiieteyssa dittio en la il de
vt'iset.
Lcys d'iimors, loi. 123.
Rcpctition d'un même mot on la fin ili- vorscl.
— Figure de i,Mamn)aire.
I'"ay se RErumio per aquela ineleysslia ma-
niera.
Lejs (i'amvii , loi. 123.
.Se fait répétition de celle même manière.
r\T. Repeticiô, enp. Repeticion. rour. Repeti-
cào. iT. Repetizione, ripedzione.
7. REPhTF.ir.K, s. m., lat. repkti/ork/w,
répétiteur.
De Cleiueu... kei'eteire.s... eu e.ssenhar.
Cat.dels aposl. de Roma, liil. 22.
De Clément... répetilcnr... pour enseiyner.
iiAT. ESP. PORT. Repetidor. it. Ripeùtore, ripi-
tilore.
8. Rf.pktir , V., lat. REPKTERe, répéter.
Dea hom kepetir et entendre las paranlas
del comensamen.
Leys d'amors , (ol. 1 12.
Oa doit répéter et entendre les paroles du com-
mencement.
Siibst, Car el bepi:tir no m' aijrada.
Brev. d'umor, fol. f).
Car le repéter ne m'agre'e pas.
Part. pas. I.i dtiy bordo de la premiera cohla
.son RKPETIT en la segonda.
Aqnesta dictio t.in soen repet'ida.
Leys d'amors, fol. 34 et 1 1^-
Les deux vers du premier couplet sont répétés
dans le second.
Ce terme si souvent répété.
CAT. ESP. PORT. Repetir. it. Ripe ter e.
f). Compétent, adj., lat. competentcw,
compétent.
.Son jud<;es compétent/.
Fors de liéiirn, p. ^'i''\-
.Sont juges compétents.
■ — Convenable, suffisant.
Distancia competexv.
Pnigar... ab compétent medecina.
Elue, de las propr., fol. l!\ cl 92.
Distancf convenable.
l'urger... avec mc'decine convenable.
1 ^T. Compétent, csr. port ir. Compétente.
Ml.
PET 5^9
10. COMPETEKTMKNT, (l(li<. , COUVOUahle-
ment, siiflisainnient.
.Si.in refresqiiit competentment de viaudas.
Prit', conc. par les R. d'/Jnffl.j p- l\Z.
()ii'ils soiiMii i.ii'r;i\c\wi roni'enablement de vivres.
r:AT. Competentinent. n-.r. port. it. Compeiert'
te In en te.
I I. (]()Mi>iTiR, T)., lat. roMPKTKRr', com-
pétcr.
l'i)};ues o (lègues coAipetir , o appartener.
'Pit. de 14 13 , de S. Eulalie de Bordeaux.
l'ût ou dût compéter, on appartenir.
A las autras cors competiria drech tic bo far.
Statuts de Provence. JiLiEDf, t. II, p. 495-
Alix autres cours cnmpéferait dioil de le faire.
(AT. Cotnpetir. tsp. Coinpctcr. i-okt. Curnpetir
iT. Competere.
PETIT, adj., petit, faible.
E '1 reys Felips cassa lai, ab falcos,
.Sos jiasseratz e 'Is petitz au/.elbos.
Beiitrand de lîoRN : S'ieu fos aissi.
Kt le roi Philippe chasse là, avec faucons, ses
passereaux et les petits oisillons.
Petita boca, belhas dens.
Arnaud de Marueii, : Dona genser.
Petite bouche , belles dents.
Fii^. El cors a gran e lonc e '1 cor petit e fais.
SoiiDEL : Sel que.
I.e corps il a grand et long et le cœur petit et faux .
Tais es apeiiatz petitz
On' es, qnan s' escbai , pros et arditz.
PiSTOLETA : Mania gent.
Tel est appelé ./"«(/.'.'e qui est, quand il faut,
preux et hardi.
Tant son li mal gran e petit li be.
Cadenet : Ben volgra.
Tant sont les maux grands et petits les hiens.
— //(-/('. Peu.
.Sabetz petit, car pauc avetz après.
Iîertrand de Pabis de Rouf.rgue : (iuordo.
Vous .savez peu, car peu vous avez appris,
]'^s PETIT aniatz
Hom ])anbres e cnyiatz.
P. Cardinal : Selli jern que.
lOst peu aime hoinine pauvre et presse.
Couoysb c sent et enlen cjuc petit vale pe-
1 it pot.
/'. et fer t.. fol. 5i.>.
Jl couiiaît et seul et eiilend <[ue peu il vaut et pen
il pclll.
67
53o
PEi;
ANC. rr.. Le chevalier se (lesment;i,
Petit ilonni , matin leva.
Roman de Rou, v. 7116.
Adi'. camp.
Diguas lue, ta heretje , paiT ab me in petit
IzARN : Diguas me lu.
Dis-moi, toi hérétique, parle avec moi un peu.
Esgardet vas terra un petit.
Un troubadour anonyme : Seinor vos.
Regarda vers terre un peu.
ANC. FR.
Poi/, le pria ascz ke un petit menjasî ,
Pieist la cherité, un petit dinast.
Roman de Rou, v. 2^91.
La vesplandovs del solelh la comeusa a feiir
PETIT CADA PETIT.
Lif. de Sydrac, fol. 52.
La clarté ilu soleil la commence à iVapper petit
à petit.
De petit ex petit venc en gran estât.
Arbre de Batalhas, fol. 26.
De petit en petit ( petit à petit ) il vint en grande
position.
En petit d' or a ven grans bes.
Arnaud de Cotignac ; Lo joi comens.
En peu de temps vient grand bien.
ANC. IT.
Di quel cbe costa a lei raen cbe festuga
Fetita.
Ancor non sien pitettè.
Barberini, Docurn. d'amore, p. 2fJ3.
CAT. Petit.
7.. Petitet, adj. dim., petit, tout petit,
enfant.
Auzeletz que son petitetz,
C" cm pren per mel lo cap ab brelz,
Deudes de Prades, Auz. ca.'ss.
Oiselets qui sont tout petits, qu'on prend par le
milieu de la tête avec pièges.
Subst. Aportavan 11 un petitet qu' el toques.
Trad. du N.-Tesl., S. Marc , cli. 10.
Ils lui apportaient un enfant (pour) qu'il le touchât.
— Jdv. légèrement, petitement.
Mot petitet vol durmîr.
Brev. d'amor, fol. 52.
Moult lénèi-ement veut dormir.
ANC. FR. De la dame vos voldrai dire
Un petitet àe sa beauté.
Fabl. et cont. une, t. IV, p. 408.
Un petitet se tret ariere.
Roman du Renart, t. II, p. 103.
CAT. Petitet.
PET
'y Petitament, adv., petitement.
No troinpet pas petitament.
Arbre de Bataillas , fol. 7.
11 ne trompa pas petitement.
PETRA-, .<!./., lat. PETRA, pierre.
Taspis es una petr\ qui a .xvir. semblansas.
P. DES BONIFACES , ISot. des Mss., t. Y, p. 7o5.
Le jaspe est une pierre qui a dix-sept apparences.
r\T. Pedra. esp. Picdra. port. Pedra. it.
Pietra .
2. Peira, peyra,5. /., lat. pe^a, pierre.
Que 'l gota d' aigna que cliai,
l'"er en on loc tan soven
Que trauca la peira dura.
B. DE Ventadour : Conorlz era.
Vu que la goutte d'eau qui tombe , frappe en un
indroit si souvent qu'elle troue la ^iierredure.
Si las PEiRAs erau pa
E que las aiguas fosson vi.
P. Cardinal : Tan son valen.
Si les pierres étaient pain et (jue les eaux fussent
\ i II .
I.oc. No V remanria peyra sobre peyra.
Roman de ta Prise de Jérusalem, fol. 6.
IN'v demeurerait pierre sur pierre.
Pausarai eu Siou la soberana peira cantonal.
Doctrine des f^audois.
,Te poserai en Sion la souveraine pierre angulaire.
Clercia no valc anc tan
Qu' els solo anar prezlcan.
Aras van peiras lansan
A r autra gen.
P. Cardinal : Un décret.
Lo cleigc ne valut oncques tant qu'ils ont coutume
d'aller préchant, maintenant ils vont lançant ^>iWTf5
à l'autre gent.
Proverb. Qui met peira contra son vizi si na-
frara en lei.
Trad. de Bède , fol. 64.
Qui met pierre contre son voisin, se blessera en elle.
— Pierreries.
Es pas pretios, pas cars e pus valens
Que PEIRAS preiiosas ni fis aur ni argens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Est plus précieux , plus rare et plus valant ((ue
pierres précieuses ni or fin ni argent.
Era cuberl de peyras preciosas.
Philomena.
Etait couvert de pierres précieuses. ^
En parlant de l'aimant.
PET
Âissi col fer la fkika d' uriiuan,.
'J'ira ves si fîa'aiiiois solaiiieu.
Bernard Tortis : Per eiiseiiliar.
Ainsi comme la pierre d'ainiaiil le fer, elle attire
vers soi pur amour sculcmenl.
Par allusion au serment que faisaient
les combattants, dans les jugements
de Dieu , de ne porter sur eux aucune
amulette.
No sai si us portatz peir' o breu ,
Qa' en aissi m failz fondre ciim nieu.
Guii.i..vi.'ME DE Berguedan : Lai on liom.
Je ne sais si vous portez pierre ou bref, vu quf
par ainsi vous me faites fondre comme neige.
ANC. CAT. Pe\ ra,
— Sorte de poids et de mesure.
Durant le moyen âge, le mot pierre
servait à désigner un poids, qui variait
de huit jusqu'à quinze livres; c'était
aussi une mesure. Voyez Du Cange ,
Gloss., t. V, col. 43o-i.
La mesure du froment s'appelait
PETRATA., ibid., 433; et perka , Car-
PENTIER, t. III, col. 2/(2.
Las dichas cinqoanta peiras de blat de las
proprias lanransas de la abaia.
Tit. de 1261. DoAT, t. LXXIX , fol. 35.
Lesdites cinquante pierres de blé des propres
champs de l'abbave.
AN<:. FR. S'il poise 3G pierres au prix de 9 li-
vres la pierre.
Tit. des Péa-^es de Paris. Uu CaNGE, t.V, col. !\i\.
3. Peyreta, s.f. d'un., petite ])ierre.
Am .V. PEYRETAS.
Leys d'amors, loi. I^o.
Avec cinq petites pierres.
I'kvretas ades lausan,
V. de S. Alex-is.
Lançant incessamment de petites pierres.
CAT. Pedreta.
4. PEIROS, PEYROS, odj., lat. VV.lKOiUS,
pierreux, de pierre.
Tolrai vos lo cor peiros,
E cor de carn vos donarai.
Brev. d'amor, fol. 83.
PET 53 1
Je vous ôterai le cœur de pierre, et cœur de tliair
vous ilonnerai.
Peyressilli... naysb soven eu locs rBYuozhs.
Elue, de las propr. , fol. 219.
l'ersil... naît souvent eu \iK\xyi. pierreux.
CAT. Pedrigos. ksi», tort. Pedrogoso. lï. Pie-
troso, petroso.
5. Peyrient, adj., de pierre.
Eu doas tnnlas rEYRiENTKs la trauies a
Moises.
Nobla Lejczon.
Sur deux tables de pierre il la transmit à Moise.
6. Peyralier , S. t)i., maçon.
Fay tôt a régla coma peyrai.ier lo mur tôt
engal a livell.
V.et Vert., fol. 59.
Fait tout à la règle comme marun le mur tout
c'gal de niveau.
ESP. Pedrero. port. Pedreiro.
7. Peirier, s. m., pierrier, machine à
lancer des pierres.
Can trazo'l peirier,
E '1 mur dezanvana.
B. Arnaud de Montcuc : Er quan li.
Ouand les pierriers tirent, et le mur s'écroule.
Lo regisme de Salonic,
Ses peirier e ses mangaanel ,
Pogratz aver.
E. Caikels : Puscliai.
Le royaume de Thessalonique , sans pierrier et
Kaus mangoncau , vous pourriez avoir.
CAT. Pedrer. esp. Pedrero. port. Pedreiro. n.
Petriere.
8. Peireira , i. y. , pierrier.
Adoncs veîrem anr et argeu despendre,
Peikeiras far, destrapar et destendre.
Bertrand de Born : .Vr ven la.
Alors nous verrons or et'argenl dc'penser, pierriers
faire , lever tentes et de'lendre.
ANC. FR. Enging, /jemere, ne befroi.
Desoz la lor sont les perrieres
Qui lanceront pierres plenieres.
Roman du Rennrt, t. 1 , \k 289; et t. Il, p. 32^
9. Peirirra, peirrera, S.f., carrière.
Bartas , aignas e peirieras.
Tit. de 1278. /înh. du Roy-, 3. 3o8.
Bois , eaux et carrières.
Peira de las peirreras.
Coul. de Fumel, de 12G5. DoAT, t. VIII, fol. iJ?.
Pierre d i larrtères.
l^i-x
PET
CAT. Esi>. Pcdrern. tort. l'ecireira. n. Pe-
inera .
lo. Pétrin, adj., de piorre.
Lnoafer s'en tnontet en la sala rEYRi?î\.
D'nna sala peyrina que fo haut conipassada.
Roman (le Fierat/raSj v. 2660 et ^212.
Lucafer monta en la salle de pierre.
D'une salle de /licrre i]ui fut haut disposi'i'.
ANC. FR.
En la maison Synion, en la chambre perri/ie.
Roman de Berle, p. 78.
I 1 , PeIRO , PEKRO , l'EIRON , PEYRO^• ,
s, m., perron, petits escaliers en pier-
res ou en marbre, placés aux portes
des villes, des châteaux et sur les
routes, de distance en distance , pour
que les voyageurs pussent monter
plus commodément à cheval.
Rel companhos, las! foras, al PEfROs ,
Me piecavatz qu'ieu no fos tloniiiilios.
GiBAUD DE UORNEIL : Rei glorios.
Beau compagnon, hélas.' dehors, au perron,
vous me priiez que je ne fusse pas dormeur.
Peyrons obratz e bels tauliers.
f^. de S. honorât.
Perrons ouwaaés et beaux tabliers.
Clavelat en la cros e batntz al peiron.
f^. de Ste. Magdelaine.
Cloue' sur la croix et battu au perron.
A Toloza, part Monlagiil ,
Planlara'I coms son giionfaino
Al prat conital, josta'l feiro.
Bertrand de Born : Lo coms m'a.
A Toulouse , par delà Monlagut , le comte
plantera son gonfanon, dans le pre' comial , contre
le perron.
ANC. FR. kw perron Ae\;\ sole la rnyiiedescent.
Roman de Bertc , p. 16.
Garda li dus de delez un perron.
Roman d'yJgolant, v. !^']2.
— Sorte de balcon.
Lai al perro on ella vai sezer.
G. Faidit : De lieis.
Là sur le perron où elle va s'asseoir.
12. Peyrenat , adj., sauvage, qui vit
au milieu des rochers.
De caV)ra peyrenada.
Khic. de las propr. . fol. 89.
De chèvre .saiii'age.
PEZ
lï. PeyRESSILH , PERESSILH , .s", m. , lat.
pe/rosel/««w , persil.
I'eyressii.h pren fal nom, quar naysii so-
ven en locs peyrozes. .. val en vianda et ca
medicina.
Elite, de las propr., fol. 219.
Persil prend tel nom , parce qu'il naît souvent en
lieux pierreux... il vaut en nourriture et en méde-
cine.
Pren fenolh , peressilh , api.
Collect. de recettes de méd.
Prends fenouil , persil , achc.
ESP. Perejil. port. Perrexil. it. Petroselline .
14. Pelitre, s. m., lat, vv.TB.oscL.iimni ,
ache, persil sauvage.
l'Er.iTRE... en yvern si cuelh.
Elue, de las propr., fol. 220.
Ache... se cueille en hiver.
CAT. ESP. roRT. Pelitre.
1 5. Apeyregar, apeyreguar, v., lapider.
ApKYREGAR e ancire.
Giteron la fora de la ciutat, e APEYREGUERONla,
Hist. de la Bible en prov., fol. 78 et !!i 1 .
Lapider et tuer.
La cliassèrent hors de la cite', et la lapidèrent.
16. Empeirezir, v., pétrifier, durcir.
Part. pas. Pero si la gorga es fan durzida
Que sia cais kmpeirezida.
Deudes de Prades , Aiiz. cass.
Pourtant si la gorge est si durcie qu'elle soit quasi
pétrifiée.
Canf es empeirezida.
Bref, d'amor, fol. SiSy.
(^)uand elle est pétrifiée.
ANC. FH. Le peitrissant avec la terre
Que les rayons du beau .soleil
Ecbauffez soudain empierrèrent.
Rémi Belleau , f. I, fol. 53.
Nostre cœur est endotcy, empierré.
Camus de Belley, Dit>ersiiés, t. II, fol. 33().
IT. Itnpietrire.
Pï]ZE, S. /II., lat. pisu/it , pois.
Per qnatre livras de pezes.
Tit. de 1428. hist. de yimes, t. III , pr., p. 225.
Pour quatre livres de pois.
CAT. Peso!. IT. Pisello.
PEZOLH , pEzoïLL, PE01LL, v. m., lat.
PF.vicviMS , pou.
PHI
Cura TEzoT.us , negras e 'scorpios.
Brev. d'amor, fol. 53.
Comme poux, puces et scorpions.
PEzoti.Ls et amas l'en naîsson.
Cant aazels a pf.'^im.s.
Ueldes de Pbades, Anz. cass.
Poux et mites lui en naissent.
Quand oiseau a poux.
ESP. Piojo. voRT. Piol/io. IT. Pidocclùo.
■JL. Peoillet, s. m. d'un., petit pou.
Car PEOILLETZ noiris e fa.
Deldes de Phadk.s , Auz. cass.
Car de petits poux il nourrit et eniieniire.
ESP. Piojillo. IT. Pidocchino-
3. Pezolhos, pEOiLLOS, aclj., pouilleux.
Sî vostr'auzel es peoili,o.s.
f Deudes de Pr.AnES, Auz. cass.
Si votre oiseau est pouilleux.
• La pel... trop cscatoza et tezolhosa.
Elue, de lus propr. , fol. 99- 100.
La peau... trop e'cailleuse et pouilleuse.
ESP. Piojoso. roRT. Piolhoso. it. Piciocchioso.
4. Peoillia, s./., nialaiiic de poux.
Aissî perdra la peoilt.ia.
Deudes de Pbades , Auz. cass.
Ainsi il perdra la maladie de poux.
ESP, Piogeria. port. Piolharia.
5. EspuLCAR, V. , bas lat, expul/car/,
épouiller, ôter les poux.
Ab nosires cofraires que soy apparlatz.
Que m'EspuLGO ni grato , eau m'en ven vo-
lontuiz.
JzARN : Diguasnietu.
Avec nos confrères (avec) qui je suis apparie, qui
iii'épouillent et grattent, quand m'en vient vo-
lonté'.
Quan EspcLGA home... pezolhs.
Elue, de las propr., fol. 258.
Quand on épouille... poux.
ESP. PORT. Espnlgar. it. Spuleiare.
PHILAKTROPOS , adj., grec <pl>.u,',oa>-
■TToç, philanthrope.
Philantropos... vol dire amant dhoiiic.
Elue, de las propr., fol. 212.
Philanthrope... veut dire ami de l'homme,
r.sp. PORT. IT. Filantropo.
PHiLO.SOPlIE , l'UlLOZOlE, I-ILOSOFE ,
.V. m., lat. PHILOSOPH//5, philosophe.
PHI
133
Que li phii.osok' c'I doctor
Jutguou.
L'.N TIIOLBADOLR ANONYME : Seinor VOS.
Que les philosoplies et les docteurs jugent.
Aquist erau agnt piulosophe iiomal.
y^. de S . Honorât.
Ceux-ci avaient ete' nommes philosophes,
Jliesu Crist , nostrc gran fii.ozofe.
F. et yevt., fol. 66.
.lesus-Clirist , notre grand philosophe.
CAT. PlliloSOph, jîlosof. ESP. Filosofo. PORT.
Pliilosopho, filosofo. vï. Filosiyfo.
2. Philosophia, philozofia, fiiozofia,
s.f., lat. philosophia, philosophie.
Pmi.ozoFiA vol dir anior de savieza.
Aysso es la veraya fii.ozofia.
r. et Ferl.,l\A.l^^c\.i--.
Philosophie veut dire amour de sagesse.
Ceci est la vraie philosophie.
Seneca dis, que saup PHrr.osopiirA.
G. Olivier d'Ahles , Coblas triadas.
Se'nèque , qui sut la philosophie', dit.
CAT. Philosophia, fiiosof a. e>p. Filosojia. turt.
Philosophia, fdosofia. it. Filosofa.
3. FiLOSOPHAR, 1). , lat. PHILOSOPUARi ,
philosoj)hc'r.
Per Fir.osoPHAR.
Cat. dels apost. de Pioma , fol. /|3.
Pour philosopher.
CAT. ESP. Fiiosof ar. port. Pliilosophar, fdoso-
far. IT. Fiiosof ar.
PHIZICA, PHESICA , j-. y: , lat. PHYSICA,
physique, médecine.
IMaistres de phizica bo l'eseolar.
Ab cocel de cossol de inestier o de dos mai-
stres de phesica.
Cartulaire de Montpellier, fol. 128.
Les maîtres de médecine ou les c'jèves.
Avec conseil de consul de métier ou de deux maî-
tres de médecine.
CAT. ESP. Fisica. port. Physica, fsica. it. Fi-
sica.
■i.. PjfEsic:, adj., lat. physic«,v, physique,
médical.
Ani sermo miksic deiuostraliu.
Trad. d'Alhucasis, fol. 2.
Avec discours we'rfjVrt/ démonstratif.
(Al-. ESP. Fisico. PORT. l'hysico, fisico. ii . Fi^
534
PIC
3. Phizician, s. m., physicien, médecin.
Apres .XV. inella ans , segou alcus pnrziciAs.
Es dit pels phizkuas esperit vital.
Elite, de las propr. , fol. 1 18-9 et 20.
Après quinze mille ans , seloa certains physiciens.
Est dit par les médecins esprit vital.
iT. Fisiciano.
PHIZONOMIA, s.f., lat. physio§^no-
MiA, physionomie, forme, nature.
De!s soLrecilhs et enlrecilhs et de lor riii-
ZONOMIA.
Elue, de las propr., fol. 89.
Des sourcils et enlrecils et de leur nature.
De sa l'HizoNOMiA.
Palaj-tz de Sai'iezu.
De sa physionomie.
OAT. Phisonotnia , Jisonomia. esp. Fisoîiomia.
roRT. Phjsionoinia , frsionomia. ix. Fiso-
nomia.
PHURFURE, ad/., lat. furfurem*, fui-
furacé, qtii est de la nature du son.
La passio dita phurfurea, quan algQoa es-
cata si engendra , semiaut a bren , qne, en lati,
es (Vn/i/r/iir,
Elue, de las propr., fol. 79.
La maladie diteyi^r/uj'aceCj lorsque aucune écaille
s'engendre , semblable à son , qui , eu latin , est dit
FURFUR.
PIBOL, s. m., lat. POPUL«.y, peuplier.
PiBOi. es aybre... mot poblat de rams ves la
razitz.
Cdiii una fnelha de pibol.
Elue, de las propr. , fol. 218 et 180.
Le peuplier est arbre... raoult garni de rameaux
vers la racine.
Comme une feuille de peuplier.
PIC, s, m., viens, pic, pivert.
Lo rossignolh e'I toriz e'I gais e'I pics.
Pierre d'Auvergne : De josta.
Le rossignol et le tourd et le geai et \e pivert.
Pic a aiial nalura que fal son nis eu albre.
Raturas d'alcus auzels.
Le pivert a telle nature qu'il fait son nid dans arbre.
AKC. CAT. Picot. CAT. MOD. Pl'gOt, ESP. PÏCO.
IT. Picckio.
PIC, s. m., pic, pioche.
Voyez Leibnitz, Coll. Etym., p. 122.
PIC
Belhas armas, bos feridors,
Selges e calabres e picx.
Rambaud de Vaqueiras : No m'agrada.
Belles armes, bons combattants , sièges et calabres
et pics.
Donavan ara ponchas et ain pics sus l'escueyll.
V. de S. Honorât.
Donnaient avec piocbes et avec pics sur l'e'cucil.
Fi'g. Pilar dels bos , e dels croîs picx.
Un troubadour anonyme : Segner N enfautz.
Pilier des bons, et des méchants pioche.
Quan be m pessa que luos picx
Picara, cuy que greu sia.
Bernard de tôt lo Mon : Mais frcgz.
(^)uand bien je pense que mon pic piochera, à
qui (que ce soit) qu'il soit pe'nible.
ANC. FR. Car vous mettiez vous-mesnie la
main au pic, à la piocbe.
Mémoires de Sully, t. I, p. 84.
— Terme de géographie.
Mons... lors sobre nautas partiJas per nos
apeladas Pics.
Elue, de las propr., fol. td.
Montagnes... leurs sur-élevées parties par nous
appelées pics.
CAT. ESP. Pico. PORT. Picào. IT. Piccoiie.
2. PicAR , picHAR, V., piqucr , piocher,
frapper.
Am tan vai picar a la porta.
Lo moynes pica tan fort.
F. de S. Honorât.
Sur-le-champ il ya frapper à la porte.
Le moine frappe si fort.
PicoN li la lengna.
Naturas d'alcunas bestias.
Lui piquent la langue.
Fig. Quan be m pessa qne mos pîcx
Picara, cuy que gren sia.
Bernard de tôt lo Mon : Mais fregi.
Quand bien je pense que mou pic piochera, à
qui (que ce soit) qu'il soit pe'uible.
Proi'. Folla res es celh qne pkiha ;
Non vai l'obra melbuiran.
Giraud de Pokneil : Er auzirctz.
Folle chose est celui qiùfrappe; il ne va pas ame'-
liorant l'œuvre.
Part. pas. Porta sabatos picatz.
Leys d'amors, fol. 39.
Porte souliers piqués.
CAT. ESP. roRT. Picar. it. Ficchiare.
PIC
'.). Piqua, s./., pique, pioche.
Portar so qne y sera mesiiers , riQOAS c
palas, e d'aiilres feramens.
Phii.omkna.
Porter ce qui y sera nc'ccssaire , pioches et pelles,
et d'autres ferrements.
E 'Is antres am piquas Jionas, destruio los
ninrs e las tors.
Cat. dels aposl. de Roma, fol. i8o.
Kt los autres avec pioches bonnes, détruisaient
le> murs et les tours.
(AT. ESP. PORT. IT. Pica.
l\. Pic.\s.v , 5.y!, pioche.
Al) pics et ab rrcASAs la porta an brisada.
Jiomiin de Fierahras , v. ^^02.
.\vcc pics et zwc pioches la porte ils ont brise.
5. ViGVAssx, s. f. , épieii.
Ab coltels e ab piouassas.
Brei'- d'amor, fol. l62«
Avec couteaux et avec épietix.
PICHIP.R, PECHiER, S. m., bichct, cru-
che, pot, sorte de vase en terre.
Voyez Denina, t. I, p. i55 et i5f).
Ne faraa leales e pichisrs.
Que fassas renies ni pechikrs.
Trad. de VEvang. de l'Enfance.
Ils en feront tuiles et cruches.
Que vous fassiez tuiles et cruches.
ASC. FR. Deux hea^ fichiers de beau vin cler...
Nos pranrons cel aalre pichier.
Roman de Partonopejr de Biais, Nol. des Mss.,
t. IX, p. 39.
Po7, e chanes e pichers, et furent luit de orcbal,
yinc. trad. des Lii'res des Rois, fol. Ç)o.
Lui dist que s'il beuvoit plus, il lui donne-
roi t et ferroit du pechier, ou pot.
Le suppliant eust gaigné dudit Dominique
nn pot, ou pichier de vin,
Leie. de rem. de iBSg el de iSg;. Carpen'tier ,
t. m, col. 273.
A^r. IT. Dentro nn pechero indorato
Coimo in giro di quel vino.
Fr. Redi , Dtl., p. 12, et annot., p. 48.
iT. MOD. Bicchiere.
PICTA, S. /. , pite, sorte de monnaie,
autrefois le quart du denier.
.\'. moutons, .v. gros très caris, .1. ticta.
Tit. de 1433. Iltst. de Nîmes, t. III . pr., p. 2.'jl.
Cinq moulons, cinq gros trois ((iLTrl-., une pile.
PIE .«o
PIEGZ, PiElTZ, PiETZ, adi; camp., hit.
PEj«s, pire.
PiETz. Irai que si nioria,
Qui pane ve so qn'aina fort.
SoRDEL : Aylas e.
Pire souflre que s'il mourait , qui voit p<'U ce
qu'il aime fort.
Be m felz pietz d'ancire.
B. DE Ventadolr : Lancjuau vcy.
Bien me fit pire que occire.
Loc. Van de mal en pikitz ganre.
G. Olivier d'Arles , Câblas esparsas.
Vont de mal en pire grandement.
Siibst. Si mais m'es près, no vuelb que piegz
m'en prenda.
PoN.s DE LA Garde : Sitôt.
.Si mal m'est pris, je ne veux pas que pire m'en
prenne.
2. Piéger, peger, piejer, pejer, pieier,
PEJOR, PEIOR, PEIRE, adj. COmp., hit. PE-
JOREOT;, pire, plus mauvais, détestable.
PiEGERs es sofrirs que niorirs.
A.MANiEU des Escas : IJona per cui.
Pire est le souffrir que le mourir.
Ane no m jmesc dezamar
.Selba que m tolh joy e déport,
Ans m'afortis ades on piéger m'es.
A. Danikl : D'autra guisa.
Oiicques je ne puis cesser d'aimer celle qui m'ôlc
j(ii« et plaisir, au contraire je me réconforte inces-
samment oîi pire elle m'est.
Ades la tiobaria peior.
T. de P. d'Auvergne et de B. de Ventadour :
Amicx. Bernard.
Incessamment je la trouverais pire.
L'aiga que suau s'adui
Es peger que cela que brui.
B. DE Vent'adolr : Lo rossignols.
I.'cau qui doucement s'écoule est pire que celle
qui liiuit.
i'ero yeu pren lo mens pejor.
T. DE G. IUquier et du comte d'Astarac : Coms.
(^'est pourquoi je prends le moins détestable.
Sttbst. Per qu'els peior venran a salvamen.
Pons de Capdueil : Er nos sia.
Par quoi les pires viendruut à salut.
Supcrlat. Ar sni partilz de la peior
Cane fos visia ni trobada.
Ka.mbavd d'Gbange : Non cliant per.
Maintenant je me suis séparé de la pire qui oncque>
fut \ ne ni trouvée.
i36
PIE
Cella que ill toi lo coms que sos pairis
E SOS oncl'es, e sos peires vezîs.
RAMBAUn DE Vaqdeiras : Del rei d'Arragon.
Celle que lui Ole le comte qui est son parrain et
son oncle, et son plits mauvais voisin.
Lac. Ira de mai en PEroR.
B. ZoRGi : Totz liom qu'enlen.
Ira de mal en pire.
Guerra fai mal tornar en peior.
AlMERl DE Pegxjilain : Sels que.
Guerre fait tourner mal en pire.
ANC. FR. Et qu'il en avoit \e pejor.
Contin. de Guillaume de Tyr. Martenne , t. V,
col. 592.
Mettent avant lor bon vin... et quant il
snul de celui escbaufé , lors aporteut il lo
péior.
Ser7nondu'S.i\^ siècle. Carpentier, t. III, col. 227.
Pais li deffublez le mantel
Et la cote, sauz atargier,
Li fêtes à pior chanj^ier.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 366.
Et li religieus j'àpieur n'en seront.
Jehan de Meung , Test., v. 715.
Unques/îe/'Hr semblant ne fist.
Marie de France , t. I , p. lô/j.
ANC. CAT. Pejor. ESP. Peor. port. Peior, peor.
lï. Peggiore.
?}. Pejurier, s. m., détérioration.
Mas part la mort no vei nuls pejcriers.
Kat de Mons : La valor.
Mais après la mort je ne vois nulles détériorations.
l\. Pejurazo, s. f., détérioration, dé-
chet, délabrement, enipirement.
Non deu far a Dieu pejurazo.
Que l'onrara, si'l serv onradaraen.
FoLQUET DE MARSEILLE : Hueiinais.
Il ne doit pas causer à Dieu déchet, vu qu'il
l'iionorera , s'il le sert honorablement.
Dieus mi perdo,
Sî'l razonalz, vei vos pe-icrazo.
T. DE JosBERT ET DE P. Bremond : Peire.
Dieu me pardonne, si vous l'accusez , je vous vois
enipirement.
li. Pejuransa, s. f., empirement , dété-
rioration.
Doiicas val mais, scgoii la mi' esmansa ,
Qu'els autres dos a un tant de pejuransa.
'i'. DK RaMBAUD, DeG. AdhEMAR ETDE PekDIGON :
F,n Azomars. j
PIE
Donc il vaut davantage , selon mon estimation ,
vu que dans les autres deux il y a une fois autant
y empirement.
6. Pejuramek , s. m., détérioration,
déchet, empirement, délabrement.
Lo jutges deu far emendar lo dan , so es lo
PEJURAiMEN de la causa.
Eu tal guiza que la causa non aia pejura-
MEN d'aquo qu'ela valia.
Trad. du Code de Justinien, fol. 18 et 17.
Le juge doit faire amender le dommage, c'est-à-
dire la détérioration de la chose.
De telle sorte que la chose n'ait pas détérioration
de ce qu'elle valait.
ANC. CAT. Pejorament. port. Peorarnento. it.
Peggioramento .
7. Pejurar, V., lat. PEJORAR^, empirer,
devenir pire, se détériorer, gâter.
Car a totz jorns vei mon dan pejdrar.
Arnaud de Marueil : Eu mon cor ai.
Car à tous jours je vois mon dommage empirer.
Car non pose pejurar ab morir,
Mi lais vinre.
B, Calvo : S'ieu ai perdut.
Parce que je ne puis empirer avec le mourir , je
me laisse vivre.
No crezatz que m pejur,
Enaus me meillurarai.
R. Jordan, vicomte de Saint-Antonin ; Lo
clars temps.
Ne croyez pas que je m' empire , au contraire je
m'améliorerai.
Yey qu'ades se pejura.
Que , s' ieu m'irays, de tôt en tôt sordeia.
Guillal'Me de Saint-Didier : El mon non.
Je vois qu'incessamment elle s'empire, que , si
je me fâche, de tout en tout elle s'avilit.
Loc. El pauc e'I trop, l'uns e l'autre pejura.
Sordel : Puols trohat.
Le peu et le beaucoup , l'un et l'autre empire.
Parc. pas. La causa eu séria pejurada.
Trad. du Code de Justinien , fol. 18.
La chose en serait détériorée.
ANC. CAT. Pej'orar. anc esp. port. Peorar.
it. Peggiorare.
8. Apejurar, V., empirer, devenir pire.
Desastrucs nasqiiei de maire.
Pus totz mais mi apejura.
HAMOAin d'Orange: Ar m'er.
;•?
PIG
Jo na<]uis in:illiourou)L de mère , |iuis<jue loul m.ii
tn'e/npire.
g. Pesme , (u/j. Slip. , lat. vESsmiis , le
pire , le plus mauvais.
l)(>ireira paraula es it.sma crrol's.
TraJ. de B'cde, fol. 43.
La (Icrmiro parole est la pire crieur.
PII ART, (idj., piiïrc, i('|)!ot, icinic
'l'injure.
S'ien tiuep Pcitavin mfart,
.Sabra de mon bran cum tallia.
lÎEnTR.VND DE BoRN : Un sirvenl(!s.
Si je trouve Poilcvin piff'ie, il saura de mon glaive
r<ininient il taille.
PIGA, s.f., lat. pic\, pic, agace.
La volp se fa niorta.. . , venon las piga.s, e
cuion se sia morla , e picon li la lengua ; et
ela gieta sas dens e sas arpas, e pren las im(;,\s,
e las dévora.
Natiiras d'alciinns beslias.
Le renard se fait mort..., viennent les /JÙ'5, cl
elles croient qu'il soit mort, et lui piquent la lan-
gue; cl lui lance ses dents et ses griftes, et prend
les pies, et les de'vore.
Cornelha , corp, pig.a.
E/uc. de las propr. , fol. i.'Sg.
Corneille , corheau , pie.
E^^ Picaza. port. Pcga. ir. Picn.
?.. Pic, adj., pie, changeant.
No fo vers, descoloraiz ni picx.
Seeveki de Gikone ; Qui Lou frug.
?>e fut vert, décoloré ni pie.
Fig. Li baron vaii' e iic.
li. C.VIRELS : Pus cliai.
Les barons variables et changeants.
No i a lengua vaira ni pigua.
Deudes de Prades : Si peramor.
Il n'y a langue variable ni cliangeanle.
Aniors es tan vaira, pigua.
MaRCABEUS : Dirai vos.
Amour est si variable, changeant.
Le mot PIE ne se dit plus que d'un
(licval de deux couleurs dont l'une
est lu blanc.
^1. Picn.vT.vF. , ?'., lachelcr, rire, lendr*-
pie.
ni.
PIG
i3'7
Part. pas. Araiiha fa trop nous niennlz... et
l'ICHATATZ.
Elite, de las propr., fol. 277.
L'araignée fait de nombreux a'uls menus... et la-
rliele.i.
PIGRE, ni//., lat. vi<.v.itrn , paresseux,
négligent;, tardif.
]\Liys en ayssD cm totz pigres e noncalens.
/'. el Fert., fol. 60.
Mais en ceci nous sommes tous ptires.'Si'iix et non-
clialanls.
Trciialh ab teniprament es... de natura ri-
(IRA et sonipnolenta agulbo exeitatiu.
Elue, de las propr. , fol. ^8.
Travail avec modération est... de nature /)nre.5ieH5e
et sunin<ilente aiguillon excitatif.
ANC. ir,.
Et )e pigre sommeil ses tristes ours attelle.
Et, porté sur un char, qui se roule sans bruit,
Porte la pesanteur, le silence et la nnicf.
Du Barïas, p. /|48.
El a été fort pigre et négligent.
FoucQué , f^ie de J.-C, p. 2if>.
Ksr. pigre, pigro. it. Pigro.
2. PlOUIClA, PIGRIS.SIA, ,ï. /., lat. PIGEI-
Ti.i, paresse, négligence.
Accidi.i , so es pigricia de ben far.
V. et y en., fol. 64.
Indolence, c'est-à-dire ;;rtrfi.9e de bien faire.
Yvcrn... es... de pigricia generalin.
Elite, de las prnpr.,fo\. I24-
Hiver. .. est... de pare.ise génératif.
CAT. ANC. F.sp Pigricia. por.T. Preguica. it.
Pigrizia.
3. PiGREssA , pici\K/..\, S./., j)aresse ,
lenteur.
Pigressa de voluntat.
Buou ba riGBEZA, aze rudeza.
Elue, de las propr., loi. 38 et 220.
Paresse Ac volonté.
lioMif a lenteur, âne rudesse.
IT. Pigrezzfti
\. PiCRiTAU, V., paresser, être pares-
.sêux, faire h; paresseux.
Si, piCRiTAN, tariio gcyvbir dcl ni, fieroMs
ab le bec.
Elue, de las propr., fol. 140.
Si ^faisiinl les pnresseti.r, ils lard^nl à sortir du
nid , ils les frappent avec le bec.
;^38 • PÏG
5. PiGRAMENT, od^'. , négligemment, in-
dolemment.
PiGRAMENT e tebiament.
Doctrine des P audois.
Indolemment cl lièilemciit.
ir. Pigramente.
G. PeRKZOS , PAKF.ZOS, TIEREZOS, aclj . ,
paresseux, fainéant, lent, tardif.
NegUgcns et oblîdos e perezos c (lacs c de-
falliens.
F. et Vert., fol. I3.
ISe'gligenl et ouWieus et paresseux el flasque el
(IcfalÛanl.
NhIs honis non den fardar de far son pro ,
Ni rAP.E7.os e.sser de gazaignar.
Un TnOtlBADOUB ANONYME, CoblllS CSparSdS.
INul homme ne doit tarder de tiùre son profil , ni
élre paresseux de gagner.
Hom greii e pierezos.
Lejs d'amors, fol. i3o.
Homme difficile et fainéant.
Snbstnntiv. Formitz es bona, ses duptar,
Per les PEREZOS essenbar.
Brev. d'amor, fol. 53.
La fourmi est bonne , sans douter, pour enseigner
les paresseux.
ANC. FR. Por perecos fu mult lenuz.
Roman de Piou , v. iC'o.ia.
CAT. Peresos. esp. Fcrezoso.
-j. Perèza, pareza, .V. /., paresse, in-
dolence.
Pareza de cor.s.
Uei^la de S. Benezeg.. fol. 3;.
Paresse de corps.
— Loisir, repos.
Qni adonar no si vol a pereza ,
Cant G pot far, sobregians foldalz es.
B. Carbonel de Makseille , Coblas triadas.
Qui adonner ne se veut à loisir, quand il le peut
'lire , très grande folie c'est.
CAT. Peresa. esp. Pereza.
8. Perezeza, s. /., paresse, lenteur.
Accldia que es perezeza de far be.
r. et Vert., fol. 6i.
Ii'dolonce qui est paresse de faire l)ien.
n. Paresosament, cidi'., paresseusement,
indolemment.
PIL
Aqnel es maudit lo cal fai l'obra... pare-
sosament.
Doctrine des Vaitdoit.
Celui-là est maudit lequel fait l'œuvre... pares-
seusement.
wc. ip, . '^liinw^eaxcal et pcréceuscinent (■ù\e.
(.'.rst.ite Loiiis-le-Délionn. Rec.des Hist. de Fr.,
t. VI, p. i5o.
(;\T. Peresosamenc. esp. Perezosainence.
l'I.ION , S. ;«., lat. vipioisscni, pigeon.
Per .X. pol.s et .iiii. puons.
Til. de ii'i?.S. Hist de rii'mes, l. HT, pr., p. ?.?.;
Pour dix poulets et quatre pi^'cons.
esp. Pichon. it. Piccione.
PlIiA., .S'. /'. , lat. pit.A , mortier.
Ctim l'ordi, cant !o pilas en la rir, \, fcren!
dcsoures ab lo pilo.
Trad. deBèdv, fol. 43.
Comme l'oigo, quand vous le pilez dans le mor-
tier, frappant dessus avec le pilon.
\NC. CAT. E>r. IT. Pila.
2. Pii.o , S. m., pilon.
Curu r ordi, cant lo pilas eu la pila, ferent
desobres ab lo pii.o.
Trad. deBède.M. l^'i.
Comme l'orge, quand vous le pilez dans le mortier,
(i anpant dessus avec le pilon.
Esp. Pilon, port. PilSo. iT. Pilla.
l, PiLAn,2»., piler, broyer.
Cura l'ordi , cant lo pilas en la pila , fereut
desobres al) lo pilo.
Trad. de Bède, fol. 43.
Comme l'orge, quand vous le pilez dans le mortier,
frappant dessus avec le pilon.
O piEEs tôt es.setnps niolt be.
XiV. de Sydrac, fol. r-j .
Qu'il le jnlàt tout ensemble moult bien.
Pitrt. pas. Aiu crotas de cabra o de camois pi-
i.ADAs e p;issadas sotilmen.
Liv. de Sjdrac, fol. I 17.
Avec crottes de chèvre ou de chamois pilees el
îiasse'es finement.
i'ii:\T. Pilar it. Pillare, piginre.
PILA, S./., sanctuaire.
La PILA plena de graii clardat... Ysit de la
piEA San e net.
Abrégé de /'./. el du N.-T., fol. qr.
Le .ç/(nc/H(7ire plein de grande clarté... l! sortit
du sanctuaire ^:\\n el nel .
PIL
PILAR, .V. ui., pile, pilier, coloniii'.
Voyez MuRATORi, Diss. 33.
Com;t lo bon riL.vR sostcn Ids frevols basti-
niens e la luavo.
r.elFert.JoX.a^.
Comme lo bon /)i7ifr soulicnl les fragiles hâlisses
et la maison.
Avelz a far .xx. rrr.vRs de iiianues.
PuI^oM^.^•A.
Vous avez à faire viii^l colonnes àc marbre.
Eu Espanlia a un pon...,
Uu piLARs y a st'iihors.
G. Adhemar : L'aigua jmeia.
En Espagne il y a un pont... , une pile il y a niai-
Ircsse.
Eon aunitz per fais Juzieu fello,
E 'u fon batulz e liatz al pilar.
Kajmdald dk Vaqi'eiras : Aras pot.
H fut lionni par les faux Juifs félons , et eu fut
battu et lie' au pilier.
Fig. P11.AR del.s bos e dels crois picx.
Un troudadour anonyme : Seiguer N enfant.
Pilier des bons et des vils piucbe.
Lo 1er PiLAR de oratio.
r.eircrt.,{o\.8S.
Le troisième pilier li'oraison.
CAT. f.sp. voRT. Pi/ar.
2. PiELA , S. y., pile.
Par far pons, pielas. o antres bastinieu^.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, part. !■■*, cli. 35.
Pour laire ponts , piles, ou autres bâtisses.
CAT. ESP. IT. Pila.
3. Apilar , S. m., pilier.
Fig. Fe et esperansa e devotio devon esser ,iii.
apilars d' oratio.
r. et f^ert., fol. 90.
Foi et espérance et dc'votion doivent être trois
piliers d'oraison.
/j. Ai'iLAR, V., empiler, appuyer, join-
dre, élever, adresser,
Eran tug cec,
Et annavan s'en per la via
APILANT.
Trad. d'un Efang. npocr.
Us étaient tous aveugles , et s'en allaient par la
voie en s' appuyant.
Fig. T'as leis oui mos procs apil.
B. Calvo : Er quan vei.
Vi-rs celle à (|ui rots prières ']'iHlrcssc.
VIL
53<)
'l'aut aut son dnr cor apil.
CoMiNAL : Comtor d'Apcliier.
.Si liaul que sou dur cœur il til'ei'e.
A autir amor no m'APir..
AiMERi DE BellinoY : Pos lo gai.
.\ autre amour je ne m'appuie.
On feruis sabers s' apii-a.
Hai.mond dk Mihaval : Aissi.
f)ii solide savoir 'i appuie.
— Soutenir, réconforter.
i\Ie sent ferît d' on tal fozil,
Don nneg e jorn m' apil.
R. Vidal de Bezaudun : Kntr' el.
Je me sens frappé d'un tel fusil , d'où nuit ( l
jour je nie réconforte.
— S'amasser, prendre , s'enraciner.
La reycz non apilava.
Evanff. de li (/italrc semencz.
La racine ne prenait pas.
Si que en lor non s'apila la divina seraenc/.
Lo tiovel Confort,
Do sorte qu'en eux ne prend pas la divine se-
mence.
Part. pas. E,s .se fras un pilar mes.
Et eslet s' aqui apilatz.
Roman de Jaufre, fol. 2g.
U s'est mis derrière un pilier, et se tint là appuyé.,
Cant es apilada de .im. pilars.
F. et Vert., fol. m.
Quand elle est appuyée de quatre piliers.
Lar gantas an apiladas
En lor coides.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Leurs joues ils ont appuyées sur leurs coudes.
Fig. Orazo que es apilada de fe, e de esperansa
e de devotio.
y. et Vert., fol. 91.
Oraison qui est appuyée^ de foi , et d'espérance et
de dévotion.
CAT. ISP. Apilar. it. Appigliare.
5. CoMPiLAR, V., lat. coMPîLARe, Compi-
ler, rassembler.
CoM PILAR e ajustar tôt so que denan cru
escauipatz e dispers.
Leys d'amers, fol. i.
Compiler eX. ajuster tout ce qui auparavant étail
épars et dispersé.
E Ms belhs digz dous, durs, ciibert,
Jonb e las e d'aut compil.
R. Vidal de Bezaldvjn ; EnLie'i.
54o PII.
Kt les beaux dits, doux, dui-s, couverts , je joins
et lace et compile de liaul.
Lo qnal el inezeis compilet,
£rei>. (i'nmor, loi. i.
Lequel lui-même il compila.
Part. pas. Lo priiniers credo compilât/.
Per los apostols espiratz.
Brei>. d'amor, fol. Iq'f-
Le jiieinier credo compilé fnT les apôtres inspires.
CAT. Esi>. l'ORT. CoînpUar. it. CompUare.
6. COMPILATIO , $. f. , lat. COMPILATIO ,
compilation.
Deu hoin far coiMpilatio.
Lejs <ramots, fol. /ji.
On doit faire compilation.
La quinta compii.atio, cobra de las Sanlitas
Esciipturas.
Cat. deh apcst. de Roma, fol. 25.
La cinquième compilation, ou ppu\-re des Sainles-
Ecriturcs.
TAT. Coinpiiaciô. r.av Coinpilacion. port. Cotn-
pilacào. IT. Compilazione .
7. Dezapil, .s. /;;., mine, sape.
Fig. Non tein DEZAPrr.
Qii' pis nescis dezapila.
Raihiond de MiraVal : Aissi m le.
Je ne crains pas sape qui les ignorants ébranle.
8. Desapilak , DEZAPiLAR, V., miner, sa-
per, abattre, ébranler, détacher.
Fig. Non tem dezapil
Qa'els nescis dezapila.
Raimond de MlRAVAL : Aissi m te.
Je ne crains pas sape qui les ignorants ébranle.
SI 'I mal per so lo desapila ,
Lo fel li donalz d'nn' anguila.
Deudes de Prades , Â'iz. cass.
Si le mal pour cela Vabat, vous lui donnez le (ici
il'une anguille.
NI ai cor qae m'en dezapil,
Si m dures mil ans ma via.
Lanfranc Cigala : Escur priai.
Et je n'ai pensée que je m'en détache, quand
me durerait mille ans ma vie.
9. Opilar , V., lat. o/;piLARe, opiler,
obstruer, arrêter.
No opiLA tant la melsa ni '1 fegge.
Elue, de las pn>pr., fol. 272.
Wopile tant la late ni k foie.
PIL
OpiLA las nars.
Trad. d'Albiicdsis, loi. I^.
Obstrue les narines.
Part. pas. Totz Loin qn' es si aturatz
Que , pos en re s' es opilatz ,
Per autrai sen no s' en inovria.
Deudes de Prades , Poème sur les Fertus.
Tout homme qui est si résolu que, après qu'à une
chose il s'est arrêté, par raisonnement d'aulrui il ne
s'en détacherait.
Las diclias carruncnlas so restreclias et ori-
I.AI)'.S,
Elue, de las propr., fol. 16.
Lesdilcs caroncules sont resserrées et opilees.
CAT. ESP. PORT, Opilar. IT. Oppilnre.
10. OpPILACIO , OPILACIO , H . J. , \.'à\ . OP-
PILATIO , opilation, obstruction.
OpiLAf:io del fcfîge.
Elue, de la.<; propr., fol. 26'».
Obstruction du foie.
Si la OPPILACIO es apparent, propdana.
Trad. d'Âlbiicasis, fol. 35.
Si Vopilntion est apparente, prochaine,
crr. Opiiaciô. es£>. Opilacion. port. Opilacào.
IT. Oppilazione .
11. Opilath', adj., opilaiif, obslniclif^
propre à opiler, à obstruer.
Costriciiva et opiLATrva.
Del fegge el de la melsa opilativ-\.
Elue, de las propr. , fol. 2^ et 272.
Constricîive et opilative.
Du foie et de la rate obsiructife.
CAT. Opilatiii. ESP. PORT. Opilativo. it. Oppi-
îatii'o.
12. Deopilar , V. , désopiler.
La melsa deopila.
Elue, de las propr., fol. 2o5.
Désopile la raie.
CAT. ESP. PORT. Desopilar. it. Disoppilare.
i3. Deopilatiu , ficlj., (lé.sopilatif, pro-
pre à désopiler.
De la melsa so deopilativas.
Elue, de las propr. , fol. 2'0>
De la rate sont désopilantes.
\ CAT. Desopilatiu. esp. pokt. Desopilativo. it.
I Disoppilativo.
jPILHAR, piLLAK, V., piller, dérober.
j Yovez MuRAïOKi j Diss. /^3.
PIL
La li volian venir prendre, saisir e rn.iivn.
Clironii/iie des Albigeois, col. b'.
La lui voiilaieiil venir picniire , saisir et piller.
Corria lo pays, ranban, pillan.
yJrtirede. Datalhas, loi. l33.
Courait le pays , dérobant , pillant.
Part. pas. Près , cremat, I'Iluat e robat.
Statuts des barbiers de Caixassonne. Ord. des
R. de Fr., l'ioo , t. Vllf, p. .'|0O
Pris , brûle' , pille et dérobe.
La vila era estada I'Ii.hada per los premiers.
C/ironte/iie des Albigeois , col. l8.
La ville avait élé pillée ))ar les premiers.
CAT. ESP. Pillar. PORT. Pilhar. IT. PigUarc.
2. PiL.\TGE, S. m., pillage.
De! PiLATGE que era estât faict.
Chronique des Albigeois , coL 56.
I3u pillage qui avait été fait.
CAT. PUlatge. F.sp. Pillage, port. Piihagcin.
3. PiLLART, S. ni., pillard, voleur.
Devria aver noiu de pillart.
Arbre de Bat allias, fol. 2o3.
Hevrait avoir nom de pillard.
PILO, s. m., Idt. piLM/rt, (lard, javelot.
Per sendiers
D' Armanhagnes e falsartz e rii.os
"Veireiu.
P. C.VRDiNAL : Tendas c traps,
Par les sentiers d'.4rmaL;nac et faussarts et dards
nous verrons.
O apcba esriioluda, faucilla o riLo.
Gl'illalme de Tudela.
Ou bâche émoulue, faucille ow javelot.
Fig. M' a si nafrat ins el cor d' un pilo.
Gausser AN de Saint-Leidcer : Pueisfin'amors.
M'a tellement blessé en dedans au ccpur d'un dard.
suc. FR. Nons chargèrent les Sarraziris tonz
de pjles que il Iraioient au travers du
fleuve.
Je ne fu pas hiécié de leur/y-/« que en cinrj
liens, et aion roncin en quinze liens.
JolNVII.LE, p. 45 t-t .0?,.
Quant je vi les pilez descendre ,
Et les sajeles barbelées
Cbaoir enlor moi granz et lécs...
Et pilez volent connie grelle.
Roman du IXenart, I. I , p. 32.'i.
poRT. IT. pilo.
PIL ;'54i
PILOTvV , i>v.ixyv.\ y s. f. , du lat. pila,
pelotle , paume , balle.
Mas aissi coma
Una PILOTA, o poma.
Brev- d'amor, fol. 29.
Mais ainsi comme une pelotte ou pomme.
Tant bant me fazias levar
Com s' eu fos una pelota.
Guillaume de la Tour : Una doas.
Si liaut vous nie faisiez élever comme si je fusse
une paume.
Era tut lo mon aici com una pilota re-
donda.
Ilisl. de la Bible en proi'enç., fol. i.
Tout le monde était ainsi comme une pelotte ronde.
— Pilule.
Très PILOTAS faitz airessi.
Très PILOTAS s' i deu donar.
Dludes de Prades , Auz cass.
Faites aussi trois pilules.
Trois pilules il doit lui donner.
— Peloton, troupe, masse, tas, pile.
Per que en una pilota tut .
Son jus en ta fauda casucb.
Trad. d'un Evang, apccr.
C'est pounjiioi en un tas tous sont eu bas daui
ton yiron tombés.
f:AT. Pilota. ESP. PORT. Pelota.
— Sorte d'exaction qu'en certains pays
on prélevait sur les nouvelles mariées
étrangères à la localité.
Abus que on apella la pelota, quant nna
fema va en mariage de un luec en autre.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. (ioo.
Abus qu'on appelle la pelotte, quand une femme
va en mariage d'un lieu en autre.
2. PiLLULA, S./., lat. PILULA, pilule.
Cove que tu lacses malaute... am pili.ui.as.
Trad. d'Albucasis, io\. li\.
Il convient que tu relâcbes malade... avec pilules.
Pillclas de diacastorenm ab .suc de riiilia.
Elue, de las propr. , fol. 85.
Pilules de diacastoreum avec suc de rue.
3. PiLOTETA , .y. /. ditn., petite p(>lof(e,
pilule.
No pren mas nna piloteta.
D' aco faretz très piloteta.s
54ft
PJM
Non plus d' una fava f^rossetas.
Deudes de Phades , Auz. cuss.
Ne prend qu'une pilule.
De cela vous ferez trois pilules non (pas) [ilus
<iu'une fève grossettes.
CAT. Piloteta. ix. Pelotilla.
/j. PiNHOLA, S. f., pilule.
Tro que pusratz pinholas far.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Jusqu'à ce que vous puissiez faire des pilules.
5. PiNHOLETAS, S. f.dim., petite pilule.
Donaretz...
Lendema doas pinhotetas.
Très PiNHoi.ETAS,- la setmaDa.
Deudes de Prades, Âuz. cass.
Vous donnerez... le lendemain deas^ petites pi-
lules.
Trois petites pilules j la semaine.
PIMENT, l'iMEN , PIGMENT, S. m., pi-
ment, sorte de boisson composée de
miel et trépiccs.
Pigment es dit quar si fa d'especias.
Elue, de las propr.j fol. 2J2.
Piment est dit parce qu'il se fait d'e'pices.
Fel , mesclat ab eyssens.
M'es eudevengutz pimens.
Bertrand de Born : S' aLrils e fuellias.
Fiel , mêle avec absinthe , m'est devenu piment.
Boa vin e pigment.
AiMAR Jordans : Paris visconi.
Bon viu et piment.
Qui be piMEN ni vi trop fort.
Deudes de Prades, .^uz. cass.
Qui boit piment et vin trop fort.
— Potion.
Metges fai suans pimens.
Trad. de Bède, fol. 79.
Le me'decin fait Aoixces potions.
ANC. FR. Et Ae pimens et de clarez.
Fabl. et cont. anc. , t. III, p. 423.
Trait aluiue et piment en conpes.
Roman de la Rose , v. 6847.
De ce vin dessus dict est faict le bon et sa-
voureux bipocras et claré et pigment.
U. Estienne , Apologie pour Hérodote, t. Il ,
p. 207.
'X. Pimenta, s.f., piment, sorte de bois-
son.
PIM
(lonoisser las seiublansas de las pimentas
ni dels lectuaris.
Trad. de Bède, fol. 55.
Connaître les ressemblances des piments el des
electuaires.
— Epicerie.
Aqni meleis fetz piment atressi
De pimentas mot noblas e de vi ;
Las PIMENTAS son virtutz divinals.
Epître de Matfre Ermengaud à sa sœur.
Là même il fit aussi piment d'épiceries moult
nobles et de vin ; les épiceries sont les vertus divines.
3. PiMENTiER, S. m., pimentier, arbre
de douceur.
— Fiff. et alliisivement à la blessure de
Jésus-Christ.
Qui cossira lo trauo del pimentieh.
Epître de Matfre Ermengaud à sa sœur.
Qui considère le trou du pimentier.
4. PiGMENTAKi , adj., piiîientaire, qui
concerne l'épicier, le droguiste.
Per art pigmentaria si fan alcus beuiaf:;ges
et electuaris.
Elue, de las propr., fol. 272.
Par art pimentaire se font aucuns breuvages et
electuaires.
— Siih.'itantiv. Epicier, droguiste.
Pigmentaris apelaiu aquels qui vendo et '■
cofisbo especias.
Elue, de las propr., fol. 272.
Nous appelons épiciers ceux qui vendent et con-
fisent les èpices.
PIMPA, s. f.y pipeau, chalumeau, cor-
nemuse, musette.
Las pimpas sian als pastors.
Et als enfans bonleitz pelilz.
G. Rudel : Pro ai del.
Que les chalumeaux soient aux pasteurs, et aux,
enfants les petits bébourds.
ANC. FR. Il avoit desirié ou soubaidié la pipe,
on musette de un varlet de la ville.
Lett. de rem. de i382. Carpentier, t. III, col. 386.
2. PiPAUT, S. m., joueur de cornemuse.
Habere bucinalorem aeu pipatorem.
Lett. de rém. de x'i^'] . Carpentier, t. III, col. 286.
leu près trop mais los pipautz
Que van las almornas querea.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
PIN
.le prise beaucoup plus \cs fotieurs (le cornemuse
<|iii vont sollicitant les aumônes.
3. PiMPAR, piPAR, T., rendre pimpant,
pomponner, égayer.
Tais se riMP.v e s' apl.ina ,
Que malvestat sarra e lia.
11. Bnu.VET : Lancan son.
Tri se pomponne et se iloilotte , que niecliancel('
eiisiTie et lie.
l'n M.s, porte pipa.
/|. Apimpar , APiPAK, ?'., pomponner, fê-
ter.
Tab s' APIPA e s'aplana.
H. Brunkt : Lancan son. /'V/r.
Tel se pomponne et se dorlotte.
Fi','-. Tan m' apimp' e m' acuelh e m col.
G. Pierre pe Cazai.s : Eras.
Tant elle me/ete et m'accueille et me caresse.
1U\, s. m., lat. PiTius, pin.
L' onor que m fetz. sotz lo pin, pu 1' erbos.
B. DE VentADOur : liels Monruels.
I.'lioniieur qu'elle me fit sous le pin, sur le gazon.
IVo sou vert li fau, ni '1 ri, ni'l vern.
ServeRI de GinoNE : Un vers farai.
^'e sont vcrils les hêtres , ni les pins , ni les aunes.
I.oc. Canja pin per ginebre,
E. Cairels : Ara no vei.
Clianno pin pour genièvre.
CAT. Pi. F.sp. Pino. ror.T. Pinheiro. it. Pirio.
1. PiNHE , S. m. f pin.
l'iMiE es dit qnar ha agudas fucllias.
Elue, de las propr., fol. 2i8.
Pin est (lit parce qu'il a feuilles aiguës.
?). PiNHOS, .y. ni., lat. pin^m.v, pignon,
amande de la pomme de pin.
l'iNHDS so linitiii.
Elue, de las propr., fol. 2iS.
Pif;nons sont le'nitifs.
!\.Vi-sn\, S. f., lat. pi>'(?a, pomme de pin.
Croys fjuon el fuec la pînha.
MaBCABRus : Dirai vos.
ri'lille comme au feu la pomme de pin.
l'iNiiA os noze granda ab trops gras et no-
gallios dedius la scot'sa.
Elue, de las propr., fol. 2l8.
Î.3 pomme de pin est grosse noix avec de nom-
breux urains et amandes en dedans de l'e'corce.
(AT. Pirija. Esp. Pina. port. Pinha. ri\ Pinn.
PIO
543
— Verge, membre viril.
Qnaii la pot tener sobina
Ab sa PiNA.
Gi-a,r,AirME DE Berouepan : Un tricliain'.
Quand il la peut tenir renversée avec sa 'tierge.
f». PiNKNc , iiclj., de pin , ronifjue comme
un pin.
l.oiic, de forma piherta et aguda.
Elue, de las propr., fol. H?..
Long , de forme conique et aiguë.
6. Peymektada, .y.yi, pineraie.
Laborador deinorant a nna psymentadv...
de la pairopia de Sancta l'ulalia.
Terrier de la Confr. du Saint-Esprit de Bor-
ileau.v, fol. 18b.
Laboureur demeurant à une pineniie... de la pa-
roisse de Sainte-Eulalic.
PINHEL, .y, m., bonqiiet.
Fassan de las fueihas capel
P" de las llorelas, pinhel. ■
Que f'assao pinhel de las flors.
Bre^'. d'amor, fol. k,
()u'ils fassent des feuilles cliapeau el des lleuretles,
lioui/uel.
Qu'ils fassent bouquet dos fleurs.
PINGUESA, s./., du lat. pinguis ,
graisse.
Osta la PiNGUESA.
Trad. d'Alliucasis, fol. 27.
Ole la graisse,
PINNULA, s./., lat. pinnula, na-
geoire.
Natura lor ha provezit de pi.\Niri,AS , ab
las cals podo nadai-.
Elue, de las propr., fol. i5i.
La nature les a pourvus <ïe nageoires, avec les-
quelles ils peuvent nager.
PiO.S, Plus, adj., lat. pius, pieux, clé-
ment, bienveillant, miséricordieux.
Maires de Dieu, verges e casta e pia.
FoLQi'Eï DE LuNEL : Bona.
Mère de Dieu , vierge et cliasle et pieuse.
Vers Dieus, uo ni siatz esqnius,
E que , clars reys , duulz e piu»,
Me n'an'ab los grazilz janzens.
Pierre d'Aivergne : Dieus vera.
Vrai Dieu, ne me soyez pas rude, el que, ro»
544 Plô
Ijrillanl , doux et clément, je m'en aille avec les ac-
cueillis jouissants.
Dossa, PiA, «le bon aire,
Fai nos test île mal estraire.
Pierre de Corbiac : Domna dels angels.
Douce , pieuse, de'bonuaire , fais-nous prompte-
ment échapper au mal. *
Fig. Le gens cors amoros
E lu doussa cara riA.
Iîertrand de Born : Cazutzsui.
Le gentil cœur amoureux et la douce face bien-
i'eillante.
ANC. FR. Sainte Virp;ine dulce et pie.
Frngm. M s. Je la Rés. de J.-C.
r.xT. ESP. rORT. iT Pio,
i. PiAMEN, ndi>., pieusement, religieu-
sement.
Cel que non fai piamen
En totz faitz, cum dreitz comanda.
B. ZoRGi : Atressi.
Celui qui n'agit pas r-etigieusement en toutes clio-
ses , comme droit commande.
CAT. Piament. esp. port. Piamente.
"^1. PlATOS , PIDOS, PIETOS, PITOS , ddj • >
miséricordieux , compatissant.
SenherDieus, piatos et humils, paire et
•creaire del cel e de la terra.
Liv. de Sydrac, fol. 5.
Seigneur Dieu , miséricordieux et humble , père
ot cre'ateur du ciel et de la terre.
Ela fon piATO.sA , e levet lo sus.
f^, de Guillaume de Balaun,
Elle fut coinpalissante, et le leva sus (leleva).
Lo fai dous e pietos.
F. et Vert., fol. l^!^.
l^e fait doux et compatissant.
Substantif. frec 1' aut pidos.
Que vole per nos niotir.
B. ZoRGi : Ben es adreitz.
Je prie le haut miséricordieux, qui voulut pour
nous mourir.
ANC;. i-R. La douce dame gloriose ,
La douce Virgc, la pitose.
Fabl. et cent, anc, t. I, p. 289.
CA^.'. Pindos. ESP. port. Piadoso. anc. it. Pia-
toso. IT. MDD. Pietoso.
/j. PlATOZAMEN, PIDOSAMENT, (idl'. , WÙ-
séricordieusement , pieusement.
l'iATOZAMEN parla Jhesu Crist d' atjnesla
virtnt en V .\vangili.
/'. ft Fert., fol. 6?,.
PiO
Je'sus-Clirist parle miséricordieusement de cetli;
vertu en l'Evangile.
Cel que perdona PinosAMEPtT, negus pe-
chaz non remanra en lui.
Trad. de Bède, fol. 26.
Celui qui pardonne miséricordieusement , nul
péché ne restera eu lui.
CAT. Piadosament. eip. port. Piadosamente.
IT. Pietosamente.
5. PlETAT, PIATAT, PITAT , PIDAT , .y. /". ,
lat. viY.TKiem, pitié, compassion,
miséricorde, commisération.
Li rie home aa pietat tan gran
De paubra gen, com ac Cayn d'AbelL.
P. Cardinal : Tos temps azir.
Les hommes puissants ont si grande pitié de la
pauvre gcnt, comme eut Gain d'Abet.
E '1 vostra pietatz que m guerisc' e m defenda.
FoLQuET DE MARSEILLE : Vers Dieus.
Et que la votre miséricorde me guérisse et mi'
protège.
Ela '1 dis que mot avia gran piatat de lui.
F. de Gaucelm Faidit.
Elle lui dit qu'elle avait moult grande ;7i7(V de lui.
S' eu trop vauc esperan
Que m deia valer pidatz.
B. ZoRGl : Atressi com lo.
Si je vais trop espérant qui me doive valoir com-
pa.fsion.
Vole, per nostre salvaruea ,
Ancla , dolor e pena e raor suffrir
E pietat e turmen e cossir.
G. FiGUEiRAS : Del preveire.
Il voulut, pour notre salut, honte, douleur et
peine et mort souffrir et commisération et tour-
ment et chagrin.
Tro '1 dezir m' aucia
O que r en prenda pitatz.
Peïrols : Per dan que.
Jusqu'à ce que le désir m'occise ou qu'il lui en
prenne pitic.
CAT. Pietat. ESP. Peidad. port Piedade. it.
Pietà, pietate, pietade.
6. PiATABLE, ndj., digne de pitié, de
commisération.
Si cuin son pupilli e las ve.soas e las aufia^
pcrsonas pietablas.
Trad. du Code de Justinien, fol. t5.
Ainsi comme sont pupilles et les veuves et le-
,nilr('s personnes dignes de pitié.
PIO
7. Pi\tados, (idj., toiulre , miséricor-
dieux, compatissant,
l'er forsa d'obransa
Del Senhor rivTAnos.
GUILLAL.ME DE S.VlNT-DlDlER : Aiasi CUIll a.
Par force d'ceuvre du Seigneur miséricordieux.
De cor iuatadosa .
Elue, de las piopr., fol. 177.
Tendre «le cœur.
S. PlATANS.V, PIKUAKSA, PIDANZA, PITANSA,
A. y., pitié, commisération, miséri-
corde.
Eu , ctii dreîî'/
Non pot cohrar i-idanza.
B. ZoBGi : Bcii es.
Moi, à qui tlroil ne peut olilenir commiséra-
tion.
Quar tôt mon cor e m' esperausa
fis en la tna piatansa.
FoLQLET DE IMarseii.le : Senlier Dicus.
Car tout mon courage et mon espérance est en la
tienne miséricorde.
Merce e pikdansa.
AiMERi DE Pegcilain : Tan fin.
Merci et pitié.
.Si t prezes de me luerces
O quaisque pitansa.
P. Raimond DETotLOUSE : J'es"!am(Mi.
-S'il te prit de raoi merci ou quel<|ue pitic.
<). iMPItTAT, INPIETAT, .?. f, hlf. IMPIE-
TATC/W, impiété.
Me perdonaras la inpietat de mon peccat.
F. et f^erl., fol. 69.
Tu me pardonneras l'impiété de mon péchë.
r\T. Impietat. esp. Impiedad. port. Impie-
dade. it. Empiéta, impietate, impietade.
10. ExpiAciî) , s.f., lat. EXPi^Tio, ex-
piation.
La fe.sta de expiacio, o pnigacio.
Elue, de las propr., fol. 129.
[.a iv\.e A' expiation , ou purification.
r\T. Expiaciô. esi>. Expiacion. tout. Expia-
cào. iT. Espiazione.
i I . PiAOAR, V., rendre pieux, affectueux,
(^niea lor fils riAD.vi;.
MabcaBRCS : L' aulr' ier.
l'insenl r.-ndrc leurs ù\i nffectueii.r.
III.
PIS
545
PIPA, ■<./., pipe, barre, bâton, tuyau,
tube.
Voyez Df.nina, t. III, p. 60.
Grossas fu.stas e pipas
Chronit/iie des Albigeois , p. 79.
Glisses poutres et hum:-,.
— Sorte <lc futaille, de tonneau.
.Xvrii. iMPAs lie vi a Ijalliar.
Doium. de 1376. mie de n<-rgcrac.
Dlx-liuil pipis (le vin à livrer.
Qui vend pipa de vin.
t'ors de fléarn , y. io8f>.
<^^iii vend /)(/<<■ de vin.
CAT. E.sr. poKT. Pipa.
PISSAR, V., pisser, uriner.
Voyez Lkibnitz, Coll. étjni., p. 122;
Alurete , p. 362 j Mayans , t. Il,
p. 224-
lea lur farai lai mal venir,
Qii' una no fara mais rrs.sAR.
I.E nioiNE iiE MoNTAUDON : Autra velz.
Je leur ferai venir tel mal , <[ue l'iiiie ne fera que
pisser.
Es co r orbs que pissa en la cariera.
I.ANZA : Emperador.
Jl est comme l'aveugle qui pisse dans la rue.
Prcw. De tal en sai que pisson a presen.
Et , al heure, rescondo s dins maizo.
P. Cardinal : Ricx liom.
Dit tels j'en sais qui pissent en public , et , pour
lioire , se caclient dans maison.
Siibst et allusiv. Allai beutat
Que perdon per nu sol pissar.
r.ii MOINE DE Montal'Don : Autra vetz.
Telle beauté... qu'elles perdent par un seul pisser.
CAi-. Pixar. it. Pisciare."
■> . Pis , s. iri., pissat.
l'Joii.-ir per vin blanc, ncr,
E PIS d' cgiia per .sabi ier.
T. DE r.O.VNEFOY ET DE BlACAS : Seingu' Eu.
Donner pour vin hianc, du noir, et pissat de ju-
ment pour saveur.
'1. CoMPissAU, »., cftmpisscr, mouiilii
d'urine, remplir d'iu iiu-.
.Soveii coMPissAs la sabala.
T. DE l'ONNEIOY ET DE BlACAS : Seinuu' En
.Souvent lu ir<mpis.<es Ion suillii'r.
5j(;
PlU
Jii uo sabra tant île gauilill
No il cOMrissF.s lo groin eH cill.
A. Daniel : Puois Kaimons.
Jamais ne saurait lanl de détour qu'elle ne lui
ciimpissiit le museau et le cil.
ANC. VU. Toute la tribale et suite des autres
docteurs viendront illec coinpisser l'œnvre
et nicsnie passage.
Contes d'Eiitrnpd, fol. 2li.
PTTANSA- , .''•./•, pitance, hombanco,
dislribiuion do vivre.s.
Voyez Dknina, t. Ilï , p. Sg,
Conoc sa glotonia ,
l'er (|nc !i fazia far titansa, cant podia.
V. de S. Honorât.
Il connut sa gloutonnerie , c'est pourquoi il lui
i;iisait faire distribution de vivres ■ quand il pouvait.
A^c. FR. Et si vivonies en pitance.
De vin et de poissons pitance.
Nouv. rec. defabl. et cent. anc.,\.. I, p. 8.'| cl 90.
4..\T. Pitansa. f.si>. Pitanza. port. Pitanca. ir.
Pietanza.
PiTAR, V. , becqueter.
Las passeras que pitavan.
Trad. d'un Ei>ang- npocr.
Les passereaux qui becquetaient.
E '1 dai fbron trépan ab h^r,
E '1 terz l'iTAN sal portai de la tor.
Pierre de Durban : Peironet.
Elles deux furent tapjgeant entre eux , et le troi-
sième becquetant sur le portail de la tour.
nu, a. ni, , piti , cri des oiseau.x , action
(!o piaiiU-r.
Li auzelhet cbanton nu.
Ly. moine de Montal'Don : MouL me platz.
Les oiselets chantent piu.
M' ogradon T auzel qnan canton Ptu.
P. Vidal : Be m'agiada.
l\i'agrécnL les oiseaux (juaud ils clianleiit pin.
r.AT. Piu.
2. PtULAFv,?'. , lat. vipii..\T,c , piauler,
|)iailler, brailler, crier.
Cant auzel non pot riur.Ar..
Deudes de Prades , yhiz. citss.
<_iuand oiseau ne peut /)(«((/<;;•.
len chant enan, et en piu.
Aknai:d de Cotignac : La douss' amor.
Je clianle auparavant , et j'en piaille.
PIU
l'iur. \î( e but'an e briven.
Roman de JaufrCj loi. .'>7.
Criant et soufllaiit et s'empressant.
CAT. Piular. esp. Pipiar. rosir. Pipilar. ir.
Pipi/are.
î.-PniLAMENT, S. m., piaulement, piail-
lement , tintement.
En las aurelhas brug et piui.ament.
Elue, de las propr., fol. i3].
Dans les oreilles bruit et tintement.
PIUCELA., pitLucELA, nusELLA , rir.i;
SKI.L.V , 1>ULSF,LLA , PIIIZELA , PIEUZELA ,
piTCEi.A , s.f., du lat. puEî.iA, pueeUe,
vier!j;c.
Mais cen piuzelas vos ai vist niaridar.
Ra.iibaud de Vaql'Eiras : Honrat marque;,
l'ius décent pncelles je vous ai vu ni.irier.
S' assis
Davaut las pulsei.las, e dis.
Un TROliB.VDOUR ANONYME : Scinor vos.
S'assit devant les pucelles , et dit.
La corroni])iula a lo cami tôt ubert; la p;E;i-
/l'.i.A a lo cami tôt clans.
Liv-deSydrac, fol. 83.
La corrompue a le cliemiii tout ouvert ; la purelle
a le chemin tout clos.
Ce mot servait à indiquer les disliiic-
lious de ratii.;, d'état.
Non a douzela ^^
Ni dona ni pieusela.
A.MANIEU des Escas : En aquel.
Il m'y a damoiselle ni dame ni pucelle.
ir. Pulcella, piilzelln.
2. PlUCEL , PIEUCEL, PUCEL, PIUSSEL ,
PlUSEL , PlUSELH , PIEUSEL , PIUZEI. ,
piEuzEL, aclj., puceau, vierge.
Engal d' un tozet piucel.
Giraud de Calanson : Ara s' es.
A l'égal d'un jeune garçon puceau.
Reina, maire piusella,
Filla de paire piusei.h.
Eolqvet deLi;nel : Si cum la.
Reine , mère pucelle, file de [icve puceau.
Ma cara piuzki.a ni laisset.
r. de S. Jle.ris.
Ma chcve pucelle me laissa.
Fis^\ Son cors de totz mais piu-ssel.
FOLQUET DE LuNEL : Si com la.
Son corps de tous maux l'ieriie.
Qnar es gai' cl isnela
Plll
K lie liitz in:il-> allis rut:i;i,A ,
L' am mais.
P. Vidal : Bc m \y.\c.
Parce qu'elle est gaie et alerlo cl de loules inaii-
\ aises ([iialiles vierge, je l'aime Javaiilagc.
!i. PlUCKLAïGE , PIEUCF.LATl'.K , PIUSKI.-
LATGE , PIEUSELATGK , PITiZEIATGE ,
PIEUZF.LATGE, S. Ht., pilCelagC.
!\lolt es (ligna causa, qui gartla son meu/e-
LATGE per Dieu.
jLiV. de Sj-drac, loi. 8.i.
C'est moult honorable cliose , qui garde sou jiucc-
lage pour Dieu.
En la Verge car'ab car tiusellatge.
R. Galcelm de Beziers : A Dieu.
l'Jii la Vierge chère avec précieux pucelitge.
iT. Pitlce/la^io.
.'j. DeSPILCELATGE , DESPIEUCELATGE ,
DESPIUSELATGE , DESPIEUSELATGE , DES-
P1UZEI.ATGE, DESPIELZELATGE , S. PI.,
dépucelage, délloration.
Non viielh mon despiuselatge
CaiDJar per nom île piitana.
MA.KCABRUa : L' aulr' ier.
Je ne veux, pas mon dépucelage changer pour
nom de catin.
5. DeSPIUCELAR , DESPIEUCELAR, DESPIL-
SELAR, DESPIEUSELAR, DESPIUZELAR ,
DESPiEUZELAR, V., dc'puccler, déflorer.
Si la DESnUCELET.
Arbre de BataUiiis, M- /Jo.
S'il la dépucela.
Part. pas.
Uns joves esciulicis 1' avia r>ESPiusEt,AUA.
f^. de S. IlunortU.
Un jeune ccuver l'avait dépucelée.
O vos vulbatz o no, seretz despiucelada.
Homan de Fienibras, v. 2778.
Ou que vous vouliez ou non , vous serez drpucelce.
iT. Spulcellare.
l'ILZE, piLTz, s.f., lat. vvAv.x, j)iicc.
PiuzE, o PiTiTz pren nom de polvera , on ha
iiiays so uoyriraeat.
Elue, de las propr., Col. 257.
Puce, ou puce prend nom de poussière , où elle a
d.ivaulajjc sa nourriture.
IT. Plllcc.
PLA
547
i. l'iUSSA , S.J'. , puce.
Co 's ayssi piussa.
Trad. d'Athucnsis , loi. i5.
('omnie est aussi puce.
PIXIDA , v. /'., lat. \n\iueni , easscdc,
conVct , boilo.
PixniA per bovssha.
Lcjs d' amors , loi. 69.
CoD'rct pour boîte.
La PIXIDA de la ancba.
Trad. d'Jtbuca.sU, fol. 55.
I.a boile de la hanche.
l'IZA.R , V., !af. piSARf, piler, broyer.
Cascu pren .son anr e son argen 5 ptzERO lo.
Pioniiin de la Prise de Jérusalem, fol. 18.
Chacun prend son or et son argent ; ils le pilèrent.
— Part. prés. Ayant la forme de pilon.
Pinhe... ha agndas fuelbas et pizanas.
Elue, de las propr., fol. 218.
Le pin... a feuilles aiguës et ayant la forme de
,nlon.
Part. pas. Pizat, et mesclat ab mel.
Elue, de las propr., loi. iqo.
/'(7e, et mêlé avec miel.
ANC. CAT. Pitj'ar. esp. Pisar, port. Pizur.
PLAG, PLACH, PLACHT, PLAI, PLA\, PLAPP,
PLAT , S. m. , lat. PLAciTKw , plaid ,
procès, différend, querelle, dispute.
Per qa'ieu voill e m platz
Qu'el UalGn sia '1 pi.aitz paosatz.
T. de g. Faidit et de Perdigon : Perdigons.
C'est pourquoi je veux et me plaît qu'au Dauphin
soit le différend soumis.
Son totz enlassatz els lasses del dyable , so
es en plachtz et en complanchas.
F. et Vert., fol. fao.
Ils sont tous enlacés aux' lacs du diable , x:'eàt-à-
dire en procès et en plaintes.
Ja per pi.ag que m'en mueva.
No m solvera de son liam.
Le comte de Poitieus : Farai chansoneta.
Jamais pour fjuerclle «[u'clle m'en suscite, je ne
me délivrerais de son lien.
ANC. rn. Alioiis oir les plez de la porte que
eu appelle maintenant les requcstes.
Jol.NVILLE , p. i3.
Plaiz de forez , plaiz de moneies.
Iloutande liuu , v. ()(Hi5.
.Mut eumcnça.sles vilain fiait
548 PLA
De moi huuif é laideugiei-
E (le la roïne avillier.
Marie de France , t. I , p. 2'io.
Que s'il pueent plalu pie de terre
Sor lor voisins par plet oonquerre.
Fahl. et cont. anc. , t. Il , \>. 4<>3.
— Dcinaïuie, poursuite, soilicitalion ,
traité.
S'ab au ira tlompna far saupes
l'ai PLAG qn'al) si m colgnes.
G. AdhemAR : Gliaiitan àissera.
Si avec autre dame je savais l'aire telle poiirsiitle
qu'avec soi elle me couchât.
Mantbas n' i a qu'els plus savays
Acuelhon niielhs en totz Iiirs pi.ays.
G. Adhemar : leu ai ja.
Maintes il y en a qui les plus vils accueillent
mieux dans toutes leurs demande.'! .
ANC. FR. Et li plais fn tels qne il rendirent le
chustel.
ViLLEHARDOXJIN, p. I<>2.
Fii'ent j)ais e plaie al rei David.
Âne. trad. des Livres des Rois, fol. 52.
— -Question, difficulté, propcs.
Onillem, d'un pt.ag novel que non au/.is anc-
mais
Me fo mandat l' autr'ier.
Senher coms, lo sagel d'ainor, seues biais.
Ai legit iot entier, per qu'ieu sai totz, los plais.
T. d'un COMTE ET DE GUILLAUME : GuiUem d'un.
Guillaume , d'une question nouvelle que tu n'en-
tendis jamais il me fut donné connaissance l'autre
jour.
Seigneur comte, le code d'amour, sans Liais , j'ai
in tout entier, c'est pourquoi j'en sais toutes les
difficultés.
Loc, Pus pt.ag d'anior laissatz per sernionar.
O si cantas per plag de joglaria.
T. DE GlRAUD ET DE BoNFILS : Auzit ai dir.
Puisque propos d'amour vous laissez pour ser-
monner.
Ou si tu chantes pour question de jonglerie.
Voyez Clamar , Part, PRiiNur.E ,
Sonar.
ANC. CAT. Pleyt. CAT. MOD. Plct. ESP. PORT.
Pleito. iT, Piato.
•>.. Plaioky, s. ni., poui-parler, aceoixi ,
causerie, entretien, propos.
Q'ian fon armât, no vole prendre piaidey.
I'euIRAND de lUiRN : Pus li baron.
PLA
Quand il fut armé, il ne voulut prendre accord.
Domua , no ns sai dir loncs pi.aideys.
Rambaud d'Orange : Pos tais sahers.
Dame, je ne vous sais dire longs propos-
ai. Playde, adj., disconri'ur, qneitl-
Jeur, chicaneur.
Heis PLAIDES ,
'l'olhen quau dar deuria.
Serveri de Girone : Wo vais juiai-.
Rcii querelleur, enlevant quand donner il devrait.
Cominal , vielli, llac , playues.
Garins d'Apchier : Cominal.
Cominal, vieux, llasque , chicaneur.
— Substantiv. Défenseur.
Al) belhs ditz corles,
Conquier e gazanlia
Amies e playdes.
G. Magret : Una doua.
Avec Ijeau.t propos courtois , elle conquiert et ga-
gue amis et défenseurs.
4. Plaidkiaire, plaieador , s. ni., plai-
deur, chicaneur.
D'aisso serai plaideiaiue
Qu'en amor a son esper.
Pierre d'Auvergne : Rossinliol.
De ceci je serai chicaneur qui en amour a sou
espoir.
Si... negus dels plaieadors disse esser gre-
viatz o nafratz.
Statuts de Montpellier, de laoJj-
Si... nul lies plaideurs se dit être nialadeou blesié.
ANC. FK. Mes plaidojeiirs... déclinoient an der-
nier but de plaidoirie.
Rabelais, liv. lll, ch. 29.
c vT. Pledejaire , pledejador. esp. Pleiteador-
ir. Piatitore.
5. PlAIDEIAMEN, PLAIDKYAMEN , PLA1F..IA-
MEN , .V. m. , plaidoyer, discours,
plaidoirie.
Tota sa coriz farai lueravilliar.
Quant auziraii lo mien pi.aideyamen.
P. Cardinal : Un sirveutes novel.
Toute sa cour je ferai émerveiller, quand ils en-
tendront le mien plaidoyer.
No trobon adop que lur sia onratz ,
Ni nul plaiejamen senes covens fermai/..
IzARN : Diguas me.
Ils ne trouvent éc(uipage qui leur soit lionorahh .
ni nulU- plauloirie sans convention assurée.
PL A
6. Plaideri.v, s. f., plaidoirie, disnis
sjon , proct'S.
En gaerras met sas rendas
Et en rr.AiDERiA..
P. Cabbinal : Qui vo.
En guerres il «k-pcuse ses renies et en procès.
7. Pi.AiT7.in, S. /., plnitloirio, procès.
Que ;iqno f.issan csmendar senes tola it.aitzio.
Coutume de Tarraube, de 1284-
Que cela ils fassent amender sans aucune plaidoirie.
iH. PlAIDEJAR , PLAinEIAR , PL.AIDEYAR ,
PLEDEIAR, PL.AYEJAR, PLAEGAR, V., plai-
der, «lisputer, contester, tonrinentcr,
tracasser, quereller, jjoursuivre.
Co puescon citar e playejar lurs vesis.
/^. et yert., fol. i5.
Comment ils puissent citer et poursuivre leurs
\oisins.
Pot PLAIDEIAR pcr aqnel de qui el es tuaurs
o curaoïs.
Si el rr.AEGET premeirament a aqnel qne la
alienet.
Trad. du Code de Justinien, fol. !\ et 10.
Peut plaider pour celui de qui il est tuteur ou
curateur.
S'il intenta procès premièrement ;'i celui qui l'aliéna.
Fora miellis, jier la fe qn'icu vos dev,
Al rey Felip que moi;ue.s lo desrev
Que it.aideyar ainiat sobre la gleza.
Bertrand de Born : Pus li haron.
11 serait mieux , par la foi que je vous dois, au
roi Philippe qu'il déclarât la guerre (|ue de disputer
armé sur la glèbe.
Drelz es que dona e.squieu
So don vol e'oin pins la plaidey.
Arnaud de Mahieii. ; AL plazen.
11 est juste que dame e'vite ce dont elle veut qu'on
la tourmente plus.
— Uaccominoder, s'accorder, traiter.
Lo gran tort plaideya pieJatz.
PiSTOLETA : .\itau SOSpil-.
Pitié raccommode le gi'and tort.
Qaant franqacza lo.s pi-aideia e nierocs.
PeyROLS : Tos tem]i.s.
Quand francliise les raccommode el merci.
Domna met mot mal s'amor,
Qoe al) trop rie hom PurnEiA.
A/.^LAIS DE PORCAIRAGUES : .\ r Cm al.
Uanic place moult mal son amour, qui .ivec trop
puissant liomme s'ncrordc.
PLA
549
Estiers sa eort non I'i.aidey.\.
P. Raimond de TouLOtSE : Alressi cum.
Hors de sa cour il ne traite pas.
Prov. Qui ben guerreia , bcn pi.edeia.
Rambaud de Vaqueiras : Kissameu.
Qui Lien guerroie, bii;n traite.
ANC. ir. . Leur débat avoit esiép/aiWqye.
CoMiNES , liv. I , p. 349.
«AT. Pledejar. esp. port. Pleitcar. vr. Piat-
eggiare.
[). Desplaideiau, V., réparer, redres-
ser, dédommager.
P'g. LaUS lo nESPLAIDElA ,
Que es avutz tiialmeual.
G. RiQLiER : Si m fos tan.
Louange le dédommage, vu qu'il a été maltraité.
10. P1CAPLAIT, piCAPLAG, .y. ni., piqtie-
procès , chercheur de procès.
Ce terme de mépris a son analogue
dans le français actuel : on appelle \n\~
gnircment pi(ji/e-assic(ic ce que les an-
ciens nommaient un parasite.
PiCAPLAG per avocat.
Us PiCAPi.AiTz m'a del tôt mort,
Quar playdeiar me fay a tort.
Lejs d'ainors, loi. 147.
Pit/ue-procès pour avocat.
Un pir/ue-piocès m'a entièrement tué, car plai-
der il nie fait à tort.
PLAGA, PLAGUA, PI.AYA, S./., lat. PLAGA,
plaie, blessure.
Plaquas me feyron mais de cen.
Le comte DE I^OITIERS : En AlvcruLe.
Plaies me firent plus detent.
Mas que m val, s'Ieu dcniostrar
Ja non l'aus ma mortal plava !
P. Raimond dk Toulouse : Ar ai.
Mais que me vaut, si montrer désormais je ne
lui ose ma mortelle plaie'.
Fig. Rcssamens deu bonis fractar las pt.agas
del cor e de raniia.
r. et k'crt., fol. 57.
Doucement un lUit Ir.iiter les plaies du cour e*.
de l'ànie.
(AT. ANC. ESP. Phiga. i:sp. Mon. lUiga ri>nv
i'haga. it. Piagn.
55o PLA
-X. Plagar, V., blesser, meurtiir.
Si us servs d' autrui pi.Ar.ARA lo niieu serv.
Trad. du Code de Jtistinien, fol. 22.
Si un serf d'autnii blessera le mien serf.
Part. pas. Y fo tlagatz Je lansa.
R. Gaucelm : Qui vol aver.
Y fut blessé avec lance.
Mas si lo servs meus es tlagatz.
Trad. du Code de Justinien, fui. 2o.
Mais si le serf mien est blessé.
ANC. FR. Tuit furent batu et plaie.
Là ot des œorz et des plaiez
Tant que n'en sal dire le conte.
Pioman du Renart, t. II, p. 43 ; et t. III, 345.
De mortel apostume navrent leurs cuers «t
p/aient.
.Iehan de Meung, l'est., v. 1067-
ANC. CAT. ANC. ESP. PlogCir. E'il'. MOD. LlugUr .
PORT. Chagar. it. Piagare.
',). PlAG.-VDOR, s. m., lat. PLAOiATOR ,
plagiaire.
Als rr.AOAUORs, als inensougiers.
Trad. de la i'"' Epitre de S. Paul à Timoihee.
Au.x plagiaii-eSj aux menteurs.
PLAIS, s. m., bois, bosquet, taillis.
Ar vei vermeills, blaus, blancs e grocs
■Vergiers, plans, plais , tertres e vans.
A. Daniel : Ar vei.
Maintenant je vois vermeils, Lleus, blancs et
jaunes vergers , plaines , bois, tertres et vallons.
Son sec li ram pels plais.
Que flors ni fuelha no i nais.
AzALAis DE Porcairagues : Ar em.
Sont secs les rameaux par les bosquets, vu (jue
fleur ni feuille n'y naît.
7.. Plaissat, playssat, s. m., taillis, bois,
bosquet, fort.
Aug lo cban dels auzelos
Que fan los playssatz refendir.
E. Cairels : Moût mi.
J'entends le chant des oisillons qui font les bos-
quets retentir.
Quan son vert li plaissatz.
G. Rainols d'Apï : Auzir cugci.
Quand sont verds les taillis.
ANC. FK. Sa raeson sist joste un plessié.
Parmi un plesscis de sans.
Roman du Renart, t. I , p. 184 ; et t. III , p. iii.
PLA
Ne bois bauteiu ne riche plesséts...
Si n'en cbassièrent jusques à un plesséis .
Roman de Gurin. Du Gange , t. V, col. 573.
3. Plaissa, s.f., haie, boscjuet, taillis.
Qu'ans fos yen trencatz ab ayssa
- Qu'es en forest ni en playssa.
G. Adhemar : Lanquan vey.
Qu'auparavant je fusse coupe' avec liaclio qui
est dans forêt et dans taillis.
'(. Plaissadit, s. m., bosquet, taillis,
haie.
S'esbandeia
Lo rossinhol e domneia
Ab sa par per pleissaditz.
G. Faidit : Pel joi.
Le rossignol se rejouit et s'ébat avec sa compagne
à travers bosquets.
Fon JQsta un plaissaditz. • ■
GiRAUD DE BoRNEiL : L'autr' ier.
Fut auprès d'une haie.
5. Playssadenc, s. ni., haie, buisson,
bouquet de bois.
E'I gibres e'I nens son a flocx
Pels tertres e pels playssadencx.
P. Raimond de Toulouse : Era pus.
Et le givre et la neige sont à flocons par les tertres
et par les Jiaies.
6. Playssar, V. , garnir d'arbres, en-
tourer de haies, palissader.
Fig. Selb que, per sos peccatz, riga
Sos buelhs ploran, planta e playssa.
Don melhor frng que d'avayssa
N'anra lay on fis gaugz canta.
B. Alahan de Narbonne : Nopuesc.
Celui qui , pour ses pe'clie's , arrose ses veux eu
pleurant, ^l^nle et palissade, de quoi meilleur fruit
que d'avaysse il en aura là où pure joie chante.
ANC. FR. Les haies fait plaissier tl enforcir.
Roman de Garin. Du Gange , t. V, col. 673.
Tant à plesser en mes plessez... qu'à faire
toutes autres besognes.
Tit. de 1445. Du Gange , t. V, col. 573.
Î'LAN, odj., hit. PLAN«.v, plan, uni,
aplani, poli, plaiii , effilé.
E'is vo.slres detz grailes e plas.
Arnaud de Maruhl : Dona gcnser.
Et les vôtres doitts dclitals et efi'lés.
PL A
Ausberc, lansa rr.ANA
F, bon bran d'acier.
B. Arnavd de Montcl'C. : Er can.
llanlicit , lance polie cl bon glaive d'acier.
Cois ben fji;::, dclgalz e plans.
r>. I1K. Vextadovu : Lonc temps.
Corjis bien fait , <li'lic et plan.
— Direct.
Qu'aissi leiigties ma\ia im.ana.
P. VinAL : Abril issic.
t^)u(^ je tinsse ici ma voie directe.
— Exact, rci,'nlic'r.
Cinq cojuladas d'aiit a, de mesura plana ,
î.o iiiolon de la Icijtia.
/ . de S. Jlonoiat.
Cinq coiiilees de liant a , <le nicsnie (>.r«c7i', le
tas (le bois.
— Fig. Simple, pur.
Sias buiiiils e non vils.
Plans et amez.uratz.
/'. de S. Unrwral.
Sois humble et non vil , .tintple et mesure.
Me dis en razon plana
Que mes cbantars li plai.
B. DE Ventadoli'. : Cluan la.
Me dit avec ton 5i>/?/;/e que mon chanter lui plaît.
Mas il o fai , so cre, per plan essai.
B. DE Ventadoi'R : Bels m'es fju'ieu.
Mais elle le fait, cela je crois , pour simple essai.
Tramet lo vers en chantan
F.n PLANA lengua romana.
(r. IxijDEL : Quan lo rius. .
Je transmets le vers en chantant en pure lani;ne
romane.
f.oc. E'Is verses del conij)ost vole torriar en
vers FLANS.
.Sabla ben ijne aisso es ver plan.
f^. de S. Honorât.
Et les versets du comput voulut tourner en vers
libres.
Savait bien que ceci est vers simple.
— ^Jclf. Uniment, simplement, égale-
ment , juste.
S'ella me goalia,
Gualiador me trobara,
F, si m vai dreila via ,
Icn r irai pla.
P. Cardinal : Ben icnh.
Si elle me trompe, elle me trouvera trompeur, et
,1 elle me va droit dicmin, j'irai èt^ateiiienl avec elle.
PLA
.'iSi
Pla a l'albor de dia.
GUILLAVME DE TcDF.LA.
./liste ù l'aube du jour.
Liir dis plan e snaumens.
Fragment de la P'ie de S. George.'!.
T,cur dit uniment et simplement.
A</f. comp. Jestî Crist l'appelani j>e plan.
La donna si leva de plan.
A l'islla de Lerins s'en intreron nr. vi.\y.
r. de S. Honorât.
.Tesns-Christ nous l'appelons sim/>/ement.
La dame se lève aussitôt.
A l'île de Lerins ils entrèrent d'emblée.
Voyez Phroos.
CAT. Pla. Fsp. Piano, llano. port. Piano n.
Piano.
2. Plan, pla, .v. //?., plaine, plateau.
Per PLANS e per vais.
AlCARTZ DEL FossAT : Entre dos.
Par plaines et par vallées.
Ane pus mennt ayga non pl'oc
Cum els passon e prendo'ls plas.
Gavaudan le Vieux : Senhors per los.
Oncques plus menu eau ne plut cwmme ils pas-
"iinl et prennent les plaines.
Combas c plas e boscatge.
B. DE Vkntadour : La doussa votz.
Vallons et plaines et bocage.
f.oc. Leys servir en pla ni en désert.
E. Cairels : Abril ni mai.
La servir en plaine et en désert (en tous lieux ^.
ANC. FR. Et entra en pbiin yver es plainz de
Loiubardie.
Chr. de Fr. , Piec. des Hist. de Fr., t. V, n. l'^o.
Si to.st coni il furent au plain.
NoHi>. rcc. defahl. et cent, anc, t. II , p. ,'>ji .
Lesse le corre par \e plain.
Roman du llenart, t. I , p. 296".
Louenge aux dieux des hauts monts et des
plains.
Cl.. Marot, 1. m, p. 3o3.
CAT. Pla. F.sp. PORT. Piano, rr. Piano.
'.'. Pi.ANKT, ndj. (Uni., plain, uni, sim-
plet.
Fig. En mon cor ai un novellet cbantar,
Pi.ANi-.T et leu, e qu'el fai bon auzir.
Arnaud de Mvrueil : En mon cor.
En mon esprit j'ai un nouvclet chanter, simple!
et léger, et qu'il fait bon ouir.
iT. Pianetto.
5oa
PLA
/). Plana, piANHA, PL\iGNA,.9. /l, plaine,
pays plat.
Aias qnan par lo gaais termenis gens
Que fai la flor espandir per la planha.
Pons de Capdueii- : Leials amies.
Maintenant quand paraît le gai printemps gentil
qui fait e'panouir la fleur dans la plaine.
Res tan no ni'esbaudis
Co ill aucellet per la tlanha.
FoLQUicT DE Marseille :.Ja no volgra.
Rien tant ne me re'jouit comme les oiselets dans
la plaine.
— Page, feuille.
Vingt et sieis llnhas en cascuna pi.ana , et
eu cascuna linlia sine mots.
Fors de Béarn , p. 10^7.
Vingt-six lignes en chacune page, et en chacune
ligne cinq mois.
• — Planche.
Ayas una pf.ana île rovre.
Traité de l'arpentage, part. II , cli. 3o.
Ayez une planclie de rouvre.
c.vi. Esr. roRT. Plana, it. Piaiia.
5. Pi.ANissA, S. f. clim. , esplanade.
Ves leis vau per la planissa.
Mabcabrus : L'autr'ier.
Vers elle je vais à travei"s l'esplanade.
6. Planeza, x./., plaine.
En las TLAKEZA.'i de Chalo.
L' aiga... tan sobrondet qne tota .iquela pla-
î^EZA cobria.
Cat. dels apost. de Pioma , fol. .'iS et l'8.
Dans les plaines de Cbâlon.
L'eau... tant déhorda que toute cette plaine elle
«ouvrait.
7. Planiol, s. vi. dim. , petit plateau ,
csplanado.
Era pansât en lo sol
Aqni en un petit plakioi..
El PLANIOL aselet si.
V. de S. Enimie, fol. 3i>.
Etait pose' sur le sol là en une petite esplanade.
Au petit plateau elle s'assit.
8. Plan.\r , 7)., aplanir, unir, ])olir.
Fii{ . Van un chanlarcl pj.anak
De digz escni'.s.
(iiTM 11 Tir ponNrn, : Tôt sisaret.
PLA
Je vais polissant un petit cliant de paroles oli-
scures.
IT. Pianar.
g. Planamf.n, adv,, entièrement, com-
plètement.
Per que conose qn'aucir m'a planamen,
Si'n bien vas me non doiuda son coratge.
Cadenet : Ab levai.
C'est pourquoi je connais qu'elle me tuera com-
plètement, si en peu à mon e'gard elle n'adoucit son
cœur.
Fauta de vezer planamen las estorias.
Arhre de Batalhas, fol. 63.
Faute de voir entièrement les histoires.
roRT. Planainente. it. Pianamente.
10. Aplanar 5 V. , aplanir, unir, nive-
ler, combler.
Fes tantost api.anar los valbatz.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. ig.
Fit aussitôt combler \es fossés.
Ai'i.ANAR los fossatz.
Cat. dels apost. de Borna , foi. i65.
Combler les fossés.
— Fig. Caresser, cajoler, dorloter, adou-
cir, flatter.
Un gosset li fasia festa... !o aplanava, e lo
payssia de sas viandas.
f^. et Vert., fol. 61.
Un petit chien lui faisait fête... il le caressait, cl
ie nourrissait de ses mets.
Com l'austor qu'es près en l'aranb,
Qu'es fer tro s' es adoiuesjatz;
Pneis torua maniers e privatz
S'es qni be'l tenga ni I'aplanh.
P. Vidal : ISeu ni gel.
Comme l'autour qui est pris dans le filet , qui est
farouche jusqu'à ce qu'il soit apprivoise'; puis il de-
vient manialile et familier s'il est (quelqu'un) qni
liien le tienne et le flatte.
Ap bel dig pot bom son deptor
Geu aplanar et apaiar.
T. DE G. Gasmar etd'Ebles de Signe : N Eble.
Avec Lelle parole ou peut son débiteur gentiment
adoucir et apaiser.
Sitôt se penh ni s mira ni .s'aplanha,
P. Vidai. : Jes pel temps.
Quoiqu'il se peigne et se mire et se dorlote.
Tais se pimpa e s'APiArinA
("ni rnalvcslalz serra e lia.
II. Bri:net : Lanquan îon.
PLA
Tel se pomponne et se dorlote que mcclianit te'
«erro et lie.
ANC. KH. La ceifve moult aplaiiicha.
Nouv. rec. defahl. et cont. aitc, t. Il , p. 321 .
Quant loi' enfant lavent et bningnent
IQn'el les Jebaiseut et aplaingnent.
Roman de la liose, v. t)97?--
i Si tn n'applanis les passions de ton âme.
Amyot, Trnd. de Plularque. Morales, l. I, p. •}.?)'\.
— Polir.
Fig. E'I rossinholet t-l rain
Volt e refranli, et apla.na
Son dons chantai" e l'afina.
G. RuDEL : Quau lo rius.
Kl le rossignolet sur le rameau fredonne et ca-
ilence et polit son Houx chanter et re'pme.
, CAT. Aplanar. esp. Àplanar, allannr. pop.t.
Aplainar. it. /Ippianare.
11. Api.anip. , V., aplanir, combler.
Far Al-i.ASiR los val;itz.
Traité de l'Arpeniaf^e , part. H . cli. ?.\.
Faire combler \es fosse's.
12. EsPLANAR, V., uiilr, polir, expli-
quer, domier l'e-xplication , inter-
pri'-ter.
Ett Nicolet, d'un songe qu'ieu sognava
MiravIHos, una noit , quan mi dorraia ,
'\'oill m' E>PI.A.\ES.
T. DE Jf.\> d'Aibusson et de ISicoLET : En ISicolet.
Seigneur Nicolet , d'un songe que je songeais
merveilleux , une nuit , quand je dormais , je veux
que vous me donniez l'explication.
CKT. Esplanar, explanar. isp. Explnnar. port.
F.splanar, explanar. ir. Spianare.
13. EXPLANATIO, S.f.y lat. KXPIANATIO ,
explication.
En la EXPLANATio (le las ditas paraulas.
Lejs d'amors, fol. 126.
Dans l'explication desdites paroles.
c.\T. Explanaciô. esp. Explanacion. roux. Ex-
planacào. it. Spiannzione.
i/|. CoMPLANAcio , .S". /". , iiivcUcnicnl ,
aplanissemeiit.
Equalilat et compi.asacio.
Elue, de Ins propr. , fol. 27.
Kgalilc' el nivellement.
III.
PLA :)53
PLANCiV, PLANCHA, PLANQUA , S.f., lat.
planca, planche.
Ab frevol pl\nca.
Gavai:d.\n i.e Vieux : A la pus.
Avec fragile jilanilie.
— Petir pont de bois.
l.or. .S' jeu ai passais pons ni PI,aN<h\s
l'er lieis.
A. Daniel : Ans qu' eU.
Si j'ai passé ponts et planches pour elle
Loc.fig. De selhs île qui fetz ri.AifouA c pon.
G. Anelieb de Toulouse : .\ra farai.
I\' ceux de qui il (it planche, et pont.
Lai on inerce li fai planca c pon.
11. Gai;celm : A pcnas vauc.
Là où merci lui fait planche et pont.
CAT. Planxa , palancu. f.sp Plancha port.
Plancha, prancha.
2. Plancat, ,v. in., plancîhcr.
Toi.is las clansiiras e 'Is pi.ancatz desfaretz.
GllI.LVlîME DE TuDELA.
Toutes les clôtures et les planchers vous déferez.
PLAINCM, Pf.AN, PLA3NG, PLAIN , .9. /7J. ,
lat. ri,ANCT//v, plainte, gémissement ,
lameiilalion.
Gavaudas non pot fenir
I.o PLANCH ni'l dol qn' el fa niarlir.
Gavauoan le Vieu.X : L'autre dia.
Gavaudan ne peut finir la plainte ni la douleur
qui le fait martyr.
Lagremas c plans e plors.
S<> son . a r arma , frutz e Hors.
Folqletde Mar.seillk : SenlierDieu.
Larmes et gémissements et pleurs, ce sont , ])our
l'âme, fruits et Heurs.
ANC. FI!. Et après a jeté un plaint.
Roman du lit'nnrtj t. III, p. 187.
Pronfller ne me peuvent mes plains.
Chaules D'OnLÉAN.s, p. lo.'ï.
f 'ossez , mes vers, cessez ici vos plaincts.
Gl. Marot, t. m , p. 'io?>.
Faire mes plaintz vers voslre majesté.
Crétin , p. 180.
— (;()mj)laiiite, sorte de poésie.
l'i.AMG/. fs us dictaiz qiT om fay per gran
desplazer e per gran dol.
J.-eys d'amors, fol. .'ji.
La complainte est une composition qu'on f.ùl par
;;iand déplaisir cl par grande douleur.
70
554 PL A
Lo iniN/. tjii' En Berliaiis do Corn fctz ilcl
ici jove.
f^. de Bertrand de Boni.
La complainte que le seigneur Bcrliaiul de Boni
fil sur le roi jeune.
v.\T. Plant. ANC. F.sr. Planto. ronr. Pranto.
iT. Piaiito.
•X. Pl.SNHER , PLAGNKF. , PLAIGXEU , PLAIN
<;NKR, PLANGKU, PLAINKR, PLANSsR, V.,
lar. PLANGKE^, |)l;iindrc', rei^rcltcr.
Tout Ouiana pi.aing
I.O rei Ricbart.
Bertrand te Born i.e fils : Quan vol.
Toulc la Guiennc regrette le roi Richard .
Alssi qnon boni n.ANH son fîlb e son paire
E son amie, quan inortz lo y a lolgut,
PtANc. ieu les vius que sai soti reiuaztit,
fais, desliais, fêlions.
P. Cardinal : Aissi quon.
.'iinsi comme l'Iiomme regrette son fils el sou piro
et son ami, quand la mort le lui a enlève, moi ju
plains les vivants qui sont demcurc's ici, iaux ,
déloyaux , fe'lons.
Plin se SOS dois e .-ios nietinz pecaz.
Poème sur Dnlce.
Il plaint à soi ses fautes et ses menus [icclios.
— GéiTiir, sou])iier.
Auzi PLAiNF.R et roiillar
Un cavallier e sospirar.
lioinnn de Jaiifre , fol. 9.
11 entendit gémir el râler un chevalier el somnrer.
Quant ieu ciig cbautar,
Planh e sospir.
Claire d'Andise : En grcu.
Ouand je crois chanter, je gémis el soupire.
— Lamenter, désoler.
No s den plaigneh d' afan
Ni dire sa dolor.
Guillaume pe Cabestaing : Ancmais no.
TS'e se doit plaindre de souffrance ni dire sa dou-
leur.
Denan lor no s' en planc.
Gavaudan le Vieux : Patz jiasslcn.
Devant eux il ne s'en plaint.
Prov. TNo sens, es cosselb deinandar
Ad hoiue de so que no sap.
Et es pauc planh de son mescap
Qui , ses cos.selb , vol gran fa^ far.
Nat de MoNS : K\ hou rev.
PLA
iVon sens, c'est demander conseil à homuie sur ce
cju'il ne sait pas , et peu est plaint, de son méchcl ,
qui , sans conseil , veut grande affaire faii-e.
a:n(:. fr. Et faut qne mes vers plaignent
La dure mort de la mère du roy.
Cl. Màrot, t. II , p. ICI.
-On dit que le plaindre allège la douleur.
COMINES , liv. I , p. 399.
De cest oiseau prendray le blanc pennage
(}vA en cbantant ^/rt/«f la lin de son aage.
OEuvres de Du Deltay, loi. 6^.
•T'ay beau plaindje et beau .soupirer.
Malherbe , liv. V.
Aise. CAT. Planycr. it. Piangere.
3. Complancha, complaks.\, s. f., com-
plainte, plainte.
El ne fasia co.mplancha al payre..., e lo
ji.ivre ne fasia justicia.
I Arbre de Datalhas, fol. 65.
11 en faisait ^i/ain/e au père..., elle père en faisait
justice.
Son totz enlassatz els lasses del dyable , so
es em placbtz et en complanch.vs.
y. et f^erl., toi. 60.
Ils sont tous enlaces aux lacs du diahie, c'est-à-
dire en pi'ocès el en plaintes.
ANC. CAT. Coinplancta.
— Sorte de poésie.
CoMPi.ANSA, vai, senes tota bistensa ,
Per lo pays, de levant al ponent.
Poème sur la Mort de Robert, roi de Naples.
Complainte, va , sans aucun retard , par le pays ,
du levant au couchant.
4. COMPLANTA, COMPLAINTA , S.f., plainte,
complainte.
Claraor e complanta en sia feyia.''
Tit. de 1384. Arcli. du Roy,, K. 70.
Bèclamalion et plainte eu soit laite.
Que sias ses complainta e simple lîl de Dcu
Trad. de Bide, fol. 63.
Que tu sois sans plainte et simple fils de Dieu.
ANC. FR. Que que Bruns fesoit ses conplains.
Roman du Renart, t. I, p. il\Çi.
.Si que cbascun entende nos cotnplainctz.
Crétin , p. 56.
Qne nous pardonnez noz complains.
MoNSTRELET, 1.1, fol. H22.
AN<:. CAT. Complanta it. Comptante.
PL A
j '5. CoMPr.ANiiK.\SA, v. /, plainte , rc-cla-
matioii.
Eu totas nalnis coMPr.AMiKssAS en «iiio
lioin pot lueiispenre e défaillir, fav lioiii
cmencln, o pren trevas.
F. et yert., toi. 33.
Dans toutes les autres réclrimnlions en (]iioi on
]'cut se méprendre ou se tromper, homme fait amon-
' ilemcnt, ou prend délai.
[•"a coMPr.ANHENSA d' aquel deutc denant la
COft.
Statu/s de Montpellier, de 1212.
Fait pliiinte de cotte dette devant la cour.
f>. COMPLANHER, COMPLAGNER, COMPLAI-
GNKR , COMPLAINGNER , COMPLANGER ,
' V., plaindre, gé-mir, lamenter.
Totz aquels que aviaii causa de si com-
rr.ANGEu.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 182.
Tous ceux qui avaient motif de se plaindre.
Vos prec que ges , si m complanc, 110 m'azir
Vostra valors.
Arnaud de Marueil : Us joys d' amnr.
Je vous prie que point, si je me f)lains, ne me
liaisse votre mérite.
Mas quan cel quî s comi-laicnia
Fag avia sa clamor.
B. ZoRCi : L'autr'ier.
Mais quand celui qui se plaignait avait fait sa la-
mentation.
Prov.
Mena lire s lî qa'asalz quier qui s coMPr.Amci.
Pierre d'Auvergne : D' un bon vers.
Qu'elle se souvienne qu'assez réclame qui se plaint.
Part. prés, siibst- La personadel compi.anhent.
Statut.'! de Montpellier, de i2o5.
La personne du plaignant,
ANC. FR. Il retournent à lui en complaignant.
Chr. de Fr., Hec. des Hist. de Fr. , t. III, p. 175.
Mon œil et moi sans nul reconfort d'ànie
Nous cuinplalgnons.
Cl. Marot, t- I , p. 33G.
Coinplaingnans leurs douces dolours.
Jionian du chastelainde Coucjr, v. 16.
ANC. CAT. Complanjrer. anc. esp. Complahir.
iT. Coinpiagnere, coinpiangere.
]*LA?sT-TA, s. m. et f., lat. pi \neta ,
planète.
PLA 555
Uieus a f.ichas .vii. planktas que goveiiio
lu mon.
Liv. de Sydrac, fol. 3p.
Dieu a lait sept planètes qui gouvernent le
nidiido.
Jiipiier, scgon jt.anetas.
}J/Vi'. d'iiriinr, fol. 3o.
Jiipilcr, sc'coiidi.' planète.
Ku l)oii [)on fon naiz et en hona rr.ANr.TA.
G. F1GUEIRAS : Un nou.
Fil Ijciri point il fut né et en lionne planète.
Can lo dig planeta renli.i.
Brei>. d'ainor, fol. 3o.
Quand ladite planète règne.
CAT. ESP. PORT. iT. Pltmeta.
PLANITES, s.f., planite, aL-rolitho.
Pi.ANiTES, es peyra..., ajuda donas preus.
Elue, de las propr., fol. 491.
Planite, c'est pierre... , elle aide dames enceintes.
PLANTA, s.f., lat. planta, plante,
nom générique du genre végétal.
Fay fructificar las plantas en la terra.
("'. et Vert., fol. g').
Fait fructifier les plantes dans la terre.
Prov . En brau loc fon planiada
Planta qu' cl frug pejura.
SehveRi de Gibo.ne : Fn mal punii.
En méchant lieu fut plantée la plante qui i mpire
le fruit.
— La plante des pieds.
Planta es la extreiiiiera paitida del pe.
Elue, de las propr., (bl. (il.
La plante est la partie cxlrèiue du pied.
Loc.
Siens es Arnautz del sim tro en la planta.
A. Uanill : Ans qu'els.
Sien est Arnaud de la cime j usqu'à la plante.
CAT. ESP. PORT. Planta. '11. Planta.
1. P1.ANTIER, s. m., pépinière.
Conte en se niolteza, coma plantier.
Leys d'amors, fol./J»).
Contient en soi multiplicité, coinmt: pépinière.
Per los plantif.rs, .xv. deners.
Tit. du xill« siècle. Àrch. du liuy., J. 3n.
Pour les pépinières, quinze deniers.
CAT. Planter.
3. Planso, .V. /.,lige, rejeton, arbris-
seau.
Aigus PLANSos... al) biaucas et raoïels.
156
PLA
Cum aybre, i-i.anso et razil/. , atyro laiiuor
«le terra par lor noyriment.
Elue, de las propr., fol. 2/|0 et 58.
Aucuns arbrisseaux-... avec brandies et rameaux.
Comme arLre , tig'e et racine, attirent l'humeur
lie terre pour leur nourriture.
ANC. FR. Li autres ars fu A\in plancon
Lcmgupt et de gente façon.
Romitn de tu linse , v. yii).
<:at. Planso.
— Plançon , sorte d'arme.
Arc manal o balesta o bon bran de tlanso.
Guillaume de Tl'dela.
Arc manuel ou arbalète ou bon glaive de plançon.
ANC. FR. Se combatiient avec eulx de massues
et d'un baston appelle p/fl«cAo« on pique
de Flandres.... Unç, plançon esqnartelé de
grans broches de fer.
Lett.derém. de \'i'jl\. Carpentier, t. III, col. J>o6.
/, . Plantada, s. /., plant, ce qu'on re-
plante.
Can Noe planlet vinha prumieiraïuen el
mon, de la plantada que demoret après lo
(Iulivi , vole far vi per la voluntat de Dieu .
Lu-, de Sydrac, fol. 1 15.
<^)uan(l Noé planta la vigne premièrement au
monde, du plant qui demeura après le déluge , il
voulut faire du vin par la volonté de Dieu.
5. Plantacio, s. f. , laf. plats tatio ,
plantation.
Aybre naysh alcunas vetz per scmenacio,
autras, per plantacio.
Elue, de las propr., fol. 220. \
Arbre naît aucunes fois par semence, d'autres,
)\ir plantation.
ESP. Plantacion. port. Plantaccio. it. Pianta-
zione, piantagione.
6. Plantio, s.f., plantation.
Aigus aybres... si engendro... per plantio
lie razilz o de verga.
Elue, de las propr., loi. ii.)f>.
Aucuns arbres... s'engendrent... \iav planlation
de racines ou de bouture.
ESP. Plantio.
7. Plantamen, s. m., plantement, ac-
tion de planter, de mettre en terre.
Per lo plantamiîn de las forças que fes far.
Cartuluire de Montpellier, fol. 2o3.
l'our le plantement des fourches qu'il fil faire.
PLA
ANC. CAr. Plantainent. anc. es,v. Plaiitainiento.'
II. Piantamento.
8. Plantados , adj., ft-cond , abondant,
fertile.
F^g. Ont plus seras assidnos en divis parla-
mens , ont plus i penras plantadosa eti-
tensio.
Trad. de Bède, fol. 83.
Oi'i plus tu seras assidu en divins entretiens, où
plus lu y prendrasyi'fonf/e application,
ir. Piantadoso.
9. Plantadiu, adj., plantureux, pro-
ductif.
Al) s:! natiiral humor,
Fai la terra plantadiva.
Brei'. d'amor, fol. 08.
Avec son humeur naturelle , rend la terre plan-
tureuse.
Fig, De toiz ]>Iazers vlantadiva.
FoLQUET DE LuNEL : J'^ noni dfl.
De tous les plaisirs productive.
ANC. FR. Jachières non pas jjerreuses ,
Mes plantéives et herbeuses.
Pioman de la Rose, v. 197^9.
10. Plantayritz, s./., planteu.se, ([ui
fait pousser.
Parext. Infancia...qnees PLAXTAYRiTzdedcns.
Elue, de las propr., fol. 66.
L'enfance... qui est planteuse de dents.
1 1. Plantar, v., lat. PLANTARc, plautcr.
PrANTAR nna viiiba o autres albres.
l'rad. du Code de Justinien, fol. 18.
Planter nne vigne ou d'autres arlires.
Fig. Semena e pt.anta el cor un deziricr clar
e net de viure en puritat.
r. etrert., fol. 84.
Sème el plante au cœur un de'sir clair et nel de
vivre en pureté.
— Arrêter, fixer.
Fes plantar lo carre.
Trad. des Actes des apôtres, ch. 8.
Fit «//V/ej' le cliar.
Fig. Ins el Carca.sses te planta.
Baimond de Mm aval : A Dieu nu.
l'.n dedans au Cai-cassès_/7.tc-loi. y.
Garnir, remplir.
PLA
Dieus ri.ANTET |)arac1i.s terresire de I)()s al-
l)ies e tle bos friilz.
r.etFcrt..(o\.}i(i.
Dieu garnit le paradis terrestre de bons arbres et
de bons fruits.
CAT. ESP. PORT. Plantai'. iT. Piaiitarc.
12. PlANTAGK, X.f., lat. l'I, .V NT. A C.O ,
plnntniii.
Qae trnsetz verhena e inilfiieilh
E rr.ANT.AGE e salsifraiiba.
Deudes de Pr.xbes , Auz. cass.
(^ue vous écrasiez verveine et uiillcreuille et
plitntain et saxifrage.
Es bona
.... La PLANTAGES atrcssi.
Drei'. d'amor, fol. 5o.
Est bon... le plantain jiarciljenient.
CAT. Planlacge. esp. Plaît toge.
l'i. SosPLANTAR,!?., Supplanter, détour-
ner, dévier, subverser.
I-'ig. Folia d' orne sosplanta sos anamens.
Trad. de Bède Jo\. 43.
Folie de l'homme dévie ses penchants.
Part. pas. Sosplantat per lor perversifat.
Trad. de Bède, fol. 79.
Subversé par leur perversité.
CAT. Supplantar. esp. Siiplantar. port. Siip-
plantar. it. Soppiantare .
14. SosPLANT.\MEN , .y. w. , siibvcrsioii ,
ruine, bouleversement, substitution.
De Jacob sai iea be per cals sospi,awtamens
Ac la benedictio.
Pierre de Corbiac : El nom de.
De Jacob je sais bien par quelles substitutions il
eut la be'ne'diction.
Prov. Lengaa del fol es sos so-splantamens.
Trad. de Bède. loi. 7:^
La langue du fou est sa ruine.
i5. Transplantar , ^K, lat. trakspi.an-
tar/, transplanter, transformer,
rendre.
Part. pas. Vaiaire nègre transplantât.
Dei'des de Phades : j'Juz. cuss.
Ellébore blanc rendu noir,
CAT. ESP. Trasplantar. piirt. Transplantar
IT. Traspiamare .
i(i. Transpi.antacio , s. J. , transplan-
tation.
PLA .'ÏS;
-Vybie inelhora... per transpi.antacio.
Elue, de lus pro/ir.j fol. 220.
L'arlirc s'améliore... par transplantation.
PORT. Transplantacào it. Traspiantazionc .
PLAP, s. m., tache.
Ses tôt PLAP nègre.
Ha cap lie (•amel et plaps de ])arl.
Elue, de las propr., fol. 23^ et l!\\.
Sans aucune tache noire.
.V tête de chameau et taches de léopard.
■1. Plapar, V., taclieter, moucheter.
Part. pas. De diversas tacas... so per tôt pla-
PATZ.
Plapat de blanc , a gulza de leopart.
Elue, de las propr., fol. 99 et 24t.
De diverses taches... ils sont partout mouchetés.
Tacheté de blanc, à guise de le'opard.
PLASSA, s./., lat. Ph&tcx, place, lieu ,
endroit.
Guigonet saut en la plassa
Sans c vins.
Z'^. de S. Honorai.
Guionc't saute sur la place sain et vivant.
Loc. fig. No us pessetz qn' en una plassa
Merces ab gran aver ja.ssa.
P. Cardinal : Jhcsum Crist.
Ne vous imaginiez pas qu'en mi'me place merci
gise avec grande richesse.
— Espace de terrain , dans les villes ,
entouré de bâtiments.
Per ostals e per plassas.
V. de S. Honorât.
Par demeures et \i3T places.
Loc. Ricx hom mais quan vai en plassa.
Que cniatz vos que' lai fassa.""
P. Cardinal : Qui ve gran.
Puissant homme méchant quand il va en place,
(fue croyez-vous que là il fasse?
— Lieu fortifié.
Que inctan per folas las terras e i-lassas
honas garnisos.
Lo dit comte de IMonifort avia una plas.sa
forta.
Chronif/iie des Albigeois, col. 5 et 22.
(Qu'ils mettent par toutes les terres et places
JHiniies garnisons.
I.eilil comir de Monlfoi I a^ail uni- /dacc hulr.
558 PLA
Ady. coinp. A totz o die ex plassa.
Bertrand de Bokn : Rassa lanl.
Je le dis à tous publiquement.
<:at. Plassa. esp. Pîaza. port Praca. ir.
Piazza.
2. Placier, adj. , coureur de places,
il ésœ livré.
Per pJazer als homes PLAcrEKs.
r. et fert., fol. 22.
Pour plaire aux hommes Jesœut'res.
3. Plasseiayre, s. m., celui qui fré-
quente les places, qui se tient sur les
places , désœuvré.
Taulas lenens e plasseiayres.
Cartulaii e de Montpellier, fol. l^^.
Tenant tables et clésœucrès.
—^ Commissionnaire.
De r escala del divenres son PLACEf ayres.
Ciirtnlaire de Montpellier, fol. ^5.
De la garde du vendredi sont les commissionnaires .
/(. Plasseiar, V., être sur la place, se
tenir sur la place.
Part. prés. Can ditz las plassas de Tholoza , so
es los homes plassf.ians.
Leys d'amors, fol. i3o.
(luand il dit les places de Toulouse , cela est les
Lommes étant sur les places.
PLASTRE, s. m., plâtre.
Plastre, 6 geysh qni, exust et destemprat
ab ayga , es util a far paretz.
Elue, de las propr.j fol. 169.
Plâtre, ou gypse qui, calciné et de'trempé avec
eau , est utile pour faire murailles.
PLAT, adJ., grec ■x;\a7Ùf, plat, uni,
lisse, effilé.
Voy. MuRATORi, Diss. 33; Denina,
t. m, p. 58.
Un vaisel plat, non de bel fust.
Deudes de Phades , yJuz. cass.
Un vaisseau plat, non de beau bois.
E 'Is vostres detz grailes e platz.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Et les vôtres doigts de'licats et effilés.
Testa longa, plat', aiglantina.
Deudesde Phades , j4uz. cuss.
Tête longue, plate, d'aii;lc.
PI.A
Su] destrier c a la silha
Negi' e '1 pel plat.
Bambaiid de Vaqdeiras : El so que.
Sur lu destrier qui a la paupière noire et le poil
uni.
Fig, Fara sa volunlat.
Si no 'I ditz latizenga plata.
Rambaud d'Orange : Als durs crus.
Fera sa volonté , s'il ne lui dit louange plate.
Substantiv. A l'en las ancas donat
De 1' espaza nu colj) de plat.
• Roman de Jaufre, fol. 2.
Lui a donné sur les liancbes de l'épée un coup de
plat.
ESP. PORT. Chato. iT. Piato.
1. Plat, s. m., plat, sorte de vaisselle.
Faire vaysela , platz, escudelas.
l'it. de 1438 , Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. aj;.
Faire vaisselle , plats, écuelles.
CAT. Plat. ESP. Plato. ïORT. Plato, prato. it.
Piatto.
3. Plata, s.f., plaque, lame, lingot.
D' una PLATA d' anr o d' argen voira far un
aurevelhier una bella copa a la tanla del rey.
V. etFert., fol. 66.
D'une plaque d'or ou d'argent un orfèvre voudra
faire une belle coupe pour la table du roi.
Incorporar lamina d'anr ab plata d'argent.
Elue, de las propr., fol. 184.
Incorporer lame d'or avec plaque d'argent.
— Argent.
L'avers e la plata er al nostre promes.
Guillaume de Tudela.
L'avoir et l'argent sera au nôtre prorais.
ANC. FR. Nul argent en plate quel que il soit.
Rec. des Ord. des R. de Fr., i3i3, t. I, p. 52i.
Le trésor de mon père est céans qui est eu
grosses plates d'or et billon.
Roman de Fierabras, liv. II, part. II , cli. fj.
— Plastron , partie de l'armure.
De gonios, elmes , platas o d' autres arnes.
Leys d'amors, fol. i3i.
De casaques , heaumes , plastrons ou d'autres liar-
nois.
ANC. FR. Armez furent de ^/fl<c5.
Combat des Trente, p. 20.
Et sera armé de plates, de crevellière , de
gorgerelte.
Stat., an. l35l. Carpentier , t. m , c.iî. 3ll,
CAT. ESP. Plata. port. Prata.
PLA
/i. Platina, s.f., platine, plastron, par-
tie de l'armure.
Trencar elmcs e platinas.
Leys (l'amors , fol. i.ii-
Iniiiclier licaunios cl platines.
A^^. i-R. r /ateinnes iVarç^cnt à mettre dessonbz
<'loiis de eeinlure.
iici;isfrrile la Chamb- des Comptes Carpkntii;i-, ,
t. IlI,col. 3li.
5. Aplatir, ?'., aplatir, unir, lisser.
Fols no s' Arr.AT lo cahelh,
BeknAHD de Venzenac : Uueimais luis.
I.e fou ne se lisse pas le cheveu.
l'art, pas.
Lo lias fonc aplatit coiiin na.s de Luou.
Caiya Magnlon. , p. 2.
I,e nez fut aplati comme nez de ho-uf.
G. Api-atar , APPLATAR, V. , aplatir, cou-
cher, cacher.
Voyez MuRATORi , Dlsx, 33.
Tioban una balma on si van aptatar.
A', de S. Honorât.
Trouvent une caverne où ils se vont cacher.
Drutz que lonc si s' aplata.
Ogiers : Era quan l' iveni.
Galant qui le long de soi se couche.
Part. pas. A lur ensegnat los deniers aplatat.
Perduda et applatada
Tro Dieus, per sa nierce, la nos a rev^lada.
y. de S. honorât.
Leur a enseigné les deniers cacltés.
Perdue et c«c7(c'e jusqu'à cequeDieu, par sa merci,
nous l'a révélée.
IT. Àppiatare,
7. Aplatadamkns, {i(li>. , eu cachette,
secrètement.
Fesis lo aucire aplatadamens.
Jlist. de la Ihhle en proi'., loi. 4<'-
Tu le fis tuer en cachette.
PL.\.TA?»r , 5. m., lat. pi.atanm.v, j)hiiie,
platane.
Pi.ATAM... sas fuelbas so pljlas et aniplas.
Elue, de las propr., fol. 217.
Blalane,... ses feuilles sont plates el amples.
CAT. E.sr. poisT. IT. Plataiio.
PLAYA, .V. /, lat. PT.AGA, plai^'e, hoi.l
(le 1,1 tner.
PLA
y!)(j
Am tant viron mot tost venir
l'ii autii; luoyne per la playa.
/^. de S. Honorât.
V.u mc'me temps ils virent moult tôt venir un
vieux moine par la plage.
CAT. Platja. ESP. Plaja. port. Prai'a, praja.
II'. Piaga.
PLAZER , V., lat. p'i.ACEr.r, plair<'.
Qnan fin aman s' acordon d' un voler,
Tôt quan 1' lis vol dea al iiutre plazer.
G. Faidit : Tug cilh.
(^^uand fidèles amants s'accordent d'un vouloir,
tiuil ce que l'un veut doit à l'autre plaire.
A mi uo deu pi.azer mas so que ns plaia.
Le moine de Foissan : Be m'a.
A moi ne doit plaire que ce qui vous plaise.
E m dis en rizen :
Amies, a vos ini ren ,
E faitz so que ns plaia.
G. Faidit : Be m platz.
Kt me dit en riant : A mi , à vous je me rends , et
laites ce qui vous plaise.
I.oc. Glorios Diens , senbcr del tro.
Si t PI, AI , delieura m de preizo.
FoLQUEï DE Marseille : Senher Dieus.
Glorieux Dieu, seigneur du ciel, s'il te plaît,
délivre-moi de prison.
Dona , si us tlatz, aialz hainilltat
De mi que sui totz el vostre poder.
.Vrnaiid de Maul'eil : Tôt quant ieu.
Dame , s'il vous plattj ayez indulgence pour moi
qui suis tout à votre pouvoir.
Part. près. Can Gaucelms anzi los plazers pla-
ZESs que '1 dizia.
r. de G. Faidit.
()uand Gaiicelm entendit les plaisirs plaisants
qu'elle disait.
Ay ! bel ooinpan , plazen a tota {^en!
Oc, beii PLAZKNS, qu'âne pus pi.azens non fo.
B. Cardonel : S' ieu anc nulli.
Ali ! Leau compagnon , agréable à toute gint .' oui ,
Ijicii agréable, vu qu'oneques plus ai;i\iiblc ne fut .
ANC. f.R. Ces qui volent à Tien jileisir.
IMarie de France , t. II , p. ^i3.
CAT. Planter, esp. Placer, roar. Prazer. it.
Piacerc.
?.. Plazknmi'.n. c7f/('., ai^TtMhleiTiciil.
l'ero aquel mi plai tant plazensien.
Lanfranc Cigala : Joios d'amoi
l'otirtant <;elui-ti nie plaît si agréablement.
')6o
PLA
Va tan plazenmkn.
Naï de Mons : Al noble rev.
Va si agréablement.
t:AT. Plaentment, plahentinent.
3, Plazer, s. m., plaisir, joie, contcn-
rement.
'. Ja non oblidarai
Los ri-A/.ERs que m fes e m dis.
Peïrols : Quotas que.
Jamais je n'oublierai les plaisirs qu'elle me fil el
'.lie dit.
CanGauceliiisauzI los PLAZERsplazens qiie'l
disia.
l^. de G. Faidit.
Quand Gaucelm enlendit les plaisirs plaisants
qu'elle disait.
Loc. Peyre , si fos al mien tlazer
Lo segles fatz dos ans o très.
T. DE P. d'Auvergne et de B. de Ventadour :
Amies.
Pierre, si fut lait à mon plaisir le monde deux
ou trois ans.
Pror. Qui en gang seiuena, tlazer cuc'h.
A. Daniel : Ab plazer.
Qui sème en joie, plaisir i-e'colte.
^df>. co/np. Si n;' au li mal abaissât .\ plazeii,
Que totz jorns muer, e no m' en puesc mover.
Arnaud de Marueil : Belb m' es lo dons.
Tellement m'ont les me'cbants abaisse' à plaisir^
que tous les jours je meurs, et je ne puis m'en sé-
parer.
AMC. CAT. Plaer, plaher, cat. mod. Pler. esp.
Placer, pokt. Prazer. it. Piacere.
/|. Plazensa , PLAZENZA, S. f., plaisaiicc,
agrément, plaisir, amabilité, amcnilé.
Silh qu'es donina de plazewsa.
SonDEL : x\vlas.
Celle qui est dame d'amabilité.
K 'Is afai's ac dans fotas pai'tz pl^zenza.
B. ZORGI : Si '1 nionz.
El aux all'aires il eut de toutes parts agrément,
l.oc. fig. E m fer el cor, ses bistansa,
Ab un cairel de plazensa
Fabregat en foc d' amor.
P. Vidal : Tant an bon.
Et me frappe au cœur, sans hésitation , avec un
dard de plaisir fabriqué en feu d'amour.
Cbantaran un verset de plazensa.
PEYnoLs : Dieus.
Clianleront un verset de plaisir.
PLA
ANC. FR, Premièrement, si c'est votre j!>/a/ia«ce.
Charles d'Orléans , p. 206.
Et ])rend \qs plaisances c\a monde à sa volonté.
Les Xf^ •loyes de Mariasse , p. i83.
IT. Piacenza.
S.'Plazentier , rtc/^., agréable, bienveil-
lant, avenant , flatteur.
Cortes e plazentiers
Que dis i)lazers e 'ts fai.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Courlois et agréable qui dit plaisirs et les fait.
Vî gaia bci'geira ,
• Beli' e PLAZENTE1RA ,
Sos anhels gardan.
G. RiQUiER : L' autre jorn.
Je vis gaie bergère, belle et ai'enante, gardant
ses agneaux.
Dona sai ab cor plazentier.
B. DE Ventadour : En aquest.
Je sais dame avec cœur bienveillant.
Quan vei far bon fag plazentier.
Mi platz far cantaret plazen.
LantrANC CigALA : Quan vei.
Quand je vois faire bonne action agréable, il jw
plaît de faire un petit chant plaisant.
Stibstantiv. D' aisso no ill sui fais plazentiers.
A. Daniel. : Sols sui.
De cela je ne lui suis point faux flatteur.
ANC. FR. Ou s'ilz font quelque bien, ce n'est
qu'aux plaisanteurs.
ScÉvoLE de Sainte-Marthe , fol. 9.
Un houîîon plaisatueiir.
Nicolas Rapin, p. 102.
CAT. Piacenter. esp. Placentero. port. Prazen-
teiro. IT. Piacetitiero.
6. Plazenterament, ado., agréablement.
E'I gnizet entro fora de gran forest mot
PLAZENTERAMEKT.
Elue, de las propr. , fol. 256.
Et le guida jusqu'en dehors de grande forêt fort
agréablement.
7. CoMPLAG, .V. w., contentement, satis-
faction.
Coni selh que seraena en garag
Temprat d' uiuor ab dontz complag.
P. Vidal : Baros Jhesns.
Comme celui qui sème en guéret tempère d'hu-
meur avec douce satisfaction.
PLA
8. CoMPL.vcENCiA, S. f. , complaisaiicc ,
bon plaisix-, plaisance.
La eleccio dels Los angeîs es ab complacen-
c.iK, SCS violeticia et ses coaccio.
Elue, de las propr., fol. 8.
L'<iloctiou des lions anges est avec hon plnisir,
3s»>5 violence et sans conlraiiite.
c\T. Ksp. PORT. Complacencin. it. Coinpin-
cenza.
(). DeSPLAZF.R , 7'. , lat. DTSPI.lCKRt'> (Ic'-
plaire, ennuyer.
Mas per messatge non ans gcs,
Tal paor ai no us desplagCes.
AbJTAIJD de MarUEIL : Dona genser.
Mais par message je n'ose point, telle peur j'.ii
qu'il ne vous déplût.
Sels cui DnsiT.AY joglaria ,
E .sel.'! coi ntsPi,A\ cortesia ,
E tolz aquels a oui ben far despi.ay.
Bernard de tôt i^o Mon : Be m'agrada.
Ceux à (fui déplaît jonglerie, et ceux à qui (/f-
;)/(ii7 courtoisie , et tous ceux à qui bien faire f/.--
plaii.
Part. prés. Om mais non l'es desplazSns.
GiRAUD LE Roux : A la mia fe.
Homme ne lui est pas plus déplaisant.
ANC. FR. Nale cbose qu'à Diex desplace.
Roman du Renart , t. Il , p. [^!^.
CAT. Desplaurer. ksp. Desplacer, port. Des-
prazer. it. Dispiacere.
lo. Desplazer , .V. m., déplaisir, ennui.
Li foron fait/, man desplazer , don G. de
Cabestanb intret en gran dolor.
f^. de Guillaume de Caliestaing .
Lui furent causes maints déplaisirs , dont Guil-
laume de Cabestaing entra en grande aflliction.
Planhen, ploran ab DEspr.AZER.
.1. EsTEVE : Planlien.
Gémissant, pleurant avec déplaisir,
\yc.. CAT. Desplaer, dcspler. esp. Desplaccr.
PORT. Desprazer. it. Dispiacnre.
Ji. Desplazensa , s. f., tiéplaisaiicc ,
ennui.
Allais pla7.ers no m'es plazcns ni bos,
Quar, a la fi, torna en desplazensa.
.1. EsTtvti : Aissi cum.
Pareil plaisir ne m'est agréable ni bon . car, à l.i
lin , il tourne en déplaisnnce.
IH.
PLE
5(51
Que ja nios obans no us torn' a nfiPi.A/.F.NsA.
GiRALD LE Roux : k ley de.
Que jamais mon clianl ne vous tourne à rfi-yj/ni-
sance.
ANC. CAT. Dcsplazenza. t r. Dispiacenza.
PLERS, s. IN., iat. l'i.KBs, plèbe, peu-
jile, populace.
Vos queric lo durs plers
'l'ro lai ont es mont Orebs.
P. d'Avvergke : Dieas vera.
\ ous elierclia le cruel peuple jusque-là où est le
iii'jiit Oreb.
CAT. ESP. PORT. iT. Plèbe.
PLEGAR , pi.EiAR , v. , lat. piicARf ,
plier, ployer, reconrbei-.
Les auzels pi.ego lors pes aneyre.
Elue, de las propr. , fol. fii .
Los oiseaux plient leurs pieds en arrière.
Hoin deu far de sos efans e de sa mainada
(.■')nia de la verga, qu'es verlz, qnebomla pi.egv
a sa gulza , e,cant es seca, boni non la pot
PLEdAR , e briza.
Lit', de Sydrac , fol. (5!\.
On doit faire de ses enliints et de sa maison comme
de la verge, qui est verte, que l'on/)/o/eà sa fantaisie,
et, quand elle est sècbe, on ne peut pas la ployer,
et elle casse.
.Si vostr'au7.el la pena plkga
De !a coa.
Deudes de Prades , jduz. eass.
Si voire oiseau plie la penne de la queue.
Lo filb ReynierdeGennesaisestrieupss'aliqaet
Per aysi gran vertut que los eslrieups pleguet.
Roman de Fieraliras, v. 735.
Le fils de Régnier de Gênes aux ctriers se fixa
avec si grand effort qu'il ploya les ctriers.
r/ff. Nostri gran senbor
An mais, per vcritat,
Ergnelb e cobeitaf ,
E s'auzan mais pleiar.
De lot can volon far,
O sia bes , o sia mais.
Nat de Mons : Si Nal de Mons.
]Nos grands seigneurs ont, en vérité, plus d'or-
gueil et de convoitise , et osent davantage se plier
a faire tout ce qu'ils veulent, ou .soit bien , ou soit
mal.
.Sos prclz si fraiug, c sa laazors si pi.eia.
B. 'ZORCI : Prou si deu.
.Son niérilc se brise , et sa louange se ploie.
56à
PLE
Part, pas, Con si atlobii liom pena tlegata.
DfADES de PlIADES, AllZ. ClISS.
Comment on laccomnioclc poiino pliée.
— Emballer.
Apres qne agnet près e ti-egat so que...
avian Iai»sat.
Clironit/iie des yllhigeois , col. 5\.
A]in's qu'il fut pris et em/>all(- ec que... ils ;iv;ui'iil
l;iiss('.
cAT. fsr. Plcgar. tort. Pregar. it. Piegare.
2. Pleg, plf.c , s. m., pli, siniiosijé ,
contour, revers.
En si han plex diferens.
Al PLEC (lels membres si viro.
Elue, de las piopr., loi. 8 et 61 .
En soi ont plis différents.
Au jili des mcmliros se tournent.
Se ineton en pi.ec de forma de libre.
Cnrtulaire de Monipellier, fol. M).
.Se mettent en pli de forme de livre.
LOC. A tôt TLKO
Fier totas vefz al cor.
G. RiQUiEH : Als suliiils.
A tout pli (coup) il frappe loujoui-s au cœur.
Adi'. comp. So que a ri.EC. fay tôt jorn e cossen.
Leys d'dtnors, fol. 17.
Ce qu'en cachette il fait toujours et consent.
ASC. FR. "Vostre ceraise me livrez ,
El pan desus ferai nn ploit...
\,e pîet i fet et teu mesure....
Marie de France , 1. 1 , p. ()i).
hes plots del mantel tresperça.
Roman del conte de Poitiers , v. 6t)S.
CAT. Pleg. ANC. Esr. Pliego. esp. mou. Plieguc.
PORT. Prege. it. Piego, plico.
'>. Pmcable, adj., lat. plic.a^/l;.s-, pliable,
flexible.
Leiitisc... eslene, mol et ri-iCAr.î.E.
Las extremitatz plus snptiis et pf.icAntAS.
Plicabea ses rumpre.
Elue, de las propr., fol. 21 1, 69 et 2o3.
Le lonlisque... est lisse , mou et Jlexil/le.
Les extrémités plus délicates cl flexibles.
Flexible sans rompre.
f.AT. ESP. Plegable.
,\. Pmcaiui.ttat, .<!./., flexilnlité.
Lor inobilital et pi.icAiur.iTAT.
PLE
Mi'ml)re,s del infant so tan tendres et bau
PI.ICAlilLITAT.
Elue, de las propr., fol. ^9 et (ii).
Leur mobilité ctjlexibilité.
Les membres de l'enfant sont si tendres et oui
flexibilité.
5.i*LECAMENT, j'. 171.^ pliemeut, souplesse,
qualité de ce qui est plial)le.
I'legament et flexibilitat.
Elue, de las projtr., fol. 63.
Soiiplese et Uexibilité.
ANC. CAT. Plegament. it. Plegamento.
G. Plegadis, ad/., flexible, qui se [>loir
aiséruent.
Subtil et rr.EGADissA lengua a pendre ayp;;
Elue, de las proyjr. , fol. 23 1 .
Langue déliée et se ployant aisément pour pren-
dre eau.
ANC. Fu. Et li portiers les murs hordoient
De fors cloies refuséices
Tissncs de verges pléices.
llomaii de la Hase, v. lOoiO-
ANC. CAT. Plegadis. esp. Plegadizo.
7. Pleios, adj., plié, enclin, porté à.
Tôt lo nions es pleios
Trop de far falhizos.
IS'at de Mons : Si IS'at de Mon».
Tout le monde est enclin beaucoup;! iaire traliisons.
8. Simple, semple, ndj., Int. siMPLE.r,
simple.
Cum SIMPLE vuellia dire ses plec.
Elue, de las propr., fol. 8.
Comme simple veuille dire sans pli.
Vers coQsonautz e simples.
J^. de S. Honora I.
Vers eonsoiinanls et simples.
Fig.^ol SIMPLE e vot sollempne.
F.etf'ert.,lo\.Q^.
Vopu simple et vtou solennel.
Ays.so conogrou Le per simPi.a razo e pei
si.MPEE entcudenien.
/". et Fert., fol. 100.
Ceci ils connurent bien par simple raison et pai
simple entendement.
— Sans instruction.
S' es boms simples o letratz.
Brev. d'amor, fol. 12i.
S'il est bomnie simple ou lettré.
— Doux, modeste, timide, niais.
PLE
Siaz sabi si ciim serpens e simple si cuiu co-
luiiibas.
Trad. dcliède, fol. 36.
l' Soyez sage ainsi comme serpent et timide aiii'-i
. comme colombes.
Vau .sisirr.vs coin iiiia iiioiija.
Un troubaholr anonymi-; : Seinor vos<[iii-.
Elles vont modestes comme une religieuse.
Trobci toza bencstan ,
SiMPi.'e (le bella faitura.
Gl'i d'Uisel : L'autre jorii.
,1l' Irouvai filielte bienséante, simple et de belK-
l.ic.on.
l'ig. Ab un dons ris et ab nn simpi,' esgiiar.
Guillaume de Cabestaing : Lo jorn.
Avec un doux rire et avec un modeste regard.
CAT. Simple, ximple. esp. Simple, port. Sim-
ples, simplez, it. SempUce.
9. SiMPLAMEN, siMPLEMEN 5 a(U'., sim-
plement.
SiMPLAMEN e non pas lo doble.
Coitt. de Condom.
Simplement et non pas le double.
Aquo SIMPLAMEN cofcssan.
Brci>. d'amor, fol. 7.
Cela simplement confessant.
Ayssel que ploret simplemen.
T. DE G. Faidit et d'Albeut : IN Alliert.
Celui qui pleura simplement.
ESP. Simplemente. port. Sîinpicsmente. ir.
Semplicemente.
10. SiMPLICITAT, S.f., lat. SIMPI.ICITA-
Tcm , simplicité.
Dieas en si ha sumina simpiicitat, ses tota
conipozicio.
Elue, de las propr. , fol. 8.
Dieu en soi a souveraine simplicité j sans aucune
composilion.
La SIMPLICITAT
De la femna.
y. de S. Honorât.
La simplicité de la femme.
CAT. SimpUcitat. esp. Simpîicidad. port. Siin-
plicidade. it. Semplicitii, semplicitate, sem-
plicidade, simplicità.
\ I . SiMPLEZA, S.f., simplesse, simplicité,
ingénuité,
i Peccalz cassa sanctor
E baratz, simpleza.
(^. de S. Honorât.
IVilié (liasse sainlclé cl Irompcri'' , uniplcsse.
Pï.K :.6i
Dieiis que auia \eritat e simpleza.
A', et Fert., fol. 25.
Dieu ([ui aime vente et simplesse.
(AT. Simplesa, ximplesa. esp. port. Simpleza.
IT. Semplicezza.
la. DoiiLK, adj.,\&\.. ouPLE.r, tloublc.
Pecc'ab doble falhimen.
p. Cardinal : Jliesum Cris»,
l'èclic- avec double faute.
DieiLs tu' a dada febre tersana dobla.
R. Gaucelm : Dicus.
Uicu m'a donne' fièvre tierce double.
Siibst. Cant a coniplida la tor
De très dobi.es tôt environ.
f^. de S. Honorât.
<)iiaiid il a termine la tour de trois doubles [ont
autour.
yhlv. comp.
A DODLE m' au niiey eucmic valant
Que no feiran s! m'aguessou ainat.
G. AdheMAE : INoa pot esser.
Mes ennemis m'ont valu nu double (]u'ils ne fe-
raient s'ils m'eussent aimé.
Dix a sos compagnhos que m.vys volia peu
.c. DoiiLES coinbalre... (jue ligir sauleri.
PlULOMENA.
Dit à ses compagnons qu'il voulait du\>antiige
pour cent doubles (cent ibis plus) combattre... ([ue
lue psautier.
ANC. KR. Diea nous le rendra à cent doubles.
Prophéties de Merlin, fol. 58.
ANC. PORT. E quanto demaiidaran , tanto in
dublo componara.
Doc. de 1287. Elucid. port. , t. I , p. 182.
CAT. ESP. Doble. PORT MOD. Dobio. IT. Doppio,
i3. DoBLA, s.f., double, monnaie an-
cienne.
A cen DOiiLAs e mais.
R. Jordan, vicomte de Saint-AiNtonin : .Vissi
eu m sel.
A ceul doubles et plus.
CAT. ESP. Dobla, iT. Doppia.
14. DoiiLAMEN , ar/p"., doublement.
Vedels doblamen liguratz.
Arnaud Rrancaleon : Pessius.
W-au doublement figure'.
Falhl.s dorla.men
Quar so de se ni d' autrni non dcfeu.
GUU.LAI'ME PB MontAGNAGOVJT : IVr Ij niDiv
564 PLÏ^^
Il faut doublement parce que cela lUi sien et il'au-
Irui il ne défea^-
CAT. Dobladament. ksp. Dobladamente . port.
Dobradamente . vv. Doppiainente.
i5. DoiiLER, DOBLiEU , S. ni., damier.
Tota niieg joston a dobi.ieb.
Marcabrus : Al départir.
Toute nuit ils joutent à damier.
leu revit vos a doblier.
Le comte de Poitiers : Ben -.ueUi.
Je vous renvie à damier.
— Besace , sac, bissac.
Mas que fosson pautonier
Ab bastOQ e ah dobi,er.
T. DF. BoNNEFOY ET DE Blacas : Seingn' Rn Blacatz.
Pourvu qu'ils lussent vauriens avec liâlon et
avec besace.
ANC. FR. Que jà n'emporterai denier
Ne pain ne el en mon doubUer.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 22.'^.
— Pourpoint.
Pneis crée tan l'arnes
Que trop peza'l dobliers.
Baimond de Miraval : Ben aia.
Puis augmenta tant le liarnais que trop pè&e le
pourpoint.
Plus fora rie sos dobliers.
Eaimond de Miravai. ; Anc chantars.
Plus serait riche son pourpoint.
i6". DoBLiER , fl^/., double.
Que traspasses l'ausber dobmer.
LanfrANC CigALA : Un avinen.
Qui transperçât le haubert double.
Tan tem qu'el danz fos bobliers.
Eambaud d'Orange : Als durs crus.
Tant je crains que le dommage fut double.
ANC. FR. Il vest un anberc dublier.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 388.
S'es conduisent .c. chevalier
N'î a cel n'ait anberc doublier.
Roman del conte de Poitiers, v. i3o5.
17. DoBLEiRAMENT, rtrfc. , doublement.
DoBr,EiRAMF.NT cs colpables cel que lo nom
de Deu prent e van.
Trad. de Bède, fol. 59.
Kst doublement coupable celui qui le nom de Dieu
prend en vain.
iS. DoiiiAiRK , .V. m., double, second.
PLE
Un troubadour a dit en pariant de
uiusique :
P)e ns esforsatz coin siatz bon dobi.airi:,
T. de Jean Lag et d'Ebles : Qui vos dara.
Bien vous vous efforcez commimt vous soyez bon
accompagnateur.
ANC. EST. Doblador.
ïg. DoBLADUBA, S,/., doublure.
Van vcstiiz los grans senhors ani nna c:oiba
ses DOBLADURA , cutro al ginolh.
Perilhos , Voj. anPurg. de S. Patrice.
Les grands seigneurs vont vêtus , jusqu'au genou ,
avec une cotte sans doublure.
ANC. CAT. ESP. Dobladura. i-okt. Dobradiira.
IT. Doppiatura.
10. DoBLAR, V., lat. DUPL^cARe, doubler.
DoBLAR entr'els l'escaqaier.
Mabcabrus : Al départir.
Doubler entre eux l'échiquier.
DoBLARETz lo guazardo ,
SI m donatz so qu'ien plus volria,
Ses preyar.
Pons de Capdueh. : S' anc fis ni dis.
Vous doublerez la re'compense si vous me donner:
ce que le plus je voudrais , sans prier.
DoBLERA mon talan.
P. Kaimond de Toulovse : Pessamen.
Doublerait mon envie.
E'ih mieus dezirs se dobi.es en baizan.
Raimond de Miraval : Be m'agrada.
Et que le mien désir se doublât en baisant.
Pan. pas. jig.
Ab mil voleis dobl.4.tz de fin'amor.
Guillaume de Saint-Didier : Ab mil volers.
Avec mille vouloirs doublés de pur amour.
CAT. ESP. Doblar. port. Dobrar. it. Doppiarc.
11. Dupi.iCATio, s.f., redoublement,
réverbération , courbure.
Le .solelh... les rachîz ban mavs drecha et
forta rellexio et duplioacio.
Elue, de las propr., loi. 126.
Le soleil... les rayons ont plus directe et forte ré-
flexion et réverbération.
Am onci de pauca duplicacio.
Trad, d'Albucasis , fol. i^.
Avec crochet de petite courbure.
• AT. DupUcaciô. r.sp. Duplicacio?/. port J}u-
plicacno. iv. Duplicazionc.
PLE
^ %'i. DuPLiCATiu , adj., ciuplicatif , pro-
pre à redoubler.
Copia DCPLicATivA si fay can casons bordos
comensa per ana dict'io o per luotas.
Leys d'iimors, fol. 35.
Couplet duplicatif se lait quand chaque vers
, commence par mi'me mot ou par plusieurs.
23. DuPLicAR, V., lat. DUPLiCARe, dou-
bler, redoubler, replier.
DuFLiCA la extremitat.
Trad. d'Albtu-.asis, fol. 17.
Double l'exlréraité.
Part. prés. Motas de las cobl.is desns ditas pot
hom noinnar en motas manieras, coma :
cuntinuada, continuans... duplicativa , du-
I PLICANS.
Leysd'amorSj fol, 3g.
Nombre des couplets dessus dits on peut nommer
eu nombreuses manières , comme : continué , conti-
nuant... duplicatif, redoublant.
Part. pas. Qnascan drap sia dupi.icat en
quatre plecs.
Trad. d'y4lbucastSj fol. 18.
(^ue cliaque drap soit replié en quatre plis.
CAT. ESP. PORT. Duplicar. it. Duplicare.
u/^. CONDUPLICATIO , S. J". , lat. CONDU-
PLiCATio, redoublement, répétition,
figure de rhétorique.
CoNDUPLicATios cs cant hom retorna nna
dictio o una oralio, o njotas a laazor, a vitu-
peri, etc.
Lerys d'amors , fol. 12:^.
■ La répétition est qnand on retourne un mot ou
ua discours, ou beaucoup à louange, à blâme, etc.
IT. Conduplicazione .
25. Replec, s. ni., repli, pli, sinuosité.
Ha trops replex et revoliicios.
Elue, de las propr., fol. 56.
A de nombreux replis et sinuosités.
26. Replicatio, s.f., lat. replicatio ,
replication , réitération , redouble-
ment, figure de rhétorique.
REPi.!CATros es continnatios de diclios de
motas siilabas e soen am multipiicable repli-
camen en cascuna... de repi.icatios plana...
REPLiCATios ranltiplicada... replicatio.*) rigo-
iii.<ia... dicha fcrida.
Leys d'amors, fol. i 10.
(.a I iileralioii l'sl une série de mots de nom-
PLE
56i
breuses syllabes et souvent avec redoublement mul-
tiple i chacune... de réitération simple... réitéra-
tion multiple... réitération rigoureuse... diti-
bcurlée.
ESP. Replication.
27. Replicamen, s. m., redoublement,
répétition.
Amb .1. ineteysh nmltipliable REPLICAMENS.
No se continuo d' aytal repi-icamen.
Leys d'amors, fol. lio.
Avec un mèxne redoublement r\\w\\.\\i\e.
INe se continuent avec uu pareil redoublement.
IT. Replicawento.
28. Replicatit', adj., réitératif, rédu-
plicatif.
L'nna siliaba replicativ.v de l'antra.
De cobîa replicativa.
Leys d'amors, fol. Tio et 3i.
L'une syllabe réiterative de l'autre.
De couplet réduplicalif.
29. Replicar , V. , lat. replicarc, ré-
pliquer, réitérer, redoubler.
L'autre repmca, e dis.
Arbre de DataUias, fol. \!\ii.
L'autre réplique, et dit.
l'art, prés. Motas de las coblas desus ditas pot
hora nomnar en motas manieras, coma :
continuada, continaans... replicativa, re-
PLICANS.
Leys d'amors, fol. 39.
Nombre des couplets dessus dits on peut nommer
en nombreuses manières, comme : continué, conti-
nuant... réitératif, réitérant.
CAT. F.sp. PORT. Replicar. it. Replicare.
30. Empleiar, 9;. , employer, occuper,
mêler.
Nuls hom charalians a Deu non si deu f.m-
PLEiAR als afars del segle.
Trad. de Bède, fol. 61.
Nul homme chevauchant pour Dieu ne se doit
employer aux. aflbires du siècle.
Part. pas. Ayssi co laros es mielhs empi.egat/
cant ahimena .t. sala piena de geas.
K. et k'ert., fol. 39.
Ainsi comme lumière est mieux employée quanil
elle éclaire une salle pleine do gens.
.Si an ben empi.eGada la gracia que Uicii.s
lor avia donnda en aquest mou.
Lir.de Sydrac, loi. 63
566
PLE
S'ils ont hieu employé la grâce que Dieu leur
avait donnée en ce monde.
ANC. FR. Qui li donroit un horion
Ne l'auroit-il bien empîoiet?
Li Gieiis de Robin et de Marion.
CAT. Emplegar. esp. Emplear. port. Einpre-
gcir. iT. Impiegare.
3i. Inplicak , V., lat. iMPLiCAiie, im-
pliquer.
Part. prés. Operacios... inplicivns repngnancia.
Elite, de las propr., fol. 5.
Opérations... impliquant contradiction.
CAT. ESP. PORT. Implicar. it. Implicare.
32. Enplegaoamen, «<i('., implicitement.
Aysso se pot far en iloas manieras, enple-
GADAMEN o desplegadamen.
Lejs d'aniorSj fol. 22.
Ceci se peut faire eu Jeux manières , implicite-
ment ou explicitement.
33. ESPLEGAR, ESPLEIAR , ESPLEYAR , V. ,
lat. EXPLiCAR^, expliquer, déployer,
fhîvelopper, employer.
Deu ben esplegar son temps en .'luzir sei-
mos e messas.
t^. et Fert., fol. 89.
Doit Lien employer son temps à ouïr sermons et
messes.
Aqnest respieg on hom ren non espi.eva
Non es causa que boni persegre deya.
Guillaume de Saint-Didier : El mon non.
Ce de'lai où on n'explitfite rien n'est pas chose
«ju'on doive poursuivre.
Per qn' ieu espleg
Lo mien oc e'I vostre no.
Rambaud de Vaqueiras : Guerra ni plalz.
l'our qui '^'explique mon oui et votre non.
Farai un non vers...
Vas un gai cors seingnorii ,
Gen complit de bel esgart,
E si lai mos cors espleia
Lo maltrag m' er gang e jnecs.
B. Calvo : Er quan vei.
Je lerai un nouveau vers... vers un gai corps domi-
nateur, gentiment accompli de beau regard , tt si
là mon cœur se déploie (s'e'panclie) le tourment me
sera joie et jeu.
Per qu'es foldalz qui d'amor non espleya.
AlbeRTET : En anior.
C'est pourquoi c'est folie qui ne déploie (s'oc-
cupe) pas d'amour.
PLE
CAT, Esplayar, explayar. e«p. Explayar. port.
Espraiar. it. Spiegare.
3/|. ExpLicAR, 7'., lat. EXPLiCARg, ex-
plicjiier.
Part. pas. Las causas explicadas.
Tit.de ll\zl\.Jlis!. de Languedoc j 1. 1\ ,][>r., col. i\H.
Les choses explii/uées.
CAT. EspUcar, explicar. esp. port. ExpUcar .
IT. EspUcare.
35. ExpLicATiu, adj., explicatif, pro-
pre à ex|>liquer.
La lengua... de razo explicativa.
Elue, de las propr. j foi. 37.
La langue... explicative de raison.
3G. Api.icar, V. , lat. applicarc, appli-
quer, attacher.
Levar son cor e tôt aplicar ab Dieu.
f^. et Vert., fol. 88.
Lever son cœur et tout Yapplic/uer à Dieu.
C'a son plazer ab lieis m'aplec.
G. Faidit : Ar es lo mont.
Qu'à son plaisir elle m' attache à elle.
— Toucher, aborder.
Que auran aplicat ni descargat a Aiguas
Mortas,
Tit. de i3xl\. Hist. de Nîmes, t. II, pr., p. 17.
(lui auront touché et déchargé à Aigues-Mortes.
Part. pas. Podon esser applicat activamen o
passivamen.
Leys d'utnors, fol. 5o.
Peuvent être appliqués activement ou passivement.
GAT. ESP. Aplicar. pop^t. Applicar. it. Appli-
care.
37. Application, s. f., lat. applicatio-
■aem , application.
Per APPLICATIONS... et segont la cirurgia.
Fors de Béarn, p. 1078.
Par applications.-, et selon la chirurgie.
CAT. Aplicaciô. esp. Aplicacion. port. Appli-
cacào. ïT. AppUcazione.
38. Apmcatiu , adj., applicatif, propre
à appliquer.
Son dig aytal mot aplicatiu.
Leys d'amorSj fol. 5o.
Sont dits pareils mots applicatifs.
39. DeSPLEGAR, DESPI.EIAR , IJESPLEYAB ,
?'. , déployer, déplier.
PLE
Quna vei pels vergiers nEsri.f.GAii
Los sendatz grnecx , cndis e blans.
PeRTRAND de ISoRN :(^)uaii voy.
(^)uand je vois par les vergers déployer les rlcii-
ilarils jaunes, violets et bleus.
Tendas e traps destleyar.
l'iERRE Di! Vilar : Sendatz vcvmellis.
Tentes et pavillons dcplojei:
Fig. Uu sirvenles despley.
P. Cardinal : Razos es.
Un sirvente je àrploie.
Tau gen despen et desplkya
Sa gian valor e so seu.
Berenger de Palasol : Dona la genscr.
Si gentiment elle dépense et déploie son grand
mérite et son sens.
— Faife tournoyer, mettre en mouve-
ment.
Si col flacs TOolins lorneia
Quan trop d'aigna'l despleia.
PalazIS : Si col.
Ainsi comme le faible moulin lournoie quand
beaucoup d'eau le met en mouvement.
Part. pas. Quan viro lasbanciras desplegada.s.
Guillaume deTldela.
Quand ils virent les bannières déployées.
CAT. EST. Desplegar. tort. Despregur. it.
Dispiegare.
/|0. Desplegadamf.n, adv., explicitement.
Aysso se pot far en doas manieras, cnplc-
gadamen o uF.sPLEGAOAaiEK.
Leys d'amors, fol. 122.
Ceci se peut faire en deux manières, implicite-
ment ou explicitement.
ESP. Despîegadamente .
4l. COMPLEXIO, COMPLECTIO, COMPLICIO ,
COMPLITIO, COMPLICION, S.f., Lit. COJI-
PLExiGNc/rt, organisation , constitu-
tion, complcxion, caractère.
Lo diable garda mot sobtilmeiis l'eslamen
de home e sa manievra e sa complexio.
V.etFert.,io\.tii.
Le diable examine moult subtilement l'êtie de
riiomme et sa manière et sa complexion.
Cove qne l'om e la femua siaii de bona
COMPLICIO.
Lif. de Sydrac, fui. 27.
Il convient que l'homme et la femme soient de
bonne complexion.
Cascos a per si
Capten segou razou
PLË
f)67
De sa coMi'LicroN
V. dcl dou per Diea dat.
G. RniUiER ; Tant petit.
Chacun a par soi conduite selon raison de sa com-
ple.vion et du don par Dieu donné.
Lo cors es de la natnra de la terra , e es df
freia natnra e de freia complitio.
Proc7.a e paor veno de la complitio del cors.
7^1»'. de Sydrac, fol. 19 et 28.
Le corps est de la nature de la terre , et il est d<'
froide nature et de froide complexion.
Prouesse et peur viennent de la comple.rion ilti
corps.
La complexio del ayre.
Elue, de las propr. , fol. 27.
La constitution de l'air.
— Union , assemblage , terme de poésie.
Un aysso que las coblas comenso per .1. ine-
teysh mot e lini.'-sho per autre raeteysh mot, es
COMPLEXIOS.
Leys d'amors, fol. 123.
En ceci que les couplets comniencenl par un menu-
mot et finissent par autre même niot , est assem-
blage.
CAT. Complexio. esp. Complexion. port. Com-
pleicao. it. Coinplessione.
42. Complexion AT, co?.iplf.cxionat, ndj.,
organise'-, formé, composé.
Per desiempramen de las .1111. huinors de
que es complexiosatz lo cors.
F. et Fert.. fol. 60.
Par de'rangement des quatre humeurs de quoi est
organisé le corps.
Devon nataralmen.
Si no falh per lor avol sen ,
Esser ben complkcxiosat,
Segon lo ponh en que son nat.
lîrev. d'amor, loi. 35.
lis doivent naturellemept , si ne faut pour eux.
mauvais sens , être bien complexionnés, selon le
])oint en quoi ils sont nc's.
CAT. Complexionat. esp. Complexionado. port.
Compleicionaclo . it. Complessionato.
43. COMPLEXIONAL, CONI'I.EXIONAL, r/f^.,
qui est relatif à la complexion, consti-
tutionnel, constitutif, organique.
Siccitat CONPLEXIONAL.
Las bnmors complexiosai.s.
La luntaccio complexionai. del temps.
Elue, de las propr., fol. 232 , 2/) et 27 ■
, Sr'clicrcssc organique.
r)68
iPLE
Les huineuri constitutionnelles.
Le cbaugemeut constitutif à\x temps.
ESP. Cûinplexional. it. Complessionale.
/j4. Complicar, V., comjDliquer.
Part. pas. SI no es compi.icat.
Trad. d'Albucasis, fol. 3j.
S'il n'est pas compliqué.
«AT. ESP. roRT. Complicar.
:'l5. SUPPLICAR, SOPLEGAR, SOPLEIAR, SO-
PLEYAR, V. , lat. suppucARe, plier,
ployer.
Col rara .sopi-eia
Lai ou lo ven lo vai menan.
B. DE Ventadour : Atressi col.
Comme le rameau ploie là où le vent le va menant.
Fig. Al inea emperi, ses daptar,
Fera tôt lo mon soplelvr.
P. Vidal : Neu ni gel.
Sous mon autorité', sans douter, je ferais tout le
monde plier.
— S'humilier, s'abaisser.
Mas quan cossir de %'os cul pretz bOPLEYA ,
Tôt aatr'amor oblit e dezampar.
Guillaume de Cabestaing : Lo jorn.
Mais quand je pense à vous devant qui mérite
s^humiliej j'oublie et j'abandonne tout autre amour.
— Supplier, faire supplique , adresser
des prières.
El humilraent suppliquet
Al enfan.
Trad. d'un Evang. apocr.
Lui humblement /?< supplique h l'enfant.
Luy sopLEGAN que de peccatr. lor do perdo.
Leys d'amors, fol. ii3.
Lui suppliant que de péclie's il leur donne pardon.
Fig. et moral. Dona , mas jiintas vos soplei.
Arnaud de RIarueil : Dona genser.
Dame , mains jointes je vous supplie.
Diguas II m qa'a tal domna sopley.
Bertrand de Born : Pus li.
Dites-lui moi que y'adresse mes prières à telle
dame.
Part. prés. Qnar lo paupre séria sopleyans.
R. Gaucelm : Un sirventcs.
Car le pauvre serait suppliant.
Stibst. En faitz perillos ni griens ,
Non !en pro lauzenziers ni sopleianz.
B. CaLVO : En luec de.
En fait pe'rilleuxL et difficile, ne tient profit llat-
'.cuv ni suppliant.
PLE
Ksc. FR. Il se set bien araoloier
Par chner et par soploier.
Roman de la Rose, v. 3l^^.
ANC cAi. Suplicar, soplagar, sopleiar. esp.
Siiplicar. port. SiippUcar. it. .Stipplicare .
46. SUPLICATIO, StIPPLICACION, S.f., lat.
suppi,iCATioN(?w , supplication, sup-
plique.
Per so platz a nos
La SUPLICATIOS
Que Nat de Mons nos fa.
WaT de Mons : Al bon rey.
Par cela plaît à nous la supplication que Nat de
Mons nous fait.
A la snppLiCACiON et reqnesta , etc.
Statuts des tailleurs de Bordeaux. Ord. des li.
de Fr.. 1462, t. XV, p. 477.
A la supplication et requête , etc.
CAT. Suplicaciô . esp. SiipUcacion. pokt. Snpli-
cacào. IT. Supplicazioiie .
47. SoPLEC , S. m., soumission, dépen-
dance, sujétion.
Estaras en sopi.ec d' ome sertanameus.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Tu seras en dépendance d'homme cerlainemenl.
48. Supi.icioN,.ï.y., soumission, respect.
Portail reverencia e gran sdplicion.
Poème de S. Trophime.
Portent respect et grande soumission.
49. SupLiiiEN, «f/c. , doucement, sou-
plement.
SUPLIMEN
Lo tenga bom que non 1' afol.
Deudes de Prades , y/uz. cass.
Ou'homme le tienne doucement pour qu'il n;;
l'endommage.
50. Assupellar , V., assouplir, fléchir.
Qui per son vol assupella,
E s met en aital tenselba.
Marcabrus : Dirai vos.
Qui par sa vo\oii\.éJléchit, et se met en telle dis-
pute.
PLEN 5 adj., lat. plen«,ç, plein , rempli.
Li vaysell tro al boudon
Foro pi.EN de vin licU e bon.
Foron pi.knas de froment.
y. de S. Honorât.
PLE
Les vaisseaux jusqu'à la bonde furent pleins ci-
vin bel et bon.
Qui lurent pleines de froment.
Ft^, De tôt joy fora nios cors ri.Es.
Aunald de Makueil : Cui que fui.
De toute joie serait mon crvuv rempli.
Tant eiii pi.e tV erguelh e de banzia.
FoLQVET DE Ll'nel : Bona dompna.
Tant nous sommes re/n^/ii d'orgueil et de Iromiierit.
Loc. Viron los Sarrazios venir a plenas vêlas.
f. de S. Honorât.
Virent les Sarrasins venir à pleines voiler.
En parlant de la lune :
Ella es PLENA e perfeicha.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Elle est pleine et parfaite.
ANC. CAT. PleH. CAT. MOD. Pie, EST. Pleno, lleno.
PORT. Pleno. iT. Pieno.
?.. Plener , PLENiER , adj., lat. PLENaR/V/.y,
plénier, entier, complet, accompli.
D'nna légua rLKNiEYR.\ los a bom ben an/.is.
Roman de Fierabras, v. 3/)0.
D'une lieue entière on les a bien entendus.
Car s' eu 1' estau lonc lei un an plener .
No m tenria tôt V au on jorn enter.
ÂIMERI DE PeguilAiN : Lanquan clianlon.
Car si je suis à côte' d'elle un an complet, je m'
tiendrais pas tout l'an (pour) un jour entier.
Sel qa' entr' els ricx a gran ricor plenf.yra.
T. des deux Glillalme : Guillem prinis.
Celuiqui entre les riches a grande richesse £«^icvv.
Son plus plasen e de sabor pi.enier.
T. DE Henri et d'Auuer : Amie Aruer.
Sont plus agréables et de saveur accomplis.
Fig.
Diens, par sa pietat, trames son don plesief!.
f^. de S. Honorât.
Dieu, par sa mise'ricorde, transmit son don plenier.
El ac bona vertat e de saber pi-eniera.
Pioman de Gérard de Rossillon, fol. 87.
Il eut bonne vertu et de savoir accomplie,
l.oc. Vos ai an>ad', e us am de cor pi.enier.
B. CaRBONEL : Aisi m'a.
Je vous ai aimée , et je vous aime de cœur entier.
Dont vos plenier' e franc poder.
Tit. de I27.'(. Arch. du Roj., K. 17.
Je vous donne plein et franc pouvoir.
ANC. ESP. Plenero. Ésr. Mon. Llenero.
?i. PlEWETAT, PLENTAT, PLENDAT, PLAN-
TAT, s.f., qnantitt', nb^ndaiicc, plé-
nitude.
PLE
569
Car dedins en la vila es bcs e plenetatz
De tolas la» viandas qu' els agrada ni 'Is platr,.
Guillaume de Tudela.
Car dedans en la ville il y a bien et abondance de
toutes les subsislancpsqu'il leurconvient et leur plaît .
Dieus dona, niantas vetz, als mais
Cran pi.xntat de bes temporals.
Brcv. d'amor, fol. 17.
Dieuiluuiie, maintes fuis , aux méchants grando
fibondame de biens temporels.
Dels aiqniers e dels antres lay ac mot gran
n. ENTAT.
Roman de Fierabras, v. 889.
Des archers et des autres là il y eut moult grande
'/iiantilc.
Pueys li gjtet desus de peyras gran plendat.
F', de S. Honorât.
Plus lui jeta dessus grande r/uantité Ae pierres.
Per so que Diens li don plantât
De mondana prosperilat.
Rrei'. d'amor, fol. 61.
Pour 06 que Dieu lui donne plénitude de mon-
daine prospérité.
ANC. FR. Li dnz à la planté de la chevalerie.
Roman de Facce. Du Cange , t. V, col 5-6.
la terre est la plented de li.
Ane. trad. du Psaut., Ms. n» 1 , ps. 23.
Qui tant avoit or et argent ,
Pleniê forment et planté dras.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 2.
Car il avoit de tous biens à planté.
AiMïOT, Trad. dePlutarque. Morales, t. 1, p. i33.
La plénité de la royal puissance.
Slal., an. \^y^. Carpentier , t. 111, col. iin.
f\. Plendos, adj., comblé de biens.
Ad Arles fonunshomps que era ricx e plendos.
F", de S. Honorât.
A Arles fut un homme qui était puissant et com-
blé de biens.
■'). Plendensa, ,s-. /.; quantité, abon-
dance.
Ach'. comp. Car de lotz autres bens avian a
r. FIAN plendenza.
F", de S. Honorât.
Car de tous autres biens ils avaient en grande
r/uantité.
Cl. Pleneza, *. /. , plénitude, abon-
dance, quantité.
Du .sa PLENEZA nos omplira.
F. et Fert., fol. 40".
l'e ^ou abondance nous emplira.
72
570 PLE
En tota la pteneza. de Dieu.
IVad. (le l'Epîl. de S. Paul aux Ephesiens.
En tOBle la plénitude de Dieu,
it. Pienezza.
7. Plendor,.v. ///,, qiiantiti", espace,
t'tenclue.
Îj' escut llil fendet un gran tlendor.
linman de Gérard de Rossillon, fol. Sr).
I.'c'on i! lui fcudit un grand espace.
8. Plf.nega, s. f., des deux mots lalins
PLF.NM.v et AQUA, pot ù l'cau.
Pi,ENF.G\ per aigniera.
Leys d'amors, fol.6ç).
Pol à l'eau pour aiguicre.
9. Plf.nir, V., remplir.
Lors fums rr.ENo lo cap.
Elue, de las propr. , fol. 270.
Leurs fumées remplissent la tête.
Part. pas. Plenit tle sa lei.
Trad. de Bède, fol. 3i.
Rempli lie sa loi.
10. Pleneiramf.n, plenieyramens, adv.,
entièrement, pleinement.
En Jliesu Crist foron totas las gracias e las
virîalz rr.ENiEYRAMENs, ses mesura.
F. et Vert., fol. 45.
En Jésus-Clirist furent toutes les grâces et les
vertus e,ntii'rement, sans mesure.
Non ai ges lotas tocadas
P1.ENEIKAMEN lurs qnalitatz.
Brev. d'amor, fol. 5i.
Je n'ai jioinl toutes louclie'es entièrement leurs
qualile's.
ANC. ESP. Pleneramente. esp. mod. port. Ple-
jiariamente .
11. Emplir, omplir, umpiir, v, , lat.
iMPLER^, emplir, remplir.
Ab que non aia grineza
Mas d' EMPLIR sa pansa.
P. Cardinal : Falsedaiz.
Pourvu ({u'il n'ait souci que à'emplirsa panse.
Fetz omplir delz concas d' aigna.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 22.
Fit remplir dix conques d'eau.
Fetz lo UMPUR d' aiga.
Lit', de Srdrac, fol. (i.
Le fit emplir d'oaii.
PLE
Part. pas. Laquai coiouda fo OMrr.tnA de
saiictas reliquias.
PhiloiMena.
Laquelle colonne fut remplie de saintes reliques.
cAT. Umpiir. it. Empiere.
i-i-. Ahumpmr, V., accomplir, exécuter.
Sera sircuincis per ahumpuPi la ley.
Li^'. de Sydi-ac, fol. i 11).
Il sera circoncis pour accomplir la loi.
l3. AnEMPLIR , ADIMPLIR , APUMPIir. ,
AEMPLiR, AZEMPLIR, 1'., remplir, ac-
complir, achever.
S' iil volelz ben servir.
Ni SOS talans adempi.ir.
T. DE Bebnard et de Gal'celm : Gaucelm.
Si vous voulez hlen la servir, et ses désirs remplir.
Despendon e gastou , per lurs golas adim-
PLiR, so de que uiotz panbre poyrian esser re-
vengutz e sadollalz.
V. et Vert., fol. 2t.
Dépensent et gâtent, pour leurs gosiers remplir, ce
de quoi de nombreux pauvres pourraient être rani-
més et rassasiés.
l'i^. Ll adumplisca son poder.
V. de S. Honorai.
Qu'il lui accomplisse son pouvoir.
Part. pas. Cant lo temps fo aemplit.
Trad. d'un Evang. apocr.
Quand le temps fut accompli.
IT. Adempiere, adempire.
l!\. AlIMPLlMEN, AUMPLIMENS, .V. m. , ac-
complissement , terme.
L' aumpi.imen de la lei, es bona aniors.
L' AUMPLIMBNS de sclencia.
'Trad. de Bédé , fol. 23 et 3 I .
^J accomplissement de la loi, c'est l)0n amoiii .
Le terme de science.
IT. Adempimento.
i5. Remplir, ?'., remplir.
Jehus VOS f'assa '1 sien servir
El cel, clar paradis, remplir.
Gavaudan le Vieux : Crezcns fis.
Jésus vous fasse remplirle sien servir dans le ciel
clair paradis.
16. Replenir, 7k, remplir.
Odors del ences REri.ivNis l'aer.
Trad. de Bède, fol. f^.
L'odeur (lo l'eiiceiis lemptil l'air.
PLE
f/g. (>ruels cliïiusa es que cel que a uov.
donc ;il non avant e uo 'Il bepi.enischa ba
sofraita.
Trad. lie Bide, fol. 8^.
C'est cruelle chose que celui qui a ne donne pa»
au non ayant et ne lui remplisse sa diselle.
Pari. pas. De lal doussor sui retlf.mtz..
11. DE Veîjtadoi II : (^)uaii 11).
Je suis tcnipli de telle douceur.
D' aital cniai' douz et amar
Ks tolz lo segles replknitt;.
MARCABnus : Doas cuidas.
Ue tel penser doux et amer est tout le monde
rempli.
Awt:. m. Que tnt le cors lui repleni.
Marie de France , t. II , p. t\^.
L;: cité cerchent qu'est d'avoir repUnie.
Roman de Roncevaux.
17. RePLETIO , EEfLECIO , REI'LECCIO ,
s.f., réplétion.
Es senhals de repleccio.
Jirev. d'amor, fol. 56.
C'est signe de réplétion.
.Sia incrniat de tiebal o de replecio de
vianda.
Sagiia aquel , si es atrobada repletio ma-
nifesta.
Trad. d'Albucasis, fol. 10 et 28.
Qu'il soit aflailjli par travail ou par réplétion de
nourriture.
Saigne celui-là , si est trouvée réplétion manifeste.
CAT. Replecio. esp. Replecion. port. Rep/ecÙo.
iT. Ripiezione.
18, IIeplet, adj., lat. repi,et/«, replet,
rempli , plein.
Per .VII. jorns de son cors tal odor n' es isida.
Que Ing n'eron replets aquelsqne la intravon.
f^. de sainte Magdelaine.
Pendant sept jours de son corps telle odeur en est
sortie, que tous en étaient remplis ceux qui en-
traient là.
Adonc Anna , que fon rept.eta
Del Sant Esperit, es moult lela.
'Trad. d'un Evang. apocr.
Alors Anne, qui fut remplie du Saint-Usprit , est
moult joyeuse.
ANC. c:at. Replet, esp. port. Repleto.
M). Repletiu, rtr/y. , réplétif , prfipre à
remplir.
PLE
5-1
De lus v.icuitaU ilel corrs keplktiva.
Elite, de las propr., fol. (i5.
Des vides du corps réplétive.
•?.0. COMPLIR, V. , lat. COMPLERC'j HC-
complir.
No podon ges complir lo vialge.
T. DU coMTK Di; Provence et d'Arnaud : .^niits.
INe peuvent point accomplir le voyage.
Que COMPLISCATZ
L' obr'e non la desfasalz.
PEKDKiON : Entr'amor.
Que vous accomplissiez l'œuvre et ne la délassiez
pas.
— Remplir.
CoMPMRO toi lo trauc de la corouda de sau-
tas leliquias.
Philomena.
Ils remplirent tout le trou de la colonne de saintes
reliques.
F/g. Gen complir m' atendensa.
G. l'AlDiï : L' onralz jauicns.
Gentiment remplir mon attente.
l'art. pas. Esteron trenta ans coMPt.iT/..
Trad. d'un Ei>ang. apocr.
Trente ans furent accomplis.
Quar es complitz sos sabers.
Bref, d'amor, fol. la.
(^ar son savoir est accompli.
Sa capelha complida de libres.
Philomena.
Sa chapelle remplie Ht; livres.
ANC. CAT. Complir. cat. mod. esp. Cumplir.
PORT. Comprir. it. Compiere, coiiipire.
îtl. COMPLIUAMENT, COMPI.IUAMEN , (llCv..,
eomplétement , entièrement, parfai-
tement.
Chascns que ns ve, donjna, sap qu'es verlalz
Que totz bons aibs avelz complidamen.
Arnaud de Mahueil : Aissi cum sclli.
Chacun qui vous voit , dame, sait qu'il est vérité
(jue toutes honnes qualités vous avez entièrement.
Las! qui sabra mais tan complidamen
Faire tôt so qne tanb ad borne bo.
15. Carbonel : S' icu anc.
Hélas ! qui saura davantage si complètement faire
tout ce qui convient à homme bon.
Pagat COMPLIDAMENT.
Tu. de iiv&. DoAT, t. XIV, fol. 2.)(i.
Payé entièrement.
CAT. Ciimpliclrtincrit. esp. Cumplidaincnie.
r)72 PLE
■XI. COMI'LIMEN, COMPLEMKNT, S. m., lat.
coMPLEMENTKw, achèvemcnt, terme,
complément.
leu ja vi coniensar un pou, '
Ab una peira solamen ,
Que pois venc a complimen.
G. Faidit : S' om pogues.
Je vis incessamment commencer un pont , avec
une pierre seulement , qui ensuite vint à achève-
ment.
L'enterinainen e complément de la d. letra
clauza.
Docum. de it\']5. Ville de Bergerac.
L'ente'rinçment et complément de ladite lettre
close.
— Perfection.
Ane natura non formel vostra par
Per a ver cap de totz bals complimens.
K. Meni'det : Ab grans.
Oncques nature ne forma votre pareille pour avoir
<lief Je foutes heWes peT^ections.
<;at. Cumpliment. esp. CumpUmiento. port.
Cumprimento . it. Coinpimento.
u3. Compléta, s.f., complies.
Quan agron dig compléta et ora nona.
GiRAUD DE Calanson : Sitôt s' es.
Quand ils eurent dit compiles et heure neuvième
(aones).
Que tug sian a compléta — Quaa sera issit
de COMPLETA.
Régla de S. Benezeg, fol. .'J2.
Que tous soient à compiles.... Quand il sera sorti
de compiles.
IT. Compléta.
24. Complétas, s. f. pL, compiles.
Dixero vespras et en aprop complétas am
gran solempnitat.
Philomena.
Dirent vêpres et ensuite compiles avec grande so-
lennité.
CAT. ESP. PORT. Complétas.
■?,5. CoMPLETiu , <2<Y/"., complétif, propre
à compléter.
De lors movemens completivas.
Elue, de las propr., fol. il/j.
De leurs mouvements complétU'es.
ANC ESP. IT. Completivo.
9,6. SUPPL11\ , SUPLIR, V., lat. SUPPLERC,
suppléer, remplacer.
PLE
Cove que las supliscam per ulcuuas pro-
prietatz accidentais.
El latis, alcunas vetz, supplish .1. mot per
dos.
Lejs d'amors, fol. 1^5 etgS.
Il convient que nous les remplacions par aucunes
ppopriétés accidentelles.
Le latin , aucunes fois , supplée un mot par deux.
Part. pas. Ayssi entendatz de!s autres temps
suplitz.
-Leys d'amors, loi. yo.
Entendez ainsi des autres temps suppléés.
CAT. ESP. Siiplir. port. Supprir. it. Supplire.
27. SUPLEMENT, S. lit., lat. SUPPLEMEN-
tum, supplément.
O de SUPLEMENT.
ru. de 1289. DoAT,t.CCXLH,fol. ni.
Ou de supplément.
Per .SUPLEMENT de légitima.
Fors de Bearn , p. 1088.
Pour supplément de le'gitime.
CAT. Suplement. esp. Suplemento . port. it.
Supplimento.
28. SupLETio , .$./., supplément, sup-
plétif.
Aytal meleysha scpletio.... Aytal scpletio
pot hom trobar per los autres temps.
Leys d'amors, fol. 90.
Pareil même supplétif.... Pareil supplétif on
peut trouver pour les autres temps.
29. ExpLETiu, ad/., lat. expletiv^a, ex-
plétif.
Las autras expletivas , si cum s'ivals.
Gramm. proi'enç.
Les autres explétlves, ainsi comme quoique.
ESP. port. Expletivo. it. Espletivo. .
PLEONASME, s. tu., lat. pleonashk^j,
pléonasme.
Vol dire pléonasmes aytan cum sobreha-
bondansa e sobrcfluitatz de dictio e de pa-
ra nia.
Ley.s d'amors, fol. io6.
Pléonasme veut dire autant comme surabondance
cl superfluité de mot et de parole.
CAT. ESP. PORT. ir. Pleonasmo.
PLEUREZIS, y. /., lat, PLEurvEst>, pieu
résie.
PLE
Apostema apelada i'lecivezis.
Elue. (Je las propr.j fol. 5o.
Apostèmc appelé p/e«r<.'i"ie.
lin la nialautia de pleuresi.
Trnd. d'Albiicasis, fol. 55.
Dans la maladie de pleurésie.
0. Plkvezi , s. m., lat. PLEuniu , pleu-
résie.
De febre e de PLKVEzt.
V. (le S'. Alexis.
De fièvre et de pleurésie.
3. Pleurezia, s./., pleurésie.
Val specialment contra pleurezia.
Elue, de las propr.j fol. 21 1.
Vaut spécialement conlre pleurésie.
CAT. ESP. Pleuresia. it. Pleurisia.
4- Pleuretic, ndj. , lat. pleuritjc?^^', [
plcnrétique, de pleurésie. i
En cauzas reuinaticas, iteijketicas.
Elue, de las propr.j fol. 8t).
En causes de rhumes , de pleurésie.
CAT. Pleuretic. esp. roRr. Pleuretico.
PLEVIR, PLiviR, V., promettre, garan-
tir, engager.
Honi era crezntz ses sagramen ,
Ab sol la fe , si la volgues tlevir.
P. Cardinal : Tôt atressi.
Homme était cru sans serment , seulement avec
la foi , s'il voulait la promettre.
lea vos PLEvisc e us afi
Que vosire soi etidomenjalz.
Gavaudan LE ViELX : Dcsemparali.
Je vous garantis et vous assure que je suis votre
tenancier.
Subst. Si '1 jurais e 'I plevirs de nos dos.
Pierre deBarjac : Tôt francamcn.
Si le jurer et le promettre de nous deuiL.
Parc. prés. Kevendedor, obricr e luenestral
Iran a Dieu, si loi- o vol sofrir,
Ab car vendre et ab pliven mentir.
• Baimond de Castei.nau : Mon sirvcnles.
Pevenduurs, ouvriers et manœuvres iront à Dieu,
s'il veut le leur permettre , avec vendre cher et avec
garantissant mentir.
Parc. pas. Vostr' ora soi juralz e plevitz.
B. DE VentAdoir : Pcl.s dois chan.
Je suis votre homme jure' et engage.
PLK
57;^
Ricx boni , que per aver traire ,
.Sec torneyamen plevitz ,
Per penre sos vasvassors,
Non r es honors.
Bertrand de Born : Pus lo gens.
Homme puissant qui , pour acquérir richesse ,
suit les tournois promis, afin de surprendre ses va-
vasseurs, ce ne lui est pas honneur.
ANr. FR.
Chescun i'a par .sa main è pléi'ie é jurée.
Ho m (in de Hou , v. 2702.
Ce vos plevis, puis entrerons.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc, t. I, p. 369.
Li frères lor jurèrent e lor fei lor plévirent
Ke jà ne lor fauldront è cil altretel lirent.
Roman de Rou j v. 8l3.
2. Pliu , S. m., garantie, promesse,
engagement.
Lac. En aquest cinc, senz rnu,
Nais proeza e revin.
Arnal'd de Mabueil : Razos es.
Dans ces cinq, sans engagement (en toute liberté),
naît prouesse et s'avive.
3. Plevensa, PLivENSA, ,î./;, promcs-se ,
garantie, confiance.
Mas en so n'ai plevensa.
Aimeri de Bellinoy : Era mdestreing.
Mais en cela j'en ai garantie.
Vostr' amor fug e desvoill ,
Qu' ieu non ai plivensa.
Lantelm : Lanlïanc.
Votre amour je fuis et déd-iigiie, vu que je n'ai
pas garantie.
On avion lur plevensa.
P. Vidal : Pus lornalx.
Où ils avaient leur conjlance.
l\. Plevi , PLKviT, S. m., garantie, pro-
messe , serment.
No m' aten plevi ni covineuza.
V. Vidai. : S' ieu fos.
Ne me tient sertnent ni promesse.
Ab cui el ven el camp e ses pi.evitz.
RalmENS Bistors : Aissi col fort.
Avec qui il vint au champ et sans garantie.
A.Nc. FR. Car moi , por vostre garison
Poe.s, dist-il , melre eu prison
VoT plévines on por ostages.
Roman de la RosCj v. 8i2!<.
574
PLO
5. Plevizo, s.f., assurance, promesse.
Tuit 1' autre haro
Que iB feron tleviso.
Bertrand de Born : Ges no.
Tous les autres barons qui me firent promesse.
PLIADES, s.f. pL, lat. pl^-iades ,
pléiades.
Part los planetas sobretlig
Trobam
.... Ai-tnrus et Orio
E cap e coa de diago ,
Dalfîs, signes e bootes
E sageta e tliades.
Brev. d'amor, fol. 3j.
Par delà les planètes susdites nous trouvons
Arture et Orion et tête et queue de dragon, dau-
pliin , cygne et bouvier et sagelte et pléiades.
Las sfelas ditas fliades.
Elue, de las propr.j fol. lio.
Les étoiles dites pléiades.
CAT. Pléiades, esp. Pleyades. port. Pleiadas.
iT. Pliade.
PLOM, S. m. , lat. vLotubas, plomb.
Ilh son pas pezan qne plom.
Pierre de la Mtla : De joglar.
Ils sont plus pesants que plomb.
Ai \o PLOM e 1' estanh recreznt,
E per fia aur mon argent cambial.
G. Adhe.mar : INon pot esser.
J'ai le plomb et l'étain dédaigne', et pour fin or
mon argent cbangé.
Loc. Tôt o mena a plom et a livell et a drecba
iinha.
r. et rert., toi. 5g.
Il le mène tout à plomb et à niveau et à droite
ligne.
Loc.jig. Non avia cor de pi.om ,
Sec e malvat, mas fi e bo.
li. Vidal de Bezaudun : En aquol.
N'avait point cœur de plomb, sec et me'cliant,
mais fidèle et bon.
ANC. FR. Et y appliquent toutes choses avec le
plomb et la règle de la raison.
Amyot, trad. de Plutarque. Morales, t. II, p. i\g.
CAT. Plom. ESP. Plomo. port. Chnmbo. it.
Piombo.
■i. Plumbenc, adj., plombé, couleur de
plomb.
PLO
Han estranha color, cara pi.umbenca.
De cara falbela et en color plumbenoa.
Elue, de las propr., fol. looet loi.
Ont étraiij^e couleur, face plombée.
De face blême et en couleur plombée.
3.. Plombar , V., lat. PLUMBARc, plom-
ber, garnir de plomb.
Elb daurara so que mantba gens plomba.
Glillalme de Dl'rfobt : Quar say.
Il dorera ce que mainte gent plombe.
Loc.fg.
En Oc e No conois qu' un datz mi plomba.
Beetkand de Bobk : jXon estarai.
Je connais que le seigneur Oui et Non me plombr
un dé.
— Par extens. Plonger, pécher, jeter le
plomb.
Qao '1 pescaire que plomba
Eq la mar, e pien ab 1' esca
Lo peisson que sauta.
E. Caiiîels : Era non vcy.
Comme le péclieur quïjelte plomb en la mer, et
prend avec l'appât le poisson qui saute.
Part. pas. Ab un datz
Menut pi.ombatz
Nos a trichatz.
P. Vidal : Taa me.
Avec un àé plombé menu nous a tricbés.
Ab sagetas plombadas.
Elue, de las propr., fol. 202.
Avec flèches plombées.
CAT. ESP. Plomar. port. Chumbar, it. Piom^
bare. ■ ■ '
PLORAR, V., lat. plokar«?, pleurer,
gémir, lamenter, larmoyer.
Si '1 raoria
A totz die a prezensa
Qu' il no '1 PLORARIA.
P. Bremon Bicas Wovas : Lo bel.
S'il mourait à tous elle dit publiquement qu'elk-
ne le pleurerait pas.
Las lagremas que Jhesn Crist ploret.
F. et Vert., fol. .36.
Les larmes que Jésus-Clirist pleura.
leu chant que deuria plorar
D' ira d' amor que m fai languir.
B. DE Ventadour : Euabril.
.ic clianle (alors) que je devrais p/ef/rc/'dcchagrin
il'ainouv qui me lait languir.
PLO
Quant lo vi, elh se prés a ri.ORAR.
PllILOMENA.
Quand il le vit , il se prit à fleurer.
Adoacs se ploret lo rei de so filh.
y. de Bertrand de Born .
Alors le roi se lamenta sur son fils.
Fig. El cors m' art e dels lineil plor... ,
Eissaïucas com fa la vertz leigna
Qu' al fuoc arden
Pr.oRA soven.
G. Faidit : Lonratz jauzens.
Le corps me brûle et des j-eiix je pleure..., e'galc-
ii-.enl comme fait le bois vert qui au feu ardent
pleure souvent.
Subst. ÎSIals val d' amor, si non es angoisses ,
Un belh plorar uo fan quatorze ris.
B. DE VentadodR : Bels Monruels.
Davantage vaut un beau pleurer à' imonr , s'il n'est
pas angoisseux , que ne font quatorze ris.
ANC. FR. Par les oilz fera ussez piorer.
Mainte chaude Icrnie piorer
I iist, quant ele s'en aja.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc, t. II, p. 7801 89.
Là véissiez mainte \er\ue piorer.
ViLLEIlARDOLIN , p. l52.
Sire, jo plur pur nostre amur.
Mabiede France, t. I, p. 128.
Nons/>/or/oHi jouret nuict Jérnsalem destrnite.
Bertalt, p. 2-'j.
CAT. Plorar. bsp. Llorar. port. Chorar. it.
Plorare.
1. Plor 5 s. m., lat. vi.ot.(itus , pleur,
gémissement, larme.
"Ve nicx qa' an afilatz Inrs bccx ,
E 'Is pros aortes adreg fan pr.oRS e genis,
Quar pretz es morlz.
P. Raimond pe Toulouse : Era pus.
Je vois sots qui ont afRlc' leurs becs , et les preii\
courtois francs font pleurs et gémissements , parce
que mérite est mort.
Ane non ayc joi que no m costes un plou.
ÀRNAl'D de MakuEIL : llom ditz.
Oncqucs je n'eus joie qui ne me coûtât un
pleur.
Aqnel chaitins, oui tu o as toit, plorii. c
Dieas ans son plor.
Trad.dclicde. fol. 83.
Ce mallieureux , à qui lu l'as ôle, gc'mit , et Dii'u
entend son gémissement.
PLO
575
ANC. FR.
Dune crusl li dois, dune ii crusl plors.
lioman de liou , v. l522f).
Mais icssiés ester vostrt: plor.
Roman delà Rose, v. ibijl'.'t.
Le graiit pleur que ilz menoient devant
leur fut, par leur venue, tourné en joye.
lioman de Giron-le-Courlois , fol. 82.
Mi plor, mes larmes , mi désir.
Roman de Parthonopex de Blois- Not. desMss.,
1. IX, p. 47-
ESP. Llom. PORT. Choro. anc. it. Ploro.
3. Ploramen , s. m., affliction, dt^-so-
lation.
Es de gens menudas lo dol e ploramens.
Pierre de Cobbiac : El nom de.
Est pour les petites gens le deuil et ajjliction.
ANC. FR. Duel i ot grans et ploremens.
FiedeJ.-C. Carpentier, t. IlJ,col. 322.
.'(. Pi.oR.vDOR , S. m. , lat. plor-Itor ,
pleureur.
Li falliran plorador.
P. Cardinal : D'Esleve.
Lui manqueront les pleureurs.
CAT. Plorador. t.sv. Llorador. port. Chorador.
5. Ploros, «r//., éploré, désolé.
Den esser totz lo pobles pr.onos.
G. RlQl'ir.R : Pies de.
Doit être tout le peuple cploré.
Tôt PLOROS, la levet d' aqui.
Passio de Maria.
Tout éploréj il la leva de là.
Plorosa e cays en desperatio.
Carya Magalon., p. 14.
ICplorée et quasi en désespération.
ANC FR. Que pensis e ploros esteit.
2' Trad. du Cliastoiement , cont. l3.
Ne mais por vons
N'avérai jà iex plorous.
Piomancero français , fol. 89.
Sans estre murmurans n'ipleitreus ni plaintifs.
La Boderie , Hymnes eccl., fol. "jù.
CAT. Ploros. ESP. Lloroso, port. Choroso.
6. Pi.oRios , <i(lj., douloureux, désolant,
déplorable.
Abiz vils e plorios.
Trad. de Bcde , fol. fio.
Abime abject el déplorable.
■.76 PLU
7. Plorilvoment, adv., lamentablement.
Plora PLORII.VOMENT.
Doctrine des yaudois ■
Pleure lamentablement.
PLOVILAR, V., plonger.
Tro lai on lo soleils rtovir,.
A. Daniel : Lancan son.
Jusque là où le soleil plonge.
PLUMA, s.f., lat. PLUMA, plume.
Sa PLUMA li trembla e ill Lat... ,
Ben fai parer que aia fieg.
Deudes de Prades , Aiiz. cass.
Sa plume lui tremble et lui Lat... , il fait bien
paraître qu'il ait froid.
S' avian col de ferr o d' acier,
No 'Is valria una pluma de peu.
P. Vidal : Drogoman.
S'ils avaient cou de fer ou d'acier, il ne leur vau-
drait une plume de paon.
La PLUMA am la quai hom escriu.
Lejs d'amors, fol. 187.
La plume avec laquelle on e'crit.
Loc. Pluma e pluma faretz pelar.
Deudes de Prades , yius. cass.
Plume à plume vous ferez plumer.
CAT. Ploina. ESP. PORT. Pluma, it. Piiima.
a. Plumar, V. , plumer.
Al primier lans perd' ieu mon esparvier,. .
. . . . E qu' ie '1 veya plumar.
Bertrand de Born : Ieu m' escondisc.
Qu'au premier jet je perde mon épervier,... cl
que je le voie plumer.
El tost li plumara los costatz.
Deudes de Pkades , Auz. cas.':.
Tôt il lui plumera les côte's.
Part. pas.
Aquest capos fon plumatz per Juzieus.
Epît. de Matfre Ermengaiid à sa soeur.
Ce chapon fut plumé par les J uifs.
ANC. CAT. Plumar. cat. mod. Phrnar.
3. PtUMETA, S.f. diin., petite plume.
L'en banbatz soven la plumeta.
Deudes de Prades , Àuz. cass
Vous lui en baignez <;ouveut la petite plume.
OAT. Plometa.
PLU
/(. Plumozitat, 5. /■, , plumosité , plu-
mage, abondance de plumes.
Aîgla... ba tropa nervozitat et plumozitat.
Elue, de las propr.j fol. i^o.
L'aigle... a beaucoup de nervosité et de plumo-
sité-
5. Plumassol, s. m., coussin, oreiller de
plumes , coussinet.
Sarrar la plagua am plumassols et am lia-
mentz.
Trad. d'Albucasis, fol. l3.
Serrer la plaie avec coussinets et avec ligatures.
6. Plumos, adj., plumeux , garni de
plumes.
Esparverabcamba PLUMosA.
Deudes de Prades , Auz. cass .
Epervier avec jambe plumeuse.
ANC. FR.
Cherchant le mol à^ an plumeux aureiller.
OEuvres de Ronsardj t. II, p. 11 98-
ESI". Pliimoso.
7. Deplumar , V., plumer, ôter, arra-
cher les plumes.
Can l'aura preza, glqnelz lo
Estar deïobre et esperar
Molt longamen, e deplumar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Quand il l'aura prise, que vous le laissez rester
dessus et attendre moult longuement , et plumer.
ANC CAT. Desplomar. esp. port. Despîumar .
IT. Spiumare.
PLUS, PUS, adv., lat. plus, plus, da-
vantage.
Usatges es d' onie , qu' es amoros ,
Quan PLUS non pot, se deleyt en parlar.
Gui d'Uisel : Ces de.
C'est usage d'Iiomme, qui est amoureux., quand
davantage il ne peut , il se de'Iecle à parler.
No m' enten pus qu' un Aleman.
PiSTOLETA : Ancmais nuUis.
Elle ne m'entend pas plus qu'un Alle;nan(l.
— Devant un adjectif il indique le com-
paratif.
Flor de roser, qu.nn nais,
Non es plus fresca.
Raimond de Miraval : Bel m' es.
PLU
Fleur de rosier, quand ell«> nuit, n'est pas plus
fraîche.
Pus olens , pus plaz.ens , rus clara
Flors etz qu'el mon para.
G. RiQUiKR : Aissi con os.
Plus odorante , plus agreal)le , plus brillante fleur
vous élesqui au monde paraisse.
— Précédé de l'article, il indiquait le
superlatif.
"Vos es el rus uoble cavayer crestia que s!;i
alh mon.
Phflomena.
Vous êtes le plus noble cavalier chrétien qui soil
au monde.
Que '1 genser es de! mon e'I puscorleza.
BERTR.4.ND DE BoBN : Pus li baron.
Vu qu'elle est la plus gentille du monde el la plus
courtoise.
Lnc. En son des tans plus gaîa.
La comtesse de Die : Fiu joi.
J'en suis dix (fois) autant plus gaie.
On Ti.vs clian , plus m' en sove.
FoLQUF.T DE MARSEILLE : En chanl.in.
Où plus je chante, plus il m'en souvient.
On PLUS mi fni langnir, plus la reblan.
PlSTOLETA : Ancmais nullis.
Où plus elle me fait languir, plus je \a Halle.
ANC. FR. Tant plus ils s'advancent, ils oyent
de mienx en raieax le retentissement de ce
hraif.
Hist. macaronif/uc, t. II , p. 20(i
Prov. On hom plus ant es paeiatz ,
Mais pot en bas chazer.
B. ZORGI : On hom.
Où plus l'homme est haut p'ieve', plus il peut «'n
bas tomber.
.-idv. comp. Doncs ell, ses plus, sedea niimi!.:r
qui es. j
V. et Ferl., fol. !\o. I
Donc lui , sans plus, il doit se nommer qui il esl.
Aqnel escapet e nok plus. '
P. Cardinal : Uiia ciculai
Celui-là échappa et non dafantafff.
Snbst. Prometes mi vostr' amor,
Del plus no us prec , ni no s cove.
Arnaud de Marueil : Doua genser.
Promettez-moi votre amour, du plus je ne vous
prie , ni il ne convient pas.
AJ PLUS que pot m' enansa.
B. de VeNTADOIR : Tuil srih
Au plus qu'elle peut elle m'avance.
rir.
PLU 577
— Plu.s grand nombre, majeure partir.
En aisso truep voinntos
Lo PUS de las pocstatz.
G. RlQUIER : Cristias vey.
En ceci je trouve dispose' le plus grnnfl nnmhie
des puissances.
ANC. 1-R. Ancnns en oschapèrent et les plus se
perdirent.
COMINES , t. I, p. 3o.
Toutefois, le plus du temps, ilz campoient
séparément.
AiMYOT. Trad. de Plutarque. Vie de Pompée.
^'"" Li baio,
Li PLUS de conduich e de do.
Marcabrus : Emperaire.
Les barons , les plus de munificence et de se'né-
rositc.
Conj. comp. Venc I' nns vais 1' autre al pu.'»
TOST que pot.
J'hilomena.
L'un vint vers l'autre au plus lût qu'il put.
CAT. Plus. ANC. ESP. Plus, chus. ANC. PORT.
Chus. ANC. IT. Plu. IT. MOD. Più.
7.. SoBREPLus, S. m., .surplus , reste.
N' a près alcuna qnantitat,
E'I .sonRiîPLus Inr a layssat.
V. de S. Honorât.
n en a pris aucune quantité: , et le surplus leur «
laissé.
Tan de plazers li faria
Qu' el SOBREPLUS conqneria.
T. DE G. Faidit et de Hugues de la Bachelebie :
NUc.
Tant de plaisirs je lui ferais que le surplus ]i: c.ou-
querrais.
IT. Sovrappih.
'^. Pi.iJSOR, adj. pL, plusieurs, la plu-
part.
Illi en colon plusors.
La nobla Leycson
Ils en honorent /)/Miie;<r.ç.
Suhst. Mal li faran tut li plusor
Qu'el veyran jovenet, me.schi.
Le comte de Poitiers : Pus de chanlar.
Mal lui feront tous les plusieurs (la plupart He
ceux) qui le verront jeunet , chélif.
Tenran m'en li plusor
Per rornut e per soffreu.
B. de Ventadour : Acossellati mi.
M'en tiendront la plupart pour cornu et pour
endurant.
73
578
PLU
ANC. FR, Ndfré furent forment è lassé h pliisor.
Roman de Rou , v. iyi8.
De plusors choses que je vei.
Deuxicme trad. du Clinstoiement, coiUe 3.
ANC. iT. Ed aora in pliisor parte.
Brlnetto Latini, Tes., p. 8.
T;a qiin\ pliisor ilale è parlita.
GUITTONE d'AREZZO , Iflt. 8.
/,. Plural, s. m., lat. plural/'.?, pluriel.
Lo PLURAL couoysh hom eau es proniin-
clat pliiraliuen, so es cant parla de motas
causas.
Leys d'nmnrs, fol. 53.
On conuaît le pluriel quand il est prononce plu-
riclleraent, c'est-à-tliie quand il parle de nomlireii-
scs choses.
CAT. Bsi'. FORT. Pliiral. iT. Plurale.
5. Pluralitat, s.f., lat. pluralitatcw,
pluralité.
l'^n lui non cay pi.urat.itatz.
Bref, d'antor, fol. 7.
En lui n'c'clioit fas pluralité.
Ani PLURALITAT et singularitat.
Gratnin. profençnle.
Avec pluralité et singularité.
CAT. Pluralitat. esp. Pluralidad. port. Pliira-
Udade. it. Pliiralità, pluralitate, plnrali-
tade.
6. Pluralmen, pluralmens, acli'. , plu -
riellemont, au pluriel.
Très noms e très jiersonas puesc dire pr.uRAt.-
MENS.
PirnnE de Corbiac : El nom de.
Trois noms et trois personnes je pais dire au
pluriel.
Cant es pronnnciatjPLURALsiEN.
Leys d'amors, fol. fi!!.
Quand il est prononce' plurielleinent.
iT. Pluralmente.
PLUVLi, PLOIA , PLUEIA, PLUIA, S . J. ,
laf. PLuviA, pluie.
Ayguas e pluvias
Sobrecûupiron fort las vallz e las gandinas.
A', de S. Honorât.
Eaux cl pluies couvrirent ibrt les vallées el ks
liocagcs.
Sofron fara e set e ploia e ven.
Bertrand de Bobn : Gent part.
."^oullVi'nt fuini cl soi!' et j>liiie el vent.
PLU
Fig. Plueia de fuoc ardent e de solpre padent
sobre las .v. ciutatz.
f^. et Fert., fol. 19.
Pluie de feu ardent et de soufre puant sur li ,
cinq cités.
Prov. Apres la plueia , fara bel.
Amanieu des Escas ; Dona per.
Après la pluie, il fera beau.
De gran ven, paucu plueia.
Leys d'amors, fol. i38.
De grand vent , petite pluie.
Un troubadour a dit en faisant l'i--
loge de sa dame.
Dona, la genser creatnia
Que anc formes el mon natura...,
Solelhs de mars, umbra d' estletJ ,
Roza de may, pluia d' abrieu.
Arnaud de Marueil : Dona gcnscr.
Dame, la plus belle créature que formât oncques
au monde nature..., soleil de mars , ombre d'été,
rose de mai , pluie d'avril.
CAT. Pliija. ANC. ESP. Plin'la, esp. mod. I.lin'ia.
por.T. CkiH'a. IT. Piova, pioggia.
2. Ploure, pluoure, v., lat. pluere ,
pleuvoir, faire pleuvoir, tomber.
Ane pus mennt aiga non plol
Cuui els passon.
Gavaudan le Vieux : Senlicrs.
Oncques plus menu l'eau ne pleut comme ils
passenl.
Fon se de ploure geqalt.
P. Cardinal : Unacieutal.
Il eut cessé de ^/e;ii'0(r.
Si cuni lo reis celestials
Pluou sus los bos e sus los mais.
Bref, d'amor, fol. 7 1 .
-iinsi tomme le roi céleste /ait pleut'oir sur le-,
bons et sur les niécîianls.
Si PLOviA tôt un an
Tau d' aiga con a eu la inar.
lloiiiiin (le .hiufre, fol. I 20.
.S'il pleiti-uit tout un an autant d'eau comme il \
en a dans la mer.
.41 movciueu dels signes e de las planctas,
PLOU assalz, o plou pauc, o plou non le.
Lif. de Sjdrac, fol. ^2.
Au mouvement des signes et des planètes , il pleut
beaucoup , ou il pleut peu , ou il ne pleut non rica
(pas du tout).
Fig. par exL. Al prim comens del ivern.Tili ,
Can pi.ovF.N del bosc li gîan dur
IVIvBCvnRus : Al priin.
PLU
Au premier commencement de l'Iiiver, quand
tombent du bois les glands durs.
Co passage imite le vers tle Virgile,
Ceorg. IV :
Nec de concussa tantnin pi.uit ilice glandis.
Delille a conservé la figure :
Ainsi pleiive/it \es glands.
Cran sigue eu vi autan, an dia,
Qne PLOC terra e sanc verayamen.
Pons de la Garde : D'un sirventes.
Grand signe j'en vis l'an dernier, un jour, vu qu'il
jiilut terre et sang vraiment.
t.'el que nos ploc manna per amor.
Lejrs d'amorSj fol. 33.
Celui qui nom fît pleuvoir manne par amour.
— Abattu, renversé, précipité.
Part. pas.
C aqnel tea esperit, que ta as receiipat,
Sia d' aquels del cel que sai foron plogut.
IzARN : Diguas nie lu.
Que ce tien esprit, que tu as reçu , soit de ceux
du ciel qui ici furent précipités.
CAT. Pleurer, esp. Llover. port. Chover. it.
Piovere.
3. Ploios, pluioxs , adj.,\At.. pluciosm.v^
pluvieux.
Temps PLOIOS.
La calor dissolvent la nivol ploioza.
Elue, de las propr., fol. 1 16 et i36.
Temps pluvieux-.
La chaleur dissolvant la nuée pluvieuse.
Aniouipne pluioxs.
Calendrier en provenral.
Automne pluvieux.
CST. PllljOS. ESP. PluvioSO, UllvioSO. PORT. Chu-
voso. IT. Fiovoso.
/). Pluvial, adj., lat. pluvial/.?, pluvial.
Ayga PLUVIAL.
De PLUVIAL irrigacio.
Elue, de las propr., fol. 74 "-'t '29-
Kau pluviale.
D'irrigation pluviale.
CAT. ESP. PORT. Pluvial.
5. Pi.uvip:r , .V. ///. , lat. Pi,uvir///.v avis,
|)luvi('r.
POlî 579
Pluvier viea de jiar aire del cel.
Nrtturiis d'atcus autels.
Le pluvier vit de pur air du ciel.
IT. Piviere.
F'OBOL, POBLE, .S", m., lat. POPOL«i' ,
peuple.
Ilori) murtrier ni ranliaire
Non ])lal7. tant a Dieu lo paire,
TV! tan non ania sou frut
Coin fai del pobol meiiiit.
P. Cardinal : Razoses.
Homme meurtrier et voleur ne plaît pas tant à
Dieu le père , ni autant il n'aime pas son fruij.
coninic il fait (celui) du menu peuple.
Par qne pobles e Dieus
L'anjon.
AmaniEU des Escas : En aquel mes.
Par quoi peuple et Dieu l'aiment.
Prov. (Jai lauza pobles, so lanza Dominas.
Pons de Capdueil : De lolz cliaitius.
.\ <[ui le peuple loue, le Seigneur loue cela.
— Foule, niultitude.
On, Cad an, grand pobols .s'ajosta.
Roman de Jaufre, fol. 2.
Où , cliaque année, grande multitude se i^e'unil.
CAT. Poble. ESP. Piteblo. port. Povo. it. Po-
polo.
■>.. PoBLACio, poBLACiox, .y. y;^ poj)ula-
tion , peuplade.
A la quai poblacion vienco homis.
Titre de 1080.
A laquelle peuplade viennent hommes.
Pcr las autras portas venc la poiu.acios.
Guillaume Dt Tudela.
Par les autres portes vint la population.
CAT. Poùlaciô. ESP. Poblaclon. port. Povoacào.
IT. Popolazione.
'. . PouLAL, odj., public, manifeste.
Vos avctz alcnn ofici poblal, so es poestatz
d' akun loc.
Aquel Lom qne es jutgatz de poblal crim.
Trad. du Code de Justinien, fol. 8 et 28.
Vous avez aucun ofllce public, c'est-à-dire juri-
diction d'aucun lieu.
Cet homme qui est condamne pour crime mam-
ffste.
'\. l'oiiLMv, V., peupler, s'clal)lii.
58o
POB
Al dltloc, d' aqui avant, vendran robr,\n,
Tit. de 1241. DoAT, t. VI, fol. i5().
Audit lieu , de là eu avant, ils viendrout s'établir.
lea no pretz ana carobla
Terra que d' avol gient se pobla..
T. DE FOLQIJET ET DE PoRCIER : Porcier.
Je ne prise une caiouble terre qui de me'chaiitc
gent se peuple.
Part. pas. Gent... de la qnal... Europa... fo
POBLADA.
Elue, de las propr.j fol. 171.
Gent... de laquelle... l'Europe... fut peuplée.
CAT. ESP. Poblar. port. Povoar, it. Popolare.
5. PoBLADAMENT, adv . , publiquement.
Aqaesta.s doas caasas non deu hom despitar
l'OnLADAMEHT.
Trad. du Code de Justinien, fol. i .
Ces deux choses on ne doit pas de'daigner publi-
(juement.
6. Public, adj., lat. publicuj, public,
vulgaire.
Avetz autra poestat roBr.icA.
Trad. du Code de Justinien, fol. 8.
Vous avez autre autorite' put/iiyiie.
Substantiv. Lo publics dea, jorn e ser,
Lauzar Diea.
G. RiQulER : Hancmays per.
Le public doit , jour et soir, louer Dieu.
Also fan los peccadors publics.
Abr. de l'A, et du N.-T., fol. 43.
Ceci font les péclieurs vulgaires.
Adv. comp. Orar en secret ,
Non KN PUBLIC.
Brev. d'amor, fol. 97.
Prier en secret , non en public.
ANC. CAT. Publie, CAT, MOD. PtlbUc. ESP. PORT.
Publico. IT. Piiblico, piibblico.
7. PuBLicAL, adj., public.
Se fai per pcblical persona.
Trad. du Code de Justinien, fol. i3.
Se fait par publique personne.
8. Publico, s. m., trésor public, fisc.
Deu hom vendre la causa d'aquel onie que
non paga lo tribut del publico e lo ces del
rUBLICO.
Tiiid. du Code de Justinien , fol. l^o.
On doit vendre l.i chose de rct homme rpii ne paie
{las II- trilnit ihx fi<:c Pt )(• rpns d^^^vr.
POB
9. PuBLicAN, A. ///., publicain, hérétique.
Tenon per publican
Selh qni s defeu.
P. Cardinal : Un décret.
Tiennent pour publicain celui qui se défend.
. Eu V essemple del pcblica e del pharisen.
Trad. de Bédé, fol. i(>.
En l'exemple du publicain et du pharisien.
CAT. Pitblicà. ESP. PORT. PubUcano. it. Pub-
blicano.
10. Publication, s. f,, lat. publicatco-
Ne/rt, publicatiou , confiscation.
Si denan la publication.
Statut de Mnntpelliir , de 1204.
Si devant la publication.
CAT. Piiblicacio. esp. Ptiblicacion. port. Pu-
blicacào. iT. Publicazione, pubblicazione.
11. Pobligar, publiar, V., lat. publi-
CARe, publier, promulguer, divulguer.
No volias pobliar los secrez de t'abstinencia.
Trad. de Bédé, fol. 40.
Ne veuilles publier les secrets de ton abstinence.
Non lo deu ges secret tener,
Ans lo deu voler publicar.
Brev. d'amor, fol. 1^7.
Ne le doit point tenir secret , au contraire il doit
vouloir le publier.
Part. pas. Lo testamen deu esser publicat en
aqnesta gnisa.
Trad. du Code de Justinien, fol. 62.
Le testament doit être publié en cette façon.
Es per tôt lo mon poblicada.
Philomena.
Elle est par tout le monde publiée.
— Confisqué.
Sian penat, e lur ben sian i'cblicat.
Coût, d'Alais. Arch. du Roy., K, 704.
Qu'ils soient punis , et que leurs biens soient con-
fisqués.
CAT. ESP. PORT. Publicar. it. Pubblicare.
12. Publicamen , adv,, publiquement.
PuBLiCAMEN prezicar.
Brei', d'amor, fol. iJ9
Prêcher publiquement.
CAT. Publicament. est. port. Publicamen te.
IT. Publicamente, pubblicamente.
13. POPULAK, S. /«., lat. I'OPULAR/i\, po
piitaiic. p«.uplo, i,'(tit (hi peuple.
POB
De la part dels nobles... c del popular.
Per couiposicio fâcha entre uobles e l'Oru-
I.ARS.
For de MonUuc. Onl. des R. de Fr., l463,
t. XVI , \>. 125 et i33.
De la part des iiohles... et du populaire.
l'ar composition f.iilo entre nobles et gens du
peuple.
<:at. E.sr. roKT. Popular. it. Popolare.
i/j. PopoLOs, fidj., lat. VOPVJ.OSUS, po-
puleux.
La terra eu bou estât... et populosa, o po-
blada.
Priv. conc. par les Rois d'Angleterre, p. iJ.
La terre en bon état... et populeuse, ou peuplée.
Major, plus poderoza et populoza.
Elue, de las propr., fol. 171.
Plus grande, plus puissante et populeuse.
CA.T. Populos. t.SV.VOl\.T. PopuloSO. IT. PopoloSO.
10. Apobl.xment, .V. /«. ^ colonisation,
établissement.
Piiois venc en Engleterra, per far apoblamentz.
Pierre de Cobbiac : Kl nom de.
Puis vint en Angleterre, pour hire établissements.
16. Apoholak, 1». , peupler, coloniser,
établir, fonder.
Fes APOBOLAR .III. cintalz en Ëspanba.
Trames .11. cavaliers que APonoLEssAN .1.
gran clutat.
I/ist. de la Bible en proi"., fol. ^7.
Fit établir trois cités en Espagne.
Envoya deux chevaliers qui/bn<irt5ient une grande
cité.
Los quais premieranientz apodoleron les
dichz montz.
Lett. de Preste Jean à Frédéric j p. 14.
Lesquels premièrement peuplèrent lesdites mon-
tagnes.
17. Df.popular, x>., lat. depopi i.arc, dé-
peupler, dévaster.
Si alcus DEPoruLARiA camps, vinhas o blat
davant maturilat.
Farde Monlcuc. Ord. des R. de Fr., l'\ti3,
t. XVI, p. i33.
.Si aucun dévasterait champs , vignes ou blé avant
maturité.
J'are. pas. Que lo pay.s de Lengadoch sia fort
«EPOPULAT.
J'tt. de I-'p4' li'st. de Lanfinedci , t. IV, pr. ,
col. ^21.
POD
58i
(,)uo le pays de Languedoc soit fort dépeuplé.
*;at. esp. Despoblar. port. Despovoar. it. Di-
popolare.
18. Depopulaire, .V. m., dévastateur.
Depopulaires de cams sia punitz.
Tu. du xni'= siècle. Doat, t. CXVIII, fol. ^3.
i)\ic le dévastateur de champs soit puni.
ESP. Depopulador. it. Dispopolatore.
PODAGRA, .V. /., lat. pouagua , i)oda-
gre, goutte.
PoDAGRA , es gota de pes.
Elue, de las propr., fol. 96.
Podagre, c'est goutte de pieds.
Si vostr'auzel podagra pren.
Deudes DE Pkades , ^«3. cass.
.Si votre oiseau prend la goutte.
Podagra don ja non garis.
GlRAiJD DE BORNEIL : Ops m' agra.
Goutte dont jamais il ne guérit.
ANG. CAT. Podagra. cat. mod-. Poagra. esp.
port. it. Podagra.
2. P0DACRIC, adj., podagre, goutteux.
Les castrats no so podagrix.
Ni son PODAGRICAS.
Elue, de lus propr., fui. ijfi.
Les castrats ne sont pas goutteux.
Ni (ne) sont goutteuses.
PODAR, 2>., lat. puTARf, tailler la vi-
gne, les arbres.
Es temps de podar aybres et vinha.s.
Elue, de las propr., fol. 129.
Est temps de tailler arbres et vignes.
HoHi adoucx poda las vitz
Et autres albres.
Brev. d'amor, fol. 46.
Alors on taille les vignes et autres arbres.
Part. pas. Podatz et de superlluitalz purgat/..
Vitz PODADAS en temps degut.
Elue, de las propr., fol. 217 cl 225.
Taillés et de superduités purgés.
Vignes taillées en temps dii.
A.NC. FR. Laquelle vigne j'ai podée, fossé e , vi-
nce et gouvernée.
Lett. de réin. de l4t>9- Caiipentieii, t. 111, col. 32(v
(A r. Ksp. PORT. Podar. it. Potare.
< y . PoDAiMnv, V. ///., lat. PiiT\Tni; , vi-
gneron, tailleur de vignes.
5^7
POD
Boviers e fotiadors.
PoDADOR , ortolas.
G. RlQUlER : Pus Dieu.
Bouviers et terrassiers, o/ignerons, jardiuiers.
A nianieira de podador
Podadoira portan.
7}rei'. d'nmor, fol. /j(j.
A manière de l'is^neron serpe portant.
<:at. ESP. roRT. Podador. n. Potatore.
'). Podadoira, s.f., du lat. vvt\iov,ius,
serpe , serpette.
A manicira de podador
Podadoira porfan.
JBrei'. d'amnr, fol. l^Q.
A manière de vigneron ier^e portant.
CAT. Podadora. est. Podadera. port. Podn-
deira.
PODER , s. m. , pouvoir , puissance ,
autorité, jtiridiction.
Qnora us tenrai en mon poder.**
La comtesse de DrE : Estât ai.
Quand vous ticndrai-je en mon pouvoir?
Vol en Gascoign' iiitrar
Ab tal PODER de genz
Que rnnrs ni baslimen?.
Non o puesca suffrir.
B. C\l-VO : Moût a que.
11 veut eu Gascogne entrer avec \e\\e puissance àe
gens que mur ni bâtiment ne puisse supporter cela.
Lac. len non ai ges poder
Qne m puesca d' amor défendre.
B. DE Ventadour : Amors e que.
Jo n'ai point pouvoir que je puisse me défendre
d'amour.
Denant aquel jntge deu esser faitz lo plaitz
en oui poder es la tenesos.
Trad. du Code de Justinien, fol. i5.
Devant ce juge doit être fait le plaid sous Vauto-
rité duquel est la proprie'te'.
Qui lisien a tut lor poder.
y. de S. Honorât.
Qui riaient de tout leur pouvoir.
S' en re faill, fatz o per non poder.
Eambal'd de Vaqtjeiras : Savis.
Si je faux en rien , je le fais par non pouvoir.
Prép. coinp. Lieis cui ador,
Qu' es aurs en poder d'estaing.
Perdigon : Be m dizon.
C(-llc que j'adore , qui est or en comparaison
H'rlain.
POD
Ad\'. comp.
Enaus sou rie pretz, quascun dia ,
De mon poder.
Guillaume de Saint-Didier : El mon non.
J'exalte son Lrillant me'rite, chaque jour, démon
pouvoir.
■> . Poder, v., pouvoir, avoir la puis-
sance , la force.
Non ruEsc mal d!r de lieis, (juar no i e.s ges.
B. DE Ventadour : Be m' an.
.le ne puis dire mal d'elle , car il n'y est point.
Partirai m' en ieu.^ Non, qu' ieu non poiria.
Aimeri de Sarlat : Fis e leials.
M'en sëparerai-je!' ISoa , vu que je ne pourrais pas.
ANC. FR. Respundi Saiil : Ne te poz pas à lui
cnpier.
.■/ne. trad. des Livres des RoiSj fol. 22.
CAT. tsp. PORT. Poder. iT. Parère.
3. PoDEROs, ar/j., [)uissant, maître,
possesseur, efficace, libre.
A lu destra de Dieu, lo payre tolz poderos.
r. et rert.,io\.6.
A la droite de Dieu , le père ionl-pitissani.
Siei fag plus poderos de poder
Qu' els autres fagz fazian desvaier.
AiMERi DE Peguilain : Era par lien.
Ses faits plus efficaces de pouvoir qui les autres
faits faisaient diminuer de prix.
Poderos de son corps e de pes e de inans.
l^. de S. Honorai.
Libre de son corps et de pieds et de mains.
Del fugir no sui ges poderos.
Lk moine de Montaudon : .'Vissi cum.
Du fuir je ne suis point maître.
Poderos 1' en fare.
Titre de 1067.
Possesseur l'en ferai.
CAT. Poderos. Esv. port. it. Poderoso.
'i. PoDERATGE, .<!. Ht., puissaucc, pouvoir.
Trop demostra ves mi son poderatge.
Pierre d'Auvergne : D' un Lon vers.
Trop de'montre envers moi sa puissance.
Doncs pos avetz en mi plan poderatge ,
Amor, merce !
Le moine de Foissan : Be m'a.
Donc puisque vous avez sur moi plein pouvoir^
Amour, merci !
>. PoDEROzAMENs, tich'. , puissamnic^nt .
viiioureusement.
POD
Los homes poderos poDEROzAMtss suffrii-;.ii
iQr.s turniens.
y. et Vert., fol. 9»
Les hommes puissants ;7Ho.sam/H«/it.souirriroiit
leurs tourments.
CAT. Poderosanient. est. tort. it. Poderosa-
mente.
f). POTESTAT , PODKSTAT, l'O/ESTAT , POl-^-
TAT, POSTAT , S . f. , hit. POTESTATfW ,
puissance, autorité, juridiction.
En lor PODESTAT lo tornaran.
l'itre de 102;').
F.n leur puissance le^replaccroiit.
FiU.T 's al rci qui a gran poestat.
Poème sur Boice.
Fille elle est au roi qui a grand pouvoir.
Si recobrar lo pot en la sua potestat.
lu. de lOjg. Ilisl. de Languedoc, t. II , pr. ,
l'ol. 2JO.
Si recouvrer il le peut en sa puissance.
— Podestat, potentat, gouverneur, ma-
gistrat souverain.
Les Romains ont eîu ployé potestas
dans ce sens.
Aa Fidenataiu Gabiornm que (me poteslas /
Et (le niensura jus dicere.^
Jl'VKNAI. , .V(i/. 10.
IMites praesLire domiuos polestatesiim: ex.0-
raLiles.
Pi.iyE,lil.. XXIX. cap. .'1.
Sed jnssit potestas officialein snutii magna
severitcdine coerceri.
Api i.>E.
Comtes e reys, ducs et eniperadois
E rnauli baro e manta i'oesïat
"Vey gnerreyar.
FOLQUET DE RoMA.vs : Quati lo.
Comtes et rois, ducs et empereurs et maints jia-
rons et mainte puissance je vois guerroyer.
Elegron poestatz
Per que entr'els fos patz.
Arnaud de Mahueil ; Bazos es.
Us élixTeni gouverneurs pour qu'cutr'cux fut paix.
— Autorité des magistrats , justice.
.Vircssi lo liberiz non pot clarnar son j)a-
tron en plaii ses mandamcnt de la poestai'.
Trad. du Code de .litstinien, fol. 3.
Pareillement l'all'rancbi ne peut appeler son ]i.i-
tron en cause sans l'autorisation de la/nslice.
POD
:)83
ANC. FR. Rei nus duue ki sur nus mt poested .
j4nc. trad. des Livres des Rois , fol. f).
"\'os don de chanter poestc.
Roman du Renart , t. I , p. I2!i.
Sans supériorité et \i'^^iùn\c potesté.
Mo.VSTREI.KT, t. I , fol. 5f).
CAT. Potestat. ESP. Potestad. port. Potesta^lc.
IT. Potestà , potestate, potestada , podestà,
podestate, podestadc.
7. POESTADOS, adj'., puissant.
No seran per cis aselielilz
Ni visitatz ni acalhitz,
Si non eron poestados.
P. Cardinal : C.m\ vc\ .
Ne seront par eux ensevelis ni visites ni acruei! -
lis, s'ils n'étaient puissants.
8. PoESTADiT, nclj., puissant, alTernii.
Ane non fui .1. jorn .senher poestaditz.
GvillaujME de Tudei.a.
Onc(|ucs je ne fus un jour seigneur affermi.
Aric. i-R. 'l'ant cum il fu si poescis,
Edelsi fu bien sis amis.
Ki donc ert re'ia poistifs.
G. Gaimau , Poème d'IIaveloc , v. ^^ et 5l r .
g. PoTESTATiu, aclj., potestalif, facul-
tatif.
Autra condicio es que hom apela potfsta-
TIVA.
Trad. du Code de Justinien, fol. 62.
Autre condition est qu'on appelle _/<icu//n<i(^t?.
10. PoYssANS, adj. , puissant.
Sitôt s' es sobeirans reys poy.ssaws.
P. Cardinal : Us sirveules.
Quoiqu'il soit suprême roi puissant.
11. PoscHABLE , adj., possiljle.
Totas caasas... roscuABLAsal crezent.
Tnad.dc Bide, fol. G;.
Toutes choses... possibles au croyant.
12. Apoestat, apposestat, .V. ///., poten-
tat, souverain, dominateur.
Mans reys e raans apoestatz
A mes en heretgia.
Conquist ay terras e regnatz,
Mantz ducz e maniz apposestat/.
y. de S. Honorât.
Maints rois et maints potentats il a mis en lic-
rc'sie.
J'ai conquis terres et roy.iunie.: , maints «hits et
maints soiivefains.
584 POÏ^
! 3. Apodkrar , V., surpasser, subjuguer, 1
soumettre.
Tôt atressi com la clardatz del dia
Apodera totas aatras clardatz,
Apodera , domna, vostra bentatz.
Al mea semblan , totas cellas del mon.
G. Faidit : Tôt atressi.
Tout pareillement comme la clarté du jour sur-
passe toutes autres clarfe's , dame , votre beauté'
surpasse, au mien avis , toutes celles du monde.
Amors apodera o vens
Paiibres e inanens.
AiMAR DE RocAFicHA : Si amors.
Amour soumet et subjugue pauvres et riches.
Part. pas. "Vol ade.s tener nunitz
Sos vezis ni apodekatz.
Raimbaud de Vaqueira.s : Ja boni près.
Veut incessamment tenir ses voisins bonnis et
subjugués.
CAT. ANC. ESP. PORT, Apodemr .
14. Apoderamen , s. m., autorité, ptiis-
sance, pouvoir.
Los apoderamens
C a vlan ]i diable.
Pierre de Cobbiac : El nom de.
Les poMfoir* qu'avaient les diables.
ESP. Apoderamiento .
i5. Apoderir, V., maîtriser, dompter.
Ab ardimen apoderisc 1' esglai.
FOLQUET DE MARSEILLE : S' al COl.
Avec hardiesse je dompte l'effroi.
16. Apoderamen, adc. , puissamment,
en maître , vigoureusement , impé-
tueusement.
Ab vassal bon de conqueritnen
"Vegna cascus apoderamen.
Bertrand d'Allamanon III : D'un sirventes.
Qu'avec vassal bon pour conquête vienne chacun
impétueusement .
ESP. Apoderadamente .
17. Df.spoder, s. m., impui.ssance , tié-
uuement, infirmité.
Quant ac estât loue temps en aquel despodek.
"Villiesa e despoders la reudon enviosa,
t^. de S . Honorât.
Quand il cul e'tc long-lemps dans ce dénuement.
Vieillesse et infirmité lu rendent envieuse.
POD
18. Despouerat, aclj., sans force, in-
firme.
Avia long temps estât despoderatz el lieg.
f^. de S. Honorât.
11 avait longtemps été' injirme au lit.
CAT. Despoderat. anc. esp. Despoderado.
19. Dezapoderar, -y., affaiblir, atténuer,
rendre impuissant , infirme , malheu-
reux.
Qne se dezapodera totz, e ven en felloneza
de eor.
F. et Vert., fol. i3.
Qui s' atténue tout , et vient en félonie de creur
Part. pas. Destrnitz es bom desapoderatz.
P. Cardinal : Ges ieu no
Est détruit homme rendu impuissant.
Subst. Per so conosc qn' es dan e deshonors
Qai non acora 'Is dezapoderatz.
PoNS DE Capdueil : Aissi cum selli .
Par cela je connais que c'est dommage et désiion-
neur qui n'encourage pas les malheureux.
Vai dir al desapoderat.
Brei>. d'amor, fol. i55.
Va dire à V infirme.
CAT. ESP. port. Desapoderar.
20. Despostadit, despoestedit , adj.,
dépossédé, privé.
Vins n' er despostadit.
G. R1QUIER : Qui m disses.
Vivant il en sera privé.
Del castel de Belcaire m' an despoestedit.
Guillaume de Tudela.
Du château de Beaucaire ils m'ont dépossédé.
21. Empoestamen, .V. m., autorité, puis-
sance, pouvoir.
Havia lo diables grnns kmpoestamens.
Pierre de Corbiac : El nom <\c.
Le diable avait grands pouvoirs.
7.2. SoBRAPODERAR, -2'. , surmouter, sub-
juguer.
Ans qn' el desiriers m' anssia
Que lit sobrapodera e m vens.
Beretjger de Palasol : Dona s' ieu.
! Avant que me tue le désir qui me surmonte et
j me subjugue.
I 23. POTENCIA, .f.f., lat. POTENTIA, puis^
j sance, faculté , propriété, force.
POD
Las virtutî o totencias sensitivas-
Elue, de Lis propr., toi. 7b.
Les propric'lës oa /acuités sensilivcs.
cAT. ESP. roaT. Potencia. it. Potenzia.
r!\. PoTENciAi. , odj., potentiel, virtiul.
De lors viitnlz roTtNciAi.s.
Per sa i-otencial et actual freior.
Elue, de las propr. , fol. l3 vl iSy.
De leurs propriétés virtuelles.
Par sa potentielle et actuelle froideur.
t.KT. EST. Potencial. ix. Potenziale.
'^f). PoTF.NciALMENT, adi' . , potonticllo-
nient, virtuellement.
Materia... si es de fayt ab la una forma , ''s
roTENCiAi.MENT ab sa contraria.
Elue, de las propr., fol. \io.
Matière... si elle est de fait avec l'une forme , elle
est 'Virtuellement avec sa contraire.
CAT. Potencialinent. esp. Potencialmente. it.
Poienziabnente.
7.6. InPOTENS, (l((/., I<'^t. IMPOTENS, ioi-
potetit, impui.ssant.
Degasta la bomor na tarai de la.s ina.s, et las
ret... iKi'OTENs ad obrar.
Elue, de las propr., fol. gS.
Détruit l'humeur naturelle des mains , et lis
rend... impuissantes à travailler.
CAT. Impotent, esp. port. it. Impotente.
27. Inpotesci.\, s./., lat. impotente,
impuissance.
Doue no es inpotekcia..., mas inpossibilii;ii.
Inpotencia de volar.
Elue, de las propr., loi. 5 et ll^3.
Donc ce n'est pas impuissance..., mais inipossi-
Ijilité.
Impuissance de voler.
Cat. esp. port. Impotencia. it. Impotenzia.
28. POSSIBILITAT, S. f., lat. POSSIBII,IT\-
Tenif possibilité.
Sapportar los carx de la qnerra... juxta Lu-
rOSblBII.ITAT.
Tit. de i'.\2.\. Hift. de Languedoc , t. IV, pr. ,
col. ^21.
Supporter les charges de la guerre... selon leur
possibilité.
La rossiBtLiTAT del liaiuent del bras.
Trad. d' Albucasis , fol. .'iz.
I.a possihililé de la ligature du liras.
III.
POD 58.5
CAT. Possibilitat. ksp. Posibilidad. port. Pos-
sibilidade. it. Possibilità, possibilitate, pos-
sibilitade.
iç). Possible, ndj., lat. l'ossinn.F///, pos-
sible.
Segon que a tu es miels posidi.e.
Trad. d' Albucasis, fol. ij.
Selon qu'à toi il est mieux possible.
Causa degada e possihi.a.
Arbre de Batalhas, fol. 77.
Chose due et possible.
c.vT. Possible, esp. Posihle. port. Possivel. it.
Possibile .
3o. ImPOSSIBILIT.\T, INPOSSIBILITAT, S.f.,
lat. niPOSsiBiLiTATcw, impossibilité.
El s' escusa per raso de impossirilitat.
Arbre de Bataillas, fol. 169.
Il s'excuse par raison d'impossibilité.
Aytals operacios inporto iNPossinii.iTAT.
Elue, de las propr., fol. f).
Pareilles ope'rations emportent impossibilité.
CAT. Impossibilitat. esp. Imposlbilidad. port.
Impossibilidade. it. Impossibilità. impossi-
bilitate, impossibilitade .
3i. Impossible, inpossible, adj., lat,
iMPOSsiBiLEW, impossible.
No lor séria pas impossidi.e de deinorar en
pafz.
Arbre de Batalhas, fol. 72.
Ne leur serait pos impossible àc AernexiTer en paix.
Âlnunas meraviibas, las quais semblaa na-
turalmens inpossiblas.
Letl. de preste Jean à Frédéric, fol. 17.
• Aucunes merveilles, lesquelles semblent naturel-
lement impossibles.
CAT. Impossible, esp. Imposible. pokt. Impos-
sivel. iT. Impossibile.'
'3a. Omnipotent, adj.^ lat. omnipoten-
•vrm, omnipotent, tout-puissant.
Zo *s la JQSticia al lei omnii'otent.
Poème sur Boice.
C'est la justice du roi tout-puissant.
Kl nom de Dieu qu' es paire omnipotens.
G. Ajcklier de Toui.ovse : El nom de.
Au nom de Dieu qui est père tout-puissant.
Subst. I.aisan Deu lo grant omnipotent.
Pocme sur Boice.
lU Lussent Dieu le grjml tout-puissant.
74
586
POG
So que r Omnu>otentz a volgot oïdenar.
V. de S. Honorât.
Ce que lo Tout-Puissant 3i voulu ordoniier.
ANC. FR. Prier à Dieu omnipotent.
Mabie de France, l. II, p. SgS.
Luy sacrifloient coinnie à leur Dieu omni-
potent.
Kabelais, liv. IV, cil. 58.
Quant îa puissance omnipotente
('réa les cieulx comme parfaict.
J. Marot, t. V,p. .^06.
CAT. Omnipotent, esp. port. Omnipotente. it_
Omiipotentc.
33. Omnipotencia, .V. /. , lat. omnipo-
TENTiA , omnipotence , toutc-^mis-
sance.
La oMNiPOTENCiA de Dieus.
Elue, de las propr. , loi. 5.
\J omnipotence de Dieu.
cAï. E.sp. PORT. Omnipoiencia. it. Onnipo-
tenza.
POETA , s. m., lat. poeta , ])oëtc.
Las flcxios dels poetas.
Elue, de las propr. ^ fol. i i/J.
Les fictions des poètes.
Fortunat, poeta , noble hom.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 72.
Foilunat , poêle , noble homme.
CAT. ÉSP. PORT. IT. PoCta.
POGES , poGUEs, S. m., pougcoisc,
monnaie du Puy.
Ad .IV. potigeisses minoiis legis, sicut deLet
lier! moueta.
Tit. de 1253. Hist. de Languedoc, t. 111, pv.,
col. 492.
Ditz hom que , per dos poges,
Sai S! logua e lai si ven.
P. d'Auvergne : Chantarai.
On dit (jue , pour deux pougeoises , ici il se loue
et là se vend.
Ncg. e.xpl. No us er prezat un pogues.
Marcabrl's : Ans ([uc.
Ne vous sera prisé une pougeoise.
2. PocEZA, S./., pougeoise.
Totz hoiu que passa aquest niandamen, es
tengutz a restitntio entro a .1. pogeza.
POI
Pagar entio a la derieyra puceza. j,
F. et Vert., fol. 3 et 53. I
Tout homme qui passe ce commandement est tenu '
à restitution jusqu'à une pougeoise.
Paver jusqu'à la dernière pougeoise.
ANC. FR. Seront li dis deniers à 3 deniers /JOi-
geoise.
Chnrtede 1282. Uu Canoë, t. Y, col. 6i'(.
POIRIR , poYRiR, î'. , lai. PUrR6'R<? , j
pourrir. '
Recemblan lo nialvat que vol niays poyrik
en la carcer pudenta que aver lo trebalh di-
montar l'escalier, per issir de la carcer.
F. et Vert., fol. 12.
Ils ressemblent au méchant qui veut davantage
pourrir dans la prison puante que d'avoir la peine
lie monter l'escalier, pour sortir de la prison.
Part. pas. Sembla frug que par bells e sas de-
foras, e dins es poïkitz.
.1. poma POYRIDA entre las sanas corrotnp
las autras.
V. et Vert., fol. 94 et 85.
Il ressemble à fruit qui paraît beau et sain dehors,
et dedans est pourri.
Une pomme pourrie entre les saines corrompt
les autres.
Fig. Aisi avols hom ben vestitz
F.s bels defors , e dins, poiritz.
Roman de Jaufre, fol. 3o.
Ainsi méchant homme bien vêtu est beau dehors,
et dedans , pourri.
CAT. ESP. Podrir, pndrir. it. Piitridire.
a. PoYRE , S. m., lat. pu^aorew , pns,
humeur purulente, virus.
Quan es corrompat, de leu se transmud.t
en roYRE venenos.
Aquels qui escupo sanc et poyre.
Elue, de las propr., fol. 29 et 52.
Quand il est corrompu , facilement il se change en
jius vénéneux.
Ceux, qui crachent sang et pus.
3. POIRIDURA, PUIRIDUUA , PURIDVKA ,
S. f., pourriture.
Si vostr'auzel a poiridura.
Deudes de Prades, .^u:. cass.
Si votre oiseau a pourriture.
A la pciridura de la charn a at fers e coi-
t n ra .
Trad. de Bhde , fol. 5().
Pour la pourriture de la chair, il est besoin d.
1er et de hriîlure.
POI
Fig. ïerga l;ts mjiuuuras île l;is iiialas obias.
Tnid.de tiède , fol. 29.
Nettoie les pourritures lU-s mauvaises œuvres.
»:at. PodriJura, pudridura.
/i. PoiuiuiER , S. m., pourrirure, saleté.
Be sera bos lo iiietgcs, e ricx lo despcssiers ,
Si sap douar metziua que u'iesca'l roiRinitRs.
JzAKN : Diguas me lu.
Bien sera bon le mcilecin, et riche le droguiste, s'il
sait donner une médecine pour qu'en sorte la pour-
riture.
Pel roiRiDiER d'aquestas bestias, tôt l'acr
ne f'o corroniputz.
Cat. dels apost. de Rotna , loi. 7 |.
Par la ^oi/m/i/re de ces bêles, tout l'air en fui
corrompu.
,0. POYRIMEN , PUIRIME>" , S. Ht,, pOUr-
riture.
. Tota cauza apla a tovriment.
Elite, de las propr., fol. 276.
Toute chose apte à pourriture.
Vida de las charns es sandaz del cors, e rui-
RiMENs dels os, enveia.
IVad. de Bède , fol. 33.
La vie des chairs est santé ducorps, et pourriture
des os , l'envie.
CAT. PodrimenC. esp. Fodrimiento , pudri-
mienlo.
6. PoYREGos, adj.y formé de pourriture.
Eruca... verni es mol et poyregos.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Chenille... Cil ver mou tii formé de pourriture.
7. PuTRiD, aclj., lat. PUTRiuMi^, pu-
tride.
D'huinors pcTRiDis consumptiva.
F.specia de febre... la segunda... es dita pu-
' TRIDA.
Elue, de las propr-, fol. 193 et 87.
[ D'humeurs putrides consomplivc.
Espèce de fièvre... la seconde... est dite putride.
CAT. Pttdrite. Esr. tort. it. PitCrido.
S. PUTIIEFACCIO, PCTREF.\CT10, S. /'., pU-
tréfaction.
Si atrobaz en la codena putrekacho.
l.cpra , que es fayta per pi.tp.ekaccio de
' flccmn.
Trad. d'Albmam , loi. 4' ''l 'O
POI
58-
Si vous irouveï dans l.i couenne pulrr/uction.
Lèpre , qui est causée par putrefiution de llegnie.
Per puTREFACCio... de ineiubre mort.
Elue, de las propr., fol. 17.
Par putréfaetion... de membre mort.
CAT. Putrefacciô . esp. Putrcfaccion. poivt. Pu-
trcfaccào. iT. Putrefaziotie.
<). PUTREFACT, «f/y. , lat. l'i;TREF,V(:T«.V ,
putréfié.
Febre... siiiipia es la que si engendra de
una nialeria, en nu loc , pdtrefacta.
Elue, de las propr., fol. 90.
Fièvre... simple est celle qui s'engendre d'une
matière, en un lieu , putréfiée.
port. Piitrefacto. it. Putrefaiio.
POIS, puois, PUEis, pos, PUS, odi\, lat.
posf, puis, après, ensuite, depuis.
Pens e repens, e pueis sospir,
\. pueis me levi en sezens.
AnNAijD DE Marueil : Dona gcnser.
Je pense et repense, et puis je soupire, et /'«iv
je me lève en séant.
Quar si fai mal, pois abena.
T. DK Pierre d'Auvergne et de B. de Venta-
DOUll : .Vtnic.
Car s'il fait mal , ensuite il améliore.
Cui encubit al prim vezer e puois.
A. Daniel : Sols sui que.
Ou'il convoita au premier voir et depuis.
.Idv. coinp. Pois après de gra en gra dissen.
SoRDEI. : Qui be s membra.
Puis après de degré en degré descend.
— Corij. Puiscjue.
Pos vas me s'orguellia
Cilb qu'ien plus volgr'avei-.
D. DE Ventadour : Lanquan vey-
Puisi/ue vers moi s'enorgueillit celle que plus je
voudrais avoir.
Pus de cbantar m'e.s près t.ilcns,
F a rai un vers.
Le comte de Poitiers : Pus de cliantar.
P/(;.sv/i(e de chanter il m'est pris désir, je ferai
un vers.
Coîij. coinp. Pus QUE de! tort 110 s'afraiiig
Ni s penlis del faillimen.
La da.me Almuc de Chateauneuf : Domna.
PittSf/ue du tort il ne se soumet pas cl ne se
1 ipenl pas de la faute.
De hon bcr dose adcza
188
POI
Sus en la carn ruEis que l'a presa.
Dei'Des de Prades, /4tiz. cass.
De son hec incessamment il frappe sus en la cliair
iipiis /ju'i\ l'a prise.
Ane pueys, pos que la vi.
Sa fîna fresca color.
Non dezirei autr'amor,
Paulet de Mabseit-i-e : Er que'l jors.
Oncques après, depuis que je la vis, sa fine fraî-
che couleur, je ne de'sirai autre amour.
ANC. FR. Unkes nas homs poiz ne avant
N'en castrent ne cunquistrent tant.
Roman de Rott , v. /jc).
Car onqaes mais puis que fuz né
Je ne ftiz tant euamonré.
Roman de la Rose , v. 961.
ANC. CAT. PnjS. CAT. MOI). PuS. ESP. PtieS. IT.
Poi.
2. Despuois, df.pueis , DEPOS , conj. ,
puisque, depuis que.
Ben es dreig qu' ien fass'ueimai
Un vers, depos talans m'en ve.
B. Martin : Ben es dreili.
Il est bien juste que je fasse désormais un vers ,
puisque l'envie m'en vient.
ïos temps me sny per sieu tengutz.
Depos la vi.
GiRAUD d'Espagne : Qui en pascor.
Toujours je me suis tenu pour sien , depuis que
|e la vis.
Despuois vos vi , ai fag vostre coman.
La dame Castelloze : Ja de chantar.
Depuis que \e vous vis, j'ai fait votre comman-
ilement.
ANC. CAT. Depiis, depitys, depiix. esp. Despues.
PORT. Depois. IT. Dopo.
3. Poissas, pueissas, pueyssas, poisas ,
adv., depuis, ensuite.
Cara poisas cnida montar per l'eschalo.
Poème SUT- Boice.
ï/OTs<i\x' ensuite il pense monter par l'échelon.
Cantarai , a mon escien ,
D'aqnels que pueissas an trobat.
Le moine de Montaudon : Pus Peyre.
Je chanterai , à mon escient , de ceux qui depuis
pnl trouvé.
Apres sant "Vincent
E puKYssAs sant Amanz.
/''. de S. Honorât.
Après saint Vincent et ensuite saint Amant.
POI
/(. Apost, /idv. , après.
O APOST tôt en serîa afolada.
Trad. du Code de Justinien, fol. 18
Ou après entièrement elle en serait dissipée.
5. POSTERITAT, S./., lat. POSTERITATf?W,
- postérité.
A tOla ta POSTERITAT.
Tit. de Il85. j4rch. du Roj., J. 32b".
A toute ta postérité'.
CAT. Posteritàt. esp. Posteridad. port. Poste-
ridade. it. Posterità, posteritate, posteri-
tade.
6. Preposteratio, .y. J^, ordre renversé,
confusion, terme de rhétorique.
La preposteratio, so es la dezordenatio
d'aytal oratio o d' ayial sentensa.
Leysd'amors, fol. iS^.
La confusion , c'est-à-dire le défaut d'ordre de
tel discours ou de telle pensée.
esp. Preposteracion.
POIZO, POYZON, s. f. , lat. poTiONe/» ,
potion , breuvage,
Pneis gitara
La POIZO e la malaïuia.
Deudes de Prades , Anz. cass.
Puis il jettera la potion et la maladie.
A fag far poyzons , nn dia ,
D'alcunas herbas qne sabla.
V. de S. Honorai.
A fait faire breui'ageSj un jour, d'aucunes herbes
qu'il connaissait.
ANC KR. Qae je vos ai \z poison quise
Qui bone est contre vostre mal.
"Vez la poison ci en présent.
Je l'aporlai por vos garir.
Roman du Picnart , t. II , p. 35S et 35().
ESP. Pocion. IT. Pozione.
2. PoizoNAR, V., donner des potions ,
abreuver, médicamenter, empoison-
ner, enivrer.
Mas el es soen en paor et en doptansa de
POIZONAR o de beare la mort.
Lii', de Sjdrac, fol. 107.
Mais il est souvent en crainte ou en incertitude
de n'empoisonner ou de boire la mort.
Fii^. Al) ,sos belhs luioills anioros
De qc m poi/.oNA c m failnra
POL
Silb que m' a joya reududa.
B. DE Ventadoir : Aitanlas Loiia:>.
Avec SCS Leaux yeux amoureux dont m'ernfioi-
sonne et m'eucliante celle qui m'a rendu la joie.
Part. pas. Can l'anrel/. aisi poizonat.
Deudes de Pbades , yluz. eau.
(^uand vous l'aurez ainsi trtédicamenté.
roRT. Peconhentar.
3. Empoizonar, ENPOYZONAR , V. , cni-
poisonner.
Qui toi ni trais ni oien
IVi aucis ni empoizona.
P. Cardinal : L'arcivesque.
Qui prend et arrache et ment et tue et empoi-
sonne.
Part. pas.
f Ni ja de lunh veri non er enpovzonat.
Roman de Fierabras, v. 2o3l.
Ni jamais d'aucun venin ne sera empoisonné.
PORT. Empeconhentar.
POL, S. m., lat. pvlIus, poulet, cocj.
La natura del pol es que canfa lo vespie. ..
e'I luati.
Natitras d'alcus aitzels.
I.a nature du coq est qu'il chante le soir... cl
le matin.
Anet al moli, e près .x, Poi,s que y avia bos
e grosses amb ana galina.
Philomena.
Il alla au moulin , et prit dix poulets qu'il v avait
de bons et gros avec une poule.
Il se disait en parlant des petits des
oiseaux.
Ufriron doas tordolas
Per ell e dos polz de colombas.
Trad. d'un Ei'an^. apocr.
Ils offrirent deux lourlerelles pour lui et deux
petits de colombes.
Totz aucels naturalroen
Noiris sus pols.
Brev. d'amor, fol. 5i .
Tout oiseau nalurellemenl nourrit ses petits.
CAT. Poil. ESP. IT. Polio.
•i. PoLA, s.f., poule.
No chant' anzels ni pola.
A. Daniel : En breu.
?»c clianle oiseau ni poule.
\ Las poi.AS fan atretal.
\ Dtl'DES DE PRADES , A HZ. (n.v.>.
s Les poules loni pareillement,
POL
589
ANC. t'K. Je n'ai chapon, oison ne pôle.
Roman du Renarl , t. II , p. 269.
CAT. tsp. Poilu.
3. POI-HK, POLET, POLLF.T, 5. ///., pOulct.
Mais volria nna callia
Hstreg tener en mon se
No faria un pclhe
Qu'estes en autrui sarralba.
CEnCAMONS : Car vei.
Davantage je voudrais une caille étroitement tenir
dans mon sein que je ne ferais un poulet qui fut
en la clôtun; d'autrui.
Il se disait en parlant des petits des
oiseaux.
Pélican es un auzels que ama mot sos poi.etz.
Naturas d'iilcus aiizels.
Le pélican est un oiseau qui aime moult ses petits.
llna Colomba noiris los polletz de l'autra.
F. et rert.. fol. 7^.
Une colombe nourrit les petits de l'autre.
CAT. Pollet. ESP. Pollito.
!\. PoLLAT, S. m. , poulet.
L'emportet plus lea assatz
Que no fai l'aygla un pollatz.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
L'emporta plus légèrement beaucoup que ne fait
l'aigle un poulet.
CAT. Pollastre. ir. Pollastro.
5. PoLiKu, S. ru., poulailler, marchand
de volaille.
Que cascun polif.r , que d'ayssi ennns tenra
o nienara bestia, fazen lo meslierde poiaria.
Carttilaire de Montpellier, fui. 18b.
Que chaque poulailler, qui dorénavant tiendra
ou mènera bête, faisant le métier de poulailleric.
ESP. Pollero.
G. PoLiF.YRA , s.f., poulaillère, mar-
chande de volaille.
Que cascun polier e ca.scuna polieyra.
Cartulaire de Montpellier, ïo\. l8t».
Que chaque poulailler et c\taque poulaillère.
7. PoLARiA , S. f., poulaillt-rie , com-
merce de volaille.
Cascun hume e cascuna femcua, que iizc
del mestier de polaria, porlan {^als o galinas,
Il pois o puiai).
Cnrttilairc de Montpellier , fol, i8f>.
bgo
POL
Chaque liomme et chaque femme , qu'il use du
métier <le poiilaillerie , portant coqs ou gelines , ou
lioulets ou poules.
ESP. PoUeria.
8, Pouzi, POLZi, s. m., poussin, poulet.
PrenJelz la carn d'un auco tenre
O de vacca o de pouzt.
Deudes de Pbades , Auz. cass.
Prenez la chair d'un oison tendre ou de vache ou
âe poiilel.
Si las peiras eian pa...
E li pueg bacon e ponzi.
P. Cabpjnai. : Tan son.
Si les pierres étaient pain... elles coteaux jam-
bons et poulets.
Il se di.sait en parlant des petits des
oiseaux.
Pan' al auzel son rouzi.
Marc ABRIS : Soudadier per.
Vole à l'oiseau son petit.
ANC. FR. Les poules... avec qnelle diligence et
sollicitude traîtent-elles \eurs poiilcins éten-
dant leurs aeles.
Amyot, trad. de Phitarqiic. Morales, t. II, p. 12g.
iT. Pitlcino.
g. PoLiN, POLI, ,ç. m., poulain.
Aras naiso dni roLi
Bel e borden , ab saara cri.
Marcabrus ; Dirai vos.
Maintenant naissent deux poulains heaux et bon-
dissants, avec blonde crinière.
leu doney a son senhor poi.in paissen.
Le comte de Poitiers : Companho.
Je donnai à sou seigneur /;oi//«i/j paissant.
CAT. PoUi. Esr. PoUiiio. port. Poidro. it. Po-
ledro, puledro.
POLCE, POUSE, POLZER, PAUZER, POZE ,
pous , POUTz , ,y. rn., îat. voiMctw ,
pouce.
Fa m batre'ls polces
Cum li martel can fero sus l'enclutge.
Lejs d'nmors, fol. 20.
Me fait battre les pouces comme les marteaux
quand ils frappent sur l'enclume.
VI .1. POLZER de trop gran blancov.
Très gotas de sanc ichiro tantost del poze.
Cal. dels apost, de Roma , fol. 80.
Vit un pouce de fort grande blancheur.
Trois gouttes de sang sortirent aussitôt du pouce.
POL
Meire pogralz per la nar
Amdos los pousEs , ses mal far.
Roman de JauJ're , fol. 12.
Mettre vous pourriez dans la narine les deux
pouces, sans mal faire.
Scgon la îongitut del dit pols.
Trad. d'Àlbucasis , fol. ;5.
Selon la longueur dudil pouce.
Premier apelatn... poutz.
Elue, de las propr., fol. l\().
Le premier nous appelons... pouce.
PouzER a nom l'arteill premers.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Pouce a nom l'orteil premier.
— Ergot.
Pocze, talo et arteill gros.
Deudes de Prades , yiuz. cass.
Ergot , talon et gros orteil.
CAT. Pohe. IT. Pollice.
1. PoLGA , s.f., pouce.
Premier apelam polga.
Elue, de las propr., fol. ^^9.
Le premier nous appelons pouce.
'^. PoLGUAR, S, m., pouce.
Tota la ley qu'el plus de las gens an
Escrinri'en en un petit de j)elh ,
En la uieitat del polguar de mon guan.
P. Cardinal : Tos temps.
Toute la loi que le plus des gens ont, j'écrirais
sur un peu de peau, sur la moitié du pouce de
mon gant.
ESP Piilgar. poiiT. Polgar, polegar.
POLENTA, s.f., Iat. polenta, polente,
fleur de farine.
Farina... la flor ses bren es dita simila o
POT.ENTA.
Elue, de las propr. ^ fol. 208.
Farine... la fleur sans son est dite simileou yao/en/e.
ESP. Polenta.
POLIP, POLippE, S. m., Iat. polypk.s,
j)olype, sorte d'animal aquatique.
La quai es asemblada a polip peys.
Trad. crAlbucasis , fol. ig.
Laquelle est assimilée au polype poisson.
— Excroissance qui survient dans les
narines.
POT.
Por.iprE, es supei'fluitat de carn creguda en
las narrs.
Curo ror.ip de nars.
Elue, de las propr.j fol. 84 et 202.
Polj-pe, c'est excroissance de chnir accrue dans les
narines.
Guérissent polype de narines.
CAT. Polp. ESP. PolipO. PORT. PoljpO. IT. Po-
lipo.
2. PoLiPODi, S. m., polypodc, sorte de
fougère.
De safra orteuc et de polipodi.
Elue, de las propr., fol. lijft.
De safran de jardin et de poljpode.
CAT. Polipodi. ESP. PoUpodio. port. Poljpo-
dio. IT. PoUpodio.
POLIR, V., lat. POLIRC, polir, unir.
l'ig. Polira,
Forbira
Mon chan.
Girai;d de Bobneil : Era si m.
Polira , fourbira mon chant.
Part. pas. Boysb..., d' el si fan taillas be ro-
I.IDAS.
Elue, de las propr., fol. 201.
Buis... de lui se font tables bien polies.
Fiff. De bels motz bonestz e politz.
Leys d'timors, fol. 1 19.
De beaux mots lionnétes et polis.
Non pas ranltiplicar paraolas polidas et af-
facbadas.
r. et Vert., fol. 88.
Ke pas multiplier paroles polies et farde'es.
— Joli , agréable.
Aquel vergiers es politz.
Leys d'amors, fol. ^3.
Ce verger est joli.
fAT. Polir, pulir. ANC. esp. Polir, esp. mo».
Pulir. PORT. Polir, it. Polire, pulire.
■X. Poliment, .v. m., poli, polissage.
Marme... pendre scolplura e poliment.
Elue, de las propr., fol. 190.
Marbre... prendre sculpture et polissage.
— Fi^. Raffinement.
l'orinn de bonie es pro nobla per se meze\ ■■,
e non ba nicsiiers de tais polimeîjs.
/''. et Fert., fol. 70.
POL
•>9'
forme d'Iionime est assez noble par sol-niênu- ,
et n'a pas besoin de tels raffinements.
CAT. Puliment. esp. Piilimento. ronr. Poli-
rncnto. iT. Pulimento.
3. PoLiHLE , r/r/y. , polissable.
Boysb... es be poi.ible et dur.
Elue, de las propr., fol. 201 .
Buis... est bien polissable et dur.
/(. Poi.iDAMKxs, adi'., poliment, gra-
cieusement.
Proi,'. "Val mais paranla gro.ssauiens diclia
Que messonja poLinAMF.Ns escricba.
G. Olivier d'Akles, Câblas triadas.
Vaut davantage parole grossièrement dite que
mensonge poliment e'crit.
CAT. Pulidament. esp. Pnlidamente. port. Po-
lidainentc . w. Pidituinente.
5. PoLiDET.oiEN , ach<. cUdi., fort poli-
ment, tout gentiment, tout délieate-
ment.
Diniinntivas, coma : POLinETAMENs.
Leys d'amors , loi. 100.
Diniinutives , comme : tout délicai^ernent.
6. ExpoLiTio , s.f., lat. EXPOLiTio, raf-
finement, perfection, sorte de figure
de rhétorique.
KxpoLiTios, es cant boin ditz una nieteyssba
sentensa, e, varian las paraulas, houi se euia
que varie la sentensa.
Leys d'amors, fol. i^'.
Raffinement, c'est quand on dit une même pen-
.so'e , et, variant les paroles, on s'imagine que I.)
pensée varie.
POLISSIA., S.f., lat. POLiTiA , police.
Eschiicba aquesta polissia e senhada de m.i
propra man.
Tit. de lijîS. Ilisl. de Nimes, t. III, pr., p. 22().
Cette police e'crite et signée de ma propre main.
Totz celz que aqnesta présent polissia vevran.
l'it. de 1428. Ilist- de Nimes, t. III, pr., p. 2;<o.
Tous eeuï cjui cette présente police verront.
CAT. ESP. PORT. Policia. IT. Polizia.
POLIÏRI, s. m., lat. polyt/irix, polv-
tric, sorte de plante capillaire.
Poi.iTRi... inelbor es le qui naysb els cas-
sers que aquel qui sobre luurs o pexi-as.
Elue, tir las propr., fol. 2Jo.
:)92
POL
Polytric... est meilleur celui qui naîl aux chênes I
que celui qui (nail) sur murs ou pierres.
POLLUCIO, POLLuciON, s./., lat. pol-
LUTioNew, pollution, souillure.
EsdeVe pOLnicros
Per malas cogitatios.
JSref. d'amor, fol. 120.
Advient pollution par mauvaises pense'es.
PoLLUCION
De nuyll peccat en ml non fon.
Trad. d'un Euang. apocr.
Souillure de nul péclie' en moi ne fut.
CAT. PoUuciô. ESP. Polucion. port. Pollucào.
iT. PoUnzione.
POLMEN, s. m., lat. pulmen^m/w, soupe,
potage, ragoût.
Deio aundar .11, poi.men coh.
Trad. de la règle de S. Benoît j fol. 20.
Doivent suffire deux potages cuits.
POLMO, PULMO, s. m., lat. pulmo ,
poumon.
D'ira lor enfle lo polmo.
Plan de S. Estève.
De colère leur gonfle le poumon.
Lo PDLMO e'I cor li donatz.
Deudes de Prades, ./4uz. cass^
Le poumon et le cœur vous lui donnez.
Las canals del pui.mo.
Elue, de las propr., fol. l\5.
Les canaux du poumon.
CAT. Pitlmo. ESP. Pulinon. ix. Polmone.
2. Peripleumonia, s.f., lat. perip«eu-
MONiA, péripneumonie.
En PERIPLEUMONIA.
Elue, de las propr., fol. 86.
En péripneumonie.
PORT. Peripneumonia.
POLS, s.f., lat. PULws, poudre, pou.s-
sière.
Totz cnbertz de pols e de orduras.
V. et Vert., fol. 4f-
Tout couvert de poussière et d'ordures.
Car tnt em de pols e de fane.
F', de S. Honorât.
Car nous sommes tous de pous.tière et de fange.
Prov. Qui ajosta vîrtut ses humilitat porta
lo pols al vent.
Trad. de Bèdcj fol. 25.
POL
Qui ajuste vertu sans modestie porte la poussièri-
au vent.
CAT. Pols. E5P. Poli>o. iT. Polve.
1. PoLsos, adj., poudreux.
Si nulh corrieu veiria ,
Qu'ilh venon daus totz latz
PoLsos et escuyssatz.
Bertrand d'AllamaNon : Losegle.
Si je verrais nul courrier, vu qu'ils viennent df
tous côtés poudreux et e'reinte's.
CAT. Polsos.
3. POLVERA, S.f., du lat. PULVEReW ,
poudre, poussière.
O fane! o poi.ver'! or te ensnperbis !
La Barra.
O fange! à poussière', maintenant enorgueillis-loi !
Cant sera fort ben crematz
E totz en POLVERA tornatz,
D' aqnelln polvera metretz
En la carn de que paiseretz
"Vostr'auzel.
Deudes de Prades, jduz. cass.
Quand il sera bien brûlé et tout en poussière
transformé , de cette poussière vous mettrez sur la
chair de quoi vous repaîtrez votre oiseau.
Fig. Den by bom panzar polveras aspras e
cozenz de correxios e de reprebensios.
r.et rert.,fol. 5;.
On doit y poser poussières âpres et cuisantes de
corrections et de réprimandes.
AKfc. FR. Estoit tout le grand cbemin , depuis
la ville jusques sur le bord de la mer, plein
de ponlcière.
Amyot, trad. de Plutarque. Morales, t. III, p. 37.
CAT. ESP. Polvora. port. Poeira. iT. Polvere.
4. POLVEROS, PULVEROS , (Ulj. , pOU-
dreux.
Mostra si polveros.
Sas vias so arenozas, lapidozas , pulverozas.
Elue, de las propr., fol. 20^ et 162.
Se montre poudreux .
Ses voies sont sablonneuses , pierreuses , pou-
dreuses .
Ebv. PORT. Polvoroso. iT. Polveroso.
5. PoLVERETA , S.f. (Uni., poudrcttc j
poussière, poudre, paillette.
Far n'etz sotil polvereta.
Deudes de Prades , /iuz. cass.
Vous en ferez fine poussière.
POL
Si ha alcauas poi.vkretas tl'ani' entremes-
cladas.
Elue, de laspropr., fol. 192.
S'il y a aucunes paillftles d'or entremêlées.
6. PoLVERiF.YRA , .f . f. , toiubillon (1<'
poussière.
F.ncontra lieys volon levar scnhièyra ,
Guerra e foc e furn e tolverieyra.
• RambaiD de Vaqueiras : Truan mala.
Contre elle veulent lever enseigne, guerre et f<Hi
t!t fiime'e et loiirhiUon de poussière.
IT. Volviera.
7. P01.VF.KAR, v-, lat. PULVF.RVR»';, pnlvr-
riser, réduire en poudre.
I,a crematz en fal tnaneira
I Que tota polverar .se laissa.
Del api roi.vERATZ la grana.
Deudes de Prades , Attz. cass.
Vous la hiùlez de telle manière qu'elle se laisse
loule pitlveriser.
De l'api pulvérisez la graine.
Part. pas. Cant tôt ensemps er polverat.
DEtDES DE Prades , Àttz. c/iss.
Ouand tout sera pulvérisé ensemble.
8. Pui.vKREiAR, V., pulvériser, réduire
on poudre.
Trnsar e pclvbreiar.
Deudes de Prades, y4uz. cass.
Ecraser et pulvériser.
Ésp. Polvorear.
9. PoLVERizAR, V., pulvériser.
,. De len .si polveri/.a.
'^. Talment la polverizara.
Elue, de las propr., fol. ?.5 et 97.
Facilement se pulvérise.
Tellement la pulvérisera.
Part, pas Quan so polverizadas.
Elue, de las propr., fol. 191.
Quand elles sont pulvérisées.
CAT. Poh'orisar. esp. Pulverizar. port. Poh-c-
rizar. it. Polverizzare, polverezzare.
10. Enfolverar , V., ])oudrer, saupou-
drer.
.S' al) canela 1' ENPor.vERATZ
Sa cara , e de mel la nioiiialz.
Deudes de I'rade.s , Auz. cass.
Si avec cannelle vous lui sanpnii/hcz ^a cliaii-, ri
ta niouillcT. avec miel,
ril .
POM
59!
Part. pas. Del aloeri li donaielz
Sus en la c.irn ewpolverat.
Deudes de Prades, Auz. cass.
De l'aloès vous lui donnem sus en la rliair sau-
poudré.
Fsp. liinpofforar. rnm F.inpoh'nrisar. it. Iirt-
pnh-erarf.
II. PoDRA , .v.y;, poudre.
Ccrtana mixtion de snlpr'en podra.
Clironif/tie des Âlbifjeois, p. 71.
Certaine mixtion do soufre en poudre.
POLUS, .y. m., lat. poi.us, pôle.
PoLus anlhartic o méridional.
Elue, de las propr., fol. 1 19.
Pôle antarctique ou mc'ridional.
("AT. ESP. PORT. IT. Polo.
2. Interpolât, adj., lat. interpolatu^^,
intermittent.
Si es iNTERPor.ADA, so es a dire que adho-
ras cesse et puLss retorne; mais si e.s .ses inter-
polacio.
Febre dita interpolada.
Elue- de las propr., fol. 79 et 89.
Si elle est intermittente , c'est-à-dire que parfois
elle cesse et puis revienne; mais si elle est sans in-
termittence.
Fièvre dite intermittente.
^. IkTERPOLACIO , 5. y. , lat. INTFRPOr.A-
Tio, infcrmittenre.
Si es inlerpolada , so es a dire qne adbora.s
cesse et pui>s retorne; mais si es ses intek-
roi.ACio.
Aytals febres ban veraya iNTEnpoi.Acto eu
las iuterpoladas.
Elue, de las propr. . fol. 79 et 89.
Si elle est intermittente ^ c'est-à-dire que parfois
elle cesse et puis revienne; mais si elle est sans in-
termitlenee.
Pareilles fièvres ont vraie intermittence dans les
intermittentes.
POM, .V. /n., lat. pomuw, pomme.
Ane pus Adams manjjct del pom.
IIambauo de Vaqueiras : Er quan.
f)nc((uis depuis qu'Adam mangea de \a pomme.
Aprcn del pom
Per que ni coin
!Va niscor<lia lo fes Icpir.
(ilRAUU DE Calan.son : Fadol joglar.
7^
594 POM
Apprends i\i: la pomme pourquoi et comment
dame Disconle la fit clioisii .
— Pommeau.
No s'ac (le sa espaza nias quant la roM.
Roman de Gérard de Rossillon , lui. 'jl\.
Il n'eut (le son (îpée exce[>l(; (jue le pommeau.
CAT. Pom. F.sp. roRT. iT. Porno.
'1. PoMA , s.f., pomme.
Mangel la poima que Dieus Ib'avia devc-
(iada.
r,a roMA. fju' es bêla e flairans.
Lh'. deSjdrac, fol. 12 et 86.
Mangea la pomme que Dieu lui avait (lelcndue.
La pomme ([ui est Lelle et sentant Ijon.
Ni'i.',. expl. D'als janzir.
No m val joys nna poma.
A. Daniel : L'aur'amaïa.
De jouir d'aulrcs , la joie ne me vaut une pomme.
(AT. ESP. iT. Poma.
3. PoMETA, S.f. (Uni., petite pomme.
Dona grossa que troba inays sahor en una
POMETA agia que en pan de t'roinen.
f^.el Ferl., (ol.3:.
Dame grosse qui trouve plus de saveur en une
■petite pomme aigre qu'en pain de froment.
4. POJIKR, POMIER, S. m., lat. VOTSlKT^ium,
pommier.
Ucl poMitR vezi'iji lo pom eyssir.
Servehi de GiRONE : Del mon.
Du pommier nous voyons la pomme sortir.
Dorm lay desot aquel pomiér.
Jioman de Blandin de Cornoiiaitlcs , elc.
Dort là dessous ce pommier.
Co esta lo pomer que es cm boula tôt dreg.
Tit. de i23o. Arch. du Roy., J. 307.
Comme est le pommier (\\ii est en Loule tout droit.
CAT. Poirier. iT. Pomiero, poiniere.
5. PoMEi. , S. m., pomme, boule.
Paacx POMELs,
Ab dos cotais ,
Sapcbas gitar e retenir.
GiRAUD DE CALANSON : Fadel joglar.
Petites pommes , avec deux, couteaux , sache jeter
et retenir.
Hirisso... si lot si recnelb en un I'omei., n' i
ve lioin mas ospinas.
Elue, de las propr., fol. 252.
PON
Le lu'risson... si tout il se rassemble en une
lioide , on n'y voit qu'e'pines.
— Pommeau.
Dessus , un pomei.
D'un carboncle novcl.
P. Cardinal : Sel que les.
Dessus , un pommeau d'une e.scaiboucle nen\ e.
ANC. FR. Et prend l'espée par \e pomme/ el l;i
Jyre à soy.
lioman de Giron le Courtois, loi. !^q.
Son p.spée qui avoit le pomel d'or.
Gai.ien Rethoré , fol. 92.
ANC. CAT. Poinell. iT. Poinello.
6. PoMAT , s. ni., pomme- , citlî'c.
Det lor cena
De roMAT que el ac fab, e pan d'avrii:i.
Romande Gérard Je Piossillon , fol. 8'].
Leur donna souper de poirifné qu'il eut fait , et
pain d'avoine.
IT. Pomato.
7. PoMADA, S. f., pommé, cidre.
En ponias babundoza de las quais fan ro-
ui a da.
Elue, de las propr., fol. iC.^.
Abondante en pommes desquelles ils ionl poinmé.
CAT. ESP. PORT. Poinada. it. Pomata.
POMAT, nHj., pommelé.
Del saur poma t.
Rambaud de Vaqueiras : El so que.
Du gris pommelé.
2. PoMELAT, (idj., pommelé,
El rues son pe a terra del destrier poimet.at.
Ar en dreyt montaray snl destrier pomelat.
Roman de Fierabras , v. l^o^ et 9i3.
Jl mit son pied à terre du destrier pommelé.
Maintenant justement je monterai sur le destrier
pommelé.
ANC. rR. E desoz vos cil destriers piimeleiz.
Roman de Gérard de f^ienne, v. iSili.
iT. Pomellato.
PONCH, PONG, PONH, PUNT, POYNH,
POINT, puiNT, .V. ///., vvsctiim , poiiit ,
terme de géométrie.
.v roNCH del escayre.
Tr<id. du Tr. d'Arpentage, part. I<"f , c. iS.
.\ point de l'e'qnerrr.
1>0N
— lV)Ic.
l'oNCHTz. arthii' et niitl);ii lit'.
KhtC. Je lus propr., fol. 1 19.
Point arclii[iio cl antarcticpic.
— Terme de grammaire, signe qui sert
à déterminer une phrase.
I,i deii.m dig roNCu lian diverses noms, i]u;ii
coiua... 1)11 nom ponch su.spensiu , t^ cohiin
roNtu mej;mcier, e periodus i'dnch i>1:i.
Leys d'ainors, fol. i[\'\-
Les devant dits points ont divers noms , car
coma... a nom point suspensif, et colnm point
iiioyea , et periodus point simple.
— Instant, moment, une des divisions
dn temps.
Us roNG es d' ora quarta paitz.
Bref, d'ttmor, loi. ^j.
Un point est d'Iieure la qu.ilrième partie.
Foion al pokh qoe foron batejatz.
r- et Vert., fol. 28.
Ils furent :iu wornen/ qu'ils furent liaplisés.
— Terme d'astrologie.
En plus i;reii point non pot nnills csser ualz.
SoRDEL : Qui |je s niemhra.
En plus difficile point nul ne peut être né.
L' ait de r austronomia e de las planefas e
dels sijines 1; del.s pokhs e de las oras.
Liv, de Sydrac , fol. 44-
L'art de l'astrologie et des planètes et des signes
et des points et des heures.
Era tais ora e fais poinz que , segon la razoïi
dels agnrs ni de roiNz e d' estrolomia , non
era bon comensar neguu gran f;iich.
y . de Bertrand de Born.
Il e'iait telle lieure et tel point que, selon la
raison des augures et des points et de l'astrologie,
il n'était pas bon de commencer nul grand fait.
— A. divers jeux, en parlant des nombres.
Neis si m dobiava '1 mais d' allai faisso
Com dobla '1 poins del taulier per t;:7.o.
FoLQLET DE MARSEILLE : En cliaulan.
Même si me doublait le mal de telle façon comme
double le poin< de l'écliiqulcr par raison.
Aysso son los .xviii. poynus dels dalz qtie
^ieta lo dyable sobre 1' :irina d' bome accidios.
y. et Vert., fol. t3.
Ce sont les dix-liuit points des dés que le diidjle
jullc sur l'jmc de l'Iiomnie paresseux.
— Partie d'un tout, d'une seietiec.
lH)i\ 595
Kspecialuicns els .iilicles el fis puNlis de la fc.
/''. et Vert., fol. 102.
Spécialcninil aux articles et aux points de la loi.
- Etat, pu.>iilion, situation.
Aissi par issida del ponh
Al) mal jiarlier, dona prezans.
\\. Vidal de BezAudun : En aquel.
Ainsi paraît sortie du point avec ntéclianl par-
li ur, dame méritante.
— Le moment oi\ eommenee le jour
ou la nuit.
En n(iuel ponb que lo solelbs apar es ponhs
dtd joru, et en aquel ponb qu' el nos falli , el
es roNHs de la nueli.
/.il', de Sydrac , fol. 7 1 .
A ce point que le soleil apparaît est point du jour.
et à ce point ((u'il uous manque, il est point de la
nuit.
Del poNii del jorn.
Cat. dels npost. de Jioina, fol. r»8.
Du point du jour.
— Terme de musique.
Canlar en sancta gleysa per roîiiis c per
accens.
Pierre de Corbi.\c : El nom de.
Chanter eu sainte église par points cl par accents.
Loc. Disen qu' el era mabiule , e si era su.s pn
bon pciNT.
Arbre de Batnllias , fol. gS.
Disant ([u'il était malade, et il était sur (pied) en
boa point.
La nobla ciptatz,
Per los nostres peccatz,
A mal poNG fora messa.
V. de S. Honorât.
La noble cité , par les nôtres péchés , à mauvais
point serait mise.
Adv. coinp. Cant la luu' es paiizada ponii e
PONH drechamens.
Pierre de Cordi.\c : El nom de.
(^)uand la lune est posée point à point directement.
Cbansos, si t plai , x point t'en vai coreu.
GirAUD de Borneil : 'lot aissi m pren.
Chanson , s'il te plaît, à point va-t'eii courant.
"Volein que sian de purt en puirr... obscr-
vadas c gardadas.
.Slaliils dis tailleurs de Bordeniix. Ord. des II
de /•■/., 1462, l. XV, p. 475.
Voulons qu'elles soient de putnt en point., l'b-
,ri vres ri gardées.
)96
PON
Car BK TOTz l'OMis lo tlesseua.
Bref, d'amor. loi. 25.
Car de Ivus points elle le rend fou.
cAT. Punt. ESP. Pttnto. roRT. Ponto. it. Ptinto.
1. PoMH, POINT, adi>. de nég. , point,
pas.
Aissi coin lo .solelhs intra pel veire c no'lh
fai roNH de dampnage.
Lii'. de Sydrac, fol. 14.
Ainsi comme le soleil entre par le verre et ne lui
fait point de dommage.
Point no us en sove.
Rambaud h'Orange : Dona si.
Point ne vous eu souvient.
3. PuNCTAL , cidj. , ponctuel, exact,
certain , déterminé par un point.
En nna punctat. partida de mirai.
Elue, de lits propr., fol. 264.
En une certaine partie de miroir.
CAT. ESP. Puntual. port. Pontiial. it. Piintuale.
4. PoNCHA, puNTA, S . f. , pointc.
Mesl'espaza, per la poncha, sotz la tefina.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 17.
Mit l'épe'e , par la pointe, sous le te'ton.
PuNTA de lansa.
Arbre de Bataillas , fol. 238.
Pointe de lance.
Fig. Ab PONCHA d' anior qne m sostra
Lo cor.
G. RuDEL : No sap.
Avec pointe d'amour qui m'arrache le cœur.
Loc. Aissi coma gales ben oncha
Fai en la niar plus lea sa poncha.
Deddes DE Pbades, Poème des Vertus.
Ainsi comme galère bien enduite fait en la mer
plus facilement sa pointe.
CAT. Pimxa. ESP. Pitnta. port. Ponta. it.
Punta.
— Pioche.
Donavan am ponchas
Et am pics sus l'escueyll.
V. de S. Honorât.
Doauaicnl avec pioches et avec pics sur le roc.
5. PoNcHiA, S./., pointe, sorte de don.
Tota saumada de ponohias.
Cartuluire de Montpellier, fol. loC).
Tonte charge de pointes.
6. PtJNCcio , l'iiNcio, .v./., lat. puNcrio.
douleur poignante , élancement.
PON
Pt'Nccio et arsiira.
Elue, de las propr., fol. 60.
Douleur poignante et brûlure.
Senlia puncio de jos la aurelba dreyta.
Trad. d'yllbucasis , fol. 4y>
Sentait élancement dessous l'oreille droite.
Ksr. Puncion. it. Piinzione.
7. PUNCTATIO, PONCTACIO, PUNCTACIO ,
i. y. , aspérité d'un corps pointu, oii
hérissé de pointes.
Per PUNCTATIO de lima.
Trad.d'Albucasis, fol. 18.
Par aspérité de lime.
— Douleur poignante , élancement.
PoNCTACio de dolor de aurelbas.
Trad. d'Albucasis, fol. 6.
Elancement de douleur d'oreilles.
ESP. Puntacion. port. Pontuacào.
8. PoNCHAMKN , S. m., pointemcnl.
De los .XV. cans los .xv. ponchambns.
P. DE CoRBiAC : El nom de.
Des quinze chants les quinze pointements.
9. PoNCHOR , S./., pointe.
L'espic que geta es talment dit, qnar spi-
cliiin (spiculum) es ponchor, et el es agut et
pongeut.
Elue de las propr., fol. 223.
L'e'pi qu'il produit est ainsi dit, parce que spi-
culum c'est pointe , el il est aigu et piquant.
10. PoNCHET, S. f. dim., petit point,
gloliule.
.1. bassinet... un ponchet dessus... et al pe
(U'I cordon uu antre ponchet.
Tarif des monnaies en provençal.
Un bassinet... un petit point dessus.... et au pied
du cordon un autre petit point.
11. PoNCHADAMEN , odv., à la suilc ,
consécutivement.
Pauzadas ponchadamen ses tota conjunctio.
Lejs d'amors, fol. 126.
Posées à la suite sans aucune conjonction.
IT. Pitnlatamente.
1 x. Ponchkta , s.f. dini. , petite pointe.
Ailan can levar en poirelz
Ali la roNCHETA d'un coutcl.
Deudes de Pr\de.«, àuz. cass.
PO]N
Autant ([Ui.- vous iiouirei en leypr avec la petite
yuinle d'un couteau.
<:at. Punteta.
l3. PONCHURA, PUNCXUR.V, S. f. , Lit.
PUNCTL'RA , ])i(jùre.
Se sentir.t jioubs de las roNCiiuiiAs del veri-
nos serpens «le Tfern.
r.et rert.,M.S.'\.
' Se sentira point par les piqûtvs du serpent Teni-
meu\ d'enfer.
Contra punctura d'escorpio.
Elue, de las propr. , loi. l55.
Contre pir/iire de scorpion.
ANC. FR. La moindre pointure d'une simple
cbolique.
Les vives pointures de celle-cy nous don-
nent de bien plus vertes entorses.
Camus de Belley. Diversités, t. I , loi. 388.
l'.sr. roRT. iT. Ptintura.
i4. PoNCHAiRE, S. ni., pointeur, terme
d'église.
Y a ordonnats de tonchaires los qnaU au
jniat et pronies de far l'ulici jiislamen.
Til. de 1409. liosc , Mémoires du Rouergue ,
t. III, p. 25o.
Y a ordonne des pointeurs, lesquels ont jure' et
I>iomis de laire l'office justement.
EST. Puntador.
i5. PoNCHARiA, S./., pointage, l'ac-
tion de pointer les absents,
A facba la laula de poncharia.
Tit. de 1409. Bosc , Alemoires du Rouert^Me ,
t. III, p. 25o.
A lait ia taljli: do pointage.
rORT. Poil tarin.
16. P0NTICITAT, i.y! ^ ])ointicité, qua-
lité de ce qui est pointu, piquant.
Fiif. Mixtio de po-nticitat .■un dossor.
Carn de buon j)er so es plazent et de cervi
quar ban posticitat.
Stiptica sabor es comtada entre ponticas...
quar roNTiciTAT no es mas inlenssa et fort
stipticitat.
Elue, de las propr., loi. 271.
Mixtion de pointicilé avec douceur.
Chair de hœurpour cela est agréable et (celle) de
• erf prce qu'elles ont pointicilé.
.Saveur astringente est comptée entre les pi-
quante:)... parce que pointicilé n'e-t qu'intense et
tort resserrement-
POi\
'"'97
17. PoNTic , (idj., pointu, [)i(iiiant.
Sabor... roNTicA.
Elite, de las propr., fol. 271.
Saveur... piquante.
18. PONHE.MEN, l'ONJKMENT, S. 1)1., \^\~
qùre , élancement.
Fer lo roN.iEMENT de la cbeira.
Trad. deJi'ede, fol.5l.
Par la pirjûrc du cilicc.
l'ig. PoNiiEMEN de grau dolor.
Passio de Maria.
Elancement lie grande douleur.
AMC. CAT. Punjiment. esi'. Piingimicnto. vi.
Puiigiineiito, pugnimcnto.
ly. PoNcuuT , ('/r//. , pointu.
A las anrelbas ben tonchudas.
Roman de Blandin de Cornouailtes, etc.
A les oreilles bien pointues.
20. PuNCHiER, S. m., pioche.
l'ogues passar ab son pumchier, et qu'ell
PUNCiUEKS foz d'una canna d'alt e d' un' allia
d' ample.
Regl. sur les mines d'IIierle. Ilist. de Nîmes,
t. I , pr., p. 72.
Pût passer avec sa pioche, et que la pioche fùl
d'une canne de haut et d'une autre de large.
21. PoNCTALMENT, ado., ponctuelle-
ment , exactement.
Anteza... de torr... si pot saber de lonh ,
per artifici de mezurar...; deves pendre tma
post , o fast...; entro que pel sonielb del fust
veia lo somelb de la torr poHtTALMENx.
Elue, de las propr., loi. 28.O.
Hauteur... de tour... se peut savoir de loin, par
artifice de mesurer...; vous devez prendre «ne
planche, ou fiît...; jusqu'à ce que par le sommet
du fût il voie le sommet de. la tour exactement.
CAT. Pontuahnent. ksp. Puntuahneiite. ror.T.
Pontualinence. it. Puntuahneiite .
22. PUKGER , PONJER, POIGNEU , PONHER ,
V., lat. puxGERf, piquer, aiguillonner,
stimuler, exciter-, ])oindre.
-Agailla sembla qu'el posiiA.
Dei DES i:e Pbades, .'luz. cass.
Il seiiihle qu'une aiguille le pii/iie.
Fig. En aqui.l sirvcnles el roins fort lo ici
Felip fpi'cl defjMcs roniensar la guerra.
/' </(■ Bertrand de Bvr-i.
598
PON
Dans ce siivciite il stiiiiiilc Ibrl îo roi l'hilippc
(pour) qu'il dût commencer la guerre.
Tem que la dolor me pqnja.
Le comte de Poitiers : Farai cliansoiieta.
Je crains que la douleur me poigne.
Aissi m puwh al cor e m loca
K m tolli nianjar e dormir.
Hugues de la Bachelerie : Pergrazir.
Ainsi rn' aiguillonne au cœur et me toiiclu; et
m'ôte le manger et le dormir.
A mors
Pins suan roNii qu'una mosca.
Mabcabrus : Dirai vos.
Amour. .. plus doucement pique qu'une mouche.
— Donner des éperons à un cheval ,
s'élancer,
PpNHETZ avant, baro, no'ls ne laycbem anar.
lioinan de Fierabras , v. .^^ao.
Piquez en avant , Larons , ne les eu laissons pas
aller.
Fig. Amor pung vas mi e desreia
Si que, ses iels, no m pot vida valer.
G. Faidit : Molt mi.
Amour pique vers moi et de'Lorde de telle sorte
que, sans lui, ne me peut la vie valoir.
Subst. et loc.fig.
Car vei c'a! poigmf.r d'esperos,
Non puosc far tant que joi cobres.
GiRAUD DE BoRNElL ; A hen chanlar.
Car je vois qu'au /jii^Her d'éperons , je ne puis pas
faire tant que joie je recouvrasse.
Part. près. De ponhens espinas coronat.
FoLQUET de Romans : Quan lo.
De poignantes épines couronné.
Fig. El sien dobl'e.sgard poingwf.n.
LanfrANC Cigala : Un avinen ris.
Le sien double regard poignant.
Part. pas. Car eu sui pojngï de l'espina.
Lanfranc Cigala : Gloriosa sainta.
Car j'en suis piqué par l'épine.
Se sentira ponhs de las ponchuras del veii-
nos serpens de yfern.
r. et l^en., fol. 84.
Se sentira point par les piqûres du serpent veni-
meux d'enfer.
<:at. Piinjir. esp. port. Piingir. it. Piingere,
pugncre. ,
23. PuNGiTiu, fidj., pxcitalif, poit,'nanf .
sùmulaiif.
PON
PuNGiTivA dolor.
Elue, de las propr., fui. g^.
Douleur poignante.
tsp. Pimgitivo. IT. Piingulvo, pugnitivo.
l[\. PONHAK, POIGNAU, POINGNAR , PUN-
, HAR , PUNGNAR, PONCHAR , PUNCHAR ,
V., tâcher, s'efforcer, se hâter, s'em-
presser, se peiner.
Ben deuria
Cbascns ponhar, qui bon pietz, vol aver,
De lia' amor leiahnen mantener.
G. Faidit : Tug cilli.
Bien devrait cliacun , qui lion mérite veut avoir,
tâcher àe maintenir loyalement fidèle amour.
Degra poignau al linir.
Hugues de Saint-Cyr : Ane enemics.
Devrait se bâter au finir.
Qui no poiNC.NA que vailla
Mais qu'enans non ha valgut?
T. de Cadenet et de Guionet : Cadcnet pro.
Qui ne s'efforce qu'il vaille plus qu'auparavant
il n'a valu ?
Om se puNG de Deii servir.
Folquet de Eomans : Can hen me.
On s'empresse de servir Dieu.
ANC. FR. Del chevalier ki apoignoit vers ti.''
Roman de Gérard de f^icnne , v. lfi65.
— Pointer, marquer.
Segon qne ve/.etz ponchar algnuas velz uua
le Ira.
Lejs d'amors, fol. i^^.
Selon nue vous voyez pointer aucunes fois une
lettre.
Part. pas. Qui be no sapcha qne ditz/>
PoNCHAT, et en après .1. g.
B. Carbokel : Un sirventesde.
Qui ne sache bien que signifie P pointe, et par
après un G.
CAT. Piinxar. esp. Punzar. it. Pimtare.
25. PoiGNA, poNiiA , S. /., tnipressc-
ment, soin, effort, peine.
Ai perdut ma poigna
E mon sirventes.
ToMiERS ET Palazis : De chanlar.
J'ai perdu mon effort et mon sirvente.
Hi ai Iota ma ponha meza.
Peïrols : Be m cuiava
J'y ai mis tout mon .««;«.
\Ni:. c:at. Parija.
PON
26. Apontamf.n, s. ni., iraité; accord ,
arrangement , accommodement.
Parlementar aa cls de qualqnc apontamen.
Dit e ileclarat lo dit apontamen al dit abat.
Chronii/tie des Âlbi'^eois, col. 1 Ci et 3.
Pai'lementeravec eux Je quelque accommodeinvnt.
Dit el ilcclaié ledit accommodement audit ablic'.
CAT. Apuntament. Esr. Âpuntainiento. pour.
ylporitainerito. ir. Appinitamento.
27. Apontar, apointak, V., convenir,
r«^gler.
Part. pas. Dit et apontat que lo dit ;il)at de
Cibleaux.
I Chionitjue des Albigeois, col. j.
Dit et convenu que ledit ablxf de Citcaux.
— Appuyer.
Sus son espieut s'aplnta per dcnant so
incnto.
Romnn de Fiernbras , v. ^5 16.
Sur son c'pieu s'tippiiie par devant son nicnloii.
Part, pas. Apointat era enti'cls.
Chroniijue des Albigeois , col. 7.
Il e'tait convenu entr'eux.
CAT. ESP. Apimtar. port. Apontar. it. Ap-
piintare.
28. EspoNCHAu, V. , épointcr.
Aygla , qnan si repausa , plega sas unglas
per que no si espomcho.
Elue, de las propr.j fol. ^y.
L'aigle, quand il se repose, ploie ses ongles pour
qu'ils ne s'épointent pas.
CAT. Espuntar. it. Spiintare.
29. COMPUNCTIO , CO.MPUNCIO , S. f., lat.
coMPUNCTio , componction.
Thesanrs es bona compunctios.
Si'l COIS n'a co.mpunctio.
CoMPCNcios, o dolors de sou pecbat.
Trad. de Bède , loi. 26 , 5o el ij.
Bonne componction est tre'sor.
Si le cœur n'a componction.
\ Componction , ou douleur de son pc'clie.
F.sPi Compimcion. port. Compuncào. it. Cuin
punzione.
30. CoMPONC , fulj., afflii,'é, peiné, al-
tristé, contrit.
PON
>9f>
Auzidas nqucstas causa.s, foron f;0MPON(i
fil lur cor.
Trad. des Actes des Apôtres , cli. 2.
Ces choses ouïes, ils furent altrislés dans leur cœur .
tsp. PORT. Compungido. it. Compiinto,
?>\ . PkRPO>'G, PERPOING , PERPONU, PER-
piMi, S. t)i., pourpoint.
l'uRpoNG falsat e roiiipiit.
Bertrand de Born : Lo conis.
Pourpoint fausse et rompu.
Contra l'ausberc e'I perpoim; e'I bleso.
Gaijsseran de Sainï-Leidieu : Puois.
Contre le liaubert et le pourpoint el la tuni({Ui'.
Als us viiat7. vestir ausbeicx.
Aïs autres perpunhs et esculz.
R. Vidal de Bezaidun : Unas novas.
Aux uns VOUS verriez revêtir hauberts , aux au-
lies pourpoints et e'cus.
ANC. FR. Je sais où mon pourpoint in'esiraint.
Charles d'Orléans, p. aj^-
\]n pourpoint de irois paroices.; carie corps
estoit de demie ostade, le baut de uiancbes lii-
cuir, et le bas de veloiir.
Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, t. II ,
p. 22.
ESP. Perpiinte.
32. Pebponta, .y./". , pourpoint.
Ausberc ni perpokta
No vol , e vai ferir.
RAiMBAiiD de Vaqueiras : Truan niala.
Ilaulierl ni pourpoint ne veut, et va combatirc.
33. CoKTRAPoxciiAMrx, ,?. ni., conlre-
point, terme de musique.
Triplar sofls, agnus e contraponchamexs,
P. HE ConniAC : Kl nom de.
Tripler sons, agnus et contrepoints.
POINT, PON, s. m.. Lit. voyTcni , po::t.
.\issi coin cri que pass'im estreit roN
Que non s'anza nulla partdesviar.
FaIdit de Belistar : Totatrcssi.
.\insi comme celui qui traverse un pont étroit,
de burlc qu'il ne s'ose nulle pari dévier.
Per un pont passavan l'ayfjba.
/^. (/<• S. Honorât,
l'dr un pont ils passaient l'eau.
Fig. La costuma es lo pons j>er bon lo diable
intra eu l' arma.
r. el Kert., fol. 1 1.
I.a coutume est le pont par où le diable ciihe
dan', l'ime.
6oo
POP
Loc. Tou
Los Frauces e'is escorsa ,
E'Is pea e 'n fai ton.
G. FlGUEir.AS : Sirventes vuelli.
Tond les Français et les e'corche , et les pend et
en tait pont ( leur passe dessus).
Doncx pus re no ns pot valer
Que tug no pafsem al grieu pon.
P. Cardinal : Sitôt non ai.
Donc puisque rien ne nous peut valoir que tous
nous ne passions sur le pont difficile.
Semblans es
De lui, (de Dieu) qu'es passât al sien pon.
GUILLAIME , MOINE DE Beziers : Quascus plor.
11 est semblalileà lui , (à Dieu) vu qu'il est passe'
sur le sien pont ( il a e'prouvé les mêmes soufFrances).
cAT. Pont. ESP. Puente. port. it. Ponte.
-i. Pontificat , s. m., lat. pontificat//.?;,
pontificat.
Voyez Df,nin.\, t. III, p. 191.
Régnant , per aqnel temps , en pontificat ,
Jonysscn III.
Chronifjue des Albigeois , col. 2.
Régnant, parce temps-là, en pontijîcat. Inno-
cent III.
CAT. Pontificat, esp. port. Po?ttificado. it.
Pontificato.
3. Pontifical, adj., lat. pontificai,/.?,
pontifical.
Osfar tot7, los signes pontificals.
Cat. (tels apost. de Roma, fol. 217.
Oter tous les signes pontificriitx.
Adv. camp. L'avesque île Magalona vestit en
rONTlFICAI..
Carya Magalon, p. l\ci.
L'évêque de Maguelonne vêtu pontijtcaleinent.
CAT. ESP. PORT. Pontifical, it. Pontificale.
4. Pontage , S. m., jjontage, droit
de passage sur un pont.
Paya un ardit de po.ntagé.
Francs de pontage.
Fors de Béarn , p. 1090.
Paie un liard i\e pontage.
Francs de pontage.
CAT. Pontatge. esp. Pontage.
POPA, s.f., létin, mamelle.
So ditas amazones, que vol dire ses m;i-
inelas , o popas.
IN'ulha antra bestia ha popas el pieyiz , sino
home et éléphant.
F.liic. de las propr., fol. iG/j cl .')D.
POR
Sont dites amazones, (ce) qui veut dire sans ma-
melles , ou tétins.
Nulle autre bêle n'a tétins à la poitrine, sinon
liomme et éléphant.
IT. Poppa.
1. PoPAR , V., téter, être à la mamelle.
PoPAR las popas de la vaca.
Elue, de las propr., fol. 261 .
Teler\e% tétins de la vache.
Los enfans que popavan.
CJironique des Albigeois, col. i i .
Les enfants qui tétaient.
Part. prés. Cura appar els efans popans m.ila
layt.
Elue, de las propr., fol. 44-
Ccimme il apparaît aux enfants tétants mauvais lait.
— Remâcher.
Ânimans popans et ruminans.
Elue, de las propr. , fol. 273.
Animaux temâchanls et ruminants.
IT. Poppare.
3. Despopar, xk, priver de la mamelle,
sevrer.
Part. pass. Anhel... on niay lonh es del temps
el quai fo dêspopat, es melhor.
Bestias... a layt vezinas, so trop... visco-
zas... nielhors so carns de bestias despopadas.
Elue, de las propr., fol. 235 et 232.
Agneau... où plus il est loin du temps auqutl il
fut sevré, est meilleur.
Bêtes... à lait voisines, sont trop... visqueuses...
meilleures sont chairs de hêtes sevrées.
POPA , s. f. , lat. vvvpis , poupe , l'ar-
riére d'un vaisseau.
Ar si son mes a popa tut très li compaynon,
F. de S. Honorât.
Maintenant se sont mis à la poupe, tous trois le
compagnons.
Van gitar .iiii. ancoras de popa.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 27.
Vont jeter quatre ancres de poupe.
CAT. ESP. PORT. Popa. IT. PoppU
POR, PORnE, n(U\, hors, dehors.
Loc. Pneis gitet Tescala por.
R. Vidal de Bezaldun : Mas novas
Puis il jeta l'échelle hors.
Usqiiccx l'empeinh e'I gieta por.
P. Vidal : A per pauc
Un chacun le pousse et Ir jette hor.'.
POR
Pero lo sens calabres a tant forsa e vigor
Qae tôt lo portai trenoa e brisa c gieta roR.
Guillaume DE TiiDKLA.
Pourtant lo sien caliibrea tant do force et de vigueur
que tout le portail il casse et Lrise et jelte hors.
Fig. Ha si'at PORRE son entendemen.
F. et r,-rt.,UA. 8^
11 a jelë hors son entendement.
Aîî<-. l'R. !\Iès', poi- t'amor, veil giterpj/er
Li e s'amor et ses joiaus.
Tant ama Diex nés en joenesce
Qu'il p{a puer tote ricliesce.
Fahl. et cont. anc, t. II , p. :)22 ; et t. I , p. 292.
Par lui gietent manvestié /7Her.
Roman du Renarl, t. IV, p. 372.
Que tôt loH mont voii geter puer.
youi>. rec. defabl. et cont. anc, t. II , p. 11
PORC, s. m., lat. porcm^, porc, cochon.
La terra que porta e noyris los porcs et los
grapaufz, aysi ben com los reys.
y. et Fert., fol. 34.
La terre qui porte et nourrit les porcs et los cra-
pauds aussi bien comme les rois.
Oarios li fes los porcs gardar.
F. Je S. Honorât.
Garios lui fit les porcs garder.
c.vT. Porc. ASC. ESP. Porco. esp. mod. Puerco.
PORT. IT. Porco.
•>.. P0RC.4, fi.f., lat. porca, triiic.
La PORCA qne dona al prumier porcel l;i
prauiiera popa.
Elue, de las propr. , fol. 5i.
La traite qui donne au premier petit porc la pre-
mière mamelle.
IN'asqnet una porca , quR après ;ic .1. porcci
que avia cara d'ome.
Cal. dels apost. de Roma , fol. l!\Ç).
Naquit une truie, qui après eut un petit porc
qui avait face d'homme.
CAT. Porca. ESP. Piterca. port. it. Força.
3. PoRQUET, S. m. (Uni., petit portr.
Vacas, PORQUETZ e gras motos.
Los Xy Signes de la fi d.'l mon.
Vaclies, petits porcs et gras moulons.
/|. PORCELH, l'ORCEL, S. 1)1. (Ullt. , pt'til
porc, cochon de lait.
Fui crcstaire de pdrcelhs.
Kaimosd d'Avignon : Sirvcns suv.
Je lus cliâlreur de petits porcs .
III.
POR
(Soi
Melfl/. uu pauc, en un Ludel,
De galina o de porcel.
Deudes de Prades , yiuz. cass.
Mcltez uu peu, dans un boyau, de poule ou d<-
pitit pori .
ANC. FH. Vos tiiastes vostre porcel.
Fnhl. et cont. anc, I. I , p. 265.
CAT. ESI'. Porcel. ir. Porcelln.
5. PoRCF.Li.A, 5. /. , (ochonaille, trou-
peau (le porcs, tout ce qui e.stdti porc.
La lor poRCEr.i.A
Gardon ben de laniella.
P. Cardinal : Un sirvenles trametrai.
La leur cochonaille ils gardent bien de couteau.
^>. PoRCELAR, V., mettre bas, en parlant
(le la truie.
Part. pas. Qnan ha porcelat, einagrezisli ,
quar lo noyriment si convertis en layt ;i
noyrir los porccls.
Elue de las propr., fol. 269.
Quand elle a mis bas , elle amaigrit, parce que
1.1 nourriture se convertit en lait à nourrir les pe-
tits porcs.
7. PoRCEMER, adj., pourcelier, tpii pro-
duit de petits cochons.
Trlicia PORCEMERA.
Leys d'amers, fol. 32.
Truie pourceliere.
8. Porcin, porci, adj., lat. porcinha ,
de ])orc.
Femat de fcnis porci.
Carn porcina e.s bona en estien.
F.lopliant... mot terao votz porcina.
Elue, de las propr., fol. 196 , 233 et 2^9.
Fume' de fumier de porc'.
Cliair de porc est bonne en e'té.
Kle'pliants... nioull craignent voix de porc.
: -ïV. iT. Pnrcino.
'). PonotiiEB , .s. ni., porcher, gardien
de porcs.
Fuv, mais de dos mes, porquip.iis.
Rai.mond o'Avigno.n : Sirvens su\ .
.le fus, plus do deux, mois, porchcf.
Els an lo porquier demandât.
y. lie S. Hononil.
Ils ont domaiidû le porcher.
-(i
G 01
POR
ANC. i-R. Cliascna vilain , (•l)ascun/7o/-c/j/<v.
Roman de In Rose , v. ig'iS.
<:\T. Parquer. F.ip. Porqiiero. I'ort. Porqiieiro.
iT. l'orcaro, porcalo.
10. PoKQUiF.r.A, s. f. , porchère, ^;ir
deiis»^ de porcs.
A'i de liipnh iina porquiera
.(. Iropel de porcs gai'dan.
Leys d'nmors , loi. :•.'>.
Je vis lie loin mio porcli'crc un trou|icau «lo jiorcs
t;anlanl.
1 I. P0RCA.SSIN , poRCASSi, .V. 1)1., gardien
do porcs, porcher.
Plus fort qii' escus.sîer porcassi.
Guillaume de Durfort : Turcmalet.
Plus fort (jue porcher monte sur des e'cliasscs.
1 1. PoRQUACiER, S. ni., vendciir de porc,
charcutier.
Mazellier.s aioa .v. ruilo.s , so es assaber,
.1., boacier... .1., poRQUAcrER.
Cariulaire de 3Tontj>ellier, fol. /j5.
Que les boucliers aient cinq voles , c'est à savoir,
un, les venilcurs de chairdebœul... un, les vendeurs
lie j'orc.
i3. PoRCAKiA , S./., porcherie, rede-
vance an sujet des porcs.
Siau quiti c franx de la boada... et de i-or-
CARIA.
y'<7. de 1263. DoAT, t. XCI, fol. 2'|fi.
Soient quittes et francs de la boade... et de pur-
cherie.
14. Porc espi, s. m., porc-épic.
A t;niza de porc espi.
Elue, de lus propr. ^ loi. 2!io.
A manière de porc-épic.
CAT. Porc espi. esp. Piieivo cspin. port. Porcv
espiho. iT. Poico spino, porco spinoso.
i5. Porc mari, .v. ///. , |K)rc-inarin ,
sorte de poisson.
Autres peyslios quero lor })astura cavau aiu
le niorr dius l'arena, ciim es porc maki.
Elite, de /as propr., fol. i55.
Autres poissons chercbeut leur pâture creusanl
avec leur museau dans le sable, comme est porc-
marin.
PORDALAYGyV, s./., pordelaygiie ,
sorte i\v plante.
POP»
Suc de l'OFiDAI.AYOA.
Coll. lie lecclt. de médec.
Suc lie pcicleliij!:;iie.
PORFIRI, s. m., Lit. P0RPHYRi/^.y, por-
phyre.
" l'o sebelhilz al Letra en la concha àe porfii-l.
Cal. dels npost. de Pioma , loi. i3^.
l'^ut enseveli à Fjalran dans la conque de porphyn-.
ANC. CAT. Porfir, CAT. MOD. esp. port. Il
Porfido.
PORPRA, POLPRA, x.f., htt. puRP«r. •. ,
pourpre, sorte de couleur.
Cercle danrat de color de porpra.
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 21 .
Cercle dore de couleur de pourpre.
— Sorte d'étoffe.
Maria près a obrar
Porpra al temple per l'aufar.
Trad. d'un Ei'nng . npocr.
Marie prit à ouvrer de la pourpre au temple pour
l'autel.
Una borsa de poi.pra.
PllILOMENA.
Une bourse de pourpre.
Vestirs precioses de polpra.
F. et P'ert., loi. lo].
\itemenls précieux de pourpre.
— • Sorte de vêtement.
Ai maritha pot.pra biza
E matihs alinatras jjer jazer.
P. "Vidal : Lai on cobra.
.T'ai mainte /)()H;/)/e bise et maints matelas p.';;.
coucher.
CAT. ESP. PORT. Purpura, ir. Porpora.
•>., PoRPAL, .V. in., pourpre, sorte de di
gnilé
Qu'el lo loilla del porpal, . - ,
E qu' el depoua
Lo meuscrezens.
Guillaume de ISerguedan : Un sirvenles vuoill.
Qu'il ledcpoiiillcdela/w»;y)re, et qu'il dépose le
mécréant.
3. PiiRPURENc, adj., de pourpre, pour-
j)ié, pnrjuirin.
Maruio en color pukpurenc.
\iola.. alcdna es purpurenca, alcuna blanc,'.
Elue, de las propr., fnl. 190 et 22S.
POR
M.ulne puvpiinn en couleur. -^
Violelle... aucune est ptirpidiiie , aucune Liantln-.
If. POLPUIKK, ,V. ///., lat. PURPH/Y/RI//.S ,
j)Oiirp(icr, teinturier en j)oiirprc.
A ror.PRiERs, lo portai de la snanarin.
Cartiilaire de Montpellier, fol. !^f^.
A pntuprieis , le portail île la sauueric.
l'ORPt, poYRE, S. lu., lat. i>ORR«w, poi-
icaii, porreau , sorte de légume.
Ilerbas ngiiil.-is cuin es porh, ceba.
Elue, de lus propr., fol. i\.
Herbes [>i((uanles comme est porreaii , oignon.
— Sorte de verrue.
Per l'OYRE o per carnada.
Tritd. d'Albucasis , fol . 3o .
Par poirec.u ou par eicroissance de cliair.
CAT. Porro. ESP. tort. Piierro. it. Porro.
?. PoRRAT , .V, m., porreau.
La carga de cebat e de porrat, lies dener.s.
Tii. de 1248. Do.vT, t. CXVI , fol. 17.
La charge d'oi'^nons el de porreuuXj trois deniers.
3. Perezin , tidj., porrosin, qui tieni
du porreau.
Coira l'EREZiNA , veida en coU)r, et aniar:i
ea sabor, et aguda cnin la heiba don pren
son nom, dita porr o inarrubiura.
Elue, de las propr., fol. 3 1 .
Bile porrosine, verte en couleur, amère en saveur,
el piquante comme l'IierLe dont elle prend son nom,
dite porreau ou marruLe.
POR.S, s. m., lat. poR«.y, pore, ouver-
ture )mperceptii)le dans la peau de
l'animal par où se fait la transpiration.
Frejor es... dels roRs del corrs restiictiva.
Per razo de la apercio... dels pors.
Elue, de las propr. j fol. 25 et 7/j.
La froidure est... des pores du corps reslriclive.
Par raison de l'ouverture... des pores.
<:at. esp. port. it. Poro.
1. PoROs, (idj., lat. P0R0s«.v, poreux.
Fust es PORCS, et recuelh dins sa porozital
avre qui'l soste sobre l'ayga.
Ha semblansa d'esponja , es poroza e ca-
vernosa.
Elue, de las propr. j fol. 197 et i35.
Bois est poreux, cl reçoit dans -îa porosité l'air
r|iii le soulicnt sur l'eau.
POR
()o;>
A rcssemldance d'e'poni;c , elle est poreuse el
creuse.
<:at. Poros. f.sp. port. it. Poroso.
). POROZITAT, S.J., lat. POROSITAT(7/«,
porositt!'.
I^a poRoziTAT de la pfl.
Per razo de la granda porozitat.
Elue, de las propr., fol. G5 cl 25.
I.a porosité de la peau,
l'ar raison de la grande porosité.
(AT. Porositat. esp. Porosidad. port. Porosi-
dade. it. Parasita, porasitaie, porositade.
PORT, S. m., lat. portm.v, port.
I,as nans yssiron del port.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 21.
Les navires sortirent du port.
Que nos Maïuela a port, e nos e nostra uan.
V. de S. Honorât.
Qu'il nous transmette à port, et nous el noire n;»-
\ ire.
l'ig. (;iiansos, al port d'alegratpe
On prelz e valor s' atcn ,
Al rey qne sap et entea
M' iras en Arago dire.
Pierre Raimond de Toi:i.ni:sE : .\lressi tum.
Clianson , au port d'alle't;ressc où mc'rilc et valeur
aspire , au roi (jui sait et entend tu m'iras en Aragon
dire.
Lac. Coma aquells que son tciiipcstat el niar
deziron venir a bon port.
/'. et Fert., fol. 33.
Comme ceux qui sont agites par la tempête en
mer désirent venir à bon port.
Fiq. Qiiar si ns vols a bon port traire.
Pierre de CoBBiAt; : Domna deU.
Car si tu nous veux conduire à lion port.
Peritz soi si non venc al port.
Arnald de Maiiieil : Dona genscr.
Je suis mort si je ne viens au port.
Abans qne trigne gaire
Venrelz a lual port.
G. FluUElRAS : Sirvenles vuelli.
.Vvaul qu'il tarde iiuères vous viendrei à mauvais
l'ort..
Ver que f.iy niestiers qne endrcsse sa vcla .1
lOHT de sailli... ab ven ferveu d'amor.
r. et yerl., f.il. -2.
C'est pourquoi it est besoin qu'il diri'^e sa vi.il,
l'r' port de salut... avec veut fervent d'amour.
6o4
POR
P/W. Prop tlel l'ORT periss soven la nau que
es passada segura per aula uiar,
f^.et Fert., fol. -J 2.
Près du port périt souvent le navire qui a passe'
sûr à travers la haute mer.
CAT. Port. ESP. Puerte. tort. it. Porto.
PORTA, s./., lat. PORTA, porte.
Donen quada jorn , a la porta , a panbres
pelegris.
Philomeiva.
Ils donnent chaque jour, à la parle, à de pauvres
pèlerins.
Eu una maizo bout totas las tortas serau
clausas.
Lii>. de Sj-drac, fol. 121.
En une maison où toutes les portes seront closes.
Ftg. La PORTA
De salvatio
Don era la clans torta.
Germonde de Montpellier : Grcu m'es.
La porte de salut dont e'tait la clef tortue.
Porta del cel , v!a de .salvanien.
Guillaume d'Autpoul : Espernusa.
Porte du ciel , voie de salut.
Prov. Qui bell preseu porta , segurs sone a la
PORTA .
F. et Vert,, fol. 74.
Qui beau pre'sent porte, hardiment sonne à la porte.
CAT. ANC. ESP. Porta. ESP. MOD. PuCrta. PORT.
IT. Porta.
a. PoRTAL, S. m., portail.
Eu son palaltz, lai on s'en vai jazer,
A cinc roRTALs.
GiBAUD DE GalANSON : A lieys cui.
En son palais, là où elle s'en va reposer, il va cinq
portails,
l'"an PORTALS e bestors
De caus e d'arena .ib caire.
Bertrand de Born : S'aLrils e ludlias.
Font portails et tours de chaux et de sable avec-
pierre de taille.
— Trouée.
En las lissas faraî portaî..
Raimond l'Écrivain .- Scnhors.
Dans les palissades je ferai trouée.
Loc.fig. Raso seniblaria,
Si a Amor plazia ,
Que m'amènes a portai,.
Un THOUBADOiiU ANONÏME ; Ges autara.
11 srnihlerait raison , s'il plaisait à Amour, qu'il
m'amenât à terme.
POR
ANC. FR. Haussez vos testes, grands ^o7-Mw.t .
Huys éternels, tenez-vous bauts,
Si entrera le roy de gloire.
Cl. Marot, t. IV, p. liiiS.
Se relrairent au palais, au chastel et sur le.-i i
portanlx de ladite ville. f
OEiH're s d'Alain Chartier, p. i8.'>.
CAT. ESP. PORT. Portai.
3. PoRTF.L, .y. m., guichet, petite porte,
porte dérobt!'e.
Lo roRTEt, obri demancs.
R. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Le guichet il ouvrit soudain.
An PORTEI.S tras lor repaire
Per ou intrau li cofraire.
B. Carbonel : Tans rict.
Ont des portes dérobées derrière leur demeure
par où entrent les confrères.
CAT. Portell. ESP. Portillo. port. Portelo. it.
Poriel/o.
4. PoRTELA , S./., portelle, guichet.
Per dcuant la portela es lo glotz aresfal.
Roman de Fiernbras , v. 4014.
Par devant le guichet s'est arrête' le glouton.
CAT. Portella. port. Portela. port. Portéla.
it. Portella.
5. Poster LL A , s. f., poterne, petite
porte.
Per una posterlla s' en son luit cinc eublat.
y. de S. Honorai.
Par une poterne s'en sont tous cinq enfuis.
IT. Postierla.
G. PORTEGUE, S. 1)1., iat. PORTIC//.S, pOf-
tique.
Jhesus anava cl temple , el rouTEciuc de
Salomo.
Trad. du N.-Tesl., S. Jean , cli. 10.
.le'sus allait au temple , au portique de Salomoa.
Entro dedins lo portegue del sobeira pre-
veire.
Trad. du N.-Test., S. Marc , rh. 14.
Jusque dedans le portique du souverain prêtre.
CAT. ESP. PORT. IT. PorlîcO.
7. PoRGE, PORCHE, S. m., porchc, por-
tique.
Aque.st dos fo fait el pouce de la claustra.
Carlulnirc du Buguc , foi. 29.
0 don lui lail au pnirlic du rloître.
POR
Lo roncuE de Sauh Pcyie que lioiii ;ii)ela
ciotat Leonina.
Cat. de/s aposl. de lioma, fol. 109.
Le portique de Saint-Pierre qu'on appelle cil(>
Lc'onine.
<S. PoKTiKR, .V. m., lat. rouTARi«,v, por-
tier, t,'tiichefitM-.
Eu cort de rei ini bâton li i'obtif.r.
Bertrand dk Born : Icu m'escomlisc.
En cour de roi me battent les portiers.
Fuy PORTIERS.
Raymond d'Avignon : Sirvens suy.
Je fus portier.
Fig. Lo don de temor es portiers de I;< yraii
mayso.
r. et yert., fol. l\<).
J.e don lie crainte est portier de la grande maison.
^'Icfj. La sirventa portieira
Li obri.
Brev. d'amorj fol. 16?..
La servante porliire lui ouvrit.
CAT. Porter, est. Portera, port. Porteiro. it.
Portière.
<J. PORTENIER , S. 1)1., pOPticr.
S' cl PORTENiERs noTi dis de no.
Un tboubadoIjR anonyme , Coblas esparsns.
Si le portier ne dit de non.
10. PORTAR, V. , lat. PORTAIU.', JJOrttT,
transporter, supporter.
Coma l'aze del nioli que porta nylan vo-
lontiers lo blat del paure coma del rie.
F. et Fert.. ibl. 5.|.
Comme l'àne du moulin qui por/eautant volontiers
le l)lc' du pauvre comme du riche.
La sentara niesclaia
Qn'ieu solia sencbar.
Lassa ! non l' aus portar.
P. Basc : Ab greu cossire.
La ceinture mêlée que je soûlais ceindre, malheu-
reuse.' je n'ose la porter.
Qae tôt bom , que pogues portar armas,
venjjues ad elb.
Philomkna.
<^)uc tout homme, qui pût /Jorter armes, vînt à lui.
Ftf;. Nepus nou portara la pena del autre.
Liv, de Sjdriif, fol. 6^.
Mnl ne portera la peine de l'aulri'.
Pois Amor mi vol bonrar
l'anl qu'cl cor nos wi (ai portar.
l'oi,QUET Dï. Marslili.l ; tu cliantan
POR
Gof
Puisf(u'Amour me veut honorer tant que dans mou
cœur il me fait vous porter.
Non aureni , negus, plus de c.ibal ,
Ni '11 PORTAREM escrit el nostre briea
Ad aysselb jorn que rendrem comt'a Dieu.
Baimond dk Castelnau : Mon sirvcntes.
Nous n'aurons, nul , plus de cheptel, ni n'en por-
terons d'écrit sur notre bref en ce jour que nous ren -
(Irons compte à Dieu.
I.oc. Hom volpilb que porta banevra.
Le MOINE DE Montaudon : Be ni'enueia.
Homme b'iche qui porte bannière.
Segrai tant c'oin rae port a la tomba.
A. IJaniel : Si m fos amors.
,1e suivrai tant (jusqu'à ce ) qu'on lUc porte à la
tombe.
— Supporter.
Qu'en patz portes son mal.
F. de S. Honorât.
^^aea paix, il supportât son mal.
— Comporter, conduire.
Se portet fort valentameiit lo dît conte jovc.
Chtonii/ue des Albiiieois , col. 102.
.Se comportii foi I \aillammcnl ledit comte jeune.
— Eu parlant de la gestation.
Elepbaut... porta dos ans son concebement
Elue, de las propr. , fol. 2^7.
I^'élépliant. .. porte deux ans sa conception.
— Produire, engendrer.
Las aulras fan portar efans a las femnas
mas qu' eu bevo.
Lii\ (le Sydrac, fol. 55.
Les autres font porter enfants au\ femmes pourvu
qu'elles en boivent.
Loc. Lo frng que porta l'albre de sobrietat.
r. et Fert., fol. joa.
Le Iruit que porte l'arbre de sobriété.
leii suy aitan nialastrncx
Que de malastre port la llor.
Rambald d'Obvnoe : Kr no sui.
Je suis autant nKilheiireu\ ([uede m:illiuur je /'0/7t
la Heur.
— Emporter.
Alexaudrcs, que tôt lo mon avia ,
No'n portet ren mas un drap solanien. ,
Pons i)E Capdueii, ; lir nos.
Alexandre, qui avait tout le monde , n'en em-
porta rien excepté un linceul seuleiin'nl.
— Diriger, condiure.
Go6
POR
Fi^. El cor non ni'i porta.
G. Bi^juiER : A Saiil Pos.
Le ccBur ne m'y porte pas.
— . Avoir, faire paraître.
Tau feras caras portatz.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol ifi.
Tant farouclics faces vous portez.
Loc. S'ien portes a Dieu tant liai fe,
Elli m'agra fag plus a ut d' eniperador.
P.VVES : Ira e.
Si je portasse à Dieu si loyale foi , il m'aurait fait
plus cleve qu'empereur.
Obediensa deu porta a
A motas gens qui vol amar.
Le comte de Poitiers ; Pus vezem.
Obéissance doit porter à nombreuses gens (jui
veut aimer.
Tng li gian senhor e baio ]i portavan mol
gran ouor.
f^. de Guillaume de Saint-Didier.
Tons les grands seigneurs et barons lui portaient
nioull !;ranil honneur.
Qne'l pio e'I conoyssen
Vos PORTON .senhoria.
Pons de Capdueil : .Ta non er.
Vu que les preux et les connaisseurs vous portent
seigneurie (rendent hommage).
Aquilh que porto testimoni fais.
Lii'. de Sydrac, fol. ^I.
Ceux qui portent te'moignage faux.
l.oc.fg. Ges lioni no pot porta r a fil
Ni a bon talli tolas amors.
K. Vidai, de Bezaudiin : En aquel.
Ou ne peut point porter à fil ni à bon trancl)ant
toutes amours.
Atretan m'en poktaria
Col plus ries reis qn'el mon sia.
T. DE Hl'GUES ET DE ReCULAIRE : Comclrc US.
Pareillement je m'en porleruis comme ie plus
puissant roi qui au monde soit.
Part. prés, Evesques e abbatz portans crossas.
Philomena.
F.vcques et abbés portant crosses.
Albre bell e aufz e portan motz de hells frulz.
F. et Fert., fol. 56.
Arbre beau et élevé et portant moult de beaux fruits.
Part. pas.
Tan gran péril que tan leu fo portatz.
GiRADD DE BoRNElL : Al houor Dieu.
Si grand péril qui si légèrement fut supporte.
ANC. FR. Le trésor de l'Eglise qu'il avoit iiiau-
vaisement portet.
C/iionitfiie de Camhiin ■
POR
Yoyoi AuMAS, Bras, Fe, Fil, Pols,
Testimom , VinA.
t:AT. i;sp. PORT. Portar. it. Portarc.
II. Piir.T, S. m., at^rémenl. de la vie,
conlentcmcnt.
Del gran port e del plazer
Qu'eu soil aver lo jorn e'I scr.
B. CaLVO : Eiiquer.
Du grand contentement et du plaisir que j'ai cou-
tume d'avoir le jour et le soir.
— Port, manière, maintien.
En SOS PORTz servar tempranient.
Elue, de las propr. , fui. j i.
En ses ntantères garder retenue.
Eu lot ton gienh , eu tôt ton port ,
D'ergnel inosliar te garda fort.
Libre de Senet/na.
En toute ta façon , en tout ton maintien, de mon-
trer orgueil garde-loi ibrt.
cAT. Port. ESP. PORT, Porte, it. Porto.
\').. l'oRTAMEN, S. 1)1., liabiliule, cou-
til nie, façon.
Noyrilz et enforinaiz en bonas costuinas et
en bells portameks.
Garda mezura e temprainen en tolz ses
I'ORTAMENS.
F. et Fert., fol. 76 et io5.
Nourris et instruits en bonnes coutumes et en
belles habitudes.
\\ garde mesure et tempérament dans toutes ses
habitudes.
ANC. FR. L'y envoyoit tant pour les visiter
Que pour sçavoir de leur hon portement.
Philippe Uegemon , p. 53.
Resta en joye et seiirelé du hon portement
de .son fils.
Rabelais, liv. IV, ch. 3.
Nous aniires jeunes chevaliers v feymes
,^;raiit portement et y sousieuîincs mains cops
liHMtels.
Ils ne disent pas que tu n'eusses fait bon
portement.
Roman fr. de lùernbras, liv. II, part. 1, cb. l^ et 5.
cat. Portament. port. it. Portamento.
i"*). PoRTADUUA, S. f. , portt'e , progé-
niliire.
l'en m'a presa desaventura
C.'aia perdnl ma portadura.
/'. de .y. Jlonoial.
POR
Bien m'a prise tlcsavenliiie qiic j'aie pcrilu ini
progcniluic.
Uieiis non vol, segons natnra,
Que verges porte porta ijuua.
Trad. d'un Ei'ang. apocr.
Dieu ne veut pas , selon nature , que vierge porl(^
/irogenitiire.
ANC, FR. Lasse! dolente! quel portriirc ai-je
faite? Pourquoi tendi-je onqne.s mes nia-
nieles à icenlz?
Chr.dcFr.,Rec.des Ihst. de Fr. , t. II] , p. 1S7.
1 r. Portatura.
\ \. PoRTADOR, >. m., porleiii', iioii-
vi'lli.ste.
PoRTADOR e moslrador il'aqiiest j)ublic es-
truiiioiit.
Tit. de 1281. Aixh. du lli'j-, J. 33o.
Porteur et producteur de cet instrument publi<-.
Palafres ambladors,
Beus e plans porta dors.
GiRAUD DE Salignac : Esparvicrs.
Palefrois ambleurs, beaux et doux porteurs.
L'un l'ORTADOR, l'altre castiador.
Trad. de Bede , loi. 48.
L'un noui'ellislt; , l'antre grondeur.
<:at. ksp. PORT. Porlador. ir. Portatorc.
i5. PoRTASELH , .y. /] , porto-seaii,
Ab son niaijre cbantar dolen
Qu'es ehans de vielha portaseî.h.
Pierre d'Auvergne : Canlarai.
Avec son maigre cbanter dolent qui est chant dr
^ ieille porte-seau.
I G. PoKT.vcARK, S. iii. , portc-cliaif,
pourvoyeur.
PoRTACARN e galiot.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Portec/tair et forban.
17. Al'ORTAR , î> , lat. S/JI'ORTAR6', 01)-
portcT, amener.
Avia fach apoktar candelas e susari.
f^. de S. Honorât.
Avait fait apporter cliandelles et suaire.
Fig. Assalz avortera razos.
GiRAUDDE BoRNEiL : A bcn cbantar.
Assez yupporterais de raisons.
No n'pscapero mais .un (|iie aportf.ro lus
novelli.is.
l'illI.U.MI N V .
POR
607
N'en e'obappèrent c|ue quatre <[n*i apportèrent les
nouvelles.
— Conduire , guider.
Diens ni' a port' a bona 11.
P. Vidal : Abril issie.
l'icu nie londiiise à bonne fin.
l'tirc. [xt.s. Car el lo dcgra a ver a portât.
Trad. du Code de Juftinien , loi. W .
(^.ar il devrait l'avoir apporte.
cat. ANC. ESP. Àportar. it. Apportiire.
iS. (loMPORT, S. ni., conduite.
Cel que ben se retîort
Ades pot miels blasinar vostre comport.
l'i:i\TRAND de Born : .\lornat m'er.
Celui qui bien se souvient incessamment peiil
mieux blâmer voti'e conduite.
— Action, intensité, force.
Vey caut e freyt entreuiesclar,
Ab r uu pot l'autre auiortar,
E son abdni d'engal comi-ort.
Ra.mbaud de Vaqueiras : Los frevols.
.(e vois chaud et froid entremêler, avec l'uu peut
l'autre se mitiger, et ils sont tous deux, d'égale in-
tensité.
cat. Comport. esp. Comporte, it. Coinporto.
19. CuMPORTA , S. f., comporte, sorte
de loiu- ou de réduit placé au-dessus
d'une port(! pour en défendre l'accès.
Desus fb la cusipoiïta de graus cavros lalhalz.
Roman de Fierahras, v. 3990.
Dessus lut \:\ comporte Ae grands quartiers tailles.
io. C0MPOUTANCZA , .S. f., satiié, réus-
site, végétation.
Non poya far friio ni bona comportancza.
Li' /Ivangeh de li quatre semencz.
Ne puisse produire fruit ni (avoir) lionne réussite.
'.' I . COMPOKTAMEN , .V. ///., COluluitC.
Qne fassam comportamf.n et liubras segoii
lo sien maudaiiieu.
Aùr. de rj. et du N.-T., fol. 2.
Que nous fassions conduite et œuvres selon le sien
cunimandemenl.
Lanzet fort lur.s ])eisonas e lur co.mpor-
TAMtNS.
Ilist. de la Uihle en proi-., fol. 7.1 ,
Loua fort leurs personnes et leur conduite.
i?.. C0.MP0RTAK , V., porter, compenser.
6o8
POR
Part. prés. A rason île .ix. florins per marc...
hnn COMPORTANT l'antre.
Piég. des Etats de Prov., i^oi.
A raison de neuf florins par marc... l'un portant
l'autre.
(JAT. ESP. PORT. Cornportar. it. Comportare.
•i3. Deportar , V., lat. DKPOKTARe, amu-
ser, divertir, déporter.
S'en van per deportar lonc ribiera de mar.
V. de S. Honorât.
S'en vont pour s'amuser le long du rivage de
mer.
Per qu'om adoncx mot voluntiera
S'en vai defora deportar.
Brev- d'amor, fol. 47*
C'est pour((uoi alors moult volontiers on s'en va
dii'ertir dehors.
Mas qui ah vielha s déporta
Suavet sojorna e jay.
T. DE Bertrand ET de Gatjsbert : Gausbert.
Mais qui avec vieille se déporte doucement s'a-
muse et gît.
Suùst. Coi jois non platz ni deportar.
GiRAUD DE BoRNEiL : Ops m'agra.
A qui joie ne plaît ni le dii>ertir.
ANf:. FK. Ki à une vile prucheine
Voleit aler pur déporter.
Marie de France, t. II , p. 90.
En la forest de Couipiegue cliaca et se de-
voria en tel déduit jusques vers l'entrée de
l'yver.
En chaces de bois se déporta une pièce de
tens.
Gestes de Louis-le-Debon., Rec. des Hist. de Fr.,
t. VI, p. i5o et iSa.
As tables vont aucuns jouer
Ou ans escbcs pour déporter.
Roman dit Châtelain de Couci , v. ^80.
ANC. cat. esp. Deportar. it. Diportare.
24. Déport, s. m., amusement, passe-
temps, divertissement.
len no prefz nn denier
Antre déport ni antra benanansa.
T. DE SoRDEL ET DE BERTRAND : Bertrans.
Je ne prise un denier autre amusement ni autre
Lieu-être.
Lo vostre bel déport.
G. RiQUlER : L'aulr'icr.
Le votre beau divertissement.
POR
ANC. FR. Par solas et par déport.
Roman de la Rose , v. 4^96 •
ANC. i:.\T. Déport, esp. Déporte, it. Diporlo.
i5. Emportai, enportar , v., emporte! ,
enlever.
Li angel I'emportatan
Sus el cell dreita via.
f^. de S. Honorât.
Les anges V emportaient sus au ciel directement.
El diable I'emporta
Ins al foc d'ifern.
G. FiGt'EiRAs : Sirventes vuelli.
Le diable l'emporte dedans au feu d'enfer.
— Vaincre, surpasser, avoir le dessus,
Pieg que Richarlz 1' enporta
E plus aunidamen.
MoNTAN Sartre : Coms de Tolosa.
Pire que Richard il Vemporte el plus honteu-
sement.
— Porter avec soi.
Part. prés. Dieas... tôt so que pot esser el pot
far, sino faitz... inportans imperfectio.
Elue, de las propr.j fol. 5.
Dieu... tout, ce qui peut être il peut faire, sino»
faits... emportant imperfection.
Loc. "Venra'N Artus, sel qn'EMPORTET lo cafz.
P. Cardinal : Al nom del.
Viendra le seigneur Artus , celui qui emporta le
chat.
IT. Importare.
26. Reportar , V., lat. reportarc, rem-
porter, rapporter.
Reporton la nneg escura
Totz los frngz amagadaïuen.
Brev. d'amor, fol. 127.
Rapportent (pendant) la nuit obscure tous les
fruits secrètement.
Ab aignnas mercadarias venia, et rkpok-
TAVA aur, argent.
Elue, de las propr., fol. 161.
Avec aucunes marchandises il venait , et rempor-
tait or, argent.
Plus tost puesca reportar cascun dictât.
Lejs d'amors, fol. 2.
Plus tôt puisse rapporter c\\3<\ne composition.
CAT. ESP. PORT. Reportar. it. Riportare.
■27. SuPPORTAR , SUPORTAR, 7)., lat. SUP- ^
PORTARC, supporter, endurer.
POR
Non pocliau eudnrar ni sutortar las I
grands alarmas que fasia. i
Chronique de< Albigeois, col. l^i.
Ils ne pouvaient euduror ni iK/)/)o;7t!r les grandes
alarmes qu'il causait.
SnrroRTON grands despensas.
Statuts de Profence. Jllien , t. I, p. 35o.
Supportent de grandes dépenses.
— Fig. Avoir sur les bras.
Egiptias los suportavon formen.
Jbr. de l'A. et du IS.-T., fol. lo.
Les Egyptiens les avaient sur les bras forlement .
CAT. Sttportar, soportar. anc. esp. Soportar.
ESP. MOD. Suportar. port. Stipportar, so-
portar. iT. Sopportare .
28. SuppoRT.\Tiu , adj., sii|)portatif ,
propre à faire supporter.
Votz... es... d' amor exitaliva... , de tribalh
scppoRTATivA , de ennech expulsiva.
Elue, de las propr., fol. 1^6.
Voix... est... d'amour excilative... , de triLula-
tion supportative , d'ennui expulslve.
ag. Supi>ORT.\cio, j. y. , supportalioii ,
qualité de supporter, support.
Membres... los basses so dels nautz suppor-
TACio , cam les pes.
Elue, de las propr. , fol. 3.i
Membres... les Las sont des hauts supportation ,
comme les pieds.
ESP. Suportacion. vt, Sopportazione.
3o. SoBREPORT.vR , 2). , surmoutcr , do-
miner, subjuguer.
Allais amors me sobreporta.
Roman de Jaufre , fol. 86.
Pareil amour me surmonte,
La ira que lo sobreporta lo tanuenta.
r. etFert., fol. 11.
La colère qui le surmonte le tourmente.
3i. SoTZPORTAR, 1). , supporter, tolérer.
Mas vos, sotzportant tota cura.
Trad. de la 2« Epil. de S. Pierre.
Mais vous , en supportant tout souci.
32. Transportar, TRASPORTAR, V., lat.
TRANSPORTARt' , transporter, trans-
POR
609
férer.
Que l'empeii dcls Grex ostes,
El als Latins lo traspoktks.
y. de S. Honorai.
Que l'cmpiie des Grecs il ôtât , et aux Latins li-
transportai.
En autra personu transportar perdonacio.
FordeMontcuc. Ord.desR. deFr.. i463,t.XVI,
p. iSz.
V.n autre personne transporter ■par donation.
— Se rendre en un lieu.
Se TRANspoRTON d' aqucst reaime en los au-
tres realnie.s.
Tit. de 14?.^. Hist. de Lang'uedoc, t. IV, pr. ,
col. 422.
.Se transportent de ce royaume dans les autres
royaumes.
Part. pas. h'oron trasportatcu .Sicheni.
Trad. des Actes des Apôtres, cli. 7.
Furent transportés en Sicliem.
( \T. Transportar. esp. Transportar, traspor-
tar. PORT. Transportar. it. Trasponare.
33. Transport, s. m., transport.
Siuo qoe y aya mandamen de transport.
Fors de Béurn, p. 10^5.
Sinon qu'il y ail commandement de transport.
cat. Transport, esp. Transporte, trasporte.
PuRT. Transporte, it. Trasporio.
3/|. Transportamen , trasportamen ,
s. m., translation, transposition.
Per aquel trasportamen.
y. Je sainte Enimie, fol. 43.
Par cette translation.
Transportamen de paraulas.
Lejrs d'amors, fol. i32.
l^ranspnsition de paroles.
fiAT. Transportainent. esp. Trasportamiento.
iT. Trasportainento.
35. Transportacio , transportatio ,
.•!./., lat. TRANSPORTATIO, translatiou ,
transport.
De la quai... transportatio parla la dé-
crétai.
Cdt. dels apost. Je Roma , fol. ï02.
De laquelle... translation parle la décrelale.
Non obstant aqoela tramsportacio.
Arbre de Bataillas, fol. 1 12.
Nonobstant ce transport.
— Traduction.
Se fay per.. transportatio de grec en lali.
Ley'S d'amors, fol. '|'i.
.Se fait par.,, translation do grec en latin
77
Gio
POS
CAT. Transportaclv . esp. Traii.'^portacion, trns-
portacioti. ronr. Transposicào. it. Tras-
poriazione.
PORTULAC\, s./., !at. portuiaca ,
pourpier, sorte de plante.
l'oRTUi.ACA. es... linitiva, linmcctalivii... ,
val contra constipacio.
Cum so... roBTUi.ACV, Kolatri c semlans.
Elue, dp l((S propf., loi. ?,20 cl lo'j.
Le pourpier eit... Viiilif, liumeclalif. .. , il vaul
contre constipation.
Comme sont... pourpier, solandic cl scmblalilcs.
POSICIO, posiTio, s. f., lat. posiTio,
position, situation.
La pcnullima es longa per rosiTio.
Lejs d'iimors, fol. 1 1 .
La pe'niillième est longue par position.
Qne la POsicio tlel membre sia posicio am
la qiial .sia asegnrada la dolor.
Trad. d'Jlhucnsis, fol. 57.
Que la position du membre soit position avec la-
quelle soit fixe'e la douleur.
TAT. Posicio ESP. Posicion. tort. Posirào. it.
Posizione.
1. PosTTiu, ndj., lat. positivm.t, positif.
Siibst. PosiTius es aquel que no preu l'r.na
forma il' autre, mas que el mezeysse paisza.
Lejs d'amors, fol. ^Ç).
Le positif csi celui qui ne prend pas l'une forme
d'autre, mais qui lui-même se pose.
CAT. Posititi. ESP. PORT. IT. Positivo.
3, PoNENT, S. m., lat. ponknt^/// , jio-
nent, couchant, ouest.
De levant eatro a posent.
f^. de S. Honorât.
De levant jusqu'à couchant.
Levai! , grec e trasmontana ,
INlaestre , rouEr.T.
Brev. d'amor, fol. ^i.
Levant , grec ei tramontane , mistral , couchant.
CAT. Poneiit. ESP. Poniente. it. Ponente.
/,. Pondue, v., lat. poncrk, pondre,
faire des œufs.
Irnnila... nul aiizel manjant cani ton dons
vetz r an , sino ela.
Elue, de las propr., fol. 278.
Hirondelle... nul oiseau mangeant cliair ne pond
df ux fois l'an , sinon elle.
POS
Part. pas. Cant V estrus a post sou iiuoii
Naluras d^ alcus auzels.
Quand l'autruclie a pondu son œuf.
AK(\ vn. f^lcvnns,... pou nent et esclonent Iriii-
]ietits lez le rivaige.
Les cocques des deus œufs jadis poniius <••
esclous par Leda.
Rabelais , liv. V, cli. 6 et m.
CAT. Poudrer. Esr. Paner, port. Por. 11
Porre.
5. PosTii.LAR, -y., aposfiller, annoter.
Maestre de tlieologia que tota la Bibli;» tu
TiLLET ntilmen.
Cnf. ilels aposl. de Pioniri, fol. iS;
IMaîlre de llieolui^ie qui toute la Bible aposti
utilcmcnl.
ESP. Postilar. port. Postillnr. it. Postillare
G. ApPOZICIO, APPOSITIO, APOSITIO, .V. /..
lat. APPOSITIO, adjonction, apposition.
Haia plex diferens per appozicio de diversitai.
Elue, de las propr. , fol. 8.
Ait plis difiercnts par apposition d<' diversiîe.
— Figure de grammaire.
Appositios es ajustamens de dos noms sus
tantius ses tôt meia.
Ajustatz per APOSITIO. --
Lej'S d'amors, fol. 127 et 12.
Ti'ajiposition est l'union de deux noms substan-
tifs sans aucun médiateur.
Unis par apposition.
CAT. Aposiciô. ESP. J posicion. port, jipposî-
cào. IT. Apposizione .
7. Aponher, apondke, ?7., joindre, unir,
atteindre , parvenir, redoubler d'ef-
forts , apposer.
Auc malvestalz en vos uo poc eaber,
Ki nulhs mais ayps acostar ui apondre.
IzARN RizoLs : Ajlas tan.
Oucques meclianceté en vous ne put contenir, ni
nulle me'clianle qualité' aborder ni atteindre.
Auzit ai dir que vassals, pos desreia ,
Dell aponher tan tro fassa colp onrat.
Raimond de MiRAVAL : Dona ben sai.
J'ai ouï dire que vassal , depuis qu'il dévie, d<Ml
redoubler d'efforts tant jusqu'à ce qu'il fasse coup
bonoré.
r.I'enseignon qu' al) joi m' aponga.
A. Daniel : Lanauan.
Ils m'enseignent qu'avec plaisir je m'unisse.
POS
Mac cor ab lui uon s' apon.
G. Anelier de TouLoi.sE : Ara larai.
Liiclie cii'ur avec lui ne s'unit pas.
Parc. pas. Tela poirida ui vrosTA lii coziila ni
trancaila.
Cartulaire de Munlpcl/ier, fol. 3q.
Toile pourrie ni rejointe ni cousue ni Irouee.
Adonc cant uo son ArosTAs.son doasdiclios.
I-^js d'amnrs, fol. 12.
Alors (luand elles ne sont pas apposées , elles soitl
lieux mots.
ANC. EST. .'iponer. it. Apporre.
b. AvosTizx, s. f. , a])position, rappro-
chement.
A'e.sconis... , zo es apostiza de ves e de coins.
Gramm. provenr.
\iconile..., c'est rapprochement de Vi et de
t;o.MTE.
(). Apostit, acij., du lat. kvoihtis, posti-
che, faux, usurpateur, intrus.
Ileîs APo.sTiTZ, Marselha ns ochaisona.
GiRAUD DE Luc : Ces sitôt m'ai.
Roi intrus j Marseille vous accuse.
Pels amadors apostitz.
B. Mauti.n : Companlio.
J'ar les amautsy^ux.
Ricx malvatz de pretz apostitz.
Arnaud de Cotignac : Moût désir.
Riche niecliant de me'rite usurpateur.
ANC. ESP. yipostizo.
10. Apostura, s.f., adjonction, appli-
cation.
Ses APOSTURA de mays o de plus.
Leys d'amors, fol. ^g.
Sans application de davantage ou de plus.
11. Aposturar, V., adjoindre, réunir.
Per aylal adjectio , so es per apostlt.ar.
Leys d'amors, loi. i i5.
Pour pareille adjonction , c'esl-à-ilire pour réunir.
12. C0.MPOSICIO, COMPOSITIO , COMPOZl-
CIO, CO3IP0S1TION , S.f., lat. COMPOSI-
■noyern, composition , arrangement.
Dicus en si ha sninma simplicitat ses tota
< OMPOZIC 10.
Elue, de las propr. , loi. 8.
Dieu en soi a suprême unité sans nulle composi-
tion.
POS
(ill
l'"iual coMPO.^iiTK) et .iccordi sobre lus diclis
contralz.
Tit. de 1276 , de la cité de Périgueux.
liiiale composition et accord sur lesdits contrats.
l'arcoMPO.siTiONs o confections de niedicinas.
Fors de Bearn , p. 1078.
Fairedes compositions ou confeclionsdc médecines.
— Terme de grammaire.
Ajustar par appositio o per compositxo.
Lejrs d'amors, fol. loi.
Réunir par apposition ou par composition.
CAT. Composicio. esp. Composicion. port.
Cotnposicào. it. Composizione.
I 3. CoMPoNEDOR , .V. III., compositcur.
Amigables coMPûifEDORs.
Tit. de 1269. Arch. du Roy., K. 17.
Amialjles compositeurs.
ASC CAT. ESP. Componedor. port. Coinpoedur.
I.'l. COMPONDRE, COMPOXR.KK , V., lat.
co.MPONcRE, composer, accommoder,
arranger, disposer.
En la iiian senesîia uon li Icc ajostar
Ni COMPONRRE les detz.
K. de S. Honorât.
l'.n la main gauche elle ne lui poimit d'ajuster ni
d'accommoder les doigts.
— Terme de grammaire.
So es can se compo , coma descnrtes.
Leys d'amors, fol. 101.
C'est-à-dire quand il se compose, comme DlSCOtR-
TOIS.
Part. pas. Figura, o es simpla o es composta.
Gramm. provenr.
Figure , ou elle est simple ou elle isl composée.
ANC. FR. Dist qn'il voldit prouver queJDcx uc
fust mie divisibles ue dc])artiz eu diverses
parlies ne compost.
Le Liv. de la loi au Sarrazin, p. 97.
CAT. Compondrer. esp. Componer. port. Coin-
pur. IT. Componere, coinporre.
i5. CoMPOsTAMEN, ctdi'.. Conjointement-
liuni es
l''ailz de diversas res
CoMPOSTAMEKS.
S.1ZOS
Se ta <:oMrosTAMSHs
6i2 POS
Del temps e d'elemens.
Nat de Mons : Al bon rey.
L'iiomme est fait de diverses choses conjoiiite-
Jtienl.
Saison se fait conjointement du temps et d'e'lc-
ments.
16. EmPOSICIO, IMPOSITIO, ENPOZITIO ,
ENPOSITION , S.f., lat. IMPOSlTIONeWj
imposition, impôt.
Qaitis de totas qnestas e de totas raalas en-
l'OSITIONS.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., i/j63, t. XVI,
p. 125.
Quitte de toutes questes et de toutes mauvaises
impositions.
Mètre emposicios... sas sos homes.
Arbre de Bdtalhas , fo). 102.
Mettre impositions... sur ses hommes.
— Application.
Hora se poyria be pecar en la enpoz.itio
del nom.
Nom de la segonda impositio.
Leys d'amors, fol. l\i et 43.
On pourrait lùen se tromper dans l'application
du nom.
Noms de la seconde imposition.
CAT. Imposiciô. esp. Imposicion. port. Iinpo-
sicao. iT. Iinposizione.
17. Impost, .y. m., lat. impos/t«w, im-
pôt, imposition.
Lo iMPosT ho lo carc... mes sus.
Tit.de ll^2!^. Hist. de Languedoc ^ t. IV, pr. ,
col. ^22.
li'impôt ou la charge... mis dessus.
CAT. Jmposit. ESP. Impiiesto. port. it. Iin-
posto.
18. Empost , ENPOST, adj., lat. impos«-
Tus, organisé , bâti , constitué.
Cavalliers non es el mia ,
Ni G par, que que hom .s'en dîa,
Qn' el mon non a plus mal enpost
Que fezes vilania plus tost.
Roman de Jaitfre, fol. 100.
Chevalier il n'est point, et il ne le paraît pas,
quoi qu'on en dise, vu qu'au monde il n'v a pas
plus mal organisé, qui fît vilenie plus tôt.
— Sithst. Contrefait, infirme.
Pueis s' es mes eu balans
POS
L' EMPOST e '1 benestans.
GiRAUD DE BoRNEiL : 13e m' era Lels.
Depuis que s'est mis en balance le contrefait tï
le bienséant.
19. Enpostamen, «f/i'.j adjonctivement,
par adjonction.
Alcunas vetz l'babitufz se lia enpostamen
am son cazual.
Leys d'amors, fol. i cy.
Aucunes fois l'article se lie adjonctivement avec
son re'gime.
20. EXPOSITIO , E.XPOKITIO, ESPOSITIO ,
ESPOZETIO , S.f., lat. EXPOSITIO, CX-
position, explication.
S. Augusti nos despon en la espozitio dcl
Avangeli.
V. et Fert., fol. 9G.
Saint Augustin nous explique en Vejipusition dt-
l'Evangile.
Lor diray 1' expozitio
D' est albre d' amor, declaran
Tôt so que ay tocat denan.
Brev. d'amor, fol. 6.
Je leur dirai Vexplication de cet arbre d'amour,
de'clarant tout ce que j'ai touché auparavant.
Las ESPOZETios dels Avangelis.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 56.
Les expositions des Evangiles.
CAT. Exposiciô . ESP. Exposicion. port. Expo-
sicào. IT. Esposizione .
21. ExpoNEDOR, S. m.. Commentateur,
interprète.
Flego , trob bo exponedor de las olimplas.
Cat. dels apost.de Roma, fol. 7.
Flegon , très bon commentateur <]es olympiades.
ANC. ESP. Exponedor.
11. EXPONER , ESPONER, EXPONDRE, V. ,
lat. EXPONERf, exposer, expliquer, dé-
teinniner, donner l'explication.
Per especillcar, expondre e déclarai-.
Leys d'amors, fol. i ib.
Pour spécifier, fx/^o^e;- et déclarer.
Qui drechamen la espo.
Mathieu de Querci : Tant suy.
Qui droitemenl Vexplit/ue.
Part. pas. io-An I-'abre, iea ai fach un deiii;ii)
A ton fraire , el a m' en beo expos.
T. DE B, CaRBonel et de J. Fadue : Joan Fabie.
POS
Jean Fabre , j'ai fait uiio (Icmande ù ton frère , tl
il m'en a bien donne Vexplication.
So qne dessus vos ay tocat
K gent ExrosT e déclarai.
Brci'. d'amor, fol. 18.
Ce que dessus je vous ai touclic et gentiment
explii/iu' cl déclaré.
ANC. Fil.
Brièuient la niatère espondre et deviser.
Roman de Berlf , p. G.
ESP. Exponer. port. Expur. it. Esporre.
23. DlSPOSITlO, DFSPOZITION, DESPOSECIO,
s.f., l;it. DisposiTioNr/;/, disposition.
Segoa la desposf.cio de las estelas.
Arbre de Batalhas, fol. 69.
Suivant la disposition des étoiles.
Cel qo' es sosnies a la divina dispositio.
Trad. de Bi'de, fol. 56.
Celui qui est soumis à la disposition divinv.
Derairana DtspoziTiON.
Statuts de Montpellier, de 1258.
Dernière disposition.
CAT. Disposiciù. t.sv. Disposicton, port. Dispo-
siçào, IT. Disposizione.
24- Desponemf.ks , s. m., exposition,
explication.
Los noms e las razos e los df.sponemens.
PiERRK DE CoRBiAC : El nom de.
Les noms et les raisons et les expositions.
a 5. Desponer, despondre, V., lat. dis-
poNERi?, disposer, façonner.
Ces la bella qu'ieu pins am no s' albir
Qu'en re l'enscnb ni'l castî ni '1 despona.
Rai.mond de Miravai- : Amors me lai.
Que la belle que j'aime le plus point ne s'imagine
qu'en rien je l'enseigne ni la corrige ni layiaçonne.
— Expliquer, exposer, signaler.
Prophela ni a]iostol en loc non o despo.
IzARN : Digua.s me tu.
Propliète ni apôtre en (nul) lieu ne Vexpli//ue.
Sai qne mal lor es
Quaii boni lor ver en cantan lor despon.
R. Gaucelm de Beziebs : A penas.
Je sais que mal leur est quand leur vérité en
cliantant on leur signale.
Si col j>roverbi o despo.
V. Cardinal : .Alrrssi com.
.\insl comme le proverbe Vrxplii/ite.
POS
Cl.!
ANC. Fil. Vo biauté tesmongue et despont
Qu'il n'a si bêle en lot lo mont.
Ro/nan del conte de Poitiers, v. 1^5.
ANC. CAT. Dispondrer. ksp. Disponer. port.
Dispor. iT. Disporrc.
26. Dkposit, deposite, s. m., lat. depo-
sir uin, liépùt.
A far lo «EPOstT.
Fors de Béarn, p. 1094.
A faire le dépôt.
Estruinens que faran de deposite et de re-
gonoissences.
Stalidts de Montpellier, du xill"-' siècle.
Acte qu'ils feront de dépôt et de reconnaissance.
CAT. Ef-p. TOR r. Deposilo. it, Deposito, diposito.
27. Deposito, s. m., dôpôt.
Aquest contralz es appelât/, deposito.
Trad. du Code de Justinien, fol. 35.
Ce contrat est appelé dépôt.
28. Depositio, s.f., lat, depositio, dé-
position.
Qne concenlisso a la depositio de Hylde-
bran.
Cat. dels aposl. de Roma , fol. 1^5.
Qu'ils consentissent à la c/e^oii7(o« de llildebrand.
CAT. Deposiciô. esp. Deposicion. port. Depo-
sicào. iT. Deposizione.
29. Deponer, V., lat. DEPONER^?, dépo-
ser, dégrader.
Qu' el lo toilla del porpal,
E qu' el DUPONA.
Lo menscrezens.
GuiLLAUAlE DE Bebguei>an : Un sirvenlcs vuoill.
Qu'il le dépouille de la pourpre , et qu'il dépose
le mécréant.
Esp. Deponer. port. Depur. it. Deporre.
30. Depositari, .v. ///., lat. ueposit.vriwjv,
dé|)ositaire.
Depositaris et commanditaris.
Fors de Béarn, p. 1081.
Dépositaire et comniaudilaire.
CAT, Depositart. r.sp. pout. it. Dcpositiirio.
3i. Depositar , V., déposer.
(h6
POS
Seran eu possf.ssio de la terre dels vivens.
Prenes possessio del règne del cel.
V. et Vert., loi. 58 et 82.
Il est donc juste qu'ils aient Dieu en leur pos-
session.
Ils seront en possession de la terre des vivants.
Prenez possession du règne du ciel.
Si es plag de possession.
Trnd. du Code de Justinien, fol. l5.
Si c'est plaid de possession.
cAT. Possessio. esp. Posesion, port. Possessào.
n. Possessione.
2. PossEssoR, S. m., lat. possessor, pos-
sesseur, propriétaire.
Si aqnelom, que es vencutz de la causa qu'el
ten, fo bone fidei possessor.
Trad. du Code de Justinien, fol. 18.
Si cet homme, qui est évince' de la chose qu'il
tient , fut DE BONNE FOI possesseur.
CAT. Possessor. esp. Posesor. port. Possessor.
IT. Possessore.
3. POSSEZEYRE , POSSEZIDOR, S. /11., pOS-
sesseur, propriétaire.
Le possEZEYBE, per la cauza possezîda.
I^eys d'nniors, fol. l3i.
Le possesseur, par la chose posse'dée.
PossEziDORs de la terra dels vivens.
"Verays possezidors.
/^. e<;^eW.,fol.58et56.
Possesseurs de la terre des vivants.
Vrais possesseurs.
CAT. Posseidor. esp. Poseedor. port. Possiii-
dor. IT. Possedhore.
I\. PossEssiu, adj., lat. possESSivtiç, pos-
sessif, terme de grammaire.
Es ditz possEssius , qiiar significa possessio.
Leys d'atnors , fol. 5^.
Il est dit possessif , car il signifie possession.
CAT. Possessiic. est. Poscsivo. pokt. it. Posses-
sive.
5. PossEDAR, V., posséder.
Cals POSSEDA o cals non.
Trad. du Code de Justinien, fol. 19.
Quel possède ou quel non.
6.P0SSEDIR, POSSEZIR, !>., lat. POSSIDKRC,
posséder, jouir.
TJsar e possedir bonaraent, paiziblament.
Terrier de la Confrérie du Saint-Esprit de Bor-
deaux , fol. 190.
POS
User et ;)oi.scV/er bonnement , paisihlemenl.
Dezirat ai possezir
Grat dels pros e raanentia.
G. RiQUiER : Creyre m' an.
J'.ii de'siré posséder zSeclxoa des preux etrichessp.
Neguna terra non ténia ni possezia.
V, de Bertrand de Born.
Nulle terre il ne tenait ni possédait.
Part. pas. Aquells... ruy DIens aura PossEzixr,
en aque.st segle.
r. et Vert., fol. 58.
Ceux... que Dieu aura possédés eu ce siècle.
Per la quai antiquament fo possezîda.
Elue, de las propr., fol. l63.
Par laquelle anciennement elle fut possédée.
CAT. Posseir. esp. Poseer. i-ort. Posstiir. 11.
Possedere.
7. Despossezir , V. , déposséder, dé-
pouiller.
Part. pas.
De que autre a tort sia despossesitz.
Guillaume de Mur : D'un sirventes.
De quoi autre à tort soit dépossédé.
Car ien l'ay despost.
Jbr. de l'A. et du N.-T., fol. i5.
Car je l'ai dépossédé.
CAT. Desposseir. esp. Desposeer,
POST, s. f., lat. PosTiV, planche, pi-
lier, poteau.
Que tôt an'hom trisar
Sobr'nna post menudamen.
Deudes de Pkades, Auz. cass.
Que tout on aille e'craser sur une planche mc-
uuement.
Las rosT eran enf orn enrevironadas de pev-
ras preciosas.
Philomena.
Les poteaux e'taient environne's autour de pierres
précieuses.
ANC. FR. Lia à nn post bien estreit.
Deuxième trad. du CItnsloiement , cont. H.
Ne remest viex espées ne viex escnz à post.
Roman de RoUj v. 365 1.
CAT. Post. ESP. port. Poste.
1. PosTELA , S. f. dlm., planchette, pe-
tite planche.
Aiatz una sotil postet.a.
DeUDES DE PuADES, AuZ. CaSS.
Ayez une petite planchette.
CAT. Posteta.
POT
.). PosTF.i, , S. m., poteau.
En senlial de seulioria hi planlet forças c :
POSTE L.
2'iLdit XIIK siccle. UoAT, t. VIII , fol. atif).
Kn signe d(; seisucurie il y pl;inla fouiclics ( I
pnteitii.
,\. Postât, s. m., bas. lat- vosTxri//)/ .
palissade, cloison.
O per POSTAT o j>er paret.
DeUDES de PbADF.S, yflIZ. cass.
Ou ))ar palissade ou par muraille.
Coin si fos POSTAT/, o luiirs plans.
/''. de S. Honorai.
Comme si ce fût palissade ou iniir uni.
POSTIER,. S-. m., petit j)aiii, sorte de
redevance que percevait le poustier.
on garçon de four.
No penrai... tortels ni farina ni postier.
Cuitulaire de Montpellier, fol. \l[\
Je ne prendrai... tourteaux ni farine ni pelil
pain.
POSTULAR, V., lat. posti-larc, pos
tuler, demander.
Âssatz son oine que non podnn postula r.
per autre.
Trad. du Code de Justinien, fol. '.\.
Assez sont hommes qui ne peuvent postuler ^o\\\
autre.
Part. près. Nos, postulas et requeren.
Prif. conc. par les H. d'Angleterre , p. ^.
IVous , demandant cl rcquei'ant.
Fsp. PORT. Postiilar.
POTARIA, x.f., poterie.
L'obratge de la potaria del eslanh.
2\t. de 1^38. Jlist. de Nîmes, t. HI , pr., p. ?/>'•',.
L'ouvrage de la poterie de IVtain.
7,. PoTHiER , .9. m., potier.
Tculer e pothier.
2'rad. de l'Evang. de l'Enfance.
Tuilier et potier.
POTZ, X. m. pL, lèvres.
l'oTz so dilz, t^vtav potare , d" on vc aqucl
nom , vol dire beure.
Elue, de lai propr.. fol. /|2.
tcc;"e.î sont dites, parce que potabI';, d'où virnl cf
nom , veut dire boire.
POT 617
Boas esti'iboi/.
Non tiers pels potz.
GlHAUD DE Cabriere : Cabra,
lions cstribols tu ne tires pas par les lèt'res.
■->.. Pot, s. 1)1., laf. pot//,ç, l'action de
boire.
Inc. Non es jorn qu'ai) mi no br^a
A pot de baril.
Leys d'amors, fol. 32.
11 n'est jour qu'avec moi il ne boive à même de
haiil.
POTZ, POUTZ, s. m., lat. vv.Teus, puits.
Voyez Denina , t. III, p. 60.
Valgra mais fos negat en un pot/..
Deudes de Prades : Del bel désir.
Il vaudrait mieux que je lusse noyé dans un puits.
Paras cavar un poutz.
r. de S. Honorât.
Tu feras creuser un puits.
Fig. La meton el potz d'yffern.
iii'. de Sjdrnc, fol. 9".
La mettent au puits d'enfer.
l.oc. SoLnfz e chans de bon grai
E conort eazon en potz.
Cr. RiQUiKR : Ab lo temps.
.Soûlas et cbnnt de bon agrément el espérance
tombent en puits.
CAT. Pou. ESP. POZO. port. PoCO. IT. PoZZO.
2. Puteal, adj., lat. puteal/j, de puits.
Aygas, algunas so... puteals.
EluC. de tas propr., fol. iSo.
Eaux, aucunes sont... de puits.
i. PozADis, adj., de puits.
Quan so dos pozes près de si, le pins prcou
atira l'ayga del autre; si no es pozadis, de Icii
si c-orrump.
Elue, de las propr., fol. i5c).
Ouaiid deux pulls sont près de soi (l'un de l'au-
tre) , le plus profond attire l'eau de l'autre; si elle
n'est pas de puits, avec facilité elle se corrompt.
/|. Poz.vR, V. , puiser.
IJna femna de Samaria venc pozar ajgaa.
Trad. du N.-Test. S. Ji:an , cb. 4.
Une femme de Samarie vint puiser eau.
Non cesson de pozar aiga de la font viva
de paradis.
f^.el fert., fol. i-].
Ne cessent de /iiij.ve/' eau de la foulainc vive de p.i-
radis.
AKt:. c\i\ Pouar.
6i8
PRA
5. PoTZADOR, v. m., puiseur.
Kntro a la careira ilel potzador.
Tit. du xu" sil-clc. Arch. du Roy. Toitlnusc ,
Jusqu'à la rue ilu /misein
.1. 322.
6. PozANniER , s. m. , puiseur.
Per regardai- las botas en las qnais porte
ayga li dig pozandier.
Carlulaire de Monlpcllici-, in fine.
Pour regarder les ))arriques dans lesquelles jior-
tciil eau losdits /)H/5tv/7-5.
7. POZANDIF.YP.A , .V. /. , puisCUSO.
Alcnn o aleuna dels digz pozaudiers o ro-
ZANOIEYRAS.
Ctirlulaire de Montpelliei-j in fine.
Aucun ou aucune desdits puiseurs ou piiiseiises.
■S. PozARANCA , S. f. , fosse , niaïc ,
cloaque.
Qu'oui tôt via lo rebona
En privada pozaranca.
P. Vidal : Car'aniiga.
Oue tout vif on l'ensevelisse en/biit; privée.
POUDREL, .V. m. , poulain.
Per s'araor vos don un poudrei..
Bertrand de Born le fils : Pos sai es.
Pour son amour ( par amour pour lui ) vous donne
uu poulain.
POSSA , POUSSA, s./., mamelle.
La POUSSA li det, e la près.
r. de S. Ilonurat.
La mamelle lui donna , et il la prit.
Venra temps que seran benhaurad.is las
raayres que non engenraran, e las possas que
non alacharan.
Hisi. delà Bibl. eiipioi'., loi. {jj.
Viendra temps ([ue seront bienheureuses les
mères qui n'engendreront pas, et les mamelles (|ui
n'allaiteront pas.
PRAT, s. m., lat. pratmw, pré.
Quan vei florir pratz e Loyssos.
E. GaireLS : Moût mi platz.
Quand je vois fleurir prés et buissons.
Pel gent estiu ni per las flors del prat.
Le moine de Montaudon ; Aras pot.
Par le gentil e'ic' el par les Heurs du pré.
ANC. FR. Ung certain prat... onqae\ prat ung
PRA
lois noiiiine Jehan de Clavaire eust boulé...
pasturcr.
Lelt. de rém., ^l^!^7.. Carpentier, t. III, col. jSS.
CAT. Prfit. ESP, PORT. Prado, it. Prato.
1. Pradai., s. ni., pré, prairie.
El toriiei rengat, espcs ,
A Saill, fora del pradai,,
N' aie lo bon elrae que lan val.
G. DE Bergl'kdan : Talans m'es.
^u comhat. aligné, épais, à Sail , hors de la py,u-
rie, j'en eus le bon heaume qui tant vaut.
Dos deniers del pradal.
Ctirtiilaire du Biigtic , fol. 1.
Deux deniers de la prairie.
ANC. ESP. Pradal.
3. PRAnKLH,PRAi)EL, S. 111. (Uni., piéau,
petit pré , pelouse.
M'anava sol per un pradei..
Guillaume d'Autpoul : L'autr'ior.
J'allais seul par un préau.
E'I doutz PRADELH
E'I vergier on chanton l'auzelL.
P. Vidal : Pois uLeri.
Et la délicieuse pelouse et le verger où ciiantent
les oiseaux.
ANC. FR. Le roi descend!, après manger, ou
prael, desouz la chapelle.
Joinville , p. 8.
i.sp. Pradil/o. it. Pratello.
/(. Pradet, s. m. dim. , petit pré.
En un PRADET, cnlhen flor,
Encontrei pastora ses par.
J. EsTEVE : L'autr'ier.
En un pelit prc , cueillant Heur, je renconlrai
bergère sans jrareille.
Vole esser venc en nn pradet.
R. Vidal de Bezaudun : En aquel lemp^
Il voulut être vaincu dans uu petit pré.
CAT. Pratet. esp. Pradito.
5. Prada, s.f., prairie, pré.
Non cban per auzel ni per flor...
Ni per reverdir de la prada.
Bambaud d'Orange : Non chan.
Je ne chante pour oiseau ni pour Heur... ni poui
le reverdir de la prairie.
Par la flor en la prada,
Marcabru!. : Lanquan.
La Heur paraît dans la prairie.
PRA
ANC. FB. Se logèrent tons eii.SL'iut)lc un boni
tic Va prèe en une ville.
MONSTIILLET, t. II , loi . II.
6. PrxAD.vRiA, s.f., prairie.
Tei£;iers e pradarias.
Bici'. d'arnor, loi. !\t}.
Vergers el prairies.
l'iissaii vilas e borcx e boys e I'Uadaria.
Roman de Fierabras , v. G^.
Ils passent villes et bourgs el l)ois el prairie.
ANC. FK. Les sains eniiii ]n praen'e.
Roman del conte de Poitiers, v. 1 13.5.
l'ofès et praeries tout ce n'i faut noient.
Roman de Berte, p. ii'|.
(AT. ESP. roRT. Praderia. it. Prateria.
7. Prauela, S.f., prairie.
Els jn'arz Mariiuonda, qn'es bêla la pradkla.
Ar si fiiv Feiiibras ariiiar en la i-hadei.a.
Roman de Fierabras, v. 1293 tl l32.
.Aux prés lie Marimonde , qu'est belle la prairie.
Maiiilenanl Fierabras se fait armer dans la prairie.
PUATICA, s./., lat. PRAfTic.v, pra-
tique.
Lu tratica e uzanca.
Doctrine des fraudais.
La pralit/ue el usage.
CAT. ESP. Practica. port. it. Praiica.
1. Practic, adj., lat. practic«5', pra-
tique.
Entendement practic... es dit practic, quar
praxis vol dire operacio.
Ars inech.inica et PRAcncA.
Elue, de las propr., fol. 22 el io5.
y^nlenàcmenl prali(/iie... est dit pralit/ue, parce
(jue PRAXIS veut dire opéralion.
Arl rae'cauique et prati(/ue.
ANC. FR. Juger de ce à quoi il est pratic , et
dont il fait profession.
Joyeitsetez, Facéties, ele., |i. 10.
CAT. Practic. esp. Practico. port. it. Pratico.
3. Praticamen, s. m., pratique, ce qui
regarde le praticien.
De fesiqna sa! icu aisi sometamcns
E de retborica e dels iuaticameks.
Pierre de CoiiniAC : El uom de.
De physique je sais aussi supcricurcmeul et de
rlic'lorique el des prali/fites.
4. Praticar , V. , pralicpier, exercer.
PRA (ii()
Kn las cors ont an a praticar.
Statuts de Prox'ence. BoMY, p. 8.
l'aiis les cours où ils ont à exercer.
« VT. ESP. Practicar. port. Praticar. it. Pru-
ticnrc.
i'[>AU, (idj., lat. PRAV«,iv, pervers, mé-
chant.
Las l'RAVAs obras.
Trad. de Bide, fol. 60.
Les perverses œuvres.
<:at. Prati. ESP. IT. Pravo.
•:■.. Pravitat, i'Ravetat, s. f. , lat. pra-
viTATf?///, perversité, iui(jiiité, dépra-
vation.
h'\ PRA\ETAz dels mais Iidiucs.
Cant el sufre las dnras pravitaz dels bornes.
Trad. de Bede , loi. Z2 et 5o.
La perversité des hommes mc'cli.ints.
Quand il souffre les dures init/uilés i]vs boninie^.
ANC i-R. Nons appelions lesprùviiez de l'ûtne ,
vices.
yJnc. trad. des Paradoxes de Cicéron, fol. <).
<:at. Pravitat. tsp. Pravedat. port. Pravidadc.
it. Pravità, pravitate, pravitade.
j. Pravamen , «f/c, perversemeiit.
Nuils non pot aver uiisericordia eu altrui,
que, vivent pravamen, no l'a en se.
Trad. de Bede, fol. 64.
Nul ne peut avoir miséricorde pour autrui , qui ,
vivant perversement , ne l'a pas en soi.
it. Pravamente.
!\. Depravar, r\, lat. uepravar/', dépra-
ver, vicier.
Piirt. pas. La libertat nalural dtls roals es de-
l'RAVAUA... per obstinacio.
Elue, de las propr., foL 8.
La liberté naturelle des niécbants csl l'iciée... par
obstination.
(AT. ESP. PORT. Depravar. rr. Depravare .
5. AoEPRAVAR, V,, gâter, endommager,
dépraver.
l'art, pas. Los digs cousols an... la conoj -
cbenssa... de aiguicras auephavauas.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr. , l'.^iii ,
t. XVI, p. I2(j.
I.esdits consuls onl... la coaoaissance. .. des ruit-
ijuï d'arrunaye endommagés-
(320 PRE
VRA.ZIN , s . f. , lat. prasin« , prasine,
terre verte.
Prazin es {erra o greda vert ciitn porr, per
que es (lita prazin, quav prazon en grec vol
ilire porr.
Elue. Je las propr. , fol. 267.
La prasine est terre ou craie verte comme por-
reau , c'est pour<[uoi elle est dite prasine, parce <juo
PRAZON en grec veut dire porreau.
PREBENDA. , prevenda , .y./., lat. proe-
BENDA, prébende, bénéfice.
Senbors que an alcunas prebexdas a tlonar,
que las donan a personas non dignas.
V. et Vert., fol. 16.
Seigneurs qui ont aucunes prébendes à donner ,
ffui les donnent à personnes non dignes.
leu vin de paupra prëvenua.
Hugues de Saint-Ctr : Servit.
Je vis de pauvre bénéfice.
CAT. Esr. rORT. iT. Prebenda.
2, Prevendar , -y. , prébender, donner
une prébende.
Part. pas. Am degua et am canorgaes pke-
VENDATZ.
Cat. ciels apost. de Roma , fol. 217.
Avec îloyou et avec chanoines prébendes.
ESP. Prebendar.
Le CAT., le PORT, et I'it. font usage
du PART. PAS. Prcbendat , prehendado ,
prebendato .
PRECIPIENT, adj., lat. PRrt-EciPiENTew,
ordonnant, commandant.
Par voinntat de Dieus prrcii'ient o eficîent.
Anctoritat precipient et imperativa.
Elue, de las propr., fol. 6 et 9.
Par volonté' de Dieu ordonnante ou efficiente.
Autorité ordonnante et irape'rative.
PREDA, s./., lat. pu(7eda , proie.
Lor PREDA et vianda, es carn.
Elite, de las propr., fol. 64.
Leur proie et nourriture , c'est chair.
iT. Preda.
9. Preador, s. m., lat. vnaRdxtoR, ra-
vi ssem-, j)illard,
Cel que lor toi alcona cliausa soLremonla
la ciueltat de toz preadors,
Trad. de Bide, fol. ^o.
PRE
Celui qui leur enlève aucune chose surpasse la
cruauté de tous pillards.
ANC. FR. Le sage parlant nous otlroie
Que le ^rec/tf/zr deviendra proie.
YsoPET, I, fah. 6[. Robert, t. II , p. !{6.
iT. Predatore.
PREDICAR, PREzicAR, V., lat. PRttEni-
CARi?, prêcher, réprimander, publier,
annoncer.
Predicar devon lo poLle.
La nobla Leycson.
Ils doivent prêcher le peuple.
Prezicava soven, l'an,
Los grans miracles del cors san.
y. de S. Honorât.
\\ prêchait souvent, (dans) l'année, les grand
miracles du corps saint.
Qui s vol far dels autres predicaire,
Deuria se predicar eissatuen.
Pons de Capdueil : So qu' honi .
Qui se veut faire des autres le prêcheur, devrai:
se prêcher également.
Degran mielhs prezicar a las gens.
R. Gaucelm : Ah grans trabalhs.
Ils devraient mieux pre'cher aax gens.
c:at. e.sp. Predicar. port Prégar. it. Predi-
care.
'j. Predic, prezic, s. m., prêche, ser-
mon, prédication, remontrance.
AIj forsa , ab predic
Et enol a fastic.
Un TnouBADOXJR anonyme, Coblas esparsas.
Avec force , avec prêche et ennui à dégoût.
Roma , grans fasiicx
Es d'auzir e d' entendre
Los vostres prezicx.
G. FiGUEiRAS : Sirventcs vuelh.
Rome, grand dégoût c'est d'ouïr et d'ciilindre
les vôtres sermons.
Senber, ni prezic ni sermo
Non aia mais entre nos dos ;
Si m' es amie , amiga us so.
Gavaudan ee Vieux : Desemparalz.
Seigneur, ni remontrance ni sermon qu'il n'y
ait plus entre nous deux : si vous m'êtes ami , amie
je vous suis.
^. Predicatio, s. f. , lat. pr«edicatio ,
prédication , publication.
PRE
Tu no vols deinostrar ta 1'rïi)icatio
En gleyza.
lz\RN : Uiguas nie tu.
Tu ue veux pas développer la prédicalion en
église.
Per Inr predicatto converliion lo luon.
^. et Vert., fol. 36.
Vdix\&\i\- prédication ils couverlirent le monde.
ANC. CAT. Predicaclô, esp. Predicacion. tort.
Prégacào. it. Predicaziotte.
4. PrEDICANSA, PIVEZICANSA, S.f., piC-
dicatioîi.
Ab galiameu
De falsa predicansa.
G. FlGUElRAS : Sirvenles vuelb. V<ir.
Avec tromperie de ùasse prcdication.
Seriiionarz ni prezicansa
Non val un ou de gallina.
Marcabrus : Per savi '1.
Le sermoiier ni prédication ne vaut pas un œuf
de poule.
IT. Predicema.
5. PrEDICAIRE, PREDICADOR , PREDICA-
TOR , PREDIQUAnOR, PREZICAYRE , PRE-
ZICADOR , S. m., lat. praedicator ,
prédicateur, prêcheur.
Fols es lo PREZICAYRE
Que ben dits e vuelha mal far.
P. Cardinal : Tans ricx.
Fou est le prédicateur qui dit bien et veuille
mal faire.
Predicator
Tenc per meillor
Qnau fai l'obra que manda far.
P. Cardinal ; Predicator.
Prédicateur '^e X'icns pour meilleur quand il fait
l'fpuvre qu'il commande de laire.
Aquist fais prezicador
An lues lo segl'en error.
G. FiGL'EiRAS : No m laissarai.
Ces faux prédicateurs ont mis le monde dans
l'erreur.
Âdjectiv. Be m' enueia
. . . D' avol clergue pttEorcAiRE.
Le moine de Montaudon : lie m'enucia.
Bien il m'ennuie... de mccliant clerc prédica-
teur.
— En parlant des religieux Dominicains.
Prior provincial dels prediquadors.
Cal. dfls iipost. de Rama, fol. iy<).
l'iniir provincial des prêcheurs.
PRE
621
(AT. ESP. Predicador. port. Prégador. it.
Predicatore.
PREGAR, PREGLAR, PUEYAR, V. , lat.
l'RECAR/, prier, supplier, adresser des
prières,
L' irai pregar a sos pes.
G. Faidiï : No m'alcj;ra.
.J'irai la prier l\ ses pieds.
Tôt jorn e tota nueyt prkgavan Dieu.
PlilLOMENA.
Tout jour et toute nuit ils priaient Dieu.
Tos temps serai de preyar temeros.
Gil d'Uisel : Ges de cliantar.
T)ujours je serai pour prier timide.
Mielhs ama .selh que pregua tenien,
Que no fai selh que pregua aididamen.
Arnald de Marleil : Aissi cum.
Mieux aime celui qui prie en craignant, que ne
fait celui qui prie hardiment.
Totas las douinas pregava d'amor.
F. de P. yidal.
Toutes les dames il priait d'amour.
Substantiv. No fo lo prefars mas folhors.
G. Faidit : Gcn fora.
Le prier ne fut que folie.
cat. Pregar. ir. Pregare.
2. Prec, s. m., lat. prec6'w, prière, sup-
{)lication.
Mos PREcx no val re ses te.
Gui FoL(^)i'ET : A te Verge.
Ma prière ne vaut rien sans toi.
E'isauzells qu'en Inr latin fan precs,
Quecs a sa par.
A. Daniel : Moût brails.
Kt les oiseaux qui, dans leur langage, font sup-
plicationj chacun à sa compagne.
cat. Pregs. it. Prego.
3. PrEGUIERA , PREG'AIRA , PRECAIRIA ,
s.f., prière, supplication.
Ab bellas preguieras
En diveisas manieras.
Arnaud de Marieil : Tan m' aliellis.
Avec de belles prières de diverses manières.
Kxaucida es la lue pregaira devant Dieu.
Philomena.
Est exauce'e la tienne /<nè/c devant Dieu.
A>( . CAT. Pregiiiera. cat. mod. Pregaria. ir.
l'reghiera, pregueria, pregaria.
'i. Precation, s./., lat. iiw-.v.wwycin ,
prière.
622
PRE
Longa e devota pkecation ara lo cor contrit
e humiliât.
Carya Magalon., p. 33.
Longue et dévote prière avec le cœur contrit et
liumilie'.
iT. Pregagione.
5. Preiaire, preyador, pregador,.î. m.,
suppliant, solliciteur, amoureux.
De {^enoills
Li soi leial PREiAtRE.
G. Faidit • L'onralz.
A genoux je lui suis loyal suppliant.
No vol mas sol un preyador.
Bertrand de Born : Kassa.
Elle ne veut que seulement un amant.
Motz TREGADORS demandon e no son pas
yssauzitz.
r. et Vert., loi. 87.
Beaucoup de solliciteurs demandent et ne sont
pas exauce's.
CAT. Pregador. it. Pregatore.
G. Apregar, apreyar , v., prier, sup-
plier.
Fai s' ades plus ApnEYAR
Ou plus la destrenh .sos talans.
Deudes de Prades : Ab lo dous.
Se fait incessamment plus prier, où plus la presse
son désir.
Non son per bafalhar, mas per Diens apre-
gar.
Lett. de preste Jean à Frédéric, fol. 19.
Ne sont pas pour batailler, mais pour prierDiea.
7. Precari, s. m., lat. precari«j', pré-
caire, possesseur à titre de précaire.
Cals causa pot esser donada e laissada ad
autre precari , so es per precs o per araor.
Trad. du Code de Justinien, fol. 85.
Quelle cliose peut être donne'e et laissée à autre
possesseur à titre de précaire, c'est-à-dire par prière
ou par amour.
La revocation dels pkecaris.
Statuts de Provence. JunEN, l. Il, p. l\gi.
La révocation des précaires.
CAT. Precari. esp. port. it. Precai-io.
8. Precaria, 's.f., précaire.
Maniera de possecîos que nos apelam pre-
caria-
Irl/redr BalalLa.f, fol, 112.
Manière de possession i|uc nous appelons précaire.
PRE
PREGONESSA, s./., du lat. pr«eco-
Tiiiim, publication, promidgation.
Per la pregonessa grant
Kon podian atrobar l'enfant.
V. de S. Honorât.
Pour (malgré ) la grande publication ils ne puu-
valent trouver l'enfant.
?.. Preconisatio, s. f., preconisaliou ,
|)ublication.
Las preconisatios que toco totz.
Tit. du xin« siècle. Doat, t. CXVlll , fol. 3;).
Les publications qui toucbent tous.
CAT. Preconisaciô. esp. Preconizacion. port.
Preconisaçào.
l'PiEMER, V., lat. premeR(ï, presser,
comprimer, serrer, tendre.
Part. pas. Semblon razains prems en troill.
Lantelm : Lanfran qu' ill.
Semblent raisins pressés en pressoir.
Eras r a si prem e gros.
Guillaume de Berguedan : Un sirvenles. Var.
Maintenant il l'a si tendu et gros.
Fig. Chascns vices es prems per paor.
J'rad. de Bède j fol. ^l^.
Cbaque vice est comprimé par peur.
ANC. CAT. Premer. it. Premere.
1. Pressa, preissa, s./., presse, foule.
Bella m'es pres.sa de blezos.
Bertrand DE Born : .4r ven la.
Belle m'est presse de bliaux.
Per que la preissa fo tan grans.
V. de S. Alexi.s.
C'est pourquoi la presse fut si grande.
CAT. Pressa, esp. Priesa. port. it. Pressa.
'S. Prezurar, V,, pi-essurer, comprimer.
Part. prés. Per actio de freg prezurant et in-
du rzen t.
Elue, de las propr., fol. l83.
Par action de froid comprimant et endurcissant.
— Figer, coaguler, cailler.
Ha so snc virtut de prezurar layt en for- 1
luagge.
Sanc tauri soptament si i-rezura quan es
f )ia 'I corrs.
Klur. de las propr., fol. 207 et 29. -A
Sdu sut a vcrlu do r«i7/('7-lail en fromage. )
PRE
Sang de lauicau suLitcnient se fige quand il i.'st
hors du corps.
Part. pas. Materia PREzuRàDA.
Elue, de las propr., fol. 68.
Maliorc coagulée.
4. Prfzura, .V. /!, Int. prk.sslra , pres-
sion, froissement, souffrance.
Can ha enfentat, no li menibra de sa rut-
ZtTR\.
Friig. lie tniil. Je la Pa.ision.
Quand elle a onfanle , il ne lui souvient de sj
soiiJTranee.
Fig. F.ii aquest inonautet/. it.esura, nias ai;it7.
ferma colïzansa,
Frag. de trad. de la Passion,
Ku ce monde vows aurez Jroissement, mais avez
ferme confiance.
ANC. CAT. Pressura, anc. tsr. Prcsura. it
Pressura.
5. Prezlrament , .?. TH., présure, caille-
ra eu t.
Mollifica popas per i-rezuramest de layt
endnrzîdas.
Elue, de lus propr., fol. 2i5.
Amollit mamelles par cailtemenl de lait endurcies.
6. Apremer , 7K , presser, opprimer,
froisser, comprimer.
Dnx fols ATREM mots Lomes par caliimpni:i.
Trad. de Bede, fol. 78.
Clief fou opprime de nombreux hommes par ca-
lomnie.
Part. pas. Cel que essercha mal , er aprems.
Trad. de Bede, fol. 77.
Celui qui clicrclie le mal, sen froisse.
Diens sostrais lo drecharier Lot apremi:t
dels escumenegalz.
Trad. des jictes des apôtres , Epit. de .S. Pierre
Dieu de'livra le juste Lolh opprimé par les excom-
muniés.
Per gaug et per alegrier son mant cocirii r
\PREMEGUT.
Leys d'amors , fol. 2.
Par joie et par alle'grcsse sont maints soucis com-
primés.
Fig. Tant cant sem aprems de la grandeza de
las cliarnals cogitacios.
Trad. de Bede, fol. 27.
Autant que nous sommes pressés de i'éiiii.î;ii
des pensées charnelles.
PRE (io3
7. Apreiss.vr, V., presser, tourmenter.
Mas APRcissAVATz inc tan fort que eu, per
aqiiela lemensa o j)aor que aie de vos, si vos
vendei.
Trad. du Code de Jiistinien, fol. 8.
Mais vous me pressiez si fort que moi , par cette
crainte ou peur que j'eus de vous, ainsi je vous vendis.
8. Enpuk.mar , ?j>. , lat. imi'rimerc, im-
))rinicr, emj)ieindre.
Que ENPREMA... fort enprecio.
Trad. d' Albucasis , loi. 2.
Qui imprime... forte impression.
CAT. EST. PORT. Iiuprimir. it. Imprimere.
g. Empressio , enpressio, 5./!, lat. im-
pRESsio, impression, empreinte.
Traiueten sas empressios.
Brei'. d'amor, fol. i'z.
Transmettant ses impressions.
Ayssi co .1. miralb rccep totas las foiiiias
e las ENPRECios que li venon davant.
F.etrert., fol.6i.
Ainsi comme un miroir reçoit toutes les formes
et les impressions qui lui viennent devant.
CAT. Impressiô. esp. Impresion. port. Tinpres-
sào. IT. Impressione.
10. f'.MPRENTA , S. f., empreinte.
Ppr la forma que ti mostra 1' emtrenta
que ensec.
Trad. du Tr. de l'.'lrpentage, part. 1", cli. Sf).
Par la forme que te montre lV;«y)/ein/e qui ensuit.
11. ESPREMER, E.XPRIMIR , V., lat. EXPRI-
MERA, exprimer, presser.
I.a grana madura
l'aretz espremer. .
Deuoes de Pradf.s, /lui. cnss.
I>a graine mûre vous ferer presser.
— Articuler, énoncer.
No la poden exprimir per .1. vocable, per
so la cove exprimih per trops.
■Lejs d'amors, fol. l!^3.
Ne la (Hiuvant exprimer \iiiir un mol, pour cela il
con% lent de ['exprimer |>ar beaucoup.
Ci T. Espremer, exprimir. anc. esp. Expremir.
E.sp. Moi>. Exprimir. port, F..xpriiner. ir
r.ipriinerr .
622
PRE
Loiiga e devota puecation am lo coi contril
c humiliât.
Carja Magalon., p. 33.
Longue et do'vole prière avec le cœur contiit et
liuiuilie'.
iT. Pregagione.
5. Preiaire, preyador, pregador,.^- ni-,
suppliant, solliciteur, amoureux.
De genollis
Li 8ui leial preiaire.
G. Faidit : L'onralz.
A genoux je lui suis loyal suppliant.
No vol mas sol un preyador.
Bertrand de Born : Rassa.
Elle ne veut que seulement un amant.
Motz PREGADORS demandou e no son pas
yssauzilz.
V. et Vert., fol. 87.
Beaucoup de solliciteurs demandent et ne sont
]ias exauce's.
CAT. Pregador. it. Pregatore.
G. Apregar, apreyar , V., prier, sup-
plier.
Fal s' ades plus apreyar
On plus la deslrenh .sos talans.
Deudes de Pbades : Ab lo dous.
Se fait incessamment plus prier, où plus la presse
son de'sir.
Non son per batalhar, tuas per Dîens apre-
gar.
Lett. de preste Jean à Frédéric, fol. 19.
Ne sont pas pour batailler, mais pour prierJi'iexx.
7. Precari, s. m., lat. rRECARi«y, pré-
caire, possesseur à titre de précaire.
Cals causa pot esser donada e laissada ad
aulre precari , so es per piecs o per ainor.
Trad. du Code de Justinienj fol. 86.
Quelle cbose peut être donne'e et laisse'e à autre
possesseurà titre de précaire, c'est-à-dire parprière
ou par amour.
La revocation dels peecaris.
Statuts de Provence. Julien , t. II , p. l\gi.
I-a re'vocation des précaires.
CAT. Precari. esp. port. it. Precario.
8. Precaria, s.f., précaire.
Maniera de possecios que nos apelatn pre-
caria.
Arbre de Bataillas, io\. 112.
Manière de possession que nous appelons précaire.
PRE
PREGONESSA, s./., du lat. pr«eco-
Tiium, publication, promidgation.
Per la pkegonessa grant
Kon podian atrobar l'enfant.
y. de S. Honorai.
Pour (malgré ) la grande publication ils ne pou-
vaient trouver l'enfant.
?.. Preconisatio, s./., préconisaliou ,
publication.
Las preconisatios que toco totz.
Tit. du xin' siècle. DoAï, t. CXVIII , fol. 39.
Les publications qui touchent tous.
CAT. Preconisaciô. esp. Preconizacion. port.
Preconisacao.
I-REMER, V., lat. premer<?, presser,
comprimer, serrer, tendre.
Parc. pas. Semblon razains prems en troill.
Lantelm : Lanfran qu' ill.
Semblent raislus pressés en pressoir.
Eras r a si prem e gros.
Guillaume de Berguedan : Un sirvenles. /^ar.
Maintenant il l'a si tendu et gros.
Pig. Ghascus vices es prems per paov.
Trad.deBède, fol. 44.
Chaque vice est comprimé par peur.
ANC. CAT. Preiner. it. Premere.
1. Pressa, preissa, .y. y^, presse, foule.
Bella m' es pressa de blezos.
Bertrand DE Born : Ar vcn la.
Belle m'est presse àe Lliaux.
Per que la preissa fo tan grans.
F. de S. Alexis.
C'est pourquoi la presse fut si grande.
CAT. Pressa, esp. Priesa. port. it. Pressa.
3. Prezurar, V., pressurer, comprimer.
Fart. prés. Per actio de freg prezurant et in-
durzent.
Elue, de las propr.j {61. iS'i.
Par action de froid comprimant et endurcissant.
— Figer, coaguler, cailler.
Ha so snc virtut de prezurar layt en for-
ma gge.
Sanc fauri soptament si ïrezuka quan es
f.)ra '1 corrs.
Elue, de las propr., fol. 207 et 29.
Son suc a vertu decniV/wlait en fromage.
PRE
Sang do taureau suLitenienl se /ii^e quanti ;1 l■^l
hors (lu corps.
Part. pas. Materia prezurada.
Elue, de las propr., fol. (j8.
Matière coagulée.
4. Prfzura, s. f., lat. PRE.VSURA , pres-
sion, froissement, souffrance.
l Can lia enfental, no H menibra de sa mt-
ZDRA.
Frag. de trad. de la Passion.
Quand elle a enfante, il ne lui souvient de sj
soiilTrance.
Fig. En aquest monaaietz pkesura, mas ai;iti'.
ferma colizansa,
Frag. de trad. de la Passion.
En ce monde vous aurez froissement , mais ay< 7.
ferme conGancc.
ANC. CAT. Pressura, anc. est. Prcsura. iv
Pressura.
5. Prezurament , i'. m., présure, cailk--
raent.
ÎMollifîca popas per prezurament de layt
endnrzidas.
Elue, de las propr., fol. 2i5.
Amollit mamelles par caillement de lait endurcies.
G. Aprejier , T., presser, opprimer,
froisser, comprimer.
Dax fols ATREM mots homes per calampni:i.
Trad. de Bede, fol. 78.
Clief fou opprime de nomljreux. hommes par ca-
lomnie.
l'art, pas. Cel qae essercha mai , er aprems.
Trad. de Bede, fol. 77.
Celui qui clierclie le msl , scn froissé.
Dieus sostrais lo drechurier Lot apremut
dels escamenegalz.
Trad. des Actes des apôtres, Epît. de .S. Pierre.
Dieu délivra le juste Lolb opprimé par les excom-
munies.
Per gaug et per alepjrier son mant cociricr
APREMEGLT.
Lejrs d'amors, fol. 2.
Par joie et par alle'gresse sont maints soucis cor/i-
primés.
Fig. Tant cant sem aprems de la grandeza i!c
las charnals cogitacios.
Trad. de Bide. (o\. 2.-;.
Autant que nous sommes pressés de l'cten<!;ic
des pcnsi'cs cliarnellcs.
PRE 6o3
7. AvuEissAK, V., presser, toiirmentei .
Mas aprcissavatz me tau fort que eu , per
nqiiela (emensa o paor que aie de vos, si vo.s
\endei.
Trad. du Code de Justinien, fol. 8.
Mais vous me pressiez si fort que moi , par celte
crainte ou peurquej'eusde vous, ainsi je vous vendis.
8. Enprkmar, V., lat. IMPRIMERA, im-
))riiner, empreindre.
Que ENPREMA... fort enprecio.
Trad. d' Albucasis , fol. 2.
Qui imprime... forte impression.
CAT. ESP. rour. Iinprimir. it. Impriinere.
9. EmPRESSIO , EIÏPRESSIO, 5./!, lat. IM-
l'RESsio , impression, empreinte.
Tranieten sas empressios.
Brev. d'amor, fol. 32.
Transmettant ses impressions.
Ayssi co .1. miralh recep totas las f'oinias
e las ENPRECios que li venon davant.
r. et Fert.,. (o\.bi.
Ainsi comme un miroir reçoit toutes les formes
et les impressions qui lui viennent devant.
CAT. Impressiô. esp. Impresion. port. Imprcs-
sào. IT. Impressione.
10. Emprenta , s. f., empreinte.
Per la forma que ti mostra 1' emprenta
que ensec.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, part. I", cli. 36.
Par la forme que te montre \'emj>reintei\\x\ ensuit.
I 1 . ESPREMER, EXPRIMIR , V.y lat. EXPRI-
MERA, exprimer, presser.
La grana madura
Faretz espremer.
Deudes de Prades, Auz. cass.
La graine mûre vous ferei presser.
— • Articuler, tînoncer.
No la poden e.xprimir per .r. vocable, per
so la cove exprimir per trops.
Lejs d'amors, fol. 1^5.
Ke la pouvant exprimer ^nr un mot, pour celail
convient de V exprimer \i3r beaucoup.
CAT. Espremer. exprimir. arc. esp. Expremir.
r.sp. Mon. Exprimir. port. Exprimer. tT.
F.spnmerf.
624 PRE
12. ExpRiMAR , V., exprimer, énoncer, 1
articuler.
Per EXPRIMAR pluz oomplidainen so qu' om
vol dire.
Lejs d'amors, fol. lOl.
Pour exprimer plus coraplétenient ce qu'on veut
dire.
i3. ExpREMESos, S. f., oppres.sion.
Dont se va cougruar dis lo dit castel ung
mal de expremesos.
Lo dit vesconte fouc fort inaland de expre-
mesos.
Chronique des Albigeois , col. 58 et 20.
Dont va s'amasser dans ledit château un mal A' op-
pression.
Ledit vicomte fui fort malade à'oppression.
i4- ExPRESSiu , adj., expressif.
Pots so... de dolor et tristor expressius.
Elue, de las propr. , ici. i^2.
Lèvres sont... do douleur et tristesse ea:;7re5SiVf.<.
CAT. Expressiu. esp. Expresivo. port. Expres-
sive. IT. Espressivo .
i5. EsPRiu, ESPRiEU, adj., expressif, clair.
Adv. comp.
Conoyssensa a tant de mestiers bos
Que de bos faitz demostra'l pus espriu.
G. RiQUiER : Be m meravelli.
Le savoir a tant de bons métiers que de bons faits
il de'montre le plus clair.
i6. Exprès, adj., lat. exprès.?».?, exprès.
L' EXPRESSA. scriptura.
Doctrine des Vaudois.
17 expresse écriture.
ckT, Exprès, esp. Expreso. port. Expresso. it,
Espresso,
17. EXPRESSAMENT, ESPRESSAMENS , (idv.,
expressément.
Aco esdeven tacitement o expressament.
Trad. du Coda de Justinien, fol. 3.
Cela advient tacitement ou expressément.
Aysso mostrel espressamens Jhesn Crist.
V. et Fert., fol. 79.
Ceci monti-a expressément .lésus-Cbrist.
CAT. E.vprcssainent, esp. Expresamente. port.
Expressamente. it. Espressamente.
18. EspRESSAR, V., spécifier, dire expres-
sément.
PRE
Mas per so no vole espressar
Dieus, qne hom se degues amar.
Brev. d'amor, (ol. ^'^!^.
Mais pour cela Dieu ne voulut spécifier qu'on sp
dût aimer.
Part. pas. Aital coma es de jos contengnda et
expressada.
Tit. de 1280. y/rch. du Roy. Querci, J. 33^.
Telle comme elle est dessous contenue et spécijiée.
CAT. Expressar. e.sp. Exprcsar. port. Expressar.
19. Depremer, V., lat. DEPRiMERe, com-
primer, étouffer.
Fig. Lo quai folava e depremia Ttalia.
Cat. dels apost. de Romit, fui. tj^.
Lequel foulait et comprimait l'Italie.
Part. pas. Si que la heretguia fos depre.^.'Ida.
Cat. dels apost. de Romu, fol. 76.
De sorte que l'hérésie fut étouffée.
CAT. ESP. PORT. Deprimir. it. Deprimerc, de-
premere.
20. Depressio, s./., lat. depressio, dé-
pression.
Aytals maniera de pronnnciar ab elevatio
o am DEPRESSIO.
Leys d'amors, fol. 7.
Pareille manière de prononcer avec élévation ou
avec dépression.
cat. Depressio. tl&v. Depresion.vr . Dépressions ,
0.1. Opprimer, v. , lat. opprimerc, op-
primer.
OpPRiMENslas moylhers per forssa.
P;'!f . ace. par les R. d'Angi.j p. [7.
Opprimant les femmes par force.
ANC. CAT. Oppremer. cat. mod. esp. Opriinir.
PORT. Opprimir. it. Opprimere.
22. Oppression, s.J'., lat. oppression^//?,
oppression.
En oppression... de la... gent.
Statuts de Provence. BoMY, p. 224.
En oppression... de la... gent.
CAT. Opressio. esp. Opresion. port. Oppressào.
iT. Oppressione.
23. Compremer, r>., lat. comprime r^',
comprimer.
Pus (jiie lu coMrREMHs ;i(|uel.s aiii la tiiiii
ma |)fi- l)o:ia ooiiipressio.
Ti-ncl. d'/libucusis, fol.9-
Puisque tu comprimes ceux-lù avec la tienne ma m
par honue compression.
<:\T. h>p. roRT. Coinprimir . rr. Coinprimerc
'X\. CoMPRESSlO , S./., lat. COMI'RESSl:i ,
compression.
Pus que tu cotnpienies aquels aui la lieiia 111,1
per boua co.mi'ressîo.
Trad. U'yJiùuCMSis, loi. 9
Puisque tu comprimes ceux-là avec la tienne mur;
par bonne compression.
CAT. Compressiô . Esr. Compresioii. port. Cnni-
pressào. it. Compressione .
25. CoNPRESSitJ, adj., compressif.
De venas et artetias cospressiva..
Elue, de las propr., loi. fSf).
Vie veines et artères compressive.
ESP. Compresivo. tort. Coinpressivo .
"xS. Réprimer, v. , lat. réprimer^', ré-
primer, contenir.
Personna beii adordenada den tantost r,K
TRIMER... aytals folls pessamens.
Deu los lioni... réprimer.
V.clVerl., fol. 18 <t î.
Personne hien organisée doit aussitôt réprimer. ■
pareilles folles pensées.
On les iloil... réprimer.
CAT. ESP. PORT. Repriinir. it. Reprimere.
PRElNDRE , PENRE , PRNRRE , PRKNKi; .
V. , lat. pr^Af.nix're, prtfnclre, saisir,
revêtir.
Ten aconen , si '1 pren per lo lalo.
Poème sur Boece.
Vient accourant , il le prend par le lalon.
leu cosselh als fins amans
(lu' en PRENUEN fasson lur demaiis.
Deudes de Prades : Ali lo dons
Je conseille aux purs amants qu'en preminl lU
lassent leurs demandes.
Qnî m'en desmen, tost PRhNouA
L' ausberc e la lansa e 1' escut.
Rajîbavd d'Orange : Ki- quan.
«^)ui m'en dément, que piomplenient il prenn.
le liauberl et la lance et l'écu.
Priw. Aital caia penke qii' es prcs.
.'VlMAîKIEU DES Es(;.\> : Doua per cui.
'tel iMOil prendre ^\\\ cX prij.
m.
PRE G>r)
— l'ii^. En parlant du Rédempteur.
Denhest penke cara e sauc.
Foi.QtET DE Mak.seille : Senhcr Dieus.
Vous daignâtes yjrent/ri; cliair et sang.
— ■ Enraciner, rc'M.ssir.
Sy r om es luxurios , que j.issa soen ab cla ,
sa seinensa ca dedius ses nulha forssa , l'adoiix
no si pot PENRK pei' sa fVevoleza.
Ltv. de Sjdrac, loi. 27.
Si riiomme est luxurieux , qu'il couche souvent
avec elle , sa semence tombe dedans sans nulle l'orce ,
là alors elle ne peut prendre par sa frivolité.
— S'emparer, se rendre maître.
Los gratis princeps... «olon <:iutalz <• cas-
tels..., e PRKNDON per lur forssa... aquo de]
antruy.
r. et f^ert.,M. i.'i.
Les grands princes... enlèvent cités et cliâteaux...,
et prennent par leur force... ce d'autrui.
— Voler, dérober.
Es Jayronici penrui; l'autiuy a tort et a ili-
cebemen d'aquell de cuy es, scues sa volunlat.
r. er Feii., fui. 14.
C'est larcin (de) prendre ( le Jjieii) d'autrui à loi t
et avec déi-eplion de celui rie qui il est, sans sa vo-
lonté.
— Percevoir, prélever.
.Sobre lo captai prenon las montas 0 en
tlenicrs o en bcstîas.
r. et Fert., fol. i3.
.Sur le rliO|ilel ils prennent les intérêts ou en de-
niers ou en bêtes.
Dels romieus non prenia le.
f^. de S. Honorât.
Des pèlerins il ne prenait rien.
— Recevoir, accepter.
Los autres que no volgro pemie bapiisiiiu
foro lofz espessegatz.
Philo.mena.
Les autres qui ne voulurent prendre baplénic
furent tous massacrés.
PntM)o en do , e pneys eelon lo layronici.
À', et Cert., fol. i^.
Prennent en don , et puis cèlent le vol.
Fi(;. Prendeïz conjalz de mi, qu'ieu'l prfn
de vos.
PltRBE de Barjac : Toi francamni.
Prenez roiipédc moi, vu que je le /ifcnrfi di' \in\f.
Lu cuiujat que peezi de vos.
Pons ut CaPDUEII. : IVIielll^ qu'om.
Le conçé que je pris de vous
79
0.6
P1U-:
— Ejiroiivcr, icssentir, ("tic atkiiit.
AIj grand drej;, ruKxnoN, iiiainfas .s.tzd-;,
lî;ins e dcstrics.
lî. Cw.vo : Al. t;r;m.
Avec piamle justice , Ils c/iroHi'CH/, maiiilei; luis ,
iloniiii.igcs cl cmhaiias.
- — Manger, avaler.
Pero d'cihîis s:dad.is
K de linme f•^,E^'r \ (]uan vi-niari las praiis T'^las,
/'. (h- S. I/ononiL
PourlanI J'Iierbes salo'es cl de lr'i;iiines i! pi-ennif
quand vouaient les grandes fêles.
— Survenir.
IJegr'esser ailal vergonha jircsa .
Quoiii a i!ii rREN , al rei aragones.
Bernard de Rovenac : D' un sirvcntes.
Devrait élre telle lionle e'prouvéo parle roi ara-
gouais , comme à moi il siin'ient.
— Prt'-cédé (In pronom sk, il sipnifiail
ordinairement être employé.
Aqnest nombre .vii.se pren iiniversalmeii.s
en la Escriptura per lolas vegadas.
r. et rert., fol. 84.
Ce nombre sept se prend universellenicnl Jans
l'Ecriture pour toutes les fois,
Loc. Li nioyne puenon antanie:i
A coiitar iisot devotamen.
r. de S. Honorai.
Les moines commencent liaulement à couler moidl
dcvolenient.
Li Jii7.ien trendo a eridar.
De pielat rr.ES a plorar.
Tnid. de l'Éi'unf;. de Nicod'emc.
Les Juifs se prennent à crier.
De pitié se prit à pleuicr.
Fia'amors pren a amie
Tantost lo paubre corn lo rie.
FoLyXJET DE Romans : Donna eu prcn.
Pur amour prend pour ami tout aussitôt le pau-
vih; comme le riche.
Penra calque cariera
Per qu'el diga de non.
G. RlQiilER : Sel que sap.
Prendra quelque voie pour qu'il dise de non.
Quan lo viron, i'renon dadau.
y^. de S. Honorai.
Quand ils le virent , ils prennent la fuite.
Mas en per.sona no ne très possession.
Genologia dels contes de T/ioloza , p. lo.
Mais n'en prit pas possession en personne.
PPiE , s
Dizon
Qu'en l'HENGA dret, .si m'agrada.
Bertrand de Born : Ra,ssa mes.
Disent... que j'en prenne justice, s'il me convient .
leii ptiesc prendre
Eyssample segon qu'ay vist.
GriLLAUiME DE BrIARS : .Si ([Uo'l
.le nuis prendre exemple selon (ce) que j'ai vu.
.Senber Sordel , sobre me pren l'esnienda.
P. BlîEMON RICAS NOVAS : Tant fort.
.Seigneur Sordel , sur moi je prends la réparai 1011
Ou li peccador penran fi.
Le comte de Poitiers : Pus de clianlar.
Où les péclieurs prendront fin.
J'ot quan s'en pot avenir,
Dell drulz eu be penr' e grazir.
T. d'Albert, marquis, et de G. Faidit : Gaucelm.
Tout ce qui s'en peut advenir, amant doit prendre
en liicn et agréer.
S'ien die re que mi dons en gral prenda.
Foi.quet de Marseille : Pos entronus.
Si je dis rien que ma dame prenne en grc-.
Pren la garda de Maria.
Trad. d'un Ei-ang ■ apocr.
Prend la garde de Marie.
En aun-a terra irei penre lengatge.
Guillaume DE Cabestaing : Moût ni'.iiegra.
En autre terre j'irai prendre langage.
S'a mi mal en pren.
P. Cardinal : Qui per uesci.
Si à moi mal en prend.
Que PRENiAN un marit de bon gr.it.
Trad. d'un Ei'an^^. apocr.
Qui prenaient un mari de bon gré.
I'renc.a vos merce del mal qu' ieu prenc.
H. BnuNET : En est son.
Qu'il vous prenne merci du mal que j'éprouve.
Vas on
Penre port P
A1GIER : Cascus plor.
Vers où prendre porl ?
Yssamens près Adaui per la boca e fon tan-
tost venculz.
f^. et f'ert., fol. 10 1.
Il prit également Adam par la bouebe et il lut
aussitôt vaincu.
Pren per flor la neu e'I glatz.
DaLFINET : Del niieg sirvcntes.
Prend pour Heur la neige et la glace. _
Près per molher una soudadeira.
V. de Gaucelm Faidit.
Prit pour femme une soudadièrc.
PKE
Eiilio 'ji!c sus i;i jr-I si rntNiiA.
DtiDES PK I'hades , ylllZ. ClISS.
Jusqu'à ce (jue sur la peau il s,' attache.
Lo rossinhols cbaiitn t;in dousanien
Que iiegus cbans d'auzel al sien no s ru en
K. Caikels : Lo rosslnbols.
Le rossignol cli.inle si tioucenieiit (|ue nul diaiil
il'oisi'au au sien ne se compare.
Quiir negus no s pren gardii.
BoNltACE DE Castelane : Guerra e treballis.
Parte que nul ne se prend garJe.
Quan lo vi, elh se près a plorar.
I'hiloimln V.
(Juand il le vit, il se prit à pleurer.
Manda '1 join qu'am leys vaza
l'er PBNRE tôt son voler.
T. DE I'revost et de Savaric : Ln Savaric.
Mande lui jour qu'il aille avec elle pour prendre
toute sa volonté.
l'rov. Qai mais pot , mais PREN.
Pons Santeuil de Toui.ocse : Marrilz cum.
(lui plus peut , plus prend.
Part. prés. Domna, s' ieu ai mon auslor anedier
Bon e volan e phenden e manier.
Bertrand de Born : leu m'escondist.
Dame, si j'ai mon autour à canard Iion et volant
cl prenant et familier.
Part. pas. Ane hom mais près no fo
No voignes esser desliuratz.
Granet : Fin prelz.
Oncqucs plus bomme pris ne fut qui ne voulût
tire délivré.
D' un sirvenles m' es grans volnntatz preza.
Ber.nard de Rovenac : IJ' un sirvcntes.
D'un sirvente il m'est grande volonté ^Wie.
Près ai lo mal don cug qu'aurai la mort.
G. .\DHrMAR : ¥.\\ temps.
J'ai pris le mal dont je crois que j'aurai la mort.
Dona , sitôt no us es presa
De r amor don ieu .soi près.
Un TBOtBADOUR ANONYME : Dona.
Dame , quoique vous ne soyez pas atteinte de
l'amour dont je suis atteint.
Aqnels que an presas las ditas fermas.
Urd. de Pl,ilippe-le-7iet , àe i3o6.
Ceux qui ont pris lesdites fermes.
Lo guirea non agues près lo fag en si.
Forde Montciic, Urd. des H. da Fr., \[\(i'i,
I.XVI, p. i36.
Ouc le ;;arant n'eût pas i>ns le lait sur soi.
PPiE
6.7
Si l'eiupeiador uNÏa estât um lola sa g'.-ii
intorn aqnesfa cieulat .vu. ans, non l'auria
iMESA jier forsa.
Iloman de la Prise de Jérusalem, fol. 10.
.Si l'empereur avait été sept ans avec toute sa geni
.lulour de celle cité , il ne l'aurait pas prise par force.
— .Siirprtiulrc.
I)t'li\it't 1.1 fcmna que era preza en adulteri.
r. et Fert., fol. 79.
Il .lélivra la Icmraequi était surprise en adultère.
— Sithst. Prisonnier.
De SOS PRES prelz esmanda
D.l I.-;.
Bertrand de Born : ()uan vei.
Pour ses prisonniers vous prîtes rançon du roi.
En Jotz Inecx me tenb per ton près.
Mahcadrl's : Pus mos.
Kn tous lieux je me tiens pour ton prisonnier,
c.vï. Pendrer. est. port. Prendcr. ir. Pren-
dcre.
>. Prkndkmkn, s. m., saisie, prise.
Pel PRENDEMEN Jc bes o de iiua allra iiia-
uiera.
Charte de Grealoii , p. 72.
Par saisie de biens ou d'une autre manière.
El PRENDEMEN d' .iqucsta ciutat.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 1(37.
A la prise de celle cité.
Catbacrezis es uzurpatios, so es prenhe-
MEN d' autrui nom en defauta (ici sieu nom
propri.
Leys d'amorSj loi. 129.
La catacbrèse est usurpation , c'est-à-dire prise
du nom d'aulrui au défaut du sien nom propre.
ESP. Prendiinietito. it. Prendiinento.
'). PUESA, l'RF.ZA, l'RISA, PREA , i'. /. ,
prise, capture, proie.
Sa PRESA pren per gran esfort.
Dei;des DE pKADis, /iitz. cass.
Sa proie il prend avec grand ellort.
Miels es buiiiiliar ab los suaus que PRtx
partir ab los ergolios.
Trad.de Bide. M. Jli.
Mieux est de s'bumilier avec les paisibles que de
jiartager capture avec les orgueilleux.
Coiiipellir per arrestament , prisa e dé-
tention.
Til. de i^3l , (fe Hiirdeau.r. Cab. Monliil.
(^onliainilii' par arrestation , prise et drttnliuii.
6i>.8
PRi
I.oc. En que se i)auzon las ('aloinljas,.. pei
pahor (tels aucells de pbt.za,
V.et y en., loi. 55.
En quoi se posent les ooloinbes... par piui des
oiseaux de proie.
Manilamen de presa de corps.
Fors de Bcarn , p. kjHo.
Mandemenl île j>risi'. Ae corps.
— Circuit, enceinte.
.(^cccLxxx. estadis de PRiiZA.
Elue, de las propr. , fol. 166.
Quatre cent quatre-vingts stades de circuit.
cAT. ESP. Presa. port. Presa, preza. it. Presa.
/i. Prf.ador, adj., déprédateur, pillard,
ravisseur.
Sitbst. Cel que lor toi alcuna causa sobre-
inonta la crueltat de toz preadors.
Trad. de Bide, loi. /|0.
Celui qui leur enlève quelque chose surpasse ia
cruauté de tous ravisseurs.
r>. Preiso, PREIZO, PREYSO, PREIO, PRESO,
PRESSO, PRiso, s.f., prison.
Per eveia lo luesdren e preiso.
Poëme sur Boècc.
l'ar envie ils le mirent en prison.
Pneys li mes so filli en preso.
Philomena.
l'uis lui mil son fils en prison.
Pies sui iea be , raas bel' es ma preizos.
GiRAUD l-E Roux : Auiatz.
Bien je suis prisonnier , mais belle est ma prison.
l'ig. Autra vetz fuî en la prison d'Amor
D' on eschapei.
AiMERi DE Peguilain : Atressi.
Une autre fois je fus dans la prison d'Amour d'où
j'échappai.
I.oc. Si t platz, desllura m d'en preio.
FoLQUET DE Marseille : Senhcr Dieus.
S'il le plaît, délivre-moi d'en prison,
hoc.fig. S' abanz no fan redenzon
Del aver qu' an en preisok.
GiRAUD DE BoRNElL : Honralz es,
-Si auparavant ils ne font rançon de l'avoir qu'ils
riit en prison ("enferme).
— Prise , capture.
Aissi quo'I mainadier
Que s gieta a bando
Per faire sa preso.
Ai.BtRi DF SisTtr.OiN ; Al> son ;;nai.
PRE
Ainsi comme lo chef de mercenaires qui ^e jelti
sans retenue pour faire sa prise.
Fayta que fo la presso de la cintat.
Philomena.
l'aile que fut la prise de la cite.
OAT. Preso. ESP. Prision. port. Prisào. 11.
Prigione.
i). Preneyre , .s. in., preneur,
Tos paren seran.. . preneyre de tos deniers.
Dialogue de l'âme et du cor-ps.
Tes parents seront... preneurs de tes deniers.
7. Prendedor , ad/., preneur, saisisseur,
ravisseur.
Esparvïers et austors,
E gairfals prendedors.
GiRAUD de Salignac: Esparviers.
Épcrviers et autours , et gerfauts preneurs.
Saup mont la natnra dels anzels prendedors.
f^. de Deudes de Prudes.
Il sut moull la nature des oiseaux jireneurs.
F.'-p. PORT. Prendedor. it. P renditore .
8. Preyo , s./n., prisonnier.
Pietz trav de preyo
E plus greu marlire.
P. Bkemon ricas novas : Ben deu estar.
Pire je souffre qu'un prisonnier et plus dur
martyre.
ANC. FR. 0 prisonz et o preies à Roem repaiia.
Roman de Roii , v. 474^"
Et dit : Nos avons un prison.
Roman du Renarl, t. III , p. l44-
(J. PrEISONIER, PREZONIER , PRESONER .
.<!. tu. , prisonnier, détenu.
Laisset los preisoitiers per sagramenz c per
oslages.
1^. de Bertrand de Born-
Laissa les prisonniers sur serments et surolage.s.
Rezemer e desliiirar los prezonier.s.
F. et Fert., loi. 80.
Racheter et délivrer les prisonniers.
l'o.ssaa estatz presoner-s.
Tit. de \W.\. Arch. du Ro}.,l^.-;o.
Fussent été prisonniers.
ANC. CAÏ. Presoncr. esp. Prisione/o. pori .
Vrisioneiro. vr Prigionicre.
;0. PREISONATOE , PREY/ONA lE , .S.ÎH.,
prison.
PRK
-Mes t-n l'KKVZOKA.IK
f. ,le s. llunorut.
Mis on prison.
l'uois \;ii cnquereil
Toi ren jier qu'om lo toin eu preisonatok.
Le moine de MoNTAtDofJ : Aissi cuni cel.
Puis il va cliercliant telle cliosu puur qu'on le
ri'nielte en prison.
II. Aprenhke, APKNKK, APRENER , V.,
apprendre, connaître, savoir, s'in-
struire, instruire.
Lo mal e'I ben aprenga ,
F.'l mielbs gart e retengji.
Arnavd de Mari,!;!!. : llazos es.
t^Jue le mal et le bien il apprenne, et que le mieux
il garde et retienne.
Qui vol APENRE {l'ainor
ÂiDiir li cove ,
Qae ja per essenbador
Non APENRA re.
AlMERl DE BeLLINOV : Po3 lo gai.
(^ui veut apprendre d'amour il lui convient d'ai-
mer, vu que jamais par maître il n'apprendra rien.
Prov.
Pnevs poirion dir : De folh apren bom sen.
R. DE Castelnau : Mon sirvenles.
Puis ils pourraient dire : De fou on apprend sens.
Part. pas. Apresa de tolz bencstars
En fatz, en ditz et en pessars.
Arnaud de Marueii- : Dona genser.
Instruite de toutes bonnes manières en faits, en
dits et en pensers.
Cbansos, en corlz et en plays,
Las plus APRESAS pinson raavs.
G. AdhemaR : Ben m'agr'ops.
Cliansons , en cours et en assemblées , les plus
connues ils prisent davantage.
CAT. y4pendrer. esp. Àprender. port. Apren-
der, apprender. it. Apprcndcre.
17.. M.\i,.\PREs, odj., mal appris, i^ros-
sier, malhonntîte.
El mon non es vilas tan malapke.s.
Si parl'ab lieys un mot, non torn cortes.
Guillaume de Saint-Didieb : Aissi cum.
.Au monde n'est vilain si mal appris qui, s'il
]'arlp un mot avec elle , ne devienne courtois.
Si negus lanzengiers malapres
M'a dig enney.
PON.S DE ("ArDUlll. : A.'.lruix «'s.
."^1 nul mcdts.tiil niallionnilf ni a dit ennui.
PRE
(S ',>.()
Subst. Alas uo i entra vilans ni malait. i;.s.
Gihavd DE Cai.anso.n : A lieys cui oui.
ÎMais n'y entre vilain ni mal appris.
I A. Apreison.\k, .\preson\k, V. , em-
prisonner, tenir prisonniei .
Part. pas. Tota sa geu cra presa , que morta ,
que APRE>-ONADA.
.Irbre de Batalltas , loi. 5l-
Toutesagent était prise, iiue (soil) morlc, «[ur
soil) emprisonnée.
Dp bos gelZ APREI.SONATZ.
GiRAUD DE BoRNEIL : IS'o pues.
Par lions jets emprisonné.
ESP. Aprisionar.
i/i- Apreiiendre, aprehekuer, V., lat.
.Y.»pREHENU(?RE, appréhender.
Part. pas. .VrRFiiENnuT en persona.
Fors de Béarn , p. IO94
Appréhendé en personne.
i5. ÂPREHENSitr, «r//., perceptif , propre
à percevoir.
Virfut gustativa que es... apreuensiva de
s:d)ors.
Ehn . de tas propr. , fol. I;'|.
Faculté gustativc qui est... perceptive de saveurs.
CAT. Aprehensiu. esp. Ai>rehensH'o. port. Ap-
prchensivo.
16. Apprentiz, ,v. /;/., apprenti.
Massîp 0 APPRENTIZ de la présent civitat.
.Statuts des Barbiers de Toulouse. Ord. des R.
deFr., 1457, t. XIV, p./^36.
Garçon ou apprenti de la présente cité.
ESP. PORT. Aprcndiz.
17. Aprexdisage, ,v. m., appicntissagc.
Prr carta de aprendisage.
Fors de Béarn, p. to<)fi.
Par acte à'(tpprentissa^e.
ESP. Aprendizage.
18. f^OMPRENDRE , CÛMPENRE , COJtPR E-
NKR , ?>. , lat. rOMPREUEMJCTvE, COin-
preiulre , concevoir.
Hanc no fa oni , ta grau vcitut a:;ue.s ,
Qui sa|tierni.i «ompenri. pogues.
Poenie sur Boeee
Oncqufs M( lut IminiiK' , si glande vcriii qu'il riit ,
qui la sagesse rnmprrndre put.
63o PRE
— Embrasser, réiiiiir.
Sillaba... vol dire altaa coma coniprendc-
mens, quar sillaba comi'Ren iiiotas Icrras.
Leji d'ainors, fol. ti.
Syllabe... veut dire autant comme réunion , car la
syllabe réunit plusieurs lettres.
— Embraser, enflammer.
Aissî cnni cel qu'el fuocs d' enfern compren.
Richard de Bakbezikux : Tuicb demandon. Far.
Ainsi comme celui que le feu d'enfer embrase.
Lo fuecs que compren ses esca.
Hambaud d'Orange : Car doux.
Le feu qui prend sans amorce.
Fers. pas. Jig.
Aissî intra ins el cor, e s compren.
Le moine be Montal'don : Ayssi cum selb.
Ainsi il entre dedans au cœur, et ^enflamme.
<:at. Compendrer. est. Comprender. port.
Comprehender . it. Comprendere.
19. CoMPREUENDABLE , aclj . , Compré-
hensible.
Car non compreuendable son li jujament
de Dieu.
Trad. de l'Epitre de S. Paul aux Romains.
Car non compréhensibles sont les jugements de
Dieu.
20. CoMPREHENsiu , ûdj. , collectif.
Nonis coMPREHENsius cs aqnel que compren
en se e conte inoiteza, coma granier.
Lejs d'amors, fol. 49-
Le nom collectif esl celui qui comprend en soi et
contient multitude, comme grenier.
21. CoMPEENDEMENS, S. m.. Compréhen-
sion, cmbrassement, réunion.
Sillaba... vol dire ailan coma comprende-
MENs, qaar sillaba compren niotas letras.
Lejs d'amoj'S, ibl. 6.
Syllabe.... veut dire autant comme réunion, car
la syllabe re'unit plusieurs lettres.
ESP. Comprensivo.
22. DeSAPRENDRE, DESAPRENRE , IIESA-
PRENER, V., désapprendre, oublier.
Unjorn qu'a lieys vengnes qne m fezes des-
APRF.NRE
Lo mal qu'icu trac per lieys.
(k'iLLAt'ME DE Saint-Didier : l'us lan nu.
PRt:
Un jour que je vinsse à elle ( pour ) qu'elle me
lil oublier le mal que je souffre pour elle.
AiHors que m' après
Canlar, me desapren.
Gaurert, moine de Pcicibot : S'a vos plagues.
" Amour qui m'apprit le chanter, me désapprend.
ANC. CAT. Desapendrer. esp. port. Desapren-
dcr. IT. Dlsapprendere.
■?Pt. Encomprenure , V. , enflammer,
;> Humer.
Fig. part. pas. El sabis Saloinos... fo f.ncon-
PREs, pei- las coHcociras , en tant grant
amor de iuxuria.
Trud. de Bhdcj fol. /( i .
Le sage Salomon... fut enjlammé , par les con-
cubines, de si grand amour de luxure.
l\. ESCOMPRENDRE , ESCONPRENDRE , V..
embraser, allumer, biiiler, éprendre.
Plus que fuec m'es avis qu' esconpbenda.
GuiLL.UJME d'Andl'SE : Be m dilz.
Plus que feu il m'est avis qu'il allume.
Cum del fuec que s'escomprek ,
U'on nais la flamma.
Giraudde Borneil : Razon.
Comme du feu qui s'embrase, d'où naît la llanimc.
Fig. Ni per autre mos fis cors s' escomprenda.
AlMERl DE Peguilain : En Amor.
Ni que pour autre mon pur cœur s'enflamme.
Breu qu'ieu u'arde de fuec e m n'EscoMpRE^c.
H. Brunet : En esl.
Que bientôt j'en brûle de feu et je m'en embrase
Aqueî veneus al cor I'escomprendra.
Trad. de Bide, fol. 10.
Ce venin au cœur l'embrasera.
Part. pas. Un boisso de foc escompres.
G. FoLQUET : Escrig trop.
Un buisson de feu embrasé.
?5. EmPRENDRE , EMPRENRE, ENPRENRE ,
EMPENRE, V. , entreprendre , com-
mencer.
Li dona noble cor per grans cauzas eivipenre.
F. et Fcrt., fol. 65.
Lui donne noble cœur pour grandes choses entre-
prendre.
D'ant rey, laub, quant un gran fag emprex,
Qu''el tragu'a cap.
LaNFRANC Cigai.A : Quan vei far.
Touchant roi élevé, il convient, quand un graiul
l.iit il cnlreprcndj qu'il le mène à terme.
. Aindos los reys an uiia cauz' empreza
Bernabd de Rovenac : D'un sirvciitcs.
Les deux rois ont une cliose entreprise.
Fis;. I''alsedatz e desinezura
An Latalhn empresa
Ab vertat et ab dreytnra.
P. CviiDiNAL : Falseditz.
Fausscli; et excès ont halaille entreprise avec vc-
I lie' et droiture.
ANC. TR.
Tout en plorant einprent ie roy à apeler.
Piomiin de Berte , p. 3().
Lors est temps qu'on einpraingnc
(irosses choses qui a à guerrier.
EuSTACIIF. De.SCH.VMPS , Jl. ^().
Eu tous liens einprent à aler
A tournoy, à guerre, à jouster.
Roman du. châtelain de Cottci , v. 337.
— Poursuivre, se mettre aux trousses,
liellias très inonjas emprenhetz a Vallibona,
Quant agron dip coiupleta et ora noua.
GiRWD PE Calanson : Sitôt s' es.
Trois belles nioinesses vous entreprîtes à Yalhonne,
f(uand elles eurent dit complies et heure nonc.
— Prendre, choisir,
Refaitz for' en dezir, sol qu' ilh denbes em-
prenue
Un jorn qu'a lievs vendues.
Guillaume de Saint-Didikr : Pus tan mi.
Je serais re'tabli en désir, ])ourvu seulement qu'elle
daignât choisir un jour que (où) je vinsse ù elle.
— •Imprimer, empreindre.
Y K31PRES son anelb.
y. de S. Honorât.
\ imprima son anneau.
— Embraser, enflammer, éprendre.
Fig.
Mal aia'l jorns qu'Amors mi fetz emprendt. i;
Pons de l.v Garde : Sitôt non ;ii.
Mal ait le jour qu'.\mour me fit éprendre.
l'Ios s'empren
Amors quan recaliva.
Sail de Scola : Gran esfors.
Davantage s'éprend amour quand il se recliaufle.
Ja n'auras ta malvolcns,
Qaar en trop lauzar t' emprens.
GiaAUD de Borneil : S' ara no poia.
Jamais tu n'auras de malveillants , parte ij'i'a
trop louer tu t'enjlammes.
VUE
(;.5i
ANC. rr,. Moult grant pitié l'cinprciit.
Roman de Jierte , p. 6g.
Bien doit savoir qui tel amour einprent.
Le vidame de Chartres : D'Amors, Ms.,7222, f. 7.
— S'enraciner, s'attacher, s'habituer.
Home jove que s'et.ipren
En far peccat.
Brei'. d'amor, fol. g3.
Homme jeune qui s'ha/ntiie à laire pe'clié.
Es fols qni'n bc far no s'empren.
G. Anelier de Toulouse : Vera niern.
Est fou qui à bien faire ne s'attache pas.
Fig. La desamors s' aferma e s'empren.
G. Fabre de Narbonne : Pus dels.
L'indifiercnce s'afl'ermit et s'enricine.
Ans si EMPREN e si ferma qnec dia.
Hugues de Saint-Cyr : INuls liom no.
Mais il s'attache et s'affermit chaque jour.
f.oc. Tant es mos afars perilbos
Qu'ieu no sai co m'i emprexda.
Guillaume de Ealaun : Mos vers mov.
Tant est mon affaire périlleuse que je ne sais com-
ment je m')- prenne.
Pare. pas. Entre dos reis vei moglit et f.sprfs
Un novel j)Iait.
Aicaets DEL FossAT : Entre dos.
Entre deux rois je vois mu et entrepris un nou-
veau plaid
Un fuec m'avetz lainz assis
Qii'anc no mermet pus fo enpris.
Arnaud de Marueil : Dona gcnser.
Un léu vous m'avez là dedans assis qui oncques
ne diminua depuis qu'il fut allumé.
CAT. Einpendrcr. esp. Emprendcr. port. F.in-
prender, einprehender. it. Imprendere .
■2(). Eni'ukza, s./., entreprise,
lloin d'arraas e de gran enpreza.
Cat. dels apost. de Roma, foh 9;').
Homme d'armes et de grande entreprise.
CAT. ESP. Empresa. tort. Empresa, emprcza.
ir. Iinpresa.
27. Empreiso, .V. /. , entreprise.
Faillou per fadas emprei/.os.
U. BliVNKT : Lanran son.
Manquent par fuWes entreprises .
28. EmPRENDEMEN, ENPRKNDEMEN , KM
PRENEMENT, F.MPRENKMEN , ENPREWF-
MEN, S. m., entreprise, accord, cou-
vcillioii , dessein.
li3
PRE
L' ENPRl NDEMliN n tl aUuitZ
S' ar no vezeni lendas e pabalhos.
Bernard de Boviînac : Ja no vuelli.
L'entreprise en sera honnie si maintenant nous
ne voyons pus lentes et pavillons.
Arditz coma leo de far ^rans eni'Rendemens.
f^. et Vert., fol. 64-
Hardi comme lion à faire de grandes entreprises.
Li drapier an fag enprenemen
Que no laison lin- draps senes argen.
GuiLLALMET : Senlier prioi .
Les drapiers ont iaiX. convention qu'ils ne laisseiil
pas leurs draps sans argent.
— Jonction, rajtistement.
Cant Rogiers vi I'emprenement.
f"'. de S. Honorât.
Quand Rogiers vit le rajustement.
— Embrasement.
Fis^. Pei- EMPKENDEMEN de Iiixuria.
La Corijessii).
Par embrasement Je luxure.
— Accusation, attaque, médisance.
Ajutl;'. a la oaytiva d'aquest enprenemen r.
V. de S. Honorât.
Aide à la cliétivo touchant cette accusation.
Jogar a tanlas , ad escaxs e a datz, e a dire
follias, e gabarias e mais enprendemens
V. et Vert,, fol. 20.
Jouer à dames , à e'cLecs et à dés , et à dire des
folies, des railleries et de pernicieuses médisances.
iT. Iinprendiineuto.
29. Enprendeire, s. m., entrepreneur.
Fo... entrendeires de grans batalbas.
Cat. dels apost. de Roma , fol. ?.i.
Fut... entrepreneur Ae. grandes batailles.
esp. Emprendedor. it. Impreiiditore.
')0. Entreprendre, ik , entreprendre,
assaillir, poursuivre.
Aissi iu'entrepres fblhors,
Et araors faiset mou sen.s.
Gal'BERT , MOINE DE PuiCiBOT : Be se ctijel.
Ainsi m'entreprit folie, et amour faussa mon sens.
Part. pas. Tan .soi d'amor entrepres
Quan remîr la vostia bentat.
Arnaud de Makueil : Doua gcnser.
Tant je suis d'amuui entrepris quand je couMdè
Li votre bcaulr.
PRE
M'aji ab mentir aiian aut entrepris.
Bertrand de Born : Quau fi.
M'ont avec mentir aussi haut entrepris.
i;,sp. port. Interprender. n. Iiitraprendere .
3t. Entreprenen , adj., entreprenant.
Era home valen et entreprenen.
Chronique des Albigeois, col. ?..'..
Klait homme vailljnt et entreprenant.
'\'i.. EmPREISONAU , EMPREYSONAR, V., <'I!1-
prisonner, détenir, enfermer.
No die que ben sia ,
.Si ns EMPREisOKA ni ns lia.
T. DU comte de Rodez et de Hugues de Saint-
Cyr : N IJgo.
.le ne dis pas que ce soit bien, si elh; vous (■/(.-
prisonne et vous lie.
Fig^. Cil qui mon cor empreisona.
PeYROLS : Manta gens.
Celle qui mon Cfcur emprisonne.
Parc. pas.
De uios nobles baros que son enpui.ysonat/
Roman de Fierabras , v. 2202.
De me; nobles barons qui sont emprisonnés.
Ane pueys non issi de preyson ,
Auz r ay tengut EMPREYSONAT.
V. de S. Honorât .
Oncques depuis il ne sortit de prison , au contraiii;
je l'ai tenu emprisonné .
ANC. CAT. Einpresonar. it. Imprigionarc.
33. EmPRENABLE , IMPRENABLE , fulf . ,
imprenable.
1^0 quai era emprenable.
■Sur nua roca coma imprenabla.
Chronique des Albigeois , col. 5o et ?.").
Lequel était imprenable.
Sur une roclie comme imprenable.
34. Esprendre , V., éprendre, enfl.uii-
mer, embraser.
Aissi ciim selh qn'el fnec d'ifern s'enpren.
Richard de Barbezieux : Tug demandon. Var.
Ainsi comme celui qui au feu d'enfer s'embrase.
La ciutalz se u'espren, e leva se l'esglais,
La vila ars trastota de lonc e de biais.
(iulLLAUME DE TlDELA.
La cité s'en embrase, et l'épouvante se répand ,
la ville brûle toute en long et en biais.
Parf. pas.Jig.
Donc no sabelz qii' om non a ges de sen
Qu:mt en amar .s' es espres senes fre.
,Tord\n 01; BoNELs : S' ira d'amor.
PKE
Donc vous ne savez pas qu'lioniino n'a point <1'
sens quand à aimer i! s'est enjlainnic. sans Irein.
Sni aissi del fuec d' ainor espres.
G. Faidit : Moul m'enuyel-
Je SUIS ainsi <Ui (eu d'amour enflammé.
ANC. Fil.
Très iine .imor.s qui fout mon cœur csprcnt.
I.F. VIDAME DE CHARTRES ; D' Amors, Ms. ^222, T. 7.
35. MESI'KKÎînRF. , MENSl'r.F.NnRF. , MF.^-
PENRE, MENSPENRE, 7'. , failSSCr, (It'-
cevoir, abuser, troiijpt'r.
Per ereiics fais
Dechazer e menspenru.
GeRMONDE , DAME DE MONTPELLIER ; Gieu m' rs.
Pour liere'liques ("aux déclioir et décevoir.
Diran tnit : Mi non podon mf-sprendiu;
Ue uaill mal plaitz.
Bertrand be Bok>' : Ar ven la.
Ils dirout tous : Ils ne peuvent m'rt/yj/.verpar nulle
mauvaise querelle.
— Faire erreur, tomber en faute.
.S' ieu en amor me.spren ,
Tort u qui colpa m'en ("ai.
B. de Ventadour ; Conortz.
Si en amour \e fais erreur, tort a qui m'en la
crime.
S'iea en re men-sprent ci dir,
Sobretemers me fai faillir.
.Vrnaud de Marl'eil : A guiza.
Si en rien Refais erreur au dire, le fort craimlc
nie fait faillir.
— Se méprendre, se tromper.
Plus savis bom de mi mestren.
G. Rdoel : ^lO sap cliantar.
Plus savant liomnic que moi se trompe.
— -Mépriser, dédaigner.
Lauzan .so c' om dcu mensprendre.
P. Vidal : Sitôt l'aura.
Louant ce qu'on doit mépriser.
Subst. Soterrar
L' aver don fan tal mesprendrf.
Ou' il no s'en podon salvar.
Gibaud de Bnn.SEiL : Ilouraz es.
I^nluuir l'avoir dont ils fout tel liJct'foir qu'ils ni'
s'en peuvent sauver.
Part, pas .
Non j»ufs<' niais, que ri's non l'ai mi^prfs .
III.
PRE
(S3H
An.s r ai lonc temp.s seivida et omada.
T. p'.\LUEnT MARQUIS, ET DL lÎA.MDAtJD DE VAQUEI-
n AS : Ara m digatz.
Je ne puis davantage, vu que rien je ne lui ai
/(tusse, mais je l'ai longtemps servie et lionorco.
Qui no vol csser mespres.
De tota viiania s gar.
Marcabrus : Corlczamcns.
Qui ne veut iHre méprisé, de toute vilenie se garde.
— Coupable, repréhensible.
Tant lui sent ves Bien mespres
Qu' ieu m ciiiei desesperar.
Cadenet : Ben volgra.
Tant je me sens vers Dieu coupable que je me
crus de'sespe'rer.
Del pcccat del paire lo (ilhs non es mespres.
Guillaume de Tiidela.
Du pèche' du père le fils n'est pas réprésensible.
— Ignorant, mal appris.
Pero Boecis non fo dn tôt mespres.
Poème sur Boècc,
Pourtant Boèce ne fut du tout ic^nnrant.
ANC. I r. Mal li deit avenir que vers son sei-
{^nenr mesprent.
Roman de llorn, fol. 20.
3fi. Mespreizo, mespreison, .y. /., mé-
prise, tromperie.
Per mon dan, no m tem far mespreizo.
Perdioon : Tôt l'an.
Pour mon dommage, elle ne craint pas de me laire
tromperie.
Felz una mespreison don lioin no'l deu ra-
zonar.
r. de herlraml de Boni.
Il fit une tromperie dont on ne le doit pas justifier.
ANC. FR. "Vilainies et inesprisions.
G. Gaimar , Poème d'Haveloc, \.n.
Si savent bien qu'il font graiit mesprisons.
Le chastelain de Concy , chanson 6.
Nnle cause de baine ne de nule rncsproison.
Cltr. de Fr., Rec. des liisC. de Fr., t. III, p. 18-.
• 7. Perprendre, V., contenir, recueil-
lir, comprendre, circonvenir, envi-
ronner.
Cutii el sia causa que lotas cauzas per-
PRENGUA.
La lerra peupiun tôt juin l'ayga de la plueia
e la gela eu la mai .
Liv. de Sjdruc , fol. 10 el 80.
Ciiinnii- d soit ilinso qui cnmprenm- toutes chosei.
Ho
(i3i
PRE
I.:i Icirc ;<'i7«'i//<' toii)ours l'iau Je l.i [iliuc ci \.>
ji-lle en la mer.
Lo Senber (|U(' foiinet lo tro
E tôt qtian terr'e mat- perpren.
P. d'Advekgne : Lo Senlici-.
Le Seigneur qui forma le firmament cl Imil (ec)
i|!ii; la terre et la mer comprend .
— Concevoir.
Co l'engenret ni col terpres.
Trad. de l'Eimug. de, Nicndi'mc.
Comment elle l'engeuilra et comment elle le
cunçiit.
Vart. pas. Qii'el niarit fos d'ailal PEururs.
R. EiGAUT : Tota do no
(^)iie le mari fût de telle (façon") cir'com'ertii.
Lo laons es perpres d' enjan-
G. RlQlilER : Karitat et anior
Le monde est eni'ironné de tromperie.
Fig. Del cor qne m a perpres.
AlMERI DE PEGUIl..VtN : (^ui suffiir.
Ou cœur qu'elle m'a circonvenu.
MS-c. FR, Ardaue ert molt grant à cel joi
V. porprenoit inolt à .son tor.
/{. de Partonopex de Blois, Kot. des Mss., t. IX,
p. ,4.
Quant cil doa chastcl virent que l'entrée
esloit poitrprise des gens le conte.
Ânn. du règne de S. Louis, à la suite de Joinville,
p. 25^.
Ki porpris sont de péchiet.
Trad. des Serin, de S. Bernard, fol. 10.
j8. Perpriso, s.f., occupation, file.
Aqni viratz dressar tan pavalho ,
Tanta seinha de guias e tnnpeno;
Mais de .vu. legnas dora la PERPRr.so.
Hotnan de Gérard de Rossillon, fol. 3'(.
Là vous verriez dresser tant de pavillons , tant
d'enseignes de guidons et tant de pennons ; plus do
sept lieues dure Voccupation.
'^g, Perpreza, s./., saisie, occupation.
D' aqnesta mcitat d' aquesta PERPRrzA d' a-
questa passade terra.
Tit. de 12^5. Arcli. éit Roy., Toulouse, J. 321.
De celle moitié' de cette saisie de celte pièce de
terre.
40. Reprendre , reprehendre , re-
PRENRE, REPENRE, 7K, Lit. REPREHEN-
n<?RE, reprentlre, latlinper, ressaisi!'.
Antra velz fui vn la prcizon d' Anior
PRE
J)'i)H csciipei, nias aora ni repkex.
AlMElU DE PeguilAIN : Atrcssi m pien.
Une anire l<)i.s je fus dans la prison d'Amour d'où
j'cLJiai'pai , mais maintenant il me ressaisit.
— Réprimander, blâmer, redresser.
Alcns parliers reprehendon e chnfloii et
arezoïi aquells que vezon far he.
f^. et Ferl., fol. ?.?>.
(Quelques bavards reprennent et raillent et plii--
santent ceux qu'ils voient faire Lien.
Drutz RKPREN so que sol dezirar.
H. Brunet : Mas ^adrccll^;.
.\mant bliime ce qu'il a coutume de de'siror.
Conienset lo a repenre.
lionian de la Prise de Jérusalem , loi. S
Il commença à le réprimander.
El REPREHENDIA tPCp fort.
Cat. dels apost. de Pioma, fol 5;.
Il réprimandait trop fort.
Es dregz qn'ieu lo'n reprend a.
Hertrànd de Born : Quan vci.
Jl est jusle que je l'en reprenne.
Honrada en tota re, "
Si que no y a qu'om reprenha.
IlrGUES DE Saint-Cyr : Servit aurai.
Honorée en toute chose, de sorte qu'il n'y a pas
quoi on reprenne.
Prov. Tais cuia repenre autrui,
Que l'autre pot REPEifr.E lui.
Un TROt'BADOl.'R ANONYME, Coblas espnrsiis.
Tel pense reprendre autrui , que l'autre peut ;<•
prendre lui.
Totz honi qui len vol reprendre,
Leu es repres de parlar.
Bernard de la Fon : Leu cliansoneia.
Tout homme qui veut légèrement repÊ-endre . <•■<[
le'gèrement repris de parler.
Part. prés. S' anc jorn fui recrezens ,
Ara m'en sui reprendens.
Bertrand de Born : S'abrils e.
Si jamais je fus affligé, maintenant je suis m'en
btiimant.
Part. pas.
Tant es devergonliatz lo fois repres d' enjan.
Sordel : Sol que.
Tant est dclionlé le fou repris de tromperie.
Stibst. Ai vis inainz repres rcpreudedors.
.\lMEm de Pegiilain : Totz honi
.l'ai vu maints réprimandes rcnrimandeurs
— ■ Reprisé.
i Kl vt'sliinciil , fil l'or (jui oii iihrRi.s,
I Desoz aviii csciipt un pei (ît) grezrsc.
*' Poème iiif Jioccu.
Au vôtenicnt , dans l'ourlot <|tii est repris, ilci-
soiis il avait écrit un p (5r) grec.
«AT. Rependrcr. esp. Reprender. tort. Ilc-
prchendcr. it. Riprendere.
l\i. Repretza , s. f., l'fpriniamlc , cur
1 rection.
: Ren assent;it/. , ben ili^ e ses i;ErRETZA.
( P. Cabdinal : Ali volz.
I liieii scnso , bien Jil et sans correction.
IT. Ripresa.
.'il. RePREHENSIO, REPREENSIO, REl'REIS-
CIO , S. f., lat. REPREHENSIO, IVpii-
, niatide, correction.
Polveras aspras e cozeiis ilc concxios c de
Kl;l'REHE?fSIO.S.
V. et Vert., loi. S;.
Poudres âpres et cuisantes de coriuctions et de ré-
primandes.
Ses REPKEF.NStOS.
I Trad. deB'ede,io\.(i~i.
Sans réprimandes.
Nou deu far causa desonesta ni de nt-
rKENCIO.
Arbre de Batalhas, fol. 78.
Ke doit faire chose de'slionnête ni de réprimande.
CAT. Reprensiô. esp. Reprensioii. port. Rcprc-
hensào. it. Riprensione.
[^'^. Reprendemen , s. m., icprimaiulc ,
correction.
De lauzors o d' ensenbainen
I'". , qui s vol, de reprenuemen.
Lej-s d'amors, fol. /ji.
De louanges ou d'instruction et , qui se veut , de
réprimande.
AKC. esp. Reprendimiento. it. Reprcndiinento.
.'i/|. Reprenuedor , s. ni., rt|j)iman-
(leur, censeur, correcteur.
Ai vis niainz rcpres reprendedors.
.Vi.meri de Pegi'ilain : Totz liom.
,1'ai vu maints réprimandés réprimandeiirs.
Pels crois reprendedors.
Pailet de Marseille : Gcs pcis.
l'ar les vils censeurs.
Àdj Ali fais dics REPRENOEnORS.
i (iAUBEnr , MOINE DK PL'ICIDOT : S' ieu ant.
Avec faux propos répriinandcnr> ■
vwv.
(),3.
\m:. cat. Reprencdor. an<:. esp. Reprcndcdor.
port. Repre/iendedor. it. Riprcnditorc.
'(5. KEPRENn.\HI,K, REPEXUABLE, Cltlj . ,
rt'prcjiable , répréhensible.
Car REPRENDAULEs cra.
Trad. de l'Epil. de S. Paul iiii.v Gtilatas.
Car il e'iait répréhensible.
1.0 sabis de paraula es quiiii de non re-
l'HENUAULA vlda.
Trad. de Bide, loi. S-l.
r,c sage en parole est requis de vie non réprelicn-
sdde.
Que no sia orgollos ni rependables.
Trad. de la reg. de S. Benoit, fol. i3.
Ou'il ne soit orgueilleux ni répréhensible.
^{3. Surprendre, surprendre, sospren-
DRE, n., surprendre, séduire.
Pus Ainor me vol d' ainor surprendre.
Rambaud d'Oka.nge : Si de tioLar.
Puis(|u'Amour nie veut d'amour surprendre.
Ni m' eiigane de re
Diables ni m surprenda.
Foi,(jL'ET DE Marseille : Vers Dieus.
INi me trompe en rien le dialile ni me surprenne.
Part. pas.
Veiaire m' es qu' ieu no siii selli que suelli ,
Si m' a sospRis us grans mais don mi duelb.
G. Aduemar : El temps.
M'est avis que je ne suis pas celui que j'ai cou-
tume, tant m'a surpris un grand mal dont je me
plains.
cAT. Sorpendrer. esp. Sorprender.voivr . Sitr-
prender. it. Sorprendcre.
q~. SoiiREPRENDRE, ?'., surprcudrc, at-
uindre , entourer. ■
Quan ieu mi dons sourepren
De la niia forfailura.
15. de Ventadodr : Couurt cra.
< hi.uul je surjirends nia dume de la mienne for-
l.iilure.
Non a forsa ni sen ,
Can poder d' aigla '1 sourepren.
Deudes de Phades , /tuz cass.
Jl n'a (oice ni sens , quand pouvoir d'aigle i'atleinl.
Flg. Pcccatz la sourepres , car ab un jovcnccll
Al- anior.
f . de S. llonotat
rrclu- 1.1 .■■urpril, car avec un iou>eiicil elle tut
IIIIOUI
636
PRE
La uecL que los souREPKENCiUiir.
Chronifiue des Albigeois, coi. \:>..
La nuit ([ui les surprit,
l'art, pas. Tôt lo segle vei sobretres
D' engan e de galiaraen.
P. Vidal : Baros Jhesus.
Tout le monde je vois entouré de fourberie cl de
tromperie.
Tu restauriest la folia
Don Adam fon sOBRErREs.
P. Cardinal : Vcra vergeua.
Tu restauras la l'olie dont Adam fut atteint.
Tan m' a greninen luos désirs souRErRES.
B. ZoRGi : Aissi col.
Tant mon désir m'a péniblement surpris.
iT. Soprapprendere .
PRENH, PREING, PREN, odj. f., (Ju lat.
PRflEg'Nrtrt.v, grosse, enceinte, pleine.
Pueys li laissa sa inolher prenh
D' un girbaudo , iilli de girhau.
PiLRRE d'Auvergne : Bella m' es.
Puis lui laisse sa femme enceinte d'un petit vau-
rien , (ils de vaurien.
Que cornes nna egua prenh .
Raimond de Durfort : Turcniaiecs.
Qu'il cornât une jument pleine.
Sancta Maria fo prens del Sant Esprit.
Hist. de la Bible en prou., fol. ^8.
Sainte Marie fut enceinte du Saint-Esprit.
ANC. FR. Une tniye prains , laquelle fut...
avortée de cinq gorretz.
Lett.deréin., 1480. Carpentier, 1. 111, co!. .^78.
La montaigne estoit prains.
Si a gelé grant plains ,
Et puis a enfanté. .. , •<
YsOPET, H , fabl. 34. KOBERT, t. I , p. .'^29.
(AT. Prenys. port. Prenhe.
:>.. Prenuat, s, m., fœtus, portée.
Orites... , qnant fcmna lo porta pendnt ,
fai que no pot emprenhar, e, si tant es qnc en-
prenhe, ades gieta lo prenhat.
Trad. du Lapidaire de Marbode.
L'orile... , quand femme le porte suspendu, l'ait
((u'elle nepeul <onr('voir, et, si tant est rfu'clie con-
çoive , incontinent elle ri^jelti- Xefa'tiis.
\. Prenueza, s. f., i^ ios.ses.se , porlt-c.
PRE
(;al)ras... en aiantas regiiis ban layt ses
PRENUEZA.
Elue, de las propr. , fol. 242.
Chèvres... eu maintes réglons ont lait sans portée.
4., Emprenhar, enpreinhar, empregnar,
empreikar, V. , engrosser, rendre,
devenir enceinte, concevoir.
Las femnas raaridadas que se fan f,m-
l'RENHAH en adulteri.
F. et Fert., fol. i4-
Les femmes mariées qui se font engrosser eu
adultère.
Poe la pieuzela Maria...
Empregkar.
Brev. d'amor, fol. 84.
La pucelle Marie put... devenir enceinte.
— Féconder, fertiliser.
Fi'g^. Ayga pluvial... entre totas aygas uiav
util es ad emprenhar la ferra.
Elue, de las propr., fol. i.'Jo.
Eau pluviale... entre toutes eaux est plus utili
\io\irJertiliser la terre.
Pare. pas. Jeu o sai veramen
Qu' empreinatz n' a mais de cen.
GuiLLAU.ME DE Berguedan : Un sirventes.
Je sais cela véritablement qu'il en a engrosse
plus de cent.
Helizabeth qu'es emprenkada.
Los Fil tiaugs de Slaria.
Elisabeth qui est engrossée.
<:at. Emprenjar. esp. Emprenar. port. Em-
prenhar. iT. Impregnare.
;"). Eni>regnatiu , inpregnatiu, adj . ,
fécondatif, fertilisatif, propre à fé-
conder, à fertiliser.
Vent... de avbres espreiinatiu et nutritîu.
Virlul fecondativa et iNruEGNATiVA.
Elue, de las propr., fol. i34 et i i(j.
Vent... des axhres ficondatif et. nutritif.
Puissance fécoudative e\ Jertilisatit>e.
G. Reenprenhar , V., réengrosser, rede-
venir grosse, pleine.
Las cervias..., après la jïart, manjan las
bcrbas camo e sizolis; si reenprenho, el su«-
de las dilas bcrbas lor doua copia de iayt.
Elue, de las propr., fol. 245.
Los biches.. . , après la portée , mangent les herbe';
camomille et sison ; si elles redeviennent pleines ,
le suc desdites herbes leur donne abondance de Inil.
PRi:
7. ImPUEGNACIO, ENPREGNACIO, ENPREN-
GNAcio, s.f., grossesse.
Per razo de rMPKEGWAcro.
Elue. Je las propr., loi. 23.
Par raison de grossesse.
Alratica... prohibeys (!e cuovl, tle entreh-
GNAOïo et de enfantaïueiis.
Trad. d'Albucasis, fol. 35.
Alratica... préserve Je coït , de grossesse et d'en-
fantement.
PREPUCI, PERPiTci, S. m., lat. pr^epu-
Tiu/N, prépuce.
Si lo pREPUCis g-inla la drecliura de la Icv.
Trad. de l'Epie, de S. Paul aux Romains.
Si le prépuce conserve l'observance de la loi.
Del loc dcl PERPuci.
Trad. d'yllbucasis, fol. 2g.
De l'endroit du prépuce.
c.\T, Prepiici. esp. tort. Prepucio. iï. Pre-
puzio.
V^ES, p?V/J., prés.
Be lu pLizon 1' arquier
I'res la Larbacana.
B. Arnald de Montcuc : Er can.
Bien me plaisent les archers près la Larbacanc.
S' a lieys platz albergiiairai
Près de lieys.
G. RtDEL : Lanquan li jorij.
Si à elle il plaît je logerai près d'elle.
Prép. comp. Si de près .savi.s homes vas ,
Leamen no .seras fois ni vas.
Leys d'amors , loi. 3.
Si auprès de sages hommes tu vas, facilement tu
ne seras fou ni vain.
Ad ana fontanella , de très un olivier.
lioman de Fierabras , v. \l^o.
\ une fouLauelle, auprès (Can olivier.
Àdv. Loin lu' es deis oillz , mais del cor m'e.s
lan l'REs.
I'eyrols : Pois m'entremis.
Elle m'est loin des ycuï , mais du cfi-ur elle m'est
.".i près.
Àdv. comp. Ma.s per so Teslau nt-: I'rfs.
Le moine de Mont.mdon : Mosscns.
Mais pour cela je lui suis deprè.'i.
Qae vis la inayrc c 'I liih uv. i-ru:».
Passio de Marin.
(,)iii vil la méio el le lils de prêt.
PRE
637
Ben (o grazilz imies e loinu per les bous
sons qu' el fazia.
A'. d'.'Ubcrt de Sisteron.
11 fut bien honore' près el loin pour les bons airs
'[u'il faisait.
Ni PRES NI LOIN non aten.
HvGUEs DE Saint-Cyh : Servit aurai.
yi près ni loin je n'attends.
ANC. CAT. Près. iT. Pressa.
2. Apres, acli>. , après, ensuite.
xipREs, Dieus , quan los ac forraatz,
l)itz : Creisselz e uiulliplicatz.
Bi-ef. d'amor, fol. 56.
Ensuite j Dieu, ([uauJ il les eut formés, dit:
Croissez et multipliez.
Apres... deboa jarar a lui.
Titre de loSo-
j-lprès... doivent jurer à lui.
ANC. FR. Andui se sont d'ilec torné,
Renart devant, et il après.
Alez devant, g'irai a/>r«.
Roman du Renart, t. 1 , p. iJ3 et lot\.
Ad\'. comp. Pueis 1' a dit en après.
Arnaud de Carcasses : Dlns un vcrdier.
Puis il lui a dit par après.
Seguiretz nie en après.
Fragm. de trad. de la Passion. -
Vous me suivrez par après.
Paraulas que s devou essegre en après.
Régla de S. Benezeg, fol. 1 .
Paroles qui se doivent sa'wre par après.
ANC. FR. En après le roi, la reine et lenr
ûls,... vinrent audit lieu.
MONSÏRELET, t. I , fol. 83.
En après que les armes de Saintré contre
messire Engnerrant furent accomplies.
JtuAN DE Saintré, 1. 11 , p. 308.
Prép. S' APRES cent mais , bc de lieis agnes.
I'. Raimond DE Totii.oL'SE : Si cum celui.
Si , après cent maux , un bien d'elle j'eusse.
Pero ades esper
Qu" APRES r iia m' escbaya
Tais joys que m dcnh plazer.
Pons de Capdueil : Ben es fols.
Pourtant incessamment j'espère... qu'après I.«
tristesse il nie .survienne telle joie qui daiyiie nir
réjouir.
Prép, comp Apres n'tl son repaire.
Bl.ACSs : V.\i rliaiilan.
fiipri.^ lie la sicanc demeure
638
PRE
Tan tost c;ia fou assegnt après n'ela, la pre-
gnet il' anior.
y. de linimimdde Mirinnit.
Aussitôt qu'il fïit assis auprès d'elle, il la pria
(l'amour.
ANC. ESP.
"V'eniea après ciel rey todos los senadores.
Poema de Alexiindro, cop. i38i.
ANC. CAT. Apres, it. Appresso.
l'RESTAR , V., lat. pRaESTARc, prêter.
Fan PRESTAR lurs deniers a liirs messatges.
V. et Vert., fol. 14.
Font prêter leurs deniers à leurs commission-
naires.
Peire, joglar, 11 prestet deniers e cavals.
V. de Bertrand de Born.
Pierre , le jongleur, lui prêta deniers et clievau:i .
Prestas li tro aia guazanhat.
GuiLLALMET : Senlier prior.
Pre'tez-la\ jusqu'à ce qu'il ait gagné.
Part. pas. fig. Diens l'a prestaua
La vida , e non ges donada.
Libre de Seneçiia.
Dieu t'a prêté la vie, et non point donnée.
Loc.fig. An lor querella prestada.
Bertrand de Born : Rassa mes.
Ils ont leur plainte émise.
Siibst. et prov. Alcuuas ves val lo prestar
donar.
V.et Vert., iol. 78.
Aucunes fois vaut le prêter donner.
CAT. ESP. PORT. Prestar. it. Prestare.
1. Prest, s. m., prêt.
Es tôt comtat a usura cant que ne prenda
]ier razon del prest.
V. et Vert., fol. i3.
Est tout compté pour usure quoi qu'il eu prenne
j'.ir raison du prêt.
No m detz a do ni a prest.
Kambald d'Orange : Aras no siscla.
^'e me donna à don ni à prêt.
— Sorte (l'exaction.
Ni albergada, ui do, ni prest.
Ciiut. de Fitinel de 1265. DoAT, l. VIll, fol. iSi)-
Ni droit de gîte, ni don , ni prêt.
Carta sageiada col rey..., conoc qa' el
PREST... li fes hom de graf.
Cartulaire de Montpellier, fol. 200.
La charte scellée avec le roi..., il reconnut que le
prêt... on lui fil de gré.
ANC. CAT. Prest. IT. Prcsto.
PRE
3. Presta, i.y., prêt.
Qnals causas podon csser donadas a presta.
Trad. du Code de Jiislinien, fol. 23.
(^)uelles choses peuvent être données à prêt.
CAT. Presta.
/j. Prestansa, .<■•/., prêt.
Aquel om... qui receup autrui aver en pre-
.STANSA.
2'rad, du Code de Justinien, fol. 2j.
Cet homme... qui reçut l'avoir d'autrui en prêt.
IT. Prestanza.
5. Prestayre , PRESTADOR, S. ni., prê-
teur.
Lo PRESTAYREs deslials , cant ve la panbra
peu pins afazendada e greviada..., lur ven
plus car.
V. et Vert., fol. i/^.
Le prêteur délojal , quand il voit la pauvre gent
plus embarrassée et grevée... , leur vend plus cher.
Mas quan fallio '1 prestador ,
Ko pot far .v. ni .vi. terna.
AlMERI DE PeGUILAIN : Li folll.
Mais quand manquent les prêteurs, il ne peut
faire cinq ni si.x. ternes.
\Nc. FR. Lequel enprunt il renderout dedens
l'espasse de deux luoys, jà soit que V\ près-
terres velîie le terme alongier.
Ann. du règne de S . Louis . à la suite de Joirn'ille,
p. 23o.
t;sp. Prestador. it. Prestatore.
PRESTRE, s. m., lat. vKEsbyvevKiim ,
prêtre.
Voyez Denina , t. III, p. igo.
Un trichayre, prf.stre layre,
Vol que chan, pus sny cbantaire.
Guillaume deBergukdan : Un trichayre.
Un traître, p/v/rt larron, veut que je chante, puis-
que je suis chanteur.
Cant lo prestke chastia los pechadors.
Trad. de Bède, fol. 55.
Ouand le prêtre réprimande les pécheurs.
ANC. FR. U faut certainement qu'il ait le nom
de prestre,
Prestre veut dire vieil.
EONSARD, t. II, fol. i36o.
CAT. EST. port. Preste, it. Prête.
•?.. Preveire, PREiRE , .t. >n., prêtre.
Ni '1 PREIRE secodra l' isop.
Pierre d'Auvergne ; (au bon vers.
!.I !<• piètre secouera le gnuplllou.
l'iils rnKvtiRES c fais :ib:itz.
B. DE Veniadovu : Pus nuis.
Faux prêtres cl ftmx abbes.
ANC. Fn. Ainsinc se puet cil confessicr
Qui vuet son pro\'oire lessier.
Roman de la Rose, v. Il384-
A'ieinfjneiit avant les clercs et \e.& provères .
JoiNVII.LE, p. 28.
CAT. Prcbère. Esr. Prcsbitero. tort. Presbytero.
3. Preveira, PREVEiRiA , S . f. , pivlrisc ,
sacerdoce.
Mal porlara honor al ici ni sei{;noria ,
Pois no la porta a Dien ni a sa preveira.
Le dauphin d'Auvergne : Yeigoiyna aura.
Il portera mal honneur el seigneurie au roi , puis-
qu'il ne le porte pas à Dieu ni à son sacerdoce.
Qui cobeita a aver lo govern de preveihia.
Trad. de Bede, fol. 5;.
Qui convoite d'avoir la direction de sacerdoce,
4. Preveiraria , S. f., prêtrise, sacer-
doce,
Segon la costuma de preveiraria.
Trad. du N.-Test., S. Luc , cii. i .
Selon la coutume de sacerdoce.
5. Preveiraoe, s, m., sacerdoce.
En sant pricveirage ufrires espiritalsnfreu-
nas,
Trad. de la fe Epît. de S. Pierre.
Dans le saint sacerdoce vous otlrirei des ofl'randes
spirituelles.
CAT. Preberatge.
G. Preveirat, ,v. ///., lat. pre.çb>'^erat«.v,
prêtrise, sacerdoce.
Tro que lo bistbes lo get de clercia o, si es
preveires, de preveirat.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 2.
Jusqu'à ce que l'e'vêque le rejette de clericature
ou , s'il est prêtre , de sacerdoce.
CAT. Presbiterat. esp. it. Presbitcraco.
7. PrEVEIRAL, I>REVKYRAL,rtc//., lat. PREV-
B^/ERALw^ sacerdotal.
En la PKEVEYRAL sagran/a
Toma lo pas se» diiptaasa.
Guillaume dk Saint-Didier : Ais»i cum a.
A la consécration sacerdotale le pain cliangc san^
doute.
CAT. ESP. Presbiteral. port. Prcshyceral. n
Prefbiterale
PRE
(^3
})
H. Archii'restre, .9. m., archiprêtio.
Johan, AUCHiruESTKi: de .Sanh Johaii <!(■
Letta.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 139.
Jean , arc/iipre'tre de Sainl-Jcan-de-Latran.
F.sp. PORT. Arcipreste. it. Ârciprete.
9. Ar(;hipreirk , archiprkyre , \ixoni-
PREiRE , S. m., arcliiprêtre.
Alniornier, ARCHirutiRt ,
Ardiaque, prebost ,
De totz me passi tost.
G. RiQDiEn : Pus Dieu.
Aumônier, nr(7/(/)n;7rt'j archidiacre, prévôt, di-
tous je nie passe tôt.
L' Ar.CHiPREYRE C I' avcsqucs.
Leys d'iimors , fol. lO^.
L,' arcliiprêtre et l'ëvêquc.
Del acessamen que n' avem fag dcl arqiii-
PREIRE.
Tit. de 1285. Àrch. du Pioj . , Toulouse, J. Ivj;'..
De l'acensement que nous en avons fait de !'«;•-
chiprctre.
PRETOR, s. m., lat. pr(7etor, préteur.
La luajer poestatz l'en deu destrcnlier, .si
coin es lo PRETOR.
Trad, du Code de Justinien, fol. 11.
La plus grande autorite' doit l'y contraindre ,
ainsi comme est \e préteur.
CAT. ESP. PORT. Pretor. it. Pretore.
2. Pretori, s. m., lat. praetori///;/ .
prétoire.
Adouc meneron Jhesn al pretori.
Trad. du N.-Test., S. Jean , ch. 10.
Alors ils menèrent Jésus au prétoire.
CAT. Pretori. esp. port. it. Pretoria. '
PRETZ, S. m., lat. vRt.Tiu//i, pri.\, va-
leur.
Loc. Elis fan raercat ah ells de far lur obras a
l'iiEs fag.
/'. el l'ert., loi. l.'j.
Ils font marché a\eceux de faire leurs ouvraccs
à prix fait.
Per PRES fach am lui.
Til. de l/|33. Hist. de Niniei. l. 111 . pr., p. 7.3;
Pour prix fait avec lui.
~ Réconipensf.
64o
PRE
Costiiina t's que icn laisse a vos ,
Esta festa , .i. i>res o dos.
Trnd. de l'Evang. de A'icodime.
C'est la coutume que jo laisse à vous , cette fétc ,
un prix ou deux .
— Flg. Mérite, qualité, vertu, valeur.
Paratge d' auta gea ,
Poders d'aur ni d' argerj ,
jNIo us daran ja boa fret/, ,
Si rie cor noa avetz. r
Arnaud de Marueii, : Razos es.
Parage de haute gent , pouvoir d'or et d'argent, ne
vous donneront jamais l)On mérite, si cœur géné-
reux vous n'avez.
Yostre lia pretz es fan poiatr.
Qae sobre totz es enausatz.
Blacasset : Be m platz.
Votre pur mérite est si élevé qu'au-dessus de
tous il est avancé.
Ah trebalh et ab larguctat
Conquier reys pretz e '1 guazanba.
Bertrand de Born : leu chan.
Avec fatigue et générosité roi conquiert valeur
et la gagne.
Prov. Vers es so qa' el reprocbier ditz,
Qae bon pretz creis, on pins loia es auzitz.
Gui d'Uisel : Ades on plus.
Est vrai ce que le proverbe dit, que bon mérite
croît , où plus loin il est oui.
ANC. FR. Quaud les lettres et les scieaces grec-
ques y ont esté en bonneor et en prix.
Amyot, Trad. de Pliitarqiie. Vie de M. Galon.
CkT. Preii. ESP. Prez, precio. port. P?eco. it.
Prezzo.
■2. Preza, s./., valeur, prix, mérite.
Per vostra preza
E per la genlileza
Qu' en vos es.
Amanieu des Escas : Enaquel mes.
Par votre mérite et par la gentillesse qui en vous
est.
ANC. IT. Prezza.
3. Prezar , V., priser, apprécier, esti-
mer, évaluer, avoir du prix.
Quar tôt 1' autre dan
Non PREZERA un guan.
P. Raimond de Toulouse : Mo m puesc.
Car tout l'.T.itrr lîomnKige je ni: priserais )m<; un
•<ant.
PRE
Meus preza vieure que iiiorir.
Arnaud de Marueil : Dona sel.
Moins prise vivre que mourir.
El fai valer valore pretz prezar.
AlMERl DE Peguilain : Ancmais de.
-11 fait valoir valeur et mérite avoir du prix ■
Pane prezeria, si trobar non saapes.
B. ZoRfti : Malaia ce!.
Peu i'aurais de prix , si trouver je ne savais pas.
Part. prés.
Pero, tal rcn ten honi vil , qu' es prezanh.
G. Faidit : Tant ai suferl.
Pourtant, telle chose on tient pour vile , qui est
ayant du prix.
Vos elz del mon la plus prezanz.
Rambaud de Vaqueiras : Era m rcquier.
Vous êtes du monde la plus ayant du prix.
Part. pas. A tal que fos pros e prezatz.
FoLQUET de Romans : Tornatzesen.
A tel qui fut preuK et prisé.
S' anc fui belba ni prezad\ ,
Ar sui d' aut en bas tornada.
Cadenet : S' anc.
Si oncques je fus belle et prisée, maintenant ]<■
suis tournée de iiaut en bas.
Sitbst. Plazo mi '1 pros e 'Ih prezat.
P. Cardinal ; Oui voira.
Me plaisent les preux et les prisés.
ANC. CAT. Presar. port, Prezar. it. Prezzare.
4. Precios , PRETios , aclj., lat. pretio-
siis, précieux , exquis.
Es pus PRETIOS, pus cars e pus valeus
Que peiras pretiosas ni fis aurs ni argens.
Pierre de Corriac : El nom de.
Est plus précieux, plus cher et plus valant que
pierres précieuses ni or fin ni argent.
Nos rezems de son sanc precios.
Pons de Capdueil : So qu' om.
Nous racheta de son sang précieci.v.
Non quier preciosas viandas ni curiosa-
mens adobadas.
V. et Vert., fol. 53.
Ne reciierche pas exquis aliments ni soigneuse-
ment apprêtés.
CAT. Precios, est. port. Precioso. it. Prezioso.
5. Preziu , pRESsiu , adj., précieux , es-
timable.
Tant es adoniva ,
De totz bes preziva. ''" ■
G. RiQUlER : Voluntiers faria.
Tant l'Ile est géne'reusc , en tous biens précieuse
PUR
6. .SoBREPRKCios , nd}., très précieux.
' Aquest pas es sourepreoios « sohrenobl.^
' e sobreben apnrelhatz.
I r. etrerl., fol. 43.
Ce pain est très précieux et très noble et très bien
' apprête'.
';. Preciositat, prfciozkt.\t , s, /., I;U.
PRETiosiTATfw , cxcellencc, valeur,
grand prix.
Celidoni es pevr:i... "landa en virtiit et vn
PRECIOSITAT.
F.luc.delasi>roi>r.,M. \'!>,ty
La cliclidoine est pierre... grande en verln il vn
excellence.
tLa terssa razo per que vergenetat deu rsscr
laDzada mot , es preciozetat.
; f^. et Vert., fol. 96.
La troisième raison pour quoi virginité' doit êlrc
loue'e moult , c'est grand prix.
K-S.C. FR. De fin or et anitres /;rec/o«Ves.
' Roman fr. de Fierabras, liv. IJ, part. JH, eli. 10.
r.\T. Preciositat. esp. Preciosidad. port. Pre-
ciosidade. i r. Preziosità , preziositate, pre-
ziositade.
8. Prez.vnsv, s.f., estime, appréciation.
l'rezaus, prezansa.
' Leys d'amors , loi. 70.
, Kslimant, estime.
9. Apreciar, V. , lat. appreciar/?, ,Tp-
précier.
Part. pas. Mon lognier an apreciat .xxx. t\f-
' . niers.
Lej-s d'amors, M. i3,">.
î\lon salaire ils ont apprécié trente deniers.
Fos estada apreciada.
Tit. de i38^. .'//r//. du Roy.. K . 7.).
Fui c'té appréciée .
' CAT. ïsv. Apreciar. port. Appreciar. ir. .!p-
prezzare, appregiare .
10. Desprezar, despreciar, ?»., lat. mk-
PRETIAR6', déprécier, mépriser.
E'I cbaitieu mon uesprezar
On passarn ciiin vianans.
FoLQijETDK Mabseilli-; : Si cum sel.
Kl mépriser le monde clie'lif 011 nous pa.sson5
comme voyageurs.
Despreciar e lenir vil.
Doctrine des fandnis.
Déprécier cl tenir vil.
L III.
PRE
(y
M
ANC. i-R. Desprisent eX rejettent d'un sour<il
plus qui; stoique toutes choses escriptes en
fVançois.
OEiivres de Du Bellay, fol. 3.
F.t desprise les vents et les flots de Neptune.
Ronsard, t. II , p. 1127.
c\t. esp. Despreciar. port. Desprezar. it.
Disprezzare, dispreqiare.
! I. De.spukczi, s. m., niépri.s.
Lo nEsPBECzi del mon.
Intitulé d'un poème vaudois.
I.e mépris du monde.
ANC. iR. En cestuy despris liacchus tousjours
c;aignoit pays.
Radelms, liv. V, cil. 39.
CAT. Despreci. esp. Desprecio.vav.T. Desprezo.
IT. Disprezzo, dispre^^io.
12. Desprezia.ment, .V. ni., dépréciation,
niépri.s.
Han las eniiMoniessions... en despreziament.
Ln nobla Leyczon.
Ils ont les promesses... en mépri.i.'
ANC. FR. Desprisement \ncroyah\c de tout ce
l)ourqnoy les humains tant veiglent.
Rabelais, Prologue j liv. J.
ANC. ESP. Despreciamiento. it. Disprezzia-
inento, dispregiamento.
i3. Endesprezaii , v. , mépriser, dédai-
gner.
Part. pas. Enaziratz ,
Eufrevohalz,
Endesprezatz.
KsPERDUT : Oui non.
Aflligè, aflailjli, méprisé.
i4' Mekespretz, s. m., niépri.s, dédain,
dépréciation.
-Mosiro renegamen, oblic e mekespretz.
Leys d'amors, fol. f5.
Montrent reniement, oubli et mépris.
CAT. Menjspreii. esp. Menosprecio. port. Ve-
uospreco.
I 5. MeSPREZAU , MENSl'Ur.ZAR , menesprk-
ZAR, menespressar , i'. , mépriser,
dédaii,MU'r.
No deu MI.SPRE/.AR aiiliui.
lirev. d'amorj toi. l^^.
il ne doit p.Ts mépriser autrui.
Si
¥
PRE
Cossirar
E MENSPREZiVR fillllir.
Nat de Mons : Si Nal do Mous.
Cnnsiilerci- <;l mcpriser le faillir,
l.o MENESTREZON coma fcms.
V. et l'crl., loi. p.g.
Le mi'prisenl comme liiniier.
Matran, menespressan K. e sos nicssagitis,
Tio y vole venir.
Philomf.na.
M.Tiraii , mépristint Cliarirs cl ses messagers . n'y
voulut venir.
I'a7t. pas. Que non si;is mesprezatz dels
majora.
Trad. deBède, loi. 2.
(^Hic tu ne sois pas méprise des supérieurs.
(AT. Menjspresar, menysprear. t..sp. Me/ios-
preciar. tort. Menospresar.
lO. Mesprezo, mk>'si>kezo , ,î. m., mé-
pris, dédain, dépréciation, injure.
Lo mayor fays de mensprezo.
Arnaud de Cotign.\(: : Moutdczir.
Le plus grand laix de mépris.
17. MeSPREZAMF.NT, MESPREZ.VMEN, MEN.S-
PEEZAMEN , MENESPREZA3IEN , S. lU. ,
mépris, dédain.
Menesprezamen de totz los Les iF anuest
lunn.
F. et FerL,, fol. 29.
Mej>ris de tous les Liens do ce monde.
Nnils hom , per pauc de sen que aya ,
E ton mensprezamen non caya.
Deudes de Prades , Poème sur les Ferlns.
Oue nul homme, pour peu qu'il ait «le sens , en
Ion mépris ne tombe.
Fig. Fier e roiup , am T espaza del mespt.e-
ZAMEN, r albre que nays d'anior de Les
leniporals.
Brei'. d'iimvr, fol. 5.
Frappe et rorap , avec l'épée du mépris, l'arbre
■|ui naît d'amour dÇs Liens temporels.
l'rov. Fainiliaritatz aparelia mesprezament.
Trad. de Bide, fol. 80.
Familiarité prépare mépris.
ANC. KR. Par l'erreur du mesprisemerit que tn
en a.s aequis.
OEuCres d'Jlain Oiurtie.r, p, Sp?..
ANC. E.sp, Biejtospreciainiento.
PRE
i(H. iMKSPREZAir.K , s, in., méprisaiit .
contempteur.
Mesprezaire de la régla.
Régla de S. Benczcg, fol. 77
.Contempteur àe la règle.
OAT. Menjspreador. e.sp. Menospreciador
n). Mksprezable, adj., méprisable.
Sel.s qae son biesprezabi.es en la glcyza.
Trad. de VF.pit. de S . Paul aux Corinthiens.
Ceux qui sont méprisables dans l'église.
CAT. Menyspreable. esp. Menospreciable .
PREVARIC/VDOR, s. m., lat. PR^/rW
RiCATOR, j>révaricateur.
Establic nii prevaricauor.
Trad. de l'Epit. de S.Paul aux Caliili>.
Je m'établis prévaricateur.
cAT. ESP. PORT. Prevaricador. it. Pra-nricti-
tore.
PREZENTIER , adj. , gracieux , ave-
nant, prévenant, attentif à plaire,
libre, di.spos.
leii serai eu cort presentiers
Entre doinnas e cavaliers.
B. DE Ventadolir : l^els dois.
Je serai en cour attentif à plaire entn; dan:cs rt
cavaliers.
L' acuilbir e '1 geu respos
DoU es PRE.SENTEtRA
Dins son ais.
Bertrand de Born : Domna puois.
L'accueillir et la gentille réponse dont elle es!
gracieuse dans son agrément.
No H siatz ges presenteira,
Mas vergoinosa e pane parleira.
Un troubadour anonyme : Seinor vosqm-.
Ke lui soyez pas prévenante , mais réservée et peu
parleuse.
E '1 rei son pins de faillir prezentier,
Quar greu auz'oni vedar so (jne rei qiiier.
Kat de Mons : Lo voler.
Et les rois sont plus libres de faillir, car dillicilt-
nient on ose défendre ce que roi cherche.
■>.. pREZENTi, ad]., agréable , gracieux ,
avenant.
Us joglarelz pus prezentis.
Pierre d'.\uvei\gnl : Chanlaral ■
Ifn petit jongleur plus avenant.
PREZEPI , s. m., I;U. PRflESEl'lWM ,
crèche.
Viro lo /ilh santa Maria
El ratzEi'i en que jaz.ia.
Los y II G<tugs de la Mitjre.
Ils virent le (ils de suinte Mario en la crèche en
quoi il gisait.
CAT. Pessebre. esp. Pesebre. tort. Prcsopio.
iT. Piesepio, prescpe.
PRIM, (idj-, lat. PRiMKi, premier.
Guillem , trims îest en trobar, a ma giii;i.
T. DES DEUX GUILLAUMES : Gllillelll.
(ùiillaunic , tu es premier en trouver, à ma guise.
M' euseingu' Aiuors qu' ieu fass' adoiit'
Ta! cban que n' er segons ui terlz.
Ans TKiiis iV afrancar cor agrc.
A. U.\NIEL : Kn breu liriza.
Amour m'enseigne que je fasse alors tel cbanl qui
ne sera second ni troisième, mais premier pour af-
francLir cœur aigre.
Seran comj)lit set ans al prim eibatije.
CadeNet : \h leialcor.
Seront accomplis sept ans au premier herbage.
Substantiv. Esta dona paset
En l'ora de la prima.
y. de sainte Magdelaine.
Celle dame passa à l'heure de la prima.
Adv. coin p.
E '1 bel semblan que m fetz al it, i.m,
Quan s' esdevenc qn' auidui nos vim.
-ARNAUD DE Marieil : Doua geuser.
Et le beau semblant que vous me fîtes à l'abord ,
quand il advint que tous deux nous nous vîmes.
La Marchia, Foys e Rodes viiu
Faillir ades als ops de prim.
Glillai.mk de Montagnagout : Belli m'es.
I.a Marche, Fois et Rodez nous vîmes faillir
toujours aux besoins de prime abord.
— Proche parent.
Lo PRIM aya offert et reaiment dcposilada
la sonia.
Fors de Déarn , p. lo85.
Que le proche parent ait offert et leellement de-
posé la somme.
ANC. VK. Le peuple restitué en imprime liberté.
Trad. des Paradoxes de Cicéron, fol. 12.
Ny mousse an bois ne reveslit l'cscorce
Si tendre qu'elle en la prime saison.
KoNSAllD ,1.1, p. 108.
PRI
<iB
Prin jor de mai, si cou) estez couiuiaïu'c.
Roman de Gérard de tienne, v. ^01 S.
i.si'. PORT. iT. Primo.
— DéHcat, (Jélit^, tlégaytl- , mince, sul)
lii, fin , léger.
Mi fes barreyra d' un trim iiiuv.
GlliALD DE B0RNEII. : INuilla res.
Me lit barrière d'un mime mur.
'\Ioral.
Ieu non y vey d' obra sol il ni prima.
Ai.MERi DE I'eguii.ain : Ses nios apicilz.
,1c n'y vois pas d'oeuvre subtile ni délicate.
Puois ieu uii feing , luest los prims cnleu-
dens ,
Saber un cban priuiamenz aiinar.
B. ZoRGi : Puois ieu.
Puisque je me suppose , entre les délicats amants ,
savoir un chant délicatement polir.
En aital rimeta pkima.
Rambadd »'Okan(;e : En aital.
1mi telle petite rime légère,
i'ii^. Pus lo PRIMS verjans botona
De qnc nais lo friig e '1 fueUi.
P. Raimosd de Toulouse : Pos lo prims.
Puisque le verger délicat bouloune de quoi naît
le fruit et la feuille.
.Idverbial, Trazou prim
L' arquier niclbor.
Guillaume de Montagnagout : Belh m' es.
Tirent menu les archers meilleurs.
(.AT. Prim. esp. port. Primo.
:>.. Primessa, PKi.AiEZA , s./., ptimaute.
Hereditat que, jiei' diet de pkimkssa... ,
avenga.
t'orsde Béarn, Y- 1087.
lle'rédilé qui , par droit de primauté..., advienne.
— Petitesse, ténuité, délicatesse.
PRIMEZA et lueniideza de popa^ désigna que
feiiMia lia pauca layt.
Elue, de las propr.. fol. 5l.
Petitesse et de'licateàsc de mamelles indique que
leniiiie a peu de lait.
». Prima.men , (7f/i', , fiticmeiit, subtile-
ment, tlélicalenient, ingénieusemenl.
Seigue'N Jacmes, montes senual/,
E PRIMAMES vos razonatE.
I Uk jACMk (ir.ILL LT nb SiMO.N IJolll A : Seigiic 'N .
644
PIU
Seir;ncui Jaciiic , vous êtes moult scnso , ot ingé-
nieusement vous raisonnez.
S.'iber lin chan primamen .itinar.
B. ZORGI : Punis ieu.
Savoir un chant délicatement polir.
ANC. ESP. iT. Prhnamente.
/). Primas, adi'., d'aborcî , première-
ment.
Primas me amen, pois me van ais.seut.
Poème sur Boéce.
D'abord ils m'aiment , puis me vont liaïssanl.
Adv. coinp. SI'l laisses de trimas enansar.
T. d'Aimeri et de Guillaume de Bf.rguedan :
En Berguedan.
Si je le laissasse s'élancer de prime abord.
En trimas donan.
Couf. d'Jlais, Arch. du Roy., K , 704.
Tout d'abord donnant.
ANC. FR.
Ne set asquels toiner ne asqiiels pr//«e fière.
Roman de Rou , v. 926.
Lors primes s'est levez li prestres.
Fabl.etcont. anc . , t. IV, p. 8.
f). Primer, primier, premier, prumier,
ndj., lat. PRiMARiMv, premier.
Lo PREMIER jorn qu' ieu anc vos vi.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Le premier \o\xT qu'oncques je vous vis.
Ben fo astracx: qui primer sap amar.
GiRAUD DE BORNEIL : ]Non es.
Bien fut heureux qui pre/nitr sut aimer.
Siibst. Ab los PRUMiERs s' es crozat voluntos.
AiMERi DE Peguilain : Ara parra.
Avec les premiers il s'est croise' volontaire.
Adverb. Miels foi'a qu'ieu mnris primier.
Gavaudan le Vieux : Crezens.
Mieux serait que je mourusse premièrement.
Adv. comp. J*er cert lo diable malvatz
Fon DE PREMIER angels crealz.
Bret'. d'amor, fol. 18.
Pour sûr le diable méchant fut d'abord ange créé.
En primier
Quan vi son cors plazentier.
Gaubert, moine de Puicibot : Uns jois.
En premier r^uand je vis sa personne agréable.
Conj. comp. Primiers que ta o aguesses co-
racnsat yeu ho hauria finit.
Leys d'amors, fol. 90.
Ai>anl ']ue lu l'eusses commencé je l'aurais fini.
PRI
ANC. 1- R Tel kuida altreabatie ki e\ prunier cbui.
Roman de Rou, v. 153^.
CAT. Primer, est. Primer, primera, port.
Primeiro. it. Primiero.
6.'PniMIERAMEN , PRIMEIRAMEN, PREMIE-
RAMEN , PRUMiERAMENT, aclv., premiè-
rement, en premier lieu , pour la pre-
mière fois.
De la Glevsa , vos die primeiramen
Que V corr engans.
PùNS DE LA Garde : D' un sirvenles.
Quant à l'Eglise , je vous dis premièrement qur
tromperie y court.
Lo jorn qo' ie ns vi, domna , primieramen.
Guillaume de Cabestaing : Lo jorn.
Le jour <|ue je vous vis , dame , pour la première
J'ois.
Mais PRUMIERAMENT se cove , seynber, ()iie
y pausatz abbat.
Philomena.
Mais en premier lieu il convient, seigneur, que
vous y placiez abbé.
CAT. Primerament. esp. Primeramente. port.
Primeir ameute, it. Prirnicrameiite.
7. pRiMAR , V., primer, dominer.
Part las valen,< prima.
Raimond de MiRAVAL : Aissi m.
Par-dessus les méritantes elle prime.
8. PrIMEIRAN , PRIMAIRIAN , PR1MAYRA>.
PRUMAiREN, ridj., premier.
Falcx laniers es primp-iras
De totz los autres.
Deudes de Prades, Aus. rass.
Le faucon lanier est le premier de tous les autres.
La PRiMAiRANA coi'da s'entoua jotz greumeus.
Pierre de Corbiac ; El nom de.
La première corde s'entonne bas gravement.
SiibstantU'.
Pons (le Rretanba guida los PRuniAiRiiNs.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 80.
Pons de Bretagne guide les premiers.
Adv. comp.
Mai, tôt en priihairia, vnel lie qnesapial/.
Izahk : Diguas me tu.
Mais, tout en premier, je veux bien que vou^
sachiez .
'.Ne. FR. IVenai't l'a /^/rwf/Y/m.ï saisie.
Roman du Renart, t. i , [•. .S|.
rjii
Ce est l'estoile primerntne.
^^ouf. rec. defalil. et cont. aiic, I. Il, p. 329.
«AT. Primerenc.
9. Primordial, «(^//.^ l;it. PRiMORDiAiiv,
primordial, originel.
La ruiMORuiAi. materi.i.
Eltic. de las propr. , loi. 281.
La primordiale malicrc
CAT. ESP. roRT. Primordial, it. Primordiale.
10. Primitil , adj., lat. PRiMiTiv«,y, pri-
mitif.
La Gleisa trimitiva..., segon 1' Evangeli.
Doctrine des Vaudois.
L'Eglise i>rimitive... , selon l'Evangile.
Stihst. Distiactios entr' el primitiu e '1 deii-
vatiu.
Lejs d'amors , fol. 44-
Distinction entre le primitif ci le de'rivatif.
CAT. Primitiu. esp. port it, Primitivo.
11. PrIMICIAS, PRFMICIAS, S. f. pi., lat.
PRiMiTiAS, prémices.
De tolas inas divicias
Dotii demes e premicias.
Brev. d'amor, fol. q().
De toutes mes ricliesses je donne dîmes ei prémices.
Las PRiMiciAs de ton cbainp.
Trad. deBede, fol. 46.
Les prémices «le ton cbarap.
CAT. ESP. PORT. Primicias. it. Primizie, prc-
mizie.
I 2. Primat, a. m., lat. primato, primat.
Que negns arcivesqiies no sio apelatz pri-
MATz ni patriarcas, mas aquels que teno pre-
luieras clotalz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 19.
Que nuls arclievêques ne soient appelc's primats
ni palriarclics, excepté ceux qui tiennent les pre-
mières cilés.
CAT. Primat, esp. Primado , primaz. port.
Primaz. it. Primate.
i''). Aprimar , V. , amincir, alïaiblir,
rendre exigu.
Fig. No vue! ges qne trop m' airimes
Ni trop m' asolilcs ni m limi-s.
Deudes de Peades , Poème sur Us Vertus.
Je ne veux point que trop tu m'amincisses ni
qui- trop lu me subtilises ni me limes.
PRI
645
— Faire imc |)oiiite, pt^nctrer.
Fig. E'I reis frances vai si trop apriiman ,
Et ai paor que veiiiha subre mi.
Bertrand de Born : Euillieta.
Et le roi français s'i.u va beaucoup y<ji.<«n( une
pointe, et j'ai peur qu'il ne vicuuu sur moi.
— RaQner, subtiliser.
l'are, pas. Cels sabliis aprimatz
A oui bel saber platz.
G. lliQLiER : Als subtils.
Ces subtils rajines à qui beau savoir plait.
ANC 1 R. Quar tel quille aloigiiier sa mort
Qui l'aprocbe et aprime forl.
Un j)oi s'est de lui uprimez.
Roman du Renart, t. Il, p. 2^.\ , ut t. 1 , p. 8j'
CAT. .4primar.
14. Apri.mairar, V., ap[)ioclior, avancer.
Part. pas.
Rogers beriiai'tz ca valga que s' es aprim airatz .
L'ivesque de Nemze s' es tuul aprimairatz.
GlILLALME DE TliDELA.
Koger BeruarJ cbevauchc (do sorte^ qu'il s'est ap-
proché.
L'évêque de îs'îmcs s'est taul approché.
i5. Aprimairamen, s, m., primauté,
droits de primogéniture.
De Jacob, sai ieu be per cals sosplautameus
Ac la beuedictio ui 'Is AruxMAiRAMENs.
Pierre de Cuuuiac : El nom de.
Touchant Jacob, je sais bien par quelles super-
cheries il eut la bénédiction el \i:i droits de primu-
geniture.
PRINCEP, s. m., lat. princep^, prince,
principal.
Princeps, ducs e marques.
GiRAt'D DE Calanson : -V lievs cui.
Princes, ducs et marquis.
Son inaudat Ibi i-ki»C£P e Ibi comtoi'.
Ruman de Gérard de Rossilloii , fol. 107.
Sont mandés les princes et les comlors.
CAT. Princep. esp. port. it. Principe.
•X. Prince, prinsi, s. w.,_priuce.
Grau PRINCE per que no s preiiduu cura
Que uo fassan tort.
GiiiLLALME DK Mo.STACNAGOUT ; Pcr lo mon. Vai .
Les ijrauds princes pour({uui ne [>reinu'iil-lls pJ^
biiuci qu'ils ne fassent pas lorl.
646
PRI
Li pins gran
Si croîzavan ,
Li rei e li pniNsi.
Bertrand de Bobn : Fuilhcta.
Les plus grands se croisaient , les rûis et les
princes.
Ai vos ajudal
A conqaerlr cinperi e régnât...
E rey a penre, princes e principal.
Ramdaud de Vaqueiras : Valen marques.
Je vous ai aidé à conquérir empire et royaume...
et à prendre rois, princes et principauté.
iT. Prince.
3. Princessa, s./., princesse.
Fi§^. Reina es de joi ses cotilenso...
E luarqnesa de beu dir sa razo ,
E PRINCESSA.
Galsseran de Saint-Leidier : Puois.
Elle est reine de joie sans contestation..., et mar-
quise de bien dire sa raison , et princesse.
CAT. ESP. Princesa. port. Princeza. it. Prin-
cipessa.
/|. Principat, ,v. m., lat. PRiNciPAT^^y ,
principauté.
De niantenea fay delivrar
Tolz los preysons que van trobar
Crestiuns en lo principat.
V. de S. Honorât.
Sur-le-champ il fait délivrer tous les prisonniers
chrétiens qu'ils vont trouver dans la principauté.
Ai vos ajudat
A conquérir euiperi e régnât...
E rey a penre, princes e principat.
Rambaud de Vaqueiras : Valen marques.
Je vous ai aidé à conquérir empire et royaume...
et à prendre roi , princes et principauté.
E'I principat
Li prec que s gart dels pervers.
Eaimosd de Tohs de Marseille : Ar es hen.
Et la principauté... je la prie qu'elle se garde des
jicrvers.
Fig. El principaz del saL! er istable.s.
Trad. de Bcde , fol. 7g.
La principauté du sage sera stalile.
— Hiérarchie.
Très principatz son d' angels sus es cel.
l^.et Vert., fol. 46.
Trois hiérarcines d'anges sont sus au ciel.
<;at. Principat. Esr. port. Principado. it.
Principato.
PKI
5. Principal, aclj. , pRiNciPALtiv, priii^
ci pal.
Auzon la vos del regidor principal.
r.et Vert.,i'o\.b!\.
_ Ils entendent la voix du régisseur principal.
De inuzica sai yeu tôt aondozaïuens
Quatre tons principai.s.
Pierre de Cordiac : El nom de.
De musique je sais tout pleinement quatre Ion-.
principaux.
Siibst- Los PRiNCiPALS aissi nomnam
En nostra lengua roniana.
Brev. d'amor, fol. l^i.
Les principaux nous nommons ainsi dans notn-
langue romane.
Un PRINCIPAL ordenant et prezident toi/,
les autres.
Elue, de las propr. , foi. a.
Un /Tinci/Jrt/ ordonnant et président tous les autres
— Le fond tl'une affaire.
Tant de principal que despens.
J'^ors de Bearn , p. 1087.
Tant de principal que de dépens.
CAT. ESP. PORT. Principal, it. Principale.
6. Principalitat, s.f., lat. principa
LiTATt'w, primauté.
Principalitat et dignitat.
En la gênerai coinunitat de totas substan-
cias Dieus ba principalitat.
Elue, de las propr., fol. 2 et 37g.
Primauté et dignité.
Dans la générale communauté de toutes substance-.
Dieu a primauté.
7. Principar, ?'., primer, surpasser,
régir.
Li major del ostal del rey de l'ransa co-
incucero a principar sobr'els reys de Eransa.
Cat. dels fipost. de Rama, fol. Cf'j.
Les maires de l'hôtel (du palais) du roi de France
commencèrent à primer sur les rois de France.
(S. Principalmhn, adi>., principalement.
A la bonor, principa lmen ,
De Dieu , lo paire oranipoten.
Brev. d'iimor, loi. 75.
A l'honneur, principalement , de Dieu, le porc
tcut-puissaut.
(AT. Principalmcnt. est. pori . ir. Princi-
pahnente.
PRIOR,.«. m., l;it. vr.ioK, piicur.
loa non sai tan fais coronat
tUeige ni rnior^ ni nbbat.
GtULLAL'ME DE lÎEBClIEDAN : Mal O ff.
Se ne sais si faux couronné clerc ni prieur ni abbo.
Vengut son a Llerins , ileinanilan lo prior.
/'. ,h- S. Honorât.
Ils sont venus à Lcrins , ils deniandcnl le prieur.
Dans cet ouvrage on trouve- -priols,
pour l'niOR.
L'an (le Dieu mil e très cent
Compli lo TRiois son romans.
r. de S. Honorai.
L'an (le Dieu mil et trois cents le /)ric;i;- acheva
son roman.
ANC. I--R. Que li abbé ne 11 prior
Tant les gardoient chicrement.
Fii/il. et vont, «ne, t. II , p. 'i\'^.
CAT. ESP. PORT. Prior. iT. Priore.
2. PraoR.\T , s. ni., lat. i>riok.vt«,s- ,
prieuré.
L'abas si'l det lo priorat de Montaudon.
f^. du moine de ^Tonttiiidon.
L'abbé riinsi lui donna le prieuré Je Montaudon.
CAT. Priorae. Esr. Priorato. port. Priorado.
IT. Priorato.
3. Priorkssa, i>riores.v , .V. /". , lat. prio-
Ri-SSA, prieure, supérieure.
Las terras de la prioresa.
Tit. de 1270. Arch. du Roy., ,T. .j.
Les terres de la prieure.
Domna l'abadessa... la prioressa.
Cnrtulaire du Bui^ue , fol. '^?..
Damel'abbcsse... la^nezi/'e.
PORT. Prioreza.
4- Prioritat, s.f. , priorité.
Totas très ses prioritat. j
Elue, de las propr., fol. !\.
Toutes trois sans priorité.
CAT. Prioritat. esp. Prioridad. port. Priori-
dade. it. Priorità, prioritate, prioritade.
5. .SoTz prior, s. m. , sous-prieur.
Esser SOTZ prior et soz ubatz.
IXe^la de S. Benezeg., fol. 25.
Klre sous-prieur et sous-abbi'.
PRIVAT, nt//., lat. i'riv,.t«v, privé,
inlime , secret, particulier, eoiimi.
PRI
647
Aras fai per vcrtal
Que Mil a autr'aïuic privât.
n. DE VENTADt)VU : Accosselhilz.
Alaintcnant je sais par vérité qu'elle a autre ami
intime.
Aurau can e lebrier
Uel coinl', e s'auior pri\ ada.
Bertrand de Uorn : Rassa mes se.
Ils auront chien et lévrier du comte, et son alla-
cliement intime.
Dis rcniperaire : Tuelh siatz de mon co^sel
PRIVAT.
Piomim de la Prise de .îcrusalem, fol. 8.
L'empereur dit : Je veux que vous soyez di' mon
conseil prit'é.
Ane non vi fan salvatge,
Mais pueys fon manlers e privatz.
GlRAVD BE BoRNEiL : îso puesc sofrir.
Oneques je ne vis si sauvage , mais après il fut
familier et prii'é.
De totas encontradas
lislranlias e privadas.
Arnaud de Marijeil : Bazos es.
De toutes contrées étrangères et connues.
Siibst. Non pas solaïucnt als bos et als privât. ,
mas aïs non doclrinaz.
Trad. de Bede, fol. 74.
ÏN'on pas seulement aux bons et aux intimes, mais
aux non instruits.
Âdv. Comtan privât e pales.
f^. de S. Honorât.
Ils content particulièrement et publiquement.
Adv. comp.
N Aimais fai lom en sa cambra
De scf aident, cjuan a privât s'en intra.
Guillaume de Saint-Gregori : Ben grans.
Le seigneur Aimar fait lumière en sa chambre
de suif ardent, quand en secret il s'en entre (rentre).
ANC. l'R. Où qne je soie', gc sui vostreyjr/Vt-.
Roman d'Affolant, v. ijJJ2.
N'c vaudroit-il pas mieux que cela eust eslé
dit à part et eti privé.
Amyot, trad. de Plutartjue Morales, t. 1, p. 321.
<;at. Privât, esp. port. Prirado. it. Privato.
1. Privada, .1./., amie.
Preguct una sia privada
Que anncs eu cclT eni-ontrada.
/'. de S. Honorai.
Pria une sienne amie qu'elle allât dans celle
coiitri'c.
— Privé . lalriiir.
6i8
PRÎ
Poyrii' en pr:vadas et en lagz luocz.
r.efrert.,ii,\.iio.
Pourrir en j'rii'cs et en vilains lieux.
OAT. ESP. roKT. Privada. IT. Privata.
"î. Privadamen , adv., privémeiit, par-
ticulièrement, secrèteraetit.
Alherguet pkivadamen e seladanien en la
oieutat.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. i .
Il séjourna privément et secrètement dans la elfe'.
Anet s'en a la vinha un ser privadamln.
f. de S. Honorât.
11 s'en alla à la vigne un soir secrèlenienl.
ANC. FR. Tant qu'eussiez à cest péchière
Privéement nn poi parlé.
Roman du Renarl, t. i\^\^ ., p. 38.
CAT. Pr'wadainent. esp. port. Privadamente.
IT. Privatamente.
4. Privadeza , PREVADEZA , S . f. , pri-
vauté, familiarité, habitude.
El amava nna domna de gran valor, et avia
gran prevaueza ab ela.
V. de Ram.baud de Vaqueiras.
Il aimait une dame de grande valeur, et avait
gi'andc primauté avec elle.
Nuls hom non pot conoisser lo sen de las
Saintas Scripturas si non o aprent per la pri-
vadeza de liglr.
Trad. de Bede, fol. 8.^.
INul homme ne peut connaître le sens des Saintes-
Ecritures s'il ne l'apprend par V habitude àe lire.
5. Privar, V., lat. PRiVARe, priver, ca-
cher,
La PRIVA , deshereta de toiz sos bens et he-
retages.
Tit. de 1399. JuSTEL , Hist. de la maison de Tu-
renne, p. \'i(\.
La prii'e, déshérite de tous ses hienset héritases.
Coins de Tolsan , ja non er qu'ie ns o priva ;
Veiaire m'es que'l gueira recaliva.
Montan Sartre : Coms de.
Comte de Toulouse , jamais il ne sera que je
vous le cache; il me semhle que la guerre se ral-
lume.
Part, pas, Couia Valent, T einperador... agues
PRIVADAS motas glieias de lors pastor.s.
Cal. dels apost. de Rama, fol. 47-
Gomme Valens , l'empereur... eut privé de nnm-
hreuscs églises de leurs pasteurs.
CAT. ESP. PORT. Privar. it. Privare.
PRO
6. PniVACio, PRiVATio, .V. /;, lat. priva-
Tio, privation, perte.
Ab pRivATio de votz.
Elue, de las propr. , fol. Zj^.
- Avec privation de voix.
Per negatio o per privatio.
Leys d'amors , fol. 45.
Par négation ou par privation.
CAT. Privaciô. esp. Privacion. port. Privacno
iT. Privazione.
7. Aprivadansa, s./., familiarité, pri-
vante.
Per sel' APRiVAHANSA qae davan lor anri^i
fâcha.
Liv. de Sydrac, fol. 64.
Par celle familiarité que devant eux il aura 11
faite.
8. Aprivadar, V., apprivoiser, familia-
riser, rendre familier.
No lor deves inostrar bêla cara... ni els
APRIVADAR de te.
Liv. de SjdraCj, fol. 64-
Tu ne leur dois montrer belle mine... ni \ci fami-
liariser avec toi.
Pneis , quan s' ira aprivadak ,
Hoiii li mostre la carn denan.
Deudes de Prades, jiitz. ca.is.
Puis , quand il ira s' apprivoisant, qu'on lui
montre la chair devant.
Moral. Aprivadar pot hom estranhas gens ,
Et estranbar les pus propdas parens.
Serveri de GiRONE : Cava\crs.
On peut app/-ivoiser\es gens farouches, et rendre
farouches les plus proches parents.
Part. pas. Tant 1' ai aprivadat.
Deudes de Pbades , .^uz. cass.
Tant je l'ai apprivoisé.
PRO, PRON, adv., prou, assez, beau-
coup.
Qnan me soi pro trebalhalz,
leu jet defor anidos mes bratz.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Quand je me suis assez tourmenté , je jette dehors
mes deux hras-
Subsc. Del papa , sai qne dara largamen
Pro del perdon e pane de son argen.
Bertrand d'Allamanon III : D'un sirvenles.
Touchant le pape, je sais qu'il donnera largement
beaucoup du pardon et peu de son argent.
.-idv. comp. No n' ai ratengut
Ni padc ni PRO pei negna anli' afaiii'.
P. Raimosd de Toulolsk : No m puesc.
Je n'en ai retenu ni /nu ni prnu pour nulli' aiiliL-
aftairc.
Qu" om no li pnesca esscnhar
Petit ni pro.
MaRCABRus : Corleiamen^.
(^)u'on ne lui puisse appren<ire peu ni beaucoup.
ANC. FR. Ce qui se f.iil bien , se (uh prou vi^lc-
iiient.
IJi; Baiitas , p. 2.'|.
Entre peu ou prou de durée, il n'y a lien
tle différence si nous le comparons avec l'in-
finie éternilé.
Amyot, trad. de Plularrjue. Morales, t. IV. p. sHg.
iT. Adv. Pugnate forte et pro.
GUITTONE D'AeEZZO , lett. III , p. \' .
CAT. Prou.
PRO, l'ROX, .?. :n., profit, avantai,'('.
Si qa' ieii n' aia tôt lo pro ,
Et el la belba razo.
B. DE VentadoiiR : Accsscllatz.
De sorte que j'en aie tout le profit , cl lui la belle
raison.
S' ieu mneir aman per vos, cug far mon rroN.
Blacasset : Gerra.
Si je meurs pour vous en aimant , je crois faire
mon profit.
Loc. Vei que nnlha pro no m te
"Ves lieis qne m' anci e m cofon.
B. DE Ventadour ; Quan vei la.
Je vois que nulle profit ne rae tient vers celle qui
me tue et me de'lruit.
Per pron tener, es hom apelhatz pros.
P. Cardinal : Jeu trazi piegz.
Vaur profil tenir, l'homme est appelé preux.
En mains afars que no us tornon a pron.
T. DE Blacas et de p. Vidal : Peire Vidal.
En maintes affaires qui ne vous tournent à profit.
Loc.fig. Podetz dire vostre talan ,
Que nii no tenetz pro ni dan.
CadeXET : S' ieu ar csdevcnia.
Vous pouvez dire votre désir, vu que vous \\>: me
tenez profit ni dommage.
Prov. Com lo proverbis diiz :
Non es tôt bel so que pro te.
Deijdes de Prades , ÂUZ. ClISS.
Comme le proverbe dit : N'est pas tout beau ce r|ui
prcifil tient.
Atsc. FK. A nul pro ne lai pnet venir.
2' l'rad, du Chnstuiemenl. coulr 2ï.
PRO
<>I9
Plus ala li aofii prou ke li vostie quéraiit.
Rnmitn deRou, v. 34 1?--
lievcz a.ssez , bon preu vous face.
Fahl. et cont. anc, t. I , p. 365.
Fsp. IT. Pro.
->. Pkofif.g, profikyt, .s. m., profit.
A ina lionor c profieyt.
Titre de io8o.
A mon honneur et profit.
Scnlier, antra via
Prenetz fat qne n» sia
De PROFiEG major.
G. KiouiER : L'autre jorn.
Seigneur, autre voie prenez telle qu'elle vous soit
àc profit plus grand.
CAT. Profit. ESP. Provecho. port. Proveito. it.
Profitto.
^. PrOFF.CHOS, PROFETCnOS , PROFirnOS ,
PROFEiTos, adj., profitable.
Quan no vol creire son sirveu .
De cosselb profechos e bo. '
B. Carbonel :Cor diguas ine.
Quand il ne veut pas croire son serviteur louchant
conseil prcfitable et bon.
Atemprada vianda es profeitosa al cors e
a r annn.
Trad. de B'ede , fol. 52.
Nourriture tempérée est profitable au corps et à
l'âme.
Ta paraaia e tos sermos
Sia tot'ora profetchos.
Deudes de Prades, Potime sur les Vertus.
Que la parole et ton discours soit à toute heure
profitable.
Conoisens tolas las davaa ditas cauzas csser
profichozas als ditz cussols.
Cartulair^ de Monlpellierj fol. 82.
Connaissant toutes les devant dites choses être
profitables auxdils consuls.
CAT. Profitas. ESP. Provechoso. port. Provei-
toso.
/|. PrOFECHARLF. , l>ROFICHAnTK , PROFEI-
TABi-E, (icij., profitai)lo.
Ncgus homs non ama negana caniia , si
110 se cuia que li sia bonorabla o delecbabla
O PROFECIIABLA.
^. e< ^ert., fol. Si.
Nul hoiiiiiio n'aime nulle chose , s'il ne priisc p.H
i|u'i-lle lui soil honorable ou ilclectable ou /infita/de
8->
G5o
PRO
Ni'guua Citusa ruuiMCUAiiLA a aiosseuLor.
Roman delà Prist: de Jérusalem, fol. 2.
ISulle chose prqfi'Citble à monseigneur.
"Vanas e non profeitablas fablas.
Trad. de Bide, foLSl.
Vaines et non profitables fables.
ANC. CAT. Profitable, it. Profitlabile.
,'». Profeit.\ncza, s.f., profit, avantage.
L'antre, entre las peyras, uou faczia pro-
TEITANCZA.
L' /évangeli de li i/natre semencz.
L'autre, entre les pierres, ne faisait profit.
fi. Profeitozament , adv. , profitablc-
mcnl.
Kscbival plu.s profeitozament.
Trad. deBede, foL 45.
Esquive' plus profitablement.
anc.fr. Graudement couforlc et projfitable-
ment conseillé.
OEiicrcs d'Alain Charlier, p. 36o.
CAT. Profitosament. esp. Provechosamente.
PORT. Proi'eitosamente. it. Pr-ofittevol.
mente.
7. PrOFECHAR, PROFICHAR , PROFEITAR ,
PROFiTAR, V. , profiter, tirer profit.
Fai PROFECHAR, qocc (lia,
Cals que son en bona via.
Brei'. d'amor, fol. 102.
Fait profiter, chaque jour, ceux qui sont eu
lionne voie.
Cal cosa profeita al orne ?
Doctrine des faiidois.
Ouelle cliose profite à l'iiorame?
El eis no s' o sap devezir
Tan gen que s paesca proficuak.
Pierre d'Auvergne : De Dieu no.
Lui-même ne se le sait diviser si bien qu'il puisse
(en) tirer profit.
Part. prés. Las doas profechans
Son, e de pretz enans.
G. R1QUIER : Si m fos.
Les deux sont profitantes, et de mérite avance-
ment.
ANC. CAT. Profitai. ANC. ESP. Provcchar. it.
Profittare.
8. Aprofechable, «c//., profitable, utile.
Segon que cascus sera plus aprofechables.
Trad. de la règle de S. Benoit , fol. 17.
.Selon que chacun sera plus utile.
PRO
Aque.st enguens a mot de vertulz , que so
AiT.oFECHAiii.As a las gens que n' an Lczonli.
Liv. de Sjdrac, fol. 1^3.
Cet onguent a moult de vertus , qui sont profita-
bles aux gens qui en ont besoin.
ESP. Aprovechahle.
9. Aprofichablamen , ««-/i'. , profitable
ment.
Dociors lieg subtllmen o apkoficuab(.a;\ien
Lejs d'amors, fol. 99.
Le docteur lit subtilement ou profitablement.
ESP. Aprovechadamente.
10. Aprofechar, aprofiechar, appro-
FiTAR, ?>., profiter.
Podo nozer o APROFEcnAR.»' — A 1' ariti.t
non podo re aprofechar.
Aissy coma la medecina non aproiiecha if
a la plaga can lo fers es dedins.
Lii'. de Sjrdrac, fol. 77 et gj.
Peuvent-ils nuire ou profiter? — A l'âme ils ni:
peuvent point profiter.
Ainsi comme la me'decine ne projite point à i.i
plaie quand le fer est dedans.
Coma en los motz... approfitar. '
Lejs d'amors, fol. 1 15.
Comme en les mots... profiler.
CAT. Aprofitar. esp. Aprovechar. port. Ai>ru-
veitar. it. Approfittare .
1 1. Aprofichabletat , s.f., améliora-
tion , perfectibilité.
Per la cnfermetat e la no aprofichacî,ei\t
d' el.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Hcbreii.v.
Par l'inûrmite' et la non perfectibilité de lui.
PROA, s. f., lat. PRorA, proue.
Cant per la proa près V azanra.
V. de S. Honorât.
Quand par la proue il prit la tartane.
CAT. ESP. PORT. Proa. IT. Prora.
PROAR, V., lat. PRoZ'ARf?, prouver,
tlémontrer.
Tôt quan en dîc entr'els fins amadors
Pose ben proar, qu'es vertatz e mesura.
PiSTOLETA : Sens e sabers.
Tout ce que je dis entre les fidèles amants je puis
bien prouver, vu que c'est vérité el mesure.
PRO
— ^Eprouver, constaier, vi-rificr.
FortiH7. e'I focz proa l'anr e l'argent.
Trad.de Bide, fol. 81.
La fournaise et le feu éprouve l'or et l'argent.
Aras pot hom conoisser e rnoAR
Que de bons faitz ren Diens bon gnizarJo.
K.\MB.\UD DE Vaqueiras : Aras pot lioni.
Maintenant on peut reconnaître et constater que
<lo bonnes actions Dieu rend bon guerdon.
Fig. A la cotba pot hom proar
Amie de bocba.
Pierre d'.\iivergne : Aliaus que.
Au Lesoiu l'on peut éprouver ami de Louche.
Part. pas. Non e.s amor.s, anses engans proatz.
T. DE Blacas et de p. Vidal : Pcire.
Ce n'est pas amour, mais c'est tromperie prouvée.
Ayzo es cauza proada.
F. de S. Honorât.
Ceci est cliose prouvée.
CAT. ESP. Probar. port. Provar. it. Provare.
1. Prova, proa, s.f., lat. proba, éprou-
vette , sonde.
"Vos io coretz e sabetz co ,
Ab nna prova de lato.
Deudes de Prades , Ahz. cass.
Vous le parcourez et vous savez comment, avec
une sonde de laiton.
Li qnal panzeron la proa e troberon .xx.
passes.
Trad. des Actes des Apôtres j ch. 27.
Lesquels posèrent la sonde et trouvèrent vingt pas.
CAT. Proba. ESP. Prueha. port. it. Prova,
pruova.
3. Proazo, probatio, s.f., lat. pro-
BATio, épreuve, essai.
Parti se de la folla proazo que a%ia faita.
V. de Pons de Capdueil.
Il se départit de la folle épreuve qu'il avait faite.
Pas a daninament , mas a probatio.
l'rad. de Bide, fol. io.
Pas à damnation , mais à épreuve.
ANC. FR. La probation de vraye amour gibt
en fait.
Trad. de S. Bernard. MoNTFAf CON , Bib. Libl.
.Ms., p. l'igo.
CAT. Probaciô. esp. Probacion. port. Prova-
cào. IT. Probazionc , provnzione , pro-
vagionc.
PRO ()5 1
!\. PrOANSA, PROBANSA, l'ROVANSA , i./. ,
j)reiive.
Proansa , so es leials demostransa d' aqnel.i
<'.iusa dont es doples.
Trad. du Code de Justinien, fui. 27.
Preuve, c'est loyale démonstration de cette chose
<Kint est doute.
De falsa carta o de falsas proransas.
FordeMontcuc. Ord.dcsJt. deFr., U|()3,
t. XVI , p. 129.
De faux actes ou de fausses preuves.
Aras dignam d'aquelas provansas qoe son
failas per estrumenis.
Trad. du Code de Justinien, fol. 2q.
Maintenant parlons de ces preuves (jui sont faites
par instruments.
ANC. FR. Parle/)/-oi/i'rt«cAedes.Tncbiensescrips.
Cartulaire 21 de Corbie. CA!\PENTiEn , t. 111 ,
col. 'joG.
Mostrèrent du fet la provarice.
Nouv. rec. defabl. etcont. anc, t. Il, p. 3l6.
ESP. Probanza. port. Provanca. it. Provanza.
5. Proaire, s. m., essayeur, exami-
nateur.
La toisos de la lana...
Don fo Gedeons proaire.
Pierre de Ccbdiac : Domna dels.
La toison de la laine... dont Gédéou fut essajeur.
ESP. Probador. port. Provador. it. Provatore.
6. Provament, s. m. , épreuve, essai.
Lo PROVAMENT de l' obia es compliment de
r amor.
Doctrine des Vauduis.
L'épreuve de l'œuvre est complément de l'amour.
IT. Provamento.
7. Aproar, aprobar, V. , lat. a/jpro-
BARe, approuver.
Losqnals enten aproar l'a vesq nés de Caoriz.
Tit. du XIII' siècle. Doat, t. XVIII , fol. 78.
Lesquels entend rt/>/.iroi/Pfr l'évêque de Cahors.
CAT. ESP. Aprobar. port. Approvar. it, Ap-
provare.
— Éprouver, essayer.
Part. pas. fig. No fo anc- bos ccl que non e»
APROA T per la asprcdat dels mais.
Trad. de Bcde,(o\.Gi.
Ne fut jamais bon celui qui n'est pa» rpronve
p.ir r^prclé des maux.
652
PRO
ValLeii... et ai'Robat en bonas veilas.
Gcnolugia ciels contes de Tholoza , j>. 3.
Vaillant... et éprouvé en bonnes vertus.
8. Aproratiu, culj., approbatif.
Que APKOBATIU.
l-'eys d'amorSj loi. j^.
Que approbatif.
LSP. Aprobativo.
<y. COMPROBAR , r>. , lat. COMPROEARe,
prouver, approuver.
Part. pas. Om comprobat qu' en fossetz. . per
batailla.
Titre de 960.
Homme proufé (\\ie vous en fussiez... p.ir bataille.
— Éprouver.
Subst, Al coMPROBAi) o pcT batala venend o
que combatre no n' ans.
Titre de loaS.
A Véprciwe ou par bataille venant ou qui com-
battre n'en ose.
<:at. ESP. Comprobar. roiiT. Cornprovar it.
Coinprohare .
lu. EspROAR , ESPROHAR , V., éprouver,
vcrilîer, reconnaître.
En Gnillen dis qu'el o voila esproar.
F. de Guillaume de Balaun.
Le seigneur Guillaume Jit qu'il voulait éprouver
rela.
Lo fuocs ESPROA lo fer.
Trad. dehède Jo\. [\b.
Le feu éprouve le 1er.
Fig. A la cocha pot hom son amie esproah.
Roman de Fierabras j v. 730.
Au besoin on peut éprouver son ami.
Part. pas. Si non es premieyramens ben es-
PR0HAT7..
Coma bona moneda ben esprohada.
F. et Vert., fol. 83 et Sp.
S'il n'est premièrement bien éprouvé.
Comme bonne monnaie bien éprouvée.
ANC. Kii. Al besuîn est truved l'ami e épriived.
l'HlLlPPE ThAN , Liv. des Créatures.
1 I. EspROADAMKNS , adi\, (l'uiie manière
éprouvée, avérée, certainenieut.
Mot ESPROA DAM EN.S.
Trad. des Attes des Apôtres j cli. 1.
Moult certainement.
PRO
\i. EsPROA, S./., épreuve.
Per sas bonas armas, las quais el ben sap de
bona ESPROA.
Arbre de Batalhas, fol. 77.
Par ses bonnes armes , lesquelles il sait bien de
bonne épreuve.
l3, ESPROANSA , ESPROV.\NZA , S. f. ,
épreuve, essai.
Pos de Capdnelh fon lo plus aiegres homs
del mon , e dis que mais no faria esproansa.
F. de Pons de Capdueil.
Pons de Capdueil fut le plus allègre liomme du
monde , et dit que davantage il ne ferait épreuve.
Comtet li tôt l'isquern e com o fes per es-
PROAKSA.
F, de Guillaume de Balaun.
11 lui conta toute la plaisanterie et comment il b.
fit pour essai.
Non las jutges doncs per semblanza ,
Mas per ver e per esprovanza.
Deudes de Prades , Poème sur les Fertus.
Que tu ne les juges donc pas par ressemblance .
mais par vérité' et par épreuve.
i/J. EspROAiRE , S. m., essayeur, exa-
minateur.
Jeu sni assatz esproaire.
Mabcabrus : El son.
Je suis assez examinateur.
ANC. FR.
Quelque morceau (Tesprouveur de trîacle.
J. Marot, t. V, p. 85.
i5. Reproar, reprovar, v., lat. repro-
BARe, réprouver.
Provi, aprovi, reprovi.
Leys d'amors , fol. go.
Je prouve , j'approuve , je réprouve.
Subst. Que non caia en reproar.
Trad. de la i'<: Epître de S. Paul à Timothce.
Qu'il ne tombe pas dans le réprouver.
Part. pas. Mas aquest sian reproat.
Trad. de la f'' Epître de S. Paul à Timothce.
Mais que ceux-ci soient réprouvés.
Mays volgra esser morts que si 'Ih fos re-
PROVAT.
Roman ds Fierabras , v. 1379.
Davantage il vaudrait être morl que s'il fut ré-
prouve.
cat. ESP. Rcprobar. port, Reprovar. 11. Ri-
provarc.
PRO
16. Repropcue, s. tu., reproche, hlâiiu'.
Ses negnn orguelh e ses ticgun RErRorciiii.
Zii'. de Sydrric, loi. 37.
Sans nulle insolence et sans nul reproche.
No tl fiissa a ver keprocht..
Trad. deBèdc , fol. 70.
Qu'elle ne te fasse avoir reproche.
ESP. Reproche.
17. Reprochier, .y. m. , reproche, ou-
trage.
De REPRocHiERS sadoliitz.
Passio de Maria.
Rassasié d'outrages.
18. Reprochament, s. m., reproclie ,
blâme.
Apres ma mort n'anran reprochament.
Si sai mi laisson près.
Richard Coeur-de-Lion : Ja nuls.
Après ma mort ils en auront reproche, si ici ils
me laissent prisonnier.
Per qne Diens lo tornet en grans reprociia-
MENS.
Pierre de Corbiac : El nom de.
C'est pourquoi Dieu le tourna en grands re-
proches.
j(). Repropchar, V., reprocher.
No m pot dir nnls hoin , ni repkopchar
Qa' anc, en gnerra, m volgnes de vos lunhar.
Rambaud de Vaqleihas : Senber marques,
^'e me peut dire nul liomme, ni reprocher quv
oncques , en guerre, je voulusse m'éloigner de vous.
ESP. Reprochar .
20. Reprochier, reprovier, keproier ,
s. m. , proverbe.
Vers es lo reprochier c'om di :
Tal se cnîa calfar cjne s'arl.
Amameu des Escas : Dona per.
tst vrai \c proverbe qu'on dit : Tel se croit chauf-
fer qui se hnile.
Del REPROVIER mi sove :
Qui non contradilz autreia.
Peyhols : Nuls hom.
Du proi'erbe il me .souvic'nl : (}ui ne contredit
octroie.
E'I REPROiERs es vcrtal/. :
Del cal seignur tal inainaila.
T. DU DAl'Plll!» D'At. VEP.'iNi: ET UK UeKTHAND PE
tA Toi'R : Maure).
PRO
65?.
Et le proi'erbe est vc'ritc' : Duquel seigneur tel
domestique. ■■ , ■
ANC. FR.
Ke Lien savès, ja n' iert , en reprovier,
D'orgellex cner, bone cancons cantée.
Le Roi de Navarre , clians. I^-
PROBiVGE, V. ni., laf. propao///ewj ,
pruviii.
Probage es novel rani naysbcnl del llagel
o siiinmitat de la vit jazent jns terra.
Elue, de las propr., fol. 217.
Le provin est nouveau rameau naissant du fouet
ou sommité du cep de vigne gisant sous terre.
J>. PrOPAGINAR , PROBAJONAR , PROBAIO-
NAR , V., du lat, PROPAGARt'^ pi'O-
vigner.
I'rodaiomar , es le flagel de la vit colgar,
qui après leva novels vilz, e la vinba multi-
plica... formant... probages.
Elue, de las propr., fol. 217.
T'rovif^ner, c'est le fouet du cep couclier, qui
après pousse de nouveaux ceps , et là vigne multi-
plie... formant... provins.
Parc. pas. Tit requier que sia descanssida...
podada... prupaginada.
Elue, de las propr., fol. 228.
La vigne requiert qu'elle soit déchaussée... tail-
lée... provignêe.
ESP. CAT. port. Propagar. it Propagginare.
PRODIGUE, adj., lat. prodigua, pro-
digue , dépensier.
Prodigues , so es degastaire de las soas
(^'lasas.
Trad. du Code de Justinien, fol. 5.
Prodigue , c'est dissipateur des siennes chose*.
CAT. Prodig. ESP. PORT. IT. Prodigo.
?.. PaOniGALITAT , s. /., lat. puoiugali-
TXTern , prodigalité.
Prodigalitat, folla largncjz.a <|iie fjy follas
despensas per la favor del segle.
/'. et Vert., fol. 8.
Prodigalité , fulle largesse qui fait folles dépense»,
pour la faveur du siècle.
Diinar .se» rase ni ses mesura... , es projiiga-
I.ITAT.
../;•///•,• de Ualalhas , fol. ati.'j.
Donner sans raison ri s.inj n\rsure..., c'ol prvdt-
finlitc.
654 PRO
CA.T. Prodigaîitat. esp. Prodigalidad. port.
Prodigalidade. it. Prodigalità, prodigali-
tate, prodigaUtade.
PROLIX, adj., lat. prolixw.^, prolixe,
diffus, étendu.
Seijno lonc e froliss.
Trad. d'AlbucnsiSj fol. (.
Discours long el prolixe.
CAT. Prolixo. ESP. ProHjo. port. Prolixo. it.
Prolisso.
1. Prolixitat, s.f., lat. prolixitati?/»,
prolixité.
S'enueio de prolixitat et de longueza.
Cal. dels apost. de Ptot?ia, loi. 2.
S'ennuient de prolixité et de longueur.
CAT. Prolixitat. esp, ProUjidad. port. ProU-
xtdade. it. ProUssità, prolissitate, prolissi-
tade.
PROP, ad(\, lat. PROpe, proche, près,
auprès, après.
Ane tant non amey luenh ni prop.
AliNAUD DE Marueil: Doiia sel.
Oncques tant je n'aimai loin ni proche.
Prop a guerra qni l'a en mieg son .sol.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Proche a guerre qui l'a au milieu de son sol.
Adv. comp, Pnesca hoEj dir doas vetz prop e
prop.
■Lej's d'amorSj fol. 5^.
Qu'on puisse dire deux, fois proche à proche.
Qaan , de prop, la pnesc remirar.
B. DE Ventadour : Quan lo.
Quand , de près, je puis la contempler.
En prop non er vostres mon cor ni mieus.
AiMERi DE Peguilain : Nuls homs non.
En proche (bientôt ) ne sera vôtre mon cœur ni
mien.
Prép. Trespassa Ih'iina generacios prop l'antra,
Z(V. de Sjdrac, fol. 14.
Trépasse l'une génc'ration après l'autre.
Prép. comp. Prop de Rolan sai qne l'a mes.
Guillaume de Berguedan : Cossiros cant.
Près de Eoland je sais qu'il l'a mis.
Ben volgra que Lemozis
Fos pla.s PROP DE Manritainha.
FoLQL'ET DE Marseille .- Ja no volgra.
Bien je voudrais <iuii Limousin fût ))lus près de
Mauritanie.
PRO
Adj. Crei qu'el jorn mi sia prots.
Guillaume de Cabestaing : Ar vei qu'em.
Je crois que le jour me soit proche.
Al pins prop dels parens lor.
Charte de Grcaloii , p. 88.
Au plus proche des parents leurs.
ANC. FR. Par tuz li champs ki^ro/'esteient.
Roman de Hou , v. 6893.
'l'ii soies prof et aprestez.
2" Trad. du Chastoiement , cont. i3.
(;.\T. Prop. ANC. it. Prope.
1. Propi, adj., proche.
Dix qae, per tôt qnans de propis pareuî
avia , elh no daria .1. denier.
Philomena.
Dit que, pour tout (ce) que de proches parents il
avait , il ne donnerait pas un denier.
'^. Propdas, (idj., proche, jirochain ,
disposé.
Estranhar los pus propdas parens.
Serveri de Girone : Cavaycrs.
Rendre farouches les plus proches parents.
Fig. Ancraais negus mielhs no poc
A servir Dieu esser propdas.
Gavaudan le Vieux : Senliors.
Oncques plus nul mieux ne put être disposé à
servir Dieu.
4. Propchar, V., approcher, avancer.
Qnascnn jorn PROPcnAM del fenîmen.
Pons de la Garde : D' un sirventes.
Chaque jour nous approchons de la fin.
Ni s'alsa, ni s propcha de la terra.
Zi>. de SydraCj fol. 45-
!Vi se hausse , ni s'approche de la terre.
Joglar se propchon del rei.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Les jongleurs s'approchent àa roi.
Fig. Propchan si vai lo jorn iros.
Bernard de Venzenac : Iverns vay.
Va s' approchant le jour de colère.
fj. PrOBDANAMEN, PROBDF.NAMENS , adv.,
prochainement.
La festa de san Joh;in Basti.sta prcbdana-
men veuen.
Ta. de l^2l^. Hist.de Languedoc , t. IV, pr.,
col. 422.
La fi'te de saint Jcan-Baplisle prochainement
\ (liant.
PRO
Can san[) que sa mort seriii ruoi'DENAMi ;^>
Pierre de ConBiAc : El nom de.
Quaml il sut que sa mort serait prochainement.
6. Prochanamknt , (idc. , prochaine-
ment.
A Pascas procuanamem' vcncnt,
iie'i,'. tles Etals de Provence j i/ifii .
A Pâques prochainement venant.
iT. Proccinaincnte.
7. PrOY3IE, pkosme, prueyme, pruesme,
•s-, m., lat. PRoxiM/.'v , prochain.
D'anior de Dieu et de proyme.
Brev. d'anwrj loi. 2.
I D'amour de Dieu et Je prochain.
En l'amor de son prosme.
Trad. de Bcde, fol. 2.|.
Pour l'amour de son prochain.
Qui vol mal a son pruesme , bomecida es.
r.etFert., fol. /J/j.
Qui veut mal à sou prochain, est homicide.
ANC. FR. Ses plus proisines, où qu'il soit dc-
monreus, doit avoir tous ses meubles.
Charte de f^alenciennes, 1 1 14 , P- 4'7-
ANC. CAT. P ruxine , priijxine . cat. mod. Proxitn.
ESP. PORT. Proxiino. it. Prossimo.
8. Prosman, s. m., prochain.
Sia hereter lo plus prosman.
Cou t. de Condom.
Soit héritier le plus prochain.
IT. Prossimano.
g. Propinquitat, s.f., lat. propinoli-
T/LTcm, proximité, voisinage.
Aspramen fier per la PRoriNQDrxAT.
Lejrs d'amors, fol. l lO.
Frappe rudement par la proximité.
Propinquitat de! membre principal.
Trad. d'/llhiicasis , fol. 4'|.
Proximité du membre principal.
CAT. Propinquitat. Esp. Propinciiidad. port.
Propinquidadc. it. Propiriquità , propin-
quitate, propinqtùtade .
10. Aprop, aclv., près, auprès, proche,
après.
Aprop, en nn bel drap
L' amaillutatz.
Ueudes de Pbades , Auz. casi-
.Ipre!:, danî un lieau linge vous l'emmaillolc».
PRO 655
[.o colps es avans lo fuoc, e '1 fox es aprop,
Liv. de SydraCj fol. l^Q.
Le coup est avant le feu , et le feu est après.
IT. Daim" nu de' tuoi, a eu' noi siamo k pro\'o.
Dante , Inferno, c. i2.
yUh'. coinp. En aprob paranlet lo doras B.
Roman de Gérard de llossillon, fol. i i^.
Ensuite parla le seigneur 1!.
CAT. En aproh .
Prép. Aprop T austor yen esparviers.
Deudes de Praues, Auz. cass.
y-Jprès l'autour \icnt épervier.
S' APROP cent braus lespos
Eu fos d' uu joy paguatz.
Blacas : Lo helli dou».
Si après cent dures re'ponses j'en lusse payé d'un
plaisir.
Aco sera apkop l'aveniment del filli de
Dieu en terra.
Z,iV. de Sjdrac, fol. li}.
Ce sera après l'avenemcnt du fils de Dieu sur
terre.
Prép. coinp. Apiîop he la erotz cagatz.
Marco AT : Una ren.
Auprès de la croix, vous cliiez.
II. Aproche, s. m., approche.
An comensat de far los a proches per don-
nar lo dit assaut.
Chronique des Albigeois , col. kn.
Ils ont commence' à faire les approches pour
donner ledit assaut.
ESP. Aproches. port. Aproxes. it. Approccio.
11. Apropchar, apropjar, 2)., appro-
cher, avancer.
Ilh APROCHO l'autra gcn a Dieu.
Liv. de Sjdrac, fol. "^6.
Ils approchent l'autre gent de Dieu.
Veronica nos'auzava apropjar.
lioman de la Prise de Jérusalem , fol. 2.
Véronique n'osait ^'approcher.
Si m'en luenba desesperansa ,
Ein'amors iu'apropch' altretait.
PeyroLS : Jeu non lauzarai.
Si m'en éloigne désespoir, pur amour m'apprv-
cJie autant.
L'ivern vcnia e se aprochava.
Chronique des Albigeois , col. .')<).
L'hiver venait et i approchait.
IT. Approcciare.
l'^i. Ai'uopr.iiAKoB , .\. w. , ap|)iucliL'tir,
656 PRO
en parlant d'un guerrier (jui marche
hardiment à l'ennemi.
Son be de sembel apropchador.
Roman de Gérard de Rossilton, fol. 3t).
Ils sont bien de comLat approckeurs.
i/,. Aprosmar, aprusmar, V., lat. ap-
pr.oxiMARC , approcher.
Si tan viu qu' aprusmar e sezer
Me puesc'als pes , ben ni'er datz gnazardos.
Deudes de Prades : El temps.
Si je vis tant que je me puisse «/)/)rocAer et asseoir
nux pieds, bien me sera donné récompense.
Ab que. tnerces s'aprusmes
Tan qu'un pauc de mi'l membres.
GiRAUD d'Espagne : S'ieu en pascor.
Pourvu que merci s'approchât tant qu'un peu
de moi il lui souvînt.
Mas can la noit s' aprosma e'I cels es estelatz.
Guillai;me de Tudela.
Mais quand la nuit s'approche et que le ciel est
étoile.
ANC. FR. Et al saint sépulchre aprisina.
Quant il orent clievalchié tant
K'as Engleis vindrent aprismant.
Roman de Roa ., v. 8328 et [3i56.
Que ne te deis trop aprimier
De rei qui n'esgarde reison.
2« 2'rad. du Chastoiement , conl. 3i .
iT. Aprossimare .
l5. ApROPINQUAR , APROBENCAR , APRO-
BENQUAR , V. , lat. APPROPINQU ARC ,
approcher.
On mais s'aprobesqua , plus fort aug la
novella.
Lo mejes s' aprobenca lai.
V. de S. Honorât.
Où plus il <i' approche , plus fort il entend la
nouvelle.
Le médecin s'approche là.
Part. prés. Et el aprobencawt, la vox del
Senbor fon fâcha ad el, dizent.
Trad. des Actes des Apôtres, cliap. 7.
Et lui approchant , la voix du Seigneur fut faite
à lui , disant.
Part. pas. Aprobencat de sa mayson.
Trad. d'un Evang. apocr.
Approché de sa maison. . .• .; ,i
An tant pron APRorruQUAT ' ^ . .
De Bethléem.
Trad. d'un Evang. apocr.
PRO
Jls ont (se sont) si promplement approchés de
Bethléem
ANC. cAT. Apropincar, esp. 'Apropinctiar. it.
Appropinquare.
\U. Aprobkncament, s. m., rapproche-
ment.
Amb el avem aprobencament.
Trad. de l'Epil. de S. Paul aux- Ephcsiens.
Avec lui nous avons rapprochetnent.
Per lo cal avem aprobencament a Dieu.
Trad. de l'Epitre de S. Paul aux Romains .
Par lequel nous avons rapprochement avec Dieu.
IT. Appropuiqnamento.
!7. Apropinquacio, s. f. , lat. appro-
piNQUATio, proximité, voisinage.
Per defauta de distancia et apropinquacio.
Elue, de las propr.j toi. 17.
Par défaut de distance et proximité.
ESP. Apj-opincuacion. it. Appropinquagione.
PROPHECIA, PROPHETiA , s.f., lat. pro-
PHETiA, prophétie.
Se compli la prophecia.
Brev. d'amor, fol. 81.
S'accomplit la prophétie.
David, en la pkopuetia
Dis, en un salme que fes.
P. Cardinal : Vera Vergena.
David , en la prophétie dit , dans un psaume
qu'il fit.
cat. esp. Profecia. port. Profecia, prophecia .
it. Profezia.
2. Prophetisar, prophetizar, profeti-
ZAR , ^>., lat. PROPHF.TIZAR6', pi'ophéti-
ser, prédire.
Las bonas gens que naisseran de sa geuera-
tio, prophetisar vN r avenjmen del lilh de
Dieu.
'- Lii'. de Sydrac , fol. 27.
Les bonnes gens qui naîtront de sa génération ,
prophétiseront l'avènement du fils de Dieu.
Si 'l prophetizet ben e mau.
Marcabri'S : Lo vers.
S'il prophétisa bien et mal.
So que Merlis ,
Prophetisan, dis
Del bon rey Loys.
Ger.monde de Montpellier : Greu m' es.
Ce que Merlin , eu prédisant, ditdu bon roi Louis.
PRO
Part. pas. Sibilla avia rKOFETizAT.
Ciit. cU'ls apost. de Romn , fol. l^.
La sibylle avait prédit.
CAT. Profetisar. esp. tort. Profetizar. n
Profecizzare, profetig£;iare.
3, Prophkta , s. m. et /., lat. propheta .
proplièlo.
El temps (Ici J)on provueta, lo filh de Dieu.
Zii'. de Sydrac , fol. 8.
Au temps du hon prophète, le (ils de Dieu.
Es la paranla esoricba
Per PROPHETAs e averada.
Trad. d'un Evang. apocr.
La parole est écrite par les prophètes et avérée.
Helizalieth qu'e.s ein[)renhada
D' una PRKPHP.TA , sau Johan.
Los f^II Gangs de la Verge.
Elisabeth qui est engrosse'e d'un prophète, saint
Jean.
CAT. E.sr. PORT. iT. Projeta.
/f. Profetiss.v, s./., laî. prophetissa ,
prophétesse.
Anna, que era proi-etissa.
Trad. d'un Evang. apocr.
Anne , qui e'iait prophcicsse.
CAT. ESP. Profetisa. port. Profetissa. it. Pru-
fetessa .
5.Prophetial,prophetal,«c^._, lat. puc-
PHETiAL/.y, prophétique, de prophùtc
Avem pins ferma paranla prophetiai. a 1.:
quai nos enteudera.
Trad. de la 2^ Kpît. de S. Pierre.
Kous avons plus ferme parole prophélir/ue ;i l:i-
quelle nous portons aflection.
Per dezignar sa dignitat pROPiiEXAL.
Elue, de las propr., fol. 8.
Pour designer sa dignité de prophète.
G. Prophktiza.men, .■>. f/i. , prophétie,
prédiction.
Anet ad irifern, en lay tôt drec-hamens ,
Per adhomplir los ditz e 'Is prophetizamens.
Pierre df. Corbiac : El nom de.
Alla en enfer, par là tout directement, j>our ;ir-
complir les dits et les prophéties.
De Merlin lo salvage, coin dis cscnramens
De totz los reys engleis Ix prophetiza.mkns.
l'iRRRE DE f>onBl \c : El nom d.-.
in.
PRO
6!^-
Ue Merlin le sauvage , comment il dit oliscur.--
mentde tous les rois anglais la prédiction.
PROPICL\.CIO, s. f., lat. propitiatio ,
|)ropitiatioii.
Mour de cleiuciicia et de PROPictAcio.
Dia de PROprciACio.
Elue, de las propr., fol. i()i et 129.
iMonl de clémence et de propitiation.
.lour lie propitiation.
c.vv. Propicincio. esp. Propiciacion. port.
Propicidcào. it. Propiziazione.
1. Propitiatori, .y. m,, lat. propitiato-
iMur/i, propitiatoire, nom que les Ilé-
l)reiix donnaient à une table d'or
{)lacée sur l'arche (Palliance.
Adumbrans lo pROPn'iAïORi.
Trad. df l'Epîl, de S. Paul au j- /fèlireu.v.
Ombrageant le propitiatoire.
CAT. Propiciatori. esp. port. Propiciatorio. it,
Propiziatorio.
PROPRI, fidj., lat. PROPRiMy, propre.
Nostre propri sen ni nostra propra voloniat.
r. et Ferl., fol. 42.
!Notre propre sens ni notre propre volonté.
Loc. prov. Comensaniens es de discordia faire
propri aqiio qu'es comu.
Trad. deBède, fol.;.
C'est commencement de discorde de faire propre
ce qui est commun.
— Le sens naturel et primitif d'un mot.
Transportadas del signifîcat propri ad ini-
propri per alcnna seniblansa.
Lej-s d'amors, fol. 108.
Transportées de la signilicalion propre à l'impro-
pre pour aucune ressemblance.
— Stib.st. Propriété, possession.
Veray reli{;ios non ba ren propri en terra.
Son pioprietaris , j)neys que aurau vodat
(|uc ells non tengan propki.
f^. et yert., fol. 99 et l^.
Le vrai relii^ieux n'a rien en /)rt>/)fv sur la terre.
Sont propriétaires , après qu'ils auront fait vu.'u
qu'ils ne tiennent pas (de ne pas tenir) de propre.
CAT. Propi. ANC. ESP. PropTio. esp. mou. Pro-
pio. PORT. IT. Proprio, propio.
'}.. Pkopuietat, .v./, lat. propriktaiv///,
propriété.
8;{
658
PRO
Era r?.opRiEi'AT d'En Kspaingiiol.
A', de Bertrand de Boni.
Était la propriété du seigneur Espagnol.
Non deu ;iver trovrietat
Ses licencia de sou iibbat.
V. de S. Honorât.
Il ne iloit ]ias avoir île propriété sans la permis-
sion lie son abbe.
— Ce qui appartient essentieUt'ment à
une chose.
Entendeni per l'Rorp.iETATZ las parlidas es-
sentials de la cauza,
La pRorRiETAiz del nom es signiflcar snb-
slancia e qualilat.
JLeys d'amors, fol. i^5 et 4^.
Nous entendons par propriété les parties essen-
tielles de la cbose.
La propriété du nom est de signifier substance cl
([ualllc.
— Qualité, titre.
Cant boni parla d' iina ai:t;a persona de la
cal no sab so nom , bom la dona a coiioysser
ayssi co pot per sas troprietatz- ell' es ley o
ducs o comtes.
V. et Verl., fol. 39.
OuanJ riiomme parle d'une autre personne de la-
quelle il ne sait pas son nom , l'homme la donne à
connaître ainsi comme il peut par ses tjunlilés; elle
est roi ou duc ou comte.
]\loral. Bos pretz a très uoblas proprietatz.
G. RiQt'iER : Quarilrovlz.
Bon mérite a trois nobles qualités.
Tota PBOPRIETAT
Qu' es eu Dieu e'n Deitat.
Brev. d'amor, fui. 2.
Toute propriété qui est en Dieu et en Divinit<'.
CAT. Propietat. esp. Propiedad. port. Proprie-
dade. it. Proprictà, proprie tate , proprie-
tade.
3. PROPRIET.iRI , S. Itl., la t. PROPUIEÏA'
v.ms, propriétait'e, maître.
Son rrvOPRiETARis, pueys que auran voil.it
que ells non tengan propri.
r. et Vert., fol. 14.
Sont propriétaires, après qu'ils auront fait vœu
qu'ils ne tiennent pas (de ne pas tenir) de propre.
POSSCSSOrS, PROPRIETARIS.
Tit. de \l\iz, Bordeaux. CaL. Montcil.
Possesseurs , propriétaires.
PRO
«'AT. Propietari. esp. Propietario. port. it.
Prop/ietariu.
!\. PrOPRIAMEN , PROPRIAMENS , (lilv. ,
proprement.
Lo quins planeta dlssenden
Es dig Venus propriamen.
Brei'. d'amor j fol. 32.
La cinquième planète descendante est dite Vc'nus
proprement.
Nos non podem nomu.ir aqueslas virlniz on
romans ayssi propriamens co lo lali o paiizii.
r.et Fert., fol. 6:\.
Kous ne pouvons pas nommer ces vertus en ro-
man aussi proprement comme le latin le pose.
— Terme de grammaire.
Cant una dictios pot estar en loculio iiif-
tbaforicalmen o propriatmek.
Lej'S d'amors, fol. i4'.î.
Quand un mot peut être en locution me'tapbori -
quement ou proprement.
CAT. Propiament. esp. Propiamente. port. it.
Propriamente.
f). Propriar , V., approprier, attribuer.
Part. pas. Las obras qne son de gran poder
son PROPRiAnAS a Dieu lo payre.
F. et Fert., fol. [^S.
Les œuvres qui sont de grand pouvoir sont altri-
bitces à Dieu le père.
6. Aproprî.atio, .y.y., lat. a/jpropriatio,
appropriation, ressemblance, simili-
tude.
Alciina apropriatio de persona.
F. et Fert-, fol. Bg.
Aucune ressemblance de personne.
CAT. Apropiaciô. esp. yipropiacion. port, Ap-
propriaçào. it. yi ppropriazione .
•J. ApropfxIar, appropriar , r>., lat. ap-
pROPRiARf, approprier.
Verays Lumils non apropria a se los Les
de son senbor que passon per sas mas.
F. et Fert.. fol. 52.
Le vrai modeste n^ approprie pas à soi les biens de
son seigneur qui passent par ses mains.
Per APROPRiAR a si la terra de son vezi.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., l'^B'i ,
t. XVI , p. i;52.
Pour appropriera sol la terre de son voisin.
PRO
— Alîrihiicr.
Appropkiar ;i lor juiidiolioii.
Coût, lie ConJoin.
jdttribiier à leur juridictiuii.
Part. pas. Los bes qae son apropbiat/ ;i snnia
Olieysa.
F. ft l^'ert., fol. i6.
Les Liens qui sont attribués à sainte Eglise.
Osla uquela , si podes , aiii inslramenlz
Al'ROPRIATZ.
Trad. d'.'llbiH-asiS, fol. I.^.
I Ole celle-là , si lu peu.t , avec iostrumeuls up-
; propries.
— Renilic pro])re, fii parlant d'un nom.
k Vol APROPP.iAR nom coiun.
f Leys d'atnors , fol. i3l.
ÎVeut rendre propre uom commun.
CAT. ESP. Apropiar. port. Approprtar. w.
) Appropriare.
8. Apr.opr.iiD.\MENS , adv., convenable-
ment.
f Ayssi breuinen et ayssi apropriadamens.
; " ' V. et Fert., fol. .Ig.
-Vussi brièvement et aussi convenablement.
EST. Apropiadamente. port. Appropriada-
mente.
9. Apropriamen , S. ni., propriété.
Lar cjlilat... e 'Is apropriamess.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Leur ({ualile'... et les propriétés.
Axc. ESP. Apropiamiento.
10. I.MPROPRi , odj., lat. 1.MPR0PRIW5, im-
propre.
Transportadas del .significat propri a im-
PROPRi per alcuna semblansa.
Leys d'amors, loi. 128.
Ti-ansporlées do la signification propre à l'impro-
pre pour aucune resscmLlance.
CAT. Impropri. esp. Impropio. port. Impro-
prio. iT. Iinproprio, impropio.
I I. Impp.opriamen, enpropriamen, rtr/c,
improprement.
L' imperatlus mPROpaïASirN ba prescu.
Eni'ROPriamen sia dilz , segoa romans.
Lej-s d'amors, fol. ^5 el /j3.
L'impératif i/zi/iroprcf/iCH/ a le présent.
Soit improprement dit , selon roman
PRO
65()
cvT. ImpropriametU- tsp. Iinpropiaincntc.
PORT. Impropriamente. it. Iinpropria-
inenlc, impropiainente.
II. ImPROPRIETAT, i-./., lat. IMPROPRIE-
TAT6V//, imj)ropriété.
La quais improprietatz de seutcnsa se fav
(Il uiotas manieras.
Leys d'amors, (o\. loi.
Laquelle impropriété de plirase se fait eu uom-
lireuses manièrei;.
CAT. Improprietat. fsp. Impropiedad. port.
Improprledade. it. Improprietà, iinpro-
pietà.
PROS, adj. , lat. pro^ms, |)rcux, géné-
renx, libéral, vertueux.
Voyez Denina, t. III, p. 6i.
Ja non er bom tan pros
Que no sia blasmatz,
Cant es a tort fellos.
Arnaud df. Marueil : Ja non cr.
Jamais ne sera homme si preiuç qui ne soit
Llûmc , quand il est à tort fe'Ion.
Elb era pros e lare e bo cavaver d' armas.
Philohesa.
Il était généreux et liLe'i-al et bon cavalier
(l 'a rmes .
Kn Sordel, que vos es semblan
De la PROs conitessa prezan;'
T. DE P. Gi;iLLE>f et de Sor.DEL : En Sordel.
Seigneur Sordel, que vous est-il semblant de la
l'erlueitse comtesse prise'e.'
Stibst. leei m vnelb ab joi tenir
Et ab los PROs de Proeusa.
B. DE Ventadolr : Eu aqucsl.
Ji- veux me tenir avec joie et avec les preux de
l'iovencc.
am:. 1-r. Qui ninlt ère sage e proz.
ViLLEiiAP.DouiN , p. 10.
Si n'est-il mes nule Lucrèce...
]^e prode famé nule en terre.
Roman de ta Rose, v. 869.').
Cbascuns dist que je su! si proz
Et que j'ai tant sens et savoir.
Roman du Renaît, I. I, p. imlj.
IT. Pr<i, prode.
■i. l'nOEZA , PnOUEZA , PHOESSA, ». /] ,
jimuesse, valeur, générosité, hon-
iifut , vei tu , mérite.
66o
PRO
Ja non aura proeza
Qui no fug avolezza.
Arnaud de Marleil : Hazos es.
Jamais n'aura prouesse f[ui ne fuit lâclietë.
En PROHE7.A ha .m. partidas : ai'dimen,
f'orssa e fermetat.
F.etFert.,M.i2.
En prouesse il y a trois parties : liardiesse , force
et fermeté'.
Las donas eissainens
An prêt/, diversamens:
Las nnas de belleza ,
Las au Iras de I'ROEza.
Arnaud de Mahueil : Kazos es.
Les dames pareillement ont prix diversement :
les unes de beauté, les autres de mérite.
AKC. FK. Par son sens o par saproece.
N'est Y>Aî, proesce de médire.
Roman de la Rose, v. 2^9 cl 2099.
CAT. Proesa. Esr. port. Proeza. it. Prodezza.
3. Proosamen, prozamen, adi>., coura-
geusement.
A'olia qa' el coms Ricbartz gnerreies lo ves-
foiute de Lemogas, e qu'el vescouis si défen-
des PROOSAMEN.
V. de Bertrand de Born.
TI voulait que le comte Richard guerroyât le vi-
comte de Limoges , et que le vicomte se défendît
rourageusemen t .
Veucer prozamen d' aquest mon la batalla.
Leys d'amors, fol. l5.
Vaincre courageusement la bataille de ce monde.
IT. Prodemente.
PROSA, s.f., prose, sorte d'hymne
religieuse.
Prosas , respos, preces e repossetz.
La Crusca provenzale , p. lOi.
Proses, répons, prières et versets.
Aquest rei Robbert fetz... la prosa del Saub
li!sperit.
Cat. dels apost. de Roma , fol. l3t).
Ce roi Robert fit... la prose du Saint-Esprit.
CAT. ESP. PORT. IT. Prosa.
2. Prosaicamf.n , ach'., prosaïquement.
Procezir alcnnas ves prosa icamen, segon us
acoslumat de parlar.
Lu Crusca provençale , p. 89.
Procéder aucunes h\s prosaïffucmenl , selon l'ii<;age
accoutumé de parler.
PRO
'^. Pkozel, prozell, s. in., prose.
Adoncx li angels a tropels
Canlavon kiris e prozels.
Passio de Maria.
Alors les anges en troupes cliaotaient kyrielles et
/(ro.ve.'.".
Euans canton baladas e prozet.s trasgitats.
P. Cardinal : Un estribot.
Avant ils cbaatent ballades et proses entremêlées.
PROSELIT, .f. m., lat. proselyt;/.^,
prosélyte.
Veranien , Senber, avem digz
Que gentil fom e proselitz;
Mas ara em e ver Jnzieu ,
E cresem be el veray Dieu.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Vraiment, Seigneur, nous avons dit que nous
fûmes gentils et prosélytes ; mais maintenant nous
sommes jiiifs en vérité, et croyons bien au vrai Dieu.
CAT. Proselit. esp. Proselito. port. Prosélyte.
IT. Proselito.
PROSPEROS, adj., prosperus, pro-
spère, heureux.
El en gaerra non era prosperos.
V. de Bertrand de Born.
Lui en guerre n'était pas heureux.
CAT. ESP. PORT. IT. Prospero.
2. PrOSPERITAT, s.f., lat. PKOSPERITA-
Tcm, prospérité, bonheur.
La PROSPERITAT ui la adversilat d' aquest
mua non preza .1. boto.
r.et Vert., fol. 55.
La prospérité ni l'adversité de ce monde il ne
prise un bouton.
En gran prosperitat viven.
Bref, d'anior, fol. 35.
Vivant en grande prospérité.
Prot'. Prosperitaz apaielia lost amicz, aver-
sitaz les proa tost.
Trad. deBhde, fol. 2.
La pro5pen7e apprête tôt des amis, l'adversité
les éprouve tôt.
CAT. Prosperitat . esp. Prosperidad. port. Pro-
speridade. it. Prosperità, prosperitate, pro-
speritade.
PRO.STRAR, V., du lar. pRosTRAi'//.s
renverser, prosterner, coucher.
PRO
ËlepbaDi... corro contra Is arraatz e rnos-
TRo et veiiso la Lost.
Elue, de las propr., fol. 1^9.
Les l'iépliaiits... courent contre les combattants ,
et r-ern>ersent et vainquent l'armée.
Part. pas. Jeté se pro.straz a sos pes.
Trad. de la Reg;. de S. Benoit, fol. 37.
(^u'il se jette prosterné à ses pieds.
Malante sia prostrat sobre,., ventre e sobre
1.1 cara.
Trad. d'Albucasis, loi. 64-
Que le malade soit couche sur... le ventre et sur
la face.
AKC. cAT. ANC. ESP. Prostrar. cat. mod. ksp.
MOD. Postrar. port. Prostrar. it. Prostrare.
PROTHCOLLE, s. m., lat. pROTocor-
L«w, protocole.
Papers, sedalas et prothcoi.les.
Tit. de i33.'), Bordeaux. Cal). Monteil.
Papiers , cc'dules et protocoles.
CAT. Protocol. F.sp. Protôcolo. port. it. Pro-
tocol! o.
PROTHEZIS, s.f., lat. i'Rotuesis, pro-
thèse , figure de mots.
Profhesis , appositio in principio verbi :
ut gnato pro nato.
IsiDOR., Oriif. 1 , 34, ?-•
Prothezis es ajastamens de letra o de sil-
laba en lo coniensamen de dictio, coma : entre,
m entre.
Ley-s d'amors , M. 120.
La prot/iese est addition d'une lettre ou d'une
sj'llabe dans le commencement du mot, comme;
KNTRE , ME.NTRE.
PROVINCIA, PROEÎfSA, PROHF.NSA, .f . f. ,
lat. PROVINCIA, province.
Si ambas las partz son en divers.is pnoviN-
ciAS, pot donar induclas entro a .vi. mes.
Trad. du Code de Justmien , fol. 14.
Si les deux parties sont en diverses provinces,
il peut donner sui-sis jusqu'à six mois.
Senber d'una £;ran proheksa.
Lit', de Sydrac, fol. I .
Seigneur d'une grande proi'ince.
Par extens. Parlani de las regios et proensas
de la terra e de la divizio del mon.
Elue, de las propr. , fol. id'i.
Parlons des régions et <li5 profincrs d>' la terre t-l
de la division du monde.
i;at. ESP. roRi'. it. Prnvincin.
PRU
661
2. Provincial, ndj., lat. provinciaux-,
provincial, de province, qui a ra])
port à la province.
Al c.ipitol PROviNcrAi. dels Praires menors.
Tit. de 1287. Doat, t. XI, fol. 16.
Au chapitre provincial des Frères mineurs.
En parlant du supt-rieur général des
maisons d'un ordre dans une province,
l'rior provinciai. en Lombardia.
Cat. dels aposl. de Borna, fui. 207.
Prieur provincial en Lombardic.
CAT. ESP. PORT. Provincial, n. Provinciale.
PROZOPOPEYA, s./., lat. prosopo-
p"F.iA, prosopojiée, figure de rhéto-
rique.
Qnin dediicere deos in boc génère dicendî ,
et jnferos excifare, concessiim est. Urbes
cl!;im populiqne vocem accipiant. Ac snnt
qnidani, qni h.is demnm -Tfoo-œTroTOiiaç di-
cant , in qnibns et corpora et verba fîngimns.
QuiNTti.., Institut., orat. IX , 2.
Proz.opopeia... cant hom fenh qne una
canz.-! inanimada o muda parla.
Leys d'amors, fol. l43.
Prosopopee... quand on feint qu'une chose ina-
nime'e ou muette parle.
CAT. ESP. Prosopopeja. port. Prosopopéa. it.
Prosopopeia, prosopopéa.
PRUINA, S.f., lat. PRi;iNA, bruine,
neige, gelée blanche.
Pri:isa o givre, es vapor coagelada.
Elue, de las propr., fol. iSj.
Bruine ou givre , c'est vapeur congelée.
ANC. ESP. IT. Priiina.
PRUNA , s./. , lat. PRUN«/«, prune.
pRCWAs... las negras... valo inays al esto-
macb.
Elue, de las propr., fol. 218.
Prunes... les noires... valent davantage à l'cttomac.
Nég. expl. Ges ona prlna d'avaya
En s'aiiior non dari.i.
Ramdacd ne Vaqi tiH\s : D'una dona.
Piiinl aau prune d'avaiste pour son amour je ne
donnerais.
Awc. FR. Virmas.sc n't-.stioje pas une prune , si
dfcix diablrs ne ^ns^ail!ent.
tint. Maeiar., 1. Il , p 1 j<i.
i:\i. \N<\ r»r Prima, tr. Pntgtia,
661
PRU
2. PrUNIKR , PRUNER, V. l/l., (lu iilt. PRU-
yus, prunier.
Non ges de bois ni de trunier.
Deiides de Prades , ^IIZ. CilSS.
]Non point de Luis ni de prunier.
Albres dometges,... peyrier,... pruni;r.
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., ll^dZ ,
t. XVI, p. i33.
Ai-Lves domestiques,... poirier,. .. prunier.
CAT. Primer, it. Priigno.
3. Prunelier , s. m., du lat. PRUNEL/M.y,
prunellier, prunier sauvage.
Railz de prunelier salvatge.
Deudes de Prades , Aitz. cass.
Racine de prunellier sauvage.
IT. Prugnolo.
4. Prunella, s.f., lat. prunell.a, pru-
nelle.
Non an prunella en baeill.
Deudes de Prades , Âuz. cass.
U'ont pas de prunelle en l'œil.
Ac las PRUNELLAS escuTas.
Roman de Jaiifre, fol. 27.
Eut les prunelles obscures.
PRUZER , V., lat. vKvriKc , démanger.
L'arteill lur pruson.
Deudes de Pf.ades, Âuz. cass.
Les orteils leur démangent.
Fig. Gratar nji fai lai on no in prd.
B. DE Ventadour : Ab cor leial.
Me fait gratter là où il ne me démange ipas.
CAT. rORT. Priiir. it. Prurire.
•X. Pruzor, s. m., prurit, démangeaison.
Fendilhament , pruzor... vcno par haïuors
candas et agudas.
Ayga salada es... de pruzor curativa.
Elue, de las propr., fol. 49 et 76.
Crevasse, prurit... viennent par humeurs cbaudes
et acres.
Eau salée est... curative de démangeaison.
3. Prusiment, pruziment, s. m. , pru-
rit, démangeaison.
"Ve als ronbos els quais engendra alga isti-
gament et prcziment.
Elue, de las propr., fol. 62.
Vient aux roj;iiùns auxquels il engendre aucune
irritation et démangeaison.
PSA
. Enlro que cesse aquel prusiment.
Corrosio o pruziment.
Trad. d'Albucasis, fol. (jii et 61.
Jusqu'à ce que cesse ce prurit.
Corrosion ou prurit.
PSALM , PSALME, SALME, S. tll . , lat.
psALM//.y, psaume.
Lo sinquanle psalm , qui es peniteucial.
Elue, de las propr., fol. 128.
Le cinquantième psaume, qui est pénitentiel.
Los .VII. psalmes penitencials.
Cat. dels apost. de Roma , fol. l/jo.
Les sept psaumes pénitentiaux.
David, en la ()rophetia,
Dis, en nn sai.me que fes.
P. Cardinal : Vera Vergena.
David, en la prophétie, dit, dans un psaume
qu'il fit.
cat. Sahn. esp. Sahno. port. Psahno, saltno.
it. Sahno.
2. Psalmodia, s. f., lat. psalmodia,
psalmodie.
Siey compagnon cantavan la psalmodia.
y. de S. Honorât.
Ses compagnons chantaient la psalmodie.
El terus de sa salmodia e de sa orazo.
Trad.deBcde, fol. 62.
Au temps de sa psalmodie et de son oraison.
CAT. ESP. Salmodia. port. Psalmodia, salmo-
dia. IT. Salmodia.
3. PSALMISTA, SALMISTA , S. m., lat. PSAL-
MiSTA , psalraiste.
D' ont dis lo psalmista.
V. et Vert., fol. i-j .
D'où dit le psalmiste.
El fetz
D'un joglar d'arpa , salmista.
Brev. d'amor, fol. 181.
Il fit... d'un joueur de harpe , psalmiste.
cat. esp. Salmista. port. Psalmista, salmista.
it. Salmista.
■■ n ::<■■■■ .
4. Salmeiar, V. , psalmodier.
Talz lanza Dieu e salmeia,
E'I creis e'I conoîs parlan.
Un troubadour anonyme , Coulas esparsas.
Tel loue Dieu et psalmodie , et croit en lui et le
icconnaîl en parlant.
CAT. Salmejar. esp. Salmear, .sabncdiar. pori .
Salmear, psalmodiar. it. Sahneggiare.
PLU)
5. Sautier, s. ///. , psautier.
Covengra '1 mielhs un sautikrs
Kn la gleisa.
Pierre d'Auvergne : Clianlarai.
i.ui conviendrait mieux un psautier dans l'cglise.
Cl. PSALTERI , SALTERI , SAUTERI , S. //! . ,
lat. PSALTERIW//2 , psaiiticr.
Fe(7, toi lo PsALTERi , so sabeiii ver.iineiis.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Il fil tout le Psautier, cela nous savons vraiment.
L'aiilre libre que donec fo .i. sacteri.
Philomena.
I.'iiulro livre qu'il donna fut un psautier.
El legia chascan tlia lo Sai.teri e disia .c.
e .1.. patres nostrcs.
P^. de Giiillattme de la Tuitr.
11 lisait chaque jour le Psautier et disait cent et
cinquante patenôtres.
— Psaltérion.
Del SALTERI
Faras .x. cordas estrangir.
GiBAUD de Calanson : Fadct joglar.
Du psaltérion tu feras re'sonner dix cordes.
CAT. Saheri. esp. Saherio. port. Psalterio, sal-
terio. iT. Saherio, saltero.
PUBERTAT, s.f., lat. PUBERTATt-w ,
puberté.
Pois que il son en purertat.
Trad. du Code de Jitstinien, loi. lo.
Après qu'ils sont en puberté.
CAT. Piibertat. esp. Puberdad. port. Puber-
dade. it. Puberta.
PUDICICIA , 5. /. , lat. PuniciTiA , pii-
dicité, pudeur.
PuDiciciA , so es a dire piira boucstat en
parlameus, regardaruens , tocamens.
Elue, de las propr., fol. (ig.
Pudicité, c'est-à-dire pure honniHelé en lauLiage,
regard , toucher.
CAT. ESP. PORT, f'iidtcicin. iT. Pudicizia.
PI DIR , V. , lat. PLTERf, puer, avoir
mauvaise odeur.
lea l'ai faieh lavar e forbir,
E ja no '1 sentirctz pcdir.
Raimond de Durkort : Turcmajec.
Je l'ai lait laver et fourbir, et dcsormaii vou^ m<'
le sentirei puer
PUD
(iG3
Sa flor... PUT et es desplazens.
Elue, de las propr., fol. ï.iv..
Sa (leur... /ii<f el est dcplaisanle.
Part. prés. Vanter
No seut plus leu rarn rtinEK,
Com clerc o piezicator
Scnton ont es lo inancn.
P. Cardin \t. : Tarlarassa.
Vautour ne sent pas plus vite cliair puante, roni-
nie clercs ou pre'dicaleurs sentent où est le riclii'.
ANC. FR. Si seroit certes li fcinier."!
Qui de finir est coiistumiers.
Roman de la Rose, v. SgSo.
Pblcgre qni les recat put encore la fondre
Dont ils furent touchez..
Malherbe , liv. II.
CAT. Piidir. IT. Piitire.
1, Pddor, s. f., puanteur, infection,
odeur.
La pddors agra us tost mortz.
A. Daniel : Puois Raimons.
La puanteur vous aurait tôt tue'.
Estaitz Inenh qne puscatz sostener la vv-
DOR , et obric lo potz e la pudor issic rnala c
grans.
Revelatio de las Penas d' Ifern.
Tenez-vous loin pour que vous puissiez suppor-
ter la puanteur; et il ouvrit le puits et la puanteur
sortit mauvaise et grande.
Fig. Si delecbero, en aqnest segle,en la PcnoR
de luxuria.
Liv. de Sydrac , fol. f)8.
Ils se délectèrent , en ce monde, dans la puanteur
de luxure.
ANC. i-R. Ceste piior orde et punaise.
Roman du Renart, t. H , p. 2'Ç).
Quant il ystra du lac, il sortira aussi une si
granl pueur, que les gens en cnideroni mourir.
Prophéties de Merlin, loi. LViii.
CAT. Pudor.
3. Put, adj., ptiant, infect, dégoûtant.
Fii^. Es plen de put aire.
Un THoUBADOun ANONY.ML, Coblas esporsai.
Est plein de puante manière.
Subst. Li fol , li PiT e 'Ih lilhol.
AiMERi de Pk(;lilain : Li Hd.
J.vi fou^ , le> puants et le:, lilleuls.
ANC. m. V.t à bcsic dcy>»r conroi.
Desloiax, yi\»'<i\t , puz et sers.
Hiimnn du Renart ,1.11, p. 3l cl a6o.
064 PUE
/». Pdtnais, pugnais,' adj. , piinais ,
puant.
Us gars de mal aire,
"Vilas e tutnais.
RambAud de Vaqueiras : Sirvenlesc.
Un garçon de mauvaise mine, vilain etpiinais-
Fngir eufern e '1 potnais fuec arden.
Pons de Capdueii, : Er nos sia.
Fuir enfer et le puant feu ardent.
Siibsc- Lo PUGNAIS se playu del cors sant.
f^. de S. Honorât.
Le puHciis se plaint du corps saint.
ANC. FR. Les autres devindrent poacres,
Pugnaiz, impotens, contrefaiz.
Vigiles de Charles VU, t. I , p. 3o.
Tant infâme et punaise que ce n'est qu'or-
dure et villenie.
Rabelais , liv. 11 , ch. 5.
fï. PuDENT, S. m., anus, orifice du fon-
dement.
Emorroydas so .v. venas geyshens el pudekt.
Elue, de las propr., fol. 98.
Les hémorroïdes sont cinq veines gisantes à l'anus.
6. Pu ANS, adj., puant.
Car yfern es si escnrs e pdans.
Pierre Espagnol : Arlevetz sus.
Car l'enfer est si obscur et puant.
PUDIT, s. m., pudit, sorte d'arbuste.
La grana
D' un arbre que a nom puûitz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
La graine d'un arljre qui a nom pudit.
ANC. CAT. Pudich.
PUEG, POiG, puoi, S. m., lat. voduim,
puy, montagne, mont, coteau, som-
met, liauteur.
La remaznda
Del PUEG que brugi .vu. ans,
D' on issic mas la sorrilz.
Guillaume de Saint-Didier : Malvaiza m' es.
Le re'sullat de la montagne qui mugit sept ans
d'où il ne sortit que la souris.
ALaus que il blanc puoi sien vert.
P. d'Auvergne : ALans.
Avant que les blancs coteaux soient verts.
Fig^. El PUEG de perfectio.
r. et Fert., fol. 63.
Au sommet de |)criectioti.
PUE
Loc. fig, leu tenc lo pueg e lays la plana.
Perdigon : Aissi cum.
Je tiens le coteau et laisse la plaine.
Per plan e per poig e per ser.
T. DE FOLQUET ET DE PoRCIER : Porcier.
" Par plaine et par mont et par colline.
ANC. FP,. Passe les vaus et les puis et les monts.
Roman de Garin le Lo/terain, t. I, p. 24-
Rollans regarde en,s puit et ens valées.
Roman de Runcevaux. Du Cange, t. V, col. 5c)5.
Le pui descend tout embronchiez.
Le ptii dévale contreval.
Roman de Floriinond. Du Cange . t. V, col. 5û5.
CAT. Putx IT. Poggio.
2. PoioL, S. ni., hauteur, élévation.
Les PuiOLS del mont Liba.
Elue, de las propr., fol. i-Oç).
Les hauteurs du mont Liban.
3. Pdiansa, s.f., ascendance.
Puians , poian.sa.
Leys d'amors, fol. 70.
Montant , ascendance.
4. PuiAMEN , POIAMENT , .V. tH. , aSCCli-
dance, hauteur.
En les autres elevatios et puiamens,
Leys d'am.ors, fol. g.
Dans les autres éle'vations et hauteurs.
Fig. Malautia... es el sin gran poiamf.nï.
Elue, de las propr. j fol. 7ij-
La maladie... est à la sienne grande hauteur.
5. PUEIAR, POIAR, PUIAR, V. , montCT,
élever.
Sus H PuoiA sobr'el dos.
Guillaume de Berguedan : Un sirvenies.
Sus il lui monte sur le dos.
K. dix a Thomas : Pugatz sobre .r. cavalh.
Philomena.
Charles dit à Thomas : Montez sur un cheval.
Fig. Qnan cug poiar , 1' orne ave a deissendre.
Pons de la Garde : Sitôt non.
Quand il croit monter, l'homme vient à descendre.
Quar fon pros e francx e dehonaire,
PuGET son pretz tan quau poiar podia.
Perdigon : Aissi cum.
Parce qu'il fut preux et franc et débonnaire, sou
mérite monta autant que monter il pouvait.
Loc. Poiar en dignitat.
I'. et f^evt., fol. S.
Monter en dignité.
PUL
Substantiv. Tais es en grau poiaii
Cui la roda, ea breu virar,
Fai son poiar e descendre.
GiRAUD DE BoRNElL : Honratz es.
Tel est en grand élever à qui la roue, en rapiclu
tourner, fait son élever ea dcscoiulro.
Part. prés. Puians, puiausa.
Leys d'dinors , fol. "O.
Montant, ascendance.
Part, pas.fig. Son toiat en qnalque dignitnt.
^. et Fert., fol. lo.
Sont élevés eu quelque dignité.
L' eniperairitz cui jovens
A rcEiAT els aussors gratz.
FOLQL'ET DE MARSEILLE : Us Volers.
L'impei-alrice en qui niorile a monte aux plus
hauts degrés.
ANC. FK. Contre xnoul piiie le degré.
Fabl. et cont. une, t. lll , p. 343.
Amont l'arbre prent à piiier.
Roman du Renart, t. III , p. 187.
E si fet bon pnier sur mer.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc.j l. I, p. Bjti.
Por li è por son los amont Saine puièrent.
Roman de Rou , v. 49^5.
CAT. ANC. ESP. Pujar. PORT. Pojar. it. Pog-
giare.
6. Empoiar, V., monter, s'élever.
Qaan enpcgiei sns el bar merlat.
G. Rainols : Auzir cugei.
Quand je montai sus en le rempart l'orlifie.
7. SOBREPOIAR, SOBREPUIAR, V., SUrUlOll-
tcr, dominer, surélever.
Tant soBREPOiA '1 dans
Qne nios cors non pot peusar.
FoLQUET DE Marseille : Si cum.
Tant le dommage domine que mou cœur ne peu!
penser.
Es fols qui be no T luerma ,
Qnan lo vetz sobrei-uiar.
Bertrand df. Born : Moût mi plai.
Est fou qui Lien ne l'abaisse, quand il le voit sur-
monter.
Part. pas. Tant es sobrepoiatz
Voslre prêt?..
Pons de Capoleil : Ja non.
Tant est surélevé votre mérite.
(AT. Esr. Sobrepiijar. port. SvOrepiijar, snbic
pojar.
III .
PUL
665
PUERICIA , PIJERITIA, PUERISSIA, S, f. ,
lat. puERiTiA, Age puéril, puérilité,
bas âge.
Infancia, puericia.
Cartulaire de Montpellier, fol. i^^-
l'.nfance , âge puéril.
Si la gcibozitat accidcys de puerissia.
Trad. tl'/ltbucasis, fol. 68.
Si la gibbositi; vient de bas cl(,'e.
Lo rey Loys en sa pueritia.
Cal. dels apost.de Roma, fol. 181.
Le roi Louis en son bas âge.
cat. esp. port. Piicricia. it. Puenzia.
•i. PuERii., (idj. , lat. PUERiL/.y, puéril.
Puericia , o état puéril... en la qnal inira
quascu... quan laissa la popa.
Elue, de las propr., fol. 69.
Pue'rilile', ou âge puéril... dans lequel entre elia-
cun... quand il laisse la mamelle. .
— J^nr cxtcns. Ce qui <'st do peu d'iin-
porlaiicc.
Pecatz et faytz pij'erils.
Elue, de las propr., fol. 66.
Pèches et faits puérils.
CAT. ESP. PORT. Puéril. IT. Puérile.
PULEGI , S. m., lat. pllegimw, pouliot,
sorte de plante.
Pui.EGi, es berba mot aromatica.
Elue, de las propr. , fol. 219.
Pouliot, c'est herbe moult aromatique.
iT. Piileggio.
PULSARjV. , lat. pt;lsar6', pousser,
frapper, heurter, choquer, battre.
Si tu me ferist o lue pllsest.
Trad. du Code de Justtnten, fol. 102.
.Si lu me frappas ou me ehoi/uns.
Cum clla s'aura, cel a del cap I'Oijiat.
Poème surjioèce.
(".omuie elle se hausse , le liel elle .i du KUef/rappf.
Considéra ou poi.sa la veria.
Triid. d'.tlbuiiisis, fol. i3.
Considère où bal la \liuv.
— Respirer, soufller.
Sol no l'OLbKTZ.
Non deu porlar
KUiK \t'siiineii ni i>oi.KAn.
I>M HH U». PRVPIS , ,^ut litiS.
66G
PUL
Que seulement vous ne souciiez pas.
Il ne doit jiorler blanc vêtement ni soujjler.
CAT. ESP. FORT. Pulsar. iT. Puhare.
1. PoLs, S. m., lat. vvL?,as, pouls.
P01.S, es movement fayt per DiLàTACio et
restrictio del cor.
Saphir... de sanc es restrictin... pauzat so-
bre roLSES dels tens, qaan liom pert saiic pel
nas.
Elue, de las propr. , fol. 20 et 192.
Pouls, c'est mouvement fait par dilatation et
resserrement du cœur.
Le saphir... de sang est restrictif... posé sur les
f)onls des tempes , quand on perd sang par le nez.
CAT. Poh. ESP. PORT. PtllsO. IT. Polso.
^. PULSACIO, s./., lat. PULSATIO, jUll-
sation.
La diminncio de la rogor et de la pulsacio.
Tidd. d'Albucasis, fol. 24.
La diminution de la rougeur et de \si pulsation.
CAT. Puhaciù. ESP. Pnhacion. port. Pulsacào.
IT. Pulsazione.
/|. PoLSAMENT,^. m., pulsation.
Arterias prendo esperit del cor, e porto 1' a
far POLSAMENT.
Elue, de las propr., fol. 33.
Les artères prennent esprit du cœur, et le portent
:i faire pulsation.
5. PuLSATiL, adj'., pulsatif, agité.
Doas venas pulsatils, las quais so aprop
las anrelhas.
De las venas piii.satii.s e de las quietas.
Trad. d'Albucasis, fol. 5o et i.
Deus veines pulsatives, lesquelles sont proche
les oreilles.
Des veines agitées et des paisibles.
Pois es fort... per moleza del istrnment pul-
SATIL.
Elue, de tas propr., foi. 21 .
Le pouls est fort... par .souplesse de l'instrument
pulsatij".
-ESP. Puhatil- IT. Pulsatile.
6. Impellir, empellir, V., lat. impel-
LERe, potisser, chasser, inciter.
F.MPEi.LF.Y aquel entro qne pervengaa a la
fissura.
Trad, d'Albucasis , fol. l/j-
Pousse celui-là jusqu'à ce qu'il parvienne à la
fissure.
PUL
Part. prés, siibst. Sia cam empellent.
Forma de impei.leht.
Trad. d'Albucasis, fol. l5 et 38.
Soit comme incitant.
Forme A'incitant.
' Part. pas. subst. L' empelt.it.
Trad. d'Albucasis, fol. .18.
Xj'incitc.
c vt. Impellir. esp. Impeler, port. Impellir.
IT. Impellere.
7. Impulcio, inpulsio, s.f., lat. iMpni
sio, impulsion, choc.
La redaceîo es fayta am iMPUi.cto.
Trad. (FAlbucasis, fol. G8.
La re'duction est faite avec impulsion.
Si mov trop lea per tota impulsio.
Elue, de las propr., fol. 36.
Se meut fort facilement par toute impulsion.
CAT. Iinpuhiô. ESP. Impulsion, port. Impulsa.
iT. Impiilsione.
8. Impulsiu, adj., impulsif, proj)ie à
donner impulsion.
Del sanc purificatiu... et als membres im-
PULSIU.
Elue, de las propr. , (ol. 20.
Du sang e'puralif. .. el aux membres impulsif.
CAT. Impidsiti. ESP. PORT. Iinpuhivo.
9. Impelliscar , V., pousser.
Cove que tu impelliscas aquels en sus.
Trad. d'Albucasis , fol. 36.
Il convient que tu pousses ceux-là en sus.
10. Repellir , V., lat. repellerc, reje-
ter, repousser, chasser.
Dea om los tantost restrenher e UEPEi.i.ia.
Les dix Co/nmandentents de Dieu.
On les doit aussitôt restreindre et repousser.
Part. pas. Aquelas donalios son ades e seran
d' aissi enant del tôt hepet.i.idas , cassadas
et annuladas.
Tif. duTKiv'' siècle. DoAT, t. CLXXII, fol. 216".
Ces donations sont maintenant et seront d'ici eu
avant entièrement rejetées, cassées et annulées.
CAT. Repellir. esp. Repeler, port. Repellir.
1 1. Repulsa, s.f., lat. REPULSA, répul-
.sion , refus, opposition.
Ses tota disgregacîo, repui.sa et repercussio.
Elue, de las propr., fol. i2o.
PUL
Sans niitiiiie disjonction, rt/ntlsion ul rejn.r-
^.ussion.
Fig. Per venjansa de la retulsa.
Cat. dels iipost. de lioma , toi. 125.
P;»r vengeance du refus.
CAT. KSr. PORT. IT. Rcpulstl.
12. ExpELLiR,u., lat. EXPELLEK6', chas-
ser, rejeter, expulser.
De la sieu'expulsio per la quai expellis las
lualautlas.
Trad. d'Albucasis, fol. 2.
De la sienne expubioa par laquelle tu expulses
les maladies.
Part. prés. Expei.lent las siiperilua.s fuino-
zitat?:.
Elue, de las propr., fol. 8i .
Expulsant les vapeurs superflues.
CAT. Expellir. esp. Expeler, port. Expellir.
IT. Espellere.
13. EXPULCIO, EXPULSIO, S.f., lat. EX-
pcLsio, expulsion.
De la sien' EXPULSIO per la quai expellis las
nialautias.
Am EXPULCIO fort.
Trad. d'Albucasis, fui. 2 et 87.
De la sienne expulsion par laquelle lu expulses
les maladies.
Avec expulsion forte.
CAT. Expulsiô. ESP. Expulsion, port. Expulsào.
iT. Espulsione .
i4- ExpCLsiu , adj., expulsif, répulsif.
Nas es membre ofîciai , d' ayre atractia et
EXPCT.SID.
Officl propri de \irtat hxpulsiva es getar
foras las superfluitatz.
Elue, de las propr., fol. ^O et 14.
Le nez est membre auxiliaire, d'air attractif et
répulsif.
L'emploi propre de faculté expulsive est de jeter
dcliors les superfluités.
CAT. Expulsiu. ESP. PORT, lixpulsivo. IT. Es-
pulsivo.
l5. Co.MPELLIR , COMPELIR, V., lat. CO.M-
pELLERc, contraindre, forcer, obliger.
CoMPtLi.iR, per losbirvcns, lo» nej^ligens
a pagar.
Fun Je Montcuc, Uni. det H de Fr. . l!\(ii ,
t XVI, p 12';.
PUN G67
Contraindre, par les sergents, les ucyliycnlb i
p.iyer.
No I03 posque COMPE1.LIR de.
Tit. de 1378. Ilist. de Lan^'ueduc , t. IV, pr. ,
col. 355.
Ne les puisse contraindre de.
Pare. pas. Compelits a pagar passages.
Statuts de Provence. Bomy, p. 226.
Obligés a payer passages.
ANC. FR. Compelliz par paines ou autrement
de la paier... et à ce compclissoient les-
dictes parties... elle se paiera sans coin-
pellir les debtes d'icelle.
Ord. des R. de Fr.. xi'ji , t. V, p. 706.
CAT. CompelUr. anc. esp. Compelir. esp. mod.
Compeler. port. CompcUir.
16. CoMPULSORi , adj., compuisoirc.
De la quai obtenon lettras comi'ulsorias.
Statuts de Provence, lîo.iiy, p. 7.
De laquelle ils obtiennent lettres compulsoires.
ESP. PORT. Coinpulsorlo.
l'j. COMPULCION, S.f., lat. COMPUI.SIO-
scm, compnlsion.
La juridiction, cohertion , compulcion.
Tit. de i^iS , de Sainte-Eulalie de Bonleau.v.
I.a juridiction , coercition , compulsion.
CAT. Compuhiô. esp. Compulsion.
PULVINA, s.f., lat. pulvinm^, coussin.
Kstreyssec la fractura sobre la plaga am
pur.viNAS.
Trad. d'ÀlbueasiSj fol. I.
Ltreiynit la fracture sur la plaie avec coussins.
2. PULVIL, POLVILH , S. IH . , Lit. PULVII,-
uis, petit coussin, coussinet.
Que tu pauses put.vii.s embcj;ul7. am aigna
et oii.
Pausa dejos la palpebra polmius jiclils
de colo.
Trad. d'Albucasis , fol. 2^ et l(>.
<^)ue tu poses coussinets imbiWsavec eau et huile,
l'use dessous la paupirre coussinet) de coton.
PIJÎNII, POir»o, poiNH , POKn , S. lit., la(.
yvi.ytis , point,'.
L' c^tlcnh (au cl rtNii liu que l'auMi.
FoLori-i t>t M\ii5i:iLi.c : Avtjngmt.
I rliiiiil (Jiit au l'uing jujqu'i ce qu'il l'octil.
668
PUN
Tans poNHs trencatz e tanta testa.
V. de S. Honorai.
Tant (le poings coupes et tant de têtes.
La lansa al punch.
Roman Je Blandin de CornouailleSj etc.
I.a lance au poing.
— Poignée.
Nég. expl. El non val un poing <1c cendre.
B. ZoRGi : S' ie us trobes.
11 ne vaut pas une poignée de cendres.
Loc. Pie PONH de linos solamen
Faretz fort cozer e bnillir.
Deudes de Prades, Àitz. cass.
Pleine poignée de graine de lin seulement tous
ferez cuii-e et bouillir fort.
Del pie PONH de terra, si engendre .x. pon-
hatz d'ayga, de .x. d'ayga , cent d'ayre, de
.c. d'ayre, mil de foc.
Elue, de las propr., fol. io5.
De pleine poignée de terre, s'engendrent dix
poignées d'eau, de dix d'eau, cent d'air, de cent
d'air, mille de feu.
ANC. FR.
F. çainl l'espée an/jon?d'orflamboiant.
Rotnan d'Agolant, v. 8l4-
(AT. Piiny. ESP. Puno. port. Punho. it.
Pugno.
'>. . PoGAi^H , S. m., poignet.
L'escnt Ihi trenqnet sot lo vogalh.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 55.
L'écu lui coupa sous le poignet.
3. PoNHAT , S, m., poignée, ce que peut
contenir la main.
Del pie ponli de terra , si engendro .x. roN-
HATZ d' ayga , de .x. d' ayga , cent d' ayre , de
.0. d'ayre, mil de foc.
Elue, de las propr., fol. io5.
ïie pleine poignée de terre, s'engendrent dis
poignées d'eau, de dix d'eau, cent d'air, de cent
d'air, mille de feu.
CAT. Punyat. esp Puriado, pout. Piinhado,
IT. Pitgneto.
/,. PONHAD.V, PUNCHADA, S.f., poiguéc ,
ce que peut contenir la main.
IJna roNiiA i)\ d'arena.
/.il', de Sydrai, fui, 5t).
Une poignée de saliic.
PUN
De mieia punchapa de sal.
Tit. de 1285. DoAT, l.X, col. igi.
Ue At'tni-poignée de sel.
5. PuNHADiERA ,s.f., pougnaclièrc, sorte
de nicsun;.
Del moli d'al pont, .vni. punhadieras de
froment.
Cartidaire du Bugue , fol. i.
Du moulin du pont, huit pougnadières de froment.
ANC. FH. Item en seigle quatre sextiers,...
quarteranche de ponhardière.
Tit. de 1464 , Carpentiek , t. III, col. 345.
6. PoNHAL, adj., gros comme le poing.
Cran qnantitat de peiras ponhals per lan-
sar am fondas.
Tit. du xv> siècle. DoAT, t. CXLVII , fol. 283.
Grande quantité de pierres grosses comme le
poing pour lancer avec frondes.
7. POGNADOR, POINGNADOR , PONHEDOR ,
S. 7)1., lat. PUGNATOR , Combattant,
guerrier.
En Antioch' als poingnadors.
IIuGtJES DE Pena : cora que m.
Dans Antioche aux combattants .
Rotlan ab sos ponhedors
No sanbron tan gen conquérir.
Rambaud de Vaqtieiras : ]Vû m'agrad' ivcrns.
Roland avec ses guerriers no surent si gentiment
conquérir.
Adoncx viratz plurar man gentil ponqedor.
E vie venir Richart lo noble ponheuor.
Roman de Fierabras, v. ^904 et SgoS.
Alors vous verriez pleurer maint gentil com-
battant.
Et vit venir Richard le noble combattant.
ANC. FR. Li qneus de vos conoist cest poigneor.
Qui tel damage nus a fait hui ce jor.
Roman d'Aubri. Bekrer , p. 172.
lï. Piigmitore.
(S. Pugnar, 7)., lat. PUGNAR<?, combat-
tre, guerroyer.
Voyez Denina, t. I, p. ^85; Al-
DRETE, p. ï8l.
PnGNARAK matin e ser.
Uei'des de Prahes : En un sonct.
Combattront malin et soir.
PUN
Part- pas.fg.
Molt a ruGNAT Aniors en mi delir.
G. Faidit :Moll a.
Moull a combattu Amour à me de'truiie.
ANC. CAT. ESP. PORT. PugTiar. iT. Pugnaic.
9. ImPUGNAR , ENPUGNAU , EMPnNH.\tl , 7\,
lat. iMPUGNARc, impiigner, conibattro.
Per EKPCGNAR los Sarrazis.
Cat. (lels iipost. de Roma, loi. 219.
Pour combattre les Sarrasins.
Angels... malignes iMPUGNO vigorozaraent.
Elue. Je las propr., fol. 12.
Anges... les iliables ils combattent vigoureusement.
En re empunhar.
Tit. de i3i9. Do.\T, t. CXXXII, fol. 3M\
Eu rien impugner.
CAT. ESP. TOKT. Impiignar. it. Jmpugnare.
10. Inpugnador , S. m., lat. impugxa-
TOR, attaquant, assiégeant, qui im-
pngne.
Dels iNPDGNADOBs defensai'.
Elue, de las propr., fol. 5o.
De'fendre des assiégeants.
t:AT. ESP. PORT. Impiignador. it, Impngnatore.
I I. I.MPUGXACION, s.f., lat. impugnatio-
Nfw, attaque, opposition.
Rennncian... a impugnacion d'aqnesta pré-
sent caria.
Tit. de 1402, Bordeaux. Cab. Monteil.
Renonçant... à l'attatjue de ce présent titre.
CAT. Impugnaciô. esp. Impugnacion. port.
Impugnacào. it. Impugnaziotte.
1 2. Repignar, 2>., lat. REPUGNARe, ré-
pugner, contredire.
La qoal cansa répugna al drecli.
Statuts de Provence. lioMY, p. 227.
Laquelle cLose rrpugne au droit.
l'arc, prés. Paranla mot estranlia e repuonan
al entendenien d' orae.
Leys d'amors , M. !<>().
Parole moull l'tnDgc cl répugnant à l'enlendc-
nienl d'homme.
f:AT. E.SP. PORT. Rcpugnnr. it. Jtepugnare.
I >. RH'liJNA.NCIA , s.f., Int. RM'UGN\N-
Ti.v, répugnance, opposition, conlra-
(lirfion.
PUN
669
Iiiiplioans repugnancia.
Elue, de las propr., fol. 5.
Impli(|uaiil opposition.
(AT. esp. port. Repugnancia- it. Repitgnanza ,
PUNICENC , adj., du lat. pukiceus,
écarlate, d'un rouge éclatant.
La segunda punicenca, o citrina.
Color... PUNICENCA et pnrpnrenca declino
vers rog.
Elue, de las propr., fol. 26tj.
La seconde écarlate , ou citrine.
Couleur... écarlate et purpurine inclinent vers
rouge.
port. Piiniceo.
PUNIR, V., lat. PDNiRt', punir.
On vai punir sos fayllimentz.
Dieus de majestat los poni tuanteneut.
y. de S. Honorât.
Où il va punir ses fautes.
Le Dieu de majesté les punit aussitôt.
Part. pas. Ne séria , qnalhqne ora , punida.
Philomena.
Elle en serait, quelque Leure (tôt ou tard), punie.
ANC. CAT. ANC. ESP. PORT. Punir. IT. Punirc.
1. PuNiMEN , ,v. in., punition.
Sapchatz qne '1 sien pcnimen
Son senhal d' ira solamen.
Brev. d'amor, fol. l5.
Sachez que les siennes punitions sont signe Je
colère seulement.
IT. Punimento.
3. PUNICIO, PXTNITIO, .S.f., lat. PUNITIO,
punition.
PcNicio corporal.
Tit. de 1265. DoAT, I. ViJI ., fol. 177.
Punition corporelle.
La puNiTio dels pecalz.
Carya itagaton., p. l4-
La punition «les pécliés.
ANC. CAT. Piiniciô. ESP. Pitnicion. port. Pu-
nicào. IT. Punizione, piinigione.
\. Imm;nit, ndj., lat.iMPLNiT//.v, impuni.
Mol/, ci'ims iMPUNiTz rcmanion.
l'arlulaire de Montpellier, fol. .'io.
I)i' nuiiilireux criniet demeuraient impunis,
t xx . Iinpunit. htr. roiiT. Itnpunido. it. Im-
punito.
670 PUR
PUPILH, s. m., lai. vvpilIus, pupille,
mineur.
Si caiu es, s' ieu soi pupii.hs.
Trad, du Code de Jiistinien, fol. 215.
Ainsi coname il est , si je suis pupille.
Adj. Bens delz enfaus pupils.
Slaluts de Provence. BoMY, p. 45.
Biens des enfants pupilles.
CAT. PupUlo. ESP. Pupilo. POBT. IT. PupiUo.
. 2. PupiLL.\, s.f., lat. PUPiLLA, pupille,
mineure.
Pupils ni PUPILLA non podon far garentia
per nulh home.
Trad. du Code de Justtnien, fol. 28.
Mineur ni mineure ne peuvent faire garantie
pour nul liomme.
KSP. Pupila. PORT. Pupilla.
3. PupiLLARETAT, S. f. , pupillarité.
Pois qne il a passât la pupillaretat.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 53.
Après qu'il a passe' la pupillarité.
4. PUPILLARI, ad/., lat. PUPILLARIi', pU-
pillaire.
Aquella subslitucios es pupillaris.
Trad. du Code de Justinien, fol. 64-
Cette substitution est pupillaire.
CAT. Piipillar. ESP. Pupilar. port. Pupillar.
IT. Pupillare.
5. PupiLLARiNT, adv., à la manière pu-
pillaire.
Pot substituir 1' un al autre en aulra guisa ,
so es Pcrii,i,ARiNT.
Trad. du Code de Justinienj fol. 64.
Il peut substituer l'un à l'autre en autre manière,
c est-à-dire à la manière pupillaire.
PUPILLA, s.f., lat. PUPILLA, pupille,
prunelle de l'œil.
Tu veyras am aquela pupilla , am la visio
ciel liuel, per la clartat de la tanica cornea.
Trad. d'Albucasis, fol. 19.
Tu verras avec cette pupille, avec la vision de
l'œil , par la clarté de la tunique cornc'c.
CAT. Pupilla. tsp. Pupila. port. it. Pupilla.
PUR , ndj., lat. vvv.us, pur, net , propre.
PUR
De bon vl pur a benre assatz.
DfiCDEs DE Prades , Aui, cass.
De bon vin pur k boire asse^.
PuRA cain la pupilla.
Elue, de tas propr., fol. (ig.
Pïire comme la prunelle.
Moral. Tal cuia esser purs e netzde peccalz.
Honi leva puras mas en oratio.
f^. et Fert., fol. 4 1 et 90.
Tel pense être pur et net de pe'cLd.
On lève pures mains en oraison.
CAT. Pur. ESP. PORT. IT. Puro.
■i.. PuRAMENT , adv., puremcut , simple-
ment.
Hères pot esser institnitz alcns boni e pcra-
MENT e solz condicion.
Trad. du Code de Justinien , fol. 63.
Héritier peut être institue' aucun bomme et pure-
ment et sous condition.
CAT. Purament. esp. poht. it. Puramentc.
3. PURITAT, PURETAT, PURTAT, S.f., lat.
puRiTATew, pureté, netteté.
L' abilacols dels peissos
Non es de puritat lan gran
Cuin r aires on l'aucel estan.
Bref, d'amor, fol. 52.
Le se'jour des poissons n'est pas de pureté si
grande comme l'air où les oiseaux sont.
Car de purtat nasqnet et nior.
Libre de Senequa.
Car de pureté naquit et meurt.
Moral. Aquels que fan vida d' angel en terra
per puritat de sancta vida.
F. et Vert., fol. lo3.
Ceux qui font vie d'ange sur la terre par pureté
de sainte vie.
ANC. fr. Aimant d'nn cneur rempli àe parité.
Cl. Marot, t. IV, p. 346.
La pu ri té du langage naïfvement uttique.
Amyot, trad. de Plutarque. Morales, t. II, p. 225.
La cape blanche signifie j^HWe et virginité.
H. EsTiENNE , Apologie pour Hérodote, t. II ,
p. 214.
CAT. Puritat. esp. Puridad. pokt. Puridade.
iT. Piirità, puritate, puritade.
/i. PuRAcio, S./., purification.
PuRACio de la plaga.
IVad. d'Albucasis , fol. 12.
Purification de la plaie.
5. PORIFICAR, 7>., lat. PURIFICAR^, pUlU
fier.
PuRiFicA la mia arma.
Lo Payre eternal.
Piirijîe la mienne âme.
Pari. pas. Adonc Paal près .n. barons rcRi-
FICATZ.
Triid. des Actes des ^pôtrvs , cli. 21.
Alors Paul pril deus UommKi piiri/îcs.
CAT. ESP. PORT. Piirijîcar. it. Ptiri/tcare.
6. PURIFICACIO, PURIFICATIO, S. f., lut.
PI RiFiCATio , purification.
Lo complimens de lur pcRirrcAcio.
Trad. des Actes des Apôtres , cb . 21.
L'accoraplisseraeut de leur purification.
La PURIFICATIO de sancta Maria.
Calendrier provençal.
La purification de sainte Marie.
CAT. Purificaciô. ksp, Purificacion. port. Pu-
rificacào. it. Purificazione .
7 . Plrificatiu , adj. , purificatif , pro-
pre à purifier.
F.s del sanc pcrificatiu.
Solelh... ba virtnt purificativa.
Elue, de las propr., fol. 20 et 1 16.
Il est du sang purificatif.
Soleil... a faculté purijicative.
8. Impuuitat, s. [., lat. iMPURiTATr/y/,
impureté.
Ab itifcccio et i.mpuritat.
Elue, de las propr., fol. i33.
Avec iulcclion et impureté.
f AT. Impuritat. esp. Impuridad . it. Iinpiirità,
impuritate, impuritadc .
(). Df.purar, V , lat. DEPURARc, épurci,
rendre pur, clarififr.
Vens... r ayre pcstilcncial ueplron.
Elue, de las propr., fol. \i!^-l'i^.
Veuls... l'ïir pestilentiel épurent.
Part, pas, La clartat depcrada.
Peulhos, yoj. au Purg. de S. Patrice.
La clarlé épurée.
c*T. ESP. Depurar. it. Depurare.
10. Depiracio, s. /., dépuration, épu-
rement.
PUR 67 1
Avga... per accio del foc pren defuracio.
Elue, de las propr., fol. jS.
L'eau... par action du feu prend épurernent.
CAT. Deptiraciô. esp. Depuracion. it. Depurn-
zione.
1 1. Depurament, s. m., épurernent, pu-
rification.
Depiiro l'ayre... , dono depdrament.
Elue, de las propr., fol. 38.
Kpurcnt l'air... , donnent épurernent.
12. Depuratiu, adj., dépuratif, propre
à épurer.
Del ayre... depuratiu.
Depurativa... de .soperfluitatz d'hnrnors.
Elue, de las propr., fol. 52 et 25.
De l'air... dépuratif.
Dépuratii>e... de superfluite's d'humeurs.
i3. PuRGAR, V, , lat. purgarc, purger,
purifier, nettoyer.
Piona sirventa qne purga be lo ostal.
Coma aqtieil que purga la para farina del
bren.
A', et Fert., fol. 68 et 35.
Bonne servante qui nettoie bien l'bôlel.
Comme celui qui purge la pure farine du son.
Moral. Per purgar les peccatz... e per con-
querre las virtatz.
Pdrgau lar consciencia.
r. et rert., fol. (J6 et 33.
Pour /)H/-^er les pc'che's... et pour conquérir les
vertus.
Purifier leur conscience.
— Terme de aiédecine.
El cap e 'I cors tôt eisameu
Li puROA fort be et adoba.
Deudes de Prades, yfuz. cass.
La tête et le corps tout pareillement il lui purg e
fort bien et arrange.
Subst. Ab PURGAR o ab sagiiia.
Bref, d'amor, fol. 3^.
Avec le purger ou avec saignée.
— Polir, affiner.
La lima esmera e porga lo fer.
^. e/ f eW., fol. 77.
Lu lime polit et aj/tne le for.
Pari. pas. Aprop de mel ben escumat
K del l)el oli ben pur<;\i
.Vi. giitetas.
Devins Dï Prades, Auz. rusi.
672 PUR
Après du miel bien écume ot de helle liuile bleu
purifiée six. goutlelettes.
— . Terme tle pratique.
Preraeiranient se dea esser pdrgatz d' aquel
crim.
Trad. du Code de Justinierij iol. t\.
Premièrement il doit s'être purgé de ce crime.
CAT. Esr. PORT. Purgar. it. Piirgare.
ïl\. PURGATORI, PORGUATORI, S. TH., Kit.
puRGATORia/«, purgatoire.
Si es en purgatori , lai si purgara.
Liv- de Sydrac, fol. 16.
S'il est en purgatoire, là 11 se purifiera.
Tu intraras en porguatori.
Dialogue de l'Ame et du Corps.
Tu entreras en purgatoire.
Pensa d' yfem e de paradis e de purgatori.
V. et Vert., fol. 28.
Pense d'enfer et de paradis et de purgatoire.
CAT. Purgatori. esp. port. it. Ptirgatorio.
3 5. Purgatori, adj., du purgatoire,
qui appartient au purgatoire.
Très penas son : Las tetnporals,
PcRGATORiAS et ifernals.
Brev. d'amor, fol. to8.
Trois peines sont : Les temporelles, du purgatoire
et infernales.
16. Purgatio, purgacion, s./., lat. pur-
GATioj^cni, purgation, purification.
Ilna vetz 1' an prenga purgatio.
Zip. de Sydrac, fol. 73.
Qu'une fois l'an il prenne purgation.
Fig. Lo don del S. Esperit, don nos parlam
ayssl, coiaplis e perfay aqnesta porgatio
et aqnesta neteza de 1' arma.
r.etFert.,M.8i.
Le don du Saint-Esprit , dont nous parlons ici ,
accomplit et parfait cette purijication et cette net-
teté de l'âme.
Doua salut et purgacion de 1' arma.
Hist. de la Bible en provenç., fol. 81 .
Donne salut et purijication àc l'âme.
CAT. Purgaciô. esp. Purgacion. port. Piirga-
cào. IT. Puigazione.
l'j. Purgamkm, s. ni., purification.
PUR
Joru del purgament de la Verge.
Trad. duN.-Test., S. Luc, cb. 7.
Jour de la purijication de la Vierge.
ANC. tsp. Ptirgamiento. it. Pui-gamento.
î8. PuRCADOR, S. m., purgatif, purga-
tion.
Non dea hom penre pdrgador
Volnntiers ni far sagnia.
Brev. d'amor, fol. 37.
On ne doit pas prendre purgatif volontiers ni
faire saignée.
— Purgatoire.
Las penas del purgador.
Gui Folquet : Escrig trop.
Les peines du purgatoire.
19. PCRGATIU , adj., lat. PCRGATIV«i'^
purgatif, purificatif , propre à purger,
propre à purifier.
Ha virtat purgativa.
Elue, de las propr., fol. i5o.
A propriété purgative.
Ckt. Purgatiu. esp. port. it. Purgative.
20. Depurgar, V., lat. depurgar^?, pur-
ger, purifier.
Trnlhat se depurga colan.
Lejs d'umors, fol. 36.
Pressé il se purifie en coulant.
2 X . ESPURGAR , ESPURJAR , V,, hit. EXPUR-
GARé-, purger, purifier.
Enquera per ben espcrgar ,
La flor del' api failz secar.
Deudes de Prades , ./4uz. cass.
Encore pour bien purger, la (leur du ce'leri faites
sécber.
Moral. Celui que s vol de pechat espurjak.
Trad. de Bède, fol. 5o.
Celui qui veut se purifier du péché.
Parc. pas. Lendetna, cant ser' espurgatz.
Deudes de Prades , v</ki. cass.
Le lendemain , quand il sera purgé.
ANC. FR. Espiirgier soi parfaitement.
Helinandou Thibaud de Mably, Fers sur la Mort.
L'or ou l'argent se espnrge et aflne au feu.
Livre de la Loi au Sarrasin, p. n5.
CAT. Expurgar, espurgar, espcrgar. esp. port.
E.xpurgar. it. Spurgare.
PUT
22. ESPURGAMEN, ESPURJAMKN , S. ni.,
pur^Mtion , médecine, purification.
Vos li darelz espdrgamen.
DeUDES de PR ADES , j^liz. ClISS.
Vous lui donnerez purgntîon.
Fig. Lo fiatemens de Den , es espurjamens di-
preseijs vida.
Trad. cleBùde. fol. 68.
Le battemcnl de Dieu, c'e<;l purification de i;i
présente vie.
iT. Spurgamento.
23. EsPURGATORi , S. m., purgatoirc.
Si non passa per kspurgatori.
ZjV. de Sjrdrac, fol. 89.
S'il ne passe pas par purgatoirc.
ANC. FR. Et tontes les armes ploroient
Qui erent en espiirgatoire.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. lA^.
CAT. Expurgatori. est. port. Expurgatorio.
PUSTULA, PUSTELI.A, POSTELLA, S. f. ,
lat. PUSTULA, pustule, abcès, petite
gale, bouton.
So PDSTCLAs fetidas, las qnals so feylas de
niaterias... corraptas.
Trad. d'jilbucasis, fol. 12.
Sont pustules fe'lides, lesquelles sont faites ili-
matières... corrompues.
PcsTELLA en son hnelh.
Bertband DE BoR.N : Gcs de far.
Pustule àias soc œil.
Haia en son oill postella.
FOLQLET DE RoMA>s : Auzels no.
Qu'il ait dans son œil pustule.
CAT. ESP. port. Pustula. iT. Pustula, posrola.
1. Pdstulacio , .?. y. , lat. pi stolatio ,
pustulation , état de ce qui est pushi-
leux.
Per nlceracio del paladar et pustulacio.
Elue, de las prnpr., fol. 85.
Par ulcération du palais et pustulation.
3. PosTULOs, fidj., lat. pijsti!Los«.v, pus-
tuleux, couvert de pustules.
Lors cambaa so posTCi.o/.At.
Elue, de las propr. , fol. 99.
L'-uri jamhei sont pusiuleuiet.
PUTA, 5./. , fille, put.iiii.
III.
PUT
(i'-3
Primitivement ce mot était pris en
bornie acception. Goldoni a composé
une comédie dont le titre est : la puta
HONORATA, la Fille honniHc .
Dans une traduction en patois bo-
lonais, on a rendu vibginella du Tasse
par :
A sa via pctta.
Ch. V, st. 71.
l na PDiTA d' vint ann o poch d' piu.
Cl.. II, st. .4.
La vergogna da putta.
Ch. II.sl. 17.
Les Portugais ont employé ce mot
dans la même acception : Origan c Or-
tographia de Lingua portuguesa, p. 54.
On trouve aussi en italien le mot
puttn, fancitdh, employé dans le même
sens.
Les tioubadours ont toujours em-
ployé ce mot en mauvaise part ; pu-
tain, courtisane, vilaine.
Aissellas putas ardens
Qui son d' autrui maritz cossens.
Marcadrus : Pus moi.
Ces putains ardentes qui sont de maris d'aulrui
consentantes.
En PUTA qui si fia
Es boni traitz.
Marcabrus : Soudjdier.
Kii putain qui se fie est homme trahi.
■ idj. Qui le fenina puta, coma qui ten serjien.
Trad.de B.de , M. l^o.
Qui lient femme /lu/ain^ <;omme qui lient serpeiil.
Sa nazis los asalbo, la pcta gen malvada.
Roman de Fierabras , v. 2~!f!i.
Les Sarrasins les assaillent , la filntne i;eut nuu-
vaisc.
AKC. VK.. Des Sarrasins qui tieiineal putes loi».
Hornan d'Of^ier le Danois. Note» tur Vtflaod ,
p. 83.
1 oulc.s'fsic.'i , srrc» ou fuirs
De fait ou de volcntc putet
Jttiman de la Hos», v. yiif'i
On dit cc«t pruverlx* ;
Vie pute racbiiir, pute bieibr.
/iumande C'leamaJrs.C.AHH.STlt.n, 1. III, cul. ^-jS.
tAl. »»r HORI. Putti. IT l'utla
85
674 PUT
2. PuTANA , v. f., putain , prostituée.
Jazon ab pctanas tro'l solelh es levatz.
P. Cardinal : Un estribot.
Couchent avec prostituées jusqu'à ce que le soleil
est levé.
De rtiTANA cortejaire.
T. DE Hugues et de Reculaire : Cometre us.
De prostituée courtisan.
ANC. CAT. Piitana. it. Puttana-
3. PuTANELA, s.f. dùn., petite putain,
petite prostituée.
A'av, dis el , putanela, laycha m' estar en patz.
Roman de Fierabras, v. /JQoS-
Va , dit-il , petite putain, laisse-moi être en paix.
/J. PuTAN , S. TH., putassier, libertin.
Moat se fez grazir als arlotz et als pctans.
V. de Guillaume Figueiras.
Moult il se fit agre'er par les goujats et par les
putassiers.
5. Putanier, putaner, (idj. , putassier,
libertin.
Ai! fais clergue, messongier, traidor,
Perjar, lairo, putanier, descrezen.
B. CarBONEL : Per espassar.
Ali! faux clergé, menteur, traître, parjure, vo-
leur, putassier, mécre'ant.
Enchantaire o putaners.
Traité de la Pénitence en provençal , fol. 59.
Enchanteur ou putassier.
ESP. Putanero. port. Putanheiro. ix. Putta-
niere.
6. Putage, s. m., prostitution.
Sibilia per cert a conseutit putage.
V. de S. Honorât.
Sibilie pour sûr a consenti prostitution.
ANC. FR. Qai sacrement de mariage
ïornent à honte et 'a putage.
Nouv. rec. defabl. et vont, anc, t. 1 , p. 122.
Et miz par povreté mainte famé e\ putage.
Piomnn de Rou , v. iSjS.
7. PuTARiA, S. f. , putanisme, prostitu-
tion.
Maivestat e ruT.\uiA :
PYR
No '1 laisson tenev dreita via.
Un troubadour anonïme : Seinor vos que.
Méchanceté' et putanisme ne lui laissent tenir
droite voie.
ANC. FR. One, foi que doi sainte Marie ,
Ne fis de mon cors puterie.
Roman du Renart, t. II , p. 7.
D'y vrognerie ,
De puierie,
Scandale et binîct.
Blason desfaulces Amours, p. 2x7.
ESP. Puteria. port. Putaria.
8. PuTiA, S.f., putanisme, prostitution.
Gren er amor ses putia
Camjantz ,
Tro qn' el mon sia fenitz.
B. Martin : Conipanho.
Difficilement amour sans prostitution sera ch.in-
geant, jusqu'à ce que le monde soit fini.
La PUTIA r es après.
Marcabrus : Lanquau.
Le putanisme lui est après.
g. Pdteiar, putaneiar , v., se prosti-
tuer, paillarder, forniquer.
O mentir o putaneiar.
Brev. d'amor, fol. 62.
Ou mentir ou paillarder.
Fig. Domneis ar putkia.
Marcabrus : Pus la fucllia.
Courtoisie maintenant se prostitue.
ANC. FR. Et tout briser.
Rompre, casser
Y,X. putasser.
Blason desfaulces Amours, p. 286.
ESP. Putear, putahear. port. Putear. it. Pu-
taneggiare .
PYGMEUS, s. m., lat. pygm«eus , pyg-
inée.
Pygmeus so homes del gran d' un coydat.
Elue, de las propr., fol. 256.
Pjgmées sont hommes du grand d'une coudée.
CAT. Pigineu. esp. port. it. Pigmeo.
PYRAMIDAL, adj., du lat. pyramii)6'.»-,
pyramidal , fait en forme de pyra-
mide.
PYZ
Un ;iTigle rYBAMiDAi. etagul.
Elue. Je lui propr., fol. l5.
Un angle ;ymmi</rt/ et aigu,
i A !■. KSP. Piramidal.
PYZANTIA, s. /., du lat i-ysma, py-
zance, figure de rhétorique.
l'Y7.A>Tr\ es una questios ain trops mciii
PYZ 67 5
bres , a la quai , pei- la iiia)(i()lioItat que s' ha ,
110 'I put boni dnr unu re.spusta , quar cascus
lueoibrus fay per se qucsiio.
Lej's d'amors, loi. 1^3 .
La pyzance est une question avec de nombreux
mcniljros , à laquelle, à cause de la mulliplicile
qu'elle a en elle , on ne peut donner une même ré-
ponse , car chaque membre lait par soi une queslion.
FIN DU TOME QUATRIEMK.
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