r
ft
THE BOSTON PUBLIC LIBRARY
JOAN OF ARC COLLECTION
_ L'HIST0I?LE
ir DISCOVKS AV
VRAY DV SIEGE QVI FVT
Mis I> fV -A N T A» A y '■ .11 r O O .-<-
leans par les Anglois, le Mardy XII. iour
il Ovi.>o[r*,M cccc. XX vtji.regnsmi alors
Charles m. Roy de France.
CfiMtenanttoMfes les faillies » ajfatits» efcsfwfiuches ^
0»/r^j parti cularitez notables , ^»i 4^ iour en tour y
furent faites ^auec U venue de leannela Vucelle^é^
comment par gr Me diuine , ^ force d'armes , ellefifi
leutr UJieie 4« a^hÂnt aux anglois,
Prifcofemoitjàmor fîn^^octm ehun'^emet
delang^ge,d*vn v'eil exemplaire efcrii à
,Ja mairj en parchemin , Si trouuc en \si
iraifon de 3<\diâ:^5i!îe d'0\ leans ivlallrc^
!Îei>el!es annotations en marge.
fie/^^;^ é* augmenté de noHueau outres Us
précédentes imprejftom.
Chez Louis Foucault, mai chand Libraire
su Cloi're Scinde Croix,
M.D.C.XXI.
lEÂNNE D'ARC NH^,
r en Lorraine,dide la Pu-
celle d'OiJcans.
.0-
Î^MM
AMESÇIEVRS •
ESSIEVRS,
Comme la
iino;ulierefa
ueur de Di-
eu efproti-
uee par nos
predeceflfvars en la del iiran-
ce de cette ville, îadis aflîe-
géep^r les Anglais , nous in-
cite en gênerai à en publier
larecognoifTance . Aullifa-
niouL* îiaturelque nous por-
tons à la patrie nousfemoni
•en particulier de contribuer
ce qui eftde noftre labeur âc^
bien commun , afin de trani-
mctrrcàla pofteritcla metnoî-
redVn exemple tant (ignalé
comme celuy qu'on apprêdra
p^le veriubiediiboursdecct
Aij
Epiflrc.
te hifloire. Ce fera vue occa-
fîon,&ànos ennemis de crain-
dre déformais , finon la force
des hommes5àtout le moinsla
protediondc ceiuy qui nous
aconferuez ,& à nos fuccef-
feurs de nes'affeurer pointtat
en la forterefle de nos tours ,
de nos rampars , & de nos mu-
railles,qu en la defenfe de ce-
iuy qui ne laifle iamais les fi-
cns dépourueus de fecours ,
quand ilsFinncqucnt comme
il faut, pour vne iufte caufe. .
Ayans pour ces confidera*
lions entrepris de faire ,
veoir au puD;ic le vray dif-
cours de ce qui s'eil paie du-
rant le fîege des Angloisjdu
procès de laPucelIe d'Orlé-
ans, & des Antiquitez de no-
ftre ville , nous auons penfé
que le tout ne p^uuoit eftre
dédié plus infirment à autres
qu à vous, Meffieurs,quivous
Epiftrc.
employez auec tantdefoîng
&i de fidélité en laconduide
desaffaires communes de no-
ftre ville , dont tous les habi-
tans vous ayans obligation en
gênerai ,& nous particuliè-
rement 5 comme partie d'i-
ceux 5 nous auons voulu en
laiflercé tefmoignage au puu
blic, auecproteftationde de-
meurer à iamais.
Messievrs
Voflre tres-bumhk
tr tres-oyeijfant
ftrmteuYi tauif
Foucault,
A Orléans ce huidiefme Pvfayo
A iij
L'Imprimeur 5 au Le deur.
FideUtéeft mère clef:ltcué^ comme or^
yenj/ar l'expérience tournalmeett
mile excnifîes : entre lef^ueh la vAU
d'Oileam nous en fourrât vne tUufire ,
ejiant particriuery aeuant à tel pon^3
d'amplttiide, ^u'elle/epot4i4oit paraw
gonner aux m€*lltures v/lles de ce Bjiy-
aumefii quon enppujft atrtbuer la cau^
/e qu^ UbenediïitGU deDieufi^r Ufi^
àelité de c^peaple/oit enims lespartict*
lien fnt a, l e droit de leurs VriKcees /ttf,
uerainiydQnt th ont fait prenue ^IuJîchï s
foà :mapstls s'yfontleptîisfignaUT^en
deux fieges yfoujienus cen. te deux natt'^.
an^St'ptântrtonales- cjui menaç oient tou^
te la France yVoire l Euï(pe Jt leu r/«-
rt'ur im^tti'.euje nenïi epé rompue cdne
Us murs de -.cfie eue, Le premier cjl ce-
luy qu Attiîaypianta'ikt'tU qm {/m^
titîiUnt lefleaH de Dieu. , tiroH apresfojt
ytfe marée d'hemmes/ien woinsgucntc rs
que ùarhares , quiituott inondé pluficurs
fïOHtnccs auec tille impetucf té ^que nti s
remparts , nuHts avméei nauojeut enco-
tes peu. luy donmr le moindre Arrefi , )
Je vit acculé par U confiante refolutton
des habtians d'Orléans , tjuifitent cen^
ire J on l jfort me digne t-r Icuét de Iturs
corps À la d ffence de l'Empire Bj^main
(}cl'efiat dei GotSyO' dttB^oyauintdes
Au Lecteur.
Trdfffois , quicommhûi encorcs knai^^
jirt; j 6"* (juiL em^tjrhtrcnt d'élire ejisu
ffc davisjm ùcrceaié , var l'ijjic de cefte
tant }xti4reHp c^- mémorable bataille ^d^
r-êeauliuer ditfi'^e^àUv^Uf; dts murs
de cifte -Ville , ^Jar Ui bords de L oj t r,
riQ^ ^lUetfirs j iomme qmlques efcriuatns
fefoni ^erfuadezj. Enfuttfede laquelle
Of le am prit yn grand accroij] emcnt ^ di
ïftamtïe qiu peu après , elle fht faite ca^
p'n.aL' des ï\oyaumes Yr^Lnçots , auquel
t! cdoBfia le m qMoy ffu'tl s'effendijï en
la hàuY conçue (jT pardtla '.L'autre fi £^e
eji celuy des hn^kîsjtfqu.eis hufo) CcT^
des Trançoisportans leurs armes o^Uur LcT-^
partie tnalmencrent tellement vos ^on^'^Qls
que Charles fepticfme cedanà theuï ^f ctile
ces-v^ciorteux Infulaires^deîîhcrùit d'y «iHoi-
ne honteufe retraich quad l'Anglci^faf re ap -
chéde vêtir AH mtliciidefes cor:quejîes p^He
eeHe vdle rtfter ftrmeenU f(>yfïafG-ifi^Aux
Je refoluî l'enleuer & nu \\oy<ya s'o Dm Tran- ■
b rs /on pnfounier,^ auqheltlauoitprc çois»
mis ny atteler he^msyes qutliintpour
y pârnenir^ [es ejtorts & U re^ftence CT
fahonte fe bfenttcy^(tr comme la loguenr
C^ Violence de ce ^ege auQtt de/olé ce fie
vdU^& reduîttr au peti' pied^mais i'if^
f € ^oiteufe par y ne ayde maniftfte dté
Cul , l'aitoit an/Jl remtfe en tel efia ,
Au Lecl:eur.
^u'rîlefedehuoif tenir fort faits fai&é
defafideltté. Quand nos fremiers trou»
bksfmmmhem, que par U dtmfion de
U Rjiiglon dtuiferent les yoUnteT^^d»
neïent yn telcQUp àl'afcBion Wéinfoi*
fe , que depuis on à y eu cefte fni^crbe cU
te'chdncelir trois ou quatre fois en da-ier
d'yne totale cheute.JienfesdermerstoHrs
elle n eu^ pris fa p'tmîereyigueuY\ O*
fattvn effort cotre le rnal contagieux qui
lors affligeait ce KojaumeiCaf elleâ efîé
la première de tomes les vdUs d'tceiuy
qui fans contrainte s* e fi Jettéecntretes
bras defon légitime Prtnce,csr ^porteU
flambeau de detiotr à tom les peuple^qui
s'eBoicnt mutmeT^^acquerât par ce m»yu
en yn repos qui nous fait ejferer foubs
l'heur d'ynjf grand I{o)i. luy yoir peu k
peuregatngneyfdfanté m [on embo point
puis qnefa cbaleurnacurelle luy ejf retie
nue, à quoy feruira l'exeple du pajfé qf4e
muneprefentonscn ceimret j^ré desatp
fJjims de t'hofiel commun de cifte yille
liuret habtlU à l* antique , oupli^flofl de*
l ai ffé en fanndtté première ^ qin^fi U
parure de layernè , laquelle refuit tout
ornement :ar lequel no us ^ous^ref entons
en e^erance défaire votr par cy après
quelque chofideplu^sfur lesanttqmez
d^xeïle yille^
A
LA CITE' D'ORLEANS,
SVRL£S FAICTS DELA
pucclle leanned^Arc, (5c
contre les conremp-
teuisd'icelle.
CU ^dnd Dieu guide tout , du tout f éprend
garde ,
Et cjHt dirtres-hauf ctel contemple les humains ,
Qui feul peut ahaiffer d*entveux les plus humaine
£r met les plus peitts deffou^/afeure garde :
C\ft celuy Orléans, qutfeul te contre^
garde,
Et qui fi tr<rsfouuetJtau doi^t te fdB toucher i
Combien l* enclos des tiens il à eftimé cher ,
Q^ d'y»' œtlvigtUnt te contemple (^ regarde',
Ù'vne Vucelle ilfiitvn guerrier yîgoureu^]
Monftrant combien detoy tl eft oit amoureux ,
Et de la çha^tfoy encloje en ta potfîrint,
Me]}rtfe Visât fer et ce^ui t*e^ aduenu ]
Commt yn y/aj ignorant , qm n'a iawats confiée
Les tratBs , nela yertu de U grâce diuéaç»
p. B. QJl.
A V
P.XTRAICT D'VN
ANCIEN LIVRF3E s CRI T
à la main y & curieufement :
CONTENANT
I E fB^OCES OElEHjin'H'E
d'^rc , éHe U Vtnclk d' Orléans,
Auquel liure y a quelqu«°s fueillets
ronupus , tellçniejac que le com-
mencement défaut.
EN la ville deRouen pour fesde-
merites. ifeleur rcfpôsqu'ellefuc
eondamnee,(îk cxecutee,Hïais ce fut
iniquement^: par enuie: Ainfi qu'il
cft montré ck-rement parle procès
defdicrs cô;damnatios,&: meimes de
fo abioluti on, lequel l'ay voulu cya-
pres meure par ercript,pariequf Ion
pourra veoir clerement^comme fau
cementjiniquem êCjparjen uie, &no
par iufticejeilcfut condanee & exé-
cutée. Lequel procès i*ay extraitpar
le comandement du Roy Loys Xlî.
et ce nom, & de Monfieur de Gra-
uille. Admirai de Fi ace /e prieàceux
qui le voudront lire>ques'iisy trou-
vent quelque (âute ouerreur,illeur
plaife rupporter,& pardonnetàl'ef^
cnuain.
HISTOI RE DE LA
pvcELLE d'Orléans.
PREsquei*ay ven
&léu toutes Icscro
niques qu'on apfel
îeleiCroniquesde
Frâce^deFrouIart,
deMonftrelec , de
Guagin,&autrirs croniques efcnptes
par pîrfîeurs perfonnes , &;i'ay re-
garc?é&bien coniideré tous les ri^ec-
ueilleux cas aduenus auditRoyau-
aume depuis le tëpsieMarcomite&
Phar^îno, (lis du premierRoyde Frâ-
ce^ïufqaes àprcrét^ie n'ay poïc trou-
uéde /i fîiJgulier Scmeraelteuxcà»,
ne pi" digned'eftre misen efciitpour
demdi'rer en mémoire pirrpetueUe
des Fraçois^àfin que U$ Roisdc Frâ-
ce,les PrinceSj&les Seignrs les No--
hlhi , & tout le peuple dudit pays ,
'p v.irtènt entendre &reco^noiftre la
ïînguliere grâce queDieu leurfift-^^e
lés preferrer de choira: toberen îa
fub -edion 5c feruituce des anciens
éttnémis de Fxaoceles Anglois.
A vj
ViifîoiredeUVueelle
Ou temps duRey Charles fep-
tierme , en l'an de grâce ^ mil quatre
cens vingt-neuf:auqiiel tempsapre»
que lefdids Anglois eurent obtenu
plufîeurs viâ:oires , prins & mis en
îeurobcy (Tancée fubiection toutes
les villes de Normandie5de Picardie
de Champagne, du Mas , d'Aniou ,
de Tourainede Beaulce:& généra-
lement tout le pays iufques à la Ri-
uiere de Loire : Les Comtes de Sal-
bry , & de i'ufïbrt , les Sires de.
Talboc ^ delà Poulie , & autre Sei*
gneurs & Cappitaines AngloiSjac--
compagnez de grand nombre de
^Qns- darnaes, alîerêt mettre le fiege
deuant la ville d'Orleans,tendansa-
£n de la prendre,pourauoir palîàge
fur ladide Riaiere,pour marcher es
pais de Berry d' Auuer^ne ,& autres
pais voifins , pour aller iufques à
Lion:Et pour plus feurementytenir
ledidt rît2;e,y édifièrent quatre grot
les ballilles,deux ducofté delà Beau-
ce,& deux du codé de la Solongne,
lerquelîes \h fortifièrent de folfcz ,
d^^xrrjllen/ s, &: autres chofês nectf-
■'^l':*^, pcnr an moyen defquellesils
-nt iattiClç Ville en jfî gtàde (ub
lî* Orléans,
ft^îon,& greaoienc fimerueiîleufe
inent ceuxde dedans, qu ils ne pou-
uoient auoir vinr:'^ ne fecoius qu'à
bien grand peine & cians;er. Auqu«:l
ficge il demeurèrent fi longuement
que quelques diligences que le R oy
fceuc faire pour les fècouiir^ô-rdeeës
&deviures,fî furent ils en fimtr-
ueilleiife neceflîcé que ils n'auoienc
que très- peu d'efperâce de pouuoir
refifter aux ennemis.
Les Cappiraines &gens.d armes
qui eftoient dedans, voyat qa'ilsne
pouuoient auoir des viures queàbiê
grande peine & danger , & qu ils
auoient trefpeu d^efperance , que le
Roy les peuft fecourir , oongnoiflât
que ceux delà ville ne vouloientau-
cunement cheoir en Tobeiflànce nô
fabiedion des Anglois. appellerent
hs principaux Bourgeois , & Mar-
chands deladide villejaufquclsils
remonftrerent commentiis ne pou-
uoient auoir viuresqueà bien grade
difficulté & qu'il ne voyoient point
le moyen comment iU^pourroient
longuement tenir ladite ville, cotre
îefdits ennemis, attendu qu'ils n'a-
uoient que trefpetite , ou point d'efi»
Wllolre eie U ?ucelle
peranrc, q'ie le R07 leur peufl: do n-*
ncr leco\us , & leur prièrent qu'ils
leurs declaralï'ent ce qu'ils vonloiét
faire. Aquoy tous enretnble refpoii-
d^renr,qne poiir mourir ils ne fe rë-
droiêtàla fubie^lion d-s Angiois,&
quelque remonftrances que leOjts
Cappitainestçeufiêt f^iire du d*inger
ouquel ils eftoic nt, ils dem eurercnt
en leur opinion t^e ne rendre point
ladide ville: A p; e<; h quelle déclara-
tion furet fai6t-s p!ufîc!urs ouuertu-
res furces qui edoità fairepeur troa
lier quelque expédient pour le bié
d'ictl!evjîie,& fiu^bicmeifutadui-
fc\'conclud entre eux , de enuoyer
d-uers le Duc de Bourgognejquia-
lois tenoit lep=îrtv des Ar<glois,ten-
dantafin.qailvoHfillprendreladite
ville enfes mains , & qu'ils feroient
cocens de eux rendreà luy,^ eftoiét
mèuzà ce faire, pource que le Duc
eftoit de la maifon de Fi^ce,^ pen-
foientbienqueraîiencedetuy^dfs
Anglois ne dureroitpastouiiours,&
■pource faire enucyercntm Cappi-
taine^nommé Poton de Feu trail les,
deuers ledit DuCjpour luy faire ledit
offîe, lequel il accepta volontiers ,
d'Orléans,
ponrueu que le Duc de BethfGrt,
quitlloiî poufloïs chef des An elois
audit fîegele vouiîft canfencir, Le-
quel Duc de Betbfbtt,y eftoic venu
après la mort du Comte de Salbery
quiauojt efté eue d'\ ne pièce d'arnl-
lerie , qui tenant le iiege du cofté de
laSoiongne^par vn castortuUjaind
qu'on di(à,car on n'a point <ceu q'ii
KiJtlefeu en ladite pieced'arii*lcrie,
ainh qu'il eft elbipi bien aux loques
Croniques.
Ledi€l Poihon venudeuerf îeOuc
de B. thfort,apres qu*il eut ouy l'of-
fre faidbe audit Duc de Bourgongncî
iefpondic,qur'il n'encendoic poiuta-
uoir battu les buiifôs.&vn autre ea
cufl: les oifeaux . & luy dift abfola-
ment quil n'en feroitnen ; mais fi
ceux de là viîlefe vouloienr rendre à
luy , ôc le rébourllr de to^as fes fr^iiz
qui auoient eité faidts en Tarmée du
dictfie^eilies prendoità mercvî^:
non autrement: Delaquellerefpoce
ceux de la ville furet loi t efb<ihis, &
mefme* le Roy,&ceux de fon con-
feil,quine voioient point d'expé-
dient (auluer îadi6ke ville.
Or en ce têps auok vneieune fil;;;:
m^ofre âf h Vucelh
le ail ?»ais de Lvurai;)e, u^ge;' de Sx •
h'ûwta.TSou enairon, no rimet Lt.i-
ne^natifue ^»Vne parroifle nom»nee
Dom ié,^ll^ d'vn Laboureur nom-
mé acquCsS T-i'C qui lama^s n'auoii
faic autr:^ chofe que garder lesbeftes
aux champs al iqu-le , ainfi qu'elle
<iiroit,auoir eftéreueîé que Dieuvoii
ioit qu'elle allafl deuers ieRoi Char
les (epciefme , pour luy a der & le
coiifeilleràrecouurer Ton Royaume
& i(ts villes &places que lei Anglois
auoient coiiqui(es en Tes pays, La-
quelle reuelation elle n'ofa dire ^(^s
père & mere:Pource qu elle fçauoit
bien que iamais n'eulîent confenty
qu elle v fuft allée , & poux ce s'al-
la adrefïèr à vn fien oncle , auquel
elledeclara s'efdites reuelations,&Ie
perfuada tant qu'il la mena deuers
vn Gentilhomme nommé meilîre
Robert de Baudricourc , qui pour
lors eftoit Cappitainé de la ville, oii
Chafteau Je vaucouleiusquieftaifez
prochain deUrAu'qaflelle priatres-
inftament qa il la fid mener deuers
le Royde France en leur difat , qu'il
eftoitt efnecefrùre qu elle parlaîl à
îuy pour le bié de [on Royaume , ôc
^Orléans,
que elle luy feroit grand fccoiîrrs &
aide à recoiiurei- fondid Royaume ,
& que Dieu le vawloit ainfi , &
queilluy auoicedéreuelé par plu-
heurs fois Defquelles parolles
il nefaifoicquerire&femocquer,
& la reputoit incenfee : Toutes-
fois elle perfeuera tant & fi longue-
ment qu'il luy bailla vn Gecil hom-
me,iiommé Ville Robert , &: quel-
que nombre de genSjlefquels lame-
nerent deuers le Roy ,qui pour lors
eftoit à Chinon ouquel lieu elle fut
prefènteeaudic Seigneur , & fîtoQ;
qu'elle fut entrée en lachambre ouil
eftoit elle fit les inclinationsScreue-
récesaccouftumeesàfaire aux Roys
«ind comme (i toute (a vie euft efté
nourrie en Cour, Apres Idq^elsin-
cUnatios Ôf reueréces elle adrefla fà
paroileau Roy,lequel tHe a'auoitia
mais veu^&laydiil.Dieu vous doinc
bonne viejtrefnoble Roy,& pource
que en la copagnie y auoit plufieurs
SC'gneursveftus suffi richement ou
plus queluy,dirt J.è ne fuis le pa^ qui
luis Roy, /eâne,&enluymonftrâi:-
quelqu'vn desSeigneurs qu" eftoiéc
la prciësjluy dift. Voila qui eft, Roy
HiBoire de la Vacelîc
eîîe recpondiCjCeli vous qui eftef
Roy,5^ non auiie,je voHscongr<oJs
bien. Apres lefquellesparolU s ' eRoi
luy fit demanàei qui la moauGÏt de
venir deuers luy, a quoy tUererpo-
dic qu'elle venoit po r It aer le fiege
d'Orléans &pout luyaiderajecou^
u^rerfon Royaume, ÔL que Dieu le
vouloicainfi,3v il luv dift, que après
qu'elle auroit leucltciic fiege qu'elle
le meneroit oindre & facreraReiœs
&: qu'il ne le (oaciaft des Anglois(S£
qu elle les cobatcoic enqueique Lea
qu'elles les troaueroit &qu lUuibail
laft celle puiîTincede geiiC-darmes
qu'il pouiroit fîair,&: qu'elle ne fai»
foit doubte de faire toutes 'es chofes
dtiTufdfdles, ne mefmes dechader:
le (dits Anglais hors du pais du Roy
Apres lelquelles parcllesleRoy lafic
interroger de la foy, & luy fit demâ-
derpluiieursqutftios tant de chofes
diuineSjde Ij guene,queautresque-
fliôs curieufes , de toutes iefquel'es
cUe relpôdit fî fagement que le Roi
les Prelacs,& autres gens clercs, qui
çftoientprefens en furent fi efnier-
neiliez,ô<' noafanscauiV:atcendu la
fijupUcitéôciaquaiicé de la perfonne
tfOrlediti.
fluî n'âuoitiamais faid autre chofe
o,e 'acdet les beftesaux champs.
coafcil,auqucl fut aduA queonlif
deLndero,tq«eilevoalo,cf*.re *
c,uoyellerefp6dit.<^ellev*uoule
uer le ûe^e q.ù eftoudei-at OiCans
ribatt^elesAnglois&luppHaau
Roy qu'il enuoy»ftvn de foarmu-
S,ouautres.aSaKeCathc«nede
pee qu'iktouuecoiteiil Ef ^«"«"''^^
^q:ell4aydiroit,e«bqua^efp^^^^^^^^^
ihafcÛ descofter.yacmq fl;«;'^^,''|
^ % Jl. Joee eftoJc eiiladue Eglile
SeEtfidUUuRoy quea-c
u'^^'ctuie Serfiarmesell.
bons Gapit;'"^^ «^^, . .vigmene
les paroUesiliuV fat connue ea.
UiBoirsdeL'PureUe
uoyerandidlieu deSainde Catheri-
ne vng de Tes armunefs,leqael véri-
tablement tjrouua ladite efpee&rap
porta audit Seigneur,laqnelle il d6-
m à ladite feanne la Pucelle,laquel-
ie tresf-humblementluy en rendit
graces,&iuy pria hiy donnervnche-
ual,vn harnoîs.vne lance , ôc autres
chofes necedaires pour la guerre.
Toutes lerquelleschoiesincontinêc
lay furent baillez & deliurees , ôcCï
toft qu'elle les eut receues elle fe fit
acraer & monta à cbeu.il&courut la
hùce , & fit tous f.ctcs de gendarme
comme vn homme qui auroit eftc
toute fa vie nourry ennkguerre : Et
auecce, quand elle fut appel lee au
eonfeil pouraduifer ôc délibérer de
ce qui etïok a fa^re^rât pour leuerle^
dîtfiege d'OrleanSiOu recouurer vil
les Se placeçA' faire entreprinfes co-
tre lesennemis.elle en parloit&de-
libcfroit U %emcnt ôc fondoit Ton
opinion en fi bonnes raifons, que
rref-foiiuenr cotre i opinion de to»
les Capitaines on vioitdefoncon-
ieil es chofes qu'on vouloir faire, &
qui eft plu9 grâd' meruôille,quâd Iç
Koy de les Capitaines tenoiet quel-
^Orléans,
que confcil en Ton .îbrence,ellefça-^
uoic toiic ce qui auoicefté dit &con-
cliid comme s'elle y euft eîlé préfè-
te s^dontledirreigneur&ccuxdefà
compagnie eftoiêt moût eibahis, Ôc
non fans eau fe.
Et cobicn que es cronîques que i'af
veuesne foit fait mentiodVne choîê
quelogtempsài'oyoy dire& reueler,
non pas vne fois feulemêt,maisplu-.
ficurs à grâds personages de Franc»,
qui difoict Tauoirveu é croniquebiê
autctique, laquelle chofe rédigé par
cfcript deflors^tant pour l'auâorité
ôc réputation de celuy qui la difbit
que pource qu'il me fembîa quec'e-
ftoit chofe digne dememoire,iel*ay
bien voulu icy mettre par efcript.
Ce ft que après que le Roy^ut oy
ladide Pucelleilfutconfeilléparfo
confelfeur, ou autres^de parler enfe
cret ,& luy demanders'il pourroic
croire certainemêt que Dieu T^uoit
enuoyeedeuers luy, afïîn quil fe
peuft mieux fieràelle&adioufterfoy
en fes parolleSjCe queledit Seigneur
fîcàquoyeilerefpondïr. Sire fi ie
vous dis des choies fi fccrettes qu'il
n'y à que DisuSc vous qui les fçachs
Bifioire de la VurelU
croirez vous bié que le fais enuoyec
de par oieiirLe Roy tctpod que ouy.
La i-'ucclle iuy demâde S\x^ n'auex
Vous pas blé mémoire que le iour de
laToulIainctsderniece,vou5eftatea
la Chappelle du Chafteau de Loche
€n voltrc oracoire ^touc ieul , vous
feiftes trois rcqaeilcs a Dieu. Le Roi
lavrefpondic ,qu'.leiloitbicu me-
«nor itif dt 1 jy auoir fait aucunes rc-
quelleSj&alors la Pu' c'ie luy dema-
da reiamaisilauoitdit& reuelé icC
dites req-ieft^s à ton confcireur ne
aucff s Le Roy dift que non- ttfî ie
vous dits its rois requeftes que luy
feiftes croit ez vous bie en ine>paro-
IrsîLe Roy refpôdit que ouy A.ioc
la Pucelleluy dift. Sire la première
cequefte que vous feiftcs a Dieu »
fut que voÀs luy priaftes,que livous
ji'etîrez vrayhentier de Fiâce quece
fuft ion pîa?fic vous oft-r le courage
delepouTliîiurejaffia que nefuffîez
p^us cau(e de faire & iouâenir la
guerre^dont procède tant de maux ,
pour recouurer ledit R'^jaume:La{e-
conde far q'je vo' luy piiattesjqut- û
4es grand. *s aduerfitez & tribulatios
que icpauûre peuple dcfriverouf-
froit,& auoic louff r/i Ic^n^ temps
procerloienc de vottie péché. & que
eifufliezcaufèqneceFulUon plailir
€a releuerlepeuple,;?v:qne vousfeul
en fufllcz punyirpottdflîezla peni-
têcc fuit par mort <-u autretelle pei-
ne qui luyplairoit La U'"rce,fiit,que
fi It pe» hédiipeupleeltoitcauledtC
dires aduerfuez que ce fuftio plaifir
pardonner audit peuple 5cappai'èc
Ion ire 5:metrre le Royaumeher "le
tribulations clq celles il eftoit,qai la
auoit douzeans&pl^ Le Roy con-
gr o.fl^int qu'elle difoit vc^rué ad*
louib fbf en fes paro'les , 6c creut
q t'eîle eftoit venue de p^t Dieu ,*^
tut granu' tfperâce qu'ci e kiyaide-
rou. a recoaurer Ion Royaun^e & fe
délibéra foy aider ci'elW 8>i croire (oa
conM e» tDUtelcs affaires.
Or faut rerourneramon propos,le
Roy voyant qu'il eftoit tref necel-
faire de proptefficiit fccourir rceux
qui cftoicnt aflîegez dedans \^ ville
d'O îeans, lUflemblafon cohfeilà
ce qu'il fuit appelle ladicleïehan ne
poaraJuifec comment on pourroit
îç nioir&aduKîiilier les pfîîeî'ezJ.i*
quelle choie eUc encreprint fi oniuy
voulûic bailler des gens d'armes, te
Roy cofîdennc la gcSd neceflîcé en-
qiioyeitoiêt lefdits afïîegez,la grade
profpcnté dts Anglois qui toufiours
cftoient venuzàchef de touics leurs
entreprîfès,& rextremité enlaqucU
le eftoient lesafEdres du Roy & du
Royaume^ils furet d'oppinion que
le Roy debuoic faire par le conleil
de ladidle Pucelle,& fut coclud ainr
fi faire : Et pour la conduire èc ac-
copagncr luy furent baillezles Sires
de Rays ôc de Loire jlefquels la me-
nèrent à B ois ou eÛoiêt meffire Re
gnaulide ClîartreSjÀrchcuerqucde
Reims.Chancelier de France, le ba-
ûard d'Otleâs leSire Pothon & au-
tres Capitaines , par lefquels ladi<îie
leanne 6c fa compagnie furent re-
ceux honorablementj&ce fait adui-
(èr de pouruoir à toute diligence de
ce qui eftoit necefTaire pour adui-
taillerladide ville d'Orléans : Ceft
afTçauoirjde viures^de charioiSj^'har
retes , cheuaux , & autres choies re-
quiles en tel cas : Et ce pendant que
on faifoit la prouifio des chofes def-
fufdites j ladite Pucelle elcriuit vne
lettre au Rov d'Angleterre, au Duc
de
deBcthfort, Vautres Sires & Ca-
pitaines du pays, donc la teneur en^
îuitk
R
Iesvs, Maria.
0> d'Jnglecerre, & yous D téc i^ Celte
"Qeibfort quiyous M fies I\fgets du coppie
BjjdumedcBrance : f^om GvulUutne de iec-
deU Poulie: Vous de Suprt: Ican^ Sire tre à
deTdllebot :Et ifom T bornas ^ Seigneur eftefal
d' Efcalles .qutyous dttes licHtenMsdu- ii^^c
diB ^ethfsrt, UiBes Yâtfon au B^oy du p«^^ '^^
Ck\ , rm rieT^à U Pucelle ejut efi enuoyee ^ ^-
dep4r DteUyle î\ey du Ciel , les clefs de g^ois ,
iûu^tes les Villes que vous 4u^')^prif€s, & melme
violées en Vrauce: elleeB icy yenuede^'^ ^^
far Dieu pour YecUmcrleJag ^^yaLelle êdroit,
e(i toHtepreBre défaire paix, fi yousltiy come
youle^faire ra'Jon-.jjaratnftque youie\ apperc
ymder de Yrxnce , o^ quamende\ les par les
dommages que y dUeTjaiEis^¥de^les^^^^^^^
deniers quam^re cens de tout le temps gatoi-
^Mt l'auf^ tenu. Ut entre yom Archers^ res cy
compagHom de guerre Gentilshomes ùr après
avtres^quieBes deua'^ la ytlle d'Ode as
aller^yons en de par Dieu eftyojirepays
Cr fi àinfî nele faicies^atiendet^les mu*
tielles delà Vucelle qui yousyra voirbréf
uement À vw hien grands dêmmages ,
Hifiôir€ dt la VuceUe
"B^yd' ylngUtere ^Jidhfi nefa.BiS ,
iejius chef de Uguerre^C^ yom affcurt
^uene^uei^Heltett qui te trouucrayyor
gens s en F race , te les combat tray, & les
chafferaji^ ferdj aller horsveullefit ou
voniEtiils ne yeullent obeyï^ieUsferây
tou-s êccinJe/m icy éusjée deparDieté
(e Koydu Cttl^^our les combats ^tsr pour
les mettre hors de tsute France. Et s'ils
yetillent obeyr,ie lespredray àmercy^O*
najcT^ p9wt en voftre opimô d'ydnneu-
rerpluicar you^s ne ttedre^ pomt leKoy»
aume de F^anceide Dteule Koy du Ctel^
fils de la Vierge Marie : ains le tiendra
Charles, le rraj héritier : Ca r Dteu IcKoy
du Ciel le veut , O' luy efi reuelé par U
Vacelle.que bien bref tl entrera à Vans,
en botiKCÇ^ belle cdwp^gme^t^ fiytus ne
youleT^cro^reles notmelles de par Dieu&
depdr U Vucelle , ie yous aduife quen
quelque Iteu que nous yous trouue) oiHO*
yous ferons iCS" frapperons dedans ^O' y
ferosvnft grhd hayjjay^que depuis mil
ans en France n'y en eufi yn figrandy cr
croyeT^fermemct que le^oy du Ciel en-
Uoyertt- tant de forces À h Vucelle , que
yeusne y os gens d'armes ne luy fçaurte'^
nuire ^ ne aux gens de fa compagnie , <T
aux hoyjos yoirral'oH qui aura le meil -
ctOrUins,
Uur dro iB. Et youfDttc de Bethrort qui
îemT^le pege dtuit Orléans ^La Ptéctile
yeué pYt€ qu€ neyousfacieT^ott dejfrui»
re&cevous luyfaiBcs la rat/otîy encore
peurre'^yoîh' yentr yotr que les Yrancoia
feront le plus beau fatB que oncques fnt
faiBpour U Chrefltenté^&yous pneme
fMre relportce, Ji yous youli^Jatre paix
en la Cité d'Othans , êu nom f-fperons
t flre him bref , crfiainfi ne le faiBes ,'
d^ y os gros dommages yousfouuienne y
E/crpt , ce Mardy de U Sep mai-
neSam&e-
Les préparatifs faids pour aller
aûuitaillerladidie ville d'Orléans ,
ladicte I^anae la Pacelle accom-
pagnée diiBaftard d'Oileans , des
Seigneurs de Rays , Se de Loire , le
Sire Melîîre Robeic de Baudd-
court, qui efloit nouucllement ve-
nu de Vaucouileur, & autres Cap-
pitaines ,auec quelque nombre de
gens d'armes, fe partisde Blois pour
mener les viures qui eftoient prefts
ôrprint fon chemin du cofie dek
Sollongne , de a tours diligence fift
marcher toute (a compagnie.
Quand les Anglois ,quieftoienc
en va fort bouleuert qu ils auoient
Bij
Hijîoire de la VuceUi
faid à Saindiean le Blanc, furent
adufiitisdelavenuëdes François ,
ilsabandonnerentledid boule lert,
& fe retirent dedâs les Augultins ,
qu'ils auoient très bien fortifiez.
Ladide Pucelle voyant que les en-
nemis s'eltoient recirez , ht palFer
tous Tes viures par deuanteux,&: à
toute diligence les fît charger en
batteaux , & palfer la riuiere , & ce
Fai61:,pairaelle& fa compagnie ,&
auec leurs viurcs entrèrent en la
Ville , Ôc y furent bien venuz.
Le lendemain queladide lehan-
ne, & leldits Seigneurs & Cappi-
taines eurent regardé que les viur es
qu'ils auoient amenez,ne leur pou-
uoit durer que biê peu de temps:Ils
aduifèrent de renuoyer à Blois , de-
ners mon dit Seigneur le Châcelier
pour faire ptouilion d'autres viures
pouraduitaillerdenouueau ladide
Ville 5 & àcefte fin renuoyerent le
Billard d'Orléans &ies S'eigneurs
-de Rays , &de Loire ,auec leurs
gens d*arme$ ^pour remontrer la
jiecelTité de ceux de ladite Ville, &
dire que fiellen'eftoit fccourucen
U'ef, qu'il eftoit force delà rendiç
d'0rle4HS.
aux ennemis , Se demeura ladi(5le
îeanne la Pucelle dedans , auec au -
très Cappitaines & gens d'armes,
pour donner courage à ceuxd'iceU
le Ville, & pour leur ayderàladef-
fendre , fi les ennemis fe vouloienc
efforcer de h prendre d alïault.
Or après îefdiéles remonftran-
ees faidtes par ledit Baftard 5de Rais
& die Loirg , à Mondidl Seigneur le
Chancelier, & autres du conieild»
Roy, eftansaacli6i:!ieu , fut ordon-
né qu'on aflembleroit grandv qaa-
tité de viures , ce qui fut ùn^s. toute
diligêce, & fut aduifé qu'on les me-
neroit par le collé de la Beaulce , Se
inconcinentleschofesprefteSjledit
Baftardjôc Seigneurs de R^ys, & de
Loire , auec autant de ge/is d'arme<i
qu'ils en peurent aiïennbler , parti-
rent de Blois, & prindrent le che-
min du cofté de la Beaulce , air^ij
qu'il auoit efté conclud : & auec
leur viures alleient loger à la itxoi-
tié du chemin d'entre B'.aiz ôi Or-
léans & le lendemain bien matin (e
deflogeret, ôc marchèrent iufques
à vue petite lie lie près dudit Otieâs
La Pucelle aduertie de leur venue
B ii)
HifloiredelaVucelle
fit préparer tous les Cappkaines Sc
gens d'armes qui eftoient dedans
ladidtc Ville, & incontinent fepar-
tit5& mit (es gens en fi bonne or-
donnance qu'elle & fa campagnie
padercnt pardcuantles emieiiiis ,
qui ne (aillèrent point de leurs forts
&par ce paiTerent fans empefcbc-
tneni , ôc fe vindrcnt ioindre aucc
ceux qui amen oient îefdids vi«>
uires : Se quand ils furcntalTemblez,
ôc qu'il leur fut aduis qu'ils eftoicnt
allez forts : ils marchèrent vers la
Ville,auec leurs viures, & paiïerent
pardeuant lefdids forts, & entrè-
rent dedans la Ville fans contredit.
Or faut icy entendre , que du
coftc de la Beaulce , les Anglois
auoient faidl faire deux fortes Ba-
flilles : L'vnedefquelies ils auoient
nommée Londres , pource qu'elle
cftoit la p lui grande , Ôc la plus for-
te, ôc l'autî e eftoit moindre , qu'ils
nommoientla Baftille Saindt Leu
ôcâu cofté de la .îollogne en auoiec
fâiddeux autres iL'vneau bout du
Pont ,& laurre aux Auguftins, auec
vnbouleuert qu'ils auoient faiél à
Saindiean le Blanc.
d'Orléans,
Et le lendemain au matin îchan-^
neiâ Pucclle priiit Tes armes , Ôc fit
armer les Seigneurs Cappitanes &
gens (ïâtm€s,&c ce fait>raillit la pre-
mière de la Ville ,& s'en va alfaillir
ladite BaftilleSaindLcu. Etquad
les Anglois qui cftoient dedans la
grande Baflille, virent le dur air^uic
qu'on faiCoit à leurs gens , frdlirenc
dehors deleurfort, pourlesvenir
fecourir , lefquels furent fi vertueu-
fement repouifezpar les Fr.incois ,
qu'ils furent contraints àc eux reti-
rer en leurdi(5t fort : Etcefai6è ,les
François recommsncerent Taflaulc
il fièrement que ladite Bafliiîe fut
affez toft prife daiîault : & tous
ceux qui eiloient dedans tuez ,&
depuis, &: incontinent ladi6tePa-
celle fit definolir hàiÔQ Baftille, &
s'en tetourna auec fa compagnie
dedans la Ville.
Le iour enfiiy uant,& autres jours
apreSjles Seigneurs & Otppitaines
s'allemblereni par ptufieurs feis, &
eurent plufieurs parlemens fecrets,
poureeilsdeuoient afl'^illir l'autre
BiftiUe nommée Londres, efquels
confeils la Pucelle n'edoit point
Hiftoire deUVacelie
appellce, & finablement Fut délibé-
ré entr'eux qu'on feroic afTaillir la-»
di6te Baftille > eftimans que ceux
du cofté de Sollongne palleroieiit
la riuiere pour aller fecourir ceux
deladide Baftille de Londres ,&
qu'ils laiiTeroient leurs Baftilles &
Forts dêfgarnis , & qu'aucun petit
nombre de gens pourroienc facile-
ment prendre lefdictes Baftilles,du*
di6t cofté de laSoUongne. Apres le-
quel aduis fut délibéré de parlera
ladite Pucelle pour fçauoir Te il luy
femblcroir bon d'alfaillir ladidte
Baftille : Aquoy ellerefpondit. Il
femble à vous MelTeigneurs les
Cappitaines pource que le fuis fem-
meque ie ne fçaurois celer vne cho-
ie fecrette : le vous dy queiefçay
tout ce qu'auez délibéré : mais le
vous airerre queie nereueleray ia-
jtjais les chofes qui font à celer.
Cefte refponce oye , il futaduifé
que le Baftard d'Orléans , qui eftoic
plus priué d'elle , luy diroit ce qui
auoiteftéaduifé entieeux ^ce qu'il
fit : Laquelle délibération oye par
îadide Pucellcjfut refpondu qu'elle
îolioitladi^te délibération ^s'il ad-
d'Orle4ns,
uenoii ainfi qu'ils Taucyent penfc :
mais poLirce qu'elle penloit que
non,ellc ne fuc pas de cède opiniô ;
Pourquoylefdics Seigneurs ât Ca J
pitaines n'oferent ^entreprendre k
exécuter leur délibération contre
fon vouloir , Confiderant qu elle
eftoit venue à bonne fin déroutes
les entreprinfes qu'elle auoit faidtes
&C pource luy firent demander qu'-
ils deuoient faire. Aquoy elle ref*
pondit^qullluy fêbloitaduis qu'on
deuoit alfaillir les forts qui eftoienc
de l'autre codé de la riulere, es faux-
bourg Sain 6fc Laurens , ce qui fut
conclud faire. Oryauoit ,ioignant
Ats murs de la Ville grand nombre
de Bafteaux , efquels elle fit charger
tous les gens d armes qu'ellevou-
lait mener , & les fit palfer de l'au-
tre codé de la riuierc , & elle auec
eux , & en grande diligence les mit
en ordre pour affaillir Tvn deidi<5ts
forts , Se les fit marcher vers celuy
qui eftoit au bout dudidt Pont , le-
quel elle , le c(|)nfiant en Dieu >ie fie
aflaillir vertueufement , & aufîi fuc
par les ennemis très bien defFendu,
&duraiedit5fca(ïâult ^iufqaesà ea-
B V
Hifioire de U Vucelle
uiron vne heure deuaiit Soleil cou-
chant. LaPuccllc voyant la gran-
derefiilance qui faifoientles enne-
mis, elle fît figne de rerraide à Tes
gens 5 & les fit retirer rers les Bat-
teaux,fur lefqucls ils eftoientpaf.
fez- Les Anglois voyât la retraidle
A<^s François , faillirent de leur fort
pour venir frapper fur les François
qui fc vouloient retirer , comme dit
cft ; Ce voyant la Pucclle ,mitfes
gens en ordre p©urltur refîftcr j &
leur donna fî bon courage quils
contraignirent les ennemis de re-
culler & eux retirer en la Baltille
des Auguftins, laquelle elle fit fi ro-
dément afiaillir , que combien que
elle fufttces forte , & bien garnie
d artillerie, & de gens :Toutcsfois
elle la print d'aiîàult ,& furent con-
traints lefiits ennemis s'enfuyr
en ladicteBâftillequieftoitau bout
du Pont, en laquelle auoit vne tres-
forteTour de pierre , & ce fait elle
ordonna le guet pour la nuit, &c
demourà elle & fa compagnie au-
dit lieu Ats Auguftins , & es faux
bovirgs d*enuiron.
Le lendemain au matin 9 elle mit
d'OrUans,
(es gens en ordire , & lear clifl: , qu*il
eftoit cemps d*a(Tailljr les ennemis ,
& leur promift que fans diffiùuicc
le temps eftoic venu que lefdirs ea-
nemis deuoient eftre vaincus S
chciirez du Royaume de France , la
quel'e promeiTe donna grand cou-
rage aux François , & en ce courage
alfàillerentladideBaftille , qui fut
très-bien deffc^ndue par les enne-
mis : Nonobftanc laquelle defFen-
ce les François ne laifTcrêtralîaac :
mais refifterent eux confîans es pa-
roUesdc ladicle Pucelle , laqueUe
eftoit toufîours deuar , & comb en
qu'elle fut blelTjed'vn crai6t d'ar-
balefbe en vne iambe , où comme
aucuns dient en refpaule : toutes-
fois elle n'en fît feniblant, nynefe
retira dudi^tailault : mais donna fi
bon courage a les gens qu'ils feiec-
terent tout après elle es foiïez du-
àià. fort& auec elchelles montè-
rent deffus les murs $c entrèrent de-
dans : & futprins d'airault, auquel
furent tuez , de quatre à c;nqcens
Anglois 5 entre lefqaels y furent
morts trois Capitaines: C'eftalTi-
uoir , les Seigneurs de Moulins ,
B vj
BiflotreàeUVticeUe
ïean de Pommais , & Guillaume
Gla(Iidas,principaux Gouuerneurs
43uiîege de ce cofté , & tous les au-
tres prins. Les Anglois qui eftoient
de Tautre coftc delà riuicre virent
bien Talfault & laprinfe, mais ne la
pouuoientfecouris:. Ladidleprinfe
raidie j la Pucelle& & compagnie
retournèrent dans la Ville par def-
fusle PQnt,cequ*elleauoit didk le
iour de deuant , au partir de ladi6te
Ville. Les habitans de la Ville a»
près ladidteVidtoirccommencerét
à chanter , T^ Deumlâudamuf , &
fonnerent toutes les Cloches des
Eglifes , & fîrët toute la nui6t grand
ioye & grand brui(5l, & les ennemis
\oyantTe danger auquel ils eftoiêt j
le lendemain bien matin (è dcflo-
gerent de Tautre Baftille , & s'en al-
lèrent à grand' diligence à Memig ,
&parcefiit deliuree la Ville dudi(5b
/iege 5 à la grand honte, perte &
confudon defdits Anglois,au grand
honneur 5 & grand gloire du Roy,
& de Tes amis.
Le Siège leué, comme di6t cft :
La Pucellefollicitafort le Roy de
alîenibler le plus de gens d'armes
(^Orléans.
qu'il pourroit , afin qu'il peuft re^
couurer les Villes & places que les-
ennemis tenoient à l'entouc d'Or-
léans : Parquoy ledid Sire manda
au Du c d' Alençon venirdeuer^ lui »
auec ce qu'il pourroit trouuer de
gens d'armes , cequelediélOuc fit
àtoutediligcnc^e , &luy venu auec
grand nombire^e Seigneurs & gens
d'armes , lefquels combien qu'ils
n enflent aucuns gages du Roy :
Toutes fois grand'partie d'eux vin-
drent pour voirladidle Pucelle que
on difoit eftre venue de par Dieu^ôc
pour faire la guerre auec elle contre
les ennemis.
La compagnie aflcmblee » ilSs
marchèrent toutdroid àlargeau ,
& mirent le fiegedeuant , laquelle
Ville dedans huit iours après, parle
confeil & induOric deladiâ:c Pu-
celle, fut prinlc d'aflault , èc furent
prins le Comte de ^'ufFort, le Sei-
gneur de la Poulie ,& Ton frère tué
auec grand nombre d*Anglois.
Quatre ou cinqiours après , les
Seigneurs & toute la Seigneurie fe
partirent dudi 61 largeau, & s'en al-
lèrent à Memig , ou ils prindrenc
WjfoiredeUPucelle
^'alTaultlePonr^laTour dubout
d''iceluy , en laquelle Tour ils mi-
rent garde , & à grand* diligence, 5c;
fnaicherentdroidàBaugcncy , Et
quand les An^lois furent aduertis
de la venue des François, ils haban-
donnerent la Ville ,. & fe retirèrent
au Chafteau , lequel deux iours a-
prcs ils rendirent par compofîtion,
Aiïèz toft après la prinle dudidfc
Chafteau, il fut bruid en Tofldes
Ffâçoii que le Sicur de Tallebot,^:
lean d'Éfcalles accompagnez dtf
cinq mil Anglois , eftoient arriuez
a Icn ville en Beaulce, qui pour loi s
eftoit en Toheyllance dei Angl ois ,
& fut di6fc à nos gens que ledict
Tailtbot ôc toute facopagnie mar-
choient vers Meniii^ , cuidans que
ladide Ville fuft aiïîegee dr s Fran-
çois. Ces nouuelles oyes , les Cap-
pitaines cnuoyerent des cheuau-
cheurs pour fcauoir la vecicé du cas,
lefquels cappoitereiK que ledi6t
Tallebot venoit auec vne grande
compagnie rSurquoy les Seigneurs
ëc Capitaines piindrent confeil a-
uecladidi Pacelle, qui fut d'opi-
nion que toute la compagnie de-
d'Orléans,
uoic marcher à rencontre àMàiGt
Talletrot. Cequifut canclud fai-
re,& furent enuoycz gens de noftrel
part pour voir la contenance des
ennemis , par lefquels les noftrei
furent aduertis que lefdits ennemis
marchoient en bonne ordonnance:
Pourquoy fut aduifé mettre noftre
armée en ordre ,& ce faid J'aduan.
garde alla loger en vn village nom-
mé Patay : auquel auoit vue forte
Tour en l'Eglife, & furent eiiuoyez
les Sieurs de Beaumanoir , Mefîîre
AmbroifedeLore , la Sire & Po-
thon,auec quelque nombre de gens
d'armes pour les cheuaucher : Et le
Duc d'Alençon»& le Conneftable»
le Comte de Vende fme le Baftard
d'Orléans ^ &iehannelaPucelîe,
marchoient après les Anglois qui
marchoiêt en ordre. Quand ils ap-
perceurent les François , & veirenc
leur contenance , ils tournerenc
leur chemin vers vnBois quieftoif'
prochain ,pourtrouuer place pluJ
conuenable pour cobatre: & quanc
ceux qui les xheuauchoient virent
qu'ils vouloicnt gaigner ledit bois
ils frappèrent fur eux ii rudcmciii
HifiokeàeUVtictJle
qu'ils mirent en deiordre & en fuite
tous les à cheual defdids enne-
mis. Les gens de pied voyans la
fuite de leurs gens de cheual , Te re-
tirèrent audit boi.^ , & en vn petit
village qui eftoit ioignent,pour eux
fauuer , Mais le Ûac d' Alençon &
fa compagnie fe h^ftirent, &vin-
drent fraper fur eux, & les défirent,
& la furet occis trois mil hommes
& plus de la part defdits Anglois ,&
plufieurs Capitaines prins,entre leC.
quels eftoit Talebot. Apres laquel-
le deffàiâ:e,ladi£te ville de lan-ville
& plufieurs autres places voifi^nes
fe rendirenten robeyfiance duRoy
Les vidoires delîus dites , & leC
dides villes & places prinfes , par le
confeil & induftriede ladide Puccl-
îe , comme di6t eft , elle stv\ alla de-
uersleRoy, &:luydift. Trefcher
Sire, vous voyez comme à l'ayde
de Dieu, & de vos bons feruiieurs
vos affaires ont efté bien conduites
iufques icy, dont vous luy en deuer
bien rendre grâces : Or faut main-
tenat que vous vous prépariez pour
faire voftre voyage àRheins,pour
vouseftrcoingt&facré , ainfi que
par cy deuant ont efté vos predecet
fetirsRoisdeFrâcercarle temps en
eft venu,& plaida Diai qii ainfi (oie
fait, laquelle chofe fera grand aduâ-
tage pour vous : car après voftre co -
fecration voftre nom fera en plus
gfctd vénération & honneur enuers
îe peuple de France,5:eivauronr les
ennemis plus grande crainte ôc for-
midati6,n'ayez pointdepeur, pour
ce que les ennemis tiennent les vil-
les,Cha{leaux,&placesdupays de
Champagne, par lequel il vous faut
paifer : car a î'ayde de Dieu , & de
vos bons Cappitaines 8c gens d'ar-
mes, nous vous ferons voye en ma-
niere que vous palîerez feorement
alfemblez yos gens d'armes , afin
que nous exécutions le vouloir de
Dieu. Apres lefquelles parolles ,
combien que cefteentreprinfefeai-
blafl: eftre difficileau Roy , & à tou-
te fa compagnie, pour ce que, com-
me dit eft y le pays de Champagne
eftoittout entièrement occupé , &
polfedc parles Anglois : Toutes-
fois, la confidence qu'ils auoient en
lâdide Pucelle leur donna t^xinde
erperance de paruenir àf ce qu'elle
auoit did, tant pource qu elle eftoit
Uilïoire de la Pucelle
venueàchef de toutes Ces encrepriiî-
fes 5que pour la fâinde Se honnefte
vie qu'elle menoit : ils voyoient
qu'elle fe confclîoit très fouuent,
éc rcceuoitle Corps denoftre Sei-
gneur touteslesfepmaincs &d'au3
îre partjils ne luy voyoient faire au-
cun Œuure de femme. A pies les re-
monftrances faides par ladite Pu-
celle, ainfî que dit eft. : Le Roy s'ca
alla à Gien fur Loire,>5i mandaceux
qui luy pourroient ayder en foa
voyage rAuqnel lieu s'aftemblerent
quelque bon nombre de gens pour
raccompagner à aller à Rheims , &
iî3Contincnt les chofes préparées, il
ordona qu'aucuns Capitaines, auec
les gens d'armes marcheroient de-
uant auec la Pucellejpaur voir Ci les
ennemis fcroicnt qiîeîque entrepri-
fe pour luy venir a l'cnconire, ce
qui fut fait , ôc prindrent iefdidbs
Cappitanes & leurs compagnies le
chemin tout droid à Auxcrre, lef^
quels le Roy & fa compagnie fuy-
uit. Qnandceuxde la ville d'Au-
xerrefceiirent la venue dud'id Sei-
gneur , ils firent tant par le moyen
d'aucuns qui cftaicnt près de luy >
que iay ne aucun de Ca. compagnie
nVntrerent dedans hdiâc Ville:
mais faillirent , baillèrent des viurcs
aux gens d'armes en les payans. Le
Roy pairaoiure& s'en alla a Sain (fl
Flcurentin,ou il fuc receu bénigne-
ment,&luy firent les habicans le
ferment de fidélité Celafaidtou-
tcla compagnie partit dudiét lieu,
& s'qiï alla a Troyes, laquelle ils aiV
fiegetent, & après que le Roy ôc iei
gens eurent dcmouré fixiours de-
uant,lesviuresfaillirentenroft , Se
n*en pouuoit onrecouarer; Pour-
quoy ils fe trcuuerent en (î grande
neceffité de viures que U plus gran-
de partie des gês d'armes n'auoient
à manger que des febues & des ef-
picsdebled. Le Roy voyant la fa-
mi ne qui eftoit en fon oft:affembla
les Seigneurs &c Cappitaines , fans
yaffemblei la Pucelle pourfcauoir
qu'il deuoit faire. Tous lefquels
furent d'opinion qu'il s'en deuoit
retourner,& remener fon oft , tant
pource qu'il n'auoitpoint de viures,
que pource que Itditï Seigneur n'a-
uoitque tref- peu d'arget pour ioul-
doycr fei gens : 6i de cous ceux qtii
ffifloire deU VuceÏÏe
furent appeliez à ceconfcil n'y e»
eut pas vn qui ne fuft de ccft aduis,
fors vn nommé Robert Machon ,
qui dift, que l'opinion de ceux qui
en aucient parlé luy fembloit af-
fez bonne : mais qu'il voudrait
bien ouyr parler la Pucelle quiauoit
efté caufe de cefte entrepinfe ï la-
quelle le Roy fitprefentement ve-
nir^Ôc luy Hcrcmonftrer la necelTIcé
deviuresqui eftoit en Ton oit , &
qu'on n'en pouuoitrecouurerlane-
cefïïcé en quoy eftoient Tes gens , &
melmes la force delà Ville , & luy
pria qu'elle le confeillaft ce qu'il
auoit àfaire. Aquoy elle refpon-
dit : Sire , fi ie vous dis chofe que ie
fçay de certain , le croirez vous ? &
pource que le Seigneur ne luy ref-
ponditpasprompcement , elle luy
demanda encore vneautresfois. A
quoyrerponditleRoy: Iehanne,fi
vous me dites chofe qui me foit
profitable ,ievous croiray volon-
tiers. EtievousalTeure) dîft elle.
Sire, que deuât qu'il (oit deux iours
ceux de Troyes fe rendront à vous,
& vous rendront la Ville : lefqucl"
les paroles ouyes le Roy fut côteil-
d'Orléans,
lé attendre encore^ deuxiours,&
commandla que homme du monde
iiepamftdu fiege^ & incontinent
après ledidcomrpandemenc ladite
Pucelle prmt fes armes , & monta à
cheual,&: fie crier par tout l'oft , que
tous les gens d'armes & autres ap-
portafreiuefciielles, fagots , bout--
cecs , êc autres chofes necefïaires
pouraflaillirladide Ville ,& fitle
tout mettre deda s les foflez &dref^
fer lefdides elchelles contre la mu-
raille , laquelle chofe voyant ceux
de la ville , incontinent enuoyerent
leur Euefque, & aucun nombre des
Citoyens & de gens d'armes qui
eftoientdedanSjdeuers leRoy^ au-
quel ils offrirent rendre ladidte ville
s'ils vouloient promettre que les
Anglois qui cftoientdedans,5'en al-
lairent leurs bagues faulues , ce que
le Roy leur accorda, & fut appoin-
té que le lendemain au matin il en-
trcroit dedans ladi6^e Ville.
Le lendemain matin les Anglois
partircc de la ville , auecleur Kaguets
lauues,auec les-quelk s ils êmenoiês
des Frâçois, qu'ils tenoiétprifônier
laquelle cholelaPaceilc ne voulut
ViiilomdtUVuceUe
foiiffrir &: les leur ofta. Mais pour»
oe que les Anglois fe plaignirent
qu'on leur faifoit tort, éc que ce.-
doit contre la compofuio qui auoit
cfté faide. Fut appointé queiefdics
prifonniers demeureroicnt ; mais
que le Roy payeroit quelque fom-
me d'acgeut pour leur rançon, & ce
faicc le Roy enira dans ladicte ville,
& le receurent les habitans tres-
ioyeufement , & luy firent le fer-
ment de fidélité , & y ordonna des
officiers , tant pour la luftice que
pour U Police, & y lailfagens pour
la garder, & ce fai6t deflogea , & fit
marcher fonoftvers Chaalons, on il
futreceu;en grand ioyedeious les
habitans,qui luy firent le ferment
dcfiielité, & inititua des offici^r^
necclïaires pour la chofe publicque
duiiLt Chaalons, Il s*eh alla tout
droictà Rheimsauquellieu, com-
bien que ladicre ville fuft en l'obeiC
fan ce des Anglois : Toutes foisles
habitans dlcelle le receurent tref-
ioyeufement en le recognoillanc
leur Roy &c (ôuuerain Seigneur.
En ce lieu vindrent les Ducs de
Barc,&: de Lorraine , &le5^cigneur
ctOrlcÀHs,
tîeCommcray,auec grand nombre
de gens d'armes eux ofKir au ferui-
ce du Roy jlcfquels lediâ: Seigneur
leccuttres-benignement, & les re-
mercia grandemenc de leur bon
vouloir.
Deux ioufs après il fut oingc &
facré par Moniîeur Regnault de
Chartres, Àrcheue(que de Rheins ;
La Pucelleprefenre tenant l'Éftan-
darcduRoy en Tes mains , laquelle
tresioyeufèdecequ'à fon exhorta-
tion , par lon confeil & diligence
auoit emmené oindre & facrer ledit
Seigneur , lequel admoneftoit de
rendre grâces a Dieu du biê & hon-
neur qu'il auoitreceu en fa coron-
nation & des belles vidoires qu'il
luyauoit données.
La folenniti deiïujfdide parfaite >
&: le ferment de fîdehté faid par les
habitans dudid lieu , le Roy par
le Confeil de ladide Puceile fe dçf-
logea &:print fon chemin àVell^,
ouquel lieu il fut bie volontiers rjè-
ceu & obey, & pareillement à Sôif^
fons,6ç de la s'en alla par le pays de
Btie, ou \\ f ecouura aucunes places
9»uieftoient es maius defcs ennemis
Hifloire de L Vucclîe
S: enttovjfiours bonne y (Tue de tou*
tc-s les encreprifes qu'il fit par le c6-
feil de ladidie Pucelle , defqu^Ues
^ntreprifes & faids d'iœlle , ieme
paiïeray d'en efcrire plus auâr, pour»
ce que tout eft efcrit bien au long es
Croniques dont i'ay parlé , & ce
que i*en ay recité n'eftque pour do-
uer à cognoiftrc les grands biens
<ju elle à faid en France ,qui eft ad*
m^i^ble & digne de mémoire. Et
combien qu'on ne fçauroic allez
manifefter & célébrer Tes faidts :
Toutesfois n*â efté , ne eft mon in-
tisntionde les réciter au long ne par
le menu: mais veux feulement ef-
crire commsiU elle fut prinfe de-
uant Compiegne j & depuis menée
à Roiien, auquel heu , a la grande
pourfuitte des Angloisjes ennemis
mcrcels , fon procez fut faid , par
lequel elle fut faulcement &: ini-
<juemêt condamnée à eftre bruflee,
«ainfi-qu'il à efté trouué depuis par le
procez de fon abfolution 5parle-
^quelelie à efté déclarée innocente
de tou« les cas defquelles elle eftoic .
accufee , nonobftant la détermina-
tion faide par MeflieursderVni-
uerfitc
«eïfité àt Paris, lelquels par flatte^
riCj6<: poin c.>mplâireau Roy d' An-
giccerre la déclarèrent heiecique ,
contre l'opinion dedctfiin6l noftie
Mâiftre lean Gerfon , Chanceliei:
denoftre Dame de Paris, Dodeuf
€îi Théologie . fi fçauant & fi lage ,
comme Tes œuutes le monftrenc , &
en font leiugement: Laquelle ©pi-
iiionauecles raifonsqmle meurent
à eftre contre Topinion de ladide
Vniuerfîté ,fontcfcript€s cy après,
par lefquelles on pourra voir ou ily
à plus d'apparence de vérité , 6c de
bon iugement.
Et pour retourner à mon propos
à parler de ladide Pucelle , dela«
quelle la renommée croiiToit tous
lesiours, pource que les affaires 4 u
Roy venoient toutes à honnts fin ,
^nefailloitlediâ: 5'eigneurde ve-
nir à chef de toutes les entrepri(è«
qu'il faifoit par le cofeil d'icelle Pu-
celle : &auffi elleauoirl'honneuc
& la grâce de tout ce qui fe faifoit ,
dont aucuns Seigneurs & Cappitai-
nés , ainfî queiettouueparefarit,
conceurent grand' haine ^ enuie
contre elle ^ qui eft chofe vray fera-
C
Si^Z(^ fies ^}!ohîS
blable & àiîez facile a croJre,3tten-
ducequiaduintairez roftapres, car
ellant a Lagiiy fur Marne, fut ad-
iiettie qi]e ie Ditcde Bourgoiigne
ô: grand nombre d' A nglois auoient
nns ic ficge deuant la vi le de Com-
piegne , qui auoit n'a paslong temps
eftéreduite en robelilance du Roy
^partit auecqaes queiqucnobrede
gens d'armes qu'elle auoitauec elle
pour aller Tecounr lessffiegez du*
dî6theudeCompief;ne : hiy venue
de laquelle donna grand courage à
ceuî: de iâdidte A^iiîe-
Vn îoai ou deux après fa venue
fut fai^tvne entreprise par aucuns
de ceux qui.fftoieui.dedans, defaiie
vneiaibie fur les ennemis , Se com-
bien qu'elle ne fafl d'opinion de
faire lad ide faillie^ainfi que i'ayveu
en quelques Gbronicqûes ; Tou-
tesfois,i;tin qu'elle ne futl: notée de
lafchetc, elle voulut bien aller en
la compagnie : donc il lui print m«l
carainiiqu'eliefe combattoit ver-
tueuiement contre les ennemis .5
quelqu'vn des François iîtfïgnede
rccraiâre : parquoy chacun (ehafta
c!â '01 recirer. v5i elfe oui vouloii (bu*
dcu4nt Ovleam,
i^eiiîT TefFoit àcs ennemis , cepen-
dant que nos gens fe reciroienc
quand elle vint à la barrière elle
trouna ii gra d prelle qu'elle ne peuc
en trer dedans ladide baniere , &: h.
fut priniepar lesgensdeMonfieur
de Luxembourg , qui eftoitaudiâ:
fie^e>auecmondrt SeieneurleDuc
de Bourgongne. Aucuns veulent
dire que quelqu'vn àts François f'ic
cauTe de lempefebement qu'elle
ne fe peut retirer 5 qui efl: choie fa-
ciileacroire: car on ne tcouue point
. qu'il y euft aucuns des Fiançois, du
moins homme de nom, pris ne ble-
cc en ladiâ-e barrière. le ne veur
pas dire qu'il (oit vray : mais quoy
qu'il en loit , cefut grand dommage
pour le Roy & pour le Royaume -5
ainfi qu'on peut iuger par les gran-
des vidoires & con quelles qui fu-
rent en il peu dettmps quellefut
auecleRoy.
L'acide Pucelle prinfe par les
gjens dudi^l Luxembourg, en ia ma-
nière que diél efl; iceluy de Luxem-
bourg la fît menerâuGhafteau de
Beaurevcir,auquel la fit garderbieni
foi^neufemenc de iour ^ de nuîâ; >
Cil
P/iflùiredeld V ne elle
pource qu'il douroic qu'elle efchap-
pait par art magicque , ou par quel-
que autre manière fubcille. Apres
ladicteprinie le Roy d'Angleterre,
& fon confeil craignans que ladicte
Pucelle cfchapaft en payant rançon
ou autremenc , fit ailigcnce de la
recouurcr,<&: à celle fin enuoya pi u-.
fleurs fois vers ledictDucde Bour-
gongne, & ledict Duc de Luxem-
bourg : A quoy iceluy de Luxem-
bourg ne vouloit entendre, & ne la
vouloir baiiier ànulle fin,dont ledit
Roy d'Angleterre eftoic bien mal
contant: Pourquoy aflembk fon
Confèil par plulieurs fois, pour ad-
«ifer qu'il pcurroit faire pour la re-
rccouurer , 6c en la fin fut confcillc
mander r Eue fque de Beauuais, au-
quel il fit remontrer qae ladide
Pucelle vfbic d'Arc Magicque &:
diabolique , & qu'elle eltoit hereci-
que,qu'eileauoitefté prinfe en fon
Diocefe, & qu'elle y eft©it prifon-
niere,quec'eftoitàlaya enauoir la
cognoiffanc€,& en faire laîuftice ,
& qu'il deuoit fommer & admone-
(lerledidlDucde Bouigcngne , &
ledict de Luxembourg de luy rea-
d'Orléans.
drcladidePucellc,pour faire Ton
procez,aia{i qu'il eft ordonné par
difpoiicion du droiâ: aux Prelatz
5faire le procefe contre les hereti-
queSjCnluyofîiant payer telle To-
me raifonnable qu'il fera trouué
qu'elle deura payerpourfa rançon.
Laquelle choie, apre'îplafieurs re~
monftrâces , led £b Quelque accor-
da faire par confeil^s'il trouuoit que
il le deuft&: peut faire , Ôc pour ce
confeilleràMeiîîeursde l'Yumer-
iitéde Paris, qui furent d'opinion
qu'il le pouuoit 6^ deuoit faire , &
pour complaire ûu Roy d'Angle-
terre accordèrent audict Euefque
qu'ils efcriroient de par ryninerfi"
té àMefïïre lean de Luxembourg
qui tenoit ladite Pucelb prifon-
niere qu'il la deuoit redre pour fai-
re Ton procez , & que s'il faifoit au*
trementilnefemôdreroit pas bon
Catholique , & plufieurs autres
remonftranees conteniAes efdides
lettres , ainfi qu'il fera veu par le
double d'icelles , qui eft efcriptcy
après- Quand ledicl Euefque eut
oy ledid confeil & TofFre de ladide
Vniucrfité ^ il accorda faire ladite
Ciij
Biftoirede la ^ucelle
fëmmation qui fiitmifcpâr^rcnirv,
«e laquelle la teneur enfuy t.
Double de la cedulle de la fomma^
tion faille par rEuefque de Bea IV
uais^au DucdeBovirgongiie ,&
Mefïire ïcaii de Luxembourg.^
pourrendie la Puceîle.
CEBce ijue requiert l'Euef^ue fk
Be^iiuais d Mo/ifieitr le Duc cU
'houYgongne .^ Mbfieurleun de Luxem^
kourgy ùr au B^ftaidJe ycndofme , dt
far le [{oy nejlre Sire- & dcpar luy , <^^^-
fneEaefijue de Beauuais^que celle femme
7tommee Uhannela Vucelle^tfaifonnieYe^
fdit enuoyee auKoy pour la dtliHreràl'B-
glife pour luy fatre fonprocez^.pQurce nue
elle cfl /ouùfomtee dr dt famée d'auotr
commis plufiems crirnss^come /sntllegCy
ydolatnes^inuocatiomd' ennemis ^oraii^
ires plufiei^s eus touchant nçftrefojy &
esntre tccllr^^O' comhieH qu'elle neJoibu^
foint eBredcprmJc de guerre^ ctmme U
jfemble.confideyêcequedit cH : Néant-
nmnspsHT la rémunération de eeur i^ii
Vctprife CjT de tenue Je ï[py y eut bbem
lement tenr haï lier tufques ^ lafdme de
^xmaiiurts^Cr pomlcdHi Baflard q^iJ^
d'Orléans,
' UpYlnfe\ rente pour /«ufiemr fon e^ai
fiipfues à denx m trois cens Imres. Itéra
ledici Eue/que requiert de par luy amlc^
fnjâtci 5 c?^ i cbafcund'tceux , comme
icellefêineait efieprin/e enfm Dloc^fe^
&f9ubsfa iuYifdiBionfpktiuelle éjuel
le luy [oit rendue voar luy faire fùnpro^
ceT^cominent il appartient , dfjuoj il cfi
tout pre/î d'entendre par Idsftfiencede
' l'Inqmfiteur de U Voy Çt befoing efi , par
l'ajfi fiance des Docieurscn Théologie ^en
Décréter anthwQtablesperfdnes expers
enfatBdc ludicature^ainfi qnclamatiere
yequicrt.afin ^'/il/oit dcue-^nvtCf^tnew^
remcnî fdiB aïe\ hoytation de lafoy ^OT
rinfiitution de ceux qmonte^em c^fie
ntaùere dfceuxcr ahitJçz^kCoccafion £i^
€eUe femme, Icem. cr tnla parfin ^ ce
far U manière auam diBtsles deffifcùEls
en ancuns d'eux m youlo entefiré contes
ne obtempérer ace cjne d^fff^s efi d'cl.cem
bien que la prinfe a ici lie femme ne fait
paretlleàla pYtnfe dn P^ojyPrin/e oti an^
très o^ens de grand Efîat : Ujquels toutes^
foïsjpprint ejiotent/ali ce leJ^ojJe Daul
pbm^oi4 aucun des ^nnces^le Bj)y le peur*
roU auoir , s'd voulott^en baillant au^or"
îeur dix mil francs félon le droiB vfage
C^ coujinmc iç Francs LcdiB Emfqtie
mfloinâehVucdîe
femme O^reqHKrt les uejfafdi^s 4h 9iori%
^ue Àfjfus 5 t^ue UdiBe PaceRelny foit
deliurée en hailUnt feureti deUàtte fim-
me de dix md francs pour toute s chofes
^zels connues , c^ ïedtli Eucfque de par
Itijifelon- les fsrmeso- peines de Vreiâja
re^juifrt k f{ir€ à j^ LfiUee cr deUnree
comme dejfus.
Doubles des lettres de rVniuerficc
de Paris, à Meiïîre leân de Lu-
xembourg, pomU rendiiion de
la Pucelie.
Ti^f/ n&hle.h&nsrécr'p^ijfant Sel^
^mur , Nous nous ncommundons
très ajftBueufmtnt a vojfri hauîte Ko -
hlejje. Fojire réelle prudence fcatt hun
Cr recoin oifl que tous hos cheHalliersCa-
thoUcqnesdotHent leur for ce ^pnijfancf
employer premieremét aujêrmce de Vtetù
en efpi Cl al U ferment premier de l'Ordre
de ch'juallericfdt efl gardtr c^dcffendre
l'honneur de Diiuc^ U Foj Catholique
C^fkfatnEle Egujè,de ce ferment vous
tj} htmfiuuent qn/ind vous anez^ofirt
ftehle puîffdnce C^ frefince perfonnelle
employer c^ appréhender celle femmcqui
fi dtB U Pucelie y au moyen de UqnclU
1% nncur ie Vhh a e^efans mejnre of-^
d' Orléans
fettcê , lafoy exce/^mcmït blecêe^&' l*E~
gltfe trop fort ciefhon«ree:carparfon f?c-
cafion^yciolatrieSyerreiiis^imuuaifes do^
Brmes^& autres maux<^ i^tconue^îens
tresp^Yabltsfefont enfuiuù^n ce ^ojiuh
tnCi & ea y enté tous hyaux Chrefttens
y DUS doiuit mercier grandement d'anoir
fdtEi fi grdndfetuice à no(lrefdwBefoy
<jf 4 tout ce B^yaume : Cîr juand^nous
uousen remerctds Dieu detousnos coura*
ges,& vojlre nohk prouejfe tant come le
pouHons : Mais peu d^chofejeroit auoir
faiB telle prlfè/ il ne senjuyuoit ceqne
il appartient pmr fatis faire à l'offence
perpétrée contre noftre tref doux Créa*
tem en fa foy cr fafainBe Eoltfe , an(c
fes au res mesfat&i innttmerablei , ca-
ment qh dit^ (^ fer oit plus grand incoUe^
nient que oncquefmes^^ fi ferott mtole*
rable ofmce contre la 'M'-jeHe D'mine^fi
cefieféme demouroit en cepoinlî^ou que
il aduint queceslefhnefu^ àdiureem
perdu ë, chne ont diB aucuns aduerfai^
tes s^ymneloir efforcer de faire Capltquer
tous leurs enttdemh par toutes yoyesex^
qufeSyfoitpayargetou ranfonmafs nous
ejperos que Oiet^ne permettra tasadue-^
nirgradmal fur fô peuple ^& alfiyofirt
bene Cr* noble prudlce ne le fcuffrtrapdi
C V
HÏjiûire de U PHcelle
Wicttsyfiauoir bien pour noir cmnenabU-^
mr/itycarjt amji eflnt fd'iB deliurancQ^
d'icetiejans conuenaUe repdracton fè/e-
reit deshmncur irréparable kvoÇ'rearad
JVohleJfCyO* ^ ceux qui de ce fer oient en^
frémis , mitts a ce quie tel cfcUndre cejfe
le pliifiosî que faire ce pourra , commç le
hefoingeH : fource qii en cesîe matière le
àeUy ejl trop périlleux : ^ trefl»'etudU
ciAhle en ce î\oji4ume^ N o/u/upplions
tres-humblementù' de cordiale a jf écho
de yofire pm^anteO hetioYrcHobltjJe :
^uen faueur de l'hmneur Dium^ala co^
feruÀtion de la Yoy^au bien & exaltation
iie toutceT[oyaume , yoHsbaille-^iccUe
femme à la mètre en îh/iicCy ^ enuDjc^
far deçà àl' Inquifiteur delaTojquicelle
à requife cr requiert très- inftamment
four faire difcutiondefesgrands charges
iellemh que Dieuenpufffc ejîre centarit
C^ le pcîipleedîfié deu'ément & en bt>nnê
O'fawRe doBrine^ o/^yeuspUffe tcelle
femme fedye(ydeîiureràl{euerend pcre
en ï)ieu& nojîre tres-h^nnoïê ^l^neur
l'^Euefqtte dcBeauuais^ quicelieà pa^
reillementrequife k lalun/dtciion dtt^
équel elle àeflê apprehendee^O' comme on
diBJes VrelatsOrlnquifiteursfen luges
aiçelleenlamatiere de UFoy^^eji tenté
d* Orléans,
oheyY tout Chrefiic deqtielque ejldt juil
foù ^d€ux ^en Cvîs.^Ycfèt {ht les peines de
droit qui font grades , ù* ence faifant
yous acquerrez U o^rate O" amour dj la
haute Dtumi:évQîisfer€'^m9ye del'eX'^
ait at ion de U Sam^ie Voy , O' aujfi ^ "-
croijhe'^ U gloire de yojîre ba^dt &
nobU nom , cîr mefmcmtnt de très haut
&treS'j>mffant Vrïte nojiretres^redoti^
té^C U vojhe Monfieur le Duc d^ ^our"
gongnSy&feYatenti cbafiuna^rier Diett^
pour la proiferitéde yoftretres nobU
pevfonne ^ laq<ielie Dieu noftre Sauuettr
ucuiîls ccndiftre par fa fatnBe grâce e?i
tous Ces affaire & finablementluy retri"
hiser ioyefansfin. _
Efcrlt à Varisjexitij iourde îutllet ^
mil quatre cens trente.
Ténor litreraram Kc%\s de reddi-
lione lohannse diôcx Puella: , R-
piicopo Baluaceniîs,
H^n rj par la grâce de Dieu^ R oy de
V^anç€{fr d'Angleterre : AtouJ
cettxqmces prefmfcs iatrcs verroîii^
Salut, Il ejl iif)^e7^notoirt^ coinwrtm ,
tmne defms aucun tempsençk^yne fem-
msqiii-le faici afj)ellerlehâm lafiécelh
C-vi
HifloiredelaVuctlle
Uiffant i*hAhït ù* yefiure du f exe fentf^
nin^eft contre Ià LdyDiuine^coiyimccho'
fe a^ommableà Dien^rcpugnee cîr deffe-
due de tQUteloj ;veftue^habtte€ ^avmet
t efldt & habit d'home^ àfaiB ^ exercé
ce cruelfait d'hemicide^& corne l'on dtty
àdom é À ent tdre au finple peuple f ourle
fedHire& dbufer -.quelle eftottenuoyee
de par Dieu^& du ait cognoiffance defes
fecrets Diuim^enfemble plufieurs autres
dogmatifatios U eJperiUeufes & ^ nojhe
foj CatholicqMetrejpreiudtctables&fcZ
daleufes.e» pour/uyat par elleiLefquel^
les ahufions^& exerceat bofttUte a l'en^
£mtre de nous & de noftre peuplera ejlé
frmfe armée deuat Copiegnepar aucu»
denos loyaux fnhjeB 5 , dr depms hnenet
frifinmerf deuersno* , etpfurce fjHedt
fuperftttutionsfaulfes dog matifatios^et
entres crimes de U'^ Tvîatfiè Dtttine co-
rne Von dityàfj^e depufieitrs réputée fu/-
feBejneteeetdefence'.^uons ejîé requii
tres-inflamment , par reuerend ^ere en
Dieu noftreameeetfeal ConfeillerfEuef
que de Beauuais , luge'EcclcftaJIf^ueet
erdtnaire de ladite leane^ peurce quelle
à efté dpprehende^et privfe es terres et
limttes de [on Diocefe^ct i)areillemeniex
hoïtex^ce parnsjlre tref-cherecrtref-
4mec fille ÏVni»€rfité c/ePariSytjHe iceik
lehme y$Hldsfxire redreybaïUer & de^
Iturer audt& P^mrendfere eu Dieu^
four i'itertogerzf exdmtmr fur UJdittS'
depnfittQns des droits Dinins c;-Cano^
viques^apjtelUT^ ceux qHiyferdtà.appelhit
fom ceefl il qne nouspow reunence du
nom de Dteu , deffena ^5* exaltation ne
JatBt'^ghfe&Foy Catholique y^oulons
deuotemem ohtetnffYeï comme-vrais ertm
fains defainBe ^glfje^ aux requejies ^
infiances dudit ^juerend Vere en Difu
iS'exhertattoj des doBeursC Maiftres
de noiire dite fille l' Vmuerfité de ^aris ?
Ordonnons^ cenfcntons que toutéê ^
quant es foisque bon/ëhler^audn Keue^
rend Vere en Dieu^ icelle îchanne luyfoiî
^atllee ^ deliuree re aiment & défait
farnos gensZ^" officiers qm lent en gardt
four te elle interrogerez exatmnércr f^i
yefonpYoce\felo n Dieu , rat/on ,0* ies.
droiBs D^uins ^fatPiBs Canons par le*
diB I{euered Vere tn Dieu. Sidonnont
(n mandement ànof(its luges ^officies
que icelle lehanne en garde queaudiB
I{eHerendPere en Dieu hatllêt O" dtli-
urent reaulmenî & defatB ^f ans refus
9H contreàiB aucun^îoutes &qii^teifùis
^ueparliij en feront requis, M^andons
Hi/tolyecle la Pu celle
outre k to^ n»s \ ufticurs ^officiers ùftih"^
ieBsytdnt Fran çot s comme Kn^Uis , que
audiB^euiVcnà Père en Dieu ^O' a tous
autres qui font <^-. feront ^rdonnez^pour
afilîer ^ vacqueY&entedre audit proce'i
ne donnent defaîB , ne aultrement^au -
cunempeflhtment ou dejlourbier, mat' fi
requis en font p^r kdt B Keuered Ptreen
Vîeujeur âonnlt garde ^ay de tr dejfcn^
ceprote&io <& confort fur peine dcorïef,
m punition , Toutesfoisctfl nofire inte-
pionde rauoir O'reprcdre pardeucrsn^us
ùellelehAnnsj dirjjl ejîait qiitlle hefufl
corituincuott attamte des cas deJfujdttSy
%i 4'.aucu d'ùeux.otf dautre^touchans^
regardas de nêflt édite Voy EccUfi.iJiique
De ce nom auens faiB ntettre ?ioJîre/(el
erdonnéen l'ahfece du grand ace prefcnr^
îes.Vonnéa \ouéleti€Ys'^mY de lanHU
uw\ Un degraze mil tin. c.& xxx. c^
de nojîre re^ne h ix. Sic Se^gn . Var le
"Koy kla reuelation defengrandConfeil^
I. DE-R I VEL.
TenorrummattonisnoftriEpifcopi
B.^'iacends , Dominonmi Dtici
Burg^nndix , pro rediclione divise
Puells.
CE/? ce que requiert l'E^iefque d^
^:auu4tsaM9n/eigncnr le Dm de
â^Orledns
"BoHrgon^neykMonfeignenr lean de Lhsc'^
fmh$nrg , tT" 4h Ua,'f4rd de ^cndofme y
depdrie R.oj>n$Jîre Sire , O^ deparli^y^
comme Eue/que de Be4uudis , que icelU
femme que l'on mmmt lehane U Pncdh-
frifomere yfçk muoyeeauB^oy pour lads'
Uurer kl Egltfiy pmr luy faire fin procex^
four ce quelle e[i foupçonee o^ diffamée
d'aufiir commis plujïtur s crimcsycormejot
t liège s ^C^idolatriesjinuocaftoi d ênemis
O" autres plufieurs ca4 touchant nofire
Eey^c^contràcelle^O^ combien quelle ns
doit pomteBre ^nnp. de guerre , comme il
f(mUe 5 c€nfiieréce que dtfte^ ^neant"
moins pour la rémunération de ceux qui
lont prmfît^rdetenue^Le î(jyveut lihc •
rallement leur haillenufqties kUfome de
Jixmd Itures-yC^pour leditBaftardqui U
frifejuydôn erc^asjfgner rente pour fdii'^
flimrfônefiatytufqHcsk dtux ou troiscens
liurcs Item, ledicl Euefîjue requiert ds
par luyaux dejfifditscrkchaJcHndt-
ceux comme ic elle femme ait efléprinfèen
fin di3cef€^-(x fioM^id îunfdictun Spirt-
tudlc , qu'elU Uiy fiit rendue pour iuy
faire fin pr oc e^, , comme il appartient -ta
quoy il e^ tont prest d'entendre par
laffi'jance de ilnqiiifinur de la Foy ,
Jîhefimg en efi ^ par notable perfim^j
Hfftopre de la Vacelk
experts en faici de ludicdture ainfi^ue ta
matierere quiertafln quilfoit meuremH
Cr di ucfnafjtB a t exaltation de UVoy
& M'inBïHBton de ceuxcjm oKteftéen
ce fie m atti re deceu^é^uJcT^ à l'occap»
d'icel le femme. Item O" en Ufarfin^fe
far U manière auant di&e^ne yeullhm
foyet- eu aucun d'eux efirtf cotans ou ob»
tempérer ace que dejfus tft dît ycombie»
^ue laprinfe d'tcellefcmene/mt pareille
âUprinfc diiKoyV rinces ou autres gens
de ^r and EHat, le/quels têutesfQufefr îs
efioient ouaucu de tel Eftat .fnjî IKjj^ le
Dauphin yùu autre VrUeJe R oylepmr^
rstt auoir s'ilpopu&it^en baillant aupr0m
nant dix mtl francs. felo le drotEi^ '^f^g^
& coujluîne de Yrace, LediEi'Euefque
fommecr requiert les deffnfditSj ou no ,
corne deffus^ que ladiBe VucelU luyfoit
baille e <j delturee en baillant feur et édi
ladtBefomme dedix mil fracs pour tou^
tes chofes quelscsques^O'ledîH "Eue/que
depayluy felo laforme&peine du drotB
il requiert à luy fftre batUci ^ dtliuru
amme deffas,
F î N.
HISTOIRE DV
SIEGE QVJ rVT MiSPtR
ÎCi Jonglais deumt la, «x'i/-
le d'Orléans , le Mardy
doH^iefme O^ohre 141S.
remant alars Charles jfep^
siejmeRa)/ de 'France.
E Comte de Sale-
Ç^fe^ bris , qui eftoit bien
^^ grand Seigneur &
^^^^%| le plus renommé
''^'^ en fai^ls d'armes de
tousles Anglois, 6c
qui pour Henry Roy d'Angleterre,
donc il eiioit parent j & comme l'on
Lieutenant & chefde Ion armée en
ce Royaume , auoiteftéprefenterk
plufieurs batailles & diuerfes ren-
contres & conqueiles contre les
FrâçoiSjOu il s'eftoïc toujours vail-
lamment maintenu , cuidant pren-
dre par force la Gicc d'Orléans , la-
^iege des An^ols
Cowwf quelle tenoit le party daRoy fonr
€€ment fouiierain Seigneur Charles fepcief-
du fie- me de ce nom , U vint alîîeger , le
jfr/'O/ Mardy douzième iour d'Octobre
haK'sdumil quatre cens vingchiuift , à tout
21. iour grand ôft & armée', qu'il feit loger
d'Ocro' du coflcde la 5^ouloigne, & près de
hre. l'vn des bourgs qu'on dit le Porte-
i4iS reau. Auquel oft &:0rmeeertoient
auecqnes luy Meflire Guillaume de
la Poulie, Comte de Sutlbrr,&-Mer
lire leâ delà Poulie Ton frere:le fei-
gneur d'EicallesJe feigneur de foli-
qacmberge , le B.ailly d'Eareux ,
îe feigaeur d'Egres , le feigneur
de Mouhns :IeleigiieurdePoraus,
Glacidas fort renommé , Mefïï-
re Lancellot de Tlfle j Marefchal
del'oii,& plusieurs autres feigneurs
& gens de guerre 5 tât A ngîois com-
me autres faux François tenansleur
parcy. Mais les gens de guerre y
rftans en garnifon , auoieni ce mel-
me iour S^au^nt la .venue des An-
gloi« > du conféil & ayde des ci-
toyens d'OrleanSjfait abattre l'Egli-
fe & couuent des Auguftins d'Or-
léans , & toutes les maifons quilors
dloiem audit Pprtereau , afin que.
^èudmOrkanF,
leurs ennemis n'y peuiTent edrefo-
gez ne y taire fortification contrek
ciré. . •
Le Dimancheenfuinantietterent
les An^ilois dedans la cité dix viners
6c quatre pierres de bombar Jes ^
groî canons: dont telles pierres y
aiîoitqtiipeloient cevit fe^zeliaies.
Et entre i£s autres auoient aiïîs prei-
deUTiiTcie Saîncbîeaii le Blanc ,
entre le preiîoliec de la Faaiece & le-
PortereaUjVn gros canon, qu'ils no-
:noient paile volant. Lequel iec*
toit pierre poifant quatre vingts \i-
ures : qui fit mouît de dommage
aux maifbns& édifices d'O Jeans ,
combien quiln'ytua nebîeçafiiion
vne Femme nommée Belles , de-
mourant \ près la Poterne Chcl*^
nsau. ,''■
Celle mefme fepmaine rompi-
rent aaili^c abbacirent le? canonc
ê.QS Anglois , douze moulins qui
eftoientrur lariuieredeLoire , en-
tre la cité & la rour neufue. Pour-
quoy ceux d'Orléans firent faire-
dedans la ville onze moulins àche—
■aaux,qui moult les reconfortoiens^.
ValîoiYeiâeUVucelte
Et nonobftant les calions Se engins
des Anglois, firent fut eux les Fran-
çois eftans dedansOrlcâs^plufieurs,
faillies & efcarmouchb entre le*
TournellesduPontSc Sainct lea»
le Blanc 5 depuis celuyiour de Di-
manelie iufqurs au leudy vingt &
vniefmeiour da mefoemois. Au-
quel iour de leudy lairailiircnt les
Anglois vn bouleuerc^qui eûoit fait
de fagots & de terre , aiïis deuant
les Tourrielles, dont l'afTault dura
quatre heures fans ciller. Car ils
commencèrent des dix hevires au
matin , & ne le laiiTerent iufquesà
deux heures après midy^laou furent
fai^ts plufieurs beaux faits d'armes,
tant dVne part que d'autre. Des
principaux François qui gardoient
le bouleuert eftoieni le Seigneur de
Villats Cappitaine de Montargis :
Meilirc_ Matthias Arragonnois :1e
Seigneur de Guitry : le Seigneur de
Courras jGafcon , le Seigneur de
Sain^lesTrailleSj&fonfreiePoton
de Sain^tes ,Trailles,au(IîGafcon:
Pierredela Chappelle^le Gentilh5-
inedupaysdeBeauire,& plufieurs
autres Cheualicrs ôc Efcuyers , Caiis
ci'OrU.ins,
ks Citoyens d'Orléans, qui tousfe
portèrent tref- vaillamment. Pareil- H^rJé^
iement y firent grand iecours les ejfe ùf
fenumes d'Orléans icar elles ne cef- dtli^ece
&ient de porter ire$ diligemment ^a /a»
à ceux qni defE?ndoit le bouleuert , mes
plufieurs chofes necefTaires: com ^Ok^
me eaues , huilles & greffes boiiil- ans»
lans, chaux, cendres & chaufTe-tra-
pes. En fin de Taulfaulty furent pla-
ceurs blelîez d'vne partiel d'ailtre-
mais trop plus des Anglois 5 dont il
y en mourut plus de douze vingts ,
Lors aduint que durât Tâflault che L^» Sei^
uanchoit par Orieas le Seigneur de neur de
Gaucourt : carileneftoit Gouuer- Cati*.
neur^mais en pafîat pa« deuât Sanit çQffyg
Pereempont, ilcheutdeioncheual apuntr^
pas cas d'auenture,tellementqu'iUe neur
dcfnoua le bras : tï Fulldncontinent d'Orle^
mené aux cfcnues pour appareiller, a^s lorr
Le Vendièdyenfuyuant vingt* dt^fteie*^
deuxiefmc iour d'iceluy mois d'O-
€l:obre»ronna la cloche du Beffroyr
par ce que les François cuidoiêt que
les A nglois ailaiiliifent le bouleoerc
des Tourne! içs du bout du Pont par
la mine doc Tauoient miné : maisiU
s en déportèrent pour celle heureEt
S^w^£5 des ^nolûiô
ce meime loiir rompirent ceux
d'Orleânsvnearche du pont, 6^^ fi-
rent vn bouleuert ^au drou de la bel-
le Croix ,qui eft C\n le pont.^
Le Samedy enfiiyuanc vingt-troi-
iîeCmeiour d'icelm mois,bruilerenc
& abbatirent ceux d'Oiltas le bou-
leuert des Tour nel!es& l'abandon-
ncrervt : péirce qu'il eftoic toutmi-
Vi é, 'Se n'eftoit pas tenable au dit des
gens de guerre.
Le Diraanchevenfliiuant vingt-
quatriefme iour de ceniefroemois
d'Odtobie , alîaillireatles Angîois
& prindrenclesTourneîlesdubéuc
^ du pont: psrce qu'elles eftoiet tou-
tes Jel'mol'e ôi bnlee des canons &
grolTe artillerie qu'ils auoient iettez
contre. Ht aufîî n'y eutpoint de deF~
;fence, parère qu'on ne s'ofoitteiiir
vdelTous.
Ceiuv iour de Dimanche au/ôir,
veut le ComtedeSalebris, ayant a-
neclailcCap)t:iineGlacidas(?<:piu-
£eurs âmres,aller dedans les Tour-
ne) es , après qu'elles eure»t eft^pri
fes,pour regarder mieux l'alsiete de
Oiieans : n-ais ainfi qu'il y fut , re*
gardant la ville par lesfenefties des
deuanf Orléans.
'Tournelles ; il fut actaiiu dVn csi-Lecorem
non qu'on diloic auoireftétirédV' deSde
HecourappelieelatOLirnoftfe Da- brtstuê
me : combien qu'il ne fuc oncque t^yn Ca
ïceu proprement de quelle par r*o«f/Vé
il auoit eftéiettérpourquoyfutdit ^f/4
tîcflors &: depuis aiilTîpar plufieurs Tourna
quec'eftoiccîaure Diuine. Le coup ftreB^*
d'iceluy Canon <e frappa e'i lateftes me.
tellement qu'il luy abbatit lamoitié
delà ioiie ,&creuavn de§ yeux,qui
fut vn^tresgrâilîien pour ce Roy-
âiimcrcariieftoit chef del'armee le
plus cr;ùnt' 6c renomméen armesde
cous ies Angiois. Ce m ?[me iour du
Dimanche que ies Tournelles a*
uojcntefl éperdues , rompirent les
François, eilans dedans la Cué, vu
autres bouieuerc très fort. Et d'autre-
part rompirent les Anglois deux ar-
ches du Pont deuât les TournelLes,
aptes qu'ils les eurent prinfes 5 & y
firent tres^ro^ i)ouleuers de terre
& de gros fagots.
LeLundyluyuant 2.5. iour d*G-
â:obre, arriuerent dedans Orléans
pour la tecoforter/ecouiir & aider,
plufieurs Seigneurs 5 Capitaines &:
Efcuyers fort renommez en giierre.
<!erqnels etloient les principaux ,
ïeanBaftard dJrleans: le Seigneur
de Sainâfe Seuerc Marefchal de Fra
ce: le Seigneur du Bueil : Mcfsire
ïacqucs de Chabanes Senefchal, de
Bourbon nois: le Seigneur de Chau-
moncfui* Loire ; Mefficc Theaulde
deValpergnc, Cheualier Lombert
& vn vaillant CapitaineGarcon,ap-
pellé Eftienne deVignolles , didla
Hire , qui eftoit de moult grand re *
nom ôc vaillant : les Capitaines &:
vaiUansgens deguerre eftans enta
compagnie. Et pour lors eftoit Ca-
pitaine dcVendormeMeflîre Cer-
nay Arragonois,& plufieurs autres^
Accompagnez de huict cens corn-
battâs,tani hommes d'armes , com-
me Archers , Arbaleftciers , auec-
ques autres enfanterie d'Itahe ^qui
portèrent tecgons. ,
Le Mercredy cnfuyuantvingt^
reptiefmciourd'iceluy mois , tref-
pafla de nuid le Comtesde Salebris
en la villedeMuing^furLoire, ou U
auoûefté porté duYiege,apres qu'il
eut eu receu le coup de canon, dont
il mourut. De la mort duquel fu-
rent fort e^bahis oc dokns les An-
glois
d^udm Orkms',
gîois wnans le fiege , & en Erent
grâd due '1, combien qu'ils failoient
le plas celéement qu'ils pouuoient,
de peur que ceux d'Ocleiins ne s'en
apperceuifent. Si firent vuider les
cntrailles,&:êuoierlecorp5en An-
gletfrre. La mort duquel Comte fit
grand dommage aux Anglois > &
par le contraire grand profit aux
François. ,Plafieurs dirent depuis
que le Comte de Salebris print tel-
le Çin par diuin iugemant de Dieu,&:
le croient : tant parce qu'il auoic
failly de promeiTe au Duc d' Orléans
prifonnier en Ani^leterre , auqiK^ il
auoit promis quM ne mesftroiten
aucunes de les terres : comme auilî
parce qu'il n'efpargnoit Monade-
lesne Eglifes qu'il ne pillaft&fiil; ^Hj^^/Te
piller 5 puis qu'il y peuft entrer. Q^. no^re
font choies ailezioduifansà croire Dams
quefesioursen furent abrégez par de Cle-^
iufte vengeance de Dieu. Etenef- rjptH<4
peciâl fut pillée l'Egliie noftre Dà- pair l^
me de Ciery &c h bourg pareille- a»^/^ap
ment.
Le Mardy huiâriefme lourde Nô-
uembre , fut diuifé & defemparé
roft4es Anglois, qui s'en allèrent^
D
partie à Mning (ur Loire , &: partie
à lc!i2,eaii : & laiirerent groiic^ r^ai ni-
loii aux Toucn elles & boaleuert du
ponc : ocquel'es demoura Capitai-
ne Glaodas : ôd aU'Ccqiies luy cinq
Ctns combâcans pour Ic-s garder.
C? mefnie M..rdy bru fièrent les
Anglois plufieurs maifons , pref-
fouers ô^ autres édifices au val ds
Loire. Et d'autre part mirée telle di-
i.^gécc les gens de guene & citoyes
d'Orléans , qu'ils brufletcc &:abati-
rent dedans la fin dccç rnein'emcis
de Nouembie pluficnus Eglifes qui
eftciét é^ faux- bourgs d'entour leur
^^1^^ Gité : comme TEglilc de s. AÏgnan ,
*^^^- patron d'Orleans:&^iïile Cloiilre
t"(S es ^'jceJleEgJilc^^quiefmirinotiitbe.AU
/'"'■- à voir: l'EgliiesS.Michel: TEc^hle de
^f'^^^ saina Auy : la chappeile du Mau-
^'^^ troy,rEglife,rVs Victeur^afTifeés
ledns, f^ux-boures de la Porte Boiirgoi-
gre : l'Eghiedefaind Michel def-
iusles foiïe:^ : les îacobins : les Cor-
delicrs: les Carmes : S. Mathnrin :
rAumofneS PGuair,&S. Laurens
Bt outre plus brufleren:&r démoli-
ier>£ tous les faux-bour.^sd'entoui*
leur Ck^, qui eftoit très belle i^ ri*
ciie choie à voir auat que ils fuflenc
Pi€H4nî Ovteansl
abbatus. Car ily auoit ie moiiltgrâfd '^eaux
édifices & r'ches , tellemcat qu'un fors- ^
tenoïc que c'elloienc les plus beaux bourgs
faaxboacg de ce Royaume. Mais ce d'Orle-
noiiolrftaiit les abb lurent; <?<:brufle- ans ab^
rent \qs Fraçois delà Gacnifon Et ce batta,
parle vouloir &ayde des Citoyens
d'Orleâs afin que les Anglois ne s'y
peuifent loger , parce qu'ils eullent
eftés Forts preiudiciable a la Cué.
Le premier iour de Décembre
enfuynâtarriuerentauxTournelles
du Pont", plafiewrs Seigneurs An-
glois , dont entre les autres eftoienc
de plus grand renom , Mefîirelean
Tallebotjpremier Bai o d'Angleter-
re,Se le Seigneur d'Elcalles , accom-
pagnez de crois cens combacâs , qui
y amenèrent viures , canons , bom»
bardes 5c autre habillemês de guer-
re jdefquelsils ietteren»: contre Ws
murs & dedans Oleans plus cou-
tiijuellcment & plus fort q- e ieuat
n'auoienc fait au viuant du Comte
de Salebris : car ietc.v,e.it dételles
pierres , qui pefoient huiâ: vingts
quatre Hures , qui firent plufieurs
maux & domages contre la cité , éc
en plufieurs m4l6i& beavix édifices
Dii
^ie^e des AngÎGtf,
d'i celle, fan s perloniieLUcrneble-
cerqu'ontenokà^randmeme lie.
Car entre les autres en h i ue aux pe-
tirs bouliers en chci-icvneenrhoftel
& fur la table d'vn homme qui d:I-
noitjluy cinquiefme , fans aucun en
tuer neblecer : qu'ondit^uoirefté
miracle fait par noftre Seigneur a li
rjquefte demonfieur Sain^fc Aignet
patron d'O'lean s.
Le Mardy enfuyuent,à trois heu-
resdumatin/onnaladocheduBef-
froy , parce que les Françoi'; cui<lc-
renr que les Anglois voufilTentaf^
faillir le bouleuerc de la belle Croix
fur le pont: Etaulïïen vauoitdeux
qui Tanoienr defia efchelé iufqi-ies à
rvnedéscanouîeresrmaisilss'en re-
tournèrent tantoft en leurs Tour-^
nelles» Et tandis obftant ce qu'ils
apperceurent que les An^^lois fai-
/oient le guet, Ô^auoient appareillé
touteS'chofeSjCommecanonSjarba-
leftres^ fondes à bafton , couleuri-
|ies,pierres& autres habiUemens de
guerre liecelïaîres k leur dcfïènce, fi
onlesalTailloir.
JLeîeudy vingttroifîefme iour de
ce mois de DccerabrejCommencaà
dettdnt Orléans.
ietter la bombarde , ictcant pierres
poifinsfix vingts 11 ures , que ceux
d'Orléans auoient lors Faitfaire cou-
teaeufae par vn nommé GuIUm-
me Daifyjtref-lubtilouurier: & fac
aflfortie à.li cloche à^s moulins de
la poterne Chefneau , pour ietter
contre les Tournellcs : auprès delà
quelle eftoiêc adortis deux canons; ,
Tvn di6t Montargis , & l'autre Rif-
fl;»rd , qui durant le fiege iecrereac
contre les Anglois , ôc leur Hreatdre
grands domm^iges.
Le lour de Noël enfuiuant furent
données &:o6lfoyeestrefue^idvne
part & d'autre , durant dç^puis neuf
heures au matin, iufques^ trois heu-
res après midi. Et ce temps durant
Glacidas & autres Seigneurs du pais
d'Angleterre requirent au baftard
d'Orléans 3c au Seigneurde Sain<^le
Seuere^Marelchrl de France , qu'ils
euïïent vne no^ de haulc mene-
ftriers , trompettes & clairons ; ce
qui leur fut accordé : & ioUerent les
inftrumensades longuement , fai-
fans graade mélodie. Mais (x toffc
quelestrefues furent rompues, ie
print chacun garde de foy- Durant
D iij
^iegedes 4nghis,
les feftes& feiries de Noël, ietterent
dVne partie & d'autre , tiesfort &
horriblement de bombardes & ca-
nons: Mais fur tous failoit moult de
mal vn couleurinier natif de Lorrai-
ne, eftanjlorsdelagarnifon d'Or-
leâns,nommé Maiftrelean ,qu'orf
difoit eflre le meilleur maiftre qui
fuftlorsd'iceluy meftier. £t bien le
nionftra:carilauoit vnegroire coa-
leurine, dont il ieuoit fouuent eftat
dedâ<; lespiliers du pontpres du bou-
leuert delà belle cro^x,cellemêtqu'il
en tua &: bleça moult d'Anglois. Et
pour les mocquer , fe laiiroit aucu-
ncFois cheoir à terre faignant eftre
moaoublecé, 5c s'en faifoit porter
en la ville. Mais il retournoit incod-
nentàrefcarniouche, & faifoit tant
que les Anglois Icfçauoient eftire vif
en leur grâd^ommage & derplaifir.
Le Mercredy vingneufiéme iour
d'iceluymois de Décembre furent
bruileés & abbatues plufieursautres
Eglifes & maifons , qui eftoient en-
core demourees auprès d'Orléans :
corne S. Loup. S Marc, S Geruais,
S. Euuerire,laChapeleS. Aignan,
S. Vincent des Vignes, S. Lazare, S;
deudnt Orléans,
Pouair , & auffili Mtgdileine: afia
que les Ang^ois nele peuflTec la loger
recraire&forcilier contre la cite. Le
pcauhiétne iour d'iceluy mois arri-
iiereiic eiiaiion deax mil cinq cens
combatans Anglois à S. Lauies des
O r^erilz pres'û'Oilcas,poiir la fer-
mer vil liege, Delquels etloienc C^-
pitaines,leCotede Safïjrt5c Tal-
boCjMelTîre leâ de la Poalle, le Sei -
grieiir dXfcales, Médire Laceloc de
riile & plufienrs autres.-Mais a leur
venue furêc faites ce iour grades r^,i-
carmoLiches. CarleBaftard dOt-
leaiis le Seigneur de îainfhe i'eu r.»,
meflîre iacques deChabanes,&pUi
iieurs autres Cheaaliers.Efcuiers &
Ciroyens d'Orléans, quimoultvaiU
lâiTicicfe porterec , leur allèrent au
deuâc3<r les reciieilhccnc cô:ne 'ears
ennemis. £c lafarcncfats plaieurs
beiux faits d'armes d'vnç partie 5c
d'autre. En celles efcarmouches fac
blecé au piedd'vn mit des Anglois,
Mefîîre Tacques de Chibanes écio\\
cheu^l tué par cas pareil.
Ce meuïic iour auffifiarent faits
pluiieurs beaux faits d'armes d'vne
partie & d'autre enairon la Croix
Siège des 4ngUà,
BoifTee près de Sainà Laurens» Et
icxit ce iour feift grandement de-
uoir Mdiftre lean à tout fa coule-
Hrine.
Ce Vetidredyjdemieriour de Tan,
j à quatre heures apresmidy,eut deux
^'^^^^^ François, qui deffisrent deux An-
dcHX glois a faire deux coups de lance :&
Wfé(f6is 1^^ Anglois rec eurent le gage Vwn
a^omre ^ç^ Erançoisauoit nom le^nle GaP-
sien): ^ygj. ^ 3e l'autre Vedi lie, tous dens
Affjois Q ^ fcorjs^ Je la compagnie de la Hi -
re. Ledit Gafquetvintpreraierco-
tre ion adnerfaire & le ietta par ter-
re dVn coup de lance : mais Vedille
êc Vautre Angloisne peurent vain-
cre Tvn l'autre. Pour lefquels regar-
der auoit aifez près d'eux plufieurs
Seigneurs^tant de France que d'An-
gleterre.
Le Samedy enfuyuant premier
iour de l'an eut vne groife efcar-
mouche, enuïron trois heures apre^
midy ,enLrelariuièreFlambert , la
porte Regnart,& la Greue: la ou fu-
rent plufieurs tuez ,blecez&prins
pri(onniers dVne partie de d'autre ^
& plus de François que d'Anglois.
L*Abbéde Cerquenceaux , quoft
douant Orléans,
dîfoit eftre Religieux , eftoit moule VAh^é
vaillaut-poar les François y facb!e- di- Ccr-
ce, La fut auffi perdu le chariot ie ^nc?}-
lacc>uleurir>e & prias par les An- ce4iix
glois : parquoy furent les François blecé,
contraints de reculer haftiuement ,
parce que les Anglois faiHirenc à
grande puiiTance.
Le Dimanche enfayuant , à deux
heures après minuict , fonna la clo-
che de la cité aTefîToy ,parce que
les Anglois cuiderent efcheller le
bouleuert de la porte Regnac : mais
ils trouuerent ceux de la cité qui fai-
foient bon> guet , & contraignirent
les Anglois d'eux en retourner à
grand hafte dedans leur oft &baftiU
le deSaind Laurens dçs Orger)lz-
Si ne gaigiierent qu'eRre mouillez:
carduranccelle-heurepleauoittres-
fort.
Le Lnndy enfuyuaiit troifiéme
iour de lanuier atriuerentdeuers le
matin, dedans Oirleans , neuf cens
cinquante quatre pourceaux , gros
& gras. & quatre cens moutons. £c
palTi ccluy beftial an oortde Sain^b
Loup , dont le peuple d^Orleans fat
fôrrioycax: carilsvindrentau be--
Siège des ^n^lols
foing. Le Mardyeniumâtiiij.iour
d'iccluy moiSj ôc enuTon trois heu-
res après minuit. Ton na la cloche du
Beffiroy : parce que les An^loufe
vindrent prefenterdeuant le boulf-
«ert de la porte Regiiart, ou ils firct
àtotisgranserisfonnerleurs tropej
tes& clairons: Se auffi (îrêt pareille-
mentceux des Tournellei cones'ils
voulfilTét alïàillirle bouleuert.Mais
ceux d'Orléans fe portèrent fieran-
dementj&tantfàgementfedeftedi-
rcnr des canons&autres habillcmês
de guerre,queles Anglois fe reculè-
rent en leurs baftilles de S. Laurens
Le Mercredy cnfuiuant vint Mef-
fîrc Loys Deculan , Admirai de Fra-
ce y Se deux cens combatansauec-
ques iuy courir auPortereau deuant
les Tournelles, où eftoient les gar-
nirons des Anglois ,& malgré eux
pcflà Loireau port de Saind Loup :
& s en entra luy/es gens , dedans b
Cité pour fçauoir de Tes nouuclles ,
& du gouuernement d'elle Se des
François y eftans. Auquel & à Tes
g-ns fut faicl grand' chère, & moult
furent louez. Caraufli s'eftoient
ils portez vaillêmcnt contre les An»
deuant Orléans.
gloisà refcarmouche du Portereau.'
Le leuiylayuant fefte de laT ii-
pliaine,c*eil; des Rois/aillirec d'Or -
ieans les seigneurs de s. seuere,&
DecuIanrMellîœTheauldede Val-
pa rg 11 e, <§«: plu fleurs mcres gens de
guerre <Sc cuoyês: Sc firent vne grâ^
de efcarmouche , ou ils ^e porcereat
trei-grâdemenc contre 1( s Angiois,
lefquelsfedclîendircncbîeQ .Scnir-
diment Auffieftoientds beaucoup
de seigneurs d'An2,leterre ,tancde
Cheuaii :rs corne d'Efcuyers : mais
on ne fç^sit leurs noms. Acelle efcar "* Deux
mouche (e porta pareillemêt moule i-a/i^,'-
biêmaiftre leaatoutfacouleurine. esfa'us
^ DiirantceUiy temps auoient tant /S//- U
trauaillé les Angiois , qu'ils auoient ri-iiere ,
faiîk deux bouleuers fur la riuitre l'-^^n k
de Loire, rvneftanten vne petite l'ed)-otf
Jfle du cofté 8c au droi6t de sainôfc S . L^H'
Laurens,quieft:oiêtfai6ls de fagots, Kî?^5 O*
f^blon & de bois. EtTautreau châp i\mtre^
des. Pnné au droid del*autre,S^ fur l'edroh
leriuage de la riuiere , laquelle ils S Vnuê
pa(K)ient en celuy endroit , potcans ^y a^
viures les v-is aux autres-)ît pour les mit
garder auoiêc fait Capitaine Mefîire pont ^
traders U rinuYS pur faconYtr tyal'auîrg.
Siège des ^Anghls
Lancelotdcriile, Marelchal d'Ait--
gleterrc.
Le leudy dixième iour d'iceluy
jnefme mois arriuerenc dedans Or-
léans grande quantité de pouldces
de canon , & pludeurs viures qu'on
y amenoit de Bourges, pour la con-
forter & fecourir- En iceluy ioury
cutauffivne tre(gro lie & forte e(^
carmouche,rant des canons comme
d'autre traid & couleurincs : donc
ceux qui lesietcereni fî-ent grande-
ment leur dcuoir. Se tellement qu'il
y-eut beaucoup d' A nglois tuez Sc
plufieurs prins prifonmers.
Le Mardy enfuiuant enuiro neuf
Eeuresde nuit fut toute la couuerta.
re&le comble des Tournelles ab-
batue & iettee en bas ; & fix An-
glois tuez defÏÏ)ubsdVn coup de ca-^
Bon de ferqui eftoit aiforty au bour*
leuert delà belle Croix du pont, ÔC
<s|u on feift ietter à celle heure.
Le Mercredy enfuiuant douzième
âour d'iceluy mois de ianuier,fontia
la cloche à. l'efïroy : parce que fes
Anglois firent merueilleux cry , Se
fbnnerent leurs trompettes & clai-
iionsdeuantie bouieuext de la porte
àeu4nt Orléans,
Regnarc. Et ce mefmciour arriue^
teiu dedans Ofleans vers le matini'
fix cens pourceaux.
Le Sa nedy enfuyuantquinziéme
iourdu tnefne moiSj cnuironhui6b
heures de nuit, faillirent hersde la
cité le Baftard d'Orléans , le Sei-
gneur de Sain de Seuere, & Meffire
Jacques de Chaôanes , accompa-
gnez de pluilcursCheualier s , Ef-
cuierSjCapitairtes & Cytoiês d'Or-
léans , Se cuidoient charger fur vne
partie de Poil: de Saind Laarens des
Orgenlz : mais 1 s Anglois s'en ap-
perceurent ,& crièrent a rarme de-
dans leur ofl: : parquoy ils s'armè-
rent tellenent Qu'il y eut vne grolle
& forte efcarmouche. En fin fc re-
trairent les François au bouleuert
delaporreRegnart : Caries An-
glois faillirent à toute puifTance ,
combien qu'en leur faillie furent
trefb enbatruz.
Le Dimanche enfuyuât , enuiron
d^u^ heures après midy ,arduerenc
en Vod des Anglois douze cens
combactans, dont eftoit chef Mef-
firelean Fa(cot: Etamenerêt auec-
ques eux , viures , bombarde5 > ca-
Slezecies^nilois
o es
fions , poudres . tcaidts 6c autres ha-
billemens de guerre , dequoy leurs
gens de l'od auoiéc grand roufïr.eté.
Le Lundy enfuyuant dixCepcicf-»
tne d'iceluy mois , adaint moult
merueilleuxcas : caries An^loisiet-
terenc vn Canon de leur bouleuerc
de laCroix Boitïee , donc la pierre
cheut deuant le bouleuerc de la por-
te Banier , au milieu de plus de cent
perfonnes fansaucû bleçer ne tuer:
mais frappa (êulemêt par le pied ra
compagnon François ,tant qu'elle
luy ofta le foulier , ù ns luy faire au-
cun mal , qui eit chofe merueilleufc
à croire.
Cv^luy mefmeiour fe deuoitfdire
vn gaigede bataillede iix François
contre fix Anglois au pr©chain
champ de la porteBanierrla ou fou-^
loit eftre le coulombier Turpui :
mais il ne fe fîft point, combienqull
netintaux Fruiçois. Car ils (e pre-
fenterent contre leurs adueriaire? ,
qui ne vindrent ne comparurent ,
auecce n*oferent faillir.
LeMardydixhuidiéme d'iceîuy
mois de laaieràneuf heures de nuit,
tirèrent les Anglois^eilans es Tour-
deuam Orleum,
nelles , viicanon au bouleuert de la^
belle Ccoix, qui frappa vu nommé
le Gi(l:iilier,nacif d'Orléans , lequel
en les regardant bâdoic vne arbalc-
ftre voulant tirer contre eux.
Le Mardy d'après arriucient de-
dans OrleanSsainfi comme aux por-
tes ouurans , quarente chefs d'au-
mailles Se deux cen*- pourceaux.
Celuyiour & coft après l'entrée
du beftialgaignerêt les x\nglois des
Tournelles la ckarriere jdeuxlen-
tines&cinq cens de beftial , que
marchans cuidoientamener dedans
Orléans , lefquels furet encufez par
aucms traitbes dVn village empres
dit SandiUon : afin qvi'iis enlTent
partie du butin : 5c au(Iî fut après le
bcftial butiné alargeau jeftantlors
A'i^lois.
Celuy mefme iour, enuiron trois
heures après midy-eut vne grolfe Se jflcde-
forte ef:armouche en vneifledeuât f^^^it S.
la croche des moulins de Sarn6t aï- ^2»^.
gnan: parce que les An g^ ois rompi-
rent le conduid pour pafTcir la char-
riere qu'ils auoient gaignee au port
de saillit Loup Et les François ,
tant gésdc gaetre comme citoyens^
S'tege des ^nglois
-feUfeent d'Orléans, & fe firent pal-
ier Teau en celle iHccuidans recou-
urer leur charrierc perdue dés le
matin. Arencontre detquelsyflîc
grand puilîàn ce d'Auglois , qui e-
ftoient embufchez derrière la Tur-
cie,vn peu plus loing que Sain6fc leâ
le Bkn c*: & faifans grans cris »'ad-
drefîerent contre les François qui
Feri rctournoient , &c recuLret ve s
leurs boulcuers cres-haftiuement :
ce qu'ils ne fceurenc faire (i toft que
il n'y en demouraft vingt-deux
morts. En outre y furent prins deux
Gentils-hommes , l'vn nommé le
petit Breton , qui eftoit auBiftard
d'Oileans : ici'autre nommé Ray-
monetjeftantau Marefchal de Sain-
û,t Seuere A icelfe efcarmouche
CutaufîîpcrJaevnecouleurine, qui
eftoit à Maiftre lean , lequel fut en
grand penl d*eftre prins : Carain-
£quM iecuiJa retraire en fa fenti-
ne d'autres fe boutèrent dedans a-
îiec luy , Lellement qu'elle enfonça
en la riuiere : parquoy il fe cuida re-
praire dedans vn grand chalan :mai$
il ne peut oncq'es,parce qu'il eftoic
ja party, Touttsfois , voyant le de-
df.ii.mt Orléans,
ftoit danger , fcit tant (?{n'il faillit
lurlapefuire , qui luy deinoura en
la main , ainfi qinl s'efïbrca pour
faillir de l'eau ou chaian au dernier t
nonobrtanc toures telles infortuni -•
tffz nageant fur la peautfevint àii-
ue , Se te fauua dedans la ciié îei(îanc
fa couleurinejagaignee parles An-»
glois,,qui remportèrent aux Tour-
aelles.
Le leudy enfuyuant,viHgt feptief-
ms d'iceluy mois de lanuier , a trois
heures après midi eut vne trci-grof-
fe efcarmouche deuant le bouleuert
de la porte Reguart : parce que de
quatre à cinq cens combattans Aii'-
giois y vindrent de leur baftillefai-
fans tiefgrands&merueilleux cris^
Contre lelquels faillirent ceux de
Oileaas parleboulenertmefmejâc
fe hafterent tant qu'ils fe mirent en
deûrroy : parqiioy le Marefchal de
5'ainâ:e Seuere les feit retourner de-
dans. Et après qu'il les eut mis eii
ordonnance les feit de rechef fa llir,
&: les conduit tant bien par fonlens
&proëlTe qu'il contraignit les An-
glois de retourner en leur oil ôc bâ-^
iiiile de Siiinôt Laurens,
Sicce des A^Z^oif
LeVendredy iliyuant arriuerent
dedas Orleâs, enairononze heures
de nuiâ: , aucuns Embairadeurs qui
auoient efté enuoyez deuers le Roy
de parla ville pour auoirfecours.
Le Samedi enfuiuât vingciieufiéme
iour du mefn- e lanuier a huiâ: heu-
res du matin firent les Angloi,s graJs
cris en leur oft& baftilles, fe mirenc
en armes à grand puiQ'ance & par
grand' ordonnance continuas touf-
ioLU's leurs cris , <5d faifansdemoii'
flrance de grand hardimêt, s'en vin-
drent iufques à vne barrière qui e~
ftoit en la greue deuant la Tour no-
ftre Dame, Sciufques deuant le bou-
leuert de la porte Regnarc r mais iU
furent bien leccuz. Caries gens de
guerre & beaucoup de peuple d'Or-
îeâs faillirent incontinêt contre eux
bien ordonnez,tellement qu'il yc ut
vae cr^S' forte Se grande efcarmoa-
che 5 tant la main comme des ca-
nons,couleurines & trai6t : & y eut
beaucoup de gens tuez , blecez Se
prins prifonniers d'vne part Se d'au-
tre. Et par efpecial y raourut vn Sei-
gneur d'Angleterre, que les Anglois
plaignoieiic moult ; & le portèrent
diumt Oïlems,
enterrer à lar^eau. Eu ce iour mef-
medeuersîe maiin aafllaL'ciuereriE
dedans Orléans le Seigntar de Vil-
lars , le Seigneur de Saictss-Trailles
& Potoa fou frere,MefïîreTernay,
& autres Cb euahers <5c Efcuiers va •
naiis de parler au Roy.
Le Diaianche d'après Te pircit
d'Orléans ditranc la nuit le Billard
d'Orléans accompagné de piaficurs
CHeualiers^c Efcuicrs, pourailerà
Blois deuers Charles , Comte de
Çlermot^fils ail né du Duc de Bour-
bon,Pourquoy les Anglois les ova&
parler ciierencàrarme.&: fi firéc fort
guet , doutans qu'ils ne les voullîC-
ient aHaillir en leurs baftilies.
LelendCiTiain ioLir deLûdi vingc-
quatriémeiour d'icelui mois de lan-
uier,enuiro cjuatre heures après mî-
dy,arriua dedans Orléans la Hire,&
auecques luy trente hommes d'ar-
mes.cotre leîqaels ietteient les An-
glois vu ۉiion,dontla pierre cheuc
aumiheu d'eux , lors qu'ils elloienr
à l'endroit de la porte Regnart , co-
bien qu'elle n'en tua ne bleca au-
cun, qui fut vue grade merueiUe Si
entrèrent fa in s (Se faus eu la ville.- >.
Ste^e des Angio/}
& en allèrent rendre grâces à noftre
Sei^neur^qui les auoit preicr ucz de
mal.
Le Mercredy vingtfixiefme du
mefine lânuier vne forte etcarmoa-
chedeuatitle bouleuert delà porte
Bânier: parce que les Anglois adui-
ferent cautement que le Soleil luy-
foitauvifage des François, qui e-
ftoient hors du bouleuert pour ef-
carmoucher : Et faillirent de leur
oft à groffe puilîance , monflrans
grand femblant de hardieife : & fi-
rent rant qu'ils reculèrent les Fran-
çois iufques à la douue des fofTez du
bouleuert & de la Ville,dont ils ap-
prochèrent vn deleHrseftendars à
vne lance près du bouleuert » com-
bien qu'ils n'y arrefterent quVn pe-
tit : parce qu'on leur iettoit d'Or-
léans & du bouleuert moult efpef-
femens decanonSjbombardeSjCou-
kurines & autre traid. Et fut dict
qu'en celle efcarmouche fut tué
vingt Anglois/anslesblecez. Mais
des François n'y mourut qu'vn des
Archers du Marefchal de Sainde
.Seuere, quifuttuéd'vn canon mef-
ine d'Orléans , doaufon maiflre &
Mettant Orléans,
l^s autres Seigiieuis furent bien
marriz.
Le lendemain, qui eftoit Iç Samc*
*)y vjngtneutielme d'icel jy mefrne
mois àt I inuier , fat donné feiMeré
dVne part & d'autre à \\ Hire &.
MeflîreLancelotdel'ifle de parler
enfentble Ce qu'ils iiient enuiroii
l'heure de f-r lier les poites : Mais
apresquds eurent parlé enfemble ,
&que l'hearedelafeuretéfut paf-
fée t comme chacun d'eux s'en re-
tournoit deuers (es gf ns,ceux d'Or-
ieansietterent vn canon, qui frappa
Meflîre Lancelot , tellement qu'il
luy enleua la tefte dont ceux de l'oft
furent tres-dolens: canleftoitleur
Marefch.J.Sc bien vaill tnt homme.
Le iour d'après, qui fut Diman-
che , eut vne forte e!l:armouche ;
parce que les Angloislenoient des
charniers , c'eil des efchal its àts
vignes d'enuiron faind: La-^are &S.
Ican de la Ruelle>pres d'OLleans,&
les emportoiêt enleuroftpourcux
chaufïer : Pourquoy V: Marcfchal
deSaindeSeuere laHire, Poton ,
Meflîre ïacques de Chabane.sMel-
fire Denis de Ghailly, Meflîre Cer^
Strge des Anojols
liais ArrafToiinois , &c pliifienrs au-
tres ci Oileans en{aiiluenthors &C
fe frappèrent en eux , & les afTailli-
srent vaillamment , tellement quMs
en ta rent fept , &:en amenèrent
quatorze prifonniers dedans leur ci-
te. En laquelle celuyiour irefpaiïii
vn vaillant bourgeois qui en eiloit
nat>f,nommé Simon de Baùgener ,
qui auoit efté blecé en la gorge d*vn
tt-xCt des adutrfaires. Et le lende-
niaui iour de Lundy trente & vnic-
nie ôc dernier d'icelay mois de lan-
uier , arriuerent dedans Orléans
huid chenaux chargez de huiles &
degrelîes.
Leleudyenfuiuant troifiémeiour
de Feurier iffirentd'Ocleans le Ma-
refchaldeSainde Seuere , MefTue
îacques de Chabanes la Hire, Cou-
ras , & plufieurs autres Cheuahers
èc Ffcuiers r&coutirent iniques au
bouleuertdc Sainâ: Lanrens Pour-
quoy les Anglois crièrent aux ar-
mes , defpioieient douze de leurs
banieres , & fe mirer. t tons en ba-
taille en leurs ofts/au? yfîir de leurs
bouleuers& barrières. Les Fran-
çois en fin de pièce voyansque
leurs enne.nis ne failloient , s*en
rctouriicrenten belle ordonnance
dedans leur cité , fans autre chofe
faire.
Le Samedy cinquième d':celuy
mois vindrent an foir à' portes fc r-
mans dedans Orléans vingtfix c6-
bâttans , très vaillans homm<:s de
guerre & bien habillez, q^ii venoiêc
de Souloigne,& cftoiencau Maref-
chal de S wnô e Seueie : Lefque-s fè
porttrenv très grandement , t^nc
qu'ils furent en lagamifon,
Le lendemain iour de Dimanche
enuironvefpresaillirent d'Orléans
le Marefchal de SainCte Seuere ,
Chîb.uies,la Hirejl^otoB,^: ChaiU
ly,auecques deux cens combattans,
èc furent courir iufques enuiron la
Magdaleine : là ou ils trouuerenc
le Sc^'gneur d'Efcalles , & trente
combatcans auecques luy , qui
reculèrent bien haftiuement en
leur oft & bastilles de fàinâ: Liu-
rens : combien qu'en la fin furent
la que tuez que prins quatorze An-
glois.
Le Lundy fêptiefmp d'iceluy mois
tu:nuerent dedans Orléans Mellîre
Sicgeâe s Anglais
Theauî^ede Valperge, Meiîîrelea
de Lefcot^gafconjôc autres Ambaf-
fadeurs ,quivenoienc de parler aa
Roy pour apporter les nouuellesda
fecours qui dcuoit venir Icuer le
iîege
Le lendemain iour de Mardy en-
trèrent dedans la ville d'Orléans
plufieurs cres-vaillanshomnies de
guerre & bien habillez , & entre les
autres Mefîîre Gaillaume Eftruart
fieie du Conneftabled'EfcolTe, le
iSeigneurdeSaucourc , le Seigneur
Veidaran, 6^ plufieurs autres Cbe-
urJiers & Efci-yers .accompagnez
de mil combattans , tellement ha-
billez pour faicl de guerre ,que c'e-
{loit vne moiili belle chofe à voir.
Cemefme iourarr<uerent de nuit
deux cens combattans , qui eftoîent
à Meflîre Guillaume d'Alebert,&
peu après (îx vingts autres eftans à
la Hire.
^ppÀ- Enuiron ces iours suoitvne ieu-
yitioH ne Pue *lle nommeeIeanne,natifue
fatBe d'vn vilage cnBarrois appelle Dom-
A /r^'îf prebemy , près d'vn autre dît G as ,
ia Vu- foubs la Seigneurie de Vaucouleur:
^eïlc. à laquelle gardant aucune foisa Té*
tour
deuant Orléans,
touric la tnaifondefoii Père 5^ de
faMercvn peu de brebis qu'ils a-
uoienc , &: airresfois coufant & fi-
lant, s'apparut Hofti'eSeïgiieur pla-
ceurs fois en vifion : Eciuycom- ^
manda qu'elle s'en allaft leuer le fie^
ge d'Orléans , & faire facrer le Roy
à Rheims : car il feroic auec elle ,
&iuyferoit parfon diuin ayde &
force darm^s accomplir celle en-
treprinfe. Poi*rquoy elle s'en alla R^^^f
deuersMefTire Robert de Baudri- ^^B4«.
coure , lors Capitaine de celle place ^^''"
dsVaucouleur, &:luyracontaravi- ^^^'^^ ^
fion ,luy priant &: requérant que ^^P^^^^^^,
poar le tref grand bien & profit du ^^ "^
Roy & du Roya ime il la voullîft ^*'«c«»
habiller e;) habit d'homme la mon- «^j
ter dVn cheual , &ff>ire mener de-
uers le Roy , ainfî que Dieu luy a-
uoit mandé aller : mais pour lors ,
îie pi iifleursiours après , ne la vou-
lut crone^ainçois ne s'en faifoit que
inocquer, & rcputoit fa vifion fan- ^
tâfies<5<: foies imaginations , corn-
\À<:n que cuidac faire feruir Tes gens
â'elle en péché charnel , il la rednt.
A quoy nul d'eux, n'autre après, ne
k peurcnt oucque-s retourner :Gar
E
Siège des ^Anojoh
Vndicî. (\ rofl qu'ils la regaidcnent forts ^
îédt'le ils eftoienc tous refroiiis de liî-
étrme la xi.ïe.
Tutelle, -LeMcrcredyneufierme iour dm
.' mefme mois fe depaicirent d'Oi-
leans Melîire iacques deChabancs,
M-eiTire Regnaulc de Fracames , &
le Bourg de Bar ,accofnpaîTnez de
vingt ou vingt-ciaq combattons,
voulans aller a Blois deuers le Com-
te de Clermontimais ils furent ren-
contriez fur le chemin par aucuns
Anglois ùc Bourguignons qui prin-
drent le bourg de B^r , & l'erime-
ner.'nt prifonnier en la Tour de
Marchefuoir , & les deux autres
Seigneurs fe (àuuerent. Auquel
îour arnra dedansla ville d'Oil^ans
Meffire Gilbert de Faiô^ce, natif de
Bourbonnois,& Marefciial de Fia *
ce , qui am.enaauccques luy trois
censconabattans.
Le 1 e n d e m. ai n qu i f ut leu^d y , fe
partit d Orléans le Ballard d'Or-
leRns, & deux censcombattans a-
iiec iuy pour aller a Blois .leaers le
Comte de Cleimont , & Mefsire
Jean Eiluart Conneftable d'Elcof*
fe , le Seigneur de la Tour , Batoa
detunt Orléans]
<î'ÂUuergne, le Vicote de Thouars ]
Seigneur ci'Ambcoile,^: autres che-
ualiers ôcEfouyers, accompagnez,
comme oiiditoic , de bien quatre
mil combactans , tant d'Auuergne,
Bourbonnois , comme d'Elcoire ,
pour fçauoir d'eux l'heure &c le iouc
qu'il leur plairoit mettre d'alïaïUii:
les Anglois & faux François , ame-
nans de Paris viures & artiUicries,
à leurs gen s teiians le fîege.
Le Vcndredy neufiefmeiourd'i-
celuymoisde Feurier ^fe partirent
aufîî d'Orléans Mefîîre Guillaume
d'Alebrec , Mefîîre Guillaume Ef-
tuart , fccre du conneftable d'£fco(l
fe,le Marefchal de Sain de Seuere^le
Seigneur deGrauille,le Seigneur de
Saincte TraïUes , & la Hire : Potoii
fou ftereje Seigneur de Verdurâ,&
plufieurs autres Cheualiers & EP-
cuyets accompagnez de quinze ces
combattans,à tendanseux trouuer
^ âiîembler auecques le Cornt^ de
ClermGnC5& les autres ja nommez,
pour aller au deuant des viures &lef
ailaillir' Et celui mefme iour fe par-,
aie pareillement celui Cote de Cler-
monti& fit tant qu'il viuc à tout iâ
E ij
Siège cïes ^n^IoU
compagnie en Bear.iîe , à vn village
Tiomé Rounray de Sainr Denis, qui
Cil a Jeux îjeiies d'YertVÀlle.Ecquâd
ils furent tous atfemDleZjiIsie CLou-
werenc de trois à quatre mil comba-
tans ,& nes'enpartire'ntmfquesau
lendemain enuiron crois heures a-
presmidy.
Celuy lour de lendemain, quifuc
îeSaroédy dcuzjefme ioar de Fe-
uri?r,veiliedes Brandrons, Meilîre
lean f^fcot , le Baillif d'Eureux ^
M^sjîrf pour les Anglois , MefTue Simon
Sjtnon Morhier ,-Preuoft de Pans , Ôc plu-
M^y- (leurs aurres Cheualiers ôc £f~
hi<r, cuycrs du pays d'Angleterre Se de
T^reudjî France , accompagnez de quinze
de IV cen SCO mbatran s , tant Anglois, Pi-
fis te- cards, Normans , que autres gens
tiant le dediuers pays , ameiioienc enuiron
fitrti trois cens , que chanors & charrei-
A.r^^oii tes chargez deviures ô^rdeplufieurs
habillemens de guerre , comme ca-
iions,arGs, troufles, tratéts & autres
chofesl^jles menans aux autres An-
glois tenas le fiege d'Orléans. Mais
ijuaiid ils fceurent parleurs cfpies U
contenance des François. & cognu-
fcût que leur intention eft oit de les
deuant Orlcans,
âflaillîr : ils s'cncloyrenc & firent
vn parc de leur charroy & de paux
aiguz,cn manière de barrières, laii-
fanc vne féale longue & eftroid? if-
fue ou enireercar le derrière de leur
parc ainfi clos de charroy eftoirlar-
ge,& le de:Jans long & eftcoidi'.ou-^
quel celle ifluejou encrée, eftoit tel-
lem«nt, que par là conuenoit en-
trer , quiles vouloitaffaillir. Et ce
faiâ:re mirent en belle ordonnance
de bataille ,atcendâns la viure ou
mourir : combien que d'efchapper
n'auoient gueres d'elperance > cou-
iîderans leur petit nombre contre
la multitude des François , qui tous
aiTemblez dVn commun accord ,
conclurent que nul nedefcendroic
des cheuaux , finoviles Archers Ôc
gens detraiâ:,qai en leur venue fai-
foient deuoir de tirer. Apres laquel-
le concluiion fe mirent deuant,la
Hire, Pocon , Saulton , Cancde , 6c
plufieursi autres venans d'Orléans,
qui eftoient enuirori quinze cens
combattans , qui furent aduertis
que les Angloisamenansles viures
venoientàla file, non ordonnez
èc fansauoir nulle fufpiciond'cftce
^k^edes Anglok.
furprins : parquoy 5ls farent xoxis
dVne mefrae opinion qu'ilsî-les ai-
fànldrojent ainfi qu'ils venoiêt def-
pourueuement. Mais le Comte de
clermont manda pliidenfi. fois , par
diucrs mellàgesa la Hire&; autre ,
ainfi difpofans d'alïcidlir leur aduer-
fàires,cic qu'ils trouuoiencen eux
tant grand adaaniage , qu'ils ne leur
feilïènt aucun a(îauic iufqLies à fa
Tenue, & qu'il leur axneneroit de
trois àquatre mil combaitans mont
de ^r ans d'afTemblcr aax Anglois.
Pour l'honneur & amour duqaelilis
delaiilerêtleureutreprife à leur ires
grand defplaifance , & fur tous delà
Hire,qui demonftroit Tapparêce de
isi'.rdoiiimage^entantqa'onclonoit
efpace aux Anglois d'eux meccre^C
ferrer enfêble. Et auec ce, d'eux for-
tifier de paux& de chariots. £t à la
vérité la HireScceux de Ta copagnie
partisd'Orleans eftoicnt arieftez en
vn champ^au front, & tant près à^s
Anglois , que très legerement^esa-
uoîencveuz , comme efl: dir,venir à
la file & eux fortifier, dolens à met-
«eilles de ce qu'ils ne les ofoient af-
failhr , pour la defi[«nce 6c côunucls
deudnt Orléans.
meffages d*iceluy Comte de Cler-,
mont j qui toufiours s'i prochoit au
ç\\XF qu'il pouuoK. D'autre- part ,
'porta aulïi moult impatiemm-^nc
celle attentele Conneftable d'Ef-
code. Lequel eftoit pareillement
venu là près ,à tout enuiron qua-
tre cens combattans , ou auoit de
bien &vaillans hommes. Et telle-
ment qu'ainfi que entre deux de
troisheures après midy approche-
tentles Aé'chers Se gens detraiwt ,
François , d'eux , leurs adaeifaires ,
dont aucuns eftoientdefia faillis de
leurs parc qu'ils contraignirent de
reculer très haftiuement ,& euzre
bouter dedans par force de traidl ,
dontilsles chargèrent tant efpeire
ment qu'ils entuerencplulieurs, &
ceux qui peurent efchapper , s'en
rentrèrent dedans leur forcificaiion
auecques les autres. Pourquoy, &
lors t|uaad leConneftabled^Ercof-'
feveit qu'ils fetenoientain il ferrez
& rangez , fansmonftterfemblant
d'y{ïïi:,ilfat par trop grande cha*
leur tant dedrant de les vouloir af-
faillir qu'il defpeça à toute force
tordo nuance qui auoit eiié faid*
Siège {ies Anglns.
àt tous5qae nul ne dsfcendicb. Car
il iemid après fans attendre les au-
tieSî&à Ton exemple , &pour lay
ayd;-^ . defcendirentauflî le Tiafta.d
d'OiU-ans ^ le Seigneur d'OLual ,
Meflîre Gu Ibume Eftuard , &
Meiî^Fe îean de Madhac , 5eig;neiu
de Chadeaiibran 5 Vicomte de Bri-
diefs , Médire Iea« de Lefcot , le
Seigneur de Verduran , &: Mefîîre
Loys de Roch^-chouart , Seigneur
àt Mon pipeau , & plufiâwrs autres
Cheualiers & Efcuyers , auecques
enuiron quatre cen.^ combattans
fans les gens de trai6l , qui ja cftoiêc
mis à pied , & aaoient reboutez les
Anglois,& faiâ: moult vaillamenc,
mais peurîeur valut : Car qu^nd les
Aaglois virent que la gràndtatail^
le, quieftoitaire-i loing, venoitl if-
chement, (Sciiefeioignoit aucc le
Conneftc')ble& les autres de pied ,
ils faillirent haftiuemenc de* leur
parc,& frappèrent dedans les Fran-
çoiseftans à pied , & les mirent en
dciarroy & en fuite, non pas toutes
fois fans grand' tuerie: car il y mou-
rut de trois cà quatre cens combat-
tans François. Etoutrc celés An-;;
de liant Orle^fts,
glois non (aoulez de l i tuerie qu il s
auoient faite en h place deuancicîur
parCjs'efpandirent haftiusment par
les champs , chairuis ceux de pis i,
tellement qu'on voyoit bien riouze
<le leurs Eftandarts loing l'vn de
lautra par diuers lieux à moins dVn
traid d*arbaleft:re de li piincipalle
place ou] auoic efté la defconfiture.
Parquoy 1 i Hire,Poton,&: plu leurs»
autre s vadUn. s hommes, qui moule
enaiss'en alloienc ainiî honteufe-
ment, & s'eftoîent tir^-z enfemble
près du lieu de la deftrouire , raf-
femblcrent enuiron foixante ou
quatre-vingts combattans 5 qui les
iuyuoient çà & la & frappèrent fur
ies Angloisainii efpars, tellement
quMs en ruèrent plulieurs, £t cer-
tes fi cous les autres François fulTent
âia(î retournez qu'ils tirent , l'hon-
neur & le profit du iour leur fuft de-
mouré : combien que parauant a-
uoienc efté là morts iS<: tuez plu-
fleurs gtand> Seigneurs, Cheuaiisrs,
Efcayers , Nobles & vaillants Ca-
pitaines & chefs de guerre. Et en-
tre lefquéls y furent tuez Médire
Guillaume d'Albiet/eigneurd'O:-
£ V
Sie^e des Anglois
lîoUlk iialj'mefïîreieanEftuard Connefta^
^effar ble d'EfcolIe , Médire Guillaume
Be des Eituart Ton frère , le Seigneur de
Seignrs Verduranje Seigneur de Chadeau*^
tran- brun , Meffire Loys de Roche-
çois cjui choiiart , & Meffire lean Chabot „
furent auec plufieuts autres, qui cous ef-
eterret^ toient de grand Noblelle , & très-
«•»/'£- renommée vaillance. Les corps
glifc delquels Seigneurs furent depuis
S^/«^^apportezàOrleanSj& mis en fepul-
Çyùx. ture dedans la grand' Eglire,dice Sie.
Croix jlàou^fc Eft pour eux beau*
feruice diain. De celle bataille ef-
chapaentreautces leBaftard d'Or-
leins^oftancce que dés le commen-
cement auoitefté blelïe dVn traidt
au pied :parquoydeux de Tes Ai*?
chers le tirèrent àtres grand- peine
hors de k pre(Te,le monterec à che-
ualjScainiîleTauuerent. Le Comte
, de Clermont, quiceiouranoic efté
^^ ^ fait Cbeuallier^ne toute lagroileba-
f^' taille, ne firent oncques femblanr
^ . JeicCGunr ïqs compagnons , tant
I / ,^ parce qu'ils eftoient deicêdus à pied
r ff contre la conclufion de tous , côme
{f^ P^« aufîî parce qu'ils les voy oient ptef-
' ^" que cous tuez deuant eux» Mais û
pis. ^
âcuint Orléans]
to'ft qu'ils apperceureiic que les Au-
glois eu eftoienr maiftres , ils fe^i^
reutàchemiu vers Orleaus,enq loy
ne firent pashouueflemeuc , m.^is
houteufemeuc. Et ils eurent alîj^
cfpace d'eux en aller. Caries An-
gloisneles cbafT^rentpas jobflanc
ce que la pîas part eftoient a pied ,
&: qu'ils fçauoieut les François eilre
plus grand nombre qu'ils n'eftoiéc
Gombien que tout l'honneur Scie
profit de la vi^Ctoite en deniouraaux
AngloiSî dont eftoit chef pour lors
Mefsireîean Fofcot , auecques le-
quel efto-itaufsi Mefsire Thooiis
Ra.Tîcfton, qui pareillement auoic
moult grande charge de gens d'ai-
mes«
Ce mefmeioar arriuerent déclins
Orl^ns, au foir bien tardje Comte
de Clermont,le Baflard d'Orléans ,
le Se'^near de la Tour , le Vicomte
de Thoiiars Je Marefchal de Sain -
6ki. Seuere , le Seigneur de Grauil*
le ,1a Hire,Poton,& plufieurs Che-
ualiers Se Efcuyers François , qiii
venaient de la bataille , q.uiauoit
eftéainfi perdue par faute d'ordon-
mce.Combien que la Hire,Potoii,
E vj
siège des .Angîols
êi lamet de Thilloy entrèrent les
derniers dedans : Car parTordon-
nance de tous demeurèrent touf-
iours à la queue des retournans ,
pour contre- garder que ceux des
baftiUesne faillilïent lar eux , s'ils,
fçauoient la defconfiture : enquoy
les euiïcnt peu encore plus en dom-
mager que deuanc , qui ne s'en fud
L^Pw- prins garde.
seHe Ceftuy propre iour auflî fceur
£ceut /^ leannela Pucelle,par grâce diuine,,
d^jfatte cefte defconfiture : & diil: à Mefsire
dtfdtts Robert de Baudricourt, que le Roy
SieuYî auoit eu grand dommage deuanr
fur ït' Orléans, & auroit eneotes plus,s'el-
neUtio le n'eftoit menée deuersluy* Pour-^-
didne. quoy Baudricourt qui Tauoit ia ef—
^ Ld prouueç & trouuee tres-fage , ÔC
Tacelle comme vedtable , perfeuerat sn les
habillée premières requeftes la fift "^ habiler
enl^abit en habit d'homme , ainfi qu'elle le
d'home r^quift. Et pour la coduite luy bail-
sacloe- ia deux gentils hommes de Cham-
tninea- pagne : IVn nommé lean de Mets,
nec ÔC l'autre Bertrand de Polongy, qui
deux de mouîtenuis le firent , pour les pe-
fesfrcre reilleux chemins. Mais elle les af-
dmx fc uran t, que ia n aur oien c n ul mal,r«
Csntils
dcuam OrkxKs,
mirent à chemin auecqueselle , & hôme.f i'
deux de Tes frères , pour aller deuers "vers le
ieRoy,quie(l:oitlorsà Ghinon. I{py i
Le Lundy apres^celie defconfitu- Chmo»
re , quatorzième du mcfme mois de
Feurier , fut pai les Anglois, cftans
de la garni(on des TourncUes , iecté
vn canon . dont la pierre cheut de-
dans Orléans en Thoftel de latefte
noire,en la rucf des- HofteWries: Du-
quel hoftel elle fift grand.dommage
^defcenditen celle rue & tua trois
perfonnesde la ville: Tvn defquels
eftoit marchand, nommélean Tur-
quoys.
Le îeudy enfuyuantdixfèptiéme
iourd'iceiui mois furent par Melïî-
re/eaa Fafcotj&fesgens, amenez
ea l'oft ôc fîege des Anglois , les vi-
ures Ôc autres habillemens deguer-
re , qu'jlsauoient conduits depuis
Paris : & ceux aufli qu'ls auoient
conqueftez en leur dernieredefcon-
fitureempres RouuraySain6t De-
nis, que plufîeurs onc depuis nom- BdfaiHe
meela bataille des Harangs.Conne desHa^
lefqueU faillirent les François de la ranp'^^
Garnifon & aucuns citoyens , pour
leur cuider courir Cus^ôc gaigner les
siège des ^nglois
viuresf&: artillerie qa'ilsmenoient.
Mais toiuesfois nes'entr^jtoucfte-
reiic point IVa l'autre pour celle
fois.
Enuiron ces iours arriua dedans
eliinon leanne la Pucelle , &:ceux
qui la conduiraient fort efmeraeil-
lez comment ils eftoient peu ai-
riuez fanuetneiit , veuz les périlleux,
paffages qu'ils auoient trouuez , les.
dangereufes & grolTes riuisres que.
ils auoient paOfees à,gué,& le grand.
chemin qui leurauoic conuenuFai-
re,3ulong duquel auoient paiîé par
plufier.rs villes & villages tenans le
. parcy Anglois , fans celles eftans
Françoires,.erquslles fe faifoient in*
numerables maux & pilleries. Par^
quoy loxs Iclierent noftre Seigneut
de la grâce qu'il leurauoic faidte ,
* Con- ain(i que leur auoit promis la PucèU
fctl du le parauant. Et notifierenc leur Ç^^it
F^y e/^ au Roy , pardeuant lequel auoit ja
ftieti- <^ftc traiilé parpluQeursfoisen ion
nt 4it confeil "^ que le meilleur eftoit qu'il
Dduphi fereiir^^ftau Dauphiné > 5c le gar-
»e» .ù7 daft auecques les pays de Lyonnois,,
ferd'oit Languedoc & Auuergne: au moins
Or/féW/fî ouïes pouuoùfauuer, fi les Au-
ieuam Ovledns,
glois gaîgnoient Ocleans : maif
tout fiic mué : car il manda les deux:
Geacjlshommes , & prefens ceux-
de ^o\\ grand confeil les fîft interro -
ger du faiâr & eftat de la Pucelle t.
dont il& refpondirent U, vérité, Ec
à cefte occafion fut mis en confeil
fî onUfcroic parler au Roy: àquoy
fut conclud qu ouy , & de faid y
parla , luy feid lareuerence,ôc le
congneut entre fes gens- , combien
quepluiieurs d'eux faig noient , la.
cuidant abufec ,,eftre le Roy : qui
fut grand apparence: car elle ne l'a-
uoit oncques^mes veu^ Siluydiffc
par moult belles- parolles , que-
Dieu l'enaoyoït pour luy ayder 6^
fècourir,&: qu'il luy baillaft gens:
car par grâce Diuine , & force d'ar-
mes elle levieroit le lîege d'Orléans,,,
& puis le meaeroit Sacrera Rheims
aindque Dieu luy auoit comman-
dé , qu'il vouloic que les Anglois
SQ{\ recournalfent en leur pays , &C.
luy laillailent fon: Royaume en^
paix , lequel luy deuoit demourer ;
CHU s'ils ne le faiioient pilleur en
mefcherroit. Ces paroles ainii par
çUe dides , la fiH le Roy remener
Sieo^e des Afigloif
Konorablemenc en Ion logis , & af-
fembla (on grand Conleil, auquel
furent plufieurs PreIats,Gheualiers,
Ercuyers& chefs de guerre, auec-
ques aucuns Dodeurs en Théolo-
gie, en Loix & en Decrec , qui tous
enfemble adaiferent qu'elle feroic
•; p interrogée par les Dodeurs-, pour
», . ^eiFayer il enellefe trouueroit eui-
dente raiion depouuoir accomplir
^ ce qu'elle difoit. Mais les Docteurs
^ iairouueientdetanthonneftecon'
^ * tenance,&: tant fage en Tes paroles,
que leur reuelation faide onen tint
tref-graïidconte. Pourqaoy,&auf«
fî,parce qu'on trouua qu'elle auoit
fceu véritablement le iour & l'heu-
re delaiournee des Harangs,ain{î
qu'il fut trouué par les lettres die
Baudrkourt, qui auoit efcript l'heu-
re qu'elle luy auoit di6V, elleeftanf
encores à Vau couleur. Et depuis
mefmes déclaré au Roy en fecret ,
prefent fonConfeirear , & peu de
/es fecrecs Con{eillers,vn bien qu'il
auoit faid , dont il fut fort clL ihy :
car nul ne le pouuoit (çauojr fin on
Dieu & luy : fat conclud qu'elle fe—
rok menée bojineftemcnt à Poi-
à(mnt Orléans,
ft!ers,tant pour la faire derechef t<i P/<-
incerroger & fçanoir fa peiTeiieran- celle en\
cc,commeaiilIîafiii de trouiier ar~ uojee
gent,poLU Iny bailler gen^viure^ &c an V*Y^
artilleries . pour efFa ver d'aiiitiiilei lemcnt
Orléans :ce qu'elle fçeur par 2;ra- pomlors
ce Diuiiie. Car elle eftanc au milieu feant À
du chemin , dift a plu{ieuis:En nom Voicii^
àç Dieu ie fçay bien quei'auray be- trs»
aucQup à faire à Poi6hers ou ou me
meine:mâis Meiîiresm'aydara. Or
allons de par Dieu , car c'efloic fa
manière déparier. Quand elle fut
audicl Poidfciers , ou eftoit pour lors
le Parlement du Roy , diu^rfes in-
terrogations luy Furent fai(9:es par
plufieurs Do(3-eurs ,5*: autres gens
de grand Eftat ,.à auoy ellererpon-* . ^ ^ ,
dit moult bien. Etpar efpecial à vn ..
Dodeur lacobin , qui luy dift, que ^^ ^^^'
il Dieu vouloir qae les Angioiss en «^
aiiatrenc,qu il ne f^illoit point d'an- ^^^
mes Aquoyelle refpondit, qu'el ^? *-'
le ne vouloit que peu de gens qui
combattroient, &: Dieu donneroic
la vidloire. Pour laquelle refponce,
auec piuiîeurs autres qu'elle auoic
fai6tçs, & la fermeté de {t% premier '
rsi ptomeircs 3 fut conclud de tous^
qiie le Roy le deuoit fier en elle , 5c
luy bailler viures &" gens , & l'en-
uoyerà Ç>fieans, ce qu'il fift. Ec ou-
tre ce,la fîil; bien ârmer^,& luy don-
na de bons chenaux. Ecvoulat ôc
ordonna qu'elle euft vn Eftandarc ,
auquel par le vouloir d'elle onfcit
Deuife P^^^^'^^^ y^ mettre pour deuife , I e -
de U ^^ ^ M A R I A , ô: vne Majeflé Le
P;«cf/' Royluy voulant donner vue belle
^g efpee ^elleluy pria qu'il luy pleuft
luy en enuoyerquenrvnejquiauoit
en lallameJecinq Croix empres la
Tfj^^ç croifee', £c eftoit à Saiii6te Gatheri-
JeU ^^ ^^ Fierbois. Dont le Roy fut
'Pncel- ^^^^ efuierueillé , & luy demanda fl
^ ellerauoitoncques veiie. Aquoy
elle refpondit que non: mais toutes-
fois fçauoit elle qu'elle y eftoit. Le
Roy y enuoya 5 Ôc futtrouuee celle
^^^^ cfpeeauec autres , qui laauoiécefté
Ijamon Jcnneesle temps paifé ,&r Fut apor-
^'^^' tee au Roy,qai làfîil habillera gar-
fnineU ninhonefternent, & luy bailla pour
Tucelle l^accompagner vn bien vaillant ôc
■^i ^^n^ , Gentil home "^ nommé leau
unotes i>aulon. Et pour Page , 6r la féru ic
1 a.^eae ^^ honaeur,lui bailla vnautre Gen -
\C l tdh^maie nomme Loys Deconces^
dendnt Orleanf.
Combien que toutes les cho fes c?e^-
clarees en ceftiiy chapitre, le firent
àpl 11 (leurs fois, & pacdiuersioiirs l
mais le les ay ci aiiill couchées pcvur
Gaule de briefueté-
LeVendredyciixhui^tiefme de
Feurier/e partit d'Orléans le Com-
te de Clermont, dlfant qu'il vouloir
aller à GhinoudeuersIeRov , qui
lors y eftoit, 6c emmena auec luy le-
Seigneur de la Tour 5 Melïice Loys
Deculan , Admirai , Meffire Re-
giiault de Chartres, Arckeuefque de
Rheims , & Chancelier de France , Mefsirt
Mcflire lean de Sainâ: Michel ,E- I. de S,
uefque d'Orléans, natif d'EfcoUc , Mnhel
laHice ,& plulieurscheualiers &c natif de
Efcuyersd'Auuergne, de Bourbon Efcofi^
Hois , & d'Efcolïe , & bien deux mil E«^/-
eorabatcans , dont ceux d'Orléans ^^/^
les voyans partir ne furent pa.s bien d'OrU"
contans, Mais il leur prcmid pour ans
iês appaifer, qu'il les fecour^roit de Deux
gens ^ de viures Apres lelquel mtlcvf»
de parteoient ne demouri dedans hattans-
Orléans lînon le Baftard d'OvleanSj/or/ew/-
.leMarefchal de Samdle Seuere, &: de Or-
leurs gens. Et le comte de Cler lea>isfas
mont ^ qui depuis, fat D-uc de laOar^
Bourbon s*en alla , & les Seigneurie
& combattans dcilus-nommez a-
iiecluy,&: remirent dedans Blois.
Ceux Etlors qnaniceux d'Qileansfe vi-
stOïU' rencainlîdelaifiTez tn petit nombre
éiHs fe de gens de guerre 5 & apperceurent
yej'xns lapuiflance ôile fiege des Apgîois
dtftitu-cxox^it deioureniourjilsenuoye-
e\U'h9 rent Poton , de Sain6tes»'Trari!es,3^
mesveu aucuns Bourgois deuers PhiHppes
lent gai- Duc de Bourgoigne,&:Mt:ffireIean
gner le de LuxennboU'-g, Comte le Ligny ,
Duc de tenant le partyd'Ang]eterre,§<: leur
Bo«r- firent prier & requérir qu'ils voul-
geigne fifTentauoir regard en eus. Et pour
pour le l'amour de leur Seigneur Charles
fepaver Duc d'Oileans,eft:ant prifonnier en
d'etmc Angleterre, & pour la conferuation
ks^n- de /es terres : aufquelles garder ne
glo0 & pouuoit pour celuy temps , enten-
l^our les dre, leurpleuftpourchaiTer aucune
confer- abftinence de guerre deuers les An-
uerpour glois , & faire leuer le fiege iufques
i'amour à ce que le trouble du Royau ne
de leur fut autrement efclarcyyou leur don-
Duc ner ayde oa-fecours en faueurdç
lors f ri' leur parent ainfipriCpn nier.
fonuter Le Dimanche eut vne tres-grof-
en ^n- fe ^ forte efcarniouche, & tant que
t^euantOrlcanr,
les Anglois faiîbrencde leurodâfc
Baftille-s, portèrent fi-pcEflanJarcs ,
& firent tant qiuls en cliairerenc &
reculèrent les François qui les e-
iloient allez afrulliriufquesauchap
Turpin , qui eft à vn ïqù, de pierre
d'Orléans. M.us ils furent bien re- ^^'^'^A
cueillis de canons , couleurines & T-'^/'''?
autres traidsquon leurieita de la
ville incontinent, tant erpaiiTement
qu ils s'en retournèrent a grand ha-
fte dedans leur oft&bâftilles de S.
Laurens Vautres la en tour.
Le Mardy piochain enfuynant
vingt-deuxième de Feurier,le Com-
te de SufFortScrtes Seigneurs de Ta-
iebot & d'Efcalles enuoyerentpac
vn Hérault pour prêtent au Ballard
d'Orléans vn plat plein de figues,
raifins & dattes , en luy priant qu'il
luy pleuftenuoyerà celuyCo'ede
i'ufFort de la panne noire pour four-
rer vnerobbe,ce qu'il fit volontiers
car il luy enuoya par le Héraut mef-
me, deqaoy le Comte luy fceut très
grand gré.
Le Vendre Jy vingt cinqaiefme
tour d'iceluy mois, arrinerent dedâs
Orlcaus neaf cheuaux chargez de
Stcge 3es Anglais
"bledF,]iarangs & autres viures.
Le Dimanche après enfuyuant
penulcierme du mefme mois de Fe~
urier,creut la riuîcre tant & (1 gran-
dement que les "François d'Orléans
«uiderenc fermement que les deux
l)ouleuers fai6ts par les Anglois fur
celle riuiere au dxoid: de Saint Lau-J
rens,& auflî celuy desTournelles
fudent cous minez 5c abbatues : car
«lie creut iufques aux canonnières
des bouleuers , & couroit fi fort &
il roide mer qu'ils eftoitleger àcroi-
Te« Mais les Anglois mirent telle
diligence,tant de lour que de nuiâ:,
qu^eles boukuers demeurèrent en
levir eft:at,&: aulîl appetiira ia riuiere
en peut detemps. Et ce nonobftant
iettoict les Anglois plufieurs coups
de bombardes & canons^qui moult
failoient grand dommages aux mai-,
(ons & édifices delà C'té.
Celuy iour la bombarde de la ci-
té pour lors afibrtie à la croche des
moulins de la Poterne Chefiieau,
^ourtirtfr contre les Tournelles. ti-
"Ol tant terriblement contre elles ,
qu'elle en abbatic vn grand pan dç
detunt Orlcanf,
Leieudv croidcmeiour de Mars,
faillirent les François au matin con-
tre les Angiois, faifans pour lors va
foiré pour aller à couuerc de leur
bouleueït de la Croix Bollfee à S*
Ladre d'Orléans, aiin que les Fran-
çois ne les peulïcntveoirnegreuer
de canons Se bombardes. Celle fail-
lie fift grand dommage aux Anglois
Car neuf d'eux y furent prin s ptilbn-
nieis. Et outre en y tua Maiftre
I^an d^'viie couleutinecinq , à deux
coups. Et derqucls cinq fat le S -i-
gne'jrde Grez ,neueuducomte de
Saltbris,qui eftoit Capitaine d'Yc-
ville, dont les Anglois firent grand
regrets parce qa il eftoic de grande
hardieile & vaillance.
Celuy mefmeieureut vne tres»
f0rte&: grande efcarmouche. Car
kîs François faillirent d'Orléans , &
allèrent iufques bien près du boule-
uert des Anglois eftans à la Croix
Boi(ree,& gaignerent vn canon iet-
tant pierres grolfes comme vne
boule. Et outre en rapportèrent de-
dans leur ville deux tafles d'argent ^
robe fourrée de marte > &C plulieurs
hacUes , guifarjues , arcs , trou&s ,
Stege des Anzlols
deflefches , Vautres hsbillemes de
guerre. Mais incontinent âpres fail-
lirent les Anglois de leur oit & ba-
ftilles,portans neuf Eftandarts que
ils defployerent & challercnt les
François iufqaes bien près du bou-
leuctc delà Porte Bannier :& ce fait
fe retrrerent. Combien que de re-
clief& tofl retournèrent & chargè-
rent fore Ôcafprementfurlcs Fran-
çois 5 & tant les fuyanent de près ,
que pliifieurs d'eux fe ietterent de-
dans les foflez d'icelle poite. Con-^
tre lefquels iettertt ceuxd'Oileans
pierres a grand force. Et entre les
autres qui lachearent, furentryn
JE/?/V.'î- Eftienne Fauueau mefme. Et ce
neVd»- faifoient, parce qu'ils ne pouuoienc
fteau p^s fuyr. En celle efcarmouche tue-
d'OrU- fçnt bleiTerentôc prindrentlts An-
4ns, glois plu(îeurs priionniers , & p.^r
efp^îcia' y pondient vn vaillant Èf-
cuver K^Acon , nommé Rec;naulc
Guillaume. 5 de Vernade, qui eftoic
foitblelfé.
Le iendemain iotir de Vendredy ,
partirent enuiron trois cens com~
battans Anglois,&: scw allercr qué-
rir des charniers es vignes , enuiron
Saind
deUititrOrleans,
Saind Ladre & Saiii6t [ean c!e la
rueUe:ponrqnoy (on na h cloche du
BefFioy. Maij cenonobilâtilprin-
drct & emmenerct aucuns paiiiires
laboureurs jlabouriins leurs vignes ',
prifonniers. Et iccluy mefme iour
arriuerenc ded.ms Oileans douze
cheuaux chargez de blcd^harangs ^
autres viures.
Le Sarre Jv après, cinquième d'i-
c^luy mois de Mars , fut tiré d'vne
couleurine d'Orlcans,letrâi(5bdcla-
quelîe tua vn Seigneur d'Angleter-
re 5 dont les Anglois firent moult
grand du eiL
Le lendemain qui fut iourde Di-
manche arriucrcnt dedans Orléans
fept cheuaux chargez deharangs^
autres viures.
Le Lundy enfayuat, feptiémeda
mefme mois de Mars,yarriuerét, fix
cheuaux chargez de harangs» D'au-
tre part tirèrent les Anglois plu-
fleurs coups de bombardes & ca-
nons,quicheurentenlaruedesHo-
ftelleries , & firent grand dosamage
en diuers lieux. Et fiarriuerenten-
uiron quarante Anglois d'AngUter^
re en leurofl.
F
Siège des ^Anojoh
Le Mardy piochain après , (âilli-
xem aucui-js François & rencontrè-
rent fixmarchans Se vneDamoiIal-
le menant en i'oft neuf chenaux
chargez de viures , quilsprindrent
Ramenèrent dedans Orléans. Ce
melme iour airiuerent deux cens
Anglois,qui venoient de Iargeau:&
pareillement aulîîarriaeréten leur
oft& baftilles plufîeurs autres ve-
nans des garnifons de Beauire. Et
parce cuiderent les François qu^ils
v^ulfiifent âiraillir aucuns de leurs
bouleuers, Pourquoy ils fe tin-
drent fur leurs gardes Se apprê-
tèrent toutes choies . neceiïaires
à leur defFence , fe meftier en
tftoit.
Le lendemain iour de Mercredy,
rrouuerentaucuns François-» qu'on
auoitpiefque percé tout le Mur de
l'Aumofne d'Orleans,au droit delà
porte Parifie ,$c yauoitonfaitvn
trou pour pafTer vn homme d'ar-
mes. Et outre fut trouuévn murfait
tout de nouucau , où auoit deux ca-
nonnières. Et fi ne peut on fça-
uoir pourquoy il auoit efté fait ,
d ne auGÛs le prefumojent enbien.
dcuant Criées,
êc (es antres en mal. Toutes-fois le mai-
quoy qu'il en fuft , s'enfuit le mai- fire du
ftred'icclle Aumofne , fi toft qu'il grand
veit qu'on s'en eftoitappeiceu. Car Bojpi-^
de prime face il fut en grand danger tal i'ctf
de la commotion du peuple, qui (i(\: fmt,
celuy iour ttergrand' noife & bruit
en celle Aumofne.
Le iour d'après , qui fut leudy , Veux
leiftleBaftard d'Orléans pendte à bon mes
yn arbre es forfbourgs Ôcmafurtsde d*aym s
la poiteBourgoignedcux hommes fendue»
d'armes François eftansau Gallois
de ViUiers : parce qu'ils auoienc
rompu fon fauf condui^t: Mais il
toft qu'ils furent mcrrs,il les feilt
dépendre 6c enterrer es foifbourgs
meCmes.
D'autre part s*en allèrent les An- ^^P^^^
glois ceftuy propre iour à Sain^b ^^'P^^^
Loup d'Orléans , &:y commence- ^''^^'■P
rentvnebartille, qu'ils fortifièrent. P^*" '"
Tendâs toufiours entretenir leur fie ^^i}^^*
ge contre Orleaiis. Pour lequel faire
leuer i^c mift fur les champs leanne
la PucçUe accompagnée de grand
nombre de Seigneurs ,Cheualiers,
Efcuyers&gens de guerre, garniz
.Fi, .
Siège des^noj&ii
de viutes & darnllerie : & pirint
congé du Rey , qui commanda ex-
preifcmenc aux Seigneurs 6c gen«
- <ie guerre , qu*ils oBeilIèiic à elle
comme àîuy, & auflile firent ils.
Le Vendredj enfuyuant , vnzié-
meiourdu naertne mois d^Mars^
foua la cloche du Bcffroyrparce que
les Anglois eft-ans à Saind Loup
couiurent iniques a Saintte£uuer-
tic : & là enuiion les vignes fain(â
Euuerrre prindrent plu (leurs vigne-
rons,^' lesamenei.entpnTonniexs*
Le lendemain (iilluent aucuns
de la garnifon d'Orléans , Se en
leur retour r'amenetent fîx prifon^
îi ers.
•Le Mr.rdy d'apres,quinziéraed*i-
celuy mois,arriua rie nuiâ: dedans la
Anglois ville le Baftard de Lange , quiauec-
hahdiex ques luy amena fix cheuauxchareez
engmfc de pouldre de canon. Etcemefmc
defem- iour fe partirent trente Anglois de
me, la baftiUede Sain6t Loup ,eftâs ha-
billez en guifcde femmes,&: faifànt
femblant de venir qucHr du bois &
fagoty de ferment , auecques au-
cunes femmes, qu'en apportèrent
dcd.ms Orléans.. Mais quand ilsyi-
deuam Orlems
rent leur auantage , ils faillirent ha- t^otey^
ftiiiement fur les vignerons, labou- ^^*^
ranslors es vignes cnuirow Sain(5l: /^''^^
Marc,&: là borde aux Mignons , & ^^ fi^g^
firent tant qu'ils en cnuoiernt neuf ^^^ '^'-
GU dix prifonniers enleur baftille. g'i'rms^
Le lendemain, qui fut Mercredy , ^^^sU?j
fe pardt d'Oileans le Marelclial àtf^''^^^ ^
Sainde Seuere , tant pour aller de '^^^^'^ -
uersleRoy,comme pour aller pren ^''' ^'"-^
drela poilellîon de plufteurs terres "^^^'^^^•
qui luy eftoiet eicheiies par la more
du Seigneur de Chafteau-brun,fre-
redefa femme. Mais il promift à
ceux de la ville , qu'il retourneroit
en bref, & ils furent tref-contens.
Car ils l'aymoient & prifoient , par-
ce qu'il leur auoit fait plufieurs
biens ,«&aufn pour les grand s faid}s
d'armes que luy 5^ fes gens auoient
£iicbs pour leurdcfenfe.
Ce mefme lour amenoicc les An-
glois delà baftille de Sain6t Loup
grand charroy à leur autre baftille
de Saincl Laurens. Et quand ils fu-
rent deuanc Sain6t Ladre , ils firent
vn grand cry : pourquoy forma la
cloche du BefEoy. Carie François
d'Orléans cuidcrcnt qu'il voulfif-
Ste^e des Anglots
fent affaillir aucuns de leurs boule-
uers.
'fiïdt- Le ïeudy enfuyuant dix-fcptié-
fire A meiourd'icelui moistrefpaiîàMai-
/^iwZ^^ftre Alain Dubey , Preuoft d'Or-
^O 5 leans , ôcmouruc de mort naturelle.
i^Yi-uofl Dont ceux de la ville furent mouU
d'Orle. dolens , parce quM gardoit touf-
d??s^e ioursbieniuftice.
fedépe- Le Samedy enfuiuant dix-neufié-
tf/.^v/ le me du mefme mois,& veille de Paf-
fi^Â^' quesfleiirieSjiirerêtles Anglois de-
dans Orléans plufieurs coups de
plus grolles bombardes de canons
<ju'ils n'auoienrfaidlparauani , &
dont ils firent moult de maux 6c
dommages. Car vne pierre de Tvne
des bombardes tua , que bleça fept
perfonnes , du coup de laxjuelle
mourut vn potier d'eftain , nommé
ïcan Tonneau. Et outre ce cheut
vne autre pierre de canon deuant
rhofteldcfeuBerthaulc Mignon ,
dont furent bleccï que tuez cinq
perfonnes.
Le Lundyd'apresjcvingt-vnié-
me d'iccluymoisdeMarSjfirentles
rrançois fonner la cloche du Bef-
froy, de faillirent d'Orléans a grand
deuam Orléans
puiflance, tans gens de guerrejConj"
me citoiens^ & antres du pays d'en-
tiron 5 là retraicts : & s'en allèrent
alTaillir les boule::iersfai6ts de nou-
veau par les Anglois au droi6ld- la
grange de Cuyueret. Mais quand
ceux qui les gardoicnt les virentap-
procher , ils s'en allèrent , & f« mi-
rent à la fuite , & firent tantqu'ils fe
boutèrent dedans leur baftiile de
Sainct Laurens , & y emportèrent
tout ce qu'ils peurent de leurs biens
& artillerie. Et incontinent après
faillirent dç^celle baftiile faifans
merueilleux cris, & femblablement
de grand' hardieiTeitellement qu'ils
rechafiferentles François iufque^ à
ràumofnedeSaindPaterne. Com-
bien qu'ils né palîerent pas outre ^
obftant ce que les François fe re-
tournèrent contre euxôc les chargè-
rent, tanc de canons , couieurines
& autre traid , qu'ils lescontrain-
gnirent rebouter & retraite à grand*^
hafte dedans leurs baftilles. De
celles eicarmouches acquift grand
los, entre les A nglois , vn de leurs
Gentils-hommes , natif d'Angle-
terre , nommé Robin Hcron,
Sk^e des Anglois
ear il Te monftra vaiUant homme/
«l'arène s. /
Leiendemameucauflî gcofTc eC
carmouche , & fonna k cloche da
Beffroy : parce qae lis Anglois fail-
lirent ei^ grand nombre concre les
îfiançois eftans; liTus^ allez enui-
ion Saiaél^Pouairs &iufques au delà
ils Furent bien recueillis par les An-
glois, qui les rechalTerentiufquej à.
rAumorneSaind Pouair , 6c au
champ Turpin. Combien qu'en fia
isecouurerent force, &: fe frapperenr
dedans les Anglois partant grand'
lîardielfe.qifila les firent recullerar-
licre vers leurs baftilles. LVn del^
quels,noûs foy. donnât garde, cheuc
dedans vn puisprts. de la Croix
Mynin , dedans lequel il fut eue par
les François.
Ce mcfme iour de Mardy , la Pu-
celleedantaBlois , oùellefeiour-
Boit, attendant partie de ceux deia
(Compagnie , qui eftoientpasenco-
resarriuez: enuoyavn Hérault par*
deuers les Seigneurs & Capitaines
AngIois,ellantdeuant Orléans , ^
par luy leur efcrinit vne lettre ,
qu elle mcfmc diéla : & ayant ci^
deuant Orléans,
chef defllis, comfne ayant principal
liicre , \efta MxYtd^ Et commençant
après en marge comme il enfuiu
R^j à' y€ngl€tsrrefatSlesrdifin a^ Lfttre
I{j)' du cul dtfonfing I{jj/al l^en de Ut^ti^
dez^lesdcfsaU Pncslle de toutes les bii^- ce'iedux
nés villes que vous atitizjnforCees.Eileefi ^n^
venue de fdr^DteufaHr ridam$rUJd%i£ glots
A^oyal^O^ f (? toHte frtfle défaire paixji
voH s voulez^ faire rdtfon, J^ar amfiqi*e
voss fnettczj^s yO^pajsTjlteaqii^vo^
Vduezjetmè. Sj)y di yCndaerre ^fi amfi
nelefai[la,ùjups chcfdtguirreym qntl-
quslimqii':idîtAindraj vos gens en Fra^
se , s'ils ne vmUent aheyr te lesferay iffir
'îineilUnt OH nom Et Ctls me veullet ohevr
a merci te lesfrendrdy.Croiex^ques^tlsne
veuiLnî obéir yU Pucellf vient f ourle soc -
are , elle vient de par le Rjy du ciel,corps
four corps ^ vous honter hors de France, Et L^P'U -
nious promet Cr certifia la PHcelle^quelle celle vu
yfer^Jîgros l^a- Lu , que de fuis mil tins ens de
en France ne fut vtujl grand yjî v^us ne paris
Im faites r lij »)*' Et croit 2^ ferme met que Koy dU
le F^d du Oei lai enuoira plus de force a aek.
tlU c^ afes bonnes gens darmes , que n»--
Jtaurte'ZjiHoirA cent ajfaux. Entre vmsi
^rchîTS. Compaignon sdarnus^ ^^i ijfe*^
E- V.-
siège des ^nglols
âdidut Orlians , dle7;^v9U4 en en voflre
fiits de par dieu. Et fi ainfi ne le faites ,
doneTjuom garde d« la Puce lie, O^devo^^
domm tgn vou^f» h menne . Ne frêne zjnie
vofire êfimon , que vota ne tiendre^mie
Frace du Bj)y du adyCr dufils de Samtt
Marte: mania tiendra le J^^oy Charles
vro} héritier , à qm Dieu la dmne , qui
entrera en Paris en belle compagnie. Si
vo^ne crojtzjesnoîinellesde Pieuo^dfU
Puce lie y en qn^lque Iteu que vow trtuut'
rons y nom Jinons dedans ahorrions yO*
Ji verre zJifqfte lie meilleur droiB aur»nt
de Vieu eude z/ouiGutllaume de la PouU
le Comte de Suffort y lean Sire de xhal^
hotiThtmas Stre d* Efcallesjieutenantdit
Duc de Bethefort yfiy difant B^egent dté
^ùtaume de France ponrle J^ojf £^n^
glnerre , faite refponce ,_/? vous voulez^
faire paix ou non a la cité d OrXean s . S*
atnfine le fatales , dt voi^ommages vo^
Jôiiuiennt, Duc de ^tttfcrtyqHivou^
dîtes \egmf de Frace po.r le\oy£ An
çletencgy U Pucelle reqnicrto^ prit ^que
ne voHgfacieTjnif dejtrutre. Si vous ne
luy faites raifon , elle fera tant que les
Franfoiifejontlepluâlfeaufiiil q/t mC'
qufsfutfatten la chrtihinté, EJc^tpt le
Mardj en la fpmaine, Entend: zjei nofh^
deuant Orléans,
$f elles de 'B>ieuo^ de U Puce! le Au "Duc
de 'Bethfort.qui/e àtKegeat du Roj4«
mede France pour le ï\oy dAngl^erre,
Qjund les Seigneurs & Gapicai^ies
AiigloJs eurent lelies & entêdus les
lettres.ils furent courroucez à mer-
ueilles. Etoudefpitde laPucelle:
difâs d'elle moult de villaines paro-
les , par eipecial l'appellant ribaade
vachiere , la menaçant de la faire
brader , retindrent le Herault,por-
teurdes lettres, tenans à mocquerie
tout ce qu'elle leur auoit efcript.
Le leudy après prochain & vingt-
quatrième du meime mois de Mus,
& iour de leudy abfolut, tirèrent
les An^lois d'vne bombarde de-
dans Orléans , dont la pierre qui
cheut en la rue de la Charpenterie ,
tua que bleça trois perfonnes: du- ^ymide
rant lequel lour courut grand bruit, fy^jj^f^
qu'aucuns de la ciré la deuoicnt ^'^^^
trahir-, bailler es mains des An- gf^^^^j^
glois. Pourquoy celuy mefme iour ^^ y^n^
6c lendemainveiUe de Saindes Paf-
ques , & le iour auffi, furent les gês
de guerre yeftans en garnifon ,
& les citoyens , & autres y eftahs ,
retrai6ts pareillement , toufiours
F vi
siège des ^r}g! ois
en armes&r chacun fur la gardcjtant
en la v:lle& fur les murs , comme es
bouleuerts d'entour.
Tréues LeiourdeSaindesPafques, qui
Confiées ^^^^"'^ ^^ ^^"g^ Teptiéme d'iceluy
le Jour ^^^^ ^^ Mars, mil quatre ces vingt-
(de Paf ^^^^i furent tréues données Se oc
mes tr<5yces dVne part & d'autre entre
^' * les François d'Orléans 5c les An-
glois tenans le (lege.
Le Mardy enfuiuant vingtneufîé-
mc dumefme mois jarrmerent de-
dans la ville aucun nombre de be--
ftial & autres viures
Le Vendredy d*apres,qui fut pie-]
sniefiour dumois d' Auril , &en ce-
liiy an, mil quatre cens vingt neuf ^
allèrent les François ekarmoucher
IcsAnglois près de leur bouleucrt,
qu'ils aiioient fait de nouuel à la
grange Cuyueret.Pourquoy ils fail-
lirent contre eux à tout deux eftcn -
dars 5 &demourerentlàgrand' cfp^
ce de temps Tvn d'euant l'autre , Ôc
îtrans les vns contre les autres de
canons, coulemines , & autre traid
îcllementque de chacune partie y
Cil eut plulieurs blecez.
Lelendemain arriuerftni dedans
douant Orléans,
©tleans neuf beufs gr^s-, & deur
cheuaux chargez de cheureaMX &
deviures- Et ce iourmerme, après.
inidy,efcarmoucherent les François
de rechef le bouleuerc de la grange
Guyueret , là où ils furent bien re-
cueiilis:car de la baftille Sain6l Lau-
rens faillirent contre eux enuiron
quatre cens combattans , poirans
auec eux deux eftendars , dont iVii'
e^iloit celui de S. George, eftant my-
party de blanc&" de rouge , & ayant-
au milieu vne Croix rouge : &r vin-
drcntiufques à Saind Matiaurin, &
ou champ Turpin, chargeât fort iur
les François, Lefquels furent misen.
bel'e ordonnance par le Baftard
d'OrleanSjle Seigneur dcCrauiHe.,
la Hire,Poton , & Tilloy.tant qu'ils
fe portèrent tres^vaillamment,] & y^
eut très forte& grolTe ekatmouehe,
DuraiK laquelle tirèrent merueil-
leufemct de chacune partie de leurs
canons, bombardes 5 cauleurines &
autre traid : tellement qu'en fin y.
furent plaiîeur* tuez & blecez.tant
des François , comme àcs Anglois
LeDimanchecnfuyuantjdit Qua-
fimodo jC eft le iour de Pafques clo*
StfgedesAngloii
fes/aillircnt aucuns habitans d'Or^
leans, & ^ignerenc enuiron Sainét
Loup vn chalan , auquel auoic neuf
tonneaux de vin, & vn pourccau,&
de la venaifonjOu'on cuidoit mener
aux Anglois , en celle baftille de
^aindLoup : inais ceux d'Orléans
béurent le vin , & mangèrent le
pourceau , & la venaifon. Et celuy
mefmeiour eut forte efcarmouche
entre les Pages àts François & ceux
àçs Anglois entre les deux ifles
Sain6t Laurens,& n'auoient efcuz ,
finon de petits paniers : Ôc iettoient
pierres & cailloux/ies vns contre les
autres. Au dernier firent ceux des
François reculler les autres des An-
glois : Aufquels regarder y auoit
moult de gens. Et pour celle efcar-
mouche & autres que depuis firent
deuant Orléans les Pages François ,
eftoir leurCapitainelVn deux, gen-
til-homme du Dauphiné, tiommé.
Aymart de Puifeux» Lequel fut de-
puis nommé Capdoratparla Hire>
tant parce qu'il eftoittref efueillc
&de grand hardiefTe entres les au-
tres : & bien le monftra depuis en
plufîeurs faids d'armes , tant en ce
tenant Orléans,
Royaume , comme en Allemagne
& ailleurs.
Le lendemain iour de Lundy ,
ainfi qu'on ouuroit les perces de la
yille , y arriuerenc aucuns François ,
qui eftoienc allez courir dedans
Meung , dont ils auoient tué le Ca-
pitaine , & emmenoient quarante
trois chefs de gro{reiumailles,com-
bicn que plufieurs d'eux eftoient
jiaurez^
Celuy iour après midy eut vne
autre bataille entre les Pages , qui
eftoient habillez comme deuant i
& là fut tué d Vu coup de pierre l'vn
des Pages Ànglois, & fî y eut plu-
fleurs blecez d'vne part & dautre.
Combien qu'en hfiagaignerentles
Pages AngloisTeltandarc des P4-
ges François.
Le M.irdyanfayuantcinquieP-
me d*ircluy mois , arriuerent aux
portes ouurantes dedans Orléans ,
cent & vn pourceaux ,& fix bœufs
gras ^ que plufieurs marchans y a-
nienoient de Berry , lefquels paiFe-
rent au droi6t Saind Aignan de
Orléans. Contre lefquels ^Uir^nt
mouUkifliaemenilcs Anglois des
Stege dci Anojois
Tournelles , fi toft qu'ils les apper-
ceurent : Mais ce fut trop tard , car
ils p«;rdircnt leur peine.
Ce mefme iour arriuerent auffi
^euxcheuaux chargez de beurre 6c
formages , & dix- fept pourceaux
qu'ony amena de Ghafteaudun. Et
(i vintauilî nouuelles que les Fran-
çois eftans en garnifon en celle ville
de Ghafteaudun auoient que tué
que prins & dcftroufcz trente ou
quarente Anglois qui apportoient
grand argent aux autres Anglois d€
ioft.
Le îeudy après /èpticmed*iceluy
mois a'^riuerent aux Anglois de la.
baftilleSiinâ: Laurens pludeurs vi^
ores & autrjfs habillemens de guer-
re/ans irouuer aucun empefche-
ment.
Le lendemain arriuerent dèuersle
jaiatin dedans la cité vingt fixbtftes
aumailles , qu'aucuns François qui
en eftoient de la garnifon auoienï
gaignees en Normandie.
Le Samedy enfuiuant , neufiéme-
au mefme mois , }^ arriuerent auffi
vers le matin dixfept pourceaux Ô£
liui(^xheuaux ûts deux chargeai de
^eudnt Orîcdns.
eîieareaux & cochons, & les (îx au-
tres de blé: qui furent amenez àe
Chafteaudun.D'autrepart firent les
Anglois enuiroa ce temps vn autre
bouleuert &i foiTc au droit du Pref-
fouerars- Pour lefquels empeicher
faillirent les François , & allèrent
iurqnes auboaleaecc : Mais il fur-
uinc vnegrand'pluie & merueil'eux'
temps, qui dura longu^^mcnc: pour-
quoy ils nepeurenc accomply leur
intention , & s'en, retournèrent de-
dans la cité fans rien Faire. Nsr^îj-
L^mardy après, douz'émed'icc- qu'il
lu/moisfc partirent d'Orléans de failloit
nuidaucuns François ô^aUeientà ni/fls
SaJnct Marceau ou val de Loire, d<. feijj'cnt
rompirent & percèrent i'£glifc,ds- UJai/te
dans laquelle ils trouuerent vingt fn^^i^re
Anglois, qu'ils prindrent de emme- 414 ju-
nercnt prifo nniersdedâs leur ville: trcmmt-
combien qu'ils perdirent deux deihnefi^
leurs compagnons. £t le lendemain jjè'»^
fut apporté dedans Orléans giand fcett
argent pour fouldoyer ceux de hfortirU
garnifon qui eaauoient bien me yjlie
ftier. p0ur
Le Vendfcdy quinzième iour du éller JL
melme Auril firent &c parfirent vne S uarm
^îege des An^ols
moult belle 6c forte bailille , tref-
bien faide , entre Sainâ: Pouair &
Saind L<iclre,en vne place qui coni
prenoit graiic' encein6le,declans la-
quelle mirent 'k laiifereiit plufieurs
Seigneurs & G êcils hommes d'An-
gleterre , auecques grand nombre
d'aurresgens degucrre,voalans gar-
der que par là près ne peuiTent plus
eftre menez aucuns viurcs dedans
Orléans , ainfi comme ils auoient
veu faire plufîeurs fois parauanc ,
malgré les gens de leurs autres ba-
ftilles.
Le lendemain venoient de Blo's
àOrleans parle chemin deFleury
aux choux,aucun hombre de \ eftial
& autres viures,que les Aaglois Gui-
dèrent deftroufler , ôi leur allèrent
au deuant,mais trop tard: car la clo-
che du BçfTIoy fonnapourfecourir
les viures.Ce qui fut faid , & telle-
ment qu'ils ^rriuerent fauuement
dedans la ville.
Cemefme iour vindrent courir
deuantles Tournelles enuiron cin-
quante hommes d'armes François
d'aucunes garni(onsdeSauloigne,&
emmenèrent bien quinze Anglois
deudnt Orîedns]
prifoniers. Et la nuid enfuiuant
celuy ioiir fe partirent de la ville au-
cuns François qai tuèrent trois An-
gloisfaifâs le guet auprès i'Orbe6l:e»
Le Dimanche enfuiuant &: dix-
fepciéme d'iceluy moisd'Aurilarri-
uerent dedans Orléans Pocon , de
5'aindes tr:ulles,& autres AmbaiTa-
deurs , qui eftoient allez deuers le
Duc de Bourgogne 6*: le Comte de
Ligny , & amenèrent aueceuxh
trompette dudi6t Duc deBourgoi-
gne. Lequel fi toft quM (cent la re-
quefte de ceux d'Orléans, s'en alla
& Meflîre leîi de Luxembourgauec
luydeucrsle DucdeBethfort : foy
difant Régent de ce Royaume pour
le Roy Henry d'Angleterre , en luy
remonftrant la pitié qui eftoit au
Duc d'Orléans , &auoientrequîs
& prié bien chèrement c^u'il luy
pleuft faire leuer & départit le fie-
ge eftans mis deuant fa principal-
le ville & cité d'Oileans:à quoyn'a-
uoic voulu acquicfcer pour nul
d'eux le] Duc de Bethfort , dont le
Duc de Bourgongne n'eftoit pas
contenti&àcefte occafion enuo-
yoit auec les Ambairadeurs fairo-
Siège des An^oif
l.^D//cpette5qui de par luy commancla à
fiVBo»r-tous ceux de Tes terres & villes a luy
gori'^ne abeilïantjellâs en celayfiege, qu'ils
coman- s\tï\ allaiFenc & deparnfTenc , 5c ne
^f ^/fjtnesfeilTenc en aucune manière à
gens /fceux d'Orléans. Pour obtempérer
yfz/ye^, auquel commandement s'en allè-
rent & départirent très haftiuement
pluficursBourgoignons, Picards ,
Champenois, & moult d autres :les
pays &obeiiîanced'iGeluy Duc de
Bourgongne-
Lr lendemain au matin enuiron
quatre heures^ après minuid: failli-
rent les François furToft des An-
gloiSj6c firent tant qu'en leur entrée
tuèrent vne partie de leur guet , &
gaignerentrvn de leurs eftandars,&
furent dedans longp.eefpace. Du-
rant laquelle ils firent grand dom-
mage à leurs aduerfaires : Lefquels
crièrent moult affiayement à l'ar-
me , & fe mirent tous en ordonan-
cele mieux Qu'ils peur.enr,adrelîans
contre les François,qui les cognoif-
iànsapprefter en grand fouUeyflî-
rentdc l'oft , oùilsauoienigaigné
plufieurs talTes d'argent , beaucoup
de robbes de martres, & grâd j>om-
deuantOrlf^ns,
bre d arcs,troiiires3fleiches & autres
habilleraens de guerre, Toutîrsfois
les Anglois l^s pourfuiuirent & tin-
drent de tant près , qu'il v eut forrc
& grôlfc cfcaL'mouchejOÛ plufieurs
furent tuez 6:b!ccez,tantd'viie par-
tie que d*autre. Et par efpecfal y fut
tuéd'vn coup de couleurine celuy
qui portoit rcftendartdes Anglois,
•cobîenqaecet^xdela ville ne furet ^ote"^
pas fans ^.rand dorrimctge , & bien y ^«^ ^^^
parut au retour ^ par le dueil que fi- h^bith
itni le.s fcrnnr.es d'Orléans ^^ploM-^itierent
rans ôc lamentans leurs pères , maris dehors
frères , & parens , tuez & blecezen'^ 'v^^k
celle eicarmouche. Et celuy mcrme ^*^^ ^f"
iour furent renduz les corps de cha- A»^-*"
cun coftc:h furent en terrez en terre comme
fainde. U^ foU
Le Mardy après & dixn eufîéme ^^^^ ^^
iour du mois d'ÂuiiKenuiroii Tbeu- ^^g^^^^
re deveipres, arrluerentenToft &/o».
baftilles des Anglois grand* quanti-
té de viures ôz autres hâbîllemês de
guerre , & auecques eux plufieurs
geris d*armes , qui Ws conduifent
Le lêdemain enuiron auatre hea-
res du matin fe partit d'Orléans vn
Capitaine nommé ^madiei& feizc
Siegê des ^in^lois
hommes d^armes à cheual auecques
luy , qui allèrent courir enuiroii
pleury aux choux , où s'eftoient lo-
gez les Anglois,qui auoientamenez
les viures derniers , & firent tant
qu ils en emmenèrent fix Anglots
prironrjiec$,quilsprindrent,&plii-
fleurs cheuaux,arcs,troulIes , & aa*:;
très habillemens de guerre.
Enuiron celuy mefme temps
fortifièrent les Anglois Sainct
lean le Blanc , ou val de Loire ,
Scsi firent vn guetpour garder le
palfage.
LC /eudy enfuiuant arriueten t de-
dans Orléans trois chenaux chargez
de pouldre à canon , & de plufieurs
autres chofes. D'autre part appre-
fterentceluyiourceux d'Orléans ,
plufieurs canons pour ietter contre
les Angloisrpource qu ils cuidoient
qu ils deuiTem faire aucune fortecf-
carmouche pour leur bienvenue &
en firent tirer merueillcufement
contre eux eftans faillis tpourquoy
fe retrahirent en leur oft, mais plu-
fieurs d'eux s*en partirent la nuit en-
ftiiuant, pouralleraudeuantdes vi-
urcs qu'on amenoit en la ville > les
datant Orléans.
voulansconquefter.
Le Samedy vingt troilîéme du
mefme mois cl'Auril,arriuerent de-
dans Orléans quatre cheuaiix char-
gez de pouldrcà canon &■ de viures.
Et le lendemain y cniraleBourgde
Marcaranr5accompaené de quarate
combattans. Et le iolir prochain a-
pres ,quifut Mardy vingt fixiéne
ioLirda mefme mois , y emra auflî
Alain Degiron^accompagnédecenc
combattans.
Le Alercredy enfuiuant faillirent
les François , & allèrent en moult
grand hafte ôc belle ordonnance
iufquesàlaGroix JeFleury , pour
recourir aucuns majchans amenans
viures d'encour Blois , pour les aui -
tailler : parce qu ils eurent nouuel-
les qu'ils auoient empefchement :
twais ils ne paiîèrent point outre ,
obftant ce qu'on leur vintdeuant :
ôc leur fut dit qu'ils n'y feroient
lien , car les Anglois les auoient ia
deftrQuiTez. Combien que d'autre
part leur vinç autre reconfort de
loixante combatians venans de
Beaune en Gâftinois,qui leur amc-j
npient d'autres pourceaux.
ILe lendemain iour de Tcii^' ,
vint-huidiéme iourd'iceîuy mois
d Aiiril , arriuerent après midy de-
dans Orléans , vn Capitaine moule
renommé appelle Meiîîre Fleuren-
nn d'Illicrs,^: auecques luy le frère
delà Kire , accompagnez de quatre
cens combatrans , qui venoientde
Chafteandun. Et çeluy me(me iour
eut vne forte & grolPc efcarmon-
cîie : parce que les i^ngîois vin-
drent efcarmouchei deuant les
bouleuers d'Orléans. Mais les gens
de ga^rre , & plufieurs citoyens
d'Oïeans (aillicent contre eux
& les châtrèrent iufques en leurs
bouleuers : & firent tant qu'ils en
tuèrent & r!aurfrentplu{îeurs,&les
autres tombèrent dedans lesfoifez
de leurs bouleuets.qin eftoientpour
lors enuiron la grange Cuyuerct Sc
le Predouer ars,enaucunevaileej»
qui la eftoientd'anciennetérToute-
foisconuintaux François laifTerleur
efcarmouchcjôrretourncr en la vil -
î^ pour la multitude des canons,
couleurines & autre traid dont ti-
roient les A nglois contre eux moult
elpélîement ? tellement que plu--
fleurs
dfudnt Orléans,
lîeurs y furent tuez dVnepaitie Sc
d'autre : ôc en leur retour theut vii
des François dedans vn puits , la ou
il fur tué.
D'autre part ,fceurent laPucel-
le & autres Seigneurs 6c Capitanies
«dans auecques eile, comment les
Anglois la defpriloient en eux moc-
quant d'elle , ôc de Tes lettres,auoiêc
letenu le Hérault, qui les auoit por-
tées : Parquoy il*^ conclurent qu'ils
marchetoientauantà tout leurs g€s
d'armesjviures & artilleries, & paf-
fcroient parlaSouloigne , obft-ant
que la plus grand'puiltance des An-
glois eftoit du cofléde la BcaulTe:
combien que de ce ne dirent rien à
la Pucelle , laquelle tendoit aller Se
palier pardeuant eux à forces d'ar"»
mes. Et parce ordonna que toutes
les gens de guerre Ce ^onfeiraiTcnt ,
de laiflalTent toutes leurs foUes fem»
mes ,&tout lebagaigc : & eii ce
point s'en allereiu,3^ tirent tant que
ils vindrent iniques à vn village no-
me Checy,Ia ou ils beurenc la nui<3;
-eniuyuanc»
Le Vcndredy cnfuyuant vin^t-
î5eii1ic(nie du mefine mois, vindrent
a
Siège èes ^n^hii
dedans Oiieans les no miellés cer-
taines comnnent le Roy enuoyok
pai- la Sauloigne viiires^poudieSjCa-
nons,&- SLiuïts habiUemens deguer-
re, fonbs la conduite de la Piicelie.
Laquelle venoit de parnoflre Sei-
gneur pourauitailler ôcreconforter
la ville 5 & Bnre leuer le Hege , donc
furent moult réconfortez ceux
d'Orlean.'..Et parce qu'on difoit que
les Angloismcttoienc peine d*em~
pefcher les viures , £at ordonné que
chacun fuft armé Se bien empoiiit
par la Cité, ce qui fut fai6t. Ce iour
auffi y arriuerent cinquante com-
bottans à pied, habillez de guifar-
tneSj&autres habillemens de gaer-
re,c:k: venoienc dupays de Gaftinois,
ou ils auoient eilez en Garniton,,
Celuy mefme iour eur moût grolîe
eicarmouche, parce que les Fran-
çois vouloient donner lieu & heu-
ce d'entferaux vîures qu'on leur a-
irenoit. Et pour donner aux Aii-
glois a entendre ailleurs , fàiUirent à
grande puillànce , & allerenc courir
Se efrar moucher deuant S. Loup
d'Ôileans. Et tant lestindrent de
pîes , qu'ils y eut plufieisii morts ^
àett^nt Ovïeansi
bieffez, & prins pnfonniers dVne
part Ôc d'autre : Combien que les
jrançois apportèrent dedans l^riir
Gité vndes Eflandarts des Anglois'
Et lors que celle efcarmonche (e
faifoitjentrerent dedans la ville ,ies
viures Se artillerie que la Pucelle a-
uoit conduits iufquesà Checy AU
deuant de laquelle alla iurquesàce-
iuy village le Baftard à'Ot eans , &
autres Cheuaiiers, Efcuyers & gens
de gaerre: tant d'Orléans comme
d'autre part , moût ioyeux de la ve-
nue d'elle, qui tous Iuy firent grand
reuerencc éc belle chère , & il feift
elle a eux. Et la conclurent tous
enfv mbie qu'ellen'en'xeroit dedans
yQileans iufquesaiA nuict , pouré-
uiterlatumul:e du peup'e : &rque
ie MireC.bc-1 de R^ys > & Mclîire
Ambroife de Loré, qui parle con-
mandenjÊUtda Roy r^uoientcoii-
Aaïù,Q iniques la . sqw ritourne-
roientaBlois , on e*ioient demeu-
rez plufieirs Seigneurs &g<i.is de
guerre François , te qui fut faiiSt.
Caraind comme a hu;d: heures -at£
foir , malgré tous les Au^-loisqui
oncqucs n y mirent em pefchemeiit
^G ij
tiicun ,eUr yer»cr:aarnr;eedetoutes
pitri es, montée fur vn cheual blanc,
ix la:ioit pcrtrr deuantelle (on Ef-
t.jfen tan dart, qui e (loir pareillemencblâc
daude ouquel auou deux Anges tenant
ia i »- chacun vue fleur del sen leur nnain:
n;lle , ^ Q^ panou eiloit pamâe comme
deux xne Annonciation, c'eil ï Image de
»Anfes noflie Dame, ayant deuanc elle vn
ienans Angeluy prefentantvrlisElleaind
thai.un çj-, frantdedans Orléans auoità (on
'^'^^^ tGfté(eneftielebaftard d'Orle^n.*?,
/' ^^^ '^ "*" arrr é &: m o n té m o ii 1 c richement*
L}i. Et après venoient pluiieurs autres'
nobles & vaillants Seigneurs , tf-
cuyeis Capitaines &ger s de guer-
re , fans aucuns de la Garnifon , &:
aulîîdes Bour2,eoisd'0:ieans, qui
iay edoient filiez au deuant, D'au-
t e p?.rt >1:^ viadrent rcceuoir Its
R^itTes gens de gueire, Bourgeois 3c
B urgeoiies d'O, k. us . portant vu
g and nooibres de torches, Scf-ufânt
t ileioyecommç s'ils veiiknt Dieu
defcendre enrrecux , 5c non (ans
caufe : car ils auoient plufieurs en-
nuis rrauaux & peires , & qui pis
eitii'raîid* doute de non eGiv lev-ou-
rus , <54 perdre tous corps & biens.
deu4nt ÛYÏearîS,
Mais ils fe rentoienila tous récon-
fortiez, Se comme des alîîeg^*z, par
la vertu Diuine qu'on leur auoic dit
cftre eu cefte (impie Puceile , qu'ils
regar loient moultafFedueafement
taut hommes ,fe iimes , que petits
enfius. Et y auoit moultmerueil-
leufe prede à toucher a elle , ou au
cheualfurquoyeUe eftoit telbmoc
que IVn de ceux qui porcoient les
torches, s'approcha tant de fou Ef-
tandartque lefeu fe priât au panoiv
Pourquoy elle frappa foiicheual des
efperons, &le tourna autant gente-
meatiu(quesaupânon,do!ueIlee(i
eftaignit le f ^u , comme i'elle euil
longuement fuyuy les guerres : ce
que les gens d'armes tindrent à gra-
des meueilles ,<5c les Bourgeois de
0;leansâafîî. Lefquels raccom-
pagnèrent au long de leur ville Se
cité, faifant moule grand chère , Se
par très grand honneur la condui-
fenttous iniques auprès de la porte ^ argues
Regnartjenl'hoftcldcUques Bou- Bo/^-
cher , pour lors Thrcforier du Duc chertve
d'Orléans, ou elle fut recelie à très- forier
grand ioye.auecfes deux fieres,& du One
les deux Gentils- hommes ,& leur d'oAe-
G iij ans
Biegcdes Angloif,
dm iegîs valet , qui eltoknt venus auecque^î
duejuel eux du pays de Biit^ois»
futlo^é Lclendemi^in ,quifutSamedy >
UVt$- dernier iourd'iceluy mois d'Auril,
ulle, faillirent la Hire , Mefîîre Florent
d'Illiers, & pluiieurs autres cheua-
ijers,£{cuyers de ia Garnifoii, anec-
ques aucuns cicoyens4& chargetet
ïîlendarts defployez fur i'oll des
Anglois, tant qu'ils les firent recu-
ler , & gaignerent la place ou ils
auoient le guet qu'ils tenoient lors
à la place de faind Pouâir,àdeux
trai6bsd*Arc de la ville: pourquoy
on cria fort tout au long de la cité, à
celle heure que chacun apportaft
f sur»^ es. pailles & fagots , pour bon-
î^er le feu es logis des Augîois de-
dans leur oft. Mais on n'en fit rien ,
©brftant que les Anglois fiient terri-
bles cris,<5<: fe mirent tous en or-
donnance. Et parce s'en retourne-
lentles François, combien qu'a-»
«ant leur retour y auoit eu très for-
te & longue efcarmouche > durant
laquelle tirèrent merueilleufement
les canons , couleurines , & bom-
bardes , tant que plufieurs furent
tuez , bluffez ,& prias prifonmers^
deuant Orléans^
cî*viiparty& d'autre.
La nuid venue , enuoya la Pu-^
celle deux Hérault deuers les An-
gloisderolt , & leur manda qu-.ls
luy renuoyaflenc le Hérault par le-
quel elle leur auoic enuoyé Tes let-
tres de B lois. Etpareillemencleur
manda le Baftard d'Orléans , que
s'ils ne le renuoyoient qu'il feroit
mourir de maie mort tous les An-
glois,qui eftoient prifonniers dcdas
Orléans: Et ceux auflî oui par au-
cuns Seigneurs d'Angleterre y a~
uoient eftéenuoyez pour traidcr de
la rançon des autres. Pourquoyles
chefs de l*oft renuoyerent tous les
Herault& MefTagers de la Pucelle ,
lui mandant par eux qu'ils la brufle-
roient&feroientardoir , & qu'el-
le n'eftoitqaVne nbaulde.Et com-
me telle s'en recoumaH: garder les
vaches , dont elle fut fort irec. Et à
cefte occafion^quâdvintfurlefoir,
elle SQW alla aubouleuert delà belle
Croix furie Pont:& delà parla à
Glacidas & autres Anglois eftans es
TournelIes,<S<: leur dift qu'ils fe rea-
dident depar Dieu,lears vies fauucs
Jèalptnêc. Mais GUcidas & ceux de
fiegedes Avgîols,
fa rorte rerpondirent villainement J
Tiniuriant & appellant vachère, co-
rne (Jeuant , criani moult haut qu'ils
laferoient ardok, s'il la pouuoieju
tenir: Dequoy elle fut aucunement
iree, ôcleur refpondit qu'ils meii-
îoient- Et ce dit s'en retira dedan-s
la Cité.
Le EHmancbe diaprés , qui fot
premier iour deMay,celuy au mil
quatre cents vingt-neuf/e partit de
la ville le Faftard d'Orléans, povjr
aller à Blois deuers le Comte de
Clermontjle Marefchal de Sain£bc
Sei(ere,le Seigneur de Rays,& plui
fieursautresCheuahers, Elcuyers ,
& gens de guerre. Celuyiourauffi
cheuaucha par la ciré la Pucelle, ac^
compagnee de pluficurs Cheualiers
& Efcuyçrs , parce que ceux d'Or-
léans auoient (i grande volonté de
laveoir , qu'ils rompoientprefque
Fhuis de l'hoftcl ou elle eftoit logée
pour laquelle voir auoit tant grands
gens de la cité par les rues ou elle
pafToit, qu'a grand peine y pouuoit
on pafler : car le peuple ne fe pou-
noir faouller de la voir. Etmoul
fcmbloit àtouseftregtftiides met^
de fiant Orléans,
ueiIles,commenc elle fe pouuoitte-
Birfigencemsnc acheual , com^ne
elle taifoit. Et à la vericé aaffi Al^ le
maintenoit au(îi hautem^ntenrou'
tes manières, comme euftfceuFiire
vn homme d'armeSjfuiuanc lagaer-
re dés fa leaheire.
Ce mefme lour parla de rechef la
Pucelle aux Anglois près de !a croix
Morin , & leur dift qu'ils fe reiiiiî-
ieiic leur vies (aiines cane fealeméc >
&s'en retourna^ntde par Dieu en
Angleterre , ou qu'elle les fe oie
coarrroucez : Mais ils hiy refpoa -
dirent auflî villaines par -«'les qu'ils
auoicnt foidtdesTournellesà Tau*
trefois , ponrquoy elle s'ca retour -
lia dedans Otleans.
Le Lundy deuxiefmeiour de May
fe partit d'Orléans la Pucelle eftant
àcheaal, & alla furies champs vltî-
ter les baffcilies Se olldes Anglois,
après laqielle couroit le peuple à
très gran 1 foulle , prenant moule
gr m i plaifirala voir,& eftce eacoar
elle. Etquand eue veu& regardé à
Ton plaiilr les fortifications des An-
glois , elle s'en retourna à rE^life
SxiïïGtc Croix d'Oïleansdedâasia
Sie^e des Angloi}
Cité , ou elle oint les V^rfpres.
Le Mercredy quatrielme ioiir
d'iceluy mois de May , faillit aux
champs la Pucelle ayant en fa com-
pagnie 1 j Seigneur de ViUars, MeCr
Hce pleurent d'iliers: h Hire , Ahin
Giron, IâmetdeTilloy,&:plufîeurs
auties Efcuyers &: gens de guerre ,
eftans en tout cinq cens combattas: ;
& s'en alla au deuant du Baftard
d'Orleâs,du Marefchal de Rays , da
Marefchal de Sainde Sruere , du
Baron de Coulouccs,6c de plufieurs
autres Cheualiers& Elcuyers ,auec
autres gens de guerre habillez , de
guifàrmes & maillets de plomb, qui
amenoiêt viures,queceux de Bour-
ges 5 Angers, Tours , Blois,en-
uoyoient à ceux d'OileanSjlefqucls
receurent en tres-^rande ioye en
leur ville : en laquelle ils entrèrent
pardeuant la Baftille dçs Anglois,
qui n'oferent oncques faillir : mais
feten oient fort en leurs gai des. Et
ce mefme iour après Midyjfe parti-
rent de la cité laPucelle Se le Baftard
d'Orleans^raenans en leurs compa-
gnies grand nombrede Nobles ,&
«uuiron quinze cens combâcias , Ôç
deu.mt Orléans]
s'en allereiicairaillir la baftille faiii£l
Loup , la ou ils crouuerent force re-
firtaiice. Caries Anglois , qui l'a--
uoienc moût fortifiée , la deftendi-
•rent tres-vaillamment refpace de
trois heures , que l'adàulc dura tref-
afprejCombien qa*en fiulaprindrét
les François par force , & tuèrent
cens & quatorze Anglois, &enre-
tindr::nc&aiiien?renr quarence pri-
fonniers :ledansleur ville: mais anat
al- bâtirent , bruflerenc 3i defmoli-
rent du tout celle baftille , outref-
grand courroux ,donmage & àci-
plaiiîr des Anglois. Partie defquels
eftans à la baftille de Sain â; Poliair
failbrent à grand puiilance durant
celuyalîaulc , voulansfecourirleuc
gens 5 dont ceux d'Orléans furent
aduertis par la cloqhe du BefK'oy,
qui fonna par deux fois. Parqnoy le
M îreTchil de Sauide Seuere^le Sd-
gneur de Grauille le Baron de Cou-
îouces, rSc plufieurs autres Cheua-
liers & Efcuyers, gens de guerre ^ci
toyens eftant en cous (ix cens com-
battansjiaillirent baftiuementhocs
d'Oil:*ans, & fe mirent aux champs
en très belle ordoiiiiance 8c bacaills
G vj
Sie^e des Anglais
contre les Anglois , leiquels deîail^
ferentlenreatrepnnfe 6c lelecours
de leurs compagnon s, quand ils vi-
rent la manière des François amfi-
faillir hors,& ordonnez en bataille;
Ôc s'en retournèrent dolens de cour-
roucez dedans leur baftille , dont ils
eftoient yifus entres-grand' haiie.
Mais nonobftant leur retour fe def-
fendirentde plus en plus ceux de la
baftille. Combien qu'en la fin la
prindrent les Fran^ors aiiifi que dit
cft.
Lcleudy d*apres,qui firt F Afcen^
fîon noftre Seigneur,tiudrent coii-
feil la PuceUeJe Baftard d'Orle? ns»
îe MarefchaldeSainc^teSeuere, ^
de Rays^le Seigneur de Grauille , le
Baron de Coulouces le Seigneur de
Villats , le Seigneur de Saindes
Tra)ries5^e Seigneur de Gaucourt ,
la Hire , le Seigneur deCorraze,
M iïîre Denis de Chally, Thibaut
dft Termes lametdeTilloy ■_, &c vn
Capitaine EfcolFois, appelle Cane-
de, & autres Capitiines & chef< de
g-.'erre, &av){îîles bourgeois d'Or-
léans,pour aduifer & conclure ce
qui elioit de faire cotre les Angloi*
deu4Ht Orléans,
qui les tenoient aflîegez, Pourqnoy^
fut eoucKid qu'on air%uldroit les
Tournelies ôc bouleuers du bouit
du Pont: Combien que les An?lois
lesauoienc mcrueilleuiemeDtferri-
fîees de chofes defifenfables , &c de
grand nobretle gensb-envfitez ea
guerre. £c parce fur par les Cap i~
taines commandé que chacun fuft
preftle lendemain bien matin , ëc
garny de toutes cholesàFaire a^aut :
auquel commandement fut bien
QÎ^ey : Cai dés le foir fit faiôt tant
gr '.nie diligence , que tout fut preft Sdillie
au plus matin , Se nonce àrlaPucel ^^ ^^^^
le, laquelle GiilUt hors d'Orléans ydeOrle-^
ayant en fa compap^nie le B-iftari ^^nT par
d'Otleansjles Marefchauxde Sain- Utime^
Ù.Q ^eueue ÔcdeRays ,1e Seigneur recentre
de G:auil;e , Meiïîre Fleurend d'fl- fatnB
liers , la Hire , & plufieurs autres imp&
Cheualitr> , Efcuyers , & enuiron Utonr
quatre milcombatcans ,& paiïala n^ufiie^
riuverede Loire ,ep'treSaind Loup '^tàe
êc leTo-iv neufue , Se de prime face pri?ne^
prindrent Gà:\ck ïean le Bbnc , que fac^ le
les 'Vn^loisauoient emparé & for fort de
tifié. Et apr'^s fe reruecent en vue S l^Zle
petite ifk,aui eit au df oiCt de faiiid ^Unc
•'• [rtns»
Shze ci es ^nzlois
Aignan. Et lors les Anglois des
Toariielles faillirent à grande puif-
fanccfaiians grands cris, &: vindrêc
eh rger fur eux très fort & de près*
M-ais laPucelle Se la,Hire,à tout
partiedeleurs gens fe joignirent cil
ièmble,ô<: fe fcappereifi: de tant gra-
de force & h ^rdielle contre les An-
glois qu'ils les contraignirêc reculer
iufqaes à leurs bouleuers &:Tour-
nelîes. Et de pleine venue liurerf nt
tel allaut au bouleuert 8c baftille là
près fortifiez parles Anglois, au lieu
ou eftoic l'Eglile des \uguftins, que
illes prinirent par force, deliurans
grand nombre de François là pri»
ibnniers,&: tuant pluiieurs Anglois
qui eftoient dedans , Se l'auoienc
defFendiimoutarprement, tant que
on y fiit moult de oeaux fai6b d'ar^
mes, dVne part Se d*au'tre. Et le foir
enfuyuant fut par les François mis
le fiege deuant les Tonrnelles Se les^
bonleu^rs d'êcour. Pourquoy ceux
d'Orleansfaifoient grande d.ligen-
ce déporter toute la nui6l pain,vin.
Se ancres viures, aux gens de guerre
îcnans le fiege.
Le iour d'après au plp> matin ,
âet4<tnt Orleum,
qui fut Samedi fîxieme iour de May
afïaillifcnt les François les Tour-
jnelles & les bouleaers , que les
An^lois y auoient faids pour les
Ibrcifier.Etyeucmout merueilleux
afïàuc, darans lequel y furent fai6ls
plufîeiirs beaux faiéts d'armes \ tant
en aflfàiUât qu'en dcfFendenr: parce
que les Anglois eftoiêtgrand nom-
bre forts c6battans,5c garnis abon-
damment de toutes choies defîènfi-
bles. Et auflî le monftrcrent ils biê :
car nonobftant que Its François les
efchellairent par diuers lieux mouE
erpaiirement,^' alïailliffent defronc.
au plu5 haut de leurs fortifications ,
dételle vaillance ^hariieOTé qu'il
fehfiblaft à leur hardy maintien, que
ils curdôtfent eftre immortels : lî les
reboutcrent ils maintefois Ôctrcf-
bucherentdu ha-utenbas , tant par
canons &autretrai6i:, comme aux
BacheSj lances ,guiiarmes , maillets
dé plomb , & melmes a leurs pro-
pres m^îins : rellf^ment qu'ils tuè-
rent que blelTerent plafîeurs Fran-
çois, & encre le^ autres y fut blelTee
la i?ucclle : & fiappee d'vn traid
siégeais anglais
entre l'efpaule ik la gorge , (î auaiit
qu'il paffoit autre , dont tous les
allaïUans furêc moût dolens& cour-
rou'ez , &par efpecial le Baftard
d'Oileans , de autres Capitaines qui
vindrent dcuctselle, & luy dirent,
qu'il valloit mieux lailler l'allliuc
iufquesau (eademain : mais elle les
reconforta par moût belles & har
dies paroles , les exhortans d'entre --
tenir lear hardielTe , lefquels nela
vouians croire delailTerent Tailaut ,
ôc le retirent arrière voulans faire
rapporter leur artillerie lufqiïesau
lendemain^dontelle fut très- dolen-
te. Etleurdift , en nom de Dieu
vous entrerez bien br^^f detians ,
n'avez doute , & n'auroit les An-
gloi^ plus de force fur vous. Pour-
quov repofez vous vn peu beuuez
&mangtz. Ce qv/ilsfîient : carà
merueiilei luy obeiiroient Etjquâd
ils eurent bca,eUe leur dift : retour-
nez de par Dieu àrallaut de rech-f:
car fans nulle faute les Anglois n'au
ront plus de force d'eux d; fîèn J re ,
& feront prinfej lenrs TourneUrs
& leurs bouieuers; Et ce dit, Liila
fou £ilandarr,&s*jin alla fur loii
d'ettant Oyleaiss.
cheuaîàvii lieu déftoanié f:iire orat-
fon à iioftre Seigneur. Et diil à vn
Gentilhomme eftantlà près: Don-
nez vous sjavde , quand la qaeiie c^e
mon Eftîndart feri ou touchera ca-
tre le bouleuert. Lequel luy d tft vu
peu après : îeanne la queue de ton
Eftandart y touche ,& lors elle luy
refpondit. Tout eft voftre , & y
entrez. Laquelle paroles futtoft a-
près cogneue prophétie : car quand
les vaillants chefs & gens d'armes^
eftans demeurez dedans Orléans,
virent qu'on vouloit aflailiir de re -
chef, aucuns faillirent hors de la ci-
lé par defelePonu it parce que
plu (leurs arches eftoient rompues t
ils inenerent vn charpentier,^: por
terentgouttieres&efchelles , dons
ils filet planches. Et voyas qu'elles
n'eftoient allez longcespour porte?
furies deux bouts dVne des Arches
rompues ,iis ioignirent vne petite
pièce de bois à l'vne ces plus grande
gouttières, & firent tant qu' Jle tinc
Sur laquelle paiîa premier tout ar-
mé vn tc^s-vaiUant Cheadier de
l'Ordre de Rhodes ^did deS.leaiv
delerufalem , appelle frère NicoU
ie Girefme , Se a ion exemple pîii-
£eurs autres a'.ifîî,qu on dd depuis
auoireftéplusmiracIedenoiucScj-
gneur qu'autre chofe , obilanccue
la gouttière eftoit merueiileufeaiéc
longue & eftroi6te,& haute en l'air,
iâns auoir aucun appuy. Lefquels^
palfcz outre , fe boutterent auec
leurs autres compagnons en lailauc
qui dura peu depuis : car /i toft que
ils eurent recommancé les An<?'lois
perdirent toïite force de pouuoir
plusrefifter : S^s^n cuiderent en-
trer du bouleuerc dedans les Tour-
neUes, combien .que peu d'eux fe
peurent fauuerrCarquatreou cinq
cens combattans qu ilz eftoient fu-
rent tous tuez ou noyez , excepté,
aucun peu qu'on retint prifonniers,
& non pas grands Seigneurs,obftât
que Glacidas quî eftoitGappitaine
(& moult renommé en faich d'ar-
mes 5 le S'eigneur de Moulins , le
Seigneur de Pommier ,leBailIyde
Mente , & plufieurs autres Cheua-
Èersbannerets&: nobles d'Angle-
terre furent noyez, parce qu'en eux
Guidans fauuer^le pont fondit foubs
eux, qui fut grand eibahilfement de
deuant Orléans^
Fa force des Anglois, 6c grand doitr^*-
«nage des vaillants François-, qui
pour ieucrancoiveuffent peu auok
grand* finance, Toucesfois firent ils.
grand ioye , îz 1 ou ère ne nolke S^^
gneur de celle belle victoire quM
leur auoit donnee,&bien le deuoiéc
jPaire. Car.ondidque celuy alTaur
qui dura depuis le matin iufquesaa
Soleil couchant, fut tant grande-
ment airaïUy &rdeifendu,quecefur
vndes plus beaux faids d'armes qui
cucefté faid. long temps pirauanr.
Et aulTi fut miracle de nollre Sei-
gneur , faiétàlarequeftedeSainét
Aignan & Saind £uuertre,iadis e- Orleag
usfqaes & Patrons d'Orleans,com. con(er-
me allez en fut apparence , félon la ué par
commune opinion, ^mefuiespar les prie-
rrerlonnes,quiceluyîour furent a- resdeS.
menez dedans la ville, T vn defquels ^i^nl-
certifia qu à luy t tous les autres & S.
Anglois desTourneliesac boulle- Enueu
uers fembloic , quand (>n les affi'l- tre paj
li3it, quMs voyoïent tant de peuple nos de
que merueilles, & quetouc le mon- UdtBe:
deeftoitlà.alîemblé, Parquoy tout yille,.
le clergé & peuple d'Ojeans châ-
Eerec deuctemcnc^T^ Dc^Und^mu^,
^iege des Annick,
& firent foniier toutes ies Cloches
«îe la cité, remercians très hum bie-
ment noftre .SeirrneLiT ^ les deux
^ain6l> conFeifeurs pour celle <^lo-
lieufeconlolation Diuine, c^^nfout
iîrent grande ioye de toutes parts ,
donnans meriieilienres Icuaiifresà
leurs vaillants Jf ifejideurs.&par ef-
pecial& furiousaleanne la Pucel-
îeJaquellecîeT.ouracerenuid, &
les Seigneurs , Capitaines ^ gens
<i'armes auec elle fur les châps,unt
pour garder les Tournelles ainfi
vaillamment conquifes, corne pour
Içduoii fi les Anglois du cofté de S.
Laurensfandroient point ,voulans
fècourir ou t^enger leurs c5pagnoi>s
mais i's n'en auoient nul vouloir
ainçois le lentemain matin iourde
Dimâche,& fepiierme iour deMav,
Geiuy meime an , mil quatre cens
vmgt neuf.defemparerfntler.r da-
fi:ille,& fi firent les Anglois le fainct
Pouair &:d'ailleuLs ,& leaans leur
fiege remirent en bataille. Pour-
quoy la Pucelle , les Marefchaux de
iainéle Seuere S^ de Rays ,le Sei-
gneur de Grauille,le Baron de Cou-
4ouces,Meffife Heurent d'illiers , le
SeJgneuTdtCoiTaze,le Seigneur de
Saindes Trailies , la Hire , Alaia
Gv:nn,îarïiet JuTilloy , Se pliifieurs
autres vaillants gens de i^ucrre d' ci -
toyens faillirent hors d'Orléans en
grand pui[ïânce5& Te mirent & ren-
gerent deuant eux en bataille ordo-
nee. Et en tel point furent très près
Tvn de l'autre jl'efpacedVne heure
entière fans eu:< toucher. Ce que
lès Françoi: lonfFnrenttref-cnuis ,
obtemperans au vouloir delà Pu-
cellc,qui leur comrwanda Se deffen-
ditdé.s le commencement, que pour
ramoiir &c honneur du Sa in6t Di-
manche ne commençallentpoint la
bataille, ae n'airaihilles Anglois :
Mais que Ci les Anglois les alTail
loient qu'ils fe dtiîendi{rentfort&: Lf fie-
hardiment, & qu'ils n'euiîent nulle ^^^^' Or
paour ,&: qu'ils feroiet les maiftre-s ^^^^^
L'heure paiîee le mirent les Anglois ^i^y^dc'^
à chemin , & s en allèrent bien ran- pt^is le
gez & ordonnez dedans Meung fur 12. d'O^
Loire , & leuerent &. laifTerent le Bobre
fiege , qu'ils auoient tenu deuant /«y^»'-
Oileans depuis lé douzieim-e iour<<«^«/c-
:d'0£tobre , mil quatre cens vingt ^^V/wff
-huidtjiufques a ceftuy leur. Tou- May,
'Ètrge des An^Jois
te<fofsnes'en arerencils,ne n'em-
portèrent fanuement toutes leurs
îD'agues: car aucuns delâr^arnifon
de la cit^ les pourruyui|:ent,& frap-
pèrent iur la quelle de leur armée
pardiuersalïciucs : tellement qu'ils
gaignerentlur eux plufîeurs bom-
ba raei 5 gros canons , arcs , arbale^
Etes & autre artillerie. Et celuy
mefme iour auoit vn Auguftin An-
glois cofeiFeur du Seigneur de Tal-
bot , &i qui pour luy gouuern oit vn
iien prilonnier François moult vail-
lant hommes d'arnaes , nommé le
iBourg de B tr , qui eftoit enferré des
pieds. Et pareillement le menoit
après Ifîs autres Anglois par vdelTous
les bras j&io lit le pas , obftantcc
qu'il ne pouuoit aller autrement
^pourles fers : Lequel voyant qu'ils
djemoiïroientforr derrière , &con-
;gnoiffint , comme (ubnl en faidde
guerre,que-ies Anglois s'en allojent
JÊins retour , conroignit par force
celuy Auguftm à le porter (ur (es ef-
paulesiulques dedans Ofrleans : &
ainiî efchappa fa rançon ,6^ iî fut
:fçea par l'Auguftin beaucoup de k
conueiiuiS des aduerlaicef : carile-
deuant Orléans,
floit fort fai-nilier de Talbot- * D'an-
tre parc rentrèrent à grand loye de-
dans Orléans la i-'nceiie &les autres
Seigneurs & 2{tns d armes.en la très
grande exultation Je tout le Clergé
& peuple qui tous enfemble rendi-
rent hun.bles grâces à noftre Sei-
gneur, & louanges tref^merite' s ,
pour les très grands fecours èc vi-
doires qu'il ieurauoit données de
enuoyees contre les Anglois^anciés
ennemis de ce Royaume. Et quand
vint après midy , M jiîîre Fleurent
d'Illiers print congé des Seigneurs
•'& Capitaines , & autres gens d'arô-
mes,cJc auffi des Bourgeois de la vil*
Le, & auecques Tes ^.tns de guerre
-par luv la amenez,s'en retourna de-
dairS Chafteaudun , dont il eftoie
Cap:taine,repottant grand pris , los
^ renommée des vaillanis faids
d'armes par luy Se Tes gens faiéts CH
^ia drfFence &: fecours d'Orléans. Et
le lendemains en partit pareiliemec
la Pucele,&' auec elle le Seigneur de
iRaysjle JB.iro de Coulouces,& plu-
fleurs autres Cheualiers , Efcuyers,,
i& s*en alla deuers le Roy 1 uy porter
Jiouuelles delà noble be£ogiie>aaiE
Stege ^es Angleis
pcnxle fciiie meure tur les ch^ps,a-
iiii d'cftre courôiié & facré a Reims
ainfî que noftte Seigneur luy auoic
commandé. M aisauaiitprint con-
gé de ceux d'Oilewins : qui tous plo-
roient de loye , & moult humble -
ment la remercioient & s'ofïi-oient
€ux & leurs biens à elle ôc fa volon-
té ,'dont elle lc5 remercia très beni-
nicnement , Ôc cntiepruit à faite
fonvoyaae. Car elle auoitfaiâ: &
accomply le premier ,quicftoitle-
lier le iiege d'Orléans. Durant le-
quel y furent fai6ts plufieuri beaux
faiCÎs d'armes^elcarmouches, adaus
& ciouuez autres innumeiables en-
gins 5 nouuelletez Ôc fubtilitez de
guer. e , & plus qae long temps pa-
rauant n'auoix elié faiddeuant nul-
le autre eue , ville ne chafte au de ce
Royaume , comme difoient toutes
gens en cecognoiiîaiis , tant Fran-
çois comme Ànglois , 6c qui auoiêt
efté prefens à Wshiire 6crrouuer,
Cekiy me(meioi'c,& le lendemain
aufîi , firent très-belles & fclenr^^l-
Icsproceflîons lesgensde l'Eglife ,
SeigiieurSjCapitaines.gens d'armes
Bourgeois eftans demourans dedas
Orléans»
deuant Orléans.
Or]eans,& viiîtereiu le.s EglifecparL^ iotéf
moule grand' deuodon. Et k h de Ucie^
-vérité combien que les Bourgeois liarace
nevoufiirentau comniencement& d'Orle^'
-deuaptque le fiege fuft affis fouf- ans &"
frir entrer nulles gens de guerre de- le Un-
dans la cité , doubtans qu ils ne \tsdemam
voufiiTent piller ou maiftrifer trop fe firent
fort,toutesfois en laifTerentiîsspres frocef^
entrer tant qu*il y en vouloir venir, fios.^qui
depuis auils ^ogneurent qu ils depuis
n'entendôient qu*a leurdefFenfè;,& leda
fc maintenoient tant \ ^i^ljmmcnt temps fe
contre leurennemis,& fi eftoieiit/of r© i-
tref^vnis pour dcffendre lacicé-^ ô: tintt€\U
parce les departoient entre eux , en §. de
leurs hoftels, Se les nournflbient de M^y,
tels biens que Dieu leur donnoit ,
aufli familieremetGomme s'ils euf-
fenr eftc leurs propres rnfans.
Peu de têps après le Baftard d'Or-
léans , le Marefchal de Sain6te Sé-
vère, le Seigneur de-Grauille , le
Seigneur de Courraze, Poton , de
Saindtes-Trailles , & plufieurs au-
tres Cheuaiiers , Efcuyers , 5c gens
•deguerre,dontilyauoitpartiepor-
tansguifarmesjla venusde Bour-,
ges , Tours , Angers , Blois , & Sifi-^
M
très Donnes villes de œ Royaume,
fepaiciienc d'Odeans , &: allerenc
deuant largeau , où ils firent plu-
fieursefcarmouches , qui durèrent
plus de trois heures , pour veoir s'ils
le pourroienc afîîeger. Lefquels
(CGgneurrnc qu'ils n'y pourroient
encores rien gaigner , pour i'eaue
quieftoit haute , qm feniphfloit les
folîez Et parce s'en retournèrent
fcHmemenc : Mais 'es Ang^ois y fu--
rent fort dommage z, car vn vail-
lant Cheualieid'Ângletere, appel-
lé Meiîîre Henry Biiet,lors Capi-
taine de celle ville , y fut lué , dont
ils firent grand deuil.
Lors que celles efcarmouches fe
faifoientîfeift: tant la Pucelle qu'elle
vint vers le Roy : deuant lequel, (I
toft qu elle le vit ^ elle s'agenoilla
moult doucement, & en rébraifant
parlesianibes,lu>^ dift Gentil Datil-
phin 5 venez prendre voitte facre à
Jlhcims lefuisfcrt sguiilonnee que
vous yallieZjSc lie fa.tes doubre que
-Cehe Cité receiirez voftredingne
facre. AlaquelleJe Roy frift moult
■gfand chère , Se Ci firent tous ceux
4& h Cour ^ confîdctans l'honne-
cleuant Orîea/^s.
fte vie d*elle , ôc les gcHiids faids 8c
merueilles d'armes faids par/!a cou»
dinde. Pourqu^y toft après man -
dii leRoylesSeigneuis- Chefode
guerre, Capitaines /& autres fa*
gQS de f-x Cour : & tint plaideurs
confeiîs à Tours , pour fçauoir qu'il
cftoit de taire touchant la requefte
df la Pucelle , qui requeroit tant af-
fedueufemenc &:inll:amment, qu'il
s'en tiraft à Rheitvs, &" qu'ily feroit
iâcré. Surquoy furent diuerfes opi-
nions , car les vns confeilloient
qu'on ailaft auant en Norniandie,
& les autres qu on tendift à prendre
ainçois aucunes places principales >^
eftans fur la riuiere de Loire. En
£n le Roy & trois ou quatre de fes
plus priucz Princes s'eftoient tirez
à part , deuiiaiis entre eux en grand
fecret , qu'il feroit bon , à fin d eftce
plus fàurs , de fçauoir de la Pucelle
ce que la voix luy dsloit , &c cornent
elle les alleuroic ainil fermement.
Mais ils doubtoicni luy en enqué-
rir la vérité , de paour qu'elle n'en
fuft mal contente :ce qu'elle con-
gneutp^r grâce diuine , pourquoy
elle vim deucEs eux , & dift au Roy
Siège â es ^nz^cii
Fnnomde D^eu jit: !{jayque voirs
peniez Se voulez dire de la voix que
Tay oye ^ touchans voftre Sacre , &
îe vous dvray. le me fuis nus en or^ii-
fon en ma manicre accouilumee.,
îne complaignois de cequ'on ne
ttie vouloir pas croire d? ce queie
difoye. Etlanlavoixined il FiUe
va vâ,vâ:Ie(crayent©nayde, va.
Et quand celle voix me vient , ie
Ans tant refîoiiye que merueilles.
JEt en diQint cet paroiles leuoit les-
yeux veis leCieljCnmcnftranc ligne
de grand exultation. Cts thofes
»ir.fî oyeSîfutde r.echefle Roy bien
iîoyciiXj*«<: parce coclud qu'il la croi-
4:oit 5 èc qu'il irait à Rheims. Mais
toutesfdis feroit auantprendreau-
cuncs places eftans fur Loire. Et
pendâfitletcn»p*qa on metrroit à
le« prendte , aiîcinbleroit grande
yuïfTance des Princes &'. Seigneurs ,
^enc de guerre &autreî a luy obcif-
lans. Pourquoy ilfift fon Lieute-
ûaut gênerai lean , D uc d' Alen ço n ,
fiouuellement c'eliuré d'Angle ter-
5:e,ou »1 auoit eftc prifonnier depuis
ta bataille de ycrneuil iniques alors
QU'ilciiefloit faiUy, baïUaiu partie
d€U4nt Orlcans,
ctefa rançon , & pleiges & oda^e*,
poui le demeurant , lefquels il ac-*
quitta depuis en briefj&poiirce fai-
re en vendit partie de fa terre jten--
danten recouurer d'autre en aydanc
èc recourant le Roy fon fouueraia
Seigneur. Qui pour» ce faire luy baiU
la grand nombre de ^ensd'ar tues &
artillerie, &: mift en fa compagnie la
Pucelle,luy commandant expreffe-
ment qu'il vfaft & feift entièrement
par le confeil d elle.Et il le feift ain-
fi , comme celuy qui moût pienoit
deplaifiràlavoir en fa compagnie,
& fi fâifoient les gens d'armes , &
anffi ceux du peuple , k tenans tous
& reputans eftre enuoyé de noftre
Seigneur , & (i eftoit elle. Parquoy
le Duc d'Alençon & elle & leura^
gens d'armes prindrcnt congé du
Roy,& fe mirent far les champs,re-
nans belle ordonnance- Et firent
tant qu'en tel eftat entrèrent peu de
temps après dedans Orléans , où ils
furent receus à très-grande ioyede
tous les citoyens,&fur tous les au--
très la Pucelle , de laquelle veoir ut
fe pouuoient faouler»
Apres que le Duc d'AlençoaJa
H iii
Sie^e des Angloà
Fucelle,le Comte de Vendorme , îe
Baftard d*0 rleaiis , le Marefchal de
Sainde Seuere , la Hire , Meffire
Fleurent d*llliers, ïameîdeTilloy,
& vil vaillant gentil- homme déf-
lore forî renommé, appelle Tudual
de Carmoifen , dit le boiugois,de la
nation de Bretaigne jauec plufieurs
autres gens de guerre,eurensvn pea
efté dedans Orléans, ils s'en partir êc
îe Saniedy onziefme lourde luin,
faifans cous enuiron hui6t mil com-
battans , tât à chenal commeà pied:
dont aucuns portoient guiCarmesl,
hacheSjarb leil:res & autres maillets
de plomb .Ht faifans portera mener
allez grand' artillerie, s*en allèrent
ç^'^^^^^niettrele fiegedeuatlaVilledelaï-
j^j^^^^j^geau tenant le party Anglois: en la-
* Y quelle eftoient Meiîire G liHaume
. r^ delà Poulie, Comte de SufFort , Se
\ rj^' McflîreteanMeffire Alexandre de
™ r ^ 1^ Poulie Ces frères, & auecques eux
/ - «le iix a^iept cens combattans An-
- -" glois j garnis de canons & autre ar-
tillerie , bien vaillans en guerre ,6c
auffi le mondrerent ils bien aux af-
fauts & efcarmouches, qui là furent
fai£ls durant ccluy iîege : lequel
dêuant Orléans.
fut à demy leué par l *s erpoiiueiita-
bles parolles d'aucuns , q'ii diioicnc
qu'on le deuoic encre lailfer , ôc
aller a l encontre de Mcfîlre /eaa
Fafcotj&autreschefsdu parti con-
traire venans de- Paris , ôc ame-
nans viùres & artillerie auec bien
deux mil combattans Anglois ,
voulans leuer le fiege , ou du moi ns
auitailier & donner fecours à celle
ville de largeau. Et de faidt s'en de -
partirent plufîeurs,iSc Ci eu lient fciidl
tous les autres , fe n'euft eité la Pa-
celle& aucuns felgneurs & Capic.^i-
nes, qui par belles parolles les firent
demourer & rappeller les autres :
tellement que leiî^gefatraffis eiiyii
moment , ôc commencerêt à elcar ^
moucher contre ceux de b ville, qui
ietterent merueilleu emêcdecanos
ôc autre trait, dont ils bîecerent plu-
fîeurs François , ôc encre les autres
fut par le coup de l'vn de leurs ven^»
glaires oftée la telle à vn genal-ho-
me i'Aniou , qui s'eftoit mis enuif o
laplace,dantle Dacd'Alençon par
raduectilîement delaPucelle , luy
remonftranc cp' il y eftoit en péril
Sk^e des Anglots
3'eftoît tiré arrière tant foubdaine*
ment qu'il n'en eftoit pas encoies à;
deux toiles loing. Tout au long de
cekiy iour,ôc la nuicl enfuyuant iec-
îerent les bombardes & canons des
François contre la ville de largeau:
lellement qu elle fut fort batuc Car
à trois coups dd'vne des bombar-
des d'Oî leans^diîe Bergerie ou ber-
gère.firsntcheoiria plus grofle tousr
qui y fut. Pourquoy le lendemain,
qui fut Dimanciîe douzieime iou»
de luin remirent les gens de guer-
re François dedans lesfolïez à tout
cfchelles & autres chofes neccflai'-
les à faire aflàut, & faillirent mer-
ueillçurement ccux de dedans >! ef-
<!|uels fc dwf&ndirent grand pièce-
moult vertueufement. Et par efpçw
ciai auoitfur les murs Tvn deux,qui
cfloit moult grand & gros ,&armé
de toutes pièces , portant fur la tefte
Yn baiïinet , lequel s'abandonnoit
ires-fort & jettoit merueilbufe-
ment grofTes pierres defez, & aba-
îoit continuellement efchtlles &
hommes eltans delîus.Ge que mon-
tra le Duc d'Alençon a maiftte
îeaji le Couleuiinier , à fin qu'il ^*
deuant Orléans^
dreffifl: vers lay U co aleurrtîe. Du
coup de l iqiieie il frappa par la p(5i-
^cine l'Aiigiois , qui Ci fort fe mv^n-
ftroic a deicouaerc , Ôc le tresbuciia
tout more dedans la ville, D'aïuue
parc durant celuy allanit delceiiiic
la Pucelle à tout Ton Eftandart de-
dans le folié , &: on lieu où fe failoic
la plus afpre refiftance , 5c alla tant
près du raarqu'vn Aaglois luy ietta
vne grolFe pierre defez far la teile,
ôc Tattaignii tant qu'il lacontrain-
gnit à foy ieoir à terre. Combien
que la pierre fud de caillot très-
dur , toutes fois elle s'efmia par pie-
ces (ans faire gueres de mal à la Pu-
celle. Laquelle r<? releaa toutincon-
tinent , monftrac coulage vertueux,
& enhorta lors fes gens de plus fort,
leur d.ianc , qu'ils n'euiTent nulle
doabte : car les Anglois n^'a noient
plus nul pouuoir d'eux défendre
contreeux,enqiioy elle leur dift vé-
rité. Car incoicinent après ces pa-
ïolles les François en eftans tous siP
feurez iep.nndrent à monter par (îP/^yj^
grand hardie lïe contre les mms .Lvgea^.
qu'ils entrèrent dedans ia ville, d^h^ar af-
pnndrenc d'aflauk. /4;^>>
H V
Siège dîs Anglois,
Quand le Comte de Sufïort $c Tes
deux frères , & plafieurs autres Sei-
gneurs d'Angleterre virent qu'ils
ne pouuoient plus defl&ndre les
murs, As feîetirerent furie Pont:
mais en y eux retirant, fuctué Mef-
ftre Alexandre frère d'iceUiy Com-
te , & auflî fut toft après iccluy
Pont rendu par les Anglois, le con-
gnoilïàns eftce trop foible pour
senir , ^&eux voyans cûrefurj^rins ,
pîufieurs vaillans gens de guerre
pourfuiuirentles Ariglois: & paref-
peciai auoit vn gentil hommeFian-
cois nommé Guillaume Regnaulr >
tèiidantmoult à prendre le Comte
deSt\fFort,quiluy demanda s'il e-
ftoît gentil homme , auquel il ref-
pondic qu'ouy : Se de rechef, s'il e -
floit cheualien&ildifl que non : Ôc
lorsceluy comce le feiUCheuaher
& fe rendit à luy.Et femblablement
y furent prins & faidls prifonniers
Meffire Tean de la Poulie (on frè-
re, 6c placeurs autres Seigneurs Se
gens de guerre : dont aucuns furent
leluy foir menez pnfonniers par
«anè Se de nuiâ: dedans Oileans
pour doubte qu on ne les tuail> car
dcH^iitt Orleuns,
plafieurs ancres far eut tuez en che-
min pour vn âebat qui fourdic en-
tre aucune Frmçois pour U p icc des
prifoiiniers Et aii regard de la ville
de ïargeau , ^meimes l'Eglife où ^-iM/^
on aiîoit retraid foifon de biens, "^^''^^
tout fat pillé. Celle meime nuift •*'* ***
s'en retournèrent aufîî le Dicd'A-*^^^ ^"
lençoti<5cIa Pucelle auec placeurs ^^^^>^f^
Seig. leurs Se gens d'armes en la cité -^«^^
d'Orléans : là ou ils farenc receuz ^'■^•'"f^
à très grand ioye. El delà firent Z*'^*^^»
fçauoir au Roy la prdedelargeiu,
& comment l'aiTault auoit bien
d'iré qaacre heures , durant lefq lel-
les V furent faivSts moult de beaux
fai£ts d armes. Ecy eut de quatre
à cinq rens^nglois tuez: fans les
prifonniers, quie^l^ent degraid
renom tait en noblelîe qu'en faidls
de gnerre.
Le Duc d'Aleiiçon &la Pucelîe
fèiournans aucun peu de temps a -
pires ceileprinfe dedans Orléans, oa
^. auoit ja de fix à ieptmil combat -
tans,yvindrent pour renforcée l'ar-
mée, plufi^urs Seigneurs, Cheua^
liers 5 Efcuiers , Capitaines & vaiU
Uns. hommes d armes : & entre les
H- Y]
^iege des AngîUs,
autres le Seigneur de la. Val ,& îe
Seigneur de Lohiac fon frere,lc Sei-
gneur de Chauigny de Berry,le fei-
gnent de la Tour d'Auuergne , le
Tidame de Chartres. Et enuiroa
ces iours s'en vint aufïî le Roy à
Suilly far Loire. Et à la vérité moule
croifFoit fon armée : car de iouren
ïour y arriuoient gens de toutes
parts du Royaume, aluy obeillans.
Et lors le Duc d* Al^nçon comme
Lieutenant gênerai de Tarmee du
Roy,accompagné de la Pucelle , de^
Meflîre Loys de Bourbon , Comte
àç. Vendofme , & auuçs Seigneurs,
Capitaines&r gens d'armes en grand
nombrCjtant à^ed qu' à cheual , (e
partit d'Orléans atout grand quan-
tité de viures 3.char!°oy& artillerie ,
'^ont de le Mercredy quinziefme iour d'ice-
Meung liiy mois de îuin , pour aller mettre
Inr LoïAq iiege deuant Baugcncy,& en leur
reqiii à voye ^^iîTùllirent le pont de Meung
ejié lui- fuc Loire. Combien que les Anglois-
né , c;?* reu(ïent fortifié & fort garny de
nefl vaillans gens , qui le cuiderenc bien
four k deflFendre. Mais nonobftant îeur
iour^ defî^nce , fat pris de plain alTvjlt »
d'huyen fans gucres arrêter. Delà cnttetej:
deuant Orléans,
ftans leur ordonnance fe partirentîe-
îendemain bien niatin,&tircnt tant
qu'ils arriuerenc deuant la ville de-
Baugency,& entrèrent de.dans,par-
ce que les AngloisTauGienc defem-
pareCjSc s'eftoicnt retirez ou cha^
fteau , Ôc fur. le Pont qu'ils auoient
fortifié contce eux. Combien qu'ils
ne fe logèrent pas à leur ayfe du
tout. Car aucuns des Anglois s e-
Soient cmbufchezrfecrcttemet de-
dans aucunes maifons &c mafures
de la viile,dont ils faillirent fondai*-
netnentfurles François, ain(î qu'ils
fe logeoient , Se leur liurerent très-
forte e(carmouche : durant laquelle
eut plufieurs tuez (ScbleiT^z d'vne
part &: d'autre. Nonobftant qu*en
lin furent les Anglois contrai nds-
d'eux recirer furie Pont Se ou Cha-
meau ,q;ie les Franco i:; affiegerent
du cofté deuers la Beauire,ôc aiTorti-
rent bombardes & canons. Aceluy
fiegearriui Actus, Comte de Riche-
mont , Conneltable deFrance , Se
frère du Ouc deBretaigne : auec-
ques lequel eftoit lacques de Di-
gnan,5eigneur de Beau nîanoir/ft-
iQ d\\ Seig.n€ur de Chafteau bilans.
S'ieiedes^niHois
Et là pria celay Conneftable à Ta
Pucelle ,& fîient auHî pour amour
de lijy les autres Seigneurs qu'elle
voulfift faire fa paix enuers le Rov,
& elle luy o6fcroya,moiennant qu'il
iurafl: deuant elle & les Seigneurs
quM feruiroittoudours loyaurnenc
le Roy : EtmefvnemenC/Voului bu-
tre la Pucelle , queleUucd'Alen*-
eo a & les autres grands Seigneurs,
s'en obligeaireuc,6<: baillallent leurs
feellez : ce qu'ils firent & p^r ce
moyen demouraie Conneftable ou
fîegeauecques les autres Seigneurs.
Lefqaels coclurent qu'ils mettreiêc
partie de leurs gens deuersSauloi-
gne,afin que les Auglois feulent af-
lierez de toutes pars. Mais le Bailly
d'fiureuxjchef des affiegez, feift re -
quérir à la Pucelleparlerrjétde trai-
âé,qu'6 luy accorda. En iiu duquel ,
quifucenuiron mi nuit de la nuit de
eeiuy ioar y fut odlroyé que (es An-
gloisrendans lechilèel *3i le Pont,
s'en pourroient aller le lendemain
Remmener leurs Chenaux &: har-
nois,auecques aucnnsdeleurs biens
meubles , dont la valleur de chacun
ne montaft point plus d'vu march
cleuam Orleanr.
«f argent. Parmy ceauflî qu'ils iiire-
reac qu'ils ne s'armeroienc que dix
iours ne fulFenc pafTez» Et fur ces
conditions s'qii allèrent celuy jour
delendemainjquîfutdixhuidiefnie'
iour de luin yôcfe mirent dedans
Meung , de les François entrèrent
dedans le Chafteau & le renforcè-
rent de gens pour le garder. D'au-
tre-part , Se la nuiâ: mefme que l.v
compofition de rendre le Chafteau
& le Pont deBaugency le faifoic ^
vindrent les Seigneurs de Talbot Se
d'Efcalles , Meffire Jean Fafcot ,
qui fçacbans la prinfe de la Ville de-
ïargc^au auoiéc lailîé à E (lampes les
viures& artillerie ^ que pourlafe-
couriramenoiêcde Parisjôc s'en ef-
toîét venuz agrâd hafte,têdant auec
les autres iecourir Baugency. Eç»,
cuiderét faire delailfer le (lege: mais
ils ne peurent y entrer : combien
qu'iU fcuflfent quarre mil combat-
tans. C^r ils trouuereni \qs Fran-
çois- ea telle ordonnance , qu'i-ls
delaill reat leur entreprinre,& s'en-
retournerent au Pont de M^ung ^
Se l'aflaillirent moult afprement*
Mais meilier leur fut de tout laiC
Stege des ^nglois^
fer Se entrer de.-lans la ville , poisr
rauawt-gârde des François:qm vint
très haftiuemenc après la prinfede
Baugency,celuy îout au matin,& fe-
vouloir frapper fur eux. Parquoy
celuy mefme iour delemparerent
du tout celle ville de Meung , <3<:fe"
mirent à chemin fur les chanip.s en
bçlle ordonnance, voulans aller à
îenville Et lors,qaanJ le Duc d'A-^
iençon,ôcles autres feigneurs Fran-
çois, qui venoient après leur auant-
garde,le fceurent , iU fe hafterenc le-
plus qu'ils peureut , auecques leur
armée , tenant touiîours belle or-
don nâce, tant que les. Anglois n'eu-
rent loifir d'aller lufquesàlen villCa,
village en BeaulFe nommé Pathay,
Et parce que la Pucelle & plu*
fleurs Seigneurs nevouloient pas
Que la grolfe bataille fud ollee ds:
fo '
fon nas : ils efleurent la H ire , Po-
ton , îamet deTilloy , Melîîre Am-
broife de Loré, Thibault deTetmes
ôc autres vaîUanshommesd'arnies
à cheual , tant des gens du Seigneur
de Beau manoir que d'auties,qni fe
mîrentenleur compagnie, ^bail-
lèrent charge d'aller courir & eicar-
I
ùtHnt Orléans.
moucher deuantles Anglois ^poor
les retenir & gcirder d'eux reiraire
en lieufortjCequ'ils firent- Et outre
plus : car \H fe frappèrent dedans
eux die telle hardiefîe , combien
qu'ils ne fullènt que de quatorze à-
quinze cens combatcans,qni les mi-^
rentà defaroy & derconfiture,non-
obftant qu'ils etloicntpiusdequa- Beftite
tve mil combattans. Defquels de- ic^^n^
mourerent morts fur la place , eniu- oUi$^
son deux mil Srdeux cenç,tanc An- L^^ ^^
glois que faux François,^ les autres huant
fe mirent à fiiir , pour eux fauuer de \en-
vers len-ville : là ©û les gens delà ytHefer
ville leur fermèrent les portes, par mentics-
quoyleur conuint fiiir , ailleurs , à /,i,y/^j.
Fàduenture. Et parce en y eut de- aux a^
puis plufîeurs tuez ôc prias , & mef Jgjr.^
mement pour la groife bataille, qui
s'eftoitjointlurladefconlirure, a-
uec les premiers coui-eucs. A celle
iournée gaigneient moult les Fran-
çois: car le Seigneur de Tallebot. Le Sfs**
Seigneur d'Elcal les , Mefîîre Ra-g»e»)5
mefton& vn autre Capitaine, ap- Avglots.
pelle Hongnefort, y furent prins a- f>ym^
ucc plufîeurs, autres Seigneurs & pyt/ori-]
^àillans homraes d'Angleterre. Et nie/s*
siège des An^lois
J^avitre parc n'y perduêt paJ ceux Je
ïenuilîe: à plafieurs delqaels auoiet
moult des À nglois baillé en gardela
plus parc de leur argeiicjoi s qu'il&y
eftoient paifez^pour cuidetaller fe-
courir Baugency. Ce iour mernie fe
rendirent au Roy ^ a fes gens,ceux
de Ienuille,& fi feift auiîî vn gentil-
homme^Lieutenât du Capitaine, &
mift dedans la grolfe tour les Fran-
çois, aufquels feift ferment d'eftre
bon & loyal depuis lors en auanc
enuers le Roy,poui It renom d'icel-
le defconficure , dont sfchapperent
plufieursparfuitte, &enrre autres
Melîîre lean Fafcotjqui fe fàuua de-
dans Corbueil j furet tant cfpouuâ-
tez les gens dçs garnifaiis Anglef-
ches,efl:ans aupays de Beauile, com-
me Mont- pipeaUjSaindSigifmont
& autres places fortes & forciHees ,
q:nk y bouterêtle feu , & sqw fui
rent haftiuement.Et par le contrau*e
creuc le cceur aux François, qui d^
X outcs parts s'allînibleient à Or-
léans , cuidansque le Royydeuft
venir, pour ordonner le voyage de
Ton Sacre: ce qu'w ne feiftjdont ceux
de la Cité quii'auoient faid tendre
(
déuant Orléans,
6rparer,en farenc mal contens^non
coiiiiderans les affaires du Roy, qui
pour conclurre defon eftat fe teiioit
à Sully fur Loire Et parce y allèrent
le Duc d'Alençon , & cous les Sei-
gneurs & gens de guerre , qui a-
uoient efté à laiournee de Patbay :
& de l'a s'eftoient retirez à Ocleans
Ec par efpecial la Pucelle , laquelle
luy parla du Ç.Qï\iïQ9ia}o\Q > en luy
renionftrant le bon vouloir qu'il
demontlroit auoir à luv , & les
nobles Seigneurs 6c vailians gens
de guerre , dont il luy ameaoic bien
quinze cens combatcans :luy pria
qu'il luy vouHll pardonner Ton mal
talent. Ce ;que le Roy feill à la
îequefte d'elle, combien que pour
l'amour du Seigneur de la Tri-i
mouille, qui auoic la plusgrand' au-
6toritéencour luy, ne voulut fouf--
fcir qu'il ietrouuall auecques luy
ou voyage de Ton Çacre : donc la
Pucelle fat tres-defplaifanre , &C
il furent plulieurs.grands SeigneuL's
Capitaines 5c autres gens de con-*
feil > cognoilîans qu'il en enuoyoiti
beaucoup de gens de bien &: de
vaiilaiis kommes. Mais toutes.-^
^t^ge des AniVok
"LsSci fois n'en ofoient parler, parce quMs
gtieurcie voy oient que le R oy faifoit du tout
U Tn~ en tout ce qu'il plaifoità ceUiy Sei-
moille gneurdelaTnmouille, pour plaire-
^ouHer- auquel ne voulut foutîrîTx^ue le
Tîoit /fConneftablevintdeuersluy l-'our-
]^oj, quoy il penfa empLoier autre parc
Tes gen s de guerre , qui eftoient foa
defiransdeTuiuir les armes. Se vou-
lut aller afïîcget Marchefnoir , qui
eft entre Bloys & Orléans. Mais^^
quand les Anglois de Bourgoignons-
yeftans en garnifon cnfurentad-'
îiertis , ils enuoyerent par fauf con-
(duit aucuns d'eux deuers le Duc
d'Alençon , qui traidba pour le R oy-
auecques eux , & leur donna efpace
de dix iours pour emporter leurs:
biens, ô<:fifttanr qiviîs promiienc
d'eûre bons & loyaux Frânçoys, &
de mettre la place en la main du^
R©y , dont ils baillèrent hoftages „
pour plus grand' feureié. Et pour ce
laire,& ce moyennant 5 leur deuoit
le Roy pardonner toutes ofFences.
Apres lequel, tratdbé fut par le Duc
d'Aleoçon mandé au Conneftable
qu'jlne proccdaft plus auant,& auf-
£ iie feift il. Mais les traiitres fe par-
âeuant Orléans,
iiircrentCar quand ils fçcnrent que
le Conntrtabie pour la doabte du-
quel aiioient faict cetraiclé fede-
p:<rcit, ils firent tan.t durant le tecme
4;"dixioiirs qu'ils prindrêt parcau-^
celles aucuns ^Ics gens. du Duc d'A-
ieîiçon,& les menèrent prifonniers
dcfdans leur placç de Marchefnoirrà
iîri qu'ils peu (Tcntr'âuoir leurs ho-
ilages,(?c parce ne la rendirent: naais
la tindrent comme deuant.
Le Dîniaoïche après lafeile S Tean
Baptifte,celuy naelme an ^m il quatre
cens vingt neuf , fucrenduBonny
.àMefCre Loys de Culan , Admirai
de Francejquireftoit sUc afficger à
tout grands gens , pari'ordonaance
^du R.oy , lequel aaou enuoyé qacî- Marie
rir la Roy ne Marie (a femme , Hlle p^n^ ^^
-de feu Loys Roy de Secile > fécond r^^ ^
de ce nom: parce qreplufîeurs e- d^^ ^-^
iftoienc d'opinion qunl l'^n^enaft <^^^^^^^^
couronnerauec luy à Reims. Et peu r^^^^"^
de ioars après luy fut amenée à ^^ -n
*G- e^îja où il dnt plufieurs confeils , Q^j^yles
pour conclure Li manicre àlay plus r^^^^pC
coaenable à tenir ou voyage de fon
/acre. En la fin defquels confeils fut
.concludqqcle Roy reauoyroic Le
s if ge des An^ols,
Royne à Bourges : & que fansaf-
fieger Cofne & la Chanté fur Lou
re-qu'aucuiisconfeilloieiu à pren-
dre par forcejâuaiitfon paitemét^il
fe rrjertroit en chemin :ce qui fat
Êjid.Car la Royneramenee à Bour-
ges , prini le Roy fa voye vers
Reii-ns^&fe depanit dt Gien le iour
Saind Pierre ^ en ctluy mois de
ïuin , accompagne de kPucelle ,
du Duc d'Alen^on ,du Comccde
Cleriront,depuis Duc de Bouibon,
du Comte de Vêdofmejdu fe^gneur
deLauahduComtede Bouloigne ,
du B-ilbrd d'Orleas , du leigneur de
Loh:ac, des MareichauxdeSre.Se-
uere& deRays de radmiral de Ca-
Ian,&: dts 5^eigneursdeTùouars,de
Sully , de Chaumonc fur Loire , de
PriédeChaiuignyj&dtflaTrimoil-
le , de la Hire , de Poton , de la^
ïTîel du Tîîloy , did: Bourgois , & de
^luiieurs autres Seigneurs, nobles ,
vailhns Capitaines &c Geiuils-
honnmes , auecquesenuiron donze
mil combatraps^tous preux j harf^.is,
vaillans & de grand courage : com-
me par auanc , (3^ lois , & auiu de.-
puis monflrerent valeurs Eiidls &
^euant Orléans,
▼aillans entrepnfcs : ôc par efpe-
cial en ceftuy voyage. Durant le- -
quel paiTereat en yallanc &c repafTe-
rent en recournantjfranchement Se
fans rien cranij^ par le pays ÔC
contrées , donties Villes , Cha-
fteaux, ponts , Se pairageseftoient
garnis d'An?,lois & Boiirgoignons.
Etpar elpecialvindrenttenanslem:
voyeprefeoterlefiege ^alTcint dé-
liant la Cité d' Auxerre, Et de fai6l
fembloità la Piicelle & à plufiears
^'eigneucs &■ Capitaine^ , qu'eîle e^
ftoîtayfccà prendre d'airault , Scy
vouloient eiTciier. Mais ceux de la
Cité donnèrent fecrettemenc deux Lf Sef^
mil Efciis au Seigneur de la Tri- gneurde
moille, afin qu'il lesgariaft.d'eftre U Tn-
afifaillis , & fi baillèrent à Toft du mouille
Roy beaucoup de viures , qui e- pour
iloienttres neceiriires.Et parcene deux
firent nulle obeilFance , dont furent mtl £/l
très mal contens les plufieurs de QusfaH-
iarmée ,& rrermement b Puc^l- tid^U'>
îe : combien que pour eux nes'eii xerre
fît autre chofe. Mais toutesfois de^ qiitlne
mouraL-RoyrroJs ioursenuiron , fut
& puis s'en partie a tout fon oft & frinsdit
^s'enaila versfaiiK^ Fioiécin, quiluy Roj?,
'Siège des Anglois,
fut ren<^u paiitble : & c^elàtira>iuf-
ques: à Troye ,laoiulfic(ommer
ceux de la até , qu'il luy fciirent
obeiifance: dontils n'en voulurent
rien faire ainç^p^rmcrent leurs
portes , Scfe prep^erentàdeffen-
dre, fe on les vouloit alTaillir.Et oul-
tre plusen faillirent dehors de cinq
àfîxcens Anglois&Bourg;oignons,
quiyeftoientengarnifon , ^virr-
drrntefcarmoucher contre l'armée
^du Roy , ainfî qu'elle arriuoit , & fe
logeât entour celle cité. Mais ils
fuient Faids reutrer tien haftiue-
ment & à grand foulle par aucun*
vaillans Capitaines & gens d'armes
de 1 armée du Royjqui le tint la ain-
il comme en fiegespar Tefpace de
cinq iours durant lefqu^ls loi ffn-
xentceux de Toft plufieurs m., lai (es
de faim. Car il yen aucirdecinq à
flx mille , qui furent près de hoiél
ioursfans manger pain. Etdefaiôî:
enfufl beaucoup morts de famine ,
fe n'euft eftél'a-bondanee des febues
qu'on auoit femees celle année par
'radmonneftement d'vn Cordelier
noméfiere Richard , qui es Aduenc
4e Noël Se deuaiit auoit prefché
par
detunt Oileaifs,
par le pays de Funce ea diaers lieux
&dn: encre auties chofes en Ton
fermon, Semez bonnes ':;ens, (emez
foifondefebues : car celiy qiiidoic
venir viendra de bi'ief. £c cane que
pour celle famine &: aaîîî parce que
Iqs Troyens ne vouloieiic faire
obeilunce, fat par aucuns confeiUé
au Roy qu'il retournaft arriere,iâns
palier outce'-condderanc que la Ciré
de Chaaions , & meffne celle de
F^heimç efloient aufll es mains des
ajiaeriaires. Mais aind que celle
chofe fe craicloit au confeil deuant
le' Roy , Ârqaeparla bouche de
maiilces "Regnaut de Chartres , Icrs ^^^
Archeuefque de Rheims , Chance- t'^'^'*^
lier de France , eufl; elle la requis à ^^^"^^
pla(îears Seigneurs & Capitaines ^l''"^'^!^'
qu'ih eu diifent leur opinion : & a ^^^^^v'
près que le plus d*eux eurent re V^^ ^^
monftré que pour la force de la Vil- ^^^^ >
îc de Troyes , & la faute d^artillcrie f ^^^^7
& d argent , eHioit homitiede le ^
tourner; Maiftre Robertie Miçon "^^^^^^^
qui eftoicbomme de grand confeil
^jrauoit autres fois eftéCheualier , •
dift en efïl*ct , requis déclarer fon
opinion^qu on en deuoit parler ex-
1
prefiément a la PuccHe , par le con-
(eil de laquelle auoit efté emprins
celuy voyage, & que par aduenture
elle y baillcrvMt bon moyen : ce
qu'aduint. Gareuxainii coucluans,
elle frapoa fort a l'huis du confeil:&
après qu'elle Fut entrée dedans , le^
Chancelier luy expola en bref mot
ou paroles , les caufesquia-ioient
meule Roy à entreprendre celuy
voyage , & celles qui le mouuoienc
àledelaiffer. Surquoyeliertfpon-
ditices-faigemcntj&diftjque fi c
Roy vouloic demeurer 5 quela Cité
de Trbycs leroit mi(e en Ton obeyf-
iancedelansdeux outroisiours, ou
pour amour ou par force. Et le
Chancelier luydift : îeanne , qui
feroit certain dedans iix iours , on
a^tendroit bien. Aquoy elle refpon-
dit de rechef , qu'elle n'en faifoit
aucutedoubte : parquoy fiucon-
clud qu'on atcendroit» tt lors elle
monta fur vncourcier , tenant vn
bâfton en fa main , & feifl: faire ton-
tes aprefteî en grand' diligence ,
pour alîailhr & faire iettcr canons ,
dont l'Êuefque & plufieucs de la
Ville fe merueillerent fort. Lef-
dettant Orléans.
quels-conlîieransqueleRoyeftoit
leur droidlarier & fouueram Sei-
gneur, 6cau(îî les faidts&eiitrepriii-
fes delà Pucelle, &: la voix qui d*el-
le couroit , qu'elle edoit enuoiee
àe Dieu: requirent parlementei.Ec
iffichors TEueCque , auecques au-;
cuns gens de bien , tant de guerre ,
comme citoyens , qui firent com-
poluion,que les gens de guerre s'en
iroient eux & leurs biens : & ceux
de la Ville auroient abjîition gé-
nérale- Et voult le Roy que les gens
d'Eglifes , qui auoient bénéfices
foubsle tiltrede Henry Roy d'An-
gleterre 5 leur demouralfent fermes
mais que feulement reprtniïenc
nouueaux tiltres dekiy. fet foubs
celles conditions le lendemain au
matin le Roy 5c laplus part des Sei-
gneurs & Capitaines moult bien
abilîez eiïtrerent en celle Cite de
T[oyes , en laqueîîe^uoic parauant
plufieurs prifonniers , queceiix de
la garmfon emmenoient par le trai-
té: Mais la Pucelle ne le yoult foufy
frir , quand vin t au partir. Et parce
les racheta le Roy, 5c en paia au^
cunement leurmaiftces^
^ Sicgc (les ^ff^hU
Celay iiieiime ^oi.crnjft le Roy
Capitaiiivrs &c aones Gffiv:R;rs de
r-^rluy en celle Cite- Et Je Jour en-
lamant padcreiit par ded^ms toa«
ceuxd€(Goarmet,qui iefoirdede-
uant cftoient demoiire^aux champs
loub^i ia gariede Mciîire Aaibroys
de Loré. Apres ie Roy s'en partit
a^jec tout foH oit par Tadmonefte-
lîieni de UPaccllc.qui moût lelia^
-ftoic ,6<:feift taat qu'il vint a Chaa-
lons ,&ycncraen tfes grand ioye:
car TEuelque ^ les bourgeois iuy
vmdrent au deuanc , &iuy firent
pleine obeidance. Pourquoy il y
iniil Capit.*ities &: officiers de par
Iuy, &i s'c partit & alla vers Rbeims,
Et paîce qu(? telle cité n'eftoit en
ff Chd- (q,^ obeilTaiice , il fe logea a quatre
Jitau lîeiy*5 près ^ vn chafteau nomrïié
dts'sep Sepiaulxjqni edai'Arclîeuerque :
f*:ulx lion? ceaxde Rheims furent fort e{^
fres «-jeus , & par efpecial les Seigneurs,
f^/;^*mî^c?Cîia(lillGn fur M.uie , & de Sa-
di>fi,rtc- uç^Ci^s , y eftans en garni(on de pnr
'^aiu a\^^ AnpjoJs & Bourgoignons : qui
i'^rche firent a fTerr» hier les citoyens, ôc leur
Hifc^ue diient , que s'ils sy ^vouloient te nir
iuig lies à hx fepmaincs qu ils leura.
cîeuant Orléans,
meneroieiu fecours. Ec depuis ,de
leur consentement mefmejs'en par-
tirent. Lesquels non eftansenco»
res gueres loing , tindrent les bour-
geois cofeil public , & par le vouloir
de tous les kabitans enuoyerentde
uers le Roy,qui leur donna route a-
bolicion, & ils luy liurerent les clefs
de la Cité. Dedans laquelle ceUiy ^^'j^^'
ioar au matin , qui eftoit Samedy , ^^^^'"^'
entra &fej 11 Ton entrée l'A rcheueC ^^^''7'
que: car depuis qu'il en auoit edé
faid Archeuefque n'y auoit encré.
Et raprefdifnee fur le foir y entra le
Roy écfon armée entièrement , là
ou eftoit leanne la Pucelle ^ qui Fat
moult regardée de tous. Et la vin-
drent aufîîRenéDucdeBar &c de
Lorrâine,frereduRoydeSecile: Ôc
aufll le Seigneur de Gommercy ^
bien accotUDagnez de gens de
guerre, eux ofFcans à fon ferai ce.
Le lendemain , qui fut Di iianche
CepziçCaiQ iour de Iuillec,cè uy mef-
me an, milquarre cens vingt-neuf,
les Seig-iears de iainéle Seuere^S:
de RaySjMarefchaulx de France , le
Seigneur de Grauille , Se le Sei-
gaeur de Gulan, Admirai de France
liii
Sfc^e des A^iglotf
furent parle Roy félon la couftume
Zeî\jy ancienne eniioye2L à Sainâ: Remy
ênnojie pourauoir lafaindeampole. Le.-
t^aevir à quels £rent les fermensaccouftu-
S R^w^ niez j c'eft qu'ils promirent qn'iîs
LSaVi lacondairoienr & racondairoient
Xm^ole feurement : & Tapporca bien deuo-
tem#ni& folenneilement l'Abbé ,
eftanc leueftu en habit pontifical ,
ayant deiîàs luy vn riche parement
d'Or iufqnes deuant TEglife de S.
Denis. F t la vint rArcheuelque, pa-
leillement reueftu & accompagne
des chanoines^Ôc laprint&porta /le- '
dans TEglife , & la mift (ur le grand
autel de noftre Dame de Rheiras.de
nnr.r lequel vint le Roy habillé co-
rne U apparrenoir. Auquel Feift TAr-
cheuefque faire leslermensaccou-
ftumez de faire aux vrais Roysde
France,voubns receuoir le S. Sacre
Et incontinent après fut faid le
%^ %^y Roy Cheuaher par le Duc d'Alen-
fut fajt çon 5 & ce fait lefacra & couronna
theua l'Archeuefaue, gardant les iTeremo-
lier par niesi& prononçans les Oraifons,
le Duc benedidionstkexhortations conte-
gtAleft- nues* ou Pontifical fait propre à ce-
f(?». Juyraindsacre: lequel accamply ,
deuant Orlenns.
feift le Roy grand excellence du
Comte de la seigneurie de Lauâl.Et
d'autre par firent là le Duc d' Aleii-
çon &lc ComtedeClermontplu-
fieurs Gheualiers. Et après le ferai-
ce/ut!aSair:de Ampole reportée Ôc
conduire ainfi quelle auoit efté
apportée. Quand la Pucelle vit que
le Roy eftoit facré & couronné,elîe
s'agenoilla prefens tous les i^el-
gneurs deuancluy , & en l'embraf
faut par lesiambesluydîfl enplo
rant à chaudes Tarmes Gentil Roy
or efl: exécuté le plaifîr de Dieu , qui
vouloit que leuaife le {îe2,e d'Or
leans,& que vousamcnaflTeen celle
Cite ds Rheims receuoir voftre
Sâind sicre , en monftrant que
vouseftesvray Roy > & celuyau-
quet le Royaume de France doit
appartenir : <5c mo^^lt%i^ôi: grand
pitié à tous ceux qui la regar-
doient. Celuy iour ôc les deux
iours enfuiuans feiourna IcRoyi
Rheims , &: après s'en alla àSaincfc
Marconi, parle mérite duquel ob-
tindrent It^s Roysde France la grâ-
ce diuiae , dont ils garillcnt des et
croelles. Etauflîv doiucnc ils aller
Sk^e des Anghis-
iiîccntinent après leut faiiiâ; Sacre j..
ce que le Roy hft& accomplit. Et
là venufeiftfes Oraifons & ofFian-
d^s : duquel lieu s'^n vint à vue pe-
nce Ville fermée, nommée Vaiily,
en la vallée & à quatre lieues c'e
Sciiïbns. Les bourgeois de laquelle
Cité de SoifTons luv apportèrent là
^s clefs & fî firent ceux de la Giré
de Laon , aufquelsil auoitenuoyé
îts heraulx Itur requérir ouiteiture:
mais au partir de V'iiliy,s'en ;:Ha de-
•dâs Soiifbns, là où il fut receu aîrea
gand ioye de tous ceux de la Cité
quimoiiltraymoient, ^dcfiroienc
fa venue Et la luv vindrent les rre«-
loyeufes nouucUes^que Challeau-
Thierry , Crée/ en Brie , Prouins
Couiemiws & plufieurs autres Yil^
les s'eftoient remifes en Ton obeii^
fànce* Quand le Roy eut feiourné
par aucun temps en celle Cité de
iSoilfons , il s'en partit & s'en al-
la à Chafteau Thierry, & delà aPro-
uins , la ou il (e tint trois ou qaatre
iours, & ordonna fon armée en ba-
taille, & fe raid; fur les ch~amps vers
vne place didc la Motte de Mau-
gis ^attendant le Duc de Bethf<?rt,
dcuant Orléans .
qui efloit ylla de Paris: ^ palTint
par CorI: eil , arciaéa Melnn , donc
il s'eftoit parcy à tout plus J^ dix
mil coaibatLans,di[âiit qu'il le om
b^ctroit. Mais il changea propos Se
s'en retoun-iaà Paris: combien qu'il
auoic bienaucanc de gens qae le
Rey. Leqael auoic a'^CLines ^ens en
fa compagnie ,qui tanc defiroienc
retourner de la niiiere de Loire, que
pour leur complaire il auoit con-
clud le faire. Mais ceux de Br'AV ,
ou il (.Tivdoicpa^ïcr Seine,&: qui lay
auoienc ptotnis liurerrentree, mi-
rem en leur Ville grand cotnpa2;'iîe
d'Anglois & Bourgoignons, le ioic
de deuaut qu'il y deuoit palîer^dout
furent defplaiiaas les Ducs de Bir
& d'^lençon , &: les Comtes^ de
Vendorme & de Laual.auec les au-
tres Capitaines & vailkns ^ns de
guerre , conu-e le vouloir defquels
s'en vijuloitleRoy ainlî lecourner:
& leuL- opinion eftoic qu'il le mifta:.
reconquerter Je plus en pljs , veiî^
que la puiffance des Auglois ne la-
noie o(é combattre Pourquov us lé.
lire it reiouDier a cbaiteau-Thicr»
ny-, &delaaCrefpyenValoiS5 di-
quel lieu il vint lo -er Ton oft aux
champs alTez près de Dempmarciii
cil Gouelle : au deuaiic duquel ac-j
couroient les peuples François de
toutes parts , criansNoel,& chan-
tans ,TeDeumlaadaînus^ & dénotes
Antiennes, Verfets,& ReTpons ,&
faifans mcrueillcufe fcfte ,regardans
lùr tous moult la Pucelle. Laquelle
confîderantleur maintien, plouroit
moult fort, Se foy tirant à part, dift
au Gamte deDunoisien nom Dieu
vcz-cybonpeuple3cdeuots5c vou-
droye que ie morullcen ce paya ,
quand ie deuray mourir. Etceluy
Comte luy demanda lors rleanne „
fçauez^vous quand vous mourez,62:
en quellieuj Aquoy elle rerpondit >
que non : & qu'en la volonté de
èicuen eftoitidifant ouîtrc à luy
& aux autres Seigneurs. Tay ac-
compiy ce que Meilleurs m'auoicnt
commandé , qui eftoit leuer le /îege
4'Ofleans,& faire facrcr le Roy. le
voudroie qu'il luy pleuft me faire
feuenir à mon perc ôc à ma mère ,
afin que ie gardalle mes brebis Se
mon beitial , & feilïe ce que ie fou-
Jbie faire. Et ca r.eadant grâces^ à
dcuant Orléans,
noftrc Seieneur teuoit moult hum-
blement les yeux vers le Ciel. Par
leiquelles paroles qu'ils veoi?nc
eftre véritables, & la manière d'elle,
creurent tous fermement qu'elle e-
ftoit Samcte Pucelle & enuoyee de
Dieujc^fieftoit elle.
Quand le DucdeBethfort > on-
cle ^ L eutenant gênerai du Roy
Henry , <<c pour luy gouuernant les
Citez & Villes d< places, tenans fo!i
party ence Royaume, fçeutquele
Roveftoit lur les cbamps , enui-
ron Dempmartin , fe partit de Pa*
ris a tout grand nombre de gens de
guerre, ècscw vint loger vers Nue-
try , près d'iceluy Dempmartin ,
& fe mift enfon armée, qu'il or-
donna par batailles en belle ordoii-
nance & place bien auantageufe ;
ce qui fut nonce au Roy : Lequel
feift ordonner its '^Qjys pareiUe-
ment,en intention d attendre &rs-
ceuoir en bataille tes aduetfaire^ y.
ou de les aller afTaillir , sllsfemet-
toient ou eitoienttrouuezen pla-
ce pareille. Mais les Anglots ne
monftrerent aucun iemblant de
les.vQuloix ailàiliir : car parle con-
Ivj:
Siège des Anglois,
ïraireik s'eftoient mis en place fort
auantaîreure& fortifiez : comme fat
veu,apperçeu& rapportée par la Hi
le & aucuns autres railiani Capitai-
nes &gens degwerre,qui celuy lour
pourveoir leur maintien , & s'ûçf-
toit licite de les a{îaillir,leurallerent
faire grandeefcarmouche, par plu-
iieurs lieux Se diuerfesfoisjdepuis le
matin iufques à la nuid. Combien
quMn*y eut lors comme point de
dommage,tantdVn codé que d*au-
tre. Apres IcfqLtelles efçarmouches
fè retourna le Duc de Bethforc
auecfon armée dedans Paiis. Et le
Roy tira vers Crefpy en Valois 9
dont ilenuoya de fes heraulx fom-
mer ôc requeiir ceux de Corn pie-
gne , qu'ils femeitreni en fon obeiC
iaacelefqueb refpondirenç qu'ils lé
feroiiu rre'î- volontiers. Enuiron
ces iems allèrent aucuns Seigneurs
Françoisdedansla Cité de Beauuais
dont edoitEuefque Si Comte.mai-
ftr<? Pierre Cancho, fort enclin au
p:rtv «%nglois. combien qu'il fuit
Hâtif d'entour Rhcims. Mais ce no-
ohf^as^r ceux de la Cité femirent.
enlapleine obciiTanceduRoy , (i
deuam Orleattf,
toftqti'ils vireinfes heraulx portant
Tes armes, écrièrent tous en très
grand loye , viue Châties Roy de
France : chantèrent Te Demn. & fi-
rent grands efiouiflemens. Et ce
faid donnèrent congé à tous ceux
qui ne voudroiêt demourer en celle
obeilTance , & les en lailfcrent al-
ler paifiblement & emporter leurs
bisns.
Peu de iours après faillit hocs de
rechef de Paris le Duc deBeihforc
pour venir à Senlis à tout armée de
deuant , à crelie de quatre mil An-
glois 5 que fon oncle le Cardinal ^^^^^
a'x\ngleterre auoit amenée de delà ^^^ ^^
la mer ,tbubs coulear de les mener ^ /^^
contre les Boefmes heretiques-.mais ^^^^^
mentant fespromelTes ,lesmi{len ^^^^^^^
befongnes contre les François très- ^^ ^^.^
vrays Chrétiens , combien quils ^^^^^'^
eaileDC çH (oubi-doiez de l'argent ^^^ j^^
de TEglife, Ce que vint àla con - p.,^ ^^^
gnoilTance du Roy, lequel s'eftoit ^^^.^^^
de paTty,men;iniron oftpourallerà ^^
Co-mpiegneA s'eftoit logea vfi vil. f^i^r^
lage nommé Barion , àdeux lieues ^ ^
de cel^ e. Cùé de Senlis , laquelle te-
noit le party Anglois de Bourgoi^^
Strgedes Anglols
gnon. Et parce oidonna que Mef-
iire Ambrois de Loré , depuis pri-
uofl: de Paris, & le Seigneur de tain-
«^cs trailles iroienc bien montez
vers Paris & ailleurs ou bon leur
îembleroit , & aduiferoienrau vray
le faiefc du Duc de Bethforc & de
fonoft. Lefqucls ayant auecques
eux aucuns de leurs gens Ats mieux
montez , fe partirent toft , ^ firent
qu'ils approcherêt tant près de Tod
des Anglois , qu'ils virent & apper-
ccureni fur le grand chemin d'entre
Paris & Senlis grands pouldres^par.
quoy congneurent qu lîs venoitnt*
éc à celle occafîonenuoyerent va
de leurs hommes haftkiement de-
uers ^e Roy.luy (ingnifiant la venue
des adueriaires. Et ce nonobftant
attendirent tant qu'ils apperceurêc
& congneurent au vray toute Tar-
mée ,& ce qu'elle pouuoit mon-
ter,&: comment elle tiroir vers celle
Cité de Senlis : que par vn autre d^
kurs hommes enuoyerent de re-
chef dire haftiuemen tau Roy. Le»
quel feift ordonner toutes Tes ba-
tailles & s'en vint à très-grand di-
ligence â tout fon armée ûir les
deitant Or te 4ns
champs, &arerencdroicàSenîis r
fè tnift à chemin entre la ciuiere qui
paireaBarton,& vne montagne dite
Mont piloer. D'aune partarriiia à
heures de Vefpres' le Duc deBeth^
fort à tout Ton oft preft de Senlis ,
& fe mift à paffer vue petite riuicre,
qui vient de celle Cité à Barron :
combien que le paif^ge par où il
patToit ainh (on armée edoitiî e-
ftroid qu'il n'y pouuoitpafîcr que
deuxCheuauxdefronc. Pourquoy
fîtoft que les Seigneurs de Loré &
deSain6kcs- trailles les virent com-
mencer à paifer > celuy dangereux
pilîàge , ils s'en retournèrent leplus
haftiuf ment qu'ils peurent deuersW
Roy, & luyacertenairent ce qu'ils
auoient veu , dont il fut moult
ioyeux,& feift ordonner les battaiî-
les , Sf tirer tour droit audeuant des
Angloisjescuidanscombacreà ce-
luy padage. Mais l'armée des Fran-
çois, n'y fçeut fi toft venir , que la
plus part ^Qs Anglois ne feullent
ia partez Et par ainfî s'approchè-
rent tant les deux armées, qu'elles
s*cntre veoicnt , & auflî n'e*
ftoieat elles que à voe petite heue
S'te^e des An^lvis^
l'vne de l'autre. De cjiacune <jef-
quelles , comb'eii qu'il fuft ia veis
le Soleil couchant, fe partirent plu-
iîeurs vaillans Seigneurs & gens de
guerre , iSc s'eut' efcarmouchectnc
pardiuerfes fois , eCquellesTe firent
de très beaux faictv d'armes. La nuic
ies faifàns ceiTec (e logèrent les A n-
gloisaulong de la riue deceileri^
uiere,& lesFrancois furent logrfZr
vers le Mont pfloer. Le lendemain
au matin feift le Roy ordonner très
diligemment foa araiée pac barail-
les,& en fift trois parties , de la pre-
mière defquelles c'eO: de l'iSuangar-
de, & ouauoit plus degens,b;iiîlala
charge au Duc d'Alençon , & au
CoiHte de Vendofme^ De l.i fécon-
de, qui deuoit eftre ou milieu ,fuc.
coduifeur René,lois Duc de Bar, 6c
de Lorraine,& depuis R.oy de Seci*
îè,6<: Duc d'Anjou. En la tierce , en
laquelle auoit plufieurs Seigneurs
Serres vaillans gensdVcmes,& qui
eftôient comme lanière garde ,
voulut eftre luy mefme : & auoit a-
uecqucs luy le Duc de Bourbon , &
le Seigneur de laTrimoilîe, auec-
ques graiid nombre, de CheuaUers x
. àdàdnt OrîeanSé
ScECcuiers. Pour les aiflesdefquelv
les trois batailles furent ordonnes
Meurent la chargé» les Marefchaux.
de Saincl^ Seuerc Se de Rays : au(—
queU on bailla pluiieurs Gheualiers
Efctiiers Se geaa de guerre de dîners
eftats. £c pardellus toiices ces or--
donnances fut referuée pour faire
elcarmouches,renforcer Ôc (ecoudr
les autres battaiiles , femeftier civ
efloit vne aiure bataille de Lies—
vadlans S'eigneurs , Gapitaine-s , Se
autres gens deguerre, dontelloienc
codacteurs Se auoientla charge, la
Pucelle ,leBaftard d'Orléans, le
Comte d'Alebret Sch Hire. Et au L^P^-^
regard de tous les archers, eurent la c^ 'f co«
O / Cl
conduire le Stignccr de GiauiUe ^*'''"^
ëc vn Cheuâlier deLlmozin,appel- ^^g^'^"
lé Mefîîreîean Foucot. Lefquelles ^^^^'j*'^'
ordonnances ainfi faiétes , cheuau ^^ ^ ^^''
cha le Roy âiTez loin g de ces trois ^^^^
batailles pluiieurs, fois pardeuant ^J'^^^t-
Tarmee des Anglois ^ de laquelle
eftoitchefle Ducde Bethfort , qui
auoit en fa compagnie le Baftard ds
Saind Paul , Se moule de picards Se.
Bourgoignons , auec plufîeurs aa-
ïies Gheualiers 3 Efcuiers &gens d®
siège ifes^ngloif
guerre>eftans en bataille ordonnées
près d'vn village ,& avaiis au dosvn
grand eftaiig. Lelqtiels cenonob-
ftant n'auoient cetîétoure nuitj&rne
celloient encore d'eux fortifier ea
grande diligence ,tanc depaulx ÔC
tendiZjComme de folïe*. Fourquay
quand le Roy , qui par le confeiï de
lou.s les Seigneurs de Ton fang > la e-
ftas,& autres Seigneurs>Cheualiéis
Efcuyers, Capitaines &tres-va)llans
gens d'armes , auoit prins coclufion
de combattre k s Anglois&leursal-
liez 5 sMs fe mectoient &cftoient
trouuez en place efgâlle: fut aduerti
par aucuns vaillans Capitaines &
gens cognoilTâs en armes,de la ma-
nière qu'ils tenoient , comment ils
cftoient logez en place forte d'elle
merme,<Sc s'eftoient fortifiez & for-
tifioienc de folfez de de paulx : il vit
bien qu il n'y auoit nulle apparen-
ce de les poLiuoir alîaillir ne com-
battre, fans trop grand dommage
de Ces gens. Mais ce nonobftant
il feift approcher fes batailles iuf-
ques à deux traids d^atbaleftre près
des Anglois , & leur feift figni-
fier qu'il les combatroit, s'ils vou-
àiii.int Orlednf,
loient faillir d* leur parc. Ce qu^il»
ne voulurent faire , combien qa'ily
Clic de très-grandes & meruciileu-
fes efcarmouches. Car plufieurs
vnillaus Franço'S alloienc loiment
tant à pied qirâ cheual iniques a la
fornfciiion d-^^s Anglois pour les
cfaiouuoir à faillir^ Tellement que,
grand nombre d'eux failloient par
diuerfes fois , qui reboucoieat les
François. Lefquels renforcez ôc fe-
courusd aucuns des leurs, rechaf-
foient les Angîoisrqui pareillement
confortez & aidez par autres de
leurs gens faillans de nouueau ^re-
chargoient fur les François , & les
faifoienc reculer , iufques à ce que
nouuellesgens de lems grands bat-
tailles fe venoient joindre auec-=
ques eux , par la force & vaillance
defquels regaignoienc place con-
tre leursennemis. Etainfipalïerent
celuyiour {ans celTer iufques près
du Soleil couchant. En celles fail-
lies & efcarmouches fouuent re-
nouuellees voue aller le Seigneur
de laTrimoille,lequel eftant monté
fur vn courtier moult iolis & s^ran-
dcnftent h.'ibille , 6c tenant fa Une©
Stege des ^ngîoîs
eu poing, frappa font heuâl des eC
perons ^qui parcasd'auécurecheut
àteiTe,& le trf fbucha ou mibeu des
enii émis : par Idquels il fut en grâd* ,
danger d'eflre tué ou prins : mais- ^
four le recourir ck monter iê firent
giands^-liligences. Pourquoyii fut ^
monté à très- grand peine, caràceîls *
lieure y eut très- forte efcarmouche :
Ettantqu'enuiron fol.eil couchaîit
fe ioingnirent enfenible plni^enïs
François de fe vindcent^res vaillaoi
mentprefentcriurques aupresde la
fortification des Ang!oii:& laîesco
battirent ôcefcarmoucherêt main à^
niain grand efparc detemps^iufques
à ce que plufieursdVux^tantàpied
qu a cheual faillirent hors de leur
parc à gran d Çuiiîànce , & ]ts firent
tirer arrière. ContrelefqueU failli-
rent au iTi pareillement dts battaiU
les du Roy grand nombre de tres-
vaillans Seigneurs , Cheualicrs , Ef-
cuiers & autres gens d'ârmes:& fem
cremeflerent entre leur gens contre
les Angloîs Etàcellcoccafionfat
lors faide la plus grofife & la plus
di^ngereufe efcarmouche de tout le
jour ; & tant s'entremeflcrent de
cleu4nt Ovleans,
pres.qtie îa poudre fourdic (i e(j")eC-
le eiuoîir eux ^\i''.n\ ii eud peu cpn-
gnoiftre ne dilcemec , iefquels e-
ftoient François ou Ânglois. Ettcl-
Iciiôiic, que combien que les deux
batailles contraires fulfea: tres-
preilVne de l'autre , linefe pou-
-iiûient elles eatre-veoir. Celle der-
rière efcarmouche dura iuiques a la
nuit ferrée Jaque lie f::i!.l départir les
François des Ans;lois , defqaels cant
dViie part que d'autre Furent celuy
iour pluiieurs.tuez , blece?: c\' pri-»
fonniers. Les Ann;lovs le retiretît
SfZ logèrent rous entêble déduis >eui:
parc, 6c fortifications, comme ils a-
Ljoient fîid la nuid de deuanc. Et
les François tous aiFemblez strv al-
lèrent aufu loger a^ demie lieiie
d'enx,& près de Mont-piloer , ainil
qu'ils auoientfaiclle foir parauant.
£t quand vint le lendemain au ma-
tin,les Anglois fe mirent à chemin,
:& allèrent à Paris : & le Roy & Ton
armée s'en retournèrent vers Cref*
■py en Vàilois.
La nmct enfmuarrc fe logea le
RoydedâsCcefpy :& le lendemain
SQn alla à Compiegne,là oùiifuue
^^:iai:-
<:en grandement ^ honorablement
par ceux delà ville , qui s'eiloient
mis n'auoit gueres en (on obeitïin-
ce : Pourquoy il ymiftoffiâersde
parluy , parefpecialenfeift Capi-
taine vn vaillant Gentil- homme du
pays de Picardie,appellé Guillaume
de flauy , quieftoit bien de noble
maifon. En celle ville de Gompie-
gne eniioyerent ceux des Citc^ de
B -aunais & de Senlis , & fe mirent
en l'obj^ydance du Roy, lequel fe
partit de Compiegnefur la fin àa
moijd'Aouft , & s en alla dedans
Senlis : &: quand le Duc de Beth-
T^effae fort le Tceut , il fe partit de Paris à
hoys de touz grand armée de gens àc guerrel
L'/X'c- EtdcubtantqneleRoy ne vouliift
ésfcv^ Etirer à reconquefter Normandie 9
ueffue s'en y alb,S^ mift defesgens en pln-
deThe^ fieurs places , qu'il auoit en celuy
fouennef^y^ en diuers heux,tenans le party
Chance. An^lois, & les garnit deviures &
lier en artillerie : deîaiirani à Paris Mefîîre
France Loy s de Luxembourg, Euefque de
/oublie Therouenne, foy difant Chancelier
partjy ^2 France pour le Roy Henry , Se
jin- auecqneslay Mefîire lean Ratelet
glots^ Cheuahcr Anglois ,& Mefîîre Si-
detMnt Orléans,
mon Morhier. Lerquclsaiioienten
lear compagnie deux mil combii'-
tatis pourla garde & defïence de Pa-
ris- D'autre-part le Roy ayant or-
donné officiels ôiÇapitaine^depai:
luy à Seiilis,& s'en partit enuironle
dernier ionr diceluymoys, ôcsea
vint en la ville deSaindt Denis. De
laquelle luyfutfaide pleine obeif-
fance, êc y futdeuxiours: durant
lefquels furent flûtes plufîeurs
courfes «Sf efcarraouches par les
François y eftans contre \çs Anglo^s
de Paris. Là où furent faits plu-
fieins beaux faits d'armesd'vne part
6<r d'autre. Et letiers iours s'en par-
ticla puci^lle Se le Ducd'Alençon*-
Le DacdeB )urbon , leConite de
VendoGiie , le Comte de Laual dc
les Marelchaux de Sainte Seuere
Ôc de Rays , la H re, Poton , Si plu-
iîeurs autres vaiUans Cheualiers ,
Capitaines !k Efcuiers , auec grand
nombre de vaillans gens de guerre
& s'en vindrent loger en vn village
du la Chapel'e , qui eft ou chemin
& comme ou miUeu de Pans &S.
Denis:&le lendemain entuiuât s'en
viadrem mettre en belleordonnâce
on marché aux pourceaux deusnt la
poice Sâind Honoié , ^firentaf-
lorcir planeurs canons , dont ils fi-
rent Tetrer eiTplufieurs lieux & fou-
uent dedans Pansroû eftoient enar»
n?esles gens de guerre y eftans en
garnifon ,&aufïï le peuple, & fai-
ioiKDt porter plulieurseilendars de
diucrfes couleurs,& tournoyer , al-
ler $c retournera Uentour des mur«
par dedans^cntreiefquel^ eny auoit
vn mouk grand à vni; Croix rouge
Aucuns Sei^'ieurs François fc vou-
lurent .approcher plus pies & par qC-
peciai le Seigneur deSa;n6t Vallier
Daulphinois, lequel firttantqueiay
& Tes gens allèrent bouter le fcu ou
bonleuerr & à la bariiere^e cetie
poice df- îaind H )nnoîé. Et com-
bien qu'il y euft plufieurs An-
glois pour les défendre 5 toutes
fois leur conuint-il retraire par celle
porce,<5c rentrer dedans Paris : par-
q'ïoy les François priîidrent ^' gai-
-çrnerent àForce labavaieceô^ If* bon-
ienert. Et parce qu'ils le penferenc
.que \qs AngloJs (auldroient par la
porte Saind; Deais pour courir ;us
«ux François-eftant deuantla porte
Sauid
SainâiHonoré. les Ducs d'AIençon
ôc de Bourboii,s'embufchticnt dW-
riereIarriOiuaigne,quieri: auprès ,
& contre cel-ay Marche des pour-
ceaux , 6c plus près ne fe pouuo'.ent
pas mettre pour doubte des canons
vcnglaircs,& couleurines , dont ti-
roJent ceux de Paris (ans cefcM^^is
'ils perdirent leur peine : car ceux de
Paris n oferent faillir hors la Ville.
Pourquoy la Pucelle voyant leur
couart mainden, deUbera de les a{l
Lilhr iufquc au pied de leur mufs.
Et defaici , fe vint prefenter deuam
eux,pource faire ayant auecqnei el-
le grand compagnie degens d'aniies
& plufieursfeigneursjentup lefquek
elloit le Marefchal de Rays , qui
"tous par betle ordonance fe mirent
a pied , Se defcendirent ou premier
foiréjouqucleuxeftans elle monta
le dos d'afne , duquel elle delcendit
iufques ou fécond £oiTé.ôc y mift la
lance en diuers i^eux , taftant ik ef-
fayant quelle parfondegrii y auoit Lt-TaZ
d*eauë& debolie^enquoy faifantel- cellthU
le fut grand elpace. Et tellement cff de^
quVn arbaleftier dé Paris luy perça uartf.
laxTuiffe d vn traiél. Maiscenonob- Paris,
K
Siège des ^nglois
OantcUe ne s'en voiaïou partir , Sc
failoir. tres-gtand dilioer.cedefa.re
apporter 6c ietrer f^got7 & bois de-
dani ccluy toile pour l'emplir : aha
c]u tlle &les gens de guerre p^^u 11 et
palier iafqnes aux murs qui ne fem-
bloit pas lors eftre poffible , parce
que l'^aue y eftoit trop profonde.^:
qu elle n'auoit pas aiîez grand muU
titude de gens a ce faite,& auffi par-
ce qaelanuiteftoitprochame.No-
obltânt laquelle elle fe tenoit toui-
iours kï celuy foiré , & ne s'en vou-
loir retourner ne retraire en aucune
maniere.pour pnere<S<: requefteque
luyfeilTétplufieui- .Pardinerfesfois
l'allerêt quérir de foy en paîtir,&^^^i
lemorflierquelledeuoitlaitfer cel-
le entreprinfe, iufques à ce que le
Ducd'AlençcSnl'enubyaquerre,&
la feift raraire,6i toute l'armée , en
celuy viUaoedela Villeue :la ou ils
fé logeientVelle nuia,comme ils a-
uoicncfaidleioitdedeuant. Et le
lendemain s'en retournèrent tous a
Sain6t Denis. En laquelle Ville fat
moult louée la Pucellqdubon vou-
loir &.>ariy courage qu'clleauoic
monftré , en voulant allaillii h forte
dcudint Orléans
Cité Se tant bien garnie de gens &
d'artillerie, coirnr.e eftoit la ville de
Paris.Etcertesaucunsdirentdepuis
que fi les choies fe feuifent bien co-
duides^qu'il yauoit bien grand' ap-
parence qu'elle en fuft venue à fon
vouloir. Car plufieurs notables per-»
Tonnes eftans lors dedans Pari^ lef-
quels cognoilfoient [eRoy Charles
7. de ce no eftre leur fouuerain Sei-
gneur, &vray héritier duRoyaum^
de France:& comnnent à grand tore
& par cruelle vengeance onlesauoic
feparez &oftez de fa Seigneurie &
obeilîànce,& mis en lamain du Roy
Henry d'Angleterre parauac mort:
& depuis continuant foucs le Roy
Henry Ton Fils , vfurpant lors grand
partie du Royaume/e feuifentmis,
comme depuis firent , fix an s sprey,
réduis en TobeifTancedeleur fouue-
rain Seigneur i&luyeuifent faiéfc
planiere ouuerturedefa princioale
Cité de P:=ris. Ce <\\\d cefte fois ne
firet pour Its caufes delfus alléguées
Pourquoy le Roy, qui vit lors qu'ils
ne monflroicnt aucun femblanc
d'eux vouloir réduire à luy , tint
plufieurs confeils dedans la Ville de
Kij
Sieze clés ^nohk
Sain6t Denis : en la fin defquels fat
adinfé^que velie la manier? de ceux
de la ville de Psris,l-? grand piiiilan-
cede^ Anglois Ôc Bourgoignons y
eftans dedâs,& aufli qu'il n'auoitat
fezdargéi, Se nepouaoit auoinllec
poiu eiitietenirfi grand' armée qu'il
reroit le Duc de Bourbon (on lieu-
tenant gênerai. Ce qu'il feift,&: luy
otdonnademoûrer es Villes , Citez
& places , à luyobeitîans ileça la
Riuiere de Loire Et pour y mettre
grolîes garnifons , Ôc les garder ôc
defïèndre , luy bailla grand nombre
de gei>s d'armes & foifon d'artille-
lie.Et outre celle ordonnance voult
& commanda , que le Ccmte de
Vcndorme,&: l'Admirai deCulan (e
tmirtnta fainél Denis , aufquelsil
bailla aulîi plufieursgens d'armes ,a-
S.n qu'il,*- peulfent tenir la garnifon.
£t ce fait le partit le douziefine iour
de .S^eptembre , & s'en alla à Laigny
fur Marne>dont il fe partit le lende-
main Et y ordonna Capitaine Mef-
-Cne Anibroys de Loré , auquel il
bailla Médire iean Foucault, auec-
ques plufieurvgensdc gueirejSitira'
d'iUec le lendemain à Prouins^Sc jde
eieudttt OrUdns,
* a àBray fur Seine , que les habitans
reduircnt en Ton obeiflance.Et pu^^
SQti alla pafTer pardcuant Sçns , qui
ne luy feift aucurte ouuerture : mais
luycoiiuint paderàguc vn peu au
delfoubs de la Riuierc d'Yonne , &
tirer à Courtenay,dont il alla à Cha
fî:eau Regnart,ô^âMontargis , & au
derrain à Gien, cû il atendît aucu ws
iours cuydanc auoir accord auecle
Ducde Bourgoigne, qui luyauoic
mandé par le Seigneur de Ch^^rny
qu il luy feroit auoir Paris , & qu'il
fviendroitenperfonne, £c à celle
occafiou luy auôic le Roycnuovc
fauf conduit , a lin qiul peufl: pa(î -r
fans contredid pari es places&paf-
%esà luy obeidSns, &ainl2 l^ftil.
Combien que luy arnuéà Paris,il ne
tint rien de ce qu'il auoit promis ;
ainçois feift alliance auec le Duc de Le Duc
Bethforc à l'cncontrcdu Roy, de cie^o^r
trop plus fore que deuant. Et ce n6 goi^mfe
obftanc par vertu du fauf-conduit r^Kte
palfa reuiemcc& franchement par d'iec lc4
tous les pays , Villes & palliges de ^^-
1 obeiifance du Roy, & s'en retour- lloùrj^
naenfes pays de Picardie & de Fia- ^tre le
dres. Et le Roy quifucaduerty au Koy.
^iegedef An^ois ieuant Orléans,
vray , palla laRiuiere de Loire , &
fi*en retourna à Bourges , dont il e-
ftoit party,à la requefte & fupplica-
tion de la Pucelle. laquell^luy auoit
ditparauanttoutce queiuyaduint
du lieuemencdu fieged'Oricans,.5c
defonfainâ: Sacre , auffidefon re-
tour franchenient , aiuii que luy a-
noitrcuelé noftre Seigneur- En re-
merciant le quel & louant de la grâ-
ce 3 fais fin par Ton odroydiuin a ce-
îluy preient & très compendieux
ttaiâ"é , preimstulédafiege d'Or-
léans 5 rnis par les Anglcis j&de la
venur&vaillans faits de leannela
Pucelle : ô»: commet elle les en feift
partir &y Feift (acrer aRheims le
Koy Charles feptiefme , par grâce
diuima & forces d'araies.
LVAVTHEVR N' A Y ANT
PNTIERIMENT ACHEVEl'iS-
toire ds» la Piicelle, fa prinfe par le
Duc de Luxembourgtvenduepar'
luyaiix Anglois comme Ton fai-
foit le^ erclaues,iugée& condam-
née à Rouen parles Anglois , &c
ceux de leur parti , nous auons
trouué bon aJioufter icyla haraii
gueduRoy Charles fepciefme à
fesgenSjCciledeleannela Pucel-
le pour l'induire d'aller àRheim.ç,
auecla fuice de Thiftoire de ladite
Pucelle iufques à fa mort.
H AïiANovE Dyi{or
Char lesfeptiefm c ^fes gens ,
Ous voyez mes
couiîns ôc bonsa-
misde quelle iu-
ftice ô<: équité v-
fentpourleiour»
, _ . d'huy les Anglois
nos ennemys: & combien iHc ÎFaulc
fier en leurs promefifes.Il vous apeic
euidemmenr du tort &C iniure qu'ils
foîTtà mon cher&bien aymé coufîn
d'Orlean^jluy voulant (contre leur
foyjrollir Se voler Tes terres Et n'y-
gnorez point que la prinfe d'Oc-
leanssell; le péril, degali & ruined;es
Villes que nous tenons le long de
Loire. Il ne faut point employer îe
temps en d eLberation, il ne faut s'a-
inufer à p-iileinencer > ou Tennemy
execateïï diiigemïnentce qu'il àen
penfëe. Ils (ont forts vaillànts,& en
bon nombre. Mais ils font pariures»
ramifeurs ^tyrans:!?, ou au contrai-
re nous femmes iulles ( en celle af-
faire à tout le moins ) & fi n*auoiT^.
point defaulc n'y d'hommes n'y de
bon courage : Né refte que la dili-
gence requife en bon guerriers. Et
îout ainfîique l'ennemyle meten
deuoir d'alfailly , nous faifons elfay
encor de nous mieux defïendreiGar
liiamais la France eut befoing de
voftre (âgeire,confeiLforce,& con-
ciuiâ:e,c'eft maintenant qu'elle im-
plore voftre fecours. C'eft à ce coup
que ie vous fbmme d? voftre fidéli-
té, queiedefîrcrcfîèctdevospro-»
mcfle-siLeiour eft venu (mes voiiîns
douant Orléans
& bons amis (qae,ou bieiilaFrace
fera datoiic Kiigloife , t^fans 11.)/
nacareljOii q-ie nou5?, vengeans no-
flre iniurerla remetcros fus. Se ofti-
rons fa 1 bercé du ioi^ de la captiiii-
tcAngloife. lereiisienefçiy quoy
en mon ame qui me pre(;i2;ece que
ie vous propote, & me fa^d croire,
que fii vous allez^ à la defences 5c fe-
coars d'OHeans , que nos attires
s'en poLteront bien QueldeFmlc
auonsnous? Le> "vailles nous fonc
bien afïè(5tionees,& ou ne refte que
■ la pr efêce dequelqu'vn des plus re- Senni^
marquez d'entre vous. Le Ciel nous cherib
aydcfaifant aller l'en nemyd'oiVil ne du te-
fortira qu'auec fa grand honte, non mos dn
mieux que iadis le blafphemateur Roj
Afîîrien de deuant les mvirsdela Ci- c/'E^e-
té de Dauid ? AiFeurons-nous en c/;i#.
Dteu : prenons Se renfort Se coura-
ge en fa mifericorde, il nous promec
vidoire, & à l'ennemy confadon.
Or donc vaillans Princes & hardis >
Cipicaînes marchez pour défendre • .
voftre Prince des-herité iniude--
ment , pour deliurer vollre pays ga-
ftécruellementj&fouftenir h caufe.:
dés mifeiables citoyens d' Orléans ,
K-V.
siège des anglais
qui efperent(apres Dieu)€n la force
de vosbras5&: fagelfe de voftre con -
fcil: Faide voftre deuoir , & le tout
puiflant parfera ce queThomme ne
pourroit mettre en exécution. Allez
au nomdeDieu5lcquel face en vous
rheur queie delîre,tant pour lepays
que l'honneur delà Couronne de
France. Ayant ce dit,voyât qu auec
vne grande gayecé de coeur, chacun
iuy promettoit fadiligéce ,11 donna
la charge de cefte entreprinle au
3ffc de Duc de Bourbon : auec lequel allc-
lèouihe rentbbaftardd'Orlcans^Comtede
chefdes X)unois , & quelques SeigneursEf-
vrinas coiTois j lelauels dtelTerentvnc af-
«rfftSîf^f (ez bonne arméee ,pouralJer leuer
d'Orie- \q fiege, ou Te mettce dedans la Ville
^^o S: fouftenir le ficgè. Ce pendant le&
Oileannoiseftoient en peine de fe
ramparer ? munir Se fornfier en leur
Ciré : Se n'eftoit perfonne de queN
quefexequecefuftqui refafaft ou
d:' porter la hotte ou vuider les lieux
fclToyez j tant eftoit grand l'amitié
Jjiltpe- qu'ils auoient au Roy , &: charité
ce rtVr à leurs pays. Et pour mieux con~
Oilui- tenir le tout en boneftai , ils fti-
ncis. rait paiacheuer le bouleu^rt de-
dettant Orléans,
h toumelle du bout da pont du co-
fté de la Sanloigne. Et afin que
l'cmiemyiiepeuft Ce preualoir iss
faulx-boiirgs ,il les firent abbatre
ôc brnfleir. Et ce pendant le Roy e-
floit à Bo\ir^es:defperchânt Tes e;ens
pour ceft affiiire.Les citoyens d'Or-
léans , quelque force qu ils veiirentH.^ -IL
deuantleur ville ne s'eftonnerenc^'^' ^f^s
point 5 ainsdes que l'Anglois cniorlean'
affis (on Camp , il luy faillttent fus , ^;^^^
& s'y "maincniirent comme ceux
qui aymoirnt mieux mourir que'
tomber encre telle mains que de
Tennemy ancien du Royaume. Le
Comte de Salbery voyant leur
hardielFe , Se s'alfeurant de leur opi -
iiiaftretéfeifl bai];irau bout du Pont
du collé de Siuloigne quatre baf-
tions renforcez de remparts , ga-
bions j fofîez Se arrillerie^dreiteT '^PM"
dVne indu^rie telle qu'on euft iu- ''/" -^^
g.éle moindre quelque belle &ru i-^'i
perbe forcereif:'. Cesbaftilles ainfî^'^^-^
dreiïees flanquoient lî bien la Vulc P^^^ '^
qu'il eftoit prefq'.ie impotïîble d'^fi^^^-
approcher, Ceque/ombien quedo-
nall'quelq le frayeur aux' «illegez Jî
€l\ ce que la prefence de tant de
Sieis des\Afiilok
grands feigneurs & excellens Capi-
taines qui eftoienc dedans les alîeu-
roic de telle rorte,que le plus couard
pfomcctoit quelque bonne chofede
foy* Audi ceft vn dur &inéuicable
traid que la neceflîté. Apres longue
baterie & plu(ieurs hoeribles af-
faults,les Angiois prinirentlc bou-
leuercque les Otieannois auoienE
reparé au bou du pont , Ce qui don*
na quelque efîroy à ceux de la Ville.
Sdfhsyy Durant cecy fut le Comte de Salbe-
«ccis ry occis dVne canonnade , aind
à'yne qu'il vîfîcoit les lieux plus foibles de
eamn- la Ville pour y faire brefche & don-
rn^iif. neri^allault. Etquoy qu'il fuft chef
de l'armee^neantmoins nelaifTèrent
îes Anglois pourcela de continuer
l'alTault. Deux iours auparauant le
DUC de Bourgoigne, prié par les Or-
leannoisqu'ileutpittédela ville Ôc
peuple de France : que c'eftoit aiféz
perfecurer le fiens , ^fevengédes
tors prétendus. Ce Prince/oit qu'il \
B-ùur^oî fe fachaft de la guerre , qu'il feuft
gnon fe compaffion des afiiegez en parla au
retite Cemte de SalberyXequelluy ayant
du cap ïefpondu vn peu plus arrogammêc
jin- que fa digiiité ac requeroitfut caiife
dèuant Orléans,
que le Bonrgoignon qui de ion na-
turel eftoit impatienc , cngnoilTauc
quefi rAngloisfèfaifoirplasgrâd,
lui pGUFroit iouer quelque faux touu
(e recira auec Tes gens , au grand re-
grec & dcfplairir du Duc de Bech-
fore : lequel vint de Paris aufiege
pour touriTîêtcr la Ville par le cofté
de BeauiTe.Icy efl: l'efFort du fîegejà.
gifoit l'occafion de la crainte des
a(îïegez , lesquels commençoienc à
fêntir faulte de viures.Ec ce que plus
les deuoic efpouuenter , c*eftoic,que ^^^
près de lenuiHe furêcdeffiits qifel- «*%
que Seigneurs Frâçois quialloiêcfur
les Angloisqui portoyencviuresau
Camp: Eteftoit chef de l'armée le
Comce de Glcrmonc,fils du Duc de
Bourbon. Toutesfois ne celToiéc à^ -
faire faillies, d'efcarmoucher , & af-
faillirles alïliillans : & monftroienr
ceux de la Ville coatenance d'hom-
mes qui ne s'efKay oient pour peade
chofe. llfembloit que la mort du
Comte Sâlber/ apporta quand &
ioy le repos cîes Ofleannois & Tar
neanciiremeiu de rheur d'Angleter-
re : Car quelque efîay que les An-^
glois fçiiïçnt de la otx auant , queU
Sie^e des Anzjoii
ques articles quel'on proporaftpoiir
atcirer les citoyens àferendre^la for-
• tune (e fachanc de les fiuorifer tour-
na fou virage:& ruât fon deftin, ad-
Charles uifa plus humainemêt les affaires du
fauoïi. p^oy Charles- Auquel lors fe ioy-
fe du gnoieiit & luy fauorifoient&la ter-
Ctel& re & les efTences immortelles : veu
de^ho7n queleRoy trouuaGonfeil , confort
^^^^' & moyen de leuer ce fiege par la di-
ligence dVne créature moms apte
aux armes , que les Roys aux chofes
viles & de peu d'eftoffe. le ne veux
icy amener en doubte la piiiliâce de
Dieu qui infpire ou bon luy fernble
& doneforceouil veut. le neveux
faire fcrupule d'efcrire corne chofe
véritable ce que ô<: les hiftoriês&: la
ladîth mémoire fi freiche demouuemêrs6f
yciifue, eftude d'vn peuple , nous fontairez
notoire. Q^ie iadis laluifue veufue
ludith efmeaé de TeTprit deDienade
liuîéton pays de lafarieu(e coleredu
Semyra g^j-jg^al de l'armée AiTiiienne: (Ivne
me B.sy. 5g;^,yr;jrne à faifl tant d'exploirs ?n
^^' guerre A'' nous yadioultonsfoy co-
rne certainemêt fe doitfitire.Q^i em-
pefcheraquel on necroieque laFra-
ccaellé foulagee,lc Roy remisse co-
démant Orléans,
forte par la vaillance ^ conduite ÔC
cofeil de celle Pucelle Lorraine,que
Ton appellee leanncîLaquelle ilUi- Idnfje -
minée de la grâce diuine, afliftee de J^HCsIlâ^
la main deDieu,àfai6t &mis en œii-
lure ce que les plus illuftres & géné-
reux Princes&Capitainesn'auoient
ofé entreprendre. Si les feuls Fran-
çois prefchoiêtla vertu de cefte fil-
le ie ne feroisfiàheurté en mon opi-
nion , penfant quVn chacun fe flate
en fa caufe propre. Mais lifant les el-
crits des élira ngers, voire de ceux
qui pour lors nous faifoient la guer- -^
re, ie wby que tous lo lièrent la vertu
fînguliere Se incroyable delà Pacel- Efiran^
Icrccommandét fa châfteté,5<: ma- gers no^
nifient fa ioiiable vie , Et- il choie Ci ajftmH
nouuei^e que Dieu opère chofes ^(«A^vi?-
merueiUeufes en ce qu'il ayme ? rite de
Poarqiîoy ne croyrons nous que UnneU
Dieuàenuoyc la Puceliefeane pour Vncelle
deliurer le Roy &: le Royaume de
France de captiuitéjplaftoftque d'à- ^
ioufter foy à t:?nc de fables dVn Ti j^ ^.
te LiuerurraDpiririon du Gafto?& . ! '
Pc-llux : fur (a ftacue de la merc des i \ r^'n
Dieux: ou du, lerpent perte d Epi-- . ''
dauf e \ l\ pi y à q.vie crois iours de ce- ^^ '^^^^
- Siège des -Anglo PS,
fai(5t,les mémoires lonc en pied , les
faits en apparoiffenc : Et nos p?res
qui l'ont veu nous rontlaiiréefcrit
en la mémoire, afin que chacun co-
gnoiflTc que les iugementsde Dieu
font admirables & la bonréinfinie :
qui d'vn nenjOU peu i'efficâce,ilfaic
iortir la force des Roys , & la feure
iVabilition des Royaumes- Orreue-
nant à Thiftoire : Ce fi^ en l'an de-
H^^' l'incarnation nodre Seigneur 1429.
^'*''- q^ic des parties de Vaucouleur , au
conteur pays de Bar.: veine vne fille pauure,
"^^f^J-^ comme celle qui de fa vie nauoic
de ^4Y. ç^^^ ^^mj.ç exercice , ou vacatio que
C binon g^j-der les brebis : vint di. ie,à Chi-
leanne j^q„ ^^ jg p^^y eftoit pour lors: & la
P^^^^^-^^mbnrtraparfes paroles fagesSc qui
^^y* reiêntoient autre (lile que. d'vne
contadin^ , au Roy & (on confeil ,
qu'elle âuoit commandement de
Dieude deliurer laFianee de lamain
des Anglois & de conduire la maje-
ilé Royale pour 1 aller faire facrer à
Rheuns, félon l'ancienne couftnme
desRoys de Fxancc. La choie au
commencementfut trouuée eftran-
ge : & penfoit-on quequelque hu^
lîieur mélancolique gouueiiiaft les.'
I paroles de cefte fille: ou bien qu« ce
I ^uft quelque en chanterelle &rem-
t-ne adonnée au feruice des Diables
Et pource fucelleeiprouuee,cant psr
\qs Princes que Prélats du Royau-
me , (î bien que l'on trouua en el-
le rien qui nefaft & Chreftieii& re-
ligieux ,(Scplein dVne incrovaole
prudence. Qiù fuc caufequeroii
perfuadaauRoydela croire ,& ne
refufer point ro^cafion que Dieu
iûy cnuoyoit pourfe preualoircon-
' trelon ennemy, &recouurer ce qui
luy apparcenoit. le m amufc lon-
guement en ce difcoursjpource-qtîe
j'admire icy ne fçay quoy Je fatal Se
plus qu'heureux en ce Roy queia-
mais ien'ay leu d'autre, quelques
grand moyens qu'il ayent eu de fe
redreiFer de leurschetues- Et encor
vn cas cfb.-iki mon [ens,que la con-
tinuelle iiifteiFe de ce leunc Roy
peint changement auiïîtollrque ce-
fte fille luy eut déclaré (on ambaiîa-
ûe. le fçay que les trop fcrupuleux
& ceux qui ne peuuêtcroire,non la
mefmediuimté , : s'ils ne vovent ou
touchent comme vn Saint Thomas
famocquerontde maiioiplicitéi
Sie^c des ^n^hh
TtwmMaisi'ayme mieux viure ainuiim-
té des pie fans impieté que d'eftre fi fubci 1
fcïiij^H'Sc amener coûtes chofes(comme vn
kux. Ach3demique)endoubte &foyrur-
peiiie.Qvieii l'on etloit n difficile à
nianier,<.'^ a preluaderen la reclure
des hiiloires/ajr grandpeur que cqs
beaux confcentieux ne feiiTcnt a la
^\\ confcien cède croire les faicts ad-
mirables efcrics das les liures des hi -
ftoires Sacrées. Mais i'cfcris vne hi-
;-' ftoire véritable a vn Roy hdelU ,
jiGite chfçftieii ^ non fcrapelcux , à vn
yeritÀ- p^jj^^^e aymant vérité , &: haiiTanc
• fard & hipocrilîe, Aulîi verra fa ma-
ieftéqueles anciens qui ont veu ce
que ie traite , n'ont point eftéen-
uieux de l'honneur de cefte fille ,
qaand ils ont confeiré fans honte
que Dieuàouuréen France par ce-
fte pauureôc (impie padourelle. La
Ville d'Orléans tourmentée fi bien
qu'elle eftoit prefque au dernier
point &roufpir de fa force,veicleray
du foleil Gaulois, quand parla vo-
, lonté du Roy , leanne la Pucelle
I n ; veiml'âuitailleraumoysdeMavdu
"di^t an mil quatre ces vingt-neufac-
' ' compagnee de Lore 6c de Rais. Et
deuant Ovîcdns,
quelque deffenrcquifideiitles An-
glois elle meic & gens&viures ians
ice]le,eftonnentfenemy, & refief-
chiiraiK les afîîegez. Aptes cecy
voyant les Seigneurs François que
Dit-u les auoic regardcen p'itié , co -
gnoiiïans que la fortune leur fecon-
doitnuieux , fuyuirentfon trac &
rompans, abbatans &bruflansles
baftil/es faiétes par rennemv.befÔ-
gnrrentribien quele Ducde Beth-
forth feit leuer le fiege de deuant
Orléans auoidt an, le huidiefme du PTjr
mois de May. Ce fiege leué ,- n'e- T
ftoitplâifirquedeveoirlesfeux de /l^^''^
ioye, les acclamations en louange '^'
ê< honneur de Dieu qui auoit vi« "*"'''
Cné fon peuple. Au contraire les
Angloiseftoienteftonnez,tantpouî:
veoir que de iour en iour leurs for-
ces deminuoient , qu*ilsperdoient
les Villes qu'ils auoient conquifes
le long de Loire , queauflîen An-
gleterre fe commençoit à efleuer
la tempefte accovaftumee de leur
pays , qui eft feditions. Et qu au
refte ils auoient perdu la faueur
du Duc dcBourgoigne , quieftoit
V'iie des meilleures parties de leur
Stege des ^ngloif
armée. Adu'.(ez icy que vault î'opi-
iiioneii toutes chofes , & comme
par icellel'on vainc ou s'afFoiblit.
Ge leuer de lîege d'Orléans eftonna
ttUemeiitl'ennemy qu'il foroftde
Mehn Melun fans attendre que Kgni'en-
Yiton- fermaft dedans: Et s'en alloientfes
^Uîft. belles & fortes garnifon sa lenuille
en BeaulfcMais les feigneurs Fran^
9pis qui<:ombatoient pour vn Char
les,& foubs laconduide de^a main
deDieu& prefencedecefte Ama-
^ zone champeftre , vindrent les tur^
rr • preiidreaPatay:Ety tutfiidltelcar-
ry'-'^ ' nage que quatremille Angloisylnif^
,, . ferentla vie:6cy eut bien trois cens
, , prifonniers» Entre lefqucls comme
2j les plus remarquez , turent les lei-
T // /^'^^^^^^ Talboc , d'Ef-allts & de
y _Hongreforc.Cen:edeffiideleurfeit
-^y recouurer* lenuille. Les An^lois
prindrent la gante vers Corbeil ,
foubs l'enfeigne de lean Fullol 5 ex-
cellent Caoïcaine Anglois , lequel
voyant qu'il baftoit mal pour eux
gaigna au pied. Voila le premier che
min &: Quuerture pour le Roy pour
fepouuoir porter &dire Roy dou-
blement , & par la fucceffioii de fcs
deuMîît Orîems.
prcdeceifeurs ,& pour fe faire voye
1 Vfpec au poing d'aller au lacre ,dif-
fei-éil.y anoitlepcans^àcaufe que
rennemy-tenoit occupez les che-
misdeRheî'ms ?& s'eftoit faify des
Vides tL places fortes de Bne & de ^'^^ ^
Champagne, Jeanne la Pucelle qui ^^^^t^-
ne defuoitqiie metcreànti ce qu'elle P'^t^^^
auoiten penfée, quieftoicdeveoir f^^^'^'i^
•facrerle Ro.v,ne faifoit nuid ô^iour'^^ ^'•^'^
que iuy fuader le voy<îge du lacre. Et^^^»^-
pource qu'elle fçauoit & levoyoit
dcuant ies yeux que phifieurs^voire
des plus grands Seigiif^urs deFrance
n'eftoienc peine de ceft adui5 quéle
'Roy fe meill en hazard de fa vie , &
-qu'il ne fulloKponn tenter fortune
que fi elle nous auoit aidez&fauori-
'fez en qaéiq"echo(erfinousauions
orecouuert quelques Villes ^ou for-
'tertiîès que cen'eftoitrien , veu que
•le plus fort reftoita faire : que ce fe-
roit grand' fimplicité d'aller loing
jpour facier le Roy , laiifer cepen-
dant tant de bonnes & fortes Villes
'derrière , par le moyen desquelles
Tennemy pourront leur bailler fur la
>queUe,ou bien leurcouperles viures
& dcualifer le bagage. Au refte qu'il
Skiedes jinzlois dettmt Orléans,
fàiiloit aller par les me nus, qu'il n e-
ftoïc point befoingele hazaider le
ceitain pour les choies nicertames.
Et quand le Roy voudroit marcher,
qu ils eftoient prefts deluyfaiic tout
feruice , qu'il luyiouuint des mal-
heurs palTez , lefquels le pouuoient
auoir faid fage pour la vie» Qu'ils
voyoient bien que leanne parloit
corne courageufe , & peut eftrcinf-
piree de Dieu : toutesfois que les
confeils de la maiefté diuine font
inicrucablcs- Parainfifefaultgou-
uetner au plus près, par ceqnela
confcience & bon con(eil de l arae
nous propofe. Quel'ennemy fcroit
defïàid en delayanc,& le Roy facié,
prenant Toccaiion félon l'occurren-
ce des chofes. La Pucclle oyant la
concluilon duconfeilne fut point
contente , ains déclara par (a haran-
gue quelle eftoit fon opinion : &
monftra que desaprcfent falloir que
le Roy marchaft & allaft prendre
pollelîîon Réelle de fon Royaume.
Or fut ici ou (emblable ion diP;
cours.
H AB^AKOrE DE LAVF-
edlelcarihe an Roy pour l' induire
dUili'rX Khciws,
AdefEance(racrce&
Royale majeftc ) Se
ififidelité eft vne
des fautes les plus
lourdes &c defplai-
lantesà Dieu que l'homme fcauroïc
ne pourroic commettre : &c de la-
quelle le tout puillant à le plus fou-
uentprins vengeance» Au contraire
refpoir ôc foy aux chofes plus dou-
teufes&inefperées à fiit heureux les
eftatsdesRoys & des Princes. Car
qui arma le^ bras foiblets du pafteur
Dauid contre la grande malfe de
chair du Philiftheen , que ^'^^?^^^ £xem-
qu'il auoit en Ton Dieu ? Le mefme ^^^ j^^_
encor en renforça il point le Capi- j\' ^
tauie Machabee&: le rendit victo- ^^
ïieuxàïpedte main d'vn triomphant
& bien^rmé efcadron de foldats
couftumiers de vaincre ? Il fem-
bleroit. Sire que vous creufîîez que
Dieufu.ft comme vn homme, qiïf
Steif des Anzlois
Tariaften fes.promelTes : -qu'il fufl:
trompeur. Mais-!a n'adui^iiuejquc
voftre majcfté s'onblieiufqueslà.
?Ie fçay bien que les Seigneurs pre^
fens,condui£t de la railon naturelle
vous confeillenten bons guerriers:
^mais la;Confcience des inlpirations,
ie dis certaines , la promelfe du Ciel'
me faiâ: parler autrement , me faiâ:
VOU5 admonefler de voftre profit Sc
fonlagement du peuple François:
pour k deliurâœduquel le fcigneur
Yousàchoify , & à fortifié voftre
main de ii belle troupe de gendar
merie.Et penlez vous que celuy qui
vous à remis , comme miraculeu--
fement la BeauiTe entre mains , & à
leué le fiege de deuant Orléans , ne
foit allez puiiîantd'en faire autant
en Brie & Champagne , voire par
,^r]yrç toutes lescontrées del'vninersîN'a-
pafa U ^^ P^^ ^^^^ ^^y^ ^ Moyfe par la mer
mer You ro"gc & par l'infertile folitude des
ffç^ deferts ? Accuferez vous point le«
** «onfeils & plaifirsde Dieucomm^
chofes incertaines , pource qu'il»
font incomprehenfibles î Dequoy
fert donc qu'ilfe foit communiqués
Eous55(: nous ait déclaré les moyens
àe noftrc deliiirance:'Non,5irejiioîî
aiîeurez vous que c'cft maintenant
qieDieu veulcque vous ailliez au
iacie,que vousreceuiex ioubs voftre
fauuegarcle le pays Champenois 5
qui ne defire que voftre venue.
Donnez vous garde de-laiiler fuk
Toccafioqui àvousfe prefente» Ad-
uifez fagementà voftre en nemyef-
tonné & comme hors de foy ne re-
prenne cccur-ne cognoifle que L»iea
eft irrité contre vous : car fe leroit ie
chemin batu,par lequel, non feule-
ment il vous alTaudroit : mais feroic
encor crifte voftre bonne fortune
précédente. Allons donc ô Roy vic-
tOtieay,&:ayméde Dieu , allons gu
le Ciel vous appelle ; pourfuyuons
le vol de la vi6t(àre qui s'eftât mon«
ftree à vos (oliats,les rende cy après
inuincibles; & vous leRoyle piii
admirable de Tvniuei's: vea-tp.e ce
n*eft la force des hommes celle
qui vous rouftient,ai'aseit ladextre
du toutpuiliant qui vous guide,for-
ti£e 5 &: pourfiii: vos ennemis pour
readre la Franc*? loyeufe , & voftre
peuple en hbertc de loiier Ton Dieu,
ôc célébrer fa hautefte hors les tron-
■ L
Siezf clés ^nAoh
bles &: infolence des o;uerrcs. fe ne
vous cor. feil le pas ielailîcr lien der-
rière , de bailler moyen a l'ennemy
àt nousdonnerfurlaqueiicoii cou
per les viiires : ains bien pluftoft de
ne laifTer vill^Ciiafteau ny forteref-
fcoirvoiis ne faciez placer les eftan-
darsv& enfeignes Françoifes: ou vo*
lie faciez recognoiftrc, le nom de
Charles, comme celuy qui leul ,&
par la volonté de Dieu fe doibc dire
Roy de France. Ce n'eft pas main-
tenant qu'il fault delayer.-mais bien
batre le fer tandis qu ilellchault. il
n'^ft homme qui ne vous redoute&
xeuere j quieftvn argument certain
des chofes que vous di-des inceitai-
Mes , qui e(l,no-n vn figne:mais bien
i'efîèâ;des<3euure5dc Dieu^en vous.
Oferez vous, tres-puîirant Roy, &
vousexcellens Princes &: vaillans
Capiiaines & bons foldars , oferez-
vous adefprifèr loracle fidefcouuei t
&ayfc a entendre : Non ! i'eCpere,
ains marcherez tous dVn accord ,&
verrez parla grâce de Dieu,auanc
que foie long temps , TaccomphiTe-
mêc àQCt que vous dis, & l'eftcd àQ
vos ayfes er. l exal ration du nom de
Dieu & gloire de noflre Prince.
Ce beau &: Ch/eftien difcours
profcré d'vne ii bonne grâce parce»
(te fimple & charlipeftre fille, efto-
na tellement le Roy qu'il le refolut
d^la croire. Aikd cftant à Gien ^^^'^^
fur Loire , il fei6t faire monftrege-A'' ^^,
lierai de fon arm ce pour marcher '^^v
fbudain en Champagne. En ce (le
belle troupe fetrouuerentles Ducs
de Bourbon ^Sc d'Alençon ries Corn.
tesdeVendofme , de Dunois&dç
RichemGUt. L'heur du Roy con ku^er^
duift de la prouidence de Dieu fut il re batUc
gruid qu*ayât contraint ceux d'Au- yiures
xerre de luy bailler viurcs pour Ton ah Koy
camp, de dciurer de n attenter rien llfrins
de nouueau ii printfain6l Florentin S, F/o/l
Or dans Troyes auoic vue bone gar tift,
nisodeparl'Angloisjlà meititlelie- Sietfde
ge le Roy , & pource qu'il craignoit Tr^yes^
que la chofeallaft aulong,yayant
demeuré neuf iours s'envoulut par-
tir. MaislaPuccUe luydiiTuada &
feit appreller tout ce qui eft requis,
tant pour baterie que fapc & aflaulc.
Dequoy ceux de dedans furcntd
ellonnez qu*ils demandèrent com-
pofuion Laquelle leur fut oc-
troyée , que les gens de guerre s ta
L ij
Sie^c des ^njafi
n'Oient vies & bngaes laiiues, que ia
ville demeiireuoit enTobeilTance du
Roy,dâs laquelle il fcit Ifiêdemaira
Imee (ç,^^ ^^^^^^^ q^^ ç^,^^ confirma
au Rej mieux encor l'efpnt du Roy & de
* ^^'^' lesPrinces,àcroirequeIeâneeftoic
J^"^* chofe eiiiioyce de Dîcu iveiiqu'vne
lî forte Ville & garnie de (\ bons
hommes s^eftoit rendue (ans endu-
, r^myTaliaulr ny le canon. ATex-
. emple de Ti'oyesfe rendirent Chaa-
^. . Ions &Rheims,ou{àmaiefté fut fa-
Kheims „ ' , i i •
^ ,. crée, (X coTironneanec tout tel plat-
«^ ^ /ir & appiaulion de Ton peuple que
yf«/ -* ]> ^^ r j ^ r . -^
^, , 1 on peutpenier deceuxquiviuenc
ivon^uement en deiirj&alaîiniouy-
^ ientde ce qu'ils défirent' Ceiacre
, &: couronnemet donna telle maje-
.'1. ,~^ (t^aLi caufedu R-ov.teile âfïèdio à
Ion peuple 6^ emoy a ! ^nemy jque
ceux de LaoD, fans vouloir expéri-
menter la force du floyfe foubmi-
rent à fou obeiifance Apres le facre
Sor/?os ^^ Roy s'en alla à SoiiTons , ou il fur
receu comme fouuerain:& yfeiour-*
nanr rereii le ferment de fidélité des
Villes de Ch ifteau-Thierry , Pro-
uins,Colombiers,<^ Crety en Brie.
Brif J'tf* Voyez ky c^luy qui aie que e: eau-
deuant Orléans,
fts fécondes noyait quelque choCe mi fe en
fatalej& qne l'heur des vns eft tout l'ohetf-
diuet!» ala fortune de^ autres. Qu^on fance^e
contem|;leicylavidffitudedescho QhaHis
(es & van iblts eutnemcnts qui (ur-
uienneni aux hommes 5 &: verra va
Henry Anglois^comare decheu de
fa Fortune , &vn Charles François
efLàbly en fàplacCjfaifant à Ton iou-
hsit & plaifir , & de fortune des cf-
feds &ruccesd*icelle. Le Duc de
Betfort 5 régent en France , Henry
d'Angleterre voyât Theur de Char -
les (î euident que rien ne luy demeu
roit deuant luy qu'il n'occupaft,
inuenta vn bon moyen pour ecnpef
chérie Roy de paifer outre, lequel
s'en venoit droid à Paris. Car il a- B'^/*^**^
jnaiTa bien douze mille combatans, /'^'^«'^
& le prefeiitoit en plufîeurs lieux '^^'*'^*/'
faigaancceqa'iliVauoicdefirdefai-l^'î)'-*^'
re , de vouloir donner bataille au
Roy. Carils'attendoit queparce
moyen s'amortiroitTardeur. Fran-
çoife , & que le Roy ayant faute de
deniers pourroit pas lîtoftienou- ^f^^^-
ueller & refaire vne autre armée. Et ^otéche
alloyéc les affiures en telle forteque P^'^^ 5é-
les deux armées efcarmouchoient'^*
SfCf^e des Angtois
fouuent & dreiroient debeaux fai(5is
d'armes , & nommément auprès de
]frac9h SenIis,oii onpenfokpourvrayque
denant \'qy\ viendroitaux mains. Les Fi'aii-
S. Btf' çois voyâslarufederennemy veiii-
W^ drentiulques à faind I>enis,&: cou^
rureiK encor mfqiiesaux portes de
Isamî-e Psiùs ,oula Pucelle fut blecée près
plecee \ç^ barrières de la porte Sain6l Ho-
aeuant noré. Laquelle voyât qu'onperdoit
Varh, temps eaceft affaire ,{c retira àfaint
Pierre le monftier laquelelle print,
& ou elle meit garnifon pourle Roy
Le Roy fe retira en Touraine lailfât
'Dacde i^Y)^ç. de Bourbon gênerai de Ton
Bourhô armée:lequeUe retira auffi bien toft
■gefjirM ■-ii3fes,àcaufe des pilleries ^melcha-
éuidf' ^çj^ defquelles vfoient prefquetou-s
^*'^^' Ifs chefs de fou armée, par fiulte
d'eftre fouldoyex. Et demeura en s5
lieu le Cote de Veitdofme. Durât ce
temps les Anglois defireux de rom-
^^' pre la fortune à^s noilrc veindrétà
'^^'<'^^f^S.Scelerin,&iLagny,péfansIesem
1^0 et' pQf ter, Mais ce vaillant Cheualiet
f€fcb€ Ambrots de Lore s'oppofa à leurs
* •^*" delïàins & rendit vainc leur efperit-
^ « ce.D'autrepart la puceile reinià La-
jMnn 2ny,ou clledefîeitles Anglois&leua
deuant Orléans,
îefîcge. Mais l'heur qui l'aiioit lliy-
uieiufquesàlors , commença à luy
tourner vifage ôc la meit au point
• d'vne infortune pire que l'on n'euil:
cfpcré Car ayantles Angloisprins Cam^tf
Compicgne ,elle veine du pais dc§,^^p^'^'
Berryauantpour recouurerlâ pla- /'•*'*'
ce. Ce quelle exécuta: & y meides^ ^^'^ "
garnirons Françoifes pourdeffcclre .b"^*-*-
le lieu, Ôcfc retira l'Angroismarry
quVn tel morceau luy fat efcbap- ^^p'^-
pé,y vejnt remettre le ficgc La pu g^^^ ^^■
celle > no iamais laffée de bien faire f***"^ .
veint au fecours des a(îîgeî , 8c eftat T**^ f'^
entrée en la Ville malgré qu'en euf- Vucf-dc,
fendes ennemis, mais elle eut cour-
te ioye de ce renforc. Careflantvn
iour fordeàTefcarmouche auec le
Seigneur de Flauygouuernear pour
lorsdâsCompiegne, quand fe vint
à la recirade , nefçiy lia efcient ou
pource que T Anglois chauiroitles ef
perons de trop près à nos gês^la bar-
rière fat fermée fur la mi ferable fi lie Ifunne
laquelle laiireedetouspouEe(lreine-^»'f/o^-
néeà'la boucherie parles flens nief- niere de
mes , tomba entreles maïs de lea de lext de
Luxembourgdequelioyeux dVnefî Luxe»
belle prïfe,fçachâc qu'il ue pourcoic bourg.
Sîe^e des Anghis
ftire plus grand defpii atix François
'^r^^'4^ qae larendre aux Anglois^qui lahaïf
yrfiduf: (oient amortjla vendit au Duc deSo
i^'^d^^-mercetjGouiicmeurà Rolien pouî»
l^^^i-^ leRv^y Anglois. Nonobftant celle
pnnfe les François neperdiret point
cœur ^ains fe defFendu'ent par Tefpa
ce de fix mois que leiiegefut de-
€9te de'^^^^ Compiegne : ou à la fin & ea
y^f^^Qfhonn^ heure vint le Comte de
me àef. Vendofni^, qui à Timprouifte chai-
fatH 8^^ ^ vinement Tenneiny empefché
/'^iti ^ ^^, defFendre de ceuxde dedans qui
£/oi> ' auoient îxxù. vn faillie ,quMs fui-ent
iiruant dtfconâs & chafTez duiîege: ouils
'toùic- laifferent 5^ viures & munitios. Du-
™^ ranc ce fcge le Seigneur de Vignol-
les, Gafcon, dehora ce vaillant Che-
Yiino' ^^^^^"^ Barbafan de la main à^s An-
Me: dç g^^^^ > q^îiletenoieucy auoitdes ja-
linre iie^fn^oiscn prifonjâufortdeCha-
jg^^^^^^ (Icau- Gaillard. Lequel fut prins &
/^^ ofté aux Anglois pour celuy de Vi-
gnolleÇjfurnomméla Hire. Ce fut
cède faifon en l'a de noftre fei^neur
mil quatre cens trente , que le Duc
deSomercetfeit faire le procès à la
Pucellelea'in^ , & ne trouuans rien
qui fufl digne de mort en elle.quoy
d uant Orléans.
qu'ils lay «leiir^nc Cas qu'elle cftoit Crlma
forciere & mdgicienne 6c qa'cl'e /^/*;/d/^î^
lentoit mal de la foy , luyoropo' :- àU Pa^
renc vne fort maigre accufatioii de ceîlc^
ce qu'elle trorapoic fon lexe , & q le
contre les loix elle eft^ic accoaft ée
cnhoTie. Touces-foisetâsiuges Si
parties eiila caufe leucfuc Fort i icille
d'accouftcerle Procès (S^feiicerice à
leurayfe , veu qu'il n'eftoic hom tie
qui ofaft dire au contraire. Par aiud
la miferaWe ,& innocente fille con-
damnée ( de defaidl le Fut ) à eftre
biufléevine pour les caufesquedef .
fus. Celle la f.it bradée , di- je , qui / /? ^
meritoit vue vie durable & lozim . ^^ x
mortel , pour s eltre expoice a taiit
de perds pour la deffl-nfedefon pays
& honneur de Ton Prince. Etell di-
gne de vitupère perpétuel celuy qui
fut Se fede laraplus cruel 5c tyran
que les mefiies Barbares ,con iam-
nant à mort celle qu'il deaoiî. auoir
en admonition ,pî iftoft que celle
Vierge Romaine Clelie , qui baillée Cleli^
pour oflage au RayTofcan Porfen- jt^om^U'
ne fe (aaua pallant le Tybre à gué ^f„
Gîi ïenuovee au Tofcan nrierit-i
£Qar ceJeal fai(^ .5c la^ vie & liberté
dQ (es campagnes. Ec péfe que cefte
cruauté fut caufe que les Aagloisde
là eu auant ne firent plus leur profit
en France : aiiispeuà peu perdans
courage , ils perdirent en peu de
^^P^tcraips tout ce quils y auoient coii-
^ie I^»qaisrefpace de tréte ans. Et ne faiH
An^ontiQ^j^ point condamner le vouloirim-
'^*^f~ mortel de Dieu pour le fupplice de
^ue F/o«^cefte fille tlaqueUe à efté admirée &
£*^^*louee par les efcrits des hommes les
plus excelles de noftre aagc,comme
dVn? "^ papepie,deuxierme» &àVa
Anktoiùtti^Euerquc de Florcace^^
^^^MM
LES FAI ers
DE IeANNE
d'Arc,di6telaPu-
eelle d'Orlcaiis.
L" Ail de grâce
141S. leau-
iie d'Arc: na-
liae de Lorrraine ,
aagée de dixha\6t
aiis , fut ( infpirée
de Diea ) troiiuer à
Bourges Charle s vij
auquel ayâc fai6fcla
,reuereiice,promeift:
faire vuid«r les Aii-
giois hors fon Roy-
aume Le Roy en e
fiant ermeruej-iré,&
auiïî ceux defo n c6
feil,ffl:iaieret qu'il
lie falloit mefprirer
telles nouuelles: Ce
que tourna à bien
car eauoyee qa ell^
fucauecforcesenU
J O \N N M
D AR. CI ^ ,
Ohfiiiionls K*"
tricts resgifli,
ANN a
Chnlii ,
141^.
îoiznHA Durci*
hotaringn puel-
l» , dixhuict *-
getts nnnum ,
admonita diui-
nitm , Situregi'
VU. faltétat ,«i-
que pollicetur
Ce hnglm fcrari'
cia-exatur^m.
K'gi mirmti^
iffquequià cai*^
fiiii$ ett^nt , us
non vîdetur af^
pernitnd* , id*
que pofl ex Ani-^
mi fuccejftt fe»"
tentÏA hrnMtik
Af^relianum^
mijfe^ ,. fie ob"
(tfftii M d fuit y.
Vf pppidnH
L V)
ho fils ohftdione
likrare coaSÎHS
fit ad oStauHm
'Khemoi regntm
maté^uraudum
comitat , mul:t
tas in itinere
vrbeis recepit,
Sequenie anno ,
in ûppugnatfor
9te Lutetii ( quéu
àtt Angloritm
petefiatt état
md O- Honorati
fartam ah oppi-
danii vulneta-'
fur, Compen-
ditim vi obfef'
fûm aSin hgrc'^
ditur , Inde in
hofieii ttwt erup'
tionts faceret,
Mh loanne R/*-
itmhurgefi cap-
ta y Kothoma-
gum mijfa On^
petatis rea^ nuli
èim patrocimo-'
defenfa. , hoJU
ifidiee damna-
ta y igné crema"^
$¥ri Af^relta-'
desAn^Jols,
V.Ue' d'Orléans, y
feit teldebuoirqu'el
leêfeitleuer'eiiege
de Tênemy, le huic^
nefmeiour de May.
MenalcRoy facrerà
Rheî*,& en chemin
réduit plu (leurs Vil-
les en Ton obeifTâce,
L'Année enfuiuant
fucceftepncelleblef
fée àvn aifaulc d5né
àlaville deparispour
lors Anglefche vers
làrporteS. Honoré
puis etKra par moy-
ens dedans. Go^ie-
gnelors aflîegé d'où
faisant forties fur l'ê
nemy,t6ba ésmains
de lean de Luxem-
boutgqui renuoya
prifonniereàRolieii
La fon procès eft
faiâ:, fans que per-
fonne ofe pailer
pour la pauure vier-
ge innocêce,laqiiet»
lefeutjComehereti*
que&forcicrejpar U
déuant Orléans. _,
îèeftcondamneeau "'"f^* ^cccpùhe
feiu^nce iefoa pro-
pre ennemv Lesha^
bitaiisd'O l^aiis en
EecoJiioiiruice du
bie,&recoursquel . ^^^^^ ^^^^^
leleardoia,luidfel 'i,,^^,r€ ^^^tm
ferencvne image fut ànnttterjanm
îear poacoacoasles
ansfocvnefolê))elle
& dénote pcv^ccfîîo.
Le Pape pie IL
Anconi, Eueiquede
Florence, oiiceaeii
gravide ad miranoles
haatsfii6b> de celle
yiicelle comme fur-
pa (Fa 11 s fou fexe.
En fin les affaires de
Ftanceappaifez ,le
procès de la chafte
Amazone reaeu ê la
d»ac'V.lledeRouê
lafenceiice decoa-
demiiacion cotre el-
le donnee,eft décla-
rée nulie3^abu(iuc ,
parfa^es&dro^cla-
riers luges ^Tâii HjôJe 7,,iourdg:
liuUeu.
Ytefictt , ^ t<tn=-
tA furtttudan'ts
metnores , eâita
tn l9C9 , AÀ t^on*^
té efié^m Us^e*'is
jtéterUbtdur
latiàtlfPis (ingu-
Un ftetate coi*»
cdehriint,
PIVSU> pmt'tf-
nmtês Fior^tt"
njs antiftei-
fUeUét fupra je-»
x»vt 'virtiàtem
tUmiranturf
SeJatfS tandem
Francieis rébus ,
i^dicto q^4
d(tmn<tt<t ffterat
RothomA^t re"
traétato , om^
n$pim fententtA
fxmA r'tfiitmiut
lof^nna , a/tno
rraUtÇuno tccUx -vj
die Ini^fjij^
1 O KN N JE
D' KKCIJE
objidionk nufe-
linttéL Uhratri"
ckindtcmn^
IN" nomim
ind'miiui..
Trinifatis Vittrk
hettYnKmMtîisL"
tis rPHtdeKtU fsl
Mutof chrijimdo-
fHÏnmdem é^hty-
tm , IftMmn Vt-
Cûsfucctjfdres ad
ftiA militétndis et:
eUfis, rétinien' in-
fiituitfpectéUto^
resprAcipuos,qi4i
luceveritifin^er
ta iufbiti&femttiis-
Icedere deurèt v-
xiuerfosbonosS^
plexanteSy reuelâ
tesoppnjfos^ de.
èUnatts addcHM^
rVGE ME NT
DE I E A N N E
d'Arc , vulgaire-
ment ditte la Pu-
celle d'Orleaii5.
AV nom de la
fainCte & in-
diuidiiè Trinité ,.Ie
Pere,leFiIs,&le&.
Efprit. Ainiîfoit-iL
Noftrcfàuueurle-
fus Chnft,Dieu&
honim^, par l'a pro-
uidêcede K Eternel-
le ma jefté, à eftably
Sain(ft Pierre, & \t^
fLicceffeurs des A^
poftreSjpour entre
autres auoir Fœiî
fur le gou uernem êc
defon Eglife mili-
tâte,&en.reigner vn
chafcun par la lu*
miere Euangelique
à cheminer droid:
de(44?tt Orledns,
enîa voye deiufti-
ce , cmbralîàns les
boas ,& foulagearrs
Iqs opprellez par le
mgeciient de raifoii,
& redrelTer lesdef-
uoyez au droi^b
chenîia.
Pour- ce cil il
que 9 nous leau de
Rheims , Guillau-
me de Paris , Ri-
chard, Accheuefque
de Cou (lance , &
Euefque : Nous
lean de Brehal de
l'ordre Aqs fccrcs
prefcheurs *, le(5t-uir
tïi Théologie ,lVn
écs deux Inquifî-
teurs de la fby aa
Royaume de Fran-
ce, luges par efpe-
cial déléguez en ce-
fte partie par noftre
tres-fainà Père le
Pape à prefeiit
feant.
periudicium rà -
tionii redHcentei
ctorit%te fungsrt--
tesir> h^icpartenos.
lohannes ^emeit^
fis GuUelmiu Pa
fifiéfii : RichoT"
dus Confldntien-
Çs Archiepifcopu^
annts BrthAl,dê
ordine frtUfyim
PrAdic4toru,fit^
eri,ThioîogiâprO'
ftjjot , hâretici,
prftmmtUinRe'
gna lErÂctA ait et
Inquifttofiudiet:}
«kfétnctifftmo do^
mino mjifo Vapu^
modernofpecisli'^
ftrdtUi^i*
Stfge
Pifts procfijfit co-
rAm nohts folenni'
ter i^/fjtto m -vint
fi*fc€pttper /toifc-'
nerenter r/tunia-ù
t^^ojioUct nohts di
tcéit pro p trte «o—
itefia TJià-a f/tbel
U D^fc oUm m.t'
trts , ac P'-tn ^
l'oannts difforum
Dctyc ft^attim '^sr~
mimrttniy rut»-
rdtum Ç^ legnf"
ViorumboHA. me"
Wi^ris la an A O^rc
'\jfflg*r'iterd*daU
fi* yfféw^ucp tre/t"
nfrfus fttbino^utli"
tore hArets, £ pra^
mittatf} m Otocefi
Seluacenfi con^i^
tHtum : Contrat
frnt3»otorein oe^o^
tiornm crimirti"
Itum Epijcopaiii
des jin^lois
Veu le procès
meu,&roleanelle-
mcnt debaru parde-
uanc nous, en vertu
du man-lemenc A-
podolicq-^ànous ad-
drelfé, &reuercm- ,
ment receu , entre
honnefte vcufue
Ilabeau D*arc , iadis
mcre,Pierre6<: lean
fiere germains , na-
ture'$,& légitimes,
de fe.ië de bonne
mémoire le-jnne
D'arc , commune-
meiit appel lée la
Pucelle , tant eu
leurs noms que d»
ïeuis parentes de-
mâdeursd'vnc part.
A rencontre du
fi.ibinquificeur delà
foy oî doné au Dio-
ccfe de Beau nais :
du pi o moteur des
cas criminels en
Tofficialiré de Beaih-
uais 5 5c du Reue^
I
I
â£U4nt Oïle/tns,
rend Père en Dieu
Guillaume de Hel -
lende , Eueique de
Beauuais , &: tous
autres , tancenï;e-
«eral, que particu-
lier 3 qui pcuuent
Eefp e <5bi u e m e n t p re-
vendre aucun inte
reil; en celle eau e ,
foie conioincle
meut , ou feparé
ment, tous reipe6t:i-
iiciTi c c d e ^ni d e ars >
d'aute part.
Veu en premier
iieulaficuation pe-
remptoire , Se ex-
plOi(fi faidla la re-
quefte defdidts de-
mandeurs , de du
promoteur parnous
eftably d'officeiiuré
ôc créé en cefte par-
tie , par nous décer-
nez contre lefiics
defendents , pour
veoir ladite comif-
fion^ exécuter, ira-
n<:oian esntra ft.
uerendam in
Chn^opatrrnJ do-*
rrnn>*m G mi tel--
mamde Htll.tnâ^i
E^i(iCfr4m Beiuc
cenjcn^ cAteroJifiée
'v/ituerfcs- ^/î"-?—
gui Qi fi* A in hac
f trîe wierejje cre-^
dPittcsrejytctfuè ^
Vsfit m frtm'it
ttoKc.^ "^ execut!a^
neetuld^mAd /^«»
forum aélorum ^
ft/t'A'o^m n^flri
^i'omotoriisex ofji-
cto nofîro tn hac
ra-^faper nos infii"
tutt , furati , ^
creati tn(}.-înttum^
pefnos décréta ad'^
wrfus Alâ-os reos
•vtf:*ros , rffcr/--
ftum tpfuy» exeeti
t/o»f mand'ridi-^
^mos yinaàuçf^
f^procejfurcspro
Siège des ^rtgloii
^trefpofftrofque pugner & debatre ,
rcfpodrç & procé-
der ain C] que d e rai-
foa.
Veu la demande
defdi t^dern a d eurs ,
ùiCks&c moycs par
eux baillez Se arti-
culez tendans afin
de faire déclarer nul
vif» petitfone
iplorum Actornm
factàqtierationi-
buf^coclufiontlrm
gorum i>ifcrif>tii
redactii per fur-
ma ^r'iculorum
toncludentium' ,
tendent ium Ad
»ulîitatis inii^Hi-
tat'ti^ deUdzcl/t
rationem cuiuf-
ddpretenfî prtcef-
[mmfideim^terifi
eUf^cotradictam
defunctam inhAC
eiuitateperdefnn
êtos Oominum
Feîrum Cnachon
tûc Beluacenfc/n
EpffcopHm, loa-
Mi Mi ^gi (tri ftib^
inquifitorum pre
tenfum in eftdem
ntm dt EJlineto
framotoremfdut
f^ffpromoteuibi
demfegtrétéfacti
Ô* ixecHtiêi^i dt
iniurieuXjô^ abufif
vn prétendu pro-
cès cy de aa ne meu ,
& intenté en ceftc
ville contre ladii^e
fcu'd Pu celle fur le
faid HcIa Foy ,par
defui.^îts Meiïîre
Pierre CancliQ. lors
Euefqnc de B:^aa-
liais, îean IcmAiPcre
prétendu Licutenac
de rinquifitenr de
lafoyaudicStdioce-
re,&:/eand'Eftinet,
pronaoteur,ou foy
difat promoteur au-
dit lieu , à tout le
moins fulTct les pro
âettant Orïe
cedures/enteces Se
tout ce qui s'éferoic
enfuiui,eafl[é,abiuré
& annulé a la def-
chargea iiilhficatio
de la memoiredela-
ditêdefuncl:e,& au-
tres fins cotenucs&
portées aurdits faits
& moyens.
Veuz pareillemêr,
par plufieurs ôc
diuerfesfois leuzdc
bouta autre, & exa-
minez les cilcres, in-
ftrumeius, & enfei-
gnements origi-
naux, a (5i. s, minu-
tes , & protocoles
dudict. procès , à
nous en vertu de
nos lettres de con-
pulfoire maQitrez ,
exhibez. Se d^liurez
parles Notaires ,&
autres officiers ,qui
auroient par deuant
nous recognu leurs
feiags & ercriptu-
dns,
mandÂti , faînm
adeiufd.mc/ijjA-
tonem ,(^ adnul
Utioné , adintM"
titnitn.fentttin-
indejecutorum^
adet'Afjuf de fui» -
ciâ, tx^urgKiioni
de m expejfos
yifiiquoqtis fêt-
pius prrieciûs &■
examina fis librt->
^êriginaltlfAS ,
infirumentM, mt*
nïmtniu ^ *âis
nttultSj^protO''
Cûlu.f'rect:(fu4 an-
tedictt n.ehis i»
vtm nojirarum
compulj»riarum
literAmmè^ nptu-
riii c> altisfrfiM-
tisé'ofl'^f'ifig^if-
qt4e(^ fcrtpt.'irif
eorumiiprâfen-
tinnopAreccgni
tu , longhque fti"
per eU cum dictii
KûtetriisÔ* ofiicus
ris îdtctfiprrocefft^
conflit ut u é^ co-
filiÂrïi ad diSi.ïi,
Siège des ^n^ois
tfuoruw pr&ftTitfâ.
hahere fotutmus ,
commftmciifione ,
i^forumciui Ithrà-
rum, ^ notxrum
mh bnututarum
cottattùnt ^cur,-
paraùone frjtha--
àeNs.
Ttfii ttUm ht"
fsrai (tttintbn ^frdr
f tuereà fftmur»tn
Chrtfio pâtre Gu"
IJelmt^m ttraltfan
itt M.irttm tn
montil>i4spreshjte
rum , CAfdmxitm
Sitnci-éL (edis ■4fO'
fioluA $n RegwA
$yanc)A tune Le^
gutHnt^ ijocatoft-
sum nohts [nqufjt^
torefoji 'vifitAtio-'
nem torumâernlt"
hrorttm^ ^tnflrU"
mentorum â/dem
res , 6i après aiiorr
longuement cor. fe-
ré enfcmble auec
lefdits Notaires &
officien ertabhs au-
dit procès, &Con-
feiil ler; appeliez alcv
vu d:inge d'iccîiiy y
deiqueU auonspea
eheuir , &au préa-
lable fait collation
defdids liures , no-
tes,min utes,(3<: pîa-
nietifs.
, Veuësauflî les in-
formations prepa-
ratoire&faide?, tant
par tres-Reuerend
Pa-een Dieu Guil-
laume 5 Cardinal de
Sainâ: Martin es
monts , pour lors
Le^at en France ap
pelle auec luy no-
ftre Inquifiteur, qui
auroient veu , & vi-
ruélefdids liures, &
papiers, Qu^e autres
par nous , & nos
co m m i ifii r e s fai- P rAf^ntatmi, quS
(âes audir procès.
PareilleiîîCL veu7, &
côfiJerez plufieurs^
traidez de Prélats ,
Do6leurs,& prati-
ciens renommez ,
^approuuez , qui
après auoic bien au
long veisësles pie-
ces dudic procès ,
auroient efté d'âd
uis, eftre bon «5c ex-
pédie nx le uer 3c e(-
clarcic les doubles
qui s*Y oâï oient ,
tantderordonnan-
ce dudid cres-Re-
uerendPere;,quedc
la no (Ire.
Les ? rcicles & in-
terrogatoires fur-
dits à nous de la
parts defdits dema-
deurs& promoteur
prefentes: , &c après
pluficurs délais oc-
troyez â f.iire eii-
queile:Auffienei-
tomnnffur'fOi »#-
firos tnhHUifmoâi
froccjft*s exordio
cortfedis. Inffeftis
etuvn ^ confid*^
rAtts vAntstraùta'
tsbui pr4iatorum
dodorum ^^Z^-
dtcorumJMennitiy
^ prohanljlmom
çiufi/btti , i(^ /»-
fifumentts tinted't*
^ifrocsjfus ad lot»
biA elucid.tndAdU"
€tu(dem reutreâif^
fimi^<itns ordin^"
tfone^ f£ nQJtra e*
dtti.'^^com^ofiiis
^ int^rrogatorHs
frdptis fro parte
tcrts nobtsprétftn^
i^tts ^fGfi-piurts
taocuuones adpyQ"
bm dum admtj^/s^
atfentifque te(hi4
drfoftnoi9*b*é< ^ Ç$
^ie^e des Anihls,
fuf^erceuerfatio- gard aUX dire OC ic*
pofitions de tei^
moins , &c att<:fta-
lions fur la vie ÔC
deportemens de
kdia:edefun6te,&
du partemcm du
lieudefanaiflance:
Autres interroga-
wires à elle faids ,
tancàPoidiers,que
en prefence de plu-
iîeurs Prélats , Do-
deuis 5 &: f^auans
perfon nages : Si-
gnamiTient de tref-
ReuerendpereRe-
gnaulc iadis Arche-
uefqu^ , lors dicE-
uefque deRheims,
Métropolitain de
Beauuais ? Sur rad-
in ira ble deliurance
de la ville d'Or-
leans , voyage de
Rheims, ôcfacredu
Roy: Circo a fiances
rne C?" egreffuetuf
dent xtfuci&àlocs
originis cjuàm/tt
fttexfiminfitiom
ipftuiinpTAl'entiii
feritêrum, c^prét
ferti reuertniHf-
jUmipAtris V<egn»l
di olim Kfcbtefif
tapi V^eméjîi diMi
tunc'Epti'copij B»l
ttkbifatix dithus
iterAtts quàffffM'
per admiràdf U-
tis Auriiianenfis
^itiifate m Keme-
fem (^ c9ron»'
titnem. Kegiam
qiiAciutictrcon'
liMntiMs ipfiut
froctjfus , qua^
litates iudtcum
<Ô* procedtndi
modum.
dctidnt Orléans,
dudiâ: procès? Q^a-
lirez des iugcs ,&
forme de procéder.
Veuz auffi plu-
sieurs çiifeigue-
inencs , lettres , &
mémoires oultre
ceux cy deffus.
Enqucftes &:atte-
•ftations mifes par-
deuers nous dedans
ledeîay de produire
Forclulîon de bail-
ler conrredids con-
tre ladiâ:» produ-
ction: En après ouy
noftre promoteur ,
auquel le tout com-
muniqué, 5'eftioinc
«n cauleaueclefdits
demandeurs, &:co-
menoftte officier, à
déclaré emploit ries
produdtions deidits
demâdeurs aux fins
percées par leurs e(^
ciuures ioubs ton-
tesfoiscertainespro
ccftations , requc-
alits titieris , in;
Jirumenttir^mU'
nimentis vltrst
ï)epoJttionis,(S»
termincadprôce'
tlendum trudttit
(^produS^,prA'
dujïonéque due»
d'tcotru huiu me-
dt produSni'hiO'
Jhojf*edetndeaH
ditopr»motêreqiH
•vifis «ifdeof pro -
dHii'udi^isuâori
bm . pUnariè ft
étdtuxit^AC prfi(§i
namine offic^ no -
fi riprj.fAt»omnm
if^mproduiiApYo
fuap^rte reprodté
xitj*dfinê:ifcrip-'
tiii'U diSiaru nc^
tori'ta,mexpre\fiî
f uù cents pffiuji-a-
ti&nibtUy aliifque
rejueflu e^ refer^
u*v$on'jbHiprfipitt
5 ifgr^
^*r nos i^dmijis
'Vfta cnm a^mh^tif»
J,A/n maittiti turti
(ub hrembhifcrip^
mrti'xjalen'thtica,-
mrnum mftrum
auertere ,pernos
Chn^t nomute. tn
iAufa conclu fo, ^
dfe hodternoadaH-
dtendum noflram
jentenUam aifU-
gnat$6.
Vifîs Tttatufcijue
reuolutis i^*»/"-
4^ ntfi omnibus, P£
fitjguiis f»^ertus
e.xjfrefjis tna cum
€ertts artkuits f^'
cfptenttbus , Qu^r
^of} àidum frt~
mum frocejjum
iudicantcs p^stert'
■demnt extraéles
fore fx confelfte-
ntbus diàA deft^H"
ilifl^F£. Cjuamfdfé-
nma^fjlennesfer'
fojMS ud o^/««»-
i^um tranjmife^
tAnt^ Ç^ qtéos tirt"
(les , «3c refèruations
V contenues, & pat
nous receuès auec
quelques motifs de
droiifl mis par de-
uersnous^pournous
mouuoir & aduer-
lirConcluiîon faite
aa Procès au nom
de I E s V s Ch R I s T
auecrappoindemêc
d'ouyr droid à huy
ercheu,
Letoutveu&coR-
iîderc,auecles Atti-
cies commençants,
Vne certaine ?emme ^
que les luges ont
prétendu auoirefté
après ledi<^ premier
rroccs, extraits des
confeffionsdc ladi-
dedefunâ-e , & à
nous enuoyjz par
pîufieurs notables
perfonnes pour en
aduiferiLefdids ar-
ticles contfe<ii<fts &
debatuz tat pat lef~
douant Or
dits promoteur que
demandeurs com-
me cftaiis iniques,
faux , efloignez des
confeffions de ladi-
te defunâ:e5& co-
trouuez &deigut-
fez eiipluiîeurs ma-
nières. Noftrc pre-
fent iugement foit
aungmdcDieuqui
balance les cfpri ts ,
eft feul &c parfâid
congnoilïànt fcs
.reuelations,& luge
très- véritable , qui
infpire ce que bon
luy fembie , Ârpar
.*fois chojfit les cÉo-
fes balFes pour con-
•fondre& renuerfer
leshaultes Scpuif-
fantes , N'aban-
donne ceux qui es-
pèrent en luy<: mais
eft leur ayde en
temps opportun,&
detribulation, A-
pres auoir meure-
îedfts,
redïBiprômofor^
aSiofes én^ugna-
runt tâqimm int-
diSiiseonfeJftoni-
bus aliénas , ç^
mindosé conjîêios
multtpUciter. De,
Dei vultunoftril
prâfensprodenut^
dicium , qui fpiri»
Stiumpondcrafor,
fjiy&foîui ttUtU
tionum fustrum
ferfiétuseficngni"
tor , o» tiédie Ator
veriJftmHS quivH
vult y fpirttt^^
qusndoque infir ■*
maelegip^vtf&rtigi
quàqnê con uda,t
nsn dtjerens fpe-
vantes infe fedxd^
sut or earjéfn inop-m
portunitAtibus(^
tribuUtione'bia''
bitamMurfi^deU"
herAtionejAmcif"
ca prApâttorix.
iiuam cires deci"
fionem eau fit, ,
cum peritis pa-
riter^ér* prâbaris,
■^ctim^ratif viti^
M
Siège
mym eorûdetet-
minationibtiSj ta.
întraciatibîii ma,'
gna cum reuoiu'-
îicne librorumB'
d{ti6 , (y> ccTnpofî-
tione multorum ,
Vif, q H e cp tnioni-
bii/s Vcrbj pa'^itcf
*'aiqiîe fcriptotam
fuptr formaquam
juper mmttri^pr &
faiipTûCJjm tra-
iiifli^atquedatis ,
qutbm fâc- & du- a
dtfunctA fT^a^gis
■ adiràraûvns ,
i^u^m co^iden-na,'
îionfdign:i exifli-
mant lepvvbato
ruj ^cuntra de
ieriîilnHtum c n^
îYnca^m ddthin-
diciitoi , & form&
p' t7iat£ri& ratio-'
Tii plurtmum ni-
mrai e,/{jr diifi-
ment délibéré tant
far les prepar-atoi-
rc'S,quedecifîon de
lacaiifejeii îe con-
feil des fagcsSccrai-
gnantDieu.
Aufficonfideréle
lefultat faict auec
euXjauec grade co-
ferencedetiltres,&
liures de diuers au-
(fleurs^aduis ik àdu
berations , foient
verbales , ou cou-
chées par efctit, tac
fur la forme de pro-
céder que anfod de
la matière : par le-
quel ils eftiment les
fa}cT:s5:ge{l:esdeia-
Qidecefuncfceeftre
plu (toft admirables
èc diuins quefub-
ieCts à condemna-
tiondegésreprou-
ucz, & s'efmerueil-
1er. t, nouGtiisraiio
dudicl iiigemerit,
foic en fa foime j 6c
matière , comme
eftanc difficile ea
tels cas donner iu-
gementdifHnitif.S.
Paul diianc de fcs
propres reuelatios ,
ne fcauoiu s'il les à
encs en fon corps
ouenEfi^riCjô^ fur
ce s'en l'apporter à
Dieu.
En premier lieu
diions,& comme la
indice le requiert,
déclarons les Arti-
cles,commençans,
Vne ( ertainefemeq u i
fettouuêt auxpre-
têdu procès, & let-
tres déférences fai-
Ôes &: douces con-
tre ladide defunde
auoir efté Se eftre
extr.'U«5bsdudit pré-
tendu procès , &Z
confeilicns de la-
pide defuncte par
coiraptio ^dol , ca-
lumnie, ^c malice,
ciUmum dicentes
de fulibus detet"
minât um préibere
iudiÀum , beat 9
V^tilo defuls reue iCorii
imionibus propris
d-.centey an e m in
Cûrpore,vtl/nfpi'>
rita habuettt fe
nefcire^ C^ D^o
fiiperhocfe rtf^r^
re.
î» prlf^ls dicî'
tnti'SatqueiHfîitiA
exigsnfe decerni-'
mus Articuloi ip-' ■
[os incipimtes ,
Qu«dàm faj mi-
na/'»/>r<>c£/f«^*^-
ten[ê y (^ iftfiru-
rnsnto pfâtenfa-
rumfinttntiarum
conttfi diciam de»
fttnciMn lataruf»
defcriptâs fore »
[uilfcy^ ejfey cor-
rup:è,dcUfe, ca-
lumnteJe,fra'^U'
UnîSY ô^rr^Alitio",
fetxipfîspYs.ten'»
fa procijjut^^cen-
fejfti}ti9 dffîA de»
functA - «xtracios
tficil%'veritat8Ô*
expnjfa f^itatc
Siège
fjuùhus p:4m^tts
ex cfud'US dehhe-
rantium ^ tudi-
cnntium t^mmus
poterr't ifi uïtam
deltbsmttonem
fermtht^ flurtmetf
^ue àrconfldnîMi
aggrauantti m
■ftçnefrâipttn^non
contentai ^^n diht"
le adijctentesy ǣ
non nuU'iS afcun^
êanif.is rtuelantcS
f^ tupificantes tn
fif*rt'hus fuhtuen'
.ies , fornrar/jejU^
'veréoyffm qUéiim-
mutant , alte-
randos,
Çua p-opter iff^
Jos arttcuios , î'tn-
au,^im Uifos , ca^
lumf'iost , ào.oje
extrABos , F§ con-
ftffione eadem dif-
formes cajfazntv. ,
r/ruamt*s ^ ^J ad
nuUitmt*stpJo[«,ue
^u^stn^diséfopro-
£cjfi4e!^tntht fiC!"
mus hic iudtcttf
cftre en plalîeurs
poincsfubftanciaux
faux/laveritéy ayât
efté erpargnée,& le
menfotge donne à
entendre.tanttnla
procédure dridid
procès ;circonftan-
ces d*icelny, que c©
felïions&iuftifica-
tioiTS deladidede-
funae,auffilafai-
ians parler auître-
ment quelle naw-
roirfait,enquoy les
itiges furprins&cir-
couenuz pourroi^
auGiretlédrezàau-
ticmentfe refondre
Aumoyêdequoy
calïbns ,& adnul-
Ions lefdits articles
comme faux ^j ex-
traits par dol , &
friiude,&nullem^êt
conforniesauxco-
feffions de ladide
defFunde : comme
enfemblablc ordo-
deuant Orléans,
nos que les articles l*^*^^ decermm»,
queauonsfaidcx- 1'^'^''^^^'
trairc&ioindreau-
cii6t procès, feront
icy ludiciaircment
lacerez & biiî^z.
Oultreveuesdili-
gemmenc lesaurres
procédures du pro- f?^^'*^ ^^^^4^''^
ces, & par efpcciaU J^- ^-^«^r^-
1 , ^ i. , .. tenftstneodem pro-
ies deux preteducs, ceff^,onte»ttsftn--
ftntcnces y conte-
nues, portants^con-
déflation de cheute
& recidiucAuffi 15-
guement confideré
la qualité defditsiu-
gesj&deceuxquia-
uoient en garde, la
dide/eanne.
Et veiies les recu-
facionsjubmifïîos,
appellations, &re- ^'"''^'' ''^^'^^'*
qvzifitôire par elle ^^i(i,,one m^lu^
inftamment répété fltci^ferquamgU'-
pour cftre auec Ton ^'* i9*nn>i aifan^
procès r'êuoyee au f '«'"M'» -^Z^-
faindfîeseApofto ^^'^^^^ff-^^ffi'
lie , & a noftre tre» noftrum pontifi-
M iii
Infuper ait] s etuf-
dtm proce/p$s par--
ttbus deltgenur in-
tentlis^ quas Upfus
Ç^ rtUffui tuât^
tantes appelUnt :
ftnftta etUm dtw
ttus qté^utate it*^
dteanù» ^rAâtélo-
rum y^eorumfuh
rum cuff^odu dtct/t
loanna detmebu.-
ti4r.
Vifif^ue rtcu/k"
tiombus ^Jtibmi/"
Siège
getfifi yOtnniaque
dicia pariter é*
faéîaifjîiis .acpro
Cfjfum tranfmitti
fApMf é^mfidtiifi-
fTjerequij^uiifeô*
fredïàaomniaei'
demfubmittando
jft ttentijque circa
■dicî-iprécejfm^fiia •
teriam quAdsim
adiuVAtione pr^^
tenfa.falfajuhdû'
la , c^per "jim éf*
TnetHm pr&fentiçt,
tortoris^ commi -
na,td igȔ6 crema,'
iioneextortA , C^
fér diciam defun-
ciam minime prs. •
m(ii Ô* ÎMitellefla
fiunonpr&fa-
ik traÛatihuSj(^
epinionibmprâla-
torum Ac fckn-
'/li'V/n doctoTum in
iurediuinopcritei'
rum peritcrum ,
crtmi7iadict&\ca-
nAimpofit&inpn
fdtis pr&ttnjis Jc^
temtps exprejfa ex
ferieprocejjusnon
de^endçreafit col-
des ^nojiiis
raindPerelePipe,
fefubmettâcauiu
gement qui! en
pûurrok donner.
Certaine abiura-
tio, faufe jCautelevi-
le 5 & extotqueecie
ladiâ:edefun6tepac
forcée crainte, eu
prefence du bour-
reau exécuteur , &c.
menaces du feu, à
quoy ladic^eVierge
n'auroit oncques
penfè, ne entendu.
Traiâ:rz & opi-
nions de Prélats &
Do<51:eurs biê vecfez
auxdroi6fcsdiuin&
humain, aufquelsle
tout communiqué
auroientraportcne
fe trouuer aucune
preuue ,ouvcriffi^
cation audid Pro-^
ces , des crimes mis
dcuant
àfusàladicftedefun
£te par leldides fe-
cences^nechofequi
en approche: fur ce
allegans for: à pro-
pos plufieurspoints
lurlanuliirc&iniu-
ftice defcii(5les feii-
tences»Letoutveu
&meurement con-
fideré ce que faifoir
à ve«ir&: confide
rer en la matière ,
nous ayans vn feul
Dieu deuant les
yeux & {eants en
noftre fîege deiu-
ftice.
Difonsparnoftre
prv^fenre fenTence
diffiaitiiicpronon-
çons, arreftons , Se
déclarons lefdicts
Procès &c ÎGnitw-
ceS;,pIeinsdedol,ca-
lumnie > iniufticc ^
contrarierez d'er-
reur, en faid: &en
droicl^aueclafufdi-
ligi pojfe dicttium
O» msilta elegun"
tiJfîmedenHlltta^
te^ intHflttià in
hoCyi^alils deter-
mi»antiHm c&te-
riique omnthus/^r*
jingHivs dtUgenter
attentUqu&i/î hac
farte attendmda,
(^videnda erant
pro trtbunali fc-
dentes , S^tumfo^
lumprx ocitlii ha,-
bentii , fer ixinc
nofirsim difiniti-
uAfn fententiam
fro tribun aU />-
dtntes ferimm in
hM diclis.
Dicîmu^y^pro'-
n'ycixmîM , dscer-"
nirnm^*^.dicla,r,t'
mui diBospYocef-
fui ^ fe/3sentia^ ,..
dolum , ccdumniâ
ini ^uitutcmyrefti"
gnanîickrn , lurif^
que ^fa5li ertù-
rem continentes
m^nififtAm ct^m
abiufotionepf^fa
ta executtonibu^
^omnibm tnde
Siège des ^nglois
fîciHuntis^fore ,^ dfce abiu ratio 11,6X6^
iJJenHllos fnualt' cutioilS , & tout ce
£/ nih/lemmfts
quantum opms tjl
TiviiOne ttsbente ,
rjfyibHs omnmo
'vacuamm , di'
ACifjos a{iortu^'\^
ftirentesejufdem ,
ia?ri occujione ^ra-
7'/iil[orum contra^
Oiiffe y feu incfàrrif" -
fe t?97mttnemque À
frAfMîJCiSy Ç$ ex-
furgAt*ir/i fcrê ^
eJjTdecUrar*îes^^
■in quuntum ofus
ep , êx^itrinntes.
^f datantes nofiré
hmujmodi {emen-^
fut. exefutfOMe/»
fefà foUnntm tmi-
TTMttomm in lo4t
cmtati frotinus
jiffï mhàs d»»^
qui stïï feroit eii-
iuiuy, deniilefFv6b
& valeur^
Etntâiîiîoins cii
tant que befoin cil:
félon ;^roi et, ^raiso
lescaffons ,bi(ïbns
6c en tant que Fait*
pouuons, les ad nul-
Ions. Déclarons la-
dite leanne dcma-
dears.&paretsn'a-
uoir encouru par Iç
moyen que deiTus
enaucuuc noie ne
tâched'infairiie5&
entaniquebefoing
cftlcsenauons dé-
clarez & déclarons
purs innocents. Or
dononsquc noftie
prefentc fentencc
fera exécutée inco-
tinentj&fansdelay
&c publiée folen-
iiellement en deux
endtoicls de ce (le
deuant Orléans
Ville.
Sçauoir efl: pre-
fentement cnlapla-
ce (àindl An^riffn ,
oufe f«ra proceffio
générale, &:yâura
fèrmon gênerai. Et
iour de lendemain
au mefme lieu du
vieux marché que
îadiéte leanncà efté
cruellement &in-
iuftemcnt brulïée,
ou fe fera vne predi
cation folênelle, Se
fera drefTéevne bel-
le Croix enmenioi-
re perpétuelle , &
prière pour Tamede
îadide defunde, &
des trefpafTeZjlefur-
plus deTexecution
denoftrefentence,
fi aucun fe trouuejà
nous referué.ît fera .
leprefent iugemet
notifié aux Vil/es&
lieux plus notables
de ce Royaume àla
Ahero videlicet
in promp^iiin plu'
tei*S»^âii Andrt •
ni gemrdi pYéCif-
fione yfncedinte ,
0»in fermonf gg'
ner/tli , Et in alit
dii cr»jh»ai» ve-
terifotû , i» locfi
fcilicettnqtéê dicl a
loAnnacrtédaUc^
horridacremtia'
m ftéffêCMU tfi (£ .
folenni iiidem
pTAdicAtiêne «/*-
fixion* crucisJfO'
neflA ad mémo •
finm ferpetusm ,
aceiufdtm^ô^a-
liorum defunSo'
rttmexfifddafja-
Ifites^ vlterionm
diB^noftrAfentë.
ti£ executionem
iKtimationem ^^
fro futur A mémo-
ria nofabilem fi»
gnificationem in
ctuitattbui .^ktt'-
im regntlocisinfi'
gnihtis yfroktvi-T
dsrimtii expédiée ^
^ fiquA Altafuper
funt pir agenda ,
nofliAdtf^ffiiioni
Siège des Angloh .
é^êxcaufarefer' mémoire deladicS'e
vierge.,ainri quever
rons eftreafâirepar
raifon.
La prcfeiite fea-
tence donnee,leuë,
ôc publiée parMel'-
iieurs les luges ^ é&
prefences de Reue-
rend Père en Dieu
mo(ienr rEuefque
de Hedor de
Coquerel, Nicolas
du Bois, Alain Oli-
uier , îean du bec ,
leâdu Gruys Guil-
laume RoaireI,Laa
rent Seueray Cha-
noinp$,MartïLad~
uenujean Roulfel
Thomas de Fauril-
lieres , de tous lef-
quels maîftreSimo
Chapirauk promo-
reut,IeanDarc,&
rreuofteauontpour
les autres demandé
lettre.
Fai6t au Pakis
uand$.
promulgata fuit
Bac pr&fens fente-
t/aper dominos iu
dicaSj pY&Çintihtî'S
Jieuerenào pâtre
domino 'Epi fc ope y
Hector e deCâfue •>
tel , NicoUo du
hois , A.Unê OH"
uierîoanne Du-
hec ^ loanneDi^"
gruys , Gulielma
V^ouffel^ Laurer^
tio Sueray Cano*
ni.is , Martine
Làdu£nu loanne
Kou[felThomjde
lauriUieres , D*
^uibu6 omnihui
fnagifler Sim.n
Chapitauh pro-
moter , loannes
Darc , ^ VreuO'
p.BAU y pro ttUts
petiitunt fufiri*'
^entiam.
Àcta fuerunt
hae'-nVaîr.tifihf'
deuam Qy/eans
Archepifcopal de
Roiieii y L'an mil
quarte cens ciii-
quâce Hxjie fepcief-
meiour du mois de
luillet.
Ceiugemêc con-
tenta focc les bons
fubieds diiRoy qui
eftoient infinimét
ttiarrisdii faux bruit
que les Anglois fe-
moientcôîrefaiîia-
jeftéjCommefielIe
euft jamais penfc de
fo^ayder d\'ne hé-
rétique de lorciere
pour recoaurer Ton
Royaume. Enquoy
n'y auoitaucuneap
parence de vérité.
Car pour !e pre-
mier, feu ce bo Roi
Charles V l La,uoit
fuccedé, &eftoity-
mitateur de la pieté
deresanceftres(voi
reeftoiten luy ac-
creuë ) qui en leur
thepîfcûpali Kû"
domini mtllcfifno
quadringéîefimo:
quinquagejimy
fexto , die(eptù>nA
m en fis Itilii.
IncreaiUU (fi
qua grain GtiUis
omnihm fuent
etufmodi fentin-
tin.qui Kf^iireli-
gionem d'Jipmtts
ab hnglofAifï.rH-
monl>H4 -vexMîi
dolehant^qHttJïilU
hœretic/Hry-m.ile-
fic£ virginis oper;i
ad regni reculer a-
tionë abutertHir
quA culumnid à
veri JîmiUtudim
quam longijfuns
aberat.
In primis qtiod
piiîiM.ex nontan-
tum in maiorum
[uorum regnum
fuficejfeYnt.^ed^ .
g!oriA,é^-virtutis
A^itA hâreditsité
crtHerA* idémque
qiod Vdi cumin-
angHrarentar^iii"
r^batjpfe infegâ/
'vncfHi , in fid^i
Siège des jinglois '
^hrffiuHA (Hte- facreauoientjScluy
après euxjdeteftéôc
abiurétoute herefîe
& pronois maïceniE
laSaincteEglifeen.
fcs4roidts.
Etquantauford-
lege,ilefl:oit êncmy-
capital des forciers,
ôôiiCYouloit aucu-
nement approcher
d'eux^ainfi qu'ilmo ^
{trabieneaTanmil
quatre censcinquâ-»
te cinq fur. le com-
mencement de i'^
CarparfoncoiS-
mandcment Otho
Chaftillon,& Guil-
laume Gouifierdeux
des plus fauorits de
fà Caur furent pri s
par lêâ de Gardettc
soPrcuoftd'hoftcU
qui lescuîcn fa gar-
de» tant que finale-
met CCS prifonnicrs
coiiaincus de forti»
lege, en furent pu-
dttejiatHi orrmem
marnU
Tttm ^md fSe
infe^ifftmHs/n.^ le
faSfftc m^thâïu»"
ttàs hojlis t quam
riHlltim cum iUis
Cowmtrc'tdTn h^y«-
re/olitus ejetreif-
ft tmitnti 4nno
M. fccc. Lv. do^
sttijfef , ne tnùmis
^utd^m [uit far-
cens-
CisÎHs r»4ndam
dH!>txaultcis for-
nl'ginntOthoCa'^
fiftlLoneus^^GH"
Itcîmus Ganffii-
rius ec»^p}'4h(»Jt ,
^ tn (uftodiam
li.tnn/f Gardeù
trftdft/y caiipm ex
<vin:mis dtxtfnnt
izn^ijfiagiti:pefen
âerttnt ^ofltâmo
tjuunîtim Prmctpi
Lccleji.tflicfs , no-
hilthns -CaùUT^J-
deuânt Orléans.
m^ Ma is ie vo** p rie *'*^ » ^^ ^^^^ /'*»
quelle apparëce,& ^i'^' opprobnurr»
^ ^^ .1 foret yprafe ferre
propos y auroit-il, \r,^ZJjii ,^^_
& qaelhonneurfe- ft„t^ ^ malejlcs.
tioS nous à Vn Roy mdterts carmtm»
de France:àrEglife f'^s.^^rts.libe-^
NoblefTe ^Ôcàfoii '''*''''
peuple deuotieux,
dedire^auccles Ai>
giois leurs anciens
ennemis , quVne
garfe, folle, héréti-
que & forciere euft
par charmesdeliuré
nosPcres decapti-^
uité.
Toutes-^fois Dieu
permit que celle - /''*^^^"^^^^-
guerrière Amazone demper»t,fu Del
tombaentre les pa-= $nhofitHmp$tefia'
tes de Tes ennemis , te»* ^^* '^cmt , À
& par eux futcon- ' ^«^f'^^/^f^f •* . ^
damnée a mort, le ;,| m, ,,,, ;^^,
dernicnourdeMay TLotUm.<zs- Suf
1450. e n la Ville d C pido afficimr^non
Rouen. Du trefpâs /«' "•«^'^«^^ ^^'^
de ladite Vierge,les ?:7^^> f^f^
Françoîs portèrent rumjoUùo ,atc^t
yngrandécmerueil 4ttU9êx»tt»^
siège des ^nglois
l^êque inim poil
tum iniquum de
innocenti capite
iudicium ,res tUe
in Galîi^ exanimi
fententiafticcejfe
re , paulavim agi-
tafi,d!Hexati,tan'
âem enxm neflris
fnihm exê^i , in
fuBbm regionèm
erudâlitapii fx-
num luentes ,con-
eejfere.
Nec leuiore Vei
tilndiShx cum Us
Beres tttm iniqmt,
fentêtii fuper fue-
tant , actum efl ,
quimiferando om
nés vit t. exitftetiM
laodoico'X.J .regnX
te^cecidefut.Qua.
dere e xtant ^ ht
€leg:tntespatrioà
vobisÇermonered'
ditiValcrianiver
M i
leux deuil. ôrlesAiî
gloisnon,&neaiit-
moins ce Eai Itur
ruine.
Car après tel mal-
heureux iugement
& exécution ,ils ne
profficerentplus en
France: Ains y fu-
rent toufioursbac-
tuz , & rabatuz , ôc
iufques à ce qu'ils
en furent du tout
dechadez , Ôc fe re-
tirèrent chez eux.
N*ea eurentmeil-
leiîr marché ceux
quiauoiéteftédad
uisdeladiâ:e Tente-
ce, & qui eftoiêcen
coresviuantsioubz
leregne duRoiLois
Xï» pource qu'ils
moururent mi/era-
blementîTefmoinîX
Valeran par
beaux vers que no
auons fai<^s Fran
çois.
ces
9
deuànt Orléans.
5 j Nec fiiperi vdttere ignesmpunè YcUFîos»
3, Medeiusfiqinàem longofermsncprofatuT
^Jhuit efp:fcelus fldimms^ ^ morte ^Undum^
„ Mtéîtaq-^ aduUndifludto cçnfingh , vt\An^j(^j^
5, Sic (i'ii co nciliet : Sedfduci; in de diehus ,
3, CoY^tu ta!?ifico refpergitur vlcere lepr^-
3, j(lrer inimundo reHolutmfteYcorc , vit 4m ^
^, Fi'«»> ; argucYitt plerumq-jin csYcerefitH
5, Criminis tnfonién Vendentt Itte pue Ham.
y. Sic <& CÀceonm^ t^uif enfuit effc crem4niam ^
„ VenduU dwn tonfivfecat excYemcnta captllù
,, Expirans capit^&gelidd iedure cadauer
3, Oecubâfi Vhricesfic penddnt cnmmefœnaf.
Et quod viilgi fuperat fidem , cum iam ca-
<3auer dep^ftus elfer cogas,integaim Puellaa
cor,atqneiIlibatum,abinuentuniab eodem
au^tore Valerano ParidenfiTheologo, his
verfibus traditur.
\,VQjïremo enituitfietasin morte rutila ,
5, In C4nerem cunBos dmnfla?na Yefduerat artm
3> Itiafas CQY habet venus ( mlrAhiUdtBu )
,^ "Hec [yncîYi animi temeYant incendia fedem,
3, AÏbedq-^ tum vif d eft igni pY9 dire cQltmtha ,
5, EtfeteYc ^t héros , w«/m j^dhntihm y erbes.
Stege des ^nghis <^eu4nt Orléans,
s, Or Dieu ne voulut point quelô^ tcps ce forfait'
i, Demouraft impuni : Cii Me is qui auoic tai6t
„Vn prolixe difcoîîrs voulant aux Anglois plaire ,
3, Publioit qu'vn t 1 crime â cous âebuoit fiéplairc ,
w Qh!^1 mericoit le teu & la mort : Toft a près
„ Voite dans peu dciours î il fut frappe dcptct
5, En langueur iurfemc, dVne lepre vlcerantc :
5, Yn autre tonba mort veautrc dans fa fiente ,
„ Qui iarantla prifon & pendant le procès
„ Ala Yieige innocente inipofoit mi! excès, ,
3, Auifi meurt Caleçon ejui donna la fentcncc
j> Oc la faire bruflcr : Car ce pendant qu'il penfc
s, Sa barbe , & chcucux faire ^ à terre tomba ^roid ■
jiJ^endantquele Barbierlc tondrecommençoit :
3, Ainfi à tous mefcfeaats Dieu tient vn ordinaire ,
3, Nelaificr leurs foifaids fansfupplicc exemplaire.
Mais eft encores aura n)t admirable que le
corps deladi<5le Pucelle éftans coutume par
îè feu .-Neantmoings foncœureft trouuécn-
rier & nullement interefTé. Cequelemef-
me autheur Valeran Dodeur en Théologie
enrVmuerfiic de Paris àteftifié^difaiic,
5j A la mort fe cognput que la fainâe Pucelle,
„ Auoit aymé fon Dieu , à fon pays fidelle :
,j Car tout fon corps eftoii enflamme coafuméi
3, Qb<; fon cœu-" [i;îad miracle ] onc ne fat cntamcj
5, Le feune fccut percer , le ^ege & la retraidc
3, D'vncan;e,qui eftoitàfon Dieu, pure &ntitc,
3> Et lors âf.s affiftans la grande troupe à veu
3, Co nmf nt du beau milieu des flammes de ce feu, .
„ Vne cïtîombc yflîïtj qui de fes blanches aiflcs
,3 Voiadeuers le rond des v«ultcJ(upcrncU':s.
ANTIQVIT&Z DE
L^^ÎL.LE D'OIILEAHS
& chofespUs notables d't celle, fideile
ment recueil L es des Cofmorraphes(^-
hilîoriensquienont efcrit, 0
P A R L E O N T R I P P A V L T.
I.
N Tan de rincarnation.
de noftre Seigneur
lefus Chrift , deux
censTeptante fix , lap,„^^„
Ville d Orléans fuc^^^^ ^^,
baftie, & wommQt kurtUe , poiarce ^^ ^^^
que foa foiateur cftoit nommé ^«- fl^orki*
reltus^ ou plus toil AHrelianm ^EmpQ ' '
reur.Romain, qui commença à ré-
gner en Ton empire i'an. deux, cens
feptante^quatre.
Il-
Aucuns tout es foiseftiment ( 8c
non fans quelque raifon , ceftcCitè
auoir receu tel no , de ^urelia^ iadis
de G Iules Cœfar femme d'houeur
&:d'e{ïite: Et laquelle depuis ledit:
^ureiianm auroitilluftreej&fait ac-
aoiftre j àcaufe que ledit nom de.
\AuYelU sfrareniizoicauecronnom
III.
E T à efté fans doute le Cenalum ,
( marché Aq^ ^Chartrains } duquel
font mentionjtantîiilesGcefar , que
Scra!l|n,le {icuant au milieu de lari-
uiere deLoyre , comme de fc»it il eft
-A raifoii dequoy aufli eacores au-
iourd'huyés vieils ,& anciens til-
tres, Orléans jeft appellé^leMo-v?^;"//
II II.
L E pafifage dudit Strabon qui cy
deuancàroufiours efté corrompu^ fe
doii ainfî remettre en ion entier.
Vv^ç^'oZizi (ôuiî parle de Loire)
TlXLlCiL lu OL-ioV TV TTjO : fVïpI'iTZyv IJW^fiHTy)
.'fSSÇSi TDV COXiCCVOi'»
I c E L L E ViPe à aux pieds de Ces
murailles la riuierc de Loyre, fleuue
excellentj&bien commode ^ parle-
quely font de diuers endroits , voi-
6turees& conduites plufieursriches
marchandifes , tirées d'aucunes bo-
nes villes de la France , de de pais
eftranges.
VI.
O B. dedans ce flenaede Loyre ,
chec vne treibsUe foiircc ,S: fôcaine
appelles Loyrec , eftanc vue petite L^'*^^»
lieue de ladite Ville^àcofté de? bourg
d'Oauet^ayans Ton cours de pareille
ou quelque peu plus grande lon-
gueur j laquelle eH de s;rande com-
modité pour icelle Ville , & pais
adiacent,eii tous temps, & entoutes
faifons de Tannée.
VÎZ.
C ARen premier lieu ,eîle nefe Sesr.i-
tarift iamais pour quelques chaleurs retst.
qui puilïéiir furuenir: Et féconde^
mentelle negelaoncqiies De façon
<jue Loyre eibnt totalement gelé,
^pris (commeiladuient par fois)
& par ce moyen Tes moulins ne fai-
fans rien , les citoyens de cefte cité ,
&voi(inage, ont recours aux mou-
hs qui font lur cedit Heuue de Lo-"/^
ret en bon nombre , defquels ils
retirent en fuffifance farinespour
leur viure. Gomme auîîi plutieurs
pefcheur^, nauconnieres , & autres,
pefchentlà dedans ,tant en Prin-
temps, Efté, Automne ^ qu Hyuer,
quaiiticc de bon poilTon. Et e(l laiis
double , & àverité parler , vn grand
dommage , que ledit Loyret ii'eftde
plus grande durée , pourles grandes-*
commoditez , Se biens infinis qu il
. apporte aux hommesi.
lite de Le pais d*entour là ville d'Or-
t'^y^' leâns,eft fort habitable , fertile^ a-
bondât éschofes que l'homme fçan-
roit defîrer pour fa ncceffité : Corn,
me de toutes fortes de bon? grains,
bons vms, prérics, & pafturagesex-
cellens pour nournr le beftial ,
|.«^_ eftangs pour le poifTon , bois laine
nuffe eli ^ ^^^^^^ tantenfa terre delabeaulle
ienile. ^^^^^^^ (vray grenier de la Frâce ain-
* fi que jadis la Sicile, Lybie,Ôc^^yp-
j^^^^^ te de la Romanie ) qu'en fa Saulon-
ionme S"^ plaifâte^Sc en laquelle commo-
.^^^j.-^^ dément , & fouhait l'homme peut
^' chalFer es trois forte de chaire. Sci\-
Trots uoir eft,aux poillonSjaux oyfcaux&
/flr^fjé/f fiiïalement aux belles àquatre pieds
^ajfe. qiicls font , Gcrfs , Cheureax , San-
glies Lieures , Ôcc. Pour toufîours
luy acquérir vnc plus grade promp-
titude , agilité, alacrité , & force de.
corps.
deuitnt Orléans,
Avssi eft la cité d'Orléans douée Orléans
tdViî bon air, pnr nct,&icnn:En ma- eft vtlle
^nierequelc cas adaenât qu'on vou bien 4-
iîftchcigec Ton nom de ^unlie ^iné. eree.
du Latin,iCf<rr/;4.&:Uiyen bailletvii
autre: Onl.ipourroit: Quedy-ie?
'Maisdeuroit on nommeri£r/V: &
en Latin Mna^ comnae iadis , Creta Oeil Uh
if ut denojîîmee , en laquelle pour la ^ 4 ^^'
douceur de Ton ait , & température ^«
du Ciel, les anciens ont voulu dire
tlupiterauoif efté nourry.
X.
E T ores que cefte ro^fm e cité:ait ^^^ê>^
^^fté adiegee foubs le règne de Me ^ne-
ronee-oufc 16 aucun sMerouee,tiers*''^'^^
Roy des François , ban quatre cens
quarente-neuf , zem^s d'Annianus ^
{c'eft S. Aignan lors Ion Euefque , ^"^^§'
homme de bonnje,«5c(ainâ:evie)par ""^
Attilla Roy , ou pluftoft tyran dts^^'^f'?^^
Huns/oy renommantorgueillcufe- ^'^^^Z
ment Fléau de Dieu , accompagné **'^^*
^e cinq cens mil hommes de guerre
XI
Et par les Anglois depuis Icdou*
ziefmeiour d'Octobre , mil quatre
cen« vingt liuit,regnamt alors leRoi
Charles viidurnomméleviéiorieux
(an temps deleane Darc.dite la Pa-
celle , ôc par aucuns furaoirimée de
Vaucouleurs ) iiifques au nioys de
May eniuyiiant , mil quatre cens
vingt-neuf, Icffquelseftoient gran-
dement forts, & pmirants.
XII.
N E A N T M o I N s tous deux n y
acquirent quvnfenldeshoniieur,6i
blafiiie, conioii.^tsanec vnemer-
ueiliea(e,& infinie perte tâtdeleu^rs
cTens,bagage-,commeauffi de toutes
TA^gna, munitions de guerre. Car leshabi-
mn,it€ tanta icelle Ville ( après auoir vna-
dis /^^^-nimément , &: d'vn cœur généreux
hiuns tous là buté^que pluiloft il leurcon-
d'OrU' uenoit mourir glorieufemêc poar la
^ris. tuition deleuî douce patrie , que no
pas encheoir es pattes de tels barba-
res, &cîuels ennemis ) leur ccrifte-
rente^ifâcelî vaillamment , qu'ils
furent contraindsjbien batuz,auec
crr:\nde honte , dL veigongne , leuer
kur'dege , &: prendre loudaine , &
Orlch i^nominieufe guérite en leurs pa\ s.
ne fut ^^^\ î 1 /-
e>7ccm' D E manière que cefte noble Cite
fcovf^'^eFcançoîfe d'Orléans , ne fut onc-
foïce. ques(gracesaDieu) commeaulfine
fera elle ( s'il lay plàirOemportéef^e
force, paraucu ennemy cie l'iliiiûre
courone<ie France^(!k iafques a huy
eftdemouré^ Viert;e.
XIÏII.
Ont aufîi leans eftc teniiz cinq (^oTiciU
Conciles pour lafoy Chreftiéne, ôc^^^'H'^
Catholique. Orlus.
XV.
D ON xlepremier furda tépsdu ï»
Roy Clouis , en Tan ju ( Etcefluy
fut le premier Concile refmoing
Nicole Gilles en la vie de Clouis)aC
séblé,ôctenu poi-rrEglife Gallicane
XVI.
L E fécond enuiron le temps de j t
VigiliusPape.
' XVII.
Le tiers du règne de Chi'deberc m
Roy des Français.
' X vy i /.
LEqiiart,enuii61e temps duPapejTTT^
Pelagius i. du nom,ponr lors régnât
en f rance Ghildcric (^coà. du nom.
XIX,
• E T le cinquicilne,& dernier en- y.
uircn le temps dudidPeîagius.
XX-
A r R £ s le trefpas dtufufdid Royj^oj^^/^J
me Clouis qui fac eni'an cinq cesqa^ï-
aO'de tQize jCommencacede Ville û Or-
ans <sr leansàeftte chef, &(îege Royal cti
fts la perfonnes de Clodormres , Tvii des
R^oys, quatre fils delaiffez dudit Clouis,eii
vne partie du Royaume lors diuifé
I. en quatre , félon le nombie defdits
quatre en fans-
XXI.
E T Clodomires eftantallé de vie
à trefpas , enfemble Tes trois enfans
ayant de près fuiuy à la fofTe leurpe-
rc -> eCcheut le'Royaume d'Orléans
* ^* à Clotdire Ton frere,Roy de SoilTons:
comme auflî pais après la totalitc du
Royaume de France 5 par ce que Tes
autres frères moururent lâns hoirs
XXIÏ.
Or Clotaire , monarque des
Gaules comme deîTuSjdecede, en
Tan cinq cens foixante quatre > &
lailTe pour héritiers quatre enfans
W\, mail.^s. Sçauoircft, Aribert,Chil-
peric, Centran , & Sigifbertjlefquels
partirent entre eux.ainiî que aupa-
ranantauroîtefté faits , le Royaume
de France en quatre puties, &par
tel partage efcheut le Royaume
d^Orleans à Contran*
SucceP-
d'Orléans.
XXIlï.'
SvccESsiVEMENT à ChUdehcYt II lî,
fon iiepueu qu'il auot adopté pour
fils.
xxiiii. ^ r,
Fi^NALEMENT à Theodonc Vvn
des deux cnfans dudic Childebcrc.
XX V. or/.^.
E T quelque temps après corn- jr)/,cAc
mençc^ ledictRoyaumed'Orleans.à ç^^pp^^
demourerpar continuelle fuccedîo ^^//^'^
deteps,en Duché,tikre,&:appana- 2. fils de
ge d'vn fécond fils de France, ^ranc^,
T o V T E s F G I s en l*àn mil cinq rj^^^^
cens (oixante-fix,au mois de lauier, jQ^/g,
leTrc5 Chreftien Roy Charles viii. .^.^-^
a prêtent heureulement régnant, n/^ ^,
ladioignit a la courone , 6c rut lots - /
donné a Monfieur le ^^"^^^^^^^^^Vv^nce.
le duché d'Anjou, & à Monteur le
Ducd'Aniou ,1e Duché d'Allenço.
XXV IL ' %^oy
O V T R E fe trouue que Lovs De- bmpe-
bonnaire , fut couronné Roy de reur^&
Frâce^ôc Empereur, en cefte illuftre K^yne
Ville d'Orléans, parle (àinéè Père ^facréeù*
i^cceiîcnrdefaind; Pierre, Eftienne mariée
qua:riefiîie du nom, dedans rEglife à Orier-
fainct Sanfon.
XXXVI M.
Gomme aufîi le Roy LoysVI.
du nom , dit le Gros , fut en ccfte
mefiiie Cité facrétSc Couronné Roy
de Pran:e 5 Tan de grâce mil cent
hui<fl parrArcheuefque de Sens.
XXIX.
Et depuis en l'an mil cent cin-'
quante quatre , y fu Couronné par
Hugues Archeuerque duditSéSjCo-
-{lâce^filled' AiphosR.oy d'Efpagne .,
qu'efpoufa en ces mefmes temps &
Vii'e 5 le Roy Loys V lJ.de ce jaom
furnommé le Piteux, & par aucune
nommé le /eu ne , fils duditle Gros,
. XXX.
Vmucr. Y à là auffi yniuerfué fameufeés
-^^Jf droid > Canon , & Ciuil .^tigee dés '
. ' Tan mil trois cens & douze, parle
Isarjs. p^^yphiUippesquattiefme, did le
.BeUaquelle iufquesàhuy à eftéiouf
' iours entretenue, par grads perfon-
nàges en tout fçauoir , &: érudition^
pourlefquelsouyryviennétdeiour
a itutre cfcoiiers de toutes nations.
xxxr.
C o MM EaufTi grands Seigneurs,
5c-Enfans de bonnes maifons ,.taiic
Alletnansqueaucr^S'.ournelIement
y abordent ,pour apprendre la lan-
gue Françoife : d'aulcanc qu*en ce
île u, la pureté d'icelle y reluiftôcyeil
ooletaet entre les autres villes de
France ,a!n(îque iadislabeauté,&
grâce delaGrecque,fl:oiilîoit , & fe
prefentoit pour les autres Citez deia
Grèce en fa Ville d'Athènes, ôcàpre
fent pourTltahcque , laTorcânej&
pour la Germanicque Mifnia.
XXX II. ,r2->
Premièrement ne vient à ^^^"*^^
QinettP€,que le faind Père, Clemêt "^J-^ *v^'
cinqaiefme Pape de ce nom , àefté ^^^^^'^''
auditeur encefte Vniuerfîcc, y fut ^^*
dodeur, & depuis Eaefque.
XXXIII.
E T ruismemoiatifauoirveu : &
îeu,vne Balle de luy donnée aLyo
en Tan mil trois censfoixanteTepc,
par laquelle ildefendoitàroutesper-
îbnnesdeladite Vniuerfité./ar peine
d'excommunicationde exiger aucu-
ne chofe des elcholiers y cnuoyez
pour eftudier, pour leurbien-venue
que aucuns appellent ( indifcrete-
mét toutes fois, 3c fans aucuaepro-
bable raifon ) Bfc- t^nne.
xxxini
M AislaifTantce mot farouche ,
efcoutolis ie vous prie de grâce , Ta-
drelfe de ladi6le Ville , couchée en
termes Latins fort bons j & exquis ^
&:y remarquons îe nom de la Ville
à'Oâe2iïis^ôi. louange de faditeVai*
veifité.
35 ^ii fiofirum{Çont\es mots dufaint
«^Pcre ) florens^^ruBiferum yntuer^
ftatis AHYelianenfis ^inter c/eteracitra
^^montduaftudia , ft pritis xnttijuinius ,
^^tis ftucttu yCHt^ taji44m hortû delttia^
^3 ru^àtempo te Aurehi glomftjf, imper»
^ /nirificè plant itte ^€t per Vt(iil*nfci'
^/« tifice ddattBo , im4 a or a Itijîmt^fcl»
mtiaïum Dominus beneeiixit^
C£ST ADIRE.
5, AnoftreflortflTantc , & fru^tueufc
o^ vniueriîté d'OrleansJa première,
sjla plus ancienne ,ôc Noble ,tât en,
^jfaculté de droid ciuii , que canon ^
jjde celles qui font déciles monts,
5,laquelle comme iardin de plaifan-
5, ce fouuerain Seigneur , inuen-
5, teur des fciences,à benifte , ayant
5, efté merueilleufement bien plan-
j^tec par ce braue Empereur AJhïeliu^
d'Orléans
^ySc depuis par Vigilius accreuë , Se
3,eiicichie de le ien ces.
XXXAT.
En cemefme rempçi5ii- & v^t'^^^^'^
le fuMitRoy Philippes le Bal ,le Ph- ^^ Pa-
lais de Paris j.faftbaîly , ahii qae de *'^^^
îadid^efcole d'Orléans, fortillent
hommes fuffî fan s , ôv'rdoâ:"? pour
rendre lufticeau^ic Palais Comme
iadis 1 e Tem pie de Venu, & d'Hon-
neur baily à Rome par Marcellas,
B auoit pour tout que vue entrée, a
fçauoirla pprce de vertu poLU" parue -
nirà Hom:ieur.
XXXVI. ' £.,,,
Finalement de ce temns y}-g,j.,r x
oiT^teftérenuslesrrois EftacsdeFrâ- q;./p-,
ce/oubs r AuguTre reglie de Char le; ^ ^
ÏX. Roy très Chreiben , & iHec"*'' '
par luy faites plaheurs Saindtes Or-
don nances, tant poufrEft-^iEcoîe*
fî,artiques,rurtsce , Nobleffe, Tailles
-AydesJmpofitions^S: flibGdes.que-
flir la MarchauJife^ lefqu elles nous
suons auiourd'hay entre nos mains
XXXVH-
D iiv vueiJle icelle ville par G Ste Conrli^
grace^toufiours -;arder,f-aT.eBor!r,& ^o;j,
prof&erer .eiî ?aix é^falàîk. Ams>K
Vl 7
ADVERTÏSSEMENT AV
le<5tcnr touchiint la Proceffion
annuelle d'Orléans pour la d&-
liurance de la Ville.
ApluspâTt'^es ha-^
mains (c founieii-
nentpluftoftd'auoir-
recours à Taydede
Dieu , en temps
(d aduerilfté, que durant i'aifequiles
chat'^uille en profperité ; comme il
fe pourroit efclaircir par diuers exe-
ples tirez des bonnes hiftoires, fans
que le lecteur y foitamufé plu«5 long
îemps jfinon quecelàTepradique
€vrdinaiiementésperronnesraine&
malades : qui félon leur difpofition
corporelle , ou afKfdion ôc paf-
fions d'efprit 5 foit de ioye ou de
îriftelfé ^ font apparoir dé telle
mémoire ou non challan ce. Mais
i'Eclife Catholique , plantureufc de
bons & vrais Chreftiens, fe com-
porte fain de ment en rvne& Tautrc
îàifon 3 (3cdepaix ou de guerre: comç
entre autres Eglife de ce Royaume,
celle d'Odeans célèbre par chacun
ân,àla mémoire de la deliurâce que
Dieu luy enuoyadiuinemenc du rè-
gne iu Roy Charles feptiéme , lors
qu/; le fiei^e des Anglois, anciens &
•comme héréditaires ennemis de la
couronne de France jfut leué de de-
uant la ville d'Orleas, par le fecours
d'aucuns de la Nobleflfe Françoyfe ,
condu'dts parlE an ne D'arc ,
natifuedeVaucouleuren BardcLor
rrinc,appellce vuIgairemêcLApy*
CELLE d'Orl e ANSyOUelleme-
lita par après vue ftatue , en fouue-
nanceperpeUTeHe d'vnfigiâd&ne-
ceiftire bien-f licl.Qrd fut le fepné*
me iour de May , l'an mil quatre ces
vingt Se neuf: &c le lendemain h ui-
â:iémedudit mois , toute la Ville. fe
fentanc du tout de!iurée,en feit vue
proce(îiongeneralle,rêdant grâces
à Dieu .auquel les habitans conti-
nuent dadreiTerain (îles prières par
femblable procefîîo annuelleamef-
me ioui hui6tLéme de May , ou affi--
if ent en bel ordre par vraye deuotio
leseflats de la Ville, compofez du
Gier^é ou gens d'^f^Jife , de la No-=
hlelîe. Maire de Efcheiuns> delala^
ftlce^ô^ du peuple en .tref-grad no-
bre : & à l'ylliae d'icellc procefÏÏon ,.
les canons ,. comme à l'enuy des
cantique & orgues, monftrent fî--
gne d'alegrelTe , parleurs canonna-
des tirée dedtirus la fortere(T*e de.
la Ville- Ce qu'en d'autres Villes fe
faidbaufîîpoLir prefqae iemblables
êi:: diuerfes occallons, mefmcsejÇL
partie dans la Capitale de ce Roy^-
aume : tant poui hs deliurances des
premiers D^nois'&Normans, An-
glois 8c autres nations , que pour la
réduction d'aucunes d'acelUs Vil-
les. Du temps Je nos premiers trou-
bles , lors que quelques foldats in-
folens6c infenfez fe ruèrent de ra-
ge fur la ftattië- honorable de celle
chafte Amazone. leanne la Pucell?,
qu'ils abbatirent de delllis Ton pilier
cfleué fur Loyreà Orleans,& la bri-
ferént furicufemêt. Mais cela fcroit
ciloner plus fort les cesurs des natib-
rels François , Ci ccfte mutine fureur
n*euft aweuglérinfolence foldadefl
que à fe prendre impuniment auxie
p.ulchres inuiolables des Roys Se
Piinces trelpadez, voire às'acheriîer .
fur les Pères 6c Mères , Frères &;
fours, &£iu:eiis,(âiis refpe ^d'aucua^.
fang ny fexe. La deliurance d*vn tel
malencoiitire merittroit bien d'eftre
folemnifee , non feulement vn iour
d'an ,ains tous les iours & fans ceite
& parles autheurs mefrnes de tels
maux ailoupiz^jgracesaDieu, lequel
v-uulic nous donner fa Saincle paix.
F ï R
■i
y
^ 44 il ■'^t/'*'
v'f
rC Y"^
/
#
I
Jf^%,
f>*