Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
University of Toronto
http://www.arcliive.org/details/lhorticulturedanOObalt
L'HORTICULTURE
DANS LES
Cinq Parties du Monde
Tous droits de reproduction et de traduction, expressément réservés.
L'HORTICULTURE
DANS LES
Cinq Parties du Monde
PAR
CHARLES BALTET
Horticulteur a Troyes
Membre honoraire ou corrcsponj.int Je Sociétés d'Horticulture de France,
d'Angleterre, de Belgique, de Hollande, de Russie, d'Autriche, d'Allemagne, d'Alsace-Lorraine, de Suisse,
d'Italie, du Japon, etc.
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture de France,
Président de la Société Horticole, Vigneronne et Forestière de l'Aube.
OUVRAGE COURONNl-:
De la Médaille d'Or du Congrès
ET DU
Prix joubert de l'Hyberderie
par la Socictc Nationale d'Horticulture de France et publié sous ses auspices.
, , Heureux les peupUs qui consacrent
' ' • • loiifes leurs forces au développement
Je l'Agriculture et de l'Horticulture.
PARIS
AU SiKGE DE LA SoCIÉTÉ NATIONALE d'HoRTICULTURE
84, RUE DE Grenelle, 84
A ÏROYES, chez l'auteur, eauiiourg Groncels, aG.
1 8 9 5
qA L2A
SOCIÉTÉ NATIONALE 'V'HORTICULTURE
'DE FRANCE
qA la plus ancienne et la plus importante
de
nos Sociétés d' Horticulture françaises
qui,
de tout temps et en toutes circonstances,
a su récompenser et encourager
les Travailleurs.
Hommage respkctueux de l'Auteur.
52064-
PRÉFACE
PLA.N DE L OUVRAGE
Le Congrès horticole de 1893, organisé par la Société
nationale crUorticulturc de France, avait inscrit à son
programme :
Sixième question. — Etude comparntwe entre Vllorti'
culture française et rHorticulture étrangère.
Ces deux lignes renferment tout un monde de recherches
et de faits accomplis à coordonner.
Aucun jalon de la marche à suivre n'ayant été posé par
la Commission, il nous semble tout naturel d'aborder le
sujet par ses côtés les plus saillants :
Horticulture d'enseignement ;
Horticulture de produit ;
Horticulture d'agrément.
Tout en suivant ces grandes lignes qui sont, pour ainsi
dire, les assises de l'IIorliculture moderne, il a fallu
quelquefois pénétrer au Conservatoire botanique ou côtoyer
le champ de plantes industrielles, traverser la forêt,
s'intéresser au vignoble ou frapper aux portes de l'usine, qui
accapare et transforme les produits de la terre.
Des excursions de ce genre au delà des frontières fictives
du jardin sont inévitables, tant l'IIorticulture a su s'imposer
à riiomme des chanqis, propriétaire ou métayer, à riiomme
de science, auteur ou professeur, à l'artiste en quête d'idéal,
aussi bien qu'au négociant, plus terre à terre.
D'obligeants amis et correspondants nous ont guidé dans
ce voyage à travers les cinq parties du monde. Nous les
remercions cordialement de leur aide désintéressée, dictée
par l'amour de la vérité et par les bons rapports confraternels.
Les contrées principales seront donc ainsi visitées,
Vm PREFACE
Pour chacune d'olles, la surface territoriale, placide eu
regard de la densité de la population, permettra d'apprécier
rimportance relative des résultats obtenus. Toutefois, la
statistique comparée devra tenir comi)te de la valeur des
milieux :
1° Le sol et le climat du pays, favorables ou contraires ;
2° Sa situation géographique, topographique, économique;
3° Les facilités de travail, de commerce et d'échanges ;
4° La stabilité politique et gouvernementale, etc.
Il n'est pas moins prouvé que, depuis un demi-siècle, de
l'Europe à TOcéanie, une prosjjérité morale et matérielle
s'est manifestée par l'organisation libre ou ollicielle de
renseignement agronomique, par la création de pépinières,
de potagers, de vergers, de parterres tleuris, de bûches à
primeurs, d'abris vitrés pour les végétaux exoticpes, et par
l'embellissement de nos demeures.
L'approvisionnement des marchés s'est amélioré et
l'ahmentation populaire s'en est ressentie ; un sentiment
déUeat et naturel ne tarda pas à inspirer la conception des
parcs et des jardins publics ou particuliers ; la passion de
l'inconnu a soutenu l'enthousiasme des explorateurs et la
persévérance des semeurs ; enfin, des relations suivies ont
cimenté l'union scientifique et commerciale des horticulteurs
de tous les pays.
Nous ne voulons pas déduire nous-mème la conclusion
dune étude aussi étendue, touchant à des sujets qui ne sont
pas actionnés par les mêmes facteurs fondamentaux ; mais
il est impossible à l'observateur de ne pas reconnaître, au
milieu de tant d'autres sources de la richesse nationale, le
rang élevé de l'Horticulture française et son influence
prépondérante.
Marchant à l'avant-garde, la France horticole ne doit pas
se laisser entamer. Son territoire est grand et varié ; et
toujours nos savants et nos praticiens seront assez forts pour
tenir tète à la marée montante de la concurrence.
PRÉFACE IX
En siiivanl cet ordre d'idées, pourquoi l'Algérie, avec
ses oasis et ses irrij^ations, ne Iburnirait-elle pas les
Aurantiacées et toutes les productions de lu ré^^ion médi-
terranéenne, aussi bien que TEspaj^ne, le Portujçal ou l'Italie?
Les Figues et les Uaisins passerillés de la Grèce et de la
Turquie ne devraient -ils pas non plus embarquer aux ports
d'Alger, de Philippeville et d'Oran, au lieu de venir de
Corinthe et de Salonique ?
Et nos colonies, ne seraient-elles pas en mesure de livrer
des matières tinctoriales, textiles, oléagineuses, alimentaires
ou ofTicinales, à la foçon de l'Amérique centrale ou
méridionale, du Mexique au Pérou?
Qu'attendons-nous pour fertiliser les friches, à. l'exemple
des Belges et des Hollandais, ces travailleurs hors ligne, qui
ont révolutionné les steppes ardennaises et les polders de la
mer du Nord? En faisant surgir, n'importe où, un jardin
lleuriste ou maraîcher, un parterre de Tulipes, une pépinière
ou une fabri(iue de plantes, et jusqu'à des vergers ou des
vignobles sons verre, n'ont-ils pas continué l'antique
renommée des Pays-Bas et des Flandres ?
Nos stations de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée,
ne rivalisent-elles pas avec l'Angleterre, dans le décor du
littoral? De même, les exploitations fruitières ou maraîdières
de la banlieue parisienne, le véritable jardin producteur de
la France, ne redoutent nullement la comparaison avec le
luxuriant comté de Kent, The Garclen of En gland.
La réputation justifiée des forceries d'outre-Manche ne
prévoit-elle pas déjà la mise en discussion de sa suprématie,
par l'elfet des tentatives de nos pionniers hardis, grelfées
sur l'alliance du travail et du capital ?
Maintenant, si nos administrations ne comprennent pas,
— comme au pays de nos milHards. — cpie les routes
fruitières constituent une brandie de hi fortune publique,
protestons contre les retardataires ! Signalons les aveugles
PREFACE
qui ne veulent pas voir ! Faut-il donc franchir le Rhin pour
rencontrer un Gouvernement qui ordonne les plantations
routières à revenu annuel, et en démontre pratiquement la
culture et rentrctien ?
Nous avons passé d'agréables instants à parcourir les
plaines et les montagnes d'États modestes en apparence,
grands en réalité : la Suisse, le Luxembourg, le Danemark.
Comptant sur elle-même, et bénéficiant de la protection
éclairée de ses gouvernants, la population jardinière y est
laborieuse, aisée, instruite.
Plus au Nord, les peuples Scandinaves se livrent
froidement, mais avec la ténacité qui triomphe, à
renseignement horticole et aux essais d'acclimation,
favorisés à souhait par les courants sous-marins attiédis
et par les nuits diaphanes, presque lumineuses, cjui
accentuent la chlorophylle des végétaux et fécondent leurs
semences.
Quant à l'empire russe, — nous traitons de la Finlande
à part, — il nous offre, sur ses millions de kilomètres carrés,
un champ inépuisable d'observations, depuis le septentrion
où Ton savoure, faute de mieux, des baies de Vaccininm,
de RiibuSj dcPadus, et les cynorrhodons du Rosier sauvage,
jusqu'aux fertiles vergers de la Crimée, jusqu'au Caucase où
fleurit l'Oranger.
Est-il besoin d'ajouter que les classes aristocratiques et le
haut commerce ont accaparé les somptueuses villas, où se
prélassent de superbes représentants de la Flore étrangère
et les primeurs les plus ralïinées ?
L;i Pologne nous a séduit... En dehors de toute visée
diplomatique, nous avons reconstitué, à notre façon, ses
fragments déuK inbrés... Ah! si on laissait aux vieux
patriotes leur langue maternelle, combien d'écoles d'Horti-
culture et d'associations à enregistrer !
PREFACE XI
Nous ferons la mémo réllcxion à })ropos dv l'Alsacc-
Lorraine. On se rappelle les hrillanles l'êtes de Metz, de
Strasbourg, de Golmar, de Mulhouse... sous le simple et
pacifique patronage de Flore et de Pomonc... N'insistons
pas !
La Hongrie s'est plus vite émancipée; elle nous montre
dans toute leur splendeur rurale, vergers, potagers,
vignobles et vastes domaines de laniilles, alors que
TiVulrielie, éminemment agricoK-, boisant les Carpalhcs,
vivifiant le Tvrol, lleurissant rAdriali([ue, présente une
variété de produits d'utilité ou d'ornement et, par suite, des
transactions rré([ueninient renouvelées par terre ou par mer.
Cette situation privilégiée se rellète au cœur des régions
danubiennes : Bulgarie, Roumanie, Serbie, Bosnie, Herzé-
govine, qui se sont créé des ressources financières avec de
vulgaires fruits ou des légumes de consommation journalière
et d'exportation.
La Bavière et le Wurtemberg jouissent de toute liberté
en matière de jardinage. Les services rendus par les Comices,
par les conférences aux instituteurs ou aux cantonniers
gardiens cVarhrcs (Baunuvdrter), et l'abondance des récoltes
à grand rendement donnent raison à l'autonomie sur ce
terrain neutre.
Nous arrivons maintenant à deux situations extrêmes, au
point de vue de la superficie : la Principauté minuscule de
Monaco, avec ses jardins féeriques et ensoleillés de Monte-
Carlo, se mirant dans la mer bleue, et ses séduisantes
mandarines, apportant une note harmonieuse qui scintille
comme un louis d'or sur le tapis vert..., et l'un des plus
grands pays visités, les États-Unis, fournissant l'exemple
d'une nation jeune, vibrante d'audace et d'énergie, se lançant
tète haute dans le mouvement infini de la culture extensive
ou industrielle : a En avant ! » Les portes de l'Union sont
grandes ouvertes aux immigrants ; une loi tulélaire leur
XII PREFACE
offre certains avantages qui les fixent au sol, et la
colonisation et la nouvelle patrie gagnent ainsi chaque
année des milliers de lamilles agricoles.
Le « Department of Agriculture » de Washington, divisé
en sections de Jardins, Pomologie, Botanique, Forêts,
Semences, Chimie, Entomologie, Pathologie, etc., seconde
vigoureusement les efforts individuels ou syndiqués des dé-
fricheurs et des planteurs, entre FAllantique et le Pacifique.
Le Canada se ressent d'un voisinage aussi influent.
L'avenir est à ses plantations libres ou officielles, à ses
pâturages couvrant des landes immenses — où le nom
français n'est pas oublié — préparant ainsi aux provinces
canadiennes une fortune assurée.
A son tour, TAustralie réserve également des surprises à
l'ancien monde. Après les viandes, les laines et les blés,
voici les bois, voici .les plantes ou leurs graines, voici les
fruits. Pays étrange, grandiose, où le Casoar et le Kanguroo
Aivent — comme les aborigènes — au milieu des Eucalyptus
et des Mimosas, pays qui a tenté les explorateurs et
approvisionné nos parcs et nos orangeries de ses productions
naturelles, arborescentes ou florales.
Aujourd'hui, en plein hiver, nos primeuristes voient, non
sans appréhension, débarquer sur les marchés européens des
Pèches, des Prunes, des Abricots, des Cerises, des Poires,
des Pommes, des Raisins, des Tomates, des Bananes, des
Aubergines, des Concombres récoltés à l'air libre, aux
antipodes, — concurremment avec le Cap, — et confiés à
des navires réfrigérants, au moment où nos thermosiphons
ont grand'peine à lutter contre la bise.
Enfin, mieux inspiré que son vaste voisin, l'Empire des
Fleurs nous ouvre ses portes. Salut à la patrie du Camellia,
de rilorlensia, des Lis et du Chrysanthème! Le Japon ! un
vétéran de la carrière, un vaincjueur du Trocadéro ! Dç
PRÉFACE XIII
rExtrômc-Oricnl, il c>sl vriui respirer le parfum de nos
Roses, goûter à nos Doyennés, savourer nos Chasselas,
s'inslallant à rampliilliéâtrc du Muséum ou paçcoui'anl les
Jardins de AVrsailles, de Gand, de Levde, de Kew
Peuple chercheur, lin et poli, ne répèle-l-il pas avec un
org^ueil bien capable d'exciter aussi notre fibre patriotique :
(( Nous voulons être les Français de TAsie. »
Jardiniers japonais, vous avez bravement conquis voire
place à la Fédération de THorticulture internationale !
Une pareille inveslii^alion chez les peuples civilisés
démontre, une fois de plus, que rilorticulture est d'autant
plus prospère et considérée que Tinitiative privée a été
soutenue par l'action de l'Etat.
Il convient de proclamer encore le rôle actif des Sociétés
d'Horticulture, des Conjj^rès, des Expositions, de la Presse
et des Cours publics, de tous ces puissants organes du
progrès qui ont su rallier autour du Drapeau toute une
population amie du travail et des pacihques entreprises.
Leur but est louable, honnête, désintéressé. Aussi les
Gouvernements ne sauraient troj) les encourager dans celte
voie d'intérêt i)ublic et national !
CHARLES BALTET.
PROCES-VÉRBAUX xv
Procès-verbaux de Séances ; Raitort ; Délibération
(Extrait du (Jongrès horticole de iSq3.)
Procès-verbal de la séance du 26 mai 1893.
Présidence de M. Henhi ni-: Vilmoiun
M. LE Président. — Je donne d'abord connaissance, à rAsseinblce,
des prix qui ont été décernés par la Commission, en conformité de
l'article 10 du règlement :
Sixième question. — Médaille d'Or à M. X L'épigraphe est :
« Heureux les peuples qui consacrent toutes leurs forces au
développement de lAgriculture et de l'Horticulture ».
Ce dernier mémoire est extrêmement intéressant, plein de détails
utiles et précis ; c'est un travail complet et très bien fait ; nous
n'avons qu'un regret : c'est de ne pouvoir vous faire connaître le nom
de son auteur, le manuscrit qui nous est parvenu étant anonyme, de
telle sorte que nous devons déclarer de la manière la plus sincère
que l'auteur nous est inconnu. {A ce moment, un membre du Cong-rcs
remet un pli cacheté à M. le Président.)
M. LE Président. — Messieurs, en ouvrant l'enveloppe qm vient
de m'être remise à l'instant, j'apprends que l'auteur du mémoire
auquel il a été attribué une Médaille d'Or, et qui porte sur la
sixième question, est M. Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à
Troyes. {Vifs applaudissements.)
Je dois à la vérité d'ajouter que quelques personnes s'en doutaient,
mais qu'il n'existait pour nous aucune certitude.
Extrait du Journal de la Société nationale d'IIovticnltnre de France,
Procès-veubal de la séance du 10 AOUT 1893.
Présidence de M. D. Vitry
M. le Président appelle l'attention de la (Compagnie sur un ouvrage
d'un haut intérêt. Des six questions, dit-il, qui avaient été proposées
pour être traitées au Congrès horticole dont la date avait été lixée au
XVI RAPPORÎ
mois de mai 1893, la sixième était formulée dans les termes suivants :
Étude comparative entre l'Horticulture française et V Horticulture
étran o-ère. Cette question a été traitée dans un manuscrit considé-
rable dont l'auteur avait dabord gardé l'anonyme, mais s'est fait
connaître ensuite comme étant notre collègue de Troyes, M. Charles
Baltet. Ce travail a été tellement apprécié par la Commission chargée
d'examiner les mémoires relatifs au programme du Congrès que,
sur sa proposition, il a été accordé à l'auteur une médaille d'or qui
avait été mise à la disposition du Congrès par la Société nationale
d'Horticulture. La Société devant à feu le D' Joubert de l'Hyberderie
un leo-s considérable, qui lui a été fait pour que les revenus en
fussent employés en un prix destiné à l'auteur d'une œuvre importante
au point de vue horticole, et un concours pour ce prix étant ouvert
devant elle, l'ouvrage de M. Baltet a été présenté à ce concours. Il a
été examiné très attentivement par une Commission dont l'organe a
été notre honorable collègue >L Hariot qui, dans un rapport spécial,
a conclu à ce qu'une somme de 10,000 francs, constituant cette fois le
Prix Joubert de l'Hyberderie, soit donnée à M. Charles Baltet. Ce
Rapport a été lu aujourd'hui même au Conseil d'Administration qui,
à l'unanimité, en a adopté la conclusion. M. le Président avertit que
l'avis ainsi formulé par le Conseil est soumis maintenant à la Société
réunie en séance. Il met donc aux voix cette attrilnition du Prix
Joubert de l'Hyberderie qui est approuvée, sans opposition, par les
Membres présents. Après ce vote, M. le Président prononce le
renvoi du Rapport à la Commission de Rédaction.
M. Charles Baltet, se trouvant présent à la séance, adresse à la
Société ses plus chaleureux remerciements pour la haute distinction
qu'elle vient de lui accorder.
Rapport sur l'ouvrage de M. Charles Baltet intitulé : Etude
comparative entre l'Horticulture française et l'Horticulture
étrangère ; M. Paul Hariot, Rapporteur.
Messieurs,
Le Congrès horticole de 1893 avait inscrit à son programme la
question suivante : « Étude comparative entre V Horticulture fran-
çaise et V Horticulture étrangère. »
Le sujet était bien fait pour tenter ; il demandait de nombreuses
recherches, un esprit méthodique et sagace, une plume capable de
faire passer l'aridité des détails statistiques sous l'élégance de la forme.
IIAPPOUT XVII
Un seul mémoire a été présenté. La Commission du Congi'ès l'a
iuffé digne d'une liante réeompense et a demandé que la Soeiété
nationale dllorticullure de France voulût bien lui attribuer une
allocation importante, prélevée sur le reli(iuat du legs Joubcrt de
l'Hyberderie. Dans sa séance du u^ juillet dernier, le Bureau de la
Société nommait une Commission chargée d'examiner le tra\ ail de
M. Charles Baltet et de lui présenter un Rapport à ce sujet. Cette
Coiûmission, composée de MM. Vitry, Président, Defresne (Honoré),
Trull'aut, Berguian, Delessart et Hariot, ma confié les fonctions
ardues de Rapporteur.
L'Horticulture française, par laquelle le sujet devait naturellement
être abordé, ne comprend pas moins de 200 pages : mais il faut dire
qu'il reste, après cela, bien peu de chose à glaner. A titre de docu-
ment, j'indiquerai la manière dont le sujet a été traité. Il est envisagé
sous trois grandes lignes principales : Horticulture d enseignement.
Horticulture de produit, Horticulture d'agrément. L'action exercée
par l'État est soigneusement étudiée, aussi bien que le rôle joué par
les Sociétés, par les écoles et les orphelinats, les cours et les confé-
rences, les jardins d'études. Les centres de production et de conunerce
y sont relevés avec une minutieuse exactitude ; les cultures indus-
trielles indiquées avec chiffres à l'appui ; la bibliographie et la
biographie horticoles, les services rendus par la presse spéciale ne
sont pas non plus oubliés.
En bon patriote, M. Charles Baltet se préoccupe vivement de
l'avenir de nos colonies ; il montre le peu de profits qu'elles nous ont
procurés jusqu'à ce jour et tous ceux que nous sommes appelés à en
retirer, si nous savons nous y prendre. Prenons par exemple l'Angle-
terre et la Hollande dont les colonies constituent la plus grande part
de la richesse, et ne souffrons plus qu'on dise encore que la France
ne sait pas coloniser ! Pourcpioi l'Algérie ne nous fournirait-elle pas
les productions de la région méditerranéenne, aussi bien que
l'Espagne, le Portugal et l'Italie ? Pourquoi les ports d'Alger, d'Oran,
de Philippeville ne remplaceraient-ils pas pour nous ceux de Salo-
nique ou de Corinthe ? Ne pourrions-nous enfin retirer des Antilles
françaises , de la Péninsule Indo - chinoise, de nos possessions
d'Océanie ces masses de produits textiles, tinctoriaux, pharmaceu-
tiques ou alimentaires que nous sommes obligés de demander à des
nations rivales et jalouses, au plus grand détriment de notre
fortune nationale?
Tout autant de questions sur lesquelles M. Charles Baltet a insiste
en y appelant notre attention, et que nous ne pouvons que lui être
reconnaissants d'avoir encore une fois soulevées.
XVIII DELIBERATION
Les principes qui ont guidé lauteur de ce travail, en ce qui
concerne la France et ses colonies, nous les retrouvons appliqués à
l'étude comparative de THorticulture dans quarante autres nations de
l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie, de l'Amérique et de l'Océanie.
Chacune d'elles est sérieusement envisagée au point de vue de sa
surface territoriale et de sa population, ce qui permet d'apprécier
l'importance relative des résultats obtenus ; du sol et du climat favo-
rables ou contraires : de la situation géographique ou économique ;
des facilités du travail, du commerce et des échanges internationaux.
La stabilité politique et gouvernementale, à très juste titre d'ailleurs,
est considérée par l'auteur comme un facteur important du mouve-
ment horticole et nous la trouvons partout indiquée avec soin.
Que pourrions-nous dire de plus ? sinon que le travail de M. Charles
Baltet sera, à chaque instant, consulté par tous ceux qui s'intéressent
aux progrès de l'Horticulture. Ils y apprendront ce qu'était l'Horti-
culture autrefois, ce qu'elle est actuellement, ce qu'elle doit être. Un
des membres les plus distingués de la Commission du Congrès
disait : « Ce sera le Larousse de l Horticulture ». Nous souscrivons
de tout cœur à cette exclamation enthousiaste, sachant quels sont les
services de tous les instants que rend le Dictionnaire de Larousse !
La Commission que vous avez nommée, reconnaissant toute la
valeur de la réponse faite par M. Charles Baltet à la question posée
par la Commission du Congrès, vous demande d'attribuer à M. Charles
Baltet la récompense qui a été demandée, persuadée que ce travail,
qui marquera dans les fastes de l'Horticultm-e française, fait tout à la
fois le plus grand honneur à l'auteur qui l'a traité et à la Société qui
l'a proposé.
Décision du Conseil d'Administration de la Société nationale
d'Horticulture de France {séance du lo août i8g3).
Le Mémoire présenté par M. Charles Baltet, couronné d'une
Médaille d'Or par le Congrès horticole de 1893 et du Prix Joubert
de l'Hyberderie (10,000 francs^ par la Société nationale d'Horticul-
ture de France, sera imprimé et distribué à tous les sociétaires.
L'auteur aura le droit de faire paraître une édition spéciale.
Le titre définitif de l'ouvrage, proposé par l'auteur et adopté par
le Conseil d'Administration de la Société nationale, sera :
L Horticulture dans les cinq parties du Monde.
PAYS VISITÉS
-s•^•^
Algérie
Allemagne
Alsace-Lorraine
Amérique centrale
République Dominicaine.
Guatemala
Nicaragua
Angleterre
Argentine (République). .
Australie ( 7 Colonies
anglaises, autonomes) .
Autriche-Hongrie
Bavière
Belgique
Bosnie et Herzégovine. . .
Brésil
Bulgarie
Canada
Gap (le)
Chili
Danemark
Espagne
États-Unis
Finlande
Pages
I
3o
73
8:
87
90
92
93
i33
i37
i55
171
181
•211
2l3
217
219
229
23l
235
245
25l
271
Pages
France 293
Françaises (27 Colonies :
Afrique, Asie, Amérique,
Océanie) 544
Grèce 5G9
Hollande 575
Italie 585
Japon Go5
Luxembourg 625
Mexique G33
Monaco 637
Norvège 643
Pérou 649
Pologne (Ancienne) 653
Portugal 667
Roumanie 673
Russie 675
Serbie 7i3
Suède 7i5
Suisse 723
Tunisie 735
Turquie 743
Venezuela 749
Wurtemberg 757
Au total, soixante-dix-sept pays, y compris les contrées autonomes,
confédérées, coloniales ou soumises au Protectorat.
i-^-i-
ALGERIE
G"(),ouu kilonu'lros cai'rt's. — '],(Sij,'3()o lial)ilants.
— ^^-î
I. — Les Régions de culture.
Depuis i8'3<), ép()(|uo do hi eonquèlc do lAlijfério, lo (itnivonioiiiont
français a voulu favoriser la colonisation do sos nouvollos posses-
sions africaines et intéresser l'indigène à la production du sol.
Mais, sous riniluence de milieux si dilleronts, rexpérionco rai sou-
née et la pcrsévéï'ance rélléchie ont localisé, pour ainsi dire, le mode
de travail et d'exploitation du cultivateur.
(Conformément aux travaux de M. Cosson eliargé. dès 18.'/}, de
l'exploration l)olaniquo de l'Algérie, et rédigés sur un plan observé
par M. Charles Rivière, président du Comice agricole d'Alger, dans
son rapport présenté à l'Exposition universelle de 1889, nous divisons
notre colonie en <[uatro grandes zones :
I" La région littorale, chaude et humide ;
u" La région montagneuse, tempérée et froide en ses dernières
altitudes ;
3" La région des Hauts-Plateaux, aux oxtréuies mariiués ;
4" La région désertique, bridante et sèche.
Région lîÉforalc.
La Région littorale, installée sm* les sables de la mer. ou sur
un territoire assez rapproché de la Méilitcrranée. doit en ressentir
les effluves bienfaisantes.
Le thermomètre étant conslannnent au-dessus de zéro, la Flore
subtropicale n'a pas manqué d'y établir son territoire délocliou.
C'est une véritable station d'acclimatement.
2 ALGERIE
Les Palniiors tic toutes diniensions, depuis les troncs élevés en
colonnes gigantesques justpiaux humbles toulles naines, sont réunis
en vastes et riches collections au milieu desquelles se remarquent, à
côté des Cocotiers à petits fruits des plaines brésiliennes, les
Caryotas des Indes Orientales, les Palmitos de la Guyane et les
Thrinax de la Havane, accompagnés des Sal)als aux larges feuilles
souvent dupliciformes et de toutes ces Pabnacées nabellifères, les
Livistonées et les autres (^oryphinées. Espérons que ces « Princes du
règne végétal », suivant l'expression de Linné, ne tarderont pas à se
répandre là-bas comme ils le sont dans la Provence maritime.
Les beaux feuillages des Musacées, ceux presque aussi amjiles
des Strclitzias, avec leurs Heurs aux formes originales et aux colora-
tions éclatantes, disent que toutes ces j^lantes des pays chauds
peuvent vivre facilement avec leurs nombreuses congénères au
milieu des terres algériennes abritées et voisines de la mer.
Les Bambusées de PIndo-Chinc balancent dans les airs leurs
roseaux géants où A'iennent nicher les petits oiseaux.
Les Aroïdécs s'accrochent aux arbres et vivent sous leurs frais
ombrages, tandis que de formidables Agaves et des Cactées bravent
la sécheresse et les ardeurs du soleil comme en pleines savanes
du Mexique. Et les gros arbres sont enlacés par les grimpants
BougainA-illéas, Passiflores et Bignones, immenses amas de lianes
disparaissant sous des myriades de floraisons.
Si les P'iguiers verts ont de nombreux représentants à tronc lisse,
véritable fut supportant une immense cime au feuillage persis-
tant, il en est d'autres dont l'axe central disparaît bientôt empri-
sonné et caché sous une foule d'appendices venus des raniificalions
pour s'enfoncer dans le sol ; ce sont les Ficus à racines adventives
ou aériennes. Le Figuier de Roxburgh, qui prend eu Algérie des
proportions colossales, est dans ce cas.
Des Bombacécs aux énormes troncs renflés s'élèvent en arbres
gigantesques. Leur écorce a un revêtement formidable cuuq)osé
d'aiguillons pyramidaux à pointes acérées sendjlant défendre les
mervcilletises floraisons des chues contre les destructions des grim-
peurs. Des troncs ont plus d'un mètre de diamètre et les ondirages
de leurs fortes ramures recouvrent de larges surfaces. A défaut du
séculaire Baobab de la Sénégambie, le rivage africain possède
les géants des Deux-Mondes qui présenteront ])ar la suite de
]}uissants exemples de végétation.
Les grands arbres ne sont pas seulement remarquables i)nr la
hauteur de leurs masses ligneuses. Les Erylhrines cultivées en
petit pot (hms les serres de l'Europe sont, sur la côte d'Algérie, des
^
AI.GKUIK
ai'boresconls do prcuiii-ro gi'aïKlfiir en inrmo Icniits (juc ]>iinluetours
(léclalanlos (loraisons. Leur large têto se couvi-c de noiiibrouses
iiillorcsc(Mices, sorte de erètes rouges. cinal)re ou vermillon.
Le littoral est le favori des (^ycadées, plantes étranges d'un autre
âge, dont le groupement reporte aux paysages anl«'diluviens • c'est
le i)ays adoptif des superl)es Conifères de lAnstralie. des l*ins
colomnaires et des Araucarias cpii menaeenl l(>s nuées de leurs (lèches
hautes de j)lusde 'io mètres, de ces superhes Kucalyptus à croissance
rapide, ])lus élevés encore, et des curieuses floraisons des Méla-
leu([ues, des Callistémons et des Protéacées océaniennes.
Aux arl)res des vergers pendent les fruits des tropiques : lAnono,
cette grosse bourse enllée de crème aux senteurs fades ou suaves,
mais au goût agréable ; la Poire d'Avocat, Persea, beurre végétal,
les Goyaves facilement transformables en délicieuses gelées.
Les lîananiers sont en massifs couipacls ; du milieu du feuillage
sortent de lourds régimes de la Figue-Banane ou de la Banane
chinoise à chair parlumée. ou bien encore de la grosse Banane,
fniit de vulgaire alimentation.
Sous rinlluence directe du climat nuirin. les champs se couvrent
pendant l'hiver de j)roductions de primeurs. Quand la neige envahit
les jardins des grands centres de TEurope. les légumes sont ici en
pleine maturation comme aux premiers jours de lété sous le beau
ciel de France, et les récoltes de décend)re ou de janvier, en Algérie,
résultant d'une culture rationnelle et j)rati((ue. vont faire les délices
des populations qui vivent au milieu des frimas.
Plus tard, cette même zone produit (in juin les Raisins liùtifs qui
arrivent sur les marchés de la nu'tropole, cpiand la A'igne (Icurit à
peine aux treilles de ses espaliers.
Le littoral est encore la nouvelle patrie des riches collections
botaniques et de l'horticulture ornementale, si recherchées pour le
décor des serres et rend)ellissement des appartements les plus
luxueux ou les plus modestes, chez tous les peuples de haute civi-
lisation. Le Jardin d'essai sudit à peine à ses approvisionnements.
Il convient cependant de dire que les climatures favorables, en
dehors du pied du Dahara, s'étendent plutôt vers l'Kst. La variété
des cultures s'accentue sous l'induence tles baies ilAlger, de Cher-
chell, do Philippeville, de Bone et de La Calle, baie corallifère. Le
ciel d'Oran est moins clément; celui de Bougie, plus hmnide.
L'horticulture est donc appelée à un grand avenir dans celte
région favorisée par le climat, où les rares abaissements de la tempe-
ratiu'c sont atténués par des haies de verdure également protectrices
contre les vents desséchants ; aux rigueurs de l'été, l'irrigation
4 AI.dlhuE
l'cicilcmeiit iiiuéiiagco oppose iim- IVaichoiir hit-nraisaulc qui assurt' la
vie végétale dans toute sa libre luxuriance et clans sou entière
production.
La région suivante est égaleuicnt favorable à Iborticulture.
Kégion nioutagueiise*
Figurons-nous tout dabord un niassil' montagneux ceiitral et
puissant, c est la Kalniic avec ses ravins frais et onil)ragés et ses
petites vallées arrosées : ensuite les sinuosités, les découpures et les
crevasses des contreforts de lAtlas. avec leurs altitiules di\ erses,
toutes parties encore léchées par les dernières ellluves des vapeurs
marines, ou plus ou moins voisines des nuages. A'éritable région de
l'arboriculture forestière et fruitière, elle comprend une variété
infinie de végétaux des pays tempérés du Japon, de la Chine, des
hautes Cordillères, t(Mit en olfrant des conditions de végétation
analogues à celles de nos vergers du centre de la France.
Quelques points de cette zone sont à citer : Médéah, Milianah,
pour Alger; à IFst, IPklough, Constantine et son Hamma, les
montagnes Beni-Salah ; à FOucst, Tlemceu et quelques localités de
la frontière marocaine.
Les altitudes moyennes et au-dessous conviennent aux Orangers
et aux Oliviers.
Les Aurantiacées plantées en bosquets aux lianes des coteaux,
abritées des vents du Xord-Ouest. ont une verdeur de feuillage et
une délicatesse de fruits tout à fait incomparables. L'Olivier se
présente en véritables forêts composées darbres souvent séculaires.
Un gi'and nombre de plantes craignant la chaleur pndongée ou
exigeant une période de repos de végétation se plaisent dans ces
contrées : les Conifères <le la Cilicie. du (Caucase, des points
élevés du Mexiijne et de la Californie, les lîandjous de l'Himalaya,
le Cham.frops de la Chine, les ^lagnoliacées. et, dans les parties
les moins hautes, une série d'arbres au.straliens, notamment des
Eucalyptus et des Acacias Mimosas.
Dans c<'tte zone «iii les ardeurs de l'été sont plus atténuées, où
les eaux vives «les ravins eoident pr<'S(jii(' constamment au milieu
de broussailles et tle bois toujours verls. pays de (|n«'lques rares
fougeraies ou des prés louglenqjs (Icuris, riiorticulliirc li-omci-a
encore beaucoup de stations privilégiées et pleines d'iiil»''rél ))our
la culture de certaines plantes <[ui redoutent le littoral : Icj
(jamellias, les Thés, les grandes Fougères, les Orchidées, les Bro-
méliacées etc., etc.. Eu dehors du climat, il y a pour ces plantes
Ai.<ii;i{ii-:
une ([Mcslinii (II- siil : ur. il pciil iMrc a\aiil;ii;('iiscMii'iil niinlilii'- u-.w
les terres légères, riches en luiiniis. drln-is de \(''i;(''taliini mccmiiiiiIi'i
dans les bois et les broussailles
Cependant les alliliules \()isines ou au-dessus de la uioveiiue s(»i»l
les véritables pays des IVuils «le la Fi-auee : rarbtM-iiullurc IVuilii ic.
entre les mains des jardini<'i's IVaurais. y nbliendra de rai)ides
résultats à laide de variétés spéciales et de pi'incipes de taille facili's
à déterminer. Avec les espèces iVnitièrcs de la métropole, Poiriers,
iVbricotiers, Cerisiers, Pêchers, certaines expositions comportent
aussi les l^laqueminiers et les lîibaciers du Japon.
Kn plein massif montagneux, la Vigne est dans un milieu lavo-
rable. Les Vignes kabyles poussent souvent en compagnie du
Figuier, arbre précieux par sa rusticité et par sa rructilicali<»n
abondante <pii constitue une des principales ressource^; di- la
nourriture et du commerce sous forme de fruits secs.
La température s'abaisse au-dessous de zéro s\ir })lusieurs points
de la région montagneuse : ([uel«[uefois, aux faibles altitudes, la
neige couvre la terre d'un léger duvet blanchâtre scintillant souvent
sous un ciel lumineux : puis vers les sommets, ces neiges sont plus
durables et elles assurent à la vie végétale une période de repos
si iavorable à nos végétaux éeonomicpies des pays froids.
Kégiou des llaiits-Plateaux.
La région des Hauts-Plateaux, de plaines hautes avec sa steppe,
c'est l'altilude accusée, sillonnée par îles bourras([u»'s de froids et
de neiges pendant l'hiver, mais devenant le pays de la sécheresse
et des chaleurs désertiipies pendant l'été, sorte de climat continental
à extrêmes bien marqués.
La flore des Hauts-Plateaux a des allinités avec la flore de la
région montagneuse. Les végétaux qui peuvent vivre en ces milieux
sont les plus rusti([ues du centre et du nord de l'Europe, du nord
de la (]hine, du massif de l'Himalaya, des pays de steppes cl de
q»ud(|ues points du Canada et des l^tals-Unis.
L'horticulture, puissamment aidée par l'irrigation, y conq)rend
nos arbres du Xonl : Peuplier, Orme, Robinier. Frêne. Mûrier.
Aulne, Sa»de en têtard ou en oseraie, etc. Les arbres fruitiers, «h)nl
quelques-uns tleviennent très gros, sont les Poiriers, les Pommiers,
les Cerisiers, les Abricotiers: mais leur bonne venue n'est possible
qu'avec des abris et dans une situation favorisée. Les Conifères
rustiques peuvent y vivre, (pioique les arborescents aient, en général,
une existence ditlicile en ces altitudes. Quelques auteurs pensent (jue
() ALGÉRIE
la viliculturo, moJiliaiit ses priiK-ipos, y ilonaerait dos résultats.
Quant à la lloriculture, c'est à peu près celle des pays du Nord
de la France.
Une partie des Hauts-Plateaux, les steppes et leurs versants
sahariens, où se pratique rélevai»e de 3oo,ooo chameaux, présentent
une nature climatérique autre qui permettrait lintroduction de
certaines plantes de l'Arizona et du Nouveau Mexique, princi-
palement de Prosopis, de Yuccas, de Cactées.
Les Arabes y récoltent la Pyrèthi'e et, dans le voisinage du Chott,
une Trurte volumineuse, le ïerfez, l'ei'fezia, qui entre dans leur
alimentation.
Cette région est généralement le pays de l'Alfa, herbe recherchée
par l'industrie : c'est aussi la contrée des nomades, de l'élevage du
mouton et des troupeaux transhumants. Si l'horticulture n'y est
pas favorisée comme sous les autres zones, elle a une action utilitaire
assez marquée pour mériter l'étude et l'application de principes
culturaux appropriés au climat ; elle peut y donner des résultats
intéressants, ainsi que le démontre l'expérience des jardins du
Kreider, à 1,200 mètres de hauteur dans l'Ouest Oranais.
La partie Est des Hauts-Plateaux présente d'heureuses tentatives
de jardinage. L'Asperge et la Pomme de terre y réussissent.
Région déisertique.
La Région désertique est déterminée par im seul mot : climat
saharien. N'y retrouvons-nous pas le pays aux espaces sans lin,
.secs et arides, aux actions météoriques en général peu favorables
à la vie des végétaux, qui y souffriront de la siecité de l'air
comme de l'exagération de sa chaleur et do ses abaissements au
degré de congélation, et surtout du manque ou du peu d'intensité
des précipitations pluviales? La nature du sol : gypseux, argileux,
limoneux, sableux, etc., arrosé par des eaux salines, ne contribue
pas à faciliter le développement des végétaux, surtout à leur
premier âge.
L'hoi'ticidturc a donc avec ces régions un rôle resti'cint (juoique
de réelle utilité. Pour déterminer ce rôle, il convicndi-ait d'étudier
les dilïicultés climatériques inhérentes aux points dillérents de cette
grande zone qui, par son extension même, olfre des variantes de
température et de végétation.
La partie saharienne de l'Est présente une assez vaste dépression
peu élevée au-dessus du niveau de la mer. Là, les oasis sont
prospères, fortement arrosées en tout temps par <les nappes arté-
Ar.«;i;iui; -
siiMim's ; U' Dallicr y porte ih-s IViiils rstiiin'-s [)ai' leur liomic
qualili': le P/nr/iix /rniils y aUciiidiM sans thjiitc de cframli-s (liiucii-
sions, et ratmospluTo l)rùlaiilc jM-i-iiict d'y Iciilcr la cultiin' dos
Fififuicrs austral ol sycoinorc, di* i-ertains Acacias cl du l)rillaiit
Poincilladc, le « Flainl)()yant » de .Madai^ascar.
De ri^st à rOiiesl. la lai'i^'c haiidc dcscrticiiic se rclcvc: les
environs de Lai^^liouat atteignent vers Soo mètres de lianli-nr. et le
relèvement se continue aux altitudi's accnst-es d'environ i.ooomèti'cs
iusqu'au Maroc. Le Dattier laihlit de([ualil('' et di' vigucni-cn suivant
cette direction ouest ; à Lai;lioual. il est (iuel»[uerois couviu't de neij^e;
dans la province d'Oi-an, il est soiivcnt moins l'ohuste: «'ulin. au
centre dune région voisine des llauts-l*lateaux, ([uchpu's îlots de
vég'étation variaMi' rorineiil les Ksours.
I/horliculture se trouve en [)rcsenci' de réelles dilliculti'-s au
milieu de ces contrées où le froid si' signale par des aliaisscnu'Uls
de — 2° et 4" dans la partie la plus ti'Uipérée en hiver, et par des
chillres voisins de — lo'' dans les hautes terres. Le siroco atteint 5o'^
de chaleur et lintensité du rayon solaire dépasse souvent -|- <3'3" à la
boule noii'c.
La partie l'.st et (U'-primée de la bande saharienne oH're seule un
cliamp de culture l't dexpérimentation pour les plantes des l)ays
chauds ; quant à la partie Ouest, les véi;étau\ di-s hautes steppes du
globe ou des pays froids sont mieux à sa convi'nanci'.
Dans le bas Sahara, rinu'ticnlturc n'est possible (pi'à l'ondjrc des
oasis où l'arbre fruitier d'Europe se mêle aux Oliviers, et elle
s'arrête avec la dernière ligne des Dattiers.
Le Dattier seul caractérise la végétali<ni et la culture du désert
chaud et tempéré.
il. — Production maraîchère.
CuLTUHEs roTACKiiKs. — ïous Ics léguiiu's couuu-^ cu Francc se
rencontrent dans le jardin maraîcher algéiien. i-t K'ui- proilucliou
hâtive ou tardive varie avec les zones ( limatéritpu'S. Cette culture,
dévi'loppée à Oi'an. à Phili])pe^ ille. à lJ<'»ne. atteint son maximum
d'intensité aux envir()ns d'Alger, ilont les marais peuvent èti-e ])i'is
connue type d'une cxcellcntt* exploitation. Les jardins s'étcntU'ut
principakunent à l'est de la ville, dans la grande baie terminée par
le cap Matifou. où l'on rencontre Ilusscin-Dcy. Maison-Carrée. Ft>rt-
ded'Kau. Ain-Taya. etc... Les Espagnols et les Mallais ont presi|ue
s AI.GIJRIE
lo inonop«)lr de it-ttc ]tri)(liutioii juMir lîtqiulU' ils mauilV'stent
dos aptitudes spéciales, de nature à les faire comparer aux bous
maraîchers des environs de Paris, tant sont bien compris reutreticn
du sol et la rotation permanente des cultures.
Souvent, sur une surlaee «le nu)ins duu hectare arrosé, le Gabo-
nais vit avec sa laniille et ses oun riers. T.e matériel est simple : il se
i-tuupose d'uue noria avec son bassin île reserve, d'une modeste
habitation et souvent d'un hanij^ar pour la voiture, le matériel et
les bêtes. Un terrain de cette nature ])cut être loué juscpi"ii i.ooo à
I.200 fr. par an, sans exagération.
Les légumes comnums et de production constante, même en
hiver, sont ceux connus de tous: Choux. Choux-lleurs, Salades
diverses. (Carottes. Haricots. Pois. Pommes de terre, etc.
Les Artichauts se cultivent en plein champ, ordinairement disposé
pour lirrigation. La Pomme de terre d"hiver se lait sur d'assez vastes
espaces, et, quant à la récolte dété.idlc sui)porte aisénu'ut larrosage,
ainsi cpie cela se pratique dans les plaines d'Oran. Pendant cette
saison. Courges et Courgettes. Pastèqxu^s et Melons divers, cultivés
en champs irrigués, se rencontrent sur les marchés, amoncelés
en immenses pyramides.
Dans les terres bien préparées et avec des arrosements d'été, la
Betterave donne en feuilles et racines un poids utilisable d'environ
loo.ooo kilog. à rhectare; avec la Betterave Mammouth, il est même
facile de dépasser ce 'rendement.
Les cultures bien soignées des jai'dins environnant les fermes
procurent aux Choux cavaliers et à toute cette série des Choux
arbres une excellente végétation.
Les Choux ujoclliers blancs et rouges, en cultures disposées pour
l'irrigation, jicuveut tlonner toute l'année, hiver comme été. un
abomlant feuillage alimentaire, dont le poids varie eutre 80.000 à
100.000 kilog. à rhectare.
Les Choux mille-têtes ont des l'ésultats analogues.
Le Maïs (^aragua et le Sorgho donnent jus([u"à 100.000 kilog. de
v<it à rhectare : «'U l'iche sol irrigué, la (^anne dépasse ce rcmh'iueut
La vente de la gi-aine est encore un j)ro(it pour le cultivateur.
Du ])riut<'UJps à l'automne, la Tomate crue ou cuite est la base
alinu'Utaire d'une grande jiartic de la pojinlation. La cultniv bien
comj)rise s'avance urmuc jus((iie dans la saison d'hiver, l't les
j>ro<luits de ju'emicr printemps accpiièrcnt une certaine valeur.
Le (r<Mubo, IlihisciiH, ses capsules à maturité incomi)lète, régal de
eréiile, sont consommées par les Arabes, les Espagnols et les Juifs.
J.,e Souchet. Cj'ueriiH, est poi-té au niarché ou aux j)harmacies.
AI.riKUlK C)
Li's U«)li(Hit's. Niirit'li's iui»Mi;i'lli' cl aspci'^f. à l(tiii;U(' c-ossr. lie
sont réfoltrs (jnc dans (l«'s cas cxccplininicls. Les essais du Doliciuc,
du Soja, du Lahlad, entrepris à Jiiskra, donnent des espérances...
Le Haricot de Lima se propa<;C lenlenient ; celle rè\e créole, très
estimée dans les i)ays chauds, est encore, sous la zone chaude de
l'Ali^érie, uiu' îles meilleures ji^raines l'arineuses.
Grinn)ant sur li-s tonnelles, les arbres ouïes murailles, une (lucur-
hitaeée mexicaine produit son IVuit comestible, du V(dume d'une
forte poire; c'est la (Ihayolte, Sechilim cdnle : des environs d'Alger,
ou l'expédie vers Paris aux marchands de comestibles.
Lu Patate ne soi't pas des plaines littoralieunes ; reciiercli(''e
prineipaliMiient par la p(j[)ulalion européenne et même pai" les Arabes
qui savent l'assaisonner do préparations particulières, cet excellent
et généreux légume aurait du succès sur nos marchés.
Un hectare de Patates j)roduit en bon sol de 10,000 à 120,000 kilog.
de tubercules coutcnaut i.") 0/0 de fécule et 10 0/0 de sucre.
La Patate est cultivée aux envii'ons d'Alger dans les terrains
légers, voisins du rivage : les tubi-rcides y actpiièrent di' fortes
dimensions et figurent sur les marchés d'Alger, au j)rix de (i à
10 francs les 100 kilog.; le prix augmente vers le printemps.
La i)lante a des avantages économicpies bien niarcjnés : son
entretien et son arrachage i)réparent le sol poiu' d'autres cultures, cl
ses tiges feuillues peuvent supporter des coupes ti-cs appréciées
par le bétail, sans diminution pour la production du tubt'rtMde.
PuiMKUKs. — L'exportation s'arrête aux cultures dites île [)riuu'urs.
cpd doivent arriver sur les grands marchés tle France au prenner
printemps, i)rincipalement durant le Carême et pendant la semaine
précédant Pà({ues, (a's cultures s'obtiemient senhunent sur le littoral,
en pleine terre légère, saine cl bien funu'c.
Le choix de la variété a une im[)ortance considérable lorscpi'il
s'agit de la production des primcui's (pu. à la hàliveté. doivent
joindre un certain aspect dit « marchand ».
La saison favorable de M'utc. en Algérie, est comprise entre le
i5 déeend)re et la lin de mars ; tous les ellorts du cultivateur sont
teutlus pour arriver au cours de cette période.
Le littoral, souvent le rivage même ou mieux la ligne la ]>lus
rap[)rochée de la mer. est le véritable milieu de [)roduction hâtive:
là. les abaissements de température sont peu à craindre, les terres
sont légères, l'irrigation assurée, les fumures possibles aux cu\ irons
des grands centres, et l'ex])loitation à peu de distance îles [torts
d'end)ari]uement d'où partent des services quotidiens,
10 ALGKIUK
Doux articles priiuiiuiux visent l'oxportatiou du i5 découihi-i- à liu
janvier : les Haricots et les Pois.
Le Haricot vert est délicat, il craint le froid : aussi clia(|ue i)ied.
dans un sol bien iunié. aura ])our la nuit et les jours de pluie un
petit abri mobile qui i;arautira ce jeune et tendre léi>unie contre les
intempéries. La principale variété est le Haricot noir de Bcli>i(pu\
Le Pois, dit « Petit Pois. » plus rusticpie, brave les contre-temps
ordinaires, tout en craignant les chutes d'eau qui recèlent quelques
grêlons dv nature à tacher la cosse.
La saison du Petit Pois se prolonge assez tard. Une zone plus
écartée de la mer. en terrain sec, ordinairement en coteau bien
exposé, produit notre Léguminense : mais connue elle arrive plus
tardivement, elle est quelquefois ilune valeur inférieure. L'excès de
sécheresse est nuisible aux Pois de primeur.
Les variétés usitées sont les Pois : Prince Albert. Michaux, etc.
Haricots verts et Petits Pois s'emballent facilement dans de petites
corbeilles faites en roseaux tressés.
Les Artichauts de i)rimeur sont ordinairement nuîins voisins de
la mer ; leur culture en i)lein champ s'étend siu'de grandes STU'faces;
des i)ropriétaircs en possèdent i)lusieurs hectares préparés pour
fournir des produits à des épo(pies déterminées, notamment de
décendire à mars.
Les tètes d'Artichaut sont endjallées dans de grandes corbeilles
tressées avec des roseaux, ce cpii pernu-t mie aération facile. Les
Artichauts d'Algérie se vendent courannuent au connnerce parisien.
La princij)ale variété est l'Artichaut violet hâtif de Provence.
La colonie exporte Hoo.ooo kilog. de légumes verts par an.
La Ponnne de terre de priuieur est une des cultures inq)ortantes
d exportation: elle a j)our but d'arriver pendant la première saison
l)rintanière de la France, c'est-à-dire poui- le carême et les environs
de Pâques, à la majoration des prix. Des ex])ériences idiles sont
encore à tenter ])our déterminer la nature des races à cultiver :
actuellement on enqdoie avi'c succès la variété Ouarantaint- et mieux
la U()\;il Ki(hu y: l'une et lautre plaisent au consonnuatcur : gi'osseur
moyenne, l'orme oblongue, chair farineuse et de bonne (puilité. Déjà,
les espèces généreuses comme Richter's iuq)eralor ont été distri-
buées dans les villages de l'Aurès,
Suivant les années, on a xw le (piiulal de Pomuics (h- terre atteiudre
le prix de .^o à ."io francs. Les chillrcs (rexportalion s'élèvent auiiuel-
lement aux environs de 3, 000,000 de kilog.
Les (Jhoux-lleurs. à cause de la tra\('i'sée. ollreul (|uel(|iies incer
titudes de lionne ari'ivée; les Asperges redouleut le même obstaeh'
AI.GKUIK II
l'im et Taiilrr sont ai)pr(''(i(''.s sur la lal)lr riche ou nujclcsU', »U-s le
luois (l(> lévrier. Les terres lé«,'èros tlu littoral et les ahoiulantes
l'uniures possibles aux environs des villes assurent à ee jn-oduit
un véritable succès.
Les Fraises ont une niaturil('- précoce, mais elles Noyai,'eul U'al cl
sont de consouiniation locaK- : de nièuu- les Piments et la Tomate.
Ne serait-ce })as le nionuMit d'i-ncourager la création «l'usines à
conserves, ([ui pourraient s'installer au cieur niènie de la production
et oilrir un débouché certain au cultivateur?
En attenilant. les trieurs, les emballeurs et les vanniers sont
autant de satellites qui i^ravitent autour du marché et y ^ifagnent leur
salaire,
III. — Production fruitière.
Au début de la eon«piète de l'Algérie, on a voulu introduire la cul-
ture des espèces l'ruitières de l'Europe : mais les déceptions n'ont j)as
tardé, surtout avec li's arbres fruitiers à péj)ins. Il y a ])ourtant des
situations privilégiées dans les ravins Kabyles, parmi les massifs
boisés des Djidjelli. de Constantine, de lEdough, des lieni-Salah,
province de Constantine: à Milianah. à Médéah, sous les contreforts
du Petit-Atlas, province d'Alger: enfin, aux environs de Tlenicen et
sur la ligne des laits non steppiens de la province d'Oran.
L'AJjricotier et le Pécher fournissent des fruits au marché. En
sol frais, celui-ci est grell'é sur Prunier, celui-là sur Ai)ricotier franc.
La Pèche dure tend à céiler la place aux Pèches molles, c'est-à-dire
(pie la Pèclie à chair libre, non adhérente au noyau, est préférée
à la Pèche dite Pavie, (pii n'olfre pas cet avantage.
L'Amandier a de grandes plantations dans la province il'CJran: on
y achète le fruit lorscpi'il est encore vert. L'Anumde amère trouve sa
place à la pharmacie et à la distillation.
Le Prunier, assez comnum, se localise à Laghouat, au Souk-Ahras,
où le fruit est séché par h-s indigènes. Aillem-s, en jardin arabe ou
européen, on le grelle sur le Prunier-CÀ>rise ou Myrobolan.
Le Cerisier vient en futaie ou à revers côte, dans une situation
élevée, préférablement irriguée. La Cerise ordinaire, la Merise, le
Bigarreau forment le fond des plantations.
La Figue blanche, violette oii noire, est consommée fraîche ou
sèche. L'arbre vit longtemps sur les grès de Souaraks,
la .\i.«;i;uiK
La Fii-uc tli" l>ai-l);u-io aboutie sm* les roclu'i's. li's talus, les IVielies.
Des essais «le ilislillation ont ol»tenn li,") litres (raliool imliistriel
rectifié à 5o j)ar loo kilog. «.le iVuits. A neui-Maneoua. «les champs de
rOpoiitia inerme nonri'iss«'nt le gros l)t''tail, iaute de iniciix.
La Figue ca«|ue on l'la(]iu'niiiu' est «lans sou «'•U'uuMit et j)oui'ra.
comme au Jap«)n. devenir lui l'ruit de eousommati«)n, alors cpu' sou
arbre aura son entri^e à rébénisterie. Les premières plantations l'ont
démontre'. Il aj)partient aux pépiniéristes de vulgariser le Diospyros
par la grelle sur le typ«' italien.
Les Coings. l«'s Xèlles prospèrent autour de Cherchell. à des
altitudes dillérentes. et les Alises, «lans les Bab()rs.
Les Framboises, les Groseilles et Cassis de Médéali sont en renom
sur la place publi«pie. D'autres contrées en produisent également.
La Jujube, la Pistache, la Goyave, la Bibace restent assurées de
la vente, comme l'Arbouse et l'Azcrolc ; trop de plants sauvageons
réclament encore leur amélioration par la grelle.
Les Châtaignes, les Xoix. les Noisettes se récoltent en montagne.
Les vallées élevées du massif de l'Aurès 2)laisent au Xoyer.
Le Caroubier prospère à Bougie, le Grenadier à El-Kantara et
Milianah, et le Câprier sauvage rapporte au Kerata, gorges du (^habct.
Les Poires et les Pommes sont quelquefois parfaites dans le haut
de la vallée de l'Oued-Sahel. à Saint-Denis-du-Sig, aux environs de
Perrégaux et dans toutes les p«)sitions tenqiérées. à l'abri «lu siroco
ou privées de l'ardeur accablante des rayons solaires.
Xous donnerons plus «le «létails aux fruits réellement davenirpourla
première de nos possessions d*Outr«'-Mer : les Oranges, les Bananes,
les Olives, les Dattes, les Raisins, en atten«lant <pie l'Eugénia, le
Goyavier, le Philodendron, l'Avocatier, le Lit-Chi, le Corossolier,
le Jacquier, le Manguier soient entrés dans la culture commerciale,
ce qui ne saurait tar«ler sous l'impulsion d'uu«' administration
A igilante et propice aux tentatives des honnnes «le progrès.
Lr:s OuAN(ii;s. — Aux j)reniiers temjjs «le notre «iccupation, les
Orangers et congénères avaient une place mar(piéc dans les jardins
ari'osés des indigènes, et quelques ])ropriétaires possédaient, au
centre même «le la jilaine de la Mitidjah. «le vastes orangeraies,
iiotauiinent au j)ied «lu Petit-Atlas, aux «'uvirons de Bli«lah à l'Arijali.
Le massif montagneux «le la Kabylie si' faisait également ri'uiar-
quer pai' «pu'hpics orangeraies réputées p(jur re\ecllen«'e «le leurs
j)r<>duits et leiii- \ igueui' «le végétation ; à pail le Citronnier «t
de rîires Cédratiers. l'Oranger dominant était le Franc ou sujet
obtenu par le semis des gi^aines.
A 1.(1 Kit ii: i3
l/;irI)oi'iciillmi' IVauciiisr a l)icM »i(''\ cloiiix- citlo Itiaiulif iiii|(i>r-
tanlr de la pnniucliou iVuitière et inlrodiiit eu Algérie uuf cerlaiiio
(juantité de variétés ou trcs[)éc('S, dont la plus belle eoïKiiièli'.
jiis<|ii'à ce j<»iir. est eerlaiiicnient le Mandariiiicr.
Un e(tl(tM. M. 1* raneois. expluilaiil i.") lieelai'es du (•1()S« Tapis \ ei'l »
à lîliilali, e\])édie cpialre niillious de Maudai'iues eu l'iMuee.
L'arbre se pr()])age par la <;i'elle sur le semis du Bii;aradici\
Les terres profondes, très lertilcs. à sous-s(d peruiealile. on 1 ini-
gation est assurée et abondante, ont permis de eréer. dej)uis dix ans,
de vastes orang;eries ou orangeraies, abritées de la violenee des
courants atuu)sphériciues par des brise-vents de (Après.
Les plaines aérées eonvieuneut mieux à ees Aurautiacées «pie le
littoral bas et étoulle : elles y vivent ee])endant, mais uont ]>as le
rendement éeonomi(pie de la })reniière station: aussi les orauj;i'ries et
niandarineries se sont rai)idement étendues dans la plaiiw de la
Milidjab. aux envirous de lîlidali.
JUidali est justement renonnuée i)our ses j)lanlalions silu»-es au
pied de l'Atlas, à l'entrée d'une gorge dont le torrent, l'Oued-el-Ké-
bir. déverse ses eaux, sagement aménagées i)ar les intéressés syndi-
(|ués à eet ell'et, dans des vergers d'Orangers, d'une étendue évaluée
à ^oo liet'tares et produisant une moyenne annuelle de Ôo millions de
l'ruils.
Autour de JUidali. il y a dans la montagne, chez les lieui-Salali.
de petites, mais de superbes et fécondes orangeries. Dans la ])laine,
([uehpies plantations «le valeur sont à la Cliilla. à Dalmatie. à Sou-
mal», etc., et au \ncd du Petit-Atlas, à Rovigo, à l'Arbah. etc.
Des vergers analogues ont été créés de toutes ])ièces à lîoufarik.
En peu d'années, de luxuriantes plantations, régulières et bien
alignées, se sont dévidoppées: ai-tuelU'ment. i-lles s'elcudcnl sur jdus
de 25o hectares en plein rapport.
Quoi(pu^ de moindre importance que celles de la Miliiljah.dcs oran-
geries sont en création aux alentours de Bône et de Bougie: d'autres,
prospèrent aux environs de Philippeville, où elles ont été complan-
tées à l'aide de variétés Maltaises, pour la i)lu]Kirt.
La provim-e d'Oran possède à Missergliiii un véritable peupleuu-nt
d'Orangers eu ijarlailc cxploilalion : puis, des cré-alions réeenti-s,
semblant sm-gir sponlanémeiil sous l'eUel tie liri-igalion. se font
remarquer à Perrégaux cl ilaus le ilomaine ile l'IIabra.
En général, les Aurantiaeées ont l»Mir ]dace acquisi* aux environs
des grandes villes installées au milieu des plaines aérées, malgré la
présence du climat marin. L'irrigation pendant l'été est une condition
indispensable de succès.
14
ALGERIE
Les Aurantiacécs de la montagne donnent les véritables Oranges
de ehoix. tonjonrs appréeiées par leur tardiveté : elles mûrissent au
soleil du ])rintemi)s, ([uand celles des plaines ont disparu depiiis
longtemps: toutefois, rarl)re ne saurait atteindre les cimes froides,
ni les steppes des Hauts -Plateaux, ni les altitudes au-delà de
5oo mètres. L'ond)rage des Dattiers, dans les oasis du Sahara
algérien du Sud-Est, leur serait plus salutaire.
L'orangerie kabyle, la plus remarcpial^le par la densité de son
gi'oupement comme par sa culture soignée, est accpiise au nuissif
montagneux de lîougie. au-dessus du village de la Réunion ; elle
est connue sous le nom d'Orangerie de Toudjah.
Toudjah. véritable jardin des « Pommes d'or, » semble accrochée
aux flancs d'une montagne qui reçoit les chaudes eflluves du sud-est;
elle est protégée des courants l'roids par une masse rocheuse qui la
domine et l'arrose de mille cascades, se perdant en ruisseaux fécon-
dants sous l'ondirc toufl'ue des Hespéridées.
Les produits de Toudjah sont connus et estimés; ils font prime,
aussi bien «pie les oranges de la vallée de 1 Oued - Sahel, près
d'Akhou,
Actuellement. lUidah est encore le marché principal des Oranges
et centralise, dans une certaine mesure, les produits de ses environs.
Ses Oranges sont recherchées comme primeurs ; elles sont ensuite
délaissées quand vient lépocjne de maturation des similaires
d'Espagne et d'Italie : celles-ci sont belles, bien nn'ires et peuvent
arriver sur nos grands nuirclu*s dans des conditions écononii(jues de
transport, cpii font encore défaut aux ])roduits algériens.
Les frais de culture et d'entretien dune orangerie s'élèvent à
3oo fr. environ, et la production d'un arbre en plein rapport est
de 700 à 800 fruits.
Les Mandarines se sont vendues jusqu'à 20 fr. le mille ; leur
eudjallage se ]>ratique en caisses ou en petits paniers, chaque fruit
(tant envelo])])é d'un papier de soie. De nondu'cux colis [»ostaux
s'expédient aux époques de Noël et des étrennes.
Les Oranges ont été end:)allées dans de grandes caisses en bois,
classées par dimension ou grosseur, suivant un calibre convenu qui
«n détermine le prix. Le fruit de choix fait l'objet d'un paquetage
plus minutieux.
L'expédition des fruits utilise une grande main-d'onivre, où les
indigènes cux-inèmes trouvent de l'emploi. La cueinelte, le triage, le
papillotage des trois premiers choix, la confection des caisses à
claires-voies et à compartiments, etc., créent un vérilal)lc uiouvc-
ment industriel.
ALGERIE l5
T/()rjuif;vric est donc appolro à so (k''Vi'l<t|)|Mi- hiri^nncnl. v{ (■(•l'iaiiis
pliuilrui-s itiiil;ii>cnt U'Ilcmciit cette opinion, (jiie Von peut rencon-
trer à liouluiik, par exemple, des pro])ri(''taires possétlant jnscpià
ao et 4" licetarcs duu seul tenant et de ci-éation récente. Le
rendement l)rut est évalué à environ i.aoofr. ]»:ir an dans la Milidjali.
1/estimation dune orangerie en ])lein rap])ort est de (i.ooo IV. Les
orangeries nouvelles, créées dans le ])érimètre irrij^'ué de lllaln-a.
lais.sent entrevoir les ménies résultats.
L'Algérie exporte "3,000,000 de kiloi^. d'Oranges et de (litrons.
Les lÎAX.vxES. — Le Bananier se voit dans les jardins des gi-ands
centres tlu littoral. d'Alger notamment. Pour ])rospércr et donner
de réels résultats, il lui faut une exposition chaude, absolument
abritée des grands vents, tout en restant sous lindueiu-e immédiate
du climat marin. Un sol Trais, profond. .substanti(d cl non comjtacl,
où l'irrigation estivale est assurée, sont des conditions indispen-
sables à la bonne venue de la plante.
Le lîauanier se cultive en ligne et ])ar toull'c. (;iia(|uc sujet porte
plusieurs stipes fructifères: mais le stipc ou tige disparail a|)rcs la
fructification, pour faire place aux rejets de la souche, lue bananc-
rie bien entreteniK> et abondamnuMit fumée peut durer six ans.
Aux environs d'Alger, on en rencontre quel([ues ])lants dans les
jardins. Un certain nondjre d'hoi-liculteiu's, des Mahonais. entre
autres, possèdent, au Ilamma et à Hussein-Dey, des baiumeries «pii
ont .souvent près d'un hectare détendue.
La zone de bonne culture est restreinte. Les dépenses de création
et d'entretien exigées i)ar une bananerie sont assez élevées pour
limiter l'extension de ces plantations; celles-ci néanmoins terniront
toujours à s'accroître, afin de satisfaire à la consommation des ^ illes
algéi'iennes et aux besoins de l'exportation.
Kn ellet, les régimes de Bananes s'expédient facilcnu'ut, end)alles
dans un jianier long contenant à l'intérieur de la paille sèche j)Our
éviter le choc et le frottement des fruits. Par nuiins détachées du
régime, bien disposées en boites de colis postaux, les Bananes sujv
portent aisément d'assez longs trajets pour arriver à tlestination.
parfumées et en parfaite nuiturité.
Il va sans dire cpi'on parle ici des fruits venus à point sur lu
plante nuMUC et en plein soleil, et non de ces produits à peine
formés. cpTon fait jaunir et mûrir à la chaleur d'tm f«)ur.
Le régime du Bananier, issu d'une bonne culture, peut encore
présenter de 100 à i5o fruits, et il n'est pas extraordinaire de
trouver un premier choix dépassant ces chilfres.
l6 ALGÉRIE
Les prix ;u-lucls sont basés sui- rosliinalittn de o IV. o5 par li'uil.
au luiniiuuin.
Los variétés cultivées sont les Musa Sapienliun, à petit l'ruit,
paradisiaca, à gros fruit, si n en six, do Chine.
Li:s Oi.ivKs. — L'Olivier est l'arbre nuVlilerranéon et cssenliel-
lenu'Ut algérien. On peut citer les groupes d'Oliviers de la Grèce,
de rArchi})el, de rKs{)agne, de la Tunisie inènie: mais, pour avoir
mie idée exacte d un peu})lenient de ces arbres oléifères dans toute
sa beauté et sa vigueur de production, il faut voir les véritables
massifs de l'intérieur de la Kabylie, de l'Oued-Saliel ou du Djurjura.
Les arlu'es. plantés régulièrement, y deviennent séculaires, et leurs
dinu'nsions gigantes({ues sout la conséquence de soins constants et
d'une irrigation assurée.
Les variétés didérentes, et toutes de races préférées, sont les
résultats d'une culture avancée, après avoir été fixées par la
grelfe ou i)ar la multiplication de bouture, pratiques eulturales fort
anciennes et perpétuées par la tradition.
Dans le cours de la vallée de l'Oued-Sahel, se trouvent quelques
])lantations véritablement remarquables. Citons les bois d'Ichou, de
lîoudjelil. de Tixcriden, de Mzaia et Ferrayas. de Beni-Aïdel, etc.
Les principales variétés d'Oliviers caractérisées par leurs fruits
portent des noms locaux : Azernic, Chmellal, Zeradj....
Kn dehors de la Kabylie, qui est le centre le plus important de
végétation de l'Olivier et de la production de riiuile, l'arbre précieux
se rencontre encore à l'état vigoureux, au cœur des ravins frais et
fertiles avoisinant la ])laine de la Seybouseà l'Est, et sur le mamelon
arrosé de Tlemcen à l'Ouest.
L'aire d'extension de l'Olivier est considérable en Algérie, et des
plantations nouvelles y sont déjà i)rospères. Depuis la colonisation
assez récente de la Kabylie, de jeunes arbres ont été plantés. Le
périmètre irriguable du barrage de Perrégaux, le village de ce nom,
le domaine de IHabra, puis Sahourïa, l'Habra, etc., renferment de
jeunes Olivets très vivaces ; enfin, le cultivateur du Sahel d'.Vlger
commence lui-même à soigner par la grelle et la culture des sujets
abandonnés au hasard de la broussaille. «
L'iniile d'Algérie est de qualité fine et supérieure : la coiileur et le
goût de fruit peuvent être ou accentués ou modérés par l'art de la
fabrication, qui, entre les mains des Français, fait de rapides
progrès. Deux centres ont une réputation : Tlemcen, dont le marché
est restreint par rapport a celui de la Kabylie, ensuite Bougie, qui
est le véritable marché Kabyle et le port d'exportation.
AI.c.KKIK 1-
Lc tableau ilcs ».h)uaiies acc-usc une sorlic de .") millions «le kilo^'.
d'huile d'Olives et de 3oo,(K)0 kilojç. d'Olives vertes.
La création d'olivets doit doue tenter l'arboric-ultiMir (|ui, en
dehors de la fabrication (h- l'iiuilc, peut obtenir par <les cultures
spéciales les nicillcurcs olives de conserves. Les variétés fort
nombreuses se fixent toujours ])ar le greffage et se trouvent aisément
en Algérie : Olives l'audoulier, Grosse de Séville, de Salon, de
Constantine. etc.
La rusticité de cet oléilèrc est incomparable. Depuis les rives
ticdes jus([u'aux altitudes neigeuses, aux en\ inuis de 800 mètres,
l'Olivier se maintient vigoureux et productif: uu'nu* abaiulonué
dans la broussaille, où il est connu sous le type sauvage d'Oléastre,
il si4)j)«n'te longtemps tous les mauvais clfcts de l'inculture poiu*
redevenir rapidement, sous la main habile de l'arboriculteur, un
sujet amélioré à production normale.
On sait que l'Olivier est l'arbre perpétuel par la raison que. si
l'arbre jeune ou séculaire disparait, ses racines émettent des rejets
qui seront grelfés par le cultivateur.
Li:s Raisins. — L'extension considérable prise par la ^'igne i)«)ur
la production des vins rouges, des vins blancs ou uu)usseux et des
caux-de-vie ne pouvait manquer d'attirer l'attention des vignerons
intelligents ; ils ont compris l'importance de la vente du raisin,
et, à l'exemple de leurs collègues de France, ils ont mis la Vigne
en treilles sous une situation chaude, pour l'exploiter en primeurs,
et tenu les gros raisins à longue arborescence pour la production
des fruits tardifs.
Le Chasselas doré et les similaires se trouvent aux environs
d'Alger, sur la côte Ouest jusque vers Sidi-Ferruch, notamment à
Guyotville, abrités des vents de mer par des séries de brise-vents
artificiels. Du -20 juin au i5 août, la récolte est conqilète et embarquée
en caissettes ou eu petits paniers.
Le champ de vigne est soigné « connue une vache à lait... »
A son tour, le vignoble détache de ses souches, eu faveur du
marché, des mannes dAranu)n, île Cinsaut, de Clairette, de Mour-
vèdre, d'Ugui blanc..., et les hautins taillés à long bois deviennent
fom-nisscurs des Raisins (iros Guillaume, Khanat, Malaga, Persan,
Kiliancr ou Lignan, Sidtanieh de la Carabournou, Rosa Rcveliotli,
Rumonya de Transylvanie, Milhau blanc, Monique, Roussea blanc,
et (pielques cépages locaux : Chaouch, de Dellys, Kisch Misch...
Les Muscats d'Alexandrie devraient être séchés au soleil et
livrés aux négociants. Un jour, les Kabyles étudieront sans doute la
iS ALGÉRIE
mise on barils, ronii)lis de poussière de liège, des Raisins Aberkau,
Adziri. Ah meur. Ali inein* bon, Aniellal, Kebel, Ladari, Timokrouin.
Oued zitt)un noir, Sadouek, Zizetel. Snassa. Ferana blanc on noir,
Cherehali. La vente en serait faite en décembre.
Il y a là toute une mine féconde à exploiter, la Vigne étendant
facilement ses bras ligneux ou dans la plaine ou sur la montagne;
avec des facilités de transport, le troj) plein de la récolte sera
dirigé vers dautres pays, transformé ]^ar le pressurage ou par le
passerillage, en boissons et en raisins de dessert, façon Malaga.
Les Dattes. — Le jardin d'essai du Hamma a déjà acclimaté un
certain nond>re de Palmiers, de vigoureux Phœnix originaires du
Brésil, du Paraguay, du Sénégal, des Canaries, et le gigantesque
Cocotier chilien, Jubœn spectabilis: des Sabals et des Thrinax des
Antilles; des Caryotas. des Arengas originaires des Moluques, de
Java, de Singapour: de fertiles Latanias et Coryi^has reçus de
Madagascar et de la Nouvelle-Hollande: de modestes Pritchardias
océaniens: de superbes Oreodoxas, des Antilles; de rustiques Cha-
ma?rops asiatiques ou américains, et rpielques Arecas d'avenir,
provenant des Seychelles, de Madagascar et des Lides Occidentales.
Toutes ces espèces, remarquables par leur vigueur ou leur aspect,
se rencontrent déjà sur les places publiques, ou décorent les villas
pittoresques aux murs blancs, sous un ciel chaud, ayant comme
horizon la mer bleue, les monts Atlas couronnés de Cèdres ou les
immenses plaines de sable.
Un des premiers, M. Dufour a créé des oasis de Dattiers dans la
zone saharienne et a trouvé des imitateurs.
Le Dattier est l'arbre le plus utile du Sud de l'Algérie. Le Phœnix
tennis, une des esjx'ces les plus vigoureuses, ne donne pas un bon
fruit. Notre ancien Phœnix dactj-lifera est le plus répandu et le
plus profitable Parmi les centaines de formes et de variétés de
Dattes, « Deglet-noour » a la préférence des planteurs ; ensuite,
« Deigla-beida » ou Datte blanche, de première qualité.
Combien d'oasis fécondes viennent rompre la monotonie désespé-
rante du désert et le rendre fructueux ou quelque peu habitable !
N'ont-elles pas facilité la végétation d'arbres fruitiers — Abricotiers,
Figuiers, Grenadiers, Opontias, — d'arbustes économiques qui se
développent sous leur ombrage, et d'un grand nombre de plantes
fourragères, potagères ou ollicinales ? Au milieu de cette expansion
végétale, les Oignons, les Aubergines, les Piments, les Fèves, les
Choux, le Gombo, semblent vivre en famille avec l'Orge, le Blé, le
Sorgho, la Luzerne, et quelquefois avec le Tabac, le Cotonnier, le
AUIKKIE IJ)
Chanvre hachich, le Chalel' dOrient, se contentant des eaux
d'irrijifation maintennes ])ar des relevés de terre.
La domestication du Palmier Dattier étend son aire : en ce moment,
ou creuse des ])uits artésiens en plein Sahara et l'on y crée des oasis.
Des centaines de mille plants ont été apportés par des compa-
gnies linancières, dans rOued-Uir, au-delà de liiskra, des chotts et
des sables à mirage, après Tongoin-t, où les caravanes de fliamcauN
ne trouvaient pas toujours à brouter
Pour vivre, le Dattier veut avoir : « les pieds dans Tean cl la tcte
dans le feu du ciel. » L'Arabe observe cette maxime connue un article
du (]oran. et le stipe liardi de la Monocotylédone se couronne d'une
plantureuse frondaison .
On sait que le Palmier dioïque fournit trop de plants mâles par le
semis ; le colon ou l'indigène a donc le soin d'extirper des rejets au
pied des types femelles, de les re])lanter et d'assurer ainsi la durée
et la fécondité de l'oasis.
Les variétés de Dattes sont assez nombreuses : la« Deglet-noour ».
nous l'avons dit. est la ])lus distinguée. La Datte connnnne. appelée
« Datte sèche », dont le nomade met quelques poignées dans son
burnous pour la journée, et la « Datte molle », que l'on presse dans
des peaux de boucs pour être vendue sur les marchés arabes, sont
des denrées d'échange avec les céréales de la fertile région du Tell.
Les Dattes fines, savoureuses, sucrées, sont récoltées dans le Sonf,
ttu sud de la province de Constantine, au Djérid, sud de la Tunisie,
et au M'zab, sud de la province d'Alger.
Les eaux plus douces de l'Oued-Souf y permellcnt en même temps
la végétation de légumes alimentaires.
Afin d'éviter les attaques des oiseaux, la récolte des Dattes sèches,
denu-sèches ou grasses se fait aussitôt ([xw la maturation com-
mence; celle-ci s'achèvera dans les nuigasins où les régimes vont
être suspendus.
Le séchage des fruits ([ui tombent se contente de nattes étendues
sur des terrasses. La Datte précoce, placée sur des claies, laisse
dégorger un sirop à distiller.
Quant au dernier choix, s'il n'est pas vendu à bas prix aux cara-
vanes de nomades, le rebut est i)ressé en tourteaux et livré aux
chèvres et aux moutons. D'aucuns l'expédient « désossé » aux distil-
leries des environs de Paris. Le noyau extrait de la pulpe, adressé
à des négociants étrangers, entrera, avec les gousses de Caroubier et
de Tamarin, dans la fabrication des vins dits « de comnuM-ce. »
Les Dattes sont expédiées avec leur réginu' ou par ranuiles déchi-
quetés portant i5 ou ao fruits, et groupés en caisses de 5o kilog.
20 ALGEIUE
A Xoël et au i>roiiiier janvier, la Datte d'Algérie et de Tunisie se
vend u t'v. à 12 l'r. 5o le kilog.; celle d'Egypte atteint à peine la moitié
de ce jirix
Le eoniinerce des Dattes est considérable. On prétend qu'une
plantation de Dattiers tenue et irriguée avec soin, de moyenne
étendue, peut rapporter jusqu'à mille francs de fruits dans son année.
IV. — Arbres et arbustes industriels.
L'Administration de l'Algérie encourage, par l'allocation de
primes, les reboisements et même les plantations ellectuées autour
des nouveaux centres de colonisation. Elle a reconnu linihience des
plantations d'arbres à haute tige sur le climat et sur le régime des
eaux. Le Hamma a voulu la seconder dans ses essais d'acclimatation.
Le sol forestier de l'Algérie occupe 3.'25o,ooo hectares, d<mt
2,100,000 pour la région Sud et i,i5o,ooo pour les Hauts-Plateaux
et les versants Sahariens.
Examinons les essences forestières ({ui ont ol)tenu les préférences
des planteurs.
Chèxe-Liège. — Le premier arbre industriel de l'Algérie est le
Chène-liège. Qiierciis Siibcr. Il s'étend sur 453,820 hectares ainsi
répartis :
Conservation d'Alger 42.071 hectares
— d'Oran 8.34; —
— de Constantine. . .. 4o5-4o2 —
Le déconqjte fournit 267,000 hectares à l'Etat, 17,000 aux com-
munes, 170,000 aux particuliers.
Le peuplement des jdus riches ])lantati»)ns a été évalué de 3oo à
400 arbres par hectare.
?]x})loitées à dix ans, ces forêts peuvent, à la première récolte,
fournir j»ar hectare cl par an 78 kilog. de Liège préparé, et 100 kilog.
à la seconde. Les travaux (U: démasclage, exécutés sous la direction
du service forestit'r. reviennent à i.") IV. au plus par hectare.
l'ji tulalisanl le Liège en j»l:in(li(s cl le Liège <»uvré, on ai-rive à
un chiffre tle 20 millions de francs poui* la période initiale, cl 25 mil-
lions .5oo.ooo francs pour la seconde, soit mi revenu net de 20 à 3ofr.
par hectare et par an pour la première récolte, et de 35 à 40 fr. pour
la deuxième.
Ai.GKHii: ai
A t'ilt' soûle, lAlgvi'io oonsacro iino plus «^raiitlo snpcriii-ic :m
Clu'iie-Iièj^e ({ue tout le reste du jçlobe. Le ehillïe de sou exporlatiou
de liè^e atteint sept millions de francs. ])1ms de la moitié étant
destinée à la France.
Les essenees loreslières d.Vljj^éri»' sont en outre :
Quelques espèces de Chênes, par exemple, li- (^lièni' verl. le Clliène
Mirbeck au bois dense, supérieur pour doiives et merrain, le Chéno
à glands doux, attendant le (aliène Velani des stations sèches, où
sa cupule recèle lacide gallifpie :
Le Pin d "Ah-p, le Pin Pignon, le Pin Maritime senu's ou repicpiés
sur les dunes (piils vont ainsi eonsolitler, concui-i'ennuenl avi'c des
boutures de Tamarix. des senuMU'cs dAeaeias australiens et des
rhizomes d'Aruiulos ou de Bandions. Le Pin dAlcp occupe une zone
étendue du littoral au Sahara. Associé au Chêne vert, il recouvre
les sommets et les versants nord des montagnes où les rivières du
Tell prennent leur source. Avec le Genévrier de Phénicie. ces es-
sences constïiuent les boisements de la chaîne saharienne :
Le Cèdre de lAtlas et le Sapin des Babors ou de Xumidie. (pii
couronnent les hautes altitudes (2,000 mètres), visitées par la neige :
LOxycèdre des calcaires élevés à 1,700 mètres, et le Callitris des
sols schisteux et pierreux, qui fournit le bois de Thuia ;
Les Ifs, les Genévriers dispersés sur le flanc des Hauts-Plateaux
ou sur les croupes dénudées de PAurès et du Djurjura :
Le Pistachier, le Caroubier, de l'Atlas, sinliltrant dans le rocher:
Le Micocoulier, des sables et grès, pour lindustrie des manches
de fouets et des fourches en bois :
Les Saules, les Aulnes, les Peupliers. — variétés: treudde, noir, de
PEuphrate, — fournissant la feuillée au bétail et affermissant les sols
marécageux. Sur le littoral, le Peuplier blanc est très répandu :
L'Olivier constituant de vastes forêts homogènes, comme celle de
la Vallée des Singes :
Le Châtaignier, cultivé siu- les montagnes de Blidah et spontané
dans le massif du (îouli, et à IKilough :
Des Erables. Acer uhliisuni et Monsj)es!<ulanuin. des Frênes.
Fraxinus aiistratis et dimorplia, abritant des Houx, des Alaterues.
des Phyllircas, arbres à fourrages, et les Genêts de lAfarez ;
Le P'rêne dimorplu>. ou épineux de PAurès. rustitpic dans les
sols secs, à u,ooo mètres d'altitude, est très recherché.
De toutes les essences exotiques. l'Eucalyptus est le plus propagé.
Depuis i856. date de son importation par Prosper Ramel. et à la
^uite des tentatives hardies des planteurs Cordierà la Maison-Carrée,
<2Q ALGERIE
et Trottier ù Hussein-Dey, le géant australien compte cinq millions
de sujets en Algérie, particulièrement dans la région littoralienne,
tjn'il contribue à rendre salubrc. L'Eucalyptus globulus, admis au
début, semble devoir l'aire place aux Eucalyptus rostrata. colossea,
polj-cintbemos, maculata, viminalis, saligna, obliqua, tereticor-
nis, etc., plus robustes et plus vigoureux.
Aux environs de Ain-Baïhnen, des Eucalyptus âgés de 17 ans me-
surent 3o mètres de Iiautcur et une circonférence de i"^6o; ils sont le
produit d'un boisement à raison de 1,200 plants à l'hectare.
L'exploitation du bois d'Eucalyptus a commencé ; on peut en cons-
tater l'usage à rétablissement agricole des Pères de la Trappe, à
Staoueli. défricheurs, planteurs, cultivateurs et distillateurs aux
usines d'Aïn-Mokra, ù Bônc.
L'essence d'Eucalyptus résultant de la distillation s'élève déjà à
3.000 kilog, par an pour toute l'Algérie,
Les Acacias et Mimosas ne tarderont pas à approvisionner l'art
des fleuristes, l'industrie de la corroicrie et même à alimenter do
leurs jeunes ramilles les troupeaux ovins ou camelins. La ramure
libre et les frondaisons élégantes de ces jolies espèces australiennes
vont agrémenter quelques profils de la campagne algérienne et
adoucir les brusques horizons.
Un semis de l'Acacia à bois noir, A.melanoxjdon, en mélange
avec le Pin d'Alep, dans le sol argilo-sableux de Baihnen, a produit
des plants d'Acacia hauts de 7 mètres à l'âge de i5 ans.
Une autre variété. Acacia leiophjdla, est, dans les terrains
sablonneux, un abri contre les vents de mer.
Les BandDOUs, section littoralienne et section de montagne, sont
d'un grand avenir pour l'iiygiène et l'industrie.
Les Casuarines, les Mélalcuques, les Grcvilléas, les Frenelas, les
Cyprès viennent enjoliver les habitations.
Le MoUé du Pérou décore les routes poudreuses par ses panicules
de baies corail, précieuses à la confection des bo\iquets d'iiiver.
Signalons quelques autres végétaux utiles et acclimatés :
Le Savonnier de l'Inde, Sapindu8, peut donner à l'âge de vingt ans
80 à loo kilog. de fruits à i fr. le kilog. Le fruit contient 5o 0/0 de
sapindine, sorte de saponinc qui remplacera le savon i)our le
]>lanchissage. L'écorce et le feuillage sont égaleuient saponifères.
Le Cédrèle de Chine, Faux Acajou, sert à la fabrication des boites
à cigares et d'autres articles de l'ébénisterie de luxe.
Le Croton à suif, Euphorbiacée arborescente donne des fruits
blancg qui contiennent de trois à cinq graines recouvertes d'une
substance sébacée dite « suif végétal »,
Ai.GKiuE a3
Le Figuier de ll()xljur<(li est rcprésenlô par tic jcuiu-s e.\emi)laiiis
d'une envergure extraordinaire; abondant en sue laiteux, élasticiue,
eongulé, qui déeoule des incisions sur le Irone, il laisse enli'evoir
un arbre utile pour rex[)loitaliou de la région litloralii'une.
Le Mûrier, précieux à la sériciculture, est propagé par la grefle
sur le type sauvage.
Les Sumacs des terres scchcs et calcaires, oii li-urs racines
drageonnent à l'aise, sont des arbrisseaux tannil'ères et tinctoriaux.
Le Camphrier, bel arbre toujours vert, n'a i)as dit son dernier mot
sur les sols frais de la zone montagneuse et littoralienue.
Une Lythrariacée sous-rrulescenle, le Lawsonia blanc, croit dans
les oasis où elle est récoltée pour la teinture en rouge bruu.
Mentionnons aussi les arbres à groupes ou rideaux, ou brise-vent:
les Cyprès, les ïluiias, les Troènes, les Lauriers ; et enlin, les arbris-
seaux destinés aux haies vives, le Maclure, le Paliure, le Limonier
trifolié, le CoUetia, le Coulteria, le Févier de Chine, l'Aubépine
Ergot-de-co(j. le Mimosa épineux, les Rosiers à long bois, sans oublier
les Agaves et les Opontias, clôtures naturelles et impénétrables des
douars, des gourbis ou des habitations particulières plus luxueuses.
V. — Floriculture.
Ici, la Horicullure est toute nuturelle ; elle est arbuslive avjiut
tout, s'étendant sur le littoral et gagnant l'intérieur.
La floriculture des jardins trouve avec la variété des arbustes et
des arbrisseaux un grand élément dendjcllissement. Dans la zone
maritime, on compose plutôt des massifs fleuris ([ue des ])arterres, et
l'on a efl'ectivement, pour ce i)remier emploi, une diversité de
végétaux déjà cités, qui ont leur place marquée dans les plantations
de luxe avec les Palmiers, les Gyeadées, les Liliaeées, etc.
Ilsuflit de rap])eler les Acacias Mimosas, dont les infloreseenees se
vendent en gracieux branchages sur les marchés, et qui souvent
s'expédient en France ; les Habrothamnus aux grappes corallinées,
les Cestreaux, les Abutilons, les Jasmins, les Sparmannias. les
Bignones, etc., à floraison abondante et reclierchée.
Les plantes dites annuelles ])euvent prosjK'rer dans certaines
régions, mais leur floraison s'arrête à la saison chaude. La graine se
forme bien et devient la base d'un conunerce extéi-ienr (jui tend à
se développer encore,
a\ alCtKrte
CepenJant quelques petites; plantes Je parterres lleurisscnt bien
et longtemps : le Pétunia résistant à la séeheressc, les Pervenches de
Madagascar, les Dahlias à fleurs simples ou doubles, le Lantana
vigoureux au soleil, les Sauges, les Pourpiers, les Pentstémons, etc.
Les végétaux à bulbe ou à rhizome l'orment, en hiver et au premier
printemps, des corbeilles éclatantes par leurs coloris : Anémones,
Renoiuules, Jacinthes, Glayeuls, C.yclamens, Sparaxis, et collection
de Narcisses à fleurs simples ou doubles et odorantes. Pendant
l'été, les Balisiers, les Amaryllis, les Crinoles. etc., sont en pleine
floraison et conservent leur beau leuillage.
Avec les ressources de la flore exotique, les bouquets sont souvent
dune conqiosition et dune beauté incomparables : l'hiver olTre des
Roses, des Liliacées, des Mimosas, des Strclitzias et de bonnes
provisions de Violettes embaumées : l'été, le bouquet est peul-èlre
encore plus splendide et i)lus séduisant quand se trouvent mélangés,
avec art, les larges corolles des Magnolias blancs, les Nélombos
roses, « l'Églantine des eaux », et les ondjcUcs lileu faïence des
Agapantiies. Toutes ces jolies fleiu's vont être entourées d'une
couronne de verdure, avec le Jacaranda aux feuilles flnement décou-
pées comme les frondes des Fougères.
(Aqjcndant, au milieu de toutes ces richesses de l'ornementation
végétale, le Rosier mérite une mention spéciale. On commence à le
cultiver auprès des villes pour la vente de la fleur en hiver. Des
fleuristes sont venus s'inspirer auprès de leurs confrères Provençaux,
où la production des Roses pendant la saison de repos est devenue
un art lucratif.
VI. — Plantes économiques.
Pi.ANTKs A rAiu iM : Pi.A.NTKS oi'FiciNAi.Ks, — Cc gcurc (Ic pro-
duction i)romtl un icvcnu important l'I une exjjloitation facile;
ce qu'il faut, ce sont des iTi'as et de leau. Kn général, les cultiu'cs
sont installées sur des terrains irrigués, salubres ; l'arrosage en est
facile au moyeu de rigoles naturelles ou de norias installées à
proximité. Voici quehpies espèces déjà admises par le commerce :
La Mauve commune laisse sa fleur à l'usage médical. Une seule
maison exporte 1,200 kilog. de feuilles vendues comme légume.
Le (îéranium fournit trois coupes par an. Le Sahel d'Alger a près
de cinquante distillateurs, produisant ensemble 3. 000 kilog. d'es-
AI.rrKRlK •).)
scncc lie (n'-raïuiim. Luc (lislillorio di' l^mliiiiU en l'oui'iiil
à elle seule 'j.ooo kilog.
Les provinces d'Orau cl de Conslanline culti\'eiit le ('léraiiiiim,
mais en moindre (juautitc.
L'Algérie compte plus de (îoo hectares de ("icraninui. prodnisanl
6,o«o kiloof. d'essence.
A la Trappe, cette cnltiire s'étend sur plus de 3o hectares.
La Rue, variétés li.hracfcosa, c/ia/<'pcnsis,jnonlann, du Tell ou de
la 7.0UI' l'oreslière des taillis de (Ihènes verts, et rilaploph\ lliiiu
tuberculeux du Sahara soûl des plantes riches en cssenie.
De cette l'ainille des llulaeécs, le l^eg'aninn « llarmel », coinuiuu
dans le Chélif, le 'ïcW Oranais et les Hauts-PhUeaux. est recherché
par les Arabes pour ses propriétés thérapeutiques.
Le lîifjaradier et le Citronnier produisent des l'euilles, des (hurs.
des Irnits, des essences, des jus et des aciiles accaj)arés par le
commerce d'exportation.
Les friches de Té^'ébinthes et de I^entisques. de Ik'toum, poui"-
raient être transformées en Pistacheraies par la i^relle. surtout les
Lentisques, et fourniraient (pielques petits profits aux indigènes de
la vallée du Khémis.
Les Mimosas de la Xouvelle-IIollande. qui donnent de si belles
grappes de (leurs ponr les envois en France, ne tarderont pas à être
exploités pour le tannage des peaux et l'extraction de la gomme. Les
variétés Acacia decurrens. petiolaris. picnant/ia, ont déjà fait leurs
prcnves à la corroierie.et rexemjjle de 1" Australie, (jui en tirejuscpià
2,000 fr. de revenns à l'hectare, donne à réiléchir aux planteurs.
Le Cassie, même genre botani([ue, plante à parfum, tant appréciée
dans les Alpes-Maritimes, prend de lextension. L'usine de IJoufarik,
déjà nommée, distille ao.oookil. de fleurs de Cassie de Farnèse, par an.
Un antre établissiMuent d'Alger exporte 3,ooo kilog. déc-oi'ces de
Grenadier, et un troisième, de 200 à "ioo kilog. de l'aronychia argenté,
pour les infusions théiformes.
Le Tell et les Hauts-Plateaux vcutlent aux pliarniacii'iis léciurc di-
la racine du Tha{)sia, employée dans la médecint'.
Les Ond)ellifères ont encore le Fenouil, commun en Algérie.
TAche, l'Anis vert, le Cumin, le Carvi. la Coriandre cl la (Irande
Ciguë aux graines sédatives.
Parmi les Composées, la Pyrèlhre «les llauts-l'lateaux. exportée
aux Indes, fournit une racine insecticide aux pharmaciens, et l'.Kr-
témise « herbe blanche », employée comme semen-contra. est conujie
en pleines steppes du Sud.
L'Atractylis, commun de Lamhèse à liordj Taza, laisse coucréler
20 ALGÉRIE
un latex abondant vendu pour la confeetion de la glu. Le Cj'nara
Carduneuhis, l'ancêtre du Cardon et de l'Artichaut, de cette utile
famille desGarduacées,foiirnit aux Arabes ses capitules alimentaires
et les côtes de ses leuilles qui sont utilisées dans le ménage.
Les broussailles et les clairières sont garnies de TÉrytlawa, petite
Centaurée, la Meurs-el-Khranech des Arabes. Une maison d'Alger en
exporte 3,ooo kilog. par an, avec un millier de kilog. de Heurs de
Bourrache.
Le groupe des Solanées recèle des poisons et des remèdes.
Le "Withania somnifère a été employé à l'hôpital civil d'Alger
comme sédatif et hypnotique.
Le Datura Stramoine est abondamment récolté et exporté.
Il en est de même de la Morellc noire, dite Mek'ennia, du Piment
de Cayenne, et du « Poivron », Piment annuel.
Le Tabac est représenté par 10,000 hectares produisant de 5 à
G millions de kilog. de feuilles : sur 9,5oo planteurs de Tabac,
8,000 sont indigènes.
Les Labiées abondent jusqu'aux vallées de l'Aurès : Romai'in,
Lavande, Menthe ont le degré de parfum voulu. L'essence de Menthe
Pouliot, la «Phliou », se chiffre par 2,000 kilog.
La Mélisse reste spontanée dans les bois frais de Bouzaréa,
de l'Aima, de Blidah, des Babors.
La Sauge officinale, dite Souak-el-Nebi, est cultivée dans les
jardins arabes. La Sclarée se trouve à l'état sauvage, en Kabylie.
Les Calaminthes, Marrubcs, Germandrécs, sont très employés
par les Arabes, ainsi que le Globulaire, d'un autre groupe botanique.
Une Yerbénacée, Lippia citronnelle, Louiza des indigènes, arbuste
connii en France sous le nom de « Verveine aromati([ue», a sa place
dans -les parfums et les liqueurs de table. Un négociant d'Alger en
exporte 800 kilog. de feuilles.
La Scille maritime dont l'énorme bulbe, pesant jusqu'à 8 kilog.,
orne la devanture des grainetiers de la métropole, garnissait les
terres à culture du Tell avant les défrichements. Le commerçant
d'Alger, précité, envoie en France 600 kilog. de squanu-s dv scillcs
sèches pour l'usage médical.
Enlin le Ricin, qui devient arborescent; la griunc jjressée à froid
donne une huile limpide bien connue.
La culture de ces différentes plantes iitiles a débuté vers i8.5o,
avec MM. Sinionnct à .\lgcr et Mercurrin à Chéragas.
Textilks. — Les végétaux textiles sont recherchés : Phormium,
Lin, Corchorus, Bananier, Sida Abutilon. Chanvre, l^ahnier nain.
AI/IKUIK
27
Mauve, Riiiiiio; CfUc-ci, irriguée sous uu ciel chinitl. peut (Itmiici-
a5,ooo kilog. de tiges vertes par hectare, à eliiu|ue eoupe. Hélas!
tro]) souveut les bras nian(|uent et. plus eucore, les ])ro»'éclés
industriels (rutilisalit)U.
Nous classons ici THaU'a «)u Alla, Stipa tenaciftaima, la (Iraniiiiéc
des stej)pes tlésertiques, tlu Tell t-t des Hauts-Plateaux, (jiii aliiuenti'
les papeteries, les sparteries, les eorderies, les vanneries, les iabricjiies
de chaussures, de tentures et de tissus.
Kn i88<), la récolte a produit 110,000 tonnes, dont 80.000 ont été
ti'ansporlées aux papeteries d'Eiu'ope.
L'Angleterre en consonune mie grande (putnlité.
Le département d'Alger a plus de 600,000 hectares d'Alfa non
exploités, faute de moyens de transport.
•i-^-i-
VII. — Jardins d'études, Pépinières.
Le Hamma. — Pour l'assainissement dun marais insalubre et dans
une idée de propagande végétale, le Jardin du Hamma fut créé aux
portes d'Alger au début de l'occupation française; il grandit en
importance sous ses divers directeurs : liai'uier, liérard, Hardy,
Auguste Rivière et Charles Rivière, actuellement en fonctions depuis
plus de vingt-ci n([ années.
Situé au bord de la mer, couvrant 80 hectares, ce Jardin est l'objet
de visites nondjreuses, d'études ou de promenades ; la population
indigène, coloniale ou étrangère s'y intéresse vivement.
Utile et agréable, le Jardin d'es.sai, quasi oiliciel,vit de ses propres
ressources, sans aucune subvention du Gouvernement.
Au mois de décembre 18G7, l'État l'a ali'ermé à la Société générale
algérienne, ([ui l'exphiite sous certaines conditions. Par ses soins,
des njillions d'arbres et d'arbustes, d'utilité ou d'ornement, ont été
répandus et plantés dans les trois provinces algériennes. ai)rès avoir
subi les épreuves d'acclimatement au Jardin.
Des plantes ont également traversé la mer et sont venues appro-
visionner les établissements français. Des graines d'espèces rares
ou de maturation dillicile ont été récoltées au Hamma et vendues ou
échangées sur le continent européen.
La description du Jardin d'essai est cho.se connue,
28 ALGÉRIE
Ka Jc'harqiiaiit. Ihomme « iln Xord » s'extasie devant cette luxu-
riante végétation dont les conservatoires européens ne donnent guère
une idée. Ces allées majestueuses et étranges de Palmiers, de
Figuiers verts, de Bambous, de 400 mètres de longueur, commandent
ladmiration et l'enthousiasme. Tant sérieux ou fier soit-on, il faut
s'incliner. Lhonorable académicien Pierre Duchartre, qui rédige
les Annales de la Société nationale d'horticulture de France avec
la science élevée, froide et concise de l'homme qui sait et qui
observe, a lui-même éprouvé ce sentiment et n'a pas hésité à le
dire. Pour le Jardin, c'est un triomphe I
L'Ecole d'agriculture de Kouïba possède des collections naissantes
de végétaux.
A Alger, sont utilisés aux expériences scientifiques du docteur
L. Trabut. botaniste du Gouvernement, le Jardin botanique des
Ecoles sui)éricures et la pépinière municipale de l'Hanach, créée
récemment par la municipalité d'Alger siu* un domaine de 90 hectares,
où se trouvent forés les puits artésiens qui alimentent la ville.
Pépinières. — Jadis quelques pépinières, créées avec l'appui des
Administrations de l'État ou des communes, ont facilité la tâche des
colons et des planteurs : Médéah et Milianah, province d'Alger,
Guelma et Philippeville, province de Constantiue. Mostaganem
et Mascara, province d'Oran, en portent encore des traces.
Les pépinières privées, tenues en presque totalité par des Français,
ont été installées sur de bons sols, en plaine arrosable. Les
espèces en multiplication sont celles que la colonie réclame.
Il nous faut citer à divers titres :
Les cultures d'Orangers de la ferme de lîou-Amrou :
Les pépinières fruitières et forestières de Boufarik, de Bùne, du
Kheneg, de Misserghin, du Camp d'Erlon et des chemins de fer ;
Les collections d'Eucalyptus de M. Cordicr, à Maison-Carrée ;
Outre les arbres et les j)lants, plusieurs pépinières vendent des
plantes de décor, des fruits, des légumes, des Fraises.
Le commerce des j)épiniéristes est d'autant plus prospère (pie.
par suite de mesures prises depuis l'invasion phylloxéricpu- en
Euroi)e, aucun envoi de plantes de lextérieur n'est admis en
Algérie. Cette précaution exagérée, disons-le avec regret, n'a i)as
empêché l'ennemi de pénétrer dans la place, tout en retardant les
})rogrès de l'iiorticulturc et particulièrement de l'arboriculture
fruitière.
Ai.(;i:uiE
29
VIII. — Sociétés, Comices, Concours.
l'iic Socit'lô (riioi'liiiilliiir s'est rivôo rôcciuiiicnl à Ali^'cr. Soiiliiii-
tons-lui prospi'i'ilé ot iinilaloui-s. L"ap[>ui de rAdiiiiiiislriiliitii 110
saurait inan<|uoi' à uiio initiative aussi lu'urcuse, point de départ d'un
cuseigneinent horlieole déjà eomineiicé à IKeole normale.
Déjà, il existe des Associations agricoles cpii. loi-eénient. Irailent
des ([uestious arlnistivcs, des plantations orangères ou oléinières,
des oasis, des vergei'S, des potagers, des graineteries, du vignohli-,
de raeeliniatation. du Ijoisenicnt, du eouinieree des végétaux ou vie
leurs produits, etc. Tels sont :
La Société d'Agriculture d'Alger, reconnue d'utilité puldicpic,
présidée par Charles Rivière, qui est en nu''nie temps directeur du
journal L'Algérie agricole et du Jardin du Hamma :
Les Comices agric(Âes d'Alger, des Aril), de Bône.du llaut-CJH'liir.
de Médéali. de Mostaganem, de Sétil". de Souk-Aliras, etc., s'occupant
de cidtures horticoles, viticoles et connncrciales ;
Un orphelinat agricole protestant, à Dély-Ihrahim :
Une colonie agricole émanant du Conseil général de la Seine et
recueillant les enfants assistés à lîen-Chicao, près de Médéah.
Ces deux asiles imposent des travaux de culture maraîchère cl
de plantes économiques à leurs élèves.
Concours tii':Ni':uALx. — Le Ministère de l'Agriculture a voulu
faire profiter la colonie algérienne de la prospérité forcément amenée
par les concours généraux agricoles récents et des bonnes relations
qui en résultent. En voici un exemple :
Le Concours général de 1892, spécial aux arrondissements d'Oran
et de Mostaganem. s'est tenu du i() au 124 nvi'il- à Mostaganem.
La Prime d'honneur de l'horticulture a été décernée à M. (Iharles
Pfrimmer, amateur à Misserghin.
La Prime d'honneur de l'arboriculture, à M. Antonio Fernandcz.
propriétaire à Saint-Denis-ilu-Sig.
Le lauréat de la Prime d'honneur de l'agriculture, M. Priou. ])rési-
dent lie la Société hippique et du Comice agricole de Mostaganem.
conseiller général, a été fait cju'valier de la Légion il'lionueur.
De hautes récompenses ont été accordées à la viticulture et aux
irrigations. Le .Tury a i)lacé au rang de la médaille d'or grand
module les exploitations et améliorations suivantes :
Plantations d'arbres fruitiers et d'Oliviers à Bekraka ;
3o ALGERIE
Plantations d'Oliviers, d'Orangers et d'autres arJjres fruitiers, ù
Saint-Denis-du-Sig ;
Plantations d'Oliviers par la commune d'Ain -Tédelès, sur les
anciens remparts, sous la direction du Maire et du Conseil municipal ;
Syndicat de la Vallée des Jardins, pour l'ensemble de ses travaux
et le bon exemple donné aux cultivateurs et jardiniers maraîchers
ou pépiniéristes.
La médaille d'or est attribuée jDour les travaux ci-après :
Création d'une olivette de cinq hectares par la commune de Bou-
guiras et dune pépinière d'Oliviers livrés aux habitants à prix réduits;
Création de pépinières par la commune de Bélizane, qui donne
gratuitement les plants aux colons et aux villages voisins ;
Création de jardins et de pépinières à Lhilill ;
Défrichement et création d'un verger à Rivoli :
Initiative de l'oléiculture et de la faljrication d'huile à Ain-Tédelcs;
Divers travaux de reboisement et de pépinières des différents ter-
ritoires des cercles, services et communes des deux arrondissements.
Si nous remontons à huit années, nous constatons qu'en 1884 des
diplômes d'honneur et de mérite ont été accordés pour les reboise-
ments et la création de pépinières :
A la Compagnie des chemins de fer P. L. M. ;
A la Ligue du reboisement d'Orau ;
A la Compagnie algérienne ;
Aux communes mixtes de Malakoff, Saint-Lucien, Saint-Denis-du-
Sig, Ténès, Aïn-Bessem, Cassaigne. Dellys, Palestro, Thiaret,
Teniet-el-Haad, et à la commune indigène de Laghouat.
Au concours général agricole de 1886, à Oran, la Prime d'honneur
a été décernée à un domaine de 83 hectares, situé dans la ban-
lieue de Sidi-bel-Abbès, sur lequel sont installées, en outre de
l'exploitation agricole, des plantations d'arbres forestiers, d'arbres
fruitiers, d'Oliviers, de Vignes, etc., soumises à l'irrigation.
Des médailles de spécialité ont été attribuées à des vergers de
Citronniers, de Mandariniers, d'Orangers, d'Oliviers, à des cultures
maraîchères, des vignes, des luzernières et des vergers, créés encore
après irrigation et captation de sources.
En Algérie, l'Arboriculture, la Viticulture, la Sylviculture sont
intimement liées k l'Agriculture proprement dite. Le service de
l'Inspection en est oniciellcment confié depuis plusieurs années à
M. Nicolas, Inspecteur d'agricullure pour l'Algérie.
"^^^^
ALLEMAGNE
540,610 kilomètres carrés. — 49,^21,260 liabilants.
I, — Action du Gouvernement.
Sur toute retendue de leurs territoires, les gouvernements alle-
mands encouragent l'horticulture par les moyens suivants :
i'^ Création d'Écoles d'horticulture spéciales ou mixtes et de cours
de jardinage aux Écoles d'agriculture ;
2" Installation de Stations et de Lid^oratoires agronomiques mis à
la disposition du cultivateur pour les analyses de terres, les véri-
lications d'engrais, de semences, etc. qui prollteut en même tenqis à
l'amateur de jardins ;
3« Admission de l'enseignement horticole au programme des écoles
normales et des écoles primaires ;
4« Organisation de conférences, c'est-à-dire de cours publics
dans les campagnes, spécialement aux instituteurs primaires, en vue
de la plantation et de l'entretien des vergers et de la cultm-e
potagère ;
5» Plantation d'arbres fruitiers sur les routes et leur exploitation
par l'État ou les Communes ;
6° Annexion d'un jardin botanique à chaque Université ;
70 Cahier des charges imposé aux Compagnies de chemins de fer,
à propos des tarifs de pénétration qui favorisent l'exportation des
produits de l'Allemagne, etc.
Le Ministère d'agriculture de Prusse a une réserve de 10,000 fr.
pour l'amélioration de la cultui-e des arbres fruitiers et de la vigne.
Il dispose d'un crédit d'environ aoo,ooo francs pour régler le
budget des Écoles d'agriculture placées sous sou patronage du-ect.
32 ALLEMAGNE
LÉtat a dépensé cinq millions do francs pour condjattrc linvasion
phylloxériquc.
L'Administration a voté certaines mesures économiques ou fiscales
utiles aux exploitations horticoles; par exemple, les tarifs de chemins
de fer, la durée des trajets, les envois par colis postal, etc. Quelque-
fois, à la suite d'hivers destructeurs, elle a donné ou cédé à bas prix
des arbres extraits de ses pépinières ollicielles ou achetés aux éta-
blissements privés, afin de ne pas arrêter le système de plantations
fruitières ou forestières quelle recommande, les propriétaires, fer-
miers ou usagers étant déjà atteints dans leurs biens par les rigueurs
de la température.
II. — Instituts horticoles d'Enseignement.
.1. — INSTITUTS SUPERIFXRS
POUR l'instruction des jardiniers et des romologistes.
Royaume de Prusse.
Province de Brandebourg.
Etablissement royal d'instruction horticole, au parc de
Potsdam, placé sous la surveillance supérieure du Gouvernement, et
rattaché à l'Administration des Jardins royaux.
La direction de cet Institut est confiée à M. Vetters, directeur des
jardins de la (Àjur, à Sans-Souci.
P^nseignement théorique et pratique sur toutes les branches de
l'horticulture.
Parcs, jardins et matériel d'enseignement.
Les élèves doivent avoir préalablement séjourné pendant deux
années dans un bon établissement d'horticulture, et prouver qu'ils
sont aptes à faii-e leur volontariat militaire.
Les cours durcnt.deux ans. Le prix de la pension est de 25o fr. par
an, logement et leçons : la nourriture est prise au dehors.
Les dépenses peuvent s'élever à 1,200 fr. par an et par élève, tout
compris.
AL1.E.MA(.M!; 33
L'établissement organise des expositions publi((ucs à riutéricur.
Des conditions analogues régissent les divers étaldisscments d'ins-
truction horticole.
L'Ktat accorde un subside de t^o.ooo bancs ; le surplus de la
dépense est réglé par lAdministration des JarcUns royaux.
Province de Silésie.
Institut pomologique de Proskau, près ()pi)eln, ouvert le
i""'' octobre 18G8. Directeur-prolesseur : M. Rudolt' StoU.
Le but est de faire progresser le jardinage en général et surtout
les arbres fruitiers et la connaissance des bons fruits.
Pépinières et vergers de démonstrations.
Excursions dans le voisinage.
Leçons aux jeunes gens, aux maîtres jardiniers, aux vo vers-fruitiers
dits gardiens d'arbres, « Baumwaerter ». et aux élèves forestiers.
Subvention de l'Klat : 65, 000 francs.
Province du Rhin.
Établissement d'instruction supérieure, fondé le i-"^ février
1872, la Flora, à Cologne.
Le nombre insullisant d'élèves a entraîné la fermeture de l'école.
Province de Hesse-Nassau.
Etablissement royal d'arboriculture fruitière et de viticul-
ture, il (ieiscnlieini-sur-le-Rliin, ouvert à rautoiiiue i8;ii.
Dii-ecteur : M. Rudolf Gœthe.
L'enseignement comprend trois sections :
Cours réguliers pour l'enseignement supérieur ;
Cours de jardinage pratique ;
Cours pour les élèves temporaires.
Verger, jardin, pépinières, vignoble pour les démonstrations,
Sid^side de IKtal, 8."). 000 francs.
AI.LEMAGNi;
B. — INSTITUTS SECONDAIRES.
Province de Prusse Orientale.
Pépinière provinciale d'Althof-Ragnit. — Jadis plus impor-
tant, rétablissement s'est concentré sur la pépinière.
Province de Prusse Occidentale.
Cours pratique aux garçons et aux niaitres-jardiniers, sous la
direction de ^NI. Ratlike. Inspecteur des jardins, à Dantzig.
Province de Brandebourg.
École municipale pour les jardiniers de Berlin, fondée en
octobre 1891, sous la direction du professeur D' L. A\ ittmack, con-
seiller à la Cour, homme distingué par ses vastes connaissances
théoriques et pratiques.
Cet établissement est administré par une délégation de la ville
(Arts-et-métiers) .
Cours supérieur et cours inférieur.
Le personnel enseignant comprend six professeurs.
École des champs et des jardins, à Wittstock. — Station dessai.
Cours d'arboriculture fruitière pour les patrons, les jardiniers, les
cantonniers. — Directeur : M. F. Schneider.
École de viticulture et d'arboriculture fruitière, à Crossen-
SUr-l'Oder, fondée le i*^^' octobre 1891. Directeur : M. A. Haeckel.
Entretenue par l'Etat, l'Administration provinciale, la Société
provinciale, le Cercle et la Ville.
Leçons sur le verger, la vigne, les engrais, le potager, la vini-
fication.
Province de Poméranie.
École d'horticulture et d'arboriculture à Eldena, près Greifs-
wald, présidée par l'inspecteur royal Mensing, sous les auspices de
la Société d'agriculture de la Baltique.
allemaum: 35
Province dk Posex.
École de jardiniers, à Koschmin. ouvcrlc le i"" novembre i8(î-.
École de jardiniers, à Bromberg, sous la direetion «le la Société
horticole et iVuilière île Bromberir.
Province de Silésie.
Cours d'horticulture et de viticulture à Griinberg, sous les
auspices île la Société locale.
Cours pomologique pour les iustituteurs, et Cours pratique pour
les jardiaiers arboriculteurs, à l'Institut pouiolog'i(jue de ProsUau.
Province de Saxe.
École d'horticulture à Nauendorf, près Annabourg. Propriétaire
et directeur : .M. B. lîoetlclier.
Etablissement privé, divisé en deux sections.
Lensci^ncmeut dure trois ans: le cours supérieur est g'ratuit.
Province de \^'estimialie.
Cours pratique et théorique d'arboriculture fruitière pour les
jardiniers et les « gardiens d arbres l'ruitiers », à Lûaea, dirigé par
M. Hennann (^oers.
Le but de ce cours est de dresser et d'instruire les personnes i[ui
auront, plus tard, à soig^ner les arl)res fruitiers daus leur connniuie.
École pépinière d'arbres fruitiers, à Liidinghausen.en rapport
avec la Société d'agriculture, sous la direcliou spéciale du docteur
Goetting.
I*ROviNCE de IIesse-Nassau.
Jardin pomologique de Cassel, établissement de l'Etat, ayaut
pour but la réfection des arbres fruitiers pour la province et l'ius-
truction des personnes chargées de les soigner.
Jardinier : M. Huber.
Etendue du jardin : 5 hectares 20.
Cours d'instruction pratique et théorique, à- ré£ab?i.sscnl(^lt_
royal d'arboriculture et de viticulture, à Geisenheim. ' ' " ■••'°
Cours temporaire pendant la belle saison. ,**', î" .
36 ALLEMAGNE
Provinces Rhénanes.
Cours de viticulture. Leçons uomadcs en trois séries, se trans-
portant dune année à lautve, dans les villes des localités vinicoles
des provinces du Pdiin.
Cours d'enseignement d'arboriculture fruitière, pour les
professeurs, les gardiens darbrcs et les cantonniers, à TEcole
d'agriculture de Glèves, sous la direction de l'administrateur du
Jardin zoologique. M. AVolile.
École de viticulture et d'arboriculture à, Merl, près Coblentz,
sous la direction du garde général de la conmiune. Pfeillcr.
Pépinière. — École d'arbres fruitiers, â, Wetzlar, sous la
direction du professeur A\"erner.
École de culture potagère et fruitière à Bitburg, reliée à
rÉeole dagriculture. sous la direction de M. Arnold.
Cours théoriques. — Leçons pratiques.
Écoles fruitières et forestières. — i° A Bitburg, district de
Trêves, sous la direction du garde SchelTer, secondé par Arnold,
2° A Trêves, sous la direction du garde général communal
^Veïsniuller.
3'^ Cours particuliers de taille et délagage des arbres pendant
une période de cinq semaines.
Pépinière. — École à Engers, district de Coblentz. Établisse-
ment de l'Etat sous la direction de l'inspecteur des jardins Ritter.
Province de IIohenzollern.
Jardins-École et pépinières d'arbres fruitiers. Leçons données
sur ])lace. oii sont plantés les arljres et installées les pépinières qui
font l'objet de la démonstration.
Royaume de Bavière.
(y air le, ckcif>i(re HprciaJ pour la M.wiknE.j
.vî.i.i-.>rA(i\i': 'i-:
Royaume de Saxe.
École d'horticulture, l'ondée par IKlal cl la SocirU' iHJi'licoIc du
royaume do Saxe, à iJrosdo, sous la survcillaucc du Minislro do
riutérieur. — OuverLo le iG Mai i8<ja.
Directeur : M. Max Bcrtram, iugéiiicur paysagiste à lîlascwitz.
L'enseigueuieut est divisé eu deux années d'études, à partir de la
semaine de Pâques.
Cours de gardiennage d'arbres à, Rœtha, près Leipzig,
sueeédaut à une école de jardiniers.
École d'horticulture et d'arboriculture à Bautzen, ouverte à
Pâques iHjj), reliée à rKtahlisscmenl dinslruclion agricole, sous la
surveillance supérieiu'C du Ministre de l'intérieur.
Directeur : M. J. B. Brugger.
Royaume de Wurtemberg.
(Voir le chapitre spécial pour le Wurtemberg. j
Grand-Duché de Bade.
École grand-ducale d'arboriculture fruitière à Carlsruhe,
ouverte en 18G0, réorganisée en 18-4. — lùiseigncmenl gratuit.
Président : M. Bach, Inspecteur d'agriculture.
Il y a des cours de professeurs, d'autres pour les cantonniers de
routes et de chemins de fer.
En juillet, un cours de dix jours sur l'entretien du jardin et la
culture des légumes, des' fruits et des fleurs est donné aux femmes
et aux jeunes filles de la population rurale.
A l'automne, leçons sur la récolte et la conservation des fruits.
Age minimum des candidats : 16 ans.
Institut œnologique de Carlsruhe, à, Blankenhornsberg et
à Mûllheim. Propriétaire-directeur et professeur : D' Blankenhorn.
École de vignes ; nomenclature ; classification. — Travaux pra-
ti(jues de taille et d'entretien. — Bulletin rendant compte des travaux.
38 ALLEMAGNE
Grand-Duché de Saxe-Weimar-Eisenach.
École d'arboriculture du grand-duché, à Marienhœhe, près
Weimar. — Directeur : M. Paalzow.
Pépinière nationale de Marienhœhe, annexe de rEcole cVarbo-
riculture. en faveur des jeunes gens ayant au moins i5 ans.
Des leçons pratiques et théoriques leur sont données, à leurs frais,
sur l'arboriculture fruitière ou d'alignement.
Éducation des arbres ; procédés de multiplication.
Les mêmes cours sont répétés aux employés de l'administration
des Chaussées, de tous grades, sous les auspices de l'État.
Instructions pratiques sur les vergers et sur les pépinières
d'État disséminés dans le Grand-Duché (plus d'un tiers des villages
en possèdent).
Les leçons, confiées aux instituteurs ou aux habitants de la localité,
ont déjà fait leurs preuves.
Verger modèle ou jardin-école, à Berka, surla Werra,créé avec
les subsides de l'État, qui en a la surveillance.
Les meilleures espèces de fruits de dessert, de séchage, de pressoir
ou de distillation, recommandées par la Société pomologique alle-
mande, y sont cultivées.
Une distribution de greffes de ces ai'bres est faite gratuitement à
tous les amateurs.
Grand-Duché de Saxe-Cobourg-Gotha.
Pépinière et jardin d'essai de la Société d'horticulture de la
Thuringe, à Gotha.
Sur le terrain, le public est admis à expérimenter les machines et
appareils destinés à la préparation des fruits, pour le séchage, le
pressurage, la cuisson, la distillation.
Expositions de légumes, de fruits, de roses et de diverses fleurs.
Duché d^Anhalt.
L'École d'horticulture, (jui existait à Dessau, a cessé.
AÎXKMAGXK %)
Principauté de Reuss.
École d'horticulture et d'arboriculture à, Kœstritz, eu Thu-
ringo. — Directeur : D' H. Seltegast.
Insliltitiou privée, divisée en trois sections.
Gouvernement d'Alsace-Lorraine.
(Voir le chapitre spécial pour /'Ai-sack-I.ouhaixe, page -'i.>
III. — Sociétés d'horticulture.
Les Sociétés (l'hortieultiu'e sont nombreuses en Allemagne.
Il en est quel([ues-unes qui ont un caractère général et ne
manquent pas de ramitications sur le territoire.
D'autres se groupent en manière de fédération, afin de défentlre
les intérêts communs ou de solliciter les subsides de TKtat.
Une troisième série comprend des groupements ou des sociétés
plus modestes qui, avec leur liberté, n'eu rendent pas moins de
signalés services aux habitants.
Les plus importantes sont certainement les sociétés générales et
les associations fédérées ou pomologiques.
A. — SOCIETES GENERALES.
SociKTK DE Pomoi.(k;ii: ai.lem vxni;.
La Société se réunit ordinairenienl tous les trois ans à l'occasion
de l'assemblée générale des pomologues allemands ; une exposition
de fruits vient s'y ajouter.
Les expositions ont eu lieu : en octobre iH", à Potsdam ; en 1880.
à Wurzbourg : en i883, à Hambourg: en t88(!. à Meinen : en i88(), à
Stuttgart : eu i8ç)2. à lîreslau.
4o AI.LKMAOXE
La Société accepte coiniiie organe le Journal poniologiqiie mensuel
de M. Fritz Lucas, à Reutliugeu, eu AVurteuiberg.
]NL Fritz Lucas est le secrétaire, et M. Franz Spaetli, Conseiller
d'agriculture, à Rixdorf, le président. — Le nombre d'adhérents à
cette grande association pomologiquc s'élève à cpiinzc cents.
Société de Viticulture allemande.
Le 3o septembre iSj^, luie Société a été fondée à Trêves pour le
perfectit)nncment de la culture de la vigne.
Son ])ut })rincipal est d'étudier la culture de la vigne, la prépa-
ration ilu vin et sa conservation en cave.
La Société poursuit son ])ut en demandant à ses diftërents membres
un compte rendu des ol)servations qxi'ils peuvent faire ou recueillir
sur la viticulture et sur la vinification.
Société des Jardiniers pavsaoistes.
Le bureau est composé du Directeur des Jardins Royaux, d'inspec-
teurs, d'ingénieurs et de jardiniers paysagistes.
La Société s'occupe, en congrès, des questions relatives à
l'architecture des parcs et des jardins et des sujets qui s'y rattachent.
Fédération des Horticulteurs d'Allemaone.
Siégeant à Steeglitz-Berlin et précédemment à Leipzig.
Par des congrès où les délégués sont invités, et à l'occasion
d'expositions, on discute les intérêts généraux de Ihorticulture et
des Sociétés en particulier.
B, — SOCIÉTÉS RÉGIONALES OU LOCALES.
Royaume de Prusse.
Province de Prusse Orientale.
Kœniosbeiu;. — Société d'horticulture.
— Union des jardiniers agriculteurs,
AI.I.K^rAOXK
Mkmkl. — Société dhorticulliiir.
TiLsrr. — Société pour rcinbcllisseiiu'ut des jardins.
Union des auiatours des jardins.
FuoviNcr: de Prusse OccinENT.u.E.
CrLM. — Société pour rendjoUissement des jardins.
Uantzki. — Société d'horticulture.
Flatow. — Société pour rembcllissemcnt des jardins.
Si AïKiAHi). — Société pour rembcllissenicut des jardins.
Province du Brandebourg.
Belzig. — Société agricole, horticole et forestière.
Bert,i\. — Union pour le procures de l'agriculture dans les Etats
prussiens.
— Société d'horticulture.
— Union des jardiniers de Berlin.
— Union des architectes de jardins cl des horticulteurs
de Berlin et des environs.
Société de Poniologie de la Marche.
— Société de viticulture de rAllemagne Orientale.
CuAULOTTENBOXiui. — Société dhorticuUure de Charlottenbourg.
— Union des jardiniers.
_ Société des horticulteurs de la Marche.
GoTTBUS. — Société dhorticultiu-e.
Crossex-siu-lOdeu. — Société vinicole, ponudogicpu- et horticole.
Ebekswalde. — Société d'horticulture Feronia.
Foust-ex-Laus. — Société horticole et agricole.
Fraxcfout-suk-l'Odeu. — Société d'horticulture de Francfort-sur-
l'Oder et des environs.
_ Société d'horticulture Flora.
(iiBEX. — Société d'horticulture.
_ Union des jardiniers fruitiers et maraîchers.
— Union des jardiniers.
Laxdsberc.-sur-leAVeser. — Société d'horticulture.
Société d'embellissement.
Paxkow. — Société d'horticulture de Pankow-Schoenhausen.pour
rembellissement des jardins.
42 AIXEMACtNE
Perleberg. — Société dhorticulturo.
PoTSDA>r. — Société d'horticulture .
— Union des jardiniers de Potsdam.
— Association horticole Flora.
SoMMERFELD. — Société d'horticulture.
Spaxdau. — Société d'horticulture et d'ag-riculture.
— Société des horticulteurs et dos amateurs de jardins
du Havelland.
Steglitz. — Société d'horticulture de Steglitz et ses environs.
ViETz. — Société d'horticulture de Yietz et des environs.
AVanxsee. — Union des jardiniers Ahen.
Weissexsee. — Société des horticulteurs et des amateurs de jardins
de Weissensee et ses environs.
Werder. — Société de pomologic.
AViTTSTOCK. — Société d'horticulture et d'agriculture.
— Société des rosiéristes allemands.
Zui-LiCHAU. — Société d'horticulture.
Province de Pomérame.
AxKLAir. — Association des horticulteurs et des amateurs.
— Union des Sociétés horticoles de la Poméranie, à
Anklam.
Belgard. — Société d'horticulture.
Cœslix. — Société centrale d'horticulture la Poméranie orientale.
— Société d'horticulture pour Gœslin et ses environs.
Colberg. — Société d'horticulture.
Demmix. — Société d horticulture.
FiNKEXAVAi.DE. — Unloii dcs jardiniers.
GREIFs^vALI). — Société d'horticulture do la Poméranie occidentale
et de Rùgen.
— Société d'embellissement des jardins.
Jarmex. — Société d'horticulture.
PvKiTZ. — Société d'ond)ollissoment des jardins.
Star(;aiu). — Société d iiorticulture.
Stethx. — Société d'horticulture.
Strai.sum). — Société d'horticulture poui* Stralsund et ses
environs.
ai.i.i:ma(;m-: 4^
PiioviNCK i)i: lV)si:.\.
lÎKOMHF.iu;. — Société erembcllisseiiieul tles jardins.
— Société horticole et fruitière.
PosKN. — Société d'eiiibellisseinent de la ville de Posen,
SciiXEiDEMUiii.. — Société d'einbellisseineut des jardins.
SruKLXO. — Union poniologicpic
Provinck dk Silksie.
Breslau. — Société centrale des horticulteurs et des amateurs de
jardins de la Silésie.
— Section pour les fruits et lliorticulture de la Société
Silésienne.
— Union Silésienne des jardiniers.
Brieg. — Société d'iiorticulture et d'apiculture.
Fribourc. — Société d'horticulture.
Gœri.it/. — Société d'horticulture de la Ilaute-Lusacc prussienne.
— Association des liorticulteurs de la Haute - Lusace
prussienne.
Gruxberg. — Société d'horticulture et d'industrie.
HiRscHBERG. — Société d'horticulture des Monts-des-Géants.
Leobschutz. — Société de poniologie et d'horticulture.
LiEGNiTZ. — Société d horticulture.
— Union des horticulteurs de Liegnitz.
La:wENBERG. — Union des liorticulteurs et des amateurs de jardins.
MiLiTscn. — Société de pomologie et d'iiorticulture de Militsch
et ses environs.
Neumaukt. — Société de pomologie et d'horticulture du territoire
de Xeumarkt.
Oppelx. — Société horticole de la Haute-Silésie.
Ratibor. — Société d'horticulture.
Scuweidmtz. — Société des lun'ticulteurs du territoire de
Sch^veidnitz.
Trebmtz. — Société de pomologie et d'iiorticulture.
— Société d'eml>elIissenK'nt.
ZiEGK.MiAi.s. — Société irencouragement à lapiculture, la sérici-
culture, la pomologie cl l'horticulture en Silésie,
44 ALLEMAGNE
Province de Saxe.
AsciiERSLEBEX. — Société dhorticulturo et d'agriculture.
Bleicuerode. — Société d'horticulture.
BuRG. — Société d"embellissemeut des jardins.
Grossex. — Société pomologique.
EiLEXBOURG. — Union des jardiniers.
— Société d'embellissement des jardins.
EisLEBEx. — Union des jardiniers Hortiilania.
Erfi RT. — Société d'horticulture Flora.
— Union des jardiniers.
— Société derabellissement des jardins.
— Société des fleuristes d'Erfurt.
Gexthix-et-Burg. — Société des horticulteurs et des amateurs du
district de JeriehoAV.
— Société d'embellissement des jardins.
Halberstadt. — Société horticole d'Halberstadt, avec section pour
la pomologie.
Halle-sur-la-Saale. — Société d'horticulture.
— Union des jardiniers.
— Union des jardiniers pour Halle et ses
environs.
Laxgexsalza. — Société d'horticulture.
Magdebourg. — Société d'horticulture.
— Union des jardiniers Elhflova.
— Union des jardiniers fleuristes pour Magdebourg
et ses environs.
Naumbourg-sur-la-Saale. — Union des jardiniers.
— Société de viticulture.
XoRDMAisEX. — Société des aides-jardiniers Flora.
OuERFL RT. — Société pomologique et horticole de Qucrfurt et de
ses environs.
Stasseurt. — Société d'iiorticulture pour Stassfurt et ses environs.
Stexdal. — Société pour rembellissement de la viHe de Stendal
et de ses environs.
Suiil. — Société d'horticulture.
ToRGAU. — Société d'horticulture.
UxTKisMAi!/. — Société de pomologie.
AI.I.KMAd.M:; \
A»
PllOVINCK DK Scm.KSWlO-IIoLSTKlX.
Altona. — Union dos jardiniers Pomona.
Flensboi Kd. — Union des jardiniers de Flcnslxjur»';'.
— Société d'endiellissenient pour Flensbourg et ses
environs.
Gardixg. — Société horticole dEiderstedt.
Heide. — Société horticole de Dithniarsch.
Itzeiioe. — Société d'horticulture pour le territoire de Steinbourff.
KiEL, — Société centrale de pomologie et d'horticulture du Schles-
Avig-Holsteiu.
— Société d'horticulture du S(•hles^vig-Holstein,
— Société d'cndjellissenient des jardins.
— Réunion des jardiniers du Schleswig--Holstein.
Oluesloe. — Société d'endjellissenient des jardins.
— Société de pomologie et d'horticulture.
— Société des jardiniers Germania.
AVandsheck. — Société des jardiniers Uolsatia.
Province du Hanovre.
Blumenthal. — Société d'agriculture et d'hoi'ticulture.
Dannenbeug. — Société des cultivateurs de houblon du territoire
de Dannenberg.
EvERSBOLRCi. — Société d'horticulture d'Eversboursf.
Gœïïixgen. — Société d'horticulture.
— Société des jardiniers Viola.
Société d'horticulture pour la province du Hanovre.
HANDvr.i;. — Société hanovrienne de pomologie.
— Union des jardiniers de la ville de Hanovre.
— Union des jardiniers Floi-a.
HiLDESHEiM. — Société d'horticulturc.
— Société d'embellisseuient des jardins.
Leer. — Société d'horticulture.
Xiexrourg-sur-lk-Weseu. — Société d'horticulture.
OsxABRUCK. — Société d'horticidture.
Qu.VKEXBRUGK. — Société d'horticulture.
40 allemaonl;
Province de Westphalie.
BiELEFELD. — Société dhorticulture.
DoRTMUN'D. — Société d'horticulture.
IsKRLOHX. — Société des jardiniers Hortalania.
— Société d'horticulture.
MiNDEN. — Société d'horticulture et de floriculture.
— Société d'embellissement des jardins.
MuNSïEK. — Société dhorticulture de Miinster.
— Société d'embellissement des jardins.
— Union des jardiniers Viola.
— Société des jardiniers indépendants.
Pauerborx. — Société d'horticulture.
SoEsr. — Société dhorticulture.
Province de Hesse-Nassau.
BocKEXHEiM. — Société des jardiniers Flora.
Cassel. — Société pour le progrès de l'agriculture, de la pomologie
et de la viticulture dans la région de Cassel.
— Union des jardiniers de Cassel.
— Union des jardiniers-fleuristes.
EscnwEGE. — Société d'horticulture pour Eschwegc.
Fraxcforï-sur-le-Meix. — Société d'horticulture.
— Union des jardiniers Hortiilania.
— Société d'essais horticoles.
— Société d'embellissement des jardins.
FuLDA. — Société d'horticulture.
Geixsexheim. — Société de pomologie, de viticulture et d'horti-
culture du Rheingau.
Gelxhausex. — Société d'horticulture.
Marbourg. — Société de pomologie et d'horticulture.
AViESBADEX. — Société d'horticulture.
— Société des jardiniers Hedera.
Provinces Rhénanes.
Aix-LA-CnAi'Ei.Li:. — Société des jardiniers Au^M.sia.
Aix-LA-CnAPELLE ct BuRTSCHEiu. — Société dhorticulture.
Barmex. — Société d horticulture de Barmeu.
— Société d'embellissement de Barnicn.
ALLEMAGNE <-
^^
BiRGEL. — Union poniologi([uc ilo la coiiinumc de nir<;cl.
Boxx, — Société d'Iiorticullni'f.
— Soc-iôté iri'iuhcllissrnuMil poiu- lionn et ses environs.
— Société des htn'lieiilleiu's.
BrunAcn. — Société horticole pour Malstatt-Burhacli.
(]oBLENTZ. — Société poniologique et liorlicole.
Cologne. — Société horticole Flora (montée par actions).
— Société pour la culture des jardins et la holanicpie de
(]olo<ifne.
— Société des horticulteurs de Colo^•ne.
— Société de pomologie pour la ville et les environs.
— Société d'horticulture de Cologne.
Di DWEiLEii. -r- Société d liorticulture.
DuREX. — Société d'horticulture.
— Société des jardiniers Floral.
DussELDORF. — Société d'horticulture.
Elberfeli). — Société d'end )ellisseinent d'Elbcrl'eld.
EuPEX. — Union des jardiniers Flora.
— Société d'horticulture.
(Iladhacu. — Société dhorliculture.
GonESBERG. — Union des jardiniers.
Heddersdorf. — Société d'horticulture.
HoMBERG-suu-LE-llnix. — Société d'horticulture.
Laxgexberg. — Union des jardiniers Ilorlikiiltar.
Mehlem. — Société horticole.
MoERS. — Société d'horticulture de la rive gauche du lîhin inférieur.
Muxchex-Gladbacu. — Société d'horticulture.
Neuwied. — Société d'histoire naturelle, d'horticulture et de
pomologie.
Rliirort. — Société d'horticulture.
Saarbruck. — Société d'horticulture de Saarbrlick-Saiut-Jeau et
des environs.
Saixt-Arnual. — Société d'horticulture et de pomologie.
SoLiXGEX. — Société d'encouragement de la culture des roses dans
la région.
Trêves. — Société horticole et pomologique de Trêves.
— Société allemande des amateurs de roses.
VonwiXKEL. — Société de pomologie de la l'égion.
Wesel. — Société pomologique du Rhin inférieur.
Wetzlar. — Société horticole.
ALLEMAGNE
Royaume de Bavière.
(Vol?' le chapitre spécial pour la BwikiiE.)
Royaume de Saxe.
Dresde. — Société de pomologie nationale du royaume de Saxe.
En luènie temps, la Saxe possède dans ses principaux Cercles ou
Régions territoriales des associations horticoles pomologiques
fédérées et d'autres libres.
Voici d'abord l'indication des localités où résident les Sociétés
reliées à la Fédération.
Cercle de Dresde.
Dipoldiswalde. — Dresde.— Obères.— Elbthal. — Freiberg. —
Grossenhain. — Meissen. — Pirna. — Scliandau. — Tharandt.
Cercle de Leipzig.
Borna. — Dœbeln. — Grimma. — Leipzig. — Riesa. — Rochlitz.
Cercle de l'Erzgebirge.
Annaberg. — Auerbach. — Fiœha. — Glauchau. — Limbach. —
Marienberg. — Plauen. — Sclnvarzenl)erg. — Vallée de la Pleisse.
— Z^vickau.
Cercle de la Haute-Lusace (Bautzen).
Bautzen. — Lobau. — Neukirch. — Kamenz.
Maintenant, voici le nom des Sociétés d'horticulture et de pomo-
logie de la SaxC; libres, non fédérées ou centralisées.
ai.i.i;ma«;m: c
A9
(iKiicf.i: i)K OuKSDi:.
Dresdi:. — Flora, Sociélé do l)ul;»ni(jue rt d'horlicuUure ilu
royaume de Saxe.
— Société dliortieulture Fei'onia.
— Société d'hortieulture Hoi-tnldiiid.
Freiijkuc;. — Société pour la culture des arnres Iruitiers et des
jardius.
('iiiossKNiiAiN. — Société iriiorlicullure et des sciences ualurelles.
l'iUNA. — Société dhortieullure Elhjlora.
— Société des jardiniers.
C-Knci.i: i)i: Ij;ii'zi(i.
Dœuki.n. — Société d'horticulture de Zschopau-.Muhlenlhal.
DŒi.nv. — Société d horticulture Latania.
C'kimi.is. — Société d'horticulture Phœni.x.
dniMMA. — Société dliortieulture.
Li:ir/i<;. — Société des horticidteiu's allemands.
— Société d'horticulture IloiiuJania.
— Société des liorticulteurs de Leipzig.
— Société d'horticulture de Connewitz-Leipzig.
Li:irzi(.-LiNi)i;xAU. — Société d'horticulture.
MrrTWKiDA. — Société des rosiéristes.
RiESA. — Société d'horticulture de la Basse-Saxe.
AVluzex. — Société d'horticulture.
Ceuclk 1)i: l'Erzgkuhkje.
Chemxitz. — Société d'horticulture de rKrzgehirgc.
FRAXKKxni:rvi,. — Société d'horlicuUure et de culture des arbres
IVui tiers.
Ortklsdoiu-, — Société d'horticulture et de culture des arl)res
fruitiers.
Plauex. — Société d'horticulture et de cultare des arbres fruitiers
du canton de Plaucn.
SciiXEEnERG. — Société d'horticulture et de culture des arbres
iruitiers.— Schneeberg, Neustadtel et environs.
OO Al.I.K.MAGNK
Cercle de la Haute-Lusace.
AuGUSTUsiîouuG. — Société des amis de la nature d'Augustusboiu'g-
SehcUenberg et des environs.
Bautzex. — Société d'horticulture.
Glauciiau. — Société pour les embellissements.
— Société d'horticulture.
— Société d'arl)oriculturc.
Grosschœn'al". — Société d'arboriculture.
AVacrwitz. — Société cantonale des arbres fruitiers « de la
vallée de l'Elbe supérieure », à Xieder-Poyritz.
W'aldenbouiig. — Société pour la culture des arbres fruitiers.
ZiTTAU. — Société pour la culture des arbres fruitiers et des
jardins.
— Société maraîchère (dissoute).
ZwicKAV. — Société d'horticulture,
Royaume de Wurtemberg.
(Voir le chapitre spécial pour le Wurtemberg).
Grand-Duché de Bade.
Carlsruhe. — Société nationale d'horticulture du Grand-Duché
de Bade.
Sociétés adhérentes à la Société nationale :
Bretten. — Bruchsal. — Eppellieim. — Eppingen. — Gernsbach.
— Kâferthal. — Carlsruhe. — Lahr. — Mosbach. — Miillheim. —
Neckargemïmd. — Philippsbourg. — Rappenau. — Schwetzingen.
— Sinsheim. — Staufen. — AValdsliut.
Baden-Baden. — Société d'horticulture.
Carlsruhe. — Société vigneronne allemande.
Fribourg en liRisGAU. — Société d'horticulture pour Fribourg et
ses environs,
Lôrrach. — Société d'horticulture.
Mannueim. — Société d'horticultui'c Flora,
.\i.i.i;.\iA<;\i-; 5j
MosiiAcii. — Sofii-U- «riioi'liciillmv.
Prou/iiKni. — Socirlr (riiortirulUirc.
Grand-Duché de Hesse.
Daumstadt. — Société pour les ciiibcUisseiiicnts Je la ville de
Darnistadt.
— Société (rhorticulture Feronia.
— Société triiorticulturc du (Irand-Duclié de Hesse.
Mayem.i:. — Société d'horticullure inayeiK.aise pour la province
de Hcssc-llhénane.
C)i-FE.vnACM-siii-i.i:-Mi:iN. — Société d'agriculture et d'horticulture.
Grand-Duché d'Oldenbourg.
Lthrck. — Société d'horticulture de la principauté de Liibeck, et
sections de Siisel, Pansdorf, Ahreusbœck.
Oldexbouug. — Société Oldenbourgeoise pour l'arboriculture et
rhorticulture.
A'ahki.. — Société pour les enibellisseuients.
— Société dhorticullure.
Grand-Duché de Brunswick.
BuuNS\vicK. — Section d'arboriculture fruitière de la Société
centrale d'agriculture.
— Section horticole de la Société centrale d'agri-
culture.
— Section d'acclimatation de la Société centrale
d'agriculture.
— Société d'horticulture HdelH'eiss.
WoLFENCUTiKi.. — Société d'horticulture Flora.
02 ALLEMAGNli
Grand-Duché de Mecklenbourg-Schwerîn.
GusTRo\v. — Société criiorticulturc.
RosTOCK. — Société d'horticulture.
Tessix. — Société d'horticulture.
Grand-Duché de Saxe-Weimar-Eisenach.
Apolda. — Société d'horticulture.
BuiiGEL. — Société d'horticulture.
EisEXACu. — Société d'horticultui'e Hortologia.
Iexa. — Société d'horticulture.
Nascuiiausex. — Société d'horticulture de Dornbourg.
Neustadt. — Société pour les euibellissements.
AVeimau. — Société d'horticulture.
Duché de Cobourg-Gotha.
COUOL'RG.
(loHOLKc;. — Société d horticulture.
Gauerstadt. — Société d'arboriculture fruitière.
Meeder. — Société d'arboriculture.
SoxxEFELi). — Société d'arboriculture.
Gotha.
(kjjiia. — Société dhorlicullure de Thuringc.
OnRDRUF. — Société d'iiorticullurc.
AV.vi.TEr.siiAisKX. — Société d'hurticullnre.
ai.i.i:.ma(;m:
Duché de Saxe-Meiningen-Hildburghausen
Cercle dk Mkixingen.
MEixixr.Kx. — Société de pomologie t't (riiuiliiiilttu-c.
— Soeiélé de Marie, société pour les embellisseiiienls,
\\'asu.\gex. — Société d'hortieulture.
Cercle de Sonneherg.
SoxxrnERc;. — Société (rhortieulture.
— Société pour les end)ellisseiiienls.
Cercle de Saalfeld.
Saalfeli>. — Société d'hortieulture.
Duché de Saxe-Altenbourg.
Altkxik)uiu;. — Société de pomologie de l'Est.
— Société d'horticulture.
— Société d'horticulture Hortalania.
— Société nationale d'arboriculture fi'uiticre et
d'horticulture.
Duché d'Anhalt.
BERxnouuG. — Société d'horticultui-e.
— Société pour les end)ellissenients.
Cœthex. — Société d'horticulture.
— Société pour les embellissements.
Dessau. — Société d'horticulture d'Anhalt.
54 .\î.r.i:AtA«;\K
PRINCIPAUTÉS
de Schwarzbourg-Sondershausen.
Arnstadt-i:x-ïhuiiixgk. — Société d'horticulture Flora.
— Société d'horticulture d'Arnstadt.
-^ Société d'arboriculture fruitière.
PRINCIPAUTÉS
de Schwarzbourg-Rudolstadt.
Blankenbouro. — Société pour les enibellissements.
RuDOLSTADT. — Société d'horticultui'e.
— Société pour les embellissements.
Principauté de ReUSS (ligne Cadette)
Gkra. — Société d'horticulture.
Villes libres et hanséatiques.
llAMROiud. — Société dhorliculture de Hambourg, Altona et les
ciivii'ons.
— Club des horticulteurs de H ambourjç- Altona.
— Société d'hoi'liculture IlorllciiJtiir.
— Société des jardiniers de Hambourg et des environs.
LuBECK. — Société d'horticulture.
Brème. — Société d'horticulture de Brome et des environs.
— Société d'horticulture Altmanniis.
— Société bourgeoise dhorliculture.
— Société d'horticulture Flora, à Hasted.
— Société d'horticulture du HoUerland. ;i Obcrneuland.
Ai.r.K.M \(;m;
.).>
IV. — Jardins botaniques et d'études.
L'Allemagne compte seize uiuversiti-s eomplMes vl (jiu'hjues
académies : elles ont chacune leiii' jardin holanique ou d'éludcs.
Plusieurs grandes villes possèdent un enclos consacre à Tctude
scientifique des végétaux : llandjourg. Dresde, Francfort, (iarlsrulie,
sont de ce nombre.
Le plus grand jardin botanique, le mieux distribué, celui de
lîcrlin, est doté d'un personnel érudit. Quoiqu'ayant un caractère
moins mondain que les parcs et les squares de la ville, il n'est pas
moins visité par les habitants et par les étrangers.
lireslau, Leipzig, Halle, lleidclbcrg ont aussi (h's jardins: l'organi-
sation en est savamment entendue et suivie.
Ceux de Bonn, de Kiel, de Ko'nigsbcrg, d'Erlangen, de Fribourg,
de Marbourg. de (liessen, de (Ireifswald, de Xeustadt méritent
d'être cités; à la tétc de chacun d'eux sont placés un directeur-
professeur et un inspecteur.
Tous ces jardins rendent service à la science par l'instruction
donnée aux jeunes gens, et à l'horticulteur qui vient y étudier les
plantes, leur nomenclature, leur végétation.
La jeunesse est d'ailleurs préparée à cet enseignement par les
jardins annexés aux écoles connnunales ou professionnelles.
Des cultures expérimentales organisées à Proskau, à (îeisenheim.
et récemment à Dresde, attirent et intéressent les associations, les
groupes d'étudiants et le public stationnairc ou nomade.
D'autres localités se contentent d'un modeste carré pour s'y
livrer à l'étude des nouveautés horticoles. Il en est qui ajoutent à
leur biulget la vente des multiplications supplémentaires, par
exemple Darmstadl. — ce (jui leur permet d'étendi-i' le cliamp de
leurs essais.
Les parcs paysagers ou urbains, les promenades et les squares se
sont perfectionnés dans Icui- caractère et leur ordonnancement. On a
surtout Iransfornu' en jardins pul)lic3 les anciens rcnq)arts et fossés
de plusieurs villes autrefois fortiliées.
Le style qui a rendu célèbre Sckell, le prince Puckler-Muskau,
Lcnné, Meyer, Xiepraschk, Jager, etc., s'est sensiblement amélioré
en s'inspirant des conceptions des grands ingénieurs paysagistes
français et anglais, tout en conservant une tendance manifeste à
cxajj^érer la minutie des détails.
5G ALI.KMAdNK
Francfort, llanibouri;. C^()loj>iic, ^Nlayouce, Hanovre, Heiclelberg,
Gotha, A\'oiniar. lîroslau. Dresde, Leipzig, Plisenaeh, etc., Ibnrnissent
les preuves de la faveur ({ue les pares pul)lies ont eonquise en Alle-
magne.
Actuellement. Berlin dépense près dun million île francs pour
ses plantations arl)ustives, ses parterres de Heurs, ses lioulevards
et ses promenades, occupant une assez vaste superiicie.
Les domaines des souverains confédérés et des personnages de
manpie sont nondjreux et cvu'ieux à visiter. Les villas sur le Rhin,
les jardins des villes d'eaux ont un aspect pittoresque ou Henri et ne
manquent pas d" égayer le parcours du touriste, qui explore un pays
souvent monotone et habité par un peuple agricole et travailleur.
Enfin, nous pouvons citer un fait assez récent, qui prouvera tout
l'intérêt porté à l'horticulture par l'aristocratie allemande et quelles
peuvent être les conséquences d'une Exposition publique.
Pendant l'année 1892, à Carlsruhe, le (Irand-Duehé de Bade
célébrait la quarantième année du règne du grand-duc Frédéric: à
cette occasion, une Exposition internationale d'horticulture eut lieu.
Tous les jardins étaient en liesse, entre autres le parc du château
Grand-Ducal, où les Orangers sont plantés en pleine terre dans vm
vaste bâtiment, où la Nymphéacce Victoria regia nage en plein
bassin du jardin botanique. La Souveraine, le Ministre d'Etat et le
Président du Conseil étaient à la tète de la cérémonie. L'horticulture
V a o-ao-né : i" la session normale des « Amis des Roses»; 2" un
cono-rès tenu par les « Connaisseurs des Conifères » ; 3 "une troisième
réunion provoquée par la Société générale des horticulteurs alle-
mands ; 4** fondation de la Société de Dendrologie, et .")" un Congrès
des Rosiéristes fut projeté à Lid)eck en iS^^, d'accord avec le cercle
belge des Rosiéristes d'Anvers.
Rappelons la grandiose exposition internationale qui eut lieu à
Hambourg en iHG(), ne le cédant en rien aux splendides (loralics
d'Erfurt, ouvertes quatre ans plus tôt. Nous avons gardé le souvenir
des arcs de triomphe dressés s»u> les places des deux cités; et chaque
rue, chaque maison était décorée de verdure et de fleurs ou pavoiséc
des couleurs nationales do tous les Etats européens qui avaient pris
part à la fête !
A Hambourg, on avait très judicieusement transfornu'* à cette
occasion en parc accidenté une partie des anciens fossés de la ville;
ils ont été conservés depuis et constituent une promenade publique
des plus pittoresques.
ai.i.i:ma<;\f.
V. — Production de légumes.
L'Alli'ina^iu' a tic vaslcs j)laiiics l'crlilisrcs par li's cM^rais cl
les boucs de ville ou des marais assainis eoiisaei'és à la enltur»'
potagère.
Les (]hoiix de loule es})èce. les Cllioux-raves. Hutahai^a-;. (ilujux-
lleurs et (Ihoux verts, les Radis, les Xavets, les Haricots, les
Chicorées, les lîctteraves, les Pois sont en cultures exlensives et
aliiuenteut les marchés et les usines aux légumes conservés, sèches
ou salés. Leur étendue peut être évaluée à i5o,ooo hectares.
La Pomme de terre figure dans tous les districts sous plusieurs
variétés ménagères, fourragères ou féculières. La statisticjue de iSS3
lixe limportanre de cette culture à 2.90-, 400 hectares. s(jit Ô.'J ■ , du
territoire et la pi-oduction à 249,000,000 de (juintaux. Le rendement
actuel a conservé sa moyenne de 7^)9.14 par hectare.
Lart du primeuriste reste souvent réservé aux domaines de grands
seigneurs, parce que les jardiniers marchands ne peuvent soutenir
la lutte avec les primeurs naturelles de l'Algérie et de l'Italie,
Le matériel d'exploitation commence à se perfectionner. La ques-
tion des engrais et des amendements se trouve mieux étudiée. Des
rapports olliciels sont attendus sur ce point à notre Ministère : car il
a nommé, cette année, au poste d'attaché technique agricole à Herliu
un de nos jeunes Ingénieurs agronomes, qui a déjà fréquenté les
laboratoires allemands, au titre de stagiaire. Espérons (pie ce paci-
fique système diplomatique appliqué à l'agriculture et à riiorticullure
ne tardera pas à s'étendre et à porter ses i'ruits !
La sélection des espèces et variétés maraîchères a été une consé-
quence forcée du grand commerce de graines, (jui s'est créé sur
quelques points de l'Allemagne : les centres renommés sont Li'furt.
le premier à l'ancienneté, puis Quedlinbourg.
La fortune d'Krfurt a commencé avec Christian Ueichardt ; le pays
reconnaissant lui élevait une statue à Poccasion de Pexposition
internationale de i8G5. D'après l'exemple du jardinier agro-
nome, la plaine de Dreienbrunnen a été entrecoupée de canaux, et
elle pouvait fournir en i865 trois millions de paquets de Cresson,
600,000 de Céleri, .100,000 Choux-fieurs, ."100,000 Choux-raves,
100,000 Clijux pommés frisés et 12,000 kilog. d'Asperges.
Il paraît que, déjà, au tenqis de Luther, la culture potagère était
en vogue à Krfurt : le Raifort parfumé était dirigé vers la Russie
où il combattait le scorbut. Il y a deux cents ans. la graine de Chou-
58 AI.I.KMAC.Xl'
Jleui- arrivait de (Ihypre, d'Ang^lcterrc on de Hollande ; mais,
pendant l'année i86a, certains établissements erfnrtains vendaient ù
leur tonr eliacnn 5oo kilogr. de semences de cette espèce recherchée,
et la "grande vitesse expédiait cent mille kilogr. de belles pommes
blanches de Choux-lleurs. Erfnrt compte actuellement 200 liectares
de potagers, dont la moitié est consacrée à cette race recherchée.
Le Ghou-llcur a gagné Zerbst ; le Chon Ijhuic, Magdebourg et
Schwcinfurt ; le Chou irisé, Ulm, taudis que le Concombre et le
Raifort se concentrent à Lirebbenau. — L'usine à conserves attire
l'Asperge, les Pois et les Haricots autour d'elle ; le Hanovre, la Hesse,"
Bade, la Saxe, le territoire de Lubeek et l'Alsace en profitent.
Brunswiciv fournit quatre millions de kilogrammes d'Asperges, dont
les trois quarts aux usines: ici l'industrie des conserves d'Asperges
occupe jusqu'à i.ooo ouvrières.
Les j)lantes maraîchères fourmillent, pour ainsi dire, dans les
cliamps d'épandage de Berlin : elles s'étendent sur ^,^00 hectares. I^es
terrains dits à légumes produisent par hectare jusqu'à 18,000 kilogr.
de Choux rouges et de ('houx blancs. Les eaux-vannes de Breslau,
de Dantzig et de Fribourg-en-Brisgau ont pareil succès.
Par une conséquence des guerres qui, hélas ! désolent trop souvent
les nations, les variétés de Pommes de terre cultivées en Silésie ont
été propagées dans les pays riverains de la Prusse, comme certaines
Graminées à fourrages, d'origine germanique, se sont ressemées
autour de Sadowa et dans la vallée de la Loire, après i8G() et i8jo.
Une véritable Flore obsidionale !
Le va-et-vient des productions maraîchères en Allemagne a son
importance aux douanes. En 1891, les territoires allemands ont
exporté 4'4"4^'^ kilog. de légumes ; G8,C54 kilog. ont franchi nos
frontières.
Kn i8(ja, l'exportation baisse à aii,3'}a kilog., et notre destination
s'arrête à ^'i,o•^^^ kilog.
L'importation de Icgiuncs en Allemagne a moins varié. Kn 1891,
elle se chi (Ire par ."ii-.Gj.") kilog., dont 12, 9.">() kilog. à notre crédit.
L'année suivante, la statistique accuse ()07,8i(j kilog. de légumes
importés chez nos voisins, soit une valeur de <),i3'3.75() francs ; un
dixième environ est de provenance française.
Un tableau de la production i)<)lagèrc en Allemagne, dressé par
un consul général de France et transmis à notre Ministère de
l'Agriculture, classe de la façon suivante les provinces qui s'adon-
nent à cette culture, en tenant compte de la surface territoriale et de
la densité de la population.
lui iirciiiièrc ligne, le Schlcswig-Holstcin, puis le Hanovre.
At.I.K.MAdNK
•>0
I.a Poinérimic viciil ai>r«'S, suivie «le la l'i-iissc oi'iciilalc. de
la Prusse oecidcntale, de la West[)halie. des juvn iuees du lUiiii.
Au troisième rang s'oeliclonncnt la Hessc-Xassau. la Saxe, la
Poniéranie.
Knfin le Brandebourg, le Ilohenzollern, la Silésie.
VI. — Production de fruits.
Vu à vol d"(tiseau. le territoire allemand l'esseml)!»' à un immense
verger disséminé par massifs eompaots ou par oasis au milieu des
eliamps, se reliant tous par des rubans liserés de verdure, qui sont
les routes fruitières. Quel joli eoup d\eil lors de la (loraison !
Quelles rieliesses emmagasinées à la récolte !
Le (louvernement. les administrations pul)li(jues et les Sociétés
ont bien raison d'encourager les plantations d'arbres fruitiers par
des sujjsides en argent, des distributions de plants, des conseils
gratuits, et en prècliant d'exemple , car la production fruitière,
quoique considérable, ne sullit pas à la consommation directe ni aux
usines de sécliage, de conliturerie ou de distillation.
L'initiative de l'Ktat, ses circulaires relatives aux plantations
routières, et les conférences prati([ues données jusque dans le
moindre village, ont provoqué la création de vergers à la ferme
ou en pleine campagne.
La préparation des fruits joue un grand l'ôlc dans léconomie
rurale de ce pays.
On nous assure (pie l'Allemagne vend à l'extérieur pour douze
millions de francs de Poires, de Pommes, de Prunes, de (lei-ises. de
Pèches et d'Abricots ; mais elle en acliète pour vingt millions de
francs, non compris les importations d'oranges et les arrivages des
bords de la Méditerranée ou de l'Adriatique.
La culture fruitière forme une partie de l'exploitation agricole des
régions Sud-Ouest. Klle est très répandue dans le Centre et le Xord.
en plein champ ou au jardin ; elle domine au Sud et à l'Ouest.
La Hcsse-Nassau, très riche en fruits et en légumes, sm-ocjuiméc
« le Verger de l'Allemagne », récolte ii'i.ooo (piintaux de fruits, très
jolis d'aspect et tins de (pialité, sous le climat du Uliin.
En Saxe, à l'ouest de Dresde, l'année fertile île iSiji a donné
()3..>'J() quintaux de fruits vai'iés.
6o ALI.KMAOXr:
Le Pruuioi' se rencontre un pou partout : — à lui seul, le territoire
de la liesse en compte trois millions de sujets.
Au pays de Souabe, le Prunier est l'arbre de fond des plantations
de route et des places publiques.
Les provinces du Nord et de l'Est fournissent des fruits excellents,
par exemple le Schleswig-Holstein. la Silésie, la Prusse Orientale,
le Hanovre, le Brunswick.
L'Altelan. dans le Hanovre, près de l'emboucliure de l'Elbe, ayant
i4:000 liectares de superlicic, est célèbre pour sa production de
fruits ; de ses 4<>OîOOo arljrcs fruitiers, il expédie à Hambourg,
en Angleterre et à Berlin, des fruits à pépin ou à noyau pour une
somme de deux millions de francs.
AVerder, près de Berlin, vend 5o,ooo cpiintaux de fruits et parti-
culièrement de Cerises. Des commissionnaires achètent sur place et
expédient dans les grandes villes de l'Angleterre, de l'Allemagne et
de la Russie.
Guben, de la province de Brandebourg, produit 3o,ooo quintaux de
fruits ; on cite des Cerisiers qui ont rapporté de cent à cent
cinquante francs de cerises.
Prenons un exemple de la prospérité des plantations fruitières sur
les grandes voies publiques.
Les routes nationales, en Saxe, sont bordées d'arbres fruitiers, et
la vente des fruits que produisent ces plantations apporte a\ix
recettes de l'Etat un contingent qui, pour la période des treize
dernières années, représente une somme de 1,431,292 marks ou
de 1,789,11.5 francs. La quotité annuelle du revenu n'est pas cons-
tante et varie nécessairement avec les saisons favorables ou défavo-
rables à la fructification ; mais, en somme, elle est plutôt en voie
d'aecroisscment, ainsi qu'en témoigne le tableau que nous repro-
duisons d'après la statistique ofiicielle :
Années fr. c. 188G I09. j3o »
1880 41 -77^ 25 1887 111.00G25
1881 ii;.GG8 ;5 1888 106.42.3 »
1882 112.C18 75 1889 177.39875
i883 140. 568 75 1890 188 278 75
1884 1 32 . 026 25 1891 2o3 . 091 25
i885 J^\'2 8'Î2 .5o 1892 2o5 . 753 75
L'entraînement s'est manifesté dans tous les rangs de la population.
L'Etat et les administrations recommandent les plantations, qui
fructifient librement sous la surveillance d'un personnel spécial.
Le grand propriétaire, de son côté, se plaît à orner sa demeure
d'un jardin fruitier composé d'arbres taillés et abrités. H en est de
Aij.i;\iA(;.\i-: <;,
fort l)t'au\ i[yn rrvrlcnl la iiiaiii irai-horicultcurs lVaii<ais iiiii, cux-
inrincs, oui l'ait dos prosélytes et dos ôlôvos.
Eu iiièmc temps que rexpluilatiou des ai'hres à tout venl, la
culture et réduoation des arbres tout dressés et ioriués se sont déve-
loppés dans les pépinières eonmierciales.
Il en résulte ([ue, sous Tahri [u-olecleur des a\'enues à grand ren-
dement, de nond)reux jardins lïiiiliers se sonleréés ou pertéetionnés,
et les expositions ou les ouvrages pomologi([ues aidant, la produe-
tion du jardin soumis à la taille a procuré à la oonsommation nos
fins Bourrés et Doyennés, nos exeellentes Ueiiu-tles et C.alvillos, nos
prunes Ueine-Cdaude exquises et nos Mirabelles parrumées.
Kn pareourant la Pomone allemande, nous trouvons beaueonp de
fruits à deux lins ou d'économie rurale et ménaifère.
Les Poires suivantes, propres à divers usages, sont elass(''os dans
leur ordre de maturité :
Rœmisehe Schnialzbirne, l'ruit pour eom[)otes et séchage :
Kuliftiss, pour cuisson, sirops et séeliage :
Zimmtlarbigo Soluualzbiriu', à compotes, sirops et séchons;
Ochsenhcrz]>irne, pour compotes, sirops, séchage ;
Sontbirne, pour cuire, sécher, conlire ; se colore à la cuisson;
Wittenberger Glockenbirne, poire à cuire ou à sécher;
Kaniper Venus, pour ciiisson et pâtisseries ; chair rouge;
Vcldcnzerl)irne, Iruit à sécher, à cuire et poui- cidre ;
Spitzbirne et Clrosse (Uasbirne, fruits pour séchage et boisson;
Scknackenburger ^^ inlerbirne, pour la cuisson ; chair rouge ;
lîaronsbirne, se colore au l'eu comme la précédente.
La Pomme « à tout l'aire, » dispersée de TKst à l'Ouest, se distingue
sous les noms ci-après :
Xikitaer streilling, fruit juteux et acidulé ;
Luiken, l'ruit recherclié pour le cidre, la cuisine et le séchage ;
Kleiner Langstiel, de pressoir et de séeliage ; i)lautalit)n routière ;
Kleiner Fleiner, iruit acidulé, pour ouire et pour citlro ;
Rheinischer Krummstiel, poiu* la cuisine et la cuve:
De Bohémien (de Bade et de W'urlendjorg), pour cuisson et cidre;
(Irauer Kin'zstiol, ponnnc de cuisine ou de pressoir :
AVinter Brodoke (de Hanovre), fruit robuste, à cuire et pour cidre ;
Brauner Matapfel, pour cuisson et cidre ;
"NVeisor ^^'einaplel, pour séchage et boisson :
Zwiebelborsdorfer, ixtmme des plus populaires au si-ehage :
Cirosser Bohnapfel, poiu* séchage, cuisson et pressoir:
Apfel von Ulzcn, pour diverses préparations ménagères;
Purpurrother Cousinot, acidulé, l'ruit de marché ;
ii'2 Al.l.KMACiXK
(iubcuor AVarriiselike, pomme pour la cuisine el pour la cuve ;
Sulinger (Iriiuling, iïniit robuste, à deux lias;
Rother Eiserapl'el, spécialement k cidre ; arbre élevé ;
Rother Trierscher Weinapfel, première qualité pour cidre ; arbre
de route. Il s'agit ici du Pommier «Rouge de Trêves», au port érigé,
recommandé par les administrations des Travaux publics ; sou fruit
l)rave les tempêtes et se prèle au séchage.
La (lerise, dans ses espèces robustes aux climats moyens ou froids,
nous procure :
LAmarelle Royale, cerise pour coutire et pour sécher ;
Le Bigarreau blanc de Winkler, dont le fruit séché et « désossé »,
fait concurrence au raisin de Gorinthe ;
Le Bigarreau de Fromm. fruit noir, pour cuisson et séchage;
Le Bigarreau île Kruger, fruit noir, pour confitures et « prunelles »;
La Guigne Lucien, beau et bon fruit rouge clair pour tous usages ;
La Griotte dOstheini, à confire et à sécher;
La Griotte de Frauendorf, pour tous usages ;
La Griotte de KleparoAV, cerise à ratalia ;
La Griotte AVelser, à confire et à sécher ;
La Griotte du Xord, à confire; arbre robuste aux grands hivers.
Quant aux Prunes qui, dans leur ensemble (22 millions de quin-
taux), constituent une production égale aux Poires et aux Pommes
réunies, Tespèce dominante et traditionnelle dans les plantations
liomogènes, c'est la Quetsche, la Prune nationale d'Outre-Rhin.
Les variétés Quetsche hâtive de W'angeiiheim et llàtive d'Essling
y supportent les climats les plus rudes.
(hielques espèces locales, à pruneaux, ont été adoptées.
La Poire à cidre produit des types spéciaux qui se dispersent sur
les routes et dans les exploitations rurales ; telles sont :
Betzelsbirne, boisson de longue durée ;
Champagncr liratbiriie, au jus pétillant comme le vin de Ghampagne ;
De Weiler, arbre robuste, vigoureux, bon cidre ;
Eisgriiber Mostbirne, arbre rusti([ue au froid, cidre agréable ;
Gelbe ^^"adelbirne, fruit allongé, au jus abontlant ;
Knausbirne, à sécher et pour cidre ;
Pomeranzenbirne voni Zabergau, cidre de longue conservation;
Sievenicher Mostbirne, juteux, acre, à cidre ;
AVildling von Kinsiedel, l)()ii poiré comparé au vin mousseux ;
A\'olfsbirne, jus clariliaut le., vins devenus lourds.
Le i)oiré est plus recherché sur la rive droite du Rhin, sans doute
pour les combinaisons destinées à suppléer à linsullisance du vin.
Le Raisin est légendaire sur les coteaux du Rhin. Le Xassau et
ai,i.i;ma«;Vk (j'i
plusieurs ])r()viiu('s rlu'iiancs vivcnldii criKii^c Uiesliuf^. I.c Cliassolas
se })laît dans les liantes vallées du fleuve, de lîàle à (larlsruhe, où il
porte le nom de « (lut-Kdel »: il est très reelierehé du gournu-t
et du négociant. D'ailleurs, le Ulieini'au a vu s'installer des l'oreeries
de vignes, faeon heli^e ou aiig-laise, pour 1 approvisioniuMueut des
grandes eités allemandes.
Les Noisetiers, les Xélliers, les (Cognassiers st)nt Itien répandus,
le plus souvent en bordures de parcelles.
La (Iroseille à grappes est exploitée sur ])lusieurs ])oints, par
exem])le à Werder, près de Potsdam ; avec les Oi'ises, elle a contri-
bué à l'augiuentation de la plus value des terrains.
Des faits d'expropriation l'ont prouvé.
Les jardiniers et les paysans se livrent à cette eidture : on rahi'itfiit^
beaucoup de vins de (iroseilles dans les pays allemands.
Les Framboi-ses, appréciées par leur emploi dans l'industrie des
jus, se récoltent dans les jardins ou en plein champ.
La Fraise enrichit de vastes plaines assainies, aussi bien ([ue les
jardins maraîchers ; la grande culture s'en est emparée.
Les Yierlandes, près de Hambourg, ont été célèbres en tout temps
pour la culture des Fraises. Il en arrive, à Handjourg. de gros
aj)provisionnements conduits par des habitants portant le costume
pittoresqiu' de leur [)rovince.
Non loin de Dresde, à lûçtzschenbroda, il se tient une l)ourse de
Fraises. De là, en 1890, on a expédié par chemin de ter /}0,ooo kilog.
de ce petit « fruit rouge »; autant, en 1H91, ont été dirigés vers
Berlin et Leipzig, et par terre, vers Dresde.
L'Airelle Myrtille, broussaille sous-frulescenle qui garnit les
clairières des bois et des taillis, fournit, ainsi que la Konce, uiu*
baie utilisée dans la fabrique des sirops destinés à la préparation
de boissons de table, de confiseries, de compotes.
Une maison de Francfort qui pressait, en 1883, déjà •j,ooo kilog. de
Myrtille, la Brindjclle des Vosges, utilisait l'année dernière, c'est-à-
dire dix ans après, la ([uantité incroyable de i5(j,ooo kilog.
La Ca-anljcrry américaine, f)x}-coccof<, plus riche en })ectine,
commeuvait à être exploitée dans les marécages desséchés ou irri-
gués ; elle s'est retirée dans les jardins d'essai ou de collection.
Partout, maintenant, se montent des usines à vins de fruits. Les
principales sont à Berlin, à duben, à (Irimbcrg, à Francfort-sur-le-
Mein. Celte dernière ville a la spécialité des Cidres pour l'expor-
tation. Chaque année, il entre dans ses brasseries de province ou
cidreries à peu près 35o,ooo quintaux de fruits : il en sort ^'30,0(x^
hectolitres de Cidre.
04
ALLKMAGXK
Pendant ilix années (i88o-i88()), Tiinportation des IVuils dans
TEmpire allemand a été, en moyenne, de 600,000 qnintaux.
L'exportation s'est limitée à 25o,ooo qnintanx.
Le séchage des frnits, si lucratif au farmer américain, commence à
sïmplanter à la ferme d'Outre-Rliin. La période décennale précitée
donne à Timportation allemande, par année, a5o,ooo quintaux de
fruits séchés ou coutils, estimés Go francs le ({uintal, et lexpor-
tation seulement ^î-^oo quintaux. Ouoi(prétant reconnus de qualité
inférieure, ils n'en sont pas moins devenus une concurrence aux
fruits français et américains sur les marchés de la Russie.
En ce moment, on étudie les procédés de fabrication et le perfec-
tionnement du matériel.
L'ennjloi des appareils de séchage réduira sensiblement les achats
à l'extérieur de fruits passés au feu, entiers ou par tranches. Un
certain nondn'C de séchoirs et d'étuves à fruits sont essayés dans les
différentes provinces allemandes ; tout fait espérer que le cultivateur
saura en apprécier les avantages, d'autant plus que le Gouvernement
allemand a compris le.^ fruits séchés au clia[)ilre de l'approvisionne-
ment des troupes de terre et de mer.
VII. — Établissements commerciaux.
Le recensement fait au i*"' janvier 1892, avec le concours des Sociétés
locales, nous renseignera sur le nombre d'étaljlissements horticoles
de l'Allemagne.
Berlin et sa banlieue, juscpi'à Potsdam inclus, déclarent 800 éta-
Ijlisseinents, cvdtivant une supcrlicie de u,(3oo hectares ; la ville de
Berlin figure pour i'38 maisons et 280 hectares de jardins, et pour
400 maisons et magasins de graines, fleurs et bouquets, en ville.
Ilauibourg-Altona et environs possèdent actuellement, en chiflres
ronds, 200 établissements.
Erancfort et environs 1 lo Stuttgart 4^
lîreslau Go (larlsruhe 38
Munich ii5
Le royaume de Saxe compte i,9o3 établissements, occasionnant un
salaire de 2,280,000 francs; sur ce nombre, la capitainerie de Leipzig
en possède 279; celle de Dresde, 809.
Leipzig et son voisinage ont, sur une surface de 25o liectares,
i85 établissements occupant i,5oo ouvriers.
Les cultuici sous verre d arbustes et de plantes y dominent.
ALl.EMAGNK 65
Le Cercle de la ville tlErt'urt a 7:2 horticulteurs travaillant sur
'j3'2 hectares; quatre d'entre eux ont plus de ôo hectares, et dix,
plus de 10 hectares, particulièrement consacrés à la })roduction des
semences llorales ou potagères.
La banlieue d'Erfurt compte 16 établissements couvrant 06 hectares.
Ouedlinl)ourg j)ossède de plus vastes exploitations, parce que l'on
y cultive en même temps la Betterave à sucre.
Nous reviendrons, page 68, sur la production des semences.
D'après la statistique du 5 juin i88a, le nombre des établissements
horticoles, y compris les pépinières et les maisons de commerce
de fleurs de l'Allemagne, s'élevait à 17,700, parmi lesquels on comptait
16,000 maisons exclusivement consacrées à l'iiorticulture.
On estime à 4^,900 le nombre des personnes qui y étaient employées.
Les établissements se trouvaient ainsi répartis, en chifi'res exacts :
Prusse II. 3-23 Bade o~o
Bavière 767 Hesse 325
Royaume de Saxe i . 4^5 Hambourg 356
Royaume de Wurtemberg 702 Alsace-Lorraine 602
Cette étude prétend (pie le nombre proportionnel de personnes
occupées dans le jardinage, sur 10,000 habitants, pourrait être établi
à peu près sur cette base : ^
Allemagne 9 Bavière 3
Prusse 10 Royaume de Saxe i4
Province de Brandebom*g, y Capitainerie de Dresde ... 21
compris Berlin i3 Capitainerie de Leipzig. . . 20
Province de Saxe 32 ^^'urtemberg 7
Schleswig-Holstein i4 Bade G
Hesse-Nassau 11 Hambourg 19
En dix années, ces chiffres ont pris une plus gi'ande importance.
ASSUllAXCES CONTRE LA GIlÈLE.
Un système d'assurances contre la grêle fonctionne pour les
horticulteurs, principalement de 1" Allemagne du Nord et du Centre.
Au I" janvier 1892, la « Compagnie allemande d'assurances contre
la grêle » comptait 5,264 opérations, représentant une valeur de
8,472,000 francs.
La prinu^ annuelle produisait un total de i3o,366 francs.
L'Allemagne du Sud, plus exposée aux orages, est cependant moins
bien traitée par la Compagnie.
Erfurt et Quedlinbourg, pays rarement sinistrés, ne sont pas
assurés.
66 allemagm:
imi'ort.vtiox et expoutatiox.
La proJuctiou et le eoiniiicrco des végétaux vivauts : Arbres et
Arbustes, Plantes, Ognous à Heurs, Dahlias, Muguets ont fourni,
eu 1891 :
i"^ Une importation de 5-, 000 quintaux évalués 4,o5o,ooo francs.
2"^ Une exportation de 3o,ooo quintaux évalués 2,85o,ooo francs.
PÉPINIÈRES.
Les pépinières allemandes se sont développées, et quelques-unes
atteignent une étendue considérable ; ainsi la maison Spiitli, fondée
en i;20, exploite à Rixdorf, près de Berlin, i6oliectares de pépinières
fruitières, forestières ou d'ornement, et occupe 35o ouvriers.
Quelques établissements envoient des explorateurs aux Etats-Unis,
au Canada, au Caucase et au Japon, pour y rechercher des espèces iné-
dites, mais robustes au climat de l'Eui'ope Centrale ou Septentrionale.
Les principales pépinières sont installées sur les territoires de
Rixdorf, Xieder-Schœnweide, Berlin, Llïbeck, Trêves, Bergedorf,
Hambourg, Zœschen-Mersebourg, AVeener en Ostûùesland, Kamenz
et Dresde (Saxe), Celle (Hanovre), Hofheim, Ehi'enfeld-Cologne,
Praust-Dantzig, Gelnliaussen, Stralsund ; et non loin de la capitale :
Biesenthal, Lorberg, Marienfelde, Steglitz, Tempelliof, Treptow.
Les plantations routières en arbres fruitiers ont provoqué la
multiplication de variétés propres à cet usage.
Les pépinières cultivent des arbres d'ornement, des conifères, des
arbrisseaux, des plants forestiers et beaucoup d'arbres à fruits de
table, de pressoir, de séchage ou de distillation.
Dans les localités froides de rAllemagnc, le bouturage et le
greffage de jcimes plants se pratiquent à la maison, pendant l'hiver.
La greffe des Groseilliers à grappes ou à maquereau, sur tige de
Ribes aureum, est une spécialité chez quelques horticulteurs.
La culture des Rosiers s'est fixée en se localisant, et elle a atteint
lin développement extraordinaire.
Les plus grands établissements de rtosiéristes sont à Trêves, à
Bteinfurth-Nauheim, à Hambourg, à Lûbeck, à Dresde, à Koestritz,
à Nieder-AValluf, à Rixdorf, à Potsdam, à Schœnweide, à Berlin, à
Erfurt, k Genthin, à Unna, à AMcsbaden, à Augsbourg, etc. Les
nouveautés proviennent surtout de la France, de l'Angleterre, des
Etats-Unis; quelques-unes, de l'Allemagne et du Luxembourg.
Le greffage du Rosier se fait sur tiges ou sur racines. Les plantes
destinées au forçage sont hivernées en cave, dans les localités très
froides; les autres sujets, d'espèce robuste, restent en pleine terre.
Al,l,i;.MA(i.\K (1-
Tous les élablisseiac'Uls de pépinières sont l)ien lemis. II \ a d'un-
ciennes maisons qui se sont succédé de père en (ils.
La culture du soi se fait en bonnes conditions ; les transports sont
facilités i)ar l'adininislralion.
Presque tous les jardiniers l'ont partie de la Société de pré\ (jyance
qui, moyennant une redevance mensuelle dun nuirU et demi, assure
aux titulaires, en cas de maladie, une indomiiilé journalière de
3 marks ('3 Ir. ;5).
Le personnel llxe ou libre est moins coûteux «pieu France. Parmi
les chefs de culture, les uns ont suivi les conférences publiques,
d'autres sont d'anciens élèves des Kcoles dliorlicultiu'c.
Beaucoup de jeunes gens voyagent d'un établissement à un autre
pour mieux s'instruire. Une fois leur service militaire accompli,
quelques-uns émigrent vers l'Amérique, où déjà la population alle-
mande constitue un elfectif relativement prodigieux : un plus grand
nombre d'entre eux revient au pays, apxès un stage cliez les Anglais,
les Belges ou les Français.
FLORICULTURE.
Tandis qu'autrefois chaque horticulteur cultivait une collection
de toutes plantes variées, aujourdbui, seuls, les petits jardiniers
qui vendent sur les marchés conservent cette méthode hétérogène, et
les établissements en renom prennent chacun leur spécialité de
plantes à beau feuillage ou à Heurs, de serre ou de pleine terre ; le
producteur y gagne, l'amateur aussi.
La Heur « coupée » pour bouquets et parures, figure au tableau
de l'exportation de 1891 pour u,()5o quintaux évalués "Go, 000 francs :
mais elle arrive de l'Autriche (Trieste), de l'Italie, de la Suisse et de
la France, par iG,55o ({uintaux évalués 3, 600, 000 francs.
Plantes de Serre.
Dans ces dernières années, les Orchidées ont eu la préférence des
amat(MU's. Leur culture })our la vente se fait principalement à Berlin,
à Hambourg', à Hreslau. à Brieff, à Frfurt. à Bonn, à \Viesbaden.eli".
Les jardins botaniques et de nond^reux jardins particuliers
possèdent de remarquables collections d'Orchidées.
Les Palmiers et les plantes à feuillage, de serre chaude ou de serre
froide, sont, en beaucoup d'endroits, l'objet principal de la culture
et de l'exportation; tels sont : Leipzig, Dresde, Leisuig(Saxe), Alteu-
bourg, Hambourg, Berlin, Mayence, Darmstadt, etc.
C8 ALLEMAGNE
La culture des Azalées, des Caniellias, des Rhododendrons et aussi
des Bruyères est depuis longtemps lapanage de Dresde, où Ton
cultive au moins un million et demi d'Azalées, 800,000 Caniellias,
200,000 Rhododendrons, par bouture, grelfe ou marcotte.
La culture des Cyclamens est devenue dune grande importance.
Le Draca'ua, le Ficus, lAralia se fabriquent par centaines de mille.
On cultive beaucoup de plantes destinées à meubler les corbeilles
et les plate-bandes du jardin : Pélargoniums, Fuchsias, Bégonias,
Œillets, Cannas, Pétunias, Verveines. Les espèces dites du Gap et
de la Xouvelle-HoUande et les plantes variées ou d'assortiment, sans
être par collections de genres, se trouvent à Stuttgart, à Carlsrulie,
à Xeu-Ulm. à Munich, à Baden-Baden, à Mannhcini, à Francfort-
sur-le-Mein, à Cassel, aussi en Saxonie, à Herrenhut, etc., et à
Erfurt. qui possède la plus forte maison de production.
Les Cycas sont tenus en serre pour la vente des palmes.
Les cérémonies de famille et le chanq> du repos olTrent un grand
débouché au commerce des plantes.
Plantes de pleine terre.— Plantes d'été.
Les Reines-Marguerites, les Giroflées, les Résédas, les Pétunias,
les Phlox, etc., dont la cultm^e se fait à Erfurt et à Quedlinbourg,
sont classés par espèces et par variétés sur des superficies immenses.
A l'époque de la floraison, le coup d'œil est ravissant.
Les Pensées y sont aussi cultivées, de même qu'à Oschersleben, à
Lïmebourg, etc.
L'exploitation du Dahlia ou Georgina se pratique en grand à
Erfurt, Koestritz, Zerbst, Nordhausen, Arnstadt, Stuttgart, Berlin,
Elbing, etc.
Les rhizomes de Muguet vont, par 100,000 kilog., en Angleterre et
aux États-Unis, alimenter les forceries.
SEMENCES.
Graines de Légumes et de Fleurs.
L'exploitation des graines florales ou maraîchères a suscité la
création de maisons de commerce, qui cidtivent elles-mêmes et
accaparent les produits des petits cvdtivatcurs.
Cette industrie de la province de Saxe, concentrée d'abord à
Erfurt, sur la Géra, s'est étendue à Quedlinbourg, sur la Bode.
La ville d'Erfurt s'appelait, au Moyen-Age, le Jardinier du
Saint-Empire ; mais on se bornait au Chou-fleur, au Cresson, etc.
AI.f.KMAiiXK (;<)
Ce n'est ([no vers \o milieu «lu siîclc (Icriiier qu'où a coininciieé
le commerce des graiues ; llouri l'ialz elle, dans son (^alaloj^uc do
Ij88, une liste de i,'355 sortes de •jraines de Heurs.
Actuellement, la culture totale est si étendue, que plus de 5oo licc-
tares servent exclusivement à la production de jçraines de fleurs.
Environ 200,000 mètres carrés sont sous verre exprès pour elles.
(Voir pages 5^ et 65.)
On élève près d'un uiillion de pots de (lirollées contenant cliaciui
de sept à neuf planttv;, cent uiille pots d'CKiliets, cent cin(piaule
mille Violicrs. — Quatre mille personnes y sont occupées et, par an,
on envoie deux millions de catalogues.
Un établissement renommé produit cent mille Giroflées, trente
mille Primevères et vingt mille Pétunias ; il utilise six nulle châssis,
couvrant une superficie de 9,000 mètres carrés.
Le nombre des espèces et variétés cultivées est tel, ([ue le Catalogue
commercial dune maison porte 14,000 numéros.
A côté des Reines-Marguerites, des Balsamines, des Phlox et des
Quarantaines, la fleur séchée, qui est exportée poiu' les bouquets et
rornementation d'hiver, a ses points de repère et ses ateliers.
Un cultivateur se concenlre sur vingt hectares d'Immortelles.
Certains exploitants ont les (Iraminées dans leur lot.
Le matériel de culture ou de préparation des graines est soigné.
Les grandes maisons, pour lesquelles travaillent des cultivateurs
attitrés, ont des succursales ou des tenanciers dans la Provence et
l'Algérie pour les espèces à maturation plus diflicile.
Erfurt cultive aussi des plantes de serre ou d'appartement. Elle a
vu naître le Cinéraire à fleurs doubles.
Quedlinbourg, par contre, s'est adonnée à la grande culture des
«graines de jardins », sans abandonner l'agriculture. La production
de semences potagères date de 1840 et Ait fondée par Martin Grashofl'.
Les bénéfices de la culture quedlinbourgeoise sont tels, la
bonne réputation justifiée aidant, que des fcu'tunes se sont bâties
sur cette industrie; à ce point, que l'un des chefs d'une maison,
qui était l'enfant de ses (ouvres, léguait en mourant — il y a de cela
quelques années — près d'un million de francs pour encourager
et réc ompenser les ouvriers du pays et les jeunes gens laborieux qui
se destinent à la culture.
Quedlinbourg possède le plus grand territoire urbain des villes de
l'Etat prussien : 8,625 hectares ; presque tout ce terrain est consacré
à l'exploitation des plantes fournissant des graines destinées aux
cultivateurs agronomes ou jardiniers.
Les champs consacrés aux semences de Betteraves sucrières et de
ro ALLEMAGNE
Blé eu absorbent la plus grande partie; cependant cet espace ne
siiHit pas, et beaucoup de terres sont louées en plus.
Une seule maison travaille sur 2,700 hectares de terres, et fait
cultiver au dehors plus de 4,000 hectares de graines sous un contrôle
sévère, en procurant elle-même la semence. Elle exploite ainsi ;
900 hectares de Blé ;
600 — de Betteraves ;
i5o — de Pois ;
95 — de Haricots;
3^5 — de Salades et d'Ognons :
Nous trouvons ensuite :
i5 hectares de Cornichons ;
3o — de Reines-Marguerites ;
18 — de Résédas ;
5 — de Phlox de Drummond.
Ces cultures sont en pleine terre ; à son tour, la poterie retient
pour graines, environ :
390,000 Giroflées ;
36, 000 Yioliers ;
i5,ooo Cinéraires ;
5,000 Calcéolaires ;
80,000 Primevères de Chine.
Le personnel comprend : 240 jardiniers, 3o appi'cntis, 1,800 ouvriers
des deux sexes.
Un second établissement fait valoir par lui-même 85o hectares,
et 825 au dehors ; il occupe 70 jardiniers et 55o manœuvres.
Un troisième cultive 4^0 hectax^es, avec 55 jardiniers et 200
manœuvres.
Au total : Oucdlin])Ourg et ses environs comptent 40 jardiniers
horticulteurs cultivant : trois, plus de 25o hectares ; cinq autres, do
25 hectares à i hectare 1/4 ; et les autres, moins de i hectare 1/4.
L'émigration, rpii lance avec tant de succès ses grifles en Allemagne,
ne doit pas trouver clientèle à Erfurt ni à Quedlinbourg.
La production des graines a gagné Aschersleben, Eisleben,
Halberstadt, dans le Sud de rAllcmagnc. De vastes établissements
existent à Maycnce, à Darmstadt, à Baml)erg, à AschafTenbourg, à
Schweinfurt, à Miltenberg, à Munich, à Nuremberg, à Olle, à Ulm,
à Gross-Tabarz, etc. Ils ont la spécialité des graines potagères
et fourragères, et les expédient un peu partout.
Des semences forestières s'échappent de Darmstadt, de Gross-
Tabarz, d'Aschaflenl>ourg, se dirigeant vers tous les Etats de l'Europe.
AIJ.KMAGXE
7ï
Plantes officinales.
L'cxploilalion des plantes oflîcinalos est d'aulant profilaljlc (fii rllo
s'exerce sur un sol riche et se trouve confiée à la lamille tlu eulli-
vateur. Dans ces conditions, elle fournit un revenu appréciable ù la
petite culture et aux niénag-es ruraux.
Il convient, d'ailleurs, d'adopter les bonnes espèces robustes au
climat, et s'iniprégnant copieusement de leurs principes essentiels.
La Tliuringe présente ces milieux désirables : Kœlleda, lénalobnitz,
léna et Erfurt figurent au premier rang. — Ailleurs. Schnecbcrg, de
l'Erzgebirge saxon, les environs de Selnveinfurt, de Nuremberg, de
Bamberg, etc., ont des champs lucratifs et bien soignés.
Le territoire de Kœlleda possède :
34 hectares de Menthe poivrée fournissant 1,000 quintaux évalués
62,000 francs, et 18 hectares de ^lentlic crépue ;
62 hectares de Valériane produisant 3,ooo quintaux évalués 42,000 fr.;
35 hectares d'Angélique produisant i.ooo quintaux évalués 8,5oo fr.;
18 hectares de Livèche rapportant 5oo quintaux.
Nuremberg et Schwcinfurt produisent 3oo quintaux de Guimauve.
La campagne de T^eipzig a 4^ hectares de Rosiers pour la distillerie
et la fabrication d'essence de roses.
a«jt,'., . ^ c-tj , , zzj»-^^
U-.2.-f i^
VIII. — Journaux horticoles.
Les principaux journaux horticoles, publiés en Allemagne, sont :
Gartenflora, rédigé autrefois par E. D. Regel.
aujourd'hui par L. Wittmack.
Der prahtiscJie Rathgeber (populaire) R. Retten et Roettxeu.
Deutsche Gârtnerzeitiing' Lid. Moller.
Der Obstniarkt R. L. KCu.v.
Ilandehblatt furdendeiitschen Gartenbaii. FéïKiaiion dos Sooiéu-s
•^ allcmandos.
Illustrierte Monatshefte (XenberVs
Garten Ma^àzin) Max Kolr, Lehl, Weiss.
Pomologische Monatshefte Furrz LrcAs.
Rheinischer Gartenfreiind SociOti- (riioriieuUurp (U- WmXv.
Rosenzeitiing- P. Lambeut.
Zeitschrift fiir Gartenban und GartenJmnsl. G.IlAMrEE.
Zeitschrift fur Obst iind Gartenbau. . . Société poniolo»,M(iuo de Saxe.
D'autres Rulletins de Sociétés horticoles et des Journaux scienti-
fiques ou agricoles prêtent leurs colonnes à l'Horticulture.
i-a ALLEMAGNE
IX. — Ouvrages horticoles.
Les ouvrages remarquables de riiorticulture alleiuamle sont ;
Album f a r Tcppichgâvtnerei K. Goetze.
Alpenpflanzen, 1889 Max Kolb.
Dendroîogie Karl Kocn.
Der Garten, Berlin 1884 Jacob von Falke.
Beutsche Dendroîogie . . E. Koehxe.
Deutsche Pomologie W. Lauche.
Deutschlands beste Obstsorten Oberdieck.
Die Gartenhunst der italienischen Renais-
sance Zeif ^V. r. TUCKERMANX.
Die Lehre vom Baumschnitt Fritz Lucas,
Die Succulenten, Berlin 1892 Bumpler-Schumanx.
Die Blumenbindekunst Louise Biss.
Die Winferblumen H. Gaerdt.
Garlenanlagen nach alten Yorbildern Jessex.
Gartenbau im Mit tel al ter und wàhrend der
Renaissance, Berlin 1892 A. Kaufmaxx.
Gartenbeete und Gruppen . . G. Hampel,
Gartenkunst und Garten, sonst undjetzt. . . H. Lî:ger.
GaiHnerische Plankammer Bertram, Bouché,
Hampel.
Gârtnerisches Planzeichnen Bertram.
Handbuch der Laubhohkunde Léopold Dippel.
Handbuch der Nadelhohkunde Beissxer.
Handbuch der PJlanzenkrankheiten Paul Sorauer.
Handbuch des Gartnerischen Planzeichnens. G. Eichler.
Ulustriertes Gartenbau-Lexikon Tn. Bûmpler.
Illustriertes Gehôhbuch .T. Hartwig.
Ulustriertes Handbuch der Obstkunde ^ OberdÎeck.
Kulturpraxis der besten Warni und
Kalthauspjlanzen W. Allexdorff.
Lehrbuch der schœnen Gartenkunst Meyer.
Xonienclator Po/nologicus, iSS'g Garl Mathieu.
Reichenbachia, die schOnsten Orchideen Beiciienbach.
Rosennamen Garl Mathieu.
Schmidlin's Gartenbuch Nietxer et Bumpler.
Steins Orchideenbuch Stkix.
Théorie des Gartenbaues Max Kolb.
Vollstandiges Handbuch der Obstkultur . . . Fritz Lucas.
Wredow Gartenfreund Gaerdt.
ALSACE-LORRAINE
14.^09 kilomôlres carres. — i,50/|.30o lial)ilaiits.
I. — Action du Gouvernement.
Le Gouvernement d' Alsace-Lorraine, sans rtre autonome, a
cependant appli([ué des mesures qui lui sont particulières et (pii se
rapportent à l'exploitation du sol.
Dans un but politique, d'après un de nos compatriotes chai'gé
d'étudier l'agriculture ollicielle en Alsace -Lorraine, et avant la
nomination d'un Statlialter qui concentre le pouvoir entre ses
mains, l'Administration allemande a créé, dès les premières années
de l'annexion, un service agricole spécial, espérant ainsi s'assurer
les sympathies des populations rurales.
Cette institution comprend, dans les pays annexés :
1° Les réunions territoriales, les partages de biens communaux et
les améliorations culturalcs d'un intérêt général ;
2° La régularisation et l'endiguemcnt des lleuves et rivières ;
3" Le dessèchement des marais ;
4' Les travaiix de drainage et d'irrigation en grand ; la création de
prairies par des communes et par des associations autorisées. Pour
l'exécution de ces travaux, il avait fallu jusqu'alors le consentement
unanime des participants, condition qui élait rarement remplie
à cause du trop grand morcellement. Ou a remédié à cet inconvé-
nient, en complétant la loi française du 21 juin i865 par une loi
du II mai 1877, en ce sens que les entreprises purent être réalisées
malgré l'opposition d'une minorité. Les irrigations se sont ainsi
multipliées, surtout dans la Basse- Alsace, tandis que les drainages
ont plus d'importance en Lorraine ;
^4 ALSACE-LORRAINE
5'' La création do réservoirs de montagnes destinés à retenir les
eaux des pluies du printemps et de l'automne, qui seront utilisées
pendant la saison sèche, conformément aux intérêts de l'agriculture
et do l'industrie ;
6' L'établissement de règlements pour l'utilisation do l'eau, dans un
intérêt pulilic ;
^' L'entretien et le curage dos cours d'eau.
A peu d'exceptions près, les différentes lois françaises sont restées
en vigueur.
Los terrains destinés aux pépinières, aux vergers, aux potagers,
aux cultures industrielles sont prospères.
Le budget d'Alsace-Lorraine porte à chaque exercice un crédit
de 3,760 francs, spécialement affecté à des subventions remises par le
Gouvernement aux communes cpii font dos plantations fruitières
sur leurs terrains communaux. Le subside est fixé à la moitié de la
dépense totale.
D'ailleurs, le Gouvernement a cherché à démontrer qu'il voulait
encourager, en Alsace-Lorraine, l'arboriculture qui a tant souffert
pendant l'hiver 1879-1880. Afin de hâter le remplacement des arbres
détruits, l'Administration a fait acheter de jeunes sujets dans les
pépinières indemnes, et les a cédés à moitié prix aux propriétaires,
aux usagers, aux communes.
Chaque année, des diplômes d'honneur, accompagnés de primes en
argent ou de collections de fruits plastiques, sont décernés aux
personnes et aux Communes cjui se sont distinguées par les soins
donnés à la culture fruitière.
Le Gouvernement a également favorisé la création de pépinières
pour ses divers services dos Ponts et Chaussées et des Cliomins de
fer, et auprès dos Municipalités qui disposaient d'un emphaoemont
favorable.
Ces divers procédés ont puissamment encouragé la plantation dos
arbres fruitiers.
Enfin, le Gouvernement a publié, dans le Journal officiel d'Alsace-
Lorraine, une liste des variétés d'arbres fruitiers en Poires
et en Pommes qui sont rocommandablcs pour la grande culture
de vergers ou de routes fruitières. Cotte liste, reproduite plus loin,
a été drossée par le Conseil d'Agricidturc composé de quinze
membres, cIikj ])ar département, et a\u[ucl le Ministère soumet
toutes les questions rohitivos aux améliorations agricoles.
AT-SACE-I,OI<R ATXE
:5
II, — Ecoles d'horticulture.
Il existe pour toute l'Alsace-Lorraine iine seule École d'arbori-
culture, située à Brumath, section de Grafenbourp^, dans la Basse-
Alsace, à quelques lieues de Strasbour^i^ ; elle a été créée en 18;."),
A la tète de cette Kcole se trouve M. SchiUe, directeur, avec un
traitement de 4,5oo francs.
Le Directeur, chargé de donner l'enseiijfnenient théorique et
pratique de l'horticulture et de Tarboriculture, est secondé par un
jardinier et un aide-jardinier.
Les bâtiments de l'École sont très importants. Les terrains joints
à l'Kcole comprennent une dizaine d'hectares. Les cidtures fruitières
et vitieoles s'y trouvent largeuient représentées.
Le nombre des élèves internes ne dépasse guère le clnUrc de
quinze à vingt jeunes gens, ùgés de quinze ans au moins.
La durée des cours est de trois années.
Le prix de la pension est annuellement de 5oo francs.
Les élèves fournissent à l'Kcole tout le travail manuel. Les cours
pratiques et théoriques, consacres à l'horticulture et à la viticulture,
sont dirigés, avant tout, du coté de l'arboriculture, comprenant les
soins à donner aux arbres fruitiers, les plantations, le greffage, la
taille, l'étude des variétés, l'emploi des fruits.
L'Kcole s'est appliquée à établir une liste des meilleures variétés
de fruits, surtout en Pommes et en Poires plus spéciales à la culture
de haut-vent en vergers ou à la production du cidre.
A côté des leçons scolaires sont institués à l'Kcole les cours
gratuits ci-après :
1° Un cours d'arboriculture destiné aux cantonniers. — Ce cours
a lieu deux fois par an, pendant les mois de mars et de juillet,
et dure chaque fois un mois complet ;
2° Un cours pour des agents communaux qui seront chargés ulté-
rieurement des soins à donner aux arbres fruitiers de leur commune:
3'^ Knfin, un cours d"ar])oricidturc.avec programme plus étendu et
une durée plus longue, pour les instituteurs, les employés subal-
ternes des Ponts et Chaussées, les agriculteurs et les jardiniers.
Actuellement, rélal)lissement est devenu Kcole d'agriculture
d'hiver, sans internat. Les cours annexes d'arboriculture, ainsi ({ue
les collections arbustives et fruitières, ont été maintenus.
L'École d'agriculture de Rouffach (Haute- Alsace), comprenant
soixante-cinq élèves, en i8()'3. s'est attaché un professeur d'horticul-
-Ci alsace-lorhaixe
tare, qui démontre aux assistants la culture des arbres fruitiers et
la production des légumes. L'École est autorisée à délivrer le certi-
ficat pour le volontariat militaire d'un an.
A Saint- Avold (Lorraine), il existe une pépinière départementale,
dirigée par M. Wolfï.
La sylviculture, la viticulture, les plantes industrielles : Houblon,
Tabac, Chanvre, etc., sont du domaine de l'enseignement agricole.
•i"^"i-
III. — Sociétés d'horticulture.
Après avoir créé une Société d'agriculture par département, des
Comices agricoles par arrondissement ou cercle, l'administration se
dispose à agir de même à l'égard de l'arboriculture. Elle en conserve
la haute direction et elle exige l'usage de la langue allemande.
Les anciennes Sociétés d'horticulture ne sont plus guère nom-
breuses en Alsace-Lorraine.
En voici les débris :
Basse -Alsace.
Strasbourg. — Société d'horticulture de la Basse-Alsace.
Haute -Alsace.
CoLMAR. — Société horticole et vigneronne.
Mulhouse. — Société d'horticulture.
Avant i8;o, les Sociétés d'horticulture de Metz, de Strasbourg, de
Colraar, de Mulhouse brillaient par leurs travaux : séances, exposi-
tions, promenades d'enseignement, conférences publiques.
Tous les organes de la vie horticole étaient savamment dirigés,
et les réunions toujours fréquentées par une nombreuse population
urbaine et rurale.
L'art du jardinage, dans toutes ses branches, s'étalait avec éclùt
lors des concours régionaux agricoles.
L'initiative de ces associations aurait-elle été enrayée par l'an-
nexion? Toujours est-il que leur vitalité s'est ralentie Elles font
cependant de temps en temps des expositions de fruits, de légumes
et de fleurs qui sont encore bien réussies.
A la Société d'horticulture de Colmar, se trouve un jardinier-
professeur qui reçoit, du département, une subvention annuelle dç
AI.SACK-LOIlUAI.Ni; -r
2,5oo francs, à charge par lui de donner des cours d'arboriculture
pratique, dans le jardin de la Société et dans les dift'érentes
communes du département cpii l'ont appel à ses connaissances.
Les cours volontaires darlxjriculture sont suivis avec beaucoup
d'intérêt.
Soucieuse d'allirmer en Alsace-Lorraine son initiative et son mode
de gestion, l'Administratiou des chemins de fer allemands, trouvant
à Colmar un terrain avantageux, sest assuré le concours permanent
d'un jardinier, qui décore d'arbustes et de fleurs les abords des
gares des deux provinces. Une pépinière et des serres toutes
spéciales sont le complément de ses fonctions.
Par ses institutions philanthropiques et industrielles, Mulhouse a
vivement contribué à propager l'amour du jardinage « autour de la
maison » parmi la classe ouvrière. Saluons le nom des fondateurs
de la première heure, les Schlund)erger, les DoUfus, les Kœchlin î
La Société de la Basse-Alsace, à Strasbourg, rédige un Bulletin
des plus intéressants. Dirigée par des hommes expérimentés, parmi
lesquels nous retrouvons l'infatigable M. Wagner, cette Société
donne à ses expositions, à ses travaux, à ses publications un caractère
véritablement distingué ! Les visites et les concours sont toujours
l'occasion de s'instruire mutuellement et... de se serrer la main !
Depuis deux années, la Société de Strasbourg fait donner, au
Jardin d'essai qu'elle a créé, des cours publies et gratuits sur la
culture fruitière. Un auditoire nombreux suit les leçons et la Société
accroît sensi]>lcment son efl'ectif. Le Ministère et l'Administration
départementale encouragent cette œuvre d'intérêt public.
L'ancienne Société d'horticulture de Metz, en Lorraine, si
prospère autrefois, sommeille aujourd'hui.
Elle a, dans son district, des pépinières qui sont restées au premier
rang depuis longtemps, malgré les vicissitudes de la guerre et les
changements de gouvernement. (Voir page 86.)
IV. — Progrès de l'arboriculture.
Le goût de l'arboriculture sest beaucoup développé en Alsace-
Lorraine. L'on y trouve de nombreux amateurs, tenant à avoir de
beaux arbres, bien conduits, bien soignés et généreux en fruits.
Des expériences comparées sont faites en vue de l'emploi des
-8 ALSACE-LOURAINE
engrais cliiniiqucs dans la culture arborescente, mais, jusquà ce jour,
ces essais nont pas fourni de conclusions définitives.
Les produits des vergers sont en général consommés dans le
pays même. Il s'en exporte fort peu. Bien au contraire, de nom-
l)reux arrivages de fruits, provenant du DouIjs, de Bàle et de
diflerents points de la Suisse, se succèdent et se renouvellent.
La cause de cette importation provient des désastres occasionnés
par les grands froids de 1879-1880. La production de fruits est restée
là-l)as à peu près indemne, tandis que lAlsace-Lorraine sest trouvée
forcée de refaire presque toutes ses plantations fruitières, qui avaient
été détruites par la gelée.
Des vergers importants et de nombreux jardins fruitiers sont
entretenus, créés ou restaurés avec goût. Le marcbé aux fruits et la
consommation publicpie s'en ressentent.
Nous devons signaler encore la région fruticole qui occupe la
vallée de Metz à Tliionville, où les petits fruits rouges sont l'objet
d'entreprises cultm'ales et industrielles des plus isrofitables.
Los enclos, les prés et les vergers de Plappeville, de Lorry, de
Marange ont une réputation bien méritée. Depuis longtemps, la
Mirabelle de Metz et la Cerise de Tliionville ont leur cote à la halle.
La Haute-Alsace a de grandes plantations de Pi'uniers Quetsche
pour la confection des pruneaux, et des champs de Cerisiers dont
le fruit est destiné au Kirschwasser.
Les Pruniers de Reine-Claude et de Mirabelle y sont d'un bon
rapport : les espèces ordinaires vont à l'alambic.
Le Châtaignier boise les vallées ou couronne les plateaux.
Le Noyer a des types séculaires respectés par le cultivateur.
L'Abricotier et le Pêcher prospèrent dans les jardins et sur les
coteaux bien orientés; le fruit n'est jamais invendu ni perdu.
Le Chasselas doré, dit « Doucet », est exploité à Beblenlieim, à
(lolmar, à Hunawihr, à Ribeauvillé, à Riquewihr, à ZcUenberg.
Plusieurs fms cépages, la fleur de cuve du versant oriental ou
méridional des A^osges, sont demandés pour la consommation.
Des spéculations analogues se présentent dans la Basse-Alsace,
peuplée de vergers et de vignes.
L'eau do cerises du Val-de-A'illé égale en (jualilc- le Kirschwasser
de la Forêt Noire.
Dans quelques années, TAlsace-Lorraine suffira amplement à ses
besoins, par suite des plantations nouvelles, administratives ou
particulières.
Al.SACK-LOUUAlM. ^,,
V. — Routes fruitières.
L'Administration a lait (riiiiportantcs plantations Iruitièros le
long des routes, pour remplacer les platanes, les érables, les
ormes, les tilleuls, les peupliers, etc., d'un revenu faible ou nul.
La bancpiette des routes vicinales a été consacrée aux Pruniers
et aux (Cerisiers; les routes départementales ou d'État restent plutôt
aU'eclées aux Poiriers et aux Pommiers.
Les travaux dinslallation et d'entretien sont suivis avec jn(Hliode.
L'exploitation du fruit se passe en bonnes conditions.
Chaque année, avant la récolte des fruits, leur vente est mise en
adjudication, et le produit annuel de ces adjudications peut être
estimé à une somme de 100,000 francs; il augmente tous les ans.
Les arbres fruitiers sont plutôt en espèces à deux fins, c'est-à-dire
pour la table, le séchage ou le pressoir, et la distillation ; leur entre-
tien est rigoureusement observé en connaissance de cause.
D'ailleurs, le Gouvernement allemand a fait imprimer, en iS'-q,
une brochure intitulée : Instruction pour les Plantations à faire
sur les routes et les chemins, émanant de la Présidence supérieure
d'Alsace-Lorraine, et rédigée par Rudolf Gœthe, alors directeur de
l'Ecole d'arboriculture de Brumath-Grafenbourg.
Nous en extrayons le chapitre relatif au choix des ^ariétés
de Pommiers et de Poiriers.
ARBRES FRUITIERS.
Une des principales règles de la culture des arbres fruitiers sur
le sol des routes consiste dans la plantation des arbres de même
espèce, sur des longueurs de i à a kilomètres. Euellet, lexpérieuce a
démontré qu'il est Ijcaucoup plus facile de louer ou de vendre les
produits de plantations elfectuées dans ces conditions ; la récolte
se fait en même temps, la surveillance en est abrégée.
Les Cerisiers ne doivent être plantés qu à proximité des localités
d'une certaine importance et des stations de chemins de fer, parce
que, partout ailleurs, les frais élevés de la cueillette et les dillicultés
du transport des fruits absorbent la plus grande partie du bénélîce.
Les Pruniers sont, en général, moins propres à la plantation des
routes ; cependant, si le sol est humide et s'il s'agit d'une i)lantation
alternée avec des essences comme le Cerisier, ils couvieuueul {vi"S
bien et sont d'un produit relativement élevé.
8o ALSACi:-L01UlAlXE
Les fruits à pépins fournissent le meilleur rapport ; parmi ceux-ci,
il faut préférer le Pommier et le cultiver comme espèce dominante,
à cause Je sa fertilité; les floraisons tardives sont avantageuses.
¥a\ distribuant les espèces, on évitera de mélanger les fi'uits à
pépins avec les fruits à noyaux, la durée de l'arbre n'étant pas
la même.
Si le sol le permet, on placera alternativement des Pommiers et
des Poiriers ; la plantation devient fort belle et donne à peu près
chaque année une récolte soit de l'une, soit de lautre espèce.
Pommier. — Le Ponnnier est peu exigeant sur la qualité du
terrain ; ses racines s'étendent plutôt en largeur, de sorte qu'il
prospère même dans les terres peu profondes. LTn sous-sol humide
ne lui convient guère mieux ([uun terrain sec et une exposition
chaude. Certaines espèces réussissent à une altitude de ;;oo mètres.
Ordinairement, on objecte contre la plantation des Pommiers sur
le bord des routes, que leurs branches, s'étendant trop en largeur,
empêchent la circulation des voitures. Il existe toutefois un certain
nombre de Pommiers dun excellent produit, dont les couronnes
peuvent être arrondies ou taillées en pyramide.
Le cantonnier a, du reste, toute facilité de supprimer, par une
taille convenable, les branches gênantes, et même de pouvoir forcer
la couronne à s'élever en flèche, sans que l'arbre en souff're.
Voici les espèces qu'il conviendra de choisir pour les plantations
bordières de routes :
Bolin Apfcl. — Pomme de ménage; fruit d'hiver de moyenne
grosseur. Couronne élevée ; fleurit et végète tard.
Reinette des Carmes. — Fruit de table et de ménage, de moyenne
grosseur ; automne et hiver. Couronne élevée.
Carpentin. — Fruit petit, de table et de ménage, excellent pour
cidre, produit abondamment. Décembre à mars. Couronne élevée,
portant son brancliage en l30ule.
Reinette de Caux. — Fruit de table et de ménage; moyenne
grosseur ; tardif. Arbre d'un excellent produit, à couronne en boule,
robuste pendant la floraison ; résistant aux gelées.
Reinette de Champagne. — Fruit de table et de ménage, aplati,
mûrit très tard. Arbre très productif et tardif, à couronne en
boule; résistant au froid.
Normand ordinaire. — Petit fruit à cidre. Couronne élevée,
donnant beaucoup de fruits ; port pyramidal. Arbre dur, résistant ;
réussit dans un terrain maigre.
Fursten Apfel. — Fruit de ménage, de moyenne grosseur; hiver.
ai.sa(;i>i.()1{uai.m; u.
-Vi'bre vigoureux il procluisaul abondaniuiful : couronne vu houle
résistant au f'roiil.
Reinette llarberl. — Fruil de table et de lueiiaj^e ; iiiver. Arbre
dune croissance rapide : convient pour les situations exposées au
vent. Couronne en boule.
Court-pendu royal. — Fruit de ménage et de table, aplati et tardif:
hiver. Couronne régulière et élevée; végète et fleurit tanl.
Mat Apfel brun. — Fruit de ménage et à deux lins. Couronne en
boule ; lloraison résistante.
Reinette Oberdieek. — Fruit de table et de ménage. Couronne
élevée; arl)re iiroduclil".
Pépin de l'ari<er. — Fruit de table et même de pressoir, à peau
grisaille; hiver. Arbre productif; couronne en Ijoule.
De Prince. — Fruit de ménage et de table, oblong, de lin hiver.
Couronne élevée, fleurit tard, dur au froid. Convient pour les
situations exposées aux intempéries.
Rouge vineuse de Trêves (Rotlier ïrierscher Wein Apfel). — Fruit
à cidre. Arbre très dur et résistant, d'une grande fertilité. Couronne
dressée sur tige élevée. Le fruit résiste aux grands vents.
Poirier. — Le Poirier a des racines pivotantes qui descendent
profondément dans le sol ; il demande en conséquence un sous-sol de
bonne qualité ou du moins très perméable. Si le terrain est rocail"
leux, la cime se dessèche facilement. Le Poirier préfère spécialement
un terrain calcaire et réussit encore à une altitude de i,ooo mètres.
Les variétés qui conviennent pour les plantations routières, choisies
parmi les plus rustiques, sont les suivantes :
Beurré Liegel ; syn. Suprême Coloma. — Demande un bon terrain
et une exposition protégée contre les intempéries. Fruit de table,
de première qualité ; hiver.
Poire à cidre Normande. — Fruit d'autonnie, à cidre. Arbre dun
port élevé, très dur et résistant, robuste partout.
Grimbirne. — Fruit de ménage, automne. Arbre assez indillerent
à la qualité du terrain.
Knausbirne. — Fruit à deux lins, mûrissant en aulonme. Couronne
élevée et très développée, convient aux situations mal exposées.
Catillac. — Fruit dhiver. Poire excellente à cuire. Arbre élevé,
rol)ustc, mais demande à être cpielquc peu garanti du vent, en raison
de ses gros fruits ; peu dillicile sur la nature du sol.
Martin sec. — Très bonne Poire dhiver pour cuisson et pâtisserie,
recherchée pour les confitures, à cause de la couleur rouge de sa
chair. ^Vrbre svmpathique au sol et résistant.
6
82
ALSACE-I.OUll.VIXi;
Poire à cidre de Lempp. — Fruit à poiré très bon à cet usage.
Arbre d'une belle venue.
Poire à cidre Weiler. — Arl)re résistant, d'une croissance rapide.
Poire il cidre de Sievenich. — Excellente Poire à cidre. Arbre
se développant fortement.
Besi dEinsiedel et WoUsbirne. — Les deux variétés sont d'aussi
bonne qualité que la variété précédente, pour le pressoir.
Le Mémoire, continuant avec le Cerisier, le Prunier, le Noyer,
termine par les conseils sur la plantation et l'entretien des arbres.
Depuis la rédaction de cette notice, d'autres espèces de Poires et
de Pommes ont été acceptées sur la banquette des routes.
Le Conseil d'Agiuculturc recommande les espèces suivantes pour
planter à la campagne, en vue de la consonnnation ou du commerce
des fruits :
1 Fruits de table.
Pommiers.
Transparente de Croncels.
AVinter Gold Parmaene (syn.
Reine des Reinettes)
Reinette de Landsberg.
Gold Reinette von Blenheim.
Reinette Orange de Cox.
Reinette de Harbert.
Reinette des Carmes.
Reinette de Caux (syn. Reinette
de Cassel).
Reinette de Canada.
Poiriers.
Épargne.
Beurré d'Angleterre.
Louise-Bonne d'Avranches.
Beurré d'Amanlis.
Doyenné de Mérode.
Urbaniste.
De Grumkow.
Beurré de Liegel.
Besi de Chaumontel.
Martin sec.
Bergamote Espereu.
2^ Fruits de marché, à cidre, pour séchage; arbres de route.
Pommiers.
Rother Trier scherAVein Apf'el.
%Veisser AVinter Taffet Apf'el.
Pm'purrother Gousinot.
BaldMiu.
Rainbour d'hiver,
Griiner Fiirsten Apfel.
Rother Eiser Apfel.
Boiken,
Poiriers.
Sievenicher Motsbirne.
AVeiler'sclic Motsbirne.
De Normandie (à cidre).
Grosse Rommelterbirne.
AVildling von Einsiedel.
Catillac (synonyme : Grosser
Katzenkopf).
Curé (syu. Pastorenbirne).
AI.SACK-I.OIUJAINK f>'i
Celle année, iUidoU' (loclhe ajoute à la noniendaliire des esijèecs
fruitières, destinées aux elianips, aux routes, aux canaux, ((uelqucs
Pommiers et ([uelqucs Poiriers propices à cet usage.
1" Les Poniniiei's :
Baluilen Api'el. Heinetle tlu Luxeinl)ouri;-.
(laesdonker Keinetle. Reinette dorée.
Kleiner Langstiel. Reinette Oherdieck.
Konii-lielier Rollier Kur/stïel. Reinette dT)siial)ruek.
Langer Griiner (Inltlerling. Winler Spripeling.
2" Les Poiriers :
Aarer Pfundbirnc. Kuhfuss.
Relzers Rirne. Veldenzerbirne.
Arbres vigoureux, robustes et productifs en toute situation.
VI. — Légumes.
L'art ihi maraîcbcr et chi prinieurisle a l'ait de sensibles progrès
chez le jardinier de profession, libre ou à gages.
La culture des légumes est très développée dans la banlieue de
Strasbourg, de Colmar, de Metz et des villes de garnison.
A Colmar, surtout, se trouve une population maraîelière labo-
rieuse qui alimente les marchés de toutes les villes de la Haute-
Alsace, Thann, Guebwiller, Mulhouse, le pays de Rade, par Fribourg,
hi Suisse, par Râle, de ses produits toujours très soignés et très
estimés des consommateurs.
Aux environs de Metz, de Mulhouse, de Cohnar et de Strasbourg,
on traverse des champs consacrés à la cullui'e extensive de l'Asperge
améliorée, dite d'Argenteuil. La variété d'Ulm est restée couliuée
dans les jardins particuliers.
Partout, on produit en abondance les Choux, les Xavets, lea
Rutabagas, les Haricots, les Pois, les Carottes, les Panais, les Arti-
chauts, les Salades, le Cresson, les Courges, le gr»js Radis.
Dans tous les districts, la Pomme de terre domine ; c'est une
vieille connaissance de la terre d'Alsace et de Lorraine.
La Basse-Alsace consacre de grandes surfaces à lacidture potagère.
La Pomme de terre y rend en moyenne i8o hectolitres à riicctarc,
les Pois et les Haricots, de 20 à 22 hectolitres, tandis que les Xavets
84 ALSACK-hOUUAINE
produisent uo.ooo kilog., les Belleravos '3o,ooo. les Topiiuunboiirs
i5.ooo, les Choux pommés 3o,ooo kilog. ù Iheetare.
On sait que le Chou quintal, dit Chou de Stras])Ourg, est la base de
la ehoucroute préiîarée à l'usine ou dans les ménages, et qu'il eons-
titue en Alsace un bon rendement au cultivateur et au fal)i*icant.
LOgnon de INIulliouse maintient sa bonne réputation.
La culture raisonnée a accaparé le Houblon, le Tabac, la Chicorée
à cal'c, l'Osier, le Chanvre, sur des sols de nature diUcrenlc.
Les primeurs sont du ressort du château ou du riche marais.
L'Alsace et la Lorraine ne manciucnt pas de riches demeures
décorées et soignées par des propriétaires amateurs, aidés par
d'iialjiles jardiniers. Les Ibrcerics y sont liautement considérées.
A Slrasboura^, à la Roliertsau, à Mulhouse, et dans les environs de
Metz, la production des primeurs s'est développée en s'inspirant du
travail des mailres parisiens.
VII. — Fleurs.
La culture des Heurs se ressent des progrès accomplis dans les
départements français voisins, particulièrement à Nancy.
Le goût de l'horticulture de luxe a pris un nouvel essor. Serait-ce
l'cflet du calme revenu dans les espints, suivant les uns, ou le besoin
d'une distraction salutaire, selon d'autres?
Les fleuristes marchands possèdent de modestes cultures, qui appro-
visionnent les marchés et les maisons bourgeoises ; mais celles-ci ont
un jardinier à leur service, pourvoyant lui-même aux besoins du
jardin, sauf en ce qui concerne les variétés nouvelles.
Les bonnes espèces florales, pour le décor des corbeilles et pour la
mosaïculturc à feuillage ou à fleurs, sont produites par les horticul-
teurs de profession.
Après la Pensée, la Scabicusc, llinniorlelle, le Myosotis, au
langage sentimental, apparaissent: Pélargonium, Fuchsia, Verveine,
Lantana, Bégonia, l'entstémon. Pétunia, Lobélia, qui épanouissent
leurs brillantes ou fraîclies corolles auprès des espèces à plus grand
développement : les Cannas, les Nicotianas, les Musas, les Solanums,
les Coléus, les Périllas, au feuillage ample ou diversement teinté.
Le Dahlia, le Zinnia, la Reine-Marguerite, la (;ii'oflée,la Capucine,
l'Œillet, le Muflier, l'Ipomée, la Primevère, le l'hlox, et toute la
série de j'I^iûe terre sont jiopulaires dans chaque province.
ALSACE- I.OHR A INR 85
Los plantes raros, qui rét-lainent la « maison Je verre ». restent
l'apanage des fortunés de la terre et des amateurs de hautes
nouveautés ou de dillicultés à vainci'e.
La culture de la Rose est toujours en lionueur de l autre eùlé des
Vosges. Les admirables variétés : La France, Turenne, Déranger,
Adolphe Thiers, Victor Hugo, Ktentlard de Marengo, Jeanne d'Are,
Patrie, Souvenir d'un Auii, Souvenir de la Malmaison, Le Président,
Triomphe de l'Exposition, Deuil du colonel Denfert, Euiotion,
L'Espérance y sont choyées avec amour et respect.
Les graines de Heurs et de légumes arrivent de Metz, d'Erfurt, de
Quedlinhourg, de Paris ou d'Angers, et sont semées par les
jardiniers et les propriétaires.
VIII. — Jardins botaniques. Parcs publics ou privés.
Le Jardin botauiijue de Strasbourg a conservé ses collections et
les augmente avec goût et intelligence.
Le Parc de la llobertsau, désigné sous le nom d'Orangerie, et
digne de porter ces deux noms, attire la population sédentaire et les
étrangers sous ses ombrages séculaires.
Les villes principales, s'inspirant depuis longtemps de l'initiative
artistique de Paris ([ui entraine tontes les grandes villes à sa suite,
ont des boulevards, des squares, des lieux de promenade fréquentés
par le public et fort bien entretenus. L'Etat a engagé les municipalités
à end)ellir les places pul)liques par des jai'dins.
La population bourgeoise jouit à Taise des charmantes villas et
des parcs sonq)tueux, où le talent du fleuriste décorateur le dispute
aux richesses naturelles de la dendrologie ornementale.
Les conseils de MM. Charles Ko'nig et Georges Purckel.de Colmar,
facilitent dorénavant la tâche de l'artiste qui veut faire appcd aux
richesses de la Flore alsacienne, tlont ils ont signalé l'ulilisiition dans
les parcs et les jardins.
Les établissements horticoles ont toujours été l'objet de visites
instructives et agréables. Faut-il rappeler les pépinières des frères
Simon -Louis, à Plantières-les-Metz, et les pépinières des frères
Baumann, de Bolhviller, les plus anciennes de la Lorraine et de
l'Alsace? Les unes et les autres ont rendu célèbres plusieurs
générations.
80
AT.SACE-LORRAIXE
L'établissement Simon-Louis a obtenu, par le semis ou la sélection,
de remarcfuables variétés arbustives. Voici les principales :
1° Arbres et Arbustes d'orxemext.
Aeci' pseudo-plalaims liitoo vires-
cens, 1887.
— platanoidcs oolumnaris, 1878.
iEsculus Hiiipoeastanuni pyramicla-
lis, 1882.
— foliis marginatis, 1869.
— digitata major, 1871.
Aucuba jai^onica gigantea, 1873.
— — iiana roliindifolia.
Berberis buxilolia minima, 1874.
— — pygnuea, 1874.
Bclula alba pendilla nana, 1875.
Caiirifolium occidentale Plantieren-
sis, 1871.
Carpinus Betulus i)yramidalis (1874).
Ceanothus le Géant, 1874.
— Lucie Simon, 1867.
— Marie Simon, 1867.
— rose carmin, 1874.
— albidus, 1859.
— corymbosus, 1859.
— Léon Simon, 1872.
— multillore, 1873.
— bleu céleste, 1873.
— bijou, 1875.
— flore all)o pleno, 1884.
— Gloire de Plantières, 1892.
Chaenomeles japonica Simoni, i883.
Cladrastis tinctoria variegala.
Clematis fulgens, i865.
— perfecla, 1867.
— splendida, i863.
— Alice, 1875.
— Clara, 1868.
— Lucie, 1871.
Clematis Cécile, 1870.
— Marie, i865.
— nigricans, 1871.
Fagus sylvatica Bornyensis, 1884.
— — Pagnyensis, 1869.
— — Remillyensis, 1868.
Fontanesia nana, 1892.
— linearis, 1892.
Fraxinuscxeclsior foliis aurcis, 1878.
— — spectabilis, 1862.
— lenliscilblia nana, 1868.
Lembotropis nigricans rcflexa, 1854.
— scssilifolialeucantha;i804.
Padus racemosa rotundifolia, 1871.
Populus Eugenei, i834.
— l'astigiata Plantierensis,
mascula. Id. femina. 1874.
Prunus Plantierensis 11. pleno, 1884.
— œcouomica foliis margina-
tis, 1869.
Sambucus Plantierensis, 1874.
— nigra foliis tricoloribus,
1869.
— racemosa plumosa, var :
dentata; elegans; lacinia-
ta ; ornata ; pteridifolia ;
lenuifolia, 1892.
Sparlocytisus albus durus, 1871.
Spirtea Fortunci macrophylla, 1866.
Syringa Piothomagensis Mettensis,
1871.
— vulgaris Béranger, 1866.
Tilia argentca orbicularis, 1890.
Ulmus campcstris Berardi, 1866.
— — rubra.
2" GOMFÈRES.
Abies balsamea nana, 1862. Pinus syh'cslris umbraculi fera, i885.
— pectinata stricta. — Strobus pyramidalis.
Biota nana «tricta, 1874. — austriaca variegata, i883.
Larix Europ:ea fasligiata, 18^9. Thuia occidcnlalis dcnudata.
Picea excelsa denudala. ïsuga Douglasi glauca.
3' Ahbues ET Arbustes fruitiers.
Poirier Marie Guissc, 1862. — Pécher Baron Dufour, 1872, —
Framljoisiers bifères, à fruit jaune ou à fruit rouge, 18^9 à 1866.
Cerisier lîeaufrette. — l^runier Grosse Maranj^e. — Vigne Enfant
trouvé, etc.
y^
AMÉRIQUE CENTRALE
•!-^"!-
Les Ktals de rAniérique centrale ou équinoxialc sont riches par
leur Floi'c arbustive ; ils se livrent à l'exploitation industrielle et
commerciale des végétaux qui forment la base des forêts naturelles
et le fond des plantations ou des cultures dues à la main di;
l'homme .
L'analogie qui existe dans les productions du sol de ces divers
États nous engage à limiter notre étude au Guatemala et au
Nicaragua. Nous y joignons le territoire Dominicain, des grandes
Antilles.
Les Républi(iues de Gosta-Rica, de Honduras, du Salvador sont à
peu près dans les mêmes conditions géographiques et culturales.
Plus loin, le chapitre des Colonies françaises nous fournira encore
quelques exemples de l'horticulture de cette région.
REPUBLIQUE DOMINICAINE
45,200 kilomùlrcs carres. — 004,000 liabilanls.
L'agriculture, pendant les dernières années, a pris ici un grand
développement; elle est devenue la brunclie. la plus importante de
la richesse du pays Dominicain.
Il y a, dans la Républi<pie, une belle et fertile surface de plus
de 2,^00 lieues carrées en vallées ou en plaines, de longueurs et de
largem's dillerentes. Ses montagnes de la chaîne Gibao. autrefois
88 AMÉRIQUE CENTRALE
aurifères, sont assez élevées pour y attirer des ondées qui suivent
une périodicité remarquable, et ses forets éj^aisses semblent en
conserver plus longtemi^s les salutaires effets sur le sol. Les pluies
fournissent les eaux, elles entretiennent cette verdure peri^étuelle,
cette fraîcheur si douce dans un climat aussi chaud, et accentuent
le brillant éclat du règne végétal. De nombreux cours d'eau contri-
buent à cette situation avantageuse à la culture et à ses résultats.
Les produits agricoles qui constituent, en partie, l'exportation et
la fortune de Tile, sont le Tabac, le Café, le (^t>ton, le sucre de
Canne,
Le Tabac. — Naturel du pays, le Tabac est cultivé partout ; la
largeur de sa feuille est remarqual)le et ses qualités sont compa-
rables à celles du Tabac de lile de Cuba, car il est aussi estimé que
celui-ci dans les fabriques d'Espagne, j^our l'élaboration de ses
cigares.
Le Tabac dominicain, en « andouilles », est recherché en France
parce que, mêlé à d'autres, il leur communique de la qualité par la
vigueur de son arôme. Son prix de vente a sensiblement monté
à Brème, à Liverpool, à Amsterdam, à Anvers, à Xew-York.
Dans toutes les régions et tous les districts, des manufactures sont
établies pour la fabrication des cigares et des cigarettes, sous la
direction de Cubains expérimentés
Le commerce avec l'extérieur augmente tous les jours. D'après la
Gazette officielle du j^ays, l'exportation du Tabac dominicain a
donné, pour les sept années, de 1881 à 188;, un total de ;83, 238 quin-
taux.
Le mouvement ascensionnel continue.
Le C\fé. — Le Caféier réussit dans toutes les parties de l'île et
produit beaucoup, principalement sur les hauteurs d'Azua, qui
dominent la baie d'Ocoa.
Le Café est aujourd'hui cultivé avec soin ; le grain est traité par
les meilleurs procédés, et cette culture s'est développée si rapidement,
(pic le Café de Saint-Domingue est bien classé sur les divers marchés
étrangers : il est coté au même prix que celui de la Martinique.
La République dominicaine a exporté, dans les années de 1881 à
1887, la quantité de 22,896 quintaux de Café,
Le Cacao. — Le Cacaoyer est indigène et se trouve dans beaucoup
d'endroits, spontané ou cultivé.
On récolte le Cacao toute l'année ; le rendement de 100 kilog.
d'amandes fraîches fournira 5o kilog, de Cacao sec,
AMÉRIQUE CENTRALE 89
La veille ù rexU'-ricur, pemlanl la période de 18S1 à 188;. a élo
de 43,4^7 ([idiilaux.
Aujonrdlud, la eullure du Cacaoyer se fait surloul à Sainaua ; on y
compte près d'un million de plants.
Un agent de la Compagnie Générale française des Sucreries et de;
la Tjigne Iransallanlicpu' des Paquebots français, a créé récemment,
ù San-Ca'islobal, une plantation de 80,000 Cacaoyers.
Le Cotox. — La valeur ilu coton a séduit le cultivateur.
Le Cotonnier croit naturellement à Saint-Domingue, et son produit
est reconnu d'excellente qualité, lors même qnil est venu sans soins.
Aujourd'hui, les environs de la capitale ont des plantations consi'
dérahles de celte plante textile.
La Canne a sucre. — La culture et Texploitation de la Canne à
sucre augmentent tous les jours à Saint-Domingue, s'étendent dajis
les districts maritimes et gagnent les ilôts voisins.
Les principales plantations de Canne à sucre sont à INlacoris,
Puerto-Plala, Sanlo-Domingo, Azua et Samana. Plus de cent usines
existent, et il s'en élève cliacpie année de nouvelles.
La région centrale de Tile possède également de grandes planta-
tions et des sucreries à vapeur qui en accaparent le produit, comme
cela se pratique aux Antilles françaises.
Le sucre de Saint-Domingue, à l'Exposition de Philadelphie, a
obtenu la priorité sur les sucres de Parchipcl. ce qui donne une
idée exacte des résultats acquis pendant ces dernières années.
Le Miel des abeilles est une des richesses de Saint-Domingue. Les
Cires et les Miels sont devenus un sujet d'exportation très sérieux
et qui figure, avec quelque importance, dans le tableau des produc-
tions agricoles de la Uépublique.
Les forets produisent l'Acajou, le Gayac, l'Espénille, le Grenadille,
le l)ois de Cauqièche, si précieux dans l'induslrie.
Enfin, les planteurs et les négociants exploitent les extraits de
plantes médicinales, la llamie, le Ricin, les feuilles de Mauve. le
Sassafras, les graines de Sésame, l'huile de Coco, la racine de
Canelle, le Gingend^re, les fruits et le vin d'Acajou, l'amidon
de Patate, le Ri/, le Mais, le Sagou : diverses semences, des
écorces, etc.
Le succès croissant du Rananier dans l'Anu-riciue cenlrale. en
Colombie et aux Antilles, a tenté le planteur dominicain.
Ces exploitations sont déjà de l'horticulture industrielle.
90 AMERIQUE CENTRALE
GUATEMALA
Io5.6i2 kilomèlrcs carrés. -— 1,390,000 habitants.
Le climat de la République de Guatemala, eu géuéral très sain,
varie suivaut l'altitude et la ])roximité de la mer; sur les côtes, il se
rapproche du climat des Antilles. La capitale, Guatemala, ville de
plus de 70,000 habitants, est située dans une vallée à 1,700 mètx'es
au-dessus de l'Océau, et jouit d'un ciel calme et délicieux.
La température moyenne du pays varie de -}- S" à -|- 20° ; grâce à
ses dilTérentes situations, on trouve au Guatemala les productions
végétales de presque toutes les zones culturales.
La fertilité est extrême dans les plaines élevées ; on y récolte du
Maïs, du Blé, de l'Orge, un Riz excellent, puis des Légumes, des
Fruits, des Pommes de terre, comme en Europe, des Patates, du
Manioc, de l'Indigo, des Cannes à sucre, du Coton, de la Vanille,
du Tabac, du Poivre, etc.
Le commerce du Guatemala a pris une grande extension depuis
quelf[ues années, jusque dans ses vingt-deux départements.
L'exportation comprend les bois d'ébénisterie et de teinture, la
Cochenille, les Plantes médicinales, l'Indigo, la Vanille, le Sucre,
la Banane et surtout le Café et le Cacao.
La culture et le commerce du Café se sont notamment beaucoup
développés.
En 1808, l'exportation du Café ne s'élevait qu'à dix mille francs ;
quinze ans plus tard, elle atteignait douze millions de francs.
La récolte du Café, en 1889, dépassait de beaucoup (îoo,ooo quin-
taux, ce qui représente une valeur en Europe de plus de 72 millions
de francs.
En 1891, le Guatemala expoi-te pour 54 millions de francs de
Café et en consomme pour 7 millions.
Les Cacaoyères sont plantées avec ordre. A titre de renseignement,
nous dirons que l'hectare de Cacaoyers, y compris les chemins de
service et les canaux d'irrigation, contient de i,5oo à 1,800 sujets.
A huit ans. l'arbre est adulte et peut produire,'^" dans la même
année, déjà 800 grammes de cacao sec, en deux récoltes.
AMlîniQUP CENTRALE 91
De vastes forets fournissent le caouteliouc, Siphonia elastica,
qui est aujourd'hui une source de richesses incalculables.
En plaine, des champs de (lannes à sucre ondulent mollement.
Ça et là. les plantes textiles : le Mafçuey ou Ag-ave americana, le
Junco ou Carlndorica palmata, le Bammier on Musa, la Pila ou
7''oH/*c/'o;-rt, la Ramie ou Urtlca utilis; toutes ces plantes peuvent
assurer de sérieux bcnéfices et donner la vie à plusieurs industries.
Le réi^ime de Bananes revient à o fr. ^o; le planteur le vend ofr.Go
sur place, et au eomptant, à des Compa^^uies fruitières américaines
qui se chargent des risques du transport
Les produits véji^étaux : Cire, Suif, Ambre, Térébenthine, Salse-
pareille, Vanille, eidln les Résines, les Gommes, les Baumes se
trouvent partout. Les végétaux qui les produisent sont élevés et
exploités [)ar des particuliers ou des soeiétés en connnandite.
Le Miroxilon, le llizophora, le Mirospermuni, lllymenéa. K'
Quinquina, le Tamarin, l'Eugénia sont là dans leur sphère.
Les fameuses plantes ti'opicales « Fève du Tonka », Dipterix
odorata, aux graines parfumées, et la « Dividivi », Cœsalpinia
coriaria, aux écorees tannifères, comptent dans le transit.
Les épis de lUé se pressent dans les vastes vallées, et les fruits de
régions bien dissendjlables se vendent sur un même marché, les
inégalités dorigine étant atténuées par les altitudes ou par le
voisinage de la mer. Ici, la belle saison dure de novembre à nuii.
Les Vignes font lobjet d'études suivies ; des vignobles importants
de plants français alimentent les marehés et le pressoir.
Les fruits dominants sont la Mangue ou Mangifera. le Lit-chi
ou Nepheliiim,\\K.\o(ii\\ ou Persea,\A Banane ou Musa, l'Abricot des
Antilles ou Mainmea, le Mangoustan ou Garcinia, la Raquette ou
Opuntia, les Dattes ou Phœnix, la Sapotille ou Ac/tras Sapola.
Les légumes les plus vulgaires sont la Pomme de terre, la Patate,
la Tomate, l'Apios, l'Aubergine, les Courges, les Melons d'eau, les
Pastèques. Les tentatives d'acclimatation des espèces alimentaires
d'Europe ont déjà produit de bons résultats.
Parmi les arbres d'origine guatemaléenue, notre midi hérite du
Pimis tenuifûlia, vn\i\-ioric vers 1840; il habite, au Guatemala, les
montagnes escarpées, nommées Canales, sur le sommet de la chaîne
Coacas, dans la Aéra-Paz, à une altitude d'environ i,Goo mètres.
Nos serres doivent au Guatemala une curieuse Aroidée,
YAnthuriuni Scherzerianum, trouvée par Scherzer et retrouvée
ensuite par Wendland, à Costa-Rica. Des explorateurs anglais
ont rapporté du (iuatomala de jolies Orchidées.
92 AMERIQUE CENTRALE
NICARAGUA
1 33.800 kilomùtrcs carrés. — 3oo,ooo hal)itanls.
— :-^-:—-
Le Nicaragua est favorisé par un climat exceptionnel. Ses Imit
départements lîénéficient de la brise des deux Océans.
Les Fruits et les Légumes sont ceux du Guatemala.
Les Céréales, le Maïs, le Coton et llndigo sont de bon rapport,
ainsi cpie le Caoutclione, les bois d'Acajon, de Cédrèle, de Gayac.
Le Caféier est l'objet de cultures importantes ; son fruit ronge corail
devient la base diine exportation cpii fait vivre de nombreuses
familles indigènes ou coloniales.
La paille destinée aux cliapeaux de Panama, provenant du Carlii-
doiùca pahnata, est vendue, chaque année, à des intermédiaires.
Un textile qui prend de l'extension, la Pita ou F owcj'oj' a, Anmvyl-
lidée comme l'Agave, donne une fibre résistante qui trouve son
emploi dans les fdatures, les corderies et les fabriques de vêtements.
L'Agave fournit une boisson abondante par sa sève.
Le Cocotier porte un aliment recherché sur place ou exporté.
Le Pabnier Dattier donne des nattes d'emballage et des dattes
comestibles que l'on embarque à Grey-Town ou ù San-.Tuan.
En 1890, la République du Nicaragua a vendu pour 1,200,000 francs
de bananes aux Etats-Unis. Le Costa-Rica en fournit autant; le
Honduras atteint le doidile: le Salvador est plus faible.
Le Cacaoyer jouit d'une haute réputation pour la qualité de ses
« fèves de cacao ». la matière première du Chocolat.
La maison Menier, de France, a créé à Tortugas. en iS65, la
plantation de San-Emilio, à 20 kilomètres de l'Océan Pacifique, au
centre même de l'isthme américain. Sa cacaoyère de Yalle-Menier,
entre Xanda'ime et Rivas, d'une étendue qui dépasse i,5oo hectares,
rapi)ortant 2,000,000 kilog. d'Amandes, a décuplé la valeur de
rilacicnda primitive: elle a suscité des iiuitateui'S dont l'influence
immédiate a été une iuiuiigration de pbis de 3o,ooo personnes.
C^ette phnntation est un des phis beaux exemples de l'horticulture
industrielle de l'Américpie centrale.
ANGLETERRE
— — :•^•^—
Ji'î-*).")! UiloiurliTS fanrs. — 'ij.-^ojioo liahilaiils.
— :-^-:—
L'horlicullurc du lloyauiiie-Uiii se développe librciiRul. sans
aucun patronage olliciel. Son mccauisnie didère du nôtre; elle
n'en produit pas inoins des œuvres remarquables. De distingués
praticiens, de fortunés amateurs lui consacrent leur intelligence ou
leurs guiuées, et la presse lui ouvre ses portes toutes grandes.
I. — Écoles d'horticulture.
A rexccption des Jardins de Chiswick placés sous le patronage de
la Société royale d'horticulture de Londres, il n'existerait pas do
Collège horticole en Angleterre, si lÉcole de Swanley n'était créée
depuis cinq ans et bien organisée à ce point de vue.
Un cours particidier pour les jeunes filles y est même autorisé.
L'enseignement du jardinage nest ccpendanl pas lettre morte chez
nos voisins, car les Écoles d'agriculture et les Chaires d'agronomie
ont toujours accordé quelque attention à la production des fruits et
des légumes. Les Fermes-écoles continuent à former des régisseurs
et des chefs de culture qui se sont vite familiarisés avec le jardin.
La Chambre des Communes a voté récemment une loi introduisant
l'enseignement liorticole dans les établissements d'instruilion élé-
mentaire pour les enfants et les adultes.
L'École forestière « School of Forestry», à Cooper's HilK Staines.
est spécialement destinée aux employés supérieiu's du « Forest
Départ inent )> des Indes Orientales.
l»f
an<;i.i:teimu-:
Le laineux laboratoire tle Rolhanisted et ses eliainps dexpérieiiees
ont éelairé les (juestioiis de lanalyse du sol, de rassiniilation des
véi^étaux. des engrais et des réeoltes.
Antflais. éeossais, irlandais disent, là-bas, (|ue la meilleure
éeole lie jardinage, eest laeeès au travail dans un établissement
d'horticulture sérieux.
Or. il nen manque pas dans la Cirande-lirelagne: par exemple,
rétablissement Veitch et lils à (Ihelsea, Londi'cs. ({ui est une sorte de
l»]ialanstère, où les ouvriers et les employés tro\ivent l'instruction
gratuite et la nourriture à bon marché. Les jeunes Iranc^-ais, les
belges, les hollandais y sont volontiez-s acceptés.
Ainsi (pie nous le verrons plus loin, le Jardin royal de Kcw est
un véritable Institut théorique et prati([ue. Le personnel et les élèves
ont d'abord les travaux manuels de la journée; le soir, ils profitent
des lerons de sciences naturelles.
II. — Sociétés d'horticulture.
La Royal Horticultural Society de Londres, fondée en 1804, est
la plus ancienne de l'Europe. Le voyageur ami des botanistes, Sir
Joseph Banks, fut ini de ses fondateurs avec Thomas AndrcAV Knight,
qui occupa le fauteuil de la présidence pendant vingt-sept années.
Son clfectif dépasse le chiflre de trois mille nRMnbrcs.
Les publications et les expositions de la Société sont hautement
réputées, et ses titres honorifiques ne sont délivrés qu'à bon escient.
Fille a patronné des explorations qui ont été des plus avantageuses
à l'horticulture d'ornement.
Grâce à la munificence du Duc de Devonshire, ses jardins d'études
et d'expériences ont été installés à Ghiswick, dès 1822, et confiés
depuis trente années au praticien émérite Archibald F. Barron.
Les récoltes et les multiplications de végétaux sont répai'ties entre
les sociétaires.
J^a Société royale d'horticulture fait ses expositions de quinzaine
dans son voisinage, au « Drill Hall », tandis que ses grands concours
se tiennent au « Temjde (iardens », ou dans une grande ville.
I.i Royal Hotanic Society de Londres, a choisi Regcnt's Park
jiour le liiéàtrc de ses exhiiiitions, de ses galeries, de son jardin.
A part un nombre respectable de groupes et de comités ([ui orga-
nisent de petites réunions ou dc3 concours horticoles, et qui traitent
de leurs affaires commerciales, la Cirrande-Bretagne compte près de
A.Nor.ETKllRi:
9^
lieux cents Sociétés l'ocoiiiuics et iicceplées. ayant leur piMpi-e
organisation avec séances, meetings, expositions; ])arnii elles, une
soixantaine seulement sont en con'es])on(lance directe avec la Société
royale iriiorticulture, et lui sont alliliées. lOlles édiangent leurs
annonces, se partageant des graines, des boutures, les billets de
laveur aux expositions ou congrès, et reçoivent de la Société mère
des médailles à décerner en prix et ses diverses publications.
Un certain nombre dassociations se bornent chaque année à
un concours spécial : les Roses, les (Eillets. les (Ihrysantlièmes,
les Auricules, les Pélargoniums, les Lis. les Dahlias, les (Cinéraires,
les Jacinthes, les Tulipes, les Légumes et les Pi'i meurs, même les
Fraises et les Groseilles à maquereau.
D'autres encouragent les produits des jardins de la classe ouvrière
et leur bonne tenue; les approvisionnements du marché aux fleurs;
la conl'ection des bouquets, des corbeilles de salon ou de table;
le petit jardin du prolétaire; rornementation fleurie des balcons,
des l'enètres et des mansardes dans les quartiers populeux ; le décor
des magasins, des cimetières, etc.
L'ouverture des expositions est de courte durée. Time is money.
l3eaucoup de récompenses sont en numéraire.
La Scottisch arboricultural Society a puissamment contribué à
l'entretien des forêts occupant 4 o/o du territoire écossais.
La Société royale d'agriculture d'Ecosse encourage les «occu-
pants» d'habilatit)ns rurales, soigneux dans l'entretien de leur jardin.
L'Ile de Jersey possède une Société royale d'agriculture et
d'horticulture (pii organise jusqu'à six expositions spéciales par an.
Les Sociétés de secours mutuels et de bienfaisance entre jardiniers
commencent à se développer dans les Iles-Britanniques.
La Gardeners' Royal Benevolent Institution est une Société
charitable fonctionnant à Londres depuis 18.^0; son action s'étend
jusqu'en Ecosse et en Irlande; partout elle vient au secours des
travailleurs honnêtes et âgés. En 1898, elle comptait cent soixante
pensionnaires des deux sexes ; les hommes reçoivent 5oo francs par
an, les femmes 400 francs. Au bancfiiet du 10 juin 1890, célébrant le
5i^ anniversaire de sa fondation, le président Harris James "N'^eitch
recueillit une somme qui dépassait ^5,ooo fi*anc3.
Une autre institution non moins philanthroi)ique, fondée en 1887,
Gardeners' Royal Orphan Fund, commémoration du jubilé de la
reine Victoria, rend de grands services. Actuellement, 56o orphelins
reçoivent, jusqu'à leur quatorzième année, un sccoiu's hebdomadaire
de cinq shellings (G fr. ao). Le Comité a capitalisé et placé à intérêts
une somme de 170,000 francs.
oG ANXiLETKlUll-:
La United Horticultural Benefit and Provident Society, établie
eu 18G6, est nue association qui assure une retraite aux jardiniers
àiçés. Elle possède eu ce moment en caisse plus de 200,000 francs.
Xos jeunes compatriotes ont coustitué un centre de relations
personnelles et dinstruction réciproque avec le titre de Société
française d'horticulture. Le président actuel et doyen est M.Georges
Sclmeidcr. chel" du « Royal exotic nursery »; Alsacien français,
horticulteur délite, il a toujours été sympathique à nos nationaux.
Les Belges et les Hollandais, groupés jadis eu un foyer coumiun,
se sont ralliés aujourd'hui à la Société française.
Les Anglais ont dailleurs un « Horticultural Club » confortable,
où ils viennent causer de leurs affaires et où se font cliaque mois
des lectm'cs sur la pomologie et sur dautrcs sujets d'horticulture.
Voici le tableau des Sociétés horticoles auglaises; d'abord les
Sociétés d'horticulture générale ou spéciale, puis les Sociétés qui se
consacrent exclusivement au genre Chrysanthème.
A. - SOCIÉTÉS D'HORTICULTURE GÉNÉRALE OU SPÉCIALE.
Angleterre.
Acton Horticultural. — Middlesex.
Alnwick Horticultural and Botanical. — Northundjerland.
Alvaston and Boultou Floral and Horticultural. — Derbyshire.
Ascot, Sunninghill, Sunningdale and District Horticult. — Berkshire.
Astwood Bank Horticultural. — Buckinghamshire.
Atherstone Horticultural. — Leicestershire.
Aylesbury Floral and Horticultural. — Buckinghamshire.
Banbury Chrysanthemum, Flower and Fruit. — Oxfordshire.
Barnsley Agricultural and Horticultural. — Yorkshire.
Barustaple Chrysantliemum and Fruit. — Devonshire.
Basingstokc Horticultural. — Hampshire.
Bath and AVest of England, Agriculture, Arts, Manufactures
and Commerce. — Somersetshire.
liath Floral Fête and Band Committee. — Somersetshire.
Bcckenham Horticidtural. — Kent.
Beddington, Carshaltoii and AVellington Horticultural. — Surrey.
liedford aud lîedfordshire Horticultural. — Bedfonlshire.
liecston Horticultural. — Notlinghamshirc.
Bicestcr Agricultural and Horticidtural Association. — Oxfordshire.
Birkenhcad and W'ii'ral Hoilicultural. — Clieshirc.
liirmingham and Midland Counties Chrysanthemum, Fruit and
Floricultural. — Warwickshire.
Bitniingluim lîolani'-al and Horticultural. •— ^^'ar^vic]<slurc,
AXGI.KTEIUIK qi-
Bishop AuckliuiJ Floral aiul llorticultural. — Diirliam.
Bishop's Wallhani llorticiillural. — llainpsliiiv.
lîoltoii Horticulliiral ami (llirvsantheiuuin. — Lancasliirc.
liradlord l*axtoii Society. — Yorksliiro.
Boston Hoi'se, Dog, Poultry, Pigeon, and Horticull. — Liucolnshiro.
Bradford Gardoners' Mutual Iniprovcmenl. — ^'orkshirr.
Brcutwood llorticultural. — Essex.
Brighton and Susscx Horticultural. — Susscx.
Brixtou, Strcathani, and Clapliam llorticultural. — Surrey.
Brockhain Amateur Rose (Alliliated to National Rose). — Surrey.
Brondiam and Chittoe Horticultural. — Wiltsliire.
Broughton-in-Furness Horticultnral. — Lancasliire.
Buckingham llorticultural and Floral. — Ruckinghanishire.
Bury and AVest Sullolk Horticultural. — Sullblk.
Calne Horticultural. — Wiltsliire.
Cambridgeshire Horticultural. — Cambridge.
Cannington Horticultural. — Somersetshire.
Ganterbury and Kent Rose. — Kent.
Canterbury Gardeners' Mutual Improvcment. — Kent.
Carlton-iu-Lindrick Rose and Gardening. — Nottinghamshire.
Carnation and Picotée (Œillets) Union Oxtbrd. — Oxl'ordshirc.
Carnation and Picotée Society (Southern section). — London.
Caterham Horticultural and Cottage Gardeners'. — Surrey.
Chatliam Amateur Gardeners' Association. — Kent.
Cheadle Floral and Horticultural. — StafTordsliire.
Chelmsford and Essex Horticultural. — Essex.
Chertsey and District Horticultural. — Surrey.
Cliichester and West Susscx Horticultural Floricultural. — Sussex.
Chiswick Gardeners' Association. — London.
ChisAvick Horticultural. — London.
Clmstleton Fruit and Flower Show. — Cheshire.
Glay Cross Horticultural. — Derbyshire.
Constantine Horticultural. — Cornwall.
Colchester and East Essex Horticultural. — Essex.
Corbridge Floral and Horticultural. — Xorthumberland.
Crediton Cottage Garden and Horticultural. — Devonshire.
Crewe Horticultural. — Cheshire.
Croydon Horticultural. — Surrey.
Darlaston Floral and Horticultural. — StafTordsliire.
Darlington and Xorthend Horticultural. — Dui'ham.
Darlington Gardeners' Listitute, Skinnergate. — Durham.
Derbyshire Agricultiu'al and Horticultui-al. — Derbyshire.
q8 ANGLETERRE
Devon andExeter Botauical, Horticult. and Natur.Hist. — Devonshire.
Dcvon and Exctcr Gardcners' Mutual Association. — Devonshire.
Diss Horticultural. — Norlbllc.
Ditton Horticultural and Industrial. — Surrey.
Durhani, Nortlmmberland and Newcastle-on-Tyne Botanical and
Horticultural. — Northuniberland.
Ealing- HorticulUu'al. — Middlesex.
Ealing District Gardeners' Improvement Association. — Middlesex.
Eastbourne Horticultural. — Sussex.
Eccles, Patricroft, Pendleton and District. — Lancashire.
Ellesmerc Floral and Horticultural. — Ghcshire.
Eltham Rose and Horticultural. — Kent.
Elthani Rose and Horticultural and Gottagers' Flower. — Kent.
Enfield Horticultural. — Middlesex.
Exmouth Gardeners' Mutual Improvement. — Devonshire.
Eve Horticultural. — SulTolk.
Farcham and South Hauts Horticultural. — Hampshire.
Farnham Amateur Rose and Horticultural. — Sm-rey.
Farningham Rose and Horticultural. — Kent.
Fawsley and District Cottage Gardening Society. — Northampton.
Ferndale Horticultural. — Lancashire.
Frimley, Yorktown, Gamberley Sandhurst Horticultural. — Surrey.
Gainsborough Britannia Horticultural and Athletic. — Lincolnshire.
Gardeners" Orphan Fund Chiswick. — London.
Gateshead Floral and Horticultural. — Dm^ham.
Gloucester, Goimty of, and Cheltenham Horticultural. — Gloucester.
Grantham Allotment Horticultural. — Lincolnshire.
Gravesend Northfleet and District Horticultural. — Kent.
Green Street (near Sittingbourne) and District Cottage Gardeners'
Association. — Kent.
Guildford and West Surrey Horticultural. — Surrey.
Halifax Floral and Horticultural. — Yorkshire.
Harpenden Horticultural. — Hertfordshire.
Harrow Wcald and AVealdstone Amateur and Cottage - Garden
Horticultural. — Middlesex.
Haydon Bridge Floral and Horticultural.'— Northumberland.
Haywards Heath Horticultural. — Sussex.
Headley Horticultural Association. — Hampshire.
Herael Hempstcad Horticultural. — Hertfordshire.
Henfield Horticultural, Chrysanthemum and Industrial. — Sussex.
Henley and District Gardeners' and Gottagers' Horticult. — Berkshire.
Highbury Yale Floral and Fanciers Society. — London.
Angleterre
99
Higligate Horticulturul. — MiiKlk'scx.
Iligli Harrogatc Floral. — Yorksliirc
Iliuckley and District WorUiiii;- Mens Horticult. — Lcirostcrshire.
Hitchiii ami District Uose aud llorliciillural. — lliM-tfordsliirc.
Hound St Mary Entra lînrslcdun and irand)le lïurt. — Hampshirc.
lluyton and Rol)y Morticultnral. — Lancashire.
Ilkcston and Shiplcy Floral ami Horticultural. — Dcrhyshire.
Ipswich and East of Eugland Horticultural. — Sullolk.
Islc of Sliej^pey Chrysanthemuni Horticultural, Sheerness. — Kent.
Koiglilcy Horticultural. — Yorkshirc.
Ketlcring and District Horticultural. — Leicestershire.
Kirkby Malzeard Cottagers' Horticultural. — Nottinghanishire.
Kirkhy Stephen Floral HortictUtural and Cage lîird. — Yorkshire.
KirkosAVold Floral and Horticultural. — Cund^erland.
Lambcrhurst Gottagers' Horticultural. — Kent.
Launceston United Cottage Garden. — Corn-svall.
Lee, Blackheath and LcAvisham Horticultural. — Kent.
Leeds Horticultural and Clirysanthcmum. — Yorkshire.
Leeds Paxton. — Yorkshire.
Leek Floral and Horticultural. — Staflbrdshii'e.
Leek Rose. — Stadordshire.
Leighton Buzzard Horticultural. — Bedfordshire,
Lichfield Floral and Horticidtural. — Stadordshire.
Liverpool Horticultural Association. — Lancashire.
London Pansy and Violet. — Londou.
Loughborougli Horticultural. — Leicestershire.
Liullow Horticultural. — Shropshire.
Luton Horticultural. — Bedlbrdshire.
Maidenhead Horticultural. — Berkshire.
Maidstone Rose. — Kent.
Maldon Horticultural. — Essex.
Malmesbury Horticultural and Floral. — Wiltshire.
Manchester Horticultural Iinproyement. — Lancashire.
Manchester Royal Botanical and Horticultural. — Lancashire.
Mansfield Horticvdtural. — Nottinghanishire.
Matlock Bath Horticultural. — Derbyshire.
Mentmore Cottiige Garden. — Buckinghamshire.
Minster Horticultural. — Kent.
Monmouth Chrysantheiuum and Horticultural. — Monmouthshire.
National Auricula (southern section), Barking-side. — Essex.
National Carnation and Picotée (Œillets), Barking-side. — Loudon^
National Dahlia. — London.
lOO AXGLETEllRE
National Rose. — London.
National Royal Tulip, Manchester. — Lancashire.
NeasJcu Horticultnral. — Middlesex.
New Brighton Rose. — Lancashire.
Newcastle-under-Lyme Floral and Horticultural. — StalTordshire.
Newbury Horticultural. — Berkshire.
New- Monkland Horticultural. — Berkshire.
Norfolk and Norwich Horticultural.— Norfolk.
Northaraptonshire Horticultural. — Northamptonshire.
North Lonsdale Rose. — Lancashire.
Norton Pansy. — StaiTordshire.
Nottinghani Horticultural and Botanical. — Nottinghamshire.
Nuneaton Floral and Horticultural. — Leicestershire.
Oxfordshire Royal Horticultural; Oxfordshire Chrysanthemum,
Primula, and Fruit; Headington Horticultiu-al. — Oxfordshire.
Pershore Horticultural. — Worcestershire.
Petersfield Horticultural Show. — Hampshire.
Portsmouth Floricultural. — Hampshire.
Preston and Fulwood Horticultural. — Lancashire.
Professionnal Gardeners" Friendly Benefit. — Yorkshire.
Ramsgate and St. Lawrence Hort. and Cottage Gardening. — Kent.
Reading and District Gardeners' Mutual Improvement. —Berkshire.
Reading Horticultural. — Berkshire.
Reigate Rose. — Surrey.
Richmond (Surrey) Horticultural.— Surrey.
Ripley Floral and Rose. — Surrey.
Rochester and Chatham Horticultural. — Kent.
Royal Horticultural. — London.
Royal Western Horticultural. — Devonshire.
Rugby Chrysanthemum, Fruit and Floricultural. — Warwickshire.
St Alhans and District Hort. and Cottage Gardeners'.— Hertfordshire.
St Annes" Floral and Horticultural. — Nottinghamshire.
St. Ives Horticultural. — Huntingdonshire.
St. Neots Amateur and Cottage Horticultural. — Huntingdonshire.
Saffron Walden Horticultural. — Essex.
Sandy and District Floral and Horticultural. — Bedfordshire.
Scarboro' Floral and Horticultural (afliliated with National Chry-
santhenmm). — Yorkshire.
Sevenoaks Horticultural and Floral. — Kent.
Sheflield Botanical and Horticultural. — Yorkshire.
Shephcrdswell Horticultural.— Kent.
Sherborne Floricultural and Horticultural. — Dorsetshire.
AXOi.F.TEnnr; toi
Shipley aiul Colmaahay Cottage Gardon Associaticjii Floral aiiJ
Horticultural. — Dcrbyshirc.
Shirley, Millbrock and Freemantlc Ilortionltural. — Hampshire.
Shotley Bridge Floral and Horticultural. — Durham.
Shropshire Horticultui-al. — Shropshire.
Southampton Royal Horticultural. — Hampshire.
Soutlnvell Hortieidtural and Cottage Garden. — Lincolnshire
Sleaford Floral and Horticultural. — Lincolnshire.
Staniford and District Horticultural. — Lincolnshire.
Stcvenagc and District Horticultural. — Hertfordshire.
Stourbridge, Brierley Hill, and District Horticultural. — Stallbrdshirc.
Stourport District Horticultural. — Cheshire.
Stowniarket Horticultural. — Sufl'olk.
Studlcy Royal Horticultural. — Yorkshire.
Sutton and Chcam Horticultural. — Surrey.
Swanmore Horticultural. — Hampshire.
Taunton and District Gardeners' Association. — Somersetshire.
Taunton Deanc Horticultural and Floricultural. — Somersetshire.
Tavistock Chrysanthemum and Fruit. — Dcvonshirc.
Tavistock Cottage Garden. — Devonshire.
Teddington Royal Horticultural. — Middlesex.
Teigniouth Gardeners" Mutual Improvement Society. — Devonshire.
Tenbury Horticultural. — Worcestershire.
Thame Horticultural. — Oxfordshire.
Tibshelf Floral, Horticultural and Rose. — Derbysliire.
Todniorden Floral and Horticultural. — Yorkshire.
Topsham District Horticultural. — Devonshire.
Tooting, Balham and Mitcham Horticultural. — Surrey.
Torquay Horticultural. — Devoushii'c.
Trentham and Hanford Horticultural. — StafTordshire.
TroAvbridge Horticultural. — Wiltshire.
Tulip, Royal National, Manchester. — Lancashire.
Tunbridge Wells Horticultui'al. — Kent.
Twerton-on-Avon (Bath). — Somersetshire.
Twickcnham Hoi'ticultural and Cottage Garden. — Middlesex.
ïynemouth, Borough of, and South Northumbcrland Floral and
Horticultural. — Northumbcrland.
Wakefield Carnation and Picotée. — Yorkshire.
^Vakefield Paxton Society. — Yorkshire.
AV aimer Gardeners'. — Kent.
AValtham Abbey and District Horticultural. — Hertfordshire.
Warkworth, Floral and Horticultural. — Durham.
I02 ANGLETERRE
AVarwick Amateurs' and Cottagers' Horticultural. — Warwickshirc.
AVeakl of Kent Ganleners' and Cottagcrs' Mutual Improv. — Kent.
AVesterham Gardeners', and Amateurs' Mutual Improvem. — Kent.
"NVeston Horticultural. — Somersetshire.
AVestwell Gardeners', Asliford. — Kent.
AMiitchurch Floral and Horticultural. — Shropshire.
AVidcomhe Institutc Horticultural Club. — Somersetshire.
AVilford G.AVest Bridgford.and Meadow District. — Nottinghamsire.
AVilts Horticultural, Salisbury. — Wiltshire.
AVimbledon and District Horticultural and Cottage Garden. — Surrey.
"Winchester Horticultural. — Hampshirc.
AVinchmore Hill Horticultural. — London.
Windsor and District Rose. — Berkshire.
AVolverhampton Floral, Horticultural and Cottagers'. — Stafibrdshire.
AVoodLridge Horticultural and Cottage ShoAV. — Suflblk,
AVoodford Horticultural. — Middlesex.
AVood-green and District Horticultural. — Middlesex.
AVorcester City and County Horticultural. — Worcestershire.
AVorksop Rose and Horticidtural. — Nottinghamshire.
York (Ancient Society of) Florists, York. — Yorkshire.
Yorkshire Grand Gala. York. — Yorkshire.
Ecosse.
Aberdeen Royal Horticultural. — Aberdeenshire.
Ballater Royal Horticultural. — Aberdeenshire.
Banfrshire Horticultural. — Banfl'shire.
Brechin Horticultural. — Forfarshire.
Broughty Ferry Horticultural. — Forfarshire.
Bute Horticultural aiul Apiarian. — Buteshirc.
Calcdonian Royal Horticultural, Edinburg. — Midlothian.
Colinsburgh Horticultural. — Fifeshire.
Colinsburgh Pansy. — Fifeshire.
Coupar Angus District Horticultural. — Fifeshire.
Dundee Horticultural. — Forfarshire,
Dunkeld and Birnam Horticultural. — Perthshirc.
East of Fife Horticultural. — Fifeshire.
East of Fife Pansy. — Fifeshire.
Eddlcston Horticultural. — Peebleshire.
Glasgow and AVcst of Scotland Horticultural. — Lanarkshirc.
Hawick Horticultural. — Roxburghshire.
Inverness Horticultural. — Invernesshire.
Jedburgh Horticultural. — Roxburghshire.
ANGLETERRE Io3
Kelso Horticultural. — Roxhurghshirc.
Kirricmuii" Aiualeur IlorticulUiral. — Forfarshire.
KiiTicniuir Workiu*? Meii's Rose ami Pansy aiul Xectllcwork foi*
Ladies. — Forfarsliire.
Markincli Horticultural autl Gottag-c GarJcning. — Fifosliirc.
INIauchliiK* IlDrliculluiNil. — Ayreshire.
Mcldruiu Horlic-ullural. — Aberdeonshirc,
Nortli of Scotland Root, Vcgctablo and Fruit, luveruric — Abcrdus.
Paislcy Florist. — Roufrcwsliiro.
Paisley Horticultural. — Roiil'rcwbhirc.
Pccblcssliirc Horticultural. — Renfrcwshire.
Penicuik Horticultural and Midlothian Rose and Pansy — Midlotliian.
Pcrthshire Royal Horticultural. — Pcrtlisliirc.
Rcnfrew Horticidtural. — Rcafrcwsliirc.
Scottish Horticultural, Chrysanthemuni aiul Poniological, Edin-
burgh. — Midlothian,
Scottish Priiuula and Auricula Forry Bn^ighty. — Forfarsliire,
Scottish Royal Arboricultural, Fdinburgh. — Midlothian,
South of Scotland Horticultural. — Dumfriesshire.
Irlande.
Belfast Royal Botanical and Horticultural Company, — Antriui.
Clonniel Horticultural, — Tipperary,
Cork (City and County of) Chrysanthemuni. — Cork.
Fermoy Horticultural. — Cork,
Royal Horticultural of Ireland, Dublin. — Dublin
Strabane Horticultural. — Tyrone.
Pays de Galles.
Abcrdare Horticultural. — Glamorganshire.
Cardiir Horticultural. — Glamorganshire.
Clanelly Horticultural and Poultry. — (Tlaniorganshirc,
Neatli Horticultural Flowor. Dog and Poultry. — Glauiorganshirc.
Iles de l.v Manche, etc.
Castle Douglas Horticultural and Dairy Producc. — Isle of Man.
Gucrnsey Royal Agricultural and Horticultural. — Isle of Gucrnsey.
Jersey Roval Agricultural and Horticultural. — Isle of .lersev.
I04
ANGLETERRi;
B. - SOCIÉTÉS CONSACRÉES AU GENRE CHRYSANTHÉWIE.
Alvorstoke Gosport. — Hampshirc.
Ascot. — Berkshire.
Barnsley. — Yorkshire.
Batley ami District. — Yorkshire
Bacup. — Derbyshire.
Bath. — Somersetshirc.
Battersea. — Lon<hin.
Bedfonl and Bcdlordsliirc. — Bedford.
Bolton. — Laneashire.
Bournemoutli. — Hampshirc.
Bradtort and District. — Yorksliire.
Brighton Hovc. — Susscx.
Bristol. — Gloucestershire.
Brixton. — Surrey.
Bromley District. — Kent.
Camberwell. Peckhani et Dulwich. —
London.
CardiÛ'. — Glamorganshirc.
Chelnisiord. — Essex.
Cheshunt. — Herttbrdshire.
Chorley. — Laneashire.
Chudleigh. — Devonshire.
Cirencester. — Gloucestershire.
Cornwall Royal Polytcc. — Cornwall.
Cranbrook. — Kent.
Crediton. — Devonshire.
Croydon. — Surrey.
Cumberland. — Cumberland.
Dalston. — London.
Dartford District. — Kent.
Dawlish. — Devonshire.
Derby. — Derbjshire.
Devizes. — "WiUshire.
Dcvon et Exeter. — Devonshire.
Dorchester. — Dorsetshire,
Dundee. — Forfarshire.
Ealing. — Middlesex.
Eastbourne. — Sussex.
Eccles. — Laneashire.
Evesham. — Worcestershire.
Exmouth. — Devonshire.
Faversham District. — Kent.
Finclilev. — Middlese.x.
Forest-ôate et Strattbrd. — Esscx.
Grcat Yarmoutli. — Norfolk.
Grimsby. — Yorkshire.
Guildford. — Surrey.
Hampstead. — Middlescx.
Havant. — Hai)i|)sliire.
Hayes, — Middlescx.
Highbury. — London.
Ilighgate, Finchley, and Hornsej'. —
Middlescx.
Ilinckley District. — Leicestcrsliire.
Hitchin. — Hertfordshire.
Hornsey. — London.
Huddersllcld. — Yorkshire.
IIuU and East Kiding.— Yorkshire.
Ipswich. — Sufl'olk.
Isle olSheppcy. — Kent.
Isle of Thanct! — Kent.
Kent County. — Kent.
Kingston Siir])iton. — Surrey.
Leiccster Midland. — Leicestershire.
Lindliclil. — Surrey.
Lewes and District. — Susscx.
Lincoln. — Ijincolnshirc.
Longton. — ^Vcslmorreland.
Lougliborugli. — Leicestershire.
Ludlow. — Siii'onshirc.
Markct Harboro . — Leicestershire.
Newcastlc. — Staflordsliire.
Norlolk et Norwich. — Norfolk.
Northampton. — Northaniplonshire.
Nottingham. — Xotlingliamshire.
Pembrokesliirc. — Walcs.
Pontcfract , Knottinglcy, and Ack-
Avorth. — Yorkshire.
Reading. — Berkshire.
Reigate. — Surrey.
Royal. — Jersey.
Rugby. — ^Varwickshire.
St. Johns. — London.
St. Xeots. — Huntingdonshire.
Sevenoaks and ^^'cst Kent. — Kent.
Shellicld. — Yorkshire.
Sittingljourne. — Kent.
Southgatc District. — Middlescx.
Southend-on-Sea. — Essex.
South Sliields. — Durham.
Staines-Egham. — Berkshire.
Steyning. — Susscx.
Stockport. — Laneashire.
Stroud. — Gloucestershire.
Surrey. — Surrey.
Swansea, — Glaniorganshire.
Swindon. — ^Viltshire.
Tauuton. — Somersetshirc.
Tcddington. — Middlescx.
ïenby. — Pcmbrokeshire.
ïiverton. — Devonshii-e.
'footing. — London.
Tottenham. — Middlescx.
Truro. — Cornwall.
A^'alton, Wcybridge, Oatlands, and
Ilcrsli.iiii. — Surrev.
Watford. — Ilcitrordsliiic.
Wellington. — Sf)mcisetsiiire.
West of Engiand, Bath. — Somerset.
West Kent.— Kent.
^\'eston. — Somcrsclshirc.
W'ills. — Sonu Tselsliire.
AViudtledon. — Lon<lon.
Winchester. — Ilampsliirc.
Yco\ il. — Somersetshirc.
York. — Yorkshire.
La majeure partie de ces Associations sont affiliées à National
Chrysanthemum Society, dont le siège est à Londres.
\'^'r
ANGLETERRE lo.")
III. — Cours publics, Conférences d'horticulture.
Depuis deux ans, des cours publics, organises sous les auspices
des Conseils municipaux des communes rurales, surtout eu Irlande,
promettent de rendre de réels services.
Nul doute que cette heureuse tentative ne rencontre des imita-
teurs.
Sous le titre de Conférences, on entend une question mise à l'ordre
du jour d'une Société ; le sujet à traiter devient la hase d'une exhihition
des produits indiqués et lOhjet de conversations et discussions ; par
exemple : « Orchid Conférence » i885 ; « Apple Conférence » i883 ;
« Pear Conférence » 1887 ; « Fern Conférence » 1890 ; « Conifer
Conférence » 1891 ; « Bégonia Conférence » 1892, etc. ayant trait aux
Orchidées, aux Pommes, aux Poires, aux Fougères, aux Conifères,
aux Bégonias. D'autres Causeries-concours sur les Chrysanthèmes,
les Dahlias, les Narcisses, les Primevères, etc., sont dues, comme
les précédentes, à l'initiative de la Société royale d'horticidture.
Les horticulteurs français, Henri de Vilmorin, de Paris, Fmilc
Lemoine, de Nancy, ont été appelés à faire une communication :
celui-là, sur les Salades et leurs similaires, celui-ci sur les Glaïeuls
et leurs hybrides ; l'une et l'autre, — faites en langue anglaise, par
un sentiment délicat de l'orateur, — ont obtenu un grand succès.
Il parait que le Ministère de l'Agriculture songe à doter l'Angle-
terre d'Ecoles d'agriculture et de Conférences analogues aux nôtres.
L'horticidture y aura sa place. Déjà l'initiative gouvernementale a
inspiré l'enscignenuMit agricole en Irlande, si chatouilleuse sur la
question agraire, à (llasuevin et à Munster. Les grandes cultures
potagères et fruitières n'y sont pas oubliées.
Des récompenses sont accordées aux instituteurs qui enseignent à
leurs élèves la cidture des végétaux.
La Société royale d'horticulture a confié au docteur Max-svell T.
Masters la rédaction d'un programme d'enseignement appliqué pour
les instituteurs « pérand)ulants ». Le savant directeur du Garde-
nevs' Chronicle a été chargé en nu-'uie temps de l'examen des élèves,
conjointement avec le praticien Douglas; les trois premiers lauréats
ont l'autorisation d'un stage de deux années au Jardin d'expériences
de la Société royale, à Chiswick. N est-ce pas l'aurore dune Ecole
d'horticulture?
I06 ANGLETERRE
IV. — Production maraîchère.
En comparant retendue du territoire agricole par rapport à la
superficie générale, les Iles-Britanniques viennent après la France,
rAUeraagne, la Belgique; cette infériorité tient dune part à la
densité de la population dans les districts manufacturiers et au
voisinage des ports, et, d'autre part, à l'abondance des eaux et des
cimes rocheuses au nord de l'Ecosse et dans les lies septentrionales;
mais l'Angleterre prend le premier rang à la culture fourragère.
L'exploitation des légumes est fort étendue auprès des cités, des
centres industriels et miniers, à proximité des gares et sur le
littoral favorisé par les vapeurs marines: cependant la production ne
répond pas aux besoins de la consommation; la France, la Belgique,
la Hollande ne peuvent suflire à combler le déficit.
Un certain nombre de fermes ont fait de la culture maraîchère
extensive, dans le ])ut d'approvisionner les fabriques d'extraits, de
conserves, de jus, sans oublier le marché public.
Dès le matin, de longs chariots conduisent la denrée à la ville,
A Londres, les légumes et les fruits sont admis aux marchés de
Govent- Garden, Borough, Stratford, Spitalfields et Farringdon
La vente des Asperges, des Champignons, des Ognons, des Pois,
des Melons, des Pommes de terre, des Carottes, y est toujours profit
table. Les légumes-racines les plus gros y obtiennent la préférence
de l'acheteur.
Autour de la capitale, des champs sont consacrés au Raifort, au
Haricot d'Espagne, au Sprouling Brocoli, à la Courge à la moelle et
à toutes les espèces potagères traditionnelles.
Les légimies qui fournissent le plus de tonnes aux statisticpies des
halles sont, par ordre décroissant : Pommes de terre, Choux, Ognons,
Brocoli. Carottes. Navets «Turnips», Pois, Haricots, Concombres,
Pétioles de llhuljarl>e, Laitues, Fèves, Céleri, Radis, Asperges»
Échalottes, non compris les Citrouilles et les Melons, fort goûtés
chez les végétariens d'Outre-Manc-he. La consouimation individuelle
de la population de Londres a été évaluée à 400 grammes de légumes
par jour.
Les Pommes de terre qui arrivent par la Tamise sont soumises au
mesurage ou au pesage par un « SAVorn Meter », avant le dél^arque-
mcnt, puis transportées à leur marché spécial, Great-Noi-tlicrn, et
dans les magasins particuliers « W harves », sur les rives du fleuve,
où elles sont soumises à un criblage de classement,
ANai.ETERUE ÏO^
Le chemin de fer Great Noi-thern a créé auprès de la station
King's cross Terminus, dans le Wcsl-End, d'immenses docks où
viennent se ranger et les wagons de Ponuues de terre et les
véhicules des acheteurs.
Ce débouché permet à notre Parmcnlicrc de ligurcr aux taljlc.iux
de 1891 pour une superficie de 5uo.3ii hectares, ayant l'ourni un
rendement moyen de 119 quintaux à lliectarc. La surlacc est ainsi
répartie dans la Grande-Bretagne :
Angleterre, i43,G3o hectares ; Ecosse, 5G,64o :
Pays de Galles, i5,3;o; Irlande, 3o4,66o.
La production irlandaise a été de 3o, 855. 900 quintaux.
En même temj)s, la Carotte et les Pois occupent plus de 200.000
hectares chacun, les Turneps et Rutabagas près de 900,000 hectares,
et les Choux 100,000 hectares de jardin et de pleine campagne,
pour la terme, le marché ou l'usine.
Des cultivateurs ont amélioré ou augmenté le nombre des variétés
de Pois, de Betteraves, de Carottes, de Concombres, de Crambés,
d'Epiuards, de Panais, de Cardons, de Pommes de terre, de Ruta-
bagas, de Tomates, et les négociants en graines les ont promptement
répandues dans les Deux-Mondes.
La Fraise occupe de vastes surfaces, particulièrement dans le
comté de Kent. Le « Grand Old man », M. Gladstone, a vanté le
parfum de la Fraise des îles baignées par la mer ou récoltée dans
le comté d'Aberdeen ; cette région de l'Ecosse expédie à Londres
plus de 5o,ooo kilog. de Fraises poiu* l'industrie des conserves.
Le Kent a des fraiseraics d'une telle étendue que les chemins de
fer qui les traversent ont dOl construire des wagons spéciaux pour le
transport des fruits, wagons lâchés sur rails au milieu des champs,
et remorqués au retour par un express qui les conduit à Londres.
Les cultivateurs ont des voitures spéciales « Luggage car » pour
conduire les petits paniers lîombés, de la fraiseraie à la gare ou au
marché. Quel([ues-uns ont des exploitations de 200 hectares qui
fournissent dans inic journée jusqu'à 10,000 kilog. de Fraises. Le
second choix, acheté et récolté par des « Middlemen, » est livré
aux confiturcries. Le bénéfice net d'un hectare de Fraisiers atteint
de douze cents à cpiinze cents francs.
Depuis longtemps, la grosse Fraise est l'objet de perfectionnements
par le semis et la sélection. Voici quelques exemples méritants:
Fraises uaïives. — Alpha. — Amy Robsart. — Early Crimson.
— Keen's Seedling. — May Quccn. — Noble.
Fraises de deuxième satsox. — British Queen. — Doctor Hogg. —
Io8 ANGLETERRE
Pioneer. — Secdling Eliza. — Sir Charles Napier. — Sir Joseph
Paxton. — The Countess.
Fraises tardives. — Bonny Lass. — Elton. — Enchantress. —
Frogniore Late Fine. — Jubilee. — Loxford Hall Seedling.
Les premiers plants de la grosse Fraise importés en Europe, reçus
de la Caroline et de la Virginie, sont arrivés dabord en Angleterre ;
de là, le nom de Fraise anglaise donné au type américain.
Primeurs. — La culture forcée n'est pas restée le privilège du
domaine royal et du château ; le commerçant s'en est emparé, et les
restaurants de luxe peuvent oflrir au milieu de Ihiver des Ananas,
des Melons, des Concombres, des Choux-fleurs, des Tomates et
des Haricots verts, aussi bien que des Pèches, des Abricots, des
Prunes, des Cerises, des Raisins ayant poussé sous bâche chauffée
au thermosiphon.
Le travail du primeuriste est un véritable art, et dans l'installation
des maisons de verre et dans le savoir-faire, qui consiste à distribuer
en connaissance de cause l'air, la lumière, la chaleur, l'humidité,
enfin les éléments réclamés par la plante et par son fruit.
Des variétés légumières ont été fixées dans un but de hâtiveté.
Les forceries insulaires sont devenues insuffisantes, celles du
continent viennent à la rescousse; on peut se convaincre de l'accueil
fait à nos primeurs lorsque nous voyons nos voisins accaparer les
productions les plus rares des cultivateurs français ou belges.
Les arrivages à contre-saison du Cap et de la Nouvelle-Zélande
n'ont pas encore fait baisser le prix des produits si fins et si délicats
des cultures anglaises.
V. — Production fruitière.
Malgré ses cent mille hectares de vergers, l'Angleterre reçoit
environ 800,000 hectolitres de fruits de France, de Belgique, de
Hollande, et une quantité incroyable de Pommes récoltées aux Etats-
Unis et au Canada.
H existe cependant de nombreux vergers ; mais le climat des
régions septentrionales n'est pas toujours favorable à la robustesse
de l'arbre et à la fécondité de sa fleur. Dans plus d'un endroit, les
plantations sont tenues à demi-tige pour échapper à l'action des
ANGLETEIlllE KK)
courants froids et des bourrasques marines, quoique brisés déjà par
des rideaux de peupliers ou de sapius.
Les sujets à basse tige sont en groupes, en lignes et en contre-
espaliers dirigés de façon à bénéficier des variations de la tem-
pérature.
Souvent, les allées d'arbres fruitiers encadrent les carrés du
potager, et le grand verger protège les cultures dérobées de plants
de légumes ou de petits fruits rouges. A proximité des villes, les
plantes et les bulbes à fleurs trouvent leur place et leur acquéreur.
Le comté de Kent est pour ainsi dire le potager et le verger de la
Grande-Bretagne, sa richesse sous ce rapport est proverbiale ; désor-
mais il est nommé ; « Le Jardin de l'Angleterre ». Fruits à pépin,
fruits à noyau, petits fruits rouges, tout y prospère et y rapporte au
milieu des champs de légumes fms ou de grosse culture.
La majorité de ses produits est expédiée aux marchés de Londres,
par chemin de fer, par la Tamise, et par voitures suspendues à étages
intérieurs ; certains cultivateurs s'entendent avec les maraîchers et
les font transporter en commun sur de gi'ands chariots attelés de
deux, trois ou cpiatre chevaux cpii partent le soir et rentrent le lende-
main, chargés de fumiers et dengrais. Les commissionnaires asser-
mentés « Salesmen » vendent alors les denrées au public, à la criée
ou en gros.
Le Herefordshire, le Devonshire et le littoral sont riches en
fruits. La Poire Bon chrétien Williams est la plus répandue et fait
honneur à son pays d'origine ; Louise-Bonne d'Avranches, dite « de
Jersey », vient ensuite avec Duchesse et Beurré Hardj' ; et Texcellen-
tissime Doyenné du Comice y prend droit de cité. La Pomme Reine
des Reinettes « Kiug of the Pippins », si fertile, la Ribston Pippin,
la Cox's Orange se rencontrent à peu près partout.
L'Abricotier fructifie dans les sols calcaires du Yorkshire et dans
rOxfordshire ; le Péchera pu s'acclimater en espalier, comme à l'air
libre le Figuier de Worthing ; mais il se réfugie bien souvent dans
rOrchard house où le talent du jardinier sait faire mûrir à point
les Pèches, les Abricots, les Prunes, les Cerises, les Figues, les
Poires, les Pommes, les Fraises et les légumes de haute lignée.
L'arboriculture doit au semeur heureux Thomas Rivers une série
de Pèches hâtives dont l'apparition a été un véritable événement.
La Cerise May Duke, notre « Anglaise hâtive », est réclamée par
les planteurs et les consommateurs.
Après Early Rivers, la prune Victoria si féconde et si rougeaude
plait aux pacifiques enfants d'Albion, sans cependant qu'ils négligent
« Green Gage », notre Reine «Claude. Les amateurs de pruneaux
IIO ANGLETERRE
dounent leurs préférences aux Crittenden's Damson, Pershorc qui
rapportent, net, jusqu'à 1,200 francs riicctarc. La Damson rentre
dans les « Ritclien Pluins », prunes de cuisine ou de pâtisserie.
L'excellente et fertile Early Rivers propage le nom de son respec-
table auteui' jusque au-delà des mers.
L'Amandier, le Châtaignier sont mal à l'aise en Angleterre, et le
Noisetier, malgré ses races de Filhert ou de Cobnut. laisse cependant
se faire une importation de Noisettes évaluée i2,5oo,ooo francs.
A l'exemple du Kent, le AVorcester, le Gloucester et la région de
Cornouaille sont réputés pour la qualité de la Framboise, de la
Groseille, de la Fraise. Sur le sol fertile de ces riches comtés, le
Framboisier produit 4,000 kilog. de fruits à l'hectare, le Groseillier
à grappes et le Cassissier jusqu'à 6,000 kilog.; et la terre est louée
i5o francs! Quant à la Groseille à maquereau, qui pénètre dans la
capitale par ;. 000 tonnes dans une saison, les maraîchers du Middlesex
et du voisinage de la mer l'exploitent en bordure ou en lignes de
refend du potager, et en vendent encore pour vingt 1, st. à l'acre
ou arpent, soit 1,200 francs à l'hectare.
Des fermiers, quelque peu gênés, ont pu, suivant les conseils de
célèbres économistes, payer leur fermage en traitant les gros fruits
par vergers dans les herbages et les petits fruits en culture pleine,
provisoire ou dérobée, après avoir signé des ti-aités avec les usines
à conserves, à confitures, à compotes ou à sirops, qui alimentent les
pâtisseries, les confitureries, les distilleries et les restaurants.
Le fruit recherché dans les préparations culinaires est certes la
Pomme, et son arbre est largement dans son aire géographique. La
Pomme est devenue indispensable dans tout repas bien compris.
^Le 5 octobre i883, un plébiscite fut ouvert par la Société royale
d'horticulture, à Chiswick, en vue de connaître les variétés les plus
cultivées ; 236 exposants praticiens et amateurs répondirent à l'appel,
présentant plus de dix mille assiettes de fruits avec une notice
descriptive et d'appréciation.
Voici le nom des variétés les plus recommandées; nous les
classons d'après le nombre de voix obtenues :
Pommes a cuire (Kitchen Apples).
Lord Sullield. New Hawthornden.
Dumelows Secdling. Cellini.
Keswick Codlin. Ecklinville.
Warner's King. Stirling Caslle.
Blenheim Orange. Ha-v\^hornden.
ANGLETERRE III
Pommes a couteau (Dessert Apples).
King of tlie Pippiiis. Claygale Pearmain.
Cox's Orange Pippin. AVorcester Pearniaiu.
Ribstou Pip[)iii Margil.
Kerry Pippin. Wyken Pippin.
Bleuheiiu Orange. Coekle's Pi))pin.
Irish Peaeli. Court of ^Vick.
Devonshire Quarrenden. Red Astracan.
Sturnier Pippin. Adanis' Pearmain.
Scarlet Nonpareil. Monsieur Gladstone.
Court-pendu Golden Pippin.
Yellow Ingestrie. Mannington's Pearmain.
Fearn's Pippin. Gravenstein.
Ce sont de beaux fruits de verger et de jardin abrité, déjà bien
connus des ménagères et des cuisiniers.
En pleine campagne, quelques Comtés possèdent des vergers
cidricoles, d'un bon rapport. Le poiré du Hertford et du Worcester
a sa réputation, comme le pommé du Hereford, du Devon, du
Somerset.
•i-^-i-
VI. — Raisins sous verre.
Depuis longtemps, lAngleterre est le pays modèle de la viticidture
en serre. De grands établissements en ont entrepris l'exploitation
sur de larges bases, et la spéculation idéalise de beaux bénéfices.
La production totale des raisins sous verre, des environs de
Londres, de l'Ecosse et des Iles de la Manche, — enfin de toute la
Grande-Bretagne, — a été évaluée pour l'année 1891, à plus de
1,200 tonnes anglaises ou 1,220,000 kilogrammes.
Les ports anglais exportent de ces raisins vers l'Amérique du
Nord; mais ils en reçoivent aussi de France et de Belgique.
Nous dcAons reconnaître que le château royal de AViudsor a été
l'un des premiers à profiter de cette ciUture et à la propager; ses
vineries restent célèbres par leur bonne direction et leur production
incroyable. Le service de la « bouche » (il y en a 200 1) eu consomme
î8o livres par jour !
IIU ANGLETERRE
Faut-il citer le cep historique Black Haïuburgli, de Hampton-Court,
produisant plus de 2,000 livres de raisins, et un autre non moins
fameux, en Ecosse, occupant ime surface de 4-^t)o pieds superficiels
et portant 3, 000 grappes à la t'ois?
Nous puiserons des renseignements authentiques sur le progrès
de cette cidture, dans le nouvel ouvrage Vines and Vine Culture,
3* édition, par Archibald F. Barron, directeur des Jardins de
la Société royale dhorticulture de Londres, à Chiswick. Le livre
est traduit en langue française (1893), sous le titre : La culture de la
vigne en serres et sous verre, par Edouai'd Pynaert, de Gand, auteur
lui-même de publications popidaircs sur cette cpiestion importante :
« Laccroissement considérable de la culture du raisin en serre
pour la vente au marché et le développement rapide de ce commerce,
durant les dernières années, à Londres et dans toute l'Angleterre,
sont réellement remarcpiables. Aucmi autre fruit, à l'exception de la
tomate, n'est devenu si promptement populaire et d'un emploi si
général. Il y a peu d'années encore on ne pouvait se procurer du
raisin qu'en minime quantité; actuellement, ce fruit constitue un
article de commerce très important et peut être obtenu en abondance
et à des prix modérés, en toute saison. Il est intéressant d'indiquer
les causes qui ont amené ce résultat. Celui-ci est dû en partie, sans
aucun doute, à l'introduction dans les cultures, des bons raisins
tardifs; mais il doit être attribué principalement à la tomate. Si
extraordinaire que cela puisse paraître, c'est la facilité de la vente
des tomates qui a rendu possible la grande production du raisin. Les
deux cultures requièrent dans leur ensemble le même traitement;
les serres construites pour vignes sont cultivées les premières années
en tomates ; le produit inmiédiat permet au cultivateur d'attendi'e
deux ou trois ans avant cpie les vignes entrent en production.
« L'extension que la vente des raisins a'prise de cette façon est de
la plus haute importance et peut être difficilement évaluée. Des
capitaux énormes ont été engagés dans cette nouvelle industrie.
Directement ou indirectement, des milliers de personnes y trouvent
un salaire ou des bénéfices.
« Il n'est pas de branche d'industrie qui lui soit comparable pour
le bien qu'elle a fait au peuple en si peu de temps. En 1886 les
raisins de production anglaise mis en consommation s'élevèrent à
400,000 kilog. Un seul commissionnaire à Covent Garden, M. Monro,
en plaça 40.000 paniers ou l'équivalent de 260,000 kilog.; l'an dernier,
en 1891, cette quantité fut considérablement dépassée. En une
journée au mois d'octobre 1891, la totalité vendue s'éleva à 760
paniers ou 4,000 kilog.
ANGLETERRE II "3
« Les |)i'iiiripaii\ »HalilissfiiK'iils de prodiictiuii se trouM-ut à une
distauce peu éloij^née de Londres, de sorte ({ue le fruit peut être
délivré par voiture ou eainiou, sans riutervenlion du dicinin de Ter
et sans subir aueuue altération.
« Beauc-oup de ces établissements ont une étendue très grande.
Des eliamps entiers sont couverts de verre, ollranl ainsi dans cer-
taines parties de la contrée un élément nouveau dans le paysaj^e et
cliacpie année, cela s'étend de plus en jdus. Actuellement les plus
grands producteurs sont MAL Rocliford, dont les diverses installa-
tions à Chesliunt, lîrox])ourne. etc., couvrent au delà de aoliectares;
la moitié de la superficie est plantée en vignes, et devra produire
3oo,ooo kilogr. de raisins par an, nnc fois cjue les plants seront en
pleine production. Parmi les autres gi'ands cultivateurs des environs
de Londres, on peut citer M. Peter Kay, de Finchley, M. Ladds, de
Bexley et Swanlcy, M. Sweet, de AVhetstone, etc.
« Un centre important de production s'est formé à Worthing,
dans le Sussex, d'où 3oo,ooo kilogr. envii'on sont envoyés cliaquc
année à Covent Garden. Les principaux cultivateurs sont M. N.
Piper, Bushby, M. G. Russell, M. Sams et M. Béer. En Ecosse
notamment, la culture du raisin se fait en grand pour les marchés
de Londres par MM. Thomson et fds, à Clovenfords, Galasliiels, et
Beatson, de Kirkaldy. Egalement considérable est la (piantité de
raisins produite dans les îles de la Manche, en particulier de
Guernesey. La récolte, qui en i8"G, était de 5o,ooo kilogr., s'est
élevée en lo ans au chilfre de 5oo,ooo kilogr. dont un seul commis-
sionnaire à Covent Garden vendit 3oo,ooo kilogr. et environ 35o,ooo
en 1890 et 1891. Quoique la production ait beaucoup augmenté, la
quantité vendue à Covent Garden ne s'est pas accrue en proportion,
parce que le commerce de ces raisins s'est propagé dans les villes de
province, notannnent à Manchester où, par exemple, M. Monro
a livré en commission l'an dernier au delà de ao,ooo kilogr.
« Il y a 20 ou 3o ans, les plus beaux i*aisins rpie Ion vendait à
Covent Garden provenaient d'établissements privés ; il n'en est plus
ainsi. Cela est dû en partie à la qualité supérieure du raisin obtenu
par les spécialistes qui approvisionnent le marché, et en partie au
grand abaissement des prix, le proiluit de petites quantités étant
insunisanl pour payeur les dépenses.
« Raisins de MAP.cnÉ. — La variété (pii tient la tète ]»our le
marché, comme primeur ou eomme raisin d'été, et successivcnu'nt
jitsqu'en décembre, est le Black Hamburgh ou Frankenlhal. Vienl
ensuite, comme raisin tardif, le Gros Colmau »
II/J ANGLETERRE
Pai'ini les autres plants, Gros Maroc ollre des espérances ; Black
Alicante se vend bien, ainsi cpie Madresfield Gom^t, variété hâtive et
Lady Do"\vue's, tardive, de longue garde.
Parmi les raisins blancs : Buckland S"vvcctM'ater, hàtif, Muscat
d'Alexandrie, tardif, sont appréciés du consommateur.
Pour la cultui'e en pots, 1" auteur recommande seulement :
Black Hamburgh (Frankentlial). Madresfield Court.
Gliasselas de Fontainebleau. Royal Ascot.
Foster's -wliite Secdling. Black Alicante.
Il paraît que la vinerie des frères Rochford, déjà citée, produisant
3oo,oookilogr. de raisins, occupe une centaine de serres de 80 mètres
sm' 10 mètres et se borne aux cépages Gros Colman, Black Alicante,
Muscat d'Alexandi'ie. D'autres serres aussi importantes abritent
5o,ooo Chrysanthèmes et toute la légion des Palmiers : Arécas, Coco-
tiers, Géonomas, Kentias, Latanias Les dernières constructions
ont rapporté de suite 40,000 kilogr. de Concombres et 10,000 kilogr.
de Tomates, ce qui facilite l'achat des 3,i5o tonnes de charbon et de
coke, absorbés par les thermosiphons !
VII. — Floriculture.
La floriculture anglaise est caractérisée par un luxe de plantes à
grand effet, à large développement, à superbe floraison, en variétés
rares. Quelle rivalité entre lords et jardiniers !
Une visite aux serres et aux expositions reste inoubliable.
Ne serait pas moins intéressante une promenade au marché aux
fleurs ; chaque halle est dotée de salles ou de galeries consacrées
aux plantes fleuries et aux fleurs coupées.
Covent Garden, propriété du duc de Bedford, est le plus vaste des
marchés aux légimies, aux fleurs et aux fruits. Le hall floral est
ravissant dans son décor et son animation.
L'horticulteur fleuriste des grandes cités simplifie ses frais géné-
raux en concentrant son travail sur des spécialités composées de
quelques genres, espèces ou variétés, qui plaisent à l'acheteur et se
nmltiplient facilement.
Certaines maisons do Londres ne font pas autre chose que des
Orchidées ; d'autres les associent aux Palmiers, aux Fougères ; les
Dracénas, les Aralias, les Ficus, les Araucarias et diverses plantes
d'appartement sont en plus grandes quantités.
ANGLETERRE Il5
Les plantes bulbeuses, les Caniellias, les Rosiers, les (Jullels. les
Pélai'goniuins, les Fuehsias, les Bruyères, les Héliotropes, les Plilox,
les Verveines, les Lantanas, les Primevères de Chine, les llésédas,
les Cyelainens. les Cliroflées. les Chrysantliènies. les Morelles,
le Poinseltia, l'ilelléliore, la A'iolette, le Lilas. les plantes annuelles
occupent, successivement, les bâches et les serres des cultivateurs
qui alimentent de plantes fleuries les marchés et les magasins.
La fleur coupée est une entreprise l'ructueuse, témoins les Orchi-
dées, les Anthuriums, le Gardénia, le Stéphanotis, — fleurs bou-
tonnières du gentleman — qui paient largement les frais d'installation
et d'enti'etien de leurs pavillons vitrés.
Plusieurs de ces usines occupent des légions d'ouvriers, de vingt
à trente chevaux, des millions de pots et des quantités incroyîdjles
de composts, engrais et terreaux. Leur prospérité est dautant plus
grande que le travail est dirigé par les membres de la i'amillc et le
matériel est construit ou réparé par le personnel.
On cite la maison May, à Upper-Edmonton, véritable « Fernery »;
i5o serres meujjlées de Fougères et quelques genres de vente
assurée : Asparagus, Camellia, Campanula, Carex. Clematis, Croton,
Aspidistra, Cyperus, Ficus, Lapageria, Primula, Dianthus...
Les établissements qui ne travaillent pas « for the million » sont
irréprochables de tenue. Les plantes fortes y deviennent l'objet de
soins particuliers et les nouveautés sont multipliées à outrance
Les expositions horticoles, si fréquentes dans le Royaume-Uni, en
fournissent la preuve.
Un établissement des plus remarquables et des plus honorables,
par la valeur de ses chefs et l'importance des services rendus, est celui
de la famille Veitch, à Chelsea, Londres. Sur une surface de 3o hec-
tares, en plus des carrés, des ombrelles, écrans ou rideaux, et des
bâches, on compte cent dix grandes serres ; une partie est aflectée
aux Orchidées et aux Fougères ; plusieurs aux Vignes ; d'autres aux
Caniellias, aux Rhododendrons, aux Azalées, aux Palmiers et
Cycadées, aux Népenthès, aux Araucarias. Les Rhododendrons
javanais, les Lis, les Amaryllis, etc. ont chacun leur serre. Des
voûtes vitrées sont tapissées à l'intérieur par dos Fuchsias.
Un musée d'objets recueillis par les botanistes du « Royal Exotic
Nursery » est annexé à la Bibliothèque.
L'Angleterre a toujours eu des voyageurs collecteurs à la
recherche de l'inconnu. Certaines maisons, à la piste des nouveautés,
font recueillir des chargements de la même plante, les annoncent et
les livrent aux enchères publiques.
Une certaine quantité de végétaux exotiques, dits à feuillage ou à
Il6 A.NGLEÏKIUIE
lleurs. de serre ou de pleine terre, out fait leur entrée en Europe i)ar
la Aoie britannique et de là se sont répandus sur le eontineut.
Quelles abondantes et riches collections ont pénétré directement
dans les serres et les parterres de nos voisins, depuis l'Orchidée
épiphvte indienne juscpiau Séquoia géant de la (^alilornie, du robuste
Palmier australien au Lis japonais si délicat dans ses détails !
Parallèlement, la culture anglaise a cherché des perfectionnements
par la sélection ou le semis.
Plusieurs genres d'utilité ou d'ornement doivent à ses horticulteurs
de notables améliorations.
Citons parmi les Arbrisseaux de terre de bruyère, les Azalées,
les Camellias. les Rhododendrons : et parmi ceux de pleine terre,
la Clématite, la Pivoine; et pourquoi n'y ajouterions-nous pas le
Fuchsia, la Verveine, le Lantana, le Bouvardia ?
La série des Pélargoniums à feuille panachée est née eu Angleterre.
Le gi'oupe « zonale » y gagne des coloris tendres, striés ou éblouis-
sants. Le Fuchsia à fleur double s'y est perfectionné. La Capucine
a marginé son feuillage et nuancé sa corolle.
Les Calcéolaires. les Cinéraires, les Primevères de Chine et du
Japon sont l'objet d'épurations minutieuses.
La Pensée anglaise, la Rose trémière écossaise ont une marque
chez les grainetiers des autres pays.
L'enthousiasme pour le Dahlia a failli tourner au type « simple »,
encouragé par des intérêts privés.
Quant aux Chrysanthèmes, c'est i)resque une folie, quoique les
graines proviennent de l'extérieur ; mais les flatteurs ont nonuné
« méthode anglaise » la série de procédés suivis au Japon pour obtenir
de larges capitules, procédés décrits pai- Robert Fortune, et..,,
les enfants d'Albion ont dépassé les lils du Soleil !
VIII. — Établissements d'horticulture.
Les établissements horlicolcs des lles-J>rilanni(pies sont très bien
organisés et montés sur des assises toutes diflérentes :
Grands établissements qui entretiennent des explorateurs en pays
étrangers;
l'^tablisscments de cultures générales;
Plantes de serre chaude et de serre tempérée ;
Plantes de pleine terre ;
ANGLETERRE II-
Arbrcs et arbustes Je pépinière on de serre, ensemble ou séparés;
Arbres fruitiers jeunes, dressés ou formés;
Conifères ; arbustes à feuilles persistantes;
Plants forestiers; arbres de parc et d'avenue;
Cultures maraîchères ou de primeurs;
A'ineries et Orchanl-llouses (vergers vitrés) ;
Cultures de plantes pour semences ;
Arbustes et plantes de marché, lleurs coupées ;
Dessin de parcs et de jardins;
Maisons mixtes pour la vente de graines, la confection des bou-
quets, l'entretien des jardins.
Nous négligeons les spécialités que chaque groupe comporte.
Fleuristes et pépiniéristes abondent dans les Comtés d'York, de
Kent, de Surrey, de Lancasliire, de Middlesex, de Somerset, de
Hertford, de Sussex. L'Ecosse a de grandes pépinières dans le
Midlothian, le Lanarck. L'Irlande les concentre dans le Comté de
Dublin et auprès de Belfast et de Cork.
Les observateurs ont reconnu ([u'un changement s'était opéré sur
le marché européen. Ainsi, il y a une dizaine d'années, l'Angleterre
recevait de France, de Belgicpie et de Hollande, des masses d'ar-
bustes verts, de plantes à feuillage et d'appartement; aujourd'hui,
elle les fabrique elle-même pour ses besoins et au delà, et ne
reçoit que les plants de pépinières, les Lilas, les Muguets, de
France; les Azalées, de Belgique; les Ognons à fleurs, de
Hollande...
Grâce à la nature du sol et au climat insulaire, les Comtés
du littoral produisent admirablement les Rhododendrons et les
autres arbustes toujours verts; les plantes de terre de bruyère y sont
bien étofl'ées ; les Conifères, splendides, les Rosiers, luxuriants.
La production de vignes en pots et d'arbres fruitiers destinés aux
vergers sous verre a provoqué des installations particulières.
Quant aux Orchidées, elles triomphent clicz nos voisins, ainsi
qu'une foule de plantes délicates réclamant la chaleur et l'abri en
toute saison.
On compte plus de ileux mille établissements horticoles ayant
quelque importance. Londres et ses districts en possèdent cent au
moins, non compris les cultures des Comtes du Middlesex, d'Essex,
du Hertford. de Kent et de Surrey sur lesquels la plus grande ville
du monde est assise.
En voici la répartition par Comtés.
Une seconde colonne indique combien il existe de Parcs et de
grands Jardins d'amateurs placés sous la direction d'un jardinier.
ïi8
ANGLETERRE
ANGLETERRE
Bedlbiilshiro..
Berkshire
Buckinorhamshire. .
Cambridgeshire . . .
Chesliirc
Cornwall
Cumbcrlaud
Derbyshire
Devonshire
Dorselshire
Durham
Êssex
Gloueestershire. . . .
Hampshire
Herefordshire
Hertfordshire. . . . . .
Huntingdonshirc. . .
Kent
Lancasbire.
Leicestershire
Lincolnshirc
Middlesex..
Monmouthshirc
Norfolk
Korlhamptonshire
TsorthumDerbind. .
Nottinghamshire. .
Oxlordshire
Rutlandshire
Shropshire
Somcrsetshire
Staffordshire
Suirolk
Surrey
Susscx
AVarwickshire . . . .
"SVestmoreland. . . .
^Viltshire
Worcestershire . . .
Yorkshire
Eta-
blisse-
ments
PAYS DE GALLES
Anglcscy
Breconsliirc
Cardiganshire
Carmarllicnsliirc
(JaniarvoMsliirc
Dcnbighsliirc
Flintsliire
f Hamorganshire
Merionellisire
Montgomerysliirc-
Pcinbrokcsbirc
lladnorsLire
ILES DE LA MANCHE
Islc ol' Man
Gucrnsey
Jersey
24
33
10
3a
5o
20
10
25
60
43
Go
18
r t
-H
10
120
120
20
40
7»
1
45
20
35
3o
25
2
20
60
45
3o
95
80
5o
10
25
i5
i3o
Parcs
i3o
86
3o
Î20
Go
'>"
80
ii5
l\
G5
120
118
iSo
Go
iGo
3o
210
190
Go
i^
9^
3o
80
65
80
65
G5
i5
70
75
IIO
85
2G0
iGo
80
25
86
65
320
10
10
AJ
1^)
16
i5
10
Aberdeeushirc
Argyllshirc
Ayrshire
BànfVshirc
Berwicksliire
Butesbiro
Caithncss • . . .
Clackniannausbire. .
Dumbartonshire
Duiufriesshire
East Lotliian
Fifeshire.
Forfarshire
Invcrnessbirc
Kincardincshire
Kiuross-shire . . . ■ .
Kirkcudbrightsbire.
Lanarkshire
Midlothian
Moraysliire
Nairnshire
Orkney .
Pecble'sshire
Perthshire
Renfrewshirc
Ross-sbire
Roxburgbshire ....
Selkirksbire
Stirlingshire. ......
Sutheriandshire . . .
West Lolhian
Wigtownsbirc
IRLANDE
Aulrini
Arniagli
Carlow
Cavan
CUire
Cork
Dcrry
Douegal
Down
Dublin
Fermanagh . . . . .
Gahvay....
Kcrry
Kildare
Kilkenny
King's (>ounty. .
Liiiu'iifk.
Longl'ord
Loulli
Mayo
Mc."ali
Moiiiiglian
Qiiceii's Counly.
Roscoiiimon ....
Sligo
'1 ipperai-y ..
Tyioiic
AN'alei lord
A\'(stni( alli
AVexford
AN'ieklow
10
7
12
3
7
10
70
i5
60
i5
25
20
10
20
25
5o
3o
40
70
i5
i5
I
3o
45
5o
20
10
I
i5
60
.3o
i5
3o
i5
3o
5
3
i5
i3
3o
3
10
I
10
10
2
10
i3
35
10
5
10
2.Î
22
45
1
a
2
l5
10
\ù
4
10
I
5
4
ij
I
2
4
a
10
7
20
I
10
10
1
10
2
10
2
20
I
10
2
10
3
i:>
la
2
la
ANGLETERRE I iq
IX. — Jersey.
Avec son climat privilcjçic, sa véjjctatiou exotique darbustes et
de fleurs, jetée eu pleiue nier. Jersey est non seuleiiifui cU-vonuc
nie des (leurs et de la vilk-gialure, mais encore un pourvoyeur des
marchés de la Cité, concurremment avec la banlieue de Londres et
les villes de province.
Des familles de cultivateurs viennent s'y installer et gagnent
honorablement leur vie. malgré le prix relativement élevé du sol et
de la main-dicuvre.
Dans une année, l'île a produit :
5o,ooo tonnes de Pommes de terre récoltées sur I25 hectares et
livrées immédiatement à la consommation ;
100,000 kilogr. de Tomates à i franc 5o, et à 2 francs en hiver ;
66,000 kilogr. de Panais, valeur 286,000 francs;
100,000 Choux-fleurs pesant 6 kilogr. en moyenne, vendus 2 fr. 5o
la douzaine ;
Et 125,000 kilogr. de dill'érents légumes: Pois, Carottes, Salades,
ayant réalisé un chiU're de 200.000 francs.
Ses vergers de plein air ont fomuii de beaux et bons fruits pour
un million de francs
Disons à ce sujet que la Poire Chaumontel, qui a fait de Jersey son
terrain d'élection, est si jolie et si abondante que 3o.ooo fruits ont
été vendus 5o centimes pièce, alors que les Poires Louise-Bonne,
Duchesse et Passe-Colmar ne dépassaient pas 10 francs le cent.
Le Raisin sous verre approche le million de francs, les deux tiers
en Raisin dit d'été, Black Hamburgh ou Frankenthal.
Un cultivateui" a fait construire plusieurs serres à 00,000 francs
pièce ; six hectares vitrés sont consacrés aux Raisins, aux Pèches,
aux Tomates et aux Fraises.
Guernesey à son tour, dotée de serres-vergers, cultive dos h'-gumes
sous verre ou à lair libre. La vente en est assurée par un traité à
forfait avec des conqjagnies anonymes représentées par des courtiers.
La culture des Ognons à fleurs y est eonuuencée avec succès
Dix horticultcui's sont installés à Jersey, six à Guernesey ; on y
voit encore de beaux pares d'amateurs.
Des coquettes villas de Jersey, une vingtaine appartiennent à
des amateurs distingués secondés par des praticiens habiles.
La liste des associations agricoles et horticoles figure au tableau
publié plus haut, pages 96 et suivantes.
I20 ANGLETERRE
)
X. — Jardins d'études. — Explorateurs.
Les Jardins botaniques de Kcw et d'Edimbourg ont été installés et
sont entretenus par les soins du Gouvernement.
Le Jardin de Glasnevin, en Irlande, fondé en 1^91 par la Société
d'agriculture de Dublin, est également à la charge de TÉtat. Il occupe
16 hectares et possède un superbe Palmarium.
Les Jardins de Dublin, de Gand^ridge et dOxford sont les annexes
des Universités qui, d'ailleurs, subviennent à leurs besoins.
Les Jardins de Liverpool, de Manchester, de GlasgoAV, vivent au
budget des municipalités ; celles-ci y organisent des concerts, et les
Sociétés, des expositions.
Les autres Jardins de ce genre sont alimentés par des Administra-
tions, des Sociétés ou des souscriptions particulières.
Le vaste Sefton Parle, à Liverpool, créé en 18G7 par l'ingénieur
paysagiste i'rançais. M. Edouard André, à la suite d'un brillant
concours, comprend, au milieu de ses conceptions grandioses et har-
monieuses, une partie spéciale destinée à faire aimer et connaître la
botanique aux étudiants et aux nombreux visiteurs.
Par leurs intéressantes collections constamment augmentées, les
grands établissements de cultiu'e et de conmierce sont devenus de
véritables foyers d'enseignement scientifique et horticole.
Voici la statistique des Jardins botaniques du lloyaume-Uni :
Angleterre.
Londres. — Kcw. — Royal Bo- Hull (Yorkshire).
tanic Society of London. — Liverpool (Lancashirc).
Chelsea : Jardin ollicinal. Manchester (Lancashirc).
Birmingham (Warwicksldre). Oxford (Oxfordshire).
Cambridge (Cambridgesliire). Shcflield (Yorkshire).
Ecosse.
Edimbourg (Midlothian). — GlasgoAV (Lanarkshire).
Irlande
Dublin. — Glasnevin. — Trinity Collège.
Belfast (Ulster). — Cork (Cork).
Jardins botaniques et d'essai des colonies anglaises.
Europe.
Mi';i)rrF:i{RANi':E. — Malte.
Asie.
Indes. — Agra. — AUahabad. — Baroda. — Cawnpore. — Gwalior. —
Lucknow. — Mysore (Bangalore). — Morvi. — Nagpur. —
Saharanpur. — Travancore, — Udaipur.
ANGLETERRE 121
Bengale. — Calcutta (Scebpore). — Darbliangah. — Darjceling. —
Mungpoo.
Bombay. — Muniiipal Gardon. — Ghorpui'i. — l^oona.
Ceylan. — Auuriulliapura. — Badulla. — Ilakgala. — Hcnaratgoda
— Peradcniya.
Détroit « Straits Settloments ». — Malacca. — Penank. — Perak. —
Sin<^aporc.
Maouas. — A^ri-Hoi'ticullural Society. — Oolacuiiimul.
Plxjah. — Lahore. — Siiiila.
CiiiNi:. — iroiii,f-Kong.
Afrique.
Afrique Occidentale. — Lagos.
Côte-d'Or. — Cape Coast-Cattle.
Le Cap. — Cape Town. — (iraaf-Reinet. — Cîralianistmvii. — King-
Williams Town. — Port-Elizabeth. — Uitcnhagc,
Ile-Maurice. — Pamplemousses. — Curepipe.
Natal. — Durl^au. — Pietormaritz])ui'g.
Amkiiique.
Canada. — Moulroal. — (3ttaAva.
Guyane Anglaise — (ieorgetown. — Berbice.
Honduras Anglais. — Station botanique.
Iles sous le Vent. — Anligua. — Dominica. — Monlserrat. — Saint-
Kitts-Nevis.
Jamaïque. — Batli. — Castleton Gardon. — Cinchona. — Hopc
Gardons. — Kingston Parade Garden. — King's House.
Petites Antilles. — La Barbade. — Grenade. — Sainte-Lucie. —
Saint- Vincent.
La Tiumtj':. — Port of Spain.
OCÉAME.
Australie Méridionale. — Adelaide — Port Darwin.
Victoria. — Ilamilton. — Melbourne.
Nouvelle-Galles du Sud. — Sydney.
Nouvelle-Zélande. — Auckland. — Christchurcli. — Diinodin. —
Invorcai'gill. — Xapior. — ^^'ellington.
QuEENSLANi). — Accliuiatation. — Brisbane. — Uockliamplon.
Tasmanie. — Ilobart Town.
Fiji. — Station botani({uo.
Les jardins dossai des colonies, dirigés par des hommes dévoues à
la prospérité du pays, ont contribué à importer et à propager une
foule d'arbres et de plantes utiles dont l'exploitation a été une
source importante de revenus poiu* les indigènes et les colons.
123 ANGLETERRE
Jardin de Kew. — Le Muséum, horticole de Kew occupe i8o bec-
tares et coûte à lÉtat 5oo,ooo francs par an d'entretien. Il est unique
au monde par le développement de ses jardins, Tétendue des serres
et des collections, par le nombre de végétaux introduits directement
ou propagés dans les colonies anglaises ou à l'étranger, et par les
essais de culture, d'innovation, d'acclimatation, enfin par l'enseigne-
ment donné matin et soir aux élèves jardiniers. Il faut encore tenir
compte à l'administration du Jardin royal des notices instructives
distribuées au public et des conseils qui ne sont jamais refusés à
ceux (pii les sollicitent.
La population londonienne ou passagère a pris l'excursion à Kew
tellement en goût que le nombre des visiteurs s'élève jusqu'à douze
cent mille dans une seule année.
Sa fondation remonte au siècle précédent et l'énumération des
services rendus serait longue à développer. Bornons-nous à des faits
principaux d'importation de plantes rares ou inédites.
EXPLORATIONS
En 1772, sur les instances de Sir Joseph Banks, le Gouvernement
envoie Francis Masson, du Jardin de Kew, au Gap de Bonne-
Espérance, aux Antilles et au Canada; il en rapporte quatre cents
espèces, parmi lesquelles des Pélargonimns, des Stapélias, des
Bruyères, l'Encephalartos à longues feuilles.
Le botaniste français Lhéritier, assisté du peintre Redouté, se
rendirent à Kcm', pour étudier l'ancêtre de nos Cinéraires, le curieux
Tamus au pied d'éléphant, l'Eucomis ponctué, le Chloranthus,
et autres plantes fraîches débarquées, pour les décrire dans le Sertum
«no-//cHw?. Le geni'c Eucalyptus s'y trouve fondé sur le Gommier à
feuilles obliques, découvert en 1774 P^i' Nelson, dans la Terre de
Yan Diemen, aujourd'hui Tasmanie ; son importation est attribuée
au capitaine Funeaux, compagnon de Cook, qui aurait introduit en
même temps les élégants Casuarinas.
David Nelson, jardinier à Kew, comme Masson, devient le
compagnon du navigateur Cook, de l'^'G à i;;9; puis il entreprend
une seconde traversée du Pacifique aux Antilles, pour répandre le
Jacquier ou Arbre à pain.
Pendant cette période, les premières Orchidées s'épanouissent au
Muséum, en 1787-1788: les Epidendrum Cochleatum eifrag-rans.
En qualité de botaniste et de chirurgien, Archibald Menzies accom-
pagne le capitaine Vancouver, de 1791 à 1795, sur la cote sud-ouest
de l'Amérique; il envoie l'Araucaria imbriqué du Chili, le Séquoia
toujours vert de Californie,
ANGLETERRE 123
Christophcr Smith recueillit, en i~f)~, do nombreux végétaux aux
Moluques. Son camarade James AViles transportait des centaines
d'Arbres à pain dans les Antilles. Smith, nonmié botaniste de la
Compagnie des Indes, préparait à Calcutta iine belle collection do
plantes vivantes. Peter Good en dotait plus tard le jardin de Kcw,
avec de jolies Légumineuses, Protéacées et Myrtacées australiennes.
Au début du siècle. Banks déléguait (leorge Caley h la Xouvelle-
Galles du Sud. Ses dix années de séjour valurent des ricliesses nou-
velles au célèbre Jardin ; entr' autres, le Livistona australis. un des
Palmiers les plus redierchés.
Vers i8o3, le jardinier AVilliam Kor est envoyé en Chine, à Ceylan,
à Java, aux Philippines. Le Cunninghamia de Chine, les Lis tigré et
du Japon, le Kerria sont les souvenirs marquants du voyage.
Le chevalier Sir Josepli Banks, un botaniste passionné, qui avait
rapporté vers i;;88 et années suivantes, de beaux Hydrangéas, la
Pivoine arborescente, de jolis Fuchsias du Brésil et du Chili, le
Nélumbo a Fève sacrée ». des Strélitzias, la Tétragone alimen-
taire, etc., voulut, une fois la guerre continentale finie, entreprendre
et organiser d'autres explorations.
Sous son inspiration. AUan Cunningham se dirige vers l'hémis-
phère austral ; James Bo-vvie le suit, puis visite le Brésil, le Cap et y
trouve des plantes bulbeuses, des Orchidées, des Cactées. Fn iSaS,
il donne à Kcav une Amaryllidée de l'Etat de la Rivière d'Orange.
"William Hooker la nomme « Imantophyllum Aitoni ». dans le Bota-
nical Magazine, alors que cette espèce, détournée du Muséum, fleu-
rissait chez le duc de Xorthumberland et paraissait dans le Botanical
Register avec le nom de « Clivia nobilis », donné par Lindley.
Des îles océaniques. AUan Cunningham envoie, vers 1826, le
Séaforthia élégant, leBowéniaremarqual)le, le Grévilléa robuste, des
Laportéas, des Sténocarpus et le superbe Araucaria qui rappelle
son nom.
A cette même époque arrivaient à Kcav, par David Lockhart, l'im-
portateur du Gardénia à longue fleur, \ine collection d'Orchidées
recueillies à la Trinité : Stanhopea insignis, Oncidiiwi Papilio. 1823,
Loclihartea elegans, Cataaetum tridentatnm, et la curieuse plante
aquatique Pontederia craasipes, aux pétioles vésiculeux.
Comme Edimbourg, le Jardin de Kew avait reçu, en 1818, les
premières semences du Rhododendron de l'Himalaya. parAValliel»,
fouillant les Indes Orientales; et, ensuite, le Cèdre Deodara, par
Leslie Melville, parcourant les montagnes du Népaul.
De Kew, Oldham Richard se dirigea vers la Chine et le Japon,
et Charles AVilford visita les îles japonaises et de Formose.
124 ANGLETERRE
Les élèves du ]Muséum placés dans les jardins coloniaux ne tardaient
pas à transmettre régulièrement le résultat de leurs recherches :
John Fraser qui devait ensuite nous enrichir de 200 espèces
américaines, parmi lesquelles l'Azalée à fleur de souci, le Groseillier
doré, le Pavier à épi, le Rhododendron de Cateshy;
"William Morrison, important des Protéacées de la Rivière an
Cygne :
(icorge Aldrige, collecteur d'Orchidées à la Trinité ;
George Barclay, explorateur de l'Amérique Sud et des Sandwich ;
NathanielAVilson, planteur des premiers Quinquinas à la Jamaïque.
Nous pourrions ainsi continuer l'historique des services rendus
par le premier Muséum horticole du monde , et nous arriverions
ainsi aux célébrités modernes qui ont constamment trouvé à Kew
protection, conseils et appui.
Parmi le personnel dirigeant — toujours à la hauteur de sa mission
— nous devons citer, après Alton, le savant Sir William Hooker,
réorganisateur du jardin, puis son fils Sir Joseph Dalton Hooker, qui
fit paraître chaque année un Report on the progress and condition
of The Roj-al Gardens. — Thiselton Dyer, de la même famille, lui
succéda en janvier 1887 ; il publie actuellement le Kew Bulletin,
devenu populaire, par Tintérèt de sa rédaction et par son prix
modique de o fr. 20 par mois.
Les ouvriers, employés et élèves jardiniers reçoivent à l'établisse-
ment une solide instruction théorique et pratique, au moyen des
riches collections du Musée, du Jardin et de la Bibliothèque, concur-
remment avec les conférences et les travaux manuels.
Répétons enfin que Kcav est la pépinière ou le laboratoire des
colonies anglaises, leur préparant ces végétaux industriels ou écono-
miques si précieux et les approvisionnant jusqu'à ce que les jardins
d'outre-mer puissent se sufiire.
La Société royale d'Horticulture n'a pas hésité à organiser à
ses frais des explorations lointaines, depuis Jolin Reeves et Joseph
Banks, par exemple : Georges Don, John ForbesetPotts, en Afrique;
John Dampier, Parker, en Cliinc: David Douglas, — im martyr de la
science, — aux États-Unis et en Océauie, d'où il recueille plus de
200 espèces ; John Weir, au Brésil et en Colombie ; Hartweg, dans
l'Amérique centrale ; Robert Fortune en Chine et au Japon ; etc.
Des maisons renomuiées, celles de Veitch, Sander, Bull, Low,
entretiennent des voyageurs collecteurs à leur profit.
Après avoir parlé des arrivages directs au « Royal Muséum »,
nous énumérerons les principales trouvailles de Robert Fortune,
A.N(;i.ETi:iuu-:
1-20
voyageur de la Soc-iclé royalr iriiorticiilliin', — (|ui apporta ;ui\
Indes le Thé de la Chine, — eelles des « allacln-s » aux ('■lahlisscuiciits
eoninuTciaux, et nous eilerons quekjues exphn-aleui's lihirs.
,1. l'^Xri.OltATKLItS DK LA SoCllCTK UOVAI.K DIlOiniCUI-TUIlK
i)K Londres.
lloiuan l-'<tinrM:,(iSi2-iS.S(»); exi)l<)-
ralour de- la Cliim-, i,S4i-KS',() cl icS48-
i8ôo; (le la Chine i-l du Japon. iSâa-
i«G3. Inlroilucli'ur du Tlu- aux Indes,
iSôi.
Conifères de la Chine.
Abies jt'zocnsis.
Cephalolaxus Forlunci (luàlo el fe-
melle).
Cryptomeria janoniea.
Cupressus lunehris.
Pinus Bunji;eana.
Pseudolaiix Kani[)leri.
Toireva j'iandis.
Arbres et arbustes de la (^liine.
Abelia unillora.
Akebia (piinala.
Ann'urdalu
iloubk
[uy^dalus persiea : rouf^e iloi
llèur (rdMllet ; de Slian^liaï.
Azalea oblusa ; ovala ; sipianiata, etc.
Bambusa Forlunei variegata.
Berberis Healii ; eonsanguinea'; For-
tunei. Jai)()niea ; Irifurea.
Caryoi>lei'is Mastaeluuitus.
Caniellia Cu[) Ik-auly; Prince Frédéric
\\'illianis; rclicniala llorepleno.
Chaniicrops Forlunei.
Cilrus jai)oniea « Kuni Quai ».
— mandarin.
— média « Finf;ered ».
Clemalis lanuf^inosa.
Daphne Forlunei.
Diervilla rosea dit Weigela.
Edjceworlliia elirvsanlha.
Forsylliia viridissima.
Gardénia llorida Fortuuei.
Ilex cornuta.
Indigofera décora.
Jasminum nudillorum.
Lonicera fragranlissima.
Pajonia arborca Moulan. (collection).
— sujets porlc-grelles.
Prunus triloba.
— sinensis flore pleno albo.
Quercus sinensis.
Rliyncospeinium jasminoides.
llosa sp.
— aneniona-dora.
— Forlunei.
— Yeliow (l*"(ulunc).
Skimmia Forlunei.
Spalhoglollis Forlunei.
Spira'a callosa.
— pruuilolia llore plcno.
Viburuum inacroce[)haIum.
— plicalum.
"NVistaria sinensis alba.
Plantes licrbaeées de la Chine.
Adamia versicolor.
Anémone japonica.
Arundina sinensis.
Brassica sinensis.
Calyslegia pubescens.
Campanula nobilis.
Cliirita sinensis.
(^lirysantiicnium « Pom[)on ».
Dielylra s^jcctabilis.
F'arlugium "(randc.
F^ouf^cres, plusieurs espèces,
Pa'onia, |)lusicurs variétés.
Plalycodon j^randilloiiim ; album.
Sclaginclla ca'sia; W'ildcnow i.
Statice Forlunei.
Conifères du Japon.
Cryptomcria var.
Podocarpus, plusieurs types.
Uclinospora aurca; oblusa; pisilera.
SciadopUys vert ici liai a.
Thuiopsis dolabrata varicjfata.
— Slandisiiii.
Arbres et arbustes du Japon .
Acer, plusieurs espèces.
Aralia varicjçala.
Aucuba japonica (màlel : variétés.
ClcmatisFortunci;JohnGould Veitch;
Slandisiiii.
Corylopsis parvillora; spicata.
Daphne varicf^ala.
Deulzia crcnala llore plcno.
Eheag^nus rellcxa variegata.
Eurya japonica varicf^ala.
Evouymus isérie variée).
Kcrria japonica varicf^ata.
Ligustrtim japon, aurco-varictjalum.
Lonicera bracliyp. aureo-rcliculata.
Osmanlhus aipiilolium; varic<,Mlum.
— nanum.
Pillosporum varic«,'atuMi.
Prunus japonica.
Uapliioiepis ovala.
Rliapis llabellil'ormis ^ ancirata.
Rhododendron Mcltcrnichii.
Skimmia japonica vcra : nova, etc.
ïhea viritlis varicf^ata.
Vilis de Yedo.
Plantes lierbaeées du Japon.
Chrysanthemum (variétés).
(^ouN allaria varicijata.
Laslrca Slandisiiii.
Lilium auralum, elc.
Lychnis Senno ; variej^ata.
Sàxil'raga Forlunei,
Spiraeapalmata.
Tricvrlis hii'la.
126
ANGLETERRE
B. — Explorateurs de l.v Maison William Bull
A CHELSEA-LOXDRES.
Baloerhama. iS7'3. — Coloml)ie.
— Oneidium Haldorranup.
BRVciiMhi.LEn. iS;i. — Colombie.
— Tillandsia mu«;aica.
Cahoeu. 187.1. — Colonibio.
— Anthurium Veitchii.
— Bouiarea Carderi.
— {]ollea liborica, iS^^-
— l)ieHVnl)aiMiia. variétés.
— Masdevallia Cardeii.
— Oniidimu Carderi, 1875.
Crocker. 1S7S. — Bornéo.
— Bulbophylbim Beecarii.
IIarris, 1870. — Cc»te ouest Afrique.
— Allamanda Chelsoni.
HiLL, 1878. —Natal.
— Enceplialartos Frcderiei Gul-
lielnii.
Seemann, 18G6-18O8. — Amérique cen-
trale .
— Adiantum Seemanni, 1868.
— Ay^ave Seemanni, i8l)fi.
— Casimiroa edulis, 18G6.
— Cyrtodeira chontalcnsis, 1867.
— Geonoma Seemanni. i8()8.
— (lodwinia Gigas, 1868.
— Parmenliera cerilcra, 1866.
SiiUTTLEwuHTn, 1S76 — Colombie,
— Antitçonum insiofne.
— Bijjnonia majjnilica.
— Masdevallia eaudata: muscosa.
— Masdevallia Shuttleworthii.
C. — EXPLOR.VTEURS DE LA MaISOX HuGII LoW & O^ , ClAPTOX LoXDRES
Baxter William, 1828 — Australie.
— Yé<rétaux australiens.
Bli"xt. — Nouvelle-Grenade.
— Catlleva Mendelii var. Bluntii.
— Millonia Bluntii.
Box.vLL William — Indes oceidcn-
tales. — Iles Philippines.
— Aerides lansoni, 1888; Leea-
num, 1881 ; odoratum, 188I .
— Cattleya Schélieldiana, 1877.
— Cymbidium Lowianum
— Cvpripedium bellatulum, 1888 ;
"Boxalli. 1877; ciliolare, i883;
villosum Lowii. 1888.
— Dendrobium albiflorum, 1874;
Arachnites, 1874 ; BoxalH, 1873 ;
Brynierianum,i874; crassinode
Barberianum, 1874 ; Parishii
albens,i89i; rhodopterj'gerum,
1874 ; Treaclierianum, 1881 ;
AVardianum Lowii, 1870.
— Lfelia Davana, 1876; Leeana,
188Î; resplendens, i883.
— :Masdevallia bella, 1878.
— Phalœnopsis Boxalli, 1882; Bry-
raeriana, 1876; Schilleriana
vestalis,i88i; Stuartiana,i88i;
Veilchi bracliypodon, 1882.
— Saccolabium belîinum, 1884.
— Vanda Amesiana (Assam), 1887;
id. (Burmalii, 1889; céerules-
cens Boxalli, 1877 ; id. Lowii,
1877 : Kimballiana, 1889;
lamellata Boxalli, 1879.
— Lilium Lowii ; Primulinum, 1892.
— — nepalense; sulphurer.m,i888.
CuRxow lliciiARD — Madagascar. —
Pliilippines. — Amérique centre et sud.
— Aerides illustre, 1884.
— Angriccum eryptodon, i883;
Primulinum, 1888 .
— Mascarenhasia Gurnowiana,
1881.
— Stauhopea Amesiana; Lowii.
Sir Hlgh Low, 1840-1893. — Bornéo.
— Alocasia Lowii
— Anaîctochilus Lowii.
— Cœlogyne Lowii.
— Cypnpedium Lowii, i847-
— — Slonei
— — — plalytaenium.
— — Dayanum.
— Yanda Lowii.
Yalentine S. H., 1887. — Philippines.
— Phala;nopsis Yalentine, 1884 ;
violacea et gloriosa, 1889.
WiiiteG.T., i883. — Amérique du Sud.
— Cattleya Biymeriana : W'hitei.
— Odontoglossuni excellens, i883.
— Pescatorci Lowiana, 1886.
T). — Explorateurs de la Maisox Saxder & C'% a Saixt-Albans.
— Angrtecum Eichlerianum.
Chesterton, 1880-1881. — Colombie.
— Masdevallia Chestertoni.
— Stenia Chestertoni, etc.
Digaxce. W., 1890. — Brésil.
Dressel g., 1887-1888. — Guyane
anglaise.
Endres E., i87.">-i878. — Colombie.
— Odontoglossuni nevadense.
Ericsson, i88,")-i893. Birmanie. —
Brésil. — lies de la Sonde.
— Bulboidiyllum Ericssoni.
— Cattleya Yictoria llcginn.
— Cynri()cdium EllioUianum ;
Kimballianum ; Uothschil-
diaiium ; Sanderianum ; Yic-
loriic Mariae, etc.
Arel R., 1887-1888. — Mexique.
.VlrreciitH., 1887-1888. — Yenezuela.
Arnold F , i88i-i883. — Yenezuela.
Colombie
— Cattleya Percivaliana, i88a.
— C)dontoglossum Sanderianum.
Bartiiolomaels P'., 1883-1893. — Co-
lombie. — Mexique.
— La lia anccps Schrccderiana.
— Lalia anceps Sanderiana.
BoKisr:ii, i8H3-i88<i. — (lolonibie.
— Odontoglossuni llunnewellia-
nuni.
Boue, 1888-1889.— Indes.
Bhain, 1891-1892. — Afrique. — Mada-
gascar.
— Dracicna .Sanderiana,
ANGLETERRE
la*
Fai,kf,nuerg, i8;6-i8Si. — Colouihu'.
— ilostropia Falkenhoif^i.
FnKEMANN, iSiSo-iSM'i. — Indes.
— Dendrol)iiini Frconiani.
FoiKiKT L , i8<)i-i8y'J — Brésil.
— E|)i<l('n(ii-uin Godsclliaiiuiu.
— Oncidiuni Clravosiamiiu.
FOIISTKHMAN.N J., i88<>-i88-'J . — Ilcs do
la Sonde. — Indes.
— Cœlogync Forsterniaunii.
— — Sanderiana.
— Deudioltiiiui eruenliuu.
— — dactvlil'ciuni .
Fritz II ,1888-1889 — liirmanic.
IIamf.i.in L., i8()'3. — Madajfascar.
— Eulopliiclla Elisahetliae.
HkxnisW., 1884-188G. — Colombie. —
Indes
— Ëucharis Maslersiana.
— — Sanderiana
lluBscii, 1881-1884. — Equateur. —
Pérou .
— Masdcvallia anchorifera; ealu-
ra ; (lavcola ; ludihunda.
— Maxillaria Ilui)scliii.
— Odontofïlossum Sclirœderia-
num .
— Oncidium Hubscliii,
— — Iricuspidatiim.
Hu.mblotL., 1880-1887. — Les Como-
res. — Madagascar.
— Angfriccum l'asluosuiii; Gernii-
njanuni ; Ilumhlotii; Leonis;
Sanderianuui.
— Cynil)idiuni Huniblotii.
— Piiajus Humblotii.
Kkhach O.. i88i-i89'3. — Colond)ie.
IvL.vuocii frères, 1871 . — Equateur.ele.
— BoUea cœlesUs ; Lawrenceana.
— Masdevallia Edwardi.
— Masdevallia Klabochortim.
— Maxillaria Sanderiana, etc.
— Odonloglossum cirrhosum; con-
l'erluni ; Edwardi; orientale;
pardinum ; polyxanthuni.
— Oueidium chrysôrnis ; lamelli-
gerum ; melanops ; virgula-
lum,
— Pescatnrea Klabocliorum.
Khomer E , 1886-1890. — Brésil. —
Venezuela.
LiXDGREN, 1892-1893. — Brésil. —
Paraguay.
LoRENZEN J., 1891. — Colombie.
Max, 1884-1885. — Colombie.
— Cattleya gigas Sanderiana, i883.
— — Schrœderae.
.MicuoLirz W., 1881-1893. — Africpic.
Birmanie. — (loehineliine. — Con^^o.
— Nduvelle-riuim'e — Philipj>ines.
— Aloeasia Sandeiiana.
— Atridcs Savageanuin.
— (;yi)ripcdiuiu Ciianiberlainia-
num.
— Cirrlioixlnlum Sanderianum.
— Dcmliobium Imiieratrix ; vera-
tritolium.
— rirammatophyllnni Measure-
sianuni.
OsMKiis J , 1S81-1S85. — Brésil.
— Lielia grandis var. tenebrosa.
OvEusiAYS C, 1887-1893, — Brésil. —
Coloml)ie, — Equateur. — (liiatc-
niala. — Ilonibiras. — Pérou. —
Venezuela.
— Oueidium Sanderiannm, etc.
Pat.mkr, i88()-i8(jo. — Venezuela.
Guyane anglaise.
Peu.vceck F., 1881-1887 — Mexique.
Peutuiis, 1893.— Brésil. — Pérou, '
Petus E . 188.5-1890. — Argentine. —
Brésil. — Equateur.
BimannE ,1881-1880. —Birmanie. —
Bornéo. — Brésil. — Indes.
IloEUELEN G ,1880-1884.— PJiilippines.
— Aerides Lawreneeanum; iiolia-
nianum ; Sanderianum.
— Phabrnopsis Sanderiana, 188.").
— Vanda Sanderiana, 1887.
IloDEL, 1888-1889. — Les Indes.
Rœzl (Benedict), 1871.- Equateur.—
Mexique.
— Masdevallia abbreviata; Clii-
nuera ; Livingstonianà ; ma-
erura, 1874; xantliodactylis.
— Miltonia Bcezlii.
— Odontoglossuni niadrense, 1872.
— Oueidium hastatum Rœzlii. '
— Peseatorea Rcezlii.
— Sobralia Uœzlii.
— Zygopetalum expansum.
ScuMiuTcuEN, 1880-1893. — Colombie.
SciiRŒDER A., 1883-1884. — Afrique.
— Indes. — Sierra Leone.
— Crinum Sanderianum.
SeidlE., 1881-188,5. — Guyane an-
glaise.
— Cattleya Gaskelliana, i883.
— — Lawrenceana.
Starker, 1885-1893.— Brésil.
Wallis, 1877-1878. — Equateur. —
Péi-ou .
— Orchidées diverses.
Wells A., 1882-1886. — Brésil.
E. — Explorateurs de la Maison Veitch a Ciielsea, Londres.
BuRBiDOE W. F., 1877-1878. — Bornéo
et Sumatra.
— Aloeasia seabriusoula.
— Hurbidgea nitida.
— (hyploeorvne eaudata.
— Gamogynè Burbidgei.
— Ixora Burbidgei.
— Kepenllies Rajah ; bicalcarata ;
Burbidgei.
— Pinanga Veilohii.
— Piptospatha insignis.
~- Rhododendron stenophyllum.
— AVormia Burbidgei.
— Oreliidées variées.
Chesterton, 1872-1877. — Colombie.
— Odontoglossuni Coradinei.
BuRKE, 1881-1894.— Guyane anglaise.
— Bornéo. — Philip[)ines. — Bur-
mah. — Nouvelle-Guinée.
— Nepenlhes Burkei.
— Phabenopsis Scliilleriana.
— Ileliampliora nutans.
ia8
ANGLETERRE
— Cypripciliuni Liiulloyamuu.
— Zviroi>etalum lîmkri.
ClHTis (Chaulks). iS:S-iSS<. — Arclii-
pel indien . — Madai^ascar. — Gran-
des Conioies. ele.
— Anirra'cuni sesquipedale.
— Cypripediuni Curlisii.
— ^Medinilla Curlisii.
— Nepenthes variés
DoAVNTON. 1S72. — Cliili.
— Dieksonia Berleroana.
ExDRES, i8:2-i87'3.— Améri([ue Cent.
— Epidendrum Eudresii.
— Utrieularia Endiesii.
HvTTON. i806-i!S(xS — Indes.
— Aerides Huttoni.
— Dendrohinni Iluttoni.
— Yanda insii:;nis.
Kalbbeyeu. 187SMSS1. — Colombie.
— lla'manthus Kalbreyeri.
— Paehystoma Thomsonianum
Loiuî (Thomas), i84o-i858. — Areliipel
indien
— Aerides Fieldin«jrii.
.— Araclinanlhe Catliearti.
— Bulbopliyllum Lol)bi.
— Cypripediuni l)arl)atum.
— CVpripedinm superbiens.
— PliaUenopiis interniedia.
— Phalwnopsis amabibs, Bhime.
— Yanda cierulea ; tricolor.
— ^Esehynanlhus Lobbii.
— Medinilla niagnilioa.
— Nepenthes Yeiteliiana.
— llbododendron Brookii; jasnii-
nillorum ; javanicum ; Lolilji.
LoBB (AYii.liam), i'84oi857. — CaUfor-
nie. — Amérique du Sud.
— Abies l)raeteata : concolor.
— Araucaria imbricata.
— Eitz-roya patagonica.
— LiJjocedrus letragona.
— Podocarpus nuln^enus.
— Saxe-Gothea eonspieua.
— Séquoia j^ij^antea.
— ïliuia Loltbi i<^i<jcantea) .
— Torrcya myristica.
— Berberis Darwinii.
— Desfontainea spinosa.
— Enil>otlirium eoccineum.
— Escallonia maerantlia.
— Lapageria rosea.
— Philesia buxifoHa.
— Pleroma elegans.
Maries (Chaules), 1873-1879 —Japon ;
Ile Foriuose.
— Abies Mariesii.
— Acer japonica (variétés).
— Caryoi>teris Mastacliantus.
— Clerodendrou tricliotomuui.
— Ca-salpini.i japonica
— (Cornus liracliypoda
— Dapliiiipliylluiu «;laucescens.
— Davallia Niaritsii.
— Ela-a^nus maeroplnilus.
— Iris KaniptVri.
— Slyrax japonicuni.
Peahce ilic.uAui). i8t)4-i8()8. — Auiéri-
([ue du Sud (Coloml)ie).
— Amaryllis pardina.
— Bejïonia l)oliviensis ; Pearcei ;
rosa'llora ; N'eitcbii.
— Cyiiripedium caricinum.
— Gymnofïramiua Pearcei.
— Gymnoslacliyum Pearcei.
— ]Maranla Yeitcliiana.
— Odonloiilossum coronarium.
— Sancliczia noljilis.
— Stemonacanthus Pearcei.
— Urceolina pendula.
Yeitcu, John GorLn, (1839-1867). —
Chine et .lapon, 1859-18G0. — Aus-
tralie et Pliilii)pines, i864-i865.
— Al)ies lirma.
— Cryptomeria elegans.
— Picca ajanensis.
— Picea Àlcockiana.
— Acalypha Wilkesiana tricolor.
— Amarantus mclancliolicus.
— Ampélopsis tricuspid. Yeilclii.
— Ampélopsis japonica.
— Aralia ^ eitchii.
— Coleus A'eitcliii ; Gibsoni.
— Croton undulatus Yeitchi, etc.
— Draca-na Chelsoni ; ]\Iac-Leaii ;
magnilica ; Mooreana ; regina
et autres.
— Lilium auratum.
— Maranta Yeitchi.
— Pandauus Yeitchii.
— Primula cortusoides.
— Ycitcliia Johannis.
YEiTCH,(Hi:nuEUT-JAMEs), fils du ]oré-
cédent, rapporte en 1893, des végé-
taux recueillis aux Indes, au Japon
et en Australie.
Yeit(:h(Pi;teu), 1877-1880. — Australie
(Nouvelle-Zélande, Fiji.) — Bornéo.
— Lomariadiscolor bipinnatilida.
AYallis, 1872-1874. — Colombie.
— Cypripedium caudatum.
— Epidendrum ^Yallisii.
— Loasa Wallisii
— Masdevallia Chinuera.
\Yalteh (Davis), 1873-1877. — Améri-
(juc du Sud.
— Bégonia Davisii.
— Bro-svallia ])edunculata.
— Calceolaria lobata.
— Cypella jx-ruviana.
— (Cypripedium reliculalum.
— ^fasdcvallia Davisii; Darlacana;
ionocliai'is.
— Poly])otrya Zeelileriana.
— Yiicsia c'iirysostacliys
Zah\, 1.S70. — .\mérique Centrale.
— TiMandsia Zahuii.
Etc.
Le D' Maxwell T. Mastcrs et rorehiclograi)lu' John O'iîrien ont
bien voulu nous guider dans ees recherches uiiniilieuses. Certes, il
nous eut été facile de les étendre encore.
ANGLETKKIIE
l-2f)
F. — Explorateurs liuues.
B.vcKiiovsE (James et Fils). <U- York,
1794-18C9. — Auslriilic.
Balkoiu (J.-lî ). professeur de bota-
nique à Ediiiiijourg. — Socolora.
— Boj^oiiia Sooolraiii».
B.WMSTEH (Joiixi, missionuaire en
Virjîinie, i(kS,S.
— Maj^nolia grandinora, ele.
Benson (colonel), i8(jG. — Indes.
— Orchidées.
Bkukeley ifîênéral), 18G2. — Indes.
— Orchidées.
BooTii (T.-F.), iS:>3. — Bholan.
— Khododcudron.
BowM.w (U.vvio), i8'38-i8G8. — Pérou.
Equateur. (CyanophjUum.)
Bridges Thomas, 1807-1865, Cliili —
Pérou — Bolivie.
— Victoria regia.
Catiic.vrt (J. W.) (décédé en i85i). —
Himalaya oriental
DuvMMONi) (.Iames) (décédé en i863i. —
Australie du Sud
Ellis iRév' 1-94-18721. — Madajjascar.
— Ouvirandra î'euestralis, etc.
P'alconeh (décédé en 1860). — Indes
occidentales.
Gaudner (G.) (décédé en i84"). — Bré-
sil — Ceylan
GiHsoN (John), jardinier chez le duc
de Devonshire.
— Amherstia nobilis, etc.
GiLLiEs(J.) — Chili.
Gordon (J.vmes), décédé en 1780. —
Améri(|ue du Nord. — Japon.
— Ulmus americana, 1702.
— Sophora japonica.
— Ginkgo biloba, 1754.
Guay ( ChristopiierI). l-'iO- i-iV<,.
Améri(]ue.
Ghii-fitii (William), décédé en 1845.
— Indes.
IIiLL Walticr — Queenslaiid.
lIooKER (Sir JosKi'ii). — Héfrjons an-
tarctiques. — Nouvelle-Zélande. —
Ilimalava — Syrie. — .Maroc.
— Uhododendronsliinialavcns.etc,
Jeffrey Joh.v, i85o. — Calirornie. —
Orégon.
— Conifères.
Lke James, (horticulteur, 1715-179.11.
Lehmann (consul}. — Auiéri(jue Sud.
— Orcli idées
Plrdie ^^■. (décédé en 1S571. — Ré-
gions tropicales de rAuiériquc.
Skinner (George), i8o4-i8<i8. — Gua-
temala.
— Cattleya Skinneri, i836.
— Lœlia superbiens, 1840.
— Lycaste Skinneri, 1842.
— Sobralia macrantha, 1842.
— Stanhopea saccata, etc.
Symo.nds (Sir W.), i838. — Nouvelle-
Zélande.
— Uacrydium cnpressinum.
— Dammara australis.
— Podocarpus Totara.
— Phyllocladus trichomanoides.
— Yile.x littoralis.
Tweedie (James) (décédé en 1862^. —
Brésil. — Uruguay.
— Cactées.
^^'II^rTAL. — Smyrne.
— Plantes bulbeuses, etc.
AViGiiT (Robert) (décédé en 1872). —
Indes.
La Graude-Bretague a fourni une superbe pléiade de voyageurs
botanistes ou explorateurs et de riches établissements d'importation.
--«-!•
XI. — Parcs et Jardins publics ou particuliers.
Sur le sol accidenté de la Grande-Bretagne, sillonné de cours
d'eau, llanqué de rochers au milieu des mers, l'art du paysagiste a pu
facilement diriger ses méandres, fleurir ses pelouses et développer
ses horizons.
Après avoir admiré et imité le style classique du célèbre jardinier
de Louis XH'. André Le Nôtre, qui a traversé la Manche pour
renouveler là bas ses conceptions hardies, les initiateurs anglais
Kent, Browu, ^^'hatcly posaient les premiers jalons du style
romantique en même temps qu'une révolution semblaJîle s'accom-
plissait en France.
i3o aKgleterre
Les modernes ont continué l'onuTe en donnant à leurs inspi-
rations plus de grâce et d'harmonie et en accentuant la belle origi-
nalité des effets par l'introduction, dans les corbeilles et sur les
gazons, de ces végétaux exotiques dus aux explorations anglaises,
hollandaises, russes, belges ou françaises.
Nous arrivons aux plantations publiques : Parcs, jardins, squares,
promenades, organisés par la majeure partie des villes ; tout en
agrémentant la cité, ils ont l'avantage de taire connaître les végétaux
et de purilier l'air respirable.
La capitale marche en tête, corrigeant sou immense étendue par
des oasis de verdiu'e et de flem's.
Parcs publics de Londres.
Hyde Park. Greenwich Park.
Régents Park. Green Park.
Victoria Park. Kensington Gardens.
Battersea Pai^k. Myatt's Fields.
Finsbm'y Park. Ravenscourt Park.
Brockwell Park. Southwark Park
Clissold Park. Saint-James's Park.
Duhvich Park. Vauxhall Park.
Queen's Park. Cristal Palace.
Les trois premiers occupent chacun une surface qui dépasse
l5o hectares; mais, hors de la cité, Richmond Park s'étend, rive
droite de la Tamise, sur une superficie de 900 hectares, et Hampton
Court, de la rive gauche, sur 200 hectares.
Dans les villes principales, nous signalerons seulement quelques-
uns des parcs les plus renommés :
Birmingham : Gannon Hill Park.
Dublin : Phœnix Park.
Glasgow : Kelvingrove Park. — Queen's Park.
Leeds : Parcs, Jai'dins et Promenades.
Liverpool : Seflon Park. — Prince's Park. — Stanley Park.
Manchester : Plusieurs Parcs, Jardins, Boulevards et Squares.
Birkcnhead : Parc et Promenades.
Newcastle : Jesmond Dean Park.
Preston : Parcs, Jardins et Promenades.
Scarborough : Clitf Bridge, Grounds and Spa.
Tous ces Parcs et Jardins sont confiés à des horticulteurs de pre-
mier ordre. Les administrations les encouragent en mettant à leur
disposition les matériaux si variés dont ils ont besoin.
ANGLETERRE l3l
Les graudes et belles planlulious qui aecoinpagueul de rielu-s
demeures sont disséminées sur la presque totalité des Comtés. Il en
est de véritablement splendides, et pour la réalisation desquelles il
a été dépensé des sounues considérables: par exemple, les résidentes
royales de la Couronne : à Windsor Castle et à Fronniore, non loin de
Londres ; à Osborne House, île de Wiglit; à Balmoral, Keosse, etc.
Nous aurions à citer ainsi 5,ooo Parcs et Jardins particuliers des
plus remarquables, et le nom du propriétaire ou de l'occupant, et le
nom du cliei" jardinier de chacun d'eux. Il nous sullira d'en résumer
le nouibre, par Comté, dans une colonne spéciale du tableau consacré
aux établissements d'horticulture, page ii8.
XII. — Journaux horticoles.
L'horticulture anglaise étant livrée à ses propres ressources, il en
résulte (|ue, pour sa propagande et l'exposition de ses principes, pour
la publication des résultats de ses efforts, il lui tant des organes
puissants ou populaires. La presse horticole est bien plus importante
en Angleterre <|ue dans tout autre pays, d'autant mieux (pielle n'a
pas, comme en France, la concurrence des Bulletins de Sociétés
d'horticulture et d'agriculture — à l'exception du Journal of the
Iloj'iil HorticuHural Sociefj', rédigé par le Secrétaire.
Les principaux Journaux purement horticoles — la rédaction est
confiée à des hommes de valeur — sont :
The Gardeners Chronicle, par Maxwell T. Masters, créé en i84i'
Jlie Gardeners Magazine , par (i. Gordon, créé en 1843.
The Journal of Horticulture, par Robert Hogg, créé en 1848.
The Garden, par AVilliam Robinson, créé en 18-2.
A côté de ces publications illustrées avec art, il existe ce que l'on
pourrait appeler la petite presse, tpii se compose de journaux à
dix centimes, établis depuis une dizaine d'années au moins, tels que ;
Amateur Gardening; Planter's Gazette:
Gardening World; The Northern Gardener :
Gardening lUustrated ; The Horticaltural Adverliser ;
Garden Work: The Orchid Repiew :
Horticaltural Times : Cottage Gardening. Etc., etc.
Ces organes horticoles sont hebdomadaires et leurs rédacteurs
sont, paraît-il, largement rétribués.
Le journal est vendu au numéro chei< tous les marchands dé jour-
naux, dans les kiosques et aux gares de chemins de fer.
i3a
ANGLETERRE
Si lou en juge par les soins typographiques et par la marée
montante dannonces et de réclames, on peut dire (pie la presse
horticole anglaise est riche et prospère.
Nous ajouterons qu'un grand nombre de publications scientifiques,
agricoles, forestières, cynégétiques, de voyages, de vie à la campagne,
de cuisine, de mode, etc., ont une chronique horticole inédite ou
taillée à coups de ciseaux.
XIII. — Ouvrages remarquables.
Parmi les ouvrages les plus remarquables de l'horticulture , rédigés
et publiés en Angleterre, on peut citer :
Theorj- and Practice of HorticuKiire Joiix Lindley.
Encyclopœdia of Gardening J.-C. Loudox.
Arboretum Britannicum J.-C. Loudox.
Magazine of Botanj- Joseph Paxtox.
Botanical Dictionarj- Joseph Paxtox.
Book ofthe Garden Mac Ixtosh.
Floiver Garden Lixdley & Paxtox.
Exotic Botany J.-E. Smith.
Botanical Cabinet Loddiges.
Species Filicum W..j. Hooker.
Gardener's Assistant • Robert Thompsox.
Botanical Magazine Hooker.
Botanical Register Lindley,
English Flower Garden William Rorixson.
Les publications plus récentes fournissent les œuvres suivantes :
Manual ofthe Coniferœ Harry J. Veitch.
Maniial of Orchidaceous Plants Harry J. Veitch.
Orchard Ilouse Thomas Rivers.
Miniature Fruit Garden Tii. & ï.-Fr. Rivers.
Dictionarj' of Gardening .^ . . G. Nicholsox.
Cassell's Popular Gardening \V D.-T. Fish.
Orchid Album ./\\Varxer& Williams.
Ferns British and Exotic. . A:..J. Lowe.
The Fruit Manual Robert Hooo.
Booh of Choice Ferns (Ieoroks Sciixeidkr.
Vines and Vine Culture Arcmihald Rarrox.
Etc., etc.
H a paru égalcmrnt beaucoup de brochures et de petits livres sur
des cultures générales, spéciales et sur des observations pratiques.
ARGENTINE (république)
3,200,000 kilomètres carres. — 4?^oo,ooo habilanls.
L'immigration, dans la Republique Argentine, favorisée par des
lois protectrices, a singulièrement contribué au développement de
l'Agriculture.
Le climat et le sol ont secondé les efforts du colon ; sa famille s'est
constituée, sa fortune s'est arrondie et la richesse du pajs y a gagné.
La vie pastorale a conduit le cultivateur vers l'exploitation des
plantes alimentaires ; de là, l'amélioration des potagers et des vergers
destinés à l'approvisionnement de la ferme ou du marché.
Aux espèces indigènes : Pommes de terre, Patate, Igname, Tomate,
Aubergine, Pastèque, Piment, sont venus s'ajouter les légumes
d'autres pays : Pois, Haricots, Choux, Betteraves, Navets, Ognons,
Ails, Radis, Asperges, Artichauts, Gardons, Céleri-Rave, et toute la
verdure alimentaire.
La Pomme de terre fournit 400,000 kilogr., à l'exportation, les
Haricots et Pois ensemble 5o, 000 kilogr., au minimum.
Le Mais quitte les ports argentins par 400 millions de kilogr. de
semences. L'Europe s'y approvisionne des espèces fourragères à
grand développement, qui ne peuvent arriver à maturité chez elle.
Les plantes vivrières ont profité des accrues alluvionnaires du
bassin des grands rios Parana, Paraguay, Uruguay, et se développent
au milieu des lagunes marécageuses de Corrientes et d'Entre-Rios.
Les vergers marchent de pair avec les potagers, modifiant leurs
essences d'après le sol et le climat, et se sont renouvelés dans leui'S
anciennes variétés d'origine espagnole ou portugaise, par un choix
plus conforme aux progrès de la pomologie moderne.
Le vignoble est bien le milieu favorable à nos arbres fruitiers à
pépins ou à noyau, et certaines vallées bien orientées des sierras sont
nommées « les jardins de l'Argentine ».
l34 ARGENTINE
Où l'excès de sécheresse nuit au Pommier ou au Poirier, ^01i^der
s'installe au profit de Ihuilerie, et le rustique Caroubier fournit un
aliment <i patai » et une boisson fermentescible « loja » appréciés de
l'immense région andine.
Abritées par le gigantesque rempart montagneux, les provinces
de Catamarca, de la Rioja, de San Juan, de Santiago de TEstero,
de la fertile Mendoza, récoltent des Oranges, des Figues, des Olives,
et aussi bien des Raisins, des Pèches, des Abricots, des Cerises et
des Prunes.
Les sols friables de Salta se sont montrés propices au Bananier;
la vente des régimes en a été fructueuse au département d'Oran.
Si le midi, plus froid, de la République Argentine oflre moins
d'intérêt à l'horticulteur — à part la flore arbustive de Magellan et
des Cordillères, — le nord, plus rapproché de l'Equateur, favorise
la végétation luxuriante de plantes économiques ou alimentaires.
Sous ce rapport, la province de Buenos-Aires a pris le premier
rang. Ses jardins jouissent d'une réputation méritée. Cependant, elle
consacre 5oo,ooo hectares au Maïs, alors que la Pomme de terre
occupe seulement 8,000 hectares et les autres légumes, 3,000.
Non moins dense en population, le plantureux Tucuman s'est
transformé en pépinière de fruits, de légumes, d'arbustes et de fleurs.
Culture rémunératrice, la Canne à sucre vient, sous ce climat plus
accentué en chaleur, couronner le labeur du colon...
Le Café, le Coton, le Riz, le Tabac, le Lin, même le Maté ou Thé
du Paraguay procurent le bien-être au planteur intelligent.
En rangs serrés, les arbres précieux, tels que : Aspidosperma,
Bulnesia, Cœsalpinia, Dalbergia, Lubea, Myrsine, Porliera, Prosopis,
etc., constituent la fortune des forêts qui meublent la chaîne de
Calchaquis, se dirigeant par Salta vers Jujuy. Sur les plateaux et à
travers les broussailles alpestres de la zone subtropicale, le botaniste
récolte d'amples provisions d'Orchidées, de Fougères, de Bromé-
liacées, et le chasseur peut tirer, à foison, la vigogne et le chincliilla.
Partout, la production rémunératrice de fruits et de légumes a
tenté le cultivateur qui, à l'exemple de son confrère californien, est
venu ajouter l'industrie et le commerce à son enclos.
Les conserves de Fruits et de Légumes, confectionnées sur place
ou avec l'intermédiaire d'un intéressé, ont acquis une certaine
renommée dans l'Amérique du Sud.
L'Agriculture a donc inspiré le jardinage par ses expériences
lucratives de réfrigérants appliqués à la boucherie. Les •2.5 millions
de kilogr. de viandes argentines congelées n'ont-elles pas fait baisser
pavillon aux fameux frigorifiques tasmaniens et néo-zélandais ?
ARGENTIXR l'35
Attendons-nous aux arrivages de Conserves aliinentaîrcs dont la
vente, à peu près assurt'c, t'ucouragera chez les Argentins la sélec-
tion des espèces eoniiuercialcs.
Les Pares et les Jardins do [)laisance ont été la consé({uence de la
fortune acquise par la population laborieuse.
La capitale, elle-mOnie, marche de l'avant et entraîne les antres
villes, en consacrant près de 200 hectares aux plantations dagrcment
disséminées sur les Places et les Poulcvards, dans les Parcs et les
Jardins publics. La population sédentaire ou de passage leur fait
fête.
La Flore locale est considéi'ablc et insullisanimcnt explorée.
Cependant, les paysagistes — plusieurs sont d'origine française — ont
su en tirer un heureux parti.
La Sylviculture est l'ceuvre des premiers conquérants et... un peu
de la nature. Les surfaces boisées y sont étendues et denses.
Les pépinières d'attente et l'extraction des plants dans les
clairières sylvestres ont facilité la création des forêts du Cliaco et
des Missions qui sont réputées dans les industries du bois, de la
teinture, de la tannerie et de la fabrication de la potasse, du brome,
du papier végétal, etc.
On sait que les fourrés de ces massifs, connus sous le nom de
« forêt vierge », sont hantés par des fauves dangereux, alors que
le singe se balance aux lianes, le castor construit sur le bord des
fleuves, l'autruche(nandii) vagabonde et niche dans les « Cartaderos »
de la pampa, les Gynériums de la plaine.
Sans sortir de notre cadre, nous pouvons dire ([ue l'éducation des
abeilles et le peuplement des cours deau ont augmenté le revenu
de ceux qui s'y livrent.
Les Écoles d'agronomie, avec cours d'arboriculture, dont le
règlement est quelqiu' peu calqué sur les nôtres, ont rendu de
grands services à la population rurale. Autrefois, la jeunesse
argentine fut l'hôte de nos Ecoles supérieures ou d'application; la
nation a désormais pourvu à son instruction agricole.
Parmi les créations de ce genre. l'Institut agronomique et
vétérinaire de Santa-Catalina. à Buenos-Aires, se place au premier
rang. C'est un établissement d'enseignement supérieur qui participe
à la fois de notre Institut agronomique et de l'Ecole d'Alfort.
Actuellement, trois anciens élèves de l'Institut agronomi([ue de
Paris sont professeurs à Santa-Cataliua.
La botanique et Ihorlicullure arbustive. forestière ou potagère, y
font l'objet de leçons tliéoric[ues et de démonstrations pratiques,
suivies avec assiduité par les élèves.
l3G ARGENTINE
Des tentatives d'acclimatation de nos espèces fruitières, légu-
mières. sylvicoles ou ornementales ont déjà produit quelques
résultats, étant donnée la variété de ce vaste territoire.
Sous les auspices des Poiivoirs publics de la nation et des provinces,
le 20 avril 1890. la Société Argentine ouvrait, à Buenos-Aires, ville
capitale, une Exposition internationale, rurale et agricole, qui a uiis
en relief les productions de légumes et de fruits, à létat naturel ou
préparé, ainsi que les vins et alcools, les huiles, les sucres, les cafés,
les papiers, les gommes, etc., dérivés des végétaux.
Des sections étaient réservées aux légumes ci-après : Patates,
Pommes de terre. Betteraves. Pois chidies et autres, Haricots, Fèves,
Asperges, Tomates, Piments, (^houx. Ognons, puis les fruits et les
graines oléagineuses du pays.
Les plantes économiques, les graines darbres, les semences de
fleurs avaient leur catégorie, de même que les fruits secs, y compris
les Figues et les Raisins, enfin les fruits conservés.
Plus loin, se groupaient les plans de jardins fruitiers ou potagers,
de parcs dornement. de Icmmucs, de colonies, etc.
L'horticulture dutilité ou dorneuient a contribué au succès de
cette fête rurale, par ses l)osquets, ses plates-bandes, ses corbeilles,
ses groupes disséminés sur les pelouses qui encadraient les bâti-
ments, hall, pavillons et galeries du concours. Toutes les provinces
étaient là, représentées ; leurs richesses ont été d'autant mieux étudiées
que le programme proposait deux prix : l'un de 5oo piastres, l'autre
de 25o, pour les comuiissaires de sections qui rédigeraient les
meilleurs Rapports sur les résultats du concours.
L'instruction horticole ne tardera pas à enti'cr dans une phase
nouvelle. La ville de Buenos-Aires a récemment créé un Jardin
botanique, par les soins du Directeur des Parcs et Jardins publics,
M. Charles Thays, élève d'un maître parisien, M. Edouard André.
Les carrés sont organisés en plein air. De grandes serres sont
construites. Les végétaux des régions chaudes et ceux des régions
froides se sont donné rendez-vous dans cet établissement d'un haut
intérêt, qui recueillera en même temps les ricliesses indigènes.
La Flore argentine encore peu connue, nous écrit le zélé fonda-
teur du Jardin, est très nombreuse et ses représentants offrent la
variété la plus grande, depuis les Hêtres toujours verts, Fag^aa
beluloidefi et antarticiifi de la Terre de l'eu, signalés et rapportés en
Europe par l'anglais Josepli Hooker et le français Paul Hariot,
jusqu'aux Orchidées et aux Broméliacées de Tucuman et de Jujuy.
AUSTRALIE
iS.aifi.rxK) kilomc'livs canvs. — ^^,3o^,^ou lial)ilaiils.
L'Australie, ci)loiiio anglaise, coniprenaut la majeure partie des
îles océaniennes, est elle-niènie divisée en sept colonies ayant chacune
à leur tête un Gouverneur. Ce sont, d'après leur étendue territoriale :
Australie occidentale. Australie méridionale, Qucensland, Nouvelle-
Galles du Sud, Nouvelle-Zélande, A'ictoria, Tasnianie. Nous les
examinerons dans leur ordre alphabétique.
Jusqu'alors, les productions naturelles dominent : mais déjà
la spéculation tire un parti avantageux des végétaux utiles
de l'extérieur. Par exemple, la Vigne, en 1890, s'étend sur
20,000 hectares et produit plus de 4 millions de gallons de vin,
et la Pomme de terre fournit 600,000 tonnes de tubercules sur
()0,ooo hectares. Où la population est plus dense, la production
augmente. Telles sont les colonies Victoria et Nouvelle-Zélande,
(|ui occupent le i)rcmier rang au chapitre du produit.
Antipode de l'Europe, l'Australie commence à exploiter la
situation (pie lui procui'c l'interversion des saisons, en nous envoyant
fruits et légumes lorsqu'ils nous manquent. En dix années, la surface
consacrée aux jardins et aux vergers a doublé.
Des Ecoles se créent, des Sociétés se fondent, des Syndicats
s'organiseul, les uns pour l'enseignement, les auti'cs j)»»ur la
production et le commerce.
Les deux plus grandes capitales, Mell)ourne et Sydney, n'ont-elles
pas ouvert, l'une et l'autre avec succès, une exposition univei'selle?
L'Australasie est un pays d'avenir au point de vue horticole
et commercial.
l38 AUSTRALIE
AUSTRALIE MÉRIDIONALE
Capitale ; Apélaïpe,
Après une promenade aux Pai'cs Nord, Ouest, Sud et Est, lorsque
le touriste pénètre au Jardin botanique d'Adélaïde, créé en même
temps que la capitale par John Bentham Neales, George Francis,
AVilliam Wyatt, etc.. il est émerveillé des richesses qui s'y trouvent
réunies et il se plaît à les comparer avec les végétaux indigènes.
En plein air, d'énormes Figuiers verts, Ficus platj'poda et
rnbiginosa ; le Cocotier du Chili, Jiibœa spectabilis, le Molle du
Pérou, Schinus Molle; le Sterculier chinois; le Gardénia indien
fructifiant avec le Grévilléa australien : des Conifères d'Américpie
faisant ressortir encore l'originalité des Araucarias, des Dammaras,
des Podocarpus australiens.
Les Fougères, les Cactus ont des centaines d'espèces et de
variétés. Les Orchidophiles peuvent se délecter à la floraison des
Phalaenopsis, des Vandas, des Cypripédiums, des Cattleyas, des
Odontoglossums d'origines si différentes.
Les Roses y rappellent la beauté du pays de F'rance. et la Victoria
brésilienne étale sur une large pièce d'eau ((uantité de feuilles et de
fleurs phénoménales.
Le Palmarium, terminé en iB^S, a coûté 100,000 francs, dit-on; ne
pourra-t-il faciliter l'acclimatement de ces vigoureux types africains
ou asiatiques, alors tpie les Séaforthias et Ptychospcrmas spontanés
ornent les gorges et les vallées rocheuses de l'Upper Mary, alors
cpxe les Livistonas rabougris pullulent dans les forêts ouvertes, au
milieu de fourrés d'Andropogons où se réfugient les serpents
redoutables et d'où s'échappent des myriades d'oiseaux multicolores?
Les Légumes et les Fruits sont cultivés dans les plaines arrosées,
près des villes et sur le littoral favorable à la végétation. Cliafpie
année, la surface jjlantée augmente, depuis (pie l'on a reconnu la
possibilité d'expédier ces produits vers l'Amérique et l'Europe ])ar
steamers simples ou frigorifiques.
L'emballage et le paquetage des denrées alimentaires sont devenus
l'objet déludes et d'industries nouvelles.
Tous nos fruits se retrouvent là-bas, ])liis oii moins bien
déterminés.
AUSTRALIE 1^9
Il a été cependant reconnu que les Pommes, résistant le mieux
aux voyages jus([u'à Londres, étaient Adams' Pearmain, Jonathan,
London Pepping, Home Beauty, Stone Pippin, Sturmer Pippin.
La Banane, la Mangue, l'Ananas sont abondants et ont suscité
l'industrie des conserves pour relever le prix de leur vente.
Les Oranges, les Limons, les Citrons mûrissent pendant notre été
et sont recueillis avec soin.
Les Légumes, de plus en plus recherchés, amènent à chaque
printemps des jardiniers chinois qui les cultivent et les vendent. La
Pomme de terre fournit 3o,ooo tonnes, et le Pois i5,ooo hectolitres.
Le colon reste à ses rizières, à ses plantations de Caféiers, de
Cannes à sucre, à ses champs de Tabac, de Maïs, de Sorgho, de
Millet, d'Ignames, de Patates, de Pommes de terre.
Les houblonnières constituent une culture à profit.
Le bois de Santal est l'objet d'exportations fructueuses.
La Vigne produit ()00,ooo gallons et continue à étendre ses bras
généreux pour l'exploiteur. Le ^'^in rouge ou blanc est devenu un
élément commercial, immédiatement après le Blé et la laine. La
production de 1892 a été de 800,000 gallons de vin et de 5, 000 tonnes
de raisins frais, expédiés hors frontière.
Le Raisin de table et les cépages Zante et Sultana, destinés au
séchage, ne sont pas d'un moins bon rapport.
De cette situation prospère, l'esprit de groupement a fait naître,
dès 1845, la Société royale d'agriculture et d'horticulture de
l'Australie méridionale.
Au meeting d'automne, les membres composent des comités dits :
Agriculture ; Pâturage et Laines ; Horticulture et Florieulture ;
Viticulture ; Industries et divers.
Ces Comités, comprenant soixante membres, régissent la Société et
nomment un Président susceptible d'être réélu trois fois de suite,
et des assesseurs dont un seulement peut bénéficier de la réélection.
Le jardinage est admis au Collège d'agriculture et à la Ferme
expérimentale de Rose"warthy, fondée par l'Etat, aux portes de
la capitale, en 1879, sur terrain de 20,000 hectares. Le professeur
principal reçoit i2,5oo francs d'appointements.
En 1890, le Parlement a fait construire, à Adélaïde, un vaste
Musée de botanique qui rend de grands services par ses galeries
d'herbiers, ses collections de fruits plastiques, par la classification
géologique ou climatérique des plantes et leur emploi, enfin pai*
ses publications.
Déjà le Jardin botanique, qui a précédé le Musée, avait habitué le
cultivateur à solliciter des semences et des plants qui ne lui étaient
l4o AUSTRALIE
jamais refusés, et les luuuicipalités à s'approvisionner gratuitement
darbustes et de fleurs pour le décor des Parcs et des Jardins urbains.
Territoire du Nord. — Le « Northern Territory » de la colonie,
assez distinct de la région baignée par l'Océan indien, est peuplé de
deux essences dominantes : le « Wattle » et le « Gum )).Le premier de
ces arbres, l'Acacia ou le Mimosa, exploité pour ses propriétés
tannifères, rapporte jusqu'à 2,000 francs à Thectare et figure au
tableau des exportations pour une somme dépassant un million
de francs. L'autre, lEucalyptus ou Gommier, géant sur le littoral, se
couronne à l'intérieur des terres ; certains types grandissent sur la
crête des chaînes accidentées, tandis que d'autres à bois plus blanc,
fréquentent les abords marécageux. Nous hésitons à traduire leur
nom spécifique, les botanistes des Deux-Mondes n'étant pas d'accord
sur ce point.
Çà et là, on voit de beaux spécimens des genres : Alectryon,
Buchannania, Calythrix, Cochlospermum, Erythrophlaum, Megas-
perma, Pancovia, Schmidelia.
Les rivières côtières sont bordées par le Manglier, le Muscadier,
le Mélaleucadendron, l'arbre à papier des colons, qui constitue
d'impénétrables maquis dans l'archipel de l'est ; puis le Pétalos-
tygma, Euphorbiacée réputée très dangereuse, quoique surnommée
l'arbre à quinine, et plus au nord, le Bambou, base de trafic pour
les aborigènes.
Si les jungles sont des broussailles et des repaires de toutes
sortes, les lagunes d'eau douce disparaissent sous les Nymphéacées,
et les clairières laissent entrevoir des Fougères ligneuses, des
Gycadées bizarres, des Orchidées étranges.
La série des Mousses, des Algues, des Hépatiques et des Lichens
a, plus d'une fois, appelé la loupe du cryptogamiste.
Le personnel ofllciel du Territoire du Nord compte un « Gurator
of Botanic Garden » : N. Holtze, à Port-Darwin, ville principale.
Sur l'inspiration du Ministère, des Pépinières -Écoles ont fait
pénétrer sur les districts conquis nos essences de l'Ancien-Monde.
Par millions, on énumère désormais, où l'Eucalyptus n'est plus à
laisc, les Chênes, les Ormes, les Frôncs, les Pins, les Saules, les
Peupliers, les Taraarix et des essences économiques étudiées à un
autre point de vue, le Noyer, l'Olivier, le Mûrier.
L'organisation du service forestier et l'attribution de primes aux
planteurs, ducs à l'initiative du député Krichaufl", ont donné
d'heureux résultats sur les landes et les sols miniers.
AUSTRALIE j^i
AUSTRALIE OCCIDENTALE
C<i/fi((iU' : 1*i;ktii.
Les Fruits el les Lé<i^iinu's cultivés ou Europe prospèrent dans le
Western Australia, à l'opposé Je nos saisons.
Sur tout le territoire mûrissent Poires, Pommes, Pèches, Prunes,
Cerises, Amandes, Abricots, Oranges, Figues, Raisins, Grenades,
Goyaves, et les Grenadilles produites par la Passiflore.
La Fraise se plaît dans les districts du sud, ainsi que la Framboise
et la Groseille.
L'Olivier est partout luxuriant de sève. De beaux spécimens sont à
1 Orphelinat catholique romain de Subiaco,
Avec un sol argileux et limoneux, le district de Blackwood est un
des plus fertiles, ainsi que Perth, Swan. Toodway, Fremontle,
Murray, Wellington.
Le Pécher est cantonné à l'est du Darling Range, région des vergers
ayant vue sur l'Océan indien.
Le (>hàtaigiiicr, le Noyer restent sur les plateaux.
La Midland Railvay Company expédie à Londres, par paquebots-
poste, des cargaisons de Poires, de Pommes, de Raisins, de Pommes
de terre et d'Ognons provenant en partie de la culture des colons.
Le voisinage des gares et des ports d'embarquement ne tardera
pas à se peupler de stations fruitières attirant à elles les négociants ;
telles seraient les conclusions de la mission oflicielle Richardon et
Paterson, chargée d'étudier les établissements agricoles, les vergers
et les potagers des colonies voisines : Victoria et Nouvelle-Galles.
En attendant que les plantations deviennent commerciales, des
usines à séchage et à conserves se sont élevées dans les districts
fruitiers, et des installations vinaires viennent à la suite du vignoble,
qui se développe chaque année. Jusqu'alors, les contrées moins
favorisées sont restées tributaires des colonies Adélaïde et Tasmanie.
Nous pouvons dire ({ue la Sériciculture et l'Apiculture ont trouvé
leurs centres de prospérité dans l'Australie occidentale.
Les forêts se peuplent de bois utiles à l'industrie : des Eucalyptus,
des Casuariuas, des Banksias. des Santals, des Mimosas, etc.
Le botaniste baronVonMueller, Directeur des Jardins du Gouver-
nement, et le secrétaire des colonies, Malcolni Fraser, ont su mettre
en relief les ressources sylvicoles de l'Australie occidentale, tandis
que le député Fitzgei'ald en a fait valoir les richesses orchidéennes.
l4a AUSTKAL1£
NOUVELLE -GALLES DU SUD
Capitale : Sydney.
Dendrologie. — Les études botaniques Uc Bentham, de Mueller,
de Maindou, de Hooker ont permis de classer les éléments de
lai'borescence végétale de la rsouvellc-Galles, par exemple les
Eucalj-ptus au fût hardi, au feuillage glaucescent, arbres recherchés
par le génie civil ou maritime.
Les grandes forets fom'nissent encore dautres essences utiles :
L'Angophora, bois lourd et de longue durée ;
Le Campêche, employé aux travaux de chemins de fer ;
Le Syncarpia. de Maclay, résistant le mieux aux attaques des
tai^ets, arbre précieux pour les piles de pont ;
L'Arbre à cire, au nord de Sydney, pour la parquetterie et les
ponts de navire.
Dans les forets de second ordre, nous rencontrons :
L'Acacia « Green Wattle » aux élégantes frondaisons broutées par
les moutons et les chèvres, arbre riche en principes tannifères ;
L'Araucaria de Cunningham, superbe et facile à travailler ;
Les Casuarinas « Sea Oak », Uns d'allures et de feuillage ;
Le Cédrèle rouge « Red Cedar », beau bois d'ébénisterie et de
menuiserie ;
Le Frenela « White Cj'pres », léger dans ses tissus ligneux ;
Le Livistona « Chou-Palmiste » des alluvions maritimes, dont le
feuillage sert à la confection des chapeaux ;
Un peu partout, des Banksias, des Callistémons, des HarpuUias,
des Mélaleuques, des Mélias, des Myrtes, des Oléarias, et les Pins
noirs, rouges ou blancs des régions septentrionales.
Mais combien sont extraordinaires les vallées et les ravins de
Fougères arborescentes, qui élèvent jusqu'à 20 mètres leur tige
rugueuse couverte par une voûte de frondes d'une rare finesse. A leurs
pieds, sont des tapis de Ficoïdes sur lesquels gambadent et broutent
des bandes de Kanguroos.
Une vingtaine de pépinières, non compris celles de la Direction,
contribuent au peuplement des forêts de la colonie.
Fruits. — Nous retrouvons déjà acclimatée la majeure partie de»
espèces fruitières des Deux-Mondes :
AUSTRALIE 1^3
L'Amandier, le Ghûtaigaier, le Noyer du Levant et son proche
parent le Pacauier du Canada.
L'Abricot, la Pèche, ht Prune, la Cerise y sont eu honneur ; la
Poire et la Pomme constituent de grands vergers.
Certains Fruits semi-tropicaux : Banane, Orange, Pamplemousse,
Grenade, Pomme de pin, se propagent, et les essais d'introduction de
l'Anone, de l'Avocat, de la Mangue, du Mangoustan, du Litchi, du
Kaki, donnent de l'espoir partout.
Le Raisin prend de l'extension et parfois quitte le pressoii* pour
le séchage et le marché.
" Les Orangers du district de Parramatta, presque contemporains
de la création de la colonie, rapportent, à 60 ans d'âge, jusqu'à
10,000 fruits par arbre. Les Mandarines en renom proviennent de
la vallée de l'Ha^kesbury.
A Gardon, un champ destiné aux orangeries coûte quatre fois plus
que la terre atlectée aux vergers, tant réputés, deGosfordà Newcastle.
Les frais de défrichage et de plantation s'élèvent à i,5oo fr. par
hectare, mais le produit ne tardera pas à atteindre le doidjle de la
valeur du sol.
La Nouvelle-Galles du Sud a expédié juscfu'à 400,000 caisses de
fruits d'Aurantiacées aux colonies de Victoria et de Qucensland.
Les Compagnies de transport modilicnt leur matériel, réduisent
leur fret et abrègent les parcours en faveur de la Pomme d'or si
hautement désirée. Les vapeurs qui visitent les ports de Sydney et de
Newcastle peuvent désormais alimenter le marché anglais, pendant
que la région méditerranéenne est au repos.
Cette révolution des saisons a procuré des débouchés aux cultiva-
teurs australiens. Ainsi la Californie, voulant éviter le chômage à ses
fabriques de conserves de fruits, reçoit par la navigation océanique
des productions analogues de l'Australie.
Ici, la siu'face des vergers a triplé ; les immenses alluvions se
transforment en vignobles ou favorisent la cultvu-e du Mais, de la
Canne à Sucre, du Gaie, du Thé, du Coton, de Marantacées fournis-
sant l'Arrow-Root, depuis le district d'IUowurée jusqii'à la pointe
Sud. Le Gouvernement a secondé le cidtivateur, et l'ère de prospé-
rité, prévue par Sir Henry Holkuid, secrétaire d'État aux colonies,
a commencé.
LEGUMES. — Nous avons parlé de laction du Gouvernement ; nous
retrouvons, cette année, son influence dans la propagande de circu-
laires et de notices exposant les procédés de culture, de commerce et
d'importation de plantes nouvelles»
144
AUSTRALIE
Le Ministère recommande Fessai de culture de quelques bons
légumes ayant fait leurs preuves dans d'autres pays :
Le « Pigeon Pea or Catjang », Cajanus indiens, sorte de Pois
dété pour la consommation :
Le Dolique, DoUchos hijlorus, pour les sols secs et sablonneux ;
Le « Soy Béant », Soja hispida, plante oléagineuse, saponifère, et
mets favori des Japonais ;
Et quelques autres végétaux utiles: Anona reticiilata, à fruit
comestible ; Cœsalpinia coriaina, à écorce tannifère ; Corchorus
capsiilaris (Jute), textile; Manihot Glaziovi, Euphorbiacée alimen-
taire, produisant le tapioca; Tagasatas, le Cytise prolifère des
Canaries, pour fourrage ; Terniinalia, qui porte des fruits à tannin.
La Fraise n'est pas oubliée dans cette production populaire. D'après
une notice sur le Fraisier, par F. Liisberg Jensen, publiée en iSgS,
par le « Department of Agriculture », sont recommandées :
1° Pour la consommation de l'amateur, les Fraises French Seedling,
hâtive ; Charles Downing, de demi-saison ; Kentucky, tardive.
2" Pour le marché, la Fraise AYilson's Albany, vantée pour
« les marins et les ouvriers », ainsi que Princess Alice ;
Crescent et Manchester, se prêtant à l'emballage ;
Noble et Sir Joseph Paxton, de récolte profitable ;
British Queen, une des plus répandues ;
TroUopp's Victoria et Marguerite, très appréciées en Australie.
A tous usages, la Fraise des Alpes, dite Reine des quatre-saisons,
et la Capron Belle Bordelaise, au goiit parfumé.
En culture extensive, le pays produit POgnon de cuisine pour
un million de francs et la Pomme de terre pour cinq millions.
Enseignement et Propagande. — Un journal, La Gazette, traite
de l'exploitation du sol et de ses conséquences culturales. Mais la
véritable publicité revient au 'Gouvernement qui envoie aux culti-
vateurs, ainsi que nous venons d'en citer un exemple récent, de
nombreuses communications résumant ses conseils sur les plantes
à étudier, les modes de culture, le greffage, Fécussonnage, la récolte
et la conservation des produits alimentaires, leur mode d'emballage
et de transport, les conditions dun frigorifique, la lutte contre les
maladies et les animaux nuisibles ou les parasites, etc.
C'est un système d'instruction essentiellement gratuit et obligatoire.
Le Collège agricole de Hawkesbury, institué sur de larges bases,
a des professeurs et des cours de botani(]ue, des chaires d'arboricul-
ture fruitière ou sylvicole. L'étude des fruits, basée sur le sol et le
cUmut et &urleur utilisation économiqiie ou industrielle, est inscrite
Al SIUAIJK j'-,
iiu lil'(i|4r;iliiIiU' (If l\'lisci<;Milii(lil. De liollihiciix ('Irvcs ont dt'ià poilr
à tous les points de la colonie le Ix'-iu'-lict' de Inii-s ti"a\ ;in\ scohiiivs.
La sériciculture et re.\|doitalion des phintcs à |);irlimi sont rohirt
d'encourag'einents répétés.
On i)eut dire ((ue rarljoriculturr Iriiilièrt' j)n'o((iij)(' a\iiiit tout les
réf^ions olliciellrs et le monde eulliv;ileur ou néj^ocianl.
La confusion règ-ne (|iul(|Me peu dans la nonienclaluri- ponioloj^ioue.
Le rapport de Sir llcnry A ndrrson, directeur de laf^rieullure au
Ministère des INIiaes el d'Agronomie, du 5 mai iSjju. pi-ésenté au
l'aiUMuent, fait pressentir les dillicultés ([ui vont résulter de la
statisti({ue assez obscure de la Poniologie locale, l'îus de six cents
types de Pommes existent, nés dans la colonie cl propagés sans
ordre nu-tliodicpu*. Les Poires et les Prunes ne sont pas mieux
déterminées. 11 iuïporterait d'améliorer cet état de choses.
Un Musée de toutes les variétés indigènes ou exotiques est
commencé ; le modèle des fruits est plastique, une note descrii)tive
l'accompagne. En iSya, la collection de fruits moulés comprenait
plus de 5oo variétés.
Des délégués de chaque district de la Nouvelle-Cialles du Sud sont
invités à se réunir deux fois par an. à Sydney ou dans un centre de
culture, afin d'y étudier la nonuMiclature des fruits rocomman-
dables pour la consommation ou pour le marclié. C'est le début
dune Société Ponu)logi([ue australienne, qui ne tardera pas à orga-
niser des Congrès publics, à créer des vergers d'étude et des collec-
tions typiques des meilleures espèces, dans un pays qui produit pour
([uelques millions de dollars de fruits à pépins ou à novau.
Parcs et Jardins rriujcs. — La capitale est largement d(»lfc
de parcs et de jardins ; la phq)art sont dessinés avec goût.
Le Jardin botani([ue de Sydney, merveilleusement situé sur le port
Jackson, occupe une surface de i5 hectares.
Hyde Parle, qui lui est eontigu, brille par ses parterres lUuris.
Le Centennial Park. créé à Textérieur. pour le ccnlenaii-e de la
colonie, a 3oo hectares d'étendue et Moore Park, 200 hectaies.
Viennent ensuite: Victoria Park, Outer Domain, Palmoie Park.
Prince Alfred P;n'k. AVcntworth Park. Observatory Heserve.
Les municipalités suburbaines ont imité la capitale. D'ailleurs,
toutes les grandes villes de la colonie rivalisent entre elles pour la
composition et le décor de leurs promenades gazonnées et fleuries.
Le Flore exotique est venue seconder les ressources locales, et la
population prend un plaisir extrême à fréquenter ces jardi»».
lu
l46 AVSTUALIÈ
NOUVELLE-ZELANDE
Capitale : AN'ellixgto.v.
Les lies do la Nouvelle-Zélande se prêtent admirablement à la
production arborescente et florale.
Certaines espèces de Conifères, délicates ailleurs, y forment des
sujets superbes ; ainsi, les Dammaras et les Podocarpus fournissent
des bois de construction, à côté des Pins et des Nagéias.
Les Fougères arborescentes, de haute stature, se comptent par
quantités d'espèces ou variétés; leurs jeunes plants viennent décorer
les jardins d'hiver de l'Europe.
Le Phormium « Lin de la Nouvelle-Zélande » est l'ol^jct d'une
exploitation en règle pour la corderic et les industries similaires.
Linfluence des milieux se manifeste sur le développement de
certains bois de service : l'Aristotelia, le Dodonœa, le Harpullia et
le Corvnocarpus « Karaka » des forets humides de l'île de Chatam,
Malgré la quantité de végétaux indigènes, l'Administration des
domaines a fait semer de vastes prairies dans le Canterbury et l'Otage,
avec les essences australiennes d'avenir, Eucalyptus et Mimosées,
entremêlées de plantes d'origine américaine ou européenne.
La production de graines de ces essences variées a suscité Tinstal-
lation de comptoirs de semences, recueillant tout ce que la nature
leur fournit pour approvisionner les autres parties du monde.
Du Cap nord à la pointe sud de l'île, nos arbres fruitiers à pépins
ou à noyau réussissent. L'Olivier prospère à Free-Hill, et le district
d" Auckland est garni dOrangers, de Citronniers, de Limoniers.
Le Figuier s'y est acclimaté, la Yignc prend de l'extension, et,
quoique vivacc, le Bananier ne menace pas dune concurrence
sérieuse les îles de l'Océan Pacifique.
Les vergers de Pommiers et de Poiriers représentent une véritable
fortune. En iSg'i, leur étendue était de 20,000 acres ; il en est qui
rapportent de 40 à 00 1. st. par acre ou arpent de 4i ares, soit un
revenu de 3,ooo francs à l'hectare.
Les variétés en sont bien choisies ; nous avons pu le constater au
concours de mai 1889, à lExposition universelle, où des h'uits.
Cueillis là-bas en mars et emballés en avril, furent soumis à l'appré-
ciation du Jury. Les Poires étaient des Williams, des Duchesse, des
Diel, des Louise-Bonne, des Doyenné, des Beurré, des Curé. Les
Pommes portaient les noms de Adams' Pearmain, Baldwin, Calville
blanc, Calville rouge, Cox's Orange, New-York Pippin, Reinette de
AISTIIALIK j/-
Gaux, lleiucllo de (^auiulu, lU-incllc jj^rist\ Uiljslun l'ipiiiii, ScarU-t
Pcarinaiu, Stiirnier Pi])piii, AVallhaiu Abljcy.
Les planteurs s'attachent aux IVuils de Ijoniie \ ente à Londres.
Les veri^ers. deveiius plus n()iMl)reux dans rAiicIdaïul et le
^Vhangarei, s'étendent surtout le pareours de la lij^ne de la -ManaAvatu
llaihvay Company. Les e<dous reeherelu'ut les situations abritées
contre les vents ; ils délViehent et ])lantent. mais réclament vivement
une station expérimentale réglant la nomenclature pomolog-ique.
La fabrication du cidre et l'industrie des conserves et des confi-
tures sont connues et facilitent l'utilisation des fruits.
L'exportation des Pommes et des Poires prend de l'importance ;
le Gouvernement y voit une branche de fortune pour les colonSj
et la favorise. En 187a, le pomologiste Hanlon, secrétaire d'Agricul-
ture, a suivi l'endjarquemcnt du vapeur Tainiii, dirigé sur Londres.
Le steamer avait deux petites chandires à froid, qui renfermaient
environ 2,3oo caisses de fruits.
Les observations portant sur la construction défectueuse des
réfrigérants, du calfeutrage et des ventilateurs des pièces destinées
à recevoir la nuirehandise, sur le numque de sélection des fruits et
sur leur emballage mal soigné, ont été renouvelées lors des débar-
quements de Vionic, de VOlarama, du llunpahu ; de là. une vente
à vil prix sur les marchés anglais.
Une circulaire du Ministère de l'Agriculture, donnant des conseils
minutieux et précis aux producteurs, a déjà fait ressentir ses effets
lors des derniers arrivages. Non seulement les fruits à pépins, mais
aussi les Pèches, les Brugnons, les Gerises, les Abricots, cueillis en
plein verger, à la Nouvelle-Zélande, arrivent frais en plein hiver,
dans les capitales de l'Europe, avec un écart de saison de cinq ou
six mois.
Les cultures maraîchères n'oitrent rien de particulier ; nos bonnea
espèces y figurent. Le Melon est l'objet d'un commerce assez déve*
loppé. La Tomate a supporté les voyages au long cours.
Ou sait que la Tétragone, Epinard d'été, est originaire de l'île, où
Sir Joseph Banks la découvrit en 1772 et l'apporta en Europe.
La Nouvelle-Zélande possède les Jardins botaniques et d'essai
de Wellington, de l3uncdin, de Napier, et cinquante établissements
d'horticulture répartis à Auckland, à Canterbury, à Dunedin, à
Livercargilf à Nelson, à New-Plymouth, à Timaru, à Wellington.
Canterbury School est en quelque sorte le Grignon de la Nouvelle-
Zélande; théorique et pratique, son enseignement est du genre
secondaire.
14^^ AUSTRALIE
QUEENSLAND
Capitale Bhisbaxe.
Par la uaturc variable du sol cl du climat, le Quccuslaud se prête
à des cultures et à des produetions variées ; depuis le Blé, le Maïs,
le Riz. la Pouune de terre, le Tabac, jusqu'au Café, à l'Arrow-root,
à rignauie, à la Canne à sucre, etc.; depuis les Poires, les Pèches,
les Pomuu^s. les Abricots, les Raisins, les Figues, jusqu'à la Goyave,
à r Ananas, à la Banane, aux Mangues, aux Oranges, aux Citrons,
aux Eugénias, à la Bibace ou « Lo Quat » de Chine.
Le Grand Océan, la nier de Corail, le golfe de Carpentarie sont
un voisinage salutaire aux productions de la nature subtropicale.
A l'Ouest de la cote, le pays se continue sur des plateaux élevés,
parsemés de bouquets d'arbres et bien gazonnés, malgré les vents
violents, les sécheresses extrêmes et... les incendies.
Les zones chaudes exploitent 25,ooo hectares de Cannes à sucre.
L'Ananas et le Bananier y occupent de castes surfaces. Les femmes
y apportent beaucoup de soins.
Le district de Maranoa est privilégié jjar sa production d'Oranges,
d'Abricots, de Pêches, d'Olives, de Coings, de Figues, de Raisins.
Le Mûrier est encore à son début, et le Coton, si capricieux en
Australie, se plaît dans le district de West Morcton.
Le Jujubier croît dans les jungles septentrionales et sur les
banquettes et les alluvions des rivières.
Vi(iNK. — La région de la Vigne a mis en relief la fécondité de
variétés reconnnandables: Chasselas doré, Black Prince, Frankcnthal,
Muscat rouge, Sweet AVater, AVhite Syrian, pour la table.
Les Raisins pour la fabrication du vin blanc sont des plants
renommés : Riesling, de l'Alsace ; Sylvaner, d'Autriche; Roussanne,
de rplrmitage ; Sauvignon, du Bordelais ; Sémillon, du pays de
Grave. Le vin rouge a pour base les cépages: Pineau de Bourgogne ;
Cabernct et Malbeck, du Médoc ; Sirah, de la Drôuie ; S})iran, du Lan-
guedoc. Plusieurs de ces Raisins sont également vendus au marché.
Le Conseil d'agriculture cl l;i Société d'acclimatation ont
encouragé l'introduction, daus la cuve, des Malvoisie, d'Italie;
du Furminl-ïokay, de Hongrie ; du Pedro Ximénès, d'Espagne, qui
amélioreront le boufpiet du vin ; et en même temps la culture des
Muscat d'Alexandrie, Gordon bianco, Malaga, Zante, Corinthc, pour
l'industrie des raisins secs destinés à la vinification ou aux desserts.
ArSTUAI.IE
•l!)
Forêts. — Los niassils i'orrsticrs sont composas a\;ml tout triOiica-
lyptus dans les espèces au bois « iacorruptibli' », si l'on croil la
Ir^cudi'; par oxi'inplc, les rj(it'al)-/>fns U'ucoxj-lon, crchra, cxi/iiia,
heniip/tloid, siderophloid, Icrcticurnis, ruslrata, provisions pour
les briquettes de bois (U'sliiiécs au pavaj,^' des nies.
Les bois durs, destinés aux eonslruclions ten-estres on marines,
sont encore fournis i)ar le beau Tristania, le Myrte, bois d'acier, le
Syncr à feuille de laurier, le Lysicarpus à feuille ternée.
Le Cédrèle rouge, aux veines colorées, menacé par la luulie du
destructeur, est protép;é par une loi qui en rè*iflemente l'abattage.
L'Acacia à tannin peuple les futaies de Gladlield, associé (piehpu'-
fois au Flindersia « Yellow-Wood », au Tari'ietia de la cote, au
Dysoxylon, au beau Sarcoceplialus. l'arbre à (piinine du bûcheron.
La Dendrologie possède d'autres espèces utiles : le Zanthoxylum,
« bois de satin » ; le IlarpuUia « Tulipier d'Australie », au bois fin,
le Cimelina de Leichhardt « AVliite Beech», dont la libre ne se dilate
ni ne se contracte, le Grévilléa robuste, exploité pour les douves,
le AVeinmannia, Saxifragée. qui pullule dans les broussins des
tropiques.
Les grands massifs de (^.onifèrcs sont en partie composés du bel
Araucaria de Cunningham, dit Pin de la baie de Moreton.
L'Araucaria de Bidwill, le « Bunya-Bunya » des naturels, croit
sur la montagne ; les peuplades aborigènes dévastent les bois pour
en recueillir les graines qu'ils mangent : l'Administration a dû y
mettre bon ordre.
Le Dammara robuste décore le Mont Bartle Frère.
Le Podocarpe élevé « Colonial Deal », des régions maritimes,
approvisionne les mâtures ; tandis que les Frénélas et les Callitris
de l'intérieur, inattaquables par la fourmi blanche, se transforment
en poteaux télégraphi([ues.
Le paysagiste en quête de végétation combinée, trouverait satisfac-
tion avec cette série intéressante : Apliitonia, Cassia, Cinama,
Citriobatus, Drimys, Eudiandra, Ficus, Gardénia, Hakea, Helicia,
Hibiscus. Melicope, Schistocarpea, etc., trouvés au bord des rivières
et des torrents ou sur le liane des montagnes, par F. M. Hailey,
botaniste du Gouvernement.
L'artiste ne saurait d'ailleurs négliger les Fotigères spontanées :
Platycerium ou Corne de Cerf ; Asplenium Nid d'Oiseau ; Lygodium
Langue de Serpent.
La question des pelouses en terrain pauvre semble tranchée
avec les genres Astrebla, Andropogon, Anthistiria, Neurachne,
Paspalum, Sporobolus, des friches centrales ou littorales,
i5o austhalie
Signalons qnclcfiies fruits indigènes au milieu dos broussailles :
La « Prune de Davidson », produite par le Davidsonia pruriens ;
La « Cerise de Herbert », fruit de V Antidesma Dallachyanum ;
La « Noix de Queensland », à saveur de Noisette, récoltée sur le
Macadamia ternifoUa.
Diflerents Citrons à fruits ronds, oblongs ou sanguins, sont préférés
au « Kum Quat » des Chinois, notre Atalantia (Pscudtiegle), commun
dans le Maranoa, où sa fleur entre dans les parfums et son petit fruit
arrondi, au goût résineux, devient la ])ase des confitures.
N'oublions pas de rappeler les Jardins botaniques de Brisbane,
de Rockhampton et de la Société d'acclimatation, dignes de fixer
laltention des amateurs.
TASMANIE
Capitale; Hobart.
Flore. — La Tasmanie est appelée le « Jardin do l'Australie », par
ses richesses naturelles au milieu desquelles brillent de jolies étran-
gères : les Azalées de l'Inde, les Camellias du Japon, les Cinéraires
de Ténériffe, les Calcéolaires du Pérou, les Pélargoniums du Cap...
Ici, sur le rocher, l'Agave du Mexique ; là, au milieu du gazon,
les panaclies des Gynériums de la Plata ; plus loin, à l'horizon, le
Séquoia, le géant californien, semble vouloir jeter un défi au géant
tasmanien. l'Eucalyptus, découvert sur cette terre mémo « de Van
Diemen », le G mai 1792, par nos compatriotes La Billardière, futur
académicien, et Delahaye, jardinier de la Malmaison, accompagnant
l'expédition d'Entrocasteaux envoyée à la recherche de La Pérouse.
Mais combien de végétaux indigènes aux floraisons élégantes ou
brillantes ? Des Cliantluis, des Chorizèmcs, des Corréas, des Epacris,
des Goodias, des Pimélées, des Prostanthéras, des Swainsonias, des
Véroniques, et tant d'autres espèces associées aux Mimosées.
La ravissante Fougère de grande taille, Dicksonia antarctique,
semble dispersée sur le flanc des montagnes pour le plaisir des yeux,
et ne pouvait échapper au botaniste U. M. Johnston, qui a étudié la
nomenclattire des Fougères de hi Tasmanie.
L'Atherospcrma nuisqué prend l'aspect du Houx, et l'Exocarpus
ressemble à un Cyprès couvert de Cerises.
AUSTRALIK l5l
Quelques Conifères dans los genres Actinosti'obus, Arthrotaxis,
Dacrydiuni, Diselnia, Frenela, Phyllocladus, sont un agréable
Hcconipagiienu'iit à des espèces non résineuses : lianksia. (]alotliam-
nus, Callistenion, Gasuarina, Dryandra. Ivlwardsia. Metrosiileros,
Stenocarpus, aux floraisons variées de tenue, de coloris ou de saison.
La Flore de Fiji ou Viti, ile tVnetueuse du groupe poh-nésien, a
importé les arbres suivants ;
Guettarda, Afzelia, Prenuia, fournissant un bois lourd ;
Lnninitzera, A'oeea. pour les piles de constructions en mer ;
Alpbitenia. Olacina, (^alopbyllum. Pongamia, bois de eliarpente ;
SeriantUes, Kylocarpus, Neplieliuni, destinés à la l)atellerie.
La Sylviculture est placée sous la direction d'un Conservateur des
forêts remplissant les fonctions de « Baillif of Crown Lands ».
Les pépinières organisées par l'administration ou par des parti-
culiers sont une ressource pour les reboisements et les plantations
d'utilité ou d'ornement.
Fruits. — Les fruits de Tasnianie jouissent d'une certaine réputa-
tion. Les ponnnes Bakhvin, Boston Russet, NewtoAvn Pippin,
Northern Spy rivalisent avec celles du Massachusetts. On cite les
vergers du district de Iluon pour leur vigueur et leur fécondité.
Partout, on plante des Pommiers ; le fruit, beau et bon, est demandé
sur les marchés des colonies voisines ou de la métropole. La
dernière récolte de Pommes a fourni plus de 400,000 boisseaux de
trente-six litres. La poire arrive à 20,000. Faut-il rappeler les
Poiriers de Bon-Chrétien, à Launceston, qui fournissent cliacun
cinquante boisseaux de fruits? Les belles poires étant recherchées,
les planteurs auginenlent leurs jardins consacrés à cette production.
Le Cerisier croit dans les sols pierreux et fructifie largement.
Le Prunier réussit de même, loin des brouillards marins.
Le Figuier, le Pécher, l'Abricotier, l'Amandier ne « chargent »
pas autant que dans la grande île australasienne, tandis que les
Framboises, les Groseilles, les Fraises y viennent ;d)ondantes.
Les Noix, les Noisettes, les Xèflcs croissent sur les plateaux ou en
])ordure des taillis.
Sous l'innucnee active de la chaleur, la Vigne mûrit son fruit,
particulièrement les Raisins précoces, même le Chasselas doré, le
Pineau noir, le Black Hamburgh (Frankenthal), le Swect AVater;
mais le Muscat d'Alexandrie, le Saint-Pierre, le Riesling, l'UUiadc
et autres cépages tardifs y réclament l'espalier.
L'île Mai'ia fait espérer une facile exploitation du vignoble,
La valeur totale des fruits frais ou conservés, expédiés en 1890,
a été de 3.5oo.ooo fr., et l'entrain n'est pas près de s'arrêter.
l52 AUSTRALIE
LÉGUMES. — Tous les léguiiies de la Grande-Bretagne deviennent
plantureux en Tasmanie. Le maraîcher y fait trop souvent défaut, à ce
point cpie des particuliers sont obligés de cultiver eux-mêmes les
légumes de leur consommation : la population minière se nourrit
des plantations laites par des escouades de (Chinois et de Coolies
nomades qui viennent, chaque année, se livrer à cette exploitation.
La Pomme de terre constitue une spécialité pour la Tasmanie,
depuis que l'île a été colonisée ; de grandes quantités en ont été
exportées dans les gouvernements voisins.
Les Pommes de terre de Brown River sont supérieures à toutes
les variétés renommées de l'Angleterre et de l'Amérique ; Cucular
Head et la cote Xord-Oucst fournissent aussi de gros tubercules.
La production de i8ç)i a monté à ;3, 1 58 tonnes anglaises ; l'année
précédente, il en était exporté 33,385 tonnes estimées à 101,047 livres
sterling, la plus grande quantité destinée aux colonies australiennes
de A'ictoria, de la Xouvclle-Galles du Sud et de l'Australie
méridionale.
La culture rurale des Navets, des Carottes, des Betteraves, du
Melon, de l'Ognon, a suivi la même progression croissante.
Des usines à conserves et à séchage s'apprêtent à tenir tête à la
concurrence américaine.
LvsTiTUTioNs noRTicoLEs. — Il cxistc dcs institutions publiques
consacrées à l'avancement de l'horticulture, dans la plupart des
giviudes villes.
La Société royale de Tasmanie entretient dans la ville capitale
l'un des plus beaux jardins Ijotaniques des colonies. A Launceston,
la Corporation dirige un parc pulilic, dans lequel l'horticulture est
pratiquée spécialement en faveur des autres parcs de la colonie.
A Ilobart, Ici amateurs jardiniers et la Société d'horticulture
des Cottagers organisent des expositions périodiques. La Société
d'horticulture ou nord de Launceston a quatre expositions par au.
Des groupes semblables ou analogues existent dans quelques
municipalités de la campagne.
Les districts fruitiers possèdent des syndicats de producteurs de
fniits, qui ont pour objet l'amélioration de l'arboriculture et l'ouver-
ture de nouveaux débouchés aux vergers. Ces associations s'occupent
aussi de l'envoi et de la vente des fruits aux marchés étrangers.
Le journal Webster s Tasmanian AgricuUarist and Machinery
Gazette, de Hobart, traite des questions d'arboriculture fruitière, de
viticidture et de reboisement.
AUSTRALIE l53
VICTORIA
(Capitale : Mki.houiini:.
La colonie Victoria est la plus iinporlante par son agi-iculture, ses
vignobles, ses jardins de rapport, son eoinnieree et ses institutions.
ENSKir.xK.MKxr. — L'horticulture est enseignée ofliciellement avec
l'agriculture dans les collèges de Dookie et de Longerenong, qui sont
dotés d'un personnel spécial et de cliamps d'études.
Le Collègue agricole de Dookie l'ut érigé le i' octobre i88C, sur le
terrain de la Ferme expérimentale.
Les cours d'instruction comprennent la chimie, la botanique,
l'entomologie, la géologie, l'anglais supérieur, l'arithmétique, la
mensuration, la levée des plans, l'arpentage, la tenue des livres, les
travaux pratiques de la ferme, etc.
Les leçons d'agriculture, d'horticulture, de botanique, d'arpentage
et autres sont théoriques, pratiques et gratuites.
Les élèves, au nombre de quarante, paient aS livres (625 fr.) par
an, pour leur entretien.
Le Collège agricole de Longerenong a été établi en mars 1889,
sur la réserve de la Ferme expérimentale de ce nom, au nord-est de
Horsham, district de AVimmera. La réserve comprend 1,000 hectares
de culture, en bonnes conditions.
Des bâtiments sont consacrés aux collections, aux cours théoriques
et à l'installation de 40 élèves.
Sur \ine ferme de 120 hectares, on a réservé un cinquième pour
les cliamps d'essais, les pépinières fruitières, les plants forestiers
et la collection de vignes de jardin.
Un potager, l'annexe obligatoire d'un établissement de ce genre,
sert aux démonstrations des cultures intensives ou extensives.
FiU'iTS ET Lkciumes. — Le Clouvernemenl accorde des prinu\s de
G 1. st. aux cultivateurs qui exportent leurs fruits, mais parfaitement
emballés.
Les espèces de légumes adoptées sont les principales espèces de
l'Angleterre, augmentées de quelques types apportés par les Chinois
et les Anjéricains,
l54 AUSTRALIE
Bois. — Les Gomiuiers ou Eucalyptus composent dans la colonie
Victoria de superbes massifs. Les planteurs les cultivent par le
semis, propageant les espèces réputées pour leur résistance aux
épreuves du temps et des fardeaux et qui semblent réfractaircs aux
attaques du taret. « teredo navalis ». On remarque, dans les chaînes
de Dandenong, près de Healesville, un Eucalyptus amygdaJina
tombé, mesurant, dit-on, i5o mètres de longueur.
h'Eiical)'ptiis rosti'ata a la favem' des ingénieurs de marine pour
les piles et les traverses des ponts et les genoux de la charpente
des vaisseaux, tandis que plus légère, l'espèce jpf/u/aris entre dans
la fabrication des "wagons de chemin de fer.
Nous retrouvons les Protéacées, les ^lyrtacées, les Mimosées^ les
Casuarinées des autres provinces, et les Fougères arborescentes
extirpées des ravins de montagnes au profit des serres européennes.
Parcs et Jardins. — En dehors des l)eaux jardins d'amateurs,
ornés des plus jolies espèces ai'bustives ou florales, les principales
villes de la colonie ont des promenades, des avenues, des boulingrins,
des parcs ; toutefois la cité australienne la mieux dotée, sous ce
rapport, est certainement Melbourne.
Plus de 2,000 hectares, — non compris les municipalités subur-
baines. — sont convertis en une centaine do « Park, Square, Cricket
Ground. Récréation, Ornamcntal Plantations. Public Gardons, Mili-
tary- Parade Ground, Racecoursc ». Ajoutons les cimetières, où le
respect des morts se confond dans un riant paysage.
Le Royal Park occupe 200 hectares, au centre desquels se trouvent
le Jardin zoologique d'acclimatation et le pâturage des fauves.
Cent lioctares sont affectés au « Botanic Gardon and Domain ».
Dans la section de Riclimond, le « Park » couvre ^o hectares et
« Horticultural Gardons » i.5 hectares.
Albert Park figure pour 200 hectares à cheval sur South Melbourne
City et Saint-Kilda City.
Les jardins des universités, collèges, écoles, asiles et sociétés
entrent dans le cliiflrc total pour une bonne part.
Une grande ville telle que la capitale do Victoria, tirée au cordeau,
fréquentée par une j)oj)iilall(»n indigène, coloniale ou cosmopolite,
le rendez-vous du monde de la finance et du négoce, ne saurait
engendrer la mélancolie, lorsque les vagues de la mer viennent
mourir à ses pieds, quand les Eucalyptus et les Mimosas sont à
l'horizon, et que ses carrefours disparaissent sous la verdure, les
gazons et les fleurs !
"f^
AUTRICHE-HONGRIE
622,309 kilomùlrcs cams. — ^^i ,28"] yÇfOij hal)ilanls.
l — Action de l'État. — Écoles d'horticulture.
Avec raccroissemcnt des libertés politiques, le coniiiierce et
rindustric ont certainement fait des progrès importants, et c'est à
cette cause que l'on doit attribuer les prostrés toujours plus grands
de riiorticulture autrichienne.
Le Gouvernement en favorise l'essor par les procédés suivants :
1° Des subventions sont accordées, pour certains travaux de culture
déterminés, aux Sociétés privées ainsi qu'aux Sociétés publiques ;
a" La fondation d'écoles d'horticulture est encouragée ;
3" Des médailles de l'Etat et autres distinctions sont destinées à
récompenser les travaux horticoles de mérite.
Ces encouragements ont retenu le travailleur au sol. L'Autriche
est, en effet, le pays où la population agricole, relativement la plus
importante, obtient une proportion de 55 pour cent de la population
totale, alors (jue la France atteint 4^. le Danemark 47- 1^^ Ktats-
Unis 44? l'AUeuiagne 4'-^- l'Italie 35. la Belgique 3'j pour cent.
L'organisation d'établissements d'iastruetion agi'icole a été la
conséquence naturelle du mouvement des esprits et des intentions
gouvernementales.
Institut supkrieur de Klosterneuhoirg.
Situé aux portes de Vienne, sur le Danube, au centre d'une riche
contrée de vergers et de vignes, cet établissement de haute science et
d'applications pratiques était tout indiqué au Ministère de l'Agri-
culture pour rinstallalion d'une Station expérimentale, consacrée
aux études viticoles, o'uologiques et pom«)logiques.
l56 AUTRICHE-HONGRIE
La cultiiro et rcntreticn des vergers, l'exploitation du vignoble,
l'étude des maladies végétales, l'expertise des vins sont devenus la
base du programme de Klosterneubourg.
En 18-0, l'organisation et la direction en furent confiées au
D' Léonliard Hoesler, alors professeur de chimie technologique et
agricole à l'Université de Carlsruhe, déjà renommé par ses travaux;
il sut réaliser son programuie, consistant à vulgariser par la parole
et par la plume les découvertes scientifiques et leur application aux
vignes et aux jardins, sans oublier les fruits et les vins.
Il en résulta d'abord l'achat, et l'annexion par l'Etat, de l'école de
vignerons fondée par les moines en 1860, ce qui entraînait, en 1874,
la création dune école intermédiaire destinée tout particulièrement
aux régisseurs de vignes et aux sommeliers. Les administrations en
sont tout-à-fait distinctes.
Outre ses laboratoires, ses bibliothèques et salles à microscopes, la
Station expérimentale possède des champs d'expériences, des serres
et des pépinières qui lui permettent de répondre aux exigences du
service.
Elle est en relations avec les établissements analogues, libres ou
ofliciels, de tous les pays, et rend de grands services à l'agriculture.
Les études cryptogamicpies sont confiées au baron de Thuinen,
adjoint à la direction; mais tous les travaux de la station se trouvent
résumés dans les Mittheilungen der K. K. Versiichsstation éditées
par le savant directeur-professeur Roesler.
Écoles et Cours d'horticulture.
Après l'école primaii'e, où la jeunesse rurale apprend les premières
notions de la culture du sol, l'enseignement horticole pénètre aux
soixante Ecoles d'agriculture ou forestières par l'arboriculture et la
maraicherie. Le chapitre pépinière et dendrologie est ajouté au
programme des Ecoles supérieures d'agriculture et de sylviculture.
C'est ainsi que l'horticulture est démontrée aux élèves :
De l'Institut impérial royal d'agriculture et d'économie forestière,
à \'icnne ;
De l'Ecole impériale royale (r-nologicpie et pomologique, à Kloster-
neubourg ;
De l'École d'agriculture «Francisco Josephinum », à Môdling;
Des Ecoles supérieures d'agriculture de Tabor et de Tetschen-
Liebwerd, en Bohême;
De l'Ecole d'agriculture, de fruiti-viticulture» à Feldsberg ;
De l'École d'agriculture et de viticulture, à Znaim, en Moravie ;
AUÏlUCniMIONGlUi: 10^
De l'École cragricMillurc cl Slalioii oxpc'-rinu'iitalc, à San .Mifhelr,
<lu Tyrol; etc.
Les principales Kcoles lorestières sont ilispersées :
A \Veisswasser et à l'isek. en liolièine;
A Bninn, eu Moravie;
A Lenibei'fif et à lîolachoNN , en (lalicie:
A (lnss^vel•k et à .Marhourg, en Styrie ;
A Hall et à San-Miehele, en Tyrol, etc.
Quant aux Ecoles dhortieulture, voici les principales :
BAssK-Arruicni:. — Ecole d'horticulture de la Société impériale
royale d'horticulture de Vienne, 1868.
— Ecole d'horticulture « Elisabethinuni », à
Modlinji^. fondée en 18- r.
— Ecole de vignerons, à Krenis.
BoiiKME. — Ecole d'horticulture de Chrudim, fondée en iS-j.
— Ecole de pomologie et de viticvdlure de Leituieritz
fondée en 1870 (langue allenuinde).
— Ecole de poniologie et de viticulture de Melnik, fondée
en i883 (langue tchèque).
— Ecole î'oyalc poniologique à Troja, près Prague, 1870;
direction de M. Jos.Bunat (tcliècpu- et alleniande).
Cauxiole. — Ecole d'agriculture, de viticulture et île poniologie,
à Standen, près Rudolfswerth.
Cauixtuie. — Ecole d'horticulture de la Société dhortieulture de
Klagenfurt, fondée en 1872.
Gaucie. — Institut pour l'instruction des jardiniers, au jardin de
botanique de Lemberg, fondé en i855.
— Ecole dhortieulture de la Société d'horticulture de
Lemberg, fondée en 1872.
— Ecole nationale d'horticulture de Tarno^v, i88r.
IsïRiE. — Ecole d'arboriculture et de viticulture « Instituto agrario
provinciale », à Parenzo.
Moravie, — Ecole d'arboriculture de la Société d'horticulture, etc.,
de Moravie, à Briinn, fondée en iSG'i.
Cours en faveur des pépiniéristes et des gardiens
d'arbres, fondé en i863.
Styuie. — Ecole secondaire de jardiniers, sous les auspices de la
Société styricnnc d'iuirticulture, à (iraz, 18812.
— hlcole d'arboricultiu'e cl de poniologie, à Maibourg.
fondée en 1872.
Plusieurs de ces institutions ouvrent des cours publics, le soir,
d'octobre en février. D'autres délivrent des diplômes aux auditeurs.
l58 AtTRIClIE-lIONGRIË
La Société iiupériale royale do Vienne préparc un Institut en
faveur des jeunes jardiniers, à proximité des jardins du prince de
Liechtenstein, à Eisgrub (Moravie).
Garice a scindé son Ecole d'agriculture pour faciliter un doidsle
enseignement en langue slave et en langue italienne.
La Hongrie et la Bohème n'oublient pas leur langue maternelle
dans leur enseignement.
Des conférences libres se tiennent, eu outre, dans les villages.
On évalue à 25,ooo environ le nombre des auditeurs des cours
publics d'horticulture, pendant la dernière campagne.
Sur divers points de 1" Autriche, il existe des pépinières écoles,
ou fruitières ou forestières, qui approvisionnent de plants d'arbres
les communes et les particuliers, et une pépinière aflectée à la sérici-
culture, en relations avec l'Institut expérimental de Gorice, créé en
18G9. L'État y a puisé ses distributions de jeunes Mûriers, faites
dans les provinces méridionales, produisant aujourd'hui trois
millions de kilogrammes de cocons de vers à soie.
Hongrie. — En 1892, la Hongrie comptait près de a, 600 communes
séricicolcs, fournissant un million de kilogrammes de cocons, mais
recevant de l'administration supérieure 14,000 litres de semences de
Mûrier et plus d'un million de sujets de pépinières.
Le territoire hongrois est doté de six établissements d'instruction
horticole établis dans les provinces de la couronne de Hongrie. A
ceux-ci viendra s'ajouter l'Ecole de jardiniers projetée à Budapest,
pour remplacer l'ancienne Ecole de viticulture.
L'Ecole de maraîchers, qui existe depuis douze ans à Rakos Palata,
est d'une importance toute particulière.
ii. — Sociétés d'horticulture.
Grâce à l'élan donné par le célèbre voyageur en Orient, Charles
Baron de Hugel, une première exposition d'horticulture se tint
à Vienne en 1827, dans le jardin du prince de Schwarzenbcrg ;
cette exposition fut suivie en 183^ d'une seconde, cfui fut organisée
par la Société impériale et royale d'horticulture de Vienne, au
moment même de sa création.
Pour favoriser le développement de l'horticulture, on fonda plus
tard, dans les dinérentes provinces, des Sociétés analogues, qui sont
placées toutes aujourd'hui sous la protection de l'Etat
AtTRlCIIE-IIOXGlUE log
Ces Sociétés oui pour but (rorgaiiiser dos réunions et dos coni'é-
roncos pojudairos, dos expositions ot dos oxcursions. Tous los ans, au
moins, on pid)lio, sur los travaux dos dillôronlos Sooiétés, dos rapports
({ui se trouvent souvent aussi dans des journaux spéoiaux. Les grandes
expositions annuelles ne sont organisées que par la Sooiété ini])ériale
et royale d'hortioulture de Vienne, la Sooiété impériale et royale
dliortioulture de Graz, la Société d'horticulture de Prague et la
Société d'horticulture de Budapest. En plus de ces associations, et
d'après la loi industrielle d'Autriche, les horticulteurs marchands
dos dilloronls districts se sont groupés dans le but do déibndre et
do protéger leurs intérêts connnerciaux.
Basse- Autriche .
Vienne. — Société impériale royale d'horticulture, fondée en iSS'j.
— Sooiété des vergers pour la Basse-Autriche, 1880.
— ' Association des horticulteurs cl dos amateurs dos
jardins, fondée en 1880.
— Société pomologiquc autrichienne, fondée en 1881.
— Club pour la eulturo dos plantes d'appartement, i88a.
Badkn. — Sooiété d'iiorticulture, fondée on 18".
Bernooiu". — Société pour la culture des fruits et dos légumes,
fondée on i88'3.
HiETZiXG. — Association des horticulteurs et dos amateurs de
jardins, fondée en 1876.
Klosterneubourg. — Association des amateurs de Klosterneu-
bourg, fondée en 1891.
LeopolIjau. — Association des amateui's de Leopoldau, 1888.
INIoDLiNG. — Société d'horticultui'e du district, fondée en 1872.
Neuwaluegg. — Société d'horticulture du district, 1870.
XEUNKiRcnEN. — Société d'horticulture du district, 1884.
Stockerau. — Société dos amis des jardins, fondée en 1887.
AVaiuhofen. — Société de jardiniers et d'amateurs, 1876.
ZwETTL. — Sooiété d'arboriculture fruitière, fondée en i88^.
H AUTE-Ar TRICHE .
LiNZ. — Société dliortioulture du district, foudoo on 1884*
Bohême.
l^RAGÙE.— Flora, fondée en i843.
— Société d'horticulture de Bohème, fondée en i843.
Prague. — Société pomologique do Bohème, 1877.
— Société Roezl, de garçons jardiniers.
^-> Union des jardiniers-marchands de Prague.
l(>0 AlTRU'.llK-HOMlllIE
jiciN. — Société pour le développement de riiortieulture, 1886.
JouxsDoiu'. — Société darboriculture fruitière et d'embellissenieut,
l'ondée en 1879.
Kladuau. — Société d'arboriculture fruitière, fondée en 1847.
KoHUAXOvic. — Société d'arboriculture, fondée en 1878.
KuTTEXBERG. — Société d'horticulture de la Bohème orientale, 1887.
Laun. — Association horticole de Laun, fondée en i883.
Leitmeritz. — Association des horticulteurs et des amateurs, i885.
PisEK. — Association des horticulteurs, fondée en i883.
Rakonitz. — Société d'arboriculture de Rakonitz et de ses
environs, fondée en 1879.
Reichexau. — Société d'embellissement, de pomologie et de
plantes vertes, fondée en 1881.
Saaz. — Société pour les plantes vertes, fondée en 1877.
Sciilackenwertu. — Société pour la plantation et le dressage des
arbres fruitiers, fondée en 1884.
AVamberg. — Société d'embellissement et de pomologie, 1888.
AVelwarx. — Société de pomologie pour le district de Welwarn,
fondée en i883.
BuKOWINE.
CzERXowiTZ. — « Ami du peuple » pour diverses améliorations
rurales; association fondée en 1877.
Garinthie.
Arxoldstein (Willach). — Société de pomologie, fondée en 1881.
Klagexfuut. — Société d'horticulture de Carinthie, 1872.
Carniole.
AssLiXG. — Société d'arboriculture et d'apiculture, fondée en i883.
Galicie.
Lemuerg. — Société d'horticulture et d'arboriculture fruitière,
fondée en 1867.
— Société d'apiculture et d'horticulture, fondée en 1870.
Moravie.
Bruxx. — Société d'horticulture et de pomologie, fondée en 1887.
M.i-:nR-SciK)EXUERG. — Association des jardiniers, fondée en 1876.
SlLÉSlE.
Tîtoi'i'AU. — Société de culture des fruits, fondée en 1882.
ObLR-KuuzwALL». — Société de pomologie, fondée eu 1879.
Al TUICIIE-ilOXGttlE iGl
Styrie.
GuATZ. — Société styrionnc d'horticulture, fondée eu i834.
— Société d'horticulture impériale et royale, iH'j3.
— Association des horticulteurs et des amateurs de
jardins, l'ondée en 1888.
— Société d'arboriculture fruitière ihi district, 1889.
Sociétés de pomologie à :
MURECK, 1887 PfAUBERG, 1887
Maubouiiu, i883 Raxx, 1889
Saint-Mautin. 1882 Saint-Cikougen, 1881
ÏYHOL.
I3ozE\. — Société d'horticulture, de pomologie et de viticulture,
fondée en 1884.
Mera.v. — Association des h<u'ticulteurs et des amateure, 1889.
— Société d'horticulture et de pomologie du district de
Meran, fondée en 1884.
Il existe encore une cinquantaine de corporations, cercles et
comices consacrés à l'arboriculture fruitière, autant à la viticidture,
enfin davantage de groupes forestiers et cynégétiques.
Hongrie.
Les Sociétés d'horticulture qui existent en Hongrie, au nombre de
trois, ont été fondées :
A Budapest, en i885.
A Szegedin, en 1890.
A Klauscnbourg, en 1892,
Indépendamment de ces trois Sociétés, il existe pour le dévelop-
pement des connaissances en botanique et en horticulture, l'active
Société des sciences naturelles, qui compte environ 7,000 membres.
III. — Jardins botaniques et d'études.
Les Jardins botaniques sont en relation avec les universités et les
académies. Il en existe à Vienne, Prague. Innsbruck, Cracovie,
Lendjerg. Czernowitz, Brïmn, sans compter les jardins botaniques
impériaux de Schoënbrunn et Belvédère, à Vienne. Dans ce dernier
jardin, on cultive avec le plus grand soin la Flore autrichienne,
comme au parc d'Ebersdorf, en i552, lorsque Maximilicn II créa
l'un des premiers Jardins botaniques.
l6a AÛTRICHE-IIOXGRIÈ
La plupart des jardius d'études correspondent avec les jardins
botaniques ci-dessus et avec ceux de Klagenfurt, de Salzbourg, de
Gratz. Un personnel délite est placé à leur tête.
Les Écoles d'agriculture ont un jardin destiné à l'étude des
dilTérents fruits, des légumes, et quelquefois aux nuiltiplications
nécessaires à l'industrie de la pépinière. Les jardins de l'Institut
œnologic{ue et pomologique de Klostcrneidjourg, de l'Elisabethinum
à Môdling, de la Station agronomique de Liboritz, des Ecoles
forestières de Mariabrunn et de Weisswasser, ont des laboratoires
d'analyses complétés par des champs de démonstration.
La Hongrie possède les jardins botaniques annexés aux universités
de Budapest, ville capitale, et d'Agram, en Croatie.
Un jardin d'expériences et de botanique a été créé à Debreczin.
Des cours de botanique sont inscrits partout au programme des
écoles normales, des écoles forestières, agricoles et viticoles.
Le célèbre explorateur Bénédict Roezl (i82^-i885) a sa statue
sur la place publique de Prague, où il est représenté dans l'attitude
d'un botaniste cherchant à déterminer une plante récoltée.
IV. — Production maraîchère.
L*Autriche-Hongrie est une contrée de grande production. Le
paysan est travailleur, le jardinier ne lui cède en rien sur le labeur.
La capitale, qui s'agrandit et se peuple tous les jours davantage,
absorbe la majeure partie des denrées alimentaires.
Ainsi, pendant l'année 1891, il est entré à Vienne :
60,000 wagons de légumes.
1 5,000 — de fruits.
20,000 — de Pommes de terre.
Le district de la capitale compte plus d'un agriculteur ayant ajouté
la culture maraîchère à son exploitation, alors que, dans les
campagnes privées de moyens de transport, le jardinier prend la
hache de bûcheron en hiver.
Quant aux forceries, elles se concentrent aux abords des villes,
sous les toits vitrés des domaines seigneuriaux.
D'ailleurs, la région Sud fournit des primeurs par sa production
natJirelle et hâtive. L'importation fait le reste.
Les provinces productives en légumes et en fruits sont d'abord la
Basse-Autriche, puis la Haute- Autriche, le Tyrol, la Styrie, ensuite
AiTUi(:iii:-ii().N(;iuE 1(5'}
la Moravie, la Hnlirine, la Silésic, le comté de (ioriee, Trieste, le
Littoral adrialicjuc, la Dalinatie, la Bukowiue.
La Poinine de terre est populaire, tout en étant restreinte pour les
variétés. On en transporte par charretées vers les agglomérations de
population et les uiarchés.
Les calculs de la statisti(|ue classent le territoire autrichien second
parmi les Etats de l'iùirope, daprès la suri'ace consacrée à la Pomme
de terre.
Cette Solanée occupe 4»^ "/^ de létentlue des terres cultivées,
ce qui place 1" Autriche-Hongrie entre la Belgique et la Hollande, où
le sol est le mieux utilisé. LAutriche produit pour Goo, 000,000 de
francs de Pommes de terre par an.
Les Haricots et le Pois ordinaire sont lobjet de transactions et
d'exportation.
L'Autriche exporte plus de 12 millions de kilog. de légumes secs.
Les racines de Rutabagas, de Carottes, de Betteraves, de Panais,
dont la valeur alimentaire est cotée pour 1 homme ou pour le bétail,
font partie de lexpUntation rurale.
L'Asperge, l'Artichaut et l'Ognon sont cidtivés en grand au jardin
ou à la ferme.
Les usines à conserves s'organisent et accaparent une bonne partie
de la production.
Le Chou-rave, le Rutabaga, le Concomln'c, la Laitue ont leurs
cantonnements en Bohème et alimentent Dresde et Berlin ; la
Lentille vient à Paris.
Les provinces méridionales, qui bénéficient de la chaleur de
l'atmosphère, des brises de l'Adriatique et de l'abri des Carpathes,
des Alpes transylvaniennes, cadoriques ou styrieunes. produisent
à bonne heure des Choux-fleurs, des Pommes de terre, des Pois, des
Haricots, de la verdure maraîchère, etc., et l'expédient vers la
capitale et les grandes villes.
Le ^Nlelon et la Pastèque y viennent en plein air et sont consommés
ou vendus dans les ports de mer; on les expédie vers le Nord par
la voie ferrée, et à l'étranger, comme les Tomates.
Le Concond^re entre dans la consommation et dans l'industrie.
La Patate et l Igname sont des légumes d'amateur.
Les marchés de ehacpie jour, dans les villes en renom, ne semblent
pas encore devoir profiter des embellissements de la cité.
Hongrie.
La Hongrie a de vastes exploitations rurales et fournit une
quantité prodigieuse de légumes de grande cidtui'e.
l64 ArÏRICIIE-îiOXGRIE
La prodiictiou exteusive du Haricot est en telles conditions
détendue et de bon marché, que de grands Etats de lEurope sont
devenus tributaires de la Hongrie sur ce point.
Plusieurs maisons se sont consacrées à cette culture; une,
entre autres, qui exploite 35o hectares de Haricots pour la vente
exclusive de la semence aux cultivateurs, limite, cette année, le choix
des tj'pes à propager aux variétés suivantes :
1° Haricots nains : Beurre doré, à cosse jaune. — Beurre à cosse
violette. — Beurre grain noir, à cosse jaune. — Blanc très tardif de
Hollande. — Flageolet à cosse jaune. — Flageolet rouge, à cosse verte.
— Géant sucré.
2° Haricots à rames : Beurre sanguin doré. — D'Alger à grain noir,
à cosse jaune pâle. — Du Mont-dOr, à cosse jaune.
Ces dix variétés ont fait leurs preuves au jardin, à la ferme et au
marché, particulièrement pour la fourniture de légumes verts.
La Lentille, populaire en Hongrie, sexporte en grandes quantités;
son prix de vente est à peu près celui des Haricots. Les sept dixièmes
des approvisionnements de Paris sont expédiés de la Bohême et de
la Moravie.
V. — Production fruitière.
Depuis la Basse-Autriche, où la persistance des pluies et des
brouillards force le cultivateur à se borner aux Poiriers robustes,
aux Pommiers qui lleurissent tard, aux Cerises aigres et aux Prunes
de séchage, jusqu'au golfe de Trieste « où fleurit l'Oranger » encadré
de Figuiers, de Limoniers, d'Oliviers, d'Arbousiers, de Grenadiers,
de Bibaciers, de Pins pignon... entre ces deux extrêmes, Pomone
a semé ses trésors, suivant un mot classique.
La production autrichienne et hongroise des Prunes à séchage,
jointe aux arrivages de Bosnie et de Serbie, qui exportent 600,000
quintaux de Prunes sèches, fournit un stock important de Pruneaux.
Le port de Trieste embarque des tonnes de Prunes séchées, pour
Xcw-York et d'autres destinations.
On compte, en Bolième, a!\ millions d'arbres fruitiers. Les contrées
de Loliosia, Jiiin, Krah>vé, Kradec, jus(|B'au Chriidini, au nord-
ouest de cette province, i)résentent rasj)e(l dune forrl Iruitièi-f.
La récolte est généralement dirigée vers rAllemague, et le produit
atteint une valeur de dix millions de francs.
AUTRICIIE-IIJONGRIE lC5
La Pomme a des fruits locaux estimés au marché ; telles soûl :
Cossonct (le Kicnast à floraison tardive ;
Kdol Uollicr et VaU'I Tâuhlii»^, du Tvrol ;
Pojnick, originaire de Bojkov, en Moravie :
Batullocn Apfel, de Transylvanie ;
Pogasca-alma, qui brave les tempêtes dans les steppes sablon-
neuses de la Hongrie :
Tôrôk-bàlint, Sùvàri, Sreica, de la Croatie, de Hongrie;
En Bolièuie: Isinové, Framboise d'Holovous, Kminové, Kosikové,
Malvazinka, Salové, Muskat-Reinet, Vejlimek, Yirzinské.
La Pomuie de Romarin, qui doit son nom au parl'um qu'elle
dégage, forme la base des vergers du Tyrol méridional. Le revenu
d'un arbre ayant été évalué à 4'> francs, le Gouvernement autrichien
a, sur ce chifl're, établi l'impôt foncier des plantations fruitières,
La question des fruits à introduire en Autriche a été traitée au
Congrès international de Pomologie qui sest tenu, à Vienne, du
2 au 7 octobre 1873. Des délégués des principales provinces y assis-
taient et ont recommandé le choix de vingt Pommiers et de vingt
Poiriers aux planteurs.
Voici ces quarante variétés admises par l'aréopage et appelées
dans leur ordre de maturité :
Pommes.
Charlamovski (Boiovitsky.) Reinette Harbert.
Pearmain d'été. Reinette d'Orléans.
Cludius d'automne. Beaufin strié.
Pearmain de Sclnvarzenbach. Ribston Pippin.
Non-pareille de Langton. Reinette grise du Canada.
Pearmain écarlate. Reinette Oberdieck.
Reinette de Burchardt. Court-pendu royal.
Noble jaune. Reinette Raumann.
Orange de Blenhcim. Reinette de Champagne.
AVageuer. Wellington (Dumelows'Sccdling.)
Poires.
Souvenir du Congrès. Colmar d'Arenberg.
Seigneur (Esperen). Soldat Laboureur.
Fondante des bois. De Grundvow.
Beurré Hardy. Conseiller à la Cour.
Poire Dcchaut Dillen. Nouveau Poiteau.
Beurré Capiaumont. Passe Colmar.
Marie-Louise. Colmar Nélis.
Beurré Superfîn. Beurré de Rance.
Louise bonne d'Avranches. Beurré Sterckmans.
Duchesse d'Angoulème. Joséphine de Malines.
Ces excellentes variétés ont pénétré au verger. On le reconnaît
aux approvisionnements du marché, arrivant par voie ferrée, par
chariots ou par le Danube,
l66 AUTRICHE-HONGRIE
En même temps, de bonnes variétés étudiées et recommandées
dans les congrès français on allemands, faisaient leur entrée
dans les pépinières et les jardins d'expériences.
Le commerce des fruits a dispersé son siège à Gorice, à Bozen, à
Meran. à Gratz. à Marbourg, mais il est arrêté brusquement aux
frontières de Russie, de Roumanie, de Serbie, de Turquie, par suite
de mesures douanières restrictives.
L'industrie des conserves de fruits, et surtout leur dessiccation,
a acquis ime certaine importance, depuis que le Ministère a décidé
qxie les séchons de fruits devaient être compris au chapitre des
approvisionnements de la flotte et de l'armée.
Plusieurs types admis au séchage traditionnel, par les paysans du
Tyrol. de la Styrie, de llstrie, de l'Illyrie, de la Bohême et de la
Moravie, sont scrupuleusement respectés.
Hongrie.
Les arbres fruitiers sont répandus et considérés en Hongrie. Les
contrées qui se sont acquis une plus grande réputation sont : La
A'allée du Danube sur les rives du Tisza et du Maros, le beau pays
transylvain, les contrées de l'Ouest, et le comitat de Soprony ; les
fruits y viennent superbes et en excellente qualité.
L'arbre vraiment populaire de la Hongrie est sans contredit le
Prunier, surtotit l'espèce connue sous le nom de « Besztercze ».
Plaine ou colline, tout lui convient ; il s'accommode même des hautes
vallées, et partout son fruit est très estimé, à tel point que
l'habitant de certains villages en compose parfois, avec le maïs, sa
principale nourriture. Les Prunes non consommées, fraîches ou
sèches, servent à faire une marmelade d'un placement facile, ou
d'excellente eau-de-vie.
Les Cerisiers, quoique propagés partout, prédominent à travers
les comitats du centre. La Griotte, dite d'Espagne, prospère
particulièrement au bord du lac Balaton et parmi les comitats de
Szeps et de Verôcze, où elle frappe par sa beauté et sa grosseur.
Kôrôs est un centre d'exportation de Cerises et de Griottes.
Les Abricotiers ne se distinguent pas par la qualité de leurs
fruits, bien qu'ils soient recherchés auprès des villes. Debrcczen,
Kecskemët, \agy-K«')rùs sont les contrées de production.
Le Pêcher donne de Ijons fruits; leur réputation commence à
baisser depuis que les chemins de fer permettent de tirer d'Italie
des Pêches qui sont plus appréciées pour la forme et la grosseur.
Les Pommiers et les Poiriers, plus estimés, sont remarquables
AUTRICIIE-HOXGRTE l6;7
par la beauté et par la bonté de leurs produits, daus les comitats de
de Poszega, de Verôczc, de liarauya, de Soniofçy.
Los Noyers et les Châtaigniers prospèrent à fîoo mètres; mais
ils ont beaucoup à soullVir des gelées du printemps sur les plateaux
l'roids. Les (Miàlaignes sont petites, et pins douces ipie celles d'Italie;
les Noix ont la coque mince et l'anuinde agréal)le au goût.
Les Figuiers croissent à l'état sauvageon Croatie et, eà et là, à l'aljri
dos i'oréts de l'ancien lîanat.
Les Grenadiers et les Oliviers n'ornent <(ue le littoral.
Les Groseilliers sont communs au jardin et au champ de vigne.
En dehors de la production du potager ou du jardin, la Fraise, la
Framl)oise, la Mûre, le Cynorrhodon se récoltent dans la forêt ; —
or, la Hongrie compte 9,5oo,ooo hectares de forets. Nous citerons la
propriété de fondation de Pilis-Maroth, qui encaisse 3,5oo à 4>ooo
francs de fermage annuel j)our la récolte des fruits d'une forêt do
3oo à 4oo hectares de jeunes taillis.
La zone du vignoble hongrois est la transition de la plaine à la
montagne; on y retrouve les cépages renommés du vignoble français.
Tout n'est pas livré à la cuve; une grande partie des raisins sont
vendus au marché ; toutefois le Chasselas occupe le premier rang au
verger et au jardin. Une certaine quantité de raisins à vin est
exportée vers la Russie et vers rAUemagne.
La vigne sous verre a commencé son installation dans le domaine
des grands propriétaires.
La Hongrie reçoit de l'Autriche 20,000 quintaux métriques de
fruits frais ou secs, et moitié autant de l'étranger.
Sa production est évaluée à trois millions d hectolitres de fruits.
VI. — Floriculture.
Nous ne pourrions suivre le développement de la floriculture dans
les classes aristocrati((ues, bourgeoises ou populaires ; c'est un
véritable engouement. Le nombre et l'importance des Sociétés
d'horticulture en sont la preuve la plus évidente.
La capitale a donné l'exemple, en meublant ses jardins publics
des richesses florales qui caractérisent notre temps.
Les fleuristes ont augmenté leurs serres et leurs bûches, et arrivent
diflicilement à donner satisfaction complète à leur clientèle. H
lG8 AUTRICHE-HONGRIE
s'agit toujours de végétaux de serre pour les conservatoires vitrés,
de plantes à feuillage pour les appartements, et de plantes toutes
fleuries pour les corbeilles ou les parterres. Œillets, Rosiers,
Muguets, Cannas, Nymphéas, Monthrétias, Glaïeuls, Résédas,
Violettes, Pensées, Héliotropes, Giroflées, Violiers, Galcéolaires,
Cinéraires, Primevères, Perce - neige, Pélargoniums, Fuchsias
viennent orner les jardins à l'intérieur, ou passent la frontière.
L'importation s'exerce avec les plantes de luxe, les ognons à fleurs,
les semences florales ou potagères.
Les plantes alpines ont déjà recruté une légion de fervents.
Le succès de la fleiir cueillie en Provence devait empêcher de
dormir les habitants des gorges échauflees par le soleil et la
population des rivages maritimes. AujouixVhui, le littoral prépare
des envois de fleurs à bouquets et à garnitures, dirigés vers les
grandes villes de l'Europe septentrionale, et, le croirait-on, vers
l'Italie, qui ne peut sulhre à la commande de ses propres produits.
VII. — Parcs publics ou privés.
En lisant les récits des voyageurs à travers l'Europe, Etienne
Masson (i84;), Edouard André(i8GG), Ernest Rergman (1886), à chacun
vingt années d'intervalle, on constate une extension notable dans
l'art paysager austro-hongrois qui a créé de véritables modèles de
l'architecture des parcs et des jardins, secondé, il est vrai, par le
goût éclairé des administrations et des propriétaires.
Il nous sera permis d'invoquer le souvenir du maître français, de
Rarillet-Deschamps, appelé à la restauration du Prater, à AMenne,
qui" l'on assimile à nos Champs-Elysées.
Les jardins de la cour, à Schambrun et à Laxenbourg, occupent
un premier rang pour leur étendue; puis les jardins du prince de
Schwarzenberg, du comte de Harrach, du baron de Rothschild.
Les parcs et jardins du prince de Liechtenstein à Eisgrub et à
l-'elberg, ceux «lu baron Nathaniel de Rothschild à Vienne et à la
Hohe Warte. ont été dessinés par notre ami Edouard André, de
Paris.
l'armi les parcs de la capitale, signalons encore Augarten,
Beivcckre et son jardin botanique, Iletzendorf. Rathhauspark,
Schiinbornpark, A'ulksgarlen. ^'otivkirchen Park, Waldsleingarten.
AUTRiniIE'IIOXOniE j(^,j
Parcs des grands de la terre ou jardins et squares urbains, c'est
partout le bon goût qui se manifeste et crée de nouveaux prosélytes.
La Hongrie est riclic en jardins de luxe; ils datent pour la
plupart des temps oîi le manant travaillait sans salaire pour son
soigneur et maître...
Des parcs et des jardins hongrois encore existants, ceux de Tarclii-
due Joseph à Alcsuth, Fiume et dans l'île Sainte-Marguerite arrivent
en première ligne: citons cusiùte le parc du prince Karolyà Folh, les
jardins j)ublics de Budapest, de Temesvar et les jardins des pi'emiers
magnats du pays, des comtes Karolyi, Hunyady, Zichy, Gsekonics,
Festetits, des princes Esterhazy et Bathianny.
Aux environs de Prague, un grand parc nommé « Slromovka »,
aux ombrages séculaires, est le rendez-vous de la population.
VIII. — Journaux horticoles.
La littérature horticole périodique n'est pas très étendue. Elle
embrasse, indépendamment de la Hongrie, treize journaux dont le
plus ancien est le Journal mensuel botanique autrichien. Parmi
les autres, deux sont exclusivement consacrés à la Pomologie; trois
sont bi-mensuels : les autres, au nombre desquels figure le Journal
horticole illustré de Vienne, paraissant tous les mois. Celui-ci
Wiener Illustrirte Garten-Zeitung, de la Société impériale royale
d'horticulture, est sous la direction du D'" Giïnther Ritter Beck,
secrétaire général et de Friedr. Abel, secrétaire de la Société.
Les journaux d'horticulture imprimés en Hongrie sont au nond^rc
de cinq. L'organe de la Société d'horticidture de Budapest est
le plus important, grâce au choix des matériaux qui le composent.
Dillérentes publications agricoles, viticoles ou forestières traitent,
à l'occasion, des questions de jardinage, de pépinière ou d'arbori-
culture et d'utilisation des fruits.
La presse horticole est bien représentée, en Bohème, ovi elle
comprend les organes suivants :
Flore de Bohême, par M. Fulin, à Prague.
Journal de pomologie, par L. Naumanx, à Troja.
Revue d'arboriculture, par Jos. Buxat, à Troja.
Bévue horticole, par Fr. Tho^iayer, à Prague.
170 AUTRICHE-HONGRIE
IX. — Ouvrages horticoles.
La plupart des ouvrao^cs «fénôraux ou spéciaux de riiortieulturo
d'utilité ou d'ornement, et de l'art des jardins, sont remarquables
par leur érudition scientifique ou pratique.
Voici le titre des principaux ouvrages horticoles de l'Autriche :
AiîEL LoTiiAR. — Die Boumpjlanzuno-en in de?' Stadt iind auf dem
Lande. Vienne 1882.
Beck aox Maxxagetta et Fr. Abel. — Wiene?' Illiiatrirte Garten-
Zeitiing. Organe de la Société impériale royale d'horticulture
à Vienne.
Bedô Alb. — Die (l'irtschaftliche iind commercielle Beschreibung
der Wàlder des Ungarischen Staates. Budapest 1886.
Blaskovics Edm. — Die Sajahohne. — Etwas iiber deren Ciiltiir iind
^yert als Fiitterniittel. Vienne 1880.
Briem h. — Die Zuckerrûhe. Vienne 1889.
BuGUHOLZER. — Kateckismus des Obstbaiies. Kronstadt 1887.
CzuLLiK AxG. — Behelfe ziir Anlage iind Bepjlanziing von Gàrten.
Menne 1882.
Hamback D"^ L. — Prahtische Schule des Obstbaues iind der
Obstbeniiiziing. i. Tabor i883.
IIempel g. AViLiiELM K. — Die Bannie iind Stràucher des Waldes
in botanischer und forstwirtschaftlicher Beziehnng.
Vienne 1889.
RosEXTiiAL. — Das pomologische Ilandbnch fiir Xiederoesterreieh,
Vienne.
SghmidtF. — Oesterreichs allgemeine Baumziicht. Y ienne 1792-1823.
Stoll, Prof. D' Rri). — Oesterreichisch-ungarische Pomologie.
Klosterncul)ourg 1 883- 1884.
TnoMAYER F. — Ceské Ovoce. (D.-I. — Jablka). Prague 1889...
Nous rappellerons les pidilications de la Station expérimentale
chimico-pliysiologique de Klosterueul>ourg dues à la plume de
MM. lloesler, directeur, et du baron Félix von Thiimen, adjoint à la
direction. Les maladies des végétaux, la cryptogamic et les observa-
tions microscopiques y occupent une place importante.
^"^^
BAVIERE
^5,865 kilomètres carrés. — 5,589,400 liabilanls.
-s-^-:-
I. — Action de TÉtat.
Le Gouvernement bavarois actionne le progrès de riiorticulturc et
spécialement la plantation, la culture et l'exploitation îles arbres
fruitiers.
II encourage la création de pépinières libres ou administratives et
donne l'impulsion à l'organisation de routes fruitières et à leur bon
entretien.
L'État, secondé par les sociétés et les propriétaires, admet l'en-
seignement de l'arboriculture dans ses écoles, et excite son expansion
par des cours et des conférences en pleine campagne.
L'alliance de l'initiative privée avec le concours de l'administration
supérieure s'est fait ressentir jusqu'au conir des Sociétés horticoles,
juscpi'à la production alimentaire et à la fourniture des marchés.
La Bavière possède 10 millions d'arbres fruitiers, 2,000 établisse-
ments d'horticulture, sans compter les Stations oflicielles.
Partout, on aime et on produit des Arbres, des Fleurs, des Fruits,
des Légumes, et partout la propagande horticole par l'enseignement
est accueillie avec reconnaissance.
II. — Écoles d'horticulture.
Les Ecoles supérieures, normales, forestières et agricoles ont un
enseignement plus ou moins élémentaire ou développé des questions
de jardinage.
IJ2 BAVIERE
Les établissemeats purement horticoles sont à l'état embryonnaire,
tout en cliercliant à étendre leur sphère daction.
Une institution consacrée à renseignement de l'arboriculture et de
la viticulture est à Kirschheimbolanden.
L'école de Landsberg manque d'une pépinière d'application.
A AVeihenstephan, l'Institut agronomique a annexé une école de
brasserie et ime école de jardinage. La pépinière est le point de
centre des leçons pratiques données aux élèves ; elle est affectée aux
cours publics du personnel cliargc des routes fruitières.
Nous trouvons encore des traces de l'enseignement de l'horticulture
et de la botanique à l'Ecole des ingénieurs agricoles, à l'Ecole «entrale
d'agronomie, aux Cours forestiers de l'Académie d'Aschaffenbourg et
de l'Université de Munich, enfin à l'Ecole vétérinaire.
Frappé de cette situation qui ne répond pas aux besoins du pays,
le Ministre de l'Instruction publique, secondé par les Sociétés
agricoles et horticoles, a préparé le plan d'un Institut spécial d'hor-
ticulture qui serait installé à Veitzocheim, près de AVurtzbourg, et
pourrait recevoir d'abord 60 élèves.
Les bâtiments et les serres sont déjà construits.
III. — Sociétés d'horticulture.
La Bavière compte près de 120 Associations qui traitent des
productions du sol ; un quart seulement est exclusivement réservé à
l'horticulture.
L'organisation d'expositions et de cours publics, qui entre dans
leur programme, a vivement contribué à propager les bonnes
méthodes de culture et à faire connaître les meilleures espèces
alimentaires ou florales.
Une conséquence de l'esprit de corps a été la création de la
Gartner Unterstûtzung, association privée qui reçoit le bénéfice des
loteries organisées à l'occasion des expositions, et qui distribue des
secours aux jardiniers malades ou infirmes.
Les petites villes, fréquentées par les touristes en été, ont vu
s'élever des sociétés dites d'embellissement.
Il est bien entendu que les associations consacrées à la Viticulture,
aux boisements et môme au Houblon, ne restent pas indifférentes à
la production des Fruits et des Légumes ; elles s'en occupent
incidemment.
BAVIKKE 1^3
IIautk-Bavikre.
FuEisiNG. — Société irhorliculttirt'.
Munich. — Société dhorticulturc de liavicrc. 1. l'résiilcnl, baron
Pfeufor. II. Max Kolb. Cette Société, l'ondée par Martius et Kilïier,
compte 780 nuMuhres.
— Union des jardiniers " Iloi-tcnsia », l'ondée en 18.28.
La Société d'agricnllnre, siégeant à Munich, pi-olège larhorienltnre
fruitière dans ses sections, secondée par des personnes compétentes
qui organisent de petites expositions de Fruits.
Basse-Bavikuk.
Les comités de province et d'arrondissement l'avorisent le progrès
de l'arboriculture .
La Société d'agriculture de Landshut distribue des semences de
Légumes rares.
Palatixat.
Quelques cercles font enseigner la culture fruitière, la viticulture,
la pépinière.
Haut-Palatinat.
Ratisboxne. — Société d'horticulture du Haut-Palatinat.
Weiden. — Société d'horticulture pour le nord du llaut-Palatinat.
— — d'endjellissement des jardins.
Des groupes locaux organisent des réunions où l'on s'occupe
d'arboriculture, par des conférences et au moyen de distributions
de jeunes plants vendus à prix réduits ou tirés en loterie.
Les élèves des écoles reçoivent des livres d'horticulture en prix.
Les sociétés du Haut-Palatinat sont très actives.
H AUTE-FllAXCOX lE .
Ansbacu. — Société pour la culture des arbres fruitiers.
Bambekg. — Société d'horticulture.
— Association des horticulteiu's.
Bavreuth. — Société horticole.
La Société de Bayreuth organise un Jai'din école et subventionne la
création de jardins fruitiers.
D'accord avec les organes de la Société d'agriculture, des sections
d'arboriculture encouragent la culture fruitière et font échange de
174 BAVIERE
grelTons dos meilleures sortes. Telles sont les sections de pomologie
instituées aux centres ci-après :
Berneck — EU'eltrich — Emtmannsberg — Hochstadt-sur-Arsch
— Kersbach — Kronacli — Langensendclbach — ]\listelgau —
Poxdorf.
Francome Centrale.
FuRTii. — Société d'horticulture.
Nuremberg. — Société d'horticulture.
— Union des jardiniers.
ScHOPFLOCH. — Société pomologique.
Les Sociétés horticoles, les sections agricoles et des cercles
d'amateurs, secondés par le professeur nomade, rendent de signalés
services avec leurs expositions, leurs conférences, les tombolas de
plants et les distributions de greffes.
Basse Fraxcome et Aschaffenbourg.
AscHAFFENBOURG. — Société horticolc et pomologique.
AVuRTZBOLRG. — Société horticole franconienne.
— Société d'embellissement des jardins.
— Société d'horticultui'e et de viticulture pour la
Basse Franconie.
Cette dernière association fournit des greffes et organise des
concours, et des conférences en faveur des vignerons.
SOUABE ET NeUBOURG.
Al'gsbourg. — Société horticolc bavaroise de Souabe.
EsciiACU. — Société d'horticulture.
Kaufbeurex. — Société d'horticulture.
Kempten. — Société d'horticulture.
LiNDAU. — Société d'horticulture.
Plusieurs comités d'arrondissement de la Société d'agriculture
tendent à la formation de sections pour la culture des fruits ; ils
accordent des subventions aux jeunes gens qui fréquentent l'Institut
pomologique de Reutlingen, en Wurtemberg, où la question des
vergers est la base de l'enseignement.
Le Comité provincial s'occupe de l'introduction de bonnes variétés
et de leur étiquetage exact ; il vote des bourses aux jeunes gens qui
suivent les cours d'horticulture, et décerne des primes aux gardiens
surveillants des plantations fruitières qui s'acquittent convenable-
ment de leur service.
BAVIERE 1-5
IV. — Cours et conférences d'horticulture.
Les cours et les conférences horticoles ont plutùl <'u vue l'arbori-
culture fruitière et assez souvent la culture potagère.
Les uns sont fixes, les autres sont nomades.
1 Cours fixes d'arboriculture.
Cours d'arboricMiiturc i'ruilière à \\'cihcnstc[)lian, pi'ès Freisinj:;-,
sous la direction de llùolo centrale d'agriculture de ^^'eihenstcphan.
Directeur, M. Kraus. — Jardinier en chef: M. Schinabeck.
Les cours sont suivis pondant une, deux ou trois années.
Cours de gardiennage d'arbres à Woihenstephan, dépendant de
l'Ecole centrale d agriculture.
Leçons du i*""^ février au i5 mars.
Cours d'arboriculture frTiitière, à Landshut. — Jardinier démons-
trateur : M. Grill, jardinier-chef de la ville.
Cours d'arboriculture fruitière à Triesdorf, dans la Franconie
centrale. Les conférences se tiennent du i5 février au i5 mars. Jardi-
nier : ]M. Abel, jardinier-chef démonstrateur.
Cours pratique d'arboriculture fruitière à Wurtzbourg, en faveur
des gardiens d'arbres.
Le cours a lieu pendant 4 semaines au printemps, et environ
10 jours en juillet ; il est relié à l'Ecole d'hiver du pays.
2^ Cours nomades d'arboriculture.
Haute-Bavikue. ■ — L'enseignement nomade a été institué par un
décret royal du 28 février 1889.
11 y a trois circonscriptions où les professeurs nomades exercent
au moyen de conférences publiques.
Sur leurs rapports, les augmentations de traitement sont allouées
aux gardiens d'arbres de district.
Les administrateurs donnent leur appui à ces professem's.
Les surveillants doivent une visite annuelle à leur canton.
La Haute-Bavière n'a pas d'instructeurs nomades ; souvent les
conférences émanent de la ' Société d'agriculture de Landshut, et
roulent sur la culture des arbres, expliquée par le jardinier en chef.
Six pépinières et autant de Jardins écoles distribuent jusqu'à
10,000 greffons d'arbres fruitiers au printemps.
Le Paus.tixat est dans la même situation : mais il y a des
conférences faites par le professeur de l'École d'agriculture de
fjô BAVIERE
Deux-Pouts et de lEcole d'arboriculture et de viticulture de
Kirscliheiiubolanden.
Douze pépinières de district ou communales sont annexées aux
Jardins écoles.
Haut-Palatixat. — Par leurs conférences, les Sociétés d'agricul-
tiu'C et d'horticulture suppléent à l'absence du professorat régulier.
Elles ont suggéré l'établissement de cultures commerciales.
Halte-Franconie. — Le chef d'arboriculture, dressé à l'École
de Reutlingen, est nommé par le comité du Cercle d'agriculture.
Quand le comité d'arrondissement le désire, le professeur surveille
les plantations et donne des conseils aux planteurs. Il s'occupe
des plantations routières du district et des friches communales.
La Société d'horticulture de Bayreuth forme aussi de bons
surveillants des plantations rurales.
Des pépinières libres ou administratives, de diverse importance, et
25 Jardins écoles répandent les meilleures espèces fruitières.
La Fraxcoxie centrale a son instructeur depuis 20 ans ; c'est
le professeur de pomologie de Triesdorf qui a cette charge ; ses
conférences et ses visites régulières aux plantations d'arbres fruitiers
de l'Etat et des districts ont amené beaucoup d'adhérents et
suscité d'heureux résultats.
La Basse-Francoxie possède depuis 1862 un professeur nommé
par le gouvernement ; ses conférences pratiques ont excité à la
fondation de Sociétés d'arboriculture ; aussi est-il devenu très
populaire. Les centres de distribution de greffes rendent des services
aux paysans.
En SouABE, les conférences sur l'arboriculture fruitière, lors des
réunions de la Société d'agriculture, attii^ent beaucoup de monde ;
et l'action des Pépinières régionales ou communales en est d'autant
mieux accueillie.
V. — Routes fruitières.
Les routes nationales ou de district, de cercle et de commune sont
généralement bordées d'arl>res fruitiei-s. Leur importante adminis-
tration a nécessité une organisation de personnel et un mode
d'enseignement appropriés à ce genre d'exploitation.
La Haute-Bavière possède trente gardiens d'arbres fruitiers de
district, payés par le Comité de district uni à la Société d'agriculture,
et subissant un examen annuel.
BAVIERE I^y
Ces cantonniers arboriculteurs sont instruits ; les plus dignes
d'intérêt bénéficient de bourses accordées par les comités de cercle,
qui leur permettent de fréquenter l'Ecole de ^^'cillenstephan.
Quel([ucs professeurs nomades remplissent les fonctions de moni-
teurs dirigeant le travail de ces cantonniers.
La BAssE-lÎAVHiiiE a plusieurs districts pourvus de routes fruitières
et de leurs surveillants; d'autres en manquent. Les routes nationales
sont les mieux tenues.
A Landshut, un cours annuel et très sérieux, destiné aux gardiens
d'arbres de routes, a déjà formé trois cent quarante jardiniers
cantonniers ; les conséquences de leur instruction sont à remarquer.
On rencontre, dans le Palatinat, des personnes compétentes qui.
avec l'exemple des jardins fruitiers d'arrondissement, instruisent les
gtu'diens d'arbres pour les soins à donner aux vergers situés à
proximité des routes, et propagent les conseils aux particuliers.
Les agents-voyers gardiens de routes de districts (Sti'assen-wârter)
remplissent souvent les fonctions de gardiens d'arbres (Baumwârter).
Pour acquérir les connaissances nécessaires à ce service, ils doivent
suivre un cours à l'Ecole de Kirscheimbolanden.
L'Administration du district de Spire plante les arbres fruitiers
sur les champs riverains et accorde au propriétaire une indemnité
de I fr. 25, tout en lui concédant la propriété de ces arbres ; ceux-ci
seront mieux surveillés et les routes plus spacieuses, mieux aérées.
Le Haut-Palatixat a plutôt des instituteurs et des pasteurs qui
propagent la culture des arbres à fruits. Du reste, les personnes
chargées de l'entretien des routes peuvent être employées au rôle de
gardiens d'arbres, lorsqu'elles ont suivi les cours de l'École de
Landshut.
La Haute-Francoxie et la Franconie centrale ont confié la
tâche de surveiller la plantation fruitière des routes de district à des
ingénieurs et constructeurs de chemins. D'autres régions se con-
tentent d un jardinier voyageur, nommé par le Comité de cercle et
la Société d'agriciUture.
Le district d'Ansbach a planté plus de 10,000 arbres sur les
routes ; celui de Nuremberg 5, 000.
Depuis vingt-cinq ans, trois cent cinquante jardiniers-voyers ont
été formés aux cours de Triesdorf.
DilTérents ai'rondissements de la Basse- Fraxcoxie ont à leur
disposition des gardiens d'arbres de districts, de cercles et de
communes, dont le nombre va toujours en augmentant. Dans beau-
coup de villages, les ecclésiastiques et les instituteurs aident de leurs
conseils et de leur exemple les producteurs de fruits.
13
I^ BAVIÈRE
Le Cercle fournit graluitement les arbres fruitiers aux localités
peu fortunées ; les jardiniers du Cercle désignent les emplacements.
Quelques districts, arrondissements, régions et sections adminis-
tratives de SouABE ont leurs cantonniers: les sociétés locales en ont
également désigné.
Le Comité de cercle de la Société d'agriculture accorde des
bourses pour Tinstruction de ces modestes fonctionnaires et de
jardiniers soccupant de l'arboriculture fruitière et routière.
VI. — Culture potagère.
Comme l'arboriculture et la floriculture, la production de Légumes
ne diflere guère des méthodes et des espèces adoptées en Allemagne.
Haute-Bavière. — La culture maraîchère a de l'importance autour
des grandes villes, principalement de la capitale.
La banlieue de Munich compte 200 hectares de marais potagers
occupant Goo ouviners. L'exploitation de ce genre de denrées a gagné
la campagne ; les marchés d'alimentation en ont profité, tandis que
le Tvrol et l'Italie, expédiant par wagons chauffés, approvisionnent
les campagnes pendant la mauvaise saison et même l'été.
Basse-Bavière. — La culture des Légumes en plein champ
est peu développée, mais les jardins potagers des environs de
Landshut et de Passau-Deggendorf envoient leurs produits à Munich.
Palatixat. — La maraîcherie a pris une certaine extension.
Frankenthal et ses environs cultivent les Asperges, les Ognons, les
Haricots, les Pois, etc. ; Schœnfeild et Kapsweyer, les Choux blancs ;
Oflenbach, les Ognons. Zeiskam a des récoltes plus précoces.
Lud-wigshafen, Neustadt et Spire travaillent pour l'exportation.
L'Asperge de Spire est hautement réputée.
Haut-Palatixat. — A l'École d'hiver d'agriculture de Ratisbonne,
on donne des leçons sur la culture potagère.
Les Radis de Ratisbonne sont renommés pour leur volume.
Haute-Fuanconie. — Les Sociétés d'horticulture de Bamberg et
de Bayreuth s'occupent du développement de la maraîcherie.
Ces Sociétés font venir des espèces rares et organisent des
expositions périodiques pour les propager et les faire connaître ;
déjà leurs productions maraîchères sont appréciées au nord de l'Alle-
magne.
Le forçage des Légumes dans les environs de Bamberg ayant faibli
par suite de la concurrence italienne, le Comité provincial de la
BAVIERE
i:o
Sociùlé diigricullure a suscilé la crc-alioii J'iiu ('■lahlisscniciil (|ui
utilise les Légumes à rinJuslric îles eonserves. Une iisiuc a done
été l'ondée à IJaniberg ; elle oll're un débouehé aux cultivateurs.
Entre 13andjerg et Erlanzen, on cultive le Railort en grande
quantité et on l'envoie dans le nord de rAllemagne. Ces cultures ont
une certaine réputation.
Francoxie centrale. — L'organisation de la culture potagère
est complète dans cette province, grâce aux leçons données à
Triesdorl" et à Nuremberg, oîi la Société d'horticulture a fondé une
école pour les différentes branches du jardinage.
Le travail du maraîcher est plus important aux environs de
Niïremberg, d'où les Légumes sont ainsi exportés vers les villes
d'eaux de la Bohême. Là aussi, la concurrence des produits de
l'Italie et de l'Algérie se fait sentir lors des primeurs.
Basse-Fraxcome. — La maraicherie atteint ici un grand déve-
loppement. L'exportation se fait pour la Thuringe, l'Allemagne du
Nord, les bords du Rhin et le Wurtemberg ; on y cultive aussi beau-
coup d'espèces précoces de légumes.
Plusieurs établissements de AVurtzbourg sont dotés d'une organisa-
tion complète pour le forçage des primeurs sous verre.
Souabe. — La culture potagère est moins importante. Récem-
ment, on a tenté de l'étendre aux champs de grande culture et de
vendre les produits ainsi obtenus à l'usine de dessiccation.
Dans un district, l'Administration s'est procuré un appareil dd
séchage et a organisé en commun, au profit des habitants, la fabri-
cation de conserves de légumes.
La vente des graines potagères est admise au marché aux
grains.
VII. — Jardins botaniques. — Parcs publics.
Les Jardins botaniques et les Parcs pid^lics ou privés sont dé
puissants auxiliaires de l'enseignement et de la vulgarisation. Les
uns et les autres ne tarderont pas à se développer davantage encore.
Chaque Université bavaroise possède un jardin botanique. Munich,
AVnrtzbourg, Erlangcn en fournissent la preuve.
Créé au commencement du siècle, le Jardin de Munich est, après
celui de Berlin, le plus important de l'Allemagne. Son organisation
scientifique et ornementale fait honneur au Directetir Gcebel et à
l'Inspecteur eu chef Max Kolb. Pour soutenii' la renommée du
l8o BAVIERE
jardin, M. Kolb na pas hésité à gravir les plus hautes niontagues et à
seuloneer daus les marécages : doù cette collection rare des
« Plantes alpines de l'Europe et dOutre-Mer », qu'il a décrites avec
un amour paternel (Alpenpjlanzen), et toute une série de plantes
aquatiques, trop ignorées dans le décor des eaux de plaisance.
Un Latania de Bom'bon, haut de 70 pieds, a été apporté là, en
1824, pai' 1<? savant botaniste Martius qui explora le Brésil, de
181 7 à 1820, sous la protection de Maximilieu et de Joseph de Bavière,
et publia, à son retour, la remai'quable Flora brasiliensis.
Au Jardin de Munich, qui eut pendant trente ans pour directeur
le célèbre botaniste C.Na^geli, se rattache le souvenir des expériences
sur les engrais artificiels pratiqués par Liebig,
L'alliance de l'horticulture et de la botanique est personnifiée
par Y Uliistvierte Monatshefte. le doyen de la presse horticole
allemande, depuis longtemps confié à l'infatigable Koll), aujourd'hui
secondé par J. AVeiss, Lebl, Franz Buchner dans la rédaction
du Z)'^ Xeiiberts Garten-Magazin . . . , succédant au premier.
Max Kolb est encore l'auteur de Théorie des Gartenbaiies.
Grill et Abel, de Triesdorf, ont une publication très répandue
sur les soins à donner aux arbres fruitiers.
A Munich, le Jardin anglais fait les délices des habitants. Plus
étendu que le Bois de Boulogne de Paris, il a été dessiné en 1820 par
Sckell, l'auteui* de GaT'tenkiinst, ouvrage qui a traité avec succès des
perspectives, du mouvement des allées et de la distribution des eaux.
Le Jardin royal de Nymphenbourg est un chef-d'œu\Te du
même ai'tiste. Le Potager royal s'y trouve annexé.
Quant au Fleuriste de la Cour, il est installé à Munich, approvi-
sionnant les fêtes et les châteaux de la Couronne.
La capitale se tient à la hauteur du mouvement qui entraine les
grandes cités à planter et à fleurir leurs places publiques et leurs
boulevards. Elle a été promptement suivie par les autres villes de la
Bavière.
Les grands propriétaires n'avaient pas attendu Timpulsion. Depuis
longtemps, leurs domaines, confiés à d'habiles collaborateurs, étaient
dressés au prolit do l'art <les jardins.
N'oublions pas les Etablissements lioiticides tels cpie la maison
Michel Buchner, à Municli, qui sont à la fois de véritables jardins
d'études et des centres d'iiuportation ou d"ex[)orlation.
BELGIQUE
3o,ooo kilomètres carrés. — 6,262,300 hal)ilanls.
I. — Action de l'État.
Le Gouvernement belge a toujours encouragé l'horticulture par
des procédés à action dii'ccte et immédiate :
L'enseignement horticole à l'Ecole primaire ou à l'Kcolc normale
et les subsides attribués à leurs champs d'expériences ;
La création d'Ecoles d'horticulture oflicielles ou patronnées ;
Les subventions aux conférences publiques et les facilités de
voyage à leurs auditeurs ;
Les allocations aux Sociétés d'horticulture ou à leur Fédération ;
Les souscriptions aux livres de jardinage, publiés en langue fran-
çaise ou en langue flamande ;
Les encouragements aux concours de vergers et de potagers ;
Les faveurs de douane et de transport, appliquées aux produits
horticoles nationaux circulant au point de vue du commerce ou
des concours pul)lics ;
L'organisation d'un Bureau de renseignements de relations horti-
coles au Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux
publics.
Le Gouvernement, ajoutons-le, décerne la croix de l'Ordre national
de Léopold aux horticulteurs et aux amateurs les plus distingués, et la
décoration agricole et industrielle aux contre-maîtres, aux chargés de
cours et aux ouvriers qui s'occupent activement de la culture du sol.
l82 BELGIQUE
II. — Écoles d'horticulture.
Les établissements d'enseignement liorticole en Belgique sont
fondés et subventionnés parl'Klat.par des administrations publiques
ou des Sociétés particulières.
L'Institut agricole supérieur de Gembloux et des institutions
secondaires propagent les connaissances Uoi'ticoles ou botaniques,
mais d'une façon accessoire.
L'École d'horticulture de l'État, à Vilvorde, a été fondée
en 1849, dans les pépinières de Laurent de Bavay, d'un commun
accord entre le propriétaire et le Gouvernement.
Aux fonctions de Directeur se sont succédé MM. Laurent de Bavay,
Xavier de Bavay, Josepb de Brichy, L. G. Gillekens et G. Bouillot.
Le programme comprend toutes les branches de l'horticulture
d'utilité ou d'agi'ément : l'arboriculture fruitière ; la pomologie ; le
maraîchage ; l'art du pépiniériste ; la iloriculture ; la dendrologie ;
l'architecture des jardins et des serres.
Un parc, un jardin fruitier, une pépinière, un potager simple ou
irrigué avec les eaux -vannes de Bruxelles, un jardin fleuriste, des
serres, etc., font partie du champ de l'enseignement.
La durée des cours est de trois ans.
Les Conseils provinciaux ou communaux y entretiennent des
boursiers.
A la sortie de l'École, des diplômes de capacité sont décernés
aux élèves, après examen, par un jury ofliciel.
Plusieurs centaines d'élèves diplômés de Vilvorde occupent des
situations honorables dans les diverses branches de l'horticulture.
L'École d'horticulture de l'État, à Gand,a été créée en 1849 dans
4'établissement Louis Van Houtte, à Geutbrugge, sous le nom
d' « Institut royal d'horticulture de Gand, » avec le concours du
Gouvernement. Louis Van Houtte en eut la direction.
Transportée au Jardin botanique de Gand, en 1870, l'Ecole eut
pour Directeur le botaniste Kickx. Actuellement, ces fonctions
sont confiées à un érudit, M. Emile Rodigas. Parmi le personnel
enseignant, MM. Frédéric Burvenich et Edouard Pynaert occupent
leurs fonctions respectivement depuis 3G et 34 ans.
Le programme des études diffère quelque peu dans les deux Écoles.
La nuance dominante, plus apparente que réelle, serait en faveur
de l'arboriculture et de la culture maraîchère à Vilvorde, de la
floriculture et de la botanifpie à Gand.
BELGIQUE l83
Les deux Iiistiliilioiis ont im enseignement théorique et prati(|m«
aussi développé que possible sur toutes les branches del liorlitulluiv.
Le caractère commercial du d«'0)ul a disparu.
Le public est admis aux conlcrcnces ot aux cours juddics donnes
par les professeurs.
Aujourd'hui, on rencontre de nombreux élèves diplômés de Gand,
parmi les professeurs, les conférenciers, les horticulteurs commcr-
vauLs, les jardiniers exploitants ou chefs de culture.
La France, les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Amérique,
les colonies en possèdent de brillants snjels.
L'École d'arboriculture et d'horticulture de Tournai, fondée
en i8()o sous les auspices de la Société royale d'horticulture et
installée dans son jardin de l'Athénée, est devenue Institution
communale ; elle a été transportée boulevard Léopold.
Des subsides lui sont alloués par l'État, par la ville, par la province
et par la Société d'horticulture. Notre compatriote, M. Etienne
Griffon, est le Directeur et l'un des professeurs de l'établissement.
Les cours d'arboriculture institués le dimanche pour les jardiniers
sont des mieux suivis. La moyenne des auditeurs dépasse 200.
D'après certains rapports officiels, les leçons de culture maraîchère
et de forcerie seraient basées sur l'industrie dite parisienne, et la
chaire de sylviculture s'inspirerait des méthodes suivies à l'Ecole
forestière de Nancy.
Les sciences naturelles et l'art des jardins sont inscrits au
programme des études.
Depuis la création de l'École, près de 200 diplômes ont été
décernés aux auditeurs des cours publics.
L'École professionnelle d'horticulture de Mons a été fondée
en i863 par la Société d'agrément, d'horticulture et de zoologie du
Waux-Hall, avec le concours de la ville de Mons. La Société du
Waux-Hall mettait à la disposition de l'Ecole les vastes jardins
qu'elle avait créés l'année précédente, ainsi cpie les constructions
qu'elle avait édifiées.
Vingt ans après, l'École fut réorganisée, limitant son programme
à l'arboricidture, la cidture maraîchère, la floriculture, les forceries,
le tracé des jardins, la botanique.
M. D. Laurent en est le Directeur.
La population laborieuse du Hainaut apprécie les bienfaits de
cet enseignement du jardinage, eu y faisant pai'ticiper la jeunesse
urbaine ou rurale.
Le Gouvernement vient d'accorder son patronage à l'Ecole et lui
alloue un subside.
l84 BELGIQUE
L'Orphelinat horticole d'Ixelles. créé le 3o novembre 1876,
reçoit les orphelins de père et de mère, âgés de cinq à quatorze ans.
Ces enfants fréquentent l'école communale et. après avoir terminé
leur première classe, ils sont occupés aux travaux du jardin et des
serres à plantes ou à vignes.
Le chef de culture, élève diplômé de TEcole d'horticulture de
Yilvorde. lem* donne des leçons théoriques et pratiques sur l'arbori-
culture et la maraîcherie.
Après trois années de travail, les élèves passent, avec facilité,
leur examen d'arboriculture, pour se placer ensuite en maison
bourgeoise ou de commerce, où ils sont appréciés.
Pendant leur séjour à l'orphelinat, ils reçoivent annuellement,
d'après les services qu'ils ont rendus, à titre de gratification, des
sommes variant de 25 à ^5 francs, qui sont versées à leur profit à la
Caisse dépargne et de retraite.
La plupart de ceux qui partent, après l'âge de dix-huit ans,
possèdent déjà un livret de 200 à 3oo francs et reçoivent, avec le
certificat de bonne conduite, un vêtement complet.
Les élèves qui font preuve de dispositions exceptionnelles, sont
placés à l'École d'horticulture de Yilvorde, aux frais des hospices
d'Ixelles, avec l'intervention de la province et du Gouvernement.
Signalons, ici, TÉcole des réformes de Ruesselede ; les enfants
abandonnés ou délinquants ont une section de jardinage qui leur
ouATC la carrière.
L'École professionnelle agricole et horticole de jeunes filles,
à Bouchout (province d'Anvers), est créée avec l'appui du Gouver-
nement, du Conseil provincial d'Anvers, de la Commission provinciale
d'agriculture, et sous le patronage d'un comité de Dames.
L'enseignement est donné en langue flamande. Les cours sont
gratuits ; les élèves ne paient que leur nourriture.
Agées de quinze ans à leur entrée, elles préparent elles-mêmes
leurs repas et entretiennent le service de la lingerie.
M. P. W'auters. ingénieur agi'icole et professeur à l'Ecole d'horti-
culture et d'agriculture de Yilvorde, est chargé de la direction de
l'Kcole de Bouchout.
Déjà, un établissement de ce genre, à Gysegem (Flandre Orientale),
est dirigé par l'abbé Yanderschueren.
A l'École de laiterie, à "Wevelghem (Flandre Occidentale), les
jeunes filles ont un cours darboricullure, de culture maraîchère et
d'apiculture, par M. Frédéric Burvenich père.
BELGIQUE l85
III. — Conférences horticoles et Cours publics.
La Belgique est le pays des conférences ; cependant l'organisation
méthodique des causeries et des cours publics dans ce pays est duc
à Pierre Joigneaux, député français. Expatrie au coup d'Etat de
i85i, il innova la culture potagère dans un sol ingrat et fit des
conférences populaires à la campagne.
Sollicité par le Gouverneur de la Province de Namur, qui l'avait
vu à l'onivre, Pierre Joigneaux dressa un groupe d'instituteurs aux
fonctions de conférenciers horticoles. Le Gouvernement belge obtint
en même temps du célèbre publiciste agronome im guide-brochure
résumant ses Conférences sur le Jardinage et la culture des arbres
fruitiers.
Les élèves de l'École normale ont été des premiers à bénéficier de
l'institution nouvelle. Ce mode d'enseignement, secondé par les cours
publics des Ecoles de Vilvorde et de Gand, fut inscrit dans la loi,
en i855, sur l'initiative du ministre Charles Rogier, si dévoué au
progrès de l'horticulture comme à la prospérité générale du pays.
Depuis lors, l'instruction horticole par les conférences reçut la
consécration oflicielle de toutes les provinces ; les demandes sont
adressées au Ministère qui autorise et subventionne largement.
Les communes s'engagent à fournir le local, le champ d'essai, et
complètent, s'il y a lieu, avec le Conseil provincial, les émoluments
du professeur.
Les Sociétés agricoles et horticoles arrivent à leur tour et subven-
tionnent également.
Les Écoles d'horticulture deviennent une pépinière de moniteurs
et de conférenciers ; de bons praticiens, de zélés amateurs s'y
attachent, et l'on ne tarde pas à compter par centaines les cours
publics et gratuits traitant du verger, du jardin fruitier, du potager,
des cultures sous verre, du parterre, du boisement et des sciences
naturelles auxiliaires du cultivateur.
Les conférences sont libres ou autorisées par ri<]tat ; les jardinicri»
qui se rendent à ces dernières, par voie ferrée, bénéficiaient jadia
d'une réduction de 5o o/o sur le prix de leurs places.
A noter aussi des causeries sur le jardinage, faites aux soldats de
la garnison des places fortes; en regagnant leurs foyers, ces jeunes
gens peuvent mettre en pratique les conseils reçus au régiment.
Les cours publics ont toujours l'appui d'une Société ou d'une
administration locale.
l86 BELGIQUE
Le propriétaire et l'instituteur n'ont jamais refusé leur jardin aux
leçons pratiques.
Chaque année, un jury spécial décerne des certificats de capacité
de première ou de deuxième classe aux auditeurs qui, après examen,
ont justifié ces récompenses.
La Belgique est visitée par des horticulteurs de tous les pays.
Gliacun a pu constater les progrès accomplis sous rinfluencc dos
cours pidilics, et remarquer avec quelle facilité le praticien manie la
parole, comprend et parle plusieurs langues étrangères, et comme il
sait développer une idée ou la faire accepter.
L'exemple le plus concluant n"est-il pas fourni par l'indissoluble
quatuor gantois : Frédéric Burvenich, Emile Rodigas, Edouard
Pynaert, Hubert Van Huile, des maîtres de la parole, de la pratique
et du raisonnement ?
IV. — Sociétés d'horticulture.
Les Sociétés d'horticulture sont réparties dans toutes les provinces.
Il en est de peu connues, de trop éphémères ; d'autres ont un cadre
trop restreint. Nous signalerons les principales et passerons sous
silence les associations purement forestières ou scientifiques.
La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand est
la première Société horticole qui ait été fondée sur le continent.
Au mois d'avril 1808, à leur retour d'Angleterre, où ils avaient
assisté à des réunions de jardiniers fpii apportaient des fleurs et
en récompensaient les producteurs, quekpies fleuristes de Gand
résolurent de les imiter.
Ils étaient une trentaine de confrères.
La fondation fut définitive le 10 octobre suivant, et la première
exposition ouverte du 6 au 9 février 1809, dans la salle enfumée du
cabaret Frascati. Gand était alors sous-préfecture du département
français de l'Escaut. Le buste de Napoléon et le drapeau tricolore
présidèrent à cette exhibition ilorale, composée de quarante-six
plantes et concourant à un prix et deux accessits ! . . .
Ce noyau devint, après de nombreuses péripéties, la Société
royale d'agriculture et de botanique de Gand, si puissante, et qui,
lors de sa brillante Exposition de 1888, au Casino, voulut reproduire
la petite scène intime (pii entoura aou berceau à quatre-vingts années
de distance.
BELGIQUE 187
La Société Gauloise, dirigée par un ainalcnr d'élite, connaisstHir et
écrivaiQ distingue, succédant à d'autres mécènes horticoles, peut ôtre
fière des splendides floralies qu'elle offre tous les cinq ans, avec un
succès sans pareil î
Nous placerons immédiatement après la Société royale le Cercle
d'arboriculture de Belgique, plus récent, mais (juia l'iionncur d'èlre
présidé, éji;alement. par le savant et dévoué président do la Société
l'oyale, ISI. le comte Oswald de Kereliove de Deiileri;liem.
Le a3 octobre 1864 se fondait, à Garni, le Cercle professoral pour
le progrès de l'arboriculture en Belgique, ayant pour but
principal 1 unilorniilé du système d'enseignement et le choix des
meilleures espèces fruitières, la distribution de graines et de
greffons, etc.; plus tard, il prit son titre définitif: Cercle d'arbori»
culture de Belgique
Son organe, le Bulletin d'arboriciilliirc, de Jîoricultiirc et de
culture potagèi'e, mensuel, illustré de chromos de fruits et do
légumes, est rédigé d'une façon inlelligente et instructive. Ou y
retrouve la plume autorisée et intarissable des professeurs
praticiens Yan Huile, Rodigas, Burvcnich, Pynaert, secondés par des
collaborateurs habiles, et des élèves qui marchent sur leurs traces.
Le Cercle a organisé des excursions à l'étranger, des concours de
vergers, de grandes Expositions avec congrès internationaux ; il a
participé aux Expositions universelles de Paris. En 1876, il ofirait
l'hospitalité à la Société pomologiquc de France.
Au commencement du siècle, les jardiniers de Bruges, réunis eu
confrérie sous l'invocation de sainte Dorothée, leur patronne, se
groupèrent en Société des fleuristes, puis en Société de Flore (1828),
et trente ans plus tard, en Société provinciale d'horticulture et
d'arboriculture, titre remplacé enfin par celui de Société royale
d'horticulture et de pomologie de Bruges.
Faut-il rappeler que, à ses débuts, les concours de fleurs se
tenaient à l'église le 6 février ; puis on allait à l'auberge fctcr les
vainqueurs qui offraient à leur tour une médaille pour le concours
prochain ?
Quel fraternel exemple à rappeler aux laun'ats modernes !
La Société royale d'agriculture et d'horticulture de Tournai,
1818, a organisé de belles expositions, y compris l'Exposition inter-
nationale de 1869, sa centième.
En i8()2, elle créa l'École d'arboriculture dont il a été pai'lé.
M. Etienne Grillon, arboriculteur français, en est le Directeur.
Longtemps elle fut présidée par Barthélémy Dumortier, célèbre
patriote, et ses succès sont continus.
ï88 BELGIQUE
La Société royale d'agriculture et d'horticulture de Louvain,
1820, a deux sections distinctes répondant à son titre.
Expositions ; conférences par des hommes de science, des institu-
teurs, des cliefs de cultm'c.
La Société royale de Flore de Bruxelles, 1822. est née d'une
cmifrérie de jardiniers qui remontait à 1G60, et sur le registre de
lacpielle figurent les noms de quelques souverains et autres grands
personnages.
Expositions avec ou sans congrès nationaux ou internationaux.
Concours mensuels, — Conférences donnant droit au diplôme de
capacité.
La Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers,
1828, une des premières, a organisé, dès i834, des concours
particuliers de légumes, de fruits, de dahlias.
Sous ses auspices, le Conseil échevinal de la A'ille a récompensé
les collections de plantes fleuries au marché.
Elle a été chargée de l'organisation des concours aux Expositions
universelles d'Anvers. i885 et 1894.
La Société royale d'horticulture de Mons, 1828, favorise le
commerce en admettant les étrangers à ses concours ; elle pratique
l'enseignement par des conférences, et son initiative s'est manifestée
dans la création d'une École professionnelle de jardinage, à Mons,
La Société royale d'horticulture de Liège, i83o, reconstituée
en 1860, encourage les producteurs et les amateurs par des visites et
des concours, principalement de fruits et de vergers.
Conférences maraîchères, suivies d'une distribution de semences.
Après avoir abandonne son titre du délnit « Les amis de Linné »,
la Société royale Linnéenne de Bruxelles, i835, fit coïncider ses
expositions annuelles avec la Fête nationale.
Conférences réussies ; des ouvrages sont décernés aux auditeurs
les phis assidus. — Herborisations suivies.
La Société d'horticulture de Renaix, d'abord « Société des
jardiniers de Renaix », a modifié son titre, en i84'i.
Expositions. — Conférences pratiques et expérimentales. — Sa
devise est : « l'Utile et l'Agréable ».
La Société royale d'horticulture de Malines, 183;, a créé son
jardin botanique d'expériences cl de jiromenade en assainissant im
quartier insalubre.
Inauguration de la statue du célèbre botaniste Dodoëns, enfant du
pays.
Belles expositions. — Conférences pratiques en deux langues.
BELGIQUE 189
Sous le nom île « Société de Flore ». la Société royale d'horti-
culture et d'agriculture de Verviers, i8'3H, a organisé des
causeries et des concours sur ICEillel et d'autres plantes atl(j[)tées
dans la localité.
Distribution de graines. — Encouragements aux cultivateurs de
potagers, de pépinières, île sei'res, de vergers, et aux l)olaiiistes.
La Société d'agriculture et d'horticulture de Nivelles, iH^'i,
s'occupe à la l'ois des champs et des jardins.
Encouragements aux producteurs. — Distribution de grelles
fruitières. — Conlerences.
Depuis sa l'ondation, en 1867, la Société royale des conférences
horticoles de Liège visite les cultures d'arbres, de légumes, de
fleurs, et récompense les plus intéressantes.
La Société d'agriculture et d'horticulture d'Alost, 184^»
encourage les vergers, les prairies, les cultures florales et potagères.
Chaque année la Société Gérés et Flore, à Anvers, i85o, ouvre
deux expositions de fruits, de légumes et de fleurs.
Née dans une exposition fruitière, organisée en faveur de l'Ecole
gardienne, la Société d'agriculture et d'horticulture de Tirlemont,
i85i, a ajouté le potager et le fleuriste à son programme.
Ancienne société horticole, la Société d'agriculture du Condroz,
i85i, manifeste son désir de reprendre ses premières attributions
sans négliger les nouvelles.
Provoquée à la suite d'un défi entre jardiniers, la Société horticole
de Hasselt, i854, fut constituée dans une petite exposition, consé-
quence de la gageure. Les eflbrts ont réussi à faire sortir de l'ornière
les jardiniers arriérés de la localité.
Conférences sur l'arboriculture fruitière.
La Société d'agriculture et d'horticulture de Verviers. 18.54.
vit au milieu de ses expositions, et de ses concours sur place.
Sont frappés d'amende les fraudem's de concours, les bavards aux
séances, etc.
Conférences publiques d'arboriculture fruitière.
La Société royale d'horticulture de la province de Namur.
l855, se fait reuuirquer par ses conférences et ses expériences d arbo-
riculture et de mai'aicherie. — Expositions.
Exposition universelle en 1862, coïncidant avec le Congrès inter-
national de pomologie, présidé par Auguste Rover.
La section horticole de la Société horticole et agricole de
l'arrondissement de Huy, i85G, s'occupe des jardins, des vergers,
des potagers.
Conférences. — Bulletin. — Expositions.
igo BELGIQUE
La Société d'horticulture et d'agriculture de Laeken, 1867, a
ses expositions réussies, par le l'ait de sou voisinage avec le château
royal et la capitale, où l'horticulture est en honnem\
La Société agricole et horticole du Hainaut, à Mons, i858,rend
des services par ses expositions et ses conférences sur les vergers ou
les potagers. — Concours intéressants.
Créée en 1862, la Société des Conférences agricoles et horti-
coles d'IxeUes, organise de nombreux cours publics sur les diverses
branches de l'horticulture rurale et sur les sciences naturelles. —
Expositions.
L'Union horticole de Liège, i863, est à la tête d'un effectif
nombreux.
Expositions fréquentes. (Il est interdit aux membres du Conseil
d'administration de simmiscer dans les opérations du jury).
Créée la même année, à Arlon, la Société d'horticulture du
Luxembourg réussit, dans un sol ingrat, à propager les cultures
fruitière et potagère.
Animée du même esprit, la Société agricole et horticole
d'Andenne, 1864, agit au moyen d'expositions ou de conférences.
Sous linfluence du président Charles Gilbert, pomologue et arbo-
riculteur des plus remarquables, la Société de pomologie d'Anvers,
1864, s'était dévouée à la création et à l'entretien des vergers, à
l'étude et à la propagande des meilleurs fruits...
La Société d'agriculture, de botanique et de pomologie du
pays de "Waas, à, Saint-Nicolas, existait de 1826 à i83o; après
quatre belles expositions, lors de la Révolution, elle se mit en
sommeil. Réorganisée en 1872, elle continue ses travaux.
Quoique entouré de groupes analogues, le Cercle royal d'arbori-
culture de Liège travaille aux séances ; ses cours publics d'arbori-
culture et de maraîcherie ont du succès. Les excursions dans les
parcs, les vergers, les forceries et les expositions sont bien suivies.
Bond der Hofbouwerkers, à Gand, association fondée en i865,
sous la présidence de Fr. Burvenich père, par des ouvriers horticoles
et des jardiniers en maison bourgeoise.
Conférences ; excursions ; bibliothèque ; distribution de livres et
doutils. — Bon esprit d'ordre et de travail chez les adhérents.
Le Cercle "Van Houtte, àLedeberg, active société composée de
membres de la région gantoise, organisant des expositions et des
fêtes qui lui donnent une grande popularité.
La Société Flora, à, Ledeberg, est composée en partie d'ouvriers
et d'employés qui pratiquent l'enseignement mutuel par des cours
et des excursions.
BELGIQUE Î9t
La Société Dodonée, d'Uccle, près de lîruxclles, créée sous la
devise «Qui s'ari-èLe reeule », association sérieuse, organise de belles
expositions et appelle des conférenciers de diverses localités.
La Société maraîchère et fruitière, à Roulers (société Moes-
enfruitteelt), publie un l)ullelin mensuel eu laugvu' Ihuuande, traitant
de la vente et de Texporlation des Fruits et des Légumes.
L'Avenir horticole de Gand, cercle de la jeunesse, de fds d'horti-
culteurs, de stagiaires qui se soutiennent et s'instruisent par des
conférences et des excursions.
La Société d'horticulture et d'agriculture de Schaerbeck a des
séances, des explorations, des visites aux cultures et des conférences
bien organisées par le professeur Spruyt.
La Société d'horticulture de l'arrondissement d'Ypres se
rend utile par ses réunions, ses conférences, ses expositions
florales, fruitières et maraîchères.
Gomme d'autres, elle organise des expositions spéciales de
Chrysanthèmes. Elle publie un bulletin.
Association d'un autre genre, Les Jardiniers réunis, à Bruges
ont leurs expositions, leurs séances et des causeries sur l'horticulture
pratique.
Non moins désireux de se grouper et de s'instruire, Les Amateurs
réunis, au Châtelet> ont leurs séances, leurs causeries, leurs expo-
sitions et leurs promenades horticoles.
Etendant la question rurale, le Comice agricole de Saffelare,
1871, organise des expositions provinciales. Des graines sont distri-
buées aux auditem'S des conférences.
Dans ces réunions, le verger, le potager et le choix des meilleurs
fruits sont traités par MM. Ternest et Fr. Burvenich.
Le Cercle floral d'Anvers, 1877, ^^ P^s manqué de prendre rang,
surtout à l'occasion des Expositions universelles et des Congrès
internationaux de i885 et 1894, à Anvers.
11 prépare des herborisations, suivies par la jeunesse des écoles,
par les praticiens et les amateurs de jardins.
D'autres concours scientifiques ou pratiques laissent deviner
rintervention du laborieux professeur Charles de Bosschere.
Son voisin, le Cercle des rosiéristes d'Anvers, 1877, lauréat de
l'exposition de Carlsruhe, se signale par l'organisation d'expositions
de Roses, de congrès internationaux et de conférences.
L'Orchidéenne â Bruxelles, 1878, ouvre une exposition dOrchi*
dées, le -r dimanche et le a-^ lundi de chaque mois, dans la galerie
centrale de F « Horticulture internationale », établissement dirigé
192 BELGIQUE
par MM. Lindcu : de plus, elle provoque des meetings qiii semblent
encore mystérieux au commxm des mortels.
Voici d'autres groupes qui rendent également de réels services
dans leur rayon d'action ; quelques-uns même sont devenus assez
importants.
Beveren. — Société d'agriculture et de botanique.
BixcuE. — Société d'horticulture et d'agriculture.
BoRGERHOUT. — Société Van Mons.
BoRGERHOUT. — Société Flora.
BoRXHEM. — Société d'arboriculture du canton de Puers.
Bruxelles. — Société centrale.
Dînant. — Cercle horticole.
FoREST. — Union agricole et horticole.
Fpiameries. — Union agiùcole et horticole.
Gaxd. — Société Sainte-Dorothée.
Gand. — Société botanique Dodonée.
Héron. — Société horticole.
HuY. — Société d'horticulture et de botanique.
HuY. — Société des cultivateurs jardiniers.
IxELLES. — Cercle du progrès horticole.
IxELLES. — Société maraîchère.
Lierre. — Société horticole et agricole.
Lierre. — Section de la Société botanique Dodonée.
LouvAiN. — Société d'arboriculture.
Malines. — Société horticole et agricole.
Marciiin. — Société d'agriculture et de botanique.
Steeniiuyze. — Société d'arboriculture.
Tamise. — Société d'agriculture et de botanique.
TER^VAGNE. — Société horticole et agiùcole.
TiHANGE. — Société maraîchère.
ToNGRES. — Société agricole et horticole.
Nous avons vu disparaître 1 Académie d'horticulture de Gand,
fondée en i855, œuvre de Joseph Baumann, et la Société "Van
Mons, qui s'était engagée à continiier l'anivre du célèbre pomologue,
et la Commission royale de pomologie, l'ondée comme la précédente
en i8r>2, dans le but de l'aire connaître, dans un album illustré, les
ressources fruitières de la Belgique.
Nous n'avons rien dit des Chambres syndicales créées dans un
but C(jmmercial et de défense iimliiellc des intéressés, lorscpi'il s'agit
de questions financières, fiscales, de contentieux ou d'arbitrage.
La Chambre syndicale des horticulteurs de Gand, fondée le
17 mai ibbo. est imitée à Bruxelles et à Anvers.
BELGIQUE 193
La majorité des Sociétés se sont groupées en nn seul faisceau, sous
le titre île Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique.
Les ellorts é[)arpillés île chacune sont ainsi coorihjiini's et prennent
une force nouvelle, pour s'éclairer solitlaircnient et rayonner
ensuite sur leur circonscription.
On doit celte uuilualité au ministre (Iharles Uofi;ier. cpii lit appel,
le 2*3 octobre i858, à la bonne volonté des associations.
Le 5 mai i85ij, la Fédération était fondée à Malines: Auguste Rover,
président ; Edouard Morren, secrétaire.
La Fédération obtint innnédiatcment certaines faveurs en ce qui
concerne les transports de végétaux, leur envoi aux expositions,
l'exonération du timbre aux prospectus, etc.
Le budget de la Fédération est alimenté par l'Etat, les provinces et
les intéressés. Son bulletin rend compte des travaux collectifs et des
travaux propres à chaque société adliérente, celles-ci conservant leur
autonomie et leur indépendance.
Cependant, l'enthousiasme du début est un peu calmé.
Quelques gi'oupements se sont, en outre, manifestés en dehors de
la Fédération principale. Ainsi seize sociétés, de la province de
Liège, se sont fédérées, groupant leurs forces lors des concours
généraux et centralisant leurs publications dans un Bulletin unique.
Mais elles agissent ensuite, séparément, dans une agglomération
de villages et hameaux par des expositions et des conférences, où le
verger et le potager jouent le rôle principal.
Une vingtaine de cercles à Liège, Yerviers, Huy, Hamoir, Héron,
Marchin, Ay^vaille, Tihauge, Horion-Hozémont, etc., réunissent
près de 5, 000 adhérents.
Le Hainaut a vu naître également fascicules et faisceaux, sous
l'inspiration de jeunes jardiniers et d'auditeurs des conférences.
V. — Jardins botaniques.
Le vieux pays des Flandres, le berceau du Bocce de Boodt, de
Courtois, de Charles de l'Esclusc. de Charles de L'Obel. de Dodoëns.
de Kickx, de Lejeunc, de Rémacle Fusch, de Charles Morren et
Edouard Morren, son fils, de Van den Spiegel, de Van Sterbeeck, de
Barthélémy Dumortier, a toujours tenu la science botanique en
grand honneur, et s'est intéressé à la création de jardins et de
conservatoii'es afTectés à l'étude des végétaux.
13
194 BELGIQUE
Les principaux jardins botaniques de la Belgique sont :
i^ Le Jardin botanique de l'État, à Bruxelles ; admirablement
dirigé par M. François Crépin.
LÉcolc de botanique a été complètement remaniée. 11 lui a été
annexé des écoles de plantes officinales, vénéneuses, industrielles,
potagères, fourragères, etc.
Deux grands carrés sont consacrés aux plantes ornementales.
Les serres contiennent des végétaux rares.
Les salles de musées et les collections sont richement pourvues.
2° Le Jardin botanique de Liège, iondé en 1819, dirige et trans-
formé par Charles Morrcn en i83i, fut continué par son fils Edouard.
Après de longues années de luttes et de persévérance, un Institut
botanique remplaçait solennellement l'ancien Jardin de l'Université,
dès le 24 novembre 1884. Les grandes relations des deux Morrcn
avec tous les savants ont tourné au profit des collections scientifiques
et végétales du Jardin, aujourd'hui dirigé par M. Auguste Gravis.
3° Le Jardin botanique de Gand fut jusqu'en 1888 le siège de
l'École d'horticultiu'e de l'État. — Bibliothèque, — Herbiers, —
Laboratoire de micrographie. — L'importance des collections a
diminué depuis la démolition des grandes serres et galeries monu-
mentales, remplacées en 1892 par des serres provisoires, construites
uniquement en vue de la culture.
4' Le Jardin botanique de Louvaln, appartenant à l'Université
catholique.
Travaux d'anatomie et de physiologie végétale; biologie cellulaire.
Laboratoire, cythologie, micrographie. Collections scientifiques.
Direction et Musée confiés au professeur Éd. Martens.
Un Institut agronomique a été annexé à l'Université en 187g.
5° Le Jardin botanique d'Anvers, annexe du vieil hôpital.
Collection microscopique, sous la direction de M. Van Heurck.
6'' Le Jardin botanique de Pitsembourg, à Malines. Société
particulière de floricultiire et d'agrément. Beau jardin et serres.
Les villes d'Anvers, de Gand, de Liège ont chacune un jardin
Zoologique et d'acclimatation très fréquenté. Les deux premières
villes sont dotées d'une section de la Société Dodonée.
La botanique est d'ailleurs enseignée dans les Athénées royaux,
dans les Lcoles moyennes et les Ecoles normales.
L'instruction est plus élémentaire à l'École primaire.
IJELGIQUÊ Kjo
VI. — Production maraîchère.
Depuis uiu' vinglainc daniiûes. la Ik'lgiquc a décuplé son expor-
tation de fruits et de légumes. Les cultivateurs, stimulés par la
perspcclive de débouchés importants, ont redoublé d'edorts en
augmentant encore le nond>re des cultures dont la rulalion selléctue
dans le cours de la même année, et en allectant à la production
maraiclière des terrains juscpialors cndjlavés avantageusement.
Il est donc démontré que la Belgique est un pays de travail et de
production du sol; non seulement le défrichement y est poussé avec
activité, mais de toutes les nations, c'est elle qui, relativement à son
étendue, possède le moins de terres incultes et le plus grand nondjre
de travailleurs agricoles.
Par exemple, nous pouvons dire que si l'Europe produit pour
3 milliards 5oo millions de Ponnnes de terre, la lîelgicpie consacre à
cette Solanée G. ^7 pour cent de son territoire et dépasse ainsi la
proportion des autres États européens.
Nous ne nous écarterons pas de notre sujet en déclarant que la
conséquence de cette situation avantageuse a élevé le prix du
fermage, — plus qu'en France, — et que, à l'inverse des proprié-
taires exploitants, les fermiers ou les locataires augmentent en
nombre et en importance.
La culture nuiraîchère rentre dans ces grandes lignes agrono-
miques, car elle a pénétré dans la ferme et encouragé l'emploi des
engrais de toute nature.
Les sables granitiques de l'Ardenne et les humus tourbeux ont
été adaptés à la production, aussi bien que les plaines fertiles et les
accrues des fleuves et de la mer.
Nous avons visité la plaine irriguée d'Haeren, produisant à
profusion de beaux légumes sous linfluencc des eaux- vannes de
Bruxelles , tandis que les boues, les balayures et les gadoues de la
capitale vont fertiliser jusqu'aux potagers qui entourent Malines.
Quant aux polders, il y a là de quoi exploiter, avec le concours
d'engrais et le correctif d'amendements spéciaux. On a déjà constaté
qtie la Betterave y produit couramment 55, 000 kilogr. à l'hectare, la
Carotte ao,ooo kilogr., les Fèves et Féverollcs 2,5oo kilogr.
Les Flandres, qui andjitionnent le titre quelque peu justifié de
« Potager de l'Angleterre », produisent des quantités considérables
de légumes luxuriants de végétation, riches en principes alimen»
taires.
196 BELGIQUE
Les expéditions se l'ont en mannequins, eu sacs ou eu vrac.
Un bon paquetage est indispensable. Les cultivateurs de Saiut-
Trond, qui expédiaient jusqu'à 5,5oo,ooo kilogr. de Pommes de terre
en Angleterre, ont perdu nue partie de leur clientèle, par suite d'un
triage incomplet des tubercules et d'un eudjallage trop primitif ; ils
ont dû y remédier.
Une Société s'est formée pour lacliat des Ognons, des Échalottes
et des Carottes, en vue de l'approvisionnement exclusif du marché
de Londres où ces trois espèces sont prisées par l'acbeteur, surtout
la Carotte nantaise et lOgnon de Vertus.
Certaines Compagnies de transport fournissent les paniers à titre
de prêt, ou ramènent gratis les emballages.
Le uiarché de Stratford appartenant à la Compagnie du Great-
Eastern Raihvay, ligne de Harwicli à Londres, est bien situé, et
par suite bien achalandé.
Les chargements pour l'Ecosse pénètrent par le port de Leith, qui
dessert Edimbourg et Glasgow.
Les petits paniers de Fraises vont au plus près, à Covent-Garden,
par des trains rapides, ainsi que les primeurs.
Les sols marécageux sont attribiiés aux Fraises Jucunda, Louis
Yilmorin, Triumph, Docteur Morèrc.
L'Angleterre a des champs de légumes admirablement tenus dans
le Kent et le Middlesex, — ce qui oblige l'étranger à s'adonner
plutôt à la production de variétés moins connues et facilement
transportables.
Les provinces frontières de la Belgique bénéficient d'iin voisinage
populeux.
Ainsi, les jardiniers de Courtrai, de Wevelgem, de Menin,
d'Ypres travaillent déjà pour la population ouvrière de notre
région industrielle du Nord français. Nos courtiers vont s'y approvi-
sionner et reviennent alimenter les marchés de Lille, de Tourcoing,
de Roubaix, d'Armentières.
La Rhubarbe, malgré l'intérêt de la variété Early Paragon, qui
oublie de fleurir au profit de ses parties comestibles, le Céleri à côtes,
la Laitue romaine, la Courge à la moelle, le Crambé sont dirigés
vers le Rhin.
Les provinces rhénanes absorbent encore le trop plein des marais
du fertile pays de Hervé,
Certains légumes se sont pour ainsi tiirc cantonnés sous diverses
influences. Rappelons, à cette occasion, le Céleri rose de Fleurus; le
(>hou-fleur des confins néerlandais, et le Cliou »I<- Rrunswick \><>\iv
la prt'paiation de la fameuse « Saucr Kraut, »
BELGIQUE 197
Le Chou de Bruxelles est dans son milieu ; toutes li's pr(i\ inco^
en cultivent, en consomment et en font corameree.
Un autre produit flamand, la Cliicorée <le Bruxelles « AVitloof » à
grosse racine, est l'ohjet d'une exploitation élendur pour le marché
intérieur ou extérieur.
L'Asperge est en réputation dans les plaines des Flandres, la
Campine, au Limbouri; et au Luxembourg. Nest-elle pas lespé-
rance des dunes et des polders ?
Elle a fait ses preuves dans les terrains sableux des environs de
Malines, d'Anvers, de Gand et du pays de Waes. On cite, à
Boeckryck, une aspergerie de 80 hectares exploitée pour une usine ù
conserves du voisinage.
Le Haricot noir de Belgique, qui réussit au Congo, et les races
Flageolet et Bagnolet commencent à être admis en vert, au marché.
Le Chou-rave succédera aux Carottes hâtives dans les emblaves
combinées, au même titre que le Chou à jets, ou même prendra la
place des premières Pommes de terre venues sous verre, la Marjolin,
la Quarantaine, la Blanche malinoise.
Le Panais se sème pour provision d'hiver dans les Pois et les
Fèves, ou parmi les Epinards, auxquels il succédera.
Comme rotation de culture, le Poireau vient souvent remplacer
le Chou-fleur, le Chou d'York, les Pois hâtifs, et va même
s'implanter sur un chaume d'Orge retourné,
L'Oseille, chargée sur voiture, dans les environs d'Ypres et de
Gand, croît en bordure ou en carrés.
L'Arroche et la Bette sont d'agréables succédanés de l'Épinard et
du Pourpier, au printemps.
Les Carottes acceptées dans la grande culture sont les variétés
Courte hâtive, demi-longue de Nantes et Rouge longue sans cœur.
Cette dernière se sème entre le Lin, l'Orge, le Mais ou le Pavot
blanc. Cultivée seule, la Carotte nantaise produit 1,600 francs la
tonne, à la vente, frais non déduits et s'élevant à la moitié. Au
printemps, extraite du silo, elle atteint, à Londres, le prix de 90 à
125 francs les mille kilogr.
La Belgique exporte pour 800,000 francs d'Ognons en Angleterre ;
aussi, les cultivateurs d'Alost, de Furnes, de Termonde et du pays
de Waes se hâtent d'agrandir leurs cultures, en adoptant les variétés
dites Jaune pâle et Jaune de Zittau, préférées par les cuisiniers
et les charcutiers du Royaume-Uni.
On a constaté que, loin de fatiguer le sol, l'Ognon revenait pendant
vingt années dans la même place. Le coup de charrue préalable
suflit ti « renouveler » le terrain.
198 BELGIQUE
Autour d'Alost, des terres sont louées jusqu'à i5 et 17 francs par
ai'e pour la seule saison des Ognons.
Cette plante peut produire 400 kilogr. par are.
Une grande partie est dirigée sur les foires et marchés aux Ognons
de AVetteren, Ledebcrg, Meirclbekc et Scholebelle, où déjà les sols
tourbeux, siliceux ou de l^ruyères sont favorables à la culture des
plants à courte racine. Les sous-variétés Jaune plat d'Alost et Jaune
rond de Zittau proviennent des provinces du Brabant, de Liège et
de Limbourg, la Rouge pâle y est bien connue,
Alost approvisionne encore Bruxelles de ses Choux-fleurs.
Grâce à nos sympathicpies collègues Burvenich et Rodigas, nous
avons pu visiter les potagers de moyenne et de grande culture pour
la consommation ou le commerce.
Nous croyons inutile de pénétrer dans les forceries, sous les
bâches à primeiu^s. Le luxe de la table est permis dans un pays riche
par l'agriculture et l'industrie. La production réussie d'Ananas,
de Melons et Concombres, de Tomates, d'Asperges, de Pois et
Haricots, de Fraises, de Choux-fleurs, de Carottes, de Laitues et de
Pommes de terre est une preuve du haut goût des propriétaires
et de l'intelligence de leurs jardiniers.
On nous a cité l'Aspergerie du Potager royal de Laeken,
chauffée au thermosiphon, et le système plus économique de Palmans
àLokeren, consistant à remplacer, à l'automne, la terre des carreaux
d'Asperges par un compost de poussier de chanvre, de tannée et de
sciures de bois, préalablement « animalisé » par des arrosements
de sang et de guano étendu d'eau et de bouillons d'animaux
abattus, etc.
Quant au Champignon, on observe le procédé du baron d'Hoog-
vorst, qui monte ses meules avec l'engrais pur de bétail, séché,
concassé, puis humecté d'eau salpêtrée.
VII. — Production fruitière.
Sur plus d'un point du territoire, les concours de vergers orga-
nisés par l'Administration, secondée par les Sociétés locales, ont fait
connaître l'importance des plantations fruitières et de leur produc-
tion.
On sait que le Tournaisis est appelé la Touraine de la Belgique,
c'est-à-dire le pays des beaux et bons fruits.
BELGIQUE 199
Dans les Flandres, la rt'eolle des vergers est achetée sur place et
par arbre ; les fruits sont ensuite revendus, soit à des négociants qui
les exportent en Angleterre, soit à des marchands qui les pro-
mènent de commune en conmmne : dans ce dernier cas, les fruits
mûrissant à la Kermesse ou fétc du village sont très recherchés.
Les échantillons plus sains, beaux à l'œil et robustes, sont destinés
à l'exportation. Les Pommes tardives sont expédiées par tonneaux
ou par grands paniers.
La récolte des Cerises à chair ferme, comme les Bigarreaux, qui
supportent le voyage, est vendue de 10 à i5 francs larl^rc à la fleur.
L'acheteur traite à forfait la cueillette, remballage et le transport à
la gare, sur le pied de 3 centimes le kilogr.
Les Noix non épluchées se vendent 2 francs le panier de 5o kilogr.
Le commerce a excité les fermiers et les petits cultivateurs à
produire de la Groseille, de la Fraiulîoise, de la Fraise, ce qui leur a
permis de traverser la crise agricole, suivant les conseils de léco-
miste Emile Pire.
Le Limbourg a des vergers qui valent 12,000 francs l'hectare,
alors que des terrains eontigus « non arborés » se vendraient tout au
plus de 3,000 à 4»ooo francs.
Il faut dire que le cultivateur plante en quinconce, chaule ses
arbres, les fume et leur fait la toilette d'hiver, au sécateur ou ù la
serpe, avec beaucoup de soins.
La Poire de marché a cpielques types populaires, comme les
Poiriers de Koolstock, sur les terres de Looz et de Saint-Trond.
La modeste commune de Saint-Trond en vend pour 100,000 francs
à Londres. Les courtiers viennent au mois de mai, quand l'arbre
est en flevirs, et traitent à forfait, payant moitié comptant. Le prix
moyen est de 3o francs les 100 kilogr.
La région de Gand produit un fruit analogue, joli d'aspect, âpre au
goût, la « Kriek Peer », que l'on vend aussi 3o francs les 100 kilogr.,
chargée à Sleidinge, pour Londres, Manchester ou Glasgow.
Le revenu sonnant de ces Poires, médiocres en qualité, a résisté
aux conseils du Congrès de Bruxelles, qui, en 1880, recommandait de
consacrer les vergers aux Poires si justement renommées : Beurré
d'Amanlis, Fondante des Bois, Doyenné de Mérode, Marie-Louise,
Durondeau dite poire de Tongre.
Le Pommier fournit plus d'espèces locales : L'Abondante, Bon
Pommier, Brandebourg, Belle de Furnes, Belle de Honteux, Belle
et bonne blanche. Calville des vergers, Calilice, Croquet blanc,
Croquet rougo , de Bonwate, Double Copctte , du Chasseur, de
Dimanche, de Sambre, de Warsage, Gri-Cou doré, Posson, Précoce
200 BELGIQUE
OU Reinette de Chênée, Reinette d'Ainblcve, Reinette Spincux,
Reinette de Grez d'Oiseau, Strcpeling, Walsacrt.
Les Pommes de Gri-Cou. do AVarsage, de Bonuate, de Courtpendu
entrent dans la fabrication du vinaigre de Pommes et des sirops qui
vont jusqu'au delà du Rhin s'associer à la beurrée des cuisines bour-
ejeoises, et économiser le beurre sur le pain des classes ouvrières.
Des usines à vapeur sont installées dans le pays de Hervé, devenu
le pourvoyeur de cette doiUile industrie. Il doit sa réputation à ses
plateaux fertiles et ses vergers herbus de Pommes douces, ainsi qu'à
sa situation au seuil de l'Ardenne, aux portes de Maestricht et
d'Aix-la-Chapelle.
Les transactions se réalisent, à la récolte, par tonnes de i5o kilogr.
ou par sacs de loo kilogr.
La pratique démontre que i5o kilogr. de Pommes peuvent rendre
lOO litres de vinaigre.
Outre les usines, l'exploitation du sirop s'exerce encore par des
siropicrs ambulants parcourant les villages producteurs.
La vallée de lOurthe, qui rapporte facilement 3oo kilogr. de fruits
par arbre, pratique le séchage avec les Pommes des Banneaux,
de Boullenne, la Copette et la Ninapelle. Elle conserve la Poire de
France et la Blanche frisée à sécher. Rousselot à confire, Gamerling
à compote, Catillac pour la cuisson.
Déjà, on voit pénétrer au milieu de ces plantations séculaires les
excellentes Poires belges : Nouvelle Fulvie, Joséphine de Malines,
Bergamote Esperen, avec nos Passe-Crassane, Doyenné d'Alençon,
Bergamote Hertrich, sans compter les délicieuses Poires d'automne,
de grande culture, obtenues en France et en Belgique, propagées
dans les pépinières et recommandées par les connaisseurs.
Les routes se meublent d'arbres fruitiers, comme le jardin
de l'école, la cour de la ferme. Le cri : « Plus de pignons perdus »,
poussé énergiquement par Burvenich, a porté ses fruits... !
Partout on devine le passage des conférenciers, le travail intelli-
gent des arboriculteurs et la renommée des pomologues belges.
La Belgique n'est-clle pas la patrie dos Yan Mons, des Hardenpont,
des Esperen, dos Grégoire..., si heureux dans leurs gains décrits par
Bivort, Royer, Gilbert, Du Mortier, Hennau..., multipliés par de
Jonglie, de Bavay, Van Iloutte, Galopin, l^apeleu, Burvenich, Van
Geert, Capeinick, Pringalle... et autres pépiniéristes en réputation?
Le genre Poirier est celui qui tente les chercheurs, et cepen-
dant il ne faut pas moins de dix années — en moyenne — pour
récolter le premier fruit d'un égrain ! N'est-ce pas une preuve de
patience et de persévérance ?
BELGIQUE
201
Les cinquante principaux semeurs hcl^^es sont méritants ; parmi
les 1,200 variétés de Poires qu'ils ont gagnées, nous signalerons
les suivantes avec indication d'origine.
lîi: Air.ii vMi's :
Hiiuif liomuliamps, avant iSu'^.
Louis Hkhck.ma.ns, à lIeysl-oi)-dcn-
liiiH? :
Bcmri- (le AVelleron, 1846.
Aloxamlif Btvonr, à Flcurus :
Alt'\ari(liiiia, iSj^.
(Wiit rai l)ulilli-ul, iS'v").
Madame Klisa. 1848.
Marif l'arcnl, i8ôi.
NapoU'-oii Savinien, i854.
Prévost. kS4:.
Antoine IJolvikh, h Jodoi'i:no :
Trioniplie de Jodoi!;iie, iS4'i.
Docteur nor\ IKH, à Jodoigne :
Léonie Bouvier.
Simon Horviini, à Jodoignc :
Beurré Curlel, 1828.
Les IVèies (^vriAiMONT, à Mons :
Beurré Capiaumont, l'S"].
Florimont Castelin, à Etaiuipuis :
Caslelino, i8'i5.
Comte de Coloma, à Matines.
Beurré Coloma, vers i8«X).
CcvF.i.iKii, Vincent, à Soijjnies:
Délices Cuvelier, iSii ou 1812.
Dauas de N.vghi.n, Norl)crt, à Tour-
nai :
Aimée de Glielin, i865.
Délices de Nagliin, 1844.
Dauas i)F, NAduix, .l.-Cli., à Anvers :
Charles Gilbert, 1S71.
Rousselcl dAnvers, 18%.
Souvenir de Lytlic, 1S70.
Tardive dAnvers, i8(i8.
De Biseau u'IIavteville, à Binclic:
Joséphine de Binche, i8(j4.
Degaixait, à AVez, près de Tournai :
Beurré Dc^jcallait, avant 1849.
De Gaxo, Isidore, à Frojennes, près
de Tournai :
Délices de Froyennes, i853.
De Jongue, à Saint-Gilles :
Bési de Mai, i8ô6.
Basiner, 1807.
Delecoikt, àCuesmes,près de Mons:
Marie-Louise.
De Raisme, à Engliien :
Foilunée, vers 1820.
L'abbé Desciiamps, à Enghien :
Orpheline dEnghien, vers 1820.
Dii.lv, à JoUain :
Beurré Dilly, vers 1848.
DoHLix, à Mons :
Saint-Ghislain, vers 1800.
DiiuissoN, à JoUain :
Beurré l)ul)uisson, vers i832.
DcBis, à Tournai :
Beurré Sainl-Franeois, 1868.
DiMoxr, à Esf|uclmes :
Beurré Dumont, i83i.
Dr MouTiKH. lîarlhélcmv, à Tournai:
Bergamote de Tournai. 18,17.
Crassane du Mortier, i80<j.
Dimortier, Ghislain :
Beurré des Augustins, 1807.
L'abl>é Dfcjrrsxr, à Mons :
Coliiiar ^'an .Mons, iSoS.
Di iioNDEAi', à Tougre-Nolrc-Dame :
Durondeau (de Tongre), 1811.
DrvAL, dans le llainaut :
Beurré Duval, avant 1828.
Major Ksi'i:iu:x. à Malines :
l'rineesse Charlotte, 1S4G.
Seigneur Esperen, 1^37.
Soldat Laboureur, 1820.
Siizetle de Bavay, i843.
Vineuse Esperen, 1840,
Alexandre Bivort, 1848.
Bergamote Esperen, i83o.
Beurré Burnicq, 184O.
Bon Gustave, 1847.
Emile dTIeyst, 1847.
Fondante de Malines, 1842.
Fondante de Noël, 1842.
Grand Soleil, vers 1840.
José|)hine de Malines, i83o.
La Juive, i843.
Passe Colmar musqué, i845.
Poirc-l'éehc, iH\'^.
EvKUAUi), Gabriel, à Tournai :
Beurré de Naghin, vers 1840.
Colmar Daras, i84j.
Colmar du Mortier, 1840.
Délices Everard, iS',2.
FoXTAixE i)K GuELix, à Mous :
Beurré de Fromcnlel, 18G.").
lieurré de Glielin, 18.1.1.
Général Tottlebcn, 1842.
Gambikh, à Rhodes-Sainte-Genèse ;
Beurré de Jonghe, 1802.
Beurré Gambier.
Marie-Louise d'Uccle.
Gilles, Adolphe, ù Antoing :
Beurré Gilles, 18,17.
Curé GuÉcoiRE, à Saint-Amand :
Beurré Saint-Amand, i853.
Gathoye, à Liège :
Edouard Morren, 1802.
GiET, à Audcnarde :
Le Libéral, 1847.
GnÉnoiuE-NÉLis, Xavier, à Jodoignc;
Aglaé Grégoire, i852.
Alice Baltèt, 1862.
Antoine Dellbsse, i863.
Auguste Mignard, 186.Ï.
Avocat Alhir.l. i8:)3.
Barbe Xélis, uS48.
Bergamote de Jodoignc, i865.
Beurré rouge (Grg.), iS6.>.
Colmar Delahaul, 1847.
Commissaire Delmolte, i8,'»i.
f Consul Ladé. iS(>(.
Docteur Lent hier, i853.
lùigène Maisin, i8l)5.
Iléiène Grégoire, i852.
Hubert Grégoire, 18.Î7.
Léon Grégoire, i8.")2.
Léon Poncin, iS,")2.
Louis Grégoire, 1841.
Madame Grégoire, 1860.
Monseigneur Sibour, i855.
203
BELGIQUE
Nouvelle Fulvie, i854.
Présideul Gilbert, 1870.
Président Rover, iS()2.
Prinee impérial de France, i856.
Secrétaire llodigas, 1S7S.
Sœur Grégoire. 18 j8.
Souvenir de la reine des Belges,
l85o.
Souvenir de Léopold I", i865.
Vice-Président Delaliaye, i858.
Vingt-cinquième Anniversaire, i856
Zéphyrin Grégoire, i843.
Zénliyriu Louis, 1849.
L'abbé Haudexpoxt. à Mons :
Beurré dllardenpont, 1709.
Beurré Rance, 17(53.
Délices dHanlenpont, I7"i9.
Fondante du Panisel, vers 1762.
Passe Colmar, 1708.
Hellinckx. à Alost :
Colmar d'Alost. 1840.
Hrr.É, Nicolas, à Mons :
Monseigneur Gravez, 1869.
Kevers, à Saint-Josse-ten-Noodc :
Madame Verte, avant 1818.
Les demoiselles Kxoop, à Malines :
Poire des Deux-Sœurs, vers 1840.
Légipoxt, Martin, à Larbuisson :
Légipont (Fondante de Charneu),
vers iSoo.
Lemyé, à Bonsecours :
Bési Macaron, 1859.
LuoiR, à Mons :
Reine des Poires, vers 1800.
LiART, à Mons :
Beurré Liart (Poire Napoléon), i8o8.
Millet, à Ath :
Madame Millet, i852.
Nklis, à Malines :
Bonne de Malines, vers i8i5.
Papelec, à "Wettcren :
Beurré Pajen, avant 1846.
Parmextier, à Nivelles :
Beurré Parmentier, vers i84o.
Paterxoster, à Engiiien :
Bronzée d'Enghien, vers i83o.
Prixgalle, à Lesdain :
Beurré Pringalle, 1809.
Six, à Courlrai :
Beurré Six, i845.
Spae, Fr., à Gand :
Beurré Spae, 1861.
Beurré perpétuel.
Sprixoael, à liai :
Sydonic Springael,
Stkrckmaxs, à Louvain :
Beurré Slcrckmans.
TiuERLixcKx, à Malines :
Beurré d'Avoine.
Vax Caiwexberoiie, à Audcnardc :
Henriette Van Gauwenberghe, vers
18127.
Vax Driessche. à Ledcberg-lez-Gand :
Beurré Van Driessehe, 1808.
Vax Gi:i;rt, à Gand :
Beurré Jean Van Geert, 1864.
Vax Moxs, à Bruxelles :
Alexandre Lamljré, 1844»
Arbre courbé, i8'3o.
Auguste Royer, i853.
Baronne de"Mello(IIis), avant iSSo.
Bési des Vétérans, vars 1820.
Beurré bronzé, avant iSaS.
Beurré Dalbret, avant i8'34.
Beurré de Koninck, i823.
Beurré Dclbecq, 1823.
Beurré de Mérode (Doyenné Bous-
soch), vers 1800.
Beurré d'Hardenponl d'automne.
Beurré du Mortier, 1818.
Beurré Gens, 1827.
Bcui-ré Lié^el d'automne, vers 1840.
Cadet de Vaux, avant 1816.
Charles Bivort, avant 1842.
Charles Frédérickx, 1840.
Colmar dArenberg, vers 1821.
Comte de Flandres, i843.
Conseiller à la Cour, 1840.
Cumbcrlaud, vers 1827.
De Bavay, avant i83o.
Délices c\e Lowenjoul, iSSg.
Des Chasseurs, 1841.
Doyen Dillen, i843.
Duc de Nemours, avant i833.
Espérine, 1826.
Léon Leelerc de Laval, 1816.
Louise de Prusse, 1826.
Nec plus Meuris, vers 1822.
Nouveau Poiteau, i843.
Théodore Van Mons, i843.
Thompson, avant 1820.
Triomphe de Louvain, vers 1822.
Van Marum, i85>o.
Vicomte de Spoelberg, 1827.
A tous ces fruits d'origine connue, on peut ajouter les poires:
Ananas de Gourtrai, variété découverte avant 1774^ dans le clos
de Six, jardinier à Gourtrai.
Beurré Diel, trouvée en 1800 par Meuris, jardinier de Yan Mons,
à la ferme des Trois-Tours, à Perk, près de Allvordc.
Doyenné d'hiver, fruit revendiqué par plusieurs localités.
Fondante des bois, trouvée par Ghàtillon, d'Alost, dans un bois des
environs de cette ville, vers 1700...
Les autres genres fruitiers ont gagné des nouveautés, mais en faible
proportion. Il y a cependant des fruits locaux intéressants, plus ou
moins mal déterminés.
BELGIQUE 203
Nous avons dit (jiic les diverses provinces de la Bolgicpie pro-
duisent des fruits pour l'exportation.
La Cerise y est assez abondante ; les variétés rentrent dans les
groupes Cerise, Griotte, Bij^^arrcau, Guigne.
La Groseille, le Cassis, la Groseille à maquereau garnissent les
dessous des vergers du littoral, ou entrecoupent les potagers, et se
dirigent ensuite vers l'Angleterre.
Les Noisettes sont recueillies sur les talus et les lisières de taillis
et de fourrés; dos courtiers les recueillent et les envoient en Russie.
La Poche est représentée par de beaux fruits d'espalier :
Double montagne, Lcopold I", Raymaekers, Nectarine Galopin,
indigènes, et nos bonnes Pèches hâtives, fertiles et colorées. Les
arbres sont artistement dirigés.
En plein vent, on récolte la Pèche d'Oignies et le Brugnon dit
Féligny. Ces deux variétés se reproduisent par le semis de leur
noyau.
Sur les rives de la Meuse, aux confins de la Hollande et de
r Allemagne, la récolte des Cerises et des Prunes est achetée siir pied.
Les intermédiaires au compte de l' Angleterre ont contribué à la
majoration des prix de vente.
La Prune Victoria est, après la Reine-Claude et la jNIirabelle, la
plus répandue; elle est destinée aux voisins de la Grande-Bretagne.
Les Compagnies de transport favorisent le commerce des fruits
pour Londres, en affichant dans le pays de production le cours des
marchés anglais et en ajoutant des conseils, tels que : « Envoyer la
Reine-Claude quand elle prend le jaune, et la Mirabelle dès qu'elle a
acqiiis une légère teinte rougeàtre... » La Compagnie fournit les
paniei's à emballage, et les ramène franco.
Pendant la saison, des cargaisons de tous fruits provenant des
marchés de Saint -Trond et de Tongres, arrivent à Tirlemont,
destinés à la Grande-Bretagne.
Le raisin récolté sous verre est une branche des plus importantes
de la Ponione belge.
Propriétaires, cultivateurs, industriels, jardiniers... ont une
vineric pour leur agrément ou leur commerce.
Le village de Hoeilaert, perché sur un mamelon, a près de
80 hectares de vignes sous abri vitré.
Le Franlcenthal ou Black Ilamburgh est le cépage dominant ; il
a été longtemps le seul. Mais il a fallu lutter avec la France depuis
l'application de nouveaux tarifs de douane, et, pour entretenir la
clientèle, la greffe est venue transformer les Black Hamburgh en
Black Alicante et Gros Colman, pour les fournitures d'hiver.
204 HE LOI QUE
Un seul établissement de cette commune occupe 200 serres à
vignes; il absorbe par an 100 wagons de 10,000 kilogr. de houille et
produit 00,000 kilogr.de raisins. Doù cette conclusion que 3o kilogr.
de cliarl)on de terre sont nécessaires à l'obteution d'un kilogr. de
raisins.
Le matériel, quelque peu primitif, est en partie établi par le
personnel de rétablissement.
Patrons et ouvriers deviennent tour à tour jardiniers, maçons,
charpentiers, vitriers, chauffeurs, j^rimeuristes, fabricants de cais-
settes à emballage, etc.
Il existe d'ailleurs, dans le voisinage et au delà, des installations
bourgeoises plus élégantes, ayant aussi un but commercial.
Les vergers abrités se multiplient en Belgique. Sous les vitraux
tapissés de pampres de vignes, de petits arbres élevés en caisse :
Pêchers, Cerisiers, Abricotiers, Pruniers, — souvent Poiriers et
Pommiers — sont là, fructifiant en pleine terre ou en pot.
Les lacunes sont remplies par les Fraisiers et les Tomates, dont la
production rapide permet d'attendre la fructification plus lente des
arbres fruitiers.
Tous ces fruits se vendent sur place et doivent aborder ensuite au
Royaume-Uni.
Le Gouvernement prend soin d'organiser des halles de vente aux
ports d'embarquement ; les fruits et les légumes y seraient vendus
sur échantillon, avant la remise totale au steamer. On éviterait ainsi
les déchets et les ventes à vil prix de marchandises souvent en-
combrantes, toujours fragiles et périssables.
Le système préconisé par M. Amelin, qui fut charge des cpiestions
horticoles et de transports au Ministère de l'Agriculture, a fonctionné
à Londres, à Hull, à Leith.
A l'arrivée des paquebots, les consignataires font des ventes de
fruits à la criée sur « échantillon ». Les commandes fermes trans-
mises par dépêche arrivent alors par le premier navire.
La Belgique a développé considérablement son exportation
fruitière et potagère, et a dfi forcément modifier son mode de culture
et d'exploitation.
En 1882, avec Coo,ooo boisseaux de fruits envoyés en Angleterre,
elle devenait pour ce pays le fournisseur le plus important de l'Eu-
rope, — sous le rapport du nondjre de fruits, — car la France et la
Hollande figurent au tableau des douanes avec une valeur argent
supérieure. La même remarque s'applique à l'Espagne, où la majo-
rité des fruits exportés se compose d'Oranges et de Limons.
BELGIQUIi 2O0
VIII. — Production florale.
« La Bel^i({uc est \c pays îles (leurs, et Gaud la capitale de Flore »,
répètent les journaux lors des floralies gantoises.
Ce })etit coin de terre, si heureux en jardinage, à force de travail
acquis et de science développée, n'est-il pas la patrie des botanistes
déjà nommés et des explorateurs tels que Funck, Galeolti, Ghies-
breglit, Libon, Linden, Schlini, Yan Houtte et autres, qui ont
fouillé les cinq parties du monde ?
La Belgi({ue n"a-t-elle pas vu se fonder et grandir les beaux étal)lis-
sements horticoles de Bruxelles, de Gand et de Gentbrugge, de
Liège, d'Anvers, de Bruges, de Yilvorde, de AVetteren?Et les
visiteurs nout-ils pas conservé un agréable souvenir des réceptions
enthousiastes et confraternelles, de la pépinière commerciale et des
parcs somptueux entretenus par de riches amateurs? Partout des
végétaux de luxe, de hautes nouveautés et des plantes populaires
d'appartement ou de marché.
Les Orchidées s'y sont donné rendez-vous et charment les regards
par leurs étonnantes variations. Des auteurs distingués en ont
pénétré les secrets mystérieux.
Les Palmiers y trouvent leur dernier degré d'adaptation à la serre
froide, ou sous les dômes vitrés du grand domaine.
Les Broméliacées épanouissent leurs hampes curieuses, au centre
d'un feuillage rigide.
Les Fougères s'élancent sur un stipe rugueux, ou couvrent le sol de
frondaisons élégantes.
Et ces plantes à feuillage, si recherchées dans les magasins de
plantes vivantes, qui sont semées ou boulurécs, puis vendues à
diflërents âges, sur place, ou exportées !
Mais les Rhododendrons, les Camellias, les Azalées s'y multiplicut
d'une façon prodigieuse. Tous les ans, des millions d'élèves greflés
s'échappent des trois cents laboratoires gantois et vont courir le
monde, l'animant de leurs corolles admiral)les de forme, de tenue,
de couleur.
La haute serre chaude a recueilli les végétaux des régions équato-
riales et les entremêle de Xepeuthès, de Bertolonias, de Caladiums,
de Crotons et île toute la série de plantes originales que chaque
saison voit apparaître.
Un abri plus tempéré recueille les Amaryllis, les Clivias, les
Gloxinias, les Achimèncs, les Aroïdées égayant la tonalité un
peu vague des aibustes du Cap ou de l'Australie.
2o6 BELGIQUE
La modeste bàclie se contente des Cinéraires, des Calcéolaires, des
Œillets, dos Primevères, des Résédas, des Pervenches, des llotéias,
des Cyclamens, plantes faciles à multiplier et à vendre.
Les arbustes verts de pleine terre sont élevés, comme les Conifères,
en terrain frais et léger ; le chevelu se forme aux racines et en
assure le succès. — Anvers, Tournai, Rochfert, Nyregene, Malines
sont des centres renommés de celte branche dendrologique.
Le Lauriei'-Sauce est cantonné à Bruges ; on le dresse en pyramide
branchue ou en boule sur tige, et il est vendu en caisse ou en bac —
sinon en pot — dans les pays septentrionaux où l'Oranger vient mal,
où le Nérium reste chétif.
Anvers, Liège, Namur, Tournai, Mons, Louvain ont des établis-
sements mixtes consacrés aux pépinières d'essences fruitières ou
forestières, aux serres, aux Rosiers, aux plantes de pleine terre,
Malines et Liège cultivent les plantes de collection ; Bruxelles et
Louvain, les plantes de marché.
A^erviers a conservé sa réputation pour les Œillets.
Gand et ses environs comptent, dit-on, huit hectares couverts par
le vitrage des fleuristes et des multiplicateurs de plantes vertes.
Les constructions de serres et de bâches vitrées dans cette grande
ville, et leur entretien, sont moins onéreux qu'en France, en raison
du prix du fer, du verre, de la houille, de la terre de bruyère et de
la main-d'œuvre.
Les villages de la banlieue gantoise concentrent leur travail sur
des spécialités de productions arbustives et florales.';
Il en est qui se limitent à quelques vai'iétés d'Azalées ; donc, ils
peuvent vendre à plus bas prix.
Les villages suburbains se livrent également aux cultures de plein
air, d'arbustes et de plantes de marché.
Dans ces parages, le sol tourbeux se prête au développement des
Hotéias, cette charmante Spirée vivacc, d'origine japonaise; on
l'expédie par centaines de toufles (mottes de racines) en tonneaux à
clouterie ; les fleuristes les achètent et les forcent pour les revendre
fleuries au mois de mai.
Nos souvenirs se reportent au temps oi'i Louis Yan Houttc
s'enthousiasmait devant les premiers Bégonias bulbeux. Quels
progrès depuis vingt-cinq ans!
Il seulhousiasmait déjii, le grand maître, en 1837, lorsqu'il décrivait
les Glaïeuls obtenus par Beddinghaus — un perfectionneur aussi du
Pyrèthre. — Ces Glaïeuls extraordinaires étaient la conséquence
d'une hybridation du Gladiohis psittaciniis rapporté du Cap,
en iHîi'i, avec les Gladiohis Jloribundas et cardinalis, importés en
BELGIQUE 207
1780. Le Glaïeul de Gainl élait créé; mais à ([uels prodiges ne
s'est-il pas prèle depuis, sous le pinceau de nos fécondateurs ?
N'est-ce pas Van Houlte, ce créateur de la « Flore des Serres »
et de rKeole d'horlicullure de Gentbruggc, n'est-ce pas lui qui
construisit le premier aquarium sous verre pour y implanter une
Nympliéacée gigantesque de l'Aunizone , Victoria re^ia'l
11 lut aussi l'un des premiers à tenter la cullure des Ognous à
fleurs, à la façon de la Hollande.
Van Houtte aimait à collectionner et à répandre. 11 protégeait les
jeunes ! 11 chérissait la France !
En tout temps, combien d'établissements célèbres ou remar-
quables? Blancquaert, Burvenich, Buysse, De Cock, De Coster,
Dallière, Desbois, Dui'iez, Jacob-Makoy, D'Haene, Linden, Peeters,
Pynaert, De Smet, Spae, Story, Van Coppenolle, Van Eeckhaute,
Van Geert, Vermeire, Verschaflelt, Vervaene, Vervaet, Yuylsteke,
et de plus modestes, mais non moins sérieux producteurs, appro-
visionnant les maisons principales !
En 1874. fiii Congrès international de Vienne, un maître horticul-
teur-conférencier gantois, Hubert Van Huile, prononçant un discours
sur l'horticulture belge, allinnait que sur le territoire de Gand. un
établissement dit de première classe fabriquait alors, annuellement,
plus d'un million de plants, y compris les bulbes, soit :
75.000 Camellias, Azaléas et plantes analogues.
5o.ooo Arbustes de pleine terre.
100.000 Rosiers.
25. 000 Héliotropes, Pélargoniums et autres plantes molles.
3.000 Arbres et Arbustes de la Nouvelle-Hollande,
ao.ooo Plantes ordinaires de serre chaude.
So.ooo Gesnériacées.
3o.ooo Fougères d importation ou de graines.
4.000 Palmiers et Cycadées d'importation ou de graines.
20.000 Plantes vivaces.
20.000 Conifères.
25.000 Arbres fruitiers.
10.000 Rhododendrons, Magnolias et plantes analogues.
Goo.ooo Jacinthes, Tulipes, Amaryllis, etc., etc.
Nous avons fait l'éloge de l'Etablissement A'an Houtte, qui,
pendant longtemps, a tenu la tète de Ihorliculture continentale.
Toutefois, depuis vingt ans, quelles améliorations dans la culture,
quelle augmentation du matériel !
De cette même région, il en est qui possèdent de 8,000 à
10,000 mètres caiTés de cultures sous verre.
ao8 BELGIQUE
On peut dire copoiidanl que, dans la ville de Gand, le contre-
coup d'une production aussi considérable se fait sentir au transit
de la gare du chemin de fer plus quaux approvisionnements du
marché aux flem's local. Nous sommes dans une ville de fabrique
et non dans une ville de luxe.
On reconnaît l'utilité d'un foyer d'intelligence et de travail
lorsqu'on visite les propriétés bourgeoises, les parcs des châtelains
et les squares des villes belges, depuis les promenades d'Arlon
jusqu'au Bois de la Cambre à Bruxelles, jusqu'aux casinos et aux
villas littorales d'Osteude et de Blankenberghe. Les richesses de
l'horticultiu'e s'y étalent avec magnificence et délicatesse.
Importation d'Orciiidkes. — Nous avons cité des explorateurs
renommés appartenant à la Belgique, et Louis Yan Houtte, et Jean
Linden, et de non moins enthousiastes. Linden eut l'insigne
honneur de commencer jeune, d'être secondé par de zélés collabora-
teurs et de survivre lui-même à ses propres découvertes. Il débutait
le 2 octobre i835, se dirigeant vers le Brésil, accompagné de Funck
et de Ghiesbreght. D'autres voyages le conduisirent aux Antilles,
au Mexique, au Venezuela, dans la Colombie, aux États-Unis.
De 1845 à i853, il dirigea d'intelligents collecteurs vers l'Amé-
rique centrale ou méridionale, le Congo, la Malaisie.
Les végétaux rapportés de ces diverses pérégrinations ont paru
avec honneur aux Expositions internationales.
Le gi'oupe des Orchidées prend une large place dans cette riche
moisson. Énumérons les plus remarquables espèces :
Ada auranliaca. Cypiipodiiim caudatum.
Acranlhus Lindciii. Epidendrnm ( environ 70 espèces,
Aerides Reiflienbachi ; japouicum ; parmi lesquelles E. Randianum: E.
Aufcusliamim. Frideriei Guilielmi ; E. iiemorale ;
Aganisia ionopleia. E. sceptrum ; E. stcnopelalum ; E.
Anguloa Clowesi ; eburnea : Ruckcri ; Capartianuni ).
unifiera. Eriopsis biloba.
Barkeria elegans. Eulophiella Elisabelbie.
Brassia cinnaljarina ; cinnamomca ; Galeandra Claesii ; Funckiana; Esra-
Ocanensis, etc. ffnoUiana.
BulbopJiylluni aneeps. GaleoUia (Zyoopelaluni) jîrandiQora.
Bodrifjuezia j^ranatensis; réfracta. Gongora alro-purpurea ; odoratis-
Catasetum Bwngerothi ; Gnonius ; sinia.
Naso;sanguincum;Rodigasianum; IlouUctia odoratissima : picla ;
tencbrosum. tigrina.
Cattleya aurea ; chocoensis ; ametliys- Ilelcia sangninolenta.
toglossa; Eldorado ;gigas; Tria nae; I.îclia superJ)iens.
Rex ; Alexandrae ; Buyssoniana. Luddeinannia Peseatorei.
Cirrhopel.ilum Brienianu'in ; Amesia- Lycaslc barliifrons ; eostala : fulves-
num; ^la.-,lcrsianuni. cens; giçanlca ; lanipes ; inacro-
Coryanthes Bungerollii; leucocorys ; bull»on; Skinneri.
macrocorvs. ' Masdevallia amabilis; caudata; Clii-
Cycnocbes barbatnni ; j)eruviaiium. mîora ; eivilis; coceinea ; Lindeni ;
Chysis Linimingliei. Ephippium; fenestrata(Cryptopho-
Cleisosloma Guiberlis. rantlius) ; oclilodcs ; racemosa ;
Cochlioda sanguinea ; Nùlzliana ; Roezli ; Schlimi ; lovarensis ; Tro-
rosea, chilus.
llELGK^LK
^09
Maxillariit iiUtala ; •^raiulilloia ; l<m-
gise[)ala : stiiala : Liiidciiiac ; lulto-
alha : nitfrt'sccns ; vcnnsla.
Milloiiia vrxillaiia ; lMiaIan<i|isis.
Moniiodcs (lai-lniii : llisliio : Icuco-
rliiliiiu ; Ocaiiai' : llollVanuiii ; La-
wriMici-amiin.
Nanodt's Mcdiisai-.
Odoiilnjîlossmii aiif^uslaliim ; cirrlm-
siiiii : coiistrictuiii ; corda lu m; coro-
iiariiiiu : rrispuiii : ri-iniliiin : cris-
tatiim : fjloridsuiii ; llalli : liasti-
laltiuiu : Liiidl»\ amiiii ; lul^•c)-^)UI•-
purcuiu ; n;r\ iuiii : iiclitilosuiu :
novadenso ; oiloratuiu ; l'escaloii-i ;
1)ra<'stans; raiiiosissiiiaiiii: Iloiilu'ii-
iciini ; triiiiiii>lians : Sclilieporia-
mim : W'allisi.
OiU'idiuiii aciiiacruiu : ani'osaiu :
brfvifoliuiii : ( ristatniu : ciuiilla-
tuiii: llalxdlulaliim; liaslalmii: Kra-
lucriamiiu : uiacraiillimii : iiiii-ro-
chiluiu: ol)ryzaluiu ; l'lialaouoi)sis :
scrratum ; sphacelatum: lifçrinuiii ;
zcbrinum.
l'ciislcria aspcrsa ; Lindciii.
Pcscatoica liiuliriala.
l'Iiala-iiopsis Scliilli riaiia.
l'iliimiia riajiians : laxa : n(d)ilis.
lMtiiinlliallis(pliis de trente fspèci-s).
llcslrcpia aideniiircra.
U<»dri<xii(/ia jcniiialeiisis ; réfracta.
Sclioiidmr'jkia rosea ; iiiidiilata.
S(lriiip(<|iimi caiidaluiii.loiiL'iloliiiiii;
Scliliiiii ; villatimi : Wallisi.
Sohralia ciiiidala; fraf^rans; violacea.
Staidiopca onuitissiiiia ; platyceras ;
.Moliaiia.
Staiir()i»sis \\aroe(iiioana.
Steiiia liinluiata.
Triclioeentnim all)o-ptir[)iireum ;
(•ormic()|>ia' : li<;i'iiniiii.
Trielioccros iiMirali<<.
Tri(li()[iilia alhida ; Galeoltiaaa ;
l)ieta ; lirevis.
Uritl>ediuiii Liiideiii.
AX'arna cyanea ; Liiideni.
A\'arse('\v)(/illa iiiar<;iiiala; Lindeni.
Zyffojjelaluiii (lautieri : gramineuni ;
Jorisiaimm ; lostratuni.
M. Liaden, succédant à la firme Ambroise "S'erschafrclt, de Gand,
transporta le célèbre établissement à Bruxelles, sous le titre « d'Hor-
ticulture internationale », où se vendent désormais les conquêtes
végétales de la Maison. Elles y trouvent deux Journaux spéciaux et
une Société particulière , rOrchidéenne , pour les étudier et les
vulgariser.
IX. — Journaux horticoles.
Les Sociétés d'horticulture de Belgique ne publient guère de
Bulletins, ce qui explique le premier succès de la presse périodique.
Voici les principaux journaux spécialement horticoles:
IS Ilhistration horticole, fondée en i853 par Ambroise Yerschaflelt,
à Gand, actuellement au siège de l'établissement de l'Horticulture
internationale, à Bruxelles, continuateur de la feuille d'Ambroise
Yerschaflelt. Publication devenue bi-mensuelle depuis 1894, avec
planches coloriées.
Nos compatriotes, MM, Ch. Lemaire,de i854 à iSSg, et Ed. André,
de 1870 à 1880, en ont été les rédacteurs en chef. Aujourd'hui, ces
fonctions sont confiées à MM. Eui. Rodigas et Max Garnier.
Bulletin d'arboriculture, de Jloriculture et de culture potagère,
fondé à Gand, en 1864, par Fr. Burveuicli. Ivl.Pyuaert, Em. Rodigas
et Van Huile, professeurs, auteurs d'ouvrages pratiques sur ces
matières. Le Bulletin est puldié en deux éditions, l'une en langue
française et l'autre en langue flauiande.
Recueil mensuel avec planches coloriées de fruits ou de légumes.
U
210 BELGIQUE
JRei'ue fie l'horticulture belge et étrangère, créée à Gancl en i8;;5,
par les mémos, avec M. le comte Oswald deKercliove de Denterghem,
auteur d'ouvrages sur les Palmiers et les Orchidées, et M. Auguste
Yau Geert, président d'honneur de la Chambre syndicale des
horticulteurs de Gand. Journal mensuel, illustré de planches
coloriées d'arbustes et de plantes de serre ou de pleine terre.
Lindenia, iconographie des Orchidées. Publication mensuelle,
in-4'^ avec planches coloriées; éditée par M. Lucien Linden, à
Bruxelles ; rédigée par MM. Linden, Rodigas et Rolfe.
Journal des Orchidées, paraissant tous les quinze jours, publié et
rédigé par M. Lucien Linden, à Bruxelles.
L,'Arenir agincole et horticole du Hainaut, iS^SjàMons, mensuel;
par MM. Laurent et DubruUe.
Toutes ces publications périodiques sont traitées avec un véritable
talent pratique et scientifique.
Parmi leurs aînées, il en est qui ont cessé de paraître :
Académie d'horticulture de Gand, par J'' Baumann, i855-i863;
Album de pomologie, par Arthur Bivort, iBSa-iSG^ ;
Annales de pomologie, par la Commission royale de pomologie,
1853;
Annales de Gand. par Charles Morren, i844-i849 ;
La Belgique horticole, par Charles et Edouard Morren,
1849-1885 ;
Hortus Lindenianus, par Linden, 2 fascicules, iSSg ;
Iconographie des Azalées de l'Inde, par Aug. Van Geert, 1882 ;
Iconographie des C«me///as,parAmbroiseVerschaflelt, 1848-1860;
Journal d'horticulture pratique, par Scheidweiler, Ysabeau,
Galeotti, Funck, i844'i859;
Le Jardin Jleuriste, par Charles Lemaire, i85i-i854;
La Feuille du cultivateur, par Pierre Joigneaux, i854 ;
'L'Horticulteur belge, fondé par Louis Van Houtte en 1829,
disparu pendant les voyages d'exploration de son fondateur ;
Le Jaarboek voor Ilofbouwkunde , par les professeurs de l'Ecole
d'horticulture de Gand, i863-i86G ;
h' Arboriculteur, moniteur et mémorial des conférences, par
Buisseret, 1874 (fondu dans le Bulletin d'arboriculture);
Flore des serres et des Jardins de l'Europe, fondée par Louis
Van Houtte en i845, et conduite jusques et y compris le 2a* volume,
après la mort de son fondateur ;
Enfm quelques journaux mixtes, agricoles et horticolesi
^•^r
BOSNIE
HERZEGOVINE
Dijiio kilumùlres liutcs. — 1,438, loo liabilaiils.
Le Gouvernement Jes provinces occupées de la Bosnie et de
rilerzégovine, appréciant la valeur des plantations dai'bres fruitiers
et l'importance des revenus qui pouvaient en résulter, a décidé
l'annexion de jardins modèles aux pépinières centrales de l'Etat. Ces
étal)lissements distribuent gratuitement les sujets, de pied franc ou
.gredes. aux cultivateurs qui organisent des vergers de commerce.
En 1892, la pépinière de Derout, en Bosnie, possédait ia,ooo arbres
fruitiers, 5, 000 Mûriers et 20,000 Vignes à distribuer.
La pépinière de Mostar, Herzégovine, moins importante, tenait
également ses élèves à la disposition des planteurs.
L'Administration a décidé l'ouverture de nouvelles pépinières
d'Etat : l'à Travink et Lasva, Bosnie; 2" à Nwcssigne, Herzégovine.
Ou a recruté des jardiniers et des chefs de culture parmi les élèves
des écoles d'agriculture de l'Europe.
Le personnel doit fournir des preuves de ses aptitudes culturales,
et se montrer scrupuleux sur le choix des espèces d'arbres à nmltiplier
et à répandre. •
Les Fruits d'économie ménagère ou industrielle deviennent l'objet
de soins tout particuliers. Leur nomenclature est étudiée d'accord
avec les pays voisins.
Les Légiuncs de gi'andc ou de moyenne culture sont exploités
sans constituer, cependant, une branche importante de commerce:
212 IJOSXIE ET IIKRZKGOVINK
Bosnie.
La confii^iiration aci-icloutée de la Bosnie, son climat rude, ses
hivers longs et rigoureux ne lui permettent pas de eultiver tous les
«renrcs d" arbres fruitiers.
Le Pommier d'abord, le Poirier, le Cerisier ensuite, sont plantés k
la ferme et approvisiannent la famille et le marché.
Le Noyer, dispersé dans les champs, en terrain sec, où la gelée
n'est pas à eraindi'c, produit sainement bois et fruits.
Le Noisetier buissonneux fixe souvent la séparation des héritages.
Le Prunier est l'espèce dominante. Il fournit à l'exportation, bon
an mal an, 1,200,000 cpiintaux métricpies de Pruneaux qui prennent,
en partie, la direction de l'Allemagne ; le surplus est destiné à
l'Autriche, à l'Angleterre, à la France, à l'Italie, aux Etats-Unis.
L'exploitation de la Prune se concentre dans les plaines de la
Posavina et les districts du Nord, à Bréka notamment, où le four
français rivalise avec le four bosniaque.
Le Pruneau passe au crible de classement. L'emballage se fait en
boîtes de 5 à 10 kilogr., en sacs de 80 à 100 kilogr., en barils de 5oo
à 600 kilogr., suivant le choix. La première qualité ne dépasse pas
^5 fruits à la livre.
La plantation de Pruniers en bordure de chemins et le grelTage des
sauvageons sur les friches font partie des habitudes traditionnelles
de la Bosnie.
Herzégovine.
Située sous un climat plus chaud, dans des conditions plus
favorables, l'Herzégovine peut étendre la variété de ses provi-
sions fruitières. Les espèces à noyau s'y rencontrent avec les
fruits à pépins. L'Amandier, le Figuier, le Grenadier, l'Olivier, la
Vigne y fructifient à l'aise, avec le Poirier, le Pommier, le Prunier, le
Cerisier, le Pécher, l'Abricotier, le Noyer, le Châtaignier.
Le vignoble a pris de l'extension; il expédie ses Raisins et ses vins
en Hongrie, ravagée par l'invasion phylloxérique. La belle qualité
de gi-appes est vendue au marché, pour la tal)le ou le séchage.
Les deux pays produisent les Fruits et les Légumes nécessaires à
leur consommation journalière.
Les espèces, de nature robuste et fertile, sont celles de la région.
Les centres de culture ont vu se constituer des groupes de produc-
teurs défendant entre eux leurs intérêts <le planteurs et de
négociants.
*T*
BRESIL
8,3'3j,2i8 kilomùlrcs caiTcs. — 14,000,000 lial)ikiiils.
Le vaste territoire du Brésil et la variété de ses productions nous
engagent à Icxaminer d'une façon générale, par régions de culture.
Nous verrons cnsiiite son enseignement agricole et horticole.
I. — Régions de culture.
La Région de l'Amazone est d'une fertilité proverbiale.
Les forêts « Seringaos », composées avec l'Hovea, l'Urceola, le
Jatroplia, le Hancornia et autres genres spéciaux, fournissent le
Caoutchouc. Pendant six mois de l'année, le port de Para en a
exporté sept millions de kilogrammes.
Le Theobroma compose les cacaoyères.
La Vanille des provinces de l'Amazone et de Para est recherchée.
Le BerthoUetia produit la Châtaigne du Brésil, oléagineuse.
Le Ca?salpinia, dit Bois de Brésil ou de Pernambouc, croît dans les
forêts en sol sec ou pierreux; il est la base des laques rouge
cramoisi, employées à la teinture des étoffes, des bois et des cuirs.
Quant aux autres bois de service, ils sont innond)rables.
La splendide Reine des eaux « Victoria regia » étale sur le fleuve
toute son opulence florale et foliacée.
Les Palmiers, les Fougères, les Orchidées, les Broméliacées, les
Aroïdées, etc. ont enthousiasmé nos savants explorateurs.
On récolte les fruits des Tropicpies et de l'Equateur : Ananas,
Anone, Avocat. Grenadille, Litchi, Mangue, Coco, Orange. ...
21^ BRESIL
Au siid-est de rcmbouchure du fleuve des Amazones, la Région du
Parnahyba a des productions analogues et une renommée pour le
CaftS le Sucx'e, et le Coton résultant de trois espèces de Gossypium,
Le Cacaoyer rapporte, pendant 5o à 80 ans, jusqu'à 200 fruits
contenant de 3o à 5o amandes ; chacune pèse 5o grammes environ.
Une ferme de 5o,ooo arbres produirait donc 5oo,ooo kilogrammes
d'amandes, vendus ;5o,ooo francs, frais à déduire, ce qui peut donner
un revenu net de 3oo,ooo francs.
Au nord du Brésil, la Région du Céarà, ralentie par la sécheresse,
s'enrichit avec la « Garnauba», produit d'un Palmier cérifère, le
Copernicia, d'après Martius.
Les Sapotacées « Jaquà», Lucuma et « Massaranduba », Mimusops,
approvisionnent le commerce de Gutta-Percha.
Céarà exporte le Caoutchouc, le Café, le Coton, les Oranges, les
Noix de Cocos, les « Abacaxis », superbes Ananas, les Bananes, les
Anones et les fibres textiles du Fourcroya gigantesque.
La Région de Parnahyba du Nord est arrosée par de grandes
i-ivières dont le limon fertilise les plantations de Cannes à sucre.
Les plages sont couvertes de Cocotiers d'un revenu important.
Le Tabac préfère les terrains secs, et le Café, les montagnes.
Le Raisin et l'Ananas de l'île d'Itamaraca sont renommés.
La province de Santa-Catliarina exploite la Ramie.
Difl'érentes Ilicinées, parmi les Houx, qui nous alimentent de Maté
a Congonha» par leur feuillage, sont d'un bon rapport.
Le fleuve San-Francisco (la Méditerranée brésilienne) donne son
nom à une Région plantureuse, bien connue des négociants en bois
de Palissandre fournis par les Jacaranda, Machaanum et Dalbergia.
De la môme famille, le Platymenia«Vinhatico » imite l'Acajou.
Le Sylvia « Tapinhoam » entre dans les constructions navales.
Les provinces de Bahia et de Sergipe jouissent d'une haute répu-
tation pour la valeur du Café récolté dans les terrains montagneux.
Trois hectares de Cotonniers occupent une famille ; on peut évaluer
le nombre de plants à i^.ooo et la récolte de gousses à 7,000 kilogr.,
soit un revenu net de 2,.5oo francs.
Une cacaoyère de 1,000 sujets suflit à une personne à l'année. Une
orangeraie n'est pas moins fructueuse pour le colon sérieux.
La Canne à sucre réclame un planteur pour deux hectares, et
rend 200,000 kilogr. de cannes; le revenu peut atteindre 4,000 fr.,
si le cultivatetir sait compenser les frais d'exploitation par une
production de fruits, de légumes, de maïs, autour de son hal>itation,
nnnsiL 210
La Région du Parnahyba du Sud ust l)ordcc de lorcHs cùlitrcs,
sur la cliaîuo ([ui s'ôlcuJ du cap Frio au cap do Saula-Marlha,
Des bois précieux daus l'iaduslrie en sout exl)'ails pour être
embarqués à lUo-de-Janeiro, avec le Calé, de première marcjue.
Le Tecoma « Ipès » fournit arcs et flèches aux Lidiens.
L'arbre caractéristique do la Région du Paranà est certes
l'Araucaria du Brésil. Haut do '3.") uiMros sur un diauiètro do i mètres,
ce superbe indigène aliuiento la cliarpentorie, les exploitations de
résine, de goudron, de térébenthiue, de potasse et de soude.
La Région de l'Uruguay couiprouaut la seule province; ilo Uio-
Grande-du-Sud, au sous-sol de marbre ou de houille. olTre des
surprises do végétation par les lianes qui enlacent ses grands arbres
et les plantes épiphytos qui aniuient le tronc moussu du populaire
Gédrèle Acajou, s'élevant à 5o mètres de hauteur, du « Perobas »
Aspidosperuia, du « CanoUas » Nectaudra, aux fouilles miroitantes,
estompant le ciel blou du Brésil. Couibicn de botanistes ont exploré
ces forêts vierges au profit de nos serres !
Les immigrants ont im[)lanté la Vigne sur les coteaux dénudés.
En plaine, dos léguuies, des fruits, dos céréales, du Manioc.
Les fruits les plus variés, les diamants, les métaux rares se sont
donné rendez-vous dans la Région auro-ferrifère. Plus d'une fois, le
cultivateur du Cotonnier est doublé de l'usinier qui profite des chutes
d'eau de la province de Minas pour le filage et le tissage du produit.
La Vigne et l'Olivier y rappellent la France et l'Italie.
Il est à reuiarquer que l'abondance du vin et la similitude avec
certains crûs européens ont contribué à accroître l'immigration
dans ces parages et augmenter d'autant la population agricole.
Occupant une surface qui dépasse deux millions de kilomètres
carrés, la Région centrale résume le Brésil, riche producteur
forestier, fleuriste, botaniste ou jardinier.
Les savants Freire Allemào, Charles Darwin, Achille Uichard,
Saint-Hilaire, George Gardner, Martius, etc., n'ont pu déterminer
toutes ses richesses végétales. Plus de aa,ooo espèces appartenant
à i.ooo genres et à i55 fauiilles, au uioins : tel est le résumé de leurs
investigations.
Les Vanilles des provinces aurifères de Goyaz et de Matto-Grosso,
hantées par les colibris et les jaguars, sont bien connues des
armateurs.
Quant à nos Fruits et à nos Légumes, ils no semblent pas dépaysés
îiu milieu du cadre grandiose que leur procure la Flore brésilienne.
II. — Enseignement agricole et horticole.
Le Miiiistôiv a ol)toiui des Cliaiubros la création et lentreticii de
plusieurs établissements d'instruction agricole et horticole. Les
événements politiques n'en ont pas permis la complète réalisation.
Voici, cependant, un résumé de ceux qui existent, libres ou
créés par le (louvorneinent.
Linstitut agricole de Rio-de- Janeiro, iondé en 1860. vulgarise
remploi des machines, distribue des plants et des semences, organise
des expositions et publie un Bulletin.
Un Jardin botanicpie, bien connu par sa majestueuse avenue de
Palmiers, y est annexé, avec l'Asile agricole, la Ferme normale
et une Pépinière de propagande eles espèces végétales à cultiver.
Plus âgé dune année, linstitut agricole de Bahia est doté
depuis 187G de lEcole d'agriculture de San-Bcnto-dc-Lages, et de
cours d'histoire naturelle ; la Dendrologie y est étudiée.
Sur les mêmes bases. l'Institut agricole de Sergipe date de 1860.
L'École agricole de Piracicaba. muuicipe dltabira, iS^S, dé-
montre aux colons et aux petits exploitants les applications des
cultures économiques au moyen de petites fermes d'expériences.
A Pernambuco, l'Orphelinat Isabelle, de iSj^, recueille les
orphelins et les mineurs sans ouvrage pour les transformer en
cultivateurs et en jardiniers. Grands jardins de produit. — i5o élèves.
La Colonie Blaziana, province de Goyaz, est dotée d'une
pépinière darbrcs fruitiers, de vignes et de plantes industrielles que
l'on y exploite : Caféiers, Bananiers, Mûriers, Cognassiers, Manioc.
L'Asile agricole de Sainte-Isabelle, créé en 188G, à Desengano,
province de Uio-de-Janciro, apprend aux enfants à devenir bons
ouvriers de culture ; il reçoit un subside de l'Etat et des dons parti-
culiers. Un jardin potager-fruitier de quatre hectares y est annexé.
L'Orphelinat Christina. installé sur une ferme de Céarà, donne
liiistruction niralc i»ratii|uc à cinquante orphelins.
L'Institut de la Providence, province de Paru, fondé par
lévéque du diocèse, Mgr de Maccdo, comte de Belem, en faveur des
indigènes, exploite les essences végétales de la contrée.
La Station agronomique de Campeinas (San-Paulo) comprend un
laboratoire d'analyses, des bureaux météorologiques ou œnologiques,
des champs d'essais pour les engrais et racclimatation des végétaux.
Tous ces établisseuients mènent de front l'agriculture, l'arboricul-
ture et le jardinage.
"^^0^
BULGARIE
()(),. Sj2 kiloiiu'lrcs carrés. — i,ijj,5oo haljilaiils.
I. — Légumes.
Les Légumes jouent un grand rôle dans lalimentation des paysans
bulgares, qui ont, du reste, beaucoup de goût et d'habileté pour la
culture nuu'aiclière.
Bien que celle-ci nait pas une très grande extension, elle est
généralement répandue, chacun travaillant pour ses propres besoins.
Dans certains départements, notamment ceux de Tirnow, Yidin,
Silistrie, la production niaraîclu'rc dépasse la consommation et
permet d'exporter une certaine quantité de légumes qui, en 1877,
représentait pour toute la Principauté un poids de deux millions
de kilogrammes.
La Roumanie constitue le principal débouché de ce commerce.
Les espèces alimentaires dont l'usage est le plus répandu sont : les
Fèves, les Pois, les Lentilles, les Choux, le Piment, les Ognons,
l'Ail, le Poireau, les Concombres, le Céleri, les Carottes, les Raves,
le Raifort, les Tomates et les Melons de diverses sortes.
La cidture des Pommes de terre commence seulement à se
répandre, la région montagneuse étant quelque peu en retard.
II. — Fruits.
L'arboriculture est également en honneur en Bulgarie ; les maisons
des villages sont, en général, accompagnées d'arl)res fruitiers, parmi
lesquels dominent les Poiriers, les Pommiers, les Pruniers, les
Cerisiers, les Cognassiers, les Abricotiers, les Pêchers, les Néfliers,
les Mûriers. On trouve surtout de belles espèces de Pommiers,
de Poiriers, de Cerisiers.
Les Noyers s'installent un peu partout en Roumélie : on rencontre
aussi des Amandiers dans la plaine de Stara - Zagora, et des
Châtaigniers, au cœur de la région de Kazanlik.
Les Figuiers et les Grenadiers ne paraissent pas devoir réussir.
Les contrées les plus favorisées au point de vue de la culture des
arbres fruitiers sont : le Balkan oriental, les environs de Tirnova, et
3l8 BULGARIE
la plaine de Knstcndil. Cette dernière région, particulièrement riche
en Pommes, en Poires, en Prunes, exporte une grande quantité de
fruits jusqu'en France.
La dessiccation est employée par le cultivateur pour utiliser le
trop plein de sa récolte.
Les Prunes servent à la fabrication d'une sorte d'eau-de-vie
appelée Slivovitsa ; l'habitant des campagnes confectionne une pâte
pour ses besoins, et porte le beau fruit à la ville pour le séchage.
Le bassin de Kazanllk extrait des Noix une huile qui figure à
l'exportation pour i>5,()00 kilogr. par an.
III. — Vignes.
La culture de la Vigne a reçu, en Bulgarie, une grande extension ;
des cépages vinifères sont dispersés dans toute la Principauté ;
cependant, les départements de Soficr et de ïern se montrent moins
favorables à l'expansion du vignoble. La superficie, cultivée de
cette façon, embrasse près de i,ooo kilomètres carrés.
La viticulture est particulièrement importante dans le départe-
ment de Tirnow, sur les bords du Danube, depuis le Tinok jusqu'au
delà de Roustcliouk ; elle règne en Roumélie, où le département de
Philippopoli et la région située au sud de la Sredna-Gora lui sont
absolument fidèles.
L'École pratique de viticulture, installée à Widin, a pour but
d'enseigner aux vignerons bulgares les meilleures méthodes de
culture de la Vigne et de vinification.
La production en vins dans toute la Principauté s'élève à environ
252 millions de litres.
Les départements de Philippopoli, de Stara-Zagora, de Bourgas
expédient en Tunpiie une partie de leur récolte. Les autres régions,
dont la production dépasse la consommation, dirigent leur excédant
vers les parties moins favorisées de la Principauté, notamment à
Sofier et aux environs.
A ces détails précis et aux considérations générales exposées avec
tant de soin, en 1892, par M. le Capitaine du Génie français
Lamouche, nous pouvons ajouter que, déjà, le commerce et les
marchés de l'intérieur recevant les provisions amenées par terre et
par eau, ce seul fait a sufii pour exciter le paysan bulgare à recher-
cher des cépages produisant en abondance des grappes de ])elk!
mine, de bonne qualité et capables de pouvoir être envoyées sur le
marché aux fruits.
*v
CANADA
8,988,000 kilomèlrcs carres. — 4?9oo,ooo hal)ilaiils.
I. — Action de l'État.
Le GouYorncmcnt do la Puissance Ju Canada, colonie anglaise,
patronne luuilenient la colonisation et rexploitalion de la terre dans
chacune des provinces de la Confédération canadienne.
Chaque province a son gouvernement local et, parmi ses ministres,
nn Commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation, et son
Département spécial de l'Agriculture.
Le Conseil d'Agriculture, choisi par le Lieutenant-Gouverneur
parmi les agriculteurs notables de la province, fait distribuer des
plants d'arbres fruitiers, des plants forestiers et des graines potagères
provenant de l'extérieur ou de l'intérieur.
Par son initiative, des associations de cultivateurs ont été créées
dans une foule de paroisses ; il en est qui se sont groupées par
comtés, par districts ou autres agglomérations électorales. Le Conseil
est chargé de toute l'organisation agricole, des Sociétés, des Écoles,
des Fermes d'essais, des subventions, des concours publics, des
expositions, etc.
Le Département d'Agriculture publie et distribue les rapports
oITiciels de ses Directeurs et Inspecteurs des Fermes expérimentales,
des Ecoles d'agriculture et des Congrès organisés sur dillérents
points du territoire. La tenue de ces assises agricoles et horticoles
est encore l'objet de la sollicitude de l'administration, en ce cpii
concerne les facilités de voyage et de séjour des assistants,
220 CiVN.VDA
Le Lioutonant-GouYcrneur nomme, en conseil, les ollieiers d'agri-
culture, les agents de colonisation tjui auront désormais des relations
directes avec les Sociétés recevant une allocation, et décerne, après
concours, les diplômes et les médailles du Mérite agricole : i° de mé-
rite : 2 ^ de grand mérite ; 3" de très grand mérite ; 4" <ie très grand
laérite exceptionnel. Les lauréats du degré supérieur deviennent
juges du concours suivant.
La culture maraîchère et l'arboriculture fruitière ont droit, avec
l'agriculture, à ces récompenses.
Parmi les ouvrages encouragés, il faut citer les suivants, la majeure
partie ayant été publiée en langue française :
Les rapports de Charles Gibb, sur les fruits robustes à propager ;
Les livres de l'abbé Provancher, sur l'horticulture fruitière ou
potagère :
Du docteur G.Laroque qui a consacré un manuel à ces deux sujets;
De George Moore, sur la culture des fruits;
De J.-C. Ghapais, traitant de la viticulture et de la sylviculture.
En outre, le Journal d'agriciiltiire illustré, mensuel, rédigé sous
la savante et active direction de M. Ed.-A. Barnard, secrétaire du
Conseil d'agiûculture. Par suite d'un arrangement avec le Gouver-
nement de la province de Québec, le journal est envoyé, moyennant
un franc vingt centimes par an, à tous les membres des Sociétés et
des Cercles agricoles ou horticoles de la province.
L'édition française a dix fois plus d'abonnés que l'édition anglaise.
On peut dire que cette publication utile est un puissant élément
de fraternité et de solidarité entre les cultivateurs patriotes.
Le Dominion ou Confédération canadienne, qui étend sa puissance
de l'Atlantique au Pacifique, possède des voies de transport considé-
rables, et fait appel aux hommes intelligents de tous les pays, en leur
offrant une large hospitalité avec les moyens d'existence et de travail.
II. — Enseignement horticole.
L'enseignement par la parole, qui commence, ne tardera pas à
s'étendre, les Écoles d'agriculture étant appelées à donner des
professeurs et des cultivateurs d'élite.
Au mois de janvier 1893, le Congrès des agriculteurs de la
province de Québec émettait d'urgence, le vœu de la création d'une
CANADA 2UI
Iv'ole (riiorliciilliire il irarhoricullurc dans cctlt' n'-gion. I/assoinhlée
réclainail rétiidr des IViiils et des li-guinos de grande eultiire et les
méthodes de leur ex[)loilalit)ii euimnereiale.
D«''jà, 11" Ministère a créé une Fernie-éeole et une École d'arbori-
culture fruitière et de pomologie à Notre-Dame du Lac des
Deux-Montagnes, à OUa, sous la dircetion des Trappistes, exploi-
tant, en outre, tic vastes pépinières, des vergers cidricoles et un
vignoble.
Parmi les élèves, signalons plusieurs jeunes gens nés en France.
La Ferme centrale expérimentale d'OttaAva et ses annexes
dirigées par ^^'. Saunders, rendent de très grands services à lliorti-
culture et à lapiculture. Ses professeurs et directeurs font des
conférences sur tous les points de la Puissance.
La Ferme du Portage, annexe do lÉcole d'agriculture de
PAssomption t'ait également la pratique du jardinage.
L'arboriculture fruitière et la maraîchcrie sont démontrées :
A l'École d'agriculture de Sainte-Anne de la Pocatière ;
Au Collège d'agriculture d'Ontario ;
A la Ferme expérimentale du Manitoba ;
— de Guelph (Ontario) ;
— de la Colombie anglaise ;
— des Territoires du Nord-Ouest;
— des Provinces maritimes ;
A la Ferme école de Gompton.
Le Commissaire de lAgriculture et de la Colonisation a fait ouvrir
un cours d'économie domestique et d'horticulture pour les jeunes
filles, au Couvent des Ursulines de Roberval.
En vertu de la loi du 129 avril iSy'i, plus de 5oo Cercles agricoles
ont été organisés dans chaque comté de la province de Québec.
III. — Sociétés d'horticulture.
Sur la demande de vingt habitants qui auraient versé au moins
une piastre au secrétaire, les Sociétés ou Associations sont fondées
avec l'appui moral et financier du Gouvernement, sur le rapport du
Conseil d'agriculture.
« Le but de la Société sera d'apporter des améliorations à l'Horti-
culture, à la culture des Fruits, au jardinage, à la plantation d'Arbres
d'ornement et de service, et de se renseigner sur les dillérentes
variétés de Fruits, de Légumes ou de Fleurs, etc. ».
a22 CANAt)A
En dehors des primes décernées aux producteurs et aux planteurs
à la suite de visites aux cultures et d'expositions publiques, des
prix sont olTerts aux autem-s de mémoires traitant de questions
horticoles appropriées au pays.
Les séances présentent toujours de l'intérêt.
La Société d'horticulture provinciale de Montréal date d'une
cinquantaine d'années. Elle a droit « à un octroi de mille piastres, à
la condition que ses concours soient ouverts à toute la province et
quelle fasse un rapport au Commissaire. »
Ses expositions ont lieu chaque année à Montréal ; c'est donc lilc
de ce nom qui en bénéficie le plus.
La Société d'horticulture de Québec organise des expositions
annuelles qui exercent une influence sur les campagnes environnantes.
La Société d'horticulture du Comté de l'Islet propage les bons
Arbres fruitiers, surtout dans les pai^oisses traversées par Ylnterco-
lonial, et distribue des espèces rustiques aux habitants des côtes
du Lalirador et des îles de la Madeleine.
La Société d'horticulture de Huntingdon reçoit, comme la
plupart des associations de ce genre, un « octroi » annuel de cent
dollars, à l'occasion de ses concours.
L Association des Horticulteurs fruitiers de la province de
Québec a ouvert son dernier congrès en décembre 1888, encourageant
l'extension à douner aux vergers et aux potagers.
L'Association des Arboriculteurs fruitiers d'Abbotsford distri-
bue les vai-iétés réfractaires au froid, apportées de Russie par un
délégué du gouvernement canadien ; les sujets ont été greffés sur
racine à Ames et à lowa, et élevés en pépinière à Abbotsford.
L'Association des Arboriculteurs fruitiers du Comté de
Shefford propage les bons Fruits et les bonnes méthodes de culture.
L'Association du Comté de Brome distribue des Arbres fruitiers.
L Association des Horticulteurs et des Arboriculteurs frui-
tiers de Missisquoi exposait, en septembre 1893, les Fruits russes
déjà récoltés dans le comté, y ajoutant les Légumes culinaires.
L'Association pomologique de la Nouvelle-Ecosse sollicite du
Gouvernement la création d'une école de poniologie.
L'Association des Arboriculteurs fruitiers de la province
d'Ontario organise des expositions et fait connaître les bomies
espèces fruitières. Ses rapports sont publiés en anglais.
Parmi les groupes qui lui sont alUliés, il nous faut citer :
L'Association des Arboriculteurs de Peterborough;
L'Association des Arboriculteurs de Burlington ;
La Société d'horticulture de Burliugton.
CANADA 223
Des Clcrtles lonsliiTS se sont installés à proximité des boisements-
L'Association forestière de la province de Québec organise
chaque année la Fêle des Arbres, Arbor Day. Au jour lixé, tous les
membres doivent planter un arbre et engager leurs voisins à les
imiter. Les corporations nuuiicipales, religieuses et scolaires sont
invitées à participer à celte loto, l'n boisement considérable résulte
de celte utile institution.
IV. — Production maraîchère.
La culture des Légumes se concentre auprès des populations. La
production présente un caractère local, pour la consommation des
habitants, rarement pour lexportation. Lhonorable secrétaire du
Conseil d'agriculture, M. Kd. A. Harnard, recommande] aux fermiers
de préparer leur sol à la production des Céréales par une première
emblave de Légumes, lorsqu'ils ont le fumier à leur disposition.
La Pomme de terre trouve au Canada des sols légers, sableux, bien
égouttés, qui lui sont favorables. Parmi les recommandaljles, la
précoce Early rose et la tardive Garnett Chili sont répandues
partout ; puis Hâtive de Vermont, Hàtivc d'Ohio, Flocon de neige,
Chicago Market, Saint-Patrick, Rose tardive, Mammotli Prolific,
Clark's, Puritan, Polaris....
La Carotte approvisionne la cuisine et l'étable. Les variétés de
Guérande, Blanche de Manitoba, Grosse Blanche de Belgique,
Perle liàtive, Chautenay, Orange d'Anvers sont d'un bon rendement.
La Betterave à deux fins fom*nit Crapaudine et Rouge plate
d'Egypte à l'arrière-saison.
Les Panais Etudiant et Maltais se concentrent au jardin.
Au marché, on réclame les Pois Horsford, hàtif, et Téléphone
tardif.
Partout, le Haricot est en vogue. Sur quarante variétés, Early
Yellow, Dwarf German AVhite Wax, Golden Wax, Large Yellow,
Crown Horse Beau ont mûri leurs gousses au commencement de
septembre, avant les gelées.
Les Choux pommés, frisés, à jets, et les Choux-Fleurs compren-
nent nos races européoniu's les i)lus rustiques.
Les Rutabagas et les Navets empruntent leur nomenclatiu'e à
l'Ecosse, à la Suède, à la Russie, à l'Autriche.
Les gros Ognons américains ont le pas siu' les autres. Le plus
224 CANADA
estimé parmi les rougos est rOgnon Largo red AVithersfield, et
parmi les jaunes, Large Yellow.
Plante nistique de la province de Québec, le Poireau London Play
et la variété Musselburgh sont ai)préciés à la cuisine.
Le Radis long rouge s'impose, mais les racines rondes ou courtes
sont préféi'ées sous châssis.
La Tomate prend de l'extension, depuis que les conserves en
bouteilles ou en boites ont leur marque sur la place de Londres.
Assez lentement se montre l'Artichaut, délicat à l'hivernage.
Plus populaire est l'Asperge, qui trouve son milieu dans les sables.
La Rhubarbe scst propagée dans les provinces Est, surtout la
Myatt's Linnœus,
Un peu partout se manifestent les Chicorées, les Laitues, les
Épinards. lOseille, le Céleri....
On commence à mieux soigner le Melon de pleine terre ou de
couche ; le Concombre a sa clientèle, et les Courges sont exploitées
en plein champ ou au marais.
La Fraise a étendu ses filets sur les champs des fermages, même
dans les paroisses les plus modestes.
La culture extensive admet les excellentes Fraises ;
Wilsons Albany, qui se prête aux voyages ;
Sharpless, répandue aux environs de Québec ;
Ananas, fort goûtée au marché ;
DoAvning, hâtive, pour les sols sablonneux ;
Triomphe de Gand, tardive, préférant les terrains compacts.
V. — Production fruitière.
D'après les encouragements du Conseil d'agriculture, l'industrie
laitière a été vivement développée, au point que la province de
Québec — que nous traitons ici plus spécialement — compte huit cents
manufactures de beurre ou de fromages et deux écoles de laiterie.
Il en résulte une extension sensible des pâturages, d'où l'augmen-
tation des plantations fruitières.
Actuellement, les produits des jardins et des vergers canadiens
sont évalués à huit millions de francs.
L'exportation des Pommes, en 1892, ayant atteint deux millions
de francs, le planteur a tourné ses regards vers ec genre fruitier
robuste et fécond. L'Angleterre est le principal débouché offert au
cultivateur.
CANADA 220
Dès 1890, le Gouvcrnonicnl ;i i)i'uv<j(|uô rétablissement dune
Convention fédérale d'arboriculture « pour aider à l'extension et au
développement de la culture fruitière sur le sol du Canada ».
Huit années plus tôt, il tléléguait un de ses pomoloj^nies, Charles
(libb, d'Abbotsford, pour étudier, en pleine zone boréale, les
arbres fruitiers (pii supportent la rude température et [)euvent y
frucliÉier. Ils ont été prom[)tcnient propagés au Canada ; déjà les
l'onmies russes Arabka, Anisovka, Antonovka, Babuschkino,Titovka
lignrent aux concours de vergers ; elles ne sauraient tarder à composer
les futailles de Pommes expédiées à Liverpool.
Les anciennes variétés du Pommier, plus répandues, sont d'abord :
Fameuse, parfaite dans l'île de Montréal et près de la montagne
de Belo'il ;
Les Pommes Wealthy et Saint-Laurent, ex.pédiées en caisses de
seize douzaines, comme la précédente ;
Duchesse d'Oldenbourg, une base de l'exportation des 3oo,ooo
havels de la Nouvellc-Kcossc, provenant en partie de l'Annapolis.
Parmi les variétés qui supportent les régions les plus froides du
Canada, nous signalerons :
La Pomme Scotts "NVintcr, bonne jus({u'en juin, originaire de
Vermont ; elle se répand, et se prête à l'exportation en tonnelets ;
La féconde Wolf River, recherchée pour sa bonne mine et son bon
goût, ainsi que sa rivale en abondance « Longfield » ;
Canada Red, populaire dans les grands vergers de l'Ontario,
comme Greening dans le Wisconsin.
Ajoutons quelques Pommes précoces :
Yellow Transparent et Peach, consommées vers la fin de l'été ;
La belle Astrakan rouge, agréable au goût, de culture profitable
par sa vente assurée en première saison.
Le t^-pe sibérien « à bouquets » a donné naissance à quelques
bonnes sortes de Pommes à deux fins : Cirée de Montréal, Excelsior,
Fraise hâtive, Gideon, Hyslop, Martha, Rose de Stansead, Sibérie
rouge. Transcendant, Whitney, constituant les vergers plus récents
des comtés de l'Islct, de Gaspé, de Bonaventure.
Les Pommiers cpii ont le mieux bravé le froid dans les pépinières
renommées Dupuis aux Aulnaies et Fish, d'Abbotsford, sont :
Fameuse, Oldcnburg (Borovitsky), Saint - Laurent, Titowka,
AVealthy, la tardive Golden Russet, lu précoce Astrakan, la
Peach d'été ou Pèche de Montréal, et la superbe « Alexandre ».
C'est la tribu « Iron Clad » cuirassée contre le froid.
D'origine moins septentrionale, le Poirier se rencontre plus
rarement au Canada.
15
226 CAN'AbA
Les localités iavoriséos par le climat voient mûrir nos Poires
européennes : Duchesse, Beurré dAmanlis, Doyenné blanc.
Ananas. Fondante des Bois, avec les américaines: Blodgood, Glapp's
Favorite, Eastern Belle, Lawrence, Osband's Summer, Sterling,
Tyson. La Williams dite« Bartlett » réussit à l'abri des vents de mer.
Le Pécher est moins heureux. La serre vitrée lui est nécessaire, et
lélevage en pot est favorable aux variétés américaines ou anglaises :
Barrington, Crawford Early, Nobless, Royal George. Toutefois, la
Pèche jaune accepte le district Victoria, de la Colombie anglaise.
Ici, la Ferme expérimentale d'Agassiz a réuni des collections impor-
tantes d'arbres et darbustes fruitiers.
D'un bon revenu, le Prunier est recherché par les planteurs. Des
vergers de cette nature rapportent cent dollars dans les comtés de
Montmagny et de Kramouraska. Les Prunes Jaune hâtive, Reine-
Claude, Shi'opshire Dawson y sont exportées depuis longtemps.
Partout, les formes de Reine-Claude : Green Gage, Blecker's
Gage, Impérial Gage. Yellow Gage ont les préférences du gourmet.
La province de Québec a des Pruneraies profitables de Damas
et de Lombardes, races qui se propagent de pied franc.
Vers le marché, sont dirigées les variétés locales : Bradshaw,
Forest Garden, Moore's Actic, Nota Benc, Speer, Trabische, Wolf.
En général, la variété greffée Early Orléans mûrit la première ;
Coe's Golden drop, la dernière: cependant la Reine-Claude verte
tient la tète du choix, et les Prunes : Pèche, Smith's Orléans,
Ponds Secdling vont à l'oflice ou aux desserts de luxe.
Les Pruniers du district de Niagara, de l'île d'Orléans et de la
côte de Beaupré sont en réputation.
La Prune indigène De Soto, rouge, est expédiée à pleins wagons.
Le Cerisier franc, dit « de France », drageonne sur les rives du
Saint-Laurent. Il est acclimaté aux îles Saint-Pierre et Miquelon.
Ailleurs, où les hivers sont moins rudes, les Guigniers et les
Bigarreautiers prospèrent, ainsi que les Cerises Belle de Choisy et
Reine Hortense ; mais à l'est de Québec, ils sont tués par l'hiver.
La May Duke, notre Anglaise, est déjà plus robuste ; elle relie les
chairs douces aux chairs acidulées des Griottes et Araarelles, parmi
lesfpielles Bessarabian, Lutovka, Montmorency, Richmond, Vladimir,
AVindsor sont utilisées à la confection de liqueurs.
Les peuplades des contrées arctiques se délectent forcément avec
les grappes du Padus « Chokc Chcrries », les fruits du Ragouminier
« Sand Cherry », petit Cerisier des îlots sablonneux, les baies de
l'Airelle Canneberge « Cranberry », du Minnesota, et celles de
)'Amélanchicr nain « Dwarf Juneberry », importé de l'Alaska.
CANADA 227
La Kuucc du Caiiatla « JJla(.kl)i'i'i'y » est eiu'orc \uw ressource pour
CCS régions aux longs hivers. Des gens rccollenl la Ronce dans les
l)ois et y gagnent leur vie. lîien cultivées, les variétés Agawani,
liangor, Kiltaliny, Lawton, Newnuui's, New Rochelle, Seneca,
Snyder, Stones Hardy, Thornless, Taylor's Pndific sont productives.
La Framboise « Blackcap ». produite par la Ronce d'Occident,
utilisée en sirops, se concentre en partie sur les bonnes variétés
American lUack, Davidson, Doolittle. la l'crlile Mac (lormick, et la
tardive Gregg résistant aux grandis hivers.
Notre Framboise « Ras[)berry » est populaire avec les fruits rouges
Cuthbcrt « Reine du marché », Turner, hâtive, Heebucr, tardive, la
pourpre Philadclphia, la jaune Golden Queen, excellente, les aurores
Orange de Briucklc ou d'Ontario, agréables à tous usages.
La Groseille à grappes « Gadelle » et le Cassis « Auroue » sont
vendus pour les liqueurs, les gelées, les confitures.
Les Groseilles à maquereau les plus recherchées sont celles qui
paraissent indemnes du mildew, par exemple :
Dowuing, blanc vcrdàtre ; Lidustry, rouge l'once ;
Houghton Seedling, rose ; Smiths Improved, verte.
Elles sont cultivées dans le Muskoka, de la province d'Ontario.
La Vigne ne trouve pas toutes ses conditions vitales auprès de
Quél)cc, la saison d'été est trop courte ; mais le Raisin mûrit assez
bien, du côté suel du llcuvc, aux environs de Montréal et dans les
bonnes situations d'Ontario. L'espalier lui est toujours réservé.
On adopte les cépages Adirondac, Allen, Champion, Concord,
Croton blanc, Delaware, El Dorado, Hartt'ord's Prolific, Jessica,
rusticpies en bois, précoces en maturité du fruit.
VI. — Arbres et Plantes d'ornement.
Nous ne toucherons pas à la sj'lviculture qui, cependant, influe
sur le développement des pépinières et des plantations.
La valeur annuelle de la production forestière canadienne est
estimée à cent millions de francs, tant pour la consommation locale
que pour l'exportation ; il parait que 25,ooo personnes sont em-
ployées à cette exploitation.
Les Fermes expérimentales de Nappan, Ottawa, Brandon, Indian-
llead, Agassiz ont distribué des milliers de plants forestiers, jusque
chez les Acadiens et sur les réserves des Sauvages.
Les essences dominantes de la foret peuplent également les parcs.
228 CANADA
Le Frêne il" Amérique et l'Orme du Canada sont inscrits au cahier
des adjudications de nos constructions navales.
Le Chêne, le Hêtre, le Bouleau, le Tilleul, le Merisier sont en
espèces robustes et industrielles.
Le Mélèze, le Pin blanc et le Pin rouge s'expédient au loin,
surtout le Pin rigide, qui fournit le « Pitchpin » du commerce.
Parmi les Erables, l'espèce saccharil'ère, qui rapporte sept millions
de francs, est à la fois utile et ornementale.
Le Noyer noir ou cendré et le Pacanier alimentent l'ébénisterie,
même le marché aux noix...
Les Peupliers et les Saules sont exploités en massifs, en avenues,
en taillis ou en bordures.
Le Bonduc, le Févier, le Robinier, le Clavalier, le Négondo
appartiennent plutôt au domaine de l'horticulture.
La verdure perpétuelle des sous-bois provient du Thuia, du
Gené^Tier, du Ghanuecj-paris, et, plus broussins, l'Airelle, l'Andro-
mède, le Kalmia, le Lédon, gagnent les tourbières et les friches.
L'arbusterie indigène ou étrangère meuble les jardins municipaux
ou particuliers. Tandis que les façades se décorent des pampres
carminées de l'Ampélopside ou des fleurs du Chèvrefeuille et de la
Clématite, les boscpiets attirent les regards des visiteurs sur les
variétés robustes des genres suivants :
Amélanchier. — Chaniécerisier. — Gléthra. — Dierville. — Épine-
Yinette. — Gainier. — Hydrangée. — Lilas. — Mahonia. —
Pommier à bouquets. — Potentille. — Seringat. — Spirée. —
Staphylier. — Sureau. — Symphorine. — Troène. — Viorne.
L'Hippophae, du genre Shepherdia, fixe les dunes et les falaises.
Les Rosiers Portland, Rugueux, Moussus, Capucine, et la majorité
des Hybrides y épanouissent leurs corolles.
Le Journal Canadian Ilorticulturist, par L. Woolverton, à
Grimsby, Ontario, aide à leur vulgarisation.
Quant aux fleurs, elles sont l'objet de soins de culture en été
ou de conservation pendant l'hiver.
Si les parterres brillent, en été, avec les Pélargoniums, les
GuUets, les Pivoines, les Alcées, les Phlox, les Verveines, les
Fuchsias, les Pétunias, les Campanules, les Chrysanthèmes et autres
plantes vivaces ou auiniclles, hi serre retient en hiver toute la
Fhu-e exotique si jolie par son port, son feuiUage ou sa floraison.
Les Jardins botaniques dOttawa et de Montréal sont, en
matière florale, de i)récieux foyers d'enseignement.
J
LE GAP
56o,ooo kilomètres carrés. — i,55o,ooo liabilanls.
Le Gap, colonie anglaise, dont le sol a vu naître, entre autres plantes
de premier ordre, léblouissant Pélargoniuni zonale, des (^lactées,
des Liliaeées, des Orchidées, de ravissantes Bruyères, toute une
série d'arbustes et d'arbrisseaux, enfin des Glaïeuls qui, par le croise-
ment, nous ont procuré des surprises..., le Cap nous intéresse
aujourd'hui par ses vergers alimentant l'Europe à contre-saison.
Une grande compagnie de navigation met à la disposition des
cultivateurs fruitiers trois immenses vapeurs pouvant porter
C,ooo tonnes chacun, aménagés à cet eflet et munis de puissantes
machines réfrigérantes. Tous les ans, le matériel augmente.
Pêches, Abricots, Figues, Grenades, Mangues, Bananes, Ananas
arriveront en Europe, en tout temps, par cette voie sure et rapide,
La colonie et les territoires indigènes comptent i,5oo,ooo Pêchers.
Le Raisin, accapare par les navires, pour la consommation de
l'équipage ou pour la fabrication du vin, et souvent pour la dessic-
cation, occupe 20,000 hectares dans sept districts du Cap.
Le cépage Muscat d'Alexandrie, « Haanepoot » est, aux environs
de Montagu et de Robertson, arfecté au passerillage. Le raisin sec,
évalué à 100,000 kilogr., est expédié à l'Est, notamment à Kind)erley.
Le Chasselas vient en treilles ; le Muscat, le Pineau, le Cabernet,
le Syrah donnent, au pressoir, des vins qui rappellent le Frontignan,
le Bourgogne, le Médoc. l'Ermitage, dont ils sont la base.
L'École d'agriculture de Constance est une pépinière expéri-
mentale pour les cépages à cultiver.
Le « Department Agriculture » se préoccupe de la création de
vergers d'études pour les fruits dociles au transport. Sur ce point, il
l'esté beaucoup d'améliorations à faire; mais les cultivateurs, tout
23o LE CAP
en se syndiquant, ont confianee dans la protection vigilante de
l'Administration, et leurs espérances, certes, ne seront pas déçues.
h'Affr'icuîtiiT'al Journal insiste auprès des colons sur les soins à
donner à la récolte et à remballasse des fruits.
Dans l'Est, nous rencontrons lOrancjer qui. lui aussi, réclame une
attention toute particulière ; on cite une récolte de seize millions
d'Oranges. C'est la région de l'élevage des autruches qui a figuré,
au tableau annuel de l'exportation, pour 2;. "350.000 francs de plumes
de l'oiseau géant. Il paraît que, en ce moment, Oranges et autruches
sont en baisse, comme quantité et comme valeur.
L'Olivier croît dans les gorges et les ravins. Près des rivières, le
Prunier de Gafrerie, llarpephylliim Caffriim, se développe.
Les Légumes sont les nôtres ; la production d'une année :
270,000 hectolitres de Pommes de terre, 55, 000 de Pois et Haricots,
820,000 de Mais, et une avalanche de 6 millions de Potirons, Melons
et Pastèques donnent une idée de l'importance du revenu.
Le Tabac rapporte jusqu'à 1,800 kilogr. de feuilles par hectare, le
long de la côte, jusqu'en Gafrerie. Le sol riche se ressentirait-il des
gisements de guano des petites îles voisines ?
Les forêts, plus denses vers le Sud, sont peuplées d'Oreodaphne,
« Stinkwood », de Podocarpus, « Yellow Wood », pour cliacun
un cinquième dans les conservations de Karysna et de l'Amatola.
Le Cap nous envoie ses Cycas, ses Zaraias, ses Fougères et exploite
les arbres industriels, pour l'exportation.
Les Ptforoxylon et les Curtisia, à bois dur ;
Les Pterocelastrus, Platylophus, Cunonia, pour l'ébénisterie ;
L'Olea, pour coussinets et dents d'engrenage ;
Le Milletia. de Natal, rappelant le palissandre ;
L'Elreodendron, TOlinia, le Myrsine, au bois coriace ;
L'Ekebergia, bois de charpente, du district de Victoria.
Notre compatriote, M. Vasselot de Régné, Inspecteur des Forêts,
appelé par l'Administration du Cap, a introduit avec succès dans la
colonie nos Chênes et nos Conifères. Les Eucalj^itus australiens
destinés à boiser et à consolider les sables mouvants des côtes
de l'Ouest, les Acacias mimosas aux écorces tannifères, des mêmes
parages océaniques, qui déjà forment d'épais fourrés fréquentés
par les Babouins ont également bien réussi.
Les Jardins botaniques et d'essais, cités au chapitre Angleterre.
continuent les tentatives d'acclimatation végétale et rendent des
services à la colonie.
*^'
CHILI
j53,2i() kilomùlres carrés. — 3,5oo,ooo ha])ilants.
— • — i"^C — —
Par sa silualion topogi'apliii[uc et géologique, appuyée sur
rcscarpcmcut des Cordillères pour se fondre dans le Pacifique, le
Chili olfrc une grande variété de milieux et de conditions favoraljles
ou rebelles à la végétation.
Nos explorateurs botanistes connaissent en partie la valeur de ses
richesses arbustives ou florales.
Les colons n'ont pas manqué d'y importer nos bons fruits, nos
excellents légumes.
Le Gouvernement s'est préoccupé des moyens de répandre une
Ijonne instruction agricole et horticole.
I. — Enseignement agricole et horticole.
Dès l'année i838, année de la fondation de la Société Chilienne
d'agriculture, germa le projet de créer une Ferme modèle, dite
Quinta Normal de agricultura.
Ce projet ne fut réalisé qu'en 1842, époque où l'Etat acheta une
ferme de 20 hectares, située aux portes de Santiago, et l'an'ecta à une
École théorique et pratique de l'exploitation du sol, confiée aux
soins de la Société d'agriculture.
Après les vicissitudes causées par les tourmcutos politiques, son
installation prit assise en 1876, lors de l'Exposition de Santiago,
L'inauguration eut lieu l'année suivante, en même temps que la
France faisait revivre son Institut national agronomique.
232 CHILI
En ce jiioment, la direction de l'Etablissemeat chilien est confiée
à lin brillant élève de notre École nationale de Grand-Jouan,
M. René Le Feuvre; son collègue Bernard est un des professeurs.
Eu leiu' attribuant une médaille dor à l'Exposition nniverselle de
1889, le Jury de l'Enseignement agricole honorait nos compatriotes
de suffrages mérités.
La durée des Etudes est fixée à trois années.
A renseignement pratique, la production des fruits et des légumes
marche de pair avec la zootechnie et la botanique.
Sur une surface totale de laG kilomètres, le parc composé d'arbustes
et de Heurs a pris dix hectares.
Un magasin, destiné à la vente des graines de plantes d'utilité ou
d'ornement, recueillies sur place, attire de nombreux clients.
Un potager et un jardin fruitier alimentent le personnel de
l'Ecole et les marchés voisins.
Les pépinières d'arbres forestiers, d'alignement ou de parc
occupent six hectares.
Le verger est commencé avec les fruits de consommation,
d'économie ménagère, de pressoir; il abrite les légumes de grande
culture, Asperges, Artichauts, Choux, entretenus à la charrue, et les
mères porte-graines.
Un vignoble de 20 hectares se complète par des installations vinaires.
Les avenues d'Eucalyptus et d'Araucarias empruntent 3oo mètres
de longueur aux dix kilomètres de chemins carrossables.
Le superbe Araucaria du Chili, Colj'mbea imhricata, y développe
à merveille ses verticilles pittoresques, et le Cocotier du Chili,
Juhœa spectabilis se couronne de palmes magnifiques sur un stipc
hardi, aux proportions superbes.
Des bouquets de bois de feu ou destinés à la construction ont été
dispersés dans la campagne un peu nue de Santiago, avec les
Eucalypttis, les Casuarinas, les Acacias, de provenance australienne,
les Peupliers, les Robiniers, les Chênes, d'origine Nord-américaine.
Un jardin d'hiver splcndide, des serres à multiplication, un
parterre lleuriste reposent la vue et propagent une foule de
plantes livrées aux amateurs qui veulent embellir leurs habitations.
Le jardin botanique intéresse les agriculteurs et les jardiniers.
Les champs de plantes médicinales ou industrielles, si précieuses
dans l'économie rurale de l'Amérique du Sud, servent en même
temps de base aux expériences d'engrais.
Le chef-jardinier, qui seconde les professeurs dans leur œuvre,
cultive des plantes potagères ou fruitières, indigènes ou d'une
acclimatation facile.
CHILI 233
Parmi les légumes, citons l'Igname, la Tomate, l'Aubergine, 1«
Piment, les Concombres, les Melons d'eau et Pastèques, la Pomme
tle terre, la Patate, les Haricots, Pois, Fèves, Lentilles, les Ognons,
l'Ail, sans oublier les espèces vulgaires dKurope, Laitue, Chou
rouge, Uulabaga, Chou à jets, Chou-fleur, Poireau, (Carotte, Navet,
Panais, llaJis. Céleri, Oseille, Kpinard.
Au jardin fruitier, l'Anone, le Citronnier, rOlixicr, le liiba<;ier,
l'Oranger, le Plaqucminier, le Grenadier côtoient nos arbres
favoris, Poiriers, Pommiers, Pruniers, Cerisiers, Pôchers, Abri-
cotiers, Amandiers et même le Noyer, le Châtaignier, le Noisetier.
Le Raisin de table occupe un premier rang au chapitre
des études et de la production.
Le trop plein de la consommation est expédié dans la région
ndnière du Nord privée d'eau, cet élément indispensable de la
végétation, ou sur toute la côte du Pacifique, jusqu'à Panama.
Le Gouvernement chilien n'a pas voulu consacrer (t- Quinta
Normal » exclusi veulent à renseignement; il en a fait un centre de
propagande. Par ses ordres, l'Listitut a envoyé aux diverses
municipalités, pour le boisement de leurs promenades, jusqu'à
5o,ooo plants d'arbres et d'arbustes dans le cours d'une année.
La subvention de TKtat pour cet acte est de 10,000 piastres ou
20,000 francs ; ses autres, recettes s'élèvent au double, ce qui
contribue à équilibrer son budget.
Les ventes sur place et les envois intra ou extra-frontières, aussi
bien que les expériences de laboratoire, viennent alimenter sa
caisse, outre l'allocation ministérielle de 400,000 francs.
Des Ecoles d'agriculture sont à Santiago, à Talca, à Chillan, à
San-Fernando, à Conception, à Figuier, à Salamanca.
Le jardinage est enseigné dans le but de propager la culture des
végétaux, la connaissance des arbres et des plantes utiles.
Sous l'impulsion de professeurs et de jardiniers français, il a été
créé des pépinières nationales parfaitement agencées au point de
vue des semis, des repiquages, du bouturage et de la greft'e.
Les élèves et les auditeurs de ces écoles rentrent ensuite dans leur
famille ou exploitent, à leur tour, une propriété rurale, et
deviennent ainsi des pionniers de l'agriculture raisonnée et de
riiorticulture de rapport.
II. — Fruits et Légumes.
En général, le Chili, parfaitement irrigué, repose sur un sol riche ;
ses eaux limoneuses lui constituent un engrais; à peine le cultivateur
a34 CHILI
est-il obligé de recourir aux guanos et aux salpêtres de la région
nord pour entretenir la végétation.
Les exploitations agricoles y sont étendues; il en est qui couvrent
10,000 hectares. Les fruits et les légumes étaient primitivement
cultivés pour le personnel ; on commence cependant à comprendre
leur valeur au point de ^'ue commercial. Les produits du potager
et du verger, devenus plus importants, sont portés au marché ou
livrés à des intermédiaires.
L'industrie s'est également emparée du vignoble ; le Raisin appro-
visionne la consommation ou se transforme par le passcrillage, dans
la proportion de 33 p. 0/0 de la récolte, destinée à l'exportation.
III. — Arbres et Plantes d'ornement.
La majeure partie des horticulteurs sont étrangers au pays. Dans
les villes, le commerce de bouquets et de parures de Heurs pour
les fêtes, les théâtres et les bals est assez lucratif.
Les beaux jardins sont encore l'apanage des riches négociants ou
des planteurs. Les villes ont de belles promenades.
Il semblerait que l'indigène se contente de la llore locale, fort
souvent représentée par les échantillons qui suivent :
L'Abutilon et l'Escallonia, des provinces centrales ;
LAlonzoa, du Nord ; lAzara, de Yaldivia ;
Le Berberis et le Pernettya, de Magellan ;
Le Glerodendron, fleurissant au bord des ruisseaux ;
Le Golletia, arbrisseau épineux, de Golchagua;
Le Desfontainea à feuille de Houx, charmant en fleurs ;
Le Drimys et les Fagus toujours verts;
Le grand lùicrypliia, de la province Conception ;
Le Fabiana, spontané sur les Cordillères centrales ;
Les Conifères : Fitz-roya, Libocedrus, Podocarpus, Prumnopitys,
Saxe-Gothfea, aux formes originales ;
Les lianes Gornidia, Eccremocarpus, Lapageria, Lardizabala,
Mutisia, Proustia, Tecoma, Tropa'olum ;
Une légion d'Orchidées terrestres ;
Les Fougères du Sud et de l'île Juan-Fcrnandcz ;
Enfin, toute une collection de plantes herbacées : Galceolaria,
Gunnera, Gynerium, Oxalis, Salpiglossis, Schizanthus, etc.
DANEiMARK
38,3o2 kilomt'lrcs carres. — 2,100,000 hahilanls.
r
I. — Action de l'Etat.
L'horticulture exploite environ ii5,(X)0 hectares au Danemark : elle
prospère aux abords des villes et dans la région sud des îles. La
Fionie est nommée « le Jardin du Danemark ».
La côte occidentale du Jutland, le nord du Limfjord, Ringkjôbing
sont moins favorisés, comme toutes les situations trop exposées
aux froids permanents, à la violence des vents de mer, aux sables
mouvants, aux fjords et aux argiles glaciaires; alors le paysan
devient forestier et boise les endroits rebelles au jardinage, quand
l'agriculteur na pu y installer ferme, bétail, laiteries, qui sont une
richesse du Danemark agricole.
Après l'Autriche et la France, la population agiùcole danoise est
la plus nombreuse, par rapport à la population totale du territoire.
Au commencement du siècle, le Gouvernement danois obligeait
les cultivateurs à planter quelques arbres fruitiers, suivant lexemplc
légué par les ancêtres du Souverain actuel.
N'ont-ils pas rendu une ordonnance imposant au rural le devoir de
créer des houblonnières, des vergers de Pommiers et de Poiriers?
L'État encourage les institutions agricoles, l'enseignement et les
Sociétés qui s'occupent des produits de la terre. Par ses soins,
des primes sont distribuées, chaque année, aux défrichements, aux
dessèchements, aux endiguements, aux plantations et aux jardins
les mieux tenus.
Il a alloué une somme de deux millions de francs pour l'édification
d'un nouveau Jardin botanique.
236 DANEMARK
II. — Enseignement horticole.
Deux Instituts agricoles et horticoles, installés à Copenhague,
sont ouverts à l'enseignement théorique et pratique de l'arboricul-
ture, de la dendrologie, de lu lloricultYre, de la niaraîcheric, de
la forcerie des végétaux :
1° L'Académie royale d'agriculture et d'horticulture;
2° L'École supérieure d'horticulture de Rosenborg, annexée
aux Jardins royaux.
A cette dernière institution sont admis seulement les jeunes gens
qui sont restés deux ans à l'École supérieure agricole. Ils passent
ainsi de la démonstration à l'application.
Le Directeur de Rosenborg est M. Tyge Roth.
Trois professeurs continuent les leçons de botanique, de physio-
logie végétale, de construction de serres, d'architecture de parcs, de
jardinage à légumes, de cultures forcées.
Après la leçon, les élèves sont occupés dans les jardins, sous la
conduite des chefs de travaux praticpies.
Aux environs de Copenhague, à Yilvorde-Ordrup, un pépiniériste,
M. Stephen Nyeland, a fondé, il y a une quinzaine d'années, une
École particulière d'horticulture, où l'arboriculture fruitière
occupe la première place. Les jeunes gens trouvent facilement à se
placer ensuite.
Depuis peu, des établissements analogues ont été créés à Stoevring,
dans le Jutland, et aux environs de Nestved. sud de l'Ile Seeland.
Les élèves jardiniers tâchent d'acquérir les connaissances sufli-
santcs pour l'obtention du certificat de capacité réclamé par les
patrons horticulteurs ou amateurs.
L'instruction pratique domine, mais les leçons d'un ordre supé-
rieur résultent des cours de culture professés :
A l'Université de Copenhague depuis le commencement du
siècle ;
A lÉcole polytechnique, depuis 1849 ;
A lÉcole supérieure agricole et vétérinaire (cours libre),
depuis i858.
Cet Institut agronomique, occupant une surface de 20 hectares,
s'est annexé un Jardin botanique et des champs d'expériences, qui
tiennent les futurs médecins-vétérinaires au courant des plantes
indigènes ou étrangères; la nature des engrais à assimiler au sol ou
à la plante s'y trouve étudiée.
DANEMARK a'i'J
f)ii sait (jucls services cette honorable corporation peut rendri- à
la campagne, où elle obtient l'acilcnient la confiance de sa clientèle.
L'hortieultiire figure encore dans le prograuune des quinze écoles
secondaires d'agriculture « Landboskoler », de inènie que dans les
« Folkehojskoler » ou écoles primaires supérieures, an nombre d'une
soixantaine environ.
Les principales des écoles secondaires rurales sont à Odensc, à
Lyngby, à Tune, à N()esgaard.
L'organisation du potager, la création et Tentreticn du verger,
les plantations Ibrestières et ragencenient d'une pépinière sont
enseignés dune façon pratique.
III. — Sociétés d'horticulture.
L'horticulture danoise est dirigée dans une bonne voie par les
associations suivantes.
La Société royale d'horticulture du Danemark, à Copenhague,
l'ondée en l'Gg, composée de mille membres est à la tète d'un vaste
jardin, avec serres, salles de séances et d'exposition, bibliothèque, etc. ;
son fonds de réserve atteint 440)000 francs.
Cette association, d'une activité remarquable, organise des exposi-
tions, distribue aux adhérents des arbres fruitiers et des plantes
d'ornement. Depuis 1864, elle a délivré aux petits propriétaires
22,000 arbres fruitiers; de 1874 îi 1888, elle a donné à ses membres
ii5,45o plantes, 3,232 ai'bres fruitiers, i,25o paquets de graines.
Avec une sidivention spéciale de l'État, la Société décerne des
primes aux petits propriétaires et aux ouvriers villageois dont les
jardins sont le mieux cultivés; elle en a récompensé ainsi près de
deux mille et a dépensé, de ce chef, une somme de 48,000 francs ;
en même temps, elle a facilité le voyage à l'étranger, aux jeunes
jardiniers désireux de s'instruire.
Lhorticulture trouve encore un vigoiireux appui auprès de la
Société royale d'agriculture danoise qui, en tout temps, a puis-
samment contribué à vulgariser les connaissances technicpies et
les méthodes raisonnées de la eultui'c et de l'exploitation du sol.
Tous les trois ans, elle ouvre un Congrès agricole général, avec
exposition, excursions, distribution de récompenses.
Le Congrès lui coûte plus de 100,000 francs.
Au début du siècle, la Société royale d'Agriculture ou\ rait un
ûâÔ bANEMAllK
concours pour la rédaction d'ouvrages destinés à répandre Ihorti-
culture dans les campagnes.
Pendant longtemps, elle a subventionné un jardinier chargé de
faire des cours pratiques d'arboriculture et de maraicherie au village.
La Société jutlandaise d'horticulture, comprenant environ
cinq cents membres et possédant à Aarhuus un jardin fndtier et des
pépinières ; son but principal est la culture et l'exploitation des
fruits de table ou d'économie.
La Fédération des Jardiniers danois, comptant six cents
membres, plus spécialement praticiens pépiniéristes, maraîchers,
fleuristes ou jardiniers en maison bourgeoise.
Son journal périodique est le Gartner Tidende.
La Société d'exportation des produits horticoles ; son eflcctif
approche mille membres. Le but qu'elle poursuit est la facilité
et la garantie du commerce d'exportation de ses fruits et de ses
légumes.
L'organe de cette sorte de syndicat est le Vort-Havebriig.
La Société d'assistance des Jardiniers, œuvre philanthro-
pique, soutenue par sept cents membres, et prenant de l'extension
par son but humanitaire envers les jardiniers âgés, malades ou
infirmes, et soute«Lant les vieillards, les veuves, les orphelins.
La Hortulania, société des Jardiniers de Copenhague ; environ
3oo membres. — Séances mensuelles.
Son journal périodique a pour titre Dansk Havebrûgstidende .
Le président actuel est M. Louis Hanschild, horticulteur à
Copenhague.
Dans ses locaux, la Société royale de géographie organisait, en
avril i885, une Exposition de géographie botanique parfaitement
réussie, sous la direction de Cari Hansen, professem' à l'Académie
royale supérieure d'agriculture.
Signalons encore la Société danoise des Laudes, fondée en 1866,
pour améliorer les landes du Jutlaud, par les irrigations et les
boisements.
IV. — Presse horticole.
Les Sociétés, énumérées au paragraphe précédent, distribuent, à
leurs membres, un bulletin journal rendant compte des faits sociaux
et des principaux sujets d'actualité.
DANEMAiiK a'ig
A part CCS publications, la presse horticole est représentée par
trois llevues hebdomadaires : Tune d'elles est spécialement consacrée
à la l'oiMologie.
Plusieurs journaux politiques, comme le Nationaltidende , ouvrent
leurs colonnes aux communications relatives à la science horticole.
On recommande à la jeunesse rurale la lecture des ouvrages de
J.-A. Dyhdal, H. Nyeland, Tyge Roth,A. Zeiner-Lasscn, J. Jenssen,etc.
Les questions de plantation et de boisement ont pour organe les
revues t>t les bulletins publiés par les Sociétés agricoles, horticoles
ou l'orestières et particulièrement :
Le Journal d'économie /•«/•fl/e«Tidskrift for Landôkonomi », i8i5,
organe de la Société royale d'agriculture ;
Le Journal hebdomadaire des agriculteurs « Ugeskrift for
Landmoend », i856 ;
Le Petit Journal agricole « Landmandsblade », i858.
V. — Jardins d'études et de plaisance.
Les études botaniques, horticoles et sylvicoles sont d'abord
préparées par les Jardins des Sociétés et des Ecoles précédemment
décrites. Elles sont continuées en se généralisant :
Au Jardin botanique de TUniversité, à Copenhague ;
Au Jardin forestier-botanique de l'Académie royale et
supérieure d'agriculture et d'horticulture, situé à Charlottenbund,
près de Klampsenborg.
Les végétaux y sont classés d'après leurs propriétés économiques
ou industrielles. L'étiquetage en est dicté par leur distribution
géographique.
Ici, se trouve installé un Arboretum des espèces robustes,
sylvicoles ou purement décoratives, de l'Ancien et du Nourcau-
Monde. Les formes ou écarts, dits sous-variétés, n'y sont point
négligés. A lui seul, le Ghamœcyparis de Boursier eu a réuni
plus de cincpiante. Le Picéa présente ses dispositions étagées,
pygméennes ou colomnaires. L'If et le Gené^Tier, spontanés sur
quelques points, s'elTacent devant cette avalanche de Pins, de
Sapins, de Thuias,de Thuiopsis, de Séquoias qui fout l'objet d'essais
et de démonstrations.
Les Conifères jouent un grand rôle dans l'économie forestière du
Danemark et dans le sentiment décoratif des Parcs et des grands
domaines.
La Piuetum et l'Alpinum jouissent des faveurs du pid^lic
240 DANEMARK
Le Jardin forestier de Charlottenbund a même envoyé des plants
à acclimater dans lile d'Islande, an sol montagneux et volcanique,
aux étés de trois mois sans nuits.
Déjà le Sorbier s y plaît, et ses baies fermentées fournissent un
tonifiant ou stimulant apprécié de nos pêcheurs de morue.
La Zélande septentrionale a reçu, vers la fin du xviii^ siècle, des
milliers d'arbres fruitiers extraits des pépinières administratives de
Frédériksborg. A cette même époque, le prince Jeorgen, propriétaire
du château de Vordinborg, envoyait ses jardiniers cultiver les
arbres des paysans pour mieux leur démontrer la manière de
travailler. La Zélande du Nord -Ouest a conservé les précieux
vestiges de cette incursion princière chez l'homme de la plèbe.
Les Jardins Royaux ont été de tout temps de véritables jardins
d'études pour leur personnel et pour le public.
Parmi les Parcs instructifs et agréables à visiter, il faut citer :
Le Jardin public, à Copenhague, toujours visité;
Le vaste Parc de Frédéricksborg et son jardin zoologique;
Le Parc du Palais royal de Rosenborg, un des plus anciens ;
Le Parc Charlottenlund, habité par le Prince héritier ;
Le Parc Bernstorf, palais d'été de la famille royale ;
Le Parc Fadensborg, séjour habituel de la famille royale ;
Le Parc d'Œrsted, créé sur d'anciennes fortifications décorées de
statues, par le Mécène Jacobson ;
Le Dyrehave, bois de promenade très fréquenté.
Les hommes du métier voudi'ont parcourir file de Fionie, si riche
et si plantureuse, les cultures de l'île de Falster, entourées de haies
vives tressées, et la pépinière d'Oresund qui avait fourni à l'Expo-
sition Scandinave de 1888 les deux superbes Sapins du Caucase ou
Sapins de Xordniann, placés à l'entrée du Concours.
VI. — Production maraîchère.
La culture des légumes s'est vite propagée sur les sols alluvion-
naires du Danemark, h proximité des cités et des cours d'eau,
d'autant mieux que la température est favorable à la maturité des
semences et à leur qualité.
Dans les villages, la grande culture potagère est admise et s'y
développe, sous l'influence des brises marines.
La Pomme de terre occupe 52, 000 hectares dans les champs et les
jardins, et rapporte cinq millions d'hectolitres de tubercules.
DANEMARK 24!
Une zone de jardins maraicliers entoure la capilalc ; la pluiiai-l onl
des eultures mixtes de légumes, de fruits, de llcui-s, de sementes et de
plants de pépinières.
Le potager IVuilier est assez eouimuii dans les iles danoises.
Les marais de l'île plate et fertile dAuiaguc approvisionnent les
marchés de Copenhague. Les Asperges, les Choux pommés, les
Ognons, les Rutabagas d" Auiague sont renouiuiés ; i)lus dune sorte
est exportée vers Londres avec les Concombres et les Tomates.
La maraîcherie aurait été importée dans l'île par des familles
hollandaises qni vinrent y débarquer, il y a plus de trois siècles, le
roi Christian les ayant autorisées à s'y installer, à la condition
qu'elles y continuassent leur industrie.
Nous n'avons pas besoin de dire (pie, ici connue partout ailleurs,
la fenune seconde eourageusemenl le jardinier dans ses travaux.
Les engrais sont fournis par le bétail, toujours abondant en
Danemark, et par les détritus des eaux ou de la mer.
Les espèces et variétés cultivées sont choisies parmi les plus robustes.
Les forceries sont encore rares. A contre-saison, le sud de l'Europe
fournit ses primeurs. Cependant les vineries déjà installées débutent
par une récolte de Fraises et de Tomates.
A l'exemple du cultivateur <{ui récolte, dans les prairies consacrées
au bétail d'élevage et de laiterie, des semences de Graminées et de
Légumineuses, le jardinier danois sait ajouter à son revenu la vente
des graines potagères, llorales et fourragères. Aussi l'on voit
fréquemment les porte-graines disséminés dans son enclos. Choux-
fleurs, Choux pommés. Carottes, Pois, Betteraves, Raves, Navets
sont élevés dans ce but, et la récolte des semences est expédiée à des
maisons de gros, sur divers points de l'Europe et de l'Amérique.
La péninsule a des cultures potagères étendues à Steensballe,
bailliage de A ejle. Les paysans transportent les légumes aux marchés
de Vejle, Aarhuus, Horsens, et en retirent d'assez beaux bénéfices.
Ils ont créé la Carotte de Steensballe, dont la graine est très
recherchée au Jutland.
Le voisinage des régions polaires influe sur la bonne et prompte
maturité des graines.
Quant au coloris modifié du feuillage et des Heurs, sous ce climat
froid, aux courts étés, voici l'explication fournie par l'honorable
M. Bert, de lAdministration des forêts :
« La quantité de chaleur solaire reçue par la terre végétale n'est
que les o,54 environ de celle qui est distribuée à l'équaleur. La
lumière est également moins intense, mais la grande durée du jour,
en été, a pour effet d'accroître l'activité de la végétation. Les feuilles
16
u4a DANEMARK
et les Heurs présentent une coloration plus i'oucéc et des dimensions
plus fortes qu'aux latitudes moins élevées ; le développement des
plantes sellectuc avec une grande rapidité.
« La masse de matière végétale résultant de la fixation, par la
lumière, du carbone provenant de l'acide carbonique de l'atmosphère
est donc beaucoup plus considérable qu'on ne pourrait le penser au
premier abord : la cidture dos plantes qui n'exigent qu'une faible
dose de chaleur, devient réellement alors profitable. Il y a surtout
avantage à produire de l'herbe et du l)ois »
Parmi les plantes industrielles, le Tabac, le Houblon, la Chicorée,
le Cumin et quelques espèces oflicinales sont du domaine de la petite
culture.
VII. — Production fruitière.
Le continent et la zone littorale du Danemark sont assez bien
garnis d'arbres fruitiers. Certains endroits, exposés aux raffales
marines, réclament des abris de plantations forestières.
La capitale est alimentée par les vergers de la péninsule et les
arrivages des îles danoises qui, cependant, expédient beaucoup de
fruits vers les ports de la Baltique et le marché de Saint-Pétersbourg.
On rencontre des plantations séculaires de Cerisiers et Griottiers,
pour l'industrie des conserves et des confitures, dans les bruyères du
district de Lovskal, bailliage de Yiborg.
Après Copenhague et ses alentours, l'ile de Fionie accentue le
progrès de l'horticulture : sol généreux, climat favorable, abri des
vents d'ouest, surtout vers la région sud.
Les bailliages d'Odense et de Svcndborg se font remarquer par
l'étendue des jardins, leur bonne tenue et la valeur du produit.
Il ne faut pas oublier, vers le nord de l'île, Middelfort, ville
renommée pour ses houblonnières, et Hofmansgave, oii certaines
plantations fruitières prennent de l'extension ; par exemple, le Poirier
greffé sur Cognassier, le Pommier sur Doucin ou sur Paradis,
Les petites lies Fausinge et Langeland, voisines de Fionie, ont
également des propriétaires qui distribuent des plants fruitiers aux
paysans. Les espèces à pépins fournissent des fruits destinés à la
consommation locale, au pressoir ou à l'exportation.
L'ile de Seeland a son industrie fruitière auprès des villes mar-
chandes de Presto et de Vordingborg ; elle cet florissante dans les
villages de Sandvig, de KrageVig, de Pjederoed qui expédient
l,5oo hectolitres de Pommes et de Poires à Copenhague.
bANEMARK a43
Les variétés de Poimniers ilcMuinautes, de ces parages, sont :
Aaii;cs;d)le. Fraise de Sk'svig.
Calville d Aulouiuc. Graveiisteiu.
De For. Xoimctille.
De Fontaine. llougc, ete.
Les Poires locales plus répandues se nomment : SUjensved Birne
et MoUke, et la Poire des Allouettes pour la cuisine ou le pressoir.
Les bons IVuils nés eu l'rance, en Belgique, en Angleterre, en
Russie, «lislrihués aux eullivaleurs et aux pépiniéristes, ont déjà lait
leur apparition au marché populaire.
Les Cerises et les Griottes à confire sont récoltées sur les calcaires
qui entourent la butte de Stevns, les Guignes et les Bigarreaux
arrivent du Lac de Fruirs«en et des alluvions du bailliage de
Frederiksborg.
La région continentale et les lies danoises oflrent ([uelques bonnes
stations au Prunier, à ses espèces robustes cultivées de pied franc
ou grcllées. Le l'ruit sert à la distillation ou au séchage.
Grâce aux laveurs du climat insulaire et à l'abri de criques et de
contreforts, le Pécher, l'Abricotier, le Figuier, la Vigne, en variétés
précoces, ont pu s'installer dans quelques coins privilégiés.
Sous verre, des grapperies ont été organisées par des Anglais ; ils
les entretiennent et les exploitent à leur profit.
VIII. — Fleurs, Pépinières et Serres.
La bourgeoisie danoise a un gofit prononcé pour les in'opriétès
plantées d'arbres et d'arbustes, et pour les belles plantes vertes ou
fleuries à cultiver sous verre ou dans lappartement.
Une partie des étaljlissements dhorticullure du Danemark est
groupée aux environs de Copenhague. Les bailliages d'Odense, de
Svenborg, de Proesto, de Maribo, d'Aarhuus sont réputés pour leurs
jardins et leurs pépinières.
On y cultive de grandes quantités de plantes choisies parmi les
quelques espèces les plus demandées, principalement : Aralia, Aspi-
distra. Bégonia, Camellia, Coléus, Cycas, Cyclamen, Dattier. Frira,
Figuier, Fuchsia, Hellébore, Hortensia, Pélargoniuui, des Bromé-
liacées, enfin des Rosiei^ pour la culture forcée.
L'n fleuriste uniltiplie les Muguets et les exporte en Amérique.
La production des Ognons à fleurs, façon Hollande, donne des
espérances aux jardiniers.
244 DANEMARK
Les fêtes de Xoël suscitent une importatiou tle Roses et de Lilas
de Franee.
Le transport des produits hortieoles se l'ait généralement par
voitures fermées ou vitrées.
Dimportants étaljlissements cultivent les Choux-fleurs pour la
graine et possèdent des pépinières d'arbres d'ornement et d'arbres
fruitiers : beaucoup de ces derniers sont achetés par la Suède.
Les divers produits des serres et des pépinières alimentent non
seulement le commerce intérieur, mais encore l'exportation qui tend
à s'accroître.
Le climat relativement doux et la bonne qualité de la terre
du littoral destinent le Danemark à foiwruir aux planteurs suédois
ou russes leur provision de végétaux, tels que de robustes Palmiers,
des Cycadées, des Pélargoniums, même des Rosiers, aussi bien cpie
des Sapins, des Rétinosporas, des Houx et des Lauriers.
IX. — Bois et Forêts.
Les forêts représentant encore une puissante production végétale
qui s'entretient et s'accroît, grâce aux travaux incessants du service
forestier.
Peuplées en majeure partie de Hêtres et de Chênes, dont quelques-
uns atteignent des proportions monumentales, les deux cent mille
hectares de forêts rapportent annuellement 800,000 stères de bois.
On rencontre aussi de beaux spécimens d'Abies, de Picea, de
Pinus, qui entrent j^our un cinquième dans le peuplement.
Grâce aux essais d'acclimatement dus à M. le professeur Cari
Hansen et à des arboriculteurs distingués, on emploie des Conifères
rustiques venant de Russie ou d'autres pays septentrionaux, jiour
garnir les forêts à clairières stériles et boiser certaines contrées
dont la température rigoureuse refusait, jusqu'alors, à favoriser la
végétation des espèces aborigènes.
Le climat maritime du Danemark se prête admirablement d'ailleurs
à la culture des essences résineuses ou feuillues.
De remarcpiables massifs, dont la ramure imposante et vivaee se
profile sur les horizons l)rumeux de la Baltique, donnent à certaines
parties du paysage danois un caractère sauvage, pittoresque, étrange
ou grandiose, qui a inspiré à William Shakespeare une de ses plus
belles tragédies !
""f^^^*
ESPAGNE
— >-))(->—
495,000 kilomètres carres. — 18,000,000 Imbilanls.
I. — Action de l'Etat. — Enseignement.
Le climat exceptionnel de l'Espague permet à cette ualiôii de
tenir vm rang honorable dans riiorticulture de TEurope.
Désireux de progresser, le Clouvernement inscrit riiorticulture
au programme de ses institutions agricoles à tous degrés.
La dendrologie fait partie des connaissances exigées des ingénieurs
agronomes qui, depuis 18^9, ont pour mission d'examiner les projets
de travaux et les études sur le phylloxéra, d'évaluer les récoltes,
d'organiser les expositions, etc. Ces ingénieurs sont sous la direction
du Ministère et se tiennent constamment en relations avec les
assemblées provinciales agricoles.
Nous retrouvons l'arboriculture au programme des Lycées et de
l'École centrale d'agriculture, Institut Alphonse XIII, à Madrid,
qui fournit un corps auxiliaire du service agronomique, et envoie des
titulaires aux chaires de culture entretenues aux frais des villes
dans la Vieillc-Castille, la Nouvelle-Gastille, l'Andalousie et les
provinces de Léon. d'Eslramadure, de Galice.
L'Institut agricole Alphonse XII, qui relève du Ministère du
Commerce et de la Direction générale de l'Agriculture, est un centre
de propagande ; les plantes nouvelles y sont étudiées, et Ion y fait
aussi des distributions de graines et de végétaux recommandablcs.
L'Institut agricole Catalan, à Barcelone, a compris dans ses
conférences les jardins et les vignes; cette puissante association
de la Catalogne est secondée par la Société d'horticulture.
Les Écoles spéciales de Valence et de Saragosse ont un cours de
jardinage allié à l'agriculture,
246 ESPAGNE
Depuis i8;6, toutes les Écoles primaires, secondaires ou spéciales
enseignent les éléments de l'agriculture, conformément aux lois.
Chaque province doit posséder une ferme modèle et iine station
agronomique: les principales sont celles de Séville, de Grenade, de
Saragosse, de A alladolid. On y forme des chefs de culture, des
jardiniers et des vignerons qui trouvent facilement un emploi
libre ou attaché à une administration. Qucl([ues-uns se sont déjà
essayés aux démonstrations ou à la propagande de l'art des jardins.
Une École forestière est ouverte à Madrid. La pépinière d'élevage
en est le corollaire obligatoire.
Enfin, le travail du vignoble cl du verger est enseigné à l'École
d'agriculture et de commerce de Yillablino, fondée en 1886, dans
la province de Léon, p.ir Francisco Fernandez lîlanco.
Le Jardin botanique de Madrid, illustré par Cavanilles, a des
coiu-s de botanique professés depuis un siècle.
Au Jardin botanique de Valence, le personnel et d'anciens
membres de la Société La Flora traitent la question des arbres
fruitiers, y compris les Orangers et la Vigne.
Les Jardins botaniques de Barcelone, de Séville, de Grenade ont
des végétaux assez rares dans leurs collections. Les leçons et les
démonstrations plaisent à la jeunesse et aux amateurs.
Une Société purement horticole, La Gardénia, a été fondée à
Madrid, mais plutôt par la classe ouA'rière, dans un l)ut d'assistance
et de secours mutuels.
II. — Production maraîchère.
La plaine, la montagne, la mer donnent un aspect pittoresque au
pays, modifiant sensiblement le genre de cultures ou de produc-
tions, ainsi que les moyens de travail. De Barcelone à Cadix, c'est
ime succession de jardins, de plantes odoriférantes ou médicinales,
de potagers et de vergers dun grand rapport.
Les provinces de Burgos, de Barcelone, de Léon, de Madrid, de
Murcie, de Saragosse, de Tolède, de Zamora sont productrices de
fruits et de légumes de consommation ou de commerce.
La chaleur plus vive et plus régulière des îles maritimes y fait
mûrir la Banane, l'Ananas, les primeurs.
Alicante, Dénia, Malaga, Santander et Vigo embarquent les
conserves de fruits ou de légumes pour l'Amérique du Sud.
Les potagers sont entourés d'arbustes ou défendus par une bordure
d'Agaves, et les brise-vents naturels ou en roseaux y ont leur utilité.
ESPAGNE a47
L'aiTosagc est secondé par des norias emplissant des réservoirs où
l'ouvrier vient puiser l'eau. Kii plaine basse, on se contente de rigoles
alimentées par les rivières, lournissant l'eau jetée à l'écope.
L'épandage des engrais est encore à l'état primitif. Afin de simpli-
fier le travail, le jardinier reelierche les terres fertiles et le voisinage
des rivières. Des exemples existent îiTorquemada, (pii approvisionne
Yalladolid et lîurgos.Les riches sols de Séville ont été ainsi utilisés,
L'emploi des engrais chimiques s'accentue chaque année.
Des provinces moins imporlantes, Iluesca, Coruna. Ciudad-Ucal.
ont une population maraîchère laborieuse. Elle est considérable à
Valence, à Grenade, à Murcie.
En général, l'activité culturale règne autour des centres de popu-
lation et des voies commerciales ou des marchés. Ici, le métier
d'agriculteur se confond volontiers avec celui d'horticulteur.
Kn gi'ande culture, le Maïs produit i.") millions d'hectolitres; la
Fève, 1,400,000; le Pois chiche « Garbanzo », 700.000.
Valence et Murcie fournissenl à Madrid les premières Fraises, les
Asperges, les Tomates, les Ananas, l'Ail, les Concombres de primeur.
Le Haricot vert d'Kspagne arrive bon premier à Paris.
Dans les provinces du centre, les Choux, les Ognons, les Pommes
de terre, les Haricots, les Lentilles, les Artichauts, les Carottes, les
Panais, l'Arachide approvisionnent copieusement les marchés.
Plus au sud. les Melons, les Concombres, les Pastècjucs. les
Tomates, les Piments, les Aubergines occupent de grandes surfaces
pour l'exportation. LIAnauas y obtient quelque succès.
Aa'cc un sol frais et un soleil chaud, le Souchet comestible, dont
le petit tubercule contient 28 pour cent d'huile, 14 de sucre, ay de
fécule, a donné par hectare 8,000 kilogr. de tubercules verts, dont
les principes sucrés et féculents ont pu être convertis en alcool.
Le Canna et le Gombo ont déjà paru aux étalages madrilènes.
Aux .stations balnéaires, connue Caldetis, le jardinier produit des
Patates, des Tomates, des Piments et de bons légumes de saison.
III. — Production fruitière.
La caractéristique fruitière de l'Espagne, c'est l'Oranger; cet arl^re
se trouve bien sous un ciel ardent, attiédi par la brise et les vapeurs
marines : il y devient luxuriant et fécond. Les pépinières sutlisent
à peine à répondre aux besoins des planteurs. Faut-il ajouter que,
là-bas, l'Oranger est semé, planté, greUé en plein vent et vendu à
racines nues ?
248 ESPAGNE
La vallco du Jucar Alcira. les provinces d" Andalousie, de Gastille,
de Catalogne ont des orangeries de rapport.
La Murcie exporto ses oranges en Russie.
Les Baléares sont peuplées détrangcrs qui admirent les orangeries
et se reposent sous leurs ombrages parfumés. Après ces îles, on classe
Se ville et Tarifa ; nuiis la haute réputation est à A'alence et à Garcagenta.
A celle-ci le produit, à celle-là le renom. La culture s'y trouve
parfaitement étudiée et le profit ne se fait pas désirer.
Xe touchez pas à lOranger de Valence, et vous serez respecté ! Le
propriétaire Tentoure de soins, améliore son sol et travaille à perfec-
tionner son exploitation en simpliliant les rouages. Le prix de revient
a gagné sensiblement de ce côté.
Quelle fortune pour la province, et combien son arbre favori est
considéré ! Pour lui, le roc saute, la friche se transforme et l'arbre
aux Pouimes dor se substitue aux Oliviers, aux Pins, aux Garoidiiers.
De 1860 à i88o,la culture orangère des jardins valenciens s'est élevée
de 2,5oo hectares à 20,000.
A cette dernière date, la statistique constatait une production
annuelle de 80,000 tonnes de mille kilogrammes d'Oranges,
représentant un cliiffre de dix millions de francs. Depuis, il en a
été embarqué, de juillet 1886 à juillet 1887, par les divers ports de
la province, une quantité de 1,578,067 caisses, non compris les
transports par voie ferrée et par les petits voiliers, soit encoi'c
l5o,ooo caisses dirigées sur Marseille, Londi'cs, Livcrpool.
Aujourd'hui, A'alence envoie 1 5, 000. 000 dOranges à Paris.
Kn vingt années, Garcagenta, ligne de Valence-Madrid, a triplé sa
jKjpulaliou. Il lui faut des l)ras pour cultiver l'Oranger, et l'exploita-
tion de l'Oranger s'étend pour occuper les arrivants, enrichissant
plaines et coteaux, sols sablo-argileux ou argilo-siliceux additionnés
de car])onate de cliaux, terrains arrosés par les norias ou par le
fleuve Jucar. C'est le Jardin des Hespérides.
//Celte végétation luxuriante est attiibuée au sujet porte-gi*efle, le
Bigaradier, plus r<jl)Mste et plus vigoureux que les anciens types
enqjloyés au grcllagc
L'engcjuemeut pour le plant de Bigaradier est si grand que le
fruit a vu décupler son prix pour hi fourniture des pépins à semer.
Si le Mandarinier ne prend pas la même extension, cela tient à la
nature du Iruit qui, j)ar le fait de sa maturation rapide, vient encom-
brer le marché et ne dure pas assez longtemps.
Dans les vallées visitées par le vent du large ou de la montagne,
les orangères, orangeries ou orangeraies sont tenues à basse tige.
Partout l'Oranger rend eu espèces sonnantes les bons soins qu'il
ESPAGigs 249
reçoit. Un hectare compte aSo arbres environ. A cinq ans, la fructifi-
cation commence ; k dix ans, le capital d'installation est couvert, et
à vingt ans. elja(|uc sujet produit une moyenne de 000 fruits. En bonne
année, un hectare planté d'arbres espacés de six mètres peut, dans
ces conditions, rapporter 40,000 kilogr. d'Oranges.
La vente du fruit se fait en bloc ou à des commissionnaires. Parfois,
le propriétaire expédie directement au port ou fait vendre à la criée.
La cueillette commence vers le i5 octobre et se termine à la mi-
juin. Les premiers fruits se vendent mieux, et sont afl'ectés aux desti-
nations lointaines pour les approvisionnements des fêtes de Noël et
des étrennes. N'est-ce pas l'époque où Paris reçoit, pendant un mois,
tjuiuze millions d'Oranges, et la modeste fruiterie du dernier hameau
n'en exhibe-t-elle pas à sa fenêtre?
Aussitôt cueilli, le fruit est trié et classé ; les qualités sont les
mêmes, la grosseur et l'aspect du fruit établissent la différence. Le
surchoix est emballé en caisses plates ; le premier choix en caisses
bombées plus grandes; Paris les accapare. Viennent ensuite les
caisses pour Londres et Liverpool. Enfin, l'ordinaire est emporté
en panier ou en vrac, par de petits caboteurs qui suivent les côtes
espagnoles pour débarquer à Port-Vendres, à Marseille, à Toulon^
Citrons et Limons, Bergamotes, Pamplemousses, Bigarades sont,
dans quelques provinces, cultivés pour l'industrie.
L'Olivier occupe 1,200,000 hectares et devient le pourvoyeur des
huileries de la province de Valence, de la Murcie, de l'Andalousie.
Le Figuier vit dispersé ou groupé, à l'abri des bourrasques et des
gelées. Son fruit frais arrive en bannettes au marché. Séché, il
devient l'objet de transactions importantes. Lérida et Albuma sont
des centres renommés de production.
L'Aragon et la Catalogne sont propices à l'Amandier.
Le Cognassier se plaît dans la région aragonaise.
Quant aux espèces à noyau, elles sont là dans leur élément ; les
variétés précoces ou fertiles ont leur marque sur les marchés du
Nord : Abricot de Tolède, Cerise de Huelva, Pèche d'Aragon.
Paris reçoit d'Espagne ses premiers Abricots.
Le Dattier, le Bibacier, le Plaqueminier, l'Anone, le Grenadier
fructifient non loin des orangeries de Valence et sur les plages de
l'Andalousie, de la Grenade, de Murcie, vivifiées par le soleil.
Près de la côte méditerranéenne, Elche, station d'Alicante à
Murcie, a de superbes et fructueuses plantations de Dattiers.
La Châtaigne de la Galice et de la Biscaye traverse la frontière.
La région basque produit des Noix, des Noisettes, des Poires, des
Pommes, et fabrique du cidre,
q5o ESPAGNE
A peu près partout, le llaisiu est l'objet diiu commerce régulier.
Les beaux cépages de table sont les suivants :
Raisins blancs : Albillo de Madrid, Alumeca, Béni - Salem (des
Baléares), Listan, Mantua Castillan, Muscatello, Ugui blanc.
Raisins noirs : Aramon, Bastarde nienudo, Spiran noir.
Le Raisin est envoyé au marché, aux gares et aux ports de mer.
Le cépage à gros grain ovoïde blanc nacré, Muscat d'Alexandrie,
est transformé par le passerillage en « Raisin Damas » et dirigé vers
l'Angleterre. L'emballage en tonnelets, par lits alternés avec des
couches de liège moulu, est d'un heureux eflet. Pendant une saison,
Malaga a expédié pour a ingt millions de francs de Raisins.
Le petit Raisin de Gorintlie séché prend la même direction ou
s'arrête en France, il est destiné aux pâtisseries et aux boissons.
L'industrie du fruit confit ou candi est très prospère en Espagne.
Lile de Cuba, colonie espagnole, envoie aux Etats-Unis des
Bananes évaluées au total de dix millions de francs.
IV. — Les Arbustes et les Fleurs.
Par sa végétation, ses montagnes et le voisinage des deux mers,
l'aspect général de l'Espagne est pittorescpie et varié.
La plantureuse Andalousie tranche avec la brûlante Castille, et les
Asturies boisées se différencient des steppes de la Manche ou de Léon.
Les cimes, les plateaux, les sols déclives sont couronnés par des
Châtaigniers, des Caroubiers, des Oliviers de rapport.
En massifs, le Pin maritime fournit la résine ; le Chêne-Liège, son
écorcc subéreuse au grain fin et serré. L'Estramadurc et les Baléares
expédient le Café de glands doux, produit d'un Chêne vert.
Des établissements horticoles se sont formés ; ils approvisionnent
les cités, les villas, les jardins, les parcs, les appartements.
En dehors de nos grands arbres habituels, on plante l'Araucaria,
quelques Palmiers, l'Eucalyptus, le Sterculia, le Phytolaque, le Molle
Schiniis. Le Séquoia ou AVelliiigtonia de Californie, le Cèdre et d'autres
conifères exotiques viennent rejoindre le Sapin Pinsap«j andalous.
Le Nérium épanouit ses corolles à côté des panicules lilacées du
-Lagerstroinia indien ou des grappes jaunes des Mimosas australiens.
Les parterres sont constannnent fleuris de Camcllias, d'Azalées,
de Roses, dŒillets, dllortensias, de Fuchsias, de Lantanas, de
Sauges, de Primevères, dlléliotropes, de Lis, d'Amaryllis..., et
d'une foule de plantes annuelles ou vivaces.
*T'
ETATS-UNIS
— *■ — S-^-'S — •—
9,21 2, 3oo kiloiiièlres carrés. — 68,000,000 habilanls.
—' — î"^"S — • —
I. — Action de l'État,
Les États-Unis comptent quatre millions d'exploitations rurales ;
les trois quarts sont gérées par les propriétaires. Les légumes et les
fruits entrent pour une large part dans les cultures de profit.
La valeur totale des récoltes et des produits de la ferme atteint
vingt milliards de francs: un dixième au moins est destiné à l'expor-
tation.
Le chapitre général : Légumes, Fruits, Fourrages, Tabac. Houblon,
Sucre, etc. dépasse quatre milliards, dont cent vingt-cinq millions
seulement appartiennent à l'exportation.
Le Gouvernement fédéral laisse à chaque Etat de l'Union une
certaine initiative, mais la direction appartient au Département
autonome de l'Agriculture, à Washington.
Le Secrétaire de l'Agriculture adresse, chacpic année, au Président
de la Confédération un rapport général, à la publication duquel le
Congrès aHecle i.5oo.ooo francs. Ce docvuneut annuel vient compléter
le bulletin mensuel de statistique agricole et horticole émanant
du service central, qui occupe, de ce fait, une soixantaine d'employés
et quinze mille collaborateurs permanents.
Le Ministère « Department of Agriculture » comporte entre autres
les Divisions suivantes :
Statistique. Ornithologie et « Mammology ».
Entomologie. Pathologie végétale.
Chimie. Forets.
Botanique. Semences.
Pomologie, Jardins et terrains d'essais,
202 ETATS-UNIS
Puis, la Comptabilité, la Publicité et les Archives, le Muséum, les
Oilices du Secrétariat et des Stations d'expériences, les Bureaux des
Industries animales et de la Climatologie, etc.
Examinons le rtMe des sections qui nous intéressent davantage.
La Division de Botanique s'occupe de recherches concernant
les productions végétales du pays, leur application à l'économie
rurale, et poursuit un travail analogue sur les végétaux étrangers,
avec l'indication des plantes utiles ou nuisibles.
L'Herbier et le Muséum du Ministère sont confiés à ses soins.
La Division de Pathologie étudie les maladies cryptogamiques
ou autres des végétaux et publie des rapports instructifs.
La Division de Pomologie a dans ses attributions tout ce qui
intéresse la culture des arbres fruitiers et la connaissance des variétés
de fruits à propager.
Des collections plastiques ou chromolithographiques la secondent
dans son œuvre.
Le commerce des fruits frais ou préparés et l'industrie de la des-
siccation, des conserves, du séchage, en un mot, l'utilisation des
récoltes fruitières, sont les principales préoccupations de cette
Division. Sa correspondance est considérable.
La Division des Semences distribue pour 5oo,ooo francs de
graines par année. De 1884 à 1889, elle avait ainsi répandu 200,000 kg.
de semences aux cultivateurs, directement ou par l'intermédiaire
des associations, des Sénateurs, des Représentants, des délégués aux
congrès ou des agents de statistique, ceux-ci au nombre de 200.
Les plus grandes précautions sont prises pour le choix des
espèces, l'achat des semences, l'essai de leurs facultés gcrminatives,
les instructions données aux fermiers et aux jardiniers. Des rapports
minutieux et comparatifs sont ensuite publiés sur les résultats de
cette dissémination de céréales, de fourrages, de légumes, de plantes
oflicinales ou économiques... au milieu de conditions si différentes
de sol et de climat.
La Division des Jardins et des Terrains cultive en pleine
terre ou sous verre les arbres et les arbustes de première utilité :
Caféiei^s, Cotonniers, Dattiers, Manguiers, Oliviers, Orangers,
arbres à Thé, aussi bien que les espèces d'Europe ou d'Asie, et elle
les propage au moyen de jeunes sujets expédiés par la poste. Près
de 100,000 plants d'utilité ou d'ornement sont envoyés chaque année
sur tout le territoire, avec des instructions sur leur mode de culture.
Le matériel du jardinage est dans ses attributions.
L'Office des Stations d'expériences centralise tous les
rapports qui lui soûl fournis par les /J"^ inspecteurs des Stations
ÉTAIS-UNIS 253
expcriincntalcs, et les publie avee eoiiiiiicntaires. Ia* GouveriK-ineuL
fédéral lui alloue un ci'édit de quatre millions de Crânes, auj^^inenté
d'un einquiènic fourni par le budget de ehaeun des l^tats de
rUnion.
Les horticulteurs sont renseignés sur la valeur des méthodes de
culture, sur le uiode d'emploi des engrais et le uiérite des végétaux
nouvellement importés et rcconnnandés.
Le traitement des chefs de division est de io,5oo francs environ.
Le Ministre touche 4o,ooo francs, son « Assistant » 24,000 francs.
•i-^-i-
II. — Enseignement horticole.
L'horticulture est enseignée dans les Stations expérimentales et
les Collèges ou Ecoles d'agriculture.
Des professeurs spéciaux d'horticulture et de botanique sont
attachés à ces établissements ; un jardin d'essai ou un champ
d'expériences s'y trouvent annexés, conformément à la législation
fédérale, acte de 188" complétant l'acte de 1862.
La physiologie des plantes, l'étude des végétaux cultivés, leur
utilisation, les espèces nouvelles à connaître, l'analyse du sol,
l'application des engrais sont inscrites au progrannne, dont la devise
semblerait être : « Propager, répandre les bons principes agricoles,
d'après la science moderne. »
Le gouvernement des États-Unis donne à chaque État une surface
de terrain proportionnée au nombre de représentants qu'il fournit
au Congrès, et y installe un ou plusieurs collèges d'agriculture.
La subvention fédérale, basée sur le concours matériel et financier
de l'Etat particulier, vise tout spécialement l'annexion des stations
aux collèges. Un acte de 1890 en a augmente la dotation.
Des rapports trimestriels sont publiés et livrés à la presse, après
leur envoi au ^linistre ou Secrétaire de l'Agriculture et au Secrétaire
du Trésor des États-Unis.
A noter la défense absolue d'établir une distinction entre les étu-
diants de race ou de couleur.
Les premières stations créées, de 1876 à 1880, appartiennent aux
Etats de Connecticut, de la Californie, de la Caroline du Xord, de
New- York, de New-Jersey.
ao4
ETATS-UXIS
Voici le tableau des Collèges il"
AL.VBAMA. — Aubiiru.
AiuzoNA. — Tucson.
AiiKANSAS. — Fayeltcvillo.
Calikohma. — Bci'kclej'.
CoLOHADO. — Fort Collins.
CoNXECTicvT. — Manslield. — New
llavcn.
Delaavahe. — Xi'wark.
Flouiua. — Lakc City. — Tallahasscc.
Georglv. — Athcns.
InAuo. — Mosco^v.
Illinois. — Champai^n.
l>i)iANA. — La Fayette.
lowA. — Ames.
Kansas. — Manhattan.
Kextucky. — Lexington. — Frankfort .
LoiisiAXA. — Bâton Rouge. — New
Orléans.
Maixe. — Orono.
Marylaxd. — Collège Park .
Massachusetts. — Amlierst.
MiciiiGAX. — Agricultural Collège.
MixxESOTA. — Minneapolis. — St.
iVnthony Park.
Mississippi. — Agricultural Collège.
— "SVeslside.
Missorui. — Columhia. — Jefferson Cit.
agriculture classés par Etat :
Xebiiaska. — Lincoln.
Nevaua. — Reno.
New IIa.mpsuiue. — Hanover.
New Jersey. — New Brunswick,
New Mexico. — Las Cruccs.
New York. — Uliaca.
NoRTii Caiïolixa. — Raleigli.
NoRTii Dakota. — Fargo.
Omo. — Colnnibus.
Oklaiioma. — Stillwater.
Oregox. — Corvallis.
Pexxsylvaxlv. — State Collège.
Riiode IsLAXD. — Providence. —
Kingston.
SouTii Carolxna. — Clemson Collège.
— Orangeburg.
SouTii Dakoïa. — Brookings.
Texxessee. — Knoxvillc.
Texas. — Coll. Station. — Prairie View.
Utah. — Logan.
Vermoxt. — Burlington.
YiRoixiA. — Blacksburg. — Haraplon.
Washixgtox. — Pullman.
W. Virginia. — Morganto wn. — Farm.
Wiscoxsix. — Madison.
Wyomixg. — Laramie.
Les Stations expérimentales d'agr
Alab.uia. — Auburn. — Uniontown.
AiiizoXA. — Tucson.
Akkaxsas. — Fayetteville.
Califorxia. — Berkeley.
CoLOR.U)0. — Fort Collins.
CoxxECTicuT. — New Havcn. — Slorrs.
Delaware. — Newark.
Florida. — Lakc City.
GeorgIa. — Experiment.
luAno. — Moscow.
Illinois. — Cliampaign.
IxDiAXA. — La Fajetlc.
lowA. — Ames.
Kansas. — Manhattan.
Kentucky. — Lexinglon.
Lot ISIANA. — Audubon Park. — New
Orléans. — Balon Ronge. — Calhoun.
Maine. — Orono.
Marylano. — Collège Park.
ALvssAciiusETTs. — Amlicrst.
MiciiiGAN. — Agricultural Collège.
Minnesota.— St. Anthony Park.
Mississippi. — Agricultural Collège.
Missocri. — Columljia.
Montana. — Bozenian.
iculture sont les suivantes :
Neruaska. — Lincoln.
Nevada. — Reno.
New Hampsiiire. — Durham.
New Jersey'. — New Brunswick.
New Mexico. — Las Cruces.
New York. — Geneva. — Ithaca.
NoRTii Carolina. — Raleigh.
Nortii Dakota. — Fargo.
Oiiio. — Wooster.
Oklaiioma. — Stillwater.
Oregon. — Corvallis.
Pennsylva.nia. — State Collège.
Riiode Island. — Kingston.
South Carolina. — Clemson Collège.
South Dakota. — Brookings.
Ten.nessee. — Kuoxville.
Texas. — Collège Station.
Utaii. — Logan.
Vermont. — Burlington.
Virginia. — Blacksburg.
Washington. — Pullman.
A\'est Virginia. — Morgantown.
WiscoNsiN. — Madison.
^^'YOMING. — Laramie.
lÎTAIS-UNlS a&S
III. — Sociétés d'horticulture.
An iiKiis (le juin iSji'j, le Secrétaire de l'Aji^ricullurf a bien voulu
nous rcnicllrc la lislc ci-dessoiis.
A. — SOCIÉTÉS NATIONALES.
American Association ot' Nurserymen.
American Carnation Society.
American Chrysanthemum Society.
American Cranberry Growers Association.
American Horticultural Society.
American Pomological Society.
Association ol' American Ccmetery Superintendents.
Society of American Florists.
/y. _ SOCIÉTÉS DE DISTRICTS.
Cider Maker s Association ol' llie Norlh AVest.
Eastern Nurserymens Association.
Inter State Shipper's Association.
Peninstda Horticultural Society.
AVestcrn Nurserymens Association.
C. — ORGANISATIONS PAR ÉTATS.
Alaham.v Horticultural Society.
Arizona Fruit Growers Association.
Arkaxsas Horticultural Society.
Califorxia Roard ol' Viticultural Commissioners.
— Fruit Association.
— Fruit Union.
— Horticultural Society.
— State Roard of Horticulture.
— State floral Society.
— Southern, Pomological Society.
Colorado Horticidtural Society.
CoxNECTicuT Pomological Society.
Florida Fruit Excliange.
— Horticultm'al Society.
=- Orange Growers Union.
^56 ETATS-UN I^^
Georgia Horticultural Society.
Illinois Horticultural Society.
IxDiANA Horticultural Society.
— Society ofFlorists.
lowA Horticultural Society.
— Northeastern lov.a Horticultural Society.
— Nortlnvestern lowa Horticultural Society.
Kansas Horticultural Society.
Kentucky Horticultural Society.
LouisiAXA Horticultural Society.
Maine State Pomological Society.
Massachusetts Horticultural Society.
— Cap Cod Cranberry Growers Association.
INIiciiiGAX Horticultural Society.
West Michigan Horticultural Society.
Minnesota Horticultural Society.
— Society of Florists.
Mississippi Horticultural Society.
Missouri Horticultural Society.
Nebraska Horticultural Society.
New Jersey Horticultural Society.
New Mexico Horticultural Society.
New York. — Western New York Horticultural Society.
NoRTH Garolina Horticultural Society.
Oiiio Horticultural Society.
Oregon Horticultural Society.
— Poraological Society.
— State Board of Horticulture.
Pexnsylvania Horticultural Society.
State Horticultural Association.
Riiode Islani) Horticultural Society.
South Garolina Horticultural Society.
South Dakota Horticultural Society.
Tennessee. — West Tennessee Horticultural Society.
Texas State Horticultural Society.
— Nursery mens Association.
Washington Horticultural Society.
State Board of Horticulture.
WiscoNSiN Horticultural Society.
ETATS-UXIS yay
IV. — Production maraîchère.
Il est ;i peu pics impossible de déterminer rimporlaiice do la
culture i)(>lai,à're et la valeur de ses produits aux Ktats-l'uis.
Les graudes eilés y sont entourées de « marais » et de jardins Ijien
tenus, consacrés aux légumes, aux Iruils, aux primeurs et aux
Heurs. La plupart des occupants ont appris leur profession en
l^uropc; mais l'extension des villes et des établissements indus-
triels, la création de voies de communication repoussent les jardins
vers la campagne.
A son tour, en plein champ et à la ferme, la culture légumiére
envahit chaque année le ilomaine agricole an prolit des nuirchés
urbains, des ports d'embarquement et de l'industrie des conserves.
Aussi la statisti(pie culturale et connnerciale règle diilicilement ses
tables, malgré son personnel considérable.
Les méthodes de culture visent à l'économie du tenq)s et de
l'argent. Leur auxiliaire principal est un outillage perfectionné et
simplifié, suppléant à rinsullisance des bras.
Le jardinier n'a pas le temps de chercher des espèces ou variétés
nouvelles ; l'Européen plus patient, son aîné dans la carrière, lui
envoie ses sélections et ses découvertes.
Examinons superficiellement les genres principaux :
La Pomme de terre, classée immédiatement après les céréales,
vient partout, mais mieux dans la région septentrionale, pour
le rendement et la qualité : les autres contrées vont s'y approvi-
sionner des éléments de plantation. La ville de Cambridge, Etat de
New-York, est un centre pour cette sorte d'afl'aires.
La température chaude des lùats du Sud et du Centre nuit au
développement complet du tubercule; il atteint, au contraire, de
belles proportions dans les sols irrigués des Montagnes Rocheuses.
La production annuelle est évaluée cinq cent millions de francs.
Les Etats supérieurement cotés sont New-York, Pensylvanîe, Ohio,
Michigan, lowa, Illinois, AN'isconsin, Indiana, Minnesota, Missouri,
Kansas, Ncbraska, Californie, Dakota, Orégon, Montmedy, Washing-
ton. La variété dominante est Early rose. Le rendement moyen peut
atteindre 5oo boisseaux de 36 litres par acre de 41 ares.
Sont également propagées partout les précoces Early Ohio, Early
Maine et Lee's Favorite ; puis Gcm, Surprise, Beauty of Hebron.
Parmi les tardives, AVhite Star est à grand rendement et plus fine
en qualité que les bonnes Maininoth Pearl, Saint Patrick, Grange.
17
a58 ÉTATS-UNIS
La Patate prospère dans les Etats ilu Centre et du Sud : Géorgie,
Mississipi, Caroline du Nord et du Sud. Alabama, Kentueky,
Louisiane. Xew-Jerscy, Tennessee, Virginie. Floride, Arkansas, etc.
Les Xavets ont une grande importance culturale. Le Nord-Ouest
exporte le trop plein de sa récolte. La consoniuKition accepte les
variétés hâtives Extra Early Purple-top Alunich. violet, Red-top
Strap Leaf, rouge. AVhite Strap Leal", blanc.
Les Radis, voisins des précédents, ont Ne Plu8Ultra,le plus hûtif,
puis Early Round, Dai;lv Red, Philadelphia White Box, excellent à
manger comme le Scarlet Turnip. Pour l'hiver, California Mam-
moth et White Winter. A grand rendement, White Vienna, Chartiers.
En petite ou en gi*ande culture, le Chou, destiné à la cuisine, à
retable ou à l'usine, a pris possession de surfaces immenses; les
variétés populaires ont été répandues par les soins du Gouvernement
et par des cultivateurs intelligents.
Toutes les races de Choux verts ou rouges ont entrée à la ferme
et au jardin. Les Choux pommés sont très répandus.
Au Minnesota, on préfère les variétés Early AVyman et Wakcfleld.
L'Est adopte Early Jersey, Henderson's Early Summer.
Au Kansas, le plus hâtif est Henderson's Premier. Pour l'hiver,
Excclsior, Posters Brunswick. Le Chou-fleur SnoAvball est le plus
apprécié.
Non moins répandue pour tous usages est la Carotte. Lespremièresà
la vente sont Scarlet Short lïorn, Half-long Stunip Rooter, Oxheart;
puis Henderson ; et à larrière-saison, Danvers, Long Orange.
Au Kansas, le Panais hâtif est Early Turnip, et pour grande
production, Long Smooth, Hollow Crown.
Les Haricots liàtifs (îolden Wax, Black Wax, AVardAvell's Kidney
W'ax sont répandus dans le Kansas; ensuite le Haricot de Lima.
Un Haricot blanc, spécialement cultivé pour les conserves, occupe
la région nord et les f)oints culminants des monts Alleghanys. Sa
production s'élève à 800,000 hectolitres; l'Etat de New- York entre
pour moitié dans ce chiffre.
Le « Cow Pea » habite les Etats du Sud, à titre fourrager; il y
produit i,5oo,ooo hectolitres.
Le Pois, ravagé par le charançon, sauf dans le voisinage des Lacs
du Nord, donne encore 600,000 hectolitres. Les Etats de Pensyl-
vanie, de New-York, de la Nouvelh'-Angleterre et du Maine, ces
dernier.*», pour l'approvisionnement des fabriques de conserves,
emmagasinent de fructueuses récoltes de Pois.
Les grandes villes commerçantes et les ports d'embarquement,
comme San-Francisco, reçoivent des petits Pois toute Tannée.
ÉTATS-UNIS 269
l'arini les variôlrs liàlivrs : Alaska, Rufal XcAV-'ï'oi'kci'. Aiiicricau
AVoiitlrr: |)!>i-mi les lanlivi's: Yorksliirc Ik-ro cl Vv'u\v nl'llio Markct
soul bien ronmirs au iiiai-clM'.
Le (jOk'j'i oL-casioime un l'cvouu do millions do iVaucs pour plusioui's
villes du Michigau où se préparent, entre autres, les i)lants de Céleri
W'hito Plume, à blanehir, le nain Ilall" Dwarf, leClianl White Solid,
plus élevé. Les voiliers de la eote Ouest les reeueillent et les
Iniusporlenl dans les eliamps de grande eullure.
LOgnon alleete la région Nord, le territoire des Lacs, le Haut
MissoiH'i. Les villes de AN'elhorneld (Conneetieut), de Cliesler (New-
\ Drk), de Davenporl (lowa) ont af([uift par cetlo planlo une
réputation justifiée.
Le commerce réclame les variétés White Globe, blanc, lied Globe,
rouge. Dawners Yellow, jaune.
LV'xportalion vers rAniéri([uo du Sud en est considérable. Lrt
marchandise est endjarcpiée à la Nouvollo-Orléans. arrivant du Nord-
Ouesl piir le Mississipi.
Au Minnesota, l (Jgnon (ilobe rentl beaucoup plus que tout autre.
A surface égale, le Kansas donne ses préférences à The Qucen, Globe,
Early Red, Early Yellow ('racker. de première saison.
Sous le climat floridicn. TOgnon semé en octobre, repicpié en
janvier, donne au mois de mai suivant de 4oo '^ 55o hectolitres à
l'hectare.
Les Etats de No^^-\ork et dOhio ont des champs d'élevage consa-
crés aux semis d'Ognons.
La Betterave, confinée sur la rive Atlantique, a gagne le versant du
Pacifique, et les types saccharilores sont en pleine prospérité dans la
Nouvelle- Angleterre et les Etats du Nord-Ouest. La variété Egyptian
Turuip est assez précoce; puis Eclipse, Deming's Improved.
Les Maïs sucrés, de première saison, mets popidaire — l'épi tendre
cuit — Corn's Sweet, Narragansett, suÎAis par Triuuqdi cl Amber
Gream, sont admis dans les clinmts tempérés; les tartiil's Slow ells
Evergreen et Egyptian mûrissent sous une latitude plus élevée.
Le Maïs doux occupe 'i'2 millions d'hectares; le type Sweet Corn est
recherché pour la consoHunation directe et l'industrie des conserves.
La production du Maïs aux Etats-Unis s'est élevée, en iHç)o. à
j5o millions d'hectolitres dont im vingtième a été exporté.
Le rendement de lio hectolitres à l'hectare est constaté dans la
Floride, où le Cotonnier fournit à riiectare jusqu'à ."100 kilogr. de
coton, et la Canne à sucre i,25o kilogr. de sucre.
Le Concombre gagne du terrain, libre ou abrité. Ou ado[)tc dans
leur ordre de maturit''^ E\lr;t E;u'lv Giti'h PiNdific, Iniprovod Wlntp
26o ÉTATS-UMS
Spinc. Early Frame. Tailby's Hybrid: et pour leur géuércuse
production, AVliitc Spinc, Kuglish Franic. (lliicago Wliitc.
Les Pastcques sont cxpcdiées par centaines de wagons provenant
des lies Bennudes. de la Floride, de la Louisiane, et dirigées vers
l'Ouest et le Nord. Sont reconiniandables : Icing, précoce, les pro-
ductives Kolb's Geni, Scaly Bark, Caban Queen, Gipsy.
La Courge, un des principaux aliments d'hiver, croit au milieu des
céréales. Les Etats exposés aux pluies printanièrcs, lors de la llorai-
son des Courges, en récoltent moins ; mais le prix de vente se
maintient bien. Sont recommandées les hàlives AVhite, Yellow,
Scalloped Bush: demi -saison. Crookneck ; d'automne, Jîutmann,
Boston Marrow : d'hiver, la Hubbard.
Les régions centrales sont favorables à la végétation normale du
Melon, puisque 5.ooo hectares lui appartiennent. Le Michigan. llUi-
uois et le Nebraska deviennent ses Etats favoris.
Les Melons musqués : précoce New Early Hackensack, tardif
Montréal Markct. sont appréciés du producteur et du consomma-
teur.
La Tomate prend une importance croissante. Les usines à conserves
accaparent tout. La fertile Champion, la Beauté, la précoce Perfection
et Livingston's Favorite ont les préférences des connaisseurs.
La Floride produit 36o hectolitres de Tomates à l'hectare.
Les contrées chaudes cultivent les Piments Ruby King, Golden
Dawn à saveur douce, et Cayenne à saveur forte.
Nous avons cité la majeure partie des bonnes variétés admises au
Kansas; cet Etat, étant situé au centre de l'Union, démontre l'in-
fluence des milieux et le bénéfice des relations commerciales.
La diflërencc qui existe entre le Sud et le Nord est diflicilement
appréciable.
La production potagère, en Californie, est d'une importance consi-
dérable pour la consommation et pour l'exportation vers les Etats
de l'Est ou les côtes du Pacifique.
Le marché de San-Francisco est achalandé en toute saison ; depuis
les arrivages de Los-Angélès et San Diego, en janvier et février,
jusqu'à l'arrière-saison, où l'Orégon entre en ligne.
La Floride a de grandes cultures maraîchères bien irriguées :
Asperges, Betteraves, Carottes, Céleris, Choux-lleurs, Choux-Brocolis.
Haricots, C)gnons, l'ommes de terre, l*atates, Pois, Tomates, Ananas
sont expédiés vers le Nord à la morte saison. C'est la contrée natu-
relle des primeurs à la façon de notre Provence et de l'Algérie.
La Patate y j)roduit O20 liectolilreset la Tomate se chiffre à l'expor-
tation pour deux millions de francs.
ÉTATS-UNIS 2G1
Des cultivateurs floritlicns ont des fermes de 4 hectares d'Ananas,
variété Roiiijo rspai^nolo. Au mois de jjinvicr i%3, les fruits étaient
vendus I dollar la i)icec sur le niarclic de Xew-Vork.
La latitude tropicale des Etats méridionaux, en relation directe
et prompte avec les principales villes du Nord — par trains rapides, —
leur a permis d'inonder de leurs produits les régions situées au-
dessus de rOhio et de la baie de Chosapeake. avant que celles-ci
soient arrivées à point de niaturib' ou de récolte,
Populaticui l)lanc1ie ou de couleur, cliacun fait de la primeur exten-
sive, en plein soleil, avec d'autant plus de succès que la terre et la
main-d'œuvre sont relativement à bon compte.
Le maraîcher du Nord n'est pas ruiné, tant s'en faut, par cette
concurrence. Les cultures intensives, ybrcm^ pit, des grandes villes
restent vohnitiers prospères ; elles peuvent être très progressives,
associées à des industries de conserves, en communication télépho-
niqiu^ avec le niarclié et les grands commissionnaires. La statistitjuc
de la production légumière nous montre que, pour les principales
races de légumes, le Market Gardener du Nord récolte des produits
pour une valeur supérieure à celle réalisée dans le Sud, et parfois
avec une marge plus grande de bénéfices.
Les cultivateurs des Etats du golfe du Mexique : Louisiane, Ala-
bama, Mississipi, Floride, et ceux; des Etats Sud- Atlantique : Géorgie,
Caroline du Sud. Caroline du Nord, récoltent donc en plein champ
des produits de primeurs destinés aux marchés du Nord.
Entre les deux industries, il s'en est créé une troisième qui a
très vite progressé, c'est linstallation en plein champ de cultures
priutauières, le Triick-Fanning- , la grande industrie maraîchère de la
Virginie : la ville de Norfolk en est devenue le grand port d'embarque-
ment.
La culture légumière en plein champ occasionne un mouvement
de fonds annuel de plus de 5oo millions de francs, sur lesquels il
faut iléduire un cincpiième pour droits de commission et frais de
transport.
La superficie des terres afiectées à cette entreprise est établie
de la façon suivante pour l'année 1892, en chilïrcs ronds :
Fltats du Sud et du golfe du Mexique 55. 600 hectares.
EuAirons de New-York et de Philadelphie. 43-3oo —
Etats du Centre : Ohio, ^Nlichigan, Illinois.. 4^000 —
Banlieue de Norfolk- Virginie 18.200 —
Les deux districts principaux de la culture des primeurs pour le
Nord sont Mobile (Alabanui) et Jacksonville (Floride) ; celui-ci y
joint les envois de fraises et de fruits tropicaux.
36a ÉTATS-UNIS
Mobile est le contre et le point d'einbarcpiement tl'nne zone assez
liniitée comme superftoie,mais qui, par suite du 'prolongement vers la
mer de IKtat du Missi^ipi, se trouve répartiesurtrois États: Louisiane,
Mississipi.. Alabama; un peu plus à Test commence un district moins
important situé en Floride, ses expéditions se font par Pensaoola.
Les cultivateurs de la région do Moljilo ont généralement des
formes à légumes d'une contenance de i5 à ao hectares entiers, h
surface sableuse, meuble, mais conservant un peu do fraîcheur, à
cause du voisinage de la nappe d'eau. Le prix de l'hectare, dans ce
district, oscille de 1,200 à 1,800 francs.
La production des légumes do primeurs dure, dans les États du
Golfe, do décembre à mars et parfois un peu plus ; elle cesse alors
presque complètement, sauf pour nn article, la Pastèque, cpii arrive
à maturité sous cette latitude au commencement de l'été et donne,
presque sans soin, une récolte d'une certaine valeur.
En général, le terrain ne porte qu'une récolte par an, bien qu'il ne
doive pas être difllcilo d'en faire deux successives ; certaines parcelles
de la ferme restent do six à huit mois en jachères.
L'Asperge occupe une superficie assez importante dans les fermes.
Elle y est cultivée en ados, engraissée au guano, et reste en place quatre
ans en général. Cette culture est presque la seule qui demande encore
de la main-d'œuvre, après la récolte, car il faut « débutter » et tenir le
terrain propre. On récolte l'Asperge en février et on la met en
paquets de doux livres ; ces bottes, réunies par deux ou trois dou-
zaines, font une boite. Les premières arrivant au marché sont vendues
un prix élevé, parfois 10 francs la botte; le prix baisse ensuite beau-
coup. Somme toute, l'hectare a dû rapporter, en fin de saison, de 600
à 800 francs de bénéfices nets.
Le Haricot vert est l'objet d'une culture analogue, comme date de
récolte et d'expédition. Les variétés Early red Valentin et Newhawk,
semées en novembre ou décend)ro, donnent on février ou mars des
« filets » dont les uns, les tout premiers, gagnent le marché par voie
ferrée, et les autres prennent la voie d'eau, plus économique. Les frais
de récolte sont assez élevés, si ceux de culture le sont peu ; le l)énéfice
par hectare est moindre que pour l'Asperge, et on l'estime à5oofr.
Los Choux sont de culture facile et très rémunératrice ; ils se dis-
tinguent on deux sortes, les Choux pommés liàtifs et les Choux
frisés, dont les jeunes pousses non ])()mméos sont acceptées avec une
certaine faveur par rachetcur du Nord qui le consomme.
ilopiqués- en hiver, les Choux donnent un bénéfice net de près
do 1 ,000 francs ^ riiectare, et leur produit figure au second rang,
comme valeur, dans les expéditions de Mobile.
^.TATS-UN'IS afi3
D'une façon générale, Li plus grosse récolte est celle do la Poninio
de terre. Une moitié de la superficie de» fermes à légumes est consa-
crée à cette plant(% dont les tubercules de seuienccs sont souvent
récoltés dans les Etats du Nord, spécialement celui de New-
York. Ces tubercules, (lui arrivent à une bonni' maturité en août,
peuvent être replantés en octobre ou iu)vcmbre par le cukivalcur du
Sud; la gard«î des tuberciUes de mai jus(|u'à celle ilale sei'ait dillicik'
dans le climat du Golfe.
La Pomme de terre imiversellement cultivée est l'I^larly rose, très
appréciée aux Ktats-L nis comme Pomme de terre })otagére. Le sol
qui la produit est fortement fumé et le produit net à l'hectare est de
^Oû à 800 francs. Depuis 1880, la valeur de la production a doublé.
Les cultures de Norfolk S4)nt presque toujours citées en première
ligne, lorsqu'aux l\lats-Unis on parle des fermes à légumes. Les
mille fermes environ qui occupent le district de la Virginie maritime,
sont, en effet, des modèles d'exploitation de ce genre, et leur produit
annuel n'est pas inférieur à vingt-cinq millions de francs, d'après
M. Maurice de Vilmorin, qui a fait une étude spéciale des fermes
potagères, lors de son voyage à l'Exposition universelle de Chicago.
Voici quelques chinVes indi(puint l'impoi'tance et la valeur des
expéditions laites en 1H93 par le port de Norfolk :
Choux pommés 347. i3o barils. Valeur a. 1(39.000 francs.
Choux non pommés. 177.707 — — 888.000 —
Epinards 133.829 — — i .U28.000 —
Pommes de terre . . . 3a5 . 000 — — ^ 5 . 000 . 000 —
Laitues ^174 paniers. —' i43.ooo •■ —
Melons 856. i5a mannes. — Saa.ooo —
Tomates 35o.ooo boîtes. — i .aÔo.ooo —
Haricots verts 80.935 — — O07.000 —
Pois verts 185.4^5 paniers. — i .Gia.o«o —
Fraises 9.465.3o(j boites de i litre. 4-732û<^o —
Aux premiers jours de juillet 1893. le total des expéditions était
évalué à q3, 608, 000 francs. 11 y a des journées inscrites pour un
million de francs environ.
Norfolk, situé sur rElisabeth-River. à cpielques lieues de l'Atlan-
tique, devient actuellement un gi'and centre expéditeur.
Les fermes à léginncs sont situées presipie toutes à moins de deux
lieues de la mer. ipii les rejoint par tics chenaux ramifiés, navigables
à marée haute ; une innombrable fiotille charge, le long des berges,
les produits de la ferme et les concentre au port de Norfolk, De li\.
les navires légumiers se rendt^it à Baltimore, à Philadelphie, à
New-York, à Boston; alors les lignes de cUeiuius de fer qui ont
a64. KTATS-UXIS
recueilli ce que les bateaux n'ont pu prcntlre. mettent Norfolk à
vingt-quatre heures de Cincinnati, et à trente-cinq heures de Chicago.
Cette région est consacrée à la Pomme de terre Early rose : plantée
en janvier, elle sera récoltée en nu\i-j\iin.
Les Choux pommés sont repiqués dans le courant de Thiver : ce
sont les variétés Express, d'Ktampes. Early Jersey, W^akefield, etc.
Les Asperges, de race hollandaise, et la Conovers Colossal sont
envoyées en bottes de une ou deux livres. On les désigne sous le
nom abrégé de Grass. et la Fraise sous celui de Berrj'.
Les Fraises sont souvent exclues de la rotation des Termes ;
certaines terres en font une spécialité, leur consacrant de vastes
superficies. Un champ de Fraises, près de Portsmouth, occupe une
étendue de 80 hectares. On donne la préférence à la Fraise Ilofl'man
ou à la Sharpless. bien supérieure, mais moins bonne A'oyageusc.
L'emblave dure deux années.
Pour avancer la récolte des Tomates, les fermiers virginiens ont
adopté le serais en hiver sous verre, sui^i du repiquage.
Les Pois sont expédiés en cosses: les Laitues, Haricots verts, Tomates
et Fraises sont rais en paniers ou boîtes à claire-voie, bien agencés.
Le mois de juin, qui marque la fin des grosses expéditions du port
de Xorfolk, est, au contraire, celui qui voit débuter la grande produc-
tion légumière dans les districts de Pensylvanie et de l'Etat de New-
York, et aussi dans ITUinois méridional et le sud-ouest du Michigau.
Les deux premiers centres travaillent surtout en vue de Philadel-
phie ou de New-York, le second pour l'approvisionnement de Saint-
Louis, le troisième pour Chicago et Détroit.
Les cultures de Pensylvanie et de l'Etat de New- York, qui ne sont
pas au voisinage immédiat des villes, comptent comme produits
principaux : l'Asperge, le Céleri, le Chou, le Concombre, le Haricot,
les Melons, les Pois et les Tomates.
Les Etats du centre, de l'Ohio à l'est, jusqu'au Nebraska àrouest,
en comprenant le Michigan comme extrême nord, ont de vastes
exploitations potagères, })uisque la superlicie de ces cultures le cède
à peine à celles des Etats de New-York et Pensylvanie. Là, le
(A'ieri et le Melon y ont une importance exceptionnelle.
Aux portes de Chicago, la ferme potagère de Summerdal, reliée
à la ville par le téléphone, exploite 200 hectares de Légumes et
."io hectares de prairies pour la nourriture du bétail et des chevaux.
Les 200 hectares de potager sont ainsi répartis :
(>oncombres Go hectares. Choux 20 hectares.
(Jgnonsj ^,0 — Maïs sucré 20 —
l'ois hàlif» 20 — Divers 4^ —
ETATS-UXIS o65
D'avril en octobre, 200 à 3oo ouvriers et ouvrières, groupés par
é(]uip('s de Tx) personnes, travaillent à la culture et à l'expédition des
produits au marché; une ciucpiimtaine reste aux travaux dliivcr et à
la préparation des pickles et des conserves ordinaires de Légumes,
Enfin, les Etats-Unis possèdent plus de Goo iernu-s destinées à
produire des semences légumières représentant un revenu aniuicl
d'un million de francs, au bas mot.
L.v FuAisi:. — La Fraise, classée légume ici. IVuil ailleurs, mérite
un paragraplie spécial.
La Fraise est la primeur de lagricnlteur.
On la trouve dans les jardins de presque tous les États et les
Territoires, sauf l'Alaska septentrional.
Le Fraisier réclanumt une certaine dose d'iiumidité, nécessite des
irrigations en Californie et partout où il ne pleut guère. Dans la
vallée du Mississipi, et plus à l'est, il est cultivé avec beaucou[) de
soin. Il n'y a pas de fruit analogue qui soit aussi répandu et dont les
marchés soient aussi abondauiment approvisionnés. Les i)roducleurs
lloridiens envoient leurs premiers navires en janvier, et alimentent
les quartiers mondains des Villes du Nord de leurs coûteuses
primeurs.
La Louisiane tient ensuite la saison jusqu'en mars.
La Géorgie, l'Alaliama, le Mississipi, le Tennessee, l'Arkansas et
le Texas viennent ensuite vers le mois d'avril et vendent leurs
produits beaucoup moins cher, en raison de la moindre distance et
de la bien plus grande surface cultivée. Au moyen de wagons l'rigo-
rillques à grande vitesse, les villes du Xonl les plus éloignées sont
rapidement servies.
Le Delaware, le Missouri, le Michigan, l'Ohio, le Connecticut et
l'Etat de New-York envoient leur production auprès des centres do
population.
La saison s"a\ anoant. lépoque de maturité se présente pour d'autres
régions, de sorte que les Fraises du Minnesota et de la j^arlie
orientale du Maine prolongent la vente jusqu'au mois de jiiilU'l.
Le Kentucky, le sud de llllinois, l'est de l'Ohio et la Pensylvauie
fournissent alors un fort contingent de grosses fraises.
A l'occasion de l'Exposition de Chicago, dès la fin de mai, vingt
wagons arrivaient chaque jour au marché. Cette quantité, doublée au
commencement de juin, partant du Caire, au sud de l'Etat, était
transportée par des trains spécialement réservés aux Fraises et ne
s'arrètant en route que pour reuiorqner les chargements tout
enwagonnés.
Un train de trente wagons déposait 324,000 quarts de Fraises.
aG6 ÉTATS-UNIS
A l'an'ivéo du StrawbeiTy-Express, une ariiu'e d'employés tHuit
occupée à décharger les fruits cueillis et empaquetés quelcjues heures
auparavant.
Précédemment, on a cilé des journées où le marché de New-York
recevait près de 4.000 hectolitres de Fraises ; les trois-quarts prove-
naient du port de Norfolk, par bateaux à vapeur.
Les fermiers cultivent le Fraisier sur billons, accompagnant les
plants de première année avec ime emblave de Mais ou do petits
légumes cultivés à la lioue à clieval.
La deuxième année, la production est abondante. Une fois la récolte
faite, la cliarrue détruit la fraiserale ; la rotation y introduit im
autre assolement.
Les principales variétés les plus répandues sont Wilson, Crescent,
Charles Downing, Sharpless, Giunljerland, Triomphe do Gaud,
Kentueky, Miner, Monarch ; enfin et surtout dans la région du nord z
Warfleld, Ilaverland, Gandy, Jucunda, Hovey, Wilder. Ce sont
toutes des fraises de race américaine.
On rencontre aussi des champs de Fraisiers du Gliili, de l'Ananas,
et, parmi les petits fruits, la Rouge alpine de Suisse et la Fraise des
bois, rouge ou blanche, prolongeant ainsi les approvisionnements du
marché.
La valeur annuelle des Fraises de l'Union a été fixée à trente
millions de francs.
INDUSTRIE DES CONSERVES DE LÉGUMES
La conservation des légumes et des fruits dans des boîtes hermé-
tiquement fermées a créé, depuis une dizaine d'années, une industrie
très importante, et a ouvert un vaste champ à la production d'une
nourriture salutaire, dont on ne pouvait jouir autrefois que pendant
quelques semaines de l'année. Le point de départ de cette iu(bistrie
est la ville de Baltimore (Maryland).
Des établissements de conserves se sont fondés dans chaque Ftat,
et leur nombre s'est élevé à 1,800 pour le pays tout entier.
Les KUits les mieux partagés sont : New-York, Maine, Virginie,
New- Jersey, Californie.
La quantité moyenne de Maïs conservé pendant les trois dernières
années a été de trois millions de caisses de u^ boites chacune; il a
fallu, en ehifires ronds, cultiver chaque année, pour cet UÉjago,
ao.ooo hectares de Maïs sucré « Sugar-Corn. »
Le total des Tomates conservées donne deux millions cinq cent
mille caisses de 24 boites, ce qui représente uu rcndomont moyeu de
ÉTATS-UNIS 367
qSo boisseaux de 30 litres par aère île 4' '^''^^ • 2«>ooo acres dt!
Tomates sont cultivés à cet eflet.
Le total (les Pois conservés chaque année est d'au million deux
cent mille caisses de 24 boites, ce qui exige une moyenne de
8,000 hectares de Pois. Les Haricots verts sont aussi conservés en
grande quantité ; les demandes s'accroissent régulièrement.
Les élablissenu'uts de conserves en boite ont c'i leur service, en
été, Tui million quatre cent mille ouvriers ; beaucoup d'entre eux
travaillent toute Tannée. Les eommereants ([ui (buruissent les
matériaux nécessaires, les faljricants de boîtes, do caisses, les
iuqu'imeurs d'étiquettes, etc., en emploient autant.
Si l'on ajoute, à ce nombre de travailleurs, ceux qui cultivent et
recueillent les fruits et les légumes ainsi conservés chaque année,
on verra que cette industrie occupe facilement (puitre uiillions de
personnes. Le fer-blanc importé pour cette industrie coûte, par an,
trente millions de francs.
A l'occasion des fruits, nous reviendrons sur ce sujet important,
V. — Production fruitière.
La production fruitière a pris, aux États-Unis, des proportions
colossales. Tous les districts plantent des arbres à fruits, organisent
des vergers de profit. Des fermes fruitières d'une étendue considé-
rable sont exploitées par le propriétaire ou l'occupant, et souvent
par des associations de capitalistes.
Le défrichement des terres incultes, en faveur de l'arboriculture,
a siu'tout gagné les États et Territoires qui, jusqu'alors, avaient paru
rebelles à la végétation fruitière, par exemple, le Dakota, le Montana,
le Wyoming, le Colorado, le Nouveau-Mexique, l'Arizona et certaines
parties du Texas, du Kansas, du Nebraska, de la Floride.
D'autres, déjà pourvoyeurs du marché aux fruits, ont, en dix
années, connue l'Ontario, décuplé le revenu du sol avec les vergers.
Presque partout, le cultivateur s'est fait industriel, annexant h sa
ferme un matériel destiné à préparer et à conserver les fruits, afin
d'en prolonger le l'ùle aliuientaire, pour augmenter les ressources des
mauvaises années, ou leur permettre de faire un voyage au long cours
et approvisionner ainsi les contrées moins heureuses.
Les usines, qui travaillent le fruit ou le transforment, ont ouvert un
débouché extraordinaire aux producteurs. Par un traité avee l'usine,
268 ÉTATS-UNIS
ceux-ci ont pu assurer le placement de leur récolte pendant un laps
de temps déterminé.
Le jardinier est devenu cultivateur, el réciproquement.
Les Sociétés ont secondé les uns et les autres par leurs concours
et leui's meetings, en indiquant surtout les bonnes méthodes de
culture et les meilleures espèces ou variétés à propager. Les doctes
assemblées sont entrées dans certains détails de cuisine, de prépa-
ration, d'emballage, etc., ce qui prouve l'intérêt porté à l'arboricul-
ture dans un grand pays. N'a-t-il pas. d'ailleurs, introduit dans les
rouages du gouvernement une Division de Poniologie qui rend
d'éminents services ?
L'année 1892 a valu aux Etats-Unis une exportation de i3 millions
de kilogrammes de pommes séchées, alors que le fruit frais a donné
trois fois moins au commerce. Les fruits conservés figurent au tal)leau
pour "j millions de francs, et tous les autres fruits verts ou scellés
pour un million de francs.
La Po^fMi:. — La Pomme est le fruit le plus répandu atix Etats-
Unis. Le versant de TOcéan Pacifique, du détroit de Puget au Mexique,
lui offre un climat tempéré, tandis que la région nord du jNIinnesota
et le versant ouest des Montagnes Rocheuses lui sont moins propices.
Arbre des pays froids, le Pommier ne se plaît guère dans les chaleurs
de la Floride et de l' Arizona.
L'aire géogi'aphique du Pommier semblerait être ici limitée, au nord,
par les grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent ; à lest, par l'Océan
Atlantique ; au sud, avec une ligne fictive de Savannah (Géorgie) au
Fort Worth (Texas) ; de là, une autre ligne se dirigeant vers le nord,
à travers le Kansas central, le Nebrasiva et le Dakota, délimiterait la
partie occidentale.
La zone qui s'étend du Nord-Est au Nord-Ouest, de la Nouvelle-
Angleteri'e à l'Etat de AVashington seml)leraitêtrc sa terre d'élection.
La ]*omme est populaire dans l'Orégon, le Micliigan, la Caroline
du Nord, le Kentucky, l'ouest des Etats de New- York et de AVas-
hington, le sud du Minnesota, le nord-ouest de l'Arkansas, le sud-
ouest du Missouri, et dans « la Prairie » située à l'est du Kansas et
du Nebraska, au sud de l'Iowa, à l'ouest du Missouri. Nous la
retrouvons sur tout le territoire du comté de Sonoma, en Californie.
La Californie possi-de 5, 000 hectares de Pommiers. Les comtés
Del-Norle, llundjoklt, Siskiyou, Modoc, Lassen, Marin, Santa-Cruz,
exportent deux millions de livres de pommes dans l'Océanie et
l'Amérique Centrale.
Les Pommes récoltées sur les montagnes de Pajaro-A'alley, eomlé
de Santa-Cruz. sont réputées les meilleures de l'Union.
KTATS-UXIS
-^'9
Ta's variétés hâtives ou <U' (Icini-saison, Astrakan, Carolina.
Ivcswick (À)illiii. Ik'iioiii, lùirly Mar^arct, Early Poniiock, Karly
Slrawberry, llorse, sont plutôt de eousoiunialiou locale.
La plus grande ponnneraie sur une même propriété compte a5o luc-
tares, dans le Kansas, àWelhouscetWheat. Les variétés dominantes
sont: lien Davis, Wincsap, AVillow Twig, Rails Janet, Jonathan,
Missouri Pippin, et la Xewlown Pippin si répanihu" dans les districts
montagneux de la Virginie.
Les localités froides du Nebraska, de Tlllinois, de Tlndiana, du
Dakota, du Minnesota et du Wisconsin ont recours aux variétés
« Iron (^Ilad », cuirassées contre les gelées : Alexandre, Astrakan,
Gravenstein. Oldenhurg, Titovka, AVealthy, et autres Pommes île
la Russie du nord, avec la série « Crab », bonne à cidre, de Sibérie.
Au Michigan, aux Etats de New- York et delaXouvelle-Angleteri'c,
on adopte les Pommes Baldwin, Rhode Island, Grise de Roxbury,
Espion du Nord, Esopus Spitzenburg, Rouge du Canada.
Plus au sud, en Géorgie, au Tennessee, an Texas, les Pommes île
conserve sont: Buekingluim, Buncombe, Carter Blue, Green Chcese,
Nickajack, Romanitc, Shockley, Taunton, Yates.
Voici les variétés classées au premier rang par la Société pomolo-
gicpie américaine :
Alcxander.
Bahhvin.
Ben Davis.
Dominie.
Early Harvest.
Early Margaret.
Fall Pippin.
Fameuse.
Golden Russe t.
Golden Sweet.
Gravenstein.
Hubbardstou.
Jersey Sweet.
Jonathan.
Limbcr Twig.
Maiden Blush.
Mother.
Newlown Pippin.
Northern Spy.
Oldenburg (Dulehess ul ).
Porter.
Rambo.
Rails Genêt (RawlPs Janet).
Red Astrachan.
Red Canada.
Rhode Island Greening.
Roman Stem.
Rome Beauty.
Roxbury Russet.
Saint Lawrence.
Shockley.
Smith Cider.
Stevenson Winter.
Summer Pearmain.
Summer Rose.
Sweet Bough.
Timmouth.
Talman Sweet.
Wagener.
AVilliams (Favorite).
Willow Twig.
Winesap.
^'ellow BelKlower.
York Impérial.
ajO KTATS-UNIS
En dehors des fruits ù cidre, on compte plus de 4oo bonnes sortes
de Pommes, intéressantes par leur fertilité ou leur qualité.
Les variétés qui dominent dans l'exportation sont : lîaldwin,
Xewtown Pippin, Ben Davis, Fauieuse. Red Gauada, les Russet.
Les emballages se font particulièrement en tonneaux ou barils ; le
premier rang placé au fond, sur sa couleur, devient premier lit lors
de louverture de la iulaille.
La Pkche. — Après la Pomme, la Pèche est le fruit le plus
répandu aux Etats-Unis ; elle réussit dans toutes les régions méri-
dionales du Maine, de Ncw-Hamp.shire et du Yermont ; à Pcst du lac
Krié, la limite de culture sinfléchit vers le midi, laissant en dehors
de la zone favorable au Pécher la moitié septentrionale des États
dlndiana et de llUinois, Plowa et le ]\cbraska entiers.
Sur le versant du Pacifique, la Californie est particulièrement
propre a la culture du Pêcher. Ses vallées larges et plantureuses et
son climat généreux lui offrent tous leurs avantages naturels, excepte
Peau, à la rareté de laquelle on supplée par des irrigations. Il en est
ainsi des Territoires du Nouveau-Mexique et de l' Arizona.
La prescpi'ile située entre les baies de la Chesapeake et de la
Delaware, cpii comprend lÉtat entier de Delaware et une partie du
Maryland et de la Virginie, est favorable au Pécher, comme Ftltatde
New-York, la Caroline du Nord et le rivage ouest du lac Michigan,
portant un nom populaire dont la traduction est «Ceinture de Pèches
du Michigan » : cet Éden du Pécher, dune largeur de i6 kilomètres,
s'étend vers le Nord, près des détroits de Machinow.
La Géorgie possède quelques-uns des plus vastes vergers de
Pêchers. Depuis une dizaine d'années, une plantation de 80,000 sujets
y est installée sur 400 hectares.
Excepté l'extrême-Sud, les variétés que l'on cultive sont: Amsden,
Hâtive de Troth, de Crawford, Montagne rose, Oldniixon, Salway.
Dès le mois de mai, les preuiièrcs Pèches Amsden arrivent au
marché, à l'usine ou au bureau des emballages.
La Floride centrale cultive la race chinoise « Peen-to «.
Au milieu de nos Pêches améliorées, des types indigènes se
font remarquer dans le Texas, la Caroline du Sud, le Mississipi,
lArkansas, PAlabama, où le Pêcher croît facilement.
En Californie, le Pêclier est a^scz abondant (25. 000 hectares) pour
alimenter vingt fabriques de conserves de fruits, leur exportation
s'élève à vingt nnllions de boîtes métalliques par saison. La Pêche
à chair jaune ou blanche dite « Cling », à noyau libre, ou « P'ree »,
à noyau adhérent, trouve ici son emploi.
Tel est le motif «lu succès des J'éclies Crawford et Oldmixon.
ETATS-UNIS 271
Lp Dclaw.'uv et le Maryland comptent plus do viiit,^t mille hectares
(le Pi^chers, compretiaul c\iu[ millions dai-bres; la production est
consonunée à l'état Irais ou transformée en conserves. De noui-
breuses usines, dans ces deux Etats, fabriquent chatfue année deux
uiillions de boîtes de Pèches conservées, pour dessert.
11 nous sullira de citer le plus grand verger du Maryland, « Round
lop peach Farm ». couiposc de einfjuante mille arbres, employant un
personnel de huit cent personnes au mouient de la récolte, cl
expédiant cent trente mille caisses de Pèches par cluirrcttes et
steamers.
Les relevés olliciels accusent un lolal de i5o millions de Pêchers
sur le territoire de l'Union, rapportant en moyenne a francs 5o
par arbre et procurant de l'ouvrage à 23o,ooo personnes.
Les comtés californiens, qui produisent la plus grande somme de
Pèches, sont : Los-Augélès. Sanla-C^lara, Solano, ïchama, Tulare,
puis Sacraniento, San-13ernardino, Sonouui, Orange, Placer, Butte,
Fresno, El Dorado.
D.ins ses congrès, la Société pomologique américaine a reconnu
supérieures les variétés suivantes, d'après les rapports qui lui sont
présentés par les délégués de chaque Etat.
Alexander. Hale's Early.
Amelia. Heath Cling.
Anisden. Large Early York.
Baldwin. Mountain Rose.
Chinese Cling. Oldmixon Cling.
Columbia. Oldmixon Frees.
CraAvford Early. Piquett's Late.
Crawford Late. Président.
Druid Ilill. Reeves' Favorite.
Early York. Saint-John.
Early Rivers. Sraock Freestone.
Early Tillotson. Stump the World.
Fostcr. Susquehanna.
George IV. Troth's Early Re.l.
Grosse Mignonne. Ward's Late Free.
Par la distillation, la Géorgie tire 1,200 hectolitres d'eau-de-vie de
Pèches, et le Maryland, 400 hectolitres.
Les Brugnons et Nectarines commencent à se propager dans le
Nord; ils ont gagné le ('entre et ne tarderont pas à franchir la
frontière des Etats du Sud, leur fruit étant apte aux voyages.
o-o ETATS-UNIS
Les variétés Boston, Dowiitou, Eai4y Xe\vington, Early Violet,
Elruge, Stanwick sont cultivées dans les jardins des Etats de New-York
et de Michigan. de la région nord, et dans les Etats de Pensylvanie,
Caroline du Nord, Indiana, Tennessee, Missouri, Kansas, de
température modérée.
La Californie, riche en Pèches, laisse aux comtés d'Alamcda, de
Solano, de Fresno, de Tulare la spécialité des Nectarines.
La Poire. — Moins prisé que dans l'Europe centrale, le Poirier
semble vouloir cependant prendre une importance croissante aux
États-Unis, quoifjue certaines situations, telles que le nord du
AVisconsin et l'ouest des ^Montagnes Rocheuses, lui soient contraires.
(^uaut aux régions méridionales de la Floride, de la Géorgie, du
Texas, où larbre paraissait dépaysé, on s'arrête particulièrement
aux hybrides japonaises Le Conte et Kieller ; elles alimentent déjà
les usines à conserves de Poires au jus.
L'Orégon, le Missouri, l'IUinois. le Kansas et la Californie
(comtés de Sqlano, Alabama, Sacramento) ont ajouté cette race
nouvelle aux variétés cultivées pour le séchage, la confiserie et la
consommation.
Partout, les vergers de Poiriers sont élevés en majeure partie
sur tige plus ou moins haute ou basse, suivant l'action de la chaleur
et la direction ou la violence des vents.
Beaucoup d'arbres nains, peu ou point soumis à la taille annuelle,
sont plantés à titre provisoire ou intercalaire dans les grands vergers,
et quelquefois associés aux cultures de plantes économiques.
Les bonnes variétés, que l'on rencontre plus fréquemment dans les
dillérentcs régions, sont les suivantes :
Beurré d'Anjou. Duchesse d'Angoulcme.
— Clairgeau. Fondante des Bois.
— Diel. Ilowell.
— ClilTard. Kirtland.
— d'Hardenponl. Lawrence.
— Superfin. Louise Bonne d Avr;uuhes.
Blodgood. Onondaga.
Buflum. Osband Summer.
Clapp Favorite. Bostietzer. '
Colmar Nélis. Seckcl.
(;uré. Seigneur Esperen.
Doyenné blanc. Slieldon.
13oyenné d'été. Tyson.
Dovenné de Mérode. AVilliams.
ÉTATS-UMi U73
Il est à roiiuii(|iu'i' (\uv les plus répandues sont i)lulùt connues
sous leur synonyme.
Ainsi Beurré Jllarclenponl esL noiiuné (llou-Morceau ;
Cohnar Nélis, — ^Vialer Xelis ;
Curé, — Yicar ol' Winkliekl ;
Doyenné de Mérode, — lioussoeh ;
Fondante des liois, — Fieniish lîeauty ;
Louise Bonne d'Avranclies, — Louise Bonne oi" Jersey;
Ne plus Mcuris, — Beurre d'Anjou, — Anjou ;
Seigneur, — Lucrative ;
AVillianis, — Bartlelt.
Maintenant on tlit simplement « Angoulenie », comme nous disons
ici : Ducliesse, et « Glairiçeau » désigne notre Beurré Glairgeau,
deux variétés précieuses pour l'exportation, ainsi que Winter Nelis,
Easter Beurre et la Seckel, genre de Rousselet, devenant parfumée,
répandue sur les collines de la Sierra, les montagnes de Coast Range
et autres.
Les Poires à saveur aromatique, BufTum, Howell, Lawrence, Onon-
daga, Seckel, Sheldon sont, dans leur patrie, hautement considérées
La Clapp Favorite, de la même source, mais sans autre parfum
que le jus sucré de sa chair, pénètre dans le verger où trône la
Williams, au goût musqué, et lui fait concurrence sur le marché.
Mais la Williams, de Santa-(]lara, Sacramento, et d'autres comtés, a
commencé la réputation des Poires californiennes, et sa grande
renommée continue.
Nos excellents et nombreux gains belges et français sont goûtés
des pomologues d'élite de l'Union américaine ; ils ne tarderont pas à
se vulgariser par lintermédiaire des pépiniéristes.
La Prune. — Malgré les cryptogames et les charançons, le Prunier
constitue des plantations sérieuses dans les Etats de Californie,
Orégon, Ohio, Yermont, Missouri, Washington, en vue de la dessic-
cation et de la confiturerie. Il produit encore des récoltes rémunéra-
trices dans le Michigan occidental, la Nouvelle- Angleterre, l'Etat de
New-York, le Colorado, le AYisconsin.
Ce sont des arbres à tout vent, en plantations par massifs homo-
gènes ou combinés. Le plus grand verger de Pruniers est dans la
vallée de Salinas (Californie) et s'étend sur 3oo acides de 41 ares.
Les Prunes Unes de l'American River, comté de Sacramento, sont
les favorites des gourmets. En 1891, elles étaient vendues 4^ dollars
la tonne anglaise.
Le Prunier se plaît sur les contreforts de la Sierra-Nevada et sur
les rampes déclives des grandes vallées du centre. Des escouades de
18
3^4 ÉTATS-UNIS
coolies chinois procèdent à la récolte du fruit, chargent les claies et
les portent à l'étuvo ou en plein air, à l'action directe du soleil.
On rencontre dans les campagnes, et à proximité des taillis fores-
tiers, des espèces nées spontanément et propagées par semis ou dra-
geons. Les Pruniers Damson et Lombard sont de cette catégorie.
Les t^•pes indigènes. Prunus americana et Chicasa, ont fourni
des sortes productives comme Miner et AVeaver, Newman et Indian
Chief, bonnes à divers usages.
Les importations japonaises du Prunus Ilattan ont propagé, vers
le sud : Botan, Burbank, Chabot, Kelsey, Ogon, Satsuma, Simon.
On peut résumer en trois groupes les principales Prunes cultivées
aux Etats-Unis pour la consommation de la famille, pour le marché
ou pour le séchage.
1^ Prunes pour la consommation de la F.vmille.
Bavay's Green Gage. Long Scarlet.
Bryanstone. Mac-Laughlin.
Drap dOr. Orléans (Red Damask).
Early Favorite. Oullin Golden.
Green Gage. Prince Yellow Gage.
Impérial Gage. Royale Hâtive.
July Green Gage. Shropshire Damson.
Kirke. Smith Orléans.
Lawrence. Transparent Gage.
On sait que le mot « Gage » désigne la Prune de Reine-Claude.
2° Prunes cultivées pour le Marché.
Bradshaw. Peach.
Columbia. Pond's Seodling.
Coe Late Red. Prince Englebcrt.
Crûger's Scarlet. Royale de Tours.
Damson. Sainte-Catherine.
Domine DuU. Victoria.
JefTerson. Wangenheim.
Lombard. AVashington.
Monroe. Yellow Egg.
"i" Prunes destinées au séchage.
D'Agen (Uobc de Sergent). Hungarian.
De Bulgarie. Quetsche d'Allemagne.
Coe Golden Drop. St. Martin Quetsche.
Datte. St. Catljarine.
Fellemberg. Tragedy.
De tributaires de TEurope qu'ils étaient, les États-Unis espèrent
devenir ses fournisseurs de Prunes séchées, en conserves ou confites.
ETATS-UNIS 2^5
En 1887, les Etats-Unis récoltaient près de trois millions de kilo-
grammes de Prunes ; en i8<)i, pirs (le i.") niillicjns. Pendant cette
période, ils en reeevaii'nl d'Kiu'()[)e i 40 millions de kilo<;r.
Nos pépinières i'ranvaises sullisent à peine aux approvisionnements
de jeunes plants de Pruniers destinés aux horticulteurs de l'Union,
qui, à leur tour, ne peuvent répondre aux demandes des planteurs.
La fabrication et le commerce des Pruneaux se sont développés
d'une façon incroyable en Californie, d'abord dans le comté
de Santa-Glara, puis dans ceux d'Alameda, de Fresno, Humboldt,
Uos Angeles, Montercy, Xapa, Orange, San-Luis Obispo, Sau-Diego,
Solano, Sonoma, Tulare, Yolo.
Plus de 25,000 hectares de pruneraies existent en Californie.
Ayant reçu les conseils praticpies d'un cultivateur de notre Agenais,
la Californie a planté le Prunier Robe-de-Sergent ou d'Agcn, et
elle est arrivée à produire ainsi des millions de kilogrammes
de Prune a\ix de cette espèce estimée.
La Cerise. — Après avoir adopté la région du Pacifique, particu
lièrcment l'Orégon, l'Etat de Washington, les comtés californiens
d'Alameda, Santa-Clara, Solano, Napa, Placer, Sonoma, Santa-Cruz,
Sacramcnto, San-Bernardino — où l'on cite un propriétaire récoltant
G, 000 livres de Cerises siu' 3oares, — le Cerisier a trouvé sur d'autres
points des occasions de se produire en verger plein ou mixte, associé
à d'autres essences fruitières.
L'arbre y est cultivé en haute tige, à demi-tige ou à l'état de buisson.
Avec le Cerisier proprement dit, le Bigarreautier s'est implanté
sur les coteaux ensoleillés de la région centrale.
Les variétés à maturité précoce du Guignier sont accaparées par
les primeuristes, loin des bois hantés par les oiseaux frugivores.
Plus robuste, le Griottier a gagné le Nord ; il résiste au froid et
son fruit a sa place à rofïice.
A 5,000 pieds d'altitude, en Californie, les Bigarreautiers Black
Tartarian, noir, et YelloAv Spanish, ambré, fructifient encore.
De ces quatre groupes, les principales variétés adoptées sont :
Cerise Anglaise. May Duke. Bigarreau Black Tartarian.
Belle de Chatenay. Elton.
Belle de Choisy. Governor Wood.
Early Richmond. Rockport.
Montmorency (Amarelle). Napoléon.
Griotte du Nord. Guigne Early Purple.
Noire, Morello. Coe's Transparent.
Aux abords du Canada, le Cerisier commun ou Amarelle, dit « de
France », pullule, drageonne et fructifie suffisamment.
lijÔ KTATS-UMS
L'Abricot. — La Californie est le refuge de l'Abricotier. Les
montagnes d'un côté, la nier de l'autre, la chaleur en tout temps
garantissent la santé de l'arbre et la maturation du fruit.
Les comtés d'Alameda, de Solano, de Santa-Clara, de Los Angeles
tiennent la tète pour l'abondance. D'autres comtés se sont inspirés
de ces succès ; tels sont : Orange, San-Bernardino, San-Diego,
Santa-Barbara, A\mtura, tous féconds pour l'Abricotier.
La Californie du Sud retire 3oo,ooo dollars de sa récolte d'Abricots.
Des manufactures se sont installées à la portée des cultivateurs ;
Abricots et Pèches y arrivent par millions et sont aussitôt transfor-
més en confitures, pâtes, séchons, et conserves en boites.
^ Les approvisionnements viennent encore de l'Utah, de l'Idaho,
et de certaines parties de l'Arizona, du Nouveau-Mexique. Le fruit
frais est également envoyé sur les marchés de l'Est.
Les variétés ainsi cultivées en plein vent sont :
Breda. Moorpark.
Early Golden. Peach (de Nancy).
Hemskirke. Red Masculine.
Large Early. Royal.
Les Abricotiers Oullin's Early Peach et Orange ont jusqu'alors
échappé au mildew.
Le Raisi.v. — La Vigne est bien représentée aux Etats-Unis, mais
plutôt par les variétés qui ne sont pas directement comestibles, de
race pure ou croisée.
Les types sauvages et leurs dérivés se rencontrent à peu près
partout, des grands Lacs au golfe du Mexique, de l'Atlantique aux
Montagnes Rocheuses.
L'Ohio, le Missouri, l'illinuis, la Virginie, l'État de New-York
ont, après la région du Pacifique, une production considérable.
Les Territoires de l'Arizona, de l'Utah, du Nouveau-Mexique, le
sud-ouest de l'Etat du Texas et une partie de la Floride cultivent
aussi bien les cépages Concord, Dclaware, Catawba, Hartford,
Worden, Brighton, que nos plants de l'espèce Vigne vinifère.
La Floride i)r()page Black Ilaniburg, AVest St. Peter's, Whitc
Frontignan, Buckland Sweetwater, Gros Colman, Lady DoAvncs...
Les grands vignobles à vin des comtés californiens, tels que les
comtés de Tulare, Fresno, Kern, San-Diego, San-Bcrnardino, envoient
des paniers de Raisins au marché ; cependant l'exploitation du Raisin
de table, destiné à la consommation ou au séchage, s'est concentrée
au cœur de Los Angeles, Placer, Sacramento, San-Joaquin, Santa-
Clara, Santa-Cruz, Yolo; arrivent ensuite les comtés de Contra-Costa,
Lake, Merced, Sauta-Barbara.
J
KTATS-INIS '2--
Lcs cépages dominants soûl : Black l'i'inci', Calal)rian. Chasselas,
(Cornichon. l'JiiperorjMorocco, le Miiseat i>ré('ieii\ au S(''cliaf(e,le Tokai
aux loni^s grains roses, et toute une collection de diverses origines.
Cv pays, toujours i;raiid dans ses entreprises, a des champs
de Vigne ininuMises, appartenant au mcme propriétaire, et d'une
Couteaanee de 800 hectari's. La récolte des Raisins en Calilbrnic s'est
élevée, en 1891, à 20 millions de kilogrammes, et augmente chaque
année. Le Raisin sec rapporte jusqu'à 4,000 francs à l'hectare.
Une récente statistiijue fixe à i5o,ooo hectares l'étendue du
vignoble de l'Union, et son produit, à 900,000 tonnes, destiné à
s'accroître encore.
Le capital engagé à cet elTet approche d'un milliard de francs.
Les variétés indigènes les plus répandues sont :
Brighton. Ives.
Catawba. Niagara.
Clinton. Norton's Virginia.
Coneord. Scuppernong.
Delaware. Wilder.
Hartford. AVorden.
L'Ancien Monde a fourni ses plants à gros fruit sur divers points
de rAméri{{ue. Leur accliuuitement n'est pas encore bien déter-
miné, mais leur vente peut être assurée sur les ports et au marché.
La Mûre ( Mulljerry ). — Le Mûrier, déjà propagé pour la sérici-
eullure, a quel([ues variétés à sirops; le Mûrier DoAvning, pour
clinuit tempéré ; Hick's Everbcaring et Slubbs, pour clinuit chaud.
La Framboise. — Le Framboisier est soumis à la culture exten-
sive, sans préjudice de la production spontanée dans les bois, où
les familles pauvres vont récolter la baie de la Ronce « Blackberry »,
de l'Airelle « Cranberry », de l'Aniélanchier « Juneberry » et de
l'Argousier « Buftaloberry ».
Notre Framboise « Rapsberry », ronge ou pourpre, jaune ou
orange, est l'objet d'un grand commerce pour la fabrication du jus
colorant ou aromatisant le vin et certains entremets. La production
atteint .5o hectolitres à l'hectare. Les variétés à fruit rouge, Clarke,
Ilerstine, la pourpre Franconia, et les variétés à fruit jaune, Orange,
Souehetti, sont productives en plein champ ou sous verger,
La Framboise noire, « Black Cap », Rubus (nllosus, peut rapporter
2,000 francs à l'hectare. A'ariétés recommandées pour la distillerie
et l'industrie : Agawam, Dorchester, Kittatinny, Lawton. Snyder,
Stone, Western Triumph, AVilson, les occidentales Doolittle, Greesr,
Mac Cormick, et la Ronce du Canada « Dewberry » Lucretia.
278 ÉTATS-UNIS
La Groseille, — Arbuste du Nord, le Groseillier fait défaut dans
les régions chaudes. Partout ailleurs, il tient sa place au jardin, ou
accessoircnieut au grand verger.
Le Gassissier est d'un bon rapport, libre ou associé, dans le
Gounecticut et les Ktats Aoisius.
La Groseille à inacpiereau se répand, d'ajDrès les résultats obtenus,
dans le Kentucky, lOrégon, le Washington, le sud de la Virginie.
Parmi les bonnes variétés fertiles, signalons les suivantes :
Les Groseilles à grappes « Gurrant » rouges, sont: d'Angers, Gerise,
Fay's, Knight, de Palluau, Prince Albert, Red Dutch, Yersaillaise.
Les Groseilles blanches : Wliite Dutch, White Grape.
Les Groseilles noires ou Cassis : Black Naples, Gommou Black, Lee.
Les Groseilles à maquereau « Gooseberry »: GroAvn Bob, Dow-
ning, Houghton, Industry, Pale Red, Pearl, Smith's improved.
La Noix. — La Noix (Walnut) mûrit, et les rameaux de l'arbre se
lignifient à souhait, dans toutes les situations où le climat est sec, les
chalem's prolongées, les hivers modérés. Il nous suffira de citer,
en Galifornie, les comtés de Los-Angélès, Orange, Santa-Barbara,
Yentiu'a, où il rapporte de 200 à 400 dollars à l'acre de 4i ares.
L'arbre est dispersé ou aligné sur la banquette d'un chemin. Le
fruit, diin transport facile, est exporté pour 5oo,ooo francs.
Les variétés sont dues au hasard, le greffage y étant inconnu.
Signalons un syndicat de 47 cultivateurs qui, en 1890, réunissait
400,000 kilogr. de Noix, vendus 3oo,ooo francs.
Le Pacanier, Carya, est exploité dans le comté d'Orange.
Le Goixg. — Le Gognassier(Quince)cst planté isolé ou groupé dans
les fermes, souvent en bordures de rivière. Son fruit est employé
à divers usages culinaires et d'économie ménagère.
Nous le trouvons dans les comtés Del Norte, Marin, Santa-Barbara,
Santa-Glara, Tehama, en Galifornie. Le Going-Pomme dit « Orange »
est le plus commun ; puis les Going-Poire, Going-d' Angers, Rea,
Ghampion, Going de Portugal.
L'Olive. — Déjà, plus do 800,000 Oliviers existent dans la région
sud. Le succès des espèces oléifères pour les huileries, et de l'espèce
Richoline pour la table, a contribué à l'extension de l'arbre en
Galifornie et dans la Floride.
Un verger dOliviers de Santa- Ynez-Valley, du comté de Santa-
Barbara, possède 10,000 Oliviers dont les 4/5 ont fourni 460,000 hec-
tolitres d'huile. En outre, 7,600 Noyers et 10,000 Amandiers font
partie du domaine.
L'Amande. — Nous trouvons l'Amandier dans la région sud. La
Floride, la Géorgie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et la Galifornie,
ÉTATS-UNIS Q^9
comtés d'AlainéJa, Bulle, Gontra-Costa, Sacraracnto, Sanla-Clara,
Saiita-Ciruz. Souuiiia, Tohaiiia, Yolo. réunissent plus de 3,<)oo,ooo d(!
sujels d'Amandiers à louL vent.
La variété à coque dure et amande douce vit plutôt dans la plaine ;
celles fpii ont la coque tendre, Princess, Sultana, résistent mieux
dans les bons sols de la montagne et des côtes.
En 1892, les États-Unis recevaient d'Europe 7,G3o,ooo livres
d'Amandes évaluées 1,200,000 dollars ou six millions de francs.
L\ Figue. — La zone méridionale et l'influence des courants
chauds pernu'tlcnt au Figuier de vivre et de mûrir ses fruits.
L'Alabama. la Louisiane, le Nouveau-Mexique, la Floride, la
(Californie possèdent de vieux Figuiers. Les Figues floridiennes
titrent jusqu'à Go p. 0/0 de sucre. Les Figues à peau violet-noir, de
l'Adriatique et de Smyrne, ont beaucoup de succès.
Le Département de l'Agriculture a fait venir des plants des pays
d'origine et les a distribués aux planteurs.
L'air sec et la chaleur solaire de l'Arizona et de la Californie, au
temps de la maturité des Figues, facilitent le séchage.
Il nous suflira de citer les comtés californiens de Los Angeles,
Sauta-Barbara, San- Diego, San-Bernardino, Placer, Stanislaus, et
ceux de Fresno, de Tulare qui se sont fait une réputation dans le
séchage des Figues. Les variétés préférées sont :
Angélique. Celestial.
Black Ischia. Green Ischia.
Elue Genoa. Turkey.
Brown Smyrna. AVhite Adriatic.
Brunswick. White Marseilles.
Il arrive des provisions considérables de Figues au port de San-
Francisco, toutes apprêtées en boîtes.
L.v Grenade. — La région « Mountain and Goast » cultive le
Grenadier, et son fruit résiste bien aux voyages. Les variétés à fruit
doux « Sweet » ou acidulé « Acid » attendent un complément de
variétés européennes qui ne saurait larder.
La Plaquemixe. — Déjà l'Amérique du Xord cultivait le
« Persimmon », c'est-à-dire le Plaqueminier de Virginie, dont le
fruit, analogue à une belle Prune de Reine-Claude, est consommé à
maturité extrême ou vendu sur les marchés.
L'arrivée du type japonais « Kaki », dont les drupes ont l'aspect
d'une Tomate ou d'une Mandarine, a été accueillie en Géorgie, en
Floride, au Texas, dans la Louisiane et en Californie, avec une faveur
telle qu'en 1888, le Japon exportait vers ces régions 5oo,ooo jcuues
sujets de Kakis greffés,
28o ÉTATS-UXIS
Les variétés déjà implantées là-bas sont : Among, — Dai-Dai, —
Hachiya. — Hiyakume, — Kurokunia, — Minokaki, — Okame, —
Sliiino-Schiradzu, — Tanc-Naslii, — YeJc-islii, — Yemon, — Yama
ïsiiru, — Zengi. Les pépiniéristes américains en opéreront désormais
eux-mêmes le grelTage et la propagation.
LOiiAXGE. — La région de lOranger commence au centre de la
Floride, longe la cote du golfe du Mexi(|uc vers l'Ouest, prend le
Mississipi, la Louisiane. l'Arizona méridional et gagne la Galifoi'nie,
négligeant toutes les situations qui ne lui oflrent pas de garanties de
sécurité et de production.
De la limite d\i Mexique au mont Sliasta. une siu'facede i.oookilo-
m<-'tres est acquise aux Aurantiacécs comestibles.
Les irrigations ont été un facteur puissant de la prospérité des
orangeraies californiennes. Un verger de cette sorte, irrigué, vaut
400 dollars à l'acre de 4i ares, environ 5, 000 francs l'hectare.
Les comtés de San-Bernardino, de Los Angeles, de Butte sont
abondamment pourvus : ceux de San-Diego, Ventura, Placer, Orange,
Yuba, Santa-Barbara, Fresno, San-Joaquin marchent sur leurs traces,
proportionnellement à leurs ressources.
De mars en mai, la Californie envoie ses Oranges vers l'Est ; la vente
en est assurée,
Los Angeles a sa clientèle à Chicago, à Philadelphie, au Nouveau-
Mexique et dans l'Arizona.
D'une seule saison, les six comtés du Sud fournissent 6,000 voi-
tures d'Oranges ou 2 millions de boîtes à 2 dollars net la boîte, ce
qui porte le revenu à 4 millions de dollars en faveur du producteur.
Et les Etats-Unis sont encore tributaires de l'étranger !
L'extension donnée aux orangeries californiennes a valu à la
presqu'île le nom « d'Etat doré ». Son importance s'était manifestée
à la « ^Vorld's Fair » de Chicago par une exhibition merveilleuse
d'Hcspéridées.
Les variétés admises sont, par ordre de mérite :
Xavel, à gros fruit, la principale sorte sur toute la ligne ;
Seedling, fertile et résistante, d'un bon rendement ;
Saiut-Michaels, fruit moyen à saveur fine, à écorce mince ;
Ruby Blood, à chair rouge plus foncée que Maltese Blood;
Mediterranean Sweet, Centennial, Dulcissima, Prolific...
Le Citron aime les situations abritées des comtés de San-Diego,
Los Angeles, San-Bernardino, Orange, Santa-Barbara, Ventura,
San-Luis. Les Limons, Bigarades, Cédrats et Bergamotes, moins
abondants, ont toutefois leur valeur 4e comre^erce et de profit.
KTATS-UXrS 281
Sur rAtlantiquc, la Floride suit l'excuipli' de sa sour du Paci-
fi((ue. Les orangeries s'accroissent en étendue et en valeur. Le
choix des variétés et leur reproduction sont observés. Le Citron et
la liigara<le semblent préférer la zone méridionale.
Il parait que la Californie et la Floride possèdent quinze millions
d'Orangers et deux millions de Citronniers, la moitié en production.
Le Limonier occupe 5. 000 hectares en Californie (variétés Belair,
Lurelva. Frencli. Lisbon, Messina, etc.), surtout dans les riches sols
des comtés de Tulare, de San-Bernardino, de San-Diego où il peut
rapporter, vers Cajou Valley, jusqu'à 800 dollars par acre de 4i ares.
(Le dollar américain vaut cinq francs de France, mais il faut tenir
compte de la valeur monétaire relative de l'argent.)
Fruits skchks. — Depuis imo vingtaine d'années, la confection et
le comuierce de fruits desséchés se sont développés avec l'auxiliaire
d'appareils perfectionnés.
Le profit qui en résulte pour le producteur a suscité la création de
nouveaux vergers et l'extension des anciennes plantations. Le choix
des espèces fruitières et les soins à donner aux arbres en ont été la
conséquence.
Les États de Pensylvanie, d'Ohio, de Michigan, d'Orégon et la
partie orientale de IKtat de New-York ont conquis le premier rang
de cette industrie. Les autres contrées agricoles ont suivi l'impulsion.
Partout les pépinières et les vergers sont devenus lucratifs, et les
usines se sont multipliées, offrant un débouché certain aux récoltes
d'Abricots, de Pommes, de Poires, de Pêches, de Cerises, de Prunes,
de Raisins, de Framboises.
De New- York à Rochester, plus de mille établissements de dessic-
cation de fruits et de légumes emploient 3o,ooo personnes au moins à
leurs opérations. Évaporateurs, étuves et dessiecateurs ne chôment pas.
Les années d'ïdiondance ne laissent pas tond)er la denrée à vil prix.
Séché entier ou par quartiers, le produit se conserve bien et devient
un élément de boisson ou de compote.
Actuellement, les États de l'Union expédient poiu' 10 millions de
francs de Ponmies blanchies, évaporées ou séchées, à destination de
l'Europe, de l'Amérique du Sud et de l'Asie orientale.
Par suite de la sécheresse de l'air, de l'absence de pluies et de
rosées en été. la Californie prépare ses fruits au soleil : le procédé est
à la portée de tous.
Les vergers de ce riche Ktat ont produit, en 1891, plus de
3oo,ooo tonnes de fruits frais. Un négociant en fruits secs, de San-
Francisco, en achetait pendant un seul mois pour un njillion dç
dollars, soit 5,ooo,ooo de francs.
28a ÉTATS-UNIS
Des délégués californiens sont venus en France étudier la
fabrication des Pruneaux d'Agen, puis en Espagne, à INIalaga,
apprendre le passerillage du raisin. Depuis, la dessiccation des fruits
par laction solaire a gagné tous les districts. La ville de San-Joaquin
s'est fait une réputation pour le passerillage des raisins.
Faut-il rappeler que. pendant un seul mois de novembre, la
Californie a exporté 3o,ooo tonnes de fruits séchés ou évaporés,
chargées sur 3,ooo wagons?
Pendant l'été, ces mêmes usines travaillent les légumes, et
quelques-unes, en hiver, les huîtres...
Fruits confits. — A l'est des Montagnes Rocheuses : Baltimore,
du Maryland ; Rochester, de l'État de New- York ; Saint-Louis, du
Missouri, sont devenus les centres de confection de fruits confits et
et de confitures. La même situation est acquise à San-Francisco,
San-José, Sacramento et Los Angeles de la région occidentale
baignée par le Pacifique. Cependant, il existe des confiseries
disséminées sur tout le territoire de TUuion.
A elle seule la Pèche fournit, par saison, un million cinq cent
mille caisses de 24 boites ; les trois-quarts sont préparées dans la
région de Chesapeake.
L'industrie transforme ainsi quinze millions de bushels (ou
boisseau de 36 litres), de fruits par an, et emploie 18,000 barils de
sucre granulé pour établir le sirop de conserves de pêches. Heureu-
sement, les Etats-Unis récoltent par année un million cinq cent mille
quintaux de sucre de canne, et cette production augmente encore !
A bientôt la conserve au jus ou au candi des Dattes dans l'Arizona
et la Californie ; des Goyaves et Mangues en Floride ; des Cocos du
Lac Worth ; des Ananas et des Bananes des îles côtières, à partir de
Charlotte-Harbour, à l'ouest, et depuis l'île de Marritt, à l'est!...
VI. — Pépinières. — Dendrologie. — Floriculture.
VÉGÉTAUX D'ORNEIIIIENT
Ainsi que nous le verrons tout à l'heure, l'Amérique septentrionale
est riche par ses ressources naturelles en arbres, arbustes et plantes
pour le décor de ses jardins.
Mais avec une population cosmopolite, d'origines tellement
variées, le goût des jardins garnis de plantes et de fleurs de toute
espèce s'est développé. Les fortunes rapidement gagnées ont suscité
un étalage de luxe doù liiorliculture n'était pas exclue.
ÉTATS-UNIS a83
La prospérité du jardinage d'ornement et la fortune des hommes
intelligents qui s'y livrent en ont été la conséquence.
Les États-Unis possèdent vingt mille établissements de pépinières
et de fleurs, exploités par un capital de huit cent millions de francs,
et occupant un personnel dépassant 200,000 personnes, non compris
les maisons de fleurs en boutique.
C'est ici surtout (pu* Ion débite les centaines de mille Rosiers
forcés dans la banlieue et les milliers de Lis, de Jacinthes,
d'Amaryllis, de Narcisses, de Tubéreuses, de Glaïeuls, de Muguets,
de Violettes, de Lilas fleuris sous bâche et accaparés avec avidité
par la population indigène ou étrangère.
Les États du sud ont imité la Provence maritime en fournissant
l'hiver des fleurs élégantes et parfumées.
Citadin ou campagnard, vertueux ou volage, l'amour des plantes
fleurit les fenêtres de l'américain du nord, garnit son balcon, s'élève
jusqu'aux toits et mansardes, stationnant au vestibule, presque à
l'ascensem'. Il s'égare à la fenêtre populaire ou au balcon de la
famille, ornant la boutonnière du financier, et se piquant siu' le
corsage de la déesse de la Liberté ou en pleine chevelure de
l'Indienne libre.
Ne s"est-il pas installé sur le transatlantique où les passagers
goûtent \e farniente... de la traversée, l'imprévu des rencontres ou
les voluptés d'une lune de miel précipitée?...
Un romancier n'a-t-il pas laissé entendi'c que les maîtres d'hôtel
allichaient la galanterie — ou la cruauté — de présenter leur note
au milieu d'un bouquet de fleurs qui, hélas ! n'est pas toujom's
sans épines ?
Les administrations sont entrées dans le mouvement ; elles ne
pouvaient laisser construire des maisons à douze ou quinze étages,
ni tailler à plein drap des quartiers neufs et rectilignes, sans ofirir à
l'habitant les conditions de l'hygiène et les agréments du séjour.
De là, ces oasis de verdure sur le parcours des tramways, une
véritable ceinture pittoresque et paysagère qui encadre la cité tou-
jours trop étroite, toujours insuflisantc à l'expansion de la population.
Après Central Park occupant ime superficie de 3oo hectares, à
New- York, les villes importantes ont créé des parcs publics, des
promenades, des squares, qui ont encore encouragé les particuliers à
orner leurs demeiu'es ou leurs villas avec toutes les ressources du
jardinage.
Les municipalités poussèrent le scrupule du culte floral jusqu'à
autoriser l'horticulture à s'installer, toutes voiles déployées, dans le
champ du repos. Aussi rencontre-t-on, à la porte des cimetières,
284 KTATS-UXIS
des cultures de fleurs et d'arbustes réservés aux familles et aux
visiteurs du Jardin funèbre. On cite des jardiniers entrepreneurs qui
entretiennent les concessions au moyen d'abonnements auuuels
sélevant de 5 à 10,000 dollars... jusqu'à 5o, 000 francs !
Des traités semblables sont contractés avec des particuliers, qui
désirent vivre au milieu des fleurs dans leur salon de réception ou
eu plein magasin de commerce.
Pendant la guerre fi*anco-allcmande, les Américains ont profité de
rouverture des ports japonais et pénétré dans l'empire du Mikado
pour y recueillir des végétaux rares. L'Hortensia à fleur blanche et
le Chrysanthème à ligides duveteuses sont les souvenirs les plus
intéressants de cette paisible incursion.
Xous voudrions citer en détail les arbres et les plantes que
nous devons à l'Amérique du Nord, grâce aux recherches de
Michaux, de Robin, de Bosc, de Noisette, de Boursier de la Rivière,
de Hahn et autres explorateurs européens. Il faut nous borner à
signaler les principales espèces ; ce sera notre manière de célébrer
le quatrième centenaire de la découverte du Nouveau Monde.
Signalons dans leur ordre alphabéticpie :
^4. — Les arbres et les arbustes ;
B. — Les conifères ;
C. — Les plantes herbacées.
A. — ARBRES, ARBRISSEAUX ET ARBUSTES ORIGINAIRES DES ÉTATS-UNIS.
Acer circinaluin ; eiiocarpum ; gla- Iîiîhciikmia volul)ilis.
I)ruiu; macrophylluiu : luontanuiii ; 1$etila Icnta ; liilca ; nigra ; papy-
nigrniii ; pensylvanituiii; rubruni ; rilcra ; populilolia ; i»umila ; quc-
saccharinum ; spicatiun. bccensis ; rubra.
iEscLLis glabra ; lubieunda. Bignonia capreolata ; lucitta.
Alm's incaiia : iiiaritiiiia ; scrrulala. lîuiNXiciiiv cinhosa.
AMia.ANciiiiH alnii'olia ; Jîotrvapiiuii; 1$umelia lycioidcs ; tcnax.
llorida ; oblougilblia ; oligocarpa ; Cai.licahi'a aniericana.
ovaUs. Calvcamius lloridus; glaucus; Ijcvi-
Amoiu'Iia fiagrans ; fruticosa ; gla- gatus; niaeroiihyllus ; occiden-
bia. lalis.
Ami'Eloi'sis bipinnata; cordata ; hc- Caiumnis caroliniana ; pendilla ; piir-
dcracca; indivisa ; quinquofolia. purca ; qucirilolia; varicgata ; vir-
AM)iK).MEi>A(Cas.sandra) angnslif'olia, giniana.
calyculala, glaïua, poliifolia ;(L(ii- (]ahva alba ; aniara ; aquatica ; oli-
(•olli(i')axillaiis,c-oria(i'a, Maiiaiia; vailormis ; sulcata; lonicnlosa.
(Lyonia)rrondosa, liguslrina; (Oxy- Castaxea amcricana ; puniila.
dcndron) ar])oreuin; (Zcnoijia) llo- Castaxopsis chrysopliylla; i)umila ;
ribiiiida, speciosa. vulgaris.
Au vi.iA si)inosa. Catalpa bignonioides ; speciosa.
Aniîi ris pi-occra. Ceaxotius ainerioaniis ; dcnlalns ;
AiusTOLociiiA Si[)lio ; toinfiilosa. divaricalns ; inlormcdius ; papillo-
Aiioxiv iirbulirolla ; lloribunda ; sus ; ri^idus ; lardilloriis ; lliyrsi-
grandifolia : ni(lanocaij)a. llorus ; Vcitcliianus ; vclutinus.
AsiMiXA grandidora : parvidoia ; Iri- Celasthus scandons.
Iol>a. Celtfs crassiiolia ; mississipicnsis;
A/Ai.KA arborcsccns : bicolor ; ca- ofcidcnlalis.
b-ndulacca ; cancsccns; giauca ; Ceimialaxtiius occidcntalis.
nudiflora ; viscosa. Cerasus Capuli ; carolinana; iiici-
I5Af:rnAiiis haliniit'olia. Iblia; niolbs; persicifolia; seroliua;
HhitKKHis canadensis : carnliniana ; l'adus virginiana.
duleis; nilcns; spathulala; vulgaris. Cercis caliloinica ; canadensis.
i
KTATS-UMS
M
Cn VM.icuATiA l'oliolosa.
(;ii.\m.i;c;kii.vsis caTulci»; ciliala.
(liiioNANTiiis viij,'iiiiia.
Ci.ADiiASTis lincloiia.
( j,i:.MArrs t'Mccinca ; conlala; crispa;
cyliiulrica ; rilclu ri ; rcliciilala ;
vcrlicillaris ; vionia; \ ii-j^iniaiia.
(h.KTiiuA acniiiiiiata; aliiilVtlia ; paiii-
cuiala; loiiiciUosa; vir'^iniaiia.
(l()<;('.i'i,i"s carolinianiis.
CoMi'TOMA asplcnilolia.
CouMS all)a : altcrnilolia ; ca-nilca ;
caiiadt-nsis ; circiiiata ; llorida ;
Nullalli ; paniculala ; soi-icca ;
slric'ta.
CoiiYi.L's anicricaiia ; laciniala ; ros-
liala.
Chat.i:(Hs liclula-folia : Rosciaiia :
(A'isiana ; coccinca ; oordala; Dou-
<;lasii ; lissa ; tlava ; Fontam-siaiia ;
"laiidulosa ; licliTopiiylla ; lalifo-
lia : Ifucoplila-os; liiu'ai'is; iiicida ;
ovaliColia ; parvilolia : pruiiilolia ;
piinclala; pyiiuaiitliilnlia ; salici-
l'olia; tonientosa ; unillora; Wcnd-
landi ; olo.
I)i;r.iMAiiiA barbara.
Di:sMoi>nM caiiadcnse; Dillcni.
DiKiiviM.A oanadcnsis : scssilifolia.
Diosi'YHos vir^iiiiana.
DiucA paUislris.
E L.1-: Ac; M' s a r }ço n t e a .
EvoNYMis amcrifanus ; atropurpu-
rens.
ExocnonnA grandi llora.
Fac.is americaiia ; caroliniana ; l'er-
ni<îinca ; lalilolia.
Foiu:sTiKi«A acuiuinala ; ligustrina.
FoTiiEiuiiLLA alnifolia.
Fraxims acuiuinala ; alba ; america-
na ; cincrca ; dliptica; opiptcra ;
expansa ; hispida ; incana ; Jiii(bin-
ditoUa ; luixta ; nana ; inj;:ra ; plat j'-
carpa ; pubescens; (juadraricrularis;
Ricliardi ; inila; sambiuitolia.
FuKMUMiA californica.
Gaii/iiikiua i)rocuiuboiis ; Siiaflon.
Glkuistsciiia nionospcrma; triacau-
tlios.
GoiiDOMA lasianlhos ; pubescens.
GYMNOCLAurs canadcnsis.
IIalesia diptera ; parYiflora ; totrap-
tcia.
IIyhuangea arltorcscens ; cordata ;
nivea ; qucrcifoiia ; urtic;el'olia.
IlYiMuucrM chituiu; kabniauum; pro-
lificum; pvramidalum.
Ilex iL'stivalis ; Cassine ; Uahoon ;
opaca ; voiuiloria.
Ii.r.icuM noridanum ; parvifloruru.
IsoMEius arborca.
Itea virginica.
Iva fruloscens.
JroLvxs cinerca; nigra ; rupeslris ;
slylosa.
Kalmia angustifolia ; glauca ; lali-
lolia.
Leuim canadonse ; latifoliuiu ; pa-
lustre.
Leiophyllum buxil'olium.
Leicopsidium arkanseum.
LiNDEiiA ncnzoiii.
LiiiiiiiAMitAU styracillua.
LiiuoDEMiitov tulipifcra.
J.iti(.i:a lauriiia.
LoMcicuA Hrow iiii ; ( Cajuilolinui )
Douglasii ; (lava; glauca; grala ;
liiisula ; uiacrophylla ; occidcula-
lis ; paivillora ; |)ubescens ; seui-
[)cr\ ircus.
IMvci.riiA auranliaca.
Mai;.\()lia acuuiiuala ; auriculala ;
cordala ; Frascri ; glauca ; gi'audi-
llora ; uiacrophylla ; pyramidala ;
uuibrclla.
IMamoma acpiii'oliuui ; l'ascicularis ;
gluniaeca ; ri'pcns.
Mams auguslilolia ; coronaria; di-
\<'rsill()ra.
Mi;Msi'inon M canadonse ; carolinia-
luiiu ; virgiuicuni.
MicNziEsiA gloi)ularis; empclriformis.
Monis rubra.
Myhica caiolincnsis ; ccrilera ; ])cu-
sylvanica.
Xeguxdo calilornicuui; fraxiuifoliuni.
Nemoi'anïiies canadcnsis.
Nltt ALLIA ccrasiformis.
Nyssa a(piatica ; candicans; capilala ;
iiuiltillora ; unillora; villosa.
OuMs aniciicana ; roluudilblia.
OsTHYA virginica.
I'assuloha ca-nilca; L;nircnceana.
Pavia atropurnurca; calilornioa (Ca-
lothyrsus) ; discolor ; llava ; lunui-
lis; liyin'ida ; Lindlcjana ; lucida ;
Micliauxii ; oliioteiisis ; rui)ra ; spi-
eata (Macrotliyrsus) ; Wiiitlevi.
Peksea caroliniana.
PuiLAOELiMUs californiens; Gordo-
nianus ; grand illorus : liirsutus ;
inodorus ; lalilolius; laxus; Lewi-
sii ; pubescens ; speciosus ; verru-
eosus ; Zeyhcri.
PuYLLODOCE ciiipelriformis.
PiRUs rivularis.
Planera a([ualica; uliniiblia.
Platanus occidcnlalis; raccinosa.
PopiLUs angulala ; balsaniifcra; ca-
nadcnsis; candicans; grandiden-
data ; lieteropiiylla ; inonilifera ;
Ireiuuloidcs : virginiana.
PiUNos glal)cr; hevigata; lanc-eolata;
verticillala.
Prims acuiuinala ; aniericana ; bo-
realis ; Chicasa ; depressa ; Iiyenia-
lis; marilima; nigra : [uiuiila; pyg-
iiijpa.
Ptelea trifoliala.
QuERCis ali)a ; aqualiea; nanislcri ;
bicolor ; Cliinca[)in ; cinerea; coc-
cinea ; tlensillora; laleata; Genabii;
imbricaria; lyrata ; loljata; macro-
carpa ; inonlana ; nigra ; nobilis ;
oliviclorniis ; palustris ; PlicUos ;
Prinus; rubra; scricea ; slellata;
linetoria; virons.
RiiAMMs alnifolius; californicus;
interniedius ; oleifolius.
lliionoDENDHON califomicuiu ; cataw-
biensc ; macrophyllum ; maximum ,
punctatum ; purpureum.
286
ETATS-UNIS
RnoDORA canadcnsis.
Riiis aroniatica ; eopallina; glabra ;
leueanllu»- radicans; suaveolcns ;
toxicodonuron ; lyiiliiua; varielo-
l»ata ; vouenata ; viridillora.
lliBEs au 1 ou 111 ; tiTcuiu; Cyuobasti ;
divaricaluiu ; lloriduiu ; Iragrans ;
gracile ; lacustre ; malvaceum ;
Sienziesii ; nivcum ; oregoni ;
jialmatum ; prostratum ; rcvolu-
tuui ; loluudilolium ; sauguincuiu ;
subvcslilum ; leuuilloruui ; trillo
rum.
RoBixiA alba (Pseudo-acacia); dubia;
bispida ; macrophylla ; neo-mexi-
cana ; viscosa.
RoBsoMA speciosa.
RosA calilornica ; caroliniana ; hud-
soniaua; lucida; parvillora; iicu-
svlvanica ; rubifolia ; seligera ;
^Voodsii.
RuBus canadensis ; deliciosus ; Law-
lonii ; leucodcrmis; nobilis ; nutka-
nus; occidentalis ; odoralus ; parvi-
llorus; Ristonii ; spcclabilis.
Salix argcntea ; candida ; nigra.
Samblcus canadcnsis ; pubens.
Sassafras oflicinale.
Sebastiana ligustrina.
Shepiiekdia canadensis.
Smilacixa racemosa.
Smilax lanceolala ; laurifolia; pseu-
do-cliina ; rotundifolia ; Salsapa-
rilla.
SoRBUs americana.
Spir.t:a ariicfolia; Douglasii; lobala;
Monziezii ; Nobloana ; opulifolia ;
salicilolia ; lomeulosa.
SrviMivLEA triloliata.
Stewarïia Malacodendron ; pcnla-
gyua.
Styphonia integrifolia.
Styrax calilbruicuni ; Itcvigalum.
Sv.MPiiomcARPOs parviflorus ; race-
niosus ; vulgaris.
Tec.oma radicans.
TiLiA glabra ; licteropliylla ; laxiflo-
ra ; neglccla ; Iruncata.
Ulmvs americana ; elata ; fulva.
UxGXADiA speciosa.
Vaccixium ereclum; macrocarpum ;
Oxycoccos; pensylvanicum ; slan-
nicum.
Yeroxica vii'ginica.
Yiblrxlm acerilolium ; cdule ; laevi-
galuiu ; Lentago ; nuduiu ; obova-
tuni ; Oxycoccos ; piritblium ; pru-
nilolium; punicilolium.
WisxARiA irutescens .
Vixis ajstivalis; candicans; caribsea;
cordifolia ; Labrusca ; monticola ;
rolundilolia ; rubra.
Xaxthorriza apiilolia.
Yucca aloifolia ; anguslifolia ; cana-
liculata ; draconis ; lilamentosa ;
llaccida ; llexilis; glauca; glauces-
cens ; gloriosa ; lulescens : pendu-
la ; recurvifolia ; stricla ; Treculea-
na ; Wbipplei.
Zanthoxylum fraxinifolium.
B.— CONIFÈRES, ARBRES RÉSINEUX ORIGINAIRES DES ÉTATS-UNIS.
Abies amabilis ; aromatica ; balsa-
mea; bracteata ; falcata ; Fraseri ;
Gordoniana ; grandis ; micropbyl-
la ; mucronata ; nobilis.
CiiAM.TiCYPAHis Èoursicii ; nutkaen-
sis; sphceroidea.
CupREsst's californica ; Goveniana ;
Hartwcgii ; Lanibcrliana ; Alac-
NaJjiuna.
JuxiPERUS andina ; californica ; com-
muuis ; dealljata ; nana canadensis;
najia bemisphœrica; occidentalis;
pacbyplilaea ; proslrala ; virginia-
ua.
Larix americana crenifolia ; ameri-
cana pendula; americana proliféra;
LyalUi; microcarpa.
PiCEA albaj californica; Engelmanni;
Menziesii ; nigra;Parryana; rubra.
PiNUS aristata ; Balfouriana ; 13ank-
siana ; Benthamiana ; Boursier! ;
bracliyiitera ; Coulteri ; contorta ;
dellexa ; Engelmanni ; excelsa ;
flexilis; Fremonliana ; inops ; insi-
gnis; Jeflïeyi ; Lambertiana; mitis ;
monticola ; muricata ; Parryana ;
ponderosa ; pungens; rigida; rubra;
Sabiniana ; serolina ; Sliasla ; Stro-
bus; Tuida ; ïorreyana.
PsEUDOTsuGA Douglasii.
Seqcoia giganlea (Wellingtonia) ;
sempervirens.
Taxodium distichum.
Taxus baccata ; Boursieri ; brevi-
folia ; canadensis ; iloridana.
TiiuiA gigantca ; Mcnziezii ; occiden-
talis ; piicala.
ToRREYA brevifolia; floridana ; mj'-
ristica ; taxifolia.
TsuGA canadensis ; canadensis gra-
ciiis ; canadensis nana ; Hookcria-
na ; Martcnsiana.
C. - VÉGÉTAUX HERBACÉS ORIGINAIRES DES ÉTATS-UNIS.
AbRoma umbellata.
AcROCLiMt'.M roseum.
AiJiAXTCM pedalum.
AiiLt'MiA cirrhosa.
Agave divers.
Agf.rati'm odoratum.
Allicm fiagrans.
Amaryllis Atamasco; formosissima.
Amsoma salicilolia ; Tabernœmonlan.
AxTENNARiA margaritaceft.
Apios tuberosa.
Apogynu.m androsœmifoliumi
Aquilegia canadensis ; chrysantha }
cîcrulea; Skinncri.
AscLEWAs Cornuti ; incarnata ; tu*
berosa,
A.si'RELL.\ Ilyslrix.
Aster anifjlcxicaulis; Bigelowii; Ces*
KTATS-UXIS
287
pilosus; noril)miiliis; fras^ilis; ^raii-
d^lloiiis; la-vis; laxus; iiiullitloius;
novic aiif^lia- ; ()l)li([nus ; pondu-
lus; rcpcrlus ; rosciis ; ruhriraulis ;
laiililloriis ; Iciiuiroliiis j Tnidt'S-
caiitii ; Imhiiiclliis ; vcrsicolor.
HAi.r.i.v clir^soNloiiia.
UAiiTOxr.v aurca.
lW()i[.v corymhosa ; lalifolia.
15(>r.TOM.v àstcroitlos ; glaslifolia: la-
tis(iuana.
Huui)i.i;.v ron<;osla; grandillora.
(;.vi.AM)mM.v Liudlcyana.
(^VM.iciiKOA platjtîlossa.
Cai.i.iiuiok iiivoliu rata ; pcdata.
Camassia csculcnla.
Canna llacrida.
CKNTAtuKA aiurricana.
Ckxtaiiudii'm DruiniuoiuU.
CiiELOXK obliqua.
Claukia elegans ; ]>ukliella.
Cli:omi-: pun^riMis ; spiiiosa.
CuNTONiA pulchcdla.
CoLi-iNsiA l)icolor ; u^raridillora; vor-
na ; violacca.
CoLLOMiA coccinca ; grandiflora.
CoKDorsis Ackermanni ; auriculala ;
cardaïuinololia; coronala; Druiii-
niondi: lancoolala: priccox: liiiclo-
ria ; vorlicillala.
CoKNis oaiiadoiisis.
CoRYDALis glauca.
CosMANTiirs limbriatus.
CosMiniUM lUirljidgcaïuim.
CccrnniTA pcronnis.
CucuMis Anguria.
Cyclantiikua pt-dala.
Gypripediim spcctabile.
Datura meleloidcs.
Delpiiinium cardinale ; nudicaule.
DiKLYTRA cximia; lormosa.
DoDi:cATiii:oN inU-grilbliuiu; ^Sloadia.
ŒxoïiiKiiA bionnis; bistorla Voil-
chiana; campylocalyx ; Druinmon-
di ; Fraseri ; glauca ; grandiflora ;
Lamarckiana; macrocarpa ; spccio-
sa ; soroUna.
EniGiaiox glabellum ; spcciosuni.
EsciisciioLTZiA calilornica; tcnui-
folia.
EfciiAuiniuM Brcweri ; concinnum;
granditlorum.
EuPATORiLM agcraloides ; aromali-
cuni ; purpurcuni ; iirticaefolium.
EcpuoRiîiA varicgala.
EuTocA Mcnziesii ; viscida; "NVrangc-
liana .
Fexzlia diantliiflora.
Gaillardia amblyodon ; lanccolata ;
picta.
Galatella linifolia ; punctala.
Gaultheria procumbcns.
Gaura Lindhcimeri.
GiLiA capilala ; liuiflora; Iricolor.
Gillenia trifoliala.
G0DETIA rubicunda ; Romanzowii ;
Lindlojana ; Whilncyi,
Grindelia squarrosa.
GuTiERREziA gyuuiospermoides.
Gy'mxopsis uniscrialis.
ILvrpalium rigidum.
IIi;r,EXH'>t anlumnalo; alropurpu-
icuni; iJokuulcri ; calirornicuni ; Ic-
Muitoliuni.
IIii.iAxriifs argopliyllus : cucumcri-
loliiis ; uiullillorus ; orgyalis.
lli.i.ioi'sis kuN is.
Heloxias J)iillala.
IIeuciiera anioricana ; micranlha ;
sanguinca.
lliurscns [)alustris; niililaris.
HouoEf.M jui)aluni.
Hymexaterim lcnuiloI)um.
IpoMOPSis cU'gans.
Iius fulva ; vii'ginira.
Jeeeersonia dipliylla.
Layia ok'gans; helorolriclia.
Leptosumiox androsacous ; aurcus ;
densillorus ; |)arvinorus.
Leptosvni: calliopsidca.
Leucopsidium arkansanuni.
LiATRis pycnoslachya; spicala,
LlMNANTRES Doilgkisii.
LiXDiiEiMERA tcxana.
LiMUM canadonsc ; Catcsbœi ; Hum-
lioldti ; kamlchatkonse ; pardali-
num; Parryi ; parvuux ; superbum ;
A\'ashinglonianum.
LoiîELiA cardinalis ; syphililica.
LiiTxis Dmmelli supcrbus ; maoro-
pliyllus ; nauus ; pidyphyllus ; sul-
[ihurcus ; sui)oarn()sus ; veiiuslus.
Martyxia proboscidca.
MiMULis cardinalis ; luleus ; mos-
clialus.
MoxARDA didynia ; listulosa.
MoxoLOPiA calilornica.
Nemopiiila alomaria ; discoidalis ;
insignis ; maculata.
NicoTiAXA virginica.
Nymph-TSA odorata.
OxocLEA scnsibilis.
Opuntia llalincsquiana ; vulgaris.
OxYi'RA ckrysuntkcnioidcs.
Palaecxia Icxana.
Paxicum capillave ; virgalum.
Papaa'er connuulalum.
Pextstemon Cobœa ; confcrtus ; fligi-
lalis: diU'usus; glabcr; heterophyl-
lus; JalTrayanus: Lobbii; murraja-
uus ; ovalus; puoescens; proccrus ;
llicliardsoni ; speciosus ; \Vrightii.
PiiACELiA bipinnatilida; campanula-
ria ; tanacclilblia.
PiiLox acuiuiuata; Drumniondi; ma-
culata; ovala; paniculala; sctacca;
subulala ; vcrna.
PiiYsosTEGiA imbricala ; virginiana.
Phytolacca decandra.
PoHALYRiA australis.
PouoPHYLLUM pcltatum.
PoLEMOxiuM rcptans.
PoxTEDERiA copdata.
PoRTtLACA grandiflora.
PiL.MOXARiA virginica.
RuExiA virginica.
RoMXEYA Coulleri.
RinBECKiA hirta ; purpurca ; spc»
ciosa.
Sarbatia campcslris.
Salvia azurca ; carduacca ; coccinca 5
Pilcheri; Rœmeriana.
288 ÉTATS-UNIS
SAXoriNARiA canadcnsis. Stokksia cyanca.
Sanoiisouba média. Tuadkscantia virginica.
SAVurnrs commis. Tiialia cU-albata .
Saxikrac.a peltata ; ponsylvaniea. Tiaheli.a conlilolia.
ScHOHïiA calilbinica. Tuacuiu.u.m caM-ulciim.
SiDALCKA oandida. Thillum granditloriiin ; scssile.
SicDr.M populilolium ; pulchclliim. Tiiitklkia Huillova.
SiDALCKA candida. l'vi lahia grandillora.
SiLruiUM laciniatnm. Vi:hbi%na Aul)lolia.
SoLAMM citruUiroliuin ; toxanum. A'khxoxia nova'l)oracensis ; pra-alla.
SoLiDAGO canadcnsis; glabra ; multi- Ykhoxica virginica.
llora ; nutaiis. Viola palmata,
SrnKXOGYXK speciosa. Yittadixia triloba.
Si'iGELiA iiiarylandica. A\'mTLA>iA grandifloi'a.
Spir.t;a lol)atii. Zalsciixi;hia californica.
Combien de ces végétaux d'utilité ou dagré nient ont été, avec les
essences fruitières, les héros de YArbor Do)', jour sacré de l'arbori-
culture !
Depuis 1844, la Fête des Arbres a été l'occasion de boisements faits
par les classes ouvrières ou bourgeoises, par les collèges, les sémi-
naii'es, les écoles, en pleine liesse dans cette journée mémorable.
Quelle fortune pour les Etats moins richement dotés !
Bonne leçon de civilisation ! Bel exemple à suivre chez toutes les
nations du monde !
VII. — Ouvrages d'horticulture.
La grande République de l'Amérique du Nord, quoique relative-
ment jeune, a déjà produit des ouvrages horticoles remarquables. En
voici la liste dressée au Ministère de l'Agriculture, le 8 juin 1894:
HORTICULTURE GÉNÉRALE
Annals of Horticiiltiwe , 1889, 1890, 1891, 1892. L. H. Bailey, Jr.
Cross Breeding and Hybridizing, 1892 —
Horticiiltiirists Ride Book, 1889 —
Nursery Book, 1891 —
Gardening for Pleasure P. Henderson.
Gardening for Profit —
Practical F l or i culture —
Propagation of Plants. 1889 A. S. Fuller.
2'he Caulifiower, 1891 A. A. Crozier.
Truck Farming at the South Dr. A. Oemler.
CULTURE GÉNÉRALE DES FRUITS
American Fruit Book, 1849 ^- ^^- Gole.
American Fruit Culturisl, i844 J- J- Thomas.
American Fruit Grower's Guide F. R. Elliott.
American Orchardist, 1822 James Thaciier.
American Pomologj^, iHfjj J. A. Warder.
Fruits and Fruit Trees of America, î845 A.J.etC.DowNiNO.
KTAÏS-UNIS 289
The Fruit Gardai, \Km 1'. J^aiiuv.
Fruits of America, 1801 CM. Hovey.
New American Orchardisl, l'i^W ^^'^'- Kknrick.
New England Fruit liooh, iS/"/, Robert Maxning.
Pomolog-ical Manual, i83i Wm. U. riuNCE.
Western Fruit Buoh, iH5; E. J. Hooi'eu.
A View of the Cultivation of Fruit Trees, 181;. AVm. Coxe.
CULTURES FRUITIÈRES SPÉCIALES
Raisins
American Grape Training, 1893 L. H. Bailey.
Cultivation of American Grapes GEonoElIusMANX.
Cultii'ation of the Grape W. G. Stuoxg.
Cultivation of the Vine in America, 1828 John Adlum.
Grape Culture, 18G; T. II. IIyatt.
Grape Culturist A. S. Fuller.
Grape Growers Guide Wm. Ciiorlton.
The Raisin Industrj-, 1890 Gustav Eisex.
Treatisc on the Vine, i83o AVm. R. Prixce.
Petits Fruits
Cape Cod Cranberries, 188G James Wehr.
Cranberrj' Culture J. J. Wiiite.
Small Fruits, t886 W>r. H. Hills
Small Fruit Culturist A. S. Fuller.
Strawberrj-, i854 R. G. Pardee.
Success with Small Fruits, 1880 E. P. Roe.
Pêches
p0ach Culture, 1870 J. A. Fultox.
Peach Culture Joiix Rutter.
Peach , Pear and Quince, and Nut Bearing Trees
on the Chesapeake Peninsula, 1887 J. J. Black.
Poires
Pear Culture for Profit P. T. Quixx.
Coings
Quince Culture, i88i AV. \V. Meecii.
Pommes
American Pomologj', 1867 J. A. Warder.
Apple Culturist, 1871 S. E. Todd.
Field Notes on Apple Culture, 1886 L. H. Bailey.
Fruits des tropigues et semi tropicaux
Florida Fruits IIei^ex KarcourT.
Hand Book of Orange Culture, 1881 T. W. Moore.
The Olive, 1888 A. T. Marvix.
Trcatise on Olive Culture, 1882 Ellwood CoopKr.
Condition of Tropical and Semi-tropical Fruits in the U. S., 1887.
Divisiox OF Pomology, Departmext of Agriculture.
19
agO ÉTATS-UNIS
VIII. — Presse horticole.
État actuel de la Presse horticole périodique des États-Unis :
American Farm and Horticiiltuvist, Richmond, V. L. J. Thompson.
American Florist, American Florist Q\ Chicago, Illinois.
American Gardening, New-York A. T.DeLaMareC°.
California Fruit Grou'er, San Francisco, Cal. B. M. Rowley.
Florist's Exchange, New-York A. T. DeLaMareC°.
Fruit GroH'er's Journal, Cobden. Illinois.. . .
Fruit Trade Journal, New- York
Fruit Grower, Maçon, Gcorgia
Garden and Forest. New-York C. S. Sargent.
Gardening, Chicago, Illinois William Falconer.
Green's Fruit Grower, Rochester, N. Y C. A. Green.
Journal ofthe Columbns Horticultural Society^ Columbus, Ohio.
Leaflet, AVest Casco, Michigan E. S. Thompson.
Maj'Jlower, Queens C", New-York J. L. Childs.
Meehan's Monthî)-, Germantown,Phil., Pa . . T. Meehan.
Nebraska IlorticuUurist, Bower, Nebraska. . J. G. Carpenter.
Northwest Horticulturist, Tacoraa, Washingt. Bootiiroyd & Tonn.
Orchard Fruits, Enïiigham, Illinois William Dyke.
Orange Belt, Rialto, California L. M. Holt.
Ornamental ikForest Tree Groupe/', Evergreen,
Wisconsin J. J. Pinxey.
Park's Floral Magazine, Libonia, Pennsylv. . . G, W. Park.
Purdy's Fruit Recorder and Evaporator,
Palmyra. New-York A. M. Purdy-
Science and Horticulture, Orcutt, California. C. R. Orcutt.
Seed Time and Harvest. La Plume, Pennsylv.
Smith's Small Ffuit Farmer,liaiwrence,KAns. B. B. Smith.
Southern Floral Magazine, Clarksville, Ten. Morton and Titus.
Success with Flowers, West Grovc, Pennsyl. . Dingee & Conrad.
Vick's Magazine, Rochester, New- York Vick Publishing C".
Vine)-ardist. Penn Yan, New-York J. H. Butler.
M^cstern Garden, Des Moines, lowa J. W. Page.
Woodsman, Evcrgrcen, Alabama G. W. Caldwell.
Kn outre, des Journaux agricoles, forestiers, de villégiature, etc.
'*^i0r
FINLANDE
373,600 kilomèlrcs carrés. — 2,3oo,ooo habilauls.
— — i-^':—
Situe entre la ScandiRarie et la plaine de Russie, baigné de deux
Cistes par de vastes bras de mer, — les golfes de Finlande et de
Bollinio, — le Grand-Duché de Finlande, placé sous la suzeraineté
de la Russie, s'étend vers le nord, du Go"^^ au ^o*" parallèle, tout aux
approches de la mer glaciale.
La population a des goûts forestiers. L'instruction est déve-
loppée chez les deux sexes. La femme prend part aux élections
comnmnales ; diverses attributions, la sténographie entre autres, lui
sont dévolues. Elle seconde aussi son mari dans les travaux de
culture et de jardinage.
Les Légumes: Choux, Raves, Navets, Rutabagas, Pois, Haricots,
Pommes de terre, Raiforts, Ognons, Ails, sont élevés dans la plaine,
conservés en silos et vendus à la ville.
La campagne d'Helsingfors, siège du Gouvernement, est travaillée
avec soin par les cultivateurs jardiniers. Un Jardin botanique et une
Station expérimentale y sont installés.
Les Pommes et les Griottes, récoltées autour des habitations,
servent à la consommation locale ou sont destinées aux hôtels ;
les voyageurs y sont chaque année plus nombreux, grâce à l'initiative
de la Société des touristes de Finlande.
La Poire, la Prune se plaisent sur le littoral, avec quelques légumes
abrités : Choux-Ueurs, Salades, Concombres.
La Myrtille, la Ronce, la Framboise, la Groseille, la Fraise sont
récoltées dans les taillis et autoui* des huttes d'habitation.
Les conserves de légumes et de fruits, les extraits ou préparations
économiques de produits fruitiers ou maraîchers sont préparés dans
les 3^ et 4'' classes sociales : bourgeois, commervants, paysans. Les
nobles et le clergé s'en occupent peu.
La culture potagère fait aujourd'hui partie des soles coniposant
la rotation des cultm'es ; cependant les grands domaines du sud
292 1 ISLANDE
admcUcnt depuis ([uel(|iic loinps rassolcuieiil liueimal. Quant au
système primitif de déli'iehement par liueendie des forets, il est
eueore pratiqué en Savolaks et eu C.orélie, provinces de l'est.
Les Céréales ft)urnissent des semences de clioix. Le sol étant
argileux, on a converti de vastes plaines en prairies pour l'élevage
du bétail et l'industrie du lait. Des écoles de laiterie ont été instituées
par l'État. La Finlande exporte pour treize millions de francs de
beurre en Angleterre et en Russie, sans compter les chevaux, les
animaux de boucherie, les produits de la cliasse et de la pèche.
Ces faits démontrent ce (|u'un peuple laborieux peut tirer du sol.
L'agriculture est l'industrie mère de la Finlande ; elle occupe 80 0/0
du territoire où, déjà, les lacs prennent u,5oo,ooo hectares.
La sylviculture oflicielle s'exerce sur les i3i,5oo kilomètres carrés
des forets de la couronne, — la moitié de l'étendue forestière du pays.
L'exportation des bois bruts ou ouvrés atteint soixante millions
de francs par an.
Les bois destinés à la France et à l'Angleterre sont amenés sur le
cours d'eau où l'usine est installée, puis découpés et chargés sur
des chalands ([ui sont remorqués jusqu'aux navires alTrétés.
La fabrication de la pâte de bois, dont la force motrice extractive
était actionnée par les nombreux rapides du pays, a fait augmenter
le revenu des Peupliers Trcnd)le et des Sapins.
Les essences les plus répandues sont : le Pin sylvestre, l'Kpicéa,
le Bouleau. Le Pin est l'espèce dominante: la graine se dissémine au
printemps, le jeune plant se développe pendant la belle saison, et en
hiver, la neige, qui persiste quatre mois durant, le préserve du froid
toujours dangereux lorsqu'il atteint le collet du jeune arbre.
Le Pin et le Bouleau croissent sur les terres où les eaux pluviales
ne séjcmrnent pas. L'Kpicéa préfère les sols humides; cette essence
forme le dixième, environ, des peuplements résineux.
Le Bouleau n'est guère employé (juau rôle de bois de feu.
Nous sommes un peu sorti du domaine liorticole pur ; mais le
jardinier qui recueille les Légumes et les Fruits en été, nest-il
pas un peu bûcheron en hiver ? Nous pouvons assurer (lu'il n'est
pas le dernier lorsqu'il s'agit de faire le coup de feu sur l'ennemi,
l'ours blanc et le lou]», aussi bien que pour doniver la chasse au lièvre
des neiges, au co<| de bruyère, et poursuivre la lyrnre des bouleaux,
la liécasse, le lagopède blanc...
Nous connaissons plus d'un de ses confrères, liorticultenr
français, (j[ui vou(b-ait être de la ])artie !
•^'
FRANCE
-— s-^-:
530,400 kilomètres carrés. — 3S, 102,000 Ii:il)il;nils.
— — s--*--:—
I. — Action du Gouvernement.
Depuis longtemps, le Gouvernement français encourage Fllorti-
culture.
Jamais il ne la autant favorisée qu'en ce moment : nous espérons
que cette bienveillance s'accentuera davantage encore.
La création du Ministère de l'Agriculture, en 1881, ne doit-elle pas
avoir pour conséquence l'organisation d'un bureau ministériel de
y Ilorti culture, seule ou associée à la Viticulture ?
En attendant, plusieurs ministères ont une partie de lllorticulturc
française dans leurs attributions.
Le Ministère de l'Intérieur reconnaît d'utilité publique les
Sociétés horticoles qiii présentent toute garantie morale et financière.
Le Ministère de l'Agriculture subventionne les Soei'étés qui, déjà,
reçoivent une allocation du Conseil général de leur département,
et leur accorde des subsides en argent avec des médailles lors
des concours et des expositions. Il leur donne également des livres
pour la bibliothèque sociale ou pour les lauréats.
Souvent, le Ministre préside les distributions de prix ou s'y fait
représenter. Sur sa proposition, le Gouvernement fait inscrire les
horticulteurs au grand livre de la Légion d'honneur cl leur confère
la décoi'ation du Mérite agricole, instituée en i88'3. Les ouvriers de
culture ont des titres à la médaille d'honneur agricole, après trente
années de services.
Le Ministère admet la culture des pépinières, des potagers, des
vergers, des parterres au bénéfice des concours régionaux, et décerne
des objets d'art et des médailles aux établissements producteurs de
« l'horticulture » ou de « l'arboriculture ». qui ont été visités et jugéfj
dignes par un Jury spécial,
394 FRANCE
Les légumes, les fruits, les fleurs, les arbres et arbustes ont leur
entrée au Concours général agricole de Paris et aux Concours
régionaux.
Les champs d'études et d'expériences sont mis à la portée des
cultivateurs de toute espèce de végétaux.
Les Stations agronomiques rendent des services aux jardiniers et
au commerce des graines, par l'analyse des terres, la vérification
des engrais, l'essai des semences.
L'Administration des Forêts s'approvisionne assez souvent auprès
des pépiniéristes pour le boisement des friches et le peuplement
des bois et des forêts.
Le personnel du Ministère, les Inspecteurs généraux et les
Professem's d'agriculture entretiennent de bons rapports avec les
horticulteurs.
Le Ministère de l'Instruction publique contribue pour une large
part à l'enseignement horticole, en subventionnant les Chaires
départementales d'Agriculture et en demandant aux Écoles normales,
aux Écoles primaires supérieures ou communales l'annexion d'un
jardin quelconque, qui s'impose définitivement aux créations
nouvelles.
l^ musée scolaire s'enrichit de collections d'histoire naturelle fort
utiles à l'enseignement.
Nos professeurs d'agriculture et d'horticulture deviennent des
organes influents du progrès, par leur enseignement dans les établis-
sements d'instruction à tous les degrés, à l'un ou à l'autre sexe.
De même que l'Administration de l'Agriculture, l'Instruction
publique souscrit aux ouvrages horticoles en faveur de nos
Associations; celles-ci en enrichissent leur bibliothèque ou les
décernent à titre de prix aux instituteurs et aux institutrices.
Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts comprend
le monde horticole dans la répartition des palmes académiques.
Le Muséum d'histoire naturelle et les Jardins botaniques appar-
tiennent à son Département.
Le Ministère du Commerce et de l'Industrie place l'Horticulture
sur un rang d'égalité avec l'Agriculture, les Beaux-Arts et les
grandes branches de l'Industrie, au programme des Expositions
universelles.
La Direction des Postes et Télégraphes grossit son budget avec le
mouvement d'affaires causé par les catalogues d'horticulture, la
correspondance, les envois postaux, etc.
L'Administration des Colonies a sous ses ordres des jardiniers
et explorateurs qui contribuent à faire valoir nos richesses coloniales.
FRAXCR 295
Le Ministère des Travaux publics traite les ([ucstions di- Irauspoil
«les véjçélaux et de plantations routières. Sur ces deux points, il est
parfois lohjct de rédanialions de la part des intéressés.
Enfin, le Ministère des Finances encaisse, avec une gravité tout
ollicielle, les inipiHs (pii grèvent l'exploitation du sol et les transac-
tions l'orcées de ses produits.
r
li. — Ecoles d'horticulture.
A.- ENSEIGNEIÏIENT AGRICOLE ET HORTICOLE PAR LÉTAT.
Ouvrant la séance solennelle de la Société nationale dagriculture
de France, le 4 juillet 1893, rhonorable président, M. Eugène
Tisserand, Conseiller d'Etat, Directeur de l'Agriculture au Ministère,
proclamait l'extension de l'enseignement agricole en France sous les
auspices du Gouvernement de la République.
L'Administration de l'Agriculture n'a-t-elle pas, en elTet, créé,
organisé et subventionné des établissements d'instruction agricole et
horticole, à divers degrés?
Partout, nous retrouvons l'Horticulture expliquée, démontrée ou
professée par des maîtres de la parole ou de la pratique, dont
l'action est secondée par des jardins d'expériences ou de profit.
L'enseignement de la Botanique vient s'ajouter à l'Horticulture
dans les Etablissements de l'Etat ci-après énumérés :
L'Institut national agronomique fut créé le 3 octobre 1848, à
Versailles. Auguste Hardy était alors jardinier chef et M. Duchartre,
professeur de botanique.
Reconstitué le 9 août i8^G, à Paris, après une interruption de
quatorze années, il a pour directeur actuel M. Eugène Risler.
Les cours durent deux années. L'entrée des élèves est mise au
coneom's; un grand nombre de jeunes gens français et étrangers s'y
présentent.
Le diplôme d'ingénieur agronome est délivré à la sortie, après
examen.
Les champs d'expériences sont à Joinville-le-Pont, près de Paris.
L'École nationale d'agriculture, à Grignon (Seine-et-Oise),
fondée en 18^9, par Auguste Relia et Poloneeau. a pour directeur
M. Philippar; le douuiine comprend jfi'è hectares.
L'École nationale d'agriculture, à Grandjouan (Loire-Infér"'),
créée en i833. doit être transportée prochainement à Rennes, Direc-
teur, M. Jules Godefroy.
2q6
FRAXCE
LÉcole nationale d'agriculture, à, Montpellier, d'abord créée
en iS4i. par Nivière. à la Saulsaie (Aiii), l'ut réinstallée à la Gaillarde
(Hérault), eu 1870, par l'Etat, et s'occui^e plus spécialement de la
viticultiu'e. Directeur. M. Gustave Foex.
L'École nationale forestière, à Nancy, créée pendant l'année
1824. Une station expérimentale y l'ut annexée en 1882. Plus tard,
le Ministère décidait que les élèves de l'École forestière seraient
recrutés à l'Institut national agronomique. Directeur, M. Boppe.
École vétérinaire d'Alfort, créée on 1766. Directeur, M. Trasbot.
École vétérinaire de Lyon, créée en 171 1. Directeur, M. Arloing.
École vétérinaire de Toulouse, fondée en 1828. Dir'^M. Laulanié.
Écoles pratiques d'agriculture organisées dans les départements:
DKPAHTKMKMS
Kt:orj:s i'hath^iks
Dinr.CTi-.rns
OATi: 1)1-: CKKATION
M. M.
Aisne.
(à'ézaney.
Brunel.
26 février 1891.
Al^er.
Allier.
Rouïba.
Deeaillet.
12 aoiit 1882.
Gennetines.
Desriot.
16 novembre 1888.
Aljjes (Basses).
Oraison.
^\■olll■.
29 avril 1891.
Ali)es-Maritimes.
Antibes.
Gos.
26 février 1891.
Ai-dennes.
Rethel.
Coutte.
7 mars 1890.
Bouches-du-Rhône.
Yalabre.
Crespin.
2G juin 1884.
Charente,
Les Faurelles.
Biais.
28 avril 1892.
Cùte-d'Or.
Beaune.
Durand.
25 octobre 1884.
Creuse.
Les Granges.
Dufresse.
10 juin 1892.
Creuse.
(ienouillat.
Mingasson.
19 novembre 1892.
Eure.
Le Neubourg.
P argon.
■$septembrei89i.'
Finistère.
Le Lczardeau.
Baron.
29 juillet 1881.
Garonne (Haute-).
Ondes.
Tallavignes.
24 août 1889.
Ille-et-Vilaine.
T rois-Croix.
Hérissant.
'k> novembre 1888.
Indre.
Cllon.
Masson.
8 juin 1894.
Loiret.
Le Chesnoy.
Jolivel.
12 janvier 1889.
Lot-et-Garonne.
Saint-Pau.
Capgrand-Molhes.
i3 août 1889.
Manehe.
(^oignv.
Etienbled.
21 août 1886.
Manelie.
Sartilîy.
x\.ubril.
1887.
Marne (Haute-).
Saint-Bon.
Rolland.
21 octobre 1876.
>Li}'enne.
Beaueliène.
Coignard.
'k août 1889.
Meiirthe-el-Moselle.
Mathieu-de-Dom'.
Thiry.
'k octobre 1879.
Meuse.
Les Mereliines.
Krant/.
29 janvier 1876.
Meuse.
Ménil-la-Horgne.
Doyen.
27 décembre i883.
MorJ)ihan.
Grand-Resto.
Le Dain.
2 janvier 1889.
Nièvre.
Cf)rijigny.
Grandjean.
à avril 1894.
Nord.
\\'agnonville.
Manteau.
Juin 1894.
Pas-de-Calais.
Bertlionval.
Diekson.
i(> novembre i885.
Puj-de-Dùmc.
La Molière.
Puissant.
11 juillet 1883.
Rliône.
Kcully.
Pulliat.
I" mars i883.
.Saone-cl-Loire.
Frjutaine.
Rayiiaud.
3o juillet 1892.
.Saône (H.iute-).
S.iint-Réiny.
(L'irou.
18 décembre 1876.
Seiiie-lnlérieure.
Aumale.
Ba/angeon.
1(5 décembre 1887.
Somme.
Le l'araelel.
Tanviray.
4 février 188G.
^'aucluse.
.Vvignon.
Allier.
3o octobre 188G.
Vendée.
l'être.
Vauehez.
iG décembre 1887.
Vosges.
Saulxures-s-M.
Poussier.
3i mars i88.>.
Yonne.
La Brosse.
Thierry.
2.5 juillet 1882.
Les Écoles pratiques d* Antibes. d'Ecully, d'Oraison sont plus
spécialement des Ecoles pratiques d'agriculture et d'horticulture.
Beaune, Écully, Yalabre ont des cours spéciaux de viticulture,
FHAxr.i:
^o:
Nous passons les Kcoles spéciales do iV(iinaf,^erio. (ravioulturo. Je
piseiriillure; mais nous devons signaler l'École pratique forestière
des Barres (Loiret), destinée à l'éducation des gardes-lorestiers
domaniaux, depuis iH7'3, et des gardes généraux adjoints, depuis
1884, installée sur le domaine eréé, dès i8'jG, ]Kir Philippe-André
Lévéque de Vilmorin. L'Klat, devenu propriétaire en 18GG, en a
confié la direction à M. Constant Gouët, directeur actuel.
Fermes-Écoles. — L'enseignement du jardinage y est avant tout
prati(pie ; la culture potagère y domine.
Dl'.rAUTI.MIiNTS
i-i;hmi:s-i';<:()m:s
i>iHi:(ii:ti«s
MM.
Ai'icge.
Royal.
Jaul)ert.
Aude.
Jiose.
Heylles.
(Mian'nli'-IiilÏTiourc.
l'uillxireau.
lîouseasse.
Cht-r.
Laniuoy.
l'allienne.
(^orrèzo.
Les Plaines.
(Miauvin.
l)<)ul)s.
La Roeiie.
Tar.ly.
(laroiine (Haute-).
( laslelnau-les-Nanzes.
Taelmircs.
Ccrs.
La Hourre.
Lalitau.
(liroiulf.
^Llell()re.
(louraiid.
Loire (llaule-).
Nolliac.
(^Iiaudier.
Lot.
Le Montât.
Dufour.
Lozère.
(]|iazeiroleltos.
(".nieize.
Orne.
Saiil-Gaulier.
lUin.
Vienne.
Monllouis.
De Larelause.
A'ienne (Haute-).
(ihavaijfnae.
De Rnieliard.
Vosges,
Le lîeauiroy.
Le Rlanc.
A tous ces foyers d'enseignement, il convient d'ajouter :
I" Les Stations agronomiques, au nombre de ^5 environ, dotées
d'un laboratoire de recherches sur la sélection des plantes, la physi-
que végétale, l'étude des semences et des engrais.
2" Les 200 Chaires d'agriculture départementales, d'arrondisse-
ment ou de canton, confiées, après concours institués par le Ministère
de l'Agriculture, aux brillants sujets de nos Écoles supérieures, et
qui portent la bonne parole, contribuant ainsi au perfectionnement
de la culture des jardins de la ferme, des vergers, des pépinières, du
vignoble et de l'exploitation forestière.
Il faut savoir gré au Grand-Maitre de l'Université d'introduire
l'horticulture au progranune des Écoles communales, des Ecoles
secondaires ou primaires supérieures, et des Ecoles normales d'insti-
tuteurs ou d'institutrices, d'en favoriser l'entrée aux collèges et
lycées, de seconder l'organisation d'Ecoles primaires agricoles,
d'après un programme rédigé par ]\I. Eug. Tissei-and. On peut en
voir l'exemple à Bar-sur-Seine (Aube), à Dourdan (Seine-et-Oise), à
Cadillac (Gironde), etc. N'oublions pas que les petits cultivateiu*^
forment les 96 ceatièmes <Je notre population rurale !
29^ FRANCE
Quant aux Écoles de laiterie, il se trouve encore là des sujets
d'enseignement du jardinage aux jeunes filles. Citons les Écoles de
Coëtlegon (lUe-et-^'ilaine), ot de Kcrlivcr, à Hauvec (Finistère).
B.- EHSEIGHEWIENT AGRICOLE ET HORTICOLE LIBRE.
En dehors de ces Ktablissenients qui appartiennent complètement
à l'État, il existe des Institutions libres — la plupart siiljventiounées
— où le jardinage est enseigné par des savants ou des praticiens
expérimentés. Il nous suflira de citer les maisons principales, qui
u'iiésitcnt pas à prouver leur valeur dans nos Expositions publiques ;
L'Institut agricole de Beauvais (Oise) ;
L'Institut des Frères à Dijon (Gôtc-d'Or) ;
L'Institut des Frères à Reims (Marne), etc.
Ces trois établissements, bien organisés, disposent de vastes
jardins d'expériences et de laboratoires d'analyses.
On aura bientôt un établissement analogue organisé près de
Troyes (Aidje), sur le domaine de Foicy, par l'École Saint-Bernard,
placée sous la direction des Oblats de Saint-François-de-Sales.
LÉtat encourage aussi les Refuges laïques ci-après :
Orphelinat agricole Rayer, à Anctonville (Calvados);
— Leclerc-Chauvin, à, Angoulême (Charente);
— de Valence (Drôme) ;
— de Voir on (Isère) ;
— du Ray ( Loire-Inférieure), pour jeunes filles ;
— des Merles (Oise) ;
— de Saint Éloi (Haute-Vienne):
Asile a'gricole Bordas, à Chàteaudun (Eure-et-Loir) ;
— de Saint- Cyr l'École (Scinc-et-Oise) ;
Colonie agricole de Saint-Louis (Gironde) ;
— d'Ay (Marne) ;
— de San vie (Seine-Inférieure) ;
Les Orphelinats agricoles de Vallon (Ardèchc) et Saverdun
(Ariège), élèves protestants ;
Les Colonies agricoles des Jommelières et de Sainte-Foy
(Dordogne), élèves protestants.
L'Administration pénitentiaire, l'Assistance publique et des
associations de philantliropes admettent l'horticulture parmi les
facteurs du travail ot de la moralité, par exemple :
A l'Asile de Mettray (Indre-et-Loire); à l'Asile de Citeaux
(Cote-d'Or), etc.
Voici un tableau résumant les Orphelinats congi'éganistcs de
garçons ou de filles, où le jardinage est mis en pratique.
^ I--
FRANCE
(Jri'iielin'.vts aguigoles (Garçons).
^99
NOM DE L ET.vriLIs.SK.MKNT
AnNis,
pW's Calioi's
(Lût).
SAINTE-ANNE-(lf-|$OMPAS,
.\vi!,'non
(Vaucluse).
Saint-Joseph, faubourg
ilo Cambrai, A nai)auiiu
(Pas-clo-Calais).
Saint-Ueouges,
Boaumont-Cottagc,
par (Uintln (Aubo).
JÎEAIIPO.S'T,
par C.oligny
(Ain).
Bléville,
par 1.0 Havre
(Selno-liif('rk'urc)-
La Roussel a YE-en-llii'UX
par Allairo
(Morblliaii).
Caen.
71, rue (le Uayoux,
(Calvados).
Saint-Sauveuii,
A ('ollulo, par lUoin
(l'uy-do-DiMiic).
CHAMBÉrtV,
au Uocago
(Savoir).
CCSTA «e IÎEAI ItECAIlD,
à Cliaiiilx'-ry
(Savoio).
Saint-Joseph-iu-I.ac,
à Ciions, par Dou vainc
(Hauto-Savoit.').
Les Choisinets,
par Langogiie
(LOZÎTf).
De Hkthanie, à CiJjourc.
par Saint-Jeau-dc-Luz
(Basscs-l'j rt'iK'i-s).
De Saint-Joseph.
Couboj rac, p' Consac
((iirondo).
I''r('ros .Saliit-daiirii'l.
Frères
Saint-l'icrrc-C's-Liens
l''rôros
S'-François-d'Assisos,
Frères agriculteurs.
fondé par M. (ioorgos
dos Etangs.
Frères du St-Esprlt.
Pctitos-S(iJursd(>Jésus
Franciscaines
Hcllgleuses
Franciscaines.
Frères
de
S'-Françols-d'Asslso.
Sœurs
de
Salnt-Vlncont-de-Paul
Pères du Saint-Esprit
et du
Saint-Cceur de Marie.
Sœurs
de
Salnt-Vincent-(ie-Paul.
fondé par l'abbé
Costa de lleauregard.
Soeurs
Salnt-Vinoent-dc-Paul.
fondé par le I>. Josi'iih
Frères
Sainl-Françols-Uégis.
Frères
des
Écoles Chrétiennes.
Frères de Ploërniel.
fondé |iar le
patronage des enfant;
lAlsace-Lorraine.
Société de Marie.
A
:e
PItIX
DE
Aitmis
Sortie
IVnsion
Trous-
SIM 11
10
ans
18
ans
-20(1 fr
50
ans
1 0 A 17
ans
2V(»
50
ans
10 A -21
ans
■200
30
II!
ans
20
ans
-2'.o
50
3 à 5
ans
13ÙU
ans
50
100
;t A 4
ans
ans
•250
50
I.J
20
200
A
250
50
ans
ans
0 à 8
ans
15
ans
300
50
'.) à t -.i
ans
20
ans
250
A 3 GO
selon âge
il
fournir
3 A 7
ans
du
place-
ment.
lin
2'.0
100
3à7
de l'ap-
ans
pren-
tissage
300
100
13
ans
18
ans
180
»
-
17
il
ans
ans
120
fournir
"J ans
18
ans
18 à 21
180
»
ans
ans
2^0
50
SPKCIALITKS
Cranile ruiliire,
liurliculture,
viticulture.
Jardins,
vignes
(su lieclares).
Ferme,
basse-cour,
Jardin.
Culture,
horticulture.
Jardinage,
agriculture.
Jardinage.
Agriculture,
meunerie.
Jardinage.
Agriculiure.
horticulture.
exclusivement
liortieole.
exclusivement
horticole.
Agriculture,
horticulture.
Jardinage,
culture.
Horticulture,
agriculture.
Agriculiure,
horticulture.
X>0
KRAXCE
NOM r>E L"KT.\nLIS>EME\T
CorRBESSAC-LES-NÎJIES,
((îanl).
noMois,
Uijoii
(r/ito-ilOr).
DOWAINE
(Hautc-Savole).
Asile rural.
DrCHERAIS -EN-r.Aill'BO.N
(Loire-lnforicun).
Elancoirt,
par Trappes
(Seinc-et-Oise).
L'Épixe,
par Chàlons-s-Marno
(Marne)-
Fernev (Aiiii.
F.A Ferté-Saixt-Aibis
(Loiret).
ùri»helinat Saint-Léon.
N0TRE-DASIE-r)L-FLEIX,
Fleix
(Dordogne).
NOTRE-F)AME- IH-CaXTAL
La Forrt,
liar Cahinil (Cantal),
Ailnii^
r.iEi..
par l'utanges
(uni.).
Refuf,'e
(les Enfants aljamlonnrs
(iHANI) Qlevii.i.v.
par Kouen (Scine-JnftT.).
I)E Saint-Joseph.
IfOuJevarrl des Adieux,
(Jrenolde (Isire).
IiE Notre-Dame ir'IoNv,
Ifrny. par Fismes
(Marne).
Kavmar. par Najac
(Aveyron).
Fondé par M. Cibkl.
SivuiN de S'-Josepli
de Vesseaux
(Ardèclie).
Frères
de
Saint-Vineent-ilf-Paul.
fondé
par le R. P. Joseph.
Sreurs de la Croix.
laljbé Dabin.
fondé
par labbc Méquignon
S" S*-Vincent-df-Paul.
fonilé et dirigé
par labbé l'ierron,
curé de l'Épine.
Petites - Sœurs
des Orphelins de
IJcUey.
Religieuses
de rjmraaculée-
Conception.
l'n Prêtre
de la maison de l'abbé
Roussel.
Frères
de
Saint- Vineent-df-1'aul.
Sous le patronage
de ré\é(|ui' de Séez.
In prêtre du diocèse.
Pères du Saint-Esprit.
Su'urs
de
.Saint-Joseph deCIuny
Frères
des
Écoles Chrétiennes.
Religieux Trappistes.
Frères
df Saini:Viateur.
Sorlif
PRIX DE
Pensiou
C
ans
6
ans
5 à 10
ans
2 à 7
ans
i ans
.ï à 12
ans
10
ans
3 à 10
ans
3 à 9
ans
7:\ 11
ans
ans
lOA là
ans
8à ii
ans
18
ans
-2(1
ans
13
ans
18
ans
12 à IG
ans
13 à 1j
ans
suivant
tOHVfU-
lion.
13
ans
18
ans
21
ans
200
18(1
18(1
200
300
'*00
200
240
Trous-
seau
SPECIALITES
fournir
50
50
50
50
1«
ans
15
ans
21 ans
avee
(n^agm.
18
ans
180
250 fr.
jusqu'il
12 ans,
200 f Ae
IZkli.
gratuit
rnsuitc.
300 fr.
Craluit
pour
l'arrond.
200 fr.
jusqu'il
15 ani.
gratuit
50
50
50
10
50
fonroir
Travaux
agricoles.
Crande culture,
horticulture.
Agriculture,
horticulture,
Jardinage,
agriculture.
Jardinage,
Travaux
agricoles.
Jardinage.
Jardinage.
Agriculture.
viticulture,
jardinage.
Agriculture,
soin
des bestiaux.
Agriculture.
iHirliculture
(culture
de 80 hectares).
Agriculture,
jardinage.
Jardinage.
Agriculture.
('•levage de besl.
horticulture.
Agriculture.
KKAXCE
3oi
NOM DE L KTAIll,ISSK.MKNT
De Saint-Joski'h,
Nourr.'iy, ]>•■ S'-Aiiiaïul
ile-ViMidnino (L.-el-C.)
Ohuevii.i.k, \)^ l'acy-sur
KuiT (Kurr).
Ecolo iirDfi'ssidiiiR'lle
l't at^ricolc.
HoiTE DE Itl ItMS.
l'au
(Uassc.s-Pyirm'i's)
DIIti;(.TD>.\
AtiE
Admis Sortir
IMIIX DE
Prniion
De Saint-Alexis,
IVypogoux,
par l.autrec (Tarn).
POLILI.É.
l)ar les l'onls-(ic-Cé
(Maino-et- Loire).
De IJethléem.
licims (Manie),
liue Jaeiiuarl, -l't.
De S'-KiiANçoi.s-llÉ(;is,
l-a Koclio-Arriaud,
par l.é l>uy
(Haute-Loire).
De Saixt-A.ntoi.ne.
par Saiiit-deiiis
(Cluireiite-iiiforieure).
Du Sacké-Oh-uh,
Saiiil-Dié
(Vos^'e.s),
S'-Mai»tin-des-Dolets,
près Tours
(lii(lre-el- Loire).
ItE Saint-Joseph.
S'-l'ierre-le.s-(".alais
(l'as-tle-Caiais).
S'-Joseph-de-la-Payé,
Soint-Yriei.x
(Haute- Vienne).
Salvert.
par Mi^rni'
(Vienni).
l'ilOVIDENCËS AliKlCOLES
lie Saint-Isidore.
Seiliiip. par Hourg
(Ain).
Frères
de S'-Franeois-llégis
du l'uy.
fondé
par M. Itonjeati.
S<eurs
Saiiit-Vinceiil-ilf-l'aul.
Frères
de
Sainl-Frant;ois-Régis.
Sœurs de la Cliarilé
de
Sainte-Marie.
Laltlu' Uonnaire.
S(vurs
du S'-Enfan(-Jésus.
Frères
de S'-FraiK;ois-Hégis
Frères
de
S'-Franeois-cl'A.ssises,
lalilié llariienon.
Sii'urs
de la Présentation de
la Sainte- Vierire.
des ecclésiasliiiues.
Relitîleu.v
de Sainte-Croix.
Sieurs
di' Sainte-Philomène.
Steurs
Franciscaine^
8 à 1:2
ans
DJ
ans
9 à 1-2
ans
5 à 6
ans
'2 à 5
ans
$à 11
ans
is
ans
19 ans
avcr
2iO fr
l-2(»
i:i(t fr
jiisi|u'ii
fngagem. 15 ans
IS
ans
vers
1 7 ans
19
ans
"200 fr
-2;iO fr.
jnii(|ii'ii
13 ans
200
à
230
Troui-
KUU
ans
ans
210 fr.
jusqu'il
^,,„ , "iuaiiilils'l2ans
" ' , I pnivfnt ISO fr.
' ^ se placer de
12 à II)
ans
8
ans
3 à 7
ans
18
ans
18
ans
18
ans
17àl9
ans
250
ou 300
jusqu'à
15 ans
250
200
300 fr.
jusqu'il
15 ans
(e qui
peut ftrp
ilonnr.
SI'tClAI.ITh^
50
100
60
50
11 à 13 18 à 21 -.'-" ^!'.- „,.
jusqn a 30
13 ans
50
50
fournir
Africullure.
Af,'rieulturo,
hnrlieulture.
Culture,
jardinage.
Vifïnolile,
soin du liélail.
exiil. de ferme.
Inslr. atcricole,
jardinage,
grande culture.
Culture inaraî-
elière. arhori-
culture fruitière.
Agriculture,
horticulture.
Agriculture.
Agriculture
AgricuIlurCj
jardinage.
Horticulture.
Agriculture.
Agriculture,
horticulture.
Horticulture^
grande culture.
3oi
FRANCE
NOM HE L ETABLISSEMENT
Kerbot,
par Sarzoau
(Morliilian).
Kehhabs, par Saracau
(Morl)ilian).
Asile rural.
PnOVIDENCF AGUICOLE,
Lacépi'ile,
par Saint-Cirq
(Lot-et-Garonne).
Saint-Joseph,
Lavelanet
(Ariège).
Lerins,
par ("annes
(AIpes-Marilimcs).
LCCIlÉ-THOLAnSAIS,
par Saint- Varcns
(Deux-Sèvres).
Providence Caille,
à Fourvières (Montée
des Anges, 9),
Lyon (Rliône).
Melay-ue-la-Cour,
parMontaigu (Vendée).
Meplier-Ulanzy,
(Saônc-cl-Loire).
Mesnil-Saint-Firmin,
et ferme de Merle
((Jise)
Colonie Notre-Dame,
La Moorre, par Savenay
(I>oiro-lnférleure).
Suceurs, de l'orphelinat
de Nantes.
La Moerhe,
par Savenay
(Loire-Inférieure).
Mont Sai.nt-MicheL,
(Manche).
F)K Bethléem,
quartier Saint-Félix,
Nantes (Loire- Infér")-
De Saint-Jo>ep(I,
1^ Navarre, jiar \ji Crau-
d'Hyêres (Var).
Frères
de S*-Fran(;ois-Régis
(lu l'uy.
Sœurs
de
Saint-Vincent-de-l'aul.
ï^(l■urs
S'-Fran(;ois-d".\ssise
de Seillon.
laljbé Clanct,
lleligieux
Cisterciens.
Frères de Marie.
Frères Maristes.
l'abbé de Suyrot
Sœurs de Saint-Cœur
de Momiaison.
Sreurs
Franciscaines.
Sœurs Saint-Joseph
de Cluny.
So,'urs de Bethléem.
Sœurs
Cannélites Tertiaires.
Sœurs
de la Miséricorde.
fondé
par l'abbé llauduz.
Sœurs de Bethléem.
Prêtres
de
S'-François-de-Sales.
Adniii Sortie
a
i à s
ans
3 à 7
ans
dessous
del2aiis
10 à 13
ans
8à 11
ans
6 à 10
ans
is
ans
13
ans
16
ans
21
ans
engagera
à i8 ans
18 3 21
ans
13
ans
.•^PECIALITtS
3 à 10 16 A 18
ans ans
9
ans
6
ans
13
ans
U
0
ans
tout iiff.
\1
ans
divers
âges
18
ans
18
ans
18
ans
13
ans
IK
ans
rien
de lixé
pour
la
sortie.
■200
20(1
180
200
250
2i(l
300
180
180
à 200
2i0
200 fr,
pendant
2 aoi
150 fr.
juiqu'k
iG ans.
200
200
gr« a gre
.jO
fournir
50
100
50
a
fournir
50
50
50
Agriculture,
élevage de be.st.
liorticulture.
Jardinage.
Agriculture.
Agriculture,
horticulture.
École
professionnelle,
jardinage,
Agriculture,
arboriculture,
horticulture.
Jardinage.
Agriculture,
horticulture.
Agriculture,
jardinage.
Travaux
agricoles.
Grande culture,
jardinage.
Jardinage,
agriculture.
Jardinage.
Jardinage,
travaux
le la cami)agnc
Agriculture,
horticulture.
FIIANCE
3o3
NOM US L KTABLISSKME.NT
l)K Sens,
boulevard (lu Miili, 31
(Yoniic).
Colonie he Seiivas,
par Alais ((iard).
fiiiidrc
liar M. Varin-d'Aiiivi'llo.
TllODLKE,
l»ar Virivillo
(ISÏTO).
VAriillIMENMI,.
par Pi'Tii rs
(Mauclic).
Vaijoirs.
par l.ivry
(Sciiif-et-oisf).
Asilc-écolo Fcriélon.
Notre-Dame
l'ES TllEIZE-PlEItlIES. à
Villtfranchc (Aviyruii).
ViLLEPIlELA,
(Scine-et-uisf).
Nrurs
de la Providence
d'AleM(;on.
Sii'urs
Saint- Vincenl-(le- Paul
t^(|'Urs
de Nolre-l»ame-de-la-
C.roix.
Itcii^deuscs desÉcides
("liri'lieiiiies de Saint-
Sauveur-le-Vicomle.
fondé
parl'aiil)é Duiieau.
Frères des
Écoles Chrétiennes.
Frères
de
Saint-Viateur.
fondé
Iiar M. IJonjean.
an>
a A 9
ans
ans
8à li
ans
15
ans
IK
li
ans
13;\1'»
ans
18
ans
I'11I\
liK
--«*. -^
-- — -
Prnsiun
Trous-
ir:iu
-2:.n
50
1-2(1
Tuarriir
•2'.(t
il
fournir
-250
3C)(i fr.
30 fr.
pour
le vin.
-200 fr.
jusqu'à
16 ans.
1
liO
SPECIALITES
Culture,
j.irdiiiaire.
Agriculture,
A;:riculture,
horticulture.
Jardinage.
fne école
d'horticulture
est annexée.
A{,Ticulture,
horticulture.
Age.v,
§ a. — Orphelinats agricoles Filles).
(Lot-et-Garonne).
PHOVIDE-NCE.
Ars (Ain).
AlBAZINE,
liarS'-llilaire-AuIjazine
(Corrèze).
Bebdoues,
par Mirande
((iers).
Saint-Joseph.
Uezouofte.
par Mirebeau-sur-Hèze
(C(Jte-dUr).
Cahignan.
(Ardennes).
Le Ciievalon.
par Voreppe
(Isère).
»'.OL"RCELLES-.SlR-.\lJON,
(Haute-Marne).
Sœurs
de la Miséricorde
de Moissac.
so.^urs
de Salnt-Joscpli
de Hourg.
So"'urs
du
Saint-Cœur de Marie.
Sipurs
de la Sainte-Famille,
So?urs de l'Adoration-
Perpétuelle.
^u'urs
de Sainte-Chrétienne,
Sœurs
de la
Providence.
Soeurs
du Cd'ur-Immaculé
de Marie.
7A8
ans
8 ans
oa /
ans
18
ans
suivant
convrnt.
par acte
noiario.
A 10
ans
8 an>
-21
ans
21
ans
18;\-2I
ans
-21 aiiv
18 à -21
ans
300 fr.
une fois
(lonni'S.
180
i:)(i
150
300
180
180
20
15(1
00
30
Jardinage.
Jardinage.
Travaux
des champs,
jardinage.
Travaux des fliampj,
jardinage,
\aclierie,
Iiasse-cour.
Exploitation
d'une ferme.
Jardinage.
Jardinage.
Exi.loilatloii
de
13 hect.de terre.
làlAXClE
ECITIGNY.
i)ar Hligiiy-sur Ouche
(r,ùle-aOr).
Gos,
tiar la Cauno
(Tarn).
Gléret.
(Creuse).
Sivurs
(le Saint-Joseph
dOulias.
Stours
(le Saint-Josepli
lie la Providence.
Sd'urs
llARUIMlHEM.
(Pas-de-Calais).
llAROlÉ.
(Meurllic-et-Moselle).
Huisseal-en-Realce,
par Saint-Amand-dc-
Vendôme
(Loir-et-Cher).
ItE MAniE-lMMACVLÉE,
Lourdes
(Hautes-Pyrénées).
d(> si.inte-Anne 5 ans |21 :>"s j.u.in'i
Culture.
1(10 .lardinatre.
Jardinage.
Jardinage.
Maretz,
de Sauniui
So'urs de la Foi
Sœurs
de Sainte-Mario.
Sœurs do la Charité
de Nevers.
Jardinage,
■250 100 E\ploilalion d'une
fornip (le i 5 licctaros.
Soins
de la ferme.
Sœurs
z de
par Busigny Isainl-Vincent-de-Paul
(Nord) '
Jardinage.
Jardinage.
NOTUE-DA^E-OE-MACBEC .,';;;;;»JS. ^^^^
Maubec.
parMontélimar(Urùmc).
Meysse,
par Hochemaurc
(Ardèche).
Précigsé,
(Sarthe).
Hemiremoxt,
rue de la Foltree, 7,
(Vosges).
Saint-Ctk,
(Var).
Trappistines.
Soîurs de r immaculée
Conception
de Marie.
petites-Sœurs
de Jésus.
Sœurs
du Pauvre Enfant
Jésus.
Filles
de Maric-Auxiliatricc
foiulé
par l>om Bosco.
Stj^urs
de Saint- Joseph,
PROVIIIENCE,
S«-Jean-de-Maurienne
(Savoie).
Miséricorde.
Salindres
(Gard).
Sœurs de
Saint-Vinccnt-de-Paul. ans
ïravau.v
agricoles.
Travau.v
des champs.
Travaux des cliamps
et du jardin.
Travaux
- 'de la campagne.
Travaux
je la campagne.
iUANCE 3o5
Le Conseil général dv la Seine, de coneerl avec l'Assistance
publique, a disséminé en France et en Algérie des colonies
d'enfants pauvres ou abandonnés, dans le but de les convertir en
bons travailleurs des champs, des vignobles et des jardins.
A Esternay (Marne), la ville de Paris possède la Colonie agricole
de La Chalmelle, sur une terre de 128 hectares, en laveur des
« sans travail » âgés de vingt-cinq à cinquante ans, ayant de bons
antécédents et olTrant des garanties nécessaires pour devenir garçons
de ferme on de jardin.
Le directeur, M. (laslon Malet, ingénieur-agronome, tient la nuiin
aux travaux de jardinage.
C- ECOLES D'HORTICULTURE.
A tous égards, le premier rang appartient à l'Kcole nationale
d'horticulture de Versailles, exclusivement administrée par l'Ktat.
Nous examinerons ensuite les établissements fondés ou entretenus
par des administrations départementales, municipales ou particu-
lières.
École nationale d'horticulture de Versailles. — L'Kcole
nationale d'horticulture de Versailles, véritable Ecole normale de
l'Horticulture, dépend du Ministère de l'Agriculture. Son Directeur
actuel est M. Jules Nanot, ingénieur-agronome, publiciste horticole.
Instituée par la loi du 16 décembre iS'j'i, l'Ecole est établie au
Potager de Versailles, organisé, de 1679 à iG83, par le célèbre
Jean de La Quintinye, jardinier de Louis XIV.
Le promoteur de la loi fut Pierre Joigueaux, député de la
Côte-d'Or. Déjà, à sa session de février 1872, le Congrès de la
Société des agriculteurs de France avait, sur notre proposition,
émis le voni de la fondation dune Ecole nationale d'horticulture à
l'ancien Potager du roi, à Versailles.
L'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole nationale
d'horticulture de Versailles a témoigné sa reconnaissance, en confé-
rant le titre de Membre d'honneur de l'Association à MM. Pierre
Joigneaux et Charles Baltet.
Lors de sa création. l'Ecole fut placée sous la direction habile du
savant Auguste Hardy, jardinier en chef du Potager, qui sut y
rassembler tous les éléments nécessaires à la connaissance appro-
fondie de la science qu'elle a pour but de propager.
Le Potager de Versailles a une surface de près de 10 hectares, sur
lesquels i hectare 36 ares sont occupés par les cultures potagères ;
20
3o6 FkAXCÈ
I liettarc o<) arcs par les arbres fruitiers dressés à lair libre ;
35 ares 28 ceutiares par Fécole de botaiii(pie.
Les serres de culture et de Ibrvage, lorangerie, le jardin dliiver
couvrent une suriace de 3o ares; une petite pépinière modèle a
3i ai*es. Les végétaux ligneux d'ornement de plein air, l'école
d'arbres fruitiers (contre-espaliers doubles), les Rosiers, les plantes
vivaees et autres avec leurs nombreuses et riches collections, les
châssis, les allées, les terrasses, les bâtiments, les cours, etc.,
occupent le surplus du terrain.
Une station météorologique est établie dans le jardin pour
permettre aux élèves de faire toutes les observations qui intéressent
la végétation.
But de l'École! — L'École nationale d'horticulture a pour but de
former :
1° Des jardiniers capables et instruits, possédant toutes les
connaissances théoriques et pratiques relatives à l'art horticole ;
2° Des chefs de culture pour l'enseignement horticole dans les
écoles pratiques d'agriculture et dans les écoles normales ;
3'^ Des professeurs d'horticulture et des architectes-paysagistes ;
4' Des agents instruits et capables pour les divers services
publics ou privés (services départementaux, municipaux, établis-
sements horticoles, Jardins d'essai aux colonies, etc.) ;
o" Des horticulteurs, des pépiniéristes, des maraîchers, etc.
L'École, depuis 20 ans qu'elle est ouverte, a reçu 684 élèves appar-
tenant à ;8 départements et à i3 pays étrangers. Le nombre des
élèves présents le i" janvier 1893 était de 102.
Voici le programme de l'enseignement, tel qu'il a été prévu à la
fondation de l'École :
Arboriculture fruitière de plein air ou de primeur ; Pomologie ;
Arboriculture d'ornement et multiplication des végétaux ;
Culture potagère de plein air ou de primeur;
Floriculture de plein air et de serre ;
Botanique ; Pépinière ;
Architecture des jardins et des serres ;
Physi(pie et météorologie ;
Chimie, minéralogie et géologie;
Zoologie et entomologie horticoles ;
Arithmétique ; lever de plans, nivellement ; Géométrie ;
Dessin linéaire de plantes et d'instruments de jardinage ;
Langue française ; langue anglaise ;
Comptabilité.
FRANCE '3o7
Nature de l'enseignement. — Lenscigncincnt est à la l'ois
théorique et pratique.
L'cnseigueiucut théorique comprend les cours désignés dans la
nomenclature ci-dessus.
Les cours sont complétés par des exercices ou des démonstrations
sut" le terrain par les professeurs.
L'enseignement pratique est manuel et raisonné. 11 s'applique à
tous les travaux de jardinage, quelles que soient leur nature et leur
durée.
Afm de rendre cet enseignement plus facile et plus profitable
aux élèves, il a été spécialisé ; la culture des arbres fruitiers,
celle des primeurs, celle des plantes de serre, la floriculturc de plein
air et l'arboriculture d'ornement, enfin la culture potagère forment
autant de sections dans lescptelles les élèves passent successivement,
et par roulement, une quinzaine de jours. Ils sont guidés dans
leurs travaux journaliers par six jardiniers principaux, chefs de
pratique, et un chef des ateliers pour le travail du bois et du fer.
A la fin de chaque quinzaine, les élèves remettent au Directeur
une rédaction sur les divers travaux qu'ils ont exécutés.
Indépendamment des excursions, des conférences et des cours
réglementaires, des visites aux principaux établissements d'horti-
culture permettent de mettre sous les yeux des élèves les meilleurs
exemples de la pratique horticole et arboricole.
L'enseignement est encore facilité par les ressources de l'Ecole rpii
comprennent des albums de plantes, des collections de graines, de
bois coupés, d'animaux et d'insectes utiles et nuisibles, des outils
de jardinage, des fruits moulés, un herbier, etc.
Une bibliothèque, recevant tous les ouvrages importants publiés
en France et à l'étranger sur l'horticulture, est à la disposition des
jeunes gens de l'École.
Ajoutons cpie les élèves sont initiés à l'instruction militaire par
des sous-olliciers du génie.
Laboratoire de recherches horticoles. — Dans ce laboratoire»
de récente création, les professeurs de physique, de chimie et
d'histoire naturelle font, sous les yeux des élèves, des applications
de leurs cours. En outre, ils y poursuivent l'étude de nombreuses
questions scientifiques qui se rattachent à l'art horticole, parmi
lesquelles il convient de citer :
Les propriétés physiques et chimiques des diverses sortes de terre
et des composts utilisés dans les jardins et les serres ;
La composition chimique des divers organes des plantes ;.
La physiologie végétale appliquée à la production du sol 5
3o8 FRANCE
Les malaclics des plantes et les divers traitements à appliqncr ponr
les combattre ;
L'utilisation et la conservation des produits du jaixlin ;
L'emploi des engrais en horticulture ; l'essai des graines, etc.
Une autre innovation consiste dans Tinstallation d'un atelier de
charpente et d'un atelier destiné à la forge et à l'ajustage.
Les élèves s'y rendent à tour de rôle, sous la conduite d'un chef
qui leur apprend à travailler le bois et les métaux, à faire et à
raccommoder l'outillage, le matériel, les accessoires de culture, à
sulfater les bois et les paillassons, et à étendre sur la toile ou sur les
bois les enduits de goudron et de bitume.
Quelques notions de maçonnerie sont également enseignées aux
élèves pour la construction des bâches.
Un local spécial est consacré à la fabrication des étiquettes.
Durée des études. — La durée des études est de trois ans.
Chaque année, les cours théoriques sont suspendus pendant deux
mois, du I" août au i*"^ octobre. Pendant cette période, des congés
temporaires peuvent être accordés aux élèves qui en font la demande.
Examens et diplôme. — Le travail et les progrès des élèves sont
constatés :
I" Par des examens ^particuliers et par l'appréciation de tous les
travaux et exercices pratiques ;
2° Par des examens généraux qui ont lieu à la fin de chaque année
d'études.
Les notes ainsi obtenues servent à établir le classement des élèves
à la fin de chaque année scolaire.
Ceux d'entre eux qui sont reconnus trop faibles pour passer à une
division supérieure cessent de faire partie de l'Ecole.
Les moyennes de ces trois classements annuels servent à établir
le rang de chaque élève dans le classeuient général de sortie, et ;i
dresser la liste des élèves reconnus aptes à obtenir le Diplôme de
l'École nationale d'horticulture, qui est délivré par le Ministre de
l'Agriculture.
Stage. — Les élèves sortis parmi les preuiicrs peuvent obtenir,
si le degré de leur instruction et leurs aptitudes justifient cette
faveur, un stage d'une année dans de ga^ands établissements horti-
coles de la France ou de l'étranger.
Une allocation de 1,200 francs est affectée à cliacun de ces stages,
dont le nombre ne peut être supérieur à deux par année.
Toutefois, le stage n'est pas acquis de droit aux élèves classés
les premiers ; — il est accorde, dans le cas seulement où les notes des
examens de sortie démontrent qu'ils sont capables de tii'cr un bon
parti de ce complément dinstniction cl, — de préférence, — ii ceux
qui manilestout des dispositions pour renseignement et le désir do
s'y consacrer.
Les élèves classés après les stagiaires peuvent recevoir, s'ils se
sont fait remarquer par leur bonne conduite et leur travail : le
premier, une médaille d'or; le second, une im-daillc d'argent: le
troisième, une médaille de bronze.
Régime de l'Kgole. — Le régime de l'Kcole est Yexternat.
Le Directeur de l'Ecole indique, aux familles qui le désirent, des
établissements d'instruction et des maisons particulières où les
élèves peuvent prendre pension, tout en restant soumis à une
certaine surveillance.
Les élèves entrent à TKcole, en été, à cinq heures du matin et, en
hiver, à six heures ; ils en sortent à neuf heures du soir. Tout leur
temps est consacré aux leçons, aux études et aux travaux pratiques,
à l'exception de deux repos d'une heure et demie chacun, pendant
lesquels ils vont au dehors prendre leurs repas.
Conditions d'admission. — Les candidats doivent être Français,
ûgés de seize ans au moins et de vingt-six ans au plus, au i^' octobre
de l'année de leur entrée à l'école.
La demande d'admission, rédigée sur papier timbré, est adressée
au Ministre de rAgriculturc par l'intermédiaire du préfet du dépar-
tement dans lequel réside la famille du candidat.
Les candidats porteurs du certificat d'instruction d'une école
pratique d'agriculture ou d'une ferme - école, ainsi cpie ceux cpii
possèdent le certificat d'études primaires ou un diplôme au moins
équivalent, sont admis sans examen.
Sur le vu de leurs pièces, qui doivent être légalisées, le Ministre
prononce, s'il y a lieu, l'admission, ou l'autorisation de se présenter
à l'examen d'entrée.
L'instruction est donnée gratuitement. Toutefois les élèves sont
tenus de verser, au moment de leur entrée, une somme fixe de
3o fi'ancs pour garantir l'École du payement des objets détériorés,
cassés ou perdus par eux.
Les épreuves écrites et oi*ales de l'examen d'entrée ont lieu à l'Ecole
devant un Jury nommé par le Ministre.
L'examen d'entrée et l'ouverture des cours sont fixés au premier
lundi d'octobre.
Bourses de l'Etat. — Des bourses, au nombre de six, d'une
valeur de i,ooo francs, et pouvant être fractionnées, sont accordées
chaque année,
3lO FRANCE
Tous les candidats aux bourses doivent subir l'examen d'entrée à
leur aiTivée à l'École. Ils sont âgés de 18 ans au plus, à moins qu'ils
n'aient satisfait aux obligations de la loi militaire.
Les bourses sont attribuées pai' le Ministre de l'Agriculture, en
tenant compte à la lois de la situation de fortune, de l'ordre de
classement à l'examen d'entrée et de l'âge du postulant.
Bourses des Départements, Villes, etc. — En dehors des élèves
sentretenant à lem's frais et des boursiers de l'État, l'École d'horti-
culture admet également des élèves envoyés par les départements,
les villes, les associations agricoles, horticoles ou autres sociétés
savantes et subventionnées par ces administrations.
Depuis la création de l'École, beaucoup de départements ont entre-
tenu des élèves à Versailles. Le nombre des bourses de l'État étant
limité à six par année, les candidats dont les ressources sont insufli-
santcs ont tout intérêt à solliciter une subvention de leur départe-
ment ; ils y sont connus des Conseillers généraux et les compétitions
sont nécessaii'cment moins nomlDreuses que pour les bourses de
l'État, celles-ci n'étant données C£ue par voie de concours.
Étrangers. — Les étrangers peuvent, exceptionnellement, être
reçus à l'École nationale d'horticultm'e, aux mêmes conditions que
les nationaux ; ils doivent adi'csser leur demande au Ministre de
l'Agriculture et, de plus, présenter im certificat émanant de leur
agent diplomatique en France. Ils ne sont admis toutefois qu'autant
que l'efrectif total de l'École n'est pas atteint par les nationaux. Ils
ne peuvent concourir pour l'obtention des bourses.
Association. — Depuis 1882, dans un but de mutuelle et franche
camaraderie, les élèves de chaque promotion se sont réunis en
Association des Anciens élèves de l'École nationale d'horticulture de
Versailles, sous la présidence d'honneur du Directeur de l'Kcole,
d'abord M. Hardy, ensuite M. Nanot, qui lui a succédé.
Un bulletin annuel, fort intéressant, rend compte du mouvement
de l'École et des observations recueillies par les sociétaires.
Chaque année, au lendemain de la Fête nationale, les meshbres
se réunissent dans une agape fraternelle et traitent de leurs questions
d'intérieur.
Le nombre des adhérents dépasse deux cents.
Plusieurs de ces jeunes gens ont déjà gagné les distinctions hono-
rifiques du Mérite agricole et des Palmes académiques.
Conclusion. — En résumé, Versailles est un établissement modèle,
organisé sur de solides bases, doté d'un enseignement élevé et
formant des jeunes gens instruits. Les futurs professeurs ou
FRANCK 3ll
praticiens qui suivent ses cours pendant trois ans onl un oliaiiip
ailiini'ablo (rt'tiulos et deviennent, {"aeileinent, avec un pende travail,
d"l»al)iles horlieulleurs, ayant arcjuis des connaissances scientilii{iies
sérieuses et approfondies : sur la conduite des jardins de toute
sorte, sur les cultures potagères, les cultures fruitières et forcées,
sur l'arboriculture d'ornement, la floriculture, l'installation et l'en-
tretien des pépinières et des serres, sur le dessin des parcs et jardins.
Les services rendus par notre Ecole nationale d'horticulture sont
déjà considérables et hautement appréciés.
I/École des pupilles de Villepreux (Seine-et-()ise), créée et
subventionnée par le Conseil général du département de la Seine,
recueille des enfants assistés qui ont séjourné à la campagne ou
qui se trouvent dotés du certificat d'études primaires, et manifestent
le désir d'apprendre le jardinage.
Le jardin fruitier, le putager, les serres occupent 4 hectares.
L'enseignement est théorique et pratique.
L'Keole prend part à certains concours, fait des excursions utiles
et n'hésite pas à soumettre son œuvre au verdict des Sociétés
d'horticulture.
Le directeur. M. Guillaume, y déploie une grande activité.
École municipale et départementale d'arboriculture de la
ville de Paris. — La ville de Paris, ayant reconnu l'urgence de
former de bons jardiniers pour les travaux libres ou administratifs,
a créé sur les terrains de son «Jardin d'études et vignoble modèle» de
l'avenue Daumesnil, à Saint-Mandé, une École municipale et
départementale d'arboriculture d'alignement et dornement,
ayant pour but, dit l'arrêté, « de donner gratuitement l'instruction
théorique et pratique nécessaire aux jeunes gens c[ui désirent
devenir jardiniers de plantations urbaines ou départementales, ainsi
que des parcs et jardins publics ou particuliers. »
Les candidats doivent être français et habiter Vavis ou le
département de la Seine ; ils sont âgés de quatorze ans accomplis,
et présentent les conditions d'aptitude physique aux travaux horti-
coles constatés par une visite médicale : le certificat d'études
primaires est obligatoire.
La direction de l'École est confiée à M. Ghargueraud. pi'ofcsseur
d'arboriculture de la ville de Paris, déjà placé à la tète des
collections arbustivcs de Saint-Mandé.
Le recrutement de l'Kcole comprend les <mvriers et les garçons
jardiniers occupés aux travaux de la ^'ille de Paris, du Muséum,
et même travaillant chez des particulici's.
3l2 FRANCE
Le verger aménagé autrefois par le professeur Alphonse Dubreuil
et les collections ilendrologiqncs sont de précieux auxiliaires de
renseignement, confié à un professeur émérite.
Le régime de l'Ecole est l'externat; les élèves-apprentis reçoivent
gratuitement le déjeuner et le goûter.
La durée des cours est fixée à trois ans.
L'enseignement théorique et pratique comprend les matières et
les travaux ci-après :
Première année.
Leçons Ihiorù/ues : Leçons praliques :
Éléments de l)otani<|iu' ol de itliysio- Premiers travaux de eullure.
logie véifétale. Lal)our. lU-i^lement du sol.
Principes élémentaires de eulture. Semis. Repiquage.
Géométrie. Ecriture. Orthograplit-. Reconnaissance de végétaux.
Deuxiî:mk anxke.
Leçons théoriques : Leçons pratiques :
Études des lois naturelles île la Floriculture.
végétation. Terres, engrais. Décoration de jardins.
Tliéories des cultures spéciales. Culture potagère.
Dessins de jardins. Nivellement. Pépinières, multiplications diverses.
Arithmétique. Géométrie. Garnitures d'appartement.
Troisième année.
Leçons théoriques : Leçons pratiques :
Lois générales de rornementation Arboriculture (rornement et d'ali-
des jardins. gnenunt.
Clioix des végétaux, dispositions, Arboriculture fruitière.
groupement. Rouf|uets et ornementations. Serres.
Architecture des parcs et jardins. Lever de plans. Devis.
Un certificat d'études horticoles est délivré, après examen, à la
clôture des études; 27 élèves l'ont obtenu aux examens des 3 et
4 juillet 1893, et 28 en juin 1894.
L'État subventionne et protège une trentaine d'Orphelinats, de
Colonies, d'Asiles, Uefuges, etc., où l'enseignement du jardinage
prend une des premières places. (Voir page 2«j8.) En ce moment,
signalons les maisons qui s'occupent plus spécialement d'horticul-
ture.
L Orphelinat horticole de Beaune est une école de jardinage,
dépendant de rétablissement des Hospices de lieaune, et installé
dans une de ses propriétés comprenant bâtiments et jardins.
L'Administration des Hospices qui possède à sa tête, au titre de
vice-président, un homme dévoué à l'horticulture, M. Jules Ricaud,
affecte à l'Orphelinat les revenus de phisicurs donations. L'Etat lui
accorde en outre une subvention.
FRANCE 3l3
Le pei'sonnel se compose d'uujardiiiicr-chcf et il'im aidc-jardinicr.
Celui-ci est diargé de la surveillance des élèves; il les acc()iiii)a<,'nc
de la niaison-mèrc, où ils sont logés et nourris, jus([u'au jardin situé
en deliors de la \'ille.
Le nondire des élèves est généralement de 12 à lô, âgés de quatorze
à dix-luiit ans ; ce sont de jeunes or|)hclins intligeuts, recueillis par
rAdminislration des IIos[)iccs. Ils rei-oivenl jus(|u"à leur sortie une
instriiction primaire et des notions élémentaires théoriques, mais
pratiijues avant tout, sur le jardinage.
Outre le logement, la nourriture et renlrelien, tout élève ol)tieut
une paye annuelle variant de 40 à 120 francs, qui est placée à la Caisse
d'Epargne. De plus, on donne à chacun, selon son mérite, une petite
gratification mensuelle dont il dispose librement.
Les plus anciens élèves deviennent chefs de section et instruisent
les commençants. A leur sortie, ils sont placés comme garçons
jardiniers, soit en maison bourgeoise, soit dans des établissements
d'horticulture.
Le jardin est d'une superficie de 2 hectares. Un pulsomètre, mu par la
vapeur, élève l'eau dans un réservoir d'où elle est distribuée dans toutes
les parties du jardin. Un hectare de terrain est consacré à la culture
potagère et aux primeurs. Une petite serre à deux versants et une
centaine de châssis servent à l'élevage et à la conservation des plantes.
Une école fruitière importante permet aux élèves d'apprendre à
connaître les meilleures variétés de fruits et les formes d'arbres les
plus avantageuses. Plus de 800 mètres carrés de murs sont garnis
d'espaliers et de treilles, et les contre-espaliers présentent au moins
1.200 n)ètres de superlicie.
L'arbusterie et la lloriculture sont disposées en corbeilles, eu
massifs ou par plates-bandes.
Un jardin botanique, classé selon la méthode De Candolle, contient
environ 25o espèces intéressantes au point de vue médical ou industriel.
Quelques petites pépinières permettent aux élèves d'apprendre la
multiplication des végétaux ligneux, le grellage de la vigne, etc.
Au centre du jardin se trouve un observatoire météorologi([ue
pourvu de tous les instruments usuels.
De temps en temps, le dimanche, on organise des herborisations,
des excursions viticoles ou horticoles.
Le jour de la saint Fiacre, les élèves font un petit voyage de
5o kilomètres environ. Les frais sont couverts par une caisse modeste
alimentée par les menues gratifications versées par des visiteurs ou
des clients ; le surplus est employé à l'achat de livres et d'outils de
jardinage qui sont tirés en loterie.
3l4 FRANCE
L'Orphelinat horticole de Chambéry. dirigé par ral)bé Costa
de Beauregard, a ôtc fondé en 1868, en faveur des orphelins de la
Savoie ; une Société civile en assure lexistcnce légale.
Les enfants, reçus en bas ùge. restent à l'école jusqu'à dix-neuf ans.
Sur i5o places d'élèves, 100 sont absolument gratuites.
La section des apprentis jardiniers. Agés de treize à dix-neuf ans,
est confiée à des maîtres ecclésiastiques et à des chefs de culture. Un
jardin de trois hectares, garni d'espaliers, de serres et de cultures
potagères, facilite les démonstrations pratiques.
L'Orphelinat a pris part aux concours de la région.
L'Asile de Saint- Philippe, à Fleury-Meudon, prcs de Paris,
dû aux libéralités de la Duchesse de Gallicra, confie à des Frères
l'instruction horticole de jeunes orphelins qui lui sont confiés.
Le domaine est spacieux et comprend d'intéressantes collections
arbustives et pomologiques.
Les élèves sont destinés à travailler ensuite dans les établisse-
ments de produit ou les maisons bourgeoises.
L'École de Jardiniers, à Igny (Seine-et-Oise). Instituée sous le
vocable de Saint-Nicolas, l'École des Frères d'Igny choisit parmi ses
élèves ceux qui ont des aptitudes au jardinage, et leur donne pendant
plusieurs années une instruction horticole, par les soins de Frères-
professeurs et de moniteurs-chefs de pratique.
Sur 5oo élèves, ^5 sont âgés de quatorze à dix-sept ans et se
destinent à la profession de jardinier.
Le jardin l'ruitier et le potager ont une contenance de 10 hectares.
L'École d'Igny prend part aux concours agricoles et horticoles;
ses élèves sont promptement placés.
L'Asile Féaelon, à 'Vaujours (Scine-ct-Oise) , d'une étendue
un peu plus grande, est une institution parallèle à la précédente,
vivant, comme elle, de donations particulières et de la Caisse
générale des Frères de la Doctrine chrétienne. Sa fondation remonte
à 1843.
40 élèves-jardiniers y constituent l'effectif horticole.
Le département de Seine-et-()ise possède encore trois Asiles :
L Orphelinat de l'Assomption, à Elancourt, près Trappes,
fondé en 18.59, recueillant jusqu'à '3oo orplielins et faisant donner à
'3o ou 40 d'entre eux, à son École de jardinage de La Roche, une
instruction pratique — surtout potagère — dès qu'ils ont atteint l'àgc
de treize ans. Le jardin a 5 hectares do superficie.
FRANCE 3l5
L'Asile départemental de Saint-Cyr, occupant 5 hectares de
jardins, et translornianl en apprentis jardiniers une trentaine do
garçons de cincj à s(>i/<' ans, sur loo élèves cpii lui sont eouliés.
L'Orphelinat de Louveoiennes, fondé et entretenu par M' et
M'"* Jules 13eer dans leur domaine de A'oisins, créé en faveur d'enfants
moralement abandonnés, âgés de douze à dix-sept ans ; ils revoivent
une double instruction primaire et horticole, ot retrouvent les
bons exemples de la vie de famille.
Un jardinier-professeur est attaché à l'établissement ; une quaran»
taine d'élèves y ont été promptcmcnt recueillis,
École des Jardiniers de Ferrières. Celle-ci a son oaractèro
particulier ; elle est exclusivement réservée aux garçons jardiniers
et apprentis du Domaine de Ferrières-en'Brie (Seine-et-Marne),
appai tenant au baron Alphonse de Uothschild, et dont les jardins,
seri' s, potagers et vergers sont dirigés, depuis de longues années,
pai' Ihouorable famille Bergman.
Kn organisant cette institution utile et unique, ou à peu près,
M. Ernest Bergman s'est inspiré, sans doute, des souvenirs de
l'Ecole de pépiniéristes de La Rochctte, près de Mclun, fondée par
Moreau, ou de l'Institut royal de Fromont, près Ris, ci'éé par
SoulangC'Bodin, connus de ses ancêtres. N'a-t-il pas entendu parler
des Ecoles plus modernes : d'Ecully (Rhône), due à Charles-Fortuné
Willernioz ; de Chaltrait (Marne), où le comte Léonce de Lambcrtye
apprenait à ses jardiniers la botanique, la taille des arbres, les semis
de fleurs et de légumes, l'art du primeuriste? Toujours est-il que
l'École des jardiniers de Ferrières fait l'éloge de son auteur.
Un bâtiment spécial est allecté au logement des garçons et
apprentis jardiniers. La nourriture est prise à la maison et leur coûte
de 40 à 5o francs par mois.
Un règlement détermine les heures de travail ou de garde, les
gratifications, les amendes, le service de la bibliothèque, etc.
Ajoutons que celle-ci, propriété des élèves, est fort bien composée
d'ouvrages et de publications horticoles ou botaniques de l'Europe.
Les lectures, les études de dessin, de musique et autres ont lieu le
soir ; une bonne confraternité s'établit entre les élèves.
De 1875 à 1894, il y est entré 200 gai-çons jardiniers ; 4^ y sont en
ce moment. Quelques-uns ont dix-sept années de séjour.
Les gages mensuels varient de 90 francs à i5o francs.
Les jardins de Ferrières ofl'rent à ces jeunes gens un enseigne-
ment à peu près complet de toutes les branches de l'horticulture.
3l6 KllAXCE
III. — Sociétés d'horticulture.
Depuis un temps immémorial, les jardiniers avaient compris
lintérct quil y a pour eux à se réunir, à se grouper et à s'entretenir
de leurs petites alVaires. Vers la fin d'août, on célébrait avec entrain
et respect le patron des jardiniers, saint Fiacre. On ne manquait
pas d'assister aux funérailles des confrères ou de leur famille.
Il y avait même des corporations où les secours étaient donnés
gratuitement aux membres adhérents, moyennant une faible cotisa-
tion, et les travaux interrompus par la maladie ne tardaient pas
à être repris par les confrères valides. Quelques-unes de ces confré-
ries existent encore : l'esprit qui les animait a persisté ; mais les
intérêts de la science et de la propagande horticole sont restés
étrangers au but de l'association.
Quel(|ues Sociétés d'agriculture ou d'économie rurale — dont
la Société nationale d'Agriculture de France a toujours été la
plus haute expression — traitaient pourtant dans leurs réunions des
questions de jardinage, quoique d'une façon incidente ; c'est une des
raisons qui excitèrent les amis des jardins à se grouper d'une façon
spéciale, stimulés déjà par la lecture des journaux, de Y Almanach
du Bon Jardinier et d'autres publications en vogue.
Sans remonter jusqu'à la Société des jardiniers et des amateurs de
Gand, qui s'organisa en 1808, alors que cette ville était incorporée à
notre territoire, on peut dire que la première Société d'horticulture
créée en France l'a été à Paris, le 11 juin 1827. Le Roi s'en déclara
protecteur, et sa cassette payait les jetons de présence des membres
du Conseil d'administration.
Les séances furent tenues régulièrement et le journal parut à date
fixe ; cependant, la première exposition n'eut lieu que le 12 juin i83i.
Pendant cet intervalle de quatre années, les amis des jardins
habitant la ville de Nantes fondaient la Société nantaise d'horti-
culture, le 21 mars 1828 et organisaient une exposition le 2<) juin
suivant, à l'occasion du passage d'une princesse du sang.
Vinrent ensuite les fleuristes, les pépiniéristes, les botanistes de
Lille, qui s'associaient le 16 août 1828, et manifestaient leurs inten-
tions, huit mois après, par une exposition publique.
Ces faits étant connus par la presse et par les relations qui
existent depuis longtemps dans le monde horticole, des associations
analogues s'installent où le groupement des amateurs et des prati-
ciens devient facile, surtout quand un homme actif et considéré se
place à la tête de l'organisation et entraîne les adhérents u sa suite.
l-KANCE 3 1-7
Nous devons dire ([uc les statuts do loulcs nos Sociétés horticoles
excluent les (jucslions élrani^èrcs à leur proj^^rainiiM' cl ne varient
guère dans leurs moyens d'acliou :
Séances et bulletins périodiques. — Expositions publiques.
Conférences et le(;ons praticiues. — Proj^aj^ande des végétaux.
Un certain noud)re possèdent un janlin d'études et d'exj)éricnees,
dirigé par un professeur conférencier.
Quelques-unes se sont annexe une caisse de secours mutuels en
faveur des vieillards, des malades et des orphelins.
D'autres créent des boiu'scs ou des sul)sides en argent, destinés à
subvenir à l'entretien d'élèves dans une école d'horticulture.
D'autres encore fêtent saint Fiacre, patron des jardiniers, et
profitent de la circonstance pour récompenser les travailleurs et
célébrer, le verre en main, la prospérité du jardinage et la bonne
confraternité de ses adeptes.
En ^'néral, les Sociétés encouragent les professeurs et les
lustituteurs qui les secondent dans leurs cU'orts.
Les ressources financières des Sociétés sont le produit des
cotisations, des subventions de l'Etat ou des administrations locales,
et des dons particuliers.
Une vingtaine de ces associations sont reconnues d'utilité
publique. Leur situation financière le permettant, elles jouissent
d'un état civil qui les autorise à recevoir des legs et donations.
Plusieurs Sociétés ont subi la loi fatale d'une existence
mouvementée. La majeure partie a progressé ; quelques-unes ont
sond^ré ou se sont mises en sommeil.
La présence ou l'absence de Sociétés horticoles n'empêche pas
l'action de certains Comices et Sociétés agricoles, appelant à leurs
concours et inscrivant au programme de leurs études l'horticulture,
la viticulture, la sylviculture. Le dévouement des professeurs
d'agriculture leur vient en aide sur ce point.
L'horticulture n'est-elle pas un peu le laboratoire de l'agriculture,
la pépinière de la sylviculture et n'est-ce pas elle qui a secouru la
viticulture en condDattaut l'oïdium par le soufre, le mildew par le
cuivre, le phylloxéra par la greffe ?
Remercions aussi les Sociétés de botanique ([ui, tout en concentrant
leurs études sur le domaine des sciences naturelles, favorisent le
progrès du jardinage, les Comices viticoles et les Associations
forestières qui empruntent à l'arboriculture et à l'art de la pépinière
les méthodes de rcpï'oductiou et d'entretien des végétaux ligneux.
3i8 lii-VxcË
SOCIÉTÉS GÉNÉRALES
Avant d'examiner dune façon sommaire les associations horticoles
de chaque département, désignons le rùlc des Sociétés plus générales
qui veulent embrasser toute la France dans leurs attributions :
La Société nationale d'horticulture de France ;
La Société poniologi(|ue de France ;
La Société nationale d'agriculture de France ;
La Société des Agriculteurs de France ;
La Société nationale d encouragement à l'agriculture ;
La Société nationale d'acclimatation de France ;
L'Association pomologique de l'Ouest ;
Le Syndicat pomologique de France ;
L'Union commerciale des Horticulteurs et marchands grainiers
de France ;
La Société française des Amis des arbres.
La Société nationale d'horticulture de France, fondée le
II juin 1827, a suivi rigoureusement son programme en ce qui
concerne les séances bi-mensuelles, la publication des Annales,
l'ouverture d'expositions.
Les séances fournissent le sujet d'apports horticoles ou industriels
et de débats cpii ne manquent pas d'intérêt ; il en est ainsi de la
réunion des Comités de culture, d'arts ou d'industries, où l'intimité
de la discussion est plus instructive encore.
Des primes ou des certificats sont délivrés aux produits exposés
qui le méritent.
Les rapports des commissions de visite et des délégués aux
expositions sont insérés au bulletin.
La rédaction des Annales est confiée à l'un des fonctionnaires du
conseil d'administration, avec le concours d'une commission spéciale
composée de délégués des Comités. En ce moment, le secrétaire
rédacteur est un membre de l'Institut des plus savants et des plus
dévoués à la Société, payant bravement de sa personne et de sa science.
Une bibliothèque abondamment pourvue est mise à la disposition
des sociétaires. Une collection de fruits moulés et parfaitement
imités, a été placée sous la direction du Comité d'arboriculture
fruitière.
La considération dont la Société jouit à juste titre rejaillit sur
SCS délégués en province ou à l'étranger.
Le Gouvernement la consulte quelquefois.
Elle est admise aux cérémonies o/iicielles.
IKA.NCK 3l9
Son palronajçc est acquis à 1 avance aux oeuvres similaires qui
réclauieut son appui ou rauloritc de son nom.
Son hôtel est ouvert aux associations utiles (jui désirent propager
la lumière et rinstruction scientifique.
Les expositions organisées depuis i83i ont toujours été un succès
pom* la Société, pour les ex[)osanls, pour les visiteurs ; elles sont
trop connues de tout le monde pour que nous ayons à en faire rélog(!
ou la description. On sait (pic les plus liants personnages de l'Etat
tiennent à assister à leur inauguration et à mettre des prix d'honneur
à la disposition du Jury des récompenses.
Ces lètcs publiques ou particulières ont lieu à diverses époques
de l'année, pour permettre à tous les produits de s'y montrer.
De temps en temps, une exposition internationale convie les
étrangers à la lutte, et, chaque année, les Floralies prin tanières
•nt désormais loccasion d'un Congrès d'horticulture ou de
botanique, basé sur un progranuuc de questions annoncées à
1 avance.
Une autre innovation, qui a du succès, est l'organisation de confé-
ivnces publiques et de causeries-promenades confiées à des hommes
spéciaux, sur le champ même du concours.
A la distribution des prix aux lauréats de l'exposition s'ajoutent
les récompenses décernées aux anciens serviteurs du jardinage, aux
praticiens et aux amateurs français, dont les travaux ont été jugés
dignes d'être encouragés ou récompensés, aux auteurs d'ouvrages
intéressants, aux semeurs, aux inventeurs, etc.
L'histoire de cette doyenne de nos Sociétés d'horticulture, fondée
en 1827, enregistre, au i""'" janvier i855, sa fusion avec le « Cercle
des conférences horticoles », fondé en 1841, transformé en Cercle
général d'horticulture, puis en Société nationale.
Cette réunion constitua définitivement la Société impériale et
centrale, aujourd'hui Société nationale d' horticulture de France qui,
depuis le II août i855, est déclarée établissement d'utilité publique.
Les derniers survivants de la création du Cercle, en 1841, les
honorables et distingués praticiens Bcrtin, Thibaut, Margottin et
Dufoy viennent de disparaître en 1891, 1892, 1898.
En principe, l'honorariat est accordé par la Société nationale au
titulaire cpii a payé sa cotisation pendant trente années consécutives.
Le prix de la cotisation annuelle est vingt francs.
Au mois de mars l8g3, le recensement annuel constate à l'eflectif
environ 3.5oo dames patronnesses, membres honoraires, membres
correspondants, membres titulaires.
La caisse sociale est dans un état florissant.
3ao Fil ANC li
La générosité de quelques riches protecteurs de l'horticulture a
permis à la Société d'encourager ou de récompenser les auteurs
de livres populaires sur les travaux du jardinage, et les élèves les
plus intéressants de nos écoles d'orphelins ou d'apprentis jardiniers.
La Société accorde des bourses à l'Ecole nationale d'herticulture
de Versailles.
Elle a institué une caisse de secours en faveur des ouvriers
jai'diniers nécessiteux, qui fonctionne régulièrement.
Depuis 187a, la Société pomologique de France continue
ra?uvre du Congrès pomologique de Lyon institué le 21 septembre
i856, à Lyon, par la Société d'horticulture pratique du Rhône. Nous
avons eu l'honneur de présider les sessions de i856 et de iSS^.
Son but est de parcourir la France pour en étudier la production
fruitière, au moyen de congivs organisés avec l'appui des agglomé-
rations locales, puis de publier le Bulletin de ses travaux et de rédiger
un ouvrage descriptif et illustré : îa Pomologie française.
Le taux de la cotisation annuelle est dix francs.
Depuis l'année 1867, elle décerne à chaque session une médaille
d'or et le titre de Membre d'honneur à la personne qui a rendu le
plus de services à l'arboriculture et à la pomologie.
La session de 1875 s'est tenue à Gand, sous les auspices du Cercle
d'arboricultui^e de Belgique. Suivant le siège des sessions, le Congrès
aborde l'étude des fruits de pressoir : Poires, — Pommes, — Raisins,
avec les fruits de table ou d'économie ménagère.
La Société qui reçoit le Congrès organise des concours de fruits,
à cette occasion.
La session de 1894 se tient à Lyon. Celles de 1892 et de 1898 ont
eu lieu à Grenoble et à Toulouse.
La Société nationale d'agriculture de France, la première de
nos associations agricoles, a été établie par arrêt du Conseil d'Etat
du I" mars i^Gi' sous le nom de Société roj'ale (V agriculture de la
généralité de Paris. Une ordonnance royale, en date du 3o mai 1788,
donna à la Société un règlement d'organisation, qui la constitua en
Société roj'ale et centrale pour toute l'étendue de la France.
Comprise dans la loi des 8-14 août 1793 qui supprimait toutes les
Sociétés savantes, elle fut reconstituée le 12 juin 1798, sous le titre
de Société libre d'agriculture du département de la Seine.
De nouveaux décrets, arrêtés et ordonnances de 1804 à 1880
retouchèrent son nom ou ses statuts.
La Société n'a pas moins travaillé dune faron active, traitant
librement ou officiellement des questions importantes, décernant des
l'UANCK 3*21
récompenses aux iaventious, aux découvertes, aux travaux utiles,
aux ouvra<i^es, etc. La culture des jardins, des potagers, des vergers,
des pépinières, la viticulture, la sylviculture, renseignement agricole,
les cultures coloniales, la botanique l'ont partie de ses attributions.
Des horticulteurs éminents ont siégé et siègent encore à la docte
et honorable assemblée.
Les membres titidaires, au nombre de 54, sont répartis en Imit
sections. Un uond)re limité d'associés et de correspondants nationaux
ou étrangers complète reireclif réglementaire.
Le chapitre des recettes du budget se compose du produit de
donations et de subventions.
Le bulletin est mensuel ; déjà l'Jo volumes ont paru.
Le domaine d'IIarcourt(Eure), légué par M.Delamarre, à la Société,
en 1828, est devenu un intéressant arboretum forestier.
La Société des Agriculteurs de France, la plus considérable
qui existe, fondée en 18G8 sur des bases libérales, compte près de
12,000 membres, versant chaque année une cotisation de vingt francs.
Les membres fondateurs paient, en outre, une entrée de
cent francs.
Elle a été reconnue d'utilité pid)lique le 28 février 1872.
Partagée en douze sections, la cinquième est consacrée à
riiorticulture et à la pomologie, à l'industrie cidrièrc, au jardinage
de rapport ou d'agrément.
Tous les ans, la session générale du Congrès appelle les membres
dans leur section; on y discute les questions inscrites au programme,
ayant trait à la cidture maraichère, à la production fruitière, aux
pépinières, au cidre, à l'entomologie, à la deudrologie, aux foi'éls,
aux vignes, aux engrais, à l'enseignement, au bétail, aux chevaux, à
l'agriculture, aux relations commerciales, etc.
Des concours sont institués et des récompenses sont décernées
aux producteurs, aux novateurs, aux auteurs d'ouvrages ou de
mémoires inédits.
Des vœux proposés par la section sont soumis à rassemblée
générale, qui les transmet, s'il y a lieu, aux pouvoirs publics.
C'est ainsi qu'en février 1872, \me année avant le dépôt d'un projet
de loi par le député Pierre Joigneaux, et sur une pi'oposition due
à l'un de ses membres (l'auteur de cet ouvrage), la Société émettait
le vœu de la création d une École supérieure diiorticullure, et de
son installation au Potager de Versailles.
La Société nationale d'encouragement à lagriculture, fondée
le 14 mai 1880, traite des sujets agiùcolcs et économiques dans ses
21
3aa FUAXCE
congrès annuels et s'occupe de questions iVarboriculhire, de ponio-
logic, de viticulture et de culture niaraichère dans son bulletin
hebdomadaire: La Semaine agricole.
La cotisation annuelle est lixée à dix francs.
La Société nationale d acclimatation de France, d'abord
« zoologii[ue ». a dû conii)rendro les végétaux dans ses études et
modifier son titre ; elle est à sa quai-antièmc année d'existence.
Fondée le lo février i854, elle a été reconnue d'utilité publique
par un décret du 26 février i855.
La section des végétaux a, dans ses attributions, tout ce qui
concerne l'importation des arbres, des arbustes et des plantes d'utilité
ou d'ornement, leur acclimatement ou adaptation à notre climat,
leur culture et leur enq^loi alimentaire, industriel, enfin le boisement
de nos parcs paysagers ou forestiers.
Des semences et des plants de ces végétaux sont confiés aux
sociétaires, à titre de cheptel.
Une distribution de récompenses aux chercheurs, aux producteurs,
et à ceux qui les secondent, fait l'objet d'une séance solennelle.
La Revue des Sciences naturelles appliquées est l'organe
In-mensueh souvent illustré, de la Société.
Le prix de la cotisation est de vingt-cinq francs par an.
Sous les auspices de la compagnie, mais avec une réglementation
particulière, le Jardin tV acclimatation, créé au Bois de Boulogne, se
livre à de nombreuses expériences et à des études végétales ou
animales. Les sociétaires ont entrée libre au Jardin.
Quelques succursales sont installées sur divers points de la
France, sous des climats différents.
L'Association pomologique de l'Ouest, créée à Rennes en i883,
s'occupe exclusivement des fruits de pressoir, de la culture des
vergers, de l'analyse des pommes et des poires à cidre ou à poiré,
de la fabrication du cidre, du poiré et des eaux-de-vie dérivées.
Chaque année, l'association tient une session, particulièrement en
Bretagne, en Normandie, en Picardie, et s'entend avec une société
locale qui préparc une exposition de fruits, de boissons qui en
résultent, d'arbres de pépinière et de l'outillage cidricole.
Des récompenses sont décernées aux exposants, ainsi qu'aux
auteurs des mémoires d'études répondant à un (juestionnaire
déterminé à l'avance. Un bulletin annuel est envoyé aux adhérents.
La cotisation est de cinq francs par an.
L'Association se propose d'encourager les Sociétés ou les adminis-
trations a créer des Vergers modèles, qui seraient en quelque sorte
KllANCE 32*3
le foyer d'exemple et de propagande de ses inélhodos dexploitatiou
du verger et des espèces fruitières à répandre.
Le Congrès de 1894 se lient à Laigle (Orne). La session de 1893
était ouverte à Vannes (Morbihan).
Le Syndicat pomologique de France, luudé à Rennes le
6 février 1892, a « pour objet l'étude de tout ee qui concerne la
culture et l'élevage des ponnniers et poiriers ; la propagation des
meilleures espèces et variétés ; les mesures à prendre pour la protec-
tion des arbres, pépinières, vergers, plantations, etc.; la générali-
sation des meilleurs procédés et méthodes pour la fabrication des
cidres, poirés, eaux-de-vie, etc.; la défense des intérêts économicpies,
agricoles, industriels des syndicataires ; la vulgarisation des décou-
vertes de la science, de la chimie, de la mécanique; la facilité des
transactions ; la création de débouchés pour les récoltes; l'orga-
nisation de concours et de congrès pouiologiques, etc.»
Déjà 700 membres, représentant 32 départements, se sont fait
inscrire. La cotisation, de cin([ francs pour les membres fondateurs,
est de deux francs pour les membres ordinaires.
Après l'exposition et le congrès de Saint - Servan, 1892, de
Ploermel, 1893, la session de 1894 se tiendra à Abbevillc.
Le Syndicat distribue des greflbns d'espèces fruitières à cidre.
L'Union commerciale des Horticulteurs et Marchands-
Grainiers de France, créée au printemps de i88(3, constitue une
solidarité entre ses adhérents pour les échanges de renseignements,
et défend leurs intérêts lorsqu'il s'agit de questions litigieuses,
d'interprétation de la loi, d'affaires eontentieuses, judiciaires ou
d'arbitrage, de tarifs de transport, de douane, d'impôts, etc.
De bonnes et utiles relations confraternelles ne tardent pas à
s'établir entre les associés. La cotisation est fixée à cinq francs.
A Moutreuil, à Sceaux, à Glamart, autour de Paris, puis à Amiens,
Angers, Belfort, Besançon, Blois, Cambrai, Garcassonne, Chartres,
La Guerche, Iléry, Honlleur, Hyères, Laval, Locminé, Lyon,
Marseille, Nantes, Narbonne, Nice, Niort, Orléans, Oullins, Pau,
Perpignan, Ploermel, Pont-Audemer, Rennes, Rouen, Saint-Etienne,
les cultivateurs et les commerçants se sont syndiqués dans un but
analogue ou se bornent à la vente de leurs produits, aux achats de
semences, de plants et d'engrais. Quelques-uns, cependant, organisent
des cours d'enseignement horticole. Tel est le cas du « Syndicat des
Ilorlieulteui's de la région lyonnaise », fondé en i88(J, et du<( Syndicat
agricole et horticole des ouvriers jardiniers de rarrondissemcnt de
Marseille », fondé en i88i.
3l)4 FRANCE
La Société française des Amis des Arbres a pour but de
favoriser et de proléyer les [)lautatious d'arbres fruitiers ou forestiers,
afin dobteiiir la multiplication des vergers et le peuplement des
espaces actuellement dénudés.
Elle se propose d'intéresser la population tout entière à la
plantation des arbres fruitiers ou forestiers, à leur protection et à
leur conservation, par des encouragements ou des récompenses.
Le germe de l'association semé à Nice, en 1891, par des amateurs,
a pris son essor le i5 février 1894, en choisissant Paris pour le siège
de son administration.
La cotisation des membres souscripteurs est de cinq francs par
an, et celle des membres actifs, deux francs; mais ceux-ci s'engagent
à planter au moins un arbre sur leurs terres, tous les ans.
SOCIÉTÉS LOCALES
Ain.
Société d'horticulture pratique de l'Ain, à Bourg.
Fondée en i85i par trois hommes dévoués à leur pays, Mas, Puvis
et Lahérard, dans le but « de propager dans le département les
meilleures méthodes de culture, de faire justice des préjugés et de
prévenir les déceptions toujours si funestes en horticulture », elle
poursuit son ouvre depuis cette époque.
Cotisation, douze francs. — Personnel, environ 5oo membres.
Bulletin tous les mois. — Almanach-annuaire chaque année.
Réunions mensuelles avec exposition d'apports récompensés par
des points valant deux francs, suivant convention.
Beau jardin d'expériences, très bien entretenu, où se font les essais
des nouveautés et se tiennent les conférences publiques.
La reconnaissance a élevé au jardin le buste du président Alphonse
Mas, l'auteur du Verger et du Vignoble.
Sous rinfluencc de la Société, la culture maraîchère a fortement
progi'essé, et chaque mercredi, il se lait une expédition de plus
en plus considérable de légumes dans les cantons montagneux du
département.
Aisne.
Société régionale d'horticulture de Chauny.
Fondée en i8C3.
Cotisation, dix francs. — Effectif, 3oo membres.
i
VRANCE 325
Conféronccs sur l'arboricullurc par M. Louvot-Dupuis, horticulteur,
président tic la Société, et sur la botanique, par M. Quequct, vice-
président.
Aux concours annuels de l'enseignement, les élèves des écoles des
cantons de Chauny, La FèreetCoucy prémuni parla la lutte, répartis
en trois divisions : élémentaire, moyenne, supérieure. L'examen,
écrit et oral, porte sur la Ijotanitpic, l'arboriculture, la eultur*' maraî-
chère, la floriculture. Les récompenses consistent en livrets de caisse
d'épargne et en livres de jardinage.
Déjà quatre expositions ont été organisées à Ghaun}'.
Depids la fondation de la Société, les fruits primitifs ont été suc-
cessivement remplacés par des variétés choisies et méritantes, recher-
chées aujourd'hui sur les marchés locaux et à Saint-Quentin, à Reims,
à Lille, à Paris, etc.
Société d'horticulture et de petite culture de rarrondissement
de Soissons.
Fondé<' le II mars i8()5, elle compte i,()00 membres actifs.
lleconnuc d'utilité publique le 24 février 1876.
La cotisation est fixée à dix francs par an.
Société nombreuse et active, elle a puissamment contribué à
vulgariser, dans tout l'arrondissement, les nouvelles espèces et les
dernières méthodes de culture par les expositions, les visites de
jardins, les expériences pratiquées dans son jardin-école, et grâce
surtout aux fréquentes le(,'ons et conférences de son infatigable
professeiu", M. Land^in. Ce jardin est dû à la générosité de riches
amateurs et aux souscriptions spéciales des membres adhérents.
Les apports de la Société, en fleurs et en fruits, lui ont valu de
hautes récompenses dans plusieurs grandes expositions parisiennes.
La Société des agriculteurs de France lui a décerné un prix
agronomique, à sa session de 1881, pour sa propagation éclairée de
renseignement de l'horticulture.
Allier.
Société d'horticulture de l'Allier, à Moulins.
Fondée en i852, elle s'attache à améliorer et perfectionner l'art
horticole dans toutes ses parties et dans tous ses produits ; la
Société atteint ce but, à laide des expositions et des visites de
jardins, à la suite desquelles sont décernées des récompenses et des
primes en nature. Elle a donné l'hospitalité au Congrès pomologique.
La Société encourage renseignement horticole dans les écoles
communales, par des distributions de lots d'arbres fruitiers et de
graines diverses aux instituteurs les plus zélés.
326 FRANCE
L'Arboretum du parc de Baleine, sons l'intelligente direction de
M. Doiimet-Adanson, président, et les établissements borticoles
remarquables de Moulins constituent du reste pour cet enseignement
d'excellentes leçons de choses.
La cotisation est fixée à cinq francs. — Effectif, 200 membres.
Société d'horticulture, d'agriculture et de viticulture
de Vichy-Cusset.
Fondée en 1886, elle compte actuellement près de 200 membres.
Son action sétend sur la région Sud-Est du département de l'Allier,
dans les arrondissements de La Palisse et de Gannat.
Bien qu'elle ait été plus spécialement l'ondée au point de vue de
l'horticulture, son champ d'études s'étend à toutes les branches de
l'agriculture, car cette partie de l'ancien Bourbonnais, formée par le
Forez et ses contreforts, traversée par la vallée de l'Allier, présente
des aspects divers et des cultures très variées.
Par ses champs d'expériences, ses récompenses aux agriculteurs
méritants, ses concours de Vichy, toujoui's admirés, elle a rendu
de signalés services à l'agriculture régionale.
Cotisation, cinq francs pour les membres titulaires, et dix francs
poui* les membres honoraires.
Alpes-Maritimes .
Société d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation
de Cannes et de l'arrondissement de Grasse.
Fondée en 1886, alors exclusivement horticole, elle s'est adjoint
l'agiûculture cpiatre ans plus tard, et prit le titre actuel.
La Société comprend près de 3oo membres ; les séances sont men-
suelles. Des conférences publiques sont données de temps en temps,
en séance extraordinaire.
Ses expositions florales, ouvertes au mois de janvier, ont toujours
merveilleusement réussi et font l'admiration des nombreux étrangers
hivernant dans la région.
Grâce à ses efforts et à l'intelligence de ses sociétaires, la culture
des fleurs et des plantes ornementales destinées à l'exportation s'est
développée. La valeur de ces produits se chiffre par plus de trois
millions de francs par an.
La Société travaille au progrès de la production potagère ou
fruitière, et tente d'importer les procédés de culture perfectionnée
des maraîchers des environs de Paris.
La cotisation annuelle est de douze francs.
FRA\f:n 327
Société centrale d'agriculture, d'horticulture et
d'acclimatation des Alpes-Maritimes.
Fondée en 1860 (époque de l'annexion), en reniplaeeinent de la
Cliambrc royale d'Agricullure italienne, exislanl depuis iS32.
Les séances sont mensuelles; un l)ulIetiu-journal rend compte
de chaque séance et donne Ihospilalilé aux comptes rendus de la
Société des Amis des Arbres. — Cotisation, douze francs.
ElTectif: 290 membres titulaires, i4 lionoraires, 25 correspondants.
Quoique la Société s'occupe principalement d'agriculture, y com-
pris l'apiculture et la sériciculture, elle traite aussi les questions
horticoles et organise des expositions brillantes que facilite la flore
abondante et variée du littoral.
Société des Amis des arbres du département
des Alpes-Maritimes.
La « Société française des Amis des arbroe », fondée à Nice le
18 janvier 1891. a transféré son siège à Paris le i5 février i8()4,
laissant à Nice une Société départementale des Alpes-Maritimes, qui
bénéficie de la situation acqnise dans cette région par la Société
mère (p. 3-2^). Il en résulte ([ue. dès maintenant, elle possède plus
de Goo membres, après avoir fait planter jOO,ooo arbres.
Elle a pour but de reconstituer les forêts des pays déboisés.
Tous les ans, chaque sociétaire doit planter ou faire planter au
moins un arbre, et payer une cotisation annuelle de deux francs.
Les maires, les membres des Conseils municipaux, les instituteurs,
les membres du Clergé, les gardes champêtres, les gendarmes, les
douaniers, les brigadiers, les gardes des forêts qui donneront leur
adhésion à la Société, seront dispensés du paiement de la cotisation :
mais ils devront planter chacpie année au moins cin([ arbres.
La Société des .\mis des arbres ue prétend pas se sidjslituer ù
rAdministralion forestière ; elle veut seulement lui oll'rir le concours
de tous les bons citoyens, de tous les vrais patriotes.
Le premier bulletin trimestriel de la Société a paru fm mars i8(j3,
immédiatement après la constatation que, sous son action utile,
3oo,ooo arbres étaient déjà plantés depuis deux ans.
Ardennes.
Société centrale d'horticulture des Ardennes, à Gharleville.
Fondée en i85G, la Société compte 220 mendjres participants. —
Cotisation, cinq fi'ancs.
Le Préfet est président d'honneur et le Maire de Charleville. vice-
président d'honneur,
328
FRANCE
Séances trimestrielles. — Distribution de graines.
Leçons de taille et de conduite des arbres fruitiers, par M. Laui'ent,
j)rofesscur de la Société.
Pendant sa carrière quelque peu mouvementée, la Société centrale
a organisé de belles expositions, récompensé les travailleurs et
publié un bulletin intéressant.
Son œuvre continue avec succès.
Cercle horticole des Ardennes, à, Mézières.
Fondé en août i88", à la suite de rivalités locales, le Cercle a pour
président d'honneur le Maire de Mézières.
La cotisation annuelle est de cinq francs; reffectif comprend
I20 membres.
Exposition publique tous les ans.
Les premiers travaux du Cercle : expositions, concours, publi-
cations, sont de bon augure pour son avenir.
Société d'horticulture de Sedan.
Fondée en iS^jg, comme section de la Société centrale d'horticulture
des Ardennes, elle se sépara en 1890 et devint autonome, avec siège
à Charle ville.
La cotisation annuelle des membres titulaires est de cinq francs.
La Société se compose actuellement de ^00 meuibres. Les institu-
teurs et leurs adjoints, les ouvriers ou apprentis jardiniers, de
nationalité française, sont admis gratuitement comme membres
auditeurs.
La Société a pour l)ut de perfectionner et d'encourager toutes
les branches de l'iiorticulturc et des arts ou industries qui s'y
rattachent.
Elle exerce son action par des réunions, des expériences et des
conférences théoriques ou pratiques, par la publication d'un bulletin,
la distribution de graines, plants, boutures, greffes, la visite aux
cultures, et par des récompenses décernées aux personnes concourant
au but de la Société.
Séances tous les trois mois. — Bulletin trimestriel.
Elle a organisé plusieurs expositions, entre autres celle de 1886, où
elle a obtenu une médaille d'or du Ministère, au Concours régional
de Sedan. Les expositions actuelles sont locales et spéciales.
Concours entre les nuiîtres et les élèves de l'arrondissement.
Les leçons de taille d'arbres et de culture maraîchère sont données
régulièrement par un professeur spécialement attaché à la Société,
dans le jardin-école.
Ce jardin est concédé à la Société par la Ville de Sedan.
FRANCE 329
Aube.
Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, à Troyes.
Fondée le 3 mars 18GG.
Ses principaux organisateurs avaient déjà créé, le 11 août i85o,
la Société d'horticullure de l'Aube; elle a cessé le 12 janvier 18^9. —
Les deux premières expositions à Troyes, en 1849 et i85o, avaient été
organisées par la Société académique de l'Aube, fondée le 19 juin 1798.
La GouiVérie de Saint-Fiacre, de Troyes, remonte à 1788.
La Société horticole, vigneronne et forestière compte 3,5oo membres
titulaires et dames patronncsses payant une cotisation de cinq francs.
Un seul versement de cent francs exempte de la cotisation annuelle
et donne le titre de Membre à vie.
Un décret du 6 novembre 1893 l'a reconnue d'utilité publique.
Séances mensuelles avec conférences, lectures et tombola.
Nombreuses productions végétales apportées aux séances et
récompensées, s'il y a lieu.
Annales chaque mois. — Bibliothèque inqjortante et bien tenue.
Expositions répétées et bi'illantes sur dillércnts points du départe-
ment. Quelques-unes ont été spécialement afl'ectées aux Roses, aux
Œillets, aux Qirysanthèmes, aux fleurs printanièrcs, aux primeurs.
La première en France, elle a organisé une Exposition interna-
tionale de Chrysanthèmes. Celle-ci, de novembre 1888, était au profit
des jardiniers du département de la Seine, victimes de la grêle.
En 1866, son premier acte avait été l'envoi de nombreux plants
aux jardiniers du Loiret ruinés par l'inondation. Depuis, elle a
secouru les horticulteurs de l'Aube, dont les cultures avaient été
anéanties par l'invasion allemande.
Récompenses aux bons ouvriers, aux familles de ti*a va illeurs.
Encouragements aux cultures potagères ou florales, aux pépinières,
aux vergers de fruits de table ou de pressoir, à l'enseignement,
à la viticulture, à la sylviculture, aux industries annexes.
Distributions de graines, de plants, de boutures, de greflbns.
Encouragements aux communes et aux propriétaires qui boisent
les friches ou les plantent de vergers, de vignes, de végétaux utiles.
Lutte contre les maladies, les parasites et les animaux nuisibles.
Distribution économique de sulfate de cuivre contre le mildiou, de
jus de tabac contre les insectes, de cépages résistants contre le
phylloxéra. — Concours de grefl'age.
Développement de l'instruction horticole par les instituteurs.
Récompenses aux élèves des Ecoles normales ou communales.
Publication de brochures spéciales en dehors des Annales, entre
autres des leçons de botanique illustrées, des études sur le cidre, etc.
33o FRANCE
Exclussions. — Conférences. — Cours publics. — Herborisations.
Correspondances avec toutes les Sociétés françaises.
Création d'un verger modèle de fruits de pressoir, de vignobles
d'expériences et de démonstrations.
La Société décerne de nombreux prix, objets dart, médailles,
ouvrages, outils et primes, aux expositions, aux visites, aux concours.
Ses lots collectifs ont obtenu les plus bautes récompenses dans
les Expositions universelles et les concours régionaux.
La première donation a constitué le Prix Charles Baltet, « en
faveur d'un père ou d'une mère de famille qui aurait dignement élevé
ses enfants légitimes ou adoptifs dans la pratique du jardinage. »
Société d'horticulture de Nogent-sur-Seine.
Fondée le 27 février 187G, elle est subventionnée par l'Etat, le
département et la ville de Nogent-sur-Seine. Les séances sont men-
suelles et le bulletin trimestriel.
Cotisation, cinq francs. — EUectif, environ 35o membres.
Son jardin-école est installé au centre d'un groupe scolaire ; chaque
mois, pendant la belle saison, le professeur, François Cognée, de
Troyes, y fait des cours d'arboriculture.
Les expositions qu'elle organise sont toujours bien réussies ; en
outre, des visites ont lieu dans les cultures, sur demande.
Son influence se manifeste dans les jardins, et aussi dans les
gi'andes propriétés ; elle a contribué à faire boiser des terrains jadis
incultes.
Plusieurs médailles ont récompensé la Société à l'occasion des
expositions auxquelles elle a pris part.
Basses-Pyréxées.
Société d'horticulture et de viticulture des Basses-Pyrénées,
à Pau.
Fondée le i3 septembre i885.
Elle a organisé de nombreux concours horticoles et, à chaque
séance générale mensuelle sont faites, par des membres dévoués de
la Société, des conférences publiques, dans le but de propager le
gont de l'horticulture.
Elle a mis en relief certaines vignes chinoises, les Pêchers
américains, principalement Amsden'sjiine, le Diospyros japonais,
Kaki, le Maïs sucré, le Chou moutarde, l'Alkelvcnge du l*érou, etc.
La Société s'occupe activement de l'étude des cépages résistants,
du groffage de la vigne, questions vitieoles qui intéressent la région,
où déjà quelques points sont atteints par le phylloxéra.
FRANCE 33 I
Les beautés du pays et son climat favorable attirent Je nombreux
étrangers en toute saison. Sous rinfluence de la Société, les horti-
culteurs ont redoublé d'ardeur, pour répondre aux besoins de cette
population flottante qui veut jouir de tous les agréments de la vie.
La Société encourage et récompense les instituteurs qui se l'ont
remarquer par leur enseignement horticole et la tenue du jardin.
Les expositions publi([ues sont suivies avec intérêt.
Le bulletin est trimestriel et rédigé avec un talent d'observation.
Cotisation annuelle, cinq francs.
BoUCHES-DU-RlIÔNE.
Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône,
à Marseille.
Fondée en octobre 1846, par les membres composant la section
horticole du Comice agricole ; en i883, elle fusionne avec la Société
de botanique de Provence (fondée en 1879), et prend le titre actuel.
Cotisation de dix francs pour les membres actifs, et cinq francs
pour les ouvriers jardiniers.
Elle compte environ 5oo membres; les réunions sont bi-mensuelles.
La Société ouvre des concours entre les apprentis jardiniers, et
leur décerne des primes et médailles.
Son organe mensuel, la Reçue horticole des Bouches-du-Rhône, qui
parait depuis juillet i854, publie souvent des mémoires originaux
de botanique pure et appliquée.
Les moyens d'études dont dispose cette association sont impor-
tants : elle possède une bibliothèque riche en ouvrages botaniques,
un herbier remarquable, une collection de fruits moulés, une autre
de graines naturelles.
La Société comprend une section de botanique, qui étudie la
flore de la région et dresse le Catalogue des plantes de Provence,
dû à Honoré Roux, connu par sa collaboration à la Flore de France,
de Grenier et Godron ; ce savant ouvrage a été suivi d'un supplément,
fruit de la collaboration des membres de la section de botanique
de la Société des Bouchcs-du-Rhùne.
Au moyen de distributions annuelles de prix, Ja Société excite le
zèle de tous les travailleurs visant à la propagation des sciences
naturelles et horticoles. Elle récompense les instituteurs qui
démontrent la culture du jardin et la liotanique à leurs élèves, leur
inculquant encore le respect des oiseaux utiles.
Union horticole des Bouches-du-Rhône.
Fondée le 3o juillet 1893 et autorisée le 8 décembre suivant;
5o membres fondateurs.
332 FRANCE
Exclusivement composée de praticiens, horticultem's. agricultcm's,
jardiniers, garçons jardiniers et grainiers qui seuls sont votants et
élis^ibles, l'association comprend des membres actifs et des membres
honoraires. Les uns et les autres paient une cotisation de dix francs.
Séances mensuelles. Les réunions de juin et de décembre sont des
assemblées générales consacrées aux élections.
La Société exerce son action — ou se propose de l'exercer — par
des conférences, des expériences et des expositions publiques; ensuite,
par la publication d'un bulletin périodique.
Association horticole marseillaise.
Fondée le i^- juillet 1882.
Cotisation, douze francs. — Efïectif, 200 membres.
Séances mensuelles. Bulletin paraissant chaque mois, sous le titre
Marseille-Horticole.
Encouragements aux apports de fleurs, de fruits, de légumes et de
primeurs faits en séance.
Récompenses aux anciens jardiniers ou bons serviteurs, et à tous
ceux qui contribuent au développement de l'horticulture.
Des commissions de visite se rendent chez les propriétaires ou
horticulteurs qui en font la demande, pour examiner les campagnes
et les jardins bien tenus et décerner des médailles aux plus
méritants.
Des expositions à grand effet ont été organisées par l'association ;
mais les résultats financiers ont pesé sur l'avenir de la caisse sociale,
malgré l'imposante phalange de 26 membres d'honneur, de droit !
Calvados.
Société centrale d'horticulture de Gaen et du Calvados.
Une des plus anciennes de France, elle fut d'abord une section de
la Société d'agriculture et de commerce de Caen, qui remontait elle-
même à 1762. La section d'horticulture devient Société spéciale à partir
du 29 avril i835, et acquiert ensuite le titre qu'elle porte aujourd'hui.
En i885, elle a procédé à la célébration du cinquantenaire de sa
fondation, par une Ijrillante exposition et par une série de fêtes où la
Ijonne confraternité des autres Sociétés de l'Athénée normande
hii permit de mêler la poésie et la musique à l'horticulture. Un
jeton fut fi'appé à cette occasion.
Pendant cette période déjà longue, la Société a organisé près de
soixante expositions qui ont contribué à faire progresser, dans la
région, l'arboriculture, la culture maraîchère, et la culture des fleurs
pour laquelle, en particulier, les halntants de la ville de Gaen ont
professé, depuis plusieurs siècles, un goût éclairé.
FRANGE 333
L'Anémone do Caon, les Renoncules et les iîoses, qui sont une
production spéciale à la contrée, ont été encouragées par la Société.
La culture des arbres à cidre et la destruction du puceron
lanigère ont préoccupé l'attention de la Société, à ses débuts.
Le Congrès des fruits à cidre a tenu, à Gaen, sa session de 1890.
Cotisation dix francs, réduite de moitié pour les dauies, les
prêtres, les instituteurs. — Ellectif. environ 3oo membres.
Société d horticulture et de botanique du Centre
de la Normandie, à Lisieux.
Fondée en 1867, elle compte 280 membres, et reçoit les subventions
de l'Ktat, du Département, de la Ville de Lisieux, étendant son
influence jus(|u"aux territoires de l'Eure et de l'Orne.
La cotisation est de cinq francs pour les membres titulaires, et
facultative pour les membres honoraires.
La Société récouipense les instituteurs qui praticpient l'enseigne-
ment horticole. Outre les concours de produits horticoles qui figurent
aux séances, elle organise tous les ans une ou deux grandes exjjo-
sitions; elle en est à sa quarante-troisième.
Ses cours, ses excursions, ses conférences ont propagé les bonnes
méthodes de culture.
Une caisse de secours pour les vieux jardiniers lui donne un
caractère philanthropique .
Société d'horticulture de l'arrondissement de Pont-l'Évêque.
Fondée eu 1880; subventionnée par l'Ktat et par le département.
La cotisation varie de cin(| à dix francs. — Eflcctif, 200 membres.
A l'occasion de ses deux concours annuels, qui se tiennent dans
l'une des principales villes de rarrondissement, la Société récom-
pense les travailleurs et les vieux jardiniers.
L'action de la Société a rejailli sur l'horticulture en général,
notamment l'arboriculture, cpii a fait de réels progrès, particulière-
ment si l'on en juge par l'exportation de fruits et de légumes vers
l'Angleterre et la Russie.
A Honfieur et à La Rivièi'e-Saint-Sauvcur, le connnerce des fruits
de la région est considérable.
La Société a pris part à l'Exposition universelle de 1889.
La Corporation de Saint-Fiacre,
Jardiniers de l'arrondissement de Bayeux.
Fondée le 3 août i8(j2, par la fusion de la « Corporation de Saint-
Fiacre » et de la « Corporation des Jardiniers de l'arrondissement
de Bayeux », créées depuis deux années seulement.
334 FRAXCE
La cotisation annuelle des membres titulaires est d'un franc 5o ;
celle des membres honoraires n'est pas inférieure à dix francs.
La Corporation prend part aux expositions horticoles du Calvados
et de la Manche.
A sa bibliothèque est ajouté l'abonnement aux journaux horticoles.
Elle distribue des semences de nouveautés maraîchères.
Les séances trimestrielles sont l'objet d'apports intéressants.
Bxilletin annuel.
L^ne caisse de secours en faveur des jardiniers malades ou infirmes
est organisée par elle.
La Corporation assiste aux funérailles des confrères de Bayeux ou
des communes suburbaines, et participe aux fêtes publiques.
Le « patron » saint Fiacre est joyeusement fêté à la fin d'août avec
messe, bannière, pain bénit, sermon... L'un de ces derniers, prononcé
en 1888. par l'archiprètre de la Cathédrale, a laissé entendre aux
Jardiniers de Bayeux cpie « les honneurs et les plaisirs légitimes
ne sont point défendus ; mais il ne faut jamais perdre de vue qu'on
ne doit pas les rechercher avec passion... »
Charente-Inférieure .
Société d'horticulture et de viticulture de l'arrondissement
de la Rochelle.
Fondée le 5 mars i865, elle encourage Ihorticulture et contribue
à la reconstitution des Vignes détruites par le phylloxéra.
La Société comprend 60 jardiniers dont la cotisation est de
cinq francs, 86 amateurs et 27 dames patronnesses pour qui la
contribution est fixée à douze francs.
La Société possède un jardin d'essai et remet aux sociétaires des
graines qu'elle recueille, des boutures, des plants qu'elle multiplie,
de manière à propager svirtout les bonnes espèces végétales.
Chaque année, en juin et en octobre, elle fait des expositions de
fleurs, de fruits, de légumes.
Des médailles avec primes en argent sont décernées aux lauréats
exposants marchands.
Cher.
Société d'horticulture et de viticulture du Cher, à Bourges.
Fondée le 16 mars 1870.
Cotisation, cinq francs. — • Effectif, 200 membres environ.
La Société a donné une gi'ande impulsion à la culture maraîchère,
qui est pratiquée maintenant dune façon remanpiable autour du
chef-lieu, sur de vastes surfaces entrecoupées de canaux d'accès.
FRANCE 335
La culture des arbres fruitiers dans le département a pris de
Textension, même dans « la Forêt » fruitière de Saint-Martin, et le
vignoble s'est perfectionné.
Les pépinières et la Vigne sont également prospères.
Gôte-d'Or.
Société d'horticulture de la Côte-d Or, à Dijon.
Fondée en i858.
Cotisation, six francs. — Ellectif, 4oo membres.
Le beau Jardin l)olanique et les nombreux squares que possède la
ville de Dijon rendent à la Société d'horticulture la tâche facile.
L'instruction horticole est professée par le jardinier en chef de la
ville, déjà chargé d'un cours public d'arboriculture pour lequel il a
été créé un jardin fruitier important, complété par un champ
d'expériences de viticulture.
Un cours d'horticidturc a lieu également à l'École normale des
instituteurs, confié d'abord à Moreau, puis à Weber, en dernier lieu
à M. Jules Lochot, élève de l'École de Versailles.
La Société a contribué à la reconstitution du vignoble; elle encou-
rage l'introduction et la cultui'e des végétaux utiles. Son bulletin et
ses expositions concourent à vulgariser des choses nouvelles.
Bulletin périodique. — Expositions. — Visites aux cultures.
Association horticole de l'arrondissement de Beaune.
Fondée le i5 février i8tj3.
La Société horticole et vigneronne de Beaune, après ses services
rendus dans la région, s'étant mise en sommeil, quelques jardiniers,
arboriculteurs, maraîchers, grainiers se réunirent et jetèrent les
bases de cette nouvelle association.
Son but est d'ouvrir des expositions, de visiter les cultures,
d'acheter en commun les engrais et les semences, d'encourager les
travailleurs et les producteurs.
Une centaine de membres titulaires, honoraires et dames paient
une cotisation de cinq francs. Les instituteurs communaux donnent
trois francs et assistent aux séances, ainsi que les ouvriers jardiniers
âgés de quinze ans au moins.
Deux-Sèvres.
Société d'horticulture et d'arboriculture des Deux-Sèvres,
à Niort.
Fondée le i3 janvier i853.
Cotisation, dix francs. — Ellectif, -o membres.
Subventions de l'État, du département, de la ville de Niort.
336 liiAxcE
Des récompenses sont décernées aux exposants horticoles des
concours régionaux ou cantonaux, annuels ou quinquennaux.
Séances mensuelles. — Bulletin trimestriel.
Conférences et lectures sur la science et la pratique des jardins.
Chaque année, ime Commission visite les cultures ; des conseils
et des encouragements sont donnés aux horticulteurs, et des
récompenses sont accordées aux plus méritants.
Distributions de graines et de plants.
La Société d'horticulture, en répandant Tinstruetion et les décou-
vertes utiles, en combattant les vieux préjugés et la routine, en
encourageant et en récompensant les chercheurs et les laborieux, a
contribué au progrès de la culture horticole dans le département
des Deux-Sèvres, particulièrement de la pépinière, de la maraicherie,
de Tarboriculture fruitière
DORDOGNE.
Société départementale d'horticulture et d'acclimatation
de la Dordogne, à Périgueux.
Fondée en 1859. — Elîectif, 200 membres.
Les réunions sont mensuelles ; on y apporte des produits qui sont
récompensés à la fin de laiïnée, lors de la distribution des prix
accordés aux propriétaires ou aux jardiniers qui ont demandé des
visites et dont les cultures ou les produits en sont jugés dignes.
La Société fait paraître un bulletin tous les deux mois.
Elle organise une exposition, tous les deux ans, au chef-lieu.
On peut attribuer aux encouragements de la Société le grand essor
pris par la culture floi^ale et maraîchère, à Périgueux, depuis un
certain nombre d'années. Des usines à conserves s'y sont installées
et offrent un débouché aux productions.
Cotisation, dix francs, réduite à cinq francs pour les maraîchers,
les jardiniers en maison, les ecclésiastiques, les instituteurs.
DoUBS.
Société d'horticulture et de viticulture du Doubs, à Besançon.
Fondée le 16 septembre 1806, à la suite d'une conférence arboricole
par le professeur X. Chauvelot, elle débuta brillamment et se fit
remarcpier par ses belles expositions.
La cotisation est de dix francs pour les membres titulaires ;
cinq francs pour les dames patronnesses et les membres correspon-
dants; trois francs pour les instituteurs. — P^ffectif, 7GÔ sociétaires.
On lui doit la propagation de la bouture de Vigne à un œil,
découverte vers i865 par le vigneron lludclot, de la région.
lUAXCK 3^7
Avec le proiesscur Cliuuvclot, lu Sot-itHé ouvre des conférences ù
Besançon et dans le département; elle a institué un cours de pratique
raisonnée, ayant lieu trois fois par semaine, pour les jeunes gens qui
se destinent à lliorticulture.
Séances mensuelles. — Bulletin tous les mois.
Une association ele secours mutuels, qui vient en aide au\ jardiniers
malades on infirmes, est due à son initiative.
Par ses expositions multiples, par l'étendue et la variété de son
enseignement, elle peut prendre rang parmi les Sociétés d'horticul-
ture qui rendent de réels et constants services.
L'arboriculture fruitière et la maraîclieric de consonunation ou
d'exportation sont en progrès dans le département.
Eure.
Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres
du département de l'Eure, à Évreux.
Fondée le ii juin iH'ia.
Cotisation, dix francs. — Eiïectif, environ ^oo membres.
La Société s'est occupée particulièrement de développer le goût de
l'horticulture dans les cinq arrondissements.
Depuis sa fondation, elle a organisé une vingtaine d'expositions.
De plus, dans chacun de ses concours agricoles, elle réserve des
primes pour les produits des jardins.
Des encouragements de ce genre ont été donnés aux instituteurs,
et de petits concours établis entre les élèves des écoles primaires.
La Société subventionne le cours d'arboriculture professé chaque
année, à Evreux, par M. Piéton, directeur du Jardin des Plantes
depuis plus de quarante années.
Elle a reçu le Congrès des fruits à cidre, en 1892.
Et'RE-ET-LoiR.
Société d'horticulture et de viticulture d'Eure-et-Loir,
â Chartres,
Fondée en i85'3, reconnue d'utilité publique par décret du
8 septembre 1866, elle compte aujourd'hui plus de 1,100 membres.
Le prix de la souscription est annuellement de cinq francs pour
les jardiniers, les membres du clergé des campagnes, les ouvriers
non patentés ou exerçant des professions qui se rattachent à l'horti-
culture, et dix francs pour les autres personnes.
Propriétaire d'un jardin ouvert au public et fréquenté par les
habitants et les étrangers ({ui viennent s'y promener ou s'y instruire,
elle est devenue promptement populaire.
22
338 FllAXCË
Des cours gratuits ont été institués par ses soins ; ils se font, à
époque fixe, dans chaque cauton du déparUinent.
L'enseignement horticole, par les instituteurs, préoccupe vivement
la Société ; elle est parfaitement secondée, sous ce rapport.
Chaque année, des primes et des médailles sont distribuées, à la
suite de visites faites dans les différents cantons.
En même temps, la Société se met à la tète des excursions cpii
sont organisées dans une commune des arrondissements.
De laveu de tous, c'est à son initiative, ïi ses concours et à ses
expositions que sont dus les progrès faits par l'horticulture dans
le département ; le développement du goût des fleurs et la connais-
sance des bons fruits se sont répandus dans toutes les classes de
la société et sont venus augmenter dune manière remarquable
le commerce du jardinage.
M. Jules Courtois, amateur distingué d'arboriculture, a présidé
pendant de longues années la Société d'Eure-et-Loir, avant de devenir
l'un de ses bienfaiteurs. C'est lui qui a contribué pour ime large
part à Textension qu'elle a prise, depuis sa fondation.
Gironde.
Société d'horticulture de la Gironde, à Bordeaux.
Fondée à Bordeaux en 1839 ; tous les trimestres, elle pidjlie un
bulletin de ses travaux et des études horticoles intéressantes.
Elle a pour but d'aider an perfectionnement et au progrès des
branches de l'horticulture et des industries qui s'y rattachent.
La Société récompense tous les mérites, par le Jury de ses Exposi-
tions, assez frécpientes, et par ses Commissions de visites.
Chaque année, aux meilleures exploitations fruitières et maraî-
chères s'appliquant à Talimentation des marchés, elle décerne
2,000 francs de prix en espèces (legs Godard).
Elle affecte aussi annuellement 3oo francs aux jeunes plantations
d'arbres fruitiers ayant de trois à cinq ans de mise en place.
Un prix de 25o francs, ofl'ert par le Ministre, est attribué aux
cultures fruitières et maraîchères.
Un brevet de capacité est délivré aux horticulteurs qui passent un
examen sur les diverses branches de leur art.
Des graines d'espèces rares sont distribuées aux sociétaires.
Le personnel se compose de ^85 membres ; les cotisations sont
de vingt francs pour les sociétaires et dames patronnesses, et de
dix francs pour les horticulteurs et les instituteurs.
La Société a encouragé la grande culture des Pois, Haricots verts,
FRANCE 339
Tomates, Ponimcs do Icrro Sainl-Jcau et Fraises; les Prunes de
Reine-Claude cl les Poires à coulirc; le Chasselas pour l'exportation.
Au inoiiu'ut do la deslrucliou des vip^aoblos par le })hylIoxéra, cette
association a établi des concours de grcllagc en laveur des viguerous.
Son rôle a été très actiipour la propagation des bonnes espèces
végétales et pour rcxtension de l'horticulture en général.
Plus dune ibis, elle a oHcrt l'hospitalité au Congrès poniologique.
Société horticole et viticole de la Gironde, à Bordeaux.
Fondée en 18912, elle s'est allirniéc par une première exposition,
en juin 1893, parfaitement réussie, de même le concours d'octobre,
remarquable par les collections de Raisins et les lots de Vins.
Son but est tout tracé :
i'^ Encouragement aux diverses branches de l'horticulture, en
général ;
a" Connue le département est essentiellement viticole, les vigne-
rons ont une place marquée dans la Société ; ils prennent part à
ses concours de visites et aux expositions.
3" Mettre en relief le nom des producteurs.
La cotisation est de dix francs. — Ellectif, 35o membres.
Haute-Garonne.
Société d'horticulture de la Haute-Garonne, à, Toulouse.
Fondée en i853. Sidjveationnée par le Ministère de l'Agriculture,
le Conseil général et la Ville.
Cotisation dix francs, et cinq francs pour les garçons jardininiers.
Ses séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, et
coïncident avec une exposition mensuelle. Les réunions de son
Conseil d'administration ont lieu le vendredi qui précède.
Annales bi-mensuellcs, formant 4o volumes jusqu'à ce jour.
Une Commission procède aux visites sur place, et des concours
sont établis entre les instituteurs des arrondissements de la Haute-
Garonne, à tour de rôle.
L'association possède une bibliothèque de quel([uc valeur et une
collection de fruits moulés.
Distribuant gratuitement, chaque année, des graines de plantes
nouvelles à ses membres, la Société a pu répandre ainsi un certain
nombre de nouveautés méritantes.
Elle a obtenu la création de l'enseignement horticole dans le dépai*-
tement; il est actuellement confié au praticien Hortensia Robinet,
succédant à Laujoulet.
La Société a reçu le Congrès pomologique de France, en 1893.
34o FRANCE
Gnice à l'initiative do la Société, — sou climat aidant, — le
départciueut de la Hautc-Garonue s'enorgueillit d'avoir été, en
France, le berceau du Chrysanthème et de sa culture.
Son président actuel est le savant Directeur du Jardin des Plantes,
dune réputation méritée.
IlÉUAl LT.
Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault,
à, Montpellier.
Fondée en 18G0 sous le titre de Société d'horticulture et de
botanique de l Hérault, elle tint sa première séance le 3o septembre
de la même année.
En 1868, la Société avait publié depuis sa fondation huit volumes
d'Annales, ne contenant pas moins de cent quarante articles origi-
naux, dus aux membres de la Société, quelques-uns émanant de la
plume de savants tels que Martins, Planchon, etc., d'autres portant
la signature de praticiens émérites ou d'amateurs distingués. Ses
séances étaient très suivies par un groupe nombreux de naturalistes,
d'amateurs et de jardiniers, et ses travaux n'étaient plus limités à
l'horticulture et à la botanique ; car ou avait bien vite compris que
toutes les branches de l'histoire naturelle et même toutes les sciences
physiques sont connexes ou tout au moins auxiliaires les unes des
autres: on y faisait de la zoologie, de la géologie, de la météoro-
logie, etc. Cette variété dans les études amena la Société à substituer
à son titre, qui était un peu trop spécial, celui de Société d'horti-
culture et d'histoire naturelle de l'Hérault.
Cependant la Société, depuis sa fondation, s'est surtout attachée à
développer le goût des fleurs, à améliorer les produits de l'horticul-
ture maraîchère et fruitière.
Au début, on peut le dire sans exagération, le goût des fleurs
n'existait pas à Montpellier; les légumes et les fruits laissaient bien
à désirer. Pendant ces trente-quatre dernières années, des i)rogrès
considérables ont été accomplis. C'est par milliers, maintenant, que
se vendent, certains jours, les plantes fleuries sur le marché. Les
fruits et les légumes se sont également beaucoup améliorés.
La Société organise périodiquement des expositions ou des
concours de bonne culture horticole, et distribue à cette occasion de
nombreuses récompenses consistant en objets d'art, en diplômes
d'honneur et médailles.
Des visites sont faites aux cultures des membres qui les sollicitent;
des rapports sont rédigés, sur ces visites, et publiés dans les Annales.
Actuellement le nombre des sociétaires s'élève à 35o environ, dont
00 dames palronnesses et 20 membres correspondants.
FRANCE 3\l
La contrihulion ost de dix francs par an : « tontol'ois, i-llc est
réduite à cinq francs pour les ministres des divers cultes, les
instituteurs et les jardiniers niaraîchei's ou à f^ages. »
Les niendjres du bureau et du conseil sont élus chaque année, à
l'exception du secrétaire général et du trésorier dont Ir mandat est
triennal.
Huit commissions spéciales sont nommées par le conseil et s'occu-
pent des questions ([ui leur sont soumises.
Les Annales paraissent en six fascicules, formant im volume de
35o pages environ.
L'échange du hullctin se fait avec plus de cent vingt Sociétés ou
journaux périodiques.
Ille-et-Vilaixe.
Société centrale d'horticulture d'Ille-et-'Vilaine, à. Rennes.
Fondée en i853. — Cotisation, cinq francs.
Celte Association compte plus de aoo mcndjres ; les séances sont
mensuelles et les travaux se trouvent relatés dans un bulletin annuel.
Outre les apports aux séances qui sont l'objet de récompenses, la
Société organise cliaquc année une ou deux expositions importantes.
Sous sou inq)ulsiua, les cultures niaraiclières et (lorales se sont
étendues et perfectionnées, au point que les marchés de Rennes n'ont
rien à envier aux villes les mieux approvisionnées.
L'arboriculture fruitière a progressé rapidement; les cours du
Frère Henri n'y sont pas étrangers.
L'étude des fruits à cidre est poursuivie avec discernement.
La Société a pu présenter en 1884, à l'exposition de Rouen, un lot
de fruits qui lui a valu une médaille d'or.
IXDRE-ET-LoiRE .
Société Tourangelle d'horticulture, à Tours.
Fondée le 2 avril 1869 après avoir existé, pendant quelque temps,
connue section de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-
lettres d'Indre-et-Loire.
La Société Tourangelle possède près de 200 membres. La cotisation
de dix francs, pour les membres titulaires, est réduite à trois francs
en faveur des mendjres correspondants.
Séances mensuelles.
Ses expositions, ses visites aux jardins lui fournissent l'occasion de
récompenser les produits horticoles, d'autant mieux que la Touraine
est restée le pays des villas somptueuses où les fruits, les Heurs et les
légumes croissent à merveille.
34a FRANCE
Isère.
Société dauphinoise d'horticulture, à, Grenoble.
Fondée le 5 octobre 1884.
Cette Société étend son action sur les trois départements de l'Isère,
de la Drôiue et des Hautes- Alpes ; elle y répand son bulletin mensuel
rédigé pai* le secrétaire général, et contenant les procès-verbaux
des huit séances générales de l'année, les articles dus aux membres
de la Société ou extraits des bulletins de compagnies similaires.
Huit grandes expositions ont transformé l'industrie horticole
dans le Dauphiné. En 1884, il n y avait à Grenoble qu'un seul
marchand de fleurs en magasin, et deux ou trois portant la balle.
Aujourd'hui, il y a au moins dix à douze magasins de fleurs, et les
environs fournissent plus de vingt marchands « porte-balles ».
Les pépiniéristes sont également plus nombreux.
Actuellement, Grenoble s'adonne au « Gros Chrysanthème »; cette
fleur y est cultivée avec un véritable succès.
Les fruits réussissent aussi, et, sous ce rapport, le Dauphiné ne le
cède en rien à ses voisins.
Cotisation, dix francs. — Eflectif, 240 membres titulaires.
Le Congrès pomologique a tenu sa session de 1892, à Grenoble.
Le Jardin des Plantes de Grenoble, où M. Joseph Allemand, élève
de Versailles, succède à Jean-Baptiste Yerlot, a secondé la vulgarisa-
tion des bonnes espèces végétales et de la flore alpine.
Jura.
Société de viticulture et d'horticulture d'Arbois.
Fondée le 6 septembre 1859, réorganisée en 1876, elle a été reconnue
d'utilité publique le 3o mai 1894.
La cotisation est de cinq francs pour les membres titulaires, et
trois francs pour les membres associés. — Efl'ectif, 100 membres.
Les séances ont lieu quatre fois par an : un bulletin paraît à la suite
de chacune d'elles.
Des conférences, des expositions, des distributions de graines, de
plants, de greffes, constituent ses moyens d'action qui exercent leur
influence heureuse sur tout l'arrondissement de Poligny, particu-
lièrement au point de vue des vergers et des potagers, du vignoble
et du vin.
Société d'horticulture et de viticulture, à Dôle.
Fondée en 1859; pendant les événements mallieureux de 1870,
la Société disparut, pour renaître en 1884.
FRAXCE 343
En 1889, en présence des nécessités que créait la situation du
vignoble de rarrondissemcnt, elle s'adjoint la viticulture.
Le nombre des niemlires est de 952 ; la cotisation annuelle est
fixée à six francs. — lîulletin trimestriel.
Son mode d'action consiste en conseils pratiques, en distributions
de graines, de plants de vigne américaine, etc.
De tcmi>s en temps, la Société organise des expositions, des
concours, des visites de cultures, des leçons de greflage de la vigne,
et elle distribue des récompenses au moyen de primes, de médailles,
de diplômes.
Elle a vivement encoin*agé la production des légumes et primeurs ;
le Cerfeuil bulbeux et le Melon sont devenus articles d'exportation.
Les services rendus par la Société de Dùle lui ont valu, en 1893,
notamment, un diplôme dhouneur de la Société des Agriculteurs de
France et une subvention du Ministère de l'Agriculture, en outre de
la médaille d'or obtenue à l'exposition d'horticulture annexée au
Concours régional de Besançon.
Loiret.
Société horticole du Loiret, à Orléans.
Fondée en 1874, pai* des pépiniéristes et des horticulteurs, elle
compte aujourd'hui 470 membres. La cotisation, de dix francs pour
les membres titulaires, est abaissée à cinq francs pour les dames
patronnesses et les instituteurs..
Le but de l'association est de maintenir et de relever le niveau de la
culture orléanaise, afin de lutter avec plus d'avantages contre les
établissements similaires du dehors, et aussi pour propager et
faire aimer les plantes. A cette fin, des conférences théoriques et
pratiques ont lieu à toutes les assemblées générales.
La Société horticole, présidée par un pépiniériste de marque,
seconde le professeur du département et de la ville, M. Gilton;
ses élèves ont droit à un certificat d'aptitude, après examen.
Expositions intéressantes et parfaitement agencées. — Conférences
suivies par un public d'amateurs et de jardiniers.
Visites aux pépinières, aux potagers et aux jardins d'amateurs.
Récompenses aux travailleurs de toutes les catégories.
Publication trimestrielle du bulletin, varié dans sa rédaction.
Au mois de juillet 1893, la Société horticole du Loiret s'est associée
à son aînée la Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret, et au
Comice agricole élu T^oiret, lors des fêtes agricoles de Chûteavuieuf-
sur-Loirc présidées par M. Viger, député de l'arrondissement et
ministre de l'Ai^riculture,
344 FRANCE
Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret.
Fondée eu 1839, par Delaiiv [ù-vc, Trauson aîné, Félix Porcher,
Chevricr, Brossard de Corbigny, Dcmadicrcs-Mirou, Janvier,
reconnue d'utilité publique le 6 juin i885, la Société compte plus
de Goo mem])res. dont 100 dames patronnesses. La cotisation, de
dix francs, est réduite à cinq francs pour les instituteurs.
Séances mensuelles. Bulletin trimestriel, toujours intéressant.
Les nombreuses expositions générales ou spéciales qu'elle a
préparées se font renianiuer par leur l)onne organisation, et la
variété des produits annonce une localité éminemment horticole.
Son cinquantenaire a été brillamment fêté, au printemps 1889.
Une caisse de secours a été instituée pour les vieux jardiniers.
La Société a délégué, aux concours régionaux, son secrétaire général,
M. Eugène Delaire, et d'autres collègues qui ont vaillamment réclamé
l'admission de l'horticulture dans ces grands tournois agricoles. En
même temps, ils ont obtenu des Compagnies de chemins de fer une
amélioration importante sur les tarifs de transport des végétaux.
L'association a pris part à plusieurs expositions internationales,
où ses collections de fruits lui ont valu les premières récompenses.
Elle a reçu le Congrès pomologique de France.
Son succès est dû principalement à l'impulsion qu'elle a reçu de
ses honorables présidents, et au zèle de son infatigable secrétaire
général, qui est à son poste depuis trente-cinq années.
Loir-et-Cher.
Société d horticulture de Loir-et-Cher.
Fondée en 1884, elle a rendu de signalés services.
Cotisation, six francs. Effectif, 180 membres. Séances mensuelles.
Récompenses aux apports par des primes ou des médailles.
Tous les ans, la Société organise des expositions et concours dans
divers centres. L'émulation est vive entre praticiens et amateurs.
Loire-Inférieure.
Société Nantaise d'horticulture, à, Nantes.
Fondée par des amateurs et des notabilités de la ville, le
21 mars 1828. Sa séance d'ouverture eut lieu le 7 avril suivant. La
première fête de printemps, le 29 juin 1828, suivie d'une fête d'au-
tomne, le 28 septembre, compte, au début de nos expositions.
Les fondateurs s'étaient proposé d'encourager la culture et la
mise en vente de plantes nouvelles et intéressantes, au moyen de prix
distribués aux horticulteurs. La Société a atteint son but, connue en
témoigne le dévelojipement du commerce horticole de la région.
FRANCE 34O
On peut dire, sans ctre taxé d'exagération, que les élablisseraenls
horticoles de Nantes doivent iine bonne part de leur prospérité à
la Société ; c'est elle qui les a fait connaître par ses expositions,
et par les récompenses qu'elle a accordées à leurs cultures.
Elle excite vigoureusement à la production et au commerce des
fruits. Kn 188G, elle a re^u le Congres pomologicjue de France.
La Société s'occupe de renseignement horticole dans les écoles
primaires. l<^lle a distribué et distribue encore des récompenses aux
instituteurs et à leurs élè\es. — KfTeelif, O.ïo meml)res.
Les Annales sont rédigées consciencieusement ; elles savent repro-
duire les communications intéressantes de l'extérieur.
Cotisation, dix francs, réduite à six francs pour les jardiniers
placés en maison bourgeoise.
Société des horticulteurs de Nantes et des environs.
Fondée en 1886, entre les horlieulteurs de la ville de Xanles et de
la région, dans le but de les grouper et de faire connaître, par la
propagande, leurs produits et leurs spécialités, elle créait ensuite
un tarif spécial, pouvant servir de base aux relations mutuelles de
ses uiendDi'cs et à leurs rapports avec les propriétaires.
Tout d'abord « Chambre syndicale des Patrons horticultevu's», elle
est devenue « Société des Horticulteurs de Nantes ». en même temps
qu'elle ouvrait ses portes à toute personne s'occupant d'horticulture.
Dès les premières années, elle a rendu des services commerciaux
à ses adhérents, et organisa, au chef-lieu, des expositions qui ont
pris de plus en plus d'importance, avec concours et marchés pour
annexes. Déjà, /{oo syndicataires se sont fait inscrire.
Enfin, voulant développer renseignement horticole et le rendre
applicable, cette association a ouvert, deux fois par mois, des
cours théoriques et pratiques d'horticulture et d'arboriculture,
confiés à des professeurs compétents, dans différents établissements
de sociétaires et au siège de la Société. — Bibliothèque ouverte.
Cotisation, six francs, plus un droit d'entrée de deux francs.
Loiue-(Haute).
Comice agricole et Société de viticulture, horticulture
et apiculture de Brioude.
Le Comice agricole fut fondé en 1814 ; en 1868, la Société d'horti-
culture était créée, et en 1869, les deux groupes se réunissaient
sous le titre actuel.
Le nombre des membres s'élève à plus de 400. La cotisation est
fixée à cinq francs par an.
346 FRANCE
La Société reçoit du Gouvernement nne snljvention tic Goo francs
pour l'agricultui'c, et de 5oo l'rancs pour la viticulture ; le Départe-
ment lui alloue (îoo l'rancs.
L'association s'applique avec succès à l'amélioration pratique des
diverses branches de l'industrie agricole, par des concours publics,
des visites aux cultures et des encouragoiuents.
Le vignoble, le potager, le verger, le rucher ont ses préférences.
Maine-et-Loire.
Société d'horticulture d'Angers et du département
de Maine-et-Loire.
Existe sous ce titre depuis i863.
Elle constituait précédemment, depuis i838, une branche de la
Société d'agriculture, sciences et arts, sous la dénomination de Comice
horticole d'Angers. Son jardin vit naître, en 1849, la meilleure des
poires actuelles : Doj'enné du Comice.
Le nombre des membres est actuellement de 3oo, versant une coti-
sation de dix francs ; il faut y ajouter i35 sociétés correspondantes.
L'association est subventionnée par l'État, par le Conseil général
et par la Ville.
Tous les deux ou trois ans, elle organise une exposition où se
donnent rendez-vous les nombreuses cultures horticoles et les
remarquables établissements de la région.
Aussi souvent que possible, une Commission nommée par la Société
visite les cultures maraîchères et leur accorde des primes en argent.
Des professeurs d'arboriculture et de viticulture donnent chacun
vingt leçons par an, au public et aux élèves inscrits, qui subissent
des examens à la fin de chacpie année. Un Jury décerne à ces
derniers un diplôme d'arboricidteur ou de viticulteur, s'il y a lieu.
Bulletin semestriel, Ijicn rédigé.
Le Congrès pomologique de France a pu constater la valeur des
pépinières renommées, et la grande production de fruits et de
légumes destinés à Paris ou à l'exportation.
Société d'horticulture de Cholet et de l'arrondissement.
Fondée en i863. — Effectif, 100 membres. — Cotisation, dix francs,
les amateurs; cinq francs, les praticiens.
En dehors des réunions des membres du bureau, la Société a
quatre assemblées générales par an.
Chaque année, au mois d'octobre, a lieu une exposition de fruits
et de légumes ; cette exposition est générale et très complète ; on y
remarque habituellement de belles collections de fruits.
FRANCE 347
Enfin, tous les cinq ou six ans, suivant les ressources de la
Société, une exposition réunit arbres fruitiers, arbres verts, conifères,
légumes, fruits et (leurs.
Cette association rend des services à sa région. La pépinière, la
culture maraîchère et la floriculturc, à peine connues en i8G3, y sont
représentées aujourd'hui par des établissements importants.
Manche.
Société d'horticulture d'Avranches.
Fondée sous le nom de Cercle horticole en i84î»., réorganisée le
22 août i852, la Société d'horticulture d'Avranches a pris ce titre
définitivement le 25 octobre 18^5.
Elle compte environ 200 membres. Le clnlfre de la cotisation est
de cinq francs pour les amateurs, cl deux francs pour les praticiens.
Des cours d'arboriculture fruitière sont donnés aux élèves, aux
propriétaires, aux instituteurs, tous les dimanches ; des examens
consacrent les résultats obtenus.
La Société contribue ainsi à former de bons jardiniers et à déve-
lopper le goût de Ihorticulture.
Elle oi'ganise des expositions, des concours, ainsi cpie des visites
dans les jardins et les plantations.
Les vergers cidricolcs, les arbustes à feuillage persistant, la dian-
thologie ont prospéré rapidement, grâce à l'impulsion de la Société.
Société d'horticulture de Cherbourg.
Fondée le 5 juillet 1844 par douze amis de l'horticulture, elle
compte aujoiird'hui 35o membres. La contribution est de cinq francs.
Les instituteurs sont admis à titre gratuit.
Séances mensuelles. — Tombola.
La Société entretient des jardins d'expériences ; l'un est consacré
aux plantes d'acclimatation et d'agrément, l'autre à l'arboriculture.
Le Jardin d'acclimatation planté, en 18^1, de végétaux exotiques,
contribue à vulgariser des genres remarquables. L'hiver 1890-1891
a cependant flagellé fpiokpies beaux spécimens d'Aralias, de
Camphriers, de Dracénas, de Phormiums et d'Oliviers, tandis que
résistaient Chamérops, Araucarias, Camellias, Bambous, Rhododen-
di'ons himalayens, sous la bienfaisante influence du Gulf-Stream.
Le Jardin de la Société est consacré aux arbres fruitiers en plein
air, aux forceries de vigne sous verre, à la production maraîchère et
à la multiplication des plantes décoratives.
Le professeur, M.Lévesque.y fait ses cours publics d'arboriculture
et de taille de la Vigne, suivis avec intérêt.
348 FRANCE
La visite aux jardins de produit ou d'agrément n'est pas négligée
et permet d'encourager les progrès réalisés.
Les expositions organisées aussi fréquemment que possible stimu-
lent et développent le goût de l'horticulture.
La première eut lieu en juin i845, sous la Halle au Blé ; les frais
d'installation et de récompenses s'élevèrent à 2^0 francs.
En 1890, l'organisation coûtait 1,220 francs et les prix un peu
plus. Le cinquantenaire de la Société a été célébré en juillet 1894,
avec une grande fête florale à l'appui.
GiMce à l'action de la Société et à l'énergie des travailleurs, des
pépinières se sont installées sur le littoral, la culture des arbres à
cidre s'est étendue, la production maraîchère a pris un large essor
au point de vue commercial ; des marchés aux fleurs ont été créés,
et le nombre des jardins, des parcs, des serres s'est accru dans une
notable proportion.
Riche bibliothèque. — Bulletin annuel.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Coutances.
Fondée le i5 octobre 1857.
Avant sa fondation, l'horticulture proprement dite était à peu près
inconnue dans cette région; les ellbrts de la Société en ont peu à peu
propagé les doctrines et répandu le goût ; aussi des établissements
horticoles se sont fondés avec succès, et la maraîcherie, qui n'était
représentée jusqu'alors, sur les marchés, que par des légumes
communs, cultivés sur les côtes, est sortie de la routine. Les appro-
visionnements en légumes et primeurs de toute nature ne laissent,
aujourd'hui, rien à désirer.
Le nombre des membres est de 3oo environ ; la cotisation annuelle
est de cinq francs pour les membres amateurs, et deux francs pour
les instituteurs et les jardiniers.
Des subventions sont accordées à la Société par l'État, par le
Département, par la Ville.
Les séances ont lieu tous les trois mois, et, pour donner plus
d'attrait à ces réunions, on les fait suivre d'une loterie composée de
plantes achetées aux horticulteurs locaux, et d'une distribution
de fruits du Jardin d'expériences.
Les visites de jardins se renouvellent chaque année, et les exposi-
tions de produits horticoles, organisées tous les deux ans, deviennent
l'occasion de nombreuses récompenses.
Les pépinières de sujets pour les plantations de Pommiers à cidre
font aussi le sujet d'excursions et d'encouragements ; ces vergers
sont bien tenus et donnent lieu à un commerce assez important.
1-UANCE 34()
Des couférenccs publiques sur la eiillure potaj^èrc, la taille des
arbres fruitiers et leur traitement })eudaut la végétation, intéressent
la population rurale.
Les membres reçoivent des plants de légumes ou de (leurs,
provenant du Jardin d'expériences, indépendanunent des graines
distribuées aniuiellemcnt.
Marne.
Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne,
à, Châlons-sur-Marne.
Établie le i*" fructidor an VI (i8 août 1798). par les soins de
l'administration centrale du département, à la suite du désir exprimé
le 3 lloréal précédent, par le ministre François de Neufchàteau, ami
de ragriculture, cette Société savante fut reconnue d'utilité publique
par décret du 3i août i8G3. Elle succédait à l'académie de Ciuilons,
fondée en i;;5o, dissoute par la Convention nationale.
Il s'agit ici d'une Société académique, à ellcctif limité ; nuiis
l'association n'en a pas moins organisé des expositions publi(iues, des
concours annuels en faveur des pépinières, vergers, potagers,
plantations, boisements, jardins, serres et forccries du département
de la Marne, encourageant la tenue du vignoble champenois, publiant
des comptes rendus intéressants sur l'amélioration et l'utilisation
des sols crétacés.
En 1806, un décret accordait à la Société le jardin de lÉcole
centrale pour y faire des expériences de semis et de plantations.
Ses premières expositions remontent à i843 et i844-
Sous ses auspices, la flore de la Marne a été étudiée.
Société d'horticulture et de viticulture d'Épernay.
Fondée en octol^re i8;3, avec oj membres.
Le premier Président élu, M. le comte Léonce de Lambertye,
était une de nos célébrités horticoles. Le Président actuel,
M. Gaston Chandonde Briailles, a été nommé en 1880. Grand amateur
d'horticulture et grand viticulteur, il est secondé par un bureau de
connaisseurs distingués et de praticiens d'élite.
La Société compte a,3oomembres payant une cotisation de six francs.
Il y a séance tous les mois ; le bulletin est mensuel.
A chaque réunion, la Société organise une tombola de plantes,
d'arbres, de semences, boutures, etc.
Deux fois par an, il est fait une distribution de graines ; la
première, à la séance de février, pour les espèces à semer au prin-
temps ; la seconde, au mois de mai, pour les semis d'été.
350 FRANCE
Des expositions spéciales sont ouvertes tous les ans pendant
quatre années, et une grande exposition générale tous les cinq ans.
Les services que la Société a rendus sont parlants; car, depuis
dix ans, presque tous les ouvriers à Épernay possèdent un jardin;
les graines leur sont ollcrtes gratuitement.
La Société na pas de professeur attitré ; mais il est fait des confé-
rences par des spécialistes de Paris ou de la province, deux ou trois
fois dans le cours de Tannée. — Elle célèbi'e la Saint-Fiacre.
Société de viticulture, d'horticulture, de sylviculture
de l'arrondissement de Reims.
Fondée le 20 avril 1877. — Cotisation annuelle, dix francs.
Séances quatre ou cinq fois par mois, ayant lieu successivement à
Reims, à Ay, à Hermonville, à Yerzy et à Gueux, de sorte que
chacune des sections a une réunion mensuelle.
L'enseignement horticole, à la fois théorique et pratique, donné par
un professeur expérimenté, M. Joseph Dubarle, élève de Versailles,
a fait des adeptes et porte ses fruits ; la routine tend à disparaître.
Pour développer cet enseignement, des concours ont été établis
entre les instituteurs de l'arrondissement.
Le Jardin-École, admirablement organisé et entretenu par le
jardinier-professeur, est l'objet de fréquentes promenades.
Les arbres fruitiers, la Vigne, la Dendrologie sont parfaitement
distribués et visités par un public amateur.
Les expositions libres ou associées au Comice agricole obtiennent
un véritable succès auprès de la population.
Viticulture et entomologie ont, au sein de la Société, de savants
apôtres et vulgarisateurs. — Effectif, environ 1,000 membres.
Marne-(IIaute).
Société horticole, viticole et forestière de la Haute-Marne,
à, Chaumont.
Fondée le i3 avril 1881 ; en 1892, elle a pris le titre de : « Société
horticole, viticole et forestière de la Haute-Marne », succédant à
la « Société dhorticulture », fondée en i858, devenue la « Société
industrielle, agricole et horticole de la Haute-Marne», en 1864.
Au début, elle comptait à peine une centaine de membres ;
aujourd'hui, elle en possède plus de Goo. — Cotisation, six francs.
Son bulletin est devenu mensuel.
Elle est divisée en quatre sections : Chaumont, Langres, Vassy,
Saiut-Dizier, dotées d'un bureau spécial.
La Société s'occupe de tout ce qui a Irait à Tliorticulture, à la
viticulture, à la sylviculture. En général, elle ouvre chaque année
FRANCE 35 1
SOU exposition dans une des villes du déparlenu-nl, à lour de rôle :
ces fètcs sont, tous les deux ans, générales, intercalées avec une
exposition spéciale. De nombreux concurrents y prennent part.
Son jardin d'essais est annexé au potager de l'asile de Saint-Dizier.
Par ses concours publics, ses visites de jardins, ses cultures d'expé-
riences et par la distribution de plantes nouvelles, le goût de
riiorliculturc s'est développé et perfectionné.
Association Haut-Marnais3 d'horticulture, de viticulture
et de sylviculture, à Langres.
Fondée en iS(j3, elle compte plus de 4^0 membres ; la cotisation
est de cinq francs. — Les séances sont mensuelles.
Elle a rinlcntion d'organiser des expositions et des conférences
dans les chef-lieux de canton de l'arrondissement de Langrcs.
Déjà, elle a décidé l'admission gratuite des instituteurs qui
auront créé un jardin pour l'instruction de leurs élèves, et bientôt
elle les fera concourir.
Ses Annales seront publiées aussi souvent (jue le Conseil
d'Administration le décidera, suivant les ressources budgétaires.
Meiutiik-kt- Moselle.
Société centrale d'horticulture de Nancy.
Fondée le 5 janvier 1877.
Séances mensuelles avec apports et conférences. — Bulletin de
3a pages, paraissant tous les deux mois. — Visites aux cultiu'es.
Eil'ectif, 45o membres, dont 76 dames patronnesses.
Cotisation, dix francs. Les jardiniers en place paient cinq francs.
La Société organise de fréquentes expositions, toujours réussies,
par suite du concours d'établissements commerciaux nombreux et
importants. Les floralies nancéienues jouissent d'une haute
réputation. Des plantes inédites, obtenues à Nancy, y sont souvent
consacrées par un jui'v délite.
Le professeur de la Société, M. Picoré, donne deux leçons par
mois sur l'arboriculture et la viticulture, chacune étant suivie
d'une démonstration pratique dans un jardin. Le cours se fait
alternativement à Nancy et dans un chef-lieu de canton; l'arron-
dissement choisi est renouvelé l'année suivante.
Les instituteurs reçoivent des encouragements.
La Société a organisé une exposition horticole géographique ; elle
a provoqué la réunion du Congrès de Berne sur la question
phylloxérique, et reçu le Congrès pomologi({ue de France.
Ajoutons cfu'elle est dirigée par des hommes d'une haute valeur et
d'une renommée justifiée en France et à l'étranger.
352 FRANCE
Meuse.
Société d'horticulture, d'arboriculture, de viticulture
et de sylviculture de la Meuse, à, Verdun.
Fondée en juin 1888.
Cotisation, six francs. — EUectil', i25o membres.
Encouragements pour la meilleure tenue des cultures et des jardins,
et pour la présentation de produits : fruits, fleurs, légumes.
Primes pour le hannetonnage et réchenillage.
Expositions publiques en 1890 et 1892.
Conférences et publications trimestrielles traitant, au point de vue
théorique ou pratique, de questions de jardinage, de vergers, de
vignobles, de forêts.
Expériences sur des champs d'essais en diverses situations.
Distribution gratuite de graines.
Morbihan.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Lorient.
Fondée en iSGG, la Société compte aôo membres.
Le taux de la cotisation est établi à cinq francs.
Les réunions sont mensuelles et se terminent par une loterie
à o fr. 25 le billet, ce qui permet de consacrer une certaine somme
à Tachât de lots de plantes, de fruits et de légumes.
Ses expositions, vastes et bien organisées, ont fait pénétrer le goùi
de l'horticulture dans toutes les classes de la société, et contribué
au développement de la culture des fleurs, des fruits et des légumes
pour la consommation locale ou l'exportation.
Nord.
Société d'horticulture d'Armentières.
Fondée le i" février 18", la Société se compose de i5o membres
titulaires, honoraires et dames patronnesses, payant une cotisation
mininmm de six francs.
Son but est de concourir au progrès de l'horticulture en général et
d'en propager le goût ; elle y parvient par ses assemblées mensuelles,
ses conférences, ses expositions spéciales ou générales, son bulletin
trimestriel, sa belle et intéressante bibliothèque mise à la disposition
de tous les sociétaires, par les visites aux cultures, aux serres,
aux jardins, etc.
Installée dans une région agricole et industrielle, elle contribue à
faire aimer et développer le jardinage, Tarboriculture, la floriculture.
M. Eugène Bongard, professeur à l'Institut de Ronchin, s'est mis
à la disposition de la Société pour les conféi'cnces publiques.
KHANCK i^i
Société d'horticulture do Douai.
Fondée en 18SG, à l'occasion d'une scission qui s'est produite dans
la Société régionaU' d'Iiorticulturc du Nord de la France.
En'ectif, 'îoo URMnbres environ. — Ihulj^el, i2,.')oo francs.
Pour lavorisci' et développer le goût de lllorticulture, la Société
organise des expositions et des conférences ; elle visite les jardins et
distribue des récompenses, même aux fournisseurs des marchés.
Les séances se terminent par une loterie de produits horticoles, et
sont suivies d'un bulletin mensuel.
Sa bibliotlièque prête les publications aux sociétaires.
Douai compte une dizaine de jardiniers fleuristes et quehjues
pépiniéristes. Les amateurs garnissent leurs appartements de
plantes ornementales : de beaux jardins occupent le tour de ville.
La culture maraîchère de l'arrondissement prend de l'extension;
les légumes sont vendus à l'intérieur et à l'extérieur.
L'action de la Société est donc secondée par des auxiliaires
dévoués, praticiens, instituteurs et propriétaires, de chaque canton.
Union horticole de Hautbourdin.
Fondée le 5 mars 1889, l'Union compte iio sociétaires.
Les membres actifs paient cinq francs par an, les membres
honoraires, six francs.
Séances mensuelles de la Société et de la Commission.
Les apports aux séances sont réconqiensés.
Déjà quatre expositions, et de fréquentes conférences.
Cercle horticole du Nord, à Lille.
Fondé à Lille, le aO juillet 18G8.
Continuant pour ainsi dire les traditions de la Société d'horticulture
du Nord créée en 1828, et laissée en sommeil, le Cercle, fondé quarante
ans après, et modifiant ses statuts en 1880 et en 1889, a pris pour
devise « Travail et progrès ». Il comprend des membres honoraires
ou titulaires et des dames patronnasses ; au total, 0^0.
L'élément praticien domine dans son effectif.
La cotisation, fixée à huit francs, est exigible à partir du i" août.
Des comités de culture florale, fruitière ou potagère, et d'arts ou
industries, apprécient les apports aux séances mensuelles et en font
valoir le mérite.
Tombola aux séances, en faveur des membres présents.
Visites aux cultures de profit ou d'agrément et comptes rendus
intéressants, suivis d'une distribution de récompenses.
Conférences pidjliques et pratiques. — Bulletin, chaque mois.
2.3
354 FUANCË
Importantes expositions au Palais-Rameau, monument dû à la
srénérosité de M. Rameau, l'un des fondateurs de la Société de
1828, avec les Grolez, les Lcmonier, les Lestiboudois, les Miellez...
Société régionale d'horticulture du Nord de la France, à Lille.
Fondée à Lille, le 25 octobre 1880. par Adolphe et Séraphin Van
den Heede, Jules Grolez, Alphonse Rogé, RyckcAvaert-Déjardin.
Eflectif, 2,750 membres. — Les 400 premiers inscrits sont déclarés
fondateurs et leurs noms gravés sur une pierre de marbre.
La devise de la Société est empruntée aux statuts : « Amener dans
la région du Nord de la France tous les progrès de l'horticulture
moderne et en favoriser le développement par toutes les voies
possibles.
« Améliorer la position des serviteurs horticoles par la mutualité,
l'enseignement et l'encouragement. »
Il y a, en effet, une section de secours mutuels avec caisse de
retraite pour les vieillards, les veuves et les orphelins du jardinage;
la réserve financière est arrivée au chiffre de 10.000 francs.
La Société a déjà tenu près de 200 assemblées générales, davantage
de séances de conseil et organisé i5o conférences, dues à Go personnes
dévouées.
Apports et loterie de plantes à chaque séance mensuelle.
Expositions au Palais-Rameau, toujours belles et suivies.
Concours et visites aux jardins, vergers, potagers, forceries, parcs
et serres, aux collections, aux pépinières. Des catégories sont basées
sur l'étendue des cultures, intra ou extra muros.
Distribution gratuite de boutures offertes aux ouvriers non
jardiniers, avec instructions sur les soins à leur donner, à la condi-
tion qu'ils rapportent les plantes toutes venues, toutes fleuries, à
une exposition publique et spéciale ; primes oftcrtes aux propriétaires
des balcons, fenêtres, terrasses, vestibules, etc., les mieux ornés de
plantes et de fleurs.
Journal mensuel rédigé avec soin, toujours instructif.
Bibliothèque richement composée.
La cotisation est : huit francs pour les membres actifs ; cinq francs
pour les membres associés ; minimum de cinq francs pour les dames
patronnesses, huit francs pour les membres protecteurs.
Cercle horticole de Roubaix.
Fondé le i"^ décembre i8;8. — Eirectif, •2'jo sociétaires.
Subventions tlu gouvernement, du département et de la ville de
Roubaix. Le total des subventions s'élève à la somme de i,'3oo francs.
I UA.vcK "355
L;i colisutioii t'sl cU- six Iriiiics jxjiii' los uil'iuIji'os titulaires, et vingt
francs pour les nicnihros honoraires. — Hullclin nicnsuol.
L'action iln Cercle s'étend à toutes les cultures de plein air ou de
primeurs. En reculant ses limites, la cité a provoqué rétidjliesemenl
d'exploitations commerciales, lleiiristes, maraichères, fruitières et
surtout de vineries, sous verre.
Des conférences, confiées à des })rofesscurs émérites, français ou
étrangers, éclairent les praticiens peu instruits ou routiniers.
Le Cercle a répandu le goût (le la bonne culture, par des
expositions, un grand marché aux Heurs, des concours mensuels aux
séances et des visites de jardins. — Il célèbre la Saint-Fiacre.
Cette association n'oublie pas les vieux serviteurs horticoles, ni
ceux de ses membres qui se trouvent sans ouvrage.
Société d'horticulture de rarrondissement de Valenciennes
et des arrondissements limitrophes.
Fondée en mai 187G, la Société conq^te plus de Soo nuMnbrcs ; la
cotisation est de six francs. — Son titre actuel lui a été octroyé par
un arrêté préfectoral du iT) juin 1894.
Chaque année, des conférenciers développent un sujet intéressant.
Des cours pratiques d'arboriculture sont professés, dans tous les
cantons de l'arrondissement, par ]NL Léon Saint-Léger, diplômé de
l'École de Versailles, directeur du Jardin botanique de Lille.
Des leçons données au jardin-école de la Société intéressent
vivement la population praticienne ou bourgeoise.
Bulletin trimestriel. — Séances mensuelles du Conseil.
Par ses expositions remarqiudjles et son enseignement bien
compris, la Société de Valenciennes a acquis dans le nord de la
France une grande notoriété.
Elle a obtenu un prix à l'Exposition universelle de 1889.
Oise.
Société d'horticulture, de botanique et d'apiculture
de Beauvais.
Fondée depuis 18G4, reconnue établissement d'utilité publi(j[ue par
décret du 19 mars 1881.
Cotisation, dix francs. — Eflcctif, 1.200 membres.
Les séances sont mensuelles.
Un bulletin est puldié cha«[ne mois; il contient les procès-verbaux:
des séances, le budget annuel avec l'avis de la conunission des
finances, les i^apports des jurés aux expositions, divers documents
d'horticulture, de botanique, d'apiculture, etc.
356 FUAXCE
La Société organise des expositions à Beauvais et subventionne,
s'il y a lieu, ses sections pour leurs expositions cantonales.
Chaque année, les jardins des ouvriers de la ville de Beauvais
sont visités par une commission, et aussi ceux des instituteurs. Des
récomj)enses sont décernées aux plus méritants.
Aux apports des sociétaires sont attribuées des médailles d'or,
de vermeil, d'argent ou de bronze, ou bien des primes en espèces.
Le professeur, M. Alexandre Delaville aîné, distingué dans son art,
fait un cours régulier au jardin d'expériences et à l'HOttel de Ville
de Beauvais, depuis l'année 186G. Le samedi, il se tient à la disposition
des sociétaires, au Jardin-Ecole.
Pendant huit mois de Tannée, des leçons d'horticultm^e ont lieu
dans les seize sections cantonales où sont admis gratuitement les
instituteurs et leurs élèves.
La visite aux vergers cidiùcoles est inscrite au programme du
professeur, ainsi que la répartition des grelles d'arbres fruitiers.
fn résumé des leçons est distribué aux nouveaux membres.
Les jeunes jardiniers, qui suiA eut assidimient les leçons d'horti-
culture, subissent un examen, et il leur est décerné, suivant leur
aptitude, divers ouvrages d'horticulture ou des diplômes de capacité.
Quelques donations fondamentales permettent de récompenser
des praticiens dévoués à l'horticulture et à la Société.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Clermont.
Fondée en i8G5.
La cotisation est de dix francs. — Effectif, 400 membres.
Les séances et le bulletin sont mensuels.
La municipalité loue à la Société, pour son jardin d'expériences,
un terrain dépendant de l'école connnunale.
M. Bazin, jardinier-professeur, fait au jardin des cours pratiques
d'horticulture et se rend aussi dans les divers cantons oii sa parole
facile, étayée sur sa longue expérience, est toujours écoutée.
Des expositions sont organisées dans les villes de l'arrondissement.
L'influence de la Société, grâce notamment à son professeur actuel,
se fait sentir d'une façon remarquable dans toutes les branches de
Ihorticulturc. Les expositions universelles de 1878 et 1889 en sont
la preuve. — Elle célèbre la Saint-Fiacre.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Compiègne.
Fondée en 18GC.
L'année suivante, des sections cantonales ont été annexées à la
section centrale ; elles sont au nombre de onze.
FRANCE 357
Depuis cette époque, la Société n'a cessé de prospérer : elle possède
un jardin inodMe et répand ronsciii^ncmcnt horticole dans tout
rarrondissement, au moyen de conlérences mensuelles, d'expositions,
de récompenses aux travailleurs, aux instituteurs et aux élèves qui
suivent ses cours.
Le Jardin d'études est ouvert à tous les sociétaires, le samedi.
Le professeur se transporte chez les membres de la Société qui lui
demandent des conseils.
C'est ainsi ({ue depuis longtemps déjà, à Compiègne, ont été
enseignés les bons principes d'arboriculture, de floriculture et de
maraicherie.
Après MM. Georges Bellair et Désiré Layé, le titulaire actuel est
M. Eugène Goui'tois, élève de Versailles, comme ses prédécesseurs.
Par son A'ergcr-écolc, la Société propage les espèces cidricoles
rccommandables.
Séances mensuelles, résumées dans un bulletin imprimé.
Le prix de la cotisation est de dix francs par an, cinq francs pour
les instituteurs et les jardiniers. Le nombre des membres s'élève à
800, répartis en douze sections. Le professeur d'horticulture organise,
tous les mois, ime conférence dans chacune d'elles.
Société d'horticulture et d'apiculture de l'arrondissement
de Senlis.
Fondée en septembre 1866 ; après des fortunes diverses et malgré
l'épreuve de 1870, elle se maintient avec 400 membres.
Séances et bulletins mensuels. — Cotisation, dix francs.
Son action s'étend sur six cantons, dans chacun desquels elle a
fondé une section. Toutes ont leur bureau, leurs séances chaque mois,
leurs apports de produits, etc.
Le professeur actuel de la Société, M. Lozet, se rend aux séances
de chaque section pour y donner des leçons orales et pratiques.
Une exposition générale est organisée tous les deux ans, alternant
avec des concours trimestriels, entre sociétaires.
Les instituteurs publics de rarrondissement sont admis à titre
gracieux, avec tous les privilèges des membres payants.
Visite des cultures et récompenses aux plus intéressantes.
Le jardin d'expériences possède :
1° Une école d'arbres fruitiers à cidre, dont les greffes sont
délivrées gratuitement aux sociétaires ;
2° Une collection de Poiriers à maturité tardive ;
S*" Des cultures comparatives de Légumes au fumier de ferme et
aux engrais chimiques.
"358 FRANCE
Enfin, poui* couronner renseignement, la Société ouvre un
concours annuel où les garçons jardiniers peuvent ol)tenir un
diplôme constatant leur degré d'instruction théorique et pratique.
OllNI-.
Société d'horticulture de l'Orne, à Alençon.
Fondée le i- juin 1847. ollc a, depiiis cette époque, tenu chaque
année une exposition publique ou un concours sur place.
Les concoiu's de visites aux jardins sont divisés en trois séries :
1° Culture maraîchère ;
2° Culture horticole proprement dite (plantes de serre ou de pleine
terre, arbres et arbustes d'ornement) ;
3" Arboriculture fruitière, comprenant la culture des pépinières
d'arbres fruitiers et la taille des arbres.
Par suite du roulement, chaque série a son concours triennal.
En sonmie, la Société cherche à développer le goût des diverses
branches de culture dans le département, et contribue à l'améliora-
tion des vergers d'arbres à cidi'c.
Séances mensuelles. — Bulletin, deux fois par an.
Les jardiniers paient une contribution de sept francs par an; les
amateurs, dix francs; les dames, cinq francs. — Effectif, 200 membres.
]\vs-de-Calais.
Société Artésienne d'horticulture, à Arras.
Fondée en 1893.
La cotisation est de huit francs pour les membres titulaires, et
cinq francs pour les membres associés.
D'origine récente, la Société qui compte 120 membres, a déjà
organisé une exposition parfaitement réussie ; elle se propose de
renouveler pareille fête tous les ans et d'instituer des visites dans
les jardins.
L'ouverture d'un cours d'enseignement horticole et la création d'un
jardin d'expériences et de démonstration sont en ])rojet.
Puy-de-Dôme.
Société d'horticulture et de viticulture du Puy-de-Dôme,
à Clermont-Ferrand.
F'ondée en juillet 1882, elle compte aujourd'hui 36o adhérents.
Cotisation, dix francs pour les titulaires et les dames ; cinq francs
pour les correspondants; deux francs cinquante pour les instituteui'S.
Les séances mensuelles sont l'occasion de conrércnces confiées à
des hommes de bonne volonté, ou à M. Layé, élève de Versailles,
i-n.WGR 359
Au moyen trexpositious et tlo visites, la Société encourage la
culture des vergers, des parterres, la tenue et le grelTage du vignoble,
les ruchers dabcilles et renseignement agricole par les instituteurs.
Des concours ont lieu chaque année sur ces objets divers, et de
temps à autre, une exposition est olTerte au public.
Quatre bulletins paraissent dans l'année.
Rhône.
Association horticole lyonnaise.
Fondée en août 1872, par le fait d'une scission survenue au sein de
la Société d'horticulture pratique du Rhône.
Reconnue d'utilité juiblique le 22 mai i894-
1,100 membres titulaires.
Les réunions sont mensuelles. Les plantes apportées sur le bureau
sont payées et récompensées, s'il y a lieu. Les questions techniques,
traitées en séance, et les discussions qui en résultent tournent au
profit de l'instruction horticole.
En dehors de brillantes expositions, dont quelques-unes lui ont
coûté plus de 20,000 francs, elle institue des concours spéciaux à
domicile et encourage les essais sur les engrais.
Des diplômes sont délivres aux jardiniers cpii ont fait preuve
d'aptitude suflisante dans leur art.
Les jardiniers, depuis longtemps employés dans la même maison,
sont compris dans la distribution des récompenses.
Le journal mensuel Lyon-IIoj^ticole, publié par M. A'iviand-Morcl,
rend compte des travaux de l'Association.
Société d'horticulture pratique du Rhône, à Lyon.
En 1837, la Société d'agriculture, sciences et industries de Lyon,
organisait une exposition au Jardin des Plantes de cette ville ; cinq
années plus tard, la même tentative fut renouvelée avec un succès
semblable. C'est alors que germa le projet de fonder une Société
dhorticultvu'c ; Charles-Fortuné Willermoz en eut l'initiative.
Après quelques réunions préparatoires, l'association fut constituée
le i3 janvier suivant ; 47 membres étaient inscrits.
La Société débuta par une exposition au mois de septembre.
Le président fondateur fut M. Menoux, conseiller à la Cour;
M. Réveil, maire de Lyon, puis vice-président du Corps Législatif,
lui succéda en i856.
Le 21 septembre de cette même année vit naître le premier congrès
national pomologiquc. Troycs et Bordeaux furent les points les plus
36o FRANCE
éloignés qui fournirent des délégués. L'aréopage pomologique trouve
toujours à Lyon bienveillance et sympathie (v. p. Sao).
Quelques mois auparavant, la Société avait prélevé sur sa caisse
une somme de 1.400 francs en faveur des inondés de la Guillotière.
La cotisation, primitivement de vingt francs, est réduite à dix francs,
depuis l'année 1887. — Personnel, 38o sociétaires.
Le voisinage des établissements scientifiques et du Fleuriste
municipal ont aidé à l'oi'ganisation de la Société.
Les séances se tiemicnt tous les mois ; les apports méritants
sont récompensés, et des conférences intéressantes sont développées.
Chaque mois, un bulletin signale et traite des sujets nouveaux ou
peu connus.
Les expositions publiques qu'elle organise rencontrent une
grande faveur dans la population. En célébrant ses noces d'or, la
Société constate qu'elle a ouvert cinquante-quatre expositions, en
dehors de ses concours particuliers.
Les pépinières, les fruits, les légumes, les plantes de serre ou de
pleine terre, les Roses, les Œillets, les Dahlias, les Cannas donnent
toujours un vigoureux éclat aux exhibitions lyonnaises.
Société horticole et viticole de Tarare.
Fondée en 1898 par la fusion de la Société d'horticulture et de
viticulture de Tarare, créée en 1868, et de la Société d'horticulture
et de viticulture de Tarare, plus jeune de dix ans.
Ces deux Sociétés contribuèrent grandement au progrès par leurs
publications, les expériences faites dans leurs jardins, par des
conférences cpi'elles organisèrent, et des expositions, des visites
aux cultures de légumes, de fleurs, de fruits, etc.
Quand survint le phylloxéra, elles luttèrent pour combattre ce
fléau, en organisant des leçons de greffage qui n'ont pas été
étrangères aux résultats obtenus.
Cotisation, cinq francs. — Effectif, a'3o membres.
Société d'horticulture de Villefranche.
Fondée en i858.
Subventionnée par l'Etat, le département et la ville de Villefranche.
Le but de la Société est l'amélioration des pratiques connues, la
vulgarisation de nouveaux procédés horticoles ou viticoles et l'en-
couragement des ouvriers de ces deux branches de l'agriculture.
Elle organise, chaque année, soit une exposition générale, soit des
expositions partielles ou des concours de cultures, et récompense les
anciens serviteurs.
FRANCE 3(3 1
Les sacrifices imposés sont amplement justifiés par les beaux
résultats obtenus.
Les conférences prali([ucs ou démonstratives sont bien suivies.
La cotisation est tic ilix francs. — L'cllcctif c(tmpte 80 sociétaires.
RillN-IlLur).
Société d'agriculture et d'horticulture du territoire
de Belfort.
La Société de Bell'ort succède à la Société dagriculturc et d'horti-
culture du Ilaut-llhin qui avait, dès 1840, son sièfçc à Colmar. Les
statuts sont restés à peu près les mêmes.
Cotisation, cinq francs. — Effectif, 5oo membres.
Son fonctionnement a été interrompu pendant quebjues années,
après la guerre de 18^0 ; et vers 1878 fut rétablie, eu France, cette
association qui a rendu tant de services à notre fertile Alsace.
Suivant les traditions des Sociétés de Colmar et de Mulhouse, elle
continue la tâche de favoriser le progrès agricole et horticole.
Sous son iniluence, la culture du Chou à choucroute a pris une
grande extension ; elle a fourni un des produits les plus rémunéra-
teurs dans toutes les exploitations de ce coin de terre alsacienne
resté français.
Amélioi'ation de la composition des vergers et des potagei's.
Saône-et-Loire.
Société autunoise d'horticulture, à Autun.
Fondée en i858 par un groupe d'amateurs, à la suite du cours
d'arboriculture professé par Alphonse Du Breuil.
La première réunion eut lieu le 12 décembre, à Ihùtel de ville. Le
marquis de Saint-Innocent fut élu président ; Éd. Dolivot, secrétaire.
L'existence légale de la Société date du i3 avril 1859, avec
209 membres ; la première exposition eut lieu du i*" au 4 septembre
de la même année, dans les jardins de la sous-préfecture.
La fête publi([ue se renouvela tous les ans au même endi'oit, ou
au collège, ou dans les allées du Petit-Séminaire renommé pour les
beaux arbres fruitiers de son enclos.
Depuis les événements de 1870 les expositions devinrent triennales.
Après une vie indépendante, la Société d'iiorticulture s'est associée,
depuis 1890, à la Société d'agriculture et au Syndicat agricole pour
la rédaction d'une publication collective.
La Société autunoise est toujours restée fidèle à son programme :
« lamélioration de la culture des jardins maraîchers, des pépinières,
des arbres fruitiers, des plantes d'ornement. »
363 FRANGE
Société d'horticulture et d'apiculture de Saône-et-Loire,
à Chalon-sur-Saône.
Depuis 1844. riiorticulturc formai l une section de la Société
générale d'agriculture et d'horticulture de Chalon-sur-Saône.
Après trente années de vie commune, les horticulteurs se groupèrent
séparément.
La Société prit le titre de « Société d'horticulture de Ghalon-sur-
Saone », et, le 5 mai i8j5, l'autorité préfectorale approuva les statuts
qui ont subi des modifications, en 1878 et i883. Enfin, le 25 mars
189a, l'apiculture fut ajoutée au mécanisme social.
La cotisation est fixée à six francs; on compte i5o membres.
Des leçons pratiques sont données à l'école communale, et un
concours est ouvert entre les instituteurs de l'arrondissement.
Un bulletin trimestriel fut créé à l'origine; depuis i883, il est
mensuel.
Tous les deux ou trois ans, a lieu une exposition ; huit ont été
organisées jusqu'à présent.
Les séances se tiennent chaque mois. — L'Association possède
iine bibliothècpie à laquelle les sociétaires peuvent, le dimanche,
emprunter les documents qui les intéressent.
La Société est appelée à visiter les établissements horticoles ou
apicoles, et à récompenser les j^lus méritants.
L'efl'ectif comprend 400 membres titulaires et 3o dames patron-
ncsses, versant une contribution annuelle de six francs.
Société d'horticulture de Mâcon.
Fondée on février 1846.
Cotisation, six francs. — Effectif, 200 membres.
Après une période brillante, pendant ses vingt premières années,
la Société a subi des crises intérieures qui ont failli compromettre
son existence ; cependant, elle a compris qu'une association horticole
peut vivre au milieu de comices et de syndicats ruraux.
Son action s'exerce par des réunions mensuelles, dont rend compte
un bulletin, à chaque trimosti'e, par des expositions publiques,
par des visites de jardins et des récompenses attribuées aux apports
en séance. Elle encourage la création et l'entretien des pépinières,
des potagers, des vergers et des jardins fleuristes.
La Société prête son concours aux l'êtes de cliarité et aux expo-
sitions agricoles de la localité.
FRANCE 303
Savoie.
Société horto-agricole de Chambéry.
Fondée en 1807. pour « rt'-iinu' les personnes de toutes conditions
qui s'occupent de la culture des Heurs, des fruits cl des légumes, afin
de solidariser leurs elTorts. dauiéliorer et perl'eelionner les procédés
de culture, de signaler et de récompenser ceux de ses membres qui,
par leurs travaux, se sont fait remarquer.
« La Société a encore pour but de réunir les ressources nécessaires
pour venir en aide aux personnes qui eu feront partie, lors((ue la
maladie les contraindra k abandonner momentanément leur travail.»
Les membres actifs, au nombre de i5o, résident dans im rayon de
3 kilomètres autour de Chambéry, payant une cotisation annuelle de
douze francs, et ils sont seuls admis à la mutualité des secours.
Les membres honoraires, au nombre de aSo, versent six francs et
n'ont pas droit aux mêmes avantages.
Une délégation, portant une couronne, assiste aux funérailles des
sociétaires.
Les expositions générales des produits agricoles, horticoles et
apicoles se tiennent dans la première quinzaine de septembre.
Un concours de greffage de la vigne est fixé pour 189^. « Chaque
concurrent devra planter ses sujets greffes, dans un rayon ne
dépassant pas 3 kilomètres de la limite de l'octroi de Chambéry. »
Seine.
Société nationale d'horticulture de France.
Fondée le 11 juin 1827, à Paris. ( Voir page 3 18.)
Société d'horticulture de Boulogne-sur-Seine.
Fondée en 1890, elle compte 200 membres.
La cotisation est de huit francs. Les séances ont lieu cinq fois par
an; les membres, qui y assistent, reçoivent un jeton de présence.
Des causeries faites en séance, des cours et des conférences
propagent les connaissances horticoles.
La Société encourage les producteurs en leur décernant des récom-
penses aux expositions et à la suite de visites aux cultures.
Des primes sont attribuées aux produits méritants apportés aux
séances.
Société d'horticulture pratique de Montreuil-sousBois.
Fondée le 28 décembre 1878.
Api'ès être restée statiouuairc. la Société prend un nouvel essor
et son effectif dépasse 3oo membres,— Cotisation, six franc.'?.
364 FRANCE
Elle étudie tout ce qui concerne l'horticulture, ses améliorations,
ses progrès; elle propage l'instruction horticole et les notions profes-
sionnelles par des cours pidjlics et des conférences populaires.
Les séances sont mensuelles ; le huUetin est trimestriel.
La bibliothèque est appelée à intéresser la population laborieuse
de cette région, si riche en productions fruitières, maraîchères et
florales. Ses espaliers de Pêchers sont restés célèbres.
Depuis sa fondation, la Société a organisé différentes expositions
nationales qui ont eu de légitimes succès : elle a pris part aux grandes
Fêtes universelles de Paris, d'Anvers, de Saint-Pétersbourg.
Elle doit aux personnes honorables qui la dirigent, et à ses
laborieux praticiens, une partie de sa notoriété.
Société départementale d'horticulture de la Seine,
à Saint-Maur-des-Fossés.
Fondée le 3o janvier 1890; autorisée le aS avril suivant.
La cotisation des membres titulaires est fixée à six francs ; les
membres du conseil d'administration, les dames patronnesses et les
membres protecteurs paient dix francs.
L'effectif comprend 320 mend^res.
Les séances doivent se tenir au moins dix fois dans l'année ; le
conseil se réunit chaque mois. Récompenses aux apports.
D'après l'article 2 des statuts, « la Société étend son action sur tout
le département de la Seine et princij)alement sur la région de Saint-
Maur-des-Fossés. » Elle y a d'abord rétabli la Saint-Fiacre, réunion
confraternelle des jardiniers.
Conférences et cours publics sur la culture et les engrais.
Bulletin. — Distribution de graines de fleurs et de légumes.
De belles expositions ont eu lieu en septembre 1891 et 1894.
Société régionale d'horticulture de Saint-Maur-des-Fossés,
Champigny, Joinville et Gréteil.
Fondée en avril 1880, par des jardiniers réunis au théâtre d'Adam-
ville, sous le titre de « Société d'horticulture de Saint-Maur-des-
Fossés.» Le siège de l'association est resté dans cette commune, bien
que l'action de la Société se soit étendue en dehors.
Cotisation, huit francs. — Bulletin annuaire.
Plus de 2.5o membres se sont fait inscrire pendant loe quatre
premières années.
Expositions réussies dans les principales communes de la
région. — Visites aux cultures.
Cinq séances par an; les apports sont primés.
FIIANCE 365
Société d horticulture de Neuilly-sur-Seine.
Fondée en i88i, par Yavin, amateur, et Saisou-Lierval, praticien.
Cotisation, douze francs. — EfTectif, 120 membres.
Séances mensuelles. Les membres reçoivent un jeton de présence.
Les ouvriers et garçons jardiniers en touchent deux. La valeur
du jeton peut entrer dans le paiement de la cotisation.
Subventions de la Aille, du Conseil général, du Ministère.
Expositions bisannuelles, toujours réussies.
Chaque année, au '3o août, concours de fleurs coupées, couronnes,
corbeilles de tables, parures en fleurs, entre les jardiniers et leurs
employés.
Des conférences ont lieu à diverses époques de l'année.
La Société est en instance auprès de la municipalité pour obtenir
un terrain qui serait converti en jardin d'expériences.
L'Union horticole de Nogent-sur- Marne.
Fondée en 1869, cette Association compte environ 200 membres.
LUnion a pris part à l'Exposition universelle de Paris, 1889.
Apports de fleurs, de fruits et de légumes aux réunions mensuelles.
Coiu's faits par des professeurs des environs, traitant de larbo-
ricultm'c et de l'emploi des engrais chimiques, de la taille de la Vigne,
de la production maraîchère.
Distribution de récompenses à la suite d'expositions publiques,
de visites et de concours sur place.
Société d horticulture de Villemomble.
Fondée en 1874, la Société reçoit une subvention du Ministère et
compte 200 membres environ.
Son but est de grouper les nombreux jardiniers et amateurs
de Villemomble et des environs, dont le goût pour le jardinage
se manifeste d'une façon si évidente ; soit dans les grandes propriétés
bourgeoises, soit dans les jardinets d'ouvriers ou de bureaucrates
en villégiature.
Elle organise des expositions, des visites aux jardins, suivies de
distributions de prix.
Des cours d'arboriculture fruitière et de floriculture, professés sous
sa direction, enseignent, à tous, les meilleurs principes.
Des récompenses annuelles sont attribuées, après examen, aux
garçons jai'diniers qui les suivent.
En 1878, la Société a présenté à l'Exposition universelle un loi
collectif qui a été récompensé.
3G6 FRANCE
Société régionale d'horticulture de Vincennes.
Fondée eu 1880; sou prcaiier buUcliu a paru eu 1884.
Séances mensuelles. — Bulletin trimestriel. — Cotisation, six francs.
La Société compte environ 400 membres honoraires, titulaires et
dames patronnesses. Largement encouragée par les subventions de
l'Etat, du Conseil général et des municipalités de son rayon d'action,
elle est en mesiu'c d'ouvrir de fréquentes expositions.
Depuis 1884, dix fêtes de ce genre ont été organisées, par ses soins,
dans les principales localités de son ressort, notamment à Vincennes,
Nogent-sur-Marne, Fontcnay-sous-Bois, Saint-Mandé, Rosny-sous-
Bois, etc. Toutes ont été relativement brillantes, et leur succès a
contribué à l'expansion rapide, dans la région, de tous les progrès
horticoles les plus récemment réalisés.
De nondjreux apports sont faits à chacune des réunions, et les
produits méritants sont toujours primés, suivant leur valeur.
Un cours d'arboriculture, très suivi aux séances, est confié à
M. le professeur Sornin. Les jeunes gens, sortes de pupilles de la
Société, sont surtout invités à en bénéficier, et ceux d'entre eux qui
paraissent en avoir le mieux profite sont récompensés.
Société régionale d'horticulture de Vitry-sur-Seine.
Fondée en 1887.
Séances mensuelles. — Bulletin annuel. — Cotisation, dix francs.
La Société compte à l'heure actuelle aoo membres.
Elle a organisé deux brillantes expositions en 1888 et 1891 ;
plus de six cents exposants y ont pris part.
En 1892, un syndicat régional de hannetonnage, groupant plus
de cinquante communes, a été formé par ses soins. Un véritable
succès a couronné ses elForts ; io,5oo kilogr. de hannetons furent
détruits, depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de mai.
L'industrie de la pépinière, — la fortune du pays, — est appelée
à bénéficier de cette institution vigilante.
Syndicat de Saint-Fiacre
ASSOCIATION PROFESSIONNELLE n'iIOUTICULTEURS, JARDINIERS
& CULTIVATEURS, A PaRIS.
Fondé en 1879, sous les auspices de l'œuvre des Cercles catholiques
d'ouvriers, le Syndicat doit son développement rapide à l'ensei-
gnement professionnel pratique, au placement gratuit de ses membres
disj)oniblf's et à son odicc commercial. Il se compose actuellement
de plus de i,Goo membres qui se répartissent ainsi qu'il suit :
1' Membres fondateurs : Propriétaires de jardins, horticulteurs-
FRANCE 36^
patrons, grauiicr.5 ou m'-gociauts en produils utiles à riiorlicultun-,
et tlanie-i patronncsses. — (Cotisation, vingt lïancs.
u° Patrons : Entrepreneurs de jardins, liorticulteurs-fleuristes,
pépinit3ristes, niaraicliers, grainicrs producteurs ou nég«)eiants en
l)roduits horticoles, etc. — (Cotisation, dix francs.
3" Membres ordinaires : Jardiniers en maisons bourgeoises,
garçons-jardiniers et ap})rentis, cultivateurs, viticulteurs, etc. —
Cotisation, cinq francs.
L'association s'est attaché, dès l'origine, nn certain nombre de
professeurs praticiens distingués, pour ses cours professionnels
hebdomadaires du soir, qui sont suivis avec empressement. Nom-
mons les conférenciers Alexis Lepère, Lépine, Moreau, Ghanipy, etc.
En outre, des cours ont lieu tous les dimanches, dans les établis-
sements ou les jardins de Paris et des environs; ils y attirent un
grand nombre d'auditeurs.
Le Synilical a organisé des sections locales, avec chacune un
président et un secrétaire-trésorier, au centre de plusieurs localités
importantes de la banlieue de Paris.
Les sections permettent de réunir, dans chacune de ces localités,
les membres de l'association habitant la région, et de les faire
profiter d'un enseignement pratic^ue, approprié aux besoins de leurs
cultures spéciales.
Enfin, depuis sa transformation syndicale, en 1886, un organe
Le Sj'iidicat horticole, parait régulièrement le aS de chaque mois.
Il est adressé à tous les membres souscripteurs.
Un bureau de placement gratuit fonctionne régulièrement. Pro-
priétaires et patrons s'adressent à lui pour avoir des jardiniers.
Une commission de contentieux et d'arbitrage a déjà aplani
plusieurs dillicultés graves, au mieux des intérêts de chacun.
L'odicc commercial, pour l'achat de tous les objets utiles à ses
membres, tels que : vêtements, articles de ménage, instruments,
serres, engrais, charbons, etc., rend des services. — Pour la vente
des produits, il sert d'intermédiaire, à titre gracieux.
La bibliothèque professionnelle s'enrichit sans cesse de nom-
breuses publications spéciales; elle est, chaque soir, à la disposition
de ceux qui désirent venir y travailler.
Récompenses aux familles laborieuses de jardiniers.
La fête annuelle, à l'occasion de la Saint-Fiacre, réunit les confrères,
bannière en tète. Elle est accompagnée d'une cérémonie « religieuse,
de jeux et d'enseignement.» Le pain bénit est présenté avec le
Chef-d'œuvre corporatif, « suivant les usages de l'ancienne corpo-
ration des Jardiniers de Paris » remontant à l'année ifyj'i.
368
FRANCE
Seixe- Inférieure.
Société d'horticulture de rarrondissement de Dieppe.
Fondée en 1888, autorisée le i4 janvier i88(j, et succédant à une
section de la Société centrale du département, elle reçoit une subven-
tion de 400 francs du département, et 100 francs de la ville de Dieppe.
La Société a 25o membres, payant une cotisation de six francs
par an ; les élèves jardiniers sont admis gratuitement.
Séances mensuelles. — Bulletin trimestriel.
Des coiu's d'arboriculture et de culture maraîchère sont professés
dans le courant de l'année ; les élèves jardiniers passent des examens
tous les ans et peuvent recevoir des récompenses.
Depuis deux ans, un jardin-école est en formation.
Trois expositions, des excursions, des visites aux cultures, aux
serres, aux parcs, aux jardins d'instituteurs, témoignent de la vitalité
de la Société.
Société régionale d'horticulture de la ville d'Elbeuf.
Une Société, dite de Saint-Fiacre, fut fondée à Elbeuf en 1867 ; onze
ans plus tard, elle se modifia et devint la Société d'horticulture du
canton d'Elbeuf. Enfin en 1879, elle se constitua définitivement
sous le titre de Société régionale d'horticulture de la ville d'Elbeuf.
Cette association comprend 200 membres et publie un bulletin
annuel. — La cotisation est de dix francs pour les membres actifs,
et cinq francs pour les dames et les correspondants.
Les réunions sont mensuelles et comjjortent des expositions sur le
bureau. Des visites aux jardins ont lieu tous les ans.
La Société possède un jardin d'expériences dans un terrain dépen-
dant d'une des écoles de la ville, et, chaque année, il y est fait un
cours d'arboriculture fruitière d'une douzaine de leçons.
Lors(|ue le cours est terminé, les auditeurs sont soumis à un
examen. Une commission leur attribue des récompenses et décerne,
le cas échéant, un diplôme de capacité pour l'arboriculture fruitière.
Société d'horticulture et de botanique de l'arrondissement
du Havre.
Fondée le 12 juillet 1891, lu Société succède au « Cercle pratique
d'horticulture et de botani(jue de l'arrondissement du Havre. »
Son action s'étend sur tout l'arrondissement.
La Société rend des services par ses cours darboi-icultiirc et de
botanique, ses concours et ses expositions, et par la publication du
bulletin de ses travaux.
l'IlANCE '30j
F'avorisée par son impulsion, la culture des arbres fruitiers prcml
une extension croissante, et le littoral se décore de villas, de bosquets
séducteurs et détablissenients ([ui les approvisionnent de fleurs,
d'arbustes d'agrément, de productions alinu'utaires.
Cotisation, douze francs. — Kflectif, i8o membres.
Société centrale d'horticulture du département
de la Seine-Inférieure, à- Rouen.
Fondée le i'3 juin i8'3(), la Société centrale diiorliculture du dépar-
tement de la Scine-lnféricure fut l'cconnue d'utilité publique par
décret en date du ii août i85"3. Elle reçoit des subventions de l'État,
du département et de la ville de Rouen.
La Société compte 700 membres. — La cotisation est de quinze francs
pour les membres résidants, dix francs pour les dames patronnesses,
cinq francs pour les instituteurs.
Diiférents legs constituent des prix destinés à récompenser les
principales branches de l'horticulture dans le département.
La collection des publications de la Société contient des travaux
très intéressants sur la chimie et la physique horticoles, ou ayant
trait à la pomologie, à la (loriculture, à la culture maraîchère.
Plusieurs de ces travaux sont signés des noms de savants bien
connus en horticulture : Girardin, Malbranchc, Dubreuil, Prévost,
Wood, Pouchet, et autres. MM. Lesueur, Colette, Teinturier, Power,
Truelle, Héron, Yarenne, Lucet, Lacaille, Legrand, Arsène Saunier,
Vilaire, etc., comptent également parmi ses collaborateurs.
La question qui l'occupe tout particulièrement est l'amélioration
de la pomologie cidrière. Un vcrgor d'études a été créé il y a quelques
années, près de cent variétés y figurent ; les plus recommandées par
les pomologistes sont cultivées dans une partie du vergerpour fournir
des greUbns que la Société distribue gratuitement.
Des prix sont décernés pour l'entretien des propriétés et la bonne
tenue des établissements horticoles.
Aux réunions (bi-mensuelles), les meml)res conununiquent leurs
observations sur les cultures des plantes qu'ils présentent.
Le département fait donner, à l'école normale d'instituteurs, un
cours d'horticulture, et la ville de Rouen, au Jardin des Plantes, des
leçons d'arboriculture et de botanique.
Des cours de culture maraîchère, professés par les soins de la
Société, se tiennent dans les écoles communales.
L'enseignement horticole, donné par les instituteurs primaires,
est très satisfaisant. Des récompenses encouragent les maîtres qui
obtiennent les meilleurs résultats auprès de leurs élèves.
U
3;0 FRANCE
Des professeurs roucnnais démontrent rarboriculture à Elbeuf,
à Dieppe, à Yvetot.
Le Jardin des Plantes jouit dune grande réputation pour ses
collections fruitières, orchidéennes et ses différentes cultures
botaniques. M. Varenne en dirige les plantations avec un véritable
talent. (Yarenne est décédé le 8 septembre 1894.)
Le commerce horticole, à Rouen, est assez important. La culture
maraîchère trouve largement l'écoulement de ses produits sur les
marchés de la localité. Plusieurs établissements utilisent l'eau chaude
des fabriques voisines, ce qid leur permet d'obtenir des primeurs à
bon compte.
La floriculture de la contrée jouit d'une réputation méritée.
En même temps cpic la Société actuelle, le département de la
Seine-Inférieure a possédé le Cercle pratique d'horticulture de
Rouen, fondé le 3 novembre i844-
Sa première séance eut lieu le 16 mars i845, et la dernière, le
12 décembre i858. Après une vie active, ses membres se sont ralliés
à la Société centrale d'horticulture.
Société d'enseignement de botanique et d'horticulture
de San vie.
Fondée le 17 janvier 1892, elle comprend 4o membres participants
et 25 membres honoraires, versant tous une cotisation annuelle de
six Irancs.
Séances mensuelles avec apports de fleurs, de fruits, de légumes.
Cours gratidts et hebdomadaires, de lïotanique, d'arboriculture et
d'emploi des engrais. Les récompenses aux élèves méritants consis-
tent en médailles, en ouvrages, en livrets de Caisse d'épargne.
Herborisations, le dimanche ou le jeudi. — Bulletin annuel.
La Société a prêté son concours à la municipalité pour les fêtes de
bienfaisance.
Société d'horticulture de l'arrondissement d'Yvetot.
Fondée le 9 décembre i863.
La Société se compose de membres résidants, correspondants ou
honoraires ; 25o environ. Les membres résidants habitent l'arrondis-
sement d'Yvetot et paient une contribution annuelle de huit francs.
Les correspcmdants, choisis en dehors, paient cinq francs.
Ayant pour objet l'iiorticullure, prise dans son acception la plus
large et la plus générale : la taille des arbres, la culture maraîchère,
la floriculture, la Société propage les espèces utiles, indigènes ou
exotiques, et importe dans Tarrondissement les outils et les instru-
ments perfectionnés. Les amateurs et les jardiniers reçoivent, pour
i
ruAxcE '3^1
leurs apports et leurs expositions, des eiieourageinenls, et les
auteurs de iiiénioires bénéficient de récompenses.
Les instituteurs sont admis à titre gratuit. Il leur est délivré des
graines potagères ou de llcui's et quelques sujets d'arbres fruitiers,
à la condition toutelbis ([u'ils justifieront des résultats obtenus.
Une innovation, due au secrétaire général de la Société, consiste
dans la création de jardins scolaires. CJiaque élève du pensionnat
d'Yvetot a la charge d'un petit jardinet. Une partie est consacrée au
potager et l'autre, à la culture des fleurs. L'enfant cultive à sa
façon, rassemblant dans cet espace restreint, un ou deux sujets des
plantes les plus utiles, et les classe par famille. Tous les ans, après
un concours, la Société d'hoi'ticullure décerne des récompenses aux
plus méritants.
Ces jardins scolaires sont déjà imités dans plusieurs écoles rurales.
Un cours public et mensuel d'arboriculture fruitière est professé
par M. Yilaire, au jardin de l'Ecole-pensionnat d'Yvetot.
La Société étudie, par l'analyse et la cultiire, les meilleures variétés
de fruits et les propage, notamment les Pommes à cidre.
Un prix de 3oo francs, fondation Aroux, est attribué annuellement
au jardinier le plus méritant de l'arrondissement d'Yvetot.
Dix séances par an: récompenses aux apports. — Bulletin du mois.
Sei\e-et-Mar\e.
Société d'horticulture de Goulommiers.
Fondée cni86i,et reconnue comme établissement d'utilité publique
par décret du Président de la République, en date du 17 février 1893.
L'effectif est de 200 membres. La cotisation est de huit francs.
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager toutes les
branches de la science et de la pratique horticole et d'en faciliter
l'étude et l'application.
La propagation des connaissances horticoles est activée par les
recherches de l'association, par ses enquêtes, ses publications pério-
diques, ainsi que par les expériences pratiques ou d'ordre scientifique
qu'elle exécute ou qu'elle provoque.
La Société ouvre des concours et des expositions dans lesquelles
des récompenses sont décernées. Les ouvriers de l'horticulture sont
l'objet de ses encouragements. Elle tient cinq séances par an.
Société d'horticulture du canton de Dammartin.
Fondée le i" janvier 188'j.
Huit séances par an; récompenses aux apports.
La Société compte une centaine de membres payant la cotisation ;
les instituteurs du canton y sont admis gratuitement.
Oja FRANCE
L'État lui accorde nue subvention de aSo francs ; celle du Départe-
ment est de loo francs. La cotisation des membres est de dix francs.
Malgré ses ressources modestes, elle organise assez fréquemment
des expositions intéressantes. — Visites aux cultures.
Des cours d'arboriculture et de botanique sont faits par M. Ber-
tliault. excellent praticien, et l'abbé Bordes, professeur de Juilly.
Société d'horticulture de Melun et Fontainebleau.
Fondée en i852. Le siège social est à Melun, et le secrétariat
général à Fontainebleau.
Le rôle de la Société est de favoriser le progrès des diverses
branches de l'horticulture et des sciences ou arts qui s'y rattachent,
d'en développer les produits et d'étudier les questions de tliéorie ou
de pratique horticole. Quatorze réunions annuelles sur divers points
des deux arrondissements, des expériences, des publications per-
mettent à ses membres de se tenir au courant des découvertes.
Des encouragements sont distriljués aux travailleurs.
La cotisation des membres titulaires est de huit francs ; celle des
dames patronnesses, dix francs. Les instituteurs paient cinq francs.
La subvention du Ministère de l'agriculture est de 3oo francs.
Le bulletin, d'abord trimestriel, parait maintenant deux fois par
an. Le siège des expositions se modifie à chaque fête de ce genre.
L'effectif comprend 402 membres.
De riches propriétaires et de bons cultivateurs secondent la Société,
en prêtant leur concours actif à l'exécution de son programme.
Société horticole et botanique de 1 arrondissement de Melun.
Fondée le aS mai 1884. — Cotisation, six francs pour les membres
titulaires; trois francs pour les garçons jardiniers.
Aux séances mensuelles, un professeur d'horticulture fait un
cours, d'après un programme arrêté tous les deux ans. Actuellement,
le professeur est M. Grosdemange, chef des pépinières au Muséum,
élève de Versailles ; ses leçons, fort bien faites et très suivies, sont
complétées par des démonstrations au jardin de la Société.
L'Association possède également un jardin botanique, dû, comme
le premier, à la générosité d'un enfant de Melun, le Docteur
Roussel, botaniste, qui a légué, dans ce but, à sa ville natale une
somme de ^^n,ooo francs.
Comme coiiq^lément, et surtout pour se conformer au legs Roussel,
des leçons de botanique élémentaire, aux jeunes jardiniers placés
sous les auspices de la Société, sont confiées au professeur Lcclerc.
L'enseignement horticole, augmenté en 189 1 d'un cours pratique
i
FRANCE 3^3
d!agriculture et d'arboriculture, est, en outre, donné au collège de
Melun, par M. Emile Nodot, un des prenners élèves de ^'ersailles.
Depuis 1887, la Société lait des expériences sur la culture de la
Pomme de terre et sur le choix des meilleures variétés ; à cet effet,
elle sonde un champ de qualité médiocre sur lequel on emploie,
après analyse du sol, les engrais chimi(jues.
Société d'horticulture de rarrondissement de Meaux.
Fondée en i8'38. — Statuts révisés le 128 janvier 1888.
Cotisation, douze francs. — Ell'ectii", 240 membres titulaires, 27 dames
patronnesses ; 20 membres honoraires ou correspondants.
La Société est instituée pour s'occuper de tout ce qui concerne
lliorticulture, ses améliorations et ses progrès.
Elle s'assemble le deuxième dimanche des mois de janvier,
mars, mai, juillet, septembre et novembre. Deux de ces assemblées
ont lieu à Lagny.
Dans le cours de chaque séance ordinaire, la présence des membres
est constatée par l'apposition de leur signature sur un registre tenu
à cet effet, et un jeton de présence leur est remis.
Des primes, détachées d'un livre à souche, sont accordées, à chaque
réunion, aux produits méritants déposés sur le bureau et accompagnés
d'une note explicative.
Un jury, composé de trois membres, nommé à chaque séance,
décerne des primes de i" classe (3 i'r. 75), de 1" classe (2 fr. 5o), de
3*" classe (i fr. 25). Au gré des lauréats, ces primes sont remises en
espèces ou transformées en médailles.
La cotisation annuelle est de douze francs ; les garçons jardiniers
versent quatre francs, et ne touchent pas de jetons.
Un bulletin est publié tous les deux mois.
Outre les expositions qu'elle organise fréquemment, la Société
fait visiter les cultures et les jardins intéressants.
Un jardin d'expériences est administré par une commission.
Un professeur y donne des cours d'arboriculture.
Le juljilé cinquantenaire a été brillamment fêté.
M. le baron d'Avêne a occupé le fauteuil de la présidence pendant
quarante années, de i854 à 1894.
Société d horticulture de larrondissement de Provins.
Fondée en 1867, elle disparut en 1870, pour se reconstituer en
1890. Son effectif comprend 35o membres. — Cotisation, cinq francs.
Séances trimestrielles. Bulletin deux fois par an.
Par des conférences sur la viticulture et sur l'arboriculture, confiées
3^4 FRANCE
à ^I. Grosde mange, du Muséum, par la création d'un jardin d'essai,
par ses visites, clic a déjà rendu des services à la région.
Les expositions organisées jusqu'à ce jour ont fort bien réussi.
Sei>e-et-Oise.
Société d'horticulture, d'arboriculture et de viticulture
du canton d'Argenteuil.
Fondée en 1892 ; autorisée le 18 janvier 1893.
Séances et bulletin mensuels. — Elïcctil", près de 3oo membres.
La cotisation, pour les membres actifs, est de six francs; elle est de
dix francs pour les dames patronnesses et les membres honoraires.
La Société étudie avec soin les plantes nouvelles et les nouveaux
procédés de culture.
Des coiu*s pratiques d'arboriculture, professés en saison convenable,
intéressent les propriétaires et les cultivateurs.
Installée en pleine région de production fruitière et potagère,
l'association a son avenir assuré.
Société d'horticulture de BougivaL
Fondée le 3 avril 1887.
Cotisation, six francs. — Ertectif, 3oo membres.
La Société ouvre une exposition tous les deux ans.
Un cours mensuel d'arboriculture est placé sous la direction de
plusieurs professeurs.
Depuis sa fondation, la Société d'horticulture de Bougival produit
une noble émulation parmi ses membres, pour l'amélioration de la
culture des arbres fruitiers ou d'ornement, et en général des plantes
utiles et des fleurs.
Le succès de ses expositions prouve bien qu'elle a son siège dans
une région renommée par ses villas et ses cultures commerciales ou
de pur agrément.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Corbeil.
Fondée eu iSGiS, elle comprend plus de 3oo uiembrcs.
La cotisation est de dix francs.
Son zélé professeur, M. Fauquet, fait un cours d'arboriculture goûté
des auiateurs et des praticiens.
La Société possède un jardin d'essai important ; là s'installent
ses expositions ; depuis sa fondation, seize floralies ont eu lieu,
toujours brillantes, par suite du voisinage de maisons bourgeoises
dotées de serres et de parcs superbes ou d'établissements de culture
et de couimerce horticole. Des récompenses sont décernées après
visites dans les jardins. — Les séances sont trimestrielles.
FRANCK 3-5
BuUetiQ annuel. — Bibliothèque bien composée.
La Société de Corbcil jouit d'une haiile considéi-atiou cl rond des
services signalés dans la région.
Société d'horticulture de l'arrondissement d Étampes.
Fondée en iSG'}, elle compte '3o() mendu'cs environ.
Cotisation, six francs; pour les instituteurs, trois francs.
Bulletin annuel contenant le résumé des séances, les rapports de
visites de culture et d'expositions.
La Société possède un jardin d'expérimentation fondé par le prési-
dent actuel, M. Blavet, en 1880. La culture des légumes, des arbres
fruitiers et des fleurs y est pratiquée et démontrée avec succès.
Des cours publics et gratuits y sont faits par M. Rivière, professeur
à la chaire agronomique de Versailles, et par des personnes bien
connues dans le monde horticole.
Des graines et des plantes sont distribuées gratuitement aux
séances, qui ont lieu sept fois l'an.
La Société d'Etampcs est la première qui ait reçu inie récompense
du Ministère, en 1881, pour ses essais de culture du Soja, légume
d'origine japonaise, et pour sa propagation.
La culture maraîchère d'Etampcs a obtenu des espèces végétales
intéressantes.
Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes.
Fondée le 7 août 1879 par 180 membres, elle compte en 1893 un
eflectif de i.aoo sociétaires.
Cotisation annuelle, huit francs ; les dames patronnesses paient
dix francs, et les instituteurs, membres agrégés, quatre francs. Les
membres fondateurs sont soumis à un di'oit d'entrée de cent francs.
La Société a pour but de faire progresser et de propager les difl"é-
reutes productions du sol.
Les instituteurs, les jardiniers, les propriétaires, les fermiers sont,
pour elle, de précieux auxiliaires.
L'agriculture et l'horticulture y marchent de front.
La première exposition eut lieu du 8 au 12 juillet 1880, à Mantes.
Les légumes, les fleurs et les fruits sont traités sur le même pied
que les céréales, les fourrages, le bétail, les chevaux.
Séances mensuelles. — Bibliothc([ue ouverte le mercredi.
Bulletin tous les mois, traitant de questions de culture, d'engi*ais,
de jardinage, d'apiculture, d'enseignement.
Concours scolaires agricoles et horticoles dans l'arrondissement.
— Récompenses aux instituteurs pour l'enseignement théorique et
3;6 FRANCE
pratique, les herbiers, les collections, la bonne tenue du jardin, —
et aux élèves, pour les cahiers d'étude et les travaux manuels.
Concours de mémoires inédits. — Concours de serviteurs.
Le syndicat, créé pour la diQ'usion des engrais, a livré, en
1893, dans l'arrondissement de Mantes, un million de kilogrammes
d'engrais industriels.
Cercle pratique d'arboriculture et de viticulture
de Seine-et-Oise, à Montmorency.
Fondé le 19 février 1882.
La cotisation est de cinq francs par an. — Effectif, 1^5 membres.
Le Cercle a pour but principal d'encourager le goût de l'arbori-
culture fruitière, de favoriser son extension et de propager les
meilleures méthodes de culture.
A chaque séance trimestrielle des conférences sont faites sur ce
sujet ; des cours pratiques les complètent dans divers jardins
particuliers.
Les aide-jardiniers suivent un cours spécial et sont récompensés,
s'il y a lieu, à la suite d'un examen.
Le Cercle pratique d'arboriculture a réuni souvent de remarquables
lots collectifs de fruits, qui lui ont valu de belles récompenses dans
plusieurs expositions générales ou universelles.
La vieille renommée des vergers et des vignes de Montmorency a
grandi encore, sous les elTorts du Cercle d'arboriculture et de
viticulture.
Société d'horticulture, d'agriculture et de botanique
du canton de Montmorency.
Fondée le la novondjre i8()r) sous le patronage de M. Adalbert
Talleyrand de Périgord, duc de Montmorency. Depuis 1868, elle est
placée sous le patronage de l'autorité municipale.
La Société compte aujounlhiu 2G0 adhérents. Les membres
titulaires paient huit fiaiics j)ar an ; les honoraires, dix francs.
Son action est aussi étendue que possible dans le canton. Les
nond>reuses expositions qu'elle a organisées, les récompenses qu'elle
a décernées, avec le désir d'encourager les progrès horticoles, lui ont
fait un renom qu'elle s'edorce d'accroître chaque jour.
Elle a pris part aux concours généraux agricoles et aux expositions
universelles.
La Société d'horticulture a le droit d'être fière de cette situation.
On connaît la réputation de la vallée de Montmorency, au point
de vue cultural ou commercial et l'importance de sa production en
fruits, légumes et priuieurs.
Société d'horticulture de Neuilly Plaisance.
Fondée en 1884.
Séances nicnsiiclles. — Cotisation annuelle, six francs.
La Société oi'ijanise des cx[)()silions locales et, de temps en temps,
en étend les limites hors de sa région.
Aux asseml)lées générales, il est lait une élude sur les apports des
sociétaii'es. Puis, des lectures et des conférences permettent à
chacun de vulgariser les procédés reeomuiandés.
La localité est remarcpiable par ses jardins. Les Ro.ses, les
Chrysanthèmes, les Orcliidées sont nombreux et bien cultivés.
Parmi les légumes, le Chou-Fleur, le Melon, le Potiron, le Chou
de Bruxelles et lAsperge sont très estimés.
Le pays fournit des Poires excellentes et de bonnes Pèches.
Le nouibre des jartliuiers et des auiateurs est assez nombreux dans
cette contrée fertile. La Société compte 80 membres.
Société d'agriculture et d'horticulture de Pontoise.
Fondée le lo février i85o, elle compte plus de 5oo membres.
Cotisation, six francs. — Bulletin des travaux.
Annuellement, une uiédaille de cent francs est accordée aux
jardiniers travaillant depuis vingt ans dans la même maison.
Des récompenses sont décernées à l'occasion des expositions et à
la suite des visites de jardins.
La Société s'est attachée à répandre les végétaux d'espèce nouvelle
et a contribué à la vulgarisation des engrais chimiques.
D'excellents professeurs praticiens, tels (pie MM. Rcmy ctLatouche,
ont entretenu le feu sacré de la culture fruitière ou potagère.
Société régionale d'horticulture du Raincy.
Ancienne Société d'horticulture de Raincy-Livry-Villcmomble,
fondée le 26 mai i8()<) : « révisée » le 8 août i883 et transformée sous
son titre actuel. Elle a groupé iine partie des horticulteurs et
des jardiniers en maison bourgeoise, de la banlieue Est de Paris.
Cent membres titulaires paient une cotisation de neuf francs;
soixante membres honoraires paient six francs.
La Société tient six séances par an, publie un bulletin annuel,
célèbre la Saint-Fiacre, et organise des concours et visites sur place.
Expositions triennales au Raincy, à Gagny, Livry, Montfermeil,
Chelles. Gonrnay-sur-Marnc.
Société d'horticulture de Saint-Germain-en-Laye.
Fondée en i85i, la Société compte environ 3oo membres.
Cotisation, dix francs.
3;8 FRANCE
Des praticiens bien connus et des amateurs sérieux se sont dévoués
à l'onivre de la Société. On peut en constater rheureux elTet en
visitant les expositions cl les jardins de plaisance ou de profit de
cette contrée si riche en châteaux et en maisons bourgeoises.
Le plus souvent qu'elle le peut, elle organise des conférences;
enfin, elle fait tous ses efforts pour répandre autour d'elle les bonnes
méthodes et contribuer au progrès.
Séances mensuelles. — Bulletin, deux fois par an.
Une exposition a lieu à peu près chaque année.
Syndicat des Jardiniers ou Association horticole du Vésinet.
Fondé le ii janvier 1892.
Cotisation annuelle, six francs. — Effectif, 80 membres.
Le syndicat a pour but de développer le goût du jardinage et de
l'horticulture, en organisant des expositions florales, des conférences
sur l'horticulture, des cours d'arboriculture, etc. Il a réalisé son
programme. — Le professeur est M. E. Latouche, de Pontoise.
Le grand nombre de villas et de propriétés particulières, qui se
trouvent au Yésinet, attirent beaucoup de jardiniers ; on y compte
environ 180 à 200 horticulteurs, cultivateurs et entrepreneurs de
jardins, tous disciples de saint Fiacre.
Le syndicat met en relation les propriétaires et les jardiniers en
service qui réclament sou intervention.
Société d'horticulture de Seine-et Oise, à Versailles.
Fondée le 7 avril 1840, par 200 horticulteurs praticiens et amateurs,
parmi lescfuels Pliilippar, Pajard, Bertin, Truffant, Duval, Gondouin,
Delorme. de Pronville, Dieuzy, Salter, Remilly, Deschiens,
Démanche, honorablement connus.
MM. Bertin, Delorme, Pajard et Truffant assistaient aux fêtes du
cinquantenaire en 1890, et ils ont reçu un précieux témoignage de la
part de leurs collègues.
Reconnue d'utilité publique en 1868, sous la présidence de M. de
Bourcuille.
Le secrétariat, tenu d'abord par le professeur Pliilippar, les doc-
teurs Noble, Erambert et le savant agronome Gustave Heuzé, fut
confié le i" janvier i854 à Auguste Hardy qui le conserva jusqu'à sa
mort (1891), tout en restant jardinier en chef du Potager de Versailles,
preuiier vice-président de la Société nationale d'horticulture de
France et directeur de l'Ecole nationale d'horticulture.
M. Charles Clievallier, arl)oricuIteur distingué et érudit, lui
succède au secrétariat. Le bulletin mensuel porte l'empreinte du
talent du secrétaire et du dévouement de ses collègues.
FRANCE 379
La Société a organisé près de cent Expositions, la plupart dans le
parc du palais de Versailles, toujours réussies, sous tous les rapports.
On reconnaît la présence de fleuristes, de maraîchers, de primeu-
ristes, de pépiniéristes renomuiés et d'auiateurs ou de jardiniers de
maison, (jui consacrent leur fortune ou leur talent au progrès do
riiorliculture.
En iS.");, M.Hardy et M. Bernard, de Rennes, déclaraient oHicielIe-
ment que les rapides progrès de l'arboriculture fruitière, dans le
département, étaient dus à l'influence de la Société, et qu'elle était
« de celles qui ont le plus hâté les progrès de la floriculture. »
Le comité des Dames patronnesses comprend cent membres. La
présidente actuelle est M"'« Heine, décorée pour ses œuvres philan-
thropiques, et mie de M"""Furtado, première bienfaitrice de la Société ;
l'une et l'autre possèdent de riches collections florales.
La cotisation des dames est fixée à quinze francs ; celle des membres
ordinaires, à dix francs; les instituteurs communaux paient
cinc] francs par an.
Somme.
Société d'horticulture de Picardie, à Amiens.
Fondée en i844) reconnue d'utilité publique par décret du G mars
1882, elle s'est développée et n'a cessé, depuis sa création, d'exercer
une action salutaire sur le développement de l'industrie horticole.
La Société est à la tête de 1,400 adhérents.
Ses ressources se composent de subventions : municipale, 1,000 fr.,
départementale, 3oo francs, ministérielle, ^00 francs, et des cotisa-
tions. Les meuibres actifs et les dames patronnesses versent dix francs
par an ; les instituteurs et les aide-jardiniers paient cinq francs.
M. Eugène Menncchct a été réélu vingt-deux fois président,
jusqu'à son décès (i885), et a légué 12,000 francs à la Société.
Des médailles sont décernées aux sociétaires qui présentent un
certain nombre de membres nouveaux.
Neuf séances par an. — Loterie de végétaux, d'ouvrages, d'instru-
ments horticoles, etc.
La bibliothèque est ouverte tous les jours, le dimanche excepté.
Le bulletin de la Société résume, chaque mois, ses travaux et
répond aux questions posées par les intéressés.
Depuis sa fondation, elle a organisé plus de soixante expositions
importantes, et, depuis 1886, elle est parvenue à les rendre plus
considérables par la construction d'un matériel spécial qu'elle trans-
porte sur divers points du département.
380 FRANCE
La Société établit des concours et décerne des récompenses :
Aux apports laits en séance ;
Aux petits jardins d'ouvriers des centres industriels ;
Aux jardinets et aux ornementations florales des magasins, bou-
tiques, calés, terrasses, l'enctres et balcons ;
A l'emploi raisonné des engrais, la matière première étant fournie
gratuitement aux concurrents.
Ces concours provoquent la distribution de médailles, primes
en argent, livrets de caisse d'épargne.
Un jardin d'exjjériences, bien ordonné, comprend École fruitière,
rosarium, carrés d'études, etc.
Le professeur Raquet fait un cours sur tous les points du départe-
ment et distribue des gretres d'arbres à fruits de table ou de pressoir.
A la suite des leçons de jardinage données dans les Écoles, une
distribution de récompenses est faite aux élèves et à leurs maîtres.
Les leçons de choses ont du succès auprès des garçons jardiniers,
particulièrement à Amiens et à Abbe ville.
Au mois de septembre 1894, la Société célèbre ses noces d'or par
une grande exposition.
Société d'horticulture de l'arrondissement d'Abbeville.
Fondée le 29 octobre 1893 ; la cotisation est de huit francs pour
les membres titulaires, et cinq francs pour les membres associés,
instituteurs et garçons jardiniers. — Effectif, uao sociétaires.
Le premier numéro d'un bulletin périodique a déjà paru ; des
conférences ont eu lieu; les séances sont trimestrielles.
La Société se propose d'accorder des récompenses, à la suite
d'expositions et de visites de jardins de produit ou d'agrément.
Var.
Société d'horticulture et d'agriculture d'Hyères.
Fondée le 8 octobre 1887, reconnue comme établissement d'utilité
publique par décret du 18 novembre 1892, elle a pour objet le perfec-
tiunnemeut de toutes les brandies de cultures usitées dans la région
d'Hyères, et poursuit la divulgation des connaissances pratiques,
aussi bien que l'extension du comuierce et de l'exportation des fleurs,
des semences, des primeurs, etc. On sait que l'agriculture et l'horti-
culture constituent la principale ressource, et, pour ainsi dire,
l'unique industrie de la région.
La contribution annuelle des sociétaires est de douze francs.
Kireclif, près de 200 membi'es.
Un bulletin périodique est envoyé aux adhérents.
X
IHAXCE 381
La Société organise tous les ans, à la lin du mois tle mars, depuis
1889, une exposition agricole et horticole et un congrès.
Le Conseil municipal crilyères inscrit annuellemcnl, en sa laveur,
une subvention de u,ooo IVancs au budget couimunal. Le n(jmbre des
exposants, en 1889, était de 82 ; il a atteint i.")4, en 1893.
La Société a participé à l'Exposition universelle de 1889.
Elle a pris l'initiative, au moment de l'élaboration des tarifs
douaniers votés en 1892 par le Parlement, de rapports adressés aux
pouvoirs publics et de démarches faites auprès d'eux, concernant les
tarifications proposées à l'égard d'iuiportants produits de la région :
pulpes et marcs d'olives, raisins frais et marcs de raisins, etc.
Enfin, toujours sur son initiative, il a été fondé à Hyères, dans
les conditions de la loi du 21 mars 1884, un syndicat agricole et
horticole, qui sert à ses membres d'intermédiaire pour l'achat des
semences, des plantes, des engrais, des instruments, etc.
Grâce à son climat incomparable, aux richesses de ses jardins et
surtout aux terrains légués, dans ce but, à la ville, par ^L lliondet,
agriculteur distingué, Hyères, sans crainte d'une concurrence
sérieuse, peut espérer la création prochaine de l'Ecole d'agriculture
et d'horticulture pratique, que la Société poursuit avec énergie.
Société d'horticulture, d'agriculture et d'acclimatation du'Var,
à Toulon.
Fondée en 1880, cette association est d'origine beaucoup plus
ancienne. Elle a été constituée, en effet, par la fusion du Comice
agricole et forestier de l'arrondissement de Toulon, né en i838,
avec la Société d'horticulture qui avait été créée en 1869.
La Société actuelle compte 55o membres.
La cotisation est fixée à douze francs par an.
Son rayon d'action s'étend dans tout le département du A'ar. mais
plus spécialement dans les deux arrondissements de Toulon et de
Brignoles. — Les séances sont mensuelles.
Son but principal est de provoquer les progrès de l'agriculture, de
l'horticulture maraîchère ou florale, et de toutes les industries qui
s'y rattachent.
S'occupant d'acclimatation, elle possède un jardin d'expériences
où se ti'ouve classée une collection intéressante de végétaux, et qui
sert en même temps à la reproduction et à la midtiplication des
espèces ou variétés utiles, distribuées aux sociétaires.
Un recueil mensuel parait sous le titre de : La Provence agricole
et horticole, rédigé par M. Martial Drageon.
Indépendamment de deux grandes commissions permanentes
382 FRANCE
d'agriculture, de sylviculture, dJiorticulture et d'acclimatation, la
Société nomme, tous les ans, une commission spéciale chargée de
visiter et de récompenser les exploitations agricoles et horticoles.
La Société ouvre, chaque année, ini concours d'enseignement
agricole entre les instituteurs, et un autre, entre les élèves des écoles
primaires rurales.
On doit à cette Société l'introduction et la propagation de diverses
espèces de végétaux australiens et de certaines variétés du Plaque-
minier du Japon, que l'on rencontre aujourd'hui dans presque toutes
les cultures de la Provence maritime.
Vaucluse.
Société départementale d'agriculture et d'horticulture
de Vaucluse, à Avignon.
Fondée en i852, elle a pour objet de rechercher, d'étudier et
d'encourager les méthodes et pratiques avantageuses pour l'agricul-
ture de la région vauclusienne,
La Société compte 33o membres participants et 5o correspondants.
La contribution annuelle est de dix francs.
Les réunions des sociétaires ont lieu le mardi de chaque mois, dans
une des salles de la Préfecture d'Avignon ; elles sont pidDliques.
Le résultat de ses recherches et de ses travaux est vulgarisé
mensuellement par un bulletin adressé régulièrement à tous les
membres participants.
Diverses commissions fonctionnent en permanence et s'occupent
plus particulièrement des questions agricoles à l'ordre du jour ; elles
soumettent à l'approbation de la Société les récompenses proposées ;
celle-ci encourage les bons serviteurs ruraux, aussi bien que les
agriculteurs émérites cpii obtiennent les meilleurs résultats dans
les principales cultures de la région.
Vendée.
Société d'horticulture de Fontenay-le-Comte.
Fondée en 1862, cette association a réveillé autour d'elle le goût
du jardinage et réalisé d'importantes améliorations.
Le Président fondateur, M.iJonccnne, avait fait, lui-même, avant la
création de la Société, un cours d'horticulture au collège de Fontenay
et à l'école communale de Saint-Médard-des-Prés.
La Société compte iio membres titulaires (cotisation, dix francs);
17 dames patronnesses (cotisation, six francs); 3o jardiniers ou
instituteurs (cotisation, cinq francs). — Elle publie le bulletin de ses
travaux, au moins deux fois par an.
FRANCE 383
Les nicinbrcs composant le bureau sont nnniniés pour trois ans;
tous peuvent èlrc réélus. Six séances ont lieu dans l'année.
Elle a établi des conférences, des concours entre instituteurs, et
organisé avec succès un grand nombre d'expositions.
Douze membres du Conseil d'Administration loruienl un jury
permanent chargé de visiter les jardins, serres et autres cultures.
La Société a pris part aux Expositions universelles de iH^S et de
1889 et obtenu de hautes récompenses, pour ses lots de fruits, de
légumes et luie collection de Pommes de terre.
Vienne-(1L\ute).
Société d'horticulture de Limoges.
Au mois do juin 1809 l'ut fondée la « Société d'horticulture de la
Haute- Vienne », à côté de la « Société d'horticulture et de botanique
de Limoges » déjà existante. Cette division des forces locales ayant
semblé contraire aux intérêts de l'Horticulture, la fusion fut décidée
en mai 1878, sur linvitation du maire de la Ville, et la nouvelle
association prit le titre de « Société d'horticulture de Limoges ».
Administrée par des amatetu's et des praticiens distingués, elle
contribue à l'extension de l'horticulture par des expositions
générales, des concours spéciaux annuels et des primes aux apports
faits en séance mensuelle. Son ell'ectif s'élève à 3oo membres.
La cotisation, de dix francs, est réduite à cinq francs pour les
dames patronnesses, les instituteurs, les garçons jardiniers.
L'Etat, le département et la ville lui accordent une subvention.
Sa bibliothèque est bien fournie. — Bulletin trimestriel.
D'importants établissements ont été créés dans la région. L'art des
jardins, la floriculture, l'arboriculture et la maraicheric y sont
devenus prospères. — Les conférences sont bien suivies.
Vosges.
Société d'horticulture et de viticulture des Vosges, à Épinal.
Fondée le 2<) mai i858. sous le nom de Société Vosg-ienne d'arbo-
riculture et de viticulture ; devenue Société départementale, en 1867;
réorganisée en 1873 et publiant, depuis cette époqiie, un bulletin;
enfin, elle prend, en 1879, le titi'c de Société d'horticulture et de
viticulture des Vosges. Ses derniers statuts, votés le 9 janvier
1879, ont été approuvés le 8 avril suivant.
Cotisation, cinq francs, — Bulletin tous les deux mois.
Tous les ans, en février, il est dressé un catalogue des swnences
mises à la disposition des sociétaires, à titi'c d'échantillon. Chaque
membre a di'oit gratuitement à dix paquets, à son choix.
384 FRANCE
Daprès un tableau de roulement entre les arrondissements, les
jardins des sociétaires sont visites, sur demande, par un jiu'y
nomade et permanent. Les appréciations du jury, consignées dans
un rapport, provoquent la distribution de médailles en séance
pid)lique annuelle.
Les réunions ont lieu le premier jeudi de chaque mois.
Expositions brillantes et très visitées.
Depuis cinq ans, des concours scolaires horticoles ont été institués
avec des récompenses pour les élèves et pour les maîtres. Toutes les
écoles de garçons et de filles du département, y ont été appelées une
fois, par séries et par cantons.
Il y a deux ans, la ville d'tlpinal a concédé à la Société une terrasse
de jardin, quelle a consacrée à 1 "arboriculture.
Son action se manifeste d'une façon heureuse sur tous les points
du département des Vosges. — L'effectif compte 65o membres.
Société d'horticulture de l'arrondissement de Mirecourt.
Fondée à l'occasion des conférences données à Mirecourt par
l'arboriculteur et viticulteur Trouillet, de Montreuil, elle prit, de
1857 à 18G0, le nom de Société d arboriculture . Reconstituée en 1864,
son titre actuel lui est acquis, et son effectif comprend i65 membres.
La cotisation est de trois francs.
Les conférences continuent sur l'arboriculture et la viticulture.
Expositions publiques — Concours sur place, par des visites aux
jardins et aux vignes.
Les médailles, décernées à titre de récompenses, sont désormais
remplacées par des objets d'art, d'utilité ou d'instruction.
Des prix sont attribués aux élèves du collège de Mirecourt,
qui suivent les leçons d'arboriculture données gratuitement par
M. Yaudrey-Evrard, président actuel de la Société.
Yonne.
Société d'horticulture, viticole et forestière de Sens.
Fondée en septembre 1888, elle compte actuellement 3oo membres.
La cotisation est de cinq francs par an.
Séances mensuelles. Bulletin périodique. Expositions publiques.
Concours sur place. Visites de jardins. Récompenses et encourage-
ments aux ti'availleurs, aux apports faits en séance, etc.
Distributions de gi'aines et de plants. — Conférences.
Les services rendus sont déjà appréciables.
Par ses discussions en séances, ses expositions et son bulletin,
la Société fait connaître les bons procédés de culture, les meilleurs
FRANCE 38o
fruits, les plantes à cultiver, les moyens de combattre les ennemis
de la Vigne et de reconstituer le vignoble phylloxéré.
Comme enseignement liorticole, les cours de taille et de grefTagc
de la A'igne, pour les anuiteurs et les élèves de l'école connnunale,
sont régulièrement suivis.
A la suite de ces cours, de nondjreux essais et des plantations
de Vignes gredëes et d'arbres à cidre ont été réalisés.
Plusieurs Sociétés et Comices agricoles ont ajouté le jardinage
au programme de leurs concours publics.
Certaines villes ont annexé l'horticulture à leurs fêtes locales, d'où,
souvent, une Société horticole a pris naissance.
Ne serait-ce pas l'origine de la Société d'horticulture du Gard,
à, Nîmes, Agée dv ({uatre ans, organisant séances, concours,
expositions, publiant un bulletin périodicpie. La cotisation fixée à
dix francs est abaissée de moitié pour les ouvriers jardiniers.
Des renseignements tardifs nous ont empêché de la classer à son
rang alphabétique.
IV. — Conférences horticoles, Cours publics.
En traitant des Sociétés et des Écoles d'horticulture, nous avons
parlé de conférences privées et de cours publics qui ont lieu sous
leurs auspices. Il en est d'autres qui n'ont pas moins contribué à la
vulgarisation des bonnes méthodes de culture, à la connaissance des
espèces végétales et à l'extension du cercle des amateurs.
On n"a pas oublié linfluence des leçons pratiques d'arboriculture
données pendant longtemps : à Montreuil par Félix Malot et Alexis
Lepère ; à Écully, par Gabriel Luizet; à Bourg, par Mas et Puvis ;
à Lyon, par AVillermoz et Verrier; à Bordeaux, par Georges;
à Toulouse, par Laujoulet: à Vesoul, par Lahérard ; à Chartres, par
Courtois ; à Grenoble, par Verlot ; à Dijon, par AVeber ; à Autun
par Dolivot; à Montpellier, par ITortolès ; dans l'Ouest, par Bonccnne
et Bouscasse ; dans le Sud-Est, par Brémont; à Mulhouse, par
Menet; autour de Paris, par Forest, Gaudry, Poiteau, Trouillet,
Forney, Carrelet, et tant d'autres... Leur exemple a été suivi dans la
majeure partie de nos départements.
386 Ï-RANCIÉ
Le Muséum scst arrêté dans cette voie inaugurée par Andi'é
Thouin. Dalbret, Cappe ; espérons qu'il y reviendra. La popiilaritc
du cours professé par M. Maxime Cornu, directeur des cultures,
doit encourager l'Administration du Muséum à donner la parole à
ses chefs de service.
Le Luxembourg continue la tradition des Hervy, des Hardy, des
Rivière, des Jolibois. Le jardinier-chef, M. Opoix, réunit trois fois
par semaine un auditoire distingué.
La Ville de Paris a confié, après concours, la succession de
Dubreuil ù M. Ghargueraud. Le jardin fruitier de Saint-Mandé est
fréquenté par un public d'amateurs et de praticiens ; c'est le centre
de l'École municipale et départementale de la ville de Paris, dont
il a été question : nous y reviendrons. (Voir page 38^.)
L'Association philotechnique admet l'horticulture et la botanique
au programme de ses cours publics. Pendant longtemps, M. Eugène
Forney a tenu la chaire de l'arboriculture. MM. Gustave Chevalier,
Grosdemange et Duval sont inscrits parmi le personnel enseignant.
En dehors des cours réguliers, des conférences et des causeries-
promenades sont faites par des hommes spéciaux, de bonne volonté.
Nous pourrions rappeler de nombreuses séances et expositions où
nous avons eu le plaisir d'écouter la parole de personnages bien
connus de l'horticulture moderne.
Les échos de la Sorbonne, du Trocadéro, de l'hôtel des Sociétés
savantes, des Sociétés nationales d'agriculture, d'horticulture,
d'acclimatation, etc., ont recueilli des discours éloquents et des
dissertations oratoires d'un haut intérêt.
Quelques conférences ont été secondées par l'objectif d'un appareil
à projections ; presque toutes sont publiées et imprimées.
Le département de la Seine est en bonne voie, avec les études
sur les engi'ais appliqués aux cultures fruitières ou potagères par
M. Paul Vincey, professeur départemental, et la station de recherches
installée au Parc-aux-Princes, sous la direction de M. Grandcau.
Un enseignement professionnel horticole, d'arboriculture, de
Ijotanique, de maraîclierie, de dessin et d'arpentage est organisé sous
les auspices de la Chambre syndicale des ouvriers jardiniers de la
Seine. Les leçons publicpies données par MM. Vauvel, Paul Hariot,
Duvillard, Boniface, se tiennent à la Mairie du IV'= arrondissement
de Paris, à la Mairie de Boulogne, à la Mairie de Yitry, au jardin
maraîcher Duvillard, situé à Arcueil, etc.
Parmi les groupements de jeunes gens et de professeurs, dans un
but nniluel d'instruction, nous signalons à Paris l'Union française
fie la Jeunesse. La section, dite du Jardin des Plantes, a vu s'ouvrir
l-'RANCE 38^
un cours puljlic et gratuit dliorticultiirc et Je botanique, par
M. Gérùnic, ancien élève de Versailles, chef de botanique au Muséum.
Voici le sommaire de ce cours :
Sol ft sous-sol ; aniondoinonls et c-nj^rais ; aj^cnls de la vc-j^étation autres que
le sol ; travaux du sol: travaux de culture cl d'entretien ; mulliplicalion natu-
relle et éli'va};:e des plantes; semis, plantations, arrosaj^es : mulliplicalion arti-
licielle des plantes ; bouluraife, marcollaj^^e, «^reirage ; notions de physiologie
végclale ; théorie de la taille des arbres ; météorologie horticole ; géométrie
pratique; maladies des plantes; récolte et conservation des produits.
Nous ajouterons, à riionneiu* du professeur et de ses élèves, que
son auditoire compte un certain nombre d'employés et douvriers du
Muséum, avides d'entendre une parole autorisée, complétant leur
éducation pratique.
Des ouvrages ont été décernés aux élèves les plus assidus, ayant
le mieux profité des leçons.
Pour les jeunes jardiniers auditeurs, le complément obligé des
conférences est l'ol^tention d'un diplôme de capacité ou certificat
d'aptitudes. Nous citerons deux points importants, Paris, Lyon, qui
en ont réalisé l'application.
La Ville de Paris a organisé un Cours public et gratuit d'arbori-
culture d'alignement et d'ornement, sous la direction de son
professeur Chargueraiul. Pendant la saison d'hiver, 1892-1893, le cours
a consisté en dix leçons théoriques, le soir, à l'amphithéâtre de la
Société nationale d'horticulture de France, et en trente leçons
pratiques, dans la journée, sur divers emplacements municipaux. 2i
En voici le programme :
Lkçoxs Tni';oHiguES. — Eléments de physiologie végétale, de géologie, de
physique et de chimie, appliqués à rarl)oriculturc. — Principes généraux de
culture. — Amendemenls. — Fumiers cl engrais. — Arrosements. — Pépinières.
— Serres et Orangerie. — Mulliplicalion, élevage cl conservation des plantes. —
Traitement des maladies. — Destruction des insectes. — Plantations d'aligne-
ment. — Elude des meilleures essences. — Plantations d'oi-nemenl des parcs,
squares et jardins. — Choix et groupement de végétaux.
Lkçoxs pn.vTiQrF.s. — Siir l'exécution cl l'entrelien des plantations. — Les
soins de culture, la pratique de la taille et de l'élagage. — Ivtude des plantations
sur les boulevarils, avenues, parcs et squax'cs, — sur les routes départementales,
— au bois de Boulogne, à la Muette, — au l)ois de Vincenncs, à lEcole d'arbo-
riculture, à Sainl-Mandé et dans les pépinières de la ville.
A l'issue du cours, un jury d'examen propose au Préfet de la Seine
de délivrer des certificats d'aptitude aux élèves qui auront réuni
les conditions indiquées par le programme d'examen. 28 certificats
ont été délivrés à la session do 1894.
A Lyon, dans le courant de l'année 1889, la Chambre syndicale
des horticulteurs de la région lyonnaise lit appel aux praticiens,
pour étudier les moyens « du développeiucut rapide de l'horticulture. »
La création du diplôme de jardinier fut décidée et le vœu transmis
à l'Association horticole lyonnaise qui le réalisa.
388 FRANCE
Depuis 1890, un nouveau règlement déeide que les diplômes seront
au nombre de quatre et se diviseront ainsi :
i-^ Le diplôme de culture maraîchère :
a" Le diplôme d'arboriculture :
3^ Le diplôme de culture florale ;
4" Le diplôme supérieur.
Les titulaires, qui auront obtenu le plus grand nombre de points,
recevront, en plus du diplôme, des primes en argent de 5o francs,
de 25 francs, de i5 francs, ou une médaille de valeur équivalente.
Des primes de 100 francs, de ^5 francs, de 5o francs, sont ajoutées
au brevet supérieur, qui résume les trois sections d'enseignement
complétées par des notions théoriques sur Tart des jardins.
Le Jury est désigné, par le sort, dans une liste composée par le
Conseil d'administration de la Société et comprenant dix maraîchers,
dix arboriculteurs, dix fleuristes. Un botaniste complète le Jury.
Les examens sont publics.
Les notes, pour les épreuves pratiques, sont multipliées par le
coeflicient 3.
La distribution des diplômes de 1892 s'est faite à TÉcole normale
de la Croix-Rousse.
Les départements ont des professeurs subventionnés par les
Conseils généraux ou municipaux et par les Sociétés d'horticulture,
d'autant mieux que les conférenciers sont des hommes de valeur,
sous le double rapport de la pratique et du raisonnement.
Il est même des professeurs départementaux d'agriculture rétribués
par l'État, qui ajoutent à leur programme la pépinière, le verger,
l'arbre à cidre, le vignoble, les reboisements, les engrais.
On ne saurait trop reconnaître les bienfaits de ces institutions, les
services rendus aux praticiens, aux amateurs, à toute la population
rurale qui trouve là des éléments de bonheur et de richesse.
Faut-il citer, à nouveau, quelques-uns de ces apôtres de l'horti-
culture : Bazin, Courtois, Dclaville, Lozet, de l'Oise ; Lambin, de
l'Aisne; Lucet, Varenne, Vilaire, de la Seine-Inférieure; Piéton, de
l'Eure ; Dubarle, de la Marne; Fauquet, Latouche, Rivière, de Seine-
et-Oise ; Raquet, de la Somme ; Chauvelot, du Doubs ; Picoré,
Foussat, de Meurthe-et-Moselle ; Faudrin, des Bouches-du-Rhône ;
Jadoul, Saint-Léger, Bongard, du Nord; Levesquc, de la Manche;
Robinet, de la Haute-Garonne ; Paille, d'Eure-et-Loir ; Gitton,
du Loiret ; Fouquereau, Lemoine, de Maine-et-Loire ; Grosdemange,
Nodot, de Seine-et-Marne ; Rousseau, Cognée, de l'Aube ; Allemand,
de l'Isère ; Lochot, de la Côle-d'Or ; Layé, du Puy-de-Dôme ; Nardy,
du Var et toute une légion, aux environs de Paris?
FRANCE 38<)
Le Gouvernement récolte les fruits qu'il a semés, en patronnant
les cours nomades cV Alphonse Dubreuil. Colui-ci, secondé par les
administrations ou les sociétés locales, professait son cours d'arbo-
riculture pendant une vingtaine de jours, dans la même ville.
Des disciples se sont formés, répétant la parole du maître; les
auiis des bons fruits ont suivi ses conseils, et l'administration des
routes est entrée dans une voie également ralionnelle.
V. — Jardins botaniques et d'études.
Les jardins botaniques de France, administrativemcut organisés,
sont les suivants :
Amiens. — Le Jardin botanique d'Amiens a été fondé en l'jOQ.
M. le docteur Richcr en est le professeur.
M. Laruelle, jardinier en chef.
Angers. — Le Jardin d'Angers, fondé en 1777, a des collections
intéressantes, d'utilité ou d'ornement, organisées par M. Houdebine,
jardinier en chef.
Le directeur est M. le docteur Lieutaud.
AvRAXCHES. — Le Jardin des plantes, fondé en 1799, et dont le
directeur était M. Louis-Bonomi Dubuisson, élève de Le Berriays, a
cessé d'exister en 188G. Il a été transformé, à cette époque, en Jardin
de plaisance. — Son jardinier est M. Romain Blouet.
Bordeaux. — Le Jardin botanique de la Faculté de médecine et de
pharmacie de Bordeaux, fondé en 1890, pour la culture des plantes
médicinales, est situé à Talence.
M. le docteur Guillaud en est directeur-professeur, M. le docteur
L. Beille, chef de culture, et M. E. Peyronnet, jardinier-chef.
Le Jardin botanique de la ville de Bordeaux, distinct du précédent,
créé en 1861, a pour directeur-administrateur, M. F. Gaussens ; pour
directeur scientifique M. le professeur E. Rodier, et pour jardinier-
chef, M. A. Caille.
Caen. — Le Jardin des plantes, l'un des plus anciens de France, a
été complètement transformé en 1848.
Directeur, M. Eugène Vieillard. — Chef de culture, M. Augis.
Cherbourg. — Le Jardin de la Marine, à Cherbourg, fondé en
1878, appartenant à l'État, ayant à sa tête M. le docteur Rouvier,
directeur du service de santé, et le sous-directeur M. le docteur
Michel, est confié aux soins du jardinier-chef, M. Osmont.
390 FRANCE
Le Jardin d'acclimatation de la ville de Cherbourg, fondé en 1872,
par la Société dhorliculture, est dirigé par M. Hcrvicu, secondé par
M. Le Tulliez, jai-dinier en chef.
Glermoxt-Ferrand. — Le Jardin botanique, créé en 174^, parle
Conseil de ViUc, à la demande de la Société de médecine, eut pour
chef Jean Bompart, médecin et conseiller du roi.
Depuis, le jardin sest enrichi de collections de plantes, d'herbiers
et de serres, sous la direction de Henri Lecoq.
Actuellement, son directeur est le docteur Paul Girod, professeur
à l'École de médecine et de pharmacie, et à la Faculté des sciences
de Clermont-Ferrand. Le jardinier-chef est M. Désiré Layé, élève de
Versailles, secrétaire général de la Société d'horticulture,
Dijon. — Fondé en 1772, par Legouz de Gerland, le Jardin bota-
nique a pour directeur M. le doctem' Laguesse, et pour jardinier-chef
M. Jules Lochot, boursier, par concours, de la ville de Dijon, à
l'École nationale d'horticulture de Versailles.
Grenoble. — En 1782, l'Intendant de la province du Dauphiné
fonde le Jardin botanique de Grenoble. Villars, médecin militaire
l'organise, puis le dirige jusqu'en i8o5, époque à laquelle il fut nommé
professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg. Son aide, Liottard,
devint son successeur. — Plusieurs fois déplacé et agrandi, le jardin
est définitivement installé en 1842.
A Jean-Baptiste Verlot, succède, comme jardinier- directeur,
M. Joseph Allemand, de l'École nationale d'horticulture, secrétaire
général de la Société dauphinoise.
Lille. — Un Carré botanique a été installé il y a quelques années,
par M. R. Monier, dans la cour de la Faculté de médecine de Lille, à
cause de l'éloignement de l'ancien jardin botanique de Saint-Maurice,
fondé vers 1864 ; mais il n'est ouvert qu'aux étudiants en médecine.
Le Jardin botanique de la ville de Lille, a pour directeur et
jardinier en chef M. Léon Saint-Léger, un des brillants élèves de
Versailles, professeur du cours municipal d'arboriculture, directeur
des jardins de la ville de Lille.
La municipalité lui accorde un subside de 18,000 francs.
Lyon. — Le Jardin botanique de Lyon, d'abord situé au centre de
la ville, dans le Jardin des Plantes, a été transplanté en i858 au
Parc de la Tète-d'Or, par M. Seringe, professeur à la Faculté des
sciences, avec la collaboration de M. L. Gusin, alors aide-naturaliste.
M. Seringe eut pour successeurs MM. Faivre, Magnin, Dutailly,
Guignard et Gérard, professeurs à la Faculté des sciences. Ce dernier
est le directeur actuel ; il est de plus chargé des collections botaniques
et horticoles de la ville.
FRANCE 391
M. Gérard est assisté tlo quatre janliiiicrs-cliefs. L'un d'eux,
M. Goujon, est spécialeiiieat attaché au Jardin botanique; les serres
sont aux soins de M. Petit-Renaud; M. Buisson a les cultures do
pleine terre (Arboreliini et Jtosnriuni); M. Chrétien, les plantes
herbacées d'ornement.
M.vusEir.LE. — Le Jardin botanique, essentiellement municipal, est
situé à quatre kilomètres et demi de Marseille, au pare Borély.
Depuis 1880, un laboratoire de recherches botaniques y est annexé.
Directeur : M. le docteur-professeur Edouard lleckel, professeur
de botanique à la Faculté des sciences.
Sous-directeur : M. le professeur Kielïer.
Chef de culture : M. Davin, jardinier-chef.
MoNïi'ELLiEii. — Le 20 mai 189*3, à l'inauguration des bustes
de Dunal, Martins et Planchou, anciens directeurs du Jardin
botanique de Montpellier, M, Granel, professeur à la Faculté
de médecine, rappelait que cette année était le m'' centenaire de la
fondation du jardin.
En même tenqos, le savant directeur remontait dans lénumération
de ses glorieux prédécesseurs jusqu'à llicher de Belleval, jusqu'à
Rondelet, proclamé par Linné, « le maître des plus célèbres
botanistes de l'époque ».
C'est, en effet, à l'école de Rondelet que se formèrent les plus
distingués naturalistes de cette période, les Lobel, les Charles de
l'Ecluse, les Jean Rauhin, les Dalechamp.
Actuellement, M. Jules Daveau est le jardinier-chef.
Nancy. — Fondé vers 1760 par Stanislas, roi de Pologne et duc de
Lorraine, le Jardin botanique a pour directeur M. G. Le Monnier,
professeur de botanique à la Faculté des sciences ; pour chef des
serres, M. V. Brangbourg, et pour chef de l'Ecole botanique,
M. Toussenat.
Nantes. — Le Jardin botanique de Nantes a été ébauché en 1840,
transformé en i858 et agrandi en i8(Ja.
Le directeur est M. Paul Marmy, et le jardinier-chef M. J. Diard.
Le Jardin possède des Acacias, des Mimosas, des Azalées, des
Camellias, des Bambous, des Magnolias, des Chamérops, et diverses
espèces qui resteraient délicates sous un climat moins tempéré.
Orléans, — Le Jardin botanique de la ville d'Orléans, fondé en
1C40, est administré par une commission de sept membres : M. Auverd
pour la botanique ; MM. Transon, Gouchaut et Goujon, pour les
pépinières ; M^L Rosssignol, Dufour, Montaillé, pour la floriciilture.
Le jardinier en chef était, depuis 1871, M. Edouard Duneau (décédé
pendant l'impression de cet ouvrage).
39a FRANCE
Des Subventions importantes ont permis au Jardin botanicpie de
créer, dans la ville, des squares et des promenades qu'il continue à
entretenir.
MM. Edouard Delaire et son fils Eugène en ont été les directeurs.
Paris. — La capitale possède :
I " Le Jardin botanique de l'Ecole de pharmacie ;
a*" Le Jardin botanique de la Faculté de médecine ;
'i"" Le Jardin du Muséum d'histoire naturelle.
Dans un instant, nous signalerons les principaux services rendus
à l'horticulture, par ce dernier établissement. (Voir page 398.)
Poitiers. — Le Jardin botanique, fondé en 1787, a pour directeur
M. J. Poirault, professeur, et pour jardinier-chef M. Debré.
Rexnes. — Le Jardin I)otanicpie occupe remplacement de la
promenade du Thabor, qui était, avant la Révolution, le Jardin parti-
culier des moines bénédictins de l'abbaye de Saint-Melaine.
En 1800, la A ille de Rennes fit l'acquisition du Thabor et y installa,
en 1807, le Jardin botanique que réclamait l'Ecole de médecine.
A côté, se trouve le Jardin des plantes.
Le Jardin botanique doit son beau succès aux soins continus de
M. CoUcu, qui, depuis trente-cinq ans, est à la fois le directeur et le
jardinier en chef du jardin et des serres monumentales construites en
1862-1863.
RouEX. — L'origine du Jardin des plantes remonte à 1735. Il fut
fondé par Berthault, chanoine de l'église de Rouen et par les chirur-
giens Moyencourt et Dufay, gens fort instruits qui se réunissaient
pour cultiver ensemble la botanique et les belles-lettres.
En i832, la Ville de Rouen fait l'acquisition du parc de Trianon,
d'une superficie de 4-^)5oo mètres, situé à l'extrémité du quartier
Saint-Sever.
Ce jardin est remarquable par son étendue, le nombre et la variété
de ses richesses.
M. F.-A. Pouchet fut directeur du jardin;
M. Dubreuil père, jardinier en chef;
M. Clost, aide-naturaliste.
Aujourd'hui, M. le docteur Blanche est professeur de botanique;
^L Lucet, professeur d'arboriculture, et M. Lcleu devient jardinier-
chef, succédant à Emile Yarenne, décédé au mois de septembre 1894.
Toulouse. — Le Jardin botanique de la ville de Toulouse est un
des plus importants de France. Il ne compte pas moins de cinq mille
espèces de plantes indigènes ou exotiques, toutes cultivées avec soin.
La classification naturelle de ce jardin, qui a été adoptée par
M. le docteur Clos, directeur, rend l'étude des plantes tout ù fait
FRANCE 393
facile. Un tableau indiquant cette classification, se trouve en tête de
l'école, et permet aux gens peu habitués à cette science de trouver
la famille des plantes à l'étude de laquelle ils veulent se livrer.
Ce jardin, si savamment classé, ne cesse de prospérer, grâce au zèle
éclairé et au dévouement du savant professeur de botanique et direc-
teur du jardin, M. le docteur Clos. Afin de rendre plus claire l'étude
de cette science aux élèves de la Faculté de médecine, il a été créé,
toujours par les soins du même directeur, une école spéciale qui a
pour titre : École de plantes médicinales.
Le jardinier-chef est M. Michel Milhau.
Muséum d'histoire naturelle à Paris.
Hérouard, premier médecin de Louis XIII et Guy de la Brosse, son
médecin ordinaire, obtinrent, par Lettres Patentes, l'autorisation
d'acheter, au nom du Roi, une maison, plus un terrain de 24 arpents,
sis au faubourg Saint-Victor, pour y fonder un « Jardin royal des
herbes médicinales ». Les travaux commencèrent en 1626 et furent
terminés huit années plus tard.
En 1641, Guy de la Brosse, directeur, succédant à son collègue,
publiait le catalogue des i36o espèces de variétés cultivées.
Pendant plus de deux siècles, le Jardin ne cessa de s'agrandir et
ses directeurs multiplièrent leurs moyens d'action scientifique et
pratique. Les autres branches de l'histoire naturelle vinrent, plus
tard, y annexer leurs musées, leurs collections, leurs galeries et,
enfin, des chaires d'enseignement y groupèrent autour d'elles un
auditoire avide de recevoir une instruction supérieure ou populaire.
Au début de la Révolution, André Thouin, jardinier en chef, avait
reçu du ministère Roland les importantes collections fruitières des
Chartreux.
Le 25 juin 1793, sur un rapport de Lakanal à la Convention, le
titre de « Muséum d'histoire naturelle » était définitivement donné à
notre grand établissement scientifique.
Les chaires de Botanique et de Culture ont mis en relief des
personnages éminents, tels que Tournefort, De Jussieu, de Lamarck,
Desfontaines, Brongniart, Decaisne.
A côté de ces derniers, des chefs de culture, habiles dans leur art,
contribuent laborieusement à l'étude comparative des végétaux, et
développent leurs modes de culture ou de reproduction. Ce sont :
André Thouin, qui devint professeur et membre de l'Institut;
Bertemboise, Riche, Camuzet, Neumann, Pépin, Carrière, Yerlot...
La serre et l'orangerie n'absorbent pas tout entière l'attention du
Directeur actuel des cultures. M, Maxime Cornu (nommé en 1884), et
394
FRANCE
de ses actifs collaborateurs, dont la majeure partie émane de l'École
de Versailles. Les parterres bien connus du publie exhibent les
meiUeui'es plantes de corbeilles. On y compte notamment :
800 variétés de Rosiers ;
1000 — de Chrysanthèmes ;
280 — de Glaïeuls ;
220 — de Pélargoniums ;
5oo — de Tidipes, Jacinthes, Iris, Crocus et autres plantes
bulbeuses, etc.
Aussi les demandes des permis accordés aux étudiants et aux
artistes, deviennent-elles de plus en plus nombreuses. Pendant
Tannée 1893, il a été distribué 852 cartes à 544 personnes qui
désiraient recevoir des échantillons, étudier ou copier des modèles
dans les serres ou les carrés de la pleine terre. En i883, il n'avait été
demandé que i83 cartes ; en 1864, seulement 89.
Voici, d'ailleurs, un tableau des Graines, des Plantes, Boutures et
Greffons, distribués aux établissements de ce genre et aux correspon-
dants du Muséum, de 1S84 à i!^<j3 inclus.
ANXKES
SACHETS
PL.VNTES AI VANTES
Exemplaires ou touffes
ARBRES
et
ARBUSTES
GREFFONS
et
BOUTURES
TLDEHCLLE.-
Espèccs
DE GRAIXES
PLEIX AIR
SERRES
Exemplaires
ou touiïes
Espèces
(spécimens d')
(spécimens d'}
1884
20.706
269
8i3
1.276
»
I
i885
20.684
890
208
8
»
28
1886
21.100
i5
4.565
»
»
10
188:
18.546
1 . 254
8.614
371
363
»
1888
25 . 620
2.994
12.192
3.414
i.oo5
63i
1889
25.015
2.702 1 3.010
3.463
2 664
1.498
1890
22.524
3.889
1-09
2.470
715
619
1891
28.124
7 146
2.709
3.832
1.836
8ii
1892
24.908
5.700
1.568
5.700
I 39'»
I . 1 32
1893
22 . 202
4.312
1.443
3.796
5'3o
i 38(>
29 221
36.83r
Tol.'tux .
250 'lOf»
r/i or)2
2';.33r.
8.707
6 no
Un des rôles du Muséum consiste dans l'échange des végétaux
avec des jardins similaires, et la vulgarisation des espèces utiles,
dans nos colonies.
FRANCE
395
Le Directeur des cultures s'est rigoureusement consacré ù
celte double mission. Il a renoué d'abonl les rapports mutuels,
quelque peu interrompus ou ralentis, avec les établissements
scientifiques français ou étrangers, répartissant les richesses du
Muséum entre les Ecoles d'agriculture, Sociétés d'horticulture, Parcs
et Jardins publics, Écoles normales, Pépinières administratives,
Jardins d'études et Stations de recherches.
Tous ces jardins rendent de réels services aux professeurs, aux
étudiants et à la population.
Indiquons, à titre de document, la nature des établissements qui ont
pris part à cette distribution, pendant la dernière année, du
i''' octobre i8<j2 au i*"' octobre 1893.
DESIGNATION
DES ETABLISSEMENTS
Jardins l)0fanii|ucs français
Jardins Ijulaniiiucs (Mraiigi'rs
Etaljlissomeiils d'ciiscii^neinent supi'ricur
Jardins municipaux
Ecoles normales \ |'istituteurs
) Instilutriccs
Professeurs départcm.: Cliampsd'expcr".
Ecoles nationales d'acrriculturo
Ecole nationale d'horticulture
Ecoles nationales vc'térinaircs
Ecoles nationales forestières
Ecoles prati(|ues d'agriculture
Fermes-Ecoles
Ecole d'agriculture libre
Ecoles primaires agricoles et ori)lielinats
Jardins scolaires
Ecoles militaires
Etablissem» de bienf" et d'utilité publiiiue.
Sociétés d'agriculture et d'horticulture . .
Correspondants
Totaux
■\]o
PLANTES
VIVANTES
Exemplaires ou
toulTes
236o
H
8.'
3991
»
i5
I<)!>I
i55
233
i64
»
.-)
4482
326
261
2IJ7
14
I
46G
»
5p9
V2i
162
78
m
»
23
3i5
»
27
la
0
2
3i63
342
118
0.)0
54
22
33
7
10
420
.''7
3ç)
4i(>
33
6
82
125
»
i:4
247
6
1021
28
5q
1-9
1064
107
20 1 y
i(H)3
\^W
^
455
571
61
120
91
1-33
33
i34
10
10
4
790
G
0
54
16
2
23
»
229
16
29
i3S(
78
»
246
12
7"
206
i55
2
25
5l
9
623
108
3o
352
258
»
39
161
245
3:24 3n()
14
k;
Le Muséum approvisionne largement nos possessions lointaines
en végétaux alimentaires ou industriels, destinés à augmenter les
revenus coloniaux, tout eu enrichissant producteurs et exploitants.
396 FRANCE
Depuis huit années, plus de 260 espèces ont été expédiées vers les
côtes d'Afrique. lludo-Cliine. la Nouvelle-Calédonie, la Réunion,
Madagascar, la Guyane, etc.
N'est-ce pas là une œuvre éminemment civilisatrice et utile?
L'enseignement des cultures coloniales s'imposait ; M. Maxime
Cornu l'a institué au Muséum, à dater de 1886. Il secondait en même
temps la création de nouveaux jardins d'essai :
A Libreville (Gabon. 1886) ;
A Dabou (Cote d'Ivoire, 1893):
A Tunis (1890) ;
Tous trois confiés à d'anciens élèves de l'Ecole de Versailles.
Par im sentiment patriotique bien naturel, les Directeurs des
jardins coloniaux, les Résidents, les Missionnaires, les Explorateurs
envoient au Jardin des Plantes les végétaux rares ou inconnus.
Nous pourrions citer en arrivages de cette nature :
Plus de 800 espèces ou variétés de la cote orientale d'Afrique ;
Plus de i3oo de la côte occidentale tropicale ;
Plus de 3oo du Soudan ;
Plus de 600 des Antilles ;
Et un nombre considérable de l'Australie et de la Nouvelle-
Zélande.
Etablir l'inventaire exact et complet des richesses végétales ainsi
importées nous conduirait loin.
Par les citations cjrii vont suivre, nous voulons cependant mettre
en relief l'activité déployée par notre grand établissement national
et ses explorateurs, activité qui n'a jamais été plus grande que dans
ces dernières années.
\evs la fin du dernier siècle, André Michaux dotait la France de
toute la flore arborescente de l'Amérique du Nord ; de Humboldt et
Bonpland adressaient du Mexique, les premières semences du
Dahlia ; La lîillardière signalait les Eucalyptus d'Australie; etc.
Combien d'autres, libres ou ofliciels, sont entrés dans cette voie
glorieuse, mais non sans périls, de nous enrichir des végétaux
jusque-là inconnus, sources de richesses, de bien-être, de commerce
et d'industrie !
Abordons cette énumération sommaire :
Afrique Septentrionale.
Parmi les correspondants du Muséum qui, dans ces derniers temps,
ont envoyé des semences recueillies dans l'Afrique septentrionale,
citons :
Alokuie. — MM. Battandier, Trabut, Durando et Doumergue. Ce
France 397
deruier surtout a lait Je nombreuses expéditions de la région
oranaise.
Tunisie. — M. Blanc, i8y3.
Maroc. — INI. Mellcrio. En 1786, Desfontaincs avait importé :
Arislolocliiu allissiuia.
Et Davcau, (mission à la Cyrenaïque) :
Ilyporicum Docaisiicanuni.
Afrique Orientale.
Ahyssinie. — En i8î25, M. Rochct d'IIéricourl ontroprcnd à ses
Irais le voyage d'Abyssinie.Il y recueille le « Tell» Poa ahj'ssinica,
céréale cultivée sur les hauts plateaux.
En 1840, MM. Petit et Quartin Dillon, de l'expédition scientifique
d'Abyssinie, envoient :
Anlholjza a'tliiopica ; Golutca al)yssinica ; Euphorl)ia abyssinica.
Madagascar. — M. Pervillc, 1842-1844» introduit, de Madagascar :
L'Asparagus l'uscifolius.
Quelques années auparavant, 1841, le Muséum avait reçu :
L'Hibiscus Cameroni.
De 1887 à 1889, il lui est adressé, par M. Rigal, pharmacien de la
Marine à Diego-Suarez :
Adansonia spha;rocarpa ; Hymenodiclyon (Flamboyant bleu) ;
Apocynées clivcrscs ; Hyphœnc (spccics) ;
Rrewcria (spccies); Jalroplia (sp. nova):
Burscraccesàport d'Aralia(Prolium); Landolpliia (diverses espèces) ;
Carapa moluceensis ; Lecontea (liane à feuilles l'étides) :
Cassia Petersiana ; Lycopodiuni (tige trigone, feuilles
Cédrélaeée (petit arbre); si)atulées);
Croton squamigerus ; Menispermée (à fouche tubéreuse et
Derris (species); feuilles trilobées) ;
Dioscorea (bulbes pesant 3 kil. 280); Pachypodium (à belle lleur) ;
Entada abyssinica ; Senrà seandens ;
Erytiirina tomentosa; Sparmannia subpalniata ;
Euphorbia (J espèces) ; Stropliantus Kigali (sp. uov.);
Euphori)ia (à nœuds) ; Slrychnos (plusieurs espèces) ;
Gi'ewia (plusieurs espèces) ; Terniinalia nielanopliylla ;
Hippocratea (sp. 2 esi>èces); Vanilla scrobiculata.
A la même époque, le R. P. Camboué (1888) fait d'intéressants
envois de graines.
Zanzibar. — M. Ledoulx, consul à Zanzibar, expédie des végétaux
et des semences d'une certaine valeur (i885).
Par M. Humblot, explorateur aux Iles Comores :
Angraecum articulatum; Angra;eum Sanderianuni, 1885 ;
— fuscalnni ; Eulophia niegistopliylla, i885 ;
— Leonis; Impatiens comorensis, 1887.
Dans ces dix dernières années, Msi' Leroy, de Zanzibar et Frère
Alexandre, du Zanguebar, ont continué les introductions du R. P.
Duparquet(i873 et années suivantes). On leur doit notamment:
Criuuiu Kirki ; Zamioculcas Boivini ; Zamioeulcas Loddigesii, etc.
398
FRANCE
De 1887 à 1894, le R. P. Sacleux, missionnaire à Zanzibar, envoie
Acacia p^laiicophylla ;
Acriilocarpus zanzibaricus ;
Adcniniu obesum (3 var.) ;
."tolanthus zanzibaricus (Labiée cpi-
phyto);
Alzelia cuanzensis ;
Albizzia lastigiala ;
Aloc abyssinica ;
Asparagus. (2 espccesi ;
Baccaurea «Msolo» (arbre à bois dur);
lîalsamoilcnilron (species) ;
Barleria (spccies) ;
Carpolobia alba (Polygaléc) ;
Cclastrus lauriiolius ;
Cissus paunosa ;
Cissus (liane vénéneuse) ;
ColTca zanguebaricus ;
Conibretum constrictum;
Combretum (espèces diverses) ;
Cordia subcordata;
Crinum ;
Cucuniis Sacieuxii ;
Dcsmodiuni (species nova) ;
Dicrostachys nutans ;
Dioscorca (tubercules aériens ver-
nissés) ;
Dissotis prostrata (Mélastoniacée) ;
Erythrina (à larges leuilles) ;
Encephalartos villosus (mâle) ;
— villosus (femelle);
Euphorbes (cactilormes);
Gardénia (plusieurs espèces);
Gnidia emetica (Synaptolepis?) ;
Gongrothaïunus Hildel)randlii (Coni-
Sosée à tige marbrée, du Kilima
'djaro);
Grewia glandulosa ;
Ha^manthus ;
Ilarrissonia abyssinica ;
Hoinsia densiflora (Rubiacéc à fleurs
de néflier) ;
Jasminuni trifnliatum;
Lissocliilus (à ileurs jaunes) ;
Mimusops frutieosa ;
Modecca Kirkii ;
jMonodora stcnopetala ;
Oclina mozambicensis ;
Ophiocaulon gumniifer;
Pandanus(de Tlntérieur) ;
Paullinia pinnata;
Plectrantlms ciliatus (à fleur bleue) ;
Pohsphœria parviiolia ;
Psychotria umbralicola ;
Randia dumetorum ;
Sarcostemma aphj'llum;
Sclcrocarya cail'ra ;
Sida carpinifolia ;
Sideroxylon brevipes j
— diospyroides;
Solanuni sanctum ;
Sterculia(voisin du Sterculia villosa) ;
Strychnos (plusieurs espèces) ;
Tei)hrosia toxicaria (importé) ;
— densiflora;
Telfairea pedata ;
Tliespesia edulis (fruit comestible);
Tinnea Sacieuxii, sp. nov. ;
Uvaria acuminala ;
— parAiflora ;
— scabrida;
Vitis adenocaulis ;
— crassilolia; etc., etc.
Zanzibar, côtes et îles voisines. — D\in voyage de 1821, par
Xeumann, les serres dont il est chef gagnent deux beaux Palmiers :
Areca sapida; Latania borljonica.
Et la roseraie s'enrichit d'une forme nouvelle du Rosier, dit de
l'Ile Bourbon.
Par M. Gaudiehaud :
Augriecum ebumeum ; l'olystachya cultrata.
Par M. Pervillé :
(Larissa sessifolia, iH4î, llénnion ;
(^d-iiopleris ftjcnieiila, i.s',2 Réunion ;
Colea Conuiiersonii, i844;
Maraltia sorbifolia ;
Pouzolzia rlioxioidcs;
Saldinia eolfeoidcs, 1.S42;
Sipanea carnea, Réunion ;
Stadmannia africana, i85i, Maurice.
Afrique Occidentale.
Gabon ; Congo ; Côte d'Angola. — Le Gabon est mis à contri-
l)ution :
De i853 à 1807, f)ar M. Aubry-Lecomte, voyageur au Gabon, puis
directeur des cultures du jardin d'essai.
Pendant dix an», de i8G3 à 1873, par le R. P. Duparquet.
Et, depuis 1884, par MM. le Docteur Ballay, gouverneur du Gabon;
Pierre, jardinicr^chef du jardin dcssai à Libreville (1887-1892);
FRANCE
399
11. P. Klainc, missionnaire au Gabon (188G-1894); Chalcau, pharma-
cien de la Marine (1886-1887).
C'est aux recherches de ces derniers, que le Muséum est redevable
de plants ou de graines des espèces qui suivent :
AU'uriles luicrospcrmus (graine oli-a-
giiu'uso);
Ainouiuin (nombrctises espèces);
Aneisliocladus srotindidorus ;
Anoiia paliislris ;
Anlliocloisla gal«>iicMisis(sp, nov.) ;
Aiil)ryagali<)iicnsis(riuil comestible);
lîarlcria (speoii's);
lîassia Djawe (arl)re à graisse);
Berliiiia aouminata:
lîiTliniia spinosa ;
Canariimi Sapliu ;
Cascaria si)ecics ;
Clirj'sohalaiiiis olliplicus (iruil co-
nu'stihlc);
Cola liallayi ;
— clavala ;
— gabonensis ;
— pacliycarpa ;
— species ;
(-oiila cdulis (noix comestible);
Daniclla (s[)ecios) ;
Diilorolia nmltispicala ;
Dioscoroa l)ull>ilVia(i)oison violent);
Diospyros (plnsicuis espèces);
l)raca'naGol(lieana(rc(iiilei)anaclice);
Draeoiitoniclum « ()s()<roug() » ilruil
comestiljle, goût tic Miraljellc);
Duparcpiilia orcliidaeea ;
Ercmospatha (species);
Eugenia guineensis(iruit comestible);
Feronia galjoncnsis (sp. nov.);
Ficus. . . (Icuilles larges, velues);
Gardénia i plusieurs espèces);
Grewia (plusieurs espèces) ;
Gruniilca micrantha;
llannoa (species) ;
Ilaronga niadagascariensis ;
llippocratca (species) ;
Irvingia Barleri (graine oléagineuse);
Landolphia (nomi)reuscs espèces, lia-
nes à caoulchoiu') ;
Leplaelinia ÎSIanni;
Lonclioearpus serieeus ;
« M'iiino » (i)ois de Icr) ;
Monoclioria gabonensis (sp. nov.);
Monodora maritima ? ;
— nij-rislica (Muscade de Ca-
lal)ascli, (graines aronuiti(iues);
Mucuna nieîanocarpa ;
Musanga Sniithii (l)ois-liègc);
Myrianthus arborcscens ;
Myrislica angolensis :
— longilolia (Muscadier à
suiO;
« Onii)eni Ogoli » (fruit aphrodisia-
que) ;
« Ougueco » Olacince (graine oléagi-
neuse) ;
Pentaclclhra gai)onensis (sp. nov.) ;
— Griffoniana;
— maeropbylla ;
Plirynium species, (herbe aux as-
siettes) ;
Piper Clusii ;
Podococcus lîarteri ;
Pollia cyanocai'pa ;
Psophoearpus eomorensis ;
llhynchosia cyanosperma ;
Sclerospernia Mauni ;
Stephania hernandi;efolia ;
Sterculia oJjlonga ;
Strophanlus glaber, II. P. ;
Stryclinos Icaja ;
ïal)erniemonlana Iboga ;
Tacca involucrata (poison violent) ;
Tephrosia Vogelii (poison) ;
Tetracera alnifolia (arbi-e du voya-
geur) ;
Tctrapleura Thonnigii ;
Trachyphryniuni, (species) ;
Treculia airicana ;
Trichoscypha lerruginea(fruit comes-
til)le) ;
Xylopia cyanosiierma ( Poivre de
Guinée).
En 1888, le Docteur Jacinlho, médecin des paquebots portugais,
fait présent au Muséum du Groton Mubango, de Musas, de Grewias,
etc., qu'il a recueillis sur la côte d'Angola.
En 1892, M. Jean Dybowski rapporte du Gabon-Gongo, deux
espèces de Alignes, une de Gardénia et quelques autres raretés.
Sénégal ; Soudan. — Le Muséum a reçu du Soudan :
Par MM. Guillemin et Perrotet (182^) :
Carapa touloucouna ; Methonica simplex, etc.
Par le Docteur Bellamy (i885) :
Dioscorea Bcrtcroana ; Oncoba spinosa;
Par le Docteur Gollin (î88G) :
Kaya senegalcnsis (Acajou du Sénégal),
400 FRANCE
De 1887 à 1894, par M. Lenoir, chef du service vétérinaire au
Soudan (tué à Tonibouetou; expédition Bonnier, en 1894):
Acacia lutca : Nauclco incrinis ;
Balauitcsa^ijvpliaca (datlc (hiilcscrl); Sa|)in(lus scncgaleusis (cerise du
Cocculus lîàliis : C:ayoi) ;
Erytlirina tomcntosa; Sarcoccnhalus esculcntus (fruit co-
ErVtlirophleuui guineense (poison inestible);
iVéprcuve): Sj)ondias Birrjea (ai'bre à cidre);
Dclariummicrocarpum«Dank»(rriiit Zizyphus orthacantlia (Jujubier du
comestible): Sénégal).
Par le Docteur Fras (1887) :
Afzelia africana; Panicuni liliforme ;
Cassia Sicbcriana ; Parkia Ijiglobosa ;
Eriodendron anfractuosuiu (Froina- Ua|)liia vinilVra ;
»rer)' Stropliantus sarmcntosus.
Par le Docteur Lafîont (1888) :
Cordia scnegalensis.
Par le R. P. Sébire, missionnaire, (1886-1894) :
Acridocarpus (species); Hippocratca (spccies) ;
Anona sencgalensis ; Lonchocaipus ibrmosianus (Lilas du
Boscia angirstifolia; Soudan) ;
— scnegalensis ; M;crua angolensis ;
Cissampelos Farcira (bois amer); Yernonia nigritiana(Batientor) ;
Cordyla africana 1 poire du Cayor) : Vitex euneata ;
Grewia corylifolia ; Ximenia africana.
Hannoa undulata ;
Par le R. P. Audren (1890- 1894) :
Des Aroïdées, des Capparis, des Ha;mantlms, etc. etc.
Parle Docteur Coppin, médecin de la marine, (1892-1894) :
Un certain nombre d'espèces intéressantes.
Afrique Australe. — Du Docteur Midley-Wood, surintendant
du Jardin botanique à Durban, sont arrivées depuis quelques années,
de nombreuses espèces de Natal.
Amérique du Nord.
États-Unis. — Citons en premier lieu : le Robinier faux-acacia,
envoyé en iGoi, à Jean Robin (l'arbre existe encore au Muséum) puis :
Aster argenteus(par Michaux, 1:9:); Gardoquia bctonicoides, 18*^.
Gaillardia aristata, i832 ; Le Titlionia tagctiilora, 1778 ;
Déjà, Monceau, Trianon, Jeand'heurs, La Malmaison, Baleine, les
établissements Gels et Noisette, possédaient les trouvailles faites
par André Michaux et son fils François-André.
Acer eriocarpum ; Magnolia macrophylla ;
Amorpha puniila ; l'avia flava ;
Ascyrum liypericoides ; — rubra ;
Calycanthus fcrtilis ; — macrostacliya ;
Carya oliv.iformis ; Pinkneya pubens ;
— porcina ; Planera Gnielini ;
Cladastris linctoria ; (jiu icus.... diverses espèces;
Illirium feoridanum ; Hobinia viscosa ;
Juglans cincrea ; Scliizandra coccinea ;
.Tussiaa grandiflora (aquatique) ; Vitis.,.. plusieurs espèces.
Magnolia auriculata :
M. Considérant a expédié, de Californie, au Muséum :
Agave Consideranli (1875). Caliirohc involucrala (1859).
l 'Il ANGE
40 1
M. Sargent, prolossour à H;ir\ ;ii(l-ruivcrsity, tlircilour de
V Arnold Arhorehun {Mlals-l'iiis) t-sl, lU'puis 187G, un corrcspoiulaiil
assidu du Jardin ilos l*Ianlcs de Paris; il lournil, de i87(i à i88/î :
Ciuuassia FrasiTi ;
Frasera spcciosa ;
Fraxinus dipctala :
Inoinca srtosa ;
^oviusia alahanifiisis ;
Pollandra \ Mf^iiiica ;
Piiuis Freiiioiitiana ;
Piirsliia tiidcnlata ;
Sidcrowlimi ai-j^ciitciiiii ;
Sla|iliyl('a liolaiidcri :
Slrc'ptanlliiis cordaliis ;
Etc.
Depuis 1884, les envois ont porté sur des végétaux américains et
sur des espèces chinoises ou japonaises, rares ou nouvelles dans les
cultures européennes :
Aralia cacliemirifa, 1887; Louiccra SuUîvanli, 1889;
Colastrus arliriilatus, 188" ; i'aiiax scssilillora, i885 ;
l)ful/ia |>arvill(>ra, i^SH,') : Soplioia Ihnn'sccns, i885 ;
Fraxinus IJunjïcaiia, i885 ; Syriiiga japonica, it<8G.
Ilydraugea voslila, i885;
Mexique. — En i8G5, le Muséum rcçoitdc MM. Bourgcau et Ilalin,
membres de la Commission scicntifi([uc française :
Clicirostcmdn plalannidos,(Sl(M'ciili;i- Clioisya tornala ;
cet' dont on ne connaissail (piun .luslicia Lindoni;
exemplaire. La Heur a été étudiée l'runus (:ai>uli.
au Muséum, et a donné lieu à de
curieuses observations) ;
Depuis, M. Ilahn se borne aux récoltes de graines.
Vers 1842, M. Trécul, voyageur du Muséum, fait parvenir :
Cucurbita perennis ;
Lagenaria maeroearpa ;
Mespilus linearis ;
S<)|)li<)ra secundiflora :
Yucca lulescens :
— Trceuleana.
En 1843, ^T. Ghiesbregbt fait hommage d'un lot superbe :
Ampliilopliium Ghiesbreghtiauum ;
Aphelanura lulgens ;
Arisicma maerospatlia ;
Bcfïonia vclutina ;
— ribesioides ;
Blelia Ciliiesbreglitiana ;
lîouvardia mollis ;
Buncliosia monlana ;
Oratozaniia mexieana ;
C(vlia maerostaeliya ;
Chaniicdorea aurantiaca ;
Chieto<îastra Xaudinianum ;
Chysis braeteseens ;
Cordia nivea ;
Cui)ania |)andurietolia ;
Cupliea miniata ;
Cypella Cdiiesbrefjlilii ;
Dioseorea maerostaeiiya ;
Echinocaetus liexaedrophorus ;
Ecliinocaclus reeurvus ;
— s[)iralis ;
Eupalorium mieranthum ;
Gesneria mcllitii'olia ;
Gloxinia lind)riata ;
Habrollianinus elej»;ans ;
Hydrota'uia meleagris ;
Inula u^lutinosa ;
Maeleania eoeeinea ;
Mamiilaria erecta ;
Philadeli)lius mexicanus niici'opliyl-
bis ;
Uogiera latifolia ;
Seneeio eolumnaris, erassieaulis,
Ghiesbreu;htianus ;
Sobriilia bletinides ;
Solainim DcliUi, maeraiillierum :
Si)atipliylluni laneadnlium :
Tupa Gliiesbreiîlilii.
Amiiiuoie Centrale.
Mautixique, Antilles, GrADELoriM;.'— MM. L'Iîerminier, venant
de la Guadeloupe, en 1842; Richard, i839-i856; Bélanger, 185G-1879;
Thierry, i885-î887, ces trois derniers successivement directeurs du
2G
402 fRAXCË
Jardin botanique de Saint-Picrrc. à la Martinique, ont introduit la
plupart des plantes de ce pays.
Par Richard :
Acalypha lilifomiis, i84â; Jossinin myrlilblia;
Acrosliclmm lalilblium, i855 ; Loniaria longit'olia;
Aaratophyllum aromaticuiu, iS4a; Myonima myrtifblia ;
Aislonia'lueiila, i84i ; Musa textilis, iSJi);
Arcca crinita, 1S42; Nuxia veiticillata, i855;
Asploniuni cuncatum. i8.">5 : Ochna lauiilolia, i855 ;
Aspidium crinitum, i855 ; Olca cornua, i85ô ;
Burasaia mada^fascaricnsis, i855 ; Quivisia lietcrophylla, 1855;
Carissa xylopicron, i855 ; Sansevieria cylindrica, i855 ;
Cepha^lis Ipecaciianha, i855; Spatliodca adcnophylla, i855 ;
Codiœum fongilblium, i855 ; SterciiUa niacroplij'lla, i855.
Didjmeles madagascaricusis, i855 ;
Par M. Bélanger, 1000 échantillons de la flore de la Martinique.
Les envois de M. Armand Thierry ne sont pas moins importants.
Un seul, celui du 26 mars 1887, renfermait 2o3 plantes vivantes. (Cet
élève de Versailles a importé à la Martinique la culture de l'Indigo
et du Quinquina.)
En i852, par M. Monny de Mornay, VIpomœa digitata.
A M. LHerminier, 1842, nous sommes redevables de six plantes :
Acrostichum crinilum; Oncidium Bauci'i ;
Brassavola cucullata ; — Herminieri ;
Epidendruni cuspidatum ; Pitcairnia Herminieri.
Vers 1873, M. Hahn, voyageur, fait parvenir un certain nombre de
graines, parmi lesquelles, le Catopsis Hanni.
En 1841, arrive de Cuba, le Lemonia spectabilis.
Cavanilles envoie, du Mexique, le Cohœa scandens.
Rappelons ici que l'abbé Cavanilles, directeur du Jardin botanique
de Madrid, recevait le Dahlia, de Mexico, en 1789, et l'expédiait au
Muséum, en 1802, par le docteur Thibaud, de la Légation française.
Depuis 1884, le R. P. Duss, missionnaire, fait bénéficier le
Muséum, dont il est correspondant, de toutes les espèces végétales
qu'il peut découvrir.
Amérique du Sud.
ArgENtiS'E. Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Uruguay,
Venezuela. — M. Wcddell, aide naturaliste au Muséum, parti en
1847 ^^ Bolivie, pour étudier et rccliercher les espèces de Quinquinas,
lui transmet le véritable Cinchona Calinaj'a et diverses autres plantes.
L'année suivante, Ch. Ledos fait parvenir, de Lima, au Ministre de
l'Agriculture, les premiers bulbes d'Ullucus tuberosus, aussitôt remis
au Jardin des Plantes.
Trois ans plus tard, M. Abadie expédie les Lapagevia alba et
rosea, de Valparaiso,
KllANCK 4^3
De 1804 îi 1^84, M. Lasseaux, ancien employé du Muséum, établi
ilans l'Uruguay, recueille de bonnes espèces :
AoanlliDslac'livs anjinassoiili's ; Eryiif^ium paiidaniroliimi ;
AscMatiim Lasscnnxii ; — platy[»liylluiii ;
Dulipltia Twtdiiiiana ; Ciymiioliiv latilolia :
Krvii^iiiiii clmniriiiii ; llfhcrliniimi l'i()l(i)is ;
' — iluac'lcaliiiu ; l'ilcaiiiiia Wi-ddcllinna ;
— Lassrauxii ; St(ii<)tai)liiuin ainorioanuin.
A partir de i880, le 11. 1\ Sodiro a fourni des plantes nouvelles de
ri'](puiteur, environs de Quito, et luie quantité de semences.
A citer, également, la mission du cap Ilorn, de laquelle M. Paul
Ilariot a rapporté diverses plantes de ce pays :
lU-rltciis, (si>ccios) ; Lomaria luaf^ollaiiica ;
Fa^us aularctiL-a, lictnloitles ; Piiinula iua';rllanica.
A ces importateurs de plantes nouvelles, venant de l'Amérique du
Sud, il nous faut ajouter encore :
Bonpland. i845, Corrientes ;
ïriana, i8G-, Colombie ;
et pkis particulièrement, depuis une dizaine d'années :
Challanjon, chargé d'une mission scientifique dans l'Orénoque,
où il trouve de nombreuses Orchidées.
Glaziuu. à qui le Muséum doit WKchmea gigantea, le Vellozia
plicata, ayant Henri ponr la première fois, 1889, en Europe ; des
Aroïdées, des Fougères arborescentes de toute beauté, etc.
liaraquin s'est fait une réputation par ses découvertes, particidiè-
rement du genre Galadium, 1857-1867. (Baraquin mourut au Brésil,
empoisonné, pendant l'année 187a).
Citons diflcrentes plantes d'ornement, dont on ne connaît pas bien
l'introducteur, déjà parvenues au Jardin :
.Kclimra Uii'jiilala, i"~i ; .luaiuiUoa anranliaoa, iS'^y ;
— crianllia, i8"5i ; JMimiilus variogalus, i8ia;
— con^loiucrala ; Saliti^lossis sinuala, 1828;
— ^^'l■iIl)acllii ; Salvia splcndcns, Douiljt>y ;
HotifXainvilloa spcclahilis ; Siihcnogync spoeiosa, i84i>;
CalcH'olaria scahiosa-folia, 1823 ; Trili-Ioia unilloia, 184^ ;
Ccslruiu Parqui; TroiiiL'oluiu aziircuiu. 1842;
Ilc'liolropiuni j)cTUvianuiii, i^ôo ; ViMl>c'iia pulcliclla, i8'3<i.
Par M. Leprieur, pharmacien de la Marine, à Cayenne, i843-i85G :
.llolimoa Priciu'cana ; Iriaiica exorrliiza;
Aiitliurium f^racik- ; Isocliiliis Lepriniriana ;
Apcilia l'ihourbon ; Karatas af^ava-lolia, i85"î ;
Aspidiuin coriacouni ; Majiauia paludosa ;
Allaloa acaulis, Maripa ; — sylvalica ;
Baclris spinosa ; (Knocarpus Iîacal)a ;
— l'oihauana ; Panax iiodosa ;
Caladium Tuaranla'ioliuni : Pliiviiiuni all)iians ;
C^arludovica l>i[)ailila ; Pilcairnia iiu-arnala;
Disloiïantlnis l)asilaU-ralis, i8',<) ; — pallida ;
Eutoi pc olera<va : Sniilax florihnnda ;
Geoiioiua l)acMliri'ia : Spennera niltricaulis;
— devirsa; Tlialia larinosa ;
— IVajïilis ; Tillandsia splciidens ;
— mullitlora; Tovoiuila oI>lonj;ii'olia.
Ces végétaux étaient aux sei'res du Jardin, dès i85o.
4^M
VllAXCË
GuYANK. — Par M. Mcliuon. l)otaniste-agricuUcur à Caycnnc, de
Acroconiia Piiturii;
^Echmca Molinoni, nivoa, fuirons;
Ar(VOCOCCus micranlhus ;
Aspasia variegata ;
Asplenium serratum ;
Aslrocaryum Murumuru ;
Baclris acanthocueiuis ;
Beslcria guyancnsis;
Brassia Lawrcnceana ;
Calathca niodesta ;
Caniarotis piirpurea ;
Caraguata Melinonis, lingulata ;
Carludovica lancaefolia ;
Catopsis inconspicua ;
Coccoloba Mclinonii ; longifoiia ;
Crinum undulalum ;
CuratcUa amcricana ;
Dicrypta aurca ;
Distègantlius basilalcralis ;
Geonoma siniplicifrons, maxima,
stricla ;
Gnctum urcns ;
Giicttarda coceinea ;
Guilandina spcciosa ;
Ajoutons les dons de Sagot, (i856), et ceux, tout récents, de
MM. Grodet, ancien gouverneur de la Guyane, etDucoux, pharmacien
de la Marine, à Cayenne.
llcliconia donsiflora;
Macrotlioi'dion tinctoriuni ;
Manicaria saccil'cra ;
Mai)ania all)ida ;
Maxiniiliana regia;
Monorobea coceinea;
Myrislica otlicinarum, scbifera ;
(Enocarpus Batawa ;
Pariana scapigcra;
Pcrisleria stapclioides ;
Pliilodcndron crinipes, crassinervi-
cum, Melinonis ;
Phj'llocaetus guyanensis ;
Quesnelia rula ;
Illiopala niontana, elegans ;
Scaphvglottis violaeea ;
Sol)raIia liliastruni;
Spliinetolobiuni guyancnsc ;
Strephiuni guyanense ;
Tillandsia aloii'olia, bulbosa,
dens ;
Vanilla acutitblia;
Zygopelalum rostratum.
splcn-
Brésil. ^- De î835 à 1859, Porte, voyageur du Muséum, envoie du
Brésil plusieurs nouveautés :
/Eehmea auranliaca, glomerala, 18O0,
miniata :
Anomocliloa maranloidea;
Bertolonia œnea, mainiorata ;
Billbergia Moreliana, Porleana ;
Calatbca glumacea, Porleana, lotun-
difolia, sanguinea ;
Chanitcdorca Iragrans ;
Chrysophyllnni impériale ;
CryptanUius clavalus ;
Kueliaris aniazonica;
Ficus nobilis ;
Geissoineria nilida ;
(lenoma Poliliana ;
Hohenbergia erylhroslacliys ;
Mikania speciosa ;
Porlea kermesina, i855;
Vanilla olavata.
En 1844, il est arrivé au Jardin des Plantes, par M. Claussen
Fridcricia Guillebu'a;
Gcsnora Claussenii, pulclierrinia ;
Heleropteris paniculata :
Hillia longidora ;
Luliea i)aniculala, rosca ;
l'Iiryniinu chrysanlhuni ;
S|)irantlies(Uaassenii;
'l'rielioideris excelsa.
Par Quesnel, i^4^-i84y, de Pernambouc :
Alchmea. virens ; CryptanUius zonatus ; Quesnelia caycnncnsis.
A citer aussi les graines de liignoniacées, en 18O8, par M. Correa
de Mello, botaniste brésilien, et dont on a tiré les espèces suivantes:
Adonoealynina bracteaturn ;
lia proslraluiii ;
Blanriielii , lloribunda,
Aneniopa-giiia proslraluiiij
Arrabide;
rosea ;
Bignrjnia sp. (voisine de Bexolcla) ;
— Iriplincrvia ;
Greniasliis ;
Cuspidaria plerocarpa ;
Daiiielbi si)lendens ;
Distielilio nieiidoccina ;
Lundia obliqua ;
Mact'adyeiia ;
l'etasloina saniydoidcs ; lormosuni ;
Tynanllius l'asciculatus ;
Zèyheria luberculosa.
FRANCE
4o5
A partir de iH'iy, Giiillcmiu et Houllct, du Muséum, rapportent
du Brésil les nouveautés suivantes :
Alsock'ia iiiiillillora ;
Anacardimu orientale ;
Anda (Icjnicsii ;
Arlanlhi- oxiiuia, polliilolia, liihor-
ciilata ;
Aslrocaryuni Ayri ;
Hactris carvolaiolia, Alaraja;
Hofîonia /cluina ;
Hii;;n(>iiia viridillDra ;
lUcclimiin corcovadcnsc :
Hjrsoiiiuia snicala;
Carpolroclic hrasilionsis ;
Calasrluin Iridciitatuni ;
Ciallli-ya lnill)osa, (•iisiia-i)nr[)urea ;
C^haïuissoa s[). ;
Cirrlijua ruseo-lulca, Loddij^csii;
Cncmidostaohjs «j-labrata ;
CoflVa Ix'n^'iilensis ;
(^ordia <;lal>i'a ;
Cupania ^i^lalti-a ;
Cyrlopodiniu cuprouni, piinclalum;
Diciypla lîaui'ri ;
Dioscori-a piperil'olia ;
l)i[>ladi"nia rosa caini)oslris;
Uiplolliomiuiu lilloralc ;
UorstiMiia coroovadensis, ramosa ;
Epideudruiii :eiimluin, l)il'oratum,
Guillemiiiianuiii, giuuiaccuui, odo-
■ ratissiiuuin, patons ;
Eryllirocliitou biasilicnsc ;
Eujjonia hrasilionsis, caulillora,GuiI-
ieminiana, pscudo-caryopliyllus;
Eupatoriuui hevo ;
Feronia Jaborandi ;
Galipca niacrophylla ;
Gardénia Genipa, var. loliis lobatis ;
Gcsncria pinnatifrons, umbcUala ;
Glossarrhcn (loribundus ;
Gyneriuni saccharoides ;
Heliconia pulverulonta ;
Hclicleres liirsula ;
Houllelia stapeliiellora ;
Ilydrocolylo in;c(iiiilaleralis ;
.bùarandà pubcsccns, sulpliurea;
Locytliis Ollaria ;
I-Vf^odium liastaUini ;
^larattia hcvis;
Maxillaria aouti[)olala, llavescoas,
I)i(Ha, ruiVsfcns ;
Ma^iKi l)rasiliensis;
Mcndozia Velloziana;
Monnina sp. ;
Moquik-a i^uiancnsis ;
Nciualanliius Guiilcminianus ;
Oclma ncrvosa ;
Ocolca sp. ;
Octonima cllii)U('a ;
Oncidiuni bic()rniitinn,erispum,cilia-
luni, cilriillilVruni, i)iuuiluni,Uiisse-
liaiunu ;
( )rniosia coccinea ;
Oxalis bii[)lcAril'(>iia ;
PijK-r asarilolium ;
Poljpodium corcovadcnsc ;
l*olaiiior|ilie nnd)c'llala :
Psycliolria Icueocepliala ;
Rli()l)ala corcovadcnsis, denlala ;
Hodri^îiiczia niacrostacliya ;
llubus urtica^lblius ;
Schizolol)iuin j^luliiiosuni ;
Schnclla niacrophjlla, raceniosa ;
Schwciggcria paucillora ;
Scciiridaca vohil)ilis ;
Spccklinia orbicularis ;
Stcreulia polyphylla ;
Swartzia apctala, Langsdorfli ;
Tlicoplirasla amcricana ;
Tri^onia nivca ;
l'rlica baccifcra;
Yanilla cylindrica ;
VcUozia ;
Vcrnonia Guilleminiana ;
Zygopelalum brachypotalum, Mac-
kayi, maxillai-e, Murrayanum.
Enfin, les souvenirs de Doni Pedro, ami de la France, et de
l'explorateur Gounelle qui visita la province de Pernambouc.
Au Brésil, encore, le Muséum doit cette gigantesque Nyniphéacée
Victoria regia, signalée sur un allluent de l'Amazone par Bonpland
et d'Orbigny, explorateurs français.
Asie.
Chine. — A'^égétaux originaires de l'Flxtréme-Orient, importés au
Muséum, depuis le commencement du siècle jusqu'en 1862 :
Accranllius diuhyllus ;
Ailantus glandiilosa, \-jhi ;
Allha^a sinensis, 1818 ;
Aniygdalus sinensis, var. allja;
— sinensis, var. cocciuea;
— sinensis :
Aralia sinensis, i83'i ;
Azalea sinensis, iSai ;
Bambusa nigra ;
lîignonia granditlora, iSifi ;
lioceonia eordata, 1790 ;
(]allistepliiis sinensis ;
(;ani[)anula nol)ilis, 1846;
Caryopleris uiongolica ;
Catalpa lîungei, i838 ;
Cellis sinensis ;
Cephalotaxns Kortunei, 1848;
ClumouaulUus Iragrans, 1776 5
4o6
FR.SJSCE
Citrus parvillora;
— sinoiisis;
— lenuillora ;
— trilblia ;
Clematis llorida, 1776 ;
Croton sol)ilVruiu;
Cuiucssus funi'bris, 1846;
Cydonia sincnsis, 1818;
Daphne Forlimei. 1S44 ;
Dianthus sincnsis, ijiS ;
Diclvtra spcotabilis, 1810;
Epitlendruni lancil'oliuni ;
Epimccliiini (diverses espèces);
Hemerocallis fulva ;
Hibiscus sincnsis, i83i ;
Hydrangea Hortensia, 1788 ;
Iris sincnsis, 1792 ;
Jasminum nuditlorum, 1S4.Î;
Koeh-euteria paniculala, 1789;
Ligustrum sincnsc;
Lilium concolor, 1804 ;
— ligrinum, 1804 ;
Lonicera llexiiosa, 1806 ;
Lyclinis grandillora. 1774;
Magnolia fuscala, Yulan, 1789;
Morus niultieaulis. 1821 ;
l'œonia albillora, 1784 ;
— Moutan, i"97'
Photinia serrulata, 1804 ;
Piltosporuni Tobira, i8o4;
Podocarpus sincnsis;
Primula sincnsis, 1820;
Prunus sincnsis ;
Pyrelhruni siuensc ;
Rheuni Ribes, 1724;
Rhododendron arl)orcum, 1820;
Rosa Ranksiic, 1824 ;
— liracteata, 1795 ;
— microplijlla ;
Spiraca Forlunci ;
— pruniColia ;
Sterculia plalanilolia, 1707 ;
Tliea Bohea ;
— viridis ;
Trichosanthes anguina, ijoS;
Ulmus sincnsis ;
Urtica nivea, 1789 ;
Wistaria sincnsis, 1818.
Ajoutons le Pé-tsai, Chou blanc de Chine, 1820.
Le Bambou panaché, de l'amiral Gecille, arrive en 1847.
En 1848, le Platj'codon aiitumnalis, puis le Rhamnus incana,
i853, par M. Boursier de la Rivière.
Les introductions delà Chine au Jardin des Plantes se continuent,
nombreuses et intéressantes, dans la seconde moitié du xix'' siècle.
De i85o à i854, M. de Montigny, consul de France en Chine, lui
fait parvenir :
ChaniMTops excelsa, 1849; Ligustrum japonicum iianiculatum;
Dioscorca Batatas, i85o ; — — robuslum ;
Indigofera alba, i85o; Soja hispida, 1804.
De M. Eugène Simon, un autre consul, le Jardin reçoit, (1861-1864) :
Dambusa Simonii ; Piiiladclphus parviflorus ;
Ccdrela sincnsis, 18^1 ; — rubricaulis ;
Clerodcndron scrotinum ; Prunus Simonii ;
Cotoncaster rellexa ; Pyrus bctulaifoiia ;
Elaîagnus Simonii ; — Simonii ;
Paliurus lucidus ; Skimmia rubclla.
De 1857 à 1872, il lui est envoyé, par M. l'abbé David, missionnaire :
Ampélopsis dissccla;
— — aflinis ;
— — inlci-mcdia :
— triloljala palmiloba ;
— tripartila ;
— — lulesccns ;
— tnl)crifcra;
— lubcrosa ;
Amygdalus spinosa ;
Arnieniaca Davidiana ;
Ccdrela sincnsis, 1.SG2;
Celtis Davidiana ;
Cissus Davidiana ;
— — acutilol>a ;
— — pinnata ;
Cissus platanifolia ;
— rui)rieaulis ;
Clematis Davidiana ;
Cotoncaster liorizontalis ;
Eopepnn vitifolius ;
Lcspedcza l)icolor ;
Ostrjopsis Davidiana;
Pèche plaie, jS")7 ;
Persica Davidiana, i8G5 ;
Sjiinovitis Davidii, 187a;
Syringa japonica ;
V itis Ronïaneli ;
— rutiians;
Xanllioccras sorbllblia, 1868 ;
etc. etc.
De 1879 à i883, le Docteur Bretschneider, médecin do la Légation
russe à Pékin, gratifie le Muséum de plantes r,ares.
FRANCE
407
Un seul envoi, celui du 4 novembre 1882, contenait 35^ numéros.
Voici les noms de qTK'l(|U('s espèces principales :
Acer Iriincaltnu ;
Aclinospora daliurica ;
Callisacc dalmiu-a ;
Orcis siiKMisis ;
Cornus auslralis ;
Corylus lifloroitliylla ;
X» iuai)(lstiiirica ;
Fraximis Hiintjjcaiia ;
— — micropliylla ;
llumiilus japonicMis ;
Hj-dran^ft-a vcslila ;
Iris oxypi'tala ;
— teeloiuiu ;
Li<;uslrina pokincnsis ;
IMslacia siiiciisis ;
l'ruiius liiiuiilis;
— lril(>l)a (typi' à 11. simple);
l'yiiis iisurii-nsis ;
Uliainnns ar>;iila ;
— pai'viflora ;
— viijjala, de. ;
llosa l'rjfvalski ;
Staeli} s allinis ;
Stenulia ityriformis ;
Syriaga Liiiodi rosea ;
— [>ul)escens.
Depuis i88G,le Muséum est redeval)le à M. labhéDelavay, mission-
naire, d'espèces inédites de la llorc du Yunuan :
Los (latts iiiiliquciif l'aririéc de leur intivMluclion, ef i)uel<|uofois \'ô[to<\uo où ces plant'^s
ont (Hé tout d'ahonl mises en distribution, par le Muséun), soit à rétjt île plantes vivanli's,
soit !\ l'état de graines.
Anémone cadestina;
Arisa^ma suiaraj^dina, 1888 ;
Bauhinia bryoniieflora, 1889;
— densillora, 1889 ;
— yunnanensis, 1890 ;
Bcrberis pruinosa cl autres, 1888 ;
Chrysospleniuni Delavayi ;
— yunnanense ;
Clemalis Delavayi ;
Golutea Delavayi, 1891 ;
Cotoncaster sp., 1889 ;
Cyanantlius barhalus ;
Delavaya yunnanense, 1889 ;
Delpliiùiuin Delavayi, 1889 ;
— flexuosum ;
Denlaria rcpeus ;
Desmodiuni longipes, 1890 ;
Dcutzia discolor, var. purpuras, 1888 ;
Diarrhena japonica, 1888 ;
Erysimum yunnanense ;
Guldenstîcdlia Delavayi :
Inearvillea Delavayi, 1886 et 1889 ;
Jasminum polyanllmm;
Kœlreuteria bipinnala, 1889 ;
Lcspedeza Delavayi, 1889 ;
•— tri{çonoclada, 1890;
Japon. — Végétaux originaires
Plantes, depuis le commencement
Aconllum japonicum, 1700 ;
Adcnostyles japonica;
Anémone eleu;aiis ;
— japonica;
Aucuba jai)onica, i^H'i;
Broussonclia papyrilera, i^ôi ;
Camcllia japonica, 17'^j ;
Ghœnomeles japonica, i8i5;
Citrus omarf^inatus ;
Convallaria japonica ;
Cryptomeria japonica, 1844 ;
Eliçai^nus rellexa ;
Eriobotrya japonica;
Evonymùs japonicus, 1804 ;
Ginkjîo biloba, 1^54 ;
Hemerocallis can'ulea ;
— japonica ;
— Sieboldi ;
Lespedeza yunnanensis, l89f);
Liifuslruiu sp. ;
Aloriiia Dtdavayi ;
Osteonieles anllivllidifolia, 1890;
l'cconia Inlea, 188S;
Pnneovia l)elava\i;
l'iptanllius tomenlosus, 1889;
Podoon Delavayi, 1888 ;
Primula calliantha, 1890;
— Delavayi ;
— Poissoni, 1889 ;
Ranuneulus yunnanensis ;
Rhododendron lîurcavi, 1890 ;
— canipyloearpum ;
— ceplialanlhnm;
— ciliicalix, 1889 ;
— décorum, 1888;
— Delavayi ;
— lastigiatum, 1889;
<— lacteum, 1889 ;
— racemosum, 1890 ;
— scabrilblium, 1888 ;
— yunnanense, 1890;
Snxifraga Delavayi, 1890;
Silène Delavayi;
Thaliclrum Delavayi, 1889; etc. etc.
du Japon, importés au Jardin des
du siècle jusqu'en 1862 :
Iloleia japonica, i835 ;
Ilovenia dulcis, 1812 ;
Ilex gigantea ;
-^ Inlilolia, 1824 ;
— Tarajo ;
Kerrin japonica, 1700 ;
Ligustrum luciduiu. 1794 ;
— ovaliloliuni ;
— saliciiblium ;
— Stauntoni ;
Liliura
iaj)onieuni. 1804 ;
la
ianeiloliuni ;
— speciosum, i83o;
Nandina domestica, 1804 ;
Scutellaria japonica;
Sedum Siejjoldi ;
Sonhorajaponiea,i747(P.d"lncarville);
Viburnum (plusieurs espèces).
4oB FRANCE
En i885 et anuées suivantes. M. labbé Faurie, missionnaire,
transmet au Muséum ;
Cotonoaslei". sp. var.; Plielloplerus litloralis ;
Ei)iloItiuiu Fauriie; Rhus ;
Kdhiutoiia jaiioiiiia ; lluhus ;
Lol)olia sossilitlora ; Tliuya sp.
Penceilamiin Kauriie : Etc.'
On sait que le premier Clirysanthème à grande Heur, provenait
d'un envoi fait par Pierre Blancard, en 1789, à Marseille. Le Jardin
des Plantes le reçut des l'année 1790.
Quant au Paulownia, nous le devons au vicomte Fritz de Gussy,
qui, en 1834. en apporta les graines, lui-même, au Muséum; on y voit
encore le premier exemplaire mis en pleine terre, près des serres, où
il épanouit ses grappes llorales, depuis le 27 avril 184^.
En 1878, la Commission impériale du Japon, à l'Exposition
universelle de Paris, fit don au Muséum de variétés de Pruniers, de
Mûmes, de Cerisiers, de Plaqueminiers, de Radis, de Dolicjues, etc.
Ixdo-Chixe, etc. — De Gochinchine, du Tonkin, du Siam, de
lAnnam, M. Lépine, pharmacien de la Marine, envoie vers i855 :
L'Involucraria Lepiniana.
et, en 1862, des graines de :
-Vmaryllis ; Erythroniuin de l'Inde; Galanga, etc.
Par le Docteur Royle, en i855, diverses plantes et notamment des
Orchidées de l'Inde :
/Erides ; Moiiomeria nitida ;
Bulbopliylluin ; Vanda.
Dendrobium ; Etc.
Par Alexandre Godefroy, voyageur en Gochinchine (1874-1876) :
Camcllia Dornieyana ; Pellionia Davcauana ;
Cj'pripcdiuin Godefroyœ ; Plialœnopsis Esmeralda ;
— Rcf^nieri; Torenia llava (lîailloni);
Eiirycles amljoiiicnse (réintroduit); Etc.
Puis ce sont les magnifiques envois du R. P. Bon, missionnaire
apostolique à Tan-Hoa (1890-1893), et de M. Rigal, pharmacien de la
Marine, en Annam (1891).
Asie Mineure et Asie Centrale. — De l'Asie mineure, le Jardin
des Plantes possède :
Depuis 1735, le fameux Cèdre, Cedrus Libani, planté par Adrien
de Jussieu et donné par Collinson.
Depuis 1739, le Gundelia Touvneforlii, rapporté par Tournefort.
Depuis 1787, \c Micliaiixia campanuloides , introduit par L'Héritier,
à la suite d'un voyage dans le Levant.
A la fin du siècle dernier, également, Olivier fait présent de noyaux
du Pécher dispahan (Perse , qui furent semés au Jardin des Plantes.
La Billardière fait don du Fontanesia phjdlirœoides (Syrie, 1788),
et Tournefort, du Juniperus excelsa.
FRANCE 4^9
A partir de iS5o, M. lîalaiisu fait parvenir ilc hous végétaux:
AImcs cilicica ; Anuciiiac;! hicida ;
Aciuillioliinon vciuislmii ; Ciiiii|>;miila ()1\ iii|)ica ;
Ainy{<*li»lus IJalaiis.i' ; IV-lai'^oiiiuii» Kiullioherianuin ;
— salicilblia ; l'iivllirt-a Viliiioriniana, iiSOfi; i-tc.
Le Muséiiin iloit encore à M. IJlancIic, consnl de France à Tri[)oli,
de Syrie (iS;o à 1880), les :
Campainila inacroslyla ; Cornms triloha ; Vcrbascuni bombycifcrum.
A M. Pissard, jardinicr-clicrdii Shah de Perse (vers 1880) :
Crocus idiiiis ; i'rniuis IMssanli ; Rosa moscliala (var. Pissardi).
A M. Deflers, exploratenr (Arabie, 1891-1894) :
Aii>arylli<l('cs divi-rsos ; Eupliorl)iaci'i's diverses ;
iîoïKt iDsia ([iiadraiifïula ; Kalaiichoc tert-lifolia ;
Carallmiia siil)ulala; Liliacées diverses;
(Jissiis (luadraiifcularis ; Littonia miiior.
Crinuiu jemeuse ;
Au général Korolko^v. à Taschkent, du Turkcstau (1875-1881) :
Crala>}»us pinnalilida; Korolkowia Sewerzowi ;
Ereniurus robusUis ; Populus Bolleaiia ;
— lurkeslanicus; Tuiipa Grei>;i. (Le Muséum a reçu et
Ixiolirion lalaricum ; répandu des milliers de liulbes).
A MM. Bonvalot et prince Henri d'Orléans (Thibet, 189.2), VIris
pvincipis, sp. nov., et diverses Orchidées ;
A M. Blanc, inspecteur des forêts (mission an Turkestan, 1891),
diverses plantes niai'aiclières, économiques ou industrielles, notam-
ment le Kcndyv (Apocynmn sibùncnin), plante textile, des Radis
nouveaux, un Melon à chair très parfumée, diverses Céréales et
Légumineuses, des arbres et arbustes, parmi lesquels le Morus alba
fruclii griseo et le Rosa Webbiana.
OCÉANIE.
Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelles-Hébrides. — En 17912,
de son voyage à la recherche de La Pérouse, La Billardière rapporte :
Anoplerus glandulosa ; Eucaljplus globulus.
Puis, de l'expédition Baudin, le Phormium tenax, multiplié par
André Thouin, au Jardin des Plantes.
Le comte amiral Laplace, entre autres choses, introduit le Casta-
nospermum australe, au moyen de graines récoltées à Morton-Bay.
La I"" floraison eut lieu en i85o.
Dupetit-Thouars (1839) dote le Muséum des Ai'eca sapida et
Cordj-Une indivisa, de la Nouvelle Zélande ; du Biiddleia madagas-
cariensis, de Madagascar, et des Cœsia gracilis, de la Nouvelle-
Hollande.
Pendant l'année 1827, on importe le Sollj'a heterophj-Ua, et, plus
tard, des graines de Podolepis chrjsantha et de BracIi}'comç
iberidifolia, 1845,
4iP FRANCE
En 1840, M. Yerreaux, voyageur du Muséum, lui adi'esse, outre
une importante collection de graines, les plantes suivantes :
Ano;ophora cordata; Hovea raceniulosa ;
Anigozanlhos coccipea } Lanibcrtia foriuosa ;
Aotus A'illosus ; Macrozaniia oriolepis ;
Eueal3'ptiis macfoearna ; O.Yvlobiuiu eonlifolium;
Eudesmia Drunimonaii ; Todca afïicana ;
Eurycles Cunningliamii; Xcrotes longiiolia.
A noter ensuite, de 1844» les introductions de M. Raoul, l'habile
explorateur de la Nouvelle-Zélande, et celles du baron Von Mueller
de Melbourne ; entre autres un Todea rdmlaris, qui est le plus bel
exemplaire connu en Europe (1886).
Pendant la même année (1886), des graines de la Nouvelle-Zélande,
par M. Travers, et en 1891, par M. Gockayne.
Nouvelle-Calédonie, Taïti, Iles Marianes. — De i855 à 1869,
par M. Pancher, jardinier colonial à la Nouvelle-Calédonie :
Fremj-a aurantiaca ; KenUppsis macrocarpa ; Pauax sessiUflora.
Par M. Gardât, à Taïti :
Le Musa Fehi.
Par M. Perret, inspecteur de la transportation à Nouméa (1888-1893),
les Eiigenia niagnifica et Dioscorea pentaphylla, etc.
Par M. Gouharoux, directeur de l'Intérieur (Nouvelle-Calédonie,
1892), diverses graines, notamment :
Cerbei-a candelabrum ; Ghrjsophyllum Wakere; Semecarpus atra.
Java, Sumatra, Ma;<aisïp, Piîii:,ippïne5, — Dp i86Qà i865,M. Porte,
déjà connu par ses envois du Bré3il, expédie des îles Philippines :
Alocasia longiloba ; Nelitris Urvillei ;
— Lowi ; Pandanoplijllum huniile ;
— zebrina : — Porteanum ;
Ananassa sativa variegala ; Pandanus Houlletii ;
Arcnga manillensis ; — Liniei ;
Cycas Riurainiana ; -^ Porleanus ;
Dracœna Porlcana ; Phalœnopsis Luddemanniana ;
Ficus Grellei ; r^ Scbineriana ;
— Portcana; Pinan^a inaeulala ;
Glocbidion Porteanum 5 . Ilhyncliotcclium pyrolœflorum ;
Homalonema Porlcana ; Scjiizocasia Porleana ;
Iloya inibricaia ; Scindapsus pictus ;
Mappa Portcana ; Wallichia treuiula.
Peudant ces dpri;ières années, il faut citer ;
M. Jouslaift, consul de France à Batavia, introducteur de
Y Athosiphon staminens et de diverses graines de plantes utiles
(Tabac de Délé-Indjgo, de Guatemala).
M, Sérullas, chargé d'une mission aux îles Malaises, ^ qui l'on doit
Y Jsonandia Ontla farbre a gutta-percha, i885-i888).
M. Treub, directeur du jardin botanique de Buitenzorg, chaque
année, adresse au Muséum des graines rares et variées, provenant
des îles de la Sonde.
Enfin, M. Beauvais, voyageur, rapporte de Sumatra, en î88G,
FRANCE 4lï
plusieurs espèces non déterminées. Sur des terres ayant servi à l'em-
ballage de ces végétaux, s'est montré le Telantheva versicolor var.;
ayant disparu des cultures ; il s'est trouvé ainsi réintroduit.
La réception de toutes ces plantes nécessite un travail spécial et
un système d'éducation approprié à chaque genre. lh\ personnel
habile et instruit doit suivre l'évolution des nouvelles venues, pour
les déterminer ensuite, les classifier, les propager.
Sous ce rapport, le Muséum d'Histoire naturelle ne laisse rien à
désirer.
Nous ne quitterons pas cet Établissement sans adresser un sou-
venir aux vaillants explorateurs qui n'ont pu accomplir leur ouvre,
prématurément ou violemment disparus :
Victor Jacquemont, meurt aux Indes, en pleine jeunesse, en plein
triomphe ;
Havet et Chapelier, tués par la fièvre à Madagascar, comme André
Michaux, qui se dirigeait vers la Nouvelle-Hollande, après avoir
exploré l'Amérique du Nord ;
Godefroy, assassiné par les natux'cls de Manille ;
Son compagnon Plée, empoisonné à Macaïbo ;
Riedlé, Tautier, épuisés à l'île de Timor ;
Collignon, compagnon de La Pérouse, dans les mers du Sud ;
Commerson, disparu à l'ile de France, après avoir fait le tour du
monde ;
Ancher-Éloy, mort de misère à Ispahan ;
Bcrtero, cpii sombra sous voile, dans sa propre embarcation, au
milieu de l'arcliipel dos Amis ;
Bové, l'explorateur des Canaries, qui vint s'éteindre on Algérie ;
Heudelot, vaincu par le climat brûlant du Sénégal ;
Leiebvre, mort en Nubie ;
Les docteurs Stcnheil et Dillon ; celui-ci périt en Abyssinie ; celui-là
dans la traversée, aprèg une herborisation aux Antilles, alors ([u'il
se rendait au Brésil pour y étudier dilTérentes espèces de Quinquinas.
Heureux ceux cpii revoient la mère patrie ! tels :
Boissier, Bory de Saint-Vincent, Perrotet, Leprieur, La BiUardière,
Bonpland, Olivier, Brugnière, Delahaye, Dupetit-Thouars, Lcsehe-
nault, Gay, Richard, Poiteau, Bréon, Houllet, Triana, Edouard André,
Binot, Jean Dybowslvi...
La France doit égalenient un hommage de reconnaissance aux
missionnaires qui font bénéficier la métropole de leur influence dans
les coutrées lointaines ; nous avons cité leurs noms. Un homiuage
non moins sympathique aux représentants autorisé^ de la France,
philanthropes avant tout : et le consul Boursier de 1^ Rivière qui
4l2
FRANCE
récolte le fameux Séquoia gigantesque, puis le Chamcecyparis de
Boiu'sier; et le consul Charles de Montigny, qui arrache ù la
surveillance chinoise l'Igname, le Sorgho, le Maïs sucré, le Riz sec,
le Soja..., etc.
Jardin de la Marine, à Brest.
Le Jardin de la Marine, à Brest, dont l'origine remonte, en 1G94, à
l'initiative de Desclouzeau, intendant de Marine, et confié depuis de
longues années à M. Blanchard, praticien habile et instruit, a rendu
de signalés services, par ses essais d'acclimatation et les résultats
obtenus.
Sous l'influence des courants sous-marins du Gulf-Stream, le climat
tempéré des côtes de Bretagne a permis la végétation et la reproduc-
tion naturelle de végétaux originaires de contrées plus chaudes.
En voici l'énumération, exception faite des arbres et arbustes
sufllsamment connus dans nos régions moyennes.
Arbrisseaux et Arbustes a Feuilles caduques.
Acacia dealbata;
— mclanoxylon ;
— mollissiraa ;
Adainia cyanea ;
Anagjris fcetida;
Aristotelia Macqui ;
Artemisia Abrotanum ;
Atraphaxis spinosa ;
Benzoin odoriferuxn ;
bcnthamia fragifcra ;
Buraelia tcnax ;
Callicarpa amcricana ;
Calophaca volgarica ;
Ccphalanthus occidentalis;
Ccstrum Parqui ;
— roseuni ;
Clerodendron Bungci ;
Clethra alnirolia ;
Clianthus arboreus ;
Cornus alternifolia ;
— Honda ;
Corjlopsis spicata ;
Docuinaria barbara ;
niospyros virginiana ;
FothergUla alnirolia ;
Fuchsia coccinca ;
— globosa ;
— gracilis ;
Hamarnelis virginica ;
Holwingia rusciflora ;
Hydraiigoa fiortcnsia ;
— japonica ;
Idesia polycarpa ;
Jasminuni buniile ;
— trlurnphans ;
Fjigerstrœmia indica;
Uespf'deza bicolor ;
Lippia chamaedrifolia ;
— citriodora ;
Magnolia acuminata ;
— Lcnnei ;
— rnacrophylla ;
— Soulangeana ;
— tripot ala ;
— YuJan ;
Malva miniata ;
Manihot earthagoncnsc ;
Myrica Gale ;
— pcnsylvanica ;
Nandina domestica ;
Noillia thjrsiflora ;
Nesaea salicifolia ;
Phcllodcndron amurcnse ;
Phygelius capensis :
Prinos glaber ;
Selago corymbosa ;
Solanum capsicastrum ;
— pseudo-capsicum ;
StachjTiru.s praîcox ;
Quercus Ccrri.s ;
— niexicana ;
— Mirbeckii ;
— Tozza ;
Hhus succedanaea ;
— voriiicifera ;
Stt'wartia pentagyna ;
Strcptosolen origanifolia ;
Styrax ofïlcinalis ;
Thormopsis nepalcnsis;
Vitcx Agnus-castus ;
— arborea ;
— incisa ;
Zizyphus satiN-us,
KUAN'CE
VÉGÉTAUX A FeUILI.KS PEUSISTANTES.
Abclia lloriliuiida ;
— uiiillora ;
Aralia Sietioldii ;
Arbulus ADilraclim-;
— liicdo ;
Arctustaiiliylos Ivaursi ;
Aspiilislra clalinr ;
Atri|iIox llalimus ;
— l)urtulacoi(Jos ;
Auculia japonica et variélrs:
Azara intogrifolia ;
— niicropliyHa ;
Baccharis xalaponsis;
Ha'Ckea Holirii ;
— virgata ;
Bambusa Hi-nuaiini;
— viridi-glauccscens ;
liuxus lialoarica ;
Callisk'iiioii, 3 vari(Hôs ;
Canicllia Doiikdaari ;
— japonica ;
Corasus caroliiiiaiia ;
— lusitaiiica ;
Ceratoilia siliciua ;
Chama'pops cxci-lsa ;
huniilis ;
Choisya tornata ;
Ciiinainoiiium (".ainphora ;
— jai)oiiicuiii ;
Cistus, i variétt'S ;
Citrus triiilora ;
Cneorum tricoccum ;
Cocculus laurifolius ;
Cocos australis ;
Colk'tia cruciata ;
— spinosa ;
Coiivolvulus CriL'oruiii ;
('.onra alha ;
Cotoncastor luicropliylla ;
— tliyiiiifolia ;
Daplinc Dauphiiiii ;
— Giiidium ;
— l.auroola ;
— pontica ;
Dasylirioii glaucum :
Itiplnpainius clirysopliyllus ;
Urat'.iTia iiidivisa ;
El.raj,'iius anguslifolia ;
— SiiiKMiii;
— rolli'xa ;
Erica arl)ori'a i-t variétés ;
Erioliotrya japonica ;
Escallonia coccinea, 6 variétés ;
Eucalyptus coccifcra ;
— viniinalis ;
Eugi-nia aiiioulata ;
— Igni ;
Euiiatoriuin uiicrantliuni ;
Eurybia argopliylla ;
— Forstcri ;
— ilicifnlia ;
Fatjjana iinlihcata ;
Fontancsia phyllinroidcs ;
Garrya clliptica ;
— macropliylla ;
— ïliurctii ;
(laultheria procumbcns ;
— Shallon ;
Urisclinia littoralis ;
Ik'lianllicniuin. V variétés;
llex balcarica ;
— ClunningiiaMii :
— fuira la ;
— lalifolia ;
— iiguslrina ;
— voiniloria ;
llliciuMi anisatuni :
— rcligiosuin ;
Jubii-a spcctabilis :
Kalniia anguslifolia;
— glauca ;
— lalifolia;
Lavatera accrifolia ;
— arborca ;
Leduin salvifolius ;
Loinatia siiaifoiia :
Magnidja grandillora ;
Margyricarpus sdosus ;
Modicago grandillora ;
Mclalouca tliyinifolia;
Mi'liantlius major ;
Myrsino africaiia ;
Myrtus bcigica ;
— coininunis ;
Ncriuin oloandcr ;
( »loa capciisis :
— furopoa :
usniantiius afiuifoliuMi ;
Uloaria llastii ;
Urcodaplmo fo>tens ;
Orothainnus rosmarinifolius ;
Oxycoccos palustris ;
l'iioriiiiuni Colciisoi ;
— Cooki ;
l'holinia, 3 variétés;
Phyllirca, '» variétés ;
Pittosporuin Tobira ;
— tornifolium ;
Qucrcus acuta ;
— Ballota ;
— coccifera;
— Fordii ;
— glabra ;
— llex ;
— ja|ionica;
— Sulier ;
lUiododcndrori liiinalayonsc ;
liliodora canadcnsis;
Itaplilolcpis. V variétés;
lintn gravi'olciis ;
Salial acaulis ;
Si'Iago coryiubosa ;
Skimmia fragans:
— jajtonica ;
— oblata ;
Stranv.i'sia glaucescons ;
Slypboiiia sorrata ;
Toucriuiu, 3 variétés ;
Tlioa viridis ;
Vacciniuin, 3 variétés;
Vi-ronica Andcrsonii ;
— anguslifolia;
— Lindloyana ;
— salicifolia ;
— Travcrsii ;
Yucca aloifolia ;
— gloriosa ;
— pendula.
4i4
Araucaria iinbricata ;
Arllirotaxis stiaginoklos ;
Callitris quatlrivalvis;
Cjpjptoinoria japonica ;
Cuppossus olcgans ;
— funebris :
— Govcuiana ;
— Iiorlzontalis :
— Laiuliortiaiia ;
Eplicdra nltissima :
Abutilon voxillariuin ;
Akebia quiiiata ;
Arauja albciis;
Aristolochia altissinia ;
Borchcmia volubilis ;
IJigrionia caprcolata ;
Brunriicliia cirrhosa :
ConvohTilus inauritanicus :
Dclairea scandens ;
Eccrcmocariius scal)CT ;
Ercilla spicata ;
Kaiisura japonica ;
Konnedya ovata;
MarulcvUlea suavcolens ;
Marsdcnia erccta ;
Lomaria alpina.
Onoclea sensil)ilis.
PRASciÉ
Arbres résineux.
Fitz-Boya palagonica ;
Junipcrus druiiaeca ;
— oxcL'lsa ;
Podocarpus uci'iifolia :
l'rumiiopytis clegans ;
Saxi'-Cotlia'a consplcua ;
Torroy;» taxifolia ;
— nucifcra ;
NVellingtonia gigaiitca;
— soiiipervircns.
VÉGÉTAUX GRIMPANTS.
Muehlerdjcckia nunimuIaria:!folia ;
l'assillora co.rulea ;
l'uoraria Tiiunltergii ;
Hhyiicliospcrinum jasminoidcs ;
— sincnsls ;
Bosa Banksia^ ;
— caiiU'Ilia'Ilora ;
— indica ;
— thyrsillora ;
Schizaiidra coccinca ;
Scnicle androgyna ;
Sniilax aspcra ;
— mauritanica ;
Solauuin jasminoidcs ;
Stauntonia hcxapliylla.
Fougères.
Polyslichum prolifcrum.
AVoo(Uvai(lia radicans.
Grçigia spiiacelala.
Broméliacées.
Pitcairnia bromolil;iolia.
Ces dernières vivent en plein air. sur la tige du Chamœrops.
Enfin, des plantes diverses, parmi les Dianella, Eryngium,
Gunnera, Lobclia, Seniele, Tupa, Xerotcs, etc.
Les premiers Camellias ont été plantés en pleine terre, en i8ii : et
douze ans après, le l^ucca gloriosa, apporté d'Amérique par le
comte de Rossy, capitaine de vaisseau.
A la suite d'essais et de propagande, dus en partie au directeur du
jardin de la Marine, la pointe du Finistère a vu s'acclimater et se
reproduire bon nombre de végétaux exotiques.
Parmi les plantes herbacées :
h'Allium neapolitanum dltalie, a élu domicile dans les haies et
au milieu des ruines du littoral.
\J Alj-asiim mariiimum, du sud de la France, haliite les murailles
et les falaises de la rade de Brest.
1^'Aponog-eion distachyon, du Gap, apporté en i84o par l'amiral
des Botours, n'a pas lardé à encombrer les rivières.
Le Delairea odoj-ala (Senecio scandens), du Mexique, installé sur
les falaises, depuis i865, envahit les ajoncs. Ses tiges, longues de
4 à 5 mètres, fleurissent abondamment vers la fin de l'hiver.
FRANCE 4 13
h'Elodea canadensis. joU- dans Téttiug de la Villeneuve, en 1887,
s'est reproduit, depuis, dans les cours deau de la région.
h'Erig-eron canadcnsis, aeelimalé depuis i865, s'est propagé sur
les talus des chemins de fer.
Le Gnap/ialiiun undulatiini, du Cap, descendu de Cherbourg par
le rivage niarilinie, s'est implanté dans les tranchées du chemin de
l'er de Touigneau, à la limite extrême du département, dans l'Est.
Le Gj'neriiwi argenteiim, de Montevideo, acclimaté depuis i86o
dans les terrains secs, sur les remblais, dans les tranchées, sur le
terre-plein du port du Commerce, se rencontre ({uelquefois aussi sur
les vieux murs et les cheminées.
h'Helicfirysiimfd'tidiim, du Cap, croît sur les falaises de la rade
depuis i8i5, et dans les tranchées des voies ferrées, depuis i8G5.
h'Hieraciiim amplexicaiile, comme la variété orangée, à Guipavas,
se plaît avec les vieux édifices.
Le Meseinbrianthemiwi ediile, du Cap, s'est installé à RoscofT, à
Brest et en pleine île de Batz.
L' Œnothera stricta, du Cap, et la variété rosea, du Mexique, se
sont implantées dans les vieux bâtiments et les landes humides d'un
moulin à poudre.
UOphiopogon j'aponicus, c{u'on emploie à la confection des
pelouses, forme partout de superbes bordures.
Le Scilla hemispherica, d'Espagne, pullule désormais à Roscanvel,
à Saint-Jacob en Loperhet et au Conquet.
Le Vittadinia triloba, Composée australienne, s'est acclimaté sur
les falaises et au centre des gares. o\\ elle est connue sous le nom
de « Pâquerette des murailles ».
Parmi les arbres et arbustes ligneux :
U'Alniis cordata, originaire de la Corse et de l'Italie, se ressème
à peu près partout en Basse-Bretagne.
Le Cistus hirsiitas se mêle aux ajoncs des Landes de Ker^vallon.
\j' Erica polj'trichifolia, du Cap, a envahi le jardin et les tranchées
du chemin de fer, où on le recèpe pour en faire du bois de feu.
Le Genista niaderensis foisonne à travers les jardins de Brest,
Landerneau et Morlaix.
Le Veronîca decnssata, d'Australie, couvre les rochers de la
pointe du Finistère, et constitue, à l'île d'Ouessant, des bordures
élégantes ou des haies fleuries, hautes de 8 mètres. Les habitants
l'ont appelé « Myrte d'Ouessant ».
Mais le plus bel exemple de naturalisation est, sans conteste,
l'Araucaria imbricata, du Chili.
A vingt kilomètres de Brest, au Penandreff, un groupe d'arbres
4l6 FRANCE
de cette espèce, plantés en i82'3, atteint aujourd'hui une hauteur
de 34 à ii5 mètres, IVuctinant depuis une vingtaine d'années et
fournissant même des semis naturels.
Le Jardin botanique de la Marine, à Brest, est donc un jardin
d'expériences et d'acclimatation.
Jardins d'études et de vulgarisation.
En dehors des jardins botanicpies, véritables foyers d'enseigne-
ment scientifique, relatifs à la plante, il existe un certain nondDre
de jardins d'études et d'expériences, sans parler des jai'dins annexés
aux Écoles d'agriculture et aux Picoles normales on primaires.
Les uns sont adjoints à des établissements commerciaux, généra-
lement ouverts aux amateurs; des collections végétales intéressantes
s'y trouvent réunies, étudiées, comparées, multipliées, renouvelées.
Les autres ont été créés par des Sociétés horticoles déjà citées, ou
font corps avec des parcs publics, des squares, des promenades,
appartenant soit aux villes, soit aux administrations de toute nature;
ils sont fréquentés par le public.
Ajoutons les domaines, les parcs, les propriétés particulières où
des amateurs éclairés et passionnés cherchent à grouper, à classer,
à déterminer, à faire connaître les végétaux d'utilité et d'ornement.
Le Muséum d'histoire naturelle de Paris, si riche sous tous les
rapports, ne fera point oublier aux amis de la nature, ni le Jardin
d'Acclimatation, ni les ombrages, les corbeilles fleuries et le carré aux
arbres fruitiers du Luxembourg.
Avec ses parcs iuunenses, ses admirables parterres, ses bosquets,
ses pelouses, ses taillis, ses avenues, la Ville de Paris n'oflrc-t-elle
pas au promeneur des sujets variés d'instruction, et, au travailleur,
un enseignement pratique et raisonné ?
Visitez ses pépinières d'Auteuil, son fleuriste de la Muette, son
verger de Saint-Mandé, jusqu'à son immense dépotoir de Genne-
villiers, qui fertilise des cultures potagères ou arl>ustives, et vous
vous rendrez couipte des puissants moyens d'action, des ressources
infinies et de la valeur du personnel d'élite dont \u capitale
dispose en faveur de ses plantations.
Enfin, tout en respectant le chef-d'œuvre de Le Notre, à Versailles,
l'État conserve, entre autres, à Trianon, les richesses dendrologiqucs
découvertes par André Michaux, dans l'Amérique du Nord.
l'UAXCE 'Î17
Iinilaiit Paris, Lyon eonsrrve un raiij; siipéi-ii'ur à sou Parc de la
T?te d"()r, oii viouueul s'approvisionner les jardins publics de la
Cité laborieuse.
A Marseille, le parc IJorély reste un des plus agréables souvenirs
du touriste .
Bordeaux, Nantes, Cherbourg, Angers exhibent, dans un cadre
charmant, des végétaux délicats sur diflérents points du territoire.
Lille. Rouen. Beauvais, Soissons. Chartres, savent allier le clos
IVuitier aux méandres de l'art paysager.
Sauraur a commencé par la viticulture ses champs d'instruction.
Hyères agrandit son jardin d'acclimatation, bien au delà du Clos-
Aiguier, et Nice couvre d'un manteau de Heurs le lit du Paillon, sec
ou tumultueux.
Rappelons encore quelques phintations renommées :
La Pépinière et les places publiques de Nancy ;
La Patte d'Oie, les avenues et les squares de Reims;
Le Peyrou et les jardins de Montpellier ;
Le Parc et les squares de Dijon ;
Les Jardins des Plantes de Toulouse, de Clermout-Ferrand, de
Grenoble, de Gaen, d'Avranches, de Cherbourg ;
Les squares, les boulevards, les promenades d'Amiens, de Tours,
du Mans, de Rennes, de Nîmes, d'Avignon, de Châlons, de Troyes,
de Moulins, de A'alenciennes, de Langres, de Roubaix, d'Épinal, de
INIelun et de nombreuses villes de l'intérieur ou du littoral.
C'est de l'hygiène à pleins poumons cpi'assurent ainsi, aux
habitants, les municipalités soucieuses de la santé publique. C'est
aussi un attrait pour l'étranger, en même temps qu'un moyen
d'instruction, quand les plantations ont été combinées avec science
et bon goût.
Sous ce rapport, la plus intéressante des créations utiles et
agréables est, à coup sûr, la villa Thuret, au cap d'Antibes.
Remarquable par les importations et les essais de naturalisation, elle
a rendu les plus grands services à l'horticulture de tous les pays.
Voici ce que dit, de ce coin privilégié de la Provence maritime,
M. Charles Naudin, de l'Institut, le savant directeur, dans une note
qu'il a bien voulu rédiger, sur nos instances, pour cet ouvrage :
Coui' d'œil sur l'horticulturk mkridioxalk.
Il y a, à proprement parler, deux midis en France, placés sous les
mêmes latitudes, juxtapt)sés l'un à l'autre, et néanmoins si dillërents
par leur climat et leurs productions qu'on pourrait croire, au premier
abord, qu'ils sont séparés par toute la largeur de l'Océan. L'un
â7
4l8 FRANCE
d'eux est situé daus ce que les météorologistes appellent le climat
girondin : l'autre appartient au climat méditerranéen, qui règne sur
tout le périmètre de la Méditerranée, en Europe aussi bien qu'en
Afrique. Chacun deux a sa végétation indigène propre, et ses cultm^es
agricoles particulières et caractéristiques.
Le clinuit girondin, dont la température moyenne annuelle peut
être fixée, avec de légères variantes, à 12 degrés centigrades (celle
de Paris est de io''8), trouve son expression la plus nette dans le
sud-ouest de la France, au sud de la Garonne, mais il s'étend, en
remontant le long de l'Océan, jusqu'aux confins de la Bretagne, ou,
si l'on aime mieux, jusqu'à la Loire. Le Blé, la Vigne. le Maïs y sont
l'objet de cultures florissantes, auxcpielles s'ajoutent celles des arbres
fruitiers ordinaires, dont les produits sont justement estimés. Per-
sonne n'ignore que les Pruneaux d'Agen et de Tours ont acquis une
réputation européenne et sont, pour cette région, une source impor-
tante de revenus. On connaît mieux encore les Vins renommés de
cette partie de la France, qui, sous l'appellation générale de Vins de
Bordeaux, s'exportent dans tous les pays du monde. Au total, la
région girondine est une des plus belles et des plus fertiles de la
France.
L'horticulture proprement dite, quoique peut-être moins avancée
que dans le bassin parisien, y produit à peu près toutes les plantes
d'ornement qu'on trouve dans ce dernier, et, à cause du climat plus
doux qui résulte d'une latitude plus méridionale et du voisinage de
rOcéan, elle élève en plein air, sur certains points, au moins, des
arbrisseaux qui doivent être abrités en orangerie sous le ciel de
Paris, tels que le Myrte, le Grenadier, le Laurier-rose et quelques
autres. Le Figuier, quoique souvent maltraité par les hivers, y donne
des fruits encore présentables ; quelques Eucalyptus d'Australie y
résistent au froid pendant quelques années ; mais ce sont surtout les
arbres forestiers de l'Amérique du nord, du Japon septentrional et de
la Chine qui y récompensent le mieux les tentatives des acclimateurs.
S'il était question un jour de créer un vaste arboretum, pour y réunir
les arbres et arbrisseaux de presque tous les pays tempérés du globe,
nul point de la France n'y conviendrait mieux que le sud-ouest, où
déjà se font remarquer des plantations d'arbres exotiques on ne
peut plus encourageantes.
Le midi méditerranéen, qui est pour nous le vrai midi, offre au
voyageur qui le traverse un aspect bien difl'érent. Sa température
moyenne, considérée dans l'ensemble, est de -|- i4" centigrades;
mais, suivant les lieux et les orientations, elle peut descendre à
-i- i3 degrés ou en dépasser i5, ce qui est dû à la topographie très
FRANCE 4iy
accidfUtt'C du pays, où 1rs [)l;inlcs Ircjuvciil les expositions les plus
diverses. A ([uoi la régiou niéditeiTauéeaue doit-elle la supériorité
de sa tein[)ératui*e sur eelle de la réjçiou giroudiuc? A deux causes
égaleuieul puissantes : d'abord Tahri que lui iout les Alpes et leurs
ramifications contre les vents du nord, ensuite le voisinage d'une
nier euro])éo-arricaine, lorteuienl échaudëe par le soleil j)endant un
long été, et ([ui lui envoie de lu cliali-ur pendant l'iiiver. Le climat
est surtout caractérisé par la sérénité du ciel, la transparence de
latmosplière, la vive luuùère et lardeur du soleil, qui se lait encore
sentir au cœur de l'hiver. Un autre caractère de ce climat c'est la
sécheresse souvent extrême des mois d'été, et l'abondance de la pluie
en automne et au printemps. Le thermomètre peut, exceptionnelle-
ment, y descendre à 7 ou 8 degrés au-dessous de zéro, mais le froid
ne dure c[ue quelcpies heures de la nuit et il est rare qu'il y gèle
pcidant le jour. Les vents violents d'est et d'ouest (ce dernier connu
sous le nom de mistral) sont presque le seul défaut du climat médi-
terranéen. De ces diverses conditions résulte une végétation plus
ligneuse, plus dure, plus résistante au froid et à la sécheresse que
celle des contrées moins ensoleillées et plus constamment humides
du reste de la France, végétation caractérisée par la persistance du
feuillage des arbi'es et des arbrisseaux, dont le plus notable est le
classique Olivier, l'arbre dominateur et nourricier de la Provence.
C'est lid qui, de prime abord, frappe les yeux de l'étranger; en
seconde ligne viennent les Pins maritimes, les Pins d'Alep, le Pin
pignon, les Cèdres pyramidaux, le Chêne liège, le Laurier, puis la
végétation plus humble du Myrte, des Lentisqucs, du Laurier rose,
de la Bruyère arborescente et de beaucoup d'autres arbustes ou sous-
arbustes qui couvrent les collines arides et inexploitées, livrées aux
troupeaux de moutons et aux chèvres. Une telle région est évidem-
ment propre à la culture de beaucoup de végétaux exoticfues, surtout
de pays cpii s'en rapprochent par leurs conditions cliuuitériques.
La région méditerranéenne se divise assez nettement en deux
zones, celle de l'Olivier, qui est de beaucoup la plus étendue et qui
s'élève jusqu'à l'altitude de 5oo à Goo mètres, et celle de l'Oranger,
qu'on pourrait aussi appeler la zone des Palmiers. Cette dernière,
qui commence à Ollioules, près de Toulon, et se continue presque
sans interruption jusqu'à Nice, Menton et au delà sur la côte
italienne, ne s'éloigne guère des bords de la mer. C'est la partie la
plus privilégiée du pays, presque un lambeau de la côte africaine
((ui lui lait face de l'autre côté de la ^léditerranée, avec la môme
végétation indigène et les mômes plantes cultivées. Le Caroubier en
est l'arbre le plus ciu'actéristique, et on aurait pu, il y a quelques
420 FRANCE
années, lui adjoindre le Paliuier nain, sil n'avait été extirpé par le
vandalisme des touristes étranj^^ers.
Mais eette antique flore provençale a beaucoup changé d'aspect
depuis une quarantaine d'années, par l'introduction d'une multitude
d'ai'bres et d'arbrisseaux exotiques, qui rappellent la végétation
tropicale. Avant rétablissement des chemins de fer, la Provence était
presque inconnue du reste de la France, et l'horticulture, sans y être
tout à fait nulle,s y traînait dans la routine, sans avenir et sans autre
guide que quelques livres de jardinage publiés à Paris et qui n'étaient
point faits pour elle. Depuis que les communications avec le nord
sont devenues faciles et rapides, elle s'tîst transformée, pour ainsi
dire, à vue d'oil. De riches étrangers, à l'exemple de lord Brougham,
attirés par la beauté du climat, s y sont rendus de tous les coins de
lEuropc ; plusieurs y ont acheté de la terre, s'y sont fixés et y ont
fait bâtir ces superbes villas entourées de jardins qui font l'étonne-
ment et l'admiration des voyageurs. Et comment ne s'étonneraient-
ils pas à la vue de cette végétation insolite, les gigantesques Euca-
l>-ptus, les Acacias, les Araucarias, les nombreuses Myrtacées
d'Australie; les Jacaranda et les Bougainvillea du Brésil, les
Bambous, les innombrables tribus des Agaves, des Cactées de formes
si bizarres, des Mésembrianthèmes aux corolles éclatantes, et par-
dessus tout des grands Palmiers, Phœnix et Cocos de différentes
espèces, Juljéas, Livistonas, Sabals et beaucoup d'autres (pi'il serait
trop long de nommer ? C'est surtout aux alentours des villes fré-
cpientées par les étrangers, Hyères, Saint-Raphaël, Cannes, Nice,
Monaco, Menton, que ces jardins se montrent dans toute leur
splendeur.
Pendant longtemps la Provence n'avait guère à exporter, comme
produit horticole, que des luimortelles, dont les fleurs servent à
tresser des couronnes funéraires; aujourd'hui, elle est devenue le
gi'and marché des fleurs d'hiver et de printemps. Roses, Mimosas ou
Acacias, Narcisses, Œillets, Anémoraes, Renoncules, Violettes de
Parme, Réséda, etc., qui s'expédient par pleines -wagonnées sur les
villes du Nord, Paris, Londres, Berlin et jusqu'à Saint-Pétersbourg.
On en trouvera le détail dans un mémoire présenté à la Société
Nationale d'horticulture par M. H. de Vilmorin. A ce commerce, qui
lui rapporte des millions, elle n'a pas tardé à ajouter celui des fruits
et des légumes de primeur, Fraises, Asperges, Articliauts et Tomates.
Mais là ne s'est pas bornée son activité. Elle a compris que si la vente
des fleurs coupées était une iiiiue d'or à exphiiter, elh' en avait une
autre dans la culture et l'expédition des plantes vivantes ; aussi de
nombreux horticulteurs sont-ils venus s'établir en Provence, aux
FRANCE 'Jai
alentours de toutes les villes de quelcpie importance, depuis Marseille
jus([u"à Mouton. Ils profitent de rexccllence du climat pour élever
des plantes (pii réussissent moins l'acilement ou ne réussissent pas
du tout dans les jardins du nord, mérae sous les abris vitrés, tels que
plants d'Orangers et de Mandariniers, Rosiers nouveaux, bulbes et
graines de toutes espèces, Araucarias, Palmiers de semis, etc., taisant
ainsi une rude concurrence aux horticulteurs du Nord de la France,
de Belgique, d'Angleterre et d'Allemagne.
Une spécialité de la culture provençale dont nous devons dire
quelques mots ici, bien quelle soit entièrement sous la dépendance
d'une industrie locale, est celle des plantes à parfum, unicpiement
destinées aux fabricants d'essences de la ville de Grasse. Plusieurs
se sont enrichis à ce commerce, qui a fait la réputation de cette petite
ville. La matière première de cette industrie est fournie par les
Rosiers Gent-Feuilles, Musqués et de Damas, par les fleurs de Cassie,
Acacia Farnesiana, les fleurs et les écorces d'Oranger-Bigaradier,
de Citronnier et autres arbres. Hors de ce groupe, le Géranium rosat,
Pelargoniiiin capifatiim, le Jasmin d'Espagne, Jasminum gran-
dijlovuin, la Tubéreuse, Polj-anthes tiiherosa , l'Héliotrope, la
Jonquille, etc. Des plantes indigènes et vulgaires fournissent aussi
leur contingent de parfums, telles que la Menthe poivrée, la Mélisse,
le Romarin, le Myrte, la Violette, etc. Depuis quelques années, on
distille aussi à Grasse les feuilles de divers Eucalyptus. Mais dans
cette industrie jusqu'ici florissante, la Provence commence à être
concurrencée par l'Algérie, non moins bien située pour la culture
des plantes à parfums, qui a pris surtout de l'importance dans la
commune de Ghéraga, près d'Alger.
Un des premiers, parmi nos compatriotes français, qui ont puis-
samment contribué au développement de l'horticultm'e en Provence,
est le botaniste Gustave Thuret, que sa santé toujours vacillante a
amené, il y a près de 4© ans, à Antilles, ville jusque-là délaissée par
les étrangers, et qui ne cidtivait guère qiie la Vigne et l'Olivier.
Devenu propriétaire d'un vaste terrain, à une époque où la terre se
vendait cinq à six fois moins cher qu'aujourd'hui, il y fonda un
jardin, à la fois botanique et d'agrément, où il s'appliqua à réunir
des plantes de tous pays, les unes achetées chez des horticulteurs,
les autres données par le Muséum d'histoire naturelle, où P. Decaisne,
ami intime de Gustave Thuret, présidait alors aux cultures de
l'Etablissement. Toutes n'y réussirent pas, et naturellement les hivers
firent un triage des espèces rustiques ; mais ce qui résista fut consi-
dérable. L'expérience étant mise à profit, le jardin se peupla insen-
siblement, par un choix judicieux des nouvelles acquisitions, d'une
422 FRANCE
quantité de plantes, arbres et arbrisseaux exotirpes fort intéressants,
qui. petit à petit, se répandirent dans le pays. Gustave Thuret fut
le vérital^le initiateur de l'horticulture dans eette partie de la
Provence, où il eut beaucoup d'imitateurs. Il faut dire, pour être
juste, qu'une bonne partie de cet honneur revient à M. le Docteur
Bornet, son ami, qui le seconda avec autant d'ardeur cpie d'intelli-
gence, pendant les dix-huit années cpi'ils passèrent ensemble à
Antibes.
A la mort de G. Thuret, arrivée en 18^5, ce bel établissement
risquait d'être vendu et disloqué par les héritiers de la famille, ce
cpii eût été une sorte de malheur public. Heureusement ime dame
généreuse, M""= Henri Thuret, belle-sœur de Gustave, et qui avait
pour lui une vive amitié, acheta aux héritiers le jardin et la modeste
villa où son beau-frère avait vécu, retiré du monde, pendant si
longtemps, et en fit cadeau à l'Etat, aux seules conditions que le nom
du fondateur y fût conservé et qu'on y continuât les travaux qu'il
avait commencés avec tant de succès. Ces conditions furent acceptées,
et le Ministre de l'Instruction pulDlique, de qui seul dépend l'Etablis-
sement, agi'éa pour directeur, sur la recommandation de M. Decaisne,
]M. Charles Naudin, ancien aide-naturaliste au Muséum, qui avait
lui-même créé, à ses frais, risques et périls, un jardin d'expériences
à Collioure, en Roussillon.
Il va de soi que le Directeur du jardin de la villa Thuret se fit un
devoir de conserver religieusement les plantes que Gustave Thuret y
avait introduites, mais il s'occupa aussi d'en accroître le nombre par
tous les moyens en son pouvoir, et, mettant à profit ses relations avec
les botanistes français et étrangers, les grands horticulteurs, les
voyageurs, les missionnaires et jusqu'aux jardiniers des colonies, il
réussit à obtenir, tantôt gratuitement, tantôt par voie d'échanges, des
graines et des plants de végétaux exoticpies qui n'existent encore qu'à
la villa Thuret. Parmi ces nombreux coadjuteurs du jardin, il convient
de citer le Baron Ferdinand Mïdler, l'infatigable explorateur de
l'Australie, M, Charles Sargent, directeur du vaste arbore tum de
New- York, et le Docteur King, directeur du Jardin botanique de
Calcutta.
Mais si le jardin de la villa Thuret voit ses richesses végétales
s'accroître sans cesse par le concours bénévole des amis de la science,
il n'est pas moins libéral dans ses distributions de graines et de
plantes vivantes aux jardins botaniques, aux agriculteurs et horti-
culteurs, à tous ceux, en un mot, qui s'intéressent aux acquisitions
nouvelles d'utilité ou de simple agrément, et c'est par centaines de
paquets que sortent chaque année de l'établissement les graines
FRANCE 4'^^
destinées aux expériences d'acclimatation. Ucccvaut gratuitement,
il donne gratuitement. C'est de stricte justice.
Jusqu'ici le rapide coup d'oui (pie nous avons jeté sur notre belle
province uicililerrauccnuc s'est borné à sa partie la plus chaude cl la
plus avancée en horticulture, mais elle en a une autre, moins favorisée
par le soleil, dans ses montagnes dont ipichpics souimels atteignent
à la limite des neiges éternelles. C'est là que se trouve le grand
réservoir naturel des eaux qui arrosent la plaine. Disons-le avec
regret : cette pittoresque moitié de la Provence est fort attardée en
fait d'horticulture, et cependant combien ces sites alpins et alpestres,
avec leurs expositions si variées, seraient favorables à la culture des
arbres fruitiers ordinaires, Pommiers, Poiriers, arbres à fruits à
noyaux et autres ! Espérons que l'industrie horticole se portera un
jour de ce côté, et ((u'à la suite de quelque arboriculteur entrepre-
nant, qui donnera l'exTcmple, elle s'élèvera au niveau des pays les
plus favorisés sous ce rapport.
Note. — Apirs ei- judicieux rxposé, où l'auteur, avec sa niodcslic lial)iluclle,
otiblie de ciler les importantes expérii-nces d'acclimatation rpii lui sont dues,
nous ajouterons (pie, si le Jardin de la Villa Thiu'cl n'a pas la somptuosité de
(pulcpies-uns de la C(jle provençale où Ion n'avisé ([u'à produire de farauds
eifets paysagers, en revanche il est beaucoup plus riche ([ti'aucun de ces jardins
en ])lantes exoti(pies, utiles pour la science, pour l'agriculture et l'horticulture.
Signalons brièvement les plantes ou les groupes de i)lanles cpii se l'ont le
plus remar(|uer au [iremicr abord.
A M. Thurel est due l'introduction des lùicaiypliis globiiliiSy Gunnii,
melliodora, viininalis, tous de grande taille ;
Des superbes -l/YauYiria B'uUvillU, h ras i lien sis, (^oofdi, e.vcelsa;
Des Arbidtis Andrachnc et iicjxilciisis ;
D'un grand nombre d'Acacias australiens, parmi lcs([ucls les A. dcalbala,
decnrrcns, myrlifoUa, arinala, ciillriformis, et de Vllovciiia diilcis;
D'iuu" vingtaine de Chênes, dont les plus intéressants soiU les Qiiercus
coccinca, iildhra, jtolyinorj)lia, Mirhcclcii cl vircjis ;
Du Quillaja sapnnaria;
D'une douzaine d'espèces de Pitlosporuin;
Du Laurier camphrier;
D'une vingtaine de Pins et Sapins, parmi lesquels les Pinvs aufstralis, cnnn-
riensis, loiiiiifoUa, Sahiniana ; Picca Khiitron' -jAhu's cej)haloniea, eilicica, etc.;
De (juantité de Myrtaeées arborescentes ou arbustivcs des genres .bii,'0/)/io/'rt,
Callisteiiton, Euij^cnia, Melalcaca, Mctrosidcros, etc.;
De Proléacécs, parmi lesfpiclles de grands Banksias ;
Des Euphorbes arborescentes, du magnill(juc Jcicaranda iiiiiuosi/olui :
De Palmiers, Pluviiix dactylifera, spiiiosa; Jahcra sj)ectahUis; Sahal h(H'a-
ncnsis, etc.; d'une cpiantité d'Agaves, de Dasylirions, de Yuccas, entre autres
de grands Yncca draconis cl /ilifera;
De liand)ous, de Cactées, et d'une multitude de plantes bulbeuses pour les-
quelles M. Thurel avait un goût prononcé; tels (pic Lis, Amaryllis, Jacinthes,
Alslrœmèrcs, Tul)éreuscs, Narcisses et autres l)ull)cs indigènes ou cxotiipics.
Sans négliger les ac([uisitions déjà faites, M. Cii. Naudin, en prenant la
direction du jardin, a dû, suivant les intentions du ('louverncmcnt, lui donner
des allures [)lus directement utilitaires. La proi)agati(in d'arbres forestiers
nouveaux, de plantes industrielles et de plantes fourragères à introduire dans
l'agriculture du midi et de notre colonie du nord de rAfri((ue a été l'objet
constant de sa sollicitude. Il a considérablement augmenté le nombre des
Eucalyptus jnsfpic-là connus en Europe; il a fait venir une grande collection
434 FRANCE
(le Kakis du Japon. Diospyrof) j'oponica, tout afvolTi's. et qui sont actuellement
on pleine protluelion ;
Il a inlruduil ilu Jai)on l'arbre à laque, Rhus {•crniri/cra et le llhun siiccedanea;
Larbre à suif lie la Chine. StilUni,''la sebifcra;
Plusieurs Noyers de rAnu'-ri(jue du 'Son], Jtii>-lnns californica; C.avya alba,
Carya olii'œformis ;
Une plante produetriee de caoutchouc, VOxypdaluDi utile de Bolivie;
Toute une collection de Viornes américaines, l'itis cincrca, etc.;
De Vignes asiatiques, du Japon, de la Chine cl de la Mongolie;
De Graminées fourragères, de Chénopodées d'Australie, recommandées pour
les terrains saumàtres;
D'une variété précoce de Cotonnier de la Chine,
De VAsiniina triloba, de la Caroline du Sud;
Et de beaucoup d'autres végétaux tirés tXc divers pays, dont il s'agit de constater
l'utilité, comme plantes industrielles, ou plantes de simple agrément.
Citons entin les Palmiers de nouvelle introduction, savoir: Brahea //ij/cra ;
Erilhea armata, E. edulis ; Cocos (iœrtncri: Xannorops Ritchicana (rarissime);
Sabal jxtiinctto; l'Iuvnix canaricnsis, senri>aU'nsis, l'iipicola; cni'in le Dattier
à fruits noirs, Pliœni.v dactylifera melanocavpa, à Dattes noires comme de
l'enere et excellentes.
Et les expériences d'importation et d'acclimatation continuent
savamment à la Villa Tlmret...!
VI. — Culture maraîchère.
La culture maraîchère a toujours été remarquable en France, par
l'activité et l'intelligence des familles qui s'y livrent et par l'abondance
et la qualité des produits obtenus.
La consommation des légimies s'est imposée dans toutes les classes
de la Société ; le producteur a dû étendre son champ de culture, et
des marchés de vente se sont multipliés à la ville ou sur place.
Il faut dire que la facilité des relations commerciales a singulière-
ment favorisé le trafic des denrées alimentaires du jardin ; aussi,
plus d'un fermier a-t-il ajouté à son exploitation agricole les
Asperges, los Artichauts, les Choux, les Pois, les Haricots, les
Navets, les Pommes de terre, en même temps que le jardinier
devenait priiiieuriste, voulant récolter encore, même à contre-saison,
par l'emploi judicieux des abris vitrés et des chauffages artificiels.
L'approvisionnement des centres de population et le voisinage des
gares d'embarquement ont contribué — les milieux aidant — à la
création spontanée de centres de production, ou à la culture extcnsivc
de quelques espèces particulières, d'un bon rendement.
La production potagère s'est trouvée, d'ailleurs, stimulée par un
débouché ouvert depuis 5o ans à peine : la conservation, par le
séchage et la compression, des légumes destinés à l'approvisionnement
de la marine, de l'armée, des voyages au long cours, etc.
FRANCE 4^5
Cette découverte, entre'S'iie par Sylvestre et Alaine. jardiniers-chefs
à rinstitut royal agronomique de Grignon, mise au point vers 184C,
par Etienne Masson, jardinier de la Société d'horticulture de la Seine,
s'est développée à ce point qu'une usine exploitant cette industrie,
installée aux portes de Paris, absorbait, en 1892, jusqu'à dix millions
de kilogr. de légumes à cet usage.
D'après les statistiques, on peut porter à un milliard de francs la
valeur de notre récolte annuelle de légumes. Toute commune rurale
produit une partie de sa consommation ; mais les besoins des
villes, des agglomérations de population ou des localités moins
favorisées, ont sollicité l'expansion de stations potagères, c'est-à-dire
que, d'après la nature du sol et du climat, certaines espèces de
végétaux alimentaires s'implantent dans une contrée ; le cultivateur
n'en faisant pas elaulres, travaille à moins de frais, et le négociant
vient s'y approvisionner, avec la certitude de réussir.
Jetons d'abord un coup d'œil général sur les plantes de grande
culture maraîchère.
Il y a quelques années, la culture potagère et maraîchère occupait,
en France, près de 4^0,000 hectares, soit o,83 0/0 de la superficie
totale du territoire, et rapportait 2,100 francs par hectare. La produc-
tion annuelle correspondait donc à 29 francs, au plus, par tète
d'habitant.
De 1888 à 1891, nous avons exporté les quantités suivantes de
légumes frais ou conservés :
Années. Légumes verts. F.égumcs salés ou confits.
1888 24,3i5,ooo kilogr. 9,542,000 kilogr.
1889 29,260,000 — 11,738,000 —
1890 3i, 335, 000 — 13,340,000 —
1891 37,669,000 — 12,757,000 —
Nos débouchés sont en Espagne, en Algérie, en Belgique, en
Angleterre, aux Etats-Unis.
Gomme point de comparaison, le total de nos importations en
1891 aurait été de 24,979,000 kilogi\ de légumes frais et de
000,000 kilogr. de légumes salés ou confits.
L'importation a son origine au nord de l'Afrique, en Autriche, en
Allemagne, en Russie, en Belgicpie, aux Pays-Bas. Le Haricot, la
Pomme déterre, les Lentilles y figurent pour une bonne part.
La superficie consacrée aux Fèves et Féverolles, aux Haricots,
aux Pois et Lentilles était, en 1882, de 344.ooo hectares, donnant un
produit total évalué à 147,570,000 francs.
Pendant une période de vingt ans, de 1862 à 1882, on a constaté
une augmentation notable du rendement moyen par hectare, qui est
426
FRANGE
passé de 14 hectolitres 07 à i; hectolitres ^5, tandis que la valeur
correspondante, s'élevait de 298 francs à 429 francs.
Pommes de teuue. — La Pomme de terre est la plante potagère cpii
occupe la plus grande surface en France. Après le Blé, notre
Parmentière tient le premier rang. Tout le monde en consomme.
Les 4-5oo hectares de 1789 sont arrivés à I,5i2,i36 hectares
en 1892, et le Ministère n'a plus besoin, comme il y a cent ans,
d'édicter une Loi qui oblige les cultivateurs à lui consacrer une partie
de leurs terres.
La récolte en France dépasse aujourd'hui i3(3 millions de quintaux
métriques, représentant une valeur de Goo millions de francs, y
compris les espèces fourragères ou à féculerie.
Chaque département cultive le précieux tubercule, pour l'alimen-
tation ou l'industrie. Treize départements ont affecté chacun plus de
3o,ooo hectares à la Pomme de terre, depuis Saône-et-Loire, avec
53,000 hectares, jusqu'à Maine-et-Loire, 3i, 000 hectares, en passant
par la Dordogne, la Charente-Inférieure, la Sarthe, l'Ardèchc, la
Charente, le Puy-de-Dùme, les Vosges, l'Aveyron, la Loire, l'Allier,
le Tarn..., sans tenir compte de la superlîcie territoriale.
Quant au rendement, la moyenne étant de 90 quintaux à l'hectare,
la tête appartient au département des Ardennes, i63 quintaux à
l'hectare; puis le Nord, 1G2; les Vosges, 169; la Vienne, i53 ; la
]Meurthe-et-Moselle, 141 ; les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes
et l'Ardèclie, chacun i4o; TAisne, i38; l'Oise, 13^; la Meuse,
i35; la Somme, i33 ; la Seine, i32, en partie de culture maraîchère ;
puis le Rliùne, le Doubs, le Var, la Marne, les Cùtes-du-Nord, Pas-
de-Calais, Puy-dc-Dùme et Belfort, arrivant avec i3o à 120 quintaux.
Les plus faibles rendements appartiennent au Cantal, à la Lozère,
à l'Aude, aux Basses-Alpes, à la Charente-Inférieure, soit de 20 à
37 quintaux par hectare.
La statistique de 1892 ajoute que les plus fortes évaluations, quant
à la vente du produit, reviennent aux Alpes-Maritimes, à la Corse,
au Vaucluse, à l'Aude, à la Savoie, au Calvados, à la Manche, aux
Basses-Alpes, aux Bouches-du-Rhone, à la Seine, aux Pyrénées-
Orientales, au Gard, au Finistère, à l'IUe-et- Vilaine, à la Loire-
Inférieure, passant de 6 francs à 10 francs le quintal.
Betteraves. — La Betterave, accidentellement potagère, a ses
variétés et ses terrains. Les sols irrigués favorisent le développement
des racines, sans accroître sa richesse saccharine. En 18^3, une
Coiinnission du Ministère de l'Agriculture a calculé que, dans la
plaine de Gennevilliers,un hectare de terre, recevant les eaux dégoût
de la capitide, pouvait produire ; 120,000 kilogr. de Betteraves,
FRANCE 4^7
^5.000 kilogr. (lo Choux pommés, 00,000 kilogi*. de Carottes,
9,000 kilof;^!*. (ri']|)inai\ls, et Go, 000 têtes cl'Artiehavils.
Lo succès de ces cultures, dans un sol plus ou moins ingrat, a
engagé d'autres villes à iniiler l'ccuvre d'épuration des ingénieurs
Bclgrand, Mille et Durand-Claye.
La Bellerave est un léguuie mixte, apprécié au jardin et au champ
de grande culture, soil pour la nourriture de riiommc cl du hclail,
soit pour la sucrerie et la distillerie. Il y a là une intéressante
sélection d'espèces à opérer.
Navets. — Les Navets constituent une grande production rur;de,
comme emblave intermédiaire. Voyez aux Halles Centrales de Paris,
les arrivages nocturnes de la banlieue. Chaque année en amène
3o millions de kilogr., des plaines de Pantin, Aubervillicrs, Rosny,
Gagny, Croissy, Montesson, Gonesse, Aubergenville, Montinagny,
Viarmes, Chaton, Flins, vallée de Chevreuse, Montlhéry...
Sur tous les points de la France, le fermier ou le jardinier utilise
son terrain, après les emblaves de printemps, par des semis de Navets
qui viendront, à l'entrée de l'hiver, fournir l'établc, la cuisine ou le
marché.
Raves et Radis. — Très populaires, sous tous les climats, les
Raves et les Radis se sèment généralement en cultures dérobées, sur
couclic ou en pleine terre, selon la saison, avec d'autres plantes telles
que Laitues, Carottes, Choux, etc.
On ne se figure pas quelles quantités de Radis roses, gris ou noirs,
circulent par paniers dans les voitures, les bateaux ou les wagons,
se dirigeant vers nos marchés et nos ports. De l'Est, ils traversent
le Rhin; de Brest à Dunkerque, d'Abbeville à Boulogne, le flot
les entraîne à travers la Manche et la mer du Nord.
Le Daïcon, espèce chinoise intermédiaire, est resté jusqu'alors
confiné dans le jardin du collectionneur.
Carottes et Paxais. — Si le mot « populaire » peut être appliqué
à un produit maraîcher, c'est certainement à la Carotte. On en sème
partout... en culture pleine ou en culture accessoire. Les marcliés en
vendent des quantités considérables. Croirait-on que les Halles
Centrales de Paris en reçoivent plus de 40 millions de kilogr. par an?
Sans l'agriculture, la maraîcherie ne pourrait y sullire.
Cette plante, si riche en bonnes variétés, n'est-ellc pas encore,
comme le Panais, recherchée par les fabricants de compotes ou de
gelées ? Lune et l'autre ont une réputation sur les plages bretonnes ;
mais on les cultive dans tous les départements, en toute saison.
La Carotte et le Panais, comme la Pomme de terre, la Betterave, les
Raves et Navets, sont utilisés à l'étable, à la maison, souvent à l'usine.
428
FRANCE
La statistiqiie de 18812 résume ainsi la production annuelle de
ces racines potagères et fourragères.
RACINES ALIMENTAIRES
Siiprrflrir.
Ileolares.
PRODICTION'
totale.
Quintaux.
Rende-
ment
moven
par
licolare
Quint.
Valeur lolale en francs.
PRIX
nioven
(i'u
quintal.
VALEUR
brute
il
riieotare.
Carottes
66.652
15.902
148.089
i3. 166.033
2.622.641
23. 723.268
197
16-
169
46.714.727 »
9 454-775 »
64.7-3.6(X> »
3.54
3 55
2 72
709 »
095 »
437 »
Panais
N;iV('N.r;i\r's. turiu'ps.
Les Carottes se rencontrent principalement dans l'Ouest :
Finistère 5i4,446QU'nta!ix Maine-et-Loire. . 320,364 qiiinlaiix
Eure 442,225 — Ille-et-Vilaine . . 295,260 —
Deux Charentes. 714,134 — Manche 216,028 —
Et aussi dans la région du Nord :
Pas-de-Calais, 586,976 (piintaux ; Somme, 4i5,555 quintaux.
Il y a lieu de citer, en outre, le Loiret, 597, o5i quintaux, et la
Dordogne, 4i3,24i quintaux.
Quant aux Panais, ils sont surtout la ressource de la Bretagne et
de la Normandie. Ils prédominent dans les départements du
Finistère, 1,497,990 quintaux ; de la Manche, 419, 94^ quintaux.
Toutefois, ils sont aussi très répandus dans un département
montagneux du Centre, la Haute-Loire, où leur chiffre atteint
234,370 quintaux.
Ces trois régions fournissent plus des quatre cinquièmes de la
production totale.
Pour les Navets, Raves, etc., la Dordogne est placée en première
ligne. On y comptait i~,i^\ hectares produisant près de 2 millions
et demi de quintaux de racines, soit le dixième du total de la France
entière.
Viennent ensuite :
Le Maine-et-Loire, avec 1,720,971 quintaux; la Creuse, 1,376,709 quin-
taux ; l'Ain, 788,620 quintaux ; la Hautc-Yienne, 1,049,694 quintaux ;
le Puy-de-Dome, 843,'î4i quintaux.
Et les départements du Finistère et de la Vendée.
Notons encore la région pyrénéenne, où le Navet est très
fréquemment cultivé en productions dérobées, qui ne figurent pas
dans les relevés officiels.
Asperges. — L'Asperge a étendu ses griffes sur la grande culture,
apportant son revenu annuel à la ferme en détresse.
FllANCE 429
La petite pioche-crochet d'Argenteuil et de Montmorency a trouvé
sa concurrente dans la charrue, ({ui hdjoure et sarcle les champs
d'Asperfçcs de la Picardie, de la Champagne, de la Bourgogne, de
l'Anjou, du lloussillon, du Médoc, on pourrait dire de toutes nos
provinces. Au vignoble raOme, la tourte d'Asperge vit en bonne
harmonie avec le cep de Pineau ou dcGamai.rAramon ouïe Cabernet.
La laveur (pii s'est attachée aux conserves a lavorisé lextension
des aspergeraies. Plus d'une de ces dernières a remplacé les Céréales
à la ierme. Aussi, lors des concours régionaux, rencontre-t-on des
bottes d'Asperges soigneusement façonnées par l'agriculteur, au
même titre que les Haricots, les Pois, la Betterave ou le Mais.
Artichauts. — Les premiers Artichauts viennent, en mars, de
l'Algérie ; les arrivages de Cavaillon, d'IIyères, de Perpignan, de
lloscort, suivent; puis les envois de la Touraine et de l'Anjou. La saison
normale ramène les Artichauts de Niort, de Laon, de Saint-Quentin,
de l'Oise, de Sens, d'Ktampcs et de la banlieue parisienne.
Les soins d'hivernage empêchent l'expansion de l'Artichaut, à la
ferme, sous le climat de Paris. Ainsi, parmi les milliers d'hectares
gagnés par le jardinage sur le champ de Blé, dans la Seine et
Scine-et-Oise, l'Artichaut entre dans une proportion restreinte,
alors (pie les Haricots, les Pois, les Choux comptent pour un quart
ou un cinquième, et une plante vulgaire, l'Oseille, augmente ses
champs et ses bordures, pour le marché ou le laboratoire.
Tomates. — La Tomate a Uni par s'imposer à la culture cxtensivc.
Les jardiniers d'Orléans, les vignerons du Bordelais, les primeuristes
de la Provence maritime, les cultivateurs du Centre et du Sud
exploitent en grand cette Solanée américaine ; ils ont développé
leur commerce par la cuisson ou l'extraction du jus de ces baies
vermillonnées, et le livrent ainsi, directement à Ifindustrie.
L'exportation des jus de Tomates n'a pas atteint son maximum, ce
qui encourage les jardiniers et les paysans à redoubler d'ardeur, en
choisissant le sol et les milieux favorables à la maturité saine du fruit.
Haricots et Pois. — La grande production de Haricots est de
toutes les régions : l'Oise (Soissons, Liancourt, Xoyon); Seinc-et-Oise
(Montlhéry, Arpajon) ; Nord, Pas-de-Calais, Meuse, Aisne, Aid^e
(Bar-siu'-Aubc, Brienne), Cher, Meurthe-et-Moselle, Côte-d'Or, Rhône,
Allier, Loir-et-Cher, Loiret, Yonne, Nièvre, Seine-et-Marne, etc.
Les limites nord et ouest de la région viticole plaisent au Haricot,
dans ses espèces rustiques ; nous le rencontrons encore dans la
A'endée, rAniiouuu)is, la Gironde, la Ciascoy-ne, le Béarn.
Le genre Haricot, comme le Pois, a des sections de variétés
grimpantes, demi-naines ou naines, de pleine terre ou de châssis.
43o FRANCE
Les amateurs de statisticiue ont calculé (juc la cousomuirtliou
parisienne s'élève, dans une année, par habitant :
Pour les Haricots, à G litres ji ou 5 kilogr. 284
Pour les Pois, à 2 — 3j — i — ■ 941
Pour les Lentilles, à i — 4^ — i — i5i
Depms quelques années, la production du Haricot « en vert »,
trouve un débouché assuré à la fabrique de conserves ou au marché.
Le Haricot s'associe facilement à de jeunes semis ou plantations ;
il pi'cndi'a place sur une récolte priutanière ou précédera une enibla-
vurc d'automne.
Les petits Pois précoces des coteaux de Triel, de Montmorency,
de Clamart, sont devancés par le soleil des plaines sablonneuses du
Var ou des alluvions des Bouches-du-Rhùne, près de la Durance, et
par les calcaires et les silices de Vaucluse.
L'Ouest leur succède ; de Bordeaux et d'Angoulème à Niort, de
Tours au Mans, de Blois à Orléans et à Nantes, tous les départements
en produisent et alimentent leurs marchés.
Il n'en reste jamais d'invendus, car l'industrie des conserves en
absorbe, à elle seule, plusieurs millions de kilogrammes.
Les marchés de Dijon, de Lyon, de Toulouse, de Versailles;
ceux de la Picardie, de la Champagne, de la Brie, de la Beauce, de
l'Auvergne, du Lyonnais, du Maçonnais, du Morvau, du Berry sont
encore de bons pourvoyeurs de Pois.
Ognoxs. — L'Ognon provient des mêmes parages, et, en outre,
de la Bretagne, du Poitou et de la Vendée ; mais ailleurs, l'Est en
produit de grandes quantités, exportées de Mézières ou de Sedan,
au delà du Rhin, ou accaparées par des maisons de Paris. Le littoral
l'envoie en Angleterre. Les marchés de nos voisins nous absorbent
pour cinq millions de francs dOgnons de cuisine.
Niort vend pour plus de 100,000 francs de plants d'Ognons,
chaque année, sans compter les graines récoltées sur place.
L'Echalotte et l'Ail s'expédient des mêmes contrées, et particu-
lièrement de la Bretagne et de la Haute-Garonne.
L'Ail ligure pour i,5oo,ooo kilogr. aux Halles de Paris.
La vallée de la Vanne (Aube et Yonne) réserve des terrains
tourbeux et légers à ces liliacées de cuisine, et en renouvelle la
culture dans le même sol pendant un certain nombre d'années.
Les maraîchers des environs de Troyes sèment à la volée
1 Ognon de Mulhouse pour être vendu ou utilisé comme plant, l'année
suivante: et les cultivateurs du canton d'Anglurc (Marne) l'achètent,
le plantent en rayon et viennent vendre le gros Ognon à Arcis-sur-
Aiibc, il la foire d'octobre, dite foire aux Ognons.
(lircu'x. — liCs piaules à IVuilliij^o alinuMilairc sont inlércssantcs en
plein air, au jai'diii ou sous vciTc, et daus les assolements des terres
à lilé ou à cultures fourragères.
La Cumure qu'elles nécessitent n'est pas perdue pour les emblaves
futures.
Les Choux, les espèces à salades, les Kpinards, l'Oseille, le Céleri,
les Poireaux sont exploités par centaines d'hectares et transportés
aux marchés par voitures, par chemin de fer ou l)ateau,à court trajet,
vers les centres de consommation et les établissements qui les
transibrment ou les conservent en boites.
Le Chou de Schweinfurt est expédié de l'Ouest aux établissements
hospitaliers de Paris.
Les Choux rouges et les espèces à choucroute ont leurs stations
dans IKst; mais les Choux de Milan, les Choux ponnnés ou frisés, les
Choux Cabus sont de bon rapport dans les terrains frais et légers.
Les Choux de Bruxelles et les Choux-fleurs, plus délicats dans
leur évolution, réalisent de beaux bénéfices à leur exploitant.
Le Midi, l'Ouest, le Nord, les plages normandes ou bretonnes,
notamment le Mont-Saint-Michel et les environs de Saint-Bricuc,
expédient des cargaisons de Choux-fleurs à Paris et hors frontière.
Cresson et Salades. — Le Cresson, objet d'entreprises profitables,
a fertilisé les marécages et les vallées arrosables de l'Oise, de la
Bièvre, de l'Yvette, de l'Orge, de l'Essone. de la Xonctte. Connnencéc
il y a 80 ans, l'œuvre de Cardon et de Fossiez a pris des proportions
incroyables ; Gonesse possède plus de 3oo cressonnières.
Une fosse bien conduite, ayant environ 3oo mètres de surface et
cubant de 100 à 180,000 litres d'eau, peut produire mille douzaines
de bottes de Cresson par an ; cette exploitation n'est pas sans exiger
une certaine somme de travail et d'argent.
De lourds paniers transportent le produit au marché ou à la criée.
Le Pissenlit, recherché dans les prés ou cidtivé au marais, abonde
en Anjou, en Touraine, en Auvergne, en Bourgogne, au Poitou, en
Lorraine, et s'expédie assez bien, faisant concurrence aux Salades
blanchies par la main du jardinier.
L'Épinard vient de Viroflay, de Verrières, de Saint-Germain; le
Poireau, de Pantin, de Saint-Gratien, Groslay et d'Aubervilliers.
Les plants de Chicorée et de Pissenlit mis en cave produisent
par le blanchiment d'étiolage un légume d'hiver, dit Barbe de
Capucin. Les jardiniers de Montrcuil, Bobigny. Bondj^ Rosnv,
Pantin, Viroflay. Crétcil y trouvent un supjdénu^nt de bénéfices.
La Chicorée à grosse racine « AVilloof » et le Salsifis, ressources
de morte saison, produisent un rapport excellent au cultivateur.
432 FRANCE
L'extension de leur élevage dété ou d'hiver est la preuve de la
faveiu' dont ils jouissent auprès du consommateur.
Faut-il ajouter le Raifort, qui, traité dans la l'égion de Montreuil,
avec vente assurée à la fabrique de sirops, fournit un petit gain
supplémentaire.
CucuRBiTAcÉES. — Lcs Cucoi'bitacées du marais ou de la plaine, si
bien accueillies à l'étalage ou dans la famille, sont d'une vente subor-
donnée à la température ou aux épidémies, le Melon surtout. De bonnes
et franches variétés se sont fixées et méritent la fidélité du cultivateur.
Le Melon est de plein terroir dans le Midi et le Centre de la France.
Le Concombre blanc, admis sur les tables des villes d'eaux et
autres localités fréquentées par les touristes, est, en outre, livré aux
parfumeries parisiennes. Massy, Palaiseau et Verrières en sont les
principaux pourvoyeurs.
Toute une partie du département de la Haute-Garonne est fertile
en Concombres-Cornichons. On en fait une grande exportation.
A proximité d'une fabrique de conserves, cette espèce peut rapporter
de i5 à 20 francs l'are.
En général, on peut dire que la culture du Potiron se fait à la
ferme ou en plein champ, le Melon au jardin ou sous abri vitré, le
Concombre sur couche ou chauffé au thermosyphon ; mais le climat
tempéré les admet tous à lair libre, en situation bien aérée.
Champignons. — La cryptogamie alimentaire fournit son appoint
par le travail du champignonniste. Depuis l'initiative de Ghambry,
au commencement du siècle, les souterrains des carrières suburbaines
délaissées sont devenus des champignonnières lucratives.
Il y en a bien 3, 000 dans la zone parisienne, exploitées par
2.00 familles ; la production annuelle est évaluée à dix millions
de kilogr. ; des marchés sont passés avec les cultivateurs, par les
marchands de la halle et les fabricants de conserves.
Ici encore, le public superficiel ne se doute guère des frais de
main-d'œuvre, de matériel et des soins vigilants, occasionnés par un
maniveau de Champignons.
Cependant, sous plusieurs zones, en France, nous rencontrons des
carrières et des caves à Champignons, qui absorbent, toute l'année,
l'attention du cultivateur et lui procurent une honnête aisance.
Fraises. — La Fraise, qui relie pour ainsi dire le potager au jardin
fruitier, est de tous les pays. Un certain nombre de cultivateurs en
vivent exclusivement.
Les jardiniers qui savent élever le Fraisier des Qnatrc-Saisons,
l>ar le semis, renouvelé tous les deux ou trois ans, réalisent un
plus joli bénéfice, constant et assuré.
tilANCB 433
L'abri provisoire d'un eliàssis double el mobile, au printemps,
préserve la floraison des premiers i'roids et devance la maturité,
ce qui permet au Centre de lutter contre le Midi.
Des résultats non moins avantageux sont obtenus avec la race
américaine dite « Grosse Fraise » ; mais, au lieu île la reproduction
parseuiis, on a recours aux jeunes filets, (jue l'on met i)réalablement
en nourrice et (pii séjournent deux ou trois années dans la IVaiscraie;
après quoi, un coup de charrue viendra renouveler l'emblave. Une
récolte de légumes aura séparé les deux soles de Fraisiers.
Des cultures, bien soignées, se font remarquer aux environs de
Paris, d'Amiens, de Lille, de Brest, d'Orléans, d'Angers, de Nantes,
de Ghàlons, de Bordeaux, de Gi'cnoblc, de Marseille, de Lyon, etc.
L'intérieur de la France et le littoral, la plaine et la montagne
ont des champs de Fraisiers qui alimentent les marchés et les usines
à conserves ou à confitures.
Une l'raiseraie bien entretenue rapporte, facilement, au moins
i,5oo francs, même a, 000 francs nets à l'hectare.
La vallée d'Hyères, qui expédie des convois spéciaux et journaliers
de primeurs vers le Nord, ajoute volontiers cinq wagons à chacun,
destinés à la Fraise des Alpes, dite « Petite Fraise », tenue souvent
en culture dérobée, avec les plantes à bouquets ou à parfums.
Une seule saison produit plus de 5oo,ooo kilogr. de Fraises.
Après cet examen sommaire des genres principaux qui composent
les cultures importantes de légumes, si nous abordons la production
maraîchère par région, le Midi se présente tout d'abord avec les
Fraises, les Pois, les Haricots, les Pommes de terre de la Provence
et des provinces voisines ; la vente en est assurée sur les marchés du
Nord de la France et de l'étranger.
Le département des Bouches-du-Rhône, arrosé par la Durance et
des canaux d'irrigation, produit à profusion des Haricots verts en
cosse, des Pois, des Pommes de terre, des Choux-fleurs, qui succèdent
immédiatement aux plantes similaires de l'Algérie sur nos marchés.
Avec un sol frais, léger, d'arrosage facile et s'échaullant vite, les
cantons de St-llemy, de Château-Renard, de Tarascon s'enrichissent
an moyen des légumes de primeurs, que l'on charge par trains com-
plets et spéciaux, dirigés vers Paris et Londres.
En hiver et au printemps, Marseille envoie de grandes quantités
de Salades à Lyon et vers la Suisse.
L'exploitation de la Tomate prend un développement rapide ; c'est
une fortune pour l'Algérie et la Provence maritime. Les premières
récoltes sont vendues au moins six francs la douzaine de fruits ; mais
28
4J4
FRANCE
le producteur nhésitc pas à extraire lui-même le jus de la pulpe et à
le livrer aiusi au commerce.
Quant à la Pomme de terre, elle a accaparé l'attention de l'agricul-
teur, qui a dû abandonner certaines cultures industrielles et fournir
des tubercules précoces à l'Algérie, à la Tunisie, à l'Orient.
En même temps que l'Ail, le ]Melon de Gavaillon est une vieille
réputation du département de Vauclusc, si cruellement éprouvé par
la baisse de la Garance, de la Vigne, du Mûrier.
A la tête du delta du Rhône, les environs d'Avignon et de Gavaillon
regorgent de primeurs : Artichauts, Asperges, Ghoux-fleurs, Haricots
verts, Melons, Pois, Pommes de terre, plantes à Salades, Tomates.
La Gompagnie P. L. M. les remorque, en faveur des marchés du Nord.
Les Gucurbitacées se retrouvent dans la Haute-Garonne, l'Hérault,
le Gers, le Tarn-et-Garonne. La banlieue de Toulouse en est bondée.
Les Melons et les Pois, du Tarn, sont en réputation.
En grande culture de première saison, les Ognons Blanc et Jaune
de Lescure atteignent souvent les prix de 25 francs et de 3o francs
les loo kilogr. Les sols argileux accentuent leur parfum. L'Ognon
pullule dans la plaine fertile de Pradoulin et dans le voisinage de
Lectoure, au milieu de champs de Laitues, de Céleris, de Scaroles,
de Chicorées, de Choux cabus ou de Milan, d'Aubergines, de
Tomates, de Melons, d'Ails et d'Asperges.
Les environs d'Agen sont également favorables à l'exploitation de
rOgnon dit «Ognon du Port »; semé dès la fin de l'été, il est livrable
en hiver et au printemps.
Dans la banlieue de Perpignan, plus de i,ooo hectares sont convertis
en marais potagers, traversés par la Têt et des canaux d'arrosage.
Les saisons se succèdent sur le même sol, c'est une culture intensive
comprenant : Artichaut, Asperge, Aubergine, Chicorée frisée. Chou,
Fève, Fraise, Pois, Haricot vert ou à écosser et Pomme de terre
hâtive. La valeur du produit dépasse trois millions de francs.
Toutes les villes importantes du Midi reçoivent des denrées du
Béarn, Cordeaux en embarque; Paris en accapare les primeurs.
Avec trois ou quatre variétés, l'Artichaut se succède d'octobre en
juin et fournit cinq millions de douzaines de têtes, au coloris pâle, ou
vert, ou violet. Son rapport à l'hectare est de 2,000 francs nets.
Plusieurs localités du département des Pyrénées-Orientales sont
devenues maraîchères, entre autres la commune d'Hle qui, sur de
vastes surfaces irriguées, produit des plants de Choux, de Brocolis,
de Tomates, d'Aubergines, de Piments, de Laitues, de Céleris,
d'Ognons. L'Artichaut y couvre environ 3oo hectares.
Bordeaux est devenu un centre de production et de commerce des
FR^VNCE ^'35
légumes. L;i Fraise des Quatrc-Saisons et les races américaines
Ananas, Marguerite, Docteur Morère, aussi bien que la Tomate, ont
envahi le vignoble. Ailleurs, de vastes surfaces ont été transformées
en potagers de culture ordinaire ou hâtive, pour la consommation
locale et l'exportation de produits frais ou conservés. Ici, encore, le
Pois et le Haricot vert occupent une des premières places.
Depuis longtemps, Niort est réputé pour ses Ognons et ses
Artichauts. Il y a trente ans, on estimait déjà à 5o hectares l'ctenduc
des cultures du jeune plant d'Ognon rouge pâle de Niort. Semé au
mois d'août, il donnait, six mois après, quatre-vingt millions de
plants, vendus o fr. Go le cent aux Angevins, aux Poitevins, aux
Bretons, aux Normands, etc., qui venaient s'en approvisionner.
Presque aussi important, l'Artichaut compte 3,5oo à 4,000 plants à
l'hectare; une moyenne de douze tètes par touffe, vendues cinq cen-
times pièce, établit un rendement de u,ooo francs, environ. Les
Court de Nantes et Vert de Niort sont préférés.
Le Pois occupe 1,000 hectares dans les Deux-Sèvres ; le Haricot
vient ensuite, puis l'Asperge ; enfin le Melon Cantaloup produisant
encore 100,000 fruits.
On sait que l'Angélique de Niort a sa place dans les jardins de
produit, pour la confiserie.
L'industrie des conserves a gagné Le Mans, où tics manufactures
accaparent les Tomates, les Pois et les Haricots verts ou écossés.
Vers la fin daoùt, une foire aux Ognons suscite un trafic important;
il s'agit d'Ognons à livrer à la consommation ou aux préparations
culinaires. Le prix oscille entre 7 et i4 francs l'hectolitre de
bulbes.
Le Centre de la France a vu s'accroître les aspergeraîes de grande
culture, entretenues à la charrue et susceptibles de rapporter, en
pleine force, jusqu'à 3, 000, 4'Ooo ou 0,000 francs à l'hectare. Les
alluvions de la Loire plaisent à l'Asperge.
Il parait que, à lui seul, le département du Loiret compte quinze
cents maraîchers, occupant cinq mille ouvriers et cpii, avec l'aide de
1,000,000 francs de fumier, produiraient de dix à douze millions de
francs de légumes par an.
A Orléans, le quartier Saint-Marceau est renommé pour ses
fraiseraies. Le succès obtenu depuis avec la Tomate, a vulgarisé d'une
façon étonnante cette Solanée recherchée des gourmets.
Aux alentours de Bourges, le « Marais » desséché, sous forme
d'îlots allongés, séparés par des canaux, est une mine inépuisable de
légumes. Morne fertilité dans le val de la Loire, au sol dalluvions,
renommé pour les Asperges et les Melons,
436 FRANCE
Une grande cité qui s'alimente par ses propres produits, ou à peu
près, c'est, la ville de Lyon, comprenant 43o,ooo liabitants.
Les légumes de bonne vente journalière se récoltent dans les
jardins de Villeiu'banne, de Monplaisir, de Cuire, d'Eyrieux. La
grande culture potagère s'exerce à Vernissieux, à ^'aux, à Caluirc,
à Rillieux, avec les Artichauts, les Cardons, les Choux, les Haricots,
les Navets, les Pois, les Pommes de terre, sans oublier le Chou
gi'os quintal de Strasbourg, pour la choucroute.
Le Chou-fleur se concentre à Caluirc et à Rillieux, où certains
cultivateurs en sèment jusqu'à 3oo granmies, ce qui représente
40,000 plants. Une partie de la récolte est dirigée vers Saint-Etienne,
la population minière consommant une grande quantité de légumes.
En lîSya, la gare d'OuUins, située aux portes de Lyon, chargeait,
pour Saint-Etienne, laS.ooo kilogr. de Fraises récoltées à Oullins,
Saint-Genis-Laval et Briguais.
Ampuis, sur les bords du Rhône, s'adonne surtout à la grande
production de Haricots. Pierre-Bénite et Décines fournissent des
charretées de Melons. Là, le paysan sème, en plein champ, des plates-
bandes de Seigle cpii font espalier à la plante.
Les rives de la Saône et de ses allluents ont suscité l'installation de
potagers de rapport, de même que les sous-sols perméables de la
Bresse; Branges et Saint-Marcel sont dans ces conditions. Chalon
est un centre important de production : Artichauts, Choux, Choux-
fleurs, Haricots, Laitues, Melons, Pois, Pommes de terre. Radis,
Tomates croissent en abondance dans ses environs.
Le Jura montagneux s'y approvisionne malgré les produits de
Dôle et d'Auxonnc qui, d'ailleurs, sont en partie absorbés par les
garnisons militaires. Arbois est réputé pour ses Melons.
Dans la Côtc-d'Or, une sérieuse réputation est faite aux Melons
et au Raifort d'Auxonnc; aux Lentilles, de Nolay et d'Estaules ; aux
Ognons d'Heuilley-sur-Saône ; aux Navets de Duesme, d'Orret,
d'Oigny et de Saulieu : enfin aux Cressonnières de Chaudenay.
A Épinal, il y a une foire aux Choux pommés, qui se tient dans la
première quinzaine d'octobre ; les cultivateurs de la région y
amènent de grands chariots chargés de cette plante, principalement
de la variété Chou Quintal de Strasbourg, pour la fabrication de la
choucroute; il s'en fait ime grande consommation, en hiver, chez
les familles alsaciennes émigrées depuis l'annexion.
La consommation de ce mets s'est aussi notablement accrue en
province et à Paris. De grandes cultures de Choux ont été créées à
cette destination.
La Côte-d'Or et 1" Yonne fournissent des quantités d'Asperges,
FRANCE 4*^7
d'Artichauts, de Melons, de légumes de toutes sortes, qui sont
reeliercliés pour leur hùtiveté ou leur bon goût. Dijon, Appoigny,
Saiul-Florenlin, Auxerre, Sens en iont un eonnnerce iiuporlanl.
La banlieue de Troyes est prescjiie exclusivement consacrée à la
culture maraîchère. Les comnnmes voisines, Saint-André et la
Rivière-de-Corps, y aiïectent leurs sols tourbeux. L'emploi des cloches
et des chûssis simples ou doid>les gagne du terrain ; presque tous les
marais bien compris adoptent l'arrosage par irrigation, le réservoir
d'eau étant reuipli au moyeu du uianège mù par un cheval.
Les légumes approvisionnent, en toute saison, la population
bourgeoise, ouvrière et militaire. II en est transporté vers les localités
champenoises moins favorisées, quant au sol et à l'eau d'arrosage.
Le canton de lirienne i'ournit Haricots et Asperges.
La Champagne, la Lorraine, la Franche-Comté, la Picardie ont réussi
à augmenter, d'une façon considérable, leurs cultures potagères.
Les vallées de l'-Visne et de la Vesle, les territoires de Vailly,
de Braisne, de Sermoise, de Ciry-Salsogne, de Mons-en-Laonnais, de
Royaucourt, etc., conservent la vieille réputation du Haricot de Sois-
sons et du Flageolet. La Ponune de terre se plaît dans celte région.
Bazoehes et Courville font l'Ognon Jaune des A^ertus ; Sermoise, le
Poireau ; Roucy, la Fraise ; Ûrcel, l'Asperge.
Des centres de maraîcherie sont établis à Montdidier, Ham.Nesles,
Abbeville comme à Gisors, aux Andelys, à Gournay.
Le Bauvaisis transforme et accroît sa production sur les « aires »
qui s'étendent de Beauvais à Rochy-Condé, puis à Noailles, à Lar-
dières approvisionnant iNIéru, et sur les tourbières jadis commerciales
de Bresles.
L'hortillonnage légendaire d'Amiens s'étend sur 800 hectares de
tourbières et d'alluvions, vallée de la Somme, sur les teriùtoires
d'Amiens, de Camon, de La Neuville, de Longueau, de Rivery, de
Renancourt, de Montières, de Longpré,
Importée par une colonie hollandaise, il y a 5oo ans, l'industrie a
conservé ses habitudes, ses traditions, ses moeurs.
Le jardinier « hortillon » et sa famille continuent à exploiter les
terrains « aires », conduisant engrais ou légumes, en barque, ramant
sur les « rieux »... On compte encore i55 hortillons possesseurs de
180 bateaux, et 80 qui se servent de voitures.
Les bateaux, chargés la nuit, débarquent à quatre heures du matin
aux portes d'Amiens, et livrent leurs denrées aux intermédiaires.
En parcourant cette riche vallée, nous avons rencontré un
exploitant qui vend pour -20,000 francs de Fraises Jiiciinda ; le plant
est distancé de un mètre, dans ce terrain njai'éeageux.
4oo FRANCE
Le Nord a vu ses cultures maraîchères prendre un grand dévelop-
pement ; cependant ses besoins sont si considérables et Talimcntation
de ses villes industrielles si exigeante que, non seulement il consomme
les légumes qii'il produit, mais il en importe encore des pays voisins.
La vallée de la Searpe, les environs de Douai, de Marcliiennes, de
Dunkerque produisent en quantité les Asperges, les Choux-fleurs
de Rosendael, les Navets de Saint-Amand, les Haricots de Pecquen-
court, l'Ail d'Arleux, les Carottes et les Ognons de Cambrai.
Les sables des dunes doivent leur fertilité aux dépôts d'alluvions
de l'Aa et aux boues et engrais liquides de la ville de Dunkerque.
AlUem'ant cette masse granitique et calcaire du littoral constituée,
d'après les géologues, par des dél)ris de co({uillages et d'algues,
touchant les sables qui forment les anciens relais de mer, les brises
marines et les courants sous-marins chauds atténuent les extrêmes
de la température et facilitent une culture en toute saison.
L'arrondissement de IMorlaix a, dans ces conditions, les conununes
de Roscoft, de Saint-Pol-de-Léon, de Plougoulm, de Céder, de Libéril
et de Plouescat, sur un rayon de 20 kilomètres, presque entièrement
afiectées aux légumes. La location du sol atteint et dépasse même
3po francs l'hectare.
L'Artichaut, bien fumé, se cueille à deux époques : avril à mai et
juillet à octobre. La contrée en fournit 3 millions de kilogr., dont les
deux tiers viennent de Saint-Pol-de-Léon.
La Pomme de terre donne un rendement de 20,000 kilogr. à
l'hectare, môme davantage, suivant les variétés ; l'arrachage commence
au mois de juin.
Les Ognons, semés en janvier, seront vendus en juin ; un nouveau
semis en mai-juin sera livrable six mois après. Le rapport de cette
plante est de 3o,ooo à 40,000 kilogr. à Diectare.
Près de 3oo bateaux emjjortent de lloscolf les Ognons et les
Pommes de terre, pour les divers ports anglais, jusqu'à Newcastle.
Saint-Pol-de-Léon est la gare d'expédition par terre.
Deux variétés de lîrocolis arrivent à point : la hâtive, en octobre ;
la tardive, de février en avril.
Comme eux, les Choux-fleurs réclament à peine l'arrosage de
mise en place. On les plante sur le pied de 11,000 sujets à l'hectare ;
vendus à raison de 100 à i25 francs le mille, ils représentent une
récolte ae six millions de kilogrammes.
Saint-Pol-de-Léon livre près de quatre millions de kilogr. de
Choux-fleurs : le Léonais et Roscofl'font le surplus.
La ligne ferrée est pour Paris, le paquebot pour Londres, et la voie
terrestre s'arrête à Morlaix. Brest, Landerncau, Lannion.
FRANCE 439
Non loin (le là, vl grùco aux mCiiies inllucucos, la plaiuc de
Plouij^astcl a qoo hectares complanlés en Fraises du Chili et Ananas.
Le rcndenieiil par hectare est évalué à plus de i.'i.ooo Kilogr.dc IVuils,
vendus '20 francs les 100 kilogr. La récolte, de mai en juillet,
s'accentue au a] juin pour Texportation. L'emballafçc se lait en
caissettes de u kiloi^r. à u kilogr. 5oo.
La richesse des accrues de la mer a suscité une industrie de
légumes et de semences potagères, en pleine prospérité, sur les
polders du Mont-Saint-Michel.
Les jardins maraîchers de Saint-lirieuc s'étendent autour de la
ville. On y cultive les plants de Choux, les Choux pommés, les
Choux-fleurs, les Ognons, les Petits Pois, alternativement avec le
Froment, et l'on fume tous les deux ans.
Les plants de Choux sont expédiés jusqu'à 120 kilomètres de
Saint-Bricuc. 11 en part plus de trois millions de pieds, vendus au
prix de i franc le mille.
Les terres consacrées a cet élevage sont louées de aoo à '3oo francs
l'hectare, cultivées à la bêche et ensemencées, après la récolte du
Blé, avec des graines du Chou de Saint-Bricuc. Après l'enlèvement
du plant, les Ognons, les Choux-fleurs et les Carottes demi-longues
lui succèdent. Vient ensuite un Blé d'avitomne ou de printemps.
Aux portes de Cherbourg, Tourla ville a converti en jardins
potagers les terrains conquis sur la mer ; le sol sablonneux, iodé, s'y
prête, et les vai'cchs du voisinage et de l'île Pelée viennent l'amender.
La Pomme de terre est la culture dominante ; ses 325 hectares
fournissent Londres, par navires, vapeurs et voiliers. Le cultivateur a
plus de bénéfices à vendre toute sa récolte, sauf à se procurer de
nouveaux tubercules pour la plantation prochaine.
Moins important, le Chou-fleur figure cependant pour 200 hectares,
et vient ajouter un revenu au cultivateur ; le Chou de Bruxelles,
par ses 5o hectares, achève la rotation des saisons de culture.
Des essais sérieux de production sous verre permettent d'aflîrmer
que les Pommes de terre pourront être livrées dès le i5 avril, et
les autres denrées en toute primeur, à la façon des ibrccries des
îles anglo-normandes.
Dans une saison, le port de Cherbourg transporte quinze millions
de kilogr. de légumes ; celui de Barfleur, cinq millions, et la gare de
Cherbourg, trois millions pour Paris et les villes normandes, sans
compter la consommation locale.
Une commune voisine, Surtainville. tire 70,000 francs de ses
74 hectares de cultures maraîchères, produisant trois récoltes sur le
même sol. Après les Choux semés à la fin d'août et vendus en février,
44o FRANCE
on plante des Pommes de terre liàtives, auxquelles succéderont des
Haricots, des Navets ou autres légumes. La vente se fait à Cherbourg
ou à Jersey ; mais ses 800 quintaux de Persil, de cultures dérobées,
évalués 40,000 francs, sont dirigés sur Paris.
L'arrondissement de Coutances a d'importantes cultures maraî-
chères, surtout de Melons, à Créances.
On cite des colonies étrangères qui ont créé des cultures potagères
au bourg de liatz. en Bretagne, et à Courtisols, en Champagne.
Sous le nom de cidture parisienne, on entend la maraicherie de
la Seine, d'une partie de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise, qui
alimente la capitale de légumes élevés à l'air libre ou sous verre.
Le département de Seine-et-Oise compte 10,000 hectares de cultures
maraîchères et plus du double en grande culture potagère; celle-ci
domine dans le département de Seine-et-Marne.
L'agrandissement de Paris a repoussé les jardiniers vers la
campagne, avec leur matériel ; à leur tour, les paysans de la zone
suivante ont fait entrer les légumes dans leur rotation de culture.
L'installation d'un marais nécessite un roulement de fonds
relativement important : achat ou location du terrain, habitation,
ouvriers, cheval, voiture, fumier, terreau, hangar, bâches, châssis,
cloches, paillassons, appareils d'arrosage, outillage, accessoires,
impôts, entretien, intérêts, amortissement....
Il y a 5o ans, Courtois-Gérard évaluait de 3o à 5o,ooo francs un
hectare de terre clos de murs, avec une petite habitation. D'après
lui, la location variait de 1,100 à 1,700 francs, suivant la région sud,
est. ouest, de la capitale.
A cette époque, les 2,2.5o patrons, maîtres ou maîtresses des
1,225 marais parisiens, occupaient 3, 000 ouvriers et 1,100 chevaux;
ils employaient environ 23o,ooo châssis et 1,700,000 cloches, étant
donné que chaque établissement possédait de 60 à i,4oo cliàssis, et
de 100 à 5,000 cloches.
Tous ces chiffres ont augmenté dans une notable propoi'tion ;
cependant l'étendue moyenne d'un marais pourrait être fixée à
70 ares, les frais d'installation à i5,ooo francs et la dépense annuelle
d'exploitation, loyer compris, également à i5,ooo francs.
Il faut au maraîclici" ((ui se respecte un matériel de 20,000 francs
par hectare, comportant 3 à 4.»o<^> cloclies, 4 îi 5oo coffres vitrés,
1,000 paillassons, un système d'arrosage, le cheval, la voiture, etc.
L'arrosage dit d'irrigation, actionné par un manège mû par un
cheval, est d'invention française et moderne ; il simplifie cette
besogne d'autant plus fatigante que les cultures sont renouvelées
plusieiH's fois par an. La jachère est inconnue dans la rotation
FRANCE ^l
des cultures inaralchèrcs. Il est admis (jue Tarrosagc d'un hectare
exige 3o mètres cubes d'eau par jour.
Charpie are reçoit environ le i'iiinicr d'un cheval.
On arrive ainsi à étal)lir un produit annuel de i8 à 20,000 francs,
pour chacpic hectare soumis à la cultui'c perpétuelle ou fréquemment
renouvelée. Le potager de grande ctdture est en deliors de ces calculs;
mais les cultures forcées augmentent les premières mises de fonds
en matériel vitré ou de chaulTage.
Le marais du primeuriste dépasse rarement un demi-hectare,
comportant au minimum 5oo panneaux de châssis et 3, 000 cloches,
et enlraùiant à un achat de 3, 000 francs de fumier.
On voit coinl)ien le travail doit être sérieux, combiné, poiu* qu'il
puisse permettre au patron de couvrir les dépenses prévues.
La population maraîchère, une des plus laborieuses, des plus
économes, est amie du travail et de la paix. Sans ces conditions, elle
ne pourrait élever sa famille et faire face à ses engagements.
Le maraîcher de profession, dont les charges à remplir l'obligent à
travailler plus de douze heures par jour, hésite à étudier des espèces
nouvelles; ce (pii lui convient, ce sont les légumes de culture facile et
de grande production, réclamés par le consommateur.
Il laisse aux cultivateurs grainiers et aux amateurs le soin et les
risques des études aléatoires-
Un bon nond)re de jardiniers font, eux-mêmes, leurs semences et
leurs plants ; ils consacrent un coin du marais à l'éducation de porte-
graines pour leurs besoins personnels.
D'autres, préférant vendre leur récolte, sans réserve, achètent
leurs semences et leurs plants chez des cultivateurs spéciaux, ou
auprès de marchands grainiers qui, eux-mêmes, ont passé des traités
avec des éleveurs, travaillant à leur profit.
On peut se faire une idée des étendues cultivées en examinant la
moyenne annuelle, pendant ces dernières années, des quantités de
graines vendues aux maraîchers, dans les communes suivantes :
Bagneux.
3<)kil.f:arotti> roujïo très courir, à châssis. .")kil. I.iiitiio mcrvoillo des '» saisons.
200 — ('.(M-fcuil commun. 2 — — Passion ordinaire.
10 — C.iiicoréc Une dêlé parisienne. 2 — Homaine blonde maraiclière.
20 — — de Houen. 3 — — grise maraiclière.
20 — Scarole ronde ou verte. i,5o — M;\clie à feuille ronde.
100 — (lliicorée sauvajre de Paris. 5 — Navet demi-Ion^ lilane, à forcer.
5 — Choucœurdelinnifmoy. delà halle. 20 — Ognon blanc hùtifde Paris.
5 — — très liàlif dEtampes. 20 — Oseille larj^c de Belleville.
2 — Cliou-lleur demi-dur de Paris. 10 — l'ersil commun.
2 — — l.enormaiid iiieil court. 20 — Poireau gros court.
(hxi — Epinard à feuille de l.ailu(\ ^o — — gros de Houen.
4<H> — — monstrueux de Virollay. 4***> — Kadis demi-long roseà bout blanc.
10 — Laitue gotle à graine noire. (io — — écarlate très liùtif,
10 — — Passion blanche. à courte feuille.
442
FRANCE
ISSY,
i5o kil.C,;irotto roufio très courte, à chflssis.
laoo — Oi'feuil commun.
45 — ('■liicoivo tiiie de Koucn.
5 — — détô parisienne.
5 — Chou trî's liàtif d'Etanipes.
5 — — cœur de bœuf moyen et
pos de la llalie.
200 — rjiicorée sauvage,
a — Chou-fleur tendred)' le i!:'intemps\
5 — — demi-durde Paris (pour
rr-té et l'automne).
1600 — Epiiiard à feuille de Laitue (semis
d'automne),
Graxd-Montrouge
4ookil. Eilinardde Vironay(plusrusti<iue)
(semis d'auromne).
600 — M;\chc à feuille ronde.
200 — Ognon l)lanc luitif de Vauglrard.
125 — — de Paris.
5o — Oseille large de Helleville.
Poireau gros court fpour l'été).
Persil commun.
Pourpier vert.
— doré à large feuille.
Uadis demi -long rose, à bout
blanc.
70 —
5o —
5o —
25 —
1200 —
120 kil. Carotte rouge très courte. àcb;\ssis
5 — Chicorée fine dété parisienne.
10 — — de Itoucn.
400 — Cerfeuil commun.
10 — Scarole ronde ou verte.
200 — Chicorée sauvage, race de Paris.
5 — Chou très hâtif dEtamiies.
10 — — co?ur de bu-uf moyen de
Halle.
10 — Cliou-flcur demi-dur de Paris.
5 — — tendre de Paris, d'été
5oo — Epiiiard à feuille de Laitue.
200 — — monstrueux de Viroflay.
10 — Laitue gotte à graine noire.
6 — — Passion blanche.
10 — — Merveille des 4 saisons.
4 -- — Palatine,
lokil. Homaine hlunilf maraîchère.
10 — — grise maraîchère.
600 — M;\che à feuille ronde.
i5 — Navet demi-long blanc, à forcer.
60 — Ognon blanc très hàtif de Vau-
girard.
100 — ugnon blanc hàtif de Paris,
la 3o — oseille large de Belleville.
100 — Persil commun.
5o — Poireau gros court.
100 — — de Rouen.
20 — Pourpier vert.
20 — • — dore à large feuille.
1000 — Hadis demi-long rose bout blane.
5o — — écarlate très hâtif,
à courte feuille.
lokil.
i —
0 —
2 —
00 —
80 —
5oo —
5o —
Vaxves
5okII. Carotte rouge très courte, à châssis.
5 — Céleri plein blanc.
20 — Chicorée tine dété, parisienne.
5o — — de Houcn.
800 — Cerfeuil commun.
5o — Scarole ronde.
100 — Chicorée sauvage de Paris.
10 — Chou co'ur de bœuf moyen de la
Halle.
5 — Chou très hàtif d'Etampes.
8 — Chou-fleur demi-dur de Paris.
5oo — Epinard à feuille de Laitue.
3oo — — monstrueux île Virollay.
8 — Laitue gotte à graine noire.
10 — — Passion blanche.
10 — — — ordinaire.
5 — — Merveille des 4 saisons.
5 — — grosse brune paresseuse.
Vaugiuard.
70kil.Carotte rouge très courte, à châssis.
700 — Cerfeuil commun.
10 — Chicorée Une d'été, |tarisienne.
35 — — — de Houen.
3oo — — .sauvage, de Paris.
10 — Chou ernur de bœuf moyen.
5 — — très hâtif d'Etampes.
20 — Chou-fleur demi-dur de Paris.
10 — — tendre de Paris.
1000 — Epinard â feuille de Laitue.
1000 — — monstrueux de Viroflay.
i5 — Laitue gotte, â graine noire.
10 — — Passion blanche,
.'j — — Merveille des 4 saisons.
5 — — blanche d'étf'-.
4 — — Palatine.
10 — Homaine; blonde maraîchère.
Homaine blonde maraîchère.
— à grosse côte de
Versailles (ballon).
Homaine grise maraîchère.
— plate ou crinoline.
200 — Mâche à feuille ronde.
25 — Navet dend-long blanc, â forcer.
5o — Ugnon blanc très hâtif de Vau-
glrard.
5o — Ognon blanc hâtif de Paris.
5o — Oscille large de Belleville.
3o — Persil commun.
Poireau gros court.
— de Rouen.
Radis demi-long rose â bout blanc.
— écarlate très hàtif.
à courte feuille.
5 kil. Romaine blonde à grosse côte, de
Versailles.
i5 — Romaine grise maraîchère.
2 — — plate ou crinoline.
1000 — Mâche à feuille ronde.
5o — Navet demi-long blanc, à forcer.
200 — Ognon blanc hâtif de Vaugirard.
200 — — — — de Paris.
10 — Oseille large de Helleville.
100 — Persil commun.
5o — Poireau gros court.
5o — — — de Houen.
5o — Pourpier vert.
25 — — 'doré â large feuille,
'iooo — Hadis demi-long rose bout blanc.
100 — — — écarlate, à courte
feuille.
FRANCE 443
VlïRY.
nokil.CiriiMoriiufrftivsrituptc, àcli;'\ssis. (Ikil. I..iiluo trrosso hrunc ii.'ii'ossoiiso.
()(H» — Cerfeuil ciniiiiiuii. <> — — Lliortois.
12 — Chicoréo lino iJ'été parisienne. 10 — Hnrnaiiio iiionrto maraîclU-rc.
uî> — — — (le Huucn. 12 — — fe'riso.
i5 — — Scarole riiiiilc. 4 — — plate ou crinoline.
100 — — sauvage, race de Paris. 200 — Mâche à feuille ruiule.
i.'ï — r.liou ca:ur de lueuf moyen de la Go — Navet des Vertus à collel lin.
Malle. r>o — (i^'iion blanc liàtif de Paris,
(i — C.liou-lleur denn-dur de Paris. Go — (tseille lar^e de Itelleville.
3 — — LcMorniand ipjed court. Go — Persil commun.
G(K) — Epinard A feuille de Laitue. 25 — l'oireau jrros court ou du Midi.
Goo — — ujonslrueux de Virollay. 60 — — de Kouen.
i5 — Laitue gotte ;\ foraine noire. 10 — Pourpier vert.
12 — — Passion hianclie. 5oo — Hadis demi-long rose à Ijoutbianc.
6 — — — ordinaire. 60 — — — écarlatetrès liàtif,
6 _ _ blanche d été. à courte feuille.
D'après certaines recherches faites autour de la capitale, la culture
potagère en pleine terre, pratiquée sur un hectare, peut rapporter
-i5o francs par are, tandis tpic la culture maraîchère, combinée de
primeurs sous verre et de pleine terre, à Tair libre, sur un demi-
hectare, peut produire le double, près de 3oo francs l'are. Il s'agit
d'une moyenne, attendu qu'il existe des emblaves plus lucratives et
d'autres qui sont entravées par toutes sortes d'obstacles.
Autour de Paris, le jardinier sait se maintenir dans <pielques
spécialités de plantes maraîchères ; le débouché en est assuré et les
frais sont simpliliés.
Ainsi l'on connaît :
Les Choux de la plaine Saint-Denis, des Vertus, de Pantin, de
Noisy-le-Sec, d'Aubcrvilliers, de Gonesse, de Groissy, de Palaiseau,
de A'augirard, au nombre de vingt millions de têtes ;
Les Choux de Bruxelles, provenant de Rosny, Montreuil, Noisy-
le-Grand, Pantin, Bagnolet, Nogent-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois;
Les Gho\ix-fleurs des A'ertus, de Bobigny, de Poissy, et surtout de
Chamboiircy, oii ils fournissent annuellement jusqu'à deux millions
de tètes, sur les quarante-trois millions que l'on consonnne à Paris :
La Chicorée sauvage, destinée au blanchiment d'hiver à INIontreuil,
à Bobigny, à Viroflay, à Créteil, à Neuilly-sur-Marne, et devenant
d'un bon rapport pendant la morte-saison ;
Les plantes à Salade, l'Oseille, l'Épinard, le Céleri et le Salsifis,
de tous les centres de jardinage; l'Oseille, recherchée également à
l'usine, approche vingt millions de kilogr. aux halles ;
Le Poireau de Groslay, Noisy, Croissy, Mézières, Epernon, Meulan :
La Tomate, des cultures abritées ou libres, d'Issy et de la grande
banlieue sud : de Lonjumeau, de Linas, de Leuville, de Longpont et
de Palaiseau.
L'Artichaut d'Épinay, Montmorency, Enghien, Saint-Gratien,
Deuil, les Vertus, Gennevilliers, et des marais assainis ;
444 FRANCE
L'Asperge d'Argenteuil, dÉpinay, d'Herblay, de Francon\àlle, de
Suresnes, de Puteaux. de Montmorency, de Saint-Denis, et de tous
les terrains sablonneux ;
Les Cai'ottes et les Panais de Gonesse, de Pontoise, de Pantin, de
Gagny, de Croissy, de Montesson, de Chevreuse, d'Aubergenville ;
Les Ognons de Croissy, de Mézières, de Bobigny, de Fontenay-les-
Fleury, de Palaiseau, de Saint-Ouen ;
Les Navets de Noisy-le-Sec, d'Aubervilliers, de Freneuse, de
Croissy, de Flins, de Viarnics, de Chaton, de Deuil, de Saint-Graticn,
dépassant au total vingt millions de kilogrammes ;
Les Pois de Suresnes, Nanterre, iNlérieourt, Poissy, Linas, Gargen-
ville. Conflans-Sainte-Honorine, Meulan, Carrières. Deuil, Picpus ;
Les Haricots de Limay, Herblay, Clamart, Sarcelles, Arpajon,
Verrières, Lagny, Étampes, Montlhéry, Triel, Noisy-le-Grand.
Le Cresson de Gonesse, Saint-Gratien, Bellefontaine, Beaumont,
Lardy, Louvres et de l'Oise. A lui seul, le département de Seine-
et-Oise livre à Paris, aux halles, i5,ooo douzaines de bottes de
Cresson par jour, pendant les mois d'avril et mai, alors que les
entrées de 1893 se chiffrent par 5, 600, 000 kilogr. ;
Les Fraises de Bagnolet, de Montreuil, de Rosny, de Bry, de
Châtenay, de Palaiseau, de Bièvres, de Fontenay, de Chàtillon, de
Bagneux, de Verrières. d'Igny, d'Argenteuil, de Clamart, de Romain-
ville, de Belleville, etc. et des vallées de la Bièvrc, de l'Yvette;
Les Champignons de Montrouge, de Gentilly, d'Ivry, de Montsouris,
de Charenton, de Houilles, de Chaville, de Bougival, de Méry-sur-
Oise, dans trois mille carrières de la banlieue de Paris ;
Ajoutons les Melons, les Courges, les Concombres des jardins et
des champs et les Radis, produit de la culture dérobée ou complé-
mentaire des couches en exploitation;
Enfin, la Pomme de terre, élevée libre ou sous cloche, de tous
les pays, dépassant, dans ses arrivages parisiens, le chiffre de
700,000 hectolitres, pesant 70 kilogr. chacun.
Nous résumons quelques cultures spéciales, dans les communes de
la région parisienne :
AUBERVILLIERS.
Laitue hlaticlic trr-lé. Scarole ronde.
— — (lautoinne. M.'iclie ronde.
Hoinaine grise niaraiclièrc. Céleri rave ordinaire et pros lisse, de Paris.
Cliou-ncur demi-dur de Paris. — plein Idanc et Céleri doré.
Chicorée frisée de .Meaux. Choux.
Créteil.
Carotte rouge très courte, A châssis. Plusieurs inaraicliers sèment, en plaine, de
Laitue gottc, à graitie noire. la Cliicoréc sauvage dont ils livrent les
Epinard. racines aux cultivateurs de Montreuil, qui
Cerfeuil commun. produiseriMa Uarbe-de-Caiiucin.
(Jiicorée sauvage, race d(! Paris,
FRANCE 445
BOBIGNY.
Asiicr(<i> lialivc (rArj.'fiilfUil |cuIluiT for- Cliicurri' s,iu\;i^:(^ (;,'raii(lc <iuaiililr|.
cir). Laitue lilainMic (rauluiiiiir.
l'tTsil (se fait suus cliAssis froid, après l.ailuc IjUimcIic vert foncé.
r.Vsperjîc). — — (l'été.
Itoniaiiic blonde inaraiclièrc (grande (luan- — i.orlliols.
lilé). Ugnon lilaric liàlif de Valence.
Clilcoréc Une de Koueri (grande iiuantilé). — — — de paris.
— frisée, de Meau.x. — — — de Vaugirard.
Cliciiy-la-Garenne.
Ici, la culture forcée domine : Carotte très courte, à cliàssis (très grande
Culture spéciale d'.Asperge forcée. i|uanti(é.
Ugnon blanc très liAtifde l'aris (très grande Komaine plate, pour forcer en l" saisun.
quantité.) — grise — — 2" saison.
Céleri-rave, surtout gros lisse de Paris. (i„r.i,i.„,c ,.,nn..,\.i„ .. r . ■ . .
, -. ,. . • ■ /. • 1 <juei< mes mari clcrs loid, pour a vente ( Il
Laitue gotte a grame noire (très grande ..r.,,,. 1,. ci.^,. n .,„i '. "'.'".""" "'^
(inantîti'i v e plant, le Chou-/leurLeniailre a pied court.
Deuil.
Carotte rouge très courte, à cli;\,ssis. Pois Express.
— — demi-courte de Guérande. — Caractacus.
— — demi-longue nantaise. — Serpette vert,
Haricots divers, pour la cueille en vert. l'ois Sabre.
Navet des Vertus, race Marteau. — Ulue Peler.
— dur d'hiver. Cliou de .Milan.
— do Croissy. Chicorée à grosse racine de Bru.xellos.
Ivii
On fait principalement les primeurs, sur Homaine plate.
couches, avec cloches, et surtout : — grise maraicluTe.
Carotte rouge très courte, à châssis. Chou-lleur demi-dur de Paris.
Laitue gotte, à graine noire.
Maisons-Alfort.
Laitue gotte, à graine noire. Scarole rondo ou verte.
Carotte rouge très courte, à châssis. Céleri plein blanc,
lîomaine plate (I" saison). Céleri-rave ordiiiaire.
— grise maraîchère (2' saison). Mâche à feuille ronde.
.\sperge hâtive d'.\rgenleuil. Cerfeuil commun.
Chicorée sauvage.
MOXTMAGNY.
Carotte rouge demi-longue Nantaise. Chicorée â grosse racine de Bruxelles.
— — — de Luc. l'ois Express.
— — demi-courte de Guérande. — Fillbasket.
Chicorée frisée de Kullec. — Serpette vert.
MONTREUIL.
Chicorée sauvage « Harbe-dc-Capucin ». t'.hou de Bruxelles.
Neuilly-sur-Marne.
Chicorée Barbe-de-caimcjn (Va cultivateurs Chou de Bru.xelles demi-nain de la Malle,
sèment annuellement 1200 kilogr. de Chou-lleur.
Chicorée sauvage).
Noisy-le-Grand .
Pois Sabre. Pissenlit ordinaire.
^ Serpette vert. Chou de Bruxelles deml-naln de la Halle
— Caractacus. (grande quantiié),
— Victoria Marrow. Haricots.
Carotte blanche à collet vert.
Picpus ; Bel-Aiu ; Reuilly.
Toutes les cultures de primeurs.
446 FRANCE
Saixt-Gratiex.
Pois Quarante-deux. Cliou rouge gros.
— Prince .\Ibert. Poireau monstrueux rte Carentan.
— Caractacus. Cresson de fontaine (grande «luantité).
— Express. Navet dur d'hiver.
— niue i'eter.
Toutes les cultures de primeurs.
Saint-Maxdé.
Saint-Ouen.
Chicorée sauvage. Ognon Manc liàtif de Paris (grande quan-
Pcrsil commun. tité) (2« saison).
Oseille large de Belleville. Céleri plein Manc.
Ognon I liane hàtif de Vaugirard (1 "saison).
Montreuil récoltait, pendant l'année 1892, pour 481,000 francs de
légumes en plein champ, et 3i5,ooo francs, en jardin.
Marcué aux légumes de Paris. — Un marché très important de
fruits et légumes se tient, depuis i858, sous certaines voies couvertes
des Halles centrales de Paris, sur les trottoirs bordant les pavillons
et dans les rues avoisinantes. L'ensemble des emplacements affectés
à cette vente est appelé le « Carreau forain des Halles ».
Le mai'ché est quotidien; il est ouvert : i'^ du i" avril au 3o sep-
tembre, de 3 heures à 8 heures du matin; 2° du i" octobre au 3i mars,
de 4 heures à 9 heures du matin.
Les approvisionneurs du Carreau forain sont :
I' Les jardiniers maraîchers et les horticulteurs de Paris et de la
banlieue, qui y apportent leurs primeurs ;
2° Les cultivateurs de la Seine, de Seine-et-Oise, et môme d'un
rayon plus étendu, qui alimentent le marché de gros légumes.
Les Artichauts viennent en grande partie de Gonesse, de Gen-
nevilliers, puis du Finistère, de Maine-et-Loire et d'Indre-et-Loii'e.
L'Asperge, d'Argenteuil, d'Herblay, d'Ermont, etc.
Les Choux et Choux-fleurs, de Chambourcy, de Neuilly-sur-Marne,
de Groslay, de la Bretagne et du Midi.
Les légumes lavés (Carottes et Navets), de Croissy, de Montesson.
Les Haricots et les Pois verts de primeurs et autres, de Nanterre,
Suresnes, Puteaux, de l'Aisne, de la Gironde, du Lot-et-Garonne.
Les Potirons, de Montlhéry, de Linas, de Saint-Michel-sur-Orge.
Les Salades et le Cresson, d'Enghicn, de Gonesse, de Versailles.
Les Fraises, de Fontenay-aux-Roses, de Palaiseau, de Plougastel
et des environs de Brest.
Tous les produits maraîchers, autres que les Champignons, sont
vendus à l'amiable, soit par les producteurs eux-mômes, soit par les
commissionnaires, ou par les marchands en gros qui achètent les
récoltes dans les pays de jjroduction.
Les denrées vendues ainsi n'étant pas soumises au droit d'abri,
il n'est pas possible d'apprécier exactement l'importance des apports.
()f
i5
à (/
G5
I
oo
20
»
»
I.")
I
5o
»
8()
I
70
4
»
25
»
i'.î
»
G5
»
»
6o
i5
»
35
»
125
»
I
2.5
5
»
»
i5
I
))
»
20
I
25
20
»
90
»
5
»
25
»
FRANCE 44?
Toutefois, étant donné quo le nombre des places délivrées en i8(j3 a
été de 1,028,000, et que eliaque plaee reçoit, en moyenne, i5() kilogr.
de marchandises, on peut conclure que le poids total des apports
s'est élevé à 244> 17^,000 kilogr. environ.
Voici les prix, mininnuu et maximum, des principales espèces de
léj^umcs vendus en i8(j3, sur le Carreau des Halles :
Artichauts la pièce
Asperges la botte
Carottes la botte
Champignons le kilogr
Choux le cent
Choux-fleurs le cent
Fraises le kilogr
Haricots verts les 100 kilogr
Melons la pièce
Navets la botte
Poireaux la botte
Pois verts les 100 kilogr,
Ponmu's de terre les 100 kilogr
En jetant un nouveau coup d'œil sur la France potagère ou
maraîchère, nous enregistrons les cultures spéciales et les stations
Icgumières indiquées ci-après :
Aix,
Bourg. — Légumes assortis pour l'approvisionnement de la ville.
Trévoux, Rillieux. — Betteraves, Carottes, Choux, Haricots, Pois,
Pommes de terre, Choux-fleurs, Navets.
AlSXE.
Laon, Chivy, Suzy, Chassemy. — Artichauts, Asperges.
Soissons. — Légumes assortis. Haricots, Asperges.
Vailly, Sermoise, Braisne, Giry. — Pois, Haricots.
Guise, Pont-Tugny, Saint Quentin, Nesles. — Choux, Radis,
Scorsonère.
Craonne. — Pois.
Allier.
Moulins. — Choux, Choux-fleurs, Haricots, Pois, Pommes de terre.
Cusset, Montlucon. — Choux Cabus, Choux-fleurs.
Basses-Alpes.
Les Mées. — Choux, Ognons, Poii'eaux.
Riez. — Choux de Milan de Riez.
H AL tes- Alpes.
La culture maraîchère y est presque nulle ; le pays est approvisionné
par Sisteron, Forcalqider, les Mées et Riez.
44^ FRANCE
Alpes-Maritimes.
Nice. — Carottes, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Concombres,
Laitues, Navets, Ognons, Aubergines, Piments, Chicorées à
grosse racine, Courges, Courgettes, Poireaux, Radis, Tomates.
Antibes. — Clioux-fleurs, Pois, Haricots, Tomates.
Cannes. — Carottes, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Haricots, Pois,
Tomates. Piments, Cardons, Asperges.
Grasse. — Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Haricots, Cornichons, Pois.
Pegomas. — Chicorées frisées. Laitues.
Ardèche.
Aubenas, Annonay, Tournon. — Haricots, Lentilles, Chicorées,
Laitues, Poirécs, Pois, Choux, Carottes, Ognons, Raifort.
Ardennes.
Mézières, Charleville. — Carottes, Céleris, Choux, Clioux-fleurs,
Ognons, Poireaux, Radis, Asperges.
Alland'huy, Attigny, Charbogne. — Ognons, Poireaux, Carottes.
Chooz. — Carottes, Choux, Ognons, Poireaux,
Sedan. — Carottes de Sedan, Choux rouges, Ognons, Pois.
Ariège.
Mazères. — Carottes, Ognons, Poireaux, Salsifis, Brocolis.
Mirepoix, Pamiers. — Choux, Choux-Brocolis, Radis.
Aube.
Troyes et banlieue. — Ails, Carottes, Choux, Ognons, Laitues,
Cucurbitacécs, Navets, Asperges, Haricots, Pois, Panais.
Bar sur-Aube, Brienne. — Haricots, Asperges, Pommes de terre.
Bar-sur-Seine, Nogent-sur-Seine, Romilly. — Légumes assortis.
Montgueux. — Navets de Mont gueux.
Saint-André, Sainte-Savine. — Ails, Pois, Haricots, Choux, etc.
Aude.
Carcassonne. — Cardons, Chicorées, Choux, Laitues, Ognons,
Poireaux, Pommes de terre.
Narbonne. — Aubergines, Cardons, Choux, Choux-fleurs, Ognons,
Pois, Haricots, Pommes de terre, Piments, Tomates.
Aveyrox.
Rodez. — Légimies assortis.
Millau. — Choux, Ognons, Poireaux, Radis, Scorsonère.
Vabre. — Betteraves, Ognons, Poireaux, Scorsonère.
Villefranche-de-Rouergue. — Carottes, Choux, Choux-fleurs,
Ognons, Poireaux, Pois, Haricots, Scorsonère.
BoUCIIES-l)U-RlIÔ\E.
Marseille. — Aubergines, Cardons, Épinards, Piments, Tomates,
Romarin, Sarriette, Basilic.
Arles. — Légumes assortis. Cardons, Basilic.
FRANCE 449
Barbentane. — Choux-fleurs d'automne et Brocolis, Pommes de
terre, Chicorées d'hiver.
Boulbon. — Pois.
Châteaurenard. — Aubergines, Haricots, Tomates, Concombrcs,Pois.
Gardanne. — Ails, Ognons.
Luynes. — Scorsonère.
Maillanne. — Ognons jaunes. Pommes de terre.
Salon. — Clioux-deurs, Pois, Haricots, Aubergines, Tomates, Piments,
Sarriette, Basilic.
Tarascon. — Légumes assortis. Cardons, Aubergines, Piments,
Tomates, Sarriette, Romarin, Basilic.
Calvados.
Caen. — Tous les Légumes. Choux-Milan de Caen, Haricots carrés
de Caen.
Bayeux. — Tous les légumes. Artichauts.
Falaise. — — Choux-Milan, Ognons, Poireaux, Radis.
Lisieux. — Pois, Haricots, Pommes de terre de primeur.
Luc-sur-Mer. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux, Pommes
de terre. Scorsonère, Salsifis.
Cantal.
Saint-Flour. — Choux Cabus.
Charente.
Angoulême. — Asperges, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Laitues,
Haricots, Pois, Pommes de terre. Radis, Carottes.
Aubeterre. — Chicorée frisée d'Aubeterre.
CnARENTE-LxFÉRIEURE.
La Rochelle, Rochefort, Saintes, Royan. — Légumes assortis.
Authon, Thaims, Andilly-les-Marais. — Ails.
Saint-Trojan (île d'Oléron). — Ognons, Choux.
Ile de Ré. — Pommes de terre, Choux, Carottes.
Cher.
Bourges. — Artichauts, Carottes, Choux, Ognons, Poireaux, Radis.
Dun-sur-Auron. — Artichauts, Choux, Choux-fleurs, Poireaux,
Ognons, Pommes de terre. Scorsonère.
Saint-Amand-Mont-Rond. — Melons, Haricots, Pois de primeur.
Vierzon. — Carottes, Laitues, Radis de primeur.
Corrèze.
Tulle. — Choux et Choux-fleurs d'automne.
Corse.
Vallées et littoral eu situation saine, facilement arrosables. — Au-
bergines, Tomates, Ails, Échalotes, Ognons, Pois chiche,
Haricot d'Espagne, Doliques, Piments, Fenouil.
29
45o FRANCE
Côte-d'Or.
Dijon. — Tous les légumes. Carottes, Radis, Pois, Haricots.
Auxonne. — Asperges, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Oguons,
Poireaux, Pommes de terre, Melons, Raifort.
Arnay-le-Duc, Beaune. — Tous les légumes. Pois, Haricots.
Saulieu. — Tous les légumes. Navets de Saiilieu.
Heuilley-sur-Saône — Ognons.
CÔTES-DU-NORD.
Saint- Brieuc. — Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Ognons, Pois.
Dinan. — Tous les légumes. Choux-fleurs, Brocolis, Choux.
Creuse.
Guéret, Bort. — Le département est alimenté par les marchés de
l'Allier et du Puy-de-Dôme.
Dordogne.
Périgueux, Bergerac, Belves. — Tous les légumes.
Eymet. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux, Scorsonère,
Choux, Haricots.
Doues.
Besancon. — Tous les légumes. Carottes, Pois, Radis.
Drôme.
Valence. — Cardons, Choux, Laitues, Navets, Ognons, Poireaux,
Poirées à cardes. Piments, Tomates, Aubei'gines, Épinards,
Concombres, Mâches.
Montélimar. — Aubergines, Cardons, Choux, Choux-fleurs et
Brocolis, Concombres, Haricots, Pois, Mâches, Tomates,
Ognons, Poireaux, Radis, Pommes de terre, Poirées, Navets.
Romans. — Tous les légumes. Choux-Milan, Poirées à cardes. Radis.
Eure.
Évreux, Beaumont- le -Roger, Gisors. — Melons Cantaloup,
Choux-fleurs, Concomijres à Cornichons.
La Bonneville. — Ognons de La Bonneville.
Ivry-la-Bataille. — Céleris, Chicorées, Pissenlits, Salsifis, Pois.
Louviers, Les Andelys. — Choux, Chicorées, Mâches, Pissenlits,
Carottes, Radis, Pommes de terre de primeur.
Eure-et-Loir.
Chartres. — Tous les légimies. Haricots rouges de Chartres.
Dreux. — — Céleris, Chicorées, Choux.
Finistère.
Quimper, Brest. — Tous les légumes.
Morlaix. — Ails, J^xhalotes, Ognons.
Plougastel. — Fraises, Ognons, Pommes de terre, Pois, Haricots.
Roscoff. — xVrlichauts, Choux-fleurs, Ognons, Pommes de terre.
FRAJJCË 4-5 1
Saint-Pol-de-Léon. — Artichauts, Choux-llcurs, Ognons, Pommes
de terre.
Gard.
Nîmes. — Aubergines, Cardons, Piments, Tomates, Sarriette,
ilomarin, Roquette, Clioux-fleurs, Poireaux, Haricots, Pois.
Âlais, Marguerite. — Haricots, Pois, Choux-fleurs d'automne.
Aramon. — Chicorées irisées, Aubergines, Piments, Tomates
d'Aramon.
Beaucaire. — Aubergines, Cardons, Piments, Tomates, Choux,
Clioux-fleurs.
Bellegarde, Montfrin. — Ognons.
Haute-Garonne.
Toulouse. — Ails, Concombres, Corniclions, Choux-fleurs, Fèves,
Ognons blancs et jaunes de Lesciire.
Blagnac. — Carottes, Salsifis.
Cazères. — Cornichons, Choux, Brocolis, Carottes, Uadis.
Saint-Gaudens. — Betteraves, Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Radis,
Ognons, Poireaux.
Gers.
Auoh, Pavie. — Tous les légumes. Pois.
Lectoure. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Chicorées, Ognons.
Gironde.
Bordeaux (Elnvirons de). — Tous les légumes. Carottes, Choux,
Pois, Haricots.
Hérault.
Montpellier, Béziers. — Aubergines, Choux, Ognons, Piments,
Pois. Haricots, Radis.
Ille-et-Vilaine.
Rennes, Fougères. — Carottes, Choux, Panais.
Paramé. — Carottes, Clioux, Choux-fleurs, Fraises, Ognons, Radis,
Pommes de terre, Pissenlits.
Dol de Bretagne, Vivier-sur-Mer. — Choux-Navets, Navets,
Pois, Pommes de terre. Panais.
Indre.
Châteauroux. — Tous les légumes.
Indre-et-Loire.
Tours. — Artichauts, Cardons, Carottes, Céleris, Laitues, Choux
de Milan, Ognons, Pois, Hai'icots, Melons.
Isère.
Grenoble. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Laitues,
Poireaux, Pommes de terre, Radis, Poirées.
Vienne. — Pois, Haricots, Choux-Xavets, Poirées.
45a FRANCE
Jura.
Lons-le-Saulnier. — Tous les légumes.
Arbois. — Tous les léguuics. Choux.
Dôle. — Choux, Ognons, Poireaux, Pommes de lerrc.
Landes.
Mont-de-Marsan, St-Sever. — Légumes assortis. Choux, Ognons.
Dax. — Choux, Choux-ileurs, Brocolis, Ognons.
Loir-et-Cher.
Blois. — Asperges, Cresson de fontaine, Pois.
Montoire-sur le-Loir. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux.
Vendôme. — Choux, Champignons, Pommes de terre.
Loire.
Saint-Étienne. — Choux, Laitues, Poirées, Ognons, Poireaux, Radis.
Montbrison. — Ognons, Poireaux, Pois, Haricots.
Roanne. — Carottes, Laitues, Ognons, Poireaux. Radis, Choux-fleurs.
Haute-Loire.
Le Puy. — Carottes. Chicorées, Choux, Ognons, Poireaux, Laitues,
Poirées, Pommes de terre.
Brioude, Yssingeaux. — Choux Cabus, Choux de Milan, Pois,
Pommes de terre.
Loire-Inférieure.
Nantes. — Légumes assortis, de pleine terre et de primeur.
Chantenay. — Carottes, Concombres à Cornichons, Haricots, Pois.
Chateaubriand. — Angélique.
Guérande. — Carottes, Ognons, Poireaux.
Loiret.
Orléans. — Asperges, Fraises, Haricots rouge d'Orléans et Suisse
rouge, Tomates.
Gien. — Tous les légumes. Xavets, Radis.
Jargeau. — Betteraves. Carottes, Chicorées, Choux, Ognons, Haricots.
Montargis, Pithiviers. — Tous les légumes. Navets, Radis.
Sully-sur Loire. — Rutabagas, Ognons, Choux, Poireaux, Haricots.
Lot.
Cahors, Figeae, Gramat, Saint-Céré. — Betteraves, Carottes,
Ognons, Poireaux, Pois, Haricots.
Lot-et-Garonne.
Agen. — Carottes et Ognons d'Agen, Pois, Haricots, Brocolis.
Marmande, Villeneuve-d'Agen. — Carottes d'Agen, Brocolis,
Ognons d'Agen, Pois, Haricots, Betteraves.
LozivRE.
Mende. — Le département est approvisionne par les marchands de
l'Aveyron et du Gard.
FRANCE 45 i
Maine-et-Loire.
Angers. — Carottes. Choux, Brocolis, Artichauts, Ognons, Pois,
Poireaux, Melons, Haricots.
Baugé. — Légumes assortis.
Cholet. — Choux, Ognons, Poireaux, Laitues, Choux-fleurs, Brocolis.
Saumur. — Asperges, Fraises, Haricots, Pois, Pommes de terre.
Manche.
Carentan. — Poireaux, Choux.
Coutances, Créances. — MeloAs, Choux-fleurs, Pommes de terre,
Carottes, Broc(jlis.
Pontorson. — Choux, Rutabagas, Panais, Asperges.
Surtainville. — Pommes de terre, Choux, Carottes, Panais, Haricots,
Céleris, Navets, Persil, Betteraves.
Tourlaville. — Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Pommes de terre.
Laitues, Radis.
Marne.
Châlons-sur-Marne. — Carottes de primeur. Choux, Choux-fleurs.
Épernay, Vertus. — Légumes de saison et de primeur.
Reims. — Carottes, Laitues, Radis de primeur, Haricots, Pois.
Montmirail, Sainte Menehould, Suippes, Vitry-le-François. —
Choux, Carottes, Haricots, Pois, Melons, Radis.
Haute-Marne.
Chaumont, Langres, Saint-Dizier. — Haricots, Pois, Pommes de
terre. Asperges, Choux, Panais, Plantes à salade.
Mayenne.
Laval, Mayenne. — Asperges, Choux, Pois, Haricots, Laitues,
Melons, Courges.
Meurthe-et-Moselle.
Nancy, Toul. — Légumes de consommation journalière.
Lunéville, Pont-à-Mousson. — Asperges, Carottes, Radis, Laitues
de primeur, Chicorée sauvage rouge.
Meuse.
Bar-le-Duc. — Haricots, Pois, Carottes, Choux.
Saint-Mihiel. — Haricots, Pommes de terre. Carottes, Choux.
Verdun. — Carottes, Choux, Ognons, Poireaux, Pommes de terre.
Morbihan.
Vannes, Lorient, Pontivy. — Tous les légumes.
Nièvre.
Nevers, La Charité. — Artichauts, Carottes, Choux, Choux-fleurs,
Ognons, Poireaux, Pommes de terre.
Nord.
Lille. — Cresson Alénois, Melons. Pourpier, Poireaux d'hiver.
454 FRANCE
Cambrai. — Carottes, Ognons, Poireaux, Chicorée à Café.
Douai. — Choux-Ueurs, Betteraves, Carottes, Laitues.
Saint-Amand. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux.
Saint-Saulve. — Carottes, Ails, Échalotes, Choux-fleurs, Ognons,
Poireaux.
Rosendaël. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Fraises, Ognons,
Poireaux, Pommes de terre.
Roubaix, Tourcoing. — Poireaux d'hiver.
Oise.
Beauvais, Lardières, Noailles, Bresles. — Légumes variés.
Clermont, Breuil-le-Vert, Bailleval , Cauffry. — Artichauts,
Choux-fleurs. Choux, Haricots, Cresson, Laitues.
Compiègne. — Chicorées, Pissenlits, Carottes, Choux.
Senlis. — Artichauts, Cresson de fontaine. Choux, Ognons, Poireaux.
Noyon. — Artichauts, Haricots, Pois.
Orxe.
Alençon. Argentan, Fiers, Mortagne, La Ferté-Macé, Sées. —
Légumes assortis.
Carrouges. — Carottes, Choux, Ails, Échalotes, Pommes de terre.
Pas-de-Calais.
Arras, Bapaume, Béthune. — Légumes variés.
Achicourt. — Carottes (TAchicourt, Choux, Ognons, Pommes de terre.
Boulogne-sur-Mer, Desvres, Samer, Montreuil-sur-Mer. —
Arroche, Rhubarbe, Artichauts, Carottes et Radis de
Boulogne, Poireaux, Pommes de terre, Choux-fleurs.
Saint-Omer. — Chicorée à Café, Choux-fleurs, Carottes, Choux,
Ognons, Pommes de terre, Laitues.
Puy-de-Dôme.
Clermont-Ferrand. — Carottes, Angélique, Laitues, Chicorées,
Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux.
Biom. — Choux, Choux-fleurs, Pommes de terre, Ognons, Poireaux.
Artonne, Issoire, Thiers, Vic-le -Comte. — Choux, Choux-fleurs,
Pommes de terre, Ognons, Poireaux, Pois.
Basses-Pyrénées.
Pau, Bilhère, Bizanos. — Carottes, Choux, Brocolis, Haricots,
Pois, Pommes de terre, Fraises.
Meillon. — Choux, Fraises.
Bayonne. — Clioux-fleurs, Brocolis.
Hautes-Pyrénées.
Tarbes. — Carottes, Pois, Haricots, Choux.
Trébons. — Ognons,
FRANCK 455
Pyrénkes-Ouiextales.
Perpignan, Pezilla-la-Rivière. — Arlicliauls, Asperges de Pczilla.
Corniflious. lirocolis, l'ois, Haricots, Ponuiics dclerre, lladis.
Elne, Palau del Vidre. — Artichauts, Brocolis, Pois, Haricots,
Pommes ele terre. Radis de Collioure.
Palalda, Prades. — Carottes. Choux, Pois, Haricots, Pommes de
terre, Brocolis.
Ille-sur-la-Têt. — Aubergines, Piments, Tomates, Artichauts,
Choux-lleurs. Brocolis, Ognons.
Haut-Bhix.
Belfort, Rougemont, Giromagny. — Choux, Rutabagas, Carottes,
Pommes de terre, Céleris.
RiiOxE.
Lyon. — Légumes variés. Poirées à carde blanche et verte, Haricots,
Betteraves blanche et verte à salade. Chicorée sauvasre. Pois.
Choux, Choux-fleurs. Raves. Salsifis.
Caluire. — Choux-lleurs, Cardons, Ognons, Poireaux, Scorsonère.
Venissieux. — Carottes, Choux-fleurs.
Tarare. — Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons.
Tassin. — Asperges, Carottes, Oguons, Poirées blonde et verte.
Ampuls, Condrieu. — Asperges. Carottes, Chicorées, Laitues, Choux,
Clioux-lleurs. Ognons, Poireaux, Radis.
Pierre-Bénite. — Carottes, Laitues, Radis, Melons, Ognons, Poirées,
Poireaux, Pommes de terre.
Villefranche-sur-Saône. — Choux-lleurs, Ognons, Poirées, Poireaux,
Anse. — Choux-lleurs, Pois, Haricots, Scorsonère.
Oullins, Briguais, Saint-Genis. — Fraises, Choux, Haricots.
Haute-Saône.
Vesoul, Gray, Lure. — Xavets, Carottes, Pommes de terre. Choux.
Saù.\e-et-Loire.
Chalon-sur-Saône. — Carottes, Laitues, Radis, Choux-fleurs i"^ et
2^ saison dété.
Louhans, Mâcon. — Pois, Haricots, Choux .
Sartue.
Le Mans. — Légumes à racine ou à feuillage alimentaire, pour la
consommation et la fabrique des conserves.
S.WOIE.
Chambéry. — Pommes de terre. Navets, Betteraves, Choux.
Haxte-Savoie.
Annecy, Annemasse . — Pommes de terre, Xavets. Betteraves, Choux .
Seixe.
Paris et environs. — (^'oir notes spéciales, pages 44^ îi 447)
456 FRANCE
Seixe-et-Oise.
Versailles. — Légumes de pleine terre ou Je primeur,
Etampes. — Légumes assortis. Choux, Carottes, Pois, Potirons.
Pontoise et environs. — Choux, Pommes de terre. Asperges.
Epône. — Ognous, Poireaux, Scorsonère.
Limay. — Carottes, Chicorées, Choux, Laitues, Ognons, Poireaux,
Pois, Haricots, Radis.
Chevreuse, Montlhéry. — Haricots, Pommes de terre, Choux,
Oseille, Tomates.
Seine-et-Marne.
Melun. — Légumes pour la consommatiou et les conserves.
Meaux. — Carottes et Xavets de Meaux, Chicorées frisées, Witloof,
Poireaux, Concombres, Choux, Choux-fleurs, à conserves.
Provins. — Artichauts, Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons,
Poireaux. Choux-fleurs. Asperges.
Mousseaux. — Artichauts, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux,
Scorsonère.
Seine-Inférieure.
Rouen. — Choux (de Quevilly), Chicorées, Ciboules, Ognons,
Poireaux, Laitues, Radis, Scorsonère.
Elbeuf. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Scorsonère.
Le Havre. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Radis,
Scorsonère, Pommes de terre.
Fécamp. — Choux, Ognons, Poireaux, Radis, Scorsonère.
Caudebecen-Caux. — Poireau de Rouen.
Gournay-en-Bray, Eu, La Neuville (Dieppe). — Pois, Pommes
de terre, Carottes, Choux, Navets.
Deux-Sèvres.
Niort. — Artichauts, Asperges, Pois, Haricots, Pommes de terre.
Choux-fleurs, Ognons.
Somme.
Amiens. — Carottes d'Amiens, Céleris, Chicorées, Fraises, Pois,
Haricots, Laitues, Radis, Pommes de terre.
Camon et communes voisines. — Clioux-fleurs, Choux, Laitues, etc.
Abbeville. — Carottes, Laitues, Ognons d'Abbeville, Poireaux,
Corniclions, Radis, Pommes de terre. Asperges.
Montdidier. — Carottes, Laitues, Ognons, Poireaux, Haricots,
Pois, Radis de Montdidier, Scorsonère.
Ham. Péronne. — Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons, Poireaux.
Tarn.
Albi, Castres. — Carottes, Choux, Pois, Haricots. Ognons.
Lescure. — r)gnons rfe Lescure,
FRANCE 457
Tarn-et-Garonne .
Montauban. — Carottes, Ognons de Montaiiban.
Moissac. — Lcguincs variés.
Var.
Draguignan. — Légumes de pleine terre pour primeur.
Lorgnes. — Courges.
Tonlon. — Aubergines, Piments, Tomates, Chonx, Laitues, Épinards,
Radis, Asperges.
Hyères. — Artichauts, Fraises, Pois, Haricots, Chicorées d'été et
d'iiiver.
Carqnairannes. — Pois, Pommes de terre.
Solliès-Pont. — Chicorées frisées. Pommes de terre, Fraises.
Yaucluse.
Avignon. — Cardons, Carottes, Melons, Choux-Ileurs, Brocolis,
Pommes de terre, Tomates, Pois, Haricots.
Pertuis. — Pommes de terre, Haricots.
Orange. — Cardons, Aubergines, Tomates, Piments.
Cavaillon. — Articliauts, Melons, Aubergines, Tomates, Ails,
Concombres, Fraises.
Carpentras. — Fraises, Cardons, Aubergines, Haricots, Pois,
Tomates, Asperges.
D'autres localités produisent également des Fraises. En 1892, la gare de
Carpentras a expédié sur Paris plus de 800,000 kilogr. de la Petite Fraise, et les
gares d'Avignon et de Monteux, chacune 3oo,ooo kilogi*.
Vendée.
Fontenay-le- Comte, Les Sables-d'Olonne, Luçon. — Choux, Pois,
Carottes, Ognons, Pommes de terre, Asperges.
Vienne.
Poitiers, Châtellerault, Vendœuvre. — Légumes à racine ou à
l'ouillagc alimentaire. Ognons.
Haute- Vienne.
Limoges. — Carottes, Choux, Pois, Ognons, Pommes de terre.
Vosges,
Epinal. — Choux, Pommes de terre, Ognons, Haricots, Carottes.
Yonne.
Auxerre. — Tous les légumes à racine ou à feuillage alimentaire.
Avallon. — Panais, Cucurbitacées, Tomates, Haricots.
Joigny. — Pois, Haricots, Choux, Asperges.
Sens. — Choux. Plantes à salade. Asperges, Carottes, Artichauts.
Appoigny, Saint-Florentin, Tonnerre. — Choux-fleurs, Asperges,
Melons, Fraises, Artichauts, Pois, Haricots,
458 FRANGE
Poiu' terminer cette étude des cultiu'es potagères extensives, nous
rappellerons les principaux passages de rintéressantc conférence
sur les Légumes de grande culture, faite par l'honorable
M. Henri de Vilmorin, au Congrès agricole de ïroyes, le4jwin 1892.
L'orateur débute par les espèces qui peuvent vivre en plaine et
sans arrosage. Nous résumons ici ses utiles et sages conseils.
Les Asperges, Hâtive et Tardive d'Argenteuil, doivent être
associées dans la proportion de trois qaarts de la première contre un
quart de la seconde, la vente de l'espèce Hâtive étant plus rémuné-
ratrice, la Tardive continuant ensuite la saison de vente, dans un
moment de rareté.
Les Choux d'automne conviennent aux terres de plaine. De ce
nombre sont :
Le Chou de Yaugirard, si estimé partout.
Le Chou de Milan, court, hâtif, donnant tout l'hiver de larges
rosettes de feuilles, très frisées, très tendres ; le petit Chou Frisé de
Limay s'en rapproche, mais à tige plus élevée.
Les Choux Frisés de Mosbach et Bricoli, les Choux à Grosse Côte
ordinaire et frisé, et les Choux de Bruxelles sont de bonnes espèces
pour la grande culture. Païuni ces derniers on rcconmiande le Grand,
le Nain, le Moyen de la Halle ; celui-ci fom'nit des jets arrondis
pendant trois ou quatre mois.
Les Choux Frisés, verts et violets, grands et nains, plantes rustiques
à toute épreuve, constituent un excellent légume d'hiver.
Le Concombre à Cornichons Vert de Paris, cultivé près d'une
fabrique de conserves, est de culture lucrative. Les fruits verts, fins,
triés, valent jusqu'à Go francs les 100 kilogr. Un hectare peut en
produire pour 2,000 francs, si l'on sait simplifier les frais de
cueillette. Habituellement, on fait une récolte de Haricots verts entre
les lignes de Concombres.
L'Épinard, en culture dérobée, sur les chaumes de céréales bien
hersés, mais jamais sur un champ de Betteraves, fournit une
abondante production à l'automne, ensuite lors des dégels en hiver,
puis au printemps. Suivant la saison, la valeur marchande de
100 kilogr. de feuilles d'Epinard atteint de i5 à 40 francs.
Variétés: Épinard Monstrueux de Viroflay, à feuillage ample;
Épinard à Feuille de laitue, au feuillage ramassé, vert ; Épinard Lent
à monter, qui produit encore, au printemps, trois semaines après les
autres.
L'Oseille, particulièrement la variété Large de Belleville, est
l'objet d'une culture industrielle très prospère et peu coûteuse.
Les Fraises adoptées pour la culture en pleine campagne sont ;
FRANCE 4^9
Marguerite, grosse et précoce ; Princesse royale, hâtive, productive,
colorée ; Vicomtesse Iléricart de Tlniry. liûtivc, de belle couleur et
dim goût exquis ; Docteur Morère, grosse, de qualité excellente ;
Jucunda, vigoureuse, résistante, bonne et de production prolongée ;
Sir Joseph Paxton, belle fraise conique et tardive, de qualité
supérieure ; Belle de Cours, fertile, fruit oblong, d'un bon goût.
Les Haricots à grain blanc sont les préférés du public. Au premier
rang, les variétés Flageolet blanc, à Feuille gaufrée, Hàtif d'Étarapes,
Soissons nain. Nain Bonnemain et le Riz nain. On peut y ajouter le
Haricot Suisse blanc, sa variété naine et le Sabre nain de Hollande,
Les Haricots à grain vert. Ghevrier, Merveille de France,
Bagnolet vert, sont également appréciés au marché, mais réclament
un travail particulier lors de l'arrachage.
Parmi les Haricots de couleur, se vend toujours bien le Flageolet
rouge, ainsi que les espèces Naine de Chartres et Naine d'Orléans.
Les Haricots Suisse sang de bœuf, Suisse rouge et Turc viennent en
abondance, à l'état sec, aux Halles de Paris.
Dans ces conditions, c'est une culture de cinq mois, alors que le
Haricot à écosser frais, ou jeune en cosse verte, est d'une récolte
beaucoup plus prompte. A cet usage, le Haricot Flageolet blanc
et le Flageolet jaune hàtif conviennent pour l'écossage frais.
Le Haricot, vendu vert ou en aiguille, se recrute parmi les
types du Flageolet d'Étampes. Noir de Belgique et Chocolat, ou même
parmi d'autres variétés locales, comme on le fait à Bordeaux, en
Provence et en Algérie.
La production de pleine saison exige des races à grand rendement,
à cosse longue, droite, cylindrique. Les espèces naines de cette série
sont les Haricots Bagnolet ou Suisse gris. Solitaire, Merveille de
Lyon. Russe. Flageolet noir. Shah de Perse,
Le Haricot Beurre noir nain, à longue cosse est, de tous les
haricots sans parchemin, le plus estimé aux environs de Paris. Puis
le Beurre noir nain d'Alger, le Nain Unique et le Nain à cosse
violette. Le Haricot Nain Mangetout, extra hàtif, et le Beurre blanc
nain sont considérés pour leur grain blanc.
L'Ognon, semé au printemps et récolté à l'automme, à la façon de
l'avoine, est d'un bon rapport. Les Ognons Blanc rond dur de
Hollande, Jaune paille des Vertus et Blanc Danvers sont les variétés
de conserve à élever en pleine campagne. M, Vilmorin conseille d'y
ajouter l'Ognon Dur de Russie, le Rouge foncé et le Rosé, Une cvdture
d'Ognons, praticjnée avec soin, peut coûter mille francs à l'hectare et
rapporter trois mille francs.
Le Pissenlit a pris place dans la grande exploitation faite à la
46o FRANCE
charrue. Butté avant les gelées, il sera blanchi et Uxvé fin d'hiver et
au premier printemps. Le Pissenlit Amélioré à cœur plein forme
des rosettes cjui atteignent le poids d'un kilogramme.
Le Pois vert a son débouché au marché et à la fabrique de
conserves de légumes frais. Les races à rames, de taille moyenne,
sont les plus avantageuses ; on ne les palisse pas ; au contraire, on
pince les sommités des tiges qui se soutiennent entre elles, par
exemple : Prince Albert, Caractacus, Michaux de Hollande, Express,
Serpette vert. Shah de Perse. Parmi les espèces naines, les Nain
hàtif. Anglais. Couturier. Serpette vert sont rustiques et productifs.
Les Pois nains Vert gros. Vert de Xoyon et Carré A'ert normand
se vendent comme légumes secs.
Les Pommes de terre précoces, livrées avant maturité complète,
obtiennent les prix les plus élevés, mais rentrent plutôt dans la
production maraîchère.
Les races demi-hàtives, de qualité fine, sont de bonne vente à jours
fixes. Quant aux espèces tardives et de conserve, elles touchent à
l'agriculture.
Les espèces à chair blanche ou jaune sont les plus demandées.
L'Angleterre achète les tubercules à chair blanche et farineuse.
Les Pommes de terre de primeur sont : la Victor qui, en pleine
terre, peut être arrachée et livrée au commencement de juin ; la
Marjolin hâtive, dite de Quarantaine ; Royale ou Anglaise, plante
moins trapue que la précédente ; Prince de Galles, tubercule piri-
forme ; à Feuilles d'ortie, jaune et longue, bonne en grande culture ;
Caillou blanc, très cultivée en Vaucluse ; Joseph Rigault, belle,
jaune, allongée ; Marjolin Têtard, chair jaune et fine ; Quarantaine,
plate, très fertile ; Kidney rouge hâtive, à chair jaune ; puis la
Quarantaine de Noisy et la Rouge de Hollande.
Les bonnes Pommes de terre de conserve sont : Chave, ronde,
jaune ; de Lesquin ou Séguin, originaire du Nord ; Magnum bonum,
se gardant bien ; Saucisse, rouge oblongue, chair jaune et ferme ;
Quarantaine violette, chair jaune, de longue garde ; Quarantaine de
Noisy ou Marjolin tardive, jaune longue, fine, de vente assurée ;
puis la Pousse-Debout et la Vitelotte, à tubercule allongé, chair ferme.
Après cet examen des espèces robustes à l'air libre au premier
chef, l'orateur aborde les légumes de grande culture, réclamant des
terrains frais ou arrosables, et par conséquent d'un intérêt moins
général.
L'Artichaut peut donner, pendant ses trois ou quatre ans de produc-
tion, un bénéfice annuel de i,5oo à 2,000 francs à l'hectare. L'Arti-
chaut Camus de Bretagne est adopté dans l'Ouest. L'Artichaut Vert
FRANCE 4^1
de Laon domine en Picardie et aiiloiir de Paris. L'Artichaut Violet
ou Gris de Roueu préfère la région sud.
La Betterave potagère doit être tcndi'e et hâtive. Ses principales
variétés, par ordre de maturité, peuvent se borner à : Noire plate
hàtivc d'Egypte ; Rouge naine ; Éclipse ; Rouge ronde précoce ; Rouge
grosse ; Grapaudine, celle-ci à épidémie noirâtre comme la Noire
plate d'Kgypte et Eclipse ; les autres sont à peau rose ou rouge.
Le Gardon, lié et blanchi, est d'un bon produit au marclié. Le
Gardon de Tours, épineux, est le plus plein; les Gardons d'Espagne
et Puvis ont la côte inermc et moins pleine.
La Garotte réclame une terre douce, fraîche et bien amendée. La
variété de Saint-Yalery, grosse, conique, lisse, rouge foncé, se
substitue à l'ancien type. Les Garottes Rouge demi-longue de
Ghantenay et de Luc sont très productives, ainsi que la Nantaise et
la Demi-courte obtuse de Guérande, tendre et fine de qualité.
Suivant leur volume, les Garottes cidtivées en plein champ peuvent
produire de 1^,000 à 3o,ooo kilogr. à l'hectare.
Le Géleri-rave se vend fort bien en hiver ; les variétés d'Erfurt et
Pomme à petites feuilles se conservent bien et font un bon profit.
La Ghicorée sauvage, hivernée en cave pour la production de la
« Barbe de capucin », et la Ghicorée à grosse racine de Bruxelles
« Witloof ». destinée au même usage , étendent leurs cultures dans
la plaine et dans les souterrains. On cite des propriétaires qui en
exploitent dix hectares à la fois et en approvisionnent les halles.
A la fin de l'été, on peut occuper les terrains libres par une plan-
tation de Ghicorées Frisées de Meaux, de Ruffec, de Rouen, ou de
Scarole Ronde, à lier et à faire blanchir. La Scarole en cornet et la
Ghicorée Reine d'hiver passent bien l'hiver dehors.
Les Ghoux se développent admirablement sur un défrichement de
pré ou de bois et sur un sol irrigué, comme on peut le voir dans la
plaine de Gennevilliers, et en bon sol comme les environs de Paris
en possèdent tant.
Les Ghoux hâtifs Express. d'Etampes, d'York et la série des
Ga?ur-de-Bœuf seront livrés à la consommation aussitôt la for-
mation de la pomme. Les espèces de demi-saison ou d'hiver sont
encore livrées à la fabrication des conserves de légumes ou de la
choucroute. En première ligne, le Ghou Quintal ou d'Alsace, gros,
plat et ferme ; puis le Ghou Quintal d'Auvergne, gros et arrondi ; le
Ghou de Brunswick à pied coiu't ; les Ghoux Tabouret, de AVinnigstadt,
de Poméranic. à tète conique ; ensuite les grosses variétés de Ghoux
de Milan, Milan des Vertus, de Pontoisc ; enfin le Ghou de Norvège
qui peut hiverner à l'air libre.
462 FRANCE
La pleine campagne est également favorable aux Choux Rouges,
aux Choux-Navets, Rutabagas et (]houx-Raves. élevés par semis
combinés, de saison, pour en faciliter la vente.
Les Courges, de volume moyen, se développeront sans arrosage,
mieux que les gros Potirons. La Courge à la moelle et les Girau-
mons Turban se vendent pendant toute la période hivernale.
Le Navet vient en plein et en ciilture dérobée. La région pari-
sienne a commencé le semis sur chaume du petit Navet de Milan et
en tire grand profit. La vente d'hiver ou la vente aux Halles a
toujom's été avantageuse aux Navets Blanc plein hâtif. Rouge plein
hàtif. Blanc de Jersey. Boule d'or, Jaune de Montmagny. Les espèces
tendres et longues, comme les Navets des Vertus, Pointu et
race Marteau sont admises l'hiver, aux halles et marchés.
En terre bien préparée et fumée, le Poireau de grosse race, dit
de Carentan, peut produire, sans autres soins, à raison de lo à
25 plants au mètre — suivant le mode de culture — jusqu'à
Go.ooo kilogr. à Thectare, soit un bénéfice net de 3,ooo francs, au
maximum. Comme lui. le Poireau Gros court de Rouen réussit en
plein champ. Le Poireau Long d'hiver, de Paris, planté plus serré,
se vend plus cher à la Halle.
Le savant conférencier a terminé ses excellents conseils en recom-
mandant de cultiver la Poirée blonde et la Poirée à cardes, déjà
répandues dans le Lyonnais et la Provence, et d'admettre en plein
champ le Salsifis et le Scorsonère : celui-là livrable à la fin de la
première année, tandis que le Scorsonère peut rester deux ans en
terre, et fleiu'ir sans que la racine perde de ses qualités culinaires.
Bons Légumes.
Voici une liste des meilleurs légumes cultivés en France :
Ail.
Ail rose hàtif. Ail blanc. — Ail commun.
Artichaut.
Artichaut gros vert de Laon. Artichaut gros camus de Bretagne.
— vert ae Provence. — violet de Provence.
Asperge.
Asperge violette de Hollande. Asperge d'Argenteuil hâtive; tardive.
Aubergine.
Aubergine violette longue. Aubergine violette longue hâtive.
— violette naine très hàlivc. — — ronde très grosse.
Basilic.
Basilic lin vert. Basilic fin vert nain compacte.
Betteraves potagères ou a salade.
Betterave rouge grosse ou r. longue. Betterave Éclipse.
— rouge naine. — rouge-noir plate d'Egypte.
— rouge crapaudinc. — jaune ronde sucrée.
Cardon plein incrme.
FRANCE
Gardon.
Cardon de Tours.
Cauotte.
46â
Carotte rouge très courte à châssis.
— — courte hâtive.
— — 1 /-2c''' obtuse (le Gucrandc.
— — longue,
— — — lisse de Meaux.
— — — de Sainl-Valery.
Carotte rouge 1/2 longue nantaise.
— — — obtuse.
— — — pointue.
— — — de Cliantenay.
— blanche améliorée d'Orlhi'.
— jaune longue (d'Achicourl).
CÉLERI.
Céleri plein l)lanc.
— plein blanc d'Amérique.
Céleri-rave de Paris amélioré.
Cerfeuil commun.
Céleri plein blanc doré.
— plein blanc court à grosse côte.
Gi':leri-Ru\.ve.
Céleri-rave d'Erfurt.
Cerfeuil.
Chicorée.
Chicorée Finsée fine d'été.
— — d'été à cœur jaune.
— — grosse pancalière.
— — de Meaux.
— — de llulToe.
— — fine de Rouen.
— — line de Louviers.
— blanche frisée mousse.
— Heine d'hiver.
Chicorée Sauvage ou amère, de Paris.
— — améliorée.
— — à grosse racine de
Bruxelles.
— — à grosse racine de
Magdebourg.
Scarole blonde.
— en cornet.
— ronde ou verte.
Choux.
1° Pommés blancs ou Cabus.
Chou très hâtif d'Etampes.
— cœur de bœuf moyen de la Halle.
— précoce de Tourlaville.
— d'York gros.
— Joanet (nantais) hâtif.
— — (nantais) gros.
— cœur de bœ'uf gros.
— Bacalan hâtif.
— de Sclnveinfurt.
— pointu de Winnigstadt.
Chou conique de Poméranie.
— de Saint-Denis.
— de Hollande à pied court.
— de Brunswick a pied court.
— Quintal.
— de Hollande tardif.
— de Vaugirard d'hiver.
— gaufré d'hiver.
— Amager extra-tardif.
— rouge petit d'Utrecht.
2* De Milan ou pommés frisés.
Chou de Milan hâtif de la S»-Jean.
— — très Iiâlif de Paris.
— — petit liâlifd'Ulm.
— — gros des Vertus,
— — p' ti'cs frisé de Limay.
— — ae Ponloise.
Chou de Milan de Norvège.
— à grosse côte.
— de Bruxelles ordinaire.
— — i/2naindelaHalle.
— — nain.
— — court h;\tif.
3° Verts et non pommés.
Chou Frisé d'hiver de Mosbach très Chou Frisé d'hiver ( Bricoli de
la
frisé.
— rouge grand.
Halle).
— vert grand.
L'
4 Choux-fleurs
Chou-fleur Alleaume, nain très hâtif.
— nain hâtif d'Erfurt.
— tendre de Paris.
— demi-dur de Paris.
Chou-fleur Lcnormand à pied court.
— d'Alger.
— dur (le Hollande,
— géant d'automne.
Chou-Brocoli blanc hâtif.
— de Roscoff.
5° Cuoux-Brocolis,
Chou-Brocoli blanc exlra-lardif*
— blanc Mammouth.
464
FRANCK
Chou-navet blanc.
— blanc lisse à courte feuille.
— Rutabaga ^aune plat.
— — à collet vert.
ClIOU-NAVET.
Ghou-aavet Rutabaga de Skirving
(à collet rouge).
— Rutabaga champion (à collet
rouge).
ClIOU-RAVE.
Gliou-rave violet hâtif de A'^ienne.
Chou-rave blanc liàlif de Vienne.
Ciboule et Ciboulette.
Ciboule commune. Ciboulette civette.
Concombre,
Concombre blanc hâtif.
— blanc très gros de Bonneuil.
— iaune hâtit de Hollande.
— brodé de Russie.
Concombre vert long anglais.
— vert long Rollisson's Telegraph.
— vert très long géant.
— vert petit de r aris. (Cornichon).
Courge.
Courge à la moelle.
— brodée galeuse (Giraumon).
— de Touraine.
Courge de l'Ohio.
— olive.
— pleine de Naples.
Cresson alénois.
Épinard de Hollande.
— de Flandre.
— monstrueux de Viroflay.
Fève de marais grosse.
— de Séville (longue cosse).
Cresson.
Cresson de fontaine.
Épinard.
Épinard lent à monter.
— d'Angleterre.
— à feuille de Laitue.
FÈVE.
Fève naine hâtive.
— de Windsor.
Fraises.
Fraise à filets, rouge.
— — blanche.
Fraise Ananas.
— Belle Bordelaise (Cai)ron).
— Belle de Groiicels.
— Docteur Morère.
— Duc de Malakoiî.
— Jucunda.
— la Chàlonnaise.
1° Des Quatre-Saisons.
Fraise améliorée (Janus).
— Belle de Meaux.
2° A GROS FRUITS.
Fraise Louis Vilmorin.
Marguerite
May Quccn (hâtive).
Princesse royale,
sir Joseph Paxton.
Vicomtesse Héricart de Thury.
Victoria.
Haricots.
Haricot blanc à longue cosse
— d'Espagne blanc.
— de Soissons.
A RAMES, A PARCHEMIN.
Haricot riz à rames.
— rouge de Gharli'es.
— sabre à rames.
2° A RAMES, SANS PARCHEMIN, OU MANGETOUT.
Haricot d'Alger, îL beurre noir.
— beurre blanc à rames.
— — du Mont-d'Or.
— — panaclié à rames.
— l>lanc géant sans parchemin.
— — grand Mangetout.
— de Bulgarie sans parchemin.
— Mangetout de Saint-Fiacre.
— coco l>lanc, H. Gros Sophie.
Haricot à cosse violette.
— intestin.
— jaune d'or à rames.
— de Prague marbré.
— Prédome à rames.
— princesse à rames.
— sabre noir sans i)archemiu, H.
d'Alger Saulnier.
— Reine de France.
FRANCE
465
3° Nains a parchemin.
Hai'icol jjuiiio cent nour un.
— Saiiit-Kspril, II. à la Religieuse.
de
noir lijilil' (le lk'lgi([ue
Sabre nain, très hâtif
Hollande),
de Soissons nain, II. gros pieil
Suisse nain blanc hâtif.
Gloire de Ljon.
riz nain,
rouge ou indien.
Russe nain,
sang de bœuf.
Shah de Perse.
Solitaire.
Turc.
Haricot de Ragnolet.
— Ronneniain.
— (Chocolat.
— Flageolet blanc.
— — blanc à longue cosse.
— — Clievrier, à grain tou-
jours vert.
— — Merveille de France.
— — Roi des verts.
— — nain hâtif à feuille
gaufrée. ,
— — très hâtif d'Etampes,
— — jaune.
— — rouge.
— — rouge d'Orléans.
— — noir.
4° Nains sans pauchemin ou Mange-toit.
Haricot d'Alger (Beurre) noir nain. Haricot jaune de la Cliine.
— Beurre blanc nain. — — du Canada.
— nain blanc hâtif. — nain lyonnais à tr. longuecossc.
— — — Unique. — — mange-tout exlra-hâlif.
— — à cosse violette. — — l>roliliquc sans parchemin.
Laitues.
I" Pommées de printemps.
Laitue à bord rouge. Laitue gotte lente à monter.
— gotte ou gau à graine blanche. — crêpe à graine noire.
2' Pommées d'été et d'automne.
Laitue Batavia brune. Laitue chou. Laitue grosse normande.
— Merveille des Quati'e-Saisons.
— Palatine.
— sanguine améliorée.
— turque.
— verte grasse.
3' Pommées d'hiver.
Laitue rouge d'hiver.
— blonde à couper.
— frisée à couper.
— Beauregard.
— blonde d'été. Laitue royale.
— — de Cliavigné.
— — de Versailles.
— chou de Naples.
— grosse blonde paresseuse
Laitue d'hiver de Trémont.
— grosse blonde d'hiver.
— Slorine.
— Passion.
Laitue romaine blonde
Trianon.
— blonde maraîchère.
— grise maraîchère.
— verte maraîchère.
Lentille large blonde.
Mâche ronde. ,
— verte d'Etampes.
4' L.vitue-Romaine.
hâtive de Laitue ballon, R. de Bougival.
— brune anglaise â graine noire.
— blanche.
— rouge d'hiver.
— A'ertc d'hiver.
Lentilles.
Lentille à la Reine.
Mâches.
Mâche verte à cœur plein.
— d'Ralic ou Régence.
Melons.
Melons brodés.
Melon Ananas d'Amérique à chair
verte.
Melon de Honlleur.
— sucrin de Tours.
2' Melons cantaloups.
Melon cantaloup d'Aller.
— -^ de Bellcgarde.
noir des Carmes.
Prcscott fond blaac.
Melon cantaloup Prcscott hâtif, à
châssis.
— cantaloup de Vaucluse ou de
Cavaillon.
30
4è6
FRANdë
Pastèque Scikon, très hâtive.
Navet de Preneuse.
— des Vertus Marteau.
— sris de Morignv.
— blanc rond de Jersej'.
_ _ plat hùtif.
— — — — à feuille entière
— rouge i>lat hâtif.
— — — — à fenillc entière
— de Milan Élanc.
3° Melons d'eat'.
Pastèque à graine noire.
Navets.
Navet de Milan, rouge i^lat très hâtif,
à feuille entière.
— turneps llabioule.
— d'Auvergne hâtif à collet i-ouge.
— — tardif — —
— du Limousin.
— de Norfolk blanc.
— jaune de Hollande.
— — de Montmagny.
extra-hâtif
Ognon blanc petit
Barletta.
— blanc très hâtif de Nocera.
— — — — de Vaugirard.
— — hâtif de Paris.
— — rond dur de Hollande.
— — gros plat d'Italie.
— jaune de Danvers.
— — paille des Vertus.
Ognoxs
de
Ognon jaune de Mulhouse.
— — géant de Zittau.
— — de Trébons.
— rosé de bonne garde.
— rouge pâle de Strasbourg,
— — pâle de Niort.
— — foncé.
— — sphérique.
— de Madère rond.
Oseille commune.
Panais long.
Persil commun.
Piment rouge long ordinaire.
Pissenlit ordinaire.
Poireau gros court.
— ■ long d'hiver.
Oseilles.
Oseille large de Belleville.
Panais.
Panais rond hâtif.
Persil.
Persil nain très frisé.
Piments.
Piment gros carré doux.
Pissenlits.
Pissenlit à cœur plein.
Poireaux.
P oireau très gros de Rouen.
— monstrueux de Carenlan.
Pois Michaux de Hollande.
— de Ruelle.
— ordinaire.
d'Auvergne.
Sabre.
gros carré vert Normand,
vert de Noyon.
Pois.
I' Pois a kcosser, a rames.
A. — Variétés à grain rond.
Pois Prince Albert.
— Express.
— Caraclacus.
-^ de Clamarl hâtif.
— Léopold II.
— AViliiam hâtif.
— Merveille d'Etampes-
B. — Variétés à grain ridé.
Pois Téléphone. Pois ridé de Knight sucré.
— gros blanc à rames. — Shah de Perse.
— gros vert à rames. — duc d'All^any.
2 Pois a écossEr, nains.
A. — Variétés à grain rond.
Pois nain très liâlif, à châssis. Pois nain vert gros.
— très nain de Bretagne. — — ordinaire.
— nain hâtif. — très nain Couturier.
— — — anglais. — Fill basket.
15. — Variétés à grain ridé.
Pois Mei"^eille d'Amérique. Pois ridé nain blanc hâtif.
— Scri>elte nain. — nain verl hâtif.
— Stratagème. — Wilson.
FRANCE
467
3' l'ois SANS rARCIIEMI.N OU MaNGE-TOUT, A RAMES.
Pois sans parclicmiii de /jo jours. Pois sans parclioniin 1res nain hâtif,
— — — oornc-dc-lx'licr. à châssis,
— — — ibntlaul de Si- — sans parciieniin, nain Li'dif
Désirai. l>rclou.
Pommes de terre.
Pomme de terre à feuille d'Ortie.
— Blaiieliard.
— (]aiiloii blanc.
— Chave.
— Karly rose.
— Farineuse l'ouge.
— Flocon de neif^e.
— j]frosse jaune.
— jaune lonjîue de Hollande.
— Jos( pli lliî^'aull.
— Mat^iiuni honum.
— Kiiinoy rou<^e liàlive.
— Marjolin,
— — Têtard.
Potiron jaune ^ros.
— routée vil d'Etampes.
Radis rond rose hâlif.
— — rose à bout blanc.
— — écarlale hàlif.
— — Ijlanc.
— — blanc petit hàlif.
Pomme de terre Pousse-deboul.
— Merveille d'Amérique.
— Prolili(pie de Bresee.
— Quarantaine de la liallc ou de
Noisy.
— plate hâtive.
— Quarantaine violette.
— Saucisse.
— Séguin.
— royale.
— Segonzac ou Sainl-Jean.
— Truffe.
— Victor.
— Vitelotle.
Potirons.
Potiron gris de Boulogne.
— vert d'Espagne.
Radis.
Radis rond jaune extra-hàtif.
— demi-long écarlale, à forcer.
— demi-long rose.
— — écarlale à bout blanc.
— noir gros long d'hiver.
Raves.
Rave rose longue saumonée.
Rave rose hâtive.
Salsiiis blanc.
Salsifis et Scorsonère.
Salsifis noir.
Tomates.
Tomate rouge grosse.
— rouge grosse Jiàlive.
— 1res hâtive, de pleine terre.
Tomate perfection.
— rouge naine hâtive.
— Roi Humbert.
Cultures forcées.
Primeurs de légumes et de fruits.
Lors de rExposition universelle de 1889, répondant à l'appel de
l'Administration supérieure, nous développions, au Trocadéro, un
sujet d'actualité : THorticulture française, ses progrès et ses
conquêtes, depuis i ^8g, et traitions ainsi la question des Primeurs ;
« Non seulement le jardinier a supprimé la jachère, c'est-à-dire le
repos du sol, mais il a su intervertir les saisons et en atténuer les
rigueurs; d'abord au moyen d'abris, principalement des abris vitrés,
cloches, bâches, châssis ; puis, sous rinfluence d'une chaleur factice
provoquée par des couches de fumier ou des appareils de chauffage.
L'eau d'arrosage est distribuée plus rapidement avec le concours de
procédés mécaniques ou manuels. Singulière coïncidence 1 Le
468 FRANCE
système daiTosage avec réservoir aérien, conduite souterraine et
lance projectricc, actionné par le manège à cheval, a été imaginé,
vers 1860, à la fois par Isidore Ponce, maraîcher à Glichy, et par
Louis Boulât, maraîcher à Troyes. A cette date, celui-ci inventait et
perfectionnait le châssis à double versant, qui est déjà répandu dans
toute la France où la culture sous verre a pu pénétrer et s'imposer.
« Au xvii^ siècle, on commence à parler de primeurs, mais
seulement chez les « grands ». Déjà Jean de La Quintinye (1626-1688),
créateur du Potager de Versailles, ne procurait-il pas au « Roi-Soleil »,
qui l'avait anobli, des légumes venus hors saison, par ses soins, alors
que Louis XIII avait dû se contenter du INIelon de couche, cultivé par
son jai'dinier Claude Mollet?
« En 1735, le 24 décembre, Lenormand, successeur de La Quintinye,
offrait à Louis XV, gourmand de Fraises, les premiers fruits d'Ananas
récoltés en France ; aussitôt Gondoin, jardinier au château royal de
Choisy, obtient, avec la bâche à fourneau, l'Ananas, la Patate et le
Melon. En 1764, Tassère, jardinier du duc d'Orléans, cultivait les
primem's à Bagnolet, et, quelque temps après, Noisette père offrait,
dans les premiers jours de mai, des Melons mûrs à son seigneur et
maître, le comte de Provence, résidant au château de Brunoy.
« Les maraîchers de profession entrent alors en lice. En 1776,
Legrand, qui chauffait ses Rosiers sur place, avec du vitrage et des
couches de gadoue, produit des Fraises en hiver et vend la première
douzaine 24 livres, à un oflicier de bouche du roi. Quelques années
plus tard, Fournier adopte les panneaux vitrés, dans son marais, en
même temps que Debille, Ebrard et Vallette obtiennent des Concom-
bres sous châssis. A son tour, dès 1788, Decouflé force Pois, Haricots
et Carottes; en 1791, Stainville entreprend la Chicorée Frisée, et
Quentin, l'Asperge blanche, en 1792 ; huit ans après, Marie y ajoute
l'Asperge verte : vers 1811, Besnard choisit le Chou-fleur, avant que
Lenormand n'ait créé la race à Pied Court ; la Romaine vient ensuite
avec Marcès, Dulac et Chemin ; le Haricot Flageolet commence avec
les fils de Quentin, en 1814, et la Carotte Courte avec Gros, en 1826.
« A partir de i83o, les surfaces vitrées s'étendent et gagnent la
banlieue — même la province — à mesure que les embellissements
de la capitale exproprient les jardiniers de son enceinte. Les anciennes
familles de la maraîcherie parisienne prononcent avec respect les
noms de Autin, François, Jaulin, Pivcr, Robert, Boudier, Roussel,
Josseaume, Flantin, Daverne, Moreau, Noblet, Banier, Baudry,
liront, Godard, Natalis, Fondrain, Masson, Sautier, Sanguin, Cau-
counier, Poisson, Dagorno, Debergue, et les noms précédemment
cités ; la culture forcée leur doit de notables amélioralionb.
FRANCE 4^9
« L'art tlu priineuristc, lent à se développer, retardé par la
loiirmenlc révolutionnaire et les pfiierres européennes, avait donc
repris sou essor. Un puissant auxiliaire arrivait à point, le chauflagc
à l'eau, découverte éminemment française, suivant le mot de François
Arago. luvcnté par Bonnemain (pii l'utilisait, en 1777, îi l'incubation
artificielle, essayé en 181G, au Muséum, installé au Potager de
Versailles, en 1828, par Massey, Inspecteur des jardins de la Couronne,
décrit par Poiteau, le thermosiplion ne tarde pas à se perfectionner
sous la conduite de priuicuristes tels que les frères Grison, Gontier,
Pelvilain, Créuiont. Bergman. La province a suivi le mouvement, et
le jardinier, tout en augmentant sa fortune, a grandi en considération.
(( Moreau et Daverne le constatent, dans leur Manuel pratique de
la Culture maraîchère à Paris, ouvrage qui obtint, en i843, la gi*andc
médaille d'or de i ,000 francs de la Société royale et centrale d'Agri-
culture. Ces praticiens laborieux évaluaient à 200 francs la dépense
en fumier d'un hectare de culture maraîchère ordinaire, tandis que
la même surface consacrée aux primeurs exigerait un matériel de
400 panneaux de châssis et 3, 000 cloches, avec mie dépense de
3,000 francs de fumier par an. Le thermosiphon a dû modifier encore
ces chiffres.
« Du potager, la bâche chauffée à feu nu ou à l'eau, a gagné le
jardin fruitier. Les Ananas et les Fraises ont vu s'installer à leurs
côtés, dans la forcerie, le Pécher, la A''igne, le Prunier, le Cerisier, le
Figuier, l'Abricotier. Par ses écrits, Edouard Delaire (1810-1857) y a
largement contribué. Depuis, le comte Léonce de Lambertye (1810-
1877), armé de la bôclie et de la plume, à Chaltrait, s'est fait le
champion de la culture forcée des légumes et des fruits.
« Le temps n'est pas éloigné où les gazettes glorifiaient le jardinier
François-Alexis Jamain (i 787-1848), qui avait fourni des raisins mûrs
au mois de mai. à la table royale, lors du sacre de Charles X. De nos
jours, quel est le petit bourgeois qui ne puisse se payer un luxe
pareil, sans trop fatiguer sa bourse ?
« Le Nord de la France a commencé l'exploitation commerciale des
fruits de primeiu*. Attendons-nous à voir bientôt, comme en Belgique
et en Angleterre, — les lois protectrices aidant, — des palais vitrés
ou de modestes vineries construites économiquement, rapporter
en toute saison des chargements de Raisins. Ce ne sera pas un liors-
d'œuvre de dire que, jusqu'alors, le cépage qui a produit les plus
sérieux résultats, récolte et revenu, est le Black Hamhurg ou
Frankenthal, bien qu'il prête le flanc aux ravages de l'Oïdium.
Signalé, en effet, dès 1846 dans les « grapperies » anglaises, le
cryptogame fit son apparition en France deux années après, sur le
470 FRANCE
Frankenthal des serres du château de Surcsnes. Ajoutons que,
répondant à l'invitation du Ministre Dumas, M. Duchartrc étudie
alors le mal et conclut au traitement par le soufre, recommandé par
Kyle. jardinier anglais. M. Hardy en fait aussitôt l'expérience au
Potager de Versailles, directement sur le cep ; Bergman, à Ferricres,
répand la fleur de soufre sur les tuyaux du thermosiphon ; Gontier
invente le soufllet projecteur ; Rose Charmeux pratique le soufrage
h sec sur les treilles de Thomery. en même temps que le fleuriste
Mai'cst, de Montrouge, l'applique au vignoble de grande culture.
Ajoutons encore que depuis, en 1840, Eusèbe Gris (1799-1849) combat
la chlorose des végétaux avec le sulfate de fer. Viennent ensuite
Jules Ricaud, en Bourgogne (i884). et Millardet, dans le Médoc (i885),
luttant contre le mildew et contre d'autres aff'ections cryptogamiques
des arbres fruitiers et des fruits, avec une combinaison de sels de
cuivre.
« Il faut reconnaître que le jardinier, cjui a souvent offert une
planche de salut au vigneron, avait su se défendre, lui-même, contre
ses plus terribles ennemis, les intempéries, les végétaux inférieurs et
les infiniment petits.
« Aujourd'hui, la culture des primeurs, vignes, arbres fruitiers,
plantes potagères, est en pleine voie de prospérité ; la chaleur
concentrée des bâches, rivale du soleil de la Provence et de l'Algérie,
permet de supporter la concurrence des courants chauds sous-marins
qui attiédissent l'atmosphère des côtes de Bretagne et de Normandie.
Le consommateur en profite. Les Halles reçoivent, tout l'hiver, des
voitures ou des wagons de légumes et de fruits en vrac, en caissettes
ou en paniers, vendus en gros ou en détail.
« Le privilège des primeurs, fruits ou légumes, réservé jadis aux
tables somptueuses, s'est démocratisé ; il est de son temps. »
Depuis, les bâches à primeurs, même à Ananas et à Pêches ou à
Cerises sur pied, se sont développées encore dans le marais du
jardinier de profession, ou chez le propriétaire qui désire récolter
lui-même ses primeurs, secondé par un personnel intelligent.
De nombreuses serres à vignes ont été construites dans le nord, le
centre et le midi de la France. H est à remarquer que les premiers
frais d'installation des vinerics abritées, vitrées et chaufl'ées sont en
partie couverts par une récolte anticipée de productions légumières,
telles que Tomates et Fraises, en attendant que les plants de Vigne
aient acquis force et âge pour fructifier et donner profit.
FRANGE 4^1
VII. — Culture fruitière.
Nulle pari, dans l'Ancien Monde, la culture Iruilièrc n'est aussi
importante qu'eu France.
La variété des sols, la diversité des climats, la dillércnce des
situations ont permis de produire et de Taire croître la grande
majorité des arbres fruitiers, en dehors, bien entendu, de la Pomone
intertropicalc qui trouvera sa place au chapitre suivant, consacré
aux GoLO.NiEs Franç.vises.
Si les Sociétés horticoles, les expositions, les congrès, les confé-
rences, la presse et les ouvrages spéciaux ont aidé à vulgariser les
bonnes espèces de fruits, on peut dire que les grands marchés, créés
en vue de la consommation ou des transactions, alimentés par les
voies de transport faciles et rapides, ont suscité la création de
vergers et de stations fruitières, pourvoyeuses de ces centres d'adaires,
et l'installation d'établissements industriels, transformant ou conser-
vant les fruits frais, au moyen de pressoirs, d'alambics, de séchoirs,
d'étuves ou de bassines.
A de rares exceptions, confirmées par les plantes originaires de la
zone méridionale, tels cpie le Pécher et la Vigne qui réclament l'abri
du mur ou de la serre vitrée, dans les cliuiats contraires, presque
tous les genres fruitiers réussissent dans tous nos départements.
Nous les passerons en revue et signalerons les principaux lieux
de production, leur importance culturale ou commerciale.
L'indication des variétés plus profitables pourrait servir de guide
au planteur.
Abricotier. — L'Abricotier, préférant les situations chaudes ou
abritées, qui favorisent la lignification de ses tissus et la maturation
de son fruit, a établi ses cpiartiers généraux : d'abord sur toute la
zone méridionale, de Nice à Bordeaux, stationnant assez souvent
dans les départements des Bouches-du-RhOne, de Vaucluse, du Gard,
de Tarn-ct-Garonnc, des Pyrénées-Orientales ; de là, ses premiers
fruits deviennent une primeur pour le nord de la France ;
Puis, dans la région lyonnaise, destiné à fournir Lyon, St-Etienne,
et autres grandes villes — même Paris;
A Glermont-Fcrrand. dote d'usines qui réduisent son fruit en pâte
d'Abricots ;
Dans l'Anjou et le Saumurois, d'où son produit vient alimenter
Paris, la Bretagne et la Normandie. Le département de Maine-et-
Loire a des récoltes de 3oo,ooo kilogr. d'Abricots; le prix de veijtc
atteint 80 fr. et 100 francs les 100 kilogr.
4^3 FRANCE
Enfin, à Triel et à Bennccoiirt, de Seine-et-Oise, où les Abricots
Commun, Royal, Pèche, dominant les champs d'Asperges, de Pois
et de Haricots, procurent aux cultivateurs de chaque commune un
revenu qui dépasse 100,000 francs.
Variétés d'Abricots recommandées sous un climat tempéré :
Abricot Commun. Abricot Hatif du Clos.
— de Boulbon. — Luizet.
— de Saint-Jean. — Pêche.
— Dcsfarges. — Précoce deMontplaisir.
— du Chancelier. — Royal.
La Provence a ses variétés précoces et locales : Fin rosé. Rouge
hàtif. Musqué, Pointu de Roquevaire, et le Bordelais adopte l'Abricot
de Hollande, à amande douce, pour la confiture.
Paris reçoit 1,200,000 kilogr. d'Abricots dans une année moyenne.
Amandier. — La région de l'Amandier comprend les départements
du Var, des Alpes-Maritimes, de Vaucluse, du Gard, de l'Aude, des
Bouches-du-Rhône, des Basses- Alpes, des Hautes- Alpes, de la Drôine,
de risère ; ce qui nempêchc pas l'Amande d'être abondamment
récoltée sur les coteaux calcaires bien exposés du Languedoc, du
Lyonnais, de la Vendée, du Saumurois, du Quercy, du Roussillon.
Le Sud-Est a des amanderaies de 5o hectares, rapportant une
moyenne annuelle de 20,000 francs.
Le commerce d'Amandes se centralise à Aix, et représente une
valeur de trois millions de francs.
La Corse exporte trente millions de kilogrammes d'Amandes.
Les variétés à coque dure sont d'un revenu plus certain.
En général, l'Amandier à coque dure produit 1,000 kilogr. à
l'hectare, et l'Amandier à coque tendre, 3oo kilogr.
Amande à coque dure. Amande à coque tendre.
— à Flots. — à la Dame.
— Grosse verte. — Grosse tendre.
— Matheronne (demi-dure). — Princesse.
— Molière (demi-dure). — Ronde fine.
La majeure partie des Amandes à coque tendre, du commerce, sont
des coques dures ou demi-dures décortiquées à la vapeur.
Cerisier. — Franc de pied, ou grefl'é sur Merisier ou sur Mahalcb,
le Cerisier prospère partout en France.
Les cerisaies de grande culture existent aussi bien en Picardie
et en Provence, dans le Languedoc ou l'Orléanais.
La Bourgogne et le Lyonnais en sont bondés; des finages de
lOOjOOfj francs] de_ produits n'y sont pas rares, Là, c'est la Cerise
FRANCE 4^3
Anglaise; ici, c'est le Bigarreau Jaboulay qui domine. Les communes
de Saiut-Bris et Quennes (Yonne), de Gouzon (Rhône), atteignent et
dépassent ce chiflre.
Les Ardennes et la Marne chargent des trains entiers avec la
Cerise Belle de Sauvigny, genre de Montmorency à courte queue,
et encaissent jusqu'à i5o,ooo francs par village producteur.
La Provence a des vergers à demi-tige, échappant aux vents de
mer ; elle expédie à Paris, Bruxelles, Londres, Saint-Pétersbourg
ses variétés [)récoces et locales.
Dans ces conditions, l'emballage abandonne le panier rectangulaire
pour la caissette en bois blanc, garnie de papier dentelle et livrée,
ainsi agrémentée, à raison de i5 francs le cent aux expéditeurs. La
gare de SoUiès-Pont charge ainsi plus de 60,000 kilogr. de Cerises en
caissettes, de la variété locale dite Guigne de Bàle.
Les coteaux ou la plaine des environs de Paris ont des lignes
séparatives ou intercalaires de Cerisiers en buisson ou élevés sur
tige qui, ne réclamant aucun soin de culture, viennent accroître le
revenu du champ de petits fruits rouges ou de légumes.
Le Guignier fournit les Cerises de première saison. Le Griottier,
termine la série de maturité; son arbre résiste aux grands hivers.
Variétés recommandables :
Cerise Anglaise hâtive. Bigarreau à Gros fruit blanc.
— Belle de Chàtenay. — — rose.
— — de Choisy. — — rouge.
— Grosse Transparente. — — noir.
— Montmorency. — Jaboulay, noir.
— — courte queue. — Marjolet, rouge.
— Reine Horteuse. — Napoléon, rose.
— Nouvelle Royale. Guigne d'Annonay.
— luipératrice. — Beauté de l'Ohio.
Griotte du Nord. — Pourpre hâtive.
— Noire. — Précoce noire.
On rencontre de bonnes Cerises localisées, telles que d'Olivet, de
Belleu, qui se propagent par le greffage ou le drageonnage.
L'entrée annuelle des Cerises à Paris est fixée à i,5oo, 000 kilogr.
Cerises à Kirsch. — Le Guignier et le Merisier, par leurs variétés
Rouge des Yosges,Noire des Vosges, Marsotte,Bichat.etc , ainsi que les
cerisaies à Kirsch, constituent une branche fructueuse de l'agronomie
française dans les départements des Vosges, du Doubs, de la Haute-
Saône, du Jura, de la Meuse et de la Haute-Savoie.
L'altitude des plantations, faites par massifs ou en lignes, varie de
400 à ^700 mètres dans les vallées ou sur le flanc des collines.
4^4 FRANCE
Un arbre, âgé de vingt à trente ans, peut produire de 3o à 6okilogr.
de fruits estimés do 20 à 40 francs les 100 kilogr., suivant la rareté
ou raboiidanec.
A Bains, un verger do 27 arcs, âgé de quarante ans, complanté de
^ingt-quatro Cerisiers, a produit, en 1891, pour 800 francs de Kirsch.
Quand le cultivateur ne distille pas, il vend le fruit « égrené » ou
« ù la queue » aux usines.
A elle seule, la Franche-Comté produit 12,000 hectolitres de Kirsch.
Or, il faut dix-sept livres et demie, suivant la formule, pour obtenir
un litre de Kirsch,
CuATAiGNiEii. — Le Châtaignier est l'arbre du centre montagneux
de la Franco. Il couronne les plateaux ou boise les hautes vallées et
les flancs granitiques de l'Auvergne, du Limousin, du Dauphiné, du
Forez, du Yivarais, du Quercy, du Roussillon, de la Savoie, de la
Corse, sur les montagnes des Maures de la Basse-Provence et sur les
collines du Bas-Bugey, du Languedoc, de la Guyenne, du Périgord,
du Berry, du Poitou, de la Bretagne, de la Vendée, du Morvan.
La Corrèze et la Dordogne sont les départements où les châtaigne-
raies occupent les plus grandes surfaces. La Dordogne exporte
570,000 quintaux de Châtaignes.
Pour les plus fortes récoltes de 1892, on enregistre :
i"^ La Dordogne une production de 2, 465, 000 quintaux, représentant
une valeur de 22,801,250 francs, le quintal estimé à 9 fr. 25.
2° La Haute-Vienne, 339,000 quintaux à 7 fr. 38 le quintal.
3'' La Corse, 3i5,ooo quintaux à 8 fr. 19 le quintal.
4" L'Ardèche, 3io,4i2 quintaux à i4 francs le quintal.
Ici, ce sont les Marrons dits de Lyon et ceux de Vesseaux, destinés
à l'industrie du Marron glacé, — comme la Groussaude, de la
Corrèze, — qui augmentent la valeur marchande de la denrée.
Le marché de Saint-Fortunat, de l'Ardèche, vend pour 100,000 fr.
de Châtaignes.
Nous n'avons pas besoin de dire que l'arbre ne réclame ni taille,
ni culture, ni engrais ; les espèces ou variétés, assez dillicilcs à
déterminer, sont reproduites par le greflage du plant, en fente, en
couronne ou en flûte.
Les principales sortes adoptées en France sont :
Châtaigne Commune. Mauuox d'Agen.
— Grosse rouge. — d'Aubray.
— Nouzillarde. — de Luc.
— Verte du Limousin. — de Lyon.
— Printanière. — de Lusignan.
FRANCE 4^5
Parmi les variétés « de pays », on recommande Bonrrne, Exalade,
de la Dordogne; Hâtive de mai, de la Corrèze ; Ycrdalo, Soboiyo, da
Cantal ; Boucharde, Glafardc, du Rliùuc ; ïcjo, de la Corse.
Cognassier. — Le Cognassier, petit arbre de deuxième ou troisième
ordre, a cependant ses exploitants dans l'Ouest, le Centre et le Sud de
la France.
Le Cognassier de Portugal, grcfTé, a les sympathies du planteur ;
son fruit y atteint le cliiflre de 20 à3ofr., mèuie 40 francs les 5okilog.
Le Cognassier d'Angers et le type Commun, qui se propagent par
le bouturage, rapportent, dans l'Orléanais, jusqu'à 45o litres de
Coings par sujet.
Les préparations ménagères, l'industrie des confitures ou des
sirops et la pharmacie absorbent toute la production.
Variétés recommandées :
Coing Commun. Coing d'Angers.
— Champion. — de Portugal.
Cornouiller. — Arbre de la région de l'Est, planté à proximité de
l'habitation, approvisionnant le ménage de petits fruits acidulés et
rafraîchissants, vers la fin de l'été; son habitat est restreint.
Les variétés sont à fruit rouge ou jaune, plus ou moins gros, plus
ou moins hàtif ou tardif.
Figuier. — Le climat de Paris a cependant procuré au Figuier une
station féconde à Argenteuil et à la Frette. Une cincpiantaine
d'hectares y produisent environ 400,000 fruits des variétés Blanquette,
Dauphine et Violette apportés, avec soin, aux Halles de Paris.
Et les courants chauds sous-marins lui entretiennent une verte
vieillesse sur les plages bretonnes ou normandes.
Mais son véritable lieu d'adoption, c'est la Provence, et toute la
zone qui s'étend depuis les Alpes-Maritimes juscpi'à la Gironde. Le
fruit frais constitue une nourriture agréable et un objet de commerce.
Toutefois, le trafic s'exerce plutôt avec la Figue sèche. A 25 ans,
l'hectare peut produire 800 francs nets, frais et déchets déduits, de
Figues séchées et préparées pour la vente.
Au cap Corse, la Figiie fait la base de la nourriture des habitants.
La nomenclature des Figues est diflicile à pénétrer. En général, on
peut recommander les variétés suivantes :
Figue à Fruit blanc. Figue Buissonne (bifère).
— à Fruit violet. — Célestine —
— Blanquette. — Dauphine —
— Bellonc. — d'Or —
!— Bourjassotte, f— de Versailles —
47<5 FRANCE
Framboisier. — Arbuste drageonnant, préférant l'air libre ou le
demi-ombragée, le Framljoisier pullule autour de Paris, côtoyant les
carreaux de légumes ou de Fraisiers, et les lignes de Groseilliers.
La capitale absorbe cinq millions de kilogrammes de Framboises;
or, par sa nature, ce fruit ne saurait faire de longs trajets.
En Lorraine et en Bourgogne, la Framboise seconde le Cassis dans
la préparation des liqueurs de table, et donne, à la pressée, un jus
rouge recherché à Xew-York et à Bordeaux, par certains négociants.
Le territoire de Dijon et des communes voisines : Daix, Fontaine,
Plombières-les-Dijon, Talant, est inscrit pour 5oo,ooo francs au
tableau de production de la Framboise.
Le chiffre de 40 francs par are n'est pas exagéré.
Près de Lille, à Lomine, Lambcrsaert, Lompret, le cours de la
Framboise rouge s'est tenu, en 1892, à 70 et ^5 francs les 100 kilogr.
Le Framboisier remontant bifère ou des Quatrc-Saisons est une
ressource pour les desserts d'automne.
A'oici quelques bonnes sortes :
1° Framboises ordinaires :
Framboise à Gros fruit, rouge. Framboise à Gros fruit, jaune.
— d'Angleterre, rouge. — César, jaune.
— Fastolf, rouge. — de Hollande, jaune.
— Hornet, rouge. — Orange, jaune.
2° Framboises remontantes :
Des Quatre-Saisons, rouge. Sucrée de Metz, jaune.
Belle de Fontenay, rouge. Surpasse merveille, jaune.
Perpétuelle de Billard, rouge. Surprise d'automne, jaune.
Groseilliers. — Le climat tempéré, plvitôt froid ou humide que
chaud ou sec, plaît au Groseillier.
Il est peu de jardins qui n'en possèdent quelques toufïes, et la
culture spéculatrice s'en est emparée.
La Groseille à grappes, fruit rouge, est préférée par les fabricants
de jus, sirops, confitures, gelées.
Le fruit blanc est plutôt afïecté aux desserts de table.
Le Cassis, ou fruit noir, est destiné à confectionner la liqueur qui
porte son nom.
La Groseille à maquereau, condiment des sauces, est encore un
fruit de consommation ou d'exportation.
Autour de Paris, la Groseille rouge est préférée dans la région de
Saint-Denis, Sannois, Montmorency, tandis que la grappe blanche,
pro(hiisant moins, est adoptée dans la vallée de Sceaux.
La riche contrée de Lomme, près de Lille, a des propriétaires qui
FRANCE 4" 7
possèdent jusqu'à dix hectares de Groseilliers. Les sujets, espacés de
i"'5o, vivent plus de trente années et rapportent jusqu'à G,ooo kilogr.
de fruits à llieclare, non compris la récolte de Cerises et de Prunes
sur les plants disséminés dans le champ.
Les Audelys et Nancy sont réputés pour leurs Groseilles.
Les couliseries de Bar-le-Duc préparent plus de 200,000 pots de
confitures de Groseilles « épépinées » et récoltées : le fruit rouge, à
Rosières, Lavallée, Ancerville ; la blanche, à Bar et à Behonne.
Le Cassis renommé provient de Dijon. Depuis Malain jusqu'à
Chagny, de Nolay à Montbard, et sur les coteaux ou dispersé dans le
vignoble de Vougeot, Vosne, Chambolle, Marsannay, l'alambic
extrait la « (leur » ou la « crème de Cassis » chère aux gourmets.
Calculée sur le pied de G, 000 plants à l'hectare, cette contrée
possède i,5oo,ooo sujets produisant 10,000 hectolitres de liqueur.
A l'est de Paris, d'immenses champs de Cassis organisés par des
distillateurs rapportent 8,000 kilogr. de fruits à l'hectare, soit un
bénéfice net de 1,000 francs.
Quant à la Groseille à maquereau, nous la trouvons non loin de
Dunkercpic, par excnqile à Rosendael et à Teteghem, formant des
lignes séparatives entre les héritages ou bordant le carré de légumes.
Le fruit est oblong ou arrondi, à peau lisse ou poilue.
Résumons quelques bonnes sortes de Groseilles :
Groseille a grappe rouge : Groseille a fruit blanc :
— à Gros fruit. — à Gros fruit.
— la Fertile. — de Hollande.
— la Versaillaise. — Hâtive de Bertin.
Groseille a fruit noir : Groseille a maquereau :
— Cassis ordinaire. — à fruit vert ou jaune.
— — à Gros fruit. — — rose ou rouge.
Chaque localité propage des types fpii lui sont avantageux, sans
se préoccuper de leur nomenclature.
Néflier. — Arbre de second onde troisième ordre qui, cependant,
en plantation intercalaire, rapporte un aliment appréciable sur les
marchés, et comestible lorsqu'il est blet.
Dans la Puisaye, les paysans gi'efient le Néflier sur Aubépine, dans
les « bouchures » séparatives de leurs propriétés, et en jettent le
fruit sous la presse à cidre.
Les meilleures variétés sont la Nèfle Commune et la Nèfle de
Hollande; celle-là plus fertile, celle-ci à fruit plus gros.
Certains propriétaires de plantations complémentaires ont vendu
pour 5oo francs de Nèfles, à la récolte.
4^8 FRANCE
Noisetiers. — Robuste au sol et au climat, le Noisetier fructifie en
massif ou eu ligne, sous bois ou en bordure de rivière.
L'Ouest et le Centre fout un commerce de Noisettes, bien facile
et assez lucratif.
La culture à profit s'exerce avec les variétés à gros fruits, tenues
en buisson ou en demi-tige, c'est ainsi qu'ils sont dressés en Provence
et au Roussillon ; leur ombrage nentrave pas la cultm*e dérobée de
légumes ou de fleurs.
Le Var a des noisetières rapportant i,ooo francs par hectare com-
prenant cent sujets, sans compter les Fraises et les Violettes.
Les noisetières du Roussillon à Géret, Taillet, Arles-sur-Tech,
Amélie-les-Bains. Montalba. Calmettes, Oras arrivent à une
production de i.ooo à i.5oo kilogi\ de Noisettes à l'hectare. Elles
peuvent expédier 25o,ooo kilogr. à Paris, Marseille et Bordeaux. II
sagit de la grosse Noisette de Provence.
Les variétés qui ont le plus de vogue sont :
Noisette Franche. Noisette de Provence.
— Aveline. — d'Espagne.
Chaque gi'oupe se subdivise en fruits ronds ou oblongs, avec
pellicule rouge ou blanche.
Les huileries font concurrence à la consommation directe des
Noisettes; elles en absorbent de grandes quantités.
Noyer. — Comme le Châtaignier, le Noyer abonde dans nos régions
montagneuses, mais il réussit dans les sols calcaires et crétacés où
l'autre ne peut vivre. La fructification du Noyer est plus certaine
au grand air, vif et non humide.
En 1892, la récolte s'est élevée à 836, 5oo quintaux, évalués
i8,5oo,ooo francs par la statistique oflicielle.
Les dix départements les plus riches en Noyers ont fom*ni les
données suivantes :
Départements. Production totale. Valeur totale. Prix moyen
(lu quintal.
Lot 137.653 quintaux, i .720.662 francs. i2fr.5o
Corrèze 89.000 — 1.337.000 — i5 »
Puy-de-Dôme 75.ii5 — 1.859.096 — 24 75
Dordogne 72.650 — i.8i6.25o — 25 »
Drôme 55.280 — 2.321.860 — 42 »
Hautes-Pyrénées.. 55. 000 — 990.000 — 18 v
Allier 38.487 — 923.688 — 24 »
Isère 34 . 108 — 1 . 071 . 000 — 3i 4»
Vienne 3o . 3o2 — 606 . o4o — 20 »
Haute-Saône 24.33o — 696.000 — 24 5o
FRANCE 479
Viennent ensuite Maine-et-Loire, Aveyron, Ardèche, Cher, Savoie,
Charento-IufrricMire. Doux-Sèvres. Rhône. Youue...
La culture perloctiounée existe réelleuieut dans l'Isère, par suite
(lu grellage des jeunes arhres eu variétés fécondes et prisées pour
la consouuuatiou directe ou la fabrication de l'huile.
Les hautes vallées du Graisivaudan sont peuplées de Noyers
grellés. La gare de Gancelin reçoit plus de loo.ooo kilogr. de Noix
par an.
L'arrondissement de Saint-Marcellin. produit 3o,ooo hectolitres de
la variété Mayette pour la consouuuatiou. vendues i5 fr. Ihectolitre,
et 5o,ooo hectolitres de la Chaberte pour l'huilerie, vendues 3 francs
luu ; ses uoyères rajjporteut plus de 5o francs l'are.
Les cantons de Yiuay et de TuUins exportent à Saint-Pétersbourg
pour deux millions de Noix Mayette.
Certains propriétaires retirent 2,000 francs de leurs Noyers.
Les radeaux de sapin qui transportent par le Rhône les Noix à
Marseille, conduisent eu uièuie temps des Pommes, et le tout est
vendu au port : Radeau, Pommes et Noix.
Plus de Goo,ooo Noyers, dont 3o.ooo pour le canton de Sarlat, ont
été constatés par les statisticiens de la Dordogne. L'arbre y occupe
les plateaux, les croupes des collines et les vallées. De bon rapport,
il donne 80 kilogr. de fruits.
Les cantons d'Excideuil et de Thenon ont des sujets qui produisent
70 francs avec les variétés Lottarel, Couturée, de Montignac.
On estime que, dans le Périgord, les Noix et cerneaux, les
huiles et tourteaux représentent une valeur de cinq millions de
francs.
Le Lot compte cent machines à huile. Près de Garnat, des arbres
ont produit jusqu'à douze quintaux de Noix,
Les Noix de Chomérac et de Rochemaure (Ardèche) ont une
réputation sur le marché.
La Noix de Brive (Gorrèze) a sa marque aux Halles.
Le Royanez et le Diois (Drome) vendent à un prix élevé, pour
l'huilerie, l'amande dégagée de sa coquille.
Les plantations augmentent chaque année dans la région de plaines
et de collines du Centre et de l'Ouest.
En Touraine, on se réunit le soir pour éplucher les Noix en
commun et les livrer à l'huilerie. Un décalitre de fruit rend un
litre d'huile. L'usine garde le marc « tourné » en paiement.
Les Noyers à Aégétation tardive échappent aux gelées printa-
nières, et conviennent aux situations exposées aux brouillards et
aux froids.
480 FRANCE
La nomenclatiii'c des variétés se concentre snr les types que l'on
reproduira par la grclîe, le semis donnant des résultats incertains.
Noix Commune. Noix Chaberte, pour huile.
— à Gros fruit. — Franquette, dessert.
— à Coque tendre. — -Slayette, coque demi-dure.
— de la Saint-Jean. — Parisienne, coque fine.
Les variétés de la Saint- Jean, Chaberte, Mayette sont à végétation
ou à floraison tardive.
Olivier. — LOlive est un fruit comestible ou industriel; l'arbre
qui la porte occupe une région spéciale, déterminée par douze
départements principaux.
Nous les inscrivons ici, avec les détails de la récolte de 1892 :
Var 292.760 quintaux. 5. 2170.000 francs.
Bouches-du-Rhône 282.000 — G.85o.ooo —
Alpes-Maritimes 204.000 — 4 081 .000 —
Haute-Garonne 164. 25o — 2.733.o5o —
Hérault 78.070 — 1-709.770 —
Yaucluse 60 . 710 — 2 . 092 . 44o —
Aude 45i3o — 902.560 —
Drôme 35.370 — i. 061. 100 —
Corse 18.000 — 400.000 —
Basses-Alpes 17.800 — 4^5. 000 —
Pyrénées-Orientales ii.55o — 240.480 —
Ardèche 5.730 — 161.000 —
La récolte totale de 1892 a dépassé 1,221,000 quintaux dont la
valeur a atteint vingt-six millions de francs.
Les Olives de Yaucluse sont estimées au prix supérieur de 34 francs
le quintal ; celles de TArdèche et de la Drome suivent de près.
Sa docilité au rccepage des vieilles branches et au greffage de ses
rejets ont fait surnommer l'Olivier « l'arbre perpétuel ».
Oranger. — Refoulé dans notre extrême Sud-Est, l'Oranger se
concentre sur les côtes provençales, non loin de la mer bleue où il
fructifie raisonnablement. Le climat de la Corse lui est salutaire,
ainsi qu'aux autres genres de la famille dorée des Hespérides. Les
fruits sont généralement dirigés sur Marseille.
Le Citronnier préfère les baies abritées, où le calme atmosphérique
facilite la fécondation de la fleur et la mise au point du fruit.
Le Mandarinier, greffé, s'est répandu dans la campagne de Nice et
de Cannes ; son fruit est dirigé vers le Nord, par caissettes plates.
En 1893, la caisse de 25 Mandarines se vendait de 2 à 4 francs, aux
Halles, et les Oranges de 20 à uo francs la caisse de 200 fruits.
Le Bigaradier alimente avec ses fruits le sirop d'écorces d'Oranges
aiiu-res. et, avec ses corolles cnihaninécs, les bouquets et les extraits
Je fleurs d'Oranger de Nice, de Grasse et de Yalory.
Plus intimement relié à la culture industrielle, le Cédratier s'est
iustiillé dans l'Ile de Corse, où il produit pour trois millions de francs
de fruits livrés à la confiserie. Pendant cinq ans, une usine corse a
confit au sucre un million de kilogrammes de Cédrats. La Hollande
en absorbe les deux tiers. Quant au Cédrat vert, il est conservé dans
une saumure et expédié sur le continent, vers l'Allemagne et l'Italie.
Un rapport olliciel constate qu'un hectare planté de acx) Cédratiers
produit, en Corse, de 6,000 à 8,000 kilogr. de fruits, et donne un revenu
net de 1,200 à i,5oo francs. Le fruit pèse de un à deux kilogrammes.
En 1892, le département des Alpes-Maritimes a produit 35,3oo quin-
taux d'Oranges, évaluées à 706,000 francs, et 55, 000 quintaux de
Citrons, estimés à i,65o,ooo francs; tandis que la Corse a récolté
2,0(X) quintaux d'Oranges d'une valeur totale de 80,000 francs,
<j<)0 quintaux de Citrons valant 57,600 francs, et 25, 000 quintaux de
Cédrats, représentant une valeur de 5oo,ooo francs.
Pécher. — En plein air ou à l'espalier, le Pécher est l'objet
d'entreprises profitables.
La région du vignoble est, pour ainsi dire, l'aire climatérique de
sa culture en plein vent. Partout ailleurs, l'abri direct d'une construc-
tion est nécessaire à son existence normale et à sa fructification.
La culture libre a rencontré des types fertiles, donnant de bons
fruits et reproduisant leurs caractères par le semis des noyaux.
La petite Pèche de Bourgogne à chair blanche, rose ou abricotée.
réunit ces conditions. La Pèche de Tullins, répandue dans le Dauphiué
et le Lyonnais, est plus grosse ; elle a sa marque au marché.
Les Pavie et Albergc de la Provence, du Béarn. du Languedoc, du
Médoc ; le Mirlicoton. du Périgord: les Piquerol et Saint-Jacques, qui
se comptent par 100.000 sujets dans les Pyrénées-Orientales, pro-
duisant un revenu de iSo.ooo francs; la Brunet. des Basses-Alpes; la
Niçarde, du pays Niçois, etc.; toutes ces Pèches à chair jaune, plus
ou moins adhérente au noyau, ont trouvé de sérieuses concurrentes
dans les nouvelles venues, dérivées de l'Amsden ou de l'Alcxandei*
(sauf synonymie), à maturité précoce, à pulpe blanche et libre,
qui réussissent à tout vent, l'ai'bre étant de pied franc ou grefië.
Déjà la Madeleine hâtive se propageait dans le Sud-Est, pour la
consommation et le commerce, refoulant la Pavie et l'Alberge vers
l'usine aux conserves ; son arrivée au marché fait suite aux précoces
américaines déjà disparues ou à peu près.
31
482 FRANCE
En 1893, le domaine de la Décapris, Prime d'iionnenr du Yar,
livrait à la gare dliyères i5o,ooo kilogr. de Pèches Anisden, —
jusqu'à 3,000 kilogr. par jour, au mois de juin.
Dans cette propriété, nous avons constaté que le Pécher, à l'âge de
seize ans-fom^nit une moyenne annuelle de 80 kilogr. de fruits. Planté
en ligue, il abrite des carreaux de Fraisiers, de Violettes ou de
petites plantes bulbeuses.
Lorsqu'on parle de la Pèche d'espalier, le nom de Montreuil se
présente à l'esprit. Cette bourgade mérite en efïet sa vieille réputation.
On y compte 3oo liectares de clos entrecoupés de murs garnis de
Pêchers, parfois accompagnés de Vignes et de Poiriers. En 1893, on
constate 400 arboriculteurs dans la population.
Les six cent mille mètres de murs d'espaliers peuvent donner
douze millions de Pêches. Le produit des enclos est évalué à
3,5oo francs par hectare.
Aux 3oo hectares de Montreuil, il convient d'ajouter les 70, de
Bagnolet; les 4o, de Fontenay-sous-Bois ; les 20, de Rosny; les i5, de
Romainville; enfin, les i45, des autres communes de la banlieue. Ces
5oo hectares alimentent Paris, pendant dix à douze semaines, de
vingt-cinq millions de Pêches.
On débute fin juin, avec les Pêches hâtives Amsdenou Alexander,
Brigg's May et similaires, pour terminer au commencement d'octobre
avec les tardives Bonouvrier, Baltet, Salway.
Le fruit premier choix est dirigé vers les halles centrales ; le second
choix passe à la bassine des confitureries.
Près de Lyon, Ecully et OuUins ont aussi de superbes espaliers de
Pêchers, bien dirigés et lucratifs par leur fructification.
La taille et l'entretien du Pêcher ont fait l'objet de nombreuses
conférences et d'intéressants ouvrages par nos arboriculteurs.
Sur plusieurs points de la France, où l'espalier est en vigueur, le
beau fruit est emballé par caissettes et dirigé vers l'Angleterre et
d'autres Etats qui en sont privés .
La Pèche non duveteuse. Nectarine ou Brugnon, mieux appréciée,
est aussi l'objet de cultures et de commerce.
La culture forcée dru Pécher s'exerce sur des sujets plantés en serre,
ou mis en pot et tenus sous verre. Le chaufl'agc vient exciter la
végétation et faire mûrir le fruit avant la saison normale.
Les établissements commerciaux et les forceries d'amateurs
accordent la préférence aux variétés: Amsden june, Ilale's Early,
Mignonne à bec. Grosse Mignonne liàtivc, Grosse Mignonne tardive,
Galande, Belle iu)péiiale, les Nectarines Précoce de Croncels et Lord
Napier. Elles ont fait leurs preuves chez les primeuristes.
FRANCE 4'^3
Dans certaines contrées viticoles où le Pocher de plein veut
foisonne, le petit fruit est distillé.
Nous recommandons les variétés suivantes, classées dans leur
oidre de maturité :
Pèches hâtives : Pèches tardives :
Amsden's June (et similaires). Nivette.
Brigg's May. Blondeau.
Ilale's Karly. liourdine.
Grosse Mignonne hâtive. Bonouvrier.
GraAvford's Early. Princesse de Galles.
Baron Uul'our. Lady Palmerston.
Pêches de demi-saison : Baltet.
Galande. Sahvay.
Grosse Mignonne. Nectarines et Brugnons :
Madeleine rouge. Précoce de Groncels.
De Malte. Lord Napier.
Admirable. Galopin.
Alexis Lepère. Grosse Violette.
Belle Beausse. Jaune de Padoue.
Reine des Vergers. Victoria.
De cette nomenclature, l'amateur de Pèches en plein vent peut
extraire les Pêchers Amsdeu, Haie s Early, Crawford's Early, Grosse
Mignonne, Madeleine, de Malte, Alexis Lepère, Reine des Vergers,
Bonouvrier, Baltet ; les Nectarines Précoce de Groncels, Lord
Napier. Leur succès au verger est certain.
Plaquemin'ier. — Jusqu'alors cet arbre était plutôt considéré
comme étant un arljrc d'ornement, quoique le fruit du Plaqueminier
de Virginie et du type généreux, Couronné, fût quelquefois livré à
la consommation, sans cependant être encore admis au marché.
Depuis quinze ou vingt ans, l'espèce japonaise a fait son entrée en
France et s'est acclimatée dans le midi. Sa baie, ayant la grosseur et
l'aspect d'une Mandarine ou d'une Tomate, produit un bel effet sur
l'arbre au moment de la chute des feuilles.
Sous le nom de « Kaki », la Plaquemine est le fruit populaire du
Japon; il y est consommé, lors de son blettissement; certaines espèces
sont soumises au sécliage, comme nos Dattes et nos Prunes; d'autres
à chair plus astringente ont leur rôle dans l'industrie, à la façon de
nos fruits à cidre.
Déjà, de Nice à Montpellier, la Plaquemine japonaise est admise
chez le marchand de comestibles, et des caissettes la transportent
à Paris, à Londres, à Saint-Pétersbourg.
484 FRANCE
Les variétés d'avenir de la Plaquemine du Japon semblant être :
A côtes. Guibochi. Yakounii.
de Kiempfcr Hatchiya, hàtif. Yama-Yemon.
De Mazel. Tsoiu'ou. Zenzi, tardif.
D'autres variétés japonaises ou nées en France sont à l'étude.
Poirier. — Par sa maturité successive, par son aspect agréable et
la variété de son goût, la Poire oflrira toujours un attrait au cultiva-
teui', au commerçant et à l'amatein' de fruits.
On peut dire que la Poire est un fruit éminemment français, tout
en respectant les bonnes sortes nées en Europe et aux Etats-Unis.
Le grand commerce a restreint la nomenclature des variétés.
Au nord de Paris, la vallée de Montmorency, y compris Grolay,
Dormans, Saint-Brice, Montmagny a dû se limiter aux Williams,
Beurré d'Amanlis, Doyenné de Mérode, fruits d'été, aux Louise-
Bonne, Duchesse d'Angoulème, Beurré Diel, d'automne.
L'exportation en absorbe i3o,ooo kilogr., au prix de 25 à 5o francs
les cent Idlogr. La récolte est évaluée à i2,5oo kilogr. à l'hectai^e.
Ces mêmes variétés, répétées dans les cantons de Limours,
d'Ai'pajon, d'Argenteuil et de Marly, nous les retrouvons à Nantes,
qiii expédie jusqu'à i5o,ooo caisses de lo kilogr.; à Angers, qui
endDalle 100,000 caisses de 5o poires chacune, destinées un quart à
Paris, le reste à l'Angleterre.
La Duchesse d'Angoulème prend, dans son pays natal, une peau
dorée, une saveur sucrée. En gros, elle est vendue i5 francs les
cent fruits. Les beaux spécimens sont dirigés vers l'Angleterre
et la Russie; ils y atteignent le prix de deux shellings ou d'un rouble.
Les rives de la Loire donnent huit jours de hàtiveté aux Poires
précoces, ce qui contribue à en majorer le prix. A Angers, un verger
de deux hectares, tout Williams et Beurré GifTard, rapporte
10,000 francs; l'arbre, tenu en basse tige, est soumis à la taille.
Un verger [de l'Orne produit de 3oo,ooo à 400^000 fruits et
encaisse, chaque année, de 20,000 à 3o,ooo francs. L'emballage pour
Paris et l'extérieur se fait en paniers de 5o kilogr. garnis de balles
d'avoine entre les fruits.
Aux portes de la capitale, un maraîcher de Chambourcy récolte
100,000 Poires contre des murs, et des centaines de mille de Choux-
fleurs sur ses terreaux. Ici, la belle Duchesse d'espalier est vendue
o fr. 4o la pièce.
A cinquante kilomètres de Paris, une plantation de Duchesse et de
Louise-Bonne rapporte i,5oo francs riieclare, frais déduits de
cueillette, demljallage, de transport et de Vente.
FRANCE 4^5
En Lorraine, au grand verger ou dans l'enclos de la ferme, le
Beurré d'Angleterre peut donner, à vingt ans, i5o kilogr. de fruits
vendus au bas mol i5 francs les cent kilngr. ; de sorte qu'un hectare
produirait plus de a.ooo francs, non compris une emblave fourragère
fournissant 2,000 ou 3, 000 kilogr. de foin.
Si la spéculation s'exerce plutôt sur la poire d'automne, le fruit
d'hiver n'est pas moins l'objet d'entreprises financières; mais sa
conservation nécessite plus de frais.
L'amateur qui tient exclusivement sa consommation, sans vouloir
faire commerce, choisira une maturation graduée de ses fruits et
donnera une large place à la Poire tardive, qui mûrit à une époque
où les fruits à noyau font défaut.
La culture à tout vent hésite à planter certains Poiriers d'hiver,
parce que la chute du fruit provoque une meurtrissure qui nuit à sa
conservation, à sa maturation régulière.
D'autre part, les pays chauds et les terrains secs, à végétation
promptement terminée, ne facilitent pas le développement normal
du fruit d'arrière-saison. Là, le négociant n'en plante point.
On voit nombre de murs consacrés aux Poires d'hiver ; par exemple,
en Normandie, où l'on récolte de superbes Beurré d'Hardenpont,
Crassane, Doyenné d'hiver, Bon-Chrétien. Elles sont mesurées à
« l'anneau » : celles qui sont de plus gi'os caliljrc iront en Russie.
Le Doyenné d'hiver, si recherché, réclame souvent des abris
accessoires à l'espalier, dans l'intérêt de sa belle venue ; alors le
beau fruit est facilement vendu un franc pièce, ou même mieux.
Les Poires à cuire ou à compote sont plutôt produites par des
arbres en haute tige, alors plus généreux. Le fruit vient gros ou
tombe, mais on a la ressource de l'utiliser immédiatement au four
ou à la bassine.
Voici une nomenclature sélectionnée des meilleures Poh'cs, depuis
les plus précoces jusqu'aux plus tardives.
Fruits de table.
i'" Poires d'été.
Doyenné de Juillet. Docteur Jules Guyot.
Citron des Carmes. Monsallard.
André Desportes. Beurré d'Amanlis.
Epargne. Madame Treyve.
Beurré Gillard. Souvenir du Congrès.
Favorite do Clapp. Beurré Lebrun.
Précoce de Trévoux. Doyenné de Mérode.
Williams. Triomphe de Vienne.
^m
FRANCE
Marguerite Marillat.
Beurré Hardy.
— Dalbret.
Seigneur.
Beurré d'Angleterre.
Directeur Hardy.
Fondante des bois.
Beurré superfin.
Doyenné blanc.
— roux.
Loiiise-Bonne d'Avi'anches.
Urbaniste.
Pierre Tourasse.
Sucrée de Montluçon.
Beurré Capiaumont.
— gris doré.
Fondante Thirriot.
Marie-Louise Delecourt.
De Tongre ou Durondeau.
Doyenné du Comice.
— panaché.
Beurré Diel.
Curé.
Colmar Nélis.
Sœur Grégoire.
Passe Colmar.
Beurré MiMet.
— d'Hardenpont
Le Lectier.
Beurré de Luçon.
Nouvelle Fulvie.
Besi de Chaumontel.
Boyale Vendée.
Passe Crassane.
Olivier de Serres.
Saint-Germain.
Blanquct.
3° Poires d'automne.
Alexandrine Douillard.
Beurré d'Apremont.
Colmar d'Arenberg.
Beurré Dumont.
Duchesse d'Angoulème.
— bronzée.
BeiTrré Clairgeau.
Soldat Laboureur.
Fondante du Panisel.
Crassane.
Antoine Delfosse.
Figue d'Alençon.
Madame Bonnefond.
Président Drouard.
Beurré Bachelier.
Président Mas.
Charles-Ernest.
Triomphe de Jodoigne.
Beurré Baltet père.
Zéphirin Grégoire.
Docteur Joubert.
3° Poires d'hiver.
Marie-Benoist.
Beurré Rance.
— Sterckmans.
Joséphine de Malines.
Doyenné d'hiver.
— d'Alençon.
Duchesse de Bordeaux.
Notaire Lepin.
Doyenné de Montjcan.
Bergamote Hertrich.
Beurré Henri Courcelle.
Bergamote Saunier.
— Esperen.
Charles Cognée.
Bon-Chrétien d'hiver (espalier).
Fruits à confire ou à cuire.
i' Fruits a confiue.
Rousselet de Reims.
Le Beurré d'Angleterre est recherché par la confiturerie parisienne,
FRANCE 4^7
a" Poires a cuire:
Ccrtcau d'automne. Pliilippot.
Mcssire-Jcan. Râteau gris.
Galouet. Gatillac.
Bou-Glirétieii d'Espagne. Sarrasin.
Martin sec. Belle Angevine.
A l'espalier, la Belle Angevine, iruit d'apparat, est plus gi'os.sc et
mieux colorée, surtout avec un arbre grefTé sur cognassier.
Poires à cidre. — La Poire à cidre ou à poiré procure à la ferme
privée de vin une boisson de famille qui peut être consommée pure
ou mélangée au pommé, cidre de Pommes.
La Bretagne, la Normandie, le Maine, la Picardie et quelques
sections de provinces continuent la plantation des Poiriers à cidre
ou à alcool. •
La Haute-Savoie a la Poire de Mande, dont l'arbre gigantesque
peut produire jusqu'à dix hectolitres de cidre par arbre.
Le voisinage de Domfront est réputé pour ses Poiriers géants
appartenant au solage de Rouge- Vigny. Les abords des forêts
d'Ecouves et d'Andame ont des arbres énormes qui rendent de G.ooo
à 10,000 litres de poiré.
Certaines masures du Bocage et du Passais sont flanquées de
vergers d'un hectare, rapportant 3,ooo francs de poiré, en bonne année.
Le pays d'Auge choyé, pour la distillation, les Poiriers Hecto et
Ognonnet, de première saison, Ivoie et Garisy, de demi-saison,
suivies par les Grise et Grise de Loup, tardives.
Un grand nombre de variétés sont localisées dans un rayon
restreint; cependant nous recommandons les suivantes :
De Garisi. De Girole. De Navet.
De Gerciaux. De Groixmare. De Souris.
De Ghemin. D'Ognonnet. Saugier.
Gombien de fois leur jus pétillant et corsé n'est-il pas venu tonifier
les vins faibles ou trahir nos fameux vins mousseux?
Pommier. — La Pomme est, certes, le fruit populaire à la ville, à
la campagne, à la maison, au marché.
Le Pommier existe dans tous les départements français : au grand
verger, arbre à tout vent; au jardin, coquettement dressé en
candélabre, en vase, ramassé sous forme de buisson ou aligné par
cordons parallèles au sol ; et sur le bord des routes ou des chemins
ruraux, à haute tige; enfin en plantations pleines.
Le Pommier devient un arbre de première utilité dans les contrées où
laA'ignc ne peut ni étendre ses bras ni alimenter la cave de l'habitant.
488 FRANCE
Tous les départements, toutes les régions, plaines ou montagnes,
ont sullisamment de preuves viAaces qui démoutrent Tutilité foncière
ou commerciale du Pommier.
Ici, la fin des Gévennes se couronne de la Reinette du Yigan, alors
que les Flandres possèdent des vergers du « Bon Pommier » qui
rapportent jusqu'à 10,000 francs à leur exploitant, ou 1,000 francs
nets à l'hectare, — A\i Gâteau, un propriétaire récolte 3o,ooo kilogr.
de cette variété riche en eouleiu', lente à se flétrir.
La Picardie a des plantations de fruits locaux, les Duret et Gâteau,
à Liancourt et à Noyon, types bien connus des pâtisseries.
Un village de 3oo âmes de cette région vend pour 100,000 francs
(à 20 francs les 100 kilogr.) la récolte annuelle de ces deux variétés,
tandis que la Haute-A^ienne et la Greuse s'enrichissent avec la
Pomme de l'Estre, bien courue sur les marchés.
A l'arrière-saison, la Sartlie et la Mayenne dirigent sur Paris des
convois de Reinette dorée et de Pomme de Jaune. A cette même
époque, les Pommiers de Ravaillard, de Jean Huré, de Ghâtaignier,
de Gendreville, de Faro..., qui entourent la capitale, arrivent par
charretées à la foire aux Pommes, alors que les Gourt-Pendu et
Belle-Fleur du Nord ont fini et que des centaines de wagons de
Sainte-Menehould ont approvisionné les confitureries parisiennes.
La ville de Nantes exporte i5o,ooo caisses dites de soixante-quinze
livres, sans compter les bateaux qu'elle charge concurremment avec
Angers, Saumur, Orléans et autres cités riveraines de la Loire. Le
fret débarque dans la grande ville par les canaux qui relient les deux
fleuves, et se rend au marché du Mail, à Bercy-Paris.
La saison d'automne amène ainsi près de cent cinquante bateaux
contenant chacun 3oo,ooo Pommes.
Faut-il citer encore les vergers de la Reinette du Ganada, qui ont
un traité conclu avec les sucreries et confitureries de Rouen? Et les
plantations analogues des vallées de la Limagne et de la Veyre, du
Puy-de-Dôme, des cantons d'Ambert, d'Ariane, d'Issoire, de Saint-
Dier, de Montaigne... pourvoieront l'usine d'Auvergne, ou cliargeront
à Glermont, Riom. Aiguepersc, Saint-Amand-Tallcndc, Pont-du-
Gliùteau, à destination de Paris.
La belle Pomme de Reinette, de Galville, d'Api, d'Empereur
Alexandre est cueillie en basse-tige, dans les jardins de Montreuil,
Rosny, Bagnolet, Grolay, Maurecourt, Ghanibourcy..., si nous
restons dans le rayon de Paris.
Échelonnons encore les Pommes dans leur ordre de maturité ; ce
sont <l'iil>or(l les fruits de dessert et de cuisine ;
FRANCE
489
1° PoirMES d'été.
Borovitski ou CharlamoAVsky.
Transparente de Crouccls.
Rambour d'été.
Pommes d'automne.
Peasgood's Nonsueh.
Ilawthorndcn.
Calville de Saint-Sauveur.
Reinette grise d'automne.
Belle Dubois.
1^ Pommes d'hiver.
Reinette dorée (variétés).
— grise —
Fenouillet.
Court-Pendu.
Bald^vin.
Reinette franche.
London Pippin ou Calville du Roi.
Calville blanc.
Api rose.
Sturmer Pippin.
Reinette de Caux.
— plate de Champagne.
Bonne de Mai.
Reinette tardive.
Les amateurs de jolis desserts en Pommes colorées, de moyenne
grosseur, choisiront Ananas, rouge ; Reinette Ananas, jaune doré ;
Transparente de Zurich, blanc d'ivoire.
Les variétés plus hùtives, Mr. Gladstone, à répiderme violet, et
la Transparente blanche sont assez lucratives à la vente.
A côté d'Empereur Alexandre. Peasgood's Nonsueh et Belle Dubois
précitées, on peut recommander encore les Pommes Ménagère,
AVarner's King et De Cantorbéry aux amateurs de gros fruits.
Avec le genre Pommier, les variétés sont innombrables. Il en est
qui, déjà, sont employées au séchage de fruits entiers ou par
quartiers, et à la fid>rication de pâte de pommes. Tel est le cas des
Pommes Roquet, Locard, Bonne-Ente, Rosat. Court-Pendu, employées
concurremment avec les Poires Lardi et Papereine, originaires de la
Picardie, et les Poires Fusée et Selecque, de la Normandie, par les
confitureries d'Abbeville et des environs ; ces établissements en
manipulent et triturent des millions de kilogrammes dans l'année.
Astracan rouge.
Rose de Bohême.
Saint-Germain,
Lord Suflield.
Cellini.
De Gravcnstein.
Reinette Burchardt.
Empereur Alexandre.
Reine des Reinettes.
Doux d'Argent.
Belle-Fleur rouge.
— — jaune.
Bedforshire Foundling.
Royale d'Angleterre.
Blenheim Orange.
Reinette de Cuzy.
Parker Pippin.
Ribstou Pippin.
Calville rouge d'hiver.
Reinette du Canada.
— Baumann.
De Châtaignier.
490 FRANCE
La ville du Mans est réputée pour ses Pommes et ses Poires
séchces, tapées ou confites.
Pommes à cidre. — La nomenclature pomologicpie est plus diffuse
encore avec l'Arbre à Cidre. Cependant les Congrès spéciaux sont
parvenus à étudier les espèces principales, à les analyser, afin de
pouvoir recommander les variétés plus riches en matières sucrées
ou amères, et d'une densité telle que le l)rassin contienne les éléments
d une boisson généreuse, agréable au goût et de bonne conservation.
En général, le cidre de « conserve » s'obtient par le mélange d'un
tiers de fruits doux avec deux tiers de fruits amers. Si l'on renverse
les proportions, il en résulte le cidre de « ménage ».
La récolte de 1892 se chiffre par seize millions de quintaux de
Pommes évalués cent sept millions de francs, à raison du prix moyeu
de G fr. 70 le quintal. Soixante-six départements en produisent ; mais
cinquante-six seulement ont récolté au delà de 1,000 quintaux.
Voici le relevé olïiciel des départements les mieux favorisés qui
ont fait, en 1892. une récolte dont la valeur, pour chacun, dépasse
un million de francs.
Il est à supposer que la Poire à poiré est comprise dans ces
évaluations. Elle est tenue, d'ailleurs, en minorité.
lUe-et-Vilaine 3.470,000 quintaux. 18.391 .000 fi'ancs.
Seine-Inférieure 2.219.525 — 10.404. i32 —
Manche i. 769.441 — 12.686.892 —
Eure 1 . 323 . 472 — 9 • 555 . 469 —
Orne 1. 155.469 — 9.590.393 —
Calvados 902 . 5oo — 6 . 768 . 75o —
Mayenne 525. 2i5 — 2.626.075 —
Haute-Savoie 519. 534 — 3.375.671 —
Oise 483.734 — 2.827.520 —
Loire-Inférieure 36o.ooo — 2.520.000 —
Somme 346.407 — 2. 188. 353 —
Eure-et-Loir 319.600 — 2.35o.36o —
Morbihan 291 . 356 — 3 . 49^> • 272 —
Sarthe 263. 5i9 — i .950.040 —
Finistère 224.843 — 2.529.484 —
Seine-et-Marne i5i.535 — i.5i5.35o —
Aisne 97-123 — 1.7.58.897 •—
Le département des Côtes-du-Nord vient ensuite avec 900,000 francs.
Les stations ciHières et celles de la Manche ont des Pommiers qui
ré.sistcnt aux vents de mer, par exemple Dur Ecu et de Toro. L'ilo
de Ré plante, en circonstances analogues, Etienne Pioux et Savarot,
FRANCE 491
L'IUe -et -Vilaine , plus riche que les autres, fournit jusqu'à
î2,5oo,ooo hectolitres de cidre et expédie, par les ports de Saint-Malo,
Saint-Servan et le Vivier-sui'-Mer, plus de 5o,ooo tonnes de l'ruits
dont la valeur dépasse quatre millions de francs.
Partout, la qualité de la l)oisson s'améliore, les planteurs ayant
observé les conseils des Sociétés et des Congrès qui rccomuiandcntlcs
variétés supérieures, telles que les suivantes :
1° Pommes a cidre de première saisox.
Blanc-Mollet. Vagnon-Legrand.
Docteur Blanche. Reine des hâtives.
Petit Jaunet. Saint-Laurent.
a° Pommes a cidre de deuxième saison.
Amère-de-Berthccourt. La Généreuse.
Amer-Doux. Martin-Fessard.
Argile grise. Médaille d'Or.
Barbarie. Rouge-Bruyère.
De Gat. Paradis,
Fréquin rouge. Reine des Pommes.
Godard. Rouge-Mollet.
Gros Muscadet. A^cc-président Héron,
3° Pommes a cidre de troisième saison.
Bédan Saint-Hilaire. Grise Dieppois.
Binet blanc. Hauchecorne.
— rouge. Marabot.
Bramtot. Marin-Onfroy.
De Boutteville. Or-Milcent.
De Filasse. Peau-de- Vache (nouvelle).
Fréquin- Audièvre. Rouge Avenel.
Galopin. Rouge de Trêves.
Groseiller. Rousse Latour.
Nous avons donné le chiffre officiel de la récolte en pommes de
1892, d'après le Ministère de l'Agriculture. L'Administration des
Finances, de son côté, déclare que le Cidre de cette même année
est évalué à i5, 141,000 hectolitres. Mais nous no devons pas ignorer
deux faits capitaux : l'on met sous le pressoir des fruits de prove-
nance étrangère et, d'autre part, certaines Pommes à cidre ou « à
deux fins » sont livrées à la consommation.
Cependant, il est reconnu qu'une plantation de cinquante Pom-
miers peut produire 3, 000 kilogr. de fruits qui, pressurés, rempliront
douze barriques de Cidi'e, de 2^5 litres chacune, soit une pièce pour
25o kilogr. de Pommes,
(^r, un hectare peut contenir cent arbres, sans nuire aux herbages.
49^ FRANCE
Pruxier. — Le Prunier est dispersé sur toute l'étendue du
territoire. Son fruit est oonsommé frais ou se transforme en confi-
tures, pâtisseries, confiseries, ou se soumet au séchage, ou se conserve
en bocal, ou même se distille à l'alambic.
De là, la popularité des Prunes et du Prunier.
La Reine-Claude est la Aariété la plus répandue. Combien de
villages, en Brie, en Bourgogne, en Champagne, en Lorraine, en
Picardie, dans l'Anjou, la Touraine, le Bordelais, le Roussillon, le
Languedoc, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, et la banlieue
de Paris, qui perçoivent de 5o,ooo à i5o,ooo francs de Reine-Claude?
Les vallées de la Seine, de la Loire, du Rhône, de la Garonne sont
favorables aux plantations de ce genre, en plaine, en coteau, par
massifs ou disséminées dans le vignoble.
Nous pom'rions citer des vergers dont la récolte a été vendue sur
pied 5o, 60, 80 francs par arbre.
Le prix du beau fruit est majoré par les confiseries, et celui du fruit
précoce l'est par la consommation directe.
Les tenanciers des jardins côtiers abritent leurs légumes des rafTales
marines par des lignes de Pruniers, en partie de la Reine-Claude ou
de la Victoria, destinées aux enfants d'Albion.
Si Paris reçoit 2,5oo,ooo kilogr. de la Reine-Claude, il entre en
même temps i,5oo,ooo kilogr. de la Mirabelle, non moins précieuse.
Cette excellente petite Prune jaune ambrée a établi son quartier
général en Lorraine, particulièrement aux environs de Saint-Mihiel
et de Verdun, entre Apremont et Damvilliers, sur le versant Est des
Argonnes orientales, chaîne de collines qui sépare le bassin de la
Meuse du bassin de la Moselle.
Les villages qui bénéficient de cette exploitation sont ceux de
Woinville, de Buxières, de Heudicourt, de Saint-Maurice, du Thillot,
de Haudimont, de Châtillon-sous-les-Côtes... enfin de toute la zone
viticole parallèle au cours de la Meuse.
Le Mirabellier y réussit admirablement en vergers purs, en prés-
vergers, associé à l'arbre à fruits à pépins, ou répandu dans les
vignes du pays des Trois-Évêchés. Là, notre Prunier produit, — sur
le pied de i5 francs le quintal de fruits : i franc à l'âge de G ans;
8 francs à l'âge de 12 ans; 12 francs à l'âge 16 ans; i5 francs à l'âge
de 20 ans, et au delà,
« Établissons notre calcul de rendement, écrit un honorable agro-
nome de Saint-Mihiel, au Traité de la Culture fruitière commerciale
et bourgeoise : à dix ans, un Mirabellier produit annuellement et en
moyenne soixante kilogrammes de fruits. Entre vingt et quarante
ans, il produira facilement un quintal de fruits. Or, avec un hectare
FRANCE 49^
de terrain renfermant deux cents sujets, espacés de sept mètres,
on obtient, à dix ans, cent vingt quintaux, et de vingft à quarante
ans, deux cents quintaux métriques de Mirabelles. Ces fruits, vendus
au prix moyen de quinze francs le quintal, donneront un total annuel
de dix-huit cents francs, dès l'âge de dix ans, et de trois mille francs
dans la période de vingt à quarante ans.
« Il faut, à la vérité, faire entrer en ligne de compte les pertes de
récolte occasionnées par les intempéries.
« Dun autre côté, on ne doit pas oublier que le prix de quinze
francs le quintal est iin minimum souvent dépassé.
« En admettant que les frais dinstallation, c'est-à-dire d'achat et
de plantation de deux cents Pruniers par hectare, se soient élevés à
mille francs, en admettant encore que les intempéries diminuent le
revenu annuel d'un tiers, il n'en est pas moins vrai que, dans nos
localités, un seul hectare de Mirabclliers en verger peut donner, avec
moins de main-d'œuvre, plus de bénéfices nets que dix hectares de
blé semé dans les chaïups voisins, et médiocrement fumé... »
La vente se fait directement aux courtiers qui viennent, sur place,
faire annoncer, au son du tambour, le prix offert.
« Le moment psychologiqpie du pesage des fruits est bien intéres-
sant. Les villageoises qui, en Lorraine, tiennent parfois la bourse,
assistent ù la pesée et couvent la balance des yeux, pour ne pas laisser
à l'acquéreui' la velléité de se faire trop bonne mesure. Que de
récriminations et combien d'histoires auprès de la balance-bascule !
— réédition plus ou moins amplifiée des causeries du lavoir ou de la
veillée...
« Notez que le personnel féminin est assez nombreux et se renou-
velle dans « l'enceinte du pesage », les plus gros propriétaires du
pays n'ayant guère plus de cent pieds d'arbres en Mirabelle.
« Le transport à la gare se fait au moyen de chars à quatre roues,
attelés de un, deux ou trois chevaux, et munis de leurs brancards à foin.
« Les principales gares expéditrices sont celles de Lérouvillc,
ligne de Bar-le-Duc à Nancy, et Eix-Abaucourt, ligne de Verdun à
Metz...
« Somme toute, ajoute M. Louis Hast, le paysan s'enrichit et
agrandit son patrimoine ; car nos caisses d'épargne comptent d'autant
plus de déposants que le village comporte davantage de vergers oii
de prairies. »
L'espèce cultivée, de pied franc ou greffé, est la Petite Mirabelle,
dite de Metz, la plus recherchée pour les conserves, la pâtisserie, la
confiserie; puis la Grosse Mirabelle, dite de Nancy, également bonne
eu conserves ou en pruneaux.
4q4 FRANCE
Mais la coni'cction des Pruneaux a des types spéciaux ; d'abord la
Quetsche, du Xord-Est. vulgaire de l'autre côté du Rhin, à ce
point que l'arbre est admis sur les chemins ruraux et les places
publiques.
La Prune de Sainte-Catherine, élément des « Pruneaux de Tours »,
de l'arrondissement de Chinon. Les propriétaires ont jusqu'à dix ou
quinze fours ; ils cuisent eux-mêmes la Prune et savent illustrer le
Pruneau de la « fleur ». le comble de l'art.
Les Prunes Perdrigon blanc ou violet des vallées de la Bléone et
de lAsse, du Yar et des Basses-Alpes. On obtient les Pruneaux dits
Brignole et Pistole, en faisant sécher la Prune au soleil, celle-ci pelée
et désossée préalablement. Trois ou quatre kilogrammes de Prunes
rendent un kilogramme de Pruneaux fleuris.
Le Prunier Commun, dit d'Albi ou de Saint- Antoine, drageonne
et pullule sur le bord des chemins ou sur les terrains abandonnés du
Lot, de lAveyron, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, môme dans l'arron-
dissement dAgen. Le fruit frais, à peine violacé, est envoyé à
Londres, au prix de 20 à 25 francs les 100 kilogr. L'ensemble des
Pruneaux réalisés dans cette région cube 70,000 quintaux métriques,
avec cette seule espèce, qui sera dirigée vers l'Allemagne, la Turquie,
la Bosnie, centre d'un trafic important.
Nous sommes dans la région de la Prune d'Enté, matière première
du Pruneau d'Agen. Commencée vers l'joo, à Clairac, cette culture a
pris une extension considérable, d'abord sur les terrains légers,
sablonneux ou argilo-calcaires du bassin du Lot, et sur les coteaux qui
bordent la Garonne, à Villeneuve-d'Agen, Castelmoron, Clairac,
Monclar, Le Temple, Sainte-Livrade, Aiguillon, Tonncins, Castellar,
Les arrondissements de Marmande, d'Agen, de Villeneuve-sur- Lot
sont les plus riches en Pruniers d'Enté.
Les arbres sont plantés en lignes, bordées de treilles de Vigne et
séparées par des « joualles » de céréales ou de plantes fourragères.
La culture doit respecter la racine des arbres.
Il paraît qu'im hectare de terre à Blé, estimé 3, 000 francs, rapporte
un tiers en plus s'il est complanté de Pruniers en lignes.
Un hectare de Pruniers à trois mètres d'intervalle, peut produire
3,000 kilogr. de Prunes, qui fourniront 800 kilogr. de Pruneaux,
vendus 54 francs les 5o kilogrammes, en moyenne.
Le rendement est évalué sur cette base : Cent arbres d'un verger
rapportent cinq quintaux métriques de Pruneaux.
Un Pi'unier acquiert sa force de prodiiclion à l'iigc de i5 à uo ans
el rapporte jusqu'à Go kilogr. de fruits frais. Bien entretenu, sa belle
fructification peut durer pendant cinquante années.
FRANCE 495
En général, 100 kilogr. de Prunes fraîches l'ournisscnt, au séchage,
25 kilogr. de l'runcaux, dont i/4 de premier choix, i/4 de second,
le surplus en ordinaire et i/uo en rebut.
Le propriétaire exploitant a des étuves, des fours ou des séchoirs;
il confectionne le Pruneau et le livre en boites, d'après un classe-
ment en H ou 10 catégories, depuis le « Fretin » qui jauge 200 à
1280 fruits au kilogramme, jusqu'à ï « Extra » où Go à jo l'runeaux
suffisent au kilogr. Celui-ci est coté cinq fois plus cher que l'autre
Des cultivateurs qui pratiquent le confisage du fruit retirent
juscpi'à 10.000 francs de leurs pruncraics.
Les maisons de commerce qui centralisent la marchandise se sont
multipliées. L'une d'elles, à Cassaneuil, expédie pour quatre millions
de francs de Pruneaux par an.
Il parait que le mouveuient dalTaires occasionné par le Pruneau
d'Enté ou Robe de Sergent, nécessite un roulement de fonds qui
dépasse vingt millions de francs.
De seuiblables résultats ne pouvaient laisser indilTércnts les dépar-
tements voisins de la riante vallée du Lot, depuis Aiguillon jusqu'à
Fumel et Gastelmoron. Le Prunier d'Agen a gagné la Gironde, par le
canton de Montségur, et la Dordogne, par Montpazicr. Monpont,
Eymet, où il a fait oublier aux propriétaires et aux métayers
lanaiblissement du Vignoble.
Et le fertile canton de Moissac, de Tarn-et-Garonne. a ajouté
le Prunier d'Agen à ses vergers d'Abricotiers, de Cerisiers, de
Pommiers. Le fruit préparé atteint le prix de cent francs les
100 kilogrammes.
En parcourant la France, on rencontre de vastes plantations de
Pruniers, poiir l'approvisionnement des marchés, des conlitureries,
pâtisseries et distilleries. Aux portes de la capitale, le plateau
d'Avron est sillonné de Pruniers de Bry ; le rayon de Meaux a les
diverses Reine-Claude qui, d'ailleurs, existent un peu partout. Et la
vallée de Montmorency, et les territoires d'Argenteuil, de Conflans,
de Juziers, de Meudon, de Marly, de Louveciennes, de Bougival...
envoient aux Halles des voitures de Reine-Claude, de Mirabelle, de
Monsieur, de Damas, de Quetsche, etc. En 1892, la criée les paie
de 5o fr. à 100 francs les 100 kilogr.; c'est un beau revenu.
La récolte de 1892. en Prunes, a produit les chiffres ci-après, jusqu'à
concurrence d'une évaluation de Go, 000 francs par département.
La différence des évaluations est assez sensible. On sait (pi'en
matière de statisti([ue, cela dépend un peu du rédacteur ; mais le
motif principal tient à l'emploi du fruit et à l'importance du com-
merce qui en résulte.
496 FRANCE
Quintaux. Valeur totale. Prix du nuintal.
Lot-et-Garonne 1 10. 000 quintaux. G. 160.000 francs. 56 fr.
Tarn-et-Garonne 22.808 — 866.704 — 38 »
Mem*the-et-Moselle. . . 17.522 — 367.922 — 21 »
Gironde i2.33i — 445.860 — 36 i5
Deux-Sèvres 12.000 — 240.000 — 20 »
Vosges 9.855 — 154.918 — 1572
Bouches-du-Rhône . . . 7.385 — 258.475 — 35 »
Seine-et-Oise 6.5i5 — 97^25 — i5 »
Marne 6.5oo — i3o.ooo — 20 »
Vienne 6.494 — 194.820 ~ 3o »
Ain 6 . 272 — 75 . 264 — 12 »
Seine-Inférieure 6.200 — 78077 — 12 58
Tai-n 5.418 — 235.683 — 43 5o
Ardèche ^.000 — 90.000 — 20 »
Rhône 4-38i — 69.412 — 1595
Aisne 3 . 676 — 67 . 565 — 18 38
Hérault 2.810 — 85.669 — 3o 48
Seine-et-Marne 2.8o5 — 56. 100 — 20 »
Seine 2 . 724 — i65 . 640 — 60 81
Lot 2 • 220 — 64. 38o — 29 »
Le Puy-de-Dôme, la Loire-Inférieure, la Haute-Saône, l'Eure,
le Maine-et-Loire et l'Indre-et-Loire arrivent immédiatement après.
Au milieu d'une nomenclature quelque peu embrouillée par l'effet
des semis faciles et irréguliers du Prunier, nous pouvons recomman-
der les meilleures Prunes, échelonnées dans leur ordre de maturité :
i'^ Prunes de dessert.
Jaune hâtive. Grosse Mirabelle.
Favorite hâtive. Damas violet.
Mirabelle précoce. De Kirke.
Précoce de Tours. Reine-Claude d'Althan.
Des Béjonnières. — diaphane.
Monsieur hâtif. — violette.
— jaune. Tardive musquée.
Reine-Claude dorée. Goe's Golden Drop.
Petite Mirabelle. Jaune tardive.
2° Prunes de séchage.
Quetsche d'Allemagne. Perdrigon blanc ou violet.
Sainte-Catherine. Quetsche d'Italie.
DAgen. Reine-Claude de Bavay.
Cette dernière, Reine-Claude de Bavay, est également bonne en
conserves et en pâtisserie, comme la plupart de ses congénères.
FRANCE 497
Vigne. — Le Raisin, un des fruits les plus rcclicrchés et les plus
agréables au dessert, est admissible sur nos tables pendant tout
l'hiver; aussi, le cep de ^'igne s'est-il imposé au spéculateur qui
ambitionne les fructueuses entreprises, sur une vaste échelle, et en
même temps, au modeste citoyen qui désire agrémenter la façade
de son habitation d'un peu de verdure cachant une grappe à cueillir.
Il n'est pas de Raisin de table plus répandu que le Chasselas
doré, ni de plus lucratif pour l'exploitant.
Parcourez la banlieue des grandes villes, les villages, les jardins,
les espaliers, la treille en plein air, partout le Chasselas tient le
sceptre des Raisins de table.
Le Midi, reconstituant son vignoble par le greffage sur plant
résistant au phylloxéra, a créé de cette façon des chanqis complets de
Chasselas — et d'autres cépages — pour la vente du Raisin.
Or, la chaleur de la température et la nature du sol hâtent la
maturité du fruit qui vient, aux Halles de Paris, devancer le
Chasselas despalier, la fortune de plusieurs communes du Centre.
Avec la précocité, la beauté de la grappe est encore une cause
de surélévation des prix. La preuve est fournie parles Chasselas de
la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne, de la Gironde, du Gard, de
l'Hérault, de Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Yar, de l'Isère,
de la Drùme, du Lyonnais, de la Bourgogne ; ajoutons le Raisin du
Tarn-et-Garonnc, connu sous le nom de « Chasselas de Montaul^an»;
celui de l'Ardèche, où les gares de Voulte et de Valence chargent
des trains entiers du beau « Chasselas de Toulaud », destiné à
l'Angleterre et à la Russie, où il est vendu un bon prix.
Bar-sur-Aube, Sancerre et Pouilly-sur-Loire récoltent, en plein
champ, du Chasselas pour la vente populaire à bon marché. Les
transactions qui en résultent se chiffrent par un mouvement de fonds
important.
A l'exception de la région Nord et de certaines plages, le Chasselas
est dans tous les jardins, dans tous les enclos.
La fameuse Treille du Roi, à Fontainebleau, s'est répandue par
boutures et provins à Thomery, à Veneux, By, Montfort, Champagne,
Sablons, Moret et fournit, au carreau des Halles, deux millions de
kilogr. de Raisins ambrés et succulents.
Le sol sablonneux de cette contrée s'échauffe facilement ; par la
nature du sous-sol, il conserve sa fraîcheur à l'automne, et entretient
la sève de la plante. Telle est la première cause du succès ; ensuite
l'orientation au nord-est, la situation sur un versant qui domine
la Seine à l'abri des vents humides, le climat favorable, les murs
d'espalier et surtout les soins de culture, de taille, d'entretien du
32
498 FRANCE
cep et du Raisin, praticfués avec compétence. Depuis longtemps, la
réputation du Chasselas de Thomery est faite sur les marchés
frauçais ou étrangers.
Thomery compte laS hectares de jardins, couverts de aSo kilomètres
de murs, ayant une hauteur moyenne de 2"> 80. Chaque habitant a son
clos, ses treilles et une chambre à raisins, pour sa table ou son
commerce.
Un hectare, bien conduit, rapporte en moyenne de neuf à dix mille
kilogrammes de Raisins, Chasselas dore, qui se traduisent par un
bénéfice net de 2,000 à 2,5oo francs. La valeur foncière est portée à
80,000 francs l'hectare.
L'emballage se fait en petits paniers tapissés de fougère, ou en
caissettes garnies de papier, et l'expédition a lieu par wagons de
2,000 paniers. Dans une saison, 600 wagons à la tare de 2,000 kilogr.
de Raisins ont pris la route de Thomery à Paris.
A Conflans-Sainte-Honorine. où l'hectare de clos de Vignes est
estimé 5o,ooo francs, on compte 6,000 mètres d'espaliers prodmsant
^,200 kilogr. de Chasselas, et 4,200 mètres de treilles à l'air libre dont
le produit est vendu i,85o francs.
De Montreuil à Maurecouii:, combien de ceps abrités ou libres
qui envoient, dès le mois de septembre, des grappes de Chasselas ou
de Morillon, à la criée des Halles et chez les négociants parisiens?
A son tour, le vignoble de grande culture détache ses plus beaux et
succulents Raisins en faveur des gourmets. Quel est le convive qui
refuserait un bon Pineau de Bourgogne, un Gamai du Beaujolais
mûr à point. oul'Aramon du Languedoc, leMalbeck de Bordeaux, la
Petite Malvoisie de l'Agenais, le Boudalès ou Cinsaut violet, les
Panse et Muscat blanc du Midi, la Clairette et l'Olivette de Pro-
vence ? Un propriétaire de MejTeuil récolte pour 20,000 francs de ce
dernier cépage. Que l'on apprécie l'ensemble !
Certes, plus d'une fois la vente du Raisin laissera relativement
plus de bénéfices que la vinification.
Signalons encore deux plants exotiques cpii se sont vite acclimatés
par la vigueur du sarment et la précocité du fruit : le Lignan blanc,
déjà vulgarisé au pied des Pyrénées, et en Corse, et à Côte-Rôtie;
le Portugais bleu, accaparé par les vignerons de l'Hérault et des
départements voisins.
Quant aux localités qui ne peuvent jouir, en plein vent, des agré-
ments de la treille de Vigne, des vineries sous verre se sont établies
et le propriétaire peut ainsi se délecter, dans une annexe de l'habita-
tion, de grappes de Raisins blancs ou noirs, parfaitement développées
et mûres à points
FtiANcÈ 4y*.)
Le Potager de Versailles et d'opulentes demeures ont donné le
signal, dans un but d'enseignement ou do satisfaction personnelle.
Alors, la spéculation est venue, dans le Nord, l'Aisne, la Bric,
l'Ouest, le Sud même, organiser des « vignobles vitrés » et fournir
le Raisin à la consomuiation, faisant concurrence à l'Angleterre
et surtout à la Belgique, celle-ci ayant l'avantage du matériel, du
chaufTage et du salaire à prix réduits.
Désormais, le marché français reçoit des caissettes de Raisins, et
les marchés étrangers bénéficient du trop plein de notre production.
Le cépage Black Hamburgh ou Frankenthal a, pendant longtemps,
occupe la serre à Vignes. Un praticien émérite, M. Bergman, directcui'
des Jardins de Ferrières-en-Brie, y ajouta les raisins noirs Black
Alicante, "NVest's Saint-Pierre, Lady DoAvne's Seedling, et les Raisins
blancs Muscat d'Alexandrie, Royal Vineyard, Gradiska, Grosse
Panse qui se soumettent à la culture sous verre et sans chaufTage.
Un amateur passionné de la viticulture sous verre, après ses
installations commerciales à Roubaix et à Bailleul, a pu constater
que la première place appartenait au cépage Black Hamburgh, pour
la production générale ; aux Black Alicante et Gros Colmar, pour la
production d'hiver ; enfin aux Muscat d'Alexandrie et Buckland Swcet
AVater, qui donnent satisfaction aux amateurs de Raisins blancs.
Notre Frankenthal réussit encore à la culture en pot, chaufi'ée.
Ce système admet également Madresfield Court, Gros Guillaume,
Royal Muscadine , Royal Ascot, Duchcss of Buccleugh, Muscat
Champion, etc. Plusieurs cépages à gros fruits, délicats en plein air
sous une latitude tempérée, ne résistent à la coulure de la grappe
que par leur grefiage sur un plant vigoureux, ou par la fécondation
artificielle d'un cépage prolifique, tel que le Black Hamburgh, opérée
par la main de l'homme .
Les forceries de l'Aisne, à Quessy, établies en commandite et les
grapperies vitrées de Thomery, Dammai-ie-les-Lys, La Chevrette, etc.
possèdent de belles collections de Raisins de luxe.
Si le Chasselas est rarement admis dans la culture forcée de
spéculation, il ofire de grands avantages par sa production
naturelle, à tout vent, à l'espalier ou sous une simple toiture vitrée,
même dans la serre, et par la facile conservation du Raisin, la
grappe étant déposée sur tablette, ou retenue à son sarment qui
plonge dans une fiole remplie d'eau. De cette façon, après l'hiver,
il peut encore lutter avec le Raisin de primeur.
Cependant le Chasselas n'est point déplacé à la forcerie ! Nous
pourrions citer de superbes exemples diuis les cultures bourgeoises,
tenues par des jardiniers habiles.
000 FRANCE
Voici dans l'ordre de maturité, les ineilleurs Raisins de table :
Gamai de Juillet. Chasselas doré.
Précoce de Malingre. — rose.
Morillon hatif. — violet.
Précoce de Goui'tillier. Pineau noir.
Madeleine royale. Muscat noir.
Portugais bleu. — blanc.
Lignan blanc. Boudalès.
Chasselas Coulard. Frankcnthal.
Nous avons indiqué, plus haut, les cépages à préférer sous l'abri
vitré de la serre, de la bàclie ou de la vérandah.
La France possède encore une série d'arbres et d'arbrisseaux à
fruits, directement ou indirectement comestibles, d'urj bon rapport
sous linfluence de leurs milieux d'existence:
L'Arbousier, grand arbrisseau ou petit arbre du midi, toujours
vert, peut atteindre une hauteur de quatre mètres, ce a ingt années
et, alors, produire lo kilogrammes d'Arbouses que l'on expédie, en
corbeilles d'un kilogramme, aux Halles ou à la confiturerie.
A dix ans, l'Azerolier, haut de quatre mètres, se couvre de fruits
aigrelets blancs, jaunes ou rouges ; environ 3o kilogr. par sujet.
Le Bibacier, au beau feuillage persistant, s'élève à cinq mètres et
porte 5o à 80 kilogr. de Bibaces ou Nèfles du Japon, vendues sur le
mai'ché et aux confiseurs, dès le premier printemps.
Le Câprier, des sols rocheux, calcaires ou arides, fournit un kilogr.
de boutons de Câpres par buisson. Il se cultive à Solliès-Toucas,
Belgentier, Ollioules, Gémenos, Cuges et Roquevaire.
Grand arbre toujours vert décorant les terrains déclives, le
Caroubier produit énormément de gousses de Caroubes, estimées pour
la nourriture des chevaux et la distillerie.
Préférant un bon sol humifère, le Grenadier reste un petit arbre
de jardin et de potager. Sa récolte peut être évaluée de cent à
cent cinquante Grenades, au prix de 5 francs le cent.
De tempérament analogue, le Jujubier ne dépasse guère huit mètres
de hauteur et rapporte de 80 à 100 kilogr. de Jujubes, qui, par la
dessiccation, se réduisent au tiers de ce poids.
En sol calcaire et schisteux, non arrosable, le Pistachier femelle
fécondé donne i5 kilogr. de Pistaches, soit 4 kilogr. de graines ou
d'amandes destinées aux pâtisseries et aux confiseries.
Tous ces arbres sont de la région médilcrranéenne.
FRANCK Soi
VIII. — Production de Fleurs et de Plantes
ornementales.
Depuis une cinquantaine il'années, la Floriculture française a pris
un développement considérable, et l'art des jardins d'agrément a
réalisé des merveilles.
D'abord confinée chez de rares amateurs et dans quelques établis-
sements spéciaux, la culture des fleurs et des arbustes d'ornement
s'est rapidement étendue sur tout le territoire et au cœur de toutes
les classes de la société.
Cet entraînement vers le beau n'est-il pas la résultante naturelle
des progrès accomplis dans les sciences et les diverses formes de la
civilisation moderne, conséquence logique du bien-être général?
Avec les améliorations de leur façon de vivre, le citadin et le
campagnard ont voulu jouir des beautés de la nature, en concentrant
un jardin auprès de leur habitation et en installant des fleurs et
des plantes jusque dans l'appartement ou sous un abri vitré, chaufio
pendant l'hiver, qui provoque dans la mauvaise saison l'illusion
des beaux jours.
A l'extérieur, sur les mers libres, de hardis navigateurs, des
explorateurs intrépides se sont dirigés vers l'inconnu et ont rapporté
à la mère patrie les richesses de la Flore exotique. Des jardins
d'études, les nouvelles venues se sont dirigées chez les horticulteui's
de profession qui les ont multipliées et propagées. Plus d'une fois,
la perspicacité des fleuristes les a conduits à féconder et à croiser
entre elles les indigènes avec les étrangères. Ces tentatives ont
souvent été heureuses et nos jardins, comme nos serres, y ont gagné
des formes inédites de végétaux cju'il eût paru téméraire d'espérer
auparavant.
Les expositions publiques ont été de brillantes occasions oflertes
à nos horticulteurs de faire connaître les nouveautés obtenues par
les chercheurs, ou réalisées par un travail persévérant de sélection,
d'hybridation ou d'acclimatation. A son tour, la presse a
proclamé leur valeur.
C'est alors que les administrations départementales, municipales
ou autres, devenant plus mondaines, ont transformé le macadam des
avenues et des places publiques en oasis de verdure et de fleurs.
La perfection florale s'est manifestée dans le domaine de la pleine
terre, avec les espèces ligneuses ou herbacées, et sous l'abri chauff*é
où s'épanouissent les feuillages et les inflorescences des plantes
étrangères.
D02 FRANGE
Combien les maîtres du siècle dernier seraient surpris aujourd'hui,
devant nos collections de Rosiers remontants, de Dahlias multiflorcs,
de Chrysanthèmes à grandes fleurs ! Avec quel enthousiasme ils
viendraient saluer le développement inattendu de nos corbeilles de
Pélargoniums zones, des groupes de Glaïeuls hybrides et des
bordures de Bégonias tubéreux ou de plantes à feuillage coloré !
Quant aux serres d'Orchidées, de Fougères, de Broméliacées,
d'Aroïdées, de Gloxinias, de Galadiums et de tant d'autres perles
d'au delà des mers, ce serait un véritable éblouissement pour nos
ancêtres qui, cependant, ont préparé la voie du progrès par leurs
recherches et leurs observations.
Ce que l'on a découvert pendant les cent dernières années est
immense. Nos successeurs aui'ont-ils jamais le même bonheur?
Il est permis de l'espérer, en présence de l'ardeur juvénile de nos
explorateurs, et des prodiges de patience et de combinr.'-oD de n
cultivateurs qui étudient, qui fécondent et qui sélectionnent.
Nous examinerons rapidement la Floriculture sous ses diverses
formes arbustives ou herbacées, robustes à l'air libre ou frileuses
dans la serre, et nous aurons garde de négliger l'approvisionnement
des décors floraux : bouquets, corbeilles, couronnes et parures qui
sont devenus les amis et les confidents de notre existence.
Abordons d'abord la classique « Reine des Fleurs ».
Depuis cent ans, nous possédons la Rose remontante. Le Rosier a
été sectionné par tribus de Bengale, de Thé, de Noisette, d'Ile-
Bourbon, de Perpétuelles, auxquelles se sont ajoutées les Hybrides,
les Mousseuses, obtenues par croisement ou par écart. Les Polyanthas
et les Rugosas de l'Extrême-Orient ont apporté des formes nouvelles.
Les environs de Paris, de Brie-Gomte-Robert, de Lyon, d'Angers,
d'Orléans, de Nice sont des centres de grandes cultures de Rosiers
greffes ou francs de pied.
Les semeurs tels que Hardy, Desprez, Prévost, Lartay, Vibert,
Cochet, Guillot, Beluze, Vcrdier, Portemer, Lévôque. Ducher,
Lacharme, Jamain, Pernet, Levet, Margottin, Damaizin, Liabaud,
Vigneron, Moreau, Nabonnand, Bonnaire nous ont dotés de précieuses
variétés qui se rencontrent dans toute roseraie bien ordonnée.
Quoi de plus frais, de plus brillant, de plus gracieux que les Roses
Reine des Iles-Bourbon, Souvenir de la Malmaison, Louise Odier,
Clémence Guillot, Madame Pierre Oger, de la tribu Ile-Bourbon ?
Les Roses Aimée Vibert, Lamarque, Ophirie, Céline Forestier,
Solfatare, William Allen Richardson, de la section Noisette?
Les Roses Thé Adam, Sombrcuil, Gloire de Dijon, Madame de
Vati*y, Homère, Maréchal Nicl, Belle Lyonnaise, Catherine Mcrmet,
FRANCE 5o3
Mademoiselle Marie Van Houttc, Madame Lambard, Souvenir de
Paul Neyron, Anna Olivier, Jean Duclier, Jules Finj^er, Reine
Marie-IIenrielle, Madame Eugène Verdier, Honorable Kdilli GiUord,
Francisca Kriiger, Beauté de l'Europe, Souvenir de Thérèse Levet ?
Les Roses du Bengale Cramoisi supérieur, Ilermosa, Appoline ?
Les Hybrides plus rustiques Baronne Prévost, John Hopper, Jules
Margottin, Duchesse de Cambaccrès, Madame ^'ictor ^'^•rdier, Made-
moiselle Thérèse Levet, Abel Grand, Coqueite des blanches, Elisabeth
Vigneron, Monsieur Boncenne. La France, Duc d'Edimbourg, Baronne
de Rothschild, Paul Xeyron, Hortense Mignard, Captain Christy,
Jean Liabaud, Magna Gharta, Ulrich Brunner, Merveille de Lyon ?...
Combien de centaines de belles Roses à floraison remontante et
à rameaux courts ou sarmenteux pourraient être intercalées parmi
celles-là, citées à peu près dans l'ordre de leur naissance?
Le Lilas compte de nombreuses variétés à panicules blanches,
roses, lilacécs ou carmin violacé, et des fleurons doidiles, depuis 18^8,
véritable succès du fécondatem' Victor Lemoine, à Nancy.
La Pivoine en arbre, aux fastueuses corolles, a multiplié ses nuances
avec ses protecteurs Noisette, Jacques, Mathieu, Margat, Verdier,
Modeste Guérin, His, Paillct, Callot, Lémon, Demay, Méchin,
La Clématite a élargi son disque ivoire, mauve, azuré ou purpurin,
et brave nos hivers, festonnant treillages et berceaux.
L'Althéa syrien épanouit, fin été, ses corolles simples ou doubles,
blanc de neige, rose, rouge, violet, azuré, unicolores ou marbrées.
LeDierville rose a gagné des tons crémeux, vineux, carnés ou grenat.
L'Hydrangée se couvre d'inflorescences à grand efl'et.
Les gracieux Céanothes, aux thyrses albâtre, gris de lin, bleu
cendré, fleurissent sans relâche le premier plan de nos massifs.
Toute une série d'arbres et d'arbustes transportés du jardin fruitier
au parc d'agrément. Cerisiers, Pêchers, Pruniers, Amandiers, Gro-
seilliers, Ponmiiers sont gracieux par lem' floraison à double corolle
ou parfumée, et par l'aspect séduisant de leurs fruits minuscules.
Les Spirées, si variées par leur aspect et l'époque de leur floraison,
s'imposent au jardinier paysagiste.
Les Staphyliers, Xanthocéras, Aubépines, Seringats, Deutzias,
Cornouillers, Genêts, Viornes, Cytises, Buddleias, Chœnomèles,
Chèvrefeuilles, Forsythias, Jasmins, Bignoncs deviennent les sous-
bois fleuris ; les futaies et taillis se composent de beaux arbres
et de robustes Conifères, rapportés des cinq parties du monde.
La Dendrologie florale est riche en arbres et arbustes de pleine
terre ; les pépinières ont su les i)ropager.
Les genres et les espèces à feuilles persistantes ; Alaterne,
3o4 FRANCK
Andromède. Aucuba, Buis, Chèvrefeuille, Ciste, Cotonéastcr, Epine-
Muette, Fusain, IIoux, Laurier, Lierre, Magnolia, Osmanthe,
PhilljTea, Troène, Yucca, ont modifié le ton de leur feuillage et
proeurent au paysagiste de sérieux motifs de décor d'hiver.
Sous certaines zones favorables, les plus beaux de nos végétaux
demi-rustiques : Camellia, Rhododendron, Magnolia, Azalea, épa-
nouissent à l'air libre leur superbe floraison, aujourd'hui augmentée
d'espèces distinctes, d'origine asiatique ou américaine, et de variétés
qui diffèrent par les nuances délicates ou éclatantes de leurs corolles.
Quant à la flore australienne, si riche et si originale, elle a
retrouvé son habitat sous le ciel lumineux et les nuits diaphanes
des rivages privilégiés de notre mer bleue.
La serre et lorangerie ont hérité, dans une large mesure, de ces
végétaux sensibles aux températures basses ou changeantes : les
Palmiers, les Cycadées. aux belles proportions, les Fougères au
feuillage fin. les curieuses Broméliacées, les coquets Caladiums, les
bizarres Anthuriums, l'étrange feuillage des Crotons, les bijoux
Sonérilas et Bertolonias, les Nepenthès aux urnes aériennes, et le
ravissant essaim des Orchidées, ces « Fleurs de Paradis » qui ont
changé complètement la physionomie de nos fêtes privées ou
publiques, la fleur joue un rôle si puissant de séduction.
Et toutes ces plantes à fleurs : les Cinéraires de Ténériffe, les
Calcéolaires du Pérou, les Gloxinias et les Gesnérias du Brésil, les
Achimènes du Mexique, les Primevères de la Chine et du Japon, les
fines Bruyères du Cap, les Cyclamens de Perse, les Streptocarpus
africains, les Pélargoniums grandiflores, toutes charmantes plantes
florales, qui viennent égayer les tons émeraude des Aralias, des
Araucarias, des Asparagus, des Aspidistras, des Dracénas, des
Fougères, des Ficus, des Pandanus, des Phormiums, plantés dans
le jardin d'hiver ou garnissant les tablettes du conservatoire vitré ?
Aux anciens parterres, réminiscence du style hollandais, plantés
par quartiers, de Renoncules, d'Anémones, de Narcisses, de Jacinthes
et de Tulipes, ont succédé des bordures et des corbeilles à feuillage
coloré ou à floraison abondante et prolongée:
Le Pélargonium zone ayant quadruplé ses types par la corolle
pleine, la feuille peltéc et le feuillage maculé ou bordé blanc de lait,
bronze, incarnat ou beurre frais ;
Le Fuchsia et ses vingt-cinq ou trente espèces américaines, aux
grelots simples ou doubles, préférant les milieux ombragés ;
Les Pentstémons, les Lobélias, les Sauges, les Agératums aux
épanouissements successifs ;
Le Lantana, résistant au soleil, et l'Héliotrope, aux senteurs fines;
FRANCE OOO
Le Pétunia et la Verveine étalant leurs rameaux fleuris sur le sol,
ou accrochés aux branches des phintcs voisines;
Les Véroniques sous-ligneuses, la Dentelaire céleste, l'Anthémis
blanc ou jaune, le rouge Hibiscus, plantes oii arbustes de garniture;
Et la phalange constamment renouvelée des Bégonias tubéreux,
coquets dans l'ensemble ou dans les détails. La preuiière fleur double
apparut, il y a vingt ans environ, chez Victor Lemoine, et s'est
accentuée encore chez les fleuristes nancéiens ;
Et notre vieil Œillet, toujours jeune, qui sait dresser ses tiges
ou les concentrer en buisson et perpétuer sa jolie floraison, restant
l'emblème de l'élégance, sous la main habile du fleuriste lyonnais ;
Enfin, l'avalanche de petits végétaux à feuillage vert, carmin,
pourpre, crème ou doré : Alternanthères, Acliyrauthes, Antennaires,
Centaurées, Citronnelles, Coléus, Échévérias, Irésines, Lobélia érine,
Menthes, Phlox sétacé, Pyrèthres, Orpins, Joubarbes, Spergules,
dont l'abus de la mosaïculture n'a pas même ralenti la vogue.
Les plantes dites à bulbes, ognons ou rhizomes éclairent le jardin
ou la serre de leurs nuances vigoureuses, tendres ou flamboyantes,
ou même le salon, car l'épanouissement d'une tige de Jacinthe
ou de Glaïeul détachée de la souche se continue lorsque sa base
séjourne dans l'eau.
Les Lis et les Amaryllis indigènes ou exotiques, plantes de haute
lignée, y dégageront leurs parfums. Les plus modestes Jacinthes,
Iris, Narcisses, Jonquilles, Tulipes présentent les mêmes avantages,
et les tiges des Tubéreuses, Galtonias, Montbretias, Freesias, Hémé-
rocalles, Funkias, Scilles, Tigridies. Renoncules, Anémones, et les
frais Muguets et Cyclamens, si précieux au printemps.
Et les Agapanthes. les Clivias, les Tritomas, les Fritillaires !
Nous y ajouterons le Canna ou Balisier de l'Inde, la plante du jour,
devenue complètement décorative, par suite des croisements combinés
qui ont donné à sa floraison un éclat incomparable, se dégageant
d'un feuillage ample, étofle, de belle prestance. Le dernier mot de
la Ville de Paris, qui travaille la plante, ni celui du « Père Canna »,
Crozy, de Lyon, n'est ])as encore dit !
La transformation du Glaïeul, par Lemoine, de Nancy, n'est-elle
pas un autre triomplie de la Floriculture moderne? Après Souchet et
ses continuateurs Souillard et Brunclet, après Coin*ant. Truflaut,
Verdier, qui ont travaillé le Glaïeul de Gand, Victor Lemoine a su
marier l'Hybride et ses générations avec de belles demi-barbares, filles
du Cap. de Natal et de Java, aux formes insolites. Or, la progéniture
est devenue cette double série de Glaïeuls à macule ou à grande fleur
qui nous promettent encore de nouvelles surprises.
5o6 FRANCE
Déjà le pinceau du hardi fécondateur nancélcn avait, par ses
agissements polliniques,' troublé — au profit des jardins — la vie
calme du Montbretia vermillon, des Pourpiers à grandes fleurs, de
la Poteutille rampante, des Pyrèthres vivaces, des Dauphinelles
azurées, du Streptoearpus toujours fleuri, en doublant leurs formes
ou en modifiant leurs coloris, comme il avait révolutionné les genres
Bégonia, Fuchsia, Pétunia, Pélargouium, Bouvardia, etc.
Les plantes aquatiques ont repris faveur. On a trop répété
que, dans un jardin, une pièce d'eau sans fleurs n'était plus
qu'un vulgaire bassin... Si l'aquarium oflert à la Reine des eaux,
Victoria regia, n'est pas à la portée de toutes les bourses, ne peut-on
se contenter des espèces rustiques choisies parmi les genres Acore,
Aponogeton, Butome, Caltlia, Carex, Iris, Lythrum, Menyanthes,
Nelumbium, Nuphar, Pontederia, Rumex, Sagittaria, Thalia, Typlia,
des sections amphibies, émergées, immergées, flottantes ou nageantes?
Comme opposition, la flore alpine, avec ses petites sauvages
arrachées à la montagne, sait donner de la vie aux ruines, aux
rocailles, aux rochers jetés dans le parc d'ornement.
Imitant le grand artiste Barillet-Deschamps, nos architectes paysa-
gistes ont su harmoniser les efl'ets de feuillage des plantes à rapide
végétation avec le tapis ondulé des pelouses et les richesses
arbustives ou florales ci-dessus énumérées. De ce fait, plus d'une
espèce négligée s'est vue choyée, recommandée, propagée. Les Musa,
Solanum, Nicotiana, Ricinus, Montanoa, Polygonum, Acanthus,
Senecio, Rheum, Datura, Wigandia, Gunnera, Colocasia, Verbesina.
Ferula, Ferdinanda, Eryngium, Onopordon, et nos vieux Cannas,
n'ont-ils pas eu, à cette occasion, les honneurs bibliographiques
de deux maîtres, Léonce de Lambertye, Edouard André ?
Et les Arroches, les Poirées, les Cardons, les Choux-Frisés ou
Géants ? L'Utile veut et obtient sa place au jardin d'agrément !
Ce concert harmonieux de la Nature a donné la note légère aux
Graminées. Les Bambous de l'Extrême-Orient, Eulalias et Maïs
panachés du Japon, Gynériums de l'Argentine et Gymnotrix de
rUruguay, Phalaris, Roseaux, Panics,Lagures, Pennisetums, Brizes,
Agrostides et Paturins des Deux-Mondes, aux tiges fluettes et
gracieuses, aux panicules vaporeuses, aux tremblants épis, se sont
élevés, de comparses, aux premiers rôles de la symphonie végétale.
Les éclaireurs de cette mai'che en avant de l'armée des fleurs sont
certainement les plantes annuelles ou vivaces.
Elles aussi ont vu leurs rangs s'ouvrir aux nouvelles venues, et
s'agrandir de variétés nées de la sélection ou du croisement.
L'exemple en est généreusement fourni par les plantes annuelles ;
FRANCE 5o7
Amarantes, Balsamines, Belles-de-nuit, Brachycomes, Capucines,
(lentaurccs. Clarkias, Collinsias. Col(i(]uintes. Coquelourdes, Go-
réopsis, Dauphinelles, Gilias, Giroflées, Godélias, Ipomées, Juliennes,
Lavatères, Linaircs, Lupins, Mimules, Myosotis, Némophiles,
Nigelles, Phlox de Drummond, Pois de senteur, Pourpiers, Reines-
Marguerites, Salpiglossis, Saponaires, Scahieuses, Séneçons, Tagètes,
Viscarias, Zinnias... Elles ont pu se sectionner par rang de taille ou
par coloris, le semis reproduisant leurs caractères principaux.
Parmi les plantes bisannuelles, ou semées à l'automne, les Campa-
nules, les Coquelicots, les Enothèrcs, les Gaillardes, les Mauves, les
Mimules, les Mufliers, les Myosotis, les Œillets de Chine, les Pavots,
les Primevères, les Schizanthus, les Silènes, les Staticés, lesThlaspis,
les Trachélies, les Valérianes égaient le jardin par leur feuillaison
précoce et leurs fleurs délicates ou vigoureuses.
Et la Pensée qui suscite un commerce de fleurs blanches ou
<( noires », pour la confection de couronnes ou d'autres emblèmes
funéraires '^
Et l'Immortelle qui vient par milliers de douzaines de fleurs donner
une valeur aux « souvenirs éternels »... ?
Et la Rose trémière, un des plus heureux motifs floraux, s alliant
aux massifs de verdure, en repoussoir ?
Pénétrant dans le champ des plantes vivaces, celles dont l'existence
est prolongée et qui se multiplient par séparage ou division, la main
de l'homme a su perfectionner les types et augmenter le nombre des
variétés. Parmi les beaux genres rustiques, on compte :
Les Astères indigènes ou américaines qui approvisionnent, en toute
saison, les fleuristes de grappes d'étoiles aux rayons lactés, rubis,
grenat, améthyste, azur, turquoise, vieux rose, lilas, pourpre, sur
un cœur topaze ou safran ;
L'Ancolie aux clochetons en cornets ruches, teintés bleu ou rose,
violet, blanc ou canari ;
La Campanule aux espèces érigées ou gazonnantes, garnissant
jusqu'aux murailles de leurs coupes d'albi\tre ou de saphir.
L'Œillet de Poète disparaissant sous ses « bouquets tout faits »
mouchetés, panachés, striés, ponctués, granités ou veloutés ;
La Pivoine, splendide aux premiers plans ou dans les lointains par
sa floraison à grand cfl'et, blanc de neige, incarnat, carmin glace,
crème, rose corallin. gros rouge, ponccau ou pourpre violacé ;
Le Phlox pyramidal ou acuminé, portant haut et ferme des bouquets
de fleurons frais de couleur unie, striée ou étoilée ;
Le Picd-d" Alouette réunissant sur ses longs épis toutes les phases
de la couleur céleste, bleu de ciel, lapis, outre-mer, violet, indigo.
5o8 FRANCE
Les Soleils, robustes, dont le plateau à rayons dorés n'est pas
déplacé au grand jardin, isolé ou jeté dans les lointains ;
Les modestes Violettes, avec leurs quarante ou cinquante variétés
formant de charmantes bordures parfumées ou des gazons fleuris
avec les Primevères, Auricules, Hépatiques, Scilles et Crocus ;
D'autres espèces encore, parmi les robustes, à longues tiges,
comme les Galanes, Gauras, Digitales, Juliennes, Liatris et Lychnides;
ou naines, à la façon des Pâquerettes, des Arabettes et Alysses ; à
floraison soutenue comme les Asclépias, ou d'arrière-saison, par
exemple l'Anémone du Japon ;
Enfin le Chrysanthème rivalisant avec le Dahlia pour l'ornemen-
tation florale de l'automne et la riche palette de couleurs. Le Midi,
favorable à la maturité de la graine, en a inondé le continent.
Déjà, les catalogues spéciaux ont annoncé des milliers de variétés
de Chrysanthèmes.
Ce suprême cadeau de la Chine et du Japon, qui a suscité l'organi-
sation de sociétés et d'expositions à lui seul consacrées, est devenu
l'ornement prédestiné du champ du repos et la ressource inspiratrice
du peintre de fleurs. Ne cherche-t-on pas, comme au Dahlia, de lui
refaire une seconde jeunesse, avec des fleurs simples, des ligules
planes, tuyautées ou chiffonnées? Il est encore de beaux jours pour le
Chrysanthème 1
Introductions nouvelles. — A côté de l'amélioration provoquée
par la culture et par les semis, on doit compter avec les importations de
plantes appartenant à des genres inconnus ou des espèces inédites.
Les pays lointains sont explorés par des botanistes français ou
étrangers qui voyagent, soit aux frais de l'Etat, soit aux frais de
grands établissements publics ou privés, soit même à leurs risques et
périls, entraînés par l'amour de l'art, malgré les dangers à courir.
L'histoire de ces vaillants pionniers serait une des plus belles
pages de notre horticulture nationale.
La grande famille des Orchidées est celle qui s'est montrée la plus
généreuse envers les chercheurs de ces « colibris » végétaux :
Angraecum, Cypripedium, Cattleya, Cœlogyne, Dendrobium, Epi-
dendrum, L.elia, Lycastc, Masdevallia, Maxillaria, Oncidium,
Odontoglossum, Phakenopsis, Sobralia, Vanda et Zygopetalum.
Combien de Broméliacées : Billbergia, Caraguata, Nidularium,
Pitcairnia, Tillandsia, Vriesea..., qui décorent nos galeries vitrées
ou nos salons, et qui, dans leur retraite, ont failli coûter la vie a
un explorateur passionné pour ces bijoux de la nature!
Leur enthousiaste ami, et leur historiographe en même temps,
FRANCE
5o9
M. Edouard André, a voulu contempler ces perles précieuses et
les étudier dans leur pays natal. Il en a rapporté lui-même, en iS;^!.
ou introduit vivantes depuis, un grand nombre de nouveautés parmi
lesquelles nous notons les espèces suivantes
JEchmea Drakcana, Ecuador, 1882.
Ananas Al)acaxi, lin'sil, 1890.
Anlhurium Antlrcanum, Colombie,
iS-G.
Anlliuiiuui Uochardi, Colombie, 1876.
liomaiea Kallu-eyeri, Ecuador, 1878.
Billbergia Breaulcana, France, 1884.
— ve.xillaria, — 1889.
— blireiana, — —
Coburgia tricliroma spcciosa, Ecua-
dor, i8:r).
Caraguata Van Yolxcmi, Colombie,
1870.
Coutarca Scherfliana, Colombie, 1876.
Caraguala cardinalis, — —
— sanguineu. — 1878.
— Morreniaua, — —
— conifera, Ecuador, 1880.
— Audroana, Colombie, 1881.
Eupatorium serrulalum, Uruguay,
1890.
Epidendrum aracbnoglossum, Co-
lombie, 1878.
Genista Andreana, France, 18S6.
Gynandropsis coccinca, Colombie,
18:6.
Hcmitclia Paradte, Colombie, 187G.
Hedera Ilelix aurantiaca, France,
1884.
Ismene Andreana, Ecuador, 1880.
Loasa vulcanica, — 1879.
LatLyrus pubescens, Uruguay, 1870.
Monnina obtusilolia, Colombie, 1876.
Macroscepis trislis, Ecuador, i883.
Nectandra angustifolia, Uruguay,
1802.
Ncumannia arcuata, Colombie, 1876.
Odontoglossum crispum Mariœ, Co-
lombie, 1876.
Onoseris Drakeana, Colombie, 1878.
Oreopanax Andreanum, Ecuador,
1880.
Philodendron gloriosum, Colombie,
187G.
Philodendron Mamei, Ecuador, 1880.
— Andreanum, Colombie,
1890.
Podachii'nium andiuum, Ecuador,
1880.
Passidora atomaria, Ecuador, 1880.
Phyllanthus salviuîfolius, Colombie,
1880.
Puya Gigas, Colombie, 1878.
— pastcnsis, ColomI>ie, 1878.
Pitcairnia Poortmani, Ecuador, 1882.
Rubus nubigenus macrocarpus, Co-
lombie, 1876.
Streplosolcn Jamesoni, Ecuador, 1878.
Stenomesson Ilartwcgii, Ecuador,
1878.
Solanum Poorlmani, Ecuador, 1882.
Scnecio sagiltifoliu.s, Uruguay, 1890.
— leucostacliys, — —
Sicana atropurpurca, Paraguay, 1890.
Triteleia uniflora cœrulea, Uruguay,
1890.
Tillandsia Arequitae, Uruguay, 1890.
— microxiphion, Uruguay,
1890.
Tillandsia Armada*, Colombie, 1898.
— umbellata, Ecuador, 1884.
— Duralii, Uruguay, 1890.
— Lindcnilricolor, Ecuador,
1878.
Tillandsia Lindeni violacea, Ecua-
dor, 1878.
Tournefortia cordifolia, Ecuador,
1882.
Tydœa Cecilia;, Colombie, 187G.
Yerbesina Mameana, Ecuador, 1882.
Et beaucoup d'autres plantes parmi lesquelles de jolies Orchidées.
L'une des plus belles d'entre les nouveautés découvertes par
M. André, YAnthiu'iiim Andreanum, a lait sensation quand elle
parut sur la scène horticole, et sa vogue dure toujours.
Flouiculture régionale. — Paris est le débouché insatiable des
plantes vertes ou fleuries, et des fleurs destinées, les unes au décor
des jardins ou des appartements, les autres à la confection de bouquets,
couronnes ou parures, pour la consécration de cérémonies et de fêtes
publiques ou privées.
De notre temps, le nombre des marchés aux fleurs parisiens a
décuplé ; des magasins de plantes se sont installés dans tous les
5 10 FRANCE
quartiers. Des charrettes de fleurs circulent dans les rues; des kiosques,
des étalages sont aflectés au montage des bouquets à la main ; et
l'on ne compte plus, nulle part en France, les circonstances ni les
jours où la Fleur devient un hommage de politesse ou d'amitié, un
symbole d'espérance ou de souvenir.
Ou peut dire que la fleur n'est plus un luxe, mais un besoin entré
dans nos mœurs.
La passion des fleurs ne se refroidit pas en contre-saison. Aussi
les praticiens ont-ils organisé des ateliers de forçage et des conser-
vatoires, pour hàtcr ici, retarder là, de façon à pouvoir, en tout temps,
donner satisfaction au goût du jour.
La région parisienne, c'est-à-dire Paris et dix lieues à la ronde
et notre région Sud, d'Hyères à Menton, suffisent à peine à répondre
aux commandes. Télégraphe, téléphone et trains express son* '
auxiliaires rapides de cette élévation de l'esprit vers les beautés de
l'art et de la nature.
Un profane ne se douterait pas que notre capitale cache, dans les
replis de sa ceinture, un pareil arsenal de serres et de bâches
consacrées au forçage des Roses et des Lilas.
L'humble Violette occupe des milliers de châssis, bénéflce de la
famille du jardinier ou du maraîcher qui l'exploite, alors que
l'aristocratique Orchidée arrive de Versailles et des environs, —
au nord jusqu'au A'^ésinet, à l'est jusqu'à Ghàtillon, — et ne dédaigne
plus l'éventairc du faubourg ou du marché.
Parcourons un instant la banlieue parisienne et jetons un coup
d'œil sur les jardins, modestes en apparence, mais riches en produit,
des spécialistes :
Avant de quitter la Ville, nous trouvons l'Avenue de Châtillon,
produisant les Roses, les Orchidées, les plantes annuelles en pot, les
arbustes de décor;
La Glacière continuant ses Orangers, Grenadiers, Eugénias,
Ganiellias, Myrtes et Nériums en caisse, y ajoutant les plus modestes
Cyclamens, Pervenches, Héliotropes et Lantanas.
Franchissons le mur d'enceinte :
Bagneux se livre à la culture de l'Hotéia paniculé et au Muguet,
au Rosier pour la vente de la fleur, à diverses plantes destinées à
la (< fleur coupée ».
Bagnolet et Rosny sont abondamment pourvus de Thym et de
Buis à bordures, de Jacinthes parisiennes, de Staticés faux Arméria,
de Roses Pompon de Bourgogne.
Belle ville chauffe le Rosier et produit la petite Fougère.
FIt,\.NCE OII
Boulogne cl Billancourt approvisionnent le quai d'Anthémis,
de Houvardias, de Pensées.
Bourg-la Reine et Fontenay-aux-Roses lurceut ICEillct et la
Violette et cueilleut les Roses des pépinières. Fouleuay l'ait, en plus,
les Soleils vivaces, le Chrysanthème lacustre, la Pervenche, la
Gentiane, le Saxifrage granulé double, l'Aspérule odorante.
Brie-Comte-Robert prélève le droit du seigneur sur ses roseraies
et le transmet aux parisiennes, le soir, par le « Train des Roses. »
Charonne produit la fleur de l'Oranger sous verre, et ne perd pas
de vue la petite plante marcliandc.
Chevreuse, par ses fleuristes et les maraîchers, amène au marché
la plante en bourriche : Pâquerette, Pensée, Julienne, Mignardise,
Oïlillct de poète, Amarante, Pyrèthrc, Aubrietia, Alysse, Primevère,
v-entiane, Hépatique, Saxifrage, Arabis, Myosotis, Réséda, Giroflée.
Les plantes apportées au quai, en petites bourriches de 12 à 24
plants, comprenant Anthémis, Pélargoniums, Fuchsias, Pétunias,
Ver^^.'nfs. Coléus. et autres espèces à parterre, sont l'œuvre des
jardiniers de Bagneux, Malakolf, Montrouge et Yanves, un des
quartiers les plus producteurs de l'horticulture populaire.
Clamart et ses environs jusqu'à Bièvres fournissent les Violettes
de Parme et des Quatre-Saisons, donnant l'hospitalité du châssis
à l'Héliotrope, au Bégonia tubéreux, aux Fougères, à la Tubéreuse
mexicaine et au Cyclamen de Perse.
Colombes, Bois-Colombes, Taverny s'appliquent à la propagation
des Bégonias, Gloxinias. Cyclamens, et de diverses Gesnériacées.
Fontenay-sous Bois ajoute les Orchidées aux Violettes, la
Primevère de Chine aux Œillets, les Cinéraires et les Calcéolaircs
aux Narcisses et aux Jacinthes parisiennes, sans négliger les plantes
vertes, les Fougères et les Montbretias.
Grenelle cultive en grand les Cannas et les Pensées.
Ivry a la renommée des Rosiers, des Œillets, des Lis, Jacinthes,
Tulipes et Tubéreuses.
Malakoff et ses alentours relèvent la vieille réputation des
plantes vivaces de pleine terre, à feuillage ou à Heurs. Ses Chrysan-
thèmes et la petite plante en bourriche y viennent à profusion.
Montreuil inscrit plus de 600,000 francs au chapitre de ses recettes,
Vendant aux marchands la série des plantes bulbeuses, qui s'étend du
Galtonia à l'Ornithogale, de la Jacinthe parisienne au Lis, du
Narcisse à la Fritillaire, soit en bulbes, soit en gerbes fleuries.
Ajoutons la plante en pot : Primevère de Chine, Grenadier, Azalée,
Hortensia. ..Et la fleur cueillie dans la grande serre, sur les Camellias,
les Gardénias, les Orangers ! Et la grappe du Lilas blanchie sous
012 FRANCE
bâche ! Et les capitules du Chrysanthème, passés au blanc, pour la
Toussaint, dans les caves destinées à létiolatde la Chicorée sauvage!
A Montrouge, un des centres pourvoyeurs du marché et des
commerçants intermédiaires, se sont multipliées les bâches et les
serres de Lilas, de Rosiers, de Nériums ou Lauriers roses, de
l'Hotéia. du Stévia et les carreaux des plantes dites de jardin.
Neauphle-le-Château fait le Glaïeul et les Reines-Marguerites.
Neuilly sest créé ime réputation avec le Muguet.
Picpus force le Réséda, les Giroflées (piarantaines ou parisiennes.
Pierrefitte fait les Œillets de pleine terre, de toutes catégories.
Le territoire de Romainville varie ses cultures : Azalées et
Caraellias, Violettes et Giroflées, Œillets et Jacinthes parisiennes,
et récolte la Rose Cent-feuilles.
Saint-Mandé embaume sa clientèle avec les Giroflées et le Réséda.
Sarcelles s'adonne au Cyclamen et au Montbretia.
Santeny et Villecresnes forcent les Rosiers sous bâche.
Sceaux et sa région fabriquent la plante dite de quai.
Sèvres se livre à la multiplication des plantes vivaces, au forçage
de l'Azalée, du Rhododendron, de l'Hotéia...
Vanves chaufl'e les Rosiers, les Lilas, les Bouvardias blancs, les
Primevères de Chine et crée des spécialités de plantes vivaces qui
prospèrent dans un sol propice, au milieu d'une population horticole
laborieuse.
Verrières s'applique aux diverses Violettes des Quatre-Saisons.
Le Vésinet prend de plus en plus faveur avec les Bégonias
tubéreux, les Orchidées, les Broméliacées.
Vincennes accroît le nombre de ses cultivateurs d'Azalées, de
Bruyères, de Fougères, de Dahlias, de Cannas.
Enfin Vitry, la pépinière de centaines de mille de Lilas destinés
aux forceries françaises et étrangères, n'hésite pas à en démontrer
l'application complète en soumettant, sous bâche, les Lilas de Marly
ou Charles X, à la production de grappes virginales ou carnées
destinées au grand marché parisien.
En général, les arrivages de la province ont une origine de plein
air qui les aguerrit aux fatigues du transport et leur permettrait de
lutter avec nos cultures parisiennes sous verre, si celles-ci, venues
hors saison, n'étaient pas abritées et presque à pied d'oeuvre.
Le climat ou le sol permettent à Angers de vendre ses Roses en
primeurs, Uoscolf ses Camellias en janvier, Angoulême ses Violettes
de Parme en hiver, et Fontainebleau des Glaïeuls tout l'été.
Sans nous attarder à ces exceptions, aljordons les rivages coquets
et embaumés de la mer bleue. Depuis les premières tentatives de
FRANCE 5l3
Uaiitonnet et Denis, à Hycres, d'Alphonse Karr, à Sainl-Uaphacl,
jiis(iu"aux expériences de Charles Iluber, de Rossignol, de Solignae,
à Cannes, Nice et Golfe-Juan, d'Henri ^'ilnlorin, à Antibcs, d'Edouard
André, à Cannes, combien d'espèces végétales importées, étudiées et
exploitées, pour la seule vente des fleurs ?
Toute l'Europe s'y approvisionne. Quelle avalanche de petits
paniers carrés, tressés en roseau, ou de caisses en bois cintré,
recueillant des millions de fleurs isolées ou groupées par petites
bottes, poignées ou douzaines, ou montées en bouquets et parures?
Il y en a ainsi pour trois millions de francs par an.
Pour répondre aux commandes de chaque jour. Rosiers, Orangers,
Camellias, Mimosas, Jasmins, Œillets, Anthémis, Sauges, Giroflées,
Violettes, Résédas, Pensées, Tlilaspis, Jacinthes romaines, Auénu^nes,
Ails, Narcisses, Freesias, Ixias, Tubéreuses, Agapanthes, Bluets sont
taillés, coupés, rabattus, replantés et multipliés à merci. Les premiers,
arbrisseaux ligneux survivent à la taille et renouvellent leur floraison,
ainsi que les Eupatoires, Pittosporums, Polygalas, Gardénias, Habro-
thamnus, Véroniques, Passiflores, Ghoisyas, et le faux Poivrier ou
Schinus Molle, aux grappes de perles rose corallin; les autres, plantes
herbacées ou sous-ligneuses, disparaissent et sont immédiatement
reconstituées par l'horticulteur.
L'GuUet fournit un million de fleurs coupées, surtout la variété
« Enfant de Nice. » Quant aux Roses, la Safrano domine : puis, Paul
Nabonnand, comte Robrinsky, Lamarque, La France (pour l'hiver),
Niel et Malmaison ; ces deux dernières en plein air ou sous verre.
Le pays du soleil a, lui aussi, ses primeurs et ses forcerics de Roses,
de Lilas, d'Œillets, de Jasmins, d'Anthémis, de Giroflées, de Vio-
lettes, de plantes bulbeuses.
L'arrondissement de Grasse est le centre des usines qui distillent
les fleurs ou les feuillages des Orangers et Bigaradiers, du Myrte,
des divers Jasmins, de la Cassie ou Acacia de Farnèse, du Géranium
ou Pélargonium rosat, de la Violette, du Réséda, de la Sauge, du
Thym, de la Lavande, du Lippia odorant dit Verveine citronnelle,
du Basilic, de la Menthe, de la Mélisse et du Narcisse Jonquille.
Grasse absorbe de cette façon 1,200,000 kilogr. de fleurs d'Oranger,
autant de Roses ; 70,000 kilogr. de Violettes, autant de Jasmins ;
3o,ooo kilogr. de Tubéreuses, autant de Résédas, dans une année.
Nous n'aurions garde d'oublier les Immortelles. Lancé depuis i8i5,
l'Hélichryse ouGnaphale d'Orient a fini par se substituer aux Céréales
dans les sols caillouteux de Randols, le Beausset. La Cadière,
OUioules et Saint-Nazaire, près de Toulon, où il épanouit ses capitules
coriaces et jaune doré. La production en est immense ; que l'on
33
Ol4 FRANCE
juge d'après les funérailles nationales où les fleurs françaises ont été
la sympathique expression des sentiments universels !
Le littoral est couvert de Violettes ; Grasse et Pégamas, entre
autres, ne peuvent plus répondi*e aux commandes toujours pressantes.
Les jardiniers de Toulouse et d'Angoulème se sont livrés à cette
culture facile et lucrative, surtout en hiver, avec un simple abri vitré ;
des maraîchers y consacrent jusqu'à 2,000 mètres carrés.
Nous terminerons cette rapide revue florale par le dernier
épanouissement de l'année, le Chrysanthème. Tout en gardant ses
cantonnements et stations à Toulouse, Valence, Grenoble, Lyon,
Ghàlon, Pai'is, Troyes, Bom'ges, Épernay, Nancy, jusqu'à Douai,
Roubaix, Lille, Arras, la « Fleur d'or wa envahi le territoire, y faisant
naître des spécialistes, des livres, des expositions, et passant du
champ du repos au salon ou à la salle des fêtes avec un égal succès!
Culture forcée des plantes à fleurs.
Lénumération qui précède laisse entrevoir les spécialités et la
localisation des cultures de plantes forcées à fleurir à contre-saison.
Le forçage des flem's, industrie née avec le siècle, réclame un
talent d'observation et des aptitudes spéciales chez les cultivateurs.
Chaque espèce a son tempérament et sa manière de développer
ses inflorescences.
L'expérience, seule, indique au praticien les travaux préalables ou
complémentaires de l'éducation première de la plante, de sa prépa-
ration au sacrifice, en la laissant jeûner ou en l'engraissant, la
taillant ou la conservant intacte, simplifiant ou multipliant les
empotages , réglant les composts, les mouillages , obstruant ou
favorisant les courants d'air et les rayons de soleil, et sui'tout fixant le
degré graduel ou régulier de la température et la durée du supplice.
Tout cela exécuté avec une surveillance continuelle et minutieuse.
C'est mieux qu'une industrie, c'est un art ; en tout cas, c'est un
travail utile à la population, et fructueux pour celui qui l'exerce.
Veut-on quelques exemples ?
Le Staphylier de Golchide, aux grappes nacrées, et la Viorne Boule
de Neige, dont le nom est suflisamment caractéristique, fleurissent
au bout de quinze jours, étant bien aérés, et se contentent de -\- 15°,
tandis que le Lilas blanc se refuse au forçage, et que le Lilas rouge
produit des grappes blanches, sous -j-So" pendant vingt'deux jours,
sans redouter l'obscmnté.
Au Gardénia et au Deutzia. le pincement de la jeune pousse
voisine de la fleur empêche l'étiolement de cette dernière. Leur
FRANCE 5l5
empotagc préalable aura moins d'une année de date, alors que les
Pruniers et les Pêchers de Chine en exij^ent le double.
Un mois de serre sullit à ICKillel, avec -f-C à 12", pour arriver à
point; il i'audra quatre mois au Pélargonium, et une température
initiale de -f- 8' qui sélevera à -|- 16°.
Plus ligneux, IHortensia réclame +20" et six semaines de chaulle,
une aération bien comprise et des arrosages au purin. Le Gloxinia,
plus tendre, préfère des bassinages à l'eau dégoût.
Capricieuse sur le calcaire, la Jacinthe de Hollande redoute les
poteries neuves ou non baignées préventivement. La mise sur couche
lui est indispensable, comme aux Tulipes hâtives, alors que la
Jacinthe romaine peut s'en passer.
Au-dessus de -|- 12". le Diélytra perd la Iraicheur de son teint. Le
double de chaleur et Icngrais liquide favorisent l'épanouissement
des thyrses charmants de IHotéia, tandis que la Violette de Parme
dégage son parfum, tout l'hiver, sous un châssis froid.
Le choix des variétés n'est pas une valeur négligeable, si l'on ne
veut pas s'exposer à perdre temps et argent.
L'duUet remontant s'épanouit docilement, à la chaleur artificielle.
On n'éprouve aucune déception en choisissant parmi les suivants :
Coloris blanc : La Neige, Madame Charles Molin, Miss Moore ;
Carné : Enfant de Nice, Madame Dutfoy ;
Strié : Madame Biessy. Giraud, Lalontaiue, William Ilarwey ;
Canari : Comtesse de Paris ;
Ridjané : Jean Sisley, Laurent Pellet;
Rose tendre : Chateaubriand, Madame Ernest Bergman, Merveil-
leux, Pierre Forelle ;
Rouge : Alégatière, Jean-Pierre Nugue, Roi des rouges;
Pourpre et violet : Docteur Raymond, Roi des Violets.
Une Heur non moins fine et parfumée, le Muguet... fait remuer des
millions de fraucs, en France, dont uu million pour la capitale.
Comme lui, la Violette de Parme et d'autres variétés sont recher-
chées, que le bou({uet soit ample... ou simple miniature.
Le Cyclamen suit leurs traces, et tient sa place au salon cl dans
les corbeilles de fêtes, après une élaboration de dix-huit mois à
l'oilicine horticole.
A côté de lobscur Réséda, aux senteurs agréables, toujours bien
accueilli, le fleuriste de banlieue élève des Orchidées pour le Quai,
à tout vent. La spéculation en a été d'autant plus fructueuse que la
fleur, sur pied ou cueillie, « tient bien » ; jusqu'ici, elle était restée
l'apanage de l'aristocratie. Il a fallu chercher des espèces avanta-
geuses à cultiver pour le producteur, faciles à conserver par l'acheteur.
5l6 FRANCE
Les genres Aerides, Cattleya, Cœlogyne, Cypripediiim, Dendro-
biuiu, Epidondrum, Ladia, Lycaste, Masdcvallia, Odontoglossiim,
Oncidiuni, PliaUvnopsis, à floraison souvent hivernale et parfumée,
ont réalisé ce double désir.
Déjà rOdontoglossum Alexandra?, hôte exclusif des serres basses,
ajoute une note élégante aii bouquet de cérémonie, au service d'une
table à la mode, à la toilette simple ou savamment combinée de la
femme.
Ah ! si Ton connaissait toutes les ressources, tous les secrets de
lai't rafliné de la bouquetière ! A ses fournisseurs elle commande les
fleurs qu'elle est certaine de faire valoir au magasin, par une appa-
rence toute naturelle, ou montées en gerbe, en couronne fardée d'un
simple nœud de ruban, ou jetées sur une "s^iilgaire vannerie.
Et Tartiste chargé de décorer une salle de gala, de réception ?
Avec quel sentiment délicat, il groupe les verdures et les fleurs !
Quel luxe de festons, de guirlandes et d'astragales chamarrés de
Lilas, de Roses, d'Hortensias, d'Œillets, de Pivoines, de Camellias,
de Boules de Neige, de feuillages et de Fougères...
L'Horticulture peut produire à profusion. La consommation est en
mesure de lui répondre.
Combien d'espèces ont été essayées par le praticien ; une fois le
stage fini, la situation acquise, combien de variétés passent chez le
petit cultivateur et gagnent le Quai aux fleurs, l'étiquette du nom
étant trop souvent dénaturée ou absente ?
Combien de Rosiers ont été expérimentés avant que Ton classe,
au premier rang de la forcerie, Rose de la Reine et Paul Neyron ;
puis la France, Madame BoU, Jules Margottin, Captan Christy,
Général Jacqueminot, Baronne de Rothschild, Merveille de Lyon,
Duchesse de Cambacérès, Anna de Diesbach, Ulrich Brunner, Magna
Charta, parmi les Hybrides; la Noisette Lamarque; Portland rose du
Roi ; les Ile-Bourbon Mistress Bosanqiiet, Souvenir de la Malmaison ;
les Thé Maréchal Niel, Niphétos, Safrane, Gloire de Dijon, Belle
Lyonnaise, Madame Falcot, Homère, Papa Gonticr, PaulNabonnand,
Madame Bérard, Madame Chcdane-Guinoisseau; le Bengale Sanguine
et le Cramoisi supérieur?
Hâter la floraison du Camellia est facile avec Alba plena, Eclipse,
Lavinia Maggi, Variegata, Donckelaari, Nobilissima, Lcfebvriana,
Chandleri elegans, Tricolor, Swetti de Colvillc, Iride. Au contraire,
la prolongation ou le retard de' la floraison s'applirpic au Prince
Albert, Mathotiana aUja, Henry Fabvre, la A'estale, Verschaflelti,
Roljcrtsoni, Leeana superba, Valtevaredo, Innocenza, Candidissima.
Parmi les arbustes élevés en terre de bruyère, l'Azalée ofl're de
FRANCE 5l7
grandes ressources à la culture forcée ; en première saison : Madame
Vander Cruyssen, Pauline Mardncr, Sigismond Ruckcr. Deutsche
Perl. Punctulata, Versicolor, Xarcissiflora simple ou d(Mible. Eu
deuxième saison : Bernhard Andi'ea alba, Apollon, Madcnioisellc
Marie Planchon, Joseph Bernard, Alba speciosa plena, Phœbus,
Camille Vcrvaene, Dame Mélanie, Paul de Schryvcr, Raphaël.
Les Azalea Mollis, liliiftora et pontica, le Kalmia, lAndi'omcda
se prêtent aussi à la culture hâtée.
Dès novembre, les Rhododendrons précoces : Madame Masson,
Glio, Boule de Neige, Altaclarense, Madame Wagner, Rembrandt,
Vesuvius, Prince Camille de Rolian, Duc Adolphe de Nassau,
Alexandina, Madame Bertin, Princesse Alice, peuvent être rentrés
en serre et tenus au thermomètre. insensil>lcment jusqu'à + 24% au
moment où le bouton s'entr'ouvre. Les Rhododendrons à retarder
seraient : Député Georges Berger, Alexander Addie, Lefebvrianum,
Evelyn, Madame Didier.
Au Quai, vous trouverez à bonne heure les Pélargoniums grandi-
flores Gloire de Paris, Vénus. Bosc, le Printemps, Gloire de Crimée.
Le Lis de Harris, dit des Bermudes, épanouit sa corolle avant les
autres espèces japonaises, sans réclamer beaucoup d'eau, contraire-
ment au Richardia ou Calla d'Ethiopie.
A partir de décembre, les Freesias pourront être mis à chaud
à-f 18°, en plusieurs périodes, aussitôt que les feuilles commencent
à s'allonger. Un bon compost ordinaire leur suflit, et une serre
froide préalable, pendant que l'Amaryllis à rubans se nourrit dans
la terre de bruyère et sur couche tiède de -{- 18°. Avant et après le
forçage, le mode de végétation des Libonias et du Cytise élégant ou
à grappes, de floraison précoce et abondante, autorise le pinçage des
rameaux en sève, mais l'interdit au Chionanthe et au Dierville rose.
A l'un, la chaleur artificielle ; à l'autre, une chaleur de fond, ou le
châssis froid. Celui-ci réclame létoufl'éc, tel autre préfère une aération
raisonnée. Ici, la sécheresse; là, une saturation réfléchie d'humidité.,,
Ainsi que nous le disions, la pratique seule permet de connaître
ces petits détails, qui ont leur imi^ortance pour les résultats.
Sur tous les marchés, on rencontre des plantes bien dressées,
parfaitement réussies, comme port et floraison ; la plupart du temps,
le cultivatem' en ignore le nom, et il est bien rare qii'il confie à
son voisin ses secrets de travail.
Nous avons indiqué précédemment les principales localités renom-
uiées pour leurs cultures forcées et la nature des végétaux traités de
cette façon.
5l8 FRANCE
r
IX. — Etablissements horticoles.
Le progrès de rhorticulture moderne marche parallèlement avec
la prospérité des Etablissements qui multiplient et propagent les
arbres, les arbustes et les fleurs. L'un actionne l'autre.
Dans ce mouvement d'ensemble, la facilité des transactions
commerciales apporte son tribut ; les pays jusqu'alors inexplorés se
laissent fouiller à indiscrétion. Le jardinier, plus instruit, invente et
crée lui-même des plantes nouvelles, répondant ainsi aux désirs d'un
public toujours insatiable.
C'est ainsi que se sont implantées, sur tous les points du territoire,
des pépinières, des serres et des bâches dont l'exploitation est
devenue une source de richesses de l'agronomie et de l'industrie
nationales.
Jetons un coup d'uni sur les principales branches de l'horticulture
productive et commerciale, laissant de côté la section maraîchère
qui fait l'objet du paragraphe YI (p. 424 et suivantes).
Pépinières. — Vers la fin du siècle dernier, Orléans, Vitry-sur-
Seine, Licusaint (alors Lieursaint), Metz, Bolhviller, Tarascon,
Annonay, Angers étaient les principaux centres de pépinières.
La Révolution ayant supprimé la célèbre Pépinière des Chartreux,
installée sur l'emplacement actuel des Jardins du Luxembourg
depuis i65o, l'État organisa quelques cultures au Roule, à Trianon,
à Versailles, et le Ministre de l'Intérieur, François de Neufchàteau,
adressa, le 22 fructidor an V, une circulaire aux préfets les invitant à
créer des pépinières départementales.
Quelques années plus tard, son successeur, Chaptal, demandait à
en étendre les bienfaits aux arrondissements.
Les administrations firent ensuite planter les routes et boiser les
friches, choisissant des arbres fruitiers ou des essences industrielles.
La guerre arrêta l'essor de ces beaux projets ; on revint aux
pépinières libres. Des chefs de culture se dispersèrent et travaillèrent
à leur compte, ou tenant une succursale, ou colportant les marchan-
dises produites parles anciennes maisons.
Mais un arbre ne se fabricpie pas dans le cours d'une année,
comme les légumes et les fleurs ; la confiance du client ne s'acquiert
pas de prime-abord, quelles que soient les bonnes intentions du
cultivateur.
Ces deux conditions entraînent fatalement une certaine lenteur
dans les résultats financiers d'une jeune entreprise ; aussi voit-oa]
FRANCE 5jg
parfois des Ktablissements horticoles basés sur l'alliance du travail
et de la finance.
Enfin, après la période guerrière, les plantations reprirent leur
cours. L'amélioration de la navigation, le développement du
reseau de grandes routes et de chemins ruraux, et l'invention des
voies ferrées à transport rapide modifièrent le système économique
de l'exploitation commerciale des jeunes arbres.
Les Établissements sérieux, qui ont pris pour base d'opérations la
livraison de bons arbres, soigneusement déterminés, ont vu s'étendre
leurs débouchés et, par suite, leurs cultures.
Des centres, jouissant déjà d'une notoriété locale, ont acquis
ensuite une réputation qui dépasse la frontière départementale ou
nationale.
Nous les rencontrons d'abord autour de Paris, région de Sceaux
Bourg-la-Reine, Ghàtenay, Fontenay-aux-Roses ; région de Bougival'
Saint-Michcl, Louvecicnnos; autour des grandes villes, Lvon'
Bordeaux, Marseille, Nantes, Rouen, Lille et leurs départements,'
approvisionnant les planteurs et les compagnies de transport.
Au même titre, nous devons signaler les Pépinières de Versailles
Tours, Nancy, Melun, Meaux, Mortefontaine, Betz, Noyon Fismes '
Ghâteau-Thierry, Suisnes,Troyes, Langres, Dijon, Besancon', Amiens
Bernay, Lisieux, Gacn, Rennes, Gennes, Le Mans, Poitiers, Agen'
Toulouse, Montauban, Montpellier, Gabannes, Trévoux, 'iJourg'
Mâcon, Ghâlon, Sennecey, Limoges, Bourges, Montélimar, Bagnols^
sur-Gèze, Pierrelatte ou leurs parages, suivant les milieux plus
ou moins favorables à la production et à la vente des sujets.
En dehors des cultures générales, qui sont l'apanage des maisons
anciennement établies, ou jouissant de capitaux sufiisants et d'un
personnel expérimenté, des spécialités se sont localisées avec quelques
fluctuations qui paraissent ou disparaissent de temps en temps.
Ainsi, tout en cultivant la généralité des arbres et arbustes
Orléans fabrique, par millions de sujets, les jeunes plants fruitiers,'
forestiers, résineux, d'utilité ou dornement, par semis, bouture ou
grefle, et les exporte dans les cinq parties du monde.
LeGalvados, l'Eure, le Maine-et-Loire, les Vosges approvisionnent
également les pépiniéristes et les forestiers de jeunes sauvageons
semés en plaine ou repiqués en nourrice.
Les arbustes de terre de bruyère et les Glématites sont produits
de Paris à Versailles, d'Orléans à Nantes, sur le littoral de la Manche
et de l'Océan.
Au climat de l'Ouest reviennent les végétaux toujours verts.
Les Rosiers à tige se cantonnent à Brie-Gomte-Robert, Angers,
020 FRANCE
Lyon et leur voisinage. Les sujets nains sont écussonnés sur semis
iVKs^lanticr, à Lyon, ou grefies sur racines par centaines de mille à
Orléans et Olivet, ou sur bouture de Bengale-Thé à TSicc, Cannes et
Golfe-Juan, toutefois par quantités plus modestes.
D'immenses champs de Lilas sont en culture à Vitry et Ivry, aux
portes de Paris, prêts à fournir la serre au forçage.
Les arbres fruitiers en bonne, « marchandise marchande », se font
à Yitry-sur-Seine, Doué-la-Fontaine, Blois, Cabannes et dans l'Aube,
la Haute-Marne, la Somme, la Cùle-d"Or, Seine-et-Marne, Seine-
et-Oise, le Doubs. la Haute-Saône, Saône-et-Loire, Ain, Rhône...
Les arbres fruitiers dressés ou formés, à Paris, 13ourg-la-Reine,
Chàtenay, Bougival, Louveciennes, Vitry, Suisnes, Troyes.
Les arbres à cidre, en Normandie, en Bretagne, en Picardie, à
Doué, Troyes, Gennevilliers, Chàtenay, Vallée d'Aunay, Vitry (Seine).
Les Noyers grefïes se confinent dans Tlsère et l'Ain.
Les arbres d'alignement sont en grande culture et les Conifères
occupent les terrains sablonneux purs ou composés.
Les Platanes prennent de la vigueur sur les sols irrigués de
Chàteaurenard et Boulbon.
Les Peupliers, élevés par milliers dans l'Aube, l'Yonne, la Marne,
l'Aisne, Seine-et-Marne, Loiret, Sarthe, restent rarement invendus.
Les Orangers et Citronniers, région de Nice, Cannes, SoUiès-Pont,
La Crau-d'Hyères, et dans l'île de Corse, où résident encore des
pépinières officielles, se greffent à l'air libre et en pleine terre.
Le greffage de la Vigne, imaginé dans le but de lutter contre le
phylloxéra, ayant réussi, cei'taines maisons ont modifié leur mode
de travail, se consacrant à l'élevage de sarments ou de plants greffés.
Au xviii« siècle, les premiers catalogues parus portent déjà l'em-
preinte d'une grande loyauté dans les descriptions des végétaux et
les relations d'affaires. Tels sont ceux des Frères Chartreux, à Paris;
des frères Baumann, à Bolhviller ; de Simon Louis, à Metz ; de
Charles-Thomas Alfroy, à Lieursaint; de Vincent Transon, à Orléans;
des frères Audibert, à Tarascon; Jaccpiomet-Bonncfond, à Annonay;
Cels, à Paris; Leroy, à Angers ; Baltet-Petit, à Troyes...
Aujourd'hui, les dilhcultés de la main-d'œuvre s'accroissant et la
cherté des salaires s'accentuant, le praticien a dfi simplifier les sys-
tèmes de culture. Labour du sol à la charrue, arrosage à l'aide de
réservoirs et d'irrigations, arrachage des arbres à la machine font
partie de ces améliorations économicpies.
Les procédés de multiplication par le semis, le bouturage et le
greffage ont été perfectionnés et peuvent être pratiqués en toute
saison, avec le concours d'étouffoirs, d'abris vitrés et de chaleur factice.
FRANCE 521
Les tray.iiix de culture et d'entretien se font à la journée ou à la tâche.
I/élendiic des pépinières franc^iises est d'environ 20,000 hectares.
Le iliilTre total dall'aires dépasse certainement ôo millions de francs.
Les bénéfices réalisés par l'impression des catalogues et circulaires,
et par l'administration des Postes, et les compagnies de transport
sont considérables.
On évalue à 3, 000 le nombre des chefs pépiniéristes, en France, et
à cent fois autant la totalité des ouvriers et apprentis ; ces chilVrcs
ne sauraient être fermes, à cause des manouvriers supplémentaires,
à l'époque des travaux de défoncement, d'arrosage et d'arrachage
des plants.
Les terrains affermés le sont par bail à long terme ou à bénéfices
partagés. Le repos du sol s'obtient par la rotation des cultures, sans
jachères ; après une pépinière, la terre se prêtera mieux aux emblaves
de céréales, fourrages et autres plantes économiques ou industrielles.
Floriculture. — La culture et le commerce des plantes et des
floiirs sont queIi[ucfois l'annexe de la pépinière, l'auxiliaire du
potager : ce qui nous intéresse ici, ce sont les établissements
spéciaux
D'abord les arbrisseaux et arbustes à fleurs sont élevés chez les
ai'boriculteurs : les Lilas, Aubépines. Spii'écs, Diervilles, Géanothes,
Staplt}iiers, Pivoines, Althéas, Cytises, Deutzias, Seringats, et les
•''ustes verts. Le jardinier fleuriste s'approvisionne auprès d'eux.
Il agit de même à l'égard des plantes de terre de bruyère, Azalées,
Camellias, Rhododendrons, Kalmias, Andromèdes, Kricas, Lugénias,
Hortensias, qu'il saura ensuite amener à fleur, en temps opportun.
Quant aux Rosiers, souvent le fleuriste leur consacre une partie
de son terrain ou de ses bâches à multiplication. Généralement, il
préfère demander ses plants aux rosiéristes, ses confrères.
L'œuvre capitale de la floriculture s'entend plutôt avec les plantes
molles de pleine terre et tous les végétaux de serre.
Les plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces sont cultivées aux
environs de Paris, pour la vente de la fleur et la production de la
graine; et en Provence, pour la fleur et la semence. Ce genre de
culture nécessite un assez grand terrain, avec un certain nombre de
couches, de châssis ou de bâches.
Dans les pages précédentes, nous avons signalé les spécialités de la
banlieue de Paris, pour les productions forcées ou de saison normale,
nous n'y reviendrons pas ; ce sont des établissements de modeste
apparence, fabriquant une quantité de végétaux et chez lesquels les
négociants et les grandes maisons s'approvisionnent à l'occasion.
522 - FRANCE
La province, — suivant l'expression consacrée — a des centres de
production d'arbustes et de plantes qui méritent d'être cités.
Les renseignements ci-après, recueillis hors du rayon de Paris,
compléteront notre inventaire sommaire :
Ajaccio. — Bulbes à fleurs, Cyclamens, Freesias, Lis, Pancratiums,
Amiens. — Plantes de pleine terre, de serre et d'appartement.
Angers et environs. — Azalées, Bruyères, Camellias, Gléthras,
Gypérus, Erythrines, Ficus, Fougères, Gardénias, Grevilléas,
Grenadiers, Dracénas, Hibiscus, Hortensias, Jonquilles,
Hotéias, Kalmias, Araucarias, Œillets, Passiflores, Glivias,
Orangers. Rynchospermums, Rhododendrons, Palmiers,
Lauriers, Anémones, Violettes, Phormiums, Plantes vivaces.
Avranches. — Œillets, Azalées, Camellias, Rhododendrons.
Caen. — Anémones, Renoncules, Chama^rops, Pivoines.
Châlons-sur-Marne. — Fuchsias, Pétunias, Résédas, Cannas, Glivias,
Caladiunis, Bégonias, Plantes à feuillage et à mosaïculture.
Châtellerault. — Bambous.
Cherbourg. — Rhododendrons himalayens, Dracénas, Fougères,
Ficus, Aralias, Phormiums, Fuchsias. Pensées.
Dijon. — Pélargoniums, Verveines, Fuchsias, Pétunias.
ÉplnaL — Plantes de parterre et de garniture.
Fontainebleau. — Agapanthes, Cyclamens, Galtonias, Glaïeuls,
Hellébores, Hortensias, Lis tigré, Pensées, Muguets.
Golfe Juan. — Aspidistras, Ophiopogons, Palmiers, Aralias.
Hyères. — Palmiers, Orangers, Nériums, Bambous, Arbustes et
Plantes exotiques, Plantes grasses, Plantes bulbeuses.
Ille-sur-Tet. — Mimosas, Violettes, Plantes vivaces.
La Crau dHyères. — Palmiers, Orangers, Plantes bulbeuses,
Bambous, Anémones, Giroflées, Muguets, Violettes.
Le Havre. — Plantes de garniture, de parterre et de salon.
Le Temple -sur- Lot. — Plantes aquatiques.
Lille et environs, — Pélargoniums grandiflore et zone. Bégonias,
Fuchsias, Cannas, Dahlias, Glaïeuls, Chrysanthèmes, Glivias,
Plantes bulbeuses et de décor. Nouveautés.
Lyon et environs. — Bouvardias, Cannas, Dahlias, Pélargoniums,
Pétunias, Verveines, Fuchsias, Lantanas, Nériums, Plantes
de corbeilles et de décor, Plantes aquatiques (à Oullins).
Marseille. — Bégonias, Gcsnérias, Glaïeuls, Cyclamens, Richardias,
Ophiopogons, Agaves, Aloes, Plantes vivaces.
Melun. — Glaïeuls, Ognons à fleurs, Clirysanlhèmes, Fuchsias, Ver-
veines, Plantes vivaces ou annuelles, Plantes de garniture.
Milly. — Plantes aromatiques et médicinales.
FRANCE 523
Montpellier. — Nériums, Ghrysanthcracs, Dahlias, Cannas.
Moulins. — Amaryllis. Orchidées, Broméliacées, Fougères, Azalées,
Gaiiiellias. llhoJotlcuJrons, Béj'uuias, Nouveautés.
Nancy. — Pélargouiums, Pétunias, Fuchsias, \'crvcincs, Bégonias,
Glaïeuls, Montbretias, Delphiniums, Streptocarpus, Plantes
d'appartement et de garniture.
Nantes. — Arbustes de terre de bruyère, Araucarias, Plantes
bulbeuses et autres de pleine terre.
Nice et région. — Primevères, Œillets, Cinéraires, Nériums, Gre-
villéas. Orangers. Scabicuses, Muguets, Plantes bulbeuses.
Jacinthes romaines, Araucarias, Arbustes australiens.
Orléans. — Azalées, Pivoines, Pélargoniums, Hortensias, Bruyères,
Ghoisyas. Tritomas, Fougères rusticpies, Plantes vivaces.
Poitiers. — Araucarias, Fuchsias, Cannas, Pétunias, Verveines,
Goléus, Salvias, Fougères, Broméliacées, Nouveautés.
Reims. — Plantes de parterre, de décor et d'appartement.
Rennes. — Plantes de serre, à lleurs, et à l'cuillage ornemental.
Rouen. — Azalées, Camellias, Rhododendrons, Orchidées, Fuchsias,
Broméliacées, Fougères, Pélargoniums, Nouveautés.
Saintes. — Glivias, Bouvardias. Hortensias, Aspidistras, Tritomas,
Aralias, Dracénas, Broméliacées, Pensées.
Saint-Clément (Maiuc-ct-Loire). — Azalées, Hotéias, Aspidistras,
ilhododendrons, Araucai'ias.
Toulon. — Jacinthes romaines.
Toulouse. — Chrysanthèmes, Dahlias, Cannas, Violettes, Plantes de
serre et de pleine terre.
Troyes. — Dahlias. Cannas, Chrysanthèmes, Glaïeuls, Œillets,
Pélargoniums, Plantes annuelles ou vivaces.
"Versailles. — Plantes de serre chaude, tempérée ou froide. Azalées,
Orangers, Rhododendrons, Kalmias, Camellias, Orchidées,
Broméliacées, Fougères, Dracénas, Palmiers, Phormiums,
Crotons, Ficus, Aspidistras, Anthuriums, Caladiums. Ama-
ryllis, Cyclamens, Asparagus, Plantes d'appartement.
L'exploitation d'un fleuriste commercial nécessite une certaine
mise de ionds, un outillage bien entretenu et, avant tout, une
direction intelligente et active.
Le patron demeure à l'établissement ; les ouvriers, employés et
apprentis restent au dehors, sauf quelques-uns pour les travaux du
soir et la sui've illance de nuit.
Un matériel solide et en bon état comprend habituellement :
Des serres, bâches, châssis et cloches, pour la multiplication et la
conservation des vésfétaux :
524 FRANCE
Des appareils de cliaiifragc et d'arrosage et leur alimentation ;
Un outillage de culture et de transport ; donc, cheval et voiture;
Des claies, toiles, paillassons', tuteurs et baguettes de palissage;
De la poterie : terrines, pots et godets ; caisses et bacs ;
Des terres de bruyère, terreaux, composts, engrais, fumiers, etc.
La confection des bouquets et parures de fleurs nécessite des
bâtiments et des accessoires particuliers.
Le personnel doit savoir entretenir et réparer l'outillage.
La production des plantes sera combinée de façon à pouvoir
approvisionner les diverses époques de vente, les fêtes, les mar-
chés, etc., et à alimenter l'entreprise et la garniture des parterres
et des corbeilles fermes ou renouvelées des parcs et des jardins
d'agrément, ainsi que le décor des appartements.
Graines. — La semence est un facteur puissant de l'horticulture
pratique. Potager, pépinière, parterre, serre ou orangerie trouvent
dans les graines le point de départ de l'œuvre culturale.
Tout le monde sait combien est précieuse la semence de légumes,
d'arbres ou de fleurs que l'horticulteur confie à la terre. Il est
absolument nécessaire que la graine soit saine, pure de race et qu'elle
possède toutes les chances de germination. On l'obtient dans ces
conditions en la récoltant soi-même ; sinon il convient d'en remettre
le soin à une personne de confiance, capable de vous en garantir
l'identité et la qualité.
Nous avons dit que le maraîcher réservait un emplacement à ses
porte-graines. Le fleuriste prend les mêmes précautions ; l'un et
l'autre doivent être certains de la valeur des graines ou des jeunes
replants quils vont cultiver ou livrer à leur clientèle.
Le pépiniériste ne trouve pas aussi facilement à faire ses provisions
de semences. Il lui faut de grandes quantités de pépins, de noyaux,
d'osselets, de glands, de noix, de samares... enfin de tous les
principes du semis d'arbres et d'arbustes.
Des intermédiaires se chargent de les lui procurer ; il n'aura pas
moins les opérations préalables d'hivernage et de stratification.
A proximité des centres d'éducation des plantes, le métier de
ramasseur de semences, dans les bois, les haies, les friches, les parcs
et les jardins est assez lucratif.
Cependant, en même temps, une industrie s'est créée, la graineterie
ou graineric ; elle a pris des proportions considérables.
Son but est de cultiver ou de faire cultiver des types de plantes qui
deviendront des porte-graines, d'en récolter la semence et de la livrer
à leur clientèle.
FRANCE 5-20
En dehors des graines, ces maisons s'occupent d'ognons, de l)ulbes,
(k rhizomes, de tubercules, jus(fu'aux jeunes replants et au blanc
de Champignon. Elles ont à leur service des employés chargés de
fournir la matière première à la succursale, d'en surveiller la
culture et la sélection, de contrôler la récolte.
Malgré les contrats signés à lavance. la loyauté doit présider de
part et d'autre à ces transactions.
Le directeur des cultures sait éviter les croisements fâcheux et les
hybridations inutiles ou nuisibles, en plaçant à une distance raison-
nable de leurs congénères les plants reproducteurs des espèces
sujettes à ces causes de dégénérescence.
D'autre part, la nature différente des sols et des climats réclamés
par chaque sorte de plante ne permet guère de grouper, sur un point
unique, une exploitation de ce genre. Au contraire, le service
commercial et la manipulation des marchandises, nettoyage, épura-
tion, paquetage, vente, expéditions..., peuvent être réunis.
Aussi, les établissements d'une certaine envergure ont-ils des
succursales ou des tenanciers sur plusieurs points de la France,
même en Algérie, en Australie, au Japon, aux Etats-Unis... où les
espèces sensibles à notre température variable peuvent arriver à la
maturité complète des éléments aériens ou souterrains de repro-
duction végétale.
La production des semences s'est ainsi disséminée sur notre terri-
toire, tout en fondant, ça et là, des établissements sérieux qui s'y
livrent et en font commerce.
Combien de noms honorables ont surgi, transmettant une réputation
intacte à leurs successeurs ! Vilmorin, Jacquin, Bossin, Loucsse,
ToUard, Thiéry, ïripet, Simon, Jacquemet-Bonnefond, Guénot,
Loise, Duvivier... appartiennent à l'histoire de la grainerie française.
Un exemple frappant de la science héréditaire, de la loyauté
proverbiale, et dune renommée qui plane sur les Deux-Mondes,
n'est-il pas fourni à chaque génération par la famille de Vilmorin ?
Depuis son alliance avec les Andrieux, en 1774? sur remplacement
actuel du siège social, à Paris, son extension est parlante.
i*^ Jardins d'essais , magasins d'approvisionnements et bureaux
d'expéditions à Reuilly, reliés à une gare de chemin de fer ;
2^ Champs d'expériences et de production florale ou maraîchère à
Verrières, tenant à un parc d'arbres d'ornement ou forestiers.
N'avons-nous pas dit (page 297) qu'un des Vilmorin avait donné à
l'Etat, en 1826, le domaine des Barres, oîi se trouve installée l'Ecole
forestière de ce nom ?
S"' Ferme de Saint-Fiacre, consacrée à l'étude comparée des Céréales,
5a6 FRANctr
des Fourrages, des Betteraves et autres plantes de grande culture,
relativement à la qualité et au rendement ;
4'' Station d'Antibes, peuplée de végétaux qui ne pourraient devenir
prolifiques et féconds, sous un ciel moins clément.
Ajoutons un matériel approprié à la ventilation, au triage, au
criblage, à lemmagasinage des semences et à la préparation des
commandes, etc.
Un pareil développement de moyens d'action a forcé la création
d'annexés, qui sont à la fois le corollaire et le moteur de la prospérité
générale.
Station d'essai des semences, constatant leurs facultés germi-
natives.
Laboratoire d'analyses, titrant la richesse alimentaire ou industrielle
de la récolte.
Ateliers de peinture et de modelage, fixant le portrait des plantes
florales ou maraîchères, en instance ou en délibéré.
Galerie-musée d'échantillons, de collections et de spécimens.
Gaves, souterrains et sous-sols destinés aux tubercules, racines,
bulbes, rhizomes, plants, porte-graines, etc.
Imprimerie affectée aux rapports d'intérieur, aux étiquettes, aux
indications imprimées sur les sachets de graines ou de bulbes..,
Atelier des racommodeuses de sacs.
Magasin pour les préparations, combinaisons et mélanges des
semences destinées aux prairies et aux pelouses de jardin.
Quel chemin parcouru, depuis le Gatalogue de 1771, et celui de
17^8 « à l'enseigne du Goq delà Bonne-Foi, près l'Arche-Marion...
chez les sieurs Andrieux et Vilmorin, Marchands-Grainiers-Fleuristes
et Botanistes du Roi et Pépiniéristes »... jusqu'au Gatalogue descriptif
moderne et aux ouvrages ou albums instinctifs, illustrés en noir ou
en couleur, publiés aujourd'hui par la maison Yilmorin-Andrieux
etG"=?
Cet établissement unique n'a pas cessé de vivre et de fonctionner
sur ses propres ressources.
L'augmentation du personnel a marché parallèlement avec l'accrois-
sement des affaires. Les quelques garçons de magasin d'il y a i5o ans,
sont devenus plus de 5oo employés : jardiniers maraîchers ou
fleuristes, expéditionnaires ot expéditeurs, inspecteurs de cultures,
voyageurs, comptables, paqueteurs et emballeurs. Les plus capables
deviennent chefs de section ou de service, et intéressés dans les
bénéfices, par un système ingénieux et pliilanthropique.
C'est la véritable association syndiquée du travail, de l'intelligence,
du capital, de l'épargne et des services rendus.
PUANCË
527
Les chcl's lie la maison MIniorin, successivement appelés à faire
partie des jurandes Sociétés d'agriculture et d'horticulture, n'ont
jamais manqué de communiquer à leurs collègues le résultat de
leurs recherches culturales ou de sélection, de fécondation ou
d'application.
Voici, d'ailleurs, un résumé des conrpiétes et des trouvailles les
plus récentes, inédites, gagnées ou propagées par cet établissement :
Légumes et grande culture.
Betterave jaune des Barres. M. Vilmo-
rin, pèi-e, 1840.
Basilic lin violet nain compact, 1892.
Betterave jaune g'' de Vauriac, 18S9.
Carotte r"^' à forcer, parisienne, 1889.
Céleri Pascal plein blanc, 1890.
— plein blanc court à grosse côte
sans drageons, 1877.
Céleri plein bl. doré. C. Chemin, 1884.
Chou Express, 1887.
— de Bruxelles demi nain de la
Halle, 1888.
— Cabus panaché, 1893.
Courge baleine.
Haricot nain mange-tout extra hâ-
tif, 1887.
— Shah de Perse, 1S90.
— Mange-tout de St-Fiacre, 1893.
Fleu
Ancolie bleue double, 1882.
— — à fleur blanche, 1884.
Benoite écarlate semi-double àgrande
fleur, 1878.
Calcéolaire ligneuse hybride perfec-
tionnée variée, 188G.
— hybride le Vésuve, 1891.
— • — laPIuied'or,i89i.
Capucines hybrides de Mme Gun-
ter, 1894.
Chrysautlicmc vivace Gerbe d'or.
Célosie à panache naine variée, 1898.
Cinéraire hybride pyramidale, 1889.
— — à grande fleur
blanche, 1878.
Coquelicot japonais pompon var.1884.
Coquelourde rose du ciel pourpre, 1860.
Godélia rubicond éclatant, 1894.
— duchesse d'Albany nain br
pur, i885.
— doub.pyramidal carmin, iSgi'
Leplosiphon hybride, 1860.
Lunaire annuelle à grande fleur pour-
pre, 1894.
Lupin polyphylle blanc pur, 1893.
Nierembergia frutesccns albifl., 18S6.
Œillet de Chine double rouge écla-
tant, 1890.
— de poète rouge éclatant, 1875.
Laitue Merveille des 4 saisons, 1881.
— Romaine Ballon, i883.
Melon Olive d'hiver, 1889.
Navet de Milan lilanc, 1893.
Pissenlit amélioré à larges f", 1860.
— — à cœur plein, 1869.
— chicorée, 1891.
Pomme de terre g" sans pareille, 1893.
— Reine des Polders, 1893.
Potiron bronzé de Montlhéry, 1894.
Radis noir long d'été, 1888.
Tomate Mikado écarlate, 1890.
Avoine jaune géante à grappes, 1891.
Blé hybride Dallcl, i883.
— — Lamed, i883.
— — Bordier, 1889.
— barbu à gros grain. 1890.
Seigle géant d'hiver.
RS.
Œillet d'Inde, la Légion d'Iionn., 1893.
Œillet marguerite nain tige fer, 1^92.
Pâquerette double à feuille tuyautée
variée, i885.
Pavot safrané double, i885.
— maculé double, 1892.
— tulipe (Papavcr glaucum).
Pied d'alouette de la Chine à grande
fleur nain compact bleu, 1894.
— de la Chine à grande fleur bleu
faïence, 1891.
Primevère du Japon panachée, 1887.
— de Chine frangée rouge vif
plusieurs autres coloris, 1877.
— de Chine frangée variable
(mutabilis), 1889.
— do Chine r^' velouté, 1889.
— — géante, diverses
nuances, 1893.
Rcine-Mai"guerite blanc"" print", 1891.
— Reine des Halles, 1889.
— Comète géante bl'pur,i893.
— Comète, coloris divers,
1890-91-92.
Réséda odorant pjramidal nain
compact, 188O.
Tageles signala pumila, i863.
Zinnia élégant double à grande fleur,
plusieurs coloris nouveaux, 18S8.
I
528 FRANGE
De fortes et sérieuses maisons de graines se sont fondées encore à
Pai'is et en province, guidées dans leur choix par les facilités
d'approvisionnement et par les spécialités résultant de la nature du
sol et du climat.
La région parisienne foiunnille de jardiniers, de fleuristes et
d'agriculteurs inféodés aux grainiers.
L'Anjou et le Maine opèrent sur de vastes surfaces, avec les
Haricots, les Fèves, les Pois, les Navets, les Rutabagas, les Choux
et Brocolis de toutes sortes, les Carottes, les Ognous, les Chicorées
et Poireaux, les Ails et Echalotes.
Le Nord a les Betteraves et autres espèces de grande culture.
La Provence cumule les plantes annuelles et les légumes, les pépins
et les noyaux à Saint-Remy; les Primevères de Chine, les Cinéraires
à Nice ou Antibes ; les plantes bulbeuses, les arbres et arbustes
exotiques à Hyères et à Cannes; les Fèves, Haricots, Pois, Radis,
Salsifis et Poireaux à Marseille.
Nîmes se lance dans les graines potagères et fourragères.
Montpellier récolte des semences de Vignes, d'arbres rares et de
Conifères étrangers, sans compter les espèces de vente courante.
Toulouse cherche à l'imiter avec les végétaux ligneux ou heilv es.
Bordeaux ajoute les Conifères aux graines d'arbres et de plantes
Les Ardennes et le Centre ont des établissements importants qui
savent réunir avec ordre les différentes espèces agricoles, les scnAonecs
potagères, florales ou forestières.
Un des groupes les plus actifs et les mieux placés, réside à Lyon.i
aux environs. Ici, les grainiers, négociants ou producteurs s'attachent
aux semences des champs, des jardins, des serres, des prairies, des
bois et des pépinières. Les ognons et bulbes, les rhizomes et
tubercules viennent grossir les provisions du marchand.
Nous ne poursuivrons pas plus loin notre exploration. Chaque
département a ses types et ses habitudes de culture et de production.
Partout on rencontre de modestes cultivateurs qui travaillent
exclusivement au profit de maisons de gros, d'après une convention
acceptée à l'avance. Ils ne publient aucune circulaire, préférant même
ne pas se faire connaître.
D'autres, non moins ignorés, producteurs ou courtiers, viennent
dans les magasins offrir leur marchandise, fruit de leur récolte ou de
leur trafic.
Enfin, les petites localités ont souvent des familles qui cultivent
les plants de légumes, les arbres et les fleurs, •^- y ajoutant la graine
— et qui entreprennent le dressage et l'entretien des jardins.
FRANCE 529
X. — L'Art des Jardins.
L'Art des Jardins ! Quel sujet magnifique à étudier !
Quels progrès à enregistrer chez nos artistes nationaux, depuis la
période classique, illustrée par le Parc de Versailles, chef-d'œuvre
de Le Notre, jusqu'à l'Kcolc paysagère s'inspirant des beautés et
des harmonies de la Nature, et les résumant dans son triomphe
moderne : les Jardins de la Aille de Paris !
Il s'agit d'en exposer rapidement les origines et les résultats. Nous
en confions le soin à l'un des plus brillants collaborateurs de
l'Édilité parisienne, M. Edouard André, dont le talent a été consacré
par la création de parcs modèles, publics ou privés, dans les Deux-
Mondes, et par la rédaction d'une œuvre magistrale : Traité de
la composition des Parcs et des Jardins, la plus artistique, la plus
précise et la plus littéraire qui ait jamais paru.
Nous donnons la parole à notre ami Edouard André :
« Depuis la Renaissance, l'Art des Jardins a toujours été en
honneur dans notre pays, mais c'est surtout depuis un siècle qu'il a
pris son plus grand développement.
« Des parterres de broderies, dessinés par Claude Mollet à
Fontainebleau, en passant par les grandioses conceptions de Le
Nôtre, contemporaines de Louis XIY, et qui ont mérité ajuste titre
le nom de « style français », il n'y a pas eu de transition graduée
jusqu'aux Jardins paysagers, si répandus maintenant et improprement
appelés « Jardins anglais ». On sait, en eflet, que l'art d'imiter la
nature dans ses plus jolies scènes a pris naissance, en France,
dès le xvii« siècle. Du Fresny, qui l'imagina, ne put voir son rêve
réalisé que par de rares exemples, tellement, à cette épocfue, l'empire
de la règle et du compas s'étendait partout sans conteste.
« Il fallut que, vers la fin du règne de Louis XV, les préceptes de
l'art de composer artificiellement des paysages « naturels », décrit
et chanté par les prosateurs et les poètes anglais, codifié par l'un
d'eux, Whately, fit sa rentrée chez nous, sous l'inspiration de Morel
{Théorie des Jardins, 1776) et du marquis René de Girardin
(Composition des paj-sages, 1777). Le nouveau style, adopté par la
mode, célébré en vers classiques par Delille, acquit bientôt une
grande vogue, en passant par des transformations variées.
« En 1779, le comte d'Artois plantait Bagatelle, actuellement
renfermé dans le Bois de Boulogne ; c'est vers le même temps que
Carmontelle dessinait Mousseaux (aujourd'hui le Parc Monceau,
53o FRANCE
à Paris) ; la reine Marie-Antoinette se plaisait à emljellir le Petit-
Trianon, à Versailles ; M. de Laborde, fermier général, avec l'aide
du paysagiste Hubert-Robert, créait Méréville, près d'Angerville, en
Beauce, et détournait la rivière La Juinc pour arroser son parc.
Nous ne parlons pas d'autres propriétés moins célèbres où ces
exemples furent imités.
« Pendant la tempête révolutionnaire, le Directoire et le Premier
Empire, quand lEurope entière était en armes, il ne s'agissait
guère de créer des Jardins. On cite cependant l'impératrice Joséphine
qui s'adonna à cet art charmant, si bien approprié aux grâces de
la souveraine, lorsqu'elle dessina le Parc de la Malmaison, avec
l'aide de l'architecte Berthoud.
« Tous les plans qui nous viennent de cette époque indiquent une
oblitération singulière de ce bon goût qui avait guidé les conceptions
artistiques de Morel et de Girardin, inspirées par un réel sentiment
de la nature. On ne pouvait guère leur reprocher, à ces véritables
artistes, qu'un certain abus des ornements du genre allégorique et
sentimental ; l'organisation des paysages artificiels révélait, chez
eux, non seulement le talent d'observer les beautés naturelles, mais
celui d'en réaliser d'heureuses imitations.
« De la fin de lEmpire à la Restauration, l'Art des Jardins semble
relégué à un plan très effacé. Il fallut l'ouvrage très estimé de
Gabriel Thouin (Plans raisonnes de Jardins, 1819), pour renouveler
le goût et exercer une influence considérable, qui dure encore
aujourd'hui. Dans les compositions de cet artiste, le tracé, pour la
première fois, pi-end une place prépondérante. Une allée de ceintm'e
enveloppe la propriété et les autres voies de promenade lui sont
subordonnées, en prenant des com-bes harmonieuses ; les vTies inté-
rieures et extérieures sont réservées avec soin et représentées par
le dessinateur, au moyen de petits croquis en perspective sur la
marge des plans. Mais quelques-unes de ces qualités dégénérèrent en
défauts, lorsque la multiplicité des allées vint embrouiller la prome-
nade, coupant brusquement les scènes qui am^aient pu présenter
de l'ampleur et de l'harmonie, et reléguant le détail au second plan.
« Thouin devint chef d'école, on peut dire, à son insu. L'agréable
ordonnance de ses compositions suscita une pléiade d'imitateurs,
dont plusieurs vivent encore et ont servi à vulgariser son nom et sa
méthode. Nous disons « méthode » avec quelque regret, parce que,
selon nous, tout procédé uniforme doit être proscrit de l'Art,
surtout lorsqu'il s'agit de la reproduction des scènes choisies de la
nature qui, elle, ne se répète jamais.
« Pendant plus de vingt ans, c'est-à-dire sous la Restauration et le
France 53i
règne de Louis-Philippe, de nombreux parcs et jardins furent créés
en France, tous n'obéissant pas, sans doute, aux idées de Tbouin,
mais s'en inspirant plus ou moins. On cite, de cette époque :
Saint-Oucn, à M"'*' de Cayla ; le Jardin de TElysée-Bourbon, composé
par Bellangé ; Fromont, à M. Soulange-Bodin ; Sceaux, ù l'amiral
ïchitchagoiT ; YiHeneuvc-l'Etang, à la duchesse d'Angoulème ;
Dampicrre, au duc de Luyues (partie moderne), et bien d'autres
parcs dignes des traditions de la belle époque. Mais les jardins de
faible étendue étaient dessinés prescpie au hasard et les plans de ce
temps, qui nous sont parvenus, ne trahissent pas une grande
fertilité d'imagination chez leurs auteurs.
«Avec le Second Empire, nous entrons dans une toute autre période
de l'Art des Jardins, celle qu'on pourrait appeler lapériode décorative.
Dès qu'il fut décidé que Paris serait transformé ; que ses vieux
quartiers compacts et malsains seraient éventrés par des boulevards
plantés ; que des parcs et des jardins publics seraient ouverts, la
verdure et les fleurs se répandirent à flots dans la capitale. C'est à
cette œuvre considéral)le que M. Varé d'abord, au Bois de Boulogne,
puis M. Alphand, pour la totalité du Service des Promenades et
Plantations, se consacrèrent avec ardeur. Pendant dix-huit ans, on
vit surgir successivement du sol parisien : le Bois de Boulogne, le
Bois de Vincennes et le Parc Monceau rajeunis; les Parcs des
Butte s-Ghaumont, de Montsouris, et de nombreux jardins (nommés
squares), créés de toutes pièces, sans parler d'une multitude de voies
plantées. Le tout charmait les regards et appointait la santé : on put
appeler les nouveaux jardins, comme à Londres, « les poumons de la
Cité ».
« Sous l'impulsion féconde de M. Alphand, ingénieur habile, admi-
nistrateur consommé, homme de goût, un personnel enthousiaste
d'horticulteurs et de paysagistes se partagea la besogne, et l'on peut
dire que l'horticulture municipale, à Paris, conquit une renommée
universelle, créant, à défaut d'enseignement spécial, une sorte d'école,
de tradition d'art qui franchit rapidement les limites de la France et
même celles de l'Europe.
« Comment se caractérisait le genre nouveau qui avait conquis en
si peu de temps sa réputation ? Nous l'avons qualifié de genre « déco-
ratif ». En efl'et, il procédait tout autrement que les genres qui
l'avaient précédé. Au lieu des allées plus ou moins étudiées, sinuant
à l'excès sur des terrains plats ou assurant simplement l'accès des
scènes intéressantes, les chemins devinrent eux-mêmes un ornement
par la grâce de leur tracé, le balancement harmonieux de leurs
courbes. De plus, l'art d'onduler la surface du sol, que Paxton
532 FRANCE
avaif'pressenti en Angleterre, qiie MM. Biihlcr et Yaré avaient
timidement essayé en France, fut largement développé par le jardinier
en chef de la ville de Paris, M. Barillet-Deschamps. Il ne craignit
pas d'accentuer les reliefs des pelouses et des massifs. Sous le nom
de «vallonnement », le nouveau procédé se répandit avec rapidité,
donnant an sol des aspects attrayants, lorsqu'ils n'étaient pas exagérés
ou mal en situation. Ces artifices de niveaux servaient à augmenter
la hauteur apparente des nouvelles plantations ; à faire surgir plus
vivement les arbres isolés, les Conifères surtout, du niveau des
gazons ; à rapprocher de l'œil et à faire valoir les masses florales ;
à onduler gracieusement les fonds de pelouses, en les relevant vers
leui's extrémités plantées.
« On ne craignit même pas d'appliquer le système aux plus
petits jardins, parfois au détriment du bon goût et le plus souvent
de la bonne culture.
<( La richesse croissante de la flore exotique, arborescente et arbus-
tive, favorisait singulièrement cette mise en scène. De i85oài869, on
peut dire que les introductions de plantes nouvelles d'ornement
furent plus nombreuses qu'elles ne l'ont été dans aucune autre période.
Comment résister au désir de mettre à profit tant et de si précieux
éléments ? Non seulement les espèces rustiques, sous notre climat,
furent toutes essayées, dès qu'elles présentaient des formes ou des
couleurs séduisantes ; non seulement les plantes anciennes de nos
jardins d'amateurs, sélectionnées et perfectionnées, furent mises à
contrilDution, mais la Flore tropicale elle-même entra bientôt en jeu.
Toutes les plantes de serre qui purent être livrées au plein air
devini'ent l'objet d'essais multipliés. De cette époque date la culture
estivale des Canna, Caladium, Ficus, Wigandia, Solanum, Bégonia,
Dracœna, Musa, Coleus, Montagnoa, Verbesina, Philodendron,
Palmiers, etc., etc.
« Les « plantes à feuillage ornemental » étaient nées et l'on voyait,
chose peu commune, deux auteurs puJîliant le même jour, sur ce
sujet nouveau, chacun un volume qui, l'un et l'autre, furent vite
épuisés par les amateurs de jardins.
« Les parcs et jardins publics de Paris eurent de nombreux
imitateurs en province. A Lyon, le parc de la Tête-d'Or, dessiné
par M. Biihlcr, fut l'objet d'une sollicitude particulière de la nnmici-
palité, qui tint à honneur de voir son parc aussi bien tenu et peut-
être plus fleuri que les plus belles parties de la métropole. Rouen,
Lille, Tours, Angers, Caen, Nantes, Troyes et nombre d'autres cités
suivirent le mouvement. Les « Sul^tropical Gardens » de Londres
furent la répétition des jardins à feuillages d'ornement de Paris.
FRANCE 533
« Pendant ce temps, de grandes et belles propriétés privées se
créaient partout en France. Les parcs de Ferricres, Grosbois, Armain'
villiers, Saint-Gratien, lloc([uencoiirt, Verveine, Les Touches,
Mouchy, Mello, Le Ludc, Le Mortier, Ognon, Laversine, etc., etc.,
peuvent être notés au passage. Mais combien d'autres, que nous ne
pouvons citer ici, mériteraient encore une mention et une visite ?
« Puis, le renom de ces riantes créations s'étendit au loin. Les
artistes de la nouvelle école, comme jadis on l'avait vu au temps de
Le Nôtre, furent appelés à l'étranger, soit librement par les parti-
culiers, les villes, les gouvernements, soit par la voie des concours,
dans lesquels ils curent des succès répétés. En Russie, en Autriche,
en Angleterre, en Italie, en Suisse, en Luxembourg, en Danemark,
en Espagne, en Portugal, en Belgique, en Egypte, en Turquie, en
Bulgarie, à Madère, au Brésil, dans l'Uruguay, dans la République
Argentine, etc., etc., les architectes-paysagistes français ont été et
sont encore fréquemment demandés et toujours estimés.
« Est-ce à dire que, seuls, ces spécialistes aient le monopole du goût
et du savoir ? Non, mais l'écho de la faveur qu'ils ont conquise, il
y a vingt ou trente ans, s'est répercuté au loin et il dure encore. La
cause en est assez naturelle : le sentiment décoratif, si développé en
général dans l'artiste français, surtout dans ce que cet art a d'un peu
forcé et théâtral, s'est conservé avec toute sa sève dans les paysagistes
contemporains de l'époque dont nous venons de parler, et la tradition
a été transmise à la génération actuelle, sans trop s'aifaiblir. Mais
nous faisons un grave reproche à cette tradition, c'est d'avoir, comme
nous le disions pour l'époque de Thouin, tourné au « cliché ». Faute
d'un enseignement précis, et malgré l'influence que quelques
ouvrages consciencieusement écrits ont pu exercer sur ceux qui se
livrent à cet art en France, la « fabrication des jardins » est devenue
souvent empirique. Bien dessiner une allée; onduler un vallonne-
ment ; masser des plantations uniformes ou multicolores, à effets
violents et contrastants ; soigner un règlement de sol ; fleurir les
abords dune habitation avec les quatre pelouses ornées de leurs
corbeilles uniformément ovales ; voilà, pour un trop grand nombre
de prétendus artistes ès-jardins, le summum de leur ingéniosité.
« C'était là recueil. Appliquer des procédés purement décoratifs à
la création des parcs paysagers est une grave erreur. C'est comme si
on voulait accrocher dans un salon un décor d'Opéra. Il faut laisser
ces discordances prétentieuses aux plantations des grandes villes,
où le système des oppositions dans les formes et les couleurs donne
satisfaction à la foule des promeneurs, toujours avides de contrastes
et d'impressions vives,
534 FRANCE
« L'art délicat de la composition des paysa^i^es procède d'autre
façon. Il doit s'inspirer directement de l'observation attentive des plus
jolies scènes naturelles, et conserver aux sites leur caractère essentiel
en l'améliorant et en l'embellissant. Sans doute, l'artiste leur impri-
mera aussi son cachet personnel, mais d'une main légère et discrète.
Si un jardin est une œuvre d'art, cet art doit se dissimuler le plus
possible et laisser croire que la nature a seule créé les jolies scènes
que le spectateur a sous les yeux.
« Ajoutons, cependant, que l'union intime de l'art paysager et de
l'architecture s'affirme de plus en plus. Nous avons nommé st)He
composite cette combinaison entre le style géométrique et le style
paysager. Les jardins réguliers, autour des habitations luxueuses, sont
comme la préface ou le prolongement do l'architecture sur le sol ; ils
procèdent des mêmes règles esthétiques et veulent, à la fois, de la
science et du goût. C'est dans le dessin de ces jardins, leur appro-
priation à l'architecture adoptée et leur transition bien ménagée avec
les parties paysagères de la propriété que se révèle toute la valeur
de l'artiste.
« D'ailleurs, ce n'est pas seulement dans la création des Parcs et
Jardins paysagers ou géométriques que nos artistes sont appelés à
exercer leurs facultés créatrices. Les Parcs agricoles peuvent aussi
unir l'ornement à la pratique culturale ; les Jardins scientifiques,
botaniques, zoologiques, allieront le culte de la science au bon goût,
dans le groupement des êtres et des choses ; les Jardins potagers ou
fruitiers, les Vergers eux-mêmes deviendront l'objet du double travail
du pomologue et du dessinateur. Des spécialités s'ajoutent aux géné-
ralités : la construction et la décoration des serres, des jardins d'iiiver
rentrent encore dans le domaine de l'artiste en jardins, et la déco-
ration végétale des appartements n'est pas indigne de ses soins.
Dans les régions chaudes du globe, où l'expansion coloniale de la
France peut l'appeler, il aura d'admirables occasions de réaliser
des scènes tropicales, splendeur de la végétation. Enfin, voici que
le goût des plantes de montagnes s'accentue et se vulgarise, la
création des « Jardins Alpins » devient une mode cliarmante qui
grandit de jour en jour. On le voit : le champ de l'Art des Jardins
reste largement ouvert à tous.
« Que faut-il pour inspirer le talent, en épurant le goût et en
l'empêchant de se subordonner aux intérêts, aux rivalités, aux pro-
cédés empiriques? Un enseignement régulier, à la fois esthétique et
pratique, qui crée une génération nouvelle de dessinateurs et ordon-
nateurs de Parcs et Jardins, vraiment guidés par le sentiment du
beau et le culte de l'Art. Déjà cet enseignement existe à notre
FRANCK 535
Ecole nationale d'Horticulture. Espérons qu'il s'étendra jusqu'à
riicole des Beaux-Arts, où il u'u pas encore été représenté.
On considère trop souvent l'Art des Jardins comme un simple
accessoire de l'Architecture. C'est un grand tort. Les Architectes
paysagistes, — puisque c'est le nom le plus répandu maintenant pour
une profession mal définie, — peuvent aspii*er;iune fonction d'un ordre
beaucoup plus relevé. Les exemples ne sont pas rares déjà ou plu-
sieurs d'entre eux ont été appelés à concevoir et à diriger l'installa-
tion totale d'un riche propriétaire à la campagne : bois, parc, com-
muns, chasse, pèche, ferme, et môme habitation principale. Le rôle
de l'Architccte-paysagiste devient alors assez haut placé pour que
l'œuvre de l'architecte de constructions ne soit plus qu'une unité
dans l'ensemble et soit subordonnée à l'ordonnance générale, dans
cette organisation de la vie rurale bien comprise. Gest là un idéal
qu'il n'est pas donné à tous d'atteindre, mais il est permis d' « y
tendre sans y prétendre », comme disait Malebranche, en parlant de
la perfection.
« On nous permettra de placer sur ces sommets notre espoir dans
l'avenir de l'Art des Jardins, qui a joué un rôle si honorable et si
populaire dans l'histoire générale de l'Art en France, »
Xi. — Journaux horticoles.
La presse horticole française a pour concurrentes les Sociétés
d'horticulture, qui publient régulièrement des Annales ou Bulletins
périodiques et les distribuent à leurs adhérents.
Ces piiblications, échangées réciproquement, s'empruntent ou se
prêtent leurs Notices et Rapports, ou reproduisent les articles des
Journaux horticoles. Des milliers de lecteurs s'en contentent. Si
la presse, cependant, doit vivre de sa dernière page, il serait très
désirable que l'annonce se généralisât dans les journaux d'iiorticul-
ture, comme en Angleterre, au lieu de se localiser auprès des Sociétés
départementales.
La France possède de bons Organes horticoles, indépendants
et libres, savamment rédigés, artistement illustrés, lus par un nom-
breux public et justement considérés à l'éti'anger. Les services
qu'ils rendent aux praticiens et aux amateurs sont considérables, en
développant le goût des jardins et en éclairant la route par des
conseils sages et expérimentés.
536 FRANCE
Voici les Journaux, par ordre Jinscription, et leur mode de
publicité:
Renie Horticole, fondée en 1828, paraissant deux fois par mois,
le I" et le 16, sous la direction de. . E.-A. C.vrrière et Ed. André.
Le Moniteur cl Horticulture, deux fois par luois,
le 10 et le 25; fondé en 18-7, sous la direction de Lucien Cuauré.
Journal de vulgarisation de V Horticulture,
devenu V Horticulture pour Tous, fondé en 1877,
mensuel, sous la direction de LéopoldYauvel.
Journal des Roses, fondé en i8jj, mensuel,
sous la direction de Scipion Cochet.
L)'on-Ho7'ticole, fondé en 1879, mensuel, sous
la direction de Yiviand-Morel.
L'Orchidophile, fondé en i88i, mensuel, sous
la direction de Du Buysson.
Le Jardin, fondé en 1887, paraissant le 5 et le
20 de chaque mois, sous la direction de Henri Martinet.
Le Petit Jardin illustré, hebdomadaire, fondé en
octobre 1893, par Tadministration du précédent.
Le Cidre, réunie mensuelle du Poiré et du Cidi'c,
fondée en 1888. Directeur et rédacteur en chef. Eugène Vimont.
Le Cidre et le Poiré, revue mensuelle des intérêts
pomologicpes, fondée en 1889. Directeur et
rédacteur en chef F. Muller.
Parmi les Journaux disparus, on peut citer :
Annales de Flore et de Ponione, directeur . . . Rousselon.
Portefeuille des Horticulteurs — .... F. Gérard.
Journal d' Horticulture pratique — .... Victor Paquet.
Journal des Roses, Rame des Jardins — .... J. Gherpin.
L' Horticulteur Français — .... F. Hérincq.
Journal de la Ferme et des Maisons de campagne. P. Joigneaux.
Le Nord-Est agricole et horticole, par Gii. BALTtrr et J. Benoit.
L'Instructeur praticien. — L' Horticulteur provençal, etc.
En outre des publications spéciales, les Journaux agricoles consa-
crent souvent quelques colonnes à l'horticulture, entre autres :
Journal d'Agriculture pratique. — Journal de V Agriculture. —
Gazettedu village. — Ze Sud-Est. — L'Agriculture nouvelle. — La
Gazette des campagnes. — La Provence agricole et horticole. —
/,a Ivresse agricole. — I/Ami des Campagnes. — Le Progrès
agricole. — Le Conseiller agricole. — Journal des Campagnes, etc.
FRANCE 537
Les Journaux de Viticulture s'appuient sur le greffage des
pépinières, le semis et le bouturage en pleine terre ou en serre.
Les Revues Forestières empruntent à l'iiortieulture ses procédés
de semis, de plantations, d'élagage et ses études arborescentes.
Les Revues de Botanique éclairent le jardinage sur Tliabitat et la
détermination des plantes.
Les Journaux d' Acclimatation sont entraînés à parler des végétaux
indigènes ou exotiques.
Les Grandes Feuilles politiques, elles-mêmes, acquièrent un
accroissement de popularité par leurs « Causeries sur les jardins ».
Les causeries de Pierre Joigneaux (Le Siècle) et du Marquis de
Cherville (Le Temps) sont des modèles du genre.
XII. — Ouvrages horticoles.
La littérature horticole française a été brillante depuis le commen-
cement du siècle. Des praticiens, des savants, des amateurs ont
fait connaître au public le résultat de leurs études et de leurs travaux.
La nomenclature complète en serait trop étendue ; toutefois, il
nous serait agréable de signaler les ouvrages qui, dans la période
actuelle, ont acquis et conservé une juste notoriété.
Plusieurs ont été honorés des souscriptions du Ministère de
TAgriculture et du Ministère de l'Instruction publique.
Quelques-uns ont été traduits en langues étrangères.
Nous passons sous silence les ouvrages spécialement consacrés à
la Viticulture et à la Sylviculture.
Cette fois encore, nous procédons par ordre al})habétique :
Alpha.m). — Arboretum et Fleuriste de la ville de Paris. — LArt
des Jardins. — Les Promenades de Paris.
Edouard André. — Les Plantes de terre de bruj-ère. — Les Plantes
à feuillage ornemental. — Les Fougères, en collaboration
avec Rivière et Uoze. — Traité général de la Composition
des Parcs et des Jardins. — Bromeliaceœ Andreanœ. — Le
Mouvement horticole, en i865, 1S66, 1S6 y. — L'École
nationale d' Horticulture de Versailles. — Un mois en Russie.
— Parcs et Jardins paysagers ^cX, des Serres (Chapitres du
Livre de la Ferme et des Maisons de campagne). — (Relations
de voyage dans le Tour du monde et autres publications.)
538 FRANGE
Charles Baltet. — Culture du Poirier. — UArt de Greffer. — Traité
de la Culture fruitière, commerciale et bourgeoise. — Arbo-
riculture et Viticulture. — De l'Action du froid sur les
\'ég-étaux. — Les Arbustes de pleine terre. — Les fi'uits
populaires. — La Coulure des liaisins. — L'Horticulture
française, ses Progrès et ses Conquêtes, depuis i^Sg. —
L'Horticulture en Belgique. — Culture des Arbres fruitiers
au point de vue de la grande production. — La Pépinière
et Le Jardin-fruitier (Chapitres du Livre de la Ferme et des
Maisons de campagne). — (Relations de voyage.)
Philibert Barox. — Nouveaux principes de la Taille des Arbres
fruitiers.
Bazin. — Horticulture (Késniné méthodique des conférences et cours).
J. Bel. — La Rose. (Histoire, culture, description.)
G. Bell viii, — Traité d' Horticulture pratique. — Plantes pour
appartements et fenêtres. — Les Arbres fruitiers. — Le
Poirier. — Le Pêcher. — Les Chrysanthèmes, par Georges
Bellair et Victor Bérat.
Bexgy-Puyvallée. — La Culture du Pêcher.
Ernest Bergman. — Les Orchidées de semis. — Revue monogra-
phique des Anthuriunis. — Culture et description de diverses
Orchidées de serre froide. — Les Dieffenbachia, culture et
description, etc. — (Relations de voyage.)
E. Berger. — Les Plantes potagères et la Culture maraîchère.
Abbé Berlèze. — Monographie du genre Camellia.
Bixio, Bailly, etc. — La Maison rustique du XIX^ Siècle.
BoiSDUVAL. — Entomologie horticole.
D. Bois. — Les Plantes d'appartement et les plantes de fenêtre. —
Le petit jardin. — Les Orchidées. — Le Potager d'an
Curieux, par Paillieux et Bois. — Aouveau.x Légumes
d'hiver, par les mêmes. — Dictionnaire d'horticulture illus-
tré.(F^n collaboration et en cours.) — Atlas des Plantes de
Jardins et d'appartements (en cours).
Boitard. — Manuel complet de l'amateur de Roses.
BoNCENNE. — Cours élémentaire d'Horticulture, Traité du Jardinage.
BossiN. — Asperges. (Semis, plantation et culture.)
D. BouTTEviLLE ct Hauciiecorne. — Le Cidre.
Bruguiidre. — Le Prunier d'Agen.
Butret. — Taille raisonnée des Arbres fruitiers.
Cahams père. — Les Principes de la Greffe.
Etienne Calvel. — Traité complet sur les Pépinières. — Manuel de
l'amateur des Arbres fruitiers pj^ramidaux.
FRANCE 539
Élie-Abel Carrière. — Traité général des Conifères. — Les
Pépinières. — Guide pratique du Jardinier multiplicateur.
— iMontreuil- aux - Pèches. — Encyclopédie horticole. —
Entretiens familiers sur l'Horticulture. — Des Pommiers
microcarpes. — Les Arbres et la civilisation, etc.
Gatros-Gérand et Joseph Daurel. — Manuel pratique des jardins
et des champs.
Rose Ciiakmkux. — Culture du Chasselas, à Thomerj-,
Emile Cuaté. — Canna. — Cinéraires. — Lantana, — Verveines.
CiiATi.N. — Le Cresson.
Cnopi'iN. — De la Taille du Poirier et du Pommier en fuseau.
M. -A. Cosson.net. — Pratique raisonnée de la Taille des Arbres
fruitiers et de la Vigne.
Courtois. — Arboriculture fruitière .
Courtois-Gkrard. — Manuel pratique de jardinage, — De la culture
maraîchère dans les petits Jardins. — Du choix et de la
culture des Pommes de terre. — Manuel pratique de culture
maraîchère. — Du choix et de la culture des Graminées.
Croux. — Instruction élémentaire sur la conduite et la taille des
A rbres fruitiers .
Louis Clsin et Marius Gusin Fils. — L'Horticulture de la France
(en cours).
Dalbret. — Cours de taille des Arbres fruitiers.
A. d'Arbois de Jubainville et Vesque. — Maladies des Plantes
cultivées.
Joseph Décaisse . — Le Jardin fruitier du Muséum. — Manuel de
l'amateur des jardins, avec Cii. Naudix.
De Kirwax. — Les Conifères.
A. Delaville Aîné. — Cours pratique d'Arboriculture fruitière.
Delchevalerie. — Les Orchidées. — Plantes de serre chaude et
tempérée. — L'Horticulture en Égj-pte.
Eugène Deny. — Parcs et Jardins publics.
Des Cars. — Élagage des Arbres.
Le Comte Léonce de Lambertye. — Le Fraisier. — Instruction sur
la Culture forcée. — Conseils sur les Cultures de pleine
ferre. (Légumes, Arbres fruitiers, Fleurs.) — Les Plantes à
feuilles ornementales. — Les Fleurs de pleine terre. — Traité
général de la Culture forcée par le thermosiphon. — Elé-
ments de jardinage. — Culture du Melon à l'air libre.
Paul de Mortillet. — Les Quarante Poires. — Les meilleurs Fruits:
Pécher, Cerisier, Poirier. — Conifères de pleine terre.
Doliyot. — Arbres fruitiers à branches renversées.
54o FRANCE
Alphonse Du Breuil. — Principes généraux d'Arboriculture. —
Culture des Arbres et arbrisseaux à fruits de table. —
Culture des Ai'bres d'ornement. — Vignobles, Arbres à
fruits à cidre. — Cours d'arboriculture. — Instructions
élémentaires sur la conduite des Arbres fruitiers.
Dumas. — Culture maraîchère dans le Midi de la France.
DuvAL. — Les Bromélias. — Les Azalées.
DuviLLERS. — Album de Parcs et Jardins.
Jean Dybowski. — Traité de la Culture potagère. — Guide de
Jardinage.
G. Fœx. — Cours complet de Viticulture.
Eugène Forney. — Le Jardinier fruitier. — La Taille des arbres
fruitiers. — Les Roses, par E. Forney et H. Jamain.
FoussAT. — Culture potagère pratique.
Louis Gaudry. — Cours pratique d'Arboriculture.
Gontier. — Ananas à fruit comestible.
Colonel Goureau. — Les Insectes nuisibles aux végétaux.
Alexandre Hardy et Auguste Hardy. — Traité de la Taille des
arbres fruitiers .
Denis Hélye. — Culture des Plantes aquatiques.
Louis Henry'. — Eléments d' arboriculture fruitière.
Hérincq, Jacques et DuciiARTRE. — Manuel général des plantes, arbres
et arbustes. — Le nouveau Jardinier illustré, par Hérincq,
La VALLÉE, Neumann, Verlot, Courtois-Gérard, Cels, etc.
Frère Henri. — Arboriculture fruitière. — Culture maraîchère.
Gustave Heuzé. — Plantes alimentaires. — Jardins de Versailles.
H. IssARTiER. — Petit Traité des Arbres fruitiers à tout vent.
Ferdinand Jamin. — Les meilleurs Fruits à cultiver.
Jacquin. — Champignon comestible. — Melon. — Plantes de pleine
terre, annuelles, bisannuelles et vivaces. — Les Dahlias.
Pierre Joigneaux. — Le Livre de lafei'me et des maisons de cam-
pagne. (En collaboration.) — L'Art de produire de bonnes
graines. — Le Potager. — Les Arbres fruitiers. — Le Jardin
de l'Instituteur. — Conférences sur le Jardinage et les Arbres
fruitiers. — Les Choux. — Causeries sur l'Agriculture et
l'Horticulture. — Les Cultures maraîchères pendant le siège
de Paris, i8yo-i8yi. — Engrais et amendements.
Chaules Joly. — Les Orangeries de BUdah. — Les Eucalyptus
géants en Australie. — Le jardin de Kew. — Le parc de
la Liberté à Lisbonne. — E.xportations et importations. —
Chauffage, ventilation et distribution des eaux. — Etudes
sur V Enseignement agricole, etc. — (Relations de voyage.)
k
FRANCE 541
JouLiE. — Les engrais en horticulture, avec la collaboration de
Maxime Desbordes.
Laciiaume. — Le Champignon de couche. — IjC Rosier. — Le Pêcher.
IIii'POLYTE Langlois. — IjC Livre de Montreuil-au.x-Pèches.
Alphonse La vallée. — Arboretum Segrezianuni. — Les Clématites
à grandes Jleurs.
Legrand. — Le Dahlia, histoire et culture.
Comte Lelieur. — La Pomone française. — La culture du Rosier.
— Le Dahlia et sa culture. — Maladies des Arbres fruitiers.
Gii. Lemaire. — I^es Cactées. — Plantes de serre froide. — Les
Plantes grasses autres que les Cactées. — Le Jardinier
fleuriste, en collaboration avec Lequien, Bossin, Palmer,
Porcher, Rivière, du Buyssox, Carrière, Bernardin.
Lenormand. — Asperges. (Culture ordinaire et forcée.)
Alexis Lepère. — Pratique raisonnée de la Taille du Pêcher en
espalier carré.
André Leroy. — Dictionnaire de pomologie : Poires, Pommes,
Abricots, Cerises, Pêches.
Constant Lesueur. — Petit Traité pratique du Jardin fruitier.
Lhérault-Salbœuf. — L'Asperge.
LiERVAL. — Phlo.x (culture et multiplication).
Loisel. — Asperge. — Culture du Melon.
Loiseleur-Deslongchamps. — La Rose, son histoire, sa culture.
Malingre. — Reine-Marguerite. (Culture.)
Félix Malot. — Traité succinct de Véducation du Pêcher en espalier.
Arthur Mangin. — Les Jardins. — Histoire des Jardins.
A. Marchais. — Les Jardins dans la région de VOranger.
Alphonse Mas. — Le Verger. — Le Vignoble, par Mas et Pulliat.
MoREAU et Daverne. — Manuel pratique de la Culture maraîchère
de Paris.
Charles Morel. — Culture des Orchidées.
Morlet. — Conifères de petites et de grandes dimensions.
P. Mouillefert. — La Trujfe. — Traité des arbres et arbrisseaux
forestiers, industriels et d'ornement (en cours).
S. Mottet. — La Mosaïculture. — Petit Guide pratique de Jardinage.
— Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, de
Nicholson. (Traduction en cours.)
Mozard. — Culture des Arbres fruitiers et surtout du Pêcher.
Jules Nanot. — Culture du Pommier à cidre. — Manuel de l'ingé-
nieur, pour l'établissement et l'entretien des Plantations
d'alignement d' arbres fruitiers , forestiers et d'ornement. —
Séchage des fruits, par J. Nanot et Tritschler.
Ô42 FRANCE
Gh. Naudin. — Le Potager. — Serres et Orangeries de plein air. —
Les Plantes à feuillage coloré. — Description et emploi
des Eucalyptus. — Manuel de l'acclimateur, de F. Von
MuELLER, traduit et augmenté par Cii. Naudin. — Manuel
de l'amateur des Jardins, par Decaisne et Naudin.
Neumann. — Notions sur l'art de faire des boutures.
Eugène Noël. — Les Arbres à Cidre et le Cidre du pays d'Othe.
Louis Noisette. — Le Jardin fruitier. — Manuel complet du Jardi-
nier. — Manuel du Jardinier des Primeurs.
Odolant-Desnos. — Traité de la culture des Pommiers et des Poiriers,
et de la fabrication du Cidre et du Poiré.
Palmeu. — Cactées. (Leur culture.)
Henri Pascal. — Les Primevères de Chine et les Cinéraires.
A. PÉAN. — Jy Architecte paj'-sagiste.
Picot-Amette. — Pratique raisonnée de l' Arboriculture .
Pirolle. — Traité spécial du Dahlia. — Le Jardinier amateur.
Antoine Poiteau. — Traité des Arbres fruitiers, par Poiteau et
TuRPiN. — Histoire naturelle des Orangers, par Poiteau
et Risso. — Cours d'Horticulture. — Le Bon Jardinier, par
Poiteau, Decaisne, Naudin, Bailly, Vilmorin, Neumann,
Pépin, Carrière
Isidore Ponce. — La Culture maraîchère des environs de Paris.
Félix Porcher. — Histoire et culture du Fuchsia.
Portes et Ruyssen. — Traité de la Vigne.
Gustave Power. — Traité de la culture du Pommier à cidre. —
Monographie des meilleures variétés de fruits à cidre.
Prévost. — Pomologie de Rouen. — Catalogue descriptif du genre
Rosier. — Petit Traité de culture potagère. — Petit Traité
de la culture du Pommier à cidre.
Puvis. — Arbres fruitiers (Taille et mise à fruit).
Ragonot-Godefroy. — Traité sur la culture des Œillets.
Raybaud-Lange. — Olivier (Culture et produits).
Renault. — Culture du Pommier à cidre.
Auguste et Cuarles Rivière. — Les Bambous.
P. Sagot et E. Raoul. — Manuel pratique des Cultures tropicales.
Félix Sahut. — Le Lac Majeur et les îles Borromées. — Les
Cultures fruitières au.x Etats-Unis. — Les Eucalyptus. —
La végétation en Australie. — (Relations de voyage.)
Emile Sauvaigo. — Les Cultures sur le littoral de la Méditerranée.
E. Sirodot. — Maladies des Arbres fruitiers.
Spacii. — Histoire naturelle des végétau.x phanérogames.
Société pomologique de France. — La Pomologie française.
FRANCE 543
SouLANGE-BoDiN. — l)c Ifi ciiUure (les planter dites de terre de
hruj'ère et de leur introduction dans les Jardins.
TiiiiiAULT. — Culture des Pélarn-oniurns.
TiiiKUY. — Histoire et culture des Ljs.
Octave Thomas. — Guide pratique de l'amateur de fruits.
C.-A. TnoRY. — Les Roses, par C.-A. Tiiouy et P. -J. Redouté. —
Monog'rap/iie du genre Groseillier.
André Thouin. — Monographie des Greffes. — Instruction sur le
semis, la plantation et la culture des Arbres. — Cours de
culture et de naturalisation des végétaux.
Gabriel Thouin. — Plans raisonnes de toutes les espèces de Jardins.
Tripet-Leblanc. — Iconographie du genre Œillet.
Éloi Trouillet. — Notions préliminaires d'arboriculture. — Nou-
velle culture de la Vigne.
A. Truelle. — L'Art de reconnaître lesjruits de pressoir.
De Tsciiudy. — La GreJJ'e de l'herbe des Plantes.
Léopold Vauvel. — Culture de l'Asperge à la charrue, forcée au
fumier et au thermosiphon. — Arboriculture fruitière.
Ventenat. — Les Jardins de Cels. — Le Jardin de la Malmaison.
Bernard Verlot. — Les Fougères, par Verlot, Roze, Fournier.
— Géranium et Pélargonium, par Malet et Verlot.
Pierre Viala. — Les Maladies de la Vigne.
P. YiALON. — Le Maraîcher bourgeois.
J.-P. ViBERï. — Essai sur les Poses. — Observations sur la nomencla-
ture des Roses. — Culture exclusive du Rosier et des Vignes.
Yilmorin-Andrieux & O^ — Instructions pour les semis de fleurs de
pleine terre. — Les Fleurs de pleine terre illustrées. — Les
Plantes potagères. — Les Plantes de grandes cultures. —
Calendrier des semis et plantations. — Les meilleures
Pommes de terre. — Les Légumes de grande culture. —
Album Vilmorin : Légumes, Fleurs. — Tableaux coloriés
de plantes potagères et de fleurs. — Les Fleurs à Paris.
La bibliothèque de l'horticulteur a le droit de recevoir, sur ses
rayons, des ouvrages de botanique, les flores générales ou locales, les
livres de sciences physiques ou chimiques et de sciences naturelles,
comme plusieiu's membres de rAcadcmie, des professeurs à l'Institut
agronomique ou à la Faculté des sciences en publient.
Nous passons sous silence une foule de brochures et de fascicules
provenant de tirages à part ; quand ils ne se trouvent pas en librairie,
leui's auteurs n'hésitent pas à en gratifier les amis du jai'dinage.
COLONIES FRANÇAISES
-^-*-^
Préciser la surface de nos colonies est assez diiïicile, certaines
limites n'ayant jamais été déterminées ; indiquer le chiffre de la
population le serait davantage encore, étant admis que plusieurs
peuplades se déplacent fort souvent et franchissent la frontière sans
le déclarer. Cette double observation est, surtout, applicable aux
colonies d'Afrique.
Cependant, nous donnerons les cotes officielles, et nous exami-
nerons nos possessions lointaines, leurs cultures et leurs productions
naturelles.
Entre les colonies et la métropole, il s'est établi un courant
d'échanges réciproques que nous avons signalé, p. 3()3 et suivantes,
à l'occasion du Muséum d'histoire naturelle.
L'Algérie et la Tunisie ont ici chacune un chapitre spécial.
AFRIQUE
Sénégal et Établissements du Haut-Niger.
i,5oo,ooo kilomètres carrés. — 5, 000,000 d'habitants.
L'agriculture, laissée aux mains des indigènes, a fait des progrès
sensibles. Les cultures principales comportent le Sorgho vulgaire, le
Maïs, les Arachides et les Sésames.
Les cultures arbustives produisent le Café, le Coton, le Caoutchouc,
la Gutta-Percha, les Gommes-résines, l'Indigo, la Noix de Coco.
Les Gommes, exportées sur Bordeaux, fournissent trois millions
de kilogrammes.
L'absence d'Eucalyptus favorise l'épidémie de Malaria.
COLONIES FRANÇAISES 545
Des caféièrcs et des cacaoycres sont installées sur la concession de
i5o,ooo hectares, accordée à la Compagnie commerciale et agricole
de la Gasamance.
Les forêts sont composées d'essences utiles : Acacia, Adansonia
« Baobab », Erythrophlœum, Ficus, Lonchocarpus, Sterculia, Vitex
et le Genipa, un des plus beaux arbres de l'Afrique.
Puis des Bambous, des Maugliers, des Orangers, des Palmiers.
Guinée Française.
320,000 kilomètres carrés. — 800,000 habitants.
Ici, la végétation est plus luxuriante dans les Forêts.
Le Gaoutchouc extrait des Lianes, Landolphia et autres, représente
les deux tiers du commerce d'exploitation des Rivières.
Le Gommicr-Gopal occupe le second rang et préfère les flancs
abruptes de la montagne. Les cercles de la Dubréka et de la
Mellacorée produisent chacun 200,000 kilogr. de gomme par année.
Le nord de la Guinée est favorable au Caféier.
Le Kola est expédié par 5o,ooo kilogr. au port de Saint-Louis.
Les quatre cercles exportent 5oo,ooo kilogr. de Sésame.
Le Riz est répandu partout ; il entre dans l'alimentation des Noirs,
avec le Sorgho ou grand Millet.
L'Oseille de Guinée « Hibiscus Sabdariffa », Malvacée indienne,
fournit ses fleurs à l'industrie des sirops, tartes et compotes.
Le Gouvernement donuc au cultivateur des semences d'Arachides.
Côte d'Ivoire, Bénin et Dahomey.
35o,ooo kilomètres carrés. — 25o,ooo habitants.
Ces colonies présentent certaines affinités végétales et culturales.
Les productions alimentaires et industrielles sont le Riz, l'Igname,
le Manioc, le Maïs, les Haricots, la Patate, la Banane, l'Arachide, le
Sésame, le Tamarin, le Coton, l'Indigo, le Cubèbe, le Piment.
Les fruits principaux proviennent de l'Oranger, du Citronnier, du
Dattier, du Cocotier.
Des créoles brésiliens ont importé l'Avocatier, le Bananier, le
Cacaoyer, la Canne à sucre et le Bois de Campêche ; puis le Caféier
de Libéria, déjà cultivé sur la côte des Esclaves.
Les forêts renferment des genres précieux, exploités par des
compagnies financières. Quelques espèces sont à signaler.
35
546 COLONIES FRANÇAISES
Le Baphia à feuille de Lamùer, au bois plus lourd que l'eau ;
LElaus de Guinée, sorte de Palmier à noix oléagineuse ;
Le Grewia, son fruit est la base d'une boisson rafraîchissante ;
Le Cola acuminé, répandu partout, pour sa noix à tannin ;
Les Mangliers ou Palétuviers, au bois résistant à l'eau de mer ;
Le M yrsiue, approvisionnant les constructions ;
Le Pandanus, recherché par l'industrie des textiles ;
La brousse dahoméenne demande à être fertilisée par des travaux
d'assainissement et des plantations.
Gabon et Congo Français.
1,000,000 de kilomètres carrés. — 5,ooo,ooo d'habitants.
La colonie du Congo français, appelée naguère Ouest- Africain, a
pour origine l'établissement du Gabon.
Aucune culture soignée n'existait au Gabon avant l'arrivée à
Libreville de M. Emile Pierre, élève de l'Ecole nationale d'horticul-
ture de Versailles, chargé par le Gouvernement français, en 1887, de
la création et de la direction d'un Jardin d'essai, dans cette ville,
et, malheureusement emporté par la mort, en 1892, avant d'avoir
accompli complètement sa tâche.
La Mission catholique établie au Gabon, en i843, a des plantations
de Cacaoyers et de Caféiers. Elle possède une vanilleraie et fait de
Ihuile de palme et de cocos. Une culture potagère, pour la vente, y
est aussi pratiquée.
Le jardin du Gouverneur renferme des légumes, tels que Choux,
Carottes, Navets, Betteraves, Haricots, Laitues, Ognons, Poireaux,
Tomates, Chicorée, Oseille, Persil, Cerfeuil, Courges; et quelques
arbres fruitiers : des Orangers, des Cocotiers, des Manguiers, des
Palmiers à huile, des Bananiers et autres espèces du pays.
Le Coléus tubéreux, provenant de Madagascar, et envoyé du
Muséum de Paris, par M. le directeur Maxime Cornu, s'est répandu
au Gabon où il produit de beaux tubercules appréciés des indigènes.
Emile PieiTe a, de même, propagé le Caoutchouc de Céara, rapporté
de San-Thomé ; le Giroflier, l'Anone Cherimolia et un Pachyrrhizus,
Légumineuse dont la racine charnue constitue un mets excellent.
Les Noirs cultivent, autour de leurs cases, quelques Bananiers, des
Taros « Colocasia », la Mauve de Guinée, le Millet, des Solanums
à assaisonnement. Mais les grandes cultures de Bananiers, de
Maïs, de Sorgho et de Manioc se font surtout dans les bois défrichés*
COLONIES FRANÇAISES 54j
De Brazzaville à Loango, l'explorateur Jean Dybowski nous signale
les massifs du Papayer « Garica Papaya », arbre succulent par ses
tiges et SCS fruits.
Des Stations d'acclimatation de végétaux économiques à
propager ont été installées à Franeeville et à Lœstour ville.
Les essais heureux de culture, faits par nos colons, portent
principalement sur le Café, le Coton, le Riz, les Pommes de terre.
La Banane verte, mûre ou bouillie, le Manioc et le poisson fumé
constituent le fond de la nourriture indigène.
Les produits exportés de la colonie sont : lluiile de Palme « Ela.'i9
guiuecnsis », les Amandes de Palmiste, l'Avocatier; les bois
tinctoriaux; le Cacao, la Canne à sucre, le Caoutchouc, la Cire, les
Coquemolles « Cicca », l'Ebène, la Gomme copal, le Ricin, le Tabac.
Les forêts congolaincs qui couvrent la presque totalité du sol
renferment un grand nombre d'essences précieuses par leur bois,
leur sève, leur écorce, leur feuillage ou leurs fruits.
Parmi les végétaux fournisseurs d'aliments ou de condiments,
il y a lieu de citer le Bananier, rigname, la Patate, le Manihot,
le Manguier, le Goyavier, l'Oranger, le Citronnier, le Muscadier,
le Poivrier, le Gingembre, la Yauille, la Vigne, le Raphia vinifère,
les Fèves et Doliques, Lablab, Cajauus ; puis le Lotus, sorte de
Nymphéacée, dont les rhizomes et les graines sont comestibles.
Enfin, parmi les végétaux industriels et les bois de construction :
L'Ézigo « Ptcrocarpus angolensis », dont le bois rouge et lécorce
sont employés pour la teinture et le tannage ;
L'Owala « Pentaclcthra macrophylla », l'embryon contient moitié
de matières huileuses ;
Le Conocarpus, proposé comme succédané du Quinquina;
L'Ebène, pour l'ébénisterie de luxe ;
L'Ogina ou Gutlier du Gabon, « Arungana paniculata » ;
Le Tulipier du Gabon « Spathodea campanulata » ;
Le Griffonia, bois dur, pour traverses de chemins de fer.
Soudan Français.
5oo,ooo kilomètres carrés. — 3oo,ooo habitants.
Le Soudan est un pays fertile, mais la culture y est encore peu
avancée ; cependant, les indigènes commencent à défricher les forêts
pour se livrer à la culture du Blé, du Mais, du Riz, du Sorgho, etc.
Le Riz se repique dans le Haut-Niger et dans le Moyen-Niger.
548 COLONIES FRANÇAISES
Les indigènes cultivent le Cotonnier, au milieu de leurs champs
de Sorgho, de petit Millet et de Maïs.
L" Arachide se propage dans le Haut et le Moyen-Sénégal.
Le Manioc adopte le pays Belledougou et le Manding. jusqu'à Kong.
Le Tabac préfère les terrains humides, près des rivières.
Les principales productions légumières, fruitières ou industrielles
sont : les Bananes, les Dattes, les Figues, llgname, le Manioc, la
Xoix de Kola, à tannin ; les Anones, les Citrons, les Mangues, les
Patates, les Pastèques, les Melons et Concombres, le Piment, les
Calebasses : puis le Caoutchouc, l'Arachide, le Sésame, la Fève de
Calabar « Physostigma », le Chou caraïbe ou Taro « Golocasia escu-
lenta », et le Maranta arundinacea fournissant l'arrow-root.
Parmi les arbres, on trouve l'Acacia à gomme, le Baobab,
l'Arbre à beurre « Bassia », le Raphia vinifère, l'Ebène, le Palmier à
sucre « Borassus flabelliformis », le Papayer « Carica », le Sapotillier
« Acliras Sapota». le Bambou, le Cassia, le Calebassier «Ci'escentia».
Le fruit de l'Eriodendron fournit de la soie ; l'écorce d'un
Erythrophlceum est tinctoriale.
Enfin la Aligne à tubercules, plus ornementale que fruitière, dont on
a parlé comme étant une plante exotique, rebelle au phylloxéra...?
Obock.
120,000 kilomètres carrés. — 200,000 habitants.
Le territoire d'Obock possède une flore saharienne, avec une
végétation rare et clair-semée.
L'arbre le plus répandu est le Mimosa ; son feuillage nourrit les
troupeaux. On trouve des Genêts et des Euphorbes dans les vallées,
des bouquets de Palétuviers sur la cote, et des herbes broussailleuses
sur les plateaux.
Un champ de cultures maraîchères et fruitières a été créé dans la
Vallée des Jardins. Ses produits servent à l'alimentation des fonc-
tionnaires, de la garnison et du pénitencier.
Autour du jardin du Gouvernement sont situés les jardins beau-
coup plus considérables de la Mission Catholique, de la factorerie
Mesnier et de quelques indigènes.
Nos Légumes, Radis, Tomates, Aubergines, Salades, Pois, Haricots,
Carottes, Concombres, Pastèques et autres plantes alimentaires
réussissent avec de grands soins.
Jusqu'à ce jour, nos principaux û'uits récoltés sont les Grenades.
COLONIES FRANÇAISES 049
Les Cocotiers poussent avec une vipfueur surprenante. Il en est de
môme des Palmiers et des Dattiers. A huit ans, le Dattier femelle
produit pour 8 francs de fruits. Cet arbre est l'avenir d'Obock, au
point de vue agricole. Des palmeraies y sont déjà installées.
Madagascar.
592,000 kilomèti'es carrés. — 4»o<^o,ooo d'habitants.
Quand on longe le littoral de cette île, à l'est, on est frappe de
l'abondance et de la vigueur des arbres fruitiers et des essences
utiles qui croissent, au caprice de la nature, sur le sable du littoral.
Palmiers de toutes sortes, Citronniers, Manguiers, Calebassiers,
tendent au voyageur leurs branches chargées de fruits.
Mais, dès que l'on s'avance vers l'intérieur, à 20 kilomètres des
côtes, le paysage change ; sur le plateau central, on trouve un sol
rouge, dur, aride, où il n'y a plus ni bois, ni habitants, ni \àllages.
Cependant, dès que cette terre de désolation, bouleversée par les
phénomènes géologiques, est travaillée et remuée, elle devient fertile
et peut se prêter à toutes les cultures.
Parmi les 2,5oo plantes de l'île, connues et classées, les unes
rappellent les flores africaine et asiatique, les autres les végétaux
de l'Amérique méridionale et de l'Australie.
Sur les eaux, rOuvirandi'a développe ses feuilles ajourées, au milieu
des crocodiles, tandis que de petits quadrumanes sautillent sur leFilao
«arbre à massue», dont la racine puissante fixe les sables mouvants.
Il y a lieu de mentionner le Baobab qui, moins colossal que celui
du continent africain, le dépasse comme élégance et majesté de port.
Parmi les espèces de Palmiers indigènes, il faut citer le Palmier à
Sagou et le Raphia, gros et trapu, aux palmes découpées en mille
folioles, aux grappes énormes du poids de 100 à i5o kilogr.
Tandis que le Tamarin se cantonne sur la côte occidentale, le
Cocotier prospère sur tout le littoral.
Des essences nombreuses et superbes peuvent servir à l'ébénisterie
et fournir des matériaux de construction. Tel est le Ravenala, Musacée
dont on utilise jusqu'aux nervures des feuilles, comme poutrelles,
et aux feuilles elles-mêmes poiir la couverture des habitations.
Le Pandanus « Yacoux » donne une fibre|]au tissage des étoffes.
On trouve dans l'Ile les arbres des tropiques : Citronniers,
Orangers, Limoniers, Pamplemoussiers, Mandariniers, Avocatiers,
Jacquiers, Bananiers. Plusieurs ont été apportés par J.-N. Bréon.
550 COLONIES FRANÇAISES
Le Riz est la grande culture des indigènes, et le surplus de la
consommation est exporté ; il entre pour une part considérable dans
le trafic commercial.
Outre le Riz, les Malgaches cultivent l'Igname, le Manioc, la Patate,
l'Arachide, le Saonia ou Taro de l'Océanie, sorte de Golocase.
Les Européens ont introduit les céréales, les légumes et les arbres
fruitiers de l'hémisphère boréal, et le Thé, le Café, le Coton, le Tabac.
Actuellement, un de nos compatriotes cultive à Ivato, à i5 kilo-
mètres de Madagascar, une plantation de iGo,ooo pieds de Caféiers
qui croissent en plein vent ; il espère avoir prochainement le double
de ce chiffre, sur une surface de cent hectares.
Sainte-Marie de Madagascar.
i65 kilomètres carrés. — 7,770 habitants.
Ile très fertile sur une partie de son étendue, complètement stérile
sur l'autre, sauf pour ce cpii concerne le Giroflier « Caryophyllus».
Les arbres fruitiers : Pêchers, Litchis, Avocatiers, Manguiers,
Citronniers, donnent des produits supérieurs à ceux de la Réunion.
Le Girofle est la seule denrée d'exportation ; il est dirigé sur
Marseille. On en récolte annuellement environ 3o,ooo kilogr. à
1,200 francs les 100 kilogr.
Sainte-Marie achète son Riz à l'île de Madagascar, tant il est peu
cultivé sur ses terres.
Une grande forêt, située dans le nord de la colonie, est exploitée
pour la construction des navires.
Malgré les vents de mer, le beau Ravenala, l'arbre du voyageur,
se propage et fournit la matière première des cases des Malgaches.
Des essais de Caféiers Libéria, de Cacaoyers, de Cocotiers parais-
sent devoir fournir des résultats satisfaisants au colon et au fisc.
Nossi-Bé.
Î293 kilomètres carrés. — 7,700 habitants.
L'île est caractérisée par la fertilité remarquable de son sol; il
se prête à toutes sortes de cultures et produit l'Indigo, le Sésame, le
Manioc, le Maïs, la Vanille, le Coton, l'Arachide, la Patate, divers
légumes, et, en outre, la Canne à sucre, le Riz, le Café,
COLONIES FRANÇAISES 55 1
Il y a dix ans, la Canne à sucre occupait 900 hectares, le Caféier 100,
le Riz el les légumes i,35o, les forets 093 hectares.
En i883, l'île a produit 906,000 kilogr. de Sucre ; i3G,o6o litres de
Rhum : 1,480 kilogr. de Café ; 931,000 kilogr. de Riz ; 171,960 kilogr.
de Manioc.
Une seule forêt d'essences diverses existe à Loucoubé. La moindre
coupe doit être autorisée par l'Administration de la colonie.
Mayotte.
366 kilomètres carrés. — 8,710 habitants.
Mayotte est assez riche en essences forestières. On y trouve les
arbres des tropiques ; beaucoup d'entre eux servent aux constructions
maritimes. Les plus beaux arbres sont sur les contreforts du pic
Oubanghui et aux alentours de la baie Bœni, mais leur nombre
diminue sensiblement : il en est de même des Cocotiers, qui occupent
60 hectares de moins qu'il y a 3o ans.
La principale culture industrielle de Mayotte est celle de la Canne
à sucre. En 1887, on comptait 1,714 hectares plantés, 12 usines à
sucre et 4 distilleries de rhum.
Les plantations de Café perdent leur importance. Par contre, les
cultures fruitières et alimentaires progressent, ainsi que les champs
de Cotonniers, de Cacaoyers, de Mais, de Manioc, de Riz, de Vanilliers.
L'usine sucrière de Dzoumogué cherche l'amélioration du Manguier
par la greffe.
Les Comores.
2,067 kilomètres carrés. — 47^000 habitants.
Ces îles, très fertiles, ont été entièrement couvertes de forêts;
celles-ci n'occupent aujourd'hui cj[u"un sixième de la superficie. La
plupart des arbres appartiennent aux espèces cultivées à Madagascar,
d'où elles semblent originaires.
Parmi les arbres des forêts et des halliers, il faut citer les Ficus,
les Cocotiers, les Arécpiiers, les Fougères arborescentes et les
Manguiers, etc. L'Orseille. plante tinctoriale y es ti'ès commune.
553 COLONIES FRANÇAISES
La Réunion.
2,600 kilomètres carrés. — 167,850 habitants.
La Réunion est une terre volcanique, couverte de montagnes et
bordée, à son pourtour, d'une plage fertile sur laquelle les villes
sont installées.
La Réunion possède une Chambre d'agriculture, un Muséum
et un Jardin colonial à Saint-Denis. Le directeur de ces deux
établissements est le distingué naturaliste E. Neveu.
Les jardins de Saint-Denis font apparaître toutes les richesses de
la végétation tropicale.
Il y a environ 60,000 hectares cultivés dans l'île ; 35, 000 au moins
sont affectés à la Canne à sucre. Plantée d'octobre en janvier, par
petites fosses rectangulaires ou mortaises, la Canne donne sa récolte
l'année d'après, à la fin de juillet. Le rendement annuel de cette grande
culture de la colonie est de 100,000 kilogr. à l'hectare.
La production sucrière, non compris la consommation locale,
oscille autour de 40,000 tonnes ; l'exportation de Sucre, en 1886, a
atteint le chiffre de 3i, 847,149 kilogr. d'une valeur de 8,559,663 francs.
La même année a vu la production de 2,5oo,ooo litres de Tafia et
une exportation de 559,000 litres de Rhum.
On récolte les gros légumes : Melons, Pastèques, Citrouilles,
Concombres, Calebasses, Pipangailles ou Luffa, Patates, Garbanzos
ou Pois chiche, Artichauts, Aubergines, Piments, pendant la saison
des pluies, de novembre à avril.
Les autres plantes potagères : Pois, Carottes, Ognons, Betteraves,
se cultivent pendant la saison sèche.
La Pomme de terre exige beaucoup de fumures ; on l'exporte sur
l'île Maurice.
Salazic est réputé pour ses Haricots; Cilaos, pour ses Lentilles.
On cultive déjà la Chayote, sous le nom de « Chou-Choute. »
Le Champignon Hirncola devient l'objet d'un commerce.
Les plantations du Giroflier aromatique « Caryophyllus » sont dues
aux premières importations du colonisateur français Poivre. Peu de
temps après, La Billardière y implantait rArl)re à pain.
La Vanille, apportée dans l'île par l'ordonnateur Marchand, en
1819, y constitue une industrie florissante. Plus de 200,000 kilogr. y
étaient constatés en 188G.
Les plantes à parfums comprennent plus de 80 espèces.
Le Manihot Bouquet rend, après dix-huit mois, 12 à i5 kilogr. de
farine de Manioc par touffe, soit i5o,ooo kilogr. à l'hectare.
COLONIES FRANÇAISES 553
M. le professeur Raoul, pharmacien en chef du corps de santé des
colonies — oii il a rendu d'éniinents services, — a introduit à la
Réunion, la Coca et des Acacias à tannin ou à cachou.
Le bourgeon du Palmier Acanthopha^nix y est consommé, au titre
de Chou palmiste ; de même les feuilles de la Malvacée « Manitc ».
L'Anone a un goût délicat et produit beaucoup.
La Caïmite pomifère fructifie au Jardin botanique de Saint-
Denis, ainsi que la Passiflore Barbadine, dite Ponuue liane.
Le commencement de l'année est le moment de la maturité des
principaux fruits : Litchis, Maugues, Pèches, Avocats, Ananas, etc.
La Réunion, en i88(>, a produit 2o5,ooo kilogr. de Vanille, beau-
coup plus qu'il n'en faut pour la consommation de l'Europe entière ;
elle en a exporté 70,000 kilogr. en 1887.
Malgré sa réputation, le Caféier diminue d'importance ; les Citrons
et les Oranges n'existent plus.
Signalons à la Réunion un important service des forêts ; il comporte
un personnel de ^5 agents et correspond à un budget d'environ
i5o,ooo francs. Un cinquième de cette somme est aflecté aux reboi-
sements.
Les forets occupent 56, 000 hectares ; elles couvraient toute l'île au
moment de sa découverte.
La disparition des essences primitives a amené l'introduction et
l'acclimatation du Quinquina de l'Inde, sur lecpiel on fonde de
sérieuses espérances, et de même sur l'Eucalyptus de l'Australie.
-^i&Sr-
ASIE
Inde Française.
5x0 kilomètres carrés. — 284.000 habitants, dont 1,000 français.
Pondichéry, Karikal, Mahé, Yanaon, Ghandernagor et quelques
loges ou comptoirs sans importance, tel est ce qui nous reste du
magnifique empire hindou que Dupleix et La Bourdonnais disputèrent
au siècle dernier, à l'Angleterre.
Partout où il y a trace d'humidité, le territoire est couvert d'une
végétation luxuriante et de magnifiques forêts, d'où l'on tire les bois
de constmction les plus résistants.
554 COLONIES FRANÇAISES
Pondichcry poss^de deux jardins botaniques, d'un haut intérêt :
Le Parc colonial, fondé en 1827, a une superficie de 17 hectares
environ. A l'instigation de la Commission des jardins, on y fait des
essais divers, notamment sur la culture de la Vigne et de la Vanille.
De plus, il est ouvert aux promeneurs.
Le Jardin d'acclimatation, créé le i5 mai 1861, a une superficie
de 8 hectares 18 ares ; il renferme deux vastes parterres pour la
culture des arbres d'ornement, et une pépinière.
Un arrêté du 18 mai i885 établit une Station agronomique.
Le 27 septembre 1888, un autre arrêté décrétait l'établissement
d'une Chambre d'agriculture.
Le Nelly, l'Indigo, les Menus-grains, le Tabac, le Poivre à Bétel,
la Canne à sucre, le Riz, le Café, le Coton sont les principales
cultures de nos cinq territoires.
Dans l'établissement de Pondichéry, 6.660 hectares sont plantés
d'Ananas et d'arbres fruitiers ; le Riz en occupe 16,000. Les Cocotiers,
en nombre assez considérable, sont disséminés dans la plaine et sur
les routes.
Après fortune faite, avec l'huile de noix de Coco, Karikal continue
d'accroître ses ressources au moyen des Arachides. Son exportation
dépasse 5oo,ooo quintaux métriques.
Par les négociants de Pondichéry et les courtiers de Bombay, les
affrètements de Sésame s'expédient du nord de la côte de Coromandel
pour Marseille, Le Havre, Dunkerque et Anvers.
Des voiliers français, d'un faible tonnage, transportent à la Réunion
et à Maurice des riz, grains et autres provisions aux coolies hindous
émigrés en ces îles.
Cochinchine.
60,000 kilomètres carrés. — 1,877,000 habitants.
La Cochinchine possède, depuis 5o ans, un Jardin botanique à
Saigon. Il a une étendue de 18 hectares. Ce jardin a fourni les arbres
des avenues de Saigon, et sert à propager, dans le pays, les plantes
exotiques. Son Catalogue est fort bien rédigé.
En 1875, on a construit la Ferme des Mares (120 hectares) sur
l'emplacement d'un haras colonial, fondé au commencement de la
conquête.
En général, l'indigène se borne à une petite culture de légpiraes,
pour lui et sa famille.
i
COLONIES FRANÇAISES 655
A quelque distance de la mer, au milieu des sables salants, le
voyageur rencontre d'innomhraljlcs Palétuviers. En s'éloignant de
la côte, il trouve des Bambous ; puis, les grands arbres se multiplient,
et forment des forêts impénétrables.
C'est au prix de véritables dangers, que de savants explorateiirs
ont pu aider M. Pierre, lorsqu'il était directeur du Jardin botanique,
à commencer la publication de la flore forestière de ces régions
excessivement ricbes, mais où régnent les fièvres pernicieuses.
La flore de la Gochincliinc comprend un nombre considérable de
plantes aquatiques. Parmi les algues marines, on peut citer le
Gelidium spiriforme, qui sert aux Annamites à préparer des gelées
sucrées et parfumées.
Le Riz est la principale culture alimentaire, celle qui demande le
moins de travail et produit le plus. La récolte s'élève à 55 millions
de kilogr. On compte plus de 200 espèces et variétés de Riz. En 1892,
rindo-Gliine a expédié sur la métropole 5o,ooo tonnes de Riz.
Les arrondissements de Bassac et de Long-Xugen plantent les
Haricots et les exportent dans la colonie, même en Europe.
Les Aréquiers, les Arachides, le Cacao, le Café, la Canne à sucre,
l'Indigo, le Poivre, le Sésame sont l'objet d'une petite culture.
L'Ananas et le Tabac ont un intérêt local.
Le Mùrier,dans certaines provinces de l'Est, occupe 2,000 hectares.
Un Caoutchouc très rustique de l'Amérique y a été introduit par
la mission E. Raoul.
Comme essences de première utilité, populaires et régulièrement
exploitées, citons :
Le Calophyllum inophyllum, qui borde les routes annamites,
et donne une huile fortifiante pour les carènes de navire.
L'Anisoptera scpulchrorum, approvisionnant la confection des
cercueils, respectés par les indigènes ;
Le Sindora sumatrana, utilisé pour les incrustations sur nacre ;
Le Kurrimia, pour les cylindres des moulins de canne à sucre ;
Le Pterospcrmum, fréquent au nord de TajTiinh et de Saigon;
Le Feronia elephantum, arbre au feuillage parfumé ;
Le Pahudia siamensis, disséminé dans les forêts.
La Schleichera, le Sandoricum, l'IUicium anisatimi ou Badiane
aromatique, l'Arbre à Cire, le Bois de Santal, l'Arbre à la Ouate, etc.
Les Manguiers « Voi, Xang oa », se reproduisent par la graine ;
tandis que l'on propage de bonnes variétés par le grefl"e.
D'autres encore, décrites à la Flore forestière de VIndo-Chine,
par l'éminent botaniste Pierre.
556 COLONIES FRANÇAISES
Cambod2:e.
120,000 kilomètres carrés. — 1,600,000 habitants.
Le Riz est l'objet de la principale cnlture de la population indigène
oii coloniale. Plusieurs espèces de cette plante alimentaire réussissent
dans les terrains irrigués ; d'autres, au contraire, se développent
mieux dans les endroits absolument secs.
Les légumes d'Europe prospèrent au Cambodge. L'Igname et la
Patate sont fort appréciées des habitants, qui, s'ils n'aiment pas les
cultiver, aiment beaucoup à les manger.
Tous les fruits des Tropiques, depuis le Coco, l'Arbre à pain, le
Jacf£uier, jusqu'à la Goyave et à l'Ananas, y poussent à merveille.
La principale plante industrielle est le Coton. Ensuite : la Canne
à sucre, le Caféier, le Cannellier, le Poivrier Betle ou Bétel.
Le Tabac présente de grandes analogies avec les plants de Manille
et de Sumatra.
L'Indigo, le Palmier à sucre se rencontrent un peu partout.
Le Mûrier reste couvert de feuilles, sans désemparer, de sorte que
l'élevage des vers à soie n'est jamais interrompu.
Les forêts sont immenses, mais peu exploitées, — malgré leurs
trésors industriels, — faute de chemins, parait-il.
Annam.
265,000 kilomètres carrés. — 4'5oo,ooo habitants.
Si les terrains de rizières font à peu près défaut en Annam, par
contre, les collines et les plateaux fournissent des plantes industrielles
en abondance.
Le Cannellier occupe le premier rang: il pousse même à l'état
sauvage sur les hauts plateaux de Quang-Nam. La Cannelle de qualité
inférieure est brûlée dans les temples ; le choix est exporté par Tourane,
qui en a expédié, en 1887, pour près de 2 millions de francs.
Le Coton, une des richesses de l'avenir, vient admirablement dans
le Thanh-Hoa ; il est exporté principalement en Chine, par Haï-Phong.
La Canne à sucre est cultivée avec succès, surtout dans le Quang-
Ngai ; elle est expédiée sur Saigon et sur Haï-Phong.
Des essais de Café, tentés par les missionnaires dans les terrains
élevés, ont pleinement réussi.
L'Arachide est prospère dans le Binh-Dinh et le Phu-Yen.
<
COLONIES FR^VNÇAISES 55^
Les Annamites cultivent en grand : l'Igname, le Sésame, le Ricin,
les Bananes, les Ananas, diderentes sortes do Patates et de nombreux
fruits. Ils récoltent les Xoix de l'Aréquier et du Cocotier, les feuilles
du Bétel, les fruits du Manguier, du Goyavier, du Litchi, du Jacquier,
et trouvent des Pampleuiousses, des Oranges, des Mandarines, de
petits Citrons verts, et autres produits de consommation locale.
Le Mûrier, cultivé dans toutes les provinces, est un arbrisseau
à tiges annuelles, planté de préférence sur le bord des cours d'eau.
Les forêts, qui couvrent les montagnes, ont une grande valeur.
Certaines variétés darbres sont recherchées pour la construction et
Tébénisterie. Le gouvernement annamite a concédé l'exploitation
de ces forets à l'explorateur français Jean Dupuis et à des Chinois.
Tonkin.
110,000 kilomètres carrés. — 1 3, 000,000 d'habitants.
Les cultures du Delta n'ont pas de rivales en Europe.
Le Riz en est le principal objet. Les bonnes récoltes permettent
d'en exporter jusqu'à 25, 000, 000 de kilogr. Cette graminée donne
lieu à deux récoltes par an, et quelquefois trois. Le Riz sec entre
dans l'alimentation ; le Riz gluant sert à faire de l'alcool.
La Canne à sucre vient en deuxième lieu. Les procédés de culture
et de fabrication laissent encore à désirer, mais cette industrie peut
donner des bénéfices, et il y a là un vaste champ à exploiter.
Le Mûrier se rencontre dans les terrains un peu élevés du Delta ;
il est surtout cultivé dans les provinces de Son-Tay, Nam-Dinh, et de
Bac-Ninh. Il y a plusieurs variétés de Mûriers ; tous les sujets sont à
basses tiges et de peu de durée. Le grand Mûrier de la Chine ou du
Japon, ligneux et de longue durée, ne se prêterait pas au mode
d'exploitation annamite, par cueillettes incessantes.
Les essais de Café, préconisés dès les premiers temps de la
conquête par E. Raoul, donnent de très beaux résultats; dans cette
culture semble résider l'avenir économique de la colonie.
Le Thé cultivé au Tonkin, analogue à l'espèce propagée en Chine,
est d'aussi bonne qualité; toutefois sa préparation est inférieure.
Le Tabac vient admirablement dans le voisinage de la rivière Noire
et dans le Haut-Tonkin. Les amateurs le classent entre le Manille et
le Havane.
La Cannelle qui se récolte dans les montagnes de la chaîne sépara-
tive du Mé-Kong, est aussi une des denrées les plus précieuses.
558 COLONIES FRANÇAISES
L'Indigo abonde dans le Tonkiu méridional ; il est fâcheux que sa
préparation, comme celle de la plupart des autres produits indus-
triels, laisse encore à désirer.
Le Sumac à vernis est assez populaire, surtout dans les parties
montagneuses de la zone méridionale: le suc est extrait à l'aide
diucisions dans les couches libériennes.
On y trouve aussi lArbre à papier «^Vickstrœmia)), dont l'écorce
ligneuse produit du papier et des fils qui servent au tissage des étofles.
L'essence de Badiane, très estimée dans la parfumerie, est une huile
produite par la distillation des fruits de l'Anis étoile, Magnoliacée.
La Muscade et le Cardamone « Blettai'ia » sont aussi cultivés au
Tonkin ; la Ramie ou China-grass y pousse à l'état sauvage.
Des essais pour la culture de lOpium ont réussi et peuvent
devenir la source d'un commerce considérable.
Sur différents points, le Tonkin produit du Coton ; cette industrie
serait susceptible d"un grand développement, car le sol et le
climat du Thangh-Hoa lui con\dennent pai'faitement.
Le Ricin vient partout. Les Arachides sont rares. La cultm'e du
Sésame est plus développée, comme celle du Maïs.
Le Delta fournit des Légumes en assez grande quantité : Patates,
Navets, Chicorées, Pastèques, Epinards, Choux indigènes, Céleris,
Raves, Haricots, Pois, Doliques.
Si nos légumes viennent bien, beaucoup de nos fleurs sont égale-
ment acclimatées avec le même succès. Celles du pays sont fournies
par des arbres ou arbustes, comme le Poinciana dit Flamboyant, le
Camellia, l'Oranger, un petit Rosier, le Grenadier, le Gardénia,
l'Hibiscus rouge, rose ou blanc, le Frangipanier « Plumeria », etc.
L'Aréquier est répandu dans tout le pays, et cependant, la produc-
tion est insuflisante. Aussi, l'importation de la Noix d'Arec de
Cochinchine a-t elle atteint 020,000 kilogrammes, d'une valeur de
5oo,ooo francs.
Le Nephelium Litchi, le Goyavier, le Cocotier, le Manguier, l'Anona
Pomme de cannelle, le Pamplemoussier, l'Oranger, le Mandarinier,
rOpontia, le Grenadier, le Jacquier, le Papayer et d'abord le
Bananier sont bien cultivés. L'Ananas y est véritablement exquis.
Sur toute l'étendue du Delta poussent de superbes Bambous. On
voit, au printemps, des pousses de o^" 20 de diamètre atteindre en
(pielques semaines jusqu'à plus de 3o mètres de hauteur ; c'est alors
que la tige acquiert de la résistance.
Les forets dont l'étendue est considérable, sont exploitées le long
des rivières seulement, faute de voies de communication par terre.
Les bois nécessaires à l'industrie sont importés d'Annam,
COLONIES FRANÇAISES 669
Depuis que la France a annexé le Tonkin à son Protectorat, de
nombreux végétaux alimentaires, forestiers ou industriels ont été
importés et propagés, entre autres par M. Voinier, directeur des
services vétérinaires du corps expéditionnaire, qui avait créé de
remarquables pépinières de propagande et d'acclimatation, et pris
part à l'organisation d'une société d'études des sciences naturelles.
Quelques missionnaires ont également contribué au respect et à
l'extension du drapeau français, à l'échange des végétaux indigènes
avec ceux de la métropole.
Les planteurs ont dû s'inspirer, dans leurs essais, de la nomencla-
ture Des plantes utiles des colonies françaises, par M. De Lanessan.
AMÉRIQUE
Saint-Pierre et Miquelon.
242 kilomètres carrés. — 6,3oo habitants.
Saint-Pierre et la Grande-Miquelon oflrent l'aspect de rochers
déshérités par la nature. On n'y rencontre que des Genévriers con-
damnés à ramper sur le sol, des fouillis inextricables de Sapins
minuscules, quoique centenaires, et des Bouleaux rabougris.
Toute autre est la Petite-Miquelon.
Ici, coteaux boisés ; ça et là, prairies émaillées de Boutons d'or et
de Marguerites, de bouquets de bois aux essences vai-iées : Sapins,
Bambous, Ifs, Erables, Sorbiers, Néfliers, Noisetiers, etc.
Le climat ne permettant pas de cultui'cs de céréales, on se borne à
entretenir de magnifiques prairies natui'clles.
Les principales plantes alimentaires y sont cultivées et permettent
de recevoir l'immense population de pêcheurs qui vient, chaque
année, y faire escale ou séjour.
Guadeloupe.
1,780 kilomètres carrés. — iG6,ooo habitants.
Trois Chambres d'agriculture ont été organisées, en i883, une
par arrondissement. Chacune d'elles comprend des membres titulaires
et des membres correspondants»
56o COLONIES FRANÇAISES
Le II décembre i85i. fut créée la Société d'Agriculture ; le
nombre de membres titulaires a été fixé à loo, au maximum; lelTectif
des associés et correspondants est illimité. La Société a formé, sous sa
dépendance, des Comices agricoles dans les cantons de Basse-Terre,
Port-Louis, Marie-Galante, les Saintes, la Désirade, Saint-Martin
Enfin, le Jardin botanique, créé en 1882, près de la Basse-Terre,
siu* la propriété dite Trianon. Directeur : M. Colardeau.
La flore de la Guadeloupe, riche en plantes utiles, renferme un
grand nombre de plantes d'ornement ; les plus appréciées sont les
Orckidées, puis les Fougères comprenant 200 espèces, au minimum.
Les forêts, qui couvrent une superficie de plus de 36, 000 hectares,
sont peuplées de plus de 260 espèces industrielles : Acacia de Farnèse,
Acajou, Achras, Balata « Mimusops », Bambou, Magnolia, l'Orme
des Antilles « Guazuma ulmifolia », le Cacaoyer, le Muscadier à suif
« Myristica cerifera», la Savonette Dominique» Sapindus saponaria »,
le Cerisier-Capitaine « Malpighia », le Chêne « Catalpa longissima », le
Poirier rouge « Tecoma rubra », l'Olivier bâtard « Bontia daphnoïdes »,
le bois de Rose « Cordia gerascanthus », le Gommier « Bursera »...
Nous passons les végétaux industriels, fournissant des sujets
d'exportation : Tabac, Coton, Ramie, Caoutchouc, Rocou, Gomme,
Benjoin et la Gutta-Percha, produite par l' Achras Sapota.
L'Hœmatoxylon, bois de Campêche, abonde à Marie-Galante.
Plusieurs cantons recueillent le Caoutchouc des espèces Pertusa,
Crassinervia, Lentiginosa, Mimusops.
Le Jatropha, dit bois de corail, l'Erythrine, bois immortel, le
Cecropia, bois canon, le Murraya, dit buis de Chine, le Vitex, bois
lézard, le Bombax ou Fromager, l' Arenga, fournissant le crin végétal,
le Maregi'a\'ia, bois pétai'd, rilura, Sablier, sont assez répandus.
Les principales plantes alimentaires sont représentées par le
Manioc, le Bananier, le Figuier, le Jacquier, le Cocotier, l'Oranger,
le Manguier, le Mammé dit .Al^ricotier, l'Anacarde Acajou, le
Goyavier, le Carica Papaye, le Litchi, le Chou-Palmiste, l'Ananas, le
Raisin, puis le Melon, la Fraise, les Pois, le Maïs, l'Igname, la Patate.
L'Achiras, sorte de Canna à racine féculente, a des partisans.
Le Dolique Lablab est très fertile et comestible.
La Canne à sucre couvre actuellement 82,000 hectares ; le Caféier,
3,58o hectares, fournissant 683,190 kilogr. d'une valeur de 894,760 fr.;
le Cacaoyer, la Vanille, le Tabac, le Giroflier, le Muscadier et le
Poivrier sont en exploitation régulière et d'un bon revenu.
A la Guadeloupe et à la Martinique, 40 usines produisent du Sucre
et du Rhum, pour une valeur de 5o à 55 millions de francs.
I
COLONIES FRANÇAISES 56l
Martinique.
988 kilomètres carrés. — 175,900 habitants.
La Martiuiciae possède, depuis le 19 février i85'3, iiii Jardin des
Plantes, au pied de la montagne dite « le Parnasse », Ce jardin est
destiné à la culture des plantes utiles, exotiques ou indigènes, à
ramélioration des fruits de l'île et aux approvisionnements des
Antilles et de l'Europe.
Une exposition permanente, créée par arrêté du 21 janvier i85G,
et établie depuis 18G9 dans la partie du Jardin de Tivoli, est ouverte
au public deux fois par semaine.
M. NoUet fils est le Directeur de ce Jardin.
Par décision du Conseil général, le 19 novembre 1884, ^^^ Labora-
toire agricole est rattaché au service du Jardin des Plantes.
Le Jardin botanique de Saint-Pierre a récemment fait une
plantation de Cinchonas qui a réussi et promet de beaux résultats.
M. Armand Thierry, son ancien directeur, a contribué à l'acclima-
tation du Quinquina, de la Ramie et de l'Indigo, dans la colonie.
La flore de la Martinique a les plus grands rapports avec la flore
de la bande équatoriale de l'Amérique du Sud.
Palmiers, Fougères arborescentes. Acacias, Cedrelas, Catalpas ou
Chênes des Antilles, Bois de Campêche, Mimusops, Bambous gigan-
tesques ; tels sont les éléments principaux des splendides forêts.
Le commerce des bois apprécie beaucoup les essences utiles :
Achras « Balata », pour moulins et constructions navales ;
Adenanthera pavonina « graine à collier », pour menuiserie ;
Galamus, fournissant le rotang ou rotin.
Bursera gummifera « Gommier », pour fabrication de pirogues ;
Calophyllum Calaba « Calaba », bois de marine, incorruptible ;
Chimarrhis cymosa «bois de Rivière», charpente et ébénisterie ;
Cordia Gerascanthus « bois de Chypre », pour meubles;
Crescentia Cujete « Calebassier », fournit de belles planches;
Homalium racemosum « Acomat », bois presque incorruptible ;
Hedwigia balsamifera « Gommai't balsamifère », arbre à baume;
Hymena'a Courbaril, bois de construction ;
Oreodaphne cupularis, Laurier canellier, écorce industrielle ;
Simaruba amara « bois de Cayenne », écorce pharmaceutique ;
Sloanea Sincmaricnsis et Massoni « Châtaigniers coco et de la
Martinique », pour menuiserie ;
Talauma Plumieri « Bois Pin », pour constructions et marquetterie.
36
56a COLONIES FRANÇAISES
La floriculture arborescente a des éléments sérieux avec les Aralia,
Gapparis, Gassia, Cestrum, Ghariautlms, Gitrosma, Gitrus, Honia-
liuni, Ipomea, Lantana, Miconia, Phytolacca, Pilea, etc.
N'oublions pas l'Hippomane, le fameux et terrible Mancenillicr...
Des arbres de moindres dimensions : ^Magnolias, Rliododeudrons,
et des arbres de nos forêts se développent même sur les plateaux.
Il y avait, en 1891, environ 24,000 hectares de forêts.
La Canne à sucre couvrait, le i'^' janvier 1888, plus de 2i,3oo hec-
tares (35, 000 actuellement) et occupait 28,000 ouvriers.
Les cultures vivrières croissent en importance. Elles s'étendaient,
en 1888, sur i7,i5o hectares. L'Igname, la Patate, le Colocase ou
Chou caraïbe, le Manioc, la Vanille, sont toujours lucratifs.
Nos légumes viennent parfaitement à une altitude de 5oo mètres.
Les fruits : Mangues, Ananas, Avocats, Anones Pomme de Gythère,
Cachiman et Barbadine sont aussi variés qu'appréciés.
Les Mangues préférées portent les noms de Julie (précoce), Martin,
Divine, Mangue d'Or, Crassous et la tardive Freycinet ; on les
propage par la greffe, sur les plants venus de graines.
La Banane demande une chaleur de -f- 24° pour arriver à maturité,
et une période de 12 à 18 mois.
Le Cocotier est cultivé en vue de la production de Noix fraîches.
En plein été, le marché aux fruits est bien pourvu : Avocats,
Mangues, Mangoustes, Anones Gorossol, Quennettes (Melicocca),
Sapotes, Grenades, Abricot des Antilles (Mammea), Oranges et
Citrons, Caïmites (Ghrysophyllum), Anacardes (pomme d'acajou).
Goyaves de Cayenne, et des espèces locales dites Cerises des Antilles
(Malpighia)ou du Sénégal(Sapindus), Prunes de Chili (Ghrysobalanus)
ou de Madagascar (Flacourtia). Les étagères de légumes reçoivent :
Ananas, Choux caraïbes. Ignames, Patates, Manioc, Chrystophines
ou Chayotes, Arracachas ou Céleri-Carotte, d'autres encore.
Les potagers et les caféières ont donné une plus-value au sol.
Au nord de Tile, le Cacaoyer, le Coton, le Tabac et les plantes
aromatiques enrichissent le planteur.
Parmi les milliers d'espèces végétales de la flore indigène, la famille
des Orchidées a quelques bons types épiphytes ou terrestres, et de
magnifiques Fougères meublent le mont Pelé, à 1,000 mètres d'alti-
tude, près des mornes et des étangs supérieurs.
Les conseils pratiques, publiés par le Manuel du Bon Jardinier
aux Antilles, du botaniste Hahn, ont rendu service aux planteurs.
Et le Caféier...? Quand donc sera réalisé l'arrêté du Préfet colonial,
en date du 3o pluviôse an XI, décidant qu'un monument serait élevé
à Saint-Pierre, à la mémoire de Desclieux, lieutenant du Génie,
COLONIES FRANÇAISES 563
(K qui, le premier, porta des plants de Café à la Martinique, et fit à la
conservation de ce dépôt précieux le sacrifice de sa ration d'eau, dont
il les arrosa eha<[ue jour, })eudant la traversée? »
Ce dévouement mémorable, on ijia, d'un oUicier français portant à
nos colonies le « dépôt précieux du Jardin du Uoi » est la source des
riches plantations du Caféier aux Antilles.
Guyane.
121,400 kilomètres carrés. — 29.660 habitants.
La Guyane possède un Etablissement agricole, dit de la Montagne-
d'Argcnt, dépendant du pénitencier de Cayenne ; 60 condamnés y
sont attachés à la culture du Caféier.
Un Jardin colonial a été créé, en 1880, aux environs de Cayenne,
près du camp de Saint-Denis.
Le « Rliizophora », Palétuvier ou Manglieraux semences tannifères,
pullule siH' le littoral, chargé de soude, dans les accrues marines.
Les terres moyennes, également de formation alluvionnaire, mais
moins récente, sont tantôt fertiles, tantôt d'une stérilité extrême.
Les terres hautes accentuent le relief du pays. Lavées par les
pluies torrentielles, elles perdent en faveur des régions inférieures
tout riiumus que ne retient point la végétation.
Les forets sont peuplées d'essences rares et précieuses; telles sont,
entre autres : l'Hymena'a Gourbaril, exsudant la Résine copal, ou
Résine de Courbaril; le Diplotropis, au bois très dur, etc.
Il serait intéressant d'essayer les plantations d'Eucalyptus et autres
essences à fortes racines, sur le littoral tourmenté par de violents raz
de marée, et sur les savanes échelonnées le long de la côte balayée
par les lames du large.
OGEANIE
Nouvelle Calédonie et dépendances
Iles Loyauté, Ile des Pins, etc.
19,823 kilomètres carrés. — 65,;75o habitants.
La Nouvelle Calédonie est dotée d'une Chambre d'agriculture
composée de 3o membres, dont i5sont nommés à l'élection et i5 sont
désignés par le Gouverneur de la Colonie.
564 COLONIES FRANÇAISES
Les principales cultures sont celles des Haricots, du Maïs, du Riz,
du Manioc, du Coton, du Tabac, du Blé d'Australie, importé en 1887
par M. Perret, inspectem* des euUures. Ce blé a donné 38 hectolitres
à l'hectare. — Les Haricots de Païta et de Lima y sont popiilaires.
LeManihot doux rend 100 tonnes de Manioc à l'hectare; l'adminis-
tration a fait détruire les plantations du Manihot industriel, quoique
d'un rendement double, craignant que les condamnés n'emploient sa
racine vénéneuse... d'une façon criminelle.
L'Ananas, importé de Tahiti, est ici délicatement parfumé.
La Canne à sucre réussit partout, même en terre médiocre.
Le Cocotier prospère dans le Nord calédonien ; il est à sa limite
de fécondité à Vile des Pins. Sa pi'oduction est de 5o à 85 cocos ;
600 à 65o noix fournissent 100 litres d'huile. Un hectare rapporte de
une à deux tonnes de coprah, que l'on vend de 200 à 3oo fr. la tonne.
La Vanille se plait dans toutes les régions humides.
Le Mûrier multicaule est le seul des Mûriers importés qui réussisse;
encore ne vient-il que sur les coteaux.
Un très beau vignoble a été planté à Koé. On évalue à 5oo francs
les frais de culture d'un hectare, produisant 100 hectolitres de vin.
Les légumes d'Europe prospèrent à merveille. La Pomme de terre
donne deux récoltes ; la colonie en exporte annuellement pour
100,000 francs. Le Pois Pacay « Inga » y réussit parfaitement.
Tous les villages ont des plantations d'Ignames ; il en existe
plus de 00 variétés ou formes distinctes, et presque autant du Colocase
« Taro », plante alimentaire de la famille des Aroïdées.
La racine de l'Igname à tige épineuse « Ouale » ou « Ouare )v, dit
Griffe-de-chat, Dioscorea aculeata, est réservée aux chefs.
UnPachyrrhizusangiUatusaManiania», sorte deDolique tubéreux,
donne également une racine alimentaire.
L'Ananas acquiert aussi un parfum délicieux à la Foa.
L'Oranger, le Citronnier, le Manguier, le Bananier, le Litchi,
rAvocatier, le Goyavier, le Pêcher donnent des résultats satisfaisants.
Le botaniste Pancher, du Muséum, a introduit des végétaux utiles
dans nos possessions néo-calédoniennes.
M. de Greslan a planté, à la Dumbéa, d'autres arbres fruitiers
exotiques, entre autres les Eugénias, Anones, Manguiers, Figuiers,
Mangoustans, Citronniers et Mandariniers, Bananiers, Anacardiers,
Passiflores, Grenadiers, Amandiers, Cognassiers, Plaqueminiers,
Jacquiers, Opontias, et une foule d'essences de première utilité.
A la ferme de Koé, la mission Raoul plantait, en 188G et 1887, la
série de végétaux industriels ou alimentaires suivants :
Le Bassia, beurre végétal de l'Inde ; f
COLONIES FRANÇAISES 565
Les Palmiers Ceroxylon, à cire ; Elaeis, à huile ; Arenga, à sucre ;
Sagus, Acanlhopliœnix, Aréquier à chou comestible, de Madagascar ;
Les beaux Palmiei'S Oreodoxa de la Guyaue, fournissant le Chou-
palmiste ; Latania de la Réunion ; Aréca de la Nouvelle-Zélande ;
Le Dalbergia ou Palissandre de l'Inde ;
Le Swietenia, Acajou de Saint-Domingue ;
Le Cedrela, faux acajou, pour les boîtes à cigares ;
Le Mammea, dit Abricotier des Antilles, à gros fruit comestible;
Le Myristica, Muscadier des Moluques, bien vigoureux;
Le Caryophyllus, Giroflier, des mêmes parages ;
Le Ravenala, l'arbre du voyageur, au pays des Malgaches ;
Le Myroxylon, baume du Pérou, proraptement acclimaté ;
Le Tectona, fournissant le bois de Teck, nerveux et incorruptible ;
Le Cola, donnant la noix de Kola, tannifère ;
L'Hymenwa Gourbaril, arbre à copal, de Madagascar ;
Des Bambous, des arbres à soie, à coton, à parfums, etc., et sur les
montagnes des Acacias à tannin et des Ginchonas divers.
Quelles métamorphoses pour la primitive population canaque !
Nouvelles Hébrides.
i5,i57 kilomètres carrés. — 72,000 habitants.
Les Nouvelles Hébrides, par leur flore et leur culture, se rappro-
chent de la Galédonie et des îles de la Société. Nous y trouvons encore
les genres suivants :
Le Goyavier, le Bananier, le Ghâtaignier australien « Gastanosper-
mum », des Palmiers variés, le Palmiste à chou, le Sagoutier, l'Ivoire
végétal, le Dracéna, le Frangipanier « Plumiera », le Palétuvier.
Le Ficus « Banian », le géant des arbres de cette partie du monde,
étend au-dessus des cases des naturels ses rameaux gigantesques.
Les principales cultures sont celles du Gocotier, du Maïs, de
l'Igname, du Manioc, du Gafé, du Tabac.
La femme indigène travaille à la terre, souvent plus que l'homme.
Archipel de la Société.
Iles du Vent (Tahiti), Iles sous le Vent.
i,65o kilomètres carrés. — i5,ooo habitants.
Tahiti possède une Chambre d'agriculture, depuis le 17 mars 1887.
C'est une lie d'un climat délicieux, d'une fertilité admirable.
566 COLONIES FRANÇAISES
La plupart des plantes intertropicales introduites se sont naturali-
sées spontanément.
La végétation luxuriante témoigne hautement, par son abondance,
de la richesse du sol.
Si la population indigène des deux sexes a pris pour devise :
« Yivre, c'est chanter et aimer,» le colon doit désormais profiter des
végétaux nouvellement importés et les exploiter à son profit, travail-
lant en même temps dans l'intérêt général.
Le Jardin botanique fourmille de végétaux importés par la mission
E. Raoul, bien classés suivant leur rôle d'application économique ;
Eucalyptus et arbres industriels pour constructions et meubles ;
Arbres à fruits comestibles; Vignes de pays chauds ;
Arbres et arbustes à huile, à beurre, à suif ;
Plantes alimentaires et fourragères, légumes ;
Plantes textiles, tinctoriales ou tannifères ;
Végétaux à gommes, résines et cires, à essences et à suc laiteux ;
Pépinières et semis, à Mamao, près de Papeete. Avec le concours
de colons intelligents, le Jardin botanique a pu répandre dans les
îles de la Société une foule de végétaux précieux.
Quelques-uns ont affirmé leur valeur économique ou commerciale.
Le Golocase « Taro » produit des tubercules, pesant de i à 2 kilogr.
Le Bananier, lAvocatier, l'Arbre à pain, le Goyavier, le Manguier
occupent d'assez grandes surfaces.
Les Oranges d'Haapape et d'Ame sont les meilleures de Tahiti.
Celles de Huahine, de Tubuai, de Mangareva, tiennent la tète de
farchipel. L'exportation des Oranges est une source de revenus.
Le Caféier fleurit en mars et en septembre et préfère les districts
humides. Les Cafés de Tahiti et de Moorea sont estimés.
Le Cycas néo-calédonien fournit le Sagou, par ses graines.
La Vanille réussit dans les vallées fraîches et ombreuses,
Le Jardin botanique de Mamao a propagé une espèce de Tabac
qui obtient la cote maxima sur les marchés belges et anglais.
Sur cette ceinture madréporiquc et corallienne émergent plusieurs
îlots boisés exploitant le Cocotier avec succès. Les îles Huahine et
Bora-Bora exportent la noix de Coco, son huile et le résidu coprah.
Tahiti parait être la terre d'élection du Cotonnier ; 200 hectares
lui sont consacrés, et autant à Moorea.
Parmi les essences d'avenir, pour nos possessions océaniennes,
signalons les espèces suivantes, indigènes ou introduites à Tahiti :
Aleuriles triloba « Bancoulicr », à huile et à essences ;
Calophyllum inophyllum « Tamanou », famille des Clusiacées ;
Coccoloba uvifera « llaisinier », de la famille des Polygonées ;
à
COLONIES FRANÇAISES 667
Colvillca, voisin du l*oiiiciIlado « Flamboyant », à grand cfTet ;
L'Eugenia Jambosaw Poiiiuie rose », lEugonia lualaccciisisw Pomme
tahitieune », le Melaleuca leucodeudrou, lamille des Myrtacées ;
Ficus prolixa « Banian », famille des Artoearpées. II en existe une
belle avenue auprès du Cercle militaire, tandis ({ue respècc suivante
i'oruie une superbe allée, au district de Taulira;
Hibiscus tiliaceus ou Paritium « liourao », vigoureuse Malvacée ;
Plumeria alba « Frangipanier », à Heurs odorantes ;
Santalum Freycinctianum,Bois de Santal ouwTibcan» ;
Sapindus Saponaria « Savonnier », famille des Sapindacées ;
Terminalia glabra « Badamier », famille des Goinbretacées ;
Thcspesia populnea « Miro », Bois de rose, famille des Malvacées;
Tricliilia quiucjuevalvis « Cliènc tigré », des Méliacées.
La Flore Tahitienne et Dreke del Gastillo signalent la présence
de Cajanus, Cannas, Cucumis, Gardénias, Mirabilis Jalapa, et de
Crotons, au bois léger et purgatif.
Le Tamarin aurait été apporté, en 1769, par Gook, et la Ramie, en
1869, par de la Roncière.
Iles Marquises.
i,2;4 kilomètres carrés. — 5,25o habitants.
Les ressoui'ccs alimentaires de ces îles sont, dans le rèsfne vésTétal •
le fruit à Pain, le Colocase, la Patate douce, riguame, la Noix de
Coco, la Canne à sucre, les Oranges, Citrons, Bananes, Mangues,
les Anones Pommes de Cythère et de Cannelle, les Goyaves, Ananas,
Papayes, Avocats, Litchis ; et les légumes de pays tempérés : Pommes
de terre, Ognons, Riz.
On cultive, au point de vue du commerce : le Cotonnier et le
Cocotier. — Le Coton, le Fungus et le coprah ou amande de Coco
séchéc sont exportés et de bon profit.
Iles Tuamotou, Gambier, Tubuaï, Râpa
et Futuna.
1,200 kilomètres carrés. — 7,^00 habitants.
La culture est à peu près nulle dans les îles Tuamotou et Gambier.
Signalons seulement quelques Cocotiers et des Pandanus,
568 COLONIES FRANÇAISES
Les plages coralliennes de ces îles seront bientôt recouvertes d'un
gazon, fourrage précieux, le BufTalo-Grass, dont l'introduction est due
au colonisateur E. Raoul, auteur du Manuel des Cultures ti^opicales.
La végétation des Tubuaï et des Râpa est analogue à celle de
Tahiti ; on y trouve l'Oranger, le Citronnier, le Manioc, la Canne à
sucre, le Tabac, le Taro (Colocasia), le Bois de fer (Casuarina).
A Râpa, M. Bizot a introduit, en 1892, des Grenadiers, Goyaviers,
Acacias, Casuarinas, Eucalyptus, Hovenias, Litchis, Pins, Cj'près;
puis des Haricots, Topinambours, Citrouilles et quelques Solanées.
En 1887, la mission Raoul importait à l'île Râpa, parmi les arbres
utiles, les Bibaciers, Jacquiers et Plaqueminiers, le Palmiste de la
Réunion « Areca », les Araucarias etDammaras, l'Acacia, le Caféier,
la Vigne, nos Pêchers, Pommiers et Abricotiers, le Châtaignier
d'Australie « Castanospermum australe », le Noyer du Queensland
« Macadamia ternifolia », le Kaki, le Divar, le Yetivert.
L'herbe du Pai^a fut introduite en même temps, aux îles Tubuaï.
A Futuna, la terre est fertile et bien cultivée, surtout dans les
vallées où les naturels font pousser l'Igname, la Patate douce et le
Colocasia comestible ; le Bananier et le Jacquier y croissent.
Les Missionnaires ont acclimaté dans l'archipel l'Ananas, la
Canne à sucre, le Melon et la Tomate,
Iles Wallis.
96 kilomètres cannés. — 3,5oo habitants.
Les végétaux des îles Wallis sont grands et vigoureux, excepté
l'Arbre à pain, Jacquier ou Artocarpus.
Les plantations de ITgname et du Colocasia sont importantes.
Les Palmiers, les Cocotiers, les Bananiers, très nombreux, produi-
sent d'excellents fruits.
Le Cotonnier, l'Ananas, l'Anone dit Pomme de Cythère, l'Oranger
et autres arbres fruitiers y sont naturalisés.
Les essais de Caféier donnent des résultats satisfaisants.
On trouve aux Wallis, outre les essences forestières de Tahiti,
un bois dur et liant, analogue au Teck, et qui serait utilement
employé pour la confection des membrures et dubordage des navires.
Le commerce d'exportation accapare le coprah, amande sèche du
Coco, les nattes fines et la racine du Poivre, Piper methj^sticum,
dont les boulettes « Maayà » ou la boisson « Kava » provoquent une
douce et somnolente ivresse.
"^^0^
GREGE
64,690 kilomètres carrés. — 2,805,720 habitants.
I. — Enseignement agricole et horticole.
II n'existe pas de Sociétés agricoles ou horticoles en Grèce et les
conférences y sont rares ; mais on enseigne l'horticulture dans les
deux Écoles d'agriculture d'Athènes et d'Halmyros, et à la
Station agricole de Vytina.
Les pépinières de l'école d'Athènes ont une étendue de 10 hectares ;
les plantes acclimatées et les arbres utiles sont multipliés et vendus
sur place, aux prix indiqués sur un catalogue.
Le Jardin botanique d Athènes propage le goût des végétaux et
leur classification. Il entretient de bonnes relations avec nos jardins
similaires ou d'acclimatation de la Provence maritime et de l'Algérie.
L'importation des plantes et boutures étant interdite, à cause des
mesures prises contre le phylloxéra, on est obligé de se contenter
des variétés déjà nombreuses qui existent dans le pays, et des semis
faits avec des graines provenant de l'étranger.
Aux environs de la capitale, quelques établissements de pépinières
commerciales sont assez importants. Dans la province, chacjue
propriétaire procède généralement à un élevage d'arbres et de
plants pour ses propres besoins.
A Athènes, le journal mensuel, Y Agriculture Grecque, sous
l'habile direction de M. Gennadius, ancien chef de l'Agriculture au
ministère de l'Intérieur, traite, avec une haute compétence, les
questions pratiques agricoles, \dticoles et forestières.
070 GRECE
II. — Cultures générales.
D'après les données scmi-oilicielles qui, en l'absence de cadastre,
ne peuvent être acceptées que sous certaines réserves, la Grèce aurait
une étendue de 6,469.000 hectares, dont 3, 400, 000 considérés comme
terres arables.
Ces dernières se subdiviseraient elles-mêmes comme suit :
Forêts, 700,000 hectares ;
Pâturages, 600,000 hectares ;
Cultures, Vignes, Jardins, 2,100,100 hectares.
On peut dire que, dans son ensemble, la Grèce présente, du nord
au sud, une gamme de climats dont la richesse n'est égalée que par
un très petit nombre de régions terrestres.
Au nord, l'Olympe, l'Ossa et les monts de l'Oéta, aux pentes
couvertes de diverses essences de la région septentrionale, semblent
appartenir aux régions temjDérées du centre de l'Europe, tandis qu'au
midi, à louest et à lest, les péninsules et les îles, avec leurs bouquets
de Figuiers et d'Oliviers, leurs plantations de Citronniers et d'Oran-
gers, leurs clôtures d'Aloès et même de rares Palmiers, font déjà
partie de la zone subtropicale.
Cette mosaïque météorologique permet et favorise toutes les cul-
tures. Les terres arables se prêtent admirablement, suivant leur
altitude et leur exposition, à la production des céréales, du Maïs, du
vin, des fruits, des plantes industrielles. Coton, Garance, Tabac, etc.
Quoique occupant une surface relativement modeste, le royaume
hellénique peut et doit attendre de grandes ressources du développe-
ment de son agriculture.
III. — Production maraîchère.
La chaleur du climat et le grand nombre de jours déjeune, stricte-
ment observé, obligent le peuple à se nourrir exclusivement de
végétaux, pendant la moitié de l'année. Cependant, depuis la loi de
1880, prohibant l'introduction en Grèce de tout végétal frais, on n'a
jamais été privé de légumes ou de fruits mûrissant sous ce climat;
seulement, dans les premiers mois, la Pouimc do terre a fait quelque
peu défaut, mais aujourd'hui la production dépasse la consommation,
et le trop plein se dirige vers la Turquie.
GRÈCE 571
La Grèce, et particulièrement les arrondissements de Thèbes et
de Clialcis, dans lEubéc, produit en abondance les légumes de la
région, mais ce que l'on récolte de préférence, ce sont : les Pastèques,
les Melons, les Concombres, les Courges, les Ognons, les Poireaux,
les Laitues, les Articliauts, les Pommes de terre, les Choux, les
Choux-fleurs, les Epiuards, les Fèves, les Pois, les Haricots, les
Tomates, les Aidaergines, le Gombo « Hibiscus esculentus ». Ou
consouime beaucoup de Chicorée sauvage et une grande quantité
d'herbes bouillies et préparées à la vinaigrette.
Les Tomates et les Fèves de Syra sont expédiées àConstantinople,
à Smyrne, à Alexandrie.
Près des grands centres de population, et à proximité des ports de
mer, la production potagère est toujours considérable. Le littoral,
notamment, a d'importantes cultures maraîchères qui sont assez
bien tenues, arrosées à la pelle ou par des « norias » et variées de
produits ; les autres, en pleine campagne, ne réclament aucun soin.
Cependant, Athènes, le Pirée, le Laurium et Larisse ne suffisent
pas à leur consommation. Athènes et le Pirée reçoivent leurs pri-
meurs de Syros, d'Argos, de Yolo.
Les Cyclades exportent les Pommes de terre, Navets, Carottes,
Tomates, Courges, Fèves, pour un million de francs par an.
Malgré le manque de capitaux et de bras, le paysan remplace la
jachère par une culture fumée de gros légumes.
IV. — Production fruitière.
Après la Vigne, le Figuier et l'Olivier occupent une grande place
dans l'arboriculture fruitière de la Grèce, au point de vue industriel.
Quant aux autres espèces que l'on rencontre le plus communément,
ce sont : l'Abricotier, le Pécher, l'Amandier, le Cerisier, le Prunier;
le Cognassier, le Grenadier, le Pistachier; le Noisetier, le
Noyer, le Châtaignier; l'Oranger, le Cédratier, le Citronnier le
Mandarinier ; le Poirier et le Pommier ; enfin le Mûrier.
Il n'y a pas de vergers spéciaux dans l'Atticpie es ai'bres fruitiers
y sont disséminés dans les champs de vignes ou groupés au jardin.
L'Abricotier et le Pêcher réussissent en arbres de plein-vent,
greffés ou de pied franc.
L'Amandier oflre beaucoup de types à Amandes amères ou douces.
Le Cerisier et le Prunier viennent à l'état spontané ; mais autour
des villes, ce sont ordinairement des arbres plantés à basse tige.
5^2 GRÈCE
Le Figuier donne un rendement important. Les Figues de l' Attique
sont très estimées ; toutefois le principal lieu de production est
la Messénie, dont la récolte est en grande partie exportée vers
l'Allemagne et 1" Autriche.
La production des Figues sèches, en 1893, s'est élevée à 270,000
quintaux métriques, dont deux tiers pour la consommation et un
tiers pour la distillerie.
Douze millions de kilogrammes, provenant presque en totalité du
département de Messénie, ont été expédiés principalement en
Autriche et en Allemagne où l'on en fabrique une sorte de café...
La Figue de Barbarie, fruit de TOpontia, famille des Cactées, est
consommée sur place ou livrée à l'alambic.
Le Grenadier et le Pistachier sont principalement répandus
dans les îles de l'Archipel.
Le Cognassier vient en buisson, abandonné à lui-même.
Le Mûrier est un arbre du pays, mais l'élevage des vers à soie
qui donnait autrefois de très beaux résultats, par la vente de la soie
aux fabriques françaises, a été sensiblement réduit depuis que la
maladie est venue sévir sur la ponte du bombjTi^.
Aujourd'hui, une grande partie des Mûriers, comprenant 2 millions
d'arbres environ, sont peu utilisés, sauf en Morée, et la production
totale de la soie représente à peine 11,700 kilogrammes.
Le Noisetier, le Noyer et le Châtaignier habitent les régions
montagneuses.
L'Olivier, qui est un arbre très répandu en Grèce, devient une
des branches de léconomie rurale et des ressoui'ces financières de
l'État. Les terrains plantés en Oliviers se vendent d'après le nombre
d'arbres, à raison de ^o à 90 francs le pied, suivant la production.
Neuf arbres occupent une superficie de 1,275 mètres carrés, presque
un are et demi par arbre.
Il y a vingt ans, la statistique enregistrait douze millions d'Oliviers.
Il y en a moitié plus aujourd'hui, qui rapportent pour 35 millions de
francs ou de drachmes d'huile. Moitié de cette huile est destinée à
l'Allemagne, à l'Angleterre, à la Russie.
Les Hespéridées se cultivent partout, et principalement dans les
îles de l'Archipel.
L'Oranger se voit à Sparte, à Corfou, Arta, Volo; le Cédratier, à
Naxos ; le Citronnier, à Poros, Andros et Carystos ; le Mandarinier,
un peu partout.
On n'exporte que les Citrons ; ils sont dirigés sur Trieste, Odessa
et Constantinople ; les Cédrats, sur Londres, Livourne et Trieste,
Quelques corbeilles de Mandarines vont aussi à Trieste.
GRÈCE 573
Le groupe des iles Cyclades récolte près de 800,000 Oranges et
Citrons.
Le Pommier trouve des altitudes assez fraiches au revers nord des
escarpes, pour y bien fructilier. — Le Poirier est plus répandu.
Les Pommes de Volo, oblongues, colorées et de longue garde, vont
à Alexandrie et à Constantinople.
V. — Vignes.
La culture de la Vigne a pris un grand développement sur le
territoire grec ; la surface plantée en divers cépages a doublé
d'étendue, depuis que la récolte du Raisin est devenue insullisante
pour répondre aux besoins de la consommation, et donner satisfaetion
au commerce de vins de Raisins secs.
La Grèce compte actuellcuient près de i5o,ooo hectares de Vignes
dont la majeure partie est consacrée au seul cépage de Corinthe.
Mais d'autres espèces sont également soumises à la dessiccation ou
passerillage, pour venir ensuite aider à la fabrication de nos Vins
de consommation et de commerce, et servir à l'usage de la table,
notamment le Muscat.
Culture en foule, en treille ou libre, tout réussit sur un sol favorable
et sous un ciel prédestiné. Le cep est généralement taillé en souche
basse. Quelques iles de l'Archipel laissent traîner le sarment sur le
sol. Ailleurs, le vigneron établit de grands cordons qui courent sur
un bâti de perches, et il taille le sarment fructifère à long bois,
avec coiu'son de remplacement.
En pressurant le Raisin de Corinthe, on obtient un Vin qui rappelle
le Grave, du sud-ouest français ; par exemple, le vin d'Argos.
Les Raisins de Corinthe, base du commerce extérieur, comme
Raisins secs, proviennent surtout du Péloponèse qui en expédie, en
moyenne, 180 millions de kilogrammes par an.
Le plant Soultanina chiffre seulement pour un million de kilogr.
et vend son fruit en Angleterre.
L'Attiquc et la Béotie possèdent de grandes surfaces de Vignes. La
production annuelle est d'environ 240,000 hectolitres.
Les principaux ports d'embarquement des Raisins secs, provenant
du Péloponèse et des iles Ioniennes, sont Patras, Aegion, Catacolo,
Zante, Céphalonic. Kiparissia, Kalamœ, Nauplie ; celui-ci surtout,
pour le Raisin Soultanina.
Un impôt de i3 ou i5 francs par 480 kilogr. est prélevé sur ce
574 GRÈCE
Raisin, au moment de l'exportation, comme droit de sortie, suivant
la qualité ; ce qui produit au Use un revenu annuel d'environ
3,5oo,ooo francs.
Cette taxe n'arrête pas l'extension du vignoble, dans un pays
exempté des gelées énervantes et du phylloxéra destructeur. Notre
consid tle Syra, au centre des Cyclades qui produisent 100,000 hecto-
litres de Mus rougcb ou blancs, a laissé entrevoir le jour où la
viticulture grecque pourra s'imposer sur les marchés européens.
VI. — Arbres forestiers ou d'ornement.
La Grèce possède de très beaux massifs forestiers. Dans le voisi-
nage de la mer, presque toutes les montagnes sont dépourvues de
grands arbres et même de végétation. Le rocher, lavé par les eaux,
se montre généralement à nu, et, de loin, le navigateur ne voit que
des escarpements grisâtres tachetés, çà et là, de maigres buissons.
Mais, dans l'intérieur du pays, l'Œta, quelques-uns des monts de
l'Étolie, les hauteurs de l'Acarnanie, et, dans le Péloponèse, l'Arcadie,
l'ÉIide, la Tryphilée, les pentes du Taygète, l'Eubée, possèdent de
belles forêts, peuplées d'arbres des essences les plus variées. On y
rencontre le Caroubier, le Cliêne, les Hêtres, les Platanes, les Pins
et les Sapins.
L'arrondissement de Chalcis possède de vastes forêts de Pins
exploitées pour les approvisionnements de bois, de charbon, de
résine ; celle-ci entre dans la fabrication des Vins résinés.
Nous ne devons pas oublier que le territoire hellénique a doté nos
parcs de Conifères remarcpiables.
Qu'il nous suffise de citer :
Le Sapin de Céphalonie, importé en 1824, connu dans l'Attique, le
Parnasse et le mont Énos, et disséminé sur les étriers du mont Tay-
gète, dans l'Arcadie, l'Œta et Thymphreste ;
Le Pinus Pinea qui, dans la Macédoine, habite le mont Pery stère
où il s'élève jusqu'à l'altitude de 1,800 mètres ; on le trouve encore
sur plusieurs autres points de la Grèce ;
Les Genévriers Oxycèdre et de Phénicie, dispersés dans la région
méditerranéenne, en pleine friche ou couronnant les plateaux.
Le Marronnier d'Inde, au port majestueux, à la floraison haute-
ment décorative, est ici dans son pays d'origine. Il est ainsi de
divers arbrisseaux et arbustes d'utilité ou d'ornement, déjà répandus
dans nos parcs et nos jardins.
HOLLANDE
33,000 kilomètres carrés. — 45S65?ooo habitants.
— ■ — î-i^'î — —
r
I. — Action de l'Etat. — Enseignement.
Les horticulteurs hollandais, jusqu'alors, ne se soucient guère de
la protection de l'Etat, et celui-ci semble prclei'cr laisser la liberté à
chacun et ne pas s'immiscer dans les questions commerciales ou
particulières.
Partisan convaincu des principes libre-échangistes et du « laisser
faire », le peuple néerlandais craint toujours qu'une intervention
ollicielle dans ses aftaires ne lui enlève quelques-unes de ses préro-
gatives... Et le Gouvernement ne cherche pas à l'en dissuader.
Cependant, avec l'approbation des États-Généraux, le Ministre de
l'Intérieur a nommé un Inspecteur spécial pour l'agriculture et l'hor-
ticulture. Le rôle de ce fonctionnaire est de préparer les moyens
d'étendre les connaissances culturales par un enseignement primaire,
secondaire ou spécial.
L'école de "Watergraafsmeer recevait une quarantaine d'élèves
destinés, la plupart, à diriger les cultures coloniales de Java et des
possessions néerlandaises ; elle n'existe plus.
A Vlymen, du Brabant septentrional, une association a fondé un
cours agricole et horticole suivi par les cultivateurs.
Une Ecole spéciale, émanant de l'association de bienfaisance
« Frederiksoord », reçoit une subvention de 2,3oo fr. par l'État.
Environ vingt élèves de 14 à i5 ans fréquentent cette École et
deviennent des garçons jardiniers ou s'étabbssent à leur compte.
Buitenzorg, dans l'île de Java, est dotée d'une École d'agriculture
florissante, qui rend des services aux colons et à la métropole.
5;6 HOLLANDE
II. — Sociétés d'horticulture.
Les Pays-Bas, héritant de la vieille renommée florale des Flandres,
et bénéficiant des végétaux envoyés par ses colonies, ont conservé le
culte des fleurs et des produits du sol.
Praticiens et amateurs, ayant de fréquentes relations, n'ont pas
tardé à se grouper en associations d'études et de commerce.
Réunions au cercle, dans un édifice public ou en pleine campagne,
il s'agissait toujours de l'amélioration de la culture des fleurs et des
transactions commerciales, de la production fruitière, de l'extension
à donner à la maraicherie, des échanges entre pépiniéristes.
Les Sociétés ont grandi en considération et en résultats féconds,
par leur organisation d'expositions, de concours, de visites, d'excur-
sions, de congrès et beaucoup par les conférences pulDlicpies.
Parmi les Sociétés et Compagnies, la plus importante par les ser-
vices rendus est la Société Néerlandaise d'horticulture et de botanique.
En dehors du programme ci-dessus, elle tient des séances mensuelles,
où elle juge les plantes nouvelles et leur décerne des certificats de
mérite, s'il y a lieu. Son Bulletin, rédigé en cp.iatre langues, est répandu
dans toutes les provinces et à l'étranger.
Voici la liste, par ordre alphabétique de localités, des Sociétés qui
s'occupent d'horticulture. Nous y joignons le nombre actuel des
adhérents :
Amsterdam. — Société Néerlandaise d'Horticulture et de Botanique,
avec 35 sections dans les plus grandes villes, i85o membres.
Amsterdam. — Société royale de Zoologie, 10,000 membres.
— — Néerlandaise d'Entomologie, qS membres.
— — — Phytopathologique, 327 membres.
— — — Zoologique, i5o membres.
— — — des Orchidophiles, 35 membres.
Beemster et environs. — Compagnie d'Horticulture, io4 membres.
BosKOOP. — Compagnie Pomologique, 88 membres.
Dierex, Ellecom, Steeg. — Société d'Horticulture, 60 membres.
Drentiie. — Société d'Horticulture, d'Arboriculture et d'Agricul-
ture, 43 membres.
Haarlem. — Compagnie générale pour la culture des Ognons à
fleurs, avec 23 sections dans les centres principaux
de culture, 1,120 membres.
— Société des Fleuristes, 00 membres.
Hilversu3i. — Société d'horticulture « Théorie et Prastytke »,
75 membres.
I
Hollande 577
La. Haye. — Société royale de Zoologie et de Botanique, 1,900 membres.
— Compagnie (rilorliciiltiirc, ^70 membres.
Leeuvvaude.v. — Compagnie d'Horticulture delà Frise, 1^5 membres.
Maestriciit. — Société pour protéger l'Agriculture et lllorliculture
dans le duché de Limbourg, 470 membres.
MiDDELBOURG. — Société de Botanique, 35 membres.
NooiiDUYK. — Société d'Horticulture, d'Arboriculture et d'Agricul-
ture, 40 membres.
VosTBURG, SouBURG. — Compagnie pour protéger l'Horticulture
et l'Arboriculture, 3io membres.
Rotterdam. — Société Zoologique et Botanique, 5,3oo membres.
Utrecht. — Compagnie d'Agriculture et de Botanique, 280 membres.
— Société Xos-Jungunt Rosae.
En outre, dans presque toutes les villes, des groupements d'ama-
teurs et de philanthropes se sont donné, pour mission, de distribuer
des légumes et des fruits dans les hôpitaux, et de répandre le goût des
fleurs parmi la classe ouvrière, au moyen de dons de plantes, au
printemps ; les ouvriers les cultivent et les exposent, à l'automne
suivant, et peuvent concourir à des récompenses spéciales.
III. — Jardins botaniques.
Les Universités des Pays-Bas ont annexé à leur enseignement des
Jardins d'études de la science des végétaux. Ces établissements sont
les suivants :
Le Jardin botanique d'Amsterdam.
Le Jardin botanique de Groningue.
Le Jardin botanique de Leyde, fondé en 1077, parles magistrats
de cette ville, et qui fut illustré par le séjour du savant Linné.
Le Jardin botanique d Utrecht.
Il convient aussi de citer les Jardins des Sociétés zoologiques
d'Amsterdam, de Rotterdam, et un Jardin botanique à Middclbourg.
L'Ecole d'Agriculture de l'Etat, à Wageningen, possède un Jardin
d'expériences, ainsi que l'Ecole particulière de Vlymen.
Les colonies néerlandaises ont des jardins d'essai d'un grand
intérêt. Un des plus remarquables est celui de Buitenzorg, à Java,
fondé en 181 7, avec annexe de l'Ecole agronomique, en 187G. Sous
l'inspiration du chef jardinier et du directeur des plantations de
Quinquinas de l'État, les serres et les bâches dujardin ont multiplié,
37
5;;8 IJOLT.ANDE
par la greffe, les variétés du Cinchona les plus rielies en alcaloïdes.
Les planteurs qui les ont imités ont décuplé leurs revenus.
Les bonnes espèces de Manguiers doivent aussi au greffage leur
propagation dans les groupes des îles de la Sonde.
Les colonies néerlandaises trouvent à Tjibodas et Tjisaroewa,
succursales de Buitenzorg, des Stations d'études en montagne.
IV. — Production maraîchère.
Non loin de La Haye, la région de Westland est réputée depuis
longtemps pour ses cultures fruitières et potagères, favorisées par un
climat exceptionnel, un sol riche et des abris protecteurs naturels :
les dunes et les falaises, ou les abris artificiels : murs et brise-vents,
composés de charmilles et de roseaux.
Cette situation privilégiée n'empêche pas les cultures vitrées ; on
les évalue à 25o,ooo mètres carrés de surface.
Les canaux sont couverts de bateaux bondés de légumes, de fraises,
de fruits se dirigeant vers Rotterdam, Dordrecht, Amsterdam, où ils
transbordent leur chargement sur des vapeurs anglais.
Les communes de Loosduinen, Monster, Poeldyk, Honselersdyk,
'sGravenzande, Wateringen, de Lier, Ryswyk, etc. se consacrent à la
production de légumes, de fruits, de raisins.
Partout, en Hollande, le sol aux légumes est argilo-siliceux : par
exemple à Noord et Zuid-Beveland, Tholen, Overffakkee, Schouwen
où l'on sème 20,000 kilogr. de l'Ognon de Strasbourg et quantité de
Choux-fleurs, de Concombres, de Carottes, de Haricots, de Pommes
de terre, d'Epinards.
Nous retrouvons ces espèces dans le Noord-Holland, à Hoorn et
Enkhuizen, avec les Betteraves et les Fraises, pour l'exportation
terrestre.
Beemster se concentre sur les Cornichons et les Fèves de marais,
Guelderland et la province d'Utrecht expédient leurs produits en
Allemagne où se dirigent également les Navets et les Concombres de
Linibourg, alors que les Petits Pois et les petits fruits rouges de
A'iymen, Maastricht, Breda traverseront la mer du Nord.
La culture commerciale a centralisé certaines espèces dans une
commune et simplifié ainsi les frais d'exploitation.
Ainsi, les jardiniers de Niewer etAmstel emploient chaque année
pour plus de 2,000 francs de graines de Pourpier. La commune
de Zwyndrecht expédie pour 100,000 francs de Carottes et de Fraises.
HOLLANDK 579
Leidschcdam envoie au marché d'Amsterdam 90 bateaux de Fraises,
particulièrement les variétés Jucunda et Gloire de Zuidwick, qui
bravent les climats brumeux ou pluvieux.
Les sols tourl>eux de Boskoop vendent pour 5o,ooo francs de fruits;
et les cent hectares de fraiseraies à Beverwyk, ayant passé un traité
avec les confiturorios anglaises, en livrent jusqu'à 80,000 kilogi*. par
barils, dans une seule semaine.
Les lieux de production pour lapprovisionnement des marchés
sont situés à Alkniaar, Beverwyk, Boskoop, Kralingen, Leyerdorp,
Loosduinen, Oudenbosch, Schagen, 'sGrovenzande' Zwyndrecht, etc.
L'exportation des Echalotes, des Choux-fleurs et autres sortes de
Choux, des Concombres verts et jaunes est dune grande importance,
ainsi tpie le trafic des Carottes, des Fraises et des Ognons blancs
de Strasbourg ou de Mulhouse.
Le Casino horticole et agricole de Venloo, du Limbourg, expédiait,
en 1892, plus de 700 wagons deflégumes pesant chacun 10,000 kilogr.
La province de Groningue cultive surtout la Pomme de terre ; le
rendement moyen y atteint de 180 à aSo hectolitres à Thectare,
évalué de i franc à i franc 5o pour la féculerie.
En 1892, la Hollande consacrait, à la Pomme de terre, i52,oG4 hec-
tares rapportant 33, 165,697 hectolitres.
Les Indes néerlandaises, de leur coté, exportent pour 3o,ooo francs
de Bananes aux Etats-Unis de lAmérique du Nord.
V. — Production fruitière.
Le Westland, qui est la Touraine des Pays-Bas, occupe plusieurs
centaines dhectares en cultures fruitières. On y compte 200,000 mètres
carrés de murs d'espaliers de fruits à pépins ou à noyaux ; le revenu
moyen est évalué à 800,000 francs par an.
Partout, les Pêchers et la Vigne dominent les carreaux de légumes,
de fraises et de plantes bulbeuses, avant tout de Tulipes et de Lis.
Les grappes de Raisins y sont ambrées ou veloutées; une fois arrivées
à Covent-Garden, elles ne redoutent pas la comparaison avec les
plus appétissants Chasselas ou Frankenthal du continent.
Après avoir acheté les Raisins de primeur sur le marché belge, la
Hollande s'est mise à forcer la Vigne avec succès.
Les vergers d'arbres ù tout vent des autres provinces produisent
des fruits pour l'exportation anglaise ou allemande.
o8o HOLLANDE
La Pomme Rubele Gouden Reinet est l'espèce nationale des Pays-
Bas. Larbre snpporte les coups de vent sans trop broncher, et le prix
de son fruit est majoré sur le marché de Londres.
Viennent ensuite Belle-Fleur de Brabant, Zure Paradys, Courtpendu,
à floraison tardive, bonne au séchage ; Gravenstein, précieuse à la
cuisson.
Le succès de la vente des fruits a engagé une compagnie anonyme
à entreprendre la plantation d'arbres fruitiers sur les routes et à les
exploiter. Plus de 5o,ooo Poiriers, Pommiers, Pruniers, Cerisiers
n'ont pas tai'dé à s'implanter sur les chemins de grande ou de
moyenne communication, avec les Ormes et les Peupliers.
Les espèces propres au séchage, à la cuisson ou à la distillation
occupent le premier rang des plantations rurales.
La Griotte-Reine est expédiée aux Etats du Nord ; la Cerise Anglaise
se dirige vers Londres, ainsi que les Prunes Victoria, accaparées par
les marchands de l'Angleterre.
Les Groseilles et les Framboises se rapprochent des Fraises et
semblent adopter le Brabant Nord.
La fertile contrée de « BetuAve », située entre le Rhin, le Waal et
la Meuse, exploite le Cassis avec profit.
On nous assure que, voulant prêcher d'exemple, le dernier chef de
la Maison royale avait fait planter dans un de ses domaines cent
mille pieds de Groseilliers.
Cet arbuste a d ailleurs trouvé sa place dans les polders du Nord,
où des millions de sujets sont plantés en carrés réguliers, entrecoupés
de lignes de Pruniers, de Cerisiers, de Pommiers bordés de Néfliers
et de Noisetiers, garantis des vents par lOrmc et le Peuplier.
Tous les villages du Beemster, du Bangert s'adonnent à cette cul-
ture. L'habitant vit heureux et en paix, retirant 4,000 fr. par hectare
de bois à brûler, de Groseilles et d'autres fruits.
La sélection a classé la variété Groseille de Hollande au premier
rang, en Belgique, en France et en Angleterre.
Enfin, sur 2.5, 000 hectares de vergers et de potagers, la valeur totale
des fruits et des légumes en Hollande est estimée 5o millions de
francs ; les deux tiers sont exportés.
VI. — Floriculture.
La véritable production florale des Pays-Bas est la culture des
Ognons, Bulbes, Pattes et Rhizomes à fleur : Jacinthes, TulipcSj
HOLLANDE 58l
Narcisses, Muscaris, Fritillaircs, Lis, Iris, Amaryllis, Scilles,
Crocus, Anémones, Renoncules, qui ont illustré le nom de Haarlem.
Les polders hollandais , soi'te de conquête sur la mer, ont
monopolisé cette belle et florissante industrie.
Sans parler de son extension au milieu des dunes de AVestland,
depuis dix à douze ans, on peut dire que la culture des Ognons à
fleurs est séculaire. La légende l'a consacrée par les récits plus ou
moins fantaisistes de la « tulipomanie ».
Les vastes plaines voisines do Haarlem et de Leyde, entrecoupées
de canaux rectilignes, semblent un damier multicolore, à l'époque de
la floraison. Il est curieux de les visiter en toute saison, même quand
l'ouvrier vigilant couvre ses jeunes plantations de roseaux contre les
gelées et contre la voracité des corbeaux, des cigognes, des perdrix,
des lièvres et des sangliers.
On compte près de quatre mille cultivateurs qui affectent à chaque
îlot — ou chaque carré — une seule espèce ou variété, afin d'éviter
les erreurs de culture ou de livraison.
Presque tous se bornent au rôle producteur ; ce sont les maisons
de commerce qui leur apportent la matière première etjpassent des
marchés avec eux, leur assurant la vente de la récolte.
Les expéditions se font dans les cinq parties du monde, et les
livraisons ont lieu avec une grande loyauté.
Il y a des domaines de 80 hectares, tout en Jacinthes.
Le commerce total des Ognons et Bulbes à fleurs dépasse la somme
de dix millions de francs. Dernier recensement : io,5oo,ooo francs.
Les négociants chargés de la vente ont des installations spacieuses
et paient une foz^te prime d'assurances contre l'incendie.
On a calculé que le rendement des Ognons et Bulbes était de toutes
les cultures intensives le plus élevé, à surface égale.
A une époque récente, la vente des fleurs de Jacinthes procurait
un supplément de bénéflces, mais il fallut y renoncer, beaucoup
de clients — préférant se procurer ces hampes prêtes à s'épanouir
dans l'eau, ou dans la mousse fraîche, — n'achetaient plus les
Ognons, une fois la saison venue.
La Hollande importe beaucoup de plantes de la Belgique et
une grande quantité de fleurs coupées, de Nice, de Cannes, etc.
Les magasins de fleurs se multiplient dans les grandes villes, ils
y font de bonnes aflaires.
Les fleurs et les plantes ne paient pas de droits d'entrée.
Dans le commerce, les Jacinthes, divisées en deux groupes, à
fleur simple ou à fleur double, sont ensuite sectionnées par couleur.
Voici quelques noms de variétés les mieux appréciées et propagées :
582
HOLLANDE
1°
Amy.
Cavaignac.
Cosmos.
Etna.
Fabiola.
Garibaldi.
Général Pélissier.
Gertrude.
Gisfantea.
Alida Calharina.
Bouquet royal.
Bouquet tendre.
Cœur lidèle.
Czar Nicolas.
Jacinthes de coloris rose
A fleur simple.
Ilofdijk.
Homère.
Howard.
Josépliine.
L'iuc'ouqiarable.
Linnacus.
Lord Maeauloy.
Madame Hodson.
Maria Cornelia.
A fleur double.
Globosa.
Gloire des Pays-Bas.
Koh-i-Noor.
Le grand Conquérant.
L'Espérance.
OU ROUGE.
Norina.
Reine des Jacinthes.
Robert Steiger.
Roméo.
Solfatara.
Stanley,
Sultane Favorite.
Vcrouii-a,
Von Schiller.
Noble par mérite.
Prince d'Orange.
Princesse Alexandra.
Princesse Louise.
Princesse rojale.
Alba maxima.
Alba superbissima.
Albertine.
Baron van Tuyll.
Belle blanchisseuse.
Blanchard.
Grand Vainqueur.
A la mode.
Anna Bianca.
Anna Maria.
Jenny Lind.
La Déesse.
Argus.
Bleu mourant.
Blondin.
Couronne de Celle.
Czar Peler.
Emilius.
Grand Lilas.
Grand-Maître.
Bloksberg.
Charles Dickens.
Delicata.
Garrick.
Anna Carolina.
Duc de Malakoff.
Hermau.
Boufiuet d'Orange.
Goetne.
Haydn.
James Watt.
Groolvorst.
2° Jacinthes de coloris blanc
A fleur siritj)lc.
Grandeur à merveille.
Grande Vedette.
La Candeur.
La Franchise.
La Grandcsse.
La Neige.
L'Innocence.
A fleur double.
La Tour d'Auvergne.
La Virginité.
Miss Nightingale.
Non plus ultra.
Princess Alice.
Madame van der Hoop.
Mina.
Mont-Blanc.
Paix de l'Europe.
Reine A'ictoria.
Rousseau.
Voltaire.
Sir Lytton Bulwer.
Sphartca mundi.
Sultan Achmet.
Triumph Blandina.
Vénus.
3'^ Jacinthes de coloris bleu.
A fleur simple.
King of the Blacks.
King of the Blues.
L'Amie du Cœur.
Leopold IL
Leonidas.
Lord Derby.
Marie.
Masterpiece.
A fleur double.
Général Antinck.
Laurens Koster.
Louis Philippe.
Othello.
Mimosa.
l'riiiccss Mary of Cambridge.
Prince ot'Wales.
Quecn of the Blues.
Regulus.
Sir Harry Barclay.
Sir John Lawrence.
Uncle Tom.
Prince Albert.
Prince de Saxe-Weimar.
Rembrandt.
Roi des Pays-Bas.
4° Jacinthes de coloris jaune.
A fleur simple.
Ida.
King of the Yellows.
La Citronniêre.
A fleur double.
Héroïne.
Jaune suprême.
5° Jacinthes de coloris violet
A fleur simple.
Jeschko.
L'Unique.
A fleur double.
L'Enfant de France.
La Pluie d'or.
L'or d'Australie.
Obélisque.
Ophir d'or.
Souvereign.
Sir Edwin Landseer.
Sir William Mansiield.
HOLL.\.NI)E 583
VII. — Pépinières.
De nombreuses pépinières existent dans les Pays-Bas ; on pourrait
dire que chaque coniniunc en possède au uioins une.
Nous cilcrous les cculrcs iuipurlants de réievagc en arbres et
arbustes :
Sur un sol tourbeux, B()slvoo[), a de ."Soo àGoo hectares de péijinières
sillonnées de canaux abordables en banpies ; 4t>o pépiniéristes.
Les environs de Boskoop comptent i4 hectares de pépinières, à
Ilazerswoùde, 4o à Waddixsween, 5o à Alphen, lo à llceuNvyk, 20 à
Berkel près Rotterdam.
Ces pépinières sont consacrées aux arbres fruitiers, aux Conifères,
aux Rhododendrons et Azalées robustes ; aux arbustes verts : Houx,
Mahonias, Buis, Aucubas, etc. ; aux Rosiers, aux spécialités de
Clématites, pour l'Amérique.
40 serres et 900 bâches sont allectées à la multiplication.
Les expéditions de végétaux sont encore dirigées vers l'Allemagne,
l'Angleterre, la Belgique, le Danemark et l'Autriche.
Oudenbosch, près de Roosendaal, possède laS hectares de pépi-
nières en terrains sablonneux. Cinq horticulteurs renommés y
cultivent les arbres fruitiers ou d'ornement, avec les Conifères, et
les expédient surtout en Allemagne, en Belgique, en Angleterre.
La province de la Frise, à Joure, à Bergùm , etc., compte trois
pépiniéristes exploitant, sur un sol argileux et sablonneux, cinquante
hectares d'arbres d'utilité ou d'agrément, de plants pour haies vives,
d'Ormes d'avenue. L'Orme de Hollande occupe le premier rang.
En dehors de la Frise, la Gucldre, Groningue et l'Allemagne du
Nord viennent s'y approvisionner.
Près d'Utrecht, à De Bilt, se trouve encoi*e une pépinière, vaste de
5o hectares, de la maison Grœnewegen et fils.
Près d'Amsterdam, le territoire d'Aalsmeer, frais et tourbeux, est
garni d'arbres et d'arbustes, élevés par cinquante péi)iniéristes ; la
moitié d'entre eux seulement accaparent les produits de leurs
confrères et en font commerce. De plus, cent fleuristes environ
occupent 40 hectares de plantes molles : Pélargoniums, Fuchsias,
Pétunias, Résédas, ou d'arbrisseaux ligneux : Rosiers, Aucubas,
Lauriers- Amande, Rhododendrons, élevés en mottes ou en pots et
destinés aux marchés d'Amsterdam, de la Haye, de Rotterdam,
d'Utrecht, de llaarlem.
Les transports se font par bateau, à la fa^on de Ihortillonnage
584 HOLLANDE
d'Amiens. Chaque bateau contient mille pots de fleurs ; ce qui
cquivaiit à cent mille par semaine. Au retour, on ramène l'engrais
de la ville. Les trois quarts de la population font de l'horticulture
commerciale ; on évalue le matériel vitré à aSo serres et 20,000 châssis
à bâches.
Comme à Boskoop, la culture du Fraisier rapporte près de 5o,ooo
florins, soit 100,000 francs, dans plus d'un village où les pépinières
établies sur d'anciens marécages, se reposent de leur emblave
arborescente par une végétation herbacée, qui ne dépasse guère deux
ou trois années de séjour. C'est une « jachèi'e » des plus fructueuses.
La banlieue d'Amsterdam a plusieurs hectares de cultures de
Rosiers, de jeunes fruitiei's ou d'arbres dressés sous une forme
flamande ou française.
A Naarden, i5o hectares, en sol sablonneux, sont attribués aux
arbres et aux arbustes forestiers ou d'ornement, aux Conifères
et aux arbustes verts.
Les pépinières hollandaises, — qui s'étendent sur plus de 4»ooo
hectares, — exportent principalement en Angleterre, en Allemagne
et aux Etats-Unis d'Amérique. Elles ont brillé dans nos Expositions
universelles.
VIII. — Publications horticoles.
Les principaux journaux horticoles sont :
Le Journal néerlandais cV Horticulture , hebdomadaire ; organe
spécial de la Société néerlandaise (9^ année), tiré à 2,000 numéros.
Le journal hebdomadaire Sempervirens, propriété de M. Grœne-
\vegen, à Amsterdam (22^^ année), publié à 2,000 exemplaires.
Le Journal pour la Culture cVOgnons à Jleurs ; organe de la
Compagnie générale pour la culture des Ognons à fleurs (5^ année),
tiré à 1,200 numéros.
Floralia (i4« année), comptant G, 000 abonnés, et ayant un bon
fermage d'annonces.
Un ouvrage hautement considéré est le Cours de Botanique du
docteur H. Bos, à Wageningen, et en même temps les publications
de M. Witte, à Leyde.
"^^^
ITALIE
286,658 kilomètres carrés. — 3o, 000,000 criiahitants.
I. — Action de l'État. — Enseignement.
Depuis une trentaine d'années, Tltalie s'eflbrce de reconquérir, en
agriculture et en horticulture, le rang élevé qu'elle occupait dans
l'antiquité. Après avoir négligé pendant plusieurs siècles ces deux
branches utiles, véritables éléments de la richesse d'un pays, le
Gouvernement a repris le gouvernail et créé diverses institutions
qui le secondent puissamment dans cette œuvre de relèvement.
Au Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce, la
Direction de l'Agriculture compte une section affectée à l'horticulture,
à la viticulture, à la pathologie végétale. L'organisation et le fonc-
tionnement des écoles et des sociétés horticoles rentrent dans ses
attributions.
D'abord l'École Royale d'horticulture et de pomologie de
Florence. Le directeur, professeur V. Valvassori, est un élève de
notre Ecole nationale d'horticulture de Versailles (promotion de 1878).
L'établissement rend des services aux propriétaires, aux jardiniers
et aux cultivateurs exploitants, en démontrant les meilleures méthodes
de culture du sol, de gouvernement des arbres et surtout le choix des
variétés qu'il importe de propager.
Une pépinière commerciale est annexée à l'établissement.
Il y avait aussi une École d'arboriculture à Monza qui a été
transférée à Varèse.
Outre ces Écoles spéciales à l'horticulture, chaque Ecole d'agricul-
ture comporte une section attribuée à larboriculture et à la culture
potagère; heureuse innovation d'un pays aussi bien doué parle
586
ITALIE
sol, le climat et les voies de transport, pour l'exportation des
primeiu's, des légumes et des fruits. Voici les principales Écoles :
L'École supérieure d'Agriculture de Milan, dirigée par
M. Brioschi. Annexes : un champ d'expériences et une chaire
d'arboriculture.
Les cours de viticulture, de poniologie et d'horticulture sont
professés par le savant docteur Girolamo Molon, à qui l'on doit
plusieurs ouvrages traitant ces questions, entre autres Biione Frutta,
étude monographique illustrée des meilleurs fruits à cultiver.
L'École supérieure d'agriculture de Portici donne un enseigne-
ment du même genre, sous la direction de M. Giglioli.
Chacune de ces deux écoles est à la tête d'un budget s'élevant à
120,000 francs.
En Italie, la culture des vignes comprend les cépages vinifères et
les Raisins de table et de commerce. La Viticulture, annexée à l'en-
seignement agricole, a cependant six écoles spéciales.
La Sylviculture est étudiée d'une façon complète à l'École fores-
tière de Vallombrosa.
Les jeunes cultivateurs, les futurs chefs de culture, les apprentis
jardiniers suivent des cours pratiques dans trente-deux Écoles
agraires possédant, toutes, des pépinières d'étude et des potagers
d'essais et de consommation.
Les Stations agronomiques, au nombre de quatorze, se
consacrent à des expériences intéressant l'agriculture ; très rarement
elles s'occupent de l'horticulture.
Les parasites végétaux sont étudiés à la Station royale crypto-
gamique de Pavie, sous la direction du professeur G. Briosi, et à
la Station de pathologie végétale, à, Rome, dirigée par le
professeur Guboni.
La détermination des insectes nuisibles aux plantes, l'étude de
leurs mœurs et des moyens de les détruire intéressent spécialement
la Station royale d'entomologie agricole de Florence, dirigée
par le professeur Ad. Targioni-ïozzetti ; les comptes-rendus olliciels
sont recherchés par le public savant ou agricole.
MM. les professeurs Berlese, à Portici, et Franceschini, à Milan
s'occupent aussi de l'étude des insectes nuisibles aux plantes qui leur
sont envoyés par les agriculteurs.
Par un décret du 20 mars 1887, il fut institué une Commission
centrale de "Viticulture et d'Œnologie, et, avec le décret du
4 novembre 1888, une Commission provinciale de Viticulture et
d'Œnologie existe désormais dans toutes les pi'ovinces de l'Etat.
ITALIE 587
II. — Sociétés d'horticulture.
Les Sociétés Jliurliculture, puissants agents de vulgarisation,
complètent l'œuvre des établissements d'enseignement.
Société royale d'horticulture de Toscane, à Florence. —
Ridolli Mardi. (>arlo, président.
Société horticole romaine, à Rome. — ïenerani, chei'. Carlo,
président.
Société royale horto-agricole du Piémont, à Turin. — lialbo
Bertone di Sambuy comte, sénateur, Ernesto, président honoraire.
Section horto-agricole du Comice de la circonscription de
Gênes, à (lèues. — Cambiasio marquis, G. Maria, président.
Société horticole de Bologne, à Bologne, — Sanguinetti com-
mandeur, Gesare, président.
Société horticole de Lombardie, à Milan. — Trotli marquis,
Lodovieo, président. La Société a tenu trente expositions horticoles.
Société d'acclimatation et d'agriculture, à Païenne. — Palizzolo
Comni. Rallaele, président.
Société horto-agricole de Bielle, à Bielle. — Ramello chef. Ales-
sandro, président.
Société horticole de Pallanza. — Rovelli Enrico, horticulteur,
président.
Société horticole napolitaine, à Naples. — Le professeur Luigi,
Savastano, président.
Les travaux des Sociétés se réjjartissent en séances et se continuent
par des visites aux cultures, des expositions, des démonstrations
théoriques et pratiques et la publication d'un bulletin.
Les Sociétés ont tenu des expositions importantes et organisé
des Gongrès; notamment en 1880 à Florence, en 188.2 à Turin, en
1886 à Rome, et en 18912 à Gènes, pour la botanique.
Ces Congres, où sont appelés les savants des Deux -Mondes,
réunissent de nombreux adhérents qui abordent avec vigueur les
sujets insei'its au programme et ont établi, par le fait, une confrater-
nité entre les hommes distingués de l'horticulture, qui doit tourner
au profit de la science et des bonnes relations internationales.
Les questions relatives à la grande culture fruitière ou potagère
sont encore étudiées dans les trois cents comices agricoles que com-
porte le royaume. Plusieurs de ces comices publient des annales
intéressantes ; un certain nombre possèdent des pépinières
darbres fruitiers où les variétés sont étudiées et propagées.
588 ITALIE
Jardins botaniques.
Malgré la beauté des villas et des châteaux installés siu' les points
pittoresques ou ravissants d'un pays accidenté, ayant comme horizon
la mer animée et les montagnes couronnées de Chàtaigners, d'Oliviers,
de Sapins , ou glacées de neige, ou brûlantes de feu , les jardins
botaniques, plus modestes d'allure, sont fréquentés par la jeunesse des
écoles et par un public amateur de la bonne nomenclature des
plantes et de leur classification.
Il en est qui se trouvent à l'étroit, comme emplacement ou comme
ressources financières ; mais l'ensemble est bon. Quelques-uns sont
remarquables, et tous jouissent d'une haute réputation, par la valeur
du personnel dirigeant ou enseignant.
Nous divisons les Jardins botaniques en plusieurs catégories :
1° — Jardins botaniques des Universités de l'État.
Bologne. — Jardin créé en i568. Mattirolo Oreste, directeur. —
Santi Guido, jardinier.
Gagliari. — Directeur, Lovisato Domenico.
Jardinier-chef, PiroUo Anania.
Catane. — Directeur, Baccarini Pasquale.
Jardinier, Maresca Luigi.
Gènes. — Directeur, Penzig Ottone.
Jardinier, Bucco cav. Giovanni.
Au Congrès de 1892, l'anglais Thomas Hambury a doté l'Université
de Gênes d'un Institut adjoint au Jardin botanique, richement com-
posé, et qui en complète l'enseignement.
Messine. — Directeur, Morini Fausto.
MoDÈNE. — Directeur, Mori Antonio.
Jardinier, Pirotta Giacomo.
Naples. — Directeur, Del Pino Federico.
Jardinier, Exposito Antonio.
Padoue. — Jardin créé par le Sénat de Venise, en i545. — Directeur,
Saccardo Pier Andréa. — Jardinier-chef, Pigal Gaspare.
Palerme. — Directeur, Borzi Antonio.
Jardinier-chef, Citarda Michèle.
Parme. — Directeur, Avetta Carlo.
Chef de culture, Ceccotti Paolo.
Pavie. — Directeur, Briosi Giovanni.
Jardinier-chef, Traverso Giacomo.
^
ITALIE 589
PisE. — Jardin étal^li par Cùnu' de Médicis, en i546. — Directeur,
Arcaiigfli (liovanni. — JardiiiitT-chef, Nencioni Giuseppe.
Rome. — Direc-lciir. Pirolla UoimiaKlo.
Jardinier-clu'f de culture, Mauii Paolo,
Sassari. — Directeur, Nicotra Leopoldo.
Jardinier-chef, Oggiano Michèle.
Sienne. — Directeur, Tassi Attilio.
Jardiuier-chef, Masini Giuseppe.
Turin. — Directeur, Gibelli Giuseppe.
Jardinier-chef, Pasla Giovanni.
•j" — Jardins botaniques des Universités libres.
Camerino. — Directeur, Preali Prainiero.
Jardinier, Napoleone Gostantino.
Ferrare. — Directeur, Massalongo Garo.
Jardinier-chef, Tironi Enrico.
Pérouse. — Directeur, Batelli Andréa.
Jardinier, Merettini Alessandro.
Urbine. — Directeur, Mainini Giovanni Alberto.
Jardinier-chef, Lugli Ciro.
3'' — Jardin botanique de l'Institut des Études supérieures.
Florence. — Directeur, Garuei Théodore.
Chef-conservateur, Baroni Paolo.
Jardinier-chef, Bastianini Giuseppe.
IV. — Culture potagère.
Depuis plusieurs années, la culture potagère, primitivement
cantonnée aux abords des grandes villes, s'étend de plus en plus en
plein champ, se consacrant presque uniquement à la production des
primeurs, qui viennent faire une concurrence sérieuse aux produits
similaires provinciaux, sur les marchés de la Suisse, de l'Allemagne
et de l'Autriche ; ils sont d'ailleurs favorisés par des tarifs de chemin
de fer spécialement réduits, à leur égard.
Plusieurs contrées du Piémont s'enrichissent de cette façon,
notamment le village d'Asti, grâce à d'abondantes irrigations.
Voici quelques données sur la grande culture potagère.
L'Ail est populaire à Acqui et exporté vers l'Amérique.
Le Fenouil, l'Aubergine, les Mâches, les Piments, les Chicorées,
SgO ITALIE
les plantes à salade et à fournitures sont promptement accaparés à
la cueillette.
L'Ogaon, l'Échalote et autres condiments ont une vogue à la
vente au détail ou en gros. Les Raves et Radis sont prisés en tout
temps.
La Lombardie, abritée par les Alpes, arrosée par des rivières
nombreuses, oflVe en général des terres d'une grande fertilité ; la
production des primeurs y est considérable. Pommes de terre et
Carottes nouvelles, Haricots verts, Petits Pois, Fraises, etc., sont
expédiés par wagons.
La famille des Cucurbitacées se prélasse en plein champ.
L'Artichaut et l'Asperge sont d'un bon rapport.
Les escai'pements de la Corniche , de Nice à San-Remo, ou
échelonnés de Gênes à la Spezia, sont plus favorables aux primeurs
que la ligne de Pise à Rome, située plus au sud.
Les Choux et leurs dérivés abondent sur le littoral, aux abords
des villes.
L'Angélique et le Physalis alimentent les confiseries.
Sont renommés sur les principaux marchés de l'Italie :
Le Céleri de Chieri, près Turin, de Cingoli dans les Marches, de
Feltre dans la Vénétie ;
Les Cardons de Macerata ;
Le Cerfeuil de la Zomelline ;
L'Aubergine «Melonzana» de la Sicile ;
Les Ognons de Corne et de Massa;
Les Piments de A'oghera ;
Les Câpriers (condiment) des îles Poutine et Pontederia.
Les Asperges de Rassano (Vénétie), de la Loraelline, de la Valsesia,
de Perono (Novare), et de Pescia (Toscane) sont très renommées.
A Rorgio, petit pays de 4oo habitants, près Finalo, en Ligurie, la
gare a été construite avec le produit des Artichauts et des Pèches.
Grâce aux terrains irrigués ou arrosables de la Vénétie, les
légumes viennent en abondance et sont expédiés vers l'Autriche et
l'Allemagne ; môme au Danemark et en Russie.
Figurant aux statistiques pour 32 millions d'hectolitres, le Maïs se
marie volontiers aux champs de légumes.
Les Abruzzes, la Toscane, la Ligurie, Tocco dans l'Abruzze, Alghero
en Sardaigne, puis Parma, Imola, Naples possèdent de vastes champs
de Tomates ; la fabrique des conserves est très lucrative et rend la
culture d'autant plus rénmncratrice.
Des champs de Réglisses donnent d'excellents résultats, dans la
Basilicate et en Calabre.
i
ITALIE 091
Les Haricots, les Pois, les Fèves, les Lentilles, — 900,000 hectares,
en 1892, produisant 4, 5oo, 000 heclolilres, — sont dirigés sons voile
à travers rAdriati([ne et la Méditerranée.
L'irrigation des plaines marécageuses et de récentes plantations
hygiéniques d'Eucalyptus ont étendu la culture maraîchère dans les
provinces de Benevento. d'Avellino, de Salerne, de Potcnza, dans
les trois Calabres, les Pouilles et la campagne romaine.
La Pomme de terre forme deux séries, La première récolte est
pour les amateurs de primeurs : la seconde, plus commune, arrive
encore à bonne heure sur les marchés d'Europe et d'Afrique. La
surface totale cultivée en Italie, en i8go, était de i^5,ooo hectares,
ayant produit 7,600,000 quintaux de tubercules.
Malgré la chaleur naturelle et printanière, l'art du primcuristc ne
déserte pas la péninsule, ni les îles adjacentes.
Des bâches vitrées, des cloches, des serres chaufTées abritent les
jeunes élèves des rafl'ales de mer, ou des courants froids de la
montagne.
La récolte hàlée trouve acquéreur dans les hôtels et les casinos
fréquentés par une population cosmopolite, avide de jouissances et
de bien-être.
Il faut lutter avec l'horticulture niçoise qui, elle aussi, « brûle le
soleil » à l'aide de la houille et du verre.
De Turin, de Florence, de Milan, de Naples partent des chargements
de primeurs pour l'étranger, accaparés par des négociants qui lancent
une armée de courtiers dans tous les centres de production.
Les alTaires déjà traitées ont encouragé dans leurs tentatives les
producteurs installés sur la plage qui s'étend de Nice à San-Remo, —
situation abritée par des montagnes ayant 1,000 mètres d'altitude
au-dessus de la mer, et marquant au thermomètre une température
égale à celle de l'extrcnie Sicile, située à 7^' plus au sud.
V. — Production fruitière.
Nous commençons par les espèces fruitières les plus répandues.
Oranger. — La principale production fruitière de l'Italie est
celle des Oranges — mandarines, citrons, cédrats, bergamotes —
comprises sous le nom général d'Agrumi, appliqué aux fruits des
Aurantiacées. Cette production est en pleine prospérité dans les
provinces méridionales et en Sicile, dépassant pour tout l'Etat
d'Italie le chiffre de deux milliards six cent millions de fruits, par an.
092 ITALIE
La récolte de l'année 1890 peut être ainsi décomposée :
LoMBARDiE, province de Brcscia 3.692. 700 fruits
Vk.vkïie, province de Vérone 219.500 —
LiGURiE, provinces de Port-Maurice, de Gênes,
de Massa-Carrara 40.571 .900 —
Ombrie, province d'Ascoli 4- ^24. 700 —
Toscane, provinces de Libourne, de Florence,
de Grosseto i . 5^6 . 400 —
Latium, province de Rome 4 • ^77 ■ 4oo —
Province méridionale Adriatique, provinces
de Teramo, de Foggia, de Bari, de
Lecce (Otrante) 83 . 793 . 900 —
Province Méditerranéenne, provinces de
Caserte, de Naples, de Salerne, de
Potenza, deCosenza, de Catanzaro, de
Reggio-Calabre 586.978.600 —
Sicile, provinces de Païenne, de Messine, de
Catane, de Syracuse, de Caltanisetta,
de Girgenti, de Trapani i . 869 . 744 • 5oo —
Sardaigne, provinces de Gagliari, de Sassari . . 17. 396 . 200 —
Au total 2,613,275,800 fruits d'Aurantiacées ; la majeure partie est
envoyée en France, en Autriche, en Allemagne, en Angleterre.
Il en est exporté plus de trois cents millions de kilogrammes par
an, évalués trente millions de francs.
En 1891, la Calabre a exporté 57,000 tonnes d'Oranges et de
Gitrons, représentant une valeur de 7,125,000 francs, sans compter
l'expédition importante de Gitrons salés, vers la Russie.
D'ailleurs, le territoire italien possède plus de cinq raillions
d'Orangers en plein rapport, et autant de Limoniers.
Les provinces du Sud s'adonnant avec le plus de succès à la culture
orangère, s'étendent de la Ligurie aux Galabres, et en Sicile, prin-
cipalement au milieu de situations abritées où le thermomètre ne
s abaisse pas en hiver au-dessous de -\- 10", ce qui permet aux rivages
privilégiés du lac de Garde et du lac de Gôme de lui donner asile.
La production du lac de Garde atteint 20,000 francs. Le port de
Messine a expédié 100,000 caisses de Mandarines, pendant l'année
1891. Le Gitron de Messine est coté aux Halles de Paris.
A Palerrae, à Naples, à Scordia, à Gotrone, les Oranges acquièrent
la finesse de qualité qui a fait la renommée de Malte, des Açores et
des Baléares.
Le Gitronnier se cantonne de Menton à Vintimille, et au delà de
Naples, à Mayoli et à Amalll.
ITALIE 593
La Sardaignc et la campagne de Livourne se sont adonnées
à rexploitation du Cédratier. Des confiseries installées sur place
conservent, au candi, la pulpe charnue du Cédrat ; le camr du l'ruit,
macéré dans une l'utaille, fournit une boisson de table agréable. La
spécialité en est réservée à la ville de Salo, sur le lac de Garde.
La province de lleggio et toute la Calabre tirent de beaux bénéfices
de la fabrication de l'essence de Bergamote ; sa valeur atteint jusqu'à
quatre millions de francs. Là aussi se fabrique l'Agro, jus de Citron
concentré, employé contre le scorbut par les marins et surtout pour
la fabrication de l'acide nitrique, en Angleterre.
Le Bigaradier fournit ses corolles parfumées aux distilleries de
fleur d'oranger, et son fruit au sirop d'écorces d'oranges amères.
Désormais, le pépin est vendu aux pépiniéristes, le plant de Biga-
radier étant le plus rustique pour recevoir la grefie des Aurantiacées.
En Sicile, où beaucoup d'arbres ont été détruits par la gomme, il
y a vingt-cinq ans, dans la province de Messine notamment, un
grand nombre d'Orangers sont remplacés par des Citronniers
greffés sur Oranger franc, vers Monopoli et Amalfi,
A citer encore les terrains superposés de Citronniers se mirant
dans le golfe de Salerne, et ceux de la terre de Bari, baignée par
l'Adriatique, au sud de la Péninsule.
Répétons que le Citronnier, sur la côte ligurienne, trouve le
calme nécessaire à la nouaison de son fruit et à son développement ;
cette influence des milieux attire à Menton une population kibernante.
Châtaignier. — Le Châtaignier fournit son contingent à la
production fruitière de l'Italie. Quatre cent mille hectares produisent
au delà de trois millions de quintaux de fruUs ; cette production
considérable est presque toute entière consommée par le peuple
italien ; un peu plus de trois cent mille quintaux sont exportés
seulement ; le sixième est destiné à la France.
La province de Naples cultive une variété estimée qui vient se
vendre en France, sous le nom de Marron de Lyon.
Aussi à Limonta, petit pays sur la côte du lac de Côme, les
Marrons acquièrent une grosseur extraordinaire.
Voici les régions qui ont produit le plus de Châtaignes, en 1890:
La Ligurie loG . 000 tonnes
La Toscane 86 . 000 —
La Province méridionale méditerranéenne. 65. 000 —
Le Piémont 54 . 000 —
L'Emilie 23 . 000 —
La Lombardie 20 . 000 —
38
594 ITALIE
Larbre couronne les contre-forts et les sommets montagneux de la
Ligurie, au delà de la végétation de la Aligne.
En Lombardie, la limite du Châtaignier, sur le versant des Alpes,
est à 85o mètres d'altitude.
Les hautes collines de la Toscane sont couvertes de châtaigneraies.
La Châtaigne est le pain du pauvre. La farine du fruit, séché et
pulvérisé, est largement utilisée pour la préparation de la « pattona
ou polenta dolce », le pain de Châtaignes ; la polenta nationale est
faite avec la farine de Maïs.
La farine de Châtaignes de la Toscane jouit d'un renom mérité.
Quant aux fruits de consommation directe, la réputation est aux
pro\*inces de Cuneo, en Piémont, et d'Avellino, de la région
méridionale méditerranéenne.
La province vénitienne d'Udine et les provinces piémontaises de
Cuneo et de Turin sont également visitées par les marchands, lors de
la récolte et du « boucanage » du fruit.
Longtemps indifférent, le paysan montagnard accepte désormais
le gi'cflage des espèces avantageuses à reproduire.
Le Châtaignier est compris dans la superficie forestière de l'Italie,
évaluée à 6 millions d'hectares, soit le cinquième du territoire.
Figuier. — Le Figuier, en Italie, croît sur les rochers, en pleine
friche, ou dispersé dans les vignes et les vergers.
Le fruit frais est consommé sur place ou porté au marché, et l'on
exporte annuellement par 400,000 quintaux la Figue sèche. Marseille
reçoit de l'Italie, dans le cours d'une année, jusqu'à cinq millions
de kilogrammes de Figues séchées au soleil.
On rencontre de nombreux types à fruit blanc verdâtre ou ambr**
à pellicule rose, violette ou noire, et à chair blanche, jaune ou rouge
carminé.
Les variétés les plus estimées sont les suivantes :
Albo. Dottato. Portoghese.
Brianzolo. Gentile. Regina.
Brogiotto bianco. Lardaio. San Piero.
Brogiotto nero. Melagrano, Troiano.
Cuore. Monaco. Verdecchio (hâtive).
Dattero. Paradiso. Verdino (tardive).
Datto. Pissalutto. Verdone romano.
Sur les collines de San-Colombano, dans la Basse-Lombardie, le
Figuier est entremêlé à la Vigne, et les fruits frais sont portés aux
marchés de Milan ou de Pavie, dans la proportion de i,5oo quintaux
environ.
ITALIE 595
Vigne. — La Vigne prosp6rc à pou près dans tonte lltalie ; sou
fruit sert à la fabrication tlu vin ou au eoniinerce des Raisins.
Los vignerons piéinontais tiennent leurs Vignes à souche basse.
En Ligurie, contrée montagneuse, la Vigne est cultivée sur tous
les inainelons, les flancs et les gorges, jusqu'au cœur des moindres
dépressions de rochers. Le paysan est obligé de ramener à la hotte
de la terre végétale, mais il est récompensé de ses peines par une
vendange abondante et chaude.
L'Emilie voit les sarments s'enlacer aux arbres plantés en lignes
dans les champs, et aux perches fourchues placées ad hoc par les
vignerons des Marches et de lOmbrie.
En Toscane, notre précieux arbrisseau étend ses longs bras cher-
chant un appui, grimpant aux arbres sur lesquels, grâce à la fertilité
du sol, il atteint un développement prodigieux et une fécondité à
l'avenant. Ici, les meilleurs cépages vinifères sont : Malvasia,
Sangiovese, Caccio dit Ganaiola, Mammolo.
De vastes surfaces des Abruzzes sont consacrées à la viticulture.
Les provinces méridionales, et notamment la Fouille, lui offrent
des espaces de plus eu plus grands.
La terre de Bari et la province de Naples se distinguent par leur
production abondante et de bonne qualité.
La Sicile est riche en vignobles à deux fins : Vin de dessert comme
le Marsala, et Vin de coupage comme la plupart des crus du pays.
En parcourant ainsi l'Italie, nous rencontrons d'excellents Raisins
de table, mais prenant souvent la route du pressoir ou du marché,
suivant les circonstances.
Parmi les cépages blancs, ambrés ou fin rose, nous signalerons :
Le fameux Luglienga ou Lignan blanc, apporté en Italie lors de
l'occupation du Gomtat-Venaissin par les Papes. La vigueur et la
fécondité du cep, la précocité et la facilité de voyage de la grappe lui
ont donné droit d'asile sur tous les territoires.
Le Muscat d'Alexandrie, dit « Salamanna », soumis au séchage
avec le Regina et le Mumeda bianca, de la Sicile ;
Les Barba-Rossa, dit Uva regina, et Golombana del Piccioli,
recherchés à l'étalage du fruitier ;
Allionza et Albana bianca, courant sur les arbres du Bolonais ;
Bariadorgia, fruit de seconde saison, pris dans l'île de Sardaigne ;
Bermestia bianca etParadisa, de Bologne, raisins de longue garde;
Bianchetta, disséminé dans la province de Trévise ;
Catarattu, ambré, de la Sicile, recherché pour vin de « Marsala » ;
Galletta. cépage adopté par les vignerons de l'Italie centrale ;
Garganega et Uva d'Oro, bons cépages de la Vénétie ;
596 ITALIE
Erba Luce : la grappe, suspendue en lieu sec, se convertit elle-
même en « Raisin Malaga »: le plant est la base des vins de paille.
Minuedda bianca, pour raisin sec, dans lile de Sicile ;
Moscato bianco, plant de la Haute-Italie , répandu partout ;
Regrina, cultivé aux environs de Florence ;
Rossese, le cépage renommé des vignobles des Cinq-Terres ;
Sunbrunesia, cultivé à Brescia.
Plus accentués de peau sont les deux cépages renommés :
Lacryma Cbristi, sorte de Muscat rouge qui recherche les laves
volcaniques du Vésuve, où il acquiert sa réputation ;
Nebbiolo, à pellicule rouge violacé, des régions montueuses d'Alba,
de Ts'ovare et du Canavèse, dans la province de Turin.
Les Raisins noirs dérobés au vignoble en faveur de nos tables, ou
réciproquement, sont :
Aleatico, dune saveur particulière, sur les collines d'Asti ;
Avai'engo, commun sur les coteaux du Piémont ;
Barbera, d'Asti, du Bas-Montterrat, de Porto-Gomaro, atteignant
un bon prix au marché ;
Besgano, répandu en Emilie et en Lombardie ;
Bibiola, cépage piémontais fécond, un peu tardif ;
Buon Amico, ainsi bien nommé par les vignerons toscans ;
Corvina, de Vérone, la base des vins de Valpolicella ;
Giro Niedda , des grandes lies de Sicile et de Sardaigne ;
Monte Pulciano ou Sangiovese, propagé dans l'Italie centrale ;
Neretto, excellent plant de la plaine de Marengo ;
Triboli, le Verjus de France, bon cru de la province de Girgenti ;
Uva rara, plant des coteaux d'Ivrée et du Haut-Novarais ;
Vespolino, cépage de la Haute-Italie et du Lac Majeur.
Avec une superficie de 3, 5oo, 000 hectares de Vignes, l'Italie récolte
35 millions dhectolitres de vin; mais elle expédie en outre, de toutes
ses gares et de ses ports de mer, des quantités incroyables de Raisins
pour la consommation et pour l'industrie.
En i8;6, un seul négociant a chargé 6,0.66 wagons, pesant
62,048,000 kilogr., de Raisins de table.
L'exportation totale de Raisins frais atteint 260,000 quintaux, et
5o,ooo pour les Raisins secs.
Olivier. — LOlivier est une source importante de bénéfices pour
l'Italie. Deux millions d'hectares produisent une moyenne annuelle
de trois millions d'hectolitres d'huile. Si la rigueur des hivers en
interdit la culture dans la Haute-Italie jusqu'à Ancône, les autres
provinces sont en pleine prospérité avec ce pourvoyeur des huileries.
ITALIE 597
La Liguric le cultive avec soin, malgré les diflicultés que présente
uû sol montagneux, hérissé de rochers ; des murs en maçonnerie
forment terrasse, et la chaleur de l'exposition contrebalance les
courants froids des plateaux.
L'Olivier couvre les collines des Marches et de l'Ombric, où son
fruit possède des qualités spéciales. Les huiles des environs de
Pérouse et de l'ancien lac Trasimènc sont très estimées ; aussi le
grefl'age des bonnes sortes y est-il appliqué.
Par le sol et par le climat, la Toscane est le véritable pays de
l'Olivier; on le cultive sur tous les points de l'ancien Grand Duché,
même par massifs forestiers et compacts, avec cultures fourragères
intercalaires, où le soleil circule. L'huile de Toscane, et spécialement
celle de Lucqucs, est d'une finesse remarquable. On en exporte de
grandes quantités en France, en Belgique, en Angleterre.
La province de Naples est renommée pour l'étendue de ses olivettes
et pour la qualité de l'huile qu'elles fournissent.
Les montagnes des Abruzzes, les provinces Sud de la péninsule et
la Sicile retirent un bon profit des plantations d'Oliviers.
Enfin, la statistique attribue plus de 900,000 hectares à l'Olivier,
rapportant près de deux millions d'hectolitres d'huile.
Pommiers et Poiriers. — Ces deux genres d'arbres fruitiers
réclament l'influence des brises marines, ou la fraîcheur des altitudes
élevées et les revers de montagnes.
Les régions septentrionales leur sont particulièrement favorables.
Nous indiquons les variétés les plus cultivées dans les champs :
Pommes.
Annurca di Napoli. Lazzeruola (Azéroli).
Attalon. Limonella.
Borda (Fenouillet). Losa.
Calville blanc. Mora (d'hiver).
Caria (Finalina). Panaia (tardive).
Cellini. Pearmain doré (ikinc des Reinettes).
Géra (précoce). Pépin d'Or d'Angleterre.
Court-Pendu gris. Reinette de Breda,
Dair Acqua fina. — du Canada.
Decio. — de Champagne.
Elenia (d'Aunée). Rosa dura.
Francesca (d'hiver). — gentile.
Gelata. Rosmarin blanc.
Ghiaciraola. Transparente de Croncels.
Les Pommiers sont à demi-tige ou en toufles libres, au verger.
598
ITALIE
AUora d'hiver.
Angelica.
Beurré d'Amanlis.
— Clairgeau.
Poires.
Duchesse d'Angoulême.
Épargae (Dama).
Fico.
Fondante des Bois.
Gentil bianca.
Joséphine de Malines.
Lardaia.
Louise-Bonne d'Avranches.
Luisa.
Moscatellina.
Nouvelle Fulvie.
Passa-Tutte.
Passe Colniar.
Passe Crassane.
Saint-Germain d'hiver.
— Vauquelin.
Soldat laboureur.
Spadone Lombarde.
Spinacarpi (Royale d'hiver).
Virgouleuse.
— Diel.
— d'Hardenpont.
— Hardy.
— Napoléon.
— Sterckmans.
Bugiarda.
Campana.
Catillac.
Cedrata romana.
Citron des Carmes (Maddalena).
Colmai' d'Arenberg.
Conseiller de la Cour.
Coscia.
De Curé.
Doyenné blanc. — Id. gris.
— d'Alençon.
— d'Hiver. Williams.
Le Poirier est au verger à tout vent, élevé sur tige moyenne.
De nombreuses variétés sont répandues dans les jardins, soumises
à la taille ou laissées en liberté.
Le commerce des Poires et des Pommes est favorisé par le réseau
des voies ferrées cjni correspond directement avec toute l'Europe, et
par les ports maritimes qui dirigent leur fret vers la mer Noire et la
côte d'Afrique.
Cerisiers et Pruniers. — Les Cerisiers et les Pruniers prospèrent
dans les régions les plus froides. Les Cerises sont exportées surtout
au début de la saison et dirigées vers la France, la Suisse, l'Alle-
magne et l'Autriche, destinées à la consommation et à la fabrication
des jus ou à la distillation.
La Griotte ou « Visciole » est plutôt de la montagne, et la Guigne
ou « Tenera », de la plaine.
Le Prunier est assez commun. Les Prunes sont, ou consommées à
la maison ou utilisées pour le séchage, la pâtisserie, les conserves.
Les bonnes sortes sont expédiées, à peine mûres, vers les gares
d'embarquement, destinées au marché et à l'usine.
La Quetsche d'Italie porte le nom de Semiana.
ITALIE 599
Pêchers, Abricotiers, Amandiers. — Le Pêcher est cultivé en
grand, depuis quelques années, pur le Piémont et la Ligurie ; il
forme des vergers considérables. On cultive en plein vent les variétés
les plus précoces, parmi lesquelles on remarque la série américaine
et les anciennes Alberges et Pavies. La récolte est exportée vers
le Nord et donne lieu à un commerce important.
Les amateurs cultivent la série des « liurrone » qui commence à
la Pèche Amsden, continue avec le groupe des « Maddalena », des
« Mignona », prend de Malte, Galande, Belle Bausse, Admirable,
Reine des Vergers, pour terminer aux Pèches fines : Bonouvrier,
Baltet. Ils aiment les Pèches dures : Pavies « Gotogna », sans
négliger les variétés locales : Biancona Di Verona, Morellone, Di
Sant' Martino, Di Saut' Anna, et la fine Nectarine Gialla di Padova.
Le Pécher et l'Abricotier abritent des cultures de Fraisiers, de
plantes industrielles ou de petits légumes de primeur,
L'Abricot précoce est vendu dans les villes et sur les ports de mer.
Plus tard, l'industriel s'en empare et le transforme en conserves. Un
des plus hâtifs est l'Abricot d'Alexandrie «Primaticcio di S.Giovanni».
L'Amandier est répandu dans toutes les provinces. L'exportation
annuelle atteint 220,000 quintaux d'Amandes,
En dehors de la Ligurie et du Piémont, l'Emilie, la Marche et
rOmbrie sont propices à la fécondité des vergers. Une partie de
la récolte prend la direction de la Dalmatie et de l'Istrie,
La Toscane est également favorisée sous ce rapport, ainsi que les
Abruzzes et les provinces méridionales, notamment la Pouille.
Noyers et Noisetiers, — Le Noyer ^^t sur les plateaux et sur le
flanc des montagnes, en situation fraîche ou sèche, mais ni froide
ni aride.
Disséminé dans les champs, groupé en lignes simples ou en
avenues, il est d'autant mieux considéré qu'il ne réclame aucun soin
de culture et produit abondamment.
Les Noix entrent dans l'alimentation ou sont un article d'exporta-
tion qui se chilire par i5o,ooo quintaux, au profit des consommateurs
de l'Allemagne, de la Turquie, de la Russie.
Les noisetières sont fréquentes en Italie ; le fruit peut se garder
en magasin et voyager sans un emballage minutieux. L'arbuste croit
spontanément en Sicile et en Galabre.
La province d'Avellino, dans le Midi, est renommée pour ses
Avelines ; 700 hectares ont produit, d'une saison, 80,000 hectolitres
de Noisettes Avelines, dont les trois quarts sont exportés.
Le district de Patti, province de Messine, arrive ensuite.
6oO ITALIE
Le Piémont a des plantations de Noisetiers tenus à demi-tige et
d'un bon rapport, couvrant des champs de Fraises, de Violettes, de
légumes à courte échéance, de plantes aromatiques.
Au delà de la zone de culture, en pleine région alpine, le Noisetier
est nommé « TOlivier du Nord » ; son branchage sert au chauffage
des habitations et les feuilles sèches forment litièi'e au bétail.
L'arbrisseau se plaît au flanc sud de la montagne et y supporte les
sécheresses prolongées, mieux que l'humidité.
L'amande de la Noisette sert dans Falimentation ; elle est achetée
par des négociants et des huileries ; avec les procédés primitifs
de pressage, loo kilogr. d'amandes séparées de leur coque donnent
55 kilogr. d'huile. Le marc de presse entre dans la confection des
pâtes d'amandes, des nougats et des chocolats ordinaires.
Opontia. — Parmi les espèces indigènes, nous citerons un champ
de Gactiers Raquette ou Opontia. Sur un hectare de terrain sec, sous
le climat chaud de la province d'Otrante, une seule récolte a fourni
10,000 Idlogr. de fruits dits « Figues de Barbarie », qui ont été
livrés à la consommation ou à la distillerie.
Les fruits exotiqpies commencent à s'acclimater en Italie ; tels sont
le Plaqueminier du Japon, le Bibacier, dont la production est déjà
très importante en Sicile, le Grenadier, le Goyavier, etc.
De sérieux ouvrages pomologiques,tels que ceux deMM.Girolamo
Molon, de Milan, et Angiolo Pucci, de Florence, ont aidé à la
connaissance et à la vulgarisation des bons fruits.
VI. — Arbres d'ornement. Fleurs et Graines.
On a pu dire que l'Italie était le Jardin de l'Europe, mais à la saison
d'hiver et du printemps, la végétation est dans son plein ; de verts
feuillages, des fleurs ravissantes animent les rivages quelque peu
monotones de la Méditerranée ou de l'Adriatique et les escarpe-
ments des collines. Les crêtes sont boisées de sombres conifères, de
glauques Oliviers, de rugueux Chenes-liège qui s'étendent jusqu'en
Sicile et en Sardaigne, contrastant avec le feuillage coriace du
Caroubier, indigène à Vintimille, qui vient ajouter i5o,ooo quintaux
de gousses de Caroubes au tableau des exportations.
Tandis que les Orangers parfument l'atmosphère, l'Eucalyptus en
assainit les miasmes paludéens qui, dans les parages lacustres ou
marécageux, éloignent les populations stables et laborieuses.
ITALIE 60I
Notre collègue Félix Saliut cite Tinitiativc des Trappistes de
Sdint-Paul-Trois-FontaiQes, qui ont fait planter par des galériens
de vastes surfaces d'Eucalyptus, sur un sol volcanique et inhabitable.
Le Goiuiuier d'Australie puriliera-t-il l'Agro Uonuuio de la terrible
Malaria, par les massifs et les groupes qui s'y trouvent plantés?
Rendra-t-il la campagne de Naples jjIus siq)i)orlable en été? Son
feuillage persistant et ses émanations balsamiques le font espérer.
Les premiers exemplaires importés se trouvent sur les domaines et
au milieu des jardins botaniques de cette région. Il en existe, paraît-
il, qui remonteraient à l'époque des importations de La Billardière
et Dclahaye, à la fin du xviii" siècle.
En se dirigeant de la Toscane et de la Ligurie vers Gênes, la zone
littoraliennc ou insulaire semble être ici, comme en Algérie, son
terrain d'élection ; cependant, le lac Majeur, au pied du Mont-Rose,
en possède des sujets remarquables. Témoins les beaux sujets plantés,
en 1866, par le prince Troubctskoi, et les superbes collections de
l'établissement horticole des frères Rovelli, à Pallanza.
L'Italie peut ainsi donner asile aux principales richesses de
rOcéanie, et transformer les scènes végétales de son panorama
naturel, unique au monde; ce qui est déjà commencé, sous l'impulsion
d'amateurs d'élite et d'horticulteurs distingués.
Le Palmier, qui croît spontanément à Bordighiera, est partout
représenté par des spécimens très décoratifs, et le touriste n'est pas
peu surpris de retrouver, dans toute leur expansion, certains végé-
taux comprimés et confinés dans les serres de l'Europe centrale.
Parcs et Tillas.
Il nous est inutile de pénétrer dans les villas et les parcs,
plus jolis les uns que les autres. Le climat se prête aux végétations
exotiques ; les jardiniers et les artistes savent en profiter.
Un certain nombre de domaines peuvent être considérés comme
de véritables stations expérimentales ou d'acclimatation de plantes
à feuillages et d'espèces florales, par exemple :
Monza, Capo di Monte, et Raccoaigi, au Roi d'Italie ;
Les Jardins du Quirinal et du Vatican ;
La Villa Floridiano, à Naples ;
La Villa Brasiliana, de la même ville ;
La Villa Rothschild, à la Chiaja ;
Le Jardin Torrigiani, à Florence ;
Les villas Albani Aldobrandini, Ludovisi, Mattei ; Pamphili, de la
campagne de Rome ;
Les villas Melzi, Garlotta, Serbelloni, sur les rives du lac de Corne ;
602 ITALIE
La propriété Casabianca, du baron Ricasoli, sur le versant du
Moute-Argentai'io, où les Mimosécs de la Nouvelle-Hollande se
comptent par centaines d'espèces et de variétés ;
Le parc de Bibbiani, au marquis Nicolo Ridolfi ;
Les jardins de GoUodi et de Gampo-llomano, région Lucquoise ;
Le parc Brown, à Portoûno ;
Le parc Riant, à Rapallo ;
La villa Pallavicini, à Pegli, près de Gênes ;
La villa Ada, au prince Troubetskoï ;
Isola Madré, au prince Borromeo : l'une et l'autre sur le lac Majeur,
et les terrasses étagées, verdoyantes et fleuries de l'Isola Bella;
La villa Franzosini, des mêmes parages ;
De même, le Jardin et les collections Rovelli, à Pallanza;
Le parc Casa Rambaldo, et Prossi à Scbio, près de Vicence;
Le parc Ginoti, à Vérone ;
La Mortola, de Thomas Hanbury, près de Vintimille, une perle
entre toutes, de raretés, de botanique et d'acclimatation. Etc.
Quoique propriétés privées, elles ouvrent leurs portes aux
véritables amis de l'horticulture.
Les Parcs publics, qui ont acquis un certain renom dans le monde
des paysagistes et des décorateurs de jardins, sont :
Les parcs du Pincio et de la villa Borghese, à Rome ;
Les jardins Boboli, délie Gascine et Viale dei Golli, à Florence ;
La villa Reale et le Jardin public de Milan ;
La promenade d'Acquasola, à Gênes ;
Le parc royal de Gaserta, accompagnant un superbe palais ;
Les parcs publics des grandes villes et les jardins botaniques.
Il est certain que tous ces parcs ont un caractère bien tranché
avec les jardins de Paris.
Fleurs coupées.
Depuis quelque temps, l'Italie entreprend une culture florale qui
transforme le jardinage et le mode de travail de certaines contrées,
tout en actionnant l'industrie de la fleur coupée.
C'est d'abord la réédition de nos cultures niçoises et cannaises.
La Provence française récolte plus de dix millions de kilogr. de
fleurs pour la confection des bouquets et la distillation, sans compter
la consommation des alambics volants, sur la montagne. Elle exporte
des fleurs, avons-nous dit, pour dix millions de francs environ,
accaparant toutes les terres disponibles, et couvrant de 400,000 châssis
ses cultures forcées... En présence de semblables résultats, les habi-
tants de la Rivière de Gênes ne pouvaient rester les bras croisés.
i
ITALIE 6o3
Gomme en France, ils se sont faits jardiniers fleuristes, libres ou
syndiques. Leur comnierce est lucratif et florissant.
Plus de 3oo hectares de ce rayon privilégié sont couverts de
plantes destinées aux expéditions de « fleurs coupées. »
De Gênes à Bordighiera, la cùte ligurienne consacre ses situations
abritées à la production des Roses, des Œillets, des plantes bulbeuses.
C'est un véritable paysage oriental ou féerique.
Les Narcisses, Anémones, Ails, Scilles, Freesias, Jacinthes
romaines; les Giroflées, le Réséda, la Tubéreuse, le Narcisse; les
Violettes, les Cyclamens, le Glaïeul de Colville ; les Jasmins, les
Œillets, les Immortelles et, par-dessus tout, les Roses, sont exportés
en bottillons ou en bouquets par grande vitesse, se dirigeant vers le
centre et le nord de l'Europe.
Avec ces fleurs, les rapides par voie ferrée ou maritime emportent:
Des panicules de Mimosées qui, dans la mousse humide,
continuent levu' épanouissement ;
Des brins d'Oranger en boutons, destinés aux cérémonies de
la jeunesse et de la famille ;
Des rameaux de Gardénias taillés sur l'arbuste, la fleur entr'ouverte
étant de plus en plus demandée ;
La fleur du Camellia, pour les soirées et les réceptions des pays
froids. La cueillette dure trois mois environ;
La grappe de Lilas blanchie par une chaleur outrée ou par
la privation de lumière ;
Et tant d'autres arbustes qui épanouissent si facilement leurs
corolles au soleil d'Italie.
L'industrie des fleurs a fait naître la confection des emballages,
caissettes, cartons, papiers, ouates, etc., le montage des bouquets et
des couronnes, et l'ouverture des magasins de fleurs dans la ville.
Oraiues.
Enfin, l'état de végétation prolongée et complète des arbres et des
plantes a suscité un commerce important, celui des graines.
Une foule d'espèces ligneuses ou herbacées qui ne peuvent, sous un
autre climat, féconder leurs ovaires et les amener à point, lors
de la récolte, y donnent là-bas, au contraire, le fruit et la semence.
De grands établissements se sont montés, achetant aux cultivateurs
ou récoltant eux-mêmes les graines de ces végétaux, et les expédiant
dans les cinq parties du monde, — tel que l'Australie le pratique
avec les Palmiers et d'autres genres délicats en Europe.
Croirait-on que le Prunier Myrobolan est devenu une spécialité —
sauvage — pour la fourniture de noyaux, eu France, en Allemagne
6o4 ITALIE
et aux Etats-Unis, où l'on veut gi'effer et propager le Prunier d'Agen,
pai' quantités immenses ?
La région de Naples a des maisons importantes exploitant les
graines de Légumes, de Fleurs, d'Arbres, de Palmiers, de Musacées.
Par son climat privilégié qui fait mûrir les semences délicates,
ritalie pomTait devenir le grenier de tous les jardins de l'Europe.
VII. — Presse horticole et agricole.
Le journal d'Horticulture le plus spécial est celui de la Société
Toscane d'Horticulture, qui parait à Florence le 20 de chaque mois,
sous le titre BiiUettino délia R. Società Toscana d'Orticiiltiira.
Plusieurs journaux s'occupent d'Horticulture, d'Apiculture, de
Viticulture, de Pépinières, d'Œnologie, d'Entomologie et de culture
forestière. Voici les principaux :
Annali délia B.. Società di Viticultura e di Enologia. Conegliano.
Bnllettino délia Società Agraria di Scandicci pressa
Firenze Florence.
Bnllettino délia Società générale dei Viticoltura
italiana Rome.
Bnllettino di Notizie A^rar/e(R.Ministero Agricolt.) Officiel.
Bnllettino delV Agricoltura Milan.
Bnllettino Entomologia agraria,Patologica végétale. Padoue.
Giornale di Agricoltnra e Conimercio délia Toscana. Florence.
Giornale di Viticoltnra e di Enologia Avellino.
Giornale Botanico Italiano Florence.
// progressa agricolo Soligo.
// Villaggio Milan.
L' Agricoltnra e le Indnstrie agricole Portici.
U Agricoltnra Italiana Pise.
L' Agricoltura Vicentina A^'icence.
L'eco dei campi e dei boschi Rome.
L'Economia rnrale, le Arti ed il Commnnio Turin.
L'Italia agricola Piacenza.
Ultalia enologica Rome.
L'Orticoltura et V Agricoltura pratica Turin.
La Sicilia vinicola Palerme.
Rivista agraria Naples.
Rivista agricola romana Rome.
"^^
JAPON
382,430 kilomètres carrés. — 4^4^4)000 habitants.
— — î'-^-î — —
r
I. — Action de l'Etat. — Enseignement.
En lisant le récit des voyages au Japon, de Kaempfcn, de Thunberg,
de Biinge, de Siebold, de Robert Fortune, de Maximowicz, de A'eitch,
de Franchet, de Yichura, on est pénétré d'un sentiment d'admiration
à l'égard de ce peuple intelligent, actif, entrant énergiquement dans
la voie de la civilisation et du progrès.
La vue de toutes ces belles fleurs indigènes a dû lui inspirer l'amour
du sol et sa culture.
Le Riz est la grarainée alimentaire favorite. La production annuelle
est de 72 millions d'hectolitres, soit 27 hectolitres par hectare, alors
que le blé fournit 3o millions ou 18 hectolitres à l'hectare.
L'Extrême-Orient est le berceau de la sériciculture. Le Japon
récolte 42 millions de kilogrammes de cocons.
La Canne à sucre produit 43 millions de kilogrammes. Le Thé,
26 millions de kilogrammes.
L'exploitation du sol compte 60 0/0 de propriétaires et le surplus,
de fermiers. La statistique de 1890 relève 246 sociétés de crédits
agricoles, au capital total de 33, 600, 000 francs.
Les principales branches agricoles sont démontrées dans les Ecoles
normales et dans les Ecoles supérieures, moyennes ou primaires.
Ces données sulBsent pour expliquer le caractère agricole et indus-
triel d'une nation qui n'hésite pas à prendre part aux Expositions
internationales de l'Ancien et du Nouveau-Monde.
Le Ministère de l'Agriculture et du Commerce entretient des rela-
tions avec les Ministères des autres puissances. Sous son patronage,
6o6 JAPON
l'État envoie des jeunes gens s'instruire aux Ecoles supérieures ou
spéciales. L'agriculture et l'horticulture ne sont pas oubliées.
Déjà, le Gouvernement a organisé une Station de Graniculture,
à Ycou-Chii-Ba, aux portes de la capitale. De nombreuses espèces
ligneuses ou herbacées, de provenance européenne ou américaine,
y sont étudiées et répandues sur le territoire de l'empire japonais.
Un Collège agricole, forestier et vétérinaire de Komaba, à
Tokio. Tokjo Xô-Rin-Gakko, est une sorte d'université agricole,
analogue à notre Institut agronomique, ou plutôt à Grignon, Nancy,
Alfort réunis. Les cours durent trois ans et sont faits en langues an-
glaise et japonaise. L'arboriculture et la botanique y sont enseignées.
L'École agricole de Sapporo inscrit l'arboriculture à son
programme. Le personnel enseignant compte 22 professeurs et
maîtres, pour 270 élèves.
Le Jardin des Plantes, attenant à l'Université de Toido, a pris
part à l'Exposition universelle de Paris, en 1889.
La Société impériale d'horticulture, fondée à Tokio, réunit
beaucoup d'adhérents. Ses expositions sont suivies. Un bulletin
mensuel illustré, en langue nationale, est adressé aux sociétaires.
D'autres sociétés sont organisées, avec l'appui des horticulteurs
japonais qui sont venus s'instruire en France, et qui créent des éta-
blissements d'importation ou d'exportation végétale.
Il existe de bons ouvrages d'horticulture au Japon, consacrés à la
multiplication des végétaux, à leur mode de culture, au greffage
et à la composition des parcs et des jardins.
Le Mikado protège le Chrysanthème ; ses jardins en possèdent de
nombreuses variétés, minutieusement cultivées ; des expositions
privées y sont organisées. Et la fleur développe ses rayons dans
l'Ordre national des hautes décorations, ou se grave sur le blason
des Daïmios.
II. — Arbres et Arbustes fruitiers.
En général, les arbres fruitiers du Japon différent des espèces
similaires de l'Europe.
Leur importation a permis aux fécondateurs de tous pays de tenter
le croisement entre espèces distinctes du même genre botanique;
quelques résultats sont déjà appréciables.
Sans nous arrêter aux fruits inférieurs des Rosiers, Micocouliers,
Viornes, Podocarpes, appartenant aux localitées déshéritées, nous
sectionnons le groupe en fruits à pépins, fruits à noyaux, fruits secs.
JAPON 607
Fruits a pépins. — Le Poirier, Nashi, vigoureux, au beau feuillage
large et vernissé, jjorte des l'ruils de moyenne grosseur, arrondis ou
ovalaires, à é^^idernie gras ; la cliair, cassante, a la saveur du Coing.
Plus de 5o variétés, région Sud-Ouest, sont utilisées en compotes.
Le Pommier, Jlin<^(), ré[)andu au Nonl-Esl, vient assez gros et
produit de petits fruits pour jjoissons et préparations ménagères.
Le Cognassier, Maruniero, et ses variétés Kuwariu, de Chine, et
Boké, indigène, en pleine terre ou en pots, donnent un gros fruit
employé dans la confiserie, ou qui devient un entremets délicat,
lors(pril a bouilli avec du miel et du gingembre.
Le Plaqueminier, Kaki, est populaire au Japon. Le fruit, ayant
l'aspect d'une belle Tomate, est décoratif sur l'arbre ; on le consomme
en hiver, après la récolte, lorsqu'il est blet, ou après marinage dans
le Sa/té (boisson de riz fermenté). Quelques variétés sont soumises
au séchage, sur le toit des maisons. D'autres ont un emploi industriel.
Le bois de l'arbre, noir comme lEbène, ou veiné et (lammé de
brun-noiràtre, est employé dans l'ébénisterie de luxe.
Les plus gros fruits cultivés sont, parmi les rouges : Giboushiu,
Hachiya, Isuru-no-ko, Kabuto-gaki, Nitari Okame, Yedo-ichi, Yemon;
parmi les nuances pâles : Daïdai-JMazu, Iliyakume, Lme-nashi,
Isuri-gane, Naslii-no-tan, Nitari, Shimo-maru, Shimo-Shiradzu.
Les petits fruits Denji-maru, lengu, Kintki, Kaushiu sont fertiles.
Le Japon compte plus de 1200 sortes de Plaqueniines comestibles ;
le cultivateur les reproduit par la greffe.
Le Bibacier, Bi'wa, greÛé, est appz^écié dans la zone Sud des grandes
lies, pour son beau feuillage persistant et ses grappes florales qui
s'épanouissent en hiver et donnent, en avril, un fruit petit ou moyen,
rond ou piriforme, bon cru ou confit.
Le Hovenia, Keinponaslii , croît auprès des habitations des îles
Kiu-siu et Nippon, fleurissant en jiiin, mûrissant son fruit charnu
vers la fin de l'automne. Les enfants en sont très friands.
L'Akebia, Bokée, liane à gros fruit, vient dans la région chaude
du Sud-Ouest, alors que le type sauvage est de pays froid.
Le Figuier, Itoîziku, est préféré pour la consommation du fruit.
Le Grenadier,/rtA-ttro, a deux variétés, à fruit rouge et à fruit blanc.
L'Oranger il// Artn, Yiidsu, Zabon... compte plusieurs espèces,
notamment des Oranges qui mûrissent en été ; la zone chaude leur
est favorable. Les Oranges, Citrons, Limons, Mandarines, Bigarades,
Bergamotes, Cédrats ont leur emploi au dessert ou à l'industrie.
La Bergamote, Kiinemba, a son rôle dans les parfums.
Le greflage est pratiqué sur Bigaradier, Daïdaï, ou sur Pseudœgle
«Gitrus trifoliata» Kara-tatsi.
6o8 JAPON
Les espèces naines ou à petit fruit sont admises au jardin ou dans
l'appartement.
La Vigne, Biido, a des plants vigoureux, le Raisin est inférieur.
Fruits a noyau. — L'Abricot, Anzu, est assez bien fourni de
bonnes variétés ; le fruit est consommé au naturel, séché ou confit.
Le Pêcher, Momo, comporte des types qui se reproduisent par le
semis ou par la grefle. La Pèche à chair jaune et dure commence à
faire place aux chairs blanches et libres, de laFrance et des États-Unis.
Le Mume, iSFiné, sorte d'intermédiaire qui relie T Abricotier au
Prunier, abonde autour des villes, sur les promenades et les lieux de
plaisance. Sa fleur, double ou simple, rose, blanche ou pourpre, a
des senteurs agréables. Le fruit, petit, est mis en conserve.
D'après certains botanistes, le Prunier, au Japon, se divise en trois
tribus : Sumomo, Prunus trijlora ; Usura-Mumé, Prunus tomentosa ;
'^bxA-^lwmé, Prunus japonîca. Leurs fruits, consommés frais, séchés
ou en marmelades quelconques, n'ont pas la prétention de rivaliser
avec nos Prunes Reine-Claude, Mirabelle, Quetsche, d'Agen et autres
bonnes variétés des Prunus domestica ou œconomica.
Le Cerisier, Sakura, est riche en types décoratifs, par le port de
l'arbre et l'abondance de corolles simples ou doubles, blanches,
carnées ou lilacées; son fruit, petit, d'économie domestique, commence
à se ressentir de la concurrence faite par nos belles et bonnes
Cerises récemment importées d'Europe.
Le Jujubier, Natsume, petit arbre à rameaux flexibles, présente son
fruit sous deux formes, ronde ou oblongue, se colorant à l'automne.
Le Chalef, Guinii ou Goumi, spontané sur les montagnes et les
friches ; son fruit, ressemblant à une petite Olive rougeâtre ou à une
Cornouille, a son emploi aux desserts et à la confiturerie.
Fruits secs. — Le Noisetier, Hashibami, se rencontre rarement.
Le Châtaignier, Kuri, est disséminé sur les sols volcaniques, les
éboulis de roches argileuses, les granits friables. Une variété naine,
de fertilité précoce, préfère le jardin.
Non moins multiple dans ses formes, le Noyer, Kurumi, porte des
fruits à coque dure ou à coque tendre. La Noix de Mandchourie,
la plus répandue, approvisionne la table ou l'huilerie.
Les montagnards consomment, grillés, les Glands du Chêne
cuspidé, Shû; sa variété Matchu Shû est à grandes feuilles.
Dans son pays natal, le Ginkgo « Salisburia », Icho, prend des
proportions gigantesques et produit un hectolitre de fruits. Une
légende rappelle que le noyau grillé, dit Ginan, pris modérément,
est hygiénique, tandis que son usage excessif rend fou...
JAPON 609
III. — Plantes alimentaires.
Plantes diverses. — Légumes. — L'alimentation générale est
basée sur le Uiz, le Mais, les Sorghos et Millets, les Pois, les
Haricots et Doliqiies. La production potagère est plus variée.
L'Ail, \ira et Xegi, est mangé cuit ou en condiiuent, haché vert.
L'Amomuni, Mioga, entre dans la consommation avec ses jeunes
tiges et ses fleurs.
L'Ansérine, Akaza ; ses deux variétés à feuilles vertes ou rouges
sont consommées à la façon de l'Epinard, Ilorenso.
L'Aralia, Oiidô, est culinaire comme les Scorsonères.
L'Aubergine, Nasii, violette, blanche, jaune ou verte, cuite ou
salée, est indispensable à la cuisine japonaise, surtout en été. La
variété Naga Nasii mesure plus dun pied de longueur.
Le Takanoco, turion de Bambou, est servi à la manière de l'Asperge.
La Bardane, Gôbo, est assaisonnée façon Salsifis ou Gardon.
La Batate, Satsiima inio, de diverses couleurs, se prend bouillie
ou grillée ; le tubercule fournit l'amidon et l'eau-de-vie, Schochiû.
La Batate ou Patate est précieuse, paraît-il, comme la Pomme de
terre, pour permettre de braver la famine.
La Carotte, Minjin, blanche, jaune ou rouge, est assez recherchée.
Les jeunes feuilles, cuites, constituent le mets Haningen.
La Châtaigne d'eau, Hishi, « Trapa natans », est mangée, bouillie.
Le Chou Pét-saï, Kabiira, cuit ou salé, est un mets très répandu.
Le Chrysanthème couronné, Shinghiku, est comestible par la tige
et la racine, — même par ses boutons floraux.
Le Colocase, Imo, chou caraïbe de l'Océanie, comprend plusieurs
espèces qui entrent dans l'alimentation par les jeunes pousses des
rhizomes, les feuilles et les pétioles, cuits ou blanchis.
Le Corchorus olitorius, Itsibî, Kana, etc., plante textile, à feuilles
et à fruits comestibles.
Les Courges ont une série d'espèces que l'on consomme crues,
cuites ou salées.
Le Daïkon, sorte de Xavct ou de Radis gros et allongé, blanc, rose
ou violet, est un légume renommé de Satsuma et d'Owari, par ses
racines confites dans le sel et par ses feuilles fraîches ou séchées.
L'Erythronium, Kata-Kuri, plante bulbeuse sauvage, riche en
amidon, est récoltée par les paysans pour leur noui'riture.
La Fougère Pteris, 'Warabi, croît spontanément en plaine ou en
montagne ; ses jeunes tiges sont utilisées cuites ou salées.
39
6lO JAPOX
Le Haricot, sous ses diverses formes : Phaseolus, Aziiki, Ingeii ;
Dolique, Sasaghi; Haricot vert, Ya)-e Xari, etc., se prête à de
nombreux apprêts culinaires, de pâtisseries, etc.
L'Igname Dioscorea, Tsiikii imo ; sa racine est un mets délicat.
L'esjjèce lecheino a le tubercule aplati; sa graine constitue un
dessert agréable. Une autre, Naga imo, gorgée de fécule, râpée et
pilée, fournit un gruau que l'on accommode avec une sauce spéciale.
La Laitue, Tissa, crue ou cuite, est un mets naturel ou combiné.
Le Lis, }>/, a plusieurs espèces spontanées, Sasa Yri, ou cultivées,
Oni Yri. admises sur la table.
Le rhizome du Nélumbium Lotus, Hasii nojie, aquatique ou amphi-
bie, est culinaire ou amylacé. La graine compose un mets sucré.
Le Périlla, Siso, une plante vivrière, genre Epinard ou Oseille,
possède un type à feuilles pourpres rangé parmi les colorants.
Les rhizomes de la Persicaire multiflore,/lrts/Hi, bouillis, deviennent
alimentaii^es, et les jeunes pousses également. Plusieurs variétés,
Tade, sont classées parmi les condiments des sauces à poisson.
Le Petasites, Fiiki, voisin du Tussilage, porte ses feuilles à la
cuisine et ses fleurs aux épices.
La Poirée, Fudenso, donne un feuillage qui se renouvelle à la
suite de chaque cueillette ; il est bon à la cuisson.
Le Pois, Yendo, se subdivise en deux grandes sections approvi-
sionnant les repas japonais d'un bon légume en grain ou en cosse. Le
Saj'a Yendo est consommé des deux façons.
Le Pueraria, Kiidzii, grimpant, fournit de l'amidon par ses racines,
un fourrage par ses feuilles, un textile par ses fibres. L'infusion de
la racine, hautement féculente, constitue un mucilage adoucissant
qui remplace la gomme arabique.
Les fleurs du PjTêthre de Chine, Riorii Kiku, infusées dans le
vinaigre avec du sucre, ou séchées, sont appréciées aux condiments,
comme les boutons de Chrysanthème.
La Sagittaire, Kuwai, cultivée dans les sols humides ou inondés,
est mangeable par ses racines tubéreuses et ses jeunes pousses.
Le Sarrasin, Saba, fournit un mets, qui rappelle le macaroni.
La racine charnue du Stachys aflinis ou de Siebold, Choro-gi, est
bonne en cuisson ou en conserve dans le vinaigre de prunes.
Le Soja, Marne, comporte plus de trente sortes, à maturité hâtive
ou tardive. Le grain, analogue au Pois, entre dans l'alimentation de
l'homme (le G an! mi Marne) ou du bétail. La farine, le fromage, l'huile
et le sav(m de Soja sont l'objet d'un grand commerce.
La Tétragone, Tsuruna, spontanée sur le littoral des climats
chauds, ou cultivée, fournit un bon feuillage alimentaire, cru ou cuit.
JAPON 6ll
Nous placerons ici quekfues plantes à épiées ou à condiments-
L'Agaric, Matsiitake, champignon récolté dans les forêts de Pins;
on le conserve salé ou séché pour le consommer houilli ou grillé.
Le Chanvre, Asa ; les graines sont utilisées, grillées.
Le Clavalier-Poivre, Sansho, sert de condiment et d'épices par ses
feuilles, ses graines et son aubier bouilli.
Le Gingembre, Shoga, consommé cru, séché ou pulvérisé ; ses
jeunes pousses étiolées et blanchies à la cave, portent le nom de
Moj'aski Shoga.
Le Pavot somnifère, Keshi, à opium ; ses graines sont gi'illées ou
mélangées aux légumes.
Le Piment, Togarashi, est un condiment cru, grillé ou salé.
Le Raifort, Wasabi, sert d'épices par ses feuilles et ses racines.
Et des Algues marines, en quantité.
Plantes a infusiox pour boisson. — D'abord, le Thé, Tcha.
En dehors des Céréales et du Riz, le produit alimentaire le plus
important, extrait des végétaux, est le Thé. Toute la population en
consomme, et le pays l'exporte pour 33 millions de francs par année.
L'arbuste jouit d'une haute réputation sur tout le territoire japonais.
Il préfère les sols aérés, non loin des cours d'eau.
En premier lieu Uji, province de Yamashiro. Le Thé d'Uji est
considéré comme étant le plus célèbre. Ensuite les provinces d'Omi,
Ise, Shimosa, Echiu, Tùtomi, Kadzusa, Imaba, Suwo, Suruga,
Nagato, Musashi, Hizen, Muro, Higo, etc.
On emploie des boites faites avec le bois de Paulownia, Kiri, pour
transporter le Thé par voie de terre, ou avec le bois de Cryptomeria,
Siigi, pour les expéditions maritimes.
Outre le Thé, quelques végétaux fournissent un breuvage agréable :
Les bourgeons feuillus du Lyciet, Kuko, tisane calmante ;
Les feuilles du Desmodium, Fuji kanzo, dit Thé de paysan;
Les feuilles d'Erable, Kai^a-kogi, boisson nommée Kawara-cha;
Les jeunes pousses de blé dont l'infusion, Miigi-cha, versée sur
le Thé en poudi'C, le colore légèrement ;
Les feuilles de Gymnostemma, Amacha, province de Yamashiro ;
Les jeunes feuilles de Nénuphar, préalablement hachées, pressées,
puis infusées dans l'eau bouillante ;
Les feuilles du Saule japonais, Yanagi; du Mûrier, Kuwa;
Les bourgeons du Camellia, liqueur chargée en amertune ;
Enfin, le Riz fermenté, base de la boisson populaire, Shake ou Saké,
Des brasseries à Saké sont installées partout.
6l2 JAPON
IV. — Végétaux textiles, oléagineux et tinctoriaux.
Végétaux textiles. — Le Mûrier, ÀHa'rt, est larbre le plus répandu
au Japon, pour l'élevage du bombyx Mori et la fabrication de la soie.
Plus de 200,000 hectares sont coniplantés en Mûriers. On compte
près de cent variétés ; les principaux types séricicoles sont :
1° Mûriers précoces : Ippei, Yanaghète ;
20 — de saison ordinaire : A-ohi, Koiimorio ;
3" — tardifs : Takanko, Nezoïimigo, Sahi.
Les trois entrées successives de la végétation permettent de donner
à la chenille séricifère une nourriture tendre et substantielle.
Les éducations renommées pour la sélection des graines ou œufs
du bombyx sont de Yonosawa, province d'Uzen ; de Yamagawa,
dlwashiro, de Neda, province de Shinano, etc.
Le Broussounetier, Kozo, croit partout, surtout à Toza, Yio, Souno,
sm' les bords des chemins et en pleine friche. Le recepage produit
un branchage ramifié dont les couches libériennes serviront à la
confection du fin papier végétal, surtout si la pâte a été arrosée, dans
la cuve, avec une substance laiteuse composée de la fleur de riz et
dune décoction gommeuse de l'écorce de THydrangea paniculé,
Nori noki, ou de la racine de l'Hibiscus Manihot, Toro.
L'Edgeworthia, Mitsoiimata, des provinces de Suruga et de Kaï.
L'imprimerie impériale japonaise fait fabriquer du papier avec les
fibres de cette plante, de sorte que sa culture et son exploitation ont
augmenté dans une notable proportion. Il existe, au Japon, environ
i,5oo,ooo touffes de l'Edgeworthia à papier.
Le Saule, Duroj'anagi, à rameaux retombants, porte des chatons
floraux qui se prêtent au filage.
Le Wickstroemia, Gampijiiow Gampù est spécial à Atami, province
d'Idzu. Vers la quatrième année de recepage, les jeunes pousses sont
utilisables par leur écorce et les feuilles sèches, pour la papeterie
fine, inattaquable aux vers.
La Ramie vivace, Kara mushi et Ishikiisa. La plus grande espèce
s'élève à deux mètres, au mois de mai. Elle sera alors recepée, et ses
nouvelles pousses récoltées en juillet fournissent le textile.
On rencontre ces diverses Orties à Kiusu, du Yamagata, où se
trouvent des usines spéciales à la fabrication de toiles de ramie,
qui entrent dans le vêtement et le linge de ménage.
Le Corchonis à capsules, Itshibi, produit des tiges d'un an qui
approvisionnent la corderie et les étoffes grossières ; la filasse
est connue en France, sous le nom de Jute.
Le Lychnis, Gampi, pour papier pelure et papier calque.
JAPON 6i3
Le Tilica, Bodaijii, qui se cultive comme le Chanvre, est la base
dctoUcs communes, Shinafn.Vlw?, recherchés sont les tissus obtenus
avec les fibres de l'IIibiscus, Mokiige.
Le Pueraria, Kiitsii, déjà cité aux Légumes, a des tiges sarmen-
teuses garnies de fibres destinées aux travaux du tissage.
Le Pteris aquilina, Warabi,Fongbvc approvisionnant la corderie.
Le Musa, Sasho, Bananier et ses trois variétés ; leurs fils
donnent aux étofTes le lustré de la soie.
Le Ghamjorops, S/u'ro, Palmier robuste, pourvoit à la confection
de balais, brosses et cordages.
Le Luiïa Pipengaille, Heshinia, Courge dont le réseau filamenteux
sert d'épongé, ou d'enveloppe aux objets précieux.
Les plantes aquatirpies, Joncs, Scirpus, Cyperus, sont récoltées
pour la confection de naltes, ainsi que la Graminée Coix, Yochi.
Enfin, le Coton et le Chanvre qui vivent sous des climats diflerents.
Plantes oléagineuses. — Parmi les productions végétales qui
nous intéressent, il en est qui approvisionnent les huileries :
Les Amandes du Ccphalotaxus, Inuhaya, fournissent ime huile
de graissage ou de savonnerie.
Les graines de Caraellia rendent une huile de toilette appréciée.
Les baies du Cinnamome camphrier, Kssoii, donnent une huile odo-
rante, tandisque celle de rEleoccoca,Z)oi«co«e, est inférieurecttoxique.
Le Sésame, Goma, et l'Arachide, Tojin Marne, pressés, sont la
base d'une bonne huile comestible ou d'éclairage.
Les baies de Sumac, riches en cire végétale ; le Sumac vernis,
Uriishi, est du Nord ; le Sumac succédané, Haji, du Sud.
Et les Noyers, Koiiroiimi; Torreyas, Kaya; Styrax, Hota\ Badianes,
Tsi/iibi; Kadsuras, Dinan, alimentent les huileries et les parfumeries.
Plantes tixctorlvles. — Polygonum, Aï, feuilles pour indigo.
Carthame, Koiirenaï, et Garance, Akané, pour rouge.
Miryca, Yamamomo, écorce pour teindre les filets de pêche.
Sumac semi-ailé, Katsii, couleur noire, dite de fer.
Aime maritime, Ilanoki, la décoction des cônes devient noire.
Soleil, Kari)'asu, tiges et feuilles hachées pour teinte jaunâtre.
Courge longue, Ukon, la racine donne une couleur jaune citron.
Garance à feuille en cœur, Akane, racine rouge garance.
Evodia glauque, Kiwada, écorce pour couleur jaune jonquille.
Gardénia faux jasmin, Kuchi-Nashi, jaune extrait de ses fruits.
Poirier, variété Ziiini, la feuille en décoction produit du jaune.
Chêne à feuille dentée, Kashiwa, écorce tinctoriale et tannifère.
6l4 JAPON
V. — Arbres et Arbrisseaux utilisés
dans l'industrie du bois.
Le Japon est riche en végétaux industriels. Toutes les habitations
sont construites en bois. Son climat varié lui permet donc d'utiliser
les essences qui croissent sous des latitudes analogues à celles
de la Suède ou de l'Algérie, et des contrées intermédiaires.
Nous examinerons les types principaux parmi les Conifères, les
arbres à feuilles caducpies et les espèces à feuilles persistantes.
A. — Conifères.
L'engouement des Japonais pour le résineux est à ce point qu'ils
l'utilisent à tout : maisons, piles et tabliers de pont, grands ponts,
navires, traverses de chemins de fer, gros matériel.
Abies fîrma, Momi, pour le bâtiment, le meuble et les construc-
tions navales. Croît rapidement à l'exposition nord, sous les futaies
naturelles des îles Sikok, Nippon, Yéso et les Kouriles.
Les roches argileuses et les ponces volcaniques de Kiso lui
permettent d'atteindre 3o mètres de hauteur sur 3 mètres de tour.
Abies Veitchii, Shirahe ; bois d'un grain serré, admis à la fabrica-
tion des meubles et à faire des planchettes pour toitures. Provinces
de Mino, Shinano et Shimotsuke, Suruga.
Biota, Tsiibiakiidan ; bois blanc pour meubles et bardeaux.
Provinces d'Idzu et d'Iwaki.
Cephalotaxus drupacea,//iMA'<y«, employé aux meubles communs.
Fruit abondant, à huile. Originaire des montagnes de Nangasaki,
Chamœcyparis « Retinospora obtusa », Hinoki ; bois blanchâtre à
grain serré, d'une odeur agréable ; il occupe la première place dans
les bois de construction ou d'ameublement et la sculpture des bois à
laquer, huiler ou vernir. Son écorce sert au calfatage des navires.
Habite les montagnes de Nippon, les terres profondes du littoral
et les gorges argileuses des vallons. Le Cham.ecyparis pisifère,
Sawara, plus ornemental, a le bois moins résistant.
Gryptomeria japonica, Sugi\ bois très résineux, au cœur rougcùtre
et à l'aubier blanchâtre; spécial aux constructions navales, à la fabri-
cation de meubles et de caisses. Il atteint 36 mètres de hauteur et
6 mètres de tour. Le type Yaku-Sugi provient de l'Ile Yaku.
Juniperus japonica, Benibiakutan ou Blakouchin, comprend trois
espèces. Son bois rouge et dur est employé à la fabrication des
meubles et des]crayons. Provinces de Hida, de Shinano, de Sagami.
JAPON' Cl 5
Juniperiis rigida, Nezumisachi, atteint i5 mètres de hauteur sur
2 m. 5o de pourtour. Il sert à la confection des baignoires et des
tuyaux. Ses fruits sont médicamenteux.
Larix japonica, Fiig-i-Matsà, atteint 3o mètres de hauteur et
3 mètres de circonférence. Très vigoureux dans les laves volca-
niques ; pour construction de navires, de maisons, de meubles.
Picea Alcockiana, To/ti ; le bois à grain serré résistant à la rupture,
est employé à la construction et à l'ébénisterie. Habite les altitudes
élevées des provinces de Hida, Mizoussawa, Shinano et Shimotsuke.
Picea polita, Taga momi ; bois très dur pour charpente et menui-
serie. Provinces de Shinano, Shimotsuke, et Suruga.
Pinus densiflora, Akamatsii, écorce rouge et bois blanc à grain
grossier, utilisé par les ingénieurs de constructions maritimes ;
cependant, les jardiniers japonais le « nanisent » à outrance.
Provinces d'Hitachi et de Sagami, Nippon et Yéso.
Pinus Koraïensis, Gaj'ono ou Chosen niatsii, s'élève à 12 mètres;
bois de charpente et de menuiserie. Ses graines sont comestibles.
Provinces d'Ettiou, de Nagato et de Rikoutiou.
Pinus Massoniana, Kuromatsu; bois à gros grain, pour tous usages.
Il en existe de beaux exemplaires de 200 ans, mesurant 35 mètres
de hauteur sur 4 mètres de culée. Provinces de Hitachi et de Sagami.
Pinus parviflora, Hiine Komatsii; bois à grain serré, bon pour
meubles à vernir, docile au « nanisme » végétal artificiel, une
fantaisie du Japonisme. Région des hautes montagnes des provinces
d'Ettiou, de Rikouzen et de Shinano.
Podocarpus Nageia, Nagi\ son bois, dun grain serré, convient
pour petits meubles. Provinces d'Idzu, Isc et Yamato, région sud.
Pseudo-Larix Koempferi, Kai^a-matsii, utilisé par le génie civil
ou maritime. Provinces de Kii. Musashi, Shimodsuke, Shinano,
Suruga, jusqu'à 2,5oo mètres d'altitude.
Salisburia ou Gingko, Isho ; arbre dioïque à feuilles caducpics ;
bois tendre, de grain fin, serré, bon à rameublemcnt. Provinces de
Musashi et de Rikusen.
Sciadopitys verticillata, Kooya-Maki. Ce bel arbre décore la
bonzcric des familles princières (daimios, taïcoun, mikado), et cou-
ronne, au Shinano, la région du Retinospora, où il atteint i5 mètres
de tige. Son bois est apte à la construction de ponts, de batelets,
de baignoires, L'écorce sert au calfatage des navires.
Taxus cuspidata, Ichii: bois droit, à grain lourd et serré ; nombreux
usages industriels. Habite tout le Japon, même Kiu-siu.
Thuiopsis dolabrata, .-l/.-eAv", Sliiba, iS/nVo^^/: bois tendre, blanc, fin,
pour la confection de mèches et d'autres menus objets. Le Thuiopsis
6l6 JAPON
lœtevirens a les tissus plus colorés. Forêts ombreuses de Hitachi,
Mino, Shinano, et les vallées humides de la chaîne Hakone.
Torreya nucifera, Kqy^a, gros arbre court ; son bois, jouant peu à
l'humidité, est réservé au tour, à la fabrication de barillets de luxe
et de baignoires portatives. L'amande du fruit est comestible et oléagi-
neuse. Originaire des montagnes boisées des îles Nippon et Sikok.
Tsuga Sieboldi, Tsiiga, fournissant un beau bois à grain serré,
insensible à l'hygromètre, destiné aux constructions navales. Le plus
estimé provient du distinct de Tagano, province de Yamashiro.
B. — Végétaux à feuilles caduques.
Acanthopanax à feuilles de idcin, Hari-Giri; bois dur, à grain
grossier, pour les constructions navales et la menuiserie. Provinces
d'Ivaki, Mutzu, Rikuzen, Shinona, Shimodzuke, etc.
Acanthopanax sciadophylloïdes, Konzetsn ; fabrication de boîtes,
bâtons et chaussures en bois. Sa racine est médicinale.
Albizzia julibrizin, Nemunoki, pour la tabletterie.
Aronia, Shidé, de Kiu-siu et Nippon, offrant son bois rougeâtre à
la tournerie.
Aune « Alnus firma », Minehari, s'élève à lo mètres ; meubles et
navettes de tisserand. Provinces de Shinano et de Shimotsuke.
Bouleau blanc, Shirakaha, croît dans le nord où son bois, veiné
de noir, est travaillé au tour. L'écorce a son emploi médicinal.
Bouleau commun, Midzume ; bois à grain serré et rougeâtre pour
meubles, traîneaux, machines. Provinces Hitachi, Nikko, Shinano.
Catalpa de Kœmpfer, Kisasag-e, pour confection de caisses.
Gédrèle de Chine, Chian-Chin; a.vhre de i8 mètres sur2'"5ode tour,
fournissant un bois rouge à l'industrie. Iles de Sikok et de Kiu-siu.
La feuille a une faible odeur d'ognon ; bouillie, elle est consommée
par les bonzes, à certains jours d'abstinence.
Gercidiphyllum du Japon, Katsiira, beau bois rougeâtre, rectiligne,
employé en ébénisterie. Cet arbre, qui atteint 35 mètres de hauteur
sur 4 mètres de tour, est d'Iwashiro, Muton, Shinano, Rikusen.
Cerisier, Sakura ; bois rouge et dur, à grain serré, propre aux
planches d'impression ou de gravure, aux meubles, à la tabletterie
et au tour. Provinces du centre et du nord.
Chalef à fruit doux, Tissaneki Goiiini, à fruits comestibles ;
son bois est spécialement affecté aux travaux de tournerie.
Charme, Soro; bois blanc à grain serré, accepté à la construction,
au charronnage et au chauffage.
Châtaignier, Kuri ; bois à gros grain, mais très dur, servant aux
constructions navales et à l'ébénisteric. Écorce tinctoriale.
À
JAPON' 617
Chêne crispé, Nara wanara ; accessoires de navire, bois de
chauffage, charbon. Du nord de Nippon jusqu'au sud de Kiu-siu.
Cliône à feuille dentée, Kaahiwa, réclamé pour les constructions
navales; écorce tinctoriale. Robuste dans les sols argileux.
Une autre espèce de Chêne « Quercus serrata)),A'MnM^>', nourrit le
bonibN-x Yania-Mahi. Provinces de Musashi, Kodzuke, Setzu, Idzu.
Cliène pédoncule, Konara, le roi des forêts, d'après les indigènes ;
pour tous usages. Son aire géographique s'étend assez loin.
Cléthra, Riohii, pour la tournerie, le chauffage et le charbon.
Deutzia à feuilles rudes, Utsiig-i ; bois à grain serré, pour tuyaux,
marquetterie ; la feuille sert à poncer les bois fins. Province d'Idzu.
Erable polymorphe, Momidzi ; bois présentant de petites facettes
brillantes, suivant le plan de ses mailles, et servant à la fabrication
de fûts, de boites et autres ouvrages à vernir. Provinces de Shinano,
Idzu, Kaï, Nambou, depuis Kiu-siu jusqu'à Yéso.
Evodia glauque, Ohalm ; pour uienuiserie. Ecorce tinctoriale.
Provinces dUvaki, Mino, Mutsu, Shinano, Rikukiu.
Févier du Japon, Saïkachi, atteint 18 mètres de hauteur sur 2"' 5o
de tour. Son bois sert à la fabrication des meubles, et ses gousses à la
teinturerie.
Frêne, Toneriko et Chiozi, des provinces centrales ; pour manches
d'outils, avirons, cercles de voiles auriques et bois de feu.
Glycine, Foiuhi. Les brins, enduits de glu, jetés à flot sur la mer,
attirent et retiennent les oiseaux de passage.
Hêtre commun, Biina ; constructions navales et meubles. Provinces
de Buzen, Musashi, Mutzu, Shinano, Shimodzuke.
Hovcnia à fruit doux, Kemponashi ; les menuisiers font grand cas
de son bois fauve ; fruits comestibles, ainsi que leur pédoncule.
Lagerstroemia, Sariisiiberi, du littoral sud ; bois noueux et dur,
précieux pour les manches d'outils et la robinetterie. Belles loupes.
Magnoiier, Honoki, bois tendre à grain serré, pour la menuiserie,
les lances, les fourreaux de sabre ; son charbon polit les laques et les
métaux. Provinces dlwaki, Mutsu, Rikutiu, Rikuzen, Shinano, Titachi.
Marronnier conique, Tochi-Xohi, et sa belle variété de Chiire
Dochi, à grain ondulé, fournissant un bois très dur à l'ébénisterie.
Croit dans les provinces de Kaï, Shimodsuke et Shinano.
Mélia du Japon, Sendan ; bois de menuiserie, tendre, à gros grain,
et pour tambours indigènes. Provinces centrales et littorales sud.
Meliosma myriantha, Awabiiki ; abrisseau alimentant la fabrique
de petits objets de tabletterie.
Micocoulier âpre, Miikunoki : bois dur, à grain serré, destiné aux
constructions civiles ou maritimes, au tour, à la menuiserie. Ses
6l8 JAPON
feuilles rudes servent à polir certains objets et à poncer les sujets à
laquer. Croît clans les provinces de Musashi et de Tamba. Une forme
voisine, Micocoulier de Chine, Hénoki, a le bois veiné.
Munie, Prunier-abricotier, dont le bois dur et d'un grain grossier
entre dans la fabrication des peignes. Ses fruits sont employés à
divers usages de table. Cet arbre vient surtout à Tokio, et autour des
villes du centre et du midi. Variétés à floraison sensationnelle.
Mûrier blanc, Kiiwa ; beau bois dur et brillant pour arcs, baguettes
à manger, petits meubles à huiler ou à laquer et à dorer. Ecorce
médicinale et tinctoriale. Ses feuilles constituent la noiu'riture du
ver à soie. Provinces d'Iwashiro, Idzu, Shinano, Schimamura,
Kozuké. Iles Osima et Atidjo. Golfe d'Yéso.
Noyer de Mandchourie, Kuriuni ; bois superbe en ébénisterie,
sculpture et affûts de canon. Provinces froides de Kaï, Kodsuke,
Kotské, Shinano, Tamba, Mutzu.
Orme à petites {ewiWes, Ahinocé ou ^A'rt^rtmo; bois dur et jaunâtre,
destiné au charronnage, au tour, à la fabrique de boutons.
Un parent du Charme, l'Ostrya, Azada, s'élève à 20 mètres.
Paulownia, Kiri, arbre populaire qui croit rapidement et donne
un bois léger et tendre, ae voilant pas, spécial à la fabrication des
boîtes, coffres, malles, tables, jouets, planchettes à chaussures, perches
poiu" chaises à porteurs, etc. La variété d'Idzu a plus de densité.
Peuplier de Siebold, Yamii narashi ; on tire de son bois blanc
tendre des allumettes, des brosses, des baguettes pour manger le
riz, etc. Province de Shimodsuke.
Phellodendron, Kihacla, arbre dioïque ; pour ouvrages au tour,
boîtes, chaussures.Sonécorce subéreuse est médicinale et tinctoriale.
Picrasma, Nigaki, atteint i5 mètres de haut et convient à la
fabrication d'instruments agricoles, de chaussures en bois, etc.
Son écorce a des propriétés insecticides.
Planère du Japon, Keyaki, fournit un beau bois très dur, maillé,
résistant, pour le génie civil ou maritime, les navires de guerre, la
belle ébénisterie et la sculpture des objets à rester nus. Provinces de
Hinga, Kaï, Mutzu, Nagato et Shinano, C'est une des essences les
mieux considérées au Japon.
Plaqucminier du Japon, Kaki, bois dur, grain serré, cœur passant
au noir d'ébcne, précieux dans les travaux d'art et de luxe.
Le Kaki est l'arbre fruitier populaire, là où le thermomètre
descend rarement au-dessous de -f- 12°.
Poirier, Naschi, fournit le bois des planches d'impression, des
peignes et des petits meubles. Provinces Iwaki et Kodzuke.
Pommier, Zumi, donne un bois tendre à grain serré, pour le^
JAPON 619
menuisiers et les ébénistes ; l'industrie en tire une teinture jaune.
Provinces de Kai, Scliimodzuke et Shinano.
Prunier, Siimonio, l)ois coloré, résistant; menuiserie et ébénisterie.
Ptcrocarya, Smva Gurunii; bois blanc à grain grossier, pour caisses
et meubles. Son écorce sert à fabriquer de petits objets de bimbelo-
terie, rcnonmiés à Nikko.
Pterostyrax, Asagara ; arbrisseau de 9 mètres de hauteur, admis
à la fabrication de menus objets.
Sapindus, Miikurodji ; bois tantôt blanc, tantôt jaune, solide en
bâtons destinés à porter les fardeaux.
Saule du Japon, Kawa yakagi; bois blanc tendre, convenable aux
spatules de pharmacie, baguettes de table, etc. Provinces d'Iwashiro,
de Musashi, etc.
Sophora, Yenkzii, à gros grain, coloré, pour meubles, manches
d'outils, tournerie. Provinces de Hiuga, Mutzu et Rikuzen.
Stuartia, (Srtrzi^rt, atteint 12 mètres de hauteur et 2'"5ode tour,
destiné aux manches d'outils et à divers instruments.
Styrax, Ega ; deux variétés accaparées pour la tournerie et la
bimbeloterie. Graines oléagineuses.
Sumac ailé, Niiriide; bois Idanc pour la marqucttcrie.
Sumac à cire, Haji, du Sud, entrant dans la fabrication de menus
objets. Ses fruits donnent le Kiro, cire végétale blanchie par le ralli-
nage. Provinces du Sud et de l'Ouest. (Grande exploitation.)
Sumac à vernis, Uriishi, bois citron comme le précédent, mais à
grain plus serré ; mêmes usages industriels. Cet arbre produit la
résine connue sous le nom de Laque du Japon.
Tilleul à feuille en cœur, Shinanoki , atteignant 12 mètres ; bois
léger se prêtant aux ouvrages de tour, de s,culpture, à la fabrication
de petits objets, boîtes, crayons. Une matière textile est tirée des
couches libériennes de son écorce.
Yirgilier de l'Amour, Inii Yenjii ; bois de construction et môme
utilisé à la tournerie.
Zantoxylon ou Clavalier poivré, Sansho ; le bois entre dans la
menuiserie fine ; raul)ier, mangé cuit, devient un aliment, et ses fruits
servent d'épices. Les feuilles et les fruits infusés, jetés à l'eau, y
tuent le poisson. L'arbuste provient de Nikko et de Shimodzuke.
C. — Espèces à feuilles persistantes.
Actinidia argenté, Shira-Kiichi; tiges sarmenteuses, se prêtant
aux perforations de l'axe. District de Nikko.
Aucuba, Awo-Kiba ihois dur, pour marquctterie. Province d'Idzu,
6îK) JAPON
Bambou, Tahe, variétés différant de tailles et d'emplois. Les plus
gros sont de Satsuma. Le plus utilisé, le Bambou duveteux, ^/at/rt/.-e,
atteint i8 mètres de hauteur sui' o™20 de diamètre ; il entre dans la
fabrication des tubes, tuyaux, paniers, seaux, cercles de tonneaux,
charpente, amarres de bateaux de pêche.
De YHotei-Chihu, plus petit, ou tire des cannes de parapluie ou
d'ombrelle, des étuis de pipes, des porte-plume, des lances.
Du Shi-Chikii et du Sakotan-Chig-ii, des baguettes à étagères, à
stores ou à lanternes, éventails, broches, baleines, pinceaux.
Les jeunes pousses du Moso, cuites, entrent dans l'alimentation.
Avec le Bambou Kan-Chiku, on confectionne des bâtons, des
clôtures, des paniers, des échasses, des lignes de pêche.
Le Mefsiki Take approvisionne la menuiserie et rorneraentation.
Une forêt de Bambous comporte environ 24>ooo pieds à l'hectai^e,
fournissant, sur cette surface, 10,000 kilogr. de tiges fraîches.
Le Bibacier, 7û'rt;bois solide, à grain serré, pour meubles et
lutherie. Les Bibaces sont comestibles à Ida, Musashi, Sm'uga, etc.
Buis, Tsuge ; bois blanc très dur à travailler au tour. Provinces
d'Idzu, Musashi. Une espèce moins vigoureuse entre dans la confec-
tion de peignes, cachets, bois à gravure, dents artificielles.
Camellia, Tsoubaki, répandu dans les sables argileux du littoral,
à température modérée, où il atteint 12 mètres de haut et 2 mètres de
tour. Son bois est utilisé comme celui du Buis, et ses graines sont
oléagineuses. — Le Camellia d'automne, Sasanka, est plus nain.
Chamœrops élevé, Shiiro, assez connu dans le Sud-Est, convient à
la menuiserie d'intérieur.
Chêne à feuille aiguë, Ahagashi ; bois dur, rougeâtre, destiné au
charronnage, aux constructions de navires, de machines agricoles,
de presses. Ile d'Ansakuza et provinces de Hizen, de Satsuma.
Aux essais de rupture des bois, par notre compatriote M. Dupont,
ingénieur des constructions navales, à l'arsenal diokoska, le Querciis
acuta a présenté la plus grande force de résistance ; puis le Planera.
Chêne cuspidé, .S7/, recherché par le génie naval. Son écorce est
tinctoriale. Provinces d'Idzu, Echigo, Kadzusa, Kodzuke.
Chêne glauque, Shira Gashi; bois blanc à grain serré, propre à
tous usages : navires, machines, timons, godilles, avirons, manches
d'outils. Estimé en charbon pour sa chaleur et sa durée. La lave du
Fusi-Yaraa n'est pas désagréable à sa végétation.
Chêne phylliroide, Ubane Gashi ; bois dur et serré, pour acces-
soires de navires, chevilles de bord, manches d'avirons, rames.
Provinces d'Idzu, Satsuma.
Distylion à grappes, Isunoki ; bois teinté rouge brun, recherché
JAl'OX G2I
pour objets de toilette et d'ameublement, pour vis, écrous, coulisses
de table. La cendre de son bois est réservée pour le glaçage des
porcelaines. Iles llaeliijo, Shikoka; provinces d'Idzu, de Satsuma.
Viorne obier, Kanibokii ; bois d'un grain serré, pour baguettes de
table et cure-dents. Les paysans en mangent les baies. — Musashi
et autres provinces situées dans les mêmes conditions.
Fusain rampant, Massa/ii : son charbon est employé au dessin.
La macération de Técorce et des fruits avec du riz fermenté produit
un vinaigre de toilette.
lloux à feuille entière, Mochi-Nold ; bois peu employé, écorce
fournissant de la glu. Provinces d'Awa, Kii, Sagami, Yamato.
Houx à large feuille, Araragni; bois dur et peu coloré, homogène;
éventails et baguettes de table. Montagnes de Kiu-siu et Nippon. La
variété Tarayo, à superbe feuillage, atteint i5 mètres de haut et
3 mètres de base ; le bois est accaparé par les fabricants de jouets,
bibelots et petits meubles d'intérieur.
Houx 01dhami,iyrtnrtme-iyoA7', atteint 6 mètres de hauteur et ©""Go
de circonférence. Bois utilisé à la tournerie et aux coffrets.
Houx à feuille ronde, Kiirogane-Mochi, s'élève à 18 mètres ; il
approvisionne la menuiserie et la tournerie.
Laurier-Camphrier, Kiisu-Nochi, producteur du Camphre ; bois
compact ne s'altérant pas à l'eau, présentant des ondulations annu-
laires «jorin » qui ressemblent aux écailles des poissons. On l'emploie
à la construction des maisons, des navires et des meidDles.
Laurier Cinnamome, Nikkei ; bois à grain commun, pour meubles
et manches d'outils. Provinces de Mutsu, Rikusen, Hiuga.
Lindera sericea, Kiiromodji, de Nippon, spécial aux cure-dents.
Litseea glauque, Shirodamo et Yaboii, atteint 9 mètres ; son bois
entre dans la fabrication des petits meubles. Graines oléagineuses.
Nandina domestique, Nanten ; arbrisseau au bois jaune, employé
en menuiserie ; fréquent dans les climats chauds.
Osmanthe à feuille épineuse, Shiragni ou Moksei ; bois à grain
serré, pour petits meubles, billes à calcul de l'enseignement, jeux
d'échecs. Sa fleur donne de l'arôme au Thé. Province d'Aki.
Photinia, Koshikide, produit un petit fi'uit recherché des enfants.
Pittospore, Tobera ; arbrisseau de 6 mètres, à fleurs parfumées.
Le bois pourvoit à la bimbeloterie.
Sindera, Kiiromodji, arbuste odorant dont on coupe l'écorce pour
faire des cure-dents. Originaire des pays chauds.
Ternstroemia, 3/oA-hAoA«, voisin du Camellia ; arbre à bois dur,
pour menuiserie et tournerie. Fleurs panachées en couleiu* ; graines
oléagineuses. — Sm'uga, Musashi, Shimodzuke.
622
JAPON*
Troëne. Ibota: sa graine donne nnc luiile pour vernir les bronzes ;
et Ion extrait, des insectes qui vivent sur le feuillage, une cire blanche
de bonne qualité. Bois pour chauflage et pour manches d" outils.
VI. — Végétaux d'ornement ou spontanés.
Le pays du Camellia, de l'Hortensia, des Clématites, des Lis et
du Chrysanthème est en floraison perpétuelle.
La richesse volcanique du sol, les vapeurs marines et les com^ants
chauds contribuent à donner de l'ampleur, de l'éclat et du parfum
aux fleurs.
L'Horticulture japonaise est une des plus intéressantes à étudier.
Les horticulteurs cultivent avec soin et méthode ; les amateurs
décorent de fleurs leurs villas, leurs jardins, leur demeiu*e. On a pu,
d'ailleurs, en juger aux Expositions universelles, et à l'assiduité et
à l'intelligence des jeunes élèves japonais envoyés par le Gouver-
nement dans nos établissements de commerce ou d'instruction.
Chacun sait aujourd'hui que la patrie du Chrysanthème a trouvé
dans le palais du souverain et chez les grands un accueil qui tient
de l'enthousiasme. La culture uniflore ou éboutonnage et le greff'age
de diverses variétés appartiennent au Japon. Les amateurs Européens
ou Américains les ont imités.
Pour se convaincre de la fortune florale du Japon, nous donnons
une liste sommaire, en trois séries, des principaux végétaux ligneux
ou herbacés, indigènes ou revendiqués par le Japon et la Chine.
1° Arbres et Arbustes.
Acanlhopanax ricinifolium;
Acer (espèces et voriétés) ;
Actinidia volubilis;
^sculus turbinata ;
Akebia quinata;
Andromeda japonica (Picris) ;
Aralia canescens ;
— pentaphylla;
— Sieboldi ;
— sinensis;
Arislolochia Kaempferi;
— debifis ;
Armeniaca Mume ;
Arundinaria japonica ;
Aucuba japonica;
Azalea Mollis j
Bambusa (variétés) ;
Benthamia japonica ;
Berbcris Thunbergii;
Berchemia raceinosa ;
Belula corylilolia;
Broussonetia napyrifera ;
— Kœmpferi ;
Buddleia curviflora ;
Callicarpa japonica ;
— purpurea ;
Camellia japonica ;
Cardiandra altcrnifolia ;
Caryopteris maslachanlhus ;
Castanea japonica;
Catalpa Ktcmpferi ;
Celastrus punctatus et Oryxa ;
Cerasus japonica;
Cercis japonica ;
CcrcidiplivUum japonicum ;
Chœnomeles japonica ;
— — umbilicala;
Chamœrops excelsa ;
Chimonanthus fragrans;
Cissus Sieboldi ;
Citrus emarginata japonica;
— triplera ;
Clematis florida ;
— Fortunci;
— païens ;
— cœrulea ;
JAPON
623
Clcrodondron frao^rans ;
— iiiipriialis;
Cleypra japonica ;
Calodrac'oii nobilis ;
Cocculus laniititlius ;
— Tluinbci'jçii ;
Corylopsis arlutrea ;
— spicata ;
Cycas rcvolula ;
Dai)line odoia ;
Daplini|)liyllniii «gracile ;
Di'siuo<liulu japonicniiii;
— ptndulilloruiu;
— ractMUOsuni ;
Deulzia scal>ra ;
— u^i-acilis;
Dicrvilla hortensis ;
— Japonica ;
DiospjTos kaki ;
DisU'irocarpiis carpinus ;
Dislyliuiu racemosum ;
Elœagnus crispa ;
— edulis(lonpjipcs);
— niacrophjlla ;
— rcllcxa;
Eriobolrya japonica ;
Euptcloa polyandra;
Eurya japonica ;
Euscaplus staphyleoides ;
Evonymus japonicus ;
— giacilis ;
— radicans ;
Fatsia japonica;
Ficus japonica :
Forsythia suspensa;
Fraxinus lon^çicupsis ;
— scrratilolia ;
Gardénia llorida ;
Gleditschia japouica ;
Haïuamelis arborea ;
— japonica ;
Ilovenia dulcis ;
Hoya varicgata ;
Hydrangea acuniinata ;
— alba ;
— japonica ;
— Hortensia ;
— involucrala ;
— Otaksa;
— paniculata;
— pubcscens ;
— stellata ;
— Tluinbergi ;
Hypcricum palulum ;
Idesia polycarpa ;
Ilcx crcnata ;
— lalifolia ;
— Tarajo ;
— Fortunci ;
— rotunda ;
lUicium religiosum ;
Indigofera décora ;
Juglans Sieboldiana ;
Kadsura japonica ;
Kei'ria japonica ;
Kœlreuteria japonica ;
Laurus Gamphora ;
Lespedeza virgata ;
— l)icolor;
Liguslrum Ibota ;
— japonicum;
Ligiistruni Qnilioui ;
Litseea glanca ;
Lonicera oonfusa;
— brachypoda ;
Magnolia discolor;
— jajjonica ;
— Ivoi)us;
— stellata ;
Malionia japonica ;
— Sieboldii ;
Marlea i>latanitolia ;
Melia ja[)onica ;
Nandina donu'slica ;
Negnndo cissilbliuni ;
Osniantlius a(|uiroliuin;
— Iragrans ;
— ilicilblius;
— latifolius ;
Paliurus virgatus ;
Paulownia imperialis ;
Plicllodcndron jai)onicum ;
Pliiladelplius Satsunii ;
Piiotinia glabra ;
Plij tolacca dioica ;
Pirus jajjonica ;
Pittosporuin Tobira ;
Planera acuniinata;
Prunus japonica ;
Ptcrostj'rax hispidum ;
— corynibosum ;
Pueraria Thunbergiana ;
Oucrcus (collection);
llaphiolepis japonica ;
Illiapis llabelliforniis ;
Rhodotypos kerrioides ;
Rhus andiio:ua ;
— succedanea ;
— semi-alata ;
— ternata ;
— vei-nicifera ;
Rhynchospermuiu jasminoidcs ;
Rosa rugosa ;
— poljanliia ;
— Iwara ;
Rubus trilidus, etc. ;
Salix japonica ;
Sapindus Mukorosi ;
Schizophragma hydrangeoidcs ;
Serissa fœtida ;
Skimmia japonica ;
— oblata ;
Smilax sebeana ;
Spirtca callosa ;
— Bunialda ;
— Lindlej^ana ;
— prunifolia ;
— rimnbergi ;
Stachyurus prœcox ;
Stauntonia liexapliylla ;
Stjphnolobium japonicum ;
Stjrax japonicum ;
Syringa japonica;
Tamarix plumosa ;
Ternstrœmia japonica ;
Viburnum erosum ;
— macrophyllum, etc.;
Yitis (collection);
"NVistaria brachyl)otrys;
Zanthoxylon piperitum ;
— planispinum ;
— schinitolium.
62l
JAPON
Q° Conifères.
Abies bitida ;
— lirma ;
— homolcpis ;
— Yeitchii ;
Biola oricntalis ;
— nana ;
— varicgata ;
Cephalotaxus drupacca :
— pedunculata ;
Chamœcyparis oblusa ;
— " pisilera;
— argentea ;
Crjptomeria japonica ;
— Lobbii ;
— macrocephala;
— nana ;
— clegans;
Cunninghamia sinensis ;
Ginkgo biloba(Salisburia) ;
Juniperus japonica ;
— pjramidalis ;
— rigida ;
Kelelecria Fôrtunei ;
Larix japonica;
Nageia japonica ;
Picea Alcockiana ;
— japonica;
— microsiJcrma ;
— polita ;
Pinus densitlora ;
— koraiensis ;
— pai'viilora ;
— Pinaster ;
— Massoniana ;
monophylla ;
variegata ;
— smensis ;
— Thunbergii ;
Podocarpus (divers) ;
Pseudolarix Kœmpleri ;
Relinospora juniperoides ;
— leptoclada ;
— squarrosa ;
Sciadopitys vcrticillata ;
Taxus Ijaccata cuspidata ;
Tliuiopsis dolabrata ;
Torreya nucifera ;
Tsuga Sieboldi.
3° Plantes herbacées.
Aconit um japonicum ;
Acorus gramineus ;
Amaryllis sarniensis ;
Anémone japonica ;
— elegans ;
Aralia cordât a;
— trinervius;
Aster ageratoides ;
Bocconia cordata ;
Callistephus sinensis ;
Carex variegata ;
Clirysanlhemum japonicum ;
Diauthus japonicus ;
Epimedium atroroseum;
— discolor ;
macranthum ;
— niveum ;
— roseum;
— sulpLureum ;
— vioiaceum;
Erianthus japonicus ;
Eulalia japonica ;
Farlugium grande ;
Funkia subcordata ;
Geum macrophyllum ;
Glycine Soja ;
HemerocalLis albo-marginala ;
— cœrulea ;
— Dumortieri ;
— japonica;
— lancifolia ;
— Sieboldiana ;
Hoteia japonica;
Houttuynia cordala ;
Humulus japonicus ;
Iris Kœmpferi ;
Lappa edulis ;
Leucanthemum arclicum;
Lilium auratum ;
— Browni ;
— callosum ;
— elegans ;
— eximium ;
— fulgens ;
— japonicum ;
— Lcitclilinii ;
— Liu-Kiu ;
— longitlorum ;
— speciosum ;
— lakesima;
— Thunbergianum ;
— tigrinum ;
— venustum ;
Lychnis Sieboldi ;
— Senno ;
Lycoris aurea;
Opliiopogon japonicus ;
Orchidées (indéterminées) ;
Pœonia (variétés) ;
Platycodon grandiflorum ;
Polygonum cuspidatum ;
Primula japonica ;
— cortasoides amœna
Rhodea japonica ;
Saxifraga sarmentosa ;
Scirpus Tabernsemontani ;
Sedum Sieboldi ;
Spiraîa palmata ;
Trichosanthes japonica ;
Urginea japonica.
L'art des jardins de fantaisie, avec rochers, cascades, lacs et mon-
ticules artificiels, remonte à l'an 980, sous l'empereur Hanayama.
LUXEMBOURG
2,587 kilomètres carrés. — 220,900 habitants.
I. — Action du Gouvernement.
Le gouvernement luxembourgeois encourage par de fortes
allocations toutes les améliorations et les progrès apportés à la
culture du sol.
Après les dégâts de l'hiver 1879-1880, il a secouru tout particu-
lièrement l'arboriculture fruitière. C'est grâce à ces subsides que,
de i88i à 1889, on a planté 594,735 sujets de plein vent.
Chaque propriétaire recevait une prime basée sur le nombre
d'arbres plantés, et fixée dans un ordre inversement proportionnel,
afin de favoriser surtout la petite culture. Ainsi la plantation d'un
ou de deux arbres rapportait 2 francs ; de quatre arbres 3 francs ; de
dix arbres G francs, alors que l'on touchait 20 francs pour cinquante
arbres, 35 francs pour cent plants, et 40 francs pour deux cents sujets
fruitiers, à pépins ou à noyaux.
La culture maraîchère a été également encouragée. Les achats de
fumier de cheval, dans les casernes des pays voisins, ont été revendus
à bas prix aux jardiniers légumiers.
Des commissions envoyées à Brunswick ont étudié la culture de
l'Asperge, et à Erfurt, le choix des semences améliorées.
Les pépiniéristes sétant plaints des ravages causés à leurs cultures
par les lièvres, il leur a été fourni immédiatement des clôtures
galvanisées, et leurs pépinières ont été protégées.
40
626 LUXEMBOURG
II. — Enseignement horticole.
Il uexiste pas d'école spéciale d'horticulture en Luxembourg. Les
jeunes horticulteurs de ce pays vont s'instruire à l'étranger, soit en
Belgique, à Yilvorde, soit en France, à Versailles.
Pendant son exil, Pierre Joigneaux, agronome et député français,
avait été appelé par l'administration à organiser des conférences
arboricoles et maraîchères à Luxembourg.
Chaque année et sur divers points du territoire, il est donné de
nombreuses conférences théoriques et pratiques sur la culture et la
taille des arbres fruitiers.
Dès 1844, l'arboriculture fruitière était enseignée aux élèves de
l'École normale d'instituteurs, et depuis plusieurs années, des cours
d'arboriculture sont faits, sur place, aux instituteurs et aux canton-
niers chargés des plantations routières.
Un crédit annuel de 20,000 francs est accordé, sur la caisse de
l'État, pour favoriser le développement de l'arboriculture par la
création de vergers et de routes fruitières.
III. — Sociétés d'horticulture.
La première Société d'agriculteurs et de jardiniers du
Luxembourg s'établit en 1808, sous le vocable de Saint-Fiacre. Elle
est devenue une société de secours mutuels et de philanthropie. Tous
les ans, ses membres ornent l'autel du Patron et exposent leurs plus
beaux produits.
Le 28 mai 1889, fut fondé le Cercle agricole de Luxembourg,
qui, pour se distinguer de la Société agricole, ajouta à son nom le
qualificatif horticole.
Depuis quelques années, il existe trois Sociétés maraîchères
locales, à Rollingergrund, Eich et Kirchberg. Recevant des subsides
du gouvernement, mais n'exposant pas, leurs membres se sont
syndiqués pour acheter des engrais, des semences et des instruments
de culture.
La Société botanique avait créé, d'après les dessins de M. Ed.
André, un jardin qui a été abandonné après la retraite de l'inspecteur
des forêts Koltz, l'auteur de la Dendrologie Luxembourgeoise.
Depuis 1894, une Société d'arboriculture forestière s'est constituée
LUXEMBOURG 623;
à Luxembourg. Son programme comprend la propagation des espèces
de fruits les plus reconuuandahles, leur culture, l'emploi et le
placement le plus avantageux de leurs produits.
IV. — Production maraîchère.
Le pays compte i55jardiuiors-niaraîchcrs de profession, s'adonnant
à la culture de tous les légumes en vogue, sur couche et en plein air;
en même temps, ils se préparent par des essais, à la production des
primeurs. Ces jardiniers ne veulent plus être tributaires des pays
voisins, en fait de production forcée.
Le Luxembourg expédie des plants de Choux et d'autres légumes
vers la Belgique qui lui envoie, en retour, la Chicorée Witloof à
grosse racine.
L'Asperge améliorée d'Argenteuil fait tous les jours de nouveaux
progrès.
L'Artichaut est une culture exceptionnelle, dont le profit a séduit
le cultivateur.
Les Pommes de terre, les Choux, les Pois, les Haricots, les Fèves,
les Chicorées, les Navets sont très répandus.
V. — Production fruitière.
Les arbres fruitiers à pépins ou à noyaux, de l'Europe centrale,
réussissent dans le Luxembourg.
Le fruit populaire de la vallée de la Moselle est la Prune Quetsche ;
on la transforme en marmelade ou en pruneaux, pour la majeure
partie ; le surplus est destiné à la distillerie.
La Reine-Claude vient après ; la Mirabelle est plus rare.
Les Cerises de Beaufort et de Trintange sont renommées, même
au delà des frontières.
Le Pêcher est une culture exceptionnelle, particulièrement en
espalier, grefïé sur Prunier.
Les Pommiers et les Poiriers à cidre sont généralement cultivés
dans la partie sud du pays. Les Pommiers Trier'scher Wein Apfel,
à fruit rouge ou à fruit blanc, sont plantés sur les routes.
Les fruits sont li>Tés au pressoir et le trop plein est expédié
aux provinces rhénanes, qui savent les utiliser.
628 LUXEMBOURG
Quant aux fruits de table ou à deux fins, les marchés intérieurs
sulliscnt à la consommation locale. En cas d'abondance, l'alambic
transforme en eau-de-vie les produits inférieurs.
La culture forcée de la Vigne Frankenthal se répand de plus en
plus chez les amateurs. On y suit la méthode belge.
VI. — Floriculture et Rosiers.
En général, les horticulteurs se succèdent de père en fils. Une fois
leur apprentissage fait en famille, les jeunes gens vont se perfec-
tionner à Metz et à Paris. Quelques-uns stationnent aussi à Gand ou
en Angleterre, mais c'est l'exception.
Fleurs. — La floriculture a toujours été en honneur au Luxembourg.
Il y a bientôt un demi-siècle, quatre Luxembourgeois en renom
aujoirrd'hui : Bové, Linden,Funck et Schlim ont exploré : le premier,
le Mont-Sinai, l'Arabie et l'Algérie, les trois autres, l'Amérique du
Sud.
En 1846, Linden et Funck avaient établi leur jardin d'importation
à Luxembourg, grâce aux subsides du roi de Hollande, Guillaume IL
Cependant, trois années après, ils s'installaient définitivement à
Bruxelles.
Toutes les nouveautés, plantes et arbustes de pleine terre, de serre
froide ou tempérée, sont cultivées et multipliées dans les établisse-
ments horticoles du Luxembourg. La serre chaude y est abandonnée
depuis environ 2.5 ans.
Chercheurs et minutieux dans leur profession, les horticulteurs
luxembourgeois pratiquent le semis et croisent les espèces arbustives
et florales.
En 1840, H. Backes livre au commerce de beaux Dahlias inédits :
quatre ans après, Willielra produisait des Œillets, des Phlox et des
Groseilliers à maquereau ; et l'année suivante, de bonnes sortes
d'Azalées du Pont et de Rhododendrons ; parmi ceux-ci, la variété
Guillaume II, aujourd'hui très répandue.
Le premier Pétunia à corolle bordée de vert est dû à M. Koltz
(1862). Le journal belge V Illustration horticole s'est empressé de lui
réserver les honneurs de sa publication.
Peu de temps après (i854), Backes-Jones trouve le Rhododendron
Triomphe de Luxembourg, dont le coloris foncé n'a guère été dépassé.
D'autres plantes de pur agrément se sont encore modifiées par les
soins des fleuristes luxembourgeois.
LUXEMBOURG 629
La floriculture a marqué sa progression par la construction de serres
et d'orangeries. Les trois serres de 1809 sont devenues trente-deux,
soixante ans plus tard, et dépassent aujourd'hui ce nombre.
Les fleuristes tout un commerce lucralit' sur place ou expédient vers
les confins de la Belgique et hors frontières.
Le commerce de fleurs coupées est des plus prospères. La mode
des couronnes i'unéraires et des bouquets de cérémonie a été un puis-
sant stimulant ; les fleurs de Nice et de ses environs en forment la
base pendant la mauvaise saison.
Rosiers. — Les Rosiers constituent une des richesses horticoles
du Luxembourg. Les cultivateurs et leurs produits sont avantageuse-
ment connus dans tous les pays civilisés.
Lorsqu'en i853, M. Kollz importa la greffe forcée des nouveautés
de Rosiers, sur le sujet dit « Manetti », il ne se doutait guère
du précieux service qu'il rendait à son pays. A cette époque, on
comptait quelques cultivateurs de Rosiers, occupant 5 à 6 hectares à
peine. En ce moment, ils sont douze rosiéristes opérant sur
24 hectares de terrain, où ils multiplient plus de 3, 000 variétés
de Roses.
Les principales cultures de Rosiers sont établies à Luxembourg, à
Steinsel, à Diekirch, à Dommeldange, à Echternach, à Heisdorf, au
Limpertsberg.
Les forêts du pays fournissent les sujets à haute tige pour la
multiplication ; les basses tiges résultent du greff'age sur serais
d'Eglantiers importés de l'étranger. La greffe se pratique en plein
air ou en serre, sur tige ou à ras de terre. La greffe forcée se
fait avec les Rosiers nains.
A l'automne, les Rosiers sont déplantés et rentrés dans les caves
ou souterrains, parfaitement agencés et éclairés, où ils hiverneront
et seront disponibles pour les emballages et les livraisons, en
tout temps.
Les galeries souterraines des établissements Soupert et Notting et
des frères Ketten nous ont paru parfaitement aménagées, de môme
que les laboratoires réservés aux semis et à la multii)lication du
genre Rosier. Ces derniers cultivateurs ont obtenu par le semis,
multiplié et mis au commerce une nouvelle variété d'Églantier
qu'ils ont nommée « Sujet Ketten », et qui, par sa grande vigueur et
la rapidité de sa croissance, aurait un grand avantage sur l'Eglantier
sauvage.
Le traité succinct de la Culture du Rosier, par MM. Ketten, est
écrit consciencieusement.
63o
LUXEMBOURG
Voici la nomenclature de bonnes variétés de Rosiers, obtenues par
les horticulteurs luxembourgeois.
Rosiers hybrides remontants.
Anna Gerold, 1882.
Bai'onnc de Blocliausen, i885.
Comte Florimond de Bergëyck, 1880.
Comtesse Julie de Schulenburg, 1889.
Docteur Wilhelm Neuberg, 1874.
Duchesse Antonine dUrsel, 1884.
Empereur Alexandre III, i885.
Empereur du Brésil, 1881.
Eugène Fiirst, 1876.
Eugénie Wilhelm, 1874-
Florent Pauwels, 1880.
Fùrstin Johanna Auersperg, 1884.
Gloire de l'Exposition de Bruxelles, 1890.
Hélène de Luesmans, 1884.
Joseph Degueld, 1891.
Joseph Tasson, i883.
Lu Mignonne, 187(3.
Louis Spath, 1877.
Madame dos Santos Yianna, i883.
Madame Livia Freege, 1872.
Madame Ph. DewoUs, 1886.
Madame Pierre de Bejs, 188G.
Marie André, 1882.
Panachée de Luxembourg, 1867.
Président Lenaerts, i88'3.
Prince Charles d Arenberg, 1888.
Princesse Henri des Pays-Bas, 1868.
Regierungsrat Stockert, 1888.
Théodore Libcrtou, 1887.
Rosiers multiflores.
Clara Pfitzer, 1889.
Clolilde Soupert, 1890.
Fihus Strassneim, 1893.
Hermine Madèle, 1889.
Kâte Schultheis, 1887.
Petite Léonie, 1893.
Princesse Elisabeth Lancelloti, 1893.
Princesse Henriette de Flandre, 1889.
Princesse Joséphine de Flandre, 1889.
Princesse ^Vill^clmiae des Pays-Bas, 1886.
Rosiers Thé.
Albertlne Borguet, 1894.
Alexandrine Danowski, 1894.
Archiduchesse Maria Iminaculata, 1887.
Baronne Charles de Gargan, 1894.
Charles de Franciosi, 1891.
Christine Mester, 1861.
Comtesse Anna Thun, 1888.
Comtesse Caroline Raczynski, 1886.
Comtesse Dusy, 1894.
Comtesse Eva Starhemberg, 1891.
Comtesse Julie Hunyadi, 1889.
Comte François Thiin, 1894.
Comtesse Livia Ziclij', 1894.
Comtesse de Vitzthum, 1891.
Directeur C. Bernard. 18S7.
Docteur Alph. Schlumberger, 1894.
Duchesse Marie Salviati, 1890,
Emilie Ylaberghs, 1S89.
Erzherzog Franz Ferdinand, 1893.
Fanny Pauwels, i885.
Grand duc héritier Guillaume de
Luxembourg, 1892.
Grand duc héritier Hilda de Bade, 189-2.
Grande duchesse Adélaïde de Luxem-
bourg, 1893.
Gribahîo Nicola, 1891.
Gustave Nadaud, 1890.
Léon XIII, 1893.
Léonie Osterrielh, 1893.
Madame la Générale Gourko, 1892.
Madame Magonette, 1889.
Madame Max Singer, 1888.
Prince Prosper d'Arenberg, 1881.
Prince Hussein Kamil Pacha, 1893.
Princesse de Sarsina, 1891.
Princesse Julie d'Arenberg, i88d.
Reine Nathalie de Serbie, 188O.
Souvenir de Ludmilla Schulz, 1894.
Thérèse Lambert, 1888.
Rosiers hybrides de Thé.
Bona Weillschott, 1890.
(;rand duc Adolphe de Luxembourg, 1892.
Hortense Montefiore, 1890.
Jules Dassonville, 1888.
Julie Weidmann, i88i.
Michel Buehner, 1893.
Madame Emile Âletz, 1893.
Madame de Loelien Sels, 1880.
Princesse impériale du Brésil, 1882.
Rosiers de l'Ile Bourbon.
Bouquet de Vierge, 1874-
Pomponnette, 1879.
Robusta, 1878.
♦î-^t(-!»
LUXEMBOURG 63l
VII. — Parcs et Pépinières.
L'histoire du Luxembourg relate, lors de l'occupation française,
vers Tan X, la création d'une pcpinicre d(''i)arlcincnlale, d'après les
conseils du ministre François de Xeui'cliàteau. On y distribua des
végétaux, et particulièrement des graines forestières venues do
l'Amérique du Nord.
Eu iSa'i, un parc paysager fut établi par le comte de Villers à son
château de Schrass, avec mie pépinière annexe d'arbres d'ornement,
aussi complète que possible pour l'époque.
Mentionnons encore un parc important, créé en 1842, au pavillon
royal de AValferdange. C'était un Arboretum luxembourgeois, renfer-
mant plus de 1,200 espèces ou variétés de végétaux ligneux. Cepen-
dant, à partir de i845, il commença à décroître ; les pépinières
commerciales se multiplièrent et approvisionnèrent les boisements
et les jardins de plaisance.
Les boulevards et les routes portent encore les traces des arbres
provenant des anciens établissements publics ou privés.
Les parcs d'agrément les plus récents sont dus à M. Edouard
André, architecte-paysagiste français. Le gouvernement luxembour-
geois l'a chargé des travaux de plantations sur l'emplacement des
remparts de la capitale. La population indigène et les étrangers
s'accordent à reconnaître la valeur des paysages créés par l'habile
architecte, admirablement conçus et exécutés avec un grand art,
comme aspect d'ensemble et comme perspective. Les places, les
boulevards et les larges voies urbaines sont généralement plantés
en arbres d'espèces homogènes, ou de deux variétés analogues,
symétriquement agencées ; par exemple l'Erable plane intercalé
avec ses variétés à feuilles pourpres, se font valoir tout en égayant
la promenade. Cette division nouvelle de la ville et de ses environs
provient du môme plan d'ensemble, qui a compris également le
lotissement des terrains à bâtir, aux endroits où s'élevaient les
anciennes fortifications qui furent démolies, en vertu du traité de
Londres, à partir de 1871.
Ces travaux d'embellissement, si intéressants et si utiles, ont été
largement récompensés par raccroissement de richesses qu'ils ont
apporté au Grand-Duché, et la population tout entière les a accueillis
avec joie. Non seulement la ville et son antique ceinture fortifiée ont
été transformées en un parc pittoresque, avec des rochers à pic qui
s'élancent parfois à 100 mètres au-dessus des vallées de l'Alzette et
632 LUXEMBOURG
de la Pétrusse, mais les anciens forts détachés autour de la place
ont vu leurs abords embellis par des plantations forestières qui
s'accordent harmonieusement avec le paysage environnant. Cette
rénovation de Luxembourg, poursuivie ainsi avec persévérance par
les ministres, MM.Yannerus et Eyschen, qui se sont succédé à la tête
du Gouvernement, et se sont assuré les conseils de M. André et
l'aide des habiles ingénieurs des travaux publics, a eu les plus
heureux résultats artistiques et économiques.
On peut également citer, comme provenant de la même direction,
les beaux parcs de la Fondation Pescatore et de l'établissement
thermal de Mondorf, dessinés également par M. André.
Quoique étendues sur une surface totale de loo hectares, bien
ordonnées et produisant plus de 600,000 sujets, les pépinières du
Grand-Duché sont loin de suilire aux besoins du pays.
Les principales exploitations sont situées à Clausen-Luxembourg,
Sandweiler, Heisdorf, Eehternach, Diekirch, Dommeldange, Vichten,
Bereldange, et l'éducation des végétaux de terre de bruyère à
Clausen-Luxembourg, maisons Wilhelm et Backes. Un progrès
sensible s'est manifesté dans ces divers établissements.
La production en grand des arbres formés date de i855.
La pépinière comprend les arbres à fruits de table, de pressoir, de
séchage et de distillation ; les arbres et arbustes d'ornement ou
d'avenue, les conifères et les plants forestiers.
Neuf pépinières forestières, fondées par l'État, fournissent
annuellement de 6 à 9 millions de semis et repiquages au service
du reboisement.
Les principales essences comprennent les Chênes, Hêtres, Frênes,
Bouleaux, Charmes, Tilleuls, Merisiers, Ormes, Saules, Peupliers,
Robiniers; les Sapins, les Pins, les Mélèzes.
Quant aux jeunes replants de première éducation, destinés à
l'établissement de pépinières d'exploitation, en espèces d'utilité ou
d'ornement, le Luxembourg est encore tributaire de la France pour
ses approvisionnements.
'y^0^
MEXIQUE
i,946,3oo kilomètres carrés. — ii,5oo,ooo hal)itaiits.
I. — Action de l'Etat. — Enseignement agricole.
L'enseignement agricole et horticole a été réorganisé au Mexique
par une loi du i5 février i883, qui a placé cet enseignement sous la
direction du Miuistci'c des Travaux pul)lic.s.
L'Ecole nationale d'agriculture de Mexico admet rhorticulture
et la sylviculture à son programme. Les cours durent sept années ;
presque tous les élèves sont internes. Les champs d'expériences
forment le complément pratique des leçons du professeur. La majorité
des Etats se ressent des bienfaits de l'institution.
Le Gouvernement propage les végétaux utiles et encourage leur
plantation. Il a fait distribuer aux stations d'essais des semences et
des plants d'espèces destinées à retenir les dunes et les sables des
côtes maritimes, et à assainir les régions insalubres.
II. — Productions alimentaires.
La climatologie mexicaine est très variée, ainsi que la géologie,
d'où la division en terres chaudes, terres tempérées, terres froides ;
leur action rejaillit sur la production elle-même.
La farine de Mais triturée, manipulée, assaisonnée de sel et de
piment compose la « Tortilla » parfois associée aux Haricots,
et constitue la nourriture principale de la population.
Les Pommes de terre, les Tomates, les Patates, les Pois, les
céréales, et autres cultures potagères sont installées seulement à la
portée des villes et des ports de mer.
Partout, le Haricot et le Piment dominent dans les cultures. Ce
sont plutôt les indigènes qui exploitent le potager, alors que la
population eui'opéenue ou métisse tient la pépinière et les fleurs.
634 MEXIQUE
La Chayote « edule, Sechiura », Gucurbitacée indigène, fournit, par
hectare, plus de cent mille fruits à la consommation, ayant une racine
féculente et de jeunes pousses alimentaires.
Les fruits les plus répandus sont les Avocats, les Bananes, les
Mangues, les Grenades, les Goyaves, les Oranges, les Plaquemines,
la Bibace, le Coco, les Mamméies et les principaux fruits de l'Europe.
Les horticulteurs sont en relations avec leurs confrères européens
ou des Etats-Unis, et ne manquent pas d'améliorer les collections
destinées à la vente des sujets de pépinières.
Le Cacao de Soconisco et de la province de Tabasco est réputé,
surtout le premier, qui fait l'objet de plusieurs récoltes dans l'année.
Le Café des zones chaudes ou tempérées jouit de la même
réputation, surtout les récoltes d "Uruapam (rival du Moka), de
Colima, de Goahuila, de Ghihuahua, de Gordova, d'Orizaba, de
Ghiapas. II en est exporté pour vingt-six millions de francs.
On a calculé qu'une plantation de 100,000 plants de Gaféier, y
compris l'achat du terrain, des bœufs et du matériel, coûte près de
18,000 fr. ; mais à la troisième année, chaque sujet peut rapporter
25o grammes de fruits par an, et ensuite 5oo grammes, au minimum.
La Ganne à sucre se plait sur les côtes et dans les terres chaudes,
particulièrement dans les États de Tabasco et de Morelos.
La température des États de Ghiapas, d'Hidalgo, de Galisco,
d'Oajaca et de Vera-Gruz est favorable à la Vanille. L'exportation
des gousses s'élève à cinq millions de francs.
Aussitôt son affranchissement, le Mexique a cultivé la Vigne, et
l'arbrisseau a pris pied dans les États d'Aguascalientes, Ghihuahua,
Goahuila, Hidalgo, Puebla, Zacatecas où il produit d'excellents vins.
Une usine à conserves de légumes et de fruits s'est installée avec
succès au Mexique, pour utiliser le trop plein des récoltes.
III. — Productions industrielles.
En tète des textiles, nous plaçons l'Agave, pour sa rusticité, sa
facile propagation et son rendement en filasse et en boisson.
Son exploitation date de 1860 ; depuis, elle a gagné tous les Etats.
LeYucatan compte 40,000 hectares peuplés de 64 millions de plants
d'Agave « Maguey, Ilencquen, Lechuguilla », qui constituent la
richesse du pays. En 1889, le Trésor mexicain encaissait une somme
de 76 millions de francs par l'exploitation de cette Amaryllidée.
La plante approvisionne l'industrie des cordages, des hamacs, des
étoffes grossières, et le tronc brusquement privé de son axe floral,
MEXIQUE 635
au moment où répanouissement de milliers de corolles se prépare,
fournil un suc abondant qui deviendra une boisson populaire, le
Poulqué, célèbre surtout dans la plaine de Apanc, état de Tlaxcala.
Les Anglais en tirent, par distillation, le « Mexican Gin ».
L'eau-de-vie, Mezcal, du district de Tequila (Jalisco), est en renom.
Le Cotonnier se plaît à Tintérieur et sur le littoral des deux
Océans. Son exploitation est prospère dans les Etats de Ghiliuahua,
Goahuila, Nuevo-Leon, Durango, Vera-Gruz. La réputation est allée
au Goton d'Alcucingo, état de Guerrero, dont la fibre atteint o"» o3'j,
alors que celui de Simojovel, état de Gliiapas, reste à o"" 026. Au
total, la production du Goton atteint 45 millions de kilogrammes.
La Ramie, sur un sol frais, irrigable, a vu exporter en Angleterre
sa fibre fine, soyeuse et brillante, pour 70 millions de francs.
Le Bromelia « Pita », en Oajaca, est livré à la corderie.
Les textiles ont une brousse recherchée par les fabricants de
brosses, de balais et tapis. Le Zacaton, « Ghiendent du Mexique »,
embarque à Yera-Gruz i,5oo,oookilogr., représentant 260,000 piastres.
Le Mûrier se propage, pour l'élevage des vers à soie, dans les
États de Jalisco et de Puebla.
La région Sud est propice au Myroxilon ou Bananier du Salvador ;
le fruit à peine mûr, tranché, séché, écrasé, donne une farine qui
se transforme en bon aliment, comme le pain.
Autour de Puebla et de Mexico croît un Polystacliia « Varennea » ;
son bois fournit un suc astringent et médicinal ; puis un Rocouyer
tinctorial, et le gigantesque Fromager « Bombax Geiba ».
Les États mexicains produisent diverses substances utilisées en
médecine : le Tamar indien, le Jalap, extrait du « Gonvolvulus
Jalapa », l'Anacahuite du « Gordia Boissieri », le Copal, du Liqui-
dambar et le Baume du Pérou, le Quinquina, la Salsepareille, etc.
Après la Havane, le Tabac du Mexique est le plus vanté. Sa culture
s'étend dans les États de Tabasco, Oajaca, Guerrero, Golima et
Vera-Cruz, où il rapporte 2,000 kilogr. de feuilles par hectare.
L'exportation annuelle s'élève à six millions de francs.
IV. — Floriculture.
Par sa flore naturelle ou adoptive, le Mexique se suffit, en matière
de floriculture. D'abord, on y trouve une série d" arbres d'ornement,
au feuillage ample et délicat, à la floraison printanière ou tardive et
cpii, plus d'une fois, ont tenté nos explorateurs. Nos jardins d'hiver
et nos orangeries en gardent le souvenir agréable.
63G MEXIQUE
N'y a-t-il pas aussi des myriades d'arbustes et de plantes qui
sont venues décorer nos serres et nos parterres ? Là-bas, la montagne
ou la plaine, le rivage des eaux ou la lave volcanique du Popocatepetl,
le sous-bois ou la steppe, la plaine des Llanos ou le jardin de
l'Hacienda n'ont-ils pas été fouillés à plusieurs reprises? xS'avons-
nouspas hérité de fleurs charmantes, aux coloris brillants ou tendres,
comme Achimenes, Agérates, Alonzoas, Capucines, Commelines,
Cosmos, Cuphéas, Enothères, Gaillardes, Galanes, Lobélias, Lupins,
Mauves, Pentstémons, Rudbeckias, Sauges, Tournefortias?
On y trouve des Fuchsias, des Verveines, des Lantanas, des
Bégonias, la Tubéreuse embaumée et le Stévia délicat, pour bouquets,
l'originale Tigridie, des Morelles, des Séneçons, le Choisya, les
volubiles Cobéas, les Ipomées, Maurandias, Minas, les Oxalides,
Tagètes, les Sanvitalias à bordure, et toutes ces Cactées plus
monstrueuses les unes que les autres, et le Zinnia qui a doublé les
ligules de son plateau ou rapetissé sa taille, imitant en cela le
Dahlia, notre plus riche conquête florale au Mexique. Du Jardin
botanique de Mexico, le Dahlia a fait son entrée en France pendant
l'année 1789, avec les « idées nouvelles ». Mais comme notre
Composée a changé sa toilette, agrémenté sa parure ; comme sa tête
est devenue humble ou altière !
Admirons encore l'Agave qui, d'une souche charnue aux aiguillons
menaçants, lance un candélabre floral épanouissant, à 12 ou i5 mètres
de hauteur, plus de 26,000 corolles blanc, jauue verdàtre, et donne
un cachet pittoresque au paysage !
V. — Forêts.
Les immenses forêts du Mexique sont peuplées d'essences de haute
futaie, riches et variées. Les principaux massifs sont situés sur les
territoires de Chiapas, Coahuila, Colima, Nouveau-Leon, Tabasco,
Tamaulipas, Vera-Cruz, Yucatan. Les Conifères n'y manquent pas,
témoin les nombreuses espèces de Pins importées en Europe par
l'explorateur Benedict Rœzl, de Prague.
Les bois sont employés par le génie maritime ou civil, pour la
construction, le charronnage, l'ébénisterie, ou ils alimentent les
exploitations de résine, de gomme, de caoutchouc, de bois de
teinture, etc.
L'exportation des bois est évaluée à dix millions de francs.
""^^
MONACO
-s-*-s
i5o hcclares. — 10,000 liabilanls.
La Principauté tic Monaco nest pas un pays horticole proprement
dit, c'est-à-dire que l'Iiorticulture n'y est guère exploitée ni
exploitante ; mais son climat exceptionnel favorise l'existence de
végétaux rares ou peu connus sous une latitude moins généreuse.
Nous passerons en revue les arbres fruitiers, puis les végétaux
d'ornement qui se développent librement sous cette température
qui descend rarement à 0.
I. — Arbres Fruitiers.
Bornons-nous aux genres principaux :
L'arbre par excellence de la Principauté, le Citronnier, qui
réclame, à Nice, l'abri d'un mur, vient ici en plein vent dans les
situations al)ritées. De Monaco à Menton, le Citron se conserve
parfaitement après la cueillette et se prête à l'exportation.
Le Citron « Verdami » ou d'été est l'objet de préférences de
l'acheteur. Le commerce des Etats-Unis en fait foi.
Le surchoix est vendu de 20 francs à 3o francs le mille de fruits,
alors que l'ordinaire ne dépasse guère de 5 à 10 francs.
Un Citronnier rapporte plusieurs centaines, et souvent plusieurs
milliers de fruits chaque année.
L'Oranger à fruit doux produit, en bonnes conditions, jusqu'à
6,000 oranges, au prix indiqués pour les Citrons.
L'Orange dite de Portugal est la plus ré])andue pour le fruit et la
fleur, alors que le Bigaradier a les préférences du négociant en (leurs
à distiller et en zeste de fruits amers.
638 MONAtO
Le Bergamotier garde son rôle de plante à parfums, et le Manda-
rinier a trouvé, là. le milieu favorable à la finesse du fruit.
Le Figuier est l'objet de l'industrie locale des Figues sèches qui
entrent pour une bonne part dans l'alimentation. La Figue violette, à
deux récoltes, est la plus répandue.
Le Plaqueminier et le Bibacier du Japon mûrissent leurs fruits,
ceux-là à l'automne, ceux-ci au printemps, entre la saison desquels
se passe cette période de la fièvre de l'or, qui permet à la Banque
de la Société des bains de mer de Monaco de se charger de l'entretien
du territoire monégasque.
L'Olivier, source de revenus pour les riverains de la Méditerranée,
prend de l'envergure sur les flancs des collines, ou se sustente en
plaine de la culture engraissée des céréales et des légumes.
Cet arbre fleurit en mai, ses fruits mûrissent huit mois plus tard ;
cependant des propriétaires récoltent l'Olive à l'arrière - saison,
espérant la trouver plus riche encore en principes oléagineux.
La variété Picholine est très répandue. La Salierne, plus rougeâtre,
préfère les terres caillouteuses ou calcaires.
Le Pêcher produit en plein vent de beaux et bons fruits, depuis
que les Pêches « molles » ou à noyau libre sont venues remplacer
les fruits durs, et peu juteux.
L'Abricotier fournit à la ménagère de précieuses ressources pour
les conserves et les compotes.
La Cerise et la Prune vont au marché ou restent à la maison, pour
la consommation journalière ou les conserves.
Les Noix et les Noisettes ne sont pas très répandues, quoique de bon
rapport.
Les Poires et les Pommes ont de belles variétés pour les desserts
d'hiver...
II. — Végétaux d'ornement.
La mode de visiter Monaco et d'y séjourner l'hiver, qui a gagné
les heureux du monde et du demi-monde de tous les États civilisés,
a fait naître, dans l'esprit de l'Administration de la Principauté,
l'idée d'ofl'rir un séjour enchanteur à la population cosmopolite
sérieuse... ou légère, qui se renouvelle chaque année.
D'où l'origine des splendeurs de Monte-Carlo.
Le parc de Monte-Carlo est un véritable Jardin d'acclimatation.
MONACO 63^
Son créateur, M. Edouard André, l'émincnt paysagiste français, a su
lui unprinier le cachet d'un paysage tropical, au milieu des splendeurs
d'une végétation exotique, unique en Europe.
Les chefs jardiniers «pii se sont succédé depuis l'achèvement des
travaux neufs, en 1882, ont continué l'œuvre du maître et, chaque
année, des espèces nouvelles viennent s'ajouter aux plantations de
fond qui ont acquis déjà de nobles proportions.
Nous donnons ci-après une liste somuiaire des genres qui ont le
mieux répondu aux espérances de leurs propagateurs.
Abelia. — Se couvrant de cliarmantes fleurs hlanc rosé.
AnuTiLOx. — Dune vigueur étonnante et portant de nombreuses
clochettes ivoire, ambre, orange ou Terre de Sienne brûlée
Acacia. - A part les Acacia ciiltrifonnis, dealbata, glaucescens,
qui se développent mieux à Cannes sur le gneiso et le granit,
cet abrisseau élégant réussit dans la principauté.
Agapanthe. — Plante décorative, aux corymbes bleu de Sèvres
Agathea. - Petite Composée du Cap, à fleur bleue, pour rocailles
et bordures.
Agave. — AmaryUidée naturalisée à Monaco, où elle forme des
haies impénétrables pour les jardins qu'elle entoure.
Agnostus. — Protéacée australienne fleurissant à Monaco.
Akebia. — Liane à fleurs violet prune, parfumées, portant fruit.
Aloe. — Liliacée du Cap, décorative sur les talus et les rochers.
Alpixia. — Jolie Scitaminiée, originaire du Bengale.
Alsophila. — Fougère vigoureuse, à l'ombre des grands arbres
Ampélopsis. - Pour tapisser les murailles; variétés à feuilles
persistantes, rustiques, à Monaco.
Aralia. - Beaux arbres et arbustes isolés. L'Aralia de Humboldt
est un des plus beaux de la Principauté.
Araucaria. — Quels exemplaires majestueux les jardins de
Monte-Carlo exhibent parmi les Araucaria BidwilU, Cookii,
exeelsa, Miilleri!
L'Araucaria de Bid^àll semblerait préférer les sols
granitiques de Cannes et d'Antibes.
Asclepias. - L'espèce dite de Curaçao est brillante dans son
épanouissement abondant et renouvelé.
Balaxtium. — Fougère arborescente qui devient relativement gigan-
tesqne sous bois, à l'abri du mistral et des vents de mer;
décorative au premier chef.
Bambusa. - La série des Bambous et des genres similaires donne
au rivage méditerranéen un cachet d'élégance et de légèreté
qui s'harmonise avec les sites natm-els de la Principauté,
64o MONACO
Bextiiamia. — Bel arbre moyen, toujours vert, originaire duNépaul,
digrne de son surnom « arbre aux fraises ».
BouGAixviLLEA. — Arbrisseau volubile du Brésil, resplendissant
par ses bractées colorées de violet brillant.
BouvARDiA. — Une ressource pour les bouquetières ; charmante
Rubiacée redoutant les saisons froides et humides.
Brauea. — Palmiers de moyenne stature, de bel effet sur les pelouses,
d'abord le Brahea mexicain Roezli.
BucKLANDiA. — Magnifique Hamamélidée, à beau feuillage.
Cacalia. — Plante succulente, destinée aux endroits secs ou
abruptes.
Callistemox. — Myrtacée à fleurs écarlates, pour les situations et
les terres légères.
Gamellia. — Superbe à l'abri du mistral, des vents d'Est et de la
brise marine, sa fleur est la parure des dames lors de la
saison des fêtes.
Cassixe. — Rustique, de l'Afrique du Sud ; lent à se développer.
Casuarixa. — Arbre svelte, disposé en avenues abritées des vents.
Cereus. — Série de Cactées mexicaines utilisables dans les étriers
et les anfractuosités des rochers et les sites arides.
Gestrum. — Jolie Solanée, à receper après la fleur passée.
Ghoisya. — Bonne conquête mexicaine, à ondjclle blanc de lait.
Ghorizema. — Gharmant petit buisson florifère, orange et pourpre.
GixxAMOMUM. — Arbre moyen toujours vert, à feuillage parfumé.
Glerodexdrox. — Plante à riche floraison écarlate.
Gliaxthus. — Plante sarmenteuse ; fleurs ponceau, en crête de coq.
GoccuLUS. — Ornemental par son feuillage persistant.
GoLLETiA. — Arbuste pour haies défensives.
GopuosMA. — Rubiacée indemne du ravage des insectes.
GoRREA. — Arbuscule australien, à fleurs tubuleuses.
Goryxocarpus. — A fruit comestible, pour expositions chaudes.
GoTYLEDOx. — Pittoresque, pour rocailles.
Dammara. — Gonifère d'assez bonne réussite, aspect particulier.
Dasyliriox. — Décoratif au premier plan, ou en vase de jardin.
Datura. — Solanée ornementale, de culture facile, à grand efi'et.
Desfoxtaixea. — Toujours vert, à fleurs jaunes et rouges.
Diosma. — Goquet arbuscule, floraison mignonne.
DoRYAXTiiES. — Amaryllidée australienne aux grandes panicules
rouges, à efi'et dans les escarpements et les riches sols.
Drac.exa. — Liliacée à isoler ; quelques espèces, rubra, congesta,
aiistraliH, cannœfoUa, sont déjà bien connues.
EcHiuM. — Destiné aux parties rocailleuses et chaudes.
MONACO (3^j
Eriockpiialis. — Joli petit arhuslo lloriixMul. de premier plan.
EscALLOMA. — Plusieurs espèces dune grande dislinction (lorale.
Eucalyptus. — A Monaco et ses alentours, dans un sol jn-olond,
certains Eucalyptus prennent des proportions gigantesques,
et peuvent rendre des services à l'hygiène et à l'industrie.
EuGEN'iA. — Superbes arbustes verts, fleurissant et fructifiant bien.
Ficus. — Arbres d'ornement, toujours verts, qui prennent une
envergure extraordinaire et deviennent pittoresques
d'allures, par exemple le Ficus Roxburghii.
Gardexia. — Arbrisseau d'un bon rapport par la vente des fleurs.
Grevillea. — Protéacées ornementales par leur feuillage élégant et
leur épis de fleurs printanières.
Habrothamnus. — Buissonneux et décoratifs dans leurs inflorescences
purpurines ou violettes.
Hakea. — Curieux par leur floraison étrange. Famille des Protéacées.
Illicium. — Magnoliacée d'un bon eflet, fournit l'Anis étoile.
locHROMA. — Solanée mexicaine, fleurissant à l'automne.
Jasminum. — Végétaux rustiques, de floraison suave, recherchés
pour l'ornementation des jardins et l'industrie des fleurs.
JuB.ïA. — Superbe Cocotier du Chili, à tronc énorme.
JusTiciA. — Robuste buisson floral, à bouquets blancs et verts.
Kennedya. — Petites lianes australiennes se couvrant de fleurs au
printemps.
Laguxea. — Malvacée arborescente pour les terres argileuses.
Lantana. — Yerbénacées arbustives ; floraison à grand eflet.
Laurus. — Série d'arbres à feuillage persistant et aromatique.
Leucodendrox etLEucopoGox. — Superbes aux expositions chaudes.
LopEziA. — Plante sous-frutescente, fleurissant en hiver.
Macadamia. — Petit arbre ornemental et fruitier en même temps.
Maxdevillea. — Jolie liane à floraison estivale, parfumée.
Medeola. — Yolubile et voisin de l'Asperge, aspect léo-er.
Melaleuca.— Myrtacées au feuillage fln, recherchées parles fleuristes.
Mesembryanthemum. — Ficoïdes, plantes formant des tapis gazon-
nants, à belles fleurs pendant l'été, au soleil.
Metrosideros. — Sujets à isoler ; floraison printanière, agréable.
MûHLENBECKiA. — Grimpant ou gazonnant, feuiUes vertes et
brunes.
Musa. — De superbes proportions; réclame des arrosages fréquents.
Myoporum. — Agréable en haie, en corbeille, en bordure.
OsTEOSPERMUM. — Fleurissant en hiver par grappes d'un jaune fin.
Persea. — Lauriuce produisant l'Avocat ou Poire des tropiques.
PuiLODEXDRON. — Aroïdécs grimpantes, à fruits comestibles.
41
642 MONACO
PiiYLLAKTiiRON. — Bigiioniacéc toujours verte, à fruits comestibles.
PiTTOSPORUM. — Robustes: feuilles persistantes : fleurs odorantes.
PoiNSETTiA. — Coloi'is éclatant des bractées ; Euphorbiacée.
PoLYGALA. — Élégants et floribonds, ne craignent pas la sécheresse.
PsiDiUM. — Le Goyavier, produisant des fruits agréables au goût.
Ravexala. — Humus au pied, chaleur en tète, situation privilégiée.
Dite Musacée, « larbre du voyageur », de Madagascar.
RosA. — Les mêmes variétés signalées dans la campagne de Nice.
Salvia. — Dun grand eftct, en corbeille ou sur pelouse.
SoLAXUM. — Bonne série de plantes décoratives par leur beau feuillage.
ScHiNUS Molle. — Arbre d'avenue, dune extrême élégance par son
feuillage ailé et ses grappes rose-corallin, qui seront utilisés
dans les bouquets et les corbeilles d'hiver.
Sparmaxnia. — Tiliacée rustique, ramifiée, peu diflicile sur le sol ;
de belle expansion foliacée ou florale.
Stadmanxia. — Sapindacée australienne, à feuilles persistantes.
Stal'ntoxia. — Rameaux verts grimpant autour des tiges d'arbres.
Stephaxotis. — Asclépiadée volubile, fleurs blanches pour bouquets.
Sterculia et Brachychitox. — Grands arbres, précieuse ressource
pour les squares et les places publiques.
Strelitzia. — Magnifique Musacée du Cap, à isoler.
Tacsoxia. — Passiflores ligneuses, grimpantes, floribondes.
Templetoxia. — Superbe en fleurs, et ne redoutant pas les vents.
Testudixaria. — Dioscorée curieuse par son rhizome à facettes.
ToDEA. — Fougère originale par son tronc court, noirâtre, rugueux.
Veronica. — Floraison abondante et prolongée ; épis blancs, carnés,
lilas, rouge, violet, sur un feuillage vert et lisse.
\ViGAXDiA. — Buissonnant après recepage ; fleurs violettes d'un
grand eflet.
Yucca. — Toute la série trouve sa place sur les pelouses, les
rocailles, les terrasses et les terrains déclives.
Zamia. — Cycadées d'un 60*61 pittoresque, exigeant un bon sol et une
situation chaude.
Etc.
Tous ces végétaux réclament l'abri de la serre au nord de la région
méditerranéenne .
^
^
NORVEGE
326,422 kilomètres carrés. — 2,oo5,ooo habitants.
— — s-^2 — —
I. — Situation. — Enseignement.
Quoique placée sous la latitude glaciale du Groenland et du
Labrador, où peuvent à peine vivre quelques peuplades d'Esquimaux,
la Norvège est cultivée, elle produit.
L'influence des courants sous-marins chauds procure une bonne
végétation sur le rivage, où le mercure s'arrête à — 10", alors qu'il
descend à — /^o", à l'intérieur des terres. De là, la variété de sa flore,
l'importance de son Horticulture.
L'enseignement se donne à titre complémentaire dans les Écoles
d'agi'icullure, à l'Institut supérieur agricole de Aas, près de
Christiania, propriété nationale, fonctionnant sous le contrôle du
Ministère. La durée des cours est fixée à deux ans.
Une Société d'agriculture a fondé Havebrugsskolen-Grimstad,
la plus ancienne aujourd'liui, placée sous la surveillance du Directeur
de l'Agriculture. L'enseignement gratuit comprend deux étés et un
hiver. Les élèves sont nourris à la ferme pratique de l'École.
Neuf Écoles d'agriculture secondaire, dont la plus ancienne est
l'œuvre de Jakob Sverdru[), pratiquent des cultures dessais.
Les Ecoles forestières de l'État à Kongsberg, à Stenkjaer, à
Elverum, démontrent la pépinière ainsi cpie la botanique.
La Station de graines, à Voss, constitue un centre d'études et
d'exportation des semences.
L'École normale inscrit l'agriculture à son pi'ogramme.
Subventionnés par l'Etat et les districts, des Jardiniers profes-
seurs, placés sous la direction du Jardinier de l'État, parcourent
les villages et donnent aux habitants des notions horticoles.
Les districts de Akershus, lledcmœrken, Jarlsberg, Laurvig,
Sœndre Bergenlius, Nordre Trodhjem sont avancés sur ce sujet.
644 NORVEGE
Dans la province de Jarlsberg, deux Écoles spéciales reçoivent
de jeunes paysans et de jeunes paysannes et leur apprennent la
pratique raisonnée du jardinage.
Des institutions analogues sont réclamées sur d'autres points.
Le docteur N. AVille dirige le Jardin botanique de Christiania.
La Revue mensuelle Xorsk Ilavetidende, créée en i885, rédigée
par M. Pierre Novik, Jardinier de l'Etat, est l'organe de la Société.
La Société Les Amis de l'Horticulture (HavedyrkningensVenner),
fondée en 1884. à Christiania, tient de fréquentes séances. Ses
expositions attirent le public et ses distributions gratuites d'arbres
ou de plants ont contribué à la vulgarisation des bonnes espèces.
D'ailleurs, la Compagnie a installé douze jardins d'expériences.
La préfecture de Bratsberg a la Société Bratsberg Amts
Gartnerforening pour le développement et le progrès de l'horti-
culture.
Les Sociétés d'agriculture, entre autres celle de Hademarken,
encouragent les plantations fruitières ou forestières.
Il existe en Norvège certaines associations de philanthropie et de
mutualité qui distribuent leurs bénéfices à des œuvres utiles : écoles,
bibliothèques, musées, cours publics, bienfaisance, etc. Le service
des « Parcs et Jardins » est ainsi doté de crédits supplémentaires.
Le Parc royal de Bygdï péninsule et le Parc du château
royal à Christiania appartiennent à l'Etat.
Le Parc St. Hans Haugen, à Christiania, et Nygaard's Park, à
Bergen, sont deux propriétés municipales.
II. — Productions végétales.
Les pépinières, assez bien tenues, ne suffisent pas à la consommation
locale. Les grandes plantations s'adressent plus d'une fois à d'autres
sources. Une amélioration s'est déjà fait remarquer.
Cependant la floriculture a des Établissements qui peuvent
répondre aux commandes de fleurs et de plantes d'ornement.
LÉGUMES. — Les plantes potagères sont cultivées à proximité des
villes et sur le littoral abrité.
Les alluvions ont les Choux Rutabagas, les Navets, les Haricots,
les Pois, etc., pour la consommation et la production de semences.
En 1890, la Pomme de terre couvrait 36, 000 hectares et fournissait
dix raillions d'hectolitres de tubercules.
On a commencé l'industrie des conserves de légumes et de fruits.
NORVÈGE 645
Fruits. — Plus on s'avance vers le Nord, moins les arbres
fruitiers sont nombreux, sauf dans quelques situations privilégiées
par le climat, ou abritées. Ainsi, sur les rives du fjord de Drontheini
ou Trondhjem (64° de latitude), fructifient les Pommiers Reinette
dure ou Transparente, les Cerisiers Griotte ou Francs et les Noyers.
Ces quatre espèces sont les plus populaires des États Scandinaves.
Les meilleurs districts fruitiers sont ceux de Sogn et Hardanger,
puis Jarlsberg et Akerslius.
Le Poirier se cantonne dans les bons sols et les climats tempérés.
Le Noisetier, le Groseillier, le Framboisier sont là, chez eux.
Graines. — Les graines récoltées dans les pays du Nord sont
renommées pour leur qualité et leur précocité ; elles sont d'autant
plus grosses, plus lourdes et plus hâtives qu'elles proviennent d'une
contrée plus septentrionale. Le fait, enregistré parle D"" F. Sehubler,
alors directeur du Jardin botanique de Christiania, est rapporté par
l'honorable M. E. Tisserand, lors de son voyage dans ces régions.
On reconnaît, du reste, la provenance de ces graines à leur nuance
plus foncée ; exemple, les Haricots blancs deviennent verts ou
jaunâtres, ou même bruns ; les variétés à grain blanc, qui ont en
France le bile noir ou brun, voient cette tache augmenter
au fur et à mesure que l'on s'avance vers le pôle, et dès le soixante-
sixième degré parallèle, elle devient complètement noire ou brune.
L'excellence des graines récoltées dans les régions septentrionales
est telle que les districts du Nord de la Norvège sont devenus
les pourvoyeurs, en semences, des provinces méridionales ; celles-ci,
en échange, les approvisionnent de leurs céréales, de leurs fourrages
pour la consommation de l'homme et du bétail.
A Christiania, lorsqu'on emploie des graines récoltées à Alten,
(^o" latitude), la moisson se fait de vingt à trente jours plus tôt
qu'avec les grains du pays ; mais à chacune des années suivantes, la
précocité diminue, et au bout de trois ou quatre ans, il faut renouveler
la semence, en la prenant à la même origine.
Les graines forestières présentent également un caractère tout
particulier, qui n'a pas encore été complètement expliqué.
Les semences provenant des contrées du Nord — des préfectures
de Nordland et de Nordre Trondhjem — excellent surtout par une
faculté germinative supérieure et une plus grande force de résistance
sous des degrés de latitude moins élevés. L'établissement de « grani-
culture » de l'État à Yoss, dans l'arrondissement forestier de l'Ouest,
a même, dans ces dernières années, fourni des graines de Pin aux
pays méridionaux, entre autres à l'Espagne,
646 NORVÈGE
Cette constatation exprimée avec tant d'autorité par M. Selmer,
Directeur général des forets norvégiennes, vient corroborer les
observations précédentes.
Nous retrouverons cette même influence tout à l'heure, à l'occasion
du coloris des organes foliacés et du parfum développé par les glandes
et les cellules florales, herbacées ou radieulaires.
III. — Plantes aromatiques.
La culture des plantes aromatiques en Norvège est avantageuse pour
l'exploitant, leurs principes essentiels étant plus prononcés que partout
ailleurs, et s'aecentuant davantage sur les plantes cultivées, en
remontant vers le nord. La dHférence de l'arôme est parfaitement
caractérisée de Christiania à Trondhjem, de là à Alten, c'est-à-dire
du Sg» latitude au 64^ et au 70*.
Le district d'Alten récolte les graines de Cumin les plus odorantes
du monde et en exporte 25o,ooo kilogr. par an.
A surface égale, entre l'Angleterre et la Norvège, la Menthe
poivrée produit ici un rendement double d'essence.
La Lavande anglaise, supérieure comme essence aux récoltes
provençales est déjà dépassée à Christiania, et plus encore à
Trondhjem, et dans quelques autres diocèses.
Le Marrube, presque sans saveur au 3o^ degré, devient âpre et
amer en Norvège.
Si la dose des alcaloïdes augmente avec la latitude, le Tabac
norvégien, en efl"et, est plus chargé de nicotine que pareille espèce
récoltée à Dantzig ou à Copenhague.
Les influences météorologiques ou autres qui s'exercent en Norvège
sur la précocité des semences de légumes, de céréales ou de fourrages,
et leur action sur la modification subie par la chlorophylle, —
le feuillage accentuant sa couleur verte, — ou sur le parfum des huiles
essentielles, se font également ressentir sur la floraison.
Un certain nombre de plantes de la flore alpine connues par les
tons clairs de leurs fleurs passent aux teintes foncées sous les hautes
latitudes. Ainsi la corolle blanche du Lychnis serpentina prend ici
un beau rose. Le capitule aux rayons jaune clair de l'Anthemis
tinctoria et du Senecio Jacobaea se chargent d'un orange vif. Et
la Gentiane, cette miniature populaire de la chaîne jurassienne ou
dauphinoise, aux tubes azurés, est tellement chargée de bleu foncé
que l'on serait tenté d'y reconnaître un genre à part. Plusieurs
explications du phénomène ont été essayées dans le monde savant,
NORVEGE 647
A notre Académie des Sciences, le 18 juin iSq^, M. Gaston Bonnier,
comparant la str'ucturc des plantes de la ilore alpine et de la flore
arctique, déclarait que celles-ci reuf'eriuent de plus noudjreuses
lacunes. L'humidité plus grande de lair et surtout le mode d'éclaire-
nicnt dillérent doivent jouer le rùle principal dans cette adaptation des
plantes arcticpies. Ces deraières provenaient du Spitzberg et de l'ile
Jean Mayer. Les plantes alpines avaient été recueillies aux dernières
zones de la végétation.
Quant aux légumes, le cas des plantes aromatiques revient à
nouveau, se caractérisant par un parfum plus accentué avec l'Ail, le
Céleri, le Cerfeuil, l'Ognon, le Persil, le Raifort.
IV. — Forêts et Pépinières.
La Norvège est réputée pour ses Bois et ses Pêcheries. Le
territoire forestier est évalue à 78,000 kilomètres carrés, soit 2G 00
de la superficie du pays, ou 4 hectares de forêts par habitant.
Le Sapin Epicéa et le Pin sylvestre sont les essences dominantes,
dans la proportion de ^3 0/0.
Le Sapin est le pourvoyeur des cinquante fabriques de pâte à papier.
Le Pin occupe de vastes landes « Ahnenning», en Sydvaranger, dans
le Finmark, et dans le nord Grilbrandsdal, puis au 70^ degré, à
200 mètres d'altitude, et à 800 mètres de la limite des neiges éternelles.
Le Genévrier vient sur friche, l'If, en sous bois.
Les espèces feuillues forment le surplus de la surface boisée.
Le Bouleau blanc, des vallées, et le Bouleau odorant, de montagne,
ajoutent de la légèreté au paysage par leui's écorces argentées et leur
feuillage fin qui frissonne continuellement.
A la façon ilu Bouleau, l'Aune blanchâtre peuple la montagne ;
l'Aune glutincux, les bas-fonds.
Le Peuplier Tremble résiste aux bourrasques et alimente les
fabriques d'allumettes ; le Tilleul, les corderies.
L'Orme est bois d'œuvre ; le Noisetier, ramille à fagots.
Moins répandus et non moins utiles sont les Érables et les Frênes.
Quant au Chêne, surtout le type pédoncule, plus robuste que le
Chêne rouvre, il compose la majeure partie des futaies de la côte
sud, d'Arendal à Farsund, puis sur la côte ouest, de Bergen à
Romsdal. Lécorce à tan s'exporte de Christiansund et de Mandai.
Enfin, bi'ochant sur le tout, des myriades de Saules sont parsemés
jusqu'à i,5oo mètres d'altitude, par le jeu des vents.
648 NORVEGE
Les industries forestières se sont installées sur place, depuis que
les maisons de bois sont coniniandées en foret, ainsi que les pièces
de bois en grume ou sciées, débitées, rabotées, façonnées.
L'exportation des bois bruts et des bois ouvrés est venue s'y ajouter,
favorable au mouvement des alfaires et, par suite, à la production des
denrées de consommation.
Le repeuplement des bois se fait au moyen de plants élevés par
l'Administration des Forêts, dépendant du Ministère de l'Intérieur.
V. — Groenland et Cap Nord.
En Islande et aussi sur un point du Groenland qui est cultivable
(60° latitude), les habitants sont obligés de demander leurs semences
à Alten et sur le littoral de la mer Blanche. En employant la
graine du pays, ils ne verraient pas mûrir leur récolte ; d'ailleurs,
tous les deux ou trois ans, ils doivent rajeunir la semence, sous peine
de voir dégénérer ses précieuses qualités de précocité.
Plus au Nord, la température rigoureuse ne permet plus que des
cultures de Choux, de Navets, de Pommes de terre, d'Ails, de
Chinoa. L'Avoine et l'Orge même ne peuvent mûrir leurs épis ; on
les cultive comme fom^rages, avec la Spergule.
Le seul fruit récolté dans ces pays déshérités est celui d'une espèce
de Framboisier ouRonce sauvage, et, par hasard, quelques Groseilles,
des Fraises et des Myrtilles.
En fait d'arbres, on ne rencontre que le Bouleau et le Peuplier
Tremble, plus ou moins rabougris, et le Pin de la région du Sapin.
Les industriels — et les hôteliers — ont cependant facilité l'accès
dans cette zone quasi-glaciaire, permettant au touriste d'accomplir
et les expéditions d'été au pays du soleil de minuit et les expéditions
d'hiver au pays des aurores boréales.
Des chalets de laiteries dispersés au milieu de broussailles fructi-
fiantes de Framboisiers, de Groseilliers, d'Airelles, de Rosiers, de
Merisiers à grappes, de Sorbiers et des tapis de la Fraise des Alpes,
sont autant de stations de repos offertes aux voyageurs appelés à
jouir de la vue de panoramas pittoresques égayés par les grands bois
et les chutes deau, ou attristés par les soulèvements du sol pierreux,
échancré et dénudé.
PEROU
i,ii5,ooo kilomètres carrés. — 3,o5o,ooo hal)itants.
I. — Coup d'oeil général.
Lima, capitale du Pérou, possède un Jardin botanique pour
l'étude des végétaux indigènes ou exotiques et une École supérieure
d'agriculture oii rarboiiculture, la viticulture et la maraleherie se
trouvent démontrées dune façon théorique et pratique.
Le journal Revista de VAgriciiltara s'occupe spécialement du
produit des champs, des bois, des jardins et des vignes.
La Flore péruvienne est très riche ; de ravissantes espèces, parmi
les iamilles ou les genres : Alstiœmère, Amaryllis, Bégonia, Cactus,
Capucine, Fuchsia, Héliotrope, Lippia, Morelle, Soleil, Tacsonia...
et de superbes Orchidées, se sont répandues dans nos jardins.
Nous examinerons le Pérou sous ses trois aspects bien distincts :
I" La région de la Costa, s'étendant du nord au sud, depuis le sable
du littoral, jusqu'à 2,000 mètres ;
2° La région de la Sierra, située entre la Cordillère occidentale et
la Cordillère orientale, à une hauteur de 2,000 à 4,000 mètres ;
3" La région de la Montana, immense zone du versant de l'Atlan-
tique, (par l'Amazone), s'élevant de 5oo à 2,000 mètres.
— •— îHf(— i— -•—
II. — Région de la Costa.
Fruits. — Nous sommes en présence d'espèces locales. A l'excep-
tion des Pêchers et de la Vigne, nos fruits ne sont guère popularisés
au Pérou. L'Europe les lui expédie en conserves.
L'Olive entre dans la consommation, mais non à l'huilerie.
65o PÉROU
La Bibace porte le nom de ce Nispero », et les indigènes mangent
la pulpe qui entoure les graines du Pacay Inga ou réticulé.
La Datte est récoltée sur divers points de la côte.
Un Malpighia porte une baie nommée Cerise du Pérou.
Le Tuna. fruit du Cactus Opuntia, (igiire sur les marchés.
Les fruits d'autres pays chauds ou subtropicaux s'y sont acclimatés.
Tels sont les Anones, Avocats, Bananes, Citrons, Grenades, Grena-
dilles, Goyaves, Litchis, Oranges, Mamméis, Mangoustes, Mangues.
Le Zapoté, produit par l'Achras ; le Caïmito, par le Lucuma ; la
Ciruela, par les Spondias et Brunchosias y sont répandus.
Légumes. — Ici, nous rencontrons en première ligne la Patate
« Caniotc », les Pastèques « Sandia », la Momordique « Gaïgua»,
le Piment « Agi », les Melons, le Physalis ou Coqueret, la Tomate,
le Manioc, et d'assez nombreuses sous-variétés.
La Pomme de terre, originaire du pays, abonde sur les marchés.
III. — Région de la Sierra.
La Sierra est la partie montagneuse et culminante du Pérou, celle
qui occupe les hautes régions de l'immense Cordillère des Andes.
Le broussin qui en couvre les crêtes et les plateaux, de l'Equateur
à la Patagonie, est en majorité formé du Stipa Ichu, le pâturage favori
du Lama et de la Vigogne, de l'Alpaca ou Paco et du Guanaco qui vivent
à l'état sauvage et viennent ainsi brouter à 4>ooo mètres d'altitude.
LÉGUMES. — L'industrie agricole de la Sierra cultive plusieurs
plantes tuberculeuses indigènes qui fournissent aux habitants des
aliments féculeux variés, sains et abondants. La Pomme de terre,
l'un des produits du règne végétal qui rend le plus de services à
l'humanité, est originaire de la Sierra du Pérou.
La Pomme de terre croît à l'état spontané. Les indigènes des
parties élevées du versant occidental de la Cordillère désignent
sous le nom de « Curo » la Pomme de terre sylvestre, distincte
de celle qu'ils cultivent, appelée « Papa ». Par sa partie aérienne,
le type primitif ne s'éloigne guère de l'espèce améliorée, mais ses
tieres souterraines s'étendent considérablement.
Quand les Indiens labourent la terre, ils recueillent un grand
nombre de tubercules ([ue la charrue met à découvert ; puis ils
parquent leurs porcs sur le terrain labouré.
A 3,000 mètres d'altitude, le sol accidenté du département de
l'Ancacho est encore favoral>le à cette Solanée. Une variété spéciale
« Chancha » est d'une grande précocité.
PÉROU 65 I
Une autre plante alimentaire de la Sierra est l'Ulluco ou Olloco,
tvberculc de « l'Ullucus tuberosus », famille des Cliénopodiacées ; ses
racines, assez riches eu l'écule, t'ournisseut un aliment sain et nutritil".
La Sierra produit encore l'Oca, « Oxalis crenata », dont les
racines tuberculeuses sont comestibles et très estimées ; enfin
l'Arracacha « Arracacia esculenta », Omljcllitère à tubercules
comestibles, qui, en Colombie sur les hauts plateaux et en Bolivie,
remplacent quelquefois la Pomme de terre.
Dans les parties supérieures de la Cordillère, sur les grands
plateaux, régions que l'on désigne sous le nom de « Puna », là où le
blé et le maïs ne mûrissent pas leur fruit et où pas un arbre ne
trouble la monotomie d'un sol élevé et pres([ue glacé, on cultive
la « Quiuoa », Chéuopodiacée dont les graines amylacées, avec
l'Oca et la Pomme de terre, servent de nourriture aux habitants
de ces hautes et froides régions.
Le Quiuoa est le mets favori des dames de Liuia.
Dans le département de Puno, sur les bords du lac Titicaca, on
conserve les Pommes de terre d'une récolte à l'autre, en les séchant
au soleil ou en les soumettant à l'action de la gelée, ce qui constitue
un insipide aliment qui ne peut être mangé que par les indigènes,
ou par des alfamés qui ne disposent de nul autre comestible.
On le désigne sous le nom de « Chudo ».
La Sierra jouit dune variété de climats qui lui permet de récolter
les Corossols, Chérimolias, Oranges, Canne à sucre, etc.
On y cultive aussi les Bananes, l'Avocatier, le Manihot ; enfin, la
plupart des produits des régions tempérées qui ont été acclimatés
sur la côte du Pérou : fruits, légumes, céréales, fourrages, etc. Géné-
ralement, les cultivateurs de la Sierra obtiennent deux récoltes dans
le cours de l'année sur un même terrain, le Maïs, le Blé avec les
Fèves et les Pommes de terre. Ils plantent les tubercules de celles-ci
au mois de décembre et les recueillent au mois de mai.
IV. — Région de la Montana.
La Région de la Montana, sillonnée par de grands fleuves navi-
gables, dont les eaux sont tributaires de l'Océan Atlantique par
l'intermédiaire des afiluents de l'Amazone, est la région des forêts
vierges, des chaudes et humides vallées du bassin amazonien, où la
végétation ménage les splendeurs de la zone tropicale.
La vie végétale n'y est soumise à aucune période de repos, et le
cultivateur n'a qu'à déboiser et à semer pour obtenir, en très peu de
temps, une récolte abondante.
652 PÉROU
Végétaux altmextaires. — La Pomme de terre se présente sons
différentes formes, rondes on oblongnes, jannes ou violettes,
et de moyenne grosseur. Propriétaires ou colons en tirent bon parti.
La Patate est populaire, attendu quelle peut être transformée
en pain et donner, par la fermentation, une boisson alcoolique.
Tous les départements cultivent la Patate et les Haricots.
Non moins utile est le Manihot « Yuca ». Sa racine pulvérisée,
trempée, bouillie dans l'eau ou rôtie sur la braise, devient la base
d'un excellent pain, d'une eau-de-vie « Masato », et de séchons
« Farina » conservés pour les temps de disette.
Le Blé réussit difficilement ; une maladie « Polvillo », causée par
l'humidité, arrête son développement.
Les trois régions du Pérou fournissent plus de cent millions de
kilogr. de sucre de Canne. Les Indiens tirent de la Canne à sucre
une liqueur forte dont ils sont friands... parfois trop friands.
A Chanchamayo, le Maïs rend de 1,200 à 1,400 pour un, chaque
épi portant de 600 à ^00 graines, et la plante en produisant deux.
Le Piment, le condiment indispensable de toute cuisine péru-
vienne, se multiplie en nombreuses variétés écarlates ou orangées.
Enffn l'Ananas porte des fruits qui pèsent jusqu'à 18 livres.
Les arbres et arbrisseaux fruitiers produisent des Oranges et
Citrons, l'Anone, la Grenadille, le Mamméi « Abricot des Antilles »,
l'Avocat, l'Acajou, etc.: le fruit du Bunchosia dit Prune des Antilles
« Citruelas de fraile » et du Malpighia ou Cerise du Pérou.
Le Caféier des vallées chaudes « Yungao » jouit d'une haute
réputation et s'expédie par voie fluviale, sur les côtes du Pacifique.
Le Cacaoyer y vient aussi bien que sur la montagne.
Ces vallées chaudes sont également propices à la Vanille.
La drupe charnue de la « Pischanyo » surmontant le stipe épineux
du Palmier Guilielma est servie cuite, au repas.
Le Mauritia « Aquage » exsude du tronc une sève sucrée ; sa
moelle est alimentaire.
Le Jacquier fournit ses fruits agrégés, formés dune pulpe farineuse
à faire cuire au four, et qui lui ont valu le surnom d'Arbre à pain.
A la suite des aliments, nous placerons un anesthésique, la « Coca »,
feuille de l'Erythroxylon Coca, qui, séchée et mélangée de cendres
de certaines Chénopodiacées et de Cactées, trompe la faim par la
mastication. Il en est exporté d'assez grandes quantités.
La province de Loreto correspond avec l'Atlantique par l'Amazone.
""^^^
POLOGNE (Ancienne)
-v^•^
La surface territoriale et le chijfre de la population sont compris
dans les chapitres : Allemagne, Autriche et Russie.
—^-^■l
Ne renonçant pas, dans la pratique de l'horticulture, à la marche
ascendante des grands États, entraînés forcément vers le progrès,
l'ancienne Pologne a conservé, sur son territoire d'autrefois,
d'honorables traditions et le souvenir patriotique de fécondes
conceptions horticoles ; il est bon de le rappeler ici, à la gloire des
ancêtres et à Télogc des modernes qui ont su greflcr l'ère nouvelle
sur la période passée, ayant en vue, tout d'abord : la production
du sol et la prospérité de l'horticulture.
Ce sentiment, seul, va nous guider dans le rapide parcours de la
Pologne, sur quelques points où se rencontrent les amis du jardinage.
I. — ROYAUME DE POLOGNE.
Ecole d'Horticulture. — Nommé jardinier-chef du Jardin
pomologique de Varsovie, en 1874, M. Edmond Jankowski, licencié
ès-scicnces naturelles de l'Université de Varsovie 187 1, lam'éat de
notre École d'horticulture de Saint-Mandé 1873-1874, s'efforça de
propager sa science dans son entourage, en quoi l'ont puissamment
aidé MM. Georges Alexandrowitch, professeur de botanique, et les
habiles praticiens Ladislas et Joseph Kaczynski, ainsi que François
Szanioz, chef des plantations de Varsovie.
Trois ans après, ils jetèrent les bases de l'École d'horticulture
théorique et pratique de Varsovie. Le gouvernement sanctionna
le projet, et l'inauguration eut lieu au mois d'octobre 1879.
654 POLOGNE
Des amateurs se cotisèrent et couvrirent les frais d'entretien
sélevant à 20,000 francs.
Un personnel distingué fut placé à la tète de chaque service.
L'enseignement fut ainsi donné à bon nombre de jeunes jardiniers
cpii venaient de divers points de la Pologne pour se fortifier dans la
pratique raisonnée de la fruiticulture, du niaraîcliage, de l'arbori-
culture et des pépinières.
Mais la retraite forcée de M. Alexandrowitch, le concessionnaire
de rétablissement, provoqua la fermeture de l'École, en 1886.
Depuis quelques années une École privée de jardinage a été
créée à Czestochowa, par M. Charles Zawada.
Les jeunes gens qui désirent s'instruire d'une façon plus étendue se
dirigent vers les Écoles d'horticulture de France, de Bohême, de
Belgique et d'Allemagne.
SociÉTKS u'HoRTicuLTTRE. — - La plus importante association
horticole, la Société d'horticulture de Varsovie, date de 1884.
Le journal Le Jardinier polonais « Ogrodnik Polski », à peine né,
la dota d'une provision de 4,000 francs, comme fonds de réserve.
Cette somme provenait d'une exposition de Roses ouverte en 1882
par ce journal, secondé par le jardinier impérial M. Wanasek.
M. Ladislas Kaczynski rédigea les statuts de la nouvelle Société.
Plus tard, lingénieur Joseph Sporny léguait à la même société
un capital de 3o,ooo roubles, capital qui, par les intérêts accumulés
ne tardait pas à doubler et permettait de réaliser les intentions du
bienfaiteur :
Création d'un jardin d'expériences ; extension de la Bibliothèque ;
Développement des collections botaniques, pomologiques, dendro-
logiques et pathologiques.
En 1894, la Société a acheté pour sou domicile une magnifique
propriété nommée « Bagateta » sur les limites de la ville, composée
d'un palais et d'un jardin de 35, 000 mètres d'étendue.
Plus de 5oo membres font partie de cette Société. Les dix séances
mensuelles de l'année sont consacrées à l'examen des produits des
jardins et des serres ; à la discussion des rapports ; à la tombola des
produits présentés; aux conférences faites par MM. Ed. Jankowski,
Hoser, Markiewicz, Joseph Kaczynski, sur l'horticulture, la
botanique et l'art des jardins.
Ces conférences ont un succès réel auprès de l'auditoire et les
orateurs ont été plus d'une fois invités à les renouveler au dehors.
La Société n'a jamais hésité à récompenser et encourager les
jardiniers.
POLOGNE 655
En outre, la Société primo les anciens jardiniers, subventionne les
jounes stagiaires en pays étranger et délend les intérêts des produc-
teurs auprès des Compagnies de transports.
Les expositions publiques sont tort goûtées, depuis la première qui
eut lieu en i885, à Varsovie, jusqu'à la dernière, à Lodz, en 1892.
Cours et Conférences. — Depuis l'année 188G, MM. Edmund
Jankowski et Joset" Ivaczynski ont organisé des Conférences et des
Cours publics, liiu sur l'arboriculture, l'autre sur les léguuies et
les priuieurs. M. lloser a quebjuelbis abordé la culture sous verre.
Les leçons démonstratives sont destinées aux amateurs et aux
garçons jardiniers.
La Société avait projeté l'ouverture de conférences nomades dans
le pays ; ces bonnes intentions ne purent être réalisées, l'adminis-
tration n'ayant pas permis que les cours fussent donnés en langue
polonaise.
Jardin botaniqie. — Pendant longtemps l'Université de Varsovie
s'était annexé un carré réservé aux simples « Botanika ».
Vers 18:26, un Jardin botanique fut installé au parc de Lazicnki.
Le professeur Szubert y réunit des espèces rares qui ont laissé
comme traces les beaux arbres dont les avenues, les collines et les
futaies sont décorées.
De 1866 à i8;8, le Jardin obtint son maximum de développement
sous la direction et l'impulsion de Georges Alexandrowitch, doyen de
l'Université de A'arsovie, secondé par des praticiens expérimentés
qui avaient débuté en Allemagne ou en France. La Direction entretint
des relations et fit des échanges avec des jardins similaires et
parvint à élèvera un rang distingué le Jardin botanique de Varsovie.
De vénérables représentants de la Flore arborescente, de plein air
ou de serre, témoignent encore aujourd'hui de la sollicitude des
premiers administrateurs. Depuis l'année 1886, l'honorable M. Fischer
V. Waldheim est le directeur du Jardin botanique.
École Pomologique. — Depuis 1869, Varsovie possède un Jardin
poinologique dû à MM. Deudjowski et Alexandrowicz. L'Etat lui
accorda un terrain permettant le transfert en ville de l'ancien
Jardin d'expériences de l'Institut agronomique de Marimont.
Sur une surface de douze hectares, une Ecole fruitière et une
pépinière organisées d'après les principes du célèbre André Thouin,
jardinier-chef du Muséum de Paris, ont réuni les espèces d'arbres et
d'arbustes à fruit comestible du continent, pour les multiplier et les
656 POLOGNE
répandre dans les écoles de village, chez les pépiniéristes et les
amateurs. La collection est très riche et ne contient pas moins de
2,5oo variétés différentes.
Écoles Dexdrologiques. — Sous ce titre, nous comprenons les
collections d'arbres et d'arbrisseaux d'utilité ou d'ornement qui, en
dehors des parcs publics ou privés, sont groupées ou disséminées
dans les Pépinières et les Etablissements de commerce. Les sujets
sont classés et numérotés ; le propriétaire sait en apprécier la
valeur et n'hésite pas à la démontrer à sa clientèle et aux visiteurs.
Nous indiquerons leur siège à l'occasion des Pépinières.
Productions horticoles.
Légumes. — L'exemple donné par les Bénédictins et par les
jardiniers français, italiens ou allemands appelés dans les domaines
seigneuriaux a porté ses fruits.
Des champs de maigre rapport ont été affectés à la culture de
Pommes de terre, Haricots, Lentilles, Pois, Choux, Courges, Raves
et Navets, pour les besoins locaux ; et peu à peu les cultivateurs
venaient sy approvisionner.
D'importantes cultures potagères sont à l'ancienne abbaye de
Bénédictins de Przybyszew-sur-Pilica, d'où l'on expédie des
Concombres hâtifs jusqu'à loo kilomètres.
Les bords de la Nida et de la Yistule, et surtout les villages qui
entourent Varsovie, ont de nombreuses exploitations maraîchères.
Il en est qui occupent 2,000 châssis à la production des primeurs.
Les Tomates et les Choux hâtifs sont envoyés, pendant l'été, à
Saint-Pétersbourg. Une variété de Chou, assez dure et précoce, est
spéciale aux jardiniers de Wola et de Czyste, bourgades suburbaines
de Varsovie. Ils en surveillent et conservent scrupuleusement la
graine à leur profit.
Les maraîchers des environs de Varsovie, en nombre approximatif
de 600, produisent de diflérents légumes pour la ville contenant
53o,ooo habitants, pour à peu près 3oo,ooo roubles.
Aux portes de Varsovie, la culture de Fraisiers est assez étendue;
à Jankow, deux hectares sont consacrés aux Fraisiers : Sharpless,
Noble, Victoria, Lucida, cultivés à la charrue, système américain
d'un bon rapport.
Fruits. — Le verger « JankoAv » de M. Ed. Jankow^ski, où 8,000
Framboisiers accompagnent les Fraisiers, compte, sur 20 hectares,
plus de 6,000 Pommiers, Poiriers, Cerisiers et Pruniers, plantés en
POLOGNE 657
1880 ; à la douzième année, il a fourni 20,000 kilogr. de fruits vendus
près de i5,ooo francs à Varsovie, à Saint-Pétersbourg, à Moscou. La
fructification continue en augmentant, et le revenu suit la môme
progression.
A Otwock, un verger de i(),ooo sujets, les deux tiers en Pruniers,
le surplus en Pommiers et Poiriers, vend son produit à Moscou, à
Varsovie ou aux marchands juifs.
Les Pommes Glogicrowka, Reine des Reinettes, Transparente de
Croncels y sont les plus estimées, par la résistance de l'arbre,
l'aspect et la qualité du fruit.
Les fruits polonais les plus populaires sont, parmi les Poires :
Jedwabnica (Poire de soie), mûrissant en août ;
Ogonalka (Poire à queue), mûrissant en septembre ;
Krolewna (Princesse royale), maturité en septembre, excellent
fruit de confiserie.
Et parmi les Pommes :
Brzeczka (faisant du bruit), maturité en octobre ;
Glogierowka (de Gloger), d'automne jusqu'à Noël ;
Kosztela (Pomme du château), mûrissant en hiver ;
Râpa czerwona (Râpe l'ouge), de bonne consci'vation, d'hiver;
Zietona (Râpe verte), maturité tardive, d'hiver ;
Zorza (Aurore), gros fruit d'hiver.
Les contrées favorables à la culture fruitière ne manquent pas
là-bas. Les Poiriers et les Pommiers des montagnes de Sainte-Croix
sont de véritables géants.
Les bords de la Vistule, fertilisés par le limon qiii descend des
Carpathes, ont des champs plantureux de Pruniers Quetsche. Le fruit
s'expédie par wagons dans les grandes villes de la Russie, avec les
Cerises, les Guignes et les Griottes de la campagne de Varsovie.
La Poire allemande de Grumkow, connue sous le nom de Cale-
basse de Plock, est assez recherchée en Pologne, alors que, en
France ou en Angleterre, sa qualité laisse à désirer.
Les Poires d'hiver se propagent vite ; le marché polonais voudrait
s'affranchir, sur ce point, de la Crimée et du Tyrol.
En général, on compte dans le royaume de Pologne dix millions
d'arbres fruitiers.
Parmi les amateurs poraologues, citons MM. Joseph Konczewski,
LuszczeAVski, etc.
Tout récemment, les pépiniéristes varsoviens se sont réunis sous
les auspices du Comité fruitier, et ont arrêté la liste des espèces
fruitières à propager. A coté des variétés locales, nous retrouvons
une partie des bons fruits adoptés en France.
42
658 POLOGNE
Floriculture. — Depuis une vingtaine d'années, le goût des
fleurs a grandi. Plantes de pleine terre ou de serre ornent les
jardins, les abris vitrés, les appartements.
Entre toutes, la Rose a pris un développement rapide ; c'est elle qui
domine au milieu des parterres et des magasins des bouquetières.
Plusieurs Etablissements se sont créés à cet efl'et, quoique le Rosier
y réclame un hivernage sous bâche, à l'orangerie ou en terre,
recouvert de feuilles.
La culture forcée pétersbourgeoise du Rosier est imitée à
YarsoTie. La maison Ulrich et celle des frères Kaczynski forcent
chacune jusqu'à 3o,ooo Rosiers par an.
Le Muguet livré aux étrangers, pour la culture hâtée, occupe
12 hectares chez Ulrich et Hoser. L'exportation annuelle s'élève à
trois millions de rhizomes.
Une trentaine de bouticpies, en ville, sont affectées à la vente des
fleurs et au montage des bouquets. Les fleuristes de la banlieue les
approvisionnent.
Pépixières. — La Pépinière a pris une grande extension depuis
l'émancipation des paysans, et surtout à la date de 1870 à 18^5. Les
grands propriétaires n'ayant plus le même nombre de bras à leur
service, durent boiser leurs terres ou les transformer en vergers, et
accroître ainsi leurs revenus.
Actuellement, Varsovie expédie 100,000 arbres fruitiers par année
et trois fois autant d'arbres et d'arbustes d'ornement.
Les plus importantes pépinières sont à Varsovie et aux environs.
La firme Gustave Ulrich exploite 3o hectares en sol sablonneux-
argileux, et les frères Hoser, 25 hectares.
L'établissement Bardet, à Varsovie, est également considérable et
renommé.
D'autres cultures se trouvent à Jankow, au Jardin pomologique,
à Nowy-Sad, à Wola.
Plus loin, des pépiniéristes se sont établis à Kroczew, près Zakroc-
zym ; à Kluczkowice, près Opole; à Corneline, près Radoin, etc.
Les collections dendrologiques doivent, à cette partie de l'ancienne
Pologne, un Noyer à gros fruit, au feuillage lacinié, et une Aubépine
à feuille panachée jaune d'or.
Parcs d'étude ou de plaisance.
Il y a bientôt cent ans, le comte Wodzicki a créé un Arboretum
sur sa propriété de Niedzviedz ; après avoir servi de centre d'obser-
vations et de propagande, ce champ d'études ne fut pas respecté.
POLOGNE 659
Une collection d'arbres rares est à Pulawy, dans le parc décrit par
l'abbc Dolille.
Au centre de la ville de Varsovie, le Jardin Saski, sur une
surface de 3o bectares, confié à la direction de François Szanior,
jardinier cbef de la ville, élève de notre Ecole d'arboriculture et de
dcndrologie de Saint-Mandé, renferme des arbres magnifiques.
Une autre création, le Jardin Krasinski, moins étendu, est
nouvellement refait par M. Szanior.
Le nouveau et très joli parc, à Ujazdow, est également projeté et
exécuté par le même jardinier, auquel les plantations de Varsovie
doivent beaucoup d'excellentes améliorations.
Le Parc impérial Lazienki, œuvre du dernier roi Stanislas
Poniatowski, est renommé par ses pièces d'eau et autres motifs de
décor, mais avant tout par ses beaux arbres, ses Conifères, les
Orangers et les serres de plantes rares.
Sur le versant d'une colline, mourant presque au bord de la
Vistule, le Parc de Frascati, riche en végétaux herbacés et ligneux,
est un des mieux entretenus. Les espèces recueillies en Sibérie et au
Kamtschatka, par Bencdict Dybowski, ont été plantées à Frascati et
s'y développent parfaitement.
L'architecte-paysagiste Valérien Kronenberg, ancien élève de
l'École d'horticulture de Varsovie et du maître Suessmayer, s'est
distingué dans la conception ou l'organisation des Parcs seigneu-
riaux : Zawisza, à Mlochow ; Ledochowski, à Wadowice ; du
Tzar, à Bialowieza, etc.
Le haut commerce a le di'oit de revendiquer les jolies Créations
paysagères de Dittrich, à Zyrardow ; de Scheisbler et Herbst, à
Lodz ; de Schloesser, à OzorkoIT; de Bersohn, à Pruszkow, etc.
Les paysagistes Valérien Kronenberg et Théodore Ghi'zanski se
sont fait sur ce terrain une réputation méritée.
Publications horticoles.
Ouvrages. — La littérature horticole s'est réveillée après les
guerres intérieures et extérieures.
Dès l'année i8o5, paraissait « Mysli rozne ozakladaniu ogrodow »,
Pensées diverses sur la création des Jardins, par la princesse
Isabelle Gzartoryska, de Pulawy.
Le même sujet était présenté en 1827, à Varsovie, par un auteur
inconnu, traitant De la décoration des sièges rustiques.
Le premier ouvrage important date de 1826-1828, « Ochodowaniu
Drzewi Krzewow», Culture des arbres et arbrisseaux, par le comte
Stanislas Wodzicki, président de la République cracovienne.
660 POLOGNE
Cette publication, en six volumes, séteud sur la Dendrologie,
révélant ainsi les goûts de son auteur.
Il faut citer encore « Ogrody Polnocne », Jardins du Nord, par
Jos. Strumillo, propriétaire amateur à AVilno. Il eut six éditions, et
fut pendant longtemps le guide des jardins d'agrément ou de profit.
En 1846, apparut «Ogrodnictwo powsrechne », Horticulture univer-
selle, par Michel Gzépinski, bon praticien ; cet ouvrage laissa le
précédent au second plan.
La quatrième et dernière édition révèle la collaboration de
Lange, dans les chapitres de la Rose et de la Fraise.
Entre temps, des praticiens et des amateurs ont écrit quelques
petits livres.
Depuis 1876, période de renaissance horticole, M. Edmund
Jankowski a livré à la publicité son beau et instructif volume :
« Sadi Ogrod Owocowy », Le Verger et le Jardin fruitier. La
troisième édition, 1893, contient plus de 700 pages et près de
3oo dessins.
Du même auteur, la bibliographie relate :
« Ogi'od przy dworze wiejskim », Le Jardin de la maison de
campagne, 1 vol.
« Ogrodnictwo przemyslowe », L' Horticulture industrielle ;
« Sad przy chacie », Le Verger d'un paysan, trois éditions ;
traduit en langue russe et en ruthenique ;
« Ogrody polne », Les Jardins en pleins champs ;
« Krzew winny », La Vigne, deuxième édition ;
« Kwiaty naszych mieszkan », Les /leurs de nos habitations,
deuxième édition ;
« Kwiaty naszych ogrodow », Les fleurs de nos jardins, troisième
édition.
Et bientôt un Vade mecum pour les jardiniers, par le laborieux
vice-président de la Société, journaliste et cultivateur.
Un autre praticien, non moins expert, Jozef Kaczynski, est
l'auteur de :
« Warzywa w gruncie », Légumes de pleine terre;
« — w' inspeckcie », Légumes sur couches ;
« Roza », Monographie de la Rose;
Durst a fait éditer sa brochure sur les Plantes annuelles ou
vivaces ;
Théorie des Gartenbaues, de Max. Kolb, de Bavière, sous le titre
« Teorya Ogrodnictwa », traduit par Al. Szanior.
Wl. Kaczynski a pviblié la traduction de VOrchard House, par
l'anglais Th. Rivers, avec le titre « Ogrod Pod Szklem ».
POLOGNE 66l
Journaux. — Le principal et spécial Journal horticole est
}'« Ogrodnik Polski », Le Jardinier polonais, fondé le i" juillet 1879;
il est devenu l'organe de la Société d'horticulture.
Son Directeur est M. Edmond Jankowski, auteur, professeur,
conférencier horticole et inspecteur de l'École d'horticulture.
Les principaux collaborateurs sont les frères Kaczynski, rosiéristes
et fleuristes ; les frères Hoser, pépiniéristes et pomologues ; les
frères Szanior, paysagistes - floricultcurs et chimistes ; Joseph
Trojanowski, cultivateur de graines, etc.
Nous avons dit que ce Journal avait puissamment contribué à la
fondation de la Société d'horticulture.
Les services qu'il rend à la cause des jardins sont considérables.
Antérieurement, de 1826 à i83i, le comte Wodzicki avait créé
le Journal horticole « Dziennik Ogrodniczy », aujourd'hui disparu.
II. — LITHUANIE.
Situation. — Les cultivateurs se plaignent des charges de toutes
sortes qui leur incombent et des entraves apportées à leur commerce
par la surélévation des prix de transport ; les tarifs de Yilna ou de
Varsovie à Saint-Pétersbourg et Moscou étant supérieurs — à
distance égale — aux tarifs d'autres centres de production, en dehors
de l'ancienne Pologne.
Moins favorisés que dans la Galicie, les partisans absolus du vieil
élément polonais ne peuvent guère se constituer en sociétés, ni
organiser des conférences publiques, ni ouvrir des expositions, leur
langue maternelle n'étant pas autorisée.
Les paysans, dans toute la force du terme, sont donc restés
stationnaires, particulièrement les Ruthènes-blancs qui peuplent une
partie de la Lithuanie. Cependant l'arboriculture fruitière s'accentue
et s'impose auprès de la nationalité lithuanienne qui habite le reste
de la province et la Samogitie.
Quant aux jeunes jardiniers, ils s'instruisent en travaillant auprès
des chefs jardiniers des châteaux de la contrée, ou dans les établis-
sements de culture et de commerce de Varsovie et de Riga.
Culture potagère. — Le paysan produit les légumes poui' sa
famille, et porte le surplus au marché des petites villes.
A Troki, les Caraïtes cultivent les Concombres en grand et appro-
visionnent le marché de Vilna. Les juifs de Kiejdany ont suivi leur
669
POLOGNE
exemple et paient, en location, jusqu'à 200 francs l'hectare de
terrain destiné à la production des Concombres.
Les fraiseraies, qui expédiaient leurs produits en grande vitesse
vers le Nord, par les stations de Landvarow, Kowno et Janow sur la
"Wilja, ont perdu de leur valeur, la majoration des prix de transport
ne laissant plus aucun bénéfice.
Les graines de fleurs et de légumes proviennent de Varsovie, de
Vilna et de l'Allemagne.
Les primeurs et les cultures sous verre sont du domaine de
Taristocratie.
Culture fruitière. — Un verger de 200 arbres est une bonne
moyenne pour le cultivateur qui veut alimenter sa famille et fournir
les boui'gades voisines.
En général, le propriétaire a plus de bénéfice en exploitant lui-
même, qu'en acbetant aux marcbands juifs qui se chargent de
produire et de vendre à leur profit.
Le Pommier se porte bien, son fruit est beau et bon. Les variétés
plus connues sont : Calville de Dantzig, Grand-Alexandre (Aport),
Antonovka, Serinka, Pepinka (Glogiezovka), Crème de Samogitie,
Sniietankowe, etc.
La conservation des fruits par les procédés économiques commence
à se propager.
Moins rustique, le Poirier réclame une situation abritée et ne
réussit guère en variétés tardives, sa période de végétation étant
restreinte.
On rencontre surtout les Bergamote rouge d'automne, Urbaniste,
Louise - Bonne dAvranches, Espérine, Fondante de Charneu, de
Grumkow, Seigneur, Zéphirin Grégoire.
Les Prunes, les Cerises, les Groseilles, ne voyageant pas aussi
facilement, restent à l'état de cultures secondaires.
Quelques propriétaires annexent une petite pépinière à leur
domaine et cèdent des arbres à leurs voisins.
III. — GRAND DUCHÉ DE POSEN.
La tradition fait remonter l'initiative du jardinage en Pologne
aux religieux de Cluny, en 1040. Ils furent suivis par les moines
italiens, dès 1176, pour les cultures fruitières ou légumières dont ils
entourèrent leurs couvents.
POLOGNE 663
Cinq cents ans plus tard, l'aristocratie polonaise créait des parcs
de plaisance et accueillait favorablement la transformation de l'art
classique en adoptant avec enthousiasme les jardins paysagers. Le
verger et le potager furent quelque peu délaissés, mais les
événements politiques ne tardèrent pas à faire classer les jardins
d'agrément, les serres et les orangeries au chapitre du luxe, auquel
des raisons d'ordre moral et financier imposaient des économies.
Sociétés d'Horticulture. — Les praticiens et les amateurs de
l'ancien duché de Posen, devenu province allemande, ont essayé de se
grouper en comices de travail et d'instruction mutuelle ; mais
l'administration supérieure leur imposant l'usage de la langue
allemande, ils furent contraints d'imiter les cercles agricoles ou
forestiers en se soudant à la Société centrale agronomique polonaise
de Posen, présidée par le comte Zoltowslvi, de Niechanow.
Sous sa protection, les fervents de l'horticulture ont fondé la
Société centrale des jardiniers de Posen.
La Société agronomique s'étant réservé le droit de présenter trois
candidats au fauteuil de la présidence, les adhérents choisirent le
comte Adam Grudzinski, grand amateur à Brodowo.
Des expositions partielles, des conférences entre collègues animent
les réunions, au succès desquelles se dévoue énergiquement le
secrétaire Adam Kubaszewski, distingué par ses travaux pratiques
sur toutes les branches du jardinage et par sa collaboration au
journal Le jardinier polonais, de Varsovie.
Ses confrères, jardiniers comme lui en maison bourgeoise,
forment le gros appoint de l'eflectif.
Production maraîchère. — Les potagers visant seulement la
pi'oduction locale sont composés d'espèces ordinaires, de consom-
mation courante: Pommes de terre. Haricots, Pois, Choux,
Citrouilles, Hâves et Navets.
L'Asperge devenue d'une bonne spéculation, prend une extension
croissante.
Les Épinards et la Laitue ont l'inconvénient de pourrir en hiver.
Les couches reçoivent les plants d'Artichauts, de Cardons, de
Céleris, Tomates. Poireaux, Pommes de terre Marjolin, et le Melon,
lent à mûrir, et le Chou-fleur, toujours vendu très cher. Au prin-
temps, il en arrive d'Algérie, ainsi que des Pommes de terre hâtives,
de Malte.
Certains marchés de la frontière sont encore alimentés par les
jardiniers de la Silésie qui vienneut vendre des graines et des
replants de légumes.
664 POLOGNE
Les primeurs et les Ananas ne se rencontrent guère que chez les
grands seigneurs ; le jardinier exploitant se plaignant de la cherté
des moyens de chauflage.
La culture du Fraisier est en prospérité, elle se trouve actionnée
par une fabrique de jus de fruits qui achète Fraises, Framboises,
Groseilles, Griottes à un taux sullisamment rémunérateur.
Productiox fruitière. — Au début du siècle, les grands proprié-
taires plantaient la limite des chemins publics ou privés avec des
Pommiers et des Cerisiers griottiers, quelquefois des Pruniers, plus
rarement des Poiriers ; ils accrurent ainsi la production de fruits
pour leur consommation personnelle et la vente aux nomades ou
sur les marchés.
Un tiers des voies rurales a été planté, vers les frontières de
la Silésie et du Brandebourg, alors que l'Est du Grand-Duché de
Posen, d'un climat plus rigoureux, est moins bien partagé, ou ne
comprend que de maigres Saules et Peupliers.
Les premières gelées fatiguent les Noyers, les Cerisiers à fruits
doux, les Pommiers de Calville blanc, les Poiriers de Beurré blanc.
Le paysan, s'inspirant des résultats obtenus, a planté les abords
de son habitation avec les essences fruitières principales et robustes.
Il trouve ainsi un aliment journalier et un petit revenu annuel.
Avec le concours des pépinières provinciales, l'administration a
continué les plantations routières, les plaçant sous la surveillance
du « Kreisbaninspector ». Un règlement détermine l'émondage de la
tige des arbres, côté de la voie, « jusqu'à la hauteur d'un cavalier ».
On évalue à 5oo,ooo fr. la production fruitière de l'ancien Duché.
Le surplus de la consommation est vendu à des marchands venus
d'autres contrées de l'Allemagne.
Déjà, le séchage des fruits ou leur conservation par la cuisson et
les apprêts ont cours à la campagne.
Les mauvaises récoltes sont compensées par les arrivages de
séchons allemands et de pruneaux de la Hongrie ; celle-ci fournit
également des raisins frais.
Le cidre est entré dans la consommation ; des avenues, des vergers
spéciaux sont affectés à la plantation du Pommier.
« Le vin et le cidre, nous disait un vieux praticien, font tourner
nos regards vers la P'rance et la Suisse ! »
Depuis une trentaine d'années, les jardins fruitiers et les espaliers,
appartenant plutôt aux classes aisées, se sont étendus; on a amélioré
le choix des espèces et confié l'entretien des arbres à des jardiniers
qui avaient fait un stage aux environs de Paris,
POLOGNE 665
Les étés sont courts, les hivers rudes, le climat froid. Il a fallu
tenir compte des milieux et ajouter, par exemple en hiver,
aux murs d'espalier consacrés aux Pêchers, aux Abricotiers et à la
Vigne, un abri en roseaux qui amortit les rigueurs de la température.
La Vigne, comme le Figuier, fructifie à l'abri du vent, exposée au
sud, ayant la souche et les branches couchées sous terre, pendant
la mauvaise saison d'hiver.
Il nous est agréable de citer, à ce sujet, les expériences intéres-
santes faites au magnifique jardin fruitier du domaine de Goluchow,
parfaitement agencé sous tous rapports, confié aux soins vigilants et
éclairés du jardinier chef, Adam Kubaszewski.
Pépinières. — Deux établissements importants de pépinières
créés à Posen et à Szczepanowo par Auguste Denizot (français) et
Camille Jammée (belge) alliés à des familles polonaises, ont prospéré
rapidement; ils rendent service à la population, occupant un nombreux
personnel d'ouvriers et approvisionnant darbres et d'arbustes
fruitiers, forestiers ou d'ornement, les propriétaires et les jardiniers,
sur un rayon assez étendu.
Il est superflu d'ajouter que l'ordre et la méthode président aux
multiplications et aux livraisons.
L'administration allemande a créé des pépinières « Provinzial-
Baumschulen » placées sous la direction d'un ingénieur des travaux
publics, et destinées à pourvoir aux plantations routières et au
jardin des maîtres d'école. Il est rare que ces diflérentes opérations
ne soient pas l'objet de démonstrations publiques.
Enfin, des maisons mixtes fournissent des arbres et des fleurs aux
particuliers, et se chargent de leur entretien ; les affaires sont bonnes,
on aime les arbres, et l'amour des fleurs se développe de jour en jour.
Parcs d'étude ou de plaisance. — Si l'arboriculture fruitière a
trouvé un vulgarisateur dans la personne du général Désiré
Ghlapowski, ancien aide de camp de Napoléon P', l'arboriculture
d'ornement s'est transformée sous l'impulsion du comte Jean
Dzialynski, lors du repeuplement de sa propriété de Kornik.
La veuve du comte Dzialynski et la fille du prince Adam
Gzartoryski, le propriétaire du magnifique domaine de Pulawy, sur
les bords de la Vistule, ont restauré le château et le parc de Goluchow
d'une façon artistique et grandiose. Sur une surface de loo hectares,
on trouve un verger modèle, des espaliers corrects, une vinerie sous
verre, des serres aflectécs aux végétaux exotiques et aux Ananas, —
et à l'air libre des collections dendrologiques, de feuillus et de
Gonifères d'un haut intérêt.
&QQ POLOGNE
IV. — GALICIE.
Au chapitre de T Autriche-Hongrie, nous avons donné, pages 167 et
160, l'état actuel des Ecoles et des Sociétés d'horticulture.
Un Polonais fidèle voit avec défiance l'envahissement des popu-
lations juive et allemande dans les campagnes de la Galicie ; il nous
communique les notes suivantes sur les productions de cette province :
Arbres fruitiers. — Le climat est suffisamment humide, mais
froid ; aussi les variétés délicates de Poiriers ne réussissent pas dans
plusieurs localités.
Le Pommier y pousse parfaitement ; le Merisier (même sauvage)
produit des arbres énormes sur un sol granitique ou calcaire.
Le sol des vallées de rivières et celui de la Galicie orientale,
contenant beaucoup dhumus, les Pruniers forment des plantations
très importantes ; mais ce sont surtout les Quetschiers.
La partie de l'Est est bien plus riche en arbres, lesquels forment
de petits vergers autour de toutes les cabanes des paysans. Le sol et
le climat y étant favorables, même les Duchesse d'Angoulême, les
Diel et autres Poires fines atteignent leur complet développement.
L'industrie horticole commence à poindre, mais elle est entravée
par le grand commerce de fruits qui proviennent du Tyrol, de la
Goricie, de la Hongrie, de la Bohême.
Légumes. — Les légumes sont produits aux environs des grandes
villes : Cracovie, Lembez, Farnon, Przemysts, Yaroslaw. Les vallées
des rivières, ainsi que Czarna Nies, près Cracovie, en sont célèbres.
A Bochnia, il existe une fabrique de conserves de légumes.
Les bons maîtres d'écoles propagent les connaissances horticoles
parmi le peuple, dont l'existence pourrait s'appuyer sur l'horticulture
s'il lui avait été défendu de faire des dettes en hypothéquant ses
petites propriétés, ce qui le conduit à la ruine.
Parcs. — De magnifiques parcs sont à Krzeszowice, Lancut,
Medyka. Il en a été créé ailleurs, surtout dans la Galicie de l'Est.
Les admirables plantations (planty) de Cracovie et le parc de Stry
(Strypki), à Lembez, sont aussi dignes d'être cités.
Tout le pays, dans sa partie montagneuse, est extrêmement
pittoresque et Ton commence à en tirer le meilleur parti.
""^x
^^0r
PORTUGAL
89,627 kilomèlrcs carres. — 4j"<^o,ooo habitants.
-î-^-'.
I. — Action du Gouvernement.
Les services officiels de l'agriculture et des forêts dépendent du
Ministère des Travaux publics, du Commerce et de l'Industrie.
L'action du gouvernement en faveur de l'iiorticulture se fait sentir
dans l'enseignement des Ecoles nationales d'Agriculture.
D'après l'importance et le rendement du vignol)le(aoo, 000 hectares
produisent plus de quatre millions d'hectolitres), le ministère se
préoccupe du phylloxéra qui a détruit une grande partie des vignes
portugaises. Il achète des plants américains qu'il multiplie et revend
à prix réduit ; il fournit de même le sulfure de carbone pour venir
en aide aux vignerons. On a créé à Torres-Yedras une École de
viticulture dans le même but ; c'est M. Batalha Reis qui la dirige.
Pendant les années qui ont précédé la crise actuelle, le gouver-
nement subventionnait un ou deux joiu'naux horticoles ; ils sont
tombés avec le retrait de la subvention.
Une carte agricole à l'échelle de i/5o,ooo en feuilles de 0,40 X o,5o
a été commencée en 1891. Seize feuilles delà carte agricole(Alemtejo)
et cinq de la carte agricolo-minérale ont déjà paru.
Chaque district a un agronome officiel préposé aux fermes-
modèles ou stations expérimentales, et un Conseil chargé de l'étude
des questions agricoles. Les travaux concernant lagriculture sont
publiés dans le Bulletin de la Direction générale d'agriculture. Ce
bulletin contient aussi les rapports de l'Administration des Forêts.
668
PORTUGAL
II. — Enseignement horticole.
S'il n'existe pas d'écoles spéciales, l'horticulture est, toutefois,
admise à l'enseignement de toutes les écoles d'agriculture.
Ces écoles sont à Yizeu, à Bairrada (District d'Aveiro, commune
d'Anadia) et à Torres-Vedras.
A l'Institut agronomique et vétérinaire, imique école
supérieure d'agriculture en Portugal, la lloriculture fait partie de la
quatrième chaire. La botanique est également inscrite de droit au
programme. Les jeunes gens, fils de grands propriétaires, ennemis
de la routine, qui fréquentent les cours porteront à la campagne les
notions de cultui*e perfectionnée qu'ils y ont reçues.
Une école existait près de Cintra, à Granja ; elle a cessé de
fonctionner.
Nous voyons encore ce qu'on appelle des Quintas regionaes
dépendant du Ministère des Travaux publics, section agriculture et
commerce. Ces écoles se sont attaché des maîtres de chais
bordelais, pour la fabrication du vin. Le laboratoire d'essai fonctionne
sur les semences de plantes exotiques, avec champs d'expériences.
Les « Quintas » plus spécialement viticoles sont dans la région
qui produit le fameux vin de Porto ; les autres occupent les districts
de Bragance, Goïmbre, Faro, Beja, Yizeu, Santarem, Torres-Yedras,
Yilla Real.
Un enseignement viticole est toujours une démonstration de
l'arboriculture fruitière et de la multiplication des végétaux ligneux.
Il y a chaque année, au Palais de Cristal de Porto, des expositions
périodiques au moment de la floraison des Roses, des Camellias,
des Chrysanthèmes, etc., provoquées par des horticulteurs. Espérons
qu'un jour une société d'horticulture naîtra de ces réunions. L'actif
fleuriste Loureiro a le champ ouvert pour sa réalisation.
Dans ses réunions et ses publications, la Société royale et
centrale de l'agriculture portugaise s'occupe des questions
d'arboriculture, de viticulture et du commerce des denrées.
En 1880, il s'est fondé une Société botanique dont le siège est à
Coimbre, sous le nom de Sociedade Broteriana ; elle publie un
bulletin trimestriel.
III. — Jardins botaniques et d'amateurs.
Lisbonne possède deux jardins botaniques : l'un à l'École
polytechnique, fondé en 1873 par le comte de Ficalho, et créé par
PORTUGAL 669
M. Jules Daveaii, notre compatriote, actuellement Je retour au
Jai'din Je Montpellier :
L'autre à rÉcole de Médecine, fondé en 1848 par A. Bcrnardino.
En dehors de la capitale, citons le Jardin de la Faculté de
médecine de Porto , et celui de l'Université de Coïmbre,
maguificiuemcut situé et confié à la direction du docteur J.llenri([ucs.
Les amateurs de Palmiers et d'autres plantes rares sont enchantes
des collections qui s'y trouvent réunies, particulièrement au jardin
de l'Ecole polytechnicpie.
Les jardins du parc d'Estrella, d'Ajuda et des Necessidades où se
trouve le fameux Cocotier du Chili, Jubœa spectabiUs, sont considérés
par le public comme étant Jardins botaniques, mais n'en ont pas les
classifications méthodiques ni l'enseignement.
Il serait à désirer que le projet d'Ecole de végétaux d'ornement et
de commerce, tenté dans la riche plaine d'Alemtejo, fût repris et
continué avec persévérance.
La population réclame la réalisation du Parc de la Liberté ; le
concours international de plans et projets a été un nouveau triomphe
pour les paysagistes français Henri Lusseau,Duchêne, Eugène Deny,
Durand, Morel, classés en tète des concurrents par le jury.
Les squares et les promenades des villes sont une distraction pour
l'habitant et le voyageur, et un enseignement pour tous.
Nos nationaux y rencontrent de superbes spécimens qui, en France,
exigent un abri vitré.
Les jardins royaux, le jardin de Lumiar et la Jonqueira, l'Eden
de Cintra et de Porto, enfin toutes les villas, sont riches en
végétation exotique, par exemple la fougeraie arborescente du
parc Cook, abrité par la « Serra de Cintra ».
IV. — Production maraîchère.
La culture potagère en Portugal se borne aux travaux des
jardiniers qui alimentent les marchés des grandes villes.
D'abord la Pomme de terre qui se plaît dans les sables de
l'Alemtcjo et fournit, en année ordinaire, trois millions d'hectolitres
de tubercules.
La Patate rend 12,000 kilogrammes à l'hectare, en Algarve ; la
Tomate donne le double, et l'Aubergine produit plus encore. Les
cultures prennent de l'extension chaque année, alimentant le
commerce de l'exportation et les usines à conserves.
k
670 PORTUGAL
Toutes les provinces cultivent les Pastèques, le Piment, les
Laitues, Choux, Choux-fleurs, Chicorées, Haricots, la Courge
« Lagcnaria », le Gombo, Ketmie comestible « Hibiscus esculeutus »,
et les plantes condimentaires.
Les feuilles de Navets sont vendues comme Epinards, sous le nom
de « Nabices ».
Les légumes secs représentent 5o millions d'hectolitres.
Le Maïs produit près de huit millions d'hectolitres.
L'archipel des Açores expédie à Londi^es plus de 3oo,ooo Ananas.
L'Inde portugaise exporte les Piments, le Riz, des quantités de
Haricots, de Pois, avec le Tabac, le Café, l'Arec, la Noix de Coco.
Llle de Santiago approvisionne l'archipel de grandes quantités de
Haricots, surtout des variétés dites Pedra et Bouge.
La capitainerie de Mozambique produit l'Opium avec le Pavot,
dans la proportion de 4o kilogi\ à l'hectare.
V. — Production fruitière.
La production fruitière oflre un certain intérêt dans les riches
vallées des Algarves et de Setubal. Les Oranges et les Figues y
viennent à merveille, avec d'autres espèces de fruits.
Saint-Michel des Açores, célèbre par ses orangeraies, exporte une
moyenne annuelle de 3oo,ooo caisses d'Oranges vers l'Angleterre.
Le Portugal prodidt annuellement q5o millions d'Oranges et
35 millions de Limons.
Collares et la Beïra Alta récoltent des Poires et des Pommes
destinées au marché de la ville.
Les Prunes, les Abricots, les Pèches, les Raisins suivent la même
voie aussitôt la récolte, ou sont soumis au séchage.
La Figue est un important article d'exportation.
Le Coing est l'objet de préparations économiques et industrielles.
La région montagneuse plus accidentée, moins brûlante, fournit
des fruits secs, robustes aux voyages ; par exemple 270,000 hectolitres
de Châtaignes, 28,000 de Noix, 21,000 d'Amandes.
L'Olivier rend 25o,ooo hectolitres d'huile.
En i863, la « Banco National Ultramarino » a consacré des sommes
considérables aux plantations de Caféiers, de Cacaoyers, de Cinchonas,
principalement à Saint-Thomas, à Angola, possessions de la côte
occidentale d'Afrique. En même temps, cette Banque coloniale portu-
gaise organisait un service de bateaux à vapeur facilitant le débouché
des produits.
PORTUGAL 671
Dans le groupe du Cap-Vert, Santo-Antiio s'adonne au Quinquina,
à rOrscille; Fogo, au Café; Santiago, àrindigo, au Manioc, au llicin
(plus de G, 000 tonnes), aux extraits de Canne à sucre.
VI. — Floriculture.
Le soleil, les abris naturels et le voisinage de l'Océan sont les
protecteurs de la végétation qui pourrait prendre un caractère plus
exotique, si l'habitant savait ne pas se contenter de l'Olivier, de
l'Amandier, du Caroubier, du Chène-Licge, des Pins et Sapins, arbres
tort utiles, mais insuffisamment décoratifs. Ils constituent la base des
320,000 hectares du domaine forestier qui couvre les dunes alluvion-
naires, et les crêtes ou les flancs des montagnes.
Il y a cependant quelques jolis résultats dans les parcs publics ou
d'amateurs des principales provinces.
L'aspect élégant ou vigoureux des Palmiers, des Bambous, des Cycas,
des Ficus, des Eucalyptus, des élégants Casuarinas ; les bractées
colorées du Bougainvillea ; le port rigide de l'Araucaria ; le beau
feuillage du Stcrculia, du Musa, de l'Agave ; et les inflorescences
de l'Hortensia, du Datura, des Salvias, de l'Erythrine, des Clianthus,
des Fuchsias, du Camellia : les guirlandes de Bignone, de Cobœa,
de Hoya ; et les Cactus émergeant leurs côtes aiguillonnées des
tapis cristallins du Meserabryanthemum.
Il faudrait quelques expositions publicpies qui entraîneraient
les amateurs vers la possession et l'entretien de ces richesses
végétales.
Quant aux fleurs en magasin, le marchand vend des bouquets à la
main ; le fleuriste se borne aux bonnes plantes décoratives.
Plantes et fleurs révèlent un goût éclairé chez le cultivateur, ce
qui est d'un bon augure pour l'avenir de la floriculture portugaise.
VII. — Commerce et production de végétaux.
Le Portugal importe chaque année un nombre assez considérable
de Rosiers, d'arbres fruitiers, d'arbustes d'ornement et de jeunes
plants provenant surtout de pépinières françaises ou belges.
Les achats de graines se font en France et en Allemagne.
L'Espagne fournit des primeurs aux marchés de consommation.
L'archipel adjacent, bénéficiant des brises marines et d'un sol
672 PORTUGAL
volcanique, a des vignobles renommés qui approvisionnent l'indus-
trie du passerillage des Raisins, surtout avec les plants de Muscat
et de Malvoisie ; puis des Oranges, des Citrons, des Figues, des
Grenades, des Raquettes, des Dattes et des Pastèques.
Madère vit sur sa réputation de vins et de Raisins,
La région viticole du Douro, phylloxérée, a repris la culture du
Tabac.
Il y a quelques pépinières à Porto et aux environs de Lisbonne, à
Caneças notamment, fournissant en quantité des Orangers et des
arbres fruitiers jeunes ou formés ; on y reconnaît la main de pépinié-
ristes qui ont étudié cette cultiu^e en France et en Relgique.
A Porto, se trouve un établissement commercial mixte possédant
plusieurs succursales ; c'est la Compagnie ro)'ale hoT'ticole et agri-
cole Portugaise : son directeur est M. Marques-Loureiro, un des
principaux horticulteurs du pays : la succursale de Lisbonne a pour
directeui' M. Ferreira da Silva, professeur à l'Institut agronomique
et vétérinaire.
La composition et l'ameublement en végétaux, des parcs royaux ou
municipaux et des jardins d'études se sont cependant adressés aux
horticulteurs français pour l'approvisionnement de leurs collections
arborescentes et arbustives, d'utilité ou d'ornement.
VIII. — Ouvrages horticoles.
Les principaux ouvrages traitant de l'horticulture sont :
Le Traité d' Horticulture de M. Gasimiro Barbosa, et aussi la
collection du Journal d'horticulture pratique dont la publication
s'est arrêtée en décembre 1892. Un autre lui a succédé depuis 1893,
sous le nom de Jornal de Agricultura e Horticultura pratica, avec
la direction de MM. Eduardo Scqueira et Astier de Yillate.
Citons encore : Le cours de Sylviculture, par Antonio-Xavier
Pereira Coutinho, professeur à l'Institut agronomique de Lisbonne.
Les Instructions pratiques pour les cultures coloniales, par
Julio-A. Henriques, directeur du Jardin botanique de Goïmbre.
Plusieurs ouvrages de Sylviculture dus à Carlos-Alberto de Souza
Pimentel, d'autres par M. Paulo de Moraès, et quelques-uns se
rapportant à des observations locales.
Les Journaux agricoles traitent de questions sylvicoles, viticoles,
culturales et commerciales.
'y^;^
ROUMANIE
121,000 kilomètres carres. — 5, 100,000 habitants.
I. — Enseignement horticole.
Si la Roumanie ne possède pas d'école d'horticulture proprement
dite, le gouvernement n'a pas moins fait inscrire l'art des jardins au
programme de l'École centrale d'agriculture de Herestren, près
Bucarest, par les conférences et les cliamps d'expériences.
Les travaux pratiques sont affectés aux manipulations du sol ; à la
culture maraîchère ; à l'arboriculture fruitière, comprenant la récolte
et la conservation des fruits en serre et sous châssis ; aux plantations
de vergers et de parcs d'ornement ; à la pépinière, semis, bouturage,
greffage ; à l'entomologie, aux excursions, etc.
Cet établissement offre d'ailleurs tous les éléments de l'instruction
horticole : parc, jardin botanique, potager, serre, Asperges, Fraisiers.
Une pépinière d'un hectare, un champ de vigne dépareille étendue
et le jardin fruitier sont installés à Jassy, ainsi qu'une plantation
de mûriers, mise à la disposition des éleveurs.
Le Jardin botanique de Bucarest est établi depuis trois ans.
Un Jardin fruitier modèle, de 6 hectares, créé à Pétrasa et un
autre plus modeste, à Istritza ont été organisés par M. Auguste Ville,
élève de notre Ecole nationale de Versailles ; une Pépinière destinée
à la distribution gratuite d'arbres fruitiers s'y trouve annexée.
Ailleurs, l'horticulture et la viticulture sont démontrées :
I" Aux Écoles pratiques d'agriculture, par le professeur de théorie
ou de pratique agricole ;
2° Aux Ecoles normales, tout spécialement la culture des arbres
fruitiers, par le professeiir d'agriculture et de sciences naturelles ;
3° Dans les Ecoles secondaires et les Gymnases d'enseignement.
La Société horticole et viticole, siégeant à Bucarest, depuis
1890, composée de 100 membres et présidée par un brillant
conférencier de l'Ecole centrale de Herestren, a de fréquentes
43
674 ROUMANIE
réunions consacrées à la discussion des intérêts de l'horticulture, aux
rapports des visites, aux concerts et aux conférences.
La Presse horticole est représentée par :
1° Le iouviml Aiiiiciil agrienlturilui, par M. Andi'onescu, chef de
division au ministère de l'Agriculture et de l'Industrie ;
2° La Gazeta Saténiihii; revue pour tous, par M. C. G. Datculescu.
II. — Productions horticoles.
L'agriculture roumaine se répartit sur trois régions :
1° La plaine, consacrée aux pâturages et à la grande culture ;
2° La montagne, couverte de forêts ;
3° Les coteaux, recelant vergers et vignoble.
Les plantations fruitières et les potagers s'installent encore sur les
accrues et les sables du Danube ; sinon, l'Etat les fait boiser.
Les légumes populaires sont les Choux-raves, Navets, Ognons,
Concombres, Pastèques, Tomates, Pois, Lentilles, Radis, Ail,
Aubergines, Piment et Ketmie Gombo dite « Corne greccjue ».
La Pomme de terre est dirigée vers le marché ou la distillerie.
Presque tous nos fruits viennent en Roumanie : Pommes, Poires,
Cerises, Pêches, Abricots, Noix, Noisettes, Raisins, Groseilles.
Des villages entiers disparaissent au milieu des vergers.
Le Prunier est l'essence dominante. Les chemins et les friches en
sont boisés. La tradition légendaire, encourageant une plantation de
Pruniers lors des cérémonies de famille, a beaucoup contribué à
cette fructueuse situation.
Dans une année, la Roumanie produit 1,200,000 hectolitres d'eau-de-
vie de Prunes « Asonica», liqueur de prédilection dans les campagnes.
On compte 2,000 distilleries de Prunes et de marcs de Raisins.
La confiture de fruits est une excellente opération dans les ménages.
Les districts dans la montagne récoltent une grande quantité de
Noix et les transforment en huile.
Sous bois, les gens peu aisés vont récolter les Noisettes, Merises,
Nèfles sauvages. Cormes, Cornouilles, Framboises, Ronces et Cassis,
pour leur nourriture ou la vente en ville.
En somme, la Roumanie exporte des fruits pour une valeur qui
dépasse 12 millions de francs ; et le vignoble, occupant 182,000 hec-
tares, produit 10 millions d'hectolitres de vin.
L'importance des forêts classe la Roumanie au septième rang
forestier de l'Europe.
^^^^^
RUSSIE
32,434,392 kilomètres carres. — 126,347,000 liabilanls.
L — Action de l'État.
L'empire russe, avec son ininiense territoire, forcément agricole
et forestier, a manifeste sa ferme volonté d'entrer dans une période
d'action, de réformes et de progrès, par la création d'un Ministère
de l'Agriculture.
En 1893, M. Alexis YermolofT fut chargé d'en préparer l'organi-
sation en adjoignant des attributions nouvelles au Ministère des
Domaines, dont il était titulaire.
Sanctionné par le Conseil de l'Empire, approuvé par le Tzar, le
projet a été mis en vigueur.
Désormais, la Russie possède un Ministère des Domaines et de
l'Agriculture, ayant sept Comités et cinq Départements : le Conseil
du Ministre, la Chancellerie du Ministre, le Conseil agricole, le
Comité scientifique, le Conseil administratif des mines, le Comité
scientifique des mines, le Comité spécial des forêts ; les départements
de l'Agriculture, des améliorations agricoles, de l'économie et de
la statistique rurale, des domaines fonciers de l'État, des forêts et
des mines.
L'horticulture et la viticulture ont leurs bureaux et leur personnel
attitré.
Cet important ministère a été confié au savant agronome Alexis
YermolofT, ancien élève de l'Institut agronomique de Saint-
Pétersbourg ; ses travaux pratiques ou littéraires, les études qu'il
publia à la suite de ses voyages d'observations, sa participation
aux Congrès internationaux d'agriculture de Paris, de Vienne et de
La Haye, sont bien connus et appréciés du monde agricole.
GjO RUSSIE
Le Gouvcrnciucnt encourage le développcnicat des Sociétés
d'horticulture. Il crée et subventionne des établissements où l'on
enseigne la théorie et la pratique des jardins, des vergers et des
potagers, du vignoble, des forets, où l'on démontre les sciences
auxiliaires de l'Agriculture.
Aux frais de la Couronne sont entretenus des jardins botaniques
et quelques pépinières expérimentales.
La publication d'ouvrages et de journaux horticoles est placée sous
sa protection et soumise à son visa.
II. — Écoles d'horticulture.
Pour faciliter les recherches, nous classerons les Ecoles d'horticul-
tui'e par régions : Ouest, Nord-Ouest, Centre, Est, Midi.
D'abord les Écoles spéciales d'horticulture, puis les Établissements
mixtes, où l'enseignement forestier, arboricole, etc., se rattache à
notre sujet.
Kégiouis de l'Ouest et du Xord-Ouest.
A. — Enseignement horticole.
PÉTROWiTSCHY ; gouvernement de Minsk. — École pomologique et
de culture du Houblon, avec pépinières ; propriété de
5oo hectares, non compris les forets. Fondée pour douze
ans, par M. Myschenkoff, directeur, elle reçoit un subside
annuel de 7,000 francs de l'Etat.
Varsovie. — École d'horticulture annexée au Jardin pomologique.
Varsovie. — Université ; cours de botanique et de physiologie végétale.
CzENSTOKOWA ; gouverncmcnt de Pétrokow. — Ecole d'horticulture
et d'arboriculture. Subside de l'Etat : 5, 000 francs. Directeur :
M. HafTerberg.
Tzarsko-Slawianskaja ; gouvernement de Saint-Pétersbourg. —
École d'arboriculture fruitière et de culture maraîchère,
fondée par la Société impériale d'horticulture de Saint-
Pétersbourg. Subside annuel : 9,000 francs, pendant vingt
ans. Directeur : M. Witter.
B. — Enseignement mixte.
Saixt-Pétersbourg. — Institut de Sylviculture, 1880.
Directeur : M. Schafranoff.
TosxA ; gouvernement de Saint-Pétersbourg. — Ecole de sylviculture
de Lisinsk. Directeur : M. Kravtschinsky.
RUSSIE 677
Nouvelle Alexandrie. — Institut d'agriculture et de sylviculture.
Directeur: M. Dokoutschaed", 1893.
Riga. — École polytechnique (enseignement supérieur), 1861.
Gorki ; gouvernement de Mogilew. — Ecole secondaire d'horti-
culture, 1840.
Kologrive ; gouvernement de Kostroma. — Ecole secondaire
d'horticulture.
Des cours d'horticulture, de viticulture, de sylviculture et de
culture maraîchère sont organisés dans les Ecoles normales
d'instituteurs, par exemple à Tscherepovetz, gouvernement de
Novgorod, à Bischkine, à Novogeorgievsk, Achaltzik, et un cours de
sylviculture à Kostroma et à Vologodek.
Chaque été, pendant six semaines environ, des cours théoriques et
pratiques d'arboriculture fruitière sont ouverts à la ville et dans les
fermes rurales pour les instituteurs des écoles primaires.
Région <1ii Centre.
Moscou. — Académie d'agriculture de Petrovskoé-Rasoumovskoé,
i8G5. Cours de botanique et de physiologie végétale.
Directeur: M. Ratschinsky.
Moscou. — École spéciale d'horticulture et de culture maraîchère.
Moscou. — Institut de l'industrie rurale, 1894.
Moscou. — École secondaire d'horticulture.
Moscou. — École secondaire d'agriculture, patronnée par la Société
d'agi'iculture de Moscou.
BouRAsciiovo ; gouvernement de Tver. — Elcole d'horticulture, de
culture potagère et d'apiculture, avec pépinières. Curateur :
M. lourlow.
Stoudenetz ; près de Moscou. — Ecole d'horticulture du Domaine
des Institutions de l'impératrice Marie.
Kiev. — Université. — Botanique et physiologie végétale,
Dergatschew. — École d'horticulture, de culture maraîchère et de
culture du Houblon.
LicnvixE ; gouvernement de Kalouga. — École de sylviculture.
Odoevsk ; gouvernement de Toula. — École de sylviculture.
PoGoxNO-LociNO ; gouvernement de Moscou. — École de sylviculture.
Romanovsk; gouvernement de Tambov. — École de sylviculture.
KiiRÉNOwsK ; gouvernement de Yoronèje. — École de sylviculture.
Un cours de sylviculture est institué dans les Écoles de Nijni-
Novgorod, d'Orel, diaroslav.
Des leçons d'arboriculture, de culture maraîchèx'e et d'apiculture
sont données dans les écoles normales de ;
678 RUSSIE
Alferoff; gouvernement de Smolensk(Coiu's théoriques et pratiques).
RiRJATSCii ; gouvernement de Vladimir. —
NovixsK ; gouvernement de laroslav. —
NovoTORGS ; gouvernement de Tver. —
PoLivAXOVo ; gouvernement de Moseou, 1874- —
Régiou de l'£st.
Kazan. — École secondaire d'agriculture.
Mariïnsk : gouvernement de Saratov. — Ecole secondaire d'agri-
culture.
Pexza. — École d'horticulture, 1882.
Tengoutixe ; gouvernement d'Astrakhan. — Ecole forestière.
Des cours de sylviculture se tiennent dans les circonscriptions de
Kazan, d'Oufa, de Penza, de Yiatka.
Région du 7Iidi.
Dergatsch ; gouvernement de Kharkov. — École d'horticulture, de
culture maraîchère et de culture du Houblon.
Iékaterixoslav. — École d'horticulture, de culture maraîchère et
d'apiculture. Curateur : M. Andereg.
KiscHiNEW ; Bessarabie. — École d'horticulture, avec pépinières,
1842. Directeur: M. Yincentini.
NiKiTA ; Crimée. — École supérieure d'horticulture et de viticulture.
Odessa ; gouvernement de Kherson. — École d'horticulture et de
culture maraîchère, avec pépinières. Curateur : M. Liginc.
SiMBiRSK. — École d'horticulture et de viticulture.
Pourkar, près dAckermann. — École de sylviculture.
TscuERKASSK ; gouvememcnt de Kiev. — École forestière.
Veliko-Axadolsk ; gouvernement de lékaterinoslav. — École
forestière.
Kherson. — École secondaire d'agriculture.
OuMANE ; gouvernement de Kiev. — École secondaire d'agriculture
et d'horticulture.
A'osDViJENSK, près Gloukhov ; gouvernement de Tchernigov. —
École primaire d'agriculture pour jeunes filles ; 1894.
Kharkov. — École primaire d'horticulture.
SiMFÉROPOL ; Crimée. — École primaire d'horticulture.
BiscHKiXE ; gouvernement de Kharkov. — Cours d'horticulture et
de culture maraîchère.
NovoGEORGiEvsK ; gouvcmcment de Kherson.
Strelxiki. — Champ d'expériences.
Tchernigov (circonscription de). — Cours de sylviculture.
RUSSIE 679
Caucase.
AciiALzicii ; gouvernement de Tiflis. — Kcole forestière. Cours
d'horticulture et de culture maraîchère à l'École primaire.
KouTAiss. — École d'horticulture.
Maudack ; gouverncmeut de Bakou. — École d'horticulture.
Tiflis. — Ecole d'horticulture de la Société impériale d'horticulture
du Caucase, avec pépinières. Curateur : M. Guéewski.
Possessions asiatiques russes.
ViERNOK ; région de Séniiretschinsk. — Ecole d'horticulture.
Des cours de sylviculture sont organisés dans les circonscriptions
forestières des gouvernements de Tobolsk et de Tomsk, en Sibérie,
et dans la région de Séniipalatinsk, formée de trois circonscriptions :
Sémipalatinsk, Pavlodar, Karvaralinsk.
III. — Sociétés d'horticulture.
L'horticulture est traitée d'une façon spéciale par les Associations
horticoles proprement dites ; elle entre aussi, incidemment, dans
le programme des nombreuses Sociétés agricoles, sylvicoles,
viticoles, etc.
Nous les classons par régions ; Ouest, Nord-Ouest, Centre, Est,
Midi.
La plus importante est la Société impériale russe d'horticul-
ture et de pomologie, fondée le aS juin i858. Son siège est à
Saint-Pétersbourg, mais elle possède des sections dispersées sur tout
le territoire de la Russie.
Régious de l'Ouest et du Xord-Ouest.
Saixt-Pétersbourg. — Société impériale d'horticulture, fondée
en i858.
Saint-Pétersbourg. — Société de sylviculture, 1871.
Saixt-Pétersbourg. — Société darboricullure fruitière, 1891.
Grand-Duc Nicolas, président d'honneur ; elle a, comme
organe, le journal Y Arboriculture fruitière .
Saint-Pktersbourg. — Société des amateurs de plantes d'appartement.
Cronstadt. — Section de la Société impériale d'horticulture de
Saint-Pétersbourg.
Hapsal. — Société pour l'amélioi'ation de l'horticulture, 1891.
KovNO. — Société d'horticulture, 1879.
68o RUSSIE
Minsk. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-
Pétersbourg.
Novgorod. — Société de sylviculture, 1878.
Pskov. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-
Pétersbourg.
Revel. — Société d'horticulture, 1878.
Riga. — Société d'horticultiire, 1876.
Starorusky. — Section de la Société impériale d'horticulture de
Saint-Pétersbourg.
Varsovie. — Société dhorticulture, 1884.
Varsovie. — Société d'horticulture et d'apiculture, 1892.
Veliki-Ll'ki. — Section de la Société impériale d'horticulture de
Saint-Pétersbourg.
ViTEBSK. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-
Pétersbom'g.
Région cla Centre.
Moscou. — Société d'amateurs de l'horticulture, i835.
Moscou. — Société impériale russe d'acclimatation des animaux et
des plantes, 1864.
Moscou. — Section de la Société de sylviculture de Saint-Pétersbourg.
Moscou. — Société de sylviculture, i83o. — Président : M. Toursky.
Iaroslav. — Section de la Société impériale d'horticulture.
Smolexsk. — Section de la Société impériale dhorticulture.
Région de PJEsit.
Orenbourg. — Section de la Société impériale d'horticulture.
Ouralsk. — Société d'horticulture.
Saratov. — Société d'horticulture.
ToMSK. — Société d'horticulture, 1892.
Région du 7Iidi.
Sections de la Société impériale d'horticulture à :
Ackerman. — Marioupol ; Nicolaiev, 1881 ;
Iékaterinoslav, 1889 ; Odessa, i883 ;
Kiiarkov, 1877 ; SiMFÉROPOL, i883 ;
Kiev, 1888; Tiiéooosie, 1881.
Astrakhan. — Société d'horticulture, 1893.
Bessarabie. — Société des propriétaires des jardins et des
vignobles, 1892.
Ialta ; Grimée. — Société d'horticulture et de viticulture.
Kiev. — Société d'horticulture, 1872,
RUSSIE C8i
Cauca.sc.
TiFLis. — Société impériale d'agriculture du Caucase.
Poi^sessious asiîatiquest.
Tasciikent (Asie centrale ; province de Syr-Daria). — Section de la
Société impériale d'horticulture de Saint-Pétersbourg.
ToMSK (Sibérie occidentale). — Société d'horticulture, 1892.
Les Sociétés agissent d'abord par une solidarité entre les
adhérents, par les réunions, les concours, les publications et la
distribution de semences, plants et arbres.
IV. — Production maraîchère.
L'abolition du servage entraîna d'abord quelque perturbation dans
la production des légumes et des fruits ; les grands domaines
manquèrent de bras, et la plupart d'entre eux n'eurent plus, comme
autrefois, un excédant de production à mettre en vente.
Cependant, quelques grands seigneurs des plus riches purent
conserver leur personnel et leurs cultures ; en même temps, des
paysans laborieux et avisés s'adonnaient au jardinage auprès des
villes et dans les gros villages, là où cette production avait déjà
un débouché pendant la période de servitude.
La construction de lignes de chemins de fer ne tarda pas à faciliter
le débouché des denrées et à exciter la production.
En général, la culture potagère est pratiquée par les femmes, à part
les gros travaux, réservés à l'homme.
Le but principal du paysan qui s'y livre est de munir son ménage
des provisions de légumes qui lui sont nécessaires pendant la
période du carême et des jeûnes qu'il observe religieusement.
Au Centre et au Nord de la Russie, le potager, attenant presque
toujours à l'habitation, sullit à peine aux besoins de la famille ; le
prix des bonnes semences devient souvent un obstacle à la hausse
du rendement et à l'extension du jardin.
Les Choux, Betteraves, Raifort, Choux-raves, Carottes, Navets,
Concombres, Melons, Ognons et Pois se rencontrent presque partout.
L'Asperge, l'Ail, le Cumin, le Fenouil, les Fèves, le Mais, le
Potiron, la Tomate sont également cultivés, mais en quantité moins
importante.
La Pomme de terre est, de préférence, élevée en plein champ, de
môme que les Pois et les Navets,
683 RUSSIE
Les plantes à salade, les Radis, le Céleri, le Persil constituent
siu'tout l'apanage du potager de ville ou de château.
Plus on s'avance vers le sud, plus s'accroît l'importance des
exploitations maraîchères, et aussi plus on rencontre de Melons, de
Pastèques, de Piments et d'espèces de choix.
La région du Melon, de la Pastèque et du Concombre commence
au gouvernement de Podolie,vers Kamenetz-Podolsk, s'étend à Kiev,
Koursk, Tambov, Penza, Samara, jusqu'au nord du gouvernement
d'Orenbourg, l'été étant plus chaud dans l'Est de l'empire que dans
l'Ouest. Dans ces contrées, les « bakhchi » ou champs de Melons se
rencontrent en pleine campagne ; cette culture, qui n'exige ni engrais
ni eau, alterne chaque année avec une emblave de céréales. Un
hectare produit de 3,ooo à 8,000 Melons d'eau ou Pastèques, d'une
valeur de 5 à 25 francs le cent ; les autres sortes de Melons, les
Citrouilles et les Potirons sont d'un prix moins élevé.
Cette abondance de Cucurbitacées s'accentue dans les gouverne-
ments de Saratov, de Samara, d'Astrakhan, d'Orenbourg, de
Voronèje et sur les rives du Don, qui envoient, dans les deux
capitales, plus de 600,000 Melons d'eau par an. Ces légumes-fruits
populaires constituent, avec le Concombre salé, la choucroute, le
pain et le poisson, le principal aliment de toutes les classes russes,
pendant les chaleurs de l'été.
Cependant les récoltes sont d'une importance telle que l'expédition
de ces trois genres vers les grandes villes du nord représente
encore un chiffre considérable.
Sur le Volga, le village de Bikow est doté d'un embarcadère
spécialement affecté aux convois de Pastèques ou Melons d'eau,
dits d'Astrakhan.
Le pays d'Astralihan fournit toute la région transcaspienne de
Choux, d'Ognons, de Pommes de terre, de Carottes, de Piments, de
Tomates, de Concombres pour des centaines de mille francs. Ses
Pastèques et ses Melons restent classés parmi les meilleurs.
Ces produits, conservés à l'eau salée ou au vinaigre, seront envoyés
au Caucase, via Tiflis.
On sait que les semences de Cucurbitacées et de Soleils ou
Tournesols deviennent une friandise chez les classes peu aisées.
Le berceau de la culture maraîchère serait attribué au gouver-
nement de laroslav ; cette production constitue, d'ailleurs, son
principal bénéfice. La renommée des jardiniers de laroslav s'étend
dans toute la Russie centrale, jusqu'à Saint-Pétersbourg. Combien
ils expédient de chargements de Cliicorées, de petits Pois, et même
de semences légumières !
nussiE 683
Plus d'un village a sa spécialité, et le cultivateur observe scrupu-
leusement la tradition de ses ancêtres.
Le district de Rostov, par exemple, outre la culture des légumes,
s'adonne à la production de plantes médicinales et aromatiques.
Depuis longtemps, la ville de Galitch, située sur le lac do ce
nom, cultive les Concombres d'une façon qui mérite d'être signalée.
Au printemps, après les hautes eaux, on cnl'once des pieux dans
l'eau, assez loin du rivage et on les relie par des solives et un lacis
de branches de Sapin, jusqu'au niveau de l'eau, soit sur une
profondeur de i'" 5o. L'intervalle est aussitôt rempli de terre noire,
de gazons, de curage du lac et du compost « lyva » provenant de la
décomposition des herbages lacustres, Des plates bandes sont
dressées et l'on y sème de dix-huit à vingt-cinq graines de
Concombres. Dès que la jeune plante a atteint o"' 04, on la couvre de
« lyva » jusqu'aux feuilles et on l'arrose fréquemment. La récolte
est prompte et généreuse ; habituellement, l'opération se renouvelle
chacjue année.
Les villes de Mourom et de Viazniki, du gouvernement de Vladimir
et la ville de Krasnoslobodsk, gouvernement de Penza, ont la vogue
pour la vente de Concondjres. Leurs semences, réputées dans toute
la Russie et en Allemagne, maintiennent l'espèce pure de race.
Vers l'Est, le jardinage s'est développé principalement dans le
gouvernement de Saratov, qui produit surtout des Tomates, des
Choux, des Pommes de terre hàtiv.es et des Navets; et dans le gou-
vernement de Simbirsk, où plus de 7,000 hectares sont affectés à la
culture maraîchère et à la production des graines potagères.
Depuis un temps immémorial, le village de Bezsonowo, dans le
Nord de la Terre-Noire ou Tchernozjom, se consacre à la production
de Pommes de terre, de Choux, de Carottes, d'Ognons. Ceux-ci, après
la récolte, ornent la façade des maisons ou occupent tout un étage à
l'intérieur. tandis que les autres légumes hivernent au cellier; la
culture de l'Ognon couvre 600 hectares, chaque année.
Les légumes, particulièrement les Ognons, sont cultivés pour la
vente, aux bords du Dnieper, dans le district de Simféropol, et sur
plusieurs points des gouvernements de Kharkov et de Voronèje.
Plus au Sud-Ouest, la maraicherie se concentre auprès des villes,
comme Odessa, Nikolaïev, Kherson, et encore la consommation
a-t-cUe recours aux arrivages de Constantinoplc !
Dans ces parages, la population indigène se nourrit de Maïs, de
Melons, Pastèques, Courges, Tomates, Piments, Aubergines, etc.,
cultivés sur place. Elle se soucie peu des autres légumes, ou les
achète au bazar.
684 RUSSIE
Les maraîchers sont en pai^tie des Grand-russiens, des Moldaves,
des Allemands, des Bulgares. Ces derniers ont importé quelques
espèces et variétés, jusqu'alors inconnues au pays, et amélioré les
procédés de culture.
Toutefois, il faut dire que les Allemands et les Bulgares ne
trouvant pas toujours écho à leurs conseils, se sont groupés en
colonies de cultm'c potagère, poui' l'approvisionnement des marchés
et des usines de séchage.
La Bessarabie est sillonnée au printemps par des familles bulgares
qui viennent louer un terrain bien conditionné, à proximité d'un
cours d'eau ou d'un étang, y installent une noria et font pousser des
légumes, sans engrais ni amendements.
La place d'honneur appartient aux divers Choux, Choux-fleurs,
Aubergines, Tomates, Citrouilles blanches et aux Piments, dont il
est fait aussi une grande consommation.
Le débit en est assm'é à la ville et dans les bourgades voisines,
sinon les paniers d'emballage prennent la route de Kichinew et
d'Odessa. La saison finie, on retourne au pays, vivre tout l'hiver sur
le gain des cinq mois d'été, ou l'on se fait bûcheron, pour recom-
mencer l'année suivante, à l'arrivée des hirondelles.
Si ces jardiniers ne reviennent pas sur les mêmes emplacements,
ils choisissent un terrain ferme, reposé, de facile irrigation et loué
dès l'automne précédent. Des familles semblables sont fournies par
les gouvernements de Tchernigov, Koursk, Tambov, Samara, etc.
Il est impossible, on le comprend, à de pareils nomades
d'entreprendre une culture à longue échéance : Asperge, Artichaut,
Fraisier, Scorsonère et Salsifis, etc.
Le développement de la culture potagère s'accentue donc dans
la plaine, à la portée des irrigations. Sous ce rapport, la terre des
Cosaques du Don est plus avancée en maraîcherie qu'en arboriculture.
Dans les régions centrales, le jardinage, exercé par la population
locale , prend un certain développement entre les mains de
cultivateurs qui viennent de Borovsk, gouvernement de Kalouga, et
qui sont réputés pour leur habileté culturale. Ils s'installent à
proximité de cours d'eau où les entreprises potagères doivent
prospérer, et n'hésitent pas à empiéter sur les steppes. Les légumes
robustes, Pommes de terre, Haricots, Pois, Fèves, Lentilles, Ognons,
Melons, Concombres, Citrouilles, Rutabagas, Betteraves, etc., sont
expédiés dans les trains de marchandises, en bateaux -plats, ou sur
charrettes conduites par des paysans tatars.
Sur un rayon de dix kilomètres, non compris les villas, la banlieue
de Saint-Pétersbourg a des potagers considérables cultivés avec art.
RUSSIE 085
Le sol, assez gras, repose sur des couclies Je tourbe ou d'argile ; les
gros labours se font avant lliiver; au printemps, la terre est elliitée.
Des rigoles de drainage à ciel ouvert assainissent le terrain et en
facilitent l'arrosage.
Les grandes cultures de légumes, confiées aux paysans de Rostov
et d'Hechad, ont été counnencécs par leurs ancêtres, envoyés par
Pierre-le-Grand étudier les méthodes d'exploitation des jardiniers
flamands.
Riga s'est entouré de jardins fertiles. Le sol. pioché en hiver,
semé au printemps, fournit sa récolte à l'air libre ou sous verre.
Le Haricot-beurre s'y trouve vulgarisé, ainsi que le Cerfeuil
bulbeux, le petit Ognon blanc, les petits Navets blancs, le Céleri-
Rave, les Concombres et l'Oseille.
Koursk est un centre de production maraîchère et d'exportation
de légumes frais ou de conserve. Le seul village de Strigonnovo
produit quatre millions de kilogrammes d'Ognons et d'Ails, qui sont
vendus en Russie, en Turquie ou en Perse.
On expédie le Concombre à l'état frais, ou conservé au sel.
De même qu'à Moscou, à Nijni-Novgorod, à Revel, les espèces
sont mieux variées ; l'on y rencontre les légumes d'amateur, et
un plus grand nombre de bâches, de châssis et de cloches.
En général, semées du i5 au 20 mai, la levée des graines se fait
en quatre ou cinq jours. En moins de trois mois, on a récolté Navets,
Radis, Betteraves, Choux, Laitues, Epinards, Concombres.
Les légumes racines hivernent dans les silos et se trouvent dispo-
nibles au fur et à mesure des besoins.
Les Choux-rouges et les Choux-navets accaparent la grande culture.
Au moment de la récolte, les espèces et variétés à choucroute sont
imniédiatemont transformées et enfutaillées.
L'Ukraine et la Podolie, après un moment de stagnation où le
paysan cultivait les légumes pour lui-même, commencent à employer
les abris vitrés, même pour des espèces vulgaires : Betteraves, Choux,
Pommes de Terre, Radis, Melons, Pastèques, Polirons, Piments,
Céleris, Poireaux, Haricots verts, Petits Pois, Salades, Asperges,
tant recherchées par la bourgeoisie.
De la mer Noire ou de la Caspienne, s'arrêtant au 53 ' de latitude,
les Melons et les Pastèques débordent et sont d'un bon rapport.
Les terres reposées leur conviennent ; un labour d'automne est la
première façon donnée au sol ; le semis se fait en lignes, après
l'hiver. On plante ensuite les Concombres et l'on sème les Soleils.
La récolte sera abondante, et s'écoulera chez le négociant ou le
consommateur jusqu'au mois de novembre.
GS6 RUSSIE
Après les Concombres, vient l'Ail ; on sème à Tautomne pour
récolter les bulbes en juillet, puis on les fait sécher et on les enfume.
La location d'un sol ainsi utilisé atteint un taux plus élevé que s'il
s'agissait d'une terre à blé.
Avec les frais de culture, l'hectare revient de 920 à 240 francs.
Les frais de main-d'œuvre étant presque nuls, le bénéfice ne
descend guère au-dessous de 80 à 100 %, ce qui assurerait aux
familles exploitantes un revenu de mille francs environ, lorsqu'elles
opèrent sur une moyenne de six à huit hectares.
L'année suivante, le sol recevra des Concombres, des Pommes de
terre jaunes ou du Blé de printemps, mais alors le prix de location
baisse de moitié, condition stipulée au bail biennal.
Après avoir travaillé tous les sols en friche ou en jachère, le
praticien prévoit pour les générations futures l'emploi d'engrais,
tout en redoutant un affaiblissement dans le « Sucré » du Concombre.
On estime la valeur totale de cette Cucurbitacée à la somme
produite par tous les autres légumes et les fruits réunis de la Russie
centrale et méridionale.
Champignons. — Le Champignon frais ou conservé, séché ou salé
est l'objet d'un grand commerce ; il entre pour une large part dans
la consommation, seul ou à titre de condiment. Ne fournit-il pas le
plat national du carême russe ?
L'Agaric blanc, cultivé en souterrain, souvent sur des tablettes ou
meules, est le plus recherché. Les Mousserons, les Oronges, les
Bolets comestibles sont recueillis par des paysans, dans le centre ou
le nord de la Russie, au milieu de ses bois et forêts.
Primeurs. — La culture forcée à l'aide du châssis, de la bâche ou
de la serre-verger, sous l'influence du goût rafDné de la population
aisée ou cosmopolite, agrandit ses moyens d'action et progresse
d'une façon rapide. Les Choux, les Concombres, les Melons, les
Pommes de terre, les Haricots verts, les Betteraves, les Carottes,
les Radis, les Salades, les Tomates, les Pois récoltés sous verre
trouvent amateur à toute époque de l'année.
L'art du primeuriste a atteint son plus haut degré de perfection
dans les forceries installées par l'aristocratie russe, qui ne calcule
pas les prix de revient, ou par les priracuristes de profession qui
n'ont pas hésité à faire de grands sacrifices, pour produire au cœur
de l'hiver les légumes les plus rares et les fruits les plus précieux.
Les deux capitales sont les points de centre de ce travail basé sur des
calculs de température et de soins continuels pendant la morte-saison.
RUSSIE 687
Grâce à leur fraîcheur, les primeurs ainsi obtenues luttent avec
les produits récoltés sous les chauds rayons de lExtrèmc-sud, où
ils sont abrités par les montagnes élevées du Caucase.
On a constaté que la majorité des artistes en primeurs avaient
étudié leur profession en travaillant dans les établissements
similaires de l'Europe occidentale.
V. — Production fruitière.
En Russie, les arbres fruitiers, généralement cultivés sous une
forme peu élevée, sont abandonnés à peu près à eux-mêmes.
Les vergers, parfois établis sur le territoire de forêts, se compo-
sent en majeure partie de Pommiers et de Poiriers sauvages qui
reçoivent la greffe des meilleures variétés appropriées à la contrée.
Ces vergers, appelés « Levada », présentent un aspect étrange, par
suite du mélange des arbres fruitiers avec d'autres essences forestières.
Dans les steppes situées sm* les plateaux, les levadas sont formés
de Cerisiers sauvages.
Ajoutons que l'Administration des Forets a fait récemment quelcpies
essais de boisement dans des landes incultes, en employant des
arbres û'ui tiers.
Quant aux vergers constitués de toutes pièces, ils se composent
des lignes d'arbres régulières, les intervalles étant occupés par des
céréales ou des légumes ; ou bien ils sont constitués par petits groupes
de trois arbres élevés en buisson et se prêtant un mutuel appui
contre les intempéries.
La rigueur du climat des régions septentrionales ou orientales
« use » rapidement les arbres fruitiers, et ceux-ci ne produisent
abondamment que pendant quelques années ; aussi, un verger doit
être renouvelé au bout de vingt à trente ans. Les arbres y seront
plantés à des distances très rapprochées.
Seul, le Pommier y est cultivé ; on le rencontre autour du lac
Ladoga, gouvernement de Viborg, où l'on estime surtout la Pomme
Titovka, et dans les gouvernements d'Olonetz et de Yiatka.
Les contrées boréales utilisent pour les préparations ménagères
les fruits de l'Epine-vinette, de la Canneberge et des Myrtilles. On
récolte de môme, sous bois ou dans les friches, les baies de Ronces
sauvages, Rubus Chamœmorus, Rubus arcticus, les véritables sœurs
de nos Framboises. Il serait intéressant d'y essayer les espèces
américaines, Rubus occidentalis, et autres.
688 RL'SSIE
Les habitants de ces régions déshéritées recueillent encore les
baies de TArgousier rhaninoide, les cynorrhodons du Rosier du
Kamtchatka (Rosa rugosa), les grappes du Cerisier (Padus) et les
corymbes corallins du Sorbier des Oiseaux, l'ornement par
excellence des paysages lapons et la base de boissons termentées.
Les Gouvernements de Kazan, de Simbirsk, de Saratov et, en
général, la zone située sur la rive droite du Volga, produisent des
Pommes, dont une grande partie est envoyée en Sibérie.
Les soins de culture ne manquent pas, y compris les arrosages et
les feux de paille ou de feuilles humides, qui provoquent une fumée
préservatrice lors des gelées printanières.
La plupart du temps, le propriétaire vend la récolte sur pied,
au moment de la floraison, à des marchands qui s'occupent eux-
mêmes de la cueillette et du transport.
Sur la rive occidentale du Volga, au sud de Kazan, douze villages
possèdent des plantations de Pommiers rapportant 25o,ooo francs
avec les marchés de Xijni-Xovgorod et de Kazan.
A Saratov, dans une région où le thermomètre descend jusqu'à
— ^o\ il existe, entre autres, un verger de douze mille arbres, qui
a parfois requis l'emploi de trois cents personnes pour cueillir les
fruits, et de quatre-vingts autres pour les emballer ; il peut fournir
jusqu'à mille tonnes de Pommes au marché de Moscou.
Les sortes les plus estimées dans ces contrées sont les Pommes
Anisovka et Bagdanoff (celle-ci porte encore le nom de Pipka).
On rencontre, sous cette latitude, déjà quelques Poiriers, mais
leur fructification est médiocre ; c'est plus au Sud ou plus à l'Ouest
que cette essence devient productive et avantageuse.
A l'Est, dans les Gouvernements de Perm, dOufa et d'Orenbourg,
outre le Pommier, on trouve le Cerisier généralement à l'état
sauvage, ou bien le Griottier qui, par sa résistance aux grands
froids, étend l'aire du Cerisier au delà de l'Oural.
La province d'Astrakhan reste digne de sa réputation fruitière.
Les environs des villes sont peuplés de vergers et de champs de
Vigne. Les cantons de Tcherepacha et de Tzarev, des plus féconds,
voient l'étendue de leurs plantations augmenter chaque année.
La production du vignoble, la majeure partie en Raisins de table,
dépasse i6 millions de kilogr. ; une partie est destinée à la cuve, le
reste sera consommé sur place ou expédie vers les villes du Centre
et du Nord, avec les Pommes, les Poires, les Prunes, les Cerises, les
Abricots, les Pèches et les Coings.
A l'Ouest, la culture du Pommier donne de bons résultats; elle se
développe surtout à proximité des chemins de fer ; les variétés les
RUSSIE G89
mieux appropriées au climat s'y répandent rapidement, grâce au
ccncours généreux du Jardin d'accliinatalion de Varsovie et des
Sociétés d'horticulture.
Si la région de Visla est boisée de vergers, cela tient à Tancienne
coutume des seigneurs polonais qui autorisaient leurs serfs à
contracter mariage, à la condition ({ue ceux-ci eussent planté un
certain nombre d'arbres fruitiers.
Aux environs de Saint-Pétersbourg et de Novgorod croissent en
abondance les Fraises, les Groseilles, les Framboises et les baies de
Ronces ; quelques parties du Gouvernement de Novgorod produisent
beaucoup de Cerises et de Pommes.
Au marché de Saint-Pétersbourg, les Pommes populaires Anisovka,
Titovka, Borovinka, dont l'arbre résiste aiix grands froids, sont
vendues au détail, environ o fr. yS le kilogr.
La jolie Pomme Grand-Alexandre, très grosse, est cotée plus cher,
I fr. la pièce ; tandis que les arrivages du Tyrol, par barillets, de
second choix, ne dépassant guère à o fr. 40 le kilogr., fruits mélangés.
Les Poires Duchesse d'Angoulême et Doyenné d'Hiver, qui viennent
de France par le Havre, sont emballées avec du papier de soie et des
rognures de papier, en caisses contenant de 80 à 100 fruits, portant
sur le couvercle le nom de la variété et l'indication du « choix ».
Aux arrivages d'automne, la Duchesse premier choix atteint le prix,
en gros, de ^o fr., et la Doyenné, 70 fr. les 100 kilogr.
Les belles Pèches sont vendues 80 fr. la dizaine de fruits.
L'étalage luxueux de la Perspective Newski a, certes, plus de valeur
— argent — que la simple corbeille de la Sennaya, marché populaire
de Saint-Pétersbourg.
Quant au Raisin, il arrive en paniers, en caisses, surtout en
tonnelets contenant de 5 à iG kilogr. de grappes emballées, à plein,
avec de la poussière de liège ou des graines fines de graminées.
Près de la capitale, les cultures sous verre, perfectionnées, four-
nissent aux tables opulentes principalement des Ananas, des Pêches,
du Raisin et des Fraises.
Les superbes produits des serres impériales de Gatchina ont une
renommée qui fait honneur à leurs cultivateurs.
Les confiseurs, les distillateurs et les liquoristes de Riga ouvrent
un débouché avantageux aux importantes cultures des environs,
et même des régions éloignées.
Cerises, Fraises, Framboises, Groseilles, Pêches vertes. Poires,
Pommes, Prunes, Sorbes, Cassis, Abricots sont employés par ces
industriels qui en achètent annuellement pour une valeur dépassant
la somme de 100,000 francs.
U
690 RUSSIE
Vers le Centre, le Goiiyernement de Tver cultive le Pommier en
grandes surfaces ; on y rencontre aussi le Cerisier, mais cette
dernière espèce semble préférer le territoire de Vladimir. Le fruit
est destiné aux desserts ou à l'alambic, avec la variété Roditeleva ;
pour le marché, la Cerise Schpanka a la préférence, puis Loutovka,
Ostheimer Yeiksel, Morelle bàtive, Morelle de Hollande.
Non loin de là, le district de Mourom produit la Groseille rouge.
La récolte des jardins situés aux alentours de Moscou consiste
principalement en Pommes et en Framboises, Fraises ou Groseilles.
Le gâteau de gelée de Pommes, appelé Pastila, est une spécialité
de la ville de Kolomna.
Dans le Mobilew, et partout, la Pomme Antonovka est en honneur.
Aux environs de Malozaroslavet, Gouvernement de Kalouga, le
Cerisier pullule et drageonne ; de même en Petite-Russie, où il
s'entremêle avec le Prunier.
Les paysans russes commencent à reconnaître la supériorité de
la Reine-Claude, de la Mirabelle et de la Quetsche sur leurs Prunes
locales, et les propagent par la grefle, le drageon ou le semis.
Le Gouvernement de Koursk possède des cpiantités de Pommiers
et de Poiriers sauvages qui ont été greffés ; une partie de la récolte
est séchée au four, puis exportée. Diverses préparations ménagères et
la fabrication du Kvas, le breuvage favori du peuple russe, utilisent
ces séchons.
Les vergers de Pommiers et de Cerisiers du Gouvernement de
Voronèje sont d'une grande importance commerciale ; le produit
est expédié en partie à Moscou et autres villes importantes.
Situé favorablement, le Gouvernement de Kharkov jouit, au
point de vue de la culture fruitière, d'une réputation méritée.
Les Prunes Vengherka, vendues fraîches ou sèches, proviennent
de Poltava, comme les variétés Ochakovsk, Skorospelka, Hartois.
Quittant ces régions, où le cultivateur lutte contre les intempéries,
nous arrivons aux contrées du Sud-Ouest, dotées d'un climat moins
aride et plus chaud, d'un sol plus fertile, conditions qui permettent
d'employer les méthodes de culture de l'Europe occidentale.
Ce sont les Gouvernements de Kiev, où la confiserie utilise une
fraction de la récolte, de la Podolie, de la Bessarabie, du Kherson
oriental ; celui-ci, seul, consacre 5o,ooo hectares aux vergers.
La Podolie a de grandes pruneraics pour les conserves et le
séchage du fruit ; de là, provient lePnmcau « Moldave »; cette région
en expédie annuellement près de cinq millions de kilogrammes.
Si n<jus suivons la zone de la Ïcrre-Xoire, — bande fertile qui
s'étend de la Podolie et de Kiev jusqu'au delà de Kazan, — nous
à
feÙSSIE (J9I
rencontrons les arrondissements de Korotschov et de Phateje
(Koursk), possédant des vergers fertiles ; les Poiriers et les Pruniers
du (louvcrncment de Tchernigov, dont les produits sont bien connus
au marché ; cufm, les plantations Iruilièros des (louvernemcnts de
Saratov et de Simbirsk, remarquables par leur culture entendue.
( hiaut à la lîessaral>ic, connue seulement depuis peu de temps parce
qu'elle l'ut le séjour octroyé, autrefois, aux poètes trop bavards...,
cette ancienne terre d'exil est devenue aujourd'hui un plantureux
jardin, couvert, au printemps, d'une neige odorante de fleurs et
rapportant, à TaTitomne, de bons roubles à ses heureux cultivateurs.
Tous les ans, un certain nombre de propriétaires abandonnent
la culture des céréales pour s'adonner à l'arboriculture fruitière ;
et des émigrés allemands viennent aussi profiter des conditions
exceptionnelles que présente ce pays fertile.
Près d'Ackerman, il existe une petite colonie franco-suisse,
fondée au commencement du siècle ; on y parle français. Les cultures
prospèrent et le vignoble est réputé pour la qualité de son vin.
Sur les bords du Dniester et de ses affluents, aux environs
d'Odessa, de Nikolaïev et jusqu'à Kherson, s'étendent 76,000 hectares
de vergers produisant à profusion Abricots, Pèches, Prunes, Cerises,
Noix, Nèfles, Coings, Pommes, Poires, Raisins.
Chaque année, plus de 6,000,000 de kilogr. de fruits à pépins et
à noyau sont séchés et exportés ; les Prunes Damas de Hongrie,
Mirabelle et Reine-Claude sont les variétés les plus répandues.
La Vigne couvre une surface de 70,000 hectares ; une partie de la
récolte est vendue sur les marchés ; le reste, pressuré, produit près
de i,5oo,ooo hectolitres de vin qui sera livré à bon compte ; aussi,
tous les paysans de Bessarabie boivent-ils maintenant du vin.
En Russie, les variétés populaires du Poirier sont :
I" Russie centrale. — Poires d'Été : Bergamote d'été, Spasovka,
Tonkovetka, Vinnaja verte, Williams;
Poires d'Automne : Bergamote rouge, Bera Sloutskaja, Beurré
Liegel ou Suprême Coloma, Bezsemianka, Limonnaja, Sapezhanka.
QL° Russie méridionale. — Poires d'Eté: Baba Funtovaia, Doyenné
blanc, Illinka, Sakharnia ;
Poires d'Automne : Beurré d'Apremont, Dekanka rouge, Duchesse
d'Angoulême, Fondante des Bois, Panna ;
Poires d'Hiver : Beurré Diel, Beurré d'Hardenpont, Forelle,
Sylvestre d'hiver.
Les variétés de Pommes les plus répandues sont :
i' Russie septextrioxale. — Pommes d'Eté : Avcnarius, Miron
doux et les Transparentes, blanche, i*ouge, verte ;
692 RUSSIE
Pommes d'Automne : Asheropai, Borovinka, Brown Ananas,
SkoYzuoinaliv, Titovka ;
Pommes d'Hwer : Anisovka, Antonovka.
La Sibérie se limite au Pommier microearpe « Malus baccata »,
robuste au froid, fertile, capable d'entrer en fécondation avec le type
Pommier commun et de produire des sujets résistants.
2° Russie centrale. — Pommes d'Eté : Astrakhan rouge, Calville
blanc d'été. Charlamovsky, Reval groushevka, Reval Borsdorf,
Shampansk, Tsarskisliip ;
Pommes d'Automne : Ananas rouge, Calville rouge d'automne,
Empereur Alexandi^e, Korobovka, Malinovoe, Miron, Pipka,
Reval Stkliantka, Titovka, Yinuoe rouge ;
Pommes d'Hicer : Anisovka, Antonovka, Boikin, Calville rouge
d'hiver, Chernoe derevo, English pippin, Good Peasant, Groushowka
d'hiver, Reinette Oberdieck, Repka, Serinka.
3^ Russie méridionale. — Pommes d'Eté : Astrakhan blanc ;
Pommes d'Automne : Cellini, Domnesht, Shafran ;
Pommes d'Hiver : Gold Pearmain, Goloubok tirolsky, Stettin
rousre. Ziganka du Dniester.
Les « Sinape » et autres Pommes de la Crimée sont citées page 694.
Au Caucase : Président Lincoln, Belle fleur jaune, Calville blanc
ou rouge, Reine des Reinettes.
La Crimée est la province de Russie la plus riche en fruits ; nous
lui consacrons un paragraphe spécial.
Les Vergers de Grimée.
La) Crimée, surnommée « le verger de la Russie », est sillonnée
par de nombreuses vallées, suivant la direction des cours d'eau,
favorables à la production fruitière et peuplées de vergers féconds.
Au versant sud de Yaylà, les vallées de l'Alouschta, de Partenite,
de Kourouzene et Koutchouk-Ouzenne se prêtent à la végétation du
Poirier, alors que le Pommier domine au versant nord, dans les
vallées du Belbeck, de la Katcha, de l'Aima, du Salghir ; puis la
région de Siraféropol à Karasoubasar, où les anciens vergers de
Daire, de Betcher, sont désormais distancés par de plus modernes;
entre autres, ceux de Djepar, Roude , Acundjii, Bobowitch,
Selinoff, d'une étendue de 5o, Go, même 100 hectares, — certains
rapportent 800,000 kilogr. de fruits, et la vente dépasse cent
mille francs, en bonne année.
Le verger Alexiano, de la vallée du Belbeck, bien connu pour la
qualité de ses fruits, a 5o hectares de la fameuse série dos Porames
RUSSIE C93
Sinape; la production atteint le poids de 800,000 kilogr. et une valeur
de 80,000 francs.
Du même rayon, les 22 hectares du verger Konari fournissent
490,000 kilogr. de la Pomme Sinape et 16,000 kilogr. de Pêches ; la
vente en gros dépasse 5o,ooo francs.
Paj'tout, nous trouvons le Pommier Sinape en grande majorité.
Grâce aux travaux des sociétés ou des congrès pomologiques, et
des auteurs praticiens tels que M. Léon Simircnko, à Goroditsche
(Kiev), le choix du Poirier counuence à se modifier. Par exemple, le
verger de Kalile comprend 7 hectares composés de i,3oo Poiriers,
ainsi répartis :
5oo Beurré d'IIardenpont ; i5o Saint-Germain d'hiver;
200 Doyenné d'hiver ; i5o Duchesse d'Angoulème ;
200 de Curé ; 100 Fondante des Bois.
D'anciennes plantations de Poiriers ont été favorables à la finesse
de goût de la Poire Saint-Gcruiain d'hiver. Son prix courant est de
10 francs le poud, — mesure de i6 kilogr., — à la récolte.
II est d'autres vieilles variétés d'hiver qui ne semblent pas
vouloir abandonner le sol de la Crimée ; après la Saint-Germain
qui s'exporte par 200,000 kilogrammes vers le Nord, voici
les Royale d'hiver, Colmar d'hiver, Yirgouleuse, Marquise. Celle-ci
atteint un prix élevé au marché de Moscou.
La Russie prise peu la Poire Williams, son arrivée coïncidant
avec la maturité des fruits rouges et des Pastèques, qui affluent alors
sur les marchés.
Notre Poire Duchesse d'Angoulème, expédiée de France en octobre,
mûrit à Saint-Pétersbourg, en décembre, alors que son époque ne
dépasse pas septembre en Crimée, et que la fleur y coule souvent.
Le Beurré Liegel, arbre généreux au Tyrol, a changé d'allures
dans la presquile russe et n'obtient pas le même succès.
Le Doyenné blanc est là-bas le Beurré jaune ; Fondante des Bois
porte le nom de Marie-Louise ; Beurré d'Apremont devient Beurré
Alexandre ; Jaminette s'appelle Joséphine d'hiver et Triomphe de
Jodoigne, sous le titre « Duchesse impériale » a séduit l'aristocratie.
Quant à la Poire de Curé, désignée sous la synonymie « Williams
d'hiver », son exportation atteint déjà 100,000 kilogr.
Les Poires Louise-Bonne d'Avranches, Beurré Clairgeau, Beui'ré
d'Apremont, Napoléon, Beurré Diel ont du succès auprès des
consommateurs. Beurré d'Hardenpont et Doyenné d'hiver prennent
en bonne situation ; près de 100,000 kilogr. de ces deux excellentes
Poires sont vendus chaque année ; enfin Tardive de Toulouse flatte
l'acheteur par son épiderme sain et sa longue conservation.
6g4 RUSSIE
En dehors des grands domaines nécessitant une mise de fonds
relativement considérable, le modeste enclos du paysan approvi-
sionne la table de la famille et les marchés voisins.
Le Pommier a de nombreux types locaux : Arabka, Demir-Alma,
Dolkrane. Goulpembe, Kousoubach. Pamouk-Alma, RoUe-Reinette,
Tzigane, et lune des plus jolies, Teheleby. Plus de 800,000 kilogr.
de ces fruits indigènes alimentent le commerce extérieur.
Du Tyrol, se sont acclimatés les Pommiers Edel-Bohmer, Edel-
Rother, Kôstlichster, Mantancr, etc. et la populaire Romarin blanc,
accaparée par les deux capitales russes, malgré le droit d'entrée
payable en or.
Cependant le groupe des Pommes Sinape est le plus répandu ;
d'abord Candile-Sinape, puis Sara-Sinape, Sabla-Sinape, Kara-Sinape,
Blanc-Sinape.... Plus de huit millions de kilogrammes de la Pomme
nationale criméenne se dirigent chaque année vers le nord.
En même temps partent Soo.ooo kilogr. de Courtpendu et de
Reinette d'Orléans « Shafran rouge » ; 1,200,000 kilog. de Reinette de
Canada et de Reine des Reinettes « Shafran rayé ». Puis viennent
Reinette franche « Shafran blanc », Reinette de Champagne, Reinette
de Breda, les Calvilles et quelques variétés plutôt affectées à la cuisine
ou au pressoir.
Le sol riche et le climat attiédi par le soleil et les vapeurs marines
sont propices à la vie normale de nos principaux genres fruitiers.
L'Abricotier se propage à Baktchis-Saraï, sur les terrains non
arrosés, depuis la création de débouchés par les usines à conserver le
fruit. La variété précoce Kaïssy ou de Syrie a le plus de vogue.
La récolte annuelle s'élève à 400.000 kilogr. d'Abricots.
Habitant les terrains secs de Simféropol, les rives du Katcha, du
Belbeck et la vallée de l'Aima, le Cerisier approvisionne la fabrique
de conserves avec les Bigarreaux Jaune de Donissen et Drogan,
très demandés, les Bigarreaux Rose et Kis-Skatzap pour les confitures,
et des types locaux de Cerises douces.
La Prune de Reine-Claude est recherchée pour le fruit glacé ou
candi, comme la Cerise. La Quetsche et la Mirabelle ont le pas sur
les sortes indigènes : Vengherka, Abricot jaune, Mozheron.
La Crimée produit 100,000 kilogr. de Cornouilles et de Coings ; puis
des monceaux de Xoix se dirigent vers les grandes villes du Nord.
Les meilleures Noisettes proviennent de Karassou-Bazar, Belbek,
Partenite. Total : 4^000,000 kilogr. Les arrondissements de Pheodocie
et de Simféropol vendent pour 5oo,ooo francs de Noisettes par an.
En 188C, la coupe des taillis de Noisetiers a. produit 4"o.ooo francs à
la Grimée.
RUSSIE 695
Le Pêcher, h titre de sujet intercalaire du verger, fructifie pronipte-
rnent et disparait quand les arbres de fond sont en production.
La Vigne a recueilli les cépages renommés de l'extérieur : Médoc,
Languedoc, Beaujolais, Bourgogne, Hongrie, Espagne, Italie.
Toute la récolte n'est pas destinée au pressoir. Le vigneron vend
son vin après trois années de cuve ; or, s'il est pressé d'argent ou
encombré par la marchandise, il envoie sa récolte au marché, où
la vente aux consommateurs et aux courtiers est chose assurée.
Le Muscat d'Alexandrie, à grains nacrés, pour les desserts de luxe
et le passerillage, provient en partie des vallées de l'Alousehta.
L'Asma, noir comme notre U Iliade, Boudalès ou Cinsaut, cépage de
bon rapport, est propagé sur les collines du pays vignoble.
Le Ghabasch, plant généreux, la fortune des bourgades Otouzi et
de Skout à Soudak (à la Côte), fournit 800,000 kilogr. de Raisins au
commerce extérieur.
Le Schaousch, au goût sucré, est resté de consommation locale.
L'Isabelle est robuste dans les jardins de la Côte et au nord de Jaïla.
Enfin, notre Chasselas circule partout, sous sa robe ambrée.
Les usines d'Abricosof, de MM, Eynem, à Konstantinof, où les fruits
arrivent pour être glacés, confits, conservés ou transformés en
compotes, ont fait augmenter la culture des Poires Blanquet et Douce
d'été, des Noix, des Figues, des Coings, des Cerises d'Anadolie et des
Bigarreaux jaune ou rose, des Pêches Madeleine blanche et Grosse
Mignonne, jadis envoyées de Turquie, des Abricots provenant des
steppes, enfin des Prunes de Reine-Claude, de Mirabelle, etc.
Les Cantaloups, Pastèques et Tomates y sont également l'objet de
manipulations qui en assurent la longue garde.
Autrefois, les cultivateurs cédaient leurs récoltes sur place aux
revendeurs de la localité. Depuis 1869, les maisons de commerce des
deux capitales viennent s'approvisionner directement.
Du 10 mai au i5 juin, après la floraison, les propriétaires font
annoncer par des Tatars, dans toute la Grimée, le jour de la vente
aux enchères, et les traités se font ainsi, à l'encan, après la tasse
traditionnelle de café ou de thé. Le prix, payé moitié comptant, sera
soldé complètement à la récolte, avant l'enlèvement des fruits.
Le fruit « marchand» est celui qui se place le mieux, par exemple :
la Poire d'été, qui un'irit dans la quinzaine ; la Pomme d'automne
ou d'hiver, ayant un bel aspect, juteuse, de maturation lente.
Un triage des fruits les classe en plusieurs catégories.
L'emballage, soigné, réclame une caisse plate ; le fruit, enveloppé
de papier fin, est rangé par lits et entouré de rognures de papier,
le fond et le dessus étant tapissés avec de la paille fine.
696 RUSSIE
Les Raisins s'enfutaillcnt eu tonnelets, avec garnitures de liège
pulvérisé pour les grappes de choix.
La valeur annuelle des fruits exportés de Crimée dépasse
trois millions de francs.
La différence du revenu proportionnel est la conséquence de
l'âge des arbres, de leur fécondité et de la facilité des débouchés.
L'Arboriculture au Caucase.
La partie septentrionale de la région caucasique se compose de
plaines chaudes, manquant d'humidité, souvent ravagées par des
orages qui ne permettent guère la culture fruitière. La Vigne n'en
souffre pas et constitue la culture dominante.
L'état florissant des vignobles fondés par des émigrés allemands
dans les vallées de la Kouraa et du Kouban le prouvent suffisam-
ment ; on y rencontre aussi des Poiriers, des Pommiers, des Ceri-
siers, des Abricotiers et des Pruniers. Les Poires Noire d'Alaghir,
Nélis, Beurré d'Hardenpont, Fondante des Bois y sont appréciées.
Pour encourager les plantations, la ville d'P]katerinodar a mis
en vente, à bon compte, 3o,ooo hectares, à la condition pour les
acheteurs d'y créer des vergers.
Dans les gorges sauvages de la région montagneuse qui s'étend au
Sud de la Caucasie, on retrouve, cultivés ou à l'état spontané, les
espèces que nous avons remarquées sur le sol accidenté de la Crimée,
et des vignobles situés à i,5oo mètres d'altitude.
Par suite de la faible densité des populations, et de la difficulté
des moyens de transport, l'arboriculture est encore peu avancée.
Les environs de Vladikavkas jouissent d'une végétation luxu-
riante ; mais les étés souvent brûlants et surtout les hivers, d'une
rigueur parfois excessive, y causent de grands ravages.
Sous les effluves tempérées de la mer Noire, les environs de Novo-
rossisk présentent des vignobles superbes, produisant souvent
cent hectolitres de vin par hectare.
Vers Tanapsé, les Cosaques procèdent comme jadis les monta-
gnards indigènes ; ils défrichent les bois environnant leurs villages
en laissant intacts seulement les nombreux arbres fruitiers sauvages
qui existent, et les greflent. Ces vergers pittoresques descendent
les pentes des ravins, franchissent les éboulis ou escaladent les escar-
pements des contreforts rocheux de la chaîne du Caucase, produisant
d'excellents fruits : Poires, Pommes, Pèches, Prunes, Cerises, Coings,
Amandes, Noisettes et Châtaignes ; une partie de la récolte sera
séchée au moyen de fours primitifs, creusés en terre.
De Tanapsé à Sotchy, les vergers et les vignobles, isolés ou
RUSSIE 697
confondus, sont entre les mains de riches propriétaires qni ont
iotroduit plusieurs de nos nieilleurcs variétés d'Europe.
Près de Psereta, le couvent du Nouvel-Athos possède de superbes
plantations de Mgnes, d'Orangers, de Citronniers, d'Oliviers.
La cote orientale de la mer Noire, et aussi la vallée du Uion,
sont dans une situation privilégiée : une chaleur tropicale, aidée par
une humidité abondante, a fait naître une végétation splendide. Le
pays de Koutais en fournit la preuve permanente.
Les vergers et les vignobles du Gouvernement d'Ph'ivan, vastes et
bien tenus, appartiennent généralement à des Arméniens.
Dans la partie méridionale prospèrent l'Oranger, le Mandarinier,
le Citronnier, le Figuier, le Grenadier, le Pistachier.
L'ensemble du territoire caucasien comprend 1 25, 000 hectares de
vignobles, s'étendant en Transcaucasie. Une partie, destinée à la cuve,
produit 1,600,000 hectolitres de vin ; le reste est consacré aux Raisins
de table. Pour cet usage, on cultive entre autres les variétés Zekroula
Khabistoni, sorte robuste à grain blanc ambré, et Anadasaouri
blanc, plant vigoureux, que l'on traite en longs cordons.
Les possessions russes du Turkestan cultivent la Vigne sur une
surface de 20,000 hectares environ, principalement dans les districts
de Fergansk et de Samarkand ; la récolte est vendue à l'état frais ou
sous forme de Raisin sec ; on y fait aussi un peu de vin.
Malgi'é les récoltes considérables entrevues dans ce rapide
parcours à travers l'immense empire russe, la production ne répond
pas aux besoins de la consommation.
Sur les marchés, tout se vend, même les fruits tombés avant la
récolte régulière, même les fruits sauvages des bois et des forêts.
Les Pommes, les Poires, les Cerises se consomment plutôt à l'état
frais ; cependant on sait les utiliser à l'industrie des conserves, à la
cuisson, au séchage et à la confiserie.
Les méthodes de dessiccation sont peu euiployées, parce qu'il n'y
a pas d'excédant de production de fruits frais, et que le matériel y
est rare ; aussi l'usage des fruits secs est encore peu répandu.
Prévoyant que, dans un avenir assez rapproché, le cultivateur
serait obligé de recourir à ces procédés pour utiliser le surplus de
ses récoltes, le Gouvernement a fait déjà venir d'Amérique, et
expérimenter dans diverses régions, des appareils de séchage
perfectionnés pour les fruits et les légumes.
Actuellement, le commerce est obligé d'importer des fruits de
l'étranger ; il y a donc encore de beaux jours pour les planteurs
d'arbres fruitiers en Russie.
698 RUSSIE
VI. — Floriculture.
Si rarboriciilture russe varie suivant la climatologie, la floriculture
présente encore une plus grande mobilité. A part la région Sud, la
culture des Heurs se fait à l'abri pendant une grande partie de
l'année.
Les serres et les orangeries munies dun double vitrage, triplé au
besoin par un système de volets, chauffées au bois de Bouleau ou à
la houille, sont bondées d'arbustes et de plantes attendant les
beaux jours pour s'épanouir au soleil.
Les bâches et les serres basses, non moins bien capitonnées,
chargées de potées de boutures ou de bulljcs, de terrines de semis,
de jeunes plants repiqués, représentent un capital précieux au fleuriste.
Œillets, Fuchsias, Pélargoniums, Bégonias, Pétunias, Verveines,
Pentstémons, Violettes, Giroflées, Calcéolaires, Cinéraires, Cannas,
Muguets, Glaïeuls, Cyclamens, Jacinthes, Gloxinias, Broméliacées,
Anthuriums, Orchidées sont amenés à diverses périodes pour la
vente au détail à toute époque de l'année, surtout au printemps,
lorsque chacun veut fleurir son parterre, son jardin ou sa demeure.
L'arbustcrie florale ne manque pas de ressources.
Les Camellias, les Rhododendrons, les Azalées, les Bruyères
meubleront les vestibules, les jardins d'hiver, les abords des habita-
tions avec les robustes Azaléas mollis et Rhododendrons du Caucase,
les Andromèdes, les Kalmias, les Clématites, les Troènes verts, et
une foule d'arbustes rustiques préparés en pots, particulièrement
les Rosiers choisis en variétés vigoureuses et fleurissantes.
Les Rosiers Thé ou Noisette tapissent de leurs rameaux sarmenteux
et multiflores plus dune serre ou d'une vérandah vitrée.
La culture en pot ou en caisse, basée sur une méthode détaille,
d'engrais et de couverture ou de chauffage, a acquis, entre les mains
des horticulteurs russes, un véritable degré de perfection.
Privée pendant de longs jours des plaisirs du jardinage et des
beautés de la nature, la population russe est enthousiaste des fleurs.
Toutes les classes de la Société en réclament. Grand seigneur ou
bourgeois, ouvrier, négociant, paysan, artiste, veut posséder des
plantes vertes ou des fleurs fraîcliement épanouies. Eussent-ils un
grand domaine, un parc paysager, un jardin modeste, ils tiennent à
décorer de feuillages persistants, de plantes fleuries, ou de gerbes
éphémères ses appartements et ses fenêtres.
Mais une fois le réveil du printemps, la garniture des jardins, des
RUSSIE 699
parterres et des bosquets absorbe presque toutes les provisions du
cultivateur marcliaud ou du jardinier en maison,
La foire aux fleurs qui se tient chaque année à Saint-Pétersbourg,
du i5 mai au aS juin, est l'occasion d'un trafic important, ce qui
démontre la passion du peuple russe pour l'iiorticulture. Des
marchands juifs ou tatars en profitent pour amener des arbres de
pépinière, des semences maraîchères et florales, des outils et acces-
soires de jardinage ; toutefois le succès est acquis à l'avance aux
arbustes verts, colorés ou panacliés, aux plantes d'appartement et
aux fleurs, celles-ci ne dussent-elles vivre que la saison d'été.
La plupart des villes admettent, à certains jours déterminés, la
floriculture sur l'étal réservé aux fruits et aux légumes.
A Saint-Pétersbourg, un grand nombre de magasins, en ville, bien
clos et chaufl'és, s'approvisionnent à la foire ou chez les fleuristes et
détaillent ensuite ces achats à leur clientèle.
Les cadeaux de plantes sont toujours bien accueillis. Les Roses et
les Orchidées conserveront longtemps le monopole du l)on goût.
L'art de la bouquetière prend un cachet particulier — variable
suivant la localité — de même que les parures de la toilette et
l'illustration des fêtes par les feuillages et les fleurs.
Comme en France, l'industrie de la fleur coupée a gagné les grands
et les petits établissements de culture,
La Provence, le Tyrol et l'Italie savent pourvoir à cette consom-
mation, mais rencontrent déjà la concurrence des tièdes rivages delà
mer Noire, de la mer d'Azofl', de la mer Caspienne et des gorges
abritées du Caucase. Ici, le jardinier agrandit le champ des productions
florales et les envoie à toute vapeur, aux régions délaissées, eu
caissettes ouatées, par wagons clos et chauflés .
La campagne de Sukhum-Kalé, au Sud-Est du Caucase, obtient de
beaux résultats par la grande culture des Jacinthes et autres plantes
bulbeuses, expédiant vers le Xord, bulbes, ognons ou fleurs coupées.
Dans ces parages favorisés, lesCamellias fleurissent abondamment ;
les Palmiers se développent en toute liberté : les Araucarias conser-
vent leiu' port original ; les Eucalyptus, les Mimosas, les Grévilléas
rappellent la végétation australienne. L'Oranger fleurit et fructifie
comme en Perse ; les Lauriers, les Magnolias, les Dracénas, les
Yuccas, les Phormiiuus, etc., produisent des graines qui en facilitent
la vulgarisation.
Plantes économiques. — Sur plusieurs points de la Russie,
l'exploitation de plantes médicinales devient lucrative et gagne du
terrain jusque dans les possessions asiaticpies.
700 RUSSIE
Le Gouvernement de Moscou produit les Mélisses, Sauges, Pavots,
Cochléarias. Tlxynis, Origans, Rues, Tanaisies, Pyrèthres, Cardères.
La Menthe poi^Tée, toujours recherchée par la distillation, s'étend
dans les Gouvernements de Voronèje et de Kazan. Nous la retrouvons
abondante à Loubny, Gouvernement de Poltava, où Pierre-le-Grand
fonda le premier jardin médicinal, puis à Rostov(Iaroslav), à Bournac
(Tambov).
L'Anis, en réputation sur le marché européen, provient des Gou-
vernements de Voronèje, de Toula, d'Orel, et il est vendu par les
négociants de Leipzig.
La Cumin et le Carvi de ces contrées obtiennent le même succès.
La Bessarabie et la Transcaucasie réussissent le Ricin et tentent
l'introduction des Sumacs à cire et à vernis de la Chine et du Japon.
D'ailleurs, les stations d'essais de Sukhum-Kalé, en Abkhasie, de
Bakou, en Chirvàn, d'Elisabethpol, en Géorgie, de Batoum, sur la
Mer Noire et de Taschkent, en Turkestan russe, étudient la propa-
gande du Thé, du Coton et d'autres végétaux économiques.
VII. — Dendroiogie.
Depuis la Transcaucasie où l'on récolte l'Orange et la Figue dans
le verger de plein air, où la distillation de la Rose s'approvisionne en
plein champ, jusqu'aux régions arctiques cjrii réduisent à l'état de
pygmée les géants de nos forêts, quel vaste champ d'études et
d'observations ofïert au botaniste et à l'horticulteur !
Avant d'assimiler au sol telle espèce végétale, ne convient-il pas
tout d'abord d'en connaître la résistance aux extrêmes de tempé-
rature, l'adaptation aux étés courts, aux longs hivers, et de tenir
compte des situations adoucies ou aggravées par l'altitude, la
direction des vallées, l'influence des cours d'eau ?
Telles ont été, depuis longtenqss, les préoccupations des arbori-
culteurs russes et des planteurs.
Guidés par l'expérience, les paysagistes ont utilisé en deçà des
limites de la zone boréale les arbres et arbustes qui peuvent vivre
avec — 3o'' en hiver. En voici les principaux genres :
Le Peuplier Tremble qui dresse sa large ramure contre les
ouragans, à moins qu'il ne se nanifie vers les landes stériles ou
fangeuses qui encadrent la Mer Blanche.
Le Tilleul, en superbes exemplaires, vigoureux encore au G2* de
latitude, alors que le Hêtre s'arrête au Go«.
RUSSIE ^01
Les Bouleaux, en espèces originaires de la Sibérie, du Kanitclialka,
dos Alpes Scandinaves, égayant quelque peu les fonds sombres et
toujours verts des Pins et des Sapins.
Les Chênes de haute futaie, de taillis ou de buisson, dont le
type pédoncule s'avance au delà des limites du Chêne rouvre ou
sessile.
L'Aune blanchâtre et d'autres espèces rustiques qui acceptent les
terrains secs et les couches granitiques de la région froide.
Les Érables de race sélectionnée, attendu (pie IKrable plane et
ses dérivés ont bravé les grands hivers, alors que le Sycomore
fléchissait et que TÉrable de Tartarie connnençait à faiblir.
Des Charmes, des Alisiers, des Sorbiers par leurs espèces
réfractaires au froid ; et encore doit-on les accueillir avec prudence !
Outre des Frênes et des Ormes à résistance éprouvée, l'Amérique
septentrionale a répandu sur l'ancien continent des végétaux
robustes, au branchage vigoureux, insensibles aux abaissements
thermométriques jusqu'à — 35". Tels sont le Noyer noir, le Tulipier,
le Bonduc, le Yirgilier, le Peuplier Baumier, le Gaînier canadien,
toutes essences précieuses, arborescentes et paysagères.
Enfin, toute une légion de Saules d'espèce plus ou moins
déterminée, croissant à l'état spontané, subissent les épreuves du
froid dans les savanes, ou sous bois.
Quant aux beaux spécimens de l'imposante famille des Conifères,
groupés par vastes massifs, dressés en larges avenues, ou jetés par
bouquets à travers les feuillus, leur effet, sous une conception intel-
ligente, devient puissant aux premiers plans, et agréable sils sont
en groupes dans les lointains.
Le Pin sylvestre s'avance juscpi'au 70^ parallèle, suivi de loin en
loin par le Sapin Epicéa et ses sous-variétés, si décoratifs en temps
de neige, par le Sapin Baumier, moins élancé, le Mélèze de Daourie,
aux feuilles tombantes et renaissantes.
Déjà, les planteurs savent y associer les genres réfractaires au
froid, parmi les Thuias, les Chamœcyparis et Rétinosporas importés
du Canada, du nord de la Chine ou du Japon, sans négliger
cependant les Genévriers qui, depuis longtemps, se sont installés en
pleine friche, sous futaie et dans les fissures de rochers.
L'arbusterie, comprenant les collections de végétaux ligneux d'un
développement moins étendu, alimente, à son tour, les parcs et les
plantations ornementales.
La zone des froids rigoureux ofl're l'hospitalité aux arbres et arbustes
qui sont originaires de l'Europe boréale, de la Sibérie, du Canada et
des contrées analogues confinant à la région glaciaire.
•702
RUSSIE
Les Stations dessais et les Pépinières en ont fait l'objet d'études
lentes et les ont propagés dans les jardins d'amateurs. Il s'est même
produit des croisements naturels ou combinés qui ont augmenté
d'autant la nomenclature dendrologique.
Les o-azons eux-mêmes sont d'espèce appropriée aux milieux de
leur existence. De là, cet heureux assemblage de verdure et de
(leurs qui étonne le touriste étranger aux règles de la géogra})hie
botanique.
Parmi les arbrisseaux et arbustes les plus répandus, citons :
Des Aubépines et des Azeroliers rustiques, dominant les Amélan-
chiers et les Aronias, de la même famille ;
Les Garaganas et les Cornouillers nains, ayant franchi l'Oural ;
Certains Chamécerisiers, de source montagnarde, à floraison
printanière :
Des Clématites enlaçant les treillages ou les tiges d'arbres ;
Le robuste et curieux Dierville canadien ;
Le Fusain des bois, aux capsules béantes et voyantes ;
Le Groseillier se couvrant de grappes fleuries, en première saison ;
La série des Lilas, ravissante au réveil du printemps ;
Toute une collection issue du Pommier sibérien, dit type micro-
carpe, à floraison parfumée, suivie d'une fructification ornementale,
si la saison le permet ;
Le Ptéléa virginien, chargé de samares aromatiques ;
Le groupe des petits Rhododendrons vivant en famille avec des
Lédons, des Menziésies et autres Bruyères rabougries du Labrador,
du Groenland, de Terre-Neuve, de Laponie;
Des Ronces destinées à garnir le dessous des futaies ;
De rares et précieux représentants du genre Rosier, à la fraîche
corolle suivie d'un fruit comestible...
Deux ou trois Seringats bien fleurissants ;
Une pléiade de Spirées remarquables par leurs inflorescences en
épi, corymbe ou ombelle, aux couleurs blanches, carnées ou lilacées;
Le Sumac de Virginie, colorant son feuillage avant de le quitter ;
Le Sureau à grappes et ses formes accidentelles ou fixées ;
La Symphorine aux fruits blanc^, buissonnante et drageonnante ;
Quelques Viornes à la floraison précoce, indigènes ou exotiques.
Suivant les circonstances, un certain nombre de sujets arbores-
cents réclament le buttage du collet et des rameaux, aussitôt la chute
des feuilles et avant l'arrivée du froid.
Quelquefois, on les rentre dans une orangerie ou serre froide
pour les remettre en pleine terre, une fois l'hiver terminé.
Des provinces baltiques et des pays du renne, si nous gagnons les
RUSSIE 7o3
Gouvernements du Sud jusqu'à la Mer Xoirc, nous retrouvons
les belles espèces végétales des climats similaires ; elles viennent
composer les grands domaines de l'aristocratie, les parcs de la
bourgeoisie, le jardin plus modeste du commerçant ou de l'artisan
aisé, et les plantations urbaines qui prennent, cliaque année, une
importance nouvelle.
Les provinces méridionales, développées de la Mer Caspienne
au Caucase, où campe la race cameline, lieux d'origine de jolis
arbres et arbustes d'ornement, et les Gouvernements voisins,
favorisés par une température exceptionnelle et des abris protec-
teurs, se préoccupent vivement de la culture des espèces étrangères
qui pouri'aient augmenter leurs ressources naturelles, parmi les-
quelles les Planeras et Ptérocaryas, utilisés par l'industrie, les
Lauriers-Amande et Phyllireas ou Filarias au feuillage persistant.
C'est ainsi que nous voyons pénétrer et s'installer dans ces
contrées les végétaux remarquables de l'Australie, de l'Extrême-
Orient, de l'Amérique centrale, etc.
VIII. — Pépinières commerciales.
Les pépinières, dispersées sur tout le vaste territoire de la Russie,
s'agglomèrent dans les bons sols, sous un climat favorable, à proxi-
mité des moyens de transport, où la densité de la population facilite
le recrutement du personnel et l'écoulement des produits.
Le progrès a pénétré chez les pépiniéristes russes. Chefs et
employés rivalisent d'intelligence et de soins, à l'occasion de la multi-
plication des arbres et de leur éducation.
Saint-Pétersbourg et Moscou possèdent, dans leur voisinage, de
vastes pépinières, bien soignées, qui exportent jusqu'en Sibérie.
La rigueur de la température oblige à certains ti*avaux d'hiver-
nage et de conservation inconnus aux contrées méridionales; par
exemple le greffage de jeunes plants fruitiers en hiver, dans un
souterrain où l'on rentre avant l'arrivée des grands froids les arbres
à emballer, les Rosiers, les arbustes sensibles à la gelée. La prépa-
ration des semis, des boutures, des repiquages, etc., s'y trouve
également pratiquée.
En général, le rude climat de la Russie exige les plantations
printanières dans la région Nord, tandis que les autres contrées,
particulièrement le Sud, les réclament à l'automne, avant la
saison des gelées.
^o4 RUSSIE
Aux environs de la capitale, des terrains frais, convertis en pépi-
nières, sont entrecoupés de canaux surélevés et exploités alors en
conditions normales, à la façon de la Hollande et de la Picardie.
De grands établissements, parfaitement aménagés en sujets
dutilité ou d'ornement, intallés aux portes de Varsovie, ont été
signalés page 658.
Ailleurs, Yilna, Dinaborg, Minsk chargent wagons ou chariots
pour la région de TOuest.
La zone de Terre-Noire (Tchernozième), propice aux plantations
d'arbres, s'approvisionne à Orel, à Kozlov, à Tambov.
Les Jardins pomologiques de Voltchansk (Kharkov^, de Venden
(Lifland), fournissent des arbres fruitiers aux amateurs, aussi bien
que les pépinières de la Couronne, d'Orel et de Voronèje, et quelques
Écoles d'agriculture.
Arboriculteurs et pomologues peuvent donner satisfaction à leur
amour des beaux arbres, correctement étiquetés, en bonnes variétés.
A Goroditsche (Kiev), la maison Léon Simirenko s'est fait, sur ce
point, une juste réputation européenne.
De la Bessarabie, de la Tauride au Caucase, une clientèle est
assurée aux cultures de Koursk, Voronèje, Kharkov, Kiev, Odessa,
Simféropol.
La place de Riga, renommée pour son commerce de graines,
brille encore par de belles cultures arbustives et forestières, comme
beaucoup d'autres villes. L'élevage des plantes d'ornement y joue
un rôle marqué, en maison mixte ou spéciale.
Derpat et Korotscha étendent leur nmltiplication d'arbres fruitiers
ou de parcs d'agrément et de jeunes plants.
La Podolie, riche en vergers, trouve une source renommée dans
les précieuses collections du prince Gagarine, à Okna.
Le Gouvernement de Podolie voit encore prospérer les pépinières
Gare-Garki et le Jardin pomologique.
De vastes champs de Cerisiers existent à Viazniki (Vladimir), à la
disposition des planteurs.
Les pépinières fruitières et dendrologiques de Krementchoug
(Poltava), de Novosil et Toula (Gouvernement de Toula), comptent
encore parmi les bons établissements de la Russie horticole.
D'anciennes traditions respectées sont à signaler :
Ainsi, les paysans des Gouvernements de Koursk et de Simbirsk
préfèrent, aux sujets des pépinières, planter des sauvageons immé-
diatement en place pour les greffer CHSuitc.
A Tver, Russie centrale, des cultures séculaires d'arbres de
verger, de parc ou de foret, continuées depuis plusieurs générations,
RUSSIE ^00
transportent leurs marchandises en barque sur le Volga, et les
patrons les vendent dans les villes et villages entiers du fleuve.
Ailleurs, des nomades viennent eliarger leurs attelages auprès des
pépinières de Zolotvû, Chvalinsk, Volsk, Saratov, et les dirigent vers
les régions du Sud-Est et de l'Est.
Les contrées du Nord et du Centre se trouvent alimentées, de cette
façon, par les pépinières de Riazan, Tamhov, Rjew, etc.
Enfin, ça et là, de belles cultures à lékaterinbourg (Perm),
lékaterinodar (Kouban), Kaslaw et Lipezk (Tambov), Obajan
(Koursk), Toukoum (Kourlande), Vitebsk (Litliuanie), Voznesensk
(Kherson), Palmara...
IX. — Jardins botaniques ; Pépinières d'études.
Saixt-Pktersboirg. — Pépinières de l'Institut forestier. Directeur :
M. Schafranow. — Jardin botanique de l'Université.
Directeur-professeur : M. Bekétofl". — Jardin botanique
impérial, i823. Directeur : M. Bataline.
Moscou. — Jardin botanique et zoologique de la Société impériale
d'acclimatation. Directeur: M. Solotnitzky. — Pépinières de
l'Ecole d'horticulture, à Stoudenetz. — Jardin botanique de
l'Université. Professeur : M. Gorsjankine. — Pépinières
de l'Institut d'agriculture. Directeur: M. Ratschinsky.
DoRPAT (Juriew). — Jardin botanique de l'Université. Professeur :
M. Ronssow.
Gorki (Mohilew). — Jardin fruitier et pépinière de Goretzk.
Helsingfors (Grand-Duché de Finlande, voir page 291). — Jardin
botanique de l'Université. Professeur : M. Elfving.
Kazax. — Jardin botanique de l'Université. Directeur : M. Sorokin.
KiiARKOV. — Jardin botanique de l'Université. Professeur :
M. Reinhard. — Pépinières de l'Ecole d'agriculture.
Kiev. — Jardin botanique de l'Université. Professeur: M.Navvaschine.
Magaratcii (Crimée). — Etablissement de viticulture. Directeui* :
M. Aneyferow.
NiKiTA (près de lalta. Grimée). — Jardin impérial. —
Nouvelle- Alexandrie (Gouvernement de Lublin). — Pépinières et
Jardin botanique de l'Institut d'agriculture. Directeur :
M. Dokoutschajew.
Odessa. — Jardin botanique de l'Université. — Dircctem':M. Rischawi.
Orel. — Pépinières du Ministère d'Agriculture et des Domaines.
Gérant : M. Tretiakow.
48
J06 RUSSIE
OuMAX (Gouvernement de Kiev). — Pépinières de TEtat à l'École
dliorticulture. Directeiu* : M. Léwanda.
Pexza. — Pépinières de l'Etat à l'Ecole d'horticulture.
Saratov. — Pépinières de l'Ecole d'Agriculture.
TiFLis. — Jardin botanique, d'acclimatation. Direct"^: M.Kinzenberg.
ToMSK (Sibérie). — Jardin botanique de l'Université. Directeur :
M. Schestakow.
Varsovie. — Jardin pomologique. Professeur : M. Bélajefl'. — Jardin
botanique impérial. Professeur : M. Fischer de AYaldheim,
bien connu par ses travaux scientifiques.
VoRONÈJE. — Pépinière pomologique, i844- Gérant : M.Dzbanowski.
Des stations de contrôle de semences sont établies à Saint-
Pétersbourg, Dorpat, Kiev, Pétrowskoé(près de Moscou), Riga, Tver,
Varsovie.
X. — Parcs publics ou privés.
Des Parcs magnifiques créés en Russie, pour les membres des
familles régnantes et pour la haute aristocratie, ont conservé
leur caractère grandiose.
La finance, l'industrie, le commerce et le service de l'État ayant
amené la fortune chez un bon nombre de privilégiés, des châteaux,
des parcs et des villas en ont été la conséquence.
A leur tour, les municipalités suivaient le mouvement et procuraient
à la population des lieux de plaisance et des motifs d'hygiène, au
moyen de parcs pidalics, de promenades plantées et de jardins de
verdure et de fleurs. Plusieurs administrations ont eu le bon goût
d'aider à l'extension des jardins botaniques et d'études.
Nous citerons les grands parcs historiques ou jouissant d'une
réputation méritée.
Tzarskoë-Sélo, propriété du Tzar, à 24 kilomètres de la capitale,
route de Moscou ; commencé d'après le style rectiligne par le
français Leblond, élève de Le Nôtre, restauré suivant les règles
paysagères par Catherine-la-Grande, qui fit venir à cet effet, de 1776
à 1789, langlais John Bush.
Péterhof, dessiné en 1728 par Leblond, de Versailles, qui dut
s'inspirer des conseils de Pierre-le-Grand. Là, dominant le golfe
de Finlande, la vue s'étend jusqu'à la flotte de Cronstadt.
Pendant la courte saison des beaux jours, les parterres produisent
un véritable éblouissement floral.
Strelna, du même auteur, achevé par le grand-duc Constantin,
RUSSIE 'JO'J
qui est également propriétaire des domaines Orianda, en Grimée,
ei Znamenski.
Pa>vl0"wsk, au grand-duc Constantin, tracé sur les plans de
I3ro^vn, remarquable par le choix des arbres et des arbustes qui
composent les massifs, les groupes isolés, les boulinginns.
Oranienbaum . appartenant à la grande - duchesse Hélène ;
cominoncé en 1 724 par le prince Menschikoll".
Sergulefskaïa, délicatement entretenu par la princesse Marie.
Au milieu de ses richesses végétales, la Tauride, jardin impérial
créé en i;-8o par le prince Potemkine, qui possède : un carré botanique
d'enseignement ; un parc dendrologique et d'ornement ; des potagers et
des vergers pour la consommation ; des forceries destinées aux pri-
meurs ; une orangerie, des serres, des bâches pour les cultures florales.
Le parterre est Tœuvre de AVilliam Gould, et la direction générale
appartient à M. Sismeyer, depuis 4© ans, au moins.
D'énormes Lauriers noble ou d'Apollon, de superbes Palmiers et
d'autres beaux végétaux méritent d'être cités.
Livadia, en Grimée ; parc de 3oo hectares, au bord de la mer,
route de Yalta à Sébastopol, dessiné par Tascher qui, sur l'ordre du
premier Gonsul, était allé étudier l'horticultui'e en Suisse ; il entre-
prit cette création pour le comte Potocki.
Le château fit ensuite partie des Apanages impériaux, et, avant de
mourir, Alexandre II en fit don à l'impératrice Marie Alexandi'ovna.
Sophie'wka appartient également au Tzar.
Aloupka, en Grimée, au prince AVoronzoA";
Otrada, de 5oo hectares, au comte Orlofl'-Davidofl', dont les
dessins ont été fournis en 1869, par notre compatriote Edouard André.
Zgourouka(Poltava)dc la Petite-Russie, où le prince Kotschoubey
a su grouper de superbes collections végétales.
Au Gaucase, près de Surhum-Kalé, côte orientale de la mer
Noire, le Jardin de Flore, créé par Wedenzki, ravissante villégia-
ture du grand-duc Alexandre Michailovitch, où foisonnent, à l'air
libre, Palmiers, Gocotiers, Gycas, Eucalyptus, Orangers, Gamellias,
Rhododendrons, Lauriers, Gamphriers, Magnolias, Citronniers,
Goyaviers, Dracéuas, Gunuinghamias, Araucarias, Bibaciers, etc.
Ge nol^le exemple a suscité de nombreux imitateurs.
Et les grands Domaines, les Parcs et les Villas de haut luxe,
aux riches familles des Gagarine, des Bobrinsky, des Nesselrode,
des Wiasemsky, des Dournowo, des Tatarinov....?
Les créations se multiplient par les héritages, et des jardiniers
habiles suivent les inspirations des propriétaires en perfectionnant
leur travail.
^08 RUSSIE
Les grands seigneurs n'hésitent pas à construire des parcs de
plaisance et de repos, sobres de détails inutiles, plutôt à grandes
lignes, sadaptant ainsi aux longues saisons d'hiver. Les annexes
sont consacrées aux forceries, vineries, bâches à primeurs, vergers
sous verre, orangeries, jardins d'hiver , avec des sei'res à
multiplication inondant de fleurs les parterres et les bosquets
pendant toute la belle saison.
On peut dire que sous le ciel inconstant de la Russie, les conser-
vatoires vitrés sont richement fournis de Palmiers et de Cocotiers, de
Gycadées, de Fougères, de Broméliacées, d'Orchidées, de Camellias,
d'Azalées , de Rhododendrons , de Gesnériacées , d'Aroïdées , de
Bégonias, de toute la pléiade moderne des feuillages et des inflores-
cences rares, jusqu'aux Rosiers qui, par des soins particuliers,
épanouissent leurs corolles plus amples que sous le climat de Paris.
Une visite aux Jardins publics nous conduirait loin, il nous suflira
de nommer :
A Saint-Pétersbourg, le Jardin botanique, confié aux soins de
M. Bataline, parfaitement distribué, où l'on retrouve les découvertes
des explorateurs russes : Pallas, Maximowicz, Regel, Kowalevky,
Sclirenk, Ruprecht, Borczow, Bunge, Maack, Schraidt, Semenow.
Le Parc Alexandre, paré, fleuri dans ses jours de fêtes, dès les
premiers rayons de soleil, attirant une foule accourue de toutes parts,
comme s'il s'agissait d'un pèlerinage traditionnel.
Les Iles de la Neva, séjour délicieux au printemps, encadré de
villas coquettes ou pittoresques, rendez-vous, pendant deux mois, de
tous les citadins avides des jouissances d'une campagne fleurie au
lendemain d'un hiver boréal.
L'Ile Petrovsky et l'Ile Yelaguine, propriétés de la Tzarine,
merveilleusement décorées de Pélargoniums, Pétunias, Verveines,
Fuchsias, Capucines, Lis, Cannas, Œillets, Roses en fleurs.
Moscou est fière du Parc Alexandrowski, sur une surface de
2,5oo hectares, au bord de la Moskowa, qui entoure le palais du Tzar ;
— le parterre de fleurs occupe 5,ooo mètres carrés.
Les Parcs Xeskouschny, Astankine, Kuskovo, sont plantés avec goût.
Varsovie, Kiev, Odessa, Astrakhan, Riga, Kharkov, Tiflis —
qui possède un Jardin botanique intéressant — et toutes les villes
de qualité n'ont pas hésité à oflrir à leur population des séjours
agréables et de première utilité.
J
RUSSIE ;o9
XI. — Forêts.
La surface boisée, en Russie, constitue une superficie égale à trois
fois le territoire entier de la France.
Vers rextr^ènie Nord, ce sont de vastes forêts de Pins et de Sapins ;
d'autres sont composées uniquement de Bouleaux d'un aspect morne
et glacé, à moins que le mélange de Pins, de Trembles et de Saules,
avec quelques Bruyères. Myrtilles et autres maigres broussailles en
sous-bois, ne vienne leur enlever un peu de la monotonie désespé-
rante qui les caractérise, lorsqu'ils se montrent aussi nombreux.
Dans la région de l'Oural, les forets occupent de grandes surfaces ;
celles qui s'étendent au nord du Gouvernement de Moscou sont
magnifiques.
L'essence dominante est le Pin sylvestre ; on le rencontre sur
les deux tiers de la Russie d'Europe, surtout au Nord ; étranger à
la région des steppes, on le retrouve en Crimée, avec une espèce
locale, le Pin Laricio de Pallas, et aussi dans le Caucase.
Après le Pin. le Sapin Epicéa est l'arbre le plus répandu sur le
territoire septentrional de la Russie ; cependant, il ne s'avance pas
autant vers le pôle que le Pin sylvestre. Vers l'Est, on trouve le
Picea obovata couvrant les montagnes d'Altaï jusqu'à i,3oo mètres
d'altitude.
Au Xord-Est, croît le Sapin de Sibérie, Abies Pichta, en forêts
épaisses, ainsi que le Mélèze de Daourie. Le Mélèze d'Europe est
seulement cultivé sur les bords de la Vistule, avec le Sapin argenté,
Abies pectinata, notre Sapin des Vosges.
Plus au levant, un autre Pin, abondant aussi, est le Pin Cembro,
appelé souvent, par erreur. Cèdre de Sibérie.
Un peu plus au Sud, viennent s'ajouter aux espèces précédentes,
— sans oublier l'éternel Bouleau, — l'Aune blancbàtre, le Tilleul,
parfois colossal, l'Érable plane, le Merisier à grappes, de dimensions
restreintes, le Chcne pédoncule dit Cliène commun ou d'été, — il fut
importé par Pierre-lc-Grand, — et une sous-variété. Chêne d'hiver,
plus tardive en feuillaison.
Le Chêne rouvre se cantonne plutôt vers le Sud et le Sud-Ouest,
en compagnie du Hêtre et du Charme.
Voici d'ailleurs, par région, un tableau résumant l'importance du
régime forestier de la Russie, son étendue proportionnelle et son
rendement :
•10
RUSSIE
— K
— -2 F
2 X x a X
^ X 5C ■=? ^
c d
5 o ï o
I I Si S
I ! I I
'S
in
00
ce
vr
va-
c
1
in
0
0
8
va-
0
(M
in
es
V3-
v,-r
0
co
in
0
OC
in
va-
«5^
0
0
1^
V3-
S
in
X
C5
C]
30
M
0
=^
M
va-
%
CO ^H h^
a
•r.
000
1
0
8
0
2
i
1
i
0
1
i
;::
E-
GC
in
M
r-.
0
00
00
M
va-
GC
C^
0
va-
m
f^
C";
00
r~>
—,
-;
va-
►-
n
m
C5
00
m
z
's
r-»
r»
m
in
k^
«
va-
fl
^H
C5
m
0)
0
2-,
c»
m
0
in
in
in
m
1
1
va-
2
0
va-
es
in
in
r»
'P.
es
m
ç 0 o
5 Û Q
000
Ci 00 >-<
c ;^ a
— ^ ■
2 ^
Z X " 3
I Sli i
-^^S'SS'f^-r^o
a n ^
•Z ~ ^
2 S
•= <
o >
■z "
z r.
SlPïlHliî
^ r -î
X .i'' J 73 = ^ X
3 c
— Ci
5 i2 '7. =
— V. s
ii •;£ .î = ^ •£
û 2 -^ ? ;- f' i^
RUSSIE ^11
Les contreforts roclicux du Caucase sont boisés de ces diverses
essences ; des futaies magnifiques, hautes de \o mètres, sont garnies de
Clématites, de Vignes sauvages, de Smilax et autres lianes. A leur
ombre, prospèrent l'Azalée pontique, le Rliododendron caucasien,
le Laurier de Colchide, la Bourgène de l'Iméritie, etc., formant
un épais sous-bois et servant d'abri aux ours, aux sangliers, aux
cerfs, aux chacals qui foulent inconsidérément un tapis fleuri de
Cyclamens, dEpimédiums, de Scilles et de Roses de Noël.
Des Noyers énormes et de grands Buis, appelés Palmiers du
Caucase, disparaissent peu à peu, enlevés par l'industrie. Au bord
des rivières, des Ptérocaryas soutiennent les rives par leur lacis de
racines, et les loupes du tronc sont l'ccherchées par l'ébénisterie.
De beaux Sapins. Abies Nordnianniana et Leioclada, élèvent leur
tige gigantesque, en groupes sombres contrastant avec le front
neigeux de l'Ellirouz, et se détachant, quand vient l'automne, sur
le rideau empourpré des taillis de Sumacs.
En résumé, si nous examinons la composition des forêts russes,
nous trouvons les Conifères en majorité.
Le Pin figure dans la proportion de 35 o/o, et le Sapin, de aS o/o.
La part attribuée aux essences feuillues s'élève à 40 0/0, dont 10 0/0
au compte du Bouleau et 9 0/0 en faveur du Chêne.
La moitié de la production des résineux sera convertie en bois de
construction ; le quart seulement des coupes d'autres espèces se
trouve affecté à cet usage.
Près des deux tiers de cette surface boisée appartiennent à l'État
ou font partie des domaines de la Couronne.
La direction en est confiée à un personnel distingué, instruit aux
Écoles de sylviculture citées pages 676 et suivantes.
Il faut dire aussi que les propriétaires forestiers, soucieux de leurs
intérêts, suivent les cours des Écoles et en appliquent les méthodes
rationnelles.
D'ailleurs, l'Administration forestière, représentée dans chaque
Gouvernement par un Comité technique, placé sous la présidence du
Général-Gouverneur, s'occupe attentivement des propriétés particu-
lières, en règle l'aménagement et surveille ou empêche les déboise-
ments inutiles ou dangereux qui, jadis, ont été si funestes à
l'économie rurale.
Par ses soins, des steppes à perte de vue, debroussins et d'herbages
de maigre valeur, ont été transformées en boisements lucratifs.
Son exemple a suscité l'organisation de Sociétés privées à Saint-
Pétersbourg, à Moscou, à Riga, ouvrant des congrès sur divers points
de leur circonscription, et ne ménageant ni leurs conseils, ni leurs
712 RUSSIE
démarches pom* la conservation et lordonnancement de la propriété
forestière.
Subventionnées par l'Etat, ces associations ont su inspirer la
confiance des exploitants. Pai'tout, en Russie, on a compris que la
sylviculture était une des branches principales de la fortune
publique.
XII. — Journaux horticoles.
Voici les principales publications périodiques concernant l'horti-
culture en Russie :
Gazette Agricole (organe du Ministère de l'Agriculture et des
Domaines) Bataline.
Journal d'Agriculture et de Sylviculture, Saint-
Pétersbourg (organe du Ministère de l'Agricul-
ture et des Domaines) Bataline.
Journal de Sylviculture, Saint-Pétersbourg Tikhonow.
L'Agriculteur, Saint-Pétersbourg Masliannikow.
La Pomologie, Moscou (Pomologistes.)
L' Horticulture Russe, Moscou Hemélian.
Le Jardin et le Potager, Moscou Popaxdopoulo.
Le Jardinier Polonais, Varsovie Ed. Jaxkowski.
Le Messager de Viticulture Taïroav.
Le Messager horticole, maraîcher et arboricole,
Saint-Pétersbourg (1861), organe de la Société
impériale d'horticulture russe KouTOUZO^v,
Mémoires de la Société impériale libre, Saint-
Pétersbourg lÉGOU.NOAV.
Mémoires de la Société Agricole du Caucase. . .
Plodowodstvo, (La culture fruitière ; organe de la
Société de culture fruitière), Saint-Pétersbourg. Roudsky.
Sj-lviculture Russe, Saint-Pétersbourg Dobrovliansky.
L'honorable auteur agronome Bataline, est décédé au mois de
février 1895, pendant l'impression de ce chapitre.
"^^0^
SERBIE
46,580 kilomètres carrés. — 2,013,700 habitants.
I. — Sociétés et Ecoles d'horticulture.
La Serbie est un pays montagneux, couronné de forêts de Chênes.
Il n'y existe jusqu'à présent aucune Société spéciale d'horticulture ;
mais il s'est fondé, il y a déjà quel([ues années, une Société ayant
pour but le développement de lagriculture, de l'horticulture et de
la viticulture.
Cette association, ayant son siège à Belgrade, est placée sous la
protection du chef de l'Etat et reçoit du Gouvernement une
subvention annuelle de 20,000 francs.
Elle a des succursales dans chaque district du royaume.
L'enseignement agricole émane d'une École d'agriculture
pratique, àKraliévo, et d'une École de viticulture, à Xégotiue. Les
professeurs et les chefs de pratique y font quelques démonstrations
sur l'arboriculture, la pépinière, la maraîcherie.
Des arbres fruitiers sont plantés en espèces rustiques, à haute tige
ou en buisson.
Des ceps de Vigne en treilles ou en touffes dressées alimentent le
pressoir et la fruiterie.
Les légumes de grande culture entrent dans la rotation des champs
de céréales et d'autres plantes industrielles ou alimentaires.
II. — Productions horticoles.
Notre statistique de la production des fruits et des légumes, en
Serbie, est dressée d'après les données recueillies au Ministère de
l'Agrriculture et du Commerce, à Belgrade.
^l4 SERBIE
Sauf les Pruneaux, qui font l'objet d'une exportation considérable,
les fruits et les légumes sont exclusivement cultivés pour la consom-
mation du pays et jusqu'alors, d'après les méthodes traditionnelles.
Légumes. — Les principaux légumes exploités figurent aux relevés
olliciels dans les proportions suivantes :
Les Choux, rouge, vert ou blanc de 8 à lo millions de kilogr.
Les Haricots, diverses variétés de3à4 — —
Les Pommes de terre, diverses espèces, de i à i 1/2 — —
Les Lentilles, diverses espèces de 1/4 à 1/2 — —
Les Ognons, — de i à i 1/2 — —
Le Piment, différentes qualités de 2 à 3 — —
Et par quantités variables : les Carottes, Pois, Betteraves, Céleris,
Choux-fleurs, Laitues, Poireaux, Radis et Navets.
Les Cucurbitacées, Melons, Pastèques et Potirons, viennent en
plein champ et rentrent dans la consommation journalière.
La superficie totale des terrains consacrés à la culture potagère est
évaluée à 10,000 hectares.
Fruits. — Les principaux fruits récoltés en Serbie, sont :
Les Prunes de G à 8 millions de kilogrammes.
Les Raisins de2à3 — —
Les Pommes de i à i 1/2 — —
Les Poires de i à i i 2 — —
Les Noix de 1/2 à i — —
Et par quantités diverses : Les Cerises douces et les Griottes,
les Amandes, les Noisettes, les Nèfles, les Coings.
Les Pèches et les Abricots suffisent largement à la population.
Les administrations locales encouragent les plantations fruitières.
Le Prunier est l'espèce principale du verger ou de la route frui-
tière. Des friches assainies et des collines dénudées ont été boisées
avec le Quetschicr de Hongrie, connu des principautés danubiennes.
Les fruits sèches au soleil ou au four, dits Pruneaux de Bosnie ou
de Serbie, arrivent par quantités considérables à Belgrade, où des
négociants les trient, les empaquettent et les expédient par Buda-
Pestli vers l'Europe septentrionale.
Dans les années d'abondance, les Pruneaux se paient de 22 à 25 fr.
les cent kilogr,, suivant le choix.
Le paysan transforme en pûtes ou en eau-de-vie l'excédant ou les
déchets de sa récolte de fruits, particulièrement de Prunes.
Les séchoirs à Prunes sont achetés à Belgrade et portent, pour la
plupart, la marque de fabrique austro-hongroise.
'*^^r
SUEDE
450,574 kilomètres carrés. — 4»'^5o,ooo habitants.
I. — Enseignement. — Écoles. — Sociétés.
Le peuple suédois est laborieux et aime à s'instruire.
Ses écoles, à tous degrés, et ses universités sont très suivies et en
haute réputation.
L'Etat, toujours placé à la tête du mouvement, a fondé dans ce
but deux Kcoles supérieures afl'ectées à l'agriculture et à
l'horticulture :
1° L'École d'horticulture de Rosendal, près de Stockholm.
Directeur : M. Axel Pilil.
L'influence heureuse de l'établissement s'étend particulièrement
sur les régions septentrionales de la Suède.
2° La seconde est une dépendance de l'Institut agricole d'Alnarp,
près de Malmô. Directeur : M. Ulrisksen.
L'enseignement est plutôt en faveur des provinces méridionales.
Les élèves suivent les cours pratirpies dans les jardins paysagers,
les serres, le jardin botanique et le potager attenant à l'Institut.
D'autres établissements démontrent également l'horticulture. De
ce nombre, l'Institut supérieur d'agriculture d'Ultuna, fondé en
1848, occupe une surface de 4oo hectares de terre en cultures
d'essais et de produits.
L'École d'agriculture d'Alnarp, créée en 18G8, ayant une ferme
de 5oo hectares. Une École d'horticulture s y trouve annexée.
Une centaine d'élèves suivent les cours théoriques et pratiques de
ces deux établissements et deviennent ensuite de bons cultivateurs
ou d'excellents professeurs.
7l6 SUÈDE
L'Académie agricole et TAcadémie des sciences ont également
chacune une Kcole d'horticulture qui reçoivent des élèves possédant
déjà quelques connaissances horticoles ; la durée des cours est de
deux ans.
Ici, comme dans les autres institutions, l'instruction se donne
gratuitement, le travail des élèves apporte, du reste, son appoint
au chapitre des recettes.
L'école forestière, fondée dans le Parc royal, près de Stockholm,
en 1828, les six écoles de gardes-forestiers, les écoles d'agriculture
et les fermes-modèles inscrivent Tarboinculture et la maraicherie au
programme des études, et s'en occupent sérieusement.
Les Ecoles normales supérieures ou moyennes ont une section
relative au jardin.
La Botanique est l'objet de cours et de leçons dans toutes les
provinces. Il ne saurait en être autrement dans la patrie de
l'immortel Linné.
Les jeunes jardiniers suédois viennent encore compléter leur
instruction au jardin de la Société d'horticulture de Gothenborg
et au Jardin botanique de l'Université de Lund.
L'Ecole agricole d'Applerum donne un grand développement à
l'enseignement forestier, à la pépinière, à la grainerie.
Ajoutons que les bulletins des Sociétés répandent en outre un
enseignement pratique ou théorique.
Il existe à peu près une association horticole par province.
Les principales d'entre elles sont :
La Société suédoise d'horticulture, à Stockholm ;
La Société d'horticulture d'Upsal ;
La Société des horticulteurs de Stockholm ;
La Société d'horticulture de Vestrogothie;
La Société d'horticulture de la Scanie ;
La Fédération des amis de l'horticulture à Gothenborg.
La cotisation est généralement modeste ; néanmoins les Sociétés
distribuent chaque année des graines et des plantes ou les mettent en
loterie ; elles organisent des expositions et publient un bulletin.
La presse horticole est représentée par la Tidning fôr trâdgârd-
sodlare ou Revue des horticulteurs, journal mensuel paraissant à
Stockholm, et par deux autres, commencés cette année, 189.5.
Parmi les ouvrages les plus remarquables, on peut signaler :
La Pomologie suédoise, par le docteur Olof Eneroth ;
Et le Manuel de l' horticulture suédoise, par MM. Erik Lindgren,
Axel Pihl et George Lowegren.
SUEDE ^i^
II. — La Végétation suédoise.
Par son extension du sud au nord, la Suède comprend les
situations les plus diverses ; on y rencontre une dore arctique,
alpine, elxainpètre ou maritime, variant avec la latitude, l'altitude et
la constitution géologique.
Nous arrivons ainsi à ])r(Mulre pour base l'ancienne division
politique du pays :
La Gothie, au sud, d'un climat relativement doux, correspondra à
la région du Hêtre ;
La Suède proprement dite, au centre, sera la région du Chêne. Le
climat y est plus égal que dans les deux autres régions ;
Enfin, le Norrland, qui voit insensiblement disparaître les traces
de la végétation Suédo-européenne, pour l'aire place aux premiers
vestiges de la Flore arctique.
Les plantations faites par la main de l'homme sont guidées sur ces
observations dans le choix des espèces, et tiennent compte ainsi de
l'action du froid et de la lumière.
Région du Hêtre et du Charme.
Les provinces de la Suède les plus rapprochées du Danemark, le
centre actuel de la zone du Hêtre en Europe, renferment les plus
grandes forêts de cette essence ; le Charme occupe à peu près la même
aire géographique.
Les arbres et les arbrisseaux qui caractérisent principalement cette
région sont les suivants :
Alisier. Genêt.
Chèvrefeuille des bois. Helianthème.
Cornouiller sanguin. If.
Coronille (très rare). Lierre.
Erable champêtre. Rosier.
Fusain d'Europe. Sureau noir.
Région du Ciikxe.
La Suède possède les deux types principaux à feuilles caduques du
genre Chêne : le Chêne pédoncule et le Chêne à glands sessiles ;
cette dernière essence se rencontre aussi dans les provinces méi'i-
dionales et dans les iles d'Oland et de Gotland, alors que l'autre,
plus robuste aux grands hivers, s'étend vers le nord.
7i8
SUEDE
Les arbres et les arbustes indiqués ci-dessous croissent dans
la réffion du Chêne :
Alisier finlandais (Sorbus hybrida ou Sorbus aria feniiica).
Alisier suédois (Sorbus scandica). Frêne.
Aune glutineux.
Aubépine.
Bourdaine (Rhamnus frangula).
Bruyère cpiaternée.
Cliamécerisier.
Épine- Yinette commune.
Erable plane.
Néflier cotonnier (Cotoneaster).
Nerprun.
Noisetier.
Orme.
Prunellier.
Tilleul.
Viorne-Obier.
RÉGION DE l'Aune blanchâtre, des Conifères
ET DU Bouleau.
La flore du Norrland comprend un certain nombre de végétaux
des autres régions. La culture des arbres fruitiers n'y réussit qu'avec
de grands soins ; l'Orge est à peu près la seule céréale qui puisse y
croître ; aussi le sol est-il occupé par des pâturages et des forêts.
Dans les bois naturels ou plantés, des Alpes Scandinaves au golfe
de Bothnie, on rencontre les essences ci-après :
Aune blanchâtre.
Bouleau.
Airelle MjTtille.
Andromeda polifolia.
Arctostaphyllos alpina.
— uva ursi.
Azalea procumbens.
Bruyères variées.
Camarine (Empetrum nigrum).
Canneberge (Oxycoccos).
Cassiope hypnoides.
— tetragona.
Genévriers.
Merisier à grappes.
Peuplier-Tremble.
Saules.
Sorbier des oiseleurs.
Argousier griset.
Daphné Mézéreon.
Framboisier.
Groseillier.
Lédon.
Myricaire germanique.
Piment royal (Myrica Gale).
Rhododendron de Laponie.
Ronces.
Pins.
Sapins (Abies et Picea).
Les forêts de la Suède occupent une surface de dix-sept millions
d'hectares, dont trois millions appartiennent à l'Etat, aux provinces
ou aux communes, et leur production est évaluée à trente millions
de mètres cubes de bois, ainsi répartis : vingt-trois pour le chauflage,
trois pour le service et quatre pour l'exportation, principalement à
destination de l'Angleterre.
'i-^-i'
suèoE •jig
III. — Produits maraîchers.
La culture maraîchère s'étend dans les meilleures terres des
vallées et sur tout le littoral, à rexception des falaises escarpées.
Les grainetiers du pays, qui s'approvisionnaient autrefois en
AUeuuigne et en Danemark, couimeucent à traiter avec des culti-
vateurs suédois ; ceux-ci leur fournissent la semence avec de
meilleures conditions de qualité et de prix.
Nous en donnons les raisons au chapitre de la Norvège (p. 645).
Sous les latitudes élevées, en Norrland, les plantes tuberculeuses
donnent des produits plus petits, mais dune saveur plus fine ; au
marché, ils sont recherchés par les connaisseurs. Cependant, le
nombre de variétés acclimatées est plus restreint.
Le gouvernement et les Sociétés d'agriculture et d'horticulture
n'épargnent ni argent ni peines pour le perfectionnement des
semences. Une station importante spéciale à la production des
graines, est installée à Svatof, près de Landskrona.
La graineterie suédoise a été remarquée à l'Exposition Scandinave
de Copenhague, en 1888.
A l'Exposition universelle de Paris, en 1867, on a pu examiner un
lot collectif intéressant de légumes et de fruits provenant des
diverses latitudes de la Suède.
La nourriture de la population suédoise est constituée, en grande
partie, par la Pomme de terre ; elle y fut importée en i^aS ; depuis,
sa culture s'est développée à ce point qu'elle occupe actuellement
160,000 hectares sur 200,000 consacrés aux légumes, sur l'ensemble
du territoire. La production annuelle atteint 20 millions d'hectolitres,
dont trois millions pour la distillation.
Parmi les 25o ou 3oo sortes connues ou expérimentées, la mieux
considérée porte le nom de Pomme de terre Munsô ; puis la
vai'iété Svartsjo, et quelques types également indigènes.
Les régions du centre et du midi de la Suède sont favorables à la
production de l'Artichaut.
Plus répandue est la Carotte; la variété Altringham, mieiTX cpie
toute autre, s'avance assez loin vers le nord ; mais, avec les gelées
prolongées du Norrland, on ne peut obtenir que la Carotte fourragère.
Le Céleri, le Cresson de fontaine, généralement spontané, l'Endive,
l'Epinard, la Laitue pommée, le Melon, le Raifort, précieux pour
combattre le scorbut, la Rhubarbe, la Scorsonère appartiennent
encore aux latitudes moyennes.
•^aO SUEDE
Cultivés déjà dans ces régions, les légumes suivants se rencontrent
même jusqu'en Xorrbottnie : Ail, Asperge, Betterave, Ciboulette,
Chou, Chou-navet, Courge, Échalote, Fève, Haricot nain. Navet,
Ognou, Panais, Persil, Poireau, Pois, Radis.
La production annuelle des Haricots et des Pois s'élève à un
million d'hectolitres.
Plus au nord, jusqu'en Laponie, nous trouvons encore :
L'Asperge géante d'Oliman, indigène ; l'élégance de son feuillage
en fait une des plus belles plantes ornementales des régions polaires ;
le Chou bleu et le Chou rouge d'Erfurt, seules variétés de Choux
résistant à ce rude climat ; quelques sortes de Pois, notamment celle
qui est nommée le Pois goulu de Norrbottnie.
IV. — Arbres et Arbustes fruitiers.
Les jardins et les vergers occupent en Suède une surface de
3o,ooo hectares environ,
La plupart des arbres fruitiers de l'Europe centrale se concentrent
dans les provinces méridionales de la Gothie ; la Suède tempérée
possède différents types qui lui appartiennent presque en propre.
Mais la culture des arbres à fruit diminue promptement à mesure
que l'on s'avance vers le pôle. Plusieurs parties du Norrland
méridional, de l'Ângermanland et du Medelpad, en possèdent encore
quelques types robustes.
La limite du Chêne, le Dal-elf, reste la zone extrême de la culture
assurée et productive des arbres à fruit.
Sous l'influence de la Société suédoise d'horticulture et des
Sociétés horticoles qui existent jusqu'en Vestrobottnie, de vastes
pépinières ont été créées, et l'arboriculture fruitière s'est développée
considérablement.
L'Abricotier, cultivé en espalier et en serre, dans la Gothie et
la Suède centrale, réclame des sujets lignifiés, fertiles.
Le Cerisier mûrit ses fruits jusqu'en Upland ; les variétés les plus
répandues sont :
Bigarreaux : Jaune, Napoléon, Noir, rose tardif d'Hildesheim ;
Cerises : Belle de Choisy, Belle d'Orléans, Cherry Duke, de
Montmorency, Jeffrey's Duke, May Duke.
Guignes : Elton, Grosse ambrée, Grosse hâtive, Jaune, Luzien,
Noire hâtive, Luisante ;
Griottes : plusieurs variétés à fruit noir, bon à divers usages.
SUEDE ^21
Le Pocher, mOme dans les provinces méridionales, mûrit à peine
son fruit ; toutefois, en serre, on cultive quchjues variétés de Pèches
et de Nectarines.
Le Poirier, et d'abord le Pommier sont assez communs sur la
majeure partie du territoire suédois ; les variétés suivantes,
indigènes, sont populaires :
Poire d'été : Ilofsta.
Poires d automne : Gernandts Smor, Sormlands, Kok.
Pom//ies rf'e7e : Nygards hvita Astrakan, Josefine, Safstaholms,
Tegnérs, Staringe, Sôdermanlands.
Pommes d'automne : Munthes roscn, Ringstads.
Pommes d'hiver : Gharlottenburgs Rosenhàgcr, Stenkyrke.
Déjà la Pomologie moderne a franchi les Alpes Scandinaves, et
modifié les plantations nouvelles.
Le Prunier s'étend jusqu'au nord de Gèlle ; on cultive surtout les
Prunes d'Avoine, de Damas, d'Hachman, de Vestmauland, du
comte Pierre Brahe, Impératrice blanche, Jaune hâtive, Johannis,
Lawrence's Favorite, Mirabelle, Reine-Claude (plusieurs variétés),
River's Early, Royale de Tours, Royale hâtive.
Avec un été favorable, le Châtaignier mûrit sa récolte vers le sud
de la Scanie.
Le bassin du Màlar et lile de Gotland possèdent de beaux Noyers
dont les fruits arrivent quelquefois à maturité.
Le Noisetier Avelinier croît jusqu'en Angermanland. Le Noisetier
franc est cultivé beaucoup en Scanie.
Les Figues, abritées par les contre-forts de la Suède méridionale,
peuvent arriver à point.
Le Framboisier fructifie même au nord de la Laponie.
La Ronce arbrisseau et la Ronce arctique sont à l'état spontané.
Le Groseillier à grappes, le Cassis, le Groseillier à maquereau,
indigènes, croissent dans les régions les plus septentrionales.
On cultive le Mûrier pour ses feuilles, sur plusieurs points du
territoire ; le fruit vient à maturité vers le Sud et à Gotland.
Dans ces régions, les Raisins précoces et les Chasselas mûrissent
assez souvent. Les serres-vineries forcent les meilleures variétés
de l'Europe vinicole.
V. — Arbusterie florale.
Avec les jardins des villes de Stockholm, de Carlstad, de Gothem-
bourg, d'Upsal, de Gèfle, tous artistement composés, la flore arbus-
46
J23 SUEDE
tive de la Suède moyenne s'est enrichie des l^elles espèces de la
Sibérie et de l'Asie Orientale, des Etats-Unis, du Canada et du Japon
septentrional. Le rivage des Lacs en a profité.
La zone méridionale suédoise gagne davantage encore.
Lîle de Gotland. entre autres, a des massifs toujours verts de
Kalmias, d'Andromèdes, de Rhododendrons, de Buis, de Houx, de
Mahonias, de Phyllireas, de Lauriers- Amande, de Cotonéasters, de
Cléthras, d'Aucubas ; des bosquets de Spirées, de Baguenaudiers,
de Cytises, de Diervilles, de Lilas, de Céphalanthes, d'Aralias, du
Sumac Fustet, de Seringats, de Deutzias, de Staphyliers, de Rosiers.
Des vérandahs festonnées de Lierres, de Bignones, de Clématites,
de Chèvrefeuilles, d'Ampélopsides sont d'un heureux effet.
Des groupes et des avenues de Bonducs, de Plaqueminiers, de
Paulownias, de Kœlreutérias, d'Allantes, de Tilleuls argentés, de
Platanes, de Marronniers, de Yirgiliers sont la preuve de la fertilité
de l'Ile et du goût de l'arboriculture répandue chez les habitants.
Enfin les Conifères apportent leur note pittoresque, sombre ou
gaie, avec les Crj'ptomérias, les Rétinosporas, les Thuias, les
Céphalotaxus, sans compter les nombreuses variétés de Genévriers,
de Pins et de Sapins.
Le Jardin botanique de "Wisby, île de Gotland, a pu acclimater :
les Abies Pinsapo, Abies cephalonica, Salisburia ou Gingko, Pinus
ponderosa, Quercus coccinea, Acer saccharinum, Robinia hispida
et tortuosa, et de plus modestes arbustes : Diervilla, Forsythia,
Chœnomeles, Hibiscus sjTiacus, Pœonia Moutan, Rhus Cotinus...
VI. — Floriculture.
La flore de la Suède, déjà bien variée, s'est augmentée de char-
mantes espèces de fleurs, provenant de localités plus chaudes ; la
région occidentale, grâce à la douceur relative de son climat, a
surtout bénéficié de ces importations.
Toutes ces plantes sont venues se confondre avec les indigènes
ou originaires de climats analogues, diaprant les pelouses des
demeures opulentes de leurs multiples coloris ; lors de la période
limitée de la végétation septentrionale, elles concourent à faire de
la Suède un séjour heureux qui contraste singulièrement avec la
saison des glaces et des neiges.
^^^^
SUISSE
4i,4i^ kilomètres carrés. — 2,950,000 habitants.
— — î-^î — ^—
I. — Action de l'État.
Le Département fédéral de l'Industrie et de l'Agriculture distribue
des semences et des plants forestiers aux sociétés, aux communes
et aux planteurs.
L'Administration de divers cantons enjoint aux municipalités des
régions viticoles d'obliger les vignerons à traiter leurs vignes contre
les maladies cryj)togamicpics avant le 3i juillet, leur laissant le soin
de fixer l'époque du premier sulfatage.
Le Conseil fédéral subventionne les associations horticoles par des
allocations spéciales accordées aux deux Fédérations des Sociétés
d'horticulture romande ou allemande.
Avec l'appui des Cantons, il encourage l'organisation de confé-
rences populaires sur l'arboriculture, la maraîcherie, la viticulture,
et dans les campagnes, le dimanche après-midi.
En hiver, des cours publics et gratuits sur des sujets analogues
sont ouverts, le soir, au local de l'école communale, sous les auspices
du Département de l'Instruction publique.
L'enseignement des principales communes comprend des leçons
d'horticulture et d'agricultm'e.
Les écoles secondaires rurales sont dotées d'un jardin mixte,
potager, fruitier, pépinière d'études, et d'un cours d'horticulture où
sont admis les jeunes gens âgés de i5 ans, au moins, ayant suivi le
sixième degré de l'école primaire.
Enfin, le Gouvernement suisse subventionne annuellement les
Écoles d'horticulture.
^24 SUISSE
II. — Écoles d'horticulture.
Après l'enseignement primaire ou secondaire, nous retrouvons
la viticulture et T arboriculture fruitière au programme de l'École
polytechnique de Zurich.
Les Écoles d'agriculture de la Rûtti, du Strickhof, à Zurich, de
Lausanne, de Cernier, etc., ont des cours théoriques et pratiques
d'arboriculture, de culture potagère, de sylviculture, de viticulture.
Deux Écoles spéciales d'horticulture sont installées aux portes de
Genève et de Zurich ; celle-ci t'ait les cours en langue allemande, et
celle-là, en langue française.
L'École cantonale d'horticulture de Genève, dirigée par
M. Edmond Vaucher, ancien président de la Société d'horticulture de
Genève, a des professeurs et des chefs de pratique sur les différentes
branches de l'horticulture, de l'apiculture, de l'exploitation du
vignoble et des bois, de l'arpentage, de la comptabilité.
L'instruction est donnée toute en langue française.
Les élèves sont admis dès l'âge de i5 ans.
La durée des cours est fixée à trois années.
Quelques étrangers figurent parmi le personnel scolaire.
Outre la somme inscrite au budget du canton de Genève, l'École
reçoit des subsides de la Confédération suisse et des cantons de
Berne, de Fribourg, de Vaud.
Par suite de conventions avec la commission de surveillance,
le Département fédéral de l'Industrie et de l'Agriculture prend à sa
charge la moitié des frais de l'enseignement théorique ou pratique et
des dépenses du matériel. Le budget des cantons fait le reste.
L'École d'horticulture de "Wadensweil-Zurich, dirigée par
M. le professeur D"" MiïUer, de Thurgovie, en même temps station
d'essais, reçoit des subventions s'élevant de i5,ooo à 20,000 francs.
Les quinze cantons qui concourent à la fondation de l'Ecole envoient
des délégués au Conseil de surveillance, et les indemnisent.
L'instruction, toute en langue allemande, est gratuite.
Les élèves ont la faculté de recevoir la nourriture et le logement,
moyennant une redevance de dix francs par semaine.
Consacré à l'arboriculture, à la viticulture et à la poraologie, le
premier cours dure huit mois de la belle saison.
Au deuxième cours, qui comprend le surplus de l'enseignement,
sont admis les garçons jardiniers âgés de 17 ans.
Les apprentis peuvent suivre les leçons et les démonstrations.
Au total, une centaine d'élèves.
SUISSE ^25
III. — Sociétés d'horticulture.
La Suisse compte un certain nombre d'associations et de
syndicats de cultivateurs et d'amis des jardins qui s'instruisent en
faisant de la propagande au moyen de conférences ou de concours
locaux.
Tout en gardant leur autonomie et leur propre réglementation,
plusieurs Sociétés se sont réunies en deux faisceaux sous le titre :
Fédération des Sociétés d'horticulture delà Suisse romande.
Fédération des Sociétés d'horticulture de la Suisse alle-
mande.
La Fédéi*alion de la Suisse romande compte neuf associations :
Société helvétique de Genève ;
— d'horticulture de Genève ;
— — du canton de Vaud ;
— — — de Fribourg ;
— — de la Côte (Vaud) ;
— — de Neuchâtel, ville et vignoble ;
— — du Val de -Travers ;
— — de la Chaux-de-Fonds ;
Association des maraîchers de Genève.
Ce groupe réunit près de 2,5oo adhérents sur la cotisation desquels
un prélèvement de o fr. aS est acquis à la Fédération.
Les bibliothèques de chaque Société se sont enrichies de nouveaux
volumes, et plus de 4j5oo personnes ont suivi les cours de 1893.
La Fédération de la Suisse allemande a réuni sous sa bannière :
Société d'horticulture d'Argovie ;
— — de Bâle ;
— — de Berne ;
— — de Thoune :
— d'arboriculture de Bienne ;
— d'horticulture de Berthoud ;
— — d'Interlaken ;
— — de Lucerne ;
— — de Rorschach ;
— — de Saint-Gall ;
— — de Schaffouse ;
— — de Soleure ;
— — de "Winterthur ;
— — de Zurich (Flora).
Plus de 900 sociétaires appartiennent à ce groupe.
^20 SUISSE
Avec une pareille solidarité les adhérents, fortifiés dans leurs
moyens d'actions, acquièrent la reconnaissance de l'Etat, au même
titre que les Fédérations des Sociétés d'agricultui'e, de sylviculture
et de la mise en culture des Alpes.
Le subside annuel du Conseil fédéral est actuellement de n,ooo fr.,
divisé par moitié à chaque Fédération. Celle-ci répartit la somme
entre les Sociétés adhérentes, suivant le nombre des membres,
l'importance des cours publics, l'état de la bibliothèque, les concours
ou expositions et les champs d'expériences.
Ainsi, la Fédération allemande a doté les Jardins d'essais toujours
utiles des Sociétés d'Argovie, de Berne, de Zurich; tandis que la
Fédération romande encourageait la Société fribourgeoise, lors
de son concours de vergers suivi d'une exposition importante
de fruits. En même temps, cette Fédération décernait des primes
supplémentaires à la Société du Yal-de-Travers pour ses cultures
d'essais et de vulgarisation dans son jardin du vallon de Motiers ;
à la Société de Chaux-de-Fonds qui a su acclimater des végétaux
sm* le plateau jurassien ; enfin, à la Société de la Côte, répandant
les bons légumes par de fréquentes distributions de semences.
Les Sociétés libres ou fédérées organisent pour leur propre compte
des expositions, des concours, sans négliger les conférences.
Plusieurs d'entre elles publient le Bulletin de leurs travaux.
La section allemande les réunit dans un journal publié à
2,800 exemplaires, Der Schweizerische Gartenbaii, rédigé par le
professeur Millier.
Quelquefois, les deux groupes se réunissent pour défendre en
commun leurs intérêts, par exemple au meeting de 1892, à Lausanne.
Un vote unanime sollicitaduConseil national l'admission des jardins
et pépinières au bénéfice des contrats d'assurances contre la grêle.
Parmi les Associations indépendantes, signalons :
La Société de Pomologie de Bienne, canton de Berne, dotée d'un
verger modèle d'arboriculture et de pomologie, et propageant les
bonnes espèces au moyen de cours donnés par des personnes de
bonne volonté ou des « Wanderlehrer ».
La Société pomologique de Berthoud est sur des bases analogues,
La Société de pomologie du "Val-de-Ruz (Xeuchâtel) a projeté
la création d'une Picole fruitière, des conférences publiques et la
distribution de greffons. Le siège de la Société est à Cernier.
La Société des anciens élèves de l'École cantonale d'horti-
culture de Genève, toute de camaraderie et de mutualité.
Enfin, des cercles horticoles de localités moins importantes,
mais fort utiles à la population rurale.
SUISSE 7^7
IV. — Jardins d'études.
Partisan de l'instruction à tous les degrés, le pays qui a possédé
De Candollc, Regel et autres savants, peut s'enorgueillir des Jardins
botaniques de Bâle et de Zurich, fondés en 1748, de Berne, 1789,
et de Genève plus récent, eu 1817.
Les étudiants les fréquentent et les étrangers les visitent.
La Société Flora de Zurich a créé, en 1890, son Jardin modèle
de Hottingen, qui, déjà, rend des services.
Au paragraphe précédent, nous avons signalé les champs d'essais
de quelques Sociétés ; il est donc inutile d'y revenir.
Fondé en 1884, par une Société d'amateurs, et cédé ensuite à
M. Henri Correvon, le Jardin alpin d'acclimatation de Genève,
alimenté par des souscriptions volontaii'cs, a pour l)ut patriotique
d'empêcher l'arrachage inconséquent de végétaux alpins par les
touristes ou les spéculateurs, d'en réunir les divers types, de les
faire connaître au public, — même la populaire « Edelweiss », — de
les multiplier et les propager sans crainte d'en détruire la source.
Le Jardin de La Linnsea, situé dans la montagne du Valais,
appartient à une Société qui a réuni, dans cet endroit pittoresque,
une collection remarquable de plantes des Alpes suisses ou
étrangères : c'est donc un jardin botanique alpin. Le président de la
Société est M. N. de Glaparède, de Genève.
Avec SCS mouvements de terrain fortement accentués, ses horizons
de neige ou de glace, ses eaux, ses cascades et ses paysages naturels
ravissants, la Suisse ne pouvait manquer de parcs et de jardins
aux effets souvent les moins prévus. Nos artistes et des élèves
diplômés de France et de Belgique ont su tirer parti de ces éléments,
en réalisant des conceptions d'un effet admirable par l'alliance
de l'Art et de la Nature.
Le Parc de Prigny, à Madame la baronne de Rothschild, et le
Jardin Micheli, au Crest. sans compter beaucoup d'autres, en sont
la preuve évidente.
V. — Production maraîchère.
Au début de Tannée 1893, François Cardinaux, alors président
de la Société d'horticulture de Genève, disait à propos de visites
aux cultures de légumes :
728 SUISSE
« Loin de rester stationnaire, l'horticulture maraîchère et potagère
« marche dans une voie progressive qui s'accentue tous les jours
« davantage... En effet, malgré une saison tout à fait défavorable,
« les jardins et les marais que le Jury a visités étaient garnis de
« légumes relativement beaux, bien cultivés, bien variés. La plupart
« des cultures étaient d'une propreté irréprochable. — Indice
« certain que le progrès s'accomplit ! »
Ces paroles de notre regretté collègue sont vraies, pour quiconque
a suivi la marche ascendante de la maraîcherie helvétique.
La vieille réputation de l'amour du travail chez le jardinier suisse
ne s'est jamais démentie.
Il paraît que l'industrie légumière de la campagne de Genève
aurait été apportée par des réfugiés français huguenots, il y a deux
cents ans environ; leur reuvre bénéficia de l'irrigation des terrains
de Plainpalais, à l'aide de « puiserandes » ou pompes élevant l'eau
du Rhône, la force du courant actionnant une turbine qui fait
déverser l'eau dans les rigoles d'arrosage.
Depuis, quel développement rapide !
La Suisse, sillonnée par les chemins de fer et les bateaux, a vu
s'accroître sa population industrielle et augmenter, dans une propor-
tion incroyable, le chiffre de ses visiteurs.
Partout, à proximité des villes, sur le bord des cours d'eau, non
loin des gares, le cultivateur a fait pousser des légumes, précédé par
le jardinier qui établissait une rotation de cultures, perfectionnait les
méthodes de travail et surtout variait la nature des espèces végétales
pour répondi'e aux besoins de la consommation.
La Pomme de terre dépasse 9 millions d'hectolitres ; les arrivages
allemands et français comblent rinsulïïsance de la récolte.
Sur le territoire Suisse, combien de mamelons, de rochers, de
glaciers, de forêts inaccessibles à la bêche, au plantoir, au châssis ?
Combien de potagers agglomérés ou éparpillés dans les 22 cantons !
Ici, sur les alluvions et dans les endroits dinicilcraent arrosables,
l'Asperge, l'Ognon, le Haricot, les Pois et Fèves, le Navet, la Rave,
la Pomme de terre, la Scorsonère.
Ailleurs, en terrains frais, les Choux, même pour la choucroute,
l'Artichaut, les Épiaards, l'Oseille, le Céleri, les Poireaux, les
Laitues et toute la verdure réclamée par les hôteliers de la montagne.
Et la Fraise des Quatrc-Saisons succédant à la Fraise des Alpes,
et la grosse Fraise, quel engouement à leur égard !
Et des Radis en tout temps, et des Choux-fleurs, surtout lorsqu'il
n'y en a plus ailleurs ? Et des primeurs pour la population aisée ou
flottante ? Quels appétits à satisfaire !
SUISSE 729
Les pays voisins accourent et viennent y répondre. Mais le
jardinier de Bàle, de Genève, de Berne, de Lausanne, de Zurich, de
Fribourg lutte et redouble delTorts ; témoins les cultures sous
verre, chaulTées ou à contre-saison qui se multiplient, témoins les
cliampii^nonnièrcs établies au Bois de la Bâtie, témoins les champs
de Melons et de Courges qui gagnent la plaine !
VI. — Production fruitière.
Les conférences et les cours publics propagés à la ville et à la
campagne par IKtat, les Sociétés et les Administrations cantonales
ou communales, ont encouragé les planteurs en les éclairant ; des
vergers assez étendus ou de modestes jardins fruitiers ont été créés,
en même temps que les anciennes plantations devenaient l'objet de
soins de culture, de taille ou de greffage.
L'arboriculture a prodigué ses ramifications partout.
Le littoral des lacs Léman, de Xeuchàtel et de Constance, les
plaines et les monts fertiles de Genève, de Lausanne, de Zurich ; les
vallées ensoleillées du Valais, de Lucerne, ou abritées des cantons de
Fribourg et de Saint-Gall, du Vully ; les pâturages de l'Argovie et de
la Thurgovie; le Gros de Vaud, le Rhcintal, jusqu'aux pentes du Jura
ou des Alpes vaudoises, jusqu'au plateau Fribourgeois, récoltent des
fruits et les utilisent à la maison ou au marché.
Le fruit à deux fins a tenté le cultivateur ; robuste aux voyages,
il est exporté en vrac, même vers les pays à cidre des nations
voisines, la France nord et l'Allemagne sud.
Telles sont, parmi les Pommes :
Aargauer Herrenapfel, arbre généreux, à floraison tardive ;
A beignets, du Jura vaudois, pomme grosse, verte, d'hiver ;
Blanche à côtes, douce, à cuire et à pâtisserie ;
Bochelette, fruit de ménage, localisé dans le Jura vaudois ;
Coing, se prête à la cuisson, aux compotes et au cidre ;
De Fer, particulière au Gros de Vaud ; de longue garde ;
De Prince, ferme et juteuse, se conserve pendant une année ;
Fram^^oise, d'automne, saveur aromatisée, bonne à tout faire ;
Hansuli, depuis longtemps, bien connue sur les marchés ;
Palmapfel et Sauergrauech, variétés fructifiant au Gi'indewald,
à 3,5oo mètres d'altitude, bonnes aussi au séchage ;
Paradis, d'automne, douce, à cuire et à pâtisserie ;
Petite Tardive, pomme blanche, de longue garde, arbre robuste ;
73o SUISSE
Pomme rose, fruit populaire au jardin, au verger et au marché ;
Princesse de AVurtemberg, pomme très tardive et robuste ;
Reinette Bovarde, beau et bon fruit d'hiver, du canton de Yaud ;
Uster Apfel, chargeant jusqu'à cent boisseaux par sujet.
L'ai'bre de ces diverses variétés, robuste et fertile, se plaît en
plein champ ou sur le bord des routes.
Le paysan qui fait du cidre n'est pas minutieux quant au choix des
qualités. Il prend les Pommes Reine des Reinettes, Reinette de Caux,
Reinette Baumann, de Châtaignier, Calville de Dantzig, Saint-
Nicolas, classées parmi les bons fruits dits à couteau, tout aussi
bien que Bohnapfel, Breitacher, Fraurotacher, Spatlauber,
Spitzweisser, AValdhofler, de la Pomone cidrière allemande.
Mais il n'oublie pas le Gelber Jacobs Apfel, fruit de cuisine,
recherché en Thurgovie pour le cidre, à ce point que le dicton
persiste : « Qui ne connaît le cidre de Jacques — ou Jacobs — n'est
pas un Thurgovien. »
Les cantons de Thurgovie et de Lucerne (à Meggen) fabriquent des
boissons mousseuses avec les Pommes et les Poires.
Le cidre est consommé dans le ménage, à l'hôtel ou au cabaret.
Nous ne saurions passer sous silence deux séduisantes Pommes de
dessert : Transparente de Zurich, à l'épiderme blanc d'ivoire et
De Lait, à la peau fine, blanc mat éclairé d'incarnat. Leur arbre,
plutôt cultivé en basse tige, est généreux et résiste aux gelées.
Le Poirier se présente également avec ses variétés locales ou
propagées par les greffeurs campagnards.
Poires à la Mort, Citron jaune, Olivette, Rougin, Sans Règle,
Rouge, etc., fruits à cuire, du Jura Neuchâtclois ou Vaudois.
Et parmi les espèces de Poires à cidre :
Berglerbirne, dont le jus, riche en alcool, tonifie les vins faibles ;
Blanche à grappes et Rouge à grappes, variétés rustiques ;
De Fraulerb, le plus tardif des Poiriers en végétation ;
Gelbmôstler et Guntershauser, populaires en Argovie ;
Gelbe Mostbirne, robuste sur les hautes montagnes des cantons
de Saint-Gall, d'Appenzell, de Thurgovie ;
Lederbirne et Schwarzadler, arbres rustiques aux gelées d'hiver,
à l'altitude de 1,200 mètres ;
Maerxler, Grosse blanche de Champagne, Normande blanche ou
verte, donnant du montant au brassin des Pommes de pressoir ;
Theilersbirne, produisant jusqu'à deux pièces de cidre, par arbre,
dans toute la Suisse orientale.
Wasserbirne ; l'arbre, grand comme un Chêne, fournit un poiré
clair et abondant, qui se soumet encore à l'alambic.
SUISSE 781
Le Poirier de Maude se propage partout ; gigantesque en Savoie
et dans les Alpes françaises ou helvétiques, son arbre produit
jusqu'à 800 ou 1,000 litres de cidre.
Une Poire à deux fins des plus répandues en Suisse, la Làngler.
ou Kannenbirnc, ou d'Kstranguillon a, de tout temps, été recherchée
pour le séchage, sinon pour le pressoir.
La Langstielerin, de Thurgovie, destinée au séchage ou à l'alcool ;
l'arbre arrive lacilemcnt deux fois séculaire.
Plusieurs espèces de ce genre, propres à divers usages économiques,
figurent dans les plantations routières de la Suisse allemande.
En dehors des vergers ruraux, nous devons signaler les Jardins
fruitiers plantés d'arbres tenus en demi-tige ou à basse tige, dressés
par des arboriculteurs émérites, et composés de belles et bonnes
variétés de chaque saison, en fruits de table.
A l'espalier de ces jardins sont palissés toute une série de Pêchers
à gros et bons fruits, alors que les types du Pécher franc se trouvent
dispersés sur les collines abritées ou dans le vignoble.
Le climat privilégié du Valais facilite la maturation des belles
Poches tardives, des Pommes de Calville blanc, en plein vent, et
du Raisin Malvoisie, quelquefois.
Le Cerisier constitue, à son tour, un bon arbre de rapport. La
distillation assure le placement des récoltes de bonnes sortes à
kirsch ; citons les Cerises : la Noire à distiller, des Avants, de
Lovertz, de Montreux, à Queue rouge, la Rouge commune, bonne
encore au séchage, la Péquegnette qui réussit môme dans les sols
glaiseux, et quelques types locaux sans nom.
Plusieurs cantons ont des cerisaies à kirsch. Il en existe sur routes
à la Déroche, canton de Neuchàtel.
Nos Cerises. Bigarreaux, Guignes et Griottes, fruits de table,
réussissent en buisson ou sur tige. Aiix portes de Lausanne, la
Guigne Chevanne est accaparée par les usines à conserves.
La consommation directe, le séchage et parfois lalambic utilisent
les récoltes de Prunes.
Les pruneaux de la Quetsche de Bàle, de la Bérutje, de la
Méchelette combattent l'importation des pruneaux de Serbie.
Les Prunes de Reine-Claude, de Mirabelle et de Monsieur sont
l'objet de spéculations avantageuses.
Par son beau feuillage et son fruit réclamant un abri, l'Abricotier
devient l'arbre des endroits contigus à l'habitation, l'ornement
des cours d'hùtels et des abords de villas.
En suivant la vallée du Rhône, on remarque de beaux vergers
d'Abricotiers près de Saxon-les-Bains.
-32 SUISSE
Et le Grenadier sauvage, à Sion, sur le coteau brûlant de
Tourbillon. Immédiatement au-dessus, les neiges éternelles.
Également décoratif, le Cognassier de Portugal qui prend place
au verger, à titre intercalaire ou définitif.
Cette même vallée se couronne, de Bex à Brigue, par des forêts de
Châtaigniers. Si la Châtaigne ne suffit pas à la consommation, la
France et l'Italie y suppléent, tandis que les Noix et les Noisettes
recueillies dans les plaines champêtres, les coteaux ou les gorges de
montagnes, alimentent le ménage, le négoce ou l'industrie ; cependant
l'importation n'y reste pas étrangère.
L'exemple du Dauphiné, grefl'ant le Noyer, a déjà gagné quelques
cantons suisses, propageant les bonnes sortes à végétation tardive.
Quant aux petits fruits rouges. Groseilles et Framboises, à combiner
avec les Cerises et les Fraises, — quoique répandues dans les champs,
les vignes, les jardins et les vergers, — la table, les préparations
économiques ou ménagères n'en trouvent jamais assez à leur profit.
Enfin, le Raisin, si précieux à la consommation, est fourni non
seulement par les treilles de jardin ou d'espalier, mais encore par
le vignoble si coquettement dressé sur les rives du lac de Genève,
à Montreux, à Vevey, à Clarens, à Lausanne, et dans le Valais, sur
le territoire des cantons de Neuchàtel et de Fribourg.
Le Chasselas doré, nommé Fendant Roux, et encore Gut-Edel, vers
les hautes vallées du Rhin, attire les négociants en Raisins. Le canton
de Yaud en a fait la fructueuse expérience par son commerce de
Raisins frais, hors frontière.
Le Valais pratique en grand l'expédition du beau Raisin, en
caissettes, réservant le fretin pour l'usine à conserves de Saxon-les-
Bains ,qui saura en tirer parti.
Le canton du Tessin, de la région italienne, connu par ses
fertiles vallées produisant légumes et fruits, cultive quelques cépages
de cuve ou de table signalés au chapitre de l'Italie ; il exporte, par
le lac de Lugano, des chargements de vins et de Raisins, les uns
destinés à la fabrication de vins mousseux, les autres au passerillage
et aux desserts.
L'industrie de la préparation des fruits a fait de grands progrès en
Suisse. Les conserves de fruits et de légumes, sous toutes formes,
rendent des services au producteur.
Les vineries sous verre, les forceries à primeur ne chômeront
jamais, ce qui n'empêche pas le commerce de demander à l'Algérie
les Petits Pois et les Haricots précoces, et les premières Fraises.
SUISSE
:33
VII. — Floriculture.
La Flore de la Suisse est le point de mire des botanistes qui
veulent l'étudier et... des ravisseurs nomades, errants ou négociants.
Combien d'espèces rares et quelle profusion de variétés avec les
genres ci-après, qui comptent parmi les plus populaires :
Achillea.
Aconit uni.
Adonis.
^Ihionema.
AUium.
Alsine.
Alyssum.
Androsace.
Anémone.
Anthémis.
Aquilegia.
Arabis.
Areiiaria.
Asphodelus.
Asperula.
Aster.
Aslrantia.
Betonica.
Campanula.
Centaurca.
Centrantlius.
Cerastium.
Chi'jsantliemum.
Clematis.
Colciiieum.
Corydalis.
Crocus.
Cyclamen.
Cytisus et Genisla.
Dapline.
Delpliinium.
Dcnlaria.
Dianllius.
Ditîitalis.
Doronicum.
Dralia.
Dracocephalum.
Epiniedium.
Eri^eron.
Eroilium.
Gcnliana.
Géranium.
Geum.
Helianlhus.
Hypericum.
Iris.
Lilium.
Linaria.
Lychnis.
Narcissus.
Ornitlioj^aluni.
l'apaver.
Paradisia.
Polemonium.
Potentilla.
Primula.
Ranunculus.
Sai)onaria.
Saxilraga.
Scilla.
Scdum.
Sempervlvum.
Senecio.
Silène.
Slalice.
Teucrium.
Thaliclrum.
Trollius.
Tulipa.
Valeriana.
Vcronica.
Viola.
la
vie aux
Et d'autres charmantes miniatures qui donnent de
rochers ou aux flaques d'eau à des hauteurs presque inabordables.
L'horticulture suisse ne se contente pas des ressources naturelles,
lesquelles, d'ailleurs, ne se prêtent pas à tous les déplacements.
Il faut dire que les pépinières et les serres sont dirigées par des
hommes intelligents et habiles, et que de véritables amateurs figurent
nombreux dans tous les rangs de la Société.
Tous les beaux arbustes, toutes les jolies plantes remarquables par
la beauté de leurs feuillages ou de leurs inflorescences sont cultivés,
multipliés par les praticiens et propagés dans les parcs et les jardins
ou les appartements, depuis les luxueuses villas des lacs de Zurich
ou de Genève, jusque dans les calmes plaines, dans l'entourage des
chalets des hautes vallées du Jura et des Grisons, où déjà les forêts
et les groupes de Sapins et de feuillus décorent les ravins, les
pics, les plateaux, les flancs des montagnes et les vallons.
Le voisinage des lacs transalpins est favorable à l'acclimatation
de végétaux ; les paysagistes savent tirer parti de la situation.
Berceaux, pavillons, treillages et vérandahs prêtent leur appui
aux guirlandes de Volubilis, de Clématites, de Chèvrefeuilles, de
Glycines, d'Ampélopsides, de Capucines..., et les Rosiers viennent
y épanouir leurs corolles sur de longs bras sarmenteux.
fj^K SUISSE
Au printemps, les Jacinthes, les Tulipes, les Pensées, les Silènes,
les Myosotis, les A^ioliers, les Lis ; plus tard, les Pélargoniums,
les Fuchsias, les Pétunias, les Bégonias, les Verveines, les Lobélias,
les Héliotropes et Pentstémons en corbeilles ou en bordures ;
La collection des Glaïeuls des différents types, anciens ou modernes;
Des Roses et des Œillets pendant toute l'année ;
En fin de saison, les Dahlias et les Chrysanthèmes aux capitules
floraux chargés de ligules aux mille couleurs.
Le voisinage des habitations est garni d'arbustes verts, d'Azalées,
d'Hortensias, de Kalmias, de Rhododendrons, de Lauriers.
Les fenêtres et les balcons disparaissent sous la verdiu'e et les
fleurs, entretenus tels avec amour et passion.
Les gares des chemins de fer semblent avoir été fleuries pour
compléter le cadre grandiose qui se présente au voyageur
Et les jardins d'hiver de luxe abritent les géants et les merveilles
de la végétation exotique.
VIII. — Publications et Ouvrages horticoles.
Journaux. — La Presse horticole est plutôt l'œuvre périodique
des Sociétés et Comices telles que les Sociétés d'horticulture de
Genève ; du canton de Yaud, à Lausanne ; de la Côte, à Nyon ; de
l'Association des maraîchers de Genève, etc. Signalons cependant :
Le Jardinier suisse, organe de la Société helvétique d'horticulture.
La Repue horticole de la Suisse romande existe depuis longtemps,
et paraît sous les auspices de l'Ecole cantonale d'horticulture de
Genève et de la Société des anciens élèves de cette Ecole.
Le Journal de la Société d'horticulture du canton de Vaud, organe
de cette Société, paraissant à Lausanne.
La Fédération des Sociétés de la Suisse allemande envoie à ses
adhérents Der SchweizerischeGartenbau, journal bi-mensuel.
Des Bulletins agricoles ; par exemple, la Chronique agricole du
canton de Vaud, publiée par l'Institut agricole de Lausanne.
Ouvrages. — Le Jardin fruitier \ les Arbres fruitiers en plein
vent, par M. Edmond Vaucher.
Les Orchidées rustiques, par M. Henri Correvon.
Les Fougères, par M. John Wolf.
Les Fougères rustiques, par M. Henri Correvon.
Enfin, plusieurs ouvrages de botanique par M. Micheli, amateur
érudit et distingué.
'*^^^*'
TUNISIE
i35,ooo kilomètres carrés. — 1,600,000 hahilanls.
I. — Rôle de l'Etat.
La Tunisie est placée sous le protectorat français.
Par arrêté du Hésident général, en date du 19 mars 1892, une
Chambre consultative d'Agriculture a été créée, à Tunis, pour
représenter directement auprès du Gouvernement les intérêts
agricoles de la Régence.
Composée de douze titulaires élus par tous les membres de la
colonie française, la Chambre étudie les questions culturales ou
fiscales qui lui sont soumises par l'Administration, ou qui lui
paraissent dignes d'être examinées et discutées au profit de
l'agriculture et de l'horticulture.
Elle publie les procès-verbaux de chaque session ; ces assises se
renouvellent plusieurs fois dans Tannée. Elle reçoit de l'État une
subvention annuelle de i5,ooo francs.
Parmi les derniers vœux émis par la Chambi'e consultative, nous
rappellerons :
L'enseignement agricole et horticole rendu obligatoire dans les
Ecoles primaires tunisiennes ;
■ Création dune École coloniale agricole ;
Annexion d'un jardin d'essai aux Écoles franco-arabes;
Distribution de semences et de plants fruitiers ou forestiers aux
indigènes et aux colons ;
Introduction de la culture du Sumac des corroyeurs, arbrisseau
rapportant net, en Sicile, i3o francs par hectare. (En 1893, l'Italie
vendait pour trois millions de francs de feuilles de Sumac à la
teinturerie lyonnaise);
736 TUNISIE
Subvention du Gouvernement aux Jardins d'essais de Tunis et de
Sfax, qui rendent d'importants services aux régions du Sahel et
du Sud;
Exonération de l'impôt, pendant vingt ans, des nouvelles planta-
tions d'Oliviers et de Dattiers ;
Constructions de routes et de voies ferrées, de canaux ;
Réforme de l'impôt sur la vente des légumes et des fruits ;
Encouragements aux reboisements ;
Exemption de l'impôt pour les Oliviers sauvages cjui seraient
greffés ;
Autorisation d'exporter les Olives fraîches ;
Réforme de la dîme sur les huiles ;
Recherches et utilisation d'eaux ; barrages et irrigations.
Ces vœux, favorablement accueillis par le Résident, ont déjà, pour
la plupart, obtenu satisfaction auprès du Gouvernement beylical.
La Chambre réclame également l'abolition de l'impôt de capitation
medjba appliqué à tous les Musulmans tunisiens ou autres.
Par un effet de cette taxe, l'immigration des ouvriers nègres
arrivant de l'Afrique centrale s'est ralentie. Parmi ces peuplades au
nord du lac Tchad, les Fezzani travaillaient aux champs tunisiens,
les Touati aux jardins, et leur salaire était modique.
II. — Jardins d'essais. — Pépinières officielles.
Il existe à Tunis une Société d'agriculture, un Comice agricole,
un Syndicat de viticulture et un Syndicat agricole des colons
français ; le titre indique clairement leurs attributions.
Le Jardin d'essai de Tunis, créé par le Gouvernement en 1892,
a pour but de rassembler et de propager tous les végétaux ligneux
ou herbacés susceptibles d'être cultivés utilement pour le pays.
Les semences et les plants sont livrés aux indigènes ou aux
colons qui en font la demande ; 3o,ooo plants ont été distribués de
cette façon pendant l'année 1893.
M. Castet (Guillaume), élève de notre École nationale d'horticulture
de Versailles, est placé à la tête du Jardin de Tunis, où il a déjà pu
rendre de précieux services à la région du Sahel.
La capitale possède quelques autres jardins appartenant à diverses
administrations .
La Pépinière municipale de Tunis, consacrée aux arbres et
arbrisseaux destinés, soit à la plantation des places publiques, des
TUNISIE ^37
boulevards, îles avenues, soit au peuplement des j^rands et nond)reux
cimetières arabes, soit encore à la création du Parc Belvédère, de
100 hectares, exécuté par nos compatriotes Eugène Deny et Marcel,
sur les plans de M. Laforcade, directeur des Jardins de la ville de
Paris.
Le Jardin de la Compagnie du Chemin de fer de Bone-Guelma
qui meuble ses voies et les abords des gares avec des Eucalyptus,
des Casuarinas, des Mélias, des Stereulias, des Mimosas, des
Sehinus MoUé, des Tamarins, des Pins et des Cyprès.
Une partie de ses frais est couverte par la vente de Palmiers, de
Bambous, de Figuiers et d'une ipiantité de Heurs coiipées.
Les Pépinières des Ponts et Chaussées, du Génie, de la Côte
du Port, de Bizerte et de la Banque de Tunisie élèvent des
arbres de haute futaie et des arbustes de décor pour les plantations
de routes et de la plage, des parcs et des jardins qui leur sont confiés.
Depuis Tannée i8yo, le Jardin d'essai de Sfax a été créé par la
numieipalité; des collections fruitières, forestières, dendrologiques
et iburi'agères s'y trouvent classées. Des créations de vergers,
d'aspergières, etc., ont été tentées avec de bons résultats par
M. Outin, jardinier-chef.
A la session d'octobre 1894, la Chambre consultative d'agriculture
en a réclamé l'administration par l'Etat, dans le but de procurer au
Sud les bénéfices d'un Jardin d'études et de propagande, ainsi que
le Nord en est gratifié par le Jardin d'essai de Tunis. Le rapport
olliciel vise l'amélioration de la culture de l'Amandier et du Figuier.
L'Administration beylicale entretient encore deux petits jardins
en toute autre condition :
Le Jardin d'A'in-Draham, en Kroumirie, localité froide au milieu
des pluies et des neiges, qui devra recevoir les arbres fruitiers
d'Europe, et le Noyer, et le Châtaignier, et les arbustes à fruits rouges.
Le Jardin de Tozeur, dans le Djérid, en pleine oasis.
III. — Production maraîchère.
La maraîcherie, restée à l'état stationnaire en Tunisie, se plaignait
des charges excessives qui grevaient son travail et son commerce ;
par exemple les droits « de Mahsoulats » frappant la vente
obligatoire, aux enchères publiques, des légumes amenés à la ville,
d'un droit de 20 p. 0/0, et de 12 fr. 5o p. 0/0 la vente du fruit.
Le producteur était h la merci des fermiers concessionnaires
47
^38 TUNISIE
des Malisoulats, puis des négociants syndiqués qui lui achetaient
les denrées à bas prix pour les revendre au consommateur.
Cependant, un décret du i^"" février 1895 a supprimé la vente
obligatoire à la criée et prescrit la perception de l'impôt à l'entrée
en ville.
Un second décret, conséquence du premier, doit réduire à 8 0/0
le taux de limpùt sur les fruits et les légumes.
On a constaté, chez les indigènes, un manque de soins dans le
choix des semences et des espèces légumières.
La culture potagère est à peu près exclusivement entre les mains
des Maltais, des Siciliens et des Arabes. Ces travailleurs, robustes au
climat, fournissent à la consommation des quantités de Maïs,
de Pommes de terre, Haricots, Fèves, Betteraves, Pois chiche,
Choux, Navets, Carottes, Ognons, Tomates, Radis, Echalotes, Ails,
Courges, Pastèques, Melons, Poireaux, plantes à salade, le tout en
espèces connues, trop souvent arrosées avec une eau saumâtre.
Plus habiles, les colons avaient commencé la grande culture de
légumes mieux soignés. Quelques-uns continuent ; en présence du
droit de vente, les autres avaient renoncé.
Stimulés par nos jardiniers français établis en Tunisie, des culti-
vateurs intelligents ont créé des marais affectés aux Asperges, aux
Artichauts, aux Pommes de terre hàtiAes, à la Patate douce, aux
Haricots précoces et aux Pois de primeur.
IV. — Production fruitière.
Les principaux arbres fruitiers de la Tunisie sont l'Amandier, le
Figuier, le Dattier, l'Oranger, le Citronnier, le Cerisier, le Pêcher,
l'Abricotier, le Prunier, le Poirier, le Pommier, etc.; ces derniers
dans la région d'Aïn-Draham.
Le Bibacier croît à peu près à toutes les altitudes.
Nos traiterons à part de l'Olivier et de la Vigne.
En plein champ, les Amandiers sont plantés à 12 mètres d'inter-
valle. L'Amande à coque dure, plus abondante, est vendue 26 francs
les 100 kilogr. ; la coque demi-tendre atteint un prix double, soit un
revenu moyen de i5o francs à l'hectare, si nous en jugeons par les
amanderaies de Bizerte, de Ras-el-Djebel, de Raf-Raf, de Porto-
Farina, au nord de la Régence.
Les figueraies de la région de Sfax produisent C,ooo quintaux
TUNISIE 789
métriques de Figues, au prix de o fr. o5 à o fr. 10 le kilogr. de
Figues fraîches, et 12 à i5 fr. le quintal de Figues sèches.
Le revenu des orangeraies de Naijeul et de Ilammàmet, sur la mer,
au Nord-Est, a fait élever la valeur locative des terrains bordant
le Golfe de Ilammàmet à 1,200 francs l'hectare.
Une source qui jaillit à i,3oo mètres d'altitude fertilise les jardins
et vergers de Zaghouan. Au lieu du gigantesque aqueduc romain,
de Tunis à Garthage, des tubes souterrains conduisent les eaux
d'arrosage et fertilisent la campagne de Tunis.
La vogue de la Pistache a diminué à Sfax, par suite de la baisse
du prix tombé aux deux tiers de son ancienne valeur. Les 10,000 Pista-
chiers d'autrefois sont réduits à 2,5oo, dont 5oo sujets mâles fécondant
et 2,000 plants femelles fructifiant.
Au contraire, le Garoubier tend à accroître son aire de culture.
La Ghambre consultative y encourage les planteurs. A part les usages
économiques de la Garoube, il est démontré que ses qualités fourra-
gères, pour la nourriture du cheval et du bétail, sont de quatre fois
supérieures à la valeur nutritive du Maïs.
A huit ans de grefTe, le Garoubier, un des arbres qui résistent le
mieux aux sécheresses et aux vents brûlants, peut produire jusqu'à
dix quintaux de Garoubes.
Son feuillage, comme celui de l'Olivier, de l'Arbousier et de la
Vigne, constitue un bon aliment pour le bétail.
L'Opontia joue le même rôle. Les Maltais plantent le type inerme
aux environs de Tunis. Le fruit, dit Figue de Barbarie, abonde
dans la proportion de 20,000 kilogr. à l'hectare.
Les oasis du Sud Tunisien y associent l'Agave pour fixer les
dunes mouvantes qui menacent les oasis.
A l'exemple des travaux de l'Oued Rir', en Algérie, des irriga-
tions sont commencées pour la création de palmeraies. Toutefois, le
Dattier ne semble pas devoir prospérer en deçà de la région Sud
du Djérid et de Gabès, où il est encore très répandu.
Mais le Dattier des Ganarics s'y acclimate et l'on espère, par la
pollinisation de ses fleurs mâles, récolter les Dattes du Sahara.
Le Gocotier d'Australie donne également des espérances.
Au début de l'influence française, quelques bonnes variétés de
Poires, de Pommes, de Pèches furent introduites par des orticiers de
Tabarca et par des colons arboriculteurs.
On rencontre un peu partout les Abncotiers, les Gerisiers, les
Pruniers, les Gognassiers, les Grenadiers ; trop souvent, les plants
sont à létat sauvage, non grefles.
Le Noyer, le Noisetier se trouvent à Béjà et autres localités du Nord.
;;4o TUNISIE
Le Jujubier franc, sous l'orme de broussaille, envahit les coteaux
tunisiens et devient un obstacle à la culture.
La Banane a encore quelques oasis de prédilection, et lucratives.
Les essais de sériciculture permettent despérer que l'éducation
des vers à soie deviendra une industrie de rapport.
Quelques fruits exotiques : Goyaves, Jamboses, Anones, Litchis,
Plaqiiemines japonaises, ont été suflisamment acclimatés avec de
belles espèces ornementales — y compris les Rosiers — dans certains
jardins de plaisance de la capitale, de La Manouba, du Bardo, à
l'Ariana, à La Marsa, admirablement situés sur le golfe de Tunis.
Il y aurait encore d'intéressantes tentatives à faire par la
plantation de nos espèces tropicales, dans la véritable région fruitière
dont Sfax est la ville principale.
En dehors des Oliviers et de la Vigne, le total des arbres fruitiers
est évalué à 5oo,ooo sujets.
La qualité des produits est la conséquence des milieux de sol et de
climat de cette zone plantureuse où déjà les plantes et fleurs à
parfum : Rose, Églantier, Jasmin, Oranger, Cassie, Fenouil, Cumin,
Coriandre, Anis, fournissent, par la distillation, des essences
recherchées dans tout l'Orient.
L'Olivier. — Au Concours général agincole de Tunis, en 1888, le
Jury de l'oléiculture a reconnu l'importance des ressources natu-
relles de la région Sfaxienne pour la culture de l'Olivier, proclamant
en même temps la supériorité des huiles de Sfax.
Les plantations s'étendent au delà de Gafsa. Aujourd'hui, la
Tunisie compte 20,000 hectares d'Oliviers, et le pressurage des
Olives rend 4,5oo,ooo kilogrammes d'huile.
L'exploitation des Olivettes de la région est généralement basée
sur un mode analogue à notre métayage, à frais et bénéfices partagés
entre le propriétaire et son M'rharci.
L'Olive populaire de l'Afrique septentrionale pour l'huilerie est
la Chemlali. Pour la table, on préfère la variété Nab, assez géné-
reuse, et la Mellahi, plus grosse, également cueillie verte pour
la salaison. Nous les retrouvons dans l'île fertile de Djcrba.
La greffe et la taille des jeunes sujets sont nécessaires aux Oliviers.
On a constaté que les Oliviers sauvages, abandonnés à eux-mêmes,
par exemple ceux de Bordj-Toum et Bou-Arada, étaient les premiers
broutés par les chèvres et les chameaux.
Les champs dOliviers, plantés à grands intervalles, reçoivent
pendant six ans environ des cultures intercalaires d'Orge et de
légumes ; plus tard, on continue à labourer le sol.
TUNISIE 74'
Le sujet, greffé avant sa plantation, sur la souche même d'où il
est extrait ou grede pendant l'année qui suit sa mise en place, peut
donner, à dix ans, une vingtaine de litres d'Olives ; 5o, à quinze
ans; 90, à vingt ans. Il est alors en plein rapport et produira
facilement deux hectolitres, de fruits.
En Tunisie, une terre abandonnée au pûturage vaut 8 francs
l'hectare, tandis que le moindre champ d'Oliviers, en plein rapport,
trouve acquéreur à fi5o francs.
Vigne. — La Vigne, occupant le premier rang de l'agriculture
tunisienne, s'étend sur G, 000 hectares. A gros rendement, elle
fournit d'excellents vins supportant les voyages et bien cotés sur le
marché européen.
Le beau Raisin est livré à la consommation ou à l'industrie du
passerillage.
Le vignoble de Sfax compte 35o,ooo plants ; celui de Métellit,
5o,ooo ; aux Kerkennah, 10,000, particulièrement du cépage blanc
Asli, qui fournit lui vin agréable, fin de boucjuct.
Les ceps, plantés à 5 mètres, fructifient dès la troisième année et
sont en plein rapport à dix ans. Chaque pied de Vigne produit alors
de 8 à 10 kilogr. de Raisins qui seront vendus ofr. 10 le kilogramme.
Parmi les champs bien tenus, on peut nommer les Vignes de
Mornaz, du cap Bon et de Redir-Sultan. Depuis l'occupation française,
la région de coteaux s'est enrichie de vignobles nouveaux.
Gà et là, de vastes exploitations viticoles et vinaires se sont
organisées sous les auspices de grands industriels ou de compagnies
financières.Tel, le vignoble Paul Potin, à Bordj-Gédria, de 5oo hectares,
composé avec les cépages renommés de France et d'Algérie. Les
plants de Mourvèdrc, Garignan, Gabernet, Petit-Bouschet, Morastel
ont le mieux résisté à la sécheresse et au siroco.
Les Raisins à vin blanc sont les Ugni blanc, Piquepoul, Folle-
Blanche, Ain-Kelb et notre bon Ghasselas.
Avec le Muscat, le vigneron obtient un excellent vin de dessert
et de commerce.
La main-d'oHivrc est confiée à des Italiens, à des Marocains, à des
Kabyles ; ceux-ci excellent au labourage des champs et des vignes.
Il nous faut citer au même titre le vignoble de l'Enfida appartenant
à la Société agricole et immobilière franco-africaine, fondée en ï88i.
Ici, 3oo hectares de Vigne sont dominés par un cellier susceptible de
recevoir 20,000 hectolitres de vin.
742 TUNISIE
V. — Forêts.
L'ancienne splendeur agricole de la Tunisie semble avoir coïncidé
avec la période romaine ou bysantine, et depuis, les Arabes,
saccageant les forêts et les vergers, en ont arrêté la prospérité.
Pendant trop longtemps, la région montagneuse a été abandonnée
aux arabes Tripolitains qui vivaient exclusivement du produit de
leurs chèvres et de la fabrication de la chaux ; un déboisement
successif et ruineux en a été la conséquence.
Si l'indigène persiste à incendier les taillis et fourrés pour y trouver
ensuite un tendi'e pâturage pour ses troupeaux, le Gouvernement
actuel emploie tous les moyens en son pouvoir pour défendre et
protéger les boisements. Le service officiel de l'État, secondé par la
Chambre d'agriculture, les Comices, les Jardins d'essais et les
Pépinières, recommande et propage les essences appropriées au
sol, au climat, aux influences désertiques ou marines.
Les pépinières de Crétéville, à la firme Crété et C'^ ; de Soliman, à
M. de Carnières; de Bordj-Cédria, à Paul Potin, les multiplient
et les livrent aux planteurs.
Ici, le Chêne-Liège et le Chêne-Zan ; là, les Pins, les Callitris ou
Thuias, les Cèdres ; ailleurs, les représentants de la flore australienne.
On évalue à i35,ooo hectares l'étendue des forêts de Chêne-Liège,
et leur démasclage à plus de 100,000 quintaux de Liège représentant
une valeur commerciale qui dépasse 7 millions de francs.
Les Pépinières et les Jardins d'études précédemment cités ont
introduit des essences moins connues et en ont fait don ou vente à bas
prix aux planteurs. Les expériences de reboisement avec leurs succès
et leurs revers, pratiquées depuis plus longtemps en Algérie, sont
autant de leçons à offrir au Tunisien.
De grands domaines, d'ailleurs, entreprennent des travaux de
plantation qui ne doivent pas rester inaperçus. Ksar-Tyr à
Pilter, Bordj-Cédria à Paul Potin, l'Enfida, d'une contenance de
120,000 hectares, à la Société franco-africaine, enfin le domaine de la
Compagnie de Bone-Guelma, installé en 1879, lors de la construction
de la voie ferrée de Medjerda, fournissent des exemples frappants
des richesses réservées à la Tunisie par l'arboriculture forestière.
Sur un vœu de la Chambre consultative, le service forestier est
rattaché à la Direction de l'Agriculture, et disjoint de l'Administration
des Travaux publics.
'*^^^*'
TURQUIE
2,oC5,'39'3 kilomèlrcs carrés. — 21,100,000 lial)iliinls,
I. — Action de l'État. — Enseignement.
Le climat généralement doux et le sol fertile de la Turquie se
prêtent admirablement à toutes les cultures des régions chaudes ou
tempérées de l'Europe occidentale.
Les procédés d'exploitation du sol, en usage chez les paysans
turcs, sont encore assez primitifs. Cependant, depuis plusieurs
années, de jeunes Ottomans ont été envoyés en France dans les
meilleures Écoles spéciales, et mettent en pratique dans leur pays nos
méthodes perfectionnées.
Ayant en vue le progrès agricole sous toutes ses formes, la
Turquie a crée un Ministère de l'Agriculture et institué trois Écoles
d'agriculture et d'horticulture :
L'École supérieure de Haïkali, près de Gonstantinople ;
Les Écoles pratiques de Salonique et de Brousse.
A Haïkali, les cours d'horticulture durent deux ans. La première
année est réservée à la maraicherie, la seconde aux arbres fruitiers.
Dans les Écoles pratiques de Brousse et de Salonique, la science
horticole est professée d'une façon plus sommaire. Des fermes
modèles agricoles leur sont annexées.
Les Champs d'expériences des provinces d'Alep, d'Adana, de
Konia, d'Erzeroum et de Sivas résument, par des démonstrations
publiques, les principes du semis et de la plantation, les soins à
donner aux plantes.
Des Sociétés Israélites ont fondé des colonies agricoles près de
JafTa et de Cailla, et demandé des professeurs à notre Ecole
d'horticulture de Versailles.
744 TURQUIE
II. — Culture potagère.
Les climats divers de la Turquie autorisent la culture de produits
variés ou de saisons difle rentes.
De bonne heure, viennent débarquer au port animé de la Corne
d'Or, à Constantinople, les Pastèques et les Melons de Jafta; un peu
plus tard, les mêmes productions arrivent successivement de Tripoli,
de Rhodes, de Smyrne ; ces deux derniers centres envoient ensuite
leurs principaux légumes : Fèves, Petits Pois, Haricots, Artichauts,
Tomates, Aubergines, Concombres, sans oublier la Ketmie comestible,
nommée « Bamié », le Gombo, dont on mange les jeunes fruits.
Une bonne partie des denrées alimentaires est encore dirigée sur
Odessa, et vers les principaux ports de l'Archipel, de l'Autriche,
même d'Alexandiùe.
A ces primeurs succèdent, sur les marchés de la Turquie d'Europe,
les légumes récoltés dans les jardins qui avoisinent les grandes villes,
de préférence sur le bord des rivières ; ils sont généralement cultivés
par des Bulgares.
Ce sont les Artichauts, Aubergines, Céleris, Choux, Choux-fleurs,
Concombres, Epinards, Fèves, Gorabos, Haricots, Lentilles, Melons,
Navets, Pastèques, Poireaux, Pommes de terre. Salades, Topinam-
bours, Tomates, et surtout la Tomate verte acide dite « Kavata », etc.
Les environs de Stamboul produisent des Artichauts renommés
et des Fraises qui font l'objet d'un commerce important ; celles-ci
sont d'un rose pâle, et si elles ne possèdent pas le coloris brillant
des variétés cultivées dans l'Europe occidentale, elles exhalent un
parfum plus pénétrant.
Tout récemment, le Cliou de Bruxelles et l'Asperge ont fait, avec
succès, leur apparition sur les marchés.
Les riches contrées voient progresser la culture potagère. Le bassin
de la Maritza, les plaines de Sérés et de la Salamvria, les environs
de Salonique, de Janina, d'Andrinople, étendent leurs champs de
plantes alimentaires ; les vallées de l'Anatolie se préparent à
l'exploitation des primeurs.
Après une période de tâtonnements et d'encouragements, tous les
eflbrts réunis ont contribué à mettre d'accord la production avec
la consommation. Il en résulte même un supplément de légumes-
racines, de légumes-fruits ou de légumes-feuilles qui, exportés,
représentent un chiflre de 4 millions de francs.
TURQUIE 745
III. — Culture fruitière.
La culture des arbres fruitiers trouve clans le voisinage des
grandes villes, et à proximité des ports, un écoulement facile de ses
produits, tant par la vente sur place que par l'exportation.
Les vergers, formés d'arbres à haute tige, laissés en toute liberté,
atteignent de grandes dimensions ; il en résulte que la cueillette
ne s'efTectue pas sans ([uel([ue dilliculté: on préfère attendre la
chute naturelle des fruits pour les ramasser.
La production est abondante tlans la région Est de l'Empire, sur
les côtes méridionales, et particulièrement dans la pres({u"île de
Gallipoli, qui forme un vaste jardin île Figuiers énormes, d'Oliviers,
d'Orangers et de Citronniers.
Le sol pierreux et sablonneux de la Thrace convient parfaitement
à la culture de la Vigne, et, malgré l'imperfection des méthodes de
vinilication, il y existe plusieurs crus renommés; le vin, riche en
couleur et en alcool, est acheté en majeure partie par la France.
Les « vilayets » ou provinces de Constantinople et d'Andrinople,
le centre et le sud de la Macédoine récoltent nos fruits d'Occident :
Pommes, Poires, Cerises, Prunes, Raisins, Abricots, entre autres un
petit Abricot à noyau amer dit« Zerdalou», Pèches, Figues, celles-ci
en abondance. Grenades, Cornouilles, Noix, Châtaignes. Caroubes,
Jujubes de l'espèce appelée « Jydèh », ainsi que des Amandes à coque
dure ou à coque tendre, produites au bord de la mer.
Au sud de cette région, l'Olivier, le Cédratier, l'Oranger, le
Mandarinier et le Citronnier forment de magnifiques vergers.
L'Olive est souvent consommée verte, en saumure ; mais les
populations agricoles rallolent de l'Olive noire qui, mangée fraîche,
sans préparation, constitue le fond de leur noinn-iture ; on en fabrique
aussi de l'huile, eu quantités importantes.
Les Raisins secs et les Figues sèches de ces provinces rivalisent
avec les mêmes produits venant de Smyrne, et sont vendus, sous
cette marque renommée, aux Européens occidentaux par les Juifs
et les Grecs qui détiennent presque tout le commerce ottoman.
Les hauteurs de la péninsule Chalcidique se trouvent couvertes
d'Arbousiers qui croissent spontanément, mélangés avec les Myrtes.
Vers l'Est, l'Albanie présente dans toutes ses parties les moins
élevées de grandes plantations d'arbres fruitiers, généralement entre
les mains des Arnaoutes, qui ne sont autres que des Skiptars
(Albanais) ayant accepté la religion mahométane, lors de la conquête
turque, afin de conserver leurs fertiles propriétés,
r^6 TURQUIE
Cependant les paysans chrétiens serbes, près de Métokia et de
KossoYopolié. spéculent sur les Prunes qu'ils récoltent et exportent
séchées, rivalisant avec les Pruneaux de Bosnie.
Les plaines de la Basse-Albanie ou Épire s'enrichissent avec la
Vigne et les Arbres fruitiers. Le Raisin, excellent de qualité, produit
un bon vin alcoolisé : l'industrie des Raisins 3ccs n'y a pas encore
atteint le degré de perfection obtenu dans d'autres provinces.
Aux environs de Brutrinto, de Santi-Quaranta et de Pargha, on
récolte en quantité des Amandes et des Noix.
Quant aux Oliviers, ils arrivent à une taille très élevée et forment
de véritables forêts.
Tous ces produits, apportés sur les marchés de l'Orient, trouvent
un débouché immédiat, quoiqu'ils aient été devancés par les primeurs
foui'nies par l'Asie-Mineure ; cette annexe ultra-marine fait concur-
rence à la métropole, comme l'Algérie à notre Provence française.
Les premiers fruits mis en vente sont d'abord les superbes Oranges
et les Citrons de Jafïa, puis, successivement, ceux de Tripoli, des
îles de Candie, de Chypre, de Chio, de Rhodes, enfin de Smyrne.
Ces régions envoient ensuite en abondance, Abricots, Amandes,
Cerises, Pêches, Poires, Pommes, Coings, Figues, Grenades, Olives.
Pendant le cours de l'année, on peut déguster les délicieux Abricots
de Damas et de Beyrouth ; on les consomme frais en été et séchés en
hiver ; dans cet état, ils conservent la délicatesse de leur parfum.
Les îles de l'Archipel cultivent le « Frapa », hybride du Bigaradier
et du Cédratier, très estimé pour les confitures.
Quant au Raisin, son aspect engageant et sa saveur exquise lui
assurent une vente certaine ; il figure bon premier sur les marchés
russes, avant les originaires d'Espagne.
D'ailleurs, le passerillage en emploie des quantités énormes ; la
France, à elle seule, reçoit jusqu'à 3o millions de kilogrammes de
Raisins secs, provenant surtout de Smyrne qui s'est fait, de cette
production, une réputation européenne.
Les variétés de Raisins les plus répandues sont : Soultanina ;
Rosakia ;
Les « Noirs », se divisant en plusieurs sous-variétés, portent le
nom de leurs localités de production : le Youla, le Tzesmé, etc.;
Le Thyra, de Smyrne, spécial aux vins de coupage ;
Le Vouria, destiné aux vins de liqueur, façon Madère.
L'ile féconde de Samos cultive le Muscat, base d'un vin alcoolique
de dessert, et les plants Noirs destinés au séchage.
Près de .5o millions de kilogrammes de Raisins, produits par le
Vilayet d'Alep, entrent moitié à la cuve et moitié au passerillage.
TURQUIE 747
Les campagnes de l'Anatolie, de Maritza, de Salonique ne
manquent pas de vergers fertiles. L'île Mytilène vend Raisins et Anis.
A rp]st de l'Asic-Mineure, on récolte les Noisettes, les Prunes, les
Poires de Genruclikhane, les Pommes d'Amosha.
Vers le Sud, outre les espèces citées plus haut, nous trouvons le
Bananier, le Dattier, le Bibacier, le Pistachier, la Canne à sucre,
rOpontia, dit Figuier de Barbarie.
La Mésopotamie, l'ancienne terre promise des Hébreux, autrefois
la patrie des Raisins légendaires, produit encore des Bananes, des
Dattes et des Grenades.
Enûn les provinces du Hedjar et du Yémen, bordant la mer Rouge,
aux sujets féconds, aux plantations généreuses, récoltent des Dattes
renommées, le Café et la Canne à sucre.
Les fruits récoltés dans la péninsule turco-hcllénique sont d'un
goût délicieux ; mais les diflicultés de transport et l'importance
de la consommation locale ne leur ont guère permis, jusqu'alors, de
se faire apprécier en quantité notable sur les principaux marchés
européens ; il faut en excepter, cependant, les Figues et les Raisins :
ces derniers comptent pour moitié dans le chifTre de 5o millions de
francs, représentant la valeur des fruits exportés.
Quant aux Figues, elles proviennent surtout de la province de
Smyrne hautement réputée pour ses vergers de Figuiers, véritables
échiquiers qui s'étendent à perte de vue. Bien fumés dans leur jeu-
nesse, ils se prêtent d'abord à la culture dérobée de Melons et de
Pastèques. La fructification commence à lo ans et s'accroît juscpi'à
5o ans ; elle arrive à 22.5 kilogrammes par sujet, puis décline ;
alors un rejet de souche s'élèvera à tige comme l'arbre primitif
et le perpétuera. La récolte annuelle dépasse i5 millions de
kilogrammes ; pendant trois mois, la voie ferrée transpoi'te exclusi-
vement des caisses et des sacs de Figues sèches préparées par des
essaims de jeunes filles juives, grecques ou arméniennes.
Les premières qualités de Figues sèches, en caisses de i à 5 kilogr.,
sont vendues de 5o à ;;o fr. les loo kilogr.. La deuxième qualité, jetée
en vastes sacs et cotée 35 fr., se dirige ouvertement vers la Russie,
la France, et , en tapinois, à Carthagène où son alcool servira à
tonifier les vins secs d'Espagne.
Riche en figueraies et en vignobles, le vilayet d'Aïdin, de l'Asie-
Mineure, conduit ses récoltes au port de Smyrne et livre à bord. Il
paraît que des industriels autrichiens viennent y acheter les Figues
non préparées pour en fabriquer une poudre torréfiée à mélanger
au café...!
;48 TURQUIE
En matière d'exportation, les paquebots et les chemins de fer
emmènent encore chaque année une quantité appréciable de Dattes,
d'Oranges, de Citrons, de Noisettes et d'Abricots.
IV. — Cultures diverses. — Forêts.
Outre les fruits et les légumes spontanés ou cultivés, signalons
encore quelques productions du sol, — sans oublier l'Alfa.
Le Mais, le Millet, le Sorgho, le Colza, le Lin, le Chanvre,
le Sésame, le Lentisque, le Pavot, la Garance, le Tabac, l'Anis.
Le Coton et le Riz se plaisent dans les vallées les plus chaudes.
Le fruit du Caroubier est un article d'exportation important ;
Chypre envoie en Europe cinq millions de kilogrammes de Caroubes
et la Syrie, vingt millions.
Les fouilles du Sumac des corroyeurs, expédiées aux usines à
teinture, procurent un modeste revenu.
Le Mûrier réussit à peu près partout ; la sériciculture devient
particulièrement en honneur dans l'Epire et la Syrie.
Les Italiens vont chercher à bon compte, en Epire, de superbes
joncs récoltés à l'embouchure des fleuves, et les vendent en France
et en Russie, à un prix élevé, comme venant de l'Extrême-Orient.
La production des fleurs est assez restreinte et suffit à peine à la
consommation locale ; les cultures de la banlieue de Srayrne, les plus
considérables, s'améliorent et s'étendent.
Dans le vilayet d'Andrinople, on obtient à la distillation, mais par
des procédés souvent défectueux, l'essence extraite des roses qui
croissent spontanément dans les environs.
Il existe cependant des cultures florales pour les jardins, et d'autres
pour l'industrie des essences et des parfums.
Les forêts occupent une surface considérable du territoire des
Osmanlis ; elles ont la réputation d'être mal exploitées.
On y trouve surtout le Pin, le Sapin, le Hêtre, le Buis, le Platane.
Le Chêne fournit la noix de galle pour la teinture en noir et la
vallonée, ou cupule du gland, pour la tannerie, on les charge en vrac
dans la cale des voiliers, à destination de Trieste, d'Ancône, de
Bari ; enfin les merrains et les madriers, d'un placement certain à
Marseille. Cet arbre abonde en Albanie et en Epire.
Les forêts de la Macédoine se composent de Chênes, de Châtaigniers,
de Noyers ; les montagnes, couvertes de Sapins de haute stature,
rendent du goudron et de la térébenthine.
^^^0^
VENEZUELA
1,539,-^00 kilomètres carrés. — 2,.'|5o,ooo habitants.
I. — Action du Gouvernement.
Création de Colonies agricoles.
La densité de la population n'étant pas en rapport sullisant avec la
surface territoriale du Venezuela, le Gouvernement a créé deux
colonies agricoles qui lui permettent d'offrir l'hospitalité et de donner
du travail aux immigrants.
La loi accorde à chaque famille, ayant la volonté de s'établir
dans les districts coloniaux, un titre de propriété provisoire de
six hectares de terres cultivables, une chaumière et les instruments
de travail. Les colons qui, au bout de la première année, auront
cultivé tout leur terrain, obtiendront un nombre d'hectares égal aux
superficies exploitées, et le titre définitif de la propriété pleine et
entière de tous les terrains concédés à titre temporaire.
En outre, le Gouvernement accorde aux immigrants et à leur
famille une indemnité de nourriture pendant un an après leur
arrivée à la colonie.
Le travailleur honnête devient ainsi prompteraent propriétaire
indépendant.
La Colonie Miranda, située entre les villages d'Orituco et de
Caucagua, à 1,800 mètres d'altitude, est à 100 kilomètres de la mer
et à i3o de la capitale, Caracas. Elle couvre 555 kilomètres carrés
en terrains favorables à l'agriculture, entrecoupés de rivières et
de ruisseaux d'eau vive.
•jÔO VENEZUELA
Subdivisée par districts, la colonie possède plus de 600 habitations,
des usines à battre le Café, des sucreries de Cannes, des moulins à
travailler le Manioc et divers grains.
La production de 2,5oo,ooo Caféiers, exploités par i5o familles,
dépasse 600,000 kilogr. Deux cents hectares de Cannes alimentent
les huit ou dix sucreries. — 800 hectares sont affectés au Manioc, au
Mais et autres plantes de consommation.
Les forêts vierges de la colonie, composées d'essences utiles, sont
dune exploitation abordable ainsi que les mines de houille.
Le climat tempéré facilite le recrutement des immigrants européens
qui trouvent, à leur arrivée, des huttes ou cabanes et du terrain
libre à leur disposition.
La Colonie Bolivar, fondée, comme la précédente, par le général
Guzman Blaueo lors de sa première administration constitutionnelle,
en 1874» rappelle le nom du a Libérateur ».
Dune étendue de 22 kilomètres carrés, située à 5o kilomètres de
Caracas, son climat est chaud et sain ; les cours d'eau servent de
moteurs aux usines.
Des plantations assez nombreuses de Caféiers, de Maïs, de
Bananiers, sont exploitées par les colons et leurs familles.
Chacune de ces Colonies est administrée par un Gouverneur qui
dépend du Ministère du Fomento.
II. — Zones naturelles.
Le Venezuela est divisé fictivement en trois zones parfaitement
distinctes :
I'' La Zone agricole, ou des cultures, occupant une surface de
35o,ooo kilomètres carrés, est consacrée aux céréales, à l'élevage du
bétail et aux plantations de Caféiers, de Cacaoyers, de Cannes à sucre
et d'autres végétaux utiles, tenues avec ordre et méthode.
t2" La Zone des pâturages, dite des plaines ou des Llanos, siège
des grands troupeaux, se compose de savanes et de pampas couvertes
de Graminées élevées, où la charrue n'a jamais passé ; au total,
400,000 kifomètrcs carrés.
3" La Zone des Forêts, ou des montagnes, aussi étendue que les
deux autres réunies, comprend d'immenses massifs naturels, dits
Forêts vierges, composés d'arbres et d'arbrisseaux destinés à la
construction, à la marine et à de nombreux usages économiques.
VÉxNÉZUÉLA ^5l
Partout, ou roucoiitrc des l'aluiicrs, des Cocotiers, des arbres
fruitiers iadiji^èncs ou cxoti(]ues, nos fruits, u(js raisins, nos légumes.
III. — Divisions administratives et productions
culturales.
Les Etats-Unis de Venezuela comprennent un District fédéral, neuf
Etats autonomes, cinq Territoires fédéraux et deux Colonies agricoles
dont il vient d'être question.
Examinons ces divisions administratives au point de vue cultural:
District Fkdkual. — La ville capitale, Caracas, qui jouit d'un
printemps perpétuel, admirablement située dans la riche vallée
d'Aragon, trouve dans les six paroisses de sa banlieue — composant
avec elle le District fédéral, — une partie des fruits, des légumes et
autres denrées alimentaires que l'on amène sur les marchés, sans
préjudice des arrivages de l'extérieur.
Caracas offre à ses visiteurs la grande Promenade Guzman
Blanco, couronnée par de beaux jardins, le inagnificfue Parc de
Carabobo, les Jardins du Capitule et du Passage du Centenaire.
De superbes ombrages et une végétation ravissante dévoilent
immédiatement au visiteur les richesses de la flore vénézuélienne.
États. — Les habitants de l'État de Miranda se livrent à la pêche,
à l'élevage du bétail et à la production du Tabac, du Café, du Cacao,
du Maïs, des Haricots et des Pois.
L'État de Carabobo tient à la réputation de ses cacaoyères et de ses
champs de Cotonniers, appréciés à l'étranger.
D'une population non moins dense, l'État de Lara puise sa richesse
dans son agriculture où se rencontrent le Café, le Cacao, le Sucre,
les textiles d'Agave et les plantes vivrières.
Abrité par une chaîne occidentale, l'État de Los Andes ou des
Andes a des productions analogues de denrées dites coloniales et
des mines de cuivre, de cristal de roche, de pétrole.
Des cultures maraîchères intéressantes sont installées dans l'Etat
de Zamora, auprès des villes, alors que la campagne exploite le Café,
le Cacao, le Tabac, l'Indigo, le Coton.
Nous retrouvons la maraîcherie parmi les richesses culturales
de l'Etat de Falcon, puis la Canne à suci'e et le Ricin. L'indigène
se rafraîchit à la poulque de l'Agave.
VKXEZUKLA
A lexcmple du Falcon, les États de Bolivar et de Bermudez
exportent, aux Antilles et aux Etats-Unis, le Coton, le Tabac; l'extrait
des végétaux à Baume et à Caoutchouc, les bois de teinture.
L'État de Zulia, fertile par son littoral et ses îles, est commerçant
par le port de Maracaybo, sa ville capitale, sur le lac de ce nom.
Territoires. — A part quelques cultures potagères ou indus-
trielles, les Territoires Haut-Orénoque et Amazonas, Yuruary,
Goajira, Delta et même le Territoire de Colon, composé d'îles
noiïJjreuses, exploitent les forêts qui leur fournissent des bois de
construction, résineux ou tinctoriaux, et le Sassafras, le Caoutchouc,
la A'anille, le Quinquina, la Salsepareille.
Yuruary exploite des mines d'or et des végétaux précieux.
IV. — Végétaux économiques ou industriels.
Les reliefs du terrain adoucissent les excès de la zone torride
et varient la nature des produits du sol.
Nous avons cité les États producteurs du Café. Cette denrée
précieuse est tellement répandue que le pays en exporte aux
États-Unis, au Havre et à Hambourg plus de 4° millions de kilogr.
Les Cacaoyères rapportent douze millions de francs d'amandes de
Cacao. La majeure partie vient en France.
La Canne à sucre, transformée dans l'hacienda même, en papelon
ou sucre brut, occupe 4o,ooo hectares qui ont rapporté 80 millions
de kilogrammes de sucre.
Le Mais, qui couvre 20,000 hectares, semble adopter la région
montagneuse. Ici, il est coupé en vert pour la nourriture du bétail et
des chevaux. Ailleurs, plutôt en plaine, il sera récolté en grain lequel,
pilé, trituré et pétri, fournira la nourriture populaire aux habitants.
Le Manioc donne du pain et de l'amidon.
La Pomme de terre rend 3o,ooo kilogrammes à l'hectare.
La valeur de la récolte du Tabac dépasse cinq millions de francs.
Les Tabacs renommés proviennent de Yarinas (Zamora) et de
Cumanacoa (Bermudez).
Des Palmiers, l'indigène tire de la boisson, du vinaigre, de l'huile,
de l'amidon, du savon et confectionne des nattes, des hamacs, des
paniers. Le Rapliia tœdigera, un des plus utiles, et le « Yuri »
qui fournit une huile aromatique, existent dans les Palmeraies
vénézuéliennes.
VENEZUELA y53
Les Bois de .service destinés au génie civil ou marilime, à raïueu-
l)lemcnt, à la lablettcrie, à la tournorio, représenlenl une valeur
considérable.
Leur exportation dépasse le poids de 7 millions de kilogrammes.
En plaine ou en montagne, dans les terres ou sur le littoral,
croissent de nombreuses essences industrielles ; par exemple :
L'Astronium graveolcns « gateado », dont le bois, poli, a l'aspect
de récaille ;
Le lîrya Ebenus « granadillo », veiné de noir, à l'intérieur, dur
et compact, pour belle charpenterie et solide ébénistcrie ;
Le Galophyllum Galaba, le cœur rougeàtre est considéré comme
étant incorruptible, il est recherché pour les travaux maritimes;
Le Cedrela odorata, Faux Acajou, pour meubles et boîtes à cigares;
Le Centrolobium robustum « balaustre » ; au débit, il rappelle
l'acajou par sa couleur et par ses qualités ;
Le Gordia Gerascanthus « pardillo», dit bois de rose ;
Le Dicorynia, propre au bordé sous blindages des navires de guerre,
et aux travaux sous-marins ;
L'Enterolobium cyclocarpum « caro », pour charpente et meubles;
L'Eperua lalcata, au bois rouge, de longue conservation, pour
menuiserie d'intérieur ou d'extérieur ;
Le Guaiacum ollicinale « Gaiac », dont la ràpure du bois, jaune et
acre, et l'écorce lourde, compacte et résineuse, complètent la valeur ;
Le llura crepitans « javillo », arbre très répandu, de longue garde ;
Les Jacaranda, Dalbergia et autres espèces à palissandre ;
Le Lœtia hirtella « trompillo », à grand développement ;
Le Myi'osperinum frutcscens « cercipo », tissus au coloris brun,
veiné, ponctué, pour boiseries fines et objets mobiliers, de bon goût ;
Le Nectandra porphiria « laurel », Laurier ; arbre superbe, cœur
résistant dans la terre ou dans l'eau de mer, dur à l'outil ;
Le Peltogyne floribunda « zapatero », aubier ferme et jaunâtre,
précieux dans l'ébénisterie ;
Le Piscidia « barbasco », dit Bois de Ghien. pour la carrosserie ;
Le Porliera hygrometica, bois dur, employé encore à la confection
d'ustensiles de ménage ;
Le Tabebuya « apamate », de charpente et de menuiserie ;
Le Tapinoham, bois ferme, affecté aux constructions navales ;
Le Tecoma serratifolia « puy », utilisé pour les bois d'arcs ;
Le Thespesia populnea, ou Faux bois de rose, précieux pour la
tabletterie, la marqueterie, l'ébénisterie de luxe ;
Le Vallea stipularis « roso », arbre de belle envergure ;
Le Waeapoua, résistant, spécial aux travaux hydrauliques.
48
y54 VENEZUELA
Et de vigoureuses espèces des genres Andiva, Byrsonima, îcica,
Loneliocarpus, Pircunia, Loxopterygium, Machserium, Prosopis
et tant d'autres déjà citées à Toccasion de nos colonies françaises ou
des autres États de l'Amérique du Sud.
Mais, auprès de ces richesses sérieuses, combien de troncs branchus
et moussus disparaissent sous une brillante illustration d'Orchidées,
de Broméliacées, etc., qui attirent et séduisent nos explorateurs au
profit des serres et des jardins d'hiver dans les Deux-Mondes ?
Les Matières résineuses et balsamiques proviennent de sources
multiples.
LHymenea Courbaril alimente de vernis copal le port de Hambourg.
Le Myrocarpus fastigiatus donne, à la distillation, 40 centigrammes
d'huile essentielle ai'omatique par kilogramme de sciure.
Le Myroxylon toluiferum exsude le baume de Tolu, tandis que
le Copahu provient du Copaifera officinalis. Plus de 35, 000 kilogr.
d'huile de Copahu sont expédiés à l'étranger, dans l'année.
L'Enterolobium Timbouva a Técorce et les fruits saponifères.
Des Protium, des Glusia, des Larrea, etc., à baume ou à résine.
Les Matières tannantes sont extraites ;
Des noyaux d'Avocats « Persea gratissima » ;
De l'enveloppe fibreuse des noix de Cocos ; celles-ci figurent pour
i5o,ooo kilogr. au tableau des exportations ;
De lécorce de différents arbres : Le Mangle Colorado, Rhizophora
Mangle, contenant 20 0/0 de tannin ; certains Acacias, Mimosas ;
l'Aspidosperma aux écorces amères et fébrifuges ; les Astronium,
Avicenia, Byrsonima, Curatella, Malpighia, Mangifera, Punica,
Spondias
Des feuilles du Ximenia « alvarillo », l'arbre portant un fruit qui
ressemble à une Prune.
Les gousses du populaire Caesalpinia coriaria « dividivi », titrant
jusqu'à 40 0/0 de tannin, fournissent une exportation annuelle qui
dépasse 3 millions de kilogrammes.
Les Matières colorantes ont pour origine :
Les écorces de Baccharis, de Centrolobium, d'Eugenia, de Galipea,
de Maclura (Chlorophora tinctoria), de Tecoma, de Zanthoxylon;
Les racines des Rhizophora, dites Barbes de Mangle;
Les fruits de Miconia, de Parinariura, de Renlalmia, etc.;
Les bois de l'Hœmatoxylon ou « Campêche » et une foule d'essences
tinctoriales.
L'Indigo, Indigofera Anil, est un produit d'exportation qui ne
chôme jamais.
VENEZUELA ^55
Les Matières odorantes ont une cote commerciale, par exemple :
Le Musc, tiré de l'Abelmoschus moschatus ;
L'Anisillo, trouvée dans les semences du Tagetes pusilla ;
La Fève Tonka ou de Couniarou « sarrapia », cueillie sur le
Dipteryx odorata, Légumineuse répandue partout, abondante dans
les forêts de l'Orénoque et de Caura, où elle est le motif d'un transit
important : près de 100,000 kilogr. en sont exportés annuellement.
Les Matières oLÉAtiiNEUSES sont l'objet d'un grand commerce,
particulièrement les huiles résultant de la pressée des semences :
Du Carapa guianensis, riches à 70 0/0 d'huile à savon ;
Du Fcvillca scandens « secua », pour graissage de l'acier ;
De végétaux tels que Argemone, Anacardium ou pomme d'Acajou,
Melia, Cocos, Jub;pa, Myristica ou arbre à cire, Nectandra« Laurel»,
Terminalia Catappa ou Badamier.
Au total, plus de Goo espèces arborescentes appropriées à l'économie
domestique ou industrielle.
Quant aux Plantes aromatiques et médicinales destinées à la
parfumerie, à la pharmacie, à la distillation, spontanées ou cultivées,
le colon fauche et livre au commerce ou à l'usine :
Absintlie, Angélique, Anis, Basilic, Bourrache, Camomille, Cassie,
Fenouil, Guimauve, Hellébore, la Mélisse recherchée des apiculteurs
pour parfumer les ruches d'abeilles ;
Puis la Menthe. l'Origan, le Polypode, la Réglisse, la Rhubarbe,
le Ricin, le Romarin, la Sauge, le Séné, la Valériane ; enfin la
Verveine odorante « Lippia », recueillie par les paysans en quête de
médicaments toniques, et l'amer Simaruba à l'écorce pharmaceu-
tique, et la Coca, feuille de lErythi'oxylon Coca.
Une Société française, dans le Haut-Orénoque, exploite à profit
les écorces fortifiantes Salomon « Guibourtia », et la liane « Salsepa-
reille » Sniilax.
D'autres compagnies s'attachent au Quinquina, fourni par les
Cinchonas, ou seulement aux Caoutchoucs, de l'Hevea brésilien.
Enfin les Textiles; après le Coton, fournissant i5o,ooo kilogr., et
la Laine, d'abord une Soie végétale, filée avec le duvet du fruit des
Asclépiadées, puis les « malva, cadillo », fibres de Malvacées et de
Tiliacées ; les fines « escoba, yuquilla »; les « cabuna, sibucara »,
spéciales au calfatage des navires.
Citons le Lecythes « marima », que l'on étale en larges couvertures
comme une pièce d'étoffe.
Le Couratari Tauari « tavari » du même groupe, destiné au papier
à cigarettes ;
^56 VENEZUELA
Les Sapindus, Musa, Hibiscus, Tourne fortia, etc., prêtent leurs
fibres ou leur liber filanienteux aux sacs, aux agrès de navires, aux
nattes, aux tapis, aux filets de pèche.
La corderie emprunte encore à la Flore indigène : Coco de Mono,
Rosa de Montana, Erizo, Niguo, Misigua, Usopa ;
Des Graminées provenant en partie de la Pampa — repaire de
Boas et de Jaguars — approvisionnant la cuve des papeteries ;
Des feuilles et des fibres de Palmiers, de Bananiers, de Bromé-
liacées — qui vivent avec les oiseaux du Paradis, les Cacatoès et les
Colibris — entrant dans la confection des tissus, de la chapellerie
légère et du crin végétal.
En général, ces marchandises sont dirigées vers les ports des
États-Unis ou d'Europe, sur des bâtiments déjà lestés de bétail
entier ou par quartiers recueillis dans la zone des pâturages.
V. — Enseignement de l'Horticulture.
Par l'initiative du Président de la République, le D'' Paul Rogas,
une Société nationale d'Agriculture, fondée à Caracas, il y a
quelques années, s'est annexé des Comités dans chaque province.
Les grands propriétaires composent l'effectif, en majorité. Le
jardinage, un des organes du mouvement, se concentre sur les
cultures industrielles.
L'enseignement de THorticulture et de la Botanique est forcément
touché par la Chaire d'histoire naturelle ou par le Cours
d'agriculture des Universités, des Collèges et des Écoles normales
ou supérieures, de l'École polytechnique, de l'Ecole d'arts-et-métiers
et des Collèges de Médecins ou d'Ingénieurs, faisant partie de
l'Instruction secondaire et scientifique. Or, les établissements sco-
laires sont nombreux, parfaitement organisés et répartis sur toute
l'étendue du Venezuela.
Le Musée national, créé en 1874» dans la capitale, réunit les
collections de toutes les productions naturelles du pays.
Parmi les cent cinquante journaux de la République vénézuélienne,
les questions agricoles ou forestières sont assez souvent visées.
"^^^
WURTEMBERG
19,504 kilomètres carrés. — 2,o35,5oo habitants.
I. — Action de l'État.
Sans remonter an delà dn siècle dernier, le Gouvernement de
Wurtemberg a toujours encouragé l'Horticulture.
Le duc Charles de Wurtemberg, amateur passionné de pomologie,
favorisait la création de pépinières et la plantation des arbres à fruits.
Sous son administration, le major Schiller, père du poète célèbre,
dirigeait avec succès une École de jardinage très fréquentée, au
château de La Solitude, près de Ludwigsburg.
Le roi Frédéric vint ensuite, ordonnant que toutes les routes du
pays fussent bordées d'arbres fruitiers.
Un autre édit punissait le propriétaire riverain qui se refuserait à
accomplir ce travail.
La loi est toujours en vigueur.
A la même époque, il était de tradition que tout citoyen qui
contractait mariage devait planter deux arbres fruitiers à même sur
le terrain communal. Il en jouissait jusqu'à sa mort; les arbres
appartenaient ensuite à la commune.
Dès l'année i843, le professeur Edouard Lucas était appelé aux
fonctions d'inspecteur des plantations royales de Hohenheim, où il
dut renouveler les collections ; sa seconde mission, de démontrer
dans les provinces les principes de l'arboriculture fruitière et
de la pomologie rationnelle, modifièrent sensiblement les habitudes
contractées et étendirent le champ des amateurs.
Sous cette influence et avec la direction du maître, fut organisé le
service de cantonniers gardiens d'arbres, Baumwârter, dépendant de
l'administration.
758 wurte:mberg
n en résulte, aujourd'hui, que les municipalités ont réclamé, à
leui* service, des cantonniers chargés de la plantation et de l'entretien
des arbres de la commune et des particuliers. Ces modestes et utiles
fonctionnaires sont placés sous le contrôle du gardien arboriculteur
du District, aux frais de la caisse du District.
Le Ministère de l'Agriculture décerne des prix aux vergers bien
plantés, aux propriétaires des arbres les mieux soignés.
Lors du grand hiver 1879-1880, où tant de vergers ont été flagellés
ou détruits, l'Etat a distribué des secours en argent aux propriétaires
ou aux tenanciers les plus éprouvés, et n'a pas hésité à faire planter
neuf millions d'arbres fruitiers dans tous les districts.
Le ^Vurtemberg est ainsi devenu « Le Verger de rAllemagne ».
II. — Ecoles d'horticulture.
Le Cours d'horticulture fruitière et potagère, à l'Académie
agricole de Hohenheim, est placé sous la direction de M. Held,
inspecteur des jardins.
A côté de l'enseignement théorique, cette section possède une
pépinière d'élevage, un jardin botanique, un verger, un potager.
Vingt-quatre élèves suivent les deux années de cours.
En même temps, une quinzaine de gardiens d'arbres assistent,
pendant dix semaines, à des leçons de voirie arboricole.
Comme la précédente, l'École de viticulture à "Weinsberg dépend
du Ministère. Un cours d'arboriculture et de pomologie s'y trouve
annexé.
Durée des études, deux ans. — Efl'ectif, vingt élèves.
Ici encore, pendant deux mois et demi, un cours de culture
fruitière est organisé en faveur des cantonniers gardiens d'arbres,
titulaires ou aspirants.
L'Institut pomologique de Reutlingen, fondé en 1860, par
Edouard Lucas, auquel a succédé son fils Fritz Lucas, propriétaire et
directeur.
Sur une surface de douze hectares sont installés les jardins et
vergers-école, le potager, la pépinière, les champs d'essais. Les
collections comprennent plusieurs milliers de variétés de fruits de
table ou de pressoir.
La pépinière est exploitée au profit du propriétaire.
Les bâtiments comprennent les salles d'études, le musée, la
bibliothèque, la galerie des fruits modelés.
WURTEMBERG 769
Depuis son origine, l'Institut de Reutlingen a reçu plus do
3,000 élèves stagiaires, réguliers ou libres.
L'effectif de 1894 s'élève à quatre-vingts jeunes gens.
A la sortie, des dipl»')mesde capacité sont décernés aux plus méritants.
L'enseignement scolaire dure trois ans.
Chaque année, un cours spécial et temporaire d'arboriculture
routière est lait à vingt ou vingt-cinq élèves cantonniers.
Un autre cours est ouvert en faveur des jardiniers arboriculteurs.
L'École d'agriculture et d'horticulture à Unter-Lennigen,
fondée en 1875, en pleine contrée fruitière, conduit de front la
culture des céréales et des fourrages avec la pépinière, le potager, le
verger de fruits de tal)le ou de pressoir.
L'apprentissage et les études préliminaires durent deux années et
viennent se compléter à Reutlingen.
Les Pépinières de Roll, à Aralishagen, sont chargées par le
Ministère d'ouvrir, tous les ans, un cours tle pomologie.
L'École d'horticulture fruitière à Stuttgart, annexée à une
pépinière commei'ciale, étendue sur 3o hectares. Depuis 1872, chaque
année scolaire peut être évaluée à 35 élèves, en moyenne.
Nous mentionnerons ici les Conférences publiques d'arboriculture
données à Hohenheim, à Stuttgart, à Reutlingen, à Weinsberg,
à Amlishagen et dans les principaux centres ruraux. Propriétaires,
fermiers, bourgeois et cultivateurs les suivent avec intérCt.
III. — Sociétés d'horticulture.
En dehors des Associations agricoles, houblonnières et viticolcs,
et des Sociétés générales allemandes (page 89), les principales
Sociétés d'horticulture sont les suivantes :
Stuttgart. — Société d'horticulture du AVurtemberg : Goo membres ;
— Société Avurtembergeoise d'arboriculture fruitière ;
1,000 membres. — Bulletin périodique.
— Société d'horticulture « Flora ».
— Société d'horticulture « Viola ».
— Société vigneronne Wurtembergeoise.
Hall. — Société d'horticultui'c.
Ulm. — Société d'horticulture.
Reutlingen. — Société d'horticulture « Horlologia ».
La Société nomade des producteurs de vins et de fruits change,
tous les ans. son président et le siège de ses opérations.
•JÔO -WURTEMBERG
D'autres groupes de praticiens ou d'amateurs se réunissent aussi
souvent qu'ils le peuvent et s'occupent de leurs intérêts locaux.
Ces différentes associations, réunies dans un but d'instruction, de
progrès ou de commerce, ont de fréquentes séances, ou^Tent des
expositions publiques, des concours particuliers et organisent des
conférences ou cours populaires.
Quelques-unes publient le résumé de leurs travaux.
Les questions d'engrais, de chaufTagc et du matériel de jardinage
ne restent pas étrangères à leur programme.
IV. — Jardins botaniques ou d'études.
Parcs publics ou privés.
L'enseignement de la botanique se fait avec méthode au Jardin
botanique de Stuttgart, remarquable par les herbiers et les
collections vivantes, et dans les mêmes conditions au Jardin
botanique de l'Académie de Hohenheim et au Jardin de l'Uni-
versité de Tûbingen, où se trouvent annexées des collections de
végétaux exotiques qui les rendent encore plus intéressants aux yeux
des visiteurs et des étudiants.
Les Pépinières de Stuttgart, de Reutlingen et leurs arbres-
étalons constituent un motif d'études d'un autre ordre, mais non
moins instructif.
Les Jardins publics organisés dans les villes sont fréquentés par
une population oisive ou laborieuse.
Sans nous occuper des parcs seigneuriaux, ni des riches domaines
où l'architecte a su développer son talent, nous signalerons aux
amateurs du luxe horticole les Parcs royaux :
A Stuttgart, jardin privé et jardin potager de la Cour;
A Cannstadt, La Wilhelma, lleuriste et parc dits du Prince
royal ;
A Berg, près Stuttgart, villa royale, actuellement propriété de la
duchesse AVerra :
A Lud"wigsburg, jardin privé ;
A Friedrischshafen, sur le lac de Constance, jardin privé.
Ils se maintiennent au j)remicr rang du bon goût horticole.
Parc idéal ou jardin creux, de style paysager ou rectiligne, tous
les parcs et tous les jardins ont provoqué d'heureuses combinaisons
de pelouses, d'eaux, de rochers, de plantations. Un agencement
WURTEMBERG 761
artistique du décor floral des bosquets et des parterres a eomplété
Tteuvre au moyen de corbeilles, de jjlatcs-baudcs, de massifs, de
groupes, de festons et de bordures où se sont donné rendez-vous
les conquêtes florales de l'Angleterre, de la Belgique, de la France,
de l'Allemagne et de l'Italie. Le jardinier sait y ajouter :
Les plantes annuelles ou vivaces sélectionnées avec autant de
succès en deçà ou au delà du Rhin ;
Les Jacinthes, les Tulipes, les Anémones de la Hollande ;
Et la série complète des beaux Lis japonais ou américains, etc.
Les serres et orangeries, le Jardin d'hiver, les galeries et rotondes
vitrées, meublées avec art, font honneur aux artistes Millier, Pfitzer,
Stiegler, Ehmann et à leurs collègues.
Nous avons remarqué, dans ces somptueuses demeures, l'emploi
admis dans l'Allemagne septentrionale, du Laurier noble, élevé en
caisse ronde ou carrée, au lieu de l'Oranger qui conserve assez
diflicilement, sous un climat humide ou froid, son feuillage d'un
beau vert persistant.
V. — Journaux horticoles.
Au chapitre de l'Allemagne, nous avons cité quelques publications
d'origine wurtembergeoise. Ici, nous limitons notre littérature au
Wurtemberg,
Journaux. — Passons quelques journaux locaux traitant incidem-
ment de questions d'arbres, et abordons les principales publications
périodiques :
Le Journal hebdomadaire wiirtember geais d'économie rurale;
organe de la Direction de l'Agriculture.
Le Bulletin mensuel pomologique, par Fritz Lucas, organe
mensuel de la Société allemande de pomologie, fondée eu i855.
Tirage, 2,000 exemplaires. CVoir page 89.)
Le Jardin fruitier, bulletin de la Société Avurtcmbergcoise d'arbo-
riculture fruitière ; i,'joo exemplaires.
La Société horticole du Wurtemberg, organe de la Société de ce
nom.
Les Maladies des Plantes, par M. le docteur Paul Sorauer.
Enfin, diverses publications mixtes, de moindre importance, ou
s'occupant de la viticulture et du Houblon.
76a
MIJRTEMBERG
VI. — Ouvrages horticoles.
Les ouvrages modernes les plus remarquables de l'horticulture
wurtembergeoise sont :
Der Feldgemusebaii jj^ld
Der Praktische Obstzûchter _
lUustriertes Gartenbiich _
Weinbau
SchrifUverk des Gartners _
Anleituns^, Kurze, zar Obstknltur .'.'..[[[[ Edouard Lucas
Khrists Gartenbiich fiir Burg-er und
Landmann
Die Lehre çom Baumschnitt
Einleitung in das Studium der Pomologie . —
Der Gemiisebaii
Handbuch, VoKstândiges, der Obstkultur. __
Der Obstbau aiif dem Land _
PJirsiche und Nektarinen _
Unterhaltiingen tiber Obstbau _
Wandtafel tiber die Erziehung der jungen
Obstbâume
Die Lehre çom Obstbau auf einfache
Gesetze zuriickgefiihrt Ed. Lucas et Medicus.
Uas Obst und seine Verwertung Fritz Luc\s
DiewertvollstenTafelâpfelundTafelbirnen —
Anleitung zum Gemusebau, sowie zur
Einrichtung eines Hausgartens __
Das Beerenobst, seine Kultur, Fortpjlan-
zung und Benutzung Maurer.
Der Weinstock \\i,r.^, *t
MuLLER et Lebl.
ZeitschriftftirPJlanzenkrankheiten Paul Sorauer.
Anleitung zur Obsttreiberei w. Tatter
Der Johannisbeerwein und die iibrigen Obst
und Beerenweine Timm J
Enfin, quelques volumes de l'École fruitière de Stuttgart.
i
^
WURTEMBERG 768
VII. — Production maraîchère.
La production maraîchère, encouragée par un sol perméable et
amendé parles engrais de ferme ou les boues de ville, existe à l'état
de culture intensive ou exlensive.
Des marais à grand rendement s'étendent autour de Stuttgart, de
Ileilbronn, de Goppingen, d'Ulm, de Rcutlingen, de Uavensbourg
et autres localités des bassins du Neckar ou du Danube.
Les villes industrielles ne manquent pas au Wurtemberg ;
ce sont autant de débouchés assurés aux denrées de consommation.
Les principales espèces cultivées sont les Pommes de terre.
Betteraves, Navets, Rutabagas, Ognons, Ails, Echalotes, Céleri-Rave,
les Choux de cuisine ou à choucroute, les Choux de Bruxelles, puis
les Choux-Raves, les Choux-fleurs, les Haricots, Pois, Fèves, Lentilles,
les Melons, Courges et Pastèques, les Tomates, les Asperges, les
Artichauts, les Salades, le Poireau, le Cresson, l'Épinard, TOseille.
Les Haricots nains constituent une spécialité des situations
abritées dans le voisinage du Lac de Constance.
p]n l'ait de spécialité, nous pouvons citer le Chou de Filder, bon
à la choucroute. Cultivée sur le plateau élevé de Filder, aux environs
de Stuttgart, par quatre villages, cette espèce approvisionne la moitié
du Wurtembei'g, pour l'industrie précitée.
L'Asperge, le Chou frisé, le Chou-Rave et le Raifort garnissent la
majorité des marais d'Ulm et de sa région, réputés pour leur
production légumière.
A Gerabronn et Heilbronn, des fabriques de conserves de légumes
s'occupent du séchage des légumes-racines et particulièrement de la
Carotte jaune. Un traité conclu avec les cultivateurs, jardiniers ou
fermiers, garantit les approvisionnements de l'usine.
Il faut dire que, depuis la dépréciation de la viticulture, par suite
des fléaux qui la frappent, un grand nombre de vignerons se sont
faits maraîchers et trouvent plus d'avantages à leur nouveau travail.
La banlieue de Stuttgart compte plusieurs milliers d'ouvriers
jardiniers occupés à la culture des légumes de consommation.
La culture sous châssis prend de l'extension chaque année.
Sans quitter le château, les forceries sont entrées dans le domaine
de l'exploitation publique.
.i.^.j.
;64 WURTEMBERG
VIII. — Production fruitière.
A la suite de tous les encouragements accordés à l'arboriculture
fruitière et à la pomologie, le Wurtemberg ne tarda pas à devenir
un immense verger alimentant sa population et les Etats voisins.
Le pressoir à cidre, la fabrique de conserves, la confiturerie,
létuve au séchage, lalambic accaparent certains fruits spéciaux, ou
absorberaient le trop plein de la récolte s'il se manifestait.
Les Alpes Algaviennes de Constance et de Souabe offrent leur
abri ou leurs flancs aux vergers et au vignoble. De l'autre côté, les
jardins fertiles de la Suisse viennent au secours de leurs voisins
allemands, au cas d'insuflisance.
Les grandes routes et les chemins ruraux ne laissent jamais
chômer les marchés, le brassin, ni le séchoir avec les Poiriers, les
Pommiers, les Pruniers, les Cerisiers plantés en bordure.
La Forêt Xoire, couronnée de Sapins ou Pins, de Chênes, de
Hêtres, d'Érables, devient l'étiquette des distillations de Cerises
récoltées en avenues ou en massifs, dans les terres légères ou
rocheuses des quatre Cercles administratifs du Wurtemberg.
Sur le rivage du lac de Constance et sur les coteaux du Neckar, la
Vigne, soigneusement traitée, produit d'excellents vins blancs ou
rouges. Une partie de la récolte de Raisins est amenée à la ville ou
achetée par des négociants en fruits de table.
Le Prunier Quetsche compose en totalité ou en partie de vastes
plantations bien connues des acheteurs de fruits.
Le Pêcher et l'Abricotier ne manquent pas d'amateurs par leur
production agréable, sullisamment acclimatée.
Le Xoyer est dispersé sur les mamelons et les terrains secs.
Le Noisetier, assez commun partout, devient cependant la base
d'entreprises fructueuses.
Les principales sortes de fruits de table, recommandées en
Wurtemberg, sont nommées page i65, au chapitre Autriche-
Hongrie, et les fruits d'économie domestique au chapitre Allemagne,
pages 6i et 62. Nous n'y reviendrons pas.
Le Wurtemberg possède dix millions d'arbres fruitiers en plein
vent, de grande production, abstraction faite des arbres de jardin.
En tenant compte de l'inclémence des saisons, on peut évaluer la
production annuelle, d'après la moyenne des quinze dernières
années, au chiflre de 1,100,000 quintaux de fruits à pépins et
210,000 quintaux de fruits à noyau.
WURTEMBERG -65
IX. — Pépinières. — Floriculture.
L'entraînement de la population vers les plantations a fait naître
et prospérer les Ktablissciiicnts de fabrication ou déicvage et de
fournitures de la matière prcuiiôre. semences et jeunes plants.
Des pépinières d'arbres fruitiers ou d'ornement bien dirigées,
existent à Stuttgart, à Reutlingcn. à Ehningen, à Gerabronn, et à
Feuerbacli, banlieue de la capitale.
Un peu partout, des maisons mixtes s'occupent d'arbres, de fleurs,
de graines et d'entretien des jardins. Les plus importantes existent
à Stuttgart, Gfippingen, Niïrtingen, Ottenhaussen, Ravensbourg,
Ulm, Neu-Ulm, en général, à la proximité des villes.
Tous ces établissements de production ou de commerce ont
instruit leur personnel, perfectionné le matériel de l'exploitation,
amélioré les systèmes de culture. Ils se tiennent en communication
suivie avec les autres foyers du progrès.
Si l'arboriculture s'est développée dans les campagnes, la flori-
culture ne lui cède en rien sur ce terrain. Nous le proclamions à
l'occasion des Parcs, l'art des jardins et l'amour des fleurs pénètrent
et s'imposent dans les classes de la société les plus opposées.
Amateurs ou praticiens veulent contempler, clioyer de près :
Les admirables représentants de la Flore exotique, depuis les
« princes du règne végétal » jusqu'aux « bijoux de la nature » ;
Toutes les découvertes de nos bardis explorateurs ou de nos
semeurs persévérants, anglais, belges, allemands, russes ou français ;
Les plantes de corbeilles et de parterres, si heureusement trans-
formées, qui éblouissent ou charment les yeux toute l'année ; et
les plantes décoratives de l'appartement ;
Toutes les conquêtes de nos fleuristes : des modestes lîégonias
indiens et des floribondes Primevères de Chine aux étonnants Glaïeuls
nancéiens et Cannas lyonnais, sans oublier les espèces inépuisables
dans leur génération bigarrée, tels les Pélargoniums, originaires du
Cap, les Dahlias, du Mexique, le Chrysanthème, de l'Extrême-Orient,
et tant d'autres ;
Enfin l'arbustcrie florale des cinq parties du monde, le véritable
piédestal de la Rose qui, dans tous les pays civilisés, est restée et
restera le triomphe de l'Horticulture française !
'^^^^
TABLE GENERALE
Hommage dv. l'Auticuh
Piiiii Aci;. — Plan dk l'Ouvhagk
X
VII
CoxciRKS nouTicoLE DE 189} :
Extrait du proccs-vcrl)al do la st'-ance du 25 mai i8i)3 xv
Société na tionalk n'HouTiGiLTruE di; Fuaxck :
Extrait du procès-verbal <\c la séance du lo août iHy'J. — Délibération. . xv
Ilapport sur rouvra<j;e de M. (Charles lîaltet, au nom d'une Commission
s|)ccialc. — Uap[)orleur .M. Paul llariot.. xvi
Décision ihi Conseil d'Administration de la Société nationale d'horti-
culture de France (séance du lo août i8y3) xviii
Pays visités xix
Algérie
p.\r.Es
I. — Los Réglions de culture.. • i
Ité^'idii liltonilc i
— moutagiicuse 4
— des hauts plaleau.x 5
— désortiiiuc 6
II. — Production maraîchère 7
Cultures potagères 7
Primeurs 9
Haricots, Pois, Artichauts, Pommes
(le terre 9
III. — Production fruitière ii
Les Oranges 12
Les Bananes i5
Les ( )li vos 16
Les Haisins 17
PAGES
Les Dattes 18
IV. — Arbres et Arbustes industriels. 20
Clièiic-Liège 20
Essences forestières 21
Eucalyptus, Mimosas, ctc 22
V. — Floriculture 23
VI. — Plantes économiques 24
Plantes à parfum : plantes ollicinales. . . 24
(Mantes textiles 26
VIT. — Jardins d'études. Pépinières. 27
Le llamma 27
Pépinières 28
VIII. — Sociétés, Comices, Concours. 29
Concours généraux, primes d'honneur. 29
Récompenses aux [ilantations 3o
Allemagne
I. — Action du Gouvernement .... 3i
H. — Instituts horticoles d'enseigne-
ment 32
,4. — Instituts supérieurs pour l'in.s-
truction des jardiniers et des ponio-
logistcs 32
Etablissement royal d'instruction
horticole au parc de Postdam. 32
Institut pomologiijue de Proskau. 33
Etablissemeid d'instruction supé-
rieure à Cologne 33
Etablissement royal d'arboricul-
ture fruitière et de viticulture,
à (ieisenlieim-sur-Khin 33
B. — Instituts secondaires, écoles des
jardiniers, pépinières-écoles, cours
d'horticulture et de pomologic, ver-
gers-modèles 34
III. — Sociétés d'horticulture ... 3\)
A. — Sociétés générales. 3<)
Société de pomologic allemande.. 39
— viticulture allemande.. 4"J
— des jardiniers-paysagistes. 4'J
Fédération des horticulteurs !^o
B. — Sociétés régionales ou locales,
classées par Etats, Provinces, Cercles. 40
IV. — .Tardins botaniques et d'études. 55
V. — Production tle légumes 67
Erfurt, son origine 07
Son développement, son importance. 68
Culture potagère au.x eaux-vannes 58
E\i)ortatiori de légumes 58
VI. Production de fruits 59
houles fruitières de Saxe 60
Variétés de Poires et de Pommes pour
séchage, cuisson, cidre, etc 61
Cerises pour usages économiques 62
vu. — Etablissements commerciaux. 64
Classement par Etats 64
Assurances contre la grêle 65
Importation et exportation 66
Pépinières 66
Personnel de la pépinière 67
Floriculture 67
Fleurs coupées 67
Plantes de serre 67
Plantes de pleine terre, d'été 68
Semences, graines de légumes et fleurs. 68
Importance des exploitations 69
Plantes ollicinales 71
viir. — Journaux horticoles 71
IX. — Ouvrages horticoles 72
768
TABLE
Alsace-Lorraine
I. — Action du Gonvornomcnt 7'3
II. — Ecoles illiorlinilturo 75
Ecoles irarlioriculture et (ragriculture. 75
III. — Sociétés d'hoi'tieiiltnre 76
Jardins (rapprovisioiineiueiit des Chc-
niiiis (le fer 77
iv. — Progrès de rarboriculture 77
Production fruitière 78
V. — Routes fruitières 79
Instructions pour les plantations. ... . 79
Arbres fruitiers 79
Variétés : l^oniniiers pour routes 80
— Poiriers pour routes 81
Amérique Centrale
République dominicaine 87
Tabac, Café, Cacao . . 88
Coton. Canne à sucre 89
Guatemala 90
Végétaux alimentaires 90
Angleterre
I. — Ecoles d'horticulture 98
II. — Sociétés d'horticulture 94
Royal horticultural Society 94
Scottiscli arboricultural Society ...... 95
Sociétés horticoles philanthropiques ... 95
Société française d'horticulture 96
A. — Sociétés d'horticulture générale
ou spéciale , 96
B. — Sociétés consacrées au genre
Chrysanthème 104
III. — Cours publics. Conférences
d'horticulture io5
rv. — Production maraîchère 106
Pommes de terre 106, 107
Fraises ; Primeurs 107
V. — Production fruitière. 108
Pommes à cuire no
Pommes à couteau m
VI. — Raisins sous verre .. m
Importance: culture combinée avec les
plantes alimentaires ou ornementales. ii3
vir. — Floriculture. ii4
Productions spéciales ii.5
VIII. — Etablissements d'horticulture. 116
Variétés : Fruits de table
— Fruits de marché,... à cidre. .
VI. — Léjïumcs
VII. — Fleurs
Plantes de pleine terre
Rosiers
Vin. — Jardins botaniques ; parcs
privés ou publics. ..........
Végétaux obtenus par le semis et la
sélection
t» Arbres et arbustes d'ornement
2° Conifères
3".\rbres et arbustes fruitiers .......
Végétaux industriels
Végétaux originaires
Nicaragua
Végétaux alimentaires et industriels.
Cacaoyères
Leur répartition par comtes
XI. — Jersey
Production de légumes, de fruits, de
ttaisins
Guerncsey ; serres-vergers, légumes,
Ûgnons à Meurs .
X. — Jardins d'études. Explorateurs.
.lanlins botaniques et d'essai des colo-
nies anglaises
Jardin de Kew : exi)lorations
-4. — Explorateurs de la Société royale
d'horticulture de Londres . ..... 124,
B. — Explorateurs de la Maison Bull.
C. — Explorateurs de la Maison Low.
I). — Explorateurs de la Maison Sander
E. — Explorateurs de la Maison Veitch.
F. — Exi)lorafcurs libres
XI. — Parcs et jardins publics ou par-
ticuliers
Parcs i)ublics de Londres
— — des villes principales . . .
Parcs privés, par comtés
XII. — Journaux horticoles
XIII. — Ouvrages remarquables
82
82
83
84
84
85
85
86
86
86
86
91
91
92
92
92
118
"9
"9
119
120
120
122
125
126
126
126
127
129
129
i3o
i3o
118
i3i
l32
Argentine (République)
République Argentine i33
Plantes alimentaires ou industrielles. . . i33
Forêts i35
Ecoles, instituts
Exposition internationale de 1890.
Jardin bofani(iuc de Buenos-Aircs.
Australie
Australie 187
Australie méridionale i38
Jardin botanique d'Adélaïde i38
Arbres exotiques, Palmarium i38
Fruits et légumes i3q
Société, collège, ferme i39
Territoire du Nord i4o
Pépinières-écoles. 140
Australie occidentale i4i
Exportation de fruits et de légumes . . . i4i
rsouvellcs Galles du Sud 142
bendrologic 142
Fruits : légumes 142 i43
Végétaux utiles nouvellement importés. i44
En.seignement et |iroi)agande i44
Ecole d'agriculture i44
Parcs et jardins puljlics i45
Nouvelle Zélande
Production de graines
Exportation de fruits au long-cours. . .
Jardins botaniques et d'essai
Quecnsland
Vigne.
Conseil d'agriculture
Société d'acclimatation
Forêts ; Choix d'Eucalyi)tus robustes . .
Tasmanie
Flore
Fruits ; légumes i5i
Institutions horticoles
"Victoria
Enseignement
Fruits et légumes
liois ; Parcs et jardins
i35
i36
i36
i46
146
147
147
148
148
148
i48
149
I.")0
I,)0
1Ô2
1,52
i53
1.53
i53
ia4
TABLE
769
Autriche-Hongrie
I.— Action lie l'Etat. Ecoles d'hor-
licullure i55
InsMUit supiTicur do Klostemcubourg. i55
Principalos ôcolos (l'a^i'icullurc et fo-
rostièiTS i5G
Ecoles d'horticulture ou de pomologic,
classées par provinces 107
Ecoles de llon^rric i5S
II. — Sociétés d'iiorliculture ir)8
Sociétés classées par provinces 159
— de lldiiKrie 161
III. — Jardins botaniques et d'études. iGi
IV. — Production maraîchère 162
Poinino de terre, son importance cul-
turale i63
Hongrie ifiS
Cultures cxtensivcs de Haricots. . . l(V^
V. — Production l'ruitière 164
Fruits liicaux i05
Kruils ri'Cdniinaiidés iGS
llun^'rie 166
VI. — Floriculture 167
Plantes de partenr 167
Cultures pdur la fleur coupée. 168
VII. — Parcs publics ou privés 168
Jardins de la Cour 168
Par(;s et jardins 168
l'arcs et jardins liont,'rois 169
VIII. — Journaux horticoles 169
IX. — Ouvrages horticoles 170
Bavière
I. — Action de l'Etal 171
H. — Ecoles d'li07tioulture 171
III. — Sociétés d'iiorlieullure 172
Société iiliilardlinipique 172
Sociétés gén'" d'horticulture, à .Munich. 173
Sociétés régionales ou spéciales, par
provinces 173
IV. — Cours et conférences d'horti-
liculture 175
Cours llxcs d'arboriculture 175
Cours nomades d'arhoriculturc 175
V. — Routes fruitières 176
Service de plaidation et d'entretien. . . . 177
VI. — Culture potagère 178
Cultures par ré','inns 178
VII. — Jardins botaniques. Parcs
pul)lics 179
Journau.x d'horticulture 180
Belgique
I, — Action de l'Etat 181
II. — Ecoles d'horticulture 182
Ecole d'horticulture de l'Etat, à Vil-
vorde 182
Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand . . 182
— d'arhoriculturc et d'horticulture
de Tournai i83
— professionnelle d'horticulture de
Mons i83
— professionnelle agricole et horti-
cole de jeunes filles 184
Orphelinat horticole d'ixelles 184
m. — Conférences horticoles et cours
publics 18.5
Leurs débuts i85
rv. — Sociétés d'horticulture 18G
Sociétés générales 186
Société royale d'agriculture et de bo-
tanique de Gand 186
Cercle d'arboriculture de Belgique. . . 187
Sociétés régionales ou spéciales 187
Fédération des Sociétés 193
V. — Jardins liotaniques 193
VI. — Protluction maraîchère iga
Légumes de grande culture, variétés
préférées 196
vn. — Production fruitière 198
Fruits locaux 199
Poires obtenues en Itolgique 201
Service des expéditions et des trans-
jiorts 2o3, ao4
Raisins sous verre 2o3
VIII. — Production florale 2o5
Importance îles cultures 206
EtabHsscments gantois 207
Importation d'orchidées 208
IX. — Journaux horticoles 209
Publications périodiques disparues 210
Bosnie et Herzégovine
Bosnie et Herzégovine 211
Jardins modèles 211
l'épinières de l'Etat 211
Bosnie 212
Séchage des Prunes 212
Herzégovine 212
Brésil
— Régions de culture 2i3
Victoria régla 2i3
Végétaux alimentaires et industriels ou
économiques 2i3
Production du Cacaoyer 214
Production de la Canne à sucre 214
Production du Coton 214
Flore brésilienne 2i5
II. — Enseignement agricole et hor-
ticole 216
Jardin botanique 216
Etablissements d'enseignement 216
Bulgarie
I. — Légumes 217
II, — Fruits 217
III. — Vignes 218
Ecole prati(iue de viticulture 218
49
770
TABLE
Canada
I. — Action de l'Etat 219
Le Mérite agricolo 220
Journaux 220, 228
Ouvrages horticoles 220
u. — Enseignement horticole 220
Fermes expérimentales 221, 227
Ecoles d'agriculture . 221
Jardins botaniques 228
Le Gap 229
Production de raisins 229
Ecole d'agriculture 229
III. — Sociétés d'horticulture 221
Sociétés iiroviiiciales ou spéciales 22a
Associatir>n forestière : Arbor Day 228
IV. — Production maraîchère 228
Espèces et variétés préférées 228
V. — Production fruitière 224
Espèces ot variétés localisées 226
VI. — Ai'bres et plantes d'ornement. 227
Le Gap
Presse agricole aSo
végétaux alimentaires et industriels. . . aSo
Production potagère 280
Chili
I. — Enseignement agricole et hor-
ticole 281
Quinta normal de agricultura 281
II. — Fruits et légumes 288
III. — Arbres et plantes d'ornement. 284
Végétaux indigènes i%
Danemark
I. — Action de l'Etat 285
II. — Enseignement horticole 286
Académie royale d'horticulture 286
Ecoles d'agriculture et d'horticulture. . 286
ni. — Sociétés d'horticulture 287
Société royale d'horticulture du Dane-
mark 287
Société philanthropique 2'38
IV, — Presse horticole 288
V. — Jardins d'études et de plaisance. 289
Jardins botaniques 289
Parcs publics ou privés 240
VI. — Production maraîchère 240
Culture de porte-graines. 2il
VII. — Production fruitière 242
Fruits locaux 248
VIII. — Fleurs, pépinières et serres. . 248
IX. — Bois et forêts 244
Espagne
I, — Action de l'Etat. Enseignement. 245
Ecoles d'agriculture 245
Jardins botaniques 246
Société philanthropique : f.a Gardénia.. 246
II. — Production maraîchère 246
III. — Production fruitière 247
Production et commerce d'Oranges. . . . 248
Olivier, Figuier, etc 249
iiaisins 25o
IV. — Les arbustes et les fleurs 25o
États-Unis
I. — Action de l'Etat
Organisation du Ministère de l'Agri-
culture
II. — Enseignement horticole
Collèges d'agriculture
Stations expérimentales
ni. — Sociétés d'Iiorticulture
.4. Sociétés nationales
B. Sociétés de districts
C. Organisation par Etats
IV. — Production maraîchère
Espèces principales, importance des
cultures de la production et des
transactions commerciales
La Fraise, importance de la production.
Industrie des conserves de légumes...
V. — Production fruitière
La Pomme
I^ Pèche
],a Poire
La Prune
La Cerise
201
25l
258
254
254
255
255
255
255
2D7
2.07
2f)5
2G(i
267
268
270
272
278
275
L'Abricot, le Raisin
La Mûre, la Framboise
La Groseille, la Noix, le Coing, l'Olive,
l'Amande
La Figue, la Grenade, la Plafiucmine . .
L'Orange
Fruits séchés
Fruits confits
VI. — Pépinières. Dendrologie. Flo-
riculture. Végétaux d'orne-
ment
Parcs publics
Végétaux originaires des Etats-Unis —
.1. — Arbres, arbrisseaux et arbustes
h. — Conifères, arbres résineux
C. — Végétaux herbacés
VII. — Ouvrages d'horticulture
Horticulture générale
Culture générale des fruits
Cultures fruitières spéciales
Fruits des tropiqu(ts et semi-tropicaux.
VIII. — Presse horticole
276
277
278
279
280
281
282
288
284
284
284
286
288
288
288
289
289
290
Finlande
Finlande 291
Jardin botanique 2<.)i
Fruits 291
Forêts 292
I. — Action du Gouvernement
Uùk' tli'S Miiiistri-fS
II. — Ecoles d'iiorticulture
-l. — Kiisii^'iirmtiit îi^'ricolo et horticole
Ijarl'Elat
Eiiseitciieiufut de l'horticulture .1
riiislilul at,'ruiioiniiiui'
EaseiKneineiil de l'iiorlicullure aux
Ecoles iiatioriaies rt'at,'riculture.
Ensci^'iieiiient de riiorticiiltiire aux
Ecoles |>rati(iues d'atiriculture. .
Eiiseigiieinentiieriiorlicultureilaiis
les Fermes-Ecoles
Ensei^'iiemeiii de riiorliculturc aux
Stations a{,'roiioini(iues et aux
Chaires daj^'riculture
U. — Eiiseit^neineiit agricole et horti-
cole libre
Etablissements divers
§ I. Orphelinats, asiles, refuges,
écoles, cnliiiiies, etc., agricoles
et horticoles (gan.-otis) 298 ;\
§ 11. Orphelinats, asiles, refuges,
écoles, colonies, etc.. agricoles
et horticoles (jeunes tilles)
C. — Ecoles d'iiorticulture
Ecole nationale d'horticulture do
Virsailles "305 à
Ecole municipale et départementale
d'arboriculture de la Ville de
Paris, à Saint-Mandé
Beaune, ori»lieliaat horticole
Chambéry. nrplieliiial horticole . . .
Elancourt. orpliel. de r.\ssomi)tion.
Ferrières, école des Jardiiders
Fleury-Meudon. asile S'-Philippe.. .
Igny, école de Jardiniers
Louvccicnnes, orphelinat
Vaujours. asile Fénelon
Villepreux, école îles pupilles
III. — Sociétés d'horticulture
Sociétés générales
Société nat'" dhort" de France...
— pomologiiiue — ...
— nat'"^ d'agric'^ —
— des agriculteurs —
— nationale d'encouragement
à l'agriculture
Société nation'"^ d'acclimatation de
France
.\ssociation pomologi(iue de l'ouest.
Synihcat poiaologii|ue de France. .
Uiuon commerciale des Horticult".
Syndicats horticoles
Société française des Ands des
arbres
Sociétés locales classées par départcm' :
Ain
Aisne
Allier
Alpes-Maritimes
Ardennes
Aube
Bouches-du-Hhône
Calvados
Charente-Inférieure
Cher
Côte-d'Or
l>eux-Sèvrcs
Uordogne
France
2<i'î llonlis
é
33fi
2i,'J
Eure
337
337
385
3"38
339
340
341
341
342
342
343
344
344
345
346
349
35o
35 1
35o
Eurc-el-Lulr
29.5
2y.")
295
(lironde
Ilaute-Carontie
Hérault
llle-et-Vilaine
Jndn'-et-l.oire
Isère
290
Jura
Loiret
297
297
Loir-et-Cher
Loire- Inférieure
Loire (Haute)
M;ihie-et-Loire
Manche
2()8
Marne
298
Marne (Haute)
Meurthe-et-Moselle
Meuse
S<iS
Mor!)ihan
35-»
Nord
352
Oise
355
3oS
Orne
358
3o5
3ii
Pas-de-Calais
Puy-de-UOme
Pyrénées (liasses)
HhAne
358
358
3'3o
359
36i
36i
3ri3
•îii
•<Io
Ithin (Haut)
Saône-et-Loire
Savoie
•^li
Seine
3(i3
3l3
3i4
Hi/j
Seine-Inférieure
Seine-et-Marne
Seine-et-Oise
Somme
368
371
P^
379
38o
St.t
Var
•3i/i
Vaucluse
382
•3tt
Vendée
383
3i6
3t8
Vienne (Haute)
Vosges
383
3S3
3i8
Yonne
38i
320
320
•321
rv. — Conférences horticoles
publics
Les anciennes conférences
Muséum,
Cours
385
385
386
30T
Luxem!)0urg
386
VUle de Paris
386
322
322
393
Association ithilotechnique
Chambre syndicale des Ouvriers jardi-
niers de la Seine
386
386
323
323
324
324
324
3^5
Union française de la Jeunesse
Cours [jublic et gratuit d'arboriculture
d'alignement et d'ornement, à Saint-
Mandé
386
38:
387
388
388
Chambre syndicale des horticulteurs de
la région lyoïuiaise
Diplômes et primes
Conférences modernes
326
327
329
33 r
V. — Jardins botaniques et d
Jardins botaniijues
Muséum d'histoire naturelle à 1
Ses débuts
'étude.
aris
389
389
393
393
393
393
394
395
396
332
334
334
335
335
336
Chaires do botanique
Direction des cultures
Distributions de graines, plantes
boutures et greffons
1" Aux établissements de France..
i" Aulx établissements coloniaux . .
m
TABLE
France (suite)
végétaux envoyés par les correspon-
dants du Muséum :
De rAfrique Septentrionale
De lAfriiiue Orientale
De lAfritiue Occidentale
De l'Amérique du Nord
De l'Amérique Centrale
De l'Amérique du Sud
De l'Asie
De rocéanic
Jardin de la Marine à Brest
Végétaux exotiques acclimatés :
Arbrisseaux et arbustes à feuille
caduque
Arbrisseaux et arbustes à feuille
persistante
Arbres résineux
Végétaux grimpants
Fougères ; Broméliacées
Végétaux acclimatés à la pointe du
Finistère
Jardins d'études et de \Tjlgarisation . . .
l'arcs et jardins municipaux
Coup d'oeil sur l'horticulture méri-
dionale
Végétaux acclimatés à la villa Thuret
VI. — Culture maraîchère
Origine de l'industrie des conserves. . .
Exportation de légumes
Pommes de terre
Légumes-racines
Asperges
Artichauts
Tomates
Haricots et Pois
Ognons
Choux
Cresson et Salades
Cucurbitacées
Champignons
Fraises
Cultures maraîclières par régions
Maraîcherie de la banlieue de Paris
Quantités de graines employées dans
l'année
Cultures spéciales
Communes productrices
Marché aux légumes de Paris
Production maraîchère par départem^'.
Les légumes de grande culture
Liste de bons légumes
Culture forcée. Primeurs de légumes et
de fruits
vir. — Culture fruitière
Abricotier, variétés et produit
Amandier — ., —
Cerisier
Châtaignier
Cognassier
Cornouiller
Figuier
Framboisier
Groseillier
Néflier
Noisetier
Noyer
fjlivier
(jpanger
l'èchcr
396
397
398
400
401
402
4o5
4<»9
412
412
4i3
414
414
144
414
4ifi
41G
417
423
424
424
420
426
426
428
429
429
429
430
431
43i
432
432
432
433
440
441
445
444
44(i
447
408
462
467
471
471
472
472
474
475
475
475
476
476
477
47H
47H
480
48^j
481
Plaqucminier du Japon 483
Poirier 4^4
Fruits de table 4^5
Fruits à confire et à cuire 4*^6
Fruits à cidre 4^7
Pommier 4^7
Fruits (le dessert et de cuisine 4^9
Fruits à cidre 49«
Prunier 492
Cultures spéciales 492
Production générale 49^
Prunes de dessert 49^
Prunes de séchage 49^
Vigne ' 497
— d'espalier 497
— sous verre 499
Baisin de table 5oo
Arbousier, Azcrolier, Bibacicr, Câprier,
Caroubier, Grenadier, Jujubier, Pis-
tachier 000
vin. — Production de fleurs et de
plantes ornemenlales Soi
Bosier 002
Choix de Boses 002
Arbusterie florale 5o3
Arbustes toujours verts 5o3
Arbustes de terre de bruyère 5o4
Plantes de serre et d'orangerie 5o4
Plantes de parterre 5o4
Ognons 5o5
Bulbes et Bhizomes 5o5
Plantes aquatiques 5f»(î
Plantes à feuillage ornemental 5oG
Graminées oo6
Plantes annuelles ou vivaces 5o7
lmi)ortation de plantes inédites 5o8
Orchidées 5o8
Broméliacées 009
Floriculture de la région parisienne ... 509
— des départements 5i2
Plantes à parfum 5i3
— à sécher 5i3
Violettes 5i4
Chrysanthèmes 5i4
Culture forcée d'arbustes et de plantes à
fleurs 5i4
Espèces, variété'S, chauffage 5i4
IX. — Etablissements horticoles 5i8
Pépinières primitives 5i8
Pépinières des environs de Paris et des
départements 019
Premiers catalogues p^rus .... 52o
Floriculture Ô21
— zone parisienne 010
— — des départements — 622
Etablissements de graines 524
Importance des établissements 525
Légumes et fleurs obtenus dans les
jardins d'essai 627
X. — L'art des jardins 529
Son développement depuis la Bcnals-
sancc,et ses progrès au xix« siècle. . 529
XI. — Journaux horticoles 53.5
Journaux périoiliques 535
Journaux disparus 536
Publications mixtes 530
XII. — Ouvrages horticoles 537
Nomenclature des iirinciiiaux ouwagcs
modernes « . . • 535
TABLE
773
:.n-
'•.8
Ouvrages spcciaux. 555, 55<), 502,
AriU(,>ri-;
Si'ni'jcal et Kliil)lisscnicnls du lliiiil-
yiiifi' :>'i»
Guinée Français»- n/J;)
Côtr d'Ivoire, Jiéuin et Daliomey . . . 545
Gabon et Congo Français 546
Jardin d'essai à Liln-cville 54*)
Stations d'acciiMiatatiou 547
Soudan Français 547
Obock , 548
Madagasear 549
Sainte-Miu-ie de Madajjascar 55o
Nossi-Hé 55()
Mayotte 55i
Les Coniores 55i
La Réunion 55a
Chambre d'agriculture, Muséum et Jar-
din colonial 552
Production de la Canne à sucre 552
— de la Vanille 553
AsiK
Inde Française 553
l'iiuilicliéry. — Parc colonial, jardin
iraeclimatatiun, station agrouomiiiue,
Cliamlire d'agriculture 554
Cochinchine 554
Jardin botanique à Saigon. Ferme des
Marcs , 554
Colonies Françaises
Cambodge . . .
Annani
Tonkin
l*i'|iiiiit rcs dt
I. — Enseiufnement agricole el lior-
tieolc 5^9
Ecoles d'agriculture 5()9
Jardin l)otaiii(iue 069
l'resse horticole 5<)9
II. — Cultures générales 070
III. — Production maraiehère 570
I. — Action de l'Etal. Enseignement. 075
Ecoles de culture 575
II. — Socii'tés d'horticulture 576
Société géïK'rak' : Sucléd' néerlandaise
dliorliculturc et de butanique à Ams-
terdam 076
Sociétés locales ou spéciales 576
Sociétés philaidlirûpii|ues 077
III. — Jardins l)otani(jues 577
Jardins iMitauiques de la Métroiiole. . . . 577
— des Colonies 577
Jardins d'expériences 577
pnipa;.'aiide
Amkhk.hk
Sainl-Picrrc et Miquelon
Guadeloupe
Chambre d'agriculture
Société d'agriculture
Jardin botanique
Forêts industrielles
Martinique
Jardin des plantes
Jardin botanique de Saint-Pierre
Fruits et légumes
Importation du Caféier par Desclieux . .
Guyane
Jardin colonial
OCKANIE
Nouvelle-Calédonie et dépendances.
Chambre d'agriculture
Nouvelles-Hébrides
Archipel de la Société
Ciiandirc d'agriculture
Jardin ixitanique de Mamao
Iles Manjuises
Iles Tuaniotou, Gambier, Tubuai,
Râpa et Futuna
Iles Wallis
Grèce
IV. — Production fruitière
Figuiers, Mûriers, oliviers. Orangers,
(Citronniers, etc
V. — Vignes
liaisins séchés
AI. — Arbres forestiers ou d'ornem'.
Espèces dendrologiqucs indigènes
Hollande
IV. — Production maraîchère
Produits par régions
\. — Production fruitière
I.e Wcstlaiid 578,
Fruits locaux
Champs de Groseilliers
VI. — Floriculture
('ulture des ognons à fleurs
Choix sélectionné de Jacinthes
VII. — Pépinières
Contrées et imi)ortance
VIII. — Publications horticoles
Italie
I. — Action de l'Etat. Enseignement. 585
Ecoles d'horticulture, d'arboriculture et
de pomologie 585
Ecoles d'agricult"; stationsagronoml<i.. 586
II. — Sociétés d'horticulture 587
Sociétés générales ou régionales 087
Congrès d'horticulture 087
III. — Jardins botaniques 588
Jardins botan" des Universités de l'Etat. 588
— — des Universités libres. .. 589
— — de l'Institut des Etudes
supérieures 589
IV. — Culture potagère 589
Productions spéciales .590
V. — Production fruitière 591
Oranger, par province ; détails de cul-
turc et de rendement 591
Ch;\taignicr, par province ; détails de
culture et de rendement
Figuier : variétés populaires
Vigne ; cépages par région
Olivier ; zones de culture
Pommier et Poirier ; variétés le plus
cultivées dans les champs
Cerisiers et Pruniers
Pêchers, Abricotiers, Amandiers
Noyers et Noisetiers
Opontia. Fruits exotiques . . .*.
VI. — Arbres d'oi'nement. Fleurs et
graines
Parcs et villas
Fleurs coupées ; Graines 602,
VII. — Presse horticole et agricole . .
Ouvrages pomologi(iues
556
55()
557
55y
559
559
559
.5Go
5(io
56o
56i
56i
.56 1
562
562
563
563
563
563
565
5()5
565
506
567
567
568
571
572
573
573
074
574
578
578
Ô79
58o
58o
58o
58i
582
583
583
584
593
â94
595
596
597
598
599
399
600
600
601
6o3
604
600
774
TABLE
Japon
I. — Action de l'Etat. Enseignement.
Ecole, Collègo, Jardin des Plantes
Société g'énéralc dhorticulturc
n. — Arbres et arbustes fruitiers. . .
Fruits à pépins
— à noyau
— secs
m. — Plantes alimentaires
Plantes diverses à légumes
— à Infusion pour boisson
IV. — Plantes économiques
Végétaux textiles
Plantes oléagineuses
6o5
606
606
6ofi
60-
608
608
609
609
611
612
612
61 3
Plantes tinctoriales 6i3
V. — Arbres et arbrisseaux utiles
dans l'industrie du bois C14
A. — Conifères 614
B. — Végétaux à feuilles caduques ... 616
C. — Esi)èces à feuilles persistantes.. 619
VI. — Végétaux d'ornement ou spon-
tanés 629
Végétaux indigènes du Japon ou de la
Chine 622
1" Arbres et arbustes 622
2» Conifères 624
3° Fiantes herbacées 624
Luxembourg
I. — Action du Gouvernement 626
Encouragements aux planteurs, aux
maraîchers et aux pépiniéristes 626
II. — Enseignement horticole 626
in. — Sociétés d'horticulture 626
IV. — Production maraîchère 627
V. — Production fruitière 627
VI. — Floriculture et Rosiers 628
Arbustes et Fleurs 628
Rosiers 629
Variétés nées en Luxembourg 63o
vil. — Parcs et pépinières 63i
Parcs d'agrément 63i
Pépinières commerciales 63a
Mexique
I.
Action de l'Etat. Enseignement
agricole 633
Ecole nationale d'agriculture 6'33
n. — Productions alimentaires 6'33
ni. — Productions industrielles 634
IV. — Floriculture 635
Jardin botanique de Mexico 636
V. — Forêts 636
Monaco
I. — Arbres fruitiers
II. — Végétaux d'ornement
637
638
Espèces et variétés d'arbres et d'ar-
bustes importées à Monte-Carlo 689
Norvège
— Situation. Enseignement 64^
Instituts, écoles, stations 643
Jardins botaniques, sociétés et parcs. . . 644
. — Productions végétales 644
Légumes 644
Fruits 645
Graines 645
Influence des hautes latitudes 645
ni. — Plantes aromatiques 646
Leurs qualités exceptionnelles 646
IV. — Forêts et pépinières 647
Influstries forestières 648
\. — Groenland et Cap Nord 648
Légumes, fruits, arbres 648
PÉROU
I. — Coup d'œil général 649
Jardin botanique. Ecole d'agriculture.
Presse 649
II. — Région de la Costa 649
Fruits 649
III. — Région de la Sierra 6.5o
Légumes 65o
IV. — Région de la Montana 65i
Végétaux alimentaires 602
La Coca 65a
Pologne (Ancienne)
— Rojaume de Pologne 653
Ecole d'horticulture 6.53
Sociétés d'horticulture 654
Cours et conférences 655
Jardin botanique 655
Ecole pomologique 655
Ecoles dendrologiques 656
Productions horticoles 6.56
Légumes 656
Fruits locaux et autres 6.56
Floriculture 658
Pépinières 658
Parcs d'étude ou de plaisance 6.58
Publications horticoles 6.59
Journaux horticoles , 661
II. — Lilhuanie 661
Situation 661
Culture potagère 661
Culture fruitière 662
III. — Grand duché de Posen 662
Situation (i62
Société d'horticulture 663
Production maraîchère 663
Production fruitière 6(54
Pépinières 665
Parcs d'étude ou de plaLsance 665
IV. — Galicie CÀyd
Arbres fruitiers 666
Légumes 666
Parcs 666
TABLE
PORTUOAI.
775
r. — Action du G uverncment 667
II. — EnscigneuitMil horticole 6^8
Institut; guiiitas iT;;iuiiaes CAiH
Sociétés a^rricoles ot ilc ljo(aiiii|uo 668
m. — Jardins botani(|iics et parcs
pulilics ou privi's 608
IV. — Production maraîchère G'iij
V. — Production fruitière 670
Oraiiscs, Cliàiai^'iics, Noix, Amamlos.. (J70
Cultures aux cdluiiics iiortugaises. ... 670
yi. — Floriculture G71
VII. — Conuncrce et production de
vc<j;i'taux G71
VIII. — Ouvrages horticoles 67a
Roumanie
— Enseignement liorticole 67}
Ecolo centrale d'agriculture 673
Jartllii botanique 673
Jardin fruitier modèle 673
Société liorticole et viticolo 673
Presse horticole 674
II. — Productions horticoles 67!
Légumes populaires 67^
Fruits ; leur emploi ()7V
Vignoble : forêts 674
Russie
I. — Action de TEtat
Ministère des Domaines et de l'Agri-
culture
n. — Ecoles d'horticulture
Uégions de l'Ouest et du Nord-Ouest. . .
A. — Enseignement horticole
B. — — mixte
Hégion du Contre
Région de l'Est
Hégion du Midi
Caucase
Possessions asiatiques russes
ni. — Sociétés d'Iiorticulture
Régions de l'Ouest et du Nord-Ouest. . .
Société générale : Société impériale
d'horticulture de St-Pétersbourg. . .
Région du Contre
Région de l'Est
Région du Midi
Caucase
l'ossessions asiatiiiues russes
IV. — Production maraîchère
Région des Cucurbitacéos
Région des Concombres G83,
Région des Ognons
Jardiniers innuades
Cultures de l'ikraine et de la Podolie. .
Cultures de la Bessarabie
Champignons
Primeurs
V. — Production fruitière
Zones de vergers
675
675
676
67}
67G
G7G
G"
(578
G78
G78
<>:9
G-9
679
679
680
G80
680
G81
G81
681
682
685
683
684
685
685
686
686
687
687
Marché de Saint-l'étersbourg 689
Distillateurs et liquoristcs de Riga 689
Fruits à sécher 690, 691
La Vigne en Bessarabie 691
Fruits populaires. Poires, Pommes. ... 691
Les Vergers de Crimée 692
Variétés cultivées 693
Fruits locaux 694
L'arboriculture au Caucas'c 696
L'avenir do l'industrie des conserves et
du séchage 697
VI. — Floriculture 698
Aibusterie llorale G98
Foire aux tleurs à Saint-Pétersbourg. . . 699
Bou(iuots et parures 699
Plantes bulbeuses 699
— économii|ues 699
XII. — Dendrologie 700
Espèces et varii'tés d'arbres et d'ar-
bustes, il'après la région 700
VIII. — Pépinières conimerciales. . . . 703
ix. — Jarains botaniques et d'étude. 706
X. — Parcs publics ou privés 706
Parcs impériaux ou de la famille imp'". 706
Parcs et domaines aristocratiques 707
Jardins publics 708
XI. — Forêts 709
Tableau de la situation forestière, par
régions et par gouvernements ...... 710
Essences furestières 711
Action de radministration 711
XII. — Journaux horticoles 712
Serbie
I. — Sociétés et écoles d'horticulture. 7i3
II. — Productions horticoles 714
Légumes et Fruits 714
Séchage des prunes 714
Suède
I. — Enseignement. Ecoles. Sociétés.
Ecole d'horticulture.
Institut et écoles d'agriculture
Ecoles forestières
Jardins botani(iuos 716,
Sociétés d'horticulture
Littérature horticole
II. — La Végétation suédoise
Région du Hêtre et du Charme
Région du Chêne ■ . . ■ .
710
716
722
716
71G
:i:
717
Région do l'Aune blanchâtre, des Coni-
fères et du Rouleau 7*8
Etendue forestièn- 718
III. — Produits maraîchers 719
Importation de la Pomme de terre . . . 719
IV. — Arbres et arbustes fruitiers . . . 720
Variétés locales de fruits 721
V. — Arbusterie florale 721
Ile do C.otlaiid 722
VI. — Floriculture 722
776
TABLE
Suisse
I. — Action (le l'Etat
II. — Ecoles d'IiortieuUiii-e
Ecoles (ragriculliirc
— (Ihorticulture
m. — Sociétés criiorticulture
Fédération des Sociétés d'horticulture
de la Suisse romande
Sociétés adhérentes
Fédération des Sociétés d'horticulture
.de la Suisse allemande
Sociétés adhérentes
Subventions du Conseil fédéral
Sociétés non fédérées
IV. — Jardins d'études
Jardins botanitiues
723
724
724
724
725
720
725
720
725
726
726
726
727
Jardins modèles
— alpin et de la LinnoM
Parcs de i>l:nsance
V. — Production niaraîchère
VI. — Production fruitière
Fruits locaux
— à cidre
Production du Raisin. . . .
VII. — Floriculture
Plantes alpines
Arbustes et fleurs
VIII. — Publications et ouvrages
horticoles
Journaux
Ûuvratci's
727
727
727
727
729
729
780
782
733
733
733
734
734
734
Tunisie
I. — Rôle de l'Etat 735
Chambre consultative d'agriculture. —
Weux émis 735
II. — Jardins d'essais. Pépinières
ollicielles. Sociétés 786
Sociétés agricoles ou viticoles 736
Jardin d'essai de Tunis 786
Pépinière municipale de Tunis 786
Jardin d'essai de Sfax 787
Autres jardins d'essais 787
Pépinières administratives 787
m. — Production maraîchère 787
IV. — Production fruitière 788
Amandiers, Figuiers 788
Caroubiers, Orangers, Dattiers 789
Olivier, variétés, rendement 740
Vigne, cépages cultivés 741
V. — Forêts 743
Turquie
I. — Action de l'Etat. Enseignement. 748
Ecoles d'agriculture. Champs d'expér". 748
II. — Culture potagère 744
III. — Culture fruitière 745
Ohves ; fruits divers 745
Oranges, Citrons, Cédrats, Bigarades. . 746
Abricots, Pèches, Poires, Pommes.. . . 746
lialsins à passerillage 746
Figues : fruits divers 747
IV. — Cultures diverses. Forêts 748
Venezuela
I. — Action du Gouvernement 749
Colonies agricoles 749
II. — Zones naturelles 750
III. — Divisions administratives. . . 751
District fédéral ; parcs et jardins 701
Etats ; leur production 751
Territoires : leur production. 752
IV. — Végétaux économiques ou
industriels 752
Café, Ca^-ao. Canne à sucre. Manioc,
Mais, Pomme de terre, Tabac 752
Palmiers 752
Bois de service
Matières résineuses ou tinctoriales
Matières tannantes
Matières colorantes . .
Matières odorantes
Matières oléagineuses
Textiles
Plantes aromatiques ou médic'"
V. — Enseignement de l'horticulture.
Société nationale d'agriculture
Chaire d'histoire naturelle ; cours ;
musée
Wurtemberg
I. — Action de l'Etat 757
Progrès de l'arboriculture 757
II. — Ecoles d'horticulture 7.")8
Cours, institut 7.")8
m. — Sociétés d'horticulture 7.")9
IV. — Jai'dins botaniquesou d'études. 760
Parcs publics ou privés 761
V. — Journaux horticoles
VI. — Ouvrages horticoles. . . .
VII. — Production maraîchère.
Esi)èces cultivées
VIII. — Production fruitière. . .
IX. — Pépinières
Progrès de la Floriculture
753
754
754
755
755
755
755
756
756
756
756
761
762
763
768
764
765
765
"^i^^
Troyes. — Imp. GuHtavc Frémont, rue Urbain IV, 85
J
DU MÊME AUTEUR
De rulilitc des Sociétés d'horticulture (Fondation de la Société d'horli-
culliiio do l'Aube) i85o
Mise à fruit des Arbres fruitiers rebelles i85o
Liste des meilleures variétés d'Arbres fruitiers . . i85i
Voyage horticole à Lyon. — Exposition; fondation du Congrès pomolo-
gique ; visites à KcuUy et à La Saulsaie i856
La culture de la Vigne perfectionnée 185^
Pincement continuel du Pécher. — Conservation des bois 1867
Congrès pomoIogi<jue de Lyon (2"' session) 1857
Les bonnes Poires. — Trois éditions 1869
Voyage horticole de Lyon à Bordeaux. — Exposition ; congrès pomolo-
gique ; excursions iSjg
Coup (l'œil sur le Jardin fruitier du Muséum 1859
Rapport sur le Jardin fruitier du Muséum 1861
Le Cèdre du Liban des Fallets et le gros Peuplier de Saint-Julien
(Société académique de l'Aube) 1862
La taille du Poirier (nouvelle méthode) 1862
Culture du Poirier (suite aux Bonnes Poires). — Quatre éditions 18(53
Congres international d'Horticulture et de Botanique à Bruxelles 1864
La Pépinière. — Mulliplicalion des Végétaux. — Deux éditions 1804
Erreurs et préjugés dans Ihorticulture locale 1864
Fruits nouveaux ou peu connus 1864
L'Horticulture en Belgique ; son enseignement, ses institutions, son
organisation ollicielle i865
De la Dégénérescence des végétaux (Question traitée au Congrès interna-
tional d'horticulture et de botanique à Amsterdam) i865
Exposition universelle d'horticulture à Erfurt (Délégation de la Société
centrale d'horticulture de France) i865
Les Clôtures fruitières; commerce des fruits. — Deux éditions 1866
Allocution prononcée à la fondation de la Société horticole, vigneronne
et forestière de l'Aube 1866
Impoi'tance de la Culture fruitière. — Trois éditions 18O6
La taille des Arbustes d'ornement. — Deux éditions 1867
Arboriculture fruitière et Viticulture (Exposition universelle de 1867, à
Paris) 1868
L'Art de greffer. — Cinq éditions 1869
La Taille tardive de la Vigne, le Pincement et l'Incision annulaire
(Rapport olliciel au Ministre de l'Agriculture) 1870
Grande culture des Arbres fruitiers (Congres international d'horticulture
et de botanique à Saint-Pétersl)ourg, mai 18G9) 1870
Le Phylloxéra, moyens de le combattre. — Trois éditions 1871
La coulure du Raisin, ses causes, ses elTets, moyens de l'empêcher.
— Trois éditions 1871
Les bonnes Poires d'hiver. — Deux éditions 1871
L'incision annulaire et l'incision circulaire de la Vigne 1871
Culture des arbres fruitiers au point de vue de la grande production.
— Deux éditions 1871
De TEnseignement de l'Horticulture dans les établissements scolaires,
les écoles d'agriculture, par les conférences publiques et dans une Ecole
supérieure d'horticulture (Société des Agriculteurs de France et Société
horticole, vigneronne et forestière de l'Aube) 1872
La Vallée-Suisse : causerie sur les arbres et arbustes d'ornement, les'
rosiers et les fleurs. — Deux éditions 1872
Traitement des Vignes gelées 1873
Les cent plus belles Roses. — Deux éditions 1874
Le Concours régional de Troyes, son organisation et ses résultats
(Conseil municipal de Trojes) 1870
Nécrologie. — Le comte De Launay 1876
Etude sur les Fruits locaux 1877
Le Nord-Est agricole et horticole. — Trois années 1876-1878
Observations sur le grcft'age des arbres 1878
Parcs et Jardins (Rapport bibliographique) 1879
Les meilleures Pommes à cultiver. — Deux éditions 1879
Congrès d'arboriculture et de Pomologic, à Bruxelles 1880
Visite à la villa Tourasse, à Pau ; semis d'arbres fruitiers 1881
Reconstitution des Arbres gelés, par le recepage et le greffage 1881
De l'Action du froid sur les végétaux pendant l'hiver 1879-1880; ses effets
dans les jardins, les pépinières, les parcs, les forêts et les vignes, avec la
nomenclature des arbres et des arbustes qui ont succombé ou résisté à la
gelée (Société nationale d'agriculture de France) 1882
Le Greffage de la Vigne (Congrès international phylloxérique de
Bordeaux) 1882
Tableaux populaires d'enseignement agricole ; marcottage, bouturage et
greffage de la Vigne i883
Traité de la Culture fruitière commerciale et bourgeoise. — Deux éditions. 1884
A propos du Greffage i885
Les Arbustes de pleine terre. — Deux éditions 1886
La coulure des Raisins. — Deux éditions 1887
Le Surgreffage des végétaux. — Deux éditions 1887
Les Fruits de table 1888
Les Fruits populaires. — Deux éditions 1889
La production du Vin et du Cidre dans l'Aube, pendant 3o années 1890
Nécrologie. — Charpentier de Cossigny 1890
L'Horticulture française, ses progrès et ses conquêtes depuis 1789 (Confé-
rence à l'Exposition universelle de Paris ; septembre 1889). — Deux éditions. 1890
Le même ouvrage illustré (Société nationale d'acclimatation de France). 1891
Nécrologie. — Auguste Hardy 1891
— Pierre Joigneau.x 1892
Le Rosier dans le département de l'Aube 1892
L'Association pomologique de l'Ouest ; 9' session, à Avranches 1892
Quelques .souvenirs horticoles du nord de la France 1892
Sélection des meilleurs fruits 1893
La Rose en Champagne (Société d'agriculture de la Marne) 1894
Tableaux d'enseignement sur les arbres fruitiers et les fruits, et sur le
greffage des arbres 1894
Une page d'Histoire de l'enseignement de l'Horticulture en France 1895
La Grande culture fruitière en France (Conférence à la Société royale
d'horticulture de Londres, août 1894) 1895
L'Arboriculture fruitière en France. — Le surgreffage des arbres fruitiers.
— Le Greffage do la Vigne contre l'invasion pliylloxérique (Congrès
international d'arboriculture et de Pomologic à Saint-Pétersbourg, octobre
1894) 1895
-— i-Jff-S—
O. M.
U Bibliothèque
UnÎTersité d'Ottawa
Edié&noe
Celni qui rapporte on volume après la
dernière date timbrée ci-dessous devra
payer une amende de cinq sous, pins on
son ponr chaque jonr de retard.
Tbe Library
University of Ottawa
, Date due
For failure to return a book on or be-
fore the last date stamped below there
will be a fine of five cents, and an extra
charge of one cent for each additional da^
a39003 003 1 i ô 1 56b
CE se C071
COO E^LTET. CH^F L'HORTICUL
^CC^ 1296636
COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C
333 07 14 02 19 20 5