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Full text of "L'horticulture dans les cinq parties du monde"

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University  of  Toronto 


http://www.arcliive.org/details/lhorticulturedanOObalt 


L'HORTICULTURE 


DANS    LES 


Cinq  Parties  du  Monde 


Tous  droits  de  reproduction  et  de  traduction,  expressément  réservés. 


L'HORTICULTURE 


DANS    LES 


Cinq  Parties  du  Monde 


PAR 


CHARLES     BALTET 

Horticulteur  a  Troyes 

Membre  honoraire   ou   corrcsponj.int   Je    Sociétés   d'Horticulture   de  France, 
d'Angleterre,  de  Belgique,  de  Hollande,  de  Russie,  d'Autriche,  d'Allemagne,  d'Alsace-Lorraine,  de  Suisse, 

d'Italie,   du  Japon,   etc. 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture  de  France, 

Président  de  la   Société  Horticole,  Vigneronne  et  Forestière  de  l'Aube. 


OUVRAGE     COURONNl-: 
De     la     Médaille     d'Or     du     Congrès 

ET    DU 

Prix    joubert     de    l'Hyberderie 
par  la  Socictc  Nationale  d'Horticulture  de  France  et  publié  sous  ses  auspices. 

,  ,  Heureux  les  peupUs  qui  consacrent 

'       '         •        •  loiifes   leurs  forces   au   développement 

Je  l'Agriculture  et  de  l'Horticulture. 


PARIS 

AU      SiKGE     DE     LA     SoCIÉTÉ     NATIONALE     d'HoRTICULTURE 

84,  RUE  DE  Grenelle,  84 
A   ÏROYES,    chez  l'auteur,  eauiiourg  Groncels,  aG. 

1 8  9  5 


qA     L2A 

SOCIÉTÉ    NATIONALE   'V'HORTICULTURE 

'DE    FRANCE 

qA    la    plus    ancienne    et    la   plus    importante 

de 

nos  Sociétés  d' Horticulture  françaises 

qui, 

de  tout  temps  et  en  toutes  circonstances, 

a  su  récompenser  et   encourager 

les  Travailleurs. 

Hommage  respkctueux  de  l'Auteur. 


52064- 


PRÉFACE 


PLA.N    DE    L  OUVRAGE 


Le  Congrès  horticole  de  1893,  organisé  par  la  Société 
nationale  crUorticulturc  de  France,  avait  inscrit  à  son 
programme  : 

Sixième  question.  —  Etude  comparntwe  entre  Vllorti' 
culture  française  et  rHorticulture  étrangère. 

Ces  deux  lignes  renferment  tout  un  monde  de  recherches 
et  de  faits  accomplis  à  coordonner. 

Aucun  jalon  de  la  marche  à  suivre  n'ayant  été  posé  par 
la  Commission,  il  nous  semble  tout  naturel  d'aborder  le 
sujet  par  ses  côtés  les  plus  saillants  : 

Horticulture  d'enseignement  ; 

Horticulture  de  produit  ; 

Horticulture  d'agrément. 

Tout  en  suivant  ces  grandes  lignes  qui  sont,  pour  ainsi 
dire,  les  assises  de  l'IIorliculture  moderne,  il  a  fallu 
quelquefois  pénétrer  au  Conservatoire  botanique  ou  côtoyer 
le  champ  de  plantes  industrielles,  traverser  la  forêt, 
s'intéresser  au  vignoble  ou  frapper  aux  portes  de  l'usine,  qui 
accapare  et  transforme  les  produits  de  la  terre. 

Des  excursions  de  ce  genre  au  delà  des  frontières  fictives 
du  jardin  sont  inévitables,  tant  l'IIorticulture  a  su  s'imposer 
à  riiomme  des  chanqis,  propriétaire  ou  métayer,  à  riiomme 
de  science,  auteur  ou  professeur,  à  l'artiste  en  quête  d'idéal, 
aussi  bien  qu'au  négociant,  plus  terre  à  terre. 

D'obligeants  amis  et  correspondants  nous  ont  guidé  dans 
ce  voyage  à  travers  les  cinq  parties  du  monde.  Nous  les 
remercions  cordialement  de  leur  aide  désintéressée,  dictée 
par  l'amour  de  la  vérité  et  par  les  bons  rapports  confraternels. 

Les  contrées  principales  seront  donc  ainsi  visitées, 


Vm  PREFACE 

Pour  chacune  d'olles,  la  surface  territoriale,  placide  eu 
regard  de  la  densité  de  la  population,  permettra  d'apprécier 
rimportance  relative  des  résultats  obtenus.  Toutefois,  la 
statistique  comparée  devra  tenir  comi)te  de  la  valeur  des 
milieux  : 

1°  Le  sol  et  le  climat  du  pays,  favorables  ou  contraires  ; 

2°  Sa  situation  géographique,  topographique,  économique; 

3°  Les  facilités  de  travail,  de  commerce  et  d'échanges  ; 

4°  La  stabilité  politique  et  gouvernementale,  etc. 

Il  n'est  pas  moins  prouvé  que,  depuis  un  demi-siècle,  de 
l'Europe  à  TOcéanie,  une  prosjjérité  morale  et  matérielle 
s'est  manifestée  par  l'organisation  libre  ou  ollicielle  de 
renseignement  agronomique,  par  la  création  de  pépinières, 
de  potagers,  de  vergers,  de  parterres  tleuris,  de  bûches  à 
primeurs,  d'abris  vitrés  pour  les  végétaux  exoticpes,  et  par 
l'embellissement  de  nos  demeures. 

L'approvisionnement  des  marchés  s'est  amélioré  et 
l'ahmentation  populaire  s'en  est  ressentie  ;  un  sentiment 
déUeat  et  naturel  ne  tarda  pas  à  inspirer  la  conception  des 
parcs  et  des  jardins  publics  ou  particuliers  ;  la  passion  de 
l'inconnu  a  soutenu  l'enthousiasme  des  explorateurs  et  la 
persévérance  des  semeurs  ;  enfin,  des  relations  suivies  ont 
cimenté  l'union  scientifique  et  commerciale  des  horticulteurs 
de  tous  les  pays. 

Nous  ne  voulons  pas  déduire  nous-mème  la  conclusion 
dune  étude  aussi  étendue,  touchant  à  des  sujets  qui  ne  sont 
pas  actionnés  par  les  mêmes  facteurs  fondamentaux  ;  mais 
il  est  impossible  à  l'observateur  de  ne  pas  reconnaître,  au 
milieu  de  tant  d'autres  sources  de  la  richesse  nationale,  le 
rang  élevé  de  l'Horticulture  française  et  son  influence 
prépondérante. 

Marchant  à  l'avant-garde,  la  France  horticole  ne  doit  pas 
se  laisser  entamer.  Son  territoire  est  grand  et  varié  ;  et 
toujours  nos  savants  et  nos  praticiens  seront  assez  forts  pour 
tenir  tète  à  la  marée  montante  de  la  concurrence. 


PRÉFACE  IX 

En  siiivanl  cet  ordre  d'idées,  pourquoi  l'Algérie,  avec 
ses  oasis  et  ses  irrij^ations,  ne  Iburnirait-elle  pas  les 
Aurantiacées  et  toutes  les  productions  de  lu  ré^^ion  médi- 
terranéenne, aussi  bien  que  TEspaj^ne,  le  Portujçal  ou  l'Italie? 

Les  Figues  et  les  Uaisins  passerillés  de  la  Grèce  et  de  la 
Turquie  ne  devraient -ils  pas  non  plus  embarquer  aux  ports 
d'Alger,  de  Philippeville  et  d'Oran,  au  lieu  de  venir  de 
Corinthe  et  de  Salonique  ? 

Et  nos  colonies,  ne  seraient-elles  pas  en  mesure  de  livrer 
des  matières  tinctoriales,  textiles,  oléagineuses,  alimentaires 
ou  ofTicinales,  à  la  foçon  de  l'Amérique  centrale  ou 
méridionale,  du  Mexique  au  Pérou? 

Qu'attendons-nous  pour  fertiliser  les  friches,  à.  l'exemple 
des  Belges  et  des  Hollandais,  ces  travailleurs  hors  ligne,  qui 
ont  révolutionné  les  steppes  ardennaises  et  les  polders  de  la 
mer  du  Nord?  En  faisant  surgir,  n'importe  où,  un  jardin 
lleuriste  ou  maraîcher,  un  parterre  de  Tulipes,  une  pépinière 
ou  une  fabri(iue  de  plantes,  et  jusqu'à  des  vergers  ou  des 
vignobles  sons  verre,  n'ont-ils  pas  continué  l'antique 
renommée  des  Pays-Bas  et  des  Flandres  ? 

Nos  stations  de  la  Manche,  de  l'Océan,  de  la  Méditerranée, 
ne  rivalisent-elles  pas  avec  l'Angleterre,  dans  le  décor  du 
littoral?  De  même,  les  exploitations  fruitières  ou  maraîdières 
de  la  banlieue  parisienne,  le  véritable  jardin  producteur  de 
la  France,  ne  redoutent  nullement  la  comparaison  avec  le 
luxuriant  comté  de  Kent,  The  Garclen  of  En  gland. 

La  réputation  justifiée  des  forceries  d'outre-Manche  ne 
prévoit-elle  pas  déjà  la  mise  en  discussion  de  sa  suprématie, 
par  l'elfet  des  tentatives  de  nos  pionniers  hardis,  grelfées 
sur  l'alliance  du  travail  et  du  capital  ? 

Maintenant,  si  nos  administrations  ne  comprennent  pas, 
—  comme  au  pays  de  nos  milHards.  —  cpie  les  routes 
fruitières  constituent  une  brandie  de  hi  fortune  publique, 
protestons  contre  les  retardataires  !  Signalons  les  aveugles 


PREFACE 


qui  ne  veulent  pas  voir  !  Faut-il  donc  franchir  le  Rhin  pour 
rencontrer  un  Gouvernement  qui  ordonne  les  plantations 
routières  à  revenu  annuel,  et  en  démontre  pratiquement  la 
culture  et  rentrctien  ? 

Nous  avons  passé  d'agréables  instants  à  parcourir  les 
plaines  et  les  montagnes  d'États  modestes  en  apparence, 
grands  en  réalité  :  la  Suisse,  le  Luxembourg,  le  Danemark. 
Comptant  sur  elle-même,  et  bénéficiant  de  la  protection 
éclairée  de  ses  gouvernants,  la  population  jardinière  y  est 
laborieuse,  aisée,  instruite. 

Plus  au  Nord,  les  peuples  Scandinaves  se  livrent 
froidement,  mais  avec  la  ténacité  qui  triomphe,  à 
renseignement  horticole  et  aux  essais  d'acclimation, 
favorisés  à  souhait  par  les  courants  sous-marins  attiédis 
et  par  les  nuits  diaphanes,  presque  lumineuses,  cjui 
accentuent  la  chlorophylle  des  végétaux  et  fécondent  leurs 
semences. 

Quant  à  l'empire  russe,  —  nous  traitons  de  la  Finlande 
à  part,  —  il  nous  offre,  sur  ses  millions  de  kilomètres  carrés, 
un  champ  inépuisable  d'observations,  depuis  le  septentrion 
où  Ton  savoure,  faute  de  mieux,  des  baies  de  Vaccininm, 
de  RiibuSj  dcPadus,  et  les  cynorrhodons  du  Rosier  sauvage, 
jusqu'aux  fertiles  vergers  de  la  Crimée,  jusqu'au  Caucase  où 
fleurit  l'Oranger. 

Est-il  besoin  d'ajouter  que  les  classes  aristocratiques  et  le 
haut  commerce  ont  accaparé  les  somptueuses  villas,  où  se 
prélassent  de  superbes  représentants  de  la  Flore  étrangère 
et  les  primeurs  les  plus  ralïinées  ? 

L;i  Pologne  nous  a  séduit...  En  dehors  de  toute  visée 
diplomatique,  nous  avons  reconstitué,  à  notre  façon,  ses 
fragments  déuK  inbrés...  Ah!  si  on  laissait  aux  vieux 
patriotes  leur  langue  maternelle,  combien  d'écoles  d'Horti- 
culture et  d'associations  à  enregistrer  ! 


PREFACE  XI 

Nous  ferons  la  mémo  réllcxion  à  })ropos  dv  l'Alsacc- 
Lorraine.  On  se  rappelle  les  hrillanles  l'êtes  de  Metz,  de 
Strasbourg,  de  Golmar,  de  Mulhouse...  sous  le  simple  et 
pacifique  patronage  de  Flore  et  de  Pomonc...  N'insistons 
pas  ! 

La  Hongrie  s'est  plus  vite  émancipée;  elle  nous  montre 
dans  toute  leur  splendeur  rurale,  vergers,  potagers, 
vignobles  et  vastes  domaines  de  laniilles,  alors  que 
TiVulrielie,  éminemment  agricoK-,  boisant  les  Carpalhcs, 
vivifiant  le  Tvrol,  lleurissant  rAdriali([ue,  présente  une 
variété  de  produits  d'utilité  ou  d'ornement  et,  par  suite,  des 
transactions  rré([ueninient  renouvelées  par  terre  ou  par  mer. 

Cette  situation  privilégiée  se  rellète  au  cœur  des  régions 
danubiennes  :  Bulgarie,  Roumanie,  Serbie,  Bosnie,  Herzé- 
govine, qui  se  sont  créé  des  ressources  financières  avec  de 
vulgaires  fruits  ou  des  légumes  de  consommation  journalière 
et  d'exportation. 

La  Bavière  et  le  Wurtemberg  jouissent  de  toute  liberté 
en  matière  de  jardinage.  Les  services  rendus  par  les  Comices, 
par  les  conférences  aux  instituteurs  ou  aux  cantonniers 
gardiens  cVarhrcs  (Baunuvdrter),  et  l'abondance  des  récoltes 
à  grand  rendement  donnent  raison  à  l'autonomie  sur  ce 
terrain   neutre. 

Nous  arrivons  maintenant  à  deux  situations  extrêmes,  au 
point  de  vue  de  la  superficie  :  la  Principauté  minuscule  de 
Monaco,  avec  ses  jardins  féeriques  et  ensoleillés  de  Monte- 
Carlo,  se  mirant  dans  la  mer  bleue,  et  ses  séduisantes 
mandarines,  apportant  une  note  harmonieuse  qui  scintille 
comme  un  louis  d'or  sur  le  tapis  vert...,  et  l'un  des  plus 
grands  pays  visités,  les  États-Unis,  fournissant  l'exemple 
d'une  nation  jeune,  vibrante  d'audace  et  d'énergie,  se  lançant 
tète  haute  dans  le  mouvement  infini  de  la  culture  extensive 
ou  industrielle  :  a  En  avant  !  »  Les  portes  de  l'Union  sont 
grandes   ouvertes  aux   immigrants  ;    une   loi  tulélaire  leur 


XII  PREFACE 

offre  certains  avantages  qui  les  fixent  au  sol,  et  la 
colonisation  et  la  nouvelle  patrie  gagnent  ainsi  chaque 
année  des  milliers  de  lamilles  agricoles. 

Le  «  Department  of  Agriculture  »  de  Washington,  divisé 
en  sections  de  Jardins,  Pomologie,  Botanique,  Forêts, 
Semences,  Chimie,  Entomologie,  Pathologie,  etc.,  seconde 
vigoureusement  les  efforts  individuels  ou  syndiqués  des  dé- 
fricheurs et  des  planteurs,  entre  FAllantique  et  le  Pacifique. 

Le  Canada  se  ressent  d'un  voisinage  aussi  influent. 
L'avenir  est  à  ses  plantations  libres  ou  officielles,  à  ses 
pâturages  couvrant  des  landes  immenses  —  où  le  nom 
français  n'est  pas  oublié  —  préparant  ainsi  aux  provinces 
canadiennes  une  fortune  assurée. 

A  son  tour,  TAustralie  réserve  également  des  surprises  à 
l'ancien  monde.  Après  les  viandes,  les  laines  et  les  blés, 
voici  les  bois,  voici  .les  plantes  ou  leurs  graines,  voici  les 
fruits.  Pays  étrange,  grandiose,  où  le  Casoar  et  le  Kanguroo 
Aivent  —  comme  les  aborigènes  —  au  milieu  des  Eucalyptus 
et  des  Mimosas,  pays  qui  a  tenté  les  explorateurs  et 
approvisionné  nos  parcs  et  nos  orangeries  de  ses  productions 
naturelles,  arborescentes  ou  florales. 

Aujourd'hui,  en  plein  hiver,  nos  primeuristes  voient,  non 
sans  appréhension, débarquer  sur  les  marchés  européens  des 
Pèches,  des  Prunes,  des  Abricots,  des  Cerises,  des  Poires, 
des  Pommes,  des  Raisins,  des  Tomates,  des  Bananes,  des 
Aubergines,  des  Concombres  récoltés  à  l'air  libre,  aux 
antipodes,  —  concurremment  avec  le  Cap,  —  et  confiés  à 
des  navires  réfrigérants,  au  moment  où  nos  thermosiphons 
ont  grand'peine  à  lutter  contre  la  bise. 

Enfin,  mieux  inspiré  que  son  vaste  voisin,  l'Empire  des 
Fleurs  nous  ouvre  ses  portes.  Salut  à  la  patrie  du  Camellia, 
de  rilorlensia,  des  Lis  et  du  Chrysanthème!  Le  Japon  !  un 
vétéran   de  la   carrière,  un   vaincjueur  du   Trocadéro  !    Dç 


PRÉFACE  XIII 

rExtrômc-Oricnl,  il  c>sl  vriui  respirer  le  parfum  de  nos 
Roses,  goûter  à  nos  Doyennés,  savourer  nos  Chasselas, 
s'inslallant  à  rampliilliéâtrc  du  Muséum  ou  paçcoui'anl  les 

Jardins   de   AVrsailles,    de  Gand,   de    Levde,    de   Kew 

Peuple  chercheur,  lin  et  poli,  ne  répèle-l-il  pas  avec  un 
org^ueil  bien  capable  d'exciter  aussi  notre  fibre  patriotique  : 
((  Nous  voulons  être  les  Français  de  TAsie.  » 

Jardiniers  japonais,  vous  avez  bravement  conquis  voire 
place  à  la  Fédération  de  THorticulture  internationale  ! 

Une  pareille  inveslii^alion  chez  les  peuples  civilisés 
démontre,  une  fois  de  plus,  que  rilorticulture  est  d'autant 
plus  prospère  et  considérée  que  Tinitiative  privée  a  été 
soutenue  par  l'action  de  l'Etat. 

Il  convient  de  proclamer  encore  le  rôle  actif  des  Sociétés 
d'Horticulture,  des  Conjj^rès,  des  Expositions,  de  la  Presse 
et  des  Cours  publics,  de  tous  ces  puissants  organes  du 
progrès  qui  ont  su  rallier  autour  du  Drapeau  toute  une 
population  amie   du   travail  et  des  pacihques  entreprises. 

Leur  but  est  louable,  honnête,  désintéressé.  Aussi  les 
Gouvernements  ne  sauraient  troj)  les  encourager  dans  celte 
voie  d'intérêt  i)ublic  et  national  ! 

CHARLES    BALTET. 


PROCES-VÉRBAUX  xv 


Procès-verbaux  de  Séances  ;  Raitort  ;   Délibération 


(Extrait  du  (Jongrès  horticole  de  iSq3.) 

Procès-verbal  de  la  séance  du  26  mai  1893. 
Présidence  de  M.  Henhi  ni-:  Vilmoiun 

M.  LE  Président.  —  Je  donne  d'abord  connaissance,  à  rAsseinblce, 
des  prix  qui  ont  été  décernés  par  la  Commission,  en  conformité  de 
l'article  10  du  règlement  : 

Sixième  question.  — Médaille  d'Or  à  M.  X L'épigraphe  est  : 

«  Heureux  les  peuples  qui  consacrent  toutes  leurs  forces  au 
développement  de  lAgriculture  et  de  l'Horticulture  ». 

Ce  dernier  mémoire  est  extrêmement  intéressant,  plein  de  détails 
utiles  et  précis  ;  c'est  un  travail  complet  et  très  bien  fait  ;  nous 
n'avons  qu'un  regret  :  c'est  de  ne  pouvoir  vous  faire  connaître  le  nom 
de  son  auteur,  le  manuscrit  qui  nous  est  parvenu  étant  anonyme,  de 
telle  sorte  que  nous  devons  déclarer  de  la  manière  la  plus  sincère 
que  l'auteur  nous  est  inconnu.  {A  ce  moment,  un  membre  du  Cong-rcs 
remet  un  pli  cacheté  à  M.  le  Président.) 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  en  ouvrant  l'enveloppe  qm  vient 
de  m'être  remise  à  l'instant,  j'apprends  que  l'auteur  du  mémoire 
auquel  il  a  été  attribué  une  Médaille  d'Or,  et  qui  porte  sur  la 
sixième  question,  est  M.  Charles  Baltet,  horticulteur-pépiniériste  à 
Troyes.  {Vifs  applaudissements.) 

Je  dois  à  la  vérité  d'ajouter  que  quelques  personnes  s'en  doutaient, 
mais  qu'il  n'existait  pour  nous  aucune  certitude. 


Extrait  du  Journal  de  la  Société  nationale  d'IIovticnltnre  de  France, 

Procès-veubal  de  la  séance  du  10  AOUT  1893. 
Présidence  de  M.  D.  Vitry 

M.  le  Président  appelle  l'attention  de  la  (Compagnie  sur  un  ouvrage 
d'un  haut  intérêt.  Des  six  questions,  dit-il,  qui  avaient  été  proposées 
pour  être  traitées  au  Congrès  horticole  dont  la  date  avait  été  lixée  au 


XVI  RAPPORÎ 

mois  de  mai  1893,  la  sixième  était  formulée  dans  les  termes  suivants  : 
Étude  comparative  entre  l'Horticulture  française  et  V Horticulture 
étran  o-ère.  Cette  question  a  été  traitée  dans  un  manuscrit  considé- 
rable dont  l'auteur  avait  dabord  gardé  l'anonyme,  mais  s'est  fait 
connaître  ensuite  comme  étant  notre  collègue  de  Troyes,  M.  Charles 
Baltet.  Ce  travail  a  été  tellement  apprécié  par  la  Commission  chargée 
d'examiner  les  mémoires  relatifs  au  programme  du  Congrès  que, 
sur  sa  proposition,  il  a  été  accordé  à  l'auteur  une  médaille  d'or  qui 
avait  été  mise  à  la  disposition  du  Congrès  par  la  Société  nationale 
d'Horticulture.  La  Société  devant  à  feu  le  D'  Joubert  de  l'Hyberderie 
un  leo-s  considérable,  qui  lui  a  été  fait  pour  que  les  revenus  en 
fussent  employés  en  un  prix  destiné  à  l'auteur  d'une  œuvre  importante 
au  point  de  vue  horticole,  et  un  concours  pour  ce  prix  étant  ouvert 
devant  elle,  l'ouvrage  de  M.  Baltet  a  été  présenté  à  ce  concours.  Il  a 
été  examiné  très  attentivement  par  une  Commission  dont  l'organe  a 
été  notre  honorable  collègue  >L  Hariot  qui,  dans  un  rapport  spécial, 
a  conclu  à  ce  qu'une  somme  de  10,000  francs,  constituant  cette  fois  le 
Prix  Joubert  de  l'Hyberderie,  soit  donnée  à  M.  Charles  Baltet.  Ce 
Rapport  a  été  lu  aujourd'hui  même  au  Conseil  d'Administration  qui, 
à  l'unanimité,  en  a  adopté  la  conclusion.  M.  le  Président  avertit  que 
l'avis  ainsi  formulé  par  le  Conseil  est  soumis  maintenant  à  la  Société 
réunie  en  séance.  Il  met  donc  aux  voix  cette  attrilnition  du  Prix 
Joubert  de  l'Hyberderie  qui  est  approuvée,  sans  opposition,  par  les 
Membres  présents.  Après  ce  vote,  M.  le  Président  prononce  le 
renvoi  du  Rapport  à  la  Commission  de  Rédaction. 

M.  Charles  Baltet,  se  trouvant  présent  à  la  séance,  adresse  à  la 
Société  ses  plus  chaleureux  remerciements  pour  la  haute  distinction 
qu'elle  vient  de  lui  accorder. 


Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Charles  Baltet  intitulé  :  Etude 
comparative  entre  l'Horticulture  française  et  l'Horticulture 
étrangère  ;  M.  Paul  Hariot,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Le  Congrès  horticole  de  1893  avait  inscrit  à  son  programme  la 
question  suivante  :  «  Étude  comparative  entre  V  Horticulture  fran- 
çaise et  V  Horticulture  étrangère.  » 

Le  sujet  était  bien  fait  pour  tenter  ;  il  demandait  de  nombreuses 
recherches,  un  esprit  méthodique  et  sagace,  une  plume  capable  de 
faire  passer  l'aridité  des  détails  statistiques  sous  l'élégance  de  la  forme. 


IIAPPOUT  XVII 

Un  seul  mémoire  a  été  présenté.  La  Commission  du  Congi'ès  l'a 
iuffé  digne  d'une  liante  réeompense  et  a  demandé  que  la  Soeiété 
nationale  dllorticullure  de  France  voulût  bien  lui  attribuer  une 
allocation  importante,  prélevée  sur  le  reli(iuat  du  legs  Joubcrt  de 
l'Hyberderie.  Dans  sa  séance  du  u^  juillet  dernier,  le  Bureau  de  la 
Société  nommait  une  Commission  chargée  d'examiner  le  tra\  ail  de 
M.  Charles  Baltet  et  de  lui  présenter  un  Rapport  à  ce  sujet.  Cette 
Coiûmission,  composée  de  MM.  Vitry,  Président,  Defresne  (Honoré), 
Trull'aut,  Berguian,  Delessart  et  Hariot,  ma  confié  les  fonctions 
ardues  de  Rapporteur. 

L'Horticulture  française,  par  laquelle  le  sujet  devait  naturellement 
être  abordé,  ne  comprend  pas  moins  de  200  pages  :  mais  il  faut  dire 
qu'il  reste,  après  cela,  bien  peu  de  chose  à  glaner.  A  titre  de  docu- 
ment, j'indiquerai  la  manière  dont  le  sujet  a  été  traité.  Il  est  envisagé 
sous  trois  grandes  lignes  principales  :  Horticulture  d  enseignement. 
Horticulture  de  produit,  Horticulture  d'agrément.  L'action  exercée 
par  l'État  est  soigneusement  étudiée,  aussi  bien  que  le  rôle  joué  par 
les  Sociétés,  par  les  écoles  et  les  orphelinats,  les  cours  et  les  confé- 
rences, les  jardins  d'études.  Les  centres  de  production  et  de  conunerce 
y  sont  relevés  avec  une  minutieuse  exactitude  ;  les  cultures  indus- 
trielles indiquées  avec  chiffres  à  l'appui  ;  la  bibliographie  et  la 
biographie  horticoles,  les  services  rendus  par  la  presse  spéciale  ne 
sont  pas  non  plus  oubliés. 

En  bon  patriote,  M.  Charles  Baltet  se  préoccupe  vivement  de 
l'avenir  de  nos  colonies  ;  il  montre  le  peu  de  profits  qu'elles  nous  ont 
procurés  jusqu'à  ce  jour  et  tous  ceux  que  nous  sommes  appelés  à  en 
retirer,  si  nous  savons  nous  y  prendre.  Prenons  par  exemple  l'Angle- 
terre et  la  Hollande  dont  les  colonies  constituent  la  plus  grande  part 
de  la  richesse,  et  ne  souffrons  plus  qu'on  dise  encore  que  la  France 
ne  sait  pas  coloniser  !  Pourcpioi  l'Algérie  ne  nous  fournirait-elle  pas 
les  productions  de  la  région  méditerranéenne,  aussi  bien  que 
l'Espagne,  le  Portugal  et  l'Italie  ?  Pourquoi  les  ports  d'Alger,  d'Oran, 
de  Philippeville  ne  remplaceraient-ils  pas  pour  nous  ceux  de  Salo- 
nique  ou  de  Corinthe  ?  Ne  pourrions-nous  enfin  retirer  des  Antilles 
françaises ,  de  la  Péninsule  Indo  -  chinoise,  de  nos  possessions 
d'Océanie  ces  masses  de  produits  textiles,  tinctoriaux,  pharmaceu- 
tiques ou  alimentaires  que  nous  sommes  obligés  de  demander  à  des 
nations  rivales  et  jalouses,  au  plus  grand  détriment  de  notre 
fortune  nationale? 

Tout  autant  de  questions  sur  lesquelles  M.  Charles  Baltet  a  insiste 
en  y  appelant  notre  attention,  et  que  nous  ne  pouvons  que  lui  être 
reconnaissants  d'avoir  encore  une  fois  soulevées. 


XVIII  DELIBERATION 

Les  principes  qui  ont  guidé  lauteur  de  ce  travail,  en  ce  qui 
concerne  la  France  et  ses  colonies,  nous  les  retrouvons  appliqués  à 
l'étude  comparative  de  THorticulture  dans  quarante  autres  nations  de 
l'Europe,  de  l'Afrique,  de  l'Asie,  de  l'Amérique  et  de  l'Océanie. 
Chacune  d'elles  est  sérieusement  envisagée  au  point  de  vue  de  sa 
surface  territoriale  et  de  sa  population,  ce  qui  permet  d'apprécier 
l'importance  relative  des  résultats  obtenus  ;  du  sol  et  du  climat  favo- 
rables ou  contraires  :  de  la  situation  géographique  ou  économique  ; 
des  facilités  du  travail,  du  commerce  et  des  échanges  internationaux. 
La  stabilité  politique  et  gouvernementale,  à  très  juste  titre  d'ailleurs, 
est  considérée  par  l'auteur  comme  un  facteur  important  du  mouve- 
ment horticole  et  nous  la  trouvons  partout  indiquée  avec  soin. 

Que  pourrions-nous  dire  de  plus  ?  sinon  que  le  travail  de  M.  Charles 
Baltet  sera,  à  chaque  instant,  consulté  par  tous  ceux  qui  s'intéressent 
aux  progrès  de  l'Horticulture.  Ils  y  apprendront  ce  qu'était  l'Horti- 
culture autrefois,  ce  qu'elle  est  actuellement,  ce  qu'elle  doit  être.  Un 
des  membres  les  plus  distingués  de  la  Commission  du  Congrès 
disait  :  «  Ce  sera  le  Larousse  de  l Horticulture  ».  Nous  souscrivons 
de  tout  cœur  à  cette  exclamation  enthousiaste,  sachant  quels  sont  les 
services  de  tous  les  instants  que  rend  le  Dictionnaire  de  Larousse  ! 

La  Commission  que  vous  avez  nommée,  reconnaissant  toute  la 
valeur  de  la  réponse  faite  par  M.  Charles  Baltet  à  la  question  posée 
par  la  Commission  du  Congrès,  vous  demande  d'attribuer  à  M.  Charles 
Baltet  la  récompense  qui  a  été  demandée,  persuadée  que  ce  travail, 
qui  marquera  dans  les  fastes  de  l'Horticultm-e  française,  fait  tout  à  la 
fois  le  plus  grand  honneur  à  l'auteur  qui  l'a  traité  et  à  la  Société  qui 
l'a  proposé. 


Décision  du    Conseil  d'Administration  de    la    Société   nationale 
d'Horticulture  de  France  {séance  du  lo  août  i8g3). 

Le  Mémoire  présenté  par  M.  Charles  Baltet,  couronné  d'une 
Médaille  d'Or  par  le  Congrès  horticole  de  1893  et  du  Prix  Joubert 
de  l'Hyberderie  (10,000  francs^  par  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France,  sera  imprimé  et  distribué  à  tous  les  sociétaires. 

L'auteur  aura  le  droit  de  faire  paraître  une  édition  spéciale. 

Le  titre  définitif  de  l'ouvrage,  proposé  par  l'auteur  et  adopté  par 
le  Conseil  d'Administration  de  la  Société  nationale,  sera  : 

L  Horticulture  dans  les  cinq  parties  du  Monde. 


PAYS     VISITÉS 


-s•^•^ 


Algérie 

Allemagne 

Alsace-Lorraine 

Amérique   centrale 

République  Dominicaine. 

Guatemala 

Nicaragua 

Angleterre 

Argentine  (République). . 

Australie      (  7    Colonies 
anglaises,  autonomes) . 

Autriche-Hongrie 

Bavière 

Belgique 

Bosnie  et  Herzégovine.  . . 

Brésil 

Bulgarie 

Canada 

Gap  (le) 

Chili 

Danemark  

Espagne  

États-Unis 

Finlande  


Pages 

I 

3o 

73 

8: 
87 
90 
92 
93 

i33 

i37 
i55 

171 

181 
•211 

2l3 

217 
219 
229 

23l 

235 
245 

25l 

271 


Pages 

France 293 

Françaises  (27  Colonies  : 
Afrique,  Asie,  Amérique, 

Océanie) 544 

Grèce 5G9 

Hollande 575 

Italie 585 

Japon Go5 

Luxembourg 625 

Mexique G33 

Monaco 637 

Norvège 643 

Pérou 649 

Pologne  (Ancienne) 653 

Portugal 667 

Roumanie 673 

Russie 675 

Serbie 7i3 

Suède 7i5 

Suisse 723 

Tunisie 735 

Turquie 743 

Venezuela 749 

Wurtemberg 757 


Au  total,  soixante-dix-sept  pays,  y  compris  les  contrées  autonomes, 
confédérées,  coloniales  ou  soumises  au  Protectorat. 


i-^-i- 


ALGERIE 

G"(),ouu  kilonu'lros  cai'rt's.  —  '],(Sij,'3()o  lial)ilants. 

— ^^-î 


I.  —  Les  Régions  de  culture. 

Depuis  i8'3<),  ép()(|uo  do  hi  eonquèlc  do  lAlijfério,  lo  (itnivonioiiiont 
français  a  voulu  favoriser  la  colonisation  do  sos  nouvollos  posses- 
sions africaines  et  intéresser  l'indigène  à  la  production  du  sol. 

Mais,  sous  riniluence  de  milieux  si  dilleronts,  rexpérionco  rai  sou- 
née  et  la  pcrsévéï'ance  rélléchie  ont  localisé,  pour  ainsi  dire,  le  mode 
de  travail  et  d'exploitation  du  cultivateur. 

(Conformément  aux  travaux  de  M.  Cosson  eliargé.  dès  18.'/},  de 
l'exploration  l)olaniquo  de  l'Algérie,  et  rédigés  sur  un  plan  observé 
par  M.  Charles  Rivière,  président  du  Comice  agricole  d'Alger,  dans 
son  rapport  présenté  à  l'Exposition  universelle  de  1889,  nous  divisons 
notre  colonie  en  <[uatro  grandes  zones  : 

I"  La  région  littorale,  chaude  et  humide  ; 

u"  La  région  montagneuse,  tempérée  et  froide  en  ses  dernières 
altitudes  ; 

3"  La  région  des  Hauts-Plateaux,  aux  oxtréuies  mariiués  ; 

4"  La  région  désertique,  bridante  et  sèche. 

Région  lîÉforalc. 

La  Région  littorale,  installée  sm*  les  sables  de  la  mer.  ou  sur 
un  territoire  assez  rapproché  de  la  Méilitcrranée.  doit  en  ressentir 
les  effluves  bienfaisantes. 

Le  thermomètre  étant  conslannnent  au-dessus  de  zéro,  la  Flore 
subtropicale  n'a  pas  manqué  d'y  établir  son  territoire  délocliou. 

C'est  une  véritable  station  d'acclimatement. 


2  ALGERIE 

Les  Palniiors  tic  toutes  diniensions,  depuis  les  troncs  élevés  en 
colonnes  gigantesques  justpiaux  humbles  toulles  naines,  sont  réunis 
en  vastes  et  riches  collections  au  milieu  desquelles  se  remarquent,  à 
côté  des  Cocotiers  à  petits  fruits  des  plaines  brésiliennes,  les 
Caryotas  des  Indes  Orientales,  les  Palmitos  de  la  Guyane  et  les 
Thrinax  de  la  Havane,  accompagnés  des  Sal)als  aux  larges  feuilles 
souvent  dupliciformes  et  de  toutes  ces  Pabnacées  nabellifères,  les 
Livistonées  et  les  autres  (^oryphinées.  Espérons  que  ces  «  Princes  du 
règne  végétal  »,  suivant  l'expression  de  Linné,  ne  tarderont  pas  à  se 
répandre  là-bas  comme  ils  le  sont  dans  la  Provence  maritime. 

Les  beaux  feuillages  des  Musacées,  ceux  presque  aussi  amjiles 
des  Strclitzias,  avec  leurs  Heurs  aux  formes  originales  et  aux  colora- 
tions éclatantes,  disent  que  toutes  ces  j^lantes  des  pays  chauds 
peuvent  vivre  facilement  avec  leurs  nombreuses  congénères  au 
milieu  des  terres  algériennes  abritées  et  voisines  de  la  mer. 

Les  Bambusées  de  PIndo-Chinc  balancent  dans  les  airs  leurs 
roseaux  géants  où  A'iennent  nicher  les  petits  oiseaux. 

Les  Aroïdécs  s'accrochent  aux  arbres  et  vivent  sous  leurs  frais 
ombrages,  tandis  que  de  formidables  Agaves  et  des  Cactées  bravent 
la  sécheresse  et  les  ardeurs  du  soleil  comme  en  pleines  savanes 
du  Mexique.  Et  les  gros  arbres  sont  enlacés  par  les  grimpants 
BougainA-illéas,  Passiflores  et  Bignones,  immenses  amas  de  lianes 
disparaissant  sous  des  myriades  de  floraisons. 

Si  les  P'iguiers  verts  ont  de  nombreux  représentants  à  tronc  lisse, 
véritable  fut  supportant  une  immense  cime  au  feuillage  persis- 
tant, il  en  est  d'autres  dont  l'axe  central  disparaît  bientôt  empri- 
sonné et  caché  sous  une  foule  d'appendices  venus  des  raniificalions 
pour  s'enfoncer  dans  le  sol  ;  ce  sont  les  Ficus  à  racines  adventives 
ou  aériennes.  Le  Figuier  de  Roxburgh,  qui  prend  eu  Algérie  des 
proportions  colossales,  est  dans  ce  cas. 

Des  Bombacécs  aux  énormes  troncs  renflés  s'élèvent  en  arbres 
gigantesques.  Leur  écorce  a  un  revêtement  formidable  cuuq)osé 
d'aiguillons  pyramidaux  à  pointes  acérées  sendjlant  défendre  les 
mervcilletises  floraisons  des  chues  contre  les  destructions  des  grim- 
peurs. Des  troncs  ont  plus  d'un  mètre  de  diamètre  et  les  ondirages 
de  leurs  fortes  ramures  recouvrent  de  larges  surfaces.  A  défaut  du 
séculaire  Baobab  de  la  Sénégambie,  le  rivage  africain  possède 
les  géants  des  Deux-Mondes  qui  présenteront  ])ar  la  suite  de 
]}uissants  exemples  de  végétation. 

Les  grands  arbres  ne  sont  pas  seulement  remarquables  i)nr  la 
hauteur  de  leurs  masses  ligneuses.  Les  Erylhrines  cultivées  en 
petit  pot  (hms  les  serres  de  l'Europe  sont,  sur  la  côte  d'Algérie,  des 


^ 


AI.GKUIK 


ai'boresconls  do  prcuiii-ro  gi'aïKlfiir  en  inrmo  Icniits  (juc  ]>iinluetours 
(léclalanlos  (loraisons.  Leur  large  têto  se  couvi-c  de  noiiibrouses 
iiillorcsc(Mices,  sorte  de  erètes  rouges.  cinal)re  ou  vermillon. 

Le  littoral  est  le  favori  des  (^ycadées,  plantes  étranges  d'un  autre 
âge,  dont  le  groupement  reporte  aux  paysages  anl«'diluviens  •  c'est 
le  i)ays  adoptif  des  superl)es  Conifères  de  lAnstralie.  des  l*ins 
colomnaires  et  des  Araucarias  cpii  menaeenl  l(>s  nuées  de  leurs  (lèches 
hautes  de  j)lusde  'io  mètres,  de  ces  superhes  Kucalyptus  à  croissance 
rapide,  ])lus  élevés  encore,  et  des  curieuses  floraisons  des  Méla- 
leu([ues,  des  Callistémons  et  des  Protéacées  océaniennes. 

Aux  arl)res  des  vergers  pendent  les  fruits  des  tropiques  :  lAnono, 
cette  grosse  bourse  enllée  de  crème  aux  senteurs  fades  ou  suaves, 
mais  au  goût  agréable  ;  la  Poire  d'Avocat,  Persea,  beurre  végétal, 
les  Goyaves  facilement  transformables  en  délicieuses  gelées. 

Les  lîananiers  sont  en  massifs  couipacls  ;  du  milieu  du  feuillage 
sortent  de  lourds  régimes  de  la  Figue-Banane  ou  de  la  Banane 
chinoise  à  chair  parlumée.  ou  bien  encore  de  la  grosse  Banane, 
fniit  de  vulgaire  alimentation. 

Sous  rinlluence  directe  du  climat  nuirin.  les  champs  se  couvrent 
pendant  l'hiver  de  j)roductions  de  primeurs.  Quand  la  neige  envahit 
les  jardins  des  grands  centres  de  TEurope.  les  légumes  sont  ici  en 
pleine  maturation  comme  aux  premiers  jours  de  lété  sous  le  beau 
ciel  de  France,  et  les  récoltes  de  décend)re  ou  de  janvier,  en  Algérie, 
résultant  d'une  culture  rationnelle  et  j)rati((ue.  vont  faire  les  délices 
des  populations  qui  vivent  au  milieu  des  frimas. 

Plus  tard,  cette  même  zone  produit  (in  juin  les  Raisins  liùtifs  qui 
arrivent  sur  les  marchés  de  la  nu'tropole,  cpiand  la  A'igne  (Icurit  à 
peine  aux  treilles  de  ses  espaliers. 

Le  littoral  est  encore  la  nouvelle  patrie  des  riches  collections 
botaniques  et  de  l'horticulture  ornementale,  si  recherchées  pour  le 
décor  des  serres  et  rend)ellissement  des  appartements  les  plus 
luxueux  ou  les  plus  modestes,  chez  tous  les  peuples  de  haute  civi- 
lisation. Le  Jardin  d'essai  sudit  à  peine  à  ses  approvisionnements. 

Il  convient  cependant  de  dire  que  les  climatures  favorables,  en 
dehors  du  pied  du  Dahara,  s'étendent  plutôt  vers  l'Kst.  La  variété 
des  cultures  s'accentue  sous  l'induence  tles  baies  ilAlger,  de  Cher- 
chell,  do  Philippeville,  de  Bone  et  de  La  Calle,  baie  corallifère.  Le 
ciel  d'Oran  est  moins  clément;  celui  de  Bougie,  plus  hmnide. 

L'horticulture  est  donc  appelée  à  un  grand  avenir  dans  celte 
région  favorisée  par  le  climat,  où  les  rares  abaissements  de  la  tempe- 
ratiu'c  sont  atténués  par  des  haies  de  verdure  également  protectrices 
contre   les   vents   desséchants  ;    aux   rigueurs   de   l'été,   l'irrigation 


4  AI.dlhuE 

l'cicilcmeiit  iiiuéiiagco  oppose  iim-  IVaichoiir  hit-nraisaulc  qui  assurt'  la 
vie  végétale  dans  toute  sa  libre  luxuriance  et  clans  sou  entière 
production. 

La  région  suivante  est  égaleuicnt  favorable  à  Iborticulture. 


Kégion    nioutagueiise* 

Figurons-nous  tout  dabord  un  niassil'  montagneux  ceiitral  et 
puissant,  c  est  la  Kalniic  avec  ses  ravins  frais  et  onil)ragés  et  ses 
petites  vallées  arrosées  :  ensuite  les  sinuosités,  les  découpures  et  les 
crevasses  des  contreforts  de  lAtlas.  avec  leurs  altitiules  di\  erses, 
toutes  parties  encore  léchées  par  les  dernières  ellluves  des  vapeurs 
marines,  ou  plus  ou  moins  voisines  des  nuages.  A'éritable  région  de 
l'arboriculture  forestière  et  fruitière,  elle  comprend  une  variété 
infinie  de  végétaux  des  pays  tempérés  du  Japon,  de  la  Chine,  des 
hautes  Cordillères,  t(Mit  en  olfrant  des  conditions  de  végétation 
analogues  à  celles  de  nos  vergers  du  centre  de  la  France. 

Quelques  points  de  cette  zone  sont  à  citer  :  Médéah,  Milianah, 
pour  Alger;  à  IFst,  IPklough,  Constantine  et  son  Hamma,  les 
montagnes  Beni-Salah  ;  à  FOucst,  Tlemceu  et  quelques  localités  de 
la  frontière  marocaine. 

Les  altitudes  moyennes  et  au-dessous  conviennent  aux  Orangers 
et  aux  Oliviers. 

Les  Aurantiacées  plantées  en  bosquets  aux  lianes  des  coteaux, 
abritées  des  vents  du  Xord-Ouest.  ont  une  verdeur  de  feuillage  et 
une  délicatesse  de  fruits  tout  à  fait  incomparables.  L'Olivier  se 
présente  en  véritables  forêts  composées  darbres  souvent  séculaires. 

Un  gi'and  nombre  de  plantes  craignant  la  chaleur  pndongée  ou 
exigeant  une  période  de  repos  de  végétation  se  plaisent  dans  ces 
contrées  :  les  Conifères  <le  la  Cilicie.  du  (Caucase,  des  points 
élevés  du  Mexiijne  et  de  la  Californie,  les  lîandjous  de  l'Himalaya, 
le  Cham.frops  de  la  Chine,  les  ^lagnoliacées.  et,  dans  les  parties 
les  moins  hautes,  une  série  d'arbres  au.straliens,  notamment  des 
Eucalyptus  et  des  Acacias  Mimosas. 

Dans  c<'tte  zone  «iii  les  ardeurs  de  l'été  sont  plus  atténuées,  où 
les  eaux  vives  «les  ravins  eoident  pr<'S(jii('  constamment  au  milieu 
de  broussailles  et  tle  bois  toujours  verls.  pays  de  (|n«'lques  rares 
fougeraies  ou  des  prés  louglenqjs  (Icuris,  riiorticulliirc  li-omci-a 
encore  beaucoup  de  stations  privilégiées  et  pleines  d'iiil»''rél  ))our 
la  culture  de  certaines  plantes  <[ui  redoutent  le  littoral  :  Icj 
(jamellias,  les  Thés,  les  grandes  Fougères,  les  Orchidées,  les  Bro- 
méliacées  etc.,    etc..  Eu  dehors  du  climat,  il  y  a  pour   ces   plantes 


Ai.<ii;i{ii-: 


une  ([Mcslinii  (II-  siil  :  ur.  il  pciil  iMrc  a\aiil;ii;('iiscMii'iil  niinlilii'-  u-.w 
les  terres  légères,  riches  en  luiiniis.  drln-is  de  \(''i;(''taliini  mccmiiiiiIi'i 
dans  les  bois  et  les  broussailles 

Cependant  les  alliliules  \()isines  ou  au-dessus  de  la  uioveiiue  s(»i»l 
les  véritables  pays  des  IVuils  «le  la  Fi-auee  :  rarbtM-iiullurc  IVuilii  ic. 
entre  les  mains  des  jardini<'i's  IVaurais.  y  nbliendra  de  rai)ides 
résultats  à  laide  de  variétés  spéciales  et  de  pi'incipes  de  taille  facili's 
à  déterminer.  Avec  les  espèces  iVnitièrcs  de  la  métropole,  Poiriers, 
iVbricotiers,  Cerisiers,  Pêchers,  certaines  expositions  comportent 
aussi  les  l^laqueminiers  et  les  lîibaciers  du  Japon. 

Kn  plein  massif  montagneux,  la  Vigne  est  dans  un  milieu  lavo- 
rable.  Les  Vignes  kabyles  poussent  souvent  en  compagnie  du 
Figuier,  arbre  précieux  par  sa  rusticité  et  par  sa  rructilicali<»n 
abondante  <pii  constitue  une  des  principales  ressource^;  di-  la 
nourriture  et  du  commerce  sous  forme  de  fruits  secs. 

La  température  s'abaisse  au-dessous  de  zéro  s\ir  })lusieurs  points 
de  la  région  montagneuse  :  ([uel«[uefois,  aux  faibles  altitudes,  la 
neige  couvre  la  terre  d'un  léger  duvet  blanchâtre  scintillant  souvent 
sous  un  ciel  lumineux  :  puis  vers  les  sommets,  ces  neiges  sont  plus 
durables  et  elles  assurent  à  la  vie  végétale  une  période  de  repos 
si  iavorable  à  nos  végétaux  éeonomicpies  des  pays  froids. 

Kégiou    des    llaiits-Plateaux. 

La  région  des  Hauts-Plateaux,  de  plaines  hautes  avec  sa  steppe, 
c'est  l'altilude  accusée,  sillonnée  par  îles  bourras([u»'s  de  froids  et 
de  neiges  pendant  l'hiver,  mais  devenant  le  pays  de  la  sécheresse 
et  des  chaleurs  désertiipies  pendant  l'été,  sorte  de  climat  continental 
à  extrêmes  bien  marqués. 

La  flore  des  Hauts-Plateaux  a  des  allinités  avec  la  flore  de  la 
région  montagneuse.  Les  végétaux  qui  peuvent  vivre  en  ces  milieux 
sont  les  plus  rusti([ues  du  centre  et  du  nord  de  l'Europe,  du  nord 
de  la  (]hine,  du  massif  de  l'Himalaya,  des  pays  de  steppes  cl  de 
q»ud(|ues  points  du  Canada  et   des  l^tals-Unis. 

L'horticulture,  puissamment  aidée  par  l'irrigation,  y  conq)rend 
nos  arbres  du  Xonl  :  Peuplier,  Orme,  Robinier.  Frêne.  Mûrier. 
Aulne,  Sa»de  en  têtard  ou  en  oseraie,  etc.  Les  arbres  fruitiers,  «h)nl 
quelques-uns  tleviennent  très  gros,  sont  les  Poiriers,  les  Pommiers, 
les  Cerisiers,  les  Abricotiers:  mais  leur  bonne  venue  n'est  possible 
qu'avec  des  abris  et  dans  une  situation  favorisée.  Les  Conifères 
rustiques  peuvent  y  vivre,  (pioique  les  arborescents  aient,  en  général, 
une  existence  ditlicile  en  ces  altitudes.  Quelques  auteurs  pensent  (jue 


()  ALGÉRIE 

la  viliculturo,  moJiliaiit  ses  priiK-ipos,  y  ilonaerait  dos  résultats. 
Quant  à  la  lloriculture,  c'est  à  peu  près  celle  des  pays  du  Nord 
de   la   France. 

Une  partie  des  Hauts-Plateaux,  les  steppes  et  leurs  versants 
sahariens,  où  se  pratique  rélevai»e  de  3oo,ooo  chameaux,  présentent 
une  nature  climatérique  autre  qui  permettrait  lintroduction  de 
certaines  plantes  de  l'Arizona  et  du  Nouveau  Mexique,  princi- 
palement de  Prosopis,  de  Yuccas,  de  Cactées. 

Les  Arabes  y  récoltent  la  Pyrèthi'e  et,  dans  le  voisinage  du  Chott, 
une  Trurte  volumineuse,  le  ïerfez,  l'ei'fezia,  qui  entre  dans  leur 
alimentation. 

Cette  région  est  généralement  le  pays  de  l'Alfa,  herbe  recherchée 
par  l'industrie  :  c'est  aussi  la  contrée  des  nomades,  de  l'élevage  du 
mouton  et  des  troupeaux  transhumants.  Si  l'horticulture  n'y  est 
pas  favorisée  comme  sous  les  autres  zones,  elle  a  une  action  utilitaire 
assez  marquée  pour  mériter  l'étude  et  l'application  de  principes 
culturaux  appropriés  au  climat  ;  elle  peut  y  donner  des  résultats 
intéressants,  ainsi  que  le  démontre  l'expérience  des  jardins  du 
Kreider,  à  1,200  mètres  de  hauteur  dans  l'Ouest  Oranais. 

La  partie  Est  des  Hauts-Plateaux  présente  d'heureuses  tentatives 
de  jardinage.  L'Asperge  et  la  Pomme  de  terre  y  réussissent. 

Région    déisertique. 

La  Région  désertique  est  déterminée  par  im  seul  mot  :  climat 
saharien.  N'y  retrouvons-nous  pas  le  pays  aux  espaces  sans  lin, 
.secs  et  arides,  aux  actions  météoriques  en  général  peu  favorables 
à  la  vie  des  végétaux,  qui  y  souffriront  de  la  siecité  de  l'air 
comme  de  l'exagération  de  sa  chaleur  et  do  ses  abaissements  au 
degré  de  congélation,  et  surtout  du  manque  ou  du  peu  d'intensité 
des  précipitations  pluviales?  La  nature  du  sol  :  gypseux,  argileux, 
limoneux,  sableux,  etc.,  arrosé  par  des  eaux  salines,  ne  contribue 
pas  à  faciliter  le  développement  des  végétaux,  surtout  à  leur 
premier  âge. 

L'hoi'ticidturc  a  donc  avec  ces  régions  un  rôle  resti'cint  (juoique 
de  réelle  utilité.  Pour  déterminer  ce  rôle,  il  convicndi-ait  d'étudier 
les  dilïicultés  climatériques  inhérentes  aux  points  dillérents  de  cette 
grande  zone  qui,  par  son  extension  même,  olfre  des  variantes  de 
température  et  de  végétation. 

La  partie  saharienne  de  l'Est  présente  une  assez  vaste  dépression 
peu  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Là,  les  oasis  sont 
prospères,  fortement  arrosées   en  tout  temps  par  <les  nappes  arté- 


Ar.«;i;iui;  - 

siiMim's  ;  U'  Dallicr  y  porte  ih-s  IViiils  rstiiin'-s  [)ai'  leur  liomic 
qualili':  le  P/nr/iix  /rniils  y  aUciiidiM  sans  thjiitc  de  cframli-s  (liiucii- 
sions,  et  ratmospluTo  l)rùlaiilc  jM-i-iiict  d'y  Iciilcr  la  cultiin'  dos 
Fififuicrs  austral  ol  sycoinorc,  di*  i-ertains  Acacias  cl  du  l)rillaiit 
Poincilladc,  le  «  Flainl)()yant  »  de  .Madai^ascar. 

De  ri^st  à  rOiiesl.  la  lai'i^'c  haiidc  dcscrticiiic  se  rclcvc:  les 
environs  de  Lai^^liouat  atteignent  vers  Soo  mètres  de  lianli-nr.  et  le 
relèvement  se  continue  aux  altitudi's  accnst-es  d'environ  i.ooomèti'cs 
iusqu'au  Maroc.  Le  Dattier  laihlit  de([ualil(''  et  di'  vigucni-cn  suivant 
cette  direction  ouest  ;  à  Lai;lioual.  il  est  (iuel»[uerois  couviu't  de  neij^e; 
dans  la  province  d'Oi-an,  il  est  soiivcnt  moins  l'ohuste:  «'ulin.  au 
centre  dune  région  voisine  des  llauts-l*lateaux,  ([uchpu's  îlots  de 
vég'étation  variaMi'  rorineiil  les  Ksours. 

I/horliculture  se  trouve  en  [)rcsenci'  de  réelles  dilliculti'-s  au 
milieu  de  ces  contrées  où  le  froid  si'  signale  par  des  aliaisscnu'Uls 
de  —  2°  et  4"  dans  la  partie  la  plus  ti'Uipérée  en  hiver,  et  par  des 
chillres  voisins  de  —  lo''  dans  les  hautes  terres.  Le  siroco  atteint  5o'^ 
de  chaleur  et  lintensité  du  rayon  solaire  dépasse  souvent  -|- <3'3"  à  la 
boule  noii'c. 

La  partie  l'.st  et  (U'-primée  de  la  bande  saharienne  oH're  seule  un 
cliamp  de  culture  l't  dexpérimentation  pour  les  plantes  des  l)ays 
chauds  ;  quant  à  la  partie  Ouest,  les  véi;étau\  di-s  hautes  steppes  du 
globe  ou  des  pays  froids  sont  mieux  à  sa  convi'nanci'. 

Dans  le  bas  Sahara,  rinu'ticnlturc  n'est  possible  (pi'à  l'ondjrc  des 
oasis  où  l'arbre  fruitier  d'Europe  se  mêle  aux  Oliviers,  et  elle 
s'arrête  avec  la  dernière  ligne  des  Dattiers. 

Le  Dattier  seul  caractérise  la  végétali<ni  et  la  culture  du  désert 
chaud  et  tempéré. 


il.  —  Production  maraîchère. 

CuLTUHEs  roTACKiiKs.  —  ïous  Ics  léguiiu's  couuu-^  cu  Francc  se 
rencontrent  dans  le  jardin  maraîcher  algéiien.  i-t  K'ui-  proilucliou 
hâtive  ou  tardive  varie  avec  les  zones  (  limatéritpu'S.  Cette  culture, 
dévi'loppée  à  Oi'an.  à  Phili])pe^  ille.  à  lJ<'»ne.  atteint  son  maximum 
d'intensité  aux  envir()ns  d'Alger,  ilont  les  marais  peuvent  èti-e  ])i'is 
connue  type  d'une  cxcellcntt*  exploitation.  Les  jardins  s'étcntU'ut 
principakunent  à  l'est  de  la  ville,  dans  la  grande  baie  terminée  par 
le  cap  Matifou.  où  l'on  rencontre  Ilusscin-Dcy.  Maison-Carrée.  Ft>rt- 
ded'Kau.   Ain-Taya.  etc...  Les   Espagnols  et  les  Mallais  ont   presi|ue 


s  AI.GIJRIE 

lo  inonop«)lr  de  it-ttc  ]tri)(liutioii  juMir  lîtqiulU'  ils  mauilV'stent 
dos  aptitudes  spéciales,  de  nature  à  les  faire  comparer  aux  bous 
maraîchers  des  environs  de  Paris,  tant  sont  bien  compris  reutreticn 
du  sol  et  la  rotation  permanente  des  cultures. 

Souvent,  sur  une  surlaee  «le  nu)ins  duu  hectare  arrosé,  le  Gabo- 
nais vit  avec  sa  laniille  et  ses  oun  riers.  T.e  matériel  est  simple  :  il  se 
i-tuupose  d'uue  noria  avec  son  bassin  île  reserve,  d'une  modeste 
habitation  et  souvent  d'un  hanij^ar  pour  la  voiture,  le  matériel  et 
les  bêtes.  Un  terrain  de  cette  nature  ])cut  être  loué  juscpi"ii  i.ooo  à 
I.200  fr.  par  an,  sans  exagération. 

Les  légumes  comnums  et  de  production  constante,  même  en 
hiver,  sont  ceux  connus  de  tous:  Choux.  Choux-lleurs,  Salades 
diverses.  (Carottes.  Haricots.  Pois.  Pommes  de  terre,  etc. 

Les  Artichauts  se  cultivent  en  plein  champ,  ordinairement  disposé 
pour  lirrigation.  La  Pomme  de  terre  d"hiver  se  lait  sur  d'assez  vastes 
espaces,  et,  quant  à  la  récolte  dété.idlc  sui)porte  aisénu'ut  larrosage, 
ainsi  cpie  cela  se  pratique  dans  les  plaines  d'Oran.  Pendant  cette 
saison.  Courges  et  Courgettes.  Pastèqxu^s  et  Melons  divers,  cultivés 
en  champs  irrigués,  se  rencontrent  sur  les  marchés,  amoncelés 
en  immenses  pyramides. 

Dans  les  terres  bien  préparées  et  avec  des  arrosements  d'été,  la 
Betterave  donne  en  feuilles  et  racines  un  poids  utilisable  d'environ 
loo.ooo  kilog.  à  rhectare;  avec  la  Betterave  Mammouth,  il  est  même 
facile  de  dépasser  ce 'rendement. 

Les  cultures  bien  soignées  des  jai'dins  environnant  les  fermes 
procurent  aux  Choux  cavaliers  et  à  toute  cette  série  des  Choux 
arbres  une  excellente  végétation. 

Les  Choux  ujoclliers  blancs  et  rouges,  en  cultures  disposées  pour 
l'irrigation,  jicuveut  tlonner  toute  l'année,  hiver  comme  été.  un 
abomlant  feuillage  alimentaire,  dont  le  poids  varie  eutre  80.000  à 
100.000  kilog.  à  rhectare. 

Les  Choux  mille-têtes  ont  des  l'ésultats  analogues. 

Le  Maïs  (^aragua  et  le  Sorgho  donnent  jus([u"à  100.000  kilog.  de 
v<it  à  rhectare  :  «'U  l'iche  sol  irrigué,  la  (^anne  dépasse  ce  rcmh'iueut 

La  vente  de  la  gi-aine  est  encore  un  j)ro(it  pour  le  cultivateur. 

Du  ])riut<'UJps  à  l'automne,  la  Tomate  crue  ou  cuite  est  la  base 
alinu'Utaire  d'une  grande  jiartic  de  la  pojinlation.  La  cultniv  bien 
comj)rise  s'avance  urmuc  jus((iie  dans  la  saison  d'hiver,  l't  les 
j>ro<luits  de  ju'emicr  printemps  accpiièrcnt  une  certaine  valeur. 

Le  (r<Mubo,  IlihisciiH,  ses  capsules  à  maturité  incomi)lète,  régal  de 
eréiile,  sont  consommées  par  les  Arabes,  les  Espagnols  et  les  Juifs. 

J.,e  Souchet.  Cj'ueriiH,  est  poi-té  au  niarché  ou  aux  j)harmacies. 


AI.riKUlK  C) 

Li's  U«)li(Hit's.  Niirit'li's  iui»Mi;i'lli'  cl  aspci'^f.  à  l(tiii;U('  c-ossr.  lie 
sont  réfoltrs  (jnc  dans  (l«'s  cas  cxccplininicls.  Les  essais  du  Doliciuc, 
du  Soja,  du  Lahlad,  entrepris  à  Jiiskra,  donnent  des  espérances... 

Le  Haricot  de  Lima  se  propa<;C  lenlenient  ;  celle  rè\e  créole,  très 
estimée  dans  les  i)ays  chauds,  est  encore,  sous  la  zone  chaude  de 
l'Ali^érie,  uiu'  îles  meilleures  ji^raines  l'arineuses. 

Grinn)ant  sur  li-s  tonnelles,  les  arbres  ouïes  murailles,  une  (lucur- 
hitaeée  mexicaine  produit  son  IVuit  comestible,  du  V(dume  d'une 
forte  poire;  c'est  la  (Ihayolte,  Sechilim  cdnle  :  des  environs  d'Alger, 
ou  l'expédie  vers  Paris  aux  marchands  de  comestibles. 

Lu  Patate  ne  soi't  pas  des  plaines  littoralieunes  ;  reciiercli(''e 
prineipaliMiient  par  la  p(j[)ulalion  européenne  et  même  pai"  les  Arabes 
qui  savent  l'assaisonner  do  préparations  particulières,  cet  excellent 
et  généreux  légume  aurait  du  succès  sur  nos  marchés. 

Un  hectare  de  Patates  j)roduit  en  bon  sol  de  10,000  à  120,000  kilog. 
de  tubercules  coutcnaut  i.")  0/0  de  fécule  et  10  0/0  de  sucre. 

La  Patate  est  cultivée  aux  envii'ons  d'Alger  dans  les  terrains 
légers,  voisins  du  rivage  :  les  tubi-rcides  y  actpiièrent  di'  fortes 
dimensions  et  figurent  sur  les  marchés  d'Alger,  au  j)rix  de  (i  à 
10  francs  les  100  kilog.;  le  prix  augmente  vers  le  printemps. 

La  i)lante  a  des  avantages  économicpies  bien  niarcjnés  :  son 
entretien  et  son  arrachage  i)réparent  le  sol  poiu'  d'autres  cultures,  cl 
ses  tiges  feuillues  peuvent  supporter  des  coupes  ti-cs  appréciées 
par  le  bétail,  sans  diminution  pour  la  production  du  tubt'rtMde. 

PuiMKUKs. — L'exportation  s'arrête  aux  cultures  dites  île  [)riuu'urs. 
cpd  doivent  arriver  sur  les  grands  marchés  tle  France  au  prenner 
printemps,  i)rincipalement  durant  le  Carême  et  pendant  la  semaine 
précédant  Pà({ues,  (a's  cultures  s'obtiemient  senhunent  sur  le  littoral, 
en  pleine  terre  légère,  saine  cl  bien  funu'c. 

Le  choix  de  la  variété  a  une  im[)ortance  considérable  lorscpi'il 
s'agit  de  la  production  des  primcui's  (pu.  à  la  hàliveté.  doivent 
joindre   un   certain   aspect  dit  «  marchand  ». 

La  saison  favorable  de  M'utc.  en  Algérie,  est  comprise  entre  le 
i5  déeend)re  et  la  lin  de  mars  ;  tous  les  ellorts  du  cultivateur  sont 
teutlus  pour  arriver  au  cours  de  cette  période. 

Le  littoral,  souvent  le  rivage  même  ou  mieux  la  ligne  la  ]>lus 
rap[)rochée  de  la  mer.  est  le  véritable  milieu  de  [)roduction  hâtive: 
là.  les  abaissements  de  température  sont  peu  à  craindre,  les  terres 
sont  légères,  l'irrigation  assurée,  les  fumures  possibles  aux  cu\  irons 
des  grands  centres,  et  l'ex])loitation  à  peu  de  distance  îles  [torts 
d'end)ari]uement  d'où  partent  des  services  quotidiens, 


10  ALGKIUK 

Doux  articles  priiuiiuiux  visent  l'oxportatiou  du  i5  découihi-i-  à  liu 
janvier  :  les  Haricots  et  les  Pois. 

Le  Haricot  vert  est  délicat,  il  craint  le  froid  :  aussi  clia(|ue  i)ied. 
dans  un  sol  bien  iunié.  aura  ])our  la  nuit  et  les  jours  de  pluie  un 
petit  abri  mobile  qui  i;arautira  ce  jeune  et  tendre  léi>unie  contre  les 
intempéries.  La  principale  variété  est  le  Haricot  noir  de  Bcli>i(pu\ 

Le  Pois,  dit  «  Petit  Pois.  »  plus  rusticpie,  brave  les  contre-temps 
ordinaires,  tout  en  craignant  les  chutes  d'eau  qui  recèlent  quelques 
grêlons  dv  nature  à  tacher  la  cosse. 

La  saison  du  Petit  Pois  se  prolonge  assez  tard.  Une  zone  plus 
écartée  de  la  mer.  en  terrain  sec,  ordinairement  en  coteau  bien 
exposé,  produit  notre  Léguminense  :  mais  connue  elle  arrive  plus 
tardivement,  elle  est  quelquefois  ilune  valeur  inférieure.  L'excès  de 
sécheresse  est  nuisible  aux  Pois  de  primeur. 

Les  variétés  usitées  sont  les  Pois  :  Prince  Albert.  Michaux,  etc. 

Haricots  verts  et  Petits  Pois  s'emballent  facilement  dans  de  petites 
corbeilles  faites  en  roseaux  tressés. 

Les  Artichauts  de  i)rimeur  sont  ordinairement  nuîins  voisins  de 
la  mer  ;  leur  culture  en  i)lein  champ  s'étend  siu'de  grandes  STU'faces; 
des  i)ropriétaircs  en  possèdent  i)lusieurs  hectares  préparés  pour 
fournir  des  produits  à  des  épo(pies  déterminées,  notamment  de 
décendire  à  mars. 

Les  tètes  d'Artichaut  sont  endjallées  dans  de  grandes  corbeilles 
tressées  avec  des  roseaux,  ce  cpii  pernu-t  mie  aération  facile.  Les 
Artichauts  d'Algérie  se  vendent  courannuent  au  connnerce  parisien. 
La  princij)ale  variété  est  l'Artichaut  violet  hâtif  de  Provence. 

La  colonie  exporte  Hoo.ooo  kilog.  de  légumes  verts  par  an. 

La  Ponnne  de  terre  de  priuieur  est  une  des  cultures  inq)ortantes 
d  exportation:  elle  a  j)our  but  d'arriver  pendant  la  première  saison 
l)rintanière  de  la  France,  c'est-à-dire  poui-  le  carême  et  les  environs 
de  Pâques,  à  la  majoration  des  prix.  Des  ex])ériences  idiles  sont 
encore  à  tenter  ])our  déterminer  la  nature  des  races  à  cultiver  : 
actuellement  on  enqdoie  avi'c  succès  la  variété  Ouarantaint-  et  mieux 
la  U()\;il  Ki(hu  y:  l'une  et  lautre  plaisent  au  consonnuatcur  :  gi'osseur 
moyenne,  l'orme  oblongue,  chair  farineuse  et  de  bonne  (puilité.  Déjà, 
les  espèces  généreuses  comme  Richter's  iuq)eralor  ont  été  distri- 
buées dans  les  villages  de  l'Aurès, 

Suivant  les  années,  on  a  xw  le  (piiulal  de  Pomuics  (h-  terre  atteiudre 
le  prix  de  .^o  à  ."io  francs.  Les  chillrcs  (rexportalion  s'élèvent  auiiuel- 
lement  aux  environs  de  3, 000,000  de  kilog. 

Les  (Jhoux-lleurs.  à  cause  de  la  tra\('i'sée.  ollreul  (|uel(|iies  incer 
titudes  de  lionne  ari'ivée;  les  Asperges  redouleut  le  même  obstaeh' 


AI.GKUIK  II 

l'im  et  Taiilrr  sont  ai)pr(''(i(''.s  sur  la  lal)lr  riche  ou  nujclcsU',  »U-s  le 
luois  (l(>  lévrier.  Les  terres  lé«,'èros  tlu  littoral  et  les  ahoiulantes 
l'uniures  possibles  aux  environs  des  villes  assurent  à  ee  jn-oduit 
un  véritable  succès. 

Les  Fraises  ont  une  niaturil('-  précoce,  mais  elles  Noyai,'eul  U'al  cl 
sont  de  consouiniation  locaK- :  de  nièuu-  les  Piments  et  la  Tomate. 
Ne  serait-ce  })as  le  nionuMit  d'i-ncourager  la  création  «l'usines  à 
conserves,  ([ui  pourraient  s'installer  au  cieur  niènie  de  la  production 
et   oilrir  un  débouché  certain  au  cultivateur? 

En  attenilant.  les  trieurs,  les  emballeurs  et  les  vanniers  sont 
autant  de  satellites  qui  i^ravitent  autour  du  marché  et  y  ^ifagnent  leur 
salaire, 


III.  —  Production  fruitière. 

Au  début  de  la  eon«piète  de  l'Algérie,  on  a  voulu  introduire  la  cul- 
ture des  espèces  l'ruitières  de  l'Europe  :  mais  les  déceptions  n'ont  j)as 
tardé,  surtout  avec  li's  arbres  fruitiers  à  péj)ins.  Il  y  a  ])ourtant  des 
situations  privilégiées  dans  les  ravins  Kabyles,  parmi  les  massifs 
boisés  des  Djidjelli.  de  Constantine,  de  lEdough,  des  lieni-Salah, 
province  de  Constantine:  à  Milianah.  à  Médéah,  sous  les  contreforts 
du  Petit-Atlas,  province  d'Alger:  enfin,  aux  environs  de  Tlenicen  et 
sur  la  ligne  des  laits  non  steppiens  de  la  province  d'Oran. 

L'AJjricotier  et  le  Pécher  fournissent  des  fruits  au  marché.  En 
sol  frais,  celui-ci  est  grell'é  sur  Prunier,  celui-là  sur  Ai)ricotier  franc. 
La  Pèche  dure  tend  à  céiler  la  place  aux  Pèches  molles,  c'est-à-dire 
(pie  la  Pèclie  à  chair  libre,  non  adhérente  au  noyau,  est  préférée 
à  la  Pèche  dite  Pavie,  (pii  n'olfre  pas  cet  avantage. 

L'Amandier  a  de  grandes  plantations  dans  la  province  il'CJran:  on 
y  achète  le  fruit  lorscpi'il  est  encore  vert.  L'Anumde  amère  trouve  sa 
place  à  la  pharmacie  et  à  la  distillation. 

Le  Prunier,  assez  comnum,  se  localise  à  Laghouat,  au  Souk-Ahras, 
où  le  fruit  est  séché  par  h-s  indigènes.  Aillem-s,  en  jardin  arabe  ou 
européen,  on  le  grelle  sur  le  Prunier-CÀ>rise  ou  Myrobolan. 

Le  Cerisier  vient  en  futaie  ou  à  revers  côte,  dans  une  situation 
élevée,  préférablement  irriguée.  La  Cerise  ordinaire,  la  Merise,  le 
Bigarreau  forment  le  fond  des  plantations. 

La  Figue  blanche,  violette  oii  noire,  est  consommée  fraîche  ou 
sèche.  L'arbre  vit  longtemps  sur  les  grès  de  Souaraks, 


la  .\i.«;i;uiK 

La  Fii-uc  tli"  l>ai-l);u-io  aboutie  sm*  les  roclu'i's.  li's  talus,  les  IVielies. 
Des  essais  «le  ilislillation  ont  ol»tenn  li,")  litres  (raliool  imliistriel 
rectifié  à  5o  j)ar  loo  kilog.  «.le  iVuits.  A  neui-Maneoua.  «les  champs  de 
rOpoiitia  inerme  nonri'iss«'nt  le  gros  l)t''tail,  iaute  de  iniciix. 

La  Figue  ca«|ue  on  l'la(]iu'niiiu'  est  «lans  sou  «'•U'uuMit  et  j)oui'ra. 
comme  au  Jap«)n.  devenir  lui  l'ruit  de  eousommati«)n,  alors  cpu'  sou 
arbre  aura  son  entri^e  à  rébénisterie.  Les  premières  plantations  l'ont 
démontre'.  Il  aj)partient  aux  pépiniéristes  de  vulgariser  le  Diospyros 
par  la  grelle  sur  le  typ«'  italien. 

Les  Coings.  l«'s  Xèlles  prospèrent  autour  de  Cherchell.  à  des 
altitudes  dillérentes.  et  les  Alises,  «lans  les  Bab()rs. 

Les  Framboises,  les  Groseilles  et  Cassis  de  Médéali  sont  en  renom 
sur  la  place  publi«pie.  D'autres  contrées  en  produisent  également. 

La  Jujube,  la  Pistache,  la  Goyave,  la  Bibace  restent  assurées  de 
la  vente,  comme  l'Arbouse  et  l'Azcrolc  ;  trop  de  plants  sauvageons 
réclament  encore  leur  amélioration  par  la  grelle. 

Les  Châtaignes,  les  Xoix.  les  Noisettes  se  récoltent  en  montagne. 

Les  vallées  élevées  du  massif  de  l'Aurès  2)laisent  au  Xoyer. 

Le  Caroubier  prospère  à  Bougie,  le  Grenadier  à  El-Kantara  et 
Milianah,  et  le  Câprier  sauvage  rapporte  au  Kerata,  gorges  du  (^habct. 

Les  Poires  et  les  Pommes  sont  quelquefois  parfaites  dans  le  haut 
de  la  vallée  de  l'Oued-Sahel.  à  Saint-Denis-du-Sig,  aux  environs  de 
Perrégaux  et  dans  toutes  les  p«)sitions  tenqiérées.  à  l'abri  «lu  siroco 
ou  privées  de  l'ardeur  accablante  des  rayons  solaires. 

Xous  donnerons  plus  «le  «létails  aux  fruits  réellement  davenirpourla 
première  de  nos  possessions  d*Outr«'-Mer  :  les  Oranges,  les  Bananes, 
les  Olives,  les  Dattes,  les  Raisins,  en  atten«lant  <pie  l'Eugénia,  le 
Goyavier,  le  Philodendron,  l'Avocatier,  le  Lit-Chi,  le  Corossolier, 
le  Jacquier,  le  Manguier  soient  entrés  dans  la  culture  commerciale, 
ce  qui  ne  saurait  tar«ler  sous  l'impulsion  d'uu«'  administration 
A  igilante  et  propice  aux  tentatives  des  honnnes  «le  progrès. 

Lr:s  OuAN(ii;s.  —  Aux  j)reniiers  temjjs  «le  notre  «iccupation,  les 
Orangers  et  congénères  avaient  une  place  mar(piéc  dans  les  jardins 
ari'osés  des  indigènes,  et  quelques  ])ropriétaires  possédaient,  au 
centre  même  «le  la  jilaine  de  la  Mitidjah.  «le  vastes  orangeraies, 
iiotauiinent  au  j)ied  «lu  Petit-Atlas,  aux  «'uvirons  de  Bli«lah  à  l'Arijali. 

Le  massif  montagneux  «le  la  Kabylie  si'  faisait  également  ri'uiar- 
quer  pai'  «pu'hpics  orangeraies  réputées  p(jur  re\ecllen«'e  «le  leurs 
j)r<>duits  et  leiii-  \  igueui'  «le  végétation  ;  à  pail  le  Citronnier  «t 
de  rîires  Cédratiers.  l'Oranger  dominant  était  le  Franc  ou  sujet 
obtenu  par  le  semis  des  gi^aines. 


A  1.(1  Kit  ii:  i3 

l/;irI)oi'iciillmi'  IVauciiisr  a  l)icM  »i(''\ cloiiix-  citlo  Itiaiulif  iiii|(i>r- 
tanlr  de  la  pnniucliou  iVuitière  et  inlrodiiit  eu  Algérie  uuf  cerlaiiio 
(juantité  de  variétés  ou  trcs[)éc('S,  dont  la  plus  belle  eoïKiiièli'. 
jiis<|ii'à  ce  j<»iir.  est  eerlaiiicnient  le  Mandariiiicr. 

Un  e(tl(tM.  M.  1*  raneois.  expluilaiil  i.")  lieelai'es  du  (•1()S«  Tapis  \  ei'l  » 
à  lîliilali,  e\])édie  cpialre  niillious  de   Maudai'iues  eu   l'iMuee. 

L'arbre  se  pr()])age  par  la  <;i'elle  sur  le  semis  du  Bii;aradici\ 

Les  terres  profondes,  très  lertilcs.  à  sous-s(d  peruiealile.  on  1  ini- 
gation  est  assurée  et  abondante,  ont  permis  de  eréer.  dej)uis  dix  ans, 
de  vastes  orang;eries  ou  orangeraies,  abritées  de  la  violenee  des 
courants  atuu)sphériciues  par  des  brise-vents  de  (Après. 

Les  plaines  aérées  eonvieuneut  mieux  à  ees  Aurautiacées  «pie  le 
littoral  bas  et  étoulle  :  elles  y  vivent  ee])endant,  mais  uont  ]>as  le 
rendement  éeonomi(pie  de  la  })reniière  station:  aussi  les  orauj;i'ries  et 
niandarineries  se  sont  rai)idement  étendues  dans  la  plaiiw  de  la 
Milidjab.  aux  envirous  de  lîlidali. 

JUidali  est  justement  renonnuée  i)our  ses  j)lanlalions  silu»-es  au 
pied  de  l'Atlas,  à  l'entrée  d'une  gorge  dont  le  torrent,  l'Oued-el-Ké- 
bir.  déverse  ses  eaux,  sagement  aménagées  i)ar  les  intéressés  syndi- 
(|ués  à  eet  ell'et,  dans  des  vergers  d'Orangers,  d'une  étendue  évaluée 
à  ^oo  liet'tares  et  produisant  une  moyenne  annuelle  de  Ôo  millions  de 
l'ruils. 

Autour  de  JUidali.  il  y  a  dans  la  montagne,  chez  les  lieui-Salali. 
de  petites,  mais  de  superbes  et  fécondes  orangeries.  Dans  la  ])laine, 
([uehpies  plantations  «le  valeur  sont  à  la  Cliilla.  à  Dalmatie.  à  Sou- 
mal»,  etc.,  et  au  \ncd  du  Petit-Atlas,  à  Rovigo,  à  l'Arbah.  etc. 

Des  vergers  analogues  ont  été  créés  de  toutes  ])ièces  à  lîoufarik. 
En  peu  d'années,  de  luxuriantes  plantations,  régulières  et  bien 
alignées,  se  sont  dévidoppées:  ai-tuelU'ment.  i-lles  s'elcudcnl  sur  jdus 
de  25o  hectares  en  plein  rapport. 

Quoi(pu^  de  moindre  importance  que  celles  de  la  Miliiljah.dcs  oran- 
geries sont  en  création  aux  alentours  de  Bône  et  de  Bougie:  d'autres, 
prospèrent  aux  environs  de  Philippeville,  où  elles  ont  été  complan- 
tées  à  l'aide  de  variétés  Maltaises,  pour  la  i)lu]Kirt. 

La  provim-e  d'Oran  possède  à  Missergliiii  un  véritable  peupleuu-nt 
d'Orangers  eu  ijarlailc  cxploilalion  :  puis,  des  cré-alions  réeenti-s, 
semblant  sm-gir  sponlanémeiil  sous  l'eUel  tie  liri-igalion.  se  font 
remarquer  à  Perrégaux  cl  ilaus  le  ilomaine  ile  l'IIabra. 

En  général,  les  Aurantiaeées  ont  l»Mir  ]dace  acquisi*  aux  environs 
des  grandes  villes  installées  au  milieu  des  plaines  aérées,  malgré  la 
présence  du  climat  marin.  L'irrigation  pendant  l'été  est  une  condition 
indispensable  de  succès. 


14 


ALGERIE 


Les  Aurantiacécs  de  la  montagne  donnent  les  véritables  Oranges 
de  ehoix.  tonjonrs  appréeiées  par  leur  tardiveté  :  elles  mûrissent  au 
soleil  du  ])rintemi)s,  ([uand  celles  des  plaines  ont  disparu  depiiis 
longtemps:  toutefois,  rarl)re  ne  saurait  atteindre  les  cimes  froides, 
ni  les  steppes  des  Hauts -Plateaux,  ni  les  altitudes  au-delà  de 
5oo  mètres.  L'ond)rage  des  Dattiers,  dans  les  oasis  du  Sahara 
algérien  du  Sud-Est,  leur  serait  plus  salutaire. 

L'orangerie  kabyle,  la  plus  remarcpial^le  par  la  densité  de  son 
gi'oupement  comme  par  sa  culture  soignée,  est  accpiise  au  nuissif 
montagneux  de  lîougie.  au-dessus  du  village  de  la  Réunion  ;  elle 
est  connue  sous  le  nom  d'Orangerie  de  Toudjah. 

Toudjah.  véritable  jardin  des  «  Pommes  d'or,  »  semble  accrochée 
aux  flancs  d'une  montagne  qui  reçoit  les  chaudes  eflluves  du  sud-est; 
elle  est  protégée  des  courants  l'roids  par  une  masse  rocheuse  qui  la 
domine  et  l'arrose  de  mille  cascades,  se  perdant  en  ruisseaux  fécon- 
dants sous  l'ondirc  toufl'ue  des  Hespéridées. 

Les  produits  de  Toudjah  sont  connus  et  estimés;  ils  font  prime, 
aussi  bien  «pie  les  oranges  de  la  vallée  de  1  Oued  -  Sahel,  près 
d'Akhou, 

Actuellement.  lUidah  est  encore  le  marché  principal  des  Oranges 
et  centralise,  dans  une  certaine  mesure,  les  produits  de  ses  environs. 
Ses  Oranges  sont  recherchées  comme  primeurs  ;  elles  sont  ensuite 
délaissées  quand  vient  lépocjne  de  maturation  des  similaires 
d'Espagne  et  d'Italie  :  celles-ci  sont  belles,  bien  nn'ires  et  peuvent 
arriver  sur  nos  grands  nuirclu*s  dans  des  conditions  écononii(jues  de 
transport,  cpii  font  encore  défaut  aux  ])roduits  algériens. 

Les  frais  de  culture  et  d'entretien  dune  orangerie  s'élèvent  à 
3oo  fr.  environ,  et  la  production  d'un  arbre  en  plein  rapport  est 
de  700  à  800  fruits. 

Les  Mandarines  se  sont  vendues  jusqu'à  20  fr.  le  mille  ;  leur 
eudjallage  se  ]>ratique  en  caisses  ou  en  petits  paniers,  chaque  fruit 
(tant  envelo])])é  d'un  papier  de  soie.  De  nondu'cux  colis  [»ostaux 
s'expédient  aux  époques  de  Noël  et  des  étrennes. 

Les  Oranges  ont  été  end:)allées  dans  de  grandes  caisses  en  bois, 
classées  par  dimension  ou  grosseur,  suivant  un  calibre  convenu  qui 
«n  détermine  le  prix.  Le  fruit  de  choix  fait  l'objet  d'un  paquetage 
plus  minutieux. 

L'expédition  des  fruits  utilise  une  grande  main-d'onivre,  où  les 
indigènes  cux-inèmes  trouvent  de  l'emploi.  La  cueinelte,  le  triage,  le 
papillotage  des  trois  premiers  choix,  la  confection  des  caisses  à 
claires-voies  et  à  compartiments,  etc.,  créent  un  vérilal)lc  uiouvc- 
ment  industriel. 


ALGERIE  l5 

T/()rjuif;vric  est  donc  appolro  à  so  (k''Vi'l<t|)|Mi-  hiri^nncnl.  v{  (■(•l'iaiiis 
pliuilrui-s  itiiil;ii>cnt  U'Ilcmciit  cette  opinion,  (jiie  Von  peut  rencon- 
trer à  liouluiik,  par  exemple,  des  pro])ri(''taires  possétlant  jnscpià 
ao  et  4"  licetarcs  duu  seul  tenant  et  de  ci-éation  récente.  Le 
rendement  l)rut  est  évalué  à  environ  i.aoofr.  ]»:ir  an  dans  la  Milidjali. 
1/estimation  dune  orangerie  en  ])lein  rap])ort  est  de  (i.ooo  IV.  Les 
orangeries  nouvelles,  créées  dans  le  ])érimètre  irrij^'ué  de  lllaln-a. 
lais.sent  entrevoir  les  ménies  résultats. 

L'Algérie  exporte  "3,000,000  de  kiloi^.  d'Oranges  et  de  (litrons. 

Les  lÎAX.vxES.  —  Le  Bananier  se  voit  dans  les  jardins  des  gi-ands 
centres  tlu  littoral.  d'Alger  notamment.  Pour  ])rospércr  et  donner 
de  réels  résultats,  il  lui  faut  une  exposition  chaude,  absolument 
abritée  des  grands  vents,  tout  en  restant  sous  lindueiu-e  immédiate 
du  climat  marin.  Un  sol  Trais,  profond.  .substanti(d  cl  non  comjtacl, 
où  l'irrigation  estivale  est  assurée,  sont  des  conditions  indispen- 
sables à  la  bonne  venue  de  la  plante. 

Le  lîauanier  se  cultive  en  ligne  et  ])ar  toull'c.  (;iia(|uc  sujet  porte 
plusieurs  stipes  fructifères:  mais  le  stipc  ou  tige  disparail  a|)rcs  la 
fructification,  pour  faire  place  aux  rejets  de  la  souche,  lue  bananc- 
rie  bien  entreteniK>  et  abondamnuMit  fumée   peut  durer  six  ans. 

Aux  environs  d'Alger,  on  en  rencontre  quel([ues  ])lants  dans  les 
jardins.  Un  certain  nondjre  d'hoi-liculteiu's,  des  Mahonais.  entre 
autres,  possèdent,  au  Ilamma  et  à  Hussein-Dey,  des  baiumeries  «pii 
ont  .souvent  près  d'un  hectare  détendue. 

La  zone  de  bonne  culture  est  restreinte.  Les  dépenses  de  création 
et  d'entretien  exigées  i)ar  une  bananerie  sont  assez  élevées  pour 
limiter  l'extension  de  ces  plantations;  celles-ci  néanmoins  terniront 
toujours  à  s'accroître,  afin  de  satisfaire  à  la  consommation  des  ^  illes 
algéi'iennes  et  aux  besoins  de  l'exportation. 

Kn  ellet,  les  régimes  de  Bananes  s'expédient  facilcnu'ut,  end)alles 
dans  un  jianier  long  contenant  à  l'intérieur  de  la  paille  sèche  j)Our 
éviter  le  choc  et  le  frottement  des  fruits.  Par  nuiins  détachées  du 
régime,  bien  disposées  en  boites  de  colis  postaux,  les  Bananes  sujv 
portent  aisément  d'assez  longs  trajets  pour  arriver  à  tlestination. 
parfumées  et  en  parfaite  nuiturité. 

Il  va  sans  dire  cpi'on  parle  ici  des  fruits  venus  à  point  sur  lu 
plante  nuMUC  et  en  plein  soleil,  et  non  de  ces  produits  à  peine 
formés.  cpTon  fait  jaunir  et  mûrir  à  la  chaleur  d'tm  f«)ur. 

Le  régime  du  Bananier,  issu  d'une  bonne  culture,  peut  encore 
présenter  de  100  à  i5o  fruits,  et  il  n'est  pas  extraordinaire  de 
trouver  un  premier  choix  dépassant  ces  chilfres. 


l6  ALGÉRIE 

Les  prix  ;u-lucls  sont  basés  sui-  rosliinalittn  de  o  IV.  o5  par  li'uil. 
au  luiniiuuin. 

Los  variétés  cultivées  sont  les  Musa  Sapienliun,  à  petit  l'ruit, 
paradisiaca,  à  gros  fruit,  si  n  en  six,  do  Chine. 

Li:s  Oi.ivKs.  —  L'Olivier  est  l'arbre  nuVlilerranéon  et  cssenliel- 
lenu'Ut  algérien.  On  peut  citer  les  groupes  d'Oliviers  de  la  Grèce, 
de  rArchi})el,  de  rKs{)agne,  de  la  Tunisie  inènie:  mais,  pour  avoir 
mie  idée  exacte  d  un  peu})lenient  de  ces  arbres  oléifères  dans  toute 
sa  beauté  et  sa  vigueur  de  production,  il  faut  voir  les  véritables 
massifs  de  l'intérieur  de  la  Kabylie,  de  l'Oued-Saliel  ou  du  Djurjura. 
Les  arlu'es.  plantés  régulièrement,  y  deviennent  séculaires,  et  leurs 
dinu'nsions  gigantes({ues  sout  la  conséquence  de  soins  constants  et 
d'une  irrigation  assurée. 

Les  variétés  didérentes,  et  toutes  de  races  préférées,  sont  les 
résultats  d'une  culture  avancée,  après  avoir  été  fixées  par  la 
grelfe  ou  i)ar  la  multiplication  de  bouture,  pratiques  eulturales  fort 
anciennes  et  perpétuées  par  la  tradition. 

Dans  le  cours  de  la  vallée  de  l'Oued-Sahel,  se  trouvent  quelques 
])lantations  véritablement  remarquables.  Citons  les  bois  d'Ichou,  de 
lîoudjelil.  de  Tixcriden,  de  Mzaia  et  Ferrayas.  de  Beni-Aïdel,  etc. 
Les  principales  variétés  d'Oliviers  caractérisées  par  leurs  fruits 
portent   des   noms  locaux  :  Azernic,  Chmellal,    Zeradj.... 

Kn  dehors  de  la  Kabylie,  qui  est  le  centre  le  plus  important  de 
végétation  de  l'Olivier  et  de  la  production  de  riiuile,  l'arbre  précieux 
se  rencontre  encore  à  l'état  vigoureux,  au  cœur  des  ravins  frais  et 
fertiles  avoisinant  la  ])laine  de  la  Seybouseà  l'Est,  et  sur  le  mamelon 
arrosé  de  Tlemcen  à  l'Ouest. 

L'aire  d'extension  de  l'Olivier  est  considérable  en  Algérie,  et  des 
plantations  nouvelles  y  sont  déjà  i)rospères.  Depuis  la  colonisation 
assez  récente  de  la  Kabylie,  de  jeunes  arbres  ont  été  plantés.  Le 
périmètre  irriguable  du  barrage  de  Perrégaux,  le  village  de  ce  nom, 
le  domaine  de  IHabra,  puis  Sahourïa,  l'Habra,  etc.,  renferment  de 
jeunes  Olivets  très  vivaces  ;  enfin,  le  cultivateur  du  Sahel  d'.Vlger 
commence  lui-même  à  soigner  par  la  grelle  et  la  culture  des  sujets 
abandonnés  au  hasard  de  la  broussaille.  « 

L'iniile  d'Algérie  est  de  qualité  fine  et  supérieure  :  la  coiileur  et  le 
goût  de  fruit  peuvent  être  ou  accentués  ou  modérés  par  l'art  de  la 
fabrication,  qui,  entre  les  mains  des  Français,  fait  de  rapides 
progrès.  Deux  centres  ont  une  réputation  :  Tlemcen,  dont  le  marché 
est  restreint  par  rapport  a  celui  de  la  Kabylie,  ensuite  Bougie,  qui 
est  le  véritable  marché  Kabyle  et  le  port  d'exportation. 


AI.c.KKIK  1- 

Lc  tableau  ilcs  ».h)uaiies  acc-usc  une  sorlic  de  .")  millions  «le  kilo^'. 
d'huile  d'Olives  et  de  3oo,(K)0  kilojç.  d'Olives  vertes. 

La  création  d'olivets  doit  doue  tenter  l'arboric-ultiMir  (|ui,  en 
dehors  de  la  fabrication  (h-  l'iiuilc,  peut  obtenir  par  <les  cultures 
spéciales  les  nicillcurcs  olives  de  conserves.  Les  variétés  fort 
nombreuses  se  fixent  toujours  ])ar  le  greffage  et  se  trouvent  aisément 
en  Algérie  :  Olives  l'audoulier,  Grosse  de  Séville,  de  Salon,  de 
Constantine.    etc. 

La  rusticité  de  cet  oléilèrc  est  incomparable.  Depuis  les  rives 
ticdes  jus([u'aux  altitudes  neigeuses,  aux  en\  inuis  de  800  mètres, 
l'Olivier  se  maintient  vigoureux  et  productif:  uu'nu*  abaiulonué 
dans  la  broussaille,  où  il  est  connu  sous  le  type  sauvage  d'Oléastre, 
il  si4)j)«n'te  longtemps  tous  les  mauvais  clfcts  de  l'inculture  poiu* 
redevenir  rapidement,  sous  la  main  habile  de  l'arboriculteur,  un 
sujet  amélioré  à  production  normale. 

On  sait  que  l'Olivier  est  l'arbre  perpétuel  par  la  raison  que.  si 
l'arbre  jeune  ou  séculaire  disparait,  ses  racines  émettent  des  rejets 
qui  seront  grelfés  par  le  cultivateur. 

Li:s  Raisins.  —  L'extension  considérable  prise  par  la  ^'igne  i)«)ur 
la  production  des  vins  rouges,  des  vins  blancs  ou  uu)usseux  et  des 
caux-de-vie  ne  pouvait  manquer  d'attirer  l'attention  des  vignerons 
intelligents  ;  ils  ont  compris  l'importance  de  la  vente  du  raisin, 
et,  à  l'exemple  de  leurs  collègues  de  France,  ils  ont  mis  la  Vigne 
en  treilles  sous  une  situation  chaude,  pour  l'exploiter  en  primeurs, 
et  tenu  les  gros  raisins  à  longue  arborescence  pour  la  production 
des  fruits  tardifs. 

Le  Chasselas  doré  et  les  similaires  se  trouvent  aux  environs 
d'Alger,  sur  la  côte  Ouest  jusque  vers  Sidi-Ferruch,  notamment  à 
Guyotville,  abrités  des  vents  de  mer  par  des  séries  de  brise-vents 
artificiels.  Du  -20  juin  au  i5  août,  la  récolte  est  conqilète  et  embarquée 
en  caissettes  ou  eu  petits  paniers. 

Le  champ  de  vigne  est  soigné  «  connue  une  vache  à  lait...  » 
A  son  tour,  le  vignoble  détache  de  ses  souches,  eu  faveur  du 
marché,  des  mannes  dAranu)n,  île  Cinsaut,  de  Clairette,  de  Mour- 
vèdre,  d'Ugui  blanc...,  et  les  hautins  taillés  à  long  bois  deviennent 
fom-nisscurs  des  Raisins  (iros  Guillaume,  Khanat,  Malaga,  Persan, 
Kiliancr  ou  Lignan,  Sidtanieh  de  la  Carabournou,  Rosa  Rcveliotli, 
Rumonya  de  Transylvanie,  Milhau  blanc,  Monique,  Roussea  blanc, 
et   (pielques  cépages  locaux  :  Chaouch,  de  Dellys,  Kisch  Misch... 

Les    Muscats   d'Alexandrie   devraient  être   séchés    au    soleil   et 
livrés  aux  négociants.  Un  jour,  les  Kabyles  étudieront  sans  doute  la 


iS  ALGÉRIE 

mise  on  barils,  ronii)lis  de  poussière  de  liège,  des  Raisins  Aberkau, 
Adziri.  Ah  meur.  Ali  inein*  bon,  Aniellal,  Kebel,  Ladari,  Timokrouin. 
Oued  zitt)un  noir,  Sadouek,  Zizetel.  Snassa.  Ferana  blanc  on  noir, 
Cherehali.  La  vente  en  serait  faite  en  décembre. 

Il  y  a  là  toute  une  mine  féconde  à  exploiter,  la  Vigne  étendant 
facilement  ses  bras  ligneux  ou  dans  la  plaine  ou  sur  la  montagne; 
avec  des  facilités  de  transport,  le  troj)  plein  de  la  récolte  sera 
dirigé  vers  dautres  pays,  transformé  ]^ar  le  pressurage  ou  par  le 
passerillage,  en  boissons  et  en  raisins  de  dessert,  façon  Malaga. 

Les  Dattes.  —  Le  jardin  d'essai  du  Hamma  a  déjà  acclimaté  un 
certain  nond>re  de  Palmiers,  de  vigoureux  Phœnix  originaires  du 
Brésil,  du  Paraguay,  du  Sénégal,  des  Canaries,  et  le  gigantesque 
Cocotier  chilien,  Jubœn  spectabilis:  des  Sabals  et  des  Thrinax  des 
Antilles;  des  Caryotas.  des  Arengas  originaires  des  Moluques,  de 
Java,  de  Singapour:  de  fertiles  Latanias  et  Coryi^has  reçus  de 
Madagascar  et  de  la  Nouvelle-Hollande:  de  modestes  Pritchardias 
océaniens:  de  superbes  Oreodoxas,  des  Antilles;  de  rustiques  Cha- 
ma?rops  asiatiques  ou  américains,  et  rpielques  Arecas  d'avenir, 
provenant  des  Seychelles,  de  Madagascar  et  des  Lides  Occidentales. 

Toutes  ces  espèces,  remarquables  par  leur  vigueur  ou  leur  aspect, 
se  rencontrent  déjà  sur  les  places  publiques,  ou  décorent  les  villas 
pittoresques  aux  murs  blancs,  sous  un  ciel  chaud,  ayant  comme 
horizon  la  mer  bleue,  les  monts  Atlas  couronnés  de  Cèdres  ou  les 
immenses  plaines  de  sable. 

Un  des  premiers,  M.  Dufour  a  créé  des  oasis  de  Dattiers  dans  la 
zone  saharienne  et  a  trouvé  des  imitateurs. 

Le  Dattier  est  l'arbre  le  plus  utile  du  Sud  de  l'Algérie.  Le  Phœnix 
tennis,  une  des  esjx'ces  les  plus  vigoureuses,  ne  donne  pas  un  bon 
fruit.  Notre  ancien  Phœnix  dactj-lifera  est  le  plus  répandu  et  le 
plus  profitable  Parmi  les  centaines  de  formes  et  de  variétés  de 
Dattes,  «  Deglet-noour  »  a  la  préférence  des  planteurs  ;  ensuite, 
«  Deigla-beida  »  ou  Datte  blanche,  de  première  qualité. 

Combien  d'oasis  fécondes  viennent  rompre  la  monotonie  désespé- 
rante du  désert  et  le  rendre  fructueux  ou  quelque  peu  habitable  ! 
N'ont-elles  pas  facilité  la  végétation  d'arbres  fruitiers  —  Abricotiers, 
Figuiers,  Grenadiers,  Opontias,  —  d'arbustes  économiques  qui  se 
développent  sous  leur  ombrage,  et  d'un  grand  nombre  de  plantes 
fourragères,  potagères  ou  ollicinales  ?  Au  milieu  de  cette  expansion 
végétale,  les  Oignons,  les  Aubergines,  les  Piments,  les  Fèves,  les 
Choux,  le  Gombo,  semblent  vivre  en  famille  avec  l'Orge,  le  Blé,  le 
Sorgho,  la  Luzerne,  et  quelquefois  avec  le  Tabac,  le  Cotonnier,  le 


AUIKKIE  IJ) 

Chanvre  hachich,  le  Chalel'  dOrient,  se  contentant  des  eaux 
d'irrijifation  maintennes  ])ar  des  relevés  de  terre. 

La  domestication  du  Palmier  Dattier  étend  son  aire  :  en  ce  moment, 
ou  creuse  des  ])uits  artésiens  en  plein  Sahara  et  l'on  y  crée  des  oasis. 

Des  centaines  de  mille  plants  ont  été  apportés  par  des  compa- 
gnies linancières,  dans  rOued-Uir,  au-delà  de  liiskra,  des  chotts  et 
des  sables  à  mirage,  après  Tongoin-t,  où  les  caravanes  de  fliamcauN 
ne  trouvaient  pas  toujours  à  brouter 

Pour  vivre,  le  Dattier  veut  avoir  :  «  les  pieds  dans  Tean  cl  la  tcte 
dans  le  feu  du  ciel.  »  L'Arabe  observe  cette  maxime  connue  un  article 
du  (]oran.  et  le  stipe  liardi  de  la  Monocotylédone  se  couronne  d'une 
plantureuse  frondaison . 

On  sait  que  le  Palmier  dioïque  fournit  trop  de  plants  mâles  par  le 
semis  ;  le  colon  ou  l'indigène  a  donc  le  soin  d'extirper  des  rejets  au 
pied  des  types  femelles,  de  les  re])lanter  et  d'assurer  ainsi  la  durée 
et  la  fécondité  de  l'oasis. 

Les  variétés  de  Dattes  sont  assez  nombreuses  :  la«  Deglet-noour  ». 
nous  l'avons  dit.  est  la  ])lus  distinguée.  La  Datte  connnnne.  appelée 
«  Datte  sèche  »,  dont  le  nomade  met  quelques  poignées  dans  son 
burnous  pour  la  journée,  et  la  «  Datte  molle  »,  que  l'on  presse  dans 
des  peaux  de  boucs  pour  être  vendue  sur  les  marchés  arabes,  sont 
des  denrées  d'échange  avec  les  céréales  de  la  fertile  région  du  Tell. 

Les  Dattes  fines,  savoureuses,  sucrées,  sont  récoltées  dans  le  Sonf, 
ttu  sud  de  la  province  de  Constantine,  au  Djérid,  sud  de  la  Tunisie, 
et  au  M'zab,  sud  de  la  province  d'Alger. 

Les  eaux  plus  douces  de  l'Oued-Souf  y  permellcnt  en  même  temps 
la  végétation  de  légumes  alimentaires. 

Afin  d'éviter  les  attaques  des  oiseaux,  la  récolte  des  Dattes  sèches, 
denu-sèches  ou  grasses  se  fait  aussitôt  ([xw  la  maturation  com- 
mence; celle-ci  s'achèvera  dans  les  nuigasins  où  les  régimes  vont 
être  suspendus. 

Le  séchage  des  fruits  ([ui  tombent  se  contente  de  nattes  étendues 
sur  des  terrasses.  La  Datte  précoce,  placée  sur  des  claies,  laisse 
dégorger  un  sirop  à  distiller. 

Quant  au  dernier  choix,  s'il  n'est  pas  vendu  à  bas  prix  aux  cara- 
vanes de  nomades,  le  rebut  est  i)ressé  en  tourteaux  et  livré  aux 
chèvres  et  aux  moutons.  D'aucuns  l'expédient  «  désossé  »  aux  distil- 
leries des  environs  de  Paris.  Le  noyau  extrait  de  la  pulpe,  adressé 
à  des  négociants  étrangers,  entrera,  avec  les  gousses  de  Caroubier  et 
de  Tamarin,  dans  la  fabrication  des  vins  dits  «  de  comnuM-ce.  » 

Les  Dattes  sont  expédiées  avec  leur  réginu'  ou  par  ranuiles  déchi- 
quetés portant  i5  ou  ao  fruits,  et  groupés  en  caisses  de  5o  kilog. 


20  ALGEIUE 

A  Xoël  et  au  i>roiiiier  janvier,  la  Datte  d'Algérie  et  de  Tunisie  se 
vend  u  t'v.  à  12  l'r.  5o  le  kilog.;  celle  d'Egypte  atteint  à  peine  la  moitié 
de  ce  jirix 

Le  eoniinerce  des  Dattes  est  considérable.  On  prétend  qu'une 
plantation  de  Dattiers  tenue  et  irriguée  avec  soin,  de  moyenne 
étendue,  peut  rapporter  jusqu'à  mille  francs  de  fruits  dans  son  année. 


IV.  —  Arbres  et  arbustes  industriels. 

L'Administration  de  l'Algérie  encourage,  par  l'allocation  de 
primes,  les  reboisements  et  même  les  plantations  ellectuées  autour 
des  nouveaux  centres  de  colonisation.  Elle  a  reconnu  linihience  des 
plantations  d'arbres  à  haute  tige  sur  le  climat  et  sur  le  régime  des 
eaux.  Le  Hamma  a  voulu  la  seconder  dans  ses  essais  d'acclimatation. 

Le  sol  forestier  de  l'Algérie  occupe  3.'25o,ooo  hectares,  d<mt 
2,100,000  pour  la  région  Sud  et  i,i5o,ooo  pour  les  Hauts-Plateaux 
et  les  versants  Sahariens. 

Examinons  les  essences  forestières  ({ui  ont  ol)tenu  les  préférences 
des  planteurs. 

Chèxe-Liège.  —  Le  premier  arbre  industriel  de  l'Algérie  est  le 
Chène-liège.  Qiierciis  Siibcr.  Il  s'étend  sur  453,820  hectares  ainsi 
répartis  : 

Conservation  d'Alger 42.071  hectares 

—  d'Oran 8.34;        — 

—  de  Constantine. . ..  4o5-4o2        — 

Le  déconqjte  fournit  267,000  hectares  à  l'Etat,  17,000  aux  com- 
munes, 170,000  aux  particuliers. 

Le  peuplement  des  jdus  riches  ])lantati»)ns  a  été  évalué  de  3oo  à 
400  arbres   par   hectare. 

?]x})loitées  à  dix  ans,  ces  forêts  peuvent,  à  la  première  récolte, 
fournir  j»ar  hectare  cl  par  an  78  kilog.  de  Liège  préparé,  et  100 kilog. 
à  la  seconde.  Les  travaux  (U:  démasclage,  exécutés  sous  la  direction 
du  service  forestit'r.  reviennent  à  i.")  IV.  au  plus  par  hectare. 

l'ji  tulalisanl  le  Liège  en  j»l:in(li(s  cl  le  Liège  <»uvré,  on  ai-rive  à 
un  chiffre  tle  20  millions  de  francs  poui*  la  période  initiale,  cl  25  mil- 
lions .5oo.ooo  francs  pour  la  seconde,  soit  mi  revenu  net  de  20  à  3ofr. 
par  hectare  et  par  an  pour  la  première  récolte,  et  de  35  à  40  fr.  pour 
la  deuxième. 


Ai.GKHii:  ai 

A  t'ilt'  soûle,  lAlgvi'io  oonsacro  iino  plus  «^raiitlo  snpcriii-ic  :m 
Clu'iie-Iièj^e  ({ue  tout  le  reste  du  jçlobe.  Le  ehillïe  de  sou  exporlatiou 
de  liè^e  atteint  sept  millions  de  francs.  ])1ms  de  la  moitié  étant 
destinée  à  la  France. 

Les  essenees  loreslières  d.Vljj^éri»'  sont  en  outre  : 

Quelques  espèces  de  Chênes,  par  exemple,  li-  (^lièni'  verl.  le  Clliène 
Mirbeck  au  bois  dense,  supérieur  pour  doiives  et  merrain,  le  Chéno 
à  glands  doux,  attendant  le  (aliène  Velani  des  stations  sèches,  où 
sa  cupule  recèle  lacide  gallifpie  : 

Le  Pin  d "Ah-p,  le  Pin  Pignon,  le  Pin  Maritime  senu's  ou  repicpiés 
sur  les  dunes  (piils  vont  ainsi  eonsolitler,  concui-i'ennuenl  avi'c  des 
boutures  de  Tamarix.  des  senuMU'cs  dAeaeias  australiens  et  des 
rhizomes  d'Aruiulos  ou  de  Bandions.  Le  Pin  dAlcp  occupe  une  zone 
étendue  du  littoral  au  Sahara.  Associé  au  Chêne  vert,  il  recouvre 
les  sommets  et  les  versants  nord  des  montagnes  où  les  rivières  du 
Tell  prennent  leur  source.  Avec  le  Genévrier  de  Phénicie.  ces  es- 
sences constïiuent  les  boisements  de  la  chaîne  saharienne  : 

Le  Cèdre  de  lAtlas  et  le  Sapin  des  Babors  ou  de  Xumidie.  (pii 
couronnent  les  hautes  altitudes  (2,000  mètres),  visitées  par  la  neige  : 

LOxycèdre  des  calcaires  élevés  à  1,700  mètres,  et  le  Callitris  des 
sols  schisteux  et  pierreux,  qui  fournit  le  bois  de  Thuia  ; 

Les  Ifs,  les  Genévriers  dispersés  sur  le  flanc  des  Hauts-Plateaux 
ou  sur  les  croupes  dénudées  de  PAurès  et  du  Djurjura  : 

Le  Pistachier,  le  Caroubier,  de  l'Atlas,  sinliltrant  dans  le  rocher: 

Le  Micocoulier,  des  sables  et  grès,  pour  lindustrie  des  manches 
de  fouets  et  des  fourches  en  bois  : 

Les  Saules,  les  Aulnes,  les  Peupliers. —  variétés:  treudde,  noir,  de 
PEuphrate,  —  fournissant  la  feuillée  au  bétail  et  affermissant  les  sols 
marécageux.  Sur  le  littoral,  le  Peuplier  blanc  est  très  répandu  : 

L'Olivier  constituant  de  vastes  forêts  homogènes,  comme  celle  de 
la  Vallée  des  Singes  : 

Le  Châtaignier,  cultivé  siu-  les  montagnes  de  Blidah  et  spontané 
dans  le  massif  du  (îouli,  et  à  IKilough  : 

Des  Erables.  Acer  uhliisuni  et  Monsj)es!<ulanuin.  des  Frênes. 
Fraxinus  aiistratis  et  dimorplia,  abritant  des  Houx,  des  Alaterues. 
des  Phyllircas,  arbres  à  fourrages,  et  les  Genêts  de  lAfarez  ; 

Le  P'rêne  dimorplu>.  ou  épineux  de  PAurès.  rustitpic  dans  les 
sols  secs,  à  u,ooo  mètres  d'altitude,  est  très  recherché. 

De  toutes  les  essences  exotiques.  l'Eucalyptus  est  le  plus  propagé. 
Depuis  i856.  date  de  son  importation  par  Prosper  Ramel.  et  à  la 
^uite  des  tentatives  hardies  des  planteurs  Cordierà  la  Maison-Carrée, 


<2Q  ALGERIE 

et  Trottier  ù  Hussein-Dey,  le  géant  australien  compte  cinq  millions 
de  sujets  en  Algérie,  particulièrement  dans  la  région  littoralienne, 
tjn'il  contribue  à  rendre  salubrc.  L'Eucalyptus  globulus,  admis  au 
début,  semble  devoir  l'aire  place  aux  Eucalyptus  rostrata.  colossea, 
polj-cintbemos,  maculata,  viminalis,  saligna,  obliqua,  tereticor- 
nis,  etc.,  plus  robustes  et  plus  vigoureux. 

Aux  environs  de  Ain-Baïhnen,  des  Eucalyptus  âgés  de  17  ans  me- 
surent 3o  mètres  de  Iiautcur  et  une  circonférence  de  i"^6o;  ils  sont  le 
produit  d'un  boisement  à  raison  de  1,200  plants  à  l'hectare. 

L'exploitation  du  bois  d'Eucalyptus  a  commencé  ;  on  peut  en  cons- 
tater l'usage  à  rétablissement  agricole  des  Pères  de  la  Trappe,  à 
Staoueli.  défricheurs,  planteurs,  cultivateurs  et  distillateurs  aux 
usines  d'Aïn-Mokra,  ù  Bônc. 

L'essence  d'Eucalyptus  résultant  de  la  distillation  s'élève  déjà  à 
3.000  kilog,  par  an  pour  toute  l'Algérie, 

Les  Acacias  et  Mimosas  ne  tarderont  pas  à  approvisionner  l'art 
des  fleuristes,  l'industrie  de  la  corroicrie  et  même  à  alimenter  do 
leurs  jeunes  ramilles  les  troupeaux  ovins  ou  camelins.  La  ramure 
libre  et  les  frondaisons  élégantes  de  ces  jolies  espèces  australiennes 
vont  agrémenter  quelques  profils  de  la  campagne  algérienne  et 
adoucir  les  brusques  horizons. 

Un  semis  de  l'Acacia  à  bois  noir,  A.melanoxjdon,  en  mélange 
avec  le  Pin  d'Alep,  dans  le  sol  argilo-sableux  de  Baihnen,  a  produit 
des  plants  d'Acacia  hauts  de  7  mètres  à  l'âge  de  i5  ans. 

Une  autre  variété.  Acacia  leiophjdla,  est,  dans  les  terrains 
sablonneux,  un  abri  contre  les  vents  de  mer. 

Les  BandDOUs,  section  littoralienne  et  section  de  montagne,  sont 
d'un  grand  avenir  pour  l'iiygiène  et  l'industrie. 

Les  Casuarines,  les  Mélalcuques,  les  Grcvilléas,  les  Frenelas,  les 
Cyprès  viennent  enjoliver  les  habitations. 

Le  MoUé  du  Pérou  décore  les  routes  poudreuses  par  ses  panicules 
de  baies  corail,  précieuses  à  la  confection  des  bo\iquets  d'iiiver. 
Signalons  quelques  autres  végétaux  utiles  et  acclimatés  : 
Le  Savonnier  de  l'Inde,  Sapindu8,  peut  donner  à  l'âge  de  vingt  ans 
80  à  loo  kilog.  de  fruits  à  i  fr.  le  kilog.  Le  fruit  contient  5o  0/0  de 
sapindine,    sorte   de   saponinc    qui   remplacera    le    savon  i)our  le 
]>lanchissage.  L'écorce  et  le  feuillage   sont  égaleuient  saponifères. 
Le  Cédrèle  de  Chine,  Faux  Acajou,  sert  à  la  fabrication  des  boites 
à  cigares  et  d'autres  articles  de  l'ébénisterie  de  luxe. 

Le  Croton  à  suif,  Euphorbiacée  arborescente  donne  des  fruits 
blancg  qui  contiennent  de  trois  à  cinq  graines  recouvertes  d'une 
substance  sébacée  dite  «  suif  végétal  », 


Ai.GKiuE  a3 

Le  Figuier  de  ll()xljur<(li  est  rcprésenlô  par  tic  jcuiu-s  e.\emi)laiiis 
d'une  envergure  extraordinaire;  abondant  en  sue  laiteux,  élasticiue, 
eongulé,  qui  déeoule  des  incisions  sur  le  Irone,  il  laisse  enli'evoir 
un  arbre  utile  pour  rex[)loitaliou  de  la  région  litloralii'une. 

Le  Mûrier,  précieux  à  la  sériciculture,  est  propagé  par  la  grefle 
sur  le  type  sauvage. 

Les  Sumacs  des  terres  scchcs  et  calcaires,  oii  li-urs  racines 
drageonnent  à  l'aise,  sont  des  arbrisseaux  tannil'ères  et  tinctoriaux. 

Le  Camphrier,  bel  arbre  toujours  vert,  n'a  i)as  dit  son  dernier  mot 
sur  les  sols  frais  de  la  zone  montagneuse  et  littoralienue. 

Une  Lythrariacée  sous-rrulescenle,  le  Lawsonia  blanc,  croit  dans 
les  oasis  où  elle  est  récoltée  pour  la  teinture  en  rouge  bruu. 

Mentionnons  aussi  les  arbres  à  groupes  ou  rideaux,  ou  brise-vent: 
les  Cyprès,  les  ïluiias,  les  Troènes,  les  Lauriers  ;  et  enlin,  les  arbris- 
seaux destinés  aux  haies  vives,  le  Maclure,  le  Paliure,  le  Limonier 
trifolié,  le  CoUetia,  le  Coulteria,  le  Févier  de  Chine,  l'Aubépine 
Ergot-de-co(j.  le  Mimosa  épineux,  les  Rosiers  à  long  bois,  sans  oublier 
les  Agaves  et  les  Opontias,  clôtures  naturelles  et  impénétrables  des 
douars,  des  gourbis  ou  des  habitations  particulières  plus  luxueuses. 


V.  —  Floriculture. 

Ici,  la  Horicullure  est  toute  nuturelle  ;  elle  est  arbuslive  avjiut 
tout,  s'étendant  sur  le  littoral  et  gagnant  l'intérieur. 

La  floriculture  des  jardins  trouve  avec  la  variété  des  arbustes  et 
des  arbrisseaux  un  grand  élément  dendjcllissement.  Dans  la  zone 
maritime,  on  compose  plutôt  des  massifs  fleuris  ([ue  des  ])arterres,  et 
l'on  a  efl'ectivement,  pour  ce  i)remier  emploi,  une  diversité  de 
végétaux  déjà  cités,  qui  ont  leur  place  marquée  dans  les  plantations 
de  luxe  avec  les  Palmiers,  les  Gyeadées,  les  Liliaeées,  etc. 

Ilsuflit  de  rap])eler  les  Acacias  Mimosas,  dont  les  infloreseenees  se 
vendent  en  gracieux  branchages  sur  les  marchés,  et  qui  souvent 
s'expédient  en  France  ;  les  Habrothamnus  aux  grappes  corallinées, 
les  Cestreaux,  les  Abutilons,  les  Jasmins,  les  Sparmannias.  les 
Bignones,  etc.,  à  floraison  abondante  et  reclierchée. 

Les  plantes  dites  annuelles  ])euvent  prosjK'rer  dans  certaines 
régions,  mais  leur  floraison  s'arrête  à  la  saison  chaude.  La  graine  se 
forme  bien  et  devient  la  base  d'un  conunerce  extéi-ienr  (jui  tend  à 
se  développer  encore, 


a\  alCtKrte 

CepenJant  quelques  petites;  plantes  Je  parterres  lleurisscnt  bien 
et  longtemps  :  le  Pétunia  résistant  à  la  séeheressc,  les  Pervenches  de 
Madagascar,  les  Dahlias  à  fleurs  simples  ou  doubles,  le  Lantana 
vigoureux  au  soleil,  les  Sauges,  les  Pourpiers,  les  Pentstémons,  etc. 

Les  végétaux  à  bulbe  ou  à  rhizome  l'orment,  en  hiver  et  au  premier 
printemps,  des  corbeilles  éclatantes  par  leurs  coloris  :  Anémones, 
Renoiuules,  Jacinthes,  Glayeuls,  C.yclamens,  Sparaxis,  et  collection 
de  Narcisses  à  fleurs  simples  ou  doubles  et  odorantes.  Pendant 
l'été,  les  Balisiers,  les  Amaryllis,  les  Crinoles.  etc.,  sont  en  pleine 
floraison  et  conservent  leur  beau  leuillage. 

Avec  les  ressources  de  la  flore  exotique,  les  bouquets  sont  souvent 
dune  conqiosition  et  dune  beauté  incomparables  :  l'hiver  olTre  des 
Roses,  des  Liliacées,  des  Mimosas,  des  Strclitzias  et  de  bonnes 
provisions  de  Violettes  embaumées  :  l'été,  le  bouquet  est  peul-èlre 
encore  plus  splendide  et  i)lus  séduisant  quand  se  trouvent  mélangés, 
avec  art,  les  larges  corolles  des  Magnolias  blancs,  les  Nélombos 
roses,  «  l'Églantine  des  eaux  »,  et  les  ondjcUcs  lileu  faïence  des 
Agapantiies.  Toutes  ces  jolies  fleiu's  vont  être  entourées  d'une 
couronne  de  verdure,  avec  le  Jacaranda  aux  feuilles  flnement  décou- 
pées comme  les  frondes  des  Fougères. 

(Aqjcndant,  au  milieu  de  toutes  ces  richesses  de  l'ornementation 
végétale,  le  Rosier  mérite  une  mention  spéciale.  On  commence  à  le 
cultiver  auprès  des  villes  pour  la  vente  de  la  fleur  en  hiver.  Des 
fleuristes  sont  venus  s'inspirer  auprès  de  leurs  confrères  Provençaux, 
où  la  production  des  Roses  pendant  la  saison  de  repos  est  devenue 
un  art  lucratif. 


VI.  —  Plantes  économiques. 

Pi.ANTKs  A  rAiu  iM  :  Pi.A.NTKS  oi'FiciNAi.Ks,  —  Cc  gcurc  (Ic  pro- 
duction i)romtl  un  icvcnu  important  l'I  une  exjjloitation  facile; 
ce  qu'il  faut,  ce  sont  des  iTi'as  et  de  leau.  Kn  général,  les  cultiu'cs 
sont  installées  sur  des  terrains  irrigués,  salubres  ;  l'arrosage  en  est 
facile  au  moyeu  de  rigoles  naturelles  ou  de  norias  installées  à 
proximité. Voici  quehpies  espèces  déjà  admises  par  le  commerce  : 

La  Mauve  commune  laisse  sa  fleur  à  l'usage  médical.  Une  seule 
maison  exporte  1,200  kilog.  de  feuilles  vendues  comme  légume. 

Le  (îéranium  fournit  trois  coupes  par  an.  Le  Sahel  d'Alger  a  près 
de  cinquante   distillateurs,    produisant  ensemble   3. 000  kilog.  d'es- 


AI.rrKRlK  •).) 

scncc  lie  (n'-raïuiim.  Luc  (lislillorio  di'  l^mliiiiU  en  l'oui'iiil 
à  elle  seule  'j.ooo  kilog. 

Les  provinces  d'Orau  cl  de  Conslanline  culti\'eiit  le  ('léraiiiiim, 
mais  en  moindre  (juautitc. 

L'Algérie  compte  plus  de  (îoo  hectares  de  ("icraninui.  prodnisanl 
6,o«o  kiloof.  d'essence. 

A  la  Trappe,  cette  cnltiire  s'étend  sur  plus  de  3o  hectares. 

La  Rue,  variétés  li.hracfcosa,  c/ia/<'pcnsis,jnonlann,  du  Tell  ou  de 
la  7.0UI'  l'oreslière  des  taillis  de  (Ihènes  verts,  et  rilaploph\  lliiiu 
tuberculeux  du  Sahara  soûl   des  plantes  riches  en   cssenie. 

De  cette  l'ainille  des  llulaeécs,  le  l^eg'aninn  «  llarmel  »,  coinuiuu 
dans  le  Chélif,  le  'ïcW  Oranais  et  les  Hauts-PhUeaux.  est  recherché 
par  les  Arabes  pour  ses  propriétés  thérapeutiques. 

Le  lîifjaradier  et  le  Citronnier  produisent  des  l'euilles,  des  (hurs. 
des  Irnits,  des  essences,  des  jus  et  des  aciiles  accaj)arés  par  le 
commerce  d'exportation. 

Les  friches  de  Té^'ébinthes  et  de  I^entisques.  de  Ik'toum,  poui"- 
raient  être  transformées  en  Pistacheraies  par  la  i^relle.  surtout  les 
Lentisques,  et  fourniraient  (pielques  petits  profits  aux  indigènes  de 
la  vallée  du  Khémis. 

Les  Mimosas  de  la  Xouvelle-IIollande.  qui  donnent  de  si  belles 
grappes  de  (leurs  ponr  les  envois  en  France,  ne  tarderont  pas  à  être 
exploités  pour  le  tannage  des  peaux  et  l'extraction  de  la  gomme.  Les 
variétés  Acacia  decurrens.  petiolaris.  picnant/ia,  ont  déjà  fait  leurs 
prcnves  à  la  corroierie.et  rexemjjle  de  1"  Australie,  (jui  en  tirejuscpià 
2,000  fr.  de  revenns  à  l'hectare,  donne  à  réiléchir  aux  planteurs. 

Le  Cassie,  même  genre  botani([ue,  plante  à  parfum,  tant  appréciée 
dans  les  Alpes-Maritimes,  prend  de  lextension.  L'usine  de  IJoufarik, 
déjà  nommée,  distille  ao.oookil.  de  fleurs  de  Cassie  de  Farnèse,  par  an. 

Un  antre  établissiMuent  d'Alger  exporte  3,ooo  kilog.  déc-oi'ces  de 
Grenadier,  et  un  troisième,  de  200  à  "ioo  kilog.  de  l'aronychia  argenté, 
pour  les  infusions  théiformes. 

Le  Tell  et  les  Hauts-Plateaux  vcutlent  aux  pliarniacii'iis  léciurc  di- 
la  racine  du  Tha{)sia,  employée  dans  la  médecint'. 

Les  Ond)ellifères  ont  encore  le  Fenouil,  commun  en  Algérie. 
TAche,  l'Anis  vert,  le  Cumin,  le  Carvi.  la  Coriandre  cl  la  (Irande 
Ciguë  aux  graines  sédatives. 

Parmi  les  Composées,  la  Pyrèlhre  «les  llauts-l'lateaux.  exportée 
aux  Indes,  fournit  une  racine  insecticide  aux  pharmaciens,  et  l'.Kr- 
témise  «  herbe  blanche  »,  employée  comme  semen-contra.  est  conujie 
en  pleines  steppes  du  Sud. 

L'Atractylis,  commun  de  Lamhèse  à  liordj  Taza,  laisse  coucréler 


20  ALGÉRIE 

un  latex  abondant  vendu  pour  la  confeetion  de  la  glu.  Le  Cj'nara 
Carduneuhis,  l'ancêtre  du  Cardon  et  de  l'Artichaut,  de  cette  utile 
famille  desGarduacées,foiirnit  aux  Arabes  ses  capitules  alimentaires 
et  les  côtes  de  ses  leuilles  qui  sont  utilisées  dans  le  ménage. 

Les  broussailles  et  les  clairières  sont  garnies  de  TÉrytlawa,  petite 
Centaurée,  la  Meurs-el-Khranech  des  Arabes.  Une  maison  d'Alger  en 
exporte  3,ooo  kilog.  par  an,  avec  un  millier  de  kilog.  de  Heurs  de 
Bourrache. 
Le  groupe  des  Solanées  recèle  des  poisons  et  des  remèdes. 
Le  "Withania  somnifère  a  été  employé  à  l'hôpital  civil  d'Alger 
comme  sédatif  et  hypnotique. 

Le  Datura  Stramoine  est  abondamment  récolté  et  exporté. 
Il  en  est  de  même  de  la  Morellc  noire,  dite  Mek'ennia,  du  Piment 
de  Cayenne,  et  du  «  Poivron  »,  Piment  annuel. 

Le  Tabac  est  représenté  par  10,000  hectares  produisant  de  5  à 
G  millions  de  kilog.  de  feuilles  :  sur  9,5oo  planteurs  de  Tabac, 
8,000  sont  indigènes. 

Les  Labiées  abondent  jusqu'aux  vallées  de  l'Aurès  :  Romai'in, 
Lavande,  Menthe  ont  le  degré  de  parfum  voulu.  L'essence  de  Menthe 
Pouliot,  la  «Phliou  »,  se  chiffre  par  2,000  kilog. 

La  Mélisse  reste  spontanée  dans  les  bois  frais  de  Bouzaréa, 
de  l'Aima,  de  Blidah,  des  Babors. 

La  Sauge  officinale,  dite  Souak-el-Nebi,  est  cultivée  dans  les 
jardins  arabes.  La  Sclarée  se  trouve  à  l'état  sauvage,  en  Kabylie. 

Les  Calaminthes,  Marrubcs,  Germandrécs,  sont  très  employés 
par  les  Arabes,  ainsi  que  le  Globulaire,  d'un  autre  groupe  botanique. 
Une  Yerbénacée,  Lippia  citronnelle,  Louiza  des  indigènes,  arbuste 
connii  en  France  sous  le  nom  de  «  Verveine  aromati([ue»,  a  sa  place 
dans  -les  parfums  et  les  liqueurs  de  table.  Un  négociant  d'Alger  en 
exporte  800  kilog.  de  feuilles. 

La  Scille  maritime  dont  l'énorme  bulbe,  pesant  jusqu'à  8  kilog., 
orne  la  devanture  des  grainetiers  de  la  métropole,  garnissait  les 
terres  à  culture  du  Tell  avant  les  défrichements.  Le  commerçant 
d'Alger,  précité,  envoie  en  France  600  kilog.  de  squanu-s  dv  scillcs 
sèches  pour  l'usage  médical. 

Enlin  le  Ricin,  qui  devient  arborescent;  la  griunc  jjressée  à  froid 
donne  une  huile  limpide  bien  connue. 

La  culture  de  ces  différentes  plantes  iitiles  a  débuté  vers  i8.5o, 
avec  MM.  Sinionnct  à  .\lgcr  et  Mercurrin  à  Chéragas. 

Textilks. —  Les  végétaux  textiles  sont  recherchés  :  Phormium, 
Lin,  Corchorus,  Bananier,  Sida  Abutilon.  Chanvre,  l^ahnier  nain. 


AI/IKUIK 


27 


Mauve,  Riiiiiio;  CfUc-ci,  irriguée  sous  uu  ciel  chinitl.  peut  (Itmiici- 
a5,ooo  kilog.  de  tiges  vertes  par  hectare,  à  eliiu|ue  eoupe.  Hélas! 
tro])  souveut  les  bras  nian(|uent  et.  plus  eucore,  les  ])ro»'éclés 
industriels  (rutilisalit)U. 

Nous  classons  ici  THaU'a  «)u  Alla,  Stipa  tenaciftaima,  la  (Iraniiiiéc 
des  stej)pes  tlésertiques,  tlu  Tell  t-t  des  Hauts-Plateaux,  (jiii  aliiuenti' 
les  papeteries,  les  sparteries,  les  eorderies,  les  vanneries,  les  iabricjiies 
de  chaussures,  de  tentures  et  de  tissus. 

Kn  i88<),  la  récolte  a  produit  110,000  tonnes,  dont  80.000  ont  été 
ti'ansporlées  aux  papeteries  d'Eiu'ope. 

L'Angleterre  en  consonune  mie  grande  (putnlité. 

Le  département  d'Alger  a  plus  de  600,000  hectares  d'Alfa  non 
exploités,  faute  de  moyens  de  transport. 


•i-^-i- 


VII.  —  Jardins  d'études,  Pépinières. 


Le  Hamma. —  Pour  l'assainissement  dun  marais  insalubre  et  dans 
une  idée  de  propagande  végétale,  le  Jardin  du  Hamma  fut  créé  aux 
portes  d'Alger  au  début  de  l'occupation  française;  il  grandit  en 
importance  sous  ses  divers  directeurs  :  liai'uier,  liérard,  Hardy, 
Auguste  Rivière  et  Charles  Rivière,  actuellement  en  fonctions  depuis 
plus  de  vingt-ci n([  années. 

Situé  au  bord  de  la  mer,  couvrant  80  hectares,  ce  Jardin  est  l'objet 
de  visites  nondjreuses,  d'études  ou  de  promenades  ;  la  population 
indigène,  coloniale  ou  étrangère  s'y  intéresse  vivement. 

Utile  et  agréable,  le  Jardin  d'es.sai, quasi  oiliciel,vit  de  ses  propres 
ressources,  sans  aucune  subvention  du  Gouvernement. 

Au  mois  de  décembre  18G7,  l'État  l'a  ali'ermé  à  la  Société  générale 
algérienne,  ([ui  l'exphiite  sous  certaines  conditions.  Par  ses  soins, 
des  njillions  d'arbres  et  d'arbustes,  d'utilité  ou  d'ornement,  ont  été 
répandus  et  plantés  dans  les  trois  provinces  algériennes.  ai)rès  avoir 
subi  les  épreuves  d'acclimatement  au  Jardin. 

Des  plantes  ont  également  traversé  la  mer  et  sont  venues  appro- 
visionner les  établissements  français.  Des  graines  d'espèces  rares 
ou  de  maturation  dillicile  ont  été  récoltées  au  Hamma  et  vendues  ou 
échangées  sur  le  continent  européen. 

La  description  du  Jardin  d'essai  est  cho.se  connue, 


28  ALGÉRIE 

Ka  Jc'harqiiaiit.  Ihomme  «  iln  Xord  »  s'extasie  devant  cette  luxu- 
riante végétation  dont  les  conservatoires  européens  ne  donnent  guère 
une  idée.  Ces  allées  majestueuses  et  étranges  de  Palmiers,  de 
Figuiers  verts,  de  Bambous,  de  400  mètres  de  longueur,  commandent 
ladmiration  et  l'enthousiasme.  Tant  sérieux  ou  fier  soit-on,  il  faut 
s'incliner.  Lhonorable  académicien  Pierre  Duchartre,  qui  rédige 
les  Annales  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France  avec 
la  science  élevée,  froide  et  concise  de  l'homme  qui  sait  et  qui 
observe,  a  lui-même  éprouvé  ce  sentiment  et  n'a  pas  hésité  à  le 
dire.  Pour  le  Jardin,  c'est  un  triomphe  I 

L'Ecole  d'agriculture  de  Kouïba  possède  des  collections  naissantes 
de  végétaux. 

A  Alger,  sont  utilisés  aux  expériences  scientifiques  du  docteur 
L.  Trabut.  botaniste  du  Gouvernement,  le  Jardin  botanique  des 
Ecoles  sui)éricures  et  la  pépinière  municipale  de  l'Hanach,  créée 
récemment  par  la  municipalité  d'Alger  siu*  un  domaine  de  90  hectares, 
où  se  trouvent  forés  les  puits  artésiens  qui  alimentent  la  ville. 

Pépinières.  —  Jadis  quelques  pépinières,  créées  avec  l'appui  des 
Administrations  de  l'État  ou  des  communes,  ont  facilité  la  tâche  des 
colons  et  des  planteurs  :  Médéah  et  Milianah,  province  d'Alger, 
Guelma  et  Philippeville,  province  de  Constantiue.  Mostaganem 
et  Mascara,  province  d'Oran,  en  portent  encore  des  traces. 

Les  pépinières  privées,  tenues  en  presque  totalité  par  des  Français, 
ont  été  installées  sur  de  bons  sols,  en  plaine  arrosable.  Les 
espèces  en  multiplication  sont  celles  que  la  colonie  réclame. 

Il  nous  faut  citer  à  divers  titres  : 

Les  cultures  d'Orangers  de  la  ferme  de  lîou-Amrou  : 

Les  pépinières  fruitières  et  forestières  de  Boufarik,  de  Bùne,  du 
Kheneg,  de  Misserghin,  du  Camp  d'Erlon  et  des  chemins  de  fer  ; 

Les  collections  d'Eucalyptus  de  M.  Cordicr,  à  Maison-Carrée  ; 

Outre  les  arbres  et  les  j)lants,  plusieurs  pépinières  vendent  des 
plantes  de  décor,  des  fruits,  des  légumes,  des  Fraises. 

Le  commerce  des  j)épiniéristes  est  d'autant  plus  prospère  (pie. 
par  suite  de  mesures  prises  depuis  l'invasion  phylloxéricpu-  en 
Euroi)e,  aucun  envoi  de  plantes  de  lextérieur  n'est  admis  en 
Algérie.  Cette  précaution  exagérée,  disons-le  avec  regret,  n'a  i)as 
empêché  l'ennemi  de  pénétrer  dans  la  place,  tout  en  retardant  les 
})rogrès  de  l'iiorticulturc  et  particulièrement  de  l'arboriculture 
fruitière. 


Ai.(;i:uiE 


29 


VIII.  —  Sociétés,  Comices,  Concours. 

l'iic  Socit'lô  (riioi'liiiilliiir  s'est  rivôo  rôcciuiiicnl  à  Ali^'cr.  Soiiliiii- 
tons-lui  prospi'i'ilé  ot  iinilaloui-s.  L"ap[>ui  de  rAdiiiiiiislriiliitii  110 
saurait  inan<|uoi' à  uiio  initiative  aussi  lu'urcuse,  point  de  départ  d'un 
cuseigneinent  horlieole  déjà  eomineiicé  à  IKeole  normale. 

Déjà,  il  existe  des  Associations  agricoles  cpii.  loi-eénient.  Irailent 
des  ([uestious  arlnistivcs,  des  plantations  orangères  ou  oléinières, 
des  oasis,  des  vergei'S,  des  potagers,  des  graineteries,  du  vignohli-, 
de  raeeliniatation.  du  Ijoisenicnt,  du  eouinieree  des  végétaux  ou  vie 
leurs  produits,  etc.  Tels  sont  : 

La  Société  d'Agriculture  d'Alger,  reconnue  d'utilité  puldicpic, 
présidée  par  Charles  Rivière,  qui  est  en  nu''nie  temps  directeur  du 
journal  L'Algérie  agricole  et  du  Jardin  du  Hamma  : 

Les  Comices  agric(Âes  d'Alger,  des  Aril),  de  Bône.du  llaut-CJH'liir. 
de  Médéali.  de  Mostaganem,  de  Sétil".  de  Souk-Aliras,  etc.,  s'occupant 
de  cidtures  horticoles,  viticoles  et  connncrciales  ; 

Un  orphelinat  agricole  protestant,  à  Dély-Ihrahim  : 

Une  colonie  agricole  émanant  du  Conseil  général  de  la  Seine  et 
recueillant  les  enfants  assistés  à  lîen-Chicao,  près  de  Médéah. 

Ces  deux  asiles  imposent  des  travaux  de  culture  maraîchère  cl 
de  plantes  économiques  à  leurs  élèves. 

Concours  tii':Ni':uALx.  —  Le  Ministère  de  l'Agriculture  a  voulu 
faire  profiter  la  colonie  algérienne  de  la  prospérité  forcément  amenée 
par  les  concours  généraux  agricoles  récents  et  des  bonnes  relations 
qui  en  résultent.  En  voici  un  exemple  : 

Le  Concours  général  de  1892,  spécial  aux  arrondissements  d'Oran 
et  de  Mostaganem.  s'est  tenu  du  i()  au  124  nvi'il-  à  Mostaganem. 

La  Prime  d'honneur  de  l'horticulture  a  été  décernée  à  M.  (Iharles 
Pfrimmer,  amateur  à  Misserghin. 

La  Prime  d'honneur  de  l'arboriculture,  à  M.  Antonio  Fernandcz. 
propriétaire  à  Saint-Denis-ilu-Sig. 

Le  lauréat  de  la  Prime  d'honneur  de  l'agriculture,  M.  Priou.  ])rési- 
dent  lie  la  Société  hippique  et  du  Comice  agricole  de  Mostaganem. 
conseiller  général,  a  été  fait  cju'valier  de  la  Légion  il'lionueur. 

De  hautes  récompenses  ont  été  accordées  à  la  viticulture  et  aux 
irrigations.    Le   .Tury    a  i)lacé   au  rang  de   la    médaille   d'or   grand 
module  les  exploitations  et  améliorations  suivantes  : 
Plantations  d'arbres  fruitiers  et  d'Oliviers  à  Bekraka  ; 


3o  ALGERIE 

Plantations  d'Oliviers,  d'Orangers  et  d'autres  arJjres  fruitiers,  ù 
Saint-Denis-du-Sig  ; 

Plantations  d'Oliviers  par  la  commune  d'Ain -Tédelès,  sur  les 
anciens  remparts,  sous  la  direction  du  Maire  et  du  Conseil  municipal  ; 

Syndicat  de  la  Vallée  des  Jardins,  pour  l'ensemble  de  ses  travaux 
et  le  bon  exemple  donné  aux  cultivateurs  et  jardiniers  maraîchers 
ou  pépiniéristes. 

La  médaille  d'or  est  attribuée  jDour  les  travaux  ci-après  : 

Création  d'une  olivette  de  cinq  hectares  par  la  commune  de  Bou- 
guiras  et  dune  pépinière  d'Oliviers  livrés  aux  habitants  à  prix  réduits; 

Création  de  pépinières  par  la  commune  de  Bélizane,  qui  donne 
gratuitement  les  plants  aux  colons  et  aux  villages  voisins  ; 

Création  de  jardins  et  de  pépinières  à  Lhilill  ; 

Défrichement  et  création  d'un  verger  à  Rivoli  : 

Initiative  de  l'oléiculture  et  de  la  faljrication  d'huile  à  Ain-Tédelcs; 

Divers  travaux  de  reboisement  et  de  pépinières  des  différents  ter- 
ritoires des  cercles,  services  et  communes  des  deux  arrondissements. 

Si  nous  remontons  à  huit  années,  nous  constatons  qu'en  1884  des 
diplômes  d'honneur  et  de  mérite  ont  été  accordés  pour  les  reboise- 
ments et  la  création  de  pépinières  : 

A  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  P.  L.  M.  ; 

A  la  Ligue  du  reboisement  d'Orau  ; 

A  la  Compagnie  algérienne  ; 

Aux  communes  mixtes  de  Malakoff,  Saint-Lucien,  Saint-Denis-du- 
Sig,  Ténès,  Aïn-Bessem,  Cassaigne.  Dellys,  Palestro,  Thiaret, 
Teniet-el-Haad,  et  à  la  commune  indigène  de  Laghouat. 

Au  concours  général  agricole  de  1886,  à  Oran,  la  Prime  d'honneur 
a  été  décernée  à  un  domaine  de  83  hectares,  situé  dans  la  ban- 
lieue de  Sidi-bel-Abbès,  sur  lequel  sont  installées,  en  outre  de 
l'exploitation  agricole,  des  plantations  d'arbres  forestiers,  d'arbres 
fruitiers,  d'Oliviers,  de  Vignes,  etc.,  soumises  à  l'irrigation. 

Des  médailles  de  spécialité  ont  été  attribuées  à  des  vergers  de 
Citronniers,  de  Mandariniers,  d'Orangers,  d'Oliviers,  à  des  cultures 
maraîchères,  des  vignes,  des  luzernières  et  des  vergers,  créés  encore 
après  irrigation  et  captation  de  sources. 

En  Algérie,  l'Arboriculture,  la  Viticulture,  la  Sylviculture  sont 
intimement  liées  k  l'Agriculture  proprement  dite.  Le  service  de 
l'Inspection  en  est  oniciellcment  confié  depuis  plusieurs  années  à 
M.  Nicolas,  Inspecteur  d'agricullure  pour  l'Algérie. 


"^^^^ 


ALLEMAGNE 

540,610  kilomètres  carrés.  —  49,^21,260  liabilants. 


I,  —  Action  du  Gouvernement. 

Sur  toute  retendue  de  leurs  territoires,  les  gouvernements  alle- 
mands encouragent  l'horticulture  par  les  moyens  suivants  : 

i'^  Création  d'Écoles  d'horticulture  spéciales  ou  mixtes  et  de  cours 
de  jardinage  aux  Écoles  d'agriculture  ; 

2"  Installation  de  Stations  et  de  Lid^oratoires  agronomiques  mis  à 
la  disposition  du  cultivateur  pour  les  analyses  de  terres,  les  véri- 
lications  d'engrais,  de  semences,  etc.  qui  prollteut  en  même  tenqis  à 
l'amateur  de  jardins  ; 

3«  Admission  de  l'enseignement  horticole  au  programme  des  écoles 

normales  et  des  écoles  primaires  ; 

4«  Organisation  de  conférences,  c'est-à-dire  de  cours  publics 
dans  les  campagnes,  spécialement  aux  instituteurs  primaires,  en  vue 
de   la   plantation    et   de   l'entretien   des    vergers   et   de   la   cultm-e 

potagère  ; 

5»  Plantation  d'arbres  fruitiers  sur  les  routes  et  leur  exploitation 

par  l'État  ou  les  Communes  ; 

6°  Annexion  d'un  jardin  botanique  à  chaque  Université  ; 

70  Cahier  des  charges  imposé  aux  Compagnies  de  chemins  de  fer, 
à  propos  des  tarifs  de  pénétration  qui  favorisent  l'exportation  des 
produits  de  l'Allemagne,  etc. 

Le  Ministère  d'agriculture  de  Prusse  a  une  réserve  de  10,000  fr. 
pour  l'amélioration  de  la  cultui-e  des  arbres  fruitiers  et  de  la  vigne. 

Il  dispose  d'un  crédit  d'environ  aoo,ooo  francs  pour  régler  le 
budget  des  Écoles  d'agriculture  placées  sous  sou  patronage  du-ect. 


32  ALLEMAGNE 

LÉtat  a  dépensé  cinq  millions  do  francs  pour  condjattrc  linvasion 
phylloxériquc. 

L'Administration  a  voté  certaines  mesures  économiques  ou  fiscales 
utiles  aux  exploitations  horticoles;  par  exemple,  les  tarifs  de  chemins 
de  fer,  la  durée  des  trajets,  les  envois  par  colis  postal,  etc.  Quelque- 
fois, à  la  suite  d'hivers  destructeurs,  elle  a  donné  ou  cédé  à  bas  prix 
des  arbres  extraits  de  ses  pépinières  ollicielles  ou  achetés  aux  éta- 
blissements privés,  afin  de  ne  pas  arrêter  le  système  de  plantations 
fruitières  ou  forestières  quelle  recommande,  les  propriétaires,  fer- 
miers ou  usagers  étant  déjà  atteints  dans  leurs  biens  par  les  rigueurs 
de  la  température. 


II.  —  Instituts  horticoles  d'Enseignement. 


.1.  —  INSTITUTS    SUPERIFXRS 
POUR  l'instruction  des  jardiniers  et  des   romologistes. 


Royaume    de    Prusse. 


Province  de  Brandebourg. 

Etablissement  royal  d'instruction  horticole,  au  parc  de 
Potsdam,  placé  sous  la  surveillance  supérieure  du  Gouvernement,  et 
rattaché  à  l'Administration  des  Jardins  royaux. 

La  direction  de  cet  Institut  est  confiée  à  M.  Vetters,  directeur  des 
jardins  de  la  (Àjur,  à  Sans-Souci. 

P^nseignement  théorique  et  pratique  sur  toutes  les  branches  de 
l'horticulture. 

Parcs,  jardins  et  matériel  d'enseignement. 

Les  élèves  doivent  avoir  préalablement  séjourné  pendant  deux 
années  dans  un  bon  établissement  d'horticulture,  et  prouver  qu'ils 
sont  aptes  à  faii-e  leur  volontariat  militaire. 

Les  cours  durcnt.deux  ans.  Le  prix  de  la  pension  est  de  25o  fr.  par 
an,  logement  et  leçons  :  la  nourriture  est  prise  au  dehors. 

Les  dépenses  peuvent  s'élever  à  1,200  fr.  par  an  et  par  élève,  tout 
compris. 


AL1.E.MA(.M!;  33 

L'établissement  organise  des  expositions  publi((ucs  à  riutéricur. 

Des  conditions  analogues  régissent  les  divers  étaldisscments  d'ins- 
truction horticole. 

L'Ktat  accorde  un  subside  de  t^o.ooo  bancs  ;  le  surplus  de  la 
dépense  est  réglé  par  lAdministration  des  JarcUns  royaux. 


Province  de  Silésie. 

Institut  pomologique  de  Proskau,  près  ()pi)eln,  ouvert  le 
i""''  octobre  18G8.  Directeur-prolesseur  :  M.  Rudolt'  StoU. 

Le  but  est  de  faire  progresser  le  jardinage  en  général  et  surtout 
les  arbres  fruitiers  et  la  connaissance  des  bons  fruits. 

Pépinières  et  vergers  de  démonstrations. 

Excursions  dans  le  voisinage. 

Leçons  aux  jeunes  gens,  aux  maîtres  jardiniers,  aux  vo  vers-fruitiers 
dits  gardiens  d'arbres,  «  Baumwaerter  ».  et  aux  élèves  forestiers. 

Subvention  de  l'Klat  :  65, 000  francs. 


Province  du  Rhin. 

Établissement  d'instruction  supérieure,   fondé    le  i-"^  février 
1872,  la  Flora,  à  Cologne. 
Le  nombre  insullisant  d'élèves  a  entraîné  la  fermeture  de  l'école. 


Province  de  Hesse-Nassau. 

Etablissement  royal  d'arboriculture   fruitière  et  de  viticul- 
ture, il  (ieiscnlieini-sur-le-Rliin,  ouvert  à  rautoiiiue  i8;ii. 
Dii-ecteur  :  M.  Rudolf  Gœthe. 
L'enseignement  comprend  trois  sections  : 
Cours  réguliers  pour  l'enseignement   supérieur  ; 
Cours  de  jardinage  pratique  ; 
Cours  pour  les  élèves  temporaires. 

Verger,  jardin,  pépinières,  vignoble  pour  les  démonstrations, 
Sid^side  de  IKtal,  8."). 000  francs. 


AI.LEMAGNi; 


B.  —  INSTITUTS  SECONDAIRES. 


Province  de  Prusse  Orientale. 

Pépinière  provinciale   d'Althof-Ragnit.  —  Jadis  plus   impor- 
tant, rétablissement  s'est  concentré  sur  la  pépinière. 


Province  de  Prusse  Occidentale. 

Cours  pratique  aux  garçons  et  aux  niaitres-jardiniers,  sous    la 
direction  de  ^NI.  Ratlike.  Inspecteur  des  jardins,  à  Dantzig. 


Province  de  Brandebourg. 

École  municipale  pour  les  jardiniers  de  Berlin,  fondée  en 
octobre  1891,  sous  la  direction  du  professeur  D'  L.  A\  ittmack,  con- 
seiller à  la  Cour,  homme  distingué  par  ses  vastes  connaissances 
théoriques  et  pratiques. 

Cet  établissement  est  administré  par  une  délégation  de  la  ville 
(Arts-et-métiers) . 

Cours  supérieur  et  cours  inférieur. 

Le  personnel  enseignant  comprend  six  professeurs. 

École  des  champs  et  des  jardins,  à  Wittstock. —  Station  dessai. 

Cours  d'arboriculture  fruitière  pour  les  patrons,  les  jardiniers,  les 
cantonniers.  —  Directeur  :  M.  F.  Schneider. 

École  de  viticulture  et  d'arboriculture  fruitière,  à  Crossen- 
SUr-l'Oder,  fondée  le  i*^^'  octobre  1891.  Directeur  :  M.  A.  Haeckel. 

Entretenue  par  l'Etat,  l'Administration  provinciale,  la  Société 
provinciale,  le  Cercle  et  la  Ville. 

Leçons  sur  le  verger,  la  vigne,  les  engrais,  le  potager,  la  vini- 
fication. 


Province  de  Poméranie. 

École  d'horticulture  et  d'arboriculture  à  Eldena,  près  Greifs- 
wald,  présidée  par  l'inspecteur  royal  Mensing,  sous  les  auspices  de 
la  Société  d'agriculture  de  la  Baltique. 


allemaum:  35 

Province  dk  Posex. 

École  de  jardiniers,  à  Koschmin.  ouvcrlc  le  i""  novembre  i8(î-. 
École  de  jardiniers,  à  Bromberg,  sous  la  direetion  «le  la  Société 
horticole  et  iVuilière  île  Bromberir. 


Province  de  Silésie. 

Cours  d'horticulture  et  de  viticulture  à  Griinberg,  sous  les 
auspices  île  la  Société  locale. 

Cours  pomologique  pour  les  iustituteurs,  et  Cours  pratique  pour 
les  jardiaiers  arboriculteurs,  à  l'Institut  pouiolog'i(jue  de  ProsUau. 


Province  de  Saxe. 

École  d'horticulture  à  Nauendorf,  près  Annabourg.  Propriétaire 
et  directeur  :  .M.  B.  lîoetlclier. 

Etablissement  privé,  divisé  en  deux  sections. 
Lensci^ncmeut  dure  trois  ans:  le  cours  supérieur  est  g'ratuit. 


Province  de  \^'estimialie. 

Cours  pratique  et  théorique  d'arboriculture  fruitière  pour  les 
jardiniers  et  les  «  gardiens  d  arbres  l'ruitiers  »,  à  Lûaea,  dirigé  par 
M.  Hennann  (^oers. 

Le  but  de  ce  cours  est  de  dresser  et  d'instruire  les  personnes  i[ui 
auront,  plus  tard,  à  soig^ner  les  arl)res  fruitiers  daus  leur  connniuie. 

École  pépinière  d'arbres  fruitiers,  à  Liidinghausen.en  rapport 
avec  la  Société  d'agriculture,  sous  la  direcliou  spéciale  du  docteur 
Goetting. 

I*ROviNCE  de  IIesse-Nassau. 

Jardin  pomologique  de  Cassel,  établissement  de  l'Etat,  ayaut 
pour  but  la  réfection  des  arbres  fruitiers  pour  la  province  et  l'ius- 
truction  des  personnes  chargées  de  les  soigner. 

Jardinier  :  M.  Huber. 

Etendue  du  jardin  :  5  hectares  20. 

Cours  d'instruction  pratique  et  théorique,  à-  ré£ab?i.sscnl(^lt_ 
royal  d'arboriculture  et  de  viticulture,  à  Geisenheim.  '  '  "    ■••'° 

Cours  temporaire  pendant  la  belle  saison.  ,**',  î"    . 


36  ALLEMAGNE 

Provinces  Rhénanes. 

Cours  de  viticulture.  Leçons  uomadcs  en  trois  séries,  se  trans- 
portant dune  année  à  lautve,  dans  les  villes  des  localités  vinicoles 
des  provinces  du  Pdiin. 

Cours  d'enseignement  d'arboriculture  fruitière,  pour  les 
professeurs,  les  gardiens  darbrcs  et  les  cantonniers,  à  TEcole 
d'agriculture  de  Glèves,  sous  la  direction  de  l'administrateur  du 
Jardin  zoologique.  M.  AVolile. 

École  de  viticulture  et  d'arboriculture  à,  Merl,  près  Coblentz, 
sous  la  direction  du  garde  général  de  la  conmiune.  Pfeillcr. 

Pépinière.  —  École  d'arbres  fruitiers,  â,  Wetzlar,  sous  la 
direction  du  professeur  A\"erner. 

École  de  culture  potagère  et  fruitière  à  Bitburg,  reliée  à 
rÉeole  dagriculture.  sous  la  direction  de  M.  Arnold. 

Cours  théoriques.  —  Leçons  pratiques. 

Écoles  fruitières  et  forestières.  —  i°  A  Bitburg,  district  de 
Trêves,  sous  la  direction  du  garde  SchelTer,  secondé  par  Arnold, 

2°  A  Trêves,  sous  la  direction  du  garde  général  communal 
^Veïsniuller. 

3'^  Cours  particuliers  de  taille  et  délagage  des  arbres  pendant 
une  période  de  cinq  semaines. 

Pépinière.  —  École  à  Engers,  district  de  Coblentz.  Établisse- 
ment de  l'Etat  sous  la  direction  de  l'inspecteur  des  jardins  Ritter. 


Province  de  IIohenzollern. 

Jardins-École  et  pépinières  d'arbres  fruitiers.  Leçons  données 
sur  ])lace.  oii  sont  plantés  les  arljres  et  installées  les  pépinières  qui 
font  l'objet  de  la  démonstration. 


Royaume    de    Bavière. 

(y air  le,  ckcif>i(re  HprciaJ pour  la   M.wiknE.j 


.vî.i.i-.>rA(i\i':  'i-: 


Royaume  de  Saxe. 


École  d'horticulture,  l'ondée  par  IKlal  cl  la  SocirU'  iHJi'licoIc  du 
royaume  do  Saxe,  à  iJrosdo,  sous  la  survcillaucc  du  Minislro  do 
riutérieur. —  OuverLo  le  iG  Mai  i8<ja. 

Directeur  :    M.    Max  Bcrtram,  iugéiiicur  paysagiste  à   lîlascwitz. 

L'enseigueuieut  est  divisé  eu  deux  années  d'études,  à  partir  de  la 
semaine  de  Pâques. 

Cours  de  gardiennage  d'arbres  à,  Rœtha,  près  Leipzig, 
sueeédaut  à  une  école  de  jardiniers. 

École  d'horticulture  et  d'arboriculture  à  Bautzen,  ouverte  à 
Pâques  iHjj),  reliée  à  rKtahlisscmenl  dinslruclion  agricole,  sous  la 
surveillance  supérieiu'C  du  Ministre  de  l'intérieur. 

Directeur  :  M.  J.  B.  Brugger. 


Royaume  de  Wurtemberg. 

(Voir  le  chapitre  spécial  pour  le  Wurtemberg. j 

Grand-Duché  de  Bade. 

École  grand-ducale   d'arboriculture   fruitière  à   Carlsruhe, 

ouverte  en   18G0,  réorganisée  en  18-4.  —  lùiseigncmenl  gratuit. 

Président  :  M.  Bach,  Inspecteur  d'agriculture. 

Il  y  a  des  cours  de  professeurs,  d'autres  pour  les  cantonniers  de 
routes  et  de  chemins  de  fer. 

En  juillet,  un  cours  de  dix  jours  sur  l'entretien  du  jardin  et  la 
culture  des  légumes,  des' fruits  et  des  fleurs  est  donné  aux  femmes 
et  aux  jeunes  filles  de  la  population  rurale. 

A  l'automne,  leçons  sur  la  récolte  et  la  conservation  des  fruits. 

Age  minimum  des  candidats  :  16  ans. 

Institut  œnologique  de  Carlsruhe,  à,  Blankenhornsberg  et 
à  Mûllheim.  Propriétaire-directeur  et  professeur  :  D'  Blankenhorn. 

École  de  vignes  ;  nomenclature  ;  classification.  —  Travaux  pra- 
ti(jues  de  taille  et  d'entretien. —  Bulletin  rendant  compte  des  travaux. 


38  ALLEMAGNE 


Grand-Duché  de  Saxe-Weimar-Eisenach. 

École  d'arboriculture  du  grand-duché,  à  Marienhœhe,  près 
Weimar.  —  Directeur  :  M.  Paalzow. 

Pépinière  nationale  de  Marienhœhe,  annexe  de  rEcole  cVarbo- 
riculture.  en  faveur  des  jeunes  gens  ayant  au  moins  i5  ans. 

Des  leçons  pratiques  et  théoriques  leur  sont  données,  à  leurs  frais, 
sur  l'arboriculture  fruitière  ou  d'alignement. 

Éducation  des  arbres  ;  procédés  de  multiplication. 

Les  mêmes  cours  sont  répétés  aux  employés  de  l'administration 
des  Chaussées,  de  tous  grades,  sous  les  auspices  de  l'État. 

Instructions  pratiques  sur  les  vergers  et  sur  les  pépinières 
d'État  disséminés  dans  le  Grand-Duché  (plus  d'un  tiers  des  villages 
en  possèdent). 

Les  leçons,  confiées  aux  instituteurs  ou  aux  habitants  de  la  localité, 
ont  déjà  fait  leurs  preuves. 

Verger  modèle  ou  jardin-école,  à  Berka,  surla  Werra,créé  avec 
les  subsides  de  l'État,  qui  en  a  la  surveillance. 

Les  meilleures  espèces  de  fruits  de  dessert,  de  séchage,  de  pressoir 
ou  de  distillation,  recommandées  par  la  Société  pomologique  alle- 
mande, y  sont  cultivées. 

Une  distribution  de  greffes  de  ces  ai'bres  est  faite  gratuitement  à 
tous  les  amateurs. 


Grand-Duché   de  Saxe-Cobourg-Gotha. 

Pépinière  et  jardin  d'essai  de  la  Société  d'horticulture  de  la 
Thuringe,  à  Gotha. 

Sur  le  terrain,  le  public  est  admis  à  expérimenter  les  machines  et 
appareils  destinés  à  la  préparation  des  fruits,  pour  le  séchage,  le 
pressurage,  la  cuisson,  la  distillation. 

Expositions  de  légumes,  de  fruits,  de  roses  et  de  diverses  fleurs. 


Duché  d^Anhalt. 

L'École  d'horticulture,  (jui  existait  à  Dessau,  a  cessé. 


AÎXKMAGXK  %) 


Principauté  de  Reuss. 

École  d'horticulture  et  d'arboriculture   à,  Kœstritz,  eu  Thu- 
ringo.  —  Directeur  :  D'  H.  Seltegast. 

Insliltitiou  privée,  divisée  en  trois  sections. 


Gouvernement  d'Alsace-Lorraine. 

(Voir  le  chapitre  spécial  pour  /'Ai-sack-I.ouhaixe,  page  -'i.> 

III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Les    Sociétés  (l'hortieultiu'e  sont   nombreuses  en  Allemagne. 

Il  en  est  quel([ues-unes  qui  ont  un  caractère  général  et  ne 
manquent  pas  de  ramitications  sur  le  territoire. 

D'autres  se  groupent  en  manière  de  fédération,  afin  de  défentlre 
les  intérêts  communs  ou  de  solliciter  les  subsides  de  TKtat. 

Une  troisième  série  comprend  des  groupements  ou  des  sociétés 
plus  modestes  qui,  avec  leur  liberté,  n'eu  rendent  pas  moins  de 
signalés   services   aux    habitants. 

Les  plus  importantes  sont  certainement  les  sociétés  générales  et 
les  associations  fédérées  ou  pomologiques. 


A.  —    SOCIETES    GENERALES. 


SociKTK  DE  Pomoi.(k;ii:  ai.lem  vxni;. 

La  Société  se  réunit  ordinairenienl  tous  les  trois  ans  à  l'occasion 
de  l'assemblée  générale  des  pomologues  allemands  ;  une  exposition 
de  fruits  vient  s'y  ajouter. 

Les  expositions  ont  eu  lieu  :  en  octobre  iH",  à  Potsdam  ;  en  1880. 
à  Wurzbourg  :  en  i883,  à  Hambourg:  en  t88(!.  à  Meinen  :  en  i88(),  à 
Stuttgart  :  eu  i8ç)2.  à  lîreslau. 


4o  AI.LKMAOXE 

La  Société  accepte  coiniiie  organe  le  Journal  poniologiqiie  mensuel 
de  M.  Fritz  Lucas,  à  Reutliugeu,  eu  AVurteuiberg. 

]NL  Fritz  Lucas  est  le  secrétaire,  et  M.  Franz  Spaetli,  Conseiller 
d'agriculture,  à  Rixdorf,  le  président.  —  Le  nombre  d'adhérents  à 
cette  grande   association  pomologiquc  s'élève  à  cpiinzc  cents. 

Société  de  Viticulture  allemande. 

Le  3o  septembre  iSj^,  luie  Société  a  été  fondée  à  Trêves  pour  le 
perfectit)nncment  de  la  culture  de  la  vigne. 

Son  ])ut  })rincipal  est  d'étudier  la  culture  de  la  vigne,  la  prépa- 
ration ilu  vin  et  sa  conservation  en  cave. 

La  Société  poursuit  son  ])ut  en  demandant  à  ses  diftërents  membres 
un  compte  rendu  des  ol)servations  qxi'ils  peuvent  faire  ou  recueillir 
sur  la  viticulture  et  sur  la  vinification. 

Société  des  Jardiniers  pavsaoistes. 

Le  bureau  est  composé  du  Directeur  des  Jardins  Royaux,  d'inspec- 
teurs, d'ingénieurs  et  de  jardiniers  paysagistes. 

La  Société  s'occupe,  en  congrès,  des  questions  relatives  à 
l'architecture  des  parcs  et  des  jardins  et  des  sujets  qui  s'y  rattachent. 

Fédération  des  Horticulteurs  d'Allemaone. 

Siégeant  à  Steeglitz-Berlin  et  précédemment  à  Leipzig. 

Par  des  congrès  où  les  délégués  sont  invités,  et  à  l'occasion 
d'expositions,  on  discute  les  intérêts  généraux  de  Ihorticulture  et 
des  Sociétés  en  particulier. 


B,  —  SOCIÉTÉS  RÉGIONALES  OU  LOCALES. 


Royaume  de  Prusse. 


Province    de    Prusse    Orientale. 

Kœniosbeiu;.  —  Société  d'horticulture. 

—  Union  des  jardiniers  agriculteurs, 


AI.I.K^rAOXK 


Mkmkl.  —  Société  dhorticulliiir. 

TiLsrr.  —  Société  pour  rcinbcllisseiiu'ut  des  jardins. 
Union  des  auiatours  des  jardins. 


FuoviNcr:  de  Prusse   OccinENT.u.E. 

CrLM.  —  Société  pour  rendjoUissement  des  jardins. 
Uantzki.  —  Société  d'horticulture. 
Flatow.  —  Société  pour  rembcllissemcnt  des  jardins. 
Si  AïKiAHi).  —  Société  pour  rembcllissenicut  des  jardins. 


Province  du  Brandebourg. 

Belzig.  —  Société  agricole,  horticole  et  forestière. 
Bert,i\.  —  Union  pour  le  procures  de  l'agriculture  dans  les  Etats 
prussiens. 

—  Société  d'horticulture. 

—  Union  des  jardiniers  de  Berlin. 

—  Union  des   architectes  de  jardins  cl  des  horticulteurs 

de  Berlin  et  des  environs. 
Société  de  Poniologie  de  la  Marche. 

—  Société  de  viticulture  de  rAllemagne  Orientale. 
CuAULOTTENBOXiui.  —  Société  dhorticuUure  de  Charlottenbourg. 

—  Union  des  jardiniers. 

_  Société  des  horticulteurs  de  la  Marche. 

GoTTBUS.  —  Société  dhorticultiu-e. 

Crossex-siu-lOdeu.  —  Société  vinicole,  ponudogicpu-  et  horticole. 
Ebekswalde.  —  Société  d'horticulture  Feronia. 
Foust-ex-Laus.  —  Société  horticole  et  agricole. 
Fraxcfout-suk-l'Odeu.  —  Société  d'horticulture  de  Francfort-sur- 

l'Oder  et  des  environs. 
_  Société  d'horticulture  Flora. 

(iiBEX.  —  Société  d'horticulture. 

_  Union  des  jardiniers  fruitiers  et  maraîchers. 

—  Union  des  jardiniers. 
Laxdsberc.-sur-leAVeser.  —  Société  d'horticulture. 

Société  d'embellissement. 

Paxkow.  — Société  d'horticulture  de  Pankow-Schoenhausen.pour 
rembellissement  des  jardins. 


42  AIXEMACtNE 

Perleberg.  —  Société  dhorticulturo. 
PoTSDA>r.  —  Société  d'horticulture . 

—  Union  des  jardiniers  de  Potsdam. 

—  Association  horticole  Flora. 
SoMMERFELD.  —  Société  d'horticulture. 
Spaxdau.  —  Société  d'horticulture  et  d'ag-riculture. 

—  Société  des  horticulteurs   et  dos  amateurs  de  jardins 

du  Havelland. 
Steglitz.  —  Société  d'horticulture  de  Steglitz  et  ses  environs. 
ViETz.  —  Société  d'horticulture  de  Yietz  et  des  environs. 
AVanxsee.  —  Union  des  jardiniers  Ahen. 
Weissexsee. —  Société  des  horticulteurs  et  des  amateurs  de  jardins 

de  Weissensee  et  ses  environs. 
Werder.  —  Société  de  pomologic. 
AViTTSTOCK.  —  Société  d'horticulture  et  d'agriculture. 

—  Société  des  rosiéristes  allemands. 

Zui-LiCHAU.  —  Société  d'horticulture. 


Province  de  Pomérame. 

AxKLAir.  —  Association  des  horticulteurs  et  des  amateurs. 

—  Union  des   Sociétés  horticoles   de   la   Poméranie,  à 

Anklam. 
Belgard.  —  Société  d'horticulture. 
Cœslix. —  Société  centrale  d'horticulture  la  Poméranie  orientale. 

—  Société  d'horticulture  pour  Gœslin  et  ses  environs. 

Colberg.  —  Société  d'horticulture. 
Demmix.  —  Société  d  horticulture. 
FiNKEXAVAi.DE.  —  Unloii  dcs  jardiniers. 

GREIFs^vALI). —  Société  d'horticulture  do  la  Poméranie  occidentale 
et  de  Rùgen. 
—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

Jarmex.  —  Société  d'horticulture. 
PvKiTZ.  —  Société  d'ond)ollissoment  des  jardins. 
Star(;aiu).  —  Société  d  iiorticulture. 
Stethx.  —  Société  d'horticulture. 

Strai.sum).  —   Société    d'horticulture     poui*     Stralsund     et    ses 
environs. 


ai.i.i:ma(;m-:  4^ 

PiioviNCK  i)i:   lV)si:.\. 

lÎKOMHF.iu;.  —  Société  erembcllisseiiieul  tles  jardins. 

—  Société  horticole  et  fruitière. 

PosKN.  —  Société  d'eiiibellisseinent  de  la  ville  de  Posen, 
SciiXEiDEMUiii..  —  Société  d'einbellisseineut  des  jardins. 
SruKLXO.  —  Union  poniologicpic 


Provinck  dk  Silksie. 

Breslau.  —  Société  centrale  des  horticulteurs  et  des  amateurs  de 
jardins  de  la  Silésie. 

—  Section  pour  les  fruits  et  lliorticulture  de  la  Société 

Silésienne. 

—  Union  Silésienne  des  jardiniers. 
Brieg.  —  Société  d'iiorticulture  et  d'apiculture. 
Fribourc.  —  Société  d'horticulture. 

Gœri.it/.  —  Société  d'horticulture  de  la  Ilaute-Lusacc  prussienne. 

—  Association   des    liorticulteurs   de  la   Haute  -  Lusace 

prussienne. 
Gruxberg.  —  Société  d'horticulture  et  d'industrie. 
HiRscHBERG.  —  Société  d'horticulture  des  Monts-des-Géants. 
Leobschutz.  —  Société  de  poniologie  et  d'horticulture. 
LiEGNiTZ.  —  Société  d  horticulture. 

—  Union  des  horticulteurs  de  Liegnitz. 
La:wENBERG. —  Union  des  liorticulteurs  et  des  amateurs  de  jardins. 
MiLiTscn.  —  Société   de  pomologie  et    d'iiorticulture   de  Militsch 

et  ses  environs. 
Neumaukt.  —  Société  de  pomologie  et  d'horticulture  du  territoire 

de  Xeumarkt. 
Oppelx.  —  Société  horticole  de  la  Haute-Silésie. 
Ratibor.  —  Société  d'horticulture. 
Scuweidmtz.    —     Société    des    lun'ticulteurs     du    territoire    de 

Sch^veidnitz. 
Trebmtz.  —  Société  de  pomologie  et  d'iiorticulture. 

—  Société  d'eml>elIissenK'nt. 

ZiEGK.MiAi.s.  —  Société  irencouragement  à  lapiculture,   la  sérici- 
culture, la  pomologie  cl  l'horticulture  en  Silésie, 


44  ALLEMAGNE 


Province  de  Saxe. 

AsciiERSLEBEX.  —  Société  dhorticulturo  et  d'agriculture. 
Bleicuerode.  —  Société  d'horticulture. 
BuRG.  —  Société  d"embellissemeut  des  jardins. 
Grossex.  —  Société  pomologique. 
EiLEXBOURG.  —  Union  des  jardiniers. 

—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

EisLEBEx.  —  Union  des  jardiniers  Hortiilania. 
Erfi  RT.  —  Société  d'horticulture  Flora. 

—  Union  des  jardiniers. 

—  Société  derabellissement  des  jardins. 

—  Société  des  fleuristes  d'Erfurt. 
Gexthix-et-Burg.  —  Société  des  horticulteurs  et  des  amateurs  du 

district  de  JeriehoAV. 
—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

Halberstadt.  —  Société  horticole  d'Halberstadt,  avec  section  pour 

la  pomologie. 
Halle-sur-la-Saale.  —  Société  d'horticulture. 

—  Union  des  jardiniers. 

—  Union   des  jardiniers   pour  Halle  et  ses 

environs. 
Laxgexsalza.  —  Société  d'horticulture. 
Magdebourg.  —  Société  d'horticulture. 

—  Union  des  jardiniers  Elhflova. 

—  Union  des  jardiniers  fleuristes  pour  Magdebourg 

et  ses  environs. 
Naumbourg-sur-la-Saale.  —  Union  des  jardiniers. 
—  Société  de  viticulture. 

XoRDMAisEX.  —  Société  des  aides-jardiniers  Flora. 
OuERFL  RT.  —  Société  pomologique  et  horticole  de  Qucrfurt  et  de 

ses  environs. 
Stasseurt. —  Société  d'iiorticulture  pour  Stassfurt  et  ses  environs. 
Stexdal.  —  Société  pour  rembellissement  de  la  viHe  de  Stendal 

et  de  ses  environs. 
Suiil.  —  Société  d'horticulture. 
ToRGAU.  —  Société  d'horticulture. 
UxTKisMAi!/.  —  Société  de  pomologie. 


AI.I.KMAd.M:;  \ 


A» 


PllOVINCK    DK    Scm.KSWlO-IIoLSTKlX. 

Altona.  —  Union  dos  jardiniers  Pomona. 
Flensboi  Kd.  —  Union  des  jardiniers  de  Flcnslxjur»';'. 

—  Société  d'endiellissenient  pour   Flensbourg  et   ses 

environs. 
Gardixg.  —  Société  horticole  dEiderstedt. 
Heide.  —  Société  horticole  de  Dithniarsch. 

Itzeiioe. —  Société  d'horticulture  pour  le  territoire  de  Steinbourff. 
KiEL,  —  Société  centrale  de  pomologie  et  d'horticulture  du  Schles- 
Avig-Holsteiu. 

—  Société  d'horticulture  du  S(•hles^vig-Holstein, 

—  Société  d'cndjellissenient  des  jardins. 

—  Réunion  des  jardiniers  du  Schleswig--Holstein. 
Oluesloe.  —  Société  d'endjellissenient  des  jardins. 

—  Société  de  pomologie  et  d'horticulture. 

—  Société  des  jardiniers  Germania. 
AVandsheck.  —  Société  des  jardiniers  Uolsatia. 


Province  du  Hanovre. 

Blumenthal.  —  Société  d'agriculture  et  d'hoi'ticulture. 
Dannenbeug.  —  Société  des  cultivateurs  de  houblon  du  territoire 

de  Dannenberg. 
EvERSBOLRCi.  —  Société  d'horticulture  d'Eversboursf. 
Gœïïixgen.  —  Société  d'horticulture. 

—  Société  des  jardiniers  Viola. 

Société  d'horticulture  pour  la  province  du  Hanovre. 
HANDvr.i;.  —  Société  hanovrienne  de  pomologie. 

—  Union  des  jardiniers  de  la  ville  de  Hanovre. 

—  Union  des  jardiniers  Floi-a. 
HiLDESHEiM.  —  Société  d'horticulturc. 

—  Société  d'embellisseuient  des  jardins. 

Leer.  —  Société  d'horticulture. 

Xiexrourg-sur-lk-Weseu.  —  Société  d'horticulture. 
OsxABRUCK.  —  Société  d'horticidture. 
Qu.VKEXBRUGK.  —  Société  d'horticulture. 


40  allemaonl; 

Province  de  Westphalie. 

BiELEFELD.  —  Société  dhorticulture. 
DoRTMUN'D.  —  Société  d'horticulture. 
IsKRLOHX.  —  Société  des  jardiniers  Hortalania. 

—  Société  d'horticulture. 

MiNDEN.  —  Société  d'horticulture  et  de  floriculture. 

—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

MuNSïEK.  —  Société  dhorticulture   de   Miinster. 

—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

—  Union  des  jardiniers  Viola. 

—  Société  des  jardiniers  indépendants. 
Pauerborx.  —  Société  d'horticulture. 

SoEsr.  —  Société  dhorticulture. 


Province  de  Hesse-Nassau. 

BocKEXHEiM.  —  Société  des  jardiniers  Flora. 

Cassel. —  Société  pour  le  progrès  de  l'agriculture,  de  la  pomologie 
et  de  la  viticulture  dans  la  région  de  Cassel. 

—  Union  des  jardiniers  de  Cassel. 

—  Union  des  jardiniers-fleuristes. 
EscnwEGE.  —  Société  d'horticulture  pour  Eschwegc. 
Fraxcforï-sur-le-Meix.  —  Société  d'horticulture. 

—  Union  des  jardiniers  Hortiilania. 

—  Société  d'essais  horticoles. 

—  Société  d'embellissement  des  jardins. 
FuLDA.  —  Société  d'horticulture. 

Geixsexheim.  —  Société  de  pomologie,   de  viticulture  et  d'horti- 
culture du  Rheingau. 
Gelxhausex.  —  Société  d'horticulture. 
Marbourg.  —  Société  de  pomologie  et  d'horticulture. 
AViESBADEX.  —  Société  d'horticulture. 

—  Société  des  jardiniers  Hedera. 


Provinces  Rhénanes. 

Aix-LA-CnAi'Ei.Li:.  —  Société  des  jardiniers  Au^M.sia. 
Aix-LA-CnAPELLE  ct  BuRTSCHEiu.  —  Société  dhorticulture. 
Barmex.  —  Société  d  horticulture  de  Barmeu. 
—  Société  d'embellissement  de  Barnicn. 


ALLEMAGNE  <- 

^^ 
BiRGEL.  —  Union  poniologi([uc  ilo  la  coiiinumc  de  nir<;cl. 
Boxx,  —  Société  d'Iiorticullni'f. 

—  Soc-iôté  iri'iuhcllissrnuMil  poiu-  lionn  et  ses  environs. 

—  Société  des  htn'lieiilleiu's. 

BrunAcn.  —  Société  horticole  pour  Malstatt-Burhacli. 
(]oBLENTZ.  —  Société  poniologique  et  liorlicole. 
Cologne.  —  Société  horticole  Flora  (montée  par  actions). 

—  Société  pour  la  culture  des  jardins  et  la  holanicpie  de 

(]olo<ifne. 

—  Société  des  horticulteurs  de  Colo^•ne. 

—  Société  de  pomologie  pour  la  ville  et  les  environs. 

—  Société  d'horticulture  de  Cologne. 
Di  DWEiLEii.  -r-  Société  d  liorticulture. 
DuREX.  —  Société  d'horticulture. 

—  Société  des  jardiniers  Floral. 
DussELDORF.  —  Société  d'horticulture. 
Elberfeli).  —  Société  d'end )ellisseinent  d'Elbcrl'eld. 
EuPEX.  —  Union  des  jardiniers  Flora. 

—  Société  d'horticulture. 
(Iladhacu.  —  Société  dhorliculture. 
GonESBERG.  —  Union  des  jardiniers. 
Heddersdorf.  —  Société  d'horticulture. 
HoMBERG-suu-LE-llnix.  —  Société  d'horticulture. 
Laxgexberg.  —  Union  des  jardiniers  Ilorlikiiltar. 
Mehlem.  —  Société  horticole. 

MoERS. — Société  d'horticulture  de  la  rive  gauche  du  lîhin  inférieur. 

Muxchex-Gladbacu.  —  Société  d'horticulture. 

Neuwied.   —   Société   d'histoire   naturelle,    d'horticulture   et   de 

pomologie. 
Rliirort.  —  Société  d'horticulture. 
Saarbruck.  —  Société   d'horticulture  de  Saarbrlick-Saiut-Jeau  et 

des  environs. 
Saixt-Arnual.  —   Société   d'horticulture   et   de   pomologie. 
SoLiXGEX. —  Société  d'encouragement  de  la  culture  des  roses  dans 

la  région. 
Trêves.  —  Société  horticole  et  pomologique  de  Trêves. 

—  Société  allemande  des  amateurs  de  roses. 
VonwiXKEL.  —  Société  de  pomologie  de  la  l'égion. 
Wesel.  —  Société  pomologique  du  Rhin  inférieur. 
Wetzlar.  —  Société  horticole. 


ALLEMAGNE 


Royaume  de  Bavière. 

(Vol?'  le  chapitre  spécial  pour  la  BwikiiE.) 

Royaume  de  Saxe. 

Dresde.  —  Société  de  pomologie  nationale  du  royaume  de  Saxe. 

En  luènie  temps,  la  Saxe  possède  dans  ses  principaux  Cercles  ou 
Régions  territoriales  des  associations  horticoles  pomologiques 
fédérées  et  d'autres  libres. 

Voici  d'abord  l'indication  des  localités  où  résident  les  Sociétés 
reliées  à  la  Fédération. 

Cercle  de  Dresde. 

Dipoldiswalde.  —  Dresde.—  Obères.—  Elbthal.  —  Freiberg. — 
Grossenhain.  —  Meissen.  —  Pirna.  —  Scliandau.  —  Tharandt. 


Cercle  de  Leipzig. 
Borna.  —  Dœbeln.  —  Grimma.  —  Leipzig.  —  Riesa.  —  Rochlitz. 


Cercle  de  l'Erzgebirge. 

Annaberg.  —  Auerbach.  —  Fiœha.  —  Glauchau.  —  Limbach. — 
Marienberg.  —  Plauen.  —  Sclnvarzenl)erg.  —  Vallée  de  la  Pleisse. 
—  Z^vickau. 


Cercle  de  la  Haute-Lusace  (Bautzen). 

Bautzen.  —  Lobau.  —  Neukirch.  —  Kamenz. 


Maintenant,  voici  le  nom  des  Sociétés  d'horticulture  et  de  pomo- 
logie de  la  SaxC;  libres,  non  fédérées  ou  centralisées. 


ai.i.i;ma«;m:  c 


A9 


(iKiicf.i:  i)K  OuKSDi:. 

Dresdi:.  —   Flora,    Sociélé   do    l)ul;»ni(jue    rt    d'horlicuUure    ilu 
royaume  de  Saxe. 

—  Société  dliortieulture  Fei'onia. 

—  Société  d'hortieulture  Hoi-tnldiiid. 

Freiijkuc;.  —  Société  pour    la  culture    des    arnres    Iruitiers  et  des 

jardius. 
('iiiossKNiiAiN.  —  Société  iriiorlicullure  et  des  sciences  ualurelles. 
l'iUNA.  —  Société  dhortieullure  Elhjlora. 
—  Société  des  jardiniers. 


C-Knci.i:  i)i:   Ij;ii'zi(i. 

Dœuki.n.  —  Société  d'horticulture  de  Zschopau-.Muhlenlhal. 

DŒi.nv.  —  Société  d  horticulture  Latania. 

C'kimi.is.  —  Société  d'horticulture  Phœni.x. 

dniMMA.  —  Société  dliortieulture. 

Li:ir/i<;.  —  Société  des  horticidteiu's  allemands. 

—  Société  d'horticulture  IloiiuJania. 

—  Société  des  liorticulteurs  de  Leipzig. 

—  Société  d'horticulture  de  Connewitz-Leipzig. 
Li:irzi(.-LiNi)i;xAU.  —  Société  d'horticulture. 
MrrTWKiDA.  —  Société  des  rosiéristes. 

RiESA.  —  Société  d'horticulture  de  la  Basse-Saxe. 
AVluzex.  —  Société  d'horticulture. 


Ceuclk  1)i:  l'Erzgkuhkje. 

Chemxitz.  —  Société  d'horticulture  de  rKrzgehirgc. 
FRAXKKxni:rvi,.  —  Société  d'horlicuUure  et   de  culture  des  arbres 

IVui  tiers. 
Ortklsdoiu-,  —   Société   d'horticulture    et    de  culture  des  arl)res 

fruitiers. 
Plauex.  —  Société  d'horticulture  et  de  cultare  des  arbres  fruitiers 

du  canton  de  Plaucn. 
SciiXEEnERG.  —  Société   d'horticulture  et  de  culture  des  arbres 
iruitiers.—  Schneeberg,  Neustadtel  et  environs. 


OO  Al.I.K.MAGNK 

Cercle  de  la  Haute-Lusace. 

AuGUSTUsiîouuG. —  Société  des  amis  de  la  nature  d'Augustusboiu'g- 

SehcUenberg  et  des  environs. 
Bautzex.  —  Société  d'horticulture. 
Glauciiau.  —  Société  pour  les  embellissements. 

—  Société  d'horticulture. 

—  Société  d'arl)oriculturc. 
Grosschœn'al".  —  Société  d'arboriculture. 

AVacrwitz.   —   Société    cantonale    des   arbres    fruitiers   «    de  la 
vallée  de  l'Elbe  supérieure  »,  à  Xieder-Poyritz. 
W'aldenbouiig.  —  Société  pour  la  culture  des  arbres  fruitiers. 
ZiTTAU.    —    Société  pour  la  culture  des  arbres  fruitiers  et    des 
jardins. 

—  Société  maraîchère  (dissoute). 
ZwicKAV.  —  Société  d'horticulture, 


Royaume  de  Wurtemberg. 

(Voir  le  chapitre  spécial  pour  le  Wurtemberg). 

Grand-Duché  de  Bade. 

Carlsruhe.   —   Société  nationale  d'horticulture  du  Grand-Duché 

de  Bade. 
Sociétés  adhérentes  à  la  Société  nationale  : 
Bretten.  —  Bruchsal.  —  Eppellieim.  —  Eppingen.  —  Gernsbach. 

—  Kâferthal.  —  Carlsruhe.  —  Lahr.  —  Mosbach.  —  Miillheim.  — 
Neckargemïmd.  —  Philippsbourg.  —  Rappenau.  —   Schwetzingen. 

—  Sinsheim.  —  Staufen.  —  AValdsliut. 
Baden-Baden.  —  Société  d'horticulture. 
Carlsruhe.  —  Société  vigneronne  allemande. 

Fribourg  en  liRisGAU.  —  Société  d'horticulture  pour  Fribourg  et 

ses  environs, 
Lôrrach.  —  Société  d'horticulture. 
Mannueim.  —  Société  d'horticultui'c  Flora, 


.\i.i.i;.\iA<;\i-;  5j 

MosiiAcii.  —  Sofii-U-  «riioi'liciillmv. 
Prou/iiKni.  —  Socirlr  (riiortirulUirc. 


Grand-Duché  de  Hesse. 

Daumstadt.  —  Société   pour  les  ciiibcUisseiiicnts  Je  la  ville  de 
Darnistadt. 

—  Société  (rhorticulture  Feronia. 

—  Société  triiorticulturc  du  (Irand-Duclié  de  Hesse. 
Mayem.i:.  —  Société   d'horticullure   inayeiK.aise  pour  la  province 

de  Hcssc-llhénane. 
C)i-FE.vnACM-siii-i.i:-Mi:iN. —  Société  d'agriculture  et  d'horticulture. 


Grand-Duché  d'Oldenbourg. 

Lthrck.  —  Société  d'horticulture  de  la  principauté  de  Liibeck,  et 
sections  de  Siisel,  Pansdorf,  Ahreusbœck. 
Oldexbouug.  —  Société  Oldenbourgeoise  pour  l'arboriculture  et 

rhorticulture. 
A'ahki..  —  Société  pour  les  enibellisseuients. 
—  Société  dhorticullure. 


Grand-Duché  de  Brunswick. 

BuuNS\vicK.    —  Section  d'arboriculture    fruitière    de   la    Société 
centrale  d'agriculture. 

—  Section   horticole   de   la    Société  centrale  d'agri- 

culture. 

—  Section    d'acclimatation   de   la    Société    centrale 

d'agriculture. 

—  Société  d'horticulture  HdelH'eiss. 
WoLFENCUTiKi..  —  Société  d'horticulture  Flora. 


02  ALLEMAGNli 


Grand-Duché  de  Mecklenbourg-Schwerîn. 

GusTRo\v.  —  Société  criiorticulturc. 
RosTOCK.  —  Société  d'horticulture. 
Tessix.  —  Société  d'horticulture. 


Grand-Duché  de  Saxe-Weimar-Eisenach. 

Apolda.  —  Société  d'horticulture. 

BuiiGEL.  —  Société  d'horticulture. 

EisEXACu.  —  Société  d'horticultui'e  Hortologia. 

Iexa.  —  Société  d'horticulture. 

Nascuiiausex.  —  Société  d'horticulture  de  Dornbourg. 

Neustadt.  —  Société  pour  les  euibellissements. 

AVeimau.  —  Société  d'horticulture. 


Duché  de  Cobourg-Gotha. 


COUOL'RG. 

(loHOLKc;.  —  Société  d  horticulture. 
Gauerstadt.  —  Société  d'arboriculture  fruitière. 
Meeder.  —  Société  d'arboriculture. 
SoxxEFELi).  —  Société  d'arboriculture. 

Gotha. 

(kjjiia.  —  Société  dhorlicullure  de  Thuringc. 
OnRDRUF.  —  Société  d'iiorticullurc. 
AV.vi.TEr.siiAisKX.  —  Société  d'hurticullnre. 


ai.i.i:.ma(;m: 


Duché  de  Saxe-Meiningen-Hildburghausen 


Cercle  dk   Mkixingen. 

MEixixr.Kx.  —  Société  de  pomologie  t't  (riiuiliiiilttu-c. 

—  Soeiélé  de  Marie,  société  pour  les  embellisseiiienls, 

\\'asu.\gex.  —  Société  d'hortieulture. 


Cercle   de    Sonneherg. 

SoxxrnERc;. —  Société  (rhortieulture. 

—  Société  pour  les  end)ellisseiiienls. 


Cercle   de   Saalfeld. 
Saalfeli>.  —  Société  d'hortieulture. 


Duché  de  Saxe-Altenbourg. 

Altkxik)uiu;.  —  Société  de  pomologie  de  l'Est. 

—  Société  d'horticulture. 

—  Société  d'horticulture  Hortalania. 

—  Société    nationale    d'arboriculture     fi'uiticre    et 

d'horticulture. 


Duché  d'Anhalt. 


BERxnouuG.  —  Société  d'horticultui-e. 

—  Société  pour  les  end)ellissenients. 

Cœthex.  —  Société  d'horticulture. 

—  Société  pour  les  embellissements. 

Dessau.  —  Société  d'horticulture  d'Anhalt. 


54  .\î.r.i:AtA«;\K 

PRINCIPAUTÉS 

de    Schwarzbourg-Sondershausen. 

Arnstadt-i:x-ïhuiiixgk.  —  Société  d'horticulture  Flora. 

—  Société   d'horticulture    d'Arnstadt. 

-^  Société  d'arboriculture  fruitière. 


PRINCIPAUTÉS 
de  Schwarzbourg-Rudolstadt. 

Blankenbouro.  —  Société  pour  les  enibellissements. 
RuDOLSTADT.  —  Société  d'horticultui'e. 

—  Société  pour  les  embellissements. 


Principauté    de    ReUSS    (ligne  Cadette) 
Gkra.  —  Société  d'horticulture. 

Villes  libres  et  hanséatiques. 


llAMROiud. —  Société  dhorliculture  de  Hambourg,  Altona  et  les 
ciivii'ons. 

—  Club  des  horticulteurs  de  H ambourjç- Altona. 

—  Société  d'hoi'liculture  IlorllciiJtiir. 

—  Société  des  jardiniers  de  Hambourg  et  des  environs. 
LuBECK.  —  Société  d'horticulture. 

Brème.  —  Société  d'horticulture  de  Brome  et  des  environs. 

—  Société  d'horticulture  Altmanniis. 

—  Société  bourgeoise  dhorliculture. 

—  Société  d'horticulture  Flora,  à  Hasted. 

—  Société  d'horticulture  du  HoUerland.  ;i  Obcrneuland. 


Ai.r.K.M  \(;m; 


.).> 


IV.  —  Jardins  botaniques  et  d'études. 

L'Allemagne  compte  seize  uiuversiti-s  eomplMes  vl  (jiu'hjues 
académies  :  elles  ont  chacune  leiii' jardin  holanique  ou  d'éludcs. 

Plusieurs  grandes  villes  possèdent  un  enclos  consacre  à  Tctude 
scientifique  des  végétaux  :  llandjourg.  Dresde,  Francfort,  (iarlsrulie, 
sont  de  ce  nombre. 

Le  plus  grand  jardin  botanique,  le  mieux  distribué,  celui  de 
lîcrlin,  est  doté  d'un  personnel  érudit.  Quoiqu'ayant  un  caractère 
moins  mondain  que  les  parcs  et  les  squares  de  la  ville,  il  n'est  pas 
moins  visité  par  les  habitants  et  par  les  étrangers. 

lireslau,  Leipzig,  Halle,  lleidclbcrg  ont  aussi  (h's  jardins:  l'organi- 
sation en  est  savamment  entendue  et  suivie. 

Ceux  de  Bonn,  de  Kiel,  de  Ko'nigsbcrg,  d'Erlangen,  de  Fribourg, 
de  Marbourg.  de  (liessen,  de  (Ireifswald,  de  Xeustadt  méritent 
d'être  cités;  à  la  tétc  de  chacun  d'eux  sont  placés  un  directeur- 
professeur  et  un  inspecteur. 

Tous  ces  jardins  rendent  service  à  la  science  par  l'instruction 
donnée  aux  jeunes  gens,  et  à  l'horticulteur  qui  vient  y  étudier  les 
plantes,  leur  nomenclature,    leur  végétation. 

La  jeunesse  est  d'ailleurs  préparée  à  cet  enseignement  par  les 
jardins  annexés  aux  écoles  connnunales  ou  professionnelles. 

Des  cultures  expérimentales  organisées  à  Proskau,  à  (îeisenheim. 
et  récemment  à  Dresde,  attirent  et  intéressent  les  associations,  les 
groupes  d'étudiants  et  le  public  stationnairc  ou  nomade. 

D'autres  localités  se  contentent  d'un  modeste  carré  pour  s'y 
livrer  à  l'étude  des  nouveautés  horticoles.  Il  en  est  qui  ajoutent  à 
leur  biulget  la  vente  des  multiplications  supplémentaires,  par 
exemple  Darmstadl.  —  ce  (jui  leur  permet  d'étendi-i'  le  cliamp  de 
leurs  essais. 

Les  parcs  paysagers  ou  urbains,  les  promenades  et  les  squares  se 
sont  perfectionnés  dans  Icui-  caractère  et  leur  ordonnancement.  On  a 
surtout  Iransfornu'  en  jardins  pul)lic3  les  anciens  rcnq)arts  et  fossés 
de  plusieurs  villes  autrefois  fortiliées. 

Le  style  qui  a  rendu  célèbre  Sckell,  le  prince  Puckler-Muskau, 
Lcnné,  Meyer,  Xiepraschk,  Jager,  etc.,  s'est  sensiblement  amélioré 
en  s'inspirant  des  conceptions  des  grands  ingénieurs  paysagistes 
français  et  anglais,  tout  en  conservant  une  tendance  manifeste  à 
cxajj^érer  la  minutie  des  détails. 


5G  ALI.KMAdNK 

Francfort,  llanibouri;.  C^()loj>iic,  ^Nlayouce,  Hanovre,  Heiclelberg, 
Gotha, A\'oiniar.  lîroslau.  Dresde,  Leipzig,  Plisenaeh,  etc.,  Ibnrnissent 
les  preuves  de  la  faveur  ({ue  les  pares  pul)lies  ont  eonquise  en  Alle- 
magne. 

Actuellement.  Berlin  dépense  près  dun  million  île  francs  pour 
ses  plantations  arl)ustives,  ses  parterres  de  Heurs,  ses  lioulevards 
et  ses  promenades,  occupant  une  assez  vaste  superiicie. 

Les  domaines  des  souverains  confédérés  et  des  personnages  de 
manpie  sont  nondjreux  et  cvu'ieux  à  visiter.  Les  villas  sur  le  Rhin, 
les  jardins  des  villes  d'eaux  ont  un  aspect  pittoresque  ou  Henri  et  ne 
manquent  pas  d" égayer  le  parcours  du  touriste,  qui  explore  un  pays 
souvent  monotone  et  habité  par  un  peuple  agricole  et  travailleur. 

Enfin,  nous  pouvons  citer  un  fait  assez  récent,  qui  prouvera  tout 
l'intérêt  porté  à  l'horticulture  par  l'aristocratie  allemande  et  quelles 
peuvent  être  les  conséquences  d'une  Exposition  publique. 

Pendant  l'année  1892,  à  Carlsruhe,  le  (Irand-Duehé  de  Bade 
célébrait  la  quarantième  année  du  règne  du  grand-duc  Frédéric:  à 
cette  occasion,  une  Exposition  internationale  d'horticulture  eut  lieu. 
Tous  les  jardins  étaient  en  liesse,  entre  autres  le  parc  du  château 
Grand-Ducal,  où  les  Orangers  sont  plantés  en  pleine  terre  dans  vm 
vaste  bâtiment,  où  la  Nymphéacce  Victoria  regia  nage  en  plein 
bassin  du  jardin  botanique.  La  Souveraine,  le  Ministre  d'Etat  et  le 
Président  du  Conseil  étaient  à  la  tète  de  la  cérémonie.  L'horticulture 
V  a  o-ao-né  :  i"  la  session  normale  des  «  Amis  des  Roses»;  2"  un 
cono-rès  tenu  par  les  «  Connaisseurs  des  Conifères  »  ;  3 "une  troisième 
réunion  provoquée  par  la  Société  générale  des  horticulteurs  alle- 
mands ;  4**  fondation  de  la  Société  de  Dendrologie,  et  .")"  un  Congrès 
des  Rosiéristes  fut  projeté  à  Lid)eck  en  iS^^,  d'accord  avec  le  cercle 
belge  des  Rosiéristes  d'Anvers. 

Rappelons  la  grandiose  exposition  internationale  qui  eut  lieu  à 
Hambourg  en  iHG(),  ne  le  cédant  en  rien  aux  splendides  (loralics 
d'Erfurt,  ouvertes  quatre  ans  plus  tôt.  Nous  avons  gardé  le  souvenir 
des  arcs  de  triomphe  dressés  s»u>  les  places  des  deux  cités;  et  chaque 
rue,  chaque  maison  était  décorée  de  verdure  et  de  fleurs  ou  pavoiséc 
des  couleurs  nationales  do  tous  les  Etats  européens  qui  avaient  pris 
part  à  la  fête  ! 

A  Hambourg,  on  avait  très  judicieusement  transfornu'*  à  cette 
occasion  en  parc  accidenté  une  partie  des  anciens  fossés  de  la  ville; 
ils  ont  été  conservés  depuis  et  constituent  une  promenade  publique 
des  plus  pittoresques. 


ai.i.i:ma<;\f. 


V. —  Production    de    légumes. 

L'Alli'ina^iu'  a  tic  vaslcs  j)laiiics  l'crlilisrcs  par  li's  cM^rais  cl 
les  boucs  de  ville  ou  des  marais  assainis  eoiisaei'és  à  la  enltur»' 
potagère. 

Les  (]hoiix  de  loule  es})èce.  les  Cllioux-raves.  Hutahai^a-;.  (ilujux- 
lleurs  et  (Ihoux  verts,  les  Radis,  les  Xavets,  les  Haricots,  les 
Chicorées,  les  lîctteraves,  les  Pois  sont  en  cultures  exlensives  et 
aliiuenteut  les  marchés  et  les  usines  aux  légumes  conservés,  sèches 
ou  salés.  Leur  étendue  peut  être  évaluée  à  i5o,ooo  hectares. 

La  Pomme  de  terre  figure  dans  tous  les  districts  sous  plusieurs 
variétés  ménagères,  fourragères  ou  féculières.  La  statisticjue  de  iSS3 
lixe  limportanre  de  cette  culture  à  2.90-, 400  hectares.  s(jit  Ô.'J  ■  ,  du 
territoire  et  la  pi-oduction  à  249,000,000  de  (juintaux.  Le  rendement 
actuel  a  conservé  sa  moyenne  de  7^)9.14  par  hectare. 

Lart  du  primeuriste  reste  souvent  réservé  aux  domaines  de  grands 
seigneurs,  parce  que  les  jardiniers  marchands  ne  peuvent  soutenir 
la  lutte  avec  les  primeurs  naturelles  de  l'Algérie  et  de  l'Italie, 

Le  matériel  d'exploitation  commence  à  se  perfectionner.  La  ques- 
tion des  engrais  et  des  amendements  se  trouve  mieux  étudiée.  Des 
rapports  olliciels  sont  attendus  sur  ce  point  à  notre  Ministère  :  car  il 
a  nommé,  cette  année,  au  poste  d'attaché  technique  agricole  à  Herliu 
un  de  nos  jeunes  Ingénieurs  agronomes,  qui  a  déjà  fréquenté  les 
laboratoires  allemands,  au  titre  de  stagiaire.  Espérons  (pie  ce  paci- 
fique système  diplomatique  appliqué  à  l'agriculture  et  à  riiorticullure 
ne  tardera  pas  à  s'étendre  et  à  porter  ses  i'ruits  ! 

La  sélection  des  espèces  et  variétés  maraîchères  a  été  une  consé- 
quence forcée  du  grand  commerce  de  graines,  (jui  s'est  créé  sur 
quelques  points  de  l'Allemagne  :  les  centres  renommés  sont  Li'furt. 
le  premier  à  l'ancienneté,  puis  Quedlinbourg. 

La  fortune  d'Krfurt  a  commencé  avec  Christian  Ueichardt  ;  le  pays 
reconnaissant  lui  élevait  une  statue  à  Poccasion  de  Pexposition 
internationale  de  i8G5.  D'après  l'exemple  du  jardinier  agro- 
nome, la  plaine  de  Dreienbrunnen  a  été  entrecoupée  de  canaux,  et 
elle  pouvait  fournir  en  i865  trois  millions  de  paquets  de  Cresson, 
600,000  de  Céleri,  .100,000  Choux-fieurs,  ."100,000  Choux-raves, 
100,000  Clijux  pommés  frisés  et  12,000  kilog.  d'Asperges. 

Il  paraît  que,  déjà,  au  tenqis  de  Luther,  la  culture  potagère  était 
en  vogue  à  Krfurt  :  le  Raifort  parfumé  était  dirigé  vers  la  Russie 
où  il  combattait  le  scorbut.  Il  y  a  deux  cents  ans.  la  graine  de  Chou- 


58  AI.I.KMAC.Xl' 

Jleui-  arrivait  de  (Ihypre,  d'Ang^lcterrc  on  de  Hollande  ;  mais, 
pendant  l'année  i86a,  certains  établissements  erfnrtains  vendaient  ù 
leur  tonr  eliacnn  5oo  kilogr.  de  semences  de  cette  espèce  recherchée, 
et  la  "grande  vitesse  expédiait  cent  mille  kilogr.  de  belles  pommes 
blanches  de  Choux-lleurs.  Erfnrt  compte  actuellement  200  liectares 
de  potagers,  dont  la  moitié  est  consacrée  à  cette  race  recherchée. 

Le  Ghou-llcur  a  gagné  Zerbst  ;  le  Chon  Ijhuic,  Magdebourg  et 
Schwcinfurt  ;  le  Chou  irisé,  Ulm,  taudis  que  le  Concombre  et  le 
Raifort  se  concentrent  à  Lirebbenau.  —  L'usine  à  conserves  attire 
l'Asperge,  les  Pois  et  les  Haricots  autour  d'elle  ;  le  Hanovre,  la  Hesse," 
Bade,  la  Saxe,  le  territoire  de  Lubeek  et  l'Alsace  en  profitent. 
Brunswiciv  fournit  quatre  millions  de  kilogrammes  d'Asperges,  dont 
les  trois  quarts  aux  usines:  ici  l'industrie  des  conserves  d'Asperges 
occupe  jusqu'à  i.ooo  ouvrières. 

Les  j)lantes  maraîchères  fourmillent,  pour  ainsi  dire,  dans  les 
cliamps  d'épandage  de  Berlin  :  elles  s'étendent  sur  ^,^00  hectares.  I^es 
terrains  dits  à  légumes  produisent  par  hectare  jusqu'à  18,000  kilogr. 
de  Choux  rouges  et  de  ('houx  blancs.  Les  eaux-vannes  de  Breslau, 
de  Dantzig  et  de  Fribourg-en-Brisgau  ont  pareil  succès. 

Par  une  conséquence  des  guerres  qui,  hélas  !  désolent  trop  souvent 
les  nations,  les  variétés  de  Pommes  de  terre  cultivées  en  Silésie  ont 
été  propagées  dans  les  pays  riverains  de  la  Prusse,  comme  certaines 
Graminées  à  fourrages,  d'origine  germanique,  se  sont  ressemées 
autour  de  Sadowa  et  dans  la  vallée  de  la  Loire,  après  i8G()  et  i8jo. 
Une  véritable  Flore  obsidionale  ! 

Le  va-et-vient  des  productions  maraîchères  en  Allemagne  a  son 
importance  aux  douanes.  En  1891,  les  territoires  allemands  ont 
exporté  4'4"4^'^  kilog.  de  légumes  ;  G8,C54  kilog.  ont  franchi  nos 
frontières. 

Kn  i8(ja,  l'exportation  baisse  à  aii,3'}a  kilog.,  et  notre  destination 
s'arrête  à  ^'i,o•^^^  kilog. 

L'importation  de  Icgiuncs  en  Allemagne  a  moins  varié.  Kn  1891, 
elle  se  chi (Ire  par  ."ii-.Gj.")  kilog.,  dont  12, 9.">()  kilog.  à  notre  crédit. 
L'année  suivante,  la  statistique  accuse  ()07,8i(j  kilog.  de  légumes 
importés  chez  nos  voisins,  soit  une  valeur  de  <),i3'3.75()  francs  ;  un 
dixième  environ    est  de  provenance  française. 

Un  tableau  de  la  production  i)<)lagèrc  en  Allemagne,  dressé  par 
un  consul  général  de  France  et  transmis  à  notre  Ministère  de 
l'Agriculture,  classe  de  la  façon  suivante  les  provinces  qui  s'adon- 
nent à  cette  culture,  en  tenant  compte  de  la  surface  territoriale  et  de 
la  densité  de  la  population. 

lui  iirciiiièrc  ligne,  le  Schlcswig-Holstcin,  puis  le  Hanovre. 


At.I.K.MAdNK 


•>0 


I.a  Poinérimic  viciil  ai>r«'S,  suivie  «le  la  l'i-iissc  oi'iciilalc.  de 
la  Prusse  oecidcntale,  de  la  West[)halie.  des  juvn  iuees  du  lUiiii. 

Au  troisième  rang  s'oeliclonncnt  la  Hessc-Xassau.  la  Saxe,  la 
Poniéranie. 

Knfin  le  Brandebourg,  le  Ilohenzollern,  la  Silésie. 


VI.  —  Production  de  fruits. 

Vu  à  vol  d"(tiseau.  le  territoire  allemand  l'esseml)!»'  à  un  immense 
verger  disséminé  par  massifs  eompaots  ou  par  oasis  au  milieu  des 
eliamps,  se  reliant  tous  par  des  rubans  liserés  de  verdure,  qui  sont 
les  routes  fruitières.  Quel  joli  eoup  d\eil  lors  de  la  (loraison  ! 

Quelles  rieliesses  emmagasinées  à  la  récolte  ! 

Le  (louvernement.  les  administrations  pul)li(jues  et  les  Sociétés 
ont  bien  raison  d'encourager  les  plantations  d'arbres  fruitiers  par 
des  sujjsides  en  argent,  des  distributions  de  plants,  des  conseils 
gratuits,  et  en  prècliant  d'exemple ,  car  la  production  fruitière, 
quoique  considérable,  ne  sullit  pas  à  la  consommation  directe  ni  aux 
usines  de  sécliage,  de  conliturerie  ou  de  distillation. 

L'initiative  de  l'Ktat,  ses  circulaires  relatives  aux  plantations 
routières,  et  les  conférences  prati([ues  données  jusque  dans  le 
moindre  village,  ont  provoqué  la  création  de  vergers  à  la  ferme 
ou  en  pleine  campagne. 

La  préparation  des  fruits  joue  un  grand  l'ôlc  dans  léconomie 
rurale  de  ce  pays. 

On  nous  assure  (pie  l'Allemagne  vend  à  l'extérieur  pour  douze 
millions  de  francs  de  Poires,  de  Pommes,  de  Prunes,  de  (lei-ises.  de 
Pèches  et  d'Abricots  ;  mais  elle  en  acliète  pour  vingt  millions  de 
francs,  non  compris  les  importations  d'oranges  et  les  arrivages  des 
bords  de  la  Méditerranée  ou  de  l'Adriatique. 

La  culture  fruitière  forme  une  partie  de  l'exploitation  agricole  des 
régions  Sud-Ouest.  Klle  est  très  répandue  dans  le  Centre  et  le  Xord. 
en  plein  champ  ou  au  jardin  ;  elle  domine  au  Sud  et  à  l'Ouest. 

La  Hcsse-Nassau,  très  riche  en  fruits  et  en  légumes,  sm-ocjuiméc 
«  le  Verger  de  l'Allemagne  »,  récolte  ii'i.ooo  (piintaux  de  fruits,  très 
jolis  d'aspect  et  tins  de  (pialité,  sous  le  climat  du  Uliin. 

En  Saxe,  à  l'ouest  de  Dresde,  l'année  fertile  île  iSiji  a  donné 
()3..>'J()  quintaux  de  fruits  vai'iés. 


6o  ALI.KMAOXr: 

Le  Pruuioi'  se  rencontre  un  pou  partout  :  — à  lui  seul,  le  territoire 
de  la  liesse  en  compte  trois  millions  de  sujets. 

Au  pays  de  Souabe,  le  Prunier  est  l'arbre  de  fond  des  plantations 
de  route  et  des  places  publiques. 

Les  provinces  du  Nord  et  de  l'Est  fournissent  des  fruits  excellents, 
par  exemple  le  Schleswig-Holstein.  la  Silésie,  la  Prusse  Orientale, 
le  Hanovre,  le  Brunswick. 

L'Altelan.  dans  le  Hanovre,  près  de  l'emboucliure  de  l'Elbe,  ayant 
i4:000  liectares  de  superlicic,  est  célèbre  pour  sa  production  de 
fruits  ;  de  ses  4<>OîOOo  arljrcs  fruitiers,  il  expédie  à  Hambourg, 
en  Angleterre  et  à  Berlin,  des  fruits  à  pépin  ou  à  noyau  pour  une 
somme  de  deux  millions  de  francs. 

AVerder,  près  de  Berlin,  vend  5o,ooo  cpiintaux  de  fruits  et  parti- 
culièrement de  Cerises.  Des  commissionnaires  achètent  sur  place  et 
expédient  dans  les  grandes  villes  de  l'Angleterre,  de  l'Allemagne  et 
de  la  Russie. 

Guben,  de  la  province  de  Brandebourg,  produit  3o,ooo  quintaux  de 
fruits  ;  on  cite  des  Cerisiers  qui  ont  rapporté  de  cent  à  cent 
cinquante  francs  de  cerises. 

Prenons  un  exemple  de  la  prospérité  des  plantations  fruitières  sur 
les  grandes  voies  publiques. 

Les  routes  nationales,  en  Saxe,  sont  bordées  d'arbres  fruitiers,  et 
la  vente  des  fruits  que  produisent  ces  plantations  apporte  a\ix 
recettes  de  l'Etat  un  contingent  qui,  pour  la  période  des  treize 
dernières  années,  représente  une  somme  de  1,431,292  marks  ou 
de  1,789,11.5  francs.  La  quotité  annuelle  du  revenu  n'est  pas  cons- 
tante et  varie  nécessairement  avec  les  saisons  favorables  ou  défavo- 
rables à  la  fructification  ;  mais,  en  somme,  elle  est  plutôt  en  voie 
d'aecroisscment,  ainsi  qu'en  témoigne  le  tableau  que  nous  repro- 
duisons d'après  la  statistique  ofiicielle  : 

Années  fr.        c.  188G I09.  j3o      » 

1880 41 -77^  25    1887 111.00G25 

1881 ii;.GG8  ;5    1888 106.42.3  » 

1882 112.C18  75         1889 177.39875 

i883 140. 568  75        1890 188  278  75 

1884 1 32 .  026  25        1891 2o3 .  091  25 

i885 J^\'2  8'Î2  .5o         1892 2o5 .  753  75 

L'entraînement  s'est  manifesté  dans  tous  les  rangs  de  la  population. 

L'Etat  et  les  administrations  recommandent  les  plantations,  qui 
fructifient  librement  sous  la  surveillance  d'un  personnel  spécial. 
Le  grand  propriétaire,  de  son  côté,  se  plaît  à  orner  sa  demeure 
d'un  jardin  fruitier  composé  d'arbres  taillés  et  abrités.  H  en  est   de 


Aij.i;\iA(;.\i-:  <;, 

fort  l)t'au\  i[yn  rrvrlcnl  la  iiiaiii   irai-horicultcurs   lVaii<ais  iiiii,  cux- 
inrincs,  oui  l'ait  dos  prosélytes  et  dos  ôlôvos. 

Eu  iiièmc  temps  que  rexpluilatiou  des  ai'hres  à  tout  venl,  la 
culture  et  réduoation  des  arbres  tout  dressés  et  ioriués  se  sont  déve- 
loppés dans  les  pépinières  eonmierciales. 

Il  en  résulte  ([ue,  sous  Tahri  [u-olecleur  des  a\'enues  à  grand  ren- 
dement, de  nond)reux  jardins  lïiiiliers  se  sonleréés  ou  pertéetionnés, 
et  les  expositions  ou  les  ouvrages  pomologi([ues  aidant,  la  produe- 
tion  du  jardin  soumis  à  la  taille  a  procuré  à  la  oonsommation  nos 
fins  Bourrés  et  Doyennés,  nos  exeellentes  Ueiiu-tles  et  C.alvillos,  nos 
prunes  Ueine-Cdaude  exquises  et  nos  Mirabelles  parrumées. 

Kn  pareourant  la  Pomone  allemande,  nous  trouvons  beaueonp  de 
fruits  à  deux  lins  ou  d'économie  rurale  et  ménaifère. 

Les  Poires  suivantes,  propres  à  divers  usages,  sont  elass(''os  dans 
leur  ordre  de  maturité  : 

Rœmisehe  Schnialzbirne,  l'ruit  pour  eom[)otes  et  séchage  : 

Kuliftiss,  pour  cuisson,  sirops  et  séeliage  : 

Zimmtlarbigo  Soluualzbiriu',  à  compotes,  sirops  et  séchons; 

Ochsenhcrz]>irne,  pour  compotes,  sirops,  séchage  ; 

Sontbirne,  pour  cuire,  sécher,  conlire  ;  se  colore  à  la  cuisson; 

Wittenberger  Glockenbirne,  poire  à  cuire  ou  à  sécher; 

Kaniper  Venus,  pour  ciiisson  et  pâtisseries  ;  chair  rouge; 

Vcldcnzerl)irne,  Iruit  à  sécher,  à  cuire  et  poui-  cidre  ; 

Spitzbirne  et  Clrosse  (Uasbirne,  fruits  pour  séchage  et  boisson; 

Scknackenburger  ^^  inlerbirne,  pour  la  cuisson  ;  chair  rouge  ; 

lîaronsbirne,  se  colore  au  l'eu  comme  la  précédente. 

La  Pomme  «  à  tout  l'aire, »  dispersée  de  TKst  à  l'Ouest,  se  distingue 
sous  les  noms  ci-après  : 

Xikitaer  streilling,  fruit  juteux  et  acidulé  ; 

Luiken,  l'ruit  recherclié  pour  le  cidre,  la  cuisine  et  le  séchage  ; 

Kleiner  Langstiel,  de  pressoir  et  de  séeliage  ;  i)lautalit)n  routière  ; 

Kleiner  Fleiner,  iruit  acidulé,  pour  ouire  et  pour  citlro  ; 

Rheinischer  Krummstiel,  poiu*  la  cuisine  et  la  cuve: 

De  Bohémien  (de  Bade  et  de  W'urlendjorg),  pour  cuisson  et  cidre; 

(Irauer  Kin'zstiol,  ponnnc  de  cuisine  ou  de  pressoir  : 

AVinter  Brodoke  (de  Hanovre),  fruit  robuste,  à  cuire  et  pour  cidre  ; 

Brauner  Matapfel,  pour  cuisson  et  cidre  ; 

"NVeisor  ^^'einaplel,  pour  séchage  et  boisson  : 
Zwiebelborsdorfer,  ixtmme  des  plus  populaires  au  si-ehage  : 

Cirosser  Bohnapfel,  poiu*  séchage,  cuisson  et  pressoir: 

Apfel  von  Ulzcn,  pour  diverses  préparations  ménagères; 

Purpurrother  Cousinot,  acidulé,  l'ruit  de  marché  ; 


ii'2  Al.l.KMACiXK 

(iubcuor  AVarriiselike,  pomme  pour  la  cuisine  el  pour  la  cuve  ; 

Sulinger  (Iriiuling,  iïniit  robuste,  à  deux  lias; 

Rother  Eiserapl'el,  spécialement  k  cidre  ;  arbre  élevé  ; 

Rother  Trierscher  Weinapfel,  première  qualité  pour  cidre  ;  arbre 
de  route.  Il  s'agit  ici  du  Pommier  «Rouge  de  Trêves»,  au  port  érigé, 
recommandé  par  les  administrations  des  Travaux  publics  ;  sou  fruit 
l)rave  les  tempêtes  et  se  prèle   au  séchage. 

La  (lerise,  dans  ses  espèces  robustes  aux  climats  moyens  ou  froids, 
nous  procure  : 

LAmarelle  Royale,  cerise  pour  coutire  et  pour  sécher  ; 

Le  Bigarreau  blanc  de  Winkler,  dont  le  fruit  séché  et  «  désossé  », 
fait  concurrence  au  raisin  de  Gorinthe  ; 

Le  Bigarreau  de  Fromm.  fruit  noir,  pour  cuisson  et  séchage; 

Le  Bigarreau  île  Kruger,  fruit  noir,  pour  confitures  et  «  prunelles  »; 

La  Guigne  Lucien,  beau  et  bon  fruit  rouge  clair  pour  tous  usages  ; 

La  Griotte  dOstheini,  à  confire  et  à  sécher; 

La  Griotte  de  Frauendorf,  pour  tous  usages  ; 

La  Griotte  de  KleparoAV,  cerise  à  ratalia  ; 

La  Griotte  AVelser,  à  confire  et  à  sécher  ; 

La  Griotte  du  Xord,  à  confire;  arbre  robuste  aux  grands  hivers. 

Quant  aux  Prunes  qui,  dans  leur  ensemble  (22  millions  de  quin- 
taux), constituent  une  production  égale  aux  Poires  et  aux  Pommes 
réunies,  Tespèce  dominante  et  traditionnelle  dans  les  plantations 
liomogènes,  c'est  la  Quetsche,  la  Prune  nationale  d'Outre-Rhin. 

Les  variétés  Quetsche  hâtive  de  W'angeiiheim  et  llàtive  d'Essling 
y  supportent  les  climats  les  plus  rudes. 

(hielques  espèces  locales,  à  pruneaux,  ont  été  adoptées. 

La  Poire  à  cidre  produit  des  types  spéciaux  qui  se  dispersent  sur 
les  routes  et  dans  les  exploitations  rurales  ;  telles  sont  : 

Betzelsbirne,  boisson  de  longue  durée  ; 

Champagncr  liratbiriie,  au  jus  pétillant  comme  le  vin  de  Ghampagne  ; 

De  Weiler,  arbre  robuste,  vigoureux,  bon  cidre  ; 

Eisgriiber  Mostbirne,  arbre  rusti([ue  au  froid,  cidre  agréable  ; 

Gelbe  ^^"adelbirne,  fruit  allongé,  au  jus  abontlant  ; 

Knausbirne,  à  sécher  et  pour  cidre  ; 

Pomeranzenbirne  voni  Zabergau,  cidre  de  longue  conservation; 

Sievenicher  Mostbirne,  juteux,  acre,  à  cidre  ; 

AVildling  von  Kinsiedel,  l)()ii  poiré  comparé  au  vin  mousseux  ; 

A\'olfsbirne,  jus  clariliaut  le.,  vins  devenus  lourds. 

Le  i)oiré  est  plus  recherché  sur  la  rive  droite  du  Rhin,  sans  doute 
pour  les  combinaisons  destinées  à  suppléer  à  linsullisance  du  vin. 

Le  Raisin  est  légendaire  sur  les   coteaux  du  Rhin.  Le  Xassau  et 


ai,i.i;ma«;Vk  (j'i 

plusieurs  ])r()viiu('s  rlu'iiancs  vivcnldii  criKii^c  Uiesliuf^.  I.c  Cliassolas 
se  })laît  dans  les  liantes  vallées  du  fleuve,  de  lîàle  à  (larlsruhe,  où  il 
porte  le  nom  de  «  (lut-Kdel  »:  il  est  très  reelierehé  du  gournu-t 
et  du  négociant.  D'ailleurs,  le  Ulieini'au  a  vu  s'installer  des  l'oreeries 
de  vignes,  faeon  heli^e  ou  aiig-laise,  pour  1  approvisioniuMueut  des 
grandes  eités  allemandes. 

Les  Noisetiers,  les  Xélliers,  les  (Cognassiers  st)nt  Itien  répandus, 
le  plus  souvent  en  bordures  de  parcelles. 

La   (Iroseille   à    grappes   est   exploitée  sur  ])lusieurs   ])oints,  par 
exem])le  à  Werder,  près  de  Potsdam  ;  avec  les  Oi'ises,  elle  a  contri- 
bué à  l'augiuentation  de  la  plus  value  des  terrains. 
Des  faits  d'expropriation  l'ont  prouvé. 

Les  jardiniers  et  les  paysans  se  livrent  à  cette  eidture  :  on  rahi'itfiit^ 
beaucoup  de  vins  de  (iroseilles  dans  les  pays  allemands. 

Les  Framboi-ses,  appréciées  par  leur  emploi  dans  l'industrie  des 
jus,  se  récoltent  dans  les  jardins  ou  en  plein  champ. 

La  Fraise  enrichit  de  vastes  plaines  assainies,  aussi  bien  ([ue  les 
jardins  maraîchers  ;  la  grande  culture  s'en  est  emparée. 

Les  Yierlandes,  près  de  Hambourg,  ont  été  célèbres  en  tout  temps 
pour  la  culture  des  Fraises.  Il  en  arrive,  à  Handjourg.  de  gros 
aj)provisionnements  conduits  par  des  habitants  portant  le  costume 
pittoresqiu'  de  leur  [)rovince. 

Non  loin  de  Dresde,  à  lûçtzschenbroda,  il  se  tient  une  l)ourse  de 
Fraises.  De  là,  en  1890,  on  a  expédié  par  chemin  de  ter  /}0,ooo  kilog. 
de  ce  petit  «  fruit  rouge  »;  autant,  en  1H91,  ont  été  dirigés  vers 
Berlin  et  Leipzig,  et  par  terre,  vers  Dresde. 

L'Airelle  Myrtille,  broussaille  sous-frulescenle  qui  garnit  les 
clairières  des  bois  et  des  taillis,  fournit,  ainsi  que  la  Konce,  uiu* 
baie  utilisée  dans  la  fabrique  des  sirops  destinés  à  la  préparation 
de  boissons  de  table,  de  confiseries,  de  compotes. 

Une  maison  de  Francfort  qui  pressait,  en  1883,  déjà  •j,ooo  kilog.  de 
Myrtille,  la  Brindjclle  des  Vosges,  utilisait  l'année  dernière,  c'est-à- 
dire  dix  ans  après,  la  ([uantité  incroyable  de  i5(j,ooo  kilog. 

La  Ca-anljcrry  américaine,  f)x}-coccof<,  plus  riche  en  })ectine, 
commeuvait  à  être  exploitée  dans  les  marécages  desséchés  ou  irri- 
gués ;    elle  s'est  retirée  dans  les  jardins  d'essai  ou  de  collection. 

Partout,  maintenant,  se  montent  des  usines  à  vins  de  fruits.  Les 
principales  sont  à  Berlin,  à  duben,  à  (Irimbcrg,  à  Francfort-sur-le- 
Mein.  Celte  dernière  ville  a  la  spécialité  des  Cidres  pour  l'expor- 
tation. Chaque  année,  il  entre  dans  ses  brasseries  de  province  ou 
cidreries  à  peu  près  35o,ooo  quintaux  de  fruits  :  il  en  sort  ^'30,0(x^ 
hectolitres  de  Cidre. 


04 


ALLKMAGXK 


Pendant  ilix  années  (i88o-i88()),  Tiinportation  des  IVuils  dans 
TEmpire  allemand  a  été,  en  moyenne,  de  600,000  qnintaux. 

L'exportation  s'est  limitée  à  25o,ooo  qnintanx. 

Le  séchage  des  frnits,  si  lucratif  au  farmer  américain,  commence  à 
sïmplanter  à  la  ferme  d'Outre-Rliin.  La  période  décennale  précitée 
donne  à  Timportation  allemande,  par  année,  a5o,ooo  quintaux  de 
fruits  séchés  ou  coutils,  estimés  Go  francs  le  ({uintal,  et  lexpor- 
tation  seulement  ^î-^oo  quintaux.  Ouoi(prétant  reconnus  de  qualité 
inférieure,  ils  n'en  sont  pas  moins  devenus  une  concurrence  aux 
fruits  français  et  américains  sur  les  marchés  de  la  Russie. 

En  ce  moment,  on  étudie  les  procédés  de  fabrication  et  le  perfec- 
tionnement du  matériel. 

L'ennjloi  des  appareils  de  séchage  réduira  sensiblement  les  achats 
à  l'extérieur  de  fruits  passés  au  feu,  entiers  ou  par  tranches.  Un 
certain  nondn'C  de  séchoirs  et  d'étuves  à  fruits  sont  essayés  dans  les 
différentes  provinces  allemandes  ;  tout  fait  espérer  que  le  cultivateur 
saura  en  apprécier  les  avantages,  d'autant  plus  que  le  Gouvernement 
allemand  a  compris  le.^  fruits  séchés  au  clia[)ilre  de  l'approvisionne- 
ment des  troupes  de  terre  et  de  mer. 


VII.  —  Établissements  commerciaux. 

Le  recensement  fait  au  i*"'  janvier  1892,  avec  le  concours  des  Sociétés 
locales,  nous  renseignera  sur  le  nombre  d'étaljlissements  horticoles 
de  l'Allemagne. 

Berlin  et  sa  banlieue,  juscpi'à  Potsdam  inclus,  déclarent  800  éta- 
Ijlisseinents,  cvdtivant  une  supcrlicie  de  u,(3oo  hectares  ;  la  ville  de 
Berlin  figure  pour  i'38  maisons  et  280  hectares  de  jardins,  et  pour 
400  maisons  et  magasins  de  graines,  fleurs  et  bouquets,  en  ville. 

Ilauibourg-Altona  et  environs  possèdent  actuellement,  en  chiflres 
ronds,  200  établissements. 

Erancfort  et  environs   1  lo     Stuttgart 4^ 

lîreslau Go     (larlsruhe 38 

Munich ii5 

Le  royaume  de  Saxe  compte  i,9o3  établissements,  occasionnant  un 
salaire  de  2,280,000  francs;  sur  ce  nombre,  la  capitainerie  de  Leipzig 
en  possède  279;  celle  de  Dresde,  809. 

Leipzig  et  son  voisinage  ont,  sur  une  surface  de  25o  liectares, 
i85  établissements  occupant  i,5oo  ouvriers. 

Les  cultuici   sous  verre  d  arbustes   et  de  plantes  y  dominent. 


ALl.EMAGNK  65 

Le  Cercle  de  la  ville  tlErt'urt  a  7:2  horticulteurs  travaillant  sur 
'j3'2  hectares;  quatre  d'entre  eux  ont  plus  de  ôo  hectares,  et  dix, 
plus  de  10  hectares,  particulièrement  consacrés  à  la  })roduction  des 
semences  llorales  ou  potagères. 

La  banlieue  d'Erfurt  compte  16  établissements  couvrant  06  hectares. 

Ouedlinl)ourg  j)ossède  de  plus  vastes  exploitations,  parce  que  l'on 
y  cultive  en  même  temps  la  Betterave  à  sucre. 

Nous  reviendrons,  page  68,  sur  la  production  des  semences. 

D'après  la  statistique  du  5  juin  i88a,  le  nombre  des  établissements 
horticoles,  y  compris  les  pépinières  et  les  maisons  de  commerce 
de  fleurs  de  l'Allemagne,  s'élevait  à  17,700,  parmi  lesquels  on  comptait 
16,000  maisons  exclusivement  consacrées  à  l'iiorticulture. 

On  estime  à  4^,900  le  nombre  des  personnes  qui  y  étaient  employées. 

Les  établissements  se  trouvaient  ainsi  répartis,  en  chifi'res  exacts  : 

Prusse II.  3-23        Bade o~o 

Bavière 767        Hesse 325 

Royaume  de  Saxe i .  4^5        Hambourg 356 

Royaume  de  Wurtemberg        702        Alsace-Lorraine 602 

Cette  étude  prétend  (pie  le  nombre  proportionnel  de  personnes 
occupées  dans  le  jardinage,  sur  10,000  habitants,  pourrait  être  établi 
à  peu  près  sur  cette  base  :  ^ 

Allemagne 9         Bavière 3 

Prusse 10        Royaume  de  Saxe i4 

Province  de  Brandebom*g,  y  Capitainerie  de  Dresde  ...     21 

compris  Berlin i3         Capitainerie  de  Leipzig. . .     20 

Province  de  Saxe 32         ^^'urtemberg 7 

Schleswig-Holstein i4         Bade G 

Hesse-Nassau 11         Hambourg 19 

En  dix  années,  ces  chiffres  ont  pris  une  plus  gi'ande  importance. 

ASSUllAXCES   CONTRE   LA    GIlÈLE. 

Un  système  d'assurances  contre  la  grêle  fonctionne  pour  les 
horticulteurs,  principalement  de  1" Allemagne  du  Nord  et  du  Centre. 

Au  I"  janvier  1892,  la  «  Compagnie  allemande  d'assurances  contre 
la  grêle  »  comptait  5,264  opérations,  représentant  une  valeur  de 
8,472,000  francs. 

La  prinu^  annuelle  produisait  un  total  de  i3o,366  francs. 

L'Allemagne  du  Sud,  plus  exposée  aux  orages,  est  cependant  moins 
bien  traitée  par  la  Compagnie. 

Erfurt  et  Quedlinbourg,  pays  rarement  sinistrés,  ne  sont  pas 
assurés. 


66  allemagm: 

imi'ort.vtiox  et  expoutatiox. 

La  proJuctiou  et  le  eoiniiicrco  des  végétaux  vivauts  :  Arbres  et 
Arbustes,  Plantes,  Ognous  à  Heurs,  Dahlias,  Muguets  ont  fourni, 
eu  1891  : 

i"^  Une  importation  de  5-, 000  quintaux  évalués  4,o5o,ooo  francs. 

2"^  Une  exportation  de  3o,ooo  quintaux  évalués  2,85o,ooo  francs. 


PÉPINIÈRES. 

Les  pépinières  allemandes  se  sont  développées,  et  quelques-unes 
atteignent  une  étendue  considérable  ;  ainsi  la  maison  Spiitli,  fondée 
en  i;20,  exploite  à  Rixdorf,  près  de  Berlin,  i6oliectares  de  pépinières 
fruitières,  forestières  ou  d'ornement,  et  occupe  35o  ouvriers. 

Quelques  établissements  envoient  des  explorateurs  aux  Etats-Unis, 
au  Canada,  au  Caucase  et  au  Japon,  pour  y  rechercher  des  espèces  iné- 
dites, mais  robustes  au  climat  de  l'Eui'ope  Centrale  ou  Septentrionale. 

Les  principales  pépinières  sont  installées  sur  les  territoires  de 
Rixdorf,  Xieder-Schœnweide,  Berlin,  Llïbeck,  Trêves,  Bergedorf, 
Hambourg,  Zœschen-Mersebourg,  AVeener  en  Ostûùesland,  Kamenz 
et  Dresde  (Saxe),  Celle  (Hanovre),  Hofheim,  Ehi'enfeld-Cologne, 
Praust-Dantzig,  Gelnliaussen,  Stralsund  ;  et  non  loin  de  la  capitale  : 
Biesenthal,  Lorberg,  Marienfelde,  Steglitz,  Tempelliof,  Treptow. 

Les  plantations  routières  en  arbres  fruitiers  ont  provoqué  la 
multiplication  de  variétés  propres  à  cet  usage. 

Les  pépinières  cultivent  des  arbres  d'ornement,  des  conifères,  des 
arbrisseaux,  des  plants  forestiers  et  beaucoup  d'arbres  à  fruits  de 
table,  de  pressoir,  de  séchage  ou  de  distillation. 

Dans  les  localités  froides  de  rAllemagnc,  le  bouturage  et  le 
greffage  de  jcimes  plants  se  pratiquent  à  la  maison,  pendant  l'hiver. 

La  greffe  des  Groseilliers  à  grappes  ou  à  maquereau,  sur  tige  de 
Ribes  aureum,  est  une  spécialité  chez  quelques  horticulteurs. 

La  culture  des  Rosiers  s'est  fixée  en  se  localisant,  et  elle  a  atteint 
lin  développement  extraordinaire. 

Les  plus  grands  établissements  de  rtosiéristes  sont  à  Trêves,  à 
Bteinfurth-Nauheim,  à  Hambourg,  à  Lûbeck,  à  Dresde,  à  Koestritz, 
à  Nieder-AValluf,  à  Rixdorf,  à  Potsdam,  à  Schœnweide,  à  Berlin,  à 
Erfurt,  k  Genthin,  à  Unna,  à  AMcsbaden,  à  Augsbourg,  etc.  Les 
nouveautés  proviennent  surtout  de  la  France,  de  l'Angleterre,  des 
Etats-Unis;  quelques-unes,  de  l'Allemagne  et  du  Luxembourg. 

Le  greffage  du  Rosier  se  fait  sur  tiges  ou  sur  racines.  Les  plantes 
destinées  au  forçage  sont  hivernées  en  cave,  dans  les  localités  très 
froides;  les  autres  sujets,  d'espèce  robuste,  restent  en  pleine  terre. 


Al,l,i;.MA(i.\K  (1- 

Tous  les  élablisseiac'Uls  de  pépinières  sont  l)ien  lemis.  II  \  a  d'un- 
ciennes  maisons  qui  se  sont  succédé  de  père  en  (ils. 

La  culture  du  soi  se  fait  en  bonnes  conditions  ;  les  transports  sont 
facilités  i)ar  l'adininislralion. 

Presque  tous  les  jardiniers  l'ont  partie  de  la  Société  de  pré\  (jyance 
qui,  moyennant  une  redevance  mensuelle  dun  nuirU  et  demi,  assure 
aux  titulaires,  en  cas  de  maladie,  une  indomiiilé  journalière  de 
3  marks  ('3  Ir.  ;5). 

Le  personnel  llxe  ou  libre  est  moins  coûteux  «pieu  France.  Parmi 
les  chefs  de  culture,  les  uns  ont  suivi  les  conférences  publiques, 
d'autres  sont  d'anciens  élèves  des  Kcoles  dliorlicultiu'c. 

Beaucoup  de  jeunes  gens  voyagent  d'un  établissement  à  un  autre 
pour  mieux  s'instruire.  Une  fois  leur  service  militaire  accompli, 
quelques-uns  émigrent  vers  l'Amérique,  où  déjà  la  population  alle- 
mande constitue  un  elfectif  relativement  prodigieux  :  un  plus  grand 
nombre  d'entre  eux  revient  au  pays,  apxès  un  stage  cliez  les  Anglais, 
les  Belges  ou  les  Français. 


FLORICULTURE. 

Tandis  qu'autrefois  chaque  horticulteur  cultivait  une  collection 
de  toutes  plantes  variées,  aujourdbui,  seuls,  les  petits  jardiniers 
qui  vendent  sur  les  marchés  conservent  cette  méthode  hétérogène,  et 
les  établissements  en  renom  prennent  chacun  leur  spécialité  de 
plantes  à  beau  feuillage  ou  à  Heurs,  de  serre  ou  de  pleine  terre  ;  le 
producteur  y  gagne,  l'amateur  aussi. 

La  Heur  «  coupée  »  pour  bouquets  et  parures,  figure  au  tableau 
de  l'exportation  de  1891  pour  u,()5o  quintaux  évalués  "Go, 000  francs  : 
mais  elle  arrive  de  l'Autriche  (Trieste),  de  l'Italie,  de  la  Suisse  et  de 
la  France,  par  iG,55o  ({uintaux  évalués  3, 600, 000  francs. 

Plantes    de    Serre. 

Dans  ces  dernières  années,  les  Orchidées  ont  eu  la  préférence  des 
amat(MU's.  Leur  culture  })our  la  vente  se  fait  principalement  à  Berlin, 
à  Hambourg',  à  Hreslau.  à  Brieff,  à  Frfurt.  à  Bonn,  à  \Viesbaden.eli". 

Les  jardins  botaniques  et  de  nond^reux  jardins  particuliers 
possèdent  de  remarquables  collections  d'Orchidées. 

Les  Palmiers  et  les  plantes  à  feuillage,  de  serre  chaude  ou  de  serre 
froide,  sont,  en  beaucoup  d'endroits,  l'objet  principal  de  la  culture 
et  de  l'exportation;  tels  sont  :  Leipzig,  Dresde,  Leisuig(Saxe),  Alteu- 
bourg,  Hambourg,  Berlin,  Mayence,  Darmstadt,  etc. 


C8  ALLEMAGNE 

La  culture  des  Azalées,  des  Caniellias,  des  Rhododendrons  et  aussi 
des  Bruyères  est  depuis  longtemps  lapanage  de  Dresde,  où  Ton 
cultive  au  moins  un  million  et  demi  d'Azalées,  800,000  Caniellias, 
200,000  Rhododendrons,  par  bouture,  grelfe  ou  marcotte. 

La  culture  des  Cyclamens  est  devenue  dune  grande  importance. 

Le  Draca'ua,  le  Ficus,  lAralia  se  fabriquent  par  centaines  de  mille. 

On  cultive  beaucoup  de  plantes  destinées  à  meubler  les  corbeilles 
et  les  plate-bandes  du  jardin  :  Pélargoniums,  Fuchsias,  Bégonias, 
Œillets,  Cannas,  Pétunias,  Verveines.  Les  espèces  dites  du  Gap  et 
de  la  Xouvelle-HoUande  et  les  plantes  variées  ou  d'assortiment,  sans 
être  par  collections  de  genres,  se  trouvent  à  Stuttgart,  à  Carlsrulie, 
à  Xeu-Ulm.  à  Munich,  à  Baden-Baden,  à  Mannhcini,  à  Francfort- 
sur-le-Mein,  à  Cassel,  aussi  en  Saxonie,  à  Herrenhut,  etc.,  et  à 
Erfurt.  qui  possède  la  plus  forte  maison  de  production. 

Les  Cycas  sont  tenus  en  serre  pour  la  vente  des  palmes. 

Les  cérémonies  de  famille  et  le  chanq>  du  repos  olTrent  un  grand 
débouché  au  commerce  des  plantes. 

Plantes  de  pleine  terre.—  Plantes  d'été. 

Les  Reines-Marguerites,  les  Giroflées,  les  Résédas,  les  Pétunias, 
les  Phlox,  etc.,  dont  la  cultm^e  se  fait  à  Erfurt  et  à  Quedlinbourg, 
sont  classés  par  espèces  et  par  variétés  sur  des  superficies  immenses. 
A  l'époque  de  la  floraison,  le  coup  d'œil  est  ravissant. 

Les  Pensées  y  sont  aussi  cultivées,  de  même  qu'à  Oschersleben,  à 
Lïmebourg,  etc. 

L'exploitation  du  Dahlia  ou  Georgina  se  pratique  en  grand  à 
Erfurt,  Koestritz,  Zerbst,  Nordhausen,  Arnstadt,  Stuttgart,  Berlin, 
Elbing,  etc. 

Les  rhizomes  de  Muguet  vont,  par  100,000  kilog.,  en  Angleterre  et 
aux  États-Unis,  alimenter  les  forceries. 


SEMENCES. 

Graines  de  Légumes  et  de  Fleurs. 

L'exploitation  des  graines  florales  ou  maraîchères  a  suscité  la 
création  de  maisons  de  commerce,  qui  cidtivent  elles-mêmes  et 
accaparent  les  produits  des  petits  cvdtivatcurs. 

Cette  industrie  de  la  province  de  Saxe,  concentrée  d'abord  à 
Erfurt,  sur  la  Géra,  s'est  étendue  à  Quedlinbourg,  sur  la  Bode. 

La  ville  d'Erfurt  s'appelait,  au  Moyen-Age,  le  Jardinier  du 
Saint-Empire  ;   mais  on   se   bornait  au   Chou-fleur,  au  Cresson,  etc. 


AI.f.KMAiiXK  (;<) 

Ce  n'est  ([no  vers  \o  milieu  «lu  siîclc  (Icriiier  qu'où  a  coininciieé 
le  commerce  des  graiues  ;  llouri  l'ialz  elle,  dans  son  (^alaloj^uc  do 
Ij88,  une  liste  de  i,'355  sortes  de  •jraines  de  Heurs. 

Actuellement,  la  culture  totale  est  si  étendue,  que  plus  de  5oo  licc- 
tares  servent  exclusivement  à  la  production  de  jçraines  de  fleurs. 
Environ  200,000  mètres  carrés  sont  sous  verre  exprès  pour  elles. 
(Voir  pages  5^  et  65.) 

On  élève  près  d'un  uiillion  de  pots  de  (lirollées  contenant  cliaciui 
de  sept  à  neuf  planttv;,  cent  uiille  pots  d'CKiliets,  cent  cin(piaule 
mille  Violicrs.  —  Quatre  mille  personnes  y  sont  occupées  et,  par  an, 
on  envoie  deux  millions  de  catalogues. 

Un  établissement  renommé  produit  cent  mille  Giroflées,  trente 
mille  Primevères  et  vingt  mille  Pétunias  ;  il  utilise  six  nulle  châssis, 
couvrant  une  superficie  de  9,000  mètres  carrés. 

Le  nombre  des  espèces  et  variétés  cultivées  est  tel,  ([ue  le  Catalogue 
commercial  dune  maison  porte  14,000  numéros. 

A  côté  des  Reines-Marguerites,  des  Balsamines,  des  Phlox  et  des 
Quarantaines,  la  fleur  séchée,  qui  est  exportée  poiu'  les  bouquets  et 
rornementation  d'hiver,  a  ses  points  de  repère  et  ses  ateliers. 

Un  cultivateur  se  concenlre  sur  vingt  hectares  d'Immortelles. 

Certains  exploitants  ont  les  (Iraminées  dans  leur  lot. 

Le  matériel  de  culture  ou  de  préparation  des  graines  est  soigné. 

Les  grandes  maisons,  pour  lesquelles  travaillent  des  cultivateurs 
attitrés,  ont  des  succursales  ou  des  tenanciers  dans  la  Provence  et 
l'Algérie  pour  les  espèces  à  maturation  plus  diflicile. 

Erfurt  cultive  aussi  des  plantes  de  serre  ou  d'appartement.  Elle  a 
vu  naître  le  Cinéraire  à  fleurs  doubles. 

Quedlinbourg,  par  contre,  s'est  adonnée  à  la  grande  culture  des 
«graines  de  jardins  »,  sans  abandonner  l'agriculture.  La  production 
de  semences  potagères  date  de  1840  et  Ait  fondée  par  Martin  Grashofl'. 

Les  bénéfices  de  la  culture  quedlinbourgeoise  sont  tels,  la 
bonne  réputation  justifiée  aidant,  que  des  fcu'tunes  se  sont  bâties 
sur  cette  industrie;  à  ce  point,  que  l'un  des  chefs  d'une  maison, 
qui  était  l'enfant  de  ses  (ouvres,  léguait  en  mourant  —  il  y  a  de  cela 
quelques  années  —  près  d'un  million  de  francs  pour  encourager 
et  réc  ompenser  les  ouvriers  du  pays  et  les  jeunes  gens  laborieux  qui 
se  destinent  à  la  culture. 

Quedlinbourg  possède  le  plus  grand  territoire  urbain  des  villes  de 
l'Etat  prussien  :  8,625  hectares  ;  presque  tout  ce  terrain  est  consacré 
à  l'exploitation  des  plantes  fournissant  des  graines  destinées  aux 
cultivateurs  agronomes  ou  jardiniers. 

Les  champs  consacrés  aux  semences  de  Betteraves  sucrières  et  de 


ro  ALLEMAGNE 

Blé  eu  absorbent   la  plus  grande  partie;   cependant  cet  espace  ne 
siiHit  pas,  et  beaucoup  de  terres  sont  louées  en  plus. 

Une  seule  maison  travaille  sur  2,700  hectares   de  terres,  et  fait 
cultiver  au  dehors  plus  de  4,000  hectares  de  graines  sous  un  contrôle 
sévère,  en  procurant   elle-même  la  semence.   Elle   exploite   ainsi  ; 
900  hectares   de   Blé  ; 
600        —        de  Betteraves  ; 
i5o         —         de   Pois  ; 
95         —         de   Haricots; 
3^5        —        de   Salades   et   d'Ognons  : 
Nous  trouvons  ensuite  : 

i5  hectares   de   Cornichons  ; 
3o        —        de   Reines-Marguerites  ; 
18         —         de   Résédas  ; 
5         —         de   Phlox  de  Drummond. 
Ces   cultures  sont  en  pleine   terre  ;  à  son  tour,  la  poterie  retient 
pour   graines,  environ  : 

390,000   Giroflées  ; 
36, 000   Yioliers  ; 
i5,ooo   Cinéraires  ; 

5,000  Calcéolaires  ; 
80,000  Primevères   de  Chine. 
Le  personnel  comprend  :  240  jardiniers,  3o  appi'cntis,  1,800  ouvriers 
des  deux  sexes. 

Un  second  établissement  fait  valoir  par  lui-même  85o  hectares, 
et  825  au  dehors  ;  il  occupe  70  jardiniers  et  55o  manœuvres. 

Un  troisième  cultive  4^0  hectax^es,  avec  55  jardiniers  et  200 
manœuvres. 

Au  total  :  Oucdlin])Ourg  et  ses  environs  comptent  40  jardiniers 
horticulteurs  cultivant  :  trois,  plus  de  25o  hectares  ;  cinq  autres,  do 
25  hectares  à  i  hectare  1/4  ;   et  les  autres,  moins  de  i  hectare  1/4. 

L'émigration,  rpii  lance  avec  tant  de  succès  ses  grifles  en  Allemagne, 
ne  doit  pas  trouver  clientèle  à  Erfurt  ni  à  Quedlinbourg. 

La  production  des  graines  a  gagné  Aschersleben,  Eisleben, 
Halberstadt,  dans  le  Sud  de  rAllcmagnc.  De  vastes  établissements 
existent  à  Maycnce,  à  Darmstadt,  à  Baml)erg,  à  AschafTenbourg,  à 
Schweinfurt,  à  Miltenberg,  à  Munich,  à  Nuremberg,  à  Olle,  à  Ulm, 
à  Gross-Tabarz,  etc.  Ils  ont  la  spécialité  des  graines  potagères 
et  fourragères,  et  les  expédient  un  peu  partout. 

Des  semences  forestières  s'échappent  de  Darmstadt,  de  Gross- 
Tabarz,  d'Aschaflenl>ourg,  se  dirigeant  vers  tous  les  Etats  de  l'Europe. 


AIJ.KMAGXE 


7ï 


Plantes  officinales. 

L'cxploilalion  des  plantes  oflîcinalos  est  d'aulant  profilaljlc  (fii  rllo 
s'exerce  sur  un  sol  riche  et  se  trouve  confiée  à  la  lamille  tlu  eulli- 
vateur.  Dans  ces  conditions,  elle  fournit  un  revenu  appréciable  ù  la 
petite  culture  et  aux  niénag-es  ruraux. 

Il  convient,  d'ailleurs,  d'adopter  les  bonnes  espèces  robustes  au 
climat,  et  s'iniprégnant  copieusement  de  leurs  principes  essentiels. 

La  Tliuringe  présente  ces  milieux  désirables  :  Kœlleda,  lénalobnitz, 
léna  et  Erfurt  figurent  au  premier  rang.  —  Ailleurs.  Schnecbcrg,  de 
l'Erzgebirge  saxon,  les  environs  de  Selnveinfurt,  de  Nuremberg,  de 
Bamberg,  etc.,  ont  des  champs  lucratifs  et  bien  soignés. 

Le  territoire  de  Kœlleda  possède  : 

34  hectares   de   Menthe  poivrée  fournissant  1,000  quintaux  évalués 

62,000  francs,  et  18  hectares  de  ^lentlic  crépue  ; 
62  hectares  de  Valériane  produisant  3,ooo  quintaux  évalués  42,000  fr.; 

35  hectares  d'Angélique  produisant  i.ooo  quintaux  évalués   8,5oo  fr.; 
18  hectares  de  Livèche  rapportant  5oo  quintaux. 

Nuremberg  et  Schwcinfurt  produisent  3oo  quintaux  de  Guimauve. 
La  campagne  de  T^eipzig  a  4^  hectares  de  Rosiers  pour  la  distillerie 
et  la  fabrication  d'essence  de  roses. 


a«jt,'.,  .  ^  c-tj  ,   ,  zzj»-^^ 


U-.2.-f   i^ 


VIII.  —  Journaux  horticoles. 

Les  principaux  journaux  horticoles,  publiés  en  Allemagne,  sont  : 

Gartenflora,  rédigé  autrefois  par E.  D.  Regel. 

aujourd'hui  par L.  Wittmack. 

Der  prahtiscJie  Rathgeber  (populaire)     R.  Retten  et  Roettxeu. 

Deutsche  Gârtnerzeitiing' Lid.  Moller. 

Der  Obstniarkt R.  L.  KCu.v. 

Ilandehblatt  furdendeiitschen  Gartenbaii.     FéïKiaiion    dos    Sooiéu-s 
•^  allcmandos. 

Illustrierte    Monatshefte  (XenberVs 

Garten  Ma^àzin) Max  Kolr,  Lehl,  Weiss. 

Pomologische  Monatshefte Furrz  LrcAs. 

Rheinischer  Gartenfreiind SociOti-  (riioriieuUurp  (U-  WmXv. 

Rosenzeitiing- P.  Lambeut. 

Zeitschrift  fiir  Gartenban  und  GartenJmnsl.     G.IlAMrEE. 

Zeitschrift  fur  Obst  iind  Gartenbau. . .     Société  poniolo»,M(iuo  de  Saxe. 

D'autres  Rulletins  de   Sociétés  horticoles  et  des  Journaux  scienti- 
fiques ou  agricoles  prêtent  leurs  colonnes  à  l'Horticulture. 


i-a  ALLEMAGNE 

IX.  —  Ouvrages  horticoles. 

Les  ouvrages  remarquables  de  riiorticulture  alleiuamle  sont  ; 

Album  f a r  Tcppichgâvtnerei K.  Goetze. 

Alpenpflanzen,  1889 Max  Kolb. 

Dendroîogie Karl  Kocn. 

Der  Garten,  Berlin  1884 Jacob  von  Falke. 

Beutsche  Dendroîogie  .  . E.  Koehxe. 

Deutsche  Pomologie W.  Lauche. 

Deutschlands  beste  Obstsorten Oberdieck. 

Die   Gartenhunst  der  italienischen  Renais- 
sance Zeif ^V.    r.    TUCKERMANX. 

Die  Lehre  vom  Baumschnitt Fritz  Lucas, 

Die  Succulenten,  Berlin  1892 Bumpler-Schumanx. 

Die  Blumenbindekunst Louise  Biss. 

Die  Winferblumen H.  Gaerdt. 

Garlenanlagen  nach  alten  Yorbildern Jessex. 

Gartenbau  im  Mit  tel  al  ter  und  wàhrend  der 

Renaissance,  Berlin  1892 A.  Kaufmaxx. 

Gartenbeete  und  Gruppen . .  G.  Hampel, 

Gartenkunst  und  Garten,  sonst  undjetzt. . .  H.  Lî:ger. 

GaiHnerische  Plankammer Bertram,     Bouché, 

Hampel. 

Gârtnerisches  Planzeichnen Bertram. 

Handbuch  der  Laubhohkunde Léopold  Dippel. 

Handbuch  der  Nadelhohkunde Beissxer. 

Handbuch  der  PJlanzenkrankheiten Paul  Sorauer. 

Handbuch  des  Gartnerischen  Planzeichnens.  G.  Eichler. 

Ulustriertes  Gartenbau-Lexikon Tn.  Bûmpler. 

Illustriertes  Gehôhbuch .T.  Hartwig. 

Ulustriertes  Handbuch  der  Obstkunde ^  OberdÎeck. 

Kulturpraxis    der    besten     Warni    und 

Kalthauspjlanzen W.  Allexdorff. 

Lehrbuch  der  schœnen  Gartenkunst Meyer. 

Xonienclator  Po/nologicus,  iSS'g Garl  Mathieu. 

Reichenbachia,  die  schOnsten  Orchideen Beiciienbach. 

Rosennamen Garl  Mathieu. 

Schmidlin's  Gartenbuch Nietxer  et  Bumpler. 

Steins  Orchideenbuch Stkix. 

Théorie  des  Gartenbaues Max  Kolb. 

Vollstandiges  Handbuch  der  Obstkultur  .  .  .     Fritz  Lucas. 
Wredow  Gartenfreund Gaerdt. 


ALSACE-LORRAINE 

14.^09  kilomôlres  carres.  —  i,50/|.30o  lial)ilaiits. 


I.  —  Action  du  Gouvernement. 

Le  Gouvernement  d' Alsace-Lorraine,  sans  rtre  autonome,  a 
cependant  appli([ué  des  mesures  qui  lui  sont  particulières  et  (pii  se 
rapportent  à  l'exploitation  du  sol. 

Dans  un  but  politique,  d'après  un  de  nos  compatriotes  chai'gé 
d'étudier  l'agriculture  ollicielle  en  Alsace -Lorraine,  et  avant  la 
nomination  d'un  Statlialter  qui  concentre  le  pouvoir  entre  ses 
mains,  l'Administration  allemande  a  créé,  dès  les  premières  années 
de  l'annexion,  un  service  agricole  spécial,  espérant  ainsi  s'assurer 
les  sympathies  des  populations  rurales. 

Cette  institution  comprend,  dans  les  pays  annexés  : 

1°  Les  réunions  territoriales,  les  partages  de  biens  communaux  et 
les  améliorations  culturalcs  d'un  intérêt  général  ; 

2°  La  régularisation  et  l'endiguemcnt  des  lleuves  et  rivières  ; 

3"  Le  dessèchement  des  marais  ; 

4'  Les  travaiix  de  drainage  et  d'irrigation  en  grand  ;  la  création  de 
prairies  par  des  communes  et  par  des  associations  autorisées.  Pour 
l'exécution  de  ces  travaux,  il  avait  fallu  jusqu'alors  le  consentement 
unanime  des  participants,  condition  qui  élait  rarement  remplie 
à  cause  du  trop  grand  morcellement.  Ou  a  remédié  à  cet  inconvé- 
nient, en  complétant  la  loi  française  du  21  juin  i865  par  une  loi 
du  II  mai  1877,  en  ce  sens  que  les  entreprises  purent  être  réalisées 
malgré  l'opposition  d'une  minorité.  Les  irrigations  se  sont  ainsi 
multipliées,  surtout  dans  la  Basse- Alsace,  tandis  que  les  drainages 
ont  plus  d'importance  en  Lorraine  ; 


^4  ALSACE-LORRAINE 

5''  La  création  do  réservoirs  de  montagnes  destinés  à  retenir  les 
eaux  des  pluies  du  printemps  et  de  l'automne,  qui  seront  utilisées 
pendant  la  saison  sèche,  conformément  aux  intérêts  de  l'agriculture 
et  do  l'industrie  ; 

6'  L'établissement  de  règlements  pour  l'utilisation  do  l'eau,  dans  un 
intérêt  pulilic  ; 

^'  L'entretien  et  le  curage  dos  cours  d'eau. 

A  peu  d'exceptions  près,  les  différentes  lois  françaises  sont  restées 
en  vigueur. 

Los  terrains  destinés  aux  pépinières,  aux  vergers,  aux  potagers, 
aux  cultures  industrielles  sont  prospères. 

Le  budget  d'Alsace-Lorraine  porte  à  chaque  exercice  un  crédit 
de  3,760  francs,  spécialement  affecté  à  des  subventions  remises  par  le 
Gouvernement  aux  communes  cpii  font  dos  plantations  fruitières 
sur  leurs  terrains  communaux.  Le  subside  est  fixé  à  la  moitié  de  la 
dépense  totale. 

D'ailleurs,  le  Gouvernement  a  cherché  à  démontrer  qu'il  voulait 
encourager,  en  Alsace-Lorraine,  l'arboriculture  qui  a  tant  souffert 
pendant  l'hiver  1879-1880.  Afin  de  hâter  le  remplacement  des  arbres 
détruits,  l'Administration  a  fait  acheter  de  jeunes  sujets  dans  les 
pépinières  indemnes,  et  les  a  cédés  à  moitié  prix  aux  propriétaires, 
aux  usagers,  aux  communes. 

Chaque  année,  des  diplômes  d'honneur,  accompagnés  de  primes  en 
argent  ou  de  collections  de  fruits  plastiques,  sont  décernés  aux 
personnes  et  aux  Communes  cjui  se  sont  distinguées  par  les  soins 
donnés  à  la  culture  fruitière. 

Le  Gouvernement  a  également  favorisé  la  création  de  pépinières 
pour  ses  divers  services  dos  Ponts  et  Chaussées  et  des  Cliomins  de 
fer,  et  auprès  dos  Municipalités  qui  disposaient  d'un  emphaoemont 
favorable. 

Ces  divers  procédés  ont  puissamment  encouragé  la  plantation  dos 
arbres  fruitiers. 

Enfin,  le  Gouvernement  a  publié,  dans  le  Journal  officiel  d'Alsace- 
Lorraine,  une  liste  des  variétés  d'arbres  fruitiers  en  Poires 
et  en  Pommes  qui  sont  rocommandablcs  pour  la  grande  culture 
de  vergers  ou  de  routes  fruitières.  Cotte  liste,  reproduite  plus  loin, 
a  été  drossée  par  le  Conseil  d'Agricidturc  composé  de  quinze 
membres,  cIikj  ])ar  département,  et  a\u[ucl  le  Ministère  soumet 
toutes  les  questions  rohitivos  aux  améliorations  agricoles. 


AT-SACE-I,OI<R  ATXE 


:5 


II,  —  Ecoles  d'horticulture. 

Il  existe  pour  toute  l'Alsace-Lorraine  iine  seule  École  d'arbori- 
culture, située  à  Brumath,  section  de  Grafenbourp^,  dans  la  Basse- 
Alsace,  à  quelques  lieues  de  Strasbour^i^  ;  elle  a  été  créée  en  18;."), 

A  la  tète  de  cette  Kcole  se  trouve  M.  SchiUe,  directeur,  avec  un 
traitement  de  4,5oo  francs. 

Le  Directeur,  chargé  de  donner  l'enseiijfnenient  théorique  et 
pratique  de  l'horticulture  et  de  Tarboriculture,  est  secondé  par  un 
jardinier  et  un  aide-jardinier. 

Les  bâtiments  de  l'École  sont  très  importants.  Les  terrains  joints 
à  l'Kcole  comprennent  une  dizaine  d'hectares.  Les  cidtures  fruitières 
et  vitieoles  s'y  trouvent  largeuient  représentées. 

Le  nombre  des  élèves  internes  ne  dépasse  guère  le  clnUrc  de 
quinze  à  vingt  jeunes  gens,  ùgés  de  quinze  ans  au  moins. 

La  durée  des  cours  est  de  trois  années. 

Le  prix  de  la  pension  est  annuellement  de  5oo  francs. 

Les  élèves  fournissent  à  l'Kcole  tout  le  travail  manuel.  Les  cours 
pratiques  et  théoriques,  consacres  à  l'horticulture  et  à  la  viticulture, 
sont  dirigés,  avant  tout,  du  coté  de  l'arboriculture,  comprenant  les 
soins  à  donner  aux  arbres  fruitiers,  les  plantations,  le  greffage,  la 
taille,  l'étude  des  variétés,  l'emploi  des  fruits. 

L'Kcole  s'est  appliquée  à  établir  une  liste  des  meilleures  variétés 
de  fruits,  surtout  en  Pommes  et  en  Poires  plus  spéciales  à  la  culture 
de  haut-vent  en  vergers  ou  à  la  production  du  cidre. 

A  côté  des  leçons  scolaires  sont  institués  à  l'Kcole  les  cours 
gratuits  ci-après  : 

1°  Un  cours  d'arboriculture  destiné  aux  cantonniers.  —  Ce  cours 
a  lieu  deux  fois  par  an,  pendant  les  mois  de  mars  et  de  juillet, 
et  dure  chaque  fois  un  mois  complet  ; 

2°  Un  cours  pour  des  agents  communaux  qui  seront  chargés  ulté- 
rieurement des  soins  à  donner  aux  arbres  fruitiers  de  leur  commune: 

3'^  Knfin,  un  cours  d"ar])oricidturc.avec  programme  plus  étendu  et 
une  durée  plus  longue,  pour  les  instituteurs,  les  employés  subal- 
ternes des   Ponts  et  Chaussées,  les  agriculteurs   et  les  jardiniers. 

Actuellement,  rélal)lissement  est  devenu  Kcole  d'agriculture 
d'hiver,  sans  internat.  Les  cours  annexes  d'arboriculture,  ainsi  ({ue 
les  collections  arbustives  et  fruitières,  ont  été  maintenus. 

L'École  d'agriculture  de  Rouffach  (Haute- Alsace),  comprenant 
soixante-cinq  élèves,  en  i8()'3.  s'est  attaché  un  professeur  d'horticul- 


-Ci  alsace-lorhaixe 

tare,  qui  démontre  aux  assistants  la  culture  des  arbres  fruitiers  et 
la  production  des  légumes.  L'École  est  autorisée  à  délivrer  le  certi- 
ficat pour  le  volontariat  militaire  d'un  an. 

A  Saint- Avold  (Lorraine),  il  existe  une  pépinière  départementale, 
dirigée  par  M.  Wolfï. 

La  sylviculture,  la  viticulture,  les  plantes  industrielles  :  Houblon, 
Tabac,  Chanvre,  etc.,  sont  du  domaine  de  l'enseignement   agricole. 


•i"^"i- 


III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Après  avoir  créé  une  Société  d'agriculture  par  département,  des 
Comices  agricoles  par  arrondissement  ou  cercle,  l'administration  se 
dispose  à  agir  de  même  à  l'égard  de  l'arboriculture.  Elle  en  conserve 
la  haute  direction  et  elle  exige  l'usage  de  la  langue  allemande. 

Les  anciennes  Sociétés  d'horticulture  ne  sont  plus  guère  nom- 
breuses en  Alsace-Lorraine. 

En  voici  les  débris  : 

Basse -Alsace. 

Strasbourg.  —  Société  d'horticulture  de  la  Basse-Alsace. 

Haute -Alsace. 

CoLMAR.  —  Société  horticole  et  vigneronne. 
Mulhouse.  —  Société  d'horticulture. 

Avant  i8;o,  les  Sociétés  d'horticulture  de  Metz,  de  Strasbourg,  de 
Colraar,  de  Mulhouse  brillaient  par  leurs  travaux  :  séances,  exposi- 
tions,  promenades  d'enseignement,  conférences  publiques. 

Tous  les  organes  de  la  vie  horticole  étaient  savamment  dirigés, 
et  les  réunions  toujours  fréquentées  par  une  nombreuse  population 
urbaine  et  rurale. 

L'art  du  jardinage,  dans  toutes  ses  branches,  s'étalait  avec  éclùt 
lors  des  concours  régionaux  agricoles. 

L'initiative  de  ces  associations  aurait-elle  été  enrayée  par  l'an- 
nexion? Toujours  est-il  que  leur  vitalité  s'est  ralentie Elles  font 

cependant  de  temps  en  temps  des  expositions  de  fruits,  de  légumes 
et  de  fleurs  qui  sont  encore  bien  réussies. 

A  la  Société  d'horticulture  de  Colmar,  se  trouve  un  jardinier- 
professeur  qui  reçoit,  du  département,  une   subvention  annuelle  dç 


AI.SACK-LOIlUAI.Ni;  -r 

2,5oo  francs,  à  charge  par  lui  de  donner  des  cours  d'arboriculture 
pratique,  dans  le  jardin  de  la  Société  et  dans  les  dift'érentes 
communes  du  département  cpii  l'ont  appel  à  ses  connaissances. 

Les  cours  volontaires  darlxjriculture  sont  suivis  avec  beaucoup 
d'intérêt. 

Soucieuse  d'allirmer  en  Alsace-Lorraine  son  initiative  et  son  mode 
de  gestion,  l'Administratiou  des  chemins  de  fer  allemands,  trouvant 
à  Colmar  un  terrain  avantageux,  sest  assuré  le  concours  permanent 
d'un  jardinier,  qui  décore  d'arbustes  et  de  fleurs  les  abords  des 
gares  des  deux  provinces.  Une  pépinière  et  des  serres  toutes 
spéciales  sont  le  complément  de  ses  fonctions. 

Par  ses  institutions  philanthropiques  et  industrielles,  Mulhouse  a 
vivement  contribué  à  propager  l'amour  du  jardinage  «  autour  de  la 
maison  »  parmi  la  classe  ouvrière.  Saluons  le  nom  des  fondateurs 
de  la  première  heure,  les  Schlund)erger,  les  DoUfus,  les  Kœchlin  î 

La  Société  de  la  Basse-Alsace,  à  Strasbourg,  rédige  un  Bulletin 
des  plus  intéressants.  Dirigée  par  des  hommes  expérimentés,  parmi 
lesquels  nous  retrouvons  l'infatigable  M.  Wagner,  cette  Société 
donne  à  ses  expositions,  à  ses  travaux,  à  ses  publications  un  caractère 
véritablement  distingué  !  Les  visites  et  les  concours  sont  toujours 
l'occasion  de  s'instruire  mutuellement  et...  de  se  serrer  la  main  ! 

Depuis  deux  années,  la  Société  de  Strasbourg  fait  donner,  au 
Jardin  d'essai  qu'elle  a  créé,  des  cours  publies  et  gratuits  sur  la 
culture  fruitière.  Un  auditoire  nombreux  suit  les  leçons  et  la  Société 
accroît  sensi]>lcment  son  efl'ectif.  Le  Ministère  et  l'Administration 
départementale  encouragent  cette  œuvre  d'intérêt  public. 

L'ancienne  Société  d'horticulture  de  Metz,  en  Lorraine,  si 
prospère  autrefois,  sommeille  aujourd'hui. 

Elle  a,  dans  son  district,  des  pépinières  qui  sont  restées  au  premier 
rang  depuis  longtemps,  malgré  les  vicissitudes  de  la  guerre  et  les 
changements  de  gouvernement.  (Voir  page  86.) 


IV.  —  Progrès  de  l'arboriculture. 

Le  goût  de  l'arboriculture  sest  beaucoup  développé  en  Alsace- 
Lorraine.  L'on  y  trouve  de  nombreux  amateurs,  tenant  à  avoir  de 
beaux  arbres,  bien  conduits,  bien  soignés  et  généreux  en  fruits. 

Des  expériences  comparées  sont  faites  en  vue  de  l'emploi  des 


-8  ALSACE-LOURAINE 

engrais  cliiniiqucs  dans  la  culture  arborescente,  mais,  jusquà  ce  jour, 
ces  essais  nont  pas  fourni  de  conclusions  définitives. 

Les  produits  des  vergers  sont  en  général  consommés  dans  le 
pays  même.  Il  s'en  exporte  fort  peu.  Bien  au  contraire,  de  nom- 
l)reux  arrivages  de  fruits,  provenant  du  DouIjs,  de  Bàle  et  de 
diflerents  points  de  la  Suisse,  se  succèdent  et  se  renouvellent. 

La  cause  de  cette  importation  provient  des  désastres  occasionnés 
par  les  grands  froids  de  1879-1880.  La  production  de  fruits  est  restée 
là-l)as  à  peu  près  indemne,  tandis  que  lAlsace-Lorraine  sest  trouvée 
forcée  de  refaire  presque  toutes  ses  plantations  fruitières,  qui  avaient 
été  détruites  par  la  gelée. 

Des  vergers  importants  et  de  nombreux  jardins  fruitiers  sont 
entretenus,  créés  ou  restaurés  avec  goût.  Le  marcbé  aux  fruits  et  la 
consommation  publicpie  s'en  ressentent. 

Nous  devons  signaler  encore  la  région  fruticole  qui  occupe  la 
vallée  de  Metz  à  Tliionville,  où  les  petits  fruits  rouges  sont  l'objet 
d'entreprises  cultm'ales  et  industrielles  des  plus  isrofitables. 

Los  enclos,  les  prés  et  les  vergers  de  Plappeville,  de  Lorry,  de 
Marange  ont  une  réputation  bien  méritée.  Depuis  longtemps,  la 
Mirabelle  de  Metz  et  la  Cerise  de  Tliionville  ont  leur  cote  à  la  halle. 
La  Haute-Alsace  a  de  grandes  plantations  de  Pi'uniers  Quetsche 
pour  la  confection  des  pruneaux,  et  des  champs  de  Cerisiers  dont 
le  fruit  est  destiné  au  Kirschwasser. 

Les  Pruniers  de  Reine-Claude  et  de  Mirabelle  y  sont  d'un  bon 
rapport  :  les  espèces  ordinaires  vont   à  l'alambic. 

Le  Châtaignier  boise  les  vallées  ou  couronne  les  plateaux. 
Le  Noyer  a  des  types  séculaires  respectés  par  le  cultivateur. 
L'Abricotier  et  le   Pêcher  prospèrent  dans   les  jardins  et  sur  les 
coteaux  bien  orientés;  le  fruit  n'est  jamais  invendu  ni  perdu. 

Le  Chasselas  doré,  dit  «  Doucet  »,  est  exploité  à  Beblenlieim,  à 
(lolmar,  à  Hunawihr,  à  Ribeauvillé,  à  Riquewihr,  à  ZcUenberg. 

Plusieurs  fms  cépages,  la  fleur  de  cuve  du  versant  oriental  ou 
méridional  des  A^osges,  sont  demandés  pour  la  consommation. 

Des  spéculations  analogues  se  présentent  dans  la  Basse-Alsace, 
peuplée  de  vergers  et  de  vignes. 

L'eau  do  cerises  du  Val-de-A'illé  égale  en  (jualilc-  le  Kirschwasser 
de  la  Forêt  Noire. 

Dans  quelques  années,  TAlsace-Lorraine  suffira  amplement  à  ses 
besoins,  par  suite  des  plantations  nouvelles,  administratives  ou 
particulières. 


Al.SACK-LOUUAlM.  ^,, 


V.  —  Routes  fruitières. 

L'Administration  a  lait  (riiiiportantcs  plantations  Iruitièros  le 
long  des  routes,  pour  remplacer  les  platanes,  les  érables,  les 
ormes,  les  tilleuls,  les  peupliers,  etc.,  d'un  revenu  faible  ou  nul. 

La  bancpiette  des  routes  vicinales  a  été  consacrée  aux  Pruniers 
et  aux  (Cerisiers;  les  routes  départementales  ou  d'État  restent  plutôt 
aU'eclées  aux  Poiriers  et  aux  Pommiers. 

Les  travaux  dinslallation  et  d'entretien  sont  suivis  avec  jn(Hliode. 

L'exploitation  du  fruit  se  passe  en  bonnes  conditions. 

Chaque  année,  avant  la  récolte  des  fruits,  leur  vente  est  mise  en 
adjudication,  et  le  produit  annuel  de  ces  adjudications  peut  être 
estimé  à  une  somme  de  100,000  francs;  il  augmente  tous  les  ans. 

Les  arbres  fruitiers  sont  plutôt  en  espèces  à  deux  fins,  c'est-à-dire 
pour  la  table,  le  séchage  ou  le  pressoir,  et  la  distillation  ;  leur  entre- 
tien est  rigoureusement  observé  en  connaissance  de  cause. 

D'ailleurs,  le  Gouvernement  allemand  a  fait  imprimer,  en  iS'-q, 
une  brochure  intitulée  :  Instruction  pour  les  Plantations  à  faire 
sur  les  routes  et  les  chemins,  émanant  de  la  Présidence  supérieure 
d'Alsace-Lorraine,  et  rédigée  par  Rudolf  Gœthe,  alors  directeur  de 
l'Ecole  d'arboriculture  de  Brumath-Grafenbourg. 

Nous  en  extrayons  le  chapitre  relatif  au  choix  des  ^ariétés 
de  Pommiers  et  de  Poiriers. 


ARBRES    FRUITIERS. 

Une  des  principales  règles  de  la  culture  des  arbres  fruitiers  sur 
le  sol  des  routes  consiste  dans  la  plantation  des  arbres  de  même 
espèce,  sur  des  longueurs  de  i  à  a  kilomètres.  Euellet,  lexpérieuce  a 
démontré  qu'il  est  Ijcaucoup  plus  facile  de  louer  ou  de  vendre  les 
produits  de  plantations  elfectuées  dans  ces  conditions  ;  la  récolte 
se  fait  en  même  temps,  la  surveillance  en  est  abrégée. 

Les  Cerisiers  ne  doivent  être  plantés  qu  à  proximité  des  localités 
d'une  certaine  importance  et  des  stations  de  chemins  de  fer,  parce 
que,  partout  ailleurs,  les  frais  élevés  de  la  cueillette  et  les  dillicultés 
du  transport  des  fruits  absorbent  la  plus  grande  partie  du  bénélîce. 

Les  Pruniers  sont,  en  général,  moins  propres  à  la  plantation  des 
routes  ;  cependant,  si  le  sol  est  humide  et  s'il  s'agit  d'une  i)lantation 
alternée  avec  des  essences  comme  le  Cerisier,  ils  couvieuueul  {vi"S 
bien  et  sont  d'un  produit  relativement  élevé. 


8o  ALSACi:-L01UlAlXE 

Les  fruits  à  pépins  fournissent  le  meilleur  rapport  ;  parmi  ceux-ci, 
il  faut  préférer  le  Pommier  et  le  cultiver  comme  espèce  dominante, 
à  cause  Je  sa  fertilité;  les  floraisons  tardives  sont  avantageuses. 

¥a\  distribuant  les  espèces,  on  évitera  de  mélanger  les  fi'uits  à 
pépins  avec  les  fruits  à  noyaux,  la  durée  de  l'arbre  n'étant  pas 
la  même. 

Si  le  sol  le  permet,  on  placera  alternativement  des  Pommiers  et 
des  Poiriers  ;  la  plantation  devient  fort  belle  et  donne  à  peu  près 
chaque  année  une  récolte  soit  de  l'une,  soit  de  lautre  espèce. 

Pommier.  —  Le  Ponnnier  est  peu  exigeant  sur  la  qualité  du 
terrain  ;  ses  racines  s'étendent  plutôt  en  largeur,  de  sorte  qu'il 
prospère  même  dans  les  terres  peu  profondes.  LTn  sous-sol  humide 
ne  lui  convient  guère  mieux  ([uun  terrain  sec  et  une  exposition 
chaude.  Certaines  espèces  réussissent  à  une  altitude  de  ;;oo  mètres. 

Ordinairement,  on  objecte  contre  la  plantation  des  Pommiers  sur 
le  bord  des  routes,  que  leurs  branches,  s'étendant  trop  en  largeur, 
empêchent  la  circulation  des  voitures.  Il  existe  toutefois  un  certain 
nombre  de  Pommiers  dun  excellent  produit,  dont  les  couronnes 
peuvent  être  arrondies  ou  taillées  en  pyramide. 

Le  cantonnier  a,  du  reste,  toute  facilité  de  supprimer,  par  une 
taille  convenable,  les  branches  gênantes,  et  même  de  pouvoir  forcer 
la  couronne  à  s'élever  en  flèche,  sans  que  l'arbre  en  souff're. 

Voici  les  espèces  qu'il  conviendra  de  choisir  pour  les  plantations 
bordières  de  routes  : 

Bolin  Apfcl.  —  Pomme  de  ménage;  fruit  d'hiver  de  moyenne 
grosseur.  Couronne  élevée  ;  fleurit  et  végète  tard. 

Reinette  des  Carmes.  —  Fruit  de  table  et  de  ménage,  de  moyenne 
grosseur  ;  automne  et  hiver.  Couronne  élevée. 

Carpentin.  —  Fruit  petit,  de  table  et  de  ménage,  excellent  pour 
cidre,  produit  abondamment.  Décembre  à  mars.  Couronne  élevée, 
portant  son  brancliage  en  l30ule. 

Reinette  de  Caux.  —  Fruit  de  table  et  de  ménage;  moyenne 
grosseur  ;  tardif.  Arbre  d'un  excellent  produit,  à  couronne  en  boule, 
robuste  pendant  la  floraison  ;  résistant  aux  gelées. 

Reinette  de  Champagne.  —  Fruit  de  table  et  de  ménage,  aplati, 
mûrit  très  tard.  Arbre  très  productif  et  tardif,  à  couronne  en 
boule;  résistant  au  froid. 

Normand  ordinaire.  —  Petit  fruit  à  cidre.  Couronne  élevée, 
donnant  beaucoup  de  fruits  ;  port  pyramidal.  Arbre  dur,  résistant  ; 
réussit  dans  un  terrain  maigre. 

Fursten  Apfel.  —  Fruit  de  ménage,  de  moyenne  grosseur;  hiver. 


ai.sa(;i>i.()1{uai.m;  u. 

-Vi'bre  vigoureux  il  procluisaul  abondaniuiful  :  couronne  vu  houle 
résistant  au  f'roiil. 

Reinette  llarberl.  —  Fruil  de  table  et  de  lueiiaj^e  ;  iiiver.  Arbre 
dune  croissance  rapide  :  convient  pour  les  situations  exposées  au 
vent.  Couronne  en  boule. 

Court-pendu  royal. —  Fruit  de  ménage  et  de  table,  aplati  et  tardif: 
hiver.  Couronne  régulière  et  élevée;  végète  et  fleurit  tanl. 

Mat  Apfel  brun. —  Fruit  de  ménage  et  à  deux  lins.  Couronne  en 
boule  ;  lloraison  résistante. 

Reinette  Oberdieek.  —  Fruit  de  table  et  de  ménage.  Couronne 
élevée;  arl)re  iiroduclil". 

Pépin  de  l'ari<er. —  Fruit  de  table  et  même  de  pressoir,  à  peau 
grisaille;   hiver.  Arbre  productif;  couronne  en  Ijoule. 

De  Prince.  —  Fruit  de  ménage  et  de  table,  oblong,  de  lin  hiver. 
Couronne  élevée,  fleurit  tard,  dur  au  froid.  Convient  pour  les 
situations  exposées  aux  intempéries. 

Rouge  vineuse  de  Trêves  (Rotlier  ïrierscher  Wein  Apfel). —  Fruit 
à  cidre.  Arbre  très  dur  et  résistant,  d'une  grande  fertilité.  Couronne 
dressée  sur  tige  élevée. Le  fruit  résiste  aux   grands  vents. 

Poirier.  —  Le  Poirier  a  des  racines  pivotantes  qui  descendent 
profondément  dans  le  sol  ;  il  demande  en  conséquence  un  sous-sol  de 
bonne  qualité  ou  du  moins  très  perméable.  Si  le  terrain  est  rocail" 
leux,  la  cime  se  dessèche  facilement.  Le  Poirier  préfère  spécialement 
un  terrain  calcaire  et  réussit  encore  à  une  altitude  de  i,ooo  mètres. 

Les  variétés  qui  conviennent  pour  les  plantations  routières,  choisies 
parmi  les  plus  rustiques,  sont  les  suivantes  : 

Beurré  Liegel  ;  syn.  Suprême  Coloma.  —  Demande  un  bon  terrain 
et  une  exposition  protégée  contre  les  intempéries.  Fruit  de  table, 
de  première  qualité  ;  hiver. 

Poire  à  cidre  Normande.  —  Fruit  d'autonnie,  à  cidre.  Arbre  dun 
port  élevé,  très  dur  et  résistant,  robuste  partout. 

Grimbirne.  —  Fruit  de  ménage,  automne.  Arbre  assez  indillerent 
à  la  qualité  du  terrain. 

Knausbirne. —  Fruit  à  deux  lins,  mûrissant  en  aulonme.  Couronne 
élevée  et  très  développée,  convient  aux  situations  mal  exposées. 

Catillac.  —  Fruit  dhiver.  Poire  excellente  à  cuire.  Arbre  élevé, 
rol)ustc,  mais  demande  à  être  cpielquc  peu  garanti  du  vent,  en  raison 
de    ses   gros   fruits  ;   peu  dillicile  sur  la   nature   du  sol. 

Martin  sec.  — Très  bonne  Poire  dhiver  pour  cuisson  et  pâtisserie, 

recherchée  pour  les  confitures,  à  cause  de  la  couleur  rouge  de  sa 

chair.  ^Vrbre  svmpathique  au  sol  et  résistant. 

6 


82 


ALSACE-I.OUll.VIXi; 


Poire  à  cidre  de  Lempp.  —  Fruit  à  poiré  très  bon  à  cet  usage. 
Arbre  d'une  belle  venue. 

Poire  à  cidre  Weiler.  —  Arl)re  résistant,  d'une  croissance  rapide. 

Poire  il  cidre  de  Sievenich.  —  Excellente  Poire  à  cidre.  Arbre 
se  développant  fortement. 

Besi  dEinsiedel  et  WoUsbirne.  —  Les  deux  variétés  sont  d'aussi 
bonne  qualité  que  la  variété  précédente,  pour  le  pressoir. 

Le  Mémoire,  continuant  avec  le  Cerisier,  le  Prunier,  le  Noyer, 
termine  par  les  conseils  sur  la  plantation  et  l'entretien  des  arbres. 

Depuis  la  rédaction  de  cette  notice,  d'autres  espèces  de  Poires  et 
de  Pommes  ont  été  acceptées  sur  la  banquette  des  routes. 

Le  Conseil  d'Agiuculturc  recommande  les  espèces  suivantes  pour 
planter  à  la  campagne,  en  vue  de  la  consonnnation  ou  du  commerce 
des  fruits  : 


1    Fruits  de  table. 


Pommiers. 

Transparente  de  Croncels. 
AVinter    Gold    Parmaene  (syn. 

Reine  des  Reinettes) 
Reinette  de  Landsberg. 
Gold  Reinette  von  Blenheim. 
Reinette  Orange  de  Cox. 
Reinette  de  Harbert. 
Reinette  des  Carmes. 
Reinette  de  Caux  (syn.  Reinette 

de  Cassel). 
Reinette  de  Canada. 


Poiriers. 


Épargne. 

Beurré  d'Angleterre. 

Louise-Bonne  d'Avranches. 

Beurré  d'Amanlis. 

Doyenné  de  Mérode. 

Urbaniste. 

De  Grumkow. 

Beurré  de  Liegel. 

Besi  de  Chaumontel. 

Martin  sec. 

Bergamote  Espereu. 


2^  Fruits  de  marché,  à  cidre,  pour  séchage;  arbres  de  route. 


Pommiers. 

Rother  Trier  scherAVein  Apf'el. 
%Veisser  AVinter  Taffet  Apf'el. 
Pm'purrother  Gousinot. 
BaldMiu. 
Rainbour  d'hiver, 
Griiner  Fiirsten  Apfel. 
Rother  Eiser  Apfel. 
Boiken, 


Poiriers. 

Sievenicher  Motsbirne. 
AVeiler'sclic  Motsbirne. 
De  Normandie  (à  cidre). 
Grosse  Rommelterbirne. 
AVildling  von  Einsiedel. 
Catillac     (synonyme  :   Grosser 

Katzenkopf). 
Curé  (syu.  Pastorenbirne). 


AI.SACK-I.OIUJAINK  f>'i 

Celle  année,  iUidoU' (loclhe  ajoute  à  la  noniendaliire  des  esijèecs 
fruitières,  destinées  aux  elianips,  aux  routes,  aux  canaux,  ((uelqucs 
Pommiers  et  ([uelqucs  Poiriers  propices  à  cet  usage. 

1"  Les  Poniniiei's  : 

Baluilen  Api'el.  Heinetle  tlu  Luxeinl)ouri;-. 

(laesdonker  Keinetle.  Reinette  dorée. 

Kleiner  Langstiel.  Reinette  Oherdieck. 

Konii-lielier  Rollier  Kur/stïel.  Reinette  dT)siial)ruek. 

Langer  Griiner  (Inltlerling.  Winler  Spripeling. 

2"  Les  Poiriers  : 
Aarer  Pfundbirnc.  Kuhfuss. 

Relzers  Rirne.  Veldenzerbirne. 

Arbres  vigoureux,  robustes  et  productifs  en  toute  situation. 


VI.  —  Légumes. 


L'art  ihi  maraîcbcr  et  chi  prinieurisle  a  l'ait  de  sensibles  progrès 
chez  le  jardinier  de  profession,  libre  ou  à  gages. 

La  culture  des  légumes  est  très  développée  dans  la  banlieue  de 
Strasbourg,  de  Colmar,  de  Metz  et  des  villes  de  garnison. 

A  Colmar,  surtout,  se  trouve  une  population  maraîelière  labo- 
rieuse qui  alimente  les  marchés  de  toutes  les  villes  de  la  Haute- 
Alsace,  Thann,  Guebwiller,  Mulhouse,  le  pays  de  Rade,  par  Fribourg, 
hi  Suisse,  par  Râle,  de  ses  produits  toujours  très  soignés  et  très 
estimés  des  consommateurs. 

Aux  environs  de  Metz,  de  Mulhouse,  de  Cohnar  et  de  Strasbourg, 
on  traverse  des  champs  consacrés  à  la  cullui'e  extensive  de  l'Asperge 
améliorée,  dite  d'Argenteuil.  La  variété  d'Ulm  est  restée  couliuée 
dans  les  jardins  particuliers. 

Partout,  on  produit  en  abondance  les  Choux,  les  Xavets,  lea 
Rutabagas,  les  Haricots,  les  Pois,  les  Carottes,  les  Panais,  les  Arti- 
chauts, les  Salades,  le  Cresson,  les  Courges,  le  gr»js  Radis. 

Dans  tous  les  districts,  la  Pomme  de  terre  domine  ;  c'est  une 
vieille  connaissance  de  la  terre  d'Alsace  et  de  Lorraine. 

La  Basse-Alsace  consacre  de  grandes  surfaces  à  lacidture  potagère. 
La  Pomme  de  terre  y  rend  en  moyenne  i8o  hectolitres  à  riicctarc, 
les  Pois  et  les  Haricots,  de  20  à  22  hectolitres,  tandis  que  les  Xavets 


84  ALSACK-hOUUAINE 

produisent  uo.ooo  kilog.,  les  Belleravos  '3o,ooo.  les  Topiiuunboiirs 
i5.ooo,  les  Choux  pommés  3o,ooo  kilog.  ù  Iheetare. 

On  sait  que  le  Chou  quintal,  dit  Chou  de  Stras])Ourg,  est  la  base  de 
la  ehoucroute  préiîarée  à  l'usine  ou  dans  les  ménages,  et  qu'il  eons- 
titue  en  Alsace  un  bon  rendement  au  cultivateur  et  au  fal)i*icant. 

LOgnon  de  INIulliouse  maintient  sa  bonne  réputation. 

La  culture  raisonnée  a  accaparé  le  Houblon,  le  Tabac,  la  Chicorée 
à  cal'c,  l'Osier,  le  Chanvre,  sur  des  sols  de  nature  diUcrenlc. 

Les   primeurs  sont  du  ressort  du  château   ou  du   riche  marais. 

L'Alsace  et  la  Lorraine  ne  manciucnt  pas  de  riches  demeures 
décorées  et  soignées  par  des  propriétaires  amateurs,  aidés  par 
d'iialjiles  jardiniers.  Les  Ibrcerics  y  sont  liautement  considérées. 

A  Slrasboura^,  à  la  Roliertsau,  à  Mulhouse,  et  dans  les  environs  de 
Metz,  la  production  des  primeurs  s'est  développée  en  s'inspirant  du 
travail  des  mailres  parisiens. 


VII.  —  Fleurs. 

La  culture  des  Heurs  se  ressent  des  progrès  accomplis  dans  les 
départements  français   voisins,    particulièrement  à  Nancy. 

Le  goût  de  l'horticulture  de  luxe  a  pris  un  nouvel  essor.  Serait-ce 
l'cflet  du  calme  revenu  dans  les  espints,  suivant  les  uns,  ou  le  besoin 
d'une  distraction  salutaire,  selon  d'autres? 

Les  fleuristes  marchands  possèdent  de  modestes  cultures,  qui  appro- 
visionnent les  marchés  et  les  maisons  bourgeoises  ;  mais  celles-ci  ont 
un  jardinier  à  leur  service,  pourvoyant  lui-même  aux  besoins  du 
jardin,  sauf  en  ce  qui  concerne  les  variétés  nouvelles. 

Les  bonnes  espèces  florales,  pour  le  décor  des  corbeilles  et  pour  la 
mosaïculturc  à  feuillage  ou  à  fleurs,  sont  produites  par  les  horticul- 
teurs de  profession. 

Après  la  Pensée,  la  Scabicusc,  llinniorlelle,  le  Myosotis,  au 
langage  sentimental,  apparaissent:  Pélargonium,  Fuchsia,  Verveine, 
Lantana,  Bégonia,  l'entstémon.  Pétunia,  Lobélia,  qui  épanouissent 
leurs  brillantes  ou  fraîclies  corolles  auprès  des  espèces  à  plus  grand 
développement  :  les  Cannas,  les  Nicotianas,  les  Musas,  les  Solanums, 
les  Coléus,  les  Périllas,  au  feuillage  ample  ou  diversement  teinté. 

Le  Dahlia,  le  Zinnia,  la  Reine-Marguerite,  la  (;ii'oflée,la  Capucine, 
l'Œillet,  le  Muflier,  l'Ipomée,  la  Primevère,  le  l'hlox,  et  toute  la 
série  de  j'I^iûe  terre  sont  jiopulaires  dans  chaque  province. 


ALSACE- I.OHR  A INR  85 

Los  plantes  raros,  qui  rét-lainent  la  «  maison  Je  verre  ».  restent 
l'apanage  des  fortunés  de  la  terre  et  des  amateurs  de  hautes 
nouveautés  ou  de  dillicultés  à  vainci'e. 

La  culture  de  la  Rose  est  toujours  en  lionueur  de  l  autre  eùlé  des 
Vosges.  Les  admirables  variétés  :  La  France,  Turenne,  Déranger, 
Adolphe  Thiers,  Victor  Hugo,  Ktentlard  de  Marengo,  Jeanne  d'Are, 
Patrie,  Souvenir  d'un  Auii,  Souvenir  de  la  Malmaison,  Le  Président, 
Triomphe  de  l'Exposition,  Deuil  du  colonel  Denfert,  Euiotion, 
L'Espérance y  sont  choyées  avec  amour  et  respect. 

Les  graines  de  Heurs  et  de  légumes  arrivent  de  Metz,  d'Erfurt,  de 
Quedlinhourg,  de  Paris  ou  d'Angers,  et  sont  semées  par  les 
jardiniers  et  les  propriétaires. 


VIII. — Jardins  botaniques.  Parcs  publics  ou  privés. 

Le  Jardin  botauiijue  de  Strasbourg  a  conservé  ses  collections  et 
les  augmente  avec  goût  et  intelligence. 

Le  Parc  de  la  llobertsau,  désigné  sous  le  nom  d'Orangerie,  et 
digne  de  porter  ces  deux  noms,  attire  la  population  sédentaire  et  les 
étrangers  sous  ses  ombrages  séculaires. 

Les  villes  principales,  s'inspirant  depuis  longtemps  de  l'initiative 
artistique  de  Paris  ([ui  entraine  tontes  les  grandes  villes  à  sa  suite, 
ont  des  boulevards,  des  squares,  des  lieux  de  promenade  fréquentés 
par  le  public  et  fort  bien  entretenus.  L'Etat  a  engagé  les  municipalités 
à  end)ellir  les  places  pul)liques  par  des  jai'dins. 

La  population  bourgeoise  jouit  à  Taise  des  charmantes  villas  et 
des  parcs  sonq)tueux,  où  le  talent  du  fleuriste  décorateur  le  dispute 
aux  richesses  naturelles  de  la  dendrologie  ornementale. 

Les  conseils  de  MM.  Charles  Ko'nig et  Georges  Purckel.de  Colmar, 
facilitent  dorénavant  la  tâche  de  l'artiste  qui  veut  faire  appcd  aux 
richesses  de  la  Flore  alsacienne,  tlont  ils  ont  signalé  l'ulilisiition  dans 
les  parcs  et  les  jardins. 

Les  établissements  horticoles  ont  toujours  été  l'objet  de  visites 
instructives  et  agréables.  Faut-il  rappeler  les  pépinières  des  frères 
Simon -Louis,  à  Plantières-les-Metz,  et  les  pépinières  des  frères 
Baumann,  de  Bolhviller,  les  plus  anciennes  de  la  Lorraine  et  de 
l'Alsace?  Les  unes  et  les  autres  ont  rendu  célèbres  plusieurs 
générations. 


80 


AT.SACE-LORRAIXE 


L'établissement  Simon-Louis  a  obtenu,  par  le  semis  ou  la  sélection, 
de  remarcfuables  variétés  arbustives.  Voici  les  principales  : 
1°  Arbres  et  Arbustes  d'orxemext. 

Aeci'   pseudo-plalaims    liitoo   vires- 
cens,  1887. 
—     platanoidcs   oolumnaris,  1878. 

iEsculus  Hiiipoeastanuni  pyramicla- 
lis,  1882. 

—  foliis  marginatis,  1869. 

—  digitata  major,  1871. 
Aucuba  jai^onica  gigantea,  1873. 

—  —        iiana  roliindifolia. 
Berberis  buxilolia  minima,  1874. 

—  —         pygnuea,  1874. 
Bclula  alba  pendilla  nana,  1875. 
Caiirifolium  occidentale   Plantieren- 

sis,  1871. 
Carpinus  Betulus  i)yramidalis  (1874). 
Ceanothus  le  Géant,  1874. 

—  Lucie  Simon,  1867. 

—  Marie  Simon,  1867. 

—  rose  carmin,  1874. 

—  albidus,  1859. 

—  corymbosus,  1859. 

—  Léon  Simon,  1872. 

—  multillore,  1873. 

—  bleu  céleste,  1873. 

—  bijou,  1875. 

—  flore  all)o  pleno,  1884. 

—  Gloire  de  Plantières,  1892. 
Chaenomeles  japonica  Simoni,  i883. 
Cladrastis  tinctoria  variegala. 
Clematis  fulgens,  i865. 

—  perfecla,  1867. 

—  splendida,  i863. 

—  Alice,  1875. 

—  Clara,  1868. 

—  Lucie,  1871. 


Clematis  Cécile,  1870. 

—  Marie,  i865. 

—  nigricans,  1871. 
Fagus  sylvatica  Bornyensis,  1884. 

—  —        Pagnyensis,  1869. 

—  —        Remillyensis,  1868. 
Fontanesia  nana,  1892. 

—  linearis,  1892. 

Fraxinuscxeclsior  foliis  aurcis,  1878. 

—  —         spectabilis,  1862. 

—  lenliscilblia  nana,  1868. 
Lembotropis  nigricans  rcflexa,  1854. 

—  scssilifolialeucantha;i804. 
Padus  racemosa  rotundifolia,  1871. 
Populus  Eugenei,  i834. 

—  l'astigiata      Plantierensis, 
mascula.  Id.  femina.  1874. 

Prunus  Plantierensis  11.  pleno,  1884. 

—  œcouomica  foliis  margina- 
tis, 1869. 

Sambucus  Plantierensis,  1874. 

—  nigra     foliis    tricoloribus, 
1869. 

—  racemosa  plumosa,  var  : 
dentata;  elegans;  lacinia- 
ta  ;   ornata  ;  pteridifolia  ; 
lenuifolia,  1892. 

Sparlocytisus  albus  durus,  1871. 
Spirtea  Fortunci  macrophylla,  1866. 
Syringa  Piothomagensis    Mettensis, 
1871. 

—  vulgaris  Béranger,  1866. 
Tilia  argentca  orbicularis,  1890. 
Ulmus  campcstris  Berardi,  1866. 

—  —         rubra. 


2"  GOMFÈRES. 
Abies  balsamea  nana,  1862.  Pinus  syh'cslris  umbraculi  fera,  i885. 

—     pectinata  stricta.  —    Strobus  pyramidalis. 

Biota  nana  «tricta,  1874.  —    austriaca  variegata,  i883. 

Larix  Europ:ea  fasligiata,  18^9.  Thuia  occidcnlalis  dcnudata. 

Picea  excelsa  denudala.  ïsuga  Douglasi  glauca. 

3'  Ahbues  ET  Arbustes  fruitiers. 

Poirier  Marie  Guissc,  1862.  —  Pécher  Baron  Dufour,  1872,  — 
Framljoisiers  bifères,  à  fruit  jaune  ou  à  fruit  rouge,  18^9  à  1866. 

Cerisier  lîeaufrette.  —  l^runier  Grosse  Maranj^e.  —  Vigne  Enfant 
trouvé,  etc. 


y^ 


AMÉRIQUE    CENTRALE 


•!-^"!- 


Les  Ktals  de  rAniérique  centrale  ou  équinoxialc  sont  riches  par 
leur  Floi'c  arbustive  ;  ils  se  livrent  à  l'exploitation  industrielle  et 
commerciale  des  végétaux  qui  forment  la  base  des  forêts  naturelles 
et  le  fond  des  plantations  ou  des  cultures  dues  à  la  main  di; 
l'homme . 

L'analogie  qui  existe  dans  les  productions  du  sol  de  ces  divers 
États  nous  engage  à  limiter  notre  étude  au  Guatemala  et  au 
Nicaragua.  Nous  y  joignons  le  territoire  Dominicain,  des  grandes 
Antilles. 

Les  Républi(iues  de  Gosta-Rica,  de  Honduras,  du  Salvador  sont  à 
peu  près  dans  les  mêmes  conditions  géographiques  et  culturales. 

Plus  loin,  le  chapitre  des  Colonies  françaises  nous  fournira  encore 
quelques  exemples  de  l'horticulture  de  cette  région. 


REPUBLIQUE    DOMINICAINE 

45,200  kilomùlrcs  carres. —  004,000  liabilanls. 


L'agriculture,  pendant  les  dernières  années,  a  pris  ici  un  grand 
développement;  elle  est  devenue  la  brunclie.  la  plus  importante  de 
la  richesse  du  pays  Dominicain. 

Il  y  a,  dans  la  Républi<pie,  une  belle  et  fertile  surface  de  plus 
de  2,^00  lieues  carrées  en  vallées  ou  en  plaines,  de  longueurs  et  de 
largem's  dillerentes.  Ses  montagnes  de  la   chaîne  Gibao.  autrefois 


88  AMÉRIQUE   CENTRALE 

aurifères,  sont  assez  élevées  pour  y  attirer  des  ondées  qui  suivent 
une  périodicité  remarquable,  et  ses  forets  éj^aisses  semblent  en 
conserver  plus  longtemi^s  les  salutaires  effets  sur  le  sol.  Les  pluies 
fournissent  les  eaux,  elles  entretiennent  cette  verdure  peri^étuelle, 
cette  fraîcheur  si  douce  dans  un  climat  aussi  chaud,  et  accentuent 
le  brillant  éclat  du  règne  végétal.  De  nombreux  cours  d'eau  contri- 
buent à  cette  situation  avantageuse  à  la  culture  et  à  ses  résultats. 

Les  produits  agricoles  qui  constituent,  en  partie,  l'exportation  et 
la  fortune  de  Tile,  sont  le  Tabac,  le  Café,  le  (^t>ton,  le  sucre  de 
Canne, 

Le  Tabac.  —  Naturel  du  pays,  le  Tabac  est  cultivé  partout  ;  la 
largeur  de  sa  feuille  est  remarqual)le  et  ses  qualités  sont  compa- 
rables à  celles  du  Tabac  de  lile  de  Cuba,  car  il  est  aussi  estimé  que 
celui-ci  dans  les  fabriques  d'Espagne,  j^our  l'élaboration  de  ses 
cigares. 

Le  Tabac  dominicain,  en  «  andouilles  »,  est  recherché  en  France 
parce  que,  mêlé  à  d'autres,  il  leur  communique  de  la  qualité  par  la 
vigueur  de  son  arôme.  Son  prix  de  vente  a  sensiblement  monté 
à  Brème,  à  Liverpool,  à  Amsterdam,  à  Anvers,  à  Xew-York. 

Dans  toutes  les  régions  et  tous  les  districts,  des  manufactures  sont 
établies  pour  la  fabrication  des  cigares  et  des  cigarettes,  sous  la 
direction  de  Cubains  expérimentés 

Le  commerce  avec  l'extérieur  augmente  tous  les  jours.  D'après  la 
Gazette  officielle  du  j^ays,  l'exportation  du  Tabac  dominicain  a 
donné,  pour  les  sept  années,  de  1881  à  188;,  un  total  de  ;83, 238  quin- 
taux. 

Le  mouvement  ascensionnel  continue. 

Le  C\fé.  —  Le  Caféier  réussit  dans  toutes  les  parties  de  l'île  et 
produit  beaucoup,  principalement  sur  les  hauteurs  d'Azua,  qui 
dominent  la  baie  d'Ocoa. 

Le  Café  est  aujourd'hui  cultivé  avec  soin  ;  le  grain  est  traité  par 
les  meilleurs  procédés,  et  cette  culture  s'est  développée  si  rapidement, 
(pic  le  Café  de  Saint-Domingue  est  bien  classé  sur  les  divers  marchés 
étrangers  :  il  est  coté  au  même  prix  que  celui  de  la  Martinique. 

La  République  dominicaine  a  exporté,  dans  les  années  de  1881  à 
1887,  la  quantité  de  22,896  quintaux  de  Café, 

Le  Cacao.  — Le  Cacaoyer  est  indigène  et  se  trouve  dans  beaucoup 
d'endroits,  spontané  ou  cultivé. 

On  récolte  le  Cacao  toute  l'année  ;  le  rendement  de  100  kilog. 
d'amandes  fraîches  fournira  5o  kilog,  de  Cacao  sec, 


AMÉRIQUE   CENTRALE  89 

La  veille  ù  rexU'-ricur,  pemlanl  la  période  de  18S1  à  188;.  a  élo 
de  43,4^7  ([idiilaux. 

Aujonrdlud,  la  eullure  du  Cacaoyer  se  fait  surloul  à  Sainaua  ;  on  y 
compte  près  d'un  million  de  plants. 

Un  agent  de  la  Compagnie  Générale  française  des  Sucreries  et  de; 
la  Tjigne  Iransallanlicpu'  des  Paquebots  français,  a  créé  récemment, 
ù  San-Ca'islobal,  une  plantation  de  80,000  Cacaoyers. 

Le  Cotox.  —   La   valeur  ilu  coton   a   séduit   le   cultivateur. 

Le  Cotonnier  croit  naturellement  à  Saint-Domingue,  et  son  produit 
est  reconnu  d'excellente  qualité,  lors  même  qnil  est  venu  sans  soins. 

Aujourd'hui,  les  environs  de  la  capitale  ont  des  plantations  consi' 
dérahles  de  celte  plante  textile. 

La  Canne  a  sucre.  —  La  culture  et  Texploitation  de  la  Canne  à 
sucre  augmentent  tous  les  jours  à  Saint-Domingue,  s'étendent  dajis 
les  districts  maritimes  et  gagnent  les  ilôts  voisins. 

Les  principales  plantations  de  Canne  à  sucre  sont  à  INlacoris, 
Puerto-Plala,  Sanlo-Domingo,  Azua  et  Samana.  Plus  de  cent  usines 
existent,  et  il  s'en  élève  cliacpie  année  de  nouvelles. 

La  région  centrale  de  Tile  possède  également  de  grandes  planta- 
tions et  des  sucreries  à  vapeur  qui  en  accaparent  le  produit,  comme 
cela  se  pratique  aux  Antilles  françaises. 

Le  sucre  de  Saint-Domingue,  à  l'Exposition  de  Philadelphie,  a 
obtenu  la  priorité  sur  les  sucres  de  Parchipcl.  ce  qui  donne  une 
idée  exacte  des  résultats  acquis  pendant  ces  dernières  années. 

Le  Miel  des  abeilles  est  une  des  richesses  de  Saint-Domingue.  Les 
Cires  et  les  Miels  sont  devenus  un  sujet  d'exportation  très  sérieux 
et  qui  figure,  avec  quelque  importance,  dans  le  tableau  des  produc- 
tions agricoles  de  la  Uépublique. 

Les  forets  produisent  l'Acajou,  le  Gayac,  l'Espénille,  le  Grenadille, 
le  l)ois  de  Cauqièche,  si  précieux  dans  l'induslrie. 

Enfin,  les  planteurs  et  les  négociants  exploitent  les  extraits  de 
plantes  médicinales,  la  llamie,  le  Ricin,  les  feuilles  de  Mauve.  le 
Sassafras,  les  graines  de  Sésame,  l'huile  de  Coco,  la  racine  de 
Canelle,  le  Gingend^re,  les  fruits  et  le  vin  d'Acajou,  l'amidon 
de  Patate,  le  Ri/,  le  Mais,  le  Sagou  :  diverses  semences,  des 
écorces,    etc. 

Le  succès  croissant  du  Rananier  dans  l'Anu-riciue  cenlrale.  en 
Colombie  et  aux  Antilles,  a  tenté  le  planteur  dominicain. 

Ces  exploitations  sont  déjà  de  l'horticulture  industrielle. 


90  AMERIQUE   CENTRALE 

GUATEMALA 

Io5.6i2  kilomèlrcs  carrés.  -—   1,390,000  habitants. 


Le  climat  de  la  République  de  Guatemala,  eu  géuéral  très  sain, 
varie  suivaut  l'altitude  et  la  ])roximité  de  la  mer;  sur  les  côtes,  il  se 
rapproche  du  climat  des  Antilles.  La  capitale,  Guatemala,  ville  de 
plus  de  70,000  habitants,  est  située  dans  une  vallée  à  1,700  mètx'es 
au-dessus  de  l'Océau,  et  jouit  d'un  ciel  calme  et  délicieux. 

La  température  moyenne  du  pays  varie  de  -}-  S"  à  -|-  20°  ;  grâce  à 
ses  dilTérentes  situations,  on  trouve  au  Guatemala  les  productions 
végétales  de  presque  toutes  les  zones  culturales. 

La  fertilité  est  extrême  dans  les  plaines  élevées  ;  on  y  récolte  du 
Maïs,  du  Blé,  de  l'Orge,  un  Riz  excellent,  puis  des  Légumes,  des 
Fruits,  des  Pommes  de  terre,  comme  en  Europe,  des  Patates,  du 
Manioc,  de  l'Indigo,  des  Cannes  à  sucre,  du  Coton,  de  la  Vanille, 
du  Tabac,  du  Poivre,  etc. 

Le  commerce  du  Guatemala  a  pris  une  grande  extension  depuis 
quelf[ues  années,  jusque  dans  ses  vingt-deux  départements. 

L'exportation  comprend  les  bois  d'ébénisterie  et  de  teinture,  la 
Cochenille,  les  Plantes  médicinales,  l'Indigo,  la  Vanille,  le  Sucre, 
la  Banane  et  surtout  le  Café  et  le  Cacao. 

La  culture  et  le  commerce  du  Café  se  sont  notamment  beaucoup 
développés. 

En  1808,  l'exportation  du  Café  ne  s'élevait  qu'à  dix  mille  francs  ; 
quinze  ans  plus  tard,  elle  atteignait  douze  millions  de  francs. 

La  récolte  du  Café,  en  1889,  dépassait  de  beaucoup  (îoo,ooo  quin- 
taux, ce  qui  représente  une  valeur  en  Europe  de  plus  de  72  millions 
de  francs. 

En  1891,  le  Guatemala  expoi-te  pour  54  millions  de  francs  de 
Café  et  en  consomme  pour  7  millions. 

Les  Cacaoyères  sont  plantées  avec  ordre.  A  titre  de  renseignement, 
nous  dirons  que  l'hectare  de  Cacaoyers,  y  compris  les  chemins  de 
service  et  les  canaux  d'irrigation,  contient  de  i,5oo  à  1,800  sujets. 
A  huit  ans.  l'arbre  est  adulte  et  peut  produire,'^"  dans  la  même 
année,  déjà  800  grammes  de  cacao  sec,  en  deux  récoltes. 


AMlîniQUP  CENTRALE  91 

De  vastes  forets  fournissent  le  caouteliouc,  Siphonia  elastica, 
qui  est  aujourd'hui  une  source  de  richesses  incalculables. 

En  plaine,  des  champs  de  (lannes  à  sucre  ondulent  mollement. 
Ça  et  là.  les  plantes  textiles  :  le  Mafçuey  ou  Ag-ave  americana,  le 
Junco  ou  Carlndorica  palmata,  le  Bammier  on  Musa,  la  Pila  ou 
7''oH/*c/'o;-rt,  la  Ramie  ou  Urtlca  utilis;  toutes  ces  plantes  peuvent 
assurer  de  sérieux  bcnéfices  et  donner  la  vie  à  plusieurs  industries. 
Le  réi^ime  de  Bananes  revient  à  o  fr.  ^o;  le  planteur  le  vend  ofr.Go 
sur  place,  et  au  eomptant,  à  des  Compa^^uies  fruitières  américaines 
qui  se  chargent  des  risques  du  transport 

Les  produits  véji^étaux  :  Cire,  Suif,  Ambre,  Térébenthine,  Salse- 
pareille, Vanille,  eidln  les  Résines,  les  Gommes,  les  Baumes  se 
trouvent  partout.  Les  végétaux  qui  les  produisent  sont  élevés  et 
exploités  [)ar  des  particuliers  ou  des  soeiétés  en  connnandite. 

Le  Miroxilon,  le  llizophora,  le  Mirospermuni,  lllymenéa.  K' 
Quinquina,  le  Tamarin,  l'Eugénia  sont  là  dans  leur  sphère. 

Les  fameuses  plantes  ti'opicales  «  Fève  du  Tonka  »,  Dipterix 
odorata,  aux  graines  parfumées,  et  la  «  Dividivi  »,  Cœsalpinia 
coriaria,  aux  écorees  tannifères,  comptent  dans  le  transit. 

Les  épis  de  lUé  se  pressent  dans  les  vastes  vallées,  et  les  fruits  de 
régions  bien  dissendjlables  se  vendent  sur  un  même  marché,  les 
inégalités  dorigine  étant  atténuées  par  les  altitudes  ou  par  le 
voisinage  de  la  mer.  Ici,  la  belle  saison  dure  de  novembre  à  nuii. 

Les  Vignes  font  lobjet  d'études  suivies  ;  des  vignobles  importants 
de  plants  français  alimentent  les  marehés  et  le  pressoir. 

Les  fruits  dominants  sont  la  Mangue  ou  Mangifera.  le  Lit-chi 
ou  Nepheliiim,\\K.\o(ii\\  ou  Persea,\A  Banane  ou  Musa,  l'Abricot  des 
Antilles  ou  Mainmea,  le  Mangoustan  ou  Garcinia,  la  Raquette  ou 
Opuntia,  les  Dattes  ou  Phœnix,  la  Sapotille  ou  Ac/tras  Sapola. 

Les  légumes  les  plus  vulgaires  sont  la  Pomme  de  terre,  la  Patate, 
la  Tomate,  l'Apios,  l'Aubergine,  les  Courges,  les  Melons  d'eau,  les 
Pastèques.  Les  tentatives  d'acclimatation  des  espèces  alimentaires 
d'Europe  ont  déjà  produit  de  bons  résultats. 

Parmi  les  arbres  d'origine  guatemaléenue,  notre  midi  hérite  du 
Pimis  tenuifûlia,  vn\i\-ioric  vers  1840;  il  habite,  au  Guatemala,  les 
montagnes  escarpées,  nommées  Canales,  sur  le  sommet  de  la  chaîne 
Coacas,  dans  la  Aéra-Paz,  à  une  altitude  d'environ  i,Goo  mètres. 

Nos  serres  doivent  au  Guatemala  une  curieuse  Aroidée, 
YAnthuriuni  Scherzerianum,  trouvée  par  Scherzer  et  retrouvée 
ensuite  par  Wendland,  à  Costa-Rica.  Des  explorateurs  anglais 
ont  rapporté  du  (iuatomala  de  jolies  Orchidées. 


92  AMERIQUE    CENTRALE 

NICARAGUA 

1 33.800  kilomùtrcs  carrés.  —  3oo,ooo  hal)itanls. 

— :-^-:—- 

Le  Nicaragua  est  favorisé  par  un  climat  exceptionnel.  Ses  Imit 
départements    lîénéficient   de   la   brise    des  deux  Océans. 

Les  Fruits  et  les  Légumes  sont  ceux  du  Guatemala. 

Les  Céréales,  le  Maïs,  le  Coton  et  llndigo  sont  de  bon  rapport, 
ainsi   cpie  le   Caoutclione,   les  bois  d'Acajon,  de  Cédrèle,  de  Gayac. 

Le  Caféier  est  l'objet  de  cultures  importantes  ;  son  fruit  ronge  corail 
devient  la  base  diine  exportation  cpii  fait  vivre  de  nombreuses 
familles  indigènes  ou  coloniales. 

La  paille  destinée  aux  cliapeaux  de  Panama,  provenant  du  Carlii- 
doiùca  pahnata,  est  vendue,  chaque  année,  à  des  intermédiaires. 

Un  textile  qui  prend  de  l'extension,  la  Pita  ou  F owcj'oj' a,  Anmvyl- 
lidée  comme  l'Agave,  donne  une  fibre  résistante  qui  trouve  son 
emploi  dans  les  fdatures,  les  corderies  et  les  fabriques  de  vêtements. 
L'Agave  fournit  une  boisson  abondante  par  sa  sève. 

Le  Cocotier  porte  un  aliment  recherché  sur  place  ou  exporté. 

Le  Pabnier  Dattier  donne  des  nattes  d'emballage  et  des  dattes 
comestibles  que  l'on  embarque  à  Grey-Town  ou  ù  San-.Tuan. 

En  1890,  la  République  du  Nicaragua  a  vendu  pour  1,200,000  francs 
de  bananes  aux  Etats-Unis.  Le  Costa-Rica  en  fournit  autant;  le 
Honduras  atteint  le  doidile:  le  Salvador  est  plus  faible. 

Le  Cacaoyer  jouit  d'une  haute  réputation  pour  la  qualité  de  ses 
«  fèves  de  cacao  ».  la  matière  première  du  Chocolat. 

La  maison  Menier,  de  France,  a  créé  à  Tortugas.  en  iS65,  la 
plantation  de  San-Emilio,  à  20  kilomètres  de  l'Océan  Pacifique,  au 
centre  même  de  l'isthme  américain.  Sa  cacaoyère  de  Yalle-Menier, 
entre  Xanda'ime  et  Rivas,  d'une  étendue  qui  dépasse  i,5oo  hectares, 
rapi)ortant  2,000,000  kilog.  d'Amandes,  a  décuplé  la  valeur  de 
rilacicnda  primitive:  elle  a  suscité  des  iiuitateui'S  dont  l'influence 
immédiate  a  été  une  iuiuiigration  de  pbis  de  3o,ooo  personnes. 

C^ette  phnntation  est  un  des  phis  beaux  exemples  de  l'horticulture 
industrielle  de  l'Américpie  centrale. 


ANGLETERRE 

— — :•^•^— 

Ji'î-*).")!    UiloiurliTS  fanrs.  —   'ij.-^ojioo  liahilaiils. 

— :-^-:— 


L'horlicullurc  du  lloyauiiie-Uiii  se  développe  librciiRul.  sans 
aucun  patronage  olliciel.  Son  mccauisnie  didère  du  nôtre;  elle 
n'en  produit  pas  inoins  des  œuvres  remarquables.  De  distingués 
praticiens,  de  fortunés  amateurs  lui  consacrent  leur  intelligence  ou 
leurs  guiuées,  et  la  presse  lui  ouvre  ses  portes  toutes  grandes. 

I.  —  Écoles  d'horticulture. 

A  rexccption  des  Jardins  de  Chiswick  placés  sous  le  patronage  de 
la  Société  royale  d'horticulture  de  Londres,  il  n'existerait  pas  do 
Collège  horticole  en  Angleterre,  si  lÉcole  de  Swanley  n'était  créée 
depuis  cinq  ans  et  bien  organisée  à  ce  point  de  vue. 

Un  cours  particidier  pour  les  jeunes  filles  y  est  même  autorisé. 

L'enseignement  du  jardinage  nest  ccpendanl  pas  lettre  morte  chez 
nos  voisins,  car  les  Écoles  d'agriculture  et  les  Chaires  d'agronomie 
ont  toujours  accordé  quelque  attention  à  la  production  des  fruits  et 
des  légumes.  Les  Fermes-écoles  continuent  à  former  des  régisseurs 
et  des  chefs  de  culture  qui  se  sont  vite  familiarisés  avec  le  jardin. 

La  Chambre  des  Communes  a  voté  récemment  une  loi  introduisant 
l'enseignement  liorticole  dans  les  établissements  d'instruilion  élé- 
mentaire pour  les  enfants  et  les  adultes. 

L'École  forestière  «  School  of  Forestry»,  à  Cooper's  HilK  Staines. 
est  spécialement  destinée  aux  employés  supérieiu's  du  «  Forest 
Départ inent  )>  des  Indes  Orientales. 


l»f 


an<;i.i:teimu-: 


Le  laineux  laboratoire  tle  Rolhanisted  et  ses  eliainps  dexpérieiiees 
ont  éelairé  les  (juestioiis  de  lanalyse  du  sol,  de  rassiniilation  des 
véi^étaux.  des  engrais   et  des  réeoltes. 

Antflais.  éeossais,  irlandais  disent,  là-bas,  (|ue  la  meilleure 
éeole  lie  jardinage,  eest  laeeès  au  travail  dans  un  établissement 
d'horticulture  sérieux. 

Or.  il  nen  manque  pas  dans  la  Cirande-lirelagne:  par  exemple, 
rétablissement  Veitch  et  lils  à  (Ihelsea,  Londi'cs.  ({ui  est  une  sorte  de 
l»]ialanstère,  où  les  ouvriers  et  les  employés  tro\ivent  l'instruction 
gratuite  et  la  nourriture  à  bon  marché.  Les  jeunes  Iranc^-ais,  les 
belges,  les  hollandais  y  sont  volontiez-s  acceptés. 

Ainsi  (pie  nous  le  verrons  plus  loin,  le  Jardin  royal  de  Kcw  est 
un  véritable  Institut  théorique  et  prati([ue.  Le  personnel  et  les  élèves 
ont  d'abord  les  travaux  manuels  de  la  journée;  le  soir,  ils  profitent 
des  lerons  de  sciences  naturelles. 


II.  —  Sociétés  d'horticulture. 

La  Royal  Horticultural  Society  de  Londres,  fondée  en  1804,  est 
la  plus  ancienne  de  l'Europe.  Le  voyageur  ami  des  botanistes,  Sir 
Joseph  Banks,  fut  ini  de  ses  fondateurs  avec  Thomas  AndrcAV  Knight, 
qui  occupa  le  fauteuil  de  la  présidence  pendant  vingt-sept  années. 

Son  clfectif  dépasse  le  chiflre  de  trois  mille  nRMnbrcs. 

Les  publications  et  les  expositions  de  la  Société  sont  hautement 
réputées,  et  ses  titres  honorifiques  ne  sont  délivrés  qu'à  bon  escient. 

Fille  a  patronné  des  explorations  qui  ont  été  des  plus  avantageuses 
à  l'horticulture  d'ornement. 

Grâce  à  la  munificence  du  Duc  de  Devonshire,  ses  jardins  d'études 
et  d'expériences  ont  été  installés  à  Ghiswick,  dès  1822,  et  confiés 
depuis  trente  années  au  praticien  émérite  Archibald    F.    Barron. 

Les  récoltes  et  les  multiplications  de  végétaux  sont  répai'ties  entre 
les  sociétaires. 

J^a  Société  royale  d'horticulture  fait  ses  expositions  de  quinzaine 
dans  son  voisinage,  au  «  Drill  Hall  »,  tandis  que  ses  grands  concours 
se  tiennent  au  «  Temjde  (iardens  »,  ou  dans  une  grande   ville. 

I.i  Royal  Hotanic  Society  de  Londres,  a  choisi  Regcnt's  Park 
jiour  le  liiéàtrc  de  ses  exhiiiitions,  de  ses  galeries,  de  son  jardin. 

A  part  un  nombre  respectable  de  groupes  et  de  comités  ([ui  orga- 
nisent de  petites  réunions  ou  dc3  concours  horticoles,  et  qui  traitent 
de  leurs  affaires  commerciales,  la  Cirrande-Bretagne  compte  près  de 


A.Nor.ETKllRi: 


9^ 


lieux  cents  Sociétés  l'ocoiiiuics  et  iicceplées.  ayant  leur  piMpi-e 
organisation  avec  séances,  meetings,  expositions;  ])arnii  elles,  une 
soixantaine  seulement  sont  en  con'es])on(lance  directe  avec  la  Société 
royale  iriiorticulture,  et  lui  sont  alliliées.  lOlles  édiangent  leurs 
annonces,  se  partageant  des  graines,  des  boutures,  les  billets  de 
laveur  aux  expositions  ou  congrès,  et  reçoivent  de  la  Société  mère 
des  médailles  à  décerner  en  prix  et  ses  diverses  publications. 

Un  certain  nombre  dassociations  se  bornent  chaque  année  à 
un  concours  spécial  :  les  Roses,  les  (Eillets.  les  (Ihrysantlièmes, 
les  Auricules,  les  Pélargoniums,  les  Lis.  les  Dahlias,  les  (Cinéraires, 
les  Jacinthes,  les  Tulipes,  les  Légumes  et  les  Pi'i meurs,  même  les 
Fraises   et  les  Groseilles  à  maquereau. 

D'autres  encouragent  les  produits  des  jardins  de  la  classe  ouvrière 
et  leur  bonne  tenue;  les  approvisionnements  du  marché  aux  fleurs; 
la  conl'ection  des  bouquets,  des  corbeilles  de  salon  ou  de  table; 
le  petit  jardin  du  prolétaire;  rornementation  fleurie  des  balcons, 
des  l'enètres  et  des  mansardes  dans  les  quartiers  populeux  ;  le  décor 
des  magasins,  des  cimetières,  etc. 

L'ouverture  des  expositions  est  de  courte  durée.  Time  is  money. 
l3eaucoup  de  récompenses  sont  en  numéraire. 

La  Scottisch  arboricultural  Society  a  puissamment  contribué  à 
l'entretien  des  forêts  occupant  4  o/o  du  territoire  écossais. 

La  Société  royale  d'agriculture  d'Ecosse  encourage  les  «occu- 
pants» d'habilatit)ns  rurales,  soigneux  dans  l'entretien  de  leur  jardin. 

L'Ile  de  Jersey  possède  une  Société  royale  d'agriculture  et 
d'horticulture  (pii  organise  jusqu'à  six  expositions  spéciales  par  an. 

Les  Sociétés  de  secours  mutuels  et  de  bienfaisance  entre  jardiniers 
commencent  à  se  développer  dans  les  Iles-Britanniques. 

La  Gardeners'  Royal  Benevolent  Institution  est  une  Société 
charitable  fonctionnant  à  Londres  depuis  18.^0;  son  action  s'étend 
jusqu'en  Ecosse  et  en  Irlande;  partout  elle  vient  au  secours  des 
travailleurs  honnêtes  et  âgés.  En  1898,  elle  comptait  cent  soixante 
pensionnaires  des  deux  sexes  ;  les  hommes  reçoivent  5oo  francs  par 
an,  les  femmes  400  francs.  Au  bancfiiet  du  10  juin  1890,  célébrant  le 
5i^  anniversaire  de  sa  fondation,  le  président  Harris  James  "N'^eitch 
recueillit  une  somme  qui  dépassait  ^5,ooo  fi*anc3. 

Une  autre  institution  non  moins  philanthroi)ique,  fondée  en  1887, 
Gardeners'  Royal  Orphan  Fund,  commémoration  du  jubilé  de  la 
reine  Victoria,  rend  de  grands  services.  Actuellement,  56o  orphelins 
reçoivent,  jusqu'à  leur  quatorzième  année,  un  sccoiu's  hebdomadaire 
de  cinq  shellings  (G  fr.  ao).  Le  Comité  a  capitalisé  et  placé  à  intérêts 
une  somme  de   170,000  francs. 


oG  ANXiLETKlUll-: 

La  United  Horticultural  Benefit  and  Provident  Society,  établie 
eu  18G6,  est  nue  association  qui  assure  une  retraite  aux  jardiniers 
àiçés.  Elle  possède  eu  ce  moment  en  caisse  plus  de  200,000  francs. 

Xos  jeunes  compatriotes  ont  coustitué  un  centre  de  relations 
personnelles  et  dinstruction  réciproque  avec  le  titre  de  Société 
française  d'horticulture. Le  président  actuel  et  doyen  est  M.Georges 
Sclmeidcr.  chel"  du  «  Royal  exotic  nursery  »;  Alsacien  français, 
horticulteur  délite,  il  a  toujours  été  sympathique  à  nos  nationaux. 

Les  Belges  et  les  Hollandais,  groupés  jadis  eu  un  foyer  coumiun, 
se  sont  ralliés  aujourd'hui  à  la  Société  française. 

Les  Anglais  ont  dailleurs  un  «  Horticultural  Club  »  confortable, 
où  ils  viennent  causer  de  leurs  affaires  et  où  se  font  cliaque  mois 
des  lectm'cs  sur  la  pomologie  et  sur  dautrcs  sujets  d'horticulture. 

Voici  le  tableau  des  Sociétés  horticoles  auglaises;  d'abord  les 
Sociétés  d'horticulture  générale  ou  spéciale,  puis  les  Sociétés  qui  se 
consacrent  exclusivement  au  genre  Chrysanthème. 

A.  -  SOCIÉTÉS  D'HORTICULTURE  GÉNÉRALE  OU  SPÉCIALE. 
Angleterre. 

Acton  Horticultural.  —  Middlesex. 

Alnwick  Horticultural  and  Botanical.  —  Northundjerland. 

Alvaston  and  Boultou  Floral  and  Horticultural.  —  Derbyshire. 

Ascot,  Sunninghill,  Sunningdale  and  District  Horticult. —  Berkshire. 

Astwood  Bank  Horticultural.  —  Buckinghamshire. 

Atherstone  Horticultural.  —  Leicestershire. 

Aylesbury  Floral  and  Horticultural.  —  Buckinghamshire. 

Banbury  Chrysanthemum,  Flower  and  Fruit.  —  Oxfordshire. 

Barnsley  Agricultural  and  Horticultural.  —  Yorkshire. 

Barustaple  Chrysantliemum  and  Fruit.  —  Devonshire. 

Basingstokc  Horticultural.  —  Hampshire. 

Bath   and    AVest     of    England,     Agriculture,     Arts,    Manufactures 

and  Commerce.  —  Somersetshire. 
liath  Floral  Fête  and  Band  Committee.  —  Somersetshire. 
Bcckenham  Horticidtural. —  Kent. 

Beddington,  Carshaltoii   and  AVellington  Horticultural.  —  Surrey. 
liedford  aud  lîedfordshire  Horticultural.  —  Bedfonlshire. 
liecston  Horticultural.  —  Notlinghamshirc. 

Bicestcr  Agricultural  and  Horticidtural  Association. —  Oxfordshire. 
Birkenhcad  and  W'ii'ral  Hoilicultural. —  Clieshirc. 
liirmingham    and    Midland   Counties   Chrysanthemum,   Fruit   and 

Floricultural.  —  Warwickshire. 
Bitniingluim  lîolani'-al  and  Horticultural.  •— ^^'ar^vic]<slurc, 


AXGI.KTEIUIK  qi- 

Bishop  AuckliuiJ  Floral  aiul  llorticultural.  —  Diirliam. 

Bishop's  Wallhani  llorticiillural.  —  llainpsliiiv. 

lîoltoii  Horticulliiral  ami  (llirvsantheiuuin. —  Lancasliirc. 

liradlord  l*axtoii  Society.  —  Yorksliiro. 

Boston  Hoi'se,  Dog,  Poultry,  Pigeon,  and  Horticull. —  Liucolnshiro. 

Bradford  Gardoners'  Mutual  Iniprovcmenl.  —  ^'orkshirr. 

Brcutwood  llorticultural.  —  Essex. 

Brighton  and  Susscx  Horticultural.  —  Susscx. 

Brixtou,  Strcathani,  and  Clapliam  llorticultural.  —  Surrey. 

Brockhain  Amateur  Rose  (Alliliated  to  National  Rose).  —  Surrey. 

Brondiam  and  Chittoe  Horticultural.  —  Wiltsliire. 

Broughton-in-Furness  Horticultnral.  —  Lancasliire. 

Buckingham  llorticultural  and  Floral.  —  Ruckinghanishire. 

Bury  and  AVest  Sullolk  Horticultural.  —  Sullblk. 

Calne  Horticultural.  —  Wiltsliire. 

Cambridgeshire  Horticultural.  —  Cambridge. 

Cannington  Horticultural. —  Somersetshire. 

Ganterbury  and  Kent  Rose.  —  Kent. 

Canterbury  Gardeners'  Mutual  Improvcment.  —  Kent. 

Carlton-iu-Lindrick  Rose  and  Gardening.  —  Nottinghamshire. 

Carnation  and  Picotée  (Œillets)  Union  Oxtbrd.  —  Oxl'ordshirc. 

Carnation   and  Picotée  Society  (Southern  section).  —  London. 

Caterham  Horticultural  and  Cottage  Gardeners'.  —  Surrey. 

Chatliam  Amateur  Gardeners'  Association.  —  Kent. 

Cheadle  Floral  and  Horticultural.  —  StafTordsliire. 

Chelmsford  and  Essex  Horticultural. —  Essex. 

Chertsey  and  District  Horticultural.  —  Surrey. 

Cliichester  and  West  Susscx  Horticultural  Floricultural.  —  Sussex. 

Chiswick  Gardeners'  Association.  —  London. 

ChisAvick  Horticultural.  —  London. 

Clmstleton  Fruit  and  Flower  Show.  —  Cheshire. 

Glay  Cross  Horticultural.  —  Derbyshire. 

Constantine  Horticultural.  —  Cornwall. 

Colchester  and  East  Essex  Horticultural.  —  Essex. 

Corbridge  Floral  and  Horticultural.  —  Xorthumberland. 

Crediton  Cottage  Garden  and  Horticultural.  —  Devonshire. 

Crewe  Horticultural.  —  Cheshire. 

Croydon  Horticultural.  —  Surrey. 

Darlaston  Floral  and  Horticultural.  —  StafTordsliire. 

Darlington  and  Xorthend  Horticultural. —  Dui'ham. 

Darlington  Gardeners'  Listitute,  Skinnergate.  —  Durham. 

Derbyshire  Agricultiu'al  and  Horticultui-al.  —  Derbyshire. 


q8  ANGLETERRE 

Devon  andExeter  Botauical,  Horticult.  and  Natur.Hist. — Devonshire. 

Dcvon  and  Exctcr  Gardcners'  Mutual  Association.  —  Devonshire. 

Diss  Horticultural.  —  Norlbllc. 

Ditton  Horticultural  and  Industrial.  —  Surrey. 

Durhani,  Nortlmmberland    and  Newcastle-on-Tyne  Botanical  and 

Horticultural.  —  Northuniberland. 
Ealing-  HorticulUu'al. —  Middlesex. 

Ealing  District  Gardeners'  Improvement  Association.  —  Middlesex. 
Eastbourne  Horticultural.  —  Sussex. 

Eccles,  Patricroft,  Pendleton  and  District.  —  Lancashire. 
Ellesmerc  Floral  and  Horticultural.  —  Ghcshire. 
Eltham  Rose  and  Horticultural. —  Kent. 

Elthani  Rose  and  Horticultural  and  Gottagers'  Flower.  —  Kent. 
Enfield  Horticultural.  —  Middlesex. 

Exmouth  Gardeners'  Mutual  Improvement.  —  Devonshire. 
Eve  Horticultural.  —  SulTolk. 

Farcham  and  South  Hauts  Horticultural.  —  Hampshire. 
Farnham  Amateur  Rose  and  Horticultural.  —  Sm-rey. 
Farningham  Rose  and  Horticultural.  —  Kent. 

Fawsley  and  District  Cottage  Gardening  Society.  —  Northampton. 
Ferndale  Horticultural.  —  Lancashire. 

Frimley,  Yorktown,  Gamberley  Sandhurst  Horticultural.  —  Surrey. 
Gainsborough  Britannia  Horticultural  and  Athletic. —  Lincolnshire. 
Gardeners"  Orphan  Fund  Chiswick.  —  London. 
Gateshead  Floral  and  Horticultural.  —  Dm^ham. 
Gloucester,  Goimty  of,  and  Cheltenham  Horticultural.  —  Gloucester. 
Grantham  Allotment  Horticultural.  —  Lincolnshire. 
Gravesend  Northfleet  and  District  Horticultural.  —  Kent. 
Green  Street  (near  Sittingbourne)  and  District  Cottage  Gardeners' 

Association. —  Kent. 
Guildford  and  West  Surrey  Horticultural.  —  Surrey. 
Halifax  Floral  and  Horticultural.  —  Yorkshire. 
Harpenden  Horticultural.  —  Hertfordshire. 
Harrow   Wcald   and  AVealdstone    Amateur  and    Cottage  -  Garden 

Horticultural.  —  Middlesex. 
Haydon  Bridge  Floral  and  Horticultural.'—  Northumberland. 
Haywards  Heath  Horticultural. —  Sussex. 
Headley  Horticultural  Association.  —  Hampshire. 
Herael  Hempstcad  Horticultural.  —  Hertfordshire. 
Henfield  Horticultural,  Chrysanthemum  and  Industrial.  —  Sussex. 
Henley  and  District  Gardeners' and  Gottagers'  Horticult. — Berkshire. 
Highbury  Yale  Floral  and  Fanciers  Society.  —  London. 


Angleterre 


99 


Higligate  Horticulturul.  —  MiiKlk'scx. 

Iligli  Harrogatc  Floral.  —  Yorksliirc 

Iliuckley  and  District  WorUiiii;-  Mens  Horticult. —  Lcirostcrshire. 

Hitchiii  ami  District  Uose  aud  llorliciillural.  —  lliM-tfordsliirc. 

Hound  St  Mary  Entra  lînrslcdun  and  irand)le  lïurt.  —  Hampshirc. 

lluyton  and  Rol)y  Morticultnral.  —  Lancashire. 

Ilkcston  and  Shiplcy  Floral  ami  Horticultural. —  Dcrhyshire. 

Ipswich  and  East  of  Eugland  Horticultural.  —  Sullolk. 

Islc  of  Sliej^pey  Chrysanthemuni  Horticultural,  Sheerness.  —  Kent. 

Koiglilcy  Horticultural.  —  Yorkshirc. 

Ketlcring  and  District  Horticultural.  —  Leicestershire. 

Kirkby  Malzeard  Cottagers'  Horticultural.  —  Nottinghanishire. 

Kirkhy  Stephen  Floral  HortictUtural  and  Cage  lîird.  —  Yorkshire. 

KirkosAVold  Floral  and  Horticultural.  —  Cund^erland. 

Lambcrhurst  Gottagers'  Horticultural.  —  Kent. 

Launceston  United  Cottage  Garden.  —  Corn-svall. 

Lee,  Blackheath  and  LcAvisham  Horticultural.  —  Kent. 

Leeds  Horticultural  and  Clirysanthcmum.  —  Yorkshire. 

Leeds  Paxton.  —  Yorkshire. 

Leek  Floral  and  Horticultural.  —  Staflbrdshii'e. 

Leek  Rose.  —  Stadordshire. 

Leighton  Buzzard  Horticultural.  —  Bedfordshire, 

Lichfield  Floral  and  Horticidtural.  —  Stadordshire. 

Liverpool  Horticultural  Association.  —  Lancashire. 

London  Pansy  and  Violet.  —  Londou. 

Loughborougli  Horticultural.  —  Leicestershire. 

Liullow  Horticultural.  —  Shropshire. 

Luton  Horticultural.  —  Bedlbrdshire. 

Maidenhead  Horticultural.  —  Berkshire. 

Maidstone  Rose.  —  Kent. 

Maldon  Horticultural.  —  Essex. 

Malmesbury  Horticultural  and  Floral.  —  Wiltshire. 

Manchester  Horticultural  Iinproyement.  —  Lancashire. 

Manchester  Royal  Botanical  and  Horticultural.  —  Lancashire. 

Mansfield  Horticvdtural. —  Nottinghanishire. 

Matlock  Bath  Horticultural.  —  Derbyshire. 

Mentmore  Cottiige  Garden.  —  Buckinghamshire. 

Minster  Horticultural.  —  Kent. 

Monmouth  Chrysantheiuum  and  Horticultural.  —  Monmouthshire. 

National  Auricula  (southern  section),  Barking-side.  —  Essex. 

National  Carnation  and  Picotée  (Œillets),  Barking-side.  —  Loudon^ 

National  Dahlia.  —  London. 


lOO  AXGLETEllRE 

National  Rose.  —  London. 

National  Royal  Tulip,  Manchester.  —  Lancashire. 

NeasJcu  Horticultnral.  —  Middlesex. 

New  Brighton  Rose.  —  Lancashire. 

Newcastle-under-Lyme  Floral  and  Horticultural.  —  StalTordshire. 

Newbury  Horticultural.  —  Berkshire. 

New-  Monkland  Horticultural.  —  Berkshire. 

Norfolk  and  Norwich  Horticultural.—  Norfolk. 

Northaraptonshire  Horticultural.  —  Northamptonshire. 

North  Lonsdale  Rose.  —  Lancashire. 

Norton  Pansy.  —  StaiTordshire. 

Nottinghani  Horticultural  and  Botanical.  —  Nottinghamshire. 

Nuneaton  Floral  and  Horticultural.  —  Leicestershire. 

Oxfordshire    Royal    Horticultural;    Oxfordshire    Chrysanthemum, 
Primula,  and  Fruit;  Headington  Horticultiu-al.  —  Oxfordshire. 

Pershore  Horticultural.  —  Worcestershire. 

Petersfield  Horticultural  Show.  —  Hampshire. 

Portsmouth  Floricultural.  —  Hampshire. 

Preston  and  Fulwood  Horticultural.  —  Lancashire. 

Professionnal  Gardeners"  Friendly  Benefit.  —  Yorkshire. 

Ramsgate  and  St.  Lawrence  Hort.  and  Cottage  Gardening.  —  Kent. 

Reading  and  District  Gardeners'  Mutual  Improvement.  —Berkshire. 

Reading  Horticultural.  —  Berkshire. 

Reigate  Rose.  —  Surrey. 

Richmond  (Surrey)  Horticultural.—  Surrey. 

Ripley  Floral  and  Rose.  —  Surrey. 

Rochester  and  Chatham  Horticultural.  —  Kent. 

Royal  Horticultural.  —  London. 

Royal  Western  Horticultural.  —  Devonshire. 

Rugby  Chrysanthemum,  Fruit  and  Floricultural.  —  Warwickshire. 

St  Alhans  and  District  Hort.  and  Cottage  Gardeners'.— Hertfordshire. 

St  Annes"  Floral  and  Horticultural.  —  Nottinghamshire. 

St.  Ives  Horticultural.  —  Huntingdonshire. 

St.  Neots  Amateur  and  Cottage  Horticultural.  —  Huntingdonshire. 

Saffron  Walden  Horticultural.  — Essex. 

Sandy  and  District  Floral  and  Horticultural.  —  Bedfordshire. 

Scarboro'  Floral  and  Horticultural  (afliliated  with  National  Chry- 

santhenmm).  —  Yorkshire. 
Sevenoaks  Horticultural  and  Floral.  —  Kent. 
Sheflield  Botanical  and  Horticultural.  —  Yorkshire. 
Shephcrdswell  Horticultural.—  Kent. 
Sherborne  Floricultural  and  Horticultural.  —  Dorsetshire. 


AXOi.F.TEnnr;  toi 

Shipley   aiul  Colmaahay   Cottage   Gardon   Associaticjii   Floral    aiiJ 

Horticultural.  —  Dcrbyshirc. 
Shirley,  Millbrock  and  Freemantlc  Ilortionltural.  —  Hampshire. 
Shotley  Bridge  Floral  and  Horticultural.  —  Durham. 
Shropshire  Horticultui-al.  —  Shropshire. 
Southampton  Royal  Horticultural.  —  Hampshire. 
Soutlnvell  Hortieidtural  and  Cottage  Garden.  —  Lincolnshire 
Sleaford  Floral  and  Horticultural.  —  Lincolnshire. 
Staniford  and  District  Horticultural.  —  Lincolnshire. 
Stcvenagc  and  District  Horticultural.  —  Hertfordshire. 
Stourbridge,  Brierley  Hill,  and  District  Horticultural. — Stallbrdshirc. 
Stourport  District  Horticultural.  —  Cheshire. 
Stowniarket  Horticultural.  —   Sufl'olk. 
Studlcy  Royal  Horticultural. —  Yorkshire. 
Sutton  and  Chcam  Horticultural.  —  Surrey. 
Swanmore  Horticultural.  —  Hampshire. 

Taunton  and  District  Gardeners'  Association.  —  Somersetshire. 
Taunton  Deanc  Horticultural  and  Floricultural. —  Somersetshire. 
Tavistock  Chrysanthemum  and  Fruit.  —  Dcvonshirc. 
Tavistock  Cottage  Garden.  —  Devonshire. 
Teddington  Royal  Horticultural.  —  Middlesex. 

Teigniouth  Gardeners"  Mutual  Improvement  Society.  —  Devonshire. 
Tenbury  Horticultural. —  Worcestershire. 
Thame  Horticultural.  —  Oxfordshire. 
Tibshelf  Floral,  Horticultural  and  Rose. —  Derbysliire. 
Todniorden  Floral  and  Horticultural. —  Yorkshire. 
Topsham  District  Horticultural.  —  Devonshire. 
Tooting,  Balham  and  Mitcham  Horticultural.  —  Surrey. 
Torquay  Horticultural.  —  Devoushii'c. 
Trentham  and  Hanford  Horticultural.  —  StafTordshire. 
TroAvbridge  Horticultural.  —  Wiltshire. 
Tulip,  Royal  National,  Manchester.  —  Lancashire. 
Tunbridge  Wells  Horticultui'al.  —  Kent. 
Twerton-on-Avon  (Bath).  —  Somersetshire. 
Twickcnham  Hoi'ticultural  and  Cottage  Garden.  —  Middlesex. 
ïynemouth,   Borough   of,    and    South  Northumbcrland  Floral  and 

Horticultural.  —  Northumbcrland. 
Wakefield  Carnation  and  Picotée.  —  Yorkshire. 
^Vakefield  Paxton  Society.  —  Yorkshire. 
AV aimer  Gardeners'.  —  Kent. 

AValtham  Abbey  and  District  Horticultural.  —  Hertfordshire. 
Warkworth,  Floral  and  Horticultural.  —  Durham. 


I02  ANGLETERRE 

AVarwick  Amateurs'  and  Cottagers'  Horticultural. —  Warwickshirc. 

AVeakl  of  Kent  Ganleners'  and  Cottagcrs'  Mutual  Improv. —  Kent. 

AVesterham  Gardeners',  and  Amateurs'  Mutual  Improvem.  —  Kent. 

"NVeston  Horticultural.  —  Somersetshire. 

AVestwell  Gardeners',  Asliford.  —  Kent. 

AMiitchurch  Floral  and  Horticultural.  —  Shropshire. 

AVidcomhe  Institutc  Horticultural  Club. —  Somersetshire. 

AVilford  G.AVest  Bridgford.and  Meadow  District. — Nottinghamsire. 

AVilts  Horticultural,  Salisbury.  —  Wiltshire. 

AVimbledon  and  District  Horticultural  and  Cottage  Garden. —  Surrey. 

"Winchester  Horticultural.  —  Hampshirc. 

AVinchmore  Hill  Horticultural.  —  London. 

Windsor  and  District  Rose.  —  Berkshire. 

AVolverhampton  Floral,  Horticultural  and  Cottagers'. — Stafibrdshire. 

AVoodLridge  Horticultural  and  Cottage  ShoAV.  —  Suflblk, 

AVoodford  Horticultural. —  Middlesex. 

AVood-green  and  District  Horticultural.  —  Middlesex. 

AVorcester  City  and  County  Horticultural.  —  Worcestershire. 

AVorksop  Rose  and  Horticidtural. —  Nottinghamshire. 

York  (Ancient  Society  of)  Florists,  York.  —  Yorkshire. 

Yorkshire  Grand  Gala.  York. —  Yorkshire. 

Ecosse. 

Aberdeen  Royal  Horticultural.  —  Aberdeenshire. 
Ballater  Royal  Horticultural.  —  Aberdeenshire. 
Banfrshire  Horticultural.  —  Banfl'shire. 
Brechin  Horticultural.  —  Forfarshire. 
Broughty  Ferry  Horticultural.  —  Forfarshire. 

Bute  Horticultural  aiul  Apiarian.  —  Buteshirc. 

Calcdonian  Royal  Horticultural,  Edinburg.  —  Midlothian. 

Colinsburgh  Horticultural.  —  Fifeshire. 

Colinsburgh  Pansy.  —  Fifeshire. 

Coupar  Angus  District  Horticultural.  —  Fifeshire. 

Dundee  Horticultural.  —  Forfarshire, 

Dunkeld  and  Birnam  Horticultural.  —  Perthshirc. 

East  of  Fife  Horticultural.  —  Fifeshire. 

East  of  Fife  Pansy.  —  Fifeshire. 

Eddlcston  Horticultural.  —  Peebleshire. 

Glasgow  and  AVcst  of  Scotland  Horticultural. —  Lanarkshirc. 

Hawick  Horticultural.  —  Roxburghshire. 

Inverness  Horticultural.  —  Invernesshire. 

Jedburgh  Horticultural.  —  Roxburghshire. 


ANGLETERRE  Io3 

Kelso  Horticultural.  —  Roxhurghshirc. 

Kirricmuii"  Aiualeur  IlorticulUiral.  —  Forfarshire. 

KiiTicniuir  Workiu*?  Meii's   Rose   ami    Pansy  aiul  Xectllcwork  foi* 

Ladies.  —  Forfarsliire. 
Markincli  Horticultural  autl  Gottag-c  GarJcning.  —  Fifosliirc. 
INIauchliiK*  IlDrliculluiNil.  —  Ayreshire. 
Mcldruiu  Horlic-ullural.  —  Aberdeonshirc, 

Nortli  of  Scotland  Root,  Vcgctablo  and  Fruit,  luveruric —  Abcrdus. 
Paislcy  Florist.  —  Roufrcwsliiro. 
Paisley  Horticultural.  —  Roiil'rcwbhirc. 
Pccblcssliirc  Horticultural.  —  Renfrcwshire. 

Penicuik  Horticultural  and  Midlothian  Rose  and  Pansy  — Midlotliian. 
Pcrthshire  Royal  Horticultural.  —  Pcrtlisliirc. 
Rcnfrew  Horticidtural. —  Rcafrcwsliirc. 
Scottish    Horticultural,    Chrysanthemuni    aiul    Poniological,  Edin- 

burgh.  —  Midlothian, 
Scottish  Priiuula  and  Auricula  Forry  Bn^ighty.  —  Forfarsliire, 
Scottish  Royal  Arboricultural,  Fdinburgh. —  Midlothian, 
South  of  Scotland  Horticultural.  —  Dumfriesshire. 

Irlande. 

Belfast  Royal  Botanical  and  Horticultural  Company,  —  Antriui. 

Clonniel  Horticultural,  —  Tipperary, 

Cork  (City  and  County  of)  Chrysanthemuni.  —  Cork. 

Fermoy  Horticultural.  —  Cork, 

Royal  Horticultural  of  Ireland,  Dublin.  —  Dublin 

Strabane  Horticultural.  —  Tyrone. 

Pays  de  Galles. 

Abcrdare  Horticultural. —  Glamorganshire. 

Cardiir  Horticultural.  —  Glamorganshire. 

Clanelly  Horticultural  and  Poultry.  —  (Tlaniorganshirc, 

Neatli  Horticultural  Flowor.  Dog  and  Poultry.  —  Glauiorganshirc. 

Iles  de  l.v  Manche,   etc. 

Castle  Douglas  Horticultural  and  Dairy  Producc.  —  Isle  of  Man. 
Gucrnsey  Royal  Agricultural  and  Horticultural. —  Isle  of  Gucrnsey. 
Jersey  Roval  Agricultural  and  Horticultural. —  Isle  of  .lersev. 


I04 


ANGLETERRi; 


B.  -  SOCIÉTÉS  CONSACRÉES  AU  GENRE  CHRYSANTHÉWIE. 


Alvorstoke  Gosport.  —  Hampshirc. 
Ascot.  —  Berkshire. 
Barnsley. —  Yorkshire. 
Batley  ami  District.  —  Yorkshire 
Bacup.  —  Derbyshire. 
Bath.  —  Somersetshirc. 
Battersea.  —  Lon<hin. 
Bedfonl  and  Bcdlordsliirc. —  Bedford. 
Bolton. —  Laneashire. 
Bournemoutli.  —  Hampshirc. 
Bradtort  and  District.  —  Yorksliire. 
Brighton  Hovc.  —  Susscx. 
Bristol.  —  Gloucestershire. 
Brixton.  —  Surrey. 
Bromley  District.  —  Kent. 
Camberwell.  Peckhani  et  Dulwich. — 

London. 
CardiÛ'.  —  Glamorganshirc. 
Chelnisiord.  —  Essex. 
Cheshunt.  —  Herttbrdshire. 
Chorley.  —  Laneashire. 
Chudleigh. —  Devonshire. 
Cirencester.  —  Gloucestershire. 
Cornwall  Royal  Polytcc. —  Cornwall. 
Cranbrook.  —  Kent. 
Crediton.  —  Devonshire. 
Croydon.  —  Surrey. 
Cumberland.  —  Cumberland. 
Dalston.  —  London. 
Dartford  District.  —  Kent. 
Dawlish.  —  Devonshire. 
Derby.  —  Derbjshire. 
Devizes.  —  "WiUshire. 
Dcvon  et  Exeter.  —  Devonshire. 
Dorchester.  —  Dorsetshire, 
Dundee.  —  Forfarshire. 
Ealing.  —  Middlesex. 
Eastbourne.  —  Sussex. 
Eccles.  —  Laneashire. 
Evesham.  —  Worcestershire. 
Exmouth.  —  Devonshire. 
Faversham  District.  —  Kent. 
Finclilev.  —  Middlese.x. 
Forest-ôate  et  Strattbrd.  —  Esscx. 
Grcat  Yarmoutli.  —  Norfolk. 
Grimsby.  —  Yorkshire. 
Guildford.  —  Surrey. 
Hampstead.  —  Middlescx. 
Havant. —  Hai)i|)sliire. 
Hayes,  —  Middlescx. 
Highbury.  —  London. 
Ilighgate,  Finchley,  and  Hornsej'.  — 

Middlescx. 
Ilinckley  District. —  Leicestcrsliire. 
Hitchin.  —  Hertfordshire. 
Hornsey.  —  London. 
Huddersllcld.  —  Yorkshire. 
IIuU  and  East  Kiding.—  Yorkshire. 


Ipswich.  —  Sufl'olk. 

Isle  olSheppcy.  —  Kent. 

Isle  of  Thanct!  —  Kent. 

Kent  County.  —  Kent. 

Kingston  Siir])iton.  —  Surrey. 

Leiccster  Midland.  —  Leicestershire. 

Lindliclil.  —  Surrey. 

Lewes  and  District.  —  Susscx. 

Lincoln.  —  Ijincolnshirc. 

Longton.  —  ^Vcslmorreland. 

Lougliborugli.  —  Leicestershire. 

Ludlow.  —  Siii'onshirc. 

Markct  Harboro  .  —  Leicestershire. 

Newcastlc.  —  Staflordsliire. 

Norlolk  et  Norwich.  —  Norfolk. 

Northampton.  —  Northaniplonshire. 

Nottingham.  —  Xotlingliamshire. 

Pembrokesliirc.  —  Walcs. 

Pontcfract ,    Knottinglcy,   and  Ack- 

Avorth.  —  Yorkshire. 
Reading.  —  Berkshire. 
Reigate.  —  Surrey. 
Royal.  —  Jersey. 
Rugby.  —  ^Varwickshire. 
St.  Johns.  —  London. 
St.  Xeots.  — Huntingdonshire. 
Sevenoaks  and  ^^'cst  Kent.  —  Kent. 
Shellicld.  —  Yorkshire. 
Sittingljourne.  —  Kent. 
Southgatc  District.  —  Middlescx. 
Southend-on-Sea.  —  Essex. 
South  Sliields.  —  Durham. 
Staines-Egham.  —  Berkshire. 
Steyning.  —  Susscx. 
Stockport.  —  Laneashire. 
Stroud.  —  Gloucestershire. 
Surrey.  —  Surrey. 
Swansea,  —  Glaniorganshire. 
Swindon.  —  ^Viltshire. 
Tauuton.  —  Somersetshirc. 
Tcddington.  —  Middlescx. 
ïenby.  —  Pcmbrokeshire. 
ïiverton.  —  Devonshii-e. 
'footing.  —  London. 
Tottenham.  —  Middlescx. 
Truro.  —  Cornwall. 
A^'alton,  Wcybridge,  Oatlands,  and 

Ilcrsli.iiii.  — Surrev. 
Watford.  —  Ilcitrordsliiic. 
Wellington.  —  Sf)mcisetsiiire. 
West  of  Engiand,  Bath.  —  Somerset. 
West  Kent.—  Kent. 
^\'eston.  —  Somcrsclshirc. 
W'ills.  —  Sonu  Tselsliire. 
AViudtledon.  —  Lon<lon. 
Winchester.  —  Ilampsliirc. 
Yco\  il.  —  Somersetshirc. 
York.  —  Yorkshire. 


La  majeure  partie  de  ces  Associations  sont  affiliées  à  National 
Chrysanthemum  Society,  dont  le  siège  est  à  Londres. 


\'^'r 


ANGLETERRE  lo.") 


III.  —  Cours  publics,  Conférences  d'horticulture. 

Depuis  deux  ans,  des  cours  publics,  organises  sous  les  auspices 
des  Conseils  municipaux  des  communes  rurales,  surtout  eu  Irlande, 
promettent  de  rendre  de  réels  services. 

Nul  doute  que  cette  heureuse  tentative  ne  rencontre  des  imita- 
teurs. 

Sous  le  titre  de  Conférences,  on  entend  une  question  mise  à  l'ordre 
du  jour  d'une  Société  ;  le  sujet  à  traiter  devient  la  hase  d'une  exhihition 
des  produits  indiqués  et  lOhjet  de  conversations  et  discussions  ;  par 
exemple  :  «  Orchid  Conférence  »  i885  ;  «  Apple  Conférence  »  i883  ; 
«  Pear  Conférence  »  1887  ;  «  Fern  Conférence  »  1890  ;  «  Conifer 
Conférence  »  1891  ;  «  Bégonia  Conférence  »  1892,  etc.  ayant  trait  aux 
Orchidées,  aux  Pommes,  aux  Poires,  aux  Fougères,  aux  Conifères, 
aux  Bégonias.  D'autres  Causeries-concours  sur  les  Chrysanthèmes, 
les  Dahlias,  les  Narcisses,  les  Primevères,  etc.,  sont  dues,  comme 
les  précédentes,  à  l'initiative  de  la  Société  royale  d'horticidture. 

Les  horticulteurs  français,  Henri  de  Vilmorin,  de  Paris,  Fmilc 
Lemoine,  de  Nancy,  ont  été  appelés  à  faire  une  communication  : 
celui-là,  sur  les  Salades  et  leurs  similaires,  celui-ci  sur  les  Glaïeuls 
et  leurs  hybrides  ;  l'une  et  l'autre,  —  faites  en  langue  anglaise,  par 
un  sentiment  délicat  de  l'orateur,  —  ont  obtenu  un  grand  succès. 

Il  parait  que  le  Ministère  de  l'Agriculture  songe  à  doter  l'Angle- 
terre d'Ecoles  d'agriculture  et  de  Conférences  analogues  aux  nôtres. 
L'horticidture  y  aura  sa  place.  Déjà  l'initiative  gouvernementale  a 
inspiré  l'enscignenuMit  agricole  en  Irlande,  si  chatouilleuse  sur  la 
question  agraire,  à  (llasuevin  et  à  Munster.  Les  grandes  cultures 
potagères  et  fruitières  n'y  sont  pas  oubliées. 

Des  récompenses  sont  accordées  aux  instituteurs  qui  enseignent  à 
leurs  élèves  la  cidture  des  végétaux. 

La  Société  royale  d'horticulture  a  confié  au  docteur  Max-svell  T. 
Masters  la  rédaction  d'un  programme  d'enseignement  appliqué  pour 
les  instituteurs  «  pérand)ulants  ».  Le  savant  directeur  du  Garde- 
nevs'  Chronicle  a  été  chargé  en  nu-'uie  temps  de  l'examen  des  élèves, 
conjointement  avec  le  praticien  Douglas;  les  trois  premiers  lauréats 
ont  l'autorisation  d'un  stage  de  deux  années  au  Jardin  d'expériences 
de  la  Société  royale,  à  Chiswick.  N  est-ce  pas  l'aurore  dune  Ecole 
d'horticulture? 


I06  ANGLETERRE 


IV.  —  Production  maraîchère. 

En  comparant  retendue  du  territoire  agricole  par  rapport  à  la 
superficie  générale,  les  Iles-Britanniques  viennent  après  la  France, 
rAUeraagne,  la  Belgique;  cette  infériorité  tient  dune  part  à  la 
densité  de  la  population  dans  les  districts  manufacturiers  et  au 
voisinage  des  ports,  et,  d'autre  part,  à  l'abondance  des  eaux  et  des 
cimes  rocheuses  au  nord  de  l'Ecosse  et  dans  les  lies  septentrionales; 
mais  l'Angleterre  prend  le  premier  rang  à  la  culture  fourragère. 

L'exploitation  des  légumes  est  fort  étendue  auprès  des  cités,  des 
centres  industriels  et  miniers,  à  proximité  des  gares  et  sur  le 
littoral  favorisé  par  les  vapeurs  marines:  cependant  la  production  ne 
répond  pas  aux  besoins  de  la  consommation;  la  France,  la  Belgique, 
la  Hollande  ne  peuvent  suflire  à  combler  le  déficit. 

Un  certain  nombre  de  fermes  ont  fait  de  la  culture  maraîchère 
extensive,  dans  le  ])ut  d'approvisionner  les  fabriques  d'extraits,  de 
conserves,  de  jus,  sans  oublier  le  marché  public. 

Dès  le  matin,  de  longs  chariots  conduisent  la  denrée  à  la  ville, 

A  Londres,  les  légumes  et  les  fruits  sont  admis  aux  marchés  de 
Govent- Garden,   Borough,    Stratford,     Spitalfields   et  Farringdon 

La  vente  des  Asperges,  des  Champignons,  des  Ognons,  des  Pois, 
des  Melons,  des  Pommes  de  terre,  des  Carottes,  y  est  toujours  profit 
table.  Les  légumes-racines  les  plus  gros  y  obtiennent  la  préférence 
de  l'acheteur. 

Autour  de  la  capitale,  des  champs  sont  consacrés  au  Raifort,  au 
Haricot  d'Espagne,  au  Sprouling  Brocoli,  à  la  Courge  à  la  moelle  et 
à  toutes  les  espèces  potagères  traditionnelles. 

Les  légimies  qui  fournissent  le  plus  de  tonnes  aux  statisticpies  des 
halles  sont,  par  ordre  décroissant  :  Pommes  de  terre,  Choux,  Ognons, 
Brocoli.  Carottes.  Navets  «Turnips»,  Pois,  Haricots,  Concombres, 
Pétioles  de  llhuljarl>e,  Laitues,  Fèves,  Céleri,  Radis,  Asperges» 
Échalottes,  non  compris  les  Citrouilles  et  les  Melons,  fort  goûtés 
chez  les  végétariens  d'Outre-Manc-he.  La  consouimation  individuelle 
de  la  population  de  Londres  a  été  évaluée  à  400  grammes  de  légumes 
par  jour. 

Les  Pommes  de  terre  qui  arrivent  par  la  Tamise  sont  soumises  au 
mesurage  ou  au  pesage  par  un  «  SAVorn  Meter  »,  avant  le  dél^arque- 
mcnt,  puis  transportées  à  leur  marché  spécial,  Great-Noi-tlicrn,  et 
dans  les  magasins  particuliers  «  W  harves  »,  sur  les  rives  du  fleuve, 
où  elles  sont  soumises  à  un  criblage  de  classement, 


ANai.ETERUE  ÏO^ 

Le  chemin  de  fer  Great  Noi-thern  a  créé  auprès  de  la  station 
King's  cross  Terminus,  dans  le  Wcsl-End,  d'immenses  docks  où 
viennent  se  ranger  et  les  wagons  de  Ponuues  de  terre  et  les 
véhicules  des  acheteurs. 

Ce  débouché  permet  à  notre  Parmcnlicrc  de  ligurcr  aux  taljlc.iux 
de  1891  pour  une  superficie  de  5uo.3ii  hectares,  ayant  l'ourni  un 
rendement  moyen  de  119  quintaux  à  lliectarc.  La  surlacc  est  ainsi 
répartie  dans  la  Grande-Bretagne  : 

Angleterre,  i43,G3o  hectares  ;  Ecosse,  5G,64o  : 

Pays  de  Galles,  i5,3;o;  Irlande,   3o4,66o. 

La  production  irlandaise  a  été  de  3o, 855. 900  quintaux. 

En  même  temj)s,  la  Carotte  et  les  Pois  occupent  plus  de  200.000 
hectares  chacun,  les  Turneps  et  Rutabagas  près  de  900,000  hectares, 
et  les  Choux  100,000  hectares  de  jardin  et  de  pleine  campagne, 
pour  la  terme,  le  marché  ou  l'usine. 

Des  cultivateurs  ont  amélioré  ou  augmenté  le  nombre  des  variétés 
de  Pois,  de  Betteraves,  de  Carottes,  de  Concombres,  de  Crambés, 
d'Epiuards,  de  Panais,  de  Cardons,  de  Pommes  de  terre,  de  Ruta- 
bagas, de  Tomates,  et  les  négociants  en  graines  les  ont  promptement 
répandues  dans  les  Deux-Mondes. 

La  Fraise  occupe  de  vastes  surfaces,  particulièrement  dans  le 
comté  de  Kent.  Le  «  Grand  Old  man  »,  M.  Gladstone,  a  vanté  le 
parfum  de  la  Fraise  des  îles  baignées  par  la  mer  ou  récoltée  dans 
le  comté  d'Aberdeen  ;  cette  région  de  l'Ecosse  expédie  à  Londres 
plus  de  5o,ooo  kilog.  de  Fraises  poiu*  l'industrie  des  conserves. 

Le  Kent  a  des  fraiseraics  d'une  telle  étendue  que  les  chemins  de 
fer  qui  les  traversent  ont  dOl  construire  des  wagons  spéciaux  pour  le 
transport  des  fruits,  wagons  lâchés  sur  rails  au  milieu  des  champs, 
et  remorqués  au  retour  par  un  express  qui  les  conduit  à  Londres. 

Les  cultivateurs  ont  des  voitures  spéciales  «  Luggage  car  »  pour 
conduire  les  petits  paniers  lîombés,  de  la  fraiseraie  à  la  gare  ou  au 
marché.  Quel([ues-uns  ont  des  exploitations  de  200  hectares  qui 
fournissent  dans  inic  journée  jusqu'à  10,000  kilog.  de  Fraises.  Le 
second  choix,  acheté  et  récolté  par  des  «  Middlemen,  »  est  livré 
aux  confiturcries.  Le  bénéfice  net  d'un  hectare  de  Fraisiers  atteint 
de  douze  cents  à  cpiinze  cents  francs. 

Depuis  longtemps,  la  grosse  Fraise  est  l'objet  de  perfectionnements 
par  le  semis  et  la  sélection.  Voici  quelques  exemples  méritants: 

Fraises  uaïives.  —  Alpha.  —  Amy  Robsart.  —  Early  Crimson. 
—  Keen's  Seedling.  —  May  Quccn.  —  Noble. 

Fraises  de  deuxième  satsox. —  British  Queen. —  Doctor  Hogg. — 


Io8  ANGLETERRE 

Pioneer.  —  Secdling  Eliza.  —   Sir  Charles  Napier.  —  Sir  Joseph 
Paxton.  —  The  Countess. 

Fraises  tardives.  —  Bonny  Lass.  —  Elton.  —  Enchantress.  — 
Frogniore  Late  Fine.  —  Jubilee.  —  Loxford  Hall  Seedling. 

Les  premiers  plants  de  la  grosse  Fraise  importés  en  Europe,  reçus 
de  la  Caroline  et  de  la  Virginie,  sont  arrivés  dabord  en  Angleterre  ; 
de  là,  le  nom  de  Fraise  anglaise  donné  au  type  américain. 

Primeurs.  —  La  culture  forcée  n'est  pas  restée  le  privilège  du 
domaine  royal  et  du  château  ;  le  commerçant  s'en  est  emparé,  et  les 
restaurants  de  luxe  peuvent  oflrir  au  milieu  de  Ihiver  des  Ananas, 
des  Melons,  des  Concombres,  des  Choux-fleurs,  des  Tomates  et 
des  Haricots  verts,  aussi  bien  que  des  Pèches,  des  Abricots,  des 
Prunes,  des  Cerises,  des  Raisins  ayant  poussé  sous  bâche  chauffée 
au  thermosiphon. 

Le  travail  du  primeuriste  est  un  véritable  art,  et  dans  l'installation 
des  maisons  de  verre  et  dans  le  savoir-faire,  qui  consiste  à  distribuer 
en  connaissance  de  cause  l'air,  la  lumière,  la  chaleur,  l'humidité, 
enfin  les  éléments  réclamés  par  la  plante  et  par  son  fruit. 

Des  variétés  légumières  ont  été  fixées  dans  un  but  de  hâtiveté. 

Les  forceries  insulaires  sont  devenues  insuffisantes,  celles  du 
continent  viennent  à  la  rescousse;  on  peut  se  convaincre  de  l'accueil 
fait  à  nos  primeurs  lorsque  nous  voyons  nos  voisins  accaparer  les 
productions  les  plus  rares  des  cultivateurs  français  ou  belges. 

Les  arrivages  à  contre-saison  du  Cap  et  de  la  Nouvelle-Zélande 
n'ont  pas  encore  fait  baisser  le  prix  des  produits  si  fins  et  si  délicats 
des  cultures  anglaises. 


V.  —  Production  fruitière. 

Malgré  ses  cent  mille  hectares  de  vergers,  l'Angleterre  reçoit 
environ  800,000  hectolitres  de  fruits  de  France,  de  Belgique,  de 
Hollande,  et  une  quantité  incroyable  de  Pommes  récoltées  aux  Etats- 
Unis  et  au  Canada. 

H  existe  cependant  de  nombreux  vergers  ;  mais  le  climat  des 
régions  septentrionales  n'est  pas  toujours  favorable  à  la  robustesse 
de  l'arbre  et  à  la  fécondité  de  sa  fleur.  Dans  plus  d'un  endroit,  les 
plantations  sont  tenues  à  demi-tige  pour  échapper  à  l'action  des 


ANGLETEIlllE  KK) 

courants  froids  et  des  bourrasques  marines,  quoique  brisés  déjà  par 
des  rideaux  de  peupliers  ou  de  sapius. 

Les  sujets  à  basse  tige  sont  en  groupes,  en  lignes  et  en  contre- 
espaliers  dirigés  de  façon  à  bénéficier  des  variations  de  la  tem- 
pérature. 

Souvent,  les  allées  d'arbres  fruitiers  encadrent  les  carrés  du 
potager,  et  le  grand  verger  protège  les  cultures  dérobées  de  plants 
de  légumes  ou  de  petits  fruits  rouges.  A  proximité  des  villes,  les 
plantes  et  les  bulbes  à  fleurs  trouvent  leur  place  et  leur  acquéreur. 

Le  comté  de  Kent  est  pour  ainsi  dire  le  potager  et  le  verger  de  la 
Grande-Bretagne,  sa  richesse  sous  ce  rapport  est  proverbiale  ;  désor- 
mais il  est  nommé  ;  «  Le  Jardin  de  l'Angleterre  ».  Fruits  à  pépin, 
fruits  à  noyau,  petits  fruits  rouges,  tout  y  prospère  et  y  rapporte  au 
milieu  des  champs  de  légumes  fms  ou  de  grosse  culture. 

La  majorité  de  ses  produits  est  expédiée  aux  marchés  de  Londres, 
par  chemin  de  fer,  par  la  Tamise,  et  par  voitures  suspendues  à  étages 
intérieurs  ;  certains  cultivateurs  s'entendent  avec  les  maraîchers  et 
les  font  transporter  en  commun  sur  de  gi'ands  chariots  attelés  de 
deux,  trois  ou  cpiatre  chevaux  cpii  partent  le  soir  et  rentrent  le  lende- 
main, chargés  de  fumiers  et  dengrais.  Les  commissionnaires  asser- 
mentés «  Salesmen  »  vendent  alors  les  denrées  au  public,  à  la  criée 
ou  en  gros. 

Le  Herefordshire,  le  Devonshire  et  le  littoral  sont  riches  en 
fruits.  La  Poire  Bon  chrétien  Williams  est  la  plus  répandue  et  fait 
honneur  à  son  pays  d'origine  ;  Louise-Bonne  d'Avranches,  dite  «  de 
Jersey  »,  vient  ensuite  avec  Duchesse  et  Beurré  Hardj'  ;  et  Texcellen- 
tissime  Doyenné  du  Comice  y  prend  droit  de  cité.  La  Pomme  Reine 
des  Reinettes  «  Kiug  of  the  Pippins  »,  si  fertile,  la  Ribston  Pippin, 
la  Cox's  Orange  se  rencontrent  à  peu  près  partout. 

L'Abricotier  fructifie  dans  les  sols  calcaires  du  Yorkshire  et  dans 
rOxfordshire  ;  le  Péchera  pu  s'acclimater  en  espalier,  comme  à  l'air 
libre  le  Figuier  de  Worthing  ;  mais  il  se  réfugie  bien  souvent  dans 
rOrchard  house  où  le  talent  du  jardinier  sait  faire  mûrir  à  point 
les  Pèches,  les  Abricots,  les  Prunes,  les  Cerises,  les  Figues,  les 
Poires,  les  Pommes,  les  Fraises  et  les  légumes  de  haute  lignée. 

L'arboriculture  doit  au  semeur  heureux  Thomas  Rivers  une  série 
de  Pèches  hâtives  dont  l'apparition  a  été  un  véritable  événement. 

La  Cerise  May  Duke,  notre  «  Anglaise  hâtive  »,  est  réclamée  par 
les  planteurs  et  les  consommateurs. 

Après  Early  Rivers,  la  prune  Victoria  si  féconde  et  si  rougeaude 
plait  aux  pacifiques  enfants  d'Albion,  sans  cependant  qu'ils  négligent 
«  Green  Gage  »,  notre  Reine  «Claude.  Les  amateurs  de   pruneaux 


IIO  ANGLETERRE 

dounent  leurs  préférences  aux  Crittenden's  Damson,  Pershorc  qui 
rapportent,  net,  jusqu'à  1,200  francs  riicctarc.  La  Damson  rentre 
dans  les  «  Ritclien  Pluins  »,  prunes  de  cuisine  ou  de  pâtisserie. 
L'excellente  et  fertile  Early  Rivers  propage  le  nom  de  son  respec- 
table   auteui'  jusque  au-delà  des  mers. 

L'Amandier,  le  Châtaignier  sont  mal  à  l'aise  en  Angleterre,  et  le 
Noisetier,  malgré  ses  races  de  Filhert  ou  de  Cobnut.  laisse  cependant 
se  faire  une  importation  de  Noisettes  évaluée  i2,5oo,ooo  francs. 

A  l'exemple  du  Kent,  le  AVorcester,  le  Gloucester  et  la  région  de 
Cornouaille  sont  réputés  pour  la  qualité  de  la  Framboise,  de  la 
Groseille,  de  la  Fraise.  Sur  le  sol  fertile  de  ces  riches  comtés,  le 
Framboisier  produit  4,000  kilog.  de  fruits  à  l'hectare,  le  Groseillier 
à  grappes  et  le  Cassissier  jusqu'à  6,000  kilog.;  et  la  terre  est  louée 
i5o  francs!  Quant  à  la  Groseille  à  maquereau,  qui  pénètre  dans  la 
capitale  par  ;. 000  tonnes  dans  une  saison,  les  maraîchers  du  Middlesex 
et  du  voisinage  de  la  mer  l'exploitent  en  bordure  ou  en  lignes  de 
refend  du  potager,  et  en  vendent  encore  pour  vingt  1,  st.  à  l'acre 
ou  arpent,  soit  1,200  francs  à  l'hectare. 

Des  fermiers,  quelque  peu  gênés,  ont  pu,  suivant  les  conseils  de 
célèbres  économistes,  payer  leur  fermage  en  traitant  les  gros  fruits 
par  vergers  dans  les  herbages  et  les  petits  fruits  en  culture  pleine, 
provisoire  ou  dérobée,  après  avoir  signé  des  ti-aités  avec  les  usines 
à  conserves,  à  confitures,  à  compotes  ou  à  sirops,  qui  alimentent  les 
pâtisseries,  les  confitureries,  les  distilleries  et  les  restaurants. 

Le  fruit  recherché  dans  les  préparations  culinaires  est  certes  la 
Pomme,  et  son  arbre  est  largement  dans  son  aire  géographique.  La 
Pomme  est  devenue  indispensable  dans  tout  repas  bien  compris. 

^Le  5  octobre  i883,  un  plébiscite  fut  ouvert  par  la  Société  royale 
d'horticulture,  à  Chiswick,  en  vue  de  connaître  les  variétés  les  plus 
cultivées  ;  236  exposants  praticiens  et  amateurs  répondirent  à  l'appel, 
présentant  plus  de  dix  mille  assiettes  de  fruits  avec  une  notice 
descriptive  et  d'appréciation. 

Voici  le  nom  des  variétés  les  plus  recommandées;  nous  les 
classons  d'après  le  nombre  de  voix  obtenues  : 

Pommes  a  cuire  (Kitchen  Apples). 

Lord  Sullield.  New  Hawthornden. 

Dumelows  Secdling.  Cellini. 

Keswick  Codlin.  Ecklinville. 

Warner's  King.  Stirling  Caslle. 

Blenheim  Orange.  Ha-v\^hornden. 


ANGLETERRE  III 

Pommes  a  couteau  (Dessert  Apples). 

King  of  tlie  Pippiiis.  Claygale  Pearmain. 

Cox's  Orange  Pippin.  AVorcester  Pearniaiu. 

Ribstou  Pip[)iii  Margil. 

Kerry  Pippin.  Wyken  Pippin. 

Bleuheiiu  Orange.  Coekle's  Pi))pin. 

Irish  Peaeli.  Court  of  ^Vick. 

Devonshire  Quarrenden.  Red  Astracan. 

Sturnier  Pippin.  Adanis'  Pearmain. 

Scarlet  Nonpareil.  Monsieur  Gladstone. 

Court-pendu  Golden  Pippin. 

Yellow  Ingestrie.  Mannington's  Pearmain. 

Fearn's  Pippin.  Gravenstein. 


Ce  sont  de  beaux  fruits  de  verger  et  de  jardin  abrité,  déjà  bien 


connus  des  ménagères  et  des  cuisiniers. 


En  pleine  campagne,  quelques  Comtés  possèdent  des  vergers 
cidricoles,  d'un  bon  rapport.  Le  poiré  du  Hertford  et  du  Worcester 
a  sa  réputation,  comme  le  pommé  du  Hereford,  du  Devon,  du 
Somerset. 


•i-^-i- 


VI.  —  Raisins  sous  verre. 

Depuis  longtemps,  lAngleterre  est  le  pays  modèle  de  la  viticidture 
en  serre.  De  grands  établissements  en  ont  entrepris  l'exploitation 
sur  de  larges  bases,  et  la  spéculation  idéalise  de  beaux  bénéfices. 

La  production  totale  des  raisins  sous  verre,  des  environs  de 
Londres,  de  l'Ecosse  et  des  Iles  de  la  Manche,  —  enfin  de  toute  la 
Grande-Bretagne,  —  a  été  évaluée  pour  l'année  1891,  à  plus  de 
1,200  tonnes  anglaises  ou  1,220,000  kilogrammes. 

Les  ports  anglais  exportent  de  ces  raisins  vers  l'Amérique  du 
Nord;  mais  ils  en  reçoivent  aussi  de  France  et  de  Belgique. 

Nous  dcAons  reconnaître  que  le  château  royal  de  AViudsor  a  été 
l'un  des  premiers  à  profiter  de  cette  ciUture  et  à  la  propager;  ses 
vineries  restent  célèbres  par  leur  bonne  direction  et  leur  production 
incroyable.  Le  service  de  la  «  bouche  »  (il  y  en  a  200 1)  eu  consomme 
î8o  livres  par  jour  ! 


IIU  ANGLETERRE 

Faut-il  citer  le  cep  historique  Black  Haïuburgli,  de  Hampton-Court, 
produisant  plus  de  2,000  livres  de  raisins,  et  un  autre  non  moins 
fameux,  en  Ecosse,  occupant  ime  surface  de  4-^t)o  pieds  superficiels 
et  portant  3, 000  grappes  à  la  t'ois? 

Nous  puiserons  des  renseignements  authentiques  sur  le  progrès 

de  cette  cidture,  dans  le  nouvel  ouvrage  Vines  and  Vine   Culture, 

3*   édition,    par    Archibald    F.    Barron,   directeur    des   Jardins  de 

la  Société  royale   dhorticulture  de  Londres,  à  Chiswick.  Le  livre 

est  traduit  en  langue  française  (1893),  sous  le  titre  :  La  culture  de  la 

vigne  en  serres  et  sous  verre,  par  Edouai'd  Pynaert,  de  Gand,  auteur 

lui-même  de  publications  popidaircs  sur  cette  cpiestion  importante  : 

«  Laccroissement  considérable  de  la  culture  du  raisin  en  serre 

pour  la  vente  au  marché  et  le  développement  rapide  de  ce  commerce, 

durant  les  dernières  années,  à  Londres  et  dans  toute  l'Angleterre, 

sont  réellement  remarcpiables.  Aucmi  autre  fruit,  à  l'exception  de  la 

tomate,  n'est  devenu  si  promptement  populaire  et  d'un  emploi  si 

général.  Il  y  a  peu  d'années  encore  on  ne  pouvait  se  procurer  du 

raisin  qu'en  minime  quantité;  actuellement,    ce  fruit  constitue  un 

article  de  commerce  très  important  et  peut  être  obtenu  en  abondance 

et  à  des  prix  modérés,  en  toute  saison.  Il  est  intéressant  d'indiquer 

les  causes  qui  ont  amené  ce  résultat.  Celui-ci  est  dû  en  partie,  sans 

aucun  doute,  à  l'introduction   dans  les  cultures,  des  bons  raisins 

tardifs;  mais  il   doit  être  attribué  principalement  à  la  tomate.   Si 

extraordinaire  que  cela  puisse  paraître,  c'est  la  facilité  de  la  vente 

des  tomates  qui  a  rendu  possible  la  grande  production  du  raisin.  Les 

deux  cultures  requièrent  dans  leur  ensemble  le  même  traitement; 

les  serres  construites  pour  vignes  sont  cultivées  les  premières  années 

en  tomates  ;  le  produit  inmiédiat  permet  au  cultivateur  d'attendi'e 

deux  ou  trois  ans  avant  cpie  les  vignes  entrent  en  production. 

«  L'extension  que  la  vente  des  raisins  a'prise  de  cette  façon  est  de 
la  plus  haute  importance  et  peut  être  difficilement  évaluée.  Des 
capitaux  énormes  ont  été  engagés  dans  cette  nouvelle  industrie. 
Directement  ou  indirectement,  des  milliers  de  personnes  y  trouvent 
un  salaire  ou  des  bénéfices. 

«  Il  n'est  pas  de  branche  d'industrie  qui  lui  soit  comparable  pour 
le  bien  qu'elle  a  fait  au  peuple  en  si  peu  de  temps.  En  1886  les 
raisins  de  production  anglaise  mis  en  consommation  s'élevèrent  à 
400,000  kilog.  Un  seul  commissionnaire  à  Covent  Garden,  M.  Monro, 
en  plaça  40.000  paniers  ou  l'équivalent  de  260,000  kilog.;  l'an  dernier, 
en  1891,  cette  quantité  fut  considérablement  dépassée.  En  une 
journée  au  mois  d'octobre  1891,  la  totalité  vendue  s'éleva  à  760 
paniers  ou  4,000  kilog. 


ANGLETERRE  II  "3 

«  Les  |)i'iiiripaii\  »HalilissfiiK'iils  de  prodiictiuii  se  trouM-ut  à  une 
distauce  peu  éloij^née  de  Londres,  de  sorte  ({ue  le  fruit  peut  être 
délivré  par  voiture  ou  eainiou,  sans  riutervenlion  du  dicinin  de  Ter 
et  sans  subir  aueuue  altération. 

«  Beauc-oup  de  ces  établissements  ont  une  étendue  très  grande. 
Des  eliamps  entiers  sont  couverts  de  verre,  ollranl  ainsi  dans  cer- 
taines parties  de  la  contrée  un  élément  nouveau  dans  le  paysaj^e  et 
cliacpie  année,  cela  s'étend  de  plus  en  jdus.  Actuellement  les  plus 
grands  producteurs  sont  MAL  Rocliford,  dont  les  diverses  installa- 
tions à  Chesliunt,  lîrox])ourne.  etc.,  couvrent  au  delà  de  aoliectares; 
la  moitié  de  la  superficie  est  plantée  en  vignes,  et  devra  produire 
3oo,ooo  kilogr.  de  raisins  par  an,  nnc  fois  cjue  les  plants  seront  en 
pleine  production.  Parmi  les  autres  gi'ands  cultivateurs  des  environs 
de  Londres,  on  peut  citer  M.  Peter  Kay,  de  Finchley,  M.  Ladds,  de 
Bexley  et  Swanlcy,  M.  Sweet,  de  AVhetstone,  etc. 

«  Un  centre  important  de  production  s'est  formé  à  Worthing, 
dans  le  Sussex,  d'où  3oo,ooo  kilogr.  envii'on  sont  envoyés  cliaquc 
année  à  Covent  Garden.  Les  principaux  cultivateurs  sont  M.  N. 
Piper,  Bushby,  M.  G.  Russell,  M.  Sams  et  M.  Béer.  En  Ecosse 
notamment,  la  culture  du  raisin  se  fait  en  grand  pour  les  marchés 
de  Londres  par  MM.  Thomson  et  fds,  à  Clovenfords,  Galasliiels,  et 
Beatson,  de  Kirkaldy.  Egalement  considérable  est  la  (piantité  de 
raisins  produite  dans  les  îles  de  la  Manche,  en  particulier  de 
Guernesey.  La  récolte,  qui  en  i8"G,  était  de  5o,ooo  kilogr.,  s'est 
élevée  en  lo  ans  au  chilfre  de  5oo,ooo  kilogr.  dont  un  seul  commis- 
sionnaire à  Covent  Garden  vendit  3oo,ooo  kilogr.  et  environ  35o,ooo 
en  1890  et  1891.  Quoique  la  production  ait  beaucoup  augmenté,  la 
quantité  vendue  à  Covent  Garden  ne  s'est  pas  accrue  en  proportion, 
parce  que  le  commerce  de  ces  raisins  s'est  propagé  dans  les  villes  de 
province,  notannnent  à  Manchester  où,  par  exemple,  M.  Monro 
a  livré  en    commission  l'an   dernier  au  delà   de  ao,ooo  kilogr. 

«  Il  y  a  20  ou  3o  ans,  les  plus  beaux  i*aisins  rpie  Ion  vendait  à 
Covent  Garden  provenaient  d'établissements  privés  ;  il  n'en  est  plus 
ainsi.  Cela  est  dû  en  partie  à  la  qualité  supérieure  du  raisin  obtenu 
par  les  spécialistes  qui  approvisionnent  le  marché,  et  en  partie  au 
grand  abaissement  des  prix,  le  proiluit  de  petites  quantités  étant 
insunisanl  pour  payeur  les  dépenses. 

«  Raisins  de  MAP.cnÉ.  —  La  variété  (pii  tient  la  tète  ]»our  le 
marché,  comme  primeur  ou  eomme  raisin  d'été,  et  successivcnu'nt 
jitsqu'en  décembre,  est  le  Black  Hamburgh  ou  Frankenlhal.  Vienl 
ensuite,  comme  raisin  tardif,  le  Gros  Colmau   » 


II/J  ANGLETERRE 

Pai'ini  les  autres  plants,  Gros  Maroc  ollre  des  espérances  ;  Black 
Alicante  se  vend  bien,  ainsi  cpie  Madresfield  Gom^t,  variété  hâtive  et 
Lady  Do"\vue's,  tardive,  de  longue  garde. 

Parmi  les  raisins  blancs  :  Buckland  S"vvcctM'ater,  hàtif,  Muscat 
d'Alexandrie,  tardif,  sont  appréciés  du  consommateur. 

Pour  la  cultui'e  en  pots,  1" auteur  recommande  seulement  : 
Black  Hamburgh  (Frankentlial).  Madresfield  Court. 

Gliasselas  de  Fontainebleau.  Royal  Ascot. 

Foster's  -wliite  Secdling.  Black  Alicante. 

Il  paraît  que  la  vinerie  des  frères  Rochford,  déjà  citée,  produisant 
3oo,oookilogr.  de  raisins,  occupe  une  centaine  de  serres  de  80  mètres 
sm'  10  mètres  et  se  borne  aux  cépages  Gros  Colman,  Black  Alicante, 
Muscat  d'Alexandi'ie.  D'autres  serres  aussi  importantes  abritent 
5o,ooo  Chrysanthèmes  et  toute  la  légion  des  Palmiers  :  Arécas,  Coco- 
tiers, Géonomas,  Kentias,  Latanias Les  dernières  constructions 

ont  rapporté  de  suite  40,000  kilogr.  de  Concombres  et  10,000  kilogr. 
de  Tomates,  ce  qui  facilite  l'achat  des  3,i5o  tonnes  de  charbon  et  de 
coke,  absorbés  par  les  thermosiphons  ! 

VII.  —  Floriculture. 

La  floriculture  anglaise  est  caractérisée  par  un  luxe  de  plantes  à 
grand  effet,  à  large  développement,  à  superbe  floraison,  en  variétés 
rares.  Quelle  rivalité  entre  lords  et  jardiniers  ! 

Une  visite  aux  serres  et  aux  expositions  reste  inoubliable. 

Ne  serait  pas  moins  intéressante  une  promenade  au  marché  aux 
fleurs  ;  chaque  halle  est  dotée  de  salles  ou  de  galeries  consacrées 
aux  plantes  fleuries  et  aux  fleurs  coupées. 

Covent  Garden,  propriété  du  duc  de  Bedford,  est  le  plus  vaste  des 
marchés  aux  légimies,  aux  fleurs  et  aux  fruits.  Le  hall  floral  est 
ravissant  dans  son  décor  et  son  animation. 

L'horticulteur  fleuriste  des  grandes  cités  simplifie  ses  frais  géné- 
raux en  concentrant  son  travail  sur  des  spécialités  composées  de 
quelques  genres,  espèces  ou  variétés,  qui  plaisent  à  l'acheteur  et  se 
nmltiplient  facilement. 

Certaines  maisons  do  Londres  ne  font  pas  autre  chose  que  des 
Orchidées  ;  d'autres  les  associent  aux  Palmiers,  aux  Fougères  ;  les 
Dracénas,  les  Aralias,  les  Ficus,  les  Araucarias  et  diverses  plantes 
d'appartement  sont  en  plus  grandes  quantités. 


ANGLETERRE  Il5 

Les  plantes  bulbeuses,  les  Caniellias,  les  Rosiers,  les  (Jullels.  les 
Pélai'goniuins,  les  Fuehsias,  les  Bruyères,  les  Héliotropes,  les  Plilox, 
les  Verveines,  les  Lantanas,  les  Primevères  de  Chine,  les  llésédas, 
les  Cyelainens.  les  Cliroflées.  les  Chrysantliènies.  les  Morelles, 
le  Poinseltia,  l'ilelléliore,  la  A'iolette,  le  Lilas.  les  plantes  annuelles 
occupent,  successivement,  les  bâches  et  les  serres  des  cultivateurs 
qui  alimentent  de  plantes  fleuries  les  marchés  et  les  magasins. 

La  fleur  coupée  est  une  entreprise  l'ructueuse,  témoins  les  Orchi- 
dées, les  Anthuriums,  le  Gardénia,  le  Stéphanotis,  —  fleurs  bou- 
tonnières du  gentleman — qui  paient  largement  les  frais  d'installation 
et  d'enti'etien  de  leurs  pavillons  vitrés. 

Plusieurs  de  ces  usines  occupent  des  légions  d'ouvriers,  de  vingt 
à  trente  chevaux,  des  millions  de  pots  et  des  quantités  incroyîdjles 
de  composts,  engrais  et  terreaux.  Leur  prospérité  est  dautant  plus 
grande  que  le  travail  est  dirigé  par  les  membres  de  la  i'amillc  et  le 
matériel  est  construit  ou  réparé  par  le  personnel. 

On  cite  la  maison  May,  à  Upper-Edmonton,  véritable  «  Fernery  »; 

i5o  serres  meujjlées  de  Fougères et  quelques  genres  de  vente 

assurée  :  Asparagus,  Camellia,  Campanula,  Carex.  Clematis,  Croton, 
Aspidistra,  Cyperus,  Ficus,  Lapageria,  Primula,  Dianthus... 

Les  établissements  qui  ne  travaillent  pas  «  for  the  million  »  sont 
irréprochables  de  tenue.    Les  plantes  fortes  y  deviennent  l'objet  de 
soins  particuliers  et  les  nouveautés   sont  multipliées   à   outrance 
Les  expositions  horticoles,  si  fréquentes  dans  le  Royaume-Uni,  en 
fournissent  la  preuve. 

Un  établissement  des  plus  remarquables  et  des  plus  honorables, 
par  la  valeur  de  ses  chefs  et  l'importance  des  services  rendus,  est  celui 
de  la  famille  Veitch,  à  Chelsea,  Londres.  Sur  une  surface  de  3o  hec- 
tares, en  plus  des  carrés,  des  ombrelles,  écrans  ou  rideaux,  et  des 
bâches,  on  compte  cent  dix  grandes  serres  ;  une  partie  est  aflectée 
aux  Orchidées  et  aux  Fougères  ;  plusieurs  aux  Vignes  ;  d'autres  aux 
Caniellias,  aux  Rhododendrons,  aux  Azalées,  aux  Palmiers  et 
Cycadées,  aux  Népenthès,  aux  Araucarias.  Les  Rhododendrons 
javanais,  les  Lis,  les  Amaryllis,  etc.  ont  chacun  leur  serre.  Des 
voûtes  vitrées  sont  tapissées  à  l'intérieur  par  dos  Fuchsias. 

Un  musée  d'objets  recueillis  par  les  botanistes  du  «  Royal  Exotic 
Nursery  »  est  annexé  à  la  Bibliothèque. 

L'Angleterre  a  toujours  eu  des  voyageurs  collecteurs  à  la 
recherche  de  l'inconnu.  Certaines  maisons,  à  la  piste  des  nouveautés, 
font  recueillir  des  chargements  de  la  même  plante,  les  annoncent  et 
les  livrent  aux  enchères  publiques. 

Une  certaine  quantité  de  végétaux  exotiques,  dits  à  feuillage  ou  à 


Il6  A.NGLEÏKIUIE 

lleurs.  de  serre  ou  de  pleine  terre,  out  fait  leur  entrée  en  Europe  i)ar 
la  Aoie  britannique  et  de  là  se  sont  répandus  sur  le  eontineut. 

Quelles  abondantes  et  riches  collections  ont  pénétré  directement 
dans  les  serres  et  les  parterres  de  nos  voisins,  depuis  l'Orchidée 
épiphvte  indienne  juscpiau  Séquoia  géant  de  la  (^alilornie,  du  robuste 
Palmier  australien  au  Lis  japonais  si  délicat  dans  ses  détails  ! 

Parallèlement,  la  culture  anglaise  a  cherché  des  perfectionnements 
par  la  sélection  ou  le  semis. 

Plusieurs  genres  d'utilité  ou  d'ornement  doivent  à  ses  horticulteurs 
de  notables  améliorations. 

Citons  parmi  les  Arbrisseaux  de  terre  de  bruyère,  les  Azalées, 
les  Camellias.  les  Rhododendrons  :  et  parmi  ceux  de  pleine  terre, 
la  Clématite,  la  Pivoine;  et  pourquoi  n'y  ajouterions-nous  pas  le 
Fuchsia,  la  Verveine,  le  Lantana,  le  Bouvardia  ? 

La  série  des  Pélargoniums  à  feuille  panachée  est  née  eu  Angleterre. 
Le  gi'oupe  «  zonale  »  y  gagne  des  coloris  tendres,  striés  ou  éblouis- 
sants. Le  Fuchsia  à  fleur  double  s'y  est  perfectionné.  La  Capucine 
a  marginé  son  feuillage  et  nuancé  sa  corolle. 

Les  Calcéolaires.  les  Cinéraires,  les  Primevères  de  Chine  et  du 
Japon  sont  l'objet  d'épurations  minutieuses. 

La  Pensée  anglaise,  la  Rose  trémière  écossaise  ont  une  marque 
chez  les  grainetiers  des  autres  pays. 

L'enthousiasme  pour  le  Dahlia  a  failli  tourner  au  type  «  simple  », 
encouragé  par  des  intérêts  privés. 

Quant  aux  Chrysanthèmes,   c'est  i)resque  une  folie,  quoique  les 
graines  proviennent  de  l'extérieur  ;   mais  les  flatteurs  ont  nonuné 
«  méthode  anglaise  »  la  série  de  procédés  suivis  au  Japon  pour  obtenir 
de    larges   capitules,  procédés  décrits  pai-    Robert  Fortune,  et..,, 
les  enfants  d'Albion  ont  dépassé  les  lils  du  Soleil  ! 


VIII.  —  Établissements  d'horticulture. 

Les  établissements  horlicolcs  des  lles-J>rilanni(pies  sont  très  bien 
organisés  et  montés  sur  des  assises  toutes  diflérentes  : 

Grands  établissements  qui  entretiennent  des  explorateurs  en  pays 
étrangers; 

l'^tablisscments  de  cultures  générales; 

Plantes  de  serre  chaude  et  de  serre  tempérée  ; 

Plantes  de  pleine  terre  ; 


ANGLETERRE  II- 

Arbrcs  et  arbustes  Je  pépinière  on  de  serre,  ensemble  ou  séparés; 

Arbres  fruitiers  jeunes,  dressés  ou  formés; 

Conifères  ;  arbustes  à  feuilles  persistantes; 

Plants  forestiers;  arbres  de  parc  et  d'avenue; 

Cultures  maraîchères  ou  de  primeurs; 

A'ineries  et  Orchanl-llouses  (vergers  vitrés)  ; 

Cultures  de  plantes  pour  semences  ; 

Arbustes  et  plantes  de  marché,  lleurs  coupées  ; 

Dessin  de  parcs  et  de  jardins; 

Maisons  mixtes  pour  la  vente  de  graines,  la  confection  des  bou- 
quets, l'entretien  des  jardins. 

Nous  négligeons  les  spécialités  que  chaque  groupe  comporte. 

Fleuristes  et  pépiniéristes  abondent  dans  les  Comtés  d'York,  de 
Kent,  de  Surrey,  de  Lancasliire,  de  Middlesex,  de  Somerset,  de 
Hertford,  de  Sussex.  L'Ecosse  a  de  grandes  pépinières  dans  le 
Midlothian,  le  Lanarck.  L'Irlande  les  concentre  dans  le  Comté  de 
Dublin  et  auprès  de  Belfast  et  de  Cork. 

Les  observateurs  ont  reconnu  ([u'un  changement  s'était  opéré  sur 
le  marché  européen.  Ainsi,  il  y  a  une  dizaine  d'années,  l'Angleterre 
recevait  de  France,  de  Belgicpie  et  de  Hollande,  des  masses  d'ar- 
bustes verts,  de  plantes  à  feuillage  et  d'appartement;  aujourd'hui, 
elle  les  fabrique  elle-même  pour  ses  besoins  et  au  delà,  et  ne 
reçoit  que  les  plants  de  pépinières,  les  Lilas,  les  Muguets,  de 
France;  les  Azalées,  de  Belgique;  les  Ognons  à  fleurs,  de 
Hollande... 

Grâce  à  la  nature  du  sol  et  au  climat  insulaire,  les  Comtés 
du  littoral  produisent  admirablement  les  Rhododendrons  et  les 
autres  arbustes  toujours  verts;  les  plantes  de  terre  de  bruyère  y  sont 
bien  étofl'ées  ;  les  Conifères,  splendides,  les  Rosiers,  luxuriants. 

La  production  de  vignes  en  pots  et  d'arbres  fruitiers  destinés  aux 
vergers  sous  verre  a  provoqué  des  installations  particulières. 

Quant  aux  Orchidées,  elles  triomphent  clicz  nos  voisins,  ainsi 
qu'une  foule  de  plantes  délicates  réclamant  la  chaleur  et  l'abri  en 
toute  saison. 

On  compte  plus  de  ileux  mille  établissements  horticoles  ayant 
quelque  importance.  Londres  et  ses  districts  en  possèdent  cent  au 
moins,  non  compris  les  cultures  des  Comtes  du  Middlesex,  d'Essex, 
du  Hertford.  de  Kent  et  de  Surrey  sur  lesquels  la  plus  grande  ville 
du  monde  est  assise. 

En  voici  la  répartition  par  Comtés. 

Une  seconde  colonne  indique  combien  il  existe  de  Parcs  et  de 
grands  Jardins  d'amateurs  placés  sous  la  direction  d'un  jardinier. 


ïi8 


ANGLETERRE 


ANGLETERRE 


Bedlbiilshiro.. 

Berkshire 

Buckinorhamshire. . 
Cambridgeshire  . . . 

Chesliirc 

Cornwall 

Cumbcrlaud 

Derbyshire 

Devonshire 

Dorselshire 

Durham 

Êssex 

Gloueestershire. . . . 

Hampshire 

Herefordshire 

Hertfordshire. . . . . . 

Huntingdonshirc. . . 

Kent 

Lancasbire.   

Leicestershire 

Lincolnshirc 

Middlesex.. 

Monmouthshirc 

Norfolk 

Korlhamptonshire 
TsorthumDerbind. . 

Nottinghamshire. . 

Oxlordshire 

Rutlandshire 

Shropshire 

Somcrsetshire 

Staffordshire 

Suirolk 

Surrey 

Susscx  

AVarwickshire . . . . 

"SVestmoreland. . . . 

^Viltshire 

Worcestershire . . . 

Yorkshire 


Eta- 
blisse- 
ments 


PAYS  DE  GALLES 

Anglcscy 

Breconsliirc 

Cardiganshire 

Carmarllicnsliirc 

(JaniarvoMsliirc 

Dcnbighsliirc 

Flintsliire 

f  Hamorganshire 

Merionellisire 

Montgomerysliirc- 

Pcinbrokcsbirc 

lladnorsLire 


ILES  DE  LA  MANCHE 

Islc  ol'  Man 

Gucrnsey 

Jersey 


24 
33 
10 
3a 
5o 
20 
10 

25 


60 
43 
Go 
18 

r  t 
-H 
10 

120 
120 
20 
40 
7» 
1 
45 
20 
35 
3o 

25 
2 

20 

60 

45 

3o 

95 
80 
5o 
10 

25 

i5 
i3o 


Parcs 


i3o 
86 
3o 

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120 
118 
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iGo 

3o 
210 
190 

Go 

i^ 
9^ 

3o 
80 
65 
80 
65 
G5 
i5 
70 
75 

IIO 

85 
2G0 
iGo 

80 

25 

86 
65 

320 


10 

10 


AJ 


1^) 
16 
i5 
10 


Aberdeeushirc 

Argyllshirc 

Ayrshire 

BànfVshirc 

Berwicksliire 

Butesbiro 

Caithncss  • . . . 

Clackniannausbire. . 

Dumbartonshire 

Duiufriesshire 

East  Lotliian 

Fifeshire. 

Forfarshire    

Invcrnessbirc 

Kincardincshire 

Kiuross-shire  .    .    .  ■ . 
Kirkcudbrightsbire. 

Lanarkshire 

Midlothian 

Moraysliire 

Nairnshire 

Orkney . 

Pecble'sshire 

Perthshire 

Renfrewshirc 

Ross-sbire   

Roxburgbshire  .... 

Selkirksbire 

Stirlingshire. ...... 

Sutheriandshire  . . . 

West  Lolhian 

Wigtownsbirc 


IRLANDE 

Aulrini 

Arniagli 

Carlow 

Cavan 

CUire 

Cork 

Dcrry 

Douegal 

Down 

Dublin 

Fermanagh  . . . . . 

Gahvay.... 

Kcrry   

Kildare 

Kilkenny 

King's  (>ounty. . 

Liiiu'iifk.   

Longl'ord 

Loulli 

Mayo 

Mc."ali 

Moiiiiglian 

Qiiceii's  Counly. 
Roscoiiimon  .... 

Sligo 

'1  ipperai-y  .. 

Tyioiic 

AN'alei  lord 

A\'(stni(  alli 

AVexford 

AN'ieklow 


10 

7 

12 
3 

7 
10 


70 
i5 
60 
i5 

25 

20 
10 
20 

25 

5o 
3o 
40 
70 
i5 
i5 

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3o 
45 
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20 
10 

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10 

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10 

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ANGLETERRE  I  iq 

IX.  —  Jersey. 

Avec  son  climat  privilcjçic,  sa  véjjctatiou  exotique  darbustes  et 
de  fleurs,  jetée  eu  pleiue  nier.  Jersey  est  non  seuleiiifui  cU-vonuc 
nie  des  (leurs  et  de  la  vilk-gialure,  mais  encore  un  pourvoyeur  des 
marchés  de  la  Cité,  concurremment  avec  la  banlieue  de  Londres  et 
les  villes  de  province. 

Des  familles  de  cultivateurs  viennent  s'y  installer  et  gagnent 
honorablement  leur  vie.  malgré  le  prix  relativement  élevé  du  sol  et 
de  la  main-dicuvre. 

Dans  une  année,  l'île  a  produit  : 

5o,ooo  tonnes  de  Pommes  de  terre  récoltées  sur  I25  hectares  et 
livrées  immédiatement  à  la  consommation  ; 

100,000  kilogr.  de  Tomates  à  i  franc  5o,  et  à  2  francs  en  hiver  ; 

66,000  kilogr.  de  Panais,  valeur  286,000  francs; 

100,000  Choux-fleurs  pesant  6  kilogr.  en  moyenne,  vendus  2  fr.  5o 
la  douzaine  ; 

Et  125,000  kilogr.  de  dill'érents  légumes:  Pois,  Carottes,  Salades, 
ayant  réalisé  un  chiU're  de  200.000  francs. 

Ses  vergers  de  plein  air  ont  fomuii  de  beaux  et  bons  fruits  pour 
un  million  de  francs 

Disons  à  ce  sujet  que  la  Poire  Chaumontel,  qui  a  fait  de  Jersey  son 
terrain  d'élection,  est  si  jolie  et  si  abondante  que  3o.ooo  fruits  ont 
été  vendus  5o  centimes  pièce,  alors  que  les  Poires  Louise-Bonne, 
Duchesse  et  Passe-Colmar  ne  dépassaient  pas  10  francs  le  cent. 

Le  Raisin  sous  verre  approche  le  million  de  francs,  les  deux  tiers 
en  Raisin  dit  d'été,  Black  Hamburgh  ou  Frankenthal. 

Un  cultivateui"  a  fait  construire  plusieurs  serres  à  00,000  francs 
pièce  ;  six  hectares  vitrés  sont  consacrés  aux  Raisins,  aux  Pèches, 
aux  Tomates  et  aux  Fraises. 

Guernesey  à  son  tour,  dotée  de  serres-vergers,  cultive  dos  h'-gumes 
sous  verre  ou  à  lair  libre.  La  vente  en  est  assurée  par  un  traité  à 
forfait  avec  des  conqjagnies  anonymes  représentées  par  des  courtiers. 

La  culture  des  Ognons  à  fleurs  y  est  eonuuencée  avec  succès 

Dix  horticultcui's  sont  installés  à  Jersey,  six  à  Guernesey  ;  on  y 
voit  encore  de  beaux  pares  d'amateurs. 

Des  coquettes  villas  de  Jersey,  une  vingtaine  appartiennent  à 
des  amateurs  distingués  secondés  par  des  praticiens  habiles. 

La  liste  des  associations  agricoles  et  horticoles  figure  au  tableau 
publié  plus  haut,  pages  96  et  suivantes. 


I20  ANGLETERRE 


) 


X.  —  Jardins  d'études.  —  Explorateurs. 

Les  Jardins  botaniques  de  Kcw  et  d'Edimbourg  ont  été  installés  et 
sont  entretenus  par  les  soins  du  Gouvernement. 

Le  Jardin  de  Glasnevin,  en  Irlande,  fondé  en  1^91  par  la  Société 
d'agriculture  de  Dublin,  est  également  à  la  charge  de  TÉtat. Il  occupe 
16  hectares  et  possède  un  superbe  Palmarium. 

Les  Jardins  de  Dublin, de  Gand^ridge  et  dOxford  sont  les  annexes 
des  Universités  qui,  d'ailleurs,  subviennent  à  leurs  besoins. 

Les  Jardins  de  Liverpool,  de  Manchester,  de  GlasgoAV,  vivent  au 
budget  des  municipalités  ;  celles-ci  y  organisent  des  concerts,  et  les 
Sociétés,  des  expositions. 

Les  autres  Jardins  de  ce  genre  sont  alimentés  par  des  Administra- 
tions, des  Sociétés  ou  des  souscriptions  particulières. 

Le  vaste  Sefton  Parle,  à  Liverpool,  créé  en  18G7  par  l'ingénieur 
paysagiste  i'rançais.  M.  Edouard  André,  à  la  suite  d'un  brillant 
concours,  comprend,  au  milieu  de  ses  conceptions  grandioses  et  har- 
monieuses, une  partie  spéciale  destinée  à  faire  aimer  et  connaître  la 
botanique  aux  étudiants  et  aux  nombreux  visiteurs. 

Par  leurs  intéressantes  collections  constamment  augmentées,  les 
grands  établissements  de  cultiu'e  et  de  conmierce  sont  devenus  de 
véritables  foyers  d'enseignement  scientifique  et  horticole. 

Voici  la  statistique  des  Jardins  botaniques  du  lloyaume-Uni  : 

Angleterre. 
Londres.  —  Kcw.  —  Royal  Bo-  Hull  (Yorkshire). 

tanic   Society  of  London.  —  Liverpool  (Lancashirc). 

Chelsea  :  Jardin  ollicinal.  Manchester  (Lancashirc). 

Birmingham  (Warwicksldre).  Oxford  (Oxfordshire). 

Cambridge  (Cambridgesliire).  Shcflield  (Yorkshire). 

Ecosse. 

Edimbourg  (Midlothian).  —  GlasgoAV  (Lanarkshire). 

Irlande 

Dublin.  —  Glasnevin.  —  Trinity  Collège. 
Belfast  (Ulster).  —  Cork  (Cork). 

Jardins  botaniques  et  d'essai  des  colonies  anglaises. 

Europe. 
Mi';i)rrF:i{RANi':E.  —  Malte. 

Asie. 
Indes.  —  Agra. —  AUahabad.  —  Baroda.  —  Cawnpore. —  Gwalior. — 
Lucknow.  —  Mysore  (Bangalore). —  Morvi.  —  Nagpur.  — 
Saharanpur.  —  Travancore,  —  Udaipur. 


ANGLETERRE  121 

Bengale. —  Calcutta  (Scebpore). —  Darbliangah. —   Darjceling. — 

Mungpoo. 
Bombay. —  Muniiipal  Gardon. —  Ghorpui'i. —  l^oona. 
Ceylan.  —  Auuriulliapura.  —  Badulla.  —  Ilakgala.  —  Hcnaratgoda 

—  Peradcniya. 
Détroit  «  Straits  Settloments  ».  —  Malacca.  —  Penank.  —  Perak.  — 

Sin<^aporc. 
Maouas.  —  A^ri-Hoi'ticullural  Society.  —  Oolacuiiimul. 
Plxjah.  —  Lahore.  —  Siiiila. 
CiiiNi:.  —  iroiii,f-Kong. 

Afrique. 
Afrique  Occidentale.  —  Lagos. 
Côte-d'Or.  —  Cape  Coast-Cattle. 
Le  Cap.  —  Cape  Town.  —  (iraaf-Reinet.  —  Cîralianistmvii.  —  King- 

Williams  Town.  —  Port-Elizabeth. —  Uitcnhagc, 
Ile-Maurice. —  Pamplemousses. —  Curepipe. 
Natal.  —  Durl^au.  —  Pietormaritz])ui'g. 

Amkiiique. 
Canada.  —  Moulroal.  —  (3ttaAva. 
Guyane  Anglaise   —  (ieorgetown. —  Berbice. 
Honduras  Anglais.  —  Station  botanique. 
Iles  sous  le  Vent.  —  Anligua.  —  Dominica. —  Monlserrat. —  Saint- 

Kitts-Nevis. 
Jamaïque.  —  Batli.  —  Castleton    Gardon.  —    Cinchona.  —    Hopc 

Gardons.  —  Kingston  Parade  Garden.  —  King's  House. 
Petites  Antilles.  —  La  Barbade.  —  Grenade.  —   Sainte-Lucie.  — 

Saint- Vincent. 
La  Tiumtj':.  —  Port  of  Spain. 

OCÉAME. 

Australie  Méridionale.  —  Adelaide  —  Port  Darwin. 

Victoria.  —  Ilamilton.  —  Melbourne. 

Nouvelle-Galles  du  Sud.  —  Sydney. 

Nouvelle-Zélande.  —  Auckland.  —  Christchurcli.  —  Diinodin.  — 

Invorcai'gill.  —  Xapior.  —  ^^'ellington. 
QuEENSLANi).  —  Accliuiatation. —  Brisbane.  —  Uockliamplon. 
Tasmanie.  —  Ilobart  Town. 
Fiji.  —  Station  botani({uo. 

Les  jardins  dossai  des  colonies,  dirigés  par  des  hommes  dévoues  à 
la  prospérité  du  pays,  ont  contribué  à  importer  et  à  propager  une 
foule  d'arbres  et  de  plantes  utiles  dont  l'exploitation  a  été  une 
source  importante  de  revenus  poiu*  les  indigènes  et  les  colons. 


123  ANGLETERRE 

Jardin  de  Kew.  —  Le  Muséum,  horticole  de  Kew  occupe  i8o  bec- 
tares  et  coûte  à  lÉtat  5oo,ooo  francs  par  an  d'entretien.  Il  est  unique 
au  monde  par  le  développement  de  ses  jardins,  Tétendue  des  serres 
et  des  collections,  par  le  nombre  de  végétaux  introduits  directement 
ou  propagés  dans  les  colonies  anglaises  ou  à  l'étranger,  et  par  les 
essais  de  culture,  d'innovation,  d'acclimatation,  enfin  par  l'enseigne- 
ment donné  matin  et  soir  aux  élèves  jardiniers.  Il  faut  encore  tenir 
compte  à  l'administration  du  Jardin  royal  des  notices  instructives 
distribuées  au  public  et  des  conseils  qui  ne  sont  jamais  refusés  à 
ceux  (pii  les  sollicitent. 

La  population  londonienne  ou  passagère  a  pris  l'excursion  à  Kew 
tellement  en  goût  que  le  nombre  des  visiteurs  s'élève  jusqu'à  douze 
cent  mille  dans  une  seule  année. 

Sa  fondation  remonte  au  siècle  précédent  et  l'énumération  des 
services  rendus  serait  longue  à  développer.  Bornons-nous  à  des  faits 
principaux  d'importation  de  plantes  rares  ou  inédites. 

EXPLORATIONS 

En  1772,  sur  les  instances  de  Sir  Joseph  Banks,  le  Gouvernement 
envoie  Francis  Masson,  du  Jardin  de  Kew,  au  Gap  de  Bonne- 
Espérance,  aux  Antilles  et  au  Canada;  il  en  rapporte  quatre  cents 
espèces,  parmi  lesquelles  des  Pélargonimns,  des  Stapélias,  des 
Bruyères,  l'Encephalartos  à  longues  feuilles. 

Le  botaniste  français  Lhéritier,  assisté  du  peintre  Redouté,  se 
rendirent  à  Kcm',  pour  étudier  l'ancêtre  de  nos  Cinéraires,  le  curieux 
Tamus  au  pied  d'éléphant,  l'Eucomis  ponctué,  le  Chloranthus, 
et  autres  plantes  fraîches  débarquées,  pour  les  décrire  dans  le  Sertum 
«no-//cHw?.  Le  geni'c  Eucalyptus  s'y  trouve  fondé  sur  le  Gommier  à 
feuilles  obliques,  découvert  en  1774  P^i'  Nelson,  dans  la  Terre  de 
Yan  Diemen,  aujourd'hui  Tasmanie  ;  son  importation  est  attribuée 
au  capitaine  Funeaux,  compagnon  de  Cook,  qui  aurait  introduit  en 
même  temps  les  élégants  Casuarinas. 

David  Nelson,  jardinier  à  Kew,  comme  Masson,  devient  le 
compagnon  du  navigateur  Cook,  de  l'^'G  à  i;;9;  puis  il  entreprend 
une  seconde  traversée  du  Pacifique  aux  Antilles,  pour  répandre  le 
Jacquier  ou  Arbre  à  pain. 

Pendant  cette  période,  les  premières  Orchidées  s'épanouissent  au 
Muséum,  en  1787-1788:  les  Epidendrum  Cochleatum  eifrag-rans. 

En  qualité  de  botaniste  et  de  chirurgien,  Archibald  Menzies  accom- 
pagne le  capitaine  Vancouver,  de  1791  à  1795,  sur  la  cote  sud-ouest 
de  l'Amérique;  il  envoie  l'Araucaria  imbriqué  du  Chili,  le  Séquoia 
toujours  vert  de  Californie, 


ANGLETERRE  123 

Christophcr  Smith  recueillit,  en  i~f)~,  do  nombreux  végétaux  aux 
Moluques.  Son  camarade  James  AViles  transportait  des  centaines 
d'Arbres  à  pain  dans  les  Antilles.  Smith,  nonmié  botaniste  de  la 
Compagnie  des  Indes,  préparait  à  Calcutta  iine  belle  collection  do 
plantes  vivantes.  Peter  Good  en  dotait  plus  tard  le  jardin  de  Kcw, 
avec  de  jolies  Légumineuses,  Protéacées  et  Myrtacées  australiennes. 

Au  début  du  siècle.  Banks  déléguait  (leorge  Caley  h  la  Xouvelle- 
Galles  du  Sud.  Ses  dix  années  de  séjour  valurent  des  ricliesses  nou- 
velles au  célèbre  Jardin  ;  entr' autres,  le  Livistona  australis.  un  des 
Palmiers  les  plus  redierchés. 

Vers  i8o3,  le  jardinier  AVilliam  Kor  est  envoyé  en  Chine,  à  Ceylan, 
à  Java,  aux  Philippines.  Le  Cunninghamia  de  Chine,  les  Lis  tigré  et 
du  Japon,  le  Kerria  sont  les  souvenirs  marquants  du  voyage. 

Le  chevalier  Sir  Josepli  Banks,  un  botaniste  passionné,  qui  avait 
rapporté  vers  i;;88  et  années  suivantes,  de  beaux  Hydrangéas,  la 
Pivoine  arborescente,  de  jolis  Fuchsias  du  Brésil  et  du  Chili,  le 
Nélumbo  a  Fève  sacrée  ».  des  Strélitzias,  la  Tétragone  alimen- 
taire, etc.,  voulut,  une  fois  la  guerre  continentale  finie,  entreprendre 
et  organiser  d'autres  explorations. 

Sous  son  inspiration.  AUan  Cunningham  se  dirige  vers  l'hémis- 
phère austral  ;  James  Bo-vvie  le  suit,  puis  visite  le  Brésil,  le  Cap  et  y 
trouve  des  plantes  bulbeuses,  des  Orchidées,  des  Cactées.  Fn  iSaS, 
il  donne  à  Kcav  une  Amaryllidée  de  l'Etat  de  la  Rivière  d'Orange. 
"William  Hooker  la  nomme  «  Imantophyllum  Aitoni  ».  dans  le  Bota- 
nical  Magazine,  alors  que  cette  espèce,  détournée  du  Muséum,  fleu- 
rissait chez  le  duc  de  Xorthumberland  et  paraissait  dans  le  Botanical 
Register  avec  le  nom  de  «  Clivia  nobilis  »,  donné  par  Lindley. 

Des  îles  océaniques.  AUan  Cunningham  envoie,  vers  1826,  le 
Séaforthia  élégant,  leBowéniaremarqual)le,  le  Grévilléa  robuste,  des 
Laportéas,  des  Sténocarpus  et  le  superbe  Araucaria  qui  rappelle 
son  nom. 

A  cette  même  époque  arrivaient  à  Kcav,  par  David  Lockhart,  l'im- 
portateur du  Gardénia  à  longue  fleur,  \ine  collection  d'Orchidées 
recueillies  à  la  Trinité  :  Stanhopea  insignis,  Oncidiiwi  Papilio.  1823, 
Loclihartea  elegans,  Cataaetum  tridentatnm,  et  la  curieuse  plante 
aquatique  Pontederia  craasipes,  aux  pétioles  vésiculeux. 

Comme  Edimbourg,  le  Jardin  de  Kew  avait  reçu,  en  1818,  les 
premières  semences  du  Rhododendron  de  l'Himalaya.  parAValliel», 
fouillant  les  Indes  Orientales;  et,  ensuite,  le  Cèdre  Deodara,  par 
Leslie  Melville,  parcourant  les  montagnes  du  Népaul. 

De  Kew,  Oldham  Richard  se  dirigea  vers  la  Chine  et  le  Japon, 
et  Charles  AVilford  visita  les  îles  japonaises  et  de  Formose. 


124  ANGLETERRE 

Les  élèves  du  ]Muséum  placés  dans  les  jardins  coloniaux  ne  tardaient 
pas  à  transmettre  régulièrement  le  résultat  de  leurs  recherches  : 

John  Fraser  qui  devait  ensuite  nous  enrichir  de  200  espèces 
américaines,  parmi  lesquelles  l'Azalée  à  fleur  de  souci,  le  Groseillier 
doré,  le  Pavier  à  épi,  le  Rhododendron  de  Cateshy; 

"William  Morrison,  important  des  Protéacées  de  la  Rivière  an 
Cygne  : 

(icorge   Aldrige,  collecteur  d'Orchidées  à  la  Trinité  ; 

George  Barclay,  explorateur  de  l'Amérique  Sud  et  des  Sandwich  ; 

NathanielAVilson,  planteur  des  premiers  Quinquinas  à  la  Jamaïque. 

Nous  pourrions  ainsi  continuer  l'historique  des  services  rendus 
par  le  premier  Muséum  horticole  du  monde ,  et  nous  arriverions 
ainsi  aux  célébrités  modernes  qui  ont  constamment  trouvé  à  Kew 
protection,  conseils  et  appui. 

Parmi  le  personnel  dirigeant — toujours  à  la  hauteur  de  sa  mission 
—  nous  devons  citer,  après  Alton,  le  savant  Sir  William  Hooker, 
réorganisateur  du  jardin,  puis  son  fils  Sir  Joseph  Dalton  Hooker,  qui 
fit  paraître  chaque  année  un  Report  on  the  progress  and  condition 
of  The  Roj-al  Gardens.  —  Thiselton  Dyer,  de  la  même  famille,  lui 
succéda  en  janvier  1887  ;  il  publie  actuellement  le  Kew  Bulletin, 
devenu  populaire,  par  Tintérèt  de  sa  rédaction  et  par  son  prix 
modique  de  o  fr.  20  par  mois. 

Les  ouvriers,  employés  et  élèves  jardiniers  reçoivent  à  l'établisse- 
ment une  solide  instruction  théorique  et  pratique,  au  moyen  des 
riches  collections  du  Musée,  du  Jardin  et  de  la  Bibliothèque,  concur- 
remment avec  les  conférences  et  les  travaux  manuels. 

Répétons  enfin  que  Kcav  est  la  pépinière  ou  le  laboratoire  des 
colonies  anglaises,  leur  préparant  ces  végétaux  industriels  ou  écono- 
miques si  précieux  et  les  approvisionnant  jusqu'à  ce  que  les  jardins 
d'outre-mer  puissent  se  sufiire. 


La  Société  royale  d'Horticulture  n'a  pas  hésité  à  organiser  à 
ses  frais  des  explorations  lointaines,  depuis  Jolin  Reeves  et  Joseph 
Banks,  par  exemple  :  Georges  Don,  John  ForbesetPotts,  en  Afrique; 
John  Dampier,  Parker,  en  Cliinc:  David  Douglas, —  im  martyr  de  la 
science,  —  aux  États-Unis  et  en  Océauie,  d'où  il  recueille  plus  de 
200  espèces  ;  John  Weir,  au  Brésil  et  en  Colombie  ;  Hartweg,  dans 
l'Amérique  centrale  ;  Robert  Fortune  en  Chine  et  au  Japon  ;  etc. 

Des  maisons  renomuiées,  celles  de  Veitch,  Sander,  Bull,  Low, 
entretiennent  des  voyageurs  collecteurs  à  leur  profit. 

Après  avoir  parlé  des  arrivages  directs  au  «  Royal  Muséum  », 
nous  énumérerons  les  principales  trouvailles  de  Robert  Fortune, 


A.N(;i.ETi:iuu-: 


1-20 


voyageur  de  la  Soc-iclé  royalr  iriiorticiilliin',  —  (|ui  apporta  ;ui\ 
Indes  le  Thé  de  la  Chine,  —  eelles  des  «  allacln-s  »  aux  ('■lahlisscuiciits 
eoninuTciaux,  et   nous   eilerons   quekjues  exphn-aleui's  lihirs. 

,1.  l'^Xri.OltATKLItS    DK    LA    SoCllCTK    UOVAI.K    DIlOiniCUI-TUIlK 

i)K  Londres. 


lloiuan  l-'<tinrM:,(iSi2-iS.S(»);  exi)l<)- 
ralour  de-  la  Cliim-,  i,S4i-KS',()  cl  icS48- 
i8ôo;  (le  la  Chine  i-l  du  Japon.  iSâa- 
i«G3.  Inlroilucli'ur  du  Tlu-  aux  Indes, 
iSôi. 

Conifères  de  la  Chine. 

Abies  jt'zocnsis. 

Cephalolaxus  Forlunci  (luàlo  el    fe- 
melle). 
Cryptomeria  janoniea. 
Cupressus  lunehris. 
Pinus  Bunji;eana. 
Pseudolaiix   Kani[)leri. 
Toireva  j'iandis. 


Arbres  et  arbustes  de  la  (^liine. 


Abelia  unillora. 
Akebia  (piinala. 
Ann'urdalu 


iloubk 


[uy^dalus  persiea  :  rouf^e  iloi 

llèur  (rdMllet  ;  de  Slian^liaï. 
Azalea  oblusa  ;  ovala  ;  sipianiata,  etc. 
Bambusa  Forlunei  variegata. 
Berberis  Healii  ;  eonsanguinea';  For- 

tunei.  Jai)()niea  ;  Irifurea. 
Caryoi>lei'is  Mastaeluuitus. 
Caniellia  Cu[)  Ik-auly;  Prince  Frédéric 

\\'illianis;  rclicniala  llorepleno. 
Chaniicrops  Forlunei. 
Cilrus  jai)oniea  «  Kuni  Quai  ». 

—  mandarin. 

—  média  «  Finf;ered  ». 
Clemalis  lanuf^inosa. 
Daphne  Forlunei. 
Diervilla  rosea  dit  Weigela. 
Edjceworlliia  elirvsanlha. 
Forsylliia  viridissima. 
Gardénia  llorida  Fortuuei. 
Ilex  cornuta. 
Indigofera  décora. 
Jasminum  nudillorum. 
Lonicera  fragranlissima. 

Pajonia  arborca  Moulan.  (collection). 

—  sujets  porlc-grelles. 
Prunus  triloba. 

—  sinensis  flore  pleno  albo. 
Quercus  sinensis. 
Rliyncospeinium  jasminoides. 
llosa  sp. 

—  aneniona-dora. 

—  Forlunei. 

—  Yeliow  (l*"(ulunc). 
Skimmia  Forlunei. 
Spalhoglollis  Forlunei. 
Spira'a  callosa. 

—  pruuilolia  llore  plcno. 
Viburuum  inacroce[)haIum. 

—  plicalum. 

"NVistaria  sinensis  alba. 


Plantes  licrbaeées  de  la  Chine. 

Adamia  versicolor. 
Anémone  japonica. 
Arundina  sinensis. 
Brassica  sinensis. 
Calyslegia  pubescens. 
Campanula  nobilis. 
Cliirita  sinensis. 
(^lirysantiicnium  «  Pom[)on  ». 
Dielylra  s^jcctabilis. 
F'arlugium  "(randc. 
F^ouf^cres,  plusieurs  espèces, 
Pa'onia,  |)lusicurs  variétés. 
Plalycodon  j^randilloiiim  ;  album. 
Sclaginclla  ca'sia;  W'ildcnow  i. 
Statice  Forlunei. 

Conifères  du  Japon. 

Cryptomcria  var. 
Podocarpus,  plusieurs  types. 
Uclinospora  aurca;  oblusa;  pisilera. 
SciadopUys  vert  ici  liai  a. 
Thuiopsis  dolabrata  varicjfata. 
—  Slandisiiii. 

Arbres  et  arbustes  du  Japon . 

Acer,  plusieurs  espèces. 

Aralia  varicjçala. 

Aucuba  japonica  (màlel  :  variétés. 

ClcmatisFortunci;JohnGould  Veitch; 

Slandisiiii. 
Corylopsis  parvillora;  spicata. 
Daphne  varicf^ala. 
Deulzia  crcnala  llore  plcno. 
Eheag^nus  rellcxa  variegata. 
Eurya  japonica  varicf^ala. 
Evouymus  isérie  variée). 
Kcrria  japonica  varicf^ata. 
Ligustrtim  japon,  aurco-varictjalum. 
Lonicera  bracliyp.  aureo-rcliculata. 
Osmanlhus  aipiilolium;  varic<,Mlum. 

—  nanum. 

Pillosporum  varic«,'atuMi. 
Prunus  japonica. 
Uapliioiepis  ovala. 
Rliapis  llabellil'ormis  ^  ancirata. 
Rhododendron  Mcltcrnichii. 
Skimmia  japonica  vcra  :  nova,  etc. 
ïhea  viritlis  varicf^ata. 
Vilis  de  Yedo. 

Plantes  lierbaeées  du  Japon. 

Chrysanthemum  (variétés). 
(^ouN  allaria  varicijata. 
Laslrca  Slandisiiii. 
Lilium  auralum,  elc. 
Lychnis  Senno  ;  variej^ata. 
Sàxil'raga  Forlunei, 
Spiraeapalmata. 
Tricvrlis  hii'la. 


126 


ANGLETERRE 


B.  —  Explorateurs  de   l.v    Maison   William    Bull 

A    CHELSEA-LOXDRES. 


Baloerhama.  iS7'3.  —  Coloml)ie. 

—  Oneidium  Haldorranup. 
BRVciiMhi.LEn.  iS;i.  —  Colombie. 

—  Tillandsia  mu«;aica. 
Cahoeu.  187.1.  —  Colonibio. 

—  Anthurium  Veitchii. 

—  Bouiarea  Carderi. 

—  {]ollea  liborica,  iS^^- 

—  l)ieHVnl)aiMiia.  variétés. 

—  Masdevallia  Cardeii. 

—  Oniidimu  Carderi,  1875. 
Crocker.  1S7S.  —  Bornéo. 

—  Bulbophylbim  Beecarii. 
IIarris,  1870.  —  Cc»te  ouest  Afrique. 

—  Allamanda  Chelsoni. 
HiLL,  1878.  —Natal. 


—  Enceplialartos    Frcderiei    Gul- 

lielnii. 
Seemann,  18G6-18O8.  —  Amérique  cen- 
trale . 

—  Adiantum  Seemanni,  1868. 

—  Ay^ave  Seemanni,  i8l)fi. 

—  Casimiroa  edulis,  18G6. 

—  Cyrtodeira  chontalcnsis,  1867. 

—  Geonoma  Seemanni.  i8()8. 

—  (lodwinia  Gigas,  1868. 

—  Parmenliera   cerilcra,  1866. 
SiiUTTLEwuHTn,  1S76   — Colombie, 

—  Antitçonum  insiofne. 

—  Bijjnonia  majjnilica. 

—  Masdevallia  eaudata:  muscosa. 

—  Masdevallia  Shuttleworthii. 


C. — EXPLOR.VTEURS  DE  LA  MaISOX  HuGII  LoW  &  O^ ,  ClAPTOX  LoXDRES 


Baxter  William,  1828  —  Australie. 

—  Yé<rétaux  australiens. 
Bli"xt.  —  Nouvelle-Grenade. 

—  Catlleva  Mendelii  var.  Bluntii. 

—  Millonia  Bluntii. 

Box.vLL  William    —  Indes  oceidcn- 
tales.  —  Iles  Philippines. 

—  Aerides     lansoni,    1888;    Leea- 

num,    1881  ;  odoratum,   188I . 

—  Cattleya  Schélieldiana,  1877. 

—  Cymbidium  Lowianum 

—  Cvpripedium  bellatulum,  1888  ; 

"Boxalli.  1877;  ciliolare,  i883; 
villosum  Lowii.  1888. 

—  Dendrobium  albiflorum,  1874; 

Arachnites,  1874  ;  BoxalH,  1873  ; 
Brynierianum,i874;  crassinode 
Barberianum,  1874  ;  Parishii 
albens,i89i;  rhodopterj'gerum, 
1874  ;  Treaclierianum,  1881  ; 
AVardianum  Lowii,  1870. 

—  Lfelia    Davana,   1876;    Leeana, 

188Î;    resplendens,  i883. 

—  :Masdevallia  bella,  1878. 

—  Phalœnopsis  Boxalli,  1882;  Bry- 

raeriana,  1876;  Schilleriana 
vestalis,i88i;  Stuartiana,i88i; 
Veilchi    bracliypodon,  1882. 

—  Saccolabium  belîinum,  1884. 

—  Vanda  Amesiana  (Assam),  1887; 


id.  (Burmalii,  1889;  céerules- 
cens  Boxalli,  1877  ;  id.  Lowii, 
1877  :  Kimballiana,  1889; 
lamellata  Boxalli,  1879. 

—  Lilium  Lowii  ;  Primulinum,  1892. 

—  —  nepalense;  sulphurer.m,i888. 
CuRxow  lliciiARD  —  Madagascar.  — 
Pliilippines. — Amérique  centre  et  sud. 

—  Aerides  illustre,  1884. 

—  Angriccum     eryptodon,    i883; 

Primulinum,  1888 . 

—  Mascarenhasia      Gurnowiana, 

1881. 

—  Stauhopea  Amesiana;  Lowii. 
Sir  Hlgh  Low,  1840-1893.  —  Bornéo. 

—  Alocasia  Lowii 

—  Anaîctochilus  Lowii. 

—  Cœlogyne  Lowii. 

—  Cypnpedium  Lowii,  i847- 

—  —  Slonei 

—  —  —  plalytaenium. 

—  —  Dayanum. 

—  Yanda  Lowii. 

Yalentine  S.  H.,  1887. —  Philippines. 

—  Phala;nopsis    Yalentine,    1884  ; 

violacea  et  gloriosa,  1889. 
WiiiteG.T.,  i883. — Amérique  du  Sud. 

—  Cattleya  Biymeriana  :  W'hitei. 

—  Odontoglossuni  excellens,  i883. 

—  Pescatorci  Lowiana,  1886. 


T).  —  Explorateurs  de  la  Maisox  Saxder  &  C'%  a  Saixt-Albans. 

—  Angrtecum  Eichlerianum. 
Chesterton,  1880-1881.  —  Colombie. 

—  Masdevallia  Chestertoni. 

—  Stenia  Chestertoni,  etc. 
Digaxce.  W.,  1890. —  Brésil. 
Dressel  g.,    1887-1888.    —    Guyane 

anglaise. 
Endres  E.,  i87.">-i878.  —  Colombie. 

—  Odontoglossuni  nevadense. 
Ericsson,    i88,")-i893.      Birmanie.    — 

Brésil.  —  lies  de  la  Sonde. 

—  Bulboidiyllum  Ericssoni. 

—  Cattleya  Yictoria  llcginn. 

—  Cynri()cdium  EllioUianum  ; 
Kimballianum  ;  Uothschil- 
diaiium  ;  Sanderianum  ;  Yic- 
loriic  Mariae,  etc. 


Arel  R.,  1887-1888.  —  Mexique. 
.VlrreciitH.,  1887-1888.  —  Yenezuela. 
Arnold    F  ,  i88i-i883.  —  Yenezuela. 
Colombie 

—  Cattleya  Percivaliana,  i88a. 

—  C)dontoglossum  Sanderianum. 
Bartiiolomaels  P'.,  1883-1893.  —   Co- 
lombie. —  Mexique. 

—  La  lia  anccps  Schrccderiana. 

—  Lalia  anceps  Sanderiana. 
BoKisr:ii,  i8H3-i88<i.  —  (lolonibie. 

—  Odontoglossuni    llunnewellia- 

nuni. 
Boue,  1888-1889.—  Indes. 
Bhain,  1891-1892.  —  Afrique.  — Mada- 

gascar. 

—  Dracicna  .Sanderiana, 


ANGLETERRE 


la* 


Fai,kf,nuerg,  i8;6-i8Si.  —  Colouihu'. 

—  ilostropia    Falkenhoif^i. 
FnKEMANN,  iSiSo-iSM'i. —  Indes. 

—  Dendrol)iiini  Frconiani. 
FoiKiKT  L  ,  i8<)i-i8y'J   — Brésil. 

—  E|)i<l('n(ii-uin  Godsclliaiiuiu. 

—  Oncidiuni  Clravosiamiiu. 
FOIISTKHMAN.N  J.,  i88<>-i88-'J .  —  Ilcs  do 

la  Sonde.  —  Indes. 

—  Cœlogync  Forsterniaunii. 

—  —  Sanderiana. 

—  Deudioltiiiui  eruenliuu. 

—  —  dactvlil'ciuni . 
Fritz  II  ,1888-1889  — liirmanic. 
IIamf.i.in  L.,  i8()'3.  —  Madajfascar. 

—  Eulopliiclla  Elisahetliae. 
HkxnisW.,  1884-188G.  — Colombie.  — 

Indes 

—  Ëucharis  Maslersiana. 

—  —  Sanderiana 
lluBscii,    1881-1884.   —   Equateur.   — 

Pérou . 

—  Masdcvallia  anchorifera;  ealu- 

ra  ;  (lavcola  ;  ludihunda. 

—  Maxillaria  Ilui)scliii. 

—  Odontofïlossum      Sclirœderia- 

num . 

—  Oncidium   Hubscliii, 

—  —        Iricuspidatiim. 
Hu.mblotL.,  1880-1887.  — Les  Como- 

res.  — Madagascar. 

—  Angfriccum    l'asluosuiii;  Gernii- 

njanuni  ;  Ilumhlotii;  Leonis; 
Sanderianuui. 

—  Cynil)idiuni  Huniblotii. 

—  Piiajus  Humblotii. 

Kkhach   O..    i88i-i89'3. — Colond)ie. 
IvL.vuocii  frères,  1871 .  —  Equateur.ele. 

—  BoUea  cœlesUs  ;  Lawrenceana. 

—  Masdevallia  Edwardi. 

—  Masdevallia  Klabochortim. 

—  Maxillaria  Sanderiana,  etc. 

—  Odonloglossum  cirrhosum;  con- 

l'erluni  ;  Edwardi;  orientale; 
pardinum  ;  polyxanthuni. 

—  Oueidium  chrysôrnis  ;  lamelli- 

gerum  ;    melanops  ;    virgula- 
lum, 

—  Pescatnrea  Klabocliorum. 
Khomer  E  ,  1886-1890.  —   Brésil.    — 

Venezuela. 
LiXDGREN,    1892-1893.  —    Brésil.   — 

Paraguay. 
LoRENZEN  J.,  1891.  —  Colombie. 
Max,  1884-1885.  —  Colombie. 

—  Cattleya  gigas  Sanderiana,  i883. 

—  —         Schrœderae. 


.MicuoLirz  W.,  1881-1893.  —  Africpic. 
Birmanie.  —  (loehineliine. —  Con^^o. 

—  Nduvelle-riuim'e   —  Philipj>ines. 

—  Aloeasia  Sandeiiana. 

—  Atridcs  Savageanuin. 

—  (;yi)ripcdiuiu     Ciianiberlainia- 

num. 

—  Cirrlioixlnlum   Sanderianum. 

—  Dcmliobium  Imiieratrix  ;  vera- 

tritolium. 

—  rirammatophyllnni      Measure- 

sianuni. 
OsMKiis  J  ,  1S81-1S85.  —  Brésil. 

—  Lielia   grandis  var.  tenebrosa. 
OvEusiAYS  C,  1887-1893,  —  Brésil.  — 

Coloml)ie,  —  Equateur.  —  (liiatc- 
niala.  —  Ilonibiras.  —  Pérou.  — 
Venezuela. 

—  Oueidium  Sanderiannm,  etc. 
Pat.mkr,    i88()-i8(jo.  —  Venezuela.  

Guyane  anglaise. 
Peu.vceck  F.,  1881-1887    —  Mexique. 
Peutuiis,  1893.—  Brésil.  —  Pérou,  ' 
Petus  E  .  188.5-1890.  —  Argentine.  — 

Brésil.  —  Equateur. 
BimannE  ,1881-1880.  —Birmanie.  — 

Bornéo.  —  Brésil.  —  Indes. 
IloEUELEN  G  ,1880-1884.— PJiilippines. 

—  Aerides  Lawreneeanum;  iiolia- 

nianum  ;  Sanderianum. 

—  Phabrnopsis  Sanderiana,  188."). 

—  Vanda  Sanderiana,  1887. 
IloDEL,  1888-1889.  —  Les  Indes. 
Rœzl  (Benedict),  1871.- Equateur.— 

Mexique. 

—  Masdevallia   abbreviata;    Clii- 

nuera  ;    Livingstonianà  ;  ma- 
erura,  1874;  xantliodactylis. 

—  Miltonia  Bcezlii. 

—  Odontoglossuni  niadrense,  1872. 

—  Oueidium  hastatum  Rœzlii.  ' 

—  Peseatorea  Rcezlii. 

—  Sobralia  Uœzlii. 

—  Zygopetalum  expansum. 
ScuMiuTcuEN,  1880-1893.  —  Colombie. 
SciiRŒDER  A.,  1883-1884.  —  Afrique. 

—  Indes.  —  Sierra  Leone. 

—  Crinum  Sanderianum. 
SeidlE.,    1881-188,5.  —   Guyane    an- 
glaise. 

—  Cattleya  Gaskelliana,  i883. 

—  —  Lawrenceana. 
Starker,  1885-1893.—  Brésil. 
Wallis,    1877-1878.  —    Equateur.  — 

Péi-ou . 

—  Orchidées  diverses. 
Wells  A.,  1882-1886.  —  Brésil. 


E.  —  Explorateurs  de  la  Maison  Veitch  a  Ciielsea,  Londres. 


BuRBiDOE  W.  F.,  1877-1878.  —  Bornéo 
et  Sumatra. 

—  Aloeasia  seabriusoula. 

—  Hurbidgea  nitida. 

—  (hyploeorvne  eaudata. 

—  Gamogynè  Burbidgei. 

—  Ixora  Burbidgei. 

—  Kepenllies  Rajah  ;  bicalcarata  ; 

Burbidgei. 

—  Pinanga  Veilohii. 

—  Piptospatha  insignis. 


~-    Rhododendron  stenophyllum. 

—  AVormia  Burbidgei. 

—  Oreliidées  variées. 
Chesterton,   1872-1877.  —  Colombie. 

—  Odontoglossuni  Coradinei. 
BuRKE,  1881-1894.— Guyane  anglaise. 

—  Bornéo.  —    Philip[)ines.  —  Bur- 
mah. —  Nouvelle-Guinée. 

—  Nepenlhes  Burkei. 

—  Phabenopsis  Scliilleriana. 

—  Ileliampliora  nutans. 


ia8 


ANGLETERRE 


—  Cypripciliuni  Liiulloyamuu. 

—  Zviroi>etalum  lîmkri. 
ClHTis  (Chaulks).  iS:S-iSS<.  —  Arclii- 

pel  indien .  —  Madai^ascar.  —  Gran- 
des Conioies.  ele. 

—  Anirra'cuni  sesquipedale. 

—  Cypripediuni  Curlisii. 

—  ^Medinilla  Curlisii. 

—  Nepenthes  variés 
DoAVNTON.  1S72.  —  Cliili. 

—  Dieksonia  Berleroana. 
ExDRES,  i8:2-i87'3.—  Améri([ue  Cent. 

—  Epidendrum  Eudresii. 

—  Utrieularia  Endiesii. 
HvTTON.  i806-i!S(xS    —  Indes. 

—  Aerides  Huttoni. 

—  Dendrohinni  Iluttoni. 

—  Yanda  insii:;nis. 
Kalbbeyeu.  187SMSS1.  —  Colombie. 

—  lla'manthus  Kalbreyeri. 

—  Paehystoma  Thomsonianum 
Loiuî  (Thomas),  i84o-i858.  —  Areliipel 

indien 

—  Aerides  Fieldin«jrii. 

.—     Araclinanlhe  Catliearti. 

—  Bulbopliyllum  Lol)bi. 

—  Cypripediuni  l)arl)atum. 

—  CVpripedinm  superbiens. 

—  PliaUenopiis  interniedia. 

—  Phalwnopsis  amabibs,  Bhime. 

—  Yanda  cierulea  ;  tricolor. 

—  ^Esehynanlhus  Lobbii. 

—  Medinilla  niagnilioa. 

—  Nepenthes  Yeiteliiana. 

—  llbododendron  Brookii;  jasnii- 

nillorum  ;  javanicum  ;  Lolilji. 
LoBB  (AYii.liam),  i'84oi857.  —  CaUfor- 
nie.  —  Amérique  du  Sud. 

—  Abies  l)raeteata  :  concolor. 

—  Araucaria  imbricata. 

—  Eitz-roya  patagonica. 

—  LiJjocedrus  letragona. 

—  Podocarpus  nuln^enus. 

—  Saxe-Gothea  eonspieua. 

—  Séquoia  j^ij^antea. 

—  ïliuia  Loltbi  i<^i<jcantea) . 

—  Torrcya  myristica. 

—  Berberis  Darwinii. 

—  Desfontainea  spinosa. 

—  Enil>otlirium  eoccineum. 

—  Escallonia  maerantlia. 

—  Lapageria  rosea. 

—  Philesia  buxifoHa. 

—  Pleroma  elegans. 

Maries  (Chaules),  1873-1879  —Japon  ; 
Ile  Foriuose. 

—  Abies  Mariesii. 

—  Acer  japonica  (variétés). 

—  Caryoi>teris  Mastacliantus. 

—  Clerodendrou  tricliotomuui. 

—  Ca-salpini.i  japonica 

—  (Cornus  liracliypoda 

—  Dapliiiipliylluiu  «;laucescens. 

—  Davallia  Niaritsii. 


—  Ela-a^nus  maeroplnilus. 

—  Iris  KaniptVri. 

—  Slyrax  japonicuni. 

Peahce  ilic.uAui).  i8t)4-i8()8.  —  Auiéri- 
([ue  du  Sud  (Coloml)ie). 

—  Amaryllis  pardina. 

—  Bejïonia  l)oliviensis  ;  Pearcei  ; 

rosa'llora  ;  N'eitcbii. 

—  Cyiiripedium  caricinum. 

—  Gymnofïramiua  Pearcei. 

—  Gymnoslacliyum  Pearcei. 

—  ]Maranla  Yeitcliiana. 

—  Odonloiilossum  coronarium. 

—  Sancliczia  noljilis. 

—  Stemonacanthus  Pearcei. 

—  Urceolina  pendula. 

Yeitcu,  John  GorLn,  (1839-1867).  — 
Chine  et  .lapon,  1859-18G0.  —  Aus- 
tralie et  Pliilii)pines,  i864-i865. 

—  Al)ies  lirma. 

—  Cryptomeria  elegans. 

—  Picca  ajanensis. 

—  Picea  Àlcockiana. 

—  Acalypha  Wilkesiana  tricolor. 

—  Amarantus  mclancliolicus. 

—  Ampélopsis  tricuspid.  Yeilclii. 

—  Ampélopsis  japonica. 

—  Aralia  ^  eitchii. 

—  Coleus  A'eitcliii  ;  Gibsoni. 

—  Croton  undulatus  Yeitchi,  etc. 

—  Draca-na  Chelsoni  ;  ]\Iac-Leaii  ; 

magnilica  ;  Mooreana  ;  regina 
et  autres. 

—  Lilium  auratum. 

—  Maranta  Yeitchi. 

—  Pandauus  Yeitchii. 

—  Primula  cortusoides. 

—  Ycitcliia  Johannis. 
YEiTCH,(Hi:nuEUT-JAMEs),  fils  du  ]oré- 

cédent,  rapporte  en  1893,  des  végé- 
taux recueillis  aux  Indes,  au  Japon 
et  en  Australie. 
Yeit(:h(Pi;teu),  1877-1880.  —  Australie 
(Nouvelle-Zélande,  Fiji.)  —  Bornéo. 

—  Lomariadiscolor  bipinnatilida. 
AYallis,  1872-1874.  —  Colombie. 

—  Cypripedium  caudatum. 

—  Epidendrum  ^Yallisii. 

—  Loasa  Wallisii 

—  Masdevallia  Chinuera. 
\Yalteh  (Davis),  1873-1877.  —  Améri- 

(juc  du  Sud. 

—  Bégonia  Davisii. 

—  Bro-svallia  ])edunculata. 

—  Calceolaria  lobata. 

—  Cypella  jx-ruviana. 

—  (Cypripedium  reliculalum. 

—  ^fasdcvallia  Davisii;  Darlacana; 

ionocliai'is. 

—  Poly])otrya  Zeelileriana. 

—  Yiicsia  c'iirysostacliys 
Zah\,  1.S70. —  .\mérique  Centrale. 

—  TiMandsia  Zahuii. 
Etc. 


Le  D'  Maxwell  T.  Mastcrs  et  rorehiclograi)lu'  John  O'iîrien  ont 
bien  voulu  nous  guider  dans  ees  recherches  uiiniilieuses.  Certes,  il 
nous  eut  été  facile  de  les  étendre  encore. 


ANGLETKKIIE 


l-2f) 


F.  —  Explorateurs  liuues. 


B.vcKiiovsE  (James  et  Fils).  <U-  York, 
1794-18C9.  —  Auslriilic. 

Balkoiu  (J.-lî  ).  professeur  de  bota- 
nique à  Ediiiiijourg. —  Socolora. 

—  Boj^oiiia  Sooolraiii». 
B.WMSTEH  (Joiixi,    missionuaire    en 

Virjîinie,  i(kS,S. 

—  Maj^nolia  grandinora,  ele. 
Benson  (colonel),  i8(jG. —  Indes. 

—  Orchidées. 

Bkukeley  ifîênéral),  18G2.  —  Indes. 

—  Orchidées. 

BooTii  (T.-F.),  iS:>3.  —  Bholan. 

—  Khododcudron. 

BowM.w  (U.vvio),  i8'38-i8G8.  —  Pérou. 

Equateur.  (CyanophjUum.) 
Bridges  Thomas,   1807-1865,   Cliili    — 

Pérou    — Bolivie. 

—  Victoria  regia. 

Catiic.vrt  (J.  W.)  (décédé  en   i85i).  — 

Himalaya  oriental 
DuvMMONi)  (.Iames)  (décédé  en  i863i. — 

Australie  du  Sud 
Ellis  iRév'  1-94-18721. —  Madajjascar. 

—  Ouvirandra  î'euestralis,  etc. 
P'alconeh  (décédé  en    1860). —  Indes 

occidentales. 

Gaudner  (G.)  (décédé  en  i84").  —  Bré- 
sil —  Ceylan 

GiHsoN  (John),  jardinier  chez  le  duc 
de  Devonshire. 

—  Amherstia  nobilis,  etc. 
GiLLiEs(J.) —  Chili. 

Gordon  (J.vmes),  décédé  en  1780.  — 
Améri(|ue  du  Nord.  —  Japon. 

—  Ulmus  americana,  1702. 

—  Sophora  japonica. 

—  Ginkgo  biloba,  1754. 


Guay  (  ChristopiierI).    l-'iO-  i-iV<,.   

Améri(]ue. 
Ghii-fitii  (William),  décédé  en   1845. 

—  Indes. 

IIiLL  Walticr    —  Queenslaiid. 

lIooKER  (Sir  JosKi'ii).  —  Héfrjons  an- 
tarctiques. —  Nouvelle-Zélande.  — 
Ilimalava    —  Syrie.  —  .Maroc. 

—  Uhododendronsliinialavcns.etc, 
Jeffrey  Joh.v,   i85o.  —  Calirornie. — 

Orégon. 

—  Conifères. 

Lke  James,  (horticulteur,  1715-179.11. 
Lehmann  (consul}.  —  Auiéri(jue  Sud. 

—  Orcli  idées 

Plrdie  ^^■.  (décédé  en  1S571.  —  Ré- 
gions tropicales  de    rAuiériquc. 

Skinner  (George),  i8o4-i8<i8.  —  Gua- 
temala. 

—  Cattleya  Skinneri,  i836. 

—  Lœlia  superbiens,  1840. 

—  Lycaste  Skinneri,  1842. 

—  Sobralia  macrantha,  1842. 

—  Stanhopea  saccata,  etc. 
Symo.nds  (Sir  W.),  i838.  —  Nouvelle- 
Zélande. 

—  Uacrydium  cnpressinum. 

—  Dammara  australis. 

—  Podocarpus  Totara. 

—  Phyllocladus  trichomanoides. 

—  Yile.x  littoralis. 

Tweedie  (James)  (décédé  en  1862^.  — 
Brésil.  —  Uruguay. 

—  Cactées. 
^^'II^rTAL.  —  Smyrne. 

—  Plantes  bulbeuses,  etc. 
AViGiiT  (Robert)  (décédé  en  1872).  — 

Indes. 


La  Graude-Bretague  a  fourni  une  superbe  pléiade  de  voyageurs 
botanistes  ou  explorateurs  et  de  riches  établissements  d'importation. 


--«-!• 


XI.  —  Parcs  et  Jardins  publics  ou  particuliers. 


Sur  le  sol  accidenté  de  la  Grande-Bretagne,  sillonné  de  cours 
d'eau,  llanqué  de  rochers  au  milieu  des  mers,  l'art  du  paysagiste  a  pu 
facilement  diriger  ses  méandres,  fleurir  ses  pelouses  et  développer 
ses   horizons. 

Après  avoir  admiré  et  imité  le  style  classique  du  célèbre  jardinier 
de  Louis  XH'.  André  Le  Nôtre,  qui  a  traversé  la  Manche  pour 
renouveler  là  bas  ses  conceptions  hardies,  les  initiateurs  anglais 
Kent,  Browu,  ^^'hatcly  posaient  les  premiers  jalons  du  style 
romantique  en  même  temps  qu'une  révolution  semblaJîle  s'accom- 
plissait en  France. 


i3o  aKgleterre 

Les  modernes  ont  continué  l'onuTe  en  donnant  à  leurs  inspi- 
rations plus  de  grâce  et  d'harmonie  et  en  accentuant  la  belle  origi- 
nalité des  effets  par  l'introduction,  dans  les  corbeilles  et  sur  les 
gazons,  de  ces  végétaux  exotiques  dus  aux  explorations  anglaises, 
hollandaises,  russes,  belges  ou  françaises. 

Nous  arrivons  aux  plantations  publiques  :  Parcs,  jardins,  squares, 
promenades,  organisés  par  la  majeure  partie  des  villes  ;  tout  en 
agrémentant  la  cité,  ils  ont  l'avantage  de  taire  connaître  les  végétaux 
et  de  purilier  l'air  respirable. 

La  capitale  marche  en  tête,  corrigeant  sou  immense  étendue  par 
des  oasis  de  verdiu'e  et  de  flem's. 

Parcs  publics  de  Londres. 

Hyde  Park.  Greenwich  Park. 

Régents  Park.  Green  Park. 

Victoria  Park.  Kensington  Gardens. 

Battersea  Pai^k.  Myatt's  Fields. 

Finsbm'y  Park.  Ravenscourt  Park. 

Brockwell  Park.  Southwark  Park 

Clissold  Park.  Saint-James's  Park. 

Duhvich  Park.  Vauxhall  Park. 

Queen's  Park.  Cristal  Palace. 

Les  trois  premiers  occupent  chacun  une  surface  qui  dépasse 
l5o  hectares;  mais,  hors  de  la  cité,  Richmond  Park  s'étend,  rive 
droite  de  la  Tamise,  sur  une  superficie  de  900  hectares,  et  Hampton 
Court,  de  la  rive  gauche,  sur  200  hectares. 

Dans  les  villes  principales,  nous  signalerons  seulement  quelques- 
uns  des  parcs  les  plus  renommés  : 

Birmingham  :  Gannon  Hill  Park. 

Dublin  :  Phœnix  Park. 

Glasgow  :  Kelvingrove  Park.  —  Queen's  Park. 

Leeds  :  Parcs,  Jai'dins  et  Promenades. 

Liverpool  :        Seflon  Park.  —  Prince's  Park. —  Stanley  Park. 

Manchester  :     Plusieurs  Parcs,  Jardins,  Boulevards  et  Squares. 

Birkcnhead  :     Parc  et  Promenades. 

Newcastle  :       Jesmond  Dean  Park. 

Preston  :  Parcs,  Jardins  et  Promenades. 

Scarborough  :  Clitf  Bridge,  Grounds  and  Spa. 

Tous  ces  Parcs  et  Jardins  sont  confiés  à  des  horticulteurs  de  pre- 
mier ordre.  Les  administrations  les  encouragent  en  mettant  à  leur 
disposition  les  matériaux  si  variés  dont  ils  ont  besoin. 


ANGLETERRE  l3l 

Les  graudes  et  belles  planlulious  qui  aecoinpagueul  de  rielu-s 
demeures  sont  disséminées  sur  la  presque  totalité  des  Comtés.  Il  en 
est  de  véritablement  splendides,  et  pour  la  réalisation  desquelles  il 
a  été  dépensé  des  sounues  considérables:  par  exemple,  les  résidentes 
royales  de  la  Couronne  :  à  Windsor  Castle  et  à  Fronniore,  non  loin  de 
Londres  ;  à  Osborne  House,  île  de  Wiglit;  à  Balmoral,  Keosse,  etc. 

Nous  aurions  à  citer  ainsi  5,ooo  Parcs  et  Jardins  particuliers  des 
plus  remarquables,  et  le  nom  du  propriétaire  ou  de  l'occupant,  et  le 
nom  du  cliei"  jardinier  de  chacun  d'eux.  Il  nous  sullira  d'en  résumer 
le  nouibre,  par  Comté,  dans  une  colonne  spéciale  du  tableau  consacré 
aux  établissements  d'horticulture,  page  ii8. 

XII.  —  Journaux  horticoles. 

L'horticulture  anglaise  étant  livrée  à  ses  propres  ressources,  il  en 
résulte  (|ue,  pour  sa  propagande  et  l'exposition  de  ses  principes,  pour 
la  publication  des  résultats  de  ses  efforts,  il  lui  tant  des  organes 
puissants  ou  populaires.  La  presse  horticole  est  bien  plus  importante 
en  Angleterre  <|ue  dans  tout  autre  pays,  d'autant  mieux  (pielle  n'a 
pas,  comme  en  France,  la  concurrence  des  Bulletins  de  Sociétés 
d'horticulture  et  d'agriculture  —  à  l'exception  du  Journal  of  the 
Iloj'iil  HorticuHural  Sociefj',  rédigé  par  le  Secrétaire. 

Les  principaux  Journaux  purement  horticoles  —  la  rédaction  est 
confiée  à  des  hommes  de  valeur  —  sont  : 

The  Gardeners   Chronicle,  par  Maxwell  T.  Masters,  créé  en  i84i' 

Jlie  Gardeners   Magazine ,   par  (i.  Gordon,         créé  en  1843. 

The  Journal  of  Horticulture,  par  Robert  Hogg,     créé  en  1848. 

The  Garden,  par  AVilliam  Robinson,  créé  en  18-2. 

A  côté  de  ces  publications  illustrées  avec  art,  il  existe  ce  que  l'on 
pourrait    appeler    la  petite  presse,  tpii  se  compose  de  journaux  à 
dix  centimes,  établis  depuis  une  dizaine  d'années  au  moins,  tels  que  ; 
Amateur  Gardening;  Planter's  Gazette: 

Gardening  World;  The  Northern  Gardener  : 

Gardening  lUustrated  ;  The  Horticaltural  Adverliser ; 

Garden  Work:  The  Orchid  Repiew  : 

Horticaltural  Times  :  Cottage  Gardening.  Etc.,  etc. 

Ces  organes  horticoles  sont  hebdomadaires  et  leurs  rédacteurs 
sont,  paraît-il,  largement  rétribués. 

Le  journal  est  vendu  au  numéro  chei<  tous  les  marchands  dé  jour- 
naux,  dans  les  kiosques  et  aux  gares  de  chemins  de  fer. 


i3a 


ANGLETERRE 


Si  lou  en  juge  par  les  soins  typographiques  et  par  la  marée 
montante  dannonces  et  de  réclames,  on  peut  dire  (pie  la  presse 
horticole  anglaise  est  riche  et  prospère. 

Nous  ajouterons  qu'un  grand  nombre  de  publications  scientifiques, 
agricoles,  forestières,  cynégétiques,  de  voyages,  de  vie  à  la  campagne, 

de  cuisine,  de  mode,  etc.,  ont  une  chronique  horticole  inédite  ou 

taillée  à  coups  de  ciseaux. 

XIII.  —  Ouvrages  remarquables. 

Parmi  les  ouvrages  les  plus  remarquables  de  l'horticulture ,  rédigés 
et  publiés  en  Angleterre,  on  peut  citer  : 

Theorj-  and  Practice  of  HorticuKiire Joiix  Lindley. 

Encyclopœdia  of  Gardening J.-C.  Loudox. 

Arboretum  Britannicum J.-C.  Loudox. 

Magazine  of  Botanj- Joseph  Paxtox. 

Botanical  Dictionarj- Joseph  Paxtox. 

Book  ofthe  Garden Mac  Ixtosh. 

Floiver  Garden Lixdley  &  Paxtox. 

Exotic  Botany J.-E.  Smith. 

Botanical  Cabinet Loddiges. 

Species  Filicum W..j.  Hooker. 

Gardener's  Assistant • Robert  Thompsox. 

Botanical  Magazine Hooker. 

Botanical  Register Lindley, 

English  Flower  Garden William  Rorixson. 

Les  publications  plus  récentes  fournissent  les  œuvres  suivantes  : 

Manual  ofthe  Coniferœ Harry  J.  Veitch. 

Maniial  of  Orchidaceous  Plants Harry  J.  Veitch. 

Orchard  Ilouse Thomas  Rivers. 

Miniature  Fruit  Garden Tii.  &  ï.-Fr.  Rivers. 

Dictionarj'  of  Gardening .^ .    .     G.  Nicholsox. 

Cassell's  Popular  Gardening \V     D.-T.  Fish. 

Orchid  Album ./\\Varxer& Williams. 

Ferns  British  and  Exotic. .    A:..J.  Lowe. 

The  Fruit  Manual Robert  Hooo. 

Booh  of  Choice  Ferns (Ieoroks  Sciixeidkr. 

Vines  and  Vine  Culture Arcmihald  Rarrox. 

Etc.,  etc. 

H  a  paru  égalcmrnt  beaucoup  de  brochures  et  de  petits  livres  sur 
des  cultures  générales,  spéciales  et  sur  des  observations  pratiques. 


ARGENTINE  (république) 

3,200,000  kilomètres  carres.  —  4?^oo,ooo  habilanls. 


L'immigration,  dans  la  Republique  Argentine,  favorisée  par  des 
lois  protectrices,  a  singulièrement  contribué  au  développement  de 
l'Agriculture. 

Le  climat  et  le  sol  ont  secondé  les  efforts  du  colon  ;  sa  famille  s'est 
constituée,  sa  fortune  s'est  arrondie  et  la  richesse  du  pajs  y  a  gagné. 

La  vie  pastorale  a  conduit  le  cultivateur  vers  l'exploitation  des 
plantes  alimentaires  ;  de  là,  l'amélioration  des  potagers  et  des  vergers 
destinés  à  l'approvisionnement  de  la  ferme  ou  du  marché. 

Aux  espèces  indigènes  :  Pommes  de  terre,  Patate,  Igname,  Tomate, 
Aubergine,  Pastèque,  Piment,  sont  venus  s'ajouter  les  légumes 
d'autres  pays  :  Pois,  Haricots,  Choux,  Betteraves,  Navets,  Ognons, 
Ails,  Radis,  Asperges,  Artichauts,  Gardons,  Céleri-Rave,  et  toute  la 
verdure  alimentaire. 

La  Pomme  de  terre  fournit  400,000  kilogr.,  à  l'exportation,  les 
Haricots  et  Pois  ensemble  5o, 000  kilogr.,  au  minimum. 

Le  Mais  quitte  les  ports  argentins  par  400  millions  de  kilogr.  de 
semences.  L'Europe  s'y  approvisionne  des  espèces  fourragères  à 
grand  développement,  qui  ne  peuvent  arriver  à  maturité  chez  elle. 

Les  plantes  vivrières  ont  profité  des  accrues  alluvionnaires  du 
bassin  des  grands  rios  Parana,  Paraguay,  Uruguay,  et  se  développent 
au  milieu  des  lagunes  marécageuses  de  Corrientes  et  d'Entre-Rios. 

Les  vergers  marchent  de  pair  avec  les  potagers,  modifiant  leurs 
essences  d'après  le  sol  et  le  climat,  et  se  sont  renouvelés  dans  leui'S 
anciennes  variétés  d'origine  espagnole  ou  portugaise,  par  un  choix 
plus  conforme  aux  progrès  de  la  pomologie  moderne. 

Le  vignoble  est  bien  le  milieu  favorable  à  nos  arbres  fruitiers  à 
pépins  ou  à  noyau,  et  certaines  vallées  bien  orientées  des  sierras  sont 
nommées  «  les  jardins  de  l'Argentine  ». 


l34  ARGENTINE 

Où  l'excès  de  sécheresse  nuit  au  Pommier  ou  au  Poirier,  ^01i^der 
s'installe  au  profit  de  Ihuilerie,  et  le  rustique  Caroubier  fournit  un 
aliment  <i  patai  »  et  une  boisson  fermentescible  «  loja  »  appréciés  de 
l'immense  région  andine. 

Abritées  par  le  gigantesque  rempart  montagneux,  les  provinces 
de  Catamarca,  de  la  Rioja,  de  San  Juan,  de  Santiago  de  TEstero, 
de  la  fertile  Mendoza,  récoltent  des  Oranges,  des  Figues,  des  Olives, 
et  aussi  bien  des  Raisins,  des  Pèches,  des  Abricots,  des  Cerises  et 
des  Prunes. 

Les  sols  friables  de  Salta  se  sont  montrés  propices  au  Bananier; 
la  vente  des  régimes  en  a  été  fructueuse  au  département  d'Oran. 

Si  le  midi,  plus  froid,  de  la  République  Argentine  oflre  moins 
d'intérêt  à  l'horticulteur  —  à  part  la  flore  arbustive  de  Magellan  et 
des  Cordillères,  —  le  nord,  plus  rapproché  de  l'Equateur,  favorise 
la  végétation  luxuriante  de  plantes  économiques  ou  alimentaires. 

Sous  ce  rapport,  la  province  de  Buenos-Aires  a  pris  le  premier 
rang.  Ses  jardins  jouissent  d'une  réputation  méritée.  Cependant,  elle 
consacre  5oo,ooo  hectares  au  Maïs,  alors  que  la  Pomme  de  terre 
occupe  seulement  8,000  hectares  et  les  autres  légumes,  3,000. 

Non  moins  dense  en  population,  le  plantureux  Tucuman  s'est 
transformé  en  pépinière  de  fruits,  de  légumes,  d'arbustes  et  de  fleurs. 

Culture  rémunératrice,  la  Canne  à  sucre  vient,  sous  ce  climat  plus 
accentué  en  chaleur,  couronner  le  labeur  du  colon... 

Le  Café,  le  Coton,  le  Riz,  le  Tabac,  le  Lin,  même  le  Maté  ou  Thé 
du  Paraguay  procurent  le  bien-être  au  planteur  intelligent. 

En  rangs  serrés,  les  arbres  précieux,  tels  que  :  Aspidosperma, 
Bulnesia,  Cœsalpinia,  Dalbergia,  Lubea,  Myrsine,  Porliera,  Prosopis, 
etc.,  constituent  la  fortune  des  forêts  qui  meublent  la  chaîne  de 
Calchaquis,  se  dirigeant  par  Salta  vers  Jujuy.  Sur  les  plateaux  et  à 
travers  les  broussailles  alpestres  de  la  zone  subtropicale,  le  botaniste 
récolte  d'amples  provisions  d'Orchidées,  de  Fougères,  de  Bromé- 
liacées, et  le  chasseur  peut  tirer,  à  foison,  la  vigogne  et  le  chincliilla. 

Partout,  la  production  rémunératrice  de  fruits  et  de  légumes  a 
tenté  le  cultivateur  qui,  à  l'exemple  de  son  confrère  californien,  est 
venu  ajouter  l'industrie  et  le  commerce  à  son  enclos. 

Les  conserves  de  Fruits  et  de  Légumes,  confectionnées  sur  place 
ou  avec  l'intermédiaire  d'un  intéressé,  ont  acquis  une  certaine 
renommée  dans  l'Amérique  du  Sud. 

L'Agriculture  a  donc  inspiré  le  jardinage  par  ses  expériences 
lucratives  de  réfrigérants  appliqués  à  la  boucherie.  Les  •2.5  millions 
de  kilogr.  de  viandes  argentines  congelées  n'ont-elles  pas  fait  baisser 
pavillon  aux  fameux  frigorifiques  tasmaniens  et  néo-zélandais  ? 


ARGENTIXR  l'35 

Attendons-nous  aux  arrivages  de  Conserves  aliinentaîrcs  dont  la 
vente,  à  peu  près  assurt'c,  t'ucouragera  chez  les  Argentins  la  sélec- 
tion des  espèces  eoniiuercialcs. 

Les  Pares  et  les  Jardins  do  [)laisance  ont  été  la  consé({uence  de  la 
fortune  acquise  par  la  population  laborieuse. 

La  capitale,  elle-mOnie,  marche  de  l'avant  et  entraîne  les  antres 
villes,  en  consacrant  près  de  200  hectares  aux  plantations  dagrcment 
disséminées  sur  les  Places  et  les  Poulcvards,  dans  les  Parcs  et  les 
Jardins  publics.  La  population  sédentaire  ou  de  passage  leur  fait 
fête. 

La  Flore  locale  est  considéi'ablc  et  insullisanimcnt  explorée. 
Cependant,  les  paysagistes  —  plusieurs  sont  d'origine  française  —  ont 
su  en  tirer  un  heureux  parti. 

La  Sylviculture  est  l'ceuvre  des  premiers  conquérants  et...  un  peu 
de  la  nature.  Les  surfaces  boisées  y  sont  étendues  et  denses. 

Les  pépinières  d'attente  et  l'extraction  des  plants  dans  les 
clairières  sylvestres  ont  facilité  la  création  des  forêts  du  Cliaco  et 
des  Missions  qui  sont  réputées  dans  les  industries  du  bois,  de  la 
teinture,  de  la  tannerie  et  de  la  fabrication  de  la  potasse,  du  brome, 
du  papier  végétal,  etc. 

On  sait  que  les  fourrés  de  ces  massifs,  connus  sous  le  nom  de 
«  forêt  vierge  »,  sont  hantés  par  des  fauves  dangereux,  alors  que 
le  singe  se  balance  aux  lianes,  le  castor  construit  sur  le  bord  des 
fleuves,  l'autruche(nandii)  vagabonde  et  niche  dans  les  «  Cartaderos  » 
de  la  pampa,  les  Gynériums  de  la  plaine. 

Sans  sortir  de  notre  cadre,  nous  pouvons  dire  ([ue  l'éducation  des 
abeilles  et  le  peuplement  des  cours  deau  ont  augmenté  le  revenu 
de  ceux  qui  s'y  livrent. 

Les  Écoles  d'agronomie,  avec  cours  d'arboriculture,  dont  le 
règlement  est  quelqiu'  peu  calqué  sur  les  nôtres,  ont  rendu  de 
grands  services  à  la  population  rurale.  Autrefois,  la  jeunesse 
argentine  fut  l'hôte  de  nos  Ecoles  supérieures  ou  d'application;  la 
nation  a  désormais  pourvu  à  son  instruction  agricole. 

Parmi  les  créations  de  ce  genre.  l'Institut  agronomique  et 
vétérinaire  de  Santa-Catalina.  à  Buenos-Aires,  se  place  au  premier 
rang.  C'est  un  établissement  d'enseignement  supérieur  qui  participe 
à  la  fois  de  notre  Institut  agronomique  et  de  l'Ecole  d'Alfort. 

Actuellement,  trois  anciens  élèves  de  l'Institut  agronomi([ue  de 
Paris  sont  professeurs  à  Santa-Cataliua. 

La  botanique  et  Ihorlicullure  arbustive.  forestière  ou  potagère,  y 
font  l'objet  de  leçons  tliéoric[ues  et  de  démonstrations  pratiques, 
suivies  avec  assiduité  par  les  élèves. 


l3G  ARGENTINE 

Des  tentatives  d'acclimatation  de  nos  espèces  fruitières,  légu- 
mières.  sylvicoles  ou  ornementales  ont  déjà  produit  quelques 
résultats,    étant    donnée    la    variété    de  ce   vaste   territoire. 

Sous  les  auspices  des  Poiivoirs  publics  de  la  nation  et  des  provinces, 
le  20  avril  1890.  la  Société  Argentine  ouvrait,  à  Buenos-Aires,  ville 
capitale,  une  Exposition  internationale,  rurale  et  agricole,  qui  a  uiis 
en  relief  les  productions  de  légumes  et  de  fruits,  à  létat  naturel  ou 
préparé,  ainsi  que  les  vins  et  alcools,  les  huiles,  les  sucres,  les  cafés, 
les  papiers,  les  gommes,  etc.,  dérivés  des  végétaux. 

Des  sections  étaient  réservées  aux  légumes  ci-après  :  Patates, 
Pommes  de  terre.  Betteraves.  Pois  chidies  et  autres,  Haricots,  Fèves, 
Asperges,  Tomates,  Piments,  (^houx.  Ognons,  puis  les  fruits  et  les 
graines  oléagineuses  du  pays. 

Les  plantes  économiques,  les  graines  darbres,  les  semences  de 
fleurs  avaient  leur  catégorie,  de  même  que  les  fruits  secs,  y  compris 
les  Figues  et  les  Raisins,  enfin  les  fruits  conservés. 

Plus  loin,  se  groupaient  les  plans  de  jardins  fruitiers  ou  potagers, 
de  parcs  dornement.  de  Icmmucs,  de  colonies,  etc. 

L'horticulture  dutilité  ou  dorneuient  a  contribué  au  succès  de 
cette  fête  rurale,  par  ses  l)osquets,  ses  plates-bandes,  ses  corbeilles, 
ses  groupes  disséminés  sur  les  pelouses  qui  encadraient  les  bâti- 
ments, hall,  pavillons  et  galeries  du  concours.  Toutes  les  provinces 
étaient  là,  représentées  ;  leurs  richesses  ont  été  d'autant  mieux  étudiées 
que  le  programme  proposait  deux  prix  :  l'un  de  5oo  piastres,  l'autre 
de  25o,  pour  les  comuiissaires  de  sections  qui  rédigeraient  les 
meilleurs  Rapports  sur  les  résultats  du  concours. 

L'instruction  horticole  ne  tardera  pas  à  enti'cr  dans  une  phase 
nouvelle.  La  ville  de  Buenos-Aires  a  récemment  créé  un  Jardin 
botanique,  par  les  soins  du  Directeur  des  Parcs  et  Jardins  publics, 
M.  Charles  Thays,  élève  d'un  maître  parisien,  M.  Edouard  André. 

Les  carrés  sont  organisés  en  plein  air.  De  grandes  serres  sont 
construites.  Les  végétaux  des  régions  chaudes  et  ceux  des  régions 
froides  se  sont  donné  rendez-vous  dans  cet  établissement  d'un  haut 
intérêt,  qui  recueillera  en  même  temps  les  ricliesses  indigènes. 

La  Flore  argentine  encore  peu  connue,  nous  écrit  le  zélé  fonda- 
teur du  Jardin,  est  très  nombreuse  et  ses  représentants  offrent  la 
variété  la  plus  grande,  depuis  les  Hêtres  toujours  verts,  Fag^aa 
beluloidefi  et  antarticiifi  de  la  Terre  de  l'eu,  signalés  et  rapportés  en 
Europe  par  l'anglais  Josepli  Hooker  et  le  français  Paul  Hariot, 
jusqu'aux  Orchidées  et  aux  Broméliacées  de  Tucuman  et  de  Jujuy. 


AUSTRALIE 

iS.aifi.rxK)  kilomc'livs  canvs.  —  ^^,3o^,^ou  lial)ilaiils. 


L'Australie,  ci)loiiio  anglaise,  coniprenaut  la  majeure  partie  des 
îles  océaniennes,  est  elle-niènie  divisée  en  sept  colonies  ayant  chacune 
à  leur  tête  un  Gouverneur.  Ce  sont,  d'après  leur  étendue  territoriale  : 
Australie  occidentale.  Australie  méridionale,  Qucensland,  Nouvelle- 
Galles  du  Sud,  Nouvelle-Zélande,  A'ictoria,  Tasnianie.  Nous  les 
examinerons  dans  leur  ordre  alphabétique. 

Jusqu'alors,  les  productions  naturelles  dominent  :  mais  déjà 
la  spéculation  tire  un  parti  avantageux  des  végétaux  utiles 
de  l'extérieur.  Par  exemple,  la  Vigne,  en  1890,  s'étend  sur 
20,000  hectares  et  produit  plus  de  4  millions  de  gallons  de  vin, 
et  la  Pomme  de  terre  fournit  600,000  tonnes  de  tubercules  sur 
()0,ooo  hectares.  Où  la  population  est  plus  dense,  la  production 
augmente.  Telles  sont  les  colonies  Victoria  et  Nouvelle-Zélande, 
(|ui  occupent  le  i)rcmier  rang  au  chapitre  du  produit. 

Antipode  de  l'Europe,  l'Australie  commence  à  exploiter  la 
situation  (pie  lui  procui'c  l'interversion  des  saisons,  en  nous  envoyant 
fruits  et  légumes  lorsqu'ils  nous  manquent.  En  dix  années,  la  surface 
consacrée  aux  jardins  et  aux  vergers  a  doublé. 

Des  Ecoles  se  créent,  des  Sociétés  se  fondent,  des  Syndicats 
s'organiseul,  les  uns  pour  l'enseignement,  les  auti'cs  j)»»ur  la 
production  et  le  commerce. 

Les  deux  plus  grandes  capitales,  Mell)ourne  et  Sydney,  n'ont-elles 
pas  ouvert,  l'une  et  l'autre  avec  succès,  une  exposition  univei'selle? 

L'Australasie  est  un  pays  d'avenir  au  point  de  vue  horticole 
et  commercial. 


l38  AUSTRALIE 

AUSTRALIE  MÉRIDIONALE 

Capitale  ;  Apélaïpe, 


Après  une  promenade  aux  Pai'cs  Nord,  Ouest,  Sud  et  Est,  lorsque 
le  touriste  pénètre  au  Jardin  botanique  d'Adélaïde,  créé  en  même 
temps  que  la  capitale  par  John  Bentham  Neales,  George  Francis, 
AVilliam  Wyatt,  etc..  il  est  émerveillé  des  richesses  qui  s'y  trouvent 
réunies  et  il  se  plaît  à  les  comparer  avec  les  végétaux  indigènes. 

En  plein  air,  d'énormes  Figuiers  verts,  Ficus  platj'poda  et 
rnbiginosa  ;  le  Cocotier  du  Chili,  Jiibœa  spectabilis,  le  Molle  du 
Pérou,  Schinus  Molle;  le  Sterculier  chinois;  le  Gardénia  indien 
fructifiant  avec  le  Grévilléa  australien  :  des  Conifères  d'Américpie 
faisant  ressortir  encore  l'originalité  des  Araucarias,  des  Dammaras, 
des  Podocarpus  australiens. 

Les  Fougères,  les  Cactus  ont  des  centaines  d'espèces  et  de 
variétés.  Les  Orchidophiles  peuvent  se  délecter  à  la  floraison  des 
Phalaenopsis,  des  Vandas,  des  Cypripédiums,  des  Cattleyas,  des 
Odontoglossums  d'origines  si  différentes. 

Les  Roses  y  rappellent  la  beauté  du  pays  de  F'rance.  et  la  Victoria 
brésilienne  étale  sur  une  large  pièce  d'eau  ((uantité  de  feuilles  et  de 
fleurs  phénoménales. 

Le  Palmarium,  terminé  en  iB^S,  a  coûté  100,000  francs,  dit-on;  ne 
pourra-t-il  faciliter  l'acclimatement  de  ces  vigoureux  types  africains 
ou  asiatiques,  alors  tpie  les  Séaforthias  et  Ptychospcrmas  spontanés 
ornent  les  gorges  et  les  vallées  rocheuses  de  l'Upper  Mary,  alors 
cpxe  les  Livistonas  rabougris  pullulent  dans  les  forêts  ouvertes,  au 
milieu  de  fourrés  d'Andropogons  où  se  réfugient  les  serpents 
redoutables  et  d'où  s'échappent  des  myriades  d'oiseaux  multicolores? 

Les  Légumes  et  les  Fruits  sont  cultivés  dans  les  plaines  arrosées, 
près  des  villes  et  sur  le  littoral  favorable  à  la  végétation.  Cliafpie 
année,  la  surface  jjlantée  augmente,  depuis  (pie  l'on  a  reconnu  la 
possibilité  d'expédier  ces  produits  vers  l'Amérique  et  l'Europe  ])ar 
steamers  simples  ou  frigorifiques. 

L'emballage  et  le  paquetage  des  denrées  alimentaires  sont  devenus 
l'objet  déludes  et  d'industries  nouvelles. 

Tous  nos  fruits  se  retrouvent  là-bas,  ])liis  oii  moins  bien 
déterminés. 


AUSTRALIE  1^9 

Il  a  été  cependant  reconnu  que  les  Pommes,  résistant  le  mieux 
aux  voyages  jus([u'à  Londres,  étaient  Adams'  Pearmain,  Jonathan, 
London  Pepping,  Home  Beauty,  Stone  Pippin,  Sturmer  Pippin. 

La  Banane,  la  Mangue,  l'Ananas  sont  abondants  et  ont  suscité 
l'industrie  des  conserves  pour  relever  le  prix  de  leur  vente. 

Les  Oranges,  les  Limons,  les  Citrons  mûrissent  pendant  notre  été 
et  sont  recueillis  avec  soin. 

Les  Légumes,  de  plus  en  plus  recherchés,  amènent  à  chaque 
printemps  des  jardiniers  chinois  qui  les  cultivent  et  les  vendent.  La 
Pomme  de  terre  fournit  3o,ooo  tonnes,  et  le  Pois  i5,ooo  hectolitres. 

Le  colon  reste  à  ses  rizières,  à  ses  plantations  de  Caféiers,  de 
Cannes  à  sucre,  à  ses  champs  de  Tabac,  de  Maïs,  de  Sorgho,  de 
Millet,  d'Ignames,  de  Patates,  de  Pommes  de  terre. 

Les  houblonnières  constituent  une  culture  à  profit. 

Le  bois  de  Santal  est  l'objet  d'exportations  fructueuses. 

La  Vigne  produit  ()00,ooo  gallons  et  continue  à  étendre  ses  bras 
généreux  pour  l'exploiteur.  Le  ^'^in  rouge  ou  blanc  est  devenu  un 
élément  commercial,  immédiatement  après  le  Blé  et  la  laine.  La 
production  de  1892  a  été  de  800,000  gallons  de  vin  et  de  5, 000  tonnes 
de  raisins  frais,  expédiés  hors  frontière. 

Le  Raisin  de  table  et  les  cépages  Zante  et  Sultana,  destinés  au 
séchage,  ne  sont  pas  d'un  moins  bon  rapport. 

De  cette  situation  prospère,  l'esprit  de  groupement  a  fait  naître, 
dès  1845,  la  Société  royale  d'agriculture  et  d'horticulture  de 
l'Australie  méridionale. 

Au  meeting  d'automne,  les  membres  composent  des  comités  dits  : 
Agriculture  ;  Pâturage  et  Laines  ;  Horticulture  et  Florieulture  ; 
Viticulture  ;  Industries  et  divers. 

Ces  Comités,  comprenant  soixante  membres,  régissent  la  Société  et 
nomment  un  Président  susceptible  d'être  réélu  trois  fois  de  suite, 
et  des  assesseurs  dont  un  seulement  peut  bénéficier  de  la  réélection. 

Le  jardinage  est  admis  au  Collège  d'agriculture  et  à  la  Ferme 
expérimentale  de  Rose"warthy,  fondée  par  l'Etat,  aux  portes  de 
la  capitale,  en  1879,  sur  terrain  de  20,000  hectares.  Le  professeur 
principal  reçoit  i2,5oo  francs  d'appointements. 

En  1890,  le  Parlement  a  fait  construire,  à  Adélaïde,  un  vaste 
Musée  de  botanique  qui  rend  de  grands  services  par  ses  galeries 
d'herbiers,  ses  collections  de  fruits  plastiques,  par  la  classification 
géologique  ou  climatérique  des  plantes  et  leur  emploi,  enfin  pai* 
ses  publications. 

Déjà  le  Jardin  botanique,  qui  a  précédé  le  Musée,  avait  habitué  le 
cultivateur  à  solliciter  des  semences  et  des  plants  qui  ne  lui  étaient 


l4o  AUSTRALIE 

jamais  refusés,  et  les  luuuicipalités  à   s'approvisionner  gratuitement 
darbustes  et  de  fleurs  pour  le  décor  des  Parcs  et  des  Jardins  urbains. 

Territoire  du  Nord.  —  Le  «  Northern  Territory  »  de  la  colonie, 
assez  distinct  de  la  région  baignée  par  l'Océan  indien,  est  peuplé  de 
deux  essences  dominantes  :  le  «  Wattle  »  et  le  «  Gum  )).Le  premier  de 
ces  arbres,  l'Acacia  ou  le  Mimosa,  exploité  pour  ses  propriétés 
tannifères,  rapporte  jusqu'à  2,000  francs  à  Thectare  et  figure  au 
tableau  des  exportations  pour  une  somme  dépassant  un  million 
de  francs.  L'autre,  lEucalyptus  ou  Gommier,  géant  sur  le  littoral,  se 
couronne  à  l'intérieur  des  terres  ;  certains  types  grandissent  sur  la 
crête  des  chaînes  accidentées,  tandis  que  d'autres  à  bois  plus  blanc, 
fréquentent  les  abords  marécageux.  Nous  hésitons  à  traduire  leur 
nom  spécifique,  les  botanistes  des  Deux-Mondes  n'étant  pas  d'accord 
sur  ce  point. 

Çà  et  là,  on  voit  de  beaux  spécimens  des  genres  :  Alectryon, 
Buchannania,  Calythrix,  Cochlospermum,  Erythrophlaum,  Megas- 
perma,  Pancovia,  Schmidelia. 

Les  rivières  côtières  sont  bordées  par  le  Manglier,  le  Muscadier, 
le  Mélaleucadendron,  l'arbre  à  papier  des  colons,  qui  constitue 
d'impénétrables  maquis  dans  l'archipel  de  l'est  ;  puis  le  Pétalos- 
tygma,  Euphorbiacée  réputée  très  dangereuse,  quoique  surnommée 
l'arbre  à  quinine,  et  plus  au  nord,  le  Bambou,  base  de  trafic  pour 
les  aborigènes. 

Si  les  jungles  sont  des  broussailles  et  des  repaires  de  toutes 
sortes,  les  lagunes  d'eau  douce  disparaissent  sous  les  Nymphéacées, 
et  les  clairières  laissent  entrevoir  des  Fougères  ligneuses,  des 
Gycadées  bizarres,  des  Orchidées  étranges. 

La  série  des  Mousses,  des  Algues,  des  Hépatiques  et  des  Lichens 
a,  plus  d'une  fois,  appelé  la  loupe  du  cryptogamiste. 

Le  personnel  ofllciel  du  Territoire  du  Nord  compte  un  «  Gurator 
of  Botanic  Garden  »  :  N.  Holtze,  à  Port-Darwin,  ville  principale. 

Sur  l'inspiration  du  Ministère,  des  Pépinières -Écoles  ont  fait 
pénétrer  sur  les  districts  conquis  nos  essences  de  l'Ancien-Monde. 
Par  millions,  on  énumère  désormais,  où  l'Eucalyptus  n'est  plus  à 
laisc,  les  Chênes,  les  Ormes,  les  Frôncs,  les  Pins,  les  Saules,  les 
Peupliers,  les  Taraarix  et  des  essences  économiques  étudiées  à  un 
autre  point  de  vue,  le  Noyer,  l'Olivier,  le  Mûrier. 

L'organisation  du  service  forestier  et  l'attribution  de  primes  aux 
planteurs,  ducs  à  l'initiative  du  député  Krichaufl",  ont  donné 
d'heureux  résultats  sur  les  landes  et  les  sols  miniers. 


AUSTRALIE  j^i 


AUSTRALIE  OCCIDENTALE 

C<i/fi((iU'  :   1*i;ktii. 

Les  Fruits  el  les  Lé<i^iinu's  cultivés  ou  Europe  prospèrent  dans  le 
Western  Australia,  à  l'opposé  Je  nos  saisons. 

Sur  tout  le  territoire  mûrissent  Poires,  Pommes,  Pèches,  Prunes, 
Cerises,  Amandes,  Abricots,  Oranges,  Figues,  Raisins,  Grenades, 
Goyaves,  et  les  Grenadilles  produites  par  la  Passiflore. 

La  Fraise  se  plaît  dans  les  districts  du  sud,  ainsi  que  la  Framboise 
et  la  Groseille. 

L'Olivier  est  partout  luxuriant  de  sève.  De  beaux  spécimens  sont  à 
1  Orphelinat  catholique  romain  de  Subiaco, 

Avec  un  sol  argileux  et  limoneux,  le  district  de  Blackwood  est  un 
des  plus  fertiles,  ainsi  que  Perth,  Swan.  Toodway,  Fremontle, 
Murray,  Wellington. 

Le  Pécher  est  cantonné  à  l'est  du  Darling  Range,  région  des  vergers 
ayant  vue  sur  l'Océan  indien. 

Le  (>hàtaigiiicr,  le  Noyer  restent  sur  les  plateaux. 

La  Midland  Railvay  Company  expédie  à  Londres,  par  paquebots- 
poste,  des  cargaisons  de  Poires,  de  Pommes,  de  Raisins,  de  Pommes 
de  terre  et  d'Ognons   provenant  en  partie  de  la  culture  des  colons. 

Le  voisinage  des  gares  et  des  ports  d'embarquement  ne  tardera 
pas  à  se  peupler  de  stations  fruitières  attirant  à  elles  les  négociants  ; 
telles  seraient  les  conclusions  de  la  mission  oflicielle  Richardon  et 
Paterson,  chargée  d'étudier  les  établissements  agricoles,  les  vergers 
et  les  potagers  des  colonies  voisines  :   Victoria  et  Nouvelle-Galles. 

En  attendant  que  les  plantations  deviennent  commerciales,  des 
usines  à  séchage  et  à  conserves  se  sont  élevées  dans  les  districts 
fruitiers,  et  des  installations  vinaires  viennent  à  la  suite  du  vignoble, 
qui  se  développe  chaque  année.  Jusqu'alors,  les  contrées  moins 
favorisées  sont  restées  tributaires  des  colonies  Adélaïde  et  Tasmanie. 

Nous  pouvons  dire  ({ue  la  Sériciculture  et  l'Apiculture  ont  trouvé 
leurs  centres  de  prospérité  dans  l'Australie  occidentale. 

Les  forêts  se  peuplent  de  bois  utiles  à  l'industrie  :  des  Eucalyptus, 
des   Casuariuas,    des    Banksias.    des   Santals,    des  Mimosas,    etc. 

Le  botaniste  baronVonMueller,  Directeur  des  Jardins  du  Gouver- 
nement, et  le  secrétaire  des  colonies,  Malcolni  Fraser,  ont  su  mettre 
en  relief  les  ressources  sylvicoles  de  l'Australie  occidentale,  tandis 
que  le  député  Fitzgei'ald  en  a  fait  valoir  les  richesses  orchidéennes. 


l4a  AUSTKAL1£ 

NOUVELLE -GALLES  DU  SUD 

Capitale  :  Sydney. 


Dendrologie.  —  Les  études  botaniques  Uc  Bentham,  de  Mueller, 
de  Maindou,  de  Hooker  ont  permis  de  classer  les  éléments  de 
lai'borescence  végétale  de  la  rsouvellc-Galles,  par  exemple  les 
Eucalj-ptus  au  fût  hardi,  au  feuillage  glaucescent,  arbres  recherchés 
par  le  génie  civil  ou  maritime. 

Les  grandes  forets  fom'nissent  encore  dautres  essences  utiles  : 

L'Angophora,  bois  lourd  et  de  longue  durée  ; 

Le  Campêche,  employé  aux  travaux  de  chemins  de  fer  ; 

Le  Syncarpia.  de  Maclay,  résistant  le  mieux  aux  attaques  des 
tai^ets,  arbre  précieux  pour  les  piles  de  pont  ; 

L'Arbre  à  cire,  au  nord  de  Sydney,  pour  la  parquetterie  et  les 
ponts  de  navire. 

Dans  les  forets  de  second  ordre,  nous  rencontrons  : 

L'Acacia  «  Green  Wattle  »  aux  élégantes  frondaisons  broutées  par 
les  moutons  et  les  chèvres,  arbre  riche  en  principes  tannifères  ; 

L'Araucaria  de  Cunningham,  superbe  et  facile  à  travailler  ; 

Les  Casuarinas  «  Sea  Oak  »,  Uns  d'allures  et  de  feuillage  ; 

Le  Cédrèle  rouge  «  Red  Cedar  »,  beau  bois  d'ébénisterie  et  de 
menuiserie  ; 

Le  Frenela  «  White  Cj'pres  »,  léger  dans  ses  tissus  ligneux  ; 

Le  Livistona  «  Chou-Palmiste  »  des  alluvions  maritimes,  dont  le 
feuillage  sert  à  la  confection  des  chapeaux  ; 

Un  peu  partout,  des  Banksias,  des  Callistémons,  des  HarpuUias, 
des  Mélaleuques,  des  Mélias,  des  Myrtes,  des  Oléarias,  et  les  Pins 
noirs,  rouges  ou  blancs  des  régions  septentrionales. 

Mais  combien  sont  extraordinaires  les  vallées  et  les  ravins  de 
Fougères  arborescentes,  qui  élèvent  jusqu'à  20  mètres  leur  tige 
rugueuse  couverte  par  une  voûte  de  frondes  d'une  rare  finesse.  A  leurs 
pieds,  sont  des  tapis  de  Ficoïdes  sur  lesquels  gambadent  et  broutent 
des  bandes  de  Kanguroos. 

Une  vingtaine  de  pépinières,  non  compris  celles  de  la  Direction, 
contribuent  au  peuplement  des  forêts  de  la  colonie. 

Fruits.  —  Nous  retrouvons  déjà  acclimatée  la  majeure  partie  de» 
espèces  fruitières  des  Deux-Mondes  : 


AUSTRALIE  1^3 

L'Amandier,  le  Ghûtaigaier,  le  Noyer  du  Levant  et  son  proche 
parent  le  Pacauier  du  Canada. 

L'Abricot,  la  Pèche,  ht  Prune,  la  Cerise  y  sont  eu  honneur  ;  la 
Poire  et  la  Pomme  constituent  de  grands  vergers. 

Certains  Fruits  semi-tropicaux  :  Banane,  Orange,  Pamplemousse, 
Grenade,  Pomme  de  pin,  se  propagent,  et  les  essais  d'introduction  de 
l'Anone,  de  l'Avocat,  de  la  Mangue,  du  Mangoustan,  du  Litchi,  du 
Kaki,  donnent  de  l'espoir  partout. 

Le  Raisin  prend  de  l'extension  et  parfois  quitte  le  pressoii*  pour 
le  séchage  et  le  marché. 

"  Les  Orangers  du  district  de  Parramatta,  presque  contemporains 
de  la  création  de  la  colonie,  rapportent,  à  60  ans  d'âge,  jusqu'à 
10,000  fruits  par  arbre.  Les  Mandarines  en  renom  proviennent  de 
la  vallée  de  l'Ha^kesbury. 

A  Gardon,  un  champ  destiné  aux  orangeries  coûte  quatre  fois  plus 
que  la  terre  atlectée  aux  vergers,  tant  réputés,  deGosfordà  Newcastle. 
Les  frais  de  défrichage  et  de  plantation  s'élèvent  à  i,5oo  fr.  par 
hectare,  mais  le  produit  ne  tardera  pas  à  atteindre  le  doidjle  de  la 
valeur  du  sol. 

La  Nouvelle-Galles  du  Sud  a  expédié  juscfu'à  400,000  caisses  de 
fruits  d'Aurantiacées  aux  colonies  de  Victoria  et  de  Qucensland. 

Les  Compagnies  de  transport  modilicnt  leur  matériel,  réduisent 
leur  fret  et  abrègent  les  parcours  en  faveur  de  la  Pomme  d'or  si 
hautement  désirée.  Les  vapeurs  qui  visitent  les  ports  de  Sydney  et  de 
Newcastle  peuvent  désormais  alimenter  le  marché  anglais,  pendant 
que  la  région  méditerranéenne  est  au  repos. 

Cette  révolution  des  saisons  a  procuré  des  débouchés  aux  cultiva- 
teurs australiens.  Ainsi  la  Californie,  voulant  éviter  le  chômage  à  ses 
fabriques  de  conserves  de  fruits,  reçoit  par  la  navigation  océanique 
des  productions  analogues  de  l'Australie. 

Ici,  la  siu'face  des  vergers  a  triplé  ;  les  immenses  alluvions  se 
transforment  en  vignobles  ou  favorisent  la  cultvu-e  du  Mais,  de  la 
Canne  à  Sucre,  du  Gaie,  du  Thé,  du  Coton,  de  Marantacées  fournis- 
sant l'Arrow-Root,  depuis  le  district  d'IUowurée  jusqii'à  la  pointe 
Sud.  Le  Gouvernement  a  secondé  le  cidtivateur,  et  l'ère  de  prospé- 
rité, prévue  par  Sir  Henry  Holkuid,  secrétaire  d'État  aux  colonies, 
a  commencé. 

LEGUMES.  —  Nous  avons  parlé  de  laction  du  Gouvernement  ;  nous 
retrouvons,  cette  année,  son  influence  dans  la  propagande  de  circu- 
laires et  de  notices  exposant  les  procédés  de  culture,  de  commerce  et 
d'importation  de  plantes  nouvelles» 


144 


AUSTRALIE 


Le  Ministère  recommande  Fessai  de  culture  de  quelques  bons 
légumes  ayant  fait  leurs  preuves  dans  d'autres  pays  : 

Le  «  Pigeon  Pea  or  Catjang  »,  Cajanus  indiens,  sorte  de  Pois 
dété  pour  la  consommation  : 

Le  Dolique,  DoUchos  hijlorus,  pour  les  sols  secs  et  sablonneux  ; 

Le  «  Soy  Béant  »,  Soja  hispida,  plante  oléagineuse,  saponifère,  et 
mets  favori  des  Japonais  ; 

Et  quelques  autres  végétaux  utiles:  Anona  reticiilata,  à  fruit 
comestible  ;  Cœsalpinia  coriaina,  à  écorce  tannifère  ;  Corchorus 
capsiilaris  (Jute),  textile;  Manihot  Glaziovi,  Euphorbiacée  alimen- 
taire, produisant  le  tapioca;  Tagasatas,  le  Cytise  prolifère  des 
Canaries,  pour  fourrage  ;   Terniinalia,  qui  porte  des  fruits  à  tannin. 

La  Fraise  n'est  pas  oubliée  dans  cette  production  populaire.  D'après 
une  notice  sur  le  Fraisier,  par  F.  Liisberg  Jensen,  publiée  en  iSgS, 
par  le  «  Department  of  Agriculture  »,   sont  recommandées  : 

1°  Pour  la  consommation  de  l'amateur,  les  Fraises  French  Seedling, 
hâtive  ;  Charles  Downing,  de  demi-saison  ;  Kentucky,  tardive. 

2"  Pour  le  marché,  la  Fraise  AYilson's  Albany,  vantée  pour 
«  les  marins  et  les  ouvriers  »,  ainsi  que  Princess  Alice  ; 

Crescent  et  Manchester,  se  prêtant  à  l'emballage  ; 

Noble  et  Sir  Joseph  Paxton,  de  récolte  profitable  ; 

British  Queen,  une  des  plus  répandues  ; 

TroUopp's  Victoria  et  Marguerite,  très  appréciées  en  Australie. 

A  tous  usages,  la  Fraise  des  Alpes,  dite  Reine  des  quatre-saisons, 
et  la  Capron  Belle  Bordelaise,  au  goiit  parfumé. 

En  culture  extensive,  le  pays  produit  POgnon  de  cuisine  pour 
un  million  de  francs  et  la  Pomme  de  terre  pour  cinq  millions. 

Enseignement  et  Propagande.  —  Un  journal,  La  Gazette,  traite 
de  l'exploitation  du  sol  et  de  ses  conséquences  culturales.  Mais  la 
véritable  publicité  revient  au 'Gouvernement  qui  envoie  aux  culti- 
vateurs, ainsi  que  nous  venons  d'en  citer  un  exemple  récent,  de 
nombreuses  communications  résumant  ses  conseils  sur  les  plantes 
à  étudier,  les  modes  de  culture,  le  greffage,  Fécussonnage,  la  récolte 
et  la  conservation  des  produits  alimentaires,  leur  mode  d'emballage 
et  de  transport,  les  conditions  dun  frigorifique,  la  lutte  contre  les 
maladies  et  les  animaux  nuisibles  ou  les  parasites,  etc. 

C'est  un  système  d'instruction  essentiellement  gratuit  et  obligatoire. 

Le  Collège  agricole  de  Hawkesbury,  institué  sur  de  larges  bases, 
a  des  professeurs  et  des  cours  de  botani(]ue,  des  chaires  d'arboricul- 
ture fruitière  ou  sylvicole.  L'étude  des  fruits,  basée  sur  le  sol  et  le 
cUmut  et  &urleur  utilisation  économiqiie  ou  industrielle,  est  inscrite 


Al  SIUAIJK  j'-, 

iiu  lil'(i|4r;iliiIiU'  (If  l\'lisci<;Milii(lil.  De  liollihiciix  ('Irvcs  ont  dt'ià  poilr 
à  tous  les  points  de  la  colonie  le  Ix'-iu'-lict'  de  Inii-s  ti"a\  ;in\  scohiiivs. 
La  sériciculture  et  re.\|doitalion  des  phintcs  à  |);irlimi  sont  rohirt 
d'encourag'einents  répétés. 

On  i)eut  dire  ((ue  rarljoriculturr  Iriiilièrt'  j)n'o((iij)('  a\iiiit  tout  les 
réf^ions  olliciellrs  et  le  monde  eulliv;ileur  ou  néj^ocianl. 

La  confusion  règ-ne  (|iul(|Me  peu  dans  la  nonienclaluri-  ponioloj^ioue. 
Le  rapport  de  Sir  llcnry  A ndrrson,  directeur  de  laf^rieullure  au 
Ministère  des  INIiaes  el  d'Agronomie,  du  5  mai  iSjju.  pi-ésenté  au 
l'aiUMuent,  fait  pressentir  les  dillicultés  ([ui  vont  résulter  de  la 
statisti({ue  assez  obscure  de  la  Poniologie  locale,  l'îus  de  six  cents 
types  de  Pommes  existent,  nés  dans  la  colonie  cl  propagés  sans 
ordre  nu-tliodicpu*.  Les  Poires  et  les  Prunes  ne  sont  pas  mieux 
déterminées.  11  iuïporterait  d'améliorer  cet  état  de  choses. 

Un  Musée  de  toutes  les  variétés  indigènes  ou  exotiques  est 
commencé  ;  le  modèle  des  fruits  est  plastique,  une  note  descrii)tive 
l'accompagne.  En  iSya,  la  collection  de  fruits  moulés  comprenait 
plus  de  5oo  variétés. 

Des  délégués  de  chaque  district  de  la  Nouvelle-Cialles  du  Sud  sont 
invités  à  se  réunir  deux  fois  par  an.  à  Sydney  ou  dans  un  centre  de 
culture,  afin  d'y  étudier  la  nonuMiclature  des  fruits  rocomman- 
dables  pour  la  consommation  ou  pour  le  marclié.  C'est  le  début 
dune  Société  Ponu)logi([ue  australienne,  qui  ne  tardera  pas  à  orga- 
niser des  Congrès  publics,  à  créer  des  vergers  d'étude  et  des  collec- 
tions typiques  des  meilleures  espèces,  dans  un  pays  qui  produit  pour 
([uelques  millions  de  dollars  de  fruits  à  pépins  ou  à  novau. 

Parcs  et  Jardins  rriujcs.  —  La  capitale  est  largement  d(»lfc 
de  parcs  et  de  jardins  ;    la  phq)art  sont  dessinés  avec  goût. 

Le  Jardin  botani([ue  de  Sydney,  merveilleusement  situé  sur  le  port 
Jackson,  occupe  une  surface  de  i5  hectares. 

Hyde  Parle,  qui  lui  est  eontigu,  brille  par  ses  parterres  lUuris. 

Le  Centennial  Park.  créé  à  Textérieur.  pour  le  ccnlenaii-e  de  la 
colonie,  a  3oo  hectares  d'étendue  et  Moore  Park,  200  hectaies. 

Viennent  ensuite:  Victoria  Park,  Outer  Domain,  Palmoie  Park. 
Prince   Alfred   P;n'k.  AVcntworth  Park.  Observatory  Heserve. 

Les  municipalités  suburbaines  ont  imité  la  capitale.  D'ailleurs, 
toutes  les  grandes  villes  de  la  colonie  rivalisent  entre  elles  pour  la 
composition  et  le  décor  de  leurs  promenades  gazonnées  et  fleuries. 

Le  Flore  exotique  est  venue  seconder  les  ressources  locales,  et  la 
population  prend  un  plaisir  extrême  à  fréquenter  ces  jardi»». 


lu 


l46  AVSTUALIÈ 


NOUVELLE-ZELANDE 

Capitale  :  AN'ellixgto.v. 

Les  lies  do  la  Nouvelle-Zélande  se  prêtent  admirablement  à  la 
production  arborescente  et  florale. 

Certaines  espèces  de  Conifères,  délicates  ailleurs,  y  forment  des 
sujets  superbes  ;  ainsi,  les  Dammaras  et  les  Podocarpus  fournissent 
des  bois  de  construction,  à  côté  des  Pins  et  des  Nagéias. 

Les  Fougères  arborescentes,  de  haute  stature,  se  comptent  par 
quantités  d'espèces  ou  variétés;  leurs  jeunes  plants  viennent  décorer 
les  jardins  d'hiver  de  l'Europe. 

Le  Phormium  «  Lin  de  la  Nouvelle-Zélande  »  est  l'ol^jct  d'une 
exploitation  en  règle  pour  la  corderic  et  les  industries  similaires. 

Linfluence  des  milieux  se  manifeste  sur  le  développement  de 
certains  bois  de  service  :  l'Aristotelia,  le  Dodonœa,  le  Harpullia  et 
le  Corvnocarpus  «  Karaka  »  des  forets  humides  de  l'île  de  Chatam, 

Malgré  la  quantité  de  végétaux  indigènes,  l'Administration  des 
domaines  a  fait  semer  de  vastes  prairies  dans  le  Canterbury  et  l'Otage, 
avec  les  essences  australiennes  d'avenir,  Eucalyptus  et  Mimosées, 
entremêlées  de  plantes  d'origine  américaine  ou  européenne. 

La  production  de  graines  de  ces  essences  variées  a  suscité  Tinstal- 
lation  de  comptoirs  de  semences,  recueillant  tout  ce  que  la  nature 
leur  fournit  pour  approvisionner  les  autres  parties  du  monde. 

Du  Cap  nord  à  la  pointe  sud  de  l'île,  nos  arbres  fruitiers  à  pépins 
ou  à  noyau  réussissent.  L'Olivier  prospère  à  Free-Hill,  et  le  district 
d" Auckland  est  garni  dOrangers,  de  Citronniers,  de  Limoniers. 

Le  Figuier  s'y  est  acclimaté,  la  Yignc  prend  de  l'extension,  et, 
quoique  vivacc,  le  Bananier  ne  menace  pas  dune  concurrence 
sérieuse  les  îles  de  l'Océan  Pacifique. 

Les  vergers  de  Pommiers  et  de  Poiriers  représentent  une  véritable 
fortune.  En  iSg'i,  leur  étendue  était  de  20,000  acres  ;  il  en  est  qui 
rapportent  de  40  à  00  1.  st.  par  acre  ou  arpent  de  4i  ares,  soit  un 
revenu  de  3,ooo  francs  à  l'hectare. 

Les  variétés  en  sont  bien  choisies  ;  nous  avons  pu  le  constater  au 
concours  de  mai  1889,  à  lExposition  universelle,  où  des  h'uits. 
Cueillis  là-bas  en  mars  et  emballés  en  avril,  furent  soumis  à  l'appré- 
ciation du  Jury.  Les  Poires  étaient  des  Williams,  des  Duchesse,  des 
Diel,  des  Louise-Bonne,  des  Doyenné,  des  Beurré,  des  Curé.  Les 
Pommes  portaient  les  noms  de  Adams'  Pearmain,  Baldwin,  Calville 
blanc,  Calville  rouge,  Cox's  Orange,  New-York  Pippin,  Reinette  de 


AISTIIALIK  j/- 

Gaux,  lleiucllo  de  (^auiulu,  lU-incllc  jj^rist\  Uiljslun  l'ipiiiii,  ScarU-t 
Pcarinaiu,  Stiirnier  Pi])piii,  AVallhaiu  Abljcy. 

Les  planteurs  s'attachent  aux  IVuils  de  Ijoniie  \  ente  à  Londres. 

Les  veri^ers.  deveiius  plus  n()iMl)reux  dans  rAiicIdaïul  et  le 
^Vhangarei,  s'étendent  surtout  le  pareours  de  la  lij^ne  de  la  -ManaAvatu 
llaihvay  Company.  Les  e<dous  reeherelu'ut  les  situations  abritées 
contre  les  vents  ;  ils  délViehent  et  ])lantent.  mais  réclament  vivement 
une  station  expérimentale  réglant  la  nomenclature  pomolog-ique. 

La  fabrication  du  cidre  et  l'industrie  des  conserves  et  des  confi- 
tures sont  connues  et  facilitent  l'utilisation  des  fruits. 

L'exportation  des  Pommes  et  des  Poires  prend  de  l'importance  ; 
le  Gouvernement  y  voit  une  branche  de  fortune  pour  les  colonSj 
et  la  favorise.  En  187a,  le  pomologiste  Hanlon,  secrétaire  d'Agricul- 
ture, a  suivi  l'endjarquemcnt  du  vapeur  Tainiii,  dirigé  sur  Londres. 
Le  steamer  avait  deux  petites  chandires  à  froid,  qui  renfermaient 
environ  2,3oo  caisses  de  fruits. 

Les  observations  portant  sur  la  construction  défectueuse  des 
réfrigérants,  du  calfeutrage  et  des  ventilateurs  des  pièces  destinées 
à  recevoir  la  nuirehandise,  sur  le  numque  de  sélection  des  fruits  et 
sur  leur  emballage  mal  soigné,  ont  été  renouvelées  lors  des  débar- 
quements de  Vionic,  de  VOlarama,  du  llunpahu  ;  de  là.  une  vente 
à  vil  prix  sur  les  marchés  anglais. 

Une  circulaire  du  Ministère  de  l'Agriculture,  donnant  des  conseils 
minutieux  et  précis  aux  producteurs,  a  déjà  fait  ressentir  ses  effets 
lors  des  derniers  arrivages.  Non  seulement  les  fruits  à  pépins,  mais 
aussi  les  Pèches,  les  Brugnons,  les  Gerises,  les  Abricots,  cueillis  en 
plein  verger,  à  la  Nouvelle-Zélande,  arrivent  frais  en  plein  hiver, 
dans  les  capitales  de  l'Europe,  avec  un  écart  de  saison  de  cinq  ou 
six  mois. 

Les  cultures  maraîchères  n'oitrent  rien  de  particulier  ;  nos  bonnea 
espèces  y  figurent.  Le  Melon  est  l'objet  d'un  commerce  assez  déve* 
loppé.  La  Tomate  a  supporté  les  voyages  au  long  cours. 

Ou  sait  que  la  Tétragone,  Epinard  d'été,  est  originaire  de  l'île,  où 
Sir  Joseph  Banks  la  découvrit  en  1772  et  l'apporta  en  Europe. 

La  Nouvelle-Zélande  possède  les  Jardins  botaniques  et  d'essai 
de  Wellington,  de  l3uncdin,  de  Napier,  et  cinquante  établissements 
d'horticulture  répartis  à  Auckland,  à  Canterbury,  à  Dunedin,  à 
Livercargilf  à  Nelson,  à  New-Plymouth,  à  Timaru,  à  Wellington. 

Canterbury  School  est  en  quelque  sorte  le  Grignon  de  la  Nouvelle- 
Zélande;  théorique  et  pratique,  son  enseignement  est  du  genre 
secondaire. 


14^^  AUSTRALIE 


QUEENSLAND 

Capitale  Bhisbaxe. 

Par  la  uaturc  variable  du  sol  cl  du  climat,  le  Quccuslaud  se  prête 
à  des  cultures  et  à  des  produetions  variées  ;  depuis  le  Blé,  le  Maïs, 
le  Riz.  la  Pouune  de  terre,  le  Tabac,  jusqu'au  Café,  à  l'Arrow-root, 
à  rignauie,  à  la  Canne  à  sucre,  etc.;  depuis  les  Poires,  les  Pèches, 
les  Pomuu^s.  les  Abricots,  les  Raisins,  les  Figues,  jusqu'à  la  Goyave, 
à  r Ananas,  à  la  Banane,  aux  Mangues,  aux  Oranges,  aux  Citrons, 
aux  Eugénias,  à  la  Bibace  ou  «  Lo  Quat  »  de  Chine. 

Le  Grand  Océan,  la  nier  de  Corail,  le  golfe  de  Carpentarie  sont 
un  voisinage  salutaire  aux  productions  de  la  nature  subtropicale. 

A  l'Ouest  de  la  cote,  le  pays  se  continue  sur  des  plateaux  élevés, 
parsemés  de  bouquets  d'arbres  et  bien  gazonnés,  malgré  les  vents 
violents,  les  sécheresses  extrêmes  et...  les  incendies. 

Les  zones  chaudes  exploitent  25,ooo  hectares  de  Cannes  à  sucre. 
L'Ananas  et  le  Bananier  y  occupent  de  castes  surfaces.  Les  femmes 
y  apportent  beaucoup  de  soins. 

Le  district  de  Maranoa  est  privilégié  jjar  sa  production  d'Oranges, 
d'Abricots,  de  Pêches,  d'Olives,  de  Coings,  de  Figues,  de  Raisins. 
Le  Mûrier  est  encore  à  son  début,  et  le  Coton,  si  capricieux  en 
Australie,  se  plaît  dans  le  district  de  West  Morcton. 

Le  Jujubier  croît  dans  les  jungles  septentrionales  et  sur  les 
banquettes  et  les  alluvions  des  rivières. 

Vi(iNK.  —  La  région  de  la  Vigne  a  mis  en  relief  la  fécondité  de 
variétés  reconnnandables:  Chasselas  doré,  Black  Prince,  Frankcnthal, 
Muscat  rouge,  Sweet  AVater,  AVhite  Syrian,  pour  la  table. 

Les  Raisins  pour  la  fabrication  du  vin  blanc  sont  des  plants 
renommés  :  Riesling,  de  l'Alsace  ;  Sylvaner,  d'Autriche;  Roussanne, 
de  rplrmitage  ;  Sauvignon,  du  Bordelais  ;  Sémillon,  du  pays  de 
Grave.  Le  vin  rouge  a  pour  base  les  cépages:  Pineau  de  Bourgogne  ; 
Cabernct  et  Malbeck,  du  Médoc  ;  Sirah,  de  la  Drôuie  ;  S})iran,  du  Lan- 
guedoc. Plusieurs  de  ces  Raisins  sont  également  vendus  au  marché. 

Le  Conseil  d'agriculture  cl  l;i  Société  d'acclimatation  ont 
encouragé  l'introduction,  daus  la  cuve,  des  Malvoisie,  d'Italie; 
du  Furminl-ïokay,  de  Hongrie  ;  du  Pedro  Ximénès,  d'Espagne,  qui 
amélioreront  le  boufpiet  du  vin  ;  et  en  même  temps  la  culture  des 
Muscat  d'Alexandrie,  Gordon  bianco,  Malaga,  Zante,  Corinthc,  pour 
l'industrie  des  raisins  secs  destinés  à  la  vinification  ou  aux  desserts. 


ArSTUAI.IE 


•l!) 


Forêts.  —  Los  niassils  i'orrsticrs  sont  composas  a\;ml  tout  triOiica- 
lyptus  dans  les  espèces  au  bois  «  iacorruptibli'  »,  si  l'on  croil  la 
Ir^cudi';  par  oxi'inplc,  les  rj(it'al)-/>fns  U'ucoxj-lon,  crchra,  cxi/iiia, 
heniip/tloid,  siderophloid,  Icrcticurnis,  ruslrata,  provisions  pour 
les  briquettes  de  bois  (U'sliiiécs  au  pavaj,^'  des  nies. 

Les  bois  durs,  destinés  aux  eonslruclions  ten-estres  on  marines, 
sont  encore  fournis  i)ar  le  beau  Tristania,  le  Myrte,  bois  d'acier,  le 
Syncr  à  feuille  de  laurier,  le  Lysicarpus  à  feuille  ternée. 

Le  Cédrèle  rouge,  aux  veines  colorées,  menacé  par  la  luulie  du 
destructeur,  est   protép;é  par  une  loi  qui  en  rè*iflemente  l'abattage. 

L'Acacia  à  tannin  peuple  les  futaies  de  Gladlield,  associé  (piehpu'- 
fois  au  Flindersia  «  Yellow-Wood  »,  au  Tari'ietia  de  la  cote,  au 
Dysoxylon,  au  beau  Sarcoceplialus.  l'arbre  à  (piinine  du  bûcheron. 

La  Dendrologie  possède  d'autres  espèces  utiles  :  le  Zanthoxylum, 
«  bois  de  satin  »  ;  le  IlarpuUia  «  Tulipier  d'Australie  »,  au  bois  fin, 
le  Cimelina  de  Leichhardt  «  AVliite  Beech»,  dont  la  libre  ne  se  dilate 
ni  ne  se  contracte,  le  Grévilléa  robuste,  exploité  pour  les  douves, 
le  AVeinmannia,  Saxifragée.  qui  pullule  dans  les  broussins  des 
tropiques. 

Les  grands  massifs  de  (^.onifèrcs  sont  en  partie  composés  du  bel 
Araucaria  de  Cunningham,  dit  Pin  de  la  baie  de  Moreton. 

L'Araucaria  de  Bidwill,  le  «  Bunya-Bunya  »  des  naturels,  croit 
sur  la  montagne  ;  les  peuplades  aborigènes  dévastent  les  bois  pour 
en  recueillir  les  graines  qu'ils  mangent  :  l'Administration  a  dû  y 
mettre  bon  ordre. 

Le  Dammara  robuste  décore  le  Mont  Bartle  Frère. 

Le  Podocarpe  élevé  «  Colonial  Deal  »,  des  régions  maritimes, 
approvisionne  les  mâtures  ;  tandis  que  les  Frénélas  et  les  Callitris 
de  l'intérieur,  inattaquables  par  la  fourmi  blanche,  se  transforment 
en  poteaux  télégraphi([ues. 

Le  paysagiste  en  quête  de  végétation  combinée,  trouverait  satisfac- 
tion avec  cette  série  intéressante  :  Apliitonia,  Cassia,  Cinama, 
Citriobatus,  Drimys,  Eudiandra,  Ficus,  Gardénia,  Hakea,  Helicia, 
Hibiscus.  Melicope,  Schistocarpea,  etc.,  trouvés  au  bord  des  rivières 
et  des  torrents  ou  sur  le  liane  des  montagnes,  par  F.  M.  Hailey, 
botaniste  du  Gouvernement. 

L'artiste  ne  saurait  d'ailleurs  négliger  les  Fotigères  spontanées  : 
Platycerium  ou  Corne  de  Cerf  ;  Asplenium  Nid  d'Oiseau  ;  Lygodium 
Langue  de  Serpent. 

La  question  des  pelouses  en  terrain  pauvre  semble  tranchée 
avec  les  genres  Astrebla,  Andropogon,  Anthistiria,  Neurachne, 
Paspalum,    Sporobolus,  des  friches  centrales  ou  littorales, 


i5o  austhalie 

Signalons  qnclcfiies  fruits  indigènes  au  milieu  dos  broussailles  : 

La  «  Prune  de  Davidson  »,  produite  par  le  Davidsonia  pruriens  ; 

La  «  Cerise  de  Herbert  »,  fruit  de  V Antidesma  Dallachyanum  ; 

La  «  Noix  de  Queensland  »,  à  saveur  de  Noisette,  récoltée  sur  le 
Macadamia  ternifoUa. 

Diflerents  Citrons  à  fruits  ronds,  oblongs  ou  sanguins,  sont  préférés 
au  «  Kum  Quat  »  des  Chinois,  notre  Atalantia  (Pscudtiegle),  commun 
dans  le  Maranoa,  où  sa  fleur  entre  dans  les  parfums  et  son  petit  fruit 
arrondi,  au  goût  résineux,  devient  la  ])ase  des  confitures. 

N'oublions  pas  de  rappeler  les  Jardins  botaniques  de  Brisbane, 
de  Rockhampton  et  de  la  Société  d'acclimatation,  dignes  de  fixer 
laltention  des  amateurs. 


TASMANIE 

Capitale;  Hobart. 

Flore.  —  La  Tasmanie  est  appelée  le  «  Jardin  do  l'Australie  »,  par 
ses  richesses  naturelles  au  milieu  desquelles  brillent  de  jolies  étran- 
gères :  les  Azalées  de  l'Inde,  les  Camellias  du  Japon,  les  Cinéraires 
de  Ténériffe,  les  Calcéolaires  du  Pérou,   les  Pélargoniums  du  Cap... 

Ici,  sur  le  rocher,  l'Agave  du  Mexique  ;  là,  au  milieu  du  gazon, 
les  panaclies  des  Gynériums  de  la  Plata  ;  plus  loin,  à  l'horizon,  le 
Séquoia,  le  géant  californien,  semble  vouloir  jeter  un  défi  au  géant 
tasmanien.  l'Eucalyptus,  découvert  sur  cette  terre  mémo  «  de  Van 
Diemen  »,  le  G  mai  1792,  par  nos  compatriotes  La  Billardière,  futur 
académicien,  et  Delahaye,  jardinier  de  la  Malmaison,  accompagnant 
l'expédition  d'Entrocasteaux  envoyée  à  la  recherche  de  La  Pérouse. 

Mais  combien  de  végétaux  indigènes  aux  floraisons  élégantes  ou 
brillantes  ?  Des  Cliantluis,  des  Chorizèmcs,  des  Corréas,  des  Epacris, 
des  Goodias,  des  Pimélées,  des  Prostanthéras,  des  Swainsonias,  des 
Véroniques,  et  tant  d'autres  espèces  associées  aux  Mimosées. 

La  ravissante  Fougère  de  grande  taille,  Dicksonia  antarctique, 
semble  dispersée  sur  le  flanc  des  montagnes  pour  le  plaisir  des  yeux, 
et  ne  pouvait  échapper  au  botaniste  U.  M.  Johnston,  qui  a  étudié  la 
nomenclattire  des  Fougères  de  hi  Tasmanie. 

L'Atherospcrma  nuisqué  prend  l'aspect  du  Houx,  et  l'Exocarpus 
ressemble  à  un  Cyprès  couvert  de  Cerises. 


AUSTRALIK  l5l 

Quelques  Conifères  dans  los  genres  Actinosti'obus,  Arthrotaxis, 
Dacrydiuni,  Diselnia,  Frenela,  Phyllocladus,  sont  un  agréable 
Hcconipagiienu'iit  à  des  espèces  non  résineuses  :  lianksia.  (]alotliam- 
nus,  Callistenion,  Gasuarina,  Dryandra.  Ivlwardsia.  Metrosiileros, 
Stenocarpus,  aux  floraisons  variées  de  tenue,  de  coloris  ou  de  saison. 

La  Flore  de  Fiji  ou  Viti,  ile  tVnetueuse  du  groupe  poh-nésien,  a 
importé  les  arbres  suivants  ; 

Guettarda,  Afzelia,  Prenuia,  fournissant  un  bois  lourd  ; 

Lnninitzera,  A'oeea.  pour  les  piles  de  constructions  en  mer  ; 

Alpbitenia.  Olacina,  (^alopbyllum.  Pongamia,  bois  de  eliarpente  ; 

SeriantUes,  Kylocarpus,  Neplieliuni,  destinés  à  la  l)atellerie. 

La  Sylviculture  est  placée  sous  la  direction  d'un  Conservateur  des 
forêts  remplissant  les  fonctions  de  «  Baillif  of  Crown  Lands  ». 

Les  pépinières  organisées  par  l'administration  ou  par  des  parti- 
culiers sont  une  ressource  pour  les  reboisements  et  les  plantations 
d'utilité  ou  d'ornement. 

Fruits.  —  Les  fruits  de  Tasnianie  jouissent  d'une  certaine  réputa- 
tion. Les  ponnnes  Bakhvin,  Boston  Russet,  NewtoAvn  Pippin, 
Northern  Spy  rivalisent  avec  celles  du  Massachusetts.  On  cite  les 
vergers  du  district  de  Iluon  pour  leur  vigueur  et  leur  fécondité. 
Partout,  on  plante  des  Pommiers  ;  le  fruit,  beau  et  bon,  est  demandé 
sur  les  marchés  des  colonies  voisines  ou  de  la  métropole.  La 
dernière  récolte  de  Pommes  a  fourni  plus  de  400,000  boisseaux  de 
trente-six  litres.  La  poire  arrive  à  20,000.  Faut-il  rappeler  les 
Poiriers  de  Bon-Chrétien,  à  Launceston,  qui  fournissent  cliacun 
cinquante  boisseaux  de  fruits?  Les  belles  poires  étant  recherchées, 
les  planteurs  auginenlent  leurs  jardins  consacrés  à  cette  production. 

Le  Cerisier  croit  dans  les  sols  pierreux  et  fructifie  largement. 

Le  Prunier  réussit  de  même,  loin  des  brouillards  marins. 

Le  Figuier,  le  Pécher,  l'Abricotier,  l'Amandier  ne  «  chargent  » 
pas  autant  que  dans  la  grande  île  australasienne,  tandis  que  les 
Framboises,  les  Groseilles,  les  Fraises  y  viennent  ;d)ondantes. 

Les  Noix,  les  Noisettes,  les  Xèflcs  croissent  sur  les  plateaux  ou  en 
])ordure  des  taillis. 

Sous  l'innucnee  active  de  la  chaleur,  la  Vigne  mûrit  son  fruit, 
particulièrement  les  Raisins  précoces,  même  le  Chasselas  doré,  le 
Pineau  noir,  le  Black  Hamburgh  (Frankenthal),  le  Swect  AVater; 
mais  le  Muscat  d'Alexandrie,  le  Saint-Pierre,  le  Riesling,  l'UUiadc 
et  autres  cépages  tardifs  y  réclament  l'espalier. 

L'île  Mai'ia  fait  espérer  une  facile  exploitation  du  vignoble, 

La  valeur  totale  des  fruits  frais  ou  conservés,  expédiés  en  1890, 
a  été  de  3.5oo.ooo  fr.,  et  l'entrain  n'est  pas  près  de  s'arrêter. 


l52  AUSTRALIE 

LÉGUMES.  —  Tous  les  léguiiies  de  la  Grande-Bretagne  deviennent 
plantureux  en  Tasmanie.  Le  maraîcher  y  fait  trop  souvent  défaut,  à  ce 
point  cpie  des  particuliers  sont  obligés  de  cultiver  eux-mêmes  les 
légumes  de  leur  consommation  :  la  population  minière  se  nourrit 
des  plantations  laites  par  des  escouades  de  (Chinois  et  de  Coolies 
nomades  qui  viennent,  chaque  année,  se  livrer  à  cette  exploitation. 

La  Pomme  de  terre  constitue  une  spécialité  pour  la  Tasmanie, 
depuis  que  l'île  a  été  colonisée  ;  de  grandes  quantités  en  ont  été 
exportées  dans  les  gouvernements  voisins. 

Les  Pommes  de  terre  de  Brown  River  sont  supérieures  à  toutes 
les  variétés  renommées  de  l'Angleterre  et  de  l'Amérique  ;  Cucular 
Head  et  la  cote  Xord-Oucst  fournissent  aussi  de  gros  tubercules. 
La  production  de  i8ç)i  a  monté  à  ;3, 1 58  tonnes  anglaises  ;  l'année 
précédente,  il  en  était  exporté  33,385  tonnes  estimées  à  101,047  livres 
sterling,  la  plus  grande  quantité  destinée  aux  colonies  australiennes 
de  A'ictoria,  de  la  Xouvclle-Galles  du  Sud  et  de  l'Australie 
méridionale. 

La  culture  rurale  des  Navets,  des  Carottes,  des  Betteraves,  du 
Melon,  de  l'Ognon,  a  suivi  la  même  progression  croissante. 

Des  usines  à  conserves  et  à  séchage  s'apprêtent  à  tenir  tête  à  la 
concurrence  américaine. 

LvsTiTUTioNs  noRTicoLEs.  —  Il  cxistc  dcs  institutions  publiques 
consacrées  à  l'avancement  de  l'horticulture,  dans  la  plupart  des 
giviudes  villes. 

La  Société  royale  de  Tasmanie  entretient  dans  la  ville  capitale 
l'un  des  plus  beaux  jardins  Ijotaniques  des  colonies.  A  Launceston, 
la  Corporation  dirige  un  parc  pulilic,  dans  lequel  l'horticulture  est 
pratiquée  spécialement  en  faveur  des  autres  parcs  de  la  colonie. 

A  Ilobart,  Ici  amateurs  jardiniers  et  la  Société  d'horticulture 
des  Cottagers  organisent  des  expositions  périodiques.  La  Société 
d'horticulture  ou  nord  de  Launceston  a  quatre  expositions  par  au. 

Des  groupes  semblables  ou  analogues  existent  dans  quelques 
municipalités  de  la  campagne. 

Les  districts  fruitiers  possèdent  des  syndicats  de  producteurs  de 
fniits,  qui  ont  pour  objet  l'amélioration  de  l'arboriculture  et  l'ouver- 
ture de  nouveaux  débouchés  aux  vergers.  Ces  associations  s'occupent 
aussi  de  l'envoi  et  de  la  vente  des  fruits  aux  marchés  étrangers. 

Le  journal  Webster  s  Tasmanian  AgricuUarist  and  Machinery 
Gazette,  de  Hobart,  traite  des  questions  d'arboriculture  fruitière,  de 
viticidture  et  de  reboisement. 


AUSTRALIE  l53 


VICTORIA 

(Capitale  :  Mki.houiini:. 


La  colonie  Victoria  est  la  plus  iinporlante  par  son  agi-iculture,  ses 
vignobles,  ses  jardins  de  rapport,  son  eoinnieree  et  ses  institutions. 

ENSKir.xK.MKxr.  —  L'horticulture  est  enseignée  ofliciellement  avec 
l'agriculture  dans  les  collèges  de  Dookie  et  de  Longerenong,  qui  sont 
dotés  d'un  personnel  spécial  et  de  cliamps  d'études. 

Le  Collègue  agricole  de  Dookie  l'ut  érigé  le  i'  octobre  i88C,  sur  le 
terrain  de  la  Ferme  expérimentale. 

Les  cours  d'instruction  comprennent  la  chimie,  la  botanique, 
l'entomologie,  la  géologie,  l'anglais  supérieur,  l'arithmétique,  la 
mensuration,  la  levée  des  plans,  l'arpentage,  la  tenue  des  livres,  les 
travaux  pratiques  de  la  ferme,  etc. 

Les  leçons  d'agriculture,  d'horticulture,  de  botanique,  d'arpentage 
et  autres  sont  théoriques,  pratiques  et  gratuites. 

Les  élèves,  au  nombre  de  quarante,  paient  aS  livres  (625  fr.)  par 
an,  pour  leur  entretien. 

Le  Collège  agricole  de  Longerenong  a  été  établi  en  mars  1889, 
sur  la  réserve  de  la  Ferme  expérimentale  de  ce  nom,  au  nord-est  de 
Horsham,  district  de  AVimmera.  La  réserve  comprend  1,000  hectares 
de  culture,  en  bonnes  conditions. 

Des  bâtiments  sont  consacrés  aux  collections,  aux  cours  théoriques 
et  à  l'installation  de  40  élèves. 

Sur  \ine  ferme  de  120  hectares,  on  a  réservé  un  cinquième  pour 
les  cliamps  d'essais,  les  pépinières  fruitières,  les  plants  forestiers 
et  la  collection  de  vignes  de  jardin. 

Un  potager,  l'annexe  obligatoire  d'un  établissement  de  ce  genre, 
sert  aux  démonstrations  des  cultures  intensives  ou  extensives. 

FiU'iTS  ET  Lkciumes.  —  Le  Clouvernemenl  accorde  des  prinu\s  de 
G  1.  st.  aux  cultivateurs  qui  exportent  leurs  fruits,  mais  parfaitement 
emballés. 

Les  espèces  de  légumes  adoptées  sont  les  principales  espèces  de 
l'Angleterre,  augmentées  de  quelques  types  apportés  par  les  Chinois 
et  les  Anjéricains, 


l54  AUSTRALIE 

Bois.  —  Les  Gomiuiers  ou  Eucalyptus  composent  dans  la  colonie 
Victoria  de  superbes  massifs.  Les  planteurs  les  cultivent  par  le 
semis,  propageant  les  espèces  réputées  pour  leur  résistance  aux 
épreuves  du  temps  et  des  fardeaux  et  qui  semblent  réfractaircs  aux 
attaques  du  taret.  «  teredo  navalis  ».  On  remarque,  dans  les  chaînes 
de  Dandenong,  près  de  Healesville,  un  Eucalyptus  amygdaJina 
tombé,  mesurant,  dit-on,  i5o  mètres  de  longueur. 

h'Eiical)'ptiis  rosti'ata  a  la  favem'  des  ingénieurs  de  marine  pour 
les  piles  et  les  traverses  des  ponts  et  les  genoux  de  la  charpente 
des  vaisseaux,  tandis  que  plus  légère,  l'espèce  jpf/u/aris  entre  dans 
la   fabrication   des   "wagons   de   chemin   de   fer. 

Nous  retrouvons  les  Protéacées,  les  ^lyrtacées,  les  Mimosées^  les 
Casuarinées  des  autres  provinces,  et  les  Fougères  arborescentes 
extirpées  des  ravins  de  montagnes  au  profit  des  serres  européennes. 

Parcs  et  Jardins.  —  En  dehors  des  l)eaux  jardins  d'amateurs, 
ornés  des  plus  jolies  espèces  ai'bustives  ou  florales,  les  principales 
villes  de  la  colonie  ont  des  promenades,  des  avenues,  des  boulingrins, 
des  parcs  ;  toutefois  la  cité  australienne  la  mieux  dotée,  sous  ce 
rapport,  est  certainement  Melbourne. 

Plus  de  2,000  hectares,  —  non  compris  les  municipalités  subur- 
baines. —  sont  convertis  en  une  centaine  do  «  Park,  Square,  Cricket 
Ground.  Récréation,  Ornamcntal  Plantations.  Public  Gardons,  Mili- 
tary- Parade  Ground,  Racecoursc  ».  Ajoutons  les  cimetières,  où  le 
respect  des  morts  se  confond  dans  un  riant  paysage. 

Le  Royal  Park  occupe  200  hectares,  au  centre  desquels  se  trouvent 
le  Jardin  zoologique  d'acclimatation  et  le  pâturage  des  fauves. 

Cent  lioctares  sont  affectés  au  «  Botanic  Gardon  and  Domain  ». 

Dans  la  section  de  Riclimond,  le  «  Park  »  couvre  ^o  hectares  et 
«  Horticultural  Gardons  »  i.5  hectares. 

Albert  Park  figure  pour  200  hectares  à  cheval  sur  South  Melbourne 
City  et  Saint-Kilda  City. 

Les  jardins  des  universités,  collèges,  écoles,  asiles  et  sociétés 
entrent  dans  le  cliiflrc  total  pour  une  bonne  part. 

Une  grande  ville  telle  que  la  capitale  do  Victoria,  tirée  au  cordeau, 
fréquentée  par  une  j)oj)iilall(»n  indigène,  coloniale  ou  cosmopolite, 
le  rendez-vous  du  monde  de  la  finance  et  du  négoce,  ne  saurait 
engendrer  la  mélancolie,  lorsque  les  vagues  de  la  mer  viennent 
mourir  à  ses  pieds,  quand  les  Eucalyptus  et  les  Mimosas  sont  à 
l'horizon,  et  que  ses  carrefours  disparaissent  sous  la  verdure,  les 
gazons  et  les  fleurs  ! 


"f^ 


AUTRICHE-HONGRIE 

622,309  kilomùlrcs  cams.  —  ^^i ,28"] yÇfOij  hal)ilanls. 


l  —  Action  de  l'État.  —  Écoles  d'horticulture. 

Avec  raccroissemcnt  des  libertés  politiques,  le  coniiiierce  et 
rindustric  ont  certainement  fait  des  progrès  importants,  et  c'est  à 
cette  cause  que  l'on  doit  attribuer  les  prostrés  toujours  plus  grands 
de  riiorticulture  autrichienne. 

Le  Gouvernement  en  favorise  l'essor  par  les  procédés  suivants  : 

1°  Des  subventions  sont  accordées,  pour  certains  travaux  de  culture 
déterminés,  aux  Sociétés  privées  ainsi  qu'aux  Sociétés  publiques  ; 

a"  La  fondation  d'écoles  d'horticulture  est  encouragée  ; 

3"  Des  médailles  de  l'Etat  et  autres  distinctions  sont  destinées  à 
récompenser  les  travaux  horticoles  de  mérite. 

Ces  encouragements  ont  retenu  le  travailleur  au  sol.  L'Autriche 
est,  en  effet,  le  pays  où  la  population  agricole,  relativement  la  plus 
importante,  obtient  une  proportion  de  55  pour  cent  de  la  population 
totale,  alors  (jue  la  France  atteint  4^.  le  Danemark  47-  1^^  Ktats- 
Unis  44?  l'AUeuiagne  4'-^-  l'Italie  35.  la  Belgique  3'j  pour  cent. 

L'organisation  d'établissements  d'iastruetion  agi'icole  a  été  la 
conséquence  naturelle  du  mouvement  des  esprits  et  des  intentions 
gouvernementales. 

Institut  supkrieur  de  Klosterneuhoirg. 

Situé  aux  portes  de  Vienne,  sur  le  Danube,  au  centre  d'une  riche 
contrée  de  vergers  et  de  vignes,  cet  établissement  de  haute  science  et 
d'applications  pratiques  était  tout  indiqué  au  Ministère  de  l'Agri- 
culture pour  rinstallalion  d'une  Station  expérimentale,  consacrée 
aux  études  viticoles,  o'uologiques  et  pom«)logiques. 


l56  AUTRICHE-HONGRIE 

La  cultiiro  et  rcntreticn  des  vergers,  l'exploitation  du  vignoble, 
l'étude  des  maladies  végétales,  l'expertise  des  vins  sont  devenus  la 
base  du  programme  de  Klosterneubourg. 

En  18-0,  l'organisation  et  la  direction  en  furent  confiées  au 
D'  Léonliard  Hoesler,  alors  professeur  de  chimie  technologique  et 
agricole  à  l'Université  de  Carlsruhe,  déjà  renommé  par  ses  travaux; 
il  sut  réaliser  son  programuie,  consistant  à  vulgariser  par  la  parole 
et  par  la  plume  les  découvertes  scientifiques  et  leur  application  aux 
vignes  et  aux  jardins,  sans  oublier  les  fruits  et  les  vins. 

Il  en  résulta  d'abord  l'achat,  et  l'annexion  par  l'Etat,  de  l'école  de 
vignerons  fondée  par  les  moines  en  1860,  ce  qui  entraînait,  en  1874, 
la  création  dune  école  intermédiaire  destinée  tout  particulièrement 
aux  régisseurs  de  vignes  et  aux  sommeliers.  Les  administrations  en 
sont  tout-à-fait  distinctes. 

Outre  ses  laboratoires,  ses  bibliothèques  et  salles  à  microscopes,  la 
Station  expérimentale  possède  des  champs  d'expériences,  des  serres 
et  des  pépinières  qui  lui  permettent  de  répondre  aux  exigences  du 
service. 

Elle  est  en  relations  avec  les  établissements  analogues,  libres  ou 
ofliciels,  de  tous  les  pays,  et  rend  de  grands  services  à  l'agriculture. 

Les  études  cryptogamicpies  sont  confiées  au  baron  de  Thuinen, 
adjoint  à  la  direction;  mais  tous  les  travaux  de  la  station  se  trouvent 
résumés  dans  les  Mittheilungen  der  K.  K.  Versiichsstation  éditées 
par  le  savant  directeur-professeur  Roesler. 

Écoles  et  Cours  d'horticulture. 

Après  l'école  primaii'e,  où  la  jeunesse  rurale  apprend  les  premières 
notions  de  la  culture  du  sol,  l'enseignement  horticole  pénètre  aux 
soixante  Ecoles  d'agriculture  ou  forestières  par  l'arboriculture  et  la 
maraicherie.  Le  chapitre  pépinière  et  dendrologie  est  ajouté  au 
programme  des  Ecoles  supérieures  d'agriculture  et  de  sylviculture. 

C'est  ainsi  que  l'horticulture  est  démontrée  aux  élèves  : 

De  l'Institut  impérial  royal  d'agriculture  et  d'économie  forestière, 
à  \'icnne  ; 

De  l'Ecole  impériale  royale  (r-nologicpie  et  pomologique,  à  Kloster- 
neubourg ; 

De  l'École  d'agriculture  «Francisco  Josephinum  »,   à   Môdling; 

Des  Ecoles  supérieures  d'agriculture  de  Tabor  et  de  Tetschen- 
Liebwerd,  en  Bohême; 

De  l'Ecole  d'agriculture,  de  fruiti-viticulture»  à  Feldsberg  ; 

De  l'École  d'agriculture  et  de  viticulture,  à  Znaim,  en  Moravie  ; 


AUÏlUCniMIONGlUi:  10^ 

De  l'École  cragricMillurc  cl  Slalioii  oxpc'-rinu'iitalc,  à  San   .Mifhelr, 
<lu  Tyrol;  etc. 

Les  principales  Kcoles  lorestières  sont  ilispersées  : 
A  \Veisswasser  et  à  l'isek.  en  liolièine; 
A  Bninn,  eu  Moravie; 
A  Lenibei'fif  et  à  lîolachoNN  ,  en  (lalicie: 
A  (lnss^vel•k  et  à  .Marhourg,  en  Styrie  ; 
A  Hall  et  à  San-Miehele,  en  Tyrol,  etc. 
Quant  aux  Ecoles  dhortieulture,  voici  les  principales  : 
BAssK-Arruicni:.  —  Ecole   d'horticulture  de  la   Société  impériale 
royale  d'horticulture  de  Vienne,   1868. 

—  Ecole     d'horticulture    «    Elisabethinuni  »,    à 

Modlinji^.  fondée  en  18- r. 

—  Ecole  de  vignerons,  à  Krenis. 
BoiiKME.  —  Ecole  d'horticulture  de  Chrudim,  fondée  en  iS-j. 

—  Ecole  de  pomologie    et    de   viticvdlure    de    Leituieritz 

fondée  en  1870  (langue  allenuinde). 

—  Ecole  de  poniologie  et  de  viticulture  de  Melnik,  fondée 

en  i883  (langue  tchèque). 

—  Ecole  î'oyalc  poniologique  à  Troja,  près  Prague,  1870; 

direction  de  M.  Jos.Bunat  (tcliècpu-  et  alleniande). 
Cauxiole.  —  Ecole  d'agriculture,  de  viticulture  et  île  poniologie, 

à  Standen,  près  Rudolfswerth. 
Cauixtuie.  —  Ecole  d'horticulture  de  la  Société  dhortieulture  de 

Klagenfurt,  fondée  en  1872. 
Gaucie.  —  Institut  pour  l'instruction  des  jardiniers,  au  jardin  de 
botanique  de  Lemberg,  fondé  en  i855. 

—  Ecole    dhortieulture    de    la   Société    d'horticulture    de 

Lemberg,  fondée  en  1872. 

—  Ecole   nationale    d'horticulture   de  Tarno^v,  i88r. 
IsïRiE. —  Ecole  d'arboriculture  et  de  viticulture  «  Instituto  agrario 

provinciale  »,  à  Parenzo. 
Moravie,  —  Ecole  d'arboriculture  de  la  Société  d'horticulture,  etc., 
de  Moravie,  à  Briinn,  fondée  en  iSG'i. 
Cours  en  faveur   des   pépiniéristes   et   des  gardiens 
d'arbres,  fondé  en  i863. 
Styuie.  —  Ecole  secondaire  de  jardiniers,  sous  les  auspices  de  la 
Société  styricnnc   d'iuirticulture,  à  (iraz,    18812. 

—  hlcole   d'arboricultiu'e    cl  de  poniologie,  à    Maibourg. 

fondée  en  1872. 
Plusieurs  de  ces  institutions  ouvrent  des  cours  publics,  le  soir, 
d'octobre  en  février.  D'autres  délivrent  des  diplômes  aux  auditeurs. 


l58  AtTRIClIE-lIONGRIË 

La  Société  iiupériale  royale  do  Vienne  préparc  un  Institut  en 
faveur  des  jeunes  jardiniers,  à  proximité  des  jardins  du  prince  de 
Liechtenstein,  à  Eisgrub  (Moravie). 

Garice  a  scindé  son  Ecole  d'agriculture  pour  faciliter  un  doidsle 
enseignement  en  langue  slave  et  en  langue  italienne. 

La  Hongrie  et  la  Bohème  n'oublient  pas  leur  langue  maternelle 
dans  leur  enseignement. 

Des  conférences  libres  se  tiennent,  eu  outre,  dans  les  villages. 

On  évalue  à  25,ooo  environ  le  nombre  des  auditeurs  des  cours 
publics  d'horticulture,  pendant  la  dernière  campagne. 

Sur  divers  points  de  1" Autriche,  il  existe  des  pépinières  écoles, 
ou  fruitières  ou  forestières,  qui  approvisionnent  de  plants  d'arbres 
les  communes  et  les  particuliers,  et  une  pépinière  aflectée  à  la  sérici- 
culture, en  relations  avec  l'Institut  expérimental  de  Gorice,  créé  en 
18G9.  L'État  y  a  puisé  ses  distributions  de  jeunes  Mûriers,  faites 
dans  les  provinces  méridionales,  produisant  aujourd'hui  trois 
millions  de  kilogrammes  de  cocons  de  vers  à  soie. 

Hongrie.  —  En  1892,  la  Hongrie  comptait  près  de  a, 600  communes 
séricicolcs,  fournissant  un  million  de  kilogrammes  de  cocons,  mais 
recevant  de  l'administration  supérieure  14,000  litres  de  semences  de 
Mûrier  et  plus  d'un  million  de  sujets  de  pépinières. 

Le  territoire  hongrois  est  doté  de  six  établissements  d'instruction 
horticole  établis  dans  les  provinces  de  la  couronne  de  Hongrie.  A 
ceux-ci  viendra  s'ajouter  l'Ecole  de  jardiniers  projetée  à  Budapest, 
pour  remplacer  l'ancienne  Ecole  de  viticulture. 

L'Ecole  de  maraîchers,  qui  existe  depuis  douze  ans  à  Rakos  Palata, 
est  d'une  importance  toute  particulière. 


ii.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Grâce  à  l'élan  donné  par  le  célèbre  voyageur  en  Orient,  Charles 
Baron  de  Hugel,  une  première  exposition  d'horticulture  se  tint 
à  Vienne  en  1827,  dans  le  jardin  du  prince  de  Schwarzenbcrg  ; 
cette  exposition  fut  suivie  en  183^  d'une  seconde,  cfui  fut  organisée 
par  la  Société  impériale  et  royale  d'horticulture  de  Vienne,  au 
moment  même  de  sa  création. 

Pour  favoriser  le  développement  de  l'horticulture,  on  fonda  plus 
tard,  dans  les  dinérentes  provinces,  des  Sociétés  analogues,  qui  sont 
placées  toutes  aujourd'hui  sous  la  protection  de  l'Etat 


AtTRlCIIE-IIOXGlUE  log 

Ces  Sociétés  oui  pour  but  (rorgaiiiser  dos  réunions  et  dos  coni'é- 
roncos  pojudairos,  dos  expositions  ot  dos  oxcursions.  Tous  los  ans,  au 
moins,  on  pid)lio,  sur  los  travaux  dos  dillôronlos  Sooiétés,  dos  rapports 
({ui  se  trouvent  souvent  aussi  dans  des  journaux  spéoiaux.  Les  grandes 
expositions  annuelles  ne  sont  organisées  que  par  la  Sooiété  ini])ériale 
et  royale  d'hortioulture  de  Vienne,  la  Sooiété  impériale  et  royale 
dliortioulture  de  Graz,  la  Société  d'horticulture  de  Prague  et  la 
Société  d'horticulture  de  Budapest.  En  plus  de  ces  associations,  et 
d'après  la  loi  industrielle  d'Autriche,  les  horticulteurs  marchands 
dos  dilloronls  districts  se  sont  groupés  dans  le  but  do  déibndre  et 
do  protéger  leurs  intérêts  connnerciaux. 

Basse- Autriche  . 

Vienne.  —  Société  impériale  royale  d'horticulture,  fondée  en  iSS'j. 

—  Sooiété  des  vergers  pour  la  Basse-Autriche,  1880. 

— '  Association     des    horticulteurs    cl  dos   amateurs   dos 

jardins,  fondée  en  1880. 

—  Société  pomologiquc  autrichienne,  fondée  en  1881. 

—  Club  pour  la  eulturo  dos  plantes  d'appartement,  i88a. 
Badkn.  —  Sooiété  d'iiorticulture,  fondée  on  18". 

Bernooiu".  —  Société  pour  la  culture  des  fruits  et  dos  légumes, 

fondée  on  i88'3. 
HiETZiXG.  —  Association    des    horticulteurs  et  dos   amateurs   de 

jardins,  fondée  en  1876. 
Klosterneubourg.  —  Association  des  amateurs   de  Klosterneu- 

bourg,  fondée  en  1891. 
LeopolIjau.  —  Association  des  amateui's  de  Leopoldau,  1888. 
INIoDLiNG.  —  Société  d'horticultui'e  du  district,  fondée  en  1872. 
Neuwaluegg.   —   Société  d'horticulture   du   district,    1870. 
XEUNKiRcnEN.   —   Société   d'horticulture   du   district,    1884. 
Stockerau.  —  Société  dos  amis  des  jardins,  fondée  en  1887. 
AVaiuhofen.  —  Société  de  jardiniers  et  d'amateurs,  1876. 
ZwETTL.  —  Sooiété  d'arboriculture  fruitière,  fondée  en  i88^. 

H  AUTE-Ar  TRICHE . 
LiNZ.  —  Société  dliortioulture  du  district,  foudoo  on  1884* 

Bohême. 

l^RAGÙE.—  Flora,  fondée  en  i843. 

—  Société  d'horticulture  de  Bohème,  fondée  en  i843. 
Prague.  —  Société  pomologique  do  Bohème,  1877. 

—  Société  Roezl,  de  garçons  jardiniers. 

^->  Union  des  jardiniers-marchands  de  Prague. 


l(>0  AlTRU'.llK-HOMlllIE 

jiciN.  —  Société  pour  le  développement  de  riiortieulture,  1886. 
JouxsDoiu'. —  Société  darboriculture  fruitière  et  d'embellissenieut, 

l'ondée  en  1879. 
Kladuau.  —  Société  d'arboriculture  fruitière,  fondée  en  1847. 
KoHUAXOvic. —  Société  d'arboriculture,  fondée  en  1878. 
KuTTEXBERG. —  Société  d'horticulture  de  la  Bohème  orientale,  1887. 
Laun.  —  Association  horticole  de  Laun,  fondée  en  i883. 
Leitmeritz.  —  Association  des  horticulteurs  et  des  amateurs,  i885. 
PisEK. —  Association  des  horticulteurs,  fondée  en  i883. 
Rakonitz.  —   Société    d'arboriculture    de    Rakonitz    et    de   ses 

environs,  fondée  en  1879. 
Reichexau.  —   Société   d'embellissement,    de    pomologie    et    de 

plantes  vertes,  fondée  en  1881. 
Saaz.  —  Société  pour  les  plantes  vertes,  fondée  en  1877. 
Sciilackenwertu.  —  Société  pour  la  plantation  et  le  dressage  des 

arbres  fruitiers,  fondée  en  1884. 
AVamberg. —  Société  d'embellissement  et  de  pomologie,  1888. 
AVelwarx.  —  Société  de  pomologie  pour  le  district  de  Welwarn, 

fondée  en  i883. 

BuKOWINE. 

CzERXowiTZ.  —  «  Ami  du  peuple  »  pour  diverses  améliorations 
rurales;  association  fondée  en  1877. 

Garinthie. 

Arxoldstein  (Willach).  —  Société  de  pomologie,  fondée  en  1881. 
Klagexfuut.  —   Société    d'horticulture  de  Carinthie,  1872. 

Carniole. 

AssLiXG. —  Société  d'arboriculture  et  d'apiculture,  fondée  en  i883. 

Galicie. 
Lemuerg.  —  Société   d'horticulture    et    d'arboriculture   fruitière, 
fondée  en  1867. 
—  Société  d'apiculture  et  d'horticulture,  fondée  en  1870. 

Moravie. 

Bruxx.  —  Société  d'horticulture  et  de  pomologie,  fondée  en  1887. 
M.i-:nR-SciK)EXUERG.  —  Association  des  jardiniers,  fondée  en  1876. 

SlLÉSlE. 
Tîtoi'i'AU.  —  Société  de  culture  des  fruits,  fondée  en  1882. 
ObLR-KuuzwALL».  —  Société  de  pomologie,  fondée  eu  1879. 


Al  TUICIIE-ilOXGttlE  iGl 

Styrie. 

GuATZ.  —  Société  styrionnc  d'horticulture,  fondée  eu  i834. 

—  Société  d'horticulture  impériale  et  royale,   iH'j3. 

—  Association     des    horticulteurs   et   des    amateurs    de 

jardins,  l'ondée  en  1888. 

—  Société  d'arboriculture  fruitière  ihi  district,  1889. 

Sociétés  de  pomologie  à  : 

MURECK,  1887  PfAUBERG,  1887 

Maubouiiu,  i883  Raxx,  1889 

Saint-Mautin.    1882  Saint-Cikougen,  1881 

ÏYHOL. 
I3ozE\.  —  Société  d'horticulture,  de  pomologie  et  de  viticulture, 

fondée  en  1884. 
Mera.v.  —  Association  des  h<u'ticulteurs  et  des  amateure,   1889. 

—  Société  d'horticulture  et  de  pomologie  du  district  de 

Meran,  fondée  en  1884. 
Il  existe  encore    une    cinquantaine    de    corporations,   cercles   et 
comices  consacrés  à  l'arboriculture  fruitière,  autant  à  la  viticidture, 
enfin  davantage  de  groupes  forestiers  et  cynégétiques. 

Hongrie. 

Les  Sociétés  d'horticulture  qui  existent  en  Hongrie,  au  nombre  de 
trois,  ont  été  fondées  : 

A  Budapest,  en  i885. 

A  Szegedin,  en  1890. 

A  Klauscnbourg,  en  1892, 

Indépendamment  de  ces  trois  Sociétés,  il  existe  pour  le  dévelop- 
pement des  connaissances  en  botanique  et  en  horticulture,  l'active 
Société  des  sciences  naturelles,  qui  compte  environ  7,000  membres. 


III.  —  Jardins  botaniques  et  d'études. 

Les  Jardins  botaniques  sont  en  relation  avec  les  universités  et  les 
académies.  Il  en  existe  à  Vienne,  Prague.  Innsbruck,  Cracovie, 
Lendjerg.  Czernowitz,  Brïmn,  sans  compter  les  jardins  botaniques 
impériaux  de  Schoënbrunn  et  Belvédère,  à  Vienne.  Dans  ce  dernier 
jardin,  on  cultive  avec  le  plus  grand  soin  la  Flore  autrichienne, 
comme  au  parc  d'Ebersdorf,  en  i552,  lorsque  Maximilicn  II  créa 
l'un  des  premiers  Jardins  botaniques. 


l6a  AÛTRICHE-IIOXGRIÈ 

La  plupart  des  jardius  d'études  correspondent  avec  les  jardins 
botaniques  ci-dessus  et  avec  ceux  de  Klagenfurt,  de  Salzbourg,  de 
Gratz.  Un  personnel  délite  est  placé  à  leur  tête. 

Les  Écoles  d'agriculture  ont  un  jardin  destiné  à  l'étude  des 
dilTérents  fruits,  des  légumes,  et  quelquefois  aux  nuiltiplications 
nécessaires  à  l'industrie  de  la  pépinière.  Les  jardins  de  l'Institut 
œnologic{ue  et  pomologique  de  Klostcrneidjourg,  de  l'Elisabethinum 
à  Môdling,  de  la  Station  agronomique  de  Liboritz,  des  Ecoles 
forestières  de  Mariabrunn  et  de  Weisswasser,  ont  des  laboratoires 
d'analyses  complétés  par  des  champs  de  démonstration. 

La  Hongrie  possède  les  jardins  botaniques  annexés  aux  universités 
de  Budapest,  ville  capitale,  et  d'Agram,  en  Croatie. 

Un  jardin  d'expériences  et  de  botanique  a  été  créé  à  Debreczin. 

Des  cours  de  botanique  sont  inscrits  partout  au  programme  des 
écoles  normales,  des  écoles  forestières,  agricoles  et  viticoles. 

Le  célèbre  explorateur  Bénédict  Roezl  (i82^-i885)  a  sa  statue 
sur  la  place  publique  de  Prague,  où  il  est  représenté  dans  l'attitude 
d'un  botaniste  cherchant  à  déterminer  une  plante  récoltée. 


IV.  —  Production  maraîchère. 

L*Autriche-Hongrie  est  une  contrée  de  grande  production.  Le 
paysan  est  travailleur,  le  jardinier  ne  lui  cède  en  rien  sur  le  labeur. 

La  capitale,  qui  s'agrandit  et  se  peuple  tous  les  jours  davantage, 
absorbe  la  majeure  partie  des  denrées  alimentaires. 

Ainsi,  pendant  l'année  1891,  il  est  entré  à  Vienne  : 
60,000  wagons  de  légumes. 
1 5,000      —       de  fruits. 
20,000      —       de  Pommes  de  terre. 

Le  district  de  la  capitale  compte  plus  d'un  agriculteur  ayant  ajouté 
la  culture  maraîchère  à  son  exploitation,  alors  que,  dans  les 
campagnes  privées  de  moyens  de  transport,  le  jardinier  prend  la 
hache  de  bûcheron  en  hiver. 

Quant  aux  forceries,  elles  se  concentrent  aux  abords  des  villes, 
sous  les  toits  vitrés  des  domaines  seigneuriaux. 

D'ailleurs,  la  région  Sud  fournit  des  primeurs  par  sa  production 
natJirelle  et  hâtive.  L'importation  fait  le  reste. 

Les  provinces  productives  en  légumes  et  en  fruits  sont  d'abord  la 
Basse-Autriche,  puis   la  Haute- Autriche,  le  Tyrol,  la  Styrie,  ensuite 


AiTUi(:iii:-ii().N(;iuE  1(5'} 

la  Moravie,  la  Hnlirine,  la  Silésic,  le  comté  de  (ioriee,  Trieste,  le 
Littoral  adrialicjuc,  la  Dalinatie,  la  Bukowiue. 

La  Poinine  de  terre  est  populaire,  tout  en  étant  restreinte  pour  les 
variétés.  On  en  transporte  par  charretées  vers  les  agglomérations  de 
population  et  les  uiarchés. 

Les  calculs  de  la  statisti(|ue  classent  le  territoire  autrichien  second 
parmi  les  Etats  de  l'iùirope,  daprès  la  suri'ace  consacrée  à  la  Pomme 
de  terre. 

Cette  Solanée  occupe  4»^  "/^  de  létentlue  des  terres  cultivées, 
ce  qui  place  1" Autriche-Hongrie  entre  la  Belgique  et  la  Hollande,  où 
le  sol  est  le  mieux  utilisé.  LAutriche  produit  pour  Goo, 000,000  de 
francs  de  Pommes  de  terre  par  an. 

Les  Haricots  et  le  Pois  ordinaire  sont  lobjet  de  transactions  et 
d'exportation. 

L'Autriche  exporte  plus  de  12  millions  de  kilog.  de  légumes  secs. 

Les  racines  de  Rutabagas,  de  Carottes,  de  Betteraves,  de  Panais, 
dont  la  valeur  alimentaire  est  cotée  pour  1  homme  ou  pour  le  bétail, 
font  partie  de  lexpUntation  rurale. 

L'Asperge,  l'Artichaut  et  l'Ognon  sont  cidtivés  en  grand  au  jardin 
ou  à  la  ferme. 

Les  usines  à  conserves  s'organisent  et  accaparent  une  bonne  partie 
de  la  production. 

Le  Chou-rave,  le  Rutabaga,  le  Concomln'c,  la  Laitue  ont  leurs 
cantonnements  en  Bohème  et  alimentent  Dresde  et  Berlin  ;  la 
Lentille  vient  à  Paris. 

Les  provinces  méridionales,  qui  bénéficient  de  la  chaleur  de 
l'atmosphère,  des  brises  de  l'Adriatique  et  de  l'abri  des  Carpathes, 
des  Alpes  transylvaniennes,  cadoriques  ou  styrieunes.  produisent 
à  bonne  heure  des  Choux-fleurs,  des  Pommes  de  terre,  des  Pois,  des 
Haricots,  de  la  verdure  maraîchère,  etc.,  et  l'expédient  vers  la 
capitale  et  les  grandes  villes. 

Le  ^Nlelon  et  la  Pastèque  y  viennent  en  plein  air  et  sont  consommés 
ou  vendus  dans  les  ports  de  mer;  on  les  expédie  vers  le  Nord  par 
la  voie  ferrée,  et  à  l'étranger,  comme  les  Tomates. 

Le  Concond^re  entre  dans  la  consommation  et  dans  l'industrie. 

La  Patate  et  l  Igname  sont  des  légumes  d'amateur. 

Les  marchés  de  ehacpie  jour,  dans  les  villes  en  renom,  ne  semblent 
pas  encore  devoir  profiter  des  embellissements  de  la  cité. 

Hongrie. 

La  Hongrie  a  de  vastes  exploitations  rurales  et  fournit  une 
quantité  prodigieuse  de  légumes  de  grande  cidtui'e. 


l64  ArÏRICIIE-îiOXGRIE 

La  prodiictiou  exteusive  du  Haricot  est  en  telles  conditions 
détendue  et  de  bon  marché,  que  de  grands  Etats  de  lEurope  sont 
devenus  tributaires  de  la  Hongrie  sur  ce  point. 

Plusieurs  maisons  se  sont  consacrées  à  cette  culture;  une, 
entre  autres,  qui  exploite  35o  hectares  de  Haricots  pour  la  vente 
exclusive  de  la  semence  aux  cultivateurs,  limite,  cette  année,  le  choix 
des  tj'pes  à  propager  aux  variétés  suivantes  : 

1°  Haricots  nains  :  Beurre  doré,  à  cosse  jaune.  —  Beurre  à  cosse 
violette.  —  Beurre  grain  noir,  à  cosse  jaune.  —  Blanc  très  tardif  de 
Hollande.  —  Flageolet  à  cosse  jaune. —  Flageolet  rouge,  à  cosse  verte. 
—  Géant  sucré. 

2°  Haricots  à  rames  :  Beurre  sanguin  doré.  —  D'Alger  à  grain  noir, 
à  cosse  jaune  pâle.  —  Du  Mont-dOr,  à  cosse  jaune. 

Ces  dix  variétés  ont  fait  leurs  preuves  au  jardin,  à  la  ferme  et  au 
marché,  particulièrement  pour  la  fourniture  de  légumes  verts. 

La  Lentille,  populaire  en  Hongrie,  sexporte  en  grandes  quantités; 
son  prix  de  vente  est  à  peu  près  celui  des  Haricots.  Les  sept  dixièmes 
des  approvisionnements  de  Paris  sont  expédiés  de  la  Bohême  et  de 
la  Moravie. 


V.  —  Production  fruitière. 

Depuis  la  Basse-Autriche,  où  la  persistance  des  pluies  et  des 
brouillards  force  le  cultivateur  à  se  borner  aux  Poiriers  robustes, 
aux  Pommiers  qui  lleurissent  tard,  aux  Cerises  aigres  et  aux  Prunes 
de  séchage,  jusqu'au  golfe  de  Trieste  «  où  fleurit  l'Oranger  »  encadré 
de  Figuiers,  de  Limoniers,  d'Oliviers,  d'Arbousiers,  de  Grenadiers, 
de  Bibaciers,  de  Pins  pignon...  entre  ces  deux  extrêmes,  Pomone 
a  semé  ses  trésors,  suivant  un  mot  classique. 

La  production  autrichienne  et  hongroise  des  Prunes  à  séchage, 
jointe  aux  arrivages  de  Bosnie  et  de  Serbie,  qui  exportent  600,000 
quintaux  de  Prunes  sèches,  fournit  un  stock  important  de  Pruneaux. 

Le  port  de  Trieste  embarque  des  tonnes  de  Prunes  séchées,  pour 
Xcw-York  et  d'autres  destinations. 

On  compte,  en  Bolième,  a!\  millions  d'arbres  fruitiers.  Les  contrées 
de  Loliosia,  Jiiin,  Krah>vé,  Kradec,  jus(|B'au  Chriidini,  au  nord- 
ouest  de  cette  province,  i)résentent  rasj)e(l  dune  forrl  Iruitièi-f. 

La  récolte  est  généralement  dirigée  vers  rAllemague,  et  le  produit 
atteint  une  valeur  de  dix  millions  de  francs. 


AUTRICIIE-IIJONGRIE  lC5 

La  Pomme  a  des  fruits  locaux  estimés  au  marché  ;  telles  soûl  : 

Cossonct  (le  Kicnast  à  floraison  tardive  ; 

Kdol  Uollicr  et  VaU'I  Tâuhlii»^,  du  Tvrol  ; 

Pojnick,  originaire  de  Bojkov,  en  Moravie  : 

Batullocn  Apfel,  de  Transylvanie  ; 

Pogasca-alma,  qui  brave  les  tempêtes  dans  les  steppes  sablon- 
neuses de  la  Hongrie  : 

Tôrôk-bàlint,  Sùvàri,  Sreica,  de  la  Croatie,  de  Hongrie; 

En  Bolièuie:  Isinové,  Framboise  d'Holovous,  Kminové,  Kosikové, 
Malvazinka,  Salové,  Muskat-Reinet,  Vejlimek,  Yirzinské. 

La  Pomuie  de  Romarin,  qui  doit  son  nom  au  parl'um  qu'elle 
dégage,  forme  la  base  des  vergers  du  Tyrol  méridional.  Le  revenu 
d'un  arbre  ayant  été  évalué  à  4'>  francs,  le  Gouvernement  autrichien 
a,  sur  ce  chifl're,  établi  l'impôt  foncier  des  plantations  fruitières, 

La  question  des  fruits  à  introduire  en  Autriche  a  été  traitée  au 
Congrès  international  de  Pomologie  qui  sest  tenu,  à  Vienne,  du 
2  au  7  octobre  1873.  Des  délégués  des  principales  provinces  y  assis- 
taient et  ont  recommandé  le  choix  de  vingt  Pommiers  et  de  vingt 
Poiriers  aux  planteurs. 

Voici  ces  quarante  variétés  admises  par  l'aréopage  et  appelées 
dans  leur  ordre  de  maturité  : 

Pommes. 

Charlamovski  (Boiovitsky.)  Reinette  Harbert. 

Pearmain  d'été.  Reinette  d'Orléans. 

Cludius  d'automne.  Beaufin  strié. 

Pearmain  de  Sclnvarzenbach.  Ribston  Pippin. 

Non-pareille  de  Langton.  Reinette  grise  du  Canada. 

Pearmain  écarlate.  Reinette  Oberdieck. 

Reinette  de  Burchardt.  Court-pendu  royal. 

Noble  jaune.  Reinette  Raumann. 

Orange  de  Blenhcim.  Reinette  de  Champagne. 

AVageuer.  Wellington    (Dumelows'Sccdling.) 

Poires. 

Souvenir  du  Congrès.  Colmar  d'Arenberg. 

Seigneur  (Esperen).  Soldat  Laboureur. 

Fondante  des  bois.  De  Grundvow. 

Beurré  Hardy.  Conseiller  à  la  Cour. 

Poire  Dcchaut  Dillen.  Nouveau  Poiteau. 

Beurré  Capiaumont.  Passe  Colmar. 

Marie-Louise.  Colmar  Nélis. 

Beurré  Superfîn.  Beurré  de  Rance. 

Louise  bonne  d'Avranches.  Beurré  Sterckmans. 

Duchesse  d'Angoulème.  Joséphine  de  Malines. 

Ces  excellentes  variétés  ont  pénétré  au  verger.  On  le  reconnaît 
aux  approvisionnements  du  marché,  arrivant  par  voie  ferrée,  par 
chariots  ou  par  le  Danube, 


l66  AUTRICHE-HONGRIE 

En  même  temps,  de  bonnes  variétés  étudiées  et  recommandées 
dans  les  congrès  français  on  allemands,  faisaient  leur  entrée 
dans  les  pépinières  et  les  jardins  d'expériences. 

Le  commerce  des  fruits  a  dispersé  son  siège  à  Gorice,  à  Bozen,  à 
Meran.  à  Gratz.  à  Marbourg,  mais  il  est  arrêté  brusquement  aux 
frontières  de  Russie,  de  Roumanie,  de  Serbie,  de  Turquie,  par  suite 
de  mesures  douanières  restrictives. 

L'industrie  des  conserves  de  fruits,  et  surtout  leur  dessiccation, 
a  acquis  ime  certaine  importance,  depuis  que  le  Ministère  a  décidé 
qxie  les  séchons  de  fruits  devaient  être  compris  au  chapitre  des 
approvisionnements  de  la  flotte  et  de  l'armée. 

Plusieurs  types  admis  au  séchage  traditionnel,  par  les  paysans  du 
Tyrol.  de  la  Styrie,  de  llstrie,  de  l'Illyrie,  de  la  Bohême  et  de  la 
Moravie,  sont  scrupuleusement  respectés. 

Hongrie. 

Les  arbres  fruitiers  sont  répandus  et  considérés  en  Hongrie.  Les 
contrées  qui  se  sont  acquis  une  plus  grande  réputation  sont  :  La 
A'allée  du  Danube  sur  les  rives  du  Tisza  et  du  Maros,  le  beau  pays 
transylvain,  les  contrées  de  l'Ouest,  et  le  comitat  de  Soprony  ;  les 
fruits  y  viennent  superbes  et  en  excellente  qualité. 

L'arbre  vraiment  populaire  de  la  Hongrie  est  sans  contredit  le 
Prunier,  surtotit  l'espèce  connue  sous  le  nom  de  «  Besztercze  ». 
Plaine  ou  colline,  tout  lui  convient  ;  il  s'accommode  même  des  hautes 
vallées,  et  partout  son  fruit  est  très  estimé,  à  tel  point  que 
l'habitant  de  certains  villages  en  compose  parfois,  avec  le  maïs,  sa 
principale  nourriture.  Les  Prunes  non  consommées,  fraîches  ou 
sèches,  servent  à  faire  une  marmelade  d'un  placement  facile,  ou 
d'excellente  eau-de-vie. 

Les  Cerisiers,  quoique  propagés  partout,  prédominent  à  travers 
les  comitats  du  centre.  La  Griotte,  dite  d'Espagne,  prospère 
particulièrement  au  bord  du  lac  Balaton  et  parmi  les  comitats  de 
Szeps  et  de  Verôcze,  où  elle  frappe  par  sa  beauté  et  sa  grosseur. 

Kôrôs  est  un  centre  d'exportation  de  Cerises  et  de  Griottes. 

Les  Abricotiers  ne  se  distinguent  pas  par  la  qualité  de  leurs 
fruits,  bien  qu'ils  soient  recherchés  auprès  des  villes.  Debrcczen, 
Kecskemët,    \agy-K«')rùs  sont  les  contrées  de  production. 

Le  Pêcher  donne  de  Ijons  fruits;  leur  réputation  commence  à 
baisser  depuis  que  les  chemins  de  fer  permettent  de  tirer  d'Italie 
des  Pêches  qui  sont  plus  appréciées  pour  la  forme  et  la  grosseur. 

Les  Pommiers  et  les  Poiriers,  plus  estimés,  sont  remarquables 


AUTRICIIE-HOXGRTE  l6;7 

par  la  beauté  et  par  la  bonté  de  leurs  produits,  daus  les  comitats  de 
de  Poszega,  de  Verôczc,  de  liarauya,  de  Soniofçy. 

Los  Noyers  et  les  Châtaigniers  prospèrent  à  fîoo  mètres;  mais 
ils  ont  beaucoup  à  soullVir  des  gelées  du  printemps  sur  les  plateaux 
l'roids.  Les  (Miàlaignes  sont  petites,  et  pins  douces  ipie  celles  d'Italie; 
les  Noix  ont  la  coque  mince  et  l'anuinde  agréal)le  au  goût. 

Les  Figuiers  croissent  à  l'état  sauvageon  Croatie  et,  eà  et  là,  à  l'aljri 
dos  i'oréts  de  l'ancien  lîanat. 

Les  Grenadiers  et  les  Oliviers  n'ornent  <(ue  le  littoral. 

Les  Groseilliers  sont  communs  au  jardin  et  au  champ  de  vigne. 

En  dehors  de  la  production  du  potager  ou  du  jardin,  la  Fraise,  la 
Framl)oise,  la  Mûre,  le  Cynorrhodon  se  récoltent  dans  la  forêt  ;  — 
or,  la  Hongrie  compte  9,5oo,ooo  hectares  de  forets.  Nous  citerons  la 
propriété  de  fondation  de  Pilis-Maroth,  qui  encaisse  3,5oo  à  4>ooo 
francs  de  fermage  annuel  j)our  la  récolte  des  fruits  d'une  forêt  do 
3oo  à  4oo  hectares  de  jeunes  taillis. 

La  zone  du  vignoble  hongrois  est  la  transition  de  la  plaine  à  la 
montagne;  on  y  retrouve  les  cépages  renommés  du  vignoble  français. 
Tout  n'est  pas  livré  à  la  cuve;  une  grande  partie  des  raisins  sont 
vendus  au  marché  ;  toutefois  le  Chasselas  occupe  le  premier  rang  au 
verger  et  au  jardin.  Une  certaine  quantité  de  raisins  à  vin  est 
exportée  vers  la  Russie  et  vers  rAUemagne. 

La  vigne  sous  verre  a  commencé  son  installation  dans  le  domaine 
des  grands  propriétaires. 

La  Hongrie  reçoit  de  l'Autriche  20,000  quintaux  métriques  de 
fruits  frais  ou  secs,  et  moitié  autant  de  l'étranger. 

Sa  production  est  évaluée  à  trois  millions  d  hectolitres  de  fruits. 


VI. —  Floriculture. 

Nous  ne  pourrions  suivre  le  développement  de  la  floriculture  dans 
les  classes  aristocrati((ues,  bourgeoises  ou  populaires  ;  c'est  un 
véritable  engouement.  Le  nombre  et  l'importance  des  Sociétés 
d'horticulture  en  sont  la  preuve  la  plus  évidente. 

La  capitale  a  donné  l'exemple,  en  meublant  ses  jardins  publics 
des  richesses  florales  qui  caractérisent  notre  temps. 

Les  fleuristes  ont  augmenté  leurs  serres  et  leurs  bûches,  et  arrivent 
diflicilement   à   donner   satisfaction   complète    à    leur    clientèle.    H 


lG8  AUTRICHE-HONGRIE 

s'agit  toujours  de  végétaux  de  serre  pour  les  conservatoires  vitrés, 
de  plantes  à  feuillage  pour  les  appartements,  et  de  plantes  toutes 
fleuries  pour  les  corbeilles  ou  les  parterres.  Œillets,  Rosiers, 
Muguets,  Cannas,  Nymphéas,  Monthrétias,  Glaïeuls,  Résédas, 
Violettes,  Pensées,  Héliotropes,  Giroflées,  Violiers,  Galcéolaires, 
Cinéraires,  Primevères,  Perce  -  neige,  Pélargoniums,  Fuchsias 
viennent  orner  les  jardins  à  l'intérieur,  ou  passent  la  frontière. 

L'importation  s'exerce  avec  les  plantes  de  luxe,  les  ognons  à  fleurs, 
les  semences  florales  ou  potagères. 

Les  plantes  alpines  ont  déjà  recruté  une  légion  de  fervents. 

Le  succès  de  la  fleiir  cueillie  en  Provence  devait  empêcher  de 
dormir  les  habitants  des  gorges  échauflees  par  le  soleil  et  la 
population  des  rivages  maritimes.  AujouixVhui,  le  littoral  prépare 
des  envois  de  fleurs  à  bouquets  et  à  garnitures,  dirigés  vers  les 
grandes  villes  de  l'Europe  septentrionale,  et,  le  croirait-on,  vers 
l'Italie,  qui  ne  peut  sulhre  à  la  commande  de  ses  propres  produits. 


VII.  —  Parcs  publics  ou  privés. 

En  lisant  les  récits  des  voyageurs  à  travers  l'Europe,  Etienne 
Masson  (i84;),  Edouard  André(i8GG),  Ernest  Rergman  (1886),  à  chacun 
vingt  années  d'intervalle,  on  constate  une  extension  notable  dans 
l'art  paysager  austro-hongrois  qui  a  créé  de  véritables  modèles  de 
l'architecture  des  parcs  et  des  jardins,  secondé,  il  est  vrai,  par  le 
goût  éclairé  des  administrations  et  des  propriétaires. 

Il  nous  sera  permis  d'invoquer  le  souvenir  du  maître  français,  de 
Rarillet-Deschamps,  appelé  à  la  restauration  du  Prater,  à  AMenne, 
qui"  l'on  assimile  à  nos  Champs-Elysées. 

Les  jardins  de  la  cour,  à  Schambrun  et  à  Laxenbourg,  occupent 
un  premier  rang  pour  leur  étendue;  puis  les  jardins  du  prince  de 
Schwarzenberg,  du  comte  de  Harrach,  du  baron  de  Rothschild. 

Les  parcs  et  jardins  du  prince  de  Liechtenstein  à  Eisgrub  et  à 
l-'elberg,  ceux  «lu  baron  Nathaniel  de  Rothschild  à  Vienne  et  à  la 
Hohe  Warte.  ont  été  dessinés  par  notre  ami  Edouard  André,  de 
Paris. 

l'armi  les  parcs  de  la  capitale,  signalons  encore  Augarten, 
Beivcckre  et  son  jardin  botanique,  Iletzendorf.  Rathhauspark, 
Schiinbornpark,  A'ulksgarlen.  ^'otivkirchen  Park,  Waldsleingarten. 


AUTRiniIE'IIOXOniE  j(^,j 

Parcs  des  grands  de  la  terre  ou  jardins  et  squares  urbains,  c'est 
partout  le  bon  goût  qui  se  manifeste  et  crée  de  nouveaux  prosélytes. 

La  Hongrie  est  riclic  en  jardins  de  luxe;  ils  datent  pour  la 
plupart  des  temps  oîi  le  manant  travaillait  sans  salaire  pour  son 
soigneur  et  maître... 

Des  parcs  et  des  jardins  hongrois  encore  existants,  ceux  de  Tarclii- 
due  Joseph  à  Alcsuth,  Fiume  et  dans  l'île  Sainte-Marguerite  arrivent 
en  première  ligne:  citons  cusiùte  le  parc  du  prince  Karolyà  Folh,  les 
jardins  j)ublics  de  Budapest,  de  Temesvar  et  les  jardins  des  pi'emiers 
magnats  du  pays,  des  comtes  Karolyi,  Hunyady,  Zichy,  Gsekonics, 
Festetits,  des  princes  Esterhazy  et  Bathianny. 

Aux  environs  de  Prague,  un  grand  parc  nommé  «  Slromovka  », 
aux  ombrages  séculaires,  est  le  rendez-vous  de  la  population. 


VIII.  —  Journaux  horticoles. 

La  littérature  horticole  périodique  n'est  pas  très  étendue.  Elle 
embrasse,  indépendamment  de  la  Hongrie,  treize  journaux  dont  le 
plus  ancien  est  le  Journal  mensuel  botanique  autrichien.  Parmi 
les  autres,  deux  sont  exclusivement  consacrés  à  la  Pomologie;  trois 
sont  bi-mensuels  :  les  autres,  au  nombre  desquels  figure  le  Journal 
horticole  illustré  de  Vienne,  paraissant  tous  les  mois.  Celui-ci 
Wiener  Illustrirte  Garten-Zeitung,  de  la  Société  impériale  royale 
d'horticulture,  est  sous  la  direction  du  D'"  Giïnther  Ritter  Beck, 
secrétaire  général  et  de  Friedr.  Abel,  secrétaire  de  la  Société. 

Les  journaux  d'horticulture  imprimés  en  Hongrie  sont  au  nond^rc 
de  cinq.  L'organe  de  la  Société  d'horticidture  de  Budapest  est 
le  plus  important,  grâce  au  choix  des  matériaux  qui  le  composent. 

Dillérentes  publications  agricoles,  viticoles  ou  forestières  traitent, 
à  l'occasion,  des  questions  de  jardinage,  de  pépinière  ou  d'arbori- 
culture et  d'utilisation  des  fruits. 

La  presse  horticole  est  bien  représentée,  en  Bohème,  ovi  elle 
comprend  les  organes  suivants  : 

Flore  de  Bohême,  par M.  Fulin,  à  Prague. 

Journal  de  pomologie,  par L.  Naumanx,  à  Troja. 

Revue  d'arboriculture,  par Jos.  Buxat,  à  Troja. 

Bévue  horticole,  par Fr.  Tho^iayer,  à  Prague. 


170  AUTRICHE-HONGRIE 


IX.  —  Ouvrages   horticoles. 

La  plupart  des  ouvrao^cs  «fénôraux  ou  spéciaux  de  riiortieulturo 
d'utilité  ou  d'ornement,  et  de  l'art  des  jardins,  sont  remarquables 
par  leur  érudition  scientifique  ou  pratique. 

Voici  le  titre  des  principaux  ouvrages  horticoles  de  l'Autriche  : 
AiîEL  LoTiiAR. —  Die  Boumpjlanzuno-en  in  de?'  Stadt  iind  auf  dem 

Lande.  Vienne  1882. 
Beck  aox  Maxxagetta  et  Fr.  Abel.  —  Wiene?'  Illiiatrirte  Garten- 

Zeitiing.  Organe  de  la  Société  impériale  royale  d'horticulture 

à  Vienne. 
Bedô  Alb.  —  Die  (l'irtschaftliche  iind  commercielle  Beschreibung 

der  Wàlder  des  Ungarischen  Staates.  Budapest  1886. 
Blaskovics  Edm. —  Die  Sajahohne. —  Etwas  iiber  deren  Ciiltiir  iind 

^yert  als  Fiitterniittel.  Vienne  1880. 
Briem  h.  —  Die  Zuckerrûhe.  Vienne  1889. 
BuGUHOLZER.  —  Kateckismus  des  Obstbaiies.  Kronstadt  1887. 
CzuLLiK  AxG. —  Behelfe  ziir  Anlage  iind  Bepjlanziing  von  Gàrten. 

Menne  1882. 
Hamback  D"^  L.  —    Prahtische  Schule    des    Obstbaues   iind  der 

Obstbeniiiziing.  i.  Tabor  i883. 
IIempel  g.  AViLiiELM  K.  —  Die  Bannie  iind  Stràucher  des  Waldes 

in    botanischer     und   forstwirtschaftlicher     Beziehnng. 

Vienne  1889. 
RosEXTiiAL.  —  Das pomologische  Ilandbnch  fiir  Xiederoesterreieh, 

Vienne. 
SghmidtF. — Oesterreichs  allgemeine  Baumziicht.  Y ienne  1792-1823. 
Stoll,  Prof.   D'   Rri).  —    Oesterreichisch-ungarische    Pomologie. 

Klosterncul)ourg  1 883- 1884. 
TnoMAYER  F.  —  Ceské  Ovoce.  (D.-I. —  Jablka).  Prague  1889... 

Nous  rappellerons  les  pidilications  de  la  Station  expérimentale 
chimico-pliysiologique  de  Klosterueul>ourg  dues  à  la  plume  de 
MM.  lloesler,  directeur,  et  du  baron  Félix  von  Thiimen,  adjoint  à  la 
direction.  Les  maladies  des  végétaux,  la  cryptogamic  et  les  observa- 
tions microscopiques  y  occupent  une  place  importante. 


^"^^ 


BAVIERE 

^5,865  kilomètres  carrés.  —  5,589,400  liabilanls. 


-s-^-:- 


I.  —  Action  de  TÉtat. 

Le  Gouvernement  bavarois  actionne  le  progrès  de  riiorticulturc  et 
spécialement  la  plantation,  la  culture  et  l'exploitation  îles  arbres 
fruitiers. 

II  encourage  la  création  de  pépinières  libres  ou  administratives  et 
donne  l'impulsion  à  l'organisation  de  routes  fruitières  et  à  leur  bon 
entretien. 

L'État,  secondé  par  les  sociétés  et  les  propriétaires,  admet  l'en- 
seignement de  l'arboriculture  dans  ses  écoles,  et  excite  son  expansion 
par  des  cours  et  des  conférences  en  pleine  campagne. 

L'alliance  de  l'initiative  privée  avec  le  concours  de  l'administration 
supérieure  s'est  fait  ressentir  jusqu'au  conir  des  Sociétés  horticoles, 
juscpi'à  la  production  alimentaire  et  à  la  fourniture  des  marchés. 

La  Bavière  possède  10  millions  d'arbres  fruitiers,  2,000  établisse- 
ments d'horticulture,  sans  compter  les  Stations  oflicielles. 

Partout,  on  aime  et  on  produit  des  Arbres,  des  Fleurs,  des  Fruits, 
des  Légumes,  et  partout  la  propagande  horticole  par  l'enseignement 
est  accueillie  avec  reconnaissance. 

II.  —  Écoles  d'horticulture. 

Les  Ecoles  supérieures,  normales,  forestières  et  agricoles  ont  un 
enseignement  plus  ou  moins  élémentaire  ou  développé  des  questions 
de  jardinage. 


IJ2  BAVIERE 

Les  établissemeats  purement  horticoles  sont  à  l'état  embryonnaire, 
tout  en  cliercliant  à  étendre  leur  sphère  daction. 

Une  institution  consacrée  à  renseignement  de  l'arboriculture  et  de 
la  viticulture  est  à  Kirschheimbolanden. 

L'école  de  Landsberg  manque  d'une  pépinière  d'application. 

A  AVeihenstephan,  l'Institut  agronomique  a  annexé  une  école  de 
brasserie  et  ime  école  de  jardinage.  La  pépinière  est  le  point  de 
centre  des  leçons  pratiques  données  aux  élèves  ;  elle  est  affectée  aux 
cours  publics  du  personnel  cliargc  des  routes  fruitières. 

Nous  trouvons  encore  des  traces  de  l'enseignement  de  l'horticulture 
et  de  la  botanique  à  l'Ecole  des  ingénieurs  agricoles,  à  l'Ecole  «entrale 
d'agronomie,  aux  Cours  forestiers  de  l'Académie  d'Aschaffenbourg  et 
de  l'Université  de  Munich,  enfin  à  l'Ecole  vétérinaire. 

Frappé  de  cette  situation  qui  ne  répond  pas  aux  besoins  du  pays, 
le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  secondé  par  les  Sociétés 
agricoles  et  horticoles,  a  préparé  le  plan  d'un  Institut  spécial  d'hor- 
ticulture qui  serait  installé  à  Veitzocheim,  près  de  AVurtzbourg,  et 
pourrait  recevoir  d'abord  60  élèves. 

Les  bâtiments  et  les  serres  sont  déjà  construits. 


III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

La  Bavière  compte  près  de  120  Associations  qui  traitent  des 
productions  du  sol  ;  un  quart  seulement  est  exclusivement  réservé  à 
l'horticulture. 

L'organisation  d'expositions  et  de  cours  publics,  qui  entre  dans 
leur  programme,  a  vivement  contribué  à  propager  les  bonnes 
méthodes  de  culture  et  à  faire  connaître  les  meilleures  espèces 
alimentaires  ou  florales. 

Une  conséquence  de  l'esprit  de  corps  a  été  la  création  de  la 
Gartner  Unterstûtzung,  association  privée  qui  reçoit  le  bénéfice  des 
loteries  organisées  à  l'occasion  des  expositions,  et  qui  distribue  des 
secours  aux  jardiniers  malades  ou  infirmes. 

Les  petites  villes,  fréquentées  par  les  touristes  en  été,  ont  vu 
s'élever  des  sociétés  dites  d'embellissement. 

Il  est  bien  entendu  que  les  associations  consacrées  à  la  Viticulture, 
aux  boisements  et  môme  au  Houblon,  ne  restent  pas  indifférentes  à 
la  production  des  Fruits  et  des  Légumes  ;  elles  s'en  occupent 
incidemment. 


BAVIKKE  1^3 

IIautk-Bavikre. 

FuEisiNG.  —  Société  irhorliculttirt'. 

Munich.  —  Société  dhorticulturc  de  liavicrc.  1.  l'résiilcnl,  baron 
Pfeufor.  II.  Max  Kolb.  Cette  Société,  l'ondée  par  Martius  et  Kilïier, 
compte  780  nuMuhres. 

—  Union  des  jardiniers  "  Iloi-tcnsia  »,  l'ondée  en  18.28. 
La  Société  d'agricnllnre,  siégeant  à  Munich,  pi-olège  larhorienltnre 

fruitière  dans  ses  sections,  secondée  par  des  personnes  compétentes 
qui  organisent  de  petites  expositions  de  Fruits. 

Basse-Bavikuk. 

Les  comités  de  province  et  d'arrondissement  l'avorisent  le  progrès 
de  l'arboriculture . 

La  Société  d'agriculture  de  Landshut  distribue  des  semences  de 
Légumes  rares. 

Palatixat. 

Quelques  cercles  font  enseigner  la  culture  fruitière,  la  viticulture, 
la  pépinière. 

Haut-Palatinat. 

Ratisboxne.  —  Société  d'horticulture  du  Haut-Palatinat. 

Weiden.  —  Société  d'horticulture  pour  le  nord  du  llaut-Palatinat. 
—  —       d'endjellissement  des  jardins. 

Des  groupes  locaux  organisent  des  réunions  où  l'on  s'occupe 
d'arboriculture,  par  des  conférences  et  au  moyen  de  distributions 
de  jeunes  plants  vendus  à  prix  réduits  ou  tirés  en  loterie. 

Les  élèves  des  écoles  reçoivent  des  livres  d'horticulture  en  prix. 

Les  sociétés  du  Haut-Palatinat  sont  très  actives. 

H  AUTE-FllAXCOX  lE . 

Ansbacu.  —  Société  pour  la  culture  des  arbres  fruitiers. 
Bambekg.  —  Société  d'horticulture. 

—  Association  des  horticulteiu's. 
Bavreuth.  —  Société  horticole. 

La  Société  de  Bayreuth  organise  un  Jai'din  école  et  subventionne  la 
création  de  jardins  fruitiers. 

D'accord  avec  les  organes  de  la  Société  d'agriculture,  des  sections 
d'arboriculture  encouragent  la  culture  fruitière  et  font  échange  de 


174  BAVIERE 

grelTons  dos  meilleures  sortes.  Telles  sont  les  sections  de  pomologie 
instituées  aux  centres  ci-après  : 

Berneck  —  EU'eltrich  —  Emtmannsberg  —  Hochstadt-sur-Arsch 
—  Kersbach  —  Kronacli  —  Langensendclbach  —  ]\listelgau  — 
Poxdorf. 

Francome  Centrale. 

FuRTii. —  Société  d'horticulture. 

Nuremberg.  —  Société  d'horticulture. 
—  Union  des  jardiniers. 

ScHOPFLOCH.  —  Société  pomologique. 

Les  Sociétés  horticoles,  les  sections  agricoles  et  des  cercles 
d'amateurs,  secondés  par  le  professeur  nomade,  rendent  de  signalés 
services  avec  leurs  expositions,  leurs  conférences,  les  tombolas  de 
plants  et  les  distributions  de  greffes. 

Basse  Fraxcome  et  Aschaffenbourg. 

AscHAFFENBOURG.  —  Société  horticolc  et  pomologique. 
AVuRTZBOLRG.  —  Société  horticole  franconienne. 

—  Société  d'embellissement  des  jardins. 

—  Société    d'horticultui'e   et  de   viticulture  pour  la 

Basse  Franconie. 
Cette   dernière   association  fournit   des   greffes  et   organise    des 
concours,  et  des  conférences  en  faveur  des  vignerons. 

SOUABE     ET     NeUBOURG. 

Al'gsbourg.  —  Société  horticolc  bavaroise  de  Souabe. 

EsciiACU.  —  Société  d'horticulture. 

Kaufbeurex.  —  Société  d'horticulture. 

Kempten.  —  Société  d'horticulture. 

LiNDAU.  —  Société  d'horticulture. 

Plusieurs  comités  d'arrondissement  de  la  Société  d'agriculture 
tendent  à  la  formation  de  sections  pour  la  culture  des  fruits  ;  ils 
accordent  des  subventions  aux  jeunes  gens  qui  fréquentent  l'Institut 
pomologique  de  Reutlingen,  en  Wurtemberg,  où  la  question  des 
vergers  est  la  base  de  l'enseignement. 

Le  Comité  provincial  s'occupe  de  l'introduction  de  bonnes  variétés 
et  de  leur  étiquetage  exact  ;  il  vote  des  bourses  aux  jeunes  gens  qui 
suivent  les  cours  d'horticulture,  et  décerne  des  primes  aux  gardiens 
surveillants  des  plantations  fruitières  qui  s'acquittent  convenable- 
ment de  leur  service. 


BAVIERE  1-5 


IV.  —  Cours  et  conférences  d'horticulture. 

Les  cours  et  les  conférences  horticoles  ont  plutùl  <'u  vue  l'arbori- 
culture fruitière  et  assez  souvent  la  culture  potagère. 
Les  uns  sont  fixes,  les  autres  sont  nomades. 

1    Cours  fixes  d'arboriculture. 

Cours  d'arboricMiiturc  i'ruilière  à  \\'cihcnstc[)lian,  pi'ès  Freisinj:;-, 
sous  la  direction  de  llùolo  centrale  d'agriculture  de  ^^'eihenstcphan. 
Directeur,  M.  Kraus.  —  Jardinier  en  chef:  M.  Schinabeck. 

Les  cours  sont  suivis  pondant  une,  deux  ou  trois  années. 

Cours  de  gardiennage  d'arbres  à  Woihenstephan,  dépendant  de 
l'Ecole  centrale  d  agriculture. 

Leçons  du  i*""^  février  au  i5  mars. 

Cours  d'arboriculture  frTiitière,  à  Landshut.  —  Jardinier  démons- 
trateur :  M.  Grill,  jardinier-chef  de  la  ville. 

Cours  d'arboriculture  fruitière  à  Triesdorf,  dans  la  Franconie 
centrale.  Les  conférences  se  tiennent  du  i5  février  au  i5  mars.  Jardi- 
nier :  ]M.  Abel,  jardinier-chef  démonstrateur. 

Cours  pratique  d'arboriculture  fruitière  à  Wurtzbourg,  en  faveur 
des  gardiens  d'arbres. 

Le  cours  a  lieu  pendant  4  semaines  au  printemps,  et  environ 
10  jours  en  juillet  ;  il  est  relié  à  l'Ecole  d'hiver  du  pays. 

2^  Cours  nomades  d'arboriculture. 

Haute-Bavikue.  ■ —  L'enseignement  nomade  a  été  institué  par  un 
décret  royal  du  28  février  1889. 

11  y  a  trois  circonscriptions  où  les  professeurs  nomades  exercent 
au  moyen  de  conférences  publiques. 

Sur  leurs  rapports,  les  augmentations  de  traitement  sont  allouées 
aux  gardiens  d'arbres  de  district. 

Les  administrateurs  donnent  leur  appui  à  ces  professem's. 

Les    surveillants   doivent   une   visite    annuelle   à   leur   canton. 

La  Haute-Bavière  n'a  pas  d'instructeurs  nomades  ;  souvent  les 
conférences  émanent  de  la  '  Société  d'agriculture  de  Landshut,  et 
roulent  sur  la  culture  des  arbres,  expliquée  par  le  jardinier  en  chef. 

Six  pépinières  et  autant  de  Jardins  écoles  distribuent  jusqu'à 
10,000  greffons  d'arbres  fruitiers  au  printemps. 

Le  Paus.tixat  est  dans  la  même  situation  :  mais  il  y  a  des 
conférences    faites   par   le    professeur   de   l'École    d'agriculture    de 


fjô  BAVIERE 

Deux-Pouts  et  de  lEcole  d'arboriculture  et  de  viticulture  de 
Kirscliheiiubolanden. 

Douze  pépinières  de  district  ou  communales  sont  annexées  aux 
Jardins  écoles. 

Haut-Palatixat.  —  Par  leurs  conférences,  les  Sociétés  d'agricul- 
tiu'C  et  d'horticulture  suppléent  à  l'absence  du  professorat  régulier. 
Elles  ont  suggéré  l'établissement  de  cultures  commerciales. 

Halte-Franconie.  —  Le  chef  d'arboriculture,  dressé  à  l'École 
de  Reutlingen,  est  nommé  par  le  comité  du  Cercle  d'agriculture. 

Quand  le  comité  d'arrondissement  le  désire,  le  professeur  surveille 
les  plantations  et  donne  des  conseils  aux  planteurs.  Il  s'occupe 
des  plantations  routières  du  district  et  des  friches  communales. 

La  Société  d'horticulture  de  Bayreuth  forme  aussi  de  bons 
surveillants  des  plantations  rurales. 

Des  pépinières  libres  ou  administratives,  de  diverse  importance,  et 
25  Jardins  écoles  répandent  les  meilleures  espèces  fruitières. 

La  Fraxcoxie  centrale  a  son  instructeur  depuis  20  ans  ;  c'est 
le  professeur  de  pomologie  de  Triesdorf  qui  a  cette  charge  ;  ses 
conférences  et  ses  visites  régulières  aux  plantations  d'arbres  fruitiers 
de  l'Etat  et  des  districts  ont  amené  beaucoup  d'adhérents  et 
suscité  d'heureux  résultats. 

La  Basse-Francoxie  possède  depuis  1862  un  professeur  nommé 
par  le  gouvernement  ;  ses  conférences  pratiques  ont  excité  à  la 
fondation  de  Sociétés  d'arboriculture  ;  aussi  est-il  devenu  très 
populaire.  Les  centres  de  distribution  de  greffes  rendent  des  services 
aux  paysans. 

En  SouABE,  les  conférences  sur  l'arboriculture  fruitière,  lors  des 
réunions  de  la  Société  d'agriculture,  attii^ent  beaucoup  de  monde  ; 
et  l'action  des  Pépinières  régionales  ou  communales  en  est  d'autant 
mieux  accueillie. 


V.  —  Routes  fruitières. 

Les  routes  nationales  ou  de  district,  de  cercle  et  de  commune  sont 
généralement  bordées  d'arl>res  fruitiei-s.  Leur  importante  adminis- 
tration a  nécessité  une  organisation  de  personnel  et  un  mode 
d'enseignement  appropriés  à  ce  genre  d'exploitation. 

La  Haute-Bavière  possède  trente  gardiens  d'arbres  fruitiers  de 
district,  payés  par  le  Comité  de  district  uni  à  la  Société  d'agriculture, 
et  subissant  un  examen  annuel. 


BAVIERE  I^y 

Ces  cantonniers  arboriculteurs  sont  instruits  ;  les  plus  dignes 
d'intérêt  bénéficient  de  bourses  accordées  par  les  comités  de  cercle, 
qui   leur  permettent  de  fréquenter   l'Ecole  de   ^^'cillenstephan. 

Quel([ucs  professeurs  nomades  remplissent  les  fonctions  de  moni- 
teurs dirigeant  le  travail  de  ces  cantonniers. 

La  BAssE-lÎAVHiiiE  a  plusieurs  districts  pourvus  de  routes  fruitières 
et  de  leurs  surveillants;  d'autres  en  manquent.  Les  routes  nationales 
sont  les  mieux  tenues. 

A  Landshut,  un  cours  annuel  et  très  sérieux,  destiné  aux  gardiens 
d'arbres  de  routes,  a  déjà  formé  trois  cent  quarante  jardiniers 
cantonniers  ;  les  conséquences  de  leur  instruction  sont  à  remarquer. 

On  rencontre,  dans  le  Palatinat,  des  personnes  compétentes  qui. 
avec  l'exemple  des  jardins  fruitiers  d'arrondissement,  instruisent  les 
gtu'diens  d'arbres  pour  les  soins  à  donner  aux  vergers  situés  à 
proximité  des  routes,  et  propagent  les  conseils  aux  particuliers. 

Les  agents-voyers  gardiens  de  routes  de  districts  (Sti'assen-wârter) 
remplissent  souvent  les  fonctions  de  gardiens  d'arbres  (Baumwârter). 
Pour  acquérir  les  connaissances  nécessaires  à  ce  service,  ils  doivent 
suivre    un    cours    à   l'Ecole    de   Kirscheimbolanden. 

L'Administration  du  district  de  Spire  plante  les  arbres  fruitiers 
sur  les  champs  riverains  et  accorde  au  propriétaire  une  indemnité 
de  I  fr.  25,  tout  en  lui  concédant  la  propriété  de  ces  arbres  ;  ceux-ci 
seront  mieux  surveillés  et  les  routes  plus  spacieuses,  mieux  aérées. 

Le  Haut-Palatixat  a  plutôt  des  instituteurs  et  des  pasteurs  qui 
propagent  la  culture  des  arbres  à  fruits.  Du  reste,  les  personnes 
chargées  de  l'entretien  des  routes  peuvent  être  employées  au  rôle  de 
gardiens  d'arbres,  lorsqu'elles  ont  suivi  les  cours  de  l'École  de 
Landshut. 

La  Haute-Francoxie  et  la  Franconie  centrale  ont  confié  la 
tâche  de  surveiller  la  plantation  fruitière  des  routes  de  district  à  des 
ingénieurs  et  constructeurs  de  chemins.  D'autres  régions  se  con- 
tentent d  un  jardinier  voyageur,  nommé  par  le  Comité  de  cercle  et 
la  Société  d'agriciUture. 

Le  district  d'Ansbach  a  planté  plus  de  10,000  arbres  sur  les 
routes  ;  celui  de  Nuremberg  5, 000. 

Depuis  vingt-cinq  ans,  trois  cent  cinquante  jardiniers-voyers  ont 
été  formés  aux  cours  de  Triesdorf. 

DilTérents  ai'rondissements  de  la  Basse- Fraxcoxie  ont  à  leur 
disposition  des  gardiens  d'arbres  de  districts,  de  cercles  et  de 
communes,  dont  le  nombre  va  toujours  en  augmentant.  Dans  beau- 
coup de  villages,  les  ecclésiastiques  et  les  instituteurs  aident  de  leurs 

conseils  et  de  leur  exemple  les  producteurs  de  fruits. 

13 


I^  BAVIÈRE 

Le  Cercle  fournit  graluitement  les  arbres  fruitiers  aux  localités 
peu  fortunées  ;  les  jardiniers  du  Cercle  désignent  les  emplacements. 

Quelques  districts,  arrondissements,  régions  et  sections  adminis- 
tratives de  SouABE  ont  leurs  cantonniers:  les  sociétés  locales  en  ont 
également  désigné. 

Le  Comité  de  cercle  de  la  Société  d'agriculture  accorde  des 
bourses  pour  Tinstruction  de  ces  modestes  fonctionnaires  et  de 
jardiniers  soccupant  de  l'arboriculture  fruitière  et  routière. 


VI.  —  Culture  potagère. 


Comme  l'arboriculture  et  la  floriculture,  la  production  de  Légumes 
ne  diflere  guère  des  méthodes  et  des  espèces  adoptées  en  Allemagne. 

Haute-Bavière. —  La  culture  maraîchère  a  de  l'importance  autour 
des  grandes  villes,  principalement  de  la  capitale. 

La  banlieue  de  Munich  compte  200  hectares  de  marais  potagers 
occupant  Goo  ouviners.  L'exploitation  de  ce  genre  de  denrées  a  gagné 
la  campagne  ;  les  marchés  d'alimentation  en  ont  profité,  tandis  que 
le  Tvrol  et  l'Italie,  expédiant  par  wagons  chauffés,  approvisionnent 
les  campagnes  pendant  la  mauvaise  saison  et  même  l'été. 

Basse-Bavière.  —  La  culture  des  Légumes  en  plein  champ 
est  peu  développée,  mais  les  jardins  potagers  des  environs  de 
Landshut  et  de  Passau-Deggendorf  envoient  leurs  produits  à  Munich. 

Palatixat.  —  La  maraîcherie  a  pris  une  certaine  extension. 
Frankenthal  et  ses  environs  cultivent  les  Asperges,  les  Ognons,  les 
Haricots,  les  Pois,  etc.  ;  Schœnfeild  et  Kapsweyer,  les  Choux  blancs  ; 
Oflenbach,  les  Ognons.    Zeiskam  a  des  récoltes  plus  précoces. 

Lud-wigshafen,   Neustadt  et  Spire  travaillent  pour  l'exportation. 

L'Asperge  de  Spire  est  hautement  réputée. 

Haut-Palatixat.  —  A  l'École  d'hiver  d'agriculture  de  Ratisbonne, 
on  donne  des  leçons  sur  la  culture  potagère. 

Les  Radis  de  Ratisbonne  sont  renommés  pour  leur  volume. 

Haute-Fuanconie.  —  Les  Sociétés  d'horticulture  de  Bamberg  et 
de    Bayreuth    s'occupent    du    développement    de    la   maraîcherie. 

Ces  Sociétés  font  venir  des  espèces  rares  et  organisent  des 
expositions  périodiques  pour  les  propager  et  les  faire  connaître  ; 
déjà  leurs  productions  maraîchères  sont  appréciées  au  nord  de  l'Alle- 
magne. 

Le  forçage  des  Légumes  dans  les  environs  de  Bamberg  ayant  faibli 
par  suite  de  la  concurrence  italienne,   le  Comité  provincial  de  la 


BAVIERE 


i:o 


Sociùlé  diigricullure  a  suscilé  la  crc-alioii  J'iiu  ('■lahlisscniciil  (|ui 
utilise  les  Légumes  à  rinJuslric  îles  eonserves.  Une  iisiuc  a  done 
été  l'ondée  à  IJaniberg  ;  elle  oll're  un  débouehé  aux  cultivateurs. 

Entre  13andjerg  et  Erlanzen,  on  cultive  le  Railort  en  grande 
quantité  et  on  l'envoie  dans  le  nord  de  rAllemagne.  Ces  cultures  ont 
une  certaine  réputation. 

Francoxie  centrale.  —  L'organisation  de  la  culture  potagère 
est  complète  dans  cette  province,  grâce  aux  leçons  données  à 
Triesdorl"  et  à  Nuremberg,  oîi  la  Société  d'horticulture  a  fondé  une 
école  pour  les  différentes  branches  du  jardinage. 

Le  travail  du  maraîcher  est  plus  important  aux  environs  de 
Niïremberg,  d'où  les  Légumes  sont  ainsi  exportés  vers  les  villes 
d'eaux  de  la  Bohême.  Là  aussi,  la  concurrence  des  produits  de 
l'Italie  et  de  l'Algérie  se  fait  sentir  lors  des  primeurs. 

Basse-Fraxcome.  —  La  maraicherie  atteint  ici  un  grand  déve- 
loppement. L'exportation  se  fait  pour  la  Thuringe,  l'Allemagne  du 
Nord,  les  bords  du  Rhin  et  le  Wurtemberg  ;  on  y  cultive  aussi  beau- 
coup d'espèces  précoces  de  légumes. 

Plusieurs  établissements  de  AVurtzbourg  sont  dotés  d'une  organisa- 
tion complète  pour  le  forçage  des  primeurs  sous  verre. 

Souabe.  —  La  culture  potagère  est  moins  importante.  Récem- 
ment, on  a  tenté  de  l'étendre  aux  champs  de  grande  culture  et  de 
vendre  les  produits  ainsi  obtenus  à  l'usine  de  dessiccation. 

Dans  un  district,  l'Administration  s'est  procuré  un  appareil  dd 
séchage  et  a  organisé  en  commun,  au  profit  des  habitants,  la  fabri- 
cation de   conserves  de  légumes. 

La  vente  des  graines  potagères  est  admise  au  marché  aux 
grains. 


VII.  —  Jardins  botaniques.  —  Parcs  publics. 

Les  Jardins  botaniques  et  les  Parcs  pid^lics  ou  privés  sont  dé 
puissants  auxiliaires  de  l'enseignement  et  de  la  vulgarisation.  Les 
uns  et  les  autres  ne  tarderont  pas  à  se  développer  davantage  encore. 

Chaque  Université  bavaroise  possède  un  jardin  botanique.  Munich, 
AVnrtzbourg,  Erlangcn  en  fournissent  la  preuve. 

Créé  au  commencement  du  siècle,  le  Jardin  de  Munich  est,  après 
celui  de  Berlin,  le  plus  important  de  l'Allemagne.  Son  organisation 
scientifique  et  ornementale  fait  honneur  au  Directetir  Gcebel  et  à 
l'Inspecteur   eu   chef  Max  Kolb.  Pour  soutenii'  la  renommée   du 


l8o  BAVIERE 

jardin,  M.  Kolb  na  pas  hésité  à  gravir  les  plus  hautes  niontagues  et  à 
seuloneer  daus  les  marécages  :  doù  cette  collection  rare  des 
«  Plantes  alpines  de  l'Europe  et  dOutre-Mer  »,  qu'il  a  décrites  avec 
un  amour  paternel  (Alpenpjlanzen),  et  toute  une  série  de  plantes 
aquatiques,  trop  ignorées  dans  le  décor  des  eaux  de  plaisance. 

Un  Latania  de  Bom'bon,  haut  de  70  pieds,  a  été  apporté  là,  en 
1824,  pai'  1<?  savant  botaniste  Martius  qui  explora  le  Brésil,  de 
181 7  à  1820,  sous  la  protection  de  Maximilieu  et  de  Joseph  de  Bavière, 
et  publia,  à  son  retour,  la  remai'quable  Flora  brasiliensis. 

Au  Jardin  de  Munich,  qui  eut  pendant  trente  ans  pour  directeur 
le  célèbre  botaniste  C.Na^geli,  se  rattache  le  souvenir  des  expériences 
sur  les  engrais  artificiels  pratiqués  par  Liebig, 

L'alliance  de  l'horticulture  et  de  la  botanique  est  personnifiée 
par  Y Uliistvierte  Monatshefte.  le  doyen  de  la  presse  horticole 
allemande,  depuis  longtemps  confié  à  l'infatigable  Koll),  aujourd'hui 
secondé  par  J.  AVeiss,  Lebl,  Franz  Buchner  dans  la  rédaction 
du  Z)'^  Xeiiberts  Garten-Magazin . . . ,  succédant  au  premier. 

Max  Kolb  est  encore  l'auteur  de  Théorie  des  Gartenbaiies. 

Grill  et  Abel,  de  Triesdorf,  ont  une  publication  très  répandue 
sur  les  soins  à  donner  aux  arbres  fruitiers. 

A  Munich,  le  Jardin  anglais  fait  les  délices  des  habitants.  Plus 
étendu  que  le  Bois  de  Boulogne  de  Paris,  il  a  été  dessiné  en  1820  par 
Sckell,  l'auteui*  de  GaT'tenkiinst,  ouvrage  qui  a  traité  avec  succès  des 
perspectives,  du  mouvement  des  allées  et  de  la  distribution  des  eaux. 

Le  Jardin  royal  de  Nymphenbourg  est  un  chef-d'œu\Te  du 
même  ai'tiste.  Le  Potager  royal  s'y  trouve  annexé. 

Quant  au  Fleuriste  de  la  Cour,  il  est  installé  à  Munich,  approvi- 
sionnant les  fêtes  et  les  châteaux  de  la  Couronne. 

La  capitale  se  tient  à  la  hauteur  du  mouvement  qui  entraine  les 
grandes  cités  à  planter  et  à  fleurir  leurs  places  publiques  et  leurs 
boulevards.  Elle  a  été  promptement  suivie  par  les  autres  villes  de  la 
Bavière. 

Les  grands  propriétaires  n'avaient  pas  attendu  Timpulsion.  Depuis 
longtemps,  leurs  domaines,  confiés  à  d'habiles  collaborateurs,  étaient 
dressés  au  prolit  do  l'art  <les  jardins. 

N'oublions  pas  les  Etablissements  lioiticides  tels  cpie  la  maison 
Michel  Buchner,  à  Municli,  qui  sont  à  la  fois  de  véritables  jardins 
d'études  et  des  centres  d'iiuportation  ou  d"ex[)orlation. 


BELGIQUE 

3o,ooo  kilomètres  carrés.  —  6,262,300  hal)ilanls. 


I.  —  Action  de  l'État. 

Le  Gouvernement  belge  a  toujours  encouragé  l'horticulture  par 
des  procédés  à  action  dii'ccte  et  immédiate  : 

L'enseignement  horticole  à  l'Ecole  primaire  ou  à  l'Kcolc  normale 
et  les  subsides  attribués  à  leurs  champs  d'expériences  ; 

La  création  d'Ecoles  d'horticulture  oflicielles  ou  patronnées  ; 

Les  subventions  aux  conférences  publiques  et  les  facilités  de 
voyage  à  leurs  auditeurs  ; 

Les  allocations  aux  Sociétés  d'horticulture  ou  à  leur  Fédération  ; 

Les  souscriptions  aux  livres  de  jardinage,  publiés  en  langue  fran- 
çaise ou  en  langue  flamande  ; 

Les  encouragements  aux  concours  de  vergers  et  de  potagers  ; 

Les  faveurs  de  douane  et  de  transport,  appliquées  aux  produits 
horticoles  nationaux  circulant  au  point  de  vue  du  commerce  ou 
des  concours  pul)lics  ; 

L'organisation  d'un  Bureau  de  renseignements  de  relations  horti- 
coles au  Ministère  de  l'Agriculture,  de  l'Industrie  et  des  Travaux 
publics. 

Le  Gouvernement,  ajoutons-le,  décerne  la  croix  de  l'Ordre  national 
de  Léopold  aux  horticulteurs  et  aux  amateurs  les  plus  distingués,  et  la 
décoration  agricole  et  industrielle  aux  contre-maîtres,  aux  chargés  de 
cours  et  aux  ouvriers  qui  s'occupent  activement  de  la  culture  du  sol. 


l82  BELGIQUE 


II.  —  Écoles  d'horticulture. 

Les  établissements  d'enseignement  liorticole  en  Belgique  sont 
fondés  et  subventionnés  parl'Klat.par  des  administrations  publiques 
ou  des  Sociétés  particulières. 

L'Institut  agricole  supérieur  de  Gembloux  et  des  institutions 
secondaires  propagent  les  connaissances  Uoi'ticoles  ou  botaniques, 
mais  d'une  façon  accessoire. 

L'École  d'horticulture  de  l'État,  à  Vilvorde,  a  été  fondée 
en  1849,  dans  les  pépinières  de  Laurent  de  Bavay,  d'un  commun 
accord  entre  le  propriétaire  et  le  Gouvernement. 

Aux  fonctions  de  Directeur  se  sont  succédé  MM.  Laurent  de  Bavay, 
Xavier  de  Bavay,  Josepb  de  Brichy,  L.  G.  Gillekens  et  G.  Bouillot. 

Le  programme  comprend  toutes  les  branches  de  l'horticulture 
d'utilité  ou  d'agi'ément  :  l'arboriculture  fruitière  ;  la  pomologie  ;  le 
maraîchage  ;  l'art  du  pépiniériste  ;  la  iloriculture  ;  la  dendrologie  ; 
l'architecture  des  jardins  et  des  serres. 

Un  parc,  un  jardin  fruitier,  une  pépinière,  un  potager  simple  ou 
irrigué  avec  les  eaux -vannes  de  Bruxelles,  un  jardin  fleuriste,  des 
serres,  etc.,  font  partie  du  champ  de  l'enseignement. 
La  durée  des  cours  est  de  trois  ans. 

Les  Conseils  provinciaux  ou  communaux  y  entretiennent  des 
boursiers. 

A  la  sortie  de  l'École,  des  diplômes  de  capacité  sont  décernés 
aux  élèves,  après  examen,  par  un  jury  ofliciel. 

Plusieurs  centaines  d'élèves  diplômés  de  Vilvorde  occupent  des 

situations  honorables  dans  les  diverses  branches  de  l'horticulture. 

L'École  d'horticulture  de  l'État,  à  Gand,a  été  créée  en  1849  dans 

4'établissement    Louis   Van    Houtte,  à   Geutbrugge,    sous    le    nom 

d'   «  Institut  royal  d'horticulture  de  Gand,  »  avec  le   concours  du 

Gouvernement.  Louis  Van  Houtte  en  eut  la  direction. 

Transportée  au  Jardin  botanique  de  Gand,  en  1870,  l'Ecole  eut 
pour  Directeur  le  botaniste  Kickx.  Actuellement,  ces  fonctions 
sont  confiées  à  un  érudit,  M.  Emile  Rodigas.  Parmi  le  personnel 
enseignant,  MM.  Frédéric  Burvenich  et  Edouard  Pynaert  occupent 
leurs  fonctions  respectivement  depuis  3G  et  34  ans. 

Le  programme  des  études  diffère  quelque  peu  dans  les  deux  Écoles. 
La  nuance  dominante,  plus  apparente  que  réelle,  serait  en  faveur 
de  l'arboriculture  et  de  la  culture  maraîchère  à  Vilvorde,  de  la 
floriculture  et  de  la  botanifpie  à  Gand. 


BELGIQUE  l83 

Les  deux  Iiistiliilioiis  ont  im  enseignement  théorique  et  prati(|m« 
aussi  développé  que  possible  sur  toutes  les  branches  del  liorlitulluiv. 
Le  caractère  commercial  du  d«'0)ul  a  disparu. 

Le  public  est  admis  aux  conlcrcnces  ot  aux  cours  juddics  donnes 
par  les  professeurs. 

Aujourd'hui,  on  rencontre  de  nombreux  élèves  diplômés  de  Gand, 
parmi  les  professeurs,  les  conférenciers,  les  horticulteurs  commcr- 
vauLs,  les  jardiniers  exploitants  ou  chefs  de  culture. 

La  France,  les  Pays-Bas,  l'Angleterre,  l'Allemagne,  l'Amérique, 
les  colonies  en  possèdent  de  brillants  snjels. 

L'École  d'arboriculture  et  d'horticulture  de  Tournai,  fondée 
en  i8()o  sous  les  auspices  de  la  Société  royale  d'horticulture  et 
installée  dans  son  jardin  de  l'Athénée,  est  devenue  Institution 
communale  ;  elle  a  été  transportée  boulevard  Léopold. 

Des  subsides  lui  sont  alloués  par  l'État,  par  la  ville,  par  la  province 
et  par  la  Société  d'horticulture.  Notre  compatriote,  M.  Etienne 
Griffon,  est  le  Directeur  et  l'un  des  professeurs  de  l'établissement. 

Les  cours  d'arboriculture  institués  le  dimanche  pour  les  jardiniers 
sont  des  mieux  suivis.  La  moyenne  des  auditeurs  dépasse  200. 

D'après  certains  rapports  officiels,  les  leçons  de  culture  maraîchère 
et  de  forcerie  seraient  basées  sur  l'industrie  dite  parisienne,  et  la 
chaire  de  sylviculture  s'inspirerait  des  méthodes  suivies  à  l'Ecole 
forestière  de  Nancy. 

Les  sciences  naturelles  et  l'art  des  jardins  sont  inscrits  au 
programme  des  études. 

Depuis  la  création  de  l'École,  près  de  200  diplômes  ont  été 
décernés  aux  auditeurs  des  cours  publics. 

L'École  professionnelle  d'horticulture  de  Mons  a  été  fondée 
en  i863  par  la  Société  d'agrément,  d'horticulture  et  de  zoologie  du 
Waux-Hall,  avec  le  concours  de  la  ville  de  Mons.  La  Société  du 
Waux-Hall  mettait  à  la  disposition  de  l'Ecole  les  vastes  jardins 
qu'elle  avait  créés  l'année  précédente,  ainsi  cpie  les  constructions 
qu'elle  avait  édifiées. 

Vingt  ans  après,  l'École  fut  réorganisée,  limitant  son  programme 
à  l'arboricidture,  la  cidture  maraîchère,  la  floriculture,  les  forceries, 
le  tracé  des  jardins,  la  botanique. 

M.    D.    Laurent    en    est   le  Directeur. 

La  population  laborieuse  du  Hainaut  apprécie  les  bienfaits  de 
cet  enseignement  du  jardinage,  eu  y  faisant  pai'ticiper  la  jeunesse 
urbaine  ou  rurale. 

Le  Gouvernement  vient  d'accorder  son  patronage  à  l'Ecole  et  lui 
alloue  un  subside. 


l84  BELGIQUE 

L'Orphelinat  horticole  d'Ixelles.  créé  le  3o  novembre  1876, 
reçoit  les  orphelins  de  père  et  de  mère,  âgés  de  cinq  à  quatorze  ans. 

Ces  enfants  fréquentent  l'école  communale  et.  après  avoir  terminé 
leur  première  classe,  ils  sont  occupés  aux  travaux  du  jardin  et  des 
serres  à  plantes  ou  à  vignes. 

Le  chef  de  culture,  élève  diplômé  de  TEcole  d'horticulture  de 
Yilvorde.  lem*  donne  des  leçons  théoriques  et  pratiques  sur  l'arbori- 
culture et  la  maraîcherie. 

Après  trois  années  de  travail,  les  élèves  passent,  avec  facilité, 
leur  examen  d'arboriculture,  pour  se  placer  ensuite  en  maison 
bourgeoise  ou  de  commerce,  où  ils  sont  appréciés. 

Pendant  leur  séjour  à  l'orphelinat,  ils  reçoivent  annuellement, 
d'après  les  services  qu'ils  ont  rendus,  à  titre  de  gratification,  des 
sommes  variant  de  25  à  ^5  francs,  qui  sont  versées  à  leur  profit  à  la 
Caisse  dépargne  et  de  retraite. 

La  plupart  de  ceux  qui  partent,  après  l'âge  de  dix-huit  ans, 
possèdent  déjà  un  livret  de  200  à  3oo  francs  et  reçoivent,  avec  le 
certificat  de  bonne  conduite,  un  vêtement  complet. 

Les  élèves  qui  font  preuve  de  dispositions  exceptionnelles,  sont 
placés  à  l'École  d'horticulture  de  Yilvorde,  aux  frais  des  hospices 
d'Ixelles,  avec  l'intervention  de  la  province  et  du  Gouvernement. 

Signalons,  ici,  TÉcole  des  réformes  de  Ruesselede  ;  les  enfants 
abandonnés  ou  délinquants  ont  une  section  de  jardinage  qui  leur 
ouATC  la  carrière. 

L'École  professionnelle  agricole  et  horticole  de  jeunes  filles, 
à  Bouchout  (province  d'Anvers),  est  créée  avec  l'appui  du  Gouver- 
nement, du  Conseil  provincial  d'Anvers,  de  la  Commission  provinciale 
d'agriculture,  et  sous  le  patronage  d'un  comité  de  Dames. 

L'enseignement  est  donné  en  langue  flamande.  Les  cours  sont 
gratuits  ;  les  élèves  ne  paient  que  leur  nourriture. 

Agées  de  quinze  ans  à  leur  entrée,  elles  préparent  elles-mêmes 
leurs  repas  et  entretiennent  le  service  de  la  lingerie. 

M.  P.  W'auters.  ingénieur  agi'icole  et  professeur  à  l'Ecole  d'horti- 
culture et  d'agriculture  de  Yilvorde,  est  chargé  de  la  direction  de 
l'Kcole  de  Bouchout. 

Déjà,  un  établissement  de  ce  genre,  à  Gysegem  (Flandre  Orientale), 
est  dirigé  par  l'abbé  Yanderschueren. 

A  l'École  de  laiterie,  à  "Wevelghem  (Flandre  Occidentale),  les 
jeunes  filles  ont  un  cours  darboricullure,  de  culture  maraîchère  et 
d'apiculture,  par  M.  Frédéric  Burvenich  père. 


BELGIQUE  l85 


III.  —  Conférences  horticoles  et  Cours  publics. 

La  Belgique  est  le  pays  des  conférences  ;  cependant  l'organisation 
méthodique  des  causeries  et  des  cours  publics  dans  ce  pays  est  duc 
à  Pierre  Joigneaux,  député  français.  Expatrie  au  coup  d'Etat  de 
i85i,  il  innova  la  culture  potagère  dans  un  sol  ingrat  et  fit  des 
conférences  populaires  à  la  campagne. 

Sollicité  par  le  Gouverneur  de  la  Province  de  Namur,  qui  l'avait 
vu  à  l'onivre,  Pierre  Joigneaux  dressa  un  groupe  d'instituteurs  aux 
fonctions  de  conférenciers  horticoles.  Le  Gouvernement  belge  obtint 
en  même  temps  du  célèbre  publiciste  agronome  im  guide-brochure 
résumant  ses  Conférences  sur  le  Jardinage  et  la  culture  des  arbres 
fruitiers. 

Les  élèves  de  l'École  normale  ont  été  des  premiers  à  bénéficier  de 
l'institution  nouvelle.  Ce  mode  d'enseignement,  secondé  par  les  cours 
publics  des  Ecoles  de  Vilvorde  et  de  Gand,  fut  inscrit  dans  la  loi, 
en  i855,  sur  l'initiative  du  ministre  Charles  Rogier,  si  dévoué  au 
progrès  de  l'horticulture  comme  à  la  prospérité  générale  du  pays. 

Depuis  lors,  l'instruction  horticole  par  les  conférences  reçut  la 
consécration  oflicielle  de  toutes  les  provinces  ;  les  demandes  sont 
adressées  au  Ministère  qui  autorise  et  subventionne  largement. 

Les  communes  s'engagent  à  fournir  le  local,  le  champ  d'essai,  et 
complètent,  s'il  y  a  lieu,  avec  le  Conseil  provincial,  les  émoluments 
du  professeur. 

Les  Sociétés  agricoles  et  horticoles  arrivent  à  leur  tour  et  subven- 
tionnent également. 

Les  Écoles  d'horticulture  deviennent  une  pépinière  de  moniteurs 
et  de  conférenciers  ;  de  bons  praticiens,  de  zélés  amateurs  s'y 
attachent,  et  l'on  ne  tarde  pas  à  compter  par  centaines  les  cours 
publics  et  gratuits  traitant  du  verger,  du  jardin  fruitier,  du  potager, 
des  cultures  sous  verre,  du  parterre,  du  boisement  et  des  sciences 
naturelles  auxiliaires  du  cultivateur. 

Les  conférences  sont  libres  ou  autorisées  par  ri<]tat  ;  les  jardinicri» 
qui  se  rendent  à  ces  dernières,  par  voie  ferrée,  bénéficiaient  jadia 
d'une  réduction  de  5o  o/o  sur  le  prix  de  leurs  places. 

A  noter  aussi  des  causeries  sur  le  jardinage,  faites  aux  soldats  de 
la  garnison  des  places  fortes;  en  regagnant  leurs  foyers,  ces  jeunes 
gens  peuvent  mettre  en  pratique  les  conseils  reçus  au  régiment. 

Les  cours  publics  ont  toujours  l'appui  d'une  Société  ou  d'une 
administration  locale. 


l86  BELGIQUE 

Le  propriétaire  et  l'instituteur  n'ont  jamais  refusé  leur  jardin  aux 
leçons  pratiques. 

Chaque  année,  un  jury  spécial  décerne  des  certificats  de  capacité 
de  première  ou  de  deuxième  classe  aux  auditeurs  qui,  après  examen, 
ont  justifié  ces  récompenses. 

La  Belgique  est  visitée  par  des  horticulteurs  de  tous  les  pays. 
Gliacun  a  pu  constater  les  progrès  accomplis  sous  rinfluencc  dos 
cours  pidilics,  et  remarquer  avec  quelle  facilité  le  praticien  manie  la 
parole,  comprend  et  parle  plusieurs  langues  étrangères,  et  comme  il 
sait  développer  une  idée  ou  la  faire  accepter. 

L'exemple  le  plus  concluant  n"est-il  pas  fourni  par  l'indissoluble 
quatuor  gantois  :  Frédéric  Burvenich,  Emile  Rodigas,  Edouard 
Pynaert,  Hubert  Van  Huile,  des  maîtres  de  la  parole,  de  la  pratique 
et  du  raisonnement  ? 


IV.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Les  Sociétés  d'horticulture  sont  réparties  dans  toutes  les  provinces. 
Il  en  est  de  peu  connues,  de  trop  éphémères  ;  d'autres  ont  un  cadre 
trop  restreint.  Nous  signalerons  les  principales  et  passerons  sous 
silence  les  associations  purement  forestières  ou  scientifiques. 

La  Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand  est 
la  première  Société  horticole  qui  ait  été  fondée  sur  le  continent. 

Au  mois  d'avril  1808,  à  leur  retour  d'Angleterre,  où  ils  avaient 
assisté  à  des  réunions  de  jardiniers  fpii  apportaient  des  fleurs  et 
en  récompensaient  les  producteurs,  quekpies  fleuristes  de  Gand 
résolurent  de  les  imiter. 

Ils  étaient  une  trentaine  de  confrères. 

La  fondation  fut  définitive  le  10  octobre  suivant,  et  la  première 
exposition  ouverte  du  6  au  9  février  1809,  dans  la  salle  enfumée  du 
cabaret  Frascati.  Gand  était  alors  sous-préfecture  du  département 
français  de  l'Escaut.  Le  buste  de  Napoléon  et  le  drapeau  tricolore 
présidèrent  à  cette  exhibition  ilorale,  composée  de  quarante-six 
plantes  et  concourant  à  un  prix  et  deux  accessits  ! . . . 

Ce  noyau  devint,  après  de  nombreuses  péripéties,  la  Société 
royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand,  si  puissante,  et  qui, 
lors  de  sa  brillante  Exposition  de  1888,  au  Casino,  voulut  reproduire 
la  petite  scène  intime  (pii  entoura  aou  berceau  à  quatre-vingts  années 
de  distance. 


BELGIQUE  187 

La  Société  Gauloise,  dirigée  par  un  ainalcnr  d'élite,  connaisstHir  et 
écrivaiQ  distingue,  succédant  à  d'autres  mécènes  horticoles,  peut  ôtre 
fière  des  splendides  floralies  qu'elle  offre  tous  les  cinq  ans,  avec  un 
succès  sans  pareil  î 

Nous  placerons  immédiatement  après  la  Société  royale  le  Cercle 
d'arboriculture  de  Belgique,  plus  récent,  mais  (juia  l'iionncur  d'èlre 
présidé,  éji;alement.  par  le  savant  et  dévoué  président  do  la  Société 
l'oyale,     ISI.   le   comte    Oswald    de     Kereliove    de    Deiileri;liem. 

Le  a3  octobre  1864  se  fondait,  à  Garni,  le  Cercle  professoral  pour 
le  progrès  de  l'arboriculture  en  Belgique,  ayant  pour  but 
principal  1  unilorniilé  du  système  d'enseignement  et  le  choix  des 
meilleures  espèces  fruitières,  la  distribution  de  graines  et  de 
greffons,  etc.;  plus  tard,  il  prit  son  titre  définitif:  Cercle  d'arbori» 
culture  de  Belgique 

Son  organe,  le  Bulletin  d'arboriciilliirc,  de  Jîoricultiirc  et  de 
culture  potagèi'e,  mensuel,  illustré  de  chromos  de  fruits  et  do 
légumes,  est  rédigé  d'une  façon  inlelligente  et  instructive.  Ou  y 
retrouve  la  plume  autorisée  et  intarissable  des  professeurs 
praticiens  Yan  Huile,  Rodigas,  Burvcnich,  Pynaert,  secondés  par  des 
collaborateurs  habiles,  et  des  élèves  qui  marchent  sur  leurs  traces. 

Le  Cercle  a  organisé  des  excursions  à  l'étranger,  des  concours  de 
vergers,  de  grandes  Expositions  avec  congrès  internationaux  ;  il  a 
participé  aux  Expositions  universelles  de  Paris.  En  1876,  il  ofirait 
l'hospitalité  à  la  Société  pomologiquc  de  France. 

Au  commencement  du  siècle,  les  jardiniers  de  Bruges,  réunis  eu 
confrérie  sous  l'invocation  de  sainte  Dorothée,  leur  patronne,  se 
groupèrent  en  Société  des  fleuristes,  puis  en  Société  de  Flore  (1828), 
et  trente  ans  plus  tard,  en  Société  provinciale  d'horticulture  et 
d'arboriculture,  titre  remplacé  enfin  par  celui  de  Société  royale 
d'horticulture  et  de  pomologie  de  Bruges. 

Faut-il  rappeler  que,  à  ses  débuts,  les  concours  de  fleurs  se 
tenaient  à  l'église  le  6  février  ;  puis  on  allait  à  l'auberge  fctcr  les 
vainqueurs  qui  offraient  à  leur  tour  une  médaille  pour  le  concours 
prochain  ? 

Quel  fraternel  exemple  à  rappeler  aux  laun'ats  modernes  ! 

La  Société  royale  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Tournai, 
1818,  a  organisé  de  belles  expositions,  y  compris  l'Exposition  inter- 
nationale de  1869,  sa  centième. 

En  i8()2,  elle  créa  l'École  d'arboriculture  dont  il  a  été  pai'lé. 
M.  Etienne  Grillon,  arboriculteur  français,  en  est  le  Directeur. 

Longtemps  elle  fut  présidée  par  Barthélémy  Dumortier,  célèbre 
patriote,  et  ses  succès  sont  continus. 


ï88  BELGIQUE 

La  Société  royale  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Louvain, 
1820,  a  deux  sections  distinctes  répondant  à  son  titre. 

Expositions  ;  conférences  par  des  hommes  de  science,  des  institu- 
teurs, des  cliefs  de  cultm'c. 

La  Société  royale  de  Flore  de  Bruxelles,  1822.  est  née  d'une 
cmifrérie  de  jardiniers  qui  remontait  à  1G60,  et  sur  le  registre  de 
lacpielle  figurent  les  noms  de  quelques  souverains  et  autres  grands 
personnages. 

Expositions  avec  ou  sans  congrès  nationaux  ou  internationaux. 

Concours  mensuels,  —  Conférences  donnant  droit  au  diplôme  de 
capacité. 

La  Société  royale  d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers, 

1828,  une  des  premières,  a  organisé,  dès  i834,  des  concours 
particuliers  de  légumes,  de  fruits,  de  dahlias. 

Sous  ses  auspices,  le  Conseil  échevinal  de  la  A'ille  a  récompensé 
les  collections  de  plantes  fleuries  au  marché. 

Elle  a  été  chargée  de  l'organisation  des  concours  aux  Expositions 
universelles  d'Anvers.  i885  et  1894. 

La  Société  royale  d'horticulture  de  Mons,  1828,  favorise  le 
commerce  en  admettant  les  étrangers  à  ses  concours  ;  elle  pratique 
l'enseignement  par  des  conférences,  et  son  initiative  s'est  manifestée 
dans  la  création  d'une  École  professionnelle  de  jardinage,  à  Mons, 

La  Société  royale  d'horticulture  de  Liège,  i83o,  reconstituée 
en  1860,  encourage  les  producteurs  et  les  amateurs  par  des  visites  et 
des  concours,  principalement  de  fruits  et  de  vergers. 

Conférences  maraîchères,  suivies  d'une  distribution  de  semences. 

Après  avoir  abandonne  son  titre  du  délnit  «  Les  amis  de  Linné  », 
la  Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles,  i835,  fit  coïncider  ses 
expositions  annuelles  avec  la  Fête  nationale. 

Conférences  réussies  ;  des  ouvrages  sont  décernés  aux  auditeurs 
les  phis  assidus.  —  Herborisations  suivies. 

La  Société  d'horticulture  de  Renaix,  d'abord  «  Société  des 
jardiniers  de  Renaix  »,  a  modifié  son  titre,  en  i84'i. 

Expositions.  —  Conférences  pratiques  et  expérimentales.  —  Sa 
devise  est  :  «  l'Utile  et  l'Agréable  ». 

La  Société  royale  d'horticulture  de  Malines,  183;,  a  créé  son 
jardin  botanique  d'expériences  cl  de  jiromenade  en  assainissant  im 
quartier  insalubre. 

Inauguration  de  la  statue  du  célèbre  botaniste  Dodoëns,  enfant  du 
pays. 

Belles  expositions.  —  Conférences  pratiques  en  deux  langues. 


BELGIQUE  189 

Sous  le  nom  île  «  Société  de  Flore  ».  la  Société  royale  d'horti- 
culture et  d'agriculture  de  Verviers,  i8'3H,  a  organisé  des 
causeries  et  des  concours  sur  ICEillel  et  d'autres  plantes  atl(j[)tées 
dans  la  localité. 

Distribution  de  graines.  —  Encouragements  aux  cultivateurs  de 
potagers,  de  pépinières,  île  sei'res,  de  vergers,  et  aux  l)olaiiistes. 

La  Société  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Nivelles,  iH^'i, 
s'occupe  à  la  l'ois  des  champs  et  des  jardins. 

Encouragements  aux  producteurs.  —  Distribution  de  grelles 
fruitières.  —  Conlerences. 

Depuis  sa  l'ondation,  en  1867,  la  Société  royale  des  conférences 
horticoles  de  Liège  visite  les  cultures  d'arbres,  de  légumes,  de 
fleurs,  et  récompense  les  plus  intéressantes. 

La  Société  d'agriculture  et  d'horticulture  d'Alost,  184^» 
encourage  les  vergers,  les  prairies,  les  cultures  florales  et  potagères. 

Chaque  année  la  Société  Gérés  et  Flore,  à  Anvers,  i85o,  ouvre 
deux  expositions  de  fruits,  de  légumes  et  de  fleurs. 

Née  dans  une  exposition  fruitière,  organisée  en  faveur  de  l'Ecole 
gardienne,  la  Société  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Tirlemont, 
i85i,  a  ajouté  le  potager  et  le  fleuriste  à  son  programme. 

Ancienne  société  horticole,  la  Société  d'agriculture  du  Condroz, 
i85i,  manifeste  son  désir  de  reprendre  ses  premières  attributions 
sans  négliger  les  nouvelles. 

Provoquée  à  la  suite  d'un  défi  entre  jardiniers,  la  Société  horticole 
de  Hasselt,  i854,  fut  constituée  dans  une  petite  exposition,  consé- 
quence de  la  gageure.  Les  eflbrts  ont  réussi  à  faire  sortir  de  l'ornière 
les  jardiniers  arriérés  de  la  localité. 

Conférences  sur  l'arboriculture  fruitière. 

La  Société  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Verviers.  18.54. 
vit  au   milieu   de    ses   expositions,    et   de    ses   concours   sur  place. 

Sont  frappés  d'amende  les  fraudem's  de  concours,  les  bavards  aux 
séances,  etc. 

Conférences  publiques  d'arboriculture  fruitière. 

La  Société  royale  d'horticulture  de  la  province  de  Namur. 
l855,  se  fait  reuuirquer  par  ses  conférences  et  ses  expériences  d  arbo- 
riculture et  de  mai'aicherie.  —  Expositions. 

Exposition  universelle  en  1862,  coïncidant  avec  le  Congrès  inter- 
national de  pomologie,  présidé  par  Auguste  Rover. 

La  section  horticole  de  la  Société  horticole  et  agricole  de 
l'arrondissement  de  Huy,  i85G,  s'occupe  des  jardins,  des  vergers, 
des  potagers. 

Conférences.  —  Bulletin.  —  Expositions. 


igo  BELGIQUE 

La  Société  d'horticulture  et  d'agriculture  de  Laeken,  1867,  a 
ses  expositions  réussies,  par  le  l'ait  de  sou  voisinage  avec  le  château 
royal  et  la  capitale,  où  l'horticulture  est  en  honnem\ 

La  Société  agricole  et  horticole  du  Hainaut,  à  Mons,  i858,rend 
des  services  par  ses  expositions  et  ses  conférences  sur  les  vergers  ou 
les  potagers.  —  Concours  intéressants. 

Créée  en  1862,  la  Société  des  Conférences  agricoles  et  horti- 
coles d'IxeUes,  organise  de  nombreux  cours  publics  sur  les  diverses 
branches  de  l'horticulture  rurale  et  sur  les  sciences  naturelles.  — 
Expositions. 

L'Union  horticole  de  Liège,  i863,  est  à  la  tête  d'un  effectif 
nombreux. 

Expositions  fréquentes.  (Il  est  interdit  aux  membres  du  Conseil 
d'administration  de  simmiscer  dans  les  opérations  du  jury). 

Créée  la  même  année,  à  Arlon,  la  Société  d'horticulture  du 
Luxembourg  réussit,  dans  un  sol  ingrat,  à  propager  les  cultures 
fruitière  et  potagère. 

Animée  du  même  esprit,  la  Société  agricole  et  horticole 
d'Andenne,  1864,  agit  au  moyen  d'expositions  ou  de  conférences. 

Sous  linfluence  du  président  Charles  Gilbert,  pomologue  et  arbo- 
riculteur des  plus  remarquables,  la  Société  de  pomologie  d'Anvers, 
1864,  s'était  dévouée  à  la  création  et  à  l'entretien  des  vergers,  à 
l'étude  et  à  la  propagande  des  meilleurs  fruits... 

La  Société  d'agriculture,  de  botanique  et  de  pomologie  du 
pays  de  "Waas,  à,  Saint-Nicolas,  existait  de  1826  à  i83o;  après 
quatre  belles  expositions,  lors  de  la  Révolution,  elle  se  mit  en 
sommeil.  Réorganisée  en  1872,  elle  continue  ses  travaux. 

Quoique  entouré  de  groupes  analogues,  le  Cercle  royal  d'arbori- 
culture de  Liège  travaille  aux  séances  ;  ses  cours  publics  d'arbori- 
culture et  de  maraîcherie  ont  du  succès.  Les  excursions  dans  les 
parcs,  les  vergers,  les  forceries  et  les  expositions  sont  bien  suivies. 

Bond  der  Hofbouwerkers,  à  Gand,  association  fondée  en  i865, 
sous  la  présidence  de  Fr.  Burvenich  père,  par  des  ouvriers  horticoles 
et  des  jardiniers  en  maison  bourgeoise. 

Conférences  ;  excursions  ;  bibliothèque  ;  distribution  de  livres  et 
doutils.  —  Bon  esprit  d'ordre  et  de  travail  chez  les  adhérents. 

Le  Cercle  "Van  Houtte,  àLedeberg,  active  société  composée  de 
membres  de  la  région  gantoise,  organisant  des  expositions  et  des 
fêtes  qui  lui  donnent  une  grande  popularité. 

La  Société  Flora,  à,  Ledeberg,  est  composée  en  partie  d'ouvriers 
et  d'employés  qui  pratiquent  l'enseignement  mutuel  par  des  cours 
et  des  excursions. 


BELGIQUE  Î9t 

La  Société  Dodonée,  d'Uccle,  près  de  lîruxclles,  créée  sous  la 
devise  «Qui  s'ari-èLe  reeule  »,  association  sérieuse,  organise  de  belles 
expositions  et  appelle  des  conférenciers  de  diverses  localités. 

La  Société  maraîchère  et  fruitière,  à  Roulers  (société  Moes- 
enfruitteelt),  publie  un  l)ullelin  mensuel  eu  laugvu'  Ihuuande,  traitant 
de  la  vente  et  de  Texporlation  des  Fruits  et  des  Légumes. 

L'Avenir  horticole  de  Gand,  cercle  de  la  jeunesse,  de  fds  d'horti- 
culteurs, de  stagiaires  qui  se  soutiennent  et  s'instruisent  par  des 
conférences  et  des  excursions. 

La  Société  d'horticulture  et  d'agriculture  de  Schaerbeck  a  des 
séances,  des  explorations,  des  visites  aux  cultures  et  des  conférences 
bien  organisées  par  le  professeur  Spruyt. 

La  Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  d'Ypres  se 
rend  utile  par  ses  réunions,  ses  conférences,  ses  expositions 
florales,  fruitières  et  maraîchères. 

Gomme  d'autres,  elle  organise  des  expositions  spéciales  de 
Chrysanthèmes.  Elle  publie  un  bulletin. 

Association  d'un  autre  genre,  Les  Jardiniers  réunis,  à  Bruges 
ont  leurs  expositions,  leurs  séances  et  des  causeries  sur  l'horticulture 
pratique. 

Non  moins  désireux  de  se  grouper  et  de  s'instruire,  Les  Amateurs 
réunis,  au  Châtelet>  ont  leurs  séances,  leurs  causeries,  leurs  expo- 
sitions et  leurs  promenades  horticoles. 

Etendant  la  question  rurale,  le  Comice  agricole  de  Saffelare, 
1871,  organise  des  expositions  provinciales.  Des  graines  sont  distri- 
buées aux  auditem'S  des  conférences. 

Dans  ces  réunions,  le  verger,  le  potager  et  le  choix  des  meilleurs 
fruits  sont  traités  par  MM.  Ternest  et  Fr.  Burvenich. 

Le  Cercle  floral  d'Anvers,  1877,  ^^  P^s  manqué  de  prendre  rang, 
surtout  à  l'occasion  des  Expositions  universelles  et  des  Congrès 
internationaux  de  i885  et  1894,  à  Anvers. 

11  prépare  des  herborisations,  suivies  par  la  jeunesse  des  écoles, 
par  les  praticiens  et  les  amateurs  de  jardins. 

D'autres  concours  scientifiques  ou  pratiques  laissent  deviner 
rintervention  du  laborieux  professeur  Charles  de  Bosschere. 

Son  voisin,  le  Cercle  des  rosiéristes  d'Anvers,  1877,  lauréat  de 
l'exposition  de  Carlsruhe,  se  signale  par  l'organisation  d'expositions 
de  Roses,  de  congrès  internationaux  et  de  conférences. 

L'Orchidéenne  â  Bruxelles,  1878,  ouvre  une  exposition  dOrchi* 
dées,  le  -r  dimanche  et  le  a-^  lundi  de  chaque  mois,  dans  la  galerie 
centrale  de  F  «  Horticulture  internationale  »,  établissement  dirigé 


192  BELGIQUE 

par  MM.  Lindcu  :  de  plus,  elle  provoque  des  meetings  qiii  semblent 
encore  mystérieux  au  commxm  des  mortels. 

Voici  d'autres  groupes  qui  rendent  également  de  réels  services 
dans  leur  rayon  d'action  ;  quelques-uns  même  sont  devenus  assez 
importants. 

Beveren.  —  Société  d'agriculture  et  de  botanique. 
BixcuE.  —  Société  d'horticulture  et  d'agriculture. 
BoRGERHOUT.  —  Société  Van  Mons. 
BoRGERHOUT.  —  Société  Flora. 

BoRXHEM.  —  Société  d'arboriculture  du  canton  de  Puers. 
Bruxelles.  —  Société  centrale. 
Dînant.  —  Cercle  horticole. 
FoREST.  —  Union  agricole  et  horticole. 
Fpiameries.  —  Union  agiùcole  et  horticole. 
Gaxd.  —  Société  Sainte-Dorothée. 
Gand.  —  Société  botanique  Dodonée. 
Héron.  —  Société  horticole. 
HuY.  —  Société  d'horticulture  et  de  botanique. 
HuY.  —  Société  des  cultivateurs  jardiniers. 
IxELLES.  —  Cercle  du  progrès  horticole. 
IxELLES.  —  Société  maraîchère. 
Lierre.  —  Société  horticole  et  agricole. 
Lierre.  —  Section  de  la  Société  botanique  Dodonée. 
LouvAiN.  —  Société  d'arboriculture. 
Malines.  —  Société  horticole  et  agricole. 
Marciiin.  —  Société  d'agriculture  et  de  botanique. 
Steeniiuyze.  —  Société  d'arboriculture. 
Tamise.  —  Société  d'agriculture  et  de  botanique. 
TER^VAGNE.  —  Société  horticole  et  agiùcole. 
TiHANGE.  —  Société  maraîchère. 
ToNGRES.  —  Société  agricole  et  horticole. 

Nous  avons  vu  disparaître  1  Académie  d'horticulture  de  Gand, 
fondée  en  i855,  œuvre  de  Joseph  Baumann,  et  la  Société  "Van 
Mons,  qui  s'était  engagée  à  continiier  l'anivre  du  célèbre  pomologue, 
et  la  Commission  royale  de  pomologie,  l'ondée  comme  la  précédente 
en  i8r>2,  dans  le  but  de  l'aire  connaître,  dans  un  album  illustré,  les 
ressources  fruitières  de  la  Belgique. 

Nous  n'avons  rien  dit  des  Chambres  syndicales  créées  dans  un 
but  C(jmmercial  et  de  défense  iimliiellc  des  intéressés,  lorscpi'il  s'agit 
de  questions  financières,  fiscales,  de  contentieux  ou  d'arbitrage. 

La  Chambre  syndicale  des  horticulteurs  de  Gand,  fondée  le 
17  mai  ibbo.  est  imitée  à  Bruxelles  et  à  Anvers. 


BELGIQUE  193 

La  majorité  des  Sociétés  se  sont  groupées  en  nn  seul  faisceau,  sous 
le  titre  île  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  de  Belgique. 

Les  ellorts  é[)arpillés  île  chacune  sont  ainsi  coorihjiini's  et  prennent 
une  force  nouvelle,  pour  s'éclairer  solitlaircnient  et  rayonner 
ensuite  sur  leur  circonscription. 

On  doit  celte  uuilualité  au  ministre  (Iharles  Uofi;ier.  cpii  lit  appel, 
le  2*3  octobre  i858,  à  la  bonne  volonté  des  associations. 

Le  5  mai  i85ij,  la  Fédération  était  fondée  à  Malines:  Auguste  Rover, 
président  ;  Edouard  Morren,  secrétaire. 

La  Fédération  obtint  innnédiatcment  certaines  faveurs  en  ce  qui 
concerne  les  transports  de  végétaux,  leur  envoi  aux  expositions, 
l'exonération  du  timbre  aux  prospectus,  etc. 

Le  budget  de  la  Fédération  est  alimenté  par  l'Etat,  les  provinces  et 
les  intéressés.  Son  bulletin  rend  compte  des  travaux  collectifs  et  des 
travaux  propres  à  chaque  société  adliérente,  celles-ci  conservant  leur 
autonomie  et  leur  indépendance. 

Cependant,  l'enthousiasme  du  début  est  un  peu  calmé. 

Quelques  gi'oupements  se  sont,  en  outre,  manifestés  en  dehors  de 
la  Fédération  principale.  Ainsi  seize  sociétés,  de  la  province  de 
Liège,  se  sont  fédérées,  groupant  leurs  forces  lors  des  concours 
généraux  et  centralisant  leurs  publications  dans  un  Bulletin  unique. 

Mais  elles  agissent  ensuite,  séparément,  dans  une  agglomération 
de  villages  et  hameaux  par  des  expositions  et  des  conférences,  où  le 
verger  et  le  potager  jouent  le  rôle  principal. 

Une  vingtaine  de  cercles  à  Liège,  Yerviers,  Huy,  Hamoir,  Héron, 
Marchin,  Ay^vaille,  Tihauge,  Horion-Hozémont,  etc.,  réunissent 
près  de  5, 000  adhérents. 

Le  Hainaut  a  vu  naître  également  fascicules  et  faisceaux,  sous 
l'inspiration  de  jeunes  jardiniers  et  d'auditeurs  des  conférences. 


V.  —  Jardins  botaniques. 

Le  vieux  pays  des  Flandres,  le  berceau  du  Bocce  de  Boodt,  de 
Courtois,  de  Charles  de  l'Esclusc.  de  Charles  de  L'Obel.  de  Dodoëns. 
de  Kickx,  de  Lejeunc,  de  Rémacle  Fusch,  de  Charles  Morren  et 
Edouard  Morren,  son  fils,  de  Van  den  Spiegel,  de  Van  Sterbeeck,  de 
Barthélémy  Dumortier,  a  toujours  tenu  la  science  botanique  en 
grand  honneur,  et  s'est  intéressé  à  la  création  de  jardins  et  de 
conservatoii'es  afTectés  à  l'étude  des  végétaux. 

13 


194  BELGIQUE 

Les  principaux  jardins  botaniques  de  la  Belgique  sont  : 

i^  Le  Jardin  botanique  de  l'État,  à  Bruxelles  ;  admirablement 
dirigé  par  M.  François  Crépin. 

LÉcolc  de  botanique  a  été  complètement  remaniée.  11  lui  a  été 
annexé  des  écoles  de  plantes  officinales,  vénéneuses,  industrielles, 
potagères,  fourragères,  etc. 

Deux  grands  carrés  sont  consacrés  aux  plantes  ornementales. 

Les  serres  contiennent  des  végétaux  rares. 

Les  salles  de  musées  et  les  collections  sont  richement  pourvues. 

2°  Le  Jardin  botanique  de  Liège,  iondé  en  1819,  dirige  et  trans- 
formé par  Charles  Morrcn  en  i83i,  fut  continué  par  son  fils  Edouard. 

Après  de  longues  années  de  luttes  et  de  persévérance,  un  Institut 
botanique  remplaçait  solennellement  l'ancien  Jardin  de  l'Université, 
dès  le  24  novembre  1884.  Les  grandes  relations  des  deux  Morrcn 
avec  tous  les  savants  ont  tourné  au  profit  des  collections  scientifiques 
et  végétales  du  Jardin,  aujourd'hui  dirigé  par  M.  Auguste  Gravis. 

3°  Le  Jardin  botanique  de  Gand  fut  jusqu'en  1888  le  siège  de 
l'École  d'horticultiu'e  de  l'État.  —  Bibliothèque,  —  Herbiers,  — 
Laboratoire  de  micrographie.  —  L'importance  des  collections  a 
diminué  depuis  la  démolition  des  grandes  serres  et  galeries  monu- 
mentales, remplacées  en  1892  par  des  serres  provisoires,  construites 
uniquement  en  vue  de  la  culture. 

4'  Le  Jardin  botanique  de  Louvaln,  appartenant  à  l'Université 
catholique. 

Travaux  d'anatomie  et  de  physiologie  végétale;  biologie  cellulaire. 

Laboratoire,  cythologie,    micrographie.  Collections  scientifiques. 

Direction  et  Musée  confiés  au  professeur  Éd.  Martens. 

Un  Institut  agronomique  a  été  annexé  à  l'Université  en  187g. 

5°  Le  Jardin  botanique  d'Anvers,  annexe  du  vieil  hôpital. 
Collection  microscopique,  sous  la  direction  de  M.  Van  Heurck. 

6''  Le  Jardin  botanique  de  Pitsembourg,  à  Malines.  Société 
particulière   de    floricultiire   et  d'agrément.   Beau  jardin  et  serres. 

Les  villes  d'Anvers,  de  Gand,  de  Liège  ont  chacune  un  jardin 
Zoologique  et  d'acclimatation  très  fréquenté.  Les  deux  premières 
villes  sont  dotées  d'une  section  de  la  Société  Dodonée. 

La  botanique  est  d'ailleurs  enseignée  dans  les  Athénées  royaux, 
dans  les  Lcoles  moyennes  et  les  Ecoles  normales. 

L'instruction  est  plus  élémentaire  à  l'École  primaire. 


IJELGIQUÊ  Kjo 


VI.  —  Production  maraîchère. 

Depuis  uiu'  vinglainc  daniiûes.  la  Ik'lgiquc  a  décuplé  son  expor- 
tation de  fruits  et  de  légumes.  Les  cultivateurs,  stimulés  par  la 
perspcclive  de  débouchés  importants,  ont  redoublé  d'edorts  en 
augmentant  encore  le  nond>re  des  cultures  dont  la  rulalion  selléctue 
dans  le  cours  de  la  même  année,  et  en  allectant  à  la  production 
maraiclière  des  terrains  juscpialors  cndjlavés  avantageusement. 

Il  est  donc  démontré  que  la  Belgique  est  un  pays  de  travail  et  de 
production  du  sol;  non  seulement  le  défrichement  y  est  poussé  avec 
activité,  mais  de  toutes  les  nations,  c'est  elle  qui,  relativement  à  son 
étendue,  possède  le  moins  de  terres  incultes  et  le  plus  grand  nondjre 
de  travailleurs  agricoles. 

Par  exemple,  nous  pouvons  dire  que  si  l'Europe  produit  pour 
3  milliards  5oo  millions  de  Ponnnes  de  terre,  la  lîelgicpie  consacre  à 
cette  Solanée  G. ^7  pour  cent  de  son  territoire  et  dépasse  ainsi  la 
proportion  des  autres  États  européens. 

Nous  ne  nous  écarterons  pas  de  notre  sujet  en  déclarant  que  la 
conséquence  de  cette  situation  avantageuse  a  élevé  le  prix  du 
fermage,  —  plus  qu'en  France,  —  et  que,  à  l'inverse  des  proprié- 
taires exploitants,  les  fermiers  ou  les  locataires  augmentent  en 
nombre  et  en  importance. 

La  culture  nuiraîchère  rentre  dans  ces  grandes  lignes  agrono- 
miques, car  elle  a  pénétré  dans  la  ferme  et  encouragé  l'emploi  des 
engrais  de  toute  nature. 

Les  sables  granitiques  de  l'Ardenne  et  les  humus  tourbeux  ont 
été  adaptés  à  la  production,  aussi  bien  que  les  plaines  fertiles  et  les 
accrues  des  fleuves  et  de  la  mer. 

Nous  avons  visité  la  plaine  irriguée  d'Haeren,  produisant  à 
profusion  de  beaux  légumes  sous  linfluencc  des  eaux- vannes  de 
Bruxelles ,  tandis  que  les  boues,  les  balayures  et  les  gadoues  de  la 
capitale  vont  fertiliser  jusqu'aux  potagers  qui  entourent  Malines. 

Quant  aux  polders,  il  y  a  là  de  quoi  exploiter,  avec  le  concours 
d'engrais  et  le  correctif  d'amendements  spéciaux.  On  a  déjà  constaté 
qtie  la  Betterave  y  produit  couramment  55, 000  kilogr.  à  l'hectare,  la 
Carotte  ao,ooo  kilogr.,  les  Fèves  et  Féverollcs  2,5oo  kilogr. 

Les  Flandres,  qui  andjitionnent  le  titre  quelque  peu  justifié  de 
«  Potager  de  l'Angleterre  »,  produisent  des  quantités  considérables 
de  légumes  luxuriants  de  végétation,  riches  en  principes  alimen» 
taires. 


196  BELGIQUE 

Les  expéditions  se  l'ont  en  mannequins,  eu  sacs  ou  eu  vrac. 

Un  bon  paquetage  est  indispensable.  Les  cultivateurs  de  Saiut- 
Trond,  qui  expédiaient  jusqu'à  5,5oo,ooo  kilogr.  de  Pommes  de  terre 
en  Angleterre,  ont  perdu  nue  partie  de  leur  clientèle,  par  suite  d'un 
triage  incomplet  des  tubercules  et  d'un  eudjallage  trop  primitif  ;  ils 
ont  dû  y  remédier. 

Une  Société  s'est  formée  pour  lacliat  des  Ognons,  des  Échalottes 
et  des  Carottes,  en  vue  de  l'approvisionnement  exclusif  du  marché 
de  Londres  où  ces  trois  espèces  sont  prisées  par  l'acbeteur,  surtout 
la  Carotte  nantaise  et  lOgnon  de  Vertus. 

Certaines  Compagnies  de  transport  fournissent  les  paniers  à  titre 
de  prêt,  ou  ramènent  gratis  les  emballages. 

Le  uiarché  de  Stratford  appartenant  à  la  Compagnie  du  Great- 
Eastern  Raihvay,  ligne  de  Harwicli  à  Londres,  est  bien  situé,  et 
par  suite  bien  achalandé. 

Les  chargements  pour  l'Ecosse  pénètrent  par  le  port  de  Leith,  qui 
dessert  Edimbourg  et  Glasgow. 

Les  petits  paniers  de  Fraises  vont  au  plus  près,  à  Covent-Garden, 
par  des  trains  rapides,  ainsi  que  les  primeurs. 

Les  sols  marécageux  sont  attribiiés  aux  Fraises  Jucunda,  Louis 
Yilmorin,  Triumph,  Docteur  Morèrc. 

L'Angleterre  a  des  champs  de  légumes  admirablement  tenus  dans 
le  Kent  et  le  Middlesex,  —  ce  qui  oblige  l'étranger  à  s'adonner 
plutôt  à  la  production  de  variétés  moins  connues  et  facilement 
transportables. 

Les  provinces  frontières  de  la  Belgique  bénéficient  d'iin  voisinage 
populeux. 

Ainsi,  les  jardiniers  de  Courtrai,  de  Wevelgem,  de  Menin, 
d'Ypres  travaillent  déjà  pour  la  population  ouvrière  de  notre 
région  industrielle  du  Nord  français.  Nos  courtiers  vont  s'y  approvi- 
sionner et  reviennent  alimenter  les  marchés  de  Lille,  de  Tourcoing, 
de  Roubaix,  d'Armentières. 

La  Rhubarbe,  malgré  l'intérêt  de  la  variété  Early  Paragon,  qui 
oublie  de  fleurir  au  profit  de  ses  parties  comestibles,  le  Céleri  à  côtes, 
la  Laitue  romaine,  la  Courge  à  la  moelle,  le  Crambé  sont  dirigés 
vers  le  Rhin. 

Les  provinces  rhénanes  absorbent  encore  le  trop  plein  des  marais 
du  fertile  pays  de  Hervé, 

Certains  légumes  se  sont  pour  ainsi  tiirc  cantonnés  sous  diverses 
influences.  Rappelons,  à  cette  occasion,  le  Céleri  rose  de  Fleurus;  le 
(>hou-fleur  des  confins  néerlandais,  et  le  Cliou  »I<-  Rrunswick  \><>\iv 
la  prt'paiation  de  la  fameuse  «  Saucr  Kraut,  » 


BELGIQUE  197 

Le  Chou  de  Bruxelles  est  dans  son  milieu  ;  toutes  li's  pr(i\  inco^ 
en  cultivent,  en  consomment  et  en  font  corameree. 

Un  autre  produit  flamand,  la  Cliicorée  <le  Bruxelles  «  AVitloof  »  à 
grosse  racine,  est  l'ohjet  d'une  exploitation  élendur  pour  le  marché 
intérieur  ou  extérieur. 

L'Asperge  est  en  réputation  dans  les  plaines  des  Flandres,  la 
Campine,  au  Limbouri;  et  au  Luxembourg.  Nest-elle  pas  lespé- 
rance  des  dunes  et  des  polders  ? 

Elle  a  fait  ses  preuves  dans  les  terrains  sableux  des  environs  de 
Malines,  d'Anvers,  de  Gand  et  du  pays  de  Waes.  On  cite,  à 
Boeckryck,  une  aspergerie  de  80  hectares  exploitée  pour  une  usine  ù 
conserves  du  voisinage. 

Le  Haricot  noir  de  Belgique,  qui  réussit  au  Congo,  et  les  races 
Flageolet  et  Bagnolet  commencent  à  être  admis  en  vert,  au  marché. 

Le  Chou-rave  succédera  aux  Carottes  hâtives  dans  les  emblaves 
combinées,  au  même  titre  que  le  Chou  à  jets,  ou  même  prendra  la 
place  des  premières  Pommes  de  terre  venues  sous  verre,  la  Marjolin, 
la  Quarantaine,  la  Blanche  malinoise. 

Le  Panais  se  sème  pour  provision  d'hiver  dans  les  Pois  et  les 
Fèves,  ou  parmi  les  Epinards,  auxquels  il  succédera. 

Comme  rotation  de  culture,  le  Poireau  vient  souvent  remplacer 
le  Chou-fleur,  le  Chou  d'York,  les  Pois  hâtifs,  et  va  même 
s'implanter  sur  un  chaume  d'Orge  retourné, 

L'Oseille,  chargée  sur  voiture,  dans  les  environs  d'Ypres  et  de 
Gand,  croît  en  bordure  ou  en  carrés. 

L'Arroche  et  la  Bette  sont  d'agréables  succédanés  de  l'Épinard  et 
du  Pourpier,  au  printemps. 

Les  Carottes  acceptées  dans  la  grande  culture  sont  les  variétés 
Courte  hâtive,  demi-longue  de  Nantes  et  Rouge  longue  sans  cœur. 
Cette  dernière  se  sème  entre  le  Lin,  l'Orge,  le  Mais  ou  le  Pavot 
blanc.  Cultivée  seule,  la  Carotte  nantaise  produit  1,600  francs  la 
tonne,  à  la  vente,  frais  non  déduits  et  s'élevant  à  la  moitié.  Au 
printemps,  extraite  du  silo,  elle  atteint,  à  Londres,  le  prix  de  90  à 
125  francs  les  mille  kilogr. 

La  Belgique  exporte  pour  800,000  francs  d'Ognons  en  Angleterre  ; 
aussi,  les  cultivateurs  d'Alost,  de  Furnes,  de  Termonde  et  du  pays 
de  Waes  se  hâtent  d'agrandir  leurs  cultures,  en  adoptant  les  variétés 
dites  Jaune  pâle  et  Jaune  de  Zittau,  préférées  par  les  cuisiniers 
et  les  charcutiers  du  Royaume-Uni. 

On  a  constaté  que,  loin  de  fatiguer  le  sol,  l'Ognon  revenait  pendant 
vingt  années  dans  la  même  place.  Le  coup  de  charrue  préalable 
suflit  ti  «  renouveler  »  le  terrain. 


198  BELGIQUE 

Autour  d'Alost,  des  terres  sont  louées  jusqu'à  i5  et  17  francs  par 
ai'e  pour  la  seule  saison  des  Ognons. 

Cette  plante  peut  produire  400  kilogr.  par  are. 

Une  grande  partie  est  dirigée  sur  les  foires  et  marchés  aux  Ognons 
de  AVetteren,  Ledebcrg,  Meirclbekc  et  Scholebelle,  où  déjà  les  sols 
tourbeux,  siliceux  ou  de  l^ruyères  sont  favorables  à  la  culture  des 
plants  à  courte  racine.  Les  sous-variétés  Jaune  plat  d'Alost  et  Jaune 
rond  de  Zittau  proviennent  des  provinces  du  Brabant,  de  Liège  et 
de  Limbourg,  la  Rouge  pâle  y  est  bien  connue, 

Alost  approvisionne  encore  Bruxelles  de  ses  Choux-fleurs. 

Grâce  à  nos  sympathicpies  collègues  Burvenich  et  Rodigas,  nous 
avons  pu  visiter  les  potagers  de  moyenne  et  de  grande  culture  pour 
la  consommation  ou  le  commerce. 

Nous  croyons  inutile  de  pénétrer  dans  les  forceries,  sous  les 
bâches  à  primeiu^s.  Le  luxe  de  la  table  est  permis  dans  un  pays  riche 
par  l'agriculture  et  l'industrie.  La  production  réussie  d'Ananas, 
de  Melons  et  Concombres,  de  Tomates,  d'Asperges,  de  Pois  et 
Haricots,  de  Fraises,  de  Choux-fleurs,  de  Carottes,  de  Laitues  et  de 
Pommes  de  terre  est  une  preuve  du  haut  goût  des  propriétaires 
et  de  l'intelligence  de  leurs  jardiniers. 

On  nous  a  cité  l'Aspergerie  du  Potager  royal  de  Laeken, 
chauffée  au  thermosiphon,  et  le  système  plus  économique  de  Palmans 
àLokeren,  consistant  à  remplacer,  à  l'automne,  la  terre  des  carreaux 
d'Asperges  par  un  compost  de  poussier  de  chanvre,  de  tannée  et  de 
sciures  de  bois,  préalablement  «  animalisé  »  par  des  arrosements 
de  sang  et  de  guano  étendu  d'eau  et  de  bouillons  d'animaux 
abattus,  etc. 

Quant  au  Champignon,  on  observe  le  procédé  du  baron  d'Hoog- 
vorst,  qui  monte  ses  meules  avec  l'engrais  pur  de  bétail,  séché, 
concassé,  puis  humecté  d'eau  salpêtrée. 


VII.  —  Production  fruitière. 

Sur  plus  d'un  point  du  territoire,  les  concours  de  vergers  orga- 
nisés par  l'Administration,  secondée  par  les  Sociétés  locales,  ont  fait 
connaître  l'importance  des  plantations  fruitières  et  de  leur  produc- 
tion. 

On  sait  que  le  Tournaisis  est  appelé  la  Touraine  de  la  Belgique, 
c'est-à-dire  le  pays  des  beaux  et  bons  fruits. 


BELGIQUE  199 

Dans  les  Flandres,  la  rt'eolle  des  vergers  est  achetée  sur  place  et 
par  arbre  ;  les  fruits  sont  ensuite  revendus,  soit  à  des  négociants  qui 
les  exportent  en  Angleterre,  soit  à  des  marchands  qui  les  pro- 
mènent de  commune  en  conmmne  :  dans  ce  dernier  cas,  les  fruits 
mûrissant  à  la  Kermesse  ou  fétc  du  village  sont  très  recherchés. 

Les  échantillons  plus  sains,  beaux  à  l'œil  et  robustes,  sont  destinés 
à  l'exportation.  Les  Pommes  tardives  sont  expédiées  par  tonneaux 
ou  par  grands  paniers. 

La  récolte  des  Cerises  à  chair  ferme,  comme  les  Bigarreaux,  qui 
supportent  le  voyage,  est  vendue  de  10  à  i5  francs  larl^rc  à  la  fleur. 
L'acheteur  traite  à  forfait  la  cueillette,  remballage  et  le  transport  à 
la  gare,  sur  le  pied  de  3  centimes  le  kilogr. 

Les  Noix  non  épluchées  se  vendent  2  francs  le  panier  de  5o  kilogr. 

Le  commerce  a  excité  les  fermiers  et  les  petits  cultivateurs  à 
produire  de  la  Groseille,  de  la  Fraiulîoise,  de  la  Fraise,  ce  qui  leur  a 
permis  de  traverser  la  crise  agricole,  suivant  les  conseils  de  léco- 
miste  Emile  Pire. 

Le  Limbourg  a  des  vergers  qui  valent  12,000  francs  l'hectare, 
alors  que  des  terrains  eontigus  «  non  arborés  »  se  vendraient  tout  au 
plus  de  3,000  à  4»ooo  francs. 

Il  faut  dire  que  le  cultivateur  plante  en  quinconce,  chaule  ses 
arbres,  les  fume  et  leur  fait  la  toilette  d'hiver,  au  sécateur  ou  ù  la 
serpe,  avec  beaucoup  de  soins. 

La  Poire  de  marché  a  cpielques  types  populaires,  comme  les 
Poiriers  de  Koolstock,  sur  les  terres  de  Looz  et  de  Saint-Trond. 

La  modeste  commune  de  Saint-Trond  en  vend  pour  100,000  francs 
à  Londres.  Les  courtiers  viennent  au  mois  de  mai,  quand  l'arbre 
est  en  flevirs,  et  traitent  à  forfait,  payant  moitié  comptant.  Le  prix 
moyen  est  de  3o  francs  les  100  kilogr. 

La  région  de  Gand  produit  un  fruit  analogue, joli  d'aspect,  âpre  au 
goût,  la  «  Kriek  Peer  »,  que  l'on  vend  aussi  3o  francs  les  100  kilogr., 
chargée  à  Sleidinge,  pour  Londres,  Manchester  ou  Glasgow. 

Le  revenu  sonnant  de  ces  Poires,  médiocres  en  qualité,  a  résisté 
aux  conseils  du  Congrès  de  Bruxelles,  qui,  en  1880,  recommandait  de 
consacrer  les  vergers  aux  Poires  si  justement  renommées  :  Beurré 
d'Amanlis,  Fondante  des  Bois,  Doyenné  de  Mérode,  Marie-Louise, 
Durondeau  dite  poire  de  Tongre. 

Le  Pommier  fournit  plus  d'espèces  locales  :  L'Abondante,  Bon 
Pommier,  Brandebourg,  Belle  de  Furnes,  Belle  de  Honteux,  Belle 
et  bonne  blanche.  Calville  des  vergers,  Calilice,  Croquet  blanc, 
Croquet  rougo ,  de  Bonwate,  Double  Copctte ,  du  Chasseur,  de 
Dimanche,  de  Sambre,  de  Warsage,  Gri-Cou  doré,  Posson,  Précoce 


200  BELGIQUE 

OU   Reinette   de   Chênée,   Reinette    d'Ainblcve,    Reinette    Spincux, 
Reinette  de  Grez  d'Oiseau,  Strcpeling,  Walsacrt. 

Les  Pommes  de  Gri-Cou.  do  AVarsage,  de  Bonuate,  de  Courtpendu 
entrent  dans  la  fabrication  du  vinaigre  de  Pommes  et  des  sirops  qui 
vont  jusqu'au  delà  du  Rhin  s'associer  à  la  beurrée  des  cuisines  bour- 
ejeoises,  et  économiser  le  beurre  sur  le  pain  des  classes  ouvrières. 

Des  usines  à  vapeur  sont  installées  dans  le  pays  de  Hervé,  devenu 
le  pourvoyeur  de  cette  doiUile  industrie.  Il  doit  sa  réputation  à  ses 
plateaux  fertiles  et  ses  vergers  herbus  de  Pommes  douces,  ainsi  qu'à 
sa  situation  au  seuil  de  l'Ardenne,  aux  portes  de  Maestricht  et 
d'Aix-la-Chapelle. 

Les  transactions  se  réalisent,  à  la  récolte,  par  tonnes  de  i5o  kilogr. 
ou  par  sacs  de  loo  kilogr. 

La  pratique  démontre  que  i5o  kilogr.  de  Pommes  peuvent  rendre 
lOO  litres  de  vinaigre. 

Outre  les  usines,  l'exploitation  du  sirop  s'exerce  encore  par  des 
siropicrs  ambulants  parcourant  les  villages  producteurs. 

La  vallée  de  lOurthe,  qui  rapporte  facilement  3oo  kilogr.  de  fruits 
par  arbre,  pratique  le  séchage  avec  les  Pommes  des  Banneaux, 
de  Boullenne,  la  Copette  et  la  Ninapelle.  Elle  conserve  la  Poire  de 
France  et  la  Blanche  frisée  à  sécher.  Rousselot  à  confire,  Gamerling 
à  compote,  Catillac  pour  la  cuisson. 

Déjà,  on  voit  pénétrer  au  milieu  de  ces  plantations  séculaires  les 
excellentes  Poires  belges  :  Nouvelle  Fulvie,  Joséphine  de  Malines, 
Bergamote  Esperen,  avec  nos  Passe-Crassane,  Doyenné  d'Alençon, 
Bergamote  Hertrich,  sans  compter  les  délicieuses  Poires  d'automne, 
de  grande  culture,  obtenues  en  France  et  en  Belgique,  propagées 
dans  les  pépinières  et  recommandées  par   les  connaisseurs. 

Les  routes  se  meublent  d'arbres  fruitiers,  comme  le  jardin 
de  l'école,  la  cour  de  la  ferme.  Le  cri  :  «  Plus  de  pignons  perdus  », 
poussé  énergiquement  par  Burvenich,  a  porté  ses  fruits...  ! 

Partout  on  devine  le  passage  des  conférenciers,  le  travail  intelli- 
gent des  arboriculteurs  et  la  renommée  des  pomologues  belges. 

La  Belgique  n'est-clle  pas  la  patrie  dos  Yan  Mons,  des  Hardenpont, 
des  Esperen,  dos  Grégoire...,  si  heureux  dans  leurs  gains  décrits  par 
Bivort,  Royer,  Gilbert,  Du  Mortier,  Hennau...,  multipliés  par  de 
Jonglie,  de  Bavay,  Van  Iloutte,  Galopin,  l^apeleu,  Burvenich,  Van 
Geert,  Capeinick,  Pringalle...  et  autres  pépiniéristes  en  réputation? 
Le  genre  Poirier  est  celui  qui  tente  les  chercheurs,  et  cepen- 
dant il  ne  faut  pas  moins  de  dix  années  —  en  moyenne  —  pour 
récolter  le  premier  fruit  d'un  égrain  !  N'est-ce  pas  une  preuve  de 
patience  et  de  persévérance  ? 


BELGIQUE 


201 


Les  cinquante  principaux  semeurs  hcl^^es  sont  méritants  ;  parmi 
les  1,200  variétés  de  Poires  qu'ils  ont  gagnées,  nous  signalerons 
les  suivantes  avec  indication  d'origine. 


lîi:  Air.ii  vMi's  : 

Hiiuif  liomuliamps,  avant  iSu'^. 
Louis    Hkhck.ma.ns,   à    lIeysl-oi)-dcn- 
liiiH?  : 
Bcmri-  (le  AVelleron,  1846. 
Aloxamlif  Btvonr,  à  Flcurus  : 
Alt'\ari(liiiia,  iSj^. 
(Wiit  rai  l)ulilli-ul,  iS'v"). 
Madame  Klisa.  1848. 
Marif  l'arcnl,  i8ôi. 
NapoU'-oii  Savinien,  i854. 
Prévost.  kS4:. 
Antoine  IJolvikh,  h  Jodoi'i:no  : 
Trioniplie  de  Jodoi!;iie,  iS4'i. 
Docteur  nor\  IKH,  à  Jodoigne  : 

Léonie  Bouvier. 
Simon  Horviini,  à  Jodoignc  : 

Beurré  Curlel,  1828. 
Les  IVèies  (^vriAiMONT,  à  Mons  : 

Beurré  Capiaumont,  l'S"]. 
Florimont  Castelin,  à  Etaiuipuis  : 

Caslelino,  i8'i5. 
Comte  de  Coloma,  à  Matines. 

Beurré  Coloma,  vers  i8«X). 
CcvF.i.iKii,  Vincent,  à  Soijjnies: 
Délices  Cuvelier,  iSii  ou  1812. 
Dauas  de  N.vghi.n,  Norl)crt,  à  Tour- 
nai : 
Aimée  de  Glielin,  i865. 
Délices  de  Nagliin,  1844. 
Dauas  i)F,  NAduix,  .l.-Cli.,  à  Anvers  : 
Charles  Gilbert,  1S71. 
Rousselcl  dAnvers,  18%. 
Souvenir  de  Lytlic,  1S70. 
Tardive  dAnvers,  i8(i8. 
De  Biseau  u'IIavteville,  à  Binclic: 

Joséphine  de  Binche,  i8(j4. 
Degaixait,  à  AVez,  près  de  Tournai  : 

Beurré  Dc^jcallait,  avant  1849. 
De  Gaxo,  Isidore,  à  Frojennes,  près 
de  Tournai  : 
Délices  de  Froyennes,  i853. 
De  Jongue,  à  Saint-Gilles  : 
Bési  de  Mai,  i8ô6. 
Basiner,  1807. 
Delecoikt,  àCuesmes,près  de  Mons: 

Marie-Louise. 
De  Raisme,  à  Engliien  : 

Foilunée,  vers  1820. 
L'abbé  Desciiamps,  à  Enghien  : 

Orpheline  dEnghien,  vers  1820. 
Dii.lv,  à  JoUain  : 

Beurré  Dilly,  vers  1848. 
DoHLix,  à  Mons  : 

Saint-Ghislain,  vers  1800. 
DiiuissoN,  à  JoUain  : 

Beurré  l)ul)uisson,  vers  i832. 
DcBis,  à  Tournai  : 

Beurré  Sainl-Franeois,  1868. 
DiMoxr,  à  Esf|uclmes  : 
Beurré  Dumont,  i83i. 
Dr  MouTiKH.  lîarlhélcmv,  à  Tournai: 
Bergamote  de  Tournai.  18,17. 
Crassane  du  Mortier,  i80<j. 
Dimortier,  Ghislain  : 

Beurré  des  Augustins,  1807. 


L'abl>é  Dfcjrrsxr,  à  Mons  : 
Coliiiar  ^'an  .Mons,  iSoS. 
Di  iioNDEAi',  à  Tougre-Nolrc-Dame  : 

Durondeau  (de  Tongre),  1811. 
DrvAL,  dans  le  llainaut  : 

Beurré  Duval,  avant  1828. 
Major  Ksi'i:iu:x.  à  Malines  : 
l'rineesse  Charlotte,  1S4G. 
Seigneur  Esperen,  1^37. 
Soldat  Laboureur,  1820. 
Siizetle  de  Bavay,  i843. 
Vineuse  Esperen,  1840, 
Alexandre  Bivort,  1848. 
Bergamote  Esperen,  i83o. 
Beurré  Burnicq,  184O. 
Bon  Gustave,  1847. 
Emile  dTIeyst,  1847. 
Fondante  de  Malines,  1842. 
Fondante  de  Noël,  1842. 
Grand  Soleil,  vers  1840. 
José|)hine  de  Malines,  i83o. 
La  Juive,  i843. 
Passe  Colmar  musqué,  i845. 
Poirc-l'éehc,  iH\'^. 
EvKUAUi),  Gabriel,  à  Tournai  : 
Beurré  de  Naghin,  vers  1840. 
Colmar  Daras,  i84j. 
Colmar  du  Mortier,  1840. 
Délices  Everard,  iS',2. 
FoXTAixE  i)K  GuELix,  à  Mous  : 
Beurré  de  Fromcnlel,  18G."). 
lieurré  de  Glielin,  18.1.1. 
Général  Tottlebcn,  1842. 
Gambikh,  à  Rhodes-Sainte-Genèse  ; 
Beurré  de  Jonghe,  1802. 
Beurré  Gambier. 
Marie-Louise  d'Uccle. 
Gilles,  Adolphe,  ù  Antoing  : 

Beurré  Gilles,  18,17. 
Curé  GuÉcoiRE,  à  Saint-Amand  : 

Beurré  Saint-Amand,  i853. 
Gathoye,  à  Liège  : 

Edouard  Morren,  1802. 
GiET,  à  Audcnarde  : 

Le  Libéral,  1847. 
GnÉnoiuE-NÉLis,  Xavier,  à  Jodoignc; 
Aglaé  Grégoire,  i852. 

Alice  Baltèt,  1862. 

Antoine  Dellbsse,  i863. 

Auguste  Mignard,  186.Ï. 

Avocat  Alhir.l.  i8:)3. 

Barbe  Xélis,  uS48. 

Bergamote  de  Jodoignc,  i865. 

Beurré  rouge  (Grg.),  iS6.>. 

Colmar  Delahaul,  1847. 

Commissaire  Delmolte,  i8,'»i. 

f Consul  Ladé.  iS(>(. 

Docteur  Lent  hier,  i853. 

lùigène  Maisin,  i8l)5. 

Iléiène  Grégoire,  i852. 

Hubert  Grégoire,  18.Î7. 

Léon  Grégoire,  i8.")2. 

Léon  Poncin,  iS,")2. 

Louis  Grégoire,  1841. 

Madame  Grégoire,  1860. 

Monseigneur  Sibour,  i855. 


203 


BELGIQUE 


Nouvelle  Fulvie,  i854. 

Présideul  Gilbert,  1870. 

Président  Rover,  iS()2. 

Prinee  impérial  de  France,  i856. 

Secrétaire  llodigas,  1S7S. 

Sœur  Grégoire.  18 j8. 

Souvenir  de  la  reine  des  Belges, 
l85o. 

Souvenir  de  Léopold  I",  i865. 

Vice-Président  Delaliaye,  i858. 

Vingt-cinquième  Anniversaire,  i856 

Zéphyrin  Grégoire,  i843. 

Zénliyriu  Louis,  1849. 
L'abbé  Haudexpoxt.  à  Mons  : 

Beurré  dllardenpont,  1709. 

Beurré  Rance,  17(53. 

Délices  dHanlenpont,  I7"i9. 

Fondante  du  Panisel,  vers  1762. 

Passe  Colmar,  1708. 
Hellinckx.  à  Alost  : 

Colmar  d'Alost.  1840. 
Hrr.É,  Nicolas,  à  Mons  : 

Monseigneur  Gravez,  1869. 
Kevers,  à  Saint-Josse-ten-Noodc  : 

Madame  Verte,  avant  1818. 
Les  demoiselles  Kxoop,  à  Malines  : 

Poire  des  Deux-Sœurs,  vers  1840. 
Légipoxt,  Martin,  à  Larbuisson  : 

Légipont  (Fondante   de  Charneu), 

vers  iSoo. 
Lemyé,  à  Bonsecours  : 

Bési  Macaron,  1859. 
LuoiR,  à  Mons  : 

Reine  des  Poires,  vers  1800. 
LiART,  à  Mons  : 

Beurré  Liart  (Poire  Napoléon),  i8o8. 
Millet,  à  Ath  : 

Madame  Millet,  i852. 
Nklis,  à  Malines  : 

Bonne  de  Malines,  vers  i8i5. 
Papelec,  à  "Wettcren  : 

Beurré  Pajen,  avant  1846. 
Parmextier,  à  Nivelles  : 

Beurré  Parmentier,  vers  i84o. 
Paterxoster,  à  Engiiien  : 

Bronzée  d'Enghien,  vers  i83o. 
Prixgalle,  à  Lesdain  : 

Beurré  Pringalle,  1809. 
Six,  à  Courlrai  : 

Beurré  Six,  i845. 
Spae,  Fr.,  à  Gand  : 

Beurré  Spae,  1861. 


Beurré  perpétuel. 
Sprixoael,  à  liai  : 

Sydonic  Springael, 
Stkrckmaxs,  à  Louvain  : 

Beurré  Slcrckmans. 
TiuERLixcKx,  à  Malines  : 

Beurré  d'Avoine. 
Vax  Caiwexberoiie,  à  Audcnardc  : 

Henriette  Van  Gauwenberghe,  vers 
18127. 
Vax  Driessche.  à  Ledcberg-lez-Gand  : 

Beurré  Van  Driessehe,  1808. 
Vax  Gi:i;rt,  à  Gand  : 

Beurré  Jean  Van  Geert,  1864. 
Vax  Moxs,  à  Bruxelles  : 

Alexandre  Lamljré,  1844» 

Arbre  courbé,  i8'3o. 

Auguste  Royer,  i853. 

Baronne  de"Mello(IIis),  avant  iSSo. 

Bési  des  Vétérans,  vars  1820. 

Beurré  bronzé,  avant  iSaS. 

Beurré  Dalbret,  avant  i8'34. 

Beurré  de  Koninck,  i823. 

Beurré  Dclbecq,  1823. 

Beurré  de  Mérode  (Doyenné  Bous- 
soch),  vers  1800. 

Beurré  d'Hardenponl  d'automne. 

Beurré  du  Mortier,  1818. 

Beurré  Gens,  1827. 

Bcui-ré  Lié^el  d'automne,  vers  1840. 

Cadet  de  Vaux,  avant  1816. 

Charles  Bivort,  avant  1842. 

Charles  Frédérickx,  1840. 

Colmar  dArenberg,  vers  1821. 

Comte  de  Flandres,  i843. 

Conseiller  à  la  Cour,  1840. 

Cumbcrlaud,  vers  1827. 

De  Bavay,  avant  i83o. 

Délices  c\e  Lowenjoul,  iSSg. 

Des  Chasseurs,  1841. 

Doyen  Dillen,  i843. 

Duc  de  Nemours,  avant  i833. 

Espérine,  1826. 

Léon  Leelerc  de  Laval,  1816. 

Louise  de  Prusse,  1826. 

Nec  plus  Meuris,  vers  1822. 

Nouveau  Poiteau,  i843. 

Théodore  Van  Mons,  i843. 

Thompson,  avant  1820. 

Triomphe  de  Louvain,  vers  1822. 

Van  Marum,  i85>o. 

Vicomte  de  Spoelberg,  1827. 


A  tous  ces  fruits  d'origine  connue,  on  peut  ajouter  les  poires: 

Ananas  de  Gourtrai,  variété  découverte  avant  1774^  dans  le  clos 
de  Six,  jardinier  à  Gourtrai. 

Beurré  Diel,  trouvée  en  1800  par  Meuris,  jardinier  de  Yan  Mons, 
à  la  ferme  des  Trois-Tours,  à  Perk,  près  de  Allvordc. 

Doyenné  d'hiver,  fruit  revendiqué  par  plusieurs  localités. 

Fondante  des  bois,  trouvée  par  Ghàtillon,  d'Alost,  dans  un  bois  des 
environs  de  cette  ville,  vers  1700... 

Les  autres  genres  fruitiers  ont  gagné  des  nouveautés,  mais  en  faible 
proportion.  Il  y  a  cependant  des  fruits  locaux  intéressants,  plus  ou 
moins  mal  déterminés. 


BELGIQUE  203 

Nous  avons  dit  (jiic  les  diverses  provinces  de  la  Bolgicpie  pro- 
duisent des  fruits  pour  l'exportation. 

La  Cerise  y  est  assez  abondante  ;  les  variétés  rentrent  dans  les 
groupes  Cerise,  Griotte,  Bij^^arrcau,  Guigne. 

La  Groseille,  le  Cassis,  la  Groseille  à  maquereau  garnissent  les 
dessous  des  vergers  du  littoral,  ou  entrecoupent  les  potagers,  et  se 
dirigent  ensuite  vers  l'Angleterre. 

Les  Noisettes  sont  recueillies  sur  les  talus  et  les  lisières  de  taillis 
et  de  fourrés;  dos  courtiers  les  recueillent  et  les  envoient  en  Russie. 

La  Poche  est  représentée  par  de  beaux  fruits  d'espalier  : 

Double  montagne,  Lcopold  I",  Raymaekers,  Nectarine  Galopin, 
indigènes,  et  nos  bonnes  Pèches  hâtives,  fertiles  et  colorées.  Les 
arbres  sont  artistement  dirigés. 

En  plein  vent,  on  récolte  la  Pèche  d'Oignies  et  le  Brugnon  dit 
Féligny.  Ces  deux  variétés  se  reproduisent  par  le  semis  de  leur 
noyau. 

Sur  les  rives  de  la  Meuse,  aux  confins  de  la  Hollande  et  de 
r Allemagne,  la  récolte  des  Cerises  et  des  Prunes  est  achetée  siir  pied. 
Les  intermédiaires  au  compte  de  l' Angleterre  ont  contribué  à  la 
majoration  des  prix  de  vente. 

La  Prune  Victoria  est,  après  la  Reine-Claude  et  la  jNIirabelle,  la 
plus  répandue;  elle  est  destinée  aux  voisins  de  la  Grande-Bretagne. 

Les  Compagnies  de  transport  favorisent  le  commerce  des  fruits 
pour  Londres,  en  affichant  dans  le  pays  de  production  le  cours  des 
marchés  anglais  et  en  ajoutant  des  conseils,  tels  que  :  «  Envoyer  la 
Reine-Claude  quand  elle  prend  le  jaune,  et  la  Mirabelle  dès  qu'elle  a 
acqiiis  une  légère  teinte  rougeàtre...  »  La  Compagnie  fournit  les 
paniei's  à  emballage,  et  les  ramène  franco. 

Pendant  la  saison,  des  cargaisons  de  tous  fruits  provenant  des 
marchés  de  Saint -Trond  et  de  Tongres,  arrivent  à  Tirlemont, 
destinés  à  la  Grande-Bretagne. 

Le  raisin  récolté  sous  verre  est  une  branche  des  plus  importantes 
de  la  Ponione  belge. 

Propriétaires,  cultivateurs,  industriels,  jardiniers...  ont  une 
vineric  pour  leur  agrément  ou  leur  commerce. 

Le  village  de  Hoeilaert,  perché  sur  un  mamelon,  a  près  de 
80  hectares  de  vignes  sous  abri  vitré. 

Le  Franlcenthal  ou  Black  Ilamburgh  est  le  cépage  dominant  ;  il 
a  été  longtemps  le  seul.  Mais  il  a  fallu  lutter  avec  la  France  depuis 
l'application  de  nouveaux  tarifs  de  douane,  et,  pour  entretenir  la 
clientèle,  la  greffe  est  venue  transformer  les  Black  Hamburgh  en 
Black  Alicante  et  Gros  Colman,  pour  les  fournitures  d'hiver. 


204  HE  LOI  QUE 

Un  seul  établissement  de  cette  commune  occupe  200  serres  à 
vignes;  il  absorbe  par  an  100  wagons  de  10,000  kilogr.  de  houille  et 
produit  00,000  kilogr.de  raisins.  Doù  cette  conclusion  que  3o  kilogr. 
de  cliarl)on  de  terre  sont  nécessaires  à  l'obteution  d'un  kilogr.  de 
raisins. 

Le  matériel,  quelque  peu  primitif,  est  en  partie  établi  par  le 
personnel  de  rétablissement. 

Patrons  et  ouvriers  deviennent  tour  à  tour  jardiniers,  maçons, 
charpentiers,  vitriers,  chauffeurs,  j^rimeuristes,  fabricants  de  cais- 
settes à  emballage,  etc. 

Il  existe  d'ailleurs,  dans  le  voisinage  et  au  delà,  des  installations 
bourgeoises  plus  élégantes,  ayant  aussi  un  but  commercial. 

Les  vergers  abrités  se  multiplient  en  Belgique.  Sous  les  vitraux 
tapissés  de  pampres  de  vignes,  de  petits  arbres  élevés  en  caisse  : 
Pêchers,  Cerisiers,  Abricotiers,  Pruniers,  —  souvent  Poiriers  et 
Pommiers  —  sont  là,  fructifiant  en  pleine  terre  ou  en  pot. 

Les  lacunes  sont  remplies  par  les  Fraisiers  et  les  Tomates,  dont  la 
production  rapide  permet  d'attendre  la  fructification  plus  lente  des 
arbres  fruitiers. 

Tous  ces  fruits  se  vendent  sur  place  et  doivent  aborder  ensuite  au 
Royaume-Uni. 

Le  Gouvernement  prend  soin  d'organiser  des  halles  de  vente  aux 
ports  d'embarquement  ;  les  fruits  et  les  légumes  y  seraient  vendus 
sur  échantillon,  avant  la  remise  totale  au  steamer.  On  éviterait  ainsi 
les  déchets  et  les  ventes  à  vil  prix  de  marchandises  souvent  en- 
combrantes, toujours  fragiles  et  périssables. 

Le  système  préconisé  par  M.  Amelin,  qui  fut  charge  des  cpiestions 
horticoles  et  de  transports  au  Ministère  de  l'Agriculture,  a  fonctionné 
à  Londres,  à  Hull,  à  Leith. 

A  l'arrivée  des  paquebots,  les  consignataires  font  des  ventes  de 
fruits  à  la  criée  sur  «  échantillon  ».  Les  commandes  fermes  trans- 
mises par  dépêche  arrivent  alors  par  le  premier  navire. 

La  Belgique  a  développé  considérablement  son  exportation 
fruitière  et  potagère,  et  a  dfi  forcément  modifier  son  mode  de  culture 
et  d'exploitation. 

En  1882,  avec  Coo,ooo  boisseaux  de  fruits  envoyés  en  Angleterre, 
elle  devenait  pour  ce  pays  le  fournisseur  le  plus  important  de  l'Eu- 
rope, —  sous  le  rapport  du  nondjre  de  fruits,  —  car  la  France  et  la 
Hollande  figurent  au  tableau  des  douanes  avec  une  valeur  argent 
supérieure.  La  même  remarque  s'applique  à  l'Espagne,  où  la  majo- 
rité des  fruits  exportés  se  compose  d'Oranges  et  de  Limons. 


BELGIQUIi  2O0 

VIII.  —  Production  florale. 

«  La  Bel^i({uc  est  \c  pays  îles  (leurs,  et  Gaud  la  capitale  de  Flore  », 
répètent  les  journaux  lors  des  floralies  gantoises. 

Ce  })etit  coin  de  terre,  si  heureux  en  jardinage,  à  force  de  travail 
acquis  et  de  science  développée,  n'est-il  pas  la  patrie  des  botanistes 
déjà  nommés  et  des  explorateurs  tels  que  Funck,  Galeolti,  Ghies- 
breglit,  Libon,  Linden,  Schlini,  Yan  Houtte  et  autres,  qui  ont 
fouillé  les  cinq  parties  du  monde  ? 

La  Belgi({ue  n"a-t-elle  pas  vu  se  fonder  et  grandir  les  beaux  étal)lis- 
sements  horticoles  de  Bruxelles,  de  Gand  et  de  Gentbrugge,  de 
Liège,  d'Anvers,  de  Bruges,  de  Yilvorde,  de  AVetteren?Et  les 
visiteurs  nout-ils  pas  conservé  un  agréable  souvenir  des  réceptions 
enthousiastes  et  confraternelles,  de  la  pépinière  commerciale  et  des 
parcs  somptueux  entretenus  par  de  riches  amateurs?  Partout  des 
végétaux  de  luxe,  de  hautes  nouveautés  et  des  plantes  populaires 
d'appartement  ou  de  marché. 

Les  Orchidées  s'y  sont  donné  rendez-vous  et  charment  les  regards 
par  leurs  étonnantes  variations.  Des  auteurs  distingués  en  ont 
pénétré  les  secrets  mystérieux. 

Les  Palmiers  y  trouvent  leur  dernier  degré  d'adaptation  à  la  serre 
froide,  ou  sous  les  dômes  vitrés  du  grand  domaine. 

Les  Broméliacées  épanouissent  leurs  hampes  curieuses,  au  centre 
d'un  feuillage  rigide. 

Les  Fougères  s'élancent  sur  un  stipe  rugueux,  ou  couvrent  le  sol  de 
frondaisons  élégantes. 

Et  ces  plantes  à  feuillage,  si  recherchées  dans  les  magasins  de 
plantes  vivantes,  qui  sont  semées  ou  boulurécs,  puis  vendues  à 
diflërents  âges,  sur  place,  ou  exportées  ! 

Mais  les  Rhododendrons,  les  Camellias,  les  Azalées  s'y  multiplicut 
d'une  façon  prodigieuse.  Tous  les  ans,  des  millions  d'élèves  greflés 
s'échappent  des  trois  cents  laboratoires  gantois  et  vont  courir  le 
monde,  l'animant  de  leurs  corolles  admiral)les  de  forme,  de  tenue, 
de  couleur. 

La  haute  serre  chaude  a  recueilli  les  végétaux  des  régions  équato- 
riales  et  les  entremêle  de  Xepeuthès,  de  Bertolonias,  de  Caladiums, 
de  Crotons  et  île  toute  la  série  de  plantes  originales  que  chaque 
saison  voit  apparaître. 

Un  abri   plus  tempéré    recueille   les  Amaryllis,    les   Clivias,   les 

Gloxinias,  les  Achimèncs,   les   Aroïdées égayant   la   tonalité  un 

peu  vague  des  aibustes  du  Cap  ou  de  l'Australie. 


2o6  BELGIQUE 

La  modeste  bàclie  se  contente  des  Cinéraires,  des  Calcéolaires,  des 
Œillets,  dos  Primevères,  des  Résédas,  des  Pervenches,  des  llotéias, 
des  Cyclamens,  plantes  faciles  à  multiplier  et  à  vendre. 

Les  arbustes  verts  de  pleine  terre  sont  élevés,  comme  les  Conifères, 
en  terrain  frais  et  léger  ;  le  chevelu  se  forme  aux  racines  et  en 
assure  le  succès.  —  Anvers,  Tournai,  Rochfert,  Nyregene,  Malines 
sont  des  centres  renommés  de  celte  branche  dendrologique. 

Le  Lauriei'-Sauce  est  cantonné  à  Bruges  ;  on  le  dresse  en  pyramide 
branchue  ou  en  boule  sur  tige,  et  il  est  vendu  en  caisse  ou  en  bac  — 
sinon  en  pot  —  dans  les  pays  septentrionaux  où  l'Oranger  vient  mal, 
où  le  Nérium  reste  chétif. 

Anvers,  Liège,  Namur,  Tournai,  Mons,  Louvain  ont  des  établis- 
sements mixtes  consacrés  aux  pépinières  d'essences  fruitières  ou 
forestières,  aux  serres,  aux  Rosiers,  aux  plantes  de  pleine  terre, 

Malines  et  Liège  cultivent  les  plantes  de  collection  ;  Bruxelles  et 
Louvain,  les  plantes  de  marché. 

A^erviers   a  conservé  sa  réputation  pour  les  Œillets. 

Gand  et  ses  environs  comptent,  dit-on,  huit  hectares  couverts  par 
le  vitrage  des  fleuristes  et  des  multiplicateurs  de  plantes  vertes. 

Les  constructions  de  serres  et  de  bâches  vitrées  dans  cette  grande 
ville,  et  leur  entretien,  sont  moins  onéreux  qu'en  France,  en  raison 
du  prix  du  fer,  du  verre,  de  la  houille,  de  la  terre  de  bruyère  et  de 
la  main-d'œuvre. 

Les  villages  de  la  banlieue  gantoise  concentrent  leur  travail  sur 
des  spécialités  de  productions  arbustives  et  florales.'; 

Il  en  est  qui  se  limitent  à  quelques  vai'iétés  d'Azalées  ;  donc,  ils 
peuvent  vendre  à  plus  bas  prix. 

Les  villages  suburbains  se  livrent  également  aux  cultures  de  plein 
air,  d'arbustes  et  de  plantes  de  marché. 

Dans  ces  parages,  le  sol  tourbeux  se  prête  au  développement  des 
Hotéias,  cette  charmante  Spirée  vivacc,  d'origine  japonaise;  on 
l'expédie  par  centaines  de  toufles  (mottes  de  racines)  en  tonneaux  à 
clouterie  ;  les  fleuristes  les  achètent  et  les  forcent  pour  les  revendre 
fleuries  au  mois  de  mai. 

Nos  souvenirs  se  reportent  au  temps  oi'i  Louis  Yan  Houttc 
s'enthousiasmait  devant  les  premiers  Bégonias  bulbeux.  Quels 
progrès  depuis  vingt-cinq  ans! 

Il  seulhousiasmait  déjii,  le  grand  maître,  en  1837,  lorsqu'il  décrivait 
les  Glaïeuls  obtenus  par  Beddinghaus  —  un  perfectionneur  aussi  du 
Pyrèthre.  —  Ces  Glaïeuls  extraordinaires  étaient  la  conséquence 
d'une  hybridation  du  Gladiohis  psittaciniis  rapporté  du  Cap, 
en  iHîi'i,  avec  les  Gladiohis  Jloribundas  et  cardinalis,  importés  en 


BELGIQUE  207 

1780.   Le    Glaïeul  de  Gainl  élait   créé;    mais   à  ([uels   prodiges   ne 
s'est-il  pas  prèle  depuis,  sous  le  pinceau  de  nos  fécondateurs  ? 

N'est-ce  pas  Van  Houlte,  ce  créateur  de  la  «  Flore  des  Serres  » 
et  de  rKeole  d'horlicullure  de  Gentbruggc,  n'est-ce  pas  lui  qui 
construisit  le  premier  aquarium    sous  verre   pour  y  implanter  une 

Nympliéacée  gigantesque  de  l'Aunizone ,    Victoria  re^ia'l 

11  lut  aussi  l'un  des  premiers  à  tenter  la  cullure  des  Ognous  à 
fleurs,  à  la  façon  de  la  Hollande. 

Van  Houtte  aimait  à  collectionner  et  à  répandre.  11  protégeait  les 
jeunes  !  11  chérissait  la  France  ! 

En  tout  temps,  combien  d'établissements  célèbres  ou  remar- 
quables? Blancquaert,  Burvenich,  Buysse,  De  Cock,  De  Coster, 
Dallière,  Desbois,  Dui'iez,  Jacob-Makoy,  D'Haene,  Linden,  Peeters, 
Pynaert,  De  Smet,  Spae,  Story,  Van  Coppenolle,  Van  Eeckhaute, 
Van  Geert,  Vermeire,  Verschaflelt,  Vervaene,  Vervaet,  Yuylsteke, 
et  de  plus  modestes,  mais  non  moins  sérieux  producteurs,  appro- 
visionnant les  maisons  principales  ! 

En  1874.  fiii  Congrès  international  de  Vienne,  un  maître  horticul- 
teur-conférencier gantois,  Hubert  Van  Huile,  prononçant  un  discours 
sur  l'horticulture  belge,  allinnait  que  sur  le  territoire  de  Gand.  un 
établissement  dit  de  première  classe  fabriquait  alors,  annuellement, 
plus  d'un  million  de  plants,  y  compris  les  bulbes,  soit  : 
75.000  Camellias,  Azaléas  et  plantes  analogues. 
5o.ooo  Arbustes  de  pleine  terre. 
100.000  Rosiers. 
25. 000  Héliotropes,  Pélargoniums  et  autres  plantes  molles. 

3.000  Arbres  et  Arbustes  de  la  Nouvelle-Hollande, 
ao.ooo  Plantes  ordinaires  de  serre  chaude. 
So.ooo  Gesnériacées. 

3o.ooo  Fougères  d  importation  ou  de  graines. 
4.000  Palmiers  et  Cycadées  d'importation  ou  de  graines. 
20.000  Plantes  vivaces. 
20.000  Conifères. 
25.000  Arbres  fruitiers. 

10.000  Rhododendrons,  Magnolias  et  plantes  analogues. 
Goo.ooo  Jacinthes,  Tulipes,  Amaryllis,  etc.,  etc. 
Nous    avons   fait    l'éloge    de    l'Etablissement    A'an   Houtte,    qui, 
pendant  longtemps,  a  tenu  la  tète  de  Ihorliculture  continentale. 

Toutefois,  depuis  vingt  ans,  quelles  améliorations  dans  la  culture, 
quelle  augmentation  du  matériel  ! 

De  cette  même  région,  il  en  est  qui  possèdent  de  8,000  à 
10,000  mètres  caiTés  de  cultures  sous  verre. 


ao8  BELGIQUE 

On  peut  dire  copoiidanl  que,  dans  la  ville  de  Gand,  le  contre- 
coup d'une  production  aussi  considérable  se  fait  sentir  au  transit 
de  la  gare  du  chemin  de  fer  plus  quaux  approvisionnements  du 
marché  aux  flem's  local.  Nous  sommes  dans  une  ville  de  fabrique 
et  non  dans  une  ville  de  luxe. 

On  reconnaît  l'utilité  d'un  foyer  d'intelligence  et  de  travail 
lorsqu'on  visite  les  propriétés  bourgeoises,  les  parcs  des  châtelains 
et  les  squares  des  villes  belges,  depuis  les  promenades  d'Arlon 
jusqu'au  Bois  de  la  Cambre  à  Bruxelles,  jusqu'aux  casinos  et  aux 
villas  littorales  d'Osteude  et  de  Blankenberghe.  Les  richesses  de 
l'horticultiu'e  s'y  étalent  avec  magnificence  et  délicatesse. 

Importation  d'Orciiidkes.  —  Nous  avons  cité  des  explorateurs 
renommés  appartenant  à  la  Belgique,  et  Louis  Yan  Houtte,  et  Jean 
Linden,  et  de  non  moins  enthousiastes.  Linden  eut  l'insigne 
honneur  de  commencer  jeune,  d'être  secondé  par  de  zélés  collabora- 
teurs et  de  survivre  lui-même  à  ses  propres  découvertes.  Il  débutait 
le  2  octobre  i835,  se  dirigeant  vers  le  Brésil,  accompagné  de  Funck 
et  de  Ghiesbreght.  D'autres  voyages  le  conduisirent  aux  Antilles, 
au  Mexique,  au  Venezuela,  dans  la  Colombie,  aux  États-Unis. 

De  1845  à  i853,  il  dirigea  d'intelligents  collecteurs  vers  l'Amé- 
rique centrale  ou  méridionale,  le  Congo,  la  Malaisie. 

Les  végétaux  rapportés  de  ces  diverses  pérégrinations  ont  paru 
avec  honneur  aux  Expositions  internationales. 

Le  gi'oupe  des  Orchidées  prend  une  large  place  dans  cette  riche 

moisson.  Énumérons  les  plus  remarquables  espèces  : 

Ada  auranliaca.  Cypiipodiiim  caudatum. 

Acranlhus  Lindciii.  Epidendrnm   (  environ    70  espèces, 
Aerides  Reiflienbachi  ;   japouicum  ;  parmi  lesquelles  E.  Randianum:  E. 

Aufcusliamim.  Frideriei  Guilielmi  ;  E.  iiemorale  ; 

Aganisia  ionopleia.  E.  sceptrum  ;  E.  stcnopelalum  ;  E. 

Anguloa  Clowesi  ;  eburnea  :  Ruckcri  ;  Capartianuni  ). 

unifiera.  Eriopsis  biloba. 

Barkeria  elegans.  Eulophiella  Elisabelbie. 

Brassia  cinnaljarina  ;  cinnamomca  ;  Galeandra  Claesii  ;  Funckiana;  Esra- 

Ocanensis,  etc.  ffnoUiana. 

BulbopJiylluni  aneeps.  GaleoUia  (Zyoopelaluni)  jîrandiQora. 

Bodrifjuezia  j^ranatensis;  réfracta.  Gongora    alro-purpurea  ;     odoratis- 
Catasetum    Bwngerothi  ;    Gnonius  ;  sinia. 

Naso;sanguincum;Rodigasianum;  IlouUctia     odoratissima  :     picla  ; 

tencbrosum.  tigrina. 

Cattleya  aurea  ;  chocoensis  ;  ametliys-  Ilelcia  sangninolenta. 

toglossa;  Eldorado  ;gigas;  Tria nae;  I.îclia  superJ)iens. 

Rex  ;  Alexandrae  ;  Buyssoniana.  Luddeinannia  Peseatorei. 

Cirrhopel.ilum  Brienianu'in  ;  Amesia-  Lycaslc  barliifrons  ;  eostala  :  fulves- 

num;  ^la.-,lcrsianuni.  cens;    giçanlca  ;    lanipes  ;  inacro- 

Coryanthes  Bungerollii;  leucocorys  ;  bull»on;  Skinneri. 

macrocorvs.  '  Masdevallia  amabilis;  caudata;  Clii- 

Cycnocbes  barbatnni  ;  j)eruviaiium.  mîora  ;  eivilis;  coceinea  ;  Lindeni  ; 

Chysis  Linimingliei.  Ephippium;  fenestrata(Cryptopho- 

Cleisosloma  Guiberlis.  rantlius)  ;    oclilodcs  ;    racemosa  ; 

Cochlioda     sanguinea  ;     Nùlzliana  ;  Roezli  ;  Schlimi  ;  lovarensis  ;  Tro- 

rosea,  chilus. 


llELGK^LK 


^09 


Maxillariit  iiUtala  ;  •^raiulilloia  ;  l<m- 
gise[)ala  :  stiiala  :  Liiidciiiac  ;  lulto- 
alha  :  nitfrt'sccns  ;  vcnnsla. 

Milloiiia   vrxillaiia  ;   lMiaIan<i|isis. 

Moniiodcs  (lai-lniii  :  llisliio  :  Icuco- 
rliiliiiu  ;  Ocaiiai'  :  llollVanuiii  ;  La- 
wriMici-amiin. 

Nanodt's  Mcdiisai-. 

Odoiilnjîlossmii  aiif^uslaliim  ;  cirrlm- 
siiiii  :  coiistrictuiii  ;  corda  lu  m;  coro- 
iiariiiiu  :  rrispuiii  :  ri-iniliiin  :  cris- 
tatiim  :  fjloridsuiii  ;  llalli  :  liasti- 
laltiuiu  :  Liiidl»\  amiiii  ;  lul^•c)-^)UI•- 
purcuiu  ;  n;r\  iuiii  :  iiclitilosuiu  : 
novadenso  ;  oiloratuiu  ;  l'escaloii-i  ; 

1)ra<'stans;  raiiiosissiiiaiiii:  Iloiilu'ii- 
iciini  ;  triiiiiii>lians  :  Sclilieporia- 
mim  :  W'allisi. 
OiU'idiuiii  aciiiacruiu  :  ani'osaiu  : 
brfvifoliuiii  :  (  ristatniu  :  ciuiilla- 
tuiii:  llalxdlulaliim;  liaslalmii:  Kra- 
lucriamiiu  :  uiacraiillimii  :  iiiii-ro- 
chiluiu:  ol)ryzaluiu  ;  l'lialaouoi)sis  : 
scrratum  ;  sphacelatum:  lifçrinuiii  ; 
zcbrinum. 


l'ciislcria  aspcrsa  ;  Lindciii. 
Pcscatoica  liiuliriala. 
l'Iiala-iiopsis  Scliilli  riaiia. 
l'iliimiia  riajiians  :  laxa  :  n(d)ilis. 
lMtiiinlliallis(pliis  de  trente  fspèci-s). 
llcslrcpia  aideniiircra. 
U<»dri<xii(/ia  jcniiialeiisis  ;  réfracta. 
Sclioiidmr'jkia  rosea  ;    iiiidiilata. 
S(lriiip(<|iimi  caiidaluiii.loiiL'iloliiiiii; 

Scliliiiii  ;  villatimi  :  Wallisi. 
Sohralia  ciiiidala;  fraf^rans;  violacea. 
Staidiopca  onuitissiiiia  ;  platyceras  ; 

.Moliaiia. 
Staiir()i»sis  \\aroe(iiioana. 
Steiiia  liinluiata. 
Triclioeentnim        all)o-ptir[)iireum    ; 

(•ormic()|>ia'  :  li<;i'iiniiii. 
Trielioccros  iiMirali<<. 
Tri(li()[iilia      alhida  ;     Galeoltiaaa  ; 

l)ieta  ;  lirevis. 
Uritl>ediuiii  Liiideiii. 
AX'arna  cyanea  ;  Liiideni. 
A\'arse('\v)(/illa  iiiar<;iiiala;  Lindeni. 
Zyffojjelaluiii  (lautieri  :  gramineuni  ; 

Jorisiaimm  ;  lostratuni. 


M.  Liaden,  succédant  à  la  firme  Ambroise  "S'erschafrclt,  de  Gand, 
transporta  le  célèbre  établissement  à  Bruxelles,  sous  le  titre  «  d'Hor- 
ticulture internationale  »,  où  se  vendent  désormais  les  conquêtes 
végétales  de  la  Maison.  Elles  y  trouvent  deux  Journaux  spéciaux  et 
une  Société  particulière ,  rOrchidéenne ,  pour  les  étudier  et  les 
vulgariser. 


IX.  —  Journaux  horticoles. 

Les  Sociétés  d'horticulture  de  Belgique  ne  publient  guère  de 
Bulletins,  ce  qui  explique  le  premier  succès  de  la  presse  périodique. 

Voici  les  principaux  journaux  spécialement  horticoles: 

IS Ilhistration  horticole,  fondée  en  i853  par  Ambroise  Yerschaflelt, 
à  Gand,  actuellement  au  siège  de  l'établissement  de  l'Horticulture 
internationale,  à  Bruxelles,  continuateur  de  la  feuille  d'Ambroise 
Yerschaflelt.  Publication  devenue  bi-mensuelle  depuis  1894,  avec 
planches  coloriées. 

Nos  compatriotes,  MM,  Ch.  Lemaire,de  i854  à  iSSg,  et  Ed.  André, 
de  1870  à  1880,  en  ont  été  les  rédacteurs  en  chef.  Aujourd'hui,  ces 
fonctions  sont  confiées  à  MM.  Eui.  Rodigas  et  Max  Garnier. 

Bulletin  d'arboriculture,  de  Jloriculture  et  de  culture  potagère, 
fondé  à  Gand,  en  1864,  par  Fr.  Burveuicli.  Ivl.Pyuaert,  Em.  Rodigas 
et  Van  Huile,  professeurs,  auteurs  d'ouvrages  pratiques  sur  ces 
matières.  Le  Bulletin  est  puldié  en  deux  éditions,  l'une  en  langue 
française  et  l'autre  en  langue  flauiande. 

Recueil  mensuel  avec  planches  coloriées  de  fruits  ou  de  légumes. 

U 


210  BELGIQUE 

JRei'ue  fie  l'horticulture  belge  et  étrangère,  créée  à  Gancl  en  i8;;5, 
par  les  mémos,  avec  M.  le  comte  Oswald  deKercliove  de  Denterghem, 
auteur  d'ouvrages  sur  les  Palmiers  et  les  Orchidées,  et  M.  Auguste 
Yau  Geert,  président  d'honneur  de  la  Chambre  syndicale  des 
horticulteurs  de  Gand.  Journal  mensuel,  illustré  de  planches 
coloriées  d'arbustes  et  de  plantes  de  serre  ou  de  pleine  terre. 

Lindenia,  iconographie  des  Orchidées.  Publication  mensuelle, 
in-4'^  avec  planches  coloriées;  éditée  par  M.  Lucien  Linden,  à 
Bruxelles  ;   rédigée  par  MM.  Linden,  Rodigas  et  Rolfe. 

Journal  des  Orchidées,  paraissant  tous  les  quinze  jours,  publié  et 
rédigé  par  M.  Lucien  Linden,  à  Bruxelles. 

L,'Arenir  agincole  et  horticole  du  Hainaut,  iS^SjàMons,  mensuel; 
par  MM.  Laurent  et  DubruUe. 

Toutes  ces  publications  périodiques  sont  traitées  avec  un  véritable 
talent  pratique  et  scientifique. 

Parmi  leurs  aînées,  il  en  est  qui  ont  cessé  de  paraître  : 

Académie  d'horticulture  de  Gand,  par  J''  Baumann,  i855-i863; 

Album  de pomologie,  par  Arthur  Bivort,  iBSa-iSG^  ; 

Annales  de  pomologie,  par  la  Commission  royale  de  pomologie, 
1853; 

Annales  de  Gand.  par  Charles  Morren,  i844-i849  ; 

La  Belgique  horticole,  par  Charles  et  Edouard  Morren, 
1849-1885  ; 

Hortus  Lindenianus,  par  Linden,  2  fascicules,  iSSg  ; 

Iconographie  des  Azalées  de  l'Inde,  par  Aug.  Van  Geert,  1882  ; 

Iconographie  des  C«me///as,parAmbroiseVerschaflelt,  1848-1860; 

Journal  d'horticulture  pratique,  par  Scheidweiler,  Ysabeau, 
Galeotti,  Funck,  i844'i859; 

Le  Jardin  Jleuriste,  par  Charles  Lemaire,  i85i-i854; 

La  Feuille  du  cultivateur,  par  Pierre  Joigneaux,  i854  ; 

'L'Horticulteur  belge,  fondé  par  Louis  Van  Houtte  en  1829, 
disparu  pendant  les  voyages  d'exploration  de  son  fondateur  ; 

Le  Jaarboek  voor  Ilofbouwkunde ,  par  les  professeurs  de  l'Ecole 
d'horticulture  de  Gand,  i863-i86G  ; 

h' Arboriculteur,  moniteur  et  mémorial  des  conférences,  par 
Buisseret,  1874 (fondu  dans  le  Bulletin  d'arboriculture); 

Flore  des  serres  et  des  Jardins  de  l'Europe,  fondée  par  Louis 
Van  Houtte  en  i845,  et  conduite  jusques  et  y  compris  le  2a*  volume, 
après  la  mort  de  son  fondateur  ; 

Enfm  quelques  journaux  mixtes,  agricoles  et  horticolesi 


^•^r 


BOSNIE 


HERZEGOVINE 

Dijiio  kilumùlres  liutcs.   —  1,438, loo  liabilaiils. 


Le  Gouvernement  Jes  provinces  occupées  de  la  Bosnie  et  de 
rilerzégovine,  appréciant  la  valeur  des  plantations  dai'bres  fruitiers 
et  l'importance  des  revenus  qui  pouvaient  en  résulter,  a  décidé 
l'annexion  de  jardins  modèles  aux  pépinières  centrales  de  l'Etat.  Ces 
étal)lissements  distribuent  gratuitement  les  sujets,  de  pied  franc  ou 
.gredes.  aux  cultivateurs  qui  organisent  des  vergers  de  commerce. 

En  1892,  la  pépinière  de  Derout,  en  Bosnie,  possédait  ia,ooo  arbres 
fruitiers,  5, 000  Mûriers  et  20,000  Vignes  à  distribuer. 

La  pépinière  de  Mostar,  Herzégovine,  moins  importante,  tenait 
également  ses  élèves  à  la  disposition  des  planteurs. 

L'Administration  a  décidé  l'ouverture  de  nouvelles  pépinières 
d'Etat  :  l'à  Travink  et  Lasva,  Bosnie;  2" à  Nwcssigne,  Herzégovine. 

Ou  a  recruté  des  jardiniers  et  des  chefs  de  culture  parmi  les  élèves 
des  écoles  d'agriculture  de  l'Europe. 

Le  personnel  doit  fournir  des  preuves  de  ses  aptitudes  culturales, 
et  se  montrer  scrupuleux  sur  le  choix  des  espèces  d'arbres  à  nmltiplier 
et  à  répandre.  • 

Les  Fruits  d'économie  ménagère  ou  industrielle  deviennent  l'objet 
de  soins  tout  particuliers.  Leur  nomenclature  est  étudiée  d'accord 
avec  les  pays  voisins. 

Les  Légiuncs  de  gi'andc  ou  de  moyenne  culture  sont  exploités 
sans  constituer,  cependant,  une  branche  importante  de  commerce: 


212  IJOSXIE    ET    IIKRZKGOVINK 

Bosnie. 

La  confii^iiration  aci-icloutée  de  la  Bosnie,  son  climat  rude,  ses 
hivers  longs  et  rigoureux  ne  lui  permettent  pas  de  eultiver  tous  les 
«renrcs  d" arbres  fruitiers. 

Le  Pommier  d'abord,  le  Poirier,  le  Cerisier  ensuite,  sont  plantés  k 
la  ferme  et  approvisiannent  la  famille  et  le  marché. 

Le  Noyer,  dispersé  dans  les  champs,  en  terrain  sec,  où  la  gelée 
n'est  pas  à  eraindi'c,  produit  sainement  bois  et  fruits. 

Le  Noisetier  buissonneux  fixe  souvent  la  séparation  des  héritages. 

Le  Prunier  est  l'espèce  dominante.  Il  fournit  à  l'exportation,  bon 
an  mal  an,  1,200,000  cpiintaux  métricpies  de  Pruneaux  qui  prennent, 
en  partie,  la  direction  de  l'Allemagne  ;  le  surplus  est  destiné  à 
l'Autriche,    à  l'Angleterre,   à  la  France,  à  l'Italie,  aux  Etats-Unis. 

L'exploitation  de  la  Prune  se  concentre  dans  les  plaines  de  la 
Posavina  et  les  districts  du  Nord,  à  Bréka  notamment,  où  le  four 
français  rivalise  avec  le  four  bosniaque. 

Le  Pruneau  passe  au  crible  de  classement.  L'emballage  se  fait  en 
boîtes  de  5  à  10  kilogr.,  en  sacs  de  80  à  100  kilogr.,  en  barils  de  5oo 
à  600  kilogr.,  suivant  le  choix.  La  première  qualité  ne  dépasse  pas 
^5  fruits  à  la  livre. 

La  plantation  de  Pruniers  en  bordure  de  chemins  et  le  grelTage  des 
sauvageons  sur  les  friches  font  partie  des  habitudes  traditionnelles 
de  la  Bosnie. 

Herzégovine. 

Située  sous  un  climat  plus  chaud,  dans  des  conditions  plus 
favorables,  l'Herzégovine  peut  étendre  la  variété  de  ses  provi- 
sions fruitières.  Les  espèces  à  noyau  s'y  rencontrent  avec  les 
fruits  à  pépins.  L'Amandier,  le  Figuier,  le  Grenadier,  l'Olivier,  la 
Vigne  y  fructifient  à  l'aise,  avec  le  Poirier,  le  Pommier,  le  Prunier,  le 
Cerisier,  le  Pécher,  l'Abricotier,  le  Noyer,  le  Châtaignier. 

Le  vignoble  a  pris  de  l'extension;  il  expédie  ses  Raisins  et  ses  vins 
en  Hongrie,  ravagée  par  l'invasion  phylloxérique.  La  belle  qualité 
de  gi-appes  est  vendue  au  marché,  pour  la  tal)le  ou  le  séchage. 

Les  deux  pays  produisent  les  Fruits  et  les  Légumes  nécessaires  à 
leur  consommation  journalière. 

Les  espèces,  de  nature  robuste  et  fertile,  sont  celles  de  la  région. 

Les  centres  de  culture  ont  vu  se  constituer  des  groupes  de  produc- 
teurs défendant  entre  eux  leurs  intérêts  <le  planteurs  et  de 
négociants. 


*T* 


BRESIL 


8,3'3j,2i8  kilomùlrcs  caiTcs.  —  14,000,000  lial)ikiiils. 


Le  vaste  territoire  du  Brésil  et  la  variété  de  ses  productions  nous 
engagent  à  Icxaminer  d'une  façon  générale,  par  régions  de  culture. 
Nous  verrons  cnsiiite  son  enseignement  agricole  et  horticole. 


I.  —  Régions  de  culture. 

La  Région  de  l'Amazone  est  d'une  fertilité  proverbiale. 

Les  forêts  «  Seringaos  »,  composées  avec  l'Hovea,  l'Urceola,  le 
Jatroplia,  le  Hancornia  et  autres  genres  spéciaux,  fournissent  le 
Caoutchouc.  Pendant  six  mois  de  l'année,  le  port  de  Para  en  a 
exporté  sept  millions  de  kilogrammes. 

Le  Theobroma  compose  les  cacaoyères. 

La  Vanille  des  provinces  de  l'Amazone  et  de  Para  est  recherchée. 

Le  BerthoUetia  produit  la  Châtaigne  du  Brésil,  oléagineuse. 

Le  Ca?salpinia,  dit  Bois  de  Brésil  ou  de  Pernambouc,  croît  dans  les 
forêts  en  sol  sec  ou  pierreux;  il  est  la  base  des  laques  rouge 
cramoisi,  employées  à  la  teinture  des  étoffes,  des  bois  et  des  cuirs. 

Quant  aux  autres  bois  de  service,  ils  sont  innond)rables. 

La  splendide  Reine  des  eaux  «  Victoria  regia  »  étale  sur  le  fleuve 
toute  son  opulence  florale  et  foliacée. 

Les  Palmiers,  les  Fougères,  les  Orchidées,  les  Broméliacées,  les 
Aroïdées,  etc.  ont  enthousiasmé  nos  savants  explorateurs. 

On  récolte  les  fruits  des  Tropicpies  et  de  l'Equateur  :  Ananas, 
Anone,  Avocat.  Grenadille,  Litchi,  Mangue,  Coco,  Orange.  ... 


21^  BRESIL 

Au  siid-est  de  rcmbouchure  du  fleuve  des  Amazones,  la  Région  du 
Parnahyba  a  des  productions  analogues  et  une  renommée  pour  le 
CaftS  le  Sucx'e,  et  le  Coton  résultant  de  trois  espèces  de  Gossypium, 

Le  Cacaoyer  rapporte,  pendant  5o  à  80  ans,  jusqu'à  200  fruits 
contenant  de  3o  à  5o  amandes  ;  chacune  pèse  5o  grammes  environ. 
Une  ferme  de  5o,ooo  arbres  produirait  donc  5oo,ooo  kilogrammes 
d'amandes,  vendus  ;5o,ooo  francs,  frais  à  déduire,  ce  qui  peut  donner 
un  revenu  net  de  3oo,ooo  francs. 

Au  nord  du  Brésil,  la  Région  du  Céarà,  ralentie  par  la  sécheresse, 
s'enrichit  avec  la  «  Garnauba»,  produit  d'un  Palmier  cérifère,  le 
Copernicia,  d'après  Martius. 

Les  Sapotacées  «  Jaquà»,  Lucuma  et  «  Massaranduba  »,  Mimusops, 
approvisionnent  le  commerce  de  Gutta-Percha. 

Céarà  exporte  le  Caoutchouc,  le  Café,  le  Coton,  les  Oranges,  les 
Noix  de  Cocos,  les  «  Abacaxis  »,  superbes  Ananas,  les  Bananes,  les 
Anones  et  les  fibres  textiles  du  Fourcroya  gigantesque. 

La  Région  de  Parnahyba  du  Nord  est  arrosée  par  de  grandes 
i-ivières  dont  le  limon  fertilise  les  plantations  de  Cannes  à  sucre. 

Les  plages  sont  couvertes  de  Cocotiers  d'un  revenu  important. 

Le  Tabac  préfère  les  terrains  secs,  et  le  Café,  les  montagnes. 

Le  Raisin  et  l'Ananas  de  l'île  d'Itamaraca  sont  renommés. 

La  province  de  Santa-Catliarina  exploite  la  Ramie. 

Difl'érentes  Ilicinées,  parmi  les  Houx,  qui  nous  alimentent  de  Maté 
a  Congonha»  par  leur  feuillage,  sont  d'un  bon  rapport. 

Le  fleuve  San-Francisco  (la  Méditerranée  brésilienne)  donne  son 
nom  à  une  Région  plantureuse,  bien  connue  des  négociants  en  bois 
de  Palissandre  fournis  par  les  Jacaranda,  Machaanum  et  Dalbergia. 
De  la  môme  famille,  le  Platymenia«Vinhatico  »  imite  l'Acajou. 

Le  Sylvia  «  Tapinhoam  »  entre  dans  les  constructions  navales. 

Les  provinces  de  Bahia  et  de  Sergipe  jouissent  d'une  haute  répu- 
tation pour  la  valeur  du  Café  récolté  dans  les  terrains  montagneux. 

Trois  hectares  de  Cotonniers  occupent  une  famille  ;  on  peut  évaluer 
le  nombre  de  plants  à  i^.ooo  et  la  récolte  de  gousses  à  7,000  kilogr., 
soit  un  revenu  net  de  2,.5oo  francs. 

Une  cacaoyère  de  1,000  sujets  suflit  à  une  personne  à  l'année.  Une 
orangeraie  n'est  pas  moins  fructueuse  pour  le  colon  sérieux. 

La  Canne  à  sucre  réclame  un  planteur  pour  deux  hectares,  et 
rend  200,000  kilogr.  de  cannes;  le  revenu  peut  atteindre  4,000 fr., 
si  le  cultivatetir  sait  compenser  les  frais  d'exploitation  par  une 
production  de  fruits,  de  légumes,  de  maïs,  autour  de  son  hal>itation, 


nnnsiL  210 

La  Région  du  Parnahyba  du  Sud  ust  l)ordcc  de  lorcHs  cùlitrcs, 
sur  la  cliaîuo  ([ui  s'ôlcuJ  du  cap  Frio  au  cap  do  Saula-Marlha, 

Des  bois  précieux  daus  l'iaduslrie  en  sout  exl)'ails  pour  être 
embarqués  à  lUo-de-Janeiro,  avec  le  Calé,  de  première  marcjue. 

Le  Tecoma  «  Ipès  »  fournit  arcs  et  flèches  aux  Lidiens. 

L'arbre  caractéristique  do  la  Région  du  Paranà  est  certes 
l'Araucaria  du  Brésil.  Haut  do  '3.")  uiMros  sur  un  diauiètro  do  i  mètres, 
ce  superbe  indigène  aliuiento  la  cliarpentorie,  les  exploitations  de 
résine,  de  goudron,  de  térébenthiue,  de  potasse  et  de  soude. 

La  Région  de  l'Uruguay  couiprouaut  la  seule  province;  ilo  Uio- 
Grande-du-Sud,  au  sous-sol  de  marbre  ou  de  houille.  olTre  des 
surprises  do  végétation  par  les  lianes  qui  enlacent  ses  grands  arbres 
et  les  plantes  épiphytos  qui  aniuient  le  tronc  moussu  du  populaire 
Gédrèle  Acajou,  s'élevant  à  5o  mètres  de  hauteur,  du  «  Perobas  » 
Aspidosperuia,  du  «  CanoUas  »  Nectaudra,  aux  fouilles  miroitantes, 
estompant  le  ciel  blou  du  Brésil.  Couibicn  de  botanistes  ont  exploré 
ces  forêts  vierges  au  profit  de  nos  serres  ! 

Les  immigrants  ont  im[)lanté  la  Vigne  sur  les  coteaux  dénudés. 

En  plaine,  dos  léguuies,  des  fruits,  dos  céréales,  du  Manioc. 

Les  fruits  les  plus  variés,  les  diamants,  les  métaux  rares  se  sont 
donné  rendez-vous  dans  la  Région  auro-ferrifère.  Plus  d'une  fois,  le 
cultivateur  du  Cotonnier  est  doublé  de  l'usinier  qui  profite  des  chutes 
d'eau  de  la  province  de  Minas  pour  le  filage  et  le  tissage  du  produit. 

La  Vigne  et  l'Olivier  y  rappellent  la  France  et  l'Italie. 

Il  est  à  reuiarquer  que  l'abondance  du  vin  et  la  similitude  avec 
certains  crûs  européens  ont  contribué  à  accroître  l'immigration 
dans  ces  parages  et  augmenter  d'autant  la  population  agricole. 

Occupant  une  surface  qui  dépasse  deux  millions  de  kilomètres 
carrés,  la  Région  centrale  résume  le  Brésil,  riche  producteur 
forestier,  fleuriste,  botaniste  ou  jardinier. 

Les  savants  Freire  Allemào,  Charles  Darwin,  Achille  Uichard, 
Saint-Hilaire,  George  Gardner,  Martius,  etc.,  n'ont  pu  déterminer 
toutes  ses  richesses  végétales.  Plus  de  aa,ooo  espèces  appartenant 
à  i.ooo  genres  et  à  i55  fauiilles,  au  uioins  :  tel  est  le  résumé  de  leurs 
investigations. 

Les  Vanilles  des  provinces  aurifères  de  Goyaz  et  de  Matto-Grosso, 
hantées  par  les  colibris  et  les  jaguars,  sont  bien  connues  des 
armateurs. 

Quant  à  nos  Fruits  et  à  nos  Légumes,  ils  no  semblent  pas  dépaysés 
îiu  milieu  du  cadre  grandiose  que  leur  procure  la  Flore  brésilienne. 


II.  —  Enseignement  agricole  et  horticole. 

Le  Miiiistôiv  a  ol)toiui  des  Cliaiubros  la  création  et  lentreticii  de 
plusieurs  établissements  d'instruction  agricole  et  horticole.  Les 
événements  politiques  n'en  ont  pas  permis  la  complète  réalisation. 

Voici,  cependant,  un  résumé  de  ceux  qui  existent,  libres  ou 
créés  par  le  (louvorneinent. 

Linstitut  agricole  de  Rio-de- Janeiro,  iondé  en  1860.  vulgarise 
remploi  des  machines,  distribue  des  plants  et  des  semences,  organise 
des  expositions  et  publie  un  Bulletin. 

Un  Jardin  botanicpie,  bien  connu  par  sa  majestueuse  avenue  de 
Palmiers,  y  est  annexé,  avec  l'Asile  agricole,  la  Ferme  normale 
et  une  Pépinière  de  propagande  eles  espèces  végétales  à  cultiver. 

Plus  âgé  dune  année,  linstitut  agricole  de  Bahia  est  doté 
depuis  187G  de  lEcole  d'agriculture  de  San-Bcnto-dc-Lages,  et  de 
cours  d'histoire  naturelle  ;  la  Dendrologie  y  est  étudiée. 

Sur  les  mêmes  bases.  l'Institut  agricole  de  Sergipe  date  de  1860. 

L'École  agricole  de  Piracicaba.  muuicipe  dltabira,  iS^S,  dé- 
montre aux  colons  et  aux  petits  exploitants  les  applications  des 
cultures  économiques  au  moyen  de  petites  fermes  d'expériences. 

A  Pernambuco,  l'Orphelinat  Isabelle,  de  iSj^,  recueille  les 
orphelins  et  les  mineurs  sans  ouvrage  pour  les  transformer  en 
cultivateurs  et  en  jardiniers.  Grands  jardins  de  produit. —  i5o  élèves. 

La  Colonie  Blaziana,  province  de  Goyaz,  est  dotée  d'une 
pépinière  darbrcs  fruitiers,  de  vignes  et  de  plantes  industrielles  que 
l'on  y  exploite  :  Caféiers,  Bananiers,  Mûriers,  Cognassiers,  Manioc. 

L'Asile  agricole  de  Sainte-Isabelle,  créé  en  188G,  à  Desengano, 
province  de  Uio-de-Janciro,  apprend  aux  enfants  à  devenir  bons 
ouvriers  de  culture  ;  il  reçoit  un  subside  de  l'Etat  et  des  dons  parti- 
culiers. Un  jardin  potager-fruitier  de  quatre  hectares  y  est  annexé. 

L'Orphelinat  Christina.  installé  sur  une  ferme  de  Céarà,  donne 
liiistruction  niralc  i»ratii|uc  à  cinquante  orphelins. 

L'Institut  de  la  Providence,  province  de  Paru,  fondé  par 
lévéque  du  diocèse,  Mgr  de  Maccdo,  comte  de  Belem,  en  faveur  des 
indigènes,  exploite  les  essences  végétales  de  la  contrée. 

La  Station  agronomique  de  Campeinas  (San-Paulo)  comprend  un 
laboratoire  d'analyses,  des  bureaux  météorologiques  ou  œnologiques, 
des  champs  d'essais  pour  les  engrais  et  racclimatation  des  végétaux. 

Tous  ces  établisseuients  mènent  de  front  l'agriculture,  l'arboricul- 
ture et  le  jardinage. 


"^^0^ 


BULGARIE 

()(),. Sj2  kiloiiu'lrcs  carrés.  —    i,ijj,5oo  haljilaiils. 

I.  —  Légumes. 

Les  Légumes  jouent  un  grand  rôle  dans  lalimentation  des  paysans 
bulgares,  qui  ont,  du  reste,  beaucoup  de  goût  et  d'habileté  pour  la 
culture  nuu'aiclière. 

Bien  que  celle-ci  nait  pas  une  très  grande  extension,  elle  est 
généralement  répandue,  chacun  travaillant  pour  ses  propres  besoins. 

Dans  certains  départements,  notamment  ceux  de  Tirnow,  Yidin, 
Silistrie,  la  production  niaraîclu'rc  dépasse  la  consommation  et 
permet  d'exporter  une  certaine  quantité  de  légumes  qui,  en  1877, 
représentait  pour  toute  la  Principauté  un  poids  de  deux  millions 
de  kilogrammes. 

La  Roumanie  constitue  le  principal  débouché  de  ce  commerce. 

Les  espèces  alimentaires  dont  l'usage  est  le  plus  répandu  sont  :  les 
Fèves,  les  Pois,  les  Lentilles,  les  Choux,  le  Piment,  les  Ognons, 
l'Ail,  le  Poireau,  les  Concombres,  le  Céleri,  les  Carottes,  les  Raves, 
le  Raifort,  les  Tomates  et  les  Melons  de  diverses  sortes. 

La  cidture  des  Pommes  de  terre  commence  seulement  à  se 
répandre,  la  région  montagneuse  étant  quelque  peu  en  retard. 

II.  —  Fruits. 

L'arboriculture  est  également  en  honneur  en  Bulgarie  ;  les  maisons 
des  villages  sont,  en  général,  accompagnées  d'arl)res  fruitiers,  parmi 
lesquels  dominent  les  Poiriers,  les  Pommiers,  les  Pruniers,  les 
Cerisiers,  les  Cognassiers,  les  Abricotiers,  les  Pêchers,  les  Néfliers, 
les  Mûriers.  On  trouve  surtout  de  belles  espèces  de  Pommiers, 
de  Poiriers,  de  Cerisiers. 

Les  Noyers  s'installent  un  peu  partout  en  Roumélie  :  on  rencontre 
aussi  des  Amandiers  dans  la  plaine  de  Stara  -  Zagora,  et  des 
Châtaigniers,  au  cœur  de  la  région  de  Kazanlik. 

Les  Figuiers  et  les  Grenadiers  ne  paraissent  pas  devoir  réussir. 

Les  contrées  les  plus  favorisées  au  point  de  vue  de  la  culture  des 
arbres  fruitiers  sont  :  le  Balkan  oriental,  les  environs  de  Tirnova,  et 


3l8  BULGARIE 

la  plaine  de  Knstcndil.  Cette  dernière  région,  particulièrement  riche 
en  Pommes,  en  Poires,  en  Prunes,  exporte  une  grande  quantité  de 
fruits  jusqu'en  France. 

La  dessiccation  est  employée  par  le  cultivateur  pour  utiliser  le 
trop  plein  de  sa  récolte. 

Les  Prunes  servent  à  la  fabrication  d'une  sorte  d'eau-de-vie 
appelée  Slivovitsa  ;  l'habitant  des  campagnes  confectionne  une  pâte 
pour  ses  besoins,  et  porte  le  beau  fruit  à  la  ville  pour  le  séchage. 

Le  bassin  de  Kazanllk  extrait  des  Noix  une  huile  qui  figure  à 
l'exportation  pour  i>5,()00  kilogr.  par  an. 

III.  —  Vignes. 

La  culture  de  la  Vigne  a  reçu,  en  Bulgarie,  une  grande  extension  ; 
des  cépages  vinifères  sont  dispersés  dans  toute  la  Principauté  ; 
cependant,  les  départements  de  Soficr  et  de  ïern  se  montrent  moins 
favorables  à  l'expansion  du  vignoble.  La  superficie,  cultivée  de 
cette  façon,  embrasse  près  de  i,ooo  kilomètres  carrés. 

La  viticulture  est  particulièrement  importante  dans  le  départe- 
ment de  Tirnow,  sur  les  bords  du  Danube,  depuis  le  Tinok  jusqu'au 
delà  de  Roustcliouk  ;  elle  règne  en  Roumélie,  où  le  département  de 
Philippopoli  et  la  région  située  au  sud  de  la  Sredna-Gora  lui  sont 
absolument  fidèles. 

L'École  pratique  de  viticulture,  installée  à  Widin,  a  pour  but 
d'enseigner  aux  vignerons  bulgares  les  meilleures  méthodes  de 
culture  de  la  Vigne  et  de  vinification. 

La  production  en  vins  dans  toute  la  Principauté  s'élève  à  environ 
252  millions  de  litres. 

Les  départements  de  Philippopoli,  de  Stara-Zagora,  de  Bourgas 
expédient  en  Tunpiie  une  partie  de  leur  récolte.  Les  autres  régions, 
dont  la  production  dépasse  la  consommation,  dirigent  leur  excédant 
vers  les  parties  moins  favorisées  de  la  Principauté,  notamment  à 
Sofier  et  aux  environs. 

A  ces  détails  précis  et  aux  considérations  générales  exposées  avec 
tant  de  soin,  en  1892,  par  M.  le  Capitaine  du  Génie  français 
Lamouche,  nous  pouvons  ajouter  que,  déjà,  le  commerce  et  les 
marchés  de  l'intérieur  recevant  les  provisions  amenées  par  terre  et 
par  eau,  ce  seul  fait  a  sufii  pour  exciter  le  paysan  bulgare  à  recher- 
cher des  cépages  produisant  en  abondance  des  grappes  de  ])elk! 
mine,  de  bonne  qualité  et  capables  de  pouvoir  être  envoyées  sur  le 
marché  aux  fruits. 


*v 


CANADA 


8,988,000  kilomèlrcs  carres.  —  4?9oo,ooo  hal)ilaiils. 

I.  —  Action  de  l'État. 

Le  GouYorncmcnt  do  la  Puissance  Ju  Canada,  colonie  anglaise, 
patronne  luuilenient  la  colonisation  et  rexploitalion  de  la  terre  dans 
chacune  des  provinces  de  la  Confédération  canadienne. 

Chaque  province  a  son  gouvernement  local  et,  parmi  ses  ministres, 
nn  Commissaire  de  l'Agriculture  et  de  la  Colonisation,  et  son 
Département  spécial  de  l'Agriculture. 

Le  Conseil  d'Agriculture,  choisi  par  le  Lieutenant-Gouverneur 
parmi  les  agriculteurs  notables  de  la  province,  fait  distribuer  des 
plants  d'arbres  fruitiers,  des  plants  forestiers  et  des  graines  potagères 
provenant  de  l'extérieur  ou  de  l'intérieur. 

Par  son  initiative,  des  associations  de  cultivateurs  ont  été  créées 
dans  une  foule  de  paroisses  ;  il  en  est  qui  se  sont  groupées  par 
comtés,  par  districts  ou  autres  agglomérations  électorales.  Le  Conseil 
est  chargé  de  toute  l'organisation  agricole,  des  Sociétés,  des  Écoles, 
des  Fermes  d'essais,  des  subventions,  des  concours  publics,  des 
expositions,  etc. 

Le  Département  d'Agriculture  publie  et  distribue  les  rapports 
oITiciels  de  ses  Directeurs  et  Inspecteurs  des  Fermes  expérimentales, 
des  Ecoles  d'agriculture  et  des  Congrès  organisés  sur  dillérents 
points  du  territoire.  La  tenue  de  ces  assises  agricoles  et  horticoles 
est  encore  l'objet  de  la  sollicitude  de  l'administration,  en  ce  cpii 
concerne  les  facilités  de  voyage  et  de  séjour  des  assistants, 


220  CiVN.VDA 

Le  Lioutonant-GouYcrneur  nomme,  en  conseil,  les  ollieiers  d'agri- 
culture, les  agents  de  colonisation  tjui  auront  désormais  des  relations 
directes  avec  les  Sociétés  recevant  une  allocation,  et  décerne,  après 
concours,  les  diplômes  et  les  médailles  du  Mérite  agricole  :  i°  de  mé- 
rite :  2  ^  de  grand  mérite  ;  3"  de  très  grand  mérite  ;  4"  <ie  très  grand 
laérite  exceptionnel.  Les  lauréats  du  degré  supérieur  deviennent 
juges  du  concours  suivant. 

La  culture  maraîchère  et  l'arboriculture  fruitière  ont  droit,  avec 
l'agriculture,  à  ces  récompenses. 

Parmi  les  ouvrages  encouragés,  il  faut  citer  les  suivants,  la  majeure 
partie  ayant  été  publiée  en  langue  française  : 

Les  rapports  de  Charles  Gibb,  sur  les  fruits  robustes  à  propager  ; 

Les  livres  de  l'abbé  Provancher,  sur  l'horticulture  fruitière  ou 
potagère  : 

Du  docteur  G.Laroque  qui  a  consacré  un  manuel  à  ces  deux  sujets; 

De  George  Moore,  sur  la  culture  des  fruits; 

De  J.-C.  Ghapais,  traitant  de  la  viticulture  et  de  la  sylviculture. 

En  outre,  le  Journal  d'agriciiltiire  illustré,  mensuel,  rédigé  sous 
la  savante  et  active  direction  de  M.  Ed.-A.  Barnard,  secrétaire  du 
Conseil  d'agiûculture.  Par  suite  d'un  arrangement  avec  le  Gouver- 
nement de  la  province  de  Québec,  le  journal  est  envoyé,  moyennant 
un  franc  vingt  centimes  par  an,  à  tous  les  membres  des  Sociétés  et 
des  Cercles  agricoles  ou  horticoles  de  la  province. 

L'édition  française  a  dix  fois  plus  d'abonnés  que  l'édition  anglaise. 

On  peut  dire  que  cette  publication  utile  est  un  puissant  élément 
de  fraternité  et  de  solidarité  entre  les  cultivateurs  patriotes. 

Le  Dominion  ou  Confédération  canadienne,  qui  étend  sa  puissance 
de  l'Atlantique  au  Pacifique,  possède  des  voies  de  transport  considé- 
rables, et  fait  appel  aux  hommes  intelligents  de  tous  les  pays,  en  leur 
offrant  une  large  hospitalité  avec  les  moyens  d'existence  et  de  travail. 


II.  —  Enseignement  horticole. 

L'enseignement  par  la  parole,  qui  commence,  ne  tardera  pas  à 
s'étendre,  les  Écoles  d'agriculture  étant  appelées  à  donner  des 
professeurs  et  des  cultivateurs  d'élite. 

Au  mois  de  janvier  1893,  le  Congrès  des  agriculteurs  de  la 
province  de  Québec  émettait  d'urgence,  le  vœu  de  la  création  d'une 


CANADA  2UI 

Iv'ole  (riiorliciilliire  il  irarhoricullurc  dans  cctlt' n'-gion.  I/assoinhlée 
réclainail  rétiidr  des  IViiils  et  des  li-guinos  de  grande  eultiire  et  les 
méthodes  de  leur  ex[)loilalit)ii  euimnereiale. 

D«''jà,  11"  Ministère  a  créé  une  Fernie-éeole  et  une  École  d'arbori- 
culture fruitière  et  de  pomologie  à  Notre-Dame  du  Lac  des 
Deux-Montagnes,  à  OUa,  sous  la  dircetion  des  Trappistes,  exploi- 
tant, en  outre,  tic  vastes  pépinières,  des  vergers  cidricoles  et  un 
vignoble. 

Parmi  les  élèves,  signalons  plusieurs  jeunes  gens  nés  en  France. 

La  Ferme  centrale  expérimentale  d'OttaAva  et  ses  annexes 
dirigées  par  ^^'.  Saunders,  rendent  de  très  grands  services  à  lliorti- 
culture  et  à  lapiculture.  Ses  professeurs  et  directeurs  font  des 
conférences  sur  tous  les  points  de  la  Puissance. 

La  Ferme  du  Portage,  annexe  do  lÉcole  d'agriculture  de 
PAssomption  t'ait  également  la  pratique  du  jardinage. 

L'arboriculture  fruitière  et  la  maraîchcrie  sont  démontrées  : 

A  l'École  d'agriculture  de  Sainte-Anne  de  la  Pocatière  ; 

Au  Collège  d'agriculture  d'Ontario  ; 

A  la  Ferme  expérimentale  du  Manitoba  ; 

—  de  Guelph  (Ontario)  ; 

—  de  la  Colombie  anglaise  ; 

—  des  Territoires  du  Nord-Ouest; 

—  des  Provinces  maritimes  ; 
A  la  Ferme  école  de  Gompton. 

Le  Commissaire  de  lAgriculture  et  de  la  Colonisation  a  fait  ouvrir 
un  cours  d'économie  domestique  et  d'horticulture  pour  les  jeunes 
filles,  au  Couvent  des  Ursulines  de  Roberval. 

En  vertu  de  la  loi  du  129  avril  iSy'i,  plus  de  5oo  Cercles  agricoles 
ont  été  organisés  dans  chaque  comté  de  la  province  de  Québec. 


III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Sur  la  demande  de  vingt  habitants  qui  auraient  versé  au  moins 
une  piastre  au  secrétaire,  les  Sociétés  ou  Associations  sont  fondées 
avec  l'appui  moral  et  financier  du  Gouvernement,  sur  le  rapport  du 
Conseil  d'agriculture. 

«  Le  but  de  la  Société  sera  d'apporter  des  améliorations  à  l'Horti- 
culture, à  la  culture  des  Fruits,  au  jardinage,  à  la  plantation  d'Arbres 
d'ornement  et  de  service,  et  de  se  renseigner  sur  les  dillérentes 
variétés  de  Fruits,  de  Légumes  ou  de  Fleurs,  etc.  ». 


a22  CANAt)A 

En  dehors  des  primes  décernées  aux  producteurs  et  aux  planteurs 
à  la  suite  de  visites  aux  cultures  et  d'expositions  publiques,  des 
prix  sont  olTerts  aux  autem-s  de  mémoires  traitant  de  questions 
horticoles  appropriées  au  pays. 

Les  séances  présentent  toujours  de  l'intérêt. 

La  Société  d'horticulture  provinciale  de  Montréal  date  d'une 
cinquantaine  d'années.  Elle  a  droit  «  à  un  octroi  de  mille  piastres,  à 
la  condition  que  ses  concours  soient  ouverts  à  toute  la  province  et 
quelle  fasse  un  rapport  au  Commissaire.  » 

Ses  expositions  ont  lieu  chaque  année  à  Montréal  ;  c'est  donc  lilc 
de  ce  nom  qui  en  bénéficie  le  plus. 

La  Société  d'horticulture  de  Québec  organise  des  expositions 
annuelles  qui  exercent  une  influence  sur  les  campagnes  environnantes. 

La  Société  d'horticulture  du  Comté  de  l'Islet  propage  les  bons 
Arbres  fruitiers,  surtout  dans  les  pai^oisses  traversées  par  Ylnterco- 
lonial,  et  distribue  des  espèces  rustiques  aux  habitants  des  côtes 
du  Lalirador  et  des  îles  de  la  Madeleine. 

La  Société  d'horticulture  de  Huntingdon  reçoit,  comme  la 
plupart  des  associations  de  ce  genre,  un  «  octroi  »  annuel  de  cent 
dollars,  à  l'occasion  de  ses  concours. 

L  Association  des  Horticulteurs  fruitiers  de  la  province  de 
Québec  a  ouvert  son  dernier  congrès  en  décembre  1888,  encourageant 
l'extension  à  douner  aux  vergers  et  aux  potagers. 

L'Association  des  Arboriculteurs  fruitiers  d'Abbotsford  distri- 
bue les  vai-iétés  réfractaires  au  froid,  apportées  de  Russie  par  un 
délégué  du  gouvernement  canadien  ;  les  sujets  ont  été  greffés  sur 
racine  à  Ames  et  à  lowa,  et  élevés  en  pépinière  à  Abbotsford. 

L'Association  des  Arboriculteurs  fruitiers  du  Comté  de 
Shefford  propage  les  bons  Fruits  et  les  bonnes  méthodes  de  culture. 

L'Association  du  Comté  de  Brome  distribue  des  Arbres  fruitiers. 

L  Association  des  Horticulteurs  et  des  Arboriculteurs  frui- 
tiers de  Missisquoi  exposait,  en  septembre  1893,  les  Fruits  russes 
déjà  récoltés  dans  le  comté,  y  ajoutant  les  Légumes  culinaires. 

L'Association  pomologique  de  la  Nouvelle-Ecosse  sollicite  du 
Gouvernement  la  création  d'une  école  de  poniologie. 

L'Association  des  Arboriculteurs  fruitiers  de  la  province 
d'Ontario  organise  des  expositions  et  fait  connaître  les  bomies 
espèces  fruitières.  Ses  rapports  sont  publiés  en  anglais. 

Parmi  les  groupes  qui  lui  sont  alUliés,  il  nous  faut  citer  : 

L'Association  des  Arboriculteurs  de  Peterborough; 

L'Association  des  Arboriculteurs  de  Burlington  ; 

La  Société  d'horticulture  de  Burliugton. 


CANADA  223 

Des  Clcrtles  lonsliiTS  se  sont  installés  à  proximité  des  boisements- 
L'Association  forestière  de  la  province  de  Québec  organise 
chaque  année  la  Fêle  des  Arbres,  Arbor  Day.  Au  jour  lixé,  tous  les 
membres  doivent  planter  un  arbre  et  engager  leurs  voisins  à  les 
imiter.  Les  corporations  nuuiicipales,  religieuses  et  scolaires  sont 
invitées  à  participer  à  celte  loto,  l'n  boisement  considérable  résulte 
de  celte  utile  institution. 


IV.  —  Production  maraîchère. 

La  culture  des  Légumes  se  concentre  auprès  des  populations.  La 
production  présente  un  caractère  local,  pour  la  consommation  des 
habitants,  rarement  pour  lexportation.  Lhonorable  secrétaire  du 
Conseil  d'agriculture,  M.  Kd.  A.  Harnard,  recommande]  aux  fermiers 
de  préparer  leur  sol  à  la  production  des  Céréales  par  une  première 
emblave  de  Légumes,  lorsqu'ils  ont  le  fumier  à  leur  disposition. 

La  Pomme  de  terre  trouve  au  Canada  des  sols  légers,  sableux,  bien 
égouttés,  qui  lui  sont  favorables.  Parmi  les  recommandaljles,  la 
précoce  Early  rose  et  la  tardive  Garnett  Chili  sont  répandues 
partout  ;  puis  Hâtive  de  Vermont,  Hàtivc  d'Ohio,  Flocon  de  neige, 
Chicago  Market,  Saint-Patrick,  Rose  tardive,  Mammotli  Prolific, 
Clark's,  Puritan,  Polaris.... 

La  Carotte  approvisionne  la  cuisine  et  l'étable.  Les  variétés  de 
Guérande,  Blanche  de  Manitoba,  Grosse  Blanche  de  Belgique, 
Perle  liàtive,  Chautenay,  Orange  d'Anvers  sont  d'un  bon  rendement. 

La  Betterave  à  deux  fins  fom*nit  Crapaudine  et  Rouge  plate 
d'Egypte  à  l'arrière-saison. 

Les  Panais  Etudiant  et  Maltais  se  concentrent  au  jardin. 

Au  marché,  on  réclame  les  Pois  Horsford,  hàtif,  et  Téléphone 
tardif. 

Partout,  le  Haricot  est  en  vogue.  Sur  quarante  variétés,  Early 
Yellow,  Dwarf  German  AVhite  Wax,  Golden  Wax,  Large  Yellow, 
Crown  Horse  Beau  ont  mûri  leurs  gousses  au  commencement  de 
septembre,  avant  les  gelées. 

Les  Choux  pommés,  frisés,  à  jets,  et  les  Choux-Fleurs  compren- 
nent nos  races  européoniu's  les  i)lus  rustiques. 

Les  Rutabagas  et  les  Navets  empruntent  leur  nomenclatiu'e  à 
l'Ecosse,  à  la  Suède,  à  la  Russie,  à  l'Autriche. 

Les  gros  Ognons  américains  ont  le  pas  siu'  les  autres.  Le  plus 


224  CANADA 

estimé  parmi  les  rougos  est  rOgnon  Largo  red  AVithersfield,  et 
parmi  les  jaunes,  Large  Yellow. 

Plante  nistique  de  la  province  de  Québec,  le  Poireau  London  Play 
et  la  variété  Musselburgh  sont  ai)préciés  à  la  cuisine. 

Le  Radis  long  rouge  s'impose,  mais  les  racines  rondes  ou  courtes 
sont  préféi'ées  sous  châssis. 

La  Tomate  prend  de  l'extension,  depuis  que  les  conserves  en 
bouteilles  ou  en  boites  ont  leur  marque  sur  la  place  de  Londres. 

Assez  lentement  se  montre  l'Artichaut,  délicat  à  l'hivernage. 

Plus  populaire  est  l'Asperge,  qui  trouve  son  milieu  dans  les  sables. 

La  Rhubarbe  scst  propagée  dans  les  provinces  Est,  surtout  la 
Myatt's  Linnœus, 

Un  peu  partout  se  manifestent  les  Chicorées,  les  Laitues,  les 
Épinards.  lOseille,  le  Céleri.... 

On  commence  à  mieux  soigner  le  Melon  de  pleine  terre  ou  de 
couche  ;  le  Concombre  a  sa  clientèle,  et  les  Courges  sont  exploitées 
en  plein  champ  ou  au  marais. 

La  Fraise  a  étendu  ses  filets  sur  les  champs  des  fermages,  même 
dans  les  paroisses  les  plus  modestes. 

La  culture  extensive  admet  les  excellentes  Fraises  ; 

Wilsons  Albany,  qui  se  prête  aux  voyages  ; 

Sharpless,  répandue  aux  environs  de  Québec  ; 

Ananas,  fort  goûtée  au  marché  ; 

DoAvning,  hâtive,  pour  les  sols  sablonneux  ; 

Triomphe  de  Gand,  tardive,  préférant  les  terrains  compacts. 


V.  —  Production  fruitière. 

D'après  les  encouragements  du  Conseil  d'agriculture,  l'industrie 
laitière  a  été  vivement  développée,  au  point  que  la  province  de 
Québec — que  nous  traitons  ici  plus  spécialement  —  compte  huit  cents 
manufactures  de  beurre  ou  de  fromages  et  deux  écoles  de  laiterie. 
Il  en  résulte  une  extension  sensible  des  pâturages,  d'où  l'augmen- 
tation des  plantations  fruitières. 

Actuellement,  les  produits  des  jardins  et  des  vergers  canadiens 
sont  évalués  à  huit  millions  de  francs. 

L'exportation  des  Pommes,  en  1892,  ayant  atteint  deux  millions 
de  francs,  le  planteur  a  tourné  ses  regards  vers  ec  genre  fruitier 
robuste  et  fécond.  L'Angleterre  est  le  principal  débouché  offert  au 
cultivateur. 


CANADA  220 

Dès  1890,  le  Gouvcrnonicnl  ;i  i)i'uv<j(|uô  rétablissement  dune 
Convention  fédérale  d'arboriculture  «  pour  aider  à  l'extension  et  au 
développement  de  la  culture  fruitière  sur  le  sol  du  Canada  ». 

Huit  années  plus  tôt,  il  tléléguait  un  de  ses  pomoloj^nies,  Charles 
(libb,  d'Abbotsford,  pour  étudier,  en  pleine  zone  boréale,  les 
arbres  fruitiers  (pii  supportent  la  rude  température  et  [)euvent  y 
frucliÉier.  Ils  ont  été  prom[)tcnient  propagés  au  Canada  ;  déjà  les 
l'onmies  russes  Arabka,  Anisovka,  Antonovka,  Babuschkino,Titovka 
lignrent  aux  concours  de  vergers  ;  elles  ne  sauraient  tarder  à  composer 
les  futailles  de  Pommes  expédiées  à  Liverpool. 

Les  anciennes  variétés  du  Pommier,  plus  répandues,  sont  d'abord  : 

Fameuse,  parfaite  dans  l'île  de  Montréal  et  près  de  la  montagne 
de  Belo'il  ; 

Les  Pommes  Wealthy  et  Saint-Laurent,  ex.pédiées  en  caisses  de 
seize  douzaines,  comme  la  précédente  ; 

Duchesse  d'Oldenbourg,  une  base  de  l'exportation  des  3oo,ooo 
havels  de  la  Nouvellc-Kcossc,  provenant  en  partie  de  l'Annapolis. 

Parmi  les  variétés  qui  supportent  les  régions  les  plus  froides  du 
Canada,  nous  signalerons  : 

La  Pomme  Scotts  "NVintcr,  bonne  jus({u'en  juin,  originaire  de 
Vermont  ;  elle  se  répand,  et  se  prête  à  l'exportation  en  tonnelets  ; 

La  féconde  Wolf  River,  recherchée  pour  sa  bonne  mine  et  son  bon 
goût,  ainsi  que  sa  rivale  en  abondance  «  Longfield  »  ; 

Canada  Red,  populaire  dans  les  grands  vergers  de  l'Ontario, 
comme  Greening  dans  le  Wisconsin. 

Ajoutons  quelques  Pommes  précoces  : 

Yellow  Transparent  et  Peach,  consommées  vers  la  fin  de  l'été  ; 

La  belle  Astrakan  rouge,  agréable  au  goût,  de  culture  profitable 
par  sa  vente  assurée  en  première  saison. 

Le  t^-pe  sibérien  «  à  bouquets  »  a  donné  naissance  à  quelques 
bonnes  sortes  de  Pommes  à  deux  fins  :  Cirée  de  Montréal,  Excelsior, 
Fraise  hâtive,  Gideon,  Hyslop,  Martha,  Rose  de  Stansead,  Sibérie 
rouge.  Transcendant,  Whitney,  constituant  les  vergers  plus  récents 
des  comtés  de  l'Islct,  de  Gaspé,  de  Bonaventure. 

Les  Pommiers  cpii  ont  le  mieux  bravé  le  froid  dans  les  pépinières 
renommées  Dupuis  aux  Aulnaies  et  Fish,  d'Abbotsford,  sont  : 
Fameuse,  Oldcnburg  (Borovitsky),  Saint  -  Laurent,  Titowka, 
AVealthy,  la  tardive  Golden  Russet,  lu  précoce  Astrakan,  la 
Peach  d'été  ou  Pèche  de  Montréal,  et  la  superbe  «  Alexandre  ». 
C'est  la  tribu  «  Iron  Clad  »  cuirassée  contre  le  froid. 

D'origine    moins    septentrionale,    le    Poirier   se    rencontre   plus 

rarement  au  Canada. 

15 


226  CAN'AbA 

Les  localités  iavoriséos  par  le  climat  voient  mûrir  nos  Poires 
européennes  :  Duchesse,  Beurré  dAmanlis,  Doyenné  blanc. 
Ananas.  Fondante  des  Bois,  avec  les  américaines:  Blodgood,  Glapp's 
Favorite,  Eastern  Belle,  Lawrence,  Osband's  Summer,  Sterling, 
Tyson.  La  Williams  dite«  Bartlett  »  réussit  à  l'abri  des  vents  de  mer. 

Le  Pécher  est  moins  heureux.  La  serre  vitrée  lui  est  nécessaire,  et 
lélevage  en  pot  est  favorable  aux  variétés  américaines  ou  anglaises  : 
Barrington,  Crawford  Early,  Nobless,  Royal  George.  Toutefois,  la 
Pèche  jaune  accepte  le  district  Victoria,  de  la  Colombie  anglaise. 
Ici,  la  Ferme  expérimentale  d'Agassiz  a  réuni  des  collections  impor- 
tantes d'arbres  et  darbustes  fruitiers. 

D'un  bon  revenu,  le  Prunier  est  recherché  par  les  planteurs.  Des 
vergers  de  cette  nature  rapportent  cent  dollars  dans  les  comtés  de 
Montmagny  et  de  Kramouraska.  Les  Prunes  Jaune  hâtive,  Reine- 
Claude,  Shi'opshire  Dawson  y  sont  exportées  depuis  longtemps. 

Partout,  les  formes  de  Reine-Claude  :  Green  Gage,  Blecker's 
Gage,  Impérial  Gage.  Yellow  Gage  ont  les  préférences  du  gourmet. 

La  province  de  Québec  a  des  Pruneraies  profitables  de  Damas 
et  de  Lombardes,  races  qui  se  propagent  de  pied  franc. 

Vers  le  marché,  sont  dirigées  les  variétés  locales  :  Bradshaw, 
Forest  Garden,  Moore's  Actic,  Nota  Benc,  Speer,  Trabische,  Wolf. 

En  général,  la  variété  greffée  Early  Orléans  mûrit  la  première  ; 
Coe's  Golden  drop,  la  dernière:  cependant  la  Reine-Claude  verte 
tient  la  tète  du  choix,  et  les  Prunes  :  Pèche,  Smith's  Orléans, 
Ponds  Secdling  vont  à  l'oflice  ou  aux  desserts  de  luxe. 

Les  Pruniers  du  district  de  Niagara,  de  l'île  d'Orléans  et  de  la 
côte  de  Beaupré  sont  en  réputation. 

La  Prune  indigène  De  Soto,  rouge,  est  expédiée  à  pleins  wagons. 

Le  Cerisier  franc,  dit  «  de  France  »,  drageonne  sur  les  rives  du 
Saint-Laurent.  Il  est  acclimaté  aux  îles  Saint-Pierre  et  Miquelon. 

Ailleurs,  où  les  hivers  sont  moins  rudes,  les  Guigniers  et  les 
Bigarreautiers  prospèrent,  ainsi  que  les  Cerises  Belle  de  Choisy  et 
Reine  Hortense  ;  mais  à  l'est  de  Québec,  ils  sont  tués  par  l'hiver. 

La  May  Duke,  notre  Anglaise,  est  déjà  plus  robuste  ;  elle  relie  les 
chairs  douces  aux  chairs  acidulées  des  Griottes  et  Araarelles,  parmi 
lesfpielles  Bessarabian,  Lutovka,  Montmorency,  Richmond,  Vladimir, 
AVindsor  sont  utilisées  à  la  confection  de  liqueurs. 

Les  peuplades  des  contrées  arctiques  se  délectent  forcément  avec 
les  grappes  du  Padus  «  Chokc  Chcrries  »,  les  fruits  du  Ragouminier 
«  Sand  Cherry  »,  petit  Cerisier  des  îlots  sablonneux,  les  baies  de 
l'Airelle  Canneberge  «  Cranberry  »,  du  Minnesota,  et  celles  de 
)'Amélanchicr  nain  «  Dwarf  Juneberry  »,  importé  de  l'Alaska. 


CANADA  227 

La  Kuucc  du  Caiiatla  «  JJla(.kl)i'i'i'y  »  est  eiu'orc  \uw  ressource  pour 
CCS  régions  aux  longs  hivers.  Des  gens  rccollenl  la  Ronce  dans  les 
l)ois  et  y  gagnent  leur  vie.  lîien  cultivées,  les  variétés  Agawani, 
liangor,  Kiltaliny,  Lawton,  Newnuui's,  New  Rochelle,  Seneca, 
Snyder,  Stones  Hardy,  Thornless,  Taylor's  Pndific  sont  productives. 

La  Framboise  «  Blackcap  ».  produite  par  la  Ronce  d'Occident, 
utilisée  en  sirops,  se  concentre  en  partie  sur  les  bonnes  variétés 
American  lUack,  Davidson,  Doolittle.  la  l'crlile  Mac  (lormick,  et  la 
tardive  Gregg  résistant  aux   grandis  hivers. 

Notre  Framboise  «  Ras[)berry  »  est  populaire  avec  les  fruits  rouges 
Cuthbcrt  «  Reine  du  marché  »,  Turner,  hâtive,  Heebucr,  tardive,  la 
pourpre  Philadclphia,  la  jaune  Golden  Queen,  excellente,  les  aurores 
Orange  de  Briucklc  ou  d'Ontario,  agréables  à  tous  usages. 

La  Groseille  à  grappes  «  Gadelle  »  et  le  Cassis  «  Auroue  »  sont 
vendus  pour  les  liqueurs,  les  gelées,  les  confitures. 

Les  Groseilles  à  maquereau  les  plus  recherchées  sont  celles  qui 
paraissent  indemnes  du  mildew,  par  exemple  : 

Dowuing,  blanc  vcrdàtre  ;  Lidustry,  rouge  l'once  ; 

Houghton  Seedling,  rose  ;  Smiths  Improved,  verte. 

Elles  sont  cultivées  dans  le  Muskoka,  de  la  province  d'Ontario. 

La  Vigne  ne  trouve  pas  toutes  ses  conditions  vitales  auprès  de 
Quél)cc,  la  saison  d'été  est  trop  courte  ;  mais  le  Raisin  mûrit  assez 
bien,  du  côté  suel  du  llcuvc,  aux  environs  de  Montréal  et  dans  les 
bonnes    situations  d'Ontario.    L'espalier   lui    est  toujours  réservé. 

On  adopte  les  cépages  Adirondac,  Allen,  Champion,  Concord, 
Croton  blanc,  Delaware,  El  Dorado,  Hartt'ord's  Prolific,  Jessica, 
rusticpies  en  bois,  précoces  en  maturité  du  fruit. 

VI.  —  Arbres  et  Plantes  d'ornement. 

Nous  ne  toucherons  pas  à  la  sj'lviculture  qui,  cependant,  influe 
sur  le  développement  des  pépinières  et  des  plantations. 

La  valeur  annuelle  de  la  production  forestière  canadienne  est 
estimée  à  cent  millions  de  francs,  tant  pour  la  consommation  locale 
que  pour  l'exportation  ;  il  parait  que  25,ooo  personnes  sont  em- 
ployées à  cette  exploitation. 

Les  Fermes  expérimentales  de  Nappan,  Ottawa,  Brandon,  Indian- 
llead,  Agassiz  ont  distribué  des  milliers  de  plants  forestiers,  jusque 
chez  les  Acadiens  et  sur  les  réserves  des  Sauvages. 

Les  essences  dominantes  de  la  foret  peuplent  également  les  parcs. 


228  CANADA 

Le  Frêne  il" Amérique  et  l'Orme  du  Canada  sont  inscrits  au  cahier 
des  adjudications  de  nos  constructions  navales. 

Le  Chêne,  le  Hêtre,  le  Bouleau,  le  Tilleul,  le  Merisier  sont  en 
espèces  robustes  et  industrielles. 

Le  Mélèze,  le  Pin  blanc  et  le  Pin  rouge  s'expédient  au  loin, 
surtout  le  Pin  rigide,  qui  fournit  le  «  Pitchpin  »  du  commerce. 

Parmi  les  Erables,  l'espèce  saccharil'ère,  qui  rapporte  sept  millions 
de  francs,  est  à  la  fois  utile  et  ornementale. 

Le  Noyer  noir  ou  cendré  et  le  Pacanier  alimentent  l'ébénisterie, 
même  le  marché  aux  noix... 

Les  Peupliers  et  les  Saules  sont  exploités  en  massifs,  en  avenues, 
en  taillis  ou  en  bordures. 

Le  Bonduc,  le  Févier,  le  Robinier,  le  Clavalier,  le  Négondo 
appartiennent  plutôt  au  domaine  de  l'horticulture. 

La  verdure  perpétuelle  des  sous-bois  provient  du  Thuia,  du 
Gené^Tier,  du  Ghanuecj-paris,  et,  plus  broussins,  l'Airelle,  l'Andro- 
mède, le  Kalmia,  le  Lédon,  gagnent  les  tourbières  et  les  friches. 

L'arbusterie  indigène  ou  étrangère  meuble  les  jardins  municipaux 
ou  particuliers.  Tandis  que  les  façades  se  décorent  des  pampres 
carminées  de  l'Ampélopside  ou  des  fleurs  du  Chèvrefeuille  et  de  la 
Clématite,  les  boscpiets  attirent  les  regards  des  visiteurs  sur  les 
variétés  robustes  des  genres  suivants  : 

Amélanchier.  —  Chaniécerisier.  —  Gléthra.  —  Dierville.  —  Épine- 
Yinette.  —  Gainier.  —  Hydrangée.  —  Lilas.  —  Mahonia.  — 
Pommier  à  bouquets.  —  Potentille.  —  Seringat.  —  Spirée.  — 
Staphylier.  —  Sureau.  —  Symphorine.  —  Troène.  —  Viorne. 

L'Hippophae,  du  genre  Shepherdia,  fixe  les  dunes  et  les  falaises. 

Les  Rosiers  Portland,  Rugueux,  Moussus,  Capucine,  et  la  majorité 
des  Hybrides  y  épanouissent  leurs  corolles. 

Le  Journal  Canadian  Ilorticulturist,  par  L.  Woolverton,  à 
Grimsby,  Ontario,  aide  à  leur  vulgarisation. 

Quant  aux  fleurs,  elles  sont  l'objet  de  soins  de  culture  en  été 
ou  de  conservation  pendant  l'hiver. 

Si  les  parterres  brillent,  en  été,  avec  les  Pélargoniums,  les 
GuUets,  les  Pivoines,  les  Alcées,  les  Phlox,  les  Verveines,  les 
Fuchsias,  les  Pétunias,  les  Campanules,  les  Chrysanthèmes  et  autres 
plantes  vivaces  ou  auiniclles,  hi  serre  retient  en  hiver  toute  la 
Fhu-e  exotique  si  jolie  par  son  port,  son  feuiUage  ou  sa  floraison. 

Les  Jardins  botaniques  dOttawa  et  de  Montréal  sont,  en 
matière  florale,  de  i)récieux  foyers  d'enseignement. 


J 


LE    GAP 


56o,ooo  kilomètres  carrés.  —  i,55o,ooo  liabilanls. 


Le  Gap,  colonie  anglaise,  dont  le  sol  a  vu  naître,  entre  autres  plantes 
de  premier  ordre,  léblouissant  Pélargoniuni  zonale,  des  (^lactées, 
des  Liliaeées,  des  Orchidées,  de  ravissantes  Bruyères,  toute  une 
série  d'arbustes  et  d'arbrisseaux,  enfin  des  Glaïeuls  qui,  par  le  croise- 
ment, nous  ont  procuré  des  surprises...,  le  Cap  nous  intéresse 
aujourd'hui  par  ses  vergers  alimentant  l'Europe  à  contre-saison. 

Une  grande  compagnie  de  navigation  met  à  la  disposition  des 
cultivateurs  fruitiers  trois  immenses  vapeurs  pouvant  porter 
C,ooo  tonnes  chacun,  aménagés  à  cet  eflet  et  munis  de  puissantes 
machines  réfrigérantes.  Tous  les  ans,  le  matériel  augmente. 

Pêches,  Abricots,  Figues,  Grenades,  Mangues,  Bananes,  Ananas 
arriveront  en  Europe,  en  tout  temps,  par  cette  voie  sure  et  rapide, 

La  colonie  et  les  territoires  indigènes  comptent  i,5oo,ooo  Pêchers. 

Le  Raisin,  accapare  par  les  navires,  pour  la  consommation  de 
l'équipage  ou  pour  la  fabrication  du  vin,  et  souvent  pour  la  dessic- 
cation, occupe  20,000  hectares  dans  sept  districts  du  Cap. 

Le  cépage  Muscat  d'Alexandrie,  «  Haanepoot  »  est,  aux  environs 
de  Montagu  et  de  Robertson,  arfecté  au  passerillage.  Le  raisin  sec, 
évalué  à  100,000  kilogr.,  est  expédié  à  l'Est,  notamment  à  Kind)erley. 

Le  Chasselas  vient  en  treilles  ;  le  Muscat,  le  Pineau,  le  Cabernet, 
le  Syrah  donnent,  au  pressoir,  des  vins  qui  rappellent  le  Frontignan, 
le  Bourgogne,  le  Médoc.  l'Ermitage,  dont  ils  sont  la  base. 

L'École  d'agriculture  de  Constance  est  une  pépinière  expéri- 
mentale pour  les  cépages  à  cultiver. 

Le  «  Department  Agriculture  »  se  préoccupe  de  la  création  de 
vergers  d'études  pour  les  fruits  dociles  au  transport.  Sur  ce  point,  il 
l'esté  beaucoup  d'améliorations  à  faire;  mais  les  cultivateurs,  tout 


23o  LE   CAP 

en  se  syndiquant,   ont    confianee    dans  la  protection    vigilante  de 
l'Administration,  et  leurs  espérances,  certes,  ne  seront  pas  déçues. 

h'Affr'icuîtiiT'al  Journal  insiste  auprès  des  colons  sur  les  soins  à 
donner  à  la  récolte  et  à  remballasse  des  fruits. 

Dans  l'Est,  nous  rencontrons  lOrancjer  qui.  lui  aussi,  réclame  une 
attention  toute  particulière  ;  on  cite  une  récolte  de  seize  millions 
d'Oranges.  C'est  la  région  de  l'élevage  des  autruches  qui  a  figuré, 
au  tableau  annuel  de  l'exportation,  pour  2;. "350.000  francs  de  plumes 
de  l'oiseau  géant.  Il  paraît  que,  en  ce  moment,  Oranges  et  autruches 
sont  en  baisse,  comme  quantité  et  comme  valeur. 

L'Olivier  croît  dans  les  gorges  et  les  ravins.  Près  des  rivières,  le 
Prunier  de  Gafrerie,  llarpephylliim  Caffriim,  se  développe. 

Les  Légumes  sont  les  nôtres  ;  la  production  d'une  année  : 
270,000  hectolitres  de  Pommes  de  terre,  55, 000  de  Pois  et  Haricots, 
820,000  de  Mais,  et  une  avalanche  de  6  millions  de  Potirons,  Melons 
et  Pastèques  donnent  une  idée  de  l'importance  du  revenu. 

Le  Tabac  rapporte  jusqu'à  1,800  kilogr.  de  feuilles  par  hectare,  le 
long  de  la  côte,  jusqu'en  Gafrerie.  Le  sol  riche  se  ressentirait-il  des 
gisements  de  guano  des  petites  îles  voisines  ? 

Les  forêts,  plus  denses  vers  le  Sud,  sont  peuplées  d'Oreodaphne, 
«  Stinkwood  »,  de  Podocarpus,  «  Yellow  Wood  »,  pour  cliacun 
un  cinquième  dans  les  conservations  de  Karysna  et  de  l'Amatola. 

Le  Cap  nous  envoie  ses  Cycas,  ses  Zaraias,  ses  Fougères  et  exploite 
les  arbres  industriels,  pour  l'exportation. 

Les  Ptforoxylon  et  les  Curtisia,  à  bois  dur  ; 

Les  Pterocelastrus,  Platylophus,  Cunonia,  pour  l'ébénisterie  ; 

L'Olea,  pour  coussinets  et  dents  d'engrenage  ; 

Le  Milletia.  de  Natal,  rappelant  le  palissandre  ; 

L'Elreodendron,  TOlinia,  le  Myrsine,  au  bois  coriace  ; 

L'Ekebergia,  bois  de  charpente,  du  district  de  Victoria. 

Notre  compatriote,  M.  Vasselot  de  Régné,  Inspecteur  des  Forêts, 
appelé  par  l'Administration  du  Cap,  a  introduit  avec  succès  dans  la 
colonie  nos  Chênes  et  nos  Conifères.  Les  Eucalj^itus  australiens 
destinés  à  boiser  et  à  consolider  les  sables  mouvants  des  côtes 
de  l'Ouest,  les  Acacias  mimosas  aux  écorces  tannifères,  des  mêmes 
parages  océaniques,  qui  déjà  forment  d'épais  fourrés  fréquentés 
par  les  Babouins  ont  également  bien  réussi. 

Les  Jardins  botaniques  et  d'essais,  cités  au  chapitre  Angleterre. 
continuent  les  tentatives  d'acclimatation  végétale  et  rendent  des 
services  à  la  colonie. 


*^' 


CHILI 


j53,2i()  kilomùlres  carrés. —  3,5oo,ooo  ha])ilants. 

— • — i"^C — — 


Par  sa  silualion  topogi'apliii[uc  et  géologique,  appuyée  sur 
rcscarpcmcut  des  Cordillères  pour  se  fondre  dans  le  Pacifique,  le 
Chili  olfrc  une  grande  variété  de  milieux  et  de  conditions  favoraljles 
ou  rebelles  à  la  végétation. 

Nos  explorateurs  botanistes  connaissent  en  partie  la  valeur  de  ses 
richesses  arbustives  ou  florales. 

Les  colons  n'ont  pas  manqué  d'y  importer  nos  bons  fruits,  nos 
excellents  légumes. 

Le  Gouvernement  s'est  préoccupé  des  moyens  de  répandre  une 
Ijonne  instruction  agricole  et  horticole. 


I.  —  Enseignement  agricole  et  horticole. 

Dès  l'année  i838,  année  de  la  fondation  de  la  Société  Chilienne 
d'agriculture,  germa  le  projet  de  créer  une  Ferme  modèle,  dite 
Quinta  Normal  de  agricultura. 

Ce  projet  ne  fut  réalisé  qu'en  1842,  époque  où  l'Etat  acheta  une 
ferme  de  20  hectares,  située  aux  portes  de  Santiago,  et  l'an'ecta  à  une 
École  théorique  et  pratique  de  l'exploitation  du  sol,  confiée  aux 
soins  de  la  Société  d'agriculture. 

Après  les  vicissitudes  causées  par  les  tourmcutos  politiques,  son 
installation  prit  assise  en  1876,  lors  de  l'Exposition  de  Santiago, 

L'inauguration  eut  lieu  l'année  suivante,  en  même  temps  que  la 
France  faisait  revivre  son  Institut  national  agronomique. 


232  CHILI 

En  ce  jiioment,  la  direction  de  l'Etablissemeat  chilien  est  confiée 
à  lin  brillant  élève  de  notre  École  nationale  de  Grand-Jouan, 
M.  René  Le  Feuvre;  son  collègue  Bernard  est  un  des  professeurs. 

Eu  leiu'  attribuant  une  médaille  dor  à  l'Exposition  nniverselle  de 
1889,  le  Jury  de  l'Enseignement  agricole  honorait  nos  compatriotes 
de  suffrages  mérités. 

La  durée  des  Etudes  est  fixée  à  trois  années. 

A  renseignement  pratique,  la  production  des  fruits  et  des  légumes 
marche  de  pair  avec  la  zootechnie  et  la  botanique. 

Sur  une  surface  totale  de  laG  kilomètres,  le  parc  composé  d'arbustes 
et  de  Heurs  a  pris  dix  hectares. 

Un  magasin,  destiné  à  la  vente  des  graines  de  plantes  d'utilité  ou 
d'ornement,  recueillies  sur  place,  attire  de  nombreux  clients. 

Un  potager  et  un  jardin  fruitier  alimentent  le  personnel  de 
l'Ecole  et  les  marchés  voisins. 

Les  pépinières  d'arbres  forestiers,  d'alignement  ou  de  parc 
occupent  six  hectares. 

Le  verger  est  commencé  avec  les  fruits  de  consommation, 
d'économie  ménagère,  de  pressoir;  il  abrite  les  légumes  de  grande 
culture,  Asperges,  Artichauts,  Choux,  entretenus  à  la  charrue,  et  les 
mères  porte-graines. 

Un  vignoble  de  20  hectares  se  complète  par  des  installations  vinaires. 

Les  avenues  d'Eucalyptus  et  d'Araucarias  empruntent  3oo  mètres 
de  longueur  aux  dix  kilomètres  de  chemins  carrossables. 

Le  superbe  Araucaria  du  Chili,  Colj'mbea  imhricata,  y  développe 
à  merveille  ses  verticilles  pittoresques,  et  le  Cocotier  du  Chili, 
Juhœa  spectabilis  se  couronne  de  palmes  magnifiques  sur  un  stipc 
hardi,  aux  proportions  superbes. 

Des  bouquets  de  bois  de  feu  ou  destinés  à  la  construction  ont  été 
dispersés  dans  la  campagne  un  peu  nue  de  Santiago,  avec  les 
Eucalypttis,  les  Casuarinas,  les  Acacias,  de  provenance  australienne, 
les  Peupliers,  les  Robiniers,  les  Chênes,  d'origine  Nord-américaine. 

Un  jardin  d'hiver  splcndide,  des  serres  à  multiplication,  un 
parterre  lleuriste  reposent  la  vue  et  propagent  une  foule  de 
plantes  livrées  aux  amateurs  qui  veulent  embellir  leurs  habitations. 

Le  jardin  botanique   intéresse   les  agriculteurs  et  les  jardiniers. 

Les  champs  de  plantes  médicinales  ou  industrielles,  si  précieuses 
dans  l'économie  rurale  de  l'Amérique  du  Sud,  servent  en  même 
temps  de  base  aux  expériences  d'engrais. 

Le  chef-jardinier,  qui  seconde  les  professeurs  dans  leur  œuvre, 
cultive  des  plantes  potagères  ou  fruitières,  indigènes  ou  d'une 
acclimatation  facile. 


CHILI  233 

Parmi  les  légumes,  citons  l'Igname,  la  Tomate,  l'Aubergine,  1« 
Piment,  les  Concombres,  les  Melons  d'eau  et  Pastèques,  la  Pomme 
tle  terre,  la  Patate,  les  Haricots,  Pois,  Fèves,  Lentilles,  les  Ognons, 
l'Ail,  sans  oublier  les  espèces  vulgaires  dKurope,  Laitue,  Chou 
rouge,  Uulabaga,  Chou  à  jets,  Chou-fleur,  Poireau,  (Carotte,  Navet, 
Panais,  llaJis.  Céleri,  Oseille,  Kpinard. 

Au  jardin  fruitier,  l'Anone,  le  Citronnier,  rOlixicr,  le  liiba<;ier, 
l'Oranger,  le  Plaqucminier,  le  Grenadier  côtoient  nos  arbres 
favoris,  Poiriers,  Pommiers,  Pruniers,  Cerisiers,  Pôchers,  Abri- 
cotiers, Amandiers  et  même  le  Noyer,  le  Châtaignier,  le  Noisetier. 

Le  Raisin  de  table  occupe  un  premier  rang  au  chapitre 
des  études   et   de   la  production. 

Le  trop  plein  de  la  consommation  est  expédié  dans  la  région 
ndnière  du  Nord  privée  d'eau,  cet  élément  indispensable  de  la 
végétation,  ou  sur  toute  la  côte  du  Pacifique,  jusqu'à  Panama. 

Le  Gouvernement  chilien  n'a  pas  voulu  consacrer  (t-  Quinta 
Normal  »  exclusi veulent  à  renseignement;  il  en  a  fait  un  centre  de 
propagande.  Par  ses  ordres,  l'Listitut  a  envoyé  aux  diverses 
municipalités,  pour  le  boisement  de  leurs  promenades,  jusqu'à 
5o,ooo   plants  d'arbres  et  d'arbustes  dans  le  cours  d'une  année. 

La  subvention  de  TKtat  pour  cet  acte  est  de  10,000  piastres  ou 
20,000  francs  ;  ses  autres,  recettes  s'élèvent  au  double,  ce  qui 
contribue  à  équilibrer  son  budget. 

Les  ventes  sur  place  et  les  envois  intra  ou  extra-frontières,  aussi 
bien  que  les  expériences  de  laboratoire,  viennent  alimenter  sa 
caisse,  outre  l'allocation  ministérielle  de  400,000  francs. 

Des  Ecoles  d'agriculture  sont  à  Santiago,  à  Talca,  à  Chillan,  à 
San-Fernando,   à   Conception,   à  Figuier,   à    Salamanca. 

Le  jardinage  est  enseigné  dans  le  but  de  propager  la  culture  des 
végétaux,  la  connaissance  des  arbres  et  des  plantes  utiles. 

Sous  l'impulsion  de  professeurs  et  de  jardiniers  français,  il  a  été 
créé  des  pépinières  nationales  parfaitement  agencées  au  point  de 
vue   des   semis,  des   repiquages,  du  bouturage   et   de  la  greft'e. 

Les  élèves  et  les  auditeurs  de  ces  écoles  rentrent  ensuite  dans  leur 
famille  ou  exploitent,  à  leur  tour,  une  propriété  rurale,  et 
deviennent  ainsi  des  pionniers  de  l'agriculture  raisonnée  et  de 
riiorticulture  de  rapport. 

II.  —  Fruits  et  Légumes. 

En  général,  le  Chili,  parfaitement  irrigué,  repose  sur  un  sol  riche  ; 
ses  eaux  limoneuses  lui  constituent  un  engrais;  à  peine  le  cultivateur 


a34  CHILI 

est-il  obligé  de  recourir  aux  guanos  et  aux  salpêtres  de  la  région 
nord  pour  entretenir  la  végétation. 

Les  exploitations  agricoles  y  sont  étendues;  il  en  est  qui  couvrent 
10,000  hectares.  Les  fruits  et  les  légumes  étaient  primitivement 
cultivés  pour  le  personnel  ;  on  commence  cependant  à  comprendre 
leur  valeur  au  point  de  ^'ue  commercial.  Les  produits  du  potager 
et  du  verger,  devenus  plus  importants,  sont  portés  au  marché  ou 
livrés  à  des  intermédiaires. 

L'industrie  s'est  également  emparée  du  vignoble  ;  le  Raisin  appro- 
visionne la  consommation  ou  se  transforme  par  le  passcrillage,  dans 
la  proportion  de  33  p.  0/0  de  la  récolte,  destinée  à  l'exportation. 

III.  —  Arbres  et  Plantes  d'ornement. 

La  majeure  partie  des  horticulteurs  sont  étrangers  au  pays.  Dans 
les  villes,  le  commerce  de  bouquets  et  de  parures  de  Heurs  pour 
les  fêtes,  les  théâtres  et  les  bals  est  assez  lucratif. 

Les  beaux  jardins  sont  encore  l'apanage  des  riches  négociants  ou 
des  planteurs.  Les  villes  ont  de  belles  promenades. 

Il  semblerait  que  l'indigène  se  contente  de  la  llore  locale,  fort 
souvent  représentée  par  les  échantillons  qui  suivent  : 

L'Abutilon  et  l'Escallonia,  des  provinces  centrales  ; 

LAlonzoa,  du  Nord  ;  lAzara,  de  Yaldivia  ; 

Le  Berberis  et  le  Pernettya,  de  Magellan  ; 

Le  Glerodendron,  fleurissant  au  bord  des  ruisseaux  ; 

Le  Golletia,  arbrisseau  épineux,  de  Golchagua; 

Le  Desfontainea  à  feuille  de  Houx,  charmant  en  fleurs  ; 

Le  Drimys  et  les  Fagus  toujours  verts; 

Le  grand  lùicrypliia,  de  la  province  Conception  ; 

Le  Fabiana,  spontané  sur  les  Cordillères  centrales  ; 

Les  Conifères  :  Fitz-roya,  Libocedrus,  Podocarpus,  Prumnopitys, 
Saxe-Gothfea,  aux  formes  originales  ; 

Les  lianes  Gornidia,  Eccremocarpus,  Lapageria,  Lardizabala, 
Mutisia,  Proustia,  Tecoma,  Tropa'olum  ; 

Une  légion  d'Orchidées  terrestres  ; 

Les  Fougères  du  Sud  et  de  l'île  Juan-Fcrnandcz  ; 

Enfin,  toute  une  collection  de  plantes  herbacées  :  Galceolaria, 
Gunnera,  Gynerium,  Oxalis,  Salpiglossis,  Schizanthus,  etc. 


DANEiMARK 

38,3o2  kilomt'lrcs  carres.  —  2,100,000  hahilanls. 


r 

I.  —  Action  de  l'Etat. 

L'horticulture  exploite  environ  ii5,(X)0  hectares  au  Danemark  :  elle 
prospère  aux  abords  des  villes  et  dans  la  région  sud  des  îles.  La 
Fionie  est  nommée  «  le  Jardin  du  Danemark  ». 

La  côte  occidentale  du  Jutland,  le  nord  du  Limfjord,  Ringkjôbing 
sont  moins  favorisés,  comme  toutes  les  situations  trop  exposées 
aux  froids  permanents,  à  la  violence  des  vents  de  mer,  aux  sables 
mouvants,  aux  fjords  et  aux  argiles  glaciaires;  alors  le  paysan 
devient  forestier  et  boise  les  endroits  rebelles  au  jardinage,  quand 
l'agriculteur  na  pu  y  installer  ferme,  bétail,  laiteries,  qui  sont  une 
richesse  du  Danemark  agricole. 

Après  l'Autriche  et  la  France,  la  population  agiùcole  danoise  est 
la  plus  nombreuse,  par  rapport  à  la  population  totale  du  territoire. 

Au  commencement  du  siècle,  le  Gouvernement  danois  obligeait 
les  cultivateurs  à  planter  quelques  arbres  fruitiers,  suivant  lexemplc 
légué  par  les  ancêtres  du  Souverain  actuel. 

N'ont-ils  pas  rendu  une  ordonnance  imposant  au  rural  le  devoir  de 
créer  des  houblonnières,  des  vergers  de  Pommiers  et  de  Poiriers? 

L'État  encourage  les  institutions  agricoles,  l'enseignement  et  les 
Sociétés  qui  s'occupent  des  produits  de  la  terre.  Par  ses  soins, 
des  primes  sont  distribuées,  chaque  année,  aux  défrichements,  aux 
dessèchements,  aux  endiguements,  aux  plantations  et  aux  jardins 
les  mieux  tenus. 

Il  a  alloué  une  somme  de  deux  millions  de  francs  pour  l'édification 
d'un  nouveau  Jardin  botanique. 


236  DANEMARK 


II.  —  Enseignement  horticole. 

Deux  Instituts  agricoles  et  horticoles,  installés  à  Copenhague, 
sont  ouverts  à  l'enseignement  théorique  et  pratique  de  l'arboricul- 
ture, de  la  dendrologie,  de  lu  lloricultYre,  de  la  niaraîcheric,  de 
la  forcerie  des  végétaux  : 

1°  L'Académie  royale  d'agriculture  et  d'horticulture; 

2°  L'École  supérieure  d'horticulture  de  Rosenborg,  annexée 
aux  Jardins  royaux. 

A  cette  dernière  institution  sont  admis  seulement  les  jeunes  gens 
qui  sont  restés  deux  ans  à  l'École  supérieure  agricole.  Ils  passent 
ainsi  de  la  démonstration  à  l'application. 

Le  Directeur  de  Rosenborg  est  M.  Tyge  Roth. 

Trois  professeurs  continuent  les  leçons  de  botanique,  de  physio- 
logie végétale,  de  construction  de  serres,  d'architecture  de  parcs,  de 
jardinage  à  légumes,  de  cultures  forcées. 

Après  la  leçon,  les  élèves  sont  occupés  dans  les  jardins,  sous  la 
conduite  des  chefs  de  travaux  praticpies. 

Aux  environs  de  Copenhague,  à  Yilvorde-Ordrup,  un  pépiniériste, 
M.  Stephen  Nyeland,  a  fondé,  il  y  a  une  quinzaine  d'années,  une 
École  particulière  d'horticulture,  où  l'arboriculture  fruitière 
occupe  la  première  place.  Les  jeunes  gens  trouvent  facilement  à  se 
placer  ensuite. 

Depuis  peu,  des  établissements  analogues  ont  été  créés  à  Stoevring, 
dans  le  Jutland,  et  aux  environs  de  Nestved.  sud  de  l'Ile  Seeland. 

Les  élèves  jardiniers  tâchent  d'acquérir  les  connaissances  sufli- 
santcs  pour  l'obtention  du  certificat  de  capacité  réclamé  par  les 
patrons  horticulteurs  ou  amateurs. 

L'instruction  pratique  domine,  mais  les  leçons  d'un  ordre  supé- 
rieur résultent  des  cours  de  culture  professés  : 

A  l'Université  de  Copenhague  depuis  le  commencement  du 
siècle  ; 

A  lÉcole  polytechnique,  depuis  1849 ; 

A  lÉcole  supérieure  agricole  et  vétérinaire  (cours  libre), 
depuis  i858. 

Cet  Institut  agronomique,  occupant  une  surface  de  20  hectares, 
s'est  annexé  un  Jardin  botanique  et  des  champs  d'expériences,  qui 
tiennent  les  futurs  médecins-vétérinaires  au  courant  des  plantes 
indigènes  ou  étrangères;  la  nature  des  engrais  à  assimiler  au  sol  ou 
à  la  plante  s'y  trouve  étudiée. 


DANEMARK  a'i'J 

f)ii  sait  (jucls  services  cette  honorable  corporation  peut  rendri-  à 
la  campagne,  où  elle  obtient  l'acilcnient  la  confiance  de  sa  clientèle. 

L'hortieultiire  figure  encore  dans  le  prograuune  des  quinze  écoles 
secondaires  d'agriculture  «  Landboskoler  »,  de  inènie  que  dans  les 
«  Folkehojskoler  »  ou  écoles  primaires  supérieures,  an  nombre  d'une 
soixantaine  environ. 

Les  principales  des  écoles  secondaires  rurales  sont  à  Odensc,  à 
Lyngby,  à  Tune,  à  N()esgaard. 

L'organisation  du  potager,  la  création  et  Tentreticn  du  verger, 
les  plantations  Ibrestières  et  ragencenient  d'une  pépinière  sont 
enseignés  dune  façon  pratique. 


III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

L'horticulture  danoise  est  dirigée  dans  une  bonne  voie  par  les 
associations  suivantes. 

La  Société  royale  d'horticulture  du  Danemark,  à  Copenhague, 
l'ondée  en  l'Gg,  composée  de  mille  membres  est  à  la  tète  d'un  vaste 
jardin,  avec  serres,  salles  de  séances  et  d'exposition,  bibliothèque,  etc.  ; 
son  fonds  de  réserve  atteint  440)000  francs. 

Cette  association,  d'une  activité  remarquable,  organise  des  exposi- 
tions, distribue  aux  adhérents  des  arbres  fruitiers  et  des  plantes 
d'ornement.  Depuis  1864,  elle  a  délivré  aux  petits  propriétaires 
22,000  arbres  fruitiers;  de  1874  îi  1888,  elle  a  donné  à  ses  membres 
ii5,45o  plantes,  3,232  ai'bres  fruitiers,  i,25o  paquets  de  graines. 

Avec  une  sidivention  spéciale  de  l'État,  la  Société  décerne  des 
primes  aux  petits  propriétaires  et  aux  ouvriers  villageois  dont  les 
jardins  sont  le  mieux  cultivés;  elle  en  a  récompensé  ainsi  près  de 
deux  mille  et  a  dépensé,  de  ce  chef,  une  somme  de  48,000  francs  ; 
en  même  temps,  elle  a  facilité  le  voyage  à  l'étranger,  aux  jeunes 
jardiniers  désireux  de  s'instruire. 

Lhorticulture  trouve  encore  un  vigoiireux  appui  auprès  de  la 
Société  royale  d'agriculture  danoise  qui,  en  tout  temps,  a  puis- 
samment contribué  à  vulgariser  les  connaissances  technicpies  et 
les  méthodes  raisonnées  de  la  eultui'c  et  de  l'exploitation  du  sol. 

Tous  les  trois  ans,  elle  ouvre  un  Congrès  agricole  général,  avec 
exposition,  excursions,  distribution  de  récompenses. 

Le  Congrès  lui  coûte  plus  de  100,000  francs. 

Au  début  du  siècle,  la  Société  royale  d'Agriculture  ou\  rait  un 


ûâÔ  bANEMAllK 

concours  pour  la  rédaction  d'ouvrages  destinés  à  répandre  Ihorti- 
culture  dans  les  campagnes. 

Pendant  longtemps,  elle  a  subventionné  un  jardinier  chargé  de 
faire  des  cours  pratiques  d'arboriculture  et  de  maraicherie  au  village. 

La  Société  jutlandaise  d'horticulture,  comprenant  environ 
cinq  cents  membres  et  possédant  à  Aarhuus  un  jardin  fndtier  et  des 
pépinières  ;  son  but  principal  est  la  culture  et  l'exploitation  des 
fruits  de  table  ou  d'économie. 

La  Fédération  des  Jardiniers  danois,  comptant  six  cents 
membres,  plus  spécialement  praticiens  pépiniéristes,  maraîchers, 
fleuristes  ou  jardiniers  en  maison  bourgeoise. 

Son  journal  périodique  est  le  Gartner  Tidende. 

La  Société  d'exportation  des  produits  horticoles  ;  son  eflcctif 
approche  mille  membres.  Le  but  qu'elle  poursuit  est  la  facilité 
et  la  garantie  du  commerce  d'exportation  de  ses  fruits  et  de  ses 
légumes. 

L'organe  de  cette  sorte  de  syndicat  est  le  Vort-Havebriig. 

La  Société  d'assistance  des  Jardiniers,  œuvre  philanthro- 
pique, soutenue  par  sept  cents  membres,  et  prenant  de  l'extension 
par  son  but  humanitaire  envers  les  jardiniers  âgés,  malades  ou 
infirmes,  et  soute«Lant  les  vieillards,  les  veuves,  les  orphelins. 

La  Hortulania,  société  des  Jardiniers  de  Copenhague  ;  environ 
3oo  membres.  —  Séances  mensuelles. 

Son  journal  périodique  a  pour  titre  Dansk  Havebrûgstidende . 

Le  président  actuel  est  M.  Louis  Hanschild,  horticulteur  à 
Copenhague. 

Dans  ses  locaux,  la  Société  royale  de  géographie  organisait,  en 
avril  i885,  une  Exposition  de  géographie  botanique  parfaitement 
réussie,  sous  la  direction  de  Cari  Hansen,  professem'  à  l'Académie 
royale  supérieure  d'agriculture. 

Signalons  encore  la  Société  danoise  des  Laudes,  fondée  en  1866, 
pour  améliorer  les  landes  du  Jutlaud,  par  les  irrigations  et  les 
boisements. 


IV.  —  Presse  horticole. 

Les  Sociétés,  énumérées  au  paragraphe  précédent,  distribuent,  à 
leurs  membres,  un  bulletin  journal  rendant  compte  des  faits  sociaux 
et  des  principaux  sujets  d'actualité. 


DANEMAiiK  a'ig 

A  part  CCS  publications,  la  presse  horticole  est  représentée  par 
trois  llevues  hebdomadaires  :  Tune  d'elles  est  spécialement  consacrée 
à  la  l'oiMologie. 

Plusieurs  journaux  politiques,  comme  le  Nationaltidende ,  ouvrent 
leurs  colonnes  aux  communications  relatives  à  la  science  horticole. 

On  recommande  à  la  jeunesse  rurale  la  lecture  des  ouvrages  de 
J.-A.  Dyhdal,  H.  Nyeland,  Tyge  Roth,A.  Zeiner-Lasscn,  J.  Jenssen,etc. 

Les  questions  de  plantation  et  de  boisement  ont  pour  organe  les 
revues  t>t  les  bulletins  publiés  par  les  Sociétés  agricoles,  horticoles 
ou  l'orestières  et  particulièrement  : 

Le  Journal  d'économie  /•«/•fl/e«Tidskrift  for  Landôkonomi  »,  i8i5, 
organe  de  la  Société  royale  d'agriculture  ; 

Le  Journal  hebdomadaire  des  agriculteurs  «  Ugeskrift  for 
Landmoend  »,  i856  ; 

Le  Petit  Journal  agricole  «  Landmandsblade  »,  i858. 

V.  —  Jardins  d'études  et  de  plaisance. 

Les  études  botaniques,  horticoles  et  sylvicoles  sont  d'abord 
préparées  par  les  Jardins  des  Sociétés  et  des  Ecoles  précédemment 
décrites.  Elles  sont  continuées  en  se  généralisant  : 

Au  Jardin  botanique  de  TUniversité,  à  Copenhague  ; 

Au  Jardin  forestier-botanique  de  l'Académie  royale  et 
supérieure  d'agriculture  et  d'horticulture,  situé  à  Charlottenbund, 
près  de  Klampsenborg. 

Les  végétaux  y  sont  classés  d'après  leurs  propriétés  économiques 
ou  industrielles.  L'étiquetage  en  est  dicté  par  leur  distribution 
géographique. 

Ici,  se  trouve  installé  un  Arboretum  des  espèces  robustes, 
sylvicoles  ou  purement  décoratives,  de  l'Ancien  et  du  Nourcau- 
Monde.  Les  formes  ou  écarts,  dits  sous-variétés,  n'y  sont  point 
négligés.  A  lui  seul,  le  Ghamœcyparis  de  Boursier  eu  a  réuni 
plus  de  cincpiante.  Le  Picéa  présente  ses  dispositions  étagées, 
pygméennes  ou  colomnaires.  L'If  et  le  Gené^Tier,  spontanés  sur 
quelques  points,  s'elTacent  devant  cette  avalanche  de  Pins,  de 
Sapins,  de  Thuias,de  Thuiopsis,  de  Séquoias  qui  fout  l'objet  d'essais 
et  de  démonstrations. 

Les  Conifères  jouent  un  grand  rôle  dans  l'économie  forestière  du 
Danemark  et  dans  le  sentiment  décoratif  des  Parcs  et  des  grands 
domaines. 

La  Piuetum  et  l'Alpinum  jouissent  des  faveurs  du  pid^lic 


240  DANEMARK 

Le  Jardin  forestier  de  Charlottenbund  a  même  envoyé  des  plants 
à  acclimater  dans  lile  d'Islande,  an  sol  montagneux  et  volcanique, 
aux  étés  de  trois  mois  sans  nuits. 

Déjà  le  Sorbier  s  y  plaît,  et  ses  baies  fermentées  fournissent  un 
tonifiant  ou  stimulant  apprécié  de  nos  pêcheurs  de  morue. 

La  Zélande  septentrionale  a  reçu,  vers  la  fin  du  xviii^  siècle,  des 
milliers  d'arbres  fruitiers  extraits  des  pépinières  administratives  de 
Frédériksborg.  A  cette  même  époque,  le  prince  Jeorgen,  propriétaire 
du  château  de  Vordinborg,  envoyait  ses  jardiniers  cultiver  les 
arbres  des  paysans  pour  mieux  leur  démontrer  la  manière  de 
travailler.  La  Zélande  du  Nord -Ouest  a  conservé  les  précieux 
vestiges  de  cette  incursion  princière  chez  l'homme  de  la  plèbe. 

Les  Jardins  Royaux  ont  été  de  tout  temps  de  véritables  jardins 
d'études  pour  leur  personnel  et  pour  le  public. 

Parmi  les  Parcs  instructifs  et  agréables  à  visiter,  il  faut  citer  : 

Le  Jardin  public,  à  Copenhague,  toujours  visité; 

Le  vaste  Parc  de  Frédéricksborg  et  son  jardin  zoologique; 

Le  Parc  du  Palais  royal  de  Rosenborg,  un  des  plus  anciens  ; 

Le  Parc  Charlottenlund,  habité  par  le  Prince  héritier  ; 

Le  Parc  Bernstorf,  palais  d'été  de  la  famille  royale  ; 

Le  Parc  Fadensborg,  séjour  habituel  de  la  famille  royale  ; 

Le  Parc  d'Œrsted,  créé  sur  d'anciennes  fortifications  décorées  de 
statues,  par  le  Mécène  Jacobson  ; 

Le  Dyrehave,  bois  de  promenade  très  fréquenté. 

Les  hommes  du  métier  voudi'ont  parcourir  file  de  Fionie,  si  riche 
et  si  plantureuse,  les  cultures  de  l'île  de  Falster,  entourées  de  haies 
vives  tressées,  et  la  pépinière  d'Oresund  qui  avait  fourni  à  l'Expo- 
sition Scandinave  de  1888  les  deux  superbes  Sapins  du  Caucase  ou 
Sapins  de  Xordniann,  placés  à  l'entrée  du  Concours. 

VI.  —  Production  maraîchère. 

La  culture  des  légumes  s'est  vite  propagée  sur  les  sols  alluvion- 
naires du  Danemark,  h  proximité  des  cités  et  des  cours  d'eau, 
d'autant  mieux  que  la  température  est  favorable  à  la  maturité  des 
semences  et  à  leur  qualité. 

Dans  les  villages,  la  grande  culture  potagère  est  admise  et  s'y 
développe,  sous  l'influence  des  brises  marines. 

La  Pomme  de  terre  occupe  52, 000  hectares  dans  les  champs  et  les 
jardins,  et  rapporte  cinq  millions  d'hectolitres  de  tubercules. 


DANEMARK  24! 

Une  zone  de  jardins  maraicliers  entoure  la  capilalc  ;  la  pluiiai-l  onl 
des  eultures  mixtes  de  légumes,  de  fruits,  de  llcui-s,  de  sementes  et  de 
plants  de  pépinières. 

Le  potager  IVuilier  est  assez  eouimuii  dans  les  iles  danoises. 

Les  marais  de  l'île  plate  et  fertile  dAuiaguc  approvisionnent  les 
marchés  de  Copenhague.  Les  Asperges,  les  Choux  pommés,  les 
Ognons,  les  Rutabagas  d" Auiague  sont  renouiuiés ;  i)lus  dune  sorte 
est  exportée  vers  Londres  avec  les  Concombres  et  les  Tomates. 

La  maraîcherie  aurait  été  importée  dans  l'île  par  des  familles 
hollandaises  qni  vinrent  y  débarquer,  il  y  a  plus  de  trois  siècles,  le 
roi  Christian  les  ayant  autorisées  à  s'y  installer,  à  la  condition 
qu'elles  y  continuassent  leur  industrie. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  (pie,  ici  connue  partout  ailleurs, 
la  fenune  seconde  eourageusemenl  le  jardinier  dans  ses  travaux. 

Les  engrais  sont  fournis  par  le  bétail,  toujours  abondant  en 
Danemark,  et  par  les  détritus  des  eaux  ou  de  la  mer. 

Les  espèces  et  variétés  cultivées  sont  choisies  parmi  les  plus  robustes. 

Les  forceries  sont  encore  rares.  A  contre-saison,  le  sud  de  l'Europe 
fournit  ses  primeurs.  Cependant  les  vineries  déjà  installées  débutent 
par  une  récolte  de  Fraises  et  de  Tomates. 

A  l'exemple  du  cultivateur  <{ui  récolte,  dans  les  prairies  consacrées 
au  bétail  d'élevage  et  de  laiterie,  des  semences  de  Graminées  et  de 
Légumineuses,  le  jardinier  danois  sait  ajouter  à  son  revenu  la  vente 
des  graines  potagères,  llorales  et  fourragères.  Aussi  l'on  voit 
fréquemment  les  porte-graines  disséminés  dans  son  enclos.  Choux- 
fleurs,  Choux  pommés.  Carottes,  Pois,  Betteraves,  Raves,  Navets 
sont  élevés  dans  ce  but,  et  la  récolte  des  semences  est  expédiée  à  des 
maisons  de  gros,  sur  divers  points  de  l'Europe  et  de  l'Amérique. 

La  péninsule  a  des  cultures  potagères  étendues  à  Steensballe, 
bailliage  de  A  ejle.  Les  paysans  transportent  les  légumes  aux  marchés 
de  Vejle,  Aarhuus,  Horsens,  et  en  retirent  d'assez  beaux  bénéfices. 
Ils  ont  créé  la  Carotte  de  Steensballe,  dont  la  graine  est  très 
recherchée  au  Jutland. 

Le  voisinage  des  régions  polaires  influe  sur  la  bonne  et  prompte 
maturité  des  graines. 

Quant  au  coloris  modifié  du  feuillage  et  des  Heurs,  sous  ce  climat 
froid,  aux  courts  étés,  voici  l'explication  fournie  par  l'honorable 
M.  Bert,   de  lAdministration  des  forêts  : 

«  La  quantité  de  chaleur  solaire  reçue  par  la  terre  végétale  n'est 
que  les  o,54  environ  de  celle  qui  est  distribuée  à  l'équaleur.  La 
lumière  est  également  moins  intense,  mais  la  grande  durée  du  jour, 
en  été,  a  pour  effet  d'accroître  l'activité  de  la  végétation.  Les  feuilles 

16 


u4a  DANEMARK 

et  les  Heurs  présentent  une  coloration  plus  i'oucéc  et  des  dimensions 
plus  fortes  qu'aux  latitudes  moins  élevées  ;  le  développement  des 
plantes  sellectuc  avec  une  grande  rapidité. 

«  La  masse  de  matière  végétale  résultant  de  la  fixation,  par  la 
lumière,  du  carbone  provenant  de  l'acide  carbonique  de  l'atmosphère 
est  donc  beaucoup  plus  considérable  qu'on  ne  pourrait  le  penser  au 
premier  abord  :  la  cidture  dos  plantes  qui  n'exigent  qu'une  faible 
dose  de  chaleur,  devient  réellement  alors  profitable.  Il  y  a  surtout 
avantage  à  produire  de  l'herbe  et  du  l)ois  » 

Parmi  les  plantes  industrielles,  le  Tabac,  le  Houblon,  la  Chicorée, 
le  Cumin  et  quelques  espèces  oflicinales  sont  du  domaine  de  la  petite 
culture. 

VII.  —  Production  fruitière. 

Le  continent  et  la  zone  littorale  du  Danemark  sont  assez  bien 
garnis  d'arbres  fruitiers.  Certains  endroits,  exposés  aux  raffales 
marines,  réclament  des  abris  de  plantations  forestières. 

La  capitale  est  alimentée  par  les  vergers  de  la  péninsule  et  les 
arrivages  des  îles  danoises  qui,  cependant,  expédient  beaucoup  de 
fruits  vers  les  ports  de  la  Baltique  et  le  marché  de  Saint-Pétersbourg. 

On  rencontre  des  plantations  séculaires  de  Cerisiers  et  Griottiers, 
pour  l'industrie  des  conserves  et  des  confitures,  dans  les  bruyères  du 
district  de  Lovskal,  bailliage  de  Yiborg. 

Après  Copenhague  et  ses  alentours,  l'ile  de  Fionie  accentue  le 
progrès  de  l'horticulture  :  sol  généreux,  climat  favorable,  abri  des 
vents  d'ouest,  surtout  vers  la  région  sud. 

Les  bailliages  d'Odense  et  de  Svcndborg  se  font  remarquer  par 
l'étendue  des  jardins,  leur  bonne  tenue  et  la  valeur  du  produit. 

Il  ne  faut  pas  oublier,  vers  le  nord  de  l'île,  Middelfort,  ville 
renommée  pour  ses  houblonnières,  et  Hofmansgave,  oii  certaines 
plantations  fruitières  prennent  de  l'extension  ;  par  exemple,  le  Poirier 
greffé  sur  Cognassier,  le  Pommier  sur  Doucin  ou  sur  Paradis, 

Les  petites  lies  Fausinge  et  Langeland,  voisines  de  Fionie,  ont 
également  des  propriétaires  qui  distribuent  des  plants  fruitiers  aux 
paysans.  Les  espèces  à  pépins  fournissent  des  fruits  destinés  à  la 
consommation  locale,  au  pressoir  ou  à  l'exportation. 

L'ile  de  Seeland  a  son  industrie  fruitière  auprès  des  villes  mar- 
chandes de  Presto  et  de  Vordingborg  ;  elle  cet  florissante  dans  les 
villages  de  Sandvig,  de  KrageVig,  de  Pjederoed  qui  expédient 
l,5oo  hectolitres  de  Pommes  et  de  Poires  à  Copenhague. 


bANEMARK  a43 

Les  variétés  de  Poimniers  ilcMuinautes,  de  ces  parages,  sont  : 

Aaii;cs;d)le.  Fraise  de  Sk'svig. 

Calville  d  Aulouiuc.  Graveiisteiu. 

De  For.  Xoimctille. 

De  Fontaine.  llougc,  ete. 

Les  Poires  locales  plus  répandues  se  nomment  :  SUjensved  Birne 
et  MoUke,  et  la   Poire  des  Allouettes  pour  la  cuisine  ou  le  pressoir. 

Les  bons  IVuils  nés  eu  l'rance,  en  Belgique,  en  Angleterre,  en 
Russie,  «lislrihués  aux  eullivaleurs  et  aux  pépiniéristes,  ont  déjà  lait 
leur   apparition  au  marché  populaire. 

Les  Cerises  et  les  Griottes  à  confire  sont  récoltées  sur  les  calcaires 
qui  entourent  la  butte  de  Stevns,  les  Guignes  et  les  Bigarreaux 
arrivent  du  Lac  de  Fruirs«en  et  des  alluvions  du  bailliage  de 
Frederiksborg. 

La  région  continentale  et  les  lies  danoises  oflrent  ([uelques  bonnes 
stations  au  Prunier,  à  ses  espèces  robustes  cultivées  de  pied  franc 
ou  grcllées.  Le  l'ruit  sert  à  la  distillation  ou  au  séchage. 

Grâce  aux  laveurs  du  climat  insulaire  et  à  l'abri  de  criques  et  de 
contreforts,  le  Pécher,  l'Abricotier,  le  Figuier,  la  Vigne,  en  variétés 
précoces,  ont  pu  s'installer  dans  quelques  coins  privilégiés. 

Sous  verre,  des  grapperies  ont  été  organisées  par  des  Anglais  ;  ils 
les  entretiennent  et  les  exploitent  à  leur  profit. 

VIII.  —  Fleurs,  Pépinières  et  Serres. 

La  bourgeoisie  danoise  a  un  gofit  prononcé  pour  les  in'opriétès 
plantées  d'arbres  et  d'arbustes,  et  pour  les  belles  plantes  vertes  ou 
fleuries  à  cultiver  sous  verre  ou  dans  lappartement. 

Une  partie  des  étaljlissements  dhorticullure  du  Danemark  est 
groupée  aux  environs  de  Copenhague.  Les  bailliages  d'Odense,  de 
Svenborg,  de  Proesto,  de  Maribo,  d'Aarhuus  sont  réputés  pour  leurs 
jardins  et  leurs  pépinières. 

On  y  cultive  de  grandes  quantités  de  plantes  choisies  parmi  les 
quelques  espèces  les  plus  demandées,  principalement  :  Aralia,  Aspi- 
distra.  Bégonia,  Camellia,  Coléus,  Cycas,  Cyclamen,  Dattier.  Frira, 
Figuier,  Fuchsia,  Hellébore,  Hortensia,  Pélargoniuui,  des  Bromé- 
liacées, enfin  des  Rosiei^  pour  la  culture  forcée. 

L'n  fleuriste  uniltiplie  les  Muguets  et  les  exporte  en  Amérique. 

La  production  des  Ognons  à  fleurs,  façon  Hollande,  donne  des 
espérances  aux  jardiniers. 


244  DANEMARK 

Les  fêtes  de  Xoël  suscitent  une  importatiou  tle  Roses  et  de  Lilas 
de  Franee. 

Le  transport  des  produits  hortieoles  se  l'ait  généralement  par 
voitures  fermées  ou  vitrées. 

Dimportants  étaljlissements  cultivent  les  Choux-fleurs  pour  la 
graine  et  possèdent  des  pépinières  d'arbres  d'ornement  et  d'arbres 
fruitiers  :  beaucoup  de  ces  derniers  sont  achetés  par  la  Suède. 

Les  divers  produits  des  serres  et  des  pépinières  alimentent  non 
seulement  le  commerce  intérieur,  mais  encore  l'exportation  qui  tend 
à  s'accroître. 

Le  climat  relativement  doux  et  la  bonne  qualité  de  la  terre 
du  littoral  destinent  le  Danemark  à  foiwruir  aux  planteurs  suédois 
ou  russes  leur  provision  de  végétaux,  tels  que  de  robustes  Palmiers, 
des  Cycadées,  des  Pélargoniums,  même  des  Rosiers,  aussi  bien  cpie 
des  Sapins,  des  Rétinosporas,  des  Houx  et  des  Lauriers. 

IX.  —  Bois  et  Forêts. 

Les  forêts  représentant  encore  une  puissante  production  végétale 
qui  s'entretient  et  s'accroît,  grâce  aux  travaux  incessants  du  service 
forestier. 

Peuplées  en  majeure  partie  de  Hêtres  et  de  Chênes,  dont  quelques- 
uns  atteignent  des  proportions  monumentales,  les  deux  cent  mille 
hectares  de  forêts  rapportent  annuellement  800,000  stères  de  bois. 

On  rencontre  aussi  de  beaux  spécimens  d'Abies,  de  Picea,  de 
Pinus,  qui  entrent  j^our  un  cinquième  dans  le  peuplement. 

Grâce  aux  essais  d'acclimatement  dus  à  M.  le  professeur  Cari 
Hansen  et  à  des  arboriculteurs  distingués,  on  emploie  des  Conifères 
rustiques  venant  de  Russie  ou  d'autres  pays  septentrionaux,  jiour 
garnir  les  forêts  à  clairières  stériles  et  boiser  certaines  contrées 
dont  la  température  rigoureuse  refusait,  jusqu'alors,  à  favoriser  la 
végétation  des  espèces  aborigènes. 

Le  climat  maritime  du  Danemark  se  prête  admirablement  d'ailleurs 
à  la  culture  des  essences  résineuses  ou  feuillues. 

De  remarcpiables  massifs,  dont  la  ramure  imposante  et  vivaee  se 
profile  sur  les  horizons  l)rumeux  de  la  Baltique,  donnent  à  certaines 
parties  du  paysage  danois  un  caractère  sauvage,  pittoresque,  étrange 
ou  grandiose,  qui  a  inspiré  à  William  Shakespeare  une  de  ses  plus 
belles  tragédies  ! 


""f^^^* 


ESPAGNE 


— >-))(->— 

495,000  kilomètres  carres.  —   18,000,000  Imbilanls. 

I.  —  Action  de  l'Etat.  —  Enseignement. 

Le  climat  exceptionnel  de  l'Espague  permet  à  cette  ualiôii  de 
tenir  vm  rang  honorable  dans  riiorticulture  de  TEurope. 

Désireux  de  progresser,  le  Clouvernement  inscrit  riiorticulture 
au  programme  de  ses  institutions  agricoles  à  tous  degrés. 

La  dendrologie  fait  partie  des  connaissances  exigées  des  ingénieurs 
agronomes  qui,  depuis  18^9,  ont  pour  mission  d'examiner  les  projets 
de  travaux  et  les  études  sur  le  phylloxéra,  d'évaluer  les  récoltes, 
d'organiser  les  expositions,  etc.  Ces  ingénieurs  sont  sous  la  direction 
du  Ministère  et  se  tiennent  constamment  en  relations  avec  les 
assemblées   provinciales   agricoles. 

Nous  retrouvons  l'arboriculture  au  programme  des  Lycées  et  de 
l'École  centrale  d'agriculture,  Institut  Alphonse  XIII,  à  Madrid, 
qui  fournit  un  corps  auxiliaire  du  service  agronomique,  et  envoie  des 
titulaires  aux  chaires  de  culture  entretenues  aux  frais  des  villes 
dans  la  Vieillc-Castille,  la  Nouvelle-Gastille,  l'Andalousie  et  les 
provinces  de  Léon.  d'Eslramadure,  de  Galice. 

L'Institut  agricole  Alphonse  XII,  qui  relève  du  Ministère  du 
Commerce  et  de  la  Direction  générale  de  l'Agriculture,  est  un  centre 
de  propagande  ;  les  plantes  nouvelles  y  sont  étudiées,  et  Ion  y  fait 
aussi  des  distributions  de  graines  et  de  végétaux  recommandablcs. 

L'Institut  agricole  Catalan,  à  Barcelone,  a  compris  dans  ses 
conférences  les  jardins  et  les  vignes;  cette  puissante  association 
de  la  Catalogne  est  secondée  par  la  Société  d'horticulture. 

Les  Écoles  spéciales  de  Valence  et  de  Saragosse  ont  un  cours  de 
jardinage  allié  à  l'agriculture, 


246  ESPAGNE 

Depuis  i8;6,  toutes  les  Écoles  primaires,  secondaires  ou  spéciales 
enseignent  les  éléments  de  l'agriculture,  conformément  aux  lois. 

Chaque  province  doit  posséder  une  ferme  modèle  et  iine  station 
agronomique:  les  principales  sont  celles  de  Séville,  de  Grenade,  de 
Saragosse,  de  A  alladolid.  On  y  forme  des  chefs  de  culture,  des 
jardiniers  et  des  vignerons  qui  trouvent  facilement  un  emploi 
libre  ou  attaché  à  une  administration.  Qucl([ues-uns  se  sont  déjà 
essayés  aux  démonstrations  ou  à  la  propagande  de  l'art  des  jardins. 

Une  École  forestière  est  ouverte  à  Madrid.  La  pépinière  d'élevage 
en  est  le   corollaire  obligatoire. 

Enfin,  le  travail  du  vignoble  cl  du  verger  est  enseigné  à  l'École 
d'agriculture  et  de  commerce  de  Yillablino,  fondée  en  1886,  dans 
la  province  de  Léon,  p.ir  Francisco  Fernandez  lîlanco. 

Le  Jardin  botanique  de  Madrid,  illustré  par  Cavanilles,  a  des 
coiu-s  de  botanique  professés  depuis  un  siècle. 

Au  Jardin  botanique  de  Valence,  le  personnel  et  d'anciens 
membres  de  la  Société  La  Flora  traitent  la  question  des  arbres 
fruitiers,  y  compris  les  Orangers  et  la  Vigne. 

Les  Jardins  botaniques  de  Barcelone,  de  Séville,  de  Grenade  ont 
des  végétaux  assez  rares  dans  leurs  collections.  Les  leçons  et  les 
démonstrations  plaisent  à  la  jeunesse  et  aux  amateurs. 

Une  Société  purement  horticole,  La  Gardénia,  a  été  fondée  à 
Madrid,  mais  plutôt  par  la  classe  ouA'rière,  dans  un  l)ut  d'assistance 
et  de  secours  mutuels. 

II.  —  Production  maraîchère. 

La  plaine,  la  montagne,  la  mer  donnent  un  aspect  pittoresque  au 
pays,  modifiant  sensiblement  le  genre  de  cultures  ou  de  produc- 
tions, ainsi  que  les  moyens  de  travail.  De  Barcelone  à  Cadix,  c'est 
ime  succession  de  jardins,  de  plantes  odoriférantes  ou  médicinales, 
de  potagers  et  de  vergers  dun  grand  rapport. 

Les  provinces  de  Burgos,  de  Barcelone,  de  Léon,  de  Madrid,  de 
Murcie,  de  Saragosse,  de  Tolède,  de  Zamora  sont  productrices  de 
fruits  et  de  légumes  de  consommation  ou  de  commerce. 

La  chaleur  plus  vive  et  plus  régulière  des  îles  maritimes  y  fait 
mûrir  la  Banane,  l'Ananas,  les  primeurs. 

Alicante,  Dénia,  Malaga,  Santander  et  Vigo  embarquent  les 
conserves  de  fruits  ou  de  légumes  pour  l'Amérique  du  Sud. 

Les  potagers  sont  entourés  d'arbustes  ou  défendus  par  une  bordure 
d'Agaves,  et  les  brise-vents  naturels  ou  en  roseaux  y  ont  leur  utilité. 


ESPAGNE  a47 

L'aiTosagc  est  secondé  par  des  norias  emplissant  des  réservoirs  où 
l'ouvrier  vient  puiser  l'eau.  Kii  plaine  basse,  on  se  contente  de  rigoles 
alimentées  par  les  rivières,  lournissant  l'eau  jetée  à  l'écope. 

L'épandage  des  engrais  est  encore  à  l'état  primitif.  Afin  de  simpli- 
fier le  travail,  le  jardinier  reelierche  les  terres  fertiles  et  le  voisinage 
des  rivières.  Des  exemples  existent  îiTorquemada,  (pii  approvisionne 
Yalladolid  et  lîurgos.Les  riches  sols  de  Séville  ont  été  ainsi  utilisés, 

L'emploi  des  engrais  chimiques  s'accentue  chaque  année. 

Des  provinces  moins  imporlantes,  Iluesca,  Coruna.  Ciudad-Ucal. 
ont  une  population  maraîchère  laborieuse.  Elle  est  considérable  à 
Valence,  à  Grenade,  à  Murcie. 

En  général,  l'activité  culturale  règne  autour  des  centres  de  popu- 
lation et  des  voies  commerciales  ou  des  marchés.  Ici,  le  métier 
d'agriculteur  se  confond  volontiers  avec  celui  d'horticulteur. 

Kn  gi'ande  culture,  le  Maïs  produit  i.")  millions  d'hectolitres;  la 
Fève,  1,400,000;  le  Pois  chiche  «  Garbanzo  »,  700.000. 

Valence  et  Murcie  fournissenl  à  Madrid  les  premières  Fraises,  les 
Asperges,  les  Tomates,  les  Ananas,  l'Ail,  les  Concombres  de  primeur. 

Le  Haricot  vert  d'Kspagne  arrive  bon  premier  à  Paris. 

Dans  les  provinces  du  centre,  les  Choux,  les  Ognons,  les  Pommes 
de  terre,  les  Haricots,  les  Lentilles,  les  Artichauts,  les  Carottes,  les 
Panais,  l'Arachide  approvisionnent  copieusement  les  marchés. 

Plus  au  sud.  les  Melons,  les  Concombres,  les  Pastècjucs.  les 
Tomates,  les  Piments,  les  Aubergines  occupent  de  grandes  surfaces 
pour  l'exportation.  LIAnauas  y  obtient  quelque  succès. 

Aa'cc  un  sol  frais  et  un  soleil  chaud,  le  Souchet  comestible,  dont 
le  petit  tubercule  contient  28  pour  cent  d'huile,  14  de  sucre,  ay  de 
fécule,  a  donné  par  hectare  8,000  kilogr.  de  tubercules  verts,  dont 
les  principes  sucrés  et  féculents  ont  pu  être  convertis  en  alcool. 

Le  Canna  et  le  Gombo  ont  déjà  paru  aux  étalages  madrilènes. 

Aux  .stations  balnéaires,  connue  Caldetis,  le  jardinier  produit  des 
Patates,  des  Tomates,  des  Piments  et  de  bons   légumes  de  saison. 

III.  —  Production  fruitière. 

La  caractéristique  fruitière  de  l'Espagne,  c'est  l'Oranger;  cet  arl^re 
se  trouve  bien  sous  un  ciel  ardent,  attiédi  par  la  brise  et  les  vapeurs 
marines  :  il  y  devient  luxuriant  et  fécond.  Les  pépinières  sutlisent 
à  peine  à  répondre  aux  besoins  des  planteurs.  Faut-il  ajouter  que, 
là-bas,  l'Oranger  est  semé,  planté,  greUé  en  plein  vent  et  vendu  à 
racines  nues  ? 


248  ESPAGNE 

La  vallco  du  Jucar  Alcira.  les  provinces  d" Andalousie,  de  Gastille, 
de  Catalogne  ont  des    orangeries  de  rapport. 
La  Murcie  exporto  ses  oranges  en  Russie. 

Les  Baléares  sont  peuplées  détrangcrs qui  admirent  les  orangeries 

et  se  reposent  sous  leurs  ombrages  parfumés.  Après  ces  îles,  on  classe 

Se  ville  et  Tarifa  ;  nuiis  la  haute  réputation  est  à  A'alence  et  à  Garcagenta. 

A   celle-ci  le  produit,  à  celle-là  le  renom.  La  culture  s'y  trouve 

parfaitement  étudiée  et  le  profit  ne  se  fait  pas  désirer. 

Xe  touchez  pas  à  lOranger  de  Valence,  et  vous  serez  respecté  !  Le 
propriétaire  Tentoure  de  soins,  améliore  son  sol  et  travaille  à  perfec- 
tionner son  exploitation  en  simpliliant  les  rouages.  Le  prix  de  revient 
a  gagné  sensiblement  de  ce  côté. 

Quelle  fortune  pour  la  province,  et  combien  son  arbre  favori  est 
considéré  !  Pour  lui,  le  roc  saute,  la  friche  se  transforme  et  l'arbre 
aux  Pouimes  dor  se  substitue  aux  Oliviers,  aux  Pins,  aux  Garoidiiers. 
De  1860  à  i88o,la  culture  orangère  des  jardins  valenciens  s'est  élevée 
de  2,5oo  hectares  à  20,000. 

A  cette  dernière  date,  la  statistique  constatait  une  production 
annuelle  de  80,000  tonnes  de  mille  kilogrammes  d'Oranges, 
représentant  un  cliiffre  de  dix  millions  de  francs.  Depuis,  il  en  a 
été  embarqué,  de  juillet  1886  à  juillet  1887,  par  les  divers  ports  de 
la  province,  une  quantité  de  1,578,067  caisses,  non  compris  les 
transports  par  voie  ferrée  et  par  les  petits  voiliers,  soit  encoi'c 
l5o,ooo  caisses  dirigées  sur  Marseille,  Londi'cs,  Livcrpool. 
Aujourd'hui,  A'alence  envoie  1 5, 000. 000  dOranges  à  Paris. 
Kn  vingt  années,  Garcagenta,  ligne  de  Valence-Madrid,  a  triplé  sa 
jKjpulaliou.  Il  lui  faut  des  l)ras  pour  cultiver  l'Oranger,  et  l'exploita- 
tion de  l'Oranger  s'étend  pour  occuper  les  arrivants,  enrichissant 
plaines  et  coteaux,  sols  sablo-argileux  ou  argilo-siliceux  additionnés 
de  car])onate  de  cliaux,  terrains  arrosés  par  les  norias  ou  par  le 
fleuve   Jucar.    C'est  le  Jardin  des  Hespérides. 

//Celte  végétation  luxuriante  est  attiibuée  au  sujet  porte-gi*efle,  le 
Bigaradier,  plus  r<jl)Mste  et  plus  vigoureux  que  les  anciens  types 
enqjloyés  au  grcllagc 

L'engcjuemeut  pour  le  plant  de  Bigaradier  est  si  grand  que  le 
fruit  a  vu  décupler  son  prix  pour  hi  fourniture  des  pépins  à  semer. 

Si  le  Mandarinier  ne  prend  pas  la  même  extension,  cela  tient  à  la 
nature  du  Iruit  qui,  j)ar  le  fait  de  sa  maturation  rapide,  vient  encom- 
brer le  marché  et  ne  dure  pas  assez  longtemps. 

Dans  les  vallées  visitées  par  le  vent  du  large  ou  de  la  montagne, 
les  orangères,  orangeries  ou  orangeraies  sont  tenues  à  basse  tige. 
Partout  l'Oranger   rend  eu  espèces  sonnantes  les  bons  soins  qu'il 


ESPAGigs  249 

reçoit.  Un  hectare  compte  aSo  arbres  environ.  A  cinq  ans,  la  fructifi- 
cation commence  ;  k  dix  ans,  le  capital  d'installation  est  couvert,  et 
à  vingt  ans.  elja(|uc  sujet  produit  une  moyenne  de  000  fruits.  En  bonne 
année,  un  hectare  planté  d'arbres  espacés  de  six  mètres  peut,  dans 
ces  conditions,  rapporter  40,000  kilogr.  d'Oranges. 

La  vente  du  fruit  se  fait  en  bloc  ou  à  des  commissionnaires.  Parfois, 
le  propriétaire  expédie  directement  au  port  ou  fait  vendre  à  la  criée. 
La  cueillette  commence  vers  le  i5  octobre  et  se  termine  à  la  mi- 
juin.  Les  premiers  fruits  se  vendent  mieux,  et  sont  afl'ectés  aux  desti- 
nations lointaines  pour  les  approvisionnements  des  fêtes  de  Noël  et 
des  étrennes.  N'est-ce  pas  l'époque  où  Paris  reçoit,  pendant  un  mois, 
tjuiuze  millions  d'Oranges,  et  la  modeste  fruiterie  du  dernier  hameau 
n'en  exhibe-t-elle  pas  à  sa  fenêtre? 

Aussitôt  cueilli,  le  fruit  est  trié  et  classé  ;  les  qualités  sont  les 
mêmes,  la  grosseur  et  l'aspect  du  fruit  établissent  la  différence.  Le 
surchoix  est  emballé  en  caisses  plates  ;  le  premier  choix  en  caisses 
bombées  plus  grandes;  Paris  les  accapare.  Viennent  ensuite  les 
caisses  pour  Londres  et  Liverpool.  Enfin,  l'ordinaire  est  emporté 
en  panier  ou  en  vrac,  par  de  petits  caboteurs  qui  suivent  les  côtes 
espagnoles  pour  débarquer  à  Port-Vendres,  à  Marseille,  à  Toulon^ 

Citrons  et  Limons,  Bergamotes,  Pamplemousses,  Bigarades  sont, 
dans  quelques  provinces,  cultivés  pour  l'industrie. 

L'Olivier  occupe  1,200,000  hectares  et  devient  le  pourvoyeur  des 
huileries  de  la  province  de  Valence,  de  la  Murcie,  de  l'Andalousie. 

Le  Figuier  vit  dispersé  ou  groupé,  à  l'abri  des  bourrasques  et  des 
gelées.  Son  fruit  frais  arrive  en  bannettes  au  marché.  Séché,  il 
devient  l'objet  de  transactions  importantes.  Lérida  et  Albuma  sont 
des  centres  renommés  de  production. 

L'Aragon  et  la  Catalogne  sont  propices  à  l'Amandier. 

Le  Cognassier  se  plaît  dans  la  région  aragonaise. 

Quant  aux  espèces  à  noyau,  elles  sont  là  dans  leur  élément  ;  les 
variétés  précoces  ou  fertiles  ont  leur  marque  sur  les  marchés  du 
Nord  :  Abricot  de  Tolède,  Cerise  de  Huelva,  Pèche  d'Aragon. 

Paris  reçoit  d'Espagne  ses  premiers  Abricots. 

Le  Dattier,  le  Bibacier,  le  Plaqueminier,  l'Anone,  le  Grenadier 
fructifient  non  loin  des  orangeries  de  Valence  et  sur  les  plages  de 
l'Andalousie,  de  la  Grenade,  de  Murcie,  vivifiées  par  le  soleil. 

Près  de  la  côte  méditerranéenne,  Elche,  station  d'Alicante  à 
Murcie,  a  de  superbes  et  fructueuses  plantations  de  Dattiers. 

La  Châtaigne  de  la  Galice  et  de  la  Biscaye  traverse  la  frontière. 

La  région  basque  produit  des  Noix,  des  Noisettes,  des  Poires,  des 
Pommes,  et  fabrique  du  cidre, 


q5o  ESPAGNE 

A  peu  près  partout,  le  llaisiu  est  l'objet  diiu  commerce  régulier. 

Les  beaux  cépages  de  table  sont  les  suivants  : 

Raisins  blancs  :  Albillo  de  Madrid,  Alumeca,  Béni  -  Salem  (des 
Baléares),  Listan,  Mantua  Castillan,  Muscatello,  Ugui  blanc. 

Raisins  noirs  :  Aramon,  Bastarde  nienudo,  Spiran  noir. 

Le  Raisin  est  envoyé  au  marché,  aux  gares  et  aux  ports  de  mer. 

Le  cépage  à  gros  grain  ovoïde  blanc  nacré,  Muscat  d'Alexandrie, 
est  transformé  par  le  passerillage  en  «  Raisin  Damas  »  et  dirigé  vers 
l'Angleterre.  L'emballage  en  tonnelets,  par  lits  alternés  avec  des 
couches  de  liège  moulu,  est  d'un  heureux  eflet.  Pendant  une  saison, 
Malaga  a  expédié  pour  a  ingt  millions  de  francs  de  Raisins. 

Le  petit  Raisin  de  Gorintlie  séché  prend  la  même  direction  ou 
s'arrête  en  France,  il  est  destiné  aux  pâtisseries  et  aux  boissons. 

L'industrie  du  fruit  confit  ou  candi  est  très  prospère  en  Espagne. 

Lile  de  Cuba,  colonie  espagnole,  envoie  aux  Etats-Unis  des 
Bananes  évaluées  au  total  de  dix  millions  de  francs. 

IV.  —  Les  Arbustes  et  les  Fleurs. 

Par  sa  végétation,  ses  montagnes  et  le  voisinage  des  deux  mers, 
l'aspect  général  de  l'Espagne  est  pittorescpie  et  varié. 

La  plantureuse  Andalousie  tranche  avec  la  brûlante  Castille,  et  les 
Asturies  boisées  se  différencient  des  steppes  de  la  Manche  ou  de  Léon. 

Les  cimes,  les  plateaux,  les  sols  déclives  sont  couronnés  par  des 
Châtaigniers,  des  Caroubiers,  des  Oliviers  de  rapport. 

En  massifs,  le  Pin  maritime  fournit  la  résine  ;  le  Chêne-Liège,  son 
écorcc  subéreuse  au  grain  fin  et  serré.  L'Estramadurc  et  les  Baléares 
expédient  le  Café  de  glands  doux,  produit  d'un  Chêne  vert. 

Des  établissements  horticoles  se  sont  formés  ;  ils  approvisionnent 
les  cités,  les  villas,  les  jardins,  les  parcs,  les  appartements. 

En  dehors  de  nos  grands  arbres  habituels,  on  plante  l'Araucaria, 
quelques  Palmiers,  l'Eucalyptus,  le  Sterculia,  le  Phytolaque,  le  Molle 
Schiniis.  Le  Séquoia  ou  AVelliiigtonia  de  Californie,  le  Cèdre  et  d'autres 
conifères  exotiques  viennent  rejoindre  le  Sapin  Pinsap«j  andalous. 

Le  Nérium  épanouit  ses  corolles  à  côté  des  panicules  lilacées  du 
-Lagerstroinia  indien  ou  des  grappes  jaunes  des  Mimosas  australiens. 

Les  parterres  sont  constannnent  fleuris  de  Camcllias,  d'Azalées, 
de  Roses,  dŒillets,  dllortensias,  de  Fuchsias,  de  Lantanas,  de 
Sauges,  de  Primevères,  dlléliotropes,  de  Lis,  d'Amaryllis...,  et 
d'une  foule  de  plantes  annuelles  ou  vivaces. 


*T' 


ETATS-UNIS 

— *■ — S-^-'S — •— 

9,21 2, 3oo  kiloiiièlres  carrés.  —  68,000,000  habilanls. 

—' — î"^"S — • — 

I.  —  Action    de    l'État, 

Les  États-Unis  comptent  quatre  millions  d'exploitations  rurales  ; 
les  trois  quarts  sont  gérées  par  les  propriétaires.  Les  légumes  et  les 
fruits  entrent  pour  une  large  part  dans  les  cultures  de  profit. 

La  valeur  totale  des  récoltes  et  des  produits  de  la  ferme  atteint 
vingt  milliards  de  francs:  un  dixième  au  moins  est  destiné  à  l'expor- 
tation. 

Le  chapitre  général  :  Légumes,  Fruits,  Fourrages,  Tabac.  Houblon, 
Sucre,  etc.  dépasse  quatre  milliards,  dont  cent  vingt-cinq  millions 
seulement  appartiennent  à  l'exportation. 

Le  Gouvernement  fédéral  laisse  à  chaque  Etat  de  l'Union  une 
certaine  initiative,  mais  la  direction  appartient  au  Département 
autonome  de  l'Agriculture,  à  Washington. 

Le  Secrétaire  de  l'Agriculture  adresse,  chacpic  année,  au  Président 
de  la  Confédération  un  rapport  général,  à  la  publication  duquel  le 
Congrès  aHecle  i.5oo.ooo  francs.  Ce  docvuneut  annuel  vient  compléter 
le  bulletin  mensuel  de  statistique  agricole  et  horticole  émanant 
du  service  central,  qui  occupe,  de  ce  fait,  une  soixantaine  d'employés 
et  quinze  mille  collaborateurs  permanents. 

Le  Ministère  «  Department  of  Agriculture  »  comporte  entre  autres 
les  Divisions  suivantes  : 

Statistique.  Ornithologie  et  «  Mammology  ». 

Entomologie.  Pathologie  végétale. 

Chimie.  Forets. 

Botanique.  Semences. 

Pomologie,  Jardins  et  terrains  d'essais, 


202  ETATS-UNIS 

Puis,  la  Comptabilité,  la  Publicité  et  les  Archives,  le  Muséum,  les 
Oilices  du  Secrétariat  et  des  Stations  d'expériences,  les  Bureaux  des 
Industries  animales  et  de  la  Climatologie,  etc. 

Examinons  le  rtMe  des  sections  qui  nous  intéressent  davantage. 

La  Division  de  Botanique  s'occupe  de  recherches  concernant 
les  productions  végétales  du  pays,  leur  application  à  l'économie 
rurale,  et  poursuit  un  travail  analogue  sur  les  végétaux  étrangers, 
avec  l'indication  des  plantes  utiles  ou  nuisibles. 

L'Herbier  et  le  Muséum  du  Ministère  sont  confiés  à  ses  soins. 

La  Division  de  Pathologie  étudie  les  maladies  cryptogamiques 
ou  autres  des  végétaux  et  publie  des  rapports  instructifs. 

La  Division  de  Pomologie  a  dans  ses  attributions  tout  ce  qui 
intéresse  la  culture  des  arbres  fruitiers  et  la  connaissance  des  variétés 
de  fruits  à  propager. 

Des  collections  plastiques  ou  chromolithographiques  la  secondent 
dans  son  œuvre. 

Le  commerce  des  fruits  frais  ou  préparés  et  l'industrie  de  la  des- 
siccation, des  conserves,  du  séchage,  en  un  mot,  l'utilisation  des 
récoltes  fruitières,  sont  les  principales  préoccupations  de  cette 
Division.  Sa  correspondance  est  considérable. 

La  Division  des  Semences  distribue  pour  5oo,ooo  francs  de 
graines  par  année.  De  1884  à  1889,  elle  avait  ainsi  répandu  200,000  kg. 
de  semences  aux  cultivateurs,  directement  ou  par  l'intermédiaire 
des  associations,  des  Sénateurs,  des  Représentants,  des  délégués  aux 
congrès  ou   des  agents  de  statistique,  ceux-ci  au  nombre  de  200. 

Les  plus  grandes  précautions  sont  prises  pour  le  choix  des 
espèces,  l'achat  des  semences,  l'essai  de  leurs  facultés  gcrminatives, 
les  instructions  données  aux  fermiers  et  aux  jardiniers.  Des  rapports 
minutieux  et  comparatifs  sont  ensuite  publiés  sur  les  résultats  de 
cette  dissémination  de  céréales,  de  fourrages,  de  légumes,  de  plantes 
oflicinales  ou  économiques...  au  milieu  de  conditions  si  différentes 
de  sol  et  de  climat. 

La  Division  des  Jardins  et  des  Terrains  cultive  en  pleine 
terre  ou  sous  verre  les  arbres  et  les  arbustes  de  première  utilité  : 
Caféiei^s,  Cotonniers,  Dattiers,  Manguiers,  Oliviers,  Orangers, 
arbres  à  Thé,  aussi  bien  que  les  espèces  d'Europe  ou  d'Asie,  et  elle 
les  propage  au  moyen  de  jeunes  sujets  expédiés  par  la  poste.  Près 
de  100,000  plants  d'utilité  ou  d'ornement  sont  envoyés  chaque  année 
sur  tout  le  territoire,  avec  des  instructions  sur  leur  mode  de  culture. 

Le  matériel  du  jardinage  est  dans  ses  attributions. 
L'Office     des     Stations     d'expériences     centralise    tous    les 
rapports  qui  lui  soûl  fournis  par  les   /J"^    inspecteurs   des   Stations 


ÉTAIS-UNIS  253 

expcriincntalcs,  et  les  publie  avee  eoiiiiiicntaires.  Ia*  GouveriK-ineuL 
fédéral  lui  alloue  un  ci'édit  de  quatre  millions  de  Crânes,  auj^^inenté 
d'un  einquiènic  fourni  par  le  budget  de  ehaeun  des  l^tats  de 
rUnion. 

Les  horticulteurs  sont  renseignés  sur  la  valeur  des  méthodes  de 
culture,  sur  le  uiode  d'emploi  des  engrais  et  le  uiérite  des  végétaux 
nouvellement  importés  et  rcconnnandés. 

Le  traitement  des  chefs  de  division  est  de  io,5oo  francs  environ. 
Le  Ministre  touche  4o,ooo  francs,    son  «  Assistant  »  24,000  francs. 


•i-^-i- 


II.  —  Enseignement  horticole. 


L'horticulture  est  enseignée  dans  les  Stations  expérimentales  et 
les  Collèges  ou  Ecoles  d'agriculture. 

Des  professeurs  spéciaux  d'horticulture  et  de  botanique  sont 
attachés  à  ces  établissements  ;  un  jardin  d'essai  ou  un  champ 
d'expériences  s'y  trouvent  annexés,  conformément  à  la  législation 
fédérale,  acte  de  188"  complétant  l'acte  de  1862. 

La  physiologie  des  plantes,  l'étude  des  végétaux  cultivés,  leur 
utilisation,  les  espèces  nouvelles  à  connaître,  l'analyse  du  sol, 
l'application  des  engrais  sont  inscrites  au  progrannne,  dont  la  devise 
semblerait  être  :  «  Propager,  répandre  les  bons  principes  agricoles, 
d'après  la  science  moderne.  » 

Le  gouvernement  des  États-Unis  donne  à  chaque  État  une  surface 
de  terrain  proportionnée  au  nombre  de  représentants  qu'il  fournit 
au  Congrès,  et  y  installe  un  ou  plusieurs  collèges  d'agriculture. 

La  subvention  fédérale,  basée  sur  le  concours  matériel  et  financier 
de  l'Etat  particulier,  vise  tout  spécialement  l'annexion  des  stations 
aux  collèges.  Un  acte  de  1890  en  a  augmente  la  dotation. 

Des  rapports  trimestriels  sont  publiés  et  livrés  à  la  presse,  après 
leur  envoi  au  ^linistre  ou  Secrétaire  de  l'Agriculture  et  au  Secrétaire 
du  Trésor  des  États-Unis. 

A  noter  la  défense  absolue  d'établir  une  distinction  entre  les  étu- 
diants de  race  ou  de  couleur. 

Les  premières  stations  créées,  de  1876  à  1880,  appartiennent  aux 
Etats  de  Connecticut,  de  la  Californie,  de  la  Caroline  du  Xord,  de 
New- York,  de  New-Jersey. 


ao4 


ETATS-UXIS 


Voici  le  tableau  des  Collèges  il" 
AL.VBAMA.  —  Aubiiru. 
AiuzoNA.  —  Tucson. 
AiiKANSAS.  —  Fayeltcvillo. 
Calikohma.  —  Bci'kclej'. 
CoLOHADO.  —  Fort  Collins. 
CoNXECTicvT.  —   Manslield.  —   New 

llavcn. 
Delaavahe. —  Xi'wark. 
Flouiua. —  Lakc  City. —  Tallahasscc. 
Georglv. —  Athcns. 
InAuo. —  Mosco^v. 
Illinois.  —  Champai^n. 
l>i)iANA.  —  La  Fayette. 
lowA.  —  Ames. 
Kansas.  —  Manhattan. 
Kextucky. —  Lexington. —  Frankfort . 
LoiisiAXA.  —  Bâton   Rouge.  —  New 

Orléans. 
Maixe.  —  Orono. 
Marylaxd.  —  Collège  Park . 
Massachusetts.  —  Amlierst. 
MiciiiGAX. —  Agricultural  Collège. 
MixxESOTA.  —    Minneapolis.   —   St. 

iVnthony  Park. 
Mississippi.  —  Agricultural  Collège. 

—  "SVeslside. 
Missorui. —  Columhia. — Jefferson  Cit. 


agriculture  classés  par  Etat  : 
Xebiiaska.  —  Lincoln. 
Nevaua.  —  Reno. 
New  IIa.mpsuiue.  —  Hanover. 
New  Jersey.  —  New  Brunswick, 
New  Mexico.  —  Las  Cruccs. 
New  York.  —  Uliaca. 
NoRTii  Caiïolixa. —  Raleigli. 
NoRTii  Dakota. —  Fargo. 
Omo.  —  Colnnibus. 
Oklaiioma.  —  Stillwater. 
Oregox.  —  Corvallis. 
Pexxsylvaxlv.  —  State  Collège. 
Riiode  IsLAXD.  —   Providence.  — 

Kingston. 
SouTii  Carolxna.  —  Clemson  Collège. 

—  Orangeburg. 
SouTii  Dakoïa. —  Brookings. 
Texxessee.  —  Knoxvillc. 
Texas. — Coll.  Station. — Prairie  View. 
Utah.  —  Logan. 
Vermoxt.  —  Burlington. 
YiRoixiA. —  Blacksburg.  —  Haraplon. 
Washixgtox.  —  Pullman. 
W.  Virginia. —  Morganto  wn. —  Farm. 
Wiscoxsix.  —  Madison. 
Wyomixg.  —  Laramie. 


Les  Stations  expérimentales  d'agr 

Alab.uia.  —  Auburn.  —  Uniontown. 
AiiizoXA.  —  Tucson. 
Akkaxsas.  —  Fayetteville. 
Califorxia.  —  Berkeley. 
CoLOR.U)0.  —  Fort  Collins. 
CoxxECTicuT.  — New  Havcn. —  Slorrs. 
Delaware.  —  Newark. 
Florida.  —  Lakc  City. 
GeorgIa.  —  Experiment. 
luAno.  —  Moscow. 
Illinois.  —  Cliampaign. 
IxDiAXA.  —  La  Fajetlc. 
lowA.  —  Ames. 
Kansas.  —  Manhattan. 
Kentucky.  —  Lexinglon. 
Lot  ISIANA.  —  Audubon  Park.  —  New 
Orléans. —  Balon  Ronge. —  Calhoun. 
Maine.  —  Orono. 
Marylano.  —  Collège  Park. 
ALvssAciiusETTs.  —  Amlicrst. 
MiciiiGAN. —  Agricultural  Collège. 
Minnesota.—  St.  Anthony  Park. 
Mississippi.  —  Agricultural  Collège. 
Missocri.  —  Columljia. 
Montana.  —  Bozenian. 


iculture  sont  les  suivantes  : 

Neruaska.  —  Lincoln. 
Nevada.  —  Reno. 
New  Hampsiiire.  —  Durham. 
New  Jersey'.  —  New  Brunswick. 
New  Mexico.  —  Las  Cruces. 
New  York.  —  Geneva.  —  Ithaca. 
NoRTii  Carolina. —  Raleigh. 
Nortii  Dakota.  —  Fargo. 
Oiiio. —  Wooster. 
Oklaiioma.  —  Stillwater. 
Oregon.  —  Corvallis. 
Pennsylva.nia.  —  State  Collège. 
Riiode  Island.  —  Kingston. 
South  Carolina. —  Clemson  Collège. 
South  Dakota.  —  Brookings. 
Ten.nessee.  —  Kuoxville. 
Texas.  —  Collège  Station. 
Utaii.  —  Logan. 
Vermont. —  Burlington. 
Virginia.  —  Blacksburg. 
Washington.  —  Pullman. 
A\'est  Virginia.  —  Morgantown. 
WiscoNsiN.  —  Madison. 
^^'YOMING.  —  Laramie. 


lÎTAIS-UNlS  a&S 


III.  —   Sociétés    d'horticulture. 

An  iiKiis  (le  juin   iSji'j,  le  Secrétaire  de  l'Aji^ricullurf  a  bien  voulu 
nous  rcnicllrc  la  lislc  ci-dessoiis. 

A.  —   SOCIÉTÉS   NATIONALES. 

American  Association  ot'  Nurserymen. 

American  Carnation  Society. 

American  Chrysanthemum  Society. 

American  Cranberry  Growers  Association. 

American  Horticultural  Society. 

American  Pomological  Society. 

Association  ol'  American  Ccmetery  Superintendents. 

Society  of  American  Florists. 

/y.  _  SOCIÉTÉS  DE  DISTRICTS. 

Cider  Maker  s  Association  ol'  llie  Norlh  AVest. 
Eastern  Nurserymens  Association. 
Inter  State  Shipper's  Association. 
Peninstda  Horticultural  Society. 
AVestcrn  Nurserymens  Association. 

C.  —  ORGANISATIONS    PAR    ÉTATS. 

Alaham.v   Horticultural  Society. 

Arizona  Fruit  Growers  Association. 

Arkaxsas  Horticultural  Society. 

Califorxia  Roard  ol'  Viticultural  Commissioners. 

—  Fruit  Association. 

—  Fruit  Union. 

—  Horticultural  Society. 

—  State  Roard  of  Horticulture. 

—  State  floral  Society. 

—  Southern,  Pomological  Society. 
Colorado  Horticidtural   Society. 
CoxNECTicuT  Pomological  Society. 
Florida  Fruit  Excliange. 

—         Horticultm'al  Society. 
=-        Orange  Growers  Union. 


^56  ETATS-UN  I^^ 

Georgia  Horticultural  Society. 
Illinois  Horticultural  Society. 
IxDiANA  Horticultural  Society. 

—      Society  ofFlorists. 
lowA  Horticultural  Society. 

—  Northeastern  lov.a  Horticultural  Society. 

—  Nortlnvestern  lowa  Horticultural  Society. 
Kansas  Horticultural  Society. 

Kentucky  Horticultural  Society. 
LouisiAXA  Horticultural  Society. 
Maine  State  Pomological  Society. 
Massachusetts  Horticultural  Society. 

—  Cap  Cod  Cranberry  Growers  Association. 

INIiciiiGAX  Horticultural  Society. 

West  Michigan  Horticultural  Society. 

Minnesota  Horticultural  Society. 

—  Society  of  Florists. 
Mississippi  Horticultural  Society. 
Missouri  Horticultural  Society. 
Nebraska  Horticultural  Society. 
New  Jersey  Horticultural  Society. 
New  Mexico  Horticultural  Society. 

New  York.  —  Western  New  York  Horticultural  Society. 
NoRTH  Garolina  Horticultural  Society. 
Oiiio  Horticultural  Society. 
Oregon  Horticultural  Society. 

—  Poraological  Society. 

—  State  Board  of  Horticulture. 
Pexnsylvania  Horticultural  Society. 

State  Horticultural  Association. 

Riiode  Islani)  Horticultural  Society. 

South  Garolina  Horticultural  Society. 

South  Dakota  Horticultural  Society. 

Tennessee.  —  West  Tennessee  Horticultural  Society. 

Texas  State  Horticultural  Society. 

—  Nursery  mens  Association. 
Washington  Horticultural   Society. 

State  Board  of  Horticulture. 

WiscoNSiN  Horticultural  Society. 


ETATS-UXIS  yay 


IV.  —  Production  maraîchère. 

Il  est  ;i  peu  pics  impossible  de  déterminer  rimporlaiice  do  la 
culture  i)(>lai,à're  et  la  valeur  de  ses  produits  aux  Ktats-l'uis. 

Les  graudes  eilés  y  sont  entourées  de  «  marais  »  et  de  jardins  Ijien 
tenus,  consacrés  aux  légumes,  aux  Iruils,  aux  primeurs  et  aux 
Heurs.  La  plupart  des  occupants  ont  appris  leur  profession  en 
l^uropc;  mais  l'extension  des  villes  et  des  établissements  indus- 
triels, la  création  de  voies  de  communication  repoussent  les  jardins 
vers  la  campagne. 

A  son  tour,  en  plein  champ  et  à  la  ferme,  la  culture  légumiére 
envahit  chaque  année  le  ilomaine  agricole  an  prolit  des  nuirchés 
urbains,  des  ports  d'embarquement  et  de  l'industrie  des  conserves. 
Aussi  la  statisti(pie  culturale  et  connnerciale  règle  diilicilement  ses 
tables,  malgré  son  personnel  considérable. 

Les  méthodes  de  culture  visent  à  l'économie  du  tenq)s  et  de 
l'argent.  Leur  auxiliaire  principal  est  un  outillage  perfectionné  et 
simplifié,  suppléant  à  rinsullisance  des  bras. 

Le  jardinier  n'a  pas  le  temps  de  chercher  des  espèces  ou  variétés 
nouvelles  ;  l'Européen  plus  patient,  son  aîné  dans  la  carrière,  lui 
envoie  ses  sélections  et  ses  découvertes. 

Examinons  superficiellement  les  genres  principaux  : 
La  Pomme  de  terre,  classée  immédiatement  après  les  céréales, 
vient  partout,  mais  mieux  dans  la  région  septentrionale,  pour 
le  rendement  et  la  qualité  :  les  autres  contrées  vont  s'y  approvi- 
sionner des  éléments  de  plantation.  La  ville  de  Cambridge,  Etat  de 
New-York,  est  un  centre  pour  cette  sorte  d'afl'aires. 

La  température  chaude  des  lùats  du  Sud  et  du  Centre  nuit  au 
développement  complet  du  tubercule;  il  atteint,  au  contraire,  de 
belles  proportions  dans  les  sols  irrigués  des  Montagnes  Rocheuses. 

La  production  annuelle  est  évaluée  cinq  cent  millions  de  francs. 
Les  Etats  supérieurement  cotés  sont  New-York,  Pensylvanîe,  Ohio, 
Michigan,  lowa,  Illinois,  AN'isconsin,  Indiana,  Minnesota,  Missouri, 
Kansas,  Ncbraska,  Californie,  Dakota,  Orégon,  Montmedy,  Washing- 
ton. La  variété  dominante  est  Early  rose.  Le  rendement  moyen  peut 
atteindre  5oo  boisseaux  de  36  litres  par  acre  de  41  ares. 

Sont  également  propagées  partout  les  précoces  Early  Ohio,  Early 
Maine  et  Lee's  Favorite  ;  puis  Gcm,  Surprise,  Beauty  of  Hebron. 
Parmi  les  tardives,  AVhite  Star  est  à  grand  rendement  et  plus  fine 
en  qualité  que  les  bonnes  Maininoth  Pearl,  Saint  Patrick,  Grange. 

17 


a58  ÉTATS-UNIS 

La  Patate  prospère  dans  les  Etats  ilu  Centre  et  du  Sud  :  Géorgie, 
Mississipi,  Caroline  du  Nord  et  du  Sud.  Alabama,  Kentueky, 
Louisiane.  Xew-Jerscy,  Tennessee,  Virginie.  Floride,  Arkansas,  etc. 

Les  Xavets  ont  une  grande  importance  culturale.  Le  Nord-Ouest 
exporte  le  trop  plein  de  sa  récolte.  La  consoniuKition  accepte  les 
variétés  hâtives  Extra  Early  Purple-top  Alunich.  violet,  Red-top 
Strap  Leaf,  rouge.  AVhite  Strap  Leal",  blanc. 

Les  Radis,  voisins  des  précédents,  ont  Ne  Plu8Ultra,le  plus  hûtif, 
puis  Early  Round,  Dai;lv  Red,  Philadelphia  White  Box,  excellent  à 
manger  comme  le  Scarlet  Turnip.  Pour  l'hiver,  California  Mam- 
moth  et  White  Winter.  A  grand  rendement,  White  Vienna,  Chartiers. 

En  petite  ou  en  gi*ande  culture,  le  Chou,  destiné  à  la  cuisine,  à 
retable  ou  à  l'usine,  a  pris  possession  de  surfaces  immenses;  les 
variétés  populaires  ont  été  répandues  par  les  soins  du  Gouvernement 
et  par  des  cultivateurs   intelligents. 

Toutes  les  races  de  Choux  verts  ou  rouges  ont  entrée  à  la  ferme 
et  au  jardin.  Les  Choux  pommés  sont  très  répandus. 

Au  Minnesota,  on  préfère  les  variétés  Early  AVyman  et  Wakcfleld. 
L'Est  adopte  Early  Jersey,  Henderson's  Early  Summer. 

Au  Kansas,  le  plus  hâtif  est  Henderson's  Premier.  Pour  l'hiver, 
Excclsior,  Posters  Brunswick.  Le  Chou-fleur  SnoAvball  est  le  plus 
apprécié. 

Non  moins  répandue  pour  tous  usages  est  la  Carotte.  Lespremièresà 
la  vente  sont  Scarlet  Short  lïorn,  Half-long  Stunip  Rooter,  Oxheart; 
puis  Henderson  ;  et  à  larrière-saison,  Danvers,  Long  Orange. 

Au  Kansas,  le  Panais  hâtif  est  Early  Turnip,  et  pour  grande 
production,  Long  Smooth,  Hollow  Crown. 

Les  Haricots  liàtifs  (îolden  Wax,  Black  Wax,  AVardAvell's  Kidney 
W'ax  sont  répandus  dans  le  Kansas;  ensuite  le  Haricot  de  Lima. 

Un  Haricot  blanc,  spécialement  cultivé  pour  les  conserves,  occupe 
la  région  nord  et  les  f)oints  culminants  des  monts  Alleghanys.  Sa 
production  s'élève  à  800,000  hectolitres;  l'Etat  de  New- York  entre 
pour  moitié  dans  ce  chiffre. 

Le  «  Cow  Pea  »  habite  les  Etats  du  Sud,  à  titre  fourrager;  il  y 
produit  i,5oo,ooo  hectolitres. 

Le  Pois,  ravagé  par  le  charançon,  sauf  dans  le  voisinage  des  Lacs 
du  Nord,  donne  encore  600,000  hectolitres.  Les  Etats  de  Pensyl- 
vanie,  de  New-York,  de  la  Nouvelh'-Angleterre  et  du  Maine,  ces 
dernier.*»,  pour  l'approvisionnement  des  fabriques  de  conserves, 
emmagasinent  de  fructueuses  récoltes  de  Pois. 

Les  grandes  villes  commerçantes  et  les  ports  d'embarquement, 
comme  San-Francisco,  reçoivent  des  petits  Pois  toute  Tannée. 


ÉTATS-UNIS  269 

l'arini  les  variôlrs  liàlivrs  :  Alaska,  Rufal  XcAV-'ï'oi'kci'.  Aiiicricau 
AVoiitlrr:  |)!>i-mi  les  lanlivi's:  Yorksliirc  Ik-ro  cl  Vv'u\v  nl'llio  Markct 
soul  bien  ronmirs  au  iiiai-clM'. 

Le  (jOk'j'i  oL-casioime  un  l'cvouu  do  millions  do  iVaucs  pour  plusioui's 
villes  du  Michigau  où  se  préparent,  entre  autres,  les  i)lants  de  Céleri 
W'hito  Plume,  à  blanehir,  le  nain  Ilall"  Dwarf,  leClianl  White  Solid, 
plus  élevé.  Les  voiliers  de  la  eote  Ouest  les  reeueillent  et  les 
Iniusporlenl  dans  les  eliamps  de  grande  eullure. 

LOgnon  alleete  la  région  Nord,  le  territoire  des  Lacs,  le  Haut 
MissoiH'i.  Les  villes  de  AN'elhorneld  (Conneetieut),  de  Cliesler  (New- 
\ Drk),  de  Davenporl  (lowa)  ont  af([uift  par  cetlo  planlo  une 
réputation  justifiée. 

Le  commerce  réclame  les  variétés  White  Globe,  blanc,  lied  Globe, 
rouge.  Dawners  Yellow,  jaune. 

LV'xportalion  vers  rAniéri([uo  du  Sud  en  est  considérable.  Lrt 
marchandise  est  endjarcpiée  à  la  Nouvollo-Orléans.  arrivant  du  Nord- 
Ouesl  piir  le  Mississipi. 

Au  Minnesota,  l  (Jgnon  (ilobe  rentl  beaucoup  plus  que  tout  autre. 
A  surface  égale,  le  Kansas  donne  ses  préférences  à  The  Qucen,  Globe, 
Early  Red,  Early  Yellow  ('racker.  de  première  saison. 

Sous  le  climat  floridicn.  TOgnon  semé  en  octobre,  repicpié  en 
janvier,  donne  au  mois  de  mai  suivant  de  4oo  '^  55o  hectolitres  à 
l'hectare. 

Les  Etats  de  No^^-\ork  et  dOhio  ont  des  champs  d'élevage  consa- 
crés aux  semis  d'Ognons. 

La  Betterave,  confinée  sur  la  rive  Atlantique,  a  gagne  le  versant  du 
Pacifique,  et  les  types  saccharilores  sont  en  pleine  prospérité  dans  la 
Nouvelle- Angleterre  et  les  Etats  du  Nord-Ouest.  La  variété  Egyptian 
Turuip  est  assez  précoce;  puis  Eclipse,  Deming's  Improved. 

Les  Maïs  sucrés,  de  première  saison,  mets  popidaire  —  l'épi  tendre 
cuit  —  Corn's  Sweet,  Narragansett,  suÎAis  par  Triuuqdi  cl  Amber 
Gream,  sont  admis  dans  les  clinmts  tempérés;  les  tartiil's  Slow  ells 
Evergreen  et  Egyptian  mûrissent  sous  une  latitude  plus  élevée. 

Le  Maïs  doux  occupe  'i'2  millions  d'hectares;  le  type  Sweet  Corn  est 
recherché  pour  la  consoHunation  directe  et  l'industrie  des  conserves. 

La  production  du  Maïs  aux  Etats-Unis  s'est  élevée,  en  iHç)o.  à 
j5o  millions  d'hectolitres  dont  im  vingtième  a  été  exporté. 

Le  rendement  de  lio  hectolitres  à  l'hectare  est  constaté  dans  la 
Floride,  où  le  Cotonnier  fournit  à  riiectare  jusqu'à  ."100  kilogr.  de 
coton,  et   la  Canne  à  sucre  i,25o  kilogr.  de  sucre. 

Le  Concombre  gagne  du  terrain,  libre  ou  abrité.  Ou  ado[)tc  dans 
leur  ordre  de   maturit''^  E\lr;t  E;u'lv  Giti'h  PiNdific,  Iniprovod  Wlntp 


26o  ÉTATS-UMS 

Spinc.    Early    Frame.    Tailby's    Hybrid:    et    pour    leur   géuércuse 
production,  AVliitc  Spinc,  Kuglish  Franic.  (lliicago  Wliitc. 

Les  Pastcques  sont  cxpcdiées  par  centaines  de  wagons  provenant 
des  lies  Bennudes.  de  la  Floride,  de  la  Louisiane,  et  dirigées  vers 
l'Ouest  et  le  Nord.  Sont  reconiniandables  :  Icing,  précoce,  les  pro- 
ductives Kolb's  Geni,  Scaly  Bark,  Caban  Queen,  Gipsy. 

La  Courge,  un  des  principaux  aliments  d'hiver,  croit  au  milieu  des 
céréales.  Les  Etats  exposés  aux  pluies  printanièrcs,  lors  de  la  llorai- 
son  des  Courges,  en  récoltent  moins  ;  mais  le  prix  de  vente  se 
maintient  bien.  Sont  recommandées  les  hàlives  AVhite,  Yellow, 
Scalloped  Bush:  demi -saison.  Crookneck  ;  d'automne,  Jîutmann, 
Boston  Marrow  :  d'hiver,  la  Hubbard. 

Les  régions  centrales  sont  favorables  à  la  végétation  normale  du 
Melon,  puisque  5.ooo  hectares  lui  appartiennent.  Le  Michigan.  llUi- 
uois  et  le  Nebraska  deviennent  ses  Etats  favoris. 

Les  Melons  musqués  :  précoce  New  Early  Hackensack,  tardif 
Montréal  Markct.  sont  appréciés  du  producteur  et  du  consomma- 
teur. 

La  Tomate  prend  une  importance  croissante.  Les  usines  à  conserves 
accaparent  tout.  La  fertile  Champion,  la  Beauté,  la  précoce  Perfection 
et  Livingston's  Favorite  ont  les  préférences  des  connaisseurs. 

La  Floride  produit  36o  hectolitres  de  Tomates  à  l'hectare. 

Les  contrées  chaudes  cultivent  les  Piments  Ruby  King,  Golden 
Dawn  à  saveur  douce,  et  Cayenne  à  saveur  forte. 

Nous  avons  cité  la  majeure  partie  des  bonnes  variétés  admises  au 
Kansas;  cet  Etat,  étant  situé  au  centre  de  l'Union,  démontre  l'in- 
fluence des  milieux  et  le  bénéfice  des  relations  commerciales. 

La  diflërencc  qui  existe  entre  le  Sud  et  le  Nord  est  diflicilement 
appréciable. 

La  production  potagère,  en  Californie,  est  d'une  importance  consi- 
dérable pour  la  consommation  et  pour  l'exportation  vers  les  Etats 
de  l'Est  ou  les  côtes  du  Pacifique. 

Le  marché  de  San-Francisco  est  achalandé  en  toute  saison  ;  depuis 
les  arrivages  de  Los-Angélès  et  San  Diego,  en  janvier  et  février, 
jusqu'à  l'arrière-saison,  où  l'Orégon  entre  en  ligne. 

La  Floride  a  de  grandes  cultures  maraîchères  bien  irriguées  : 
Asperges,  Betteraves,  Carottes,  Céleris,  Choux-lleurs,  Choux-Brocolis. 
Haricots,  C)gnons,  l'ommes  de  terre,  l*atates,  Pois,  Tomates,  Ananas 
sont  expédiés  vers  le  Nord  à  la  morte  saison.  C'est  la  contrée  natu- 
relle des  primeurs  à  la  façon  de  notre  Provence  et  de  l'Algérie. 

La  Patate  y  j)roduit  O20  liectolilreset  la  Tomate  se  chiffre  à  l'expor- 
tation pour  deux  millions  de  francs. 


ÉTATS-UNIS  2G1 

Des  cultivateurs  floritlicns  ont  des  fermes  de  4  hectares  d'Ananas, 
variété  Roiiijo  rspai^nolo.  Au  mois  de  jjinvicr  i%3,  les  fruits  étaient 
vendus  I  dollar  la  i)icec  sur  le  niarclic  de  Xew-Vork. 

La  latitude  tropicale  des  Etats  méridionaux,  en  relation  directe 
et  prompte  avec  les  principales  villes  du  Nord —  par  trains  rapides, — 
leur  a  permis  d'inonder  de  leurs  produits  les  régions  situées  au- 
dessus  de  rOhio  et  de  la  baie  de  Chosapeake.  avant  que  celles-ci 
soient  arrivées  à  point  de  niaturib'  ou  de  récolte, 

Populaticui  l)lanc1ie  ou  de  couleur,  cliacun  fait  de  la  primeur  exten- 
sive,  en  plein  soleil,  avec  d'autant  plus  de  succès  que  la  terre  et  la 
main-d'œuvre  sont  relativement  à  bon  compte. 

Le  maraîcher  du  Nord  n'est  pas  ruiné,  tant  s'en  faut,  par  cette 
concurrence.  Les  cultures  intensives,  ybrcm^  pit,  des  grandes  villes 
restent  vohnitiers  prospères  ;  elles  peuvent  être  très  progressives, 
associées  à  des  industries  de  conserves,  en  communication  télépho- 
niqiu^  avec  le  niarclié  et  les  grands  commissionnaires.  La  statistitjuc 
de  la  production  légumière  nous  montre  que,  pour  les  principales 
races  de  légumes,  le  Market  Gardener  du  Nord  récolte  des  produits 
pour  une  valeur  supérieure  à  celle  réalisée  dans  le  Sud,  et  parfois 
avec  une  marge  plus  grande  de  bénéfices. 

Les  cultivateurs  des  Etats  du  golfe  du  Mexique  :  Louisiane,  Ala- 
bama,  Mississipi,  Floride,  et  ceux;  des  Etats  Sud- Atlantique  :  Géorgie, 
Caroline  du  Sud.  Caroline  du  Nord,  récoltent  donc  en  plein  champ 
des  produits  de  primeurs  destinés  aux  marchés  du  Nord. 

Entre  les  deux  industries,  il  s'en  est  créé  une  troisième  qui  a 
très  vite  progressé,  c'est  linstallation  en  plein  champ  de  cultures 
priutauières,  le  Triick-Fanning- ,  la  grande  industrie  maraîchère  de  la 
Virginie  :  la  ville  de  Norfolk  en  est  devenue  le  grand  port  d'embarque- 
ment. 

La  culture  légumière  en  plein  champ  occasionne  un  mouvement 
de  fonds  annuel  de  plus  de  5oo  millions  de  francs,  sur  lesquels  il 
faut  iléduire  un  cincpiième  pour  droits  de  commission  et  frais  de 
transport. 

La  superficie  des  terres  afiectées  à  cette  entreprise  est  établie 
de  la  façon  suivante  pour  l'année  1892,  en  chilïrcs  ronds  : 

Fltats  du  Sud  et  du  golfe  du  Mexique 55. 600  hectares. 

EuAirons  de  New-York  et  de  Philadelphie.  43-3oo  — 
Etats  du  Centre  :  Ohio,  ^Nlichigan,  Illinois..  4^000  — 
Banlieue  de  Norfolk- Virginie 18.200       — 

Les  deux  districts  principaux  de  la  culture  des  primeurs  pour  le 
Nord  sont  Mobile  (Alabanui)  et  Jacksonville  (Floride)  ;  celui-ci  y 
joint  les  envois  de  fraises  et  de  fruits  tropicaux. 


36a  ÉTATS-UNIS 

Mobile  est  le  contre  et  le  point  d'einbarcpiement  tl'nne  zone  assez 
liniitée  comme  superftoie,mais  qui,  par  suite  du  'prolongement  vers  la 
mer  de  IKtat  du  Missi^ipi,  se  trouve  répartiesurtrois  États:  Louisiane, 
Mississipi..  Alabama;  un  peu  plus  à  Test  commence  un  district  moins 
important  situé  en  Floride,  ses  expéditions  se  font  par  Pensaoola. 

Les  cultivateurs  de  la  région  do  Moljilo  ont  généralement  des 
formes  à  légumes  d'une  contenance  de  i5  à  ao  hectares  entiers,  h 
surface  sableuse,  meuble,  mais  conservant  un  peu  do  fraîcheur,  à 
cause  du  voisinage  de  la  nappe  d'eau.  Le  prix  de  l'hectare,  dans  ce 
district,  oscille  de  1,200  à  1,800  francs. 

La  production  des  légumes  do  primeurs  dure,  dans  les  États  du 
Golfe,  do  décembre  à  mars  et  parfois  un  peu  plus  ;  elle  cesse  alors 
presque  complètement,  sauf  pour  nn  article,  la  Pastèque,  cpii  arrive 
à  maturité  sous  cette  latitude  au  commencement  de  l'été  et  donne, 
presque  sans  soin,  une  récolte  d'une  certaine  valeur. 

En  général,  le  terrain  ne  porte  qu'une  récolte  par  an,  bien  qu'il  ne 
doive  pas  être  difllcilo  d'en  faire  deux  successives  ;  certaines  parcelles 
de  la  ferme  restent  do  six  à  huit  mois  en  jachères. 

L'Asperge  occupe  une  superficie  assez  importante  dans  les  fermes. 
Elle  y  est  cultivée  en  ados,  engraissée  au  guano,  et  reste  en  place  quatre 
ans  en  général.  Cette  culture  est  presque  la  seule  qui  demande  encore 
de  la  main-d'œuvre,  après  la  récolte,  car  il  faut  «  débutter  »  et  tenir  le 
terrain  propre.  On  récolte  l'Asperge  en  février  et  on  la  met  en 
paquets  de  doux  livres  ;  ces  bottes,  réunies  par  deux  ou  trois  dou- 
zaines, font  une  boite.  Les  premières  arrivant  au  marché  sont  vendues 
un  prix  élevé,  parfois  10  francs  la  botte;  le  prix  baisse  ensuite  beau- 
coup. Somme  toute,  l'hectare  a  dû  rapporter,  en  fin  de  saison,  de  600 
à  800  francs  de  bénéfices  nets. 

Le  Haricot  vert  est  l'objet  d'une  culture  analogue,  comme  date  de 
récolte  et  d'expédition.  Les  variétés  Early  red  Valentin  et  Newhawk, 
semées  en  novembre  ou  décend)ro,  donnent  on  février  ou  mars  des 
«  filets  »  dont  les  uns,  les  tout  premiers,  gagnent  le  marché  par  voie 
ferrée,  et  les  autres  prennent  la  voie  d'eau,  plus  économique.  Les  frais 
de  récolte  sont  assez  élevés,  si  ceux  de  culture  le  sont  peu  ;  le  l)énéfice 
par  hectare  est  moindre  que  pour  l'Asperge,  et  on  l'estime  à5oofr. 

Los  Choux  sont  de  culture  facile  et  très  rémunératrice  ;  ils  se  dis- 
tinguent on  deux  sortes,  les  Choux  pommés  liàtifs  et  les  Choux 
frisés,  dont  les  jeunes  pousses  non  ])()mméos  sont  acceptées  avec  une 
certaine  faveur  par  rachetcur  du  Nord  qui  le  consomme. 

ilopiqués-  en  hiver,  les  Choux  donnent  un  bénéfice  net  de  près 
do  1 ,000  francs  ^  riiectare,  et  leur  produit  figure  au  second  rang, 
comme  valeur,  dans  les  expéditions  de  Mobile. 


^.TATS-UN'IS  afi3 

D'une  façon  générale,  Li  plus  grosse  récolte  est  celle  do  la  Poninio 
de  terre.  Une  moitié  de  la  superficie  de»  fermes  à  légumes  est  consa- 
crée à  cette  plant(%  dont  les  tubercules  de  seuienccs  sont  souvent 
récoltés  dans  les  Etats  du  Nord,  spécialement  celui  de  New- 
York.  Ces  tubercules,  (lui  arrivent  à  une  bonni'  maturité  en  août, 
peuvent  être  replantés  en  octobre  ou  iu)vcmbre  par  le  cukivalcur  du 
Sud;  la  gard«î  des  tuberciUes  de  mai  jus(|u'à  celle  ilale  sei'ait  dillicik' 
dans  le  climat  du  Golfe. 

La  Pomme  de  terre  imiversellement  cultivée  est  l'I^larly  rose,  très 
appréciée  aux  Ktats-L  nis  comme  Pomme  de  terre  })otagére.  Le  sol 
qui  la  produit  est  fortement  fumé  et  le  produit  net  à  l'hectare  est  de 
^Oû  à  800  francs.  Depuis  1880,  la  valeur  de  la  production  a  doublé. 

Les  cultures  de  Norfolk  S4)nt  presque  toujours  citées  en  première 
ligne,  lorsqu'aux  l\lats-Unis  on  parle  des  fermes  à  légumes.  Les 
mille  fermes  environ  qui  occupent  le  district  de  la  Virginie  maritime, 
sont,  en  effet,  des  modèles  d'exploitation  de  ce  genre,  et  leur  produit 
annuel  n'est  pas  inférieur  à  vingt-cinq  millions  de  francs,  d'après 
M.  Maurice  de  Vilmorin,  qui  a  fait  une  étude  spéciale  des  fermes 
potagères,  lors  de  son  voyage  à  l'Exposition  universelle  de  Chicago. 
Voici  quelques  chinVes  indi(puint  l'impoi'tance  et  la  valeur  des 
expéditions  laites  en  1H93  par  le  port  de  Norfolk  : 

Choux  pommés 347.  i3o  barils.         Valeur  a.  1(39.000 francs. 

Choux  non  pommés.     177.707     —  —  888.000    — 

Epinards 133.829    —  —       i  .U28.000     — 

Pommes  de  terre .  .  .     3a5 .  000    —  — ^       5 .  000 .  000     — 

Laitues ^174  paniers.         —'  i43.ooo    •■ — 

Melons 856.  i5a  mannes.  —  Saa.ooo    — 

Tomates 35o.ooo  boîtes.  —       i  .aÔo.ooo     — 

Haricots  verts 80.935     —  —  O07.000    — 

Pois  verts 185.4^5  paniers.  —       i  .Gia.o«o     — 

Fraises 9.465.3o(j  boites  de  i  litre.      4-732û<^o    — 

Aux  premiers  jours  de  juillet  1893.  le  total  des  expéditions  était 
évalué  à  q3, 608, 000  francs.  11  y  a  des  journées  inscrites  pour  un 
million  de  francs  environ. 

Norfolk,  situé  sur  rElisabeth-River.  à  cpielques  lieues  de  l'Atlan- 
tique, devient  actuellement  un  gi'and   centre  expéditeur. 

Les  fermes  à  léginncs  sont  situées  presipie  toutes  à  moins  de  deux 
lieues  de  la  mer.  ipii  les  rejoint  par  tics  chenaux  ramifiés,  navigables 
à  marée  haute  ;  une  innombrable  fiotille  charge,  le  long  des  berges, 
les  produits  de  la  ferme  et  les  concentre  au  port  de  Norfolk,  De  li\. 
les  navires  légumiers  se  rendt^it  à  Baltimore,  à  Philadelphie,  à 
New-York,  à  Boston;  alors  les  lignes  de  cUeiuius  de  fer  qui  ont 


a64.  KTATS-UXIS 

recueilli  ce  que  les  bateaux   n'ont  pu  prcntlre.  mettent  Norfolk  à 
vingt-quatre  heures  de  Cincinnati,  et  à  trente-cinq  heures  de  Chicago. 

Cette  région  est  consacrée  à  la  Pomme  de  terre  Early  rose  :  plantée 
en  janvier,  elle  sera  récoltée  en  nu\i-j\iin. 

Les  Choux  pommés  sont  repiqués  dans  le  courant  de  Thiver  :  ce 
sont  les  variétés  Express,  d'Ktampes.  Early  Jersey,  W^akefield,  etc. 

Les  Asperges,  de  race  hollandaise,  et  la  Conovers  Colossal  sont 
envoyées  en  bottes  de  une  ou  deux  livres.  On  les  désigne  sous  le 
nom  abrégé  de  Grass.  et  la  Fraise  sous  celui  de  Berrj'. 

Les  Fraises  sont  souvent  exclues  de  la  rotation  des  Termes  ; 
certaines  terres  en  font  une  spécialité,  leur  consacrant  de  vastes 
superficies.  Un  champ  de  Fraises,  près  de  Portsmouth,  occupe  une 
étendue  de  80  hectares.  On  donne  la  préférence  à  la  Fraise  Ilofl'man 
ou  à  la  Sharpless.  bien  supérieure,  mais  moins  bonne  A'oyageusc. 
L'emblave  dure  deux  années. 

Pour  avancer  la  récolte  des  Tomates,  les  fermiers  virginiens  ont 
adopté  le  serais    en  hiver  sous  verre,  sui^i  du  repiquage. 

Les  Pois  sont  expédiés  en  cosses:  les  Laitues,  Haricots  verts,  Tomates 
et  Fraises  sont  rais  en  paniers  ou  boîtes  à  claire-voie,  bien  agencés. 

Le  mois  de  juin,  qui  marque  la  fin  des  grosses  expéditions  du  port 
de  Xorfolk,  est,  au  contraire,  celui  qui  voit  débuter  la  grande  produc- 
tion légumière  dans  les  districts  de  Pensylvanie  et  de  l'Etat  de  New- 
York,  et  aussi  dans  ITUinois  méridional  et  le  sud-ouest  du  Michigau. 

Les  deux  premiers  centres  travaillent  surtout  en  vue  de  Philadel- 
phie ou  de  New-York,  le  second  pour  l'approvisionnement  de  Saint- 
Louis,  le  troisième  pour  Chicago  et  Détroit. 

Les  cultures  de  Pensylvanie  et  de  l'Etat  de  New- York,  qui  ne  sont 
pas  au  voisinage  immédiat  des  villes,  comptent  comme  produits 
principaux  :  l'Asperge,  le  Céleri,  le  Chou,  le  Concombre,  le  Haricot, 
les  Melons,  les  Pois  et  les  Tomates. 

Les  Etats  du  centre,  de  l'Ohio  à  l'est,  jusqu'au  Nebraska  àrouest, 
en  comprenant  le  Michigan  comme  extrême  nord,  ont  de  vastes 
exploitations  potagères,  })uisque  la  superlicie  de  ces  cultures  le  cède 
à  peine  à  celles  des  Etats  de  New-York  et  Pensylvanie.  Là,  le 
(A'ieri  et  le  Melon  y  ont  une  importance  exceptionnelle. 

Aux  portes  de  Chicago,  la  ferme  potagère  de  Summerdal,  reliée 
à  la  ville  par  le  téléphone,  exploite  200  hectares  de  Légumes  et 
."io  hectares  de  prairies  pour  la  nourriture  du  bétail  et  des  chevaux. 

Les  200  hectares  de  potager  sont  ainsi  répartis  : 

(>oncombres Go  hectares.         Choux 20  hectares. 

(Jgnonsj ^,0       —  Maïs  sucré 20       — 

l'ois  hàlif» 20       —  Divers 4^      — 


ETATS-UXIS  o65 

D'avril  en  octobre,  200  à  3oo  ouvriers  et  ouvrières,  groupés  par 
é(]uip('s  de  Tx)  personnes,  travaillent  à  la  culture  et  à  l'expédition  des 
produits  au  marché;  une  ciucpiimtaine  reste  aux  travaux  dliivcr  et  à 
la  préparation  des  pickles  et  des  conserves  ordinaires  de  Légumes, 

Enfin,  les  Etats-Unis  possèdent  plus  de  Goo  iernu-s  destinées  à 
produire  des  semences  légumières  représentant  un  revenu  aniuicl 
d'un  million  de  francs,  au  bas  mot. 

L.v  FuAisi:.  —  La  Fraise,  classée  légume  ici.  IVuil  ailleurs,  mérite 
un  paragraplie  spécial. 

La  Fraise  est  la  primeur  de  lagricnlteur. 

On  la  trouve  dans  les  jardins  de  presque  tous  les  États  et  les 
Territoires,  sauf  l'Alaska  septentrional. 

Le  Fraisier  réclanumt  une  certaine  dose  d'iiumidité,  nécessite  des 
irrigations  en  Californie  et  partout  où  il  ne  pleut  guère.  Dans  la 
vallée  du  Mississipi,  et  plus  à  l'est,  il  est  cultivé  avec  beaucou[)  de 
soin.  Il  n'y  a  pas  de  fruit  analogue  qui  soit  aussi  répandu  et  dont  les 
marchés  soient  aussi  abondauiment  approvisionnés.  Les  i)roducleurs 
lloridiens  envoient  leurs  premiers  navires  en  janvier,  et  alimentent 
les  quartiers  mondains  des  Villes  du  Nord  de  leurs  coûteuses 
primeurs. 

La  Louisiane  tient  ensuite  la  saison  jusqu'en  mars. 

La  Géorgie,  l'Alaliama,  le  Mississipi,  le  Tennessee,  l'Arkansas  et 
le  Texas  viennent  ensuite  vers  le  mois  d'avril  et  vendent  leurs 
produits  beaucoup  moins  cher,  en  raison  de  la  moindre  distance  et 
de  la  bien  plus  grande  surface  cultivée.  Au  moyen  de  wagons  l'rigo- 
rillques  à  grande  vitesse,  les  villes  du  Xonl  les  plus  éloignées  sont 
rapidement  servies. 

Le  Delaware,  le  Missouri,  le  Michigan,  l'Ohio,  le  Connecticut  et 
l'Etat  de  New-York  envoient  leur  production  auprès  des  centres  do 
population. 

La  saison  s"a\  anoant.  lépoque  de  maturité  se  présente  pour  d'autres 
régions,  de  sorte  que  les  Fraises  du  Minnesota  et  de  la  j^arlie 
orientale  du  Maine  prolongent  la  vente  jusqu'au  mois  de  jiiilU'l. 

Le  Kentucky,  le  sud  de  llllinois,  l'est  de  l'Ohio  et  la  Pensylvauie 
fournissent  alors  un  fort  contingent  de  grosses  fraises. 

A  l'occasion  de  l'Exposition  de  Chicago,  dès  la  fin  de  mai,  vingt 
wagons  arrivaient  chaque  jour  au  marché.  Cette  quantité,  doublée  au 
commencement  de  juin,  partant  du  Caire,  au  sud  de  l'Etat,  était 
transportée  par  des  trains  spécialement  réservés  aux  Fraises  et  ne 
s'arrètant  en  route  que  pour  reuiorqner  les  chargements  tout 
enwagonnés. 

Un  train  de  trente  wagons  déposait  324,000  quarts  de  Fraises. 


aG6  ÉTATS-UNIS 

A  l'an'ivéo  du  StrawbeiTy-Express,  une  ariiu'e  d'employés  tHuit 
occupée  à  décharger  les  fruits  cueillis  et  empaquetés  quelcjues  heures 
auparavant. 

Précédemment,  on  a  cilé  des  journées  où  le  marché  de  New-York 
recevait  près  de  4.000  hectolitres  de  Fraises  ;  les  trois-quarts  prove- 
naient du  port  de  Norfolk,  par  bateaux  à  vapeur. 

Les  fermiers  cultivent  le  Fraisier  sur  billons,  accompagnant  les 
plants  de  première  année  avec  ime  emblave  de  Mais  ou  do  petits 
légumes  cultivés  à  la  lioue  à  clieval. 

La  deuxième  année,  la  production  est  abondante.  Une  fois  la  récolte 
faite,  la  cliarrue  détruit  la  fraiserale  ;  la  rotation  y  introduit  im 
autre  assolement. 

Les  principales  variétés  les  plus  répandues  sont  Wilson,  Crescent, 
Charles  Downing,  Sharpless,  Giunljerland,  Triomphe  do  Gaud, 
Kentueky,  Miner,  Monarch  ;  enfin  et  surtout  dans  la  région  du  nord  z 
Warfleld,  Ilaverland,  Gandy,  Jucunda,  Hovey,  Wilder.  Ce  sont 
toutes   des  fraises  de  race   américaine. 

On  rencontre  aussi  des  champs  de  Fraisiers  du  Gliili,  de  l'Ananas, 
et,  parmi  les  petits  fruits,  la  Rouge  alpine  de  Suisse  et  la  Fraise  des 
bois,  rouge  ou  blanche,  prolongeant  ainsi  les  approvisionnements  du 
marché. 

La  valeur  annuelle  des  Fraises  de  l'Union  a  été  fixée  à  trente 
millions  de  francs. 

INDUSTRIE  DES  CONSERVES  DE  LÉGUMES 

La  conservation  des  légumes  et  des  fruits  dans  des  boîtes  hermé- 
tiquement fermées  a  créé,  depuis  une  dizaine  d'années,  une  industrie 
très  importante,  et  a  ouvert  un  vaste  champ  à  la  production  d'une 
nourriture  salutaire,  dont  on  ne  pouvait  jouir  autrefois  que  pendant 
quelques  semaines  de  l'année.  Le  point  de  départ  de  cette  iu(bistrie 
est  la  ville  de  Baltimore  (Maryland). 

Des  établissements  de  conserves  se  sont  fondés  dans  chaque  Ftat, 
et  leur  nombre  s'est  élevé  à  1,800  pour  le  pays  tout  entier. 

Les  KUits  les  mieux  partagés  sont  :  New-York,  Maine,  Virginie, 
New- Jersey,  Californie. 

La  quantité  moyenne  de  Maïs  conservé  pendant  les  trois  dernières 
années  a  été  de  trois  millions  de  caisses  de  u^  boites  chacune;  il  a 
fallu,  en  ehifires  ronds,  cultiver  chaque  année,  pour  cet  UÉjago, 
ao.ooo  hectares  de  Maïs  sucré  «  Sugar-Corn.  » 

Le  total  des  Tomates  conservées  donne  deux  millions  cinq  cent 
mille  caisses  de  24  boites,  ce  qui  représente  uu  rcndomont  moyeu  de 


ÉTATS-UNIS  367 

qSo  boisseaux  de  30  litres  par  aère  île  4'  '^''^^  •  2«>ooo  acres  dt! 
Tomates  sont  cultivés  à  cet  eflet. 

Le  total  (les  Pois  conservés  chaque  année  est  d'au  million  deux 
cent  mille  caisses  de  24  boites,  ce  qui  exige  une  moyenne  de 
8,000  hectares  de  Pois.  Les  Haricots  verts  sont  aussi  conservés  en 
grande  quantité  ;  les  demandes  s'accroissent  régulièrement. 

Les  élablissenu'uts  de  conserves  en  boite  ont  c'i  leur  service,  en 
été,  Tui  million  quatre  cent  mille  ouvriers  ;  beaucoup  d'entre  eux 
travaillent  toute  Tannée.  Les  eommereants  ([ui  (buruissent  les 
matériaux  nécessaires,  les  faljricants  de  boîtes,  do  caisses,  les 
iuqu'imeurs  d'étiquettes,  etc.,  en  emploient  autant. 

Si  l'on  ajoute,  à  ce  nombre  de  travailleurs,  ceux  qui  cultivent  et 
recueillent  les  fruits  et  les  légumes  ainsi  conservés  chaque  année, 
on  verra  que  cette  industrie  occupe  facilement  (puitre  uiillions  de 
personnes.  Le  fer-blanc  importé  pour  cette  industrie  coûte,  par  an, 
trente  millions  de  francs. 

A  l'occasion  des  fruits,  nous  reviendrons  sur  ce  sujet  important, 


V.  —  Production  fruitière. 

La  production  fruitière  a  pris,  aux  États-Unis,  des  proportions 
colossales.  Tous  les  districts  plantent  des  arbres  à  fruits,  organisent 
des  vergers  de  profit.  Des  fermes  fruitières  d'une  étendue  considé- 
rable sont  exploitées  par  le  propriétaire  ou  l'occupant,  et  souvent 
par  des  associations  de  capitalistes. 

Le  défrichement  des  terres  incultes,  en  faveur  de  l'arboriculture, 
a  siu'tout  gagné  les  États  et  Territoires  qui,  jusqu'alors,  avaient  paru 
rebelles  à  la  végétation  fruitière,  par  exemple,  le  Dakota,  le  Montana, 
le  Wyoming,  le  Colorado,  le  Nouveau-Mexique,  l'Arizona  et  certaines 
parties  du  Texas,  du  Kansas,  du  Nebraska,  de  la  Floride. 

D'autres,  déjà  pourvoyeurs  du  marché  aux  fruits,  ont,  en  dix 
années,  connue  l'Ontario,  décuplé  le  revenu  du  sol  avec  les  vergers. 

Presque  partout,  le  cultivateur  s'est  fait  industriel,  annexant  h  sa 
ferme  un  matériel  destiné  à  préparer  et  à  conserver  les  fruits,  afin 
d'en  prolonger  le  l'ùle  aliuientaire,  pour  augmenter  les  ressources  des 
mauvaises  années,  ou  leur  permettre  de  faire  un  voyage  au  long  cours 
et  approvisionner  ainsi  les  contrées  moins  heureuses. 

Les  usines,  qui  travaillent  le  fruit  ou  le  transforment,  ont  ouvert  un 
débouché  extraordinaire  aux  producteurs.  Par  un  traité  avee  l'usine, 


268  ÉTATS-UNIS 

ceux-ci  ont  pu  assurer  le  placement  de  leur  récolte  pendant  un  laps 
de  temps  déterminé. 

Le  jardinier  est  devenu  cultivateur,  el  réciproquement. 

Les  Sociétés  ont  secondé  les  uns  et  les  autres  par  leurs  concours 
et  leui's  meetings,  en  indiquant  surtout  les  bonnes  méthodes  de 
culture  et  les  meilleures  espèces  ou  variétés  à  propager.  Les  doctes 
assemblées  sont  entrées  dans  certains  détails  de  cuisine,  de  prépa- 
ration, d'emballage,  etc.,  ce  qui  prouve  l'intérêt  porté  à  l'arboricul- 
ture dans  un  grand  pays.  N'a-t-il  pas.  d'ailleurs,  introduit  dans  les 
rouages  du  gouvernement  une  Division  de  Poniologie  qui  rend 
d'éminents  services  ? 

L'année  1892  a  valu  aux  Etats-Unis  une  exportation  de  i3  millions 
de  kilogrammes  de  pommes  séchées,  alors  que  le  fruit  frais  a  donné 
trois  fois  moins  au  commerce.  Les  fruits  conservés  figurent  au  tal)leau 
pour  "j  millions  de  francs,  et  tous  les  autres  fruits  verts  ou  scellés 
pour  un  million  de  francs. 

La  Po^fMi:.  —  La  Pomme  est  le  fruit  le  plus  répandu  atix  Etats- 
Unis.  Le  versant  de  TOcéan  Pacifique,  du  détroit  de  Puget  au  Mexique, 
lui  offre  un  climat  tempéré,  tandis  que  la  région  nord  du  jNIinnesota 
et  le  versant  ouest  des  Montagnes  Rocheuses  lui  sont  moins  propices. 
Arbre  des  pays  froids,  le  Pommier  ne  se  plaît  guère  dans  les  chaleurs 
de  la  Floride  et  de  l' Arizona. 

L'aire  géogi'aphique  du  Pommier  semblerait  être  ici  limitée,  au  nord, 
par  les  grands  Lacs  et  le  fleuve  Saint-Laurent  ;  à  lest,  par  l'Océan 
Atlantique  ;  au  sud,  avec  une  ligne  fictive  de  Savannah  (Géorgie)  au 
Fort  Worth  (Texas)  ;  de  là,  une  autre  ligne  se  dirigeant  vers  le  nord, 
à  travers  le  Kansas  central,  le  Nebrasiva  et  le  Dakota,  délimiterait  la 
partie  occidentale. 

La  zone  qui  s'étend  du  Nord-Est  au  Nord-Ouest,  de  la  Nouvelle- 
Angleteri'e  à  l'Etat  de  AVashington  seml)leraitêtrc  sa  terre  d'élection. 

La  ]*omme  est  populaire  dans  l'Orégon,  le  Micliigan,  la  Caroline 
du  Nord,  le  Kentucky,  l'ouest  des  Etats  de  New- York  et  de  AVas- 
hington,  le  sud  du  Minnesota,  le  nord-ouest  de  l'Arkansas,  le  sud- 
ouest  du  Missouri,  et  dans  «  la  Prairie  »  située  à  l'est  du  Kansas  et 
du  Nebraska,  au  sud  de  l'Iowa,  à  l'ouest  du  Missouri.  Nous  la 
retrouvons  sur  tout  le  territoire  du  comté  de  Sonoma,  en  Californie. 

La  Californie  possi-de  5, 000  hectares  de  Pommiers.  Les  comtés 
Del-Norle,  llundjoklt,  Siskiyou,  Modoc,  Lassen,  Marin,  Santa-Cruz, 
exportent  deux  millions  de  livres  de  pommes  dans  l'Océanie  et 
l'Amérique  Centrale. 

Les  Pommes  récoltées  sur  les  montagnes  de  Pajaro-A'alley,  eomlé 
de  Santa-Cruz.  sont  réputées  les  meilleures  de  l'Union. 


KTATS-UXIS 


-^'9 


Ta's  variétés  hâtives  ou  <U'  (Icini-saison,  Astrakan,  Carolina. 
Ivcswick  (À)illiii.  Ik'iioiii,  lùirly  Mar^arct,  Early  Poniiock,  Karly 
Slrawberry,  llorse,  sont  plutôt  de  eousoiunialiou  locale. 

La  plus  grande  ponnneraie  sur  une  même  propriété  compte  a5o  luc- 
tares,  dans  le  Kansas,  àWelhouscetWheat.  Les  variétés  dominantes 
sont:  lien  Davis,  Wincsap,  AVillow  Twig,  Rails  Janet,  Jonathan, 
Missouri  Pippin,  et  la  Xewlown  Pippin  si  répanihu"  dans  les  districts 
montagneux  de  la  Virginie. 

Les  localités  froides  du  Nebraska,  de  Tlllinois,  de  Tlndiana,  du 
Dakota,  du  Minnesota  et  du  Wisconsin  ont  recours  aux  variétés 
«  Iron  (^Ilad  »,  cuirassées  contre  les  gelées  :  Alexandre,  Astrakan, 
Gravenstein.  Oldenhurg,  Titovka,  AVealthy,  et  autres  Pommes  île 
la  Russie  du  nord,  avec  la  série  «  Crab  »,  bonne  à  cidre,  de  Sibérie. 

Au  Michigan,  aux  Etats  de  New- York  et  delaXouvelle-Angleteri'c, 
on  adopte  les  Pommes  Baldwin,  Rhode  Island,  Grise  de  Roxbury, 
Espion  du  Nord,  Esopus  Spitzenburg,  Rouge  du  Canada. 

Plus  au  sud,  en  Géorgie,  au  Tennessee,  an  Texas,  les  Pommes  île 
conserve  sont:  Buekingluim,  Buncombe,  Carter  Blue,  Green  Chcese, 
Nickajack,  Romanitc,  Shockley,  Taunton,  Yates. 

Voici  les  variétés  classées  au  premier  rang  par  la  Société  pomolo- 
gicpie  américaine  : 


Alcxander. 

Bahhvin. 

Ben  Davis. 

Dominie. 

Early  Harvest. 

Early  Margaret. 

Fall  Pippin. 

Fameuse. 

Golden  Russe  t. 

Golden  Sweet. 

Gravenstein. 

Hubbardstou. 

Jersey  Sweet. 

Jonathan. 

Limbcr  Twig. 

Maiden  Blush. 

Mother. 

Newlown  Pippin. 

Northern  Spy. 

Oldenburg  (Dulehess  ul  ). 

Porter. 

Rambo. 


Rails  Genêt  (RawlPs  Janet). 

Red  Astrachan. 

Red  Canada. 

Rhode  Island  Greening. 

Roman  Stem. 

Rome  Beauty. 

Roxbury  Russet. 

Saint  Lawrence. 

Shockley. 

Smith  Cider. 

Stevenson  Winter. 

Summer  Pearmain. 

Summer  Rose. 

Sweet  Bough. 

Timmouth. 

Talman  Sweet. 

Wagener. 

AVilliams  (Favorite). 

Willow  Twig. 

Winesap. 

^'ellow  BelKlower. 

York  Impérial. 


ajO  KTATS-UNIS 

En  dehors  des  fruits  ù  cidre,  on  compte  plus  de  4oo  bonnes  sortes 
de  Pommes,  intéressantes  par  leur  fertilité  ou  leur  qualité. 

Les  variétés  qui  dominent  dans  l'exportation  sont  :  lîaldwin, 
Xewtown  Pippin,  Ben  Davis,  Fauieuse.  Red  Gauada,  les  Russet. 

Les  emballages  se  font  particulièrement  en  tonneaux  ou  barils  ;  le 
premier  rang  placé  au  fond,  sur  sa  couleur,  devient  premier  lit  lors 
de  louverture  de  la  iulaille. 

La  Pkche.  —  Après  la  Pomme,  la  Pèche  est  le  fruit  le  plus 
répandu  aux  Etats-Unis  ;  elle  réussit  dans  toutes  les  régions  méri- 
dionales du  Maine,  de  Ncw-Hamp.shire  et  du  Yermont  ;  à  Pcst  du  lac 
Krié,  la  limite  de  culture  sinfléchit  vers  le  midi,  laissant  en  dehors 
de  la  zone  favorable  au  Pécher  la  moitié  septentrionale  des  États 
dlndiana  et  de  llUinois,  Plowa  et  le  ]\cbraska  entiers. 

Sur  le  versant  du  Pacifique,  la  Californie  est  particulièrement 
propre  a  la  culture  du  Pêcher.  Ses  vallées  larges  et  plantureuses  et 
son  climat  généreux  lui  offrent  tous  leurs  avantages  naturels,  excepte 
Peau,  à  la  rareté  de  laquelle  on  supplée  par  des  irrigations.  Il  en  est 
ainsi  des  Territoires  du  Nouveau-Mexique  et  de  l' Arizona. 

La  prescpi'ile  située  entre  les  baies  de  la  Chesapeake  et  de  la 
Delaware,  cpii  comprend  lÉtat  entier  de  Delaware  et  une  partie  du 
Maryland  et  de  la  Virginie,  est  favorable  au  Pécher,  comme  Ftltatde 
New-York,  la  Caroline  du  Nord  et  le  rivage  ouest  du  lac  Michigan, 
portant  un  nom  populaire  dont  la  traduction  est  «Ceinture  de  Pèches 
du  Michigan  »  :  cet  Éden  du  Pécher,  dune  largeur  de  i6  kilomètres, 
s'étend  vers  le  Nord,  près  des  détroits  de  Machinow. 

La  Géorgie  possède  quelques-uns  des  plus  vastes  vergers  de 
Pêchers.  Depuis  une  dizaine  d'années,  une  plantation  de  80,000  sujets 
y  est  installée  sur  400  hectares. 

Excepté  l'extrême-Sud,  les  variétés  que  l'on  cultive  sont:  Amsden, 
Hâtive   de   Troth,  de  Crawford,  Montagne  rose,  Oldniixon,  Salway. 

Dès  le  mois  de  mai,  les  preuiièrcs  Pèches  Amsden  arrivent  au 
marché,  à  l'usine  ou  au  bureau  des  emballages. 

La  Floride  centrale   cultive  la  race  chinoise  «  Peen-to  «. 

Au  milieu  de  nos  Pêches  améliorées,  des  types  indigènes  se 
font  remarquer  dans  le  Texas,  la  Caroline  du  Sud,  le  Mississipi, 
lArkansas,  PAlabama,  où  le  Pêcher  croît  facilement. 

En  Californie,  le  Pêclier  est  a^scz  abondant  (25. 000  hectares)  pour 
alimenter  vingt  fabriques  de  conserves  de  fruits,  leur  exportation 
s'élève  à  vingt  nnllions  de  boîtes  métalliques  par  saison.  La  Pêche 
à  chair  jaune  ou  blanche  dite  «  Cling  »,  à  noyau  libre,  ou  «  P'ree  », 
à  noyau  adhérent,  trouve  ici  son  emploi. 

Tel  est  le  motif  «lu  succès  des  J'éclies  Crawford  et  Oldmixon. 


ETATS-UNIS  271 

Lp  Dclaw.'uv  et  le  Maryland  comptent  plus  do  viiit,^t  mille  hectares 
(le  Pi^chers,  compretiaul  c\iu[  millions  dai-bres;  la  production  est 
consonunée  à  l'état  Irais  ou  transformée  en  conserves.  De  noui- 
breuses  usines,  dans  ces  deux  Etats,  fabriquent  chatfue  année  deux 
uiillions  de  boîtes  de  Pèches  conservées,  pour  dessert. 

11  nous  sullira  de  citer  le  plus  grand  verger  du  Maryland,  «  Round 
lop  peach  Farm  ».  couiposc  de  einfjuante  mille  arbres,  employant  un 
personnel  de  huit  cent  personnes  au  mouient  de  la  récolte,  cl 
expédiant  cent  trente  mille  caisses  de  Pèches  par  cluirrcttes  et 
steamers. 

Les  relevés  olliciels  accusent  un  lolal  de  i5o  millions  de  Pêchers 
sur  le  territoire  de  l'Union,  rapportant  en  moyenne  a  francs  5o 
par  arbre  et  procurant  de  l'ouvrage  à  23o,ooo  personnes. 

Les  comtés  californiens,  qui  produisent  la  plus  grande  somme  de 
Pèches,  sont  :  Los-Augélès.  Sanla-C^lara,  Solano,  ïchama,  Tulare, 
puis  Sacraniento,  San-13ernardino,  Sonouui,  Orange,  Placer,  Butte, 
Fresno,  El  Dorado. 

D.ins  ses  congrès,  la  Société  pomologique  américaine  a  reconnu 
supérieures  les  variétés  suivantes,  d'après  les  rapports  qui  lui  sont 
présentés  par  les  délégués  de  chaque  Etat. 

Alexander.  Hale's  Early. 

Amelia.  Heath  Cling. 

Anisden.  Large  Early  York. 

Baldwin.  Mountain  Rose. 

Chinese  Cling.  Oldmixon  Cling. 

Columbia.  Oldmixon  Frees. 

CraAvford  Early.  Piquett's  Late. 

Crawford  Late.  Président. 

Druid  Ilill.  Reeves'  Favorite. 

Early  York.  Saint-John. 

Early  Rivers.  Sraock  Freestone. 

Early  Tillotson.  Stump  the  World. 

Fostcr.  Susquehanna. 

George  IV.  Troth's  Early  Re.l. 

Grosse  Mignonne.  Ward's  Late  Free. 

Par  la  distillation,  la  Géorgie  tire  1,200  hectolitres  d'eau-de-vie  de 
Pèches,  et  le  Maryland,  400  hectolitres. 

Les  Brugnons  et  Nectarines  commencent  à  se  propager  dans  le 
Nord;  ils  ont  gagné  le  ('entre  et  ne  tarderont  pas  à  franchir  la 
frontière  des  Etats  du  Sud,  leur  fruit  étant  apte  aux  voyages. 


o-o  ETATS-UNIS 

Les  variétés  Boston,  Dowiitou,  Eai4y  Xe\vington,  Early  Violet, 
Elruge,  Stanwick  sont  cultivées  dans  les  jardins  des  Etats  de  New-York 
et  de  Michigan.  de  la  région  nord,  et  dans  les  Etats  de  Pensylvanie, 
Caroline  du  Nord,  Indiana,  Tennessee,  Missouri,  Kansas,  de 
température  modérée. 

La  Californie,  riche  en  Pèches,  laisse  aux  comtés  d'Alamcda,  de 
Solano,  de  Fresno,  de  Tulare  la  spécialité  des  Nectarines. 

La  Poire.  —  Moins  prisé  que  dans  l'Europe  centrale,  le  Poirier 
semble  vouloir  cependant  prendre  une  importance  croissante  aux 
États-Unis,  quoifjue  certaines  situations,  telles  que  le  nord  du 
AVisconsin  et  l'ouest  des  ^Montagnes  Rocheuses,  lui  soient  contraires. 

(^uaut  aux  régions  méridionales  de  la  Floride,  de  la  Géorgie,  du 
Texas,  où  larbre  paraissait  dépaysé,  on  s'arrête  particulièrement 
aux  hybrides  japonaises  Le  Conte  et  Kieller  ;  elles  alimentent  déjà 
les  usines  à  conserves  de  Poires  au  jus. 

L'Orégon,  le  Missouri,  l'IUinois.  le  Kansas  et  la  Californie 
(comtés  de  Sqlano,  Alabama,  Sacramento)  ont  ajouté  cette  race 
nouvelle  aux  variétés  cultivées  pour  le  séchage,  la  confiserie  et  la 
consommation. 

Partout,  les  vergers  de  Poiriers  sont  élevés  en  majeure  partie 
sur  tige  plus  ou  moins  haute  ou  basse,  suivant  l'action  de  la  chaleur 
et  la  direction  ou  la  violence  des  vents. 

Beaucoup  d'arbres  nains,  peu  ou  point  soumis  à  la  taille  annuelle, 
sont  plantés  à  titre  provisoire  ou  intercalaire  dans  les  grands  vergers, 
et  quelquefois  associés  aux  cultures  de  plantes  économiques. 

Les  bonnes  variétés,  que  l'on  rencontre  plus  fréquemment  dans  les 
dillérentcs  régions,  sont  les  suivantes  : 

Beurré  d'Anjou.  Duchesse  d'Angoulcme. 

—  Clairgeau.  Fondante  des  Bois. 

—  Diel.  Ilowell. 

—  ClilTard.  Kirtland. 

—  d'Hardenponl.  Lawrence. 

—  Superfin.  Louise  Bonne  d  Avr;uuhes. 
Blodgood.  Onondaga. 

Buflum.  Osband  Summer. 

Clapp  Favorite.  Bostietzer.  ' 

Colmar  Nélis.  Seckcl. 

(;uré.  Seigneur  Esperen. 

Doyenné  blanc.  Slieldon. 

13oyenné   d'été.  Tyson. 

Dovenné  de  Mérode.  AVilliams. 


ÉTATS-UMi  U73 

Il  est  à  roiiuii(|iu'i'  (\uv  les  plus  répandues  sont  i)lulùt  connues 
sous  leur  synonyme. 

Ainsi  Beurré  Jllarclenponl  esL  noiiuné  (llou-Morceau  ; 
Cohnar  Nélis,  —  ^Vialer  Xelis  ; 
Curé,  —  Yicar  ol'  Winkliekl  ; 
Doyenné  de  Mérode,  —  lioussoeh  ; 
Fondante  des  liois,  —  Fieniish  lîeauty  ; 
Louise  Bonne  d'Avranclies, —  Louise  Bonne  oi"  Jersey; 
Ne  plus  Mcuris,  —  Beurre  d'Anjou,  —  Anjou  ; 
Seigneur,  —  Lucrative  ; 
AVillianis,  —  Bartlelt. 
Maintenant  on  tlit  simplement  «  Angoulenie  »,  comme  nous  disons 
ici  :    Ducliesse,  et   «  Glairiçeau  »  désigne  notre   Beurré    Glairgeau, 
deux  variétés  précieuses  pour  l'exportation,  ainsi  que  Winter  Nelis, 
Easter  Beurre  et  la  Seckel,  genre  de  Rousselet,  devenant  parfumée, 
répandue  sur  les  collines  de  la  Sierra,  les  montagnes  de  Coast  Range 
et  autres. 

Les  Poires  à  saveur  aromatique,  BufTum,  Howell,  Lawrence,  Onon- 
daga,  Seckel,  Sheldon  sont,  dans  leur  patrie,  hautement  considérées 
La   Clapp    Favorite,    de    la   même  source,  mais  sans  autre  parfum 
que  le  jus  sucré  de  sa  chair,  pénètre   dans  le  verger  où  trône   la 
Williams,  au  goût  musqué,  et  lui  fait  concurrence  sur  le  marché. 

Mais  la  Williams,  de  Santa-(]lara,  Sacramento,  et  d'autres  comtés,  a 
commencé  la  réputation  des  Poires  californiennes,  et  sa  grande 
renommée  continue. 

Nos  excellents  et  nombreux  gains  belges  et  français  sont  goûtés 
des  pomologues  d'élite  de  l'Union  américaine  ;  ils  ne  tarderont  pas  à 
se  vulgariser  par  lintermédiaire  des  pépiniéristes. 

La  Prune.  —  Malgré  les  cryptogames  et  les  charançons,  le  Prunier 
constitue  des  plantations  sérieuses  dans  les  Etats  de  Californie, 
Orégon,  Ohio,  Yermont,  Missouri,  Washington,  en  vue  de  la  dessic- 
cation et  de  la  confiturerie.  Il  produit  encore  des  récoltes  rémunéra- 
trices dans  le  Michigan  occidental,  la  Nouvelle- Angleterre,  l'Etat  de 
New-York,  le  Colorado,  le  AYisconsin. 

Ce  sont  des  arbres  à  tout  vent,  en  plantations  par  massifs  homo- 
gènes ou  combinés.  Le  plus  grand  verger  de  Pruniers  est  dans  la 
vallée  de  Salinas  (Californie)  et  s'étend  sur  3oo  acides  de  41  ares. 

Les  Prunes  Unes  de  l'American  River,  comté  de  Sacramento,  sont 
les  favorites  des  gourmets.  En  1891,  elles  étaient  vendues  4^  dollars 
la  tonne  anglaise. 

Le  Prunier  se  plaît  sur  les  contreforts  de  la  Sierra-Nevada  et  sur 
les  rampes  déclives  des  grandes  vallées  du  centre.  Des  escouades  de 

18 


3^4  ÉTATS-UNIS 

coolies  chinois  procèdent  à  la  récolte  du  fruit,  chargent  les  claies  et 
les  portent  à  l'étuvo  ou  en  plein  air,  à  l'action  directe  du  soleil. 

On  rencontre  dans  les  campagnes,  et  à  proximité  des  taillis  fores- 
tiers, des  espèces  nées  spontanément  et  propagées  par  semis  ou  dra- 
geons. Les  Pruniers  Damson  et  Lombard  sont  de  cette  catégorie. 

Les  t^•pes  indigènes.  Prunus  americana  et  Chicasa,  ont  fourni 
des  sortes  productives  comme  Miner  et  AVeaver,  Newman  et  Indian 
Chief,  bonnes  à  divers  usages. 

Les  importations  japonaises  du  Prunus  Ilattan  ont  propagé,  vers 
le  sud  :  Botan,  Burbank,  Chabot,  Kelsey,  Ogon,  Satsuma,  Simon. 

On  peut  résumer  en  trois  groupes  les  principales  Prunes  cultivées 
aux  Etats-Unis  pour  la  consommation  de  la  famille,  pour  le  marché 
ou  pour  le   séchage. 

1^  Prunes  pour  la  consommation  de  la  F.vmille. 
Bavay's  Green  Gage.  Long  Scarlet. 

Bryanstone.  Mac-Laughlin. 

Drap  dOr.  Orléans  (Red  Damask). 

Early  Favorite.  Oullin  Golden. 

Green  Gage.  Prince  Yellow  Gage. 

Impérial  Gage.  Royale  Hâtive. 

July  Green  Gage.  Shropshire  Damson. 

Kirke.  Smith  Orléans. 

Lawrence.  Transparent  Gage. 

On  sait  que  le  mot  «  Gage  »  désigne  la  Prune  de  Reine-Claude. 
2°  Prunes  cultivées  pour  le  Marché. 
Bradshaw.  Peach. 

Columbia.  Pond's  Seodling. 

Coe  Late  Red.  Prince  Englebcrt. 

Crûger's  Scarlet.  Royale  de  Tours. 

Damson.  Sainte-Catherine. 

Domine  DuU.  Victoria. 

JefTerson.  Wangenheim. 

Lombard.  AVashington. 

Monroe.  Yellow  Egg. 

"i"  Prunes  destinées  au  séchage. 
D'Agen  (Uobc  de  Sergent).  Hungarian. 

De  Bulgarie.  Quetsche  d'Allemagne. 

Coe  Golden  Drop.  St.  Martin  Quetsche. 

Datte.  St.  Catljarine. 

Fellemberg.  Tragedy. 

De  tributaires  de  TEurope  qu'ils  étaient,  les  États-Unis  espèrent 
devenir  ses  fournisseurs  de  Prunes  séchées,  en  conserves  ou  confites. 


ETATS-UNIS  2^5 

En  1887,  les  Etats-Unis  récoltaient  près  de  trois  millions  de  kilo- 
grammes de  Prunes  ;  en  i8<)i,  pirs  (le  i.")  niillicjns.  Pendant  cette 
période,  ils  en  reeevaii'nl  d'Kiu'()[)e  i  40  millions  de  kilo<;r. 

Nos  pépinières  i'ranvaises  sullisent  à  peine  aux  approvisionnements 
de  jeunes  plants  de  Pruniers  destinés  aux  horticulteurs  de  l'Union, 
qui,  à  leur  tour,  ne  peuvent  répondre  aux  demandes  des  planteurs. 

La  fabrication  et  le  commerce  des  Pruneaux  se  sont  développés 
d'une  façon  incroyable  en  Californie,  d'abord  dans  le  comté 
de  Santa-Glara,  puis  dans  ceux  d'Alameda,  de  Fresno,  Humboldt, 
Uos  Angeles,  Montercy,  Xapa,  Orange,  San-Luis  Obispo,  Sau-Diego, 
Solano,  Sonoma,  Tulare,  Yolo. 

Plus  de  25,000  hectares  de  pruneraies  existent  en  Californie. 

Ayant  reçu  les  conseils  praticpies  d'un  cultivateur  de  notre  Agenais, 
la  Californie  a  planté  le  Prunier  Robe-de-Sergent  ou  d'Agcn,  et 
elle  est  arrivée  à  produire  ainsi  des  millions  de  kilogrammes 
de  Prune a\ix  de  cette  espèce  estimée. 

La  Cerise.  —  Après  avoir  adopté  la  région  du  Pacifique,  particu 
lièrcment  l'Orégon,  l'Etat  de  Washington,  les  comtés  californiens 
d'Alameda,  Santa-Clara,  Solano,  Napa,  Placer,  Sonoma,  Santa-Cruz, 
Sacramcnto,  San-Bernardino  — où  l'on  cite  un  propriétaire  récoltant 
G, 000  livres  de  Cerises  siu'  3oares, —  le  Cerisier  a  trouvé  sur  d'autres 
points  des  occasions  de  se  produire  en  verger  plein  ou  mixte,  associé 
à  d'autres  essences  fruitières. 

L'arbre  y  est  cultivé  en  haute  tige,  à  demi-tige  ou  à  l'état  de  buisson. 

Avec  le  Cerisier  proprement  dit,  le  Bigarreautier  s'est  implanté 
sur  les  coteaux  ensoleillés  de  la  région  centrale. 

Les  variétés  à  maturité  précoce  du  Guignier  sont  accaparées  par 
les  primeuristes,  loin  des  bois  hantés  par  les  oiseaux  frugivores. 

Plus  robuste,  le  Griottier  a  gagné  le  Nord  ;  il  résiste  au  froid  et 
son  fruit  a  sa  place  à  rofïice. 

A  5,000  pieds  d'altitude,  en  Californie,  les  Bigarreautiers  Black 
Tartarian,  noir,  et  YelloAv  Spanish,  ambré,  fructifient  encore. 

De  ces  quatre  groupes,  les  principales  variétés  adoptées  sont  : 
Cerise  Anglaise.  May  Duke.  Bigarreau  Black  Tartarian. 

Belle  de  Chatenay.  Elton. 

Belle  de  Choisy.  Governor  Wood. 

Early  Richmond.  Rockport. 

Montmorency  (Amarelle).  Napoléon. 

Griotte  du  Nord.  Guigne  Early  Purple. 

Noire,  Morello.  Coe's  Transparent. 

Aux  abords  du  Canada,  le  Cerisier  commun  ou  Amarelle,  dit  «  de 
France  »,  pullule,  drageonne  et  fructifie  suffisamment. 


lijÔ  KTATS-UMS 

L'Abricot.  —  La  Californie  est  le  refuge  de  l'Abricotier.  Les 
montagnes  d'un  côté,  la  nier  de  l'autre,  la  chaleur  en  tout  temps 
garantissent  la  santé  de  l'arbre  et  la  maturation  du  fruit. 

Les  comtés  d'Alameda,  de  Solano,  de  Santa-Clara,  de  Los  Angeles 
tiennent  la  tète  pour  l'abondance.  D'autres  comtés  se  sont  inspirés 
de  ces  succès  ;  tels  sont  :  Orange,  San-Bernardino,  San-Diego, 
Santa-Barbara,  A\mtura,  tous  féconds  pour  l'Abricotier. 

La  Californie  du  Sud  retire  3oo,ooo  dollars  de  sa  récolte  d'Abricots. 

Des  manufactures  se  sont  installées  à  la  portée  des  cultivateurs  ; 
Abricots  et  Pèches  y  arrivent  par  millions  et  sont  aussitôt  transfor- 
més en  confitures,  pâtes,  séchons,  et  conserves  en  boites. 
^  Les  approvisionnements  viennent  encore  de  l'Utah,  de  l'Idaho, 
et  de  certaines  parties  de  l'Arizona,  du  Nouveau-Mexique.  Le  fruit 
frais  est  également  envoyé  sur  les  marchés  de  l'Est. 

Les  variétés  ainsi  cultivées  en  plein  vent  sont  : 
Breda.  Moorpark. 

Early  Golden.  Peach  (de  Nancy). 

Hemskirke.  Red  Masculine. 

Large  Early.  Royal. 

Les  Abricotiers  Oullin's  Early  Peach  et  Orange  ont  jusqu'alors 
échappé  au  mildew. 

Le  Raisi.v.  —  La  Vigne  est  bien  représentée  aux  Etats-Unis,  mais 
plutôt  par  les  variétés  qui  ne  sont  pas  directement  comestibles,  de 
race  pure  ou  croisée. 

Les  types  sauvages  et  leurs  dérivés  se  rencontrent  à  peu  près 
partout,  des  grands  Lacs  au  golfe  du  Mexique,  de  l'Atlantique  aux 
Montagnes  Rocheuses. 

L'Ohio,  le  Missouri,  l'illinuis,  la  Virginie,  l'État  de  New-York 
ont,  après  la  région  du  Pacifique,  une  production  considérable. 

Les  Territoires  de  l'Arizona,  de  l'Utah,  du  Nouveau-Mexique,  le 
sud-ouest  de  l'Etat  du  Texas  et  une  partie  de  la  Floride  cultivent 
aussi  bien  les  cépages  Concord,  Dclaware,  Catawba,  Hartford, 
Worden,  Brighton,  que  nos  plants  de  l'espèce  Vigne  vinifère. 

La  Floride  i)r()page  Black  Ilaniburg,  AVest  St.  Peter's,  Whitc 
Frontignan,  Buckland  Sweetwater,  Gros  Colman,  Lady  DoAvncs... 

Les  grands  vignobles  à  vin  des  comtés  californiens,  tels  que  les 
comtés  de  Tulare,  Fresno,  Kern,  San-Diego,  San-Bcrnardino,  envoient 
des  paniers  de  Raisins  au  marché  ;  cependant  l'exploitation  du  Raisin 
de  table,  destiné  à  la  consommation  ou  au  séchage,  s'est  concentrée 
au  cœur  de  Los  Angeles,  Placer,  Sacramento,  San-Joaquin,  Santa- 
Clara,  Santa-Cruz,  Yolo;  arrivent  ensuite  les  comtés  de  Contra-Costa, 
Lake,  Merced,  Sauta-Barbara. 


J 


KTATS-INIS  '2-- 

Lcs  cépages  dominants  soûl  :  Black  l'i'inci',  Calal)rian.  Chasselas, 
(Cornichon.  l'JiiperorjMorocco,  le  Miiseat  i>ré('ieii\  au  S(''cliaf(e,le  Tokai 
aux  loni^s  grains  roses,  et  toute  une  collection  de  diverses  origines. 

Cv  pays,  toujours  i;raiid  dans  ses  entreprises,  a  des  champs 
de  Vigne  ininuMises,  appartenant  au  mcme  propriétaire,  et  d'une 
Couteaanee  de  800  hectari's.  La  récolte  des  Raisins  en  Calilbrnic  s'est 
élevée,  en  1891,  à  20  millions  de  kilogrammes,  et  augmente  chaque 
année.  Le  Raisin  sec  rapporte  jusqu'à  4,000  francs  à  l'hectare. 

Une  récente  statistiijue  fixe  à  i5o,ooo  hectares  l'étendue  du 
vignoble  de  l'Union,  et  son  produit,  à  900,000  tonnes,  destiné  à 
s'accroître  encore. 

Le  capital  engagé  à  cet  elTet  approche  d'un  milliard  de  francs. 
Les  variétés  indigènes  les  plus  répandues  sont  : 
Brighton.  Ives. 

Catawba.  Niagara. 

Clinton.  Norton's  Virginia. 

Coneord.  Scuppernong. 

Delaware.  Wilder. 

Hartford.  AVorden. 

L'Ancien  Monde  a  fourni  ses  plants  à  gros  fruit  sur  divers  points 
de  rAméri{{ue.  Leur  accliuuitement  n'est  pas  encore  bien  déter- 
miné, mais  leur  vente  peut  être  assurée  sur  les  ports  et  au  marché. 

La  Mûre  (  Mulljerry  ).  —  Le  Mûrier,  déjà  propagé  pour  la  sérici- 
eullure,  a  quel([ues  variétés  à  sirops;  le  Mûrier  DoAvning,  pour 
clinuit  tempéré  ;  Hick's  Everbcaring  et  Slubbs,  pour  clinuit  chaud. 

La  Framboise.  —  Le  Framboisier  est  soumis  à  la  culture  exten- 
sive,  sans  préjudice  de  la  production  spontanée  dans  les  bois,  où 
les  familles  pauvres  vont  récolter  la  baie  de  la  Ronce  «  Blackberry  », 
de  l'Airelle  «  Cranberry  »,  de  l'Aniélanchier  «  Juneberry  »  et  de 
l'Argousier  «  Buftaloberry  ». 

Notre  Framboise  «  Rapsberry  »,  ronge  ou  pourpre,  jaune  ou 
orange,  est  l'objet  d'un  grand  commerce  pour  la  fabrication  du  jus 
colorant  ou  aromatisant  le  vin  et  certains  entremets.  La  production 
atteint  .5o  hectolitres  à  l'hectare.  Les  variétés  à  fruit  rouge,  Clarke, 
Ilerstine,  la  pourpre  Franconia,  et  les  variétés  à  fruit  jaune,  Orange, 
Souehetti,  sont  productives  en  plein  champ  ou  sous  verger, 

La  Framboise  noire,  «  Black  Cap  »,  Rubus  (nllosus,  peut  rapporter 
2,000  francs  à  l'hectare.  A'ariétés  recommandées  pour  la  distillerie 
et  l'industrie  :  Agawam,  Dorchester,  Kittatinny,  Lawton.  Snyder, 
Stone,  Western  Triumph,  AVilson,  les  occidentales  Doolittle,  Greesr, 
Mac  Cormick,  et  la  Ronce  du  Canada  «  Dewberry  »  Lucretia. 


278  ÉTATS-UNIS 

La  Groseille,  —  Arbuste  du  Nord,  le  Groseillier  fait  défaut  dans 
les  régions  chaudes.  Partout  ailleurs,  il  tient  sa  place  au  jardin,  ou 
accessoircnieut  au  grand  verger. 

Le  Gassissier  est  d'un  bon  rapport,  libre  ou  associé,  dans  le 
Gounecticut  et  les  Ktats  Aoisius. 

La  Groseille  à  inacpiereau  se  répand,  d'ajDrès  les  résultats  obtenus, 
dans  le  Kentucky,  lOrégon,  le  Washington,  le  sud  de  la  Virginie. 

Parmi  les  bonnes  variétés  fertiles,  signalons  les  suivantes  : 

Les  Groseilles  à  grappes  «  Gurrant  »  rouges,  sont:  d'Angers,  Gerise, 
Fay's,  Knight,  de  Palluau,  Prince  Albert,  Red  Dutch,  Yersaillaise. 

Les  Groseilles  blanches  :  Wliite  Dutch,  White  Grape. 

Les  Groseilles  noires  ou  Cassis  :  Black  Naples,  Gommou  Black,  Lee. 

Les  Groseilles  à  maquereau  «  Gooseberry  »:  GroAvn  Bob,  Dow- 
ning,  Houghton,  Industry,  Pale  Red,  Pearl,  Smith's  improved. 

La  Noix.  —  La  Noix  (Walnut)  mûrit,  et  les  rameaux  de  l'arbre  se 
lignifient  à  souhait,  dans  toutes  les  situations  où  le  climat  est  sec,  les 
chalem's  prolongées,  les  hivers  modérés.  Il  nous  suffira  de  citer, 
en  Galifornie,  les  comtés  de  Los-Angélès,  Orange,  Santa-Barbara, 
Yentiu'a,  où  il  rapporte  de  200  à  400  dollars  à  l'acre  de  4i  ares. 

L'arbre  est  dispersé  ou  aligné  sur  la  banquette  d'un  chemin.  Le 
fruit,  diin  transport  facile,  est  exporté  pour  5oo,ooo  francs. 

Les  variétés  sont  dues  au  hasard,  le  greffage  y  étant  inconnu. 

Signalons  un  syndicat  de  47  cultivateurs  qui,  en  1890,  réunissait 
400,000  kilogr.  de  Noix,  vendus  3oo,ooo  francs. 

Le  Pacanier,  Carya,  est  exploité  dans  le  comté  d'Orange. 

Le  Goixg.  —  Le  Gognassier(Quince)cst  planté  isolé  ou  groupé  dans 
les  fermes,  souvent  en  bordures  de  rivière.  Son  fruit  est  employé 
à  divers  usages  culinaires  et  d'économie  ménagère. 

Nous  le  trouvons  dans  les  comtés  Del  Norte,  Marin,  Santa-Barbara, 
Santa-Glara,  Tehama,  en  Galifornie.  Le  Going-Pomme  dit  «  Orange  » 
est  le  plus  commun  ;  puis  les  Going-Poire,  Going-d' Angers,  Rea, 
Ghampion,  Going   de  Portugal. 

L'Olive.  —  Déjà,  plus  do  800,000  Oliviers  existent  dans  la  région 
sud.  Le  succès  des  espèces  oléifères  pour  les  huileries,  et  de  l'espèce 
Richoline  pour  la  table,  a  contribué  à  l'extension  de  l'arbre  en 
Galifornie  et  dans  la  Floride. 

Un  verger  dOliviers  de  Santa- Ynez-Valley,  du  comté  de  Santa- 
Barbara,  possède  10,000  Oliviers  dont  les  4/5  ont  fourni  460,000  hec- 
tolitres d'huile.  En  outre,  7,600  Noyers  et  10,000  Amandiers  font 
partie  du  domaine. 

L'Amande.  —  Nous  trouvons  l'Amandier  dans  la  région  sud.  La 
Floride,  la  Géorgie,  l'Arizona,  le  Nouveau-Mexique  et  la  Galifornie, 


ÉTATS-UNIS  Q^9 

comtés  d'AlainéJa,  Bulle,  Gontra-Costa,  Sacraracnto,  Sanla-Clara, 
Saiita-Ciruz.  Souuiiia,  Tohaiiia,  Yolo.  réunissent  plus  de  3,<)oo,ooo  d(! 
sujels  d'Amandiers  à  louL  vent. 

La  variété  à  coque  dure  et  amande  douce  vit  plutôt  dans  la  plaine  ; 
celles  fpii  ont  la  coque  tendre,  Princess,  Sultana,  résistent  mieux 
dans  les  bons  sols  de  la  montagne  et  des  côtes. 

En  1892,  les  États-Unis  recevaient  d'Europe  7,G3o,ooo  livres 
d'Amandes  évaluées  1,200,000  dollars  ou  six  millions  de  francs. 

L\  Figue.  —  La  zone  méridionale  et  l'influence  des  courants 
chauds  pernu'tlcnt  au  Figuier  de  vivre  et  de  mûrir  ses  fruits. 

L'Alabama.  la  Louisiane,  le  Nouveau-Mexique,  la  Floride,  la 
(Californie  possèdent  de  vieux  Figuiers.  Les  Figues  floridiennes 
titrent  jusqu'à  Go  p.  0/0  de  sucre.  Les  Figues  à  peau  violet-noir,  de 
l'Adriatique  et  de  Smyrne,  ont  beaucoup  de  succès. 

Le  Département  de  l'Agriculture  a  fait  venir  des  plants  des  pays 
d'origine  et  les  a  distribués  aux  planteurs. 

L'air  sec  et  la  chaleur  solaire  de  l'Arizona  et  de  la  Californie,  au 
temps  de  la  maturité  des  Figues,  facilitent  le  séchage. 

Il  nous  suflira  de  citer  les  comtés   californiens  de  Los  Angeles, 
Sauta-Barbara,    San- Diego,   San-Bernardino,  Placer,    Stanislaus,  et 
ceux  de  Fresno,  de  Tulare  qui  se  sont  fait  une  réputation  dans  le 
séchage  des  Figues.  Les  variétés  préférées  sont  : 
Angélique.  Celestial. 

Black  Ischia.  Green  Ischia. 

Elue  Genoa.  Turkey. 

Brown  Smyrna.  AVhite  Adriatic. 

Brunswick.  White  Marseilles. 

Il  arrive  des  provisions  considérables  de  Figues  au  port  de  San- 
Francisco,  toutes  apprêtées  en  boîtes. 

L.v  Grenade.  —  La  région  «  Mountain  and  Goast  »  cultive  le 
Grenadier,  et  son  fruit  résiste  bien  aux  voyages.  Les  variétés  à  fruit 
doux  «  Sweet  »  ou  acidulé  «  Acid  »  attendent  un  complément  de 
variétés  européennes  qui  ne  saurait  larder. 

La  Plaquemixe.  —  Déjà  l'Amérique  du  Xord  cultivait  le 
«  Persimmon  »,  c'est-à-dire  le  Plaqueminier  de  Virginie,  dont  le 
fruit,  analogue  à  une  belle  Prune  de  Reine-Claude,  est  consommé  à 
maturité  extrême  ou  vendu  sur  les  marchés. 

L'arrivée  du  type  japonais  «  Kaki  »,  dont  les  drupes  ont  l'aspect 
d'une  Tomate  ou  d'une  Mandarine,  a  été  accueillie  en  Géorgie,  en 
Floride,  au  Texas,  dans  la  Louisiane  et  en  Californie,  avec  une  faveur 
telle  qu'en  1888,  le  Japon  exportait  vers  ces  régions  5oo,ooo  jcuues 
sujets  de  Kakis  greffés, 


28o  ÉTATS-UXIS 

Les  variétés  déjà  implantées  là-bas  sont  :  Among,  —  Dai-Dai,  — 
Hachiya.  —  Hiyakume,  —  Kurokunia,  —  Minokaki,  —  Okame,  — 
Sliiino-Schiradzu,  —  Tanc-Naslii,  —  YeJc-islii,  —  Yemon,  —  Yama 
ïsiiru,  — Zengi.  Les  pépiniéristes  américains  en  opéreront  désormais 
eux-mêmes  le  grelTage  et  la  propagation. 

LOiiAXGE.  —  La  région  de  lOranger  commence  au  centre  de  la 
Floride,  longe  la  cote  du  golfe  du  Mexi(|uc  vers  l'Ouest,  prend  le 
Mississipi,  la  Louisiane.  l'Arizona  méridional  et  gagne  la  Galifoi'nie, 
négligeant  toutes  les  situations  qui  ne  lui  oflrent  pas  de  garanties  de 
sécurité  et  de  production. 

De  la  limite  d\i  Mexique  au  mont  Sliasta.  une  siu'facede  i.oookilo- 
m<-'tres  est  acquise  aux  Aurantiacécs  comestibles. 

Les  irrigations  ont  été  un  facteur  puissant  de  la  prospérité  des 
orangeraies  californiennes.  Un  verger  de  cette  sorte,  irrigué,  vaut 
400  dollars  à  l'acre  de  4i  ares,  environ  5, 000  francs  l'hectare. 

Les  comtés  de  San-Bernardino,  de  Los  Angeles,  de  Butte  sont 
abondamment  pourvus  :  ceux  de  San-Diego,  Ventura,  Placer,  Orange, 
Yuba,  Santa-Barbara,  Fresno,  San-Joaquin  marchent  sur  leurs  traces, 
proportionnellement  à  leurs  ressources. 

De  mars  en  mai,  la  Californie  envoie  ses  Oranges  vers  l'Est  ;  la  vente 
en  est  assurée, 

Los  Angeles  a  sa  clientèle  à  Chicago,  à  Philadelphie,  au  Nouveau- 
Mexique  et  dans  l'Arizona. 

D'une  seule  saison,  les  six  comtés  du  Sud  fournissent  6,000  voi- 
tures d'Oranges  ou  2  millions  de  boîtes  à  2  dollars  net  la  boîte,  ce 
qui  porte  le  revenu  à  4  millions  de  dollars  en  faveur  du  producteur. 
Et  les  Etats-Unis  sont  encore  tributaires  de  l'étranger  ! 

L'extension  donnée  aux  orangeries  californiennes  a  valu  à  la 
presqu'île  le  nom  «  d'Etat  doré  ».  Son  importance  s'était  manifestée 
à  la  «  ^Vorld's  Fair  »  de  Chicago  par  une  exhibition  merveilleuse 
d'Hcspéridées. 

Les  variétés  admises  sont,  par  ordre  de  mérite  : 

Xavel,  à  gros  fruit,  la  principale  sorte  sur  toute  la  ligne  ; 

Seedling,  fertile  et  résistante,  d'un  bon  rendement  ; 

Saiut-Michaels,  fruit  moyen  à  saveur  fine,  à  écorce  mince  ; 

Ruby  Blood,  à  chair  rouge  plus  foncée  que  Maltese  Blood; 

Mediterranean  Sweet,  Centennial,  Dulcissima,  Prolific... 

Le  Citron  aime  les  situations  abritées  des  comtés  de  San-Diego, 
Los  Angeles,  San-Bernardino,  Orange,  Santa-Barbara,  Ventura, 
San-Luis.  Les  Limons,  Bigarades,  Cédrats  et  Bergamotes,  moins 
abondants,  ont  toutefois  leur  valeur  4e  comre^erce  et  de  profit. 


KTATS-UXrS  281 

Sur  rAtlantiquc,  la  Floride  suit  l'excuipli'  de  sa  sour  du  Paci- 
fi((ue.  Les  orangeries  s'accroissent  en  étendue  et  en  valeur.  Le 
choix  des  variétés  et  leur  reproduction  sont  observés.  Le  Citron  et 
la  liigara<le  semblent  préférer  la  zone  méridionale. 

Il  parait  que  la  Californie  et  la  Floride  possèdent  quinze  millions 
d'Orangers  et  deux  millions  de  Citronniers,  la  moitié  en  production. 

Le  Limonier  occupe  5. 000  hectares  en  Californie  (variétés  Belair, 
Lurelva.  Frencli.  Lisbon,  Messina,  etc.),  surtout  dans  les  riches  sols 
des  comtés  de  Tulare,  de  San-Bernardino,  de  San-Diego  où  il  peut 
rapporter,  vers  Cajou  Valley,  jusqu'à  800  dollars  par  acre  de  4i  ares. 
(Le  dollar  américain  vaut  cinq  francs  de  France,  mais  il  faut  tenir 
compte   de  la  valeur  monétaire  relative  de  l'argent.) 

Fruits  skchks.  —  Depuis  imo  vingtaine  d'années,  la  confection  et 
le  comuierce  de  fruits  desséchés  se  sont  développés  avec  l'auxiliaire 
d'appareils  perfectionnés. 

Le  profit  qui  en  résulte  pour  le  producteur  a  suscité  la  création  de 
nouveaux  vergers  et  l'extension  des  anciennes  plantations.  Le  choix 
des  espèces  fruitières  et  les  soins  à  donner  aux  arbres  en  ont  été  la 
conséquence. 

Les  États  de  Pensylvanie,  d'Ohio,  de  Michigan,  d'Orégon  et  la 
partie  orientale  de  IKtat  de  New-York  ont  conquis  le  premier  rang 
de  cette  industrie.  Les  autres  contrées  agricoles  ont  suivi  l'impulsion. 
Partout  les  pépinières  et  les  vergers  sont  devenus  lucratifs,  et  les 
usines  se  sont  multipliées,  offrant  un  débouché  certain  aux  récoltes 
d'Abricots,  de  Pommes,  de  Poires,  de  Pêches,  de  Cerises,  de  Prunes, 
de  Raisins,  de  Framboises. 

De  New- York  à  Rochester,  plus  de  mille  établissements  de  dessic- 
cation de  fruits  et  de  légumes  emploient  3o,ooo  personnes  au  moins  à 
leurs  opérations. Évaporateurs,  étuves  et  dessiecateurs  ne  chôment  pas. 

Les  années  d'ïdiondance  ne  laissent  pas  tond)er  la  denrée  à  vil  prix. 
Séché  entier  ou  par  quartiers,  le  produit  se  conserve  bien  et  devient 
un  élément  de  boisson  ou  de  compote. 

Actuellement,  les  États  de  l'Union  expédient  poiu'  10  millions  de 
francs  de  Ponmies  blanchies,  évaporées  ou  séchées,  à  destination  de 
l'Europe,  de  l'Amérique  du  Sud  et  de  l'Asie  orientale. 

Par  suite  de  la  sécheresse  de  l'air,  de  l'absence  de  pluies  et  de 
rosées  en  été.  la  Californie  prépare  ses  fruits  au  soleil  :  le  procédé  est 
à  la  portée  de  tous. 

Les  vergers  de  ce  riche  Ktat  ont  produit,  en  1891,  plus  de 
3oo,ooo  tonnes  de  fruits  frais.  Un  négociant  en  fruits  secs,  de  San- 
Francisco,  en  achetait  pendant  un  seul  mois  pour  un  njillion  dç 
dollars,  soit  5,ooo,ooo  de  francs. 


28a  ÉTATS-UNIS 

Des  délégués  californiens  sont  venus  en  France  étudier  la 
fabrication  des  Pruneaux  d'Agen,  puis  en  Espagne,  à  INIalaga, 
apprendre  le  passerillage  du  raisin.  Depuis,  la  dessiccation  des  fruits 
par  laction  solaire  a  gagné  tous  les  districts.  La  ville  de  San-Joaquin 
s'est  fait  une  réputation  pour  le  passerillage  des  raisins. 

Faut-il  rappeler  que.  pendant  un  seul  mois  de  novembre,  la 
Californie  a  exporté  3o,ooo  tonnes  de  fruits  séchés  ou  évaporés, 
chargées  sur  3,ooo  wagons? 

Pendant  l'été,  ces  mêmes  usines  travaillent  les  légumes,  et 
quelques-unes,  en  hiver,  les  huîtres... 

Fruits  confits.  —  A  l'est  des  Montagnes  Rocheuses  :  Baltimore, 
du  Maryland  ;  Rochester,  de  l'État  de  New- York  ;  Saint-Louis,  du 
Missouri,  sont  devenus  les  centres  de  confection  de  fruits  confits  et 
et  de  confitures.  La  même  situation  est  acquise  à  San-Francisco, 
San-José,  Sacramento  et  Los  Angeles  de  la  région  occidentale 
baignée  par  le  Pacifique.  Cependant,  il  existe  des  confiseries 
disséminées  sur  tout  le  territoire  de  TUuion. 

A  elle  seule  la  Pèche  fournit,  par  saison,  un  million  cinq  cent 
mille  caisses  de  24  boites  ;  les  trois-quarts  sont  préparées  dans  la 
région  de  Chesapeake. 

L'industrie  transforme  ainsi  quinze  millions  de  bushels  (ou 
boisseau  de  36  litres),  de  fruits  par  an,  et  emploie  18,000  barils  de 
sucre  granulé  pour  établir  le  sirop  de  conserves  de  pêches.  Heureu- 
sement, les  Etats-Unis  récoltent  par  année  un  million  cinq  cent  mille 
quintaux  de  sucre  de  canne,  et  cette  production  augmente  encore  ! 

A  bientôt  la  conserve  au  jus  ou  au  candi  des  Dattes  dans  l'Arizona 
et  la  Californie  ;  des  Goyaves  et  Mangues  en  Floride  ;  des  Cocos  du 
Lac  Worth  ;  des  Ananas  et  des  Bananes  des  îles  côtières,  à  partir  de 
Charlotte-Harbour,  à  l'ouest,  et  depuis  l'île  de  Marritt,  à  l'est!... 

VI. —  Pépinières.  —  Dendrologie. —  Floriculture. 

VÉGÉTAUX    D'ORNEIIIIENT 

Ainsi  que  nous  le  verrons  tout  à  l'heure,  l'Amérique  septentrionale 
est  riche  par  ses  ressources  naturelles  en  arbres,  arbustes  et  plantes 
pour  le  décor  de  ses  jardins. 

Mais  avec  une  population  cosmopolite,  d'origines  tellement 
variées,  le  goût  des  jardins  garnis  de  plantes  et  de  fleurs  de  toute 
espèce  s'est  développé.  Les  fortunes  rapidement  gagnées  ont  suscité 
un  étalage  de  luxe  doù  liiorliculture  n'était  pas  exclue. 


ÉTATS-UNIS  a83 

La  prospérité  du  jardinage  d'ornement  et  la  fortune  des  hommes 
intelligents  qui  s'y  livrent  en  ont  été  la  conséquence. 

Les  États-Unis  possèdent  vingt  mille  établissements  de  pépinières 
et  de  fleurs,  exploités  par  un  capital  de  huit  cent  millions  de  francs, 
et  occupant  un  personnel  dépassant  200,000  personnes,  non  compris 
les  maisons  de  fleurs  en  boutique. 

C'est  ici  surtout  (pu*  Ion  débite  les  centaines  de  mille  Rosiers 
forcés  dans  la  banlieue  et  les  milliers  de  Lis,  de  Jacinthes, 
d'Amaryllis,  de  Narcisses,  de  Tubéreuses,  de  Glaïeuls,  de  Muguets, 
de  Violettes,  de  Lilas  fleuris  sous  bâche  et  accaparés  avec  avidité 
par  la  population  indigène  ou  étrangère. 

Les  États  du  sud  ont  imité  la  Provence  maritime  en  fournissant 
l'hiver  des  fleurs  élégantes  et  parfumées. 

Citadin  ou  campagnard,  vertueux  ou  volage,  l'amour  des  plantes 
fleurit  les  fenêtres  de  l'américain  du  nord,  garnit  son  balcon,  s'élève 
jusqu'aux  toits  et  mansardes,  stationnant  au  vestibule,  presque  à 
l'ascensem'.  Il  s'égare  à  la  fenêtre  populaire  ou  au  balcon  de  la 
famille,  ornant  la  boutonnière  du  financier,  et  se  piquant  siu'  le 
corsage  de  la  déesse  de  la  Liberté  ou  en  pleine  chevelure  de 
l'Indienne  libre. 

Ne  s"est-il  pas  installé  sur  le  transatlantique  où  les  passagers 
goûtent  \e  farniente...  de  la  traversée,  l'imprévu  des  rencontres  ou 
les  voluptés  d'une  lune  de  miel  précipitée?... 

Un  romancier  n'a-t-il  pas  laissé  entendi'c  que  les  maîtres  d'hôtel 
allichaient  la  galanterie  —  ou  la  cruauté  —  de  présenter  leur  note 
au  milieu  d'un  bouquet  de  fleurs  qui,  hélas  !  n'est  pas  toujom's 
sans  épines  ? 

Les  administrations  sont  entrées  dans  le  mouvement  ;  elles  ne 
pouvaient  laisser  construire  des  maisons  à  douze  ou  quinze  étages, 
ni  tailler  à  plein  drap  des  quartiers  neufs  et  rectilignes,  sans  ofirir  à 
l'habitant  les  conditions  de  l'hygiène  et  les  agréments  du  séjour. 

De  là,  ces  oasis  de  verdure  sur  le  parcours  des  tramways,  une 
véritable  ceinture  pittoresque  et  paysagère  qui  encadre  la  cité  tou- 
jours trop  étroite,  toujours  insuflisantc  à  l'expansion  de  la  population. 

Après  Central  Park  occupant  ime  superficie  de  3oo  hectares,  à 
New- York,  les  villes  importantes  ont  créé  des  parcs  publics,  des 
promenades,  des  squares,  qui  ont  encore  encouragé  les  particuliers  à 
orner  leurs  demeiu'es  ou  leurs  villas  avec  toutes  les  ressources  du 
jardinage. 

Les  municipalités  poussèrent  le  scrupule  du  culte  floral  jusqu'à 
autoriser  l'horticulture  à  s'installer,  toutes  voiles  déployées,  dans  le 
champ  du  repos.  Aussi  rencontre-t-on,  à   la  porte   des   cimetières, 


284  KTATS-UXIS 

des  cultures  de  fleurs  et  d'arbustes  réservés  aux  familles  et  aux 
visiteurs  du  Jardin  funèbre.  On  cite  des  jardiniers  entrepreneurs  qui 
entretiennent  les  concessions  au  moyen  d'abonnements  auuuels 
sélevant  de  5  à  10,000  dollars...  jusqu'à  5o, 000  francs  ! 

Des  traités  semblables  sont  contractés  avec  des  particuliers,  qui 
désirent  vivre  au  milieu  des  fleurs  dans  leur  salon  de  réception  ou 
eu  plein  magasin  de  commerce. 

Pendant  la  guerre  fi*anco-allcmande,  les  Américains  ont  profité  de 
rouverture  des  ports  japonais  et  pénétré  dans  l'empire  du  Mikado 
pour  y  recueillir  des  végétaux  rares.  L'Hortensia  à  fleur  blanche  et 
le  Chrysanthème  à  ligides  duveteuses  sont  les  souvenirs  les  plus 
intéressants  de  cette  paisible  incursion. 

Xous  voudrions  citer  en  détail  les  arbres  et  les  plantes  que 
nous  devons  à  l'Amérique  du  Nord,  grâce  aux  recherches  de 
Michaux,  de  Robin,  de  Bosc,  de  Noisette,  de  Boursier  de  la  Rivière, 
de  Hahn  et  autres  explorateurs  européens.  Il  faut  nous  borner  à 
signaler  les  principales  espèces  ;  ce  sera  notre  manière  de  célébrer 
le  quatrième  centenaire  de  la  découverte  du  Nouveau  Monde. 

Signalons  dans  leur  ordre  alphabéticpie  : 

^4.  —  Les  arbres  et  les  arbustes  ; 

B.  —  Les  conifères  ; 

C.  —  Les  plantes  herbacées. 

A.  —  ARBRES,  ARBRISSEAUX  ET  ARBUSTES  ORIGINAIRES  DES  ÉTATS-UNIS. 

Acer  circinaluin  ;   eiiocarpum  ;   gla-  Iîiîhciikmia  volul)ilis. 

I)ruiu;  macrophylluiu  :  luontanuiii  ;  1$etila  Icnta  ;   liilca  ;    nigra  ;   papy- 

nigrniii  ;  pensylvanituiii;  rubruni  ;  rilcra  ;  populilolia  ;    i»umila  ;  quc- 

saccharinum  ;  spicatiun.  bccensis  ;  rubra. 

iEscLLis   glabra  ;  lubieunda.  Bignonia  capreolata ;  lucitta. 

Alm's  incaiia  :  iiiaritiiiia  ;    scrrulala.  lîuiNXiciiiv  cinhosa. 

AMia.ANciiiiH  alnii'olia  ;  Jîotrvapiiuii;  1$umelia  lycioidcs  ;  tcnax. 

llorida  ;  oblougilblia  ;  oligocarpa  ;  Cai.licahi'a   aniericana. 

ovaUs.  Calvcamius  lloridus;  glaucus;  Ijcvi- 

Amoiu'Iia  fiagrans  ;   fruticosa  ;   gla-  gatus;      niaeroiihyllus  ;      occiden- 

bia.  lalis. 

Ami'Eloi'sis    bipinnata;  cordata  ;  hc-  Caiumnis  caroliniana  ;  pendilla  ;  piir- 

dcracca;  indivisa  ;  quinquofolia.  purca  ;  qucirilolia;  varicgata  ;  vir- 

AM)iK).MEi>A(Cas.sandra)  angnslif'olia,  giniana. 

calyculala,  glaïua,  poliifolia  ;(L(ii-  (]ahva   alba  ;  aniara  ;   aquatica  ;  oli- 

(•olli(i')axillaiis,c-oria(i'a,  Maiiaiia;  vailormis  ;  sulcata;    lonicnlosa. 

(Lyonia)rrondosa,  liguslrina;  (Oxy-  Castaxea   amcricana  ;  puniila. 

dcndron)  ar])oreuin;  (Zcnoijia)  llo-  Castaxopsis  chrysopliylla;    i)umila  ; 

ribiiiida,  speciosa.  vulgaris. 

Au  vi.iA  si)inosa.  Catalpa  bignonioides  ;  speciosa. 

Aniîi  ris   pi-occra.  Ceaxotius    ainerioaniis  ;   dcnlalns   ; 

AiusTOLociiiA  Si[)lio  ;  toinfiilosa.  divaricalns  ;  inlormcdius  ;  papillo- 

Aiioxiv     iirbulirolla    ;     lloribunda    ;  sus  ;   ri^idus  ;    lardilloriis  ;  lliyrsi- 

grandifolia  :  ni(lanocaij)a.  llorus  ;  Vcitcliianus  ;  vclutinus. 

AsiMiXA  grandidora  :  parvidoia  ;  Iri-  Celasthus  scandons. 

Iol>a.  Celtfs   crassiiolia  ;   mississipicnsis; 

A/Ai.KA    arborcsccns  :    bicolor  ;    ca-  ofcidcnlalis. 

b-ndulacca   ;    cancsccns;     giauca  ;  Ceimialaxtiius  occidcntalis. 

nudiflora  ;  viscosa.  Cerasus    Capuli  ;    carolinana;    iiici- 

I5Af:rnAiiis  haliniit'olia.  Iblia;  niolbs;  persicifolia;  seroliua; 

HhitKKHis    canadensis  :    carnliniana  ;  l'adus  virginiana. 

duleis;  nilcns;  spathulala;  vulgaris.  Cercis  caliloinica  ;  canadensis. 


i 


KTATS-UMS 


M 


Cn  VM.icuATiA  l'oliolosa. 
(;ii.\m.i;c;kii.vsis  caTulci»;  ciliala. 
(liiioNANTiiis  viij,'iiiiia. 
Ci.ADiiASTis  lincloiia. 
( j,i:.MArrs  t'Mccinca  ;   conlala;  crispa; 

cyliiulrica  ;     rilclu  ri  ;     rcliciilala  ; 

vcrlicillaris  ;   vionia;  \  ii-j^iniaiia. 
(h.KTiiuA  acniiiiiiata;  aliiilVtlia  ;  paiii- 

cuiala;  loiiiciUosa;  vir'^iniaiia. 
(l()<;('.i'i,i"s  carolinianiis. 
CoMi'TOMA  asplcnilolia. 
CouMS  all)a  :  altcrnilolia  ;  ca-nilca  ; 

caiiadt-nsis  ;     circiiiata  ;      llorida  ; 

Nullalli  ;       paniculala  ;        soi-icca  ; 

slric'ta. 
CoiiYi.L's  anicricaiia  ;  laciniala  ;  ros- 

liala. 
Chat.i:(Hs     liclula-folia  :     Rosciaiia  : 

(A'isiana  ;  coccinca  ;  oordala;  Dou- 

<;lasii  ;  lissa  ;  tlava  ;  Fontam-siaiia  ; 

"laiidulosa  ;    licliTopiiylla  ;    lalifo- 

lia  :  Ifucoplila-os;  liiu'ai'is;  iiicida  ; 

ovaliColia  ;  parvilolia  :  pruiiilolia  ; 

piinclala;    pyiiuaiitliilnlia  ;   salici- 

l'olia;  tonientosa  ;  unillora;  Wcnd- 

landi  ;  olo. 
I)i;r.iMAiiiA  barbara. 
Di:sMoi>nM  caiiadcnse;  Dillcni. 
DiKiiviM.A  oanadcnsis  :  scssilifolia. 
Diosi'YHos  vir^iiiiana. 
DiucA  paUislris. 
E  L.1-:  Ac;  M' s  a  r }ço  n  t  e  a . 
EvoNYMis    amcrifanus  ;    atropurpu- 

rens. 
ExocnonnA  grandi llora. 
Fac.is   americaiia  ;  caroliniana  ;  l'er- 

ni<îinca  ;  lalilolia. 
Foiu:sTiKi«A   acuiuinala  ;  ligustrina. 
FoTiiEiuiiLLA  alnifolia. 
Fraxims  acuiuinala  ;  alba  ;  america- 

na  ;   cincrca  ;   dliptica;    opiptcra  ; 

expansa  ;  hispida  ;  incana  ;  Jiii(bin- 

ditoUa  ;  luixta  ;  nana  ;  inj;:ra  ;  plat  j'- 

carpa  ;  pubescens;  (juadraricrularis; 

Ricliardi  ;  inila;  sambiuitolia. 
FuKMUMiA  californica. 
Gaii/iiikiua  i)rocuiuboiis  ;  Siiaflon. 
Glkuistsciiia  nionospcrma;    triacau- 

tlios. 
GoiiDOMA  lasianlhos  ;  pubescens. 
GYMNOCLAurs  canadcnsis. 
IIalesia  diptera  ;  parYiflora  ;  totrap- 

tcia. 
IIyhuangea   arltorcscens  ;    cordata  ; 

nivea  ;  qucrcifoiia  ;  urtic;el'olia. 
IlYiMuucrM  chituiu;  kabniauum;  pro- 

lificum;  pvramidalum. 
Ilex    iL'stivalis  ;   Cassine  ;   Uahoon  ; 

opaca  ;  voiuiloria. 
Ii.r.icuM   noridanum  ;  parvifloruru. 
IsoMEius  arborca. 
Itea  virginica. 
Iva  fruloscens. 
JroLvxs  cinerca;  nigra  ;  rupeslris  ; 

slylosa. 
Kalmia  angustifolia  ;    glauca  ;    lali- 
lolia. 
Leuim    canadonse  ;    latifoliuiu  ;    pa- 
lustre. 
Leiophyllum  buxil'olium. 
Leicopsidium  arkanseum. 


LiNDEiiA  ncnzoiii. 
LiiiiiiiAMitAU  styracillua. 
LiiuoDEMiitov   tulipifcra. 
J.iti(.i:a  lauriiia. 

LoMcicuA  Hrow  iiii  ;  (  Cajuilolinui  ) 
Douglasii  ;  (lava;  glauca;  grala  ; 
liiisula  ;  uiacrophylla ;  occidcula- 
lis  ;  paivillora  ;  |)ubescens  ;  seui- 
[)cr\  ircus. 
IMvci.riiA  auranliaca. 
Mai;.\()lia    acuuiiuala  ;     auriculala  ; 

cordala  ;  Frascri  ;  glauca  ;    gi'audi- 
llora  ;    uiacrophylla  ;  pyramidala  ; 

uuibrclla. 
IMamoma    acpiii'oliuui  ;    l'ascicularis  ; 

gluniaeca  ;  ri'pcns. 
Mams    auguslilolia  ;   coronaria;    di- 

\<'rsill()ra. 
Mi;Msi'inon  M  canadonse  ;    carolinia- 

luiiu  ;  virgiuicuni. 
MicNziEsiA  gloi)ularis;  empclriformis. 
Monis  rubra. 
Myhica  caiolincnsis  ;  ccrilera  ;  ])cu- 

sylvanica. 
Xeguxdo  calilornicuui;  fraxiuifoliuni. 
Nemoi'anïiies   canadcnsis. 
Nltt ALLIA  ccrasiformis. 
Nyssa  a(piatica  ;  candicans;  capilala  ; 

iiuiltillora  ;  unillora;  villosa. 
OuMs  aniciicana  ;  roluudilblia. 
OsTHYA  virginica. 
I'assuloha   ca-nilca;   L;nircnceana. 
Pavia  atropurnurca;  calilornioa  (Ca- 

lothyrsus)  ;  discolor  ;  llava  ;  lunui- 

lis;  liyin'ida  ;  Lindlcjana  ;  lucida  ; 

Micliauxii  ;  oliioteiisis  ;  rui)ra  ;  spi- 

eata  (Macrotliyrsus)  ;  Wiiitlevi. 
Peksea  caroliniana. 
PuiLAOELiMUs    californiens;    Gordo- 

nianus  ;    grand illorus  :     liirsutus  ; 

inodorus  ;  lalilolius;  laxus;  Lewi- 

sii  ;  pubescens  ;   speciosus  ;  verru- 

eosus  ;  Zeyhcri. 
PuYLLODOCE  ciiipelriformis. 
PiRUs  rivularis. 
Planera  a([ualica;  uliniiblia. 
Platanus  occidcnlalis;  raccinosa. 
PopiLUs  angulala  ;  balsaniifcra;   ca- 
nadcnsis;   candicans;    grandiden- 

data  ;    lieteropiiylla  ;    inonilifera  ; 

Ireiuuloidcs  :  virginiana. 
PiUNos  glal)cr;  hevigata;  lanc-eolata; 

verticillala. 
Prims  acuiuinala  ;    aniericana  ;   bo- 

realis  ;  Chicasa  ;  depressa  ;  Iiyenia- 

lis;  marilima;  nigra  :  [uiuiila;  pyg- 

iiijpa. 
Ptelea  trifoliala. 
QuERCis  ali)a  ;  aqualiea;  nanislcri  ; 

bicolor  ;  Cliinca[)in  ;    cinerea;   coc- 

cinea  ;  tlensillora;  laleata;  Genabii; 

imbricaria;  lyrata  ;  loljata;  macro- 

carpa  ;   inonlana  ;    nigra  ;  nobilis  ; 

oliviclorniis  ;    palustris  ;    PlicUos  ; 

Prinus;    rubra;    scricea  ;    slellata; 

linetoria;  virons. 
RiiAMMs    alnifolius;      californicus; 

interniedius  ;  oleifolius. 
lliionoDENDHON  califomicuiu  ;  cataw- 

biensc  ;  macrophyllum  ;  maximum , 

punctatum  ;  purpureum. 


286 


ETATS-UNIS 


RnoDORA  canadcnsis. 

Riiis  aroniatica  ;  eopallina;   glabra  ; 

leueanllu»-   radicans;  suaveolcns  ; 

toxicodonuron  ;  lyiiliiua;  varielo- 

l»ata  ;  vouenata  ;  viridillora. 
lliBEs  au  1  ou  111  ;  tiTcuiu;  Cyuobasti  ; 

divaricaluiu  ;   lloriduiu  ;   Iragrans  ; 

gracile  ;     lacustre  ;     malvaceum  ; 

Sienziesii  ;       nivcum  ;       oregoni  ; 

jialmatum  ;     prostratum  ;    rcvolu- 

tuui  ;  loluudilolium  ;  sauguincuiu  ; 

subvcslilum  ;   leuuilloruui  ;   trillo 

rum. 
RoBixiA  alba  (Pseudo-acacia);  dubia; 

bispida  ;   macrophylla  ;   neo-mexi- 

cana  ;  viscosa. 
RoBsoMA  speciosa. 
RosA  calilornica  ;   caroliniana  ;  hud- 

soniaua;  lucida;  parvillora;  iicu- 

svlvanica  ;     rubifolia  ;     seligera  ; 

^Voodsii. 
RuBus  canadensis  ;  deliciosus  ;  Law- 

lonii  ;  leucodcrmis;  nobilis  ;  nutka- 

nus;  occidentalis  ;  odoralus  ;  parvi- 

llorus;  Ristonii  ;  spcclabilis. 
Salix  argcntea  ;  candida  ;  nigra. 
Samblcus  canadcnsis  ;  pubens. 
Sassafras  oflicinale. 
Sebastiana  ligustrina. 
Shepiiekdia  canadensis. 
Smilacixa  racemosa. 
Smilax  lanceolala  ;  laurifolia;  pseu- 

do-cliina  ;    rotundifolia  ;  Salsapa- 

rilla. 
SoRBUs  americana. 


Spir.t:a  ariicfolia;  Douglasii;  lobala; 

Monziezii  ;   Nobloana  ;   opulifolia  ; 

salicilolia  ;  lomeulosa. 
SrviMivLEA  triloliata. 
Stewarïia  Malacodendron  ;  pcnla- 

gyua. 
Styphonia  integrifolia. 
Styrax  calilbruicuni  ;  Itcvigalum. 
Sv.MPiiomcARPOs    parviflorus  ;    race- 

niosus  ;  vulgaris. 
Tec.oma  radicans. 
TiLiA  glabra  ;  licteropliylla  ;  laxiflo- 

ra  ;  neglccla  ;  Iruncata. 
Ulmvs  americana  ;  elata  ;  fulva. 
UxGXADiA  speciosa. 
Vaccixium  ereclum;    macrocarpum  ; 

Oxycoccos;  pensylvanicum  ;    slan- 

nicum. 
Yeroxica  vii'ginica. 
Yiblrxlm  acerilolium  ;  cdule  ;  laevi- 

galuiu  ;  Lentago  ;  nuduiu  ;  obova- 

tuni  ;  Oxycoccos  ;  piritblium  ;  pru- 

nilolium;  punicilolium. 
WisxARiA  irutescens . 
Vixis  ajstivalis;  candicans;  caribsea; 

cordifolia  ;  Labrusca  ;  monticola  ; 

rolundilolia  ;  rubra. 
Xaxthorriza  apiilolia. 
Yucca  aloifolia  ;  anguslifolia  ;  cana- 

liculata  ;    draconis  ;   lilamentosa  ; 

llaccida  ;  llexilis;  glauca;  glauces- 

cens  ;  gloriosa  ;   lulescens  :  pendu- 
la  ;  recurvifolia  ;  stricla  ;  Treculea- 

na  ;  Wbipplei. 
Zanthoxylum  fraxinifolium. 


B.—  CONIFÈRES,  ARBRES  RÉSINEUX  ORIGINAIRES  DES  ÉTATS-UNIS. 


Abies  amabilis  ;  aromatica  ;   balsa- 

mea;  bracteata  ;  falcata  ;  Fraseri  ; 

Gordoniana  ;  grandis  ;  micropbyl- 

la  ;  mucronata  ;  nobilis. 
CiiAM.TiCYPAHis  Èoursicii  ;  nutkaen- 

sis;  sphceroidea. 
CupREsst's  californica  ;   Goveniana  ; 

Hartwcgii  ;  Lanibcrliana   ;     Alac- 

NaJjiuna. 
JuxiPERUS  andina  ;  californica  ;  com- 

muuis  ;  dealljata  ;  nana  canadensis; 

najia  bemisphœrica;  occidentalis; 

pacbyplilaea  ;  proslrala  ;   virginia- 

ua. 
Larix  americana  crenifolia  ;  ameri- 
cana pendula;  americana  proliféra; 

LyalUi;  microcarpa. 
PiCEA  albaj  californica;  Engelmanni; 

Menziesii  ;  nigra;Parryana;  rubra. 
PiNUS  aristata  ;  Balfouriana  ;  13ank- 

siana  ;  Benthamiana  ;    Boursier!  ; 


bracliyiitera  ;  Coulteri  ;    contorta  ; 

dellexa  ;    Engelmanni  ;    excelsa  ; 

flexilis;  Fremonliana  ;  inops  ;  insi- 

gnis;  Jeflïeyi  ;  Lambertiana;  mitis  ; 

monticola  ;    muricata  ;   Parryana  ; 

ponderosa  ;  pungens;  rigida;  rubra; 

Sabiniana  ;  serolina  ;  Sliasla  ;  Stro- 

bus;  Tuida  ;  ïorreyana. 
PsEUDOTsuGA  Douglasii. 
Seqcoia    giganlea    (Wellingtonia)  ; 

sempervirens. 
Taxodium  distichum. 
Taxus  baccata  ;    Boursieri  ;  brevi- 

folia  ;  canadensis  ;  iloridana. 
TiiuiA  gigantca  ;  Mcnziezii  ;  occiden- 
talis ;  piicala. 
ToRREYA  brevifolia;  floridana  ;  mj'- 

ristica  ;  taxifolia. 
TsuGA  canadensis  ;  canadensis  gra- 

ciiis  ;  canadensis  nana  ;  Hookcria- 

na  ;  Martcnsiana. 


C.  -  VÉGÉTAUX  HERBACÉS  ORIGINAIRES  DES  ÉTATS-UNIS. 


AbRoma  umbellata. 

AcROCLiMt'.M  roseum. 

AiJiAXTCM  pedalum. 

AiiLt'MiA  cirrhosa. 

Agave  divers. 

Agf.rati'm  odoratum. 

Allicm  fiagrans. 

Amaryllis  Atamasco;  formosissima. 

Amsoma  salicilolia  ;  Tabernœmonlan. 


AxTENNARiA  margaritaceft. 

Apios  tuberosa. 

Apogynu.m  androsœmifoliumi 

Aquilegia   canadensis  ;  chrysantha  } 

cîcrulea;  Skinncri. 
AscLEWAs   Cornuti  ;    incarnata  ;    tu* 

berosa, 
A.si'RELL.\  Ilyslrix. 
Aster  anifjlcxicaulis;  Bigelowii;  Ces* 


KTATS-UXIS 


287 


pilosus;  noril)miiliis;  fras^ilis;  ^raii- 

d^lloiiis;  la-vis;  laxus;  iiiullitloius; 

novic    aiif^lia-  ;    ()l)li([nus  ;    pondu- 

lus;  rcpcrlus  ;  rosciis  ;  ruhriraulis  ; 

laiililloriis  ;    Iciiuiroliiis  j    Tnidt'S- 

caiitii  ;  Imhiiiclliis  ;  vcrsicolor. 
HAi.r.i.v  clir^soNloiiia. 
UAiiTOxr.v   aurca. 
lW()i[.v  corymhosa  ;  lalifolia. 
15(>r.TOM.v  àstcroitlos  ;  glaslifolia:  la- 

tis(iuana. 
Huui)i.i;.v  ron<;osla;  grandillora. 
(;.vi.AM)mM.v  Liudlcyana. 
(^VM.iciiKOA  platjtîlossa. 
Cai.i.iiuiok  iiivoliu  rata  ;  pcdata. 
Camassia  csculcnla. 
Canna  llacrida. 
CKNTAtuKA  aiurricana. 
Ckxtaiiudii'm  DruiniuoiuU. 
CiiELOXK  obliqua. 
Claukia  elegans  ;  ]>ukliella. 
Cli:omi-:  pun^riMis  ;  spiiiosa. 
CuNTONiA  pulchcdla. 
CoLi-iNsiA  l)icolor  ;  u^raridillora;  vor- 

na  ;  violacca. 
CoLLOMiA  coccinca  ;  grandiflora. 
CoKDorsis  Ackermanni  ;  auriculala  ; 

cardaïuinololia;   coronala;    Druiii- 

niondi:  lancoolala:  priccox:  liiiclo- 

ria  ;  vorlicillala. 
CoKNis  oaiiadoiisis. 
CoRYDALis  glauca. 
CosMANTiirs  limbriatus. 
CosMiniUM  lUirljidgcaïuim. 
CccrnniTA  pcronnis. 
CucuMis  Anguria. 
Cyclantiikua  pt-dala. 
Gypripediim  spcctabile. 
Datura  meleloidcs. 
Delpiiinium  cardinale  ;  nudicaule. 
DiKLYTRA  cximia;  lormosa. 
DoDi:cATiii:oN  inU-grilbliuiu;  ^Sloadia. 
ŒxoïiiKiiA   bionnis;     bistorla  Voil- 

chiana;  campylocalyx  ;  Druinmon- 

di  ;  Fraseri  ;   glauca  ;   grandiflora  ; 

Lamarckiana;  macrocarpa  ;  spccio- 

sa  ;  soroUna. 
EniGiaiox  glabellum  ;  spcciosuni. 
EsciisciioLTZiA      calilornica;      tcnui- 

folia. 
EfciiAuiniuM   Brcweri  ;  concinnum; 

granditlorum. 
EuPATORiLM    agcraloides  ;    aromali- 

cuni  ;  purpurcuni  ;  iirticaefolium. 
EcpuoRiîiA  varicgala. 
EuTocA  Mcnziesii  ;  viscida;  "NVrangc- 

liana . 
Fexzlia  diantliiflora. 
Gaillardia  amblyodon  ;  lanccolata  ; 

picta. 
Galatella  linifolia  ;  punctala. 
Gaultheria  procumbcns. 
Gaura  Lindhcimeri. 
GiLiA  capilala  ;  liuiflora;  Iricolor. 
Gillenia  trifoliala. 
G0DETIA    rubicunda  ;    Romanzowii  ; 

Lindlojana  ;  Whilncyi, 
Grindelia  squarrosa. 
GuTiERREziA  gyuuiospermoides. 
Gy'mxopsis  uniscrialis. 
ILvrpalium  rigidum. 


IIi;r,EXH'>t     anlumnalo;      alropurpu- 

icuni;  iJokuulcri  ;  calirornicuni  ;  Ic- 

Muitoliuni. 
IIii.iAxriifs  argopliyllus  :   cucumcri- 

loliiis  ;  uiullillorus  ;  orgyalis. 
lli.i.ioi'sis  kuN  is. 
Heloxias  J)iillala. 
IIeuciiera   anioricana  ;    micranlha  ; 

sanguinca. 
lliurscns  [)alustris;  niililaris. 
HouoEf.M  jui)aluni. 
Hymexaterim  lcnuiloI)um. 
IpoMOPSis  cU'gans. 
Iius  fulva  ;  vii'ginira. 
Jeeeersonia  dipliylla. 
Layia  ok'gans;   helorolriclia. 
Leptosumiox    androsacous ;    aurcus  ; 

densillorus  ;  |)arvinorus. 
Leptosvni:  calliopsidca. 
Leucopsidium  arkansanuni. 
LiATRis  pycnoslachya;  spicala, 

LlMNANTRES  Doilgkisii. 

LiXDiiEiMERA  tcxana. 

LiMUM  canadonsc  ;  Catcsbœi  ;  Hum- 
lioldti  ;  kamlchatkonse  ;  pardali- 
num;  Parryi  ;  parvuux  ;  superbum  ; 
A\'ashinglonianum. 

LoiîELiA  cardinalis  ;  syphililica. 

LiiTxis  Dmmelli  supcrbus  ;  maoro- 
pliyllus  ;  nauus  ;  pidyphyllus  ;  sul- 
[ihurcus  ;  sui)oarn()sus  ;  veiiuslus. 

Martyxia  proboscidca. 

MiMULis  cardinalis  ;  luleus  ;  mos- 
clialus. 

MoxARDA  didynia  ;  listulosa. 

MoxoLOPiA  calilornica. 

Nemopiiila  alomaria  ;  discoidalis  ; 
insignis  ;  maculata. 

NicoTiAXA  virginica. 

Nymph-TSA  odorata. 

OxocLEA  scnsibilis. 

Opuntia  llalincsquiana  ;  vulgaris. 

OxYi'RA  ckrysuntkcnioidcs. 

Palaecxia  Icxana. 

Paxicum  capillave  ;  virgalum. 

Papaa'er  connuulalum. 

Pextstemon  Cobœa  ;  confcrtus  ;  fligi- 
lalis:  diU'usus;  glabcr;  heterophyl- 
lus;  JalTrayanus:  Lobbii;  murraja- 
uus  ;  ovalus;  puoescens;  proccrus  ; 
llicliardsoni  ;  speciosus  ;  \Vrightii. 

PiiACELiA  bipinnatilida;  campanula- 
ria  ;  tanacclilblia. 

PiiLox  acuiuiuata;  Drumniondi;  ma- 
culata; ovala;  paniculala;  sctacca; 
subulala  ;  vcrna. 

PiiYsosTEGiA  imbricala  ;  virginiana. 

Phytolacca  decandra. 

PoHALYRiA  australis. 

PouoPHYLLUM  pcltatum. 

PoLEMOxiuM  rcptans. 

PoxTEDERiA  copdata. 

PoRTtLACA  grandiflora. 

PiL.MOXARiA  virginica. 

RuExiA   virginica. 

RoMXEYA  Coulleri. 

RinBECKiA  hirta  ;  purpurca  ;  spc» 
ciosa. 

Sarbatia  campcslris. 

Salvia  azurca  ;  carduacca  ;  coccinca  5 
Pilcheri;  Rœmeriana. 


288  ÉTATS-UNIS 

SAXoriNARiA  canadcnsis.  Stokksia  cyanca. 

Sanoiisouba  média.  Tuadkscantia  virginica. 

SAVurnrs   commis.  Tiialia  cU-albata  . 

Saxikrac.a  peltata  ;  ponsylvaniea.  Tiaheli.a   conlilolia. 

ScHOHïiA   calilbinica.  Tuacuiu.u.m  caM-ulciim. 

SiDALCKA  oandida.  Thillum  granditloriiin  ;  scssile. 

SicDr.M  populilolium  ;  pulchclliim.  Tiiitklkia  Huillova. 

SiDALCKA  candida.  l'vi  lahia  grandillora. 

SiLruiUM  laciniatnm.  Vi:hbi%na  Aul)lolia. 

SoLAMM   citruUiroliuin  ;  toxanum.  A'khxoxia  nova'l)oracensis  ;  pra-alla. 

SoLiDAGO  canadcnsis;  glabra  ;  multi-  Ykhoxica   virginica. 

llora  ;  nutaiis.  Viola    palmata, 

SrnKXOGYXK   speciosa.  Yittadixia  triloba. 

Si'iGELiA  iiiarylandica.  A\'mTLA>iA   grandifloi'a. 

Spir.t;a  lol)atii.  Zalsciixi;hia  californica. 

Combien  de  ces  végétaux  d'utilité  ou  dagré nient  ont  été,  avec  les 
essences  fruitières,  les  héros  de  YArbor  Do)',  jour  sacré  de  l'arbori- 
culture ! 

Depuis  1844,  la  Fête  des  Arbres  a  été  l'occasion  de  boisements  faits 
par  les  classes  ouvrières  ou  bourgeoises,  par  les  collèges,  les  sémi- 
naii'es,  les  écoles,  en  pleine  liesse  dans  cette  journée  mémorable. 

Quelle  fortune  pour  les  Etats  moins  richement  dotés  ! 

Bonne  leçon  de  civilisation  !  Bel  exemple  à  suivre  chez  toutes  les 
nations  du  monde  ! 

VII.  —  Ouvrages  d'horticulture. 

La  grande  République  de  l'Amérique  du  Nord,  quoique  relative- 
ment jeune,  a  déjà  produit  des  ouvrages  horticoles  remarquables.  En 
voici  la  liste  dressée  au  Ministère  de  l'Agriculture,  le  8  juin  1894: 

HORTICULTURE  GÉNÉRALE 

Annals  of  Horticiiltiwe ,  1889,  1890,  1891,  1892.  L.  H.  Bailey,  Jr. 

Cross  Breeding  and  Hybridizing,  1892 — 

Horticiiltiirists  Ride  Book,  1889 — 

Nursery  Book,  1891 — 

Gardening  for  Pleasure P.  Henderson. 

Gardening  for  Profit — 

Practical  F l or i culture — 

Propagation  of  Plants.  1889 A.  S.  Fuller. 

2'he  Caulifiower,  1891 A.  A.  Crozier. 

Truck  Farming  at  the  South Dr.  A.  Oemler. 

CULTURE  GÉNÉRALE  DES  FRUITS 

American  Fruit  Book,  1849 ^-  ^^-  Gole. 

American  Fruit  Culturisl,  i844 J-  J-  Thomas. 

American  Fruit  Grower's  Guide F.  R.  Elliott. 

American  Orchardist,  1822 James  Thaciier. 

American  Pomologj^,  iHfjj J.  A.  Warder. 

Fruits  and  Fruit  Trees  of  America,  î845 A.J.etC.DowNiNO. 


KTAÏS-UNIS  289 

The  Fruit  Gardai,  \Km 1'.  J^aiiuv. 

Fruits  of  America,  1801 CM.  Hovey. 

New  American  Orchardisl,  l'i^W ^^'^'-  Kknrick. 

New  England  Fruit  liooh,  iS/"/, Robert  Maxning. 

Pomolog-ical  Manual,  i83i Wm.  U.  riuNCE. 

Western  Fruit  Buoh,  iH5; E.  J.  Hooi'eu. 

A  View  of  the  Cultivation  of  Fruit  Trees,  181;.  AVm.  Coxe. 
CULTURES  FRUITIÈRES  SPÉCIALES 
Raisins 

American  Grape  Training,  1893 L.  H.  Bailey. 

Cultivation  of  American  Grapes GEonoElIusMANX. 

Cultii'ation  of  the  Grape W.  G.  Stuoxg. 

Cultivation  of  the  Vine  in  America,  1828 John  Adlum. 

Grape  Culture,  18G; T.  II.  IIyatt. 

Grape  Culturist A.  S.  Fuller. 

Grape  Growers  Guide Wm.  Ciiorlton. 

The  Raisin  Industrj-,  1890 Gustav  Eisex. 

Treatisc  on  the  Vine,  i83o AVm.  R.  Prixce. 

Petits  Fruits 

Cape  Cod  Cranberries,  188G James  Wehr. 

Cranberrj'  Culture J.  J.  Wiiite. 

Small  Fruits,  t886 W>r.  H.  Hills 

Small  Fruit  Culturist A.  S.  Fuller. 

Strawberrj-,  i854 R.  G.  Pardee. 

Success  with  Small  Fruits,  1880 E.  P.  Roe. 

Pêches 

p0ach  Culture,  1870 J.  A.  Fultox. 

Peach  Culture Joiix  Rutter. 

Peach ,  Pear  and  Quince,  and  Nut  Bearing  Trees 

on  the  Chesapeake  Peninsula,  1887 J.  J.  Black. 

Poires 

Pear  Culture  for  Profit P.  T.  Quixx. 

Coings 

Quince  Culture,  i88i AV.  \V.  Meecii. 

Pommes 

American  Pomologj',  1867 J.  A.  Warder. 

Apple  Culturist,  1871 S.  E.  Todd. 

Field  Notes  on  Apple  Culture,  1886 L.  H.  Bailey. 

Fruits  des  tropigues  et  semi  tropicaux 

Florida  Fruits IIei^ex  KarcourT. 

Hand  Book  of  Orange  Culture,  1881 T.  W.  Moore. 

The  Olive,  1888 A.  T.  Marvix. 

Trcatise  on  Olive  Culture,  1882 Ellwood  CoopKr. 

Condition  of  Tropical  and  Semi-tropical  Fruits  in  the  U.  S.,  1887. 
Divisiox  OF  Pomology,  Departmext  of  Agriculture. 

19 


agO  ÉTATS-UNIS 


VIII.  —  Presse  horticole. 

État  actuel  de  la  Presse  horticole  périodique  des  États-Unis  : 

American  Farm  and  Horticiiltuvist,  Richmond,  V.     L.  J.  Thompson. 

American  Florist,  American  Florist  Q\  Chicago,  Illinois. 

American  Gardening,  New-York A.  T.DeLaMareC°. 

California  Fruit  Grou'er,  San  Francisco,  Cal.     B.  M.  Rowley. 

Florist's  Exchange,  New-York A. T.  DeLaMareC°. 

Fruit  GroH'er's  Journal,  Cobden.  Illinois..  . . 

Fruit  Trade  Journal,  New- York 

Fruit  Grower,  Maçon,  Gcorgia 

Garden  and  Forest.  New-York C.  S.  Sargent. 

Gardening,  Chicago,  Illinois William  Falconer. 

Green's  Fruit  Grower,  Rochester,  N.  Y C.  A.  Green. 

Journal  ofthe  Columbns  Horticultural  Society^  Columbus,  Ohio. 

Leaflet,  AVest  Casco,  Michigan E.  S.  Thompson. 

Maj'Jlower,  Queens  C",  New-York J.  L.  Childs. 

Meehan's  Monthî)-,  Germantown,Phil.,  Pa  .  .     T.  Meehan. 

Nebraska  IlorticuUurist,  Bower,  Nebraska.  .     J.  G.  Carpenter. 

Northwest  Horticulturist,  Tacoraa,  Washingt.     Bootiiroyd  &  Tonn. 

Orchard  Fruits,  Enïiigham,  Illinois William  Dyke. 

Orange  Belt,  Rialto,  California L.  M.  Holt. 

Ornamental ikForest  Tree  Groupe/',  Evergreen, 

Wisconsin J.  J.  Pinxey. 

Park's  Floral  Magazine,  Libonia,  Pennsylv. . .     G,  W.  Park. 

Purdy's   Fruit  Recorder    and    Evaporator, 

Palmyra.  New-York A.  M.  Purdy- 

Science  and  Horticulture,  Orcutt,  California.  C.  R.  Orcutt. 

Seed  Time  and  Harvest.  La  Plume,  Pennsylv. 

Smith's  Small Ffuit Farmer,liaiwrence,KAns.  B.  B.  Smith. 

Southern  Floral  Magazine,  Clarksville,  Ten.  Morton  and  Titus. 

Success  with  Flowers,  West  Grovc,  Pennsyl. .  Dingee  &  Conrad. 

Vick's  Magazine,  Rochester,  New- York Vick  Publishing  C". 

Vine)-ardist.  Penn  Yan,  New-York J.  H.  Butler. 

M^cstern  Garden,  Des  Moines,  lowa J.  W.  Page. 

Woodsman,  Evcrgrcen,  Alabama G.  W.  Caldwell. 

Kn  outre,  des  Journaux  agricoles,  forestiers,  de  villégiature,  etc. 


'*^i0r 


FINLANDE 


373,600  kilomèlrcs  carrés.  —  2,3oo,ooo  habilauls. 

— — i-^':— 

Situe  entre  la  ScandiRarie  et  la  plaine  de  Russie,  baigné  de  deux 
Cistes  par  de  vastes  bras  de  mer,  —  les  golfes  de  Finlande  et  de 
Bollinio,  —  le  Grand-Duché  de  Finlande,  placé  sous  la  suzeraineté 
de  la  Russie,  s'étend  vers  le  nord,  du  Go"^^  au  ^o*"  parallèle,  tout  aux 
approches  de  la  mer  glaciale. 

La  population  a  des  goûts  forestiers.  L'instruction  est  déve- 
loppée chez  les  deux  sexes.  La  femme  prend  part  aux  élections 
comnmnales  ;  diverses  attributions,  la  sténographie  entre  autres,  lui 
sont  dévolues.  Elle  seconde  aussi  son  mari  dans  les  travaux  de 
culture  et  de  jardinage. 

Les  Légumes:  Choux,  Raves,  Navets,  Rutabagas,  Pois,  Haricots, 
Pommes  de  terre,  Raiforts,  Ognons,  Ails,  sont  élevés  dans  la  plaine, 
conservés  en  silos  et  vendus  à  la  ville. 

La  campagne  d'Helsingfors,  siège  du  Gouvernement,  est  travaillée 
avec  soin  par  les  cultivateurs  jardiniers.  Un  Jardin  botanique  et  une 
Station  expérimentale  y  sont  installés. 

Les  Pommes  et  les  Griottes,  récoltées  autour  des  habitations, 
servent  à  la  consommation  locale  ou  sont  destinées  aux  hôtels  ; 
les  voyageurs  y  sont  chaque  année  plus  nombreux,  grâce  à  l'initiative 
de  la  Société  des  touristes  de  Finlande. 

La  Poire,  la  Prune  se  plaisent  sur  le  littoral,  avec  quelques  légumes 
abrités  :  Choux-Ueurs,  Salades,  Concombres. 

La  Myrtille,  la  Ronce,  la  Framboise,  la  Groseille,  la  Fraise  sont 
récoltées  dans  les  taillis  et  autoui*  des  huttes  d'habitation. 

Les  conserves  de  légumes  et  de  fruits,  les  extraits  ou  préparations 
économiques  de  produits  fruitiers  ou  maraîchers  sont  préparés  dans 
les  3^  et  4''  classes  sociales  :  bourgeois,  commervants,  paysans.  Les 
nobles  et  le  clergé  s'en  occupent  peu. 

La  culture  potagère  fait  aujourd'hui  partie  des  soles  coniposant 
la  rotation  des  cultm'es  ;   cependant  les  grands  domaines   du   sud 


292  1  ISLANDE 

admcUcnt  depuis  ([uel(|iic  loinps  rassolcuieiil  liueimal.  Quant  au 
système  primitif  de  déli'iehement  par  liueendie  des  forets,  il  est 
eueore  pratiqué  en  Savolaks  et  eu  C.orélie,  provinces  de  l'est. 

Les  Céréales  ft)urnissent  des  semences  de  clioix.  Le  sol  étant 
argileux,  on  a  converti  de  vastes  plaines  en  prairies  pour  l'élevage 
du  bétail  et  l'industrie  du  lait.  Des  écoles  de  laiterie  ont  été  instituées 
par  l'État.  La  Finlande  exporte  pour  treize  millions  de  francs  de 
beurre  en  Angleterre  et  en  Russie,  sans  compter  les  chevaux,  les 
animaux  de  boucherie,  les  produits  de  la  cliasse  et  de  la  pèche. 

Ces  faits  démontrent  ce  (|u'un  peuple  laborieux  peut  tirer  du  sol. 
L'agriculture  est  l'industrie  mère  de  la  Finlande  ;  elle  occupe  80  0/0 
du  territoire  où,  déjà,  les  lacs  prennent  u,5oo,ooo  hectares. 

La  sylviculture  oflicielle  s'exerce  sur  les  i3i,5oo  kilomètres  carrés 
des  forets  de  la  couronne, —  la  moitié  de  l'étendue  forestière  du  pays. 

L'exportation  des  bois  bruts  ou  ouvrés  atteint  soixante  millions 
de  francs  par  an. 

Les  bois  destinés  à  la  France  et  à  l'Angleterre  sont  amenés  sur  le 
cours  d'eau  où  l'usine  est  installée,  puis  découpés  et  chargés  sur 
des  chalands  ([ui  sont  remorqués  jusqu'aux  navires  alTrétés. 

La  fabrication  de  la  pâte  de  bois,  dont  la  force  motrice  extractive 
était  actionnée  par  les  nombreux  rapides  du  pays,  a  fait  augmenter 
le  revenu  des  Peupliers  Trcnd)le  et  des  Sapins. 

Les  essences  les  plus  répandues  sont  :  le  Pin  sylvestre,  l'Kpicéa, 
le  Bouleau.  Le  Pin  est  l'espèce  dominante:  la  graine  se  dissémine  au 
printemps,  le  jeune  plant  se  développe  pendant  la  belle  saison,  et  en 
hiver,  la  neige,  qui  persiste  quatre  mois  durant,  le  préserve  du  froid 
toujours  dangereux  lorsqu'il  atteint  le  collet  du  jeune  arbre. 

Le  Pin  et  le  Bouleau  croissent  sur  les  terres  où  les  eaux  pluviales 
ne  séjcmrnent  pas.  L'Kpicéa  préfère  les  sols  humides;  cette  essence 
forme  le  dixième,  environ,  des  peuplements  résineux. 

Le  Bouleau  n'est  guère  employé  (juau  rôle  de  bois  de  feu. 

Nous  sommes  un  peu  sorti  du  domaine  liorticole  pur  ;  mais  le 
jardinier  qui  recueille  les  Légumes  et  les  Fruits  en  été,  nest-il 
pas  un  peu  bûcheron  en  hiver  ?  Nous  pouvons  assurer  (lu'il  n'est 
pas  le  dernier  lorsqu'il  s'agit  de  faire  le  coup  de  feu  sur  l'ennemi, 
l'ours  blanc  et  le  lou]»,  aussi  bien  que  pour  doniver  la  chasse  au  lièvre 
des  neiges,  au  co<|  de  bruyère,  et  poursuivre  la  lyrnre  des  bouleaux, 
la  liécasse,  le  lagopède  blanc... 

Nous  connaissons  plus  d'un  de  ses  confrères,  liorticultenr 
français,  (j[ui  vou(b-ait  être  de  la  ])artie  ! 


•^' 


FRANCE 


-— s-^-: 

530,400  kilomètres  carrés.  —  3S,  102,000  Ii:il)il;nils. 

— — s--*--:— 

I.  —  Action  du  Gouvernement. 

Depuis  longtemps,  le  Gouvernement  français  encourage  Fllorti- 
culture. 

Jamais  il  ne  la  autant  favorisée  qu'en  ce  moment  :  nous  espérons 
que  cette  bienveillance  s'accentuera  davantage  encore. 

La  création  du  Ministère  de  l'Agriculture,  en  1881,  ne  doit-elle  pas 
avoir  pour  conséquence  l'organisation  d'un  bureau  ministériel  de 
y Ilorti culture,  seule  ou  associée  à  la  Viticulture  ? 

En  attendant,  plusieurs  ministères  ont  une  partie  de  lllorticulturc 
française  dans  leurs  attributions. 

Le  Ministère  de  l'Intérieur  reconnaît  d'utilité  publique  les 
Sociétés  horticoles  qiii  présentent  toute  garantie  morale  et  financière. 

Le  Ministère  de  l'Agriculture  subventionne  les  Soei'étés  qui,  déjà, 
reçoivent  une  allocation  du  Conseil  général  de  leur  département, 
et  leur  accorde  des  subsides  en  argent  avec  des  médailles  lors 
des  concours  et  des  expositions.  Il  leur  donne  également  des  livres 
pour  la  bibliothèque  sociale  ou  pour  les  lauréats. 

Souvent,  le  Ministre  préside  les  distributions  de  prix  ou  s'y  fait 
représenter.  Sur  sa  proposition,  le  Gouvernement  fait  inscrire  les 
horticulteurs  au  grand  livre  de  la  Légion  d'honneur  cl  leur  confère 
la  décoi'ation  du  Mérite  agricole,  instituée  en  i88'3.  Les  ouvriers  de 
culture  ont  des  titres  à  la  médaille  d'honneur  agricole,  après  trente 
années  de  services. 

Le  Ministère  admet  la  culture  des  pépinières,  des  potagers,  des 
vergers,  des  parterres  au  bénéfice  des  concours  régionaux,  et  décerne 
des  objets  d'art  et  des  médailles  aux  établissements  producteurs  de 
«  l'horticulture  »  ou  de  «  l'arboriculture  ».  qui  ont  été  visités  et  jugéfj 
dignes  par  un  Jury  spécial, 


394  FRANCE 

Les  légumes,  les  fruits,  les  fleurs,  les  arbres  et  arbustes  ont  leur 
entrée  au  Concours  général  agricole  de  Paris  et  aux  Concours 
régionaux. 

Les  champs  d'études  et  d'expériences  sont  mis  à  la  portée  des 
cultivateurs  de  toute  espèce  de  végétaux. 

Les  Stations  agronomiques  rendent  des  services  aux  jardiniers  et 
au  commerce  des  graines,  par  l'analyse  des  terres,  la  vérification 
des  engrais,  l'essai  des  semences. 

L'Administration  des  Forêts  s'approvisionne  assez  souvent  auprès 
des  pépiniéristes  pour  le  boisement  des  friches  et  le  peuplement 
des  bois  et  des  forêts. 

Le  personnel  du  Ministère,  les  Inspecteurs  généraux  et  les 
Professem's  d'agriculture  entretiennent  de  bons  rapports  avec  les 
horticulteurs. 

Le  Ministère  de  l'Instruction  publique  contribue  pour  une  large 
part  à  l'enseignement  horticole,  en  subventionnant  les  Chaires 
départementales  d'Agriculture  et  en  demandant  aux  Écoles  normales, 
aux  Écoles  primaires  supérieures  ou  communales  l'annexion  d'un 
jardin  quelconque,  qui  s'impose  définitivement  aux  créations 
nouvelles. 

l^  musée  scolaire  s'enrichit  de  collections  d'histoire  naturelle  fort 
utiles  à  l'enseignement. 

Nos  professeurs  d'agriculture  et  d'horticulture  deviennent  des 
organes  influents  du  progrès,  par  leur  enseignement  dans  les  établis- 
sements d'instruction  à  tous  les  degrés,  à  l'un  ou  à  l'autre  sexe. 

De  même  que  l'Administration  de  l'Agriculture,  l'Instruction 
publique  souscrit  aux  ouvrages  horticoles  en  faveur  de  nos 
Associations;  celles-ci  en  enrichissent  leur  bibliothèque  ou  les 
décernent  à  titre  de  prix  aux  instituteurs  et  aux  institutrices. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- Arts  comprend 
le  monde  horticole  dans  la  répartition  des  palmes  académiques. 

Le  Muséum  d'histoire  naturelle  et  les  Jardins  botaniques  appar- 
tiennent à  son  Département. 

Le  Ministère  du  Commerce  et  de  l'Industrie  place  l'Horticulture 
sur  un  rang  d'égalité  avec  l'Agriculture,  les  Beaux-Arts  et  les 
grandes  branches  de  l'Industrie,  au  programme  des  Expositions 
universelles. 

La  Direction  des  Postes  et  Télégraphes  grossit  son  budget  avec  le 
mouvement  d'affaires  causé  par  les  catalogues  d'horticulture,  la 
correspondance,  les  envois  postaux,  etc. 

L'Administration  des  Colonies  a  sous  ses  ordres  des  jardiniers 
et  explorateurs  qui  contribuent  à  faire  valoir  nos  richesses  coloniales. 


FRAXCR  295 

Le  Ministère  des  Travaux  publics  traite  les  ([ucstions  di-  Irauspoil 
«les  véjçélaux  et  de  plantations  routières.  Sur  ces  deux  points,  il  est 
parfois  lohjct  de  rédanialions  de  la  part  des  intéressés. 

Enfin,  le  Ministère  des  Finances  encaisse,  avec  une  gravité  tout 
ollicielle,  les  inipiHs  (pii  grèvent  l'exploitation  du  sol  et  les  transac- 
tions l'orcées  de  ses  produits. 

r 

li.  —  Ecoles  d'horticulture. 

A.-  ENSEIGNEIÏIENT  AGRICOLE  ET  HORTICOLE  PAR  LÉTAT. 

Ouvrant  la  séance  solennelle  de  la  Société  nationale  dagriculture 
de  France,  le  4  juillet  1893,  rhonorable  président,  M.  Eugène 
Tisserand,  Conseiller  d'Etat,  Directeur  de  l'Agriculture  au  Ministère, 
proclamait  l'extension  de  l'enseignement  agricole  en  France  sous  les 
auspices  du  Gouvernement  de  la  République. 

L'Administration  de  l'Agriculture  n'a-t-elle  pas,  en  elTet,  créé, 
organisé  et  subventionné  des  établissements  d'instruction  agricole  et 
horticole,  à  divers  degrés? 

Partout,  nous  retrouvons  l'Horticulture  expliquée,  démontrée  ou 
professée  par  des  maîtres  de  la  parole  ou  de  la  pratique,  dont 
l'action  est  secondée  par  des  jardins  d'expériences  ou  de  profit. 

L'enseignement  de  la  Botanique  vient  s'ajouter  à  l'Horticulture 
dans  les  Etablissements  de  l'Etat  ci-après  énumérés  : 

L'Institut  national  agronomique  fut  créé  le  3  octobre  1848,  à 
Versailles.  Auguste  Hardy  était  alors  jardinier  chef  et  M.  Duchartre, 
professeur  de  botanique. 

Reconstitué  le  9  août  i8^G,  à  Paris,  après  une  interruption  de 
quatorze  années,  il  a  pour  directeur  actuel  M.  Eugène  Risler. 

Les  cours  durent  deux  années.  L'entrée  des  élèves  est  mise  au 
coneom's;  un  grand  nombre  de  jeunes  gens  français  et  étrangers  s'y 
présentent. 

Le  diplôme  d'ingénieur  agronome  est  délivré  à  la  sortie,  après 
examen. 

Les  champs  d'expériences  sont  à  Joinville-le-Pont,  près  de  Paris. 

L'École  nationale  d'agriculture,  à  Grignon  (Seine-et-Oise), 
fondée  en  18^9,  par  Auguste  Relia  et  Poloneeau.  a  pour  directeur 
M.  Philippar;  le  douuiine  comprend  jfi'è  hectares. 

L'École  nationale  d'agriculture,  à  Grandjouan  (Loire-Infér"'), 
créée  en  i833.  doit  être  transportée  prochainement  à  Rennes,  Direc- 
teur, M.  Jules  Godefroy. 


2q6 


FRAXCE 


LÉcole  nationale  d'agriculture,  à,  Montpellier,  d'abord  créée 
en  iS4i.  par  Nivière.  à  la  Saulsaie  (Aiii),  l'ut  réinstallée  à  la  Gaillarde 
(Hérault),  eu  1870,  par  l'Etat,  et  s'occui^e  plus  spécialement  de  la 
viticultiu'e.  Directeur.  M.  Gustave  Foex. 

L'École  nationale  forestière,  à  Nancy,  créée  pendant  l'année 
1824.  Une  station  expérimentale  y  l'ut  annexée  en  1882.  Plus  tard, 
le  Ministère  décidait  que  les  élèves  de  l'École  forestière  seraient 
recrutés  à  l'Institut  national  agronomique.  Directeur,  M.  Boppe. 

École  vétérinaire  d'Alfort,  créée  on  1766.  Directeur,  M.  Trasbot. 

École  vétérinaire  de  Lyon,  créée  en  171 1. Directeur,  M.  Arloing. 

École  vétérinaire  de  Toulouse,  fondée  en  1828.  Dir'^M.  Laulanié. 

Écoles  pratiques  d'agriculture  organisées  dans  les  départements: 


DKPAHTKMKMS 

Kt:orj:s  i'hath^iks 

Dinr.CTi-.rns 

OATi:  1)1-:  CKKATION 

M. M. 

Aisne. 

(à'ézaney. 

Brunel. 

26  février  1891. 

Al^er. 
Allier. 

Rouïba. 

Deeaillet. 

12  aoiit  1882. 

Gennetines. 

Desriot. 

16  novembre  1888. 

Aljjes  (Basses). 

Oraison. 

^\■olll■. 

29  avril  1891. 

Ali)es-Maritimes. 

Antibes. 

Gos. 

26  février  1891. 

Ai-dennes. 

Rethel. 

Coutte. 

7  mars  1890. 

Bouches-du-Rhône. 

Yalabre. 

Crespin. 

2G  juin  1884. 

Charente, 

Les  Faurelles. 

Biais. 

28  avril  1892. 

Cùte-d'Or. 

Beaune. 

Durand. 

25  octobre  1884. 

Creuse. 

Les  Granges. 

Dufresse. 

10  juin  1892. 

Creuse. 

(ienouillat. 

Mingasson. 

19  novembre  1892. 

Eure. 

Le  Neubourg. 

P argon. 

■$septembrei89i.' 

Finistère. 

Le  Lczardeau. 

Baron. 

29  juillet  1881. 

Garonne  (Haute-). 

Ondes. 

Tallavignes. 

24  août  1889. 

Ille-et-Vilaine. 

T  rois-Croix. 

Hérissant. 

'k>  novembre  1888. 

Indre. 

Cllon. 

Masson. 

8  juin  1894. 

Loiret. 

Le  Chesnoy. 

Jolivel. 

12  janvier  1889. 

Lot-et-Garonne. 

Saint-Pau. 

Capgrand-Molhes. 

i3  août  1889. 

Manehe. 

(^oignv. 

Etienbled. 

21  août  1886. 

Manelie. 

Sartilîy. 

x\.ubril. 

1887. 

Marne  (Haute-). 

Saint-Bon. 

Rolland. 

21  octobre  1876. 

>Li}'enne. 

Beaueliène. 

Coignard. 

'k  août  1889. 

Meiirthe-el-Moselle. 

Mathieu-de-Dom'. 

Thiry. 

'k  octobre  1879. 

Meuse. 

Les  Mereliines. 

Krant/. 

29  janvier  1876. 

Meuse. 

Ménil-la-Horgne. 

Doyen. 

27  décembre  i883. 

MorJ)ihan. 

Grand-Resto. 

Le  Dain. 

2  janvier  1889. 

Nièvre. 

Cf)rijigny. 

Grandjean. 

à  avril  1894. 

Nord. 

\\'agnonville. 

Manteau. 

Juin  1894. 

Pas-de-Calais. 

Bertlionval. 

Diekson. 

i(>  novembre  i885. 

Puj-de-Dùmc. 

La  Molière. 

Puissant. 

11  juillet  1883. 

Rliône. 

Kcully. 

Pulliat. 

I"  mars  i883. 

.Saone-cl-Loire. 

Frjutaine. 

Rayiiaud. 

3o  juillet  1892. 

.Saône  (H.iute-). 

S.iint-Réiny. 

(L'irou. 

18  décembre  1876. 

Seiiie-lnlérieure. 

Aumale. 

Ba/angeon. 

1(5  décembre  1887. 

Somme. 

Le  l'araelel. 

Tanviray. 

4  février  188G. 

^'aucluse. 

.Vvignon. 

Allier. 

3o  octobre  188G. 

Vendée. 

l'être. 

Vauehez. 

iG  décembre  1887. 

Vosges. 

Saulxures-s-M. 

Poussier. 

3i  mars  i88.>. 

Yonne. 

La  Brosse. 

Thierry. 

2.5  juillet  1882. 

Les  Écoles    pratiques    d* Antibes.   d'Ecully,   d'Oraison    sont   plus 
spécialement  des  Ecoles  pratiques  d'agriculture  et  d'horticulture. 
Beaune,  Écully,  Yalabre  ont  des  cours  spéciaux  de  viticulture, 


FHAxr.i: 


^o: 


Nous  passons  les  Kcoles  spéciales  do  iV(iinaf,^erio.  (ravioulturo.  Je 
piseiriillure;  mais  nous  devons  signaler  l'École  pratique  forestière 
des  Barres  (Loiret),  destinée  à  l'éducation  des  gardes-lorestiers 
domaniaux,  depuis  iH7'3,  et  des  gardes  généraux  adjoints,  depuis 
1884,  installée  sur  le  domaine  eréé,  dès  i8'jG,  ]Kir  Philippe-André 
Lévéque  de  Vilmorin.  L'Klat,  devenu  propriétaire  en  18GG,  en  a 
confié  la  direction  à  M.  Constant  Gouët,  directeur  actuel. 

Fermes-Écoles.  —  L'enseignement  du  jardinage  y  est  avant  tout 
prati(pie  ;  la  culture  potagère  y  domine. 


Dl'.rAUTI.MIiNTS 

i-i;hmi:s-i';<:()m:s 

i>iHi:(ii:ti«s 

MM. 

Ai'icge. 

Royal. 

Jaul)ert. 

Aude. 

Jiose. 

Heylles. 

(Mian'nli'-IiilÏTiourc. 

l'uillxireau. 

lîouseasse. 

Cht-r. 

Laniuoy. 

l'allienne. 

(^orrèzo. 

Les  Plaines. 

(Miauvin. 

l)<)ul)s. 

La  Roeiie. 

Tar.ly. 

(laroiine  (Haute-). 

(  laslelnau-les-Nanzes. 

Taelmircs. 

Ccrs. 

La  Hourre. 

Lalitau. 

(liroiulf. 

^Llell()re. 

(louraiid. 

Loire  (llaule-). 

Nolliac. 

(^Iiaudier. 

Lot. 

Le  Montât. 

Dufour. 

Lozère. 

(]|iazeiroleltos. 

(".nieize. 

Orne. 

Saiil-Gaulier. 

lUin. 

Vienne. 

Monllouis. 

De  Larelause. 

A'ienne  (Haute-). 

(ihavaijfnae. 

De  Rnieliard. 

Vosges, 

Le  lîeauiroy. 

Le  Rlanc. 

A  tous  ces  foyers  d'enseignement,  il  convient  d'ajouter  : 

I"  Les  Stations  agronomiques,  au  nombre  de  ^5  environ,  dotées 
d'un  laboratoire  de  recherches  sur  la  sélection  des  plantes,  la  physi- 
que végétale,  l'étude  des  semences  et  des  engrais. 

2"  Les  200  Chaires  d'agriculture  départementales,  d'arrondisse- 
ment ou  de  canton,  confiées,  après  concours  institués  par  le  Ministère 
de  l'Agriculture,  aux  brillants  sujets  de  nos  Écoles  supérieures,  et 
qui  portent  la  bonne  parole,  contribuant  ainsi  au  perfectionnement 
de  la  culture  des  jardins  de  la  ferme,  des  vergers,  des  pépinières,  du 
vignoble  et  de  l'exploitation  forestière. 

Il  faut  savoir  gré  au  Grand-Maitre  de  l'Université  d'introduire 
l'horticulture  au  progranune  des  Écoles  communales,  des  Ecoles 
secondaires  ou  primaires  supérieures,  et  des  Ecoles  normales  d'insti- 
tuteurs ou  d'institutrices,  d'en  favoriser  l'entrée  aux  collèges  et 
lycées,  de  seconder  l'organisation  d'Ecoles  primaires  agricoles, 
d'après  un  programme  rédigé  par  ]\I.  Eug.  Tissei-and.  On  peut  en 
voir  l'exemple  à  Bar-sur-Seine  (Aube),  à  Dourdan  (Seine-et-Oise),  à 
Cadillac  (Gironde),  etc.  N'oublions  pas  que  les  petits  cultivateiu*^ 
forment  les  96  ceatièmes  <Je  notre  population  rurale  ! 


29^  FRANCE 

Quant  aux  Écoles  de  laiterie,  il  se  trouve  encore  là  des  sujets 
d'enseignement  du  jardinage  aux  jeunes  filles.  Citons  les  Écoles  de 
Coëtlegon  (lUe-et-^'ilaine),  ot   de    Kcrlivcr,   à   Hauvec  (Finistère). 

B.-  EHSEIGHEWIENT  AGRICOLE  ET  HORTICOLE  LIBRE. 

En  dehors  de  ces  Ktablissenients  qui  appartiennent  complètement 
à  l'État,  il  existe  des  Institutions  libres  —  la  plupart  siiljventiounées 
—  où  le  jardinage  est  enseigné  par  des  savants  ou  des  praticiens 
expérimentés.  Il  nous  suflira  de  citer  les  maisons  principales,  qui 
u'iiésitcnt  pas  à  prouver  leur  valeur  dans  nos  Expositions  publiques  ; 

L'Institut  agricole  de  Beauvais  (Oise)  ; 

L'Institut  des  Frères  à  Dijon  (Gôtc-d'Or)  ; 

L'Institut  des  Frères  à  Reims  (Marne),  etc. 

Ces  trois  établissements,  bien  organisés,  disposent  de  vastes 
jardins  d'expériences  et  de  laboratoires  d'analyses. 

On  aura  bientôt  un  établissement  analogue  organisé  près  de 
Troyes  (Aidje),  sur  le  domaine  de  Foicy,  par  l'École  Saint-Bernard, 
placée  sous  la  direction  des  Oblats  de  Saint-François-de-Sales. 

LÉtat  encourage  aussi  les  Refuges  laïques  ci-après  : 

Orphelinat  agricole  Rayer,  à  Anctonville (Calvados); 

—  Leclerc-Chauvin,  à,  Angoulême  (Charente); 

—  de  Valence  (Drôme)  ; 

—  de  Voir  on  (Isère)  ; 

—  du  Ray  (  Loire-Inférieure),  pour  jeunes  filles  ; 

—  des  Merles  (Oise)  ; 

—  de  Saint  Éloi  (Haute-Vienne): 
Asile  a'gricole  Bordas,  à  Chàteaudun  (Eure-et-Loir)  ; 

—  de  Saint- Cyr  l'École  (Scinc-et-Oise)  ; 
Colonie  agricole  de  Saint-Louis  (Gironde)  ; 

—  d'Ay  (Marne)  ; 

—  de  San  vie  (Seine-Inférieure)  ; 

Les  Orphelinats  agricoles  de  Vallon  (Ardèchc)  et  Saverdun 
(Ariège),  élèves  protestants  ; 

Les  Colonies  agricoles  des  Jommelières  et  de  Sainte-Foy 
(Dordogne),  élèves  protestants. 

L'Administration  pénitentiaire,  l'Assistance  publique  et  des 
associations  de  philantliropes  admettent  l'horticulture  parmi  les 
facteurs  du  travail  ot  de  la  moralité,  par  exemple  : 

A  l'Asile  de  Mettray  (Indre-et-Loire);  à  l'Asile  de  Citeaux 
(Cote-d'Or),  etc. 

Voici  un  tableau  résumant  les  Orphelinats  congi'éganistcs  de 
garçons  ou  de  filles,  où  le  jardinage  est  mis  en  pratique. 


^  I-- 


FRANCE 

(Jri'iielin'.vts  aguigoles  (Garçons). 


^99 


NOM  DE  L  ET.vriLIs.SK.MKNT 


AnNis, 

pW's  Calioi's 

(Lût). 

SAINTE-ANNE-(lf-|$OMPAS, 

.\vi!,'non 
(Vaucluse). 

Saint-Joseph,  faubourg 
ilo  Cambrai,  A  nai)auiiu 
(Pas-clo-Calais). 

Saint-Ueouges, 

Boaumont-Cottagc, 
par  (Uintln  (Aubo). 

JÎEAIIPO.S'T, 

par  C.oligny 

(Ain). 

Bléville, 

par  1.0  Havre 
(Selno-liif('rk'urc)- 

La  Roussel  a  YE-en-llii'UX 
par  Allairo 

(Morblliaii). 

Caen. 

71,  rue  (le  Uayoux, 
(Calvados). 

Saint-Sauveuii, 

A  ('ollulo,  par  lUoin 
(l'uy-do-DiMiic). 

CHAMBÉrtV, 

au  Uocago 

(Savoir). 

CCSTA    «e    IÎEAI  ItECAIlD, 

à  Cliaiiilx'-ry 

(Savoio). 

Saint-Joseph-iu-I.ac, 
à  Ciions,  par  Dou vainc 
(Hauto-Savoit.'). 

Les  Choisinets, 
par  Langogiie 

(LOZÎTf). 

De  Hkthanie,  à  CiJjourc. 

par  Saint-Jeau-dc-Luz 

(Basscs-l'j  rt'iK'i-s). 

De  Saint-Joseph. 
Couboj  rac,  p'  Consac 
((iirondo). 


I''r('ros  .Saliit-daiirii'l. 


Frères 
Saint-l'icrrc-C's-Liens 

l''rôros 

S'-François-d'Assisos, 

Frères  agriculteurs. 

fondé  par  M.  (ioorgos 

dos  Etangs. 
Frères  du   St-Esprlt. 

Pctitos-S(iJursd(>Jésus 
Franciscaines 


Hcllgleuses 
Franciscaines. 

Frères 

de 

S'-Françols-d'Asslso. 

Sœurs 

de 

Salnt-Vlncont-de-Paul 

Pères  du  Saint-Esprit 

et  du 
Saint-Cceur  de  Marie. 

Sœurs 

de 

Salnt-Vincent-(ie-Paul. 

fondé  par  l'abbé 
Costa  de  lleauregard. 

Soeurs 
Salnt-Vinoent-dc-Paul. 

fondé  par  le  I>.  Josi'iih 

Frères 
Sainl-Françols-Uégis. 

Frères 

des 

Écoles  Chrétiennes. 


Frères  de  Ploërniel. 


fondé  |iar  le 

patronage  des  enfant; 

lAlsace-Lorraine. 

Société  de  Marie. 


A 

:e 

PItIX 

DE 

Aitmis 

Sortie 

IVnsion 

Trous- 

SIM  11 

10 

ans 

18 

ans 

-20(1  fr 

50 

ans 

1 0  A  17 
ans 

2V(» 

50 

ans 

10  A -21 
ans 

■200 

30 

II! 
ans 

20 
ans 

-2'.o 

50 

3  à  5 
ans 

13ÙU 
ans 

50 

100 

;t  A  4 
ans 

ans 

•250 

50 

I.J 

20 

200 
A 

250 

50 

ans 

ans 

0  à  8 
ans 

15 

ans 

300 

50 

'.)  à  t  -.i 
ans 

20 
ans 

250 

A   3  GO 

selon  âge 

il 
fournir 

3  A  7 

ans 

du 
place- 
ment. 

lin 

2'.0 

100 

3à7 

de  l'ap- 

ans 

pren- 
tissage 

300 

100 

13 
ans 

18 
ans 

180 

» 

- 

17 

il 

ans 

ans 

120 

fournir 

"J  ans 

18 
ans 

18  à  21 

180 

» 

ans 

ans 

2^0 

50 

SPKCIALITKS 


Cranile  ruiliire, 
liurliculture, 
viticulture. 

Jardins, 

vignes 

(su  lieclares). 

Ferme, 

basse-cour, 

Jardin. 

Culture, 

horticulture. 


Jardinage, 
agriculture. 


Jardinage. 


Agriculture, 
meunerie. 


Jardinage. 


Agriculiure. 
horticulture. 


exclusivement 
liortieole. 


exclusivement 
horticole. 


Agriculture, 
horticulture. 


Jardinage, 
culture. 


Horticulture, 
agriculture. 


Agriculiure, 
horticulture. 


X>0 


KRAXCE 


NOM  r>E  L"KT.\nLIS>EME\T 


CorRBESSAC-LES-NÎJIES, 

((îanl). 


noMois, 


Uijoii 
(r/ito-ilOr). 


DOWAINE 

(Hautc-Savole). 
Asile   rural. 

DrCHERAIS -EN-r.Aill'BO.N 

(Loire-lnforicun). 

Elancoirt, 

par  Trappes 
(Seinc-et-Oise). 

L'Épixe, 
par  Chàlons-s-Marno 
(Marne)- 


Fernev  (Aiiii. 


F.A  Ferté-Saixt-Aibis 

(Loiret). 
ùri»helinat  Saint-Léon. 

N0TRE-DASIE-r)L-FLEIX, 

Fleix 

(Dordogne). 

NOTRE-F)AME-  IH-CaXTAL 

La  Forrt, 
liar  Cahinil  (Cantal), 


Ailnii^ 


r.iEi.. 


par  l'utanges 
(uni.). 


Refuf,'e 
(les  Enfants  aljamlonnrs 

(iHANI)  Qlevii.i.v. 
par  Kouen (Scine-JnftT.). 

I)E  Saint-Joseph. 
IfOuJevarrl  des  Adieux, 
(Jrenolde  (Isire). 

IiE  Notre-Dame  ir'IoNv, 
Ifrny.  par  Fismes 
(Marne). 

Kavmar.  par  Najac 

(Aveyron). 
Fondé  par  M.  Cibkl. 


SivuiN  de  S'-Josepli 

de  Vesseaux 

(Ardèclie). 

Frères 

de 

Saint-Vineent-ilf-Paul. 

fondé 

par  le  R.  P.  Joseph. 

Sreurs  de  la  Croix. 

laljbé  Dabin. 

fondé 
par  labbc  Méquignon 
S"  S*-Vincent-df-Paul. 

fonilé  et  dirigé 

par  labbé   l'ierron, 

curé  de  l'Épine. 

Petites  -  Sœurs 

des    Orphelins    de 

IJcUey. 

Religieuses 

de  rjmraaculée- 

Conception. 

l'n  Prêtre 

de  la  maison  de  l'abbé 

Roussel. 

Frères 

de 

Saint- Vineent-df-1'aul. 


Sous  le  patronage 
de  ré\é(|ui'  de  Séez. 
In  prêtre  du  diocèse. 


Pères  du  Saint-Esprit. 

Su'urs 

de 

.Saint-Joseph  deCIuny 

Frères 

des 

Écoles  Chrétiennes. 


Religieux  Trappistes. 


Frères 
df  Saini:Viateur. 


Sorlif 


PRIX      DE 

Pensiou 


C 

ans 


6 
ans 


5  à  10 
ans 


2  à  7 
ans 


i  ans 


.ï  à  12 
ans 


10 
ans 


3  à  10 

ans 


3  à  9 
ans 


7:\  11 

ans 


ans 


lOA  là 

ans 


8à  ii 

ans 


18 
ans 


-2(1 
ans 


13 

ans 


18 
ans 

12  à  IG 
ans 

13  à  1j 
ans 

suivant 

tOHVfU- 

lion. 

13 
ans 


18 
ans 


21 

ans 


200 

18(1 

18(1 

200 
300 

'*00 

200 

240 


Trous- 
seau 


SPECIALITES 


fournir 
50 

50 
50 

50 


1« 
ans 


15 

ans 

21  ans 

avee 
(n^agm. 

18 
ans 


180 


250  fr. 
jusqu'il 
12  ans, 
200  f  Ae 
IZkli. 
gratuit 
rnsuitc. 

300  fr. 

Craluit 

pour 

l'arrond. 


200  fr. 
jusqu'il 
15  ani. 


gratuit 


50 


50 


50 


10 


50 


fonroir 


Travaux 
agricoles. 


Crande  culture, 
horticulture. 


Agriculture, 
horticulture, 


Jardinage, 
agriculture. 

Jardinage, 


Travaux 
agricoles. 


Jardinage. 


Jardinage. 


Agriculture. 

viticulture, 

jardinage. 

Agriculture, 

soin 
des  bestiaux. 


Agriculture. 

iHirliculture 

(culture 

de  80  hectares). 


Agriculture, 
jardinage. 


Jardinage. 


Agriculture. 

('•levage  de  besl. 

horticulture. 


Agriculture. 


KKAXCE 


3oi 


NOM  DE  L  KTAIll,ISSK.MKNT 


De  Saint-Joski'h, 
Nourr.'iy,  ]>•■  S'-Aiiiaïul 
ile-ViMidnino  (L.-el-C.) 

Ohuevii.i.k,  \)^  l'acy-sur 

KuiT  (Kurr). 

Ecolo  iirDfi'ssidiiiR'lle 

l't  at^ricolc. 

HoiTE    DE    Itl  ItMS. 

l'au 
(Uassc.s-Pyirm'i's) 


DIIti;(.TD>.\ 


AtiE 

Admis       Sortir 


IMIIX       DE 

Prniion 


De  Saint-Alexis, 
IVypogoux, 
par  l.autrec  (Tarn). 

POLILI.É. 

l)ar  les  l'onls-(ic-Cé 
(Maino-et- Loire). 

De  IJethléem. 

licims  (Manie), 
liue  Jaeiiuarl,  -l't. 

De  S'-KiiANçoi.s-llÉ(;is, 
l-a  Koclio-Arriaud, 
par  l.é  l>uy 
(Haute-Loire). 

De  Saixt-A.ntoi.ne. 
par  Saiiit-deiiis 
(Cluireiite-iiiforieure). 


Du  Sacké-Oh-uh, 

Saiiil-Dié 
(Vos^'e.s), 


S'-Mai»tin-des-Dolets, 
près  Tours 
(lii(lre-el- Loire). 

ItE  Saint-Joseph. 
S'-l'ierre-le.s-(".alais 
(l'as-tle-Caiais). 

S'-Joseph-de-la-Payé, 
Soint-Yriei.x 
(Haute- Vienne). 

Salvert. 

par  Mi^rni' 

(Vienni). 

l'ilOVIDENCËS  AliKlCOLES 

lie  Saint-Isidore. 
Seiliiip.   par  Hourg 
(Ain). 


Frères 

de  S'-Franeois-llégis 

du  l'uy. 


fondé 
par  M.  Itonjeati. 


S<eurs 
Saiiit-Vinceiil-ilf-l'aul. 


Frères 

de 

Sainl-Frant;ois-Régis. 

Sœurs  de  la  Cliarilé 

de 

Sainte-Marie. 

Laltlu'  Uonnaire. 

S(vurs 

du  S'-Enfan(-Jésus. 


Frères 
de  S'-FraiK;ois-Hégis 


Frères 

de 

S'-Franeois-cl'A.ssises, 


lalilié  llariienon. 


Sii'urs 

de  la  Présentation  de 

la  Sainte- Vierire. 


des  ecclésiasliiiues. 


Relitîleu.v 
de  Sainte-Croix. 


Sieurs 
di'  Sainte-Philomène. 


Steurs 
Franciscaine^ 


8  à  1:2 
ans 


DJ 

ans 


9  à  1-2 
ans 


5  à  6 
ans 


'2  à  5 
ans 


$à  11 
ans 


is 
ans 


19  ans 
avcr 


2iO  fr 


l-2(» 


i:i(t  fr 
jiisi|u'ii 


fngagem.  15  ans 


IS 
ans 


vers 
1 7  ans 


19 
ans 


"200  fr 


-2;iO  fr. 
jnii(|ii'ii 
13  ans 


200 

à 

230 


Troui- 

KUU 


ans 


ans 


210  fr. 
jusqu'il 
^,,„  ,  "iuaiiilils'l2ans 
"  '  ,  I  pnivfnt  ISO  fr. 
'  ^  se  placer  de 
12  à  II) 
ans 


8 
ans 


3  à  7 

ans 


18 
ans 


18 

ans 


18 

ans 


17àl9 
ans 


250 
ou  300 
jusqu'à 
15  ans 

250 


200 


300  fr. 
jusqu'il 
15  ans 


(e  qui 

peut  ftrp 

ilonnr. 


SI'tClAI.ITh^ 


50 


100 


60 


50 


11  à  13  18  à  21  -.'-"  ^!'.-       „,. 
jusqn  a        30 

13  ans 


50 


50 


fournir 


Africullure. 


Af,'rieulturo, 
hnrlieulture. 


Culture, 
jardinage. 


Vifïnolile, 
soin  du  liélail. 
exiil.  de  ferme. 

Inslr.  atcricole, 

jardinage, 
grande  culture. 

Culture    inaraî- 

elière.  arhori- 

culture  fruitière. 


Agriculture, 
horticulture. 


Agriculture. 


Agriculture 


AgricuIlurCj 
jardinage. 


Horticulture. 


Agriculture. 


Agriculture, 
horticulture. 


Horticulture^ 
grande  culture. 


3oi 


FRANCE 


NOM  HE  L  ETABLISSEMENT 


Kerbot, 

par  Sarzoau 
(Morliilian). 

Kehhabs,  par    Saracau 
(Morl)ilian). 
Asile  rural. 

PnOVIDENCF  AGUICOLE, 

Lacépi'ile, 
par  Saint-Cirq 
(Lot-et-Garonne). 

Saint-Joseph, 

Lavelanet 
(Ariège). 

Lerins, 

par  ("annes 
(AIpes-Marilimcs). 

LCCIlÉ-THOLAnSAIS, 

par  Saint- Varcns 
(Deux-Sèvres). 

Providence  Caille, 
à  Fourvières  (Montée 
des  Anges,  9), 

Lyon  (Rliône). 


Melay-ue-la-Cour, 
parMontaigu  (Vendée). 

Meplier-Ulanzy, 

(Saônc-cl-Loire). 

Mesnil-Saint-Firmin, 

et  ferme  de  Merle 

((Jise) 

Colonie  Notre-Dame, 
La  Moorre,  par  Savenay 
(I>oiro-lnférleure). 
Suceurs,  de  l'orphelinat 
de  Nantes. 

La  Moerhe, 

par  Savenay 
(Loire-Inférieure). 

Mont  Sai.nt-MicheL, 

(Manche). 

F)K  Bethléem, 

quartier  Saint-Félix, 
Nantes    (Loire- Infér")- 


De  Saint-Jo>ep(I, 
1^  Navarre,  jiar  \ji  Crau- 
d'Hyêres  (Var). 


Frères 

de  S*-Fran(;ois-Régis 

(lu  l'uy. 

Sœurs 

de 

Saint-Vincent-de-l'aul. 


ï^(l■urs 

S'-Fran(;ois-d".\ssise 

de  Seillon. 


laljbé  Clanct, 


lleligieux 
Cisterciens. 


Frères  de  Marie. 


Frères  Maristes. 


l'abbé  de  Suyrot 

Sœurs  de  Saint-Cœur 

de  Momiaison. 

Sreurs 
Franciscaines. 


Sœurs  Saint-Joseph 
de  Cluny. 


So,'urs  de  Bethléem. 


Sœurs 
Cannélites  Tertiaires. 

Sœurs 
de  la  Miséricorde. 

fondé 
par   l'abbé    llauduz. 
Sœurs  de  Bethléem. 


Prêtres 

de 

S'-François-de-Sales. 


Adniii       Sortie 


a 


i  à  s 
ans 


3  à  7 
ans 


dessous 
del2aiis 


10  à  13 
ans 


8à  11 

ans 


6  à  10 
ans 


is 
ans 


13 

ans 


16 
ans 


21 
ans 


engagera 
à  i8  ans 


18  3  21 
ans 


13 

ans 


.•^PECIALITtS 


3  à  10  16  A  18 
ans       ans 


9 
ans 


6 

ans 


13 
ans 


U 


0 
ans 


tout  iiff. 


\1 

ans 


divers 
âges 

18 
ans 


18 
ans 


18 
ans 

13 
ans 

IK 

ans 

rien 
de  lixé 

pour 

la 
sortie. 


■200 


20(1 


180 


200 


250 


2i(l 


300 


180 


180 
à  200 


2i0 


200  fr, 

pendant 

2  aoi 


150  fr. 
juiqu'k 
iG  ans. 

200 


200 


gr«  a  gre 


.jO 


fournir 


50 


100 


50 


a 
fournir 


50 


50 


50 


Agriculture, 

élevage  de  be.st. 

liorticulture. 


Jardinage. 


Agriculture. 


Agriculture, 
horticulture. 

École 

professionnelle, 

jardinage, 

Agriculture, 

arboriculture, 

horticulture. 


Jardinage. 


Agriculture, 
horticulture. 

Agriculture, 
jardinage. 

Travaux 

agricoles. 


Grande  culture, 
jardinage. 


Jardinage, 
agriculture. 


Jardinage. 


Jardinage, 

travaux 

le  la  cami)agnc 


Agriculture, 
horticulture. 


FIIANCE 


3o3 


NOM  US  L  KTABLISSKME.NT 


l)K  Sens, 
boulevard  (lu  Miili,  31 
(Yoniic). 

Colonie  he  Seiivas, 

par  Alais  ((iard). 

fiiiidrc 

liar  M.  Varin-d'Aiiivi'llo. 

TllODLKE, 

l»ar  Virivillo 

(ISÏTO). 
VAriillIMENMI,. 

par  Pi'Tii  rs 

(Mauclic). 

Vaijoirs. 

par  l.ivry 
(Sciiif-et-oisf). 
Asilc-écolo  Fcriélon. 

Notre-Dame 

l'ES     TllEIZE-PlEItlIES.     à 

Villtfranchc  (Aviyruii). 

ViLLEPIlELA, 

(Scine-et-uisf). 


Nrurs 

de  la  Providence 

d'AleM(;on. 


Sii'urs 
Saint- Vincenl-(le- Paul 


t^(|'Urs 

de  Nolre-l»ame-de-la- 

C.roix. 

Itcii^deuscs  desÉcides 
("liri'lieiiiies  de  Saint- 
Sauveur-le-Vicomle. 

fondé 
parl'aiil)é  Duiieau. 

Frères  des 
Écoles  Chrétiennes. 

Frères 

de 

Saint-Viateur. 

fondé 
Iiar  M.  IJonjean. 


an> 


a  A  9 
ans 


ans 


8à  li 
ans 


15 

ans 


IK 


li 

ans 


13;\1'» 
ans 


18 
ans 


I'11I\ 

liK 

--«*.  -^ 

-- — - 

Prnsiun 

Trous- 
ir:iu 

-2:.n 

50 

1-2(1 

Tuarriir 

•2'.(t 

il 
fournir 

-250 

3C)(i  fr. 

30  fr. 

pour 

le  vin. 

-200  fr. 

jusqu'à 
16  ans. 

1 

liO 

SPECIALITES 


Culture, 
j.irdiiiaire. 


Agriculture, 


A;:riculture, 
horticulture. 


Jardinage. 


fne  école 
d'horticulture 
est  annexée. 


A{,Ticulture, 
horticulture. 


Age.v, 


§  a.  —  Orphelinats  agricoles    Filles). 

(Lot-et-Garonne). 

PHOVIDE-NCE. 


Ars  (Ain). 


AlBAZINE, 

liarS'-llilaire-AuIjazine 
(Corrèze). 

Bebdoues, 

par  Mirande 

((iers). 

Saint-Joseph. 

Uezouofte. 
par  Mirebeau-sur-Hèze 
(C(Jte-dUr). 

Cahignan. 

(Ardennes). 

Le  Ciievalon. 

par  Voreppe 
(Isère). 

»'.OL"RCELLES-.SlR-.\lJON, 

(Haute-Marne). 


Sœurs 

de  la  Miséricorde 

de  Moissac. 


so.^urs 

de  Salnt-Joscpli 

de  Hourg. 

So"'urs 

du 

Saint-Cœur  de  Marie. 


Sipurs 
de  la  Sainte-Famille, 


So?urs  de  l'Adoration- 
Perpétuelle. 


^u'urs 
de  Sainte-Chrétienne, 

Sœurs 

de  la 

Providence. 

Soeurs 

du  Cd'ur-Immaculé 

de  Marie. 


7A8 
ans 


8  ans 


oa  / 

ans 


18 
ans 


suivant 
convrnt. 
par  acte 
noiario. 


A   10 
ans 


8  an> 


-21 
ans 


21 

ans 


18;\-2I 
ans 


-21  aiiv 


18  à -21 
ans 


300  fr. 
une  fois 
(lonni'S. 


180 


i:)(i 


150 


300 


180 


180 


20 


15(1 


00 


30 


Jardinage. 


Jardinage. 


Travaux 

des  champs, 

jardinage. 

Travaux  des  fliampj, 

jardinage, 

\aclierie, 

Iiasse-cour. 


Exploitation 
d'une  ferme. 


Jardinage. 
Jardinage. 


Exi.loilatloii 

de 

13  hect.de  terre. 


làlAXClE 


ECITIGNY. 

i)ar  Hligiiy-sur  Ouche 
(r,ùle-aOr). 


Gos, 


tiar  la  Cauno 

(Tarn). 


Gléret. 


(Creuse). 


Sivurs 

(le  Saint-Joseph 

dOulias. 

Stours 
(le   Saint-Josepli 
lie  la  Providence. 

Sd'urs 


llARUIMlHEM. 

(Pas-de-Calais). 


llAROlÉ. 

(Meurllic-et-Moselle). 

Huisseal-en-Realce, 
par  Saint-Amand-dc- 
Vendôme 
(Loir-et-Cher). 

ItE    MAniE-lMMACVLÉE, 

Lourdes 
(Hautes-Pyrénées). 


d(>  si.inte-Anne        5  ans  |21  :>"s  j.u.in'i 


Culture. 


1(10        .lardinatre. 


Jardinage. 


Jardinage. 


Maretz, 


de  Sauniui 
So'urs  de  la  Foi 


Sœurs 
de  Sainte-Mario. 


Sœurs  do  la  Charité 
de  Nevers. 


Jardinage, 
■250        100      E\ploilalion  d'une 
fornip  (le  i  5  licctaros. 


Soins 
de  la  ferme. 


Sœurs 
z  de 

par  Busigny        Isainl-Vincent-de-Paul 
(Nord)   ' 


Jardinage. 


Jardinage. 


NOTUE-DA^E-OE-MACBEC  .,';;;;;»JS.  ^^^^ 


Maubec. 
parMontélimar(Urùmc). 

Meysse, 

par  Hochemaurc 
(Ardèche). 


Précigsé, 


(Sarthe). 


Hemiremoxt, 
rue  de  la  Foltree,  7, 
(Vosges). 


Saint-Ctk, 


(Var). 


Trappistines. 

Soîurs  de  r  immaculée 

Conception 

de  Marie. 

petites-Sœurs 
de  Jésus. 

Sœurs 

du   Pauvre  Enfant 

Jésus. 

Filles 

de  Maric-Auxiliatricc 

foiulé 

par  l>om  Bosco. 

Stj^urs 
de  Saint- Joseph, 


PROVIIIENCE, 

S«-Jean-de-Maurienne 
(Savoie). 

Miséricorde. 

Salindres 
(Gard). 


Sœurs  de 
Saint-Vinccnt-de-Paul.      ans 


ïravau.v 
agricoles. 


Travau.v 
des  champs. 

Travaux  des  cliamps 
et  du  jardin. 


Travaux 
-     'de  la  campagne. 


Travaux 
je  la  campagne. 


iUANCE  3o5 

Le  Conseil  général  dv  la  Seine,  de  coneerl  avec  l'Assistance 
publique,  a  disséminé  en  France  et  en  Algérie  des  colonies 
d'enfants  pauvres  ou  abandonnés,  dans  le  but  de  les  convertir  en 
bons  travailleurs  des  champs,  des  vignobles  et  des  jardins. 

A  Esternay  (Marne),  la  ville  de  Paris  possède  la  Colonie  agricole 
de  La  Chalmelle,  sur  une  terre  de  128  hectares,  en  laveur  des 
«  sans  travail  »  âgés  de  vingt-cinq  à  cinquante  ans,  ayant  de  bons 
antécédents  et  olTrant  des  garanties  nécessaires  pour  devenir  garçons 
de  ferme  on  de  jardin. 

Le  directeur,  M.  (laslon  Malet,  ingénieur-agronome,  tient  la  nuiin 
aux  travaux  de  jardinage. 


C-  ECOLES    D'HORTICULTURE. 

A  tous  égards,  le  premier  rang  appartient  à  l'Kcole  nationale 
d'horticulture  de  Versailles,  exclusivement  administrée  par  l'Ktat. 

Nous  examinerons  ensuite  les  établissements  fondés  ou  entretenus 
par  des  administrations  départementales,  municipales  ou  particu- 
lières. 

École  nationale  d'horticulture  de  Versailles.  —  L'Kcole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles,  véritable  Ecole  normale  de 
l'Horticulture,  dépend  du  Ministère  de  l'Agriculture.  Son  Directeur 
actuel  est  M.  Jules  Nanot,  ingénieur-agronome,  publiciste  horticole. 

Instituée  par  la  loi  du  16  décembre  iS'j'i,  l'Ecole  est  établie  au 
Potager  de  Versailles,  organisé,  de  1679  à  iG83,  par  le  célèbre 
Jean  de  La  Quintinye,  jardinier  de  Louis  XIV. 

Le  promoteur  de  la  loi  fut  Pierre  Joigueaux,  député  de  la 
Côte-d'Or.  Déjà,  à  sa  session  de  février  1872,  le  Congrès  de  la 
Société  des  agriculteurs  de  France  avait,  sur  notre  proposition, 
émis  le  voni  de  la  fondation  dune  Ecole  nationale  d'horticulture  à 
l'ancien  Potager  du  roi,  à  Versailles. 

L'Association  amicale  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  nationale 
d'horticulture  de  Versailles  a  témoigné  sa  reconnaissance,  en  confé- 
rant le  titre  de  Membre  d'honneur  de  l'Association  à  MM.  Pierre 
Joigneaux  et  Charles  Baltet. 

Lors  de  sa  création.  l'Ecole  fut  placée  sous  la  direction  habile  du 
savant  Auguste  Hardy,  jardinier  en  chef  du  Potager,  qui  sut  y 
rassembler  tous  les  éléments  nécessaires  à  la  connaissance  appro- 
fondie de  la  science  qu'elle  a  pour  but  de  propager. 

Le  Potager  de  Versailles  a  une  surface  de  près  de  10  hectares,  sur 
lesquels  i  hectare  36  ares  sont  occupés  par  les  cultures  potagères  ; 

20 


3o6  FkAXCÈ 

I  liettarc  o<)  arcs  par  les  arbres  fruitiers  dressés  à  lair  libre  ; 

35  ares  28  ceutiares  par  Fécole  de  botaiii(pie. 

Les  serres  de  culture  et  de  Ibrvage,  lorangerie,  le  jardin  dliiver 
couvrent  une  suriace  de  3o  ares;  une  petite  pépinière  modèle  a 
3i  ai*es.  Les  végétaux  ligneux  d'ornement  de  plein  air,  l'école 
d'arbres  fruitiers  (contre-espaliers  doubles),  les  Rosiers,  les  plantes 
vivaees  et  autres  avec  leurs  nombreuses  et  riches  collections,  les 
châssis,  les  allées,  les  terrasses,  les  bâtiments,  les  cours,  etc., 
occupent  le  surplus  du  terrain. 

Une  station  météorologique  est  établie  dans  le  jardin  pour 
permettre  aux  élèves  de  faire  toutes  les  observations  qui  intéressent 
la  végétation. 

But  de  l'École!  —  L'École  nationale  d'horticulture  a  pour  but  de 
former  : 

1°  Des  jardiniers  capables  et  instruits,  possédant  toutes  les 
connaissances  théoriques  et  pratiques  relatives  à  l'art  horticole  ; 

2°  Des  chefs  de  culture  pour  l'enseignement  horticole  dans  les 
écoles  pratiques  d'agriculture  et  dans  les  écoles  normales  ; 

3'^  Des  professeurs  d'horticulture  et  des  architectes-paysagistes  ; 

4'  Des  agents  instruits  et  capables  pour  les  divers  services 
publics  ou  privés  (services  départementaux,  municipaux,  établis- 
sements horticoles,  Jardins  d'essai  aux  colonies,  etc.)  ; 

o"  Des  horticulteurs,  des  pépiniéristes,  des  maraîchers,  etc. 

L'École,  depuis  20  ans  qu'elle  est  ouverte,  a  reçu  684  élèves  appar- 
tenant à  ;8  départements  et  à  i3  pays  étrangers.  Le  nombre  des 
élèves  présents  le  i"  janvier  1893  était  de  102. 

Voici  le  programme  de  l'enseignement,  tel  qu'il  a  été  prévu  à  la 
fondation  de  l'École  : 

Arboriculture  fruitière  de  plein  air  ou  de  primeur  ;  Pomologie  ; 

Arboriculture   d'ornement   et  multiplication   des   végétaux  ; 

Culture  potagère  de  plein  air  ou  de  primeur; 

Floriculture  de  plein  air  et  de  serre  ; 

Botanique  ;   Pépinière  ; 

Architecture  des  jardins  et  des  serres  ; 

Physi(pie  et  météorologie  ; 

Chimie,   minéralogie  et  géologie; 

Zoologie   et  entomologie  horticoles  ; 

Arithmétique  ;  lever  de  plans,  nivellement  ;  Géométrie  ; 

Dessin   linéaire  de  plantes  et  d'instruments  de  jardinage  ; 

Langue    française  ;  langue   anglaise  ; 

Comptabilité. 


FRANCE  '3o7 

Nature  de  l'enseignement.  —  Lenscigncincnt  est  à  la  l'ois 
théorique  et  pratique. 

L'cnseigueiucut  théorique  comprend  les  cours  désignés  dans  la 
nomenclature  ci-dessus. 

Les  cours  sont  complétés  par  des  exercices  ou  des  démonstrations 
sut"  le  terrain  par  les  professeurs. 

L'enseignement  pratique  est  manuel  et  raisonné.  11  s'applique  à 
tous  les  travaux  de  jardinage,  quelles  que  soient  leur  nature  et  leur 
durée. 

Afm  de  rendre  cet  enseignement  plus  facile  et  plus  profitable 
aux  élèves,  il  a  été  spécialisé  ;  la  culture  des  arbres  fruitiers, 
celle  des  primeurs,  celle  des  plantes  de  serre,  la  floriculturc  de  plein 
air  et  l'arboriculture  d'ornement,  enfin  la  culture  potagère  forment 
autant  de  sections  dans  lescptelles  les  élèves  passent  successivement, 
et  par  roulement,  une  quinzaine  de  jours.  Ils  sont  guidés  dans 
leurs  travaux  journaliers  par  six  jardiniers  principaux,  chefs  de 
pratique,  et  un  chef  des  ateliers  pour  le  travail  du  bois  et  du  fer. 

A  la  fin  de  chaque  quinzaine,  les  élèves  remettent  au  Directeur 
une  rédaction  sur  les  divers  travaux  qu'ils  ont  exécutés. 

Indépendamment  des  excursions,  des  conférences  et  des  cours 
réglementaires,  des  visites  aux  principaux  établissements  d'horti- 
culture permettent  de  mettre  sous  les  yeux  des  élèves  les  meilleurs 
exemples  de  la  pratique  horticole  et  arboricole. 

L'enseignement  est  encore  facilité  par  les  ressources  de  l'Ecole  rpii 
comprennent  des  albums  de  plantes,  des  collections  de  graines,  de 
bois  coupés,  d'animaux  et  d'insectes  utiles  et  nuisibles,  des  outils 
de  jardinage,  des  fruits  moulés,  un  herbier,  etc. 

Une  bibliothèque,  recevant  tous  les  ouvrages  importants  publiés 
en  France  et  à  l'étranger  sur  l'horticulture,  est  à  la  disposition  des 
jeunes  gens  de  l'École. 

Ajoutons  cpie  les  élèves  sont  initiés  à  l'instruction  militaire  par 
des  sous-olliciers  du  génie. 

Laboratoire  de  recherches  horticoles.  —  Dans  ce  laboratoire» 
de  récente  création,  les  professeurs  de  physique,  de  chimie  et 
d'histoire  naturelle  font,  sous  les  yeux  des  élèves,  des  applications 
de  leurs  cours.  En  outre,  ils  y  poursuivent  l'étude  de  nombreuses 
questions  scientifiques  qui  se  rattachent  à  l'art  horticole,  parmi 
lesquelles  il  convient  de  citer  : 

Les  propriétés  physiques  et  chimiques  des  diverses  sortes  de  terre 
et  des  composts  utilisés  dans  les  jardins  et  les  serres  ; 

La  composition  chimique  des  divers  organes  des  plantes  ;. 

La  physiologie  végétale  appliquée  à  la  production  du  sol  5 


3o8  FRANCE 

Les  malaclics  des  plantes  et  les  divers  traitements  à  appliqncr  ponr 
les  combattre  ; 

L'utilisation  et  la  conservation  des  produits  du  jaixlin  ; 
L'emploi  des  engrais  en  horticulture  ;  l'essai  des  graines,  etc. 
Une  autre  innovation  consiste  dans  Tinstallation  d'un  atelier  de 
charpente  et  d'un  atelier  destiné  à  la  forge  et  à  l'ajustage. 

Les  élèves  s'y  rendent  à  tour  de  rôle,  sous  la  conduite  d'un  chef 
qui  leur  apprend  à  travailler  le  bois  et  les  métaux,  à  faire  et  à 
raccommoder  l'outillage,  le  matériel,  les  accessoires  de  culture,  à 
sulfater  les  bois  et  les  paillassons,  et  à  étendre  sur  la  toile  ou  sur  les 
bois  les  enduits  de  goudron  et  de  bitume. 

Quelques  notions  de  maçonnerie  sont  également  enseignées  aux 
élèves  pour  la  construction  des  bâches. 

Un  local  spécial  est  consacré  à  la  fabrication  des  étiquettes. 
Durée  des  études.  —  La  durée   des  études  est  de  trois  ans. 
Chaque  année,  les  cours  théoriques  sont  suspendus  pendant  deux 
mois,  du  I"  août  au  i*"^  octobre.  Pendant  cette  période,  des  congés 
temporaires  peuvent  être  accordés  aux  élèves  qui  en  font  la  demande. 
Examens  et  diplôme.  —  Le  travail  et  les  progrès  des  élèves  sont 
constatés  : 

I"  Par  des  examens  ^particuliers  et  par  l'appréciation  de  tous  les 
travaux  et  exercices  pratiques  ; 

2°  Par  des  examens  généraux  qui  ont  lieu  à  la  fin  de  chaque  année 
d'études. 

Les  notes  ainsi  obtenues  servent  à  établir  le  classement  des  élèves 
à  la  fin  de  chaque  année  scolaire. 

Ceux  d'entre  eux  qui  sont  reconnus  trop  faibles  pour  passer  à  une 
division  supérieure  cessent  de  faire  partie  de  l'Ecole. 

Les  moyennes  de  ces  trois  classements  annuels  servent  à  établir 
le  rang  de  chaque  élève  dans  le  classeuient  général  de  sortie,  et  ;i 
dresser  la  liste  des  élèves  reconnus  aptes  à  obtenir  le  Diplôme  de 
l'École  nationale  d'horticulture,  qui  est  délivré  par  le  Ministre  de 
l'Agriculture. 

Stage.  —  Les  élèves  sortis  parmi  les  preuiicrs  peuvent  obtenir, 
si  le  degré  de  leur  instruction  et  leurs  aptitudes  justifient  cette 
faveur,  un  stage  d'une  année  dans  de  ga^ands  établissements  horti- 
coles de  la  France  ou  de  l'étranger. 

Une  allocation  de  1,200  francs  est  affectée  à  cliacun  de  ces  stages, 
dont  le  nombre  ne  peut  être  supérieur  à  deux  par  année. 

Toutefois,  le  stage  n'est  pas  acquis  de  droit  aux  élèves  classés 
les  premiers  ; — il  est  accorde,  dans  le  cas  seulement  où  les  notes  des 
examens  de  sortie  démontrent  qu'ils  sont  capables  de  tii'cr  un  bon 


parti  de  ce  complément  dinstniction  cl,  —  de  préférence,  —  ii  ceux 
qui  manilestout  des  dispositions  pour  renseignement  et  le  désir  do 
s'y  consacrer. 

Les  élèves  classés  après  les  stagiaires  peuvent  recevoir,  s'ils  se 
sont  fait  remarquer  par  leur  bonne  conduite  et  leur  travail  :  le 
premier,  une  médaille  d'or;  le  second,  une  im-daillc  d'argent:  le 
troisième,  une  médaille  de  bronze. 

Régime  de  l'Kgole.  —  Le  régime  de  l'Kcole  est  Yexternat. 

Le  Directeur  de  l'Ecole  indique,  aux  familles  qui  le  désirent,  des 
établissements  d'instruction  et  des  maisons  particulières  où  les 
élèves  peuvent  prendre  pension,  tout  en  restant  soumis  à  une 
certaine  surveillance. 

Les  élèves  entrent  à  TKcole,  en  été,  à  cinq  heures  du  matin  et,  en 
hiver,  à  six  heures  ;  ils  en  sortent  à  neuf  heures  du  soir.  Tout  leur 
temps  est  consacré  aux  leçons,  aux  études  et  aux  travaux  pratiques, 
à  l'exception  de  deux  repos  d'une  heure  et  demie  chacun,  pendant 
lesquels  ils  vont  au  dehors  prendre  leurs  repas. 

Conditions  d'admission.  —  Les  candidats  doivent  être  Français, 
ûgés  de  seize  ans  au  moins  et  de  vingt-six  ans  au  plus,  au  i^'  octobre 
de  l'année  de  leur  entrée  à  l'école. 

La  demande  d'admission,  rédigée  sur  papier  timbré,  est  adressée 
au  Ministre  de  rAgriculturc  par  l'intermédiaire  du  préfet  du  dépar- 
tement dans  lequel  réside  la  famille  du  candidat. 

Les  candidats  porteurs  du  certificat  d'instruction  d'une  école 
pratique  d'agriculture  ou  d'une  ferme  -  école,  ainsi  cpie  ceux  cpii 
possèdent  le  certificat  d'études  primaires  ou  un  diplôme  au  moins 
équivalent,  sont  admis  sans  examen. 

Sur  le  vu  de  leurs  pièces,  qui  doivent  être  légalisées,  le  Ministre 
prononce,  s'il  y  a  lieu,  l'admission,  ou  l'autorisation  de  se  présenter 
à  l'examen  d'entrée. 

L'instruction  est  donnée  gratuitement.  Toutefois  les  élèves  sont 
tenus  de  verser,  au  moment  de  leur  entrée,  une  somme  fixe  de 
3o  fi'ancs  pour  garantir  l'École  du  payement  des  objets  détériorés, 
cassés  ou  perdus  par  eux. 

Les  épreuves  écrites  et  oi*ales  de  l'examen  d'entrée  ont  lieu  à  l'Ecole 
devant  un  Jury  nommé  par  le  Ministre. 

L'examen  d'entrée  et  l'ouverture  des  cours  sont  fixés  au  premier 
lundi  d'octobre. 

Bourses  de  l'Etat.  —  Des  bourses,  au  nombre  de  six,  d'une 
valeur  de  i,ooo  francs,  et  pouvant  être  fractionnées,  sont  accordées 
chaque  année, 


3lO  FRANCE 

Tous  les  candidats  aux  bourses  doivent  subir  l'examen  d'entrée  à 
leur  aiTivée  à  l'École.  Ils  sont  âgés  de  18  ans  au  plus,  à  moins  qu'ils 
n'aient  satisfait  aux  obligations  de  la  loi  militaire. 

Les  bourses  sont  attribuées  pai'  le  Ministre  de  l'Agriculture,  en 
tenant  compte  à  la  lois  de  la  situation  de  fortune,  de  l'ordre  de 
classement  à  l'examen  d'entrée  et  de  l'âge  du  postulant. 

Bourses  des  Départements,  Villes,  etc.  —  En  dehors  des  élèves 
sentretenant  à  lem's  frais  et  des  boursiers  de  l'État,  l'École  d'horti- 
culture admet  également  des  élèves  envoyés  par  les  départements, 
les  villes,  les  associations  agricoles,  horticoles  ou  autres  sociétés 
savantes  et  subventionnées  par  ces  administrations. 

Depuis  la  création  de  l'École,  beaucoup  de  départements  ont  entre- 
tenu des  élèves  à  Versailles.  Le  nombre  des  bourses  de  l'État  étant 
limité  à  six  par  année,  les  candidats  dont  les  ressources  sont  insufli- 
santcs  ont  tout  intérêt  à  solliciter  une  subvention  de  leur  départe- 
ment ;  ils  y  sont  connus  des  Conseillers  généraux  et  les  compétitions 
sont  nécessaii'cment  moins  nomlDreuses  que  pour  les  bourses  de 
l'État,  celles-ci  n'étant  données  C£ue  par  voie  de  concours. 

Étrangers.  —  Les  étrangers  peuvent,  exceptionnellement,  être 
reçus  à  l'École  nationale  d'horticultm'e,  aux  mêmes  conditions  que 
les  nationaux  ;  ils  doivent  adi'csser  leur  demande  au  Ministre  de 
l'Agriculture  et,  de  plus,  présenter  im  certificat  émanant  de  leur 
agent  diplomatique  en  France.  Ils  ne  sont  admis  toutefois  qu'autant 
que  l'efrectif  total  de  l'École  n'est  pas  atteint  par  les  nationaux.  Ils 
ne  peuvent  concourir  pour  l'obtention  des  bourses. 

Association.  —  Depuis  1882,  dans  un  but  de  mutuelle  et  franche 
camaraderie,  les  élèves  de  chaque  promotion  se  sont  réunis  en 
Association  des  Anciens  élèves  de  l'École  nationale  d'horticulture  de 
Versailles,  sous  la  présidence  d'honneur  du  Directeur  de  l'Kcole, 
d'abord  M.  Hardy,  ensuite  M.  Nanot,  qui  lui  a  succédé. 

Un  bulletin  annuel,  fort  intéressant,  rend  compte  du  mouvement 
de  l'École  et  des  observations  recueillies  par  les  sociétaires. 

Chaque  année,  au  lendemain  de  la  Fête  nationale,  les  meshbres 
se  réunissent  dans  une  agape  fraternelle  et  traitent  de  leurs  questions 
d'intérieur. 

Le  nombre  des  adhérents  dépasse  deux  cents. 

Plusieurs  de  ces  jeunes  gens  ont  déjà  gagné  les  distinctions  hono- 
rifiques du  Mérite  agricole  et  des  Palmes  académiques. 

Conclusion.  —  En  résumé,  Versailles  est  un  établissement  modèle, 
organisé  sur  de  solides  bases,  doté  d'un  enseignement  élevé  et 
formant    des    jeunes    gens    instruits.     Les    futurs    professeurs    ou 


FRANCK  3ll 

praticiens  qui  suivent  ses  cours  pendant  trois  ans  onl  un  oliaiiip 
ailiini'ablo  (rt'tiulos  et  deviennent,  {"aeileinent,  avec  un  pende  travail, 
d"l»al)iles  horlieulleurs,  ayant  arcjuis  des  connaissances  scientilii{iies 
sérieuses  et  approfondies  :  sur  la  conduite  des  jardins  de  toute 
sorte,  sur  les  cultures  potagères,  les  cultures  fruitières  et  forcées, 
sur  l'arboriculture  d'ornement,  la  floriculture,  l'installation  et  l'en- 
tretien des  pépinières  et  des  serres,  sur  le  dessin  des  parcs  et  jardins. 
Les  services  rendus  par  notre  Ecole  nationale  d'horticulture  sont 
déjà  considérables  et  hautement  appréciés. 

I/École  des  pupilles  de  Villepreux  (Seine-et-()ise),  créée  et 
subventionnée  par  le  Conseil  général  du  département  de  la  Seine, 
recueille  des  enfants  assistés  qui  ont  séjourné  à  la  campagne  ou 
qui  se  trouvent  dotés  du  certificat  d'études  primaires,  et  manifestent 
le  désir  d'apprendre  le  jardinage. 

Le  jardin  fruitier,  le  putager,  les  serres  occupent  4  hectares. 

L'enseignement  est  théorique  et  pratique. 

L'Keole  prend  part  à  certains  concours,  fait  des  excursions  utiles 
et  n'hésite  pas  à  soumettre  son  œuvre  au  verdict  des  Sociétés 
d'horticulture. 

Le  directeur.  M.  Guillaume,  y  déploie  une  grande  activité. 

École  municipale  et  départementale  d'arboriculture  de  la 
ville  de  Paris.  —  La  ville  de  Paris,  ayant  reconnu  l'urgence  de 
former  de  bons  jardiniers  pour  les  travaux  libres  ou  administratifs, 
a  créé  sur  les  terrains  de  son  «Jardin  d'études  et  vignoble  modèle»  de 
l'avenue  Daumesnil,  à  Saint-Mandé,  une  École  municipale  et 
départementale  d'arboriculture  d'alignement  et  dornement, 
ayant  pour  but,  dit  l'arrêté,  «  de  donner  gratuitement  l'instruction 
théorique  et  pratique  nécessaire  aux  jeunes  gens  c[ui  désirent 
devenir  jardiniers  de  plantations  urbaines  ou  départementales,  ainsi 
que  des  parcs  et  jardins  publics  ou  particuliers.  » 

Les  candidats  doivent  être  français  et  habiter  Vavis  ou  le 
département  de  la  Seine  ;  ils  sont  âgés  de  quatorze  ans  accomplis, 
et  présentent  les  conditions  d'aptitude  physique  aux  travaux  horti- 
coles constatés  par  une  visite  médicale  :  le  certificat  d'études 
primaires  est  obligatoire. 

La  direction  de  l'École  est  confiée  à  M.  Ghargueraud.  pi'ofcsseur 
d'arboriculture  de  la  ville  de  Paris,  déjà  placé  à  la  tète  des 
collections  arbustivcs  de  Saint-Mandé. 

Le  recrutement  de  l'Kcole  comprend  les  <mvriers  et  les  garçons 
jardiniers  occupés  aux  travaux  de  la  ^'ille  de  Paris,  du  Muséum, 
et  même  travaillant  chez  des  particulici's. 


3l2  FRANCE 

Le  verger  aménagé  autrefois  par  le  professeur  Alphonse  Dubreuil 
et  les  collections  ilendrologiqncs  sont  de  précieux  auxiliaires  de 
renseignement,  confié  à  un  professeur  émérite. 

Le  régime  de  l'Ecole  est  l'externat;  les  élèves-apprentis  reçoivent 
gratuitement  le  déjeuner  et  le  goûter. 

La  durée  des  cours  est  fixée  à  trois  ans. 

L'enseignement  théorique  et  pratique  comprend  les  matières  et 
les  travaux  ci-après  : 

Première  année. 

Leçons  Ihiorù/ues  :  Leçons  praliques  : 

Éléments  de  l)otani<|iu'  ol  de  itliysio-  Premiers  travaux  de  eullure. 

logie  véifétale.  Lal)our.  lU-i^lement  du  sol. 

Principes  élémentaires  de  eulture.  Semis.  Repiquage. 

Géométrie.  Ecriture.  Orthograplit-.  Reconnaissance  de  végétaux. 

Deuxiî:mk  anxke. 

Leçons  théoriques  :  Leçons  pratiques  : 

Études    des    lois    naturelles    île  la            Floriculture. 

végétation.  Terres,  engrais.  Décoration  de  jardins. 

Tliéories  des  cultures  spéciales.  Culture  potagère. 

Dessins  de  jardins.  Nivellement.  Pépinières,  multiplications  diverses. 

Arithmétique.  Géométrie.  Garnitures  d'appartement. 

Troisième  année. 

Leçons  théoriques  :  Leçons  pratiques  : 

Lois    générales    de    rornementation  Arboriculture    (rornement   et    d'ali- 

des  jardins.  gnenunt. 

Clioix    des    végétaux,    dispositions,  Arboriculture  fruitière. 

groupement.  Rouf|uets  et  ornementations.  Serres. 

Architecture  des  parcs  et  jardins.  Lever  de  plans.  Devis. 

Un  certificat  d'études  horticoles  est  délivré,  après  examen,  à  la 
clôture  des  études;  27  élèves  l'ont  obtenu  aux  examens  des  3  et 
4  juillet  1893,  et  28  en  juin  1894. 

L'État  subventionne  et  protège  une  trentaine  d'Orphelinats,  de 
Colonies,  d'Asiles,  Uefuges,  etc.,  où  l'enseignement  du  jardinage 
prend  une  des  premières  places.  (Voir  page  2«j8.)  En  ce  moment, 
signalons  les  maisons  qui  s'occupent  plus  spécialement  d'horticul- 
ture. 

L  Orphelinat  horticole  de  Beaune  est  une  école  de  jardinage, 
dépendant  de  rétablissement  des  Hospices  de  lieaune,  et  installé 
dans  une  de  ses  propriétés  comprenant  bâtiments  et  jardins. 

L'Administration  des  Hospices  qui  possède  à  sa  tête,  au  titre  de 
vice-président,  un  homme  dévoué  à  l'horticulture,  M.  Jules  Ricaud, 
affecte  à  l'Orphelinat  les  revenus  de  phisicurs  donations.  L'Etat  lui 
accorde  en  outre  une  subvention. 


FRANCE  3l3 

Le  pei'sonnel  se  compose  d'uujardiiiicr-chcf  et  il'im  aidc-jardinicr. 
Celui-ci  est  diargé  de  la  surveillance  des  élèves;  il  les  acc()iiii)a<,'nc 
de  la  niaison-mèrc,  où  ils  sont  logés  et  nourris,  jus([u'au  jardin  situé 
en  deliors  de  la  \'ille. 

Le  nondire  des  élèves  est  généralement  de  12  à  lô,  âgés  de  quatorze 
à  dix-luiit  ans  ;  ce  sont  de  jeunes  or|)hclins  intligeuts,  recueillis  par 
rAdminislration  des  IIos[)iccs.  Ils  rei-oivenl  jus(|u"à  leur  sortie  une 
instriiction  primaire  et  des  notions  élémentaires  théoriques,  mais 
pratiijues  avant  tout,  sur  le  jardinage. 

Outre  le  logement,  la  nourriture  et  renlrelien,  tout  élève  ol)tieut 
une  paye  annuelle  variant  de  40  à  120  francs,  qui  est  placée  à  la  Caisse 
d'Epargne.  De  plus,  on  donne  à  chacun,  selon  son  mérite,  une  petite 
gratification  mensuelle  dont  il  dispose  librement. 

Les  plus  anciens  élèves  deviennent  chefs  de  section  et  instruisent 
les  commençants.  A  leur  sortie,  ils  sont  placés  comme  garçons 
jardiniers,  soit  en  maison  bourgeoise,  soit  dans  des  établissements 
d'horticulture. 

Le  jardin  est  d'une  superficie  de  2  hectares.  Un  pulsomètre,  mu  par  la 
vapeur,  élève  l'eau  dans  un  réservoir  d'où  elle  est  distribuée  dans  toutes 
les  parties  du  jardin.  Un  hectare  de  terrain  est  consacré  à  la  culture 
potagère  et  aux  primeurs.  Une  petite  serre  à  deux  versants  et  une 
centaine  de  châssis  servent  à  l'élevage  et  à  la  conservation  des  plantes. 

Une  école  fruitière  importante  permet  aux  élèves  d'apprendre  à 
connaître  les  meilleures  variétés  de  fruits  et  les  formes  d'arbres  les 
plus  avantageuses.  Plus  de  800  mètres  carrés  de  murs  sont  garnis 
d'espaliers  et  de  treilles,  et  les  contre-espaliers  présentent  au  moins 
1.200  n)ètres  de  superlicie. 

L'arbusterie  et  la  lloriculture  sont  disposées  en  corbeilles,  eu 
massifs  ou  par  plates-bandes. 

Un  jardin  botanique,  classé  selon  la  méthode  De  Candolle,  contient 
environ  25o  espèces  intéressantes  au  point  de  vue  médical  ou  industriel. 

Quelques  petites  pépinières  permettent  aux  élèves  d'apprendre  la 
multiplication  des  végétaux  ligneux,  le  grellage  de  la  vigne,  etc. 

Au  centre  du  jardin  se  trouve  un  observatoire  météorologi([ue 
pourvu  de  tous  les  instruments  usuels. 

De  temps  en  temps,  le  dimanche,  on  organise  des  herborisations, 
des  excursions  viticoles  ou  horticoles. 

Le  jour  de  la  saint  Fiacre,  les  élèves  font  un  petit  voyage  de 
5o  kilomètres  environ.  Les  frais  sont  couverts  par  une  caisse  modeste 
alimentée  par  les  menues  gratifications  versées  par  des  visiteurs  ou 
des  clients  ;  le  surplus  est  employé  à  l'achat  de  livres  et  d'outils  de 
jardinage  qui  sont  tirés  en  loterie. 


3l4  FRANCE 

L'Orphelinat  horticole  de  Chambéry.  dirigé  par  ral)bé  Costa 
de  Beauregard,  a  ôtc  fondé  en  1868,  en  faveur  des  orphelins  de  la 
Savoie  ;  une  Société  civile  en  assure  lexistcnce  légale. 

Les  enfants,  reçus  en  bas  ùge.  restent  à  l'école  jusqu'à  dix-neuf  ans. 
Sur  i5o  places  d'élèves,  100  sont  absolument  gratuites. 

La  section  des  apprentis  jardiniers.  Agés  de  treize  à  dix-neuf  ans, 
est  confiée  à  des  maîtres  ecclésiastiques  et  à  des  chefs  de  culture.  Un 
jardin  de  trois  hectares,  garni  d'espaliers,  de  serres  et  de  cultures 
potagères,  facilite  les  démonstrations  pratiques. 

L'Orphelinat  a  pris  part  aux  concours  de  la  région. 

L'Asile  de  Saint- Philippe,  à  Fleury-Meudon,  prcs  de  Paris, 
dû  aux  libéralités  de  la  Duchesse  de  Gallicra,  confie  à  des  Frères 
l'instruction  horticole  de  jeunes  orphelins  qui  lui  sont  confiés. 

Le  domaine  est  spacieux  et  comprend  d'intéressantes  collections 
arbustives  et  pomologiques. 

Les  élèves  sont  destinés  à  travailler  ensuite  dans  les  établisse- 
ments de  produit  ou  les  maisons  bourgeoises. 

L'École  de  Jardiniers,  à  Igny  (Seine-et-Oise).  Instituée  sous  le 
vocable  de  Saint-Nicolas,  l'École  des  Frères  d'Igny  choisit  parmi  ses 
élèves  ceux  qui  ont  des  aptitudes  au  jardinage,  et  leur  donne  pendant 
plusieurs  années  une  instruction  horticole,  par  les  soins  de  Frères- 
professeurs  et  de  moniteurs-chefs  de  pratique. 

Sur  5oo  élèves,  ^5  sont  âgés  de  quatorze  à  dix-sept  ans  et  se 
destinent  à  la  profession  de  jardinier. 

Le  jardin  l'ruitier  et  le  potager  ont  une  contenance  de  10  hectares. 

L'École  d'Igny  prend  part  aux  concours  agricoles  et  horticoles; 
ses  élèves  sont  promptement  placés. 

L'Asile  Féaelon,  à  'Vaujours  (Scine-ct-Oise) ,  d'une  étendue 
un  peu  plus  grande,  est  une  institution  parallèle  à  la  précédente, 
vivant,  comme  elle,  de  donations  particulières  et  de  la  Caisse 
générale  des  Frères  de  la  Doctrine  chrétienne.  Sa  fondation  remonte 
à  1843. 

40  élèves-jardiniers  y  constituent  l'effectif  horticole. 

Le  département  de  Seine-et-()ise  possède  encore  trois  Asiles  : 

L  Orphelinat  de  l'Assomption,  à  Elancourt,  près  Trappes, 
fondé  en  18.59,  recueillant  jusqu'à  '3oo  orplielins  et  faisant  donner  à 
'3o  ou  40  d'entre  eux,  à  son  École  de  jardinage  de  La  Roche,  une 
instruction  pratique —  surtout  potagère  — dès  qu'ils  ont  atteint  l'àgc 
de  treize  ans.   Le  jardin  a  5  hectares  do  superficie. 


FRANCE  3l5 

L'Asile  départemental  de  Saint-Cyr,  occupant  5  hectares  de 
jardins,  et  translornianl  en  apprentis  jardiniers  une  trentaine  do 
garçons  de  cincj  à  s(>i/<'  ans,  sur  loo  élèves  cpii  lui  sont  eouliés. 

L'Orphelinat  de  Louveoiennes,  fondé  et  entretenu  par  M'  et 
M'"*  Jules  13eer  dans  leur  domaine  de  A'oisins,  créé  en  faveur  d'enfants 
moralement  abandonnés,  âgés  de  douze  à  dix-sept  ans  ;  ils  revoivent 
une  double  instruction  primaire  et  horticole,  ot  retrouvent  les 
bons  exemples  de  la  vie  de  famille. 

Un  jardinier-professeur  est  attaché  à  l'établissement  ;  une  quaran» 
taine  d'élèves  y  ont  été  promptcmcnt  recueillis, 

École  des  Jardiniers  de  Ferrières.  Celle-ci  a  son  oaractèro 
particulier  ;  elle  est  exclusivement  réservée  aux  garçons  jardiniers 
et  apprentis  du  Domaine  de  Ferrières-en'Brie  (Seine-et-Marne), 
appai  tenant  au  baron  Alphonse  de  Uothschild,  et  dont  les  jardins, 
seri' s,  potagers  et  vergers  sont  dirigés,  depuis  de  longues  années, 
pai'  Ihouorable  famille  Bergman. 

Kn  organisant  cette  institution  utile  et  unique,  ou  à  peu  près, 
M.  Ernest  Bergman  s'est  inspiré,  sans  doute,  des  souvenirs  de 
l'Ecole  de  pépiniéristes  de  La  Rochctte,  près  de  Mclun,  fondée  par 
Moreau,  ou  de  l'Institut  royal  de  Fromont,  près  Ris,  ci'éé  par 
SoulangC'Bodin,  connus  de  ses  ancêtres.  N'a-t-il  pas  entendu  parler 
des  Ecoles  plus  modernes  :  d'Ecully  (Rhône),  due  à  Charles-Fortuné 
Willernioz  ;  de  Chaltrait  (Marne),  où  le  comte  Léonce  de  Lambcrtye 
apprenait  à  ses  jardiniers  la  botanique,  la  taille  des  arbres,  les  semis 
de  fleurs  et  de  légumes,  l'art  du  primeuriste?  Toujours  est-il  que 
l'École  des  jardiniers  de  Ferrières  fait  l'éloge  de  son  auteur. 

Un  bâtiment  spécial  est  allecté  au  logement  des  garçons  et 
apprentis  jardiniers.  La  nourriture  est  prise  à  la  maison  et  leur  coûte 
de  40  à  5o  francs  par  mois. 

Un  règlement  détermine  les  heures  de  travail  ou  de  garde,  les 
gratifications,  les  amendes,  le  service  de  la  bibliothèque,  etc. 

Ajoutons  que  celle-ci,  propriété  des  élèves,  est  fort  bien  composée 
d'ouvrages  et  de  publications  horticoles  ou  botaniques  de  l'Europe. 

Les  lectures,  les  études  de  dessin,  de  musique  et  autres  ont  lieu  le 
soir  ;  une  bonne  confraternité  s'établit  entre  les  élèves. 

De  1875  à  1894,  il  y  est  entré  200  gai-çons  jardiniers  ;  4^  y  sont  en 
ce  moment.  Quelques-uns  ont  dix-sept  années  de  séjour. 

Les  gages  mensuels  varient  de  90  francs  à  i5o  francs. 

Les  jardins  de  Ferrières  ofl'rent  à  ces  jeunes  gens  un  enseigne- 
ment à  peu  près  complet  de  toutes  les  branches  de  l'horticulture. 


3l6  KllAXCE 

III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Depuis  un  temps  immémorial,  les  jardiniers  avaient  compris 
lintérct  quil  y  a  pour  eux  à  se  réunir,  à  se  grouper  et  à  s'entretenir 
de  leurs  petites  alVaires.  Vers  la  fin  d'août,  on  célébrait  avec  entrain 
et  respect  le  patron  des  jardiniers,  saint  Fiacre.  On  ne  manquait 
pas  d'assister  aux  funérailles  des  confrères  ou  de  leur  famille. 

Il  y  avait  même  des  corporations  où  les  secours  étaient  donnés 
gratuitement  aux  membres  adhérents,  moyennant  une  faible  cotisa- 
tion, et  les  travaux  interrompus  par  la  maladie  ne  tardaient  pas 
à  être  repris  par  les  confrères  valides.  Quelques-unes  de  ces  confré- 
ries existent  encore  :  l'esprit  qui  les  animait  a  persisté  ;  mais  les 
intérêts  de  la  science  et  de  la  propagande  horticole  sont  restés 
étrangers  au  but  de  l'association. 

Quel(|ues  Sociétés  d'agriculture  ou  d'économie  rurale  —  dont 
la  Société  nationale  d'Agriculture  de  France  a  toujours  été  la 
plus  haute  expression —  traitaient  pourtant  dans  leurs  réunions  des 
questions  de  jardinage,  quoique  d'une  façon  incidente  ;  c'est  une  des 
raisons  qui  excitèrent  les  amis  des  jardins  à  se  grouper  d'une  façon 
spéciale,  stimulés  déjà  par  la  lecture  des  journaux,  de  Y Almanach 
du  Bon  Jardinier  et  d'autres  publications  en  vogue. 

Sans  remonter  jusqu'à  la  Société  des  jardiniers  et  des  amateurs  de 
Gand,  qui  s'organisa  en  1808,  alors  que  cette  ville  était  incorporée  à 
notre  territoire,  on  peut  dire  que  la  première  Société  d'horticulture 
créée  en  France  l'a  été  à  Paris,  le  11  juin  1827.  Le  Roi  s'en  déclara 
protecteur,  et  sa  cassette  payait  les  jetons  de  présence  des  membres 
du  Conseil  d'administration. 

Les  séances  furent  tenues  régulièrement  et  le  journal  parut  à  date 
fixe  ;  cependant,  la  première  exposition  n'eut  lieu  que  le  12  juin  i83i. 

Pendant  cet  intervalle  de  quatre  années,  les  amis  des  jardins 
habitant  la  ville  de  Nantes  fondaient  la  Société  nantaise  d'horti- 
culture, le  21  mars  1828  et  organisaient  une  exposition  le  2<)  juin 
suivant,  à  l'occasion  du  passage  d'une  princesse  du  sang. 

Vinrent  ensuite  les  fleuristes,  les  pépiniéristes,  les  botanistes  de 
Lille,  qui  s'associaient  le  16  août  1828,  et  manifestaient  leurs  inten- 
tions, huit  mois  après,  par  une  exposition  publique. 

Ces  faits  étant  connus  par  la  presse  et  par  les  relations  qui 
existent  depuis  longtemps  dans  le  monde  horticole,  des  associations 
analogues  s'installent  où  le  groupement  des  amateurs  et  des  prati- 
ciens devient  facile,  surtout  quand  un  homme  actif  et  considéré  se 
place  à  la  tête  de  l'organisation  et  entraîne  les  adhérents  u  sa  suite. 


l-KANCE  3 1-7 

Nous  devons  dire  ([uc  les  statuts  do  loulcs  nos  Sociétés  horticoles 
excluent  les  (jucslions  élrani^èrcs  à  leur  proj^^rainiiM'  cl  ne  varient 
guère  dans  leurs  moyens  d'acliou  : 

Séances  et  bulletins  périodiques.  —  Expositions  publiques. 

Conférences  et  le(;ons  praticiues.  —  Proj^aj^ande  des  végétaux. 

Un  certain  noud)re  possèdent  un  janlin  d'études  et  d'exj)éricnees, 
dirigé  par  un  professeur  conférencier. 

Quelques-unes  se  sont  annexe  une  caisse  de  secours  mutuels  en 
faveur  des  vieillards,  des  malades  et  des  orphelins. 

D'autres  créent  des  boiu'scs  ou  des  sul)sides  en  argent,  destinés  à 
subvenir  à  l'entretien  d'élèves  dans  une  école  d'horticulture. 

D'autres  encore  fêtent  saint  Fiacre,  patron  des  jardiniers,  et 
profitent  de  la  circonstance  pour  récompenser  les  travailleurs  et 
célébrer,  le  verre  en  main,  la  prospérité  du  jardinage  et  la  bonne 
confraternité  de  ses  adeptes. 

En  ^'néral,  les  Sociétés  encouragent  les  professeurs  et  les 
lustituteurs  qui  les  secondent  dans  leurs  cU'orts. 

Les  ressources  financières  des  Sociétés  sont  le  produit  des 
cotisations,  des  subventions  de  l'Etat  ou  des  administrations  locales, 
et  des  dons  particuliers. 

Une  vingtaine  de  ces  associations  sont  reconnues  d'utilité 
publique.  Leur  situation  financière  le  permettant,  elles  jouissent 
d'un  état  civil  qui  les  autorise  à  recevoir  des  legs  et  donations. 

Plusieurs  Sociétés  ont  subi  la  loi  fatale  d'une  existence 
mouvementée.  La  majeure  partie  a  progressé  ;  quelques-unes  ont 
sond^ré  ou  se  sont  mises  en  sommeil. 

La  présence  ou  l'absence  de  Sociétés  horticoles  n'empêche  pas 
l'action  de  certains  Comices  et  Sociétés  agricoles,  appelant  à  leurs 
concours  et  inscrivant  au  programme  de  leurs  études  l'horticulture, 
la  viticulture,  la  sylviculture.  Le  dévouement  des  professeurs 
d'agriculture  leur  vient  en  aide  sur  ce  point. 

L'horticulture  n'est-elle  pas  un  peu  le  laboratoire  de  l'agriculture, 
la  pépinière  de  la  sylviculture  et  n'est-ce  pas  elle  qui  a  secouru  la 
viticulture  en  condDattaut  l'oïdium  par  le  soufre,  le  mildew  par  le 
cuivre,  le  phylloxéra  par  la  greffe  ? 

Remercions  aussi  les  Sociétés  de  botanique  ([ui,  tout  en  concentrant 
leurs  études  sur  le  domaine  des  sciences  naturelles,  favorisent  le 
progrès  du  jardinage,  les  Comices  viticoles  et  les  Associations 
forestières  qui  empruntent  à  l'arboriculture  et  à  l'art  de  la  pépinière 
les  méthodes  de  rcpï'oductiou  et  d'entretien  des  végétaux  ligneux. 


3i8  lii-VxcË 

SOCIÉTÉS    GÉNÉRALES 

Avant  d'examiner  dune  façon  sommaire  les  associations  horticoles 
de  chaque  département,  désignons  le  rùlc  des  Sociétés  plus  générales 
qui  veulent  embrasser  toute  la  France  dans  leurs  attributions  : 

La  Société  nationale  d'horticulture  de  France  ; 

La  Société  poniologi(|ue  de  France  ; 

La  Société  nationale  d'agriculture  de  France  ; 

La  Société  des  Agriculteurs  de  France  ; 

La  Société  nationale  d  encouragement  à  l'agriculture  ; 

La  Société  nationale  d'acclimatation  de  France  ; 

L'Association  pomologique  de  l'Ouest  ; 

Le  Syndicat  pomologique  de  France  ; 

L'Union  commerciale  des  Horticulteurs  et  marchands  grainiers 
de  France  ; 

La  Société  française  des  Amis  des  arbres. 

La  Société  nationale  d'horticulture  de  France,  fondée  le 
II  juin  1827,  a  suivi  rigoureusement  son  programme  en  ce  qui 
concerne  les  séances  bi-mensuelles,  la  publication  des  Annales, 
l'ouverture  d'expositions. 

Les  séances  fournissent  le  sujet  d'apports  horticoles  ou  industriels 
et  de  débats  cpii  ne  manquent  pas  d'intérêt  ;  il  en  est  ainsi  de  la 
réunion  des  Comités  de  culture,  d'arts  ou  d'industries,  où  l'intimité 
de  la  discussion  est  plus  instructive  encore. 

Des  primes  ou  des  certificats  sont  délivrés  aux  produits  exposés 
qui  le  méritent. 

Les  rapports  des  commissions  de  visite  et  des  délégués  aux 
expositions  sont  insérés  au  bulletin. 

La  rédaction  des  Annales  est  confiée  à  l'un  des  fonctionnaires  du 
conseil  d'administration,  avec  le  concours  d'une  commission  spéciale 
composée  de  délégués  des  Comités.  En  ce  moment,  le  secrétaire 
rédacteur  est  un  membre  de  l'Institut  des  plus  savants  et  des  plus 
dévoués  à  la  Société,  payant  bravement  de  sa  personne  et  de  sa  science. 

Une  bibliothèque  abondamment  pourvue  est  mise  à  la  disposition 
des  sociétaires.  Une  collection  de  fruits  moulés  et  parfaitement 
imités,  a  été  placée  sous  la  direction  du  Comité  d'arboriculture 
fruitière. 

La  considération  dont  la  Société  jouit  à  juste  titre  rejaillit  sur 
SCS  délégués  en  province  ou  à  l'étranger. 

Le  Gouvernement  la  consulte  quelquefois. 

Elle  est  admise  aux  cérémonies  o/iicielles. 


IKA.NCK  3l9 

Son  palronajçc  est  acquis  à  1  avance  aux  oeuvres  similaires  qui 
réclauieut  son  appui  ou  rauloritc  de  son  nom. 

Son  hôtel  est  ouvert  aux  associations  utiles  (jui  désirent  propager 
la  lumière  et  rinstruction  scientifique. 

Les  expositions  organisées  depuis  i83i  ont  toujours  été  un  succès 
pom*  la  Société,  pour  les  ex[)osanls,  pour  les  visiteurs  ;  elles  sont 
trop  connues  de  tout  le  monde  pour  que  nous  ayons  à  en  faire  rélog(! 
ou  la  description.  On  sait  (pic  les  plus  liants  personnages  de  l'Etat 
tiennent  à  assister  à  leur  inauguration  et  à  mettre  des  prix  d'honneur 
à  la  disposition  du  Jury  des  récompenses. 

Ces  lètcs  publiques  ou  particulières  ont  lieu  à  diverses  époques 
de  l'année,  pour  permettre  à  tous  les  produits  de  s'y  montrer. 

De   temps    en   temps,    une   exposition    internationale   convie   les 

étrangers   à  la  lutte,  et,  chaque    année,    les  Floralies   prin tanières 

•nt    désormais     loccasion     d'un    Congrès     d'horticulture    ou    de 

botanique,  basé    sur    un    progranuuc    de    questions    annoncées    à 

1  avance. 

Une  autre  innovation,  qui  a  du  succès,  est  l'organisation  de  confé- 
ivnces  publiques  et  de  causeries-promenades  confiées  à  des  hommes 
spéciaux,  sur  le  champ  même  du  concours. 

A  la  distribution  des  prix  aux  lauréats  de  l'exposition  s'ajoutent 
les  récompenses  décernées  aux  anciens  serviteurs  du  jardinage,  aux 
praticiens  et  aux  amateurs  français,  dont  les  travaux  ont  été  jugés 
dignes  d'être  encouragés  ou  récompensés,  aux  auteurs  d'ouvrages 
intéressants,  aux  semeurs,  aux  inventeurs,  etc. 

L'histoire  de  cette  doyenne  de  nos  Sociétés  d'horticulture,  fondée 
en  1827,  enregistre,  au  i""'"  janvier  i855,  sa  fusion  avec  le  «  Cercle 
des  conférences  horticoles  »,  fondé  en  1841,  transformé  en  Cercle 
général  d'horticulture,  puis  en  Société  nationale. 

Cette  réunion  constitua  définitivement  la  Société  impériale  et 
centrale,  aujourd'hui  Société  nationale  d' horticulture  de  France  qui, 
depuis  le  II  août  i855,  est  déclarée  établissement  d'utilité  publique. 

Les  derniers  survivants  de  la  création  du  Cercle,  en  1841,  les 
honorables  et  distingués  praticiens  Bcrtin,  Thibaut,  Margottin  et 
Dufoy  viennent  de  disparaître  en  1891,  1892,  1898. 

En  principe,  l'honorariat  est  accordé  par  la  Société  nationale  au 
titulaire  cpii  a  payé  sa  cotisation  pendant  trente  années  consécutives. 

Le  prix  de  la  cotisation  annuelle  est  vingt  francs. 

Au  mois  de  mars  l8g3,  le  recensement  annuel  constate  à  l'eflectif 
environ  3.5oo  dames  patronnesses,  membres  honoraires,  membres 
correspondants,  membres  titulaires. 

La  caisse  sociale  est  dans  un  état  florissant. 


3ao  Fil  ANC  li 

La  générosité  de  quelques  riches  protecteurs  de  l'horticulture  a 
permis  à  la  Société  d'encourager  ou  de  récompenser  les  auteurs 
de  livres  populaires  sur  les  travaux  du  jardinage,  et  les  élèves  les 
plus  intéressants  de  nos  écoles  d'orphelins  ou  d'apprentis  jardiniers. 

La  Société  accorde  des  bourses  à  l'Ecole  nationale  d'herticulture 
de  Versailles. 

Elle  a  institué  une  caisse  de  secours  en  faveur  des  ouvriers 
jai'diniers  nécessiteux,  qui  fonctionne  régulièrement. 

Depuis  187a,  la  Société  pomologique  de  France  continue 
ra?uvre  du  Congrès  pomologique  de  Lyon  institué  le  21  septembre 
i856,  à  Lyon,  par  la  Société  d'horticulture  pratique  du  Rhône.  Nous 
avons  eu  l'honneur  de  présider  les  sessions  de  i856  et  de  iSS^. 

Son  but  est  de  parcourir  la  France  pour  en  étudier  la  production 
fruitière,  au  moyen  de  congivs  organisés  avec  l'appui  des  agglomé- 
rations locales,  puis  de  publier  le  Bulletin  de  ses  travaux  et  de  rédiger 
un  ouvrage  descriptif  et  illustré  :  îa  Pomologie  française. 

Le  taux  de  la  cotisation  annuelle  est  dix  francs. 

Depuis  l'année  1867,  elle  décerne  à  chaque  session  une  médaille 
d'or  et  le  titre  de  Membre  d'honneur  à  la  personne  qui  a  rendu  le 
plus  de  services  à  l'arboriculture  et  à  la  pomologie. 

La  session  de  1875  s'est  tenue  à  Gand,  sous  les  auspices  du  Cercle 
d'arboricultui^e  de  Belgique.  Suivant  le  siège  des  sessions,  le  Congrès 
aborde  l'étude  des  fruits  de  pressoir  :  Poires,  —  Pommes,  —  Raisins, 
avec  les  fruits  de  table  ou  d'économie  ménagère. 

La  Société  qui  reçoit  le  Congrès  organise  des  concours  de  fruits, 
à  cette  occasion. 

La  session  de  1894  se  tient  à  Lyon.  Celles  de  1892  et  de  1898  ont 
eu  lieu  à  Grenoble  et  à  Toulouse. 

La  Société  nationale  d'agriculture  de  France,  la  première  de 
nos  associations  agricoles,  a  été  établie  par  arrêt  du  Conseil  d'Etat 
du  I"  mars  i^Gi'  sous  le  nom  de  Société  roj'ale  (V agriculture  de  la 
généralité  de  Paris.  Une  ordonnance  royale,  en  date  du  3o  mai  1788, 
donna  à  la  Société  un  règlement  d'organisation,  qui  la  constitua  en 
Société  roj'ale  et  centrale  pour  toute  l'étendue  de  la  France. 

Comprise  dans  la  loi  des  8-14  août  1793  qui  supprimait  toutes  les 
Sociétés  savantes,  elle  fut  reconstituée  le  12  juin  1798,  sous  le  titre 
de  Société  libre  d'agriculture  du  département  de  la  Seine. 

De  nouveaux  décrets,  arrêtés  et  ordonnances  de  1804  à  1880 
retouchèrent  son  nom  ou  ses  statuts. 

La  Société  n'a  pas  moins  travaillé  dune  faron  active,  traitant 
librement  ou  officiellement  des  questions  importantes,  décernant  des 


l'UANCK  3*21 

récompenses  aux  iaventious,  aux  découvertes,  aux  travaux  utiles, 
aux  ouvra<i^es,  etc.  La  culture  des  jardins,  des  potagers,  des  vergers, 
des  pépinières,  la  viticulture,  la  sylviculture,  renseignement  agricole, 
les  cultures  coloniales,  la  botanique  l'ont  partie  de  ses  attributions. 

Des  horticulteurs  éminents  ont  siégé  et  siègent  encore  à  la  docte 
et  honorable  assemblée. 

Les  membres  titidaires,  au  nombre  de  54,  sont  répartis  en  Imit 
sections.  Un  uond)re  limité  d'associés  et  de  correspondants  nationaux 
ou   étrangers  complète  reireclif  réglementaire. 

Le  chapitre  des  recettes  du  budget  se  compose  du  produit  de 
donations  et  de  subventions. 

Le  bulletin  est  mensuel  ;  déjà  l'Jo  volumes  ont  paru. 

Le  domaine  d'IIarcourt(Eure),  légué  par  M.Delamarre,  à  la  Société, 
en  1828,  est  devenu  un  intéressant  arboretum  forestier. 

La  Société  des  Agriculteurs  de  France,  la  plus  considérable 
qui  existe,  fondée  en  18G8  sur  des  bases  libérales,  compte  près  de 
12,000  membres,  versant  chaque  année  une  cotisation  de  vingt  francs. 

Les  membres  fondateurs  paient,  en  outre,  une  entrée  de 
cent  francs. 

Elle  a  été  reconnue  d'utilité  pid)lique  le  28  février  1872. 

Partagée  en  douze  sections,  la  cinquième  est  consacrée  à 
riiorticulture  et  à  la  pomologie,  à  l'industrie  cidrièrc,  au  jardinage 
de  rapport  ou  d'agrément. 

Tous  les  ans,  la  session  générale  du  Congrès  appelle  les  membres 
dans  leur  section;  on  y  discute  les  questions  inscrites  au  programme, 
ayant  trait  à  la  cidture  maraichère,  à  la  production  fruitière,  aux 
pépinières,  au  cidre,  à  l'entomologie,  à  la  deudrologie,  aux  foi'éls, 
aux  vignes,  aux  engrais,  à  l'enseignement,  au  bétail,  aux  chevaux,  à 
l'agriculture,  aux  relations  commerciales,  etc. 

Des  concours  sont  institués  et  des  récompenses  sont  décernées 
aux  producteurs,  aux  novateurs,  aux  auteurs  d'ouvrages  ou  de 
mémoires  inédits. 

Des  vœux  proposés  par  la  section  sont  soumis  à  rassemblée 
générale,  qui  les  transmet,  s'il  y  a  lieu,  aux  pouvoirs  publics. 

C'est  ainsi  qu'en  février  1872,  \me  année  avant  le  dépôt  d'un  projet 
de  loi  par  le  député  Pierre  Joigneaux,  et  sur  une  pi'oposition  due 
à  l'un  de  ses  membres  (l'auteur  de  cet  ouvrage),  la  Société  émettait 
le  vœu  de  la  création  d  une  École  supérieure  diiorticullure,  et  de 
son  installation  au  Potager  de  Versailles. 

La  Société  nationale  d'encouragement  à  lagriculture,  fondée 
le  14  mai  1880,  traite  des  sujets  agiùcolcs  et  économiques  dans  ses 

21 


3aa  FUAXCE 

congrès  annuels  et  s'occupe  de  questions  iVarboriculhire,  de  ponio- 
logic,  de  viticulture  et  de  culture  niaraichère  dans  son  bulletin 
hebdomadaire:  La  Semaine  agricole. 

La  cotisation  annuelle  est  lixée  à  dix  francs. 

La  Société  nationale  d  acclimatation  de  France,  d'abord 
«  zoologii[ue  ».  a  dû  conii)rendro  les  végétaux  dans  ses  études  et 
modifier    son  titre  ;  elle  est  à  sa   quai-antièmc   année   d'existence. 

Fondée  le  lo  février  i854,  elle  a  été  reconnue  d'utilité  publique 
par  un  décret  du  26  février  i855. 

La  section  des  végétaux  a,  dans  ses  attributions,  tout  ce  qui 
concerne  l'importation  des  arbres,  des  arbustes  et  des  plantes  d'utilité 
ou  d'ornement,  leur  acclimatement  ou  adaptation  à  notre  climat, 
leur  culture  et  leur  enq^loi  alimentaire,  industriel,  enfin  le  boisement 
de  nos  parcs  paysagers  ou  forestiers. 

Des  semences  et  des  plants  de  ces  végétaux  sont  confiés  aux 
sociétaires,  à  titre  de  cheptel. 

Une  distribution  de  récompenses  aux  chercheurs,  aux  producteurs, 
et  à  ceux  qui  les  secondent,  fait  l'objet  d'une  séance  solennelle. 

La  Revue  des  Sciences  naturelles  appliquées  est  l'organe 
In-mensueh  souvent  illustré,  de  la  Société. 

Le  prix  de  la  cotisation  est  de  vingt-cinq  francs  par  an. 

Sous  les  auspices  de  la  compagnie,  mais  avec  une  réglementation 
particulière,  le  Jardin  tV acclimatation,  créé  au  Bois  de  Boulogne,  se 
livre  à  de  nombreuses  expériences  et  à  des  études  végétales  ou 
animales.  Les   sociétaires  ont  entrée  libre  au  Jardin. 

Quelques  succursales  sont  installées  sur  divers  points  de  la 
France,  sous  des  climats  différents. 

L'Association  pomologique  de  l'Ouest,  créée  à  Rennes  en  i883, 
s'occupe  exclusivement  des  fruits  de  pressoir,  de  la  culture  des 
vergers,  de  l'analyse  des  pommes  et  des  poires  à  cidre  ou  à  poiré, 
de  la  fabrication  du  cidre,  du  poiré  et  des  eaux-de-vie  dérivées. 

Chaque  année,  l'association  tient  une  session,  particulièrement  en 
Bretagne,  en  Normandie,  en  Picardie,  et  s'entend  avec  une  société 
locale  qui  préparc  une  exposition  de  fruits,  de  boissons  qui  en 
résultent,  d'arbres  de  pépinière  et  de  l'outillage  cidricole. 

Des  récompenses  sont  décernées  aux  exposants,  ainsi  qu'aux 
auteurs  des  mémoires  d'études  répondant  à  un  (juestionnaire 
déterminé  à  l'avance.  Un  bulletin  annuel  est  envoyé  aux  adhérents. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  par  an. 

L'Association  se  propose  d'encourager  les  Sociétés  ou  les  adminis- 
trations a  créer  des  Vergers  modèles,  qui  seraient  en  quelque  sorte 


KllANCE  32*3 

le  foyer  d'exemple  et  de  propagande  de  ses  inélhodos  dexploitatiou 
du  verger  et  des  espèces  fruitières  à  répandre. 

Le  Congrès  de  1894  se  lient  à  Laigle  (Orne).  La  session  de  1893 
était  ouverte  à  Vannes  (Morbihan). 

Le  Syndicat  pomologique  de  France,  luudé  à  Rennes  le 
6  février  1892,  a  «  pour  objet  l'étude  de  tout  ee  qui  concerne  la 
culture  et  l'élevage  des  ponnniers  et  poiriers  ;  la  propagation  des 
meilleures  espèces  et  variétés  ;  les  mesures  à  prendre  pour  la  protec- 
tion des  arbres,  pépinières,  vergers,  plantations,  etc.;  la  générali- 
sation des  meilleurs  procédés  et  méthodes  pour  la  fabrication  des 
cidres,  poirés,  eaux-de-vie, etc.;  la  défense  des  intérêts  économicpies, 
agricoles,  industriels  des  syndicataires  ;  la  vulgarisation  des  décou- 
vertes de  la  science,  de  la  chimie,  de  la  mécanique;  la  facilité  des 
transactions  ;  la  création  de  débouchés  pour  les  récoltes;  l'orga- 
nisation de  concours  et  de  congrès  pouiologiques,  etc.» 

Déjà  700  membres,  représentant  32  départements,  se  sont  fait 
inscrire.  La  cotisation,  de  cin([  francs  pour  les  membres  fondateurs, 
est  de  deux  francs  pour  les  membres  ordinaires. 

Après  l'exposition  et  le  congrès  de  Saint  -  Servan,  1892,  de 
Ploermel,  1893,  la  session  de  1894  se  tiendra  à  Abbevillc. 

Le  Syndicat  distribue  des  greflbns  d'espèces  fruitières  à  cidre. 

L'Union  commerciale  des  Horticulteurs  et  Marchands- 
Grainiers  de  France,  créée  au  printemps  de  i88(3,  constitue  une 
solidarité  entre  ses  adhérents  pour  les  échanges  de  renseignements, 
et  défend  leurs  intérêts  lorsqu'il  s'agit  de  questions  litigieuses, 
d'interprétation  de  la  loi,  d'affaires  eontentieuses,  judiciaires  ou 
d'arbitrage,  de  tarifs  de  transport,  de  douane,  d'impôts,  etc. 

De  bonnes  et  utiles  relations  confraternelles  ne  tardent  pas  à 
s'établir  entre  les  associés.  La  cotisation  est  fixée  à  cinq  francs. 

A  Moutreuil,  à  Sceaux,  à  Glamart,  autour  de  Paris,  puis  à  Amiens, 
Angers,  Belfort,  Besançon,  Blois,  Cambrai,  Garcassonne,  Chartres, 
La  Guerche,  Iléry,  Honlleur,  Hyères,  Laval,  Locminé,  Lyon, 
Marseille,  Nantes,  Narbonne,  Nice,  Niort,  Orléans,  Oullins,  Pau, 
Perpignan,  Ploermel,  Pont-Audemer,  Rennes,  Rouen,  Saint-Etienne, 
les  cultivateurs  et  les  commerçants  se  sont  syndiqués  dans  un  but 
analogue  ou  se  bornent  à  la  vente  de  leurs  produits,  aux  achats  de 
semences,  de  plants  et  d'engrais.  Quelques-uns,  cependant,  organisent 
des  cours  d'enseignement  horticole.  Tel  est  le  cas  du  «  Syndicat  des 
Ilorlieulteui's  de  la  région  lyonnaise  »,  fondé  en  i88(J,  et  du<(  Syndicat 
agricole  et  horticole  des  ouvriers  jardiniers  de  rarrondissemcnt  de 
Marseille  »,  fondé  en  i88i. 


3l)4  FRANCE 

La  Société  française  des  Amis  des  Arbres  a  pour  but  de 
favoriser  et  de  proléyer  les  [)lautatious  d'arbres  fruitiers  ou  forestiers, 
afin  dobteiiir  la  multiplication  des  vergers  et  le  peuplement  des 
espaces  actuellement  dénudés. 

Elle  se  propose  d'intéresser  la  population  tout  entière  à  la 
plantation  des  arbres  fruitiers  ou  forestiers,  à  leur  protection  et  à 
leur  conservation,  par  des  encouragements  ou  des  récompenses. 

Le  germe  de  l'association  semé  à  Nice,  en  1891,  par  des  amateurs, 
a  pris  son  essor  le  i5  février  1894,  en  choisissant  Paris  pour  le  siège 
de  son  administration. 

La  cotisation  des  membres  souscripteurs  est  de  cinq  francs  par 
an,  et  celle  des  membres  actifs,  deux  francs;  mais  ceux-ci  s'engagent 
à  planter  au  moins  un  arbre  sur  leurs  terres,  tous  les  ans. 


SOCIÉTÉS    LOCALES 

Ain. 

Société   d'horticulture   pratique   de   l'Ain,   à  Bourg. 

Fondée  en  i85i  par  trois  hommes  dévoués  à  leur  pays,  Mas,  Puvis 
et  Lahérard,  dans  le  but  «  de  propager  dans  le  département  les 
meilleures  méthodes  de  culture,  de  faire  justice  des  préjugés  et  de 
prévenir  les  déceptions  toujours  si  funestes  en  horticulture  »,  elle 
poursuit  son  ouvre  depuis  cette  époque. 

Cotisation,  douze  francs. —  Personnel,  environ  5oo  membres. 

Bulletin  tous  les  mois.  —  Almanach-annuaire  chaque  année. 

Réunions  mensuelles  avec  exposition  d'apports  récompensés  par 
des  points  valant  deux  francs,  suivant  convention. 

Beau  jardin  d'expériences,  très  bien  entretenu,  où  se  font  les  essais 
des  nouveautés  et  se  tiennent  les  conférences  publiques. 

La  reconnaissance  a  élevé  au  jardin  le  buste  du  président  Alphonse 
Mas,  l'auteur  du  Verger  et  du  Vignoble. 

Sous  rinfluencc  de  la  Société,  la  culture  maraîchère  a  fortement 
progi'essé,  et  chaque  mercredi,  il  se  lait  une  expédition  de  plus 
en  plus  considérable  de  légumes  dans  les  cantons  montagneux  du 
département. 

Aisne. 
Société  régionale  d'horticulture  de   Chauny. 
Fondée  en  i8C3. 
Cotisation,  dix  francs.  —  Effectif,  3oo  membres. 


i 


VRANCE  325 

Conféronccs  sur  l'arboricullurc  par  M.  Louvot-Dupuis,  horticulteur, 
président  tic  la  Société,  et  sur  la  botanique,  par  M.  Quequct,  vice- 
président. 

Aux  concours  annuels  de  l'enseignement,  les  élèves  des  écoles  des 
cantons  de  Chauny,  La  FèreetCoucy  prémuni  parla  la  lutte,  répartis 
en  trois  divisions  :  élémentaire,  moyenne,  supérieure.  L'examen, 
écrit  et  oral,  porte  sur  la  Ijotanitpic,  l'arboriculture,  la  eultur*'  maraî- 
chère, la  floriculture.  Les  récompenses  consistent  en  livrets  de  caisse 
d'épargne  et  en  livres  de  jardinage. 

Déjà  quatre  expositions  ont  été  organisées  à  Ghaun}'. 

Depids  la  fondation  de  la  Société,  les  fruits  primitifs  ont  été  suc- 
cessivement remplacés  par  des  variétés  choisies  et  méritantes,  recher- 
chées aujourd'hui  sur  les  marchés  locaux  et  à  Saint-Quentin,  à  Reims, 
à  Lille,  à  Paris,  etc. 

Société  d'horticulture  et  de  petite  culture  de  rarrondissement 

de  Soissons. 

Fondé<'  le  II  mars  i8()5,  elle  compte  i,()00  membres  actifs. 

lleconnuc  d'utilité  publique  le  24  février  1876. 

La  cotisation  est  fixée  à  dix  francs  par  an. 

Société  nombreuse  et  active,  elle  a  puissamment  contribué  à 
vulgariser,  dans  tout  l'arrondissement,  les  nouvelles  espèces  et  les 
dernières  méthodes  de  culture  par  les  expositions,  les  visites  de 
jardins,  les  expériences  pratiquées  dans  son  jardin-école,  et  grâce 
surtout  aux  fréquentes  le(,'ons  et  conférences  de  son  infatigable 
professeiu",  M.  Land^in.  Ce  jardin  est  dû  à  la  générosité  de  riches 
amateurs  et  aux  souscriptions  spéciales  des  membres  adhérents. 

Les  apports  de  la  Société,  en  fleurs  et  en  fruits,  lui  ont  valu  de 
hautes  récompenses  dans  plusieurs  grandes  expositions  parisiennes. 

La  Société  des  agriculteurs  de  France  lui  a  décerné  un  prix 
agronomique,  à  sa  session  de  1881,  pour  sa  propagation  éclairée  de 
renseignement  de  l'horticulture. 

Allier. 

Société  d'horticulture  de  l'Allier,  à  Moulins. 

Fondée  en  i852,  elle  s'attache  à  améliorer  et  perfectionner  l'art 
horticole  dans  toutes  ses  parties  et  dans  tous  ses  produits  ;  la 
Société  atteint  ce  but,  à  laide  des  expositions  et  des  visites  de 
jardins,  à  la  suite  desquelles  sont  décernées  des  récompenses  et  des 
primes  en  nature.  Elle  a  donné  l'hospitalité  au  Congrès  pomologique. 

La  Société  encourage  renseignement  horticole  dans  les  écoles 
communales,  par  des  distributions  de  lots  d'arbres  fruitiers  et  de 
graines  diverses  aux  instituteurs  les  plus  zélés. 


326  FRANCE 

L'Arboretum  du  parc  de  Baleine,  sons  l'intelligente  direction  de 
M.  Doiimet-Adanson,  président,  et  les  établissements  borticoles 
remarquables  de  Moulins  constituent  du  reste  pour  cet  enseignement 
d'excellentes  leçons  de  choses. 

La  cotisation  est  fixée  à  cinq  francs.  —  Effectif,  200  membres. 

Société  d'horticulture,  d'agriculture   et  de   viticulture 
de  Vichy-Cusset. 

Fondée  en  1886,  elle  compte  actuellement  près  de  200  membres. 
Son  action  sétend  sur  la  région  Sud-Est  du  département  de  l'Allier, 
dans  les  arrondissements  de  La  Palisse  et  de  Gannat. 

Bien  qu'elle  ait  été  plus  spécialement  l'ondée  au  point  de  vue  de 
l'horticulture,  son  champ  d'études  s'étend  à  toutes  les  branches  de 
l'agriculture,  car  cette  partie  de  l'ancien  Bourbonnais,  formée  par  le 
Forez  et  ses  contreforts,  traversée  par  la  vallée  de  l'Allier,  présente 
des  aspects  divers  et  des  cultures  très  variées. 

Par  ses  champs  d'expériences,  ses  récompenses  aux  agriculteurs 
méritants,  ses  concours  de  Vichy,  toujoui's  admirés,  elle  a  rendu 
de  signalés  services  à  l'agriculture  régionale. 

Cotisation,  cinq  francs  pour  les  membres  titulaires,  et  dix  francs 
poui*  les  membres  honoraires. 

Alpes-Maritimes  . 

Société  d'agriculture,   d'horticulture   et   d'acclimatation 
de  Cannes  et  de  l'arrondissement  de  Grasse. 

Fondée  en  1886,  alors  exclusivement  horticole,  elle  s'est  adjoint 
l'agiûculture  cpiatre  ans  plus  tard,  et  prit  le  titre  actuel. 

La  Société  comprend  près  de  3oo  membres  ;  les  séances  sont  men- 
suelles. Des  conférences  publiques  sont  données  de  temps  en  temps, 
en  séance  extraordinaire. 

Ses  expositions  florales,  ouvertes  au  mois  de  janvier,  ont  toujours 
merveilleusement  réussi  et  font  l'admiration  des  nombreux  étrangers 
hivernant  dans  la  région. 

Grâce  à  ses  efforts  et  à  l'intelligence  de  ses  sociétaires,  la  culture 
des  fleurs  et  des  plantes  ornementales  destinées  à  l'exportation  s'est 
développée.  La  valeur  de  ces  produits  se  chiffre  par  plus  de  trois 
millions  de  francs  par  an. 

La  Société  travaille  au  progrès  de  la  production  potagère  ou 
fruitière,  et  tente  d'importer  les  procédés  de  culture  perfectionnée 
des  maraîchers  des  environs  de  Paris. 

La  cotisation  annuelle  est  de  douze  francs. 


FRA\f:n  327 

Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et 
d'acclimatation  des  Alpes-Maritimes. 

Fondée  en  1860  (époque  de  l'annexion),  en  reniplaeeinent  de  la 
Cliambrc  royale  d'Agricullure  italienne,  exislanl  depuis  iS32. 

Les  séances  sont  mensuelles;  un  l)ulIetiu-journal  rend  compte 
de  chaque  séance  et  donne  Ihospilalilé  aux  comptes  rendus  de  la 
Société  des  Amis  des  Arbres. —  Cotisation,  douze  francs. 

ElTectif:  290  membres  titulaires,  i4  lionoraires,  25  correspondants. 

Quoique  la  Société  s'occupe  principalement  d'agriculture,  y  com- 
pris l'apiculture  et  la  sériciculture,  elle  traite  aussi  les  questions 
horticoles  et  organise  des  expositions  brillantes  que  facilite  la  flore 
abondante  et  variée  du  littoral. 

Société   des  Amis  des  arbres  du  département 
des   Alpes-Maritimes. 

La  «  Société  française  des  Amis  des  arbroe  »,  fondée  à  Nice  le 
18  janvier  1891.  a  transféré  son  siège  à  Paris  le  i5  février  i8()4, 
laissant  à  Nice  une  Société  départementale  des  Alpes-Maritimes,  qui 
bénéficie  de  la  situation  acqnise  dans  cette  région  par  la  Société 
mère  (p.  3-2^).  Il  en  résulte  ([ue.  dès  maintenant,  elle  possède  plus 
de  Goo  membres,  après  avoir  fait  planter  jOO,ooo  arbres. 

Elle  a  pour  but  de  reconstituer  les  forêts  des  pays  déboisés. 

Tous  les  ans,  chaque  sociétaire  doit  planter  ou  faire  planter  au 
moins  un  arbre,  et  payer  une  cotisation  annuelle  de  deux  francs. 

Les  maires,  les  membres  des  Conseils  municipaux,  les  instituteurs, 
les  membres  du  Clergé,  les  gardes  champêtres,  les  gendarmes,  les 
douaniers,  les  brigadiers,  les  gardes  des  forêts  qui  donneront  leur 
adhésion  à  la  Société,  seront  dispensés  du  paiement  de  la  cotisation  : 
mais  ils  devront  planter  chacpie  année  au  moins  cin([  arbres. 

La  Société  des  .\mis  des  arbres  ue  prétend  pas  se  sidjslituer  ù 
rAdministralion  forestière  ;  elle  veut  seulement  lui  oll'rir  le  concours 
de  tous  les  bons  citoyens,  de  tous  les  vrais  patriotes. 

Le  premier  bulletin  trimestriel  de  la  Société  a  paru  fm  mars  i8(j3, 
immédiatement  après  la  constatation  que,  sous  son  action  utile, 
3oo,ooo  arbres  étaient  déjà  plantés  depuis  deux  ans. 

Ardennes. 

Société  centrale  d'horticulture  des  Ardennes,  à  Gharleville. 

Fondée  en  i85G,  la  Société  compte  220  mendjres  participants. — 
Cotisation,  cinq  fi'ancs. 

Le  Préfet  est  président  d'honneur  et  le  Maire  de  Charleville.  vice- 
président  d'honneur, 


328 


FRANCE 


Séances  trimestrielles.  —  Distribution  de  graines. 

Leçons  de  taille  et  de  conduite  des  arbres  fruitiers,  par  M.  Laui'ent, 
j)rofesscur  de  la  Société. 

Pendant  sa  carrière  quelque  peu  mouvementée,  la  Société  centrale 
a  organisé  de  belles  expositions,  récompensé  les  travailleurs  et 
publié  un  bulletin  intéressant. 

Son  œuvre  continue  avec  succès. 

Cercle  horticole  des  Ardennes,  à,  Mézières. 

Fondé  en  août  i88",  à  la  suite  de  rivalités  locales,  le  Cercle  a  pour 
président  d'honneur  le  Maire  de  Mézières. 

La  cotisation  annuelle  est  de  cinq  francs;  reffectif  comprend 
I20  membres. 

Exposition  publique  tous  les  ans. 

Les  premiers  travaux  du  Cercle  :  expositions,  concours,  publi- 
cations, sont  de  bon  augure  pour  son  avenir. 

Société  d'horticulture  de  Sedan. 

Fondée  en  iS^jg,  comme  section  de  la  Société  centrale  d'horticulture 
des  Ardennes,  elle  se  sépara  en  1890  et  devint  autonome,  avec  siège 
à  Charle ville. 

La  cotisation  annuelle  des  membres  titulaires  est  de  cinq  francs. 

La  Société  se  compose  actuellement  de  ^00  meuibres.  Les  institu- 
teurs et  leurs  adjoints,  les  ouvriers  ou  apprentis  jardiniers,  de 
nationalité  française,  sont  admis  gratuitement  comme  membres 
auditeurs. 

La  Société  a  pour  l)ut  de  perfectionner  et  d'encourager  toutes 
les  branches  de  l'iiorticulturc  et  des  arts  ou  industries  qui  s'y 
rattachent. 

Elle  exerce  son  action  par  des  réunions,  des  expériences  et  des 
conférences  théoriques  ou  pratiques,  par  la  publication  d'un  bulletin, 
la  distribution  de  graines,  plants,  boutures,  greffes,  la  visite  aux 
cultures,  et  par  des  récompenses  décernées  aux  personnes  concourant 
au   but  de  la   Société. 

Séances  tous  les  trois  mois.  —  Bulletin  trimestriel. 

Elle  a  organisé  plusieurs  expositions,  entre  autres  celle  de  1886,  où 
elle  a  obtenu  une  médaille  d'or  du  Ministère,  au  Concours  régional 
de  Sedan.  Les  expositions  actuelles  sont  locales  et  spéciales. 

Concours  entre  les  nuiîtres  et  les  élèves  de  l'arrondissement. 

Les  leçons  de  taille  d'arbres  et  de  culture  maraîchère  sont  données 
régulièrement  par  un  professeur  spécialement  attaché  à  la  Société, 
dans  le  jardin-école. 

Ce  jardin  est  concédé  à  la  Société  par  la  Ville  de  Sedan. 


FRANCE  329 

Aube. 
Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube,  à  Troyes. 

Fondée  le  3  mars  18GG. 

Ses  principaux  organisateurs  avaient  déjà  créé,  le  11  août  i85o, 
la  Société  d'horticullure  de  l'Aube;  elle  a  cessé  le  12  janvier  18^9.  — 
Les  deux  premières  expositions  à  Troyes,  en  1849  et  i85o,  avaient  été 
organisées  par  la  Société  académique  de  l'Aube,  fondée  le  19  juin  1798. 

La  GouiVérie  de  Saint-Fiacre,  de  Troyes,  remonte  à  1788. 

La  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  compte  3,5oo  membres 
titulaires  et  dames  patronncsses  payant  une  cotisation  de  cinq  francs. 

Un  seul  versement  de  cent  francs  exempte  de  la  cotisation  annuelle 
et  donne  le  titre  de  Membre  à  vie. 

Un  décret  du  6  novembre  1893  l'a  reconnue  d'utilité  publique. 

Séances  mensuelles  avec  conférences,  lectures  et  tombola. 

Nombreuses  productions  végétales  apportées  aux  séances  et 
récompensées,  s'il  y  a  lieu. 

Annales   chaque    mois.  —  Bibliothèque  inqjortante  et  bien  tenue. 

Expositions  répétées  et  bi'illantes  sur  dillércnts  points  du  départe- 
ment. Quelques-unes  ont  été  spécialement  afl'ectées  aux  Roses,  aux 
Œillets,  aux  Qirysanthèmes,  aux  fleurs  printanièrcs,  aux  primeurs. 

La  première  en  France,  elle  a  organisé  une  Exposition  interna- 
tionale de  Chrysanthèmes.  Celle-ci,  de  novembre  1888,  était  au  profit 
des  jardiniers  du  département  de  la  Seine,  victimes  de  la  grêle. 

En  1866,  son  premier  acte  avait  été  l'envoi  de  nombreux  plants 
aux  jardiniers  du  Loiret  ruinés  par  l'inondation.  Depuis,  elle  a 
secouru  les  horticulteurs  de  l'Aube,  dont  les  cultures  avaient  été 
anéanties  par  l'invasion  allemande. 

Récompenses  aux  bons  ouvriers,  aux  familles  de  ti*a  va  illeurs. 

Encouragements  aux  cultures  potagères  ou  florales,  aux  pépinières, 
aux  vergers  de  fruits  de  table  ou  de  pressoir,  à  l'enseignement, 
à  la  viticulture,  à  la  sylviculture,  aux  industries  annexes. 

Distributions  de  graines,  de  plants,  de  boutures,  de  greflbns. 

Encouragements  aux  communes  et  aux  propriétaires  qui  boisent 
les  friches  ou  les  plantent  de  vergers,  de  vignes,  de  végétaux  utiles. 

Lutte  contre  les  maladies,  les  parasites  et  les  animaux  nuisibles. 

Distribution  économique  de  sulfate  de  cuivre  contre  le  mildiou,  de 
jus  de  tabac  contre  les  insectes,  de  cépages  résistants  contre  le 
phylloxéra.  —  Concours  de  grefl'age. 

Développement  de  l'instruction  horticole  par  les  instituteurs. 

Récompenses  aux  élèves  des  Ecoles  normales  ou  communales. 

Publication  de  brochures  spéciales  en  dehors  des  Annales,  entre 
autres  des  leçons  de  botanique  illustrées,  des  études  sur  le  cidre,  etc. 


33o  FRANCE 

Exclussions.  —  Conférences.  —  Cours  publics.  —  Herborisations. 

Correspondances  avec  toutes  les  Sociétés  françaises. 

Création  d'un  verger  modèle  de  fruits  de  pressoir,  de  vignobles 
d'expériences  et  de  démonstrations. 

La  Société  décerne  de  nombreux  prix,  objets  dart,  médailles, 
ouvrages,  outils  et  primes,  aux  expositions,  aux  visites,  aux  concours. 

Ses  lots  collectifs  ont  obtenu  les  plus  bautes  récompenses  dans 
les  Expositions  universelles  et  les  concours  régionaux. 

La  première  donation  a  constitué  le  Prix  Charles  Baltet,  «  en 
faveur  d'un  père  ou  d'une  mère  de  famille  qui  aurait  dignement  élevé 
ses  enfants  légitimes  ou  adoptifs  dans  la  pratique  du  jardinage.  » 

Société  d'horticulture  de  Nogent-sur-Seine. 

Fondée  le  27  février  187G,  elle  est  subventionnée  par  l'Etat,  le 
département  et  la  ville  de  Nogent-sur-Seine.  Les  séances  sont  men- 
suelles et  le  bulletin  trimestriel. 

Cotisation,  cinq  francs.  —  EUectif,  environ  35o  membres. 

Son  jardin-école  est  installé  au  centre  d'un  groupe  scolaire  ;  chaque 
mois,  pendant  la  belle  saison,  le  professeur,  François  Cognée,  de 
Troyes,  y  fait  des  cours  d'arboriculture. 

Les  expositions  qu'elle  organise  sont  toujours  bien  réussies  ;  en 
outre,  des  visites   ont  lieu  dans  les  cultures,    sur  demande. 

Son  influence  se  manifeste  dans  les  jardins,  et  aussi  dans  les 
gi'andes  propriétés  ;  elle  a  contribué  à  faire  boiser  des  terrains  jadis 
incultes. 

Plusieurs  médailles  ont  récompensé  la  Société  à  l'occasion  des 
expositions  auxquelles  elle  a  pris  part. 

Basses-Pyréxées. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  des   Basses-Pyrénées, 

à  Pau. 

Fondée  le  i3  septembre  i885. 

Elle  a  organisé  de  nombreux  concours  horticoles  et,  à  chaque 
séance  générale  mensuelle  sont  faites,  par  des  membres  dévoués  de 
la  Société,  des  conférences  publiques,  dans  le  but  de  propager  le 
gont  de  l'horticulture. 

Elle  a  mis  en  relief  certaines  vignes  chinoises,  les  Pêchers 
américains,  principalement  Amsden'sjiine,  le  Diospyros  japonais, 
Kaki,  le  Maïs  sucré,  le  Chou  moutarde,  l'Alkelvcnge  du  l*érou,  etc. 

La  Société  s'occupe  activement  de  l'étude  des  cépages  résistants, 
du  groffage  de  la  vigne,  questions  vitieoles  qui  intéressent  la  région, 
où  déjà  quelques  points  sont  atteints  par  le  phylloxéra. 


FRANCE  33 I 

Les  beautés  du  pays  et  son  climat  favorable  attirent  Je  nombreux 
étrangers  en  toute  saison.  Sous  rinfluence  de  la  Société,  les  horti- 
culteurs ont  redoublé  d'ardeur,  pour  répondre  aux  besoins  de  cette 
population  flottante  qui  veut  jouir  de  tous  les  agréments  de  la  vie. 

La  Société  encourage  et  récompense  les  instituteurs  qui  se  l'ont 
remarquer  par  leur  enseignement  horticole  et  la  tenue  du  jardin. 

Les  expositions  publi([ues  sont  suivies  avec  intérêt. 

Le  bulletin  est  trimestriel  et  rédigé  avec  un  talent  d'observation. 

Cotisation  annuelle,  cinq  francs. 

BoUCHES-DU-RlIÔNE. 

Société  d'horticulture  et  de  botanique  des  Bouches-du-Rhône, 

à  Marseille. 

Fondée  en  octobre  1846,  par  les  membres  composant  la  section 
horticole  du  Comice  agricole  ;  en  i883,  elle  fusionne  avec  la  Société 
de  botanique  de  Provence  (fondée  en  1879),  et  prend  le  titre  actuel. 

Cotisation  de  dix  francs  pour  les  membres  actifs,  et  cinq  francs 
pour  les  ouvriers  jardiniers. 

Elle  compte  environ  5oo  membres;  les  réunions  sont  bi-mensuelles. 

La  Société  ouvre  des  concours  entre  les  apprentis  jardiniers,  et 
leur  décerne  des  primes  et  médailles. 

Son  organe  mensuel,  la  Reçue  horticole  des  Bouches-du-Rhône,  qui 
parait  depuis  juillet  i854,  publie  souvent  des  mémoires  originaux 
de  botanique  pure  et  appliquée. 

Les  moyens  d'études  dont  dispose  cette  association  sont  impor- 
tants :  elle  possède  une  bibliothèque  riche  en  ouvrages  botaniques, 
un  herbier  remarquable,  une  collection  de  fruits  moulés,  une  autre 
de  graines  naturelles. 

La  Société  comprend  une  section  de  botanique,  qui  étudie  la 
flore  de  la  région  et  dresse  le  Catalogue  des  plantes  de  Provence, 
dû  à  Honoré  Roux,  connu  par  sa  collaboration  à  la  Flore  de  France, 
de  Grenier  et  Godron  ;  ce  savant  ouvrage  a  été  suivi  d'un  supplément, 
fruit  de  la  collaboration  des  membres  de  la  section  de  botanique 
de  la  Société  des  Bouchcs-du-Rhùne. 

Au  moyen  de  distributions  annuelles  de  prix,  Ja  Société  excite  le 
zèle  de  tous  les  travailleurs  visant  à  la  propagation  des  sciences 
naturelles  et  horticoles.  Elle  récompense  les  instituteurs  qui 
démontrent  la  culture  du  jardin  et  la  liotanique  à  leurs  élèves,  leur 
inculquant  encore  le  respect  des  oiseaux  utiles. 

Union  horticole  des  Bouches-du-Rhône. 
Fondée  le  3o  juillet   1893  et  autorisée  le  8   décembre  suivant; 
5o  membres  fondateurs. 


332  FRANCE 

Exclusivement  composée  de  praticiens,  horticultem's.  agricultcm's, 
jardiniers,  garçons  jardiniers  et  grainiers  qui  seuls  sont  votants  et 
élis^ibles,  l'association  comprend  des  membres  actifs  et  des  membres 
honoraires.  Les  uns  et  les  autres  paient  une  cotisation  de  dix  francs. 

Séances  mensuelles.  Les  réunions  de  juin  et  de  décembre  sont  des 
assemblées  générales  consacrées  aux  élections. 

La  Société  exerce  son  action  —  ou  se  propose  de  l'exercer  —  par 
des  conférences,  des  expériences  et  des  expositions  publiques;  ensuite, 
par  la  publication  d'un  bulletin  périodique. 

Association  horticole  marseillaise. 

Fondée  le  i^-  juillet  1882. 

Cotisation,  douze  francs.  —  Efïectif,  200  membres. 

Séances  mensuelles.  Bulletin  paraissant  chaque  mois,  sous  le  titre 
Marseille-Horticole. 

Encouragements  aux  apports  de  fleurs,  de  fruits,  de  légumes  et  de 
primeurs  faits   en  séance. 

Récompenses  aux  anciens  jardiniers  ou  bons  serviteurs,  et  à  tous 
ceux  qui  contribuent  au  développement  de  l'horticulture. 

Des  commissions  de  visite  se  rendent  chez  les  propriétaires  ou 
horticulteurs  qui  en  font  la  demande,  pour  examiner  les  campagnes 
et  les  jardins  bien  tenus  et  décerner  des  médailles  aux  plus 
méritants. 

Des  expositions  à  grand  effet  ont  été  organisées  par  l'association  ; 
mais  les  résultats  financiers  ont  pesé  sur  l'avenir  de  la  caisse  sociale, 
malgré  l'imposante  phalange  de  26  membres  d'honneur,  de  droit  ! 

Calvados. 

Société  centrale  d'horticulture  de  Gaen  et  du  Calvados. 

Une  des  plus  anciennes  de  France,  elle  fut  d'abord  une  section  de 
la  Société  d'agriculture  et  de  commerce  de  Caen,  qui  remontait  elle- 
même  à  1762.  La  section  d'horticulture  devient  Société  spéciale  à  partir 
du  29  avril  i835,  et  acquiert  ensuite  le  titre  qu'elle  porte  aujourd'hui. 

En  i885,  elle  a  procédé  à  la  célébration  du  cinquantenaire  de  sa 
fondation,  par  une  Ijrillante  exposition  et  par  une  série  de  fêtes  où  la 
Ijonne  confraternité  des  autres  Sociétés  de  l'Athénée  normande 
hii  permit  de  mêler  la  poésie  et  la  musique  à  l'horticulture.  Un 
jeton  fut  fi'appé  à  cette  occasion. 

Pendant  cette  période  déjà  longue,  la  Société  a  organisé  près  de 
soixante  expositions  qui  ont  contribué  à  faire  progresser,  dans  la 
région,  l'arboriculture,  la  culture  maraîchère,  et  la  culture  des  fleurs 
pour  laquelle,  en  particulier,  les  halntants  de  la  ville  de  Gaen  ont 
professé,  depuis  plusieurs   siècles,  un  goût  éclairé. 


FRANGE  333 

L'Anémone  do  Caon,  les  Renoncules  et  les  iîoses,  qui  sont  une 
production  spéciale  à  la  contrée,  ont  été  encouragées  par  la  Société. 

La  culture  des  arbres  à  cidre  et  la  destruction  du  puceron 
lanigère    ont  préoccupé  l'attention  de   la  Société,  à  ses  débuts. 

Le  Congrès  des  fruits  à  cidre  a  tenu,  à  Gaen,  sa  session  de  1890. 

Cotisation  dix  francs,  réduite  de  moitié  pour  les  dauies,  les 
prêtres,  les  instituteurs.  —  Ellectif.  environ  3oo  membres. 

Société    d  horticulture    et    de    botanique    du    Centre 
de  la  Normandie,  à  Lisieux. 

Fondée  en  1867,  elle  compte  280  membres,  et  reçoit  les  subventions 
de  l'Ktat,  du  Département,  de  la  Ville  de  Lisieux,  étendant  son 
influence  jus(|u"aux  territoires  de  l'Eure  et  de  l'Orne. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  pour  les  membres  titulaires,  et 
facultative  pour  les  membres  honoraires. 

La  Société  récouipense  les  instituteurs  qui  praticpient  l'enseigne- 
ment horticole.  Outre  les  concours  de  produits  horticoles  qui  figurent 
aux  séances,  elle  organise  tous  les  ans  une  ou  deux  grandes  exjjo- 
sitions;  elle  en  est  à  sa  quarante-troisième. 

Ses  cours,  ses  excursions,  ses  conférences  ont  propagé  les  bonnes 
méthodes  de  culture. 

Une  caisse  de  secours  pour  les  vieux  jardiniers  lui  donne  un 
caractère  philanthropique . 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Pont-l'Évêque. 

Fondée  eu  1880;  subventionnée  par  l'Ktat  et  par  le  département. 

La  cotisation  varie  de  cin(|  à  dix  francs. —  Eflcctif,  200  membres. 

A  l'occasion  de  ses  deux  concours  annuels,  qui  se  tiennent  dans 
l'une  des  principales  villes  de  rarrondissement,  la  Société  récom- 
pense les  travailleurs  et  les  vieux  jardiniers. 

L'action  de  la  Société  a  rejailli  sur  l'horticulture  en  général, 
notamment  l'arboriculture,  cpii  a  fait  de  réels  progrès,  particulière- 
ment si  l'on  en  juge  par  l'exportation  de  fruits  et  de  légumes  vers 
l'Angleterre  et  la  Russie. 

A  Honfieur  et  à  La  Rivièi'e-Saint-Sauvcur,  le  connnerce  des  fruits 
de  la  région  est  considérable. 

La  Société  a  pris  part  à  l'Exposition  universelle  de  1889. 

La  Corporation  de  Saint-Fiacre, 
Jardiniers  de  l'arrondissement  de  Bayeux. 

Fondée  le  3  août  i8(j2,  par  la  fusion  de  la  «  Corporation  de  Saint- 
Fiacre  »  et  de  la  «  Corporation  des  Jardiniers  de  l'arrondissement 
de  Bayeux  »,  créées  depuis  deux  années  seulement. 


334  FRAXCE 

La  cotisation  annuelle  des  membres  titulaires  est  d'un  franc  5o  ; 
celle  des  membres  honoraires  n'est  pas  inférieure  à  dix  francs. 

La  Corporation  prend  part  aux  expositions  horticoles  du  Calvados 
et  de  la  Manche. 

A  sa  bibliothèque  est  ajouté  l'abonnement  aux  journaux  horticoles. 

Elle  distribue  des  semences  de  nouveautés  maraîchères. 

Les  séances  trimestrielles  sont  l'objet  d'apports  intéressants. 
Bxilletin  annuel. 

L^ne  caisse  de  secours  en  faveur  des  jardiniers  malades  ou  infirmes 
est  organisée  par  elle. 

La  Corporation  assiste  aux  funérailles  des  confrères  de  Bayeux  ou 
des  communes  suburbaines,  et  participe  aux  fêtes  publiques. 

Le  «  patron  »  saint  Fiacre  est  joyeusement  fêté  à  la  fin  d'août  avec 
messe,  bannière,  pain  bénit,  sermon...  L'un  de  ces  derniers,  prononcé 
en   1888.  par  l'archiprètre  de  la  Cathédrale,  a  laissé  entendre  aux 

Jardiniers  de  Bayeux  cpie «  les  honneurs  et  les  plaisirs  légitimes 

ne  sont  point  défendus  ;  mais  il  ne  faut  jamais  perdre  de  vue  qu'on 
ne  doit  pas  les  rechercher  avec  passion...  » 

Charente-Inférieure  . 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  de  l'arrondissement 
de  la  Rochelle. 

Fondée  le  5  mars  i865,  elle  encourage  Ihorticulture  et  contribue 
à  la  reconstitution  des  Vignes  détruites  par  le  phylloxéra. 

La  Société  comprend  60  jardiniers  dont  la  cotisation  est  de 
cinq  francs,  86  amateurs  et  27  dames  patronnesses  pour  qui  la 
contribution  est  fixée  à  douze  francs. 

La  Société  possède  un  jardin  d'essai  et  remet  aux  sociétaires  des 
graines  qu'elle  recueille,  des  boutures,  des  plants  qu'elle  multiplie, 
de  manière  à  propager  svirtout  les  bonnes  espèces  végétales. 

Chaque  année,  en  juin  et  en  octobre,  elle  fait  des  expositions  de 
fleurs,  de  fruits,  de  légumes. 

Des  médailles  avec  primes  en  argent  sont  décernées  aux  lauréats 
exposants  marchands. 

Cher. 

Société  d'horticulture   et  de  viticulture  du  Cher,  à  Bourges. 

Fondée  le  16  mars  1870. 

Cotisation,  cinq  francs.  — •  Effectif,  200  membres  environ. 

La  Société  a  donné  une  gi'ande  impulsion  à  la  culture  maraîchère, 
qui  est  pratiquée  maintenant  dune  façon  remanpiable  autour  du 
chef-lieu,  sur  de  vastes  surfaces  entrecoupées  de  canaux  d'accès. 


FRANCE  335 

La  culture  des  arbres  fruitiers  dans  le  département  a  pris  de 
Textension,  même  dans  «  la  Forêt  »  fruitière  de  Saint-Martin,  et  le 
vignoble  s'est  perfectionné. 

Les  pépinières  et  la  Vigne  sont  également  prospères. 

Gôte-d'Or. 

Société  d'horticulture   de  la   Côte-d  Or,  à  Dijon. 

Fondée  en  i858. 

Cotisation,  six  francs.  —  Ellectif,  4oo  membres. 

Le  beau  Jardin  l)olanique  et  les  nombreux  squares  que  possède  la 
ville  de  Dijon  rendent  à  la  Société  d'horticulture  la  tâche  facile. 

L'instruction  horticole  est  professée  par  le  jardinier  en  chef  de  la 
ville,  déjà  chargé  d'un  cours  public  d'arboriculture  pour  lequel  il  a 
été  créé  un  jardin  fruitier  important,  complété  par  un  champ 
d'expériences  de  viticulture. 

Un  cours  d'horticidturc  a  lieu  également  à  l'École  normale  des 
instituteurs,  confié  d'abord  à  Moreau,  puis  à  Weber,  en  dernier  lieu 
à  M.  Jules  Lochot,  élève  de  l'École  de  Versailles. 

La  Société  a  contribué  à  la  reconstitution  du  vignoble;  elle  encou- 
rage l'introduction  et  la  cultui'e  des  végétaux  utiles.  Son  bulletin  et 
ses  expositions  concourent  à  vulgariser  des  choses  nouvelles. 

Bulletin  périodique.  —  Expositions.  —  Visites  aux  cultures. 

Association  horticole  de  l'arrondissement  de  Beaune. 

Fondée  le  i5  février  i8tj3. 

La  Société  horticole  et  vigneronne  de  Beaune,  après  ses  services 
rendus  dans  la  région,  s'étant  mise  en  sommeil,  quelques  jardiniers, 
arboriculteurs,  maraîchers,  grainiers  se  réunirent  et  jetèrent  les 
bases  de  cette  nouvelle  association. 

Son  but  est  d'ouvrir  des  expositions,  de  visiter  les  cultures, 
d'acheter  en  commun  les  engrais  et  les  semences,  d'encourager  les 
travailleurs  et  les  producteurs. 

Une  centaine  de  membres  titulaires,  honoraires  et  dames  paient 
une  cotisation  de  cinq  francs.  Les  instituteurs  communaux  donnent 
trois  francs  et  assistent  aux  séances,  ainsi  que  les  ouvriers  jardiniers 
âgés  de  quinze  ans  au  moins. 

Deux-Sèvres. 

Société  d'horticulture  et  d'arboriculture  des  Deux-Sèvres, 

à  Niort. 
Fondée  le  i3  janvier  i853. 

Cotisation,  dix  francs.  —  Ellectif,  -o  membres. 
Subventions  de  l'État,  du  département,  de  la  ville  de  Niort. 


336  liiAxcE 

Des  récompenses  sont  décernées  aux  exposants  horticoles  des 
concours  régionaux  ou  cantonaux,  annuels  ou  quinquennaux. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin  trimestriel. 

Conférences  et  lectures  sur  la  science  et  la  pratique  des  jardins. 

Chaque  année,  ime  Commission  visite  les  cultures  ;  des  conseils 
et  des  encouragements  sont  donnés  aux  horticulteurs,  et  des 
récompenses  sont  accordées   aux  plus  méritants. 

Distributions  de  graines  et  de  plants. 

La  Société  d'horticulture,  en  répandant  Tinstruetion  et  les  décou- 
vertes utiles,  en  combattant  les  vieux  préjugés  et  la  routine,  en 
encourageant  et  en  récompensant  les  chercheurs  et  les  laborieux,  a 
contribué  au  progrès  de  la  culture  horticole  dans  le  département 
des  Deux-Sèvres,  particulièrement  de  la  pépinière,  de  la  maraicherie, 
de  Tarboriculture  fruitière 

DORDOGNE. 

Société  départementale  d'horticulture  et  d'acclimatation 
de    la   Dordogne,  à  Périgueux. 

Fondée  en  1859. —  Elîectif,  200  membres. 

Les  réunions  sont  mensuelles  ;  on  y  apporte  des  produits  qui  sont 
récompensés  à  la  fin  de  laiïnée,  lors  de  la  distribution  des  prix 
accordés  aux  propriétaires  ou  aux  jardiniers  qui  ont  demandé  des 
visites  et  dont  les  cultures  ou  les  produits  en  sont  jugés  dignes. 

La  Société  fait  paraître  un  bulletin  tous  les  deux  mois. 

Elle  organise  une  exposition,  tous  les  deux  ans,  au  chef-lieu. 

On  peut  attribuer  aux  encouragements  de  la  Société  le  grand  essor 
pris  par  la  culture  floi^ale  et  maraîchère,  à  Périgueux,  depuis  un 
certain  nombre  d'années.  Des  usines  à  conserves  s'y  sont  installées 
et  offrent  un  débouché  aux  productions. 

Cotisation,  dix  francs,  réduite  à  cinq  francs  pour  les  maraîchers, 
les  jardiniers  en  maison,  les  ecclésiastiques,  les  instituteurs. 

DoUBS. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  du  Doubs,  à  Besançon. 

Fondée  le  16  septembre  1806,  à  la  suite  d'une  conférence  arboricole 
par  le  professeur  X.  Chauvelot,  elle  débuta  brillamment  et  se  fit 
remarcpier  par  ses  belles  expositions. 

La  cotisation  est  de  dix  francs  pour  les  membres  titulaires  ; 
cinq  francs  pour  les  dames  patronnesses  et  les  membres  correspon- 
dants; trois  francs  pour  les  instituteurs.  —  P^ffectif,  7GÔ  sociétaires. 

On  lui  doit  la  propagation  de  la  bouture  de  Vigne  à  un  œil, 
découverte  vers  i865  par  le  vigneron  lludclot,  de  la  région. 


lUAXCK  3^7 

Avec  le  proiesscur  Cliuuvclot,  lu  Sot-itHé  ouvre  des  conférences  ù 
Besançon  et  dans  le  département;  elle  a  institué  un  cours  de  pratique 
raisonnée,  ayant  lieu  trois  fois  par  semaine,  pour  les  jeunes  gens  qui 
se  destinent  à  lliorticulture. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin  tous  les  mois. 

Une  association  ele  secours  mutuels,  qui  vient  en  aide  au\  jardiniers 
malades  on  infirmes,  est  due  à  son  initiative. 

Par  ses  expositions  multiples,  par  l'étendue  et  la  variété  de  son 
enseignement,  elle  peut  prendre  rang  parmi  les  Sociétés  d'horticul- 
ture qui  rendent  de  réels  et  constants  services. 

L'arboriculture  fruitière  et  la  maraîclieric  de  consonunation  ou 
d'exportation  sont  en  progrès  dans  le  département. 

Eure. 

Société  libre  d'agriculture,  sciences,  arts  et  belles-lettres 
du  département  de  l'Eure,  à  Évreux. 

Fondée  le  ii  juin  iH'ia. 

Cotisation,  dix  francs.  —  Eiïectif,  environ  ^oo  membres. 

La  Société  s'est  occupée  particulièrement  de  développer  le  goût  de 
l'horticulture  dans  les  cinq  arrondissements. 

Depuis  sa  fondation,  elle  a  organisé  une  vingtaine  d'expositions. 
De  plus,  dans  chacun  de  ses  concours  agricoles,  elle  réserve  des 
primes  pour  les  produits  des  jardins. 

Des  encouragements  de  ce  genre  ont  été  donnés  aux  instituteurs, 
et  de  petits  concours  établis  entre  les  élèves  des  écoles  primaires. 

La  Société  subventionne  le  cours  d'arboriculture  professé  chaque 
année,  à  Evreux,  par  M.  Piéton,  directeur  du  Jardin  des  Plantes 
depuis  plus  de  quarante  années. 

Elle  a  reçu  le  Congrès  des  fruits  à  cidre,  en  1892. 

Et'RE-ET-LoiR. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  d'Eure-et-Loir, 

â  Chartres, 
Fondée  en  i85'3,  reconnue  d'utilité  publique  par  décret  du 
8  septembre  1866,  elle  compte  aujourd'hui  plus  de  1,100  membres. 
Le  prix  de  la  souscription  est  annuellement  de  cinq  francs  pour 
les  jardiniers,  les  membres  du  clergé  des  campagnes,  les  ouvriers 
non  patentés  ou  exerçant  des  professions  qui  se  rattachent  à  l'horti- 
culture, et  dix  francs  pour  les  autres  personnes. 

Propriétaire  d'un  jardin  ouvert  au  public  et  fréquenté  par  les 
habitants  et  les  étrangers  ({ui  viennent  s'y  promener  ou  s'y  instruire, 
elle  est  devenue  promptement  populaire. 

22 


338  FllAXCË 

Des  cours  gratuits  ont  été  institués  par  ses  soins  ;  ils  se  font,  à 
époque  fixe,  dans  chaque  cauton  du  déparUinent. 

L'enseignement  horticole,  par  les  instituteurs,  préoccupe  vivement 
la  Société  ;  elle  est  parfaitement  secondée,  sous  ce  rapport. 

Chaque  année,  des  primes  et  des  médailles  sont  distribuées,  à  la 
suite  de  visites  faites  dans  les  différents  cantons. 

En  même  temps,  la  Société  se  met  à  la  tète  des  excursions  cpii 
sont   organisées  dans  une  commune  des  arrondissements. 

De  laveu  de  tous,  c'est  à  son  initiative,  ïi  ses  concours  et  à  ses 
expositions  que  sont  dus  les  progrès  faits  par  l'horticulture  dans 
le  département  ;  le  développement  du  goût  des  fleurs  et  la  connais- 
sance des  bons  fruits  se  sont  répandus  dans  toutes  les  classes  de 
la  société  et  sont  venus  augmenter  dune  manière  remarquable 
le  commerce  du  jardinage. 

M.  Jules  Courtois,  amateur  distingué  d'arboriculture,  a  présidé 
pendant  de  longues  années  la  Société  d'Eure-et-Loir,  avant  de  devenir 
l'un  de  ses  bienfaiteurs.  C'est  lui  qui  a  contribué  pour  ime  large 
part  à  Textension  qu'elle  a  prise,  depuis  sa  fondation. 

Gironde. 

Société  d'horticulture  de  la  Gironde,  à  Bordeaux. 

Fondée  à  Bordeaux  en  1839  ;  tous  les  trimestres,  elle  pidjlie  un 
bulletin  de  ses  travaux  et  des  études  horticoles  intéressantes. 

Elle  a  pour  but  d'aider  an  perfectionnement  et  au  progrès  des 
branches  de  l'horticulture  et  des  industries  qui  s'y  rattachent. 

La  Société  récompense  tous  les  mérites,  par  le  Jury  de  ses  Exposi- 
tions, assez  frécpientes,  et  par  ses  Commissions  de  visites. 

Chaque  année,  aux  meilleures  exploitations  fruitières  et  maraî- 
chères s'appliquant  à  Talimentation  des  marchés,  elle  décerne 
2,000  francs  de  prix  en  espèces  (legs  Godard). 

Elle  affecte  aussi  annuellement  3oo  francs  aux  jeunes  plantations 
d'arbres  fruitiers  ayant  de  trois  à  cinq  ans  de  mise  en  place. 

Un  prix  de  25o  francs,  ofl'ert  par  le  Ministre,  est  attribué  aux 
cultures  fruitières  et  maraîchères. 

Un  brevet  de  capacité  est  délivré  aux  horticulteurs  qui  passent  un 
examen  sur  les  diverses  branches  de  leur  art. 

Des  graines  d'espèces  rares  sont  distribuées  aux  sociétaires. 

Le  personnel  se  compose  de  ^85  membres  ;  les  cotisations  sont 
de  vingt  francs  pour  les  sociétaires  et  dames  patronnesses,  et  de 
dix  francs  pour  les  horticulteurs  et  les  instituteurs. 

La  Société  a  encouragé  la  grande  culture  des  Pois,  Haricots  verts, 


FRANCE  339 

Tomates,  Ponimcs  do  Icrro  Sainl-Jcau  et  Fraises;  les  Prunes  de 
Reine-Claude  cl  les  Poires  à  coulirc;  le  Chasselas  pour  l'exportation. 

Au  inoiiu'ut  do  la  deslrucliou  des  vip^aoblos  par  le  })hylIoxéra,  cette 
association  a  établi  des  concours  de  grcllagc  en  laveur  des  viguerous. 

Son  rôle  a  été  très  actiipour  la  propagation  des  bonnes  espèces 
végétales  et  pour  rcxtension  de  l'horticulture  en  général. 

Plus  dune  ibis,  elle  a  oHcrt  l'hospitalité  au  Congrès  poniologique. 

Société  horticole  et  viticole  de  la  Gironde,  à  Bordeaux. 

Fondée  en  18912,  elle  s'est  allirniéc  par  une  première  exposition, 
en  juin  1893,  parfaitement  réussie,  de  même  le  concours  d'octobre, 
remarquable  par  les  collections  de  Raisins  et  les  lots  de  Vins. 

Son  but  est  tout  tracé  : 

i'^  Encouragement  aux  diverses  branches  de  l'horticulture,  en 
général  ; 

a"  Connue  le  département  est  essentiellement  viticole,  les  vigne- 
rons ont  une  place  marquée  dans  la  Société  ;  ils  prennent  part  à 
ses  concours  de  visites  et  aux  expositions. 

3"  Mettre  en  relief  le  nom  des  producteurs. 

La  cotisation  est  de  dix  francs.  —  Ellectif,  35o  membres. 

Haute-Garonne. 

Société  d'horticulture   de  la  Haute-Garonne,  à,  Toulouse. 

Fondée  en  i853.  Sidjveationnée  par  le  Ministère  de  l'Agriculture, 
le  Conseil  général  et  la  Ville. 

Cotisation  dix  francs,  et  cinq  francs  pour  les  garçons  jardininiers. 

Ses  séances  ont  lieu  le  premier  dimanche  de  chaque  mois,  et 
coïncident  avec  une  exposition  mensuelle.  Les  réunions  de  son 
Conseil  d'administration  ont  lieu  le  vendredi  qui  précède. 

Annales  bi-mensuellcs,  formant  4o  volumes  jusqu'à  ce  jour. 

Une  Commission  procède  aux  visites  sur  place,  et  des  concours 
sont  établis  entre  les  instituteurs  des  arrondissements  de  la  Haute- 
Garonne,  à  tour  de  rôle. 

L'association  possède  une  bibliothèque  de  quel([uc  valeur  et  une 
collection  de  fruits  moulés. 

Distribuant  gratuitement,  chaque  année,  des  graines  de  plantes 
nouvelles  à  ses  membres,  la  Société  a  pu  répandre  ainsi  un  certain 
nombre  de  nouveautés  méritantes. 

Elle  a  obtenu  la  création  de  l'enseignement  horticole  dans  le  dépai*- 
tement;  il  est  actuellement  confié  au  praticien  Hortensia  Robinet, 
succédant  à  Laujoulet. 

La  Société  a  reçu  le  Congrès  pomologique  de  France,  en  1893. 


34o  FRANCE 

Gnice  à  l'initiative  do  la  Société,  —  sou  climat  aidant,  —  le 
départciueut  de  la  Hautc-Garonue  s'enorgueillit  d'avoir  été,  en 
France,  le  berceau  du  Chrysanthème  et  de  sa  culture. 

Son  président  actuel  est  le  savant  Directeur  du  Jardin  des  Plantes, 
dune  réputation  méritée. 

IlÉUAl  LT. 

Société  d'horticulture  et  d'histoire  naturelle  de  l'Hérault, 

à,   Montpellier. 
Fondée   en  18G0  sous  le   titre   de    Société    d'horticulture   et  de 
botanique  de  l  Hérault,  elle  tint  sa  première  séance  le  3o  septembre 
de  la  même  année. 

En  1868,  la  Société  avait  publié  depuis  sa  fondation  huit  volumes 
d'Annales,  ne  contenant  pas  moins  de  cent  quarante  articles  origi- 
naux, dus  aux  membres  de  la  Société,  quelques-uns  émanant  de  la 
plume  de  savants  tels  que  Martins,  Planchon,  etc.,  d'autres  portant 
la  signature  de  praticiens  émérites  ou  d'amateurs  distingués.  Ses 
séances  étaient  très  suivies  par  un  groupe  nombreux  de  naturalistes, 
d'amateurs  et  de  jardiniers,  et  ses  travaux  n'étaient  plus  limités  à 
l'horticulture  et  à  la  botanique  ;  car  ou  avait  bien  vite  compris  que 
toutes  les  branches  de  l'histoire  naturelle  et  même  toutes  les  sciences 
physiques  sont  connexes  ou  tout  au  moins  auxiliaires  les  unes  des 
autres:  on  y  faisait  de  la  zoologie,  de  la  géologie,  de  la  météoro- 
logie, etc.  Cette  variété  dans  les  études  amena  la  Société  à  substituer 
à  son  titre,  qui  était  un  peu  trop  spécial,  celui  de  Société  d'horti- 
culture et  d'histoire  naturelle  de  l'Hérault. 

Cependant  la  Société,  depuis  sa  fondation,  s'est  surtout  attachée  à 
développer  le  goût  des  fleurs,  à  améliorer  les  produits  de  l'horticul- 
ture maraîchère  et  fruitière. 

Au  début,  on  peut  le  dire  sans  exagération,  le  goût  des  fleurs 
n'existait  pas  à  Montpellier;  les  légumes  et  les  fruits  laissaient  bien 
à  désirer.  Pendant  ces  trente-quatre  dernières  années,  des  i)rogrès 
considérables  ont  été  accomplis.  C'est  par  milliers,  maintenant,  que 
se  vendent,  certains  jours,  les  plantes  fleuries  sur  le  marché.  Les 
fruits  et  les  légumes  se  sont  également  beaucoup  améliorés. 

La  Société  organise  périodiquement  des  expositions  ou  des 
concours  de  bonne  culture  horticole,  et  distribue  à  cette  occasion  de 
nombreuses  récompenses  consistant  en  objets  d'art,  en  diplômes 
d'honneur  et  médailles. 

Des  visites  sont  faites  aux  cultures  des  membres  qui  les  sollicitent; 
des  rapports  sont  rédigés,  sur  ces  visites,  et  publiés  dans  les  Annales. 
Actuellement  le  nombre  des  sociétaires  s'élève  à  35o  environ,  dont 
00  dames  palronnesses  et  20  membres  correspondants. 


FRANCE  3\l 

La  contrihulion  ost  de  dix  francs  par  an  :  «  tontol'ois,  i-llc  est 
réduite  à  cinq  francs  pour  les  ministres  des  divers  cultes,  les 
instituteurs  et  les  jardiniers  niaraîchei's  ou  à  f^ages.  » 

Les  niendjres  du  bureau  et  du  conseil  sont  élus  chaque  année,  à 
l'exception  du  secrétaire  général  et  du  trésorier  dont  Ir  mandat  est 
triennal. 

Huit  commissions  spéciales  sont  nommées  par  le  conseil  et  s'occu- 
pent des  questions  ([ui  leur  sont  soumises. 

Les  Annales  paraissent  en  six  fascicules,  formant  im  volume  de 
35o  pages  environ. 

L'échange  du  hullctin  se  fait  avec  plus  de  cent  vingt  Sociétés  ou 
journaux  périodiques. 

Ille-et-Vilaixe. 
Société  centrale  d'horticulture  d'Ille-et-'Vilaine,  à.  Rennes. 

Fondée  en  i853.  —  Cotisation,  cinq  francs. 

Celte  Association  compte  plus  de  aoo  mcndjres  ;  les  séances  sont 
mensuelles  et  les  travaux  se  trouvent  relatés  dans  un  bulletin  annuel. 

Outre  les  apports  aux  séances  qui  sont  l'objet  de  récompenses,  la 
Société  organise  cliaquc  année  une  ou  deux  expositions  importantes. 

Sous  sou  inq)ulsiua,  les  cultures  niaraiclières  et  (lorales  se  sont 
étendues  et  perfectionnées,  au  point  que  les  marchés  de  Rennes  n'ont 
rien  à  envier  aux  villes  les  mieux  approvisionnées. 

L'arboriculture  fruitière  a  progressé  rapidement;  les  cours  du 
Frère  Henri  n'y  sont  pas  étrangers. 

L'étude  des  fruits  à  cidre  est  poursuivie  avec  discernement. 

La  Société  a  pu  présenter  en  1884,  à  l'exposition  de  Rouen,  un  lot 
de  fruits  qui  lui  a  valu  une  médaille  d'or. 

IXDRE-ET-LoiRE . 

Société  Tourangelle   d'horticulture,   à    Tours. 

Fondée  le  2  avril  1869  après  avoir  existé,  pendant  quelque  temps, 
connue  section  de  la  Société  d'agriculture,  sciences,  arts  et  belles- 
lettres  d'Indre-et-Loire. 

La  Société  Tourangelle  possède  près  de  200  membres.  La  cotisation 
de  dix  francs,  pour  les  membres  titulaires,  est  réduite  à  trois  francs 
en  faveur  des  mendjres  correspondants. 

Séances  mensuelles. 

Ses  expositions,  ses  visites  aux  jardins  lui  fournissent  l'occasion  de 
récompenser  les  produits  horticoles,  d'autant  mieux  que  la  Touraine 
est  restée  le  pays  des  villas  somptueuses  où  les  fruits,  les  Heurs  et  les 
légumes  croissent  à  merveille. 


34a  FRANCE 

Isère. 
Société  dauphinoise  d'horticulture,  à,  Grenoble. 

Fondée  le  5  octobre  1884. 

Cette  Société  étend  son  action  sur  les  trois  départements  de  l'Isère, 
de  la  Drôiue  et  des  Hautes- Alpes  ;  elle  y  répand  son  bulletin  mensuel 
rédigé  pai*  le  secrétaire  général,  et  contenant  les  procès-verbaux 
des  huit  séances  générales  de  l'année,  les  articles  dus  aux  membres 
de  la  Société  ou  extraits  des  bulletins  de  compagnies  similaires. 

Huit  grandes  expositions  ont  transformé  l'industrie  horticole 
dans  le  Dauphiné.  En  1884,  il  n  y  avait  à  Grenoble  qu'un  seul 
marchand  de  fleurs  en  magasin,  et  deux  ou  trois  portant  la  balle. 

Aujourd'hui,  il  y  a  au  moins  dix  à  douze  magasins  de  fleurs,  et  les 
environs  fournissent  plus  de  vingt  marchands  «  porte-balles  ». 

Les  pépiniéristes  sont  également  plus  nombreux. 

Actuellement,  Grenoble  s'adonne  au  «  Gros  Chrysanthème  »;  cette 
fleur  y  est  cultivée  avec  un  véritable  succès. 

Les  fruits  réussissent  aussi,  et,  sous  ce  rapport,  le  Dauphiné  ne  le 
cède  en  rien  à  ses  voisins. 

Cotisation,  dix  francs.  —  Eflectif,  240  membres  titulaires. 

Le  Congrès  pomologique  a  tenu  sa  session  de  1892,  à  Grenoble. 

Le  Jardin  des  Plantes  de  Grenoble,  où  M.  Joseph  Allemand,  élève 
de  Versailles,  succède  à  Jean-Baptiste  Yerlot,  a  secondé  la  vulgarisa- 
tion des  bonnes  espèces  végétales  et  de  la  flore  alpine. 

Jura. 
Société  de  viticulture  et  d'horticulture  d'Arbois. 

Fondée  le  6  septembre  1859,  réorganisée  en  1876,  elle  a  été  reconnue 
d'utilité  publique  le  3o  mai  1894. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  pour  les  membres  titulaires,  et 
trois  francs  pour  les  membres  associés.  —  Efl'ectif,  100  membres. 

Les  séances  ont  lieu  quatre  fois  par  an  :  un  bulletin  paraît  à  la  suite 
de  chacune  d'elles. 

Des  conférences,  des  expositions,  des  distributions  de  graines,  de 
plants,  de  greffes,  constituent  ses  moyens  d'action  qui  exercent  leur 
influence  heureuse  sur  tout  l'arrondissement  de  Poligny,  particu- 
lièrement au  point  de  vue  des  vergers  et  des  potagers,  du  vignoble 
et  du  vin. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture,  à  Dôle. 

Fondée  en  1859;  pendant  les  événements  mallieureux  de  1870, 
la  Société  disparut,  pour  renaître  en  1884. 


FRAXCE  343 

En  1889,  en  présence  des  nécessités  que  créait  la  situation  du 
vignoble  de  rarrondissemcnt,  elle  s'adjoint  la  viticulture. 

Le  nombre  des  niemlires  est  de  952  ;  la  cotisation  annuelle  est 
fixée  à  six  francs.  —  lîulletin  trimestriel. 

Son  mode  d'action  consiste  en  conseils  pratiques,  en  distributions 
de  graines,  de  plants  de  vigne  américaine,  etc. 

De  tcmi>s  en  temps,  la  Société  organise  des  expositions,  des 
concours,  des  visites  de  cultures,  des  leçons  de  greflage  de  la  vigne, 
et  elle  distribue  des  récompenses  au  moyen  de  primes,  de  médailles, 
de  diplômes. 

Elle  a  vivement  encoin*agé  la  production  des  légumes  et  primeurs  ; 
le  Cerfeuil  bulbeux  et  le  Melon  sont  devenus  articles  d'exportation. 

Les  services  rendus  par  la  Société  de  Dùle  lui  ont  valu,  en  1893, 
notamment,  un  diplôme  dhouneur  de  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France  et  une  subvention  du  Ministère  de  l'Agriculture,  en  outre  de 
la  médaille  d'or  obtenue  à  l'exposition  d'horticulture  annexée  au 
Concours  régional  de  Besançon. 

Loiret. 
Société  horticole  du  Loiret,  à  Orléans. 

Fondée  en  1874,  pai*  des  pépiniéristes  et  des  horticulteurs,  elle 
compte  aujourd'hui  470  membres.  La  cotisation,  de  dix  francs  pour 
les  membres  titulaires,  est  abaissée  à  cinq  francs  pour  les  dames 
patronnesses  et  les  instituteurs.. 

Le  but  de  l'association  est  de  maintenir  et  de  relever  le  niveau  de  la 
culture  orléanaise,  afin  de  lutter  avec  plus  d'avantages  contre  les 
établissements  similaires  du  dehors,  et  aussi  pour  propager  et 
faire  aimer  les  plantes.  A  cette  fin,  des  conférences  théoriques  et 
pratiques  ont  lieu  à  toutes  les  assemblées  générales. 

La  Société  horticole,  présidée  par  un  pépiniériste  de  marque, 
seconde  le  professeur  du  département  et  de  la  ville,  M.  Gilton; 
ses  élèves  ont  droit  à  un  certificat  d'aptitude,  après  examen. 

Expositions  intéressantes  et  parfaitement  agencées.  —  Conférences 
suivies  par  un  public  d'amateurs  et  de  jardiniers. 

Visites  aux  pépinières,  aux  potagers  et  aux  jardins  d'amateurs. 

Récompenses  aux  travailleurs  de  toutes  les  catégories. 

Publication  trimestrielle  du  bulletin,  varié  dans  sa  rédaction. 

Au  mois  de  juillet  1893,  la  Société  horticole  du  Loiret  s'est  associée 
à  son  aînée  la  Société  d'horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret,  et  au 
Comice  agricole  élu  T^oiret,  lors  des  fêtes  agricoles  de  Chûteavuieuf- 
sur-Loirc  présidées  par  M.  Viger,  député  de  l'arrondissement  et 
ministre  de  l'Ai^riculture, 


344  FRANCE 

Société  d'horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret. 

Fondée  eu  1839,  par  Delaiiv  [ù-vc,  Trauson  aîné,  Félix  Porcher, 
Chevricr,  Brossard  de  Corbigny,  Dcmadicrcs-Mirou,  Janvier, 
reconnue  d'utilité  publique  le  6  juin  i885,  la  Société  compte  plus 
de  Goo  mem])res.  dont  100  dames  patronnesses.  La  cotisation,  de 
dix  francs,  est  réduite  à  cinq  francs  pour  les  instituteurs. 

Séances  mensuelles.  Bulletin  trimestriel,  toujours  intéressant. 

Les  nombreuses  expositions  générales  ou  spéciales  qu'elle  a 
préparées  se  font  renianiuer  par  leur  l)onne  organisation,  et  la 
variété  des  produits  annonce  une  localité  éminemment  horticole. 

Son  cinquantenaire  a  été  brillamment  fêté,  au  printemps  1889. 

Une  caisse  de  secours  a  été  instituée  pour  les  vieux  jardiniers. 

La  Société  a  délégué,  aux  concours  régionaux,  son  secrétaire  général, 
M.  Eugène  Delaire,  et  d'autres  collègues  qui  ont  vaillamment  réclamé 
l'admission  de  l'horticulture  dans  ces  grands  tournois  agricoles.  En 
même  temps,  ils  ont  obtenu  des  Compagnies  de  chemins  de  fer  une 
amélioration  importante  sur  les  tarifs  de  transport  des  végétaux. 

L'association  a  pris  part  à  plusieurs  expositions  internationales, 
où  ses  collections  de  fruits  lui  ont  valu  les  premières  récompenses. 

Elle  a  reçu  le  Congrès  pomologique  de  France. 

Son  succès  est  dû  principalement  à  l'impulsion  qu'elle  a  reçu  de 
ses  honorables  présidents,  et  au  zèle  de  son  infatigable  secrétaire 
général,  qui  est  à  son  poste  depuis  trente-cinq  années. 

Loir-et-Cher. 

Société  d  horticulture  de  Loir-et-Cher. 
Fondée  en  1884,  elle  a  rendu  de  signalés  services. 
Cotisation,  six  francs.  Effectif,  180  membres.  Séances  mensuelles. 
Récompenses  aux  apports  par  des  primes  ou  des  médailles. 
Tous  les  ans,  la  Société  organise  des  expositions  et  concours  dans 
divers  centres.  L'émulation  est  vive  entre  praticiens  et  amateurs. 

Loire-Inférieure. 

Société  Nantaise  d'horticulture,  à,  Nantes. 
Fondée     par    des    amateurs   et    des   notabilités   de   la   ville,    le 
21  mars  1828.  Sa  séance  d'ouverture  eut  lieu  le  7  avril  suivant.  La 
première  fête  de  printemps,  le  29  juin  1828,  suivie  d'une  fête  d'au- 
tomne, le  28  septembre,  compte,  au  début  de  nos  expositions. 

Les  fondateurs  s'étaient  proposé  d'encourager  la  culture  et  la 
mise  en  vente  de  plantes  nouvelles  et  intéressantes,  au  moyen  de  prix 
distribués  aux  horticulteurs.  La  Société  a  atteint  son  but,  connue  en 
témoigne   le   dévelojipement   du  commerce  horticole  de  la  région. 


FRANCE  34O 

On  peut  dire,  sans  ctre  taxé  d'exagération,  que  les  élablisseraenls 
horticoles  de  Nantes  doivent  iine  bonne  part  de  leur  prospérité  à 
la  Société  ;  c'est  elle  qui  les  a  fait  connaître  par  ses  expositions, 
et  par  les  récompenses  qu'elle  a  accordées  à  leurs  cultures. 

Elle  excite  vigoureusement  à  la  production  et  au  commerce  des 
fruits.  Kn  188G,  elle  a  re^u  le  Congres  pomologicjue  de  France. 

La  Société  s'occupe  de  renseignement  horticole  dans  les  écoles 
primaires.  l<^lle  a  distribué  et  distribue  encore  des  récompenses  aux 
instituteurs  et  à  leurs  élè\es.  —  KfTeelif,  O.ïo  meml)res. 

Les  Annales  sont  rédigées  consciencieusement  ;  elles  savent  repro- 
duire les  communications  intéressantes  de  l'extérieur. 

Cotisation,  dix  francs,  réduite  à  six  francs  pour  les  jardiniers 
placés  en  maison  bourgeoise. 

Société  des  horticulteurs  de  Nantes  et  des  environs. 

Fondée  en  1886,  entre  les  horlieulteurs  de  la  ville  de  Xanles  et  de 
la  région,  dans  le  but  de  les  grouper  et  de  faire  connaître,  par  la 
propagande,  leurs  produits  et  leurs  spécialités,  elle  créait  ensuite 
un  tarif  spécial,  pouvant  servir  de  base  aux  relations  mutuelles  de 
ses  uiendDi'cs  et  à  leurs  rapports  avec  les  propriétaires. 

Tout  d'abord  «  Chambre  syndicale  des  Patrons  horticultevu's»,  elle 
est  devenue  «  Société  des  Horticulteurs  de  Nantes  ».  en  même  temps 
qu'elle  ouvrait  ses  portes  à  toute  personne  s'occupant  d'horticulture. 

Dès  les  premières  années,  elle  a  rendu  des  services  commerciaux 
à  ses  adhérents,  et  organisa,  au  chef-lieu,  des  expositions  qui  ont 
pris  de  plus  en  plus  d'importance,  avec  concours  et  marchés  pour 
annexes.   Déjà,  /{oo  syndicataires  se  sont  fait  inscrire. 

Enfin,  voulant  développer  renseignement  horticole  et  le  rendre 
applicable,  cette  association  a  ouvert,  deux  fois  par  mois,  des 
cours  théoriques  et  pratiques  d'horticulture  et  d'arboriculture, 
confiés  à  des  professeurs  compétents,  dans  différents  établissements 
de  sociétaires  et  au  siège  de  la  Société.  —  Bibliothèque  ouverte. 

Cotisation,  six  francs,  plus  un  droit  d'entrée  de  deux  francs. 

Loiue-(Haute). 

Comice  agricole  et  Société   de  viticulture,   horticulture 

et  apiculture   de  Brioude. 
Le  Comice  agricole  fut  fondé  en  1814  ;   en  1868,  la  Société  d'horti- 
culture était  créée,  et   en   1869,   les  deux    groupes  se  réunissaient 
sous  le  titre  actuel. 

Le  nombre  des  membres  s'élève  à  plus  de  400.  La  cotisation  est 
fixée  à  cinq  francs  par  an. 


346  FRANCE 

La  Société  reçoit  du  Gouvernement  nne  snljvention  tic  Goo  francs 
pour  l'agricultui'c,  et  de  5oo  l'rancs  pour  la  viticulture  ;  le  Départe- 
ment lui  alloue  (îoo  l'rancs. 

L'association  s'applique  avec  succès  à  l'amélioration  pratique  des 
diverses  branches  de  l'industrie  agricole,  par  des  concours  publics, 
des  visites  aux  cultures  et  des  encouragoiuents. 

Le  vignoble,  le  potager,  le  verger,  le  rucher  ont  ses  préférences. 

Maine-et-Loire. 

Société  d'horticulture  d'Angers  et  du  département 
de  Maine-et-Loire. 

Existe  sous  ce  titre  depuis  i863. 

Elle  constituait  précédemment,  depuis  i838,  une  branche  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts,  sous  la  dénomination  de  Comice 
horticole  d'Angers.  Son  jardin  vit  naître,  en  1849,  la  meilleure  des 
poires  actuelles  :  Doj'enné  du  Comice. 

Le  nombre  des  membres  est  actuellement  de  3oo,  versant  une  coti- 
sation de  dix  francs  ;  il  faut  y  ajouter  i35  sociétés  correspondantes. 

L'association  est  subventionnée  par  l'État,  par  le  Conseil  général 
et  par  la  Ville. 

Tous  les  deux  ou  trois  ans,  elle  organise  une  exposition  où  se 
donnent  rendez-vous  les  nombreuses  cultures  horticoles  et  les 
remarquables  établissements  de  la  région. 

Aussi  souvent  que  possible,  une  Commission  nommée  par  la  Société 
visite  les  cultures  maraîchères  et  leur  accorde  des  primes  en  argent. 

Des  professeurs  d'arboriculture  et  de  viticulture  donnent  chacun 
vingt  leçons  par  an,  au  public  et  aux  élèves  inscrits,  qui  subissent 
des  examens  à  la  fin  de  chacpie  année.  Un  Jury  décerne  à  ces 
derniers  un  diplôme  d'arboricidteur  ou  de  viticulteur,  s'il  y  a  lieu. 

Bulletin  semestriel,  Ijicn  rédigé. 

Le  Congrès  pomologique  de  France  a  pu  constater  la  valeur  des 
pépinières  renommées,  et  la  grande  production  de  fruits  et  de 
légumes  destinés  à  Paris  ou  à  l'exportation. 

Société  d'horticulture  de  Cholet  et  de  l'arrondissement. 

Fondée  en  i863. —  Effectif,  100  membres. —  Cotisation,  dix  francs, 
les  amateurs;  cinq  francs,  les  praticiens. 

En  dehors  des  réunions  des  membres  du  bureau,  la  Société  a 
quatre  assemblées  générales  par  an. 

Chaque  année,  au  mois  d'octobre,  a  lieu  une  exposition  de  fruits 
et  de  légumes  ;  cette  exposition  est  générale  et  très  complète  ;  on  y 
remarque  habituellement  de  belles  collections  de  fruits. 


FRANCE  347 

Enfin,  tous  les  cinq  ou  six  ans,  suivant  les  ressources  de  la 
Société,  une  exposition  réunit  arbres  fruitiers,  arbres  verts,  conifères, 
légumes,  fruits  et  (leurs. 

Cette  association  rend  des  services  à  sa  région.  La  pépinière,  la 
culture  maraîchère  et  la  floriculturc,  à  peine  connues  en  i8G3,  y  sont 
représentées  aujourd'hui  par  des  établissements  importants. 

Manche. 
Société  d'horticulture  d'Avranches. 

Fondée  sous  le  nom  de  Cercle  horticole  en  i84î».,  réorganisée  le 
22  août  i852,  la  Société  d'horticulture  d'Avranches  a  pris  ce  titre 
définitivement  le  25  octobre  18^5. 

Elle  compte  environ  200  membres.  Le  clnlfre  de  la  cotisation  est 
de  cinq  francs  pour  les  amateurs,  cl  deux  francs  pour  les  praticiens. 

Des  cours  d'arboriculture  fruitière  sont  donnés  aux  élèves,  aux 
propriétaires,  aux  instituteurs,  tous  les  dimanches  ;  des  examens 
consacrent  les  résultats  obtenus. 

La  Société  contribue  ainsi  à  former  de  bons  jardiniers  et  à  déve- 
lopper le  goût  de  Ihorticulture. 

Elle  oi'ganise  des  expositions,  des  concours,  ainsi  cpie  des  visites 
dans  les  jardins  et  les  plantations. 

Les  vergers  cidricolcs,  les  arbustes  à  feuillage  persistant,  la  dian- 
thologie  ont  prospéré  rapidement,  grâce  à  l'impulsion  de  la  Société. 

Société  d'horticulture  de  Cherbourg. 

Fondée  le  5  juillet  1844  par  douze  amis  de  l'horticulture,  elle 
compte  aujoiird'hui  35o  membres.  La  contribution  est  de  cinq  francs. 
Les  instituteurs  sont  admis  à  titre  gratuit. 

Séances  mensuelles.  —  Tombola. 

La  Société  entretient  des  jardins  d'expériences  ;  l'un  est  consacré 
aux  plantes  d'acclimatation  et  d'agrément,  l'autre  à  l'arboriculture. 

Le  Jardin  d'acclimatation  planté,  en  18^1,  de  végétaux  exotiques, 
contribue  à  vulgariser  des  genres  remarquables.  L'hiver  1890-1891 
a  cependant  flagellé  fpiokpies  beaux  spécimens  d'Aralias,  de 
Camphriers,  de  Dracénas,  de  Phormiums  et  d'Oliviers,  tandis  que 
résistaient  Chamérops,  Araucarias,  Camellias,  Bambous,  Rhododen- 
di'ons  himalayens,  sous  la  bienfaisante  influence  du  Gulf-Stream. 

Le  Jardin  de  la  Société  est  consacré  aux  arbres  fruitiers  en  plein 
air,  aux  forceries  de  vigne  sous  verre,  à  la  production  maraîchère  et 
à  la  multiplication  des  plantes  décoratives. 

Le  professeur,  M.Lévesque.y  fait  ses  cours  publics  d'arboriculture 
et  de  taille  de  la  Vigne,  suivis  avec  intérêt. 


348  FRANCE 

La  visite  aux  jardins  de  produit  ou  d'agrément  n'est  pas  négligée 
et  permet  d'encourager  les  progrès  réalisés. 

Les  expositions  organisées  aussi  fréquemment  que  possible  stimu- 
lent et  développent  le  goût  de  l'horticulture. 

La  première  eut  lieu  en  juin  i845,  sous  la  Halle  au  Blé  ;  les  frais 
d'installation  et  de  récompenses  s'élevèrent  à  2^0  francs. 

En  1890,  l'organisation  coûtait  1,220  francs  et  les  prix  un  peu 
plus.  Le  cinquantenaire  de  la  Société  a  été  célébré  en  juillet  1894, 
avec  une  grande  fête  florale  à  l'appui. 

GiMce  à  l'action  de  la  Société  et  à  l'énergie  des  travailleurs,  des 
pépinières  se  sont  installées  sur  le  littoral,  la  culture  des  arbres  à 
cidre  s'est  étendue,  la  production  maraîchère  a  pris  un  large  essor 
au  point  de  vue  commercial  ;  des  marchés  aux  fleurs  ont  été  créés, 
et  le  nombre  des  jardins,  des  parcs,  des  serres  s'est  accru  dans  une 
notable  proportion. 

Riche  bibliothèque.  —  Bulletin  annuel. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Coutances. 

Fondée  le  i5  octobre  1857. 

Avant  sa  fondation,  l'horticulture  proprement  dite  était  à  peu  près 
inconnue  dans  cette  région;  les  ellbrts  de  la  Société  en  ont  peu  à  peu 
propagé  les  doctrines  et  répandu  le  goût  ;  aussi  des  établissements 
horticoles  se  sont  fondés  avec  succès,  et  la  maraîcherie,  qui  n'était 
représentée  jusqu'alors,  sur  les  marchés,  que  par  des  légumes 
communs,  cultivés  sur  les  côtes,  est  sortie  de  la  routine.  Les  appro- 
visionnements en  légumes  et  primeurs  de  toute  nature  ne  laissent, 
aujourd'hui,  rien  à  désirer. 

Le  nombre  des  membres  est  de  3oo  environ  ;  la  cotisation  annuelle 
est  de  cinq  francs  pour  les  membres  amateurs,  et  deux  francs  pour 
les  instituteurs  et  les  jardiniers. 

Des  subventions  sont  accordées  à  la  Société  par  l'État,  par  le 
Département,  par  la  Ville. 

Les  séances  ont  lieu  tous  les  trois  mois,  et,  pour  donner  plus 
d'attrait  à  ces  réunions,  on  les  fait  suivre  d'une  loterie  composée  de 
plantes  achetées  aux  horticulteurs  locaux,  et  d'une  distribution 
de   fruits   du  Jardin  d'expériences. 

Les  visites  de  jardins  se  renouvellent  chaque  année,  et  les  exposi- 
tions de  produits  horticoles,  organisées  tous  les  deux  ans,  deviennent 
l'occasion  de  nombreuses  récompenses. 

Les  pépinières  de  sujets  pour  les  plantations  de  Pommiers  à  cidre 
font  aussi  le  sujet  d'excursions  et  d'encouragements  ;  ces  vergers 
sont  bien  tenus  et  donnent  lieu  à  un  commerce  assez  important. 


1-UANCE  34() 

Des  couférenccs  publiques  sur  la  eiillure  potaj^èrc,  la  taille  des 
arbres  fruitiers  et  leur  traitement  })eudaut  la  végétation,  intéressent 
la  population  rurale. 

Les  membres  reçoivent  des  plants  de  légumes  ou  de  (leurs, 
provenant  du  Jardin  d'expériences,  indépendanunent  des  graines 
distribuées  aniuiellemcnt. 

Marne. 

Société  d'agriculture,  commerce,  sciences  et  arts  de  la  Marne, 
à,  Châlons-sur-Marne. 

Établie  le  i*"  fructidor  an  VI  (i8  août  1798).  par  les  soins  de 
l'administration  centrale  du  département,  à  la  suite  du  désir  exprimé 
le  3  lloréal  précédent,  par  le  ministre  François  de  Neufchàteau,  ami 
de  ragriculture,  cette  Société  savante  fut  reconnue  d'utilité  publique 
par  décret  du  3i  août  i8G3.  Elle  succédait  à  l'académie  de  Ciuilons, 
fondée  en  i;;5o,  dissoute  par  la  Convention  nationale. 

Il  s'agit  ici  d'une  Société  académique,  à  ellcctif  limité  ;  nuiis 
l'association  n'en  a  pas  moins  organisé  des  expositions  publi(iues,  des 
concours  annuels  en  faveur  des  pépinières,  vergers,  potagers, 
plantations,  boisements,  jardins,  serres  et  forccries  du  département 
de  la  Marne,  encourageant  la  tenue  du  vignoble  champenois,  publiant 
des  comptes  rendus  intéressants  sur  l'amélioration  et  l'utilisation 
des  sols  crétacés. 

En  1806,  un  décret  accordait  à  la  Société  le  jardin  de  lÉcole 
centrale  pour  y  faire  des  expériences  de  semis  et  de  plantations. 

Ses  premières  expositions  remontent  à  i843  et  i844- 

Sous  ses  auspices,  la  flore  de  la  Marne  a  été  étudiée. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  d'Épernay. 

Fondée  en  octol^re  i8;3,  avec  oj  membres. 

Le  premier  Président  élu,  M.  le  comte  Léonce  de  Lambertye, 
était  une  de  nos  célébrités  horticoles.  Le  Président  actuel, 
M.  Gaston  Chandonde  Briailles,  a  été  nommé  en  1880.  Grand  amateur 
d'horticulture  et  grand  viticulteur,  il  est  secondé  par  un  bureau  de 
connaisseurs  distingués  et  de  praticiens  d'élite. 

La  Société  compte  a,3oomembres  payant  une  cotisation  de  six  francs. 

Il  y  a  séance  tous  les  mois  ;  le  bulletin  est  mensuel. 

A  chaque  réunion,  la  Société  organise  une  tombola  de  plantes, 
d'arbres,  de  semences,  boutures,  etc. 

Deux  fois  par  an,  il  est  fait  une  distribution  de  graines  ;  la 
première,  à  la  séance  de  février,  pour  les  espèces  à  semer  au  prin- 
temps ;  la  seconde,  au  mois  de  mai,  pour  les  semis  d'été. 


350  FRANCE 

Des  expositions  spéciales  sont  ouvertes  tous  les  ans  pendant 
quatre  années,  et  une  grande  exposition  générale  tous  les  cinq  ans. 

Les  services  que  la  Société  a  rendus  sont  parlants;  car,  depuis 
dix  ans,  presque  tous  les  ouvriers  à  Épernay  possèdent  un  jardin; 
les  graines  leur  sont  ollcrtes  gratuitement. 

La  Société  na  pas  de  professeur  attitré  ;  mais  il  est  fait  des  confé- 
rences par  des  spécialistes  de  Paris  ou  de  la  province,  deux  ou  trois 
fois   dans  le  cours  de  Tannée.  —  Elle  célèbi'e  la  Saint-Fiacre. 

Société  de  viticulture,  d'horticulture,  de  sylviculture 
de  l'arrondissement  de  Reims. 

Fondée  le  20  avril  1877.  —  Cotisation  annuelle,  dix  francs. 

Séances  quatre  ou  cinq  fois  par  mois,  ayant  lieu  successivement  à 
Reims,  à  Ay,  à  Hermonville,  à  Yerzy  et  à  Gueux,  de  sorte  que 
chacune  des  sections  a  une  réunion  mensuelle. 

L'enseignement  horticole,  à  la  fois  théorique  et  pratique,  donné  par 
un  professeur  expérimenté,  M.  Joseph Dubarle,  élève  de  Versailles, 
a  fait  des  adeptes  et  porte  ses  fruits  ;  la  routine  tend  à  disparaître. 

Pour  développer  cet  enseignement,  des  concours  ont  été  établis 
entre  les  instituteurs  de  l'arrondissement. 

Le  Jardin-École,  admirablement  organisé  et  entretenu  par  le 
jardinier-professeur,  est  l'objet  de  fréquentes  promenades. 

Les  arbres  fruitiers,  la  Vigne,  la  Dendrologie  sont  parfaitement 
distribués  et  visités  par  un  public  amateur. 

Les  expositions  libres  ou  associées  au  Comice  agricole  obtiennent 
un  véritable  succès  auprès  de  la  population. 

Viticulture  et  entomologie  ont,  au  sein  de  la  Société,  de  savants 
apôtres  et  vulgarisateurs.  —  Effectif,  environ  1,000  membres. 

Marne-(IIaute). 

Société    horticole,  viticole  et  forestière  de  la  Haute-Marne, 

à,  Chaumont. 

Fondée  le  i3  avril  1881  ;  en  1892,  elle  a  pris  le  titre  de  :  «  Société 
horticole,  viticole  et  forestière  de  la  Haute-Marne  »,  succédant  à 
la  «  Société  dhorticulture  »,  fondée  en  i858,  devenue  la  «  Société 
industrielle,  agricole  et  horticole  de  la  Haute-Marne»,  en  1864. 

Au  début,  elle  comptait  à  peine  une  centaine  de  membres  ; 
aujourd'hui,   elle  en  possède  plus  de  Goo.  —  Cotisation,  six  francs. 

Son  bulletin  est  devenu  mensuel. 

Elle  est  divisée  en  quatre  sections  :  Chaumont,  Langres,  Vassy, 
Saiut-Dizier,  dotées  d'un  bureau  spécial. 

La  Société  s'occupe  de  tout  ce  qui  a  Irait  à  Tliorticulture,  à  la 
viticulture,  à  la  sylviculture.  En  général,  elle  ouvre  chaque  année 


FRANCE  35 1 

SOU  exposition  dans  une  des  villes  du  déparlenu-nl,  à  lour  de  rôle  : 
ces  fètcs  sont,  tous  les  deux  ans,  générales,  intercalées  avec  une 
exposition  spéciale.  De  nombreux  concurrents  y  prennent  part. 

Son  jardin  d'essais  est  annexé  au  potager  de  l'asile  de  Saint-Dizier. 

Par  ses  concours  publics,  ses  visites  de  jardins,  ses  cultures  d'expé- 
riences et  par  la  distribution  de  plantes  nouvelles,  le  goût  de 
riiorliculturc  s'est  développé  et  perfectionné. 

Association  Haut-Marnais3  d'horticulture,  de  viticulture 
et  de  sylviculture,  à  Langres. 

Fondée  en  iS(j3,  elle  compte  plus  de  4^0  membres  ;  la  cotisation 
est  de  cinq  francs.  —  Les  séances  sont  mensuelles. 

Elle  a  rinlcntion  d'organiser  des  expositions  et  des  conférences 
dans  les  chef-lieux  de  canton  de  l'arrondissement  de  Langrcs. 

Déjà,  elle  a  décidé  l'admission  gratuite  des  instituteurs  qui 
auront  créé  un  jardin  pour  l'instruction  de  leurs  élèves,  et  bientôt 
elle  les  fera  concourir. 

Ses  Annales  seront  publiées  aussi  souvent  (jue  le  Conseil 
d'Administration  le  décidera,  suivant  les  ressources  budgétaires. 

Meiutiik-kt- Moselle. 
Société  centrale  d'horticulture  de  Nancy. 

Fondée  le  5  janvier  1877. 

Séances  mensuelles  avec  apports  et  conférences.  —  Bulletin  de 
3a  pages,  paraissant  tous  les  deux  mois.  —  Visites  aux  cultiu'es. 

Eil'ectif,  45o  membres,  dont  76  dames  patronnesses. 

Cotisation,  dix  francs.  Les  jardiniers  en  place  paient  cinq  francs. 

La  Société  organise  de  fréquentes  expositions,  toujours  réussies, 
par  suite  du  concours  d'établissements  commerciaux  nombreux  et 
importants.  Les  floralies  nancéienues  jouissent  d'une  haute 
réputation.  Des  plantes  inédites,  obtenues  à  Nancy,  y  sont  souvent 
consacrées  par  un  jui'v  délite. 

Le  professeur  de  la  Société,  M.  Picoré,  donne  deux  leçons  par 
mois  sur  l'arboriculture  et  la  viticulture,  chacune  étant  suivie 
d'une  démonstration  pratique  dans  un  jardin.  Le  cours  se  fait 
alternativement  à  Nancy  et  dans  un  chef-lieu  de  canton;  l'arron- 
dissement choisi  est  renouvelé  l'année  suivante. 

Les  instituteurs  reçoivent  des  encouragements. 

La  Société  a  organisé  une  exposition  horticole  géographique  ;  elle 
a  provoqué  la  réunion  du  Congrès  de  Berne  sur  la  question 
phylloxérique,  et  reçu  le  Congrès  pomologi({ue  de  France. 

Ajoutons  cfu'elle  est  dirigée  par  des  hommes  d'une  haute  valeur  et 
d'une  renommée  justifiée  en  France  et  à  l'étranger. 


352  FRANCE 

Meuse. 

Société  d'horticulture,  d'arboriculture,  de  viticulture 
et  de  sylviculture  de  la  Meuse,  à,  Verdun. 

Fondée  en  juin  1888. 

Cotisation,  six  francs. —  EUectil',  i25o  membres. 

Encouragements  pour  la  meilleure  tenue  des  cultures  et  des  jardins, 
et  pour  la  présentation  de  produits  :   fruits,  fleurs,    légumes. 

Primes  pour  le  hannetonnage  et  réchenillage. 

Expositions  publiques  en  1890  et  1892. 

Conférences  et  publications  trimestrielles  traitant,  au  point  de  vue 
théorique  ou  pratique,  de  questions  de  jardinage,  de  vergers,  de 
vignobles,   de  forêts. 

Expériences  sur  des  champs  d'essais  en  diverses  situations. 

Distribution  gratuite  de  graines. 

Morbihan. 
Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Lorient. 

Fondée  en  iSGG,  la  Société  compte  aôo  membres. 

Le  taux  de  la  cotisation  est  établi  à  cinq  francs. 

Les  réunions  sont  mensuelles  et  se  terminent  par  une  loterie 
à  o  fr.  25  le  billet,  ce  qui  permet  de  consacrer  une  certaine  somme 
à  Tachât  de  lots  de  plantes,  de  fruits  et  de  légumes. 

Ses  expositions,  vastes  et  bien  organisées,  ont  fait  pénétrer  le  goùi 
de  l'horticulture  dans  toutes  les  classes  de  la  société,  et  contribué 
au  développement  de  la  culture  des  fleurs,  des  fruits  et  des  légumes 
pour  la  consommation  locale  ou  l'exportation. 

Nord. 
Société  d'horticulture  d'Armentières. 

Fondée  le  i"  février  18",  la  Société  se  compose  de  i5o  membres 
titulaires,  honoraires  et  dames  patronnesses,  payant  une  cotisation 
mininmm  de  six  francs. 

Son  but  est  de  concourir  au  progrès  de  l'horticulture  en  général  et 
d'en  propager  le  goût  ;  elle  y  parvient  par  ses  assemblées  mensuelles, 
ses  conférences,  ses  expositions  spéciales  ou  générales,  son  bulletin 
trimestriel,  sa  belle  et  intéressante  bibliothèque  mise  à  la  disposition 
de  tous  les  sociétaires,  par  les  visites  aux  cultures,  aux  serres, 
aux  jardins,  etc. 

Installée  dans  une  région  agricole  et  industrielle,  elle  contribue  à 
faire  aimer  et  développer  le  jardinage,  Tarboriculture,  la  floriculture. 

M.  Eugène  Bongard,  professeur  à  l'Institut  de  Ronchin,  s'est  mis 
à  la  disposition  de  la  Société  pour  les  conféi'cnces  publiques. 


KHANCK  i^i 

Société  d'horticulture  do  Douai. 

Fondée  en  18SG,  à  l'occasion  d'une  scission  qui  s'est  produite  dans 
la  Société  régionaU'  d'Iiorticulturc  du  Nord  de  la  France. 

En'ectif,  'îoo  URMnbres  environ.  —  Ihulj^el,  i2,.')oo  francs. 

Pour  lavorisci'  et  développer  le  goût  de  lllorticulture,  la  Société 
organise  des  expositions  et  des  conférences  ;  elle  visite  les  jardins  et 
distribue  des  récompenses,  même  aux  fournisseurs  des  marchés. 

Les  séances  se  terminent  par  une  loterie  de  produits  horticoles,  et 
sont  suivies  d'un  bulletin  mensuel. 

Sa  bibliotlièque  prête  les  publications  aux  sociétaires. 

Douai  compte  une  dizaine  de  jardiniers  fleuristes  et  quehjues 
pépiniéristes.  Les  amateurs  garnissent  leurs  appartements  de 
plantes  ornementales  :  de  beaux  jardins  occupent  le  tour  de  ville. 

La  culture  maraîchère  de  l'arrondissement  prend  de  l'extension; 
les  légumes  sont  vendus  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur. 

L'action  de  la  Société  est  donc  secondée  par  des  auxiliaires 
dévoués,  praticiens,  instituteurs  et  propriétaires,  de  chaque  canton. 

Union   horticole   de  Hautbourdin. 
Fondée  le  5  mars  1889,  l'Union  compte  iio  sociétaires. 
Les   membres    actifs    paient   cinq   francs   par   an,   les    membres 
honoraires,  six  francs. 

Séances  mensuelles  de  la  Société  et  de  la  Commission. 

Les  apports  aux  séances  sont  réconqiensés. 

Déjà  quatre  expositions,  et  de  fréquentes  conférences. 

Cercle  horticole  du  Nord,  à  Lille. 

Fondé  à  Lille,  le  aO  juillet  18G8. 

Continuant  pour  ainsi  dire  les  traditions  de  la  Société  d'horticulture 
du  Nord  créée  en  1828,  et  laissée  en  sommeil,  le  Cercle,  fondé  quarante 
ans  après,  et  modifiant  ses  statuts  en  1880  et  en  1889,  a  pris  pour 
devise  «  Travail  et  progrès  ».  Il  comprend  des  membres  honoraires 
ou  titulaires  et  des  dames  patronnasses  ;  au  total,  0^0. 

L'élément  praticien  domine  dans  son  effectif. 

La  cotisation,  fixée  à  huit  francs,  est  exigible  à  partir  du  i"  août. 

Des  comités  de  culture  florale,  fruitière  ou  potagère,  et  d'arts  ou 
industries,  apprécient  les  apports  aux  séances  mensuelles  et  en  font 
valoir  le  mérite. 

Tombola  aux  séances,  en  faveur  des  membres  présents. 

Visites  aux  cultures  de  profit  ou  d'agrément  et  comptes  rendus 
intéressants,  suivis  d'une  distribution  de  récompenses. 

Conférences  pidjliques  et  pratiques.  —  Bulletin,  chaque  mois. 

2.3 


354  FUANCË 

Importantes  expositions  au  Palais-Rameau,  monument  dû  à  la 
srénérosité  de  M.  Rameau,  l'un  des  fondateurs  de  la  Société  de 
1828,  avec  les  Grolez,  les  Lcmonier,  les  Lestiboudois,  les  Miellez... 

Société  régionale  d'horticulture  du  Nord  de  la  France,  à  Lille. 

Fondée  à  Lille,  le  25  octobre  1880.  par  Adolphe  et  Séraphin  Van 
den  Heede,  Jules  Grolez,  Alphonse  Rogé,  RyckcAvaert-Déjardin. 

Eflectif,  2,750  membres.  —  Les  400  premiers  inscrits  sont  déclarés 
fondateurs  et  leurs  noms  gravés  sur  une  pierre  de  marbre. 

La  devise  de  la  Société  est  empruntée  aux  statuts  :  «  Amener  dans 
la  région  du  Nord  de  la  France  tous  les  progrès  de  l'horticulture 
moderne  et  en  favoriser  le  développement  par  toutes  les  voies 
possibles. 

«  Améliorer  la  position  des  serviteurs  horticoles  par  la  mutualité, 
l'enseignement  et  l'encouragement.  » 

Il  y  a,  en  effet,  une  section  de  secours  mutuels  avec  caisse  de 
retraite  pour  les  vieillards,  les  veuves  et  les  orphelins  du  jardinage; 
la  réserve  financière  est  arrivée  au  chiffre  de  10.000  francs. 

La  Société  a  déjà  tenu  près  de  200  assemblées  générales,  davantage 
de  séances  de  conseil  et  organisé  i5o  conférences,  dues  à  Go  personnes 
dévouées. 

Apports  et  loterie  de  plantes  à  chaque  séance  mensuelle. 

Expositions  au  Palais-Rameau,  toujours  belles  et  suivies. 

Concours  et  visites  aux  jardins,  vergers,  potagers,  forceries,  parcs 
et  serres,  aux  collections,  aux  pépinières.  Des  catégories  sont  basées 
sur  l'étendue  des  cultures,  intra  ou  extra  muros. 

Distribution  gratuite  de  boutures  offertes  aux  ouvriers  non 
jardiniers,  avec  instructions  sur  les  soins  à  leur  donner,  à  la  condi- 
tion qu'ils  rapportent  les  plantes  toutes  venues,  toutes  fleuries,  à 
une  exposition  publique  et  spéciale  ;  primes  oftcrtes  aux  propriétaires 
des  balcons,  fenêtres,  terrasses,  vestibules,  etc.,  les  mieux  ornés  de 
plantes  et  de  fleurs. 

Journal  mensuel  rédigé  avec  soin,  toujours  instructif. 

Bibliothèque  richement  composée. 

La  cotisation  est  :  huit  francs  pour  les  membres  actifs  ;  cinq  francs 
pour  les  membres  associés  ;  minimum  de  cinq  francs  pour  les  dames 
patronnesses,  huit  francs  pour  les  membres  protecteurs. 

Cercle  horticole  de   Roubaix. 
Fondé  le  i"^  décembre  i8;8.  —  Eirectif,  •2'jo  sociétaires. 
Subventions  tlu  gouvernement,  du  département  et  de  la  ville  de 
Roubaix.  Le  total  des  subventions  s'élève  à  la  somme  de  i,'3oo francs. 


I  UA.vcK  "355 

L;i  colisutioii  t'sl  cU-  six  Iriiiics  jxjiii'  los  uil'iuIji'os  titulaires,  et  vingt 
francs  pour  les  nicnihros  honoraires.  —  Hullclin  nicnsuol. 

L'action  iln  Cercle  s'étend  à  toutes  les  cultures  de  plein  air  ou  de 
primeurs.  En  reculant  ses  limites,  la  cité  a  provoqué  rétidjliesemenl 
d'exploitations  commerciales,  lleiiristes,  maraichères,  fruitières  et 
surtout   de  vineries,  sous  verre. 

Des  conférences,  confiées  à  des  })rofesscurs  émérites,  français  ou 
étrangers,  éclairent  les  praticiens  peu  instruits  ou  routiniers. 

Le  Cercle  a  répandu  le  goût  (le  la  bonne  culture,  par  des 
expositions,  un  grand  marché  aux  Heurs,  des  concours  mensuels  aux 
séances  et  des  visites  de  jardins.  —   Il   célèbre  la  Saint-Fiacre. 

Cette  association  n'oublie  pas  les  vieux  serviteurs  horticoles,  ni 
ceux  de  ses  membres  qui  se  trouvent  sans  ouvrage. 

Société  d'horticulture   de    rarrondissement  de   Valenciennes 
et  des  arrondissements  limitrophes. 

Fondée  en  mai  187G,  la  Société  conq^te  plus  de  Soo  nuMnbrcs  ;  la 
cotisation  est  de  six  francs.  —  Son  titre  actuel  lui  a  été  octroyé  par 
un  arrêté  préfectoral  du  iT)  juin  1894. 

Chaque  année,  des  conférenciers  développent  un  sujet  intéressant. 

Des  cours  pratiques  d'arboriculture  sont  professés,  dans  tous  les 
cantons  de  l'arrondissement,  par  ]NL  Léon  Saint-Léger,  diplômé  de 
l'École  de  Versailles,  directeur  du  Jardin  botanique  de  Lille. 

Des  leçons  données  au  jardin-école  de  la  Société  intéressent 
vivement  la  population  praticienne  ou  bourgeoise. 

Bulletin  trimestriel.  —  Séances  mensuelles  du  Conseil. 

Par  ses  expositions  remarqiudjles  et  son  enseignement  bien 
compris,  la  Société  de  Valenciennes  a  acquis  dans  le  nord  de  la 
France  une  grande  notoriété. 

Elle  a  obtenu  un  prix  à  l'Exposition  universelle  de  1889. 

Oise. 
Société  d'horticulture,  de  botanique  et  d'apiculture 
de  Beauvais. 
Fondée  depuis  18G4,  reconnue  établissement  d'utilité  publi(j[ue  par 
décret  du  19  mars  1881. 

Cotisation,  dix  francs.  —  Eflcctif,  1.200  membres. 
Les  séances  sont  mensuelles. 

Un  bulletin  est  puldié  cha«[ne  mois;  il  contient  les  procès-verbaux: 
des  séances,  le  budget  annuel  avec  l'avis  de  la  conunission  des 
finances,  les  i^apports  des  jurés  aux  expositions,  divers  documents 
d'horticulture,  de  botanique,  d'apiculture,  etc. 


356  FUAXCE 

La  Société  organise  des  expositions  à  Beauvais  et  subventionne, 
s'il  y  a  lieu,  ses  sections  pour  leurs  expositions  cantonales. 

Chaque  année,  les  jardins  des  ouvriers  de  la  ville  de  Beauvais 
sont  visités  par  une  commission,  et  aussi  ceux  des  instituteurs.  Des 
récomj)enses  sont  décernées  aux  plus  méritants. 

Aux  apports  des  sociétaires  sont  attribuées  des  médailles  d'or, 
de  vermeil,  d'argent  ou  de  bronze,  ou  bien  des  primes  en  espèces. 

Le  professeur,  M.  Alexandre  Delaville  aîné,  distingué  dans  son  art, 
fait  un  cours  régulier  au  jardin  d'expériences  et  à  l'HOttel  de  Ville 
de  Beauvais,  depuis  l'année  186G.  Le  samedi,  il  se  tient  à  la  disposition 
des  sociétaires,  au  Jardin-Ecole. 

Pendant  huit  mois  de  Tannée,  des  leçons  d'horticultm^e  ont  lieu 
dans  les  seize  sections  cantonales  où  sont  admis  gratuitement  les 
instituteurs  et  leurs  élèves. 

La  visite  aux  vergers  cidiùcoles  est  inscrite  au  programme  du 
professeur,   ainsi  que  la  répartition  des  grelles  d'arbres  fruitiers. 

fn  résumé  des  leçons  est  distribué  aux  nouveaux  membres. 

Les  jeunes  jardiniers,  qui  suiA  eut  assidimient  les  leçons  d'horti- 
culture, subissent  un  examen,  et  il  leur  est  décerné,  suivant  leur 
aptitude,  divers  ouvrages  d'horticulture  ou  des  diplômes  de  capacité. 

Quelques  donations  fondamentales  permettent  de  récompenser 
des  praticiens  dévoués  à  l'horticulture  et  à  la  Société. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Clermont. 

Fondée  en  i8G5. 

La  cotisation  est  de  dix  francs.  —  Effectif,  400  membres. 

Les  séances  et  le  bulletin  sont  mensuels. 

La  municipalité  loue  à  la  Société,  pour  son  jardin  d'expériences, 
un  terrain  dépendant  de  l'école  connnunale. 

M.  Bazin,  jardinier-professeur,  fait  au  jardin  des  cours  pratiques 
d'horticulture  et  se  rend  aussi  dans  les  divers  cantons  oii  sa  parole 
facile,  étayée  sur  sa  longue  expérience,  est  toujours  écoutée. 

Des  expositions  sont  organisées  dans  les  villes  de  l'arrondissement. 

L'influence  de  la  Société,  grâce  notamment  à  son  professeur  actuel, 
se  fait  sentir  d'une  façon  remarquable  dans  toutes  les  branches  de 
Ihorticulturc.  Les  expositions  universelles  de  1878  et  1889  en  sont 
la  preuve. —  Elle  célèbre  la  Saint-Fiacre. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Compiègne. 

Fondée  en  18GC. 

L'année  suivante,  des  sections  cantonales  ont  été  annexées  à  la 
section  centrale  ;  elles  sont  au  nombre  de  onze. 


FRANCE  357 

Depuis  cette  époque,  la  Société  n'a  cessé  de  prospérer  :  elle  possède 
un  jardin  inodMe  et  répand  ronsciii^ncmcnt  horticole  dans  tout 
rarrondissement,  au  moyen  de  conlérences  mensuelles,  d'expositions, 
de  récompenses  aux  travailleurs,  aux  instituteurs  et  aux  élèves  qui 
suivent  ses  cours. 

Le  Jardin  d'études  est  ouvert  à  tous  les  sociétaires,  le  samedi. 

Le  professeur  se  transporte  chez  les  membres  de  la  Société  qui  lui 
demandent  des  conseils. 

C'est  ainsi  ({ue  depuis  longtemps  déjà,  à  Compiègne,  ont  été 
enseignés  les  bons  principes  d'arboriculture,  de  floriculture  et  de 
maraicherie. 

Après  MM.  Georges  Bellair  et  Désiré  Layé,  le  titulaire  actuel  est 
M.  Eugène  Goui'tois,  élève  de  Versailles,  comme  ses  prédécesseurs. 

Par  son  A'ergcr-écolc,  la  Société  propage  les  espèces  cidricoles 
rccommandables. 

Séances  mensuelles,  résumées  dans  un  bulletin  imprimé. 

Le  prix  de  la  cotisation  est  de  dix  francs  par  an,  cinq  francs  pour 
les  instituteurs  et  les  jardiniers.  Le  nombre  des  membres  s'élève  à 
800,  répartis  en  douze  sections.  Le  professeur  d'horticulture  organise, 
tous  les  mois,  ime  conférence  dans  chacune  d'elles. 

Société  d'horticulture  et  d'apiculture  de  l'arrondissement 

de  Senlis. 

Fondée  en  septembre  1866  ;  après  des  fortunes  diverses  et  malgré 
l'épreuve  de  1870,  elle  se  maintient  avec  400  membres. 

Séances  et  bulletins  mensuels.  —  Cotisation,  dix  francs. 

Son  action  s'étend  sur  six  cantons,  dans  chacun  desquels  elle  a 
fondé  une  section.  Toutes  ont  leur  bureau,  leurs  séances  chaque  mois, 
leurs  apports  de  produits,  etc. 

Le  professeur  actuel  de  la  Société,  M.  Lozet,  se  rend  aux  séances 
de  chaque  section  pour  y  donner  des  leçons  orales  et  pratiques. 

Une  exposition  générale  est  organisée  tous  les  deux  ans,  alternant 
avec  des  concours  trimestriels,  entre  sociétaires. 

Les  instituteurs  publics  de  rarrondissement  sont  admis  à  titre 
gracieux,  avec  tous  les  privilèges  des  membres  payants. 

Visite  des  cultures  et  récompenses  aux  plus  intéressantes. 

Le  jardin  d'expériences  possède  : 

1°  Une  école  d'arbres  fruitiers  à  cidre,  dont  les  greffes  sont 
délivrées  gratuitement  aux  sociétaires  ; 

2°  Une  collection  de  Poiriers  à  maturité  tardive  ; 

S*"  Des  cultures  comparatives  de  Légumes  au  fumier  de  ferme  et 
aux  engrais  chimiques. 


"358  FRANCE 

Enfin,  poui*  couronner  renseignement,  la  Société  ouvre  un 
concours  annuel  où  les  garçons  jardiniers  peuvent  ol)tenir  un 
diplôme  constatant  leur  degré  d'instruction  théorique  et  pratique. 

OllNI-. 
Société  d'horticulture  de  l'Orne,  à  Alençon. 

Fondée  le  i-  juin  1847.  ollc  a,  depiiis  cette  époque,  tenu  chaque 
année  une  exposition  publique  ou  un  concours  sur  place. 

Les  concoiu's  de  visites  aux  jardins  sont  divisés  en  trois  séries  : 

1°  Culture  maraîchère  ; 

2°  Culture  horticole  proprement  dite  (plantes  de  serre  ou  de  pleine 
terre,  arbres  et  arbustes  d'ornement)  ; 

3"  Arboriculture  fruitière,  comprenant  la  culture  des  pépinières 
d'arbres  fruitiers  et  la  taille  des  arbres. 

Par  suite  du  roulement,  chaque  série  a  son  concours  triennal. 

En  sonmie,  la  Société  cherche  à  développer  le  goût  des  diverses 
branches  de  culture  dans  le  département,  et  contribue  à  l'améliora- 
tion des  vergers  d'arbres  à  cidi'c. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin,  deux  fois  par  an. 

Les  jardiniers  paient  une  contribution  de  sept  francs  par  an;  les 
amateurs,  dix  francs;  les  dames,  cinq  francs. —  Effectif,  200  membres. 

]\vs-de-Calais. 
Société  Artésienne  d'horticulture,  à  Arras. 

Fondée  en  1893. 

La  cotisation  est  de  huit  francs  pour  les  membres  titulaires,  et 
cinq  francs  pour  les  membres  associés. 

D'origine  récente,  la  Société  qui  compte  120  membres,  a  déjà 
organisé  une  exposition  parfaitement  réussie  ;  elle  se  propose  de 
renouveler  pareille  fête  tous  les  ans  et  d'instituer  des  visites  dans 
les  jardins. 

L'ouverture  d'un  cours  d'enseignement  horticole  et  la  création  d'un 
jardin  d'expériences  et  de  démonstration  sont  en  ])rojet. 

Puy-de-Dôme. 

Société  d'horticulture  et  de  viticulture  du  Puy-de-Dôme, 
à  Clermont-Ferrand. 
F'ondée  en  juillet  1882,  elle  compte  aujourd'hui  36o  adhérents. 
Cotisation,  dix  francs  pour  les  titulaires  et  les  dames  ;  cinq  francs 
pour  les  correspondants;  deux  francs  cinquante  pour  les  instituteui'S. 
Les  séances  mensuelles  sont  l'occasion  de  conrércnces  confiées  à 
des  hommes  de  bonne  volonté,  ou  à  M.  Layé,  élève  de  Versailles, 


i-n.WGR  359 

Au  moyen  trexpositious  et  tlo  visites,  la  Société  encourage  la 
culture  des  vergers,  des  parterres,  la  tenue  et  le  grelTage  du  vignoble, 
les  ruchers  dabcilles  et  renseignement  agricole  par  les  instituteurs. 

Des  concours  ont  lieu  chaque  année  sur  ces  objets  divers,  et  de 
temps  à  autre,  une  exposition  est  olTerte  au  public. 

Quatre  bulletins  paraissent  dans  l'année. 

Rhône. 

Association  horticole  lyonnaise. 

Fondée  en  août  1872,  par  le  fait  d'une  scission  survenue  au  sein  de 
la   Société   d'horticulture    pratique    du    Rhône. 

Reconnue   d'utilité  juiblique  le  22  mai  i894- 

1,100  membres  titulaires. 

Les  réunions  sont  mensuelles.  Les  plantes  apportées  sur  le  bureau 
sont  payées  et  récompensées,  s'il  y  a  lieu.  Les  questions  techniques, 
traitées  en  séance,  et  les  discussions  qui  en  résultent  tournent  au 
profit  de  l'instruction  horticole. 

En  dehors  de  brillantes  expositions,  dont  quelques-unes  lui  ont 
coûté  plus  de  20,000  francs,  elle  institue  des  concours  spéciaux  à 
domicile  et  encourage  les  essais  sur  les  engrais. 

Des  diplômes  sont  délivres  aux  jardiniers  cpii  ont  fait  preuve 
d'aptitude  suflisante  dans  leur  art. 

Les  jardiniers,  depuis  longtemps  employés  dans  la  même  maison, 
sont  compris  dans  la  distribution  des  récompenses. 

Le  journal  mensuel  Lyon-IIoj^ticole,  publié  par  M.  A'iviand-Morcl, 
rend  compte  des  travaux  de  l'Association. 

Société  d'horticulture  pratique  du  Rhône,  à  Lyon. 

En  1837,  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  industries  de  Lyon, 
organisait  une  exposition  au  Jardin  des  Plantes  de  cette  ville  ;  cinq 
années  plus  tard,  la  même  tentative  fut  renouvelée  avec  un  succès 
semblable.  C'est  alors  que  germa  le  projet  de  fonder  une  Société 
dhorticultvu'c  ;  Charles-Fortuné  Willermoz  en  eut  l'initiative. 

Après  quelques  réunions  préparatoires,  l'association  fut  constituée 
le   i3  janvier  suivant  ;   47  membres   étaient   inscrits. 

La  Société  débuta  par  une  exposition  au  mois  de  septembre. 

Le  président  fondateur  fut  M.  Menoux,  conseiller  à  la  Cour; 
M.  Réveil,  maire  de  Lyon,  puis  vice-président  du  Corps  Législatif, 
lui  succéda  en  i856. 

Le  21  septembre  de  cette  même  année  vit  naître  le  premier  congrès 
national  pomologiquc.  Troycs  et  Bordeaux  furent  les  points  les  plus 


36o  FRANCE 

éloignés  qui  fournirent  des  délégués.  L'aréopage  pomologique  trouve 
toujours  à  Lyon  bienveillance  et  sympathie  (v.  p.  Sao). 

Quelques  mois  auparavant,  la  Société  avait  prélevé  sur  sa  caisse 
une  somme  de  1.400  francs  en  faveur  des  inondés  de  la  Guillotière. 

La  cotisation,  primitivement  de  vingt  francs,  est  réduite  à  dix  francs, 
depuis  l'année  1887.  —  Personnel,  38o  sociétaires. 

Le  voisinage  des  établissements  scientifiques  et  du  Fleuriste 
municipal  ont  aidé  à  l'oi'ganisation  de  la  Société. 

Les  séances  se  tiemicnt  tous  les  mois  ;  les  apports  méritants 
sont  récompensés,  et  des  conférences  intéressantes  sont  développées. 

Chaque  mois,  un  bulletin  signale  et  traite  des  sujets  nouveaux  ou 
peu  connus. 

Les  expositions  publiques  qu'elle  organise  rencontrent  une 
grande  faveur  dans  la  population.  En  célébrant  ses  noces  d'or,  la 
Société  constate  qu'elle  a  ouvert  cinquante-quatre  expositions,  en 
dehors  de   ses  concours  particuliers. 

Les  pépinières,  les  fruits,  les  légumes,  les  plantes  de  serre  ou  de 
pleine  terre,  les  Roses,  les  Œillets,  les  Dahlias,  les  Cannas  donnent 
toujours  un  vigoureux  éclat  aux  exhibitions  lyonnaises. 

Société  horticole  et  viticole  de  Tarare. 

Fondée  en  1898  par  la  fusion  de  la  Société  d'horticulture  et  de 
viticulture  de  Tarare,  créée  en  1868,  et  de  la  Société  d'horticulture 
et  de  viticulture  de  Tarare,  plus  jeune  de  dix  ans. 

Ces  deux  Sociétés  contribuèrent  grandement  au  progrès  par  leurs 
publications,  les  expériences  faites  dans  leurs  jardins,  par  des 
conférences  cpi'elles  organisèrent,  et  des  expositions,  des  visites 
aux  cultures  de  légumes,  de  fleurs,  de  fruits,  etc. 

Quand  survint  le  phylloxéra,  elles  luttèrent  pour  combattre  ce 
fléau,  en  organisant  des  leçons  de  greffage  qui  n'ont  pas  été 
étrangères  aux  résultats  obtenus. 

Cotisation,  cinq  francs.  —  Effectif,  a'3o  membres. 

Société  d'horticulture  de  Villefranche. 

Fondée  en  i858. 

Subventionnée  par  l'Etat,  le  département  et  la  ville  de  Villefranche. 

Le  but  de  la  Société  est  l'amélioration  des  pratiques  connues,  la 
vulgarisation  de  nouveaux  procédés  horticoles  ou  viticoles  et  l'en- 
couragement des  ouvriers  de  ces  deux  branches  de  l'agriculture. 

Elle  organise,  chaque  année,  soit  une  exposition  générale,  soit  des 
expositions  partielles  ou  des  concours  de  cultures,  et  récompense  les 
anciens  serviteurs. 


FRANCE  3(3 1 

Les  sacrifices  imposés  sont  amplement  justifiés   par  les   beaux 
résultats  obtenus. 
Les  conférences  prali([ucs  ou  démonstratives  sont  bien  suivies. 
La  cotisation  est  tic  ilix  francs.  —  L'cllcctif  c(tmpte  80  sociétaires. 

RillN-IlLur). 
Société  d'agriculture   et  d'horticulture  du  territoire 
de  Belfort. 

La  Société  de  Bell'ort  succède  à  la  Société  dagriculturc  et  d'horti- 
culture du  Ilaut-llhin  qui  avait,  dès  1840,  son  sièfçc  à  Colmar.  Les 
statuts  sont  restés  à  peu  près  les  mêmes. 

Cotisation,  cinq  francs.  —  Effectif,  5oo  membres. 

Son  fonctionnement  a  été  interrompu  pendant  quebjues  années, 
après  la  guerre  de  18^0  ;  et  vers  1878  fut  rétablie,  eu  France,  cette 
association  qui  a  rendu  tant  de  services  à  notre  fertile  Alsace. 

Suivant  les  traditions  des  Sociétés  de  Colmar  et  de  Mulhouse,  elle 
continue  la  tâche  de  favoriser  le  progrès  agricole  et  horticole. 

Sous  son  iniluence,  la  culture  du  Chou  à  choucroute  a  pris  une 
grande  extension  ;  elle  a  fourni  un  des  produits  les  plus  rémunéra- 
teurs dans  toutes  les  exploitations  de  ce  coin  de  terre  alsacienne 
resté  français. 

Amélioi'ation  de  la  composition  des  vergers  et  des  potagei's. 

Saône-et-Loire. 
Société  autunoise  d'horticulture,  à  Autun. 

Fondée  en  i858  par  un  groupe  d'amateurs,  à  la  suite  du  cours 
d'arboriculture  professé  par  Alphonse  Du  Breuil. 

La  première  réunion  eut  lieu  le  12  décembre,  à  Ihùtel  de  ville.  Le 
marquis  de  Saint-Innocent  fut  élu  président  ;  Éd.  Dolivot,  secrétaire. 

L'existence  légale  de  la  Société  date  du  i3  avril  1859,  avec 
209  membres  ;  la  première  exposition  eut  lieu  du  i*"  au  4  septembre 
de  la  même  année,  dans  les  jardins  de  la  sous-préfecture. 

La  fête  publi([ue  se  renouvela  tous  les  ans  au  même  endi'oit,  ou 
au  collège,  ou  dans  les  allées  du  Petit-Séminaire  renommé  pour  les 
beaux  arbres  fruitiers  de  son  enclos. 

Depuis  les  événements  de  1870  les  expositions  devinrent  triennales. 

Après  une  vie  indépendante,  la  Société  d'iiorticulture  s'est  associée, 
depuis  1890,  à  la  Société  d'agriculture  et  au  Syndicat  agricole  pour 
la  rédaction  d'une  publication  collective. 

La  Société  autunoise  est  toujours  restée  fidèle  à  son  programme  : 
«  lamélioration  de  la  culture  des  jardins  maraîchers,  des  pépinières, 
des  arbres  fruitiers,  des  plantes  d'ornement.  » 


363  FRANGE 


Société  d'horticulture  et  d'apiculture   de   Saône-et-Loire, 
à  Chalon-sur-Saône. 

Depuis  1844.  riiorticulturc  formai l  une  section  de  la  Société 
générale  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Chalon-sur-Saône. 
Après  trente  années  de  vie  commune,  les  horticulteurs  se  groupèrent 
séparément. 

La  Société  prit  le  titre  de  «  Société  d'horticulture  de  Ghalon-sur- 
Saone  »,  et,  le  5  mai  i8j5,  l'autorité  préfectorale  approuva  les  statuts 
qui  ont  subi  des  modifications,  en  1878  et  i883.  Enfin,  le  25  mars 
189a,  l'apiculture  fut  ajoutée  au  mécanisme  social. 

La  cotisation  est  fixée  à  six  francs;  on  compte  i5o  membres. 

Des  leçons  pratiques  sont  données  à  l'école  communale,  et  un 
concours  est  ouvert  entre  les  instituteurs  de  l'arrondissement. 

Un  bulletin  trimestriel  fut  créé  à  l'origine;  depuis  i883,  il  est 
mensuel. 

Tous  les  deux  ou  trois  ans,  a  lieu  une  exposition  ;  huit  ont  été 
organisées  jusqu'à  présent. 

Les  séances  se  tiennent  chaque  mois.  —  L'Association  possède 
iine  bibliothècpie  à  laquelle  les  sociétaires  peuvent,  le  dimanche, 
emprunter  les  documents  qui  les  intéressent. 

La  Société  est  appelée  à  visiter  les  établissements  horticoles  ou 
apicoles,  et  à  récompenser  les  j^lus  méritants. 

L'efl'ectif  comprend  400  membres  titulaires  et  3o  dames  patron- 
ncsses,  versant  une  contribution  annuelle  de  six  francs. 


Société  d'horticulture  de  Mâcon. 

Fondée  on  février  1846. 

Cotisation,  six  francs.  —  Effectif,  200  membres. 

Après  une  période  brillante,  pendant  ses  vingt  premières  années, 
la  Société  a  subi  des  crises  intérieures  qui  ont  failli  compromettre 
son  existence  ;  cependant,  elle  a  compris  qu'une  association  horticole 
peut  vivre  au  milieu  de  comices  et  de  syndicats  ruraux. 

Son  action  s'exerce  par  des  réunions  mensuelles,  dont  rend  compte 
un  bulletin,  à  chaque  trimosti'e,  par  des  expositions  publiques, 
par  des  visites  de  jardins  et  des  récompenses  attribuées  aux  apports 
en  séance.  Elle  encourage  la  création  et  l'entretien  des  pépinières, 
des  potagers,  des  vergers  et  des  jardins  fleuristes. 

La  Société  prête  son  concours  aux  l'êtes  de  cliarité  et  aux  expo- 
sitions agricoles  de  la  localité. 


FRANCE  303 

Savoie. 
Société  horto-agricole  de  Chambéry. 

Fondée  en  1807.  pour  «  rt'-iinu'  les  personnes  de  toutes  conditions 
qui  s'occupent  de  la  culture  des  Heurs,  des  fruits  cl  des  légumes,  afin 
de  solidariser  leurs  elTorts.  dauiéliorer  et  perl'eelionner  les  procédés 
de  culture,  de  signaler  et  de  récompenser  ceux  de  ses  membres  qui, 
par  leurs  travaux,  se  sont  fait  remarquer. 

«  La  Société  a  encore  pour  but  de  réunir  les  ressources  nécessaires 
pour  venir  en  aide  aux  personnes  qui  eu  feront  partie,  lors((ue  la 
maladie  les  contraindra  k abandonner  momentanément  leur  travail.» 

Les  membres  actifs,  au  nombre  de  i5o,  résident  dans  im  rayon  de 
3  kilomètres  autour  de  Chambéry,  payant  une  cotisation  annuelle  de 
douze  francs,  et  ils  sont  seuls  admis  à  la  mutualité  des  secours. 

Les  membres  honoraires,  au  nombre  de  aSo,  versent  six  francs  et 
n'ont  pas  droit  aux  mêmes  avantages. 

Une  délégation,  portant  une  couronne,  assiste  aux  funérailles  des 
sociétaires. 

Les  expositions  générales  des  produits  agricoles,  horticoles  et 
apicoles  se  tiennent  dans  la  première  quinzaine  de  septembre. 

Un  concours  de  greffage  de  la  vigne  est  fixé  pour  189^.  «  Chaque 
concurrent  devra  planter  ses  sujets  greffes,  dans  un  rayon  ne 
dépassant  pas  3  kilomètres  de  la  limite  de  l'octroi  de  Chambéry.  » 

Seine. 

Société  nationale  d'horticulture  de  France. 
Fondée  le  11  juin  1827,  à  Paris.  (  Voir  page  3 18.) 

Société  d'horticulture  de  Boulogne-sur-Seine. 

Fondée  en  1890,  elle  compte  200  membres. 

La  cotisation  est  de  huit  francs.  Les  séances  ont  lieu  cinq  fois  par 
an;  les  membres,  qui  y  assistent,  reçoivent  un  jeton  de  présence. 

Des  causeries  faites  en  séance,  des  cours  et  des  conférences 
propagent  les  connaissances  horticoles. 

La  Société  encourage  les  producteurs  en  leur  décernant  des  récom- 
penses aux  expositions  et  à  la  suite  de  visites  aux  cultures. 

Des  primes  sont  attribuées  aux  produits  méritants  apportés  aux 
séances. 

Société  d'horticulture  pratique  de  Montreuil-sousBois. 
Fondée  le  28  décembre  1878. 

Api'ès  être  restée  statiouuairc.  la  Société  prend  un  nouvel  essor 
et  son  effectif  dépasse  3oo  membres,— Cotisation,  six  franc.'?. 


364  FRANCE 

Elle  étudie  tout  ce  qui  concerne  l'horticulture,  ses  améliorations, 
ses  progrès;  elle  propage  l'instruction  horticole  et  les  notions  profes- 
sionnelles par  des  cours  pidjlics  et  des   conférences  populaires. 

Les  séances  sont  mensuelles  ;  le  huUetin  est  trimestriel. 

La  bibliothèque  est  appelée  à  intéresser  la  population  laborieuse 
de  cette  région,  si  riche  en  productions  fruitières,  maraîchères  et 
florales.  Ses  espaliers  de  Pêchers  sont  restés  célèbres. 

Depuis  sa  fondation,  la  Société  a  organisé  différentes  expositions 
nationales  qui  ont  eu  de  légitimes  succès  :  elle  a  pris  part  aux  grandes 
Fêtes  universelles  de  Paris,  d'Anvers,  de  Saint-Pétersbourg. 

Elle  doit  aux  personnes  honorables  qui  la  dirigent,  et  à  ses 
laborieux  praticiens,  une  partie  de  sa  notoriété. 

Société    départementale    d'horticulture    de    la    Seine, 
à  Saint-Maur-des-Fossés. 

Fondée  le  3o  janvier  1890;  autorisée  le  aS  avril  suivant. 

La  cotisation  des  membres  titulaires  est  fixée  à  six  francs  ;  les 
membres  du  conseil  d'administration,  les  dames  patronnesses  et  les 
membres  protecteurs  paient  dix  francs. 

L'effectif  comprend  320  mend^res. 

Les  séances  doivent  se  tenir  au  moins  dix  fois  dans  l'année  ;  le 
conseil  se  réunit  chaque  mois.  Récompenses  aux  apports. 

D'après  l'article  2  des  statuts,  «  la  Société  étend  son  action  sur  tout 
le  département  de  la  Seine  et  princij)alement  sur  la  région  de  Saint- 
Maur-des-Fossés.  »  Elle  y  a  d'abord  rétabli  la  Saint-Fiacre,  réunion 
confraternelle  des  jardiniers. 

Conférences  et  cours  publics  sur  la  culture  et  les  engrais. 

Bulletin.  —  Distribution  de  graines  de  fleurs  et  de  légumes. 

De  belles  expositions  ont  eu  lieu  en  septembre  1891  et  1894. 

Société    régionale    d'horticulture   de    Saint-Maur-des-Fossés, 
Champigny,   Joinville  et  Gréteil. 

Fondée  en  avril  1880,  par  des  jardiniers  réunis  au  théâtre  d'Adam- 
ville,  sous  le  titre  de  «  Société  d'horticulture  de  Saint-Maur-des- 
Fossés.»  Le  siège  de  l'association  est  resté  dans  cette  commune,  bien 
que  l'action  de  la  Société  se  soit  étendue  en  dehors. 

Cotisation,  huit  francs.  —  Bulletin  annuaire. 

Plus  de  2.5o  membres  se  sont  fait  inscrire  pendant  loe  quatre 
premières  années. 

Expositions  réussies  dans  les  principales  communes  de  la 
région.  —  Visites  aux  cultures. 

Cinq  séances  par  an;  les  apports  sont  primés. 


FIIANCE  365 

Société  d  horticulture  de  Neuilly-sur-Seine. 

Fondée  en  i88i,  par  Yavin,  amateur,  et  Saisou-Lierval,  praticien. 

Cotisation,  douze  francs.  —  EfTectif,  120  membres. 

Séances  mensuelles.  Les  membres  reçoivent  un  jeton  de  présence. 
Les  ouvriers  et  garçons  jardiniers  en  touchent  deux.  La  valeur 
du  jeton  peut  entrer  dans  le  paiement  de  la  cotisation. 

Subventions  de  la  Aille,  du  Conseil  général,  du  Ministère. 

Expositions  bisannuelles,  toujours  réussies. 

Chaque  année,  au  '3o  août,  concours  de  fleurs  coupées,  couronnes, 
corbeilles  de  tables,  parures  en  fleurs,  entre  les  jardiniers  et  leurs 
employés. 

Des  conférences  ont  lieu  à  diverses  époques  de  l'année. 

La  Société  est  en  instance  auprès  de  la  municipalité  pour  obtenir 
un  terrain  qui  serait  converti  en  jardin  d'expériences. 

L'Union  horticole  de  Nogent-sur- Marne. 

Fondée  en  1869,  cette  Association  compte  environ  200  membres. 

LUnion  a  pris  part  à  l'Exposition  universelle  de  Paris,  1889. 

Apports  de  fleurs,  de  fruits  et  de  légumes  aux  réunions  mensuelles. 

Coiu's  faits  par  des  professeurs  des  environs,  traitant  de  larbo- 
ricultm'c  et  de  l'emploi  des  engrais  chimiques,  de  la  taille  de  la  Vigne, 
de  la  production  maraîchère. 

Distribution  de  récompenses  à  la  suite  d'expositions  publiques, 
de  visites  et  de  concours  sur  place. 

Société  d  horticulture  de  Villemomble. 

Fondée  en  1874,  la  Société  reçoit  une  subvention  du  Ministère  et 
compte  200  membres  environ. 

Son  but  est  de  grouper  les  nombreux  jardiniers  et  amateurs 
de  Villemomble  et  des  environs,  dont  le  goût  pour  le  jardinage 
se  manifeste  d'une  façon  si  évidente  ;  soit  dans  les  grandes  propriétés 
bourgeoises,  soit  dans  les  jardinets  d'ouvriers  ou  de  bureaucrates 
en  villégiature. 

Elle  organise  des  expositions,  des  visites  aux  jardins,  suivies  de 
distributions  de  prix. 

Des  cours  d'arboriculture  fruitière  et  de  floriculture,  professés  sous 
sa  direction,  enseignent,  à  tous,  les  meilleurs  principes. 

Des  récompenses  annuelles  sont  attribuées,  après  examen,  aux 
garçons  jai'diniers  qui  les  suivent. 

En  1878,  la  Société  a  présenté  à  l'Exposition  universelle  un  loi 
collectif  qui  a  été  récompensé. 


3G6  FRANCE 

Société  régionale  d'horticulture  de  Vincennes. 

Fondée  eu  1880;  sou  prcaiier  buUcliu  a  paru  eu  1884. 

Séances  mensuelles. — Bulletin  trimestriel. —  Cotisation,  six  francs. 

La  Société  compte  environ  400  membres  honoraires,  titulaires  et 
dames  patronnesses.  Largement  encouragée  par  les  subventions  de 
l'Etat,  du  Conseil  général  et  des  municipalités  de  son  rayon  d'action, 
elle  est  en  mesiu'c  d'ouvrir  de  fréquentes  expositions. 

Depuis  1884,  dix  fêtes  de  ce  genre  ont  été  organisées,  par  ses  soins, 
dans  les  principales  localités  de  son  ressort,  notamment  à  Vincennes, 
Nogent-sur-Marne,  Fontcnay-sous-Bois,  Saint-Mandé,  Rosny-sous- 
Bois,  etc.  Toutes  ont  été  relativement  brillantes,  et  leur  succès  a 
contribué  à  l'expansion  rapide,  dans  la  région,  de  tous  les  progrès 
horticoles  les  plus  récemment  réalisés. 

De  nondjreux  apports  sont  faits  à  chacune  des  réunions,  et  les 
produits  méritants  sont  toujours  primés,  suivant  leur  valeur. 

Un  cours  d'arboriculture,  très  suivi  aux  séances,  est  confié  à 
M.  le  professeur  Sornin.  Les  jeunes  gens,  sortes  de  pupilles  de  la 
Société,  sont  surtout  invités  à  en  bénéficier,  et  ceux  d'entre  eux  qui 
paraissent  en    avoir  le   mieux  profite  sont   récompensés. 

Société  régionale  d'horticulture  de  Vitry-sur-Seine. 

Fondée  en  1887. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin  annuel.  —  Cotisation,  dix  francs. 

La  Société  compte  à  l'heure  actuelle  aoo  membres. 

Elle  a  organisé  deux  brillantes  expositions  en  1888  et  1891  ; 
plus  de  six  cents  exposants  y  ont  pris  part. 

En  1892,  un  syndicat  régional  de  hannetonnage,  groupant  plus 
de  cinquante  communes,  a  été  formé  par  ses  soins.  Un  véritable 
succès  a  couronné  ses  elForts  ;  io,5oo  kilogr.  de  hannetons  furent 
détruits,  depuis  le  commencement  d'avril  jusqu'à  la  fin  de  mai. 

L'industrie  de  la  pépinière,  —  la  fortune  du  pays,  —  est  appelée 
à  bénéficier  de  cette  institution  vigilante. 

Syndicat  de  Saint-Fiacre 

ASSOCIATION    PROFESSIONNELLE   n'iIOUTICULTEURS,    JARDINIERS 
&    CULTIVATEURS,    A    PaRIS. 

Fondé  en  1879,  sous  les  auspices  de  l'œuvre  des  Cercles  catholiques 
d'ouvriers,  le  Syndicat  doit  son  développement  rapide  à  l'ensei- 
gnement professionnel  pratique,  au  placement  gratuit  de  ses  membres 
disj)oniblf's  et  à  son  odicc  commercial.  Il  se  compose  actuellement 
de  plus  de   i,Goo  membres  qui  se  répartissent  ainsi  qu'il  suit  : 

1'  Membres  fondateurs  :  Propriétaires  de  jardins,  horticulteurs- 


FRANCE  36^ 

patrons,  grauiicr.5  ou  m'-gociauts  en  produils  utiles  à  riiorlicultun-, 
et  tlanie-i  patronncsses.  —  (Cotisation,  vingt  lïancs. 

u°  Patrons  :  Entrepreneurs  de  jardins,  liorticulteurs-fleuristes, 
pépinit3ristes,  niaraicliers,  grainicrs  producteurs  ou  nég«)eiants  en 
l)roduits  horticoles,  etc.  —  (Cotisation,  dix  francs. 

3"  Membres  ordinaires  :  Jardiniers  en  maisons  bourgeoises, 
garçons-jardiniers  et  ap})rentis,  cultivateurs,  viticulteurs,  etc. — 
Cotisation,  cinq  francs. 

L'association  s'est  attaché,  dès  l'origine,  nn  certain  nombre  de 
professeurs  praticiens  distingués,  pour  ses  cours  professionnels 
hebdomadaires  du  soir,  qui  sont  suivis  avec  empressement.  Nom- 
mons les  conférenciers  Alexis  Lepère,  Lépine,  Moreau,  Ghanipy,  etc. 

En  outre,  des  cours  ont  lieu  tous  les  dimanches,  dans  les  établis- 
sements ou  les  jardins  de  Paris  et  des  environs;  ils  y  attirent  un 
grand  nombre  d'auditeurs. 

Le  Synilical  a  organisé  des  sections  locales,  avec  chacune  un 
président  et  un  secrétaire-trésorier,  au  centre  de  plusieurs  localités 
importantes  de  la  banlieue  de  Paris. 

Les  sections  permettent  de  réunir,  dans  chacune  de  ces  localités, 
les  membres  de  l'association  habitant  la  région,  et  de  les  faire 
profiter  d'un  enseignement  pratic^ue,  approprié  aux  besoins  de  leurs 
cultures  spéciales. 

Enfin,  depuis  sa  transformation  syndicale,  en  1886,  un  organe 
Le  Sj'iidicat  horticole,  parait  régulièrement  le  aS  de  chaque  mois. 
Il  est  adressé  à  tous  les  membres  souscripteurs. 

Un  bureau  de  placement  gratuit  fonctionne  régulièrement.  Pro- 
priétaires et  patrons  s'adressent  à  lui  pour  avoir  des  jardiniers. 

Une  commission  de  contentieux  et  d'arbitrage  a  déjà  aplani 
plusieurs  dillicultés  graves,  au  mieux  des  intérêts  de  chacun. 

L'odicc  commercial,  pour  l'achat  de  tous  les  objets  utiles  à  ses 
membres,  tels  que  :  vêtements,  articles  de  ménage,  instruments, 
serres,  engrais,  charbons,  etc.,  rend  des  services. —  Pour  la  vente 
des  produits,  il  sert  d'intermédiaire,  à  titre  gracieux. 

La  bibliothèque  professionnelle  s'enrichit  sans  cesse  de  nom- 
breuses publications  spéciales;  elle  est,  chaque  soir,  à  la  disposition 
de  ceux  qui  désirent  venir  y  travailler. 

Récompenses  aux  familles  laborieuses  de  jardiniers. 

La  fête  annuelle, à  l'occasion  de  la  Saint-Fiacre,  réunit  les  confrères, 
bannière  en  tète.  Elle  est  accompagnée  d'une  cérémonie  «  religieuse, 
de  jeux  et  d'enseignement.»  Le  pain  bénit  est  présenté  avec  le 
Chef-d'œuvre  corporatif,  «  suivant  les  usages  de  l'ancienne  corpo- 
ration des  Jardiniers  de  Paris  »  remontant  à  l'année  ifyj'i. 


368 


FRANCE 


Seixe- Inférieure. 
Société  d'horticulture  de  rarrondissement  de  Dieppe. 

Fondée  en  1888,  autorisée  le  i4  janvier  i88(j,  et  succédant  à  une 
section  de  la  Société  centrale  du  département,  elle  reçoit  une  subven- 
tion de  400  francs  du  département,  et  100  francs  de  la  ville  de  Dieppe. 

La  Société  a  25o  membres,  payant  une  cotisation  de  six  francs 
par  an  ;  les  élèves  jardiniers  sont  admis  gratuitement. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin  trimestriel. 

Des  coiu's  d'arboriculture  et  de  culture  maraîchère  sont  professés 
dans  le  courant  de  l'année  ;  les  élèves  jardiniers  passent  des  examens 
tous  les  ans  et  peuvent  recevoir  des  récompenses. 

Depuis  deux  ans,  un  jardin-école  est  en  formation. 

Trois  expositions,  des  excursions,  des  visites  aux  cultures,  aux 
serres,  aux  parcs,  aux  jardins  d'instituteurs,  témoignent  de  la  vitalité 
de  la  Société. 

Société  régionale   d'horticulture  de  la  ville  d'Elbeuf. 

Une  Société,  dite  de  Saint-Fiacre,  fut  fondée  à  Elbeuf  en  1867  ;  onze 
ans  plus  tard,  elle  se  modifia  et  devint  la  Société  d'horticulture  du 
canton  d'Elbeuf.  Enfin  en  1879,  elle  se  constitua  définitivement 
sous  le  titre  de  Société  régionale  d'horticulture  de  la  ville  d'Elbeuf. 

Cette  association  comprend  200  membres  et  publie  un  bulletin 
annuel.  —  La  cotisation  est  de  dix  francs  pour  les  membres  actifs, 
et  cinq  francs  pour  les  dames  et  les  correspondants. 

Les  réunions  sont  mensuelles  et  comjjortent  des  expositions  sur  le 
bureau.  Des  visites  aux  jardins  ont  lieu  tous  les  ans. 

La  Société  possède  un  jardin  d'expériences  dans  un  terrain  dépen- 
dant d'une  des  écoles  de  la  ville,  et,  chaque  année,  il  y  est  fait  un 
cours  d'arboriculture  fruitière  d'une  douzaine  de  leçons. 

Lors(|ue  le  cours  est  terminé,  les  auditeurs  sont  soumis  à  un 
examen.  Une  commission  leur  attribue  des  récompenses  et  décerne, 
le  cas  échéant,  un  diplôme  de  capacité  pour  l'arboriculture  fruitière. 

Société  d'horticulture  et  de  botanique  de  l'arrondissement 

du  Havre. 

Fondée  le  12  juillet  1891,  lu  Société  succède  au  «  Cercle  pratique 
d'horticulture  et  de  botani(jue  de  l'arrondissement  du  Havre.  » 

Son  action  s'étend  sur  tout  l'arrondissement. 

La  Société  rend  des  services  par  ses  cours  darboi-icultiirc  et  de 
botanique,  ses  concours  et  ses  expositions,  et  par  la  publication  du 
bulletin  de  ses  travaux. 


l'IlANCE  '30j 

F'avorisée  par  son  impulsion,  la  culture  des  arbres  fruitiers  prcml 
une  extension  croissante,  et  le  littoral  se  décore  de  villas,  de  bosquets 
séducteurs  et  détablissenients  ([ui  les  approvisionnent  de  fleurs, 
d'arbustes  d'agrément,  de  productions  alinu'utaires. 

Cotisation,  douze  francs.  —  Kflectif,  i8o  membres. 

Société  centrale  d'horticulture  du  département 
de  la  Seine-Inférieure,  à-  Rouen. 

Fondée  le  i'3  juin  i8'3(),  la  Société  centrale  diiorliculture  du  dépar- 
tement de  la  Scine-lnféricure  fut  l'cconnue  d'utilité  publique  par 
décret  en  date  du  ii  août  i85"3.  Elle  reçoit  des  subventions  de  l'État, 
du  département  et  de  la  ville  de  Rouen. 

La  Société  compte  700  membres. —  La  cotisation  est  de  quinze  francs 
pour  les  membres  résidants,  dix  francs  pour  les  dames  patronnesses, 
cinq  francs  pour  les  instituteurs. 

Diiférents  legs  constituent  des  prix  destinés  à  récompenser  les 
principales  branches  de  l'horticulture  dans  le  département. 

La  collection  des  publications  de  la  Société  contient  des  travaux 
très  intéressants  sur  la  chimie  et  la  physique  horticoles,  ou  ayant 
trait  à  la  pomologie,  à  la  (loriculture,  à  la  culture  maraîchère. 
Plusieurs  de  ces  travaux  sont  signés  des  noms  de  savants  bien 
connus  en  horticulture  :  Girardin,  Malbranchc,  Dubreuil,  Prévost, 
Wood,  Pouchet,  et  autres.  MM.  Lesueur,  Colette,  Teinturier,  Power, 
Truelle,  Héron,  Yarenne,  Lucet,  Lacaille,  Legrand,  Arsène  Saunier, 
Vilaire,  etc.,  comptent  également  parmi  ses  collaborateurs. 

La  question  qui  l'occupe  tout  particulièrement  est  l'amélioration 
de  la  pomologie  cidrière.  Un  vcrgor  d'études  a  été  créé  il  y  a  quelques 
années,  près  de  cent  variétés  y  figurent  ;  les  plus  recommandées  par 
les  pomologistes  sont  cultivées  dans  une  partie  du  vergerpour  fournir 
des  greUbns  que  la  Société  distribue  gratuitement. 

Des  prix  sont  décernés  pour  l'entretien  des  propriétés  et  la  bonne 
tenue  des  établissements  horticoles. 

Aux  réunions  (bi-mensuelles),  les  meml)res  conununiquent  leurs 
observations    sur   les   cultures   des  plantes    qu'ils   présentent. 

Le  département  fait  donner,  à  l'école  normale  d'instituteurs,  un 
cours  d'horticulture,  et  la  ville  de  Rouen,  au  Jardin  des  Plantes,  des 
leçons  d'arboriculture  et  de  botanique. 

Des  cours  de  culture  maraîchère,  professés  par  les  soins  de  la 
Société,  se  tiennent  dans  les  écoles  communales. 

L'enseignement   horticole,  donné    par  les   instituteurs  primaires, 

est  très  satisfaisant.  Des  récompenses  encouragent  les  maîtres  qui 

obtiennent  les  meilleurs  résultats  auprès  de  leurs  élèves. 

U 


3;0  FRANCE 

Des  professeurs  roucnnais  démontrent  rarboriculture  à  Elbeuf, 
à  Dieppe,   à  Yvetot. 

Le  Jardin  des  Plantes  jouit  dune  grande  réputation  pour  ses 
collections  fruitières,  orchidéennes  et  ses  différentes  cultures 
botaniques.  M.  Varenne  en  dirige  les  plantations  avec  un  véritable 
talent.  (Yarenne  est  décédé  le  8  septembre  1894.) 

Le  commerce  horticole,  à  Rouen,  est  assez  important.  La  culture 
maraîchère  trouve  largement  l'écoulement  de  ses  produits  sur  les 
marchés  de  la  localité.  Plusieurs  établissements  utilisent  l'eau  chaude 
des  fabriques  voisines,  ce  qid  leur  permet  d'obtenir  des  primeurs  à 
bon  compte. 

La  floriculture  de  la  contrée  jouit  d'une  réputation  méritée. 

En  même  temps  cpic  la  Société  actuelle,  le  département  de  la 
Seine-Inférieure  a  possédé  le  Cercle  pratique  d'horticulture  de 
Rouen,  fondé  le  3  novembre  i844- 

Sa  première  séance  eut  lieu  le  16  mars  i845,  et  la  dernière,  le 
12  décembre  i858.  Après  une  vie  active,  ses  membres  se  sont  ralliés 
à  la  Société  centrale  d'horticulture. 

Société  d'enseignement  de  botanique  et  d'horticulture 
de  San  vie. 

Fondée  le  17  janvier  1892,  elle  comprend  4o  membres  participants 
et  25  membres  honoraires,  versant  tous  une  cotisation  annuelle  de 
six  Irancs. 

Séances  mensuelles  avec  apports  de  fleurs,  de  fruits,  de  légumes. 

Cours  gratidts  et  hebdomadaires,  de  lïotanique,  d'arboriculture  et 
d'emploi  des  engrais.  Les  récompenses  aux  élèves  méritants  consis- 
tent en  médailles,  en  ouvrages,  en  livrets  de  Caisse  d'épargne. 

Herborisations,  le  dimanche  ou  le  jeudi.  —  Bulletin  annuel. 

La  Société  a  prêté  son  concours  à  la  municipalité  pour  les  fêtes  de 
bienfaisance. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  d'Yvetot. 

Fondée  le  9  décembre  i863. 

La  Société  se  compose  de  membres  résidants,  correspondants  ou 
honoraires  ;  25o  environ.  Les  membres  résidants  habitent  l'arrondis- 
sement d'Yvetot  et  paient  une  contribution  annuelle  de  huit  francs. 
Les  correspcmdants,  choisis  en  dehors,  paient  cinq  francs. 

Ayant  pour  objet  l'iiorticullure,  prise  dans  son  acception  la  plus 
large  et  la  plus  générale  :  la  taille  des  arbres,  la  culture  maraîchère, 
la  floriculture,  la  Société  propage  les  espèces  utiles,  indigènes  ou 
exotiques,  et  importe  dans  Tarrondissement  les  outils  et  les  instru- 
ments perfectionnés.  Les  amateurs  et  les  jardiniers  reçoivent,  pour 


i 


ruAxcE  '3^1 

leurs  apports  et  leurs  expositions,  des  eiieourageinenls,  et  les 
auteurs  de  iiiénioires  bénéficient  de   récompenses. 

Les  instituteurs  sont  admis  à  titre  gratuit.  Il  leur  est  délivré  des 
graines  potagères  ou  de  llcui's  et  quelques  sujets  d'arbres  fruitiers, 
à  la  condition  toutelbis  ([u'ils  justifieront  des  résultats  obtenus. 

Une  innovation,  due  au  secrétaire  général  de  la  Société,  consiste 
dans  la  création  de  jardins  scolaires.  CJiaque  élève  du  pensionnat 
d'Yvetot  a  la  charge  d'un  petit  jardinet.  Une  partie  est  consacrée  au 
potager  et  l'autre,  à  la  culture  des  fleurs.  L'enfant  cultive  à  sa 
façon,  rassemblant  dans  cet  espace  restreint,  un  ou  deux  sujets  des 
plantes  les  plus  utiles,  et  les  classe  par  famille.  Tous  les  ans,  après 
un  concours,  la  Société  d'hoi'ticullure  décerne  des  récompenses  aux 
plus  méritants. 

Ces  jardins  scolaires  sont  déjà  imités  dans  plusieurs  écoles  rurales. 

Un  cours  public  et  mensuel  d'arboriculture  fruitière  est  professé 
par  M.  Yilaire,  au  jardin  de  l'Ecole-pensionnat  d'Yvetot. 

La  Société  étudie,  par  l'analyse  et  la  cultiire,  les  meilleures  variétés 
de  fruits  et  les  propage,  notamment  les  Pommes  à  cidre. 

Un  prix  de  3oo  francs,  fondation  Aroux,  est  attribué  annuellement 
au  jardinier  le  plus  méritant  de  l'arrondissement  d'Yvetot. 

Dix  séances  par  an:  récompenses  aux  apports. —  Bulletin  du  mois. 

Sei\e-et-Mar\e. 
Société  d'horticulture  de  Goulommiers. 

Fondée  cni86i,et  reconnue  comme  établissement  d'utilité  publique 
par  décret  du  Président  de  la  République,  en  date  du  17  février  1893. 

L'effectif  est  de  200  membres.  La  cotisation  est  de  huit  francs. 

La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager  toutes  les 
branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticole  et  d'en  faciliter 
l'étude  et  l'application. 

La  propagation  des  connaissances  horticoles  est  activée  par  les 
recherches  de  l'association,  par  ses  enquêtes,  ses  publications  pério- 
diques, ainsi  que  par  les  expériences  pratiques  ou  d'ordre  scientifique 
qu'elle  exécute  ou  qu'elle  provoque. 

La  Société  ouvre  des  concours  et  des  expositions  dans  lesquelles 
des  récompenses  sont  décernées.  Les  ouvriers  de  l'horticulture  sont 
l'objet  de  ses  encouragements.  Elle  tient  cinq  séances  par  an. 

Société  d'horticulture  du  canton  de  Dammartin. 

Fondée  le  i"  janvier  188'j. 
Huit  séances  par  an;  récompenses  aux  apports. 
La  Société  compte  une  centaine  de  membres  payant  la  cotisation  ; 
les  instituteurs  du  canton  y  sont  admis  gratuitement. 


Oja  FRANCE 

L'État  lui  accorde  nue  subvention  de  aSo  francs  ;  celle  du  Départe- 
ment est  de  loo  francs.  La  cotisation  des  membres  est  de  dix  francs. 

Malgré  ses  ressources  modestes,  elle  organise  assez  fréquemment 
des  expositions  intéressantes.  —  Visites  aux  cultures. 

Des  cours  d'arboriculture  et  de  botanique  sont  faits  par  M.  Ber- 
tliault.  excellent  praticien,  et  l'abbé  Bordes,  professeur  de  Juilly. 

Société  d'horticulture  de  Melun  et  Fontainebleau. 

Fondée  en  i852.  Le  siège  social  est  à  Melun,  et  le  secrétariat 
général  à  Fontainebleau. 

Le  rôle  de  la  Société  est  de  favoriser  le  progrès  des  diverses 
branches  de  l'horticulture  et  des  sciences  ou  arts  qui  s'y  rattachent, 
d'en  développer  les  produits  et  d'étudier  les  questions  de  tliéorie  ou 
de  pratique  horticole.  Quatorze  réunions  annuelles  sur  divers  points 
des  deux  arrondissements,  des  expériences,  des  publications  per- 
mettent à  ses  membres  de  se  tenir  au  courant  des  découvertes. 
Des  encouragements  sont  distriljués  aux  travailleurs. 

La  cotisation  des  membres  titulaires  est  de  huit  francs  ;  celle  des 
dames  patronnesses,  dix  francs.  Les  instituteurs  paient  cinq  francs. 

La  subvention  du  Ministère  de  l'agriculture  est  de  3oo  francs. 

Le  bulletin,  d'abord  trimestriel,  parait  maintenant  deux  fois  par 
an.  Le  siège  des  expositions  se  modifie  à  chaque  fête  de  ce  genre. 

L'effectif  comprend  402  membres. 

De  riches  propriétaires  et  de  bons  cultivateurs  secondent  la  Société, 
en  prêtant  leur  concours  actif  à  l'exécution  de  son  programme. 

Société  horticole  et  botanique  de  1  arrondissement  de  Melun. 

Fondée  le  aS  mai  1884.  —  Cotisation,  six  francs  pour  les  membres 
titulaires;  trois  francs  pour  les  garçons  jardiniers. 

Aux  séances  mensuelles,  un  professeur  d'horticulture  fait  un 
cours,  d'après  un  programme  arrêté  tous  les  deux  ans.  Actuellement, 
le  professeur  est  M.  Grosdemange,  chef  des  pépinières  au  Muséum, 
élève  de  Versailles  ;  ses  leçons,  fort  bien  faites  et  très  suivies,  sont 
complétées  par  des  démonstrations  au  jardin  de  la  Société. 

L'Association  possède  également  un  jardin  botanique,  dû,  comme 
le  premier,  à  la  générosité  d'un  enfant  de  Melun,  le  Docteur 
Roussel,  botaniste,  qui  a  légué,  dans  ce  but,  à  sa  ville  natale  une 
somme  de  ^^n,ooo  francs. 

Comme  coiiq^lément,  et  surtout  pour  se  conformer  au  legs  Roussel, 
des  leçons  de  botanique  élémentaire,  aux  jeunes  jardiniers  placés 
sous  les  auspices  de  la  Société,  sont  confiées  au  professeur  Lcclerc. 

L'enseignement  horticole,  augmenté  en  189 1  d'un  cours  pratique 


i 


FRANCE  3^3 

d!agriculture  et  d'arboriculture,  est,  en  outre,  donné  au  collège  de 
Melun,  par  M.  Emile  Nodot,  un  des  prenners  élèves  de  ^'ersailles. 

Depuis  1887,  la  Société  lait  des  expériences  sur  la  culture  de  la 
Pomme  de  terre  et  sur  le  choix  des  meilleures  variétés  ;  à  cet  effet, 
elle  sonde  un  champ  de  qualité  médiocre  sur  lequel  on  emploie, 
après  analyse  du  sol,  les  engrais  chimi(jues. 

Société  d'horticulture  de  rarrondissement  de  Meaux. 

Fondée  en  i8'38.  —  Statuts  révisés  le  128  janvier  1888. 

Cotisation,  douze  francs. —  Ell'ectii",  240  membres  titulaires,  27  dames 
patronnesses  ;  20  membres  honoraires  ou  correspondants. 

La  Société  est  instituée  pour  s'occuper  de  tout  ce  qui  concerne 
lliorticulture,  ses  améliorations  et  ses  progrès. 

Elle  s'assemble  le  deuxième  dimanche  des  mois  de  janvier, 
mars,  mai,  juillet,  septembre  et  novembre.  Deux  de  ces  assemblées 
ont  lieu  à  Lagny. 

Dans  le  cours  de  chaque  séance  ordinaire,  la  présence  des  membres 
est  constatée  par  l'apposition  de  leur  signature  sur  un  registre  tenu 
à  cet  effet,  et  un  jeton  de  présence   leur  est   remis. 

Des  primes,  détachées  d'un  livre  à  souche,  sont  accordées,  à  chaque 
réunion,  aux  produits  méritants  déposés  sur  le  bureau  et  accompagnés 
d'une  note  explicative. 

Un  jury,  composé  de  trois  membres,  nommé  à  chaque  séance, 
décerne  des  primes  de  i"  classe  (3  i'r.  75),  de  1"  classe  (2  fr.  5o),  de 
3*"  classe  (i  fr.  25).  Au  gré  des  lauréats,  ces  primes  sont  remises  en 
espèces  ou  transformées  en  médailles. 

La  cotisation  annuelle  est  de  douze  francs  ;  les  garçons  jardiniers 
versent  quatre   francs,  et  ne  touchent  pas   de  jetons. 

Un  bulletin  est  publié  tous  les   deux  mois. 

Outre  les  expositions  qu'elle  organise  fréquemment,  la  Société 
fait  visiter  les  cultures  et  les  jardins  intéressants. 

Un  jardin  d'expériences  est  administré  par  une  commission. 
Un  professeur  y  donne  des  cours  d'arboriculture. 

Le  juljilé  cinquantenaire  a  été  brillamment  fêté. 

M.  le  baron  d'Avêne  a  occupé  le  fauteuil  de  la  présidence  pendant 
quarante  années,  de  i854  à  1894. 

Société  d  horticulture  de  larrondissement  de  Provins. 

Fondée  en  1867,  elle  disparut  en  1870,  pour  se   reconstituer  en 
1890.  Son  effectif  comprend  35o  membres. —  Cotisation,  cinq  francs. 
Séances  trimestrielles.  Bulletin  deux  fois  par  an. 
Par  des  conférences  sur  la  viticulture  et  sur  l'arboriculture,  confiées 


3^4  FRANCE 

à  ^I.  Grosde mange,  du  Muséum,  par  la  création  d'un  jardin  d'essai, 
par  ses  visites,  clic  a  déjà  rendu  des  services  à  la   région. 
Les  expositions  organisées  jusqu'à  ce  jour  ont  fort  bien  réussi. 

Sei>e-et-Oise. 
Société  d'horticulture,  d'arboriculture  et  de  viticulture 
du  canton  d'Argenteuil. 
Fondée  en  1892  ;  autorisée  le  18  janvier  1893. 
Séances  et  bulletin  mensuels.  —  Elïcctil",  près  de  3oo  membres. 
La  cotisation, pour  les  membres  actifs,  est  de  six  francs;  elle  est  de 
dix  francs  pour  les  dames  patronnesses  et  les  membres  honoraires. 
La  Société  étudie  avec  soin  les  plantes  nouvelles  et  les  nouveaux 
procédés  de  culture. 

Des  coiu*s  pratiques  d'arboriculture,  professés  en  saison  convenable, 
intéressent  les  propriétaires  et  les  cultivateurs. 

Installée  en  pleine  région  de  production  fruitière  et  potagère, 
l'association  a  son  avenir  assuré. 

Société  d'horticulture  de  BougivaL 

Fondée  le  3  avril  1887. 

Cotisation,  six  francs.  —  Ertectif,  3oo  membres. 

La  Société  ouvre  une  exposition  tous  les  deux  ans. 

Un  cours  mensuel  d'arboriculture  est  placé  sous  la  direction  de 
plusieurs  professeurs. 

Depuis  sa  fondation,  la  Société  d'horticulture  de  Bougival  produit 
une  noble  émulation  parmi  ses  membres,  pour  l'amélioration  de  la 
culture  des  arbres  fruitiers  ou  d'ornement,  et  en  général  des  plantes 
utiles  et  des  fleurs. 

Le  succès  de  ses  expositions  prouve  bien  qu'elle  a  son  siège  dans 
une  région  renommée  par  ses  villas  et  ses  cultures  commerciales  ou 
de  pur  agrément. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Corbeil. 

Fondée  eu  iSGiS,  elle  comprend  plus  de  3oo  uiembrcs. 

La  cotisation  est  de  dix  francs. 

Son  zélé  professeur,  M.  Fauquet,  fait  un  cours  d'arboriculture  goûté 
des  auiateurs  et  des  praticiens. 

La  Société  possède  un  jardin  d'essai  important  ;  là  s'installent 
ses  expositions  ;  depuis  sa  fondation,  seize  floralies  ont  eu  lieu, 
toujours  brillantes,  par  suite  du  voisinage  de  maisons  bourgeoises 
dotées  de  serres  et  de  parcs  superbes  ou  d'établissements  de  culture 
et  de  couimerce  horticole.  Des  récompenses  sont  décernées  après 
visites  dans  les  jardins.  —  Les  séances  sont  trimestrielles. 


FRANCK  3-5 

BuUetiQ  annuel.  —  Bibliothèque  bien  composée. 
La  Société  de  Corbcil  jouit  d'une  haiile  considéi-atiou  cl  rond  des 
services  signalés  dans  la  région. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  d  Étampes. 

Fondée  en   iSG'},  elle  compte  '3o()  mendu'cs  environ. 

Cotisation,  six  francs;  pour  les  instituteurs,  trois  francs. 

Bulletin  annuel  contenant  le  résumé  des  séances,  les  rapports  de 
visites  de  culture  et  d'expositions. 

La  Société  possède  un  jardin  d'expérimentation  fondé  par  le  prési- 
dent actuel,  M.  Blavet,  en  1880.  La  culture  des  légumes,  des  arbres 
fruitiers  et  des  fleurs  y  est  pratiquée  et  démontrée  avec  succès. 

Des  cours  publics  et  gratuits  y  sont  faits  par  M.  Rivière,  professeur 
à  la  chaire  agronomique  de  Versailles,  et  par  des  personnes  bien 
connues  dans  le  monde  horticole. 

Des  graines  et  des  plantes  sont  distribuées  gratuitement  aux 
séances,  qui  ont  lieu  sept  fois  l'an. 

La  Société  d'Etampcs  est  la  première  qui  ait  reçu  inie  récompense 
du  Ministère,  en  1881,  pour  ses  essais  de  culture  du  Soja,  légume 
d'origine  japonaise,  et  pour  sa  propagation. 

La  culture  maraîchère  d'Etampcs  a  obtenu  des  espèces  végétales 
intéressantes. 

Société  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement  de  Mantes. 

Fondée  le  7  août  1879  par  180  membres,  elle  compte  en  1893  un 
eflectif  de  i.aoo  sociétaires. 

Cotisation  annuelle,  huit  francs  ;  les  dames  patronnesses  paient 
dix  francs,  et  les  instituteurs,  membres  agrégés,  quatre  francs.  Les 
membres  fondateurs  sont  soumis  à  un  di'oit  d'entrée  de  cent  francs. 

La  Société  a  pour  but  de  faire  progresser  et  de  propager  les  difl"é- 
reutes  productions  du  sol. 

Les  instituteurs,  les  jardiniers,  les  propriétaires,  les  fermiers  sont, 
pour  elle,    de  précieux  auxiliaires. 

L'agriculture  et  l'horticulture  y  marchent  de  front. 

La  première  exposition  eut  lieu  du  8  au  12  juillet  1880,  à  Mantes. 

Les  légumes,  les  fleurs  et  les  fruits  sont  traités  sur  le  même  pied 
que  les  céréales,  les  fourrages,  le  bétail,  les  chevaux. 

Séances  mensuelles.  —  Bibliothc([ue  ouverte  le  mercredi. 

Bulletin  tous  les  mois,  traitant  de  questions  de  culture,  d'engi*ais, 
de  jardinage,  d'apiculture,  d'enseignement. 

Concours  scolaires  agricoles  et  horticoles  dans  l'arrondissement. 
—  Récompenses  aux  instituteurs  pour  l'enseignement  théorique  et 


3;6  FRANCE 

pratique,  les  herbiers,  les  collections,  la  bonne  tenue  du  jardin,  — 
et  aux  élèves,  pour  les  cahiers  d'étude  et  les  travaux  manuels. 

Concours  de  mémoires  inédits.  —  Concours  de  serviteurs. 

Le  syndicat,  créé  pour  la  diQ'usion  des  engrais,  a  livré,  en 
1893,  dans  l'arrondissement  de  Mantes,  un  million  de  kilogrammes 
d'engrais  industriels. 

Cercle  pratique  d'arboriculture  et   de   viticulture 
de  Seine-et-Oise,  à  Montmorency. 

Fondé  le  19  février  1882. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  par  an. —  Effectif,  1^5  membres. 

Le  Cercle  a  pour  but  principal  d'encourager  le  goût  de  l'arbori- 
culture fruitière,  de  favoriser  son  extension  et  de  propager  les 
meilleures  méthodes  de  culture. 

A  chaque  séance  trimestrielle  des  conférences  sont  faites  sur  ce 
sujet  ;  des  cours  pratiques  les  complètent  dans  divers  jardins 
particuliers. 

Les  aide-jardiniers  suivent  un  cours  spécial  et  sont  récompensés, 
s'il  y  a  lieu,  à  la  suite  d'un  examen. 

Le  Cercle  pratique  d'arboriculture  a  réuni  souvent  de  remarquables 
lots  collectifs  de  fruits,  qui  lui  ont  valu  de  belles  récompenses  dans 
plusieurs  expositions  générales  ou  universelles. 

La  vieille  renommée  des  vergers  et  des  vignes  de  Montmorency  a 
grandi  encore,  sous  les  elTorts  du  Cercle  d'arboriculture  et  de 
viticulture. 

Société  d'horticulture,  d'agriculture  et  de  botanique 
du  canton  de  Montmorency. 

Fondée  le  la  novondjre  i8()r)  sous  le  patronage  de  M.  Adalbert 
Talleyrand  de  Périgord,  duc  de  Montmorency.  Depuis  1868,  elle  est 
placée  sous  le   patronage  de  l'autorité  municipale. 

La  Société  compte  aujounlhiu  2G0  adhérents.  Les  membres 
titulaires  paient  huit  fiaiics  j)ar  an  ;   les  honoraires,  dix  francs. 

Son  action  est  aussi  étendue  que  possible  dans  le  canton.  Les 
nond>reuses  expositions  qu'elle  a  organisées,  les  récompenses  qu'elle 
a  décernées,  avec  le  désir  d'encourager  les  progrès  horticoles,  lui  ont 
fait  un  renom  qu'elle  s'edorce  d'accroître  chaque  jour. 

Elle  a  pris  part  aux  concours  généraux  agricoles  et  aux  expositions 
universelles. 

La  Société   d'horticulture  a  le  droit  d'être  fière  de  cette  situation. 

On  connaît  la  réputation  de  la  vallée  de  Montmorency,  au  point 
de  vue  cultural  ou  commercial  et  l'importance  de  sa  production  en 
fruits,  légumes  et  priuieurs. 


Société  d'horticulture  de  Neuilly  Plaisance. 

Fondée  en  1884. 

Séances  nicnsiiclles.  —  Cotisation  annuelle,  six  francs. 

La  Société  oi'ijanise  des  cx[)()silions  locales  et,  de  temps  en  temps, 
en  étend  les  limites  hors  de  sa  région. 

Aux  asseml)lées  générales,  il  est  lait  une  élude  sur  les  apports  des 
sociétaii'es.  Puis,  des  lectures  et  des  conférences  permettent  à 
chacun  de  vulgariser  les  procédés  reeomuiandés. 

La  localité  est  remarcpiable  par  ses  jardins.  Les  Ro.ses,  les 
Chrysanthèmes,  les  Orcliidées  sont  nombreux  et  bien  cultivés. 

Parmi  les  légumes,  le  Chou-Fleur,  le  Melon,  le  Potiron,  le  Chou 
de  Bruxelles  et  lAsperge  sont  très  estimés. 

Le  pays  fournit  des  Poires  excellentes  et  de  bonnes  Pèches. 

Le  nouibre  des  jartliuiers  et  des  auiateurs  est  assez  nombreux  dans 
cette  contrée  fertile.  La  Société  compte  80  membres. 

Société  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Pontoise. 

Fondée  le  lo  février  i85o,  elle  compte  plus  de  5oo  membres. 

Cotisation,  six  francs.  —  Bulletin  des  travaux. 

Annuellement,  une  uiédaille  de  cent  francs  est  accordée  aux 
jardiniers   travaillant   depuis   vingt  ans   dans   la    même  maison. 

Des  récompenses  sont  décernées  à  l'occasion  des  expositions  et  à 
la  suite  des  visites  de  jardins. 

La  Société  s'est  attachée  à  répandre  les  végétaux  d'espèce  nouvelle 
et   a   contribué  à  la  vulgarisation  des  engrais   chimiques. 

D'excellents  professeurs  praticiens,  tels  (pie  MM.  Rcmy  ctLatouche, 
ont  entretenu  le  feu  sacré  de  la  culture  fruitière  ou  potagère. 

Société  régionale  d'horticulture  du  Raincy. 

Ancienne  Société  d'horticulture  de  Raincy-Livry-Villcmomble, 
fondée  le  26  mai  i8()<)  :  «  révisée  »  le  8  août  i883  et  transformée  sous 
son  titre  actuel.  Elle  a  groupé  iine  partie  des  horticulteurs  et 
des  jardiniers  en  maison  bourgeoise,  de  la  banlieue  Est  de  Paris. 

Cent  membres  titulaires  paient  une  cotisation  de  neuf  francs; 
soixante  membres  honoraires  paient  six  francs. 

La  Société  tient  six  séances  par  an,  publie  un  bulletin  annuel, 
célèbre  la  Saint-Fiacre,  et  organise  des  concours  et  visites  sur  place. 

Expositions  triennales  au  Raincy,  à  Gagny,  Livry,  Montfermeil, 
Chelles.  Gonrnay-sur-Marnc. 

Société  d'horticulture  de  Saint-Germain-en-Laye. 
Fondée  en  i85i,  la  Société  compte  environ  3oo  membres. 
Cotisation,  dix  francs. 


3;8  FRANCE 

Des  praticiens  bien  connus  et  des  amateurs  sérieux  se  sont  dévoués 
à  l'onivre  de  la  Société.  On  peut  en  constater  rheureux  elTet  en 
visitant  les  expositions  cl  les  jardins  de  plaisance  ou  de  profit  de 
cette  contrée  si  riche  en  châteaux  et  en  maisons  bourgeoises. 

Le  plus  souvent  qu'elle  le  peut,  elle  organise  des  conférences; 
enfin,  elle  fait  tous  ses  efforts  pour  répandre  autour  d'elle  les  bonnes 
méthodes  et  contribuer  au  progrès. 

Séances  mensuelles.  —  Bulletin,  deux  fois  par  an. 

Une  exposition  a  lieu  à  peu  près  chaque  année. 

Syndicat  des  Jardiniers  ou  Association  horticole  du  Vésinet. 

Fondé  le  ii  janvier  1892. 

Cotisation  annuelle,  six  francs.  —  Effectif,  80  membres. 

Le  syndicat  a  pour  but  de  développer  le  goût  du  jardinage  et  de 
l'horticulture,  en  organisant  des  expositions  florales,  des  conférences 
sur  l'horticulture,  des  cours  d'arboriculture,  etc.  Il  a  réalisé  son 
programme.  —  Le  professeur  est  M.  E.  Latouche,  de  Pontoise. 

Le  grand  nombre  de  villas  et  de  propriétés  particulières,  qui  se 
trouvent  au  Yésinet,  attirent  beaucoup  de  jardiniers  ;  on  y  compte 
environ  180  à  200  horticulteurs,  cultivateurs  et  entrepreneurs  de 
jardins,  tous  disciples  de  saint  Fiacre. 

Le  syndicat  met  en  relation  les  propriétaires  et  les  jardiniers  en 
service  qui  réclament  sou  intervention. 

Société  d'horticulture  de  Seine-et  Oise,  à  Versailles. 

Fondée  le  7  avril  1840,  par  200  horticulteurs  praticiens  et  amateurs, 
parmi  lescfuels  Pliilippar,  Pajard,  Bertin,  Truffant,  Duval,  Gondouin, 
Delorme.  de  Pronville,  Dieuzy,  Salter,  Remilly,  Deschiens, 
Démanche,  honorablement   connus. 

MM.  Bertin,  Delorme,  Pajard  et  Truffant  assistaient  aux  fêtes  du 
cinquantenaire  en  1890,  et  ils  ont  reçu  un  précieux  témoignage  de  la 
part  de  leurs  collègues. 

Reconnue  d'utilité  publique  en  1868,  sous  la  présidence  de  M.  de 
Bourcuille. 

Le  secrétariat,  tenu  d'abord  par  le  professeur  Pliilippar,  les  doc- 
teurs Noble,  Erambert  et  le  savant  agronome  Gustave  Heuzé,  fut 
confié  le  i"  janvier  i854  à  Auguste  Hardy  qui  le  conserva  jusqu'à  sa 
mort  (1891),  tout  en  restant  jardinier  en  chef  du  Potager  de  Versailles, 
preuiier  vice-président  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de 
France  et  directeur  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture. 

M.  Charles  Clievallier,  arl)oricuIteur  distingué  et  érudit,  lui 
succède  au  secrétariat.  Le  bulletin  mensuel  porte  l'empreinte  du 
talent  du  secrétaire  et  du  dévouement  de  ses  collègues. 


FRANCE  379 

La  Société  a  organisé  près  de  cent  Expositions,  la  plupart  dans  le 
parc  du  palais  de  Versailles,  toujours  réussies,  sous  tous  les  rapports. 
On  reconnaît  la  présence  de  fleuristes,  de  maraîchers,  de  primeu- 
ristes,  de  pépiniéristes  renomuiés  et  d'auiateurs  ou  de  jardiniers  de 
maison,  (jui  consacrent  leur  fortune  ou  leur  talent  au  progrès  do 
riiorliculture. 

En  iS.");,  M.Hardy  et  M.  Bernard,  de  Rennes, déclaraient  oHicielIe- 
ment  que  les  rapides  progrès  de  l'arboriculture  fruitière,  dans  le 
département,  étaient  dus  à  l'influence  de  la  Société,  et  qu'elle  était 
«  de  celles  qui  ont  le  plus  hâté  les  progrès  de  la  floriculture.  » 

Le  comité  des  Dames  patronnesses  comprend  cent  membres.  La 
présidente  actuelle  est  M"'«  Heine,  décorée  pour  ses  œuvres  philan- 
thropiques, et  mie  de  M"""Furtado,  première  bienfaitrice  de  la  Société  ; 
l'une  et  l'autre  possèdent  de  riches  collections  florales. 

La  cotisation  des  dames  est  fixée  à  quinze  francs  ;  celle  des  membres 
ordinaires,  à  dix  francs;  les  instituteurs  communaux  paient 
cinc]  francs  par  an. 

Somme. 

Société  d'horticulture  de  Picardie,  à  Amiens. 

Fondée  en  i844)  reconnue  d'utilité  publique  par  décret  du  G  mars 
1882,  elle  s'est  développée  et  n'a  cessé,  depuis  sa  création,  d'exercer 
une  action  salutaire  sur  le  développement  de  l'industrie  horticole. 

La  Société  est  à  la  tête  de  1,400  adhérents. 

Ses  ressources  se  composent  de  subventions  :  municipale,  1,000  fr., 
départementale,  3oo  francs,  ministérielle,  ^00  francs,  et  des  cotisa- 
tions. Les  meuibres  actifs  et  les  dames  patronnesses  versent  dix  francs 
par  an  ;  les  instituteurs  et  les  aide-jardiniers  paient  cinq  francs. 

M.  Eugène  Menncchct  a  été  réélu  vingt-deux  fois  président, 
jusqu'à  son  décès  (i885),  et  a  légué  12,000  francs  à  la  Société. 

Des  médailles  sont  décernées  aux  sociétaires  qui  présentent  un 
certain  nombre  de  membres  nouveaux. 

Neuf  séances  par  an. —  Loterie  de  végétaux,  d'ouvrages,  d'instru- 
ments horticoles,  etc. 

La  bibliothèque  est  ouverte  tous  les  jours,  le  dimanche  excepté. 

Le  bulletin  de  la  Société  résume,  chaque  mois,  ses  travaux  et 
répond  aux  questions  posées  par  les  intéressés. 

Depuis  sa  fondation,  elle  a  organisé  plus  de  soixante  expositions 
importantes,  et,  depuis  1886,  elle  est  parvenue  à  les  rendre  plus 
considérables  par  la  construction  d'un  matériel  spécial  qu'elle  trans- 
porte sur  divers  points  du  département. 


380  FRANCE 

La  Société  établit  des  concours  et  décerne  des  récompenses  : 

Aux  apports  laits  en  séance  ; 

Aux  petits  jardins  d'ouvriers  des  centres  industriels  ; 

Aux  jardinets  et  aux  ornementations  florales  des  magasins,  bou- 
tiques, calés,  terrasses,  l'enctres  et  balcons  ; 

A  l'emploi  raisonné  des  engrais,  la  matière  première  étant  fournie 
gratuitement  aux  concurrents. 

Ces  concours  provoquent  la  distribution  de  médailles,  primes 
en  argent,  livrets  de  caisse  d'épargne. 

Un  jardin  d'exjjériences,  bien  ordonné,  comprend  École  fruitière, 
rosarium,  carrés  d'études,  etc. 

Le  professeur  Raquet  fait  un  cours  sur  tous  les  points  du  départe- 
ment et  distribue  des  gretres  d'arbres  à  fruits  de  table  ou  de  pressoir. 

A  la  suite  des  leçons  de  jardinage  données  dans  les  Écoles,  une 
distribution  de  récompenses  est  faite  aux  élèves  et  à  leurs  maîtres. 

Les  leçons  de  choses  ont  du  succès  auprès  des  garçons  jardiniers, 
particulièrement  à  Amiens  et  à  Abbe ville. 

Au  mois  de  septembre  1894,  la  Société  célèbre  ses  noces  d'or  par 
une  grande  exposition. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  d'Abbeville. 

Fondée  le  29  octobre  1893  ;  la  cotisation  est  de  huit  francs  pour 
les  membres  titulaires,  et  cinq  francs  pour  les  membres  associés, 
instituteurs  et  garçons  jardiniers.  —  Effectif,  uao  sociétaires. 

Le  premier  numéro  d'un  bulletin  périodique  a  déjà  paru  ;  des 
conférences  ont  eu  lieu;  les  séances  sont  trimestrielles. 

La  Société  se  propose  d'accorder  des  récompenses,  à  la  suite 
d'expositions  et  de  visites  de  jardins  de  produit  ou  d'agrément. 

Var. 

Société  d'horticulture  et  d'agriculture  d'Hyères. 

Fondée  le  8  octobre  1887,  reconnue  comme  établissement  d'utilité 
publique  par  décret  du  18  novembre  1892,  elle  a  pour  objet  le  perfec- 
tiunnemeut  de  toutes  les  brandies  de  cultures  usitées  dans  la  région 
d'Hyères,  et  poursuit  la  divulgation  des  connaissances  pratiques, 
aussi  bien  que  l'extension  du  comuierce  et  de  l'exportation  des  fleurs, 
des  semences,  des  primeurs,  etc.  On  sait  que  l'agriculture  et  l'horti- 
culture constituent  la  principale  ressource,  et,  pour  ainsi  dire, 
l'unique  industrie  de  la  région. 

La  contribution  annuelle  des  sociétaires  est  de  douze  francs. 

Kireclif,  près  de  200  membi'es. 

Un  bulletin  périodique  est  envoyé  aux  adhérents. 


X 


IHAXCE  381 

La  Société  organise  tous  les  ans,  à  la  lin  du  mois  tle  mars,  depuis 
1889,  une  exposition  agricole  et  horticole  et  un  congrès. 

Le  Conseil  municipal  crilyères  inscrit  annuellemcnl,  en  sa  laveur, 
une  subvention  de  u,ooo  IVancs  au  budget  couimunal.  Le  n(jmbre  des 
exposants,  en  1889,  était  de  82  ;  il  a  atteint  i.")4,  en  1893. 

La  Société  a  participé  à  l'Exposition  universelle  de  1889. 

Elle  a  pris  l'initiative,  au  moment  de  l'élaboration  des  tarifs 
douaniers  votés  en  1892  par  le  Parlement,  de  rapports  adressés  aux 
pouvoirs  publics  et  de  démarches  faites  auprès  d'eux,  concernant  les 
tarifications  proposées  à  l'égard  d'iuiportants  produits  de  la  région  : 
pulpes  et  marcs  d'olives,  raisins  frais  et  marcs  de  raisins,  etc. 

Enfin,  toujours  sur  son  initiative,  il  a  été  fondé  à  Hyères,  dans 
les  conditions  de  la  loi  du  21  mars  1884,  un  syndicat  agricole  et 
horticole,  qui  sert  à  ses  membres  d'intermédiaire  pour  l'achat  des 
semences,  des  plantes,  des  engrais,  des  instruments,  etc. 

Grâce  à  son  climat  incomparable,  aux  richesses  de  ses  jardins  et 
surtout  aux  terrains  légués,  dans  ce  but,  à  la  ville,  par  ^L  lliondet, 
agriculteur  distingué,  Hyères,  sans  crainte  d'une  concurrence 
sérieuse,  peut  espérer  la  création  prochaine  de  l'Ecole  d'agriculture 
et  d'horticulture  pratique,  que  la  Société  poursuit  avec  énergie. 

Société  d'horticulture,  d'agriculture  et  d'acclimatation  du'Var, 

à  Toulon. 

Fondée  en  1880,  cette  association  est  d'origine  beaucoup  plus 
ancienne.  Elle  a  été  constituée,  en  effet,  par  la  fusion  du  Comice 
agricole  et  forestier  de  l'arrondissement  de  Toulon,  né  en  i838, 
avec  la  Société  d'horticulture  qui  avait  été  créée  en  1869. 

La  Société  actuelle  compte  55o  membres. 

La  cotisation  est  fixée  à  douze  francs  par  an. 

Son  rayon  d'action  s'étend  dans  tout  le  département  du  A'ar.  mais 
plus  spécialement  dans  les  deux  arrondissements  de  Toulon  et  de 
Brignoles.  —  Les  séances  sont  mensuelles. 

Son  but  principal  est  de  provoquer  les  progrès  de  l'agriculture,  de 
l'horticulture  maraîchère  ou  florale,  et  de  toutes  les  industries  qui 
s'y  rattachent. 

S'occupant  d'acclimatation,  elle  possède  un  jardin  d'expériences 
où  se  ti'ouve  classée  une  collection  intéressante  de  végétaux,  et  qui 
sert  en  même  temps  à  la  reproduction  et  à  la  midtiplication  des 
espèces   ou    variétés   utiles,   distribuées  aux    sociétaires. 

Un  recueil  mensuel  parait  sous  le  titre  de  :  La  Provence  agricole 
et  horticole,  rédigé  par  M.  Martial  Drageon. 

Indépendamment    de    deux    grandes    commissions   permanentes 


382  FRANCE 

d'agriculture,  de  sylviculture,  dJiorticulture  et  d'acclimatation,  la 
Société  nomme,  tous  les  ans,  une  commission  spéciale  chargée  de 
visiter  et  de  récompenser  les  exploitations  agricoles  et  horticoles. 

La  Société  ouvre,  chaque  année,  ini  concours  d'enseignement 
agricole  entre  les  instituteurs,  et  un  autre,  entre  les  élèves  des  écoles 
primaires  rurales. 

On  doit  à  cette  Société  l'introduction  et  la  propagation  de  diverses 
espèces  de  végétaux  australiens  et  de  certaines  variétés  du  Plaque- 
minier  du  Japon,  que  l'on  rencontre  aujourd'hui  dans  presque  toutes 
les  cultures  de  la  Provence  maritime. 

Vaucluse. 

Société  départementale  d'agriculture  et  d'horticulture 
de  Vaucluse,  à  Avignon. 

Fondée  en  i852,  elle  a  pour  objet  de  rechercher,  d'étudier  et 
d'encourager  les  méthodes  et  pratiques  avantageuses  pour  l'agricul- 
ture de  la  région  vauclusienne, 

La  Société  compte  33o  membres  participants  et  5o  correspondants. 
La  contribution  annuelle  est  de  dix  francs. 

Les  réunions  des  sociétaires  ont  lieu  le  mardi  de  chaque  mois,  dans 
une  des  salles  de  la  Préfecture  d'Avignon  ;  elles  sont  pidDliques. 

Le  résultat  de  ses  recherches  et  de  ses  travaux  est  vulgarisé 
mensuellement  par  un  bulletin  adressé  régulièrement  à  tous  les 
membres  participants. 

Diverses  commissions  fonctionnent  en  permanence  et  s'occupent 
plus  particulièrement  des  questions  agricoles  à  l'ordre  du  jour  ;  elles 
soumettent  à  l'approbation  de  la  Société  les  récompenses  proposées  ; 
celle-ci  encourage  les  bons  serviteurs  ruraux,  aussi  bien  que  les 
agriculteurs  émérites  cpii  obtiennent  les  meilleurs  résultats  dans 
les  principales  cultures  de  la  région. 

Vendée. 
Société  d'horticulture  de  Fontenay-le-Comte. 

Fondée  en  1862,  cette  association  a  réveillé  autour  d'elle  le  goût 
du  jardinage  et  réalisé  d'importantes  améliorations. 

Le  Président  fondateur,  M.iJonccnne,  avait  fait,  lui-même,  avant  la 
création  de  la  Société,  un  cours  d'horticulture  au  collège  de  Fontenay 
et  à  l'école  communale  de  Saint-Médard-des-Prés. 

La  Société  compte  iio  membres  titulaires  (cotisation,  dix  francs); 
17  dames  patronnesses  (cotisation,  six  francs);  3o  jardiniers  ou 
instituteurs  (cotisation,  cinq  francs).  —  Elle  publie  le  bulletin  de  ses 
travaux,  au  moins  deux  fois  par  an. 


FRANCE  383 

Les  nicinbrcs  composant  le  bureau  sont  nnniniés  pour  trois  ans; 
tous  peuvent  èlrc  réélus.  Six  séances  ont  lieu  dans  l'année. 

Elle  a  établi  des  conférences,  des  concours  entre  instituteurs,  et 
organisé  avec  succès  un  grand  nombre  d'expositions. 

Douze  membres  du  Conseil  d'Administration  loruienl  un  jury 
permanent  chargé  de  visiter  les  jardins,  serres  et  autres  cultures. 

La  Société  a  pris  part  aux  Expositions  universelles  de  iH^S  et  de 
1889  et  obtenu  de  hautes  récompenses,  pour  ses  lots  de  fruits,  de 
légumes  et  luie  collection  de  Pommes  de  terre. 

Vienne-(1L\ute). 
Société  d'horticulture  de  Limoges. 

Au  mois  do  juin  1809  l'ut  fondée  la  «  Société  d'horticulture  de  la 
Haute- Vienne  »,  à  côté  de  la  «  Société  d'horticulture  et  de  botanique 
de  Limoges  »  déjà  existante.  Cette  division  des  forces  locales  ayant 
semblé  contraire  aux  intérêts  de  l'Horticulture,  la  fusion  fut  décidée 
en  mai  1878,  sur  linvitation  du  maire  de  la  Ville,  et  la  nouvelle 
association  prit  le  titre  de  «  Société  d'horticulture  de  Limoges  ». 

Administrée  par  des  amatetu's  et  des  praticiens  distingués,  elle 
contribue  à  l'extension  de  l'horticulture  par  des  expositions 
générales,  des  concours  spéciaux  annuels  et  des  primes  aux  apports 
faits  en  séance  mensuelle.  Son  ell'ectif  s'élève  à  3oo  membres. 

La  cotisation,  de  dix  francs,  est  réduite  à  cinq  francs  pour  les 
dames  patronnesses,  les  instituteurs,  les  garçons  jardiniers. 

L'Etat,  le  département  et  la  ville  lui  accordent  une  subvention. 

Sa  bibliothèque  est  bien  fournie.  —  Bulletin  trimestriel. 

D'importants  établissements  ont  été  créés  dans  la  région.  L'art  des 
jardins,  la  floriculture,  l'arboriculture  et  la  maraicheric  y  sont 
devenus  prospères. —  Les  conférences  sont  bien  suivies. 

Vosges. 
Société  d'horticulture  et  de  viticulture  des  Vosges,  à  Épinal. 

Fondée  le  2<)  mai  i858.  sous  le  nom  de  Société  Vosg-ienne  d'arbo- 
riculture et  de  viticulture  ;  devenue  Société  départementale,  en  1867; 
réorganisée  en  1873  et  publiant,  depuis  cette  époqiie,  un  bulletin; 
enfin,  elle  prend,  en  1879,  le  titi'c  de  Société  d'horticulture  et  de 
viticulture  des  Vosges.  Ses  derniers  statuts,  votés  le  9  janvier 
1879,  ont  été  approuvés  le  8  avril  suivant. 

Cotisation,  cinq  francs,  —  Bulletin  tous  les  deux  mois. 

Tous  les  ans,  en  février,  il  est  dressé  un  catalogue  des  swnences 
mises  à  la  disposition  des  sociétaires,  à  titi'c  d'échantillon.  Chaque 
membre  a  di'oit  gratuitement  à  dix  paquets,  à  son  choix. 


384  FRANCE 

Daprès  un  tableau  de  roulement  entre  les  arrondissements,  les 
jardins  des  sociétaires  sont  visites,  sur  demande,  par  un  jiu'y 
nomade  et  permanent.  Les  appréciations  du  jury,  consignées  dans 
un  rapport,  provoquent  la  distribution  de  médailles  en  séance 
pid)lique   annuelle. 

Les  réunions  ont  lieu  le  premier  jeudi  de  chaque  mois. 

Expositions  brillantes  et  très  visitées. 

Depuis  cinq  ans,  des  concours  scolaires  horticoles  ont  été  institués 
avec  des  récompenses  pour  les  élèves  et  pour  les  maîtres.  Toutes  les 
écoles  de  garçons  et  de  filles  du  département,  y  ont  été  appelées  une 
fois,  par  séries  et  par  cantons. 

Il  y  a  deux  ans,  la  ville  d'tlpinal  a  concédé  à  la  Société  une  terrasse 
de  jardin,  quelle  a  consacrée  à  1  "arboriculture. 

Son  action  se  manifeste  d'une  façon  heureuse  sur  tous  les  points 
du  département  des  Vosges.  —  L'effectif  compte  65o  membres. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Mirecourt. 

Fondée  à  l'occasion  des  conférences  données  à  Mirecourt  par 
l'arboriculteur  et  viticulteur  Trouillet,  de  Montreuil,  elle  prit,  de 
1857  à  18G0,  le  nom  de  Société  d  arboriculture .  Reconstituée  en  1864, 
son  titre  actuel  lui  est  acquis,  et  son  effectif  comprend  i65  membres. 

La  cotisation  est  de  trois  francs. 

Les  conférences  continuent  sur  l'arboriculture  et  la  viticulture. 

Expositions  publiques  —  Concours  sur  place,  par  des  visites  aux 
jardins  et  aux  vignes. 

Les  médailles,  décernées  à  titre  de  récompenses,  sont  désormais 
remplacées  par  des  objets  d'art,  d'utilité  ou  d'instruction. 

Des  prix  sont  attribués  aux  élèves  du  collège  de  Mirecourt, 
qui  suivent  les  leçons  d'arboriculture  données  gratuitement  par 
M.  Yaudrey-Evrard,  président  actuel  de  la  Société. 

Yonne. 
Société  d'horticulture,  viticole  et  forestière  de  Sens. 

Fondée  en  septembre  1888,  elle  compte  actuellement  3oo  membres. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  par  an. 

Séances  mensuelles.  Bulletin  périodique.  Expositions  publiques. 
Concours  sur  place.  Visites  de  jardins.  Récompenses  et  encourage- 
ments aux  ti'availleurs,  aux  apports  faits  en  séance,  etc. 

Distributions  de  gi'aines  et  de  plants.  —  Conférences. 

Les  services  rendus  sont  déjà   appréciables. 

Par  ses  discussions  en  séances,  ses  expositions  et  son  bulletin, 
la  Société  fait  connaître  les  bons  procédés  de  culture,  les  meilleurs 


FRANCE  38o 

fruits,  les  plantes  à  cultiver,  les  moyens  de  combattre  les  ennemis 
de  la  Vigne  et  de  reconstituer  le  vignoble  phylloxéré. 

Comme  enseignement  liorticole,  les  cours  de  taille  et  de  grefTagc 
de  la  A'igne,  pour  les  anuiteurs  et  les  élèves  de  l'école  connnunale, 
sont  régulièrement  suivis. 

A  la  suite  de  ces  cours,  de  nondjreux  essais  et  des  plantations 
de  Vignes  gredëes  et  d'arbres  à  cidre  ont  été  réalisés. 


Plusieurs  Sociétés  et  Comices  agricoles  ont  ajouté  le  jardinage 
au  programme  de  leurs  concours  publics. 

Certaines  villes  ont  annexé  l'horticulture  à  leurs  fêtes  locales,  d'où, 
souvent,  une  Société  horticole  a  pris  naissance. 

Ne  serait-ce  pas  l'origine  de  la  Société  d'horticulture  du  Gard, 
à,  Nîmes,  Agée  dv  ({uatre  ans,  organisant  séances,  concours, 
expositions,  publiant  un  bulletin  périodicpie.  La  cotisation  fixée  à 
dix  francs  est  abaissée  de  moitié  pour  les  ouvriers  jardiniers. 

Des  renseignements  tardifs  nous  ont  empêché  de  la  classer  à  son 
rang  alphabétique. 


IV.  —  Conférences  horticoles,  Cours  publics. 

En  traitant  des  Sociétés  et  des  Écoles  d'horticulture,  nous  avons 
parlé  de  conférences  privées  et  de  cours  publics  qui  ont  lieu  sous 
leurs  auspices.  Il  en  est  d'autres  qui  n'ont  pas  moins  contribué  à  la 
vulgarisation  des  bonnes  méthodes  de  culture,  à  la  connaissance  des 
espèces  végétales  et  à  l'extension  du  cercle  des  amateurs. 

On  n"a  pas  oublié  linfluence  des  leçons  pratiques  d'arboriculture 
données  pendant  longtemps  :  à  Montreuil  par  Félix  Malot  et  Alexis 
Lepère  ;  à  Écully,  par  Gabriel  Luizet;  à  Bourg,  par  Mas  et  Puvis  ; 
à  Lyon,  par  AVillermoz  et  Verrier;  à  Bordeaux,  par  Georges; 
à  Toulouse,  par  Laujoulet:  à  Vesoul,  par  Lahérard  ;  à  Chartres,  par 
Courtois  ;  à  Grenoble,  par  Verlot  ;  à  Dijon,  par  AVeber  ;  à  Autun 
par  Dolivot;  à  Montpellier,  par  ITortolès  ;  dans  l'Ouest,  par  Bonccnne 
et  Bouscasse  ;  dans  le  Sud-Est,  par  Brémont;  à  Mulhouse,  par 
Menet;  autour  de  Paris,  par  Forest,  Gaudry,  Poiteau,  Trouillet, 
Forney,  Carrelet,  et  tant  d'autres...  Leur  exemple  a  été  suivi  dans  la 
majeure  partie  de  nos  départements. 


386  Ï-RANCIÉ 

Le  Muséum  scst  arrêté  dans  cette  voie  inaugurée  par  Andi'é 
Thouin.  Dalbret,  Cappe  ;  espérons  qu'il  y  reviendra.  La  popiilaritc 
du  cours  professé  par  M.  Maxime  Cornu,  directeur  des  cultures, 
doit  encourager  l'Administration  du  Muséum  à  donner  la  parole  à 
ses  chefs  de  service. 

Le  Luxembourg  continue  la  tradition  des  Hervy,  des  Hardy,  des 
Rivière,  des  Jolibois.  Le  jardinier-chef,  M.  Opoix,  réunit  trois  fois 
par  semaine  un   auditoire  distingué. 

La  Ville  de  Paris  a  confié,  après  concours,  la  succession  de 
Dubreuil  ù  M.  Ghargueraud.  Le  jardin  fruitier  de  Saint-Mandé  est 
fréquenté  par  un  public  d'amateurs  et  de  praticiens  ;  c'est  le  centre 
de  l'École  municipale  et  départementale  de  la  ville  de  Paris,  dont 
il  a  été  question  :  nous  y  reviendrons.  (Voir  page  38^.) 

L'Association  philotechnique  admet  l'horticulture  et  la  botanique 
au  programme  de  ses  cours  publics.  Pendant  longtemps,  M.  Eugène 
Forney  a  tenu  la  chaire  de  l'arboriculture.  MM.  Gustave  Chevalier, 
Grosdemange  et  Duval  sont  inscrits  parmi  le  personnel  enseignant. 

En  dehors  des  cours  réguliers,  des  conférences  et  des  causeries- 
promenades  sont  faites  par  des  hommes  spéciaux,  de  bonne  volonté. 
Nous  pourrions  rappeler  de  nombreuses  séances  et  expositions  où 
nous  avons  eu  le  plaisir  d'écouter  la  parole  de  personnages  bien 
connus  de  l'horticulture   moderne. 

Les  échos  de  la  Sorbonne,  du  Trocadéro,  de  l'hôtel  des  Sociétés 
savantes,  des  Sociétés  nationales  d'agriculture,  d'horticulture, 
d'acclimatation,  etc.,  ont  recueilli  des  discours  éloquents  et  des 
dissertations  oratoires  d'un  haut  intérêt. 

Quelques  conférences  ont  été  secondées  par  l'objectif  d'un  appareil 
à  projections  ;  presque  toutes  sont  publiées  et  imprimées. 

Le  département  de  la  Seine  est  en  bonne  voie,  avec  les  études 
sur  les  engi'ais  appliqués  aux  cultures  fruitières  ou  potagères  par 
M.  Paul  Vincey,  professeur  départemental,  et  la  station  de  recherches 
installée  au  Parc-aux-Princes,  sous  la  direction  de  M.  Grandcau. 

Un  enseignement  professionnel  horticole,  d'arboriculture,  de 
Ijotanique,  de  maraîclierie,  de  dessin  et  d'arpentage  est  organisé  sous 
les  auspices  de  la  Chambre  syndicale  des  ouvriers  jardiniers  de  la 
Seine.  Les  leçons  publicpies  données  par  MM.  Vauvel,  Paul  Hariot, 
Duvillard,  Boniface,  se  tiennent  à  la  Mairie  du  IV'=  arrondissement 
de  Paris,  à  la  Mairie  de  Boulogne,  à  la  Mairie  de  Yitry,  au  jardin 
maraîcher  Duvillard,  situé  à  Arcueil,  etc. 

Parmi  les  groupements  de  jeunes  gens  et  de  professeurs,  dans  un 
but  nniluel  d'instruction,  nous  signalons  à  Paris  l'Union  française 
fie  la  Jeunesse.  La  section,  dite  du  Jardin  des  Plantes,  a  vu  s'ouvrir 


l-'RANCE  38^ 

un   cours   puljlic    et    gratuit    dliorticultiirc    et  Je    botanique,   par 

M.  Gérùnic,  ancien  élève  de  Versailles,  chef  de  botanique  au  Muséum. 

Voici  le  sommaire  de  ce  cours  : 

Sol  ft  sous-sol  ;  aniondoinonls  et  c-nj^rais  ;  aj^cnls  de  la  vc-j^étation  autres  que 
le  sol  ;  travaux  du  sol:  travaux  de  culture  cl  d'entretien  ;  mulliplicalion  natu- 
relle et  éli'va};:e  des  plantes;  semis,  plantations,  arrosaj^es  :  mulliplicalion  arti- 
licielle  des  plantes  ;  bouluraife,  marcollaj^^e,  «^reirage  ;  notions  de  physiologie 
végclale  ;  théorie  de  la  taille  des  arbres  ;  météorologie  horticole  ;  géométrie 
pratique;  maladies  des  plantes;   récolte  et  conservation  des  produits. 

Nous  ajouterons,  à  riionneiu*  du  professeur  et  de  ses  élèves,  que 
son  auditoire  compte  un  certain  nombre  d'employés  et  douvriers  du 
Muséum,  avides  d'entendre  une  parole  autorisée,  complétant  leur 
éducation  pratique. 

Des  ouvrages  ont  été  décernés  aux  élèves  les  plus  assidus,  ayant 
le  mieux  profité  des  leçons. 

Pour  les  jeunes  jardiniers  auditeurs,  le  complément  obligé  des 
conférences  est  l'ol^tention  d'un  diplôme  de  capacité  ou  certificat 
d'aptitudes.  Nous  citerons  deux  points  importants,  Paris,  Lyon,  qui 
en  ont  réalisé  l'application. 

La  Ville  de  Paris  a  organisé  un  Cours  public  et  gratuit  d'arbori- 
culture d'alignement  et  d'ornement,  sous  la  direction  de  son 
professeur  Chargueraiul.  Pendant  la  saison  d'hiver,  1892-1893,  le  cours 
a  consisté  en  dix  leçons  théoriques,  le  soir,  à  l'amphithéâtre  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France,  et  en  trente  leçons 
pratiques,  dans  la  journée,  sur  divers  emplacements  municipaux.  2i 

En  voici  le  programme  : 

Lkçoxs  Tni';oHiguES.  —  Eléments  de  physiologie  végétale,  de  géologie,  de 
physique  et  de  chimie,  appliqués  à  rarl)oriculturc.  —  Principes  généraux  de 
culture.  —  Amendemenls.  —  Fumiers  cl  engrais.  —  Arrosements.  —  Pépinières. 

—  Serres  et  Orangerie.  —  Mulliplicalion,  élevage  cl  conservation  des  plantes.  — 
Traitement  des  maladies.  —  Destruction  des  insectes.  —  Plantations  d'aligne- 
ment. —  Elude  des  meilleures  essences.  —  Plantations  d'oi-nemenl  des  parcs, 
squares  et  jardins.  —  Choix  et  groupement  de  végétaux. 

Lkçoxs  pn.vTiQrF.s.  —  Siir  l'exécution  cl  l'entrelien  des  plantations.  —  Les 
soins  de  culture,  la  pratique  de  la  taille  et  de  l'élagage.  —  Ivtude  des  plantations 
sur  les  boulevarils,  avenues,  parcs  et  squax'cs,  —  sur  les  routes  départementales, 

—  au  bois  de  Boulogne,  à  la  Muette,  —  au  l)ois  de  Vincenncs,  à  lEcole  d'arbo- 
riculture, à  Sainl-Mandé  et  dans  les  pépinières  de  la  ville. 

A  l'issue  du  cours,  un  jury  d'examen  propose  au  Préfet  de  la  Seine 
de  délivrer  des  certificats  d'aptitude  aux  élèves  qui  auront  réuni 
les  conditions  indiquées  par  le  programme  d'examen.  28  certificats 
ont  été  délivrés  à  la  session  do  1894. 

A  Lyon,  dans  le  courant  de  l'année  1889,  la  Chambre  syndicale 
des  horticulteurs  de  la  région  lyonnaise  lit  appel  aux  praticiens, 
pour  étudier  les  moyens  «  du  développeiucut  rapide  de  l'horticulture.  » 

La  création  du  diplôme  de  jardinier  fut  décidée  et  le  vœu  transmis 
à  l'Association  horticole  lyonnaise  qui  le  réalisa. 


388  FRANCE 

Depuis  1890,  un  nouveau  règlement  déeide  que  les  diplômes  seront 
au  nombre  de  quatre  et  se  diviseront  ainsi  : 

i-^  Le  diplôme  de  culture  maraîchère  : 

a"  Le  diplôme  d'arboriculture  : 

3^  Le  diplôme  de  culture  florale  ; 

4"  Le  diplôme  supérieur. 

Les  titulaires,  qui  auront  obtenu  le  plus  grand  nombre  de  points, 
recevront,  en  plus  du  diplôme,  des  primes  en  argent  de  5o  francs, 
de  25  francs,  de  i5  francs,  ou  une  médaille  de  valeur  équivalente. 

Des  primes  de  100  francs,  de  ^5  francs,  de  5o  francs,  sont  ajoutées 
au  brevet  supérieur,  qui  résume  les  trois  sections  d'enseignement 
complétées  par  des  notions  théoriques  sur  Tart  des  jardins. 

Le  Jury  est  désigné,  par  le  sort,  dans  une  liste  composée  par  le 
Conseil  d'administration  de  la  Société  et  comprenant  dix  maraîchers, 
dix  arboriculteurs,  dix  fleuristes.  Un  botaniste  complète  le  Jury. 

Les  examens  sont  publics. 

Les  notes,  pour  les  épreuves  pratiques,  sont  multipliées  par  le 
coeflicient  3. 

La  distribution  des  diplômes  de  1892  s'est  faite  à  TÉcole  normale 
de  la  Croix-Rousse. 

Les  départements  ont  des  professeurs  subventionnés  par  les 
Conseils  généraux  ou  municipaux  et  par  les  Sociétés  d'horticulture, 
d'autant  mieux  que  les  conférenciers  sont  des  hommes  de  valeur, 
sous  le  double  rapport  de  la  pratique  et  du  raisonnement. 

Il  est  même  des  professeurs  départementaux  d'agriculture  rétribués 
par  l'État,  qui  ajoutent  à  leur  programme  la  pépinière,  le  verger, 
l'arbre  à  cidre,  le  vignoble,  les  reboisements,  les  engrais. 

On  ne  saurait  trop  reconnaître  les  bienfaits  de  ces  institutions,  les 
services  rendus  aux  praticiens,  aux  amateurs,  à  toute  la  population 
rurale  qui  trouve  là  des  éléments  de  bonheur  et  de   richesse. 

Faut-il  citer,  à  nouveau,  quelques-uns  de  ces  apôtres  de  l'horti- 
culture :  Bazin,  Courtois,  Dclaville,  Lozet,  de  l'Oise  ;  Lambin,  de 
l'Aisne;  Lucet,  Varenne,  Vilaire,  de  la  Seine-Inférieure;  Piéton,  de 
l'Eure  ;  Dubarle,  de  la  Marne;  Fauquet,  Latouche,  Rivière,  de  Seine- 
et-Oise  ;  Raquet,  de  la  Somme  ;  Chauvelot,  du  Doubs  ;  Picoré, 
Foussat,  de  Meurthe-et-Moselle  ;  Faudrin,  des  Bouches-du-Rhône  ; 
Jadoul,  Saint-Léger,  Bongard,  du  Nord;  Levesquc,  de  la  Manche; 
Robinet,  de  la  Haute-Garonne  ;  Paille,  d'Eure-et-Loir  ;  Gitton, 
du  Loiret  ;  Fouquereau,  Lemoine,  de  Maine-et-Loire  ;  Grosdemange, 
Nodot,  de  Seine-et-Marne  ;  Rousseau,  Cognée,  de  l'Aube  ;  Allemand, 
de  l'Isère  ;  Lochot,  de  la  Côle-d'Or  ;  Layé,  du  Puy-de-Dôme  ;  Nardy, 
du  Var et  toute  une  légion,  aux  environs  de  Paris? 


FRANCE  38<) 

Le  Gouvernement  récolte  les  fruits  qu'il  a  semés,  en  patronnant 
les  cours  nomades  cV Alphonse  Dubreuil.  Colui-ci,  secondé  par  les 
administrations  ou  les  sociétés  locales,  professait  son  cours  d'arbo- 
riculture pendant  une  vingtaine  de  jours,  dans  la  même  ville. 

Des  disciples  se  sont  formés,  répétant  la  parole  du  maître;  les 
auiis  des  bons  fruits  ont  suivi  ses  conseils,  et  l'administration  des 
routes  est  entrée  dans  une  voie  également  ralionnelle. 


V.  —  Jardins  botaniques  et  d'études. 

Les  jardins  botaniques  de  France,  administrativemcut  organisés, 
sont  les  suivants  : 

Amiens.  —  Le  Jardin  botanique  d'Amiens  a  été  fondé  en  l'jOQ. 

M.  le   docteur  Richcr  en  est  le  professeur. 

M.  Laruelle,  jardinier  en  chef. 

Angers.  —  Le  Jardin  d'Angers,  fondé  en  1777,  a  des  collections 
intéressantes,  d'utilité  ou  d'ornement,  organisées  par  M.  Houdebine, 
jardinier  en  chef. 

Le  directeur  est  M.  le  docteur  Lieutaud. 

AvRAXCHES.  —  Le  Jardin  des  plantes,  fondé  en  1799,  et  dont  le 
directeur  était  M.  Louis-Bonomi  Dubuisson,  élève  de  Le  Berriays,  a 
cessé  d'exister  en  188G.  Il  a  été  transformé,  à  cette  époque,  en  Jardin 
de  plaisance.  —  Son  jardinier  est  M.  Romain  Blouet. 

Bordeaux.  —  Le  Jardin  botanique  de  la  Faculté  de  médecine  et  de 
pharmacie  de  Bordeaux,  fondé  en  1890,  pour  la  culture  des  plantes 
médicinales,  est  situé  à  Talence. 

M.  le  docteur  Guillaud  en  est  directeur-professeur,  M.  le  docteur 
L.  Beille,  chef  de  culture,  et  M.  E.  Peyronnet,  jardinier-chef. 

Le  Jardin  botanique  de  la  ville  de  Bordeaux,  distinct  du  précédent, 
créé  en  1861,  a  pour  directeur-administrateur,  M.  F.  Gaussens  ;  pour 
directeur  scientifique  M.  le  professeur  E.  Rodier,  et  pour  jardinier- 
chef,  M.  A.  Caille. 

Caen.  —  Le  Jardin  des  plantes,  l'un  des  plus  anciens  de  France,  a 
été  complètement  transformé  en  1848. 

Directeur,  M.  Eugène  Vieillard.  —  Chef  de  culture,  M.  Augis. 

Cherbourg.  —  Le  Jardin  de  la  Marine,  à  Cherbourg,  fondé  en 
1878,  appartenant  à  l'État,  ayant  à  sa  tête  M.  le  docteur  Rouvier, 
directeur  du  service  de  santé,  et  le  sous-directeur  M.  le  docteur 
Michel,  est  confié  aux  soins  du  jardinier-chef,  M.  Osmont. 


390  FRANCE 

Le  Jardin  d'acclimatation  de  la  ville  de  Cherbourg,  fondé  en  1872, 
par  la  Société  dhorliculture,  est  dirigé  par  M.  Hcrvicu,  secondé  par 
M.  Le  Tulliez,  jai-dinier  en  chef. 

Glermoxt-Ferrand.  —  Le  Jardin  botanique,  créé  en  174^,  parle 
Conseil  de  ViUc,  à  la  demande  de  la  Société  de  médecine,  eut  pour 
chef  Jean  Bompart,  médecin  et  conseiller  du  roi. 

Depuis,  le  jardin  sest  enrichi  de  collections  de  plantes,  d'herbiers 
et  de  serres,  sous  la  direction  de  Henri  Lecoq. 

Actuellement,  son  directeur  est  le  docteur  Paul  Girod,  professeur 
à  l'École  de  médecine  et  de  pharmacie,  et  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Clermont-Ferrand.  Le  jardinier-chef  est  M.  Désiré  Layé,  élève  de 
Versailles,  secrétaire  général  de  la  Société  d'horticulture, 

Dijon.  —  Fondé  en  1772,  par  Legouz  de  Gerland,  le  Jardin  bota- 
nique a  pour  directeur  M.  le  doctem'  Laguesse,  et  pour  jardinier-chef 
M.  Jules  Lochot,  boursier,  par  concours,  de  la  ville  de  Dijon,  à 
l'École  nationale  d'horticulture  de  Versailles. 

Grenoble.  —  En  1782,  l'Intendant  de  la  province  du  Dauphiné 
fonde  le  Jardin  botanique  de  Grenoble.  Villars,  médecin  militaire 
l'organise,  puis  le  dirige  jusqu'en  i8o5,  époque  à  laquelle  il  fut  nommé 
professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Strasbourg.  Son  aide,  Liottard, 
devint  son  successeur.  —  Plusieurs  fois  déplacé  et  agrandi,  le  jardin 
est  définitivement  installé  en  1842. 

A  Jean-Baptiste  Verlot,  succède,  comme  jardinier- directeur, 
M.  Joseph  Allemand,  de  l'École  nationale  d'horticulture,  secrétaire 
général  de  la  Société  dauphinoise. 

Lille.  —  Un  Carré  botanique  a  été  installé  il  y  a  quelques  années, 
par  M.  R.  Monier,  dans  la  cour  de  la  Faculté  de  médecine  de  Lille,  à 
cause  de  l'éloignement  de  l'ancien  jardin  botanique  de  Saint-Maurice, 
fondé  vers  1864  ;  mais  il  n'est  ouvert  qu'aux  étudiants  en  médecine. 

Le  Jardin  botanique  de  la  ville  de  Lille,  a  pour  directeur  et 
jardinier  en  chef  M.  Léon  Saint-Léger,  un  des  brillants  élèves  de 
Versailles,  professeur  du  cours  municipal  d'arboriculture,  directeur 
des  jardins  de  la  ville  de  Lille. 

La  municipalité  lui  accorde  un  subside  de  18,000  francs. 

Lyon.  —  Le  Jardin  botanique  de  Lyon,  d'abord  situé  au  centre  de 
la  ville,  dans  le  Jardin  des  Plantes,  a  été  transplanté  en  i858  au 
Parc  de  la  Tète-d'Or,  par  M.  Seringe,  professeur  à  la  Faculté  des 
sciences,  avec  la  collaboration  de  M.  L.  Gusin,  alors  aide-naturaliste. 

M.  Seringe  eut  pour  successeurs  MM.  Faivre,  Magnin,  Dutailly, 
Guignard  et  Gérard,  professeurs  à  la  Faculté  des  sciences.  Ce  dernier 
est  le  directeur  actuel  ;  il  est  de  plus  chargé  des  collections  botaniques 
et  horticoles  de  la  ville. 


FRANCE  391 

M.  Gérard  est  assisté  tlo  quatre  janliiiicrs-cliefs.  L'un  d'eux, 
M.  Goujon,  est  spécialeiiieat  attaché  au  Jardin  botanique;  les  serres 
sont  aux  soins  de  M.  Petit-Renaud;  M.  Buisson  a  les  cultures  do 
pleine  terre  (Arboreliini  et  Jtosnriuni);  M.  Chrétien,  les  plantes 
herbacées  d'ornement. 

M.vusEir.LE.  —  Le  Jardin  botanique,  essentiellement  municipal,  est 
situé  à  quatre  kilomètres  et  demi  de  Marseille,  au  pare  Borély. 
Depuis  1880,  un  laboratoire  de  recherches  botaniques  y  est  annexé. 

Directeur  :  M.  le  docteur-professeur  Edouard  lleckel,  professeur 
de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences. 

Sous-directeur  :  M.  le  professeur  Kielïer. 

Chef  de  culture  :  M.  Davin,  jardinier-chef. 

MoNïi'ELLiEii.  —  Le  20  mai  189*3,  à  l'inauguration  des  bustes 
de  Dunal,  Martins  et  Planchou,  anciens  directeurs  du  Jardin 
botanique  de  Montpellier,  M,  Granel,  professeur  à  la  Faculté 
de  médecine,  rappelait  que  cette  année  était  le  m''  centenaire  de  la 
fondation  du  jardin. 

En  même  tenqos,  le  savant  directeur  remontait  dans  lénumération 
de  ses  glorieux  prédécesseurs  jusqu'à  llicher  de  Belleval,  jusqu'à 
Rondelet,  proclamé  par  Linné,  «  le  maître  des  plus  célèbres 
botanistes  de  l'époque  ». 

C'est,  en  effet,  à  l'école  de  Rondelet  que  se  formèrent  les  plus 
distingués  naturalistes  de  cette  période,  les  Lobel,  les  Charles  de 
l'Ecluse,  les  Jean  Rauhin,  les  Dalechamp. 

Actuellement,  M.  Jules  Daveau  est  le  jardinier-chef. 

Nancy.  —  Fondé  vers  1760  par  Stanislas,  roi  de  Pologne  et  duc  de 
Lorraine,  le  Jardin  botanique  a  pour  directeur  M.  G.  Le  Monnier, 
professeur  de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences  ;  pour  chef  des 
serres,  M.  V.  Brangbourg,  et  pour  chef  de  l'Ecole  botanique, 
M.  Toussenat. 

Nantes.  —  Le  Jardin  botanique  de  Nantes  a  été  ébauché  en  1840, 
transformé  en  i858  et  agrandi  en  i8(Ja. 

Le  directeur  est  M.  Paul  Marmy,  et  le  jardinier-chef  M.  J.  Diard. 

Le  Jardin  possède  des  Acacias,  des  Mimosas,  des  Azalées,  des 
Camellias,  des  Bambous,  des  Magnolias,  des  Chamérops,  et  diverses 
espèces  qui  resteraient  délicates  sous  un  climat  moins  tempéré. 

Orléans,  —  Le  Jardin  botanique  de  la  ville  d'Orléans,  fondé  en 
1C40,  est  administré  par  une  commission  de  sept  membres  :  M.  Auverd 
pour  la  botanique  ;  MM.  Transon,  Gouchaut  et  Goujon,  pour  les 
pépinières  ;  M^L  Rosssignol,  Dufour,  Montaillé,  pour  la  floriciilture. 

Le  jardinier  en  chef  était,  depuis  1871,  M.  Edouard  Duneau  (décédé 
pendant  l'impression  de  cet  ouvrage). 


39a  FRANCE 

Des  Subventions  importantes  ont  permis  au  Jardin  botanicpie  de 
créer,  dans  la  ville,  des  squares  et  des  promenades  qu'il  continue  à 
entretenir. 

MM.  Edouard  Delaire  et  son  fils  Eugène  en  ont  été  les  directeurs. 

Paris.  —  La  capitale  possède  : 

I  "  Le  Jardin  botanique  de  l'Ecole  de  pharmacie  ; 

a*"  Le  Jardin  botanique  de  la  Faculté  de  médecine  ; 

'i""  Le  Jardin  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

Dans  un  instant,  nous  signalerons  les  principaux  services  rendus 
à  l'horticulture,  par  ce  dernier  établissement.  (Voir  page  398.) 

Poitiers.  —  Le  Jardin  botanique,  fondé  en  1787,  a  pour  directeur 
M.  J.  Poirault,  professeur,  et  pour  jardinier-chef  M.  Debré. 

Rexnes.  —  Le  Jardin  I)otanicpie  occupe  remplacement  de  la 
promenade  du  Thabor,  qui  était,  avant  la  Révolution,  le  Jardin  parti- 
culier des  moines  bénédictins  de  l'abbaye  de  Saint-Melaine. 

En  1800,  la  A  ille  de  Rennes  fit  l'acquisition  du  Thabor  et  y  installa, 
en  1807,  le  Jardin  botanique  que  réclamait  l'Ecole  de  médecine. 

A  côté,  se  trouve  le  Jardin  des  plantes. 

Le  Jardin  botanique  doit  son  beau  succès  aux  soins  continus  de 
M.  CoUcu,  qui,  depuis  trente-cinq  ans,  est  à  la  fois  le  directeur  et  le 
jardinier  en  chef  du  jardin  et  des  serres  monumentales  construites  en 
1862-1863. 

RouEX.  —  L'origine  du  Jardin  des  plantes  remonte  à  1735.  Il  fut 
fondé  par  Berthault,  chanoine  de  l'église  de  Rouen  et  par  les  chirur- 
giens Moyencourt  et  Dufay,  gens  fort  instruits  qui  se  réunissaient 
pour  cultiver  ensemble  la  botanique  et  les  belles-lettres. 

En  i832,  la  Ville  de  Rouen  fait  l'acquisition  du  parc  de  Trianon, 
d'une  superficie  de  4-^)5oo  mètres,  situé  à  l'extrémité  du  quartier 
Saint-Sever. 

Ce  jardin  est  remarquable  par  son  étendue,  le  nombre  et  la  variété 
de  ses  richesses. 

M.  F.-A.  Pouchet  fut  directeur  du  jardin; 
M.  Dubreuil  père,  jardinier  en  chef; 

M.  Clost,  aide-naturaliste. 

Aujourd'hui,  M.  le  docteur  Blanche  est  professeur  de  botanique; 
^L  Lucet,  professeur  d'arboriculture,  et  M.  Lcleu  devient  jardinier- 
chef,  succédant  à  Emile  Yarenne,  décédé  au  mois  de  septembre  1894. 
Toulouse.  —  Le  Jardin  botanique  de  la  ville  de  Toulouse  est  un 
des  plus  importants  de  France.  Il  ne  compte  pas  moins  de  cinq  mille 
espèces  de  plantes  indigènes  ou  exotiques,  toutes  cultivées  avec  soin. 
La  classification  naturelle  de  ce  jardin,  qui  a  été  adoptée  par 
M.  le  docteur  Clos,   directeur,  rend  l'étude  des  plantes  tout  ù  fait 


FRANCE  393 

facile.  Un  tableau  indiquant  cette  classification,  se  trouve  en  tête  de 
l'école,  et  permet  aux  gens  peu  habitués  à  cette  science  de  trouver 
la  famille  des  plantes  à  l'étude  de  laquelle  ils  veulent  se  livrer. 

Ce  jardin,  si  savamment  classé,  ne  cesse  de  prospérer,  grâce  au  zèle 
éclairé  et  au  dévouement  du  savant  professeur  de  botanique  et  direc- 
teur du  jardin,  M.  le  docteur  Clos.  Afin  de  rendre  plus  claire  l'étude 
de  cette  science  aux  élèves  de  la  Faculté  de  médecine,  il  a  été  créé, 
toujours  par  les  soins  du  même  directeur,  une  école  spéciale  qui  a 
pour  titre  :  École  de  plantes  médicinales. 

Le  jardinier-chef  est  M.  Michel  Milhau. 

Muséum  d'histoire  naturelle   à  Paris. 

Hérouard,  premier  médecin  de  Louis  XIII  et  Guy  de  la  Brosse,  son 
médecin  ordinaire,  obtinrent,  par  Lettres  Patentes,  l'autorisation 
d'acheter,  au  nom  du  Roi,  une  maison,  plus  un  terrain  de  24  arpents, 
sis  au  faubourg  Saint-Victor,  pour  y  fonder  un  «  Jardin  royal  des 
herbes  médicinales  ».  Les  travaux  commencèrent  en  1626  et  furent 
terminés  huit  années  plus  tard. 

En  1641,  Guy  de  la  Brosse,  directeur,  succédant  à  son  collègue, 
publiait  le  catalogue  des  i36o  espèces  de  variétés  cultivées. 

Pendant  plus  de  deux  siècles,  le  Jardin  ne  cessa  de  s'agrandir  et 
ses  directeurs  multiplièrent  leurs  moyens  d'action  scientifique  et 
pratique.  Les  autres  branches  de  l'histoire  naturelle  vinrent,  plus 
tard,  y  annexer  leurs  musées,  leurs  collections,  leurs  galeries  et, 
enfin,  des  chaires  d'enseignement  y  groupèrent  autour  d'elles  un 
auditoire  avide  de  recevoir  une  instruction  supérieure  ou  populaire. 

Au  début  de  la  Révolution,  André  Thouin,  jardinier  en  chef,  avait 
reçu  du  ministère  Roland  les  importantes  collections  fruitières  des 
Chartreux. 

Le  25  juin  1793,  sur  un  rapport  de  Lakanal  à  la  Convention,  le 
titre  de  «  Muséum  d'histoire  naturelle  »  était  définitivement  donné  à 
notre  grand  établissement  scientifique. 

Les  chaires  de  Botanique  et  de  Culture  ont  mis  en  relief  des 
personnages  éminents,  tels  que  Tournefort,  De  Jussieu,  de  Lamarck, 
Desfontaines,  Brongniart,  Decaisne. 

A  côté  de  ces  derniers,  des  chefs  de  culture,  habiles  dans  leur  art, 
contribuent  laborieusement  à  l'étude  comparative  des  végétaux,  et 
développent  leurs  modes  de  culture  ou  de  reproduction.  Ce  sont  : 
André  Thouin,  qui  devint  professeur  et  membre  de  l'Institut; 
Bertemboise,  Riche,  Camuzet,  Neumann,  Pépin,  Carrière,  Yerlot... 

La  serre  et  l'orangerie  n'absorbent  pas  tout  entière  l'attention  du 
Directeur  actuel  des  cultures.  M,  Maxime  Cornu  (nommé  en  1884),  et 


394 


FRANCE 


de  ses  actifs  collaborateurs,  dont  la  majeure  partie  émane  de  l'École 
de  Versailles.  Les  parterres  bien   connus  du  publie  exhibent  les 
meiUeui'es  plantes  de  corbeilles.  On  y  compte  notamment  : 
800  variétés  de  Rosiers  ; 
1000        —      de  Chrysanthèmes  ; 
280        —       de  Glaïeuls  ; 
220        —       de  Pélargoniums  ; 

5oo  —  de  Tidipes,  Jacinthes,  Iris,  Crocus  et  autres  plantes 
bulbeuses,  etc. 
Aussi  les  demandes  des  permis  accordés  aux  étudiants  et  aux 
artistes,  deviennent-elles  de  plus  en  plus  nombreuses.  Pendant 
Tannée  1893,  il  a  été  distribué  852  cartes  à  544  personnes  qui 
désiraient  recevoir  des  échantillons,  étudier  ou  copier  des  modèles 
dans  les  serres  ou  les  carrés  de  la  pleine  terre.  En  i883,  il  n'avait  été 
demandé  que  i83  cartes  ;  en  1864,  seulement  89. 

Voici,  d'ailleurs,  un  tableau  des  Graines,  des  Plantes,  Boutures  et 
Greffons,  distribués  aux  établissements  de  ce  genre  et  aux  correspon- 
dants du  Muséum,  de  1S84  à  i!^<j3  inclus. 


ANXKES 

SACHETS 

PL.VNTES    AI  VANTES 

Exemplaires  ou  touffes 

ARBRES 

et 

ARBUSTES 

GREFFONS 

et 

BOUTURES 

TLDEHCLLE.- 

Espèccs 

DE   GRAIXES 

PLEIX   AIR 

SERRES 

Exemplaires 
ou  touiïes 

Espèces 

(spécimens  d') 

(spécimens  d'} 

1884 

20.706 

269 

8i3 

1.276 

» 

I 

i885 

20.684 

890 

208 

8 

» 

28 

1886 

21.100 

i5 

4.565 

» 

» 

10 

188: 

18.546 

1 .  254 

8.614 

371 

363 

» 

1888 

25 . 620 

2.994 

12.192 

3.414 

i.oo5 

63i 

1889 

25.015 

2.702      1       3.010 

3.463 

2  664 

1.498 

1890 

22.524 

3.889 

1-09 

2.470 

715 

619 

1891 

28.124 

7  146 

2.709 

3.832 

1.836 

8ii 

1892 

24.908 

5.700 

1.568 

5.700 

I    39'» 

I  .  1 32 

1893 

22 . 202 

4.312 

1.443 

3.796 

5'3o 

i  38(> 

29  221 

36.83r 

Tol.'tux  . 

250    'lOf» 

r/i  or)2 

2';.33r. 

8.707 

6  no 

Un  des  rôles  du  Muséum  consiste  dans  l'échange  des  végétaux 
avec  des  jardins  similaires,  et  la  vulgarisation  des  espèces  utiles, 
dans  nos  colonies. 


FRANCE 


395 


Le  Directeur  des  cultures  s'est  rigoureusement  consacré  ù 
celte  double  mission.  Il  a  renoué  d'abonl  les  rapports  mutuels, 
quelque  peu  interrompus  ou  ralentis,  avec  les  établissements 
scientifiques  français  ou  étrangers,  répartissant  les  richesses  du 
Muséum  entre  les  Ecoles  d'agriculture,  Sociétés  d'horticulture,  Parcs 
et  Jardins  publics,  Écoles  normales,  Pépinières  administratives, 
Jardins  d'études  et  Stations  de  recherches. 

Tous  ces  jardins  rendent  de  réels  services  aux  professeurs,  aux 
étudiants  et  à  la  population. 

Indiquons,  à  titre  de  document,  la  nature  des  établissements  qui  ont 
pris  part  à  cette  distribution,  pendant  la  dernière  année,  du 
i'''  octobre  i8<j2  au  i*"'  octobre  1893. 


DESIGNATION 


DES  ETABLISSEMENTS 


Jardins  l)0fanii|ucs  français 

Jardins  Ijulaniiiucs  (Mraiigi'rs 

Etaljlissomeiils  d'ciiscii^neinent  supi'ricur 

Jardins  municipaux 

Ecoles  normales  \  |'istituteurs 

)  Instilutriccs 

Professeurs  départcm.:  Cliampsd'expcr". 

Ecoles  nationales  d'acrriculturo 

Ecole  nationale  d'horticulture 

Ecoles  nationales  vc'térinaircs 

Ecoles  nationales  forestières 

Ecoles  prati(|ues  d'agriculture 

Fermes-Ecoles 

Ecole  d'agriculture  libre 

Ecoles  primaires  agricoles  et  ori)lielinats 

Jardins  scolaires 

Ecoles  militaires 

Etablissem»  de  bienf"  et  d'utilité  publiiiue. 
Sociétés  d'agriculture  et  d'horticulture  . . 
Correspondants 

Totaux 


■\]o 


PLANTES 

VIVANTES 

Exemplaires  ou 
toulTes 


236o 

H 

8.' 

3991 

» 

i5 

I<)!>I 

i55 

233 

i64 

» 

.-) 

4482 

326 

261 

2IJ7 

14 

I 

46G 

» 

5p9 

V2i 

162 

78 

m 

» 

23 

3i5 

» 

27 

la 

0 

2 

3i63 

342 

118 

0.)0 

54 

22 

33 

7 

10 

420 

.''7 

3ç) 

4i(> 

33 

6 

82 

125 

» 

i:4 

247 

6 

1021 

28 

5q 

1-9 

1064 

107 

20 1  y 

i(H)3 

\^W 

^ 

455 
571 

61 

120 


91 

1-33 


33 

i34 

10 

10 

4 

790 

G 
0 

54 

16 

2 

23 

» 

229 

16 

29 


i3S( 


78 

» 

246 

12 

7" 
206 
i55 
2 
25 
5l 

9 
623 
108 

3o 

352 

258 

» 

39 
161 
245 


3:24  3n() 


14 


k; 


Le  Muséum  approvisionne  largement  nos  possessions  lointaines 
en  végétaux  alimentaires  ou  industriels,  destinés  à  augmenter  les 
revenus  coloniaux,  tout  eu  enrichissant  producteurs  et  exploitants. 


396  FRANCE 

Depuis  huit  années,  plus  de  260  espèces  ont  été  expédiées  vers  les 
côtes  d'Afrique.  lludo-Cliine.  la  Nouvelle-Calédonie,  la  Réunion, 
Madagascar,  la  Guyane,  etc. 

N'est-ce  pas  là  une  œuvre  éminemment  civilisatrice  et  utile? 

L'enseignement  des  cultures  coloniales  s'imposait  ;  M.  Maxime 
Cornu  l'a  institué  au  Muséum,  à  dater  de  1886.  Il  secondait  en  même 
temps  la  création  de  nouveaux  jardins  d'essai  : 

A  Libreville  (Gabon.  1886)  ; 

A  Dabou  (Cote  d'Ivoire,  1893): 

A  Tunis  (1890)  ; 

Tous  trois  confiés  à  d'anciens  élèves  de  l'Ecole  de  Versailles. 

Par  im  sentiment  patriotique  bien  naturel,  les  Directeurs  des 
jardins  coloniaux,  les  Résidents,  les  Missionnaires,  les  Explorateurs 
envoient  au  Jardin  des  Plantes  les  végétaux  rares  ou  inconnus. 

Nous  pourrions  citer  en  arrivages  de  cette  nature  : 

Plus  de  800  espèces  ou  variétés  de  la  cote  orientale  d'Afrique  ; 

Plus  de  i3oo  de  la  côte  occidentale  tropicale  ; 

Plus  de  3oo  du  Soudan  ; 

Plus  de  600  des  Antilles  ; 

Et  un  nombre  considérable  de  l'Australie  et  de  la  Nouvelle- 
Zélande. 

Etablir  l'inventaire  exact  et  complet  des  richesses  végétales  ainsi 
importées  nous  conduirait  loin. 

Par  les  citations  cjrii  vont  suivre,  nous  voulons  cependant  mettre 
en  relief  l'activité  déployée  par  notre  grand  établissement  national 
et  ses  explorateurs,  activité  qui  n'a  jamais  été  plus  grande  que  dans 
ces  dernières  années. 

\evs  la  fin  du  dernier  siècle,  André  Michaux  dotait  la  France  de 
toute  la  flore  arborescente  de  l'Amérique  du  Nord  ;  de  Humboldt  et 
Bonpland  adressaient  du  Mexique,  les  premières  semences  du 
Dahlia  ;  La  lîillardière  signalait  les  Eucalyptus  d'Australie;  etc. 

Combien  d'autres,  libres  ou  ofliciels,  sont  entrés  dans  cette  voie 
glorieuse,  mais  non  sans  périls,  de  nous  enrichir  des  végétaux 
jusque-là  inconnus,  sources  de  richesses,  de  bien-être,  de  commerce 
et  d'industrie  ! 

Abordons  cette  énumération  sommaire  : 

Afrique  Septentrionale. 

Parmi  les  correspondants  du  Muséum  qui,  dans  ces  derniers  temps, 
ont  envoyé  des  semences  recueillies  dans  l'Afrique  septentrionale, 
citons  : 

Alokuie.  —  MM.  Battandier,  Trabut,  Durando  et  Doumergue.  Ce 


France  397 

deruier   surtout   a   lait    Je   nombreuses   expéditions   de   la    région 
oranaise. 

Tunisie.  —  M.  Blanc,  i8y3. 

Maroc.  —  INI.  Mellcrio.  En  1786,  Desfontaincs  avait  importé  : 

Arislolocliiu  allissiuia. 
Et  Davcau,  (mission  à  la  Cyrenaïque)  : 

Ilyporicum  Docaisiicanuni. 

Afrique  Orientale. 

Ahyssinie.  —  En  i8î25,  M.  Rochct  d'IIéricourl  ontroprcnd  à  ses 
Irais  le  voyage  d'Abyssinie.Il  y  recueille  le  «  Tell»  Poa  ahj'ssinica, 
céréale  cultivée  sur  les  hauts  plateaux. 

En  1840,  MM.  Petit  et  Quartin  Dillon,  de  l'expédition  scientifique 
d'Abyssinie,  envoient  : 

Anlholjza  a'tliiopica  ;         Golutca  al)yssinica  ;       Euphorl)ia  abyssinica. 

Madagascar.  —  M.  Pervillc,  1842-1844»  introduit,  de  Madagascar  : 

L'Asparagus  l'uscifolius. 
Quelques  années  auparavant,  1841,  le  Muséum  avait  reçu  : 

L'Hibiscus  Cameroni. 

De  1887  à  1889,  il  lui  est  adressé,  par  M.  Rigal,  pharmacien  de  la 

Marine  à  Diego-Suarez  : 

Adansonia  spha;rocarpa  ;  Hymenodiclyon  (Flamboyant  bleu)  ; 

Apocynées  clivcrscs  ;  Hyphœnc  (spccics)  ; 

Rrewcria  (spccies);  Jalroplia  (sp.  nova): 

Burscraccesàport  d'Aralia(Prolium);  Landolpliia  (diverses  espèces)  ; 

Carapa  moluceensis  ;  Lecontea  (liane  à  feuilles  l'étides)  : 

Cassia  Petersiana  ;  Lycopodiuni   (tige   trigone,     feuilles 
Cédrélaeée  (petit  arbre);  si)atulées); 

Croton  squamigerus  ;  Menispermée  (à  fouche  tubéreuse  et 
Derris  (species);  feuilles  trilobées)  ; 

Dioscorea  (bulbes  pesant  3  kil.  280);  Pachypodium  (à  belle  lleur)  ; 

Entada  abyssinica  ;  Senrà  seandens  ; 

Erytiirina  tomentosa;  Sparmannia  subpalniata  ; 

Euphorbia  (J  espèces)  ;  Stropliantus  Kigali  (sp.  uov.); 

Euphori)ia  (à  nœuds)  ;  Slrychnos  (plusieurs  espèces)  ; 

Gi'ewia  (plusieurs  espèces)  ;  Terniinalia  nielanopliylla  ; 

Hippocratea  (sp.  2  esi>èces);  Vanilla  scrobiculata. 

A  la  même  époque,  le  R.  P.  Camboué  (1888)    fait  d'intéressants 

envois  de  graines. 

Zanzibar.  —  M.  Ledoulx,  consul  à  Zanzibar,  expédie  des  végétaux 
et  des  semences  d'une  certaine  valeur  (i885). 

Par  M.  Humblot,  explorateur  aux  Iles  Comores  : 

Angraecum  articulatum;  Angra;eum  Sanderianuni,  1885  ; 

—  fuscalnni  ;  Eulophia  niegistopliylla,  i885  ; 

—  Leonis;  Impatiens  comorensis,  1887. 

Dans  ces  dix  dernières  années,  Msi'  Leroy,  de  Zanzibar  et  Frère 
Alexandre,  du  Zanguebar,  ont  continué  les  introductions  du  R.  P. 
Duparquet(i873  et  années   suivantes).  On  leur  doit  notamment: 

Criuuiu  Kirki  ;  Zamioculcas  Boivini  ;  Zamioeulcas  Loddigesii,  etc. 


398 


FRANCE 


De  1887  à  1894,  le  R.  P.  Sacleux,  missionnaire  à  Zanzibar,  envoie 


Acacia  p^laiicophylla  ; 

Acriilocarpus  zanzibaricus  ; 

Adcniniu  obesum  (3  var.)  ; 

."tolanthus  zanzibaricus  (Labiée  cpi- 
phyto); 

Alzelia  cuanzensis  ; 

Albizzia  lastigiala  ; 

Aloc  abyssinica  ; 

Asparagus.  (2  espccesi  ; 

Baccaurea  «Msolo» (arbre  à  bois  dur); 

lîalsamoilcnilron  (species)  ; 

Barleria  (spccies)  ; 

Carpolobia  alba  (Polygaléc)  ; 

Cclastrus  lauriiolius  ; 

Cissus  paunosa  ; 

Cissus  (liane  vénéneuse)  ; 

ColTca  zanguebaricus  ; 

Conibretum  constrictum; 

Combretum  (espèces  diverses)  ; 

Cordia  subcordata; 

Crinum  ; 

Cucuniis  Sacieuxii  ; 

Dcsmodiuni  (species  nova)  ; 

Dicrostachys  nutans  ; 

Dioscorca    (tubercules    aériens    ver- 
nissés) ; 

Dissotis  prostrata  (Mélastoniacée)  ; 

Erythrina  (à  larges  leuilles)  ; 

Encephalartos  villosus  (mâle)  ; 

—  villosus  (femelle); 

Euphorbes  (cactilormes); 

Gardénia  (plusieurs  espèces); 

Gnidia  emetica  (Synaptolepis?)  ; 

Gongrothaïunus  Hildel)randlii  (Coni- 

Sosée   à   tige   marbrée,  du   Kilima 
'djaro); 


Grewia  glandulosa  ; 

Ha^manthus  ; 

Ilarrissonia  abyssinica  ; 

Hoinsia  densiflora  (Rubiacéc  à  fleurs 

de  néflier)  ; 
Jasminuni  trifnliatum; 
Lissocliilus  (à  ileurs  jaunes)  ; 
Mimusops  frutieosa  ; 
Modecca  Kirkii  ; 
jMonodora  stcnopetala  ; 
Oclina  mozambicensis  ; 
Ophiocaulon  gumniifer; 
Pandanus(de  Tlntérieur)  ; 
Paullinia  pinnata; 

Plectrantlms  ciliatus  (à  fleur  bleue)  ; 
Pohsphœria  parviiolia  ; 
Psychotria  umbralicola  ; 
Randia  dumetorum  ; 
Sarcostemma  aphj'llum; 
Sclcrocarya  cail'ra  ; 
Sida  carpinifolia  ; 
Sideroxylon  brevipes  j 

—  diospyroides; 

Solanuni  sanctum  ; 
Sterculia(voisin  du  Sterculia  villosa)  ; 
Strychnos  (plusieurs  espèces)  ; 
Tei)hrosia  toxicaria  (importé)  ; 

—  densiflora; 

Telfairea  pedata  ; 

Tliespesia  edulis  (fruit  comestible); 
Tinnea  Sacieuxii,  sp.  nov.  ; 
Uvaria  acuminala  ; 

—  parAiflora  ; 

—  scabrida; 
Vitis  adenocaulis  ; 

—    crassilolia;  etc.,  etc. 


Zanzibar,  côtes  et  îles  voisines.  —  D\in  voyage  de  1821,  par 
Xeumann,  les  serres  dont  il  est  chef  gagnent  deux  beaux  Palmiers  : 
Areca  sapida;  Latania  borljonica. 

Et  la  roseraie  s'enrichit  d'une  forme  nouvelle  du  Rosier,  dit  de 
l'Ile  Bourbon. 

Par  M.  Gaudiehaud  : 
Augriecum  ebumeum  ;  l'olystachya  cultrata. 

Par  M.  Pervillé  : 


(Larissa  sessifolia,  iH4î,  llénnion  ; 
(^d-iiopleris  ftjcnieiila,  i.s',2  Réunion  ; 
Colea  Conuiiersonii,  i844; 
Maraltia  sorbifolia  ; 


Pouzolzia  rlioxioidcs; 
Saldinia  eolfeoidcs,  1.S42; 
Sipanea  carnea,  Réunion  ; 
Stadmannia  africana,  i85i,  Maurice. 


Afrique  Occidentale. 

Gabon  ;  Congo  ;  Côte  d'Angola.  —  Le  Gabon  est  mis  à  contri- 
l)ution  : 

De  i853  à  1807,  f)ar  M.  Aubry-Lecomte,  voyageur  au  Gabon,  puis 
directeur  des  cultures  du  jardin  d'essai. 

Pendant  dix  an»,  de  i8G3  à  1873,  par  le  R.  P.  Duparquet. 

Et,  depuis  1884,  par  MM.  le  Docteur  Ballay,  gouverneur  du  Gabon; 
Pierre,  jardinicr^chef  du  jardin  dcssai  à  Libreville    (1887-1892); 


FRANCE 


399 


11.  P.  Klainc,  missionnaire  au  Gabon  (188G-1894);  Chalcau,  pharma- 
cien de  la  Marine  (1886-1887). 

C'est  aux  recherches  de  ces  derniers,  que  le  Muséum  est  redevable 
de  plants  ou  de  graines  des  espèces  qui  suivent  : 


AU'uriles  luicrospcrmus  (graine  oli-a- 

giiu'uso); 
Ainouiuin  (nombrctises  espèces); 
Aneisliocladus  srotindidorus  ; 
Anoiia  paliislris  ; 

Anlliocloisla  gal«>iicMisis(sp,  nov.)  ; 
Aiil)ryagali<)iicnsis(riuil  comestible); 
lîarlcria  (speoii's); 
lîassia  Djawe  (arl)re  à  graisse); 
Berliiiia  aouminata: 
lîiTliniia  spinosa  ; 
Canariimi  Sapliu  ; 
Cascaria  si)ecics  ; 
Clirj'sohalaiiiis    olliplicus  (iruil   co- 

nu'stihlc); 
Cola  liallayi  ; 

—  clavala  ; 

—  gabonensis  ; 

—  pacliycarpa  ; 

—  species  ; 

(-oiila  cdulis  (noix  comestible); 

Daniclla  (s[)ecios)  ; 

Diilorolia  nmltispicala  ; 

Dioscoroa  l)ull>ilVia(i)oison  violent); 

Diospyros  (plnsicuis  espèces); 

l)raca'naGol(lieana(rc(iiilei)anaclice); 

Draeoiitoniclum  «  ()s()<roug()  »  ilruil 
comestiljle,  goût  tic  Miraljellc); 

Duparcpiilia  orcliidaeea ; 

Ercmospatha  (species); 

Eugenia  guineensis(iruit  comestible); 

Feronia  galjoncnsis  (sp.  nov.); 

Ficus. . .  (Icuilles  larges,  velues); 

Gardénia  i plusieurs  espèces); 

Grewia  (plusieurs  espèces)  ; 

Gruniilca  micrantha; 

llannoa  (species)  ; 

Ilaronga  niadagascariensis  ; 

llippocratca  (species)  ; 

Irvingia  Barleri  (graine  oléagineuse); 

Landolphia  (nomi)reuscs  espèces,  lia- 
nes à  caoulchoiu')  ; 

Leplaelinia  ÎSIanni; 


Lonclioearpus  serieeus  ; 
«  M'iiino  »  (i)ois  de  Icr)  ; 
Monoclioria  gabonensis  (sp.  nov.); 
Monodora  maritima  ?  ; 

—  nij-rislica  (Muscade  de  Ca- 
lal)ascli,  (graines  aronuiti(iues); 

Mucuna  nieîanocarpa  ; 
Musanga  Sniithii  (l)ois-liègc); 
Myrianthus  arborcscens  ; 
Myrislica  angolensis  : 

—  longilolia    (Muscadier    à 
suiO; 

«  Onii)eni  Ogoli  »  (fruit  aphrodisia- 
que) ; 

«  Ougueco  »  Olacince  (graine  oléagi- 
neuse) ; 

Pentaclclhra  gai)onensis  (sp.  nov.)  ; 

—  Griffoniana; 

—  maeropbylla  ; 
Plirynium  species,    (herbe    aux    as- 
siettes) ; 

Piper  Clusii  ; 

Podococcus  lîarteri  ; 

Pollia  cyanocai'pa  ; 

Psophoearpus  eomorensis  ; 

llhynchosia  cyanosperma  ; 

Sclerospernia  Mauni  ; 

Stephania  hernandi;efolia  ; 

Sterculia  oJjlonga  ; 

Strophanlus  glaber,  II.  P.  ; 

Stryclinos  Icaja  ; 

ïal)erniemonlana  Iboga  ; 

Tacca  involucrata  (poison  violent)  ; 

Tephrosia  Vogelii  (poison)  ; 

Tetracera  alnifolia  (arbi-e   du  voya- 

geur)  ; 
Tctrapleura  Thonnigii  ; 
Trachyphryniuni,  (species) ; 
Treculia  airicana  ; 
Trichoscypha  lerruginea(fruit  comes- 

til)le)  ; 
Xylopia    cyanosiierma     (  Poivre    de 

Guinée). 


En  1888,  le  Docteur  Jacinlho,  médecin  des  paquebots  portugais, 
fait  présent  au  Muséum  du  Groton  Mubango,  de  Musas,  de  Grewias, 
etc.,  qu'il  a  recueillis  sur  la  côte  d'Angola. 

En  1892,  M.  Jean  Dybowski  rapporte  du  Gabon-Gongo,  deux 
espèces  de  Alignes,  une  de  Gardénia  et  quelques  autres  raretés. 

Sénégal  ;   Soudan.    —  Le  Muséum    a  reçu  du  Soudan  : 
Par  MM.  Guillemin  et  Perrotet  (182^)  : 

Carapa  touloucouna  ;  Methonica  simplex,  etc. 

Par  le  Docteur  Bellamy  (i885)  : 

Dioscorea  Bcrtcroana  ;  Oncoba  spinosa; 

Par  le  Docteur  Gollin  (î88G)  : 

Kaya  senegalcnsis  (Acajou  du  Sénégal), 


400  FRANCE 

De  1887  à  1894,  par  M.  Lenoir,  chef  du  service  vétérinaire  au 
Soudan  (tué  à  Tonibouetou;  expédition  Bonnier,  en  1894): 

Acacia  lutca  :  Nauclco  incrinis  ; 

Balauitcsa^ijvpliaca  (datlc  (hiilcscrl);  Sa|)in(lus     scncgaleusis     (cerise     du 

Cocculus  lîàliis  :  C:ayoi) ; 

Erytlirina  tomcntosa;  Sarcoccnhalus    esculcntus   (fruit  co- 

ErVtlirophleuui    guineense     (poison  inestible); 

iVéprcuve):  Sj)ondias  Birrjea  (ai'bre  à  cidre); 

Dclariummicrocarpum«Dank»(rriiit  Zizyphus  orthacantlia   (Jujubier    du 

comestible):  Sénégal). 

Par  le  Docteur  Fras  (1887)  : 

Afzelia  africana;  Panicuni  liliforme  ; 

Cassia  Sicbcriana  ;  Parkia  Ijiglobosa  ; 

Eriodendron    anfractuosuiu  (Froina-  Ua|)liia  vinilVra  ; 

»rer)'  Stropliantus  sarmcntosus. 

Par  le  Docteur  Lafîont  (1888)  : 
Cordia  scnegalensis. 

Par  le  R.  P.  Sébire,  missionnaire,  (1886-1894)  : 

Acridocarpus  (species);  Hippocratca  (spccies)  ; 

Anona  sencgalensis  ;  Lonchocaipus  ibrmosianus  (Lilas  du 

Boscia  angirstifolia;  Soudan)  ; 

—       scnegalensis  ;  M;crua  angolensis  ; 

Cissampelos  Farcira  (bois  amer);  Yernonia  nigritiana(Batientor)  ; 

Cordyla  africana  1  poire  du  Cayor)  :  Vitex  euneata  ; 

Grewia  corylifolia  ;  Ximenia  africana. 
Hannoa  undulata  ; 

Par  le  R.  P.  Audren  (1890- 1894)  : 

Des  Aroïdées,  des  Capparis,  des  Ha;mantlms,  etc.  etc. 
Parle  Docteur  Coppin,  médecin  de  la  marine,  (1892-1894)  : 

Un  certain  nombre  d'espèces  intéressantes. 
Afrique  Australe.  —  Du  Docteur  Midley-Wood,  surintendant 
du  Jardin  botanique  à  Durban,  sont  arrivées  depuis  quelques  années, 
de  nombreuses  espèces  de  Natal. 

Amérique  du  Nord. 
États-Unis.  —  Citons  en  premier  lieu  :  le  Robinier  faux-acacia, 
envoyé  en  iGoi,  à  Jean  Robin  (l'arbre  existe  encore  au  Muséum)  puis  : 

Aster  argenteus(par  Michaux,  1:9:);  Gardoquia  bctonicoides,  18*^. 

Gaillardia  aristata,  i832  ;  Le  Titlionia  tagctiilora,  1778  ; 

Déjà,  Monceau,  Trianon,  Jeand'heurs,  La  Malmaison,  Baleine,  les 

établissements  Gels   et  Noisette,  possédaient  les  trouvailles  faites 
par  André  Michaux  et  son  fils  François-André. 

Acer  eriocarpum  ;  Magnolia  macrophylla  ; 

Amorpha  puniila  ;  l'avia  flava  ; 

Ascyrum  liypericoides  ;  —    rubra  ; 

Calycanthus  fcrtilis  ;  —    macrostacliya  ; 

Carya  oliv.iformis  ;  Pinkneya  pubens  ; 

—     porcina  ;  Planera  Gnielini  ; 

Cladastris  linctoria  ;  (jiu  icus....  diverses  espèces; 

Illirium  feoridanum  ;  Hobinia  viscosa  ; 

Juglans  cincrea  ;  Scliizandra  coccinea  ; 

.Tussiaa  grandiflora  (aquatique)  ;  Vitis.,..  plusieurs  espèces. 
Magnolia  auriculata  : 

M.  Considérant  a  expédié,  de  Californie,  au  Muséum  : 
Agave  Consideranli  (1875).  Caliirohc  involucrala  (1859). 


l 'Il  ANGE 


40 1 


M.  Sargent,  prolossour  à  H;ir\  ;ii(l-ruivcrsity,  tlircilour  de 
V Arnold  Arhorehun  {Mlals-l'iiis)  t-sl,  lU'puis  187G,  un  corrcspoiulaiil 
assidu  du  Jardin  ilos  l*Ianlcs  de  Paris;  il  lournil,  de  i87(i  à  i88/î  : 


Ciuuassia  FrasiTi  ; 
Frasera  spcciosa  ; 
Fraxinus  dipctala  : 
Inoinca  srtosa  ; 
^oviusia  alahanifiisis  ; 
Pollandra  \  Mf^iiiica  ; 


Piiuis  Freiiioiitiana  ; 
Piirsliia  tiidcnlata  ; 
Sidcrowlimi  ai-j^ciitciiiii  ; 
Sla|iliyl('a  liolaiidcri  : 
Slrc'ptanlliiis  cordaliis  ; 
Etc. 


Depuis  1884,  les  envois  ont  porté  sur  des  végétaux   américains  et 

sur  des  espèces  chinoises  ou  japonaises,  rares  ou  nouvelles  dans  les 

cultures  européennes  : 

Aralia  cacliemirifa,  1887;  Louiccra  SuUîvanli,  1889; 

Colastrus  arliriilatus,  188"  ;  i'aiiax  scssilillora,  i885  ; 

l)ful/ia  |>arvill(>ra,  i^SH,')  :  Soplioia  Ihnn'sccns,  i885  ; 

Fraxinus  IJunjïcaiia,  i885  ;  Syriiiga  japonica,  it<8G. 
Ilydraugea  voslila,  i885; 

Mexique.  —  En  i8G5,  le  Muséum  rcçoitdc  MM.  Bourgcau  et  Ilalin, 

membres  de  la  Commission  scicntifi([uc  française  : 

Clicirostcmdn  plalannidos,(Sl(M'ciili;i-  Clioisya  tornala  ; 

cet'  dont   on  ne  connaissail    (piun  .luslicia  Lindoni; 

exemplaire.  La  Heur  a   été  étudiée  l'runus  (:ai>uli. 

au  Muséum,  et    a  donné    lieu   à  de 
curieuses  observations)  ; 

Depuis,  M.  Ilahn  se  borne  aux  récoltes  de  graines. 

Vers  1842,  M.  Trécul,  voyageur  du  Muséum,  fait  parvenir  : 


Cucurbita  perennis  ; 
Lagenaria  maeroearpa  ; 
Mespilus  linearis  ; 


S<)|)li<)ra  secundiflora  : 
Yucca  lulescens  : 
—     Trceuleana. 


En  1843,  ^T.  Ghiesbregbt  fait  hommage  d'un  lot  superbe  : 


Ampliilopliium  Ghiesbreghtiauum  ; 
Aphelanura  lulgens  ; 
Arisicma  maerospatlia  ; 
Bcfïonia  vclutina  ; 

—       ribesioides  ; 
Blelia  Ciliiesbreglitiana  ; 
lîouvardia  mollis  ; 
Buncliosia  monlana  ; 
Oratozaniia  mexieana  ; 
C(vlia  maerostaeliya  ; 
Chaniicdorea  aurantiaca  ; 
Chieto<îastra  Xaudinianum  ; 
Chysis  braeteseens  ; 
Cordia  nivea  ; 
Cui)ania  |)andurietolia  ; 
Cupliea  miniata  ; 
Cypella  Cdiiesbrefjlilii  ; 
Dioseorea  maerostaeiiya  ; 
Echinocaetus  liexaedrophorus  ; 


Ecliinocaclus  reeurvus ; 
—  s[)iralis  ; 

Eupalorium  mieranthum  ; 
Gesneria  mcllitii'olia  ; 
Gloxinia  lind)riata  ; 
Habrollianinus  elej»;ans  ; 
Hydrota'uia  meleagris  ; 
Inula  u^lutinosa  ; 
Maeleania  eoeeinea  ; 
Mamiilaria  erecta  ; 
Philadeli)lius  mexicanus  niici'opliyl- 

bis  ; 
Uogiera  latifolia  ; 
Seneeio      eolumnaris,      erassieaulis, 

Ghiesbreu;htianus  ; 
Sobriilia  bletinides  ; 
Solainim  DcliUi,  maeraiillierum  : 
Si)atipliylluni  laneadnlium  : 
Tupa  Gliiesbreiîlilii. 


Amiiiuoie  Centrale. 

Mautixique,  Antilles,  GrADELoriM;.'—  MM.  L'Iîerminier,  venant 
de  la  Guadeloupe,  en  1842;  Richard,  i839-i856;  Bélanger,  185G-1879; 
Thierry,  i885-î887,  ces  trois  derniers  successivement  directeurs  du 

2G 


402  fRAXCË 

Jardin  botanique  de  Saint-Picrrc.  à  la  Martinique,  ont  introduit  la 

plupart  des  plantes  de  ce  pays. 

Par  Richard  : 

Acalypha  lilifomiis,  i84â;  Jossinin  myrlilblia; 

Acrosliclmm  lalilblium,  i855  ;  Loniaria  longit'olia; 

Aaratophyllum  aromaticuiu,  iS4a;  Myonima  myrtifblia  ; 

Aislonia'lueiila,  i84i  ;  Musa  textilis,  iSJi); 

Arcca  crinita,  1S42;  Nuxia  veiticillata,  i855; 

Asploniuni  cuncatum. i8.">5  :  Ochna  lauiilolia,  i855  ; 

Aspidium  crinitum,  i855  ;  Olca  cornua,  i85ô  ; 

Burasaia  mada^fascaricnsis,  i855  ;  Quivisia  lietcrophylla,  1855; 

Carissa  xylopicron,  i855  ;  Sansevieria  cylindrica,  i855  ; 

Cepha^lis  Ipecaciianha,  i855;  Spatliodca  adcnophylla,  i855  ; 

Codiœum  fongilblium,  i855  ;  SterciiUa  niacroplij'lla,  i855. 
Didjmeles  madagascaricusis,  i855  ; 

Par  M.  Bélanger,  1000  échantillons  de  la  flore  de  la  Martinique. 

Les  envois  de  M.  Armand  Thierry  ne  sont  pas  moins  importants. 
Un  seul,  celui  du  26  mars  1887,  renfermait  2o3  plantes  vivantes.  (Cet 
élève  de  Versailles  a  importé  à  la  Martinique  la  culture  de  l'Indigo 
et  du  Quinquina.) 

En  i852,  par  M.  Monny  de  Mornay,  VIpomœa  digitata. 

A  M.  LHerminier,  1842,  nous  sommes  redevables  de  six  plantes  : 

Acrostichum  crinilum;  Oncidium  Bauci'i  ; 

Brassavola  cucullata  ;  —  Herminieri  ; 

Epidendruni  cuspidatum  ;  Pitcairnia  Herminieri. 

Vers  1873,  M.  Hahn,  voyageur,  fait  parvenir  un  certain  nombre  de 
graines,  parmi  lesquelles,  le  Catopsis  Hanni. 

En  1841,  arrive  de  Cuba,  le  Lemonia  spectabilis. 

Cavanilles  envoie,  du  Mexique,  le  Cohœa  scandens. 

Rappelons  ici  que  l'abbé  Cavanilles,  directeur  du  Jardin  botanique 
de  Madrid,  recevait  le  Dahlia,  de  Mexico,  en  1789,  et  l'expédiait  au 
Muséum,  en  1802,  par  le  docteur  Thibaud,  de  la  Légation  française. 

Depuis  1884,  le  R.  P.  Duss,  missionnaire,  fait  bénéficier  le 
Muséum,  dont  il  est  correspondant,  de  toutes  les  espèces  végétales 
qu'il  peut  découvrir. 

Amérique  du  Sud. 

ArgENtiS'E.  Bolivie,  Colombie,  Equateur,  Pérou,  Uruguay, 
Venezuela.  —  M.  Wcddell,  aide  naturaliste  au  Muséum,  parti  en 
1847  ^^  Bolivie,  pour  étudier  et  rccliercher  les  espèces  de  Quinquinas, 
lui  transmet  le  véritable  Cinchona  Calinaj'a  et  diverses  autres  plantes. 

L'année  suivante,  Ch.  Ledos  fait  parvenir,  de  Lima,  au  Ministre  de 
l'Agriculture,  les  premiers  bulbes  d'Ullucus  tuberosus,  aussitôt  remis 
au  Jardin  des  Plantes. 

Trois  ans  plus  tard,  M.  Abadie  expédie  les  Lapagevia  alba  et 
rosea,  de  Valparaiso, 


KllANCK  4^3 

De  1804  îi  1^84,  M.  Lasseaux,  ancien  employé  du  Muséum,  établi 
ilans  l'Uruguay,  recueille  de  bonnes  espèces  : 

AoanlliDslac'livs  anjinassoiili's  ;  Eryiif^ium  paiidaniroliimi  ; 
AscMatiim  Lasscnnxii  ;  —  platy[»liylluiii  ; 

Dulipltia  Twtdiiiiana  ;  Ciymiioliiv  latilolia  : 

Krvii^iiiiii  clmniriiiii  ;  llfhcrliniimi  l'i()l(i)is  ; 

'  —  iluac'lcaliiiu  ;  l'ilcaiiiiia  Wi-ddcllinna  ; 

—  Lassrauxii  ;  St(ii<)tai)liiuin  ainorioanuin. 

A  partir  de  i880,  le  11.  1\  Sodiro  a  fourni  des  plantes  nouvelles  de 
ri'](puiteur,  environs  de  Quito,  et  luie  quantité  de  semences. 

A  citer,  également,  la  mission  du  cap  Ilorn,  de  laquelle  M.  Paul 
Ilariot  a  rapporté  diverses  plantes  de  ce  pays  : 

lU-rltciis,  (si>ccios)  ;  Lomaria  luaf^ollaiiica  ; 

Fa^us  aularctiL-a,  lictnloitles  ;  Piiinula  iua';rllanica. 

A  ces  importateurs  de  plantes  nouvelles,  venant  de  l'Amérique  du 
Sud,  il  nous  faut  ajouter  encore  : 

Bonpland.  i845,  Corrientes  ; 

ïriana,  i8G-,  Colombie  ; 
et  pkis  particulièrement,  depuis  une  dizaine  d'années  : 

Challanjon,  chargé  d'une  mission  scientifique  dans  l'Orénoque, 
où  il  trouve  de  nombreuses  Orchidées. 

Glaziuu.  à  qui  le  Muséum  doit  WKchmea  gigantea,  le  Vellozia 
plicata,  ayant  Henri  ponr  la  première  fois,  1889,  en  Europe  ;  des 
Aroïdées,  des  Fougères  arborescentes  de  toute  beauté,  etc. 

liaraquin  s'est  fait  une  réputation  par  ses  découvertes,  particidiè- 
rement  du  genre  Galadium,  1857-1867.  (Baraquin  mourut  au  Brésil, 
empoisonné,  pendant  l'année  187a). 

Citons  diflcrentes  plantes  d'ornement,  dont  on  ne  connaît  pas  bien 
l'introducteur,  déjà  parvenues  au  Jardin  : 

.Kclimra  Uii'jiilala,  i"~i  ;  .luaiuiUoa  anranliaoa,  iS'^y  ; 

—  crianllia,  i8"5i  ;  JMimiilus  variogalus,  i8ia; 

—  con^loiucrala  ;  Saliti^lossis  sinuala,  1828; 

—  ^^'l■iIl)acllii  ;  Salvia  splcndcns,  Douiljt>y  ; 
HotifXainvilloa  spcclahilis  ;  Siihcnogync  spoeiosa,  i84i>; 
CalcH'olaria  scahiosa-folia,  1823  ;  Trili-Ioia  unilloia,  184^  ; 
Ccslruiu  Parqui;  TroiiiL'oluiu  aziircuiu.  1842; 
Ilc'liolropiuni  j)cTUvianuiii,  i^ôo  ;  ViMl>c'iia  pulcliclla,  i8'3<i. 

Par  M.  Leprieur,  pharmacien  de  la  Marine,  à  Cayenne,  i843-i85G  : 

.llolimoa  Priciu'cana  ;  Iriaiica  exorrliiza; 

Aiitliurium  f^racik-  ;  Isocliiliis  Lepriniriana  ; 

Apcilia  l'ihourbon  ;  Karatas  af^ava-lolia,  i85"î  ; 

Aspidiuin  coriacouni  ;  Majiauia  paludosa  ; 
Allaloa  acaulis,  Maripa  ;  —       sylvalica  ; 

Baclris  spinosa  ;  (Knocarpus  Iîacal)a  ; 

—  l'oihauana  ;  Panax  iiodosa  ; 
Caladium  Tuaranla'ioliuni  :  Pliiviiiuni  all)iians  ; 
C^arludovica  l>i[)ailila  ;  Pilcairnia  iiu-arnala; 
Disloiïantlnis  l)asilaU-ralis,  i8',<)  ;  —  pallida  ; 
Eutoi  pc  olera<va  :  Sniilax  florihnnda  ; 
Geoiioiua  l)acMliri'ia  :  Spennera  niltricaulis; 

—  devirsa;  Tlialia  larinosa  ; 

—  IVajïilis  ;  Tillandsia  splciidens  ; 

—  mullitlora;  Tovoiuila  oI>lonj;ii'olia. 

Ces  végétaux  étaient  aux  sei'res  du  Jardin,  dès  i85o. 


4^M 


VllAXCË 


GuYANK.  —  Par  M.  Mcliuon.  l)otaniste-agricuUcur  à  Caycnnc,  de 


Acroconiia  Piiturii; 

^Echmca  Molinoni,   nivoa,   fuirons; 

Ar(VOCOCCus  micranlhus  ; 

Aspasia  variegata  ; 

Asplenium  serratum  ; 

Aslrocaryum  Murumuru  ; 

Baclris  acanthocueiuis  ; 

Beslcria  guyancnsis; 

Brassia  Lawrcnceana  ; 

Calathca  niodesta  ; 

Caniarotis  piirpurea  ; 

Caraguata  Melinonis,   lingulata  ; 

Carludovica  lancaefolia  ; 

Catopsis  inconspicua  ; 

Coccoloba  Mclinonii  ;  longifoiia  ; 

Crinum  undulalum  ; 

CuratcUa  amcricana  ; 

Dicrypta  aurca  ; 

Distègantlius  basilalcralis  ; 

Geonoma     siniplicifrons,      maxima, 

stricla  ; 
Gnctum  urcns  ; 
Giicttarda  coceinea  ; 
Guilandina  spcciosa  ; 

Ajoutons  les  dons  de  Sagot,  (i856),  et  ceux,  tout  récents,  de 
MM.  Grodet,  ancien  gouverneur  de  la  Guyane,  etDucoux,  pharmacien 
de  la  Marine,  à  Cayenne. 


llcliconia  donsiflora; 

Macrotlioi'dion  tinctoriuni  ; 

Manicaria  saccil'cra  ; 

Mai)ania  all)ida  ; 

Maxiniiliana  regia; 

Monorobea  coceinea; 

Myrislica  otlicinarum,   scbifera  ; 

(Enocarpus  Batawa  ; 

Pariana  scapigcra; 

Pcrisleria  stapclioides  ; 

Pliilodcndron  crinipes,    crassinervi- 

cum,  Melinonis  ; 
Phj'llocaetus  guyanensis  ; 
Quesnelia  rula  ; 
Illiopala  niontana,  elegans  ; 
Scaphvglottis  violaeea  ; 
Sol)raIia  liliastruni; 
Spliinetolobiuni  guyancnsc  ; 
Strephiuni  guyanense  ; 
Tillandsia  aloii'olia,  bulbosa, 

dens  ; 
Vanilla  acutitblia; 
Zygopelalum  rostratum. 


splcn- 


Brésil.  ^-  De  î835  à  1859,  Porte,  voyageur  du  Muséum,  envoie  du 
Brésil  plusieurs  nouveautés  : 


/Eehmea  auranliaca,  glomerala,  18O0, 

miniata  : 
Anomocliloa  maranloidea; 
Bertolonia  œnea,  mainiorata  ; 
Billbergia   Moreliana,  Porleana  ; 
Calatbca  glumacea,  Porleana,  lotun- 

difolia,  sanguinea  ; 
Chanitcdorca  Iragrans  ; 
Chrysophyllnni  impériale  ; 


CryptanUius  clavalus  ; 
Kueliaris  aniazonica; 
Ficus  nobilis  ; 
Geissoineria  nilida  ; 
(lenoma  Poliliana  ; 
Hohenbergia  erylhroslacliys  ; 
Mikania  speciosa  ; 
Porlea  kermesina,  i855; 
Vanilla  olavata. 


En  1844,  il  est  arrivé  au  Jardin  des  Plantes,  par  M.  Claussen 


Fridcricia  Guillebu'a; 

Gcsnora  Claussenii,    pulclierrinia  ; 

Heleropteris  paniculata  : 

Hillia  longidora  ; 


Luliea  i)aniculala,    rosca  ; 
l'Iiryniinu  chrysanlhuni  ; 
S|)irantlies(Uaassenii; 
'l'rielioideris  excelsa. 


Par  Quesnel,  i^4^-i84y,  de  Pernambouc  : 
Alchmea.  virens  ;  CryptanUius  zonatus  ;  Quesnelia  caycnncnsis. 

A  citer  aussi  les  graines  de   liignoniacées,  en  18O8,  par  M.  Correa 

de  Mello,  botaniste  brésilien,  et  dont  on  a  tiré  les  espèces  suivantes: 

Adonoealynina  bracteaturn  ; 
lia  proslraluiii  ; 
Blanriielii ,     lloribunda, 


Aneniopa-giiia  proslraluiiij 
Arrabide; 

rosea ; 
Bignrjnia  sp.  (voisine  de  Bexolcla)  ; 

—        Iriplincrvia  ; 
Greniasliis  ; 
Cuspidaria  plerocarpa  ; 


Daiiielbi  si)lendens  ; 

Distielilio  nieiidoccina  ; 

Lundia  obliqua  ; 

Mact'adyeiia  ; 

l'etasloina  saniydoidcs  ;  lormosuni  ; 

Tynanllius  l'asciculatus  ; 

Zèyheria  luberculosa. 


FRANCE 


4o5 


A  partir  de  iH'iy,  Giiillcmiu  et  Houllct,  du  Muséum,  rapportent 
du  Brésil  les  nouveautés  suivantes  : 


Alsock'ia  iiiiillillora  ; 

Anacardimu  orientale  ; 

Anda  (Icjnicsii  ; 

Arlanlhi-   oxiiuia,    polliilolia,  liihor- 

ciilata  ; 
Aslrocaryuni  Ayri  ; 
Hactris  carvolaiolia,  Alaraja; 
Hofîonia  /cluina  ; 
Hii;;n(>iiia  viridillDra  ; 
lUcclimiin  corcovadcnsc  : 
Hjrsoiiiuia  snicala; 
Carpolroclic  hrasilionsis  ; 
Calasrluin  Iridciitatuni  ; 
Ciallli-ya  lnill)osa,  (•iisiia-i)nr[)urea  ; 
C^haïuissoa  s[).  ; 

Cirrlijua  ruseo-lulca,  Loddij^csii; 
Cncmidostaohjs  «j-labrata ; 
CoflVa  Ix'n^'iilensis  ; 
(^ordia  <;lal>i'a  ; 
Cupania  ^i^lalti-a  ; 

Cyrlopodiniu  cuprouni,  piinclalum; 
Diciypla  lîaui'ri  ; 
Dioscori-a  piperil'olia  ; 
l)i[>ladi"nia  rosa  caini)oslris; 
Uiplolliomiuiu  lilloralc  ; 
UorstiMiia  coroovadensis,  ramosa  ; 
Epideudruiii     :eiimluin,     l)il'oratum, 

Guillemiiiianuiii,  giuuiaccuui,  odo- 
■    ratissiiuuin,  patons  ; 
Eryllirocliitou  biasilicnsc  ; 
Eujjonia  hrasilionsis,  caulillora,GuiI- 

ieminiana,  pscudo-caryopliyllus; 
Eupatoriuui  hevo  ; 
Feronia  Jaborandi ; 
Galipca  niacrophylla  ; 
Gardénia  Genipa,  var.  loliis  lobatis  ; 
Gcsncria  pinnatifrons,  umbcUala  ; 
Glossarrhcn  (loribundus  ; 
Gyneriuni  saccharoides  ; 
Heliconia  pulverulonta  ; 
Hclicleres  liirsula  ; 
Houllelia  stapeliiellora  ; 


Ilydrocolylo  in;c(iiiilaleralis  ; 

.bùarandà  pubcsccns,  sulpliurea; 

Locytliis  Ollaria  ; 

I-Vf^odium  liastaUini  ; 

^larattia  hcvis; 

Maxillaria     aouti[)olala,     llavescoas, 

I)i(Ha,  ruiVsfcns  ; 
Ma^iKi  l)rasiliensis; 
Mcndozia  Velloziana; 
Monnina  sp.  ; 
Moquik-a  i^uiancnsis  ; 
Nciualanliius  Guiilcminianus  ; 
Oclma  ncrvosa  ; 
Ocolca  sp.  ; 
Octonima  cllii)U('a  ; 
Oncidiuni  bic()rniitinn,erispum,cilia- 

luni,  cilriillilVruni,  i)iuuiluni,Uiisse- 

liaiunu  ; 
(  )rniosia  coccinea  ; 
Oxalis  bii[)lcAril'(>iia  ; 
PijK-r  asarilolium  ; 
Poljpodium  corcovadcnsc  ; 
l*olaiiior|ilie  nnd)c'llala  : 
Psycliolria  Icueocepliala  ; 
Rli()l)ala  corcovadcnsis,  denlala  ; 
Hodri^îiiczia  niacrostacliya  ; 
llubus  urtica^lblius  ; 
Schizolol)iuin  j^luliiiosuni  ; 
Schnclla  niacrophjlla,  raceniosa  ; 
Schwciggcria  paucillora  ; 
Scciiridaca  vohil)ilis  ; 
Spccklinia  orbicularis  ; 
Stcreulia  polyphylla  ; 
Swartzia  apctala,  Langsdorfli  ; 
Tlicoplirasla  amcricana  ; 
Tri^onia  nivca  ; 
l'rlica  baccifcra; 
Yanilla  cylindrica  ; 
VcUozia  ; 

Vcrnonia  Guilleminiana  ; 
Zygopelalum   brachypotalum,     Mac- 

kayi,  maxillai-e,  Murrayanum. 


Enfin,  les  souvenirs  de  Doni  Pedro,  ami  de  la  France,  et  de 
l'explorateur  Gounelle  qui  visita  la  province  de  Pernambouc. 

Au  Brésil,  encore,  le  Muséum  doit  cette  gigantesque  Nyniphéacée 
Victoria  regia,  signalée  sur  un  allluent  de  l'Amazone  par  Bonpland 
et  d'Orbigny,  explorateurs  français. 

Asie. 


Chine.  —  A'^égétaux  originaires  de  l'Flxtréme-Orient,  importés  au 
Muséum,  depuis  le  commencement  du  siècle  jusqu'en  1862  : 

Accranllius  diuhyllus  ; 
Ailantus  glandiilosa,  \-jhi  ; 
Allha^a  sinensis,  1818  ; 
Aniygdalus  sinensis,  var.  allja; 

—  sinensis,  var.  cocciuea; 

—  sinensis  : 


Aralia  sinensis,  i83'i  ; 
Azalea  sinensis,  iSai  ; 
Bambusa  nigra  ; 


lîignonia  granditlora,  iSifi  ; 
lioceonia  eordata,  1790  ; 
(]allistepliiis  sinensis  ; 
(;ani[)anula  nol)ilis,  1846; 
Caryopleris  uiongolica  ; 
Catalpa  lîungei,  i838  ; 
Cellis  sinensis  ; 
Cephalotaxns  Kortunei,  1848; 
ClumouaulUus  Iragrans,  1776  5 


4o6 


FR.SJSCE 


Citrus  parvillora; 

—  sinoiisis; 

—  lenuillora  ; 

—  trilblia  ; 
Clematis  llorida,  1776  ; 
Croton  sol)ilVruiu; 
Cuiucssus  funi'bris,  1846; 
Cydonia  sincnsis,  1818; 
Daphne  Forlimei.  1S44  ; 
Dianthus  sincnsis,  ijiS  ; 
Diclvtra  spcotabilis,  1810; 
Epitlendruni  lancil'oliuni  ; 
Epimccliiini  (diverses  espèces); 
Hemerocallis  fulva  ; 
Hibiscus  sincnsis,  i83i  ; 
Hydrangea  Hortensia,  1788  ; 
Iris  sincnsis,  1792  ; 
Jasminum  nuditlorum,  1S4.Î; 
Koeh-euteria  paniculala,  1789; 
Ligustrum  sincnsc; 

Lilium  concolor,  1804  ; 

—  ligrinum,  1804  ; 
Lonicera  llexiiosa,  1806  ; 
Lyclinis  grandillora.  1774; 


Magnolia  fuscala,  Yulan,  1789; 
Morus  niultieaulis.  1821  ; 
l'œonia  albillora,  1784  ; 

—  Moutan,  i"97' 
Photinia  serrulata,  1804  ; 
Piltosporuni  Tobira,  i8o4; 
Podocarpus  sincnsis; 
Primula  sincnsis,  1820; 
Prunus  sincnsis  ; 
Pyrelhruni  siuensc  ; 
Rheuni  Ribes,  1724; 
Rhododendron  arl)orcum,  1820; 
Rosa  Ranksiic,  1824  ; 

—  liracteata,  1795  ; 

—  microplijlla  ; 
Spiraca  Forlunci  ; 

—  pruniColia  ; 
Sterculia  plalanilolia,  1707  ; 
Tliea  Bohea  ; 

—  viridis  ; 
Trichosanthes  anguina,  ijoS; 
Ulmus  sincnsis  ; 

Urtica  nivea,  1789  ; 
Wistaria  sincnsis,  1818. 


Ajoutons  le  Pé-tsai,  Chou  blanc  de  Chine,  1820. 

Le  Bambou  panaché,  de  l'amiral  Gecille,  arrive  en  1847. 

En  1848,  le  Platj'codon  aiitumnalis,  puis  le  Rhamnus  incana, 
i853,  par  M.  Boursier  de  la  Rivière. 

Les  introductions  delà  Chine  au  Jardin  des  Plantes  se  continuent, 
nombreuses  et  intéressantes,  dans  la  seconde  moitié  du  xix''  siècle. 

De  i85o  à  i854,  M.  de  Montigny,  consul  de  France  en  Chine,  lui 

fait  parvenir  : 

ChaniMTops  excelsa,  1849;  Ligustrum  japonicum  iianiculatum; 

Dioscorca  Batatas,  i85o  ;  —  —  robuslum  ; 

Indigofera  alba,  i85o;  Soja  hispida,  1804. 

De  M.  Eugène  Simon,  un  autre  consul,  le  Jardin  reçoit,  (1861-1864)  : 

Dambusa  Simonii  ;  Piiiladclphus  parviflorus  ; 

Ccdrela  sincnsis,  18^1  ;  —            rubricaulis  ; 

Clerodcndron  scrotinum  ;  Prunus  Simonii  ; 

Cotoncaster  rellexa  ;  Pyrus  bctulaifoiia  ; 

Elaîagnus  Simonii  ;  —      Simonii  ; 

Paliurus  lucidus  ;  Skimmia  rubclla. 

De  1857  à  1872,  il  lui  est  envoyé,  par  M.  l'abbé  David,  missionnaire  : 


Ampélopsis  dissccla; 

—  —      aflinis  ; 

—  —      inlci-mcdia  : 

—  triloljala  palmiloba  ; 

—  tripartila  ; 

—  —        lulesccns  ; 

—  tnl)crifcra; 

—  lubcrosa  ; 
Amygdalus  spinosa  ; 
Arnieniaca  Davidiana  ; 
Ccdrela  sincnsis,  1.SG2; 
Celtis  Davidiana  ; 
Cissus  Davidiana  ; 

—  —  acutilol>a  ; 

—  —  pinnata  ; 


Cissus  platanifolia  ; 

—  rui)rieaulis  ; 
Clematis  Davidiana  ; 
Cotoncaster  liorizontalis  ; 
Eopepnn  vitifolius  ; 
Lcspedcza  l)icolor  ; 
Ostrjopsis  Davidiana; 
Pèche  plaie,  jS")7  ; 
Persica  Davidiana,  i8G5  ; 
Sjiinovitis  Davidii,  187a; 
Syringa  japonica  ; 

V  itis  Ronïaneli  ; 

—  rutiians; 
Xanllioccras  sorbllblia,  1868  ; 
etc.  etc. 


De  1879  à  i883,  le  Docteur  Bretschneider,  médecin  do  la  Légation 
russe  à  Pékin,  gratifie  le  Muséum  de  plantes  r,ares. 


FRANCE 


407 


Un  seul  envoi,  celui  du  4  novembre  1882,  contenait  35^  numéros. 
Voici  les  noms  de  qTK'l(|U('s  espèces  principales  : 


Acer  Iriincaltnu  ; 
Aclinospora  daliurica  ; 
Callisacc  dalmiu-a  ; 
Orcis  siiKMisis  ; 
Cornus  auslralis  ; 
Corylus  lifloroitliylla  ; 
X»       iuai)(lstiiirica  ; 
Fraximis  Hiintjjcaiia  ; 

—  —  micropliylla  ; 

llumiilus  japonicMis  ; 
Hj-dran^ft-a  vcslila  ; 
Iris  oxypi'tala  ; 
—   teeloiuiu  ; 


Li<;uslrina  pokincnsis  ; 
IMslacia  siiiciisis  ; 
l'ruiius  liiiuiilis; 

—  lril(>l)a  (typi'  à  11.  simple); 
l'yiiis  iisurii-nsis  ; 

Uliainnns  ar>;iila  ; 

—  pai'viflora  ; 

—  viijjala,  de.  ; 
llosa  l'rjfvalski  ; 
Staeli}  s  allinis  ; 
Stenulia  ityriformis  ; 
Syriaga  Liiiodi  rosea  ; 

—  [>ul)escens. 


Depuis  i88G,le  Muséum  est  redeval)le  à  M.  labhéDelavay,  mission- 
naire, d'espèces  inédites  de  la  llorc  du  Yunuan  : 

Los  (latts  iiiiliquciif  l'aririéc  de  leur  intivMluclion,  ef  i)uel<|uofois  \'ô[to<\uo  où  ces  plant'^s 
ont  (Hé  tout  d'ahonl  mises  en  distribution,  par  le  Muséun),  soit  à  rétjt  île  plantes  vivanli's, 
soit  !\  l'état  de  graines. 


Anémone  cadestina; 
Arisa^ma  suiaraj^dina,  1888  ; 
Bauhinia  bryoniieflora,  1889; 

—  densillora,  1889  ; 

—  yunnanensis,  1890  ; 
Bcrberis  pruinosa  cl  autres,  1888  ; 
Chrysospleniuni  Delavayi  ; 

—  yunnanense  ; 

Clemalis  Delavayi  ; 
Golutea  Delavayi,  1891  ; 
Cotoncaster  sp.,  1889  ; 
Cyanantlius  barhalus  ; 
Delavaya  yunnanense,  1889  ; 
Delpliiùiuin  Delavayi,  1889  ; 

—  flexuosum  ; 
Denlaria  rcpeus  ; 
Desmodiuni  longipes,  1890  ; 
Dcutzia  discolor,  var.  purpuras,  1888  ; 
Diarrhena  japonica,  1888  ; 
Erysimum  yunnanense  ; 
Guldenstîcdlia  Delavayi  : 
Inearvillea  Delavayi,  1886  et  1889  ; 
Jasminum  polyanllmm; 
Kœlreuteria  bipinnala,  1889  ; 
Lcspedeza  Delavayi,  1889  ; 

•—  tri{çonoclada,  1890; 

Japon.  —  Végétaux  originaires 

Plantes,  depuis  le  commencement 

Aconllum  japonicum,  1700  ; 
Adcnostyles  japonica; 
Anémone  eleu;aiis  ; 

—  japonica; 
Aucuba  jai)onica,  i^H'i; 
Broussonclia  papyrilera,  i^ôi  ; 
Camcllia  japonica,  17'^j  ; 
Ghœnomeles  japonica,  i8i5; 
Citrus  omarf^inatus  ; 
Convallaria  japonica  ; 
Cryptomeria  japonica,  1844  ; 
Eliçai^nus  rellexa  ; 
Eriobotrya  japonica; 
Evonymùs  japonicus,  1804  ; 
Ginkjîo  biloba,  1^54  ; 
Hemerocallis  can'ulea  ; 

—  japonica ; 

—  Sieboldi ; 


Lespedeza  yunnanensis,  l89f); 
Liifuslruiu  sp.  ; 
Aloriiia  Dtdavayi  ; 
Osteonieles  anllivllidifolia,  1890; 
l'cconia  Inlea,  188S; 
Pnneovia  l)elava\i; 
l'iptanllius  tomenlosus,  1889; 
Podoon  Delavayi,  1888  ; 
Primula  calliantha,  1890; 

—  Delavayi  ; 

—  Poissoni,  1889  ; 
Ranuneulus  yunnanensis  ; 
Rhododendron  lîurcavi,  1890  ; 

—  canipyloearpum  ; 

—  ceplialanlhnm; 

—  ciliicalix,  1889  ; 

—  décorum,  1888; 

—  Delavayi  ; 

—  lastigiatum,  1889; 
<—              lacteum,  1889  ; 

—  racemosum,  1890  ; 

—  scabrilblium,  1888  ; 

—  yunnanense,  1890; 
Snxifraga  Delavayi,  1890; 
Silène  Delavayi; 

Thaliclrum  Delavayi,  1889;  etc.  etc. 

du  Japon,  importés  au  Jardin  des 

du  siècle  jusqu'en  1862  : 

Iloleia  japonica,  i835  ; 
Ilovenia  dulcis,  1812  ; 
Ilex  gigantea  ; 

-^    Inlilolia,  1824  ; 

—    Tarajo  ; 
Kerrin  japonica,  1700  ; 
Ligustrum  luciduiu.  1794  ; 

—  ovaliloliuni  ; 

—  saliciiblium  ; 

—  Stauntoni  ; 


Liliura 


iaj)onieuni.  1804  ; 
la 


ianeiloliuni  ; 
—      speciosum,  i83o; 
Nandina  domestica,  1804  ; 
Scutellaria  japonica; 
Sedum  Siejjoldi  ; 

Sonhorajaponiea,i747(P.d"lncarville); 
Viburnum  (plusieurs  espèces). 


4oB  FRANCE 

En   i885   et   anuées   suivantes.    M.   labbé   Faurie,   missionnaire, 

transmet  au  Muséum  ; 

Cotonoaslei".  sp.  var.;  Plielloplerus  litloralis  ; 

Ei)iloItiuiu  Fauriie;  Rhus  ; 

Kdhiutoiia  jaiioiiiia  ;  lluhus  ; 

Lol)olia  sossilitlora  ;  Tliuya  sp. 

Penceilamiin  Kauriie  :  Etc.' 

On  sait  que  le  premier  Clirysanthème  à  grande  Heur,  provenait 
d'un  envoi  fait  par  Pierre  Blancard,  en  1789,  à  Marseille.  Le  Jardin 
des  Plantes  le  reçut  des  l'année  1790. 

Quant  au  Paulownia,  nous  le  devons  au  vicomte  Fritz  de  Gussy, 
qui,  en  1834.  en  apporta  les  graines,  lui-même,  au  Muséum;  on  y  voit 
encore  le  premier  exemplaire  mis  en  pleine  terre,  près  des  serres,  où 
il  épanouit  ses  grappes  llorales,  depuis  le  27  avril  184^. 

En  1878,  la  Commission  impériale  du  Japon,  à  l'Exposition 
universelle  de  Paris,  fit  don  au  Muséum  de  variétés  de  Pruniers,  de 
Mûmes,  de  Cerisiers,  de  Plaqueminiers,  de  Radis,  de  Dolicjues,  etc. 

Ixdo-Chixe,    etc.  —   De    Gochinchine,   du  Tonkin,    du  Siam,   de 

lAnnam,  M.  Lépine,  pharmacien  de  la  Marine,  envoie  vers  i855  : 

L'Involucraria  Lepiniana. 

et,  en  1862,  des  graines  de  : 

-Vmaryllis  ;  Erythroniuin  de  l'Inde;  Galanga,  etc. 

Par  le  Docteur  Royle,  en  i855,  diverses  plantes  et  notamment  des 

Orchidées  de  l'Inde  : 

/Erides  ;  Moiiomeria  nitida  ; 

Bulbopliylluin  ;  Vanda. 

Dendrobium  ;  Etc. 

Par  Alexandre  Godefroy,  voyageur  en  Gochinchine  (1874-1876)  : 

Camcllia  Dornieyana  ;  Pellionia  Davcauana  ; 

Cj'pripcdiuin  Godefroyœ  ;  Plialœnopsis  Esmeralda  ; 

—  Rcf^nieri;  Torenia  llava  (lîailloni); 

Eiirycles    amljoiiicnse   (réintroduit);  Etc. 

Puis  ce  sont  les  magnifiques  envois  du  R.  P.  Bon,  missionnaire 

apostolique  à  Tan-Hoa  (1890-1893),  et  de  M.  Rigal,  pharmacien  de  la 

Marine,  en  Annam  (1891). 

Asie  Mineure  et  Asie  Centrale.  —  De  l'Asie  mineure,  le  Jardin 
des  Plantes  possède  : 

Depuis  1735,  le  fameux  Cèdre,  Cedrus  Libani,  planté  par  Adrien 
de  Jussieu  et  donné  par  Collinson. 

Depuis  1739,  le  Gundelia  Touvneforlii,  rapporté  par  Tournefort. 

Depuis  1787,  \c  Micliaiixia  campanuloides ,  introduit  par  L'Héritier, 
à  la  suite  d'un  voyage  dans  le  Levant. 

A  la  fin  du  siècle  dernier,  également,  Olivier  fait  présent  de  noyaux 
du  Pécher  dispahan  (Perse  ,  qui  furent  semés  au  Jardin  des  Plantes. 

La  Billardière  fait  don  du  Fontanesia  phjdlirœoides  (Syrie,  1788), 
et  Tournefort,  du  Juniperus  excelsa. 


FRANCE  4^9 

A   partir  de    iS5o,    M.  lîalaiisu    fait  parvenir  ilc  hous   végétaux: 

AImcs  cilicica  ;  Anuciiiac;!  hicida  ; 

Aciuillioliinon  vciuislmii  ;  Ciiiii|>;miila  ()1\  iii|)ica  ; 

Ainy{<*li»lus  IJalaiis.i'  ;  IV-lai'^oiiiuii»  Kiullioherianuin  ; 

—  salicilblia  ;  l'iivllirt-a  Viliiioriniana,  iiSOfi;  i-tc. 

Le  Muséiiin  iloit  encore  à  M.  IJlancIic,  consnl  de  France  à  Tri[)oli, 

de  Syrie  (iS;o  à  1880),  les  : 

Campainila  inacroslyla  ;        Cornms  triloha  ;        Vcrbascuni  bombycifcrum. 

A  M.  Pissard,  jardinicr-clicrdii  Shah  de  Perse  (vers  1880)  : 

Crocus  idiiiis  ;  i'rniuis  IMssanli  ;  Rosa  moscliala  (var.  Pissardi). 

A  M.  Deflers,  exploratenr  (Arabie,  1891-1894)  : 

Aii>arylli<l('cs  divi-rsos  ;  Eupliorl)iaci'i's  diverses  ; 

iîoïKt  iDsia  ([iiadraiifïula  ;  Kalaiichoc  tert-lifolia  ; 

Carallmiia  siil)ulala;  Liliacées  diverses; 

(Jissiis  (luadraiifcularis  ;  Littonia  miiior. 
Crinuiu  jemeuse  ; 

Au  général  Korolko^v.  à  Taschkent,  du  Turkcstau  (1875-1881)  : 

Crala>}»us  pinnalilida;  Korolkowia  Sewerzowi  ; 

Ereniurus  robusUis  ;  Populus  Bolleaiia  ; 

—  lurkeslanicus;  Tuiipa  Grei>;i.  (Le  Muséum  a  reçu  et 
Ixiolirion  lalaricum  ;  répandu  des  milliers  de  liulbes). 

A  MM.  Bonvalot  et  prince  Henri  d'Orléans  (Thibet,  189.2),  VIris 
pvincipis,  sp.  nov.,  et  diverses  Orchidées  ; 

A  M.  Blanc,  inspecteur  des  forêts  (mission  an  Turkestan,  1891), 
diverses  plantes  niai'aiclières,  économiques  ou  industrielles,  notam- 
ment le  Kcndyv  (Apocynmn  sibùncnin),  plante  textile,  des  Radis 
nouveaux,  un  Melon  à  chair  très  parfumée,  diverses  Céréales  et 
Légumineuses,  des  arbres  et  arbustes,  parmi  lesquels  le  Morus  alba 
fruclii  griseo  et  le  Rosa  Webbiana. 

OCÉANIE. 

Australie,  Nouvelle-Zélande,  Nouvelles-Hébrides.  —  En  17912, 
de  son  voyage  à  la  recherche  de  La  Pérouse,  La  Billardière  rapporte  : 
Anoplerus  glandulosa  ;  Eucaljplus  globulus. 

Puis,  de  l'expédition  Baudin,  le  Phormium  tenax,  multiplié  par 
André  Thouin,  au  Jardin  des  Plantes. 

Le  comte  amiral  Laplace,  entre  autres  choses,  introduit  le  Casta- 
nospermum  australe,  au  moyen  de  graines  récoltées  à  Morton-Bay. 
La  I""  floraison  eut  lieu  en  i85o. 

Dupetit-Thouars  (1839)  dote  le  Muséum  des  Ai'eca  sapida  et 
Cordj-Une  indivisa,  de  la  Nouvelle  Zélande  ;  du  Biiddleia  madagas- 
cariensis,  de  Madagascar,  et  des  Cœsia  gracilis,  de  la  Nouvelle- 
Hollande. 

Pendant  l'année  1827,  on  importe  le  Sollj'a  heterophj-Ua,  et,  plus 
tard,  des  graines  de  Podolepis  chrjsantha  et  de  BracIi}'comç 
iberidifolia,  1845, 


4iP  FRANCE 

En  1840,  M.  Yerreaux,  voyageur  du  Muséum,  lui  adi'esse,  outre 
une  importante  collection  de  graines,  les  plantes  suivantes  : 

Ano;ophora  cordata;  Hovea  raceniulosa  ; 

Anigozanlhos  coccipea  }  Lanibcrtia  foriuosa  ; 

Aotus  A'illosus  ;  Macrozaniia  oriolepis  ; 

Eueal3'ptiis  macfoearna  ;  O.Yvlobiuiu  eonlifolium; 

Eudesmia  Drunimonaii  ;  Todca  afïicana  ; 

Eurycles  Cunningliamii;  Xcrotes  longiiolia. 

A  noter  ensuite,  de  1844»  les  introductions  de  M.  Raoul,  l'habile 
explorateur  de  la  Nouvelle-Zélande,  et  celles  du  baron  Von  Mueller 
de  Melbourne  ;  entre  autres  un  Todea  rdmlaris,  qui  est  le  plus  bel 
exemplaire  connu  en  Europe  (1886). 

Pendant  la  même  année  (1886),  des  graines  de  la  Nouvelle-Zélande, 
par  M.  Travers,  et  en  1891,  par  M.  Gockayne. 

Nouvelle-Calédonie,  Taïti,  Iles  Marianes.  —  De  i855  à  1869, 
par  M.  Pancher,  jardinier  colonial  à  la  Nouvelle-Calédonie  : 

Fremj-a  aurantiaca  ;        KenUppsis  macrocarpa  ;        Pauax  sessiUflora. 

Par  M.  Gardât,  à  Taïti  : 
Le  Musa  Fehi. 

Par  M.  Perret,  inspecteur  de  la  transportation  à  Nouméa  (1888-1893), 
les  Eiigenia  niagnifica  et  Dioscorea  pentaphylla,  etc. 

Par  M.  Gouharoux,  directeur  de  l'Intérieur  (Nouvelle-Calédonie, 
1892),  diverses  graines,  notamment  : 

Cerbei-a  candelabrum ;  Ghrjsophyllum  Wakere;  Semecarpus  atra. 

Java,  Sumatra,  Ma;<aisïp,  Piîii:,ippïne5,  —  Dp  i86Qà  i865,M.  Porte, 
déjà  connu  par  ses  envois  du  Bré3il,  expédie  des  îles  Philippines  : 

Alocasia  longiloba  ;  Nelitris  Urvillei  ; 

—  Lowi  ;  Pandanoplijllum  huniile  ; 

—  zebrina  :  —  Porteanum  ; 
Ananassa  sativa  variegala  ;  Pandanus  Houlletii  ; 
Arcnga  manillensis  ;                                                  —         Liniei  ; 

Cycas  Riurainiana  ;  -^        Porleanus  ; 

Dracœna  Porlcana  ;  Phalœnopsis  Luddemanniana  ; 
Ficus  Grellei  ;  r^  Scbineriana  ; 

—    Portcana;  Pinan^a  inaeulala  ; 

Glocbidion  Porteanum  5  .  Ilhyncliotcclium  pyrolœflorum  ; 

Homalonema  Porlcana  ;  Scjiizocasia  Porleana  ; 

Iloya  inibricaia  ;  Scindapsus  pictus  ; 

Mappa  Portcana  ;  Wallichia  treuiula. 

Peudant  ces  dpri;ières  années,  il  faut  citer  ; 

M.  Jouslaift,  consul  de  France  à  Batavia,  introducteur  de 
Y Athosiphon  staminens  et  de  diverses  graines  de  plantes  utiles 
(Tabac  de  Délé-Indjgo,  de  Guatemala). 

M,  Sérullas,  chargé  d'une  mission  aux  îles  Malaises,  ^  qui  l'on  doit 
Y Jsonandia  Ontla  farbre  a  gutta-percha,  i885-i888). 

M.  Treub,  directeur  du  jardin  botanique  de  Buitenzorg,  chaque 
année,  adresse  au  Muséum  des  graines  rares  et  variées,  provenant 
des  îles  de  la  Sonde. 

Enfin,    M.  Beauvais,  voyageur,   rapporte   de   Sumatra,    en   î88G, 


FRANCE  4lï 

plusieurs  espèces  non  déterminées.  Sur  des  terres  ayant  servi  à  l'em- 
ballage de  ces  végétaux,  s'est  montré  le  Telantheva  versicolor  var.; 
ayant  disparu  des  cultures  ;  il  s'est  trouvé  ainsi  réintroduit. 

La  réception  de  toutes  ces  plantes  nécessite  un  travail  spécial  et 
un  système  d'éducation  approprié  à  chaque  genre.  lh\  personnel 
habile  et  instruit  doit  suivre  l'évolution  des  nouvelles  venues,  pour 
les  déterminer  ensuite,  les  classifier,  les  propager. 

Sous  ce  rapport,  le  Muséum  d'Histoire  naturelle  ne  laisse  rien  à 
désirer. 

Nous  ne  quitterons  pas  cet  Établissement  sans  adresser  un  sou- 
venir aux  vaillants  explorateurs  qui  n'ont  pu  accomplir  leur  ouvre, 
prématurément  ou  violemment  disparus  : 

Victor  Jacquemont,  meurt  aux  Indes,  en  pleine  jeunesse,  en  plein 
triomphe  ; 

Havet  et  Chapelier,  tués  par  la  fièvre  à  Madagascar,  comme  André 
Michaux,  qui  se  dirigeait  vers  la  Nouvelle-Hollande,  après  avoir 
exploré  l'Amérique  du  Nord  ; 

Godefroy,  assassiné  par  les  natux'cls  de  Manille  ; 

Son  compagnon  Plée,  empoisonné  à  Macaïbo  ; 

Riedlé,  Tautier,  épuisés  à  l'île  de  Timor  ; 

Collignon,  compagnon  de  La  Pérouse,  dans  les  mers  du  Sud  ; 

Commerson,  disparu  à  l'ile  de  France,  après  avoir  fait  le  tour  du 
monde  ; 

Ancher-Éloy,  mort  de  misère  à  Ispahan  ; 

Bcrtero,  cpii  sombra  sous  voile,  dans  sa  propre  embarcation,  au 
milieu  de  l'arcliipel  dos  Amis  ; 

Bové,  l'explorateur  des  Canaries,  qui  vint  s'éteindre  on  Algérie  ; 

Heudelot,  vaincu  par  le  climat  brûlant  du  Sénégal  ; 

Leiebvre,  mort  en  Nubie  ; 

Les  docteurs  Stcnheil  et  Dillon  ;  celui-ci  périt  en  Abyssinie  ;  celui-là 
dans  la  traversée,  aprèg  une  herborisation  aux  Antilles,  alors  ([u'il 
se  rendait  au  Brésil  pour  y  étudier  dilTérentes  espèces  de  Quinquinas. 

Heureux  ceux  cpii  revoient  la  mère  patrie  !  tels  : 

Boissier,  Bory  de  Saint-Vincent,  Perrotet,  Leprieur,  La  BiUardière, 
Bonpland,  Olivier,  Brugnière,  Delahaye,  Dupetit-Thouars,  Lcsehe- 
nault,  Gay,  Richard,  Poiteau,  Bréon,  Houllet,  Triana,  Edouard  André, 
Binot,  Jean  Dybowslvi... 

La  France  doit  égalenient  un  hommage  de  reconnaissance  aux 
missionnaires  qui  font  bénéficier  la  métropole  de  leur  influence  dans 
les  coutrées  lointaines  ;  nous  avons  cité  leurs  noms.  Un  homiuage 
non  moins  sympathique  aux  représentants  autorisé^  de  la  France, 
philanthropes  avant  tout  :  et  le  consul  Boursier  de  1^  Rivière  qui 


4l2 


FRANCE 


récolte  le  fameux  Séquoia  gigantesque,  puis  le  Chamcecyparis  de 
Boiu'sier;  et  le  consul  Charles  de  Montigny,  qui  arrache  ù  la 
surveillance  chinoise  l'Igname,  le  Sorgho,  le  Maïs  sucré,  le  Riz  sec, 
le  Soja...,  etc. 


Jardin  de  la  Marine,  à  Brest. 

Le  Jardin  de  la  Marine,  à  Brest,  dont  l'origine  remonte,  en  1G94,  à 
l'initiative  de  Desclouzeau,  intendant  de  Marine,  et  confié  depuis  de 
longues  années  à  M.  Blanchard,  praticien  habile  et  instruit,  a  rendu 
de  signalés  services,  par  ses  essais  d'acclimatation  et  les  résultats 
obtenus. 

Sous  l'influence  des  courants  sous-marins  du  Gulf-Stream,  le  climat 
tempéré  des  côtes  de  Bretagne  a  permis  la  végétation  et  la  reproduc- 
tion naturelle  de  végétaux  originaires  de  contrées  plus  chaudes. 

En  voici  l'énumération,  exception  faite  des  arbres  et  arbustes 
sufllsamment  connus  dans  nos  régions  moyennes. 

Arbrisseaux  et  Arbustes  a  Feuilles  caduques. 


Acacia  dealbata; 

—  mclanoxylon  ; 

—  mollissiraa  ; 
Adainia  cyanea  ; 
Anagjris  fcetida; 
Aristotelia  Macqui  ; 
Artemisia  Abrotanum  ; 
Atraphaxis  spinosa  ; 
Benzoin  odoriferuxn  ; 
bcnthamia  fragifcra  ; 
Buraelia  tcnax  ; 
Callicarpa  amcricana  ; 
Calophaca  volgarica  ; 
Ccphalanthus  occidentalis; 
Ccstrum  Parqui  ; 

—  roseuni ; 
Clerodendron  Bungci  ; 
Clethra  alnirolia  ; 
Clianthus  arboreus  ; 
Cornus  alternifolia  ; 

—  Honda  ; 
Corjlopsis  spicata  ; 
Docuinaria  barbara  ; 
niospyros  virginiana  ; 
FothergUla  alnirolia  ; 
Fuchsia  coccinca  ; 

—  globosa  ; 

—  gracilis  ; 
Hamarnelis  virginica  ; 
Holwingia  rusciflora  ; 
Hydraiigoa  fiortcnsia  ; 

—  japonica  ; 
Idesia  polycarpa  ; 
Jasminuni  buniile  ; 

—  trlurnphans  ; 
Fjigerstrœmia  indica; 
Uespf'deza  bicolor  ; 


Lippia  chamaedrifolia  ; 

—  citriodora  ; 
Magnolia  acuminata  ; 

—  Lcnnei  ; 

—  rnacrophylla  ; 

—  Soulangeana  ; 

—  tripot  ala  ; 

—  YuJan  ; 
Malva  miniata  ; 
Manihot  earthagoncnsc  ; 
Myrica  Gale  ; 

—  pcnsylvanica  ; 
Nandina  domestica  ; 
Noillia  thjrsiflora  ; 
Nesaea  salicifolia  ; 
Phcllodcndron  amurcnse  ; 
Phygelius  capensis  : 
Prinos  glaber  ; 

Selago  corymbosa  ; 
Solanum  capsicastrum  ; 

—  pseudo-capsicum  ; 
StachjTiru.s  praîcox  ; 
Quercus  Ccrri.s  ; 

—  niexicana  ; 

—  Mirbeckii  ; 

—  Tozza  ; 
Hhus  succedanaea ; 

—  voriiicifera  ; 
Stt'wartia  pentagyna  ; 
Strcptosolen  origanifolia  ; 
Styrax  ofïlcinalis  ; 
Thormopsis  nepalcnsis; 
Vitcx  Agnus-castus  ; 

—  arborea  ; 

—  incisa  ; 
Zizyphus  satiN-us, 


KUAN'CE 


VÉGÉTAUX    A    FeUILI.KS    PEUSISTANTES. 


Abclia  lloriliuiida  ; 

—  uiiillora  ; 
Aralia  Sietioldii  ; 
Arbulus  ADilraclim-; 

—  liicdo  ; 
Arctustaiiliylos  Ivaursi  ; 
Aspiilislra  clalinr  ; 
Atri|iIox  llalimus  ; 

—  l)urtulacoi(Jos  ; 
Auculia  japonica  et  variélrs: 
Azara  intogrifolia  ; 

—  niicropliyHa  ; 
Baccharis  xalaponsis; 
Ha'Ckea  Holirii  ; 

—  virgata  ; 
Bambusa  Hi-nuaiini; 

—  viridi-glauccscens  ; 
liuxus  lialoarica  ; 
Callisk'iiioii,  3  vari(Hôs  ; 
Canicllia  Doiikdaari  ; 

—  japonica  ; 
Corasus  caroliiiiaiia  ; 

—  lusitaiiica  ; 
Ceratoilia  siliciua  ; 
Chama'pops  cxci-lsa  ; 

huniilis  ; 
Choisya  tornata  ; 
Ciiinainoiiium  (".ainphora  ; 
—  jai)oiiicuiii  ; 

Cistus,  i  variétt'S  ; 
Citrus  triiilora  ; 
Cneorum  tricoccum  ; 
Cocculus  laurifolius  ; 
Cocos  australis  ; 
Colk'tia  cruciata  ; 

—  spinosa  ; 
Coiivolvulus  CriL'oruiii  ; 
('.onra  alha  ; 
Cotoncastor  luicropliylla  ; 

—  tliyiiiifolia  ; 
Daplinc  Dauphiiiii  ; 

—  Giiidium  ; 

—  l.auroola  ; 

—  pontica  ; 
Dasylirioii  glaucum  : 
Itiplnpainius  clirysopliyllus  ; 
Urat'.iTia  iiidivisa  ; 
El.raj,'iius  anguslifolia  ; 

—  SiiiKMiii; 

—  rolli'xa  ; 

Erica  arl)ori'a  i-t  variétés  ; 
Erioliotrya  japonica  ; 
Escallonia  coccinea,  6  variétés  ; 
Eucalyptus  coccifcra  ; 

—  viniinalis  ; 
Eugi-nia  aiiioulata  ; 

—  Igni  ; 
Euiiatoriuin  uiicrantliuni  ; 
Eurybia  argopliylla  ; 

—  Forstcri  ; 

—  ilicifnlia  ; 
Fatjjana  iinlihcata  ; 
Fontancsia  phyllinroidcs  ; 
Garrya  clliptica  ; 

—  macropliylla  ; 

—  ïliurctii  ; 
(laultheria  procumbcns  ; 

—  Shallon  ; 
Urisclinia  littoralis  ; 


Ik'lianllicniuin.  V  variétés; 
llex  balcarica  ; 

—  ClunningiiaMii  : 

—  fuira  la  ; 

—  lalifolia  ; 

—  iiguslrina  ; 

—  voiniloria  ; 
llliciuMi  anisatuni  : 

—  rcligiosuin  ; 
Jubii-a  spcctabilis  : 
Kalniia  anguslifolia; 

—  glauca  ; 

—  lalifolia; 
Lavatera  accrifolia  ; 

—  arborca ; 
Leduin  salvifolius  ; 
Loinatia  siiaifoiia  : 
Magnidja  grandillora  ; 
Margyricarpus  sdosus  ; 
Modicago  grandillora  ; 
Mclalouca  tliyinifolia; 
Mi'liantlius  major  ; 
Myrsino  africaiia  ; 
Myrtus  bcigica  ; 

—  coininunis  ; 
Ncriuin  oloandcr  ; 

(  »loa  capciisis  : 

—  furopoa  : 
usniantiius  afiuifoliuMi  ; 
Uloaria  llastii  ; 
Urcodaplmo  fo>tens  ; 
Orothainnus  rosmarinifolius  ; 
Oxycoccos  palustris  ; 
l'iioriiiiuni  Colciisoi  ; 

—  Cooki ; 
l'holinia,  3  variétés; 
Phyllirca,  '»  variétés  ; 
Pittosporuin  Tobira  ; 

—  tornifolium  ; 
Qucrcus  acuta  ; 

—  Ballota  ; 

—  coccifera; 

—  Fordii  ; 

—  glabra  ; 

—  llex  ; 

—  ja|ionica; 

—  Sulier  ; 
lUiododcndrori  liiinalayonsc  ; 
liliodora  canadcnsis; 
Itaplilolcpis.  V  variétés; 
lintn  gravi'olciis  ; 

Salial  acaulis  ; 
Si'Iago  coryiubosa  ; 
Skimmia  fragans: 

—  jajtonica  ; 

—  oblata  ; 
Stranv.i'sia  glaucescons  ; 
Slypboiiia  sorrata  ; 
Toucriuiu,  3  variétés  ; 
Tlioa  viridis  ; 
Vacciniuin,  3  variétés; 
Vi-ronica  Andcrsonii  ; 

—  anguslifolia; 

—  Lindloyana  ; 

—  salicifolia  ; 

—  Travcrsii  ; 
Yucca  aloifolia  ; 

—  gloriosa  ; 

—  pendula. 


4i4 


Araucaria  iinbricata  ; 
Arllirotaxis  stiaginoklos  ; 
Callitris  quatlrivalvis; 
Cjpjptoinoria  japonica  ; 
Cuppossus  olcgans  ; 

—  funebris  : 

—  Govcuiana  ; 

—  Iiorlzontalis  : 

—  Laiuliortiaiia  ; 
Eplicdra  nltissima  : 


Abutilon  voxillariuin  ; 
Akebia  quiiiata  ; 
Arauja  albciis; 
Aristolochia  altissinia  ; 
Borchcmia  volubilis  ; 
IJigrionia  caprcolata  ; 
Brunriicliia  cirrhosa  : 
ConvohTilus  inauritanicus  : 
Dclairea  scandens  ; 
Eccrcmocariius  scal)CT  ; 
Ercilla  spicata  ; 
Kaiisura  japonica  ; 
Konnedya  ovata; 
MarulcvUlea  suavcolens  ; 
Marsdcnia  erccta  ; 


Lomaria  alpina. 
Onoclea  sensil)ilis. 


PRASciÉ 

Arbres  résineux. 


Fitz-Boya  palagonica  ; 
Junipcrus  druiiaeca  ; 

—       oxcL'lsa  ; 
Podocarpus  uci'iifolia  : 
l'rumiiopytis  clegans  ; 
Saxi'-Cotlia'a  consplcua  ; 
Torroy;»  taxifolia  ; 
—      nucifcra  ; 
NVellingtonia  gigaiitca; 

—         soiiipervircns. 


VÉGÉTAUX    GRIMPANTS. 


Muehlerdjcckia  nunimuIaria:!folia  ; 
l'assillora  co.rulea  ; 
l'uoraria  Tiiunltergii  ; 
Hhyiicliospcrinum  jasminoidcs  ; 

—  sincnsls  ; 

Bosa  Banksia^  ; 

—  caiiU'Ilia'Ilora  ; 

—  indica  ; 

—  thyrsillora  ; 
Schizaiidra  coccinca  ; 
Scnicle  androgyna  ; 
Sniilax  aspcra  ; 

—  mauritanica  ; 
Solauuin  jasminoidcs  ; 
Stauntonia  hcxapliylla. 


Fougères. 


Polyslichum  prolifcrum. 
AVoo(Uvai(lia  radicans. 


Grçigia  spiiacelala. 


Broméliacées. 

Pitcairnia  bromolil;iolia. 

Ces  dernières  vivent  en  plein  air.  sur  la  tige  du  Chamœrops. 

Enfin,  des  plantes  diverses,  parmi  les  Dianella,  Eryngium, 
Gunnera,  Lobclia,  Seniele,  Tupa,  Xerotcs,  etc. 

Les  premiers  Camellias  ont  été  plantés  en  pleine  terre,  en  i8ii  :  et 
douze  ans  après,  le  l^ucca  gloriosa,  apporté  d'Amérique  par  le 
comte  de  Rossy,  capitaine  de  vaisseau. 

A  la  suite  d'essais  et  de  propagande,  dus  en  partie  au  directeur  du 
jardin  de  la  Marine,  la  pointe  du  Finistère  a  vu  s'acclimater  et  se 
reproduire  bon  nombre  de  végétaux  exotiques. 

Parmi  les  plantes  herbacées  : 

h'Allium  neapolitanum  dltalie,  a  élu  domicile  dans  les  haies  et 
au  milieu  des  ruines  du  littoral. 

\J Alj-asiim  mariiimum,  du  sud  de  la  France,  haliite  les  murailles 
et  les  falaises  de  la  rade  de  Brest. 

1^'Aponog-eion  distachyon,  du  Gap,  apporté  en  i84o  par  l'amiral 
des  Botours,  n'a  pas  lardé  à  encombrer  les  rivières. 

Le  Delairea  odoj-ala  (Senecio  scandens),  du  Mexique,  installé  sur 
les  falaises,  depuis  i865,  envahit  les  ajoncs.  Ses  tiges,  longues  de 
4  à  5  mètres,  fleurissent  abondamment  vers  la  fin  de  l'hiver. 


FRANCE  4 13 

h'Elodea  canadensis.  joU-  dans  Téttiug  de  la  Villeneuve,  en  1887, 
s'est  reproduit,  depuis,  dans  les  cours  deau  de  la  région. 

h'Erig-eron  canadcnsis,  aeelimalé  depuis  i865,  s'est  propagé  sur 
les  talus  des  chemins  de  fer. 

Le  Gnap/ialiiun  undulatiini,  du  Cap,  descendu  de  Cherbourg  par 
le  rivage  niarilinie,  s'est  implanté  dans  les  tranchées  du  chemin  de 
l'er  de  Touigneau,  à  la  limite  extrême  du  département,  dans  l'Est. 

Le  Gj'neriiwi  argenteiim,  de  Montevideo,  acclimaté  depuis  i86o 
dans  les  terrains  secs,  sur  les  remblais,  dans  les  tranchées,  sur  le 
terre-plein  du  port  du  Commerce,  se  rencontre  ({uelquefois  aussi  sur 
les  vieux  murs  et  les  cheminées. 

h'Helicfirysiimfd'tidiim,  du  Cap,  croît  sur  les  falaises  de  la  rade 
depuis  i8i5,  et  dans  les  tranchées  des  voies  ferrées,  depuis  i8G5. 

h'Hieraciiim  amplexicaiile,  comme  la  variété  orangée,  à  Guipavas, 
se  plaît  avec  les  vieux  édifices. 

Le  Meseinbrianthemiwi  ediile,  du  Cap,  s'est  installé  à  RoscofT,  à 
Brest  et  en  pleine  île  de  Batz. 

L'  Œnothera  stricta,  du  Cap,  et  la  variété  rosea,  du  Mexique,  se 
sont  implantées  dans  les  vieux  bâtiments  et  les  landes  humides  d'un 
moulin  à  poudre. 

UOphiopogon  j'aponicus,  c{u'on  emploie  à  la  confection  des 
pelouses,  forme  partout  de  superbes  bordures. 

Le  Scilla  hemispherica,  d'Espagne,  pullule  désormais  à  Roscanvel, 
à  Saint-Jacob  en  Loperhet  et  au  Conquet. 

Le  Vittadinia  triloba,  Composée  australienne,  s'est  acclimaté  sur 
les  falaises  et  au  centre  des  gares.  o\\  elle  est  connue  sous  le  nom 
de  «  Pâquerette  des  murailles  ». 

Parmi  les  arbres  et  arbustes  ligneux  : 

U'Alniis  cordata,  originaire  de  la  Corse  et  de  l'Italie,  se  ressème 
à  peu  près  partout  en  Basse-Bretagne. 

Le  Cistus  hirsiitas  se  mêle  aux  ajoncs  des  Landes   de  Ker^vallon. 

\j' Erica  polj'trichifolia,  du  Cap,  a  envahi  le  jardin  et  les  tranchées 
du  chemin  de  fer,  où  on  le  recèpe  pour  en  faire  du  bois  de  feu. 

Le  Genista  niaderensis  foisonne  à  travers  les  jardins  de  Brest, 
Landerneau  et  Morlaix. 

Le  Veronîca  decnssata,  d'Australie,  couvre  les  rochers  de  la 
pointe  du  Finistère,  et  constitue,  à  l'île  d'Ouessant,  des  bordures 
élégantes  ou  des  haies  fleuries,  hautes  de  8  mètres.  Les  habitants 
l'ont  appelé  «  Myrte  d'Ouessant  ». 

Mais  le  plus  bel  exemple  de  naturalisation  est,  sans  conteste, 
l'Araucaria  imbricata,  du  Chili. 

A  vingt  kilomètres  de  Brest,  au  Penandreff,  un  groupe  d'arbres 


4l6  FRANCE 

de  cette  espèce,  plantés  en  i82'3,  atteint  aujourd'hui  une  hauteur 
de  34  à  ii5  mètres,  IVuctinant  depuis  une  vingtaine  d'années  et 
fournissant  même  des  semis  naturels. 

Le  Jardin  botanique  de  la  Marine,  à  Brest,   est  donc  un  jardin 
d'expériences  et  d'acclimatation. 


Jardins  d'études  et  de  vulgarisation. 

En  dehors  des  jardins  botanicpies,  véritables  foyers  d'enseigne- 
ment scientifique,  relatifs  à  la  plante,  il  existe  un  certain  nondDre 
de  jardins  d'études  et  d'expériences,  sans  parler  des  jai'dins  annexés 
aux  Écoles  d'agriculture  et  aux  Picoles  normales  on  primaires. 

Les  uns  sont  adjoints  à  des  établissements  commerciaux,  généra- 
lement ouverts  aux  amateurs;  des  collections  végétales  intéressantes 
s'y  trouvent  réunies,  étudiées,  comparées,  multipliées,  renouvelées. 

Les  autres  ont  été  créés  par  des  Sociétés  horticoles  déjà  citées,  ou 
font  corps  avec  des  parcs  publics,  des  squares,  des  promenades, 
appartenant  soit  aux  villes,  soit  aux  administrations  de  toute  nature; 
ils  sont  fréquentés  par  le  public. 

Ajoutons  les  domaines,  les  parcs,  les  propriétés  particulières  où 
des  amateurs  éclairés  et  passionnés  cherchent  à  grouper,  à  classer, 
à  déterminer,  à  faire  connaître  les  végétaux  d'utilité  et  d'ornement. 

Le  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  si  riche  sous  tous  les 
rapports,  ne  fera  point  oublier  aux  amis  de  la  nature,  ni  le  Jardin 
d'Acclimatation,  ni  les  ombrages,  les  corbeilles  fleuries  et  le  carré  aux 
arbres  fruitiers  du  Luxembourg. 

Avec  ses  parcs  iuunenses,  ses  admirables  parterres,  ses  bosquets, 
ses  pelouses,  ses  taillis,  ses  avenues,  la  Ville  de  Paris  n'oflrc-t-elle 
pas  au  promeneur  des  sujets  variés  d'instruction,  et,  au  travailleur, 
un  enseignement  pratique  et  raisonné  ? 

Visitez  ses  pépinières  d'Auteuil,  son  fleuriste  de  la  Muette,  son 
verger  de  Saint-Mandé,  jusqu'à  son  immense  dépotoir  de  Genne- 
villiers,  qui  fertilise  des  cultures  potagères  ou  arl>ustives,  et  vous 
vous  rendrez  couipte  des  puissants  moyens  d'action,  des  ressources 
infinies  et  de  la  valeur  du  personnel  d'élite  dont  \u  capitale 
dispose  en  faveur  de  ses  plantations. 

Enfin,  tout  en  respectant  le  chef-d'œuvre  de  Le  Notre,  à  Versailles, 
l'État  conserve,  entre  autres,  à  Trianon,  les  richesses  dendrologiqucs 
découvertes  par  André  Michaux,  dans  l'Amérique  du  Nord. 


l'UAXCE  'Î17 

Iinilaiit  Paris,  Lyon  eonsrrve  un  raiij;  siipéi-ii'ur  à  sou  Parc  de  la 
T?te  d"()r,  oii  viouueul  s'approvisionner  les  jardins  publics  de  la 
Cité  laborieuse. 

A  Marseille,  le  parc  IJorély  reste  un  des  plus  agréables  souvenirs 
du  touriste . 

Bordeaux,  Nantes,  Cherbourg,  Angers  exhibent,  dans  un  cadre 
charmant,  des  végétaux  délicats  sur  diflérents  points  du  territoire. 

Lille.  Rouen.  Beauvais,  Soissons.  Chartres,  savent  allier  le  clos 
IVuitier  aux   méandres  de  l'art  paysager. 

Sauraur  a  commencé  par  la  viticulture  ses  champs  d'instruction. 

Hyères  agrandit  son  jardin  d'acclimatation,  bien  au  delà  du  Clos- 
Aiguier,  et  Nice  couvre  d'un  manteau  de  Heurs  le  lit  du  Paillon,  sec 
ou  tumultueux. 

Rappelons  encore  quelques  phintations  renommées  : 

La  Pépinière  et  les  places  publiques  de  Nancy  ; 

La  Patte  d'Oie,  les  avenues  et  les  squares  de  Reims; 

Le  Peyrou  et  les  jardins  de  Montpellier  ; 

Le  Parc  et  les  squares  de  Dijon  ; 

Les  Jardins  des  Plantes  de  Toulouse,  de  Clermout-Ferrand,  de 
Grenoble,  de  Gaen,  d'Avranches,  de  Cherbourg  ; 

Les  squares,  les  boulevards,  les  promenades  d'Amiens,  de  Tours, 
du  Mans,  de  Rennes,  de  Nîmes,  d'Avignon,  de  Châlons,  de  Troyes, 
de  Moulins,  de  A'alenciennes,  de  Langres,  de  Roubaix,  d'Épinal,  de 
INIelun  et  de  nombreuses  villes  de  l'intérieur  ou  du  littoral. 

C'est  de  l'hygiène  à  pleins  poumons  cpi'assurent  ainsi,  aux 
habitants,  les  municipalités  soucieuses  de  la  santé  publique.  C'est 
aussi  un  attrait  pour  l'étranger,  en  même  temps  qu'un  moyen 
d'instruction,  quand  les  plantations  ont  été  combinées  avec  science 
et  bon  goût. 

Sous  ce  rapport,  la  plus  intéressante  des  créations  utiles  et 
agréables  est,  à  coup  sûr,  la  villa  Thuret,  au  cap  d'Antibes. 
Remarquable  par  les  importations  et  les  essais  de  naturalisation,  elle 
a  rendu  les  plus  grands  services  à  l'horticulture  de  tous  les  pays. 

Voici  ce  que  dit,  de  ce  coin  privilégié  de  la  Provence  maritime, 
M.  Charles  Naudin,  de  l'Institut,  le  savant  directeur,  dans  une  note 
qu'il  a  bien  voulu  rédiger,  sur  nos  instances,  pour  cet  ouvrage  : 

Coui'  d'œil  sur  l'horticulturk  mkridioxalk. 

Il  y  a,  à  proprement  parler,  deux  midis  en  France,  placés  sous  les 
mêmes  latitudes,  juxtapt)sés  l'un  à  l'autre,  et  néanmoins  si  dillërents 
par  leur  climat  et  leurs  productions  qu'on  pourrait  croire,  au  premier 
abord,  qu'ils  sont  séparés  par    toute    la    largeur  de  l'Océan.   L'un 

â7 


4l8  FRANCE 

d'eux  est  situé  daus  ce  que  les  météorologistes  appellent  le  climat 
girondin  :  l'autre  appartient  au  climat  méditerranéen,  qui  règne  sur 
tout  le  périmètre  de  la  Méditerranée,  en  Europe  aussi  bien  qu'en 
Afrique.  Chacun  deux  a  sa  végétation  indigène  propre,  et  ses  cultm^es 
agricoles  particulières  et  caractéristiques. 

Le  clinuit  girondin,  dont  la  température  moyenne  annuelle  peut 
être  fixée,  avec  de  légères  variantes,  à  12  degrés  centigrades  (celle 
de  Paris  est  de  io''8),  trouve  son  expression  la  plus  nette  dans  le 
sud-ouest  de  la  France,  au  sud  de  la  Garonne,  mais  il  s'étend,  en 
remontant  le  long  de  l'Océan,  jusqu'aux  confins  de  la  Bretagne,  ou, 
si  l'on  aime  mieux,  jusqu'à  la  Loire.  Le  Blé,  la  Vigne. le  Maïs  y  sont 
l'objet  de  cultures  florissantes,  auxcpielles  s'ajoutent  celles  des  arbres 
fruitiers  ordinaires,  dont  les  produits  sont  justement  estimés.  Per- 
sonne n'ignore  que  les  Pruneaux  d'Agen  et  de  Tours  ont  acquis  une 
réputation  européenne  et  sont,  pour  cette  région,  une  source  impor- 
tante de  revenus.  On  connaît  mieux  encore  les  Vins  renommés  de 
cette  partie  de  la  France,  qui,  sous  l'appellation  générale  de  Vins  de 
Bordeaux,  s'exportent  dans  tous  les  pays  du  monde.  Au  total,  la 
région  girondine  est  une  des  plus  belles  et  des  plus  fertiles  de  la 
France. 

L'horticulture  proprement  dite,  quoique  peut-être  moins  avancée 
que  dans  le  bassin  parisien,  y  produit  à  peu  près  toutes  les  plantes 
d'ornement  qu'on  trouve  dans  ce  dernier,  et,  à  cause  du  climat  plus 
doux  qui  résulte  d'une  latitude  plus  méridionale  et  du  voisinage  de 
rOcéan,  elle  élève  en  plein  air,  sur  certains  points,  au  moins,  des 
arbrisseaux  qui  doivent  être  abrités  en  orangerie  sous  le  ciel  de 
Paris,  tels  que  le  Myrte,  le  Grenadier,  le  Laurier-rose  et  quelques 
autres.  Le  Figuier,  quoique  souvent  maltraité  par  les  hivers,  y  donne 
des  fruits  encore  présentables  ;  quelques  Eucalyptus  d'Australie  y 
résistent  au  froid  pendant  quelques  années  ;  mais  ce  sont  surtout  les 
arbres  forestiers  de  l'Amérique  du  nord,  du  Japon  septentrional  et  de 
la  Chine  qui  y  récompensent  le  mieux  les  tentatives  des  acclimateurs. 
S'il  était  question  un  jour  de  créer  un  vaste  arboretum,  pour  y  réunir 
les  arbres  et  arbrisseaux  de  presque  tous  les  pays  tempérés  du  globe, 
nul  point  de  la  France  n'y  conviendrait  mieux  que  le  sud-ouest,  où 
déjà  se  font  remarquer  des  plantations  d'arbres  exotiques  on  ne 
peut  plus  encourageantes. 

Le  midi  méditerranéen,  qui  est  pour  nous  le  vrai  midi,  offre  au 
voyageur  qui  le  traverse  un  aspect  bien  difl'érent.  Sa  température 
moyenne,  considérée  dans  l'ensemble,  est  de  -|-  i4"  centigrades; 
mais,  suivant  les  lieux  et  les  orientations,  elle  peut  descendre  à 
-i-  i3  degrés  ou  en  dépasser  i5,  ce  qui  est  dû  à  la  topographie  très 


FRANCE  4iy 

accidfUtt'C  du  pays,  où  1rs  [)l;inlcs  Ircjuvciil  les  expositions  les  plus 
diverses.  A  ([uoi  la  régiou  niéditeiTauéeaue  doit-elle  la  supériorité 
de  sa  tein[)ératui*e  sur  eelle  de  la  réjçiou  giroudiuc?  A  deux  causes 
égaleuieul  puissantes  :  d'abord  Tahri  que  lui  iout  les  Alpes  et  leurs 
ramifications  contre  les  vents  du  nord,  ensuite  le  voisinage  d'une 
nier  euro])éo-arricaine,  lorteuienl  échaudëe  par  le  soleil  j)endant  un 
long  été,  et  ([ui  lui  envoie  de  lu  cliali-ur  pendant  l'iiiver.  Le  climat 
est  surtout  caractérisé  par  la  sérénité  du  ciel,  la  transparence  de 
latmosplière,  la  vive  luuùère  et  lardeur  du  soleil,  qui  se  lait  encore 
sentir  au  cœur  de  l'hiver.  Un  autre  caractère  de  ce  climat  c'est  la 
sécheresse  souvent  extrême  des  mois  d'été,  et  l'abondance  de  la  pluie 
en  automne  et  au  printemps.  Le  thermomètre  peut,  exceptionnelle- 
ment, y  descendre  à  7  ou  8  degrés  au-dessous  de  zéro,  mais  le  froid 
ne  dure  c[ue  quelcpies  heures  de  la  nuit  et  il  est  rare  qu'il  y  gèle 
pcidant  le  jour.  Les  vents  violents  d'est  et  d'ouest  (ce  dernier  connu 
sous  le  nom  de  mistral)  sont  presque  le  seul  défaut  du  climat  médi- 
terranéen. De  ces  diverses  conditions  résulte  une  végétation  plus 
ligneuse,  plus  dure,  plus  résistante  au  froid  et  à  la  sécheresse  que 
celle  des  contrées  moins  ensoleillées  et  plus  constamment  humides 
du  reste  de  la  France,  végétation  caractérisée  par  la  persistance  du 
feuillage  des  arbi'es  et  des  arbrisseaux,  dont  le  plus  notable  est  le 
classique  Olivier,  l'arbre  dominateur  et  nourricier  de  la  Provence. 
C'est  lid  qui,  de  prime  abord,  frappe  les  yeux  de  l'étranger;  en 
seconde  ligne  viennent  les  Pins  maritimes,  les  Pins  d'Alep,  le  Pin 
pignon,  les  Cèdres  pyramidaux,  le  Chêne  liège,  le  Laurier,  puis  la 
végétation  plus  humble  du  Myrte,  des  Lentisqucs,  du  Laurier  rose, 
de  la  Bruyère  arborescente  et  de  beaucoup  d'autres  arbustes  ou  sous- 
arbustes  qui  couvrent  les  collines  arides  et  inexploitées,  livrées  aux 
troupeaux  de  moutons  et  aux  chèvres.  Une  telle  région  est  évidem- 
ment propre  à  la  culture  de  beaucoup  de  végétaux  exoticfues,  surtout 
de  pays  cpii  s'en  rapprochent  par  leurs  conditions  cliuuitériques. 

La  région  méditerranéenne  se  divise  assez  nettement  en  deux 
zones,  celle  de  l'Olivier,  qui  est  de  beaucoup  la  plus  étendue  et  qui 
s'élève  jusqu'à  l'altitude  de  5oo  à  Goo  mètres,  et  celle  de  l'Oranger, 
qu'on  pourrait  aussi  appeler  la  zone  des  Palmiers.  Cette  dernière, 
qui  commence  à  Ollioules,  près  de  Toulon,  et  se  continue  presque 
sans  interruption  jusqu'à  Nice,  Menton  et  au  delà  sur  la  côte 
italienne,  ne  s'éloigne  guère  des  bords  de  la  mer.  C'est  la  partie  la 
plus  privilégiée  du  pays,  presque  un  lambeau  de  la  côte  africaine 
((ui  lui  lait  face  de  l'autre  côté  de  la  ^léditerranée,  avec  la  môme 
végétation  indigène  et  les  mômes  plantes  cultivées.  Le  Caroubier  en 
est  l'arbre  le  plus  ciu'actéristique,  et  on  aurait  pu,  il  y  a  quelques 


420  FRANCE 

années,  lui  adjoindre  le  Paliuier  nain,  sil  n'avait  été  extirpé  par  le 
vandalisme  des  touristes  étranj^^ers. 

Mais  eette  antique  flore  provençale  a  beaucoup  changé  d'aspect 
depuis  une  quarantaine  d'années,  par  l'introduction  d'une  multitude 
d'ai'bres  et  d'arbrisseaux  exotiques,  qui  rappellent  la  végétation 
tropicale.  Avant  rétablissement  des  chemins  de  fer,  la  Provence  était 
presque  inconnue  du  reste  de  la  France,  et  l'horticulture,  sans  y  être 
tout  à  fait  nulle,s  y  traînait  dans  la  routine,  sans  avenir  et  sans  autre 
guide  que  quelques  livres  de  jardinage  publiés  à  Paris  et  qui  n'étaient 
point  faits  pour  elle.  Depuis  que  les  communications  avec  le  nord 
sont  devenues  faciles  et  rapides,  elle  s'tîst  transformée,  pour  ainsi 
dire,  à  vue  d'oil.  De  riches  étrangers,  à  l'exemple  de  lord  Brougham, 
attirés  par  la  beauté  du  climat,  s  y  sont  rendus  de  tous  les  coins  de 
lEuropc ;  plusieurs  y  ont  acheté  de  la  terre,  s'y  sont  fixés  et  y  ont 
fait  bâtir  ces  superbes  villas  entourées  de  jardins  qui  font  l'étonne- 
ment  et  l'admiration  des  voyageurs.  Et  comment  ne  s'étonneraient- 
ils  pas  à  la  vue  de  cette  végétation  insolite,  les  gigantesques  Euca- 
l>-ptus,  les  Acacias,  les  Araucarias,  les  nombreuses  Myrtacées 
d'Australie;  les  Jacaranda  et  les  Bougainvillea  du  Brésil,  les 
Bambous,  les  innombrables  tribus  des  Agaves,  des  Cactées  de  formes 
si  bizarres,  des  Mésembrianthèmes  aux  corolles  éclatantes,  et  par- 
dessus tout  des  grands  Palmiers,  Phœnix  et  Cocos  de  différentes 
espèces,  Juljéas,  Livistonas,  Sabals  et  beaucoup  d'autres  (pi'il  serait 
trop  long  de  nommer  ?  C'est  surtout  aux  alentours  des  villes  fré- 
cpientées  par  les  étrangers,  Hyères,  Saint-Raphaël,  Cannes,  Nice, 
Monaco,  Menton,  que  ces  jardins  se  montrent  dans  toute  leur 
splendeur. 

Pendant  longtemps  la  Provence  n'avait  guère  à  exporter,  comme 
produit  horticole,  que  des  luimortelles,  dont  les  fleurs  servent  à 
tresser  des  couronnes  funéraires;  aujourd'hui,  elle  est  devenue  le 
gi'and  marché  des  fleurs  d'hiver  et  de  printemps.  Roses,  Mimosas  ou 
Acacias,  Narcisses,  Œillets,  Anémoraes,  Renoncules,  Violettes  de 
Parme,  Réséda,  etc.,  qui  s'expédient  par  pleines  -wagonnées  sur  les 
villes  du  Nord,  Paris,  Londres,  Berlin  et  jusqu'à  Saint-Pétersbourg. 
On  en  trouvera  le  détail  dans  un  mémoire  présenté  à  la  Société 
Nationale  d'horticulture  par  M.  H.  de  Vilmorin.  A  ce  commerce,  qui 
lui  rapporte  des  millions,  elle  n'a  pas  tardé  à  ajouter  celui  des  fruits 
et  des  légumes  de  primeur,  Fraises,  Asperges,  Articliauts  et  Tomates. 
Mais  là  ne  s'est  pas  bornée  son  activité.  Elle  a  compris  que  si  la  vente 
des  fleurs  coupées  était  une  iiiiue  d'or  à  exphiiter,  elh'  en  avait  une 
autre  dans  la  culture  et  l'expédition  des  plantes  vivantes  ;  aussi  de 
nombreux  horticulteurs  sont-ils  venus  s'établir  en  Provence,  aux 


FRANCE  'Jai 

alentours  de  toutes  les  villes  de  quelcpie  importance,  depuis  Marseille 
jus([u"à  Mouton.  Ils  profitent  de  rexccllence  du  climat  pour  élever 
des  plantes  (pii  réussissent  moins  l'acilement  ou  ne  réussissent  pas 
du  tout  dans  les  jardins  du  nord,  mérae  sous  les  abris  vitrés,  tels  que 
plants  d'Orangers  et  de  Mandariniers,  Rosiers  nouveaux,  bulbes  et 
graines  de  toutes  espèces,  Araucarias,  Palmiers  de  semis,  etc.,  taisant 
ainsi  une  rude  concurrence  aux  horticulteurs  du  Nord  de  la  France, 
de  Belgique,  d'Angleterre  et  d'Allemagne. 

Une  spécialité  de  la  culture  provençale  dont  nous  devons  dire 
quelques  mots  ici,  bien  quelle  soit  entièrement  sous  la  dépendance 
d'une  industrie  locale,  est  celle  des  plantes  à  parfum,  unicpiement 
destinées  aux  fabricants  d'essences  de  la  ville  de  Grasse.  Plusieurs 
se  sont  enrichis  à  ce  commerce,  qui  a  fait  la  réputation  de  cette  petite 
ville.  La  matière  première  de  cette  industrie  est  fournie  par  les 
Rosiers  Gent-Feuilles,  Musqués  et  de  Damas,  par  les  fleurs  de  Cassie, 
Acacia  Farnesiana,  les  fleurs  et  les  écorces  d'Oranger-Bigaradier, 
de  Citronnier  et  autres  arbres.  Hors  de  ce  groupe,  le  Géranium  rosat, 
Pelargoniiiin  capifatiim,  le  Jasmin  d'Espagne,  Jasminum  gran- 
dijlovuin,  la  Tubéreuse,  Polj-anthes  tiiherosa ,  l'Héliotrope,  la 
Jonquille,  etc.  Des  plantes  indigènes  et  vulgaires  fournissent  aussi 
leur  contingent  de  parfums,  telles  que  la  Menthe  poivrée,  la  Mélisse, 
le  Romarin,  le  Myrte,  la  Violette,  etc.  Depuis  quelques  années,  on 
distille  aussi  à  Grasse  les  feuilles  de  divers  Eucalyptus.  Mais  dans 
cette  industrie  jusqu'ici  florissante,  la  Provence  commence  à  être 
concurrencée  par  l'Algérie,  non  moins  bien  située  pour  la  culture 
des  plantes  à  parfums,  qui  a  pris  surtout  de  l'importance  dans  la 
commune  de  Ghéraga,  près  d'Alger. 

Un  des  premiers,  parmi  nos  compatriotes  français,  qui  ont  puis- 
samment contribué  au  développement  de  l'horticultm'e  en  Provence, 
est  le  botaniste  Gustave  Thuret,  que  sa  santé  toujours  vacillante  a 
amené,  il  y  a  près  de  4©  ans,  à  Antilles,  ville  jusque-là  délaissée  par 
les  étrangers,  et  qui  ne  cidtivait  guère  qiie  la  Vigne  et  l'Olivier. 
Devenu  propriétaire  d'un  vaste  terrain,  à  une  époque  où  la  terre  se 
vendait  cinq  à  six  fois  moins  cher  qu'aujourd'hui,  il  y  fonda  un 
jardin,  à  la  fois  botanique  et  d'agrément,  où  il  s'appliqua  à  réunir 
des  plantes  de  tous  pays,  les  unes  achetées  chez  des  horticulteurs, 
les  autres  données  par  le  Muséum  d'histoire  naturelle,  où  P.  Decaisne, 
ami  intime  de  Gustave  Thuret,  présidait  alors  aux  cultures  de 
l'Etablissement.  Toutes  n'y  réussirent  pas,  et  naturellement  les  hivers 
firent  un  triage  des  espèces  rustiques  ;  mais  ce  qui  résista  fut  consi- 
dérable. L'expérience  étant  mise  à  profit,  le  jardin  se  peupla  insen- 
siblement, par  un  choix  judicieux  des  nouvelles  acquisitions,  d'une 


422  FRANCE 

quantité  de  plantes,  arbres  et  arbrisseaux  exotirpes  fort  intéressants, 
qui.  petit  à  petit,  se  répandirent  dans  le  pays.  Gustave  Thuret  fut 
le  vérital^le  initiateur  de  l'horticulture  dans  eette  partie  de  la 
Provence,  où  il  eut  beaucoup  d'imitateurs.  Il  faut  dire,  pour  être 
juste,  qu'une  bonne  partie  de  cet  honneur  revient  à  M.  le  Docteur 
Bornet,  son  ami,  qui  le  seconda  avec  autant  d'ardeur  cpie  d'intelli- 
gence, pendant  les  dix-huit  années  cpi'ils  passèrent  ensemble  à 
Antibes. 

A  la  mort  de  G.  Thuret,  arrivée  en  18^5,  ce  bel  établissement 
risquait  d'être  vendu  et  disloqué  par  les  héritiers  de  la  famille,  ce 
cpii  eût  été  une  sorte  de  malheur  public.  Heureusement  ime  dame 
généreuse,  M""=  Henri  Thuret,  belle-sœur  de  Gustave,  et  qui  avait 
pour  lui  une  vive  amitié,  acheta  aux  héritiers  le  jardin  et  la  modeste 
villa  où  son  beau-frère  avait  vécu,  retiré  du  monde,  pendant  si 
longtemps,  et  en  fit  cadeau  à  l'Etat,  aux  seules  conditions  que  le  nom 
du  fondateur  y  fût  conservé  et  qu'on  y  continuât  les  travaux  qu'il 
avait  commencés  avec  tant  de  succès.  Ces  conditions  furent  acceptées, 
et  le  Ministre  de  l'Instruction  pulDlique,  de  qui  seul  dépend  l'Etablis- 
sement, agi'éa  pour  directeur,  sur  la  recommandation  de  M.  Decaisne, 
]M.  Charles  Naudin,  ancien  aide-naturaliste  au  Muséum,  qui  avait 
lui-même  créé,  à  ses  frais,  risques  et  périls,  un  jardin  d'expériences 
à  Collioure,  en  Roussillon. 

Il  va  de  soi  que  le  Directeur  du  jardin  de  la  villa  Thuret  se  fit  un 
devoir  de  conserver  religieusement  les  plantes  que  Gustave  Thuret  y 
avait  introduites,  mais  il  s'occupa  aussi  d'en  accroître  le  nombre  par 
tous  les  moyens  en  son  pouvoir,  et,  mettant  à  profit  ses  relations  avec 
les  botanistes  français  et  étrangers,  les  grands  horticulteurs,  les 
voyageurs,  les  missionnaires  et  jusqu'aux  jardiniers  des  colonies,  il 
réussit  à  obtenir,  tantôt  gratuitement,  tantôt  par  voie  d'échanges,  des 
graines  et  des  plants  de  végétaux  exoticpies  qui  n'existent  encore  qu'à 
la  villa  Thuret.  Parmi  ces  nombreux  coadjuteurs  du  jardin,  il  convient 
de  citer  le  Baron  Ferdinand  Mïdler,  l'infatigable  explorateur  de 
l'Australie,  M,  Charles  Sargent,  directeur  du  vaste  arbore tum  de 
New- York,  et  le  Docteur  King,  directeur  du  Jardin  botanique  de 
Calcutta. 

Mais  si  le  jardin  de  la  villa  Thuret  voit  ses  richesses  végétales 
s'accroître  sans  cesse  par  le  concours  bénévole  des  amis  de  la  science, 
il  n'est  pas  moins  libéral  dans  ses  distributions  de  graines  et  de 
plantes  vivantes  aux  jardins  botaniques,  aux  agriculteurs  et  horti- 
culteurs, à  tous  ceux,  en  un  mot,  qui  s'intéressent  aux  acquisitions 
nouvelles  d'utilité  ou  de  simple  agrément,  et  c'est  par  centaines  de 
paquets  que  sortent  chaque  année   de  l'établissement  les  graines 


FRANCE  4'^^ 

destinées  aux  expériences  d'acclimatation.   Ucccvaut  gratuitement, 
il  donne  gratuitement.  C'est  de  stricte  justice. 

Jusqu'ici  le  rapide  coup  d'oui  (pie  nous  avons  jeté  sur  notre  belle 
province  uicililerrauccnuc  s'est  borné  à  sa  partie  la  plus  chaude  cl  la 
plus  avancée  en  horticulture,  mais  elle  en  a  une  autre,  moins  favorisée 
par  le  soleil,  dans  ses  montagnes  dont  ipichpics  souimels  atteignent 
à  la  limite  des  neiges  éternelles.  C'est  là  que  se  trouve  le  grand 
réservoir  naturel  des  eaux  qui  arrosent  la  plaine.  Disons-le  avec 
regret  :  cette  pittoresque  moitié  de  la  Provence  est  fort  attardée  en 
fait  d'horticulture,  et  cependant  combien  ces  sites  alpins  et  alpestres, 
avec  leurs  expositions  si  variées,  seraient  favorables  à  la  culture  des 
arbres  fruitiers  ordinaires,  Pommiers,  Poiriers,  arbres  à  fruits  à 
noyaux  et  autres  !  Espérons  que  l'industrie  horticole  se  portera  un 
jour  de  ce  côté,  et  ((u'à  la  suite  de  quelque  arboriculteur  entrepre- 
nant, qui  donnera  l'exTcmple,  elle  s'élèvera  au  niveau  des  pays  les 
plus  favorisés  sous  ce  rapport. 

Note. —  Apirs  ei-  judicieux  rxposé,  où  l'auteur,  avec  sa  niodcslic  lial)iluclle, 
otiblie  de  ciler  les  importantes  expérii-nces  d'acclimatation  rpii  lui  sont  dues, 
nous  ajouterons  (pie,  si  le  Jardin  de  la  Villa  Thiu'cl  n'a  pas  la  somptuosité  de 
(pulcpies-uns  de  la  C(jle  provençale  où  Ion  n'avisé  ([u'à  produire  de  farauds 
eifets  paysagers,  en  revanche  il  est  beaucoup  plus  riche  ([ti'aucun  de  ces  jardins 
en  ])lantes  exoti(pies,  utiles  pour  la  science,  pour  l'agriculture  et  l'horticulture. 

Signalons  brièvement  les  plantes  ou  les  groupes  de  i)lanles  cpii  se  l'ont  le 
plus  remar(|uer  au  [iremicr  abord. 

A  M.  Thurel  est  due  l'introduction  des  lùicaiypliis  globiiliiSy  Gunnii, 
melliodora,  viininalis,  tous  de  grande  taille  ; 

Des  superbes -l/YauYiria  B'uUvillU,  h  ras  i  lien  sis,  (^oofdi,  e.vcelsa; 

Des  Arbidtis  Andrachnc  et  iicjxilciisis ; 

D'un  grand  nombre  d'Acacias  australiens,  parmi  lcs([ucls  les  A.  dcalbala, 
decnrrcns,  myrlifoUa,  arinala,  ciillriformis,  et  de  Vllovciiia  diilcis; 

D'iuu"  vingtaine  de  Chênes,  dont  les  plus  intéressants  soiU  les  Qiiercus 
coccinca,  iildhra,  jtolyinorj)lia,  Mirhcclcii  cl  vircjis ; 

Du  Quillaja  sapnnaria; 

D'une  douzaine  d'espèces  de  Pitlosporuin; 

Du  Laurier  camphrier; 

D'une  vingtaine  de  Pins  et  Sapins,  parmi  lesquels  les  Pinvs  aufstralis,  cnnn- 
riensis,  loiiiiifoUa,  Sahiniana  ;  Picca  Khiitron' -jAhu's  cej)haloniea,  eilicica,  etc.; 

De  (juantité  de  Myrtaeées  arborescentes  ou  arbustivcs  des  genres  .bii,'0/)/io/'rt, 
Callisteiiton,  Euij^cnia,  Melalcaca,  Mctrosidcros,  etc.; 

De  Proléacécs,  parmi  lesfpiclles  de  grands  Banksias  ; 

Des  Euphorbes  arborescentes,  du  magnill(juc  Jcicaranda  iiiiiuosi/olui  : 

De  Palmiers,  Pluviiix  dactylifera,  spiiiosa;  Jahcra  sj)ectahUis;  Sahal  h(H'a- 
ncnsis,  etc.;  d'une  cpiantité  d'Agaves,  de  Dasylirions,  de  Yuccas,  entre  autres 
de  grands  Yncca  draconis  cl   /ilifera; 

De  liand)ous,  de  Cactées,  et  d'une  multitude  de  plantes  bulbeuses  pour  les- 
quelles M.  Thurel  avait  un  goût  prononcé;  tels  (pic  Lis,  Amaryllis,  Jacinthes, 
Alslrœmèrcs,  Tul)éreuscs,  Narcisses  et  autres  l)ull)cs  indigènes  ou  cxotiipics. 

Sans  négliger  les  ac([uisitions  déjà  faites,  M.  Cii.  Naudin,  en  prenant  la 
direction  du  jardin,  a  dû,  suivant  les  intentions  du  ('louverncmcnt,  lui  donner 
des  allures  [)lus  directement  utilitaires.  La  proi)agati(in  d'arbres  forestiers 
nouveaux,  de  plantes  industrielles  et  de  plantes  fourragères  à  introduire  dans 
l'agriculture  du  midi  et  de  notre  colonie  du  nord  de  rAfri((ue  a  été  l'objet 
constant  de  sa  sollicitude.  Il  a  considérablement  augmenté  le  nombre  des 
Eucalyptus  jnsfpic-là  connus  en  Europe;  il  a  fait   venir  une  grande  collection 


434  FRANCE 

(le  Kakis  du  Japon.  Diospyrof)  j'oponica,  tout  afvolTi's.  et  qui  sont  actuellement 
on  pleine  protluelion  ; 

Il  a  inlruduil  ilu  Jai)on  l'arbre  à  laque,  Rhus  {•crniri/cra  et  le  llhun  siiccedanea; 

Larbre  à  suif  lie  la  Chine.  StilUni,''la  sebifcra; 

Plusieurs  Noyers  de  rAnu'-ri(jue  du  'Son],  Jtii>-lnns  californica;  C.avya  alba, 
Carya  olii'œformis  ; 

Une  plante  produetriee  de  caoutchouc,  VOxypdaluDi  utile  de  Bolivie; 

Toute  une  collection  de  Viornes  américaines,  l'itis  cincrca,  etc.; 

De  Vignes  asiatiques,  du  Japon,  de  la  Chine  cl  de  la  Mongolie; 

De  Graminées  fourragères,  de  Chénopodées  d'Australie,  recommandées  pour 
les  terrains  saumàtres; 

D'une  variété  précoce  de  Cotonnier  de  la  Chine, 

De  VAsiniina  triloba,  de  la  Caroline  du  Sud; 

Et  de  beaucoup  d'autres  végétaux  tirés  tXc  divers  pays,  dont  il  s'agit  de  constater 
l'utilité,  comme  plantes  industrielles,  ou   plantes  de  simple  agrément. 

Citons  entin  les  Palmiers  de  nouvelle  introduction,  savoir:  Brahea  //ij/cra  ; 
Erilhea  armata,  E.  edulis ;  Cocos  (iœrtncri:  Xannorops  Ritchicana  (rarissime); 
Sabal  jxtiinctto;  l'Iuvnix  canaricnsis,  senri>aU'nsis,  l'iipicola;  cni'in  le  Dattier 
à  fruits  noirs,  Pliœni.v  dactylifera  melanocavpa,  à  Dattes  noires  comme  de 
l'enere  et  excellentes. 

Et  les  expériences  d'importation  et  d'acclimatation  continuent 
savamment  à  la  Villa  Tlmret...! 


VI.  —  Culture  maraîchère. 

La  culture  maraîchère  a  toujours  été  remarquable  en  France,  par 
l'activité  et  l'intelligence  des  familles  qui  s'y  livrent  et  par  l'abondance 
et  la  qualité  des  produits  obtenus. 

La  consommation  des  légimies  s'est  imposée  dans  toutes  les  classes 
de  la  Société  ;  le  producteur  a  dû  étendre  son  champ  de  culture,  et 
des  marchés  de  vente  se  sont  multipliés  à  la  ville  ou  sur  place. 

Il  faut  dire  que  la  facilité  des  relations  commerciales  a  singulière- 
ment favorisé  le  trafic  des  denrées  alimentaires  du  jardin  ;  aussi, 
plus  d'un  fermier  a-t-il  ajouté  à  son  exploitation  agricole  les 
Asperges,  los  Artichauts,  les  Choux,  les  Pois,  les  Haricots,  les 
Navets,  les  Pommes  de  terre,  en  même  temps  que  le  jardinier 
devenait  priiiieuriste,  voulant  récolter  encore,  même  à  contre-saison, 
par  l'emploi  judicieux  des  abris  vitrés  et  des  chauffages  artificiels. 

L'approvisionnement  des  centres  de  population  et  le  voisinage  des 
gares  d'embarquement  ont  contribué  —  les  milieux  aidant  —  à  la 
création  spontanée  de  centres  de  production,  ou  à  la  culture  extcnsivc 
de  quelques  espèces  particulières,  d'un  bon  rendement. 

La  production  potagère  s'est  trouvée,  d'ailleurs,  stimulée  par  un 
débouché  ouvert  depuis  5o  ans  à  peine  :  la  conservation,  par  le 
séchage  et  la  compression,  des  légumes  destinés  à  l'approvisionnement 
de  la  marine,  de  l'armée,  des  voyages  au  long  cours,  etc. 


FRANCE  4^5 

Cette  découverte,  entre'S'iie  par  Sylvestre  et  Alaine.  jardiniers-chefs 
à  rinstitut  royal  agronomique  de  Grignon,  mise  au  point  vers  184C, 
par  Etienne  Masson,  jardinier  de  la  Société  d'horticulture  de  la  Seine, 
s'est  développée  à  ce  point  qu'une  usine  exploitant  cette  industrie, 
installée  aux  portes  de  Paris,  absorbait,  en  1892,  jusqu'à  dix  millions 
de  kilogr.  de  légumes  à  cet  usage. 

D'après  les  statistiques,  on  peut  porter  à  un  milliard  de  francs  la 
valeur  de  notre  récolte  annuelle  de  légumes.  Toute  commune  rurale 
produit  une  partie  de  sa  consommation  ;  mais  les  besoins  des 
villes,  des  agglomérations  de  population  ou  des  localités  moins 
favorisées,  ont  sollicité  l'expansion  de  stations  potagères,  c'est-à-dire 
que,  d'après  la  nature  du  sol  et  du  climat,  certaines  espèces  de 
végétaux  alimentaires  s'implantent  dans  une  contrée  ;  le  cultivateur 
n'en  faisant  pas  elaulres,  travaille  à  moins  de  frais,  et  le  négociant 
vient  s'y  approvisionner,  avec  la  certitude  de  réussir. 

Jetons  d'abord  un  coup  d'œil  général  sur  les  plantes  de  grande 
culture  maraîchère. 

Il  y  a  quelques  années,  la  culture  potagère  et  maraîchère  occupait, 
en  France,  près  de  4^0,000  hectares,  soit  o,83  0/0  de  la  superficie 
totale  du  territoire,  et  rapportait  2,100  francs  par  hectare.  La  produc- 
tion annuelle  correspondait  donc  à  29  francs,  au  plus,  par  tète 
d'habitant. 

De  1888  à  1891,  nous  avons  exporté  les  quantités  suivantes  de 
légumes  frais  ou  conservés  : 
Années.  Légumes  verts.  F.égumcs  salés  ou  confits. 

1888 24,3i5,ooo  kilogr.     9,542,000  kilogr. 

1889 29,260,000       —       11,738,000       — 

1890 3i, 335, 000      —       13,340,000      — 

1891 37,669,000      —       12,757,000      — 

Nos  débouchés  sont  en  Espagne,  en  Algérie,  en  Belgique,  en 
Angleterre,  aux  Etats-Unis. 

Gomme  point  de  comparaison,  le  total  de  nos  importations  en 
1891  aurait  été  de  24,979,000  kilogi\  de  légumes  frais  et  de 
000,000  kilogr.  de  légumes  salés  ou  confits. 

L'importation  a  son  origine  au  nord  de  l'Afrique,  en  Autriche,  en 
Allemagne,  en  Russie,  en  Belgicpie,  aux  Pays-Bas.  Le  Haricot,  la 
Pomme  déterre,  les  Lentilles  y  figurent  pour  une  bonne  part. 

La  superficie  consacrée  aux  Fèves  et  Féverolles,  aux  Haricots, 
aux  Pois  et  Lentilles  était,  en  1882,  de  344.ooo  hectares,  donnant  un 
produit  total  évalué  à  147,570,000  francs. 

Pendant  une  période  de  vingt  ans,  de  1862  à  1882,  on  a  constaté 
une  augmentation  notable  du  rendement  moyen  par  hectare,  qui  est 


426 


FRANGE 


passé  de  14  hectolitres  07  à  i;  hectolitres  ^5,  tandis  que  la  valeur 
correspondante,  s'élevait  de  298  francs  à  429  francs. 

Pommes  de  teuue.  —  La  Pomme  de  terre  est  la  plante  potagère  cpii 
occupe  la  plus  grande  surface  en  France.  Après  le  Blé,  notre 
Parmentière  tient  le  premier  rang.  Tout  le  monde  en  consomme. 

Les  4-5oo  hectares  de  1789  sont  arrivés  à  I,5i2,i36  hectares 
en  1892,  et  le  Ministère  n'a  plus  besoin,  comme  il  y  a  cent  ans, 
d'édicter  une  Loi  qui  oblige  les  cultivateurs  à  lui  consacrer  une  partie 
de  leurs  terres. 

La  récolte  en  France  dépasse  aujourd'hui  i3(3  millions  de  quintaux 
métriques,  représentant  une  valeur  de  Goo  millions  de  francs,  y 
compris  les  espèces  fourragères  ou  à  féculerie. 

Chaque  département  cultive  le  précieux  tubercule,  pour  l'alimen- 
tation ou  l'industrie.  Treize  départements  ont  affecté  chacun  plus  de 
3o,ooo  hectares  à  la  Pomme  de  terre,  depuis  Saône-et-Loire,  avec 
53,000  hectares,  jusqu'à  Maine-et-Loire,  3i, 000  hectares,  en  passant 
par  la  Dordogne,  la  Charente-Inférieure,  la  Sarthe,  l'Ardèchc,  la 
Charente,  le  Puy-de-Dùme,  les  Vosges,  l'Aveyron,  la  Loire,  l'Allier, 
le  Tarn...,  sans  tenir  compte  de  la  superlîcie  territoriale. 

Quant  au  rendement,  la  moyenne  étant  de  90  quintaux  à  l'hectare, 
la  tête  appartient  au  département  des  Ardennes,  i63  quintaux  à 
l'hectare;  puis  le  Nord,  1G2;  les  Vosges,  169;  la  Vienne,  i53  ;  la 
]Meurthe-et-Moselle,  141  ;  les  Bouches-du-Rhône,  les  Hautes-Alpes 
et  l'Ardèclie,  chacun  i4o;  TAisne,  i38;  l'Oise,  13^;  la  Meuse, 
i35;  la  Somme,  i33  ;  la  Seine,  i32,  en  partie  de  culture  maraîchère  ; 
puis  le  Rliùne,  le  Doubs,  le  Var,  la  Marne,  les  Cùtes-du-Nord,  Pas- 
de-Calais,  Puy-dc-Dùme  et  Belfort,  arrivant  avec  i3o  à  120  quintaux. 

Les  plus  faibles  rendements  appartiennent  au  Cantal,  à  la  Lozère, 
à  l'Aude,  aux  Basses-Alpes,  à  la  Charente-Inférieure,  soit  de  20  à 
37  quintaux  par  hectare. 

La  statistique  de  1892  ajoute  que  les  plus  fortes  évaluations,  quant 
à  la  vente  du  produit,  reviennent  aux  Alpes-Maritimes,  à  la  Corse, 
au  Vaucluse,  à  l'Aude,  à  la  Savoie,  au  Calvados,  à  la  Manche,  aux 
Basses-Alpes,  aux  Bouches-du-Rhone,  à  la  Seine,  aux  Pyrénées- 
Orientales,  au  Gard,  au  Finistère,  à  l'IUe-et- Vilaine,  à  la  Loire- 
Inférieure,  passant  de  6  francs  à  10  francs  le  quintal. 

Betteraves.  —  La  Betterave,  accidentellement  potagère,  a  ses 
variétés  et  ses  terrains.  Les  sols  irrigués  favorisent  le  développement 
des  racines,  sans  accroître  sa  richesse  saccharine.  En  18^3,  une 
Coiinnission  du  Ministère  de  l'Agriculture  a  calculé  que,  dans  la 
plaine  de  Gennevilliers,un  hectare  de  terre,  recevant  les  eaux  dégoût 
de  la  capitide,    pouvait  produire  ;    120,000  kilogr.   de  Betteraves, 


FRANCE  4^7 

^5.000  kilogr.  (lo  Choux  pommés,  00,000  kilogi*.  de  Carottes, 
9,000  kilof;^!*.  (ri']|)inai\ls,  et  Go, 000  têtes  cl'Artiehavils. 

Lo  succès  de  ces  cultures,  dans  un  sol  plus  ou  moins  ingrat,  a 
engagé  d'autres  villes  à  iniiler  l'ccuvre  d'épuration  des  ingénieurs 
Bclgrand,  Mille  et  Durand-Claye. 

La  Bellerave  est  un  léguuie  mixte,  apprécié  au  jardin  et  au  champ 
de  grande  culture,  soil  pour  la  nourriture  de  riiommc  cl  du  hclail, 
soit  pour  la  sucrerie  et  la  distillerie.  Il  y  a  là  une  intéressante 
sélection  d'espèces  à  opérer. 

Navets.  —  Les  Navets  constituent  une  grande  production  rur;de, 
comme  emblave  intermédiaire.  Voyez  aux  Halles  Centrales  de  Paris, 
les  arrivages  nocturnes  de  la  banlieue.  Chaque  année  en  amène 
3o  millions  de  kilogr.,  des  plaines  de  Pantin,  Aubervillicrs,  Rosny, 
Gagny,  Croissy,  Montesson,  Gonesse,  Aubergenville,  Montinagny, 
Viarmes,  Chaton,  Flins,  vallée  de  Chevreuse,  Montlhéry... 

Sur  tous  les  points  de  la  France,  le  fermier  ou  le  jardinier  utilise 
son  terrain,  après  les  emblaves  de  printemps,  par  des  semis  de  Navets 
qui  viendront,  à  l'entrée  de  l'hiver,  fournir  l'établc,  la  cuisine  ou  le 
marché. 

Raves  et  Radis.  —  Très  populaires,  sous  tous  les  climats,  les 
Raves  et  les  Radis  se  sèment  généralement  en  cultures  dérobées,  sur 
couclic  ou  en  pleine  terre,  selon  la  saison,  avec  d'autres  plantes  telles 
que  Laitues,  Carottes,  Choux,  etc. 

On  ne  se  figure  pas  quelles  quantités  de  Radis  roses,  gris  ou  noirs, 
circulent  par  paniers  dans  les  voitures,  les  bateaux  ou  les  wagons, 
se  dirigeant  vers  nos  marchés  et  nos  ports.  De  l'Est,  ils  traversent 
le  Rhin;  de  Brest  à  Dunkerque,  d'Abbeville  à  Boulogne,  le  flot 
les  entraîne  à  travers  la  Manche  et  la  mer  du  Nord. 

Le  Daïcon,  espèce  chinoise  intermédiaire,  est  resté  jusqu'alors 
confiné  dans  le  jardin  du  collectionneur. 

Carottes  et  Paxais.  —  Si  le  mot  «  populaire  »  peut  être  appliqué 
à  un  produit  maraîcher,  c'est  certainement  à  la  Carotte.  On  en  sème 
partout...  en  culture  pleine  ou  en  culture  accessoire.  Les  marcliés  en 
vendent  des  quantités  considérables.  Croirait-on  que  les  Halles 
Centrales  de  Paris  en  reçoivent  plus  de  40  millions  de  kilogr.  par  an? 
Sans  l'agriculture,  la  maraîcherie  ne  pourrait  y  sullire. 

Cette  plante,  si  riche  en  bonnes  variétés,  n'est-ellc  pas  encore, 
comme  le  Panais,  recherchée  par  les  fabricants  de  compotes  ou  de 
gelées  ?  Lune  et  l'autre  ont  une  réputation  sur  les  plages  bretonnes  ; 
mais  on  les  cultive  dans  tous  les  départements,  en  toute  saison. 

La  Carotte  et  le  Panais,  comme  la  Pomme  de  terre,  la  Betterave,  les 
Raves  et  Navets,  sont  utilisés  à  l'étable,  à  la  maison,  souvent  à  l'usine. 


428 


FRANCE 


La   statistiqiie   de    18812  résume  ainsi  la  production  annuelle  de 
ces  racines  potagères  et  fourragères. 


RACINES  ALIMENTAIRES 

Siiprrflrir. 
Ileolares. 

PRODICTION' 

totale. 
Quintaux. 

Rende- 
ment 

moven 
par 

licolare 

Quint. 

Valeur  lolale  en  francs. 

PRIX 

nioven 

(i'u 
quintal. 

VALEUR 

brute 

il 

riieotare. 

Carottes 

66.652 
15.902 

148.089 

i3. 166.033 
2.622.641 

23. 723.268 

197 
16- 

169 

46.714.727     » 

9  454-775     » 

64.7-3.6(X>    » 

3.54 
3  55 

2  72 

709     » 
095     » 
437     » 

Panais 

N;iV('N.r;i\r's.  turiu'ps. 

Les  Carottes  se  rencontrent  principalement  dans  l'Ouest  : 

Finistère 5i4,446QU'nta!ix  Maine-et-Loire. .  320,364 qiiinlaiix 

Eure 442,225    —  Ille-et-Vilaine  .  .  295,260    — 

Deux  Charentes.  714,134    —  Manche 216,028    — 

Et  aussi  dans  la  région  du  Nord  : 

Pas-de-Calais,  586,976  (piintaux  ;  Somme,  4i5,555  quintaux. 

Il  y  a  lieu  de  citer,  en  outre,  le  Loiret,  597, o5i  quintaux,  et  la 
Dordogne,  4i3,24i  quintaux. 

Quant  aux  Panais,  ils  sont  surtout  la  ressource  de  la  Bretagne  et 
de  la  Normandie.  Ils  prédominent  dans  les  départements  du 
Finistère,  1,497,990  quintaux  ;  de  la  Manche,  419, 94^  quintaux. 
Toutefois,  ils  sont  aussi  très  répandus  dans  un  département 
montagneux  du  Centre,  la  Haute-Loire,  où  leur  chiffre  atteint 
234,370  quintaux. 

Ces  trois  régions  fournissent  plus  des  quatre  cinquièmes  de  la 
production  totale. 

Pour  les  Navets,  Raves,  etc.,  la  Dordogne  est  placée  en  première 
ligne.  On  y  comptait  i~,i^\  hectares  produisant  près  de  2  millions 
et  demi  de  quintaux  de  racines,  soit  le  dixième  du  total  de  la  France 
entière. 

Viennent  ensuite  : 

Le  Maine-et-Loire,  avec  1,720,971  quintaux;  la  Creuse,  1,376,709 quin- 
taux ;  l'Ain,  788,620  quintaux  ;  la  Hautc-Yienne,  1,049,694  quintaux  ; 
le  Puy-de-Dome,  843,'î4i  quintaux. 

Et  les  départements  du  Finistère  et  de  la  Vendée. 

Notons  encore  la  région  pyrénéenne,  où  le  Navet  est  très 
fréquemment  cultivé  en  productions  dérobées,  qui  ne  figurent  pas 
dans  les  relevés  officiels. 

Asperges.  —  L'Asperge  a  étendu  ses  griffes  sur  la  grande  culture, 
apportant  son  revenu  annuel  à  la  ferme  en  détresse. 


FllANCE  429 

La  petite  pioche-crochet  d'Argenteuil  et  de  Montmorency  a  trouvé 
sa  concurrente  dans  la  charrue,  ({ui  hdjoure  et  sarcle  les  champs 
d'Asperfçcs  de  la  Picardie,  de  la  Champagne,  de  la  Bourgogne,  de 
l'Anjou,  du  lloussillon,  du  Médoc,  on  pourrait  dire  de  toutes  nos 
provinces.  Au  vignoble  raOme,  la  tourte  d'Asperge  vit  en  bonne 
harmonie  avec  le  cep  de  Pineau  ou  dcGamai.rAramon  ouïe  Cabernet. 

La  laveur  (pii  s'est  attachée  aux  conserves  a  lavorisé  lextension 
des  aspergeraies.  Plus  d'une  de  ces  dernières  a  remplacé  les  Céréales 
à  la  ierme.  Aussi,  lors  des  concours  régionaux,  rencontre-t-on  des 
bottes  d'Asperges  soigneusement  façonnées  par  l'agriculteur,  au 
même  titre  que  les  Haricots,  les  Pois,  la  Betterave  ou  le  Mais. 

Artichauts.  —  Les  premiers  Artichauts  viennent,  en  mars,  de 
l'Algérie  ;  les  arrivages  de  Cavaillon,  d'IIyères,  de  Perpignan,  de 
lloscort,  suivent;  puis  les  envois  de  la  Touraine  et  de  l'Anjou.  La  saison 
normale  ramène  les  Artichauts  de  Niort,  de  Laon,  de  Saint-Quentin, 
de  l'Oise,  de  Sens,  d'Ktampcs  et  de  la  banlieue  parisienne. 

Les  soins  d'hivernage  empêchent  l'expansion  de  l'Artichaut,  à  la 
ferme,  sous  le  climat  de  Paris.  Ainsi,  parmi  les  milliers  d'hectares 
gagnés  par  le  jardinage  sur  le  champ  de  Blé,  dans  la  Seine  et 
Scine-et-Oise,  l'Artichaut  entre  dans  une  proportion  restreinte, 
alors  (pie  les  Haricots,  les  Pois,  les  Choux  comptent  pour  un  quart 
ou  un  cinquième,  et  une  plante  vulgaire,  l'Oseille,  augmente  ses 
champs  et  ses  bordures,  pour  le  marché  ou  le  laboratoire. 

Tomates.  —  La  Tomate  a  Uni  par  s'imposer  à  la  culture  cxtensivc. 
Les  jardiniers  d'Orléans,  les  vignerons  du  Bordelais,  les  primeuristes 
de  la  Provence  maritime,  les  cultivateurs  du  Centre  et  du  Sud 
exploitent  en  grand  cette  Solanée  américaine  ;  ils  ont  développé 
leur  commerce  par  la  cuisson  ou  l'extraction  du  jus  de  ces  baies 
vermillonnées,  et  le  livrent  ainsi,  directement  à  Ifindustrie. 

L'exportation  des  jus  de  Tomates  n'a  pas  atteint  son  maximum,  ce 
qui  encourage  les  jardiniers  et  les  paysans  à  redoubler  d'ardeur,  en 
choisissant  le  sol  et  les  milieux  favorables  à  la  maturité  saine  du  fruit. 

Haricots  et  Pois.  —  La  grande  production  de  Haricots  est  de 
toutes  les  régions  :  l'Oise  (Soissons,  Liancourt,  Xoyon);  Seinc-et-Oise 
(Montlhéry,  Arpajon)  ;  Nord,  Pas-de-Calais,  Meuse,  Aisne,  Aid^e 
(Bar-siu'-Aubc,  Brienne),  Cher,  Meurthe-et-Moselle,  Côte-d'Or,  Rhône, 
Allier,  Loir-et-Cher,  Loiret,  Yonne,  Nièvre,  Seine-et-Marne,  etc. 

Les  limites  nord  et  ouest  de  la  région  viticole  plaisent  au  Haricot, 
dans  ses  espèces  rustiques  ;  nous  le  rencontrons  encore  dans  la 
A'endée,  rAniiouuu)is,  la  Gironde,  la  Ciascoy-ne,  le  Béarn. 

Le  genre  Haricot,  comme  le  Pois,  a  des  sections  de  variétés 
grimpantes,  demi-naines  ou  naines,  de  pleine  terre  ou  de  châssis. 


43o  FRANCE 

Les  amateurs  de  statisticiue  ont  calculé  (juc  la  cousomuirtliou 
parisienne  s'élève,  dans  une  année,  par  habitant  : 

Pour  les  Haricots,  à G  litres  ji  ou  5  kilogr.  284 

Pour  les  Pois,  à 2     —     3j  —  i      — ■      941 

Pour  les  Lentilles,  à i     —    4^  —  i      —      i5i 

Depms  quelques  années,  la  production  du  Haricot  «  en  vert  », 
trouve  un  débouché  assuré  à  la  fabrique  de  conserves  ou  au  marché. 

Le  Haricot  s'associe  facilement  à  de  jeunes  semis  ou  plantations  ; 
il  pi'cndi'a  place  sur  une  récolte  priutanière  ou  précédera  une  enibla- 
vurc  d'automne. 

Les  petits  Pois  précoces  des  coteaux  de  Triel,  de  Montmorency, 
de  Clamart,  sont  devancés  par  le  soleil  des  plaines  sablonneuses  du 
Var  ou  des  alluvions  des  Bouches-du-Rhùne,  près  de  la  Durance,  et 
par  les  calcaires  et  les  silices  de  Vaucluse. 

L'Ouest  leur  succède  ;  de  Bordeaux  et  d'Angoulème  à  Niort,  de 
Tours  au  Mans,  de  Blois  à  Orléans  et  à  Nantes,  tous  les  départements 
en  produisent  et  alimentent  leurs  marchés. 

Il  n'en  reste  jamais  d'invendus,  car  l'industrie  des  conserves  en 
absorbe,  à  elle  seule,  plusieurs  millions  de  kilogrammes. 

Les  marchés  de  Dijon,  de  Lyon,  de  Toulouse,  de  Versailles; 
ceux  de  la  Picardie,  de  la  Champagne,  de  la  Brie,  de  la  Beauce,  de 
l'Auvergne,  du  Lyonnais,  du  Maçonnais,  du  Morvau,  du  Berry  sont 
encore  de  bons  pourvoyeurs  de  Pois. 

Ognoxs.  —  L'Ognon  provient  des  mêmes  parages,  et,  en  outre, 
de  la  Bretagne,  du  Poitou  et  de  la  Vendée  ;  mais  ailleurs,  l'Est  en 
produit  de  grandes  quantités,  exportées  de  Mézières  ou  de  Sedan, 
au  delà  du  Rhin,  ou  accaparées  par  des  maisons  de  Paris.  Le  littoral 
l'envoie  en  Angleterre.  Les  marchés  de  nos  voisins  nous  absorbent 
pour  cinq  millions  de  francs  dOgnons  de  cuisine. 

Niort  vend  pour  plus  de  100,000  francs  de  plants  d'Ognons, 
chaque  année,  sans  compter  les  graines  récoltées  sur  place. 

L'Echalotte  et  l'Ail  s'expédient  des  mêmes  contrées,  et  particu- 
lièrement de  la  Bretagne  et  de  la  Haute-Garonne. 

L'Ail  ligure  pour  i,5oo,ooo  kilogr.  aux  Halles  de  Paris. 

La  vallée  de  la  Vanne  (Aube  et  Yonne)  réserve  des  terrains 
tourbeux  et  légers  à  ces  liliacées  de  cuisine,  et  en  renouvelle  la 
culture  dans  le   même  sol  pendant  un  certain   nombre  d'années. 

Les  maraîchers  des  environs  de  Troyes  sèment  à  la  volée 
1  Ognon  de  Mulhouse  pour  être  vendu  ou  utilisé  comme  plant,  l'année 
suivante:  et  les  cultivateurs  du  canton  d'Anglurc  (Marne)  l'achètent, 
le  plantent  en  rayon  et  viennent  vendre  le  gros  Ognon  à  Arcis-sur- 
Aiibc,  il  la  foire  d'octobre,  dite  foire  aux  Ognons. 


(lircu'x.  —  liCs  piaules  à  IVuilliij^o  alinuMilairc  sont  inlércssantcs  en 
plein  air,  au  jai'diii  ou  sous  vciTc,  et  daus  les  assolements  des  terres 
à  lilé  ou  à  cultures  fourragères. 

La  Cumure  qu'elles  nécessitent  n'est  pas  perdue  pour  les  emblaves 
futures. 

Les  Choux,  les  espèces  à  salades,  les  Kpinards,  l'Oseille,  le  Céleri, 
les  Poireaux  sont  exploités  par  centaines  d'hectares  et  transportés 
aux  marchés  par  voitures,  par  chemin  de  fer  ou  l)ateau,à  court  trajet, 
vers  les  centres  de  consommation  et  les  établissements  qui  les 
transibrment  ou  les  conservent  en  boites. 

Le  Chou  de  Schweinfurt  est  expédié  de  l'Ouest  aux  établissements 
hospitaliers  de  Paris. 

Les  Choux  rouges  et  les  espèces  à  choucroute  ont  leurs  stations 
dans  IKst;  mais  les  Choux  de  Milan,  les  Choux  ponnnés  ou  frisés,  les 
Choux  Cabus  sont  de  bon  rapport  dans  les  terrains  frais  et  légers. 

Les  Choux  de  Bruxelles  et  les  Choux-fleurs,  plus  délicats  dans 
leur  évolution,  réalisent  de  beaux  bénéfices  à  leur  exploitant. 

Le  Midi,  l'Ouest,  le  Nord,  les  plages  normandes  ou  bretonnes, 
notamment  le  Mont-Saint-Michel  et  les  environs  de  Saint-Bricuc, 
expédient  des  cargaisons  de  Choux-fleurs  à  Paris  et  hors  frontière. 

Cresson  et  Salades. —  Le  Cresson,  objet  d'entreprises  profitables, 
a  fertilisé  les  marécages  et  les  vallées  arrosables  de  l'Oise,  de  la 
Bièvre,  de  l'Yvette,  de  l'Orge,  de  l'Essone.  de  la  Xonctte.  Connnencéc 
il  y  a  80  ans,  l'œuvre  de  Cardon  et  de  Fossiez  a  pris  des  proportions 
incroyables  ;  Gonesse  possède  plus  de  3oo  cressonnières. 

Une  fosse  bien  conduite,  ayant  environ  3oo  mètres  de  surface  et 
cubant  de  100  à  180,000  litres  d'eau,  peut  produire  mille  douzaines 
de  bottes  de  Cresson  par  an  ;  cette  exploitation  n'est  pas  sans  exiger 
une  certaine  somme  de  travail  et  d'argent. 

De  lourds  paniers  transportent  le  produit  au  marché  ou  à  la  criée. 

Le  Pissenlit,  recherché  dans  les  prés  ou  cidtivé  au  marais,  abonde 
en  Anjou,  en  Touraine,  en  Auvergne,  en  Bourgogne,  au  Poitou,  en 
Lorraine,  et  s'expédie  assez  bien,  faisant  concurrence  aux  Salades 
blanchies  par  la  main  du  jardinier. 

L'Épinard  vient  de  Viroflay,  de  Verrières,  de  Saint-Germain;  le 
Poireau,  de  Pantin,  de  Saint-Gratien,  Groslay  et  d'Aubervilliers. 

Les  plants  de  Chicorée  et  de  Pissenlit  mis  en  cave  produisent 
par  le  blanchiment  d'étiolage  un  légume  d'hiver,  dit  Barbe  de 
Capucin.  Les  jardiniers  de  Montrcuil,  Bobigny.  Bondj^  Rosnv, 
Pantin,  Viroflay.  Crétcil  y  trouvent  un  supjdénu^nt  de  bénéfices. 

La  Chicorée  à  grosse  racine  «  AVilloof  »  et  le  Salsifis,  ressources 
de  morte  saison,  produisent  un   rapport  excellent  au  cultivateur. 


432  FRANCE 

L'extension  de  leur  élevage  dété  ou  d'hiver  est  la  preuve  de  la 
faveiu'  dont  ils  jouissent  auprès  du  consommateur. 

Faut-il  ajouter  le  Raifort,  qui,  traité  dans  la  l'égion  de  Montreuil, 
avec  vente  assurée  à  la  fabrique  de  sirops,  fournit  un  petit  gain 
supplémentaire. 

CucuRBiTAcÉES.  —  Lcs  Cucoi'bitacées  du  marais  ou  de  la  plaine,  si 
bien  accueillies  à  l'étalage  ou  dans  la  famille,  sont  d'une  vente  subor- 
donnée à  la  température  ou  aux  épidémies,  le  Melon  surtout.  De  bonnes 
et  franches  variétés  se  sont  fixées  et  méritent  la  fidélité  du  cultivateur. 

Le  Melon  est  de  plein  terroir  dans  le  Midi  et  le  Centre  de  la  France. 

Le  Concombre  blanc,  admis  sur  les  tables  des  villes  d'eaux  et 
autres  localités  fréquentées  par  les  touristes,  est,  en  outre,  livré  aux 
parfumeries  parisiennes.  Massy,  Palaiseau  et  Verrières  en  sont  les 
principaux  pourvoyeurs. 

Toute  une  partie  du  département  de  la  Haute-Garonne  est  fertile 
en  Concombres-Cornichons.  On  en  fait  une  grande  exportation. 
A  proximité  d'une  fabrique  de  conserves,  cette  espèce  peut  rapporter 
de  i5  à  20  francs  l'are. 

En  général,  on  peut  dire  que  la  culture  du  Potiron  se  fait  à  la 
ferme  ou  en  plein  champ,  le  Melon  au  jardin  ou  sous  abri  vitré,  le 
Concombre  sur  couche  ou  chauffé  au  thermosyphon  ;  mais  le  climat 
tempéré  les  admet  tous  à  lair  libre,  en  situation  bien  aérée. 

Champignons.  —  La  cryptogamie  alimentaire  fournit  son  appoint 
par  le  travail  du  champignonniste.  Depuis  l'initiative  de  Ghambry, 
au  commencement  du  siècle,  les  souterrains  des  carrières  suburbaines 
délaissées  sont  devenus  des  champignonnières  lucratives. 

Il  y  en  a  bien  3, 000  dans  la  zone  parisienne,  exploitées  par 
2.00  familles  ;  la  production  annuelle  est  évaluée  à  dix  millions 
de  kilogr.  ;  des  marchés  sont  passés  avec  les  cultivateurs,  par  les 
marchands  de  la  halle  et  les  fabricants  de  conserves. 

Ici  encore,  le  public  superficiel  ne  se  doute  guère  des  frais  de 
main-d'œuvre,  de  matériel  et  des  soins  vigilants,  occasionnés  par  un 
maniveau  de  Champignons. 

Cependant,  sous  plusieurs  zones,  en  France,  nous  rencontrons  des 
carrières  et  des  caves  à  Champignons,  qui  absorbent,  toute  l'année, 
l'attention  du  cultivateur  et  lui  procurent  une  honnête  aisance. 

Fraises. —  La  Fraise,  qui  relie  pour  ainsi  dire  le  potager  au  jardin 
fruitier,  est  de  tous  les  pays.  Un  certain  nombre  de  cultivateurs  en 
vivent  exclusivement. 

Les  jardiniers  qui  savent  élever  le  Fraisier  des  Qnatrc-Saisons, 
l>ar  le  semis,  renouvelé  tous  les  deux  ou  trois  ans,  réalisent  un 
plus  joli  bénéfice,  constant  et  assuré. 


tilANCB  433 

L'abri  provisoire  d'un  eliàssis  double  el  mobile,  au  printemps, 
préserve  la  floraison  des  premiers  i'roids  et  devance  la  maturité, 
ce  qui  permet  au  Centre  de  lutter  contre  le  Midi. 

Des  résultats  non  moins  avantageux  sont  obtenus  avec  la  race 
américaine  dite  «  Grosse  Fraise  »  ;  mais,  au  lieu  île  la  reproduction 
parseuiis,  on  a  recours  aux  jeunes  filets,  (jue  l'on  met  i)réalablement 
en  nourrice  et  (pii  séjournent  deux  ou  trois  années  dans  la  IVaiscraie; 
après  quoi,  un  coup  de  charrue  viendra  renouveler  l'emblave.  Une 
récolte  de  légumes  aura  séparé  les  deux  soles  de  Fraisiers. 

Des  cultures,  bien  soignées,  se  font  remarquer  aux  environs  de 
Paris,  d'Amiens,  de  Lille,  de  Brest,  d'Orléans,  d'Angers,  de  Nantes, 
de  Ghàlons,  de  Bordeaux,  de  Gi'cnoblc,  de  Marseille,  de  Lyon,  etc. 

L'intérieur  de  la  France  et  le  littoral,  la  plaine  et  la  montagne 
ont  des  champs  de  Fraisiers  qui  alimentent  les  marchés  et  les  usines 
à  conserves  ou  à  confitures. 

Une  l'raiseraie  bien  entretenue  rapporte,  facilement,  au  moins 
i,5oo  francs,  même  a, 000  francs  nets  à  l'hectare. 

La  vallée  d'Hyères,  qui  expédie  des  convois  spéciaux  et  journaliers 
de  primeurs  vers  le  Nord,  ajoute  volontiers  cinq  wagons  à  chacun, 
destinés  à  la  Fraise  des  Alpes,  dite  «  Petite  Fraise  »,  tenue  souvent 
en  culture  dérobée,  avec  les  plantes  à  bouquets  ou  à  parfums. 

Une  seule  saison  produit  plus  de  5oo,ooo  kilogr.  de  Fraises. 

Après  cet  examen  sommaire  des  genres  principaux  qui  composent 
les  cultures  importantes  de  légumes,  si  nous  abordons  la  production 
maraîchère  par  région,  le  Midi  se  présente  tout  d'abord  avec  les 
Fraises,  les  Pois,  les  Haricots,  les  Pommes  de  terre  de  la  Provence 
et  des  provinces  voisines  ;  la  vente  en  est  assurée  sur  les  marchés  du 
Nord  de  la  France  et  de  l'étranger. 

Le  département  des  Bouches-du-Rhône,  arrosé  par  la  Durance  et 
des  canaux  d'irrigation,  produit  à  profusion  des  Haricots  verts  en 
cosse,  des  Pois,  des  Pommes  de  terre,  des  Choux-fleurs,  qui  succèdent 
immédiatement  aux  plantes  similaires  de  l'Algérie  sur  nos  marchés. 

Avec  un  sol  frais,  léger,  d'arrosage  facile  et  s'échaullant  vite,  les 
cantons  de  St-llemy,  de  Château-Renard,  de  Tarascon  s'enrichissent 
an  moyen  des  légumes  de  primeurs,  que  l'on  charge  par  trains  com- 
plets et  spéciaux,  dirigés  vers  Paris  et  Londres. 

En  hiver  et  au  printemps,  Marseille  envoie  de  grandes  quantités 
de  Salades  à  Lyon  et  vers  la  Suisse. 

L'exploitation  de  la  Tomate  prend  un  développement  rapide  ;  c'est 
une  fortune  pour  l'Algérie  et  la  Provence  maritime.  Les  premières 
récoltes  sont  vendues  au  moins  six  francs  la  douzaine  de  fruits  ;  mais 

28 


4J4 


FRANCE 


le  producteur  nhésitc  pas  à  extraire  lui-même  le  jus  de  la  pulpe  et  à 
le  livrer  aiusi  au  commerce. 

Quant  à  la  Pomme  de  terre,  elle  a  accaparé  l'attention  de  l'agricul- 
teur, qui  a  dû  abandonner  certaines  cultures  industrielles  et  fournir 
des  tubercules  précoces  à  l'Algérie,  à  la  Tunisie,  à  l'Orient. 

En  même  temps  que  l'Ail,  le  ]Melon  de  Gavaillon  est  une  vieille 
réputation  du  département  de  Vauclusc,  si  cruellement  éprouvé  par 
la  baisse  de  la  Garance,  de  la  Vigne,  du  Mûrier. 

A  la  tête  du  delta  du  Rhône,  les  environs  d'Avignon  et  de  Gavaillon 

regorgent  de  primeurs  :  Artichauts,  Asperges,  Ghoux-fleurs,  Haricots 

verts,  Melons,  Pois,  Pommes  de  terre,   plantes  à  Salades,  Tomates. 

La  Gompagnie  P.  L.  M.  les  remorque,  en  faveur  des  marchés  du  Nord. 

Les  Gucurbitacées  se  retrouvent  dans  la  Haute-Garonne,  l'Hérault, 

le  Gers,  le  Tarn-et-Garonne.  La  banlieue  de  Toulouse  en  est  bondée. 

Les  Melons  et  les  Pois,  du  Tarn,  sont  en  réputation. 

En  grande  culture   de  première  saison,  les  Ognons  Blanc  et  Jaune 

de  Lescure   atteignent  souvent  les  prix  de  25  francs  et  de  3o  francs 

les  loo  kilogr.  Les  sols  argileux  accentuent  leur  parfum.   L'Ognon 

pullule  dans  la  plaine  fertile  de  Pradoulin  et  dans  le  voisinage  de 

Lectoure,  au  milieu  de  champs  de  Laitues,  de  Céleris,  de  Scaroles, 

de    Chicorées,  de    Choux  cabus  ou  de    Milan,    d'Aubergines,   de 

Tomates,  de  Melons,  d'Ails  et  d'Asperges. 

Les  environs  d'Agen  sont  également  favorables  à  l'exploitation  de 
rOgnon  dit  «Ognon  du  Port  »;  semé  dès  la  fin  de  l'été,  il  est  livrable 
en  hiver  et  au  printemps. 

Dans  la  banlieue  de  Perpignan,  plus  de  i,ooo hectares  sont  convertis 
en  marais  potagers,  traversés  par  la  Têt  et  des  canaux  d'arrosage. 
Les  saisons  se  succèdent  sur  le  même  sol,  c'est  une  culture  intensive 
comprenant  :  Artichaut,  Asperge,  Aubergine,  Chicorée  frisée.  Chou, 
Fève,  Fraise,  Pois,  Haricot  vert  ou  à  écosser  et  Pomme  de  terre 
hâtive.  La  valeur  du  produit  dépasse  trois  millions  de  francs. 

Toutes  les  villes  importantes  du  Midi  reçoivent  des  denrées  du 
Béarn,  Cordeaux  en  embarque;  Paris  en  accapare  les  primeurs. 

Avec  trois  ou  quatre  variétés,  l'Artichaut  se  succède  d'octobre  en 
juin  et  fournit  cinq  millions  de  douzaines  de  têtes,  au  coloris  pâle,  ou 
vert,  ou  violet.  Son  rapport  à  l'hectare  est  de  2,000  francs  nets. 

Plusieurs  localités  du  département  des  Pyrénées-Orientales  sont 
devenues  maraîchères,  entre  autres  la  commune  d'Hle  qui,  sur  de 
vastes  surfaces  irriguées,  produit  des  plants  de  Choux,  de  Brocolis, 
de  Tomates,  d'Aubergines,  de  Piments,  de  Laitues,  de  Céleris, 
d'Ognons.  L'Artichaut  y  couvre  environ  3oo  hectares. 

Bordeaux  est  devenu  un  centre  de  production  et  de  commerce  des 


FR^VNCE  ^'35 

légumes.  L;i  Fraise  des  Quatrc-Saisons  et  les  races  américaines 
Ananas,  Marguerite,  Docteur  Morère,  aussi  bien  que  la  Tomate,  ont 
envahi  le  vignoble.  Ailleurs,  de  vastes  surfaces  ont  été  transformées 
en  potagers  de  culture  ordinaire  ou  hâtive,  pour  la  consommation 
locale  et  l'exportation  de  produits  frais  ou  conservés.  Ici,  encore,  le 
Pois  et  le  Haricot  vert  occupent  une  des  premières  places. 

Depuis  longtemps,  Niort  est  réputé  pour  ses  Ognons  et  ses 
Artichauts.  Il  y  a  trente  ans,  on  estimait  déjà  à  5o  hectares  l'ctenduc 
des  cultures  du  jeune  plant  d'Ognon  rouge  pâle  de  Niort.  Semé  au 
mois  d'août,  il  donnait,  six  mois  après,  quatre-vingt  millions  de 
plants,  vendus  o  fr.  Go  le  cent  aux  Angevins,  aux  Poitevins,  aux 
Bretons,  aux  Normands,  etc.,  qui  venaient  s'en  approvisionner. 

Presque  aussi  important,  l'Artichaut  compte  3,5oo  à  4,000  plants  à 
l'hectare;  une  moyenne  de  douze  tètes  par  touffe,  vendues  cinq  cen- 
times pièce,  établit  un  rendement  de  u,ooo  francs,  environ.  Les 
Court  de  Nantes  et  Vert  de  Niort  sont  préférés. 

Le  Pois  occupe  1,000  hectares  dans  les  Deux-Sèvres  ;  le  Haricot 
vient  ensuite,  puis  l'Asperge  ;  enfin  le  Melon  Cantaloup  produisant 
encore  100,000  fruits. 

On  sait  que  l'Angélique  de  Niort  a  sa  place  dans  les  jardins  de 
produit,  pour  la  confiserie. 

L'industrie  des  conserves  a  gagné  Le  Mans,  où  tics  manufactures 
accaparent  les  Tomates,  les  Pois  et  les  Haricots  verts  ou  écossés. 

Vers  la  fin  daoùt,  une  foire  aux  Ognons  suscite  un  trafic  important; 
il  s'agit  d'Ognons  à  livrer  à  la  consommation  ou  aux  préparations 
culinaires.  Le  prix  oscille  entre  7  et  i4  francs  l'hectolitre  de 
bulbes. 

Le  Centre  de  la  France  a  vu  s'accroître  les  aspergeraîes  de  grande 
culture,  entretenues  à  la  charrue  et  susceptibles  de  rapporter,  en 
pleine  force,  jusqu'à  3, 000,  4'Ooo  ou  0,000  francs  à  l'hectare.  Les 
alluvions  de  la  Loire  plaisent  à  l'Asperge. 

Il  parait  que,  à  lui  seul,  le  département  du  Loiret  compte  quinze 
cents  maraîchers,  occupant  cinq  mille  ouvriers  et  cpii,  avec  l'aide  de 
1,000,000  francs  de  fumier,  produiraient  de  dix  à  douze  millions  de 
francs  de  légumes  par  an. 

A  Orléans,  le  quartier  Saint-Marceau  est  renommé  pour  ses 
fraiseraies.  Le  succès  obtenu  depuis  avec  la  Tomate,  a  vulgarisé  d'une 
façon  étonnante  cette  Solanée  recherchée  des  gourmets. 

Aux  alentours  de  Bourges,  le  «  Marais  »  desséché,  sous  forme 
d'îlots  allongés,  séparés  par  des  canaux,  est  une  mine  inépuisable  de 
légumes.  Morne  fertilité  dans  le  val  de  la  Loire,  au  sol  dalluvions, 
renommé  pour  les  Asperges  et  les  Melons, 


436  FRANCE 

Une  grande  cité  qui  s'alimente  par  ses  propres  produits,  ou  à  peu 
près,  c'est,  la  ville  de  Lyon,  comprenant  43o,ooo  liabitants. 

Les  légumes  de  bonne  vente  journalière  se  récoltent  dans  les 
jardins  de  Villeiu'banne,  de  Monplaisir,  de  Cuire,  d'Eyrieux.  La 
grande  culture  potagère  s'exerce  à  Vernissieux,  à  ^'aux,  à  Caluirc, 
à  Rillieux,  avec  les  Artichauts,  les  Cardons,  les  Choux,  les  Haricots, 
les  Navets,  les  Pois,  les  Pommes  de  terre,  sans  oublier  le  Chou 
gi'os  quintal   de   Strasbourg,  pour  la  choucroute. 

Le  Chou-fleur  se  concentre  à  Caluirc  et  à  Rillieux,  où  certains 
cultivateurs  en  sèment  jusqu'à  3oo  granmies,  ce  qui  représente 
40,000  plants.  Une  partie  de  la  récolte  est  dirigée  vers  Saint-Etienne, 
la  population  minière  consommant  une  grande  quantité  de  légumes. 
En  lîSya,  la  gare  d'OuUins,  située  aux  portes  de  Lyon,  chargeait, 
pour  Saint-Etienne,  laS.ooo  kilogr.  de  Fraises  récoltées  à  Oullins, 
Saint-Genis-Laval  et  Briguais. 

Ampuis,  sur  les  bords  du  Rhône,  s'adonne  surtout  à  la  grande 
production  de  Haricots.  Pierre-Bénite  et  Décines  fournissent  des 
charretées  de  Melons.  Là,  le  paysan  sème,  en  plein  champ,  des  plates- 
bandes  de  Seigle  cpii  font  espalier  à  la  plante. 

Les  rives  de  la  Saône  et  de  ses  allluents  ont  suscité  l'installation  de 
potagers  de  rapport,  de  même  que  les  sous-sols  perméables  de  la 
Bresse;  Branges  et  Saint-Marcel  sont  dans  ces  conditions.  Chalon 
est  un  centre  important  de  production  :  Artichauts,  Choux,  Choux- 
fleurs,  Haricots,  Laitues,  Melons,  Pois,  Pommes  de  terre.  Radis, 
Tomates  croissent  en  abondance  dans  ses  environs. 

Le  Jura  montagneux  s'y  approvisionne  malgré  les  produits  de 
Dôle  et  d'Auxonnc  qui,  d'ailleurs,  sont  en  partie  absorbés  par  les 
garnisons  militaires.  Arbois  est  réputé  pour  ses  Melons. 

Dans  la  Côtc-d'Or,  une  sérieuse  réputation  est  faite  aux  Melons 
et  au  Raifort  d'Auxonnc;  aux  Lentilles,  de  Nolay  et  d'Estaules  ;  aux 
Ognons  d'Heuilley-sur-Saône  ;  aux  Navets  de  Duesme,  d'Orret, 
d'Oigny  et  de  Saulieu  :  enfin  aux  Cressonnières  de  Chaudenay. 

A  Épinal,  il  y  a  une  foire  aux  Choux  pommés,  qui  se  tient  dans  la 
première  quinzaine  d'octobre  ;  les  cultivateurs  de  la  région  y 
amènent  de  grands  chariots  chargés  de  cette  plante,  principalement 
de  la  variété  Chou  Quintal  de  Strasbourg,  pour  la  fabrication  de  la 
choucroute;  il  s'en  fait  ime  grande  consommation,  en  hiver,  chez 
les  familles  alsaciennes  émigrées  depuis  l'annexion. 

La  consommation  de  ce  mets  s'est  aussi  notablement  accrue  en 
province  et  à  Paris.  De  grandes  cultures  de  Choux  ont  été  créées  à 
cette  destination. 

La  Côte-d'Or  et   1"  Yonne  fournissent  des  quantités  d'Asperges, 


FRANCE  4*^7 

d'Artichauts,  de  Melons,  de  légumes  de  toutes  sortes,  qui  sont 
reeliercliés  pour  leur  hùtiveté  ou  leur  bon  goût.  Dijon,  Appoigny, 
Saiul-Florenlin,  Auxerre,  Sens  en  iont  un  eonnnerce  iiuporlanl. 

La  banlieue  de  Troyes  est  prescjiie  exclusivement  consacrée  à  la 
culture  maraîchère.  Les  comnnmes  voisines,  Saint-André  et  la 
Rivière-de-Corps,  y  aiïectent  leurs  sols  tourbeux.  L'emploi  des  cloches 
et  des  chûssis  simples  ou  doid>les  gagne  du  terrain  ;  presque  tous  les 
marais  bien  compris  adoptent  l'arrosage  par  irrigation,  le  réservoir 
d'eau  étant  reuipli  au  moyeu  du  uianège  mù  par  un  cheval. 

Les  légumes  approvisionnent,  en  toute  saison,  la  population 
bourgeoise,  ouvrière  et  militaire.  II  en  est  transporté  vers  les  localités 
champenoises  moins  favorisées,  quant  au  sol  et  à  l'eau  d'arrosage. 

Le  canton  de  lirienne  i'ournit  Haricots  et  Asperges. 

La  Champagne,  la  Lorraine,  la  Franche-Comté,  la  Picardie  ont  réussi 
à  augmenter,  d'une  façon  considérable,  leurs  cultures  potagères. 

Les  vallées  de  l'-Visne  et  de  la  Vesle,  les  territoires  de  Vailly, 
de  Braisne,  de  Sermoise,  de  Ciry-Salsogne,  de  Mons-en-Laonnais,  de 
Royaucourt,  etc.,  conservent  la  vieille  réputation  du  Haricot  de  Sois- 
sons  et  du  Flageolet.  La  Ponune  de  terre  se  plaît  dans  celte  région. 

Bazoehes  et  Courville  font  l'Ognon  Jaune  des  A^ertus  ;  Sermoise,  le 
Poireau  ;  Roucy,  la  Fraise  ;  Ûrcel,  l'Asperge. 

Des  centres  de  maraîcherie  sont  établis  à  Montdidier,  Ham.Nesles, 
Abbeville  comme  à  Gisors,  aux  Andelys,  à  Gournay. 

Le  Bauvaisis  transforme  et  accroît  sa  production  sur  les  «  aires  » 
qui  s'étendent  de  Beauvais  à  Rochy-Condé,  puis  à  Noailles,  à  Lar- 
dières  approvisionnant  iNIéru,  et  sur  les  tourbières  jadis  commerciales 
de  Bresles. 

L'hortillonnage  légendaire  d'Amiens  s'étend  sur  800  hectares  de 
tourbières  et  d'alluvions,  vallée  de  la  Somme,  sur  les  teriùtoires 
d'Amiens,  de  Camon,  de  La  Neuville,  de  Longueau,  de  Rivery,  de 
Renancourt,  de  Montières,  de  Longpré, 

Importée  par  une  colonie  hollandaise,  il  y  a  5oo  ans,  l'industrie  a 
conservé  ses  habitudes,  ses  traditions,  ses  moeurs. 

Le  jardinier  «  hortillon  »  et  sa  famille  continuent  à  exploiter  les 
terrains  «  aires  »,  conduisant  engrais  ou  légumes,  en  barque,  ramant 
sur  les  «  rieux  »...  On  compte  encore  i55  hortillons  possesseurs  de 
180  bateaux,  et  80  qui  se  servent  de  voitures. 

Les  bateaux,  chargés  la  nuit,  débarquent  à  quatre  heures  du  matin 
aux  portes  d'Amiens,  et  livrent  leurs  denrées  aux  intermédiaires. 

En  parcourant  cette  riche  vallée,  nous  avons  rencontré  un 
exploitant  qui  vend  pour -20,000  francs  de  Fraises  Jiiciinda  ;  le  plant 
est  distancé  de  un  mètre,  dans  ce  terrain  njai'éeageux. 


4oo  FRANCE 

Le  Nord  a  vu  ses  cultures  maraîchères  prendre  un  grand  dévelop- 
pement ;  cependant  ses  besoins  sont  si  considérables  et  Talimcntation 
de  ses  villes  industrielles  si  exigeante  que,  non  seulement  il  consomme 
les  légumes  qii'il  produit,  mais  il  en  importe  encore  des  pays  voisins. 

La  vallée  de  la  Searpe,  les  environs  de  Douai,  de  Marcliiennes,  de 
Dunkerque  produisent  en  quantité  les  Asperges,  les  Choux-fleurs 
de  Rosendael,  les  Navets  de  Saint-Amand,  les  Haricots  de  Pecquen- 
court,  l'Ail  d'Arleux,  les  Carottes  et  les  Ognons  de  Cambrai. 

Les  sables  des  dunes  doivent  leur  fertilité  aux  dépôts  d'alluvions 
de  l'Aa  et  aux  boues  et  engrais  liquides  de  la  ville  de  Dunkerque. 

AlUem'ant  cette  masse  granitique  et  calcaire  du  littoral  constituée, 
d'après  les  géologues,  par  des  dél)ris  de  co({uillages  et  d'algues, 
touchant  les  sables  qui  forment  les  anciens  relais  de  mer,  les  brises 
marines  et  les  courants  sous-marins  chauds  atténuent  les  extrêmes 
de  la  température  et  facilitent  une  culture  en  toute  saison. 

L'arrondissement  de  IMorlaix  a,  dans  ces  conditions,  les  conununes 
de  Roscoft,  de  Saint-Pol-de-Léon,  de  Plougoulm,  de  Céder,  de  Libéril 
et  de  Plouescat,  sur  un  rayon  de  20  kilomètres,  presque  entièrement 
afiectées  aux  légumes.  La  location  du  sol  atteint  et  dépasse  même 
3po  francs  l'hectare. 

L'Artichaut,  bien  fumé,  se  cueille  à  deux  époques  :  avril  à  mai  et 
juillet  à  octobre.  La  contrée  en  fournit  3  millions  de  kilogr.,  dont  les 
deux  tiers  viennent  de  Saint-Pol-de-Léon. 

La  Pomme  de  terre  donne  un  rendement  de  20,000  kilogr.  à 
l'hectare,  môme  davantage,  suivant  les  variétés  ;  l'arrachage  commence 
au  mois  de  juin. 

Les  Ognons,  semés  en  janvier,  seront  vendus  en  juin  ;  un  nouveau 
semis  en  mai-juin  sera  livrable  six  mois  après.  Le  rapport  de  cette 
plante  est  de  3o,ooo  à  40,000  kilogr.  à  Diectare. 

Près  de  3oo  bateaux  emjjortent  de  lloscolf  les  Ognons  et  les 
Pommes  de  terre,  pour  les  divers  ports  anglais,  jusqu'à  Newcastle. 
Saint-Pol-de-Léon  est  la  gare  d'expédition  par   terre. 

Deux  variétés  de  lîrocolis  arrivent  à  point  :  la  hâtive,  en  octobre  ; 
la  tardive,  de  février  en  avril. 

Comme  eux,  les  Choux-fleurs  réclament  à  peine  l'arrosage  de 
mise  en  place.  On  les  plante  sur  le  pied  de  11,000  sujets  à  l'hectare  ; 
vendus  à  raison  de  100  à  i25  francs  le  mille,  ils  représentent  une 
récolte  ae  six  millions  de  kilogrammes. 

Saint-Pol-de-Léon  livre  près  de  quatre  millions  de  kilogr.  de 
Choux-fleurs  :  le  Léonais  et  Roscofl'font  le  surplus. 

La  ligne  ferrée  est  pour  Paris,  le  paquebot  pour  Londres,  et  la  voie 
terrestre  s'arrête  à  Morlaix.  Brest,  Landerncau,  Lannion. 


FRANCE  439 

Non  loin  (le  là,  vl  grùco  aux  mCiiies  inllucucos,  la  plaiuc  de 
Plouij^astcl  a  qoo  hectares  complanlés  en  Fraises  du  Chili  et  Ananas. 
Le  rcndenieiil  par  hectare  est  évalué  à  plus  de  i.'i.ooo  Kilogr.dc  IVuils, 
vendus  '20  francs  les  100  kilogr.  La  récolte,  de  mai  en  juillet, 
s'accentue  au  a]  juin  pour  Texportation.  L'emballafçc  se  lait  en 
caissettes  de  u  kiloi^r.  à  u  kilogr.  5oo. 

La  richesse  des  accrues  de  la  mer  a  suscité  une  industrie  de 
légumes  et  de  semences  potagères,  en  pleine  prospérité,  sur  les 
polders  du  Mont-Saint-Michel. 

Les  jardins  maraîchers  de  Saint-lirieuc  s'étendent  autour  de  la 
ville.  On  y  cultive  les  plants  de  Choux,  les  Choux  pommés,  les 
Choux-fleurs,  les  Ognons,  les  Petits  Pois,  alternativement  avec  le 
Froment,  et  l'on  fume  tous  les  deux  ans. 

Les  plants  de  Choux  sont  expédiés  jusqu'à  120  kilomètres  de 
Saint-Bricuc.  11  en  part  plus  de  trois  millions  de  pieds,  vendus  au 
prix  de  i  franc  le  mille. 

Les  terres  consacrées  a  cet  élevage  sont  louées  de  aoo  à  '3oo  francs 
l'hectare,  cultivées  à  la  bêche  et  ensemencées,  après  la  récolte  du 
Blé,  avec  des  graines  du  Chou  de  Saint-Bricuc.  Après  l'enlèvement 
du  plant,  les  Ognons,  les  Choux-fleurs  et  les  Carottes  demi-longues 
lui  succèdent.  Vient  ensuite  un  Blé  d'avitomne  ou  de  printemps. 

Aux  portes  de  Cherbourg,  Tourla ville  a  converti  en  jardins 
potagers  les  terrains  conquis  sur  la  mer  ;  le  sol  sablonneux,  iodé,  s'y 
prête,  et  les  vai'cchs  du  voisinage  et  de  l'île  Pelée  viennent  l'amender. 
La  Pomme  de  terre  est  la  culture  dominante  ;  ses  325  hectares 
fournissent  Londres,  par  navires,  vapeurs  et  voiliers.  Le  cultivateur  a 
plus  de  bénéfices  à  vendre  toute  sa  récolte,  sauf  à  se  procurer  de 
nouveaux  tubercules  pour  la  plantation  prochaine. 

Moins  important,  le  Chou-fleur  figure  cependant  pour  200  hectares, 
et  vient  ajouter  un  revenu  au  cultivateur  ;  le  Chou  de  Bruxelles, 
par  ses  5o  hectares,  achève  la  rotation  des  saisons  de  culture. 

Des  essais  sérieux  de  production  sous  verre  permettent  d'aflîrmer 
que  les  Pommes  de  terre  pourront  être  livrées  dès  le  i5  avril,  et 
les  autres  denrées  en  toute  primeur,  à  la  façon  des  ibrccries  des 
îles  anglo-normandes. 

Dans  une  saison,  le  port  de  Cherbourg  transporte  quinze  millions 
de  kilogr.  de  légumes  ;  celui  de  Barfleur,  cinq  millions,  et  la  gare  de 
Cherbourg,  trois  millions  pour  Paris  et  les  villes  normandes,  sans 
compter  la  consommation  locale. 

Une  commune  voisine,  Surtainville.  tire  70,000  francs  de  ses 
74  hectares  de  cultures  maraîchères,  produisant  trois  récoltes  sur  le 
même  sol.  Après  les  Choux  semés  à  la  fin  d'août  et  vendus  en  février, 


44o  FRANCE 

on  plante  des  Pommes  de  terre  liàtives,  auxquelles  succéderont  des 
Haricots,  des  Navets  ou  autres  légumes.  La  vente  se  fait  à  Cherbourg 
ou  à  Jersey  ;  mais  ses  800  quintaux  de  Persil,  de  cultures  dérobées, 
évalués  40,000  francs,  sont  dirigés  sur  Paris. 

L'arrondissement  de  Coutances  a  d'importantes  cultures  maraî- 
chères, surtout  de  Melons,  à  Créances. 

On  cite  des  colonies  étrangères  qui  ont  créé  des  cultures  potagères 
au  bourg  de  liatz.  en  Bretagne,  et  à  Courtisols,  en  Champagne. 

Sous  le  nom  de  cidture  parisienne,  on  entend  la  maraicherie  de 
la  Seine,  d'une  partie  de  Seine-et-Marne  et  de  Seine-et-Oise,  qui 
alimente  la  capitale  de  légumes  élevés  à  l'air  libre  ou  sous  verre. 

Le  département  de  Seine-et-Oise  compte  10,000  hectares  de  cultures 
maraîchères  et  plus  du  double  en  grande  culture  potagère;  celle-ci 
domine  dans  le  département  de  Seine-et-Marne. 

L'agrandissement  de  Paris  a  repoussé  les  jardiniers  vers  la 
campagne,  avec  leur  matériel  ;  à  leur  tour,  les  paysans  de  la  zone 
suivante  ont  fait  entrer  les  légumes  dans  leur  rotation  de  culture. 

L'installation  d'un  marais  nécessite  un  roulement  de  fonds 
relativement  important  :  achat  ou  location  du  terrain,  habitation, 
ouvriers,  cheval,  voiture,  fumier,  terreau,  hangar,  bâches,  châssis, 
cloches,  paillassons,  appareils  d'arrosage,  outillage,  accessoires, 
impôts,  entretien,  intérêts,  amortissement.... 

Il  y  a  5o  ans,  Courtois-Gérard  évaluait  de  3o  à  5o,ooo  francs  un 
hectare  de  terre  clos  de  murs,  avec  une  petite  habitation.  D'après 
lui,  la  location  variait  de  1,100  à  1,700  francs,  suivant  la  région  sud, 
est.  ouest,  de  la  capitale. 

A  cette  époque,  les  2,2.5o  patrons,  maîtres  ou  maîtresses  des 
1,225  marais  parisiens,  occupaient  3, 000  ouvriers  et  1,100  chevaux; 
ils  employaient  environ  23o,ooo  châssis  et  1,700,000  cloches,  étant 
donné  que  chaque  établissement  possédait  de  60  à  i,4oo  cliàssis,  et 
de  100  à  5,000  cloches. 

Tous  ces  chiffres  ont  augmenté  dans  une  notable  propoi'tion  ; 
cependant  l'étendue  moyenne  d'un  marais  pourrait  être  fixée  à 
70  ares,  les  frais  d'installation  à  i5,ooo  francs  et  la  dépense  annuelle 
d'exploitation,  loyer  compris,  également  à  i5,ooo  francs. 

Il  faut  au  maraîclici"  ((ui  se  respecte  un  matériel  de  20,000  francs 
par  hectare,  comportant  3  à  4.»o<^>  cloclies,  4  îi  5oo  coffres  vitrés, 
1,000  paillassons,  un  système  d'arrosage,  le  cheval,  la  voiture,  etc. 

L'arrosage  dit  d'irrigation,  actionné  par  un  manège  mû  par  un 
cheval,  est  d'invention  française  et  moderne  ;  il  simplifie  cette 
besogne  d'autant  plus  fatigante  que  les  cultures  sont  renouvelées 
plusieiH's   fois  par  an.   La  jachère    est    inconnue   dans   la  rotation 


FRANCE  ^l 

des  cultures  inaralchèrcs.  Il  est  admis  (jue  Tarrosagc  d'un  hectare 
exige  3o  mètres  cubes  d'eau  par  jour. 

Charpie  are  reçoit  environ  le  i'iiinicr  d'un  cheval. 

On  arrive  ainsi  à  étal)lir  un  produit  annuel  de  i8  à  20,000  francs, 
pour  chacpic  hectare  soumis  à  la  cultui'c  perpétuelle  ou  fréquemment 
renouvelée.  Le  potager  de  grande  ctdture  est  en  deliors  de  ces  calculs; 
mais  les  cultures  forcées  augmentent  les  premières  mises  de  fonds 
en  matériel  vitré  ou  de  chaulTage. 

Le  marais  du  primeuriste  dépasse  rarement  un  demi-hectare, 
comportant  au  minimum  5oo  panneaux  de  châssis  et  3, 000  cloches, 
et  enlraùiant  à  un  achat  de  3, 000  francs  de  fumier. 

On  voit  coinl)ien  le  travail  doit  être  sérieux,  combiné,  poiu*  qu'il 
puisse  permettre  au  patron  de  couvrir  les  dépenses  prévues. 

La  population  maraîchère,  une  des  plus  laborieuses,  des  plus 
économes,  est  amie  du  travail  et  de  la  paix.  Sans  ces  conditions,  elle 
ne  pourrait  élever  sa  famille  et  faire  face  à  ses  engagements. 

Le  maraîcher  de  profession,  dont  les  charges  à  remplir  l'obligent  à 
travailler  plus  de  douze  heures  par  jour,  hésite  à  étudier  des  espèces 
nouvelles;  ce  (pii  lui  convient,  ce  sont  les  légumes  de  culture  facile  et 
de  grande  production,  réclamés  par  le  consommateur. 

Il  laisse  aux  cultivateurs  grainiers  et  aux  amateurs  le  soin  et  les 
risques  des  études  aléatoires- 
Un  bon  nond)re  de  jardiniers  font,  eux-mêmes,  leurs  semences  et 
leurs  plants  ;  ils  consacrent  un  coin  du  marais  à  l'éducation  de  porte- 
graines  pour  leurs  besoins  personnels. 

D'autres,  préférant  vendre  leur  récolte,  sans  réserve,  achètent 
leurs  semences  et  leurs  plants  chez  des  cultivateurs  spéciaux,  ou 
auprès  de  marchands  grainiers  qui,  eux-mêmes,  ont  passé  des  traités 
avec  des  éleveurs,  travaillant  à  leur  profit. 

On  peut  se  faire  une  idée  des  étendues  cultivées  en  examinant  la 
moyenne  annuelle,  pendant  ces  dernières  années,  des  quantités  de 
graines  vendues  aux  maraîchers,  dans  les  communes  suivantes  : 

Bagneux. 

3<)kil.f:arotti>  roujïo  très  courir,  à  châssis.  .")kil.  I.iiitiio  mcrvoillo  des  '»  saisons. 

200  —  ('.(M-fcuil  commun.  2  —      —    Passion  ordinaire. 

10  —  C.iiicoréc  Une  dêlé  parisienne.  2  —  Homaine  blonde  maraiclière. 

20  —           —          de  Houen.  3  —        —       grise  maraiclière. 

20  —  Scarole  ronde  ou  verte.  i,5o  —  M;\clie  à  feuille  ronde. 

100  —  (lliicorée  sauvajre  de  Paris.  5  —  Navet  demi-Ion^  lilane,  à  forcer. 

5  —  Choucœurdelinnifmoy.  delà  halle.  20  —  Ognon  blanc  hùtifde  Paris. 

5 —    —    très  liàlif  dEtampes.  20  —  Oseille  larj^c  de  Belleville. 

2  —  Cliou-lleur  demi-dur  de  Paris.  10  —  l'ersil  commun. 

2  —         —         l.enormaiid  iiieil  court.  20  —  Poireau  gros  court. 

(hxi  —  Epinard  à  feuille  de  l.ailu(\  ^o  —      —      gros  de  Houen. 

4<H>  —      —       monstrueux  de  Virollay.  4***> —  Kadis  demi-long  roseà  bout  blanc. 

10  —  Laitue  gotle  à  graine  noire.  (io  —             —             écarlate  très  liùtif, 
10  —      —    Passion  blanche.                                             à  courte  feuille. 


442 


FRANCE 


ISSY, 

i5o  kil.C,;irotto  roufio  très  courte, à  chflssis. 
laoo  —  Oi'feuil  commun. 
45  —  ('■liicoivo  tiiie  de  Koucn. 
5  —         —  détô  parisienne. 

5  —  Chou  trî's  liàtif  d'Etanipes. 
5  —    —    cœur   de    bœuf  moyen   et 
pos  de  la  llalie. 
200  —  rjiicorée  sauvage, 
a  —  Chou-fleur  tendred)' le  i!:'intemps\ 
5  —         —       demi-durde  Paris  (pour 
rr-té  et  l'automne). 
1600  —  Epiiiard  à  feuille  de  Laitue  (semis 
d'automne), 

Graxd-Montrouge 


4ookil.  Eilinardde Vironay(plusrusti<iue) 

(semis  d'auromne). 
600  —  M;\chc  à  feuille  ronde. 
200  —  Ognon  l)lanc  luitif  de  Vauglrard. 
125  —  —  de  Paris. 

5o  —  Oseille  large  de  Helleville. 

Poireau  gros  court  fpour  l'été). 
Persil  commun. 
Pourpier  vert. 

—       doré  à  large  feuille. 
Uadis    demi -long    rose,  à   bout 
blanc. 


70  — 
5o  — 
5o  — 
25  — 

1200  — 


120 kil.  Carotte  rouge  très  courte.  àcb;\ssis 
5  —  Chicorée  fine  dété  parisienne. 
10  —  —         de  Itoucn. 

400  —  Cerfeuil  commun. 

10  —  Scarole  ronde  ou  verte. 
200  —  Chicorée  sauvage,  race  de  Paris. 
5  —  Chou  très  hâtif  dEtamiies. 
10  —     —    co?ur  de  bu-uf  moyen  de 

Halle. 
10  —  Cliou-flcur  demi-dur  de  Paris. 

5  —         —       tendre  de  Paris,  d'été 
5oo  —  Epiiiard  à  feuille  de  Laitue. 
200  —      —      monstrueux  de  Viroflay. 

10  —  Laitue  gotte  à  graine  noire. 

6  —      —    Passion  blanche. 
10  —     —    Merveille  des  4  saisons. 

4  --      —    Palatine, 


lokil.  Homaine  hlunilf  maraîchère. 
10  —       —        grise  maraîchère. 
600  —  M;\che  à  feuille  ronde. 
i5  —  Navet  demi-long  blanc,  à  forcer. 
60  —  Ognon  blanc  très  hàtif  de  Vau- 

girard. 
100  —  ugnon  blanc  hàtif  de  Paris, 
la  3o  —  oseille  large  de  Belleville. 

100  —  Persil  commun. 
5o  —  Poireau  gros  court. 
100  —      —      de  Rouen. 
20  —  Pourpier  vert. 
20  — •        —       dore  à  large  feuille. 
1000  —  Hadis  demi-long  rose  bout  blane. 
5o  —  —  écarlate  très  hâtif, 

à  courte  feuille. 


lokil. 
i  — 


0  — 
2  — 


00  — 

80  — 

5oo  — 

5o  — 


Vaxves 
5okII.  Carotte  rouge  très  courte,  à  châssis. 
5  —  Céleri  plein  blanc. 
20  —  Chicorée  tine  dété,  parisienne. 
5o  —  —         de  Houcn. 

800  —  Cerfeuil  commun. 
5o  —  Scarole  ronde. 
100  —  Chicorée  sauvage  de  Paris. 
10  —  Chou  co'ur  de  bœuf  moyen  de  la 

Halle. 
5  —  Chou  très  hàtif  d'Etampes. 
8  —  Chou-fleur  demi-dur  de  Paris. 
5oo  —  Epinard  à  feuille  de  Laitue. 
3oo  —       —      monstrueux  île  Virollay. 
8  —  Laitue  gotte  à  graine  noire. 
10  —      —    Passion  blanche. 
10  —      —        —      ordinaire. 
5  —      —    Merveille  des  4  saisons. 
5  —      —    grosse  brune  paresseuse. 

Vaugiuard. 

70kil.Carotte  rouge  très  courte,  à  châssis. 
700  —  Cerfeuil  commun. 
10  —  Chicorée  Une  d'été,  |tarisienne. 
35  —        —        —  de  Houen. 
3oo  —        —       .sauvage,  de  Paris. 
10  —  Chou  ernur  de  bœuf  moyen. 
5  —    —    très  hâtif  d'Etampes. 
20  —  Chou-fleur  demi-dur  de  Paris. 
10  —  —        tendre  de  Paris. 

1000  —  Epinard  â  feuille  de  Laitue. 
1000  —        —      monstrueux  de  Viroflay. 
i5  —  Laitue  gotte,  â  graine  noire. 
10  —      —    Passion  blanche, 
.'j  —      —    Merveille  des  4  saisons. 
5  —      —    blanche  d'étf'-. 
4  —      —    Palatine. 
10  —  Homaine;  blonde  maraîchère. 


Homaine  blonde  maraîchère. 

—  à  grosse  côte  de 

Versailles  (ballon). 
Homaine  grise  maraîchère. 
—      plate  ou  crinoline. 
200  —  Mâche  à  feuille  ronde. 
25  —  Navet  dend-long  blanc,  â  forcer. 
5o  —  Ugnon    blanc  très   hâtif  de    Vau- 
glrard. 
5o  —  Ognon  blanc  hâtif  de  Paris. 
5o  —  Oscille  large  de  Belleville. 
3o  —  Persil  commun. 


Poireau  gros  court. 

—  de  Rouen. 

Radis  demi-long  rose  â  bout  blanc. 
—  écarlate  très  hàtif. 

à  courte  feuille. 


5  kil.  Romaine  blonde  à  grosse  côte,  de 

Versailles. 
i5  —  Romaine  grise  maraîchère. 
2  —        —        plate  ou  crinoline. 
1000  —  Mâche  à  feuille  ronde. 

5o  —  Navet  demi-long  blanc,  à  forcer. 
200  —  Ognon  blanc  hâtif  de  Vaugirard. 
200  —    —        —        —    de  Paris. 
10  —  Oseille  large  de  Helleville. 
100  —  Persil  commun. 
5o  —  Poireau  gros  court. 
5o  —      —        —    de  Houen. 
5o  —  Pourpier  vert. 
25  —      —       'doré  â  large  feuille, 
'iooo  —  Hadis  demi-long  rose   bout  blanc. 
100  —      —         —        écarlate,  à  courte 
feuille. 


FRANCE  443 

VlïRY. 

nokil.CiriiMoriiufrftivsrituptc,  àcli;'\ssis.  (Ikil.  I..iiluo  trrosso hrunc  ii.'ii'ossoiiso. 

()(H»  —  Cerfeuil  ciniiiiiuii.  <>  —      —     Lliortois. 

12  —  Chicoréo  lino  iJ'été  parisienne.  10  —  Hnrnaiiio  iiionrto  maraîclU-rc. 

uî>  —        —        —  (le  Huucn.  12  —        —      fe'riso. 

i5  —        —      Scarole  riiiiilc.  4  —        —      plate  ou  crinoline. 

100  —        —      sauvage,  race  de  Paris.  200  —  Mâche  à  feuille  ruiule. 

i.'ï  —  r.liou  ca:ur  de  lueuf  moyen  de  la  Go  —  Navet  des  Vertus  à  collel  lin. 

Malle.  r>o  —  (i^'iion  blanc  liàtif  de  Paris, 

(i  —  C.liou-lleur  denn-dur  de  Paris.  Go  —  (tseille  lar^e  de  Itelleville. 

3 —          —        LcMorniand  ipjed  court.  Go  —  Persil  commun. 

G(K)  —  Epinard  A  feuille  de  Laitue.  25  —  l'oireau  jrros  court  ou  du  Midi. 

Goo  —      —        ujonslrueux    de  Virollay.  60  —      —      de  Kouen. 

i5  —  Laitue  gotte  ;\  foraine  noire.  10  —  Pourpier  vert. 

12  —      —    Passion  hianclie.  5oo  —  Hadis  demi-long  rose  à  Ijoutbianc. 

6  —      —        —      ordinaire.  60 —      —          —        écarlatetrès  liàtif, 
6  _      _    blanche  d  été.                                                   à  courte  feuille. 

D'après  certaines  recherches  faites  autour  de  la  capitale,  la  culture 
potagère  en  pleine  terre,  pratiquée  sur  un  hectare,  peut  rapporter 
-i5o  francs  par  are,  tandis  tpic  la  culture  maraîchère,  combinée  de 
primeurs  sous  verre  et  de  pleine  terre,  à  Tair  libre,  sur  un  demi- 
hectare,  peut  produire  le  double,  près  de  3oo  francs  l'are.  Il  s'agit 
d'une  moyenne,  attendu  qu'il  existe  des  emblaves  plus  lucratives  et 
d'autres  qui  sont  entravées  par  toutes  sortes  d'obstacles. 

Autour  de  Paris,  le  jardinier  sait  se  maintenir  dans  <pielques 
spécialités  de  plantes  maraîchères  ;  le  débouché  en  est  assuré  et  les 
frais  sont  simpliliés. 

Ainsi  l'on  connaît  : 

Les  Choux  de  la  plaine  Saint-Denis,  des  Vertus,  de  Pantin,  de 
Noisy-le-Sec,  d'Aubcrvilliers,  de  Gonesse,  de  Groissy,  de  Palaiseau, 
de  A'augirard,  au  nombre  de  vingt  millions  de  têtes  ; 

Les  Choux  de  Bruxelles,  provenant  de  Rosny,  Montreuil,  Noisy- 
le-Grand,  Pantin,  Bagnolet,  Nogent-sur-Marne,  Fontenay-sous-Bois; 

Les  Gho\ix-fleurs  des  A'ertus,  de  Bobigny,  de  Poissy,  et  surtout  de 
Chamboiircy,  oii  ils  fournissent  annuellement  jusqu'à  deux  millions 
de  tètes,  sur  les  quarante-trois  millions  que  l'on  consonnne  à  Paris  : 

La  Chicorée  sauvage,  destinée  au  blanchiment  d'hiver  à  INIontreuil, 
à  Bobigny,  à  Viroflay,  à  Créteil,  à  Neuilly-sur-Marne,  et  devenant 
d'un  bon  rapport  pendant  la  morte-saison  ; 

Les  plantes  à  Salade,  l'Oseille,  l'Épinard,  le  Céleri  et  le  Salsifis, 
de  tous  les  centres  de  jardinage;  l'Oseille,  recherchée  également  à 
l'usine,  approche  vingt  millions  de  kilogr.  aux  halles  ; 

Le  Poireau  de  Groslay,  Noisy,  Croissy,  Mézières,  Epernon,  Meulan  : 

La  Tomate,  des  cultures  abritées  ou  libres,  d'Issy  et  de  la  grande 
banlieue  sud  :  de  Lonjumeau,  de  Linas,  de  Leuville,  de  Longpont  et 
de  Palaiseau. 

L'Artichaut  d'Épinay,  Montmorency,  Enghien,  Saint-Gratien, 
Deuil,  les  Vertus,  Gennevilliers,  et  des  marais  assainis  ; 


444  FRANCE 

L'Asperge  d'Argenteuil,  dÉpinay,  d'Herblay,  de  Francon\àlle,  de 
Suresnes,  de  Puteaux.  de  Montmorency,  de  Saint-Denis,  et  de  tous 
les  terrains  sablonneux  ; 

Les  Cai'ottes  et  les  Panais  de  Gonesse,  de  Pontoise,  de  Pantin,  de 
Gagny,  de  Croissy,  de  Montesson,  de  Chevreuse,  d'Aubergenville  ; 

Les  Ognons  de  Croissy,  de  Mézières,  de  Bobigny,  de  Fontenay-les- 
Fleury,  de  Palaiseau,  de  Saint-Ouen  ; 

Les  Navets  de  Noisy-le-Sec,  d'Aubervilliers,  de  Freneuse,  de 
Croissy,  de  Flins,  de  Viarnics,  de  Chaton,  de  Deuil,  de  Saint-Graticn, 
dépassant  au  total  vingt  millions  de  kilogrammes  ; 

Les  Pois  de  Suresnes,  Nanterre,  iNlérieourt,  Poissy,  Linas,  Gargen- 
ville.   Conflans-Sainte-Honorine,  Meulan,  Carrières.  Deuil,  Picpus  ; 

Les  Haricots  de  Limay,  Herblay,  Clamart,  Sarcelles,  Arpajon, 
Verrières,  Lagny,  Étampes,  Montlhéry,  Triel,  Noisy-le-Grand. 

Le  Cresson  de  Gonesse,  Saint-Gratien,  Bellefontaine,  Beaumont, 
Lardy,  Louvres  et  de  l'Oise.  A  lui  seul,  le  département  de  Seine- 
et-Oise  livre  à  Paris,  aux  halles,  i5,ooo  douzaines  de  bottes  de 
Cresson  par  jour,  pendant  les  mois  d'avril  et  mai,  alors  que  les 
entrées  de  1893  se  chiffrent  par  5, 600, 000  kilogr.  ; 

Les  Fraises  de  Bagnolet,  de  Montreuil,  de  Rosny,  de  Bry,  de 
Châtenay,  de  Palaiseau,  de  Bièvres,  de  Fontenay,  de  Chàtillon,  de 
Bagneux,  de  Verrières.  d'Igny,  d'Argenteuil,  de  Clamart,  de  Romain- 
ville,  de  Belleville,  etc.  et  des  vallées  de  la  Bièvrc,  de  l'Yvette; 

Les  Champignons  de  Montrouge,  de  Gentilly,  d'Ivry,  de  Montsouris, 
de  Charenton,  de  Houilles,  de  Chaville,  de  Bougival,  de  Méry-sur- 
Oise,  dans  trois  mille  carrières  de  la  banlieue  de  Paris  ; 

Ajoutons  les  Melons,  les  Courges,  les  Concombres  des  jardins  et 
des  champs  et  les  Radis,  produit  de  la  culture  dérobée  ou  complé- 
mentaire des  couches  en  exploitation; 

Enfin,  la  Pomme  de  terre,  élevée  libre  ou  sous  cloche,  de  tous 
les  pays,  dépassant,  dans  ses  arrivages  parisiens,  le  chiffre  de 
700,000  hectolitres,  pesant  70  kilogr.  chacun. 

Nous  résumons  quelques  cultures  spéciales,  dans  les  communes  de 
la  région  parisienne  : 

AUBERVILLIERS. 

Laitue  hlaticlic  trr-lé.  Scarole  ronde. 

—  —     (lautoinne.  M.'iclie  ronde. 

Hoinaine  grise  niaraiclièrc.  Céleri  rave  ordinaire  et  pros  lisse,  de  Paris. 

Cliou-ncur  demi-dur  de  Paris.  —    plein  Idanc  et  Céleri  doré. 

Chicorée  frisée  de  .Meaux.  Choux. 

Créteil. 

Carotte  rouge  très  courte,  A  châssis.  Plusieurs  inaraicliers  sèment,  en  plaine,  de 

Laitue  gottc,  à  graitie  noire.  la  Cliicoréc   sauvage  dont  ils  livrent  les 

Epinard.  racines  aux  cultivateurs  de  Montreuil,  qui 

Cerfeuil  commun.  produiseriMa  Uarbe-de-Caiiucin. 

(Jiicorée  sauvage,  race  d(!  Paris, 


FRANCE  445 

BOBIGNY. 

Asiicr(<i>  lialivc  (rArj.'fiilfUil  |cuIluiT   for-  Cliicurri' s,iu\;i^:(^  (;,'raii(lc  <iuaiililr|. 

cir).  Laitue  lilainMic  (rauluiiiiir. 

l'tTsil   (se   fait   suus  cliAssis   froid,  après  l.ailuc  IjUimcIic  vert  foncé. 

r.Vsperjîc).  —        —        (l'été. 

Itoniaiiic  blonde  inaraiclièrc  (grande  (luan-  —     i.orlliols. 

lilé).  Ugnon  lilaric  liàlif  de  Valence. 

Clilcoréc  Une  de  Koueri  (grande  iiuantilé).  —      —      —    de  paris. 

—  frisée,  de  Meau.x.  —      —      —     de  Vaugirard. 

Cliciiy-la-Garenne. 

Ici,  la  culture  forcée  domine  :  Carotte  très  courte,  à  cliàssis  (très  grande 

Culture  spéciale  d'.Asperge  forcée.  i|uanti(é. 

Ugnon  blanc  très  liAtifde  l'aris (très  grande  Komaine  plate,  pour  forcer  en   l"  saisun. 

quantité.)  —       grise      —       —          2"  saison. 

Céleri-rave,  surtout  gros  lisse  de  Paris.  (i„r.i,i.„,c  ,.,nn..,\.i„ ..  r    .           ■         .     . 

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Laitue  gotte  a  grame   noire  (très  grande  ..r.,,,.   1,.  ci.^,.  n  .,„i         '.  "'.'"."""  "'^ 

(inantîti'i                                v         e  plant,  le  Chou-/leurLeniailre  a  pied  court. 

Deuil. 

Carotte  rouge  très  courte,  à  cli;\,ssis.  Pois  Express. 

—  —      demi-courte  de  Guérande.  —  Caractacus. 

—  —      demi-longue  nantaise.  —  Serpette  vert, 
Haricots  divers,  pour  la  cueille  en  vert.  l'ois  Sabre. 
Navet  des  Vertus,  race  Marteau.  —  Ulue  Peler. 

—  dur  d'hiver.  Cliou  de  .Milan. 

—  do  Croissy.  Chicorée  à  grosse  racine  de  Bru.xellos. 


Ivii 


On  fait  principalement  les  primeurs,  sur  Homaine  plate. 

couches,  avec  cloches,  et  surtout  :  —      grise  maraicluTe. 

Carotte  rouge  très  courte,  à  châssis.  Chou-lleur  demi-dur  de  Paris. 
Laitue  gotte,  à  graine  noire. 

Maisons-Alfort. 

Laitue  gotte,  à  graine  noire.  Scarole  rondo  ou  verte. 

Carotte  rouge  très  courte,  à  châssis.  Céleri  plein  blanc, 

lîomaine  plate  (I"  saison).  Céleri-rave  ordiiiaire. 

—        grise  maraîchère  (2'  saison).  Mâche  à  feuille  ronde. 

.\sperge  hâtive  d'.\rgenleuil.  Cerfeuil  commun. 
Chicorée  sauvage. 

MOXTMAGNY. 

Carotte  rouge  demi-longue  Nantaise.  Chicorée  â  grosse  racine  de  Bruxelles. 

—  —  —  de  Luc.  l'ois  Express. 

—  —    demi-courte  de  Guérande.  —  Fillbasket. 
Chicorée  frisée  de  Kullec.  —  Serpette  vert. 

MONTREUIL. 

Chicorée  sauvage  «  Harbe-dc-Capucin  ».  t'.hou  de  Bruxelles. 

Neuilly-sur-Marne. 

Chicorée  Barbe-de-caimcjn  (Va  cultivateurs  Chou  de  Bru.xelles  demi-nain  de  la  Malle, 

sèment    annuellement  1200  kilogr.   de  Chou-lleur. 

Chicorée  sauvage). 

Noisy-le-Grand  . 

Pois  Sabre.  Pissenlit  ordinaire. 

^  Serpette  vert.  Chou  de  Bruxelles  deml-naln  de  la  Halle 

—  Caractacus.  (grande  quantiié), 

—  Victoria  Marrow.  Haricots. 
Carotte  blanche  à  collet  vert. 

Picpus  ;  Bel-Aiu  ;  Reuilly. 

Toutes  les  cultures  de  primeurs. 


446  FRANCE 

Saixt-Gratiex. 

Pois  Quarante-deux.  Cliou  rouge  gros. 

—  Prince  .\Ibert.  Poireau  monstrueux  rte  Carentan. 

—  Caractacus.  Cresson  de  fontaine  (grande  «luantité). 

—  Express.  Navet  dur  d'hiver. 

—  niue  i'eter. 

Toutes  les  cultures  de  primeurs. 


Saint-Maxdé. 
Saint-Ouen. 


Chicorée  sauvage.  Ognon  Manc  liàtif  de  Paris  (grande  quan- 

Pcrsil  commun.  tité)  (2«  saison). 

Oseille  large  de  Belleville.  Céleri  plein  Manc. 
Ognon  I liane  hàtif  de  Vaugirard  (1  "saison). 

Montreuil  récoltait,  pendant  l'année  1892,  pour  481,000  francs  de 
légumes  en  plein  champ,  et  3i5,ooo  francs,  en  jardin. 

Marcué  aux  légumes  de  Paris.  —  Un  marché  très  important  de 
fruits  et  légumes  se  tient,  depuis  i858,  sous  certaines  voies  couvertes 
des  Halles  centrales  de  Paris,  sur  les  trottoirs  bordant  les  pavillons 
et  dans  les  rues  avoisinantes.  L'ensemble  des  emplacements  affectés 
à  cette  vente  est  appelé  le  «  Carreau  forain  des  Halles  ». 

Le  mai'ché  est  quotidien;  il  est  ouvert  :  i'^  du  i"  avril  au  3o  sep- 
tembre, de  3  heures  à  8  heures  du  matin;  2°  du  i"  octobre  au  3i  mars, 
de  4  heures  à  9  heures  du  matin. 

Les  approvisionneurs  du  Carreau  forain  sont  : 

I'  Les  jardiniers  maraîchers  et  les  horticulteurs  de  Paris  et  de  la 
banlieue,  qui  y  apportent  leurs  primeurs  ; 

2°  Les  cultivateurs  de  la  Seine,  de  Seine-et-Oise,  et  môme  d'un 
rayon  plus  étendu,  qui  alimentent  le  marché  de  gros  légumes. 

Les  Artichauts  viennent  en  grande  partie  de  Gonesse,  de  Gen- 
nevilliers,  puis  du  Finistère,  de  Maine-et-Loire  et  d'Indre-et-Loii'e. 

L'Asperge,  d'Argenteuil,  d'Herblay,  d'Ermont,  etc. 

Les  Choux  et  Choux-fleurs,  de  Chambourcy,  de  Neuilly-sur-Marne, 
de  Groslay,  de  la  Bretagne  et  du  Midi. 

Les  légumes  lavés  (Carottes  et  Navets),  de  Croissy,  de  Montesson. 

Les  Haricots  et  les  Pois  verts  de  primeurs  et  autres,  de  Nanterre, 
Suresnes,  Puteaux,  de  l'Aisne,  de  la  Gironde,  du  Lot-et-Garonne. 

Les  Potirons,  de  Montlhéry,  de  Linas,  de  Saint-Michel-sur-Orge. 

Les  Salades  et  le  Cresson,  d'Enghicn,  de  Gonesse,  de  Versailles. 

Les  Fraises,  de  Fontenay-aux-Roses,  de  Palaiseau,  de  Plougastel 
et  des  environs  de  Brest. 

Tous  les  produits  maraîchers,  autres  que  les  Champignons,  sont 
vendus  à  l'amiable,  soit  par  les  producteurs  eux-mômes,  soit  par  les 
commissionnaires,  ou  par  les  marchands  en  gros  qui  achètent  les 
récoltes  dans  les  pays  de  jjroduction. 

Les  denrées  vendues  ainsi  n'étant  pas  soumises  au  droit  d'abri, 
il  n'est  pas  possible  d'apprécier  exactement  l'importance  des  apports. 


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FRANCE  44? 

Toutefois,  étant  donné  quo  le  nombre  des  places  délivrées  en  i8(j3  a 
été  de  1,028,000,  et  que  eliaque  plaee  reçoit,  en  moyenne,  i5()  kilogr. 
de  marchandises,  on  peut  conclure  que  le  poids  total  des  apports 
s'est  élevé  à  244>  17^,000  kilogr.  environ. 

Voici  les  prix,  mininnuu  et  maximum,  des  principales  espèces  de 
léj^umcs  vendus  en  i8(j3,  sur  le  Carreau  des  Halles  : 

Artichauts la  pièce 

Asperges la  botte 

Carottes la  botte 

Champignons le  kilogr 

Choux le  cent 

Choux-fleurs le  cent 

Fraises le  kilogr 

Haricots  verts les  100  kilogr 

Melons la  pièce 

Navets la  botte 

Poireaux la  botte 

Pois  verts les  100  kilogr, 

Ponmu's  de  terre les  100  kilogr 

En  jetant   un   nouveau   coup   d'œil   sur   la    France  potagère    ou 

maraîchère,  nous  enregistrons  les  cultures  spéciales  et  les  stations 

Icgumières  indiquées  ci-après  : 

Aix, 

Bourg.  —  Légumes  assortis  pour  l'approvisionnement  de  la  ville. 

Trévoux,  Rillieux.  —  Betteraves,  Carottes,  Choux,  Haricots,  Pois, 

Pommes  de  terre,  Choux-fleurs,  Navets. 

AlSXE. 

Laon,  Chivy,  Suzy,  Chassemy.  —  Artichauts,  Asperges. 

Soissons.  —  Légumes  assortis.  Haricots,  Asperges. 

Vailly,  Sermoise,  Braisne,  Giry.  —  Pois,  Haricots. 

Guise,  Pont-Tugny,    Saint  Quentin,  Nesles.  —  Choux,    Radis, 

Scorsonère. 

Craonne.  —  Pois. 

Allier. 

Moulins.  —  Choux,  Choux-fleurs,  Haricots,  Pois,  Pommes  de  terre. 
Cusset,  Montlucon.  —  Choux  Cabus,  Choux-fleurs. 

Basses-Alpes. 
Les  Mées.  —  Choux,  Ognons,  Poii'eaux. 
Riez.  —  Choux  de  Milan  de  Riez. 

H  AL  tes- Alpes. 
La  culture  maraîchère  y  est  presque  nulle  ;  le  pays  est  approvisionné 
par  Sisteron,  Forcalqider,  les  Mées  et  Riez. 


44^  FRANCE 

Alpes-Maritimes. 
Nice.   —  Carottes,    Chicorées,  Choux,    Choux-fleurs,    Concombres, 

Laitues,  Navets,  Ognons,  Aubergines,  Piments,  Chicorées  à 

grosse  racine,  Courges,  Courgettes,  Poireaux,  Radis, Tomates. 
Antibes.  —  Clioux-fleurs,  Pois,  Haricots,  Tomates. 
Cannes.  —  Carottes,  Chicorées,  Choux,  Choux-fleurs,  Haricots,  Pois, 

Tomates.  Piments,  Cardons,  Asperges. 
Grasse. — Chicorées,  Choux,  Choux-fleurs,  Haricots,  Cornichons,  Pois. 
Pegomas.  —  Chicorées  frisées.  Laitues. 

Ardèche. 
Aubenas,  Annonay,  Tournon.  —  Haricots,  Lentilles,  Chicorées, 

Laitues,  Poirécs,  Pois,  Choux,  Carottes,  Ognons,  Raifort. 
Ardennes. 
Mézières,  Charleville.  —  Carottes,  Céleris,  Choux,  Clioux-fleurs, 

Ognons,  Poireaux,  Radis,  Asperges. 
Alland'huy,  Attigny,  Charbogne.  —  Ognons,  Poireaux,  Carottes. 
Chooz.  —  Carottes,  Choux,  Ognons,  Poireaux, 
Sedan.  —  Carottes  de  Sedan,  Choux  rouges,  Ognons,  Pois. 

Ariège. 
Mazères.  —  Carottes,  Ognons,  Poireaux,  Salsifis,  Brocolis. 
Mirepoix,  Pamiers.  —  Choux,  Choux-Brocolis,  Radis. 

Aube. 
Troyes  et  banlieue.  —   Ails,    Carottes,    Choux,    Ognons,   Laitues, 

Cucurbitacécs,  Navets,  Asperges,  Haricots,  Pois,    Panais. 
Bar  sur-Aube,  Brienne.  —  Haricots,  Asperges,  Pommes  de   terre. 
Bar-sur-Seine,  Nogent-sur-Seine,  Romilly.  —  Légumes  assortis. 
Montgueux.  —  Navets  de  Mont  gueux. 
Saint-André,  Sainte-Savine.  —  Ails,  Pois,  Haricots,  Choux,  etc. 

Aude. 
Carcassonne.    —   Cardons,    Chicorées,    Choux,    Laitues,    Ognons, 

Poireaux,  Pommes  de  terre. 
Narbonne.  —  Aubergines,  Cardons,  Choux,  Choux-fleurs,  Ognons, 

Pois,  Haricots,  Pommes  de  terre,  Piments,  Tomates. 
Aveyrox. 
Rodez.  —  Légimies  assortis. 

Millau.  —  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Radis,  Scorsonère. 
Vabre.  —  Betteraves,  Ognons,  Poireaux,  Scorsonère. 
Villefranche-de-Rouergue.   —    Carottes,     Choux,     Choux-fleurs, 

Ognons,  Poireaux,  Pois,  Haricots,  Scorsonère. 

BoUCIIES-l)U-RlIÔ\E. 

Marseille.  —  Aubergines,  Cardons,  Épinards,  Piments,  Tomates, 

Romarin,  Sarriette,  Basilic. 
Arles.  —  Légumes  assortis.  Cardons,  Basilic. 


FRANCE  449 

Barbentane.  —  Choux-fleurs  d'automne   et  Brocolis,   Pommes  de 

terre,  Chicorées  d'hiver. 
Boulbon.  —  Pois. 

Châteaurenard. — Aubergines,  Haricots,  Tomates,  Concombrcs,Pois. 
Gardanne.  —  Ails,  Ognons. 
Luynes.  —  Scorsonère. 

Maillanne.  —  Ognons  jaunes.  Pommes  de  terre. 
Salon.  —  Clioux-deurs,  Pois,  Haricots,  Aubergines,  Tomates,  Piments, 

Sarriette,  Basilic. 
Tarascon.   —  Légumes  assortis.    Cardons,   Aubergines,  Piments, 

Tomates,  Sarriette,  Romarin,  Basilic. 
Calvados. 
Caen.  —  Tous  les  Légumes.   Choux-Milan  de  Caen,  Haricots  carrés 

de  Caen. 
Bayeux.  —  Tous  les  légumes.  Artichauts. 

Falaise. —  —  Choux-Milan,  Ognons,  Poireaux, Radis. 

Lisieux.  —  Pois,  Haricots,  Pommes  de  terre  de  primeur. 
Luc-sur-Mer.  —  Betteraves,  Carottes,  Ognons,  Poireaux,  Pommes 

de  terre.  Scorsonère,  Salsifis. 
Cantal. 
Saint-Flour.  —  Choux  Cabus. 

Charente. 
Angoulême.  —  Asperges,  Chicorées,  Choux,  Choux-fleurs,  Laitues, 

Haricots,  Pois,  Pommes  de  terre.  Radis,  Carottes. 
Aubeterre.  —  Chicorée  frisée  d'Aubeterre. 

CnARENTE-LxFÉRIEURE. 

La  Rochelle,  Rochefort,  Saintes,  Royan.  —  Légumes  assortis. 
Authon,  Thaims,  Andilly-les-Marais.  —  Ails. 
Saint-Trojan  (île  d'Oléron). —  Ognons,  Choux. 
Ile  de  Ré.  —  Pommes  de  terre,  Choux,  Carottes. 

Cher. 
Bourges.  — Artichauts,  Carottes,  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Radis. 
Dun-sur-Auron.    —   Artichauts,    Choux,    Choux-fleurs,    Poireaux, 

Ognons,  Pommes  de  terre.  Scorsonère. 
Saint-Amand-Mont-Rond.  —  Melons,  Haricots,  Pois  de  primeur. 
Vierzon.  —  Carottes,  Laitues,  Radis  de  primeur. 

Corrèze. 
Tulle.  —  Choux  et  Choux-fleurs  d'automne. 

Corse. 
Vallées  et  littoral  eu  situation  saine,  facilement  arrosables.  —  Au- 
bergines, Tomates,   Ails,  Échalotes,  Ognons,  Pois  chiche, 
Haricot  d'Espagne,  Doliques,  Piments,  Fenouil. 

29 


45o  FRANCE 

Côte-d'Or. 
Dijon.  —  Tous  les  légumes.  Carottes,  Radis,  Pois,  Haricots. 
Auxonne.  —  Asperges,  Chicorées,  Choux,  Choux-fleurs,  Oguons, 

Poireaux,  Pommes  de  terre,  Melons,  Raifort. 
Arnay-le-Duc,  Beaune.  —  Tous  les  légumes.  Pois,  Haricots. 
Saulieu.  —  Tous  les  légumes.  Navets  de  Saiilieu. 
Heuilley-sur-Saône  —  Ognons. 

CÔTES-DU-NORD. 

Saint- Brieuc.  —  Choux,  Choux-fleurs,  Brocolis,  Ognons,  Pois. 
Dinan.  —  Tous  les  légumes.  Choux-fleurs,  Brocolis,  Choux. 

Creuse. 
Guéret,  Bort.  —  Le  département  est  alimenté  par  les  marchés  de 
l'Allier  et  du  Puy-de-Dôme. 

Dordogne. 
Périgueux,  Bergerac,  Belves.  —  Tous  les  légumes. 
Eymet.  —    Betteraves,    Carottes,  Ognons,   Poireaux,    Scorsonère, 
Choux,  Haricots. 

Doues. 
Besancon.  —  Tous  les  légumes.  Carottes,  Pois,  Radis. 

Drôme. 

Valence.  —  Cardons,  Choux,  Laitues,  Navets,  Ognons,  Poireaux, 

Poirées  à  cardes.  Piments,  Tomates,  Aubei'gines,  Épinards, 

Concombres,  Mâches. 

Montélimar.    —  Aubergines,    Cardons,    Choux,    Choux-fleurs    et 

Brocolis,   Concombres,    Haricots,    Pois,  Mâches,    Tomates, 

Ognons,  Poireaux,  Radis,  Pommes  de  terre,  Poirées,  Navets. 

Romans.  —  Tous  les  légumes.  Choux-Milan,  Poirées  à  cardes.  Radis. 

Eure. 
Évreux,    Beaumont- le -Roger,    Gisors.   —   Melons    Cantaloup, 

Choux-fleurs,  Concomijres  à  Cornichons. 
La  Bonneville.  —  Ognons  de  La  Bonneville. 
Ivry-la-Bataille.  —  Céleris,  Chicorées,  Pissenlits,  Salsifis,  Pois. 
Louviers,  Les  Andelys.  —  Choux,  Chicorées,  Mâches,  Pissenlits, 
Carottes,  Radis,  Pommes  de  terre  de  primeur. 
Eure-et-Loir. 
Chartres.  —  Tous  les  légimies.  Haricots  rouges  de  Chartres. 
Dreux.  —  —  Céleris,  Chicorées,  Choux. 

Finistère. 
Quimper,  Brest.  —  Tous  les  légumes. 
Morlaix.  —  Ails,  J^xhalotes,  Ognons. 

Plougastel.  —  Fraises,  Ognons,  Pommes  de  terre,  Pois,  Haricots. 
Roscoff.  —  xVrlichauts,  Choux-fleurs,  Ognons,  Pommes  de  terre. 


FRAJJCË  4-5 1 

Saint-Pol-de-Léon.  —  Artichauts,  Choux-llcurs,  Ognons,  Pommes 

de  terre. 

Gard. 
Nîmes.    —   Aubergines,    Cardons,    Piments,     Tomates,     Sarriette, 

ilomarin,  Roquette,  Clioux-fleurs,  Poireaux,  Haricots,  Pois. 
Âlais,  Marguerite.  —  Haricots,  Pois,  Choux-fleurs  d'automne. 
Aramon.    —     Chicorées    irisées,     Aubergines,     Piments,    Tomates 

d'Aramon. 
Beaucaire.  —  Aubergines,    Cardons,   Piments,    Tomates,   Choux, 

Clioux-fleurs. 
Bellegarde,  Montfrin.  —  Ognons. 

Haute-Garonne. 
Toulouse.  —  Ails,  Concombres,  Corniclions,  Choux-fleurs,  Fèves, 

Ognons  blancs  et  jaunes  de  Lesciire. 
Blagnac.  —  Carottes,  Salsifis. 

Cazères.  —  Cornichons,  Choux,  Brocolis,  Carottes,  Uadis. 
Saint-Gaudens.  — Betteraves,  Choux,  Choux-fleurs,  Brocolis,  Radis, 
Ognons,  Poireaux. 

Gers. 
Auoh,  Pavie.  —  Tous  les  légumes.  Pois. 
Lectoure.  —  Carottes,  Choux,  Choux-fleurs,  Chicorées,  Ognons. 

Gironde. 
Bordeaux  (Elnvirons  de).   —  Tous  les  légumes.  Carottes,  Choux, 
Pois,  Haricots. 

Hérault. 
Montpellier,  Béziers.   —  Aubergines,  Choux,  Ognons,  Piments, 
Pois.  Haricots,  Radis. 

Ille-et-Vilaine. 
Rennes,  Fougères.  —  Carottes,  Choux,  Panais. 
Paramé.  —  Carottes,  Clioux,  Choux-fleurs,  Fraises,  Ognons,  Radis, 

Pommes  de  terre,  Pissenlits. 
Dol  de    Bretagne,    Vivier-sur-Mer.  —    Choux-Navets,    Navets, 
Pois,  Pommes  de  terre.  Panais. 
Indre. 
Châteauroux.  —  Tous  les  légumes. 

Indre-et-Loire. 

Tours.    —  Artichauts,    Cardons,  Carottes,  Céleris,  Laitues,  Choux 

de  Milan,  Ognons,  Pois,  Hai'icots,  Melons. 

Isère. 

Grenoble.    —    Carottes,    Choux,    Choux-fleurs,    Ognons,    Laitues, 

Poireaux,  Pommes  de  terre,  Radis,  Poirées. 
Vienne.  —  Pois,  Haricots,  Choux-Xavets,  Poirées. 


45a  FRANCE 

Jura. 
Lons-le-Saulnier.  —  Tous  les  légumes. 
Arbois.  —  Tous  les  léguuics.  Choux. 
Dôle.  —  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Pommes  de  lerrc. 

Landes. 
Mont-de-Marsan,  St-Sever.  —  Légumes  assortis.   Choux,  Ognons. 
Dax.  —  Choux,  Choux-ileurs,  Brocolis,  Ognons. 

Loir-et-Cher. 
Blois.  —  Asperges,  Cresson  de  fontaine,  Pois. 

Montoire-sur  le-Loir.  —  Choux,  Choux-fleurs,   Ognons,  Poireaux. 
Vendôme.  —  Choux,  Champignons,  Pommes  de  terre. 

Loire. 
Saint-Étienne. —  Choux,  Laitues,  Poirées,  Ognons,  Poireaux,  Radis. 
Montbrison.  —  Ognons,  Poireaux,  Pois,  Haricots. 
Roanne. —  Carottes,  Laitues,  Ognons,  Poireaux.  Radis,  Choux-fleurs. 

Haute-Loire. 
Le  Puy.  —  Carottes.  Chicorées,  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Laitues, 

Poirées,  Pommes  de  terre. 
Brioude,   Yssingeaux.  —  Choux  Cabus,  Choux  de  Milan,  Pois, 
Pommes  de  terre. 

Loire-Inférieure. 
Nantes.  —  Légumes  assortis,  de  pleine  terre  et  de  primeur. 
Chantenay.  —  Carottes,  Concombres  à  Cornichons,  Haricots,  Pois. 
Chateaubriand.  —  Angélique. 
Guérande.  —  Carottes,  Ognons,  Poireaux. 

Loiret. 
Orléans.  — Asperges,  Fraises,  Haricots  rouge  d'Orléans  et  Suisse 

rouge,  Tomates. 
Gien.  —  Tous  les  légumes.  Xavets,  Radis. 

Jargeau. — Betteraves.  Carottes,  Chicorées,  Choux, Ognons, Haricots. 
Montargis,  Pithiviers.  —  Tous  les  légumes.  Navets,  Radis. 
Sully-sur  Loire. —  Rutabagas,  Ognons,  Choux,  Poireaux,  Haricots. 

Lot. 
Cahors,   Figeae,   Gramat,   Saint-Céré.  —  Betteraves,   Carottes, 
Ognons,  Poireaux,  Pois,  Haricots. 
Lot-et-Garonne. 
Agen.  —  Carottes  et  Ognons  d'Agen,  Pois,  Haricots,  Brocolis. 
Marmande,    Villeneuve-d'Agen.   —  Carottes    d'Agen,  Brocolis, 
Ognons  d'Agen,  Pois,  Haricots,  Betteraves. 
LozivRE. 
Mende.  —  Le  département  est  approvisionne  par  les  marchands  de 
l'Aveyron  et  du  Gard. 


FRANCE  45 i 

Maine-et-Loire. 
Angers.  —  Carottes.  Choux,  Brocolis,  Artichauts,   Ognons,   Pois, 

Poireaux,  Melons,  Haricots. 
Baugé.  —  Légumes  assortis. 

Cholet. —  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Laitues,  Choux-fleurs,  Brocolis. 
Saumur.  —  Asperges,  Fraises,  Haricots,  Pois,  Pommes  de  terre. 

Manche. 
Carentan.  —  Poireaux,  Choux. 
Coutances,  Créances.  —  MeloAs,  Choux-fleurs,  Pommes  de  terre, 

Carottes,  Broc(jlis. 
Pontorson.  —  Choux,  Rutabagas,  Panais,  Asperges. 
Surtainville. —  Pommes  de  terre,  Choux,  Carottes,  Panais,  Haricots, 

Céleris,  Navets,  Persil,  Betteraves. 
Tourlaville.  —  Choux,  Choux-fleurs,  Brocolis,  Pommes  de  terre. 
Laitues,  Radis. 

Marne. 
Châlons-sur-Marne.  —  Carottes  de  primeur.  Choux,  Choux-fleurs. 
Épernay,  Vertus.  —  Légumes  de  saison  et  de  primeur. 
Reims.  —  Carottes,  Laitues,  Radis  de  primeur,  Haricots,  Pois. 
Montmirail,  Sainte  Menehould,  Suippes,  Vitry-le-François.  — 
Choux,  Carottes,  Haricots,  Pois,  Melons,  Radis. 
Haute-Marne. 
Chaumont,  Langres,  Saint-Dizier.  —  Haricots,  Pois,  Pommes  de 
terre.  Asperges,  Choux,  Panais,  Plantes  à  salade. 
Mayenne. 
Laval,   Mayenne.   —  Asperges,  Choux,    Pois,  Haricots,  Laitues, 
Melons,  Courges. 

Meurthe-et-Moselle. 
Nancy,  Toul.  —  Légumes  de  consommation  journalière. 
Lunéville,  Pont-à-Mousson.  —  Asperges,  Carottes,  Radis,  Laitues 
de  primeur,  Chicorée  sauvage  rouge. 
Meuse. 
Bar-le-Duc.  —  Haricots,  Pois,  Carottes,  Choux. 
Saint-Mihiel.  —  Haricots,  Pommes  de  terre.  Carottes,  Choux. 
Verdun.  —  Carottes,  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Pommes  de  terre. 

Morbihan. 
Vannes,  Lorient,  Pontivy.  —  Tous  les  légumes. 

Nièvre. 
Nevers,  La  Charité.  —  Artichauts,  Carottes,  Choux,  Choux-fleurs, 
Ognons,  Poireaux,  Pommes  de  terre. 
Nord. 
Lille.  —  Cresson  Alénois,  Melons.  Pourpier,  Poireaux  d'hiver. 


454  FRANCE 

Cambrai.  —  Carottes,  Ognons,  Poireaux,  Chicorée  à  Café. 
Douai.  —  Choux-Ueurs,  Betteraves,  Carottes,  Laitues. 
Saint-Amand.  —  Betteraves,  Carottes,  Ognons,  Poireaux. 
Saint-Saulve.  —  Carottes,  Ails,  Échalotes,  Choux-fleurs,  Ognons, 

Poireaux. 
Rosendaël.  —  Carottes,    Choux,   Choux-fleurs,    Fraises,    Ognons, 

Poireaux,  Pommes  de  terre. 
Roubaix,  Tourcoing.  —  Poireaux  d'hiver. 

Oise. 
Beauvais,  Lardières,  Noailles,  Bresles.  —  Légumes  variés. 
Clermont,   Breuil-le-Vert,  Bailleval ,   Cauffry.    —    Artichauts, 

Choux-fleurs.  Choux,  Haricots,  Cresson,  Laitues. 
Compiègne.  —  Chicorées,  Pissenlits,  Carottes,  Choux. 
Senlis. —  Artichauts,  Cresson  de  fontaine.  Choux,  Ognons,  Poireaux. 
Noyon.  —  Artichauts,  Haricots,  Pois. 

Orxe. 
Alençon.  Argentan,  Fiers,  Mortagne,  La  Ferté-Macé,  Sées.  — 

Légumes  assortis. 
Carrouges.  —  Carottes,  Choux,  Ails,  Échalotes,  Pommes  de  terre. 

Pas-de-Calais. 
Arras,  Bapaume,  Béthune.  —  Légumes  variés. 
Achicourt. — Carottes  (TAchicourt,  Choux,  Ognons,  Pommes  de  terre. 
Boulogne-sur-Mer,    Desvres,    Samer,    Montreuil-sur-Mer.    — 

Arroche,    Rhubarbe,     Artichauts,    Carottes    et     Radis    de 

Boulogne,  Poireaux,  Pommes  de  terre,  Choux-fleurs. 
Saint-Omer.  —  Chicorée  à    Café,  Choux-fleurs,  Carottes,  Choux, 

Ognons,  Pommes  de  terre,  Laitues. 
Puy-de-Dôme. 
Clermont-Ferrand.   —  Carottes,    Angélique,    Laitues,    Chicorées, 

Choux,  Choux-fleurs,  Ognons,  Poireaux. 
Biom.  —  Choux,  Choux-fleurs,  Pommes  de  terre,  Ognons,  Poireaux. 
Artonne,  Issoire,  Thiers,  Vic-le -Comte.  —  Choux,  Choux-fleurs, 

Pommes  de  terre,  Ognons,  Poireaux,  Pois. 
Basses-Pyrénées. 
Pau,    Bilhère,   Bizanos.   —  Carottes,  Choux,  Brocolis,  Haricots, 

Pois,  Pommes  de  terre,  Fraises. 
Meillon.  —  Choux,  Fraises. 
Bayonne.  —  Clioux-fleurs,  Brocolis. 

Hautes-Pyrénées. 
Tarbes.  —  Carottes,  Pois,  Haricots,  Choux. 
Trébons.  —  Ognons, 


FRANCK  455 

Pyrénkes-Ouiextales. 
Perpignan,  Pezilla-la-Rivière.  —  Arlicliauls,  Asperges  de  Pczilla. 

Corniflious.  lirocolis,  l'ois,  Haricots,  Ponuiics  dclerre,  lladis. 
Elne,  Palau  del   Vidre.  —  Artichauts,  Brocolis,  Pois,  Haricots, 

Pommes  ele  terre.  Radis  de  Collioure. 
Palalda,  Prades.  —  Carottes.  Choux,  Pois,  Haricots,  Pommes  de 

terre,  Brocolis. 
Ille-sur-la-Têt.    —    Aubergines,    Piments,    Tomates,    Artichauts, 

Choux-lleurs.  Brocolis,  Ognons. 
Haut-Bhix. 
Belfort,  Rougemont,  Giromagny.  —  Choux,  Rutabagas,  Carottes, 

Pommes  de  terre,  Céleris. 

RiiOxE. 
Lyon.  —  Légumes  variés.  Poirées  à  carde  blanche  et  verte,  Haricots, 

Betteraves  blanche  et  verte  à  salade.  Chicorée  sauvasre.  Pois. 

Choux,  Choux-fleurs.  Raves.  Salsifis. 
Caluire.  —  Choux-lleurs,  Cardons,  Ognons,  Poireaux,  Scorsonère. 
Venissieux.  —  Carottes,  Choux-fleurs. 
Tarare.  —  Carottes,  Chicorées,   Laitues,  Ognons. 
Tassin.  —  Asperges,  Carottes,  Oguons,  Poirées  blonde  et  verte. 
Ampuls,  Condrieu.  —  Asperges.  Carottes, Chicorées,  Laitues, Choux, 

Clioux-lleurs.  Ognons,  Poireaux,  Radis. 
Pierre-Bénite.  —  Carottes,  Laitues,  Radis,  Melons,  Ognons,  Poirées, 

Poireaux,  Pommes  de  terre. 
Villefranche-sur-Saône. — Choux-lleurs,  Ognons,  Poirées, Poireaux, 
Anse.  —  Choux-lleurs,  Pois,  Haricots,  Scorsonère. 
Oullins,  Briguais,  Saint-Genis.  —  Fraises,  Choux,  Haricots. 

Haute-Saône. 
Vesoul,  Gray,  Lure.  —  Xavets,  Carottes,  Pommes  de  terre.  Choux. 

Saù.\e-et-Loire. 
Chalon-sur-Saône.  —  Carottes,  Laitues,  Radis,  Choux-fleurs  i"^  et 

2^  saison  dété. 
Louhans,  Mâcon.  —  Pois,  Haricots,  Choux . 

Sartue. 
Le  Mans.  —  Légumes  à  racine  ou  à  feuillage  alimentaire,  pour  la 

consommation  et  la  fabrique  des  conserves. 

S.WOIE. 

Chambéry.  —  Pommes  de  terre.  Navets,  Betteraves,  Choux. 

Haxte-Savoie. 
Annecy,  Annemasse .  —  Pommes  de  terre,  Xavets.  Betteraves,  Choux . 

Seixe. 
Paris  et  environs.  —  (^'oir  notes  spéciales,  pages  44^  îi  447) 


456  FRANCE 

Seixe-et-Oise. 
Versailles.  —  Légumes  de  pleine  terre  ou  Je  primeur, 
Etampes.  —  Légumes  assortis.  Choux,  Carottes,  Pois,  Potirons. 
Pontoise  et  environs.  —  Choux,  Pommes  de  terre.  Asperges. 
Epône.  —  Ognous,  Poireaux,  Scorsonère. 
Limay.  —  Carottes,  Chicorées,  Choux,  Laitues,  Ognons,  Poireaux, 

Pois,  Haricots,  Radis. 
Chevreuse,    Montlhéry.  —   Haricots,    Pommes  de  terre,    Choux, 
Oseille,  Tomates. 

Seine-et-Marne. 
Melun.  —  Légumes  pour  la  consommatiou  et  les  conserves. 
Meaux.  —  Carottes  et  Xavets  de  Meaux,  Chicorées  frisées,  Witloof, 

Poireaux,  Concombres,  Choux,  Choux-fleurs,  à  conserves. 
Provins.   —    Artichauts,    Carottes,    Chicorées,    Laitues,    Ognons, 

Poireaux.  Choux-fleurs.  Asperges. 
Mousseaux.  —  Artichauts,  Choux,  Choux-fleurs,  Ognons,  Poireaux, 
Scorsonère. 

Seine-Inférieure. 
Rouen.    —    Choux  (de    Quevilly),  Chicorées,    Ciboules,    Ognons, 

Poireaux,  Laitues,  Radis,  Scorsonère. 
Elbeuf.  —  Choux,  Choux-fleurs,  Ognons,  Poireaux,  Scorsonère. 
Le   Havre.    —    Choux,    Choux-fleurs,    Ognons,   Poireaux,    Radis, 

Scorsonère,  Pommes  de  terre. 
Fécamp.  —  Choux,  Ognons,  Poireaux,  Radis,  Scorsonère. 
Caudebecen-Caux.  —  Poireau  de  Rouen. 

Gournay-en-Bray,  Eu,  La  Neuville  (Dieppe).  —  Pois,  Pommes 
de  terre,  Carottes,  Choux,  Navets. 
Deux-Sèvres. 
Niort.  —  Artichauts,  Asperges,  Pois,  Haricots,  Pommes  de  terre. 
Choux-fleurs,  Ognons. 

Somme. 
Amiens.  —  Carottes  d'Amiens,  Céleris,  Chicorées,  Fraises,  Pois, 

Haricots,  Laitues,  Radis,  Pommes  de  terre. 
Camon  et  communes  voisines. —  Clioux-fleurs,  Choux,  Laitues,  etc. 
Abbeville.  —    Carottes,    Laitues,    Ognons    d'Abbeville,    Poireaux, 

Corniclions,  Radis,  Pommes  de  terre.  Asperges. 
Montdidier.   —    Carottes,   Laitues,   Ognons,    Poireaux,    Haricots, 

Pois,  Radis  de  Montdidier,  Scorsonère. 
Ham.  Péronne.  —  Carottes,  Chicorées,  Laitues,  Ognons,  Poireaux. 

Tarn. 
Albi,  Castres.  —  Carottes,  Choux,  Pois,  Haricots.  Ognons. 
Lescure.  —  r)gnons  rfe  Lescure, 


FRANCE  457 

Tarn-et-Garonne  . 
Montauban.  —  Carottes,  Ognons  de  Montaiiban. 
Moissac.  —  Lcguincs  variés. 

Var. 
Draguignan.  —  Légumes  de  pleine  terre  pour  primeur. 
Lorgnes.  —  Courges. 
Tonlon. —  Aubergines,  Piments,  Tomates,  Chonx,  Laitues,  Épinards, 

Radis,  Asperges. 
Hyères.  —  Artichauts,  Fraises,   Pois,  Haricots,  Chicorées  d'été  et 

d'iiiver. 
Carqnairannes.  —  Pois,  Pommes  de  terre. 
Solliès-Pont.  —  Chicorées  frisées.  Pommes  de  terre,  Fraises. 

Yaucluse. 
Avignon.  —   Cardons,   Carottes,   Melons,    Choux-Ileurs,  Brocolis, 

Pommes  de  terre,  Tomates,  Pois,  Haricots. 
Pertuis.  —  Pommes  de  terre,  Haricots. 
Orange.  —  Cardons,  Aubergines,  Tomates,  Piments. 
Cavaillon.    —    Articliauts,   Melons,   Aubergines,    Tomates,    Ails, 

Concombres,  Fraises. 
Carpentras.    —    Fraises,   Cardons,    Aubergines,    Haricots,   Pois, 

Tomates,  Asperges. 

D'autres  localités  produisent  également  des  Fraises.  En  1892,  la  gare  de 
Carpentras  a  expédié  sur  Paris  plus  de  800,000  kilogr.  de  la  Petite  Fraise,  et  les 
gares  d'Avignon  et  de  Monteux,  chacune  3oo,ooo  kilogi*. 

Vendée. 
Fontenay-le- Comte,  Les  Sables-d'Olonne,  Luçon.  —  Choux,  Pois, 
Carottes,  Ognons,  Pommes  de  terre,  Asperges. 

Vienne. 
Poitiers,  Châtellerault,  Vendœuvre.  —   Légumes  à  racine  ou  à 
l'ouillagc  alimentaire.  Ognons. 

Haute- Vienne. 
Limoges.  —  Carottes,  Choux,  Pois,  Ognons,  Pommes  de  terre. 

Vosges, 
Epinal.  —  Choux,  Pommes  de  terre,  Ognons,  Haricots,  Carottes. 

Yonne. 
Auxerre.  —  Tous  les  légumes  à  racine  ou  à  feuillage  alimentaire. 
Avallon.  —  Panais,  Cucurbitacées,  Tomates,  Haricots. 
Joigny.  —  Pois,  Haricots,  Choux,  Asperges. 

Sens.  —  Choux.  Plantes  à  salade.  Asperges,  Carottes,  Artichauts. 
Appoigny,  Saint-Florentin,  Tonnerre.  —  Choux-fleurs,  Asperges, 
Melons,  Fraises,  Artichauts,  Pois,  Haricots, 


458  FRANGE 

Poiu'  terminer  cette  étude  des  cultiu'es  potagères  extensives,  nous 
rappellerons  les  principaux  passages  de  rintéressantc  conférence 
sur  les  Légumes  de  grande  culture,  faite  par  l'honorable 
M.  Henri  de  Vilmorin,  au  Congrès  agricole  de  ïroyes,  le4jwin  1892. 

L'orateur  débute  par  les  espèces  qui  peuvent  vivre  en  plaine  et 
sans  arrosage.  Nous  résumons  ici  ses  utiles  et  sages  conseils. 

Les  Asperges,  Hâtive  et  Tardive  d'Argenteuil,  doivent  être 
associées  dans  la  proportion  de  trois  qaarts  de  la  première  contre  un 
quart  de  la  seconde,  la  vente  de  l'espèce  Hâtive  étant  plus  rémuné- 
ratrice, la  Tardive  continuant  ensuite  la  saison  de  vente,  dans  un 
moment  de  rareté. 

Les  Choux  d'automne  conviennent  aux  terres  de  plaine.  De  ce 
nombre  sont  : 

Le  Chou  de  Yaugirard,  si  estimé  partout. 

Le  Chou  de  Milan,  court,  hâtif,  donnant  tout  l'hiver  de  larges 
rosettes  de  feuilles,  très  frisées,  très  tendres  ;  le  petit  Chou  Frisé  de 
Limay  s'en  rapproche,  mais  à  tige  plus  élevée. 

Les  Choux  Frisés  de  Mosbach  et  Bricoli,  les  Choux  à  Grosse  Côte 
ordinaire  et  frisé,  et  les  Choux  de  Bruxelles  sont  de  bonnes  espèces 
pour  la  grande  culture.  Païuni  ces  derniers  on  rcconmiande  le  Grand, 
le  Nain,  le  Moyen  de  la  Halle  ;  celui-ci  fom'nit  des  jets  arrondis 
pendant  trois  ou  quatre  mois. 

Les  Choux  Frisés,  verts  et  violets,  grands  et  nains,  plantes  rustiques 
à  toute  épreuve,  constituent  un  excellent  légume  d'hiver. 

Le  Concombre  à  Cornichons  Vert  de  Paris,  cultivé  près  d'une 
fabrique  de  conserves,  est  de  culture  lucrative.  Les  fruits  verts,  fins, 
triés,  valent  jusqu'à  Go  francs  les  100  kilogr.  Un  hectare  peut  en 
produire  pour  2,000  francs,  si  l'on  sait  simplifier  les  frais  de 
cueillette.  Habituellement,  on  fait  une  récolte  de  Haricots  verts  entre 
les  lignes  de  Concombres. 

L'Épinard,  en  culture  dérobée,  sur  les  chaumes  de  céréales  bien 
hersés,  mais  jamais  sur  un  champ  de  Betteraves,  fournit  une 
abondante  production  à  l'automne,  ensuite  lors  des  dégels  en  hiver, 
puis  au  printemps.  Suivant  la  saison,  la  valeur  marchande  de 
100  kilogr.  de  feuilles  d'Epinard  atteint  de  i5  à  40  francs. 

Variétés:  Épinard  Monstrueux  de  Viroflay,  à  feuillage  ample; 
Épinard  à  Feuille  de  laitue,  au  feuillage  ramassé,  vert  ;  Épinard  Lent 
à  monter,  qui  produit  encore,  au  printemps,  trois  semaines  après  les 
autres. 

L'Oseille,  particulièrement  la  variété  Large  de  Belleville,  est 
l'objet  d'une  culture  industrielle  très  prospère  et  peu  coûteuse. 

Les  Fraises  adoptées  pour  la  culture  en  pleine  campagne  sont  ; 


FRANCE  4^9 

Marguerite,  grosse  et  précoce  ;  Princesse  royale,  hâtive,  productive, 
colorée  ;  Vicomtesse  Iléricart  de  Tlniry.  liûtivc,  de  belle  couleur  et 
dim  goût  exquis  ;  Docteur  Morère,  grosse,  de  qualité  excellente  ; 
Jucunda,  vigoureuse,  résistante,  bonne  et  de  production  prolongée  ; 
Sir  Joseph  Paxton,  belle  fraise  conique  et  tardive,  de  qualité 
supérieure  ;    Belle   de   Cours,  fertile,  fruit  oblong,  d'un  bon  goût. 

Les  Haricots  à  grain  blanc  sont  les  préférés  du  public.  Au  premier 
rang,  les  variétés  Flageolet  blanc,  à  Feuille  gaufrée,  Hàtif  d'Étarapes, 
Soissons  nain.  Nain  Bonnemain  et  le  Riz  nain.  On  peut  y  ajouter  le 
Haricot  Suisse  blanc,  sa  variété  naine  et  le  Sabre  nain  de  Hollande, 

Les  Haricots  à  grain  vert.  Ghevrier,  Merveille  de  France, 
Bagnolet  vert,  sont  également  appréciés  au  marché,  mais  réclament 
un  travail  particulier  lors  de  l'arrachage. 

Parmi  les  Haricots  de  couleur,  se  vend  toujours  bien  le  Flageolet 
rouge,  ainsi  que  les  espèces  Naine  de  Chartres  et  Naine  d'Orléans. 
Les  Haricots  Suisse  sang  de  bœuf,  Suisse  rouge  et  Turc  viennent  en 
abondance,  à  l'état  sec,  aux  Halles  de  Paris. 

Dans  ces  conditions,  c'est  une  culture  de  cinq  mois,  alors  que  le 
Haricot  à  écosser  frais,  ou  jeune  en  cosse  verte,  est  d'une  récolte 
beaucoup  plus  prompte.  A  cet  usage,  le  Haricot  Flageolet  blanc 
et  le  Flageolet  jaune  hàtif  conviennent  pour  l'écossage  frais. 

Le  Haricot,  vendu  vert  ou  en  aiguille,  se  recrute  parmi  les 
types  du  Flageolet  d'Étampes.  Noir  de  Belgique  et  Chocolat,  ou  même 
parmi  d'autres  variétés  locales,  comme  on  le  fait  à  Bordeaux,  en 
Provence  et  en  Algérie. 

La  production  de  pleine  saison  exige  des  races  à  grand  rendement, 
à  cosse  longue,  droite,  cylindrique.  Les  espèces  naines  de  cette  série 
sont  les  Haricots  Bagnolet  ou  Suisse  gris.  Solitaire,  Merveille  de 
Lyon.  Russe.  Flageolet  noir.  Shah  de  Perse, 

Le  Haricot  Beurre  noir  nain,  à  longue  cosse  est,  de  tous  les 
haricots  sans  parchemin,  le  plus  estimé  aux  environs  de  Paris.  Puis 
le  Beurre  noir  nain  d'Alger,  le  Nain  Unique  et  le  Nain  à  cosse 
violette.  Le  Haricot  Nain  Mangetout,  extra  hàtif,  et  le  Beurre  blanc 
nain  sont  considérés  pour  leur  grain  blanc. 

L'Ognon,  semé  au  printemps  et  récolté  à  l'automme,  à  la  façon  de 
l'avoine,  est  d'un  bon  rapport.  Les  Ognons  Blanc  rond  dur  de 
Hollande,  Jaune  paille  des  Vertus  et  Blanc  Danvers  sont  les  variétés 
de  conserve  à  élever  en  pleine  campagne.  M,  Vilmorin  conseille  d'y 
ajouter  l'Ognon  Dur  de  Russie,  le  Rouge  foncé  et  le  Rosé, Une  cvdture 
d'Ognons,  praticjnée  avec  soin,  peut  coûter  mille  francs  à  l'hectare  et 
rapporter  trois  mille  francs. 

Le  Pissenlit  a  pris  place  dans  la  grande  exploitation  faite  à  la 


46o  FRANCE 

charrue.  Butté  avant  les  gelées,  il  sera  blanchi  et  Uxvé  fin  d'hiver  et 
au  premier  printemps.  Le  Pissenlit  Amélioré  à  cœur  plein  forme 
des  rosettes  cjui  atteignent  le  poids  d'un  kilogramme. 

Le  Pois  vert  a  son  débouché  au  marché  et  à  la  fabrique  de 
conserves  de  légumes  frais.  Les  races  à  rames,  de  taille  moyenne, 
sont  les  plus  avantageuses  ;  on  ne  les  palisse  pas  ;  au  contraire,  on 
pince  les  sommités  des  tiges  qui  se  soutiennent  entre  elles,  par 
exemple  :  Prince  Albert,  Caractacus,  Michaux  de  Hollande,  Express, 
Serpette  vert.  Shah  de  Perse.  Parmi  les  espèces  naines,  les  Nain 
hàtif.  Anglais.  Couturier.  Serpette  vert  sont  rustiques  et  productifs. 

Les  Pois  nains  Vert  gros.  Vert  de  Xoyon  et  Carré  A'ert  normand 
se  vendent  comme  légumes  secs. 

Les  Pommes  de  terre  précoces,  livrées  avant  maturité  complète, 
obtiennent  les  prix  les  plus  élevés,  mais  rentrent  plutôt  dans  la 
production  maraîchère. 

Les  races  demi-hàtives,  de  qualité  fine,  sont  de  bonne  vente  à  jours 
fixes.  Quant  aux  espèces  tardives  et  de  conserve,  elles  touchent  à 
l'agriculture. 

Les  espèces  à  chair  blanche  ou  jaune  sont  les  plus  demandées. 
L'Angleterre  achète  les  tubercules  à  chair  blanche  et  farineuse. 

Les  Pommes  de  terre  de  primeur  sont  :  la  Victor  qui,  en  pleine 
terre,  peut  être  arrachée  et  livrée  au  commencement  de  juin  ;  la 
Marjolin  hâtive,  dite  de  Quarantaine  ;  Royale  ou  Anglaise,  plante 
moins  trapue  que  la  précédente  ;  Prince  de  Galles,  tubercule  piri- 
forme  ;  à  Feuilles  d'ortie,  jaune  et  longue,  bonne  en  grande  culture  ; 
Caillou  blanc,  très  cultivée  en  Vaucluse  ;  Joseph  Rigault,  belle, 
jaune,  allongée  ;  Marjolin  Têtard,  chair  jaune  et  fine  ;  Quarantaine, 
plate,  très  fertile  ;  Kidney  rouge  hâtive,  à  chair  jaune  ;  puis  la 
Quarantaine  de  Noisy  et  la  Rouge  de  Hollande. 

Les  bonnes  Pommes  de  terre  de  conserve  sont  :  Chave,  ronde, 
jaune  ;  de  Lesquin  ou  Séguin,  originaire  du  Nord  ;  Magnum  bonum, 
se  gardant  bien  ;  Saucisse,  rouge  oblongue,  chair  jaune  et  ferme  ; 
Quarantaine  violette,  chair  jaune,  de  longue  garde  ;  Quarantaine  de 
Noisy  ou  Marjolin  tardive,  jaune  longue,  fine,  de  vente  assurée  ; 
puis  la  Pousse-Debout  et  la  Vitelotte,  à  tubercule  allongé,  chair  ferme. 

Après  cet  examen  des  espèces  robustes  à  l'air  libre  au  premier 
chef,  l'orateur  aborde  les  légumes  de  grande  culture,  réclamant  des 
terrains  frais  ou  arrosables,  et  par  conséquent  d'un  intérêt  moins 
général. 

L'Artichaut  peut  donner,  pendant  ses  trois  ou  quatre  ans  de  produc- 
tion, un  bénéfice  annuel  de  i,5oo  à  2,000  francs  à  l'hectare.  L'Arti- 
chaut Camus  de  Bretagne  est  adopté  dans  l'Ouest.  L'Artichaut  Vert 


FRANCE  4^1 

de  Laon  domine  en  Picardie  et  aiiloiir  de  Paris.  L'Artichaut  Violet 
ou  Gris  de  Roueu  préfère  la  région  sud. 

La  Betterave  potagère  doit  être  tcndi'e  et  hâtive.  Ses  principales 
variétés,  par  ordre  de  maturité,  peuvent  se  borner  à  :  Noire  plate 
hàtivc  d'Egypte  ;  Rouge  naine  ;  Éclipse  ;  Rouge  ronde  précoce  ;  Rouge 
grosse  ;  Grapaudine,  celle-ci  à  épidémie  noirâtre  comme  la  Noire 
plate  d'Kgypte  et  Eclipse  ;  les  autres  sont  à  peau  rose  ou  rouge. 

Le  Gardon,  lié  et  blanchi,  est  d'un  bon  produit  au  marclié.  Le 
Gardon  de  Tours,  épineux,  est  le  plus  plein;  les  Gardons  d'Espagne 
et  Puvis  ont  la  côte  inermc  et  moins  pleine. 

La  Garotte  réclame  une  terre  douce,  fraîche  et  bien  amendée.  La 
variété  de  Saint-Yalery,  grosse,  conique,  lisse,  rouge  foncé,  se 
substitue  à  l'ancien  type.  Les  Garottes  Rouge  demi-longue  de 
Ghantenay  et  de  Luc  sont  très  productives,  ainsi  que  la  Nantaise  et 
la  Demi-courte  obtuse  de  Guérande,  tendre  et  fine  de  qualité. 

Suivant  leur  volume,  les  Garottes  cidtivées  en  plein  champ  peuvent 
produire  de  1^,000  à  3o,ooo  kilogr.  à  l'hectare. 

Le  Géleri-rave  se  vend  fort  bien  en  hiver  ;  les  variétés  d'Erfurt  et 
Pomme  à  petites  feuilles  se  conservent  bien  et  font  un  bon  profit. 

La  Ghicorée  sauvage,  hivernée  en  cave  pour  la  production  de  la 
«  Barbe  de  capucin  »,  et  la  Ghicorée  à  grosse  racine  de  Bruxelles 
«  Witloof  ».  destinée  au  même  usage  ,  étendent  leurs  cultures  dans 
la  plaine  et  dans  les  souterrains.  On  cite  des  propriétaires  qui  en 
exploitent  dix  hectares  à  la  fois  et  en  approvisionnent  les  halles. 

A  la  fin  de  l'été,  on  peut  occuper  les  terrains  libres  par  une  plan- 
tation de  Ghicorées  Frisées  de  Meaux,  de  Ruffec,  de  Rouen,  ou  de 
Scarole  Ronde,  à  lier  et  à  faire  blanchir.  La  Scarole  en  cornet  et  la 
Ghicorée  Reine  d'hiver  passent  bien  l'hiver  dehors. 

Les  Ghoux  se  développent  admirablement  sur  un  défrichement  de 
pré  ou  de  bois  et  sur  un  sol  irrigué,  comme  on  peut  le  voir  dans  la 
plaine  de  Gennevilliers,  et  en  bon  sol  comme  les  environs  de  Paris 
en  possèdent  tant. 

Les  Ghoux  hâtifs  Express.  d'Etampes,  d'York  et  la  série  des 
Ga?ur-de-Bœuf  seront  livrés  à  la  consommation  aussitôt  la  for- 
mation de  la  pomme.  Les  espèces  de  demi-saison  ou  d'hiver  sont 
encore  livrées  à  la  fabrication  des  conserves  de  légumes  ou  de  la 
choucroute.  En  première  ligne,  le  Ghou  Quintal  ou  d'Alsace,  gros, 
plat  et  ferme  ;  puis  le  Ghou  Quintal  d'Auvergne,  gros  et  arrondi  ;  le 
Ghou  de  Brunswick  à  pied  coiu't  ;  les  Ghoux  Tabouret,  de  AVinnigstadt, 
de  Poméranic.  à  tète  conique  ;  ensuite  les  grosses  variétés  de  Ghoux 
de  Milan,  Milan  des  Vertus,  de  Pontoisc  ;  enfin  le  Ghou  de  Norvège 
qui  peut  hiverner  à  l'air  libre. 


462  FRANCE 

La  pleine  campagne  est  également  favorable  aux  Choux  Rouges, 
aux  Choux-Navets,  Rutabagas  et  (]houx-Raves.  élevés  par  semis 
combinés,  de  saison,  pour  en  faciliter  la  vente. 

Les  Courges,  de  volume  moyen,  se  développeront  sans  arrosage, 
mieux  que  les  gros  Potirons.  La  Courge  à  la  moelle  et  les  Girau- 
mons  Turban  se  vendent  pendant  toute  la  période  hivernale. 

Le  Navet  vient  en  plein  et  en  ciilture  dérobée.  La  région  pari- 
sienne a  commencé  le  semis  sur  chaume  du  petit  Navet  de  Milan  et 
en  tire  grand  profit.  La  vente  d'hiver  ou  la  vente  aux  Halles  a 
toujom's  été  avantageuse  aux  Navets  Blanc  plein  hâtif.  Rouge  plein 
hàtif.  Blanc  de  Jersey.  Boule  d'or,  Jaune  de  Montmagny.  Les  espèces 
tendres  et  longues,  comme  les  Navets  des  Vertus,  Pointu  et 
race  Marteau  sont  admises  l'hiver,  aux  halles  et  marchés. 

En  terre  bien  préparée  et  fumée,  le  Poireau  de  grosse  race,  dit 
de  Carentan,  peut  produire,  sans  autres  soins,  à  raison  de  lo  à 
25  plants  au  mètre  —  suivant  le  mode  de  culture  —  jusqu'à 
Go.ooo  kilogr.  à  Thectare,  soit  un  bénéfice  net  de  3,ooo  francs,  au 
maximum.  Comme  lui.  le  Poireau  Gros  court  de  Rouen  réussit  en 
plein  champ.  Le  Poireau  Long  d'hiver,  de  Paris,  planté  plus  serré, 
se  vend  plus  cher  à  la  Halle. 

Le  savant  conférencier  a  terminé  ses  excellents  conseils  en  recom- 
mandant de  cultiver  la  Poirée  blonde  et  la  Poirée  à  cardes,  déjà 
répandues  dans  le  Lyonnais  et  la  Provence,  et  d'admettre  en  plein 
champ  le  Salsifis  et  le  Scorsonère  :  celui-là  livrable  à  la  fin  de  la 
première  année,  tandis  que  le  Scorsonère  peut  rester  deux  ans  en 
terre,  et  fleiu'ir  sans  que  la  racine  perde  de  ses  qualités  culinaires. 


Bons    Légumes. 

Voici  une  liste  des  meilleurs  légumes  cultivés  en  France  : 

Ail. 
Ail  rose  hàtif.  Ail  blanc.  —  Ail  commun. 

Artichaut. 
Artichaut  gros  vert  de  Laon.  Artichaut  gros  camus  de  Bretagne. 

—  vert  ae  Provence.  —        violet  de  Provence. 

Asperge. 
Asperge  violette  de  Hollande.  Asperge  d'Argenteuil  hâtive;  tardive. 

Aubergine. 
Aubergine  violette  longue.  Aubergine  violette  longue  hâtive. 

—  violette  naine  très  hàlivc.  —  —     ronde  très  grosse. 

Basilic. 
Basilic  lin  vert.  Basilic  fin  vert  nain  compacte. 

Betteraves  potagères  ou  a  salade. 

Betterave  rouge  grosse  ou  r.  longue.  Betterave  Éclipse. 

—  rouge  naine.  —    rouge-noir  plate  d'Egypte. 

—  rouge  crapaudinc.  —    jaune  ronde  sucrée. 


Cardon  plein  incrme. 


FRANCE 

Gardon. 

Cardon  de  Tours. 

Cauotte. 


46â 


Carotte  rouge  très  courte  à  châssis. 

—  —      courte  hâtive. 

—  —      1 /-2c''' obtuse  (le  Gucrandc. 

—  —      longue, 

—  —  —  lisse  de  Meaux. 

—  —  —  de  Sainl-Valery. 


Carotte  rouge  1/2  longue  nantaise. 

—  —  —      obtuse. 

—  —  —      pointue. 

—  —  —      de  Cliantenay. 

—  blanche  améliorée  d'Orlhi'. 

—  jaune  longue  (d'Achicourl). 


CÉLERI. 


Céleri  plein  l)lanc. 
—    plein  blanc  d'Amérique. 


Céleri-rave  de  Paris  amélioré. 
Cerfeuil  commun. 


Céleri  plein  blanc  doré. 
—    plein  blanc  court  à  grosse  côte. 


Gi':leri-Ru\.ve. 

Céleri-rave  d'Erfurt. 
Cerfeuil. 


Chicorée. 


Chicorée  Finsée  fine  d'été. 

—  —      d'été  à  cœur  jaune. 

—  —      grosse  pancalière. 

—  —      de  Meaux. 

—  —      de  llulToe. 

—  —      fine  de  Rouen. 

—  —      line  de  Louviers. 

—  blanche  frisée  mousse. 

—  Heine  d'hiver. 


Chicorée  Sauvage  ou  amère,  de  Paris. 

—  —  améliorée. 

—  —  à  grosse  racine  de 

Bruxelles. 

—  —  à  grosse  racine  de 

Magdebourg. 
Scarole  blonde. 

—  en  cornet. 

—  ronde  ou  verte. 


Choux. 
1°  Pommés  blancs  ou  Cabus. 


Chou  très  hâtif  d'Etampes. 

—  cœur  de  bœuf  moyen  de  la  Halle. 

—  précoce  de  Tourlaville. 

—  d'York  gros. 

—  Joanet  (nantais)  hâtif. 

—  —      (nantais)  gros. 

—  cœur  de  bœ'uf  gros. 

—  Bacalan  hâtif. 

—  de  Sclnveinfurt. 

—  pointu  de  Winnigstadt. 


Chou  conique  de  Poméranie. 

—  de  Saint-Denis. 

—  de  Hollande  à  pied  court. 

—  de  Brunswick  a  pied  court. 

—  Quintal. 

—  de  Hollande  tardif. 

—  de  Vaugirard  d'hiver. 
—  gaufré  d'hiver. 

—  Amager  extra-tardif. 

—  rouge  petit  d'Utrecht. 


2*  De  Milan  ou  pommés  frisés. 


Chou  de  Milan  hâtif  de  la  S»-Jean. 

—  —      très  Iiâlif  de  Paris. 

—  —      petit  liâlifd'Ulm. 

—  —      gros  des  Vertus, 

—  —      p'  ti'cs  frisé  de  Limay. 

—  —      ae  Ponloise. 


Chou  de  Milan  de  Norvège. 

—  à  grosse  côte. 

—  de  Bruxelles  ordinaire. 

—  —  i/2naindelaHalle. 

—  —  nain. 

—  —  court  h;\tif. 


3°  Verts  et  non  pommés. 
Chou  Frisé  d'hiver  de  Mosbach  très  Chou   Frisé   d'hiver  (  Bricoli  de 


la 


frisé. 
—       rouge  grand. 


Halle). 
—       vert  grand. 


L' 


4    Choux-fleurs 

Chou-fleur  Alleaume,  nain  très  hâtif. 

—  nain  hâtif  d'Erfurt. 

—  tendre  de  Paris. 

—  demi-dur  de  Paris. 


Chou-fleur  Lcnormand  à  pied  court. 

—  d'Alger. 

—  dur  (le  Hollande, 

—  géant  d'automne. 


Chou-Brocoli  blanc  hâtif. 
—    de  Roscoff. 


5°  Cuoux-Brocolis, 

Chou-Brocoli  blanc  exlra-lardif* 
—    blanc  Mammouth. 


464 


FRANCK 


Chou-navet  blanc. 

—  blanc  lisse  à  courte  feuille. 

—  Rutabaga  ^aune  plat. 

—  —         à   collet  vert. 


ClIOU-NAVET. 

Ghou-aavet    Rutabaga    de    Skirving 
(à  collet  rouge). 
—     Rutabaga  champion    (à    collet 
rouge). 

ClIOU-RAVE. 

Gliou-rave  violet  hâtif  de  A'^ienne. 


Chou-rave  blanc  liàlif  de  Vienne. 

Ciboule  et  Ciboulette. 
Ciboule  commune.  Ciboulette  civette. 

Concombre, 


Concombre  blanc  hâtif. 

—  blanc  très  gros  de  Bonneuil. 

—  iaune  hâtit  de  Hollande. 

—  brodé  de  Russie. 


Concombre  vert  long  anglais. 

—  vert  long  Rollisson's  Telegraph. 

—  vert  très  long  géant. 

—  vert  petit  de  r aris.  (Cornichon). 


Courge. 


Courge  à  la  moelle. 

—  brodée  galeuse  (Giraumon). 

—  de  Touraine. 


Courge  de  l'Ohio. 

—  olive. 

—  pleine  de  Naples. 


Cresson  alénois. 


Épinard  de  Hollande. 

—  de  Flandre. 

—  monstrueux  de  Viroflay. 


Fève  de  marais  grosse. 
—    de  Séville  (longue  cosse). 


Cresson. 

Cresson  de  fontaine. 


Épinard. 


Épinard  lent  à  monter. 
—    d'Angleterre. 


—    à  feuille  de  Laitue. 


FÈVE. 


Fève  naine  hâtive. 
—  de  Windsor. 


Fraises. 


Fraise  à  filets,  rouge. 
—         —        blanche. 


Fraise  Ananas. 

—  Belle  Bordelaise  (Cai)ron). 

—  Belle  de  Groiicels. 

—  Docteur  Morère. 

—  Duc  de  Malakoiî. 

—  Jucunda. 

—  la  Chàlonnaise. 


1°  Des   Quatre-Saisons. 

Fraise  améliorée  (Janus). 
—      Belle  de  Meaux. 

2°   A  GROS  FRUITS. 

Fraise  Louis  Vilmorin. 
Marguerite 


May  Quccn  (hâtive). 
Princesse  royale, 
sir  Joseph  Paxton. 
Vicomtesse  Héricart  de  Thury. 
Victoria. 


Haricots. 


Haricot  blanc  à  longue  cosse 

—  d'Espagne  blanc. 

—  de  Soissons. 


A  RAMES,   A  PARCHEMIN. 

Haricot  riz  à  rames. 

—  rouge  de  Gharli'es. 

—  sabre  à  rames. 


2°   A   RAMES,   SANS    PARCHEMIN,    OU  MANGETOUT. 


Haricot  d'Alger,  îL  beurre  noir. 

—  beurre  blanc  à  rames. 

—  —      du  Mont-d'Or. 

—  —       panaclié  à  rames. 

—  l>lanc  géant  sans  parchemin. 

—  —      grand  Mangetout. 

—  de  Bulgarie  sans  parchemin. 

—  Mangetout  de  Saint-Fiacre. 

—  coco  l>lanc,  H.  Gros  Sophie. 


Haricot  à  cosse  violette. 

—  intestin. 

—  jaune  d'or  à  rames. 

—  de  Prague  marbré. 

—  Prédome  à  rames. 

—  princesse  à  rames. 

—  sabre  noir  sans  i)archemiu,  H. 

d'Alger  Saulnier. 

—  Reine  de  France. 


FRANCE 


465 


3°  Nains  a  parchemin. 


Hai'icol  jjuiiio  cent  nour  un. 
—    Saiiit-Kspril,  II.  à  la  Religieuse. 


de 


noir  lijilil'  (le  lk'lgi([ue 
Sabre      nain,     très     hâtif 

Hollande), 
de  Soissons  nain,  II.  gros  pieil 
Suisse  nain  blanc  hâtif. 
Gloire  de  Ljon. 
riz  nain, 
rouge  ou  indien. 
Russe  nain, 
sang  de  bœuf. 
Shah  de  Perse. 
Solitaire. 
Turc. 


Haricot  de  Ragnolet. 

—  Ronneniain. 

—  (Chocolat. 

—  Flageolet  blanc. 

—  —  blanc  à  longue  cosse. 

—  —  Clievrier,  à  grain  tou- 

jours vert. 

—  —  Merveille   de  France. 

—  —  Roi  des  verts. 

—  —  nain    hâtif  à    feuille 

gaufrée.  , 

—  —         très  hâtif  d'Etampes, 

—  —         jaune. 

—  —  rouge. 

—  —  rouge  d'Orléans. 

—  —  noir. 

4°  Nains  sans  pauchemin  ou  Mange-toit. 

Haricot  d'Alger  (Beurre)  noir  nain.  Haricot  jaune  de  la  Cliine. 

—  Beurre  blanc  nain.  —  —      du  Canada. 

—  nain  blanc  hâtif.  —    nain  lyonnais  à  tr.  longuecossc. 

—  —        —      Unique.  —      —    mange-tout  exlra-hâlif. 

—  —      à  cosse  violette.  —      —    l>roliliquc  sans  parchemin. 

Laitues. 
I"  Pommées  de  printemps. 

Laitue  à  bord  rouge.  Laitue  gotte  lente  à  monter. 

—  gotte  ou  gau  à  graine  blanche.  —    crêpe  à  graine  noire. 

2'  Pommées  d'été  et  d'automne. 

Laitue  Batavia  brune.  Laitue  chou.  Laitue  grosse  normande. 

—  Merveille  des  Quati'e-Saisons. 

—  Palatine. 

—  sanguine  améliorée. 

—  turque. 

—  verte  grasse. 

3'  Pommées  d'hiver. 

Laitue  rouge  d'hiver. 

—  blonde  à  couper. 

—  frisée  à  couper. 

—  Beauregard. 


—  blonde  d'été.  Laitue  royale. 

—  —      de  Cliavigné. 

—  —      de  Versailles. 

—  chou  de  Naples. 

—  grosse  blonde  paresseuse 


Laitue  d'hiver  de  Trémont. 

—  grosse  blonde  d'hiver. 

—  Slorine. 

—  Passion. 


Laitue    romaine    blonde 
Trianon. 

—  blonde  maraîchère. 

—  grise  maraîchère. 

—  verte  maraîchère. 


Lentille  large  blonde. 


Mâche  ronde.     , 
—    verte     d'Etampes. 


4'  L.vitue-Romaine. 

hâtive    de  Laitue  ballon,  R.  de  Bougival. 

—  brune  anglaise  â  graine  noire. 

—  blanche. 

—  rouge  d'hiver. 

—  A'ertc  d'hiver. 

Lentilles. 

Lentille  à  la  Reine. 

Mâches. 

Mâche  verte  à  cœur  plein. 

—  d'Ralic  ou  Régence. 


Melons. 

Melons  brodés. 


Melon   Ananas  d'Amérique  à    chair 
verte. 


Melon  de  Honlleur. 
—    sucrin  de  Tours. 


2'  Melons  cantaloups. 


Melon  cantaloup  d'Aller. 
—  -^        de  Bellcgarde. 


noir  des  Carmes. 
Prcscott  fond  blaac. 


Melon    cantaloup    Prcscott   hâtif,    à 
châssis. 
—      cantaloup  de  Vaucluse  ou  de 
Cavaillon. 

30 


4è6 


FRANdë 


Pastèque  Scikon,  très  hâtive. 


Navet  de  Preneuse. 

—  des  Vertus  Marteau. 

—  sris  de  Morignv. 

—  blanc  rond  de  Jersej'. 
_       _      plat  hùtif. 

—  —        —    —    à  feuille  entière 

—  rouge  i>lat  hâtif. 

—  —        —    —    à  fenillc  entière 

—  de  Milan  Élanc. 


3°  Melons  d'eat'. 

Pastèque  à  graine  noire. 

Navets. 

Navet  de  Milan,  rouge  i^lat  très  hâtif, 
à  feuille  entière. 

—  turneps  llabioule. 

—  d'Auvergne  hâtif  à  collet  i-ouge. 

—  —  tardif     —       — 

—  du  Limousin. 

—  de  Norfolk  blanc. 

—  jaune  de  Hollande. 

—  —     de  Montmagny. 


extra-hâtif 


Ognon    blanc    petit 
Barletta. 

—  blanc  très  hâtif  de  Nocera. 

—  —        —      —     de    Vaugirard. 

—  —      hâtif  de  Paris. 

—  —      rond  dur  de  Hollande. 

—  —      gros  plat  d'Italie. 

—  jaune  de  Danvers. 

—  —      paille  des  Vertus. 


Ognoxs 

de 


Ognon  jaune  de  Mulhouse. 

—  —      géant  de  Zittau. 

—  —      de  Trébons. 

—  rosé  de  bonne  garde. 

—  rouge  pâle  de  Strasbourg, 

—  —      pâle  de  Niort. 

—  —      foncé. 

—  —      sphérique. 

—  de  Madère  rond. 


Oseille  commune. 


Panais  long. 


Persil  commun. 


Piment  rouge  long  ordinaire. 


Pissenlit  ordinaire. 


Poireau  gros  court. 
— ■    long  d'hiver. 


Oseilles. 

Oseille  large  de  Belleville. 
Panais. 

Panais  rond  hâtif. 
Persil. 

Persil  nain  très  frisé. 

Piments. 

Piment  gros  carré  doux. 

Pissenlits. 

Pissenlit  à  cœur  plein. 

Poireaux. 

P  oireau  très  gros  de  Rouen. 
—    monstrueux  de  Carenlan. 


Pois  Michaux  de  Hollande. 

—  de  Ruelle. 

—  ordinaire. 
d'Auvergne. 
Sabre. 

gros  carré  vert  Normand, 
vert  de  Noyon. 


Pois. 
I'  Pois  a  kcosser,  a  rames. 
A.  —  Variétés  à   grain  rond. 
Pois  Prince  Albert. 

—  Express. 

—  Caraclacus. 
-^    de  Clamarl  hâtif. 

—  Léopold  II. 

—  AViliiam  hâtif. 

—  Merveille  d'Etampes- 

B.  —  Variétés  à  grain  ridé. 
Pois  Téléphone.  Pois  ridé  de  Knight  sucré. 

—  gros  blanc  à  rames.  —     Shah  de  Perse. 

—  gros  vert  à  rames.  —     duc  d'All^any. 

2   Pois  a  écossEr,   nains. 
A.  —  Variétés  à  grain  rond. 
Pois  nain  très  liâlif,  à  châssis.  Pois  nain  vert  gros. 

—  très  nain  de  Bretagne.  —       —     ordinaire. 

—  nain  hâtif.  —     très  nain  Couturier. 

—  —        —    anglais.  —     Fill  basket. 

15.  —  Variétés  à  grain   ridé. 
Pois  Mei"^eille  d'Amérique.  Pois  ridé  nain  blanc  hâtif. 

—  Scri>elte  nain.  —  nain  verl  hâtif. 

—  Stratagème.  —    Wilson. 


FRANCE 


467 


3'   l'ois   SANS   rARCIIEMI.N  OU   MaNGE-TOUT,    A   RAMES. 

Pois  sans  parclicmiii  de  /jo  jours.  Pois  sans  parclioniin  1res  nain  hâtif, 

—  —  —  oornc-dc-lx'licr.  à  châssis, 

—  —         —  ibntlaul   de   Si-  —    sans    parciieniin,     nain     Li'dif 

Désirai.  l>rclou. 

Pommes  de  terre. 


Pomme  de  terre  à  feuille  d'Ortie. 

—  Blaiieliard. 

—  (]aiiloii  blanc. 

—  Chave. 

—  Karly  rose. 

—  Farineuse  l'ouge. 

—  Flocon  de  neif^e. 

—  j]frosse  jaune. 

—  jaune  lonjîue  de  Hollande. 

—  Jos(  pli  lliî^'aull. 

—  Mat^iiuni  honum. 

—  Kiiinoy  rou<^e  liàlive. 

—  Marjolin, 

—  —         Têtard. 


Potiron  jaune  ^ros. 
—    routée  vil  d'Etampes. 


Radis  rond  rose  hâlif. 

—  —    rose  à  bout  blanc. 

—  —    écarlale  hàlif. 

—  —    Ijlanc. 

—  —    blanc  petit  hàlif. 


Pomme  de  terre  Pousse-deboul. 

—  Merveille  d'Amérique. 

—  Prolili(pie  de  Bresee. 

—  Quarantaine  de  la  liallc  ou  de 

Noisy. 

—  plate  hâtive. 

—  Quarantaine  violette. 

—  Saucisse. 

—  Séguin. 

—  royale. 

—  Segonzac  ou  Sainl-Jean. 

—  Truffe. 

—  Victor. 

—  Vitelotle. 

Potirons. 

Potiron  gris  de  Boulogne. 

—  vert  d'Espagne. 

Radis. 

Radis  rond  jaune  extra-hàtif. 

—  demi-long  écarlale,  à  forcer. 

—  demi-long  rose. 

—  —       écarlale  à  bout  blanc. 

—  noir  gros  long  d'hiver. 


Raves. 


Rave  rose  longue  saumonée. 


Rave  rose  hâtive. 


Salsiiis  blanc. 


Salsifis  et  Scorsonère. 
Salsifis  noir. 
Tomates. 


Tomate  rouge  grosse. 

—  rouge  grosse  Jiàlive. 

—  1res  hâtive,  de  pleine  terre. 


Tomate  perfection. 

—  rouge  naine  hâtive. 

—  Roi  Humbert. 


Cultures  forcées. 
Primeurs   de  légumes  et  de  fruits. 

Lors  de  rExposition  universelle  de  1889,  répondant  à  l'appel  de 
l'Administration  supérieure,  nous  développions,  au  Trocadéro,  un 
sujet  d'actualité  :  THorticulture  française,  ses  progrès  et  ses 
conquêtes,  depuis  i ^8g,  et  traitions  ainsi  la  question  des  Primeurs  ; 

«  Non  seulement  le  jardinier  a  supprimé  la  jachère,  c'est-à-dire  le 
repos  du  sol,  mais  il  a  su  intervertir  les  saisons  et  en  atténuer  les 
rigueurs;  d'abord  au  moyen  d'abris,  principalement  des  abris  vitrés, 
cloches,  bâches,  châssis  ;  puis,  sous  rinfluence  d'une  chaleur  factice 
provoquée  par  des  couches  de  fumier  ou  des  appareils  de  chauffage. 
L'eau  d'arrosage  est  distribuée  plus  rapidement  avec  le  concours  de 
procédés    mécaniques    ou    manuels.     Singulière    coïncidence  1    Le 


468  FRANCE 

système  daiTosage  avec  réservoir  aérien,  conduite  souterraine  et 
lance  projectricc,  actionné  par  le  manège  à  cheval,  a  été  imaginé, 
vers  1860,  à  la  fois  par  Isidore  Ponce,  maraîcher  à  Glichy,  et  par 
Louis  Boulât,  maraîcher  à  Troyes.  A  cette  date,  celui-ci  inventait  et 
perfectionnait  le  châssis  à  double  versant,  qui  est  déjà  répandu  dans 
toute  la  France  où  la  culture  sous  verre  a  pu  pénétrer  et  s'imposer. 
«  Au  xvii^  siècle,  on  commence  à  parler  de  primeurs,  mais 
seulement  chez  les  «  grands  ».  Déjà  Jean  de  La  Quintinye  (1626-1688), 
créateur  du  Potager  de  Versailles,  ne  procurait-il  pas  au  «  Roi-Soleil  », 
qui  l'avait  anobli,  des  légumes  venus  hors  saison,  par  ses  soins,  alors 
que  Louis  XIII  avait  dû  se  contenter  du  INIelon  de  couche,  cultivé  par 
son  jai'dinier  Claude  Mollet? 

«  En  1735,  le  24  décembre,  Lenormand,  successeur  de  La  Quintinye, 
offrait  à  Louis  XV,  gourmand  de  Fraises,  les  premiers  fruits  d'Ananas 
récoltés  en  France  ;  aussitôt  Gondoin,  jardinier  au  château  royal  de 
Choisy,  obtient,  avec  la  bâche  à  fourneau,  l'Ananas,  la  Patate  et  le 
Melon.  En  1764,  Tassère,  jardinier  du  duc  d'Orléans,  cultivait  les 
primem's  à  Bagnolet,  et,  quelque  temps  après,  Noisette  père  offrait, 
dans  les  premiers  jours  de  mai,  des  Melons  mûrs  à  son  seigneur  et 
maître,  le  comte  de  Provence,  résidant  au  château  de  Brunoy. 

«  Les  maraîchers  de  profession  entrent  alors  en  lice.  En  1776, 
Legrand,  qui  chauffait  ses  Rosiers  sur  place,  avec  du  vitrage  et  des 
couches  de  gadoue,  produit  des  Fraises  en  hiver  et  vend  la  première 
douzaine  24  livres,  à  un  oflicier  de  bouche  du  roi.  Quelques  années 
plus  tard,  Fournier  adopte  les  panneaux  vitrés,  dans  son  marais,  en 
même  temps  que  Debille,  Ebrard  et  Vallette  obtiennent  des  Concom- 
bres sous  châssis.  A  son  tour,  dès  1788,  Decouflé  force  Pois,  Haricots 
et  Carottes;  en  1791,  Stainville  entreprend  la  Chicorée  Frisée,  et 
Quentin,  l'Asperge  blanche,  en  1792  ;  huit  ans  après,  Marie  y  ajoute 
l'Asperge  verte  :  vers  1811,  Besnard  choisit  le  Chou-fleur,  avant  que 
Lenormand  n'ait  créé  la  race  à  Pied  Court  ;  la  Romaine  vient  ensuite 
avec  Marcès,  Dulac  et  Chemin  ;  le  Haricot  Flageolet  commence  avec 
les  fils  de  Quentin,  en  1814,  et  la  Carotte  Courte  avec  Gros,  en  1826. 
«  A  partir  de  i83o,  les  surfaces  vitrées  s'étendent  et  gagnent  la 
banlieue  —  même  la  province  —  à  mesure  que  les  embellissements 
de  la  capitale  exproprient  les  jardiniers  de  son  enceinte.  Les  anciennes 
familles  de  la  maraîcherie  parisienne  prononcent  avec  respect  les 
noms  de  Autin,  François,  Jaulin,  Pivcr,  Robert,  Boudier,  Roussel, 
Josseaume,  Flantin,  Daverne,  Moreau,  Noblet,  Banier,  Baudry, 
liront,  Godard,  Natalis,  Fondrain,  Masson,  Sautier,  Sanguin,  Cau- 
counier,  Poisson,  Dagorno,  Debergue,  et  les  noms  précédemment 
cités  ;  la  culture  forcée  leur  doit  de  notables  amélioralionb. 


FRANCE  4^9 

«  L'art  tlu  priineuristc,  lent  à  se  développer,  retardé  par  la 
loiirmenlc  révolutionnaire  et  les  pfiierres  européennes,  avait  donc 
repris  sou  essor.  Un  puissant  auxiliaire  arrivait  à  point,  le  chauflagc 
à  l'eau,  découverte  éminemment  française,  suivant  le  mot  de  François 
Arago.  luvcnté  par  Bonnemain  (pii  l'utilisait,  en  1777,  îi  l'incubation 
artificielle,  essayé  en  181G,  au  Muséum,  installé  au  Potager  de 
Versailles,  en  1828,  par  Massey,  Inspecteur  des  jardins  de  la  Couronne, 
décrit  par  Poiteau,  le  thermosiplion  ne  tarde  pas  à  se  perfectionner 
sous  la  conduite  de  priuicuristes  tels  que  les  frères  Grison,  Gontier, 
Pelvilain,  Créuiont.  Bergman.  La  province  a  suivi  le  mouvement,  et 
le  jardinier,  tout  en  augmentant  sa  fortune,  a  grandi  en  considération. 

((  Moreau  et  Daverne  le  constatent,  dans  leur  Manuel  pratique  de 
la  Culture  maraîchère  à  Paris,  ouvrage  qui  obtint,  en  i843,  la  gi*andc 
médaille  d'or  de  i  ,000  francs  de  la  Société  royale  et  centrale  d'Agri- 
culture. Ces  praticiens  laborieux  évaluaient  à  200  francs  la  dépense 
en  fumier  d'un  hectare  de  culture  maraîchère  ordinaire,  tandis  que 
la  même  surface  consacrée  aux  primeurs  exigerait  un  matériel  de 
400  panneaux  de  châssis  et  3, 000  cloches,  avec  mie  dépense  de 
3,000  francs  de  fumier  par  an.  Le  thermosiphon  a  dû  modifier  encore 
ces  chiffres. 

«  Du  potager,  la  bâche  chauffée  à  feu  nu  ou  à  l'eau,  a  gagné  le 
jardin  fruitier.  Les  Ananas  et  les  Fraises  ont  vu  s'installer  à  leurs 
côtés,  dans  la  forcerie,  le  Pécher,  la  A''igne,  le  Prunier,  le  Cerisier,  le 
Figuier,  l'Abricotier.  Par  ses  écrits,  Edouard  Delaire  (1810-1857)  y  a 
largement  contribué.  Depuis,  le  comte  Léonce  de  Lambertye  (1810- 
1877),  armé  de  la  bôclie  et  de  la  plume,  à  Chaltrait,  s'est  fait  le 
champion  de  la  culture  forcée  des  légumes  et  des  fruits. 

«  Le  temps  n'est  pas  éloigné  où  les  gazettes  glorifiaient  le  jardinier 
François-Alexis  Jamain  (i  787-1848),  qui  avait  fourni  des  raisins  mûrs 
au  mois  de  mai.  à  la  table  royale,  lors  du  sacre  de  Charles  X.  De  nos 
jours,  quel  est  le  petit  bourgeois  qui  ne  puisse  se  payer  un  luxe 
pareil,  sans  trop  fatiguer  sa  bourse  ? 

«  Le  Nord  de  la  France  a  commencé  l'exploitation  commerciale  des 
fruits  de  primeiu*.  Attendons-nous  à  voir  bientôt,  comme  en  Belgique 
et  en  Angleterre,  —  les  lois  protectrices  aidant,  —  des  palais  vitrés 
ou  de  modestes  vineries  construites  économiquement,  rapporter 
en  toute  saison  des  chargements  de  Raisins.  Ce  ne  sera  pas  un  liors- 
d'œuvre  de  dire  que,  jusqu'alors,  le  cépage  qui  a  produit  les  plus 
sérieux  résultats,  récolte  et  revenu,  est  le  Black  Hamhurg  ou 
Frankenthal,  bien  qu'il  prête  le  flanc  aux  ravages  de  l'Oïdium. 
Signalé,  en  effet,  dès  1846  dans  les  «  grapperies  »  anglaises,  le 
cryptogame  fit  son  apparition  en  France  deux  années  après,  sur  le 


470  FRANCE 

Frankenthal  des  serres  du  château  de  Surcsnes.  Ajoutons  que, 
répondant  à  l'invitation  du  Ministre  Dumas,  M.  Duchartrc  étudie 
alors  le  mal  et  conclut  au  traitement  par  le  soufre,  recommandé  par 
Kyle.  jardinier  anglais.  M.  Hardy  en  fait  aussitôt  l'expérience  au 
Potager  de  Versailles,  directement  sur  le  cep  ;  Bergman,  à  Ferricres, 
répand  la  fleur  de  soufre  sur  les  tuyaux  du  thermosiphon  ;  Gontier 
invente  le  soufllet  projecteur  ;  Rose  Charmeux  pratique  le  soufrage 
h  sec  sur  les  treilles  de  Thomery.  en  même  temps  que  le  fleuriste 
Mai'cst,  de  Montrouge,  l'applique  au  vignoble  de  grande  culture. 
Ajoutons  encore  que  depuis,  en  1840,  Eusèbe  Gris  (1799-1849)  combat 
la  chlorose  des  végétaux  avec  le  sulfate  de  fer.  Viennent  ensuite 
Jules  Ricaud,  en  Bourgogne  (i884).  et  Millardet,  dans  le  Médoc  (i885), 
luttant  contre  le  mildew  et  contre  d'autres  aff'ections  cryptogamiques 
des  arbres  fruitiers  et  des  fruits,  avec  une  combinaison  de  sels  de 
cuivre. 

«  Il  faut  reconnaître  que  le  jardinier,  cjui  a  souvent  offert  une 
planche  de  salut  au  vigneron,  avait  su  se  défendre,  lui-même,  contre 
ses  plus  terribles  ennemis,  les  intempéries,  les  végétaux  inférieurs  et 
les  infiniment  petits. 

«  Aujourd'hui,  la  culture  des  primeurs,  vignes,  arbres  fruitiers, 
plantes  potagères,  est  en  pleine  voie  de  prospérité  ;  la  chaleur 
concentrée  des  bâches,  rivale  du  soleil  de  la  Provence  et  de  l'Algérie, 
permet  de  supporter  la  concurrence  des  courants  chauds  sous-marins 
qui  attiédissent  l'atmosphère  des  côtes  de  Bretagne  et  de  Normandie. 
Le  consommateur  en  profite.  Les  Halles  reçoivent,  tout  l'hiver,  des 
voitures  ou  des  wagons  de  légumes  et  de  fruits  en  vrac,  en  caissettes 
ou  en  paniers,  vendus  en  gros  ou  en  détail. 

«  Le  privilège  des  primeurs,  fruits  ou  légumes,  réservé  jadis  aux 
tables  somptueuses,  s'est  démocratisé  ;  il  est  de  son  temps.  » 

Depuis,  les  bâches  à  primeurs,  même  à  Ananas  et  à  Pêches  ou  à 
Cerises  sur  pied,  se  sont  développées  encore  dans  le  marais  du 
jardinier  de  profession,  ou  chez  le  propriétaire  qui  désire  récolter 
lui-même   ses  primeurs,   secondé  par  un  personnel  intelligent. 

De  nombreuses  serres  à  vignes  ont  été  construites  dans  le  nord,  le 
centre  et  le  midi  de  la  France.  H  est  à  remarquer  que  les  premiers 
frais  d'installation  des  vinerics  abritées,  vitrées  et  chaufl'ées  sont  en 
partie  couverts  par  une  récolte  anticipée  de  productions  légumières, 
telles  que  Tomates  et  Fraises,  en  attendant  que  les  plants  de  Vigne 
aient  acquis  force  et  âge  pour  fructifier  et  donner  profit. 


FRANGE  4^1 

VII.  —  Culture   fruitière. 

Nulle  pari,  dans  l'Ancien  Monde,  la  culture  Iruilièrc  n'est  aussi 
importante  qu'eu  France. 

La  variété  des  sols,  la  diversité  des  climats,  la  dillércnce  des 
situations  ont  permis  de  produire  et  de  Taire  croître  la  grande 
majorité  des  arbres  fruitiers,  en  dehors,  bien  entendu,  de  la  Pomone 
intertropicalc  qui  trouvera  sa  place  au  chapitre  suivant,  consacré 
aux  GoLO.NiEs  Franç.vises. 

Si  les  Sociétés  horticoles,  les  expositions,  les  congrès,  les  confé- 
rences, la  presse  et  les  ouvrages  spéciaux  ont  aidé  à  vulgariser  les 
bonnes  espèces  de  fruits,  on  peut  dire  que  les  grands  marchés,  créés 
en  vue  de  la  consommation  ou  des  transactions,  alimentés  par  les 
voies  de  transport  faciles  et  rapides,  ont  suscité  la  création  de 
vergers  et  de  stations  fruitières,  pourvoyeuses  de  ces  centres  d'adaires, 
et  l'installation  d'établissements  industriels,  transformant  ou  conser- 
vant les  fruits  frais,  au  moyen  de  pressoirs,  d'alambics,  de  séchoirs, 
d'étuves  ou  de  bassines. 

A  de  rares  exceptions,  confirmées  par  les  plantes  originaires  de  la 
zone  méridionale,  tels  cpie  le  Pécher  et  la  Vigne  qui  réclament  l'abri 
du  mur  ou  de  la  serre  vitrée,  dans  les  cliuiats  contraires,  presque 
tous  les  genres  fruitiers  réussissent  dans  tous  nos  départements. 

Nous  les  passerons  en  revue  et  signalerons  les  principaux  lieux 
de  production,  leur  importance  culturale  ou  commerciale. 

L'indication  des  variétés  plus  profitables  pourrait  servir  de  guide 
au  planteur. 

Abricotier.  —  L'Abricotier,  préférant  les  situations  chaudes  ou 
abritées,  qui  favorisent  la  lignification  de  ses  tissus  et  la  maturation 
de  son  fruit,  a  établi  ses  cpiartiers  généraux  :  d'abord  sur  toute  la 
zone  méridionale,  de  Nice  à  Bordeaux,  stationnant  assez  souvent 
dans  les  départements  des  Bouches-du-RhOne,  de  Vaucluse,  du  Gard, 
de  Tarn-ct-Garonnc,  des  Pyrénées-Orientales  ;  de  là,  ses  premiers 
fruits  deviennent  une  primeur  pour  le  nord  de  la  France  ; 

Puis,  dans  la  région  lyonnaise,  destiné  à  fournir  Lyon,  St-Etienne, 
et  autres  grandes  villes  —  même  Paris; 

A  Glermont-Fcrrand.  dote  d'usines  qui  réduisent  son  fruit  en  pâte 
d'Abricots  ; 

Dans  l'Anjou  et  le  Saumurois,  d'où  son  produit  vient  alimenter 
Paris,  la  Bretagne  et  la  Normandie.  Le  département  de  Maine-et- 
Loire  a  des  récoltes  de  3oo,ooo  kilogr.  d'Abricots;  le  prix  de  veijtc 
atteint  80  fr.  et  100  francs  les  100  kilogr. 


4^3  FRANCE 

Enfin,  à  Triel  et  à  Bennccoiirt,  de  Seine-et-Oise,  où  les  Abricots 
Commun,  Royal,  Pèche,  dominant  les  champs  d'Asperges,  de  Pois 
et  de  Haricots,  procurent  aux  cultivateurs  de  chaque  commune  un 
revenu  qui  dépasse  100,000  francs. 

Variétés  d'Abricots  recommandées  sous  un  climat  tempéré  : 
Abricot  Commun.  Abricot  Hatif  du  Clos. 

—  de  Boulbon.  —      Luizet. 

—  de  Saint-Jean.  —      Pêche. 

—  Dcsfarges.  —      Précoce  deMontplaisir. 

—  du  Chancelier.  —       Royal. 

La  Provence  a  ses  variétés  précoces  et  locales  :  Fin  rosé.  Rouge 
hàtif.  Musqué,  Pointu  de  Roquevaire,  et  le  Bordelais  adopte  l'Abricot 
de  Hollande,  à  amande  douce,  pour  la  confiture. 

Paris  reçoit  1,200,000  kilogr.  d'Abricots  dans  une  année  moyenne. 

Amandier. —  La  région  de  l'Amandier  comprend  les  départements 
du  Var,  des  Alpes-Maritimes,  de  Vaucluse,  du  Gard,  de  l'Aude,  des 
Bouches-du-Rhône,  des  Basses- Alpes,  des  Hautes- Alpes,  de  la  Drôine, 
de  risère  ;  ce  qui  nempêchc  pas  l'Amande  d'être  abondamment 
récoltée  sur  les  coteaux  calcaires  bien  exposés  du  Languedoc,  du 
Lyonnais,  de  la  Vendée,  du  Saumurois,  du  Quercy,  du  Roussillon. 

Le  Sud-Est  a  des  amanderaies  de  5o  hectares,  rapportant  une 
moyenne  annuelle  de  20,000  francs. 

Le  commerce  d'Amandes  se  centralise  à  Aix,  et  représente  une 
valeur  de  trois  millions  de  francs. 

La  Corse  exporte  trente  millions  de  kilogrammes  d'Amandes. 

Les  variétés  à  coque  dure  sont  d'un  revenu  plus  certain. 

En  général,   l'Amandier  à   coque   dure   produit   1,000  kilogr.  à 
l'hectare,  et  l'Amandier  à  coque  tendre,  3oo  kilogr. 
Amande  à  coque  dure.  Amande  à  coque  tendre. 

—  à  Flots.  —        à  la  Dame. 

—  Grosse  verte.  —        Grosse  tendre. 

—  Matheronne  (demi-dure).  —        Princesse. 

—  Molière  (demi-dure).  —        Ronde  fine. 

La  majeure  partie  des  Amandes  à  coque  tendre,  du  commerce,  sont 
des  coques  dures  ou  demi-dures  décortiquées  à  la  vapeur. 

Cerisier.  —  Franc  de  pied,  ou  grefl'é  sur  Merisier  ou  sur  Mahalcb, 
le  Cerisier  prospère  partout  en  France. 

Les  cerisaies  de  grande  culture  existent  aussi  bien  en  Picardie 
et  en  Provence,  dans  le  Languedoc  ou  l'Orléanais. 

La  Bourgogne  et  le  Lyonnais  en  sont  bondés;  des  finages  de 
lOOjOOfj  francs]  de_  produits  n'y  sont  pas  rares,  Là,  c'est  la  Cerise 


FRANCE  4^3 

Anglaise;  ici,  c'est  le  Bigarreau  Jaboulay  qui  domine.  Les  communes 
de  Saiut-Bris  et  Quennes  (Yonne),  de  Gouzon  (Rhône),  atteignent  et 
dépassent  ce  chiflre. 

Les  Ardennes  et  la  Marne  chargent  des  trains  entiers  avec  la 
Cerise  Belle  de  Sauvigny,  genre  de  Montmorency  à  courte  queue, 
et  encaissent  jusqu'à  i5o,ooo  francs  par  village  producteur. 

La  Provence  a  des  vergers  à  demi-tige,  échappant  aux  vents  de 
mer  ;  elle  expédie  à  Paris,  Bruxelles,  Londres,  Saint-Pétersbourg 
ses  variétés  [)récoces  et  locales. 

Dans  ces  conditions,  l'emballage  abandonne  le  panier  rectangulaire 
pour  la  caissette  en  bois  blanc,  garnie  de  papier  dentelle  et  livrée, 
ainsi  agrémentée,  à  raison  de  i5  francs  le  cent  aux  expéditeurs.  La 
gare  de  SoUiès-Pont  charge  ainsi  plus  de  60,000  kilogr.  de  Cerises  en 
caissettes,  de  la  variété  locale  dite  Guigne  de  Bàle. 

Les  coteaux  ou  la  plaine  des  environs  de  Paris  ont  des  lignes 
séparatives  ou  intercalaires  de  Cerisiers  en  buisson  ou  élevés  sur 
tige  qui,  ne  réclamant  aucun  soin  de  culture,  viennent  accroître  le 
revenu  du  champ  de  petits  fruits  rouges  ou  de  légumes. 

Le  Guignier  fournit  les  Cerises  de  première  saison.  Le  Griottier, 
termine  la  série  de  maturité;  son  arbre  résiste  aux  grands  hivers. 

Variétés  recommandables  : 
Cerise  Anglaise  hâtive.  Bigarreau  à  Gros  fruit  blanc. 

—  Belle  de  Chàtenay.  —  —  rose. 

—  —    de  Choisy.  —  —  rouge. 

—  Grosse  Transparente.  —  —  noir. 

—  Montmorency.  —         Jaboulay,  noir. 

—  —        courte  queue.  —         Marjolet,  rouge. 

—  Reine  Horteuse.  —        Napoléon,  rose. 

—  Nouvelle  Royale.  Guigne  d'Annonay. 

—  luipératrice.  —      Beauté  de  l'Ohio. 
Griotte  du  Nord.                                      —      Pourpre  hâtive. 

—  Noire.  —      Précoce  noire. 

On  rencontre  de  bonnes  Cerises  localisées,  telles  que  d'Olivet,  de 
Belleu,  qui  se  propagent  par  le  greffage  ou  le  drageonnage. 

L'entrée  annuelle  des  Cerises  à  Paris  est  fixée  à  i,5oo, 000 kilogr. 

Cerises  à  Kirsch.  —  Le  Guignier  et  le  Merisier,  par  leurs  variétés 
Rouge  des  Yosges,Noire  des  Vosges, Marsotte,Bichat.etc  ,  ainsi  que  les 
cerisaies  à  Kirsch,  constituent  une  branche  fructueuse  de  l'agronomie 
française  dans  les  départements  des  Vosges,  du  Doubs,  de  la  Haute- 
Saône,  du  Jura,  de  la  Meuse  et  de  la  Haute-Savoie. 

L'altitude  des  plantations,  faites  par  massifs  ou  en  lignes,  varie  de 
400  à  ^700  mètres  dans  les  vallées  ou  sur  le  flanc  des  collines. 


4^4  FRANCE 

Un  arbre,  âgé  de  vingt  à  trente  ans,  peut  produire  de  3o  à  6okilogr. 
de  fruits  estimés  do  20  à  40  francs  les  100  kilogr.,  suivant  la  rareté 
ou  raboiidanec. 

A  Bains,  un  verger  do  27  arcs,  âgé  de  quarante  ans,  complanté  de 
^ingt-quatro  Cerisiers,  a  produit,  en  1891,  pour  800  francs  de  Kirsch. 

Quand  le  cultivateur  ne  distille  pas,  il  vend  le  fruit  «  égrené  »  ou 
«  ù  la  queue  »  aux  usines. 

A  elle  seule,  la  Franche-Comté  produit  12,000  hectolitres  de  Kirsch. 
Or,  il  faut  dix-sept  livres  et  demie,  suivant  la  formule,  pour  obtenir 
un  litre  de  Kirsch, 

CuATAiGNiEii.  —  Le  Châtaignier  est  l'arbre  du  centre  montagneux 
de  la  Franco.  Il  couronne  les  plateaux  ou  boise  les  hautes  vallées  et 
les  flancs  granitiques  de  l'Auvergne,  du  Limousin,  du  Dauphiné,  du 
Forez,  du  Yivarais,  du  Quercy,  du  Roussillon,  de  la  Savoie,  de  la 
Corse,  sur  les  montagnes  des  Maures  de  la  Basse-Provence  et  sur  les 
collines  du  Bas-Bugey,  du  Languedoc,  de  la  Guyenne,  du  Périgord, 
du  Berry,  du  Poitou,  de  la  Bretagne,  de  la  Vendée,  du  Morvan. 

La  Corrèze  et  la  Dordogne  sont  les  départements  où  les  châtaigne- 
raies occupent  les  plus  grandes  surfaces.  La  Dordogne  exporte 
570,000  quintaux  de  Châtaignes. 

Pour  les  plus  fortes  récoltes  de  1892,  on  enregistre  : 

i"^  La  Dordogne  une  production  de  2, 465, 000  quintaux,  représentant 
une  valeur  de  22,801,250  francs,  le  quintal  estimé  à  9  fr.  25. 

2°  La  Haute-Vienne,  339,000  quintaux  à  7  fr.  38  le  quintal. 

3''  La  Corse,  3i5,ooo  quintaux  à  8  fr.  19  le  quintal. 

4"  L'Ardèche,  3io,4i2  quintaux  à  i4  francs  le  quintal. 

Ici,  ce  sont  les  Marrons  dits  de  Lyon  et  ceux  de  Vesseaux,  destinés 
à  l'industrie  du  Marron  glacé,  —  comme  la  Groussaude,  de  la 
Corrèze,  —  qui  augmentent  la  valeur  marchande  de  la  denrée. 

Le  marché  de  Saint-Fortunat,  de  l'Ardèche,  vend  pour  100,000  fr. 
de  Châtaignes. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  que  l'arbre  ne  réclame  ni  taille, 
ni  culture,  ni  engrais  ;  les  espèces  ou  variétés,  assez  dillicilcs  à 
déterminer,  sont  reproduites  par  le  greflage  du  plant,  en  fente,  en 
couronne  ou  en  flûte. 

Les  principales  sortes  adoptées  en  France  sont  : 
Châtaigne  Commune.  Mauuox  d'Agen. 

—  Grosse  rouge.  —        d'Aubray. 

—  Nouzillarde.  —         de  Luc. 

—  Verte  du  Limousin.  —         de  Lyon. 

—  Printanière.  —        de  Lusignan. 


FRANCE  4^5 

Parmi  les  variétés  «  de  pays  »,  on  recommande  Bonrrne,  Exalade, 
de  la  Dordogne;  Hâtive  de  mai,  de  la  Corrèze  ;  Ycrdalo,  Soboiyo,  da 
Cantal  ;  Boucharde,  Glafardc,  du  Rliùuc  ;  ïcjo,  de  la  Corse. 

Cognassier. —  Le  Cognassier,  petit  arbre  de  deuxième  ou  troisième 
ordre,  a  cependant  ses  exploitants  dans  l'Ouest,  le  Centre  et  le  Sud  de 
la  France. 

Le  Cognassier  de  Portugal,  grcfTé,  a  les  sympathies  du  planteur  ; 
son  fruit  y  atteint  le  cliiflre  de  20  à3ofr.,  mèuie  40  francs  les  5okilog. 

Le  Cognassier  d'Angers  et  le  type  Commun,  qui  se  propagent  par 
le  bouturage,  rapportent,  dans  l'Orléanais,  jusqu'à  45o  litres  de 
Coings  par  sujet. 

Les  préparations  ménagères,  l'industrie  des  confitures  ou  des 
sirops  et  la  pharmacie  absorbent  toute  la  production. 

Variétés  recommandées  : 
Coing  Commun.  Coing  d'Angers. 

—  Champion.  —      de   Portugal. 

Cornouiller.  —  Arbre  de  la  région  de  l'Est,  planté  à  proximité  de 
l'habitation,  approvisionnant  le  ménage  de  petits  fruits  acidulés  et 
rafraîchissants,  vers  la  fin  de  l'été;  son  habitat  est  restreint. 

Les  variétés  sont  à  fruit  rouge  ou  jaune,  plus  ou  moins  gros,  plus 
ou  moins  hàtif  ou  tardif. 

Figuier.  —  Le  climat  de  Paris  a  cependant  procuré  au  Figuier  une 
station  féconde  à  Argenteuil  et  à  la  Frette.  Une  cincpiantaine 
d'hectares  y  produisent  environ  400,000  fruits  des  variétés  Blanquette, 
Dauphine  et  Violette  apportés,  avec  soin,  aux  Halles  de  Paris. 

Et  les  courants  chauds  sous-marins  lui  entretiennent  une  verte 
vieillesse  sur  les  plages  bretonnes  ou  normandes. 

Mais  son  véritable  lieu  d'adoption,  c'est  la  Provence,  et  toute  la 
zone  qui  s'étend  depuis  les  Alpes-Maritimes  juscpi'à  la  Gironde.  Le 
fruit  frais  constitue  une  nourriture  agréable  et  un  objet  de  commerce. 
Toutefois,  le  trafic  s'exerce  plutôt  avec  la  Figue  sèche.  A  25  ans, 
l'hectare  peut  produire  800  francs  nets,  frais  et  déchets  déduits,  de 
Figues  séchées  et  préparées  pour  la  vente. 

Au  cap  Corse,  la  Figiie  fait  la  base  de  la  nourriture  des  habitants. 

La  nomenclature  des  Figues  est  diflicile  à  pénétrer.  En  général,  on 
peut  recommander  les  variétés  suivantes  : 
Figue  à  Fruit  blanc.  Figue  Buissonne  (bifère). 

—  à  Fruit  violet.  —       Célestine  — 

—  Blanquette.  —      Dauphine         — 

—  Bellonc.  —      d'Or  — 
!—      Bourjassotte,                                f—      de  Versailles  — 


47<5  FRANCE 

Framboisier.  —  Arbuste  drageonnant,  préférant  l'air  libre  ou  le 
demi-ombragée,  le  Framljoisier  pullule  autour  de  Paris,  côtoyant  les 
carreaux  de  légumes  ou  de  Fraisiers,  et  les  lignes  de  Groseilliers. 

La  capitale  absorbe  cinq  millions  de  kilogrammes  de  Framboises; 
or,  par  sa  nature,  ce  fruit  ne  saurait  faire  de  longs  trajets. 

En  Lorraine  et  en  Bourgogne,  la  Framboise  seconde  le  Cassis  dans 
la  préparation  des  liqueurs  de  table,  et  donne,  à  la  pressée,  un  jus 
rouge  recherché  à  Xew-York  et  à  Bordeaux,  par  certains  négociants. 

Le  territoire  de  Dijon  et  des  communes  voisines  :  Daix,  Fontaine, 
Plombières-les-Dijon,  Talant,  est  inscrit  pour  5oo,ooo  francs  au 
tableau  de  production  de  la  Framboise. 

Le  chiffre  de  40  francs  par  are  n'est  pas  exagéré. 

Près  de  Lille,  à  Lomine,  Lambcrsaert,  Lompret,  le  cours  de  la 
Framboise  rouge  s'est  tenu,  en  1892,  à  70  et  ^5  francs  les  100  kilogr. 

Le  Framboisier  remontant  bifère  ou  des  Quatrc-Saisons  est  une 
ressource  pour  les  desserts  d'automne. 
A'oici  quelques  bonnes  sortes  : 

1°  Framboises  ordinaires  : 
Framboise  à  Gros  fruit,  rouge.  Framboise  à  Gros  fruit,  jaune. 

—  d'Angleterre,  rouge.  —        César,  jaune. 

—  Fastolf,  rouge.  —        de  Hollande,  jaune. 

—  Hornet,  rouge.  —        Orange,  jaune. 

2°  Framboises  remontantes  : 
Des  Quatre-Saisons,  rouge.  Sucrée  de  Metz,  jaune. 

Belle  de  Fontenay,  rouge.  Surpasse  merveille,  jaune. 

Perpétuelle  de  Billard,  rouge.  Surprise  d'automne,  jaune. 

Groseilliers.  —  Le  climat  tempéré,  plvitôt  froid  ou  humide  que 
chaud  ou  sec,  plaît  au  Groseillier. 

Il  est  peu  de  jardins  qui  n'en  possèdent  quelques  toufïes,  et  la 
culture  spéculatrice  s'en  est  emparée. 

La  Groseille  à  grappes,  fruit  rouge,  est  préférée  par  les  fabricants 
de  jus,  sirops,  confitures,  gelées. 

Le  fruit  blanc  est  plutôt  afïecté  aux  desserts  de  table. 

Le  Cassis,  ou  fruit  noir,  est  destiné  à  confectionner  la  liqueur  qui 
porte  son  nom. 

La  Groseille  à  maquereau,  condiment  des  sauces,  est  encore  un 
fruit  de  consommation  ou  d'exportation. 

Autour  de  Paris,  la  Groseille  rouge  est  préférée  dans  la  région  de 
Saint-Denis,  Sannois,  Montmorency,  tandis  que  la  grappe  blanche, 
pro(hiisant  moins,  est  adoptée  dans  la  vallée  de  Sceaux. 

La  riche  contrée  de  Lomme,  près  de  Lille,  a  des  propriétaires  qui 


FRANCE  4"  7 

possèdent  jusqu'à  dix  hectares  de  Groseilliers.  Les  sujets,  espacés  de 
i"'5o,  vivent  plus  de  trente  années  et  rapportent  jusqu'à  G,ooo  kilogr. 
de  fruits  à  llieclare,  non  compris  la  récolte  de  Cerises  et  de  Prunes 
sur  les  plants  disséminés  dans  le  champ. 

Les  Audelys  et  Nancy  sont  réputés  pour  leurs  Groseilles. 

Les  couliseries  de  Bar-le-Duc  préparent  plus  de  200,000  pots  de 
confitures  de  Groseilles  «  épépinées  »  et  récoltées  :  le  fruit  rouge,  à 
Rosières,  Lavallée,  Ancerville  ;  la  blanche,  à  Bar  et  à  Behonne. 

Le  Cassis  renommé  provient  de  Dijon.  Depuis  Malain  jusqu'à 
Chagny,  de  Nolay  à  Montbard,  et  sur  les  coteaux  ou  dispersé  dans  le 
vignoble  de  Vougeot,  Vosne,  Chambolle,  Marsannay,  l'alambic 
extrait  la  «  (leur  »  ou  la  «  crème  de  Cassis  »  chère  aux  gourmets. 

Calculée  sur  le  pied  de  G, 000  plants  à  l'hectare,  cette  contrée 
possède  i,5oo,ooo  sujets  produisant  10,000  hectolitres  de  liqueur. 

A  l'est  de  Paris,  d'immenses  champs  de  Cassis  organisés  par  des 
distillateurs  rapportent  8,000  kilogr.  de  fruits  à  l'hectare,  soit  un 
bénéfice  net  de  1,000  francs. 

Quant  à  la  Groseille  à  maquereau,  nous  la  trouvons  non  loin  de 
Dunkercpic,  par  excnqile  à  Rosendael  et  à  Teteghem,  formant  des 
lignes  séparatives  entre  les  héritages  ou  bordant  le  carré  de  légumes. 
Le  fruit  est  oblong  ou  arrondi,  à  peau  lisse  ou  poilue. 

Résumons  quelques  bonnes  sortes  de  Groseilles  : 

Groseille  a  grappe  rouge  :  Groseille  a  fruit  blanc  : 

—  à  Gros  fruit.  —         à  Gros  fruit. 

—  la  Fertile.  —        de  Hollande. 

—  la  Versaillaise.  —        Hâtive  de  Bertin. 
Groseille  a  fruit  noir  :  Groseille  a  maquereau  : 

—  Cassis  ordinaire.  —        à  fruit  vert  ou  jaune. 

—  —     à  Gros  fruit.  —  —   rose  ou  rouge. 
Chaque  localité  propage   des  types  fpii  lui  sont  avantageux,  sans 

se  préoccuper  de  leur  nomenclature. 

Néflier.  —  Arbre  de  second  onde  troisième  ordre  qui,  cependant, 
en  plantation  intercalaire,  rapporte  un  aliment  appréciable  sur  les 
marchés,  et  comestible  lorsqu'il  est  blet. 

Dans  la  Puisaye,  les  paysans  gi'efient  le  Néflier  sur  Aubépine,  dans 
les  «  bouchures  »  séparatives  de  leurs  propriétés,  et  en  jettent  le 
fruit  sous  la  presse  à  cidre. 

Les  meilleures  variétés  sont  la  Nèfle  Commune  et  la  Nèfle  de 
Hollande;  celle-là  plus  fertile,  celle-ci  à  fruit  plus  gros. 

Certains  propriétaires  de  plantations  complémentaires  ont  vendu 
pour  5oo  francs  de  Nèfles,  à  la  récolte. 


4^8  FRANCE 

Noisetiers. —  Robuste  au  sol  et  au  climat,  le  Noisetier  fructifie  en 
massif  ou  eu  ligne,  sous  bois  ou  en  bordure  de  rivière. 

L'Ouest  et  le  Centre  fout  un  commerce  de  Noisettes,  bien  facile 
et  assez  lucratif. 

La  culture  à  profit  s'exerce  avec  les  variétés  à  gros  fruits,  tenues 
en  buisson  ou  en  demi-tige,  c'est  ainsi  qu'ils  sont  dressés  en  Provence 
et  au  Roussillon ;  leur  ombrage  nentrave  pas  la  cultm*e  dérobée  de 
légumes  ou  de  fleurs. 

Le  Var  a  des  noisetières  rapportant  i,ooo  francs  par  hectare  com- 
prenant cent  sujets,  sans  compter  les  Fraises  et  les  Violettes. 

Les  noisetières   du  Roussillon  à  Géret,    Taillet,  Arles-sur-Tech, 

Amélie-les-Bains.    Montalba.    Calmettes,    Oras arrivent  à  une 

production  de  i.ooo  à  i.5oo  kilogi\  de  Noisettes  à  l'hectare.  Elles 
peuvent  expédier  25o,ooo  kilogr.  à  Paris,  Marseille  et  Bordeaux.  II 
sagit  de  la  grosse  Noisette  de  Provence. 

Les  variétés  qui  ont  le  plus  de  vogue  sont  : 
Noisette  Franche.  Noisette  de  Provence. 

—        Aveline.  —        d'Espagne. 

Chaque  gi'oupe  se  subdivise  en  fruits  ronds  ou  oblongs,  avec 
pellicule  rouge  ou  blanche. 

Les  huileries  font  concurrence  à  la  consommation  directe  des 
Noisettes;  elles  en  absorbent  de  grandes  quantités. 

Noyer. —  Comme  le  Châtaignier,  le  Noyer  abonde  dans  nos  régions 
montagneuses,  mais  il  réussit  dans  les  sols  calcaires  et  crétacés  où 
l'autre  ne  peut  vivre.  La  fructification  du  Noyer  est  plus  certaine 
au  grand  air,  vif  et  non  humide. 

En  1892,  la  récolte  s'est  élevée  à  836, 5oo  quintaux,  évalués 
i8,5oo,ooo  francs  par  la  statistique  oflicielle. 

Les  dix  départements  les  plus  riches  en  Noyers  ont  fom*ni  les 
données  suivantes  : 

Départements.  Production  totale.  Valeur  totale.  Prix    moyen 

(lu  quintal. 

Lot 137.653  quintaux,     i  .720.662  francs.  i2fr.5o 

Corrèze 89.000  —  1.337.000  —  i5  » 

Puy-de-Dôme 75.ii5  —  1.859.096  —  24  75 

Dordogne 72.650  —  i.8i6.25o  —  25  » 

Drôme 55.280  —  2.321.860  —  42  » 

Hautes-Pyrénées..  55. 000  —  990.000  —  18  v 

Allier 38.487  —  923.688  —  24  » 

Isère 34 .  108  —  1 .  071 .  000  —  3i  4» 

Vienne 3o .  3o2  —  606 .  o4o  —  20  » 

Haute-Saône 24.33o  —  696.000  —  24  5o 


FRANCE  479 

Viennent  ensuite  Maine-et-Loire,  Aveyron,  Ardèche,  Cher,  Savoie, 
Charento-IufrricMire.  Doux-Sèvres.  Rhône.  Youue... 

La  culture  perloctiounée  existe  réelleuieut  dans  l'Isère,  par  suite 
(lu  grellage  des  jeunes  arhres  eu  variétés  fécondes  et  prisées  pour 
la  consouuuatiou  directe  ou  la  fabrication  de  l'huile. 

Les  hautes  vallées  du  Graisivaudan  sont  peuplées  de  Noyers 
grellés.  La  gare  de  Gancelin  reçoit  plus  de  loo.ooo  kilogr.  de  Noix 
par  an. 

L'arrondissement  de  Saint-Marcellin.  produit  3o,ooo  hectolitres  de 
la  variété  Mayette  pour  la  consouuuatiou.  vendues  i5  fr.  Ihectolitre, 
et  5o,ooo  hectolitres  de  la  Chaberte  pour  l'huilerie,  vendues  3  francs 
luu  ;  ses  uoyères  rajjporteut  plus  de  5o  francs  l'are. 

Les  cantons  de  Yiuay  et  de  TuUins  exportent  à  Saint-Pétersbourg 
pour  deux  millions  de  Noix  Mayette. 

Certains  propriétaires  retirent  2,000  francs  de  leurs  Noyers. 

Les  radeaux  de  sapin  qui  transportent  par  le  Rhône  les  Noix  à 
Marseille,  conduisent  eu  uièuie  temps  des  Pommes,  et  le  tout  est 
vendu  au  port  :  Radeau,  Pommes  et  Noix. 

Plus  de  Goo,ooo  Noyers,  dont  3o.ooo  pour  le  canton  de  Sarlat,  ont 
été  constatés  par  les  statisticiens  de  la  Dordogne.  L'arbre  y  occupe 
les  plateaux,  les  croupes  des  collines  et  les  vallées.  De  bon  rapport, 
il  donne  80  kilogr.  de  fruits. 

Les  cantons  d'Excideuil  et  de  Thenon  ont  des  sujets  qui  produisent 
70  francs  avec  les  variétés  Lottarel,  Couturée,  de  Montignac. 

On  estime  que,  dans  le  Périgord,  les  Noix  et  cerneaux,  les 
huiles  et  tourteaux  représentent  une  valeur  de  cinq  millions  de 
francs. 

Le  Lot  compte  cent  machines  à  huile.  Près  de  Garnat,  des  arbres 
ont  produit  jusqu'à  douze  quintaux  de  Noix, 

Les  Noix  de  Chomérac  et  de  Rochemaure  (Ardèche)  ont  une 
réputation  sur  le  marché. 

La  Noix  de  Brive  (Gorrèze)  a  sa  marque  aux  Halles. 

Le  Royanez  et  le  Diois  (Drome)  vendent  à  un  prix  élevé,  pour 
l'huilerie,  l'amande  dégagée  de  sa  coquille. 

Les  plantations  augmentent  chaque  année  dans  la  région  de  plaines 
et  de  collines  du  Centre  et  de  l'Ouest. 

En  Touraine,  on  se  réunit  le  soir  pour  éplucher  les  Noix  en 
commun  et  les  livrer  à  l'huilerie.  Un  décalitre  de  fruit  rend  un 
litre  d'huile.  L'usine  garde  le  marc  «  tourné  »  en  paiement. 

Les  Noyers  à  Aégétation  tardive  échappent  aux  gelées  printa- 
nières,  et  conviennent  aux  situations  exposées  aux  brouillards  et 
aux  froids. 


480  FRANCE 

La  nomenclatiii'c  des  variétés  se  concentre  snr  les  types  que  l'on 
reproduira  par  la  grclîe,  le  semis  donnant  des  résultats  incertains. 
Noix  Commune.  Noix  Chaberte,  pour  huile. 

—  à  Gros  fruit.  —    Franquette,  dessert. 

—  à  Coque  tendre.  —    -Slayette,  coque  demi-dure. 

—  de  la  Saint-Jean.  —    Parisienne,  coque  fine. 
Les  variétés  de  la  Saint- Jean,  Chaberte,  Mayette  sont  à  végétation 

ou  à  floraison  tardive. 

Olivier.  —  LOlive  est  un  fruit  comestible  ou  industriel;  l'arbre 
qui  la  porte  occupe  une  région  spéciale,  déterminée  par  douze 
départements  principaux. 

Nous  les  inscrivons  ici,  avec  les  détails  de  la  récolte  de  1892  : 

Var 292.760  quintaux.        5. 2170.000  francs. 

Bouches-du-Rhône 282.000         —  G.85o.ooo     — 

Alpes-Maritimes 204.000        —  4  081 .000    — 

Haute-Garonne 164. 25o        —  2.733.o5o    — 

Hérault 78.070        —  1-709.770    — 

Yaucluse 60 .  710        —  2 .  092 .  44o    — 

Aude 45i3o        —  902.560    — 

Drôme 35.370        —  i.  061. 100    — 

Corse 18.000        —  400.000    — 

Basses-Alpes 17.800        —  4^5. 000    — 

Pyrénées-Orientales ii.55o        —  240.480    — 

Ardèche 5.730         —  161.000    — 

La  récolte  totale  de  1892  a  dépassé  1,221,000  quintaux  dont  la 
valeur  a  atteint  vingt-six  millions  de  francs. 

Les  Olives  de  Yaucluse  sont  estimées  au  prix  supérieur  de  34  francs 
le  quintal  ;  celles  de  TArdèche  et  de  la  Drome  suivent  de  près. 

Sa  docilité  au  rccepage  des  vieilles  branches  et  au  greffage  de  ses 
rejets  ont  fait  surnommer  l'Olivier  «  l'arbre  perpétuel  ». 

Oranger.  —  Refoulé  dans  notre  extrême  Sud-Est,  l'Oranger  se 
concentre  sur  les  côtes  provençales,  non  loin  de  la  mer  bleue  où  il 
fructifie  raisonnablement.  Le  climat  de  la  Corse  lui  est  salutaire, 
ainsi  qu'aux  autres  genres  de  la  famille  dorée  des  Hespérides.  Les 
fruits  sont  généralement  dirigés  sur  Marseille. 

Le  Citronnier  préfère  les  baies  abritées,  où  le  calme  atmosphérique 
facilite  la  fécondation  de  la  fleur  et  la  mise  au  point  du  fruit. 

Le  Mandarinier,  greffé,  s'est  répandu  dans  la  campagne  de  Nice  et 
de  Cannes  ;  son  fruit  est  dirigé  vers  le  Nord,  par  caissettes  plates. 
En  1893,  la  caisse  de  25  Mandarines  se  vendait  de  2  à  4  francs,  aux 
Halles,  et  les  Oranges  de  20  à  uo  francs  la  caisse  de  200  fruits. 


Le  Bigaradier  alimente  avec  ses  fruits  le  sirop  d'écorces  d'Oranges 
aiiu-res.  et,  avec  ses  corolles  cnihaninécs,  les  bouquets  et  les  extraits 
Je  fleurs  d'Oranger  de  Nice,  de  Grasse  et  de  Yalory. 

Plus  intimement  relié  à  la  culture  industrielle,  le  Cédratier  s'est 
iustiillé  dans  l'Ile  de  Corse,  où  il  produit  pour  trois  millions  de  francs 
de  fruits  livrés  à  la  confiserie.  Pendant  cinq  ans,  une  usine  corse  a 
confit  au  sucre  un  million  de  kilogrammes  de  Cédrats.  La  Hollande 
en  absorbe  les  deux  tiers.  Quant  au  Cédrat  vert,  il  est  conservé  dans 
une  saumure  et  expédié  sur  le  continent,  vers  l'Allemagne  et  l'Italie. 

Un  rapport  olliciel  constate  qu'un  hectare  planté  de  acx)  Cédratiers 
produit,  en  Corse,  de  6,000  à  8,000  kilogr.  de  fruits,  et  donne  un  revenu 
net  de  1,200  à  i,5oo  francs.  Le  fruit  pèse  de  un  à  deux  kilogrammes. 

En  1892,  le  département  des  Alpes-Maritimes  a  produit  35,3oo  quin- 
taux d'Oranges,  évaluées  à  706,000  francs,  et  55, 000  quintaux  de 
Citrons,  estimés  à  i,65o,ooo  francs;  tandis  que  la  Corse  a  récolté 
2,0(X)  quintaux  d'Oranges  d'une  valeur  totale  de  80,000  francs, 
<j<)0  quintaux  de  Citrons  valant  57,600  francs,  et  25, 000  quintaux  de 
Cédrats,  représentant  une  valeur  de  5oo,ooo  francs. 

Pécher.  —  En  plein  air  ou  à  l'espalier,  le  Pécher  est  l'objet 
d'entreprises  profitables. 

La  région  du  vignoble  est,  pour  ainsi  dire,  l'aire  climatérique  de 
sa  culture  en  plein  vent.  Partout  ailleurs,  l'abri  direct  d'une  construc- 
tion est  nécessaire  à  son  existence  normale  et  à  sa  fructification. 

La  culture  libre  a  rencontré  des  types  fertiles,  donnant  de  bons 
fruits  et  reproduisant  leurs  caractères  par  le  semis  des  noyaux. 

La  petite  Pèche  de  Bourgogne  à  chair  blanche,  rose  ou  abricotée. 
réunit  ces  conditions.  La  Pèche  de  Tullins,  répandue  dans  le  Dauphiué 
et  le  Lyonnais,  est  plus  grosse  ;  elle  a  sa  marque  au  marché. 

Les  Pavie  et  Albergc  de  la  Provence,  du  Béarn.  du  Languedoc,  du 
Médoc  ;  le  Mirlicoton.  du  Périgord:  les  Piquerol  et  Saint-Jacques,  qui 
se  comptent  par  100.000  sujets  dans  les  Pyrénées-Orientales,  pro- 
duisant un  revenu  de  iSo.ooo  francs;  la  Brunet.  des  Basses-Alpes;  la 
Niçarde,  du  pays  Niçois,  etc.;  toutes  ces  Pèches  à  chair  jaune,  plus 
ou  moins  adhérente  au  noyau,  ont  trouvé  de  sérieuses  concurrentes 
dans  les  nouvelles  venues,  dérivées  de  l'Amsden  ou  de  l'Alcxandei* 
(sauf  synonymie),  à  maturité  précoce,  à  pulpe  blanche  et  libre, 
qui  réussissent  à  tout  vent,  l'ai'bre  étant  de  pied  franc  ou  grefië. 

Déjà  la  Madeleine  hâtive  se  propageait  dans  le  Sud-Est,  pour  la 
consommation  et  le  commerce,  refoulant  la  Pavie  et  l'Alberge  vers 
l'usine  aux  conserves  ;  son  arrivée  au  marché  fait  suite  aux  précoces 
américaines  déjà  disparues  ou  à  peu  près. 

31 


482  FRANCE 

En  1893,  le  domaine  de  la  Décapris,  Prime  d'iionnenr  du  Yar, 
livrait  à  la  gare  dliyères  i5o,ooo  kilogr.  de  Pèches  Anisden,  — 
jusqu'à  3,000  kilogr.  par  jour,  au  mois  de  juin. 

Dans  cette  propriété,  nous  avons  constaté  que  le  Pécher,  à  l'âge  de 
seize  ans-fom^nit  une  moyenne  annuelle  de  80  kilogr.  de  fruits.  Planté 
en  ligue,  il  abrite  des  carreaux  de  Fraisiers,  de  Violettes  ou  de 
petites  plantes  bulbeuses. 

Lorsqu'on  parle  de  la  Pèche  d'espalier,  le  nom  de  Montreuil  se 
présente  à  l'esprit.  Cette  bourgade  mérite  en  efïet  sa  vieille  réputation. 
On  y  compte  3oo  liectares  de  clos  entrecoupés  de  murs  garnis  de 
Pêchers,  parfois  accompagnés  de  Vignes  et  de  Poiriers.  En  1893,  on 
constate  400  arboriculteurs  dans  la  population. 

Les  six  cent  mille  mètres  de  murs  d'espaliers  peuvent  donner 
douze  millions  de  Pêches.  Le  produit  des  enclos  est  évalué  à 
3,5oo  francs  par  hectare. 

Aux  3oo  hectares  de  Montreuil,  il  convient  d'ajouter  les  70,  de 
Bagnolet;  les  4o,  de  Fontenay-sous-Bois  ;  les  20,  de  Rosny;  les  i5,  de 
Romainville;  enfin,  les  i45,  des  autres  communes  de  la  banlieue.  Ces 
5oo  hectares  alimentent  Paris,  pendant  dix  à  douze  semaines,  de 
vingt-cinq  millions  de  Pêches. 

On  débute  fin  juin,  avec  les  Pêches  hâtives  Amsdenou  Alexander, 
Brigg's  May  et  similaires,  pour  terminer  au  commencement  d'octobre 
avec  les  tardives  Bonouvrier,  Baltet,  Salway. 

Le  fruit  premier  choix  est  dirigé  vers  les  halles  centrales  ;  le  second 
choix  passe  à  la  bassine  des  confitureries. 

Près  de  Lyon,  Ecully  et  OuUins  ont  aussi  de  superbes  espaliers  de 
Pêchers,  bien  dirigés  et  lucratifs  par  leur  fructification. 

La  taille  et  l'entretien  du  Pêcher  ont  fait  l'objet  de  nombreuses 
conférences  et  d'intéressants  ouvrages  par  nos  arboriculteurs. 

Sur  plusieurs  points  de  la  France,  où  l'espalier  est  en  vigueur,  le 
beau  fruit  est  emballé  par  caissettes  et  dirigé  vers  l'Angleterre  et 
d'autres  Etats  qui  en  sont  privés . 

La  Pèche  non  duveteuse.  Nectarine  ou  Brugnon,  mieux  appréciée, 
est  aussi  l'objet  de  cultures  et  de  commerce. 

La  culture  forcée  dru  Pécher  s'exerce  sur  des  sujets  plantés  en  serre, 
ou  mis  en  pot  et  tenus  sous  verre.  Le  chaufl'agc  vient  exciter  la 
végétation  et  faire  mûrir  le  fruit  avant  la  saison  normale. 

Les  établissements  commerciaux  et  les  forceries  d'amateurs 
accordent  la  préférence  aux  variétés:  Amsden  june,  Ilale's  Early, 
Mignonne  à  bec.  Grosse  Mignonne  liàtivc,  Grosse  Mignonne  tardive, 
Galande,  Belle  iu)péiiale,  les  Nectarines  Précoce  de  Croncels  et  Lord 
Napier.  Elles  ont  fait  leurs  preuves  chez  les  primeuristes. 


FRANCE  4'^3 

Dans  certaines  contrées  viticoles  où  le  Pocher  de  plein  veut 
foisonne,  le  petit  fruit  est  distillé. 

Nous  recommandons  les  variétés  suivantes,  classées  dans  leur 
oidre  de  maturité  : 

Pèches  hâtives  :  Pèches  tardives  : 

Amsden's  June  (et  similaires).  Nivette. 

Brigg's  May.  Blondeau. 

Ilale's  Karly.  liourdine. 

Grosse  Mignonne  hâtive.  Bonouvrier. 

GraAvford's  Early.  Princesse  de  Galles. 

Baron  Uul'our.  Lady  Palmerston. 

Pêches  de  demi-saison  :  Baltet. 

Galande.  Sahvay. 

Grosse  Mignonne.  Nectarines  et  Brugnons  : 

Madeleine  rouge.  Précoce  de  Groncels. 

De  Malte.  Lord  Napier. 

Admirable.  Galopin. 

Alexis  Lepère.  Grosse  Violette. 

Belle  Beausse.  Jaune  de  Padoue. 

Reine  des  Vergers.  Victoria. 

De  cette  nomenclature,  l'amateur  de  Pèches  en  plein  vent  peut 
extraire  les  Pêchers  Amsdeu,  Haie  s  Early,  Crawford's  Early,  Grosse 
Mignonne,  Madeleine,  de  Malte,  Alexis  Lepère,  Reine  des  Vergers, 
Bonouvrier,  Baltet  ;  les  Nectarines  Précoce  de  Groncels,  Lord 
Napier.  Leur  succès  au  verger  est  certain. 

Plaquemin'ier.  —  Jusqu'alors  cet  arbre  était  plutôt  considéré 
comme  étant  un  arljrc  d'ornement,  quoique  le  fruit  du  Plaqueminier 
de  Virginie  et  du  type  généreux,  Couronné,  fût  quelquefois  livré  à 
la  consommation,  sans  cependant  être  encore  admis  au  marché. 

Depuis  quinze  ou  vingt  ans,  l'espèce  japonaise  a  fait  son  entrée  en 
France  et  s'est  acclimatée  dans  le  midi.  Sa  baie,  ayant  la  grosseur  et 
l'aspect  d'une  Mandarine  ou  d'une  Tomate,  produit  un  bel  effet  sur 
l'arbre  au  moment  de  la  chute  des  feuilles. 

Sous  le  nom  de  «  Kaki  »,  la  Plaquemine  est  le  fruit  populaire  du 
Japon;  il  y  est  consommé, lors  de  son  blettissement;  certaines  espèces 
sont  soumises  au  sécliage,  comme  nos  Dattes  et  nos  Prunes;  d'autres 
à  chair  plus  astringente  ont  leur  rôle  dans  l'industrie,  à  la  façon  de 
nos  fruits  à  cidre. 

Déjà,  de  Nice  à  Montpellier,  la  Plaquemine  japonaise  est  admise 
chez  le  marchand  de  comestibles,  et  des  caissettes  la  transportent 
à  Paris,  à  Londres,  à  Saint-Pétersbourg. 


484  FRANCE 

Les  variétés  d'avenir  de  la  Plaquemine  du  Japon  semblant  être  : 

A  côtes.  Guibochi.  Yakounii. 

de  Kiempfcr  Hatchiya,  hàtif.  Yama-Yemon. 

De  Mazel.  Tsoiu'ou.  Zenzi,  tardif. 

D'autres  variétés  japonaises  ou  nées  en  France  sont  à  l'étude. 

Poirier.  —  Par  sa  maturité  successive,  par  son  aspect  agréable  et 
la  variété  de  son  goût,  la  Poire  oflrira  toujours  un  attrait  au  cultiva- 
teui',  au  commerçant  et  à  l'amatein'  de  fruits. 

On  peut  dire  que  la  Poire  est  un  fruit  éminemment  français,  tout 
en  respectant  les  bonnes  sortes  nées  en  Europe  et  aux  Etats-Unis. 

Le  grand  commerce  a  restreint  la  nomenclature  des  variétés. 

Au  nord  de  Paris,  la  vallée  de  Montmorency,  y  compris  Grolay, 
Dormans,  Saint-Brice,  Montmagny  a  dû  se  limiter  aux  Williams, 
Beurré  d'Amanlis,  Doyenné  de  Mérode,  fruits  d'été,  aux  Louise- 
Bonne,  Duchesse  d'Angoulème,  Beurré  Diel,  d'automne. 

L'exportation  en  absorbe  i3o,ooo  kilogr.,  au  prix  de  25  à  5o  francs 
les  cent  Idlogr.  La  récolte  est  évaluée  à  i2,5oo  kilogr.  à  l'hectai^e. 

Ces  mêmes  variétés,  répétées  dans  les  cantons  de  Limours, 
d'Ai'pajon,  d'Argenteuil  et  de  Marly,  nous  les  retrouvons  à  Nantes, 
qiii  expédie  jusqu'à  i5o,ooo  caisses  de  lo  kilogr.;  à  Angers,  qui 
endDalle  100,000  caisses  de  5o  poires  chacune,  destinées  un  quart  à 
Paris,  le  reste  à  l'Angleterre. 

La  Duchesse  d'Angoulème  prend,  dans  son  pays  natal,  une  peau 
dorée,  une  saveur  sucrée.  En  gros,  elle  est  vendue  i5  francs  les 
cent  fruits.  Les  beaux  spécimens  sont  dirigés  vers  l'Angleterre 
et  la  Russie;  ils  y  atteignent  le  prix  de  deux  shellings  ou  d'un  rouble. 

Les  rives  de  la  Loire  donnent  huit  jours  de  hàtiveté  aux  Poires 
précoces,  ce  qui  contribue  à  en  majorer  le  prix.  A  Angers,  un  verger 
de  deux  hectares,  tout  Williams  et  Beurré  GifTard,  rapporte 
10,000  francs;  l'arbre,  tenu  en  basse  tige,  est  soumis  à  la  taille. 

Un  verger  [de  l'Orne  produit  de  3oo,ooo  à  400^000  fruits  et 
encaisse,  chaque  année,  de  20,000  à  3o,ooo  francs.  L'emballage  pour 
Paris  et  l'extérieur  se  fait  en  paniers  de  5o  kilogr.  garnis  de  balles 
d'avoine  entre  les  fruits. 

Aux  portes  de  la  capitale,  un  maraîcher  de  Chambourcy  récolte 
100,000  Poires  contre  des  murs,  et  des  centaines  de  mille  de  Choux- 
fleurs  sur  ses  terreaux.  Ici,  la  belle  Duchesse  d'espalier  est  vendue 
o  fr.  4o  la  pièce. 

A  cinquante  kilomètres  de  Paris,  une  plantation  de  Duchesse  et  de 
Louise-Bonne  rapporte  i,5oo  francs  riieclare,  frais  déduits  de 
cueillette,  demljallage,  de  transport  et  de  Vente. 


FRANCE  4^5 

En  Lorraine,  au  grand  verger  ou  dans  l'enclos  de  la  ferme,  le 
Beurré  d'Angleterre  peut  donner,  à  vingt  ans,  i5o  kilogr.  de  fruits 
vendus  au  bas  mol  i5  francs  les  cent  kilngr.  ;  de  sorte  qu'un  hectare 
produirait  plus  de  a.ooo  francs,  non  compris  une  emblave  fourragère 
fournissant  2,000  ou  3, 000  kilogr.  de  foin. 

Si  la  spéculation  s'exerce  plutôt  sur  la  poire  d'automne,  le  fruit 
d'hiver  n'est  pas  moins  l'objet  d'entreprises  financières;  mais  sa 
conservation  nécessite  plus  de  frais. 

L'amateur  qui  tient  exclusivement  sa  consommation,  sans  vouloir 
faire  commerce,  choisira  une  maturation  graduée  de  ses  fruits  et 
donnera  une  large  place  à  la  Poire  tardive,  qui  mûrit  à  une  époque 
où  les  fruits  à  noyau  font  défaut. 

La  culture  à  tout  vent  hésite  à  planter  certains  Poiriers  d'hiver, 
parce  que  la  chute  du  fruit  provoque  une  meurtrissure  qui  nuit  à  sa 
conservation,  à  sa  maturation  régulière. 

D'autre  part,  les  pays  chauds  et  les  terrains  secs,  à  végétation 
promptement  terminée,  ne  facilitent  pas  le  développement  normal 
du  fruit  d'arrière-saison.  Là,  le  négociant  n'en  plante  point. 

On  voit  nombre  de  murs  consacrés  aux  Poires  d'hiver  ;  par  exemple, 
en  Normandie,  où  l'on  récolte  de  superbes  Beurré  d'Hardenpont, 
Crassane,  Doyenné  d'hiver,  Bon-Chrétien.  Elles  sont  mesurées  à 
«  l'anneau  »  :  celles  qui  sont  de  plus  gi'os  caliljrc  iront  en  Russie. 

Le  Doyenné  d'hiver,  si  recherché,  réclame  souvent  des  abris 
accessoires  à  l'espalier,  dans  l'intérêt  de  sa  belle  venue  ;  alors  le 
beau  fruit  est  facilement  vendu  un  franc  pièce,  ou  même  mieux. 

Les  Poires  à  cuire  ou  à  compote  sont  plutôt  produites  par  des 
arbres  en  haute  tige,  alors  plus  généreux.  Le  fruit  vient  gros  ou 
tombe,  mais  on  a  la  ressource  de  l'utiliser  immédiatement  au  four 
ou  à  la  bassine. 

Voici  une  nomenclature  sélectionnée  des  meilleures  Poh'cs,  depuis 
les  plus  précoces  jusqu'aux  plus  tardives. 

Fruits    de    table. 

i'"  Poires  d'été. 

Doyenné  de  Juillet.  Docteur  Jules  Guyot. 

Citron  des  Carmes.  Monsallard. 

André  Desportes.  Beurré  d'Amanlis. 

Epargne.  Madame  Treyve. 

Beurré  Gillard.  Souvenir  du  Congrès. 

Favorite  do  Clapp.  Beurré  Lebrun. 

Précoce  de  Trévoux.  Doyenné  de  Mérode. 

Williams.  Triomphe  de  Vienne. 


^m 


FRANCE 


Marguerite  Marillat. 
Beurré  Hardy. 

—  Dalbret. 
Seigneur. 

Beurré  d'Angleterre. 
Directeur  Hardy. 
Fondante  des  bois. 
Beurré  superfin. 
Doyenné  blanc. 

—  roux. 
Loiiise-Bonne  d'Avi'anches. 
Urbaniste. 
Pierre  Tourasse. 
Sucrée  de  Montluçon. 
Beurré  Capiaumont. 

—  gris  doré. 
Fondante  Thirriot. 
Marie-Louise  Delecourt. 
De  Tongre  ou  Durondeau. 
Doyenné  du  Comice. 

—  panaché. 


Beurré  Diel. 
Curé. 

Colmar  Nélis. 
Sœur  Grégoire. 
Passe  Colmar. 
Beurré  MiMet. 

—      d'Hardenpont 
Le  Lectier. 
Beurré  de  Luçon. 
Nouvelle  Fulvie. 
Besi  de  Chaumontel. 
Boyale  Vendée. 
Passe  Crassane. 
Olivier  de  Serres. 
Saint-Germain. 


Blanquct. 


3°  Poires  d'automne. 

Alexandrine  Douillard. 
Beurré  d'Apremont. 
Colmar  d'Arenberg. 
Beurré  Dumont. 
Duchesse  d'Angoulème. 

—  bronzée. 
BeiTrré  Clairgeau. 
Soldat  Laboureur. 
Fondante  du  Panisel. 
Crassane. 
Antoine  Delfosse. 
Figue  d'Alençon. 
Madame  Bonnefond. 
Président  Drouard. 
Beurré  Bachelier. 
Président  Mas. 
Charles-Ernest. 
Triomphe  de  Jodoigne. 
Beurré  Baltet  père. 
Zéphirin  Grégoire. 
Docteur  Joubert. 

3°  Poires  d'hiver. 

Marie-Benoist. 
Beurré  Rance. 

—  Sterckmans. 
Joséphine  de  Malines. 
Doyenné  d'hiver. 

—        d'Alençon. 
Duchesse  de  Bordeaux. 
Notaire  Lepin. 
Doyenné  de  Montjcan. 
Bergamote  Hertrich. 
Beurré  Henri  Courcelle. 
Bergamote  Saunier. 
—  Esperen. 

Charles  Cognée. 
Bon-Chrétien  d'hiver  (espalier). 

Fruits  à  confire  ou  à  cuire. 

i'  Fruits  a  confiue. 

Rousselet  de  Reims. 


Le  Beurré  d'Angleterre  est  recherché  par  la  confiturerie  parisienne, 


FRANCE  4^7 

a"  Poires  a  cuire: 
Ccrtcau  d'automne.  Pliilippot. 

Mcssire-Jcan.  Râteau  gris. 

Galouet.  Gatillac. 

Bou-Glirétieii  d'Espagne.  Sarrasin. 

Martin  sec.  Belle  Angevine. 

A  l'espalier,  la  Belle  Angevine,  iruit  d'apparat,  est  plus  gi'os.sc  et 
mieux  colorée,  surtout  avec  un  arbre  grefTé  sur  cognassier. 

Poires  à  cidre.  —  La  Poire  à  cidre  ou  à  poiré  procure  à  la  ferme 
privée  de  vin  une  boisson  de  famille  qui  peut  être  consommée  pure 
ou  mélangée  au  pommé,  cidre  de  Pommes. 

La  Bretagne,  la  Normandie,  le  Maine,  la  Picardie  et  quelques 
sections  de  provinces  continuent  la  plantation  des  Poiriers  à  cidre 
ou  à  alcool.  • 

La  Haute-Savoie  a  la  Poire  de  Mande,  dont  l'arbre  gigantesque 
peut  produire  jusqu'à  dix  hectolitres  de  cidre  par  arbre. 

Le  voisinage  de  Domfront  est  réputé  pour  ses  Poiriers  géants 
appartenant  au  solage  de  Rouge- Vigny.  Les  abords  des  forêts 
d'Ecouves  et  d'Andame  ont  des  arbres  énormes  qui  rendent  de  G.ooo 
à  10,000  litres  de  poiré. 

Certaines  masures  du  Bocage  et  du  Passais  sont  flanquées  de 
vergers  d'un  hectare,  rapportant  3,ooo  francs  de  poiré,  en  bonne  année. 

Le  pays  d'Auge  choyé,  pour  la  distillation,  les  Poiriers  Hecto  et 
Ognonnet,  de  première  saison,  Ivoie  et  Garisy,  de  demi-saison, 
suivies  par  les  Grise  et  Grise  de  Loup,  tardives. 

Un  grand   nombre   de   variétés   sont    localisées   dans    un   rayon 
restreint;  cependant  nous  recommandons  les  suivantes  : 
De  Garisi.  De  Girole.  De  Navet. 

De  Gerciaux.  De  Groixmare.  De  Souris. 

De  Ghemin.  D'Ognonnet.  Saugier. 

Gombien  de  fois  leur  jus  pétillant  et  corsé  n'est-il  pas  venu  tonifier 
les  vins  faibles  ou  trahir  nos  fameux  vins  mousseux? 

Pommier.  —  La  Pomme  est,  certes,  le  fruit  populaire  à  la  ville,  à 
la  campagne,  à  la  maison,  au  marché. 

Le  Pommier  existe  dans  tous  les  départements  français  :  au  grand 
verger,  arbre  à  tout  vent;  au  jardin,  coquettement  dressé  en 
candélabre,  en  vase,  ramassé  sous  forme  de  buisson  ou  aligné  par 
cordons  parallèles  au  sol  ;  et  sur  le  bord  des  routes  ou  des  chemins 
ruraux,  à  haute  tige;  enfin  en  plantations  pleines. 

Le  Pommier  devient  un  arbre  de  première  utilité  dans  les  contrées  où 
laA'ignc  ne  peut  ni  étendre  ses  bras  ni  alimenter  la  cave  de  l'habitant. 


488  FRANCE 

Tous  les  départements,  toutes  les  régions,  plaines  ou  montagnes, 
ont  sullisamment  de  preuves  viAaces  qui  démoutrent  Tutilité  foncière 
ou  commerciale  du  Pommier. 

Ici,  la  fin  des  Gévennes  se  couronne  de  la  Reinette  du  Yigan,  alors 
que  les  Flandres  possèdent  des  vergers  du  «  Bon  Pommier  »  qui 
rapportent  jusqu'à  10,000  francs  à  leur  exploitant,  ou  1,000  francs 
nets  à  l'hectare,  —  A\i  Gâteau,  un  propriétaire  récolte  3o,ooo  kilogr. 
de  cette  variété  riche  en  eouleiu',  lente  à  se  flétrir. 

La  Picardie  a  des  plantations  de  fruits  locaux,  les  Duret  et  Gâteau, 
à  Liancourt  et  à  Noyon,  types  bien  connus  des  pâtisseries. 

Un  village  de  3oo  âmes  de  cette  région  vend  pour  100,000  francs 
(à  20  francs  les  100  kilogr.)  la  récolte  annuelle  de  ces  deux  variétés, 
tandis  que  la  Haute-A^ienne  et  la  Greuse  s'enrichissent  avec  la 
Pomme  de  l'Estre,  bien  courue  sur  les  marchés. 

A  l'arrière-saison,  la  Sartlie  et  la  Mayenne  dirigent  sur  Paris  des 
convois  de  Reinette  dorée  et  de  Pomme  de  Jaune.  A  cette  même 
époque,  les  Pommiers  de  Ravaillard,  de  Jean  Huré,  de  Ghâtaignier, 
de  Gendreville,  de  Faro...,  qui  entourent  la  capitale,  arrivent  par 
charretées  à  la  foire  aux  Pommes,  alors  que  les  Gourt-Pendu  et 
Belle-Fleur  du  Nord  ont  fini  et  que  des  centaines  de  wagons  de 
Sainte-Menehould  ont  approvisionné  les  confitureries  parisiennes. 

La  ville  de  Nantes  exporte  i5o,ooo  caisses  dites  de  soixante-quinze 
livres,  sans  compter  les  bateaux  qu'elle  charge  concurremment  avec 
Angers,  Saumur,  Orléans  et  autres  cités  riveraines  de  la  Loire.  Le 
fret  débarque  dans  la  grande  ville  par  les  canaux  qui  relient  les  deux 
fleuves,  et  se  rend  au  marché  du  Mail,  à  Bercy-Paris. 

La  saison  d'automne  amène  ainsi  près  de  cent  cinquante  bateaux 
contenant  chacun  3oo,ooo  Pommes. 

Faut-il  citer  encore  les  vergers  de  la  Reinette  du  Ganada,  qui  ont 
un  traité  conclu  avec  les  sucreries  et  confitureries  de  Rouen? Et  les 
plantations  analogues  des  vallées  de  la  Limagne  et  de  la  Veyre,  du 
Puy-de-Dôme,  des  cantons  d'Ambert,  d'Ariane,  d'Issoire,  de  Saint- 
Dier,  de  Montaigne...  pourvoieront  l'usine  d'Auvergne,  ou  cliargeront 
à  Glermont,  Riom.  Aiguepersc,  Saint-Amand-Tallcndc,  Pont-du- 
Gliùteau,  à  destination  de  Paris. 

La  belle  Pomme  de  Reinette,  de  Galville,  d'Api,  d'Empereur 
Alexandre  est  cueillie  en  basse-tige,  dans  les  jardins  de  Montreuil, 
Rosny,  Bagnolet,  Grolay,  Maurecourt,  Ghanibourcy...,  si  nous 
restons  dans  le  rayon  de  Paris. 

Échelonnons  encore  les  Pommes  dans  leur  ordre  de  maturité  ;  ce 
sont  <l'iil>or(l  les  fruits  de  dessert  et  de  cuisine  ; 


FRANCE 


489 


1°   PoirMES   d'été. 

Borovitski  ou  CharlamoAVsky. 
Transparente  de  Crouccls. 
Rambour  d'été. 

Pommes  d'automne. 

Peasgood's  Nonsueh. 

Ilawthorndcn. 

Calville  de  Saint-Sauveur. 

Reinette  grise  d'automne. 

Belle  Dubois. 

1^   Pommes   d'hiver. 

Reinette  dorée  (variétés). 

—  grise        — 
Fenouillet. 
Court-Pendu. 
Bald^vin. 
Reinette  franche. 
London  Pippin  ou  Calville  du  Roi. 
Calville  blanc. 
Api  rose. 
Sturmer  Pippin. 
Reinette  de  Caux. 

—  plate  de  Champagne. 
Bonne  de  Mai. 
Reinette  tardive. 

Les  amateurs  de  jolis  desserts  en  Pommes  colorées,  de  moyenne 
grosseur,  choisiront  Ananas,  rouge  ;  Reinette  Ananas,  jaune  doré  ; 
Transparente  de  Zurich,  blanc  d'ivoire. 

Les  variétés  plus  hùtives,  Mr.  Gladstone,  à  répiderme  violet,  et 
la  Transparente  blanche  sont  assez  lucratives  à  la  vente. 

A  côté  d'Empereur  Alexandre.  Peasgood's  Nonsueh  et  Belle  Dubois 
précitées,  on  peut  recommander  encore  les  Pommes  Ménagère, 
AVarner's  King  et  De  Cantorbéry  aux  amateurs  de  gros  fruits. 

Avec  le  genre  Pommier,  les  variétés  sont  innombrables.  Il  en  est 
qui,  déjà,  sont  employées  au  séchage  de  fruits  entiers  ou  par 
quartiers,  et  à  la  fid>rication  de  pâte  de  pommes.  Tel  est  le  cas  des 
Pommes  Roquet,  Locard,  Bonne-Ente,  Rosat.  Court-Pendu,  employées 
concurremment  avec  les  Poires  Lardi  et  Papereine,  originaires  de  la 
Picardie,  et  les  Poires  Fusée  et  Selecque,  de  la  Normandie,  par  les 
confitureries  d'Abbeville  et  des  environs  ;  ces  établissements  en 
manipulent  et  triturent  des  millions  de  kilogrammes  dans  l'année. 


Astracan  rouge. 
Rose  de  Bohême. 
Saint-Germain, 

Lord  Suflield. 

Cellini. 

De  Gravcnstein. 

Reinette  Burchardt. 

Empereur  Alexandre. 

Reine  des  Reinettes. 
Doux  d'Argent. 
Belle-Fleur  rouge. 

—     —     jaune. 
Bedforshire  Foundling. 
Royale  d'Angleterre. 
Blenheim  Orange. 
Reinette  de  Cuzy. 
Parker  Pippin. 
Ribstou  Pippin. 
Calville  rouge  d'hiver. 
Reinette  du  Canada. 

—       Baumann. 
De  Châtaignier. 


490  FRANCE 

La  ville  du  Mans  est  réputée  pour  ses  Pommes  et  ses  Poires 
séchces,  tapées  ou  confites. 

Pommes  à  cidre.  —  La  nomenclature  pomologicpie  est  plus  diffuse 
encore  avec  l'Arbre  à  Cidre.  Cependant  les  Congrès  spéciaux  sont 
parvenus  à  étudier  les  espèces  principales,  à  les  analyser,  afin  de 
pouvoir  recommander  les  variétés  plus  riches  en  matières  sucrées 
ou  amères,  et  d'une  densité  telle  que  le  l)rassin  contienne  les  éléments 
d  une  boisson  généreuse,  agréable  au  goût  et  de  bonne  conservation. 

En  général,  le  cidre  de  «  conserve  »  s'obtient  par  le  mélange  d'un 
tiers  de  fruits  doux  avec  deux  tiers  de  fruits  amers.  Si  l'on  renverse 
les  proportions,  il  en  résulte  le  cidre  de  «  ménage  ». 

La  récolte  de  1892  se  chiffre  par  seize  millions  de  quintaux  de 
Pommes  évalués  cent  sept  millions  de  francs,  à  raison  du  prix  moyeu 
de  G  fr.  70  le  quintal.  Soixante-six  départements  en  produisent  ;  mais 
cinquante-six  seulement  ont  récolté  au  delà  de  1,000  quintaux. 

Voici  le  relevé  olïiciel  des  départements  les  mieux  favorisés  qui 
ont  fait,  en  1892.  une  récolte  dont  la  valeur,  pour  chacun,  dépasse 
un  million  de  francs. 

Il  est  à  supposer  que  la  Poire  à  poiré  est  comprise  dans  ces 
évaluations.  Elle  est  tenue,  d'ailleurs,  en  minorité. 

lUe-et-Vilaine 3.470,000  quintaux.     18.391 .000  fi'ancs. 

Seine-Inférieure 2.219.525        —  10.404.  i32     — 

Manche i.  769.441        —  12.686.892    — 

Eure 1 .  323 .  472        —  9  •  555 .  469    — 

Orne 1. 155.469        —  9.590.393    — 

Calvados 902 .  5oo        —  6 .  768 .  75o    — 

Mayenne 525. 2i5        —  2.626.075    — 

Haute-Savoie 519. 534        —  3.375.671     — 

Oise 483.734        —  2.827.520     — 

Loire-Inférieure 36o.ooo        —  2.520.000    — 

Somme 346.407        —  2. 188. 353    — 

Eure-et-Loir 319.600        —  2.35o.36o    — 

Morbihan 291 .  356        —  3 .  49^>  •  272    — 

Sarthe 263. 5i9        —  i  .950.040    — 

Finistère 224.843        —  2.529.484    — 

Seine-et-Marne i5i.535        —  i.5i5.35o    — 

Aisne 97-123        —  1.7.58.897    •— 

Le  département  des  Côtes-du-Nord  vient  ensuite  avec  900,000  francs. 
Les  stations  ciHières  et  celles  de  la  Manche  ont  des  Pommiers  qui 
ré.sistcnt  aux  vents  de  mer,  par  exemple  Dur  Ecu  et  de  Toro.  L'ilo 
de  Ré  plante,  en  circonstances  analogues,  Etienne  Pioux  et  Savarot, 


FRANCE  491 

L'IUe -et -Vilaine ,  plus  riche  que  les  autres,  fournit  jusqu'à 
î2,5oo,ooo  hectolitres  de  cidre  et  expédie,  par  les  ports  de  Saint-Malo, 
Saint-Servan  et  le  Vivier-sui'-Mer,  plus  de  5o,ooo  tonnes  de  l'ruits 
dont  la  valeur  dépasse  quatre  millions  de  francs. 

Partout,  la  qualité  de  la  l)oisson  s'améliore,  les  planteurs  ayant 
observé  les  conseils  des  Sociétés  et  des  Congrès  qui  rccomuiandcntlcs 
variétés  supérieures,  telles  que  les  suivantes  : 

1°  Pommes  a  cidre   de  première  saisox. 
Blanc-Mollet.  Vagnon-Legrand. 

Docteur  Blanche.  Reine  des  hâtives. 

Petit  Jaunet.  Saint-Laurent. 

a°  Pommes   a   cidre   de    deuxième   saison. 
Amère-de-Berthccourt.  La  Généreuse. 

Amer-Doux.  Martin-Fessard. 

Argile  grise.  Médaille  d'Or. 

Barbarie.  Rouge-Bruyère. 

De  Gat.  Paradis, 

Fréquin  rouge.  Reine  des  Pommes. 

Godard.  Rouge-Mollet. 

Gros  Muscadet.  A^cc-président  Héron, 

3°  Pommes   a  cidre  de  troisième   saison. 
Bédan  Saint-Hilaire.  Grise  Dieppois. 

Binet  blanc.  Hauchecorne. 

—    rouge.  Marabot. 

Bramtot.  Marin-Onfroy. 

De  Boutteville.  Or-Milcent. 

De  Filasse.  Peau-de- Vache  (nouvelle). 

Fréquin- Audièvre.  Rouge  Avenel. 

Galopin.  Rouge  de  Trêves. 

Groseiller.  Rousse  Latour. 

Nous  avons  donné  le  chiffre  officiel  de  la  récolte  en  pommes  de 
1892,  d'après  le  Ministère  de  l'Agriculture.  L'Administration  des 
Finances,  de  son  côté,  déclare  que  le  Cidre  de  cette  même  année 
est  évalué  à  i5, 141,000  hectolitres.  Mais  nous  no  devons  pas  ignorer 
deux  faits  capitaux  :  l'on  met  sous  le  pressoir  des  fruits  de  prove- 
nance étrangère  et,  d'autre  part,  certaines  Pommes  à  cidre  ou  «  à 
deux  fins  »  sont  livrées  à  la  consommation. 

Cependant,  il  est  reconnu  qu'une  plantation  de  cinquante  Pom- 
miers peut  produire  3, 000  kilogr.  de  fruits  qui,  pressurés,  rempliront 
douze  barriques  de  Cidi'e,  de  2^5  litres  chacune,  soit  une  pièce  pour 
25o  kilogr.  de  Pommes, 
(^r,  un  hectare  peut  contenir  cent  arbres,  sans  nuire  aux  herbages. 


49^  FRANCE 

Pruxier.  —  Le  Prunier  est  dispersé  sur  toute  l'étendue  du 
territoire.  Son  fruit  est  oonsommé  frais  ou  se  transforme  en  confi- 
tures, pâtisseries,  confiseries,  ou  se  soumet  au  séchage,  ou  se  conserve 
en  bocal,  ou  même  se  distille  à  l'alambic. 

De  là,  la  popularité  des  Prunes  et  du  Prunier. 

La  Reine-Claude  est  la  Aariété  la  plus  répandue.  Combien  de 
villages,  en  Brie,  en  Bourgogne,  en  Champagne,  en  Lorraine,  en 
Picardie,  dans  l'Anjou,  la  Touraine,  le  Bordelais,  le  Roussillon,  le 
Languedoc,  la  Provence,  le  Dauphiné,  le  Lyonnais,  et  la  banlieue 
de  Paris,  qui  perçoivent  de  5o,ooo  à  i5o,ooo francs  de  Reine-Claude? 

Les  vallées  de  la  Seine,  de  la  Loire,  du  Rhône,  de  la  Garonne  sont 
favorables  aux  plantations  de  ce  genre,  en  plaine,  en  coteau,  par 
massifs  ou  disséminées  dans  le  vignoble. 

Nous  pom'rions  citer  des  vergers  dont  la  récolte  a  été  vendue  sur 
pied  5o,  60,  80  francs  par  arbre. 

Le  prix  du  beau  fruit  est  majoré  par  les  confiseries,  et  celui  du  fruit 
précoce  l'est  par  la  consommation  directe. 

Les  tenanciers  des  jardins  côtiers  abritent  leurs  légumes  des  rafTales 
marines  par  des  lignes  de  Pruniers,  en  partie  de  la  Reine-Claude  ou 
de  la  Victoria,  destinées  aux  enfants  d'Albion. 

Si  Paris  reçoit  2,5oo,ooo  kilogr.  de  la  Reine-Claude,  il  entre  en 
même  temps  i,5oo,ooo  kilogr.  de  la  Mirabelle,  non  moins  précieuse. 

Cette  excellente  petite  Prune  jaune  ambrée  a  établi  son  quartier 
général  en  Lorraine,  particulièrement  aux  environs  de  Saint-Mihiel 
et  de  Verdun,  entre  Apremont  et  Damvilliers,  sur  le  versant  Est  des 
Argonnes  orientales,  chaîne  de  collines  qui  sépare  le  bassin  de  la 
Meuse  du  bassin  de  la  Moselle. 

Les  villages  qui  bénéficient  de  cette  exploitation  sont  ceux  de 
Woinville,  de  Buxières,  de  Heudicourt,  de  Saint-Maurice,  du  Thillot, 
de  Haudimont,  de  Châtillon-sous-les-Côtes...  enfin  de  toute  la  zone 
viticole  parallèle  au  cours  de  la  Meuse. 

Le  Mirabellier  y  réussit  admirablement  en  vergers  purs,  en  prés- 
vergers,  associé  à  l'arbre  à  fruits  à  pépins,  ou  répandu  dans  les 
vignes  du  pays  des  Trois-Évêchés.  Là,  notre  Prunier  produit,  —  sur 
le  pied  de  i5  francs  le  quintal  de  fruits  :  i  franc  à  l'âge  de  G  ans; 
8  francs  à  l'âge  de  12  ans;  12  francs  à  l'âge  16  ans;  i5  francs  à  l'âge 
de  20  ans,  et  au  delà, 

«  Établissons  notre  calcul  de  rendement,  écrit  un  honorable  agro- 
nome de  Saint-Mihiel,  au  Traité  de  la  Culture  fruitière  commerciale 
et  bourgeoise  :  à  dix  ans,  un  Mirabellier  produit  annuellement  et  en 
moyenne  soixante  kilogrammes  de  fruits.  Entre  vingt  et  quarante 
ans,  il  produira  facilement  un  quintal  de  fruits.  Or,  avec  un  hectare 


FRANCE  49^ 

de  terrain  renfermant  deux  cents  sujets,  espacés  de  sept  mètres, 
on  obtient,  à  dix  ans,  cent  vingt  quintaux,  et  de  vingft  à  quarante 
ans,  deux  cents  quintaux  métriques  de  Mirabelles.  Ces  fruits,  vendus 
au  prix  moyen  de  quinze  francs  le  quintal,  donneront  un  total  annuel 
de  dix-huit  cents  francs,  dès  l'âge  de  dix  ans,  et  de  trois  mille  francs 
dans  la  période  de  vingt  à  quarante  ans. 

«  Il  faut,  à  la  vérité,  faire  entrer  en  ligne  de  compte  les  pertes  de 
récolte  occasionnées  par  les  intempéries. 

«  Dun  autre  côté,  on  ne  doit  pas  oublier  que  le  prix  de  quinze 
francs  le  quintal  est  iin  minimum  souvent  dépassé. 

«  En  admettant  que  les  frais  dinstallation,  c'est-à-dire  d'achat  et 
de  plantation  de  deux  cents  Pruniers  par  hectare,  se  soient  élevés  à 
mille  francs,  en  admettant  encore  que  les  intempéries  diminuent  le 
revenu  annuel  d'un  tiers,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que,  dans  nos 
localités,  un  seul  hectare  de  Mirabclliers  en  verger  peut  donner,  avec 
moins  de  main-d'œuvre,  plus  de  bénéfices  nets  que  dix  hectares  de 
blé  semé  dans  les  chaïups  voisins,  et  médiocrement  fumé...  » 

La  vente  se  fait  directement  aux  courtiers  qui  viennent,  sur  place, 
faire  annoncer,  au  son  du  tambour,  le  prix  offert. 

«  Le  moment  psychologiqpie  du  pesage  des  fruits  est  bien  intéres- 
sant. Les  villageoises  qui,  en  Lorraine,  tiennent  parfois  la  bourse, 
assistent  ù  la  pesée  et  couvent  la  balance  des  yeux,  pour  ne  pas  laisser 
à  l'acquéreui'  la  velléité  de  se  faire  trop  bonne  mesure.  Que  de 
récriminations  et  combien  d'histoires  auprès  de  la  balance-bascule  ! 
—  réédition  plus  ou  moins  amplifiée  des  causeries  du  lavoir  ou  de  la 
veillée... 

«  Notez  que  le  personnel  féminin  est  assez  nombreux  et  se  renou- 
velle dans  «  l'enceinte  du  pesage  »,  les  plus  gros  propriétaires  du 
pays  n'ayant  guère  plus  de  cent  pieds  d'arbres  en  Mirabelle. 

«  Le  transport  à  la  gare  se  fait  au  moyen  de  chars  à  quatre  roues, 
attelés  de  un,  deux  ou  trois  chevaux,  et  munis  de  leurs  brancards  à  foin. 

«  Les  principales  gares  expéditrices  sont  celles  de  Lérouvillc, 
ligne  de  Bar-le-Duc  à  Nancy,  et  Eix-Abaucourt,  ligne  de  Verdun  à 
Metz... 

«  Somme  toute,  ajoute  M.  Louis  Hast,  le  paysan  s'enrichit  et 
agrandit  son  patrimoine  ;  car  nos  caisses  d'épargne  comptent  d'autant 
plus  de  déposants  que  le  village  comporte  davantage  de  vergers  oii 
de  prairies.  » 

L'espèce  cultivée,  de  pied  franc  ou  greffé,  est  la  Petite  Mirabelle, 
dite  de  Metz,  la  plus  recherchée  pour  les  conserves,  la  pâtisserie,  la 
confiserie;  puis  la  Grosse  Mirabelle,  dite  de  Nancy, également  bonne 
eu  conserves  ou  en  pruneaux. 


4q4  FRANCE 

Mais  la  coni'cction  des  Pruneaux  a  des  types  spéciaux  ;  d'abord  la 
Quetsche,  du  Xord-Est.  vulgaire  de  l'autre  côté  du  Rhin,  à  ce 
point  que  l'arbre  est  admis  sur  les  chemins  ruraux  et  les  places 
publiques. 

La  Prune  de  Sainte-Catherine,  élément  des  «  Pruneaux  de  Tours  », 
de  l'arrondissement  de  Chinon.  Les  propriétaires  ont  jusqu'à  dix  ou 
quinze  fours  ;  ils  cuisent  eux-mêmes  la  Prune  et  savent  illustrer  le 
Pruneau  de  la  «  fleur  ».  le  comble  de  l'art. 

Les  Prunes  Perdrigon  blanc  ou  violet  des  vallées  de  la  Bléone  et 
de  lAsse,  du  Yar  et  des  Basses-Alpes.  On  obtient  les  Pruneaux  dits 
Brignole  et  Pistole,  en  faisant  sécher  la  Prune  au  soleil,  celle-ci  pelée 
et  désossée  préalablement.  Trois  ou  quatre  kilogrammes  de  Prunes 
rendent  un  kilogramme  de  Pruneaux  fleuris. 

Le  Prunier  Commun,  dit  d'Albi  ou  de  Saint- Antoine,  drageonne 
et  pullule  sur  le  bord  des  chemins  ou  sur  les  terrains  abandonnés  du 
Lot,  de  lAveyron,  du  Tarn,  du  Tarn-et-Garonne,  môme  dans  l'arron- 
dissement dAgen.  Le  fruit  frais,  à  peine  violacé,  est  envoyé  à 
Londres,  au  prix  de  20  à  25  francs  les  100  kilogr.  L'ensemble  des 
Pruneaux  réalisés  dans  cette  région  cube  70,000  quintaux  métriques, 
avec  cette  seule  espèce,  qui  sera  dirigée  vers  l'Allemagne,  la  Turquie, 
la  Bosnie,  centre  d'un  trafic  important. 

Nous  sommes  dans  la  région  de  la  Prune  d'Enté,  matière  première 
du  Pruneau  d'Agen.  Commencée  vers  l'joo,  à  Clairac,  cette  culture  a 
pris  une  extension  considérable,  d'abord  sur  les  terrains  légers, 
sablonneux  ou  argilo-calcaires  du  bassin  du  Lot,  et  sur  les  coteaux  qui 
bordent  la  Garonne,  à  Villeneuve-d'Agen,  Castelmoron,  Clairac, 
Monclar,  Le  Temple,  Sainte-Livrade,  Aiguillon,  Tonncins,  Castellar, 
Les  arrondissements  de  Marmande,  d'Agen,  de  Villeneuve-sur- Lot 
sont  les  plus  riches  en  Pruniers  d'Enté. 

Les  arbres  sont  plantés  en  lignes,  bordées  de  treilles  de  Vigne  et 
séparées  par  des  «  joualles  »  de  céréales  ou  de  plantes  fourragères. 
La  culture  doit  respecter  la  racine  des  arbres. 

Il  paraît  qu'im  hectare  de  terre  à  Blé,  estimé  3, 000  francs,  rapporte 
un  tiers  en  plus  s'il  est  complanté  de  Pruniers  en  lignes. 

Un  hectare  de  Pruniers  à  trois  mètres  d'intervalle,  peut  produire 
3,000  kilogr.  de  Prunes,  qui  fourniront  800  kilogr.  de  Pruneaux, 
vendus  54  francs  les   5o  kilogrammes,  en  moyenne. 

Le  rendement  est  évalué  sur  cette  base  :  Cent  arbres  d'un  verger 
rapportent  cinq  quintaux  métriques  de  Pruneaux. 

Un  Pi'unier  acquiert  sa  force  de  prodiiclion  à  l'iigc  de  i5  à  uo  ans 
el  rapporte  jusqu'à  Go  kilogr.  de  fruits  frais.  Bien  entretenu,  sa  belle 
fructification  peut  durer  pendant  cinquante  années. 


FRANCE  495 

En  général,  100  kilogr.  de  Prunes  fraîches  l'ournisscnt,  au  séchage, 
25  kilogr.  de  l'runcaux,  dont  i/4  de  premier  choix,  i/4  de  second, 
le  surplus  en  ordinaire  et  i/uo  en  rebut. 

Le  propriétaire  exploitant  a  des  étuves,  des  fours  ou  des  séchoirs; 
il  confectionne  le  Pruneau  et  le  livre  en  boites,  d'après  un  classe- 
ment en  H  ou  10  catégories,  depuis  le  «  Fretin  »  qui  jauge  200  à 
1280  fruits  au  kilogramme,  jusqu'à  ï  «  Extra  »  où  Go  à  jo  l'runeaux 
suffisent  au  kilogr.  Celui-ci  est  coté  cinq  fois  plus  cher  que  l'autre 

Des  cultivateurs  qui  pratiquent  le  confisage  du  fruit  retirent 
juscpi'à  10.000  francs  de  leurs  pruncraics. 

Les  maisons  de  commerce  qui  centralisent  la  marchandise  se  sont 
multipliées.  L'une  d'elles,  à  Cassaneuil,  expédie  pour  quatre  millions 
de  francs  de  Pruneaux  par  an. 

Il  parait  que  le  mouveuient  dalTaires  occasionné  par  le  Pruneau 
d'Enté  ou  Robe  de  Sergent,  nécessite  un  roulement  de  fonds  qui 
dépasse  vingt  millions  de  francs. 

De  seuiblables  résultats  ne  pouvaient  laisser  indilTércnts  les  dépar- 
tements voisins  de  la  riante  vallée  du  Lot,  depuis  Aiguillon  jusqu'à 
Fumel  et  Gastelmoron.  Le  Prunier  d'Agen  a  gagné  la  Gironde,  par  le 
canton  de  Montségur,  et  la  Dordogne,  par  Montpazicr.  Monpont, 
Eymet,  où  il  a  fait  oublier  aux  propriétaires  et  aux  métayers 
lanaiblissement  du  Vignoble. 

Et  le  fertile  canton  de  Moissac,  de  Tarn-et-Garonne.  a  ajouté 
le  Prunier  d'Agen  à  ses  vergers  d'Abricotiers,  de  Cerisiers,  de 
Pommiers.  Le  fruit  préparé  atteint  le  prix  de  cent  francs  les 
100  kilogrammes. 

En  parcourant  la  France,  on  rencontre  de  vastes  plantations  de 
Pruniers,  poiir  l'approvisionnement  des  marchés,  des  conlitureries, 
pâtisseries  et  distilleries.  Aux  portes  de  la  capitale,  le  plateau 
d'Avron  est  sillonné  de  Pruniers  de  Bry  ;  le  rayon  de  Meaux  a  les 
diverses  Reine-Claude  qui,  d'ailleurs,  existent  un  peu  partout.  Et  la 
vallée  de  Montmorency,  et  les  territoires  d'Argenteuil,  de  Conflans, 
de  Juziers,  de  Meudon,  de  Marly,  de  Louveciennes,  de  Bougival... 
envoient  aux  Halles  des  voitures  de  Reine-Claude,  de  Mirabelle,  de 
Monsieur,  de  Damas,  de  Quetsche,  etc.  En  1892,  la  criée  les  paie 
de  5o  fr.  à  100  francs  les  100  kilogr.;  c'est  un  beau  revenu. 

La  récolte  de  1892.  en  Prunes,  a  produit  les  chiffres  ci-après,  jusqu'à 
concurrence  d'une  évaluation  de  Go, 000  francs  par  département. 

La  différence  des  évaluations  est  assez  sensible.  On  sait  (pi'en 
matière  de  statisti([ue,  cela  dépend  un  peu  du  rédacteur  ;  mais  le 
motif  principal  tient  à  l'emploi  du  fruit  et  à  l'importance  du  com- 
merce qui  en  résulte. 


496  FRANCE 

Quintaux.  Valeur  totale.      Prix  du  nuintal. 

Lot-et-Garonne 1 10. 000  quintaux.  G.  160.000  francs.     56  fr. 

Tarn-et-Garonne 22.808        —  866.704      —        38    » 

Mem*the-et-Moselle. . .       17.522        —  367.922      —        21     » 

Gironde i2.33i         —  445.860      —        36  i5 

Deux-Sèvres 12.000        —  240.000      —        20    » 

Vosges 9.855        —  154.918      —        1572 

Bouches-du-Rhône . . .         7.385        —  258.475      —        35    » 

Seine-et-Oise 6.5i5        —  97^25      —        i5     » 

Marne 6.5oo        —  i3o.ooo      —        20    » 

Vienne 6.494        —  194.820      ~        3o     » 

Ain 6 .  272        —  75 .  264      —        12    » 

Seine-Inférieure 6.200        —  78077      —        12  58 

Tai-n 5.418        —  235.683      —        43  5o 

Ardèche ^.000        —  90.000      —        20     » 

Rhône 4-38i         —  69.412      —        1595 

Aisne 3 .  676        —  67 .  565      —        18  38 

Hérault 2.810        —  85.669      —        3o  48 

Seine-et-Marne 2.8o5        —  56. 100      —        20     » 

Seine 2 .  724        —  i65 .  640      —        60  81 

Lot 2  •  220        —  64. 38o      —        29    » 

Le  Puy-de-Dôme,  la  Loire-Inférieure,  la  Haute-Saône,  l'Eure, 
le  Maine-et-Loire  et  l'Indre-et-Loire  arrivent  immédiatement  après. 

Au  milieu  d'une  nomenclature  quelque  peu  embrouillée  par  l'effet 
des  semis  faciles  et  irréguliers  du  Prunier,  nous  pouvons  recomman- 
der les  meilleures  Prunes,  échelonnées  dans  leur  ordre  de  maturité  : 

i'^  Prunes  de   dessert. 
Jaune  hâtive.  Grosse  Mirabelle. 

Favorite  hâtive.  Damas  violet. 

Mirabelle  précoce.  De  Kirke. 

Précoce  de  Tours.  Reine-Claude  d'Althan. 

Des  Béjonnières.  —  diaphane. 

Monsieur  hâtif.  —  violette. 

—         jaune.  Tardive  musquée. 

Reine-Claude  dorée.  Goe's  Golden  Drop. 

Petite  Mirabelle.  Jaune  tardive. 

2°  Prunes  de  séchage. 
Quetsche  d'Allemagne.  Perdrigon  blanc  ou  violet. 

Sainte-Catherine.  Quetsche  d'Italie. 

DAgen.  Reine-Claude  de  Bavay. 

Cette  dernière,  Reine-Claude  de  Bavay,  est  également  bonne  en 
conserves  et  en  pâtisserie,  comme  la  plupart  de  ses  congénères. 


FRANCE  497 

Vigne.  —  Le  Raisin,  un  des  fruits  les  plus  rcclicrchés  et  les  plus 
agréables  au  dessert,  est  admissible  sur  nos  tables  pendant  tout 
l'hiver;  aussi,  le  cep  de  ^'igne  s'est-il  imposé  au  spéculateur  qui 
ambitionne  les  fructueuses  entreprises,  sur  une  vaste  échelle,  et  en 
même  temps,  au  modeste  citoyen  qui  désire  agrémenter  la  façade 
de  son  habitation  d'un  peu  de  verdure  cachant  une  grappe  à  cueillir. 

Il  n'est  pas  de  Raisin  de  table  plus  répandu  que  le  Chasselas 
doré,  ni  de  plus  lucratif  pour  l'exploitant. 

Parcourez  la  banlieue  des  grandes  villes,  les  villages,  les  jardins, 
les  espaliers,  la  treille  en  plein  air,  partout  le  Chasselas  tient  le 
sceptre  des  Raisins  de  table. 

Le  Midi,  reconstituant  son  vignoble  par  le  greffage  sur  plant 
résistant  au  phylloxéra,  a  créé  de  cette  façon  des  chanqis  complets  de 
Chasselas  —  et  d'autres  cépages  —  pour  la  vente  du  Raisin. 

Or,  la  chaleur  de  la  température  et  la  nature  du  sol  hâtent  la 
maturité  du  fruit  qui  vient,  aux  Halles  de  Paris,  devancer  le 
Chasselas  despalier,  la  fortune  de  plusieurs  communes  du  Centre. 

Avec  la  précocité,  la  beauté  de  la  grappe  est  encore  une  cause 
de  surélévation  des  prix.  La  preuve  est  fournie  parles  Chasselas  de 
la  Haute-Garonne,  du  Lot-et-Garonne,  de  la  Gironde,  du  Gard,  de 
l'Hérault,  de  Vaucluse,  des  Bouches-du-Rhône,  du  Yar,  de  l'Isère, 
de  la  Drùme,  du  Lyonnais,  de  la  Bourgogne  ;  ajoutons  le  Raisin  du 
Tarn-et-Garonnc,  connu  sous  le  nom  de  «  Chasselas  de  Montaul^an»; 
celui  de  l'Ardèche,  où  les  gares  de  Voulte  et  de  Valence  chargent 
des  trains  entiers  du  beau  «  Chasselas  de  Toulaud  »,  destiné  à 
l'Angleterre  et  à  la  Russie,  où  il  est  vendu  un  bon  prix. 

Bar-sur-Aube,  Sancerre  et  Pouilly-sur-Loire  récoltent,  en  plein 
champ,  du  Chasselas  pour  la  vente  populaire  à  bon  marché.  Les 
transactions  qui  en  résultent  se  chiffrent  par  un  mouvement  de  fonds 
important. 

A  l'exception  de  la  région  Nord  et  de  certaines  plages,  le  Chasselas 
est  dans  tous  les  jardins,  dans  tous  les  enclos. 

La  fameuse  Treille  du  Roi,  à  Fontainebleau,  s'est  répandue  par 
boutures  et  provins  à  Thomery,  à  Veneux,  By,  Montfort,  Champagne, 
Sablons,  Moret  et  fournit,  au  carreau  des  Halles,  deux  millions  de 
kilogr.  de  Raisins  ambrés  et  succulents. 

Le  sol  sablonneux  de  cette  contrée  s'échauffe  facilement  ;  par  la 
nature  du  sous-sol,  il  conserve  sa  fraîcheur  à  l'automne,  et  entretient 
la  sève  de  la  plante.  Telle  est  la  première  cause  du  succès  ;  ensuite 
l'orientation  au  nord-est,  la  situation  sur  un  versant  qui  domine 
la  Seine  à  l'abri  des  vents  humides,  le  climat  favorable,  les  murs 
d'espalier  et  surtout  les  soins  de   culture,  de  taille,  d'entretien  du 

32 


498  FRANCE 

cep  et  du  Raisin,  praticfués  avec  compétence.  Depuis  longtemps,  la 
réputation  du  Chasselas  de  Thomery  est  faite  sur  les  marchés 
frauçais  ou  étrangers. 

Thomery  compte  laS  hectares  de  jardins,  couverts  de  aSo  kilomètres 
de  murs,  ayant  une  hauteur  moyenne  de  2">  80.  Chaque  habitant  a  son 
clos,  ses  treilles  et  une  chambre  à  raisins,  pour  sa  table  ou  son 
commerce. 

Un  hectare,  bien  conduit,  rapporte  en  moyenne  de  neuf  à  dix  mille 
kilogrammes  de  Raisins,  Chasselas  dore,  qui  se  traduisent  par  un 
bénéfice  net  de  2,000  à  2,5oo  francs.  La  valeur  foncière  est  portée  à 
80,000  francs  l'hectare. 

L'emballage  se  fait  en  petits  paniers  tapissés  de  fougère,  ou  en 
caissettes  garnies  de  papier,  et  l'expédition  a  lieu  par  wagons  de 
2,000  paniers.  Dans  une  saison,  600  wagons  à  la  tare  de  2,000  kilogr. 
de  Raisins  ont  pris  la  route  de  Thomery  à  Paris. 

A  Conflans-Sainte-Honorine.  où  l'hectare  de  clos  de  Vignes  est 
estimé  5o,ooo  francs,  on  compte  6,000  mètres  d'espaliers  prodmsant 
^,200  kilogr.  de  Chasselas,  et  4,200  mètres  de  treilles  à  l'air  libre  dont 
le  produit  est  vendu  i,85o  francs. 

De  Montreuil  à  Maurecouii:,  combien  de  ceps  abrités  ou  libres 
qui  envoient,  dès  le  mois  de  septembre,  des  grappes  de  Chasselas  ou 
de  Morillon,  à  la  criée  des  Halles  et  chez  les  négociants  parisiens? 

A  son  tour,  le  vignoble  de  grande  culture  détache  ses  plus  beaux  et 
succulents  Raisins  en  faveur  des  gourmets.  Quel  est  le  convive  qui 
refuserait  un  bon  Pineau  de  Bourgogne,  un  Gamai  du  Beaujolais 
mûr  à  point.  oul'Aramon  du  Languedoc,  leMalbeck  de  Bordeaux,  la 
Petite  Malvoisie  de  l'Agenais,  le  Boudalès  ou  Cinsaut  violet,  les 
Panse  et  Muscat  blanc  du  Midi,  la  Clairette  et  l'Olivette  de  Pro- 
vence ?  Un  propriétaire  de  MejTeuil  récolte  pour  20,000  francs  de  ce 
dernier  cépage.  Que  l'on  apprécie  l'ensemble  ! 

Certes,  plus  d'une  fois  la  vente  du  Raisin  laissera  relativement 
plus  de  bénéfices  que  la  vinification. 

Signalons  encore  deux  plants  exotiques  cpii  se  sont  vite  acclimatés 
par  la  vigueur  du  sarment  et  la  précocité  du  fruit  :  le  Lignan  blanc, 
déjà  vulgarisé  au  pied  des  Pyrénées,  et  en  Corse,  et  à  Côte-Rôtie; 
le  Portugais  bleu,  accaparé  par  les  vignerons  de  l'Hérault  et  des 
départements  voisins. 

Quant  aux  localités  qui  ne  peuvent  jouir,  en  plein  vent,  des  agré- 
ments de  la  treille  de  Vigne,  des  vineries  sous  verre  se  sont  établies 
et  le  propriétaire  peut  ainsi  se  délecter,  dans  une  annexe  de  l'habita- 
tion, de  grappes  de  Raisins  blancs  ou  noirs,  parfaitement  développées 
et  mûres  à  points 


FtiANcÈ  4y*.) 

Le  Potager  de  Versailles  et  d'opulentes  demeures  ont  donné  le 
signal,  dans  un  but  d'enseignement  ou  do  satisfaction  personnelle. 
Alors,  la  spéculation  est  venue,  dans  le  Nord,  l'Aisne,  la  Bric, 
l'Ouest,  le  Sud  même,  organiser  des  «  vignobles  vitrés  »  et  fournir 
le  Raisin  à  la  consomuiation,  faisant  concurrence  à  l'Angleterre 
et  surtout  à  la  Belgique,  celle-ci  ayant  l'avantage  du  matériel,  du 
chaufTage  et  du  salaire  à  prix  réduits. 

Désormais,  le  marché  français  reçoit  des  caissettes  de  Raisins,  et 
les  marchés  étrangers  bénéficient  du  trop  plein  de  notre  production. 

Le  cépage  Black  Hamburgh  ou  Frankenthal  a,  pendant  longtemps, 
occupe  la  serre  à  Vignes.  Un  praticien  émérite,  M.  Bergman,  directcui' 
des  Jardins  de  Ferrières-en-Brie,  y  ajouta  les  raisins  noirs  Black 
Alicante,  "NVest's  Saint-Pierre,  Lady  DoAvne's  Seedling,  et  les  Raisins 
blancs  Muscat  d'Alexandrie,  Royal  Vineyard,  Gradiska,  Grosse 
Panse  qui  se  soumettent  à  la  culture  sous  verre  et  sans  chaufTage. 

Un  amateur  passionné  de  la  viticulture  sous  verre,  après  ses 
installations  commerciales  à  Roubaix  et  à  Bailleul,  a  pu  constater 
que  la  première  place  appartenait  au  cépage  Black  Hamburgh,  pour 
la  production  générale  ;  aux  Black  Alicante  et  Gros  Colmar,  pour  la 
production  d'hiver  ;  enfin  aux  Muscat  d'Alexandrie  et  Buckland  Swcet 
AVater,  qui  donnent  satisfaction  aux  amateurs  de  Raisins  blancs. 

Notre  Frankenthal  réussit  encore  à  la  culture  en  pot,  chaufi'ée. 
Ce  système  admet  également  Madresfield  Court,  Gros  Guillaume, 
Royal  Muscadine ,  Royal  Ascot,  Duchcss  of  Buccleugh,  Muscat 
Champion,  etc.  Plusieurs  cépages  à  gros  fruits,  délicats  en  plein  air 
sous  une  latitude  tempérée,  ne  résistent  à  la  coulure  de  la  grappe 
que  par  leur  grefiage  sur  un  plant  vigoureux,  ou  par  la  fécondation 
artificielle  d'un  cépage  prolifique,  tel  que  le  Black  Hamburgh,  opérée 
par  la  main  de  l'homme . 

Les  forceries  de  l'Aisne,  à  Quessy,  établies  en  commandite  et  les 
grapperies  vitrées  de  Thomery,  Dammai-ie-les-Lys,  La  Chevrette,  etc. 
possèdent  de  belles  collections  de  Raisins  de  luxe. 

Si  le  Chasselas  est  rarement  admis  dans  la  culture  forcée  de 
spéculation,  il  ofire  de  grands  avantages  par  sa  production 
naturelle,  à  tout  vent,  à  l'espalier  ou  sous  une  simple  toiture  vitrée, 
même  dans  la  serre,  et  par  la  facile  conservation  du  Raisin,  la 
grappe  étant  déposée  sur  tablette,  ou  retenue  à  son  sarment  qui 
plonge  dans  une  fiole  remplie  d'eau.  De  cette  façon,  après  l'hiver, 
il  peut  encore  lutter  avec  le  Raisin  de  primeur. 

Cependant  le  Chasselas  n'est  point  déplacé  à  la  forcerie  !  Nous 
pourrions  citer  de  superbes  exemples  diuis  les  cultures  bourgeoises, 
tenues  par  des  jardiniers  habiles. 


000  FRANCE 

Voici  dans  l'ordre  de  maturité,  les  ineilleurs  Raisins  de  table  : 

Gamai  de  Juillet.  Chasselas  doré. 

Précoce  de  Malingre.  —          rose. 

Morillon  hatif.  —          violet. 

Précoce  de  Goui'tillier.  Pineau  noir. 

Madeleine  royale.  Muscat  noir. 

Portugais  bleu.  —       blanc. 

Lignan  blanc.  Boudalès. 

Chasselas  Coulard.  Frankcnthal. 

Nous  avons  indiqué,  plus  haut,  les  cépages  à  préférer  sous  l'abri 
vitré  de  la  serre,  de  la  bàclie  ou  de  la  vérandah. 


La  France  possède  encore  une  série  d'arbres  et  d'arbrisseaux  à 
fruits,  directement  ou  indirectement  comestibles,  d'urj  bon  rapport 
sous  linfluence  de  leurs  milieux  d'existence: 

L'Arbousier,  grand  arbrisseau  ou  petit  arbre  du  midi,  toujours 
vert,  peut  atteindre  une  hauteur  de  quatre  mètres,  ce  a  ingt  années 
et,  alors,  produire  lo  kilogrammes  d'Arbouses  que  l'on  expédie,  en 
corbeilles  d'un  kilogramme,  aux  Halles  ou  à  la  confiturerie. 

A  dix  ans,  l'Azerolier,  haut  de  quatre  mètres,  se  couvre  de  fruits 
aigrelets  blancs,  jaunes  ou  rouges  ;  environ  3o  kilogr.  par  sujet. 

Le  Bibacier,  au  beau  feuillage  persistant,  s'élève  à  cinq  mètres  et 
porte  5o  à  80  kilogr.  de  Bibaces  ou  Nèfles  du  Japon,  vendues  sur  le 
mai'ché  et  aux  confiseurs,  dès  le  premier  printemps. 

Le  Câprier,  des  sols  rocheux,  calcaires  ou  arides,  fournit  un  kilogr. 
de  boutons  de  Câpres  par  buisson.  Il  se  cultive  à  Solliès-Toucas, 
Belgentier,  Ollioules,  Gémenos,  Cuges  et  Roquevaire. 

Grand  arbre  toujours  vert  décorant  les  terrains  déclives,  le 
Caroubier  produit  énormément  de  gousses  de  Caroubes,  estimées  pour 
la  nourriture  des  chevaux  et  la  distillerie. 

Préférant  un  bon  sol  humifère,  le  Grenadier  reste  un  petit  arbre 
de  jardin  et  de  potager.  Sa  récolte  peut  être  évaluée  de  cent  à 
cent  cinquante  Grenades,  au  prix  de  5  francs  le  cent. 

De  tempérament  analogue,  le  Jujubier  ne  dépasse  guère  huit  mètres 
de  hauteur  et  rapporte  de  80  à  100  kilogr.  de  Jujubes,  qui,  par  la 
dessiccation,  se  réduisent  au  tiers  de  ce  poids. 

En  sol  calcaire  et  schisteux,  non  arrosable,  le  Pistachier  femelle 
fécondé  donne  i5  kilogr.  de  Pistaches,  soit  4  kilogr.  de  graines  ou 
d'amandes  destinées  aux  pâtisseries  et  aux  confiseries. 

Tous  ces  arbres  sont  de  la  région  médilcrranéenne. 


FRANCK  Soi 

VIII.  —  Production  de  Fleurs  et  de  Plantes 
ornementales. 

Depuis  une  cinquantaine  il'années,  la  Floriculture  française  a  pris 
un  développement  considérable,  et  l'art  des  jardins  d'agrément  a 
réalisé  des  merveilles. 

D'abord  confinée  chez  de  rares  amateurs  et  dans  quelques  établis- 
sements spéciaux,  la  culture  des  fleurs  et  des  arbustes  d'ornement 
s'est  rapidement  étendue  sur  tout  le  territoire  et  au  cœur  de  toutes 
les  classes  de  la  société. 

Cet  entraînement  vers  le  beau  n'est-il  pas  la  résultante  naturelle 
des  progrès  accomplis  dans  les  sciences  et  les  diverses  formes  de  la 
civilisation  moderne,  conséquence  logique  du  bien-être  général? 

Avec  les  améliorations  de  leur  façon  de  vivre,  le  citadin  et  le 
campagnard  ont  voulu  jouir  des  beautés  de  la  nature,  en  concentrant 
un  jardin  auprès  de  leur  habitation  et  en  installant  des  fleurs  et 
des  plantes  jusque  dans  l'appartement  ou  sous  un  abri  vitré,  chaufio 
pendant  l'hiver,  qui  provoque  dans  la  mauvaise  saison  l'illusion 
des  beaux  jours. 

A  l'extérieur,  sur  les  mers  libres,  de  hardis  navigateurs,  des 
explorateurs  intrépides  se  sont  dirigés  vers  l'inconnu  et  ont  rapporté 
à  la  mère  patrie  les  richesses  de  la  Flore  exotique.  Des  jardins 
d'études,  les  nouvelles  venues  se  sont  dirigées  chez  les  horticulteui's 
de  profession  qui  les  ont  multipliées  et  propagées.  Plus  d'une  fois, 
la  perspicacité  des  fleuristes  les  a  conduits  à  féconder  et  à  croiser 
entre  elles  les  indigènes  avec  les  étrangères.  Ces  tentatives  ont 
souvent  été  heureuses  et  nos  jardins,  comme  nos  serres,  y  ont  gagné 
des  formes  inédites  de  végétaux  cju'il  eût  paru  téméraire  d'espérer 
auparavant. 

Les  expositions  publiques  ont  été  de  brillantes  occasions  oflertes 
à  nos  horticulteurs  de  faire  connaître  les  nouveautés  obtenues  par 
les  chercheurs,  ou  réalisées  par  un  travail  persévérant  de  sélection, 
d'hybridation  ou  d'acclimatation.  A  son  tour,  la  presse  a 
proclamé  leur  valeur. 

C'est  alors  que  les  administrations  départementales,  municipales 
ou  autres,  devenant  plus  mondaines,  ont  transformé  le  macadam  des 
avenues  et  des  places  publiques  en  oasis  de  verdure  et  de  fleurs. 

La  perfection  florale  s'est  manifestée  dans  le  domaine  de  la  pleine 
terre,  avec  les  espèces  ligneuses  ou  herbacées,  et  sous  l'abri  chauff*é 
où  s'épanouissent  les  feuillages  et  les  inflorescences  des  plantes 
étrangères. 


D02  FRANGE 

Combien  les  maîtres  du  siècle  dernier  seraient  surpris  aujourd'hui, 
devant  nos  collections  de  Rosiers  remontants,  de  Dahlias  multiflorcs, 
de  Chrysanthèmes  à  grandes  fleurs  !  Avec  quel  enthousiasme  ils 
viendraient  saluer  le  développement  inattendu  de  nos  corbeilles  de 
Pélargoniums  zones,  des  groupes  de  Glaïeuls  hybrides  et  des 
bordures  de  Bégonias  tubéreux  ou  de  plantes  à  feuillage  coloré  ! 

Quant  aux  serres  d'Orchidées,  de  Fougères,  de  Broméliacées, 
d'Aroïdées,  de  Gloxinias,  de  Galadiums  et  de  tant  d'autres  perles 
d'au  delà  des  mers,  ce  serait  un  véritable  éblouissement  pour  nos 
ancêtres  qui,  cependant,  ont  préparé  la  voie  du  progrès  par  leurs 
recherches  et  leurs  observations. 

Ce  que  l'on  a  découvert  pendant  les  cent  dernières  années  est 
immense.  Nos    successeurs  aui'ont-ils  jamais    le  même   bonheur? 
Il  est  permis  de  l'espérer,  en  présence  de  l'ardeur  juvénile  de  nos 
explorateurs,  et  des  prodiges  de  patience  et  de  combinr.'-oD  de  n 
cultivateurs  qui  étudient,  qui  fécondent  et  qui  sélectionnent. 

Nous  examinerons  rapidement  la  Floriculture  sous  ses  diverses 
formes  arbustives  ou  herbacées,  robustes  à  l'air  libre  ou  frileuses 
dans  la  serre,  et  nous  aurons  garde  de  négliger  l'approvisionnement 
des  décors  floraux  :  bouquets,  corbeilles,  couronnes  et  parures  qui 
sont  devenus  les  amis  et  les  confidents  de  notre  existence. 

Abordons  d'abord  la  classique  «  Reine  des  Fleurs  ». 

Depuis  cent  ans,  nous  possédons  la  Rose  remontante.  Le  Rosier  a 
été  sectionné  par  tribus  de  Bengale,  de  Thé,  de  Noisette,  d'Ile- 
Bourbon,  de  Perpétuelles,  auxquelles  se  sont  ajoutées  les  Hybrides, 
les  Mousseuses,  obtenues  par  croisement  ou  par  écart.  Les  Polyanthas 
et  les  Rugosas  de  l'Extrême-Orient  ont  apporté  des  formes  nouvelles. 

Les  environs  de  Paris,  de  Brie-Gomte-Robert,  de  Lyon,  d'Angers, 
d'Orléans,  de  Nice  sont  des  centres  de  grandes  cultures  de  Rosiers 
greffes  ou  francs  de  pied. 

Les  semeurs  tels  que  Hardy,  Desprez,  Prévost,  Lartay,  Vibert, 
Cochet,  Guillot,  Beluze,  Vcrdier,  Portemer,  Lévôque.  Ducher, 
Lacharme,  Jamain,  Pernet,  Levet,  Margottin,  Damaizin,  Liabaud, 
Vigneron,  Moreau,  Nabonnand,  Bonnaire  nous  ont  dotés  de  précieuses 
variétés  qui  se  rencontrent  dans  toute  roseraie  bien  ordonnée. 

Quoi  de  plus  frais,  de  plus  brillant,  de  plus  gracieux  que  les  Roses 
Reine  des  Iles-Bourbon,  Souvenir  de  la  Malmaison,  Louise  Odier, 
Clémence  Guillot,  Madame  Pierre  Oger,  de  la  tribu  Ile-Bourbon  ? 

Les  Roses  Aimée  Vibert,  Lamarque,  Ophirie,  Céline  Forestier, 
Solfatare,  William  Allen  Richardson,  de  la  section  Noisette? 

Les  Roses  Thé  Adam,  Sombrcuil,  Gloire  de  Dijon,  Madame  de 
Vati*y,  Homère,  Maréchal  Nicl,  Belle  Lyonnaise,  Catherine  Mcrmet, 


FRANCE  5o3 

Mademoiselle  Marie  Van  Houttc,  Madame  Lambard,  Souvenir  de 
Paul  Neyron,  Anna  Olivier,  Jean  Duclier,  Jules  Finj^er,  Reine 
Marie-IIenrielle,  Madame  Eugène  Verdier,  Honorable  Kdilli  GiUord, 
Francisca  Kriiger,  Beauté  de  l'Europe,  Souvenir  de  Thérèse  Levet  ? 

Les  Roses  du  Bengale  Cramoisi  supérieur,  Ilermosa,  Appoline  ? 

Les  Hybrides  plus  rustiques  Baronne  Prévost,  John  Hopper,  Jules 
Margottin,  Duchesse  de  Cambaccrès,  Madame  ^'ictor  ^'^•rdier,  Made- 
moiselle Thérèse  Levet,  Abel  Grand,  Coqueite  des  blanches,  Elisabeth 
Vigneron,  Monsieur  Boncenne.  La  France,  Duc  d'Edimbourg,  Baronne 
de  Rothschild,  Paul  Xeyron,  Hortense  Mignard,  Captain  Christy, 
Jean  Liabaud,  Magna  Gharta,  Ulrich  Brunner,  Merveille  de  Lyon  ?... 

Combien  de  centaines  de  belles  Roses  à  floraison  remontante  et 
à  rameaux  courts  ou  sarmenteux  pourraient  être  intercalées  parmi 
celles-là,  citées  à  peu  près  dans  l'ordre  de  leur  naissance? 

Le  Lilas  compte  de  nombreuses  variétés  à  panicules  blanches, 
roses,  lilacécs  ou  carmin  violacé,  et  des  fleurons  doidiles,  depuis  18^8, 
véritable  succès  du  fécondatem'  Victor  Lemoine,  à  Nancy. 

La  Pivoine  en  arbre,  aux  fastueuses  corolles,  a  multiplié  ses  nuances 
avec  ses  protecteurs  Noisette,  Jacques,  Mathieu,  Margat,  Verdier, 
Modeste  Guérin,  His,  Paillct,  Callot,  Lémon,  Demay,  Méchin, 

La  Clématite  a  élargi  son  disque  ivoire,  mauve,  azuré  ou  purpurin, 
et  brave  nos  hivers,  festonnant  treillages  et  berceaux. 

L'Althéa  syrien  épanouit,  fin  été,  ses  corolles  simples  ou  doubles, 
blanc  de  neige,  rose,  rouge,  violet,  azuré,  unicolores  ou  marbrées. 

LeDierville  rose  a  gagné  des  tons  crémeux,  vineux,  carnés  ou  grenat. 

L'Hydrangée  se  couvre  d'inflorescences  à  grand  efl'et. 

Les  gracieux  Céanothes,  aux  thyrses  albâtre,  gris  de  lin,  bleu 
cendré,  fleurissent  sans  relâche  le  premier  plan  de  nos  massifs. 

Toute  une  série  d'arbres  et  d'arbustes  transportés  du  jardin  fruitier 
au  parc  d'agrément.  Cerisiers,  Pêchers,  Pruniers,  Amandiers,  Gro- 
seilliers, Ponmiiers  sont  gracieux  par  lem'  floraison  à  double  corolle 
ou  parfumée,  et  par  l'aspect  séduisant  de  leurs  fruits  minuscules. 

Les  Spirées,  si  variées  par  leur  aspect  et  l'époque  de  leur  floraison, 
s'imposent  au  jardinier  paysagiste. 

Les  Staphyliers,  Xanthocéras,  Aubépines,  Seringats,  Deutzias, 
Cornouillers,  Genêts,  Viornes,  Cytises,  Buddleias,  Chœnomèles, 
Chèvrefeuilles,  Forsythias,  Jasmins,  Bignoncs  deviennent  les  sous- 
bois  fleuris  ;  les  futaies  et  taillis  se  composent  de  beaux  arbres 
et  de  robustes   Conifères,   rapportés  des  cinq  parties  du  monde. 

La  Dendrologie  florale  est  riche  en  arbres  et  arbustes  de  pleine 
terre  ;  les  pépinières  ont  su  les  i)ropager. 

Les    genres    et    les   espèces  à  feuilles    persistantes  ;     Alaterne, 


3o4  FRANCK 

Andromède.  Aucuba,  Buis,  Chèvrefeuille,  Ciste,  Cotonéastcr,  Epine- 
Muette,  Fusain,  IIoux,  Laurier,  Lierre,  Magnolia,  Osmanthe, 
PhilljTea,  Troène,  Yucca,  ont  modifié  le  ton  de  leur  feuillage  et 
proeurent  au  paysagiste  de   sérieux  motifs  de   décor  d'hiver. 

Sous  certaines  zones  favorables,  les  plus  beaux  de  nos  végétaux 
demi-rustiques  :  Camellia,  Rhododendron,  Magnolia,  Azalea,  épa- 
nouissent à  l'air  libre  leur  superbe  floraison,  aujourd'hui  augmentée 
d'espèces  distinctes,  d'origine  asiatique  ou  américaine,  et  de  variétés 
qui  diffèrent  par  les  nuances  délicates  ou  éclatantes  de  leurs  corolles. 

Quant  à  la  flore  australienne,  si  riche  et  si  originale,  elle  a 
retrouvé  son  habitat  sous  le  ciel  lumineux  et  les  nuits  diaphanes 
des  rivages  privilégiés  de  notre  mer  bleue. 

La  serre  et  lorangerie  ont  hérité,  dans  une  large  mesure,  de  ces 
végétaux  sensibles  aux  températures  basses  ou  changeantes  :  les 
Palmiers,  les  Cycadées.  aux  belles  proportions,  les  Fougères  au 
feuillage  fin.  les  curieuses  Broméliacées,  les  coquets  Caladiums,  les 
bizarres  Anthuriums,  l'étrange  feuillage  des  Crotons,  les  bijoux 
Sonérilas  et  Bertolonias,  les  Nepenthès  aux  urnes  aériennes,  et  le 
ravissant  essaim  des  Orchidées,  ces  «  Fleurs  de  Paradis  »  qui  ont 
changé  complètement  la  physionomie  de  nos  fêtes  privées  ou 
publiques,  la  fleur  joue  un  rôle  si  puissant  de  séduction. 

Et  toutes  ces  plantes  à  fleurs  :  les  Cinéraires  de  Ténériffe,  les 
Calcéolaires  du  Pérou,  les  Gloxinias  et  les  Gesnérias  du  Brésil,  les 
Achimènes  du  Mexique,  les  Primevères  de  la  Chine  et  du  Japon,  les 
fines  Bruyères  du  Cap,  les  Cyclamens  de  Perse,  les  Streptocarpus 
africains,  les  Pélargoniums  grandiflores,  toutes  charmantes  plantes 
florales,  qui  viennent  égayer  les  tons  émeraude  des  Aralias,  des 
Araucarias,  des  Asparagus,  des  Aspidistras,  des  Dracénas,  des 
Fougères,  des  Ficus,  des  Pandanus,  des  Phormiums,  plantés  dans 
le  jardin  d'hiver  ou  garnissant  les  tablettes  du  conservatoire  vitré  ? 

Aux  anciens  parterres,  réminiscence  du  style  hollandais,  plantés 
par  quartiers,  de  Renoncules,  d'Anémones,  de  Narcisses,  de  Jacinthes 
et  de  Tulipes,  ont  succédé  des  bordures  et  des  corbeilles  à  feuillage 
coloré  ou  à  floraison  abondante  et  prolongée: 

Le  Pélargonium  zone  ayant  quadruplé  ses  types  par  la  corolle 
pleine,  la  feuille  peltéc  et  le  feuillage  maculé  ou  bordé  blanc  de  lait, 
bronze,  incarnat  ou  beurre  frais  ; 

Le  Fuchsia  et  ses  vingt-cinq  ou  trente  espèces  américaines,  aux 
grelots  simples  ou  doubles,  préférant  les  milieux  ombragés  ; 

Les  Pentstémons,  les  Lobélias,  les  Sauges,  les  Agératums  aux 
épanouissements  successifs  ; 

Le  Lantana,  résistant  au  soleil,  et  l'Héliotrope,  aux  senteurs  fines; 


FRANCE  OOO 

Le  Pétunia  et  la  Verveine  étalant  leurs  rameaux  fleuris  sur  le  sol, 
ou  accrochés  aux  branches  des  phintcs  voisines; 

Les  Véroniques  sous-ligneuses,  la  Dentelaire  céleste,  l'Anthémis 
blanc  ou  jaune,  le  rouge  Hibiscus,  plantes  oii  arbustes  de  garniture; 

Et  la  phalange  constamment  renouvelée  des  Bégonias  tubéreux, 
coquets  dans  l'ensemble  ou  dans  les  détails.  La  preuiière  fleur  double 
apparut,  il  y  a  vingt  ans  environ,  chez  Victor  Lemoine,  et  s'est 
accentuée  encore  chez  les  fleuristes  nancéiens  ; 

Et  notre  vieil  Œillet,  toujours  jeune,  qui  sait  dresser  ses  tiges 
ou  les  concentrer  en  buisson  et  perpétuer  sa  jolie  floraison,  restant 
l'emblème  de  l'élégance,  sous  la  main  habile  du  fleuriste  lyonnais  ; 

Enfin,  l'avalanche  de  petits  végétaux  à  feuillage  vert,  carmin, 
pourpre,  crème  ou  doré  :  Alternanthères,  Acliyrauthes,  Antennaires, 
Centaurées,  Citronnelles,  Coléus,  Échévérias,  Irésines,  Lobélia  érine, 
Menthes,  Phlox  sétacé,  Pyrèthres,  Orpins,  Joubarbes,  Spergules, 
dont  l'abus  de  la  mosaïculture  n'a  pas  même  ralenti  la  vogue. 

Les  plantes  dites  à  bulbes,  ognons  ou  rhizomes  éclairent  le  jardin 
ou  la  serre  de  leurs  nuances  vigoureuses,  tendres  ou  flamboyantes, 
ou  même  le  salon,  car  l'épanouissement  d'une  tige  de  Jacinthe 
ou  de  Glaïeul  détachée  de  la  souche  se  continue  lorsque  sa  base 
séjourne  dans  l'eau. 

Les  Lis  et  les  Amaryllis  indigènes  ou  exotiques,  plantes  de  haute 
lignée,  y  dégageront  leurs  parfums.  Les  plus  modestes  Jacinthes, 
Iris,  Narcisses,  Jonquilles,  Tulipes  présentent  les  mêmes  avantages, 
et  les  tiges  des  Tubéreuses,  Galtonias,  Montbretias,  Freesias,  Hémé- 
rocalles,  Funkias,  Scilles,  Tigridies.  Renoncules,  Anémones,  et  les 
frais  Muguets  et  Cyclamens,  si  précieux  au  printemps. 

Et  les  Agapanthes.  les  Clivias,  les  Tritomas,  les  Fritillaires  ! 

Nous  y  ajouterons  le  Canna  ou  Balisier  de  l'Inde,  la  plante  du  jour, 
devenue  complètement  décorative,  par  suite  des  croisements  combinés 
qui  ont  donné  à  sa  floraison  un  éclat  incomparable,  se  dégageant 
d'un  feuillage  ample,  étofle,  de  belle  prestance.  Le  dernier  mot  de 
la  Ville  de  Paris,  qui  travaille  la  plante,  ni  celui  du  «  Père  Canna  », 
Crozy,  de  Lyon,  n'est  ])as  encore  dit  ! 

La  transformation  du  Glaïeul,  par  Lemoine,  de  Nancy,  n'est-elle 
pas  un  autre  triomplie  de  la  Floriculture  moderne?  Après  Souchet  et 
ses  continuateurs  Souillard  et  Brunclet,  après  Coin*ant.  Truflaut, 
Verdier,  qui  ont  travaillé  le  Glaïeul  de  Gand,  Victor  Lemoine  a  su 
marier  l'Hybride  et  ses  générations  avec  de  belles  demi-barbares,  filles 
du  Cap.  de  Natal  et  de  Java,  aux  formes  insolites.  Or,  la  progéniture 
est  devenue  cette  double  série  de  Glaïeuls  à  macule  ou  à  grande  fleur 
qui  nous  promettent  encore  de  nouvelles  surprises. 


5o6  FRANCE 

Déjà  le  pinceau  du  hardi  fécondateur  nancélcn  avait,  par  ses 
agissements  polliniques,'  troublé  —  au  profit  des  jardins  —  la  vie 
calme  du  Montbretia  vermillon,  des  Pourpiers  à  grandes  fleurs,  de 
la  Poteutille  rampante,  des  Pyrèthres  vivaces,  des  Dauphinelles 
azurées,  du  Streptoearpus  toujours  fleuri,  en  doublant  leurs  formes 
ou  en  modifiant  leurs  coloris,  comme  il  avait  révolutionné  les  genres 
Bégonia,  Fuchsia,  Pétunia,  Pélargouium,  Bouvardia,  etc. 

Les  plantes  aquatiques  ont  repris  faveur.  On  a  trop  répété 
que,  dans  un  jardin,  une  pièce  d'eau  sans  fleurs  n'était  plus 
qu'un  vulgaire  bassin...  Si  l'aquarium  oflert  à  la  Reine  des  eaux, 
Victoria  regia,  n'est  pas  à  la  portée  de  toutes  les  bourses,  ne  peut-on 
se  contenter  des  espèces  rustiques  choisies  parmi  les  genres  Acore, 
Aponogeton,  Butome,  Caltlia,  Carex,  Iris,  Lythrum,  Menyanthes, 
Nelumbium,  Nuphar,  Pontederia,  Rumex,  Sagittaria,  Thalia,  Typlia, 
des  sections  amphibies,  émergées,  immergées,  flottantes  ou  nageantes? 

Comme  opposition,  la  flore  alpine,  avec  ses  petites  sauvages 
arrachées  à  la  montagne,  sait  donner  de  la  vie  aux  ruines,  aux 
rocailles,  aux  rochers  jetés  dans  le  parc  d'ornement. 

Imitant  le  grand  artiste  Barillet-Deschamps,  nos  architectes  paysa- 
gistes ont  su  harmoniser  les  efl'ets  de  feuillage  des  plantes  à  rapide 
végétation  avec  le  tapis  ondulé  des  pelouses  et  les  richesses 
arbustives  ou  florales  ci-dessus  énumérées.  De  ce  fait,  plus  d'une 
espèce  négligée  s'est  vue  choyée,  recommandée,  propagée.  Les  Musa, 
Solanum,  Nicotiana,  Ricinus,  Montanoa,  Polygonum,  Acanthus, 
Senecio,  Rheum,  Datura,  Wigandia,  Gunnera,  Colocasia,  Verbesina. 
Ferula,  Ferdinanda,  Eryngium,  Onopordon,  et  nos  vieux  Cannas, 
n'ont-ils  pas  eu,  à  cette  occasion,  les  honneurs  bibliographiques 
de   deux  maîtres,  Léonce  de  Lambertye,  Edouard  André  ? 

Et  les  Arroches,  les  Poirées,  les  Cardons,  les  Choux-Frisés  ou 
Géants  ?  L'Utile  veut  et  obtient  sa  place  au  jardin  d'agrément  ! 

Ce  concert  harmonieux  de  la  Nature  a  donné  la  note  légère  aux 
Graminées.  Les  Bambous  de  l'Extrême-Orient,  Eulalias  et  Maïs 
panachés  du  Japon,  Gynériums  de  l'Argentine  et  Gymnotrix  de 
rUruguay,  Phalaris,  Roseaux,  Panics,Lagures,  Pennisetums,  Brizes, 
Agrostides  et  Paturins  des  Deux-Mondes,  aux  tiges  fluettes  et 
gracieuses,  aux  panicules  vaporeuses,  aux  tremblants  épis,  se  sont 
élevés,   de  comparses,  aux  premiers  rôles  de  la  symphonie  végétale. 

Les  éclaireurs  de  cette  mai'che  en  avant  de  l'armée  des  fleurs  sont 
certainement  les  plantes  annuelles  ou  vivaces. 

Elles  aussi  ont  vu  leurs  rangs  s'ouvrir  aux  nouvelles  venues,  et 
s'agrandir  de  variétés  nées  de  la  sélection  ou  du  croisement. 

L'exemple  en  est  généreusement  fourni  par  les  plantes  annuelles  ; 


FRANCE  5o7 

Amarantes,  Balsamines,  Belles-de-nuit,  Brachycomes,  Capucines, 
(lentaurccs.  Clarkias,  Collinsias.  Col(i(]uintes.  Coquelourdes,  Go- 
réopsis,  Dauphinelles,  Gilias,  Giroflées,  Godélias,  Ipomées,  Juliennes, 
Lavatères,  Linaircs,  Lupins,  Mimules,  Myosotis,  Némophiles, 
Nigelles,  Phlox  de  Drummond,  Pois  de  senteur,  Pourpiers,  Reines- 
Marguerites,  Salpiglossis,  Saponaires,  Scahieuses,  Séneçons,  Tagètes, 
Viscarias,  Zinnias...  Elles  ont  pu  se  sectionner  par  rang  de  taille  ou 
par  coloris,  le  semis  reproduisant  leurs  caractères  principaux. 

Parmi  les  plantes  bisannuelles,  ou  semées  à  l'automne,  les  Campa- 
nules, les  Coquelicots,  les  Enothèrcs,  les  Gaillardes,  les  Mauves,  les 
Mimules,  les  Mufliers,  les  Myosotis,  les  Œillets  de  Chine,  les  Pavots, 
les  Primevères,  les  Schizanthus,  les  Silènes,  les  Staticés,  lesThlaspis, 
les  Trachélies,  les  Valérianes  égaient  le  jardin  par  leur  feuillaison 
précoce  et  leurs  fleurs  délicates  ou  vigoureuses. 

Et  la  Pensée  qui  suscite  un  commerce  de  fleurs  blanches  ou 
<(  noires  »,  pour  la  confection  de  couronnes  ou  d'autres  emblèmes 
funéraires  '^ 

Et  l'Immortelle  qui  vient  par  milliers  de  douzaines  de  fleurs  donner 
une  valeur  aux  «  souvenirs  éternels  »...  ? 

Et  la  Rose  trémière,  un  des  plus  heureux  motifs  floraux,  s  alliant 
aux  massifs  de  verdure,  en  repoussoir  ? 

Pénétrant  dans  le  champ  des  plantes  vivaces,  celles  dont  l'existence 
est  prolongée  et  qui  se  multiplient  par  séparage  ou  division,  la  main 
de  l'homme  a  su  perfectionner  les  types  et  augmenter  le  nombre  des 
variétés.  Parmi  les  beaux  genres  rustiques,  on  compte  : 

Les  Astères  indigènes  ou  américaines  qui  approvisionnent,  en  toute 
saison,  les  fleuristes  de  grappes  d'étoiles  aux  rayons  lactés,  rubis, 
grenat,  améthyste,  azur,  turquoise,  vieux  rose,  lilas,  pourpre,  sur 
un  cœur  topaze  ou  safran  ; 

L'Ancolie  aux  clochetons  en  cornets  ruches,  teintés  bleu  ou  rose, 
violet,  blanc  ou  canari  ; 

La  Campanule  aux  espèces  érigées  ou  gazonnantes,  garnissant 
jusqu'aux  murailles  de  leurs  coupes  d'albi\tre  ou  de  saphir. 

L'Œillet  de  Poète  disparaissant  sous  ses  «  bouquets  tout  faits  » 
mouchetés,  panachés,  striés,  ponctués,  granités  ou  veloutés  ; 

La  Pivoine,  splendide  aux  premiers  plans  ou  dans  les  lointains  par 
sa  floraison  à  grand  cfl'et,  blanc  de  neige,  incarnat,  carmin  glace, 
crème,  rose  corallin.  gros  rouge,  ponccau  ou  pourpre  violacé  ; 

Le  Phlox  pyramidal  ou  acuminé,  portant  haut  et  ferme  des  bouquets 
de  fleurons  frais  de  couleur  unie,  striée  ou  étoilée  ; 

Le  Picd-d" Alouette  réunissant  sur  ses  longs  épis  toutes  les  phases 
de  la  couleur  céleste,  bleu  de  ciel,  lapis,  outre-mer,  violet,  indigo. 


5o8  FRANCE 

Les  Soleils,  robustes,  dont  le  plateau  à  rayons  dorés  n'est  pas 
déplacé  au  grand  jardin,  isolé  ou  jeté  dans  les  lointains  ; 

Les  modestes  Violettes,  avec  leurs  quarante  ou  cinquante  variétés 
formant  de  charmantes  bordures  parfumées  ou  des  gazons  fleuris 
avec  les  Primevères,  Auricules,  Hépatiques,  Scilles  et  Crocus  ; 

D'autres  espèces  encore,  parmi  les  robustes,  à  longues  tiges, 
comme  les  Galanes,  Gauras,  Digitales,  Juliennes,  Liatris  et  Lychnides; 
ou  naines,  à  la  façon  des  Pâquerettes,  des  Arabettes  et  Alysses  ;  à 
floraison  soutenue  comme  les  Asclépias,  ou  d'arrière-saison,  par 
exemple  l'Anémone  du  Japon  ; 

Enfin  le  Chrysanthème  rivalisant  avec  le  Dahlia  pour  l'ornemen- 
tation florale  de  l'automne  et  la  riche  palette  de  couleurs.  Le  Midi, 
favorable  à  la  maturité  de  la  graine,  en  a  inondé  le  continent. 
Déjà,  les  catalogues  spéciaux  ont  annoncé  des  milliers  de  variétés 
de  Chrysanthèmes. 

Ce  suprême  cadeau  de  la  Chine  et  du  Japon,  qui  a  suscité  l'organi- 
sation de  sociétés  et  d'expositions  à  lui  seul  consacrées,  est  devenu 
l'ornement  prédestiné  du  champ  du  repos  et  la  ressource  inspiratrice 
du  peintre  de  fleurs.  Ne  cherche-t-on  pas,  comme  au  Dahlia,  de  lui 
refaire  une  seconde  jeunesse,  avec  des  fleurs  simples,  des  ligules 
planes,  tuyautées  ou  chiffonnées?  Il  est  encore  de  beaux  jours  pour  le 
Chrysanthème  1 

Introductions  nouvelles.  —  A  côté  de  l'amélioration  provoquée 
par  la  culture  et  par  les  semis,  on  doit  compter  avec  les  importations  de 
plantes  appartenant  à  des  genres  inconnus  ou  des  espèces  inédites. 

Les  pays  lointains  sont  explorés  par  des  botanistes  français  ou 
étrangers  qui  voyagent,  soit  aux  frais  de  l'Etat,  soit  aux  frais  de 
grands  établissements  publics  ou  privés,  soit  même  à  leurs  risques  et 
périls,  entraînés  par  l'amour  de  l'art,  malgré  les  dangers  à  courir. 

L'histoire  de  ces  vaillants  pionniers  serait  une  des  plus  belles 
pages  de  notre  horticulture  nationale. 

La  grande  famille  des  Orchidées  est  celle  qui  s'est  montrée  la  plus 
généreuse  envers  les  chercheurs  de  ces  «  colibris  »  végétaux  : 
Angraecum,  Cypripedium,  Cattleya,  Cœlogyne,  Dendrobium,  Epi- 
dendrum,  L.elia,  Lycastc,  Masdevallia,  Maxillaria,  Oncidium, 
Odontoglossum,  Phakenopsis,  Sobralia,  Vanda  et  Zygopetalum. 

Combien  de  Broméliacées  :  Billbergia,  Caraguata,  Nidularium, 
Pitcairnia,  Tillandsia,  Vriesea...,  qui  décorent  nos  galeries  vitrées 
ou  nos  salons,  et  qui,  dans  leur  retraite,  ont  failli  coûter  la  vie  a 
un  explorateur  passionné  pour  ces  bijoux  de  la  nature! 

Leur   enthousiaste  ami,   et  leur  historiographe  en  même  temps, 


FRANCE 


5o9 


M.  Edouard  André,  a  voulu  contempler  ces  perles  précieuses  et 
les  étudier  dans  leur  pays  natal.  Il  en  a  rapporté  lui-même,  en  iS;^!. 
ou  introduit  vivantes  depuis,  un  grand  nombre  de  nouveautés  parmi 
lesquelles  nous  notons  les  espèces  suivantes 


JEchmea  Drakcana,  Ecuador,  1882. 
Ananas  Al)acaxi,  lin'sil,  1890. 
Anlhurium   Antlrcanum,   Colombie, 

iS-G. 
Anlliuiiuui  Uochardi, Colombie,  1876. 
liomaiea  Kallu-eyeri,  Ecuador,  1878. 
Billbergia  Breaulcana,  France,  1884. 

—  ve.xillaria,  —        1889. 

—  blireiana,  —  — 
Coburgia  tricliroma  spcciosa,  Ecua- 
dor, i8:r). 

Caraguata  Van  Yolxcmi,  Colombie, 

1870. 
Coutarca  Scherfliana,  Colombie,  1876. 
Caraguala  cardinalis,         —  — 

—  sanguineu.         —         1878. 

—  Morreniaua,       —  — 

—  conifera,  Ecuador,  1880. 

—  Audroana,  Colombie,  1881. 
Eupatorium     serrulalum,    Uruguay, 

1890. 

Epidendrum  aracbnoglossum,  Co- 
lombie, 1878. 

Genista   Andreana,  France,  18S6. 

Gynandropsis  coccinca,  Colombie, 
18:6. 

Hcmitclia  Paradte,  Colombie,  187G. 

Hedera  Ilelix  aurantiaca,  France, 
1884. 

Ismene  Andreana,  Ecuador,  1880. 

Loasa  vulcanica,  —  1879. 

LatLyrus  pubescens,  Uruguay,  1870. 

Monnina  obtusilolia,  Colombie,  1876. 

Macroscepis  trislis,  Ecuador,  i883. 

Nectandra  angustifolia,  Uruguay, 
1802. 

Ncumannia  arcuata,  Colombie,  1876. 

Odontoglossum  crispum  Mariœ,  Co- 
lombie, 1876. 

Onoseris  Drakeana,  Colombie,  1878. 


Oreopanax    Andreanum,     Ecuador, 

1880. 
Philodendron  gloriosum,  Colombie, 

187G. 
Philodendron  Mamei,  Ecuador,  1880. 
—  Andreanum,  Colombie, 

1890. 
Podachii'nium     andiuum,     Ecuador, 

1880. 
Passidora  atomaria,  Ecuador,  1880. 
Phyllanthus  salviuîfolius,  Colombie, 

1880. 
Puya  Gigas,   Colombie,    1878. 

—      pastcnsis,   ColomI>ie,   1878. 
Pitcairnia  Poortmani,  Ecuador,  1882. 
Rubus  nubigenus  macrocarpus,  Co- 
lombie, 1876. 
Streplosolcn  Jamesoni,  Ecuador,  1878. 
Stenomesson     Ilartwcgii,     Ecuador, 

1878. 
Solanum  Poorlmani,  Ecuador,  1882. 
Scnecio  sagiltifoliu.s,  Uruguay,  1890. 

—      leucostacliys,      —  — 

Sicana  atropurpurca,  Paraguay,  1890. 
Triteleia  uniflora  cœrulea,  Uruguay, 

1890. 
Tillandsia  Arequitae,  Uruguay,  1890. 

—  microxiphion,    Uruguay, 
1890. 

Tillandsia  Armada*,  Colombie,  1898. 

—  umbellata,  Ecuador,  1884. 

—  Duralii,  Uruguay,  1890. 

—  Lindcnilricolor,  Ecuador, 
1878. 

Tillandsia  Lindeni  violacea,  Ecua- 
dor, 1878. 

Tournefortia  cordifolia,  Ecuador, 
1882. 

Tydœa  Cecilia;,  Colombie,  187G. 

Yerbesina  Mameana,  Ecuador,  1882. 


Et  beaucoup  d'autres  plantes  parmi  lesquelles  de  jolies  Orchidées. 
L'une  des  plus  belles  d'entre  les  nouveautés  découvertes  par 
M.  André,  YAnthiu'iiim  Andreanum,  a  lait  sensation  quand  elle 
parut  sur  la  scène  horticole,  et  sa  vogue  dure  toujours. 

Flouiculture  régionale.  —  Paris  est  le  débouché  insatiable  des 
plantes  vertes  ou  fleuries,  et  des  fleurs  destinées,  les  unes  au  décor 
des  jardins  ou  des  appartements,  les  autres  à  la  confection  de  bouquets, 
couronnes  ou  parures,  pour  la  consécration  de  cérémonies  et  de  fêtes 
publiques  ou  privées. 

De  notre  temps,  le  nombre  des  marchés  aux  fleurs  parisiens  a 
décuplé  ;   des  magasins  de  plantes  se   sont  installés  dans  tous  les 


5 10  FRANCE 

quartiers.  Des  charrettes  de  fleurs  circulent  dans  les  rues;  des  kiosques, 
des  étalages  sont  aflectés  au  montage  des  bouquets  à  la  main  ;  et 
l'on  ne  compte  plus,  nulle  part  en  France,  les  circonstances  ni  les 
jours  où  la  Fleur  devient  un  hommage  de  politesse  ou  d'amitié,  un 
symbole  d'espérance  ou  de  souvenir. 

Ou  peut  dire  que  la  fleur  n'est  plus  un  luxe,  mais  un  besoin  entré 
dans  nos  mœurs. 

La  passion  des  fleurs  ne  se  refroidit  pas  en  contre-saison.  Aussi 
les  praticiens  ont-ils  organisé  des  ateliers  de  forçage  et  des  conser- 
vatoires, pour  hàtcr  ici,  retarder  là,  de  façon  à  pouvoir,  en  tout  temps, 
donner  satisfaction  au  goût  du  jour. 

La  région  parisienne,  c'est-à-dire  Paris  et  dix  lieues  à  la  ronde 
et  notre  région  Sud,  d'Hyères  à  Menton,  suffisent  à  peine  à  répondre 
aux  commandes.   Télégraphe,  téléphone  et  trains  express  son*  ' 
auxiliaires  rapides  de  cette  élévation  de  l'esprit  vers  les  beautés  de 
l'art  et  de  la  nature. 

Un  profane  ne  se  douterait  pas  que  notre  capitale  cache,  dans  les 
replis  de  sa  ceinture,  un  pareil  arsenal  de  serres  et  de  bâches 
consacrées  au  forçage  des  Roses  et  des  Lilas. 

L'humble  Violette  occupe  des  milliers  de  châssis,  bénéflce  de  la 
famille  du  jardinier  ou  du  maraîcher  qui  l'exploite,  alors  que 
l'aristocratique  Orchidée  arrive  de  Versailles  et  des  environs,  — 
au  nord  jusqu'au  A'^ésinet,  à  l'est  jusqu'à  Ghàtillon,  —  et  ne  dédaigne 
plus  l'éventairc  du  faubourg  ou  du  marché. 

Parcourons  un  instant  la  banlieue  parisienne  et  jetons  un  coup 
d'œil  sur  les  jardins,  modestes  en  apparence,  mais  riches  en  produit, 
des  spécialistes  : 

Avant  de  quitter  la  Ville,  nous  trouvons  l'Avenue  de  Châtillon, 
produisant  les  Roses,  les  Orchidées,  les  plantes  annuelles  en  pot,  les 
arbustes  de  décor; 

La  Glacière  continuant  ses  Orangers,  Grenadiers,  Eugénias, 
Ganiellias,  Myrtes  et  Nériums  en  caisse,  y  ajoutant  les  plus  modestes 
Cyclamens,  Pervenches,  Héliotropes  et  Lantanas. 

Franchissons  le  mur  d'enceinte  : 

Bagneux  se  livre  à  la  culture  de  l'Hotéia  paniculé  et  au  Muguet, 
au  Rosier  pour  la  vente  de  la  fleur,  à  diverses  plantes  destinées  à 
la  (<  fleur  coupée  ». 

Bagnolet  et  Rosny  sont  abondamment  pourvus  de  Thym  et  de 
Buis  à  bordures,  de  Jacinthes  parisiennes,  de  Staticés  faux  Arméria, 
de  Roses  Pompon  de  Bourgogne. 

Belle  ville  chauffe  le  Rosier  et  produit  la  petite  Fougère. 


FIt,\.NCE  OII 

Boulogne  cl  Billancourt  approvisionnent  le  quai  d'Anthémis, 
de  Houvardias,  de  Pensées. 

Bourg-la  Reine  et  Fontenay-aux-Roses  lurceut  ICEillct  et  la 
Violette  et  cueilleut  les  Roses  des  pépinières.  Fouleuay  l'ait,  en  plus, 
les  Soleils  vivaces,  le  Chrysanthème  lacustre,  la  Pervenche,  la 
Gentiane,  le  Saxifrage  granulé  double,  l'Aspérule  odorante. 

Brie-Comte-Robert  prélève  le  droit  du  seigneur  sur  ses  roseraies 
et  le  transmet  aux  parisiennes,  le  soir,  par  le  «  Train  des  Roses.  » 

Charonne  produit  la  fleur  de  l'Oranger  sous  verre,  et  ne  perd  pas 
de  vue  la  petite  plante  marcliandc. 

Chevreuse,  par  ses  fleuristes  et  les  maraîchers,  amène  au  marché 
la  plante  en  bourriche  :  Pâquerette,  Pensée,  Julienne,  Mignardise, 
Oïlillct  de  poète,  Amarante,  Pyrèthrc,  Aubrietia,  Alysse,  Primevère, 
v-entiane,  Hépatique,  Saxifrage,  Arabis,  Myosotis,  Réséda,  Giroflée. 

Les  plantes  apportées  au  quai,  en  petites  bourriches  de  12  à  24 
plants,  comprenant  Anthémis,  Pélargoniums,  Fuchsias,  Pétunias, 
Ver^^.'nfs.  Coléus.  et  autres  espèces  à  parterre,  sont  l'œuvre  des 
jardiniers  de  Bagneux,  Malakolf,  Montrouge  et  Yanves,  un  des 
quartiers  les  plus  producteurs  de  l'horticulture  populaire. 

Clamart  et  ses  environs  jusqu'à  Bièvres  fournissent  les  Violettes 
de  Parme  et  des  Quatre-Saisons,  donnant  l'hospitalité  du  châssis 
à  l'Héliotrope,  au  Bégonia  tubéreux,  aux  Fougères,  à  la  Tubéreuse 
mexicaine  et  au  Cyclamen  de  Perse. 

Colombes, Bois-Colombes,  Taverny  s'appliquent  à  la  propagation 
des  Bégonias,  Gloxinias.  Cyclamens,  et  de  diverses  Gesnériacées. 

Fontenay-sous  Bois  ajoute  les  Orchidées  aux  Violettes,  la 
Primevère  de  Chine  aux  Œillets,  les  Cinéraires  et  les  Calcéolaircs 
aux  Narcisses  et  aux  Jacinthes  parisiennes,  sans  négliger  les  plantes 
vertes,  les  Fougères  et  les  Montbretias. 

Grenelle  cultive  en  grand  les  Cannas  et  les  Pensées. 

Ivry  a  la  renommée  des  Rosiers,  des  Œillets,  des  Lis,  Jacinthes, 
Tulipes  et  Tubéreuses. 

Malakoff  et  ses  alentours  relèvent  la  vieille  réputation  des 
plantes  vivaces  de  pleine  terre,  à  feuillage  ou  à  Heurs.  Ses  Chrysan- 
thèmes et  la  petite  plante  en  bourriche  y  viennent  à  profusion. 

Montreuil  inscrit  plus  de  600,000  francs  au  chapitre  de  ses  recettes, 
Vendant  aux  marchands  la  série  des  plantes  bulbeuses,  qui  s'étend  du 
Galtonia  à  l'Ornithogale,  de  la  Jacinthe  parisienne  au  Lis,  du 
Narcisse  à  la  Fritillaire,  soit  en  bulbes,  soit  en  gerbes  fleuries. 
Ajoutons  la  plante  en  pot  :  Primevère  de  Chine,  Grenadier,  Azalée, 
Hortensia. ..Et  la  fleur  cueillie  dans  la  grande  serre,  sur  les  Camellias, 
les  Gardénias,  les  Orangers  !  Et  la  grappe  du  Lilas  blanchie  sous 


012  FRANCE 

bâche  !  Et  les  capitules  du  Chrysanthème,  passés  au  blanc,  pour  la 
Toussaint,  dans  les  caves  destinées  à  létiolatde  la  Chicorée  sauvage! 

A  Montrouge,  un  des  centres  pourvoyeurs  du  marché  et  des 
commerçants  intermédiaires,  se  sont  multipliées  les  bâches  et  les 
serres  de  Lilas,  de  Rosiers,  de  Nériums  ou  Lauriers  roses,  de 
l'Hotéia.  du  Stévia  et  les  carreaux  des  plantes  dites  de  jardin. 

Neauphle-le-Château  fait  le  Glaïeul  et  les  Reines-Marguerites. 

Neuilly  sest  créé  ime  réputation  avec  le  Muguet. 

Picpus  force  le  Réséda,  les  Giroflées  (piarantaines  ou  parisiennes. 

Pierrefitte  fait  les  Œillets  de  pleine  terre,  de  toutes  catégories. 

Le  territoire  de  Romainville  varie  ses  cultures  :  Azalées  et 
Caraellias,  Violettes  et  Giroflées,  Œillets  et  Jacinthes  parisiennes, 
et  récolte  la  Rose  Cent-feuilles. 

Saint-Mandé  embaume  sa  clientèle  avec  les  Giroflées  et  le  Réséda. 

Sarcelles  s'adonne  au  Cyclamen  et  au  Montbretia. 

Santeny  et  Villecresnes  forcent  les  Rosiers  sous  bâche. 

Sceaux  et  sa  région  fabriquent  la  plante  dite  de  quai. 

Sèvres  se  livre  à  la  multiplication  des  plantes  vivaces,  au  forçage 
de  l'Azalée,  du  Rhododendron,  de  l'Hotéia... 

Vanves  chaufl'e  les  Rosiers,  les  Lilas,  les  Bouvardias  blancs,  les 
Primevères  de  Chine  et  crée  des  spécialités  de  plantes  vivaces  qui 
prospèrent  dans  un  sol  propice,  au  milieu  d'une  population  horticole 
laborieuse. 

Verrières  s'applique  aux  diverses  Violettes  des  Quatre-Saisons. 

Le  Vésinet  prend  de  plus  en  plus  faveur  avec  les  Bégonias 
tubéreux,  les  Orchidées,  les  Broméliacées. 

Vincennes  accroît  le  nombre  de  ses  cultivateurs  d'Azalées,  de 
Bruyères,  de  Fougères,  de  Dahlias,  de  Cannas. 

Enfin  Vitry,  la  pépinière  de  centaines  de  mille  de  Lilas  destinés 
aux  forceries  françaises  et  étrangères,  n'hésite  pas  à  en  démontrer 
l'application  complète  en  soumettant,  sous  bâche,  les  Lilas  de  Marly 
ou  Charles  X,  à  la  production  de  grappes  virginales  ou  carnées 
destinées  au  grand  marché  parisien. 

En  général,  les  arrivages  de  la  province  ont  une  origine  de  plein 
air  qui  les  aguerrit  aux  fatigues  du  transport  et  leur  permettrait  de 
lutter  avec  nos  cultures  parisiennes  sous  verre,  si  celles-ci,  venues 
hors  saison,  n'étaient  pas  abritées  et  presque  à  pied  d'oeuvre. 

Le  climat  ou  le  sol  permettent  à  Angers  de  vendre  ses  Roses  en 
primeurs,  Uoscolf  ses  Camellias  en  janvier,  Angoulême  ses  Violettes 
de  Parme  en  hiver,  et  Fontainebleau  des  Glaïeuls  tout  l'été. 

Sans  nous  attarder  à  ces  exceptions,  aljordons  les  rivages  coquets 
et  embaumés  de  la  mer  bleue.  Depuis  les  premières  tentatives  de 


FRANCE  5l3 

Uaiitonnet  et  Denis,  à  Hycres,  d'Alphonse  Karr,  à  Sainl-Uaphacl, 
jiis(iu"aux  expériences  de  Charles  Iluber,  de  Rossignol,  de  Solignae, 
à  Cannes,  Nice  et  Golfe-Juan,  d'Henri  ^'ilnlorin,  à  Antibcs,  d'Edouard 
André,  à  Cannes,  combien  d'espèces  végétales  importées,  étudiées  et 
exploitées,  pour  la  seule  vente  des  fleurs  ? 

Toute  l'Europe  s'y  approvisionne.  Quelle  avalanche  de  petits 
paniers  carrés,  tressés  en  roseau,  ou  de  caisses  en  bois  cintré, 
recueillant  des  millions  de  fleurs  isolées  ou  groupées  par  petites 
bottes,  poignées  ou  douzaines,  ou  montées  en  bouquets  et  parures? 
Il  y  en  a  ainsi  pour  trois  millions  de  francs  par  an. 

Pour  répondre  aux  commandes  de  chaque  jour.  Rosiers,  Orangers, 
Camellias,  Mimosas,  Jasmins,  Œillets,  Anthémis,  Sauges,  Giroflées, 
Violettes,  Résédas,  Pensées,  Tlilaspis,  Jacinthes  romaines,  Auénu^nes, 
Ails,  Narcisses,  Freesias,  Ixias,  Tubéreuses,  Agapanthes,  Bluets  sont 
taillés,  coupés,  rabattus,  replantés  et  multipliés  à  merci.  Les  premiers, 
arbrisseaux  ligneux  survivent  à  la  taille  et  renouvellent  leur  floraison, 
ainsi  que  les  Eupatoires,  Pittosporums,  Polygalas,  Gardénias,  Habro- 
thamnus,  Véroniques,  Passiflores,  Ghoisyas,  et  le  faux  Poivrier  ou 
Schinus  Molle,  aux  grappes  de  perles  rose  corallin;  les  autres,  plantes 
herbacées  ou  sous-ligneuses,  disparaissent  et  sont  immédiatement 
reconstituées  par  l'horticulteur. 

L'GuUet  fournit  un  million  de  fleurs  coupées,  surtout  la  variété 
«  Enfant  de  Nice.  »  Quant  aux  Roses,  la  Safrano  domine  :  puis,  Paul 
Nabonnand,  comte  Robrinsky,  Lamarque,  La  France  (pour  l'hiver), 
Niel  et  Malmaison  ;  ces  deux  dernières  en  plein  air  ou  sous  verre. 
Le  pays  du  soleil  a,  lui  aussi,  ses  primeurs  et  ses  forcerics  de  Roses, 
de  Lilas,  d'Œillets,  de  Jasmins,  d'Anthémis,  de  Giroflées,  de  Vio- 
lettes, de  plantes  bulbeuses. 

L'arrondissement  de  Grasse  est  le  centre  des  usines  qui  distillent 
les  fleurs  ou  les  feuillages  des  Orangers  et  Bigaradiers,  du  Myrte, 
des  divers  Jasmins,  de  la  Cassie  ou  Acacia  de  Farnèse,  du  Géranium 
ou  Pélargonium  rosat,  de  la  Violette,  du  Réséda,  de  la  Sauge,  du 
Thym,  de  la  Lavande,  du  Lippia  odorant  dit  Verveine  citronnelle, 
du  Basilic,  de  la  Menthe,  de  la  Mélisse  et  du  Narcisse  Jonquille. 

Grasse  absorbe  de  cette  façon  1,200,000  kilogr.  de  fleurs  d'Oranger, 
autant  de  Roses  ;  70,000  kilogr.  de  Violettes,  autant  de  Jasmins  ; 
3o,ooo  kilogr.  de  Tubéreuses,  autant  de  Résédas,  dans  une  année. 

Nous  n'aurions  garde  d'oublier  les  Immortelles.  Lancé  depuis  i8i5, 
l'Hélichryse  ouGnaphale  d'Orient  a  fini  par  se  substituer  aux  Céréales 
dans  les  sols  caillouteux  de  Randols,  le  Beausset.  La  Cadière, 
OUioules  et  Saint-Nazaire,  près  de  Toulon,  où  il  épanouit  ses  capitules 
coriaces  et  jaune  doré.    La  production   en  est  immense  ;    que  l'on 

33 


Ol4  FRANCE 

juge  d'après  les  funérailles  nationales  où  les  fleurs  françaises  ont  été 
la  sympathique  expression  des  sentiments  universels  ! 

Le  littoral  est  couvert  de  Violettes  ;  Grasse  et  Pégamas,  entre 
autres,  ne  peuvent  plus  répondi*e  aux  commandes  toujours  pressantes. 
Les  jardiniers  de  Toulouse  et  d'Angoulème  se  sont  livrés  à  cette 
culture  facile  et  lucrative,  surtout  en  hiver,  avec  un  simple  abri  vitré  ; 
des  maraîchers  y  consacrent  jusqu'à  2,000  mètres  carrés. 

Nous  terminerons  cette  rapide  revue  florale  par  le  dernier 
épanouissement  de  l'année,  le  Chrysanthème.  Tout  en  gardant  ses 
cantonnements  et  stations  à  Toulouse,  Valence,  Grenoble,  Lyon, 
Ghàlon,  Pai'is,  Troyes,  Bom'ges,  Épernay,  Nancy,  jusqu'à  Douai, 
Roubaix,  Lille,  Arras,  la  «  Fleur  d'or  wa  envahi  le  territoire,  y  faisant 
naître  des  spécialistes,  des  livres,  des  expositions,  et  passant  du 
champ  du  repos  au  salon  ou  à  la  salle  des  fêtes  avec  un  égal  succès! 


Culture  forcée  des  plantes  à  fleurs. 

Lénumération  qui  précède  laisse  entrevoir  les  spécialités  et  la 
localisation  des  cultures  de  plantes  forcées  à  fleurir  à  contre-saison. 

Le  forçage  des  flem's,  industrie  née  avec  le  siècle,  réclame  un 
talent  d'observation  et  des  aptitudes  spéciales  chez  les  cultivateurs. 

Chaque  espèce  a  son  tempérament  et  sa  manière  de  développer 
ses  inflorescences. 

L'expérience,  seule,  indique  au  praticien  les  travaux  préalables  ou 
complémentaires  de  l'éducation  première  de  la  plante,  de  sa  prépa- 
ration au  sacrifice,  en  la  laissant  jeûner  ou  en  l'engraissant,  la 
taillant  ou  la  conservant  intacte,  simplifiant  ou  multipliant  les 
empotages ,  réglant  les  composts,  les  mouillages ,  obstruant  ou 
favorisant  les  courants  d'air  et  les  rayons  de  soleil,  et  sui'tout  fixant  le 
degré  graduel  ou  régulier  de  la  température  et  la  durée  du  supplice. 

Tout  cela  exécuté  avec  une  surveillance  continuelle  et  minutieuse. 

C'est  mieux  qu'une  industrie,  c'est  un  art  ;  en  tout  cas,  c'est  un 
travail  utile  à  la  population,  et  fructueux  pour  celui  qui  l'exerce. 

Veut-on  quelques  exemples  ? 

Le  Staphylier  de  Golchide,  aux  grappes  nacrées,  et  la  Viorne  Boule 
de  Neige,  dont  le  nom  est  suflisamment  caractéristique,  fleurissent 
au  bout  de  quinze  jours,  étant  bien  aérés,  et  se  contentent  de  -\- 15°, 
tandis  que  le  Lilas  blanc  se  refuse  au  forçage,  et  que  le  Lilas  rouge 
produit  des  grappes  blanches,  sous -j-So"  pendant  vingt'deux  jours, 
sans  redouter  l'obscmnté. 

Au  Gardénia  et  au  Deutzia.  le  pincement  de  la  jeune  pousse 
voisine  de  la  fleur   empêche   l'étiolement   de  cette  dernière.  Leur 


FRANCE  5l5 

empotagc  préalable  aura  moins  d'une  année  de  date,  alors  que  les 
Pruniers  et  les  Pêchers  de  Chine  en  exij^ent  le  double. 

Un  mois  de  serre  sullit  à  ICKillel,  avec  -f-C  à  12",  pour  arriver  à 
point;  il  i'audra  quatre  mois  au  Pélargonium,  et  une  température 
initiale  de  -f-  8'  qui  sélevera  à  -|-  16°. 

Plus  ligneux,  IHortensia  réclame  +20"  et  six  semaines  de  chaulle, 
une  aération  bien  comprise  et  des  arrosages  au  purin.  Le  Gloxinia, 
plus  tendre,  préfère  des  bassinages  à  l'eau  dégoût. 

Capricieuse  sur  le  calcaire,  la  Jacinthe  de  Hollande  redoute  les 
poteries  neuves  ou  non  baignées  préventivement.  La  mise  sur  couche 
lui  est  indispensable,  comme  aux  Tulipes  hâtives,  alors  que  la 
Jacinthe  romaine  peut  s'en  passer. 

Au-dessus  de  -|-  12".  le  Diélytra  perd  la  Iraicheur  de  son  teint.  Le 
double  de  chaleur  et  Icngrais  liquide  favorisent  l'épanouissement 
des  thyrses  charmants  de  IHotéia,  tandis  que  la  Violette  de  Parme 
dégage  son  parfum,  tout  l'hiver,  sous  un  châssis  froid. 

Le  choix  des  variétés  n'est  pas  une  valeur  négligeable,  si  l'on  ne 
veut  pas  s'exposer  à  perdre  temps  et  argent. 

L'duUet  remontant  s'épanouit  docilement,  à  la  chaleur  artificielle. 
On  n'éprouve  aucune  déception  en  choisissant  parmi  les  suivants  : 

Coloris  blanc  :  La  Neige,  Madame  Charles  Molin,  Miss  Moore  ; 

Carné  :  Enfant  de  Nice,  Madame  Dutfoy  ; 

Strié  :  Madame  Biessy.  Giraud,  Lalontaiue,  William  Ilarwey  ; 

Canari  :   Comtesse  de  Paris  ; 

Ridjané  :  Jean  Sisley,  Laurent  Pellet; 

Rose  tendre  :  Chateaubriand,  Madame  Ernest  Bergman,  Merveil- 
leux, Pierre  Forelle  ; 

Rouge  :  Alégatière,  Jean-Pierre  Nugue,  Roi  des  rouges; 

Pourpre  et  violet  :  Docteur  Raymond,  Roi  des  Violets. 

Une  Heur  non  moins  fine  et  parfumée,  le  Muguet...  fait  remuer  des 
millions  de  fraucs,  en  France,  dont  uu  million  pour  la  capitale. 

Comme  lui,  la  Violette  de  Parme  et  d'autres  variétés  sont  recher- 
chées, que  le  bou({uet  soit  ample...  ou  simple  miniature. 

Le  Cyclamen  suit  leurs  traces,  et  tient  sa  place  au  salon  cl  dans 
les  corbeilles  de  fêtes,  après  une  élaboration  de  dix-huit  mois  à 
l'oilicine  horticole. 

A  côté  de  lobscur  Réséda,  aux  senteurs  agréables,  toujours  bien 
accueilli,  le  fleuriste  de  banlieue  élève  des  Orchidées  pour  le  Quai, 
à  tout  vent.  La  spéculation  en  a  été  d'autant  plus  fructueuse  que  la 
fleur,  sur  pied  ou  cueillie,  «  tient  bien  »  ;  jusqu'ici,  elle  était  restée 
l'apanage  de  l'aristocratie.  Il  a  fallu  chercher  des  espèces  avanta- 
geuses à  cultiver  pour  le  producteur,  faciles  à  conserver  par  l'acheteur. 


5l6  FRANCE 

Les  genres  Aerides,  Cattleya,  Cœlogyne,  Cypripediiim,  Dendro- 
biuiu,  Epidondrum,  Ladia,  Lycaste,  Masdcvallia,  Odontoglossiim, 
Oncidiuni,  PliaUvnopsis,  à  floraison  souvent  hivernale  et  parfumée, 
ont  réalisé  ce  double  désir. 

Déjà  rOdontoglossum  Alexandra?,  hôte  exclusif  des  serres  basses, 
ajoute  une  note  élégante  aii  bouquet  de  cérémonie,  au  service  d'une 
table  à  la  mode,  à  la  toilette  simple  ou  savamment  combinée  de  la 
femme. 

Ah  !  si  Ton  connaissait  toutes  les  ressources,  tous  les  secrets  de 
lai't  rafliné  de  la  bouquetière  !  A  ses  fournisseurs  elle  commande  les 
fleurs  qu'elle  est  certaine  de  faire  valoir  au  magasin,  par  une  appa- 
rence toute  naturelle,  ou  montées  en  gerbe,  en  couronne  fardée  d'un 
simple  nœud  de  ruban,  ou  jetées  sur  une  "s^iilgaire  vannerie. 

Et  Tartiste  chargé  de  décorer  une  salle  de  gala,  de  réception  ? 
Avec  quel  sentiment  délicat,  il  groupe  les  verdures  et  les  fleurs  ! 
Quel  luxe  de  festons,  de  guirlandes  et  d'astragales  chamarrés  de 
Lilas,  de  Roses,  d'Hortensias,  d'Œillets,  de  Pivoines,  de  Camellias, 
de  Boules  de  Neige,  de  feuillages  et  de  Fougères... 

L'Horticulture  peut  produire  à  profusion.  La  consommation  est  en 
mesure  de  lui  répondre. 

Combien  d'espèces  ont  été  essayées  par  le  praticien  ;  une  fois  le 
stage  fini,  la  situation  acquise,  combien  de  variétés  passent  chez  le 
petit  cultivateur  et  gagnent  le  Quai  aux  fleurs,  l'étiquette  du  nom 
étant  trop  souvent  dénaturée  ou  absente  ? 

Combien  de  Rosiers  ont  été  expérimentés  avant  que  Ton  classe, 
au  premier  rang  de  la  forcerie,  Rose  de  la  Reine  et  Paul  Neyron  ; 
puis  la  France,  Madame  BoU,  Jules  Margottin,  Captan  Christy, 
Général  Jacqueminot,  Baronne  de  Rothschild,  Merveille  de  Lyon, 
Duchesse  de  Cambacérès,  Anna  de  Diesbach,  Ulrich  Brunner,  Magna 
Charta,  parmi  les  Hybrides;  la  Noisette  Lamarque;  Portland  rose  du 
Roi  ;  les  Ile-Bourbon  Mistress  Bosanqiiet,  Souvenir  de  la  Malmaison  ; 
les  Thé  Maréchal  Niel,  Niphétos,  Safrane,  Gloire  de  Dijon,  Belle 
Lyonnaise,  Madame  Falcot,  Homère,  Papa  Gonticr,  PaulNabonnand, 
Madame  Bérard,  Madame  Chcdane-Guinoisseau;  le  Bengale  Sanguine 
et  le  Cramoisi  supérieur? 

Hâter  la  floraison  du  Camellia  est  facile  avec  Alba  plena,  Eclipse, 
Lavinia  Maggi,  Variegata,  Donckelaari,  Nobilissima,  Lcfebvriana, 
Chandleri  elegans,  Tricolor,  Swetti  de  Colvillc,  Iride.  Au  contraire, 
la  prolongation  ou  le  retard  de'  la  floraison  s'applirpic  au  Prince 
Albert,  Mathotiana  aUja,  Henry  Fabvre,  la  A'estale,  Verschaflelti, 
Roljcrtsoni,  Leeana  superba,  Valtevaredo,  Innocenza,  Candidissima. 

Parmi  les  arbustes  élevés  en  terre  de  bruyère,  l'Azalée  ofl're  de 


FRANCE  5l7 

grandes  ressources  à  la  culture  forcée  ;  en  première  saison  :  Madame 
Vander  Cruyssen,  Pauline  Mardncr,  Sigismond  Ruckcr.  Deutsche 
Perl.  Punctulata,  Versicolor,  Xarcissiflora  simple  ou  d(Mible.  Eu 
deuxième  saison  :  Bernhard  Andi'ea  alba,  Apollon,  Madcnioisellc 
Marie  Planchon,  Joseph  Bernard,  Alba  speciosa  plena,  Phœbus, 
Camille  Vcrvaene,  Dame  Mélanie,   Paul  de  Schryvcr,  Raphaël. 

Les  Azalea  Mollis,  liliiftora  et  pontica,  le  Kalmia,  lAndi'omcda 
se  prêtent  aussi  à  la  culture  hâtée. 

Dès  novembre,  les  Rhododendrons  précoces  :  Madame  Masson, 
Glio,  Boule  de  Neige,  Altaclarense,  Madame  Wagner,  Rembrandt, 
Vesuvius,  Prince  Camille  de  Rolian,  Duc  Adolphe  de  Nassau, 
Alexandina,  Madame  Bertin,  Princesse  Alice,  peuvent  être  rentrés 
en  serre  et  tenus  au  thermomètre.  insensil>lcment  jusqu'à  +  24%  au 
moment  où  le  bouton  s'entr'ouvre.  Les  Rhododendrons  à  retarder 
seraient  :  Député  Georges  Berger,  Alexander  Addie,  Lefebvrianum, 
Evelyn,  Madame  Didier. 

Au  Quai,  vous  trouverez  à  bonne  heure  les  Pélargoniums  grandi- 
flores  Gloire  de  Paris,  Vénus.  Bosc,  le  Printemps,  Gloire  de  Crimée. 

Le  Lis  de  Harris,  dit  des  Bermudes,  épanouit  sa  corolle  avant  les 
autres  espèces  japonaises,  sans  réclamer  beaucoup  d'eau,  contraire- 
ment au  Richardia  ou  Calla  d'Ethiopie. 

A  partir  de  décembre,  les  Freesias  pourront  être  mis  à  chaud 
à-f  18°,  en  plusieurs  périodes,  aussitôt  que  les  feuilles  commencent 
à  s'allonger.  Un  bon  compost  ordinaire  leur  suflit,  et  une  serre 
froide  préalable,  pendant  que  l'Amaryllis  à  rubans  se  nourrit  dans 
la  terre  de  bruyère  et  sur  couche  tiède  de  -{-  18°.  Avant  et  après  le 
forçage,  le  mode  de  végétation  des  Libonias  et  du  Cytise  élégant  ou 
à  grappes,  de  floraison  précoce  et  abondante,  autorise  le  pinçage  des 
rameaux  en  sève,  mais  l'interdit  au  Chionanthe  et  au  Dierville  rose. 

A  l'un,  la  chaleur  artificielle  ;  à  l'autre,  une  chaleur  de  fond,  ou  le 
châssis  froid.  Celui-ci  réclame  létoufl'éc,  tel  autre  préfère  une  aération 
raisonnée.  Ici,  la  sécheresse;  là,  une  saturation  réfléchie  d'humidité.,, 
Ainsi  que  nous  le  disions,  la  pratique  seule  permet  de  connaître 
ces  petits  détails,  qui  ont  leur  imi^ortance  pour  les  résultats. 

Sur  tous  les  marchés,  on  rencontre  des  plantes  bien  dressées, 
parfaitement  réussies,  comme  port  et  floraison  ;  la  plupart  du  temps, 
le  cultivatem'  en  ignore  le  nom,  et  il  est  bien  rare  qii'il  confie  à 
son  voisin  ses  secrets  de  travail. 

Nous  avons  indiqué  précédemment  les  principales  localités  renom- 
uiées  pour  leurs  cultures  forcées  et  la  nature  des  végétaux  traités  de 
cette  façon. 


5l8  FRANCE 


r 

IX.  —  Etablissements   horticoles. 

Le  progrès  de  rhorticulture  moderne  marche  parallèlement  avec 
la  prospérité  des  Etablissements  qui  multiplient  et  propagent  les 
arbres,  les  arbustes  et  les  fleurs.  L'un  actionne  l'autre. 

Dans  ce  mouvement  d'ensemble,  la  facilité  des  transactions 
commerciales  apporte  son  tribut  ;  les  pays  jusqu'alors  inexplorés  se 
laissent  fouiller  à  indiscrétion.  Le  jardinier,  plus  instruit,  invente  et 
crée  lui-même  des  plantes  nouvelles,  répondant  ainsi  aux  désirs  d'un 
public  toujours  insatiable. 

C'est  ainsi  que  se  sont  implantées,  sur  tous  les  points  du  territoire, 
des  pépinières,  des  serres  et  des  bâches  dont  l'exploitation  est 
devenue  une  source  de  richesses  de  l'agronomie  et  de  l'industrie 
nationales. 

Jetons  un  coup  d'uni  sur  les  principales  branches  de  l'horticulture 
productive  et  commerciale,  laissant  de  côté  la  section  maraîchère 
qui  fait  l'objet  du  paragraphe  YI   (p.  424  et  suivantes). 

Pépinières.  —  Vers  la  fin  du  siècle  dernier,  Orléans,  Vitry-sur- 
Seine,  Licusaint  (alors  Lieursaint),  Metz,  Bolhviller,  Tarascon, 
Annonay,  Angers  étaient  les  principaux  centres  de  pépinières. 

La  Révolution  ayant  supprimé  la  célèbre  Pépinière  des  Chartreux, 
installée  sur  l'emplacement  actuel  des  Jardins  du  Luxembourg 
depuis  i65o,  l'État  organisa  quelques  cultures  au  Roule,  à  Trianon, 
à  Versailles,  et  le  Ministre  de  l'Intérieur,  François  de  Neufchàteau, 
adressa,  le  22  fructidor  an  V,  une  circulaire  aux  préfets  les  invitant  à 
créer  des  pépinières  départementales. 

Quelques  années  plus  tard,  son  successeur,  Chaptal,  demandait  à 
en  étendre  les  bienfaits  aux  arrondissements. 

Les  administrations  firent  ensuite  planter  les  routes  et  boiser  les 
friches,  choisissant  des  arbres  fruitiers  ou  des  essences  industrielles. 

La  guerre  arrêta  l'essor  de  ces  beaux  projets  ;  on  revint  aux 
pépinières  libres.  Des  chefs  de  culture  se  dispersèrent  et  travaillèrent 
à  leur  compte,  ou  tenant  une  succursale,  ou  colportant  les  marchan- 
dises produites  parles  anciennes  maisons. 

Mais  un  arbre  ne  se  fabricpie  pas  dans  le  cours  d'une  année, 
comme  les  légumes  et  les  fleurs  ;  la  confiance  du  client  ne  s'acquiert 
pas  de  prime-abord,  quelles  que  soient  les  bonnes  intentions  du 
cultivateur. 

Ces  deux  conditions  entraînent  fatalement  une  certaine  lenteur 
dans   les  résultats  financiers  d'une  jeune  entreprise  ;  aussi  voit-oa] 


FRANCE  5jg 

parfois  des  Ktablissements  horticoles  basés  sur  l'alliance  du  travail 
et  de  la  finance. 

Enfin,  après  la  période  guerrière,  les  plantations  reprirent  leur 
cours.  L'amélioration  de  la  navigation,  le  développement  du 
reseau  de  grandes  routes  et  de  chemins  ruraux,  et  l'invention  des 
voies  ferrées  à  transport  rapide  modifièrent  le  système  économique 
de  l'exploitation  commerciale  des  jeunes  arbres. 

Les  Établissements  sérieux,  qui  ont  pris  pour  base  d'opérations  la 
livraison  de  bons  arbres,  soigneusement  déterminés,  ont  vu  s'étendre 
leurs  débouchés  et,  par  suite,  leurs  cultures. 

Des  centres,  jouissant  déjà  d'une  notoriété  locale,  ont  acquis 
ensuite  une  réputation  qui  dépasse  la  frontière  départementale  ou 
nationale. 

Nous  les  rencontrons  d'abord  autour  de  Paris,  région  de  Sceaux 
Bourg-la-Reine,  Ghàtenay,  Fontenay-aux-Roses  ;  région  de  Bougival' 
Saint-Michcl,  Louvecicnnos;  autour  des  grandes  villes,  Lvon' 
Bordeaux,  Marseille,  Nantes,  Rouen,  Lille  et  leurs  départements,' 
approvisionnant  les  planteurs  et  les  compagnies  de  transport. 

Au  même  titre,  nous  devons  signaler  les  Pépinières  de  Versailles 
Tours,  Nancy,  Melun,  Meaux,  Mortefontaine,  Betz,  Noyon  Fismes  ' 
Ghâteau-Thierry,  Suisnes,Troyes,  Langres,  Dijon,  Besancon',  Amiens 
Bernay,  Lisieux,  Gacn,  Rennes,  Gennes,  Le  Mans,  Poitiers,  Agen' 
Toulouse,  Montauban,  Montpellier,  Gabannes,  Trévoux,  'iJourg' 
Mâcon,  Ghâlon,  Sennecey,  Limoges,  Bourges,  Montélimar,  Bagnols^ 
sur-Gèze,  Pierrelatte  ou  leurs  parages,  suivant  les  milieux  plus 
ou  moins  favorables  à  la  production  et  à  la  vente  des  sujets. 

En  dehors  des  cultures  générales,  qui  sont  l'apanage  des  maisons 
anciennement  établies,  ou  jouissant  de  capitaux  sufiisants  et  d'un 
personnel  expérimenté,  des  spécialités  se  sont  localisées  avec  quelques 
fluctuations  qui  paraissent  ou  disparaissent  de  temps  en  temps. 

Ainsi,  tout  en  cultivant  la  généralité  des  arbres  et  arbustes 
Orléans  fabrique,  par  millions  de  sujets,  les  jeunes  plants  fruitiers,' 
forestiers,  résineux,  d'utilité  ou  dornement,  par  semis,  bouture  ou 
grefle,  et  les  exporte  dans  les  cinq  parties  du  monde. 

LeGalvados,  l'Eure,  le  Maine-et-Loire,  les  Vosges  approvisionnent 
également  les  pépiniéristes  et  les  forestiers  de  jeunes  sauvageons 
semés  en  plaine  ou  repiqués  en  nourrice. 

Les  arbustes  de  terre  de  bruyère  et  les  Glématites  sont  produits 
de  Paris  à  Versailles,  d'Orléans  à  Nantes,  sur  le  littoral  de  la  Manche 
et  de  l'Océan. 

Au  climat  de  l'Ouest  reviennent  les  végétaux  toujours  verts. 

Les   Rosiers  à  tige  se   cantonnent  à  Brie-Gomte-Robert,  Angers, 


020  FRANCE 

Lyon  et  leur  voisinage.  Les  sujets  nains  sont  écussonnés  sur  semis 
iVKs^lanticr,  à  Lyon,  ou  grefies  sur  racines  par  centaines  de  mille  à 
Orléans  et  Olivet,  ou  sur  bouture  de  Bengale-Thé  à  TSicc,  Cannes  et 
Golfe-Juan,  toutefois  par  quantités  plus  modestes. 

D'immenses  champs  de  Lilas  sont  en  culture  à  Vitry  et  Ivry,  aux 
portes  de  Paris,  prêts  à  fournir  la  serre  au  forçage. 

Les  arbres  fruitiers  en  bonne,  «  marchandise  marchande  »,  se  font 
à  Yitry-sur-Seine,  Doué-la-Fontaine,  Blois,  Cabannes  et  dans  l'Aube, 
la  Haute-Marne,  la  Somme,  la  Cùle-d"Or,  Seine-et-Marne,  Seine- 
et-Oise,  le  Doubs.  la  Haute-Saône,  Saône-et-Loire,  Ain,  Rhône... 

Les  arbres  fruitiers  dressés  ou  formés,  à  Paris,  13ourg-la-Reine, 
Chàtenay,  Bougival,  Louveciennes,  Vitry,  Suisnes,  Troyes. 

Les    arbres  à  cidre,  en  Normandie,  en  Bretagne,  en  Picardie,  à 
Doué,  Troyes,  Gennevilliers,  Chàtenay,  Vallée  d'Aunay,  Vitry  (Seine). 
Les  Noyers  grefïes  se  confinent  dans  Tlsère  et  l'Ain. 
Les  arbres  d'alignement  sont  en  grande  culture  et  les  Conifères 
occupent  les  terrains  sablonneux  purs  ou  composés. 

Les  Platanes  prennent  de  la  vigueur  sur  les  sols  irrigués  de 
Chàteaurenard  et  Boulbon. 

Les  Peupliers,  élevés  par  milliers  dans  l'Aube,  l'Yonne,  la  Marne, 
l'Aisne,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Sarthe,  restent  rarement  invendus. 
Les  Orangers  et  Citronniers,  région  de  Nice,  Cannes,  SoUiès-Pont, 
La   Crau-d'Hyères,  et  dans  l'île    de   Corse,   où  résident  encore  des 
pépinières  officielles,  se  greffent  à  l'air  libre  et  en  pleine  terre. 

Le  greffage  de  la  Vigne,  imaginé  dans  le  but  de  lutter  contre  le 
phylloxéra,  ayant  réussi,  cei'taines  maisons  ont  modifié  leur  mode 
de  travail,  se  consacrant  à  l'élevage  de  sarments  ou  de  plants  greffés. 
Au  xviii«  siècle,  les  premiers  catalogues  parus  portent  déjà  l'em- 
preinte d'une  grande  loyauté  dans  les  descriptions  des  végétaux  et 
les  relations  d'affaires.  Tels  sont  ceux  des  Frères  Chartreux,  à  Paris; 
des  frères  Baumann,  à  Bolhviller  ;  de  Simon  Louis,  à  Metz  ;  de 
Charles-Thomas  Alfroy,  à  Lieursaint;  de  Vincent  Transon,  à  Orléans; 
des  frères  Audibert,  à  Tarascon;  Jaccpiomet-Bonncfond,  à  Annonay; 
Cels,  à  Paris;  Leroy,  à  Angers  ;  Baltet-Petit,  à  Troyes... 

Aujourd'hui,  les  dilhcultés  de  la  main-d'œuvre  s'accroissant  et  la 
cherté  des  salaires  s'accentuant,  le  praticien  a  dfi  simplifier  les  sys- 
tèmes de  culture.  Labour  du  sol  à  la  charrue,  arrosage  à  l'aide  de 
réservoirs  et  d'irrigations,  arrachage  des  arbres  à  la  machine  font 
partie  de  ces  améliorations  économicpies. 

Les  procédés  de  multiplication  par  le  semis,  le  bouturage  et  le 
greffage  ont  été  perfectionnés  et  peuvent  être  pratiqués  en  toute 
saison,  avec  le  concours  d'étouffoirs,  d'abris  vitrés  et  de  chaleur  factice. 


FRANCE  521 

Les  tray.iiix  de  culture  et  d'entretien  se  font  à  la  journée  ou  à  la  tâche. 

I/élendiic  des  pépinières  franc^iises  est  d'environ  20,000  hectares. 
Le  iliilTre  total  dall'aires  dépasse  certainement  ôo  millions  de  francs. 

Les  bénéfices  réalisés  par  l'impression  des  catalogues  et  circulaires, 
et  par  l'administration  des  Postes,  et  les  compagnies  de  transport 
sont  considérables. 

On  évalue  à  3, 000  le  nombre  des  chefs  pépiniéristes,  en  France,  et 
à  cent  fois  autant  la  totalité  des  ouvriers  et  apprentis  ;  ces  chilVrcs 
ne  sauraient  être  fermes,  à  cause  des  manouvriers  supplémentaires, 
à  l'époque  des  travaux  de  défoncement,  d'arrosage  et  d'arrachage 
des  plants. 

Les  terrains  affermés  le  sont  par  bail  à  long  terme  ou  à  bénéfices 
partagés.  Le  repos  du  sol  s'obtient  par  la  rotation  des  cultures,  sans 
jachères  ;  après  une  pépinière,  la  terre  se  prêtera  mieux  aux  emblaves 
de  céréales,  fourrages  et  autres  plantes  économiques  ou  industrielles. 

Floriculture.  —  La  culture  et  le  commerce  des  plantes  et  des 
floiirs  sont  queIi[ucfois  l'annexe  de  la  pépinière,  l'auxiliaire  du 
potager  :  ce  qui  nous  intéresse  ici,  ce  sont  les  établissements 
spéciaux 

D'abord  les  arbrisseaux  et  arbustes  à  fleurs  sont  élevés  chez  les 
ai'boriculteurs  :  les  Lilas,  Aubépines.  Spii'écs,  Diervilles,  Géanothes, 
Staplt}iiers,  Pivoines,  Althéas,  Cytises,   Deutzias,  Seringats,   et  les 

•''ustes  verts.  Le  jardinier  fleuriste  s'approvisionne  auprès  d'eux. 

Il  agit  de  même  à  l'égard  des  plantes  de  terre  de  bruyère,  Azalées, 
Camellias,  Rhododendrons,  Kalmias,  Andromèdes,  Kricas,  Lugénias, 
Hortensias,  qu'il  saura  ensuite  amener  à  fleur,  en  temps  opportun. 

Quant  aux  Rosiers,  souvent  le  fleuriste  leur  consacre  une  partie 
de  son  terrain  ou  de  ses  bâches  à  multiplication.  Généralement,  il 
préfère  demander  ses  plants  aux  rosiéristes,  ses  confrères. 

L'œuvre  capitale  de  la  floriculture  s'entend  plutôt  avec  les  plantes 
molles  de  pleine  terre  et  tous  les  végétaux  de  serre. 

Les  plantes  annuelles,  bisannuelles  ou  vivaces  sont  cultivées  aux 
environs  de  Paris,  pour  la  vente  de  la  fleur  et  la  production  de  la 
graine;  et  en  Provence,  pour  la  fleur  et  la  semence.  Ce  genre  de 
culture  nécessite  un  assez  grand  terrain,  avec  un  certain  nombre  de 
couches,  de  châssis  ou  de  bâches. 

Dans  les  pages  précédentes,  nous  avons  signalé  les  spécialités  de  la 
banlieue  de  Paris,  pour  les  productions  forcées  ou  de  saison  normale, 
nous  n'y  reviendrons  pas  ;  ce  sont  des  établissements  de  modeste 
apparence,  fabriquant  une  quantité  de  végétaux  et  chez  lesquels  les 
négociants  et  les  grandes  maisons  s'approvisionnent  à  l'occasion. 


522  -  FRANCE 

La  province,  —  suivant  l'expression  consacrée  —  a  des  centres  de 

production  d'arbustes  et  de  plantes  qui  méritent  d'être  cités. 

Les  renseignements  ci-après,  recueillis  hors  du  rayon  de  Paris, 

compléteront  notre  inventaire  sommaire  : 

Ajaccio.  —  Bulbes  à  fleurs,  Cyclamens,  Freesias,  Lis,  Pancratiums, 

Amiens.  —  Plantes  de  pleine  terre,  de  serre  et  d'appartement. 

Angers  et  environs.  —  Azalées,  Bruyères,  Camellias,  Gléthras, 
Gypérus,  Erythrines,  Ficus,  Fougères,  Gardénias,  Grevilléas, 
Grenadiers,  Dracénas,  Hibiscus,  Hortensias,  Jonquilles, 
Hotéias,  Kalmias,  Araucarias,  Œillets,  Passiflores,  Glivias, 
Orangers.  Rynchospermums,  Rhododendrons,  Palmiers, 
Lauriers,  Anémones,  Violettes,  Phormiums,  Plantes  vivaces. 

Avranches.  —  Œillets,  Azalées,  Camellias,  Rhododendrons. 

Caen.  —  Anémones,  Renoncules,  Chama^rops,  Pivoines. 

Châlons-sur-Marne.  —  Fuchsias,  Pétunias,  Résédas,  Cannas,  Glivias, 
Caladiunis,  Bégonias,  Plantes  à  feuillage  et  à  mosaïculture. 

Châtellerault.  —  Bambous. 

Cherbourg.  —  Rhododendrons  himalayens,  Dracénas,  Fougères, 
Ficus,  Aralias,  Phormiums,  Fuchsias.  Pensées. 

Dijon.  —  Pélargoniums,  Verveines,  Fuchsias,  Pétunias. 

ÉplnaL  —  Plantes  de  parterre  et  de  garniture. 

Fontainebleau.  —  Agapanthes,  Cyclamens,  Galtonias,  Glaïeuls, 
Hellébores,  Hortensias,  Lis  tigré,  Pensées,  Muguets. 

Golfe  Juan.  —  Aspidistras,  Ophiopogons,  Palmiers,  Aralias. 

Hyères.  —  Palmiers,  Orangers,  Nériums,  Bambous,  Arbustes  et 
Plantes  exotiques,  Plantes   grasses,    Plantes  bulbeuses. 

Ille-sur-Tet.  —  Mimosas,  Violettes,  Plantes  vivaces. 

La  Crau  dHyères.  —  Palmiers,  Orangers,  Plantes  bulbeuses, 
Bambous,  Anémones,  Giroflées,  Muguets,  Violettes. 

Le  Havre.  —  Plantes  de  garniture,  de  parterre  et  de  salon. 

Le  Temple -sur- Lot.  —  Plantes  aquatiques. 

Lille  et  environs,  —  Pélargoniums  grandiflore  et  zone.  Bégonias, 
Fuchsias,  Cannas,  Dahlias,  Glaïeuls,  Chrysanthèmes,  Glivias, 
Plantes  bulbeuses  et  de  décor.  Nouveautés. 

Lyon  et  environs.  —  Bouvardias,  Cannas,  Dahlias,  Pélargoniums, 
Pétunias,  Verveines,  Fuchsias,  Lantanas,  Nériums,  Plantes 
de  corbeilles  et  de  décor,  Plantes  aquatiques  (à  Oullins). 

Marseille.  —  Bégonias,  Gcsnérias,  Glaïeuls,  Cyclamens,  Richardias, 
Ophiopogons,  Agaves,  Aloes,  Plantes  vivaces. 

Melun.  — Glaïeuls,  Ognons  à  fleurs,  Clirysanlhèmes,  Fuchsias,  Ver- 
veines, Plantes  vivaces  ou  annuelles,  Plantes  de  garniture. 

Milly.  —  Plantes  aromatiques  et  médicinales. 


FRANCE  523 

Montpellier.  —  Nériums,  Ghrysanthcracs,  Dahlias,  Cannas. 

Moulins.  —  Amaryllis.  Orchidées,  Broméliacées,  Fougères,  Azalées, 
Gaiiiellias.  llhoJotlcuJrons,  Béj'uuias,  Nouveautés. 

Nancy.  —  Pélargouiums,  Pétunias,  Fuchsias,  \'crvcincs,  Bégonias, 
Glaïeuls,  Montbretias,  Delphiniums,  Streptocarpus,  Plantes 
d'appartement  et  de  garniture. 

Nantes.  —  Arbustes  de  terre  de  bruyère,  Araucarias,  Plantes 
bulbeuses  et  autres  de  pleine  terre. 

Nice  et  région.  —  Primevères,  Œillets,  Cinéraires,  Nériums,  Gre- 
villéas.  Orangers.  Scabicuses,  Muguets,  Plantes  bulbeuses. 
Jacinthes  romaines,  Araucarias,  Arbustes  australiens. 

Orléans.  —  Azalées,  Pivoines,  Pélargoniums,  Hortensias,  Bruyères, 
Ghoisyas.  Tritomas,  Fougères  rusticpies,  Plantes  vivaces. 

Poitiers.  —  Araucarias,  Fuchsias,  Cannas,  Pétunias,  Verveines, 
Goléus,  Salvias,  Fougères,  Broméliacées,  Nouveautés. 

Reims.  —  Plantes  de  parterre,  de  décor  et  d'appartement. 

Rennes.  — Plantes  de  serre,  à  lleurs,  et  à  l'cuillage  ornemental. 

Rouen. —  Azalées,  Camellias,  Rhododendrons,  Orchidées,  Fuchsias, 
Broméliacées,  Fougères,  Pélargoniums,  Nouveautés. 

Saintes.  —  Glivias,  Bouvardias.  Hortensias,  Aspidistras,  Tritomas, 
Aralias,  Dracénas,  Broméliacées,  Pensées. 

Saint-Clément  (Maiuc-ct-Loire).  —  Azalées,  Hotéias,  Aspidistras, 
ilhododendrons,  Araucai'ias. 

Toulon.  —  Jacinthes  romaines. 

Toulouse.  —  Chrysanthèmes,  Dahlias,  Cannas,  Violettes,  Plantes  de 
serre  et  de  pleine   terre. 

Troyes.  —  Dahlias.  Cannas,  Chrysanthèmes,  Glaïeuls,  Œillets, 
Pélargoniums,  Plantes  annuelles  ou  vivaces. 

"Versailles.  —  Plantes  de  serre  chaude,  tempérée  ou  froide.  Azalées, 
Orangers,  Rhododendrons,  Kalmias,  Camellias,  Orchidées, 
Broméliacées,  Fougères,  Dracénas,  Palmiers,  Phormiums, 
Crotons,  Ficus,  Aspidistras,  Anthuriums,  Caladiums.  Ama- 
ryllis, Cyclamens,  Asparagus,  Plantes  d'appartement. 
L'exploitation   d'un   fleuriste    commercial  nécessite   une  certaine 

mise  de    ionds,    un   outillage   bien  entretenu   et,    avant   tout,    une 

direction  intelligente  et  active. 

Le  patron  demeure  à  l'établissement  ;  les  ouvriers,  employés  et 

apprentis  restent  au  dehors,  sauf  quelques-uns  pour  les  travaux  du 

soir  et  la  sui've illance  de  nuit. 
Un  matériel  solide  et  en  bon  état  comprend  habituellement  : 
Des  serres,  bâches,  châssis  et  cloches,  pour  la  multiplication  et  la 

conservation  des  vésfétaux  : 


524  FRANCE 

Des  appareils  de  cliaiifragc  et  d'arrosage  et  leur  alimentation  ; 

Un  outillage  de  culture  et  de  transport  ;  donc,  cheval  et  voiture; 

Des  claies,  toiles,  paillassons',  tuteurs  et  baguettes  de  palissage; 

De  la  poterie  :  terrines,  pots  et  godets  ;  caisses  et  bacs  ; 

Des  terres  de  bruyère,  terreaux,  composts,  engrais,  fumiers,  etc. 

La  confection  des  bouquets  et  parures  de  fleurs  nécessite  des 
bâtiments  et  des  accessoires  particuliers. 

Le  personnel  doit  savoir  entretenir  et  réparer  l'outillage. 

La  production  des  plantes  sera  combinée  de  façon  à  pouvoir 
approvisionner  les  diverses  époques  de  vente,  les  fêtes,  les  mar- 
chés, etc.,  et  à  alimenter  l'entreprise  et  la  garniture  des  parterres 
et  des  corbeilles  fermes  ou  renouvelées  des  parcs  et  des  jardins 
d'agrément,  ainsi  que  le  décor  des  appartements. 

Graines.  —  La  semence  est  un  facteur  puissant  de  l'horticulture 
pratique.  Potager,  pépinière,  parterre,  serre  ou  orangerie  trouvent 
dans  les  graines  le  point  de  départ  de  l'œuvre  culturale. 

Tout  le  monde  sait  combien  est  précieuse  la  semence  de  légumes, 
d'arbres  ou  de  fleurs  que  l'horticulteur  confie  à  la  terre.  Il  est 
absolument  nécessaire  que  la  graine  soit  saine,  pure  de  race  et  qu'elle 
possède  toutes  les  chances  de  germination.  On  l'obtient  dans  ces 
conditions  en  la  récoltant  soi-même  ;  sinon  il  convient  d'en  remettre 
le  soin  à  une  personne  de  confiance,  capable  de  vous  en  garantir 
l'identité  et  la  qualité. 

Nous  avons  dit  que  le  maraîcher  réservait  un  emplacement  à  ses 
porte-graines.  Le  fleuriste  prend  les  mêmes  précautions  ;  l'un  et 
l'autre  doivent  être  certains  de  la  valeur  des  graines  ou  des  jeunes 
replants  quils  vont  cultiver  ou  livrer  à  leur  clientèle. 

Le  pépiniériste  ne  trouve  pas  aussi  facilement  à  faire  ses  provisions 
de  semences.  Il  lui  faut  de  grandes  quantités  de  pépins,  de  noyaux, 
d'osselets,  de  glands,  de  noix,  de  samares...  enfin  de  tous  les 
principes  du  semis  d'arbres  et  d'arbustes. 

Des  intermédiaires  se  chargent  de  les  lui  procurer  ;  il  n'aura  pas 
moins  les  opérations  préalables  d'hivernage  et  de  stratification. 

A  proximité  des  centres  d'éducation  des  plantes,  le  métier  de 
ramasseur  de  semences,  dans  les  bois,  les  haies,  les  friches,  les  parcs 
et  les  jardins  est  assez  lucratif. 

Cependant,  en  même  temps,  une  industrie  s'est  créée,  la  graineterie 
ou  graineric  ;  elle  a  pris  des  proportions  considérables. 

Son  but  est  de  cultiver  ou  de  faire  cultiver  des  types  de  plantes  qui 
deviendront  des  porte-graines,  d'en  récolter  la  semence  et  de  la  livrer 
à  leur  clientèle. 


FRANCE  5-20 

En  dehors  des  graines,  ces  maisons  s'occupent  d'ognons,  de  l)ulbes, 
(k  rhizomes,  de  tubercules,  jus(fu'aux  jeunes  replants  et  au  blanc 
de  Champignon.  Elles  ont  à  leur  service  des  employés  chargés  de 
fournir  la  matière  première  à  la  succursale,  d'en  surveiller  la 
culture  et  la  sélection,  de  contrôler  la  récolte. 

Malgré  les  contrats  signés  à  lavance.  la  loyauté  doit  présider  de 
part  et  d'autre  à  ces  transactions. 

Le  directeur  des  cultures  sait  éviter  les  croisements  fâcheux  et  les 
hybridations  inutiles  ou  nuisibles,  en  plaçant  à  une  distance  raison- 
nable de  leurs  congénères  les  plants  reproducteurs  des  espèces 
sujettes  à  ces  causes  de  dégénérescence. 

D'autre  part,  la  nature  différente  des  sols  et  des  climats  réclamés 
par  chaque  sorte  de  plante  ne  permet  guère  de  grouper,  sur  un  point 
unique,  une  exploitation  de  ce  genre.  Au  contraire,  le  service 
commercial  et  la  manipulation  des  marchandises,  nettoyage,  épura- 
tion, paquetage,  vente,  expéditions...,  peuvent  être  réunis. 

Aussi,  les  établissements  d'une  certaine  envergure  ont-ils  des 
succursales  ou  des  tenanciers  sur  plusieurs  points  de  la  France, 
même  en  Algérie,  en  Australie,  au  Japon,  aux  Etats-Unis...  où  les 
espèces  sensibles  à  notre  température  variable  peuvent  arriver  à  la 
maturité  complète  des  éléments  aériens  ou  souterrains  de  repro- 
duction végétale. 

La  production  des  semences  s'est  ainsi  disséminée  sur  notre  terri- 
toire, tout  en  fondant,  ça  et  là,  des  établissements  sérieux  qui  s'y 
livrent  et  en  font  commerce. 

Combien  de  noms  honorables  ont  surgi,  transmettant  une  réputation 
intacte  à  leurs  successeurs  !  Vilmorin,  Jacquin,  Bossin,  Loucsse, 
ToUard,  Thiéry,  ïripet,  Simon,  Jacquemet-Bonnefond,  Guénot, 
Loise,  Duvivier...  appartiennent  à  l'histoire  de  la  grainerie  française. 

Un  exemple  frappant  de  la  science  héréditaire,  de  la  loyauté 
proverbiale,  et  dune  renommée  qui  plane  sur  les  Deux-Mondes, 
n'est-il  pas  fourni  à  chaque  génération  par  la  famille  de  Vilmorin  ? 

Depuis  son  alliance  avec  les  Andrieux,  en  1774?  sur  remplacement 
actuel  du  siège  social,  à  Paris,  son  extension  est  parlante. 

i*^  Jardins  d'essais ,  magasins  d'approvisionnements  et  bureaux 
d'expéditions  à  Reuilly,  reliés  à  une  gare  de  chemin  de  fer  ; 

2^  Champs  d'expériences  et  de  production  florale  ou  maraîchère  à 
Verrières,  tenant  à  un  parc  d'arbres  d'ornement  ou  forestiers. 

N'avons-nous  pas  dit  (page  297)  qu'un  des  Vilmorin  avait  donné  à 
l'Etat,  en  1826,  le  domaine  des  Barres,  oîi  se  trouve  installée  l'Ecole 
forestière  de  ce  nom  ? 

S"' Ferme  de  Saint-Fiacre,  consacrée  à  l'étude  comparée  des  Céréales, 


5a6  FRANctr 

des  Fourrages,  des  Betteraves  et  autres  plantes  de  grande  culture, 
relativement  à  la  qualité  et  au  rendement  ; 

4''  Station  d'Antibes,  peuplée  de  végétaux  qui  ne  pourraient  devenir 
prolifiques  et  féconds,  sous  un  ciel  moins  clément. 

Ajoutons  un  matériel  approprié  à  la  ventilation,  au  triage,  au 
criblage,  à  lemmagasinage  des  semences  et  à  la  préparation  des 
commandes,  etc. 

Un  pareil  développement  de  moyens  d'action  a  forcé  la  création 
d'annexés, qui  sont  à  la  fois  le  corollaire  et  le  moteur  de  la  prospérité 
générale. 

Station  d'essai  des  semences,  constatant  leurs  facultés  germi- 
natives. 

Laboratoire  d'analyses,  titrant  la  richesse  alimentaire  ou  industrielle 
de  la  récolte. 

Ateliers  de  peinture  et  de  modelage,  fixant  le  portrait  des  plantes 
florales  ou  maraîchères,  en  instance  ou  en  délibéré. 

Galerie-musée  d'échantillons,  de  collections  et  de  spécimens. 

Gaves,  souterrains  et  sous-sols  destinés  aux  tubercules,  racines, 
bulbes,  rhizomes,  plants,  porte-graines,  etc. 

Imprimerie  affectée  aux  rapports  d'intérieur,  aux  étiquettes,  aux 
indications  imprimées  sur  les  sachets  de  graines  ou  de  bulbes.., 

Atelier  des  racommodeuses  de  sacs. 

Magasin  pour  les  préparations,  combinaisons  et  mélanges  des 
semences  destinées  aux  prairies  et  aux  pelouses  de  jardin. 

Quel  chemin  parcouru,  depuis  le  Gatalogue  de  1771,  et  celui  de 
17^8  «  à  l'enseigne  du  Goq  delà  Bonne-Foi,  près  l'Arche-Marion... 
chez  les  sieurs  Andrieux  et  Vilmorin,  Marchands-Grainiers-Fleuristes 
et  Botanistes  du  Roi  et  Pépiniéristes  »...  jusqu'au  Gatalogue  descriptif 
moderne  et  aux  ouvrages  ou  albums  instinctifs,  illustrés  en  noir  ou 
en  couleur,  publiés  aujourd'hui  par  la  maison  Yilmorin-Andrieux 
etG"=? 

Cet  établissement  unique  n'a  pas  cessé  de  vivre  et  de  fonctionner 
sur  ses  propres  ressources. 

L'augmentation  du  personnel  a  marché  parallèlement  avec  l'accrois- 
sement des  affaires.  Les  quelques  garçons  de  magasin  d'il  y  a  i5o  ans, 
sont  devenus  plus  de  5oo  employés  :  jardiniers  maraîchers  ou 
fleuristes,  expéditionnaires  ot  expéditeurs,  inspecteurs  de  cultures, 
voyageurs,  comptables,  paqueteurs  et  emballeurs.  Les  plus  capables 
deviennent  chefs  de  section  ou  de  service,  et  intéressés  dans  les 
bénéfices,  par  un  système  ingénieux  et  pliilanthropique. 

C'est  la  véritable  association  syndiquée  du  travail,  de  l'intelligence, 
du  capital,  de  l'épargne  et  des  services  rendus. 


PUANCË 


527 


Les  chcl's  lie  la  maison  MIniorin,  successivement  appelés  à  faire 
partie  des  jurandes  Sociétés  d'agriculture  et  d'horticulture,  n'ont 
jamais  manqué  de  communiquer  à  leurs  collègues  le  résultat  de 
leurs  recherches  culturales  ou  de  sélection,  de  fécondation  ou 
d'application. 

Voici,  d'ailleurs,  un  résumé  des  conrpiétes  et  des  trouvailles  les 
plus  récentes,  inédites,  gagnées  ou  propagées  par  cet  établissement  : 

Légumes  et  grande  culture. 


Betterave  jaune  des  Barres.  M.  Vilmo- 
rin, pèi-e,  1840. 
Basilic  lin  violet  nain  compact,  1892. 
Betterave  jaune  g''  de  Vauriac,  18S9. 
Carotte  r"^'  à  forcer,  parisienne,  1889. 
Céleri  Pascal  plein  blanc,  1890. 

—  plein  blanc  court  à  grosse  côte 
sans  drageons,  1877. 

Céleri  plein  bl.  doré.  C.  Chemin,  1884. 
Chou  Express,  1887. 

—  de  Bruxelles    demi  nain   de  la 

Halle,  1888. 

—  Cabus  panaché,  1893. 
Courge  baleine. 

Haricot  nain   mange-tout   extra  hâ- 
tif, 1887. 

—  Shah  de  Perse,  1S90. 

—  Mange-tout  de  St-Fiacre, 1893. 

Fleu 
Ancolie  bleue  double,  1882. 

—  —      à   fleur  blanche,   1884. 
Benoite  écarlate  semi-double  àgrande 

fleur,  1878. 
Calcéolaire  ligneuse  hybride  perfec- 
tionnée variée,  188G. 
—  hybride  le  Vésuve,  1891. 

— •  —        laPIuied'or,i89i. 

Capucines    hybrides   de   Mme    Gun- 
ter, 1894. 
Chrysautlicmc  vivace  Gerbe  d'or. 
Célosie  à  panache  naine  variée,  1898. 
Cinéraire    hybride  pyramidale,  1889. 
—  —         à    grande     fleur 

blanche,  1878. 
Coquelicot  japonais  pompon  var.1884. 
Coquelourde  rose  du  ciel  pourpre, 1860. 
Godélia  rubicond  éclatant,  1894. 

—  duchesse  d'Albany  nain  br 

pur,  i885. 

—  doub.pyramidal  carmin, iSgi' 
Leplosiphon  hybride,  1860. 
Lunaire  annuelle  à  grande  fleur  pour- 
pre, 1894. 

Lupin  polyphylle  blanc  pur,  1893. 
Nierembergia  frutesccns  albifl.,  18S6. 
Œillet  de  Chine  double  rouge  écla- 
tant, 1890. 

—  de  poète  rouge  éclatant,  1875. 


Laitue  Merveille  des  4  saisons,  1881. 

—    Romaine  Ballon,  i883. 
Melon  Olive  d'hiver,  1889. 
Navet  de  Milan  lilanc,  1893. 
Pissenlit  amélioré  à  larges  f",   1860. 

—  —        à  cœur  plein,  1869. 

—  chicorée,  1891. 

Pomme  de  terre  g"  sans  pareille,  1893. 
—        Reine  des  Polders,  1893. 
Potiron  bronzé  de  Montlhéry,  1894. 
Radis  noir  long  d'été,  1888. 
Tomate  Mikado  écarlate,  1890. 

Avoine  jaune  géante  à  grappes,  1891. 
Blé  hybride  Dallcl,  i883. 

—  —       Lamed,  i883. 

—  —       Bordier,  1889. 

—  barbu  à  gros  grain.  1890. 
Seigle  géant  d'hiver. 

RS. 

Œillet  d'Inde,  la  Légion  d'Iionn.,  1893. 
Œillet  marguerite  nain  tige  fer,  1^92. 
Pâquerette  double  à  feuille  tuyautée 

variée,  i885. 
Pavot  safrané  double,  i885. 

—  maculé  double,  1892. 

—  tulipe  (Papavcr  glaucum). 
Pied  d'alouette  de  la  Chine  à  grande 

fleur  nain  compact  bleu,  1894. 
—    de  la  Chine  à  grande  fleur  bleu 
faïence,  1891. 
Primevère  du  Japon  panachée,  1887. 

—  de    Chine  frangée  rouge   vif 
plusieurs  autres  coloris,  1877. 

—  de  Chine  frangée  variable 

(mutabilis),  1889. 

—  do    Chine  r^' velouté,  1889. 

—  —       géante,  diverses 
nuances,  1893. 

Rcine-Mai"guerite  blanc""  print",  1891. 

—  Reine  des  Halles,  1889. 

—  Comète  géante  bl'pur,i893. 

—  Comète,    coloris    divers, 

1890-91-92. 
Réséda      odorant     pjramidal     nain 

compact,  188O. 
Tageles  signala  pumila,  i863. 
Zinnia  élégant  double  à  grande  fleur, 

plusieurs  coloris  nouveaux,  18S8. 


I 


528  FRANGE 

De  fortes  et  sérieuses  maisons  de  graines  se  sont  fondées  encore  à 
Pai'is  et  en  province,  guidées  dans  leur  choix  par  les  facilités 
d'approvisionnement  et  par  les  spécialités  résultant  de  la  nature  du 
sol  et  du  climat. 

La  région  parisienne  foiunnille  de  jardiniers,  de  fleuristes  et 
d'agriculteurs  inféodés  aux  grainiers. 

L'Anjou  et  le  Maine  opèrent  sur  de  vastes  surfaces,  avec  les 
Haricots,  les  Fèves,  les  Pois,  les  Navets,  les  Rutabagas,  les  Choux 
et  Brocolis  de  toutes  sortes,  les  Carottes,  les  Ognous,  les  Chicorées 
et  Poireaux,  les  Ails  et  Echalotes. 

Le  Nord  a  les  Betteraves  et  autres  espèces  de  grande  culture. 

La  Provence  cumule  les  plantes  annuelles  et  les  légumes,  les  pépins 
et  les  noyaux  à  Saint-Remy;  les  Primevères  de  Chine,  les  Cinéraires 
à  Nice  ou  Antibes  ;  les  plantes  bulbeuses,  les  arbres  et  arbustes 
exotiques  à  Hyères  et  à  Cannes;  les  Fèves,  Haricots,  Pois,  Radis, 
Salsifis  et  Poireaux  à  Marseille. 

Nîmes  se  lance  dans  les  graines  potagères  et  fourragères. 

Montpellier  récolte  des  semences  de  Vignes,  d'arbres  rares  et  de 
Conifères  étrangers,  sans  compter  les  espèces  de  vente  courante. 

Toulouse  cherche  à  l'imiter  avec  les  végétaux  ligneux  ou  heilv  es. 

Bordeaux  ajoute  les  Conifères  aux  graines  d'arbres  et  de  plantes 

Les  Ardennes  et  le  Centre  ont  des  établissements  importants  qui 
savent  réunir  avec  ordre  les  différentes  espèces  agricoles,  les  scnAonecs 
potagères,  florales  ou  forestières. 

Un  des  groupes  les  plus  actifs  et  les  mieux  placés,  réside  à  Lyon.i 
aux  environs.  Ici,  les  grainiers,  négociants  ou  producteurs  s'attachent 
aux  semences  des  champs,  des  jardins,  des  serres,  des  prairies,  des 
bois  et  des  pépinières.  Les  ognons  et  bulbes,  les  rhizomes  et 
tubercules  viennent  grossir  les  provisions  du  marchand. 

Nous  ne  poursuivrons  pas  plus  loin  notre  exploration.  Chaque 
département  a  ses  types  et  ses  habitudes  de  culture  et  de  production. 

Partout  on  rencontre  de  modestes  cultivateurs  qui  travaillent 
exclusivement  au  profit  de  maisons  de  gros,  d'après  une  convention 
acceptée  à  l'avance.  Ils  ne  publient  aucune  circulaire,  préférant  même 
ne  pas  se  faire  connaître. 

D'autres,  non  moins  ignorés,  producteurs  ou  courtiers,  viennent 
dans  les  magasins  offrir  leur  marchandise,  fruit  de  leur  récolte  ou  de 
leur  trafic. 

Enfin,  les  petites  localités  ont  souvent  des  familles  qui  cultivent 
les  plants  de  légumes,  les  arbres  et  les  fleurs,  •^-  y  ajoutant  la  graine 
—  et  qui  entreprennent  le  dressage  et  l'entretien  des  jardins. 


FRANCE  529 

X.  —   L'Art  des  Jardins. 

L'Art  des  Jardins  !  Quel  sujet  magnifique  à  étudier  ! 

Quels  progrès  à  enregistrer  chez  nos  artistes  nationaux,  depuis  la 
période  classique,  illustrée  par  le  Parc  de  Versailles,  chef-d'œuvre 
de  Le  Notre,  jusqu'à  l'Kcolc  paysagère  s'inspirant  des  beautés  et 
des  harmonies  de  la  Nature,  et  les  résumant  dans  son  triomphe 
moderne  :  les  Jardins  de  la  Aille  de  Paris  ! 

Il  s'agit  d'en  exposer  rapidement  les  origines  et  les  résultats.  Nous 
en  confions  le  soin  à  l'un  des  plus  brillants  collaborateurs  de 
l'Édilité  parisienne,  M.  Edouard  André,  dont  le  talent  a  été  consacré 
par  la  création  de  parcs  modèles,  publics  ou  privés,  dans  les  Deux- 
Mondes,  et  par  la  rédaction  d'une  œuvre  magistrale  :  Traité  de 
la  composition  des  Parcs  et  des  Jardins,  la  plus  artistique,  la  plus 
précise  et  la  plus  littéraire  qui  ait  jamais  paru. 

Nous  donnons  la  parole  à  notre  ami  Edouard  André  : 

«  Depuis  la  Renaissance,  l'Art  des  Jardins  a  toujours  été  en 
honneur  dans  notre  pays,  mais  c'est  surtout  depuis  un  siècle  qu'il  a 
pris  son  plus  grand  développement. 

«  Des  parterres  de  broderies,  dessinés  par  Claude  Mollet  à 
Fontainebleau,  en  passant  par  les  grandioses  conceptions  de  Le 
Nôtre,  contemporaines  de  Louis  XIY,  et  qui  ont  mérité  ajuste  titre 
le  nom  de  «  style  français  »,  il  n'y  a  pas  eu  de  transition  graduée 
jusqu'aux  Jardins  paysagers,  si  répandus  maintenant  et  improprement 
appelés  «  Jardins  anglais  ».  On  sait,  en  eflet,  que  l'art  d'imiter  la 
nature  dans  ses  plus  jolies  scènes  a  pris  naissance,  en  France, 
dès  le  xvii«  siècle.  Du  Fresny,  qui  l'imagina,  ne  put  voir  son  rêve 
réalisé  que  par  de  rares  exemples,  tellement,  à  cette  épocfue,  l'empire 
de  la  règle  et  du  compas  s'étendait  partout  sans  conteste. 

«  Il  fallut  que,  vers  la  fin  du  règne  de  Louis  XV,  les  préceptes  de 
l'art  de  composer  artificiellement  des  paysages  «  naturels  »,  décrit 
et  chanté  par  les  prosateurs  et  les  poètes  anglais,  codifié  par  l'un 
d'eux,  Whately,  fit  sa  rentrée  chez  nous,  sous  l'inspiration  de  Morel 
{Théorie  des  Jardins,  1776)  et  du  marquis  René  de  Girardin 
(Composition  des  paj-sages,  1777).  Le  nouveau  style,  adopté  par  la 
mode,  célébré  en  vers  classiques  par  Delille,  acquit  bientôt  une 
grande  vogue,  en  passant  par  des  transformations  variées. 

«  En  1779,  le  comte  d'Artois  plantait  Bagatelle,  actuellement 
renfermé  dans  le  Bois  de  Boulogne  ;  c'est  vers  le  même  temps  que 
Carmontelle   dessinait  Mousseaux  (aujourd'hui  le   Parc    Monceau, 


53o  FRANCE 

à  Paris)  ;  la  reine  Marie-Antoinette  se  plaisait  à  emljellir  le  Petit- 
Trianon,  à  Versailles  ;  M.  de  Laborde,  fermier  général,  avec  l'aide 
du  paysagiste  Hubert-Robert,  créait  Méréville,  près  d'Angerville,  en 
Beauce,  et  détournait  la  rivière  La  Juinc  pour  arroser  son  parc. 
Nous  ne  parlons  pas  d'autres  propriétés  moins  célèbres  où  ces 
exemples  furent  imités. 

«  Pendant  la  tempête  révolutionnaire,  le  Directoire  et  le  Premier 
Empire,  quand  lEurope  entière  était  en  armes,  il  ne  s'agissait 
guère  de  créer  des  Jardins.  On  cite  cependant  l'impératrice  Joséphine 
qui  s'adonna  à  cet  art  charmant,  si  bien  approprié  aux  grâces  de 
la  souveraine,  lorsqu'elle  dessina  le  Parc  de  la  Malmaison,  avec 
l'aide  de  l'architecte  Berthoud. 

«  Tous  les  plans  qui  nous  viennent  de  cette  époque  indiquent  une 
oblitération  singulière  de  ce  bon  goût  qui  avait  guidé  les  conceptions 
artistiques  de  Morel  et  de  Girardin,  inspirées  par  un  réel  sentiment 
de  la  nature.  On  ne  pouvait  guère  leur  reprocher,  à  ces  véritables 
artistes,  qu'un  certain  abus  des  ornements  du  genre  allégorique  et 
sentimental  ;  l'organisation  des  paysages  artificiels  révélait,  chez 
eux,  non  seulement  le  talent  d'observer  les  beautés  naturelles,  mais 
celui  d'en  réaliser  d'heureuses  imitations. 

«  De  la  fin  de  lEmpire  à  la  Restauration,  l'Art  des  Jardins  semble 
relégué  à  un  plan  très  effacé.  Il  fallut  l'ouvrage  très  estimé  de 
Gabriel  Thouin  (Plans  raisonnes  de  Jardins,  1819),  pour  renouveler 
le  goût  et  exercer  une  influence  considérable,  qui  dure  encore 
aujourd'hui.  Dans  les  compositions  de  cet  artiste,  le  tracé,  pour  la 
première  fois,  pi-end  une  place  prépondérante.  Une  allée  de  ceintm'e 
enveloppe  la  propriété  et  les  autres  voies  de  promenade  lui  sont 
subordonnées,  en  prenant  des  com-bes  harmonieuses  ;  les  vTies  inté- 
rieures et  extérieures  sont  réservées  avec  soin  et  représentées  par 
le  dessinateur,  au  moyen  de  petits  croquis  en  perspective  sur  la 
marge  des  plans.  Mais  quelques-unes  de  ces  qualités  dégénérèrent  en 
défauts,  lorsque  la  multiplicité  des  allées  vint  embrouiller  la  prome- 
nade, coupant  brusquement  les  scènes  qui  am^aient  pu  présenter 
de  l'ampleur  et  de  l'harmonie,  et  reléguant  le  détail  au  second  plan. 

«  Thouin  devint  chef  d'école,  on  peut  dire,  à  son  insu.  L'agréable 
ordonnance  de  ses  compositions  suscita  une  pléiade  d'imitateurs, 
dont  plusieurs  vivent  encore  et  ont  servi  à  vulgariser  son  nom  et  sa 
méthode.  Nous  disons  «  méthode  »  avec  quelque  regret,  parce  que, 
selon  nous,  tout  procédé  uniforme  doit  être  proscrit  de  l'Art, 
surtout  lorsqu'il  s'agit  de  la  reproduction  des  scènes  choisies  de  la 
nature  qui,  elle,  ne  se  répète  jamais. 

«  Pendant  plus  de  vingt  ans,  c'est-à-dire  sous  la  Restauration  et  le 


France  53i 

règne  de  Louis-Philippe,  de  nombreux  parcs  et  jardins  furent  créés 
en  France,  tous  n'obéissant  pas,  sans  doute,  aux  idées  de  Tbouin, 
mais  s'en  inspirant  plus  ou  moins.  On  cite,  de  cette  époque  : 
Saint-Oucn,  à  M"'*' de  Cayla  ;  le  Jardin  de  TElysée-Bourbon,  composé 
par  Bellangé  ;  Fromont,  à  M.  Soulange-Bodin  ;  Sceaux,  ù  l'amiral 
ïchitchagoiT  ;  YiHeneuvc-l'Etang,  à  la  duchesse  d'Angoulème  ; 
Dampicrre,  au  duc  de  Luyues  (partie  moderne),  et  bien  d'autres 
parcs  dignes  des  traditions  de  la  belle  époque.  Mais  les  jardins  de 
faible  étendue  étaient  dessinés  prescpie  au  hasard  et  les  plans  de  ce 
temps,  qui  nous  sont  parvenus,  ne  trahissent  pas  une  grande 
fertilité  d'imagination  chez  leurs  auteurs. 

«Avec  le  Second  Empire,  nous  entrons  dans  une  toute  autre  période 
de  l'Art  des  Jardins,  celle  qu'on  pourrait  appeler  lapériode  décorative. 
Dès  qu'il  fut  décidé  que  Paris  serait  transformé  ;  que  ses  vieux 
quartiers  compacts  et  malsains  seraient  éventrés  par  des  boulevards 
plantés  ;  que  des  parcs  et  des  jardins  publics  seraient  ouverts,  la 
verdure  et  les  fleurs  se  répandirent  à  flots  dans  la  capitale.  C'est  à 
cette  œuvre  considéral)le  que  M.  Varé  d'abord,  au  Bois  de  Boulogne, 
puis  M.  Alphand,  pour  la  totalité  du  Service  des  Promenades  et 
Plantations,  se  consacrèrent  avec  ardeur.  Pendant  dix-huit  ans,  on 
vit  surgir  successivement  du  sol  parisien  :  le  Bois  de  Boulogne,  le 
Bois  de  Vincennes  et  le  Parc  Monceau  rajeunis;  les  Parcs  des 
Butte s-Ghaumont,  de  Montsouris,  et  de  nombreux  jardins  (nommés 
squares),  créés  de  toutes  pièces,  sans  parler  d'une  multitude  de  voies 
plantées.  Le  tout  charmait  les  regards  et  appointait  la  santé  :  on  put 
appeler  les  nouveaux  jardins,  comme  à  Londres,  «  les  poumons  de  la 
Cité  ». 

«  Sous  l'impulsion  féconde  de  M.  Alphand,  ingénieur  habile,  admi- 
nistrateur consommé,  homme  de  goût,  un  personnel  enthousiaste 
d'horticulteurs  et  de  paysagistes  se  partagea  la  besogne,  et  l'on  peut 
dire  que  l'horticulture  municipale,  à  Paris,  conquit  une  renommée 
universelle,  créant,  à  défaut  d'enseignement  spécial,  une  sorte  d'école, 
de  tradition  d'art  qui  franchit  rapidement  les  limites  de  la  France  et 
même  celles  de  l'Europe. 

«  Comment  se  caractérisait  le  genre  nouveau  qui  avait  conquis  en 
si  peu  de  temps  sa  réputation  ?  Nous  l'avons  qualifié  de  genre  «  déco- 
ratif ».  En  efl'et,  il  procédait  tout  autrement  que  les  genres  qui 
l'avaient  précédé.  Au  lieu  des  allées  plus  ou  moins  étudiées,  sinuant 
à  l'excès  sur  des  terrains  plats  ou  assurant  simplement  l'accès  des 
scènes  intéressantes,  les  chemins  devinrent  eux-mêmes  un  ornement 
par  la  grâce  de  leur  tracé,  le  balancement  harmonieux  de  leurs 
courbes.  De  plus,  l'art    d'onduler  la  surface  du  sol,  que  Paxton 


532  FRANCE 

avaif'pressenti  en  Angleterre,  qiie  MM.  Biihlcr  et  Yaré  avaient 
timidement  essayé  en  France,  fut  largement  développé  par  le  jardinier 
en  chef  de  la  ville  de  Paris,  M.  Barillet-Deschamps.  Il  ne  craignit 
pas  d'accentuer  les  reliefs  des  pelouses  et  des  massifs.  Sous  le  nom 
de  «vallonnement  »,  le  nouveau  procédé  se  répandit  avec  rapidité, 
donnant  an  sol  des  aspects  attrayants,  lorsqu'ils  n'étaient  pas  exagérés 
ou  mal  en  situation.  Ces  artifices  de  niveaux  servaient  à  augmenter 
la  hauteur  apparente  des  nouvelles  plantations  ;  à  faire  surgir  plus 
vivement  les  arbres  isolés,  les  Conifères  surtout,  du  niveau  des 
gazons  ;  à  rapprocher  de  l'œil  et  à  faire  valoir  les  masses  florales  ; 
à  onduler  gracieusement  les  fonds  de  pelouses,  en  les  relevant  vers 
leui's  extrémités  plantées. 

«  On  ne  craignit  même  pas  d'appliquer  le  système  aux  plus 
petits  jardins,  parfois  au  détriment  du  bon  goût  et  le  plus  souvent 
de  la   bonne   culture. 

<(  La  richesse  croissante  de  la  flore  exotique,  arborescente  et  arbus- 
tive,  favorisait  singulièrement  cette  mise  en  scène.  De  i85oài869,  on 
peut  dire  que  les  introductions  de  plantes  nouvelles  d'ornement 
furent  plus  nombreuses  qu'elles  ne  l'ont  été  dans  aucune  autre  période. 
Comment  résister  au  désir  de  mettre  à  profit  tant  et  de  si  précieux 
éléments  ?  Non  seulement  les  espèces  rustiques,  sous  notre  climat, 
furent  toutes  essayées,  dès  qu'elles  présentaient  des  formes  ou  des 
couleurs  séduisantes  ;  non  seulement  les  plantes  anciennes  de  nos 
jardins  d'amateurs,  sélectionnées  et  perfectionnées,  furent  mises  à 
contrilDution,  mais  la  Flore  tropicale  elle-même  entra  bientôt  en  jeu. 
Toutes  les  plantes  de  serre  qui  purent  être  livrées  au  plein  air 
devini'ent  l'objet  d'essais  multipliés.  De  cette  époque  date  la  culture 
estivale  des  Canna,  Caladium,  Ficus,  Wigandia,  Solanum,  Bégonia, 
Dracœna,  Musa,  Coleus,  Montagnoa,  Verbesina,  Philodendron, 
Palmiers,  etc.,  etc. 

«  Les  «  plantes  à  feuillage  ornemental  »  étaient  nées  et  l'on  voyait, 
chose  peu  commune,  deux  auteurs  puJîliant  le  même  jour,  sur  ce 
sujet  nouveau,  chacun  un  volume  qui,  l'un  et  l'autre,  furent  vite 
épuisés  par  les  amateurs  de  jardins. 

«  Les  parcs  et  jardins  publics  de  Paris  eurent  de  nombreux 
imitateurs  en  province.  A  Lyon,  le  parc  de  la  Tête-d'Or,  dessiné 
par  M.  Biihlcr,  fut  l'objet  d'une  sollicitude  particulière  de  la  nnmici- 
palité,  qui  tint  à  honneur  de  voir  son  parc  aussi  bien  tenu  et  peut- 
être  plus  fleuri  que  les  plus  belles  parties  de  la  métropole.  Rouen, 
Lille,  Tours,  Angers,  Caen,  Nantes,  Troyes  et  nombre  d'autres  cités 
suivirent  le  mouvement.  Les  «  Sul^tropical  Gardens  »  de  Londres 
furent  la  répétition  des  jardins  à  feuillages  d'ornement  de  Paris. 


FRANCE  533 

«  Pendant  ce  temps,  de  grandes  et  belles  propriétés  privées  se 
créaient  partout  en  France.  Les  parcs  de  Ferricres,  Grosbois,  Armain' 
villiers,  Saint-Gratien,  lloc([uencoiirt,  Verveine,  Les  Touches, 
Mouchy,  Mello,  Le  Ludc,  Le  Mortier,  Ognon,  Laversine,  etc.,  etc., 
peuvent  être  notés  au  passage.  Mais  combien  d'autres,  que  nous  ne 
pouvons  citer  ici,  mériteraient  encore  une  mention  et  une  visite  ? 

«  Puis,  le  renom  de  ces  riantes  créations  s'étendit  au  loin.  Les 
artistes  de  la  nouvelle  école,  comme  jadis  on  l'avait  vu  au  temps  de 
Le  Nôtre,  furent  appelés  à  l'étranger,  soit  librement  par  les  parti- 
culiers, les  villes,  les  gouvernements,  soit  par  la  voie  des  concours, 
dans  lesquels  ils  curent  des  succès  répétés.  En  Russie,  en  Autriche, 
en  Angleterre,  en  Italie,  en  Suisse,  en  Luxembourg,  en  Danemark, 
en  Espagne,  en  Portugal,  en  Belgique,  en  Egypte,  en  Turquie,  en 
Bulgarie,  à  Madère,  au  Brésil,  dans  l'Uruguay,  dans  la  République 
Argentine,  etc.,  etc.,  les  architectes-paysagistes  français  ont  été  et 
sont  encore  fréquemment  demandés  et  toujours  estimés. 

«  Est-ce  à  dire  que,  seuls,  ces  spécialistes  aient  le  monopole  du  goût 
et  du  savoir  ?  Non,  mais  l'écho  de  la  faveur  qu'ils  ont  conquise,  il 
y  a  vingt  ou  trente  ans,  s'est  répercuté  au  loin  et  il  dure  encore.  La 
cause  en  est  assez  naturelle  :  le  sentiment  décoratif,  si  développé  en 
général  dans  l'artiste  français,  surtout  dans  ce  que  cet  art  a  d'un  peu 
forcé  et  théâtral,  s'est  conservé  avec  toute  sa  sève  dans  les  paysagistes 
contemporains  de  l'époque  dont  nous  venons  de  parler,  et  la  tradition 
a  été  transmise  à  la  génération  actuelle,  sans  trop  s'aifaiblir.  Mais 
nous  faisons  un  grave  reproche  à  cette  tradition,  c'est  d'avoir,  comme 
nous  le  disions  pour  l'époque  de  Thouin,  tourné  au  «  cliché  ».  Faute 
d'un  enseignement  précis,  et  malgré  l'influence  que  quelques 
ouvrages  consciencieusement  écrits  ont  pu  exercer  sur  ceux  qui  se 
livrent  à  cet  art  en  France,  la  «  fabrication  des  jardins  »  est  devenue 
souvent  empirique.  Bien  dessiner  une  allée;  onduler  un  vallonne- 
ment ;  masser  des  plantations  uniformes  ou  multicolores,  à  effets 
violents  et  contrastants  ;  soigner  un  règlement  de  sol  ;  fleurir  les 
abords  dune  habitation  avec  les  quatre  pelouses  ornées  de  leurs 
corbeilles  uniformément  ovales  ;  voilà,  pour  un  trop  grand  nombre 
de  prétendus  artistes  ès-jardins,  le  summum  de  leur  ingéniosité. 

«  C'était  là  recueil.  Appliquer  des  procédés  purement  décoratifs  à 
la  création  des  parcs  paysagers  est  une  grave  erreur.  C'est  comme  si 
on  voulait  accrocher  dans  un  salon  un  décor  d'Opéra.  Il  faut  laisser 
ces  discordances  prétentieuses  aux  plantations  des  grandes  villes, 
où  le  système  des  oppositions  dans  les  formes  et  les  couleurs  donne 
satisfaction  à  la  foule  des  promeneurs,  toujours  avides  de  contrastes 
et  d'impressions  vives, 


534  FRANCE 

«  L'art  délicat  de  la  composition  des  paysa^i^es  procède  d'autre 
façon.  Il  doit  s'inspirer  directement  de  l'observation  attentive  des  plus 
jolies  scènes  naturelles,  et  conserver  aux  sites  leur  caractère  essentiel 
en  l'améliorant  et  en  l'embellissant.  Sans  doute,  l'artiste  leur  impri- 
mera aussi  son  cachet  personnel,  mais  d'une  main  légère  et  discrète. 
Si  un  jardin  est  une  œuvre  d'art,  cet  art  doit  se  dissimuler  le  plus 
possible  et  laisser  croire  que  la  nature  a  seule  créé  les  jolies  scènes 
que  le  spectateur  a  sous  les  yeux. 

«  Ajoutons,  cependant,  que  l'union  intime  de  l'art  paysager  et  de 
l'architecture  s'affirme  de  plus  en  plus.  Nous  avons  nommé  st)He 
composite  cette  combinaison  entre  le  style  géométrique  et  le  style 
paysager.  Les  jardins  réguliers,  autour  des  habitations  luxueuses,  sont 
comme  la  préface  ou  le  prolongement  do  l'architecture  sur  le  sol  ;  ils 
procèdent  des  mêmes  règles  esthétiques  et  veulent,  à  la  fois,  de  la 
science  et  du  goût.  C'est  dans  le  dessin  de  ces  jardins,  leur  appro- 
priation à  l'architecture  adoptée  et  leur  transition  bien  ménagée  avec 
les  parties  paysagères  de  la  propriété  que  se  révèle  toute  la  valeur 
de  l'artiste. 

«  D'ailleurs,  ce  n'est  pas  seulement  dans  la  création  des  Parcs  et 
Jardins  paysagers  ou  géométriques  que  nos  artistes  sont  appelés  à 
exercer  leurs  facultés  créatrices.  Les  Parcs  agricoles  peuvent  aussi 
unir  l'ornement  à  la  pratique  culturale  ;  les  Jardins  scientifiques, 
botaniques,  zoologiques,  allieront  le  culte  de  la  science  au  bon  goût, 
dans  le  groupement  des  êtres  et  des  choses  ;  les  Jardins  potagers  ou 
fruitiers,  les  Vergers  eux-mêmes  deviendront  l'objet  du  double  travail 
du  pomologue  et  du  dessinateur.  Des  spécialités  s'ajoutent  aux  géné- 
ralités :  la  construction  et  la  décoration  des  serres,  des  jardins  d'iiiver 
rentrent  encore  dans  le  domaine  de  l'artiste  en  jardins,  et  la  déco- 
ration végétale  des  appartements  n'est  pas  indigne  de  ses  soins. 
Dans  les  régions  chaudes  du  globe,  où  l'expansion  coloniale  de  la 
France  peut  l'appeler,  il  aura  d'admirables  occasions  de  réaliser 
des  scènes  tropicales,  splendeur  de  la  végétation.  Enfin,  voici  que 
le  goût  des  plantes  de  montagnes  s'accentue  et  se  vulgarise,  la 
création  des  «  Jardins  Alpins  »  devient  une  mode  cliarmante  qui 
grandit  de  jour  en  jour.  On  le  voit  :  le  champ  de  l'Art  des  Jardins 
reste  largement  ouvert  à  tous. 

«  Que  faut-il  pour  inspirer  le  talent,  en  épurant  le  goût  et  en 
l'empêchant  de  se  subordonner  aux  intérêts,  aux  rivalités,  aux  pro- 
cédés empiriques?  Un  enseignement  régulier,  à  la  fois  esthétique  et 
pratique,  qui  crée  une  génération  nouvelle  de  dessinateurs  et  ordon- 
nateurs de  Parcs  et  Jardins,  vraiment  guidés  par  le  sentiment  du 
beau  et  le  culte  de  l'Art.   Déjà  cet    enseignement   existe  à  notre 


FRANCK  535 

Ecole  nationale  d'Horticulture.  Espérons  qu'il  s'étendra  jusqu'à 
riicole  des  Beaux-Arts,  où  il  u'u  pas  encore  été  représenté. 

On  considère  trop  souvent  l'Art  des  Jardins  comme  un  simple 
accessoire  de  l'Architecture.  C'est  un  grand  tort.  Les  Architectes 
paysagistes, —  puisque  c'est  le  nom  le  plus  répandu  maintenant  pour 
une  profession  mal  définie, — peuvent  aspii*er;iune  fonction  d'un  ordre 
beaucoup  plus  relevé.  Les  exemples  ne  sont  pas  rares  déjà  ou  plu- 
sieurs d'entre  eux  ont  été  appelés  à  concevoir  et  à  diriger  l'installa- 
tion totale  d'un  riche  propriétaire  à  la  campagne  :  bois,  parc,  com- 
muns, chasse,  pèche,  ferme,  et  môme  habitation  principale.  Le  rôle 
de  l'Architccte-paysagiste  devient  alors  assez  haut  placé  pour  que 
l'œuvre  de  l'architecte  de  constructions  ne  soit  plus  qu'une  unité 
dans  l'ensemble  et  soit  subordonnée  à  l'ordonnance  générale,  dans 
cette  organisation  de  la  vie  rurale  bien  comprise.  Gest  là  un  idéal 
qu'il  n'est  pas  donné  à  tous  d'atteindre,  mais  il  est  permis  d'  «  y 
tendre  sans  y  prétendre  »,  comme  disait  Malebranche,  en  parlant  de 
la  perfection. 

«  On  nous  permettra  de  placer  sur  ces  sommets  notre  espoir  dans 
l'avenir  de  l'Art  des  Jardins,  qui  a  joué  un  rôle  si  honorable  et  si 
populaire  dans  l'histoire  générale  de  l'Art  en  France,  » 


Xi.  —  Journaux  horticoles. 

La  presse  horticole  française  a  pour  concurrentes  les  Sociétés 
d'horticulture,  qui  publient  régulièrement  des  Annales  ou  Bulletins 
périodiques  et  les  distribuent  à  leurs  adhérents. 

Ces  piiblications,  échangées  réciproquement,  s'empruntent  ou  se 
prêtent  leurs  Notices  et  Rapports,  ou  reproduisent  les  articles  des 
Journaux  horticoles.  Des  milliers  de  lecteurs  s'en  contentent.  Si 
la  presse,  cependant,  doit  vivre  de  sa  dernière  page,  il  serait  très 
désirable  que  l'annonce  se  généralisât  dans  les  journaux  d'iiorticul- 
ture,  comme  en  Angleterre,  au  lieu  de  se  localiser  auprès  des  Sociétés 
départementales. 

La  France  possède  de  bons  Organes  horticoles,  indépendants 
et  libres,  savamment  rédigés,  artistement  illustrés,  lus  par  un  nom- 
breux public  et  justement  considérés  à  l'éti'anger.  Les  services 
qu'ils  rendent  aux  praticiens  et  aux  amateurs  sont  considérables,  en 
développant  le  goût  des  jardins  et  en  éclairant  la  route  par  des 
conseils  sages  et  expérimentés. 


536  FRANCE 

Voici    les    Journaux,  par    ordre    Jinscription,  et    leur  mode  de 
publicité: 

Renie   Horticole,  fondée  en  1828,  paraissant  deux  fois  par  mois, 

le  I"  et  le  16,  sous  la  direction  de. .  E.-A.  C.vrrière  et  Ed.  André. 
Le  Moniteur  cl  Horticulture,  deux  fois  par  luois, 

le  10  et  le  25;  fondé  en  18-7,  sous  la  direction  de     Lucien  Cuauré. 
Journal    de    vulgarisation     de     V Horticulture, 

devenu  V  Horticulture  pour  Tous,  fondé  en  1877, 

mensuel,  sous  la  direction  de LéopoldYauvel. 

Journal    des    Roses,   fondé    en    i8jj,  mensuel, 

sous  la  direction  de Scipion  Cochet. 

L)'on-Ho7'ticole,   fondé   en   1879,  mensuel,    sous 

la  direction  de Yiviand-Morel. 

L'Orchidophile,   fondé  en   i88i,   mensuel,    sous 

la  direction  de Du  Buysson. 

Le  Jardin,   fondé   en  1887,  paraissant  le  5  et  le 

20  de  chaque  mois,  sous  la  direction  de Henri  Martinet. 

Le  Petit  Jardin  illustré,  hebdomadaire,  fondé  en 

octobre  1893,  par  Tadministration  du  précédent. 
Le  Cidre,  réunie  mensuelle  du  Poiré  et  du  Cidi'c, 

fondée  en  1888.  Directeur  et  rédacteur  en  chef.  Eugène  Vimont. 
Le  Cidre  et  le  Poiré,  revue  mensuelle  des  intérêts 

pomologicpes,   fondée   en    1889.   Directeur    et 

rédacteur  en  chef F.  Muller. 

Parmi  les  Journaux  disparus,  on  peut  citer  : 

Annales  de  Flore   et  de  Ponione,   directeur  .  . .     Rousselon. 

Portefeuille  des  Horticulteurs —     ....     F.  Gérard. 

Journal  d' Horticulture  pratique —     ....     Victor  Paquet. 

Journal  des  Roses,  Rame  des  Jardins    —     ....     J.  Gherpin. 

L' Horticulteur  Français —     ....     F.  Hérincq. 

Journal  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  campagne.    P.  Joigneaux. 
Le  Nord-Est  agricole  et  horticole,  par  Gii.  BALTtrr  et  J.  Benoit. 
L'Instructeur  praticien.  —  L' Horticulteur  provençal,  etc. 

En  outre  des  publications  spéciales,  les  Journaux  agricoles  consa- 
crent souvent  quelques  colonnes  à  l'horticulture,  entre  autres  : 

Journal  d'Agriculture  pratique. —  Journal  de  V Agriculture.  — 
Gazettedu  village.  —  Ze  Sud-Est.  —  L'Agriculture  nouvelle. —  La 
Gazette  des  campagnes.  —  La  Provence  agricole  et  horticole.  — 
/,a  Ivresse  agricole.  —  I/Ami  des  Campagnes.  —  Le  Progrès 
agricole. —  Le  Conseiller  agricole. —  Journal  des  Campagnes,  etc. 


FRANCE  537 

Les  Journaux  de  Viticulture  s'appuient  sur  le  greffage  des 
pépinières,  le  semis  et  le  bouturage  en  pleine  terre  ou  en  serre. 

Les  Revues  Forestières  empruntent  à  l'iiortieulture  ses  procédés 
de  semis,  de  plantations,  d'élagage  et  ses  études  arborescentes. 

Les  Revues  de  Botanique  éclairent  le  jardinage  sur  Tliabitat  et  la 
détermination  des  plantes. 

Les  Journaux  d' Acclimatation  sont  entraînés  à  parler  des  végétaux 
indigènes  ou  exotiques. 

Les  Grandes  Feuilles  politiques,  elles-mêmes,  acquièrent  un 
accroissement  de  popularité  par  leurs  «  Causeries  sur  les  jardins  ». 

Les  causeries  de  Pierre  Joigneaux  (Le  Siècle)  et  du  Marquis  de 
Cherville  (Le  Temps)  sont  des  modèles  du  genre. 


XII.  —  Ouvrages  horticoles. 

La  littérature  horticole  française  a  été  brillante  depuis  le  commen- 
cement du  siècle.  Des  praticiens,  des  savants,  des  amateurs  ont 
fait  connaître  au  public  le  résultat  de  leurs  études  et  de  leurs  travaux. 

La  nomenclature  complète  en  serait  trop  étendue  ;  toutefois,  il 
nous  serait  agréable  de  signaler  les  ouvrages  qui,  dans  la  période 
actuelle,   ont   acquis   et  conservé  une  juste  notoriété. 

Plusieurs  ont  été  honorés  des  souscriptions  du  Ministère  de 
TAgriculture  et  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Quelques-uns  ont  été  traduits  en  langues  étrangères. 

Nous  passons  sous  silence  les  ouvrages  spécialement  consacrés  à 
la  Viticulture  et  à  la  Sylviculture. 

Cette  fois  encore,  nous  procédons  par  ordre  al})habétique  : 

Alpha.m).  —  Arboretum  et  Fleuriste  de  la  ville  de  Paris.  —  LArt 
des  Jardins.  —  Les  Promenades  de  Paris. 

Edouard  André. —  Les  Plantes  de  terre  de  bruj-ère. —  Les  Plantes 
à  feuillage  ornemental. —  Les  Fougères,  en  collaboration 
avec  Rivière  et  Uoze. —  Traité  général  de  la  Composition 
des  Parcs  et  des  Jardins. —  Bromeliaceœ  Andreanœ.  —  Le 
Mouvement  horticole,  en  i865,  1S66,  1S6 y.  —  L'École 
nationale  d' Horticulture  de  Versailles. —  Un  mois  en  Russie. 
—  Parcs  et  Jardins  paysagers ^cX,  des  Serres  (Chapitres  du 
Livre  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  campagne).  —  (Relations 
de  voyage  dans  le  Tour  du  monde  et  autres  publications.) 


538  FRANGE 

Charles  Baltet. —  Culture  du  Poirier. —  UArt  de  Greffer. —  Traité 
de  la  Culture  fruitière,  commerciale  et  bourgeoise. — Arbo- 
riculture et  Viticulture.  —  De  l'Action  du  froid  sur  les 
\'ég-étaux.  —  Les  Arbustes  de  pleine  terre.  —  Les  fi'uits 
populaires.  —  La  Coulure  des  liaisins.  —  L'Horticulture 
française,  ses  Progrès  et  ses  Conquêtes,  depuis  i^Sg. — 
L'Horticulture  en  Belgique. —  Culture  des  Arbres  fruitiers 
au  point  de  vue  de  la  grande  production.  —  La  Pépinière 
et  Le  Jardin-fruitier  (Chapitres  du  Livre  de  la  Ferme  et  des 
Maisons  de  campagne).  —  (Relations  de  voyage.) 

Philibert  Barox.  —  Nouveaux  principes  de  la  Taille  des  Arbres 
fruitiers. 

Bazin. —  Horticulture  (Késniné  méthodique  des  conférences  et  cours). 

J.  Bel.  —  La  Rose.  (Histoire,  culture,  description.) 

G.  Bell  viii,  —  Traité  d' Horticulture  pratique.  —  Plantes  pour 
appartements  et  fenêtres.  —  Les  Arbres  fruitiers.  —  Le 
Poirier.  —  Le  Pêcher.  —  Les  Chrysanthèmes,  par  Georges 
Bellair  et  Victor  Bérat. 

Bexgy-Puyvallée.  —  La  Culture  du  Pêcher. 

Ernest  Bergman.  —  Les  Orchidées  de  semis.  —  Revue  monogra- 
phique des  Anthuriunis. — Culture  et  description  de  diverses 
Orchidées  de  serre  froide.  —  Les  Dieffenbachia,  culture  et 
description,  etc.  —  (Relations  de  voyage.) 

E.  Berger.  —  Les  Plantes  potagères  et  la  Culture  maraîchère. 

Abbé  Berlèze.  —  Monographie  du  genre  Camellia. 

Bixio,  Bailly,  etc.  —  La  Maison  rustique  du  XIX^  Siècle. 

BoiSDUVAL.  —  Entomologie  horticole. 

D.  Bois.  —  Les  Plantes  d'appartement  et  les  plantes  de  fenêtre. — 
Le  petit  jardin.  —  Les  Orchidées.  —  Le  Potager  d'an 
Curieux,  par  Paillieux  et  Bois.  —  Aouveau.x  Légumes 
d'hiver,  par  les  mêmes.  —  Dictionnaire  d'horticulture  illus- 
tré.(F^n  collaboration  et  en  cours.)  —  Atlas  des  Plantes  de 
Jardins  et  d'appartements  (en  cours). 

Boitard.  —  Manuel  complet  de  l'amateur  de  Roses. 

BoNCENNE. — Cours  élémentaire  d'Horticulture,  Traité  du  Jardinage. 

BossiN.  —  Asperges.  (Semis,  plantation  et  culture.) 

D.  BouTTEviLLE  ct  Hauciiecorne.  —  Le  Cidre. 

Bruguiidre.  —  Le  Prunier  d'Agen. 

Butret.  —  Taille  raisonnée  des  Arbres  fruitiers. 

Cahams  père.  —  Les  Principes  de  la  Greffe. 

Etienne  Calvel.  —  Traité  complet  sur  les  Pépinières.  — Manuel  de 
l'amateur  des  Arbres  fruitiers  pj^ramidaux. 


FRANCE  539 

Élie-Abel  Carrière.  —  Traité  général  des  Conifères.  —  Les 
Pépinières.  —  Guide  pratique  du  Jardinier  multiplicateur. 
—  iMontreuil- aux  -  Pèches. —  Encyclopédie  horticole. — 
Entretiens  familiers  sur  l'Horticulture.  —  Des  Pommiers 
microcarpes. —  Les  Arbres  et  la  civilisation,  etc. 

Gatros-Gérand  et  Joseph  Daurel.  —  Manuel  pratique  des  jardins 
et  des  champs. 

Rose  Ciiakmkux.  —  Culture  du  Chasselas,  à  Thomerj-, 

Emile  Cuaté.  —  Canna.  —  Cinéraires.  —  Lantana,  —  Verveines. 

CiiATi.N.  —  Le  Cresson. 

Cnopi'iN.  —  De  la  Taille  du  Poirier  et  du  Pommier  en  fuseau. 

M. -A.  Cosson.net.  —  Pratique  raisonnée  de  la  Taille  des  Arbres 
fruitiers  et  de  la  Vigne. 

Courtois.  —  Arboriculture  fruitière . 

Courtois-Gkrard.  — Manuel  pratique  de  jardinage,  — De  la  culture 
maraîchère  dans  les  petits  Jardins.  —  Du  choix  et  de  la 
culture  des  Pommes  de  terre.  —  Manuel  pratique  de  culture 
maraîchère.  —  Du  choix  et  de  la  culture  des  Graminées. 

Croux.  —  Instruction  élémentaire  sur  la  conduite  et  la  taille  des 
A  rbres  fruitiers . 

Louis  Clsin  et  Marius  Gusin  Fils.  —  L'Horticulture  de  la  France 
(en  cours). 

Dalbret.  —  Cours  de  taille  des  Arbres  fruitiers. 

A.  d'Arbois  de  Jubainville  et  Vesque.  —  Maladies  des  Plantes 
cultivées. 

Joseph  Décaisse .  —  Le  Jardin  fruitier  du  Muséum.  —  Manuel  de 
l'amateur  des  jardins,  avec  Cii.  Naudix. 

De  Kirwax.  —  Les  Conifères. 

A.  Delaville  Aîné.  —  Cours  pratique  d'Arboriculture  fruitière. 

Delchevalerie.  —  Les  Orchidées.  —  Plantes  de  serre  chaude  et 
tempérée.  —  L'Horticulture  en  Égj-pte. 

Eugène  Deny.  —  Parcs  et  Jardins  publics. 

Des  Cars.  —  Élagage  des  Arbres. 

Le  Comte  Léonce  de  Lambertye.  —  Le  Fraisier.  —  Instruction  sur 
la  Culture  forcée. —  Conseils  sur  les  Cultures  de  pleine 
ferre.  (Légumes,  Arbres  fruitiers,  Fleurs.) —  Les  Plantes  à 
feuilles  ornementales. —  Les  Fleurs  de  pleine  terre. —  Traité 
général  de  la  Culture  forcée  par  le  thermosiphon.  —  Elé- 
ments de  jardinage.  —  Culture  du  Melon  à  l'air  libre. 

Paul  de  Mortillet. — Les  Quarante  Poires. — Les  meilleurs  Fruits: 
Pécher,  Cerisier,  Poirier.  —  Conifères  de  pleine  terre. 

Doliyot.  —  Arbres  fruitiers  à  branches  renversées. 


54o  FRANCE 

Alphonse  Du  Breuil.  —  Principes  généraux  d'Arboriculture.  — 

Culture  des  Arbres  et  arbrisseaux   à  fruits   de  table.  — 

Culture  des  Ai'bres    d'ornement.  —   Vignobles,  Arbres  à 

fruits  à  cidre.  —  Cours   d'arboriculture.  —  Instructions 

élémentaires  sur  la  conduite  des  Arbres  fruitiers. 

Dumas.  —  Culture  maraîchère  dans  le  Midi  de  la  France. 

DuvAL.  —  Les  Bromélias.  —  Les  Azalées. 

DuviLLERS.  —  Album  de  Parcs  et  Jardins. 

Jean  Dybowski.  —  Traité  de  la  Culture  potagère.  —  Guide  de 
Jardinage. 

G.  Fœx.  —  Cours  complet  de  Viticulture. 

Eugène  Forney.  —  Le  Jardinier  fruitier.  —  La  Taille  des  arbres 
fruitiers.  —  Les  Roses,  par  E.  Forney  et  H.  Jamain. 

FoussAT.  —  Culture  potagère  pratique. 

Louis  Gaudry.  —  Cours  pratique  d'Arboriculture. 

Gontier.  —  Ananas  à  fruit  comestible. 

Colonel  Goureau.  —  Les  Insectes  nuisibles  aux  végétaux. 

Alexandre  Hardy  et  Auguste  Hardy.  —  Traité  de  la  Taille  des 
arbres  fruitiers . 

Denis  Hélye.  —  Culture  des  Plantes  aquatiques. 

Louis  Henry'. —  Eléments  d' arboriculture  fruitière. 

Hérincq,  Jacques  et  DuciiARTRE. — Manuel  général  des  plantes, arbres 
et  arbustes.  —  Le  nouveau  Jardinier  illustré,  par  Hérincq, 
La  VALLÉE,  Neumann,  Verlot,  Courtois-Gérard,  Cels,  etc. 

Frère  Henri.  —  Arboriculture  fruitière. —  Culture  maraîchère. 

Gustave  Heuzé.  —  Plantes  alimentaires.  —  Jardins  de  Versailles. 

H.  IssARTiER.  —  Petit  Traité  des  Arbres  fruitiers  à  tout  vent. 

Ferdinand  Jamin.  —  Les  meilleurs  Fruits  à  cultiver. 

Jacquin.  —  Champignon  comestible.  — Melon. —  Plantes  de  pleine 
terre,  annuelles,  bisannuelles  et  vivaces.  —  Les  Dahlias. 

Pierre  Joigneaux.  —  Le  Livre  de  lafei'me  et  des  maisons  de  cam- 
pagne. (En  collaboration.)  —  L'Art  de  produire  de  bonnes 
graines.  — Le  Potager.  —  Les  Arbres  fruitiers.  — Le  Jardin 
de  l'Instituteur. —  Conférences  sur  le  Jardinage  et  les  Arbres 
fruitiers.  —  Les  Choux.  —  Causeries  sur  l'Agriculture  et 
l'Horticulture. —  Les  Cultures  maraîchères  pendant  le  siège 
de  Paris,  i8yo-i8yi.  —  Engrais  et  amendements. 

Chaules  Joly.  —  Les  Orangeries  de  BUdah.  —  Les  Eucalyptus 
géants  en  Australie.  —  Le  jardin  de  Kew. —  Le  parc  de 
la  Liberté  à  Lisbonne.  —  E.xportations  et  importations.  — 
Chauffage,  ventilation  et  distribution  des  eaux.  —  Etudes 
sur  V Enseignement  agricole,  etc.  —  (Relations  de  voyage.) 


k 


FRANCE  541 

JouLiE.  —  Les  engrais  en  horticulture,  avec  la   collaboration   de 
Maxime  Desbordes. 

Laciiaume. —  Le  Champignon  de  couche. — IjC  Rosier. — Le  Pêcher. 

IIii'POLYTE  Langlois.  —  IjC  Livre  de  Montreuil-au.x-Pèches. 

Alphonse  La  vallée.  —  Arboretum  Segrezianuni. —  Les  Clématites 
à  grandes  Jleurs. 

Legrand. —  Le  Dahlia,  histoire  et  culture. 

Comte  Lelieur.  —  La  Pomone  française.  —  La  culture  du  Rosier. 
— Le  Dahlia  et  sa  culture. — Maladies  des  Arbres  fruitiers. 

Gii.  Lemaire.  —  I^es  Cactées.  —  Plantes  de  serre  froide.  —  Les 
Plantes  grasses  autres  que  les  Cactées.  —  Le  Jardinier 
fleuriste,  en  collaboration  avec  Lequien,  Bossin,  Palmer, 
Porcher,  Rivière,  du  Buyssox,  Carrière,  Bernardin. 

Lenormand. —  Asperges.  (Culture  ordinaire  et  forcée.) 

Alexis  Lepère.  —  Pratique  raisonnée  de  la  Taille  du  Pêcher  en 
espalier  carré. 

André  Leroy.  —  Dictionnaire   de  pomologie  :  Poires,   Pommes, 
Abricots,  Cerises,  Pêches. 

Constant  Lesueur.  —  Petit  Traité  pratique  du  Jardin  fruitier. 

Lhérault-Salbœuf.  —  L'Asperge. 

LiERVAL.  —  Phlo.x  (culture  et  multiplication). 

Loisel. —  Asperge.  —  Culture  du  Melon. 

Loiseleur-Deslongchamps.  —  La  Rose,  son  histoire,  sa  culture. 

Malingre.  —  Reine-Marguerite.  (Culture.) 

Félix  Malot.  —  Traité  succinct  de  Véducation  du  Pêcher  en  espalier. 

Arthur  Mangin.  —  Les  Jardins.  —  Histoire  des  Jardins. 

A.  Marchais.  —  Les  Jardins  dans  la  région  de  VOranger. 

Alphonse  Mas.  —  Le  Verger. —  Le  Vignoble,  par  Mas  et  Pulliat. 

MoREAU  et  Daverne. —  Manuel  pratique  de  la  Culture  maraîchère 
de  Paris. 

Charles  Morel.  —  Culture  des  Orchidées. 

Morlet.  —  Conifères  de  petites  et  de  grandes  dimensions. 

P.  Mouillefert.  —  La  Trujfe.  —  Traité  des  arbres  et  arbrisseaux 
forestiers,  industriels  et  d'ornement  (en  cours). 

S.  Mottet. — La  Mosaïculture. — Petit  Guide  pratique  de  Jardinage. 
—  Dictionnaire  pratique  d'horticulture  et  de  jardinage,  de 
Nicholson.  (Traduction  en  cours.) 

Mozard.  —  Culture  des  Arbres  fruitiers  et  surtout  du  Pêcher. 

Jules  Nanot.  —  Culture  du  Pommier  à  cidre.  —  Manuel  de  l'ingé- 
nieur, pour  l'établissement  et  l'entretien  des  Plantations 
d'alignement  d' arbres  fruitiers ,  forestiers  et  d'ornement. — 
Séchage  des  fruits,  par  J.  Nanot  et  Tritschler. 


Ô42  FRANCE 

Gh.  Naudin.  —  Le  Potager.  —  Serres  et  Orangeries  de  plein  air. — 
Les  Plantes  à  feuillage  coloré.  —  Description  et  emploi 
des  Eucalyptus.  —  Manuel  de  l'acclimateur,  de  F.  Von 
MuELLER,  traduit  et  augmenté  par  Cii.  Naudin. —  Manuel 
de  l'amateur  des  Jardins,  par  Decaisne  et  Naudin. 

Neumann.  —  Notions  sur  l'art  de  faire  des  boutures. 

Eugène  Noël.  —  Les  Arbres  à  Cidre  et  le  Cidre  du  pays  d'Othe. 

Louis  Noisette.  —  Le  Jardin  fruitier.  —  Manuel  complet  du  Jardi- 
nier. —  Manuel  du  Jardinier  des  Primeurs. 

Odolant-Desnos. —  Traité  de  la  culture  des  Pommiers  et  des  Poiriers, 
et  de  la  fabrication  du  Cidre  et  du  Poiré. 

Palmeu.  —  Cactées.  (Leur  culture.) 

Henri  Pascal.  —  Les  Primevères    de  Chine  et  les  Cinéraires. 

A.  PÉAN.  —  Jy Architecte  paj'-sagiste. 

Picot-Amette.  —  Pratique  raisonnée  de  l' Arboriculture . 

Pirolle.  —  Traité  spécial  du  Dahlia.  —  Le  Jardinier  amateur. 

Antoine  Poiteau.  —  Traité  des  Arbres  fruitiers,  par  Poiteau  et 
TuRPiN.  —  Histoire  naturelle  des  Orangers,  par  Poiteau 
et  Risso. —  Cours  d'Horticulture.  —  Le  Bon  Jardinier,  par 
Poiteau,  Decaisne,  Naudin,  Bailly,  Vilmorin,  Neumann, 
Pépin,  Carrière 

Isidore  Ponce.  —  La  Culture  maraîchère  des  environs  de  Paris. 

Félix  Porcher.  —  Histoire  et  culture  du  Fuchsia. 

Portes  et  Ruyssen. —  Traité  de  la  Vigne. 

Gustave  Power.  —  Traité  de  la  culture  du  Pommier  à  cidre.  — 
Monographie  des  meilleures  variétés  de  fruits  à  cidre. 

Prévost.  —  Pomologie  de  Rouen.  —  Catalogue  descriptif  du  genre 
Rosier.  —  Petit  Traité  de  culture  potagère.  —  Petit  Traité 
de  la  culture  du  Pommier  à  cidre. 

Puvis.  —  Arbres  fruitiers  (Taille  et  mise  à  fruit). 

Ragonot-Godefroy.  —  Traité  sur  la  culture  des  Œillets. 

Raybaud-Lange.  —  Olivier  (Culture  et  produits). 

Renault.  —  Culture  du  Pommier  à  cidre. 

Auguste  et  Cuarles  Rivière.  —  Les  Bambous. 

P.  Sagot  et  E.  Raoul. —  Manuel  pratique  des  Cultures  tropicales. 

Félix  Sahut.  —  Le  Lac  Majeur  et  les  îles  Borromées.  —  Les 
Cultures  fruitières  au.x  Etats-Unis. —  Les  Eucalyptus. — 
La  végétation  en  Australie.  —  (Relations  de  voyage.) 

Emile  Sauvaigo. —  Les  Cultures  sur  le  littoral  de  la  Méditerranée. 

E.  Sirodot.  — Maladies  des  Arbres  fruitiers. 

Spacii.  —  Histoire  naturelle  des  végétau.x phanérogames. 

Société  pomologique  de  France.  —  La  Pomologie  française. 


FRANCE  543 

SouLANGE-BoDiN.  —  l)c  Ifi  ciiUure  (les  planter  dites  de  terre  de 
hruj'ère  et  de  leur  introduction  dans  les  Jardins. 

TiiiiiAULT.  —  Culture  des  Pélarn-oniurns. 

TiiiKUY.  —  Histoire  et  culture  des  Ljs. 

Octave  Thomas.  —  Guide  pratique  de  l'amateur  de  fruits. 

C.-A.  TnoRY. —  Les  Roses,  par  C.-A.  Tiiouy  et  P. -J.  Redouté. — 
Monog'rap/iie  du  genre  Groseillier. 

André  Thouin.  —  Monographie  des  Greffes.  —  Instruction  sur  le 
semis,  la  plantation  et  la  culture  des  Arbres.  —  Cours  de 
culture  et  de  naturalisation  des  végétaux. 

Gabriel  Thouin. — Plans  raisonnes  de  toutes  les  espèces  de  Jardins. 

Tripet-Leblanc.  —  Iconographie  du  genre  Œillet. 

Éloi  Trouillet.  —  Notions  préliminaires  d'arboriculture.  —  Nou- 
velle culture  de  la  Vigne. 

A.  Truelle.  —  L'Art  de  reconnaître  lesjruits  de  pressoir. 

De  Tsciiudy.  —  La  GreJJ'e  de  l'herbe  des  Plantes. 

Léopold  Vauvel. —  Culture  de  l'Asperge  à  la  charrue,  forcée  au 
fumier  et  au  thermosiphon.  —  Arboriculture  fruitière. 

Ventenat.  —  Les  Jardins  de  Cels.  —  Le  Jardin  de  la  Malmaison. 

Bernard  Verlot.  —  Les  Fougères,  par  Verlot,  Roze,  Fournier. 
—  Géranium  et  Pélargonium,  par  Malet  et  Verlot. 

Pierre  Viala.  —  Les  Maladies  de  la  Vigne. 

P.  YiALON.  —  Le  Maraîcher  bourgeois. 

J.-P.  ViBERï. —  Essai  sur  les  Poses. —  Observations  sur  la  nomencla- 
ture des  Roses.  —  Culture  exclusive  du  Rosier  et  des  Vignes. 

Yilmorin-Andrieux  &  O^ — Instructions  pour  les  semis  de  fleurs  de 
pleine  terre.  —  Les  Fleurs  de  pleine  terre  illustrées.  —  Les 
Plantes  potagères. —  Les  Plantes  de  grandes  cultures. — 
Calendrier  des  semis  et  plantations.  —  Les  meilleures 
Pommes  de  terre.  — Les  Légumes  de  grande  culture. — 
Album  Vilmorin  :  Légumes,  Fleurs.  —  Tableaux  coloriés 
de  plantes  potagères  et  de  fleurs.  —  Les  Fleurs  à  Paris. 

La  bibliothèque  de  l'horticulteur  a  le  droit  de  recevoir,  sur  ses 
rayons,  des  ouvrages  de  botanique,  les  flores  générales  ou  locales,  les 
livres  de  sciences  physiques  ou  chimiques  et  de  sciences  naturelles, 
comme  plusieiu's  membres  de  rAcadcmie,  des  professeurs  à  l'Institut 
agronomique  ou  à  la  Faculté  des  sciences  en  publient. 

Nous  passons  sous  silence  une  foule  de  brochures  et  de  fascicules 
provenant  de  tirages  à  part  ;  quand  ils  ne  se  trouvent  pas  en  librairie, 
leui's  auteurs  n'hésitent  pas  à  en  gratifier  les  amis  du  jai'dinage. 


COLONIES  FRANÇAISES 


-^-*-^ 


Préciser  la  surface  de  nos  colonies  est  assez  diiïicile,  certaines 
limites  n'ayant  jamais  été  déterminées  ;  indiquer  le  chiffre  de  la 
population  le  serait  davantage  encore,  étant  admis  que  plusieurs 
peuplades  se  déplacent  fort  souvent  et  franchissent  la  frontière  sans 
le  déclarer.  Cette  double  observation  est,  surtout,  applicable  aux 
colonies  d'Afrique. 

Cependant,  nous  donnerons  les  cotes  officielles,  et  nous  exami- 
nerons nos  possessions  lointaines,  leurs  cultures  et  leurs  productions 
naturelles. 

Entre  les  colonies  et  la  métropole,  il  s'est  établi  un  courant 
d'échanges  réciproques  que  nous  avons  signalé,  p.  3()3  et  suivantes, 
à  l'occasion  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

L'Algérie  et  la  Tunisie  ont  ici  chacune  un  chapitre  spécial. 


AFRIQUE 


Sénégal  et  Établissements  du  Haut-Niger. 

i,5oo,ooo  kilomètres  carrés.  —  5, 000,000  d'habitants. 

L'agriculture,  laissée  aux  mains  des  indigènes,  a  fait  des  progrès 
sensibles.  Les  cultures  principales  comportent  le  Sorgho  vulgaire,  le 
Maïs,  les  Arachides  et  les  Sésames. 

Les  cultures  arbustives  produisent  le  Café,  le  Coton,  le  Caoutchouc, 
la  Gutta-Percha,  les  Gommes-résines,  l'Indigo,  la  Noix  de  Coco. 

Les  Gommes,  exportées  sur  Bordeaux,  fournissent  trois  millions 
de  kilogrammes. 

L'absence  d'Eucalyptus  favorise  l'épidémie  de  Malaria. 


COLONIES   FRANÇAISES  545 

Des  caféièrcs  et  des  cacaoycres  sont  installées  sur  la  concession  de 
i5o,ooo  hectares,  accordée  à  la  Compagnie  commerciale  et  agricole 
de  la  Gasamance. 

Les  forêts  sont  composées  d'essences  utiles  :  Acacia,  Adansonia 
«  Baobab  »,  Erythrophlœum,  Ficus,  Lonchocarpus,  Sterculia,  Vitex 
et  le  Genipa,  un  des  plus  beaux  arbres  de  l'Afrique. 

Puis  des  Bambous,  des  Maugliers,  des  Orangers,  des  Palmiers. 

Guinée  Française. 

320,000  kilomètres  carrés.  —  800,000  habitants. 

Ici,  la  végétation  est  plus  luxuriante  dans  les  Forêts. 

Le  Gaoutchouc  extrait  des  Lianes,  Landolphia  et  autres,  représente 
les  deux  tiers  du  commerce  d'exploitation  des  Rivières. 

Le  Gommicr-Gopal  occupe  le  second  rang  et  préfère  les  flancs 
abruptes  de  la  montagne.  Les  cercles  de  la  Dubréka  et  de  la 
Mellacorée  produisent  chacun  200,000  kilogr.  de  gomme  par  année. 

Le  nord  de  la  Guinée  est  favorable  au  Caféier. 

Le  Kola  est  expédié  par  5o,ooo  kilogr.  au  port  de  Saint-Louis. 

Les  quatre  cercles  exportent  5oo,ooo  kilogr.  de  Sésame. 

Le  Riz  est  répandu  partout  ;  il  entre  dans  l'alimentation  des  Noirs, 
avec  le  Sorgho  ou  grand  Millet. 

L'Oseille  de  Guinée  «  Hibiscus  Sabdariffa  »,  Malvacée  indienne, 
fournit  ses  fleurs  à  l'industrie  des  sirops,  tartes  et  compotes. 

Le  Gouvernement  donuc  au  cultivateur  des  semences  d'Arachides. 

Côte    d'Ivoire,    Bénin    et    Dahomey. 

35o,ooo  kilomètres  carrés.  —  25o,ooo  habitants. 

Ces  colonies  présentent  certaines  affinités  végétales  et  culturales. 

Les  productions  alimentaires  et  industrielles  sont  le  Riz,  l'Igname, 
le  Manioc,  le  Maïs,  les  Haricots,  la  Patate,  la  Banane,  l'Arachide,  le 
Sésame,  le  Tamarin,  le  Coton,  l'Indigo,  le  Cubèbe,  le  Piment. 

Les  fruits  principaux  proviennent  de  l'Oranger,  du  Citronnier,  du 
Dattier,  du  Cocotier. 

Des  créoles  brésiliens  ont  importé  l'Avocatier,  le  Bananier,  le 
Cacaoyer,  la  Canne  à  sucre  et  le  Bois  de  Campêche  ;  puis  le  Caféier 
de  Libéria,  déjà  cultivé  sur  la  côte  des  Esclaves. 

Les  forêts  renferment  des  genres  précieux,  exploités  par  des 
compagnies  financières.  Quelques  espèces  sont  à  signaler. 

35 


546  COLONIES  FRANÇAISES 

Le  Baphia  à  feuille  de  Lamùer,  au  bois  plus  lourd  que  l'eau  ; 
LElaus  de  Guinée,  sorte  de  Palmier  à  noix  oléagineuse  ; 
Le  Grewia,  son  fruit  est  la  base  d'une  boisson  rafraîchissante  ; 
Le  Cola  acuminé,  répandu  partout,  pour  sa  noix  à  tannin  ; 
Les  Mangliers  ou  Palétuviers,  au  bois  résistant  à  l'eau  de  mer  ; 
Le  M yrsiue,  approvisionnant  les  constructions  ; 
Le  Pandanus,  recherché  par  l'industrie  des  textiles  ; 
La  brousse  dahoméenne  demande  à  être  fertilisée  par  des  travaux 
d'assainissement  et  des  plantations. 

Gabon  et  Congo  Français. 

1,000,000  de  kilomètres  carrés.  —  5,ooo,ooo  d'habitants. 

La  colonie  du  Congo  français,  appelée  naguère  Ouest- Africain,  a 
pour  origine  l'établissement  du  Gabon. 

Aucune  culture  soignée  n'existait  au  Gabon  avant  l'arrivée  à 
Libreville  de  M.  Emile  Pierre,  élève  de  l'Ecole  nationale  d'horticul- 
ture de  Versailles,  chargé  par  le  Gouvernement  français,  en  1887,  de 
la  création  et  de  la  direction  d'un  Jardin  d'essai,  dans  cette  ville, 
et,  malheureusement  emporté  par  la  mort,  en  1892,  avant  d'avoir 
accompli  complètement  sa  tâche. 

La  Mission  catholique  établie  au  Gabon,  en  i843,  a  des  plantations 
de  Cacaoyers  et  de  Caféiers.  Elle  possède  une  vanilleraie  et  fait  de 
Ihuile  de  palme  et  de  cocos.  Une  culture  potagère,  pour  la  vente,  y 
est  aussi  pratiquée. 

Le  jardin  du  Gouverneur  renferme  des  légumes,  tels  que  Choux, 
Carottes,  Navets,  Betteraves,  Haricots,  Laitues,  Ognons,  Poireaux, 
Tomates,  Chicorée,  Oseille,  Persil,  Cerfeuil,  Courges;  et  quelques 
arbres  fruitiers  :  des  Orangers,  des  Cocotiers,  des  Manguiers,  des 
Palmiers  à  huile,  des  Bananiers  et  autres  espèces  du  pays. 

Le  Coléus  tubéreux,  provenant  de  Madagascar,  et  envoyé  du 
Muséum  de  Paris,  par  M.  le  directeur  Maxime  Cornu,  s'est  répandu 
au  Gabon  où  il  produit  de  beaux  tubercules  appréciés  des  indigènes. 

Emile  PieiTe  a,  de  même,  propagé  le  Caoutchouc  de  Céara,  rapporté 
de  San-Thomé  ;  le  Giroflier,  l'Anone  Cherimolia  et  un  Pachyrrhizus, 
Légumineuse  dont  la  racine  charnue  constitue  un  mets  excellent. 

Les  Noirs  cultivent,  autour  de  leurs  cases,  quelques  Bananiers,  des 
Taros  «  Colocasia  »,  la  Mauve  de  Guinée,  le  Millet,  des  Solanums 
à  assaisonnement.  Mais  les  grandes  cultures  de  Bananiers,  de 
Maïs,  de  Sorgho  et  de  Manioc  se  font  surtout  dans  les  bois  défrichés* 


COLONIES   FRANÇAISES  54j 

De  Brazzaville  à  Loango,  l'explorateur  Jean  Dybowski  nous  signale 
les  massifs  du  Papayer  «  Garica  Papaya  »,  arbre  succulent  par  ses 
tiges  et  SCS  fruits. 

Des  Stations  d'acclimatation  de  végétaux  économiques  à 
propager  ont  été  installées  à  Franeeville  et  à  Lœstour ville. 

Les  essais  heureux  de  culture,  faits  par  nos  colons,  portent 
principalement  sur  le  Café,  le  Coton,  le  Riz,  les  Pommes  de  terre. 

La  Banane  verte,  mûre  ou  bouillie,  le  Manioc  et  le  poisson  fumé 
constituent  le  fond  de  la  nourriture  indigène. 

Les  produits  exportés  de  la  colonie  sont  :  lluiile  de  Palme  «  Ela.'i9 
guiuecnsis  »,  les  Amandes  de  Palmiste,  l'Avocatier;  les  bois 
tinctoriaux;  le  Cacao,  la  Canne  à  sucre,  le  Caoutchouc,  la  Cire,  les 
Coquemolles  «  Cicca  »,  l'Ebène,  la  Gomme  copal,  le  Ricin,  le  Tabac. 

Les  forêts  congolaincs  qui  couvrent  la  presque  totalité  du  sol 
renferment  un  grand  nombre  d'essences  précieuses  par  leur  bois, 
leur  sève,  leur  écorce,  leur  feuillage  ou  leurs  fruits. 

Parmi  les  végétaux  fournisseurs  d'aliments  ou  de  condiments, 
il  y  a  lieu  de  citer  le  Bananier,  rigname,  la  Patate,  le  Manihot, 
le  Manguier,  le  Goyavier,  l'Oranger,  le  Citronnier,  le  Muscadier, 
le  Poivrier,  le  Gingembre,  la  Yauille,  la  Vigne,  le  Raphia  vinifère, 
les  Fèves  et  Doliques,  Lablab,  Cajauus  ;  puis  le  Lotus,  sorte  de 
Nymphéacée,  dont  les  rhizomes  et  les  graines  sont  comestibles. 

Enfin,  parmi  les  végétaux  industriels  et  les  bois  de  construction  : 

L'Ézigo  «  Ptcrocarpus  angolensis  »,  dont  le  bois  rouge  et  lécorce 
sont  employés  pour  la  teinture  et  le  tannage  ; 

L'Owala  «  Pentaclcthra  macrophylla  »,  l'embryon  contient  moitié 
de  matières  huileuses  ; 

Le  Conocarpus,  proposé  comme  succédané  du  Quinquina; 

L'Ebène,  pour  l'ébénisterie  de  luxe  ; 

L'Ogina  ou  Gutlier  du  Gabon,  «  Arungana  paniculata  »  ; 

Le  Tulipier  du  Gabon  «   Spathodea  campanulata  »  ; 

Le  Griffonia,  bois  dur,  pour  traverses  de  chemins  de  fer. 

Soudan  Français. 

5oo,ooo  kilomètres  carrés.  —  3oo,ooo  habitants. 

Le  Soudan  est  un  pays  fertile,  mais  la  culture  y  est  encore  peu 
avancée  ;  cependant,  les  indigènes  commencent  à  défricher  les  forêts 
pour  se  livrer  à  la  culture  du  Blé,  du  Mais,  du  Riz,  du  Sorgho,  etc. 

Le  Riz  se  repique  dans  le  Haut-Niger  et  dans  le  Moyen-Niger. 


548  COLONIES   FRANÇAISES 

Les  indigènes  cultivent  le  Cotonnier,  au  milieu  de  leurs  champs 
de  Sorgho,  de  petit  Millet  et  de  Maïs. 

L" Arachide  se  propage  dans  le  Haut  et  le  Moyen-Sénégal. 

Le  Manioc  adopte  le  pays  Belledougou  et  le  Manding.  jusqu'à  Kong. 

Le  Tabac  préfère  les  terrains  humides,  près  des  rivières. 

Les  principales  productions  légumières,  fruitières  ou  industrielles 
sont  :  les  Bananes,  les  Dattes,  les  Figues,  llgname,  le  Manioc,  la 
Xoix  de  Kola,  à  tannin  ;  les  Anones,  les  Citrons,  les  Mangues,  les 
Patates,  les  Pastèques,  les  Melons  et  Concombres,  le  Piment,  les 
Calebasses  :  puis  le  Caoutchouc,  l'Arachide,  le  Sésame,  la  Fève  de 
Calabar  «  Physostigma  »,  le  Chou  caraïbe  ou  Taro  «  Golocasia  escu- 
lenta  »,  et  le  Maranta  arundinacea  fournissant  l'arrow-root. 

Parmi  les  arbres,  on  trouve  l'Acacia  à  gomme,  le  Baobab, 
l'Arbre  à  beurre  «  Bassia  »,  le  Raphia  vinifère,  l'Ebène,  le  Palmier  à 
sucre  «  Borassus  flabelliformis  »,  le  Papayer  «  Carica  »,  le  Sapotillier 
«  Acliras  Sapota».  le  Bambou,  le  Cassia,  le  Calebassier  «Ci'escentia». 

Le  fruit  de  l'Eriodendron  fournit  de  la  soie  ;  l'écorce  d'un 
Erythrophlceum  est  tinctoriale. 

Enfin  la  Aligne  à  tubercules,  plus  ornementale  que  fruitière,  dont  on 
a  parlé  comme  étant  une  plante  exotique,  rebelle  au  phylloxéra...? 

Obock. 

120,000  kilomètres  carrés.  —  200,000  habitants. 

Le  territoire  d'Obock  possède  une  flore  saharienne,  avec  une 
végétation  rare  et  clair-semée. 

L'arbre  le  plus  répandu  est  le  Mimosa  ;  son  feuillage  nourrit  les 
troupeaux.  On  trouve  des  Genêts  et  des  Euphorbes  dans  les  vallées, 
des  bouquets  de  Palétuviers  sur  la  cote,  et  des  herbes  broussailleuses 
sur  les  plateaux. 

Un  champ  de  cultures  maraîchères  et  fruitières  a  été  créé  dans  la 
Vallée  des  Jardins.  Ses  produits  servent  à  l'alimentation  des  fonc- 
tionnaires, de  la  garnison  et  du  pénitencier. 

Autour  du  jardin  du  Gouvernement  sont  situés  les  jardins  beau- 
coup plus  considérables  de  la  Mission  Catholique,  de  la  factorerie 
Mesnier  et  de  quelques  indigènes. 

Nos  Légumes,  Radis,  Tomates,  Aubergines,  Salades,  Pois,  Haricots, 
Carottes,  Concombres,  Pastèques  et  autres  plantes  alimentaires 
réussissent  avec  de   grands  soins. 

Jusqu'à  ce  jour,  nos  principaux  û'uits  récoltés  sont  les  Grenades. 


COLONIES   FRANÇAISES  049 

Les  Cocotiers  poussent  avec  une  vipfueur  surprenante.  Il  en  est  de 
môme  des  Palmiers  et  des  Dattiers.  A  huit  ans,  le  Dattier  femelle 
produit  pour  8  francs  de  fruits.  Cet  arbre  est  l'avenir  d'Obock,  au 
point  de  vue  agricole.  Des  palmeraies  y  sont  déjà  installées. 

Madagascar. 

592,000  kilomèti'es  carrés.  —  4»o<^o,ooo  d'habitants. 

Quand  on  longe  le  littoral  de  cette  île,  à  l'est,  on  est  frappe  de 
l'abondance  et  de  la  vigueur  des  arbres  fruitiers  et  des  essences 
utiles  qui  croissent,  au  caprice  de  la  nature,  sur  le  sable  du  littoral. 
Palmiers  de  toutes  sortes,  Citronniers,  Manguiers,  Calebassiers, 
tendent  au  voyageur  leurs  branches  chargées  de  fruits. 

Mais,  dès  que  l'on  s'avance  vers  l'intérieur,  à  20  kilomètres  des 
côtes,  le  paysage  change  ;  sur  le  plateau  central,  on  trouve  un  sol 
rouge,  dur,  aride,  où  il  n'y  a  plus  ni  bois,  ni  habitants,  ni  \àllages. 
Cependant,  dès  que  cette  terre  de  désolation,  bouleversée  par  les 
phénomènes  géologiques,  est  travaillée  et  remuée,  elle  devient  fertile 
et  peut  se  prêter  à  toutes  les  cultures. 

Parmi  les  2,5oo  plantes  de  l'île,  connues  et  classées,  les  unes 
rappellent  les  flores  africaine  et  asiatique,  les  autres  les  végétaux 
de  l'Amérique  méridionale  et  de  l'Australie. 

Sur  les  eaux,  rOuvirandi'a  développe  ses  feuilles  ajourées,  au  milieu 
des  crocodiles,  tandis  que  de  petits  quadrumanes  sautillent  sur  leFilao 
«arbre  à  massue»,  dont  la  racine  puissante  fixe  les  sables  mouvants. 

Il  y  a  lieu  de  mentionner  le  Baobab  qui,  moins  colossal  que  celui 
du  continent  africain,  le  dépasse  comme  élégance  et  majesté  de  port. 

Parmi  les  espèces  de  Palmiers  indigènes,  il  faut  citer  le  Palmier  à 
Sagou  et  le  Raphia,  gros  et  trapu,  aux  palmes  découpées  en  mille 
folioles,  aux  grappes  énormes  du  poids  de  100  à  i5o  kilogr. 

Tandis  que  le  Tamarin  se  cantonne  sur  la  côte  occidentale,  le 
Cocotier  prospère  sur  tout   le  littoral. 

Des  essences  nombreuses  et  superbes  peuvent  servir  à  l'ébénisterie 
et  fournir  des  matériaux  de  construction. Tel  est  le  Ravenala,  Musacée 
dont  on  utilise  jusqu'aux  nervures  des  feuilles,  comme  poutrelles, 
et  aux  feuilles  elles-mêmes  poiir  la  couverture  des  habitations. 

Le  Pandanus  «  Yacoux  »  donne  une  fibre|]au  tissage  des  étoffes. 

On  trouve  dans  l'Ile  les  arbres  des  tropiques  :  Citronniers, 
Orangers,  Limoniers,  Pamplemoussiers,  Mandariniers,  Avocatiers, 
Jacquiers,  Bananiers.  Plusieurs  ont  été  apportés  par  J.-N.  Bréon. 


550  COLONIES   FRANÇAISES 

Le  Riz  est  la  grande  culture  des  indigènes,  et  le  surplus  de  la 
consommation  est  exporté  ;  il  entre  pour  une  part  considérable  dans 
le  trafic  commercial. 

Outre  le  Riz,  les  Malgaches  cultivent  l'Igname,  le  Manioc,  la  Patate, 
l'Arachide,  le  Saonia  ou  Taro  de  l'Océanie,  sorte  de  Golocase. 

Les  Européens  ont  introduit  les  céréales,  les  légumes  et  les  arbres 
fruitiers  de  l'hémisphère  boréal,  et  le  Thé,  le  Café,  le  Coton,  le  Tabac. 

Actuellement,  un  de  nos  compatriotes  cultive  à  Ivato,  à  i5  kilo- 
mètres de  Madagascar,  une  plantation  de  iGo,ooo  pieds  de  Caféiers 
qui  croissent  en  plein  vent  ;  il  espère  avoir  prochainement  le  double 
de  ce  chiffre,  sur  une  surface  de  cent  hectares. 

Sainte-Marie  de  Madagascar. 

i65  kilomètres  carrés.  —  7,770  habitants. 

Ile  très  fertile  sur  une  partie  de  son  étendue,  complètement  stérile 
sur  l'autre,  sauf  pour  ce  cpii  concerne  le  Giroflier  «  Caryophyllus». 

Les  arbres  fruitiers  :  Pêchers,  Litchis,  Avocatiers,  Manguiers, 
Citronniers,  donnent  des  produits  supérieurs  à  ceux  de  la  Réunion. 

Le  Girofle  est  la  seule  denrée  d'exportation  ;  il  est  dirigé  sur 
Marseille.  On  en  récolte  annuellement  environ  3o,ooo  kilogr.  à 
1,200  francs  les  100  kilogr. 

Sainte-Marie  achète  son  Riz  à  l'île  de  Madagascar,  tant  il  est  peu 
cultivé  sur  ses  terres. 

Une  grande  forêt,  située  dans  le  nord  de  la  colonie,  est  exploitée 
pour  la  construction  des  navires. 

Malgré  les  vents  de  mer,  le  beau  Ravenala,  l'arbre  du  voyageur, 
se  propage  et  fournit  la  matière  première  des  cases  des  Malgaches. 

Des  essais  de  Caféiers  Libéria,  de  Cacaoyers,  de  Cocotiers  parais- 
sent devoir  fournir  des  résultats  satisfaisants  au  colon  et  au  fisc. 

Nossi-Bé. 

Î293  kilomètres  carrés.  —  7,700  habitants. 

L'île  est  caractérisée  par  la  fertilité  remarquable  de  son  sol;  il 
se  prête  à  toutes  sortes  de  cultures  et  produit  l'Indigo,  le  Sésame,  le 
Manioc,  le  Maïs,  la  Vanille,  le  Coton,  l'Arachide,  la  Patate,  divers 
légumes,  et,  en  outre,  la  Canne  à  sucre,  le  Riz,  le  Café, 


COLONIES  FRANÇAISES  55 1 

Il  y  a  dix  ans,  la  Canne  à  sucre  occupait  900  hectares,  le  Caféier  100, 
le  Riz  el  les  légumes  i,35o,  les  forets  093  hectares. 

En  i883,  l'île  a  produit  906,000  kilogr.  de  Sucre  ;  i3G,o6o  litres  de 
Rhum  :  1,480  kilogr.  de  Café  ;  931,000  kilogr.  de  Riz  ;  171,960  kilogr. 
de  Manioc. 

Une  seule  forêt  d'essences  diverses  existe  à  Loucoubé.  La  moindre 
coupe  doit  être  autorisée  par  l'Administration  de  la  colonie. 

Mayotte. 

366  kilomètres  carrés. —  8,710  habitants. 

Mayotte  est  assez  riche  en  essences  forestières.  On  y  trouve  les 
arbres  des  tropiques  ;  beaucoup  d'entre  eux  servent  aux  constructions 
maritimes.  Les  plus  beaux  arbres  sont  sur  les  contreforts  du  pic 
Oubanghui  et  aux  alentours  de  la  baie  Bœni,  mais  leur  nombre 
diminue  sensiblement  :  il  en  est  de  même  des  Cocotiers,  qui  occupent 
60  hectares  de  moins  qu'il  y  a  3o  ans. 

La  principale  culture  industrielle  de  Mayotte  est  celle  de  la  Canne 
à  sucre.  En  1887,  on  comptait  1,714  hectares  plantés,  12  usines  à 
sucre  et  4  distilleries  de  rhum. 

Les  plantations  de  Café  perdent  leur  importance.  Par  contre,  les 
cultures  fruitières  et  alimentaires  progressent,  ainsi  que  les  champs 
de  Cotonniers,  de  Cacaoyers,  de  Mais,  de  Manioc,  de  Riz,  de  Vanilliers. 

L'usine  sucrière  de  Dzoumogué  cherche  l'amélioration  du  Manguier 
par  la  greffe. 

Les    Comores. 

2,067  kilomètres  carrés.  —  47^000  habitants. 

Ces  îles,  très  fertiles,  ont  été  entièrement  couvertes  de  forêts; 
celles-ci  n'occupent  aujourd'hui  cj[u"un  sixième  de  la  superficie.  La 
plupart  des  arbres  appartiennent  aux  espèces  cultivées  à  Madagascar, 
d'où  elles  semblent  originaires. 

Parmi  les  arbres  des  forêts  et  des  halliers,  il  faut  citer  les  Ficus, 
les  Cocotiers,  les  Arécpiiers,  les  Fougères  arborescentes  et  les 
Manguiers,  etc.  L'Orseille.  plante  tinctoriale  y  es   ti'ès  commune. 


553  COLONIES   FRANÇAISES 

La    Réunion. 

2,600  kilomètres  carrés.  —  167,850  habitants. 

La  Réunion  est  une  terre  volcanique,  couverte  de  montagnes  et 
bordée,  à  son  pourtour,  d'une  plage  fertile  sur  laquelle  les  villes 
sont  installées. 

La  Réunion  possède  une  Chambre  d'agriculture,  un  Muséum 
et  un  Jardin  colonial  à  Saint-Denis.  Le  directeur  de  ces  deux 
établissements  est  le  distingué  naturaliste  E.  Neveu. 

Les  jardins  de  Saint-Denis  font  apparaître  toutes  les  richesses  de 
la  végétation  tropicale. 

Il  y  a  environ  60,000  hectares  cultivés  dans  l'île  ;  35, 000  au  moins 
sont  affectés  à  la  Canne  à  sucre.  Plantée  d'octobre  en  janvier,  par 
petites  fosses  rectangulaires  ou  mortaises,  la  Canne  donne  sa  récolte 
l'année  d'après,  à  la  fin  de  juillet.  Le  rendement  annuel  de  cette  grande 
culture  de  la  colonie  est  de  100,000  kilogr.  à  l'hectare. 

La  production  sucrière,  non  compris  la  consommation  locale, 
oscille  autour  de  40,000  tonnes  ;  l'exportation  de  Sucre,  en  1886,  a 
atteint  le  chiffre  de  3i, 847,149  kilogr.  d'une  valeur  de  8,559,663  francs. 

La  même  année  a  vu  la  production  de  2,5oo,ooo  litres  de  Tafia  et 
une  exportation  de  559,000  litres  de  Rhum. 

On  récolte  les  gros  légumes  :  Melons,  Pastèques,  Citrouilles, 
Concombres,  Calebasses,  Pipangailles  ou  Luffa,  Patates,  Garbanzos 
ou  Pois  chiche,  Artichauts,  Aubergines,  Piments,  pendant  la  saison 
des  pluies,  de  novembre  à  avril. 

Les  autres  plantes  potagères  :  Pois,  Carottes,  Ognons,  Betteraves, 
se  cultivent  pendant  la  saison  sèche. 

La  Pomme  de  terre  exige  beaucoup  de  fumures  ;  on  l'exporte  sur 
l'île  Maurice. 

Salazic  est  réputé  pour  ses  Haricots;  Cilaos,  pour  ses  Lentilles. 

On  cultive  déjà  la  Chayote,  sous  le  nom  de  «  Chou-Choute.  » 

Le  Champignon  Hirncola  devient  l'objet  d'un  commerce. 

Les  plantations  du  Giroflier  aromatique  «  Caryophyllus  »  sont  dues 
aux  premières  importations  du  colonisateur  français  Poivre.  Peu  de 
temps  après,  La  Billardière  y  implantait  rArl)re  à  pain. 

La  Vanille,  apportée  dans  l'île  par  l'ordonnateur  Marchand,  en 
1819,  y  constitue  une  industrie  florissante.  Plus  de  200,000  kilogr.  y 
étaient  constatés  en  188G. 

Les  plantes  à  parfums  comprennent  plus  de  80  espèces. 

Le  Manihot  Bouquet  rend,  après  dix-huit  mois,  12  à  i5  kilogr.  de 
farine  de  Manioc  par  touffe,  soit  i5o,ooo  kilogr.  à  l'hectare. 


COLONIES    FRANÇAISES  553 

M.  le  professeur  Raoul,  pharmacien  en  chef  du  corps  de  santé  des 
colonies  —  oii  il  a  rendu  d'éniinents  services,  —  a  introduit  à  la 
Réunion,  la  Coca  et  des  Acacias  à  tannin  ou  à  cachou. 

Le  bourgeon  du  Palmier  Acanthopha^nix  y  est  consommé,  au  titre 
de  Chou  palmiste  ;  de  même  les  feuilles  de  la  Malvacée  «  Manitc  ». 

L'Anone  a  un  goût  délicat  et  produit  beaucoup. 

La  Caïmite  pomifère  fructifie  au  Jardin  botanique  de  Saint- 
Denis,  ainsi  que  la  Passiflore  Barbadine,  dite  Ponuue  liane. 

Le  commencement  de  l'année  est  le  moment  de  la  maturité  des 
principaux  fruits  :   Litchis,  Maugues,  Pèches,  Avocats,  Ananas,  etc. 

La  Réunion,  en  i88(>,  a  produit  2o5,ooo  kilogr.  de  Vanille,  beau- 
coup plus  qu'il  n'en  faut  pour  la  consommation  de  l'Europe  entière  ; 
elle  en  a  exporté  70,000  kilogr.  en  1887. 

Malgré  sa  réputation,  le  Caféier  diminue  d'importance  ;  les  Citrons 
et  les  Oranges  n'existent  plus. 

Signalons  à  la  Réunion  un  important  service  des  forêts  ;  il  comporte 
un  personnel  de  ^5  agents  et  correspond  à  un  budget  d'environ 
i5o,ooo  francs.  Un  cinquième  de  cette  somme  est  aflecté  aux  reboi- 
sements. 

Les  forets  occupent  56, 000  hectares  ;  elles  couvraient  toute  l'île  au 
moment  de  sa  découverte. 

La  disparition  des  essences  primitives  a  amené  l'introduction  et 
l'acclimatation  du  Quinquina  de  l'Inde,  sur  lecpiel  on  fonde  de 
sérieuses  espérances,  et  de  même  sur  l'Eucalyptus  de  l'Australie. 


-^i&Sr- 


ASIE 

Inde    Française. 

5x0  kilomètres  carrés.  —  284.000  habitants,  dont  1,000  français. 

Pondichéry,  Karikal,  Mahé,  Yanaon,  Ghandernagor  et  quelques 
loges  ou  comptoirs  sans  importance,  tel  est  ce  qui  nous  reste  du 
magnifique  empire  hindou  que  Dupleix  et  La  Bourdonnais  disputèrent 
au  siècle  dernier,  à  l'Angleterre. 

Partout  où  il  y  a  trace  d'humidité,  le  territoire  est  couvert  d'une 
végétation  luxuriante  et  de  magnifiques  forêts,  d'où  l'on  tire  les  bois 
de  constmction  les  plus  résistants. 


554  COLONIES   FRANÇAISES 

Pondichcry  poss^de  deux  jardins  botaniques,  d'un  haut  intérêt  : 

Le  Parc  colonial,  fondé  en  1827,  a  une  superficie  de  17  hectares 
environ.  A  l'instigation  de  la  Commission  des  jardins,  on  y  fait  des 
essais  divers,  notamment  sur  la  culture  de  la  Vigne  et  de  la  Vanille. 
De  plus,  il  est  ouvert  aux  promeneurs. 

Le  Jardin  d'acclimatation,  créé  le  i5  mai  1861,  a  une  superficie 
de  8  hectares  18  ares  ;  il  renferme  deux  vastes  parterres  pour  la 
culture  des  arbres  d'ornement,  et  une  pépinière. 

Un  arrêté  du  18  mai  i885  établit  une  Station  agronomique. 

Le  27  septembre  1888,  un  autre  arrêté  décrétait  l'établissement 
d'une  Chambre  d'agriculture. 

Le  Nelly,  l'Indigo,  les  Menus-grains,  le  Tabac,  le  Poivre  à  Bétel, 
la  Canne  à  sucre,  le  Riz,  le  Café,  le  Coton  sont  les  principales 
cultures  de  nos  cinq  territoires. 

Dans  l'établissement  de  Pondichéry,  6.660  hectares  sont  plantés 
d'Ananas  et  d'arbres  fruitiers  ;  le  Riz  en  occupe  16,000.  Les  Cocotiers, 
en  nombre  assez  considérable,  sont  disséminés  dans  la  plaine  et  sur 
les  routes. 

Après  fortune  faite,  avec  l'huile  de  noix  de  Coco,  Karikal  continue 
d'accroître  ses  ressources  au  moyen  des  Arachides.  Son  exportation 
dépasse  5oo,ooo  quintaux  métriques. 

Par  les  négociants  de  Pondichéry  et  les  courtiers  de  Bombay,  les 
affrètements  de  Sésame  s'expédient  du  nord  de  la  côte  de  Coromandel 
pour  Marseille,  Le  Havre,  Dunkerque  et  Anvers. 

Des  voiliers  français,  d'un  faible  tonnage,  transportent  à  la  Réunion 
et  à  Maurice  des  riz,  grains  et  autres  provisions  aux  coolies  hindous 
émigrés  en  ces  îles. 

Cochinchine. 

60,000  kilomètres  carrés.  —  1,877,000  habitants. 

La  Cochinchine  possède,  depuis  5o  ans,  un  Jardin  botanique  à 
Saigon.  Il  a  une  étendue  de  18  hectares.  Ce  jardin  a  fourni  les  arbres 
des  avenues  de  Saigon,  et  sert  à  propager,  dans  le  pays,  les  plantes 
exotiques.  Son  Catalogue  est  fort  bien  rédigé. 

En  1875,  on  a  construit  la  Ferme  des  Mares  (120  hectares)  sur 
l'emplacement  d'un  haras  colonial,  fondé  au  commencement  de  la 
conquête. 

En  général,  l'indigène  se  borne  à  une  petite  culture  de  légpiraes, 
pour  lui  et  sa  famille. 


i 


COLONIES  FRANÇAISES  655 

A  quelque  distance  de  la  mer,  au  milieu  des  sables  salants,  le 
voyageur  rencontre  d'innomhraljlcs  Palétuviers.  En  s'éloignant  de 
la  côte,  il  trouve  des  Bambous  ;  puis,  les  grands  arbres  se  multiplient, 
et  forment  des  forêts  impénétrables. 

C'est  au  prix  de  véritables  dangers,  que  de  savants  explorateiirs 
ont  pu  aider  M.  Pierre,  lorsqu'il  était  directeur  du  Jardin  botanique, 
à  commencer  la  publication  de  la  flore  forestière  de  ces  régions 
excessivement  ricbes,  mais  où  régnent  les  fièvres  pernicieuses. 

La  flore  de  la  Gochincliinc  comprend  un  nombre  considérable  de 
plantes  aquatiques.  Parmi  les  algues  marines,  on  peut  citer  le 
Gelidium  spiriforme,  qui  sert  aux  Annamites  à  préparer  des  gelées 
sucrées  et  parfumées. 

Le  Riz  est  la  principale  culture  alimentaire,  celle  qui  demande  le 
moins  de  travail  et  produit  le  plus.  La  récolte  s'élève  à  55  millions 
de  kilogr.  On  compte  plus  de  200  espèces  et  variétés  de  Riz.  En  1892, 
rindo-Gliine  a  expédié  sur  la  métropole  5o,ooo  tonnes  de  Riz. 

Les  arrondissements  de  Bassac  et  de  Long-Xugen  plantent  les 
Haricots  et  les  exportent  dans  la  colonie,  même  en  Europe. 

Les  Aréquiers,  les  Arachides,  le  Cacao,  le  Café,  la  Canne  à  sucre, 
l'Indigo,  le  Poivre,  le  Sésame  sont  l'objet  d'une  petite  culture. 

L'Ananas  et  le  Tabac  ont  un  intérêt  local. 

Le  Mùrier,dans  certaines  provinces  de  l'Est,  occupe  2,000  hectares. 

Un  Caoutchouc  très  rustique  de  l'Amérique  y  a  été  introduit  par 
la  mission  E.  Raoul. 

Comme  essences  de  première  utilité,  populaires  et  régulièrement 
exploitées,  citons  : 

Le  Calophyllum  inophyllum,  qui  borde  les  routes  annamites, 
et  donne  une  huile  fortifiante  pour  les  carènes  de  navire. 

L'Anisoptera  scpulchrorum,  approvisionnant  la  confection  des 
cercueils,  respectés  par  les  indigènes  ; 

Le  Sindora  sumatrana,  utilisé  pour  les  incrustations  sur  nacre  ; 

Le  Kurrimia,  pour  les  cylindres  des  moulins  de  canne  à  sucre  ; 

Le  Pterospcrmum,  fréquent  au  nord  de  TajTiinh  et  de  Saigon; 

Le  Feronia  elephantum,  arbre  au  feuillage  parfumé  ; 

Le  Pahudia  siamensis,  disséminé  dans  les  forêts. 

La  Schleichera,  le  Sandoricum,  l'IUicium  anisatimi  ou  Badiane 
aromatique,  l'Arbre  à  Cire,  le  Bois  de  Santal,  l'Arbre  à  la  Ouate,  etc. 

Les  Manguiers  «  Voi,  Xang  oa  »,  se  reproduisent  par  la  graine  ; 
tandis  que  l'on  propage  de  bonnes  variétés  par  le  grefl"e. 

D'autres  encore,  décrites  à  la  Flore  forestière  de  VIndo-Chine, 
par  l'éminent  botaniste  Pierre. 


556  COLONIES   FRANÇAISES 

Cambod2:e. 

120,000  kilomètres  carrés.  —  1,600,000  habitants. 

Le  Riz  est  l'objet  de  la  principale  cnlture  de  la  population  indigène 
oii  coloniale.  Plusieurs  espèces  de  cette  plante  alimentaire  réussissent 
dans  les  terrains  irrigués  ;  d'autres,  au  contraire,  se  développent 
mieux  dans  les  endroits  absolument  secs. 

Les  légumes  d'Europe  prospèrent  au  Cambodge.  L'Igname  et  la 
Patate  sont  fort  appréciées  des  habitants,  qui,  s'ils  n'aiment  pas  les 
cultiver,  aiment  beaucoup  à  les  manger. 

Tous  les  fruits  des  Tropiques,  depuis  le  Coco,  l'Arbre  à  pain,  le 
Jacf£uier,  jusqu'à  la  Goyave  et  à  l'Ananas,  y  poussent  à  merveille. 

La  principale  plante  industrielle  est  le  Coton.  Ensuite  :  la  Canne 
à  sucre,  le  Caféier,  le  Cannellier,  le  Poivrier  Betle  ou  Bétel. 

Le  Tabac  présente  de  grandes  analogies  avec  les  plants  de  Manille 
et  de  Sumatra. 

L'Indigo,  le  Palmier  à  sucre  se  rencontrent  un  peu  partout. 

Le  Mûrier  reste  couvert  de  feuilles,  sans  désemparer,  de  sorte  que 
l'élevage  des  vers  à  soie  n'est  jamais  interrompu. 

Les  forêts  sont  immenses,  mais  peu  exploitées,  —  malgré  leurs 
trésors  industriels,  —  faute  de  chemins,  parait-il. 

Annam. 

265,000  kilomètres  carrés.  —  4'5oo,ooo  habitants. 

Si  les  terrains  de  rizières  font  à  peu  près  défaut  en  Annam,  par 
contre,  les  collines  et  les  plateaux  fournissent  des  plantes  industrielles 
en  abondance. 

Le  Cannellier  occupe  le  premier  rang:  il  pousse  même  à  l'état 
sauvage  sur  les  hauts  plateaux  de  Quang-Nam.  La  Cannelle  de  qualité 
inférieure  est  brûlée  dans  les  temples  ;  le  choix  est  exporté  par  Tourane, 
qui  en  a  expédié,  en  1887,  pour  près  de  2  millions  de  francs. 

Le  Coton,  une  des  richesses  de  l'avenir,  vient  admirablement  dans 
le  Thanh-Hoa  ;  il  est  exporté  principalement  en  Chine,  par  Haï-Phong. 

La  Canne  à  sucre  est  cultivée  avec  succès,  surtout  dans  le  Quang- 
Ngai  ;  elle  est  expédiée  sur  Saigon  et  sur  Haï-Phong. 

Des  essais  de  Café,  tentés  par  les  missionnaires  dans  les  terrains 
élevés,  ont  pleinement  réussi. 

L'Arachide  est  prospère  dans  le  Binh-Dinh  et  le  Phu-Yen. 


< 


COLONIES   FR^VNÇAISES  55^ 

Les  Annamites  cultivent  en  grand  :  l'Igname,  le  Sésame,  le  Ricin, 
les  Bananes,  les  Ananas,  diderentes  sortes  do  Patates  et  de  nombreux 
fruits.  Ils  récoltent  les  Xoix  de  l'Aréquier  et  du  Cocotier,  les  feuilles 
du  Bétel,  les  fruits  du  Manguier,  du  Goyavier,  du  Litchi,  du  Jacquier, 
et  trouvent  des  Pampleuiousses,  des  Oranges,  des  Mandarines,  de 
petits  Citrons  verts,  et  autres  produits  de  consommation  locale. 

Le  Mûrier,  cultivé  dans  toutes  les  provinces,  est  un  arbrisseau 
à  tiges  annuelles,  planté  de  préférence  sur  le  bord  des  cours  d'eau. 

Les  forêts,  qui  couvrent  les  montagnes,  ont  une  grande  valeur. 
Certaines  variétés  darbres  sont  recherchées  pour  la  construction  et 
Tébénisterie.  Le  gouvernement  annamite  a  concédé  l'exploitation 
de  ces  forets  à  l'explorateur  français  Jean  Dupuis  et  à  des  Chinois. 

Tonkin. 

110,000  kilomètres  carrés.  —  1 3, 000,000  d'habitants. 

Les  cultures  du  Delta  n'ont  pas  de  rivales  en  Europe. 

Le  Riz  en  est  le  principal  objet.  Les  bonnes  récoltes  permettent 
d'en  exporter  jusqu'à  25, 000, 000  de  kilogr.  Cette  graminée  donne 
lieu  à  deux  récoltes  par  an,  et  quelquefois  trois.  Le  Riz  sec  entre 
dans   l'alimentation  ;  le  Riz  gluant  sert  à  faire  de  l'alcool. 

La  Canne  à  sucre  vient  en  deuxième  lieu.  Les  procédés  de  culture 
et  de  fabrication  laissent  encore  à  désirer,  mais  cette  industrie  peut 
donner  des  bénéfices,  et  il  y  a  là  un  vaste  champ  à  exploiter. 

Le  Mûrier  se  rencontre  dans  les  terrains  un  peu  élevés  du  Delta  ; 
il  est  surtout  cultivé  dans  les  provinces  de  Son-Tay,  Nam-Dinh,  et  de 
Bac-Ninh.  Il  y  a  plusieurs  variétés  de  Mûriers  ;  tous  les  sujets  sont  à 
basses  tiges  et  de  peu  de  durée.  Le  grand  Mûrier  de  la  Chine  ou  du 
Japon,  ligneux  et  de  longue  durée,  ne  se  prêterait  pas  au  mode 
d'exploitation  annamite,  par  cueillettes  incessantes. 

Les  essais  de  Café,  préconisés  dès  les  premiers  temps  de  la 
conquête  par  E.  Raoul,  donnent  de  très  beaux  résultats;  dans  cette 
culture  semble  résider  l'avenir  économique  de  la  colonie. 

Le  Thé  cultivé  au  Tonkin,  analogue  à  l'espèce  propagée  en  Chine, 
est  d'aussi  bonne  qualité;  toutefois  sa  préparation  est  inférieure. 

Le  Tabac  vient  admirablement  dans  le  voisinage  de  la  rivière  Noire 
et  dans  le  Haut-Tonkin.  Les  amateurs  le  classent  entre  le  Manille  et 
le  Havane. 

La  Cannelle  qui  se  récolte  dans  les  montagnes  de  la  chaîne  sépara- 
tive  du  Mé-Kong,  est  aussi  une  des  denrées  les  plus  précieuses. 


558  COLONIES  FRANÇAISES 

L'Indigo  abonde  dans  le  Tonkiu  méridional  ;  il  est  fâcheux  que  sa 
préparation,  comme  celle  de  la  plupart  des  autres  produits  indus- 
triels, laisse  encore  à  désirer. 

Le  Sumac  à  vernis  est  assez  populaire,  surtout  dans  les  parties 
montagneuses  de  la  zone  méridionale:  le  suc  est  extrait  à  l'aide 
diucisions  dans  les  couches  libériennes. 

On  y  trouve  aussi  lArbre  à  papier  «^Vickstrœmia)),  dont  l'écorce 
ligneuse  produit  du  papier  et  des  fils  qui  servent  au  tissage  des  étofles. 

L'essence  de  Badiane,  très  estimée  dans  la  parfumerie,  est  une  huile 
produite  par  la  distillation  des  fruits  de  l'Anis  étoile,  Magnoliacée. 

La  Muscade  et  le  Cardamone  «  Blettai'ia  »  sont  aussi  cultivés  au 
Tonkin  ;  la  Ramie  ou  China-grass  y  pousse  à  l'état  sauvage. 

Des  essais  pour  la  culture  de  lOpium  ont  réussi  et  peuvent 
devenir  la  source  d'un  commerce  considérable. 

Sur  différents  points,  le  Tonkin  produit  du  Coton  ;  cette  industrie 
serait  susceptible  d"un  grand  développement,  car  le  sol  et  le 
climat  du  Thangh-Hoa  lui  con\dennent  pai'faitement. 

Le  Ricin  vient  partout.  Les  Arachides  sont  rares.  La  cultm'e  du 
Sésame  est  plus  développée,  comme  celle  du  Maïs. 

Le  Delta  fournit  des  Légumes  en  assez  grande  quantité  :  Patates, 
Navets,  Chicorées,  Pastèques,  Epinards,  Choux  indigènes,  Céleris, 
Raves,  Haricots,  Pois,  Doliques. 

Si  nos  légumes  viennent  bien,  beaucoup  de  nos  fleurs  sont  égale- 
ment acclimatées  avec  le  même  succès.  Celles  du  pays  sont  fournies 
par  des  arbres  ou  arbustes,  comme  le  Poinciana  dit  Flamboyant,  le 
Camellia,  l'Oranger,  un  petit  Rosier,  le  Grenadier,  le  Gardénia, 
l'Hibiscus  rouge,  rose  ou  blanc,  le  Frangipanier  «  Plumeria  »,  etc. 

L'Aréquier  est  répandu  dans  tout  le  pays,  et  cependant,  la  produc- 
tion est  insuflisante.  Aussi,  l'importation  de  la  Noix  d'Arec  de 
Cochinchine  a-t  elle  atteint  020,000  kilogrammes,  d'une  valeur  de 
5oo,ooo  francs. 

Le  Nephelium  Litchi,  le  Goyavier,  le  Cocotier,  le  Manguier,  l'Anona 
Pomme  de  cannelle,  le  Pamplemoussier,  l'Oranger,  le  Mandarinier, 
rOpontia,  le  Grenadier,  le  Jacquier,  le  Papayer  et  d'abord  le 
Bananier  sont  bien  cultivés.  L'Ananas  y  est  véritablement  exquis. 

Sur  toute  l'étendue  du  Delta  poussent  de  superbes  Bambous.  On 
voit,  au  printemps,  des  pousses  de  o^"  20  de  diamètre  atteindre  en 
(pielques  semaines  jusqu'à  plus  de  3o  mètres  de  hauteur  ;  c'est  alors 
que  la  tige  acquiert  de  la  résistance. 

Les  forets  dont  l'étendue  est  considérable,  sont  exploitées  le  long 
des  rivières  seulement,  faute  de  voies  de  communication  par  terre. 
Les  bois  nécessaires  à  l'industrie  sont  importés  d'Annam, 


COLONIES  FRANÇAISES  669 

Depuis  que  la  France  a  annexé  le  Tonkin  à  son  Protectorat,  de 
nombreux  végétaux  alimentaires,  forestiers  ou  industriels  ont  été 
importés  et  propagés,  entre  autres  par  M.  Voinier,  directeur  des 
services  vétérinaires  du  corps  expéditionnaire,  qui  avait  créé  de 
remarquables  pépinières  de  propagande  et  d'acclimatation,  et  pris 
part  à  l'organisation  d'une  société  d'études  des  sciences  naturelles. 

Quelques  missionnaires  ont  également  contribué  au  respect  et  à 
l'extension  du  drapeau  français,  à  l'échange  des  végétaux  indigènes 
avec  ceux  de  la  métropole. 

Les  planteurs  ont  dû  s'inspirer,  dans  leurs  essais,  de  la  nomencla- 
ture Des  plantes  utiles  des  colonies  françaises,  par  M.  De  Lanessan. 


AMÉRIQUE 


Saint-Pierre  et  Miquelon. 

242  kilomètres  carrés.  —  6,3oo  habitants. 

Saint-Pierre  et  la  Grande-Miquelon  oflrent  l'aspect  de  rochers 
déshérités  par  la  nature.  On  n'y  rencontre  que  des  Genévriers  con- 
damnés à  ramper  sur  le  sol,  des  fouillis  inextricables  de  Sapins 
minuscules,  quoique  centenaires,  et  des  Bouleaux  rabougris. 

Toute  autre  est  la  Petite-Miquelon. 

Ici,  coteaux  boisés  ;  ça  et  là,  prairies  émaillées  de  Boutons  d'or  et 
de  Marguerites,  de  bouquets  de  bois  aux  essences  vai-iées  :  Sapins, 
Bambous,  Ifs,  Erables,  Sorbiers,  Néfliers,  Noisetiers,  etc. 

Le  climat  ne  permettant  pas  de  cultui'cs  de  céréales,  on  se  borne  à 
entretenir  de  magnifiques  prairies  natui'clles. 

Les  principales  plantes  alimentaires  y  sont  cultivées  et  permettent 
de  recevoir  l'immense  population  de  pêcheurs  qui  vient,  chaque 
année,  y  faire  escale  ou  séjour. 

Guadeloupe. 

1,780  kilomètres  carrés.  —  iG6,ooo  habitants. 

Trois  Chambres  d'agriculture  ont  été  organisées,  en  i883,  une 
par  arrondissement.  Chacune  d'elles  comprend  des  membres  titulaires 
et  des  membres  correspondants» 


56o  COLONIES    FRANÇAISES 

Le  II  décembre  i85i.  fut  créée  la  Société  d'Agriculture  ;  le 
nombre  de  membres  titulaires  a  été  fixé  à  loo,  au  maximum;  lelTectif 
des  associés  et  correspondants  est  illimité.  La  Société  a  formé,  sous  sa 
dépendance,  des  Comices  agricoles  dans  les  cantons  de  Basse-Terre, 
Port-Louis,  Marie-Galante,  les  Saintes,  la  Désirade,   Saint-Martin 

Enfin,  le  Jardin  botanique,  créé  en  1882,  près  de  la  Basse-Terre, 
siu*  la  propriété  dite  Trianon.  Directeur  :  M.  Colardeau. 

La  flore  de  la  Guadeloupe,  riche  en  plantes  utiles,  renferme  un 
grand  nombre  de  plantes  d'ornement  ;  les  plus  appréciées  sont  les 
Orckidées,  puis  les  Fougères  comprenant  200  espèces,  au  minimum. 

Les  forêts,  qui  couvrent  une  superficie  de  plus  de  36, 000  hectares, 
sont  peuplées  de  plus  de  260  espèces  industrielles  :  Acacia  de  Farnèse, 
Acajou,  Achras,  Balata  «  Mimusops  »,  Bambou,  Magnolia,  l'Orme 
des  Antilles  «  Guazuma  ulmifolia  »,  le  Cacaoyer,  le  Muscadier  à  suif 
«  Myristica  cerifera»,  la  Savonette  Dominique»  Sapindus  saponaria  », 
le  Cerisier-Capitaine  «  Malpighia  »,  le  Chêne  «  Catalpa  longissima  »,  le 
Poirier  rouge  «  Tecoma  rubra  »,  l'Olivier  bâtard  «  Bontia  daphnoïdes  », 
le  bois  de  Rose  «  Cordia  gerascanthus  »,  le  Gommier  «  Bursera  »... 

Nous  passons  les  végétaux  industriels,  fournissant  des  sujets 
d'exportation  :  Tabac,  Coton,  Ramie,  Caoutchouc,  Rocou,  Gomme, 
Benjoin  et  la  Gutta-Percha,  produite  par  l' Achras  Sapota. 

L'Hœmatoxylon,  bois  de  Campêche,  abonde  à  Marie-Galante. 

Plusieurs  cantons  recueillent  le  Caoutchouc  des  espèces  Pertusa, 
Crassinervia,  Lentiginosa,  Mimusops. 

Le  Jatropha,  dit  bois  de  corail,  l'Erythrine,  bois  immortel,  le 
Cecropia,  bois  canon,  le  Murraya,  dit  buis  de  Chine,  le  Vitex,  bois 
lézard,  le  Bombax  ou  Fromager,  l' Arenga,  fournissant  le  crin  végétal, 
le  Maregi'a\'ia,  bois  pétai'd,  rilura,  Sablier,  sont  assez  répandus. 

Les  principales  plantes  alimentaires  sont  représentées  par  le 
Manioc,  le  Bananier,  le  Figuier,  le  Jacquier,  le  Cocotier,  l'Oranger, 
le  Manguier,  le  Mammé  dit  .Al^ricotier,  l'Anacarde  Acajou,  le 
Goyavier,  le  Carica  Papaye,  le  Litchi,  le  Chou-Palmiste,  l'Ananas,  le 
Raisin,  puis  le  Melon,  la  Fraise,  les  Pois,  le  Maïs,  l'Igname,  la  Patate. 

L'Achiras,  sorte  de  Canna  à  racine  féculente,  a  des  partisans. 

Le  Dolique  Lablab  est  très  fertile  et  comestible. 

La  Canne  à  sucre  couvre  actuellement  82,000  hectares  ;  le  Caféier, 
3,58o  hectares,  fournissant  683,190  kilogr.  d'une  valeur  de  894,760  fr.; 
le  Cacaoyer,  la  Vanille,  le  Tabac,  le  Giroflier,  le  Muscadier  et  le 
Poivrier  sont  en  exploitation  régulière  et  d'un  bon  revenu. 

A  la  Guadeloupe  et  à  la  Martinique,  40  usines  produisent  du  Sucre 
et  du  Rhum,  pour  une  valeur  de  5o  à  55  millions  de  francs. 


I 


COLONIES   FRANÇAISES  56l 

Martinique. 

988  kilomètres  carrés.  —  175,900  habitants. 

La  Martiuiciae  possède,  depuis  le  19  février  i85'3,  iiii  Jardin  des 
Plantes,  au  pied  de  la  montagne  dite  «  le  Parnasse  »,  Ce  jardin  est 
destiné  à  la  culture  des  plantes  utiles,  exotiques  ou  indigènes,  à 
ramélioration  des  fruits  de  l'île  et  aux  approvisionnements  des 
Antilles  et  de  l'Europe. 

Une  exposition  permanente,  créée  par  arrêté  du  21  janvier  i85G, 
et  établie  depuis  18G9  dans  la  partie  du  Jardin  de  Tivoli,  est  ouverte 
au  public  deux  fois  par  semaine. 

M.  NoUet  fils  est  le  Directeur  de  ce  Jardin. 

Par  décision  du  Conseil  général,  le  19  novembre  1884,  ^^^  Labora- 
toire  agricole    est  rattaché  au  service    du   Jardin   des  Plantes. 

Le  Jardin  botanique  de  Saint-Pierre  a  récemment  fait  une 
plantation  de  Cinchonas  qui  a  réussi  et  promet  de  beaux  résultats. 

M.  Armand  Thierry,  son  ancien  directeur,  a  contribué  à  l'acclima- 
tation du  Quinquina,  de  la  Ramie  et  de  l'Indigo,  dans  la  colonie. 

La  flore  de  la  Martinique  a  les  plus  grands  rapports  avec  la  flore 
de  la  bande  équatoriale  de  l'Amérique  du  Sud. 

Palmiers,  Fougères  arborescentes.  Acacias,  Cedrelas,  Catalpas  ou 
Chênes  des  Antilles,  Bois  de  Campêche,  Mimusops,  Bambous  gigan- 
tesques ;  tels  sont  les  éléments  principaux  des  splendides  forêts. 

Le  commerce  des  bois  apprécie  beaucoup  les  essences  utiles  : 

Achras  «  Balata  »,  pour  moulins  et  constructions  navales  ; 

Adenanthera  pavonina  «  graine  à  collier  »,  pour  menuiserie  ; 

Galamus,  fournissant  le  rotang  ou  rotin. 

Bursera  gummifera  «  Gommier  »,  pour  fabrication  de  pirogues  ; 

Calophyllum  Calaba  «  Calaba  »,  bois  de  marine,  incorruptible  ; 

Chimarrhis  cymosa  «bois  de  Rivière»,  charpente  et  ébénisterie  ; 

Cordia  Gerascanthus  «  bois  de  Chypre  »,  pour  meubles; 

Crescentia  Cujete  «  Calebassier  »,  fournit  de  belles  planches; 

Homalium  racemosum  «  Acomat  »,  bois  presque  incorruptible  ; 

Hedwigia  balsamifera  «  Gommai't  balsamifère  »,  arbre  à  baume; 

Hymena'a  Courbaril,  bois  de  construction  ; 

Oreodaphne  cupularis,  Laurier  canellier,  écorce  industrielle  ; 

Simaruba  amara  «  bois  de  Cayenne  »,  écorce  pharmaceutique  ; 

Sloanea  Sincmaricnsis  et  Massoni  «  Châtaigniers  coco  et  de  la 
Martinique  »,  pour  menuiserie  ; 

Talauma  Plumieri  «  Bois  Pin  »,  pour  constructions  et  marquetterie. 

36 


56a  COLONIES   FRANÇAISES 

La  floriculture  arborescente  a  des  éléments  sérieux  avec  les  Aralia, 
Gapparis,  Gassia,  Cestrum,  Ghariautlms,  Gitrosma,  Gitrus,  Honia- 
liuni,  Ipomea,  Lantana,  Miconia,  Phytolacca,  Pilea,  etc. 

N'oublions  pas  l'Hippomane,  le  fameux  et  terrible  Mancenillicr... 

Des  arbres  de  moindres  dimensions  :  ^Magnolias,  Rliododeudrons, 
et  des  arbres  de  nos  forêts  se  développent  même  sur  les  plateaux. 

Il  y  avait,  en  1891,  environ  24,000  hectares  de  forêts. 

La  Canne  à  sucre  couvrait,  le  i'^'  janvier  1888,  plus  de  2i,3oo  hec- 
tares (35, 000  actuellement)  et  occupait  28,000  ouvriers. 

Les  cultures  vivrières  croissent  en  importance.  Elles  s'étendaient, 
en  1888,  sur  i7,i5o  hectares.  L'Igname,  la  Patate,  le  Colocase  ou 
Chou  caraïbe,  le  Manioc,  la  Vanille,  sont  toujours  lucratifs. 

Nos  légumes  viennent  parfaitement  à  une  altitude  de  5oo  mètres. 

Les  fruits  :  Mangues,  Ananas,  Avocats,  Anones  Pomme  de  Gythère, 
Cachiman  et  Barbadine  sont  aussi  variés  qu'appréciés. 

Les  Mangues  préférées  portent  les  noms  de  Julie  (précoce),  Martin, 
Divine,  Mangue  d'Or,  Crassous  et  la  tardive  Freycinet  ;  on  les 
propage  par  la  greffe,  sur  les  plants  venus  de  graines. 

La  Banane  demande  une  chaleur  de  -f-  24°  pour  arriver  à  maturité, 
et  une  période  de  12  à  18  mois. 

Le  Cocotier  est  cultivé  en  vue  de  la  production  de  Noix  fraîches. 

En  plein  été,  le  marché  aux  fruits  est  bien  pourvu  :  Avocats, 
Mangues,  Mangoustes,  Anones  Gorossol,  Quennettes  (Melicocca), 
Sapotes,  Grenades,  Abricot  des  Antilles  (Mammea),  Oranges  et 
Citrons,  Caïmites  (Ghrysophyllum),  Anacardes  (pomme  d'acajou). 
Goyaves  de  Cayenne,  et  des  espèces  locales  dites  Cerises  des  Antilles 
(Malpighia)ou  du  Sénégal(Sapindus),  Prunes  de  Chili (Ghrysobalanus) 
ou  de  Madagascar  (Flacourtia).  Les  étagères  de  légumes  reçoivent  : 
Ananas,  Choux  caraïbes.  Ignames,  Patates,  Manioc,  Chrystophines 
ou  Chayotes,  Arracachas  ou  Céleri-Carotte,  d'autres  encore. 

Les  potagers  et  les  caféières  ont  donné  une  plus-value  au  sol. 

Au  nord  de  Tile,  le  Cacaoyer,  le  Coton,  le  Tabac  et  les  plantes 
aromatiques  enrichissent  le  planteur. 

Parmi  les  milliers  d'espèces  végétales  de  la  flore  indigène,  la  famille 
des  Orchidées  a  quelques  bons  types  épiphytes  ou  terrestres,  et  de 
magnifiques  Fougères  meublent  le  mont  Pelé,  à  1,000  mètres  d'alti- 
tude, près  des  mornes  et  des  étangs  supérieurs. 

Les  conseils  pratiques,  publiés  par  le  Manuel  du  Bon  Jardinier 
aux  Antilles,  du  botaniste  Hahn,  ont  rendu  service  aux  planteurs. 

Et  le  Caféier...?  Quand  donc  sera  réalisé  l'arrêté  du  Préfet  colonial, 
en  date  du  3o  pluviôse  an  XI,  décidant  qu'un  monument  serait  élevé 
à  Saint-Pierre,  à  la  mémoire  de  Desclieux,  lieutenant  du  Génie, 


COLONIES   FRANÇAISES  563 

(K  qui,  le  premier,  porta  des  plants  de  Café  à  la  Martinique,  et  fit  à  la 
conservation  de  ce  dépôt  précieux  le  sacrifice  de  sa  ration  d'eau,  dont 
il  les  arrosa  eha<[ue  jour,  })eudant  la  traversée?  » 

Ce  dévouement  mémorable,  on  ijia,  d'un  oUicier  français  portant  à 
nos  colonies  le  «  dépôt  précieux  du  Jardin  du  Uoi  »  est  la  source  des 
riches  plantations  du  Caféier  aux  Antilles. 

Guyane. 

121,400  kilomètres  carrés.  —  29.660  habitants. 

La  Guyane  possède  un  Etablissement  agricole,  dit  de  la  Montagne- 
d'Argcnt,  dépendant  du  pénitencier  de  Cayenne  ;  60  condamnés  y 
sont  attachés  à  la  culture  du  Caféier. 

Un  Jardin  colonial  a  été  créé,  en  1880,  aux  environs  de  Cayenne, 
près  du  camp  de  Saint-Denis. 

Le  «  Rliizophora  »,  Palétuvier  ou  Manglieraux  semences  tannifères, 
pullule  siH'  le  littoral,  chargé  de  soude,  dans  les  accrues  marines. 

Les  terres  moyennes,  également  de  formation  alluvionnaire,  mais 
moins  récente,  sont  tantôt  fertiles,  tantôt  d'une  stérilité  extrême. 

Les  terres  hautes  accentuent  le  relief  du  pays.  Lavées  par  les 
pluies  torrentielles,  elles  perdent  en  faveur  des  régions  inférieures 
tout  riiumus  que  ne  retient  point  la  végétation. 

Les  forets  sont  peuplées  d'essences  rares  et  précieuses;  telles  sont, 
entre  autres  :  l'Hymena'a  Gourbaril,  exsudant  la  Résine  copal,  ou 
Résine  de  Courbaril;  le  Diplotropis,  au  bois  très  dur,  etc. 

Il  serait  intéressant  d'essayer  les  plantations  d'Eucalyptus  et  autres 
essences  à  fortes  racines,  sur  le  littoral  tourmenté  par  de  violents  raz 
de  marée,  et  sur  les  savanes  échelonnées  le  long  de  la  côte  balayée 
par  les  lames  du  large. 


OGEANIE 


Nouvelle  Calédonie  et  dépendances 

Iles  Loyauté,  Ile  des  Pins,  etc. 
19,823   kilomètres   carrés.   —    65,;75o   habitants. 

La  Nouvelle  Calédonie  est  dotée  d'une  Chambre  d'agriculture 
composée  de  3o  membres,  dont  i5sont  nommés  à  l'élection  et  i5  sont 
désignés  par  le  Gouverneur  de  la  Colonie. 


564  COLONIES   FRANÇAISES 

Les  principales  cultures  sont  celles  des  Haricots,  du  Maïs,  du  Riz, 
du  Manioc,  du  Coton,  du  Tabac,  du  Blé  d'Australie,  importé  en  1887 
par  M.  Perret,  inspectem*  des  euUures.  Ce  blé  a  donné  38  hectolitres 
à  l'hectare.  —  Les  Haricots  de  Païta  et  de  Lima  y  sont  popiilaires. 

LeManihot  doux  rend  100  tonnes  de  Manioc  à  l'hectare;  l'adminis- 
tration a  fait  détruire  les  plantations  du  Manihot  industriel,  quoique 
d'un  rendement  double,  craignant  que  les  condamnés  n'emploient  sa 
racine  vénéneuse...  d'une  façon  criminelle. 

L'Ananas,  importé  de  Tahiti,  est  ici  délicatement  parfumé. 

La  Canne  à  sucre  réussit  partout,  même  en  terre  médiocre. 

Le  Cocotier  prospère  dans  le  Nord  calédonien  ;  il  est  à  sa  limite 
de  fécondité  à  Vile  des  Pins.  Sa  pi'oduction  est  de  5o  à  85  cocos  ; 
600  à  65o  noix  fournissent  100  litres  d'huile.  Un  hectare  rapporte  de 
une  à  deux  tonnes  de  coprah,  que  l'on  vend  de  200  à  3oo  fr.  la  tonne. 

La  Vanille  se  plait  dans  toutes  les  régions  humides. 

Le  Mûrier  multicaule  est  le  seul  des  Mûriers  importés  qui  réussisse; 
encore  ne  vient-il  que  sur  les  coteaux. 

Un  très  beau  vignoble  a  été  planté  à  Koé.  On  évalue  à  5oo  francs 
les  frais  de  culture  d'un  hectare,   produisant  100  hectolitres  de  vin. 

Les  légumes  d'Europe  prospèrent  à  merveille.  La  Pomme  de  terre 
donne  deux  récoltes  ;  la  colonie  en  exporte  annuellement  pour 
100,000  francs.  Le  Pois  Pacay  «  Inga  »  y  réussit  parfaitement. 

Tous  les  villages  ont  des  plantations  d'Ignames  ;  il  en  existe 
plus  de  00  variétés  ou  formes  distinctes,  et  presque  autant  du  Colocase 
«  Taro  »,  plante  alimentaire  de  la  famille  des  Aroïdées. 

La  racine  de  l'Igname  à  tige  épineuse  «  Ouale  »  ou  «  Ouare  )v,  dit 
Griffe-de-chat,  Dioscorea  aculeata,  est  réservée  aux  chefs. 

UnPachyrrhizusangiUatusaManiania»,  sorte  deDolique  tubéreux, 
donne  également  une  racine  alimentaire. 

L'Ananas  acquiert  aussi  un  parfum  délicieux  à  la  Foa. 

L'Oranger,  le  Citronnier,  le  Manguier,  le  Bananier,  le  Litchi, 
rAvocatier,  le  Goyavier,  le  Pêcher  donnent  des  résultats  satisfaisants. 

Le  botaniste  Pancher,  du  Muséum,  a  introduit  des  végétaux  utiles 
dans  nos  possessions  néo-calédoniennes. 

M.  de  Greslan  a  planté,  à  la  Dumbéa,  d'autres  arbres  fruitiers 
exotiques,  entre  autres  les  Eugénias,  Anones,  Manguiers,  Figuiers, 
Mangoustans,  Citronniers  et  Mandariniers,  Bananiers,  Anacardiers, 
Passiflores,  Grenadiers,  Amandiers,  Cognassiers,  Plaqueminiers, 
Jacquiers,    Opontias,  et  une  foule   d'essences   de  première  utilité. 

A  la  ferme  de  Koé,  la  mission  Raoul  plantait,  en  188G  et  1887,  la 
série  de  végétaux  industriels  ou  alimentaires  suivants  : 

Le  Bassia,  beurre  végétal  de  l'Inde  ;  f 


COLONIES  FRANÇAISES  565 

Les  Palmiers  Ceroxylon,  à  cire  ;  Elaeis,  à  huile  ;  Arenga,  à  sucre  ; 
Sagus,  Acanlhopliœnix,  Aréquier  à  chou  comestible,  de  Madagascar  ; 

Les  beaux  Palmiei'S  Oreodoxa  de  la  Guyaue,  fournissant  le  Chou- 
palmiste  ;  Latania  de  la  Réunion  ;  Aréca  de  la  Nouvelle-Zélande  ; 

Le  Dalbergia  ou  Palissandre  de  l'Inde  ; 

Le  Swietenia,  Acajou  de  Saint-Domingue  ; 

Le  Cedrela,  faux  acajou,  pour  les  boîtes  à  cigares  ; 

Le  Mammea,  dit  Abricotier  des  Antilles,  à  gros  fruit  comestible; 

Le  Myristica,  Muscadier  des  Moluques,  bien  vigoureux; 

Le  Caryophyllus,  Giroflier,  des  mêmes  parages  ; 

Le  Ravenala,  l'arbre  du  voyageur,  au  pays  des  Malgaches  ; 

Le  Myroxylon,  baume  du  Pérou,  proraptement  acclimaté  ; 

Le  Tectona,  fournissant  le  bois  de  Teck,  nerveux  et  incorruptible  ; 

Le  Cola,  donnant  la  noix  de  Kola,  tannifère  ; 

L'Hymenwa  Gourbaril,  arbre  à  copal,  de  Madagascar  ; 

Des  Bambous,  des  arbres  à  soie,  à  coton,  à  parfums,  etc.,  et  sur  les 
montagnes  des  Acacias  à  tannin  et  des  Ginchonas  divers. 

Quelles  métamorphoses  pour  la  primitive  population  canaque  ! 

Nouvelles   Hébrides. 

i5,i57   kilomètres  carrés.  —  72,000  habitants. 

Les  Nouvelles  Hébrides,  par  leur  flore  et  leur  culture,  se  rappro- 
chent de  la  Galédonie  et  des  îles  de  la  Société.  Nous  y  trouvons  encore 
les  genres  suivants  : 

Le  Goyavier,  le  Bananier,  le  Ghâtaignier  australien  «  Gastanosper- 
mum  »,  des  Palmiers  variés,  le  Palmiste  à  chou,  le  Sagoutier,  l'Ivoire 
végétal,  le  Dracéna,  le  Frangipanier  «  Plumiera  »,  le  Palétuvier. 

Le  Ficus  «  Banian  »,  le  géant  des  arbres  de  cette  partie  du  monde, 
étend  au-dessus  des  cases  des  naturels  ses  rameaux  gigantesques. 

Les  principales  cultures  sont  celles  du  Gocotier,  du  Maïs,  de 
l'Igname,  du  Manioc,  du  Gafé,  du  Tabac. 

La  femme  indigène  travaille  à  la  terre,  souvent  plus  que  l'homme. 

Archipel   de  la  Société. 

Iles  du  Vent  (Tahiti),  Iles  sous  le  Vent. 
i,65o  kilomètres  carrés.  —  i5,ooo  habitants. 

Tahiti  possède  une  Chambre  d'agriculture,  depuis  le  17  mars  1887. 
C'est  une  lie  d'un  climat  délicieux,  d'une  fertilité  admirable. 


566  COLONIES   FRANÇAISES 

La  plupart  des  plantes  intertropicales  introduites  se  sont  naturali- 
sées spontanément. 

La  végétation  luxuriante  témoigne  hautement,  par  son  abondance, 
de  la  richesse  du  sol. 

Si  la  population  indigène  des  deux  sexes  a  pris  pour  devise  : 
«  Yivre,  c'est  chanter  et  aimer,»  le  colon  doit  désormais  profiter  des 
végétaux  nouvellement  importés  et  les  exploiter  à  son  profit,  travail- 
lant en  même  temps  dans  l'intérêt  général. 

Le  Jardin  botanique  fourmille  de  végétaux  importés  par  la  mission 
E.  Raoul,  bien  classés  suivant  leur  rôle  d'application  économique  ; 

Eucalyptus  et  arbres  industriels  pour  constructions  et  meubles  ; 

Arbres  à  fruits  comestibles;  Vignes  de  pays  chauds  ; 

Arbres  et  arbustes  à  huile,  à  beurre,  à  suif  ; 

Plantes  alimentaires  et  fourragères,  légumes  ; 

Plantes  textiles,  tinctoriales  ou  tannifères  ; 

Végétaux  à  gommes,  résines  et  cires,  à  essences  et  à  suc  laiteux  ; 

Pépinières  et  semis,  à  Mamao,  près  de  Papeete.  Avec  le  concours 
de  colons  intelligents,  le  Jardin  botanique  a  pu  répandre  dans  les 
îles  de  la  Société  une  foule  de  végétaux  précieux. 

Quelques-uns  ont  affirmé  leur  valeur  économique  ou  commerciale. 

Le  Golocase  «  Taro  »  produit  des  tubercules,  pesant  de  i  à  2  kilogr. 

Le  Bananier,  lAvocatier,  l'Arbre  à  pain,  le  Goyavier,  le  Manguier 
occupent  d'assez  grandes  surfaces. 

Les  Oranges  d'Haapape  et  d'Ame  sont  les  meilleures  de  Tahiti. 
Celles  de  Huahine,  de  Tubuai,  de  Mangareva,  tiennent  la  tète  de 
farchipel.  L'exportation  des  Oranges  est  une  source  de  revenus. 

Le  Caféier  fleurit  en  mars  et  en  septembre  et  préfère  les  districts 
humides.  Les  Cafés  de  Tahiti  et  de  Moorea  sont  estimés. 

Le  Cycas  néo-calédonien  fournit  le  Sagou,  par  ses  graines. 

La  Vanille  réussit  dans  les  vallées  fraîches  et  ombreuses, 

Le  Jardin  botanique  de  Mamao  a  propagé  une  espèce  de  Tabac 
qui  obtient  la  cote  maxima  sur  les  marchés  belges  et  anglais. 

Sur  cette  ceinture  madréporiquc  et  corallienne  émergent  plusieurs 
îlots  boisés  exploitant  le  Cocotier  avec  succès.  Les  îles  Huahine  et 
Bora-Bora  exportent  la  noix  de  Coco,  son  huile  et  le  résidu  coprah. 

Tahiti  parait  être  la  terre  d'élection  du  Cotonnier  ;  200  hectares 
lui  sont  consacrés,  et  autant  à  Moorea. 

Parmi  les  essences  d'avenir,  pour  nos  possessions  océaniennes, 
signalons  les  espèces  suivantes,  indigènes  ou  introduites  à  Tahiti  : 

Aleuriles  triloba  «  Bancoulicr  »,  à  huile  et  à  essences  ; 

Calophyllum  inophyllum  «  Tamanou  »,  famille  des  Clusiacées  ; 

Coccoloba  uvifera  «  llaisinier  »,  de  la  famille  des  Polygonées  ; 


à 


COLONIES   FRANÇAISES  667 

Colvillca,  voisin  du  l*oiiiciIlado  «  Flamboyant  »,  à  grand  cfTet  ; 

L'Eugenia  Jambosaw  Poiiiuie rose  »,  lEugonia lualaccciisisw  Pomme 
tahitieune  »,  le  Melaleuca  leucodeudrou,  lamille  des  Myrtacées  ; 

Ficus  prolixa  «  Banian  »,  famille  des  Artoearpées.  II  en  existe  une 
belle  avenue  auprès  du  Cercle  militaire,  tandis  ({ue  respècc  suivante 
i'oruie  une  superbe  allée,  au  district  de  Taulira; 

Hibiscus  tiliaceus  ou  Paritium  «  liourao  »,  vigoureuse  Malvacée  ; 

Plumeria  alba  «  Frangipanier  »,  à  Heurs  odorantes  ; 

Santalum  Freycinctianum,Bois  de  Santal  ouwTibcan»  ; 

Sapindus  Saponaria  «  Savonnier  »,  famille  des  Sapindacées  ; 

Terminalia  glabra  «  Badamier  »,  famille  des  Goinbretacées  ; 

Thcspesia  populnea  «  Miro  »,  Bois  de  rose,  famille  des  Malvacées; 

Tricliilia  quiucjuevalvis  «  Cliènc  tigré  »,  des  Méliacées. 

La  Flore  Tahitienne  et  Dreke  del  Gastillo  signalent  la  présence 
de  Cajanus,  Cannas,  Cucumis,  Gardénias,  Mirabilis  Jalapa,  et  de 
Crotons,  au  bois  léger  et  purgatif. 

Le  Tamarin  aurait  été  apporté,  en  1769,  par  Gook,  et  la  Ramie,  en 
1869,  par  de  la  Roncière. 

Iles    Marquises. 

i,2;4  kilomètres   carrés.   —    5,25o  habitants. 

Les  ressoui'ccs  alimentaires  de  ces  îles  sont,  dans  le  rèsfne  vésTétal  • 
le  fruit  à  Pain,  le  Colocase,  la  Patate  douce,  riguame,  la  Noix  de 
Coco,  la  Canne  à  sucre,  les  Oranges,  Citrons,  Bananes,  Mangues, 
les  Anones  Pommes  de  Cythère  et  de  Cannelle,  les  Goyaves,  Ananas, 
Papayes,  Avocats,  Litchis  ;  et  les  légumes  de  pays  tempérés  :  Pommes 
de  terre,  Ognons,  Riz. 

On  cultive,  au  point  de  vue  du  commerce  :  le  Cotonnier  et  le 
Cocotier.  —  Le  Coton,  le  Fungus  et  le  coprah  ou  amande  de  Coco 
séchéc  sont  exportés  et  de  bon  profit. 

Iles  Tuamotou,  Gambier,  Tubuaï,  Râpa 

et   Futuna. 

1,200  kilomètres  carrés.  —  7,^00  habitants. 

La  culture  est  à  peu  près  nulle  dans  les  îles  Tuamotou  et  Gambier. 
Signalons  seulement  quelques  Cocotiers  et  des  Pandanus, 


568  COLONIES   FRANÇAISES 

Les  plages  coralliennes  de  ces  îles  seront  bientôt  recouvertes  d'un 
gazon,  fourrage  précieux,  le  BufTalo-Grass,  dont  l'introduction  est  due 
au  colonisateur  E.  Raoul,  auteur  du  Manuel  des  Cultures  ti^opicales. 

La  végétation  des  Tubuaï  et  des  Râpa  est  analogue  à  celle  de 
Tahiti  ;  on  y  trouve  l'Oranger,  le  Citronnier,  le  Manioc,  la  Canne  à 
sucre,  le  Tabac,  le  Taro  (Colocasia),  le  Bois  de  fer  (Casuarina). 

A  Râpa,  M.  Bizot  a  introduit,  en  1892,  des  Grenadiers,  Goyaviers, 
Acacias,  Casuarinas,  Eucalyptus,  Hovenias,  Litchis,  Pins,  Cj'près; 
puis  des  Haricots,  Topinambours,  Citrouilles  et  quelques  Solanées. 

En  1887,  la  mission  Raoul  importait  à  l'île  Râpa,  parmi  les  arbres 
utiles,  les  Bibaciers,  Jacquiers  et  Plaqueminiers,  le  Palmiste  de  la 
Réunion  «  Areca  »,  les  Araucarias  etDammaras,  l'Acacia,  le  Caféier, 
la  Vigne,  nos  Pêchers,  Pommiers  et  Abricotiers,  le  Châtaignier 
d'Australie  «  Castanospermum  australe  »,  le  Noyer  du  Queensland 
«  Macadamia   ternifolia  »,  le  Kaki,  le  Divar,  le  Yetivert. 

L'herbe  du  Pai^a  fut  introduite  en  même  temps,  aux  îles  Tubuaï. 

A  Futuna,  la  terre  est  fertile  et  bien  cultivée,  surtout  dans  les 
vallées  où  les  naturels  font  pousser  l'Igname,  la  Patate  douce  et  le 
Colocasia  comestible  ;   le  Bananier  et  le  Jacquier  y  croissent. 

Les  Missionnaires  ont  acclimaté  dans  l'archipel  l'Ananas,  la 
Canne  à  sucre,  le  Melon  et  la  Tomate, 

Iles    Wallis. 

96  kilomètres  cannés.  —  3,5oo  habitants. 

Les  végétaux  des  îles  Wallis  sont  grands  et  vigoureux,  excepté 
l'Arbre  à  pain,  Jacquier  ou  Artocarpus. 

Les  plantations  de  ITgname  et  du  Colocasia  sont  importantes. 

Les  Palmiers,  les  Cocotiers,  les  Bananiers,  très  nombreux,  produi- 
sent d'excellents  fruits. 

Le  Cotonnier,  l'Ananas,  l'Anone  dit  Pomme  de  Cythère,  l'Oranger 
et  autres  arbres  fruitiers  y  sont  naturalisés. 

Les  essais  de  Caféier  donnent  des  résultats  satisfaisants. 

On  trouve  aux  Wallis,  outre  les  essences  forestières  de  Tahiti, 
un  bois  dur  et  liant,  analogue  au  Teck,  et  qui  serait  utilement 
employé  pour  la  confection  des  membrures  et  dubordage  des  navires. 

Le  commerce  d'exportation  accapare  le  coprah,  amande  sèche  du 
Coco,  les  nattes  fines  et  la  racine  du  Poivre,  Piper  methj^sticum, 
dont  les  boulettes  «  Maayà  »  ou  la  boisson  «  Kava  »  provoquent  une 
douce  et  somnolente  ivresse. 


"^^0^ 


GREGE 

64,690  kilomètres  carrés.  —  2,805,720  habitants. 

I.  —  Enseignement  agricole  et  horticole. 

II  n'existe  pas  de  Sociétés  agricoles  ou  horticoles  en  Grèce  et  les 
conférences  y  sont  rares  ;  mais  on  enseigne  l'horticulture  dans  les 
deux  Écoles  d'agriculture  d'Athènes  et  d'Halmyros,  et  à  la 
Station  agricole  de  Vytina. 

Les  pépinières  de  l'école  d'Athènes  ont  une  étendue  de  10  hectares  ; 
les  plantes  acclimatées  et  les  arbres  utiles  sont  multipliés  et  vendus 
sur  place,  aux  prix  indiqués  sur  un  catalogue. 

Le  Jardin  botanique  d  Athènes  propage  le  goût  des  végétaux  et 
leur  classification.  Il  entretient  de  bonnes  relations  avec  nos  jardins 
similaires  ou  d'acclimatation  de  la  Provence  maritime  et  de  l'Algérie. 

L'importation  des  plantes  et  boutures  étant  interdite,  à  cause  des 
mesures  prises  contre  le  phylloxéra,  on  est  obligé  de  se  contenter 
des  variétés  déjà  nombreuses  qui  existent  dans  le  pays,  et  des  semis 
faits  avec  des  graines  provenant  de  l'étranger. 

Aux  environs  de  la  capitale,  quelques  établissements  de  pépinières 
commerciales  sont  assez  importants.  Dans  la  province,  chacjue 
propriétaire  procède  généralement  à  un  élevage  d'arbres  et  de 
plants  pour  ses  propres  besoins. 

A  Athènes,  le  journal  mensuel,  Y  Agriculture  Grecque,  sous 
l'habile  direction  de  M.  Gennadius,  ancien  chef  de  l'Agriculture  au 
ministère  de  l'Intérieur,  traite,  avec  une  haute  compétence,  les 
questions  pratiques  agricoles,   \dticoles  et  forestières. 


070  GRECE 


II.  —  Cultures  générales. 

D'après  les  données  scmi-oilicielles  qui,  en  l'absence  de  cadastre, 
ne  peuvent  être  acceptées  que  sous  certaines  réserves,  la  Grèce  aurait 
une  étendue  de  6,469.000  hectares,  dont  3, 400, 000  considérés  comme 
terres  arables. 

Ces  dernières  se  subdiviseraient  elles-mêmes  comme  suit  : 
Forêts,  700,000  hectares  ; 
Pâturages,  600,000  hectares  ; 
Cultures,  Vignes,  Jardins,  2,100,100  hectares. 

On  peut  dire  que,  dans  son  ensemble,  la  Grèce  présente,  du  nord 
au  sud,  une  gamme  de  climats  dont  la  richesse  n'est  égalée  que  par 
un  très  petit  nombre  de  régions  terrestres. 

Au  nord,  l'Olympe,  l'Ossa  et  les  monts  de  l'Oéta,  aux  pentes 
couvertes  de  diverses  essences  de  la  région  septentrionale,  semblent 
appartenir  aux  régions  temjDérées  du  centre  de  l'Europe,  tandis  qu'au 
midi,  à  louest  et  à  lest,  les  péninsules  et  les  îles,  avec  leurs  bouquets 
de  Figuiers  et  d'Oliviers,  leurs  plantations  de  Citronniers  et  d'Oran- 
gers, leurs  clôtures  d'Aloès  et  même  de  rares  Palmiers,  font  déjà 
partie  de  la  zone  subtropicale. 

Cette  mosaïque  météorologique  permet  et  favorise  toutes  les  cul- 
tures. Les  terres  arables  se  prêtent  admirablement,  suivant  leur 
altitude  et  leur  exposition,  à  la  production  des  céréales,  du  Maïs,  du 
vin,  des  fruits,  des  plantes  industrielles.  Coton,  Garance,  Tabac,  etc. 

Quoique  occupant  une  surface  relativement  modeste,  le  royaume 
hellénique  peut  et  doit  attendre  de  grandes  ressources  du  développe- 
ment de  son  agriculture. 


III.  —  Production  maraîchère. 

La  chaleur  du  climat  et  le  grand  nombre  de  jours  déjeune,  stricte- 
ment observé,  obligent  le  peuple  à  se  nourrir  exclusivement  de 
végétaux,  pendant  la  moitié  de  l'année.  Cependant,  depuis  la  loi  de 
1880,  prohibant  l'introduction  en  Grèce  de  tout  végétal  frais,  on  n'a 
jamais  été  privé  de  légumes  ou  de  fruits  mûrissant  sous  ce  climat; 
seulement,  dans  les  premiers  mois,  la  Pouimc  do  terre  a  fait  quelque 
peu  défaut,  mais  aujourd'hui  la  production  dépasse  la  consommation, 
et  le  trop  plein  se  dirige  vers  la  Turquie. 


GRÈCE  571 

La  Grèce,  et  particulièrement  les  arrondissements  de  Thèbes  et 
de  Clialcis,  dans  lEubéc,  produit  en  abondance  les  légumes  de  la 
région,  mais  ce  que  l'on  récolte  de  préférence,  ce  sont  :  les  Pastèques, 
les  Melons,  les  Concombres,  les  Courges,  les  Ognons,  les  Poireaux, 
les  Laitues,  les  Articliauts,  les  Pommes  de  terre,  les  Choux,  les 
Choux-fleurs,  les  Epiuards,  les  Fèves,  les  Pois,  les  Haricots,  les 
Tomates,  les  Aidaergines,  le  Gombo  «  Hibiscus  esculentus  ».  Ou 
consouime  beaucoup  de  Chicorée  sauvage  et  une  grande  quantité 
d'herbes  bouillies  et  préparées  à  la  vinaigrette. 

Les  Tomates  et  les  Fèves  de  Syra  sont  expédiées  àConstantinople, 
à  Smyrne,  à  Alexandrie. 

Près  des  grands  centres  de  population,  et  à  proximité  des  ports  de 
mer,  la  production  potagère  est  toujours  considérable.  Le  littoral, 
notamment,  a  d'importantes  cultures  maraîchères  qui  sont  assez 
bien  tenues,  arrosées  à  la  pelle  ou  par  des  «  norias  »  et  variées  de 
produits  ;  les  autres,  en  pleine  campagne,  ne  réclament  aucun  soin. 

Cependant,  Athènes,  le  Pirée,  le  Laurium  et  Larisse  ne  suffisent 
pas  à  leur  consommation.  Athènes  et  le  Pirée  reçoivent  leurs  pri- 
meurs de  Syros,  d'Argos,  de  Yolo. 

Les  Cyclades  exportent  les  Pommes  de  terre,  Navets,  Carottes, 
Tomates,  Courges,  Fèves,  pour  un  million  de  francs  par  an. 

Malgré  le  manque  de  capitaux  et  de  bras,  le  paysan  remplace  la 
jachère  par  une  culture  fumée  de  gros  légumes. 

IV.  —  Production  fruitière. 

Après  la  Vigne,  le  Figuier  et  l'Olivier  occupent  une  grande  place 
dans  l'arboriculture  fruitière  de  la  Grèce,  au  point  de  vue  industriel. 
Quant  aux  autres  espèces  que  l'on  rencontre  le  plus  communément, 
ce  sont  :  l'Abricotier,  le  Pécher,  l'Amandier,  le  Cerisier,  le  Prunier; 
le  Cognassier,  le  Grenadier,  le  Pistachier;  le  Noisetier,  le 
Noyer,  le  Châtaignier;  l'Oranger,  le  Cédratier,  le  Citronnier  le 
Mandarinier  ;  le  Poirier  et  le  Pommier  ;  enfin  le  Mûrier. 

Il  n'y  a  pas  de  vergers  spéciaux  dans  l'Atticpie  es  ai'bres  fruitiers 
y  sont  disséminés  dans  les  champs  de  vignes  ou  groupés  au  jardin. 

L'Abricotier  et  le  Pêcher  réussissent  en  arbres  de  plein-vent, 
greffés  ou  de  pied  franc. 

L'Amandier  oflre  beaucoup  de  types  à  Amandes  amères  ou  douces. 

Le  Cerisier  et  le  Prunier  viennent  à  l'état  spontané  ;  mais  autour 
des  villes,  ce  sont  ordinairement  des  arbres  plantés  à  basse  tige. 


5^2  GRÈCE 

Le  Figuier  donne  un  rendement  important.  Les  Figues  de  l' Attique 
sont  très  estimées  ;  toutefois  le  principal  lieu  de  production  est 
la  Messénie,  dont  la  récolte  est  en  grande  partie  exportée  vers 
l'Allemagne  et  1" Autriche. 

La  production  des  Figues  sèches,  en  1893,  s'est  élevée  à  270,000 
quintaux  métriques,  dont  deux  tiers  pour  la  consommation  et  un 
tiers  pour  la  distillerie. 

Douze  millions  de  kilogrammes,  provenant  presque  en  totalité  du 
département  de  Messénie,  ont  été  expédiés  principalement  en 
Autriche  et  en  Allemagne  où  l'on  en  fabrique  une  sorte  de  café... 

La  Figue  de  Barbarie,  fruit  de  TOpontia,  famille  des  Cactées,  est 
consommée  sur  place  ou  livrée  à  l'alambic. 

Le  Grenadier  et  le  Pistachier  sont  principalement  répandus 
dans  les  îles  de  l'Archipel. 

Le  Cognassier  vient  en  buisson,  abandonné  à  lui-même. 

Le  Mûrier  est  un  arbre  du  pays,  mais  l'élevage  des  vers  à  soie 
qui  donnait  autrefois  de  très  beaux  résultats,  par  la  vente  de  la  soie 
aux  fabriques  françaises,  a  été  sensiblement  réduit  depuis  que  la 
maladie  est  venue  sévir  sur  la  ponte  du  bombjTi^. 

Aujourd'hui,  une  grande  partie  des  Mûriers,  comprenant  2  millions 
d'arbres  environ,  sont  peu  utilisés,  sauf  en  Morée,  et  la  production 
totale  de  la  soie  représente  à  peine  11,700  kilogrammes. 

Le  Noisetier,  le  Noyer  et  le  Châtaignier  habitent  les  régions 
montagneuses. 

L'Olivier,  qui  est  un  arbre  très  répandu  en  Grèce,  devient  une 
des  branches  de  léconomie  rurale  et  des  ressoui'ces  financières  de 
l'État.  Les  terrains  plantés  en  Oliviers  se  vendent  d'après  le  nombre 
d'arbres,  à  raison  de  ^o  à  90  francs  le  pied,  suivant  la  production. 
Neuf  arbres  occupent  une  superficie  de  1,275  mètres  carrés,  presque 
un  are  et  demi  par  arbre. 

Il  y  a  vingt  ans,  la  statistique  enregistrait  douze  millions  d'Oliviers. 
Il  y  en  a  moitié  plus  aujourd'hui,  qui  rapportent  pour  35  millions  de 
francs  ou  de  drachmes  d'huile.  Moitié  de  cette  huile  est  destinée  à 
l'Allemagne,  à  l'Angleterre,  à  la  Russie. 

Les  Hespéridées  se  cultivent  partout,  et  principalement  dans  les 
îles  de  l'Archipel. 

L'Oranger  se  voit  à  Sparte,  à  Corfou,  Arta,  Volo;  le  Cédratier,  à 
Naxos  ;  le  Citronnier,  à  Poros,  Andros  et  Carystos  ;  le  Mandarinier, 
un  peu  partout. 

On  n'exporte  que  les  Citrons  ;  ils  sont  dirigés  sur  Trieste,  Odessa 
et  Constantinople  ;  les  Cédrats,  sur  Londres,  Livourne  et  Trieste, 
Quelques  corbeilles  de  Mandarines  vont  aussi  à  Trieste. 


GRÈCE  573 

Le  groupe  des  iles  Cyclades  récolte  près  de  800,000  Oranges  et 
Citrons. 

Le  Pommier  trouve  des  altitudes  assez  fraiches  au  revers  nord  des 
escarpes,  pour  y  bien  fructilier.  —  Le  Poirier  est  plus  répandu. 

Les  Pommes  de  Volo,  oblongues,  colorées  et  de  longue  garde,  vont 
à  Alexandrie  et  à  Constantinople. 


V.  —  Vignes. 


La  culture  de  la  Vigne  a  pris  un  grand  développement  sur  le 
territoire  grec  ;  la  surface  plantée  en  divers  cépages  a  doublé 
d'étendue,  depuis  que  la  récolte  du  Raisin  est  devenue  insullisante 
pour  répondre  aux  besoins  de  la  consommation,  et  donner  satisfaetion 
au  commerce  de  vins  de  Raisins  secs. 

La  Grèce  compte  actuellcuient  près  de  i5o,ooo  hectares  de  Vignes 
dont  la  majeure  partie  est  consacrée  au  seul  cépage  de  Corinthe. 
Mais  d'autres  espèces  sont  également  soumises  à  la  dessiccation  ou 
passerillage,  pour  venir  ensuite  aider  à  la  fabrication  de  nos  Vins 
de  consommation  et  de  commerce,  et  servir  à  l'usage  de  la  table, 
notamment  le  Muscat. 

Culture  en  foule,  en  treille  ou  libre,  tout  réussit  sur  un  sol  favorable 
et  sous  un  ciel  prédestiné.  Le  cep  est  généralement  taillé  en  souche 
basse.  Quelques  iles  de  l'Archipel  laissent  traîner  le  sarment  sur  le 
sol.  Ailleurs,  le  vigneron  établit  de  grands  cordons  qui  courent  sur 
un  bâti  de  perches,  et  il  taille  le  sarment  fructifère  à  long  bois, 
avec  coiu'son  de  remplacement. 

En  pressurant  le  Raisin  de  Corinthe,  on  obtient  un  Vin  qui  rappelle 
le  Grave,  du  sud-ouest  français  ;  par  exemple,  le  vin  d'Argos. 

Les  Raisins  de  Corinthe,  base  du  commerce  extérieur,  comme 
Raisins  secs,  proviennent  surtout  du  Péloponèse  qui  en  expédie,  en 
moyenne,    180  millions  de  kilogrammes  par  an. 

Le  plant  Soultanina  chiffre  seulement  pour  un  million  de  kilogr. 
et  vend  son  fruit  en  Angleterre. 

L'Attiquc  et  la  Béotie  possèdent  de  grandes  surfaces  de  Vignes.  La 
production  annuelle  est  d'environ  240,000  hectolitres. 

Les  principaux  ports  d'embarquement  des  Raisins  secs,  provenant 
du  Péloponèse  et  des  iles  Ioniennes,  sont  Patras,  Aegion,  Catacolo, 
Zante,  Céphalonic.  Kiparissia,  Kalamœ,  Nauplie  ;  celui-ci  surtout, 
pour  le  Raisin  Soultanina. 

Un  impôt  de  i3  ou  i5  francs  par  480  kilogr.  est  prélevé  sur  ce 


574  GRÈCE 

Raisin,  au  moment  de  l'exportation,  comme  droit  de  sortie,  suivant 
la  qualité  ;  ce  qui  produit  au  Use  un  revenu  annuel  d'environ 
3,5oo,ooo  francs. 

Cette  taxe  n'arrête  pas  l'extension  du  vignoble,  dans  un  pays 
exempté  des  gelées  énervantes  et  du  phylloxéra  destructeur.  Notre 
consid  tle  Syra,  au  centre  des  Cyclades  qui  produisent  100,000  hecto- 
litres de  Mus  rougcb  ou  blancs,  a  laissé  entrevoir  le  jour  où  la 
viticulture  grecque  pourra  s'imposer  sur  les  marchés  européens. 

VI. —  Arbres  forestiers  ou  d'ornement. 

La  Grèce  possède  de  très  beaux  massifs  forestiers.  Dans  le  voisi- 
nage de  la  mer,  presque  toutes  les  montagnes  sont  dépourvues  de 
grands  arbres  et  même  de  végétation.  Le  rocher,  lavé  par  les  eaux, 
se  montre  généralement  à  nu,  et,  de  loin,  le  navigateur  ne  voit  que 
des  escarpements  grisâtres  tachetés,  çà  et  là,  de  maigres  buissons. 
Mais,  dans  l'intérieur  du  pays,  l'Œta,  quelques-uns  des  monts  de 
l'Étolie,  les  hauteurs  de  l'Acarnanie,  et,  dans  le  Péloponèse,  l'Arcadie, 
l'ÉIide,  la  Tryphilée,  les  pentes  du  Taygète,  l'Eubée,  possèdent  de 
belles  forêts,  peuplées  d'arbres  des  essences  les  plus  variées.  On  y 
rencontre  le  Caroubier,  le  Cliêne,  les  Hêtres,  les  Platanes,  les  Pins 
et  les  Sapins. 

L'arrondissement  de  Chalcis  possède  de  vastes  forêts  de  Pins 
exploitées  pour  les  approvisionnements  de  bois,  de  charbon,  de 
résine  ;  celle-ci  entre  dans  la  fabrication  des  Vins  résinés. 

Nous  ne  devons  pas  oublier  que  le  territoire  hellénique  a  doté  nos 
parcs  de  Conifères  remarcpiables. 

Qu'il  nous  suffise  de  citer  : 

Le  Sapin  de  Céphalonie,  importé  en  1824,  connu  dans  l'Attique,  le 
Parnasse  et  le  mont  Énos,  et  disséminé  sur  les  étriers  du  mont  Tay- 
gète, dans  l'Arcadie,  l'Œta  et  Thymphreste  ; 

Le  Pinus  Pinea  qui,  dans  la  Macédoine,  habite  le  mont  Pery stère 
où  il  s'élève  jusqu'à  l'altitude  de  1,800  mètres  ;  on  le  trouve  encore 
sur  plusieurs  autres  points  de  la  Grèce  ; 

Les  Genévriers  Oxycèdre  et  de  Phénicie,  dispersés  dans  la  région 
méditerranéenne,  en  pleine  friche  ou  couronnant  les  plateaux. 

Le  Marronnier  d'Inde,  au  port  majestueux,  à  la  floraison  haute- 
ment décorative,  est  ici  dans  son  pays  d'origine.  Il  est  ainsi  de 
divers  arbrisseaux  et  arbustes  d'utilité  ou  d'ornement,  déjà  répandus 
dans  nos  parcs  et  nos  jardins. 


HOLLANDE 

33,000  kilomètres  carrés.  —  45S65?ooo  habitants. 

— ■ — î-i^'î — — 

r 

I.  —  Action  de  l'Etat.  —  Enseignement. 

Les  horticulteurs  hollandais,  jusqu'alors,  ne  se  soucient  guère  de 
la  protection  de  l'Etat,  et  celui-ci  semble  prclei'cr  laisser  la  liberté  à 
chacun  et  ne  pas  s'immiscer  dans  les  questions  commerciales  ou 
particulières. 

Partisan  convaincu  des  principes  libre-échangistes  et  du  «  laisser 
faire  »,  le  peuple  néerlandais  craint  toujours  qu'une  intervention 
ollicielle  dans  ses  aftaires  ne  lui  enlève  quelques-unes  de  ses  préro- 
gatives... Et  le  Gouvernement  ne  cherche  pas  à  l'en  dissuader. 

Cependant,  avec  l'approbation  des  États-Généraux,  le  Ministre  de 
l'Intérieur  a  nommé  un  Inspecteur  spécial  pour  l'agriculture  et  l'hor- 
ticulture. Le  rôle  de  ce  fonctionnaire  est  de  préparer  les  moyens 
d'étendre  les  connaissances  culturales  par  un  enseignement  primaire, 
secondaire  ou  spécial. 

L'école  de  "Watergraafsmeer  recevait  une  quarantaine  d'élèves 
destinés,  la  plupart,  à  diriger  les  cultures  coloniales  de  Java  et  des 
possessions  néerlandaises  ;  elle  n'existe  plus. 

A  Vlymen,  du  Brabant  septentrional,  une  association  a  fondé  un 
cours  agricole  et  horticole  suivi  par  les  cultivateurs. 

Une  Ecole  spéciale,  émanant  de  l'association  de  bienfaisance 
«  Frederiksoord  »,  reçoit  une  subvention  de  2,3oo  fr.  par  l'État. 
Environ  vingt  élèves  de  14  à  i5  ans  fréquentent  cette  École  et 
deviennent  des   garçons  jardiniers  ou  s'étabbssent  à  leur  compte. 

Buitenzorg,  dans  l'île  de  Java,  est  dotée  d'une  École  d'agriculture 
florissante,  qui  rend  des  services  aux  colons  et  à  la  métropole. 


5;6  HOLLANDE 

II.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Les  Pays-Bas,  héritant  de  la  vieille  renommée  florale  des  Flandres, 
et  bénéficiant  des  végétaux  envoyés  par  ses  colonies,  ont  conservé  le 
culte  des  fleurs  et  des  produits  du  sol. 

Praticiens  et  amateurs,  ayant  de  fréquentes  relations,  n'ont  pas 
tardé  à  se  grouper  en  associations  d'études  et  de  commerce. 

Réunions  au  cercle,  dans  un  édifice  public  ou  en  pleine  campagne, 
il  s'agissait  toujours  de  l'amélioration  de  la  culture  des  fleurs  et  des 
transactions  commerciales,  de  la  production  fruitière,  de  l'extension 
à  donner  à  la  maraicherie,  des  échanges  entre  pépiniéristes. 

Les  Sociétés  ont  grandi  en  considération  et  en  résultats  féconds, 
par  leur  organisation  d'expositions,  de  concours,  de  visites,  d'excur- 
sions, de  congrès  et  beaucoup  par  les  conférences  pulDlicpies. 

Parmi  les  Sociétés  et  Compagnies,  la  plus  importante  par  les  ser- 
vices rendus  est  la  Société  Néerlandaise  d'horticulture  et  de  botanique. 
En  dehors  du  programme  ci-dessus,  elle  tient  des  séances  mensuelles, 
où  elle  juge  les  plantes  nouvelles  et  leur  décerne  des  certificats  de 
mérite,  s'il  y  a  lieu.  Son  Bulletin,  rédigé  en  cp.iatre  langues,  est  répandu 
dans  toutes  les  provinces  et  à  l'étranger. 

Voici  la  liste,  par  ordre  alphabétique  de  localités,  des  Sociétés  qui 
s'occupent  d'horticulture.     Nous  y  joignons  le  nombre  actuel  des 
adhérents  : 
Amsterdam.  —  Société  Néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Botanique, 

avec  35  sections  dans  les  plus  grandes  villes,  i85o  membres. 
Amsterdam.  —  Société  royale  de  Zoologie,  10,000  membres. 

—  —      Néerlandaise  d'Entomologie,  qS  membres. 

—  —  —         Phytopathologique,  327  membres. 

—  —  —         Zoologique,  i5o  membres. 

—  —  —        des  Orchidophiles,  35  membres. 
Beemster  et  environs.  —  Compagnie  d'Horticulture,   io4  membres. 
BosKOOP.  —  Compagnie  Pomologique,  88  membres. 
Dierex,  Ellecom,  Steeg.  —  Société  d'Horticulture,  60  membres. 
Drentiie.  —  Société   d'Horticulture,  d'Arboriculture  et  d'Agricul- 
ture, 43  membres. 

Haarlem.  —  Compagnie  générale  pour  la  culture  des  Ognons  à 
fleurs,  avec  23  sections  dans  les  centres  principaux 
de  culture,   1,120  membres. 

—  Société  des  Fleuristes,  00  membres. 

Hilversu3i.     —     Société     d'horticulture  «   Théorie  et  Prastytke  », 
75  membres. 


I 


Hollande  577 

La.  Haye. —  Société  royale  de  Zoologie  et  de  Botanique,  1,900  membres. 

—  Compagnie  (rilorliciiltiirc,  ^70  membres. 
Leeuvvaude.v. —  Compagnie  d'Horticulture  delà  Frise,  1^5  membres. 
Maestriciit.  —  Société  pour  protéger  l'Agriculture  et lllorliculture 

dans  le  duché  de  Limbourg,  470  membres. 

MiDDELBOURG.  —  Société  de  Botanique,  35  membres. 

NooiiDUYK.  —  Société  d'Horticulture,  d'Arboriculture  et  d'Agricul- 
ture, 40  membres. 

VosTBURG,  SouBURG.  —  Compagnie  pour  protéger  l'Horticulture 
et  l'Arboriculture,  3io  membres. 

Rotterdam.  —  Société  Zoologique  et  Botanique,  5,3oo  membres. 

Utrecht.  —  Compagnie  d'Agriculture  et  de  Botanique,  280  membres. 

—  Société  Xos-Jungunt  Rosae. 

En  outre,  dans  presque  toutes  les  villes,  des  groupements  d'ama- 
teurs et  de  philanthropes  se  sont  donné,  pour  mission,  de  distribuer 
des  légumes  et  des  fruits  dans  les  hôpitaux,  et  de  répandre  le  goût  des 
fleurs  parmi  la  classe  ouvrière,  au  moyen  de  dons  de  plantes,  au 
printemps  ;  les  ouvriers  les  cultivent  et  les  exposent,  à  l'automne 
suivant,  et  peuvent  concourir  à  des  récompenses  spéciales. 


III.  —  Jardins  botaniques. 

Les  Universités  des  Pays-Bas  ont  annexé  à  leur  enseignement  des 
Jardins  d'études  de  la  science  des  végétaux.  Ces  établissements  sont 
les  suivants  : 

Le  Jardin  botanique  d'Amsterdam. 

Le  Jardin  botanique  de  Groningue. 

Le  Jardin  botanique  de  Leyde, fondé  en  1077,  parles  magistrats 
de  cette  ville,  et  qui  fut  illustré  par  le  séjour  du  savant  Linné. 

Le  Jardin  botanique  d  Utrecht. 

Il  convient  aussi  de  citer  les  Jardins  des  Sociétés  zoologiques 
d'Amsterdam,    de  Rotterdam,  et  un  Jardin  botanique  à  Middclbourg. 

L'Ecole  d'Agriculture  de  l'Etat,  à  Wageningen,  possède  un  Jardin 
d'expériences,  ainsi  que  l'Ecole  particulière  de  Vlymen. 

Les  colonies  néerlandaises  ont  des  jardins  d'essai  d'un  grand 
intérêt.  Un  des  plus  remarquables  est  celui  de  Buitenzorg,  à  Java, 
fondé  en  181 7,  avec  annexe  de  l'Ecole  agronomique,  en  187G.  Sous 
l'inspiration  du  chef  jardinier  et  du  directeur  des  plantations  de 
Quinquinas  de  l'État,  les  serres  et  les  bâches  dujardin  ont  multiplié, 

37 


5;;8  IJOLT.ANDE 

par  la  greffe,  les  variétés  du  Cinchona  les  plus  rielies  en  alcaloïdes. 
Les  planteurs  qui  les  ont  imités  ont  décuplé   leurs  revenus. 

Les  bonnes  espèces  de  Manguiers  doivent  aussi  au  greffage  leur 
propagation   dans  les  groupes  des  îles  de  la  Sonde. 

Les  colonies  néerlandaises  trouvent  à  Tjibodas  et  Tjisaroewa, 
succursales  de  Buitenzorg,  des  Stations  d'études  en  montagne. 


IV.  —  Production  maraîchère. 

Non  loin  de  La  Haye,  la  région  de  Westland  est  réputée  depuis 
longtemps  pour  ses  cultures  fruitières  et  potagères,  favorisées  par  un 
climat  exceptionnel,  un  sol  riche  et  des  abris  protecteurs  naturels  : 
les  dunes  et  les  falaises,  ou  les  abris  artificiels  :  murs  et  brise-vents, 
composés  de  charmilles  et  de  roseaux. 

Cette  situation  privilégiée  n'empêche  pas  les  cultures  vitrées  ;  on 
les  évalue  à  25o,ooo  mètres  carrés  de  surface. 

Les  canaux  sont  couverts  de  bateaux  bondés  de  légumes,  de  fraises, 
de  fruits  se  dirigeant  vers  Rotterdam,  Dordrecht,  Amsterdam,  où  ils 
transbordent  leur  chargement  sur  des  vapeurs  anglais. 

Les  communes  de  Loosduinen,  Monster,  Poeldyk,  Honselersdyk, 
'sGravenzande,  Wateringen,  de  Lier,  Ryswyk,  etc.  se  consacrent  à  la 
production  de  légumes,  de  fruits,  de  raisins. 

Partout,  en  Hollande,  le  sol  aux  légumes  est  argilo-siliceux  :  par 
exemple  à  Noord  et  Zuid-Beveland,  Tholen,  Overffakkee,  Schouwen 
où  l'on  sème  20,000  kilogr.  de  l'Ognon  de  Strasbourg  et  quantité  de 
Choux-fleurs,  de  Concombres,  de  Carottes,  de  Haricots,  de  Pommes 
de  terre,  d'Epinards. 

Nous  retrouvons  ces  espèces  dans  le  Noord-Holland,  à  Hoorn  et 
Enkhuizen,  avec  les  Betteraves  et  les  Fraises,  pour  l'exportation 
terrestre. 

Beemster  se  concentre  sur  les  Cornichons  et  les  Fèves  de  marais, 

Guelderland  et  la  province  d'Utrecht  expédient  leurs  produits  en 
Allemagne  où  se  dirigent  également  les  Navets  et  les  Concombres  de 
Linibourg,  alors  que  les  Petits  Pois  et  les  petits  fruits  rouges  de 
A'iymen,  Maastricht,  Breda  traverseront  la  mer  du  Nord. 

La  culture  commerciale  a  centralisé  certaines  espèces  dans  une 
commune  et  simplifié  ainsi  les  frais  d'exploitation. 

Ainsi,  les  jardiniers  de  Niewer  etAmstel  emploient  chaque  année 
pour  plus  de  2,000  francs  de  graines  de  Pourpier.  La  commune 
de  Zwyndrecht  expédie  pour  100,000  francs  de  Carottes  et  de  Fraises. 


HOLLANDK  579 

Leidschcdam  envoie  au  marché  d'Amsterdam  90  bateaux  de  Fraises, 
particulièrement  les  variétés  Jucunda  et  Gloire  de  Zuidwick,  qui 
bravent  les  climats  brumeux  ou  pluvieux. 

Les  sols  tourl>eux  de  Boskoop  vendent  pour  5o,ooo  francs  de  fruits; 
et  les  cent  hectares  de  fraiseraies  à  Beverwyk,  ayant  passé  un  traité 
avec  les  confiturorios  anglaises,  en  livrent  jusqu'à  80,000  kilogi*.  par 
barils,  dans  une  seule  semaine. 

Les  lieux  de  production  pour  lapprovisionnement  des  marchés 
sont  situés  à  Alkniaar,  Beverwyk,  Boskoop,  Kralingen,  Leyerdorp, 
Loosduinen,  Oudenbosch,  Schagen,  'sGrovenzande'  Zwyndrecht,  etc. 

L'exportation  des  Echalotes,  des  Choux-fleurs  et  autres  sortes  de 
Choux,  des  Concombres  verts  et  jaunes  est  dune  grande  importance, 
ainsi  tpie  le  trafic  des  Carottes,  des  Fraises  et  des  Ognons  blancs 
de   Strasbourg  ou  de  Mulhouse. 

Le  Casino  horticole  et  agricole  de  Venloo,  du  Limbourg,  expédiait, 
en  1892,  plus  de  700  wagons  deflégumes  pesant  chacun  10,000  kilogr. 

La  province  de  Groningue  cultive  surtout  la  Pomme  de  terre  ;  le 
rendement  moyen  y  atteint  de  180  à  aSo  hectolitres  à  Thectare, 
évalué  de  i  franc  à  i  franc  5o  pour  la  féculerie. 

En  1892,  la  Hollande  consacrait,  à  la  Pomme  de  terre,  i52,oG4  hec- 
tares rapportant  33, 165,697  hectolitres. 

Les  Indes  néerlandaises,  de  leur  coté,  exportent  pour  3o,ooo  francs 
de  Bananes  aux  Etats-Unis  de  lAmérique  du  Nord. 


V.  —  Production  fruitière. 

Le  Westland,  qui  est  la  Touraine  des  Pays-Bas,  occupe  plusieurs 
centaines  dhectares  en  cultures  fruitières.  On  y  compte  200,000  mètres 
carrés  de  murs  d'espaliers  de  fruits  à  pépins  ou  à  noyaux  ;  le  revenu 
moyen  est  évalué  à  800,000  francs  par  an. 

Partout,  les  Pêchers  et  la  Vigne  dominent  les  carreaux  de  légumes, 
de  fraises  et  de  plantes  bulbeuses,  avant  tout  de  Tulipes  et  de  Lis. 
Les  grappes  de  Raisins  y  sont  ambrées  ou  veloutées;  une  fois  arrivées 
à  Covent-Garden,  elles  ne  redoutent  pas  la  comparaison  avec  les 
plus  appétissants  Chasselas  ou  Frankenthal  du  continent. 

Après  avoir  acheté  les  Raisins  de  primeur  sur  le  marché  belge,  la 
Hollande  s'est  mise  à  forcer  la  Vigne  avec  succès. 

Les  vergers  d'arbres  ù  tout  vent  des  autres  provinces  produisent 
des  fruits  pour  l'exportation  anglaise  ou  allemande. 


o8o  HOLLANDE 

La  Pomme  Rubele  Gouden  Reinet  est  l'espèce  nationale  des  Pays- 
Bas. Larbre  snpporte  les  coups  de  vent  sans  trop  broncher,  et  le  prix 
de  son  fruit  est  majoré  sur  le  marché  de  Londres. 

Viennent  ensuite  Belle-Fleur  de  Brabant,  Zure  Paradys,  Courtpendu, 
à  floraison  tardive,  bonne  au  séchage  ;  Gravenstein,  précieuse  à  la 
cuisson. 

Le  succès  de  la  vente  des  fruits  a  engagé  une  compagnie  anonyme 
à  entreprendre  la  plantation  d'arbres  fruitiers  sur  les  routes  et  à  les 
exploiter.  Plus  de  5o,ooo  Poiriers,  Pommiers,  Pruniers,  Cerisiers 
n'ont  pas  tai'dé  à  s'implanter  sur  les  chemins  de  grande  ou  de 
moyenne  communication,  avec  les  Ormes  et  les  Peupliers. 

Les  espèces  propres  au  séchage,  à  la  cuisson  ou  à  la  distillation 
occupent  le  premier   rang  des  plantations  rurales. 

La  Griotte-Reine  est  expédiée  aux  Etats  du  Nord  ;  la  Cerise  Anglaise 
se  dirige  vers  Londres,  ainsi  que  les  Prunes  Victoria,  accaparées  par 
les  marchands  de  l'Angleterre. 

Les  Groseilles  et  les  Framboises  se  rapprochent  des  Fraises  et 
semblent  adopter  le  Brabant  Nord. 

La  fertile  contrée  de  «  BetuAve  »,  située  entre  le  Rhin,  le  Waal  et 
la  Meuse,  exploite  le  Cassis  avec  profit. 

On  nous  assure  que,  voulant  prêcher  d'exemple,  le  dernier  chef  de 
la  Maison  royale  avait  fait  planter  dans  un  de  ses  domaines  cent 
mille  pieds  de  Groseilliers. 

Cet  arbuste  a  d  ailleurs  trouvé  sa  place  dans  les  polders  du  Nord, 
où  des  millions  de  sujets  sont  plantés  en  carrés  réguliers,  entrecoupés 
de  lignes  de  Pruniers,  de  Cerisiers,  de  Pommiers  bordés  de  Néfliers 
et  de  Noisetiers,  garantis  des  vents  par  lOrmc  et  le  Peuplier. 

Tous  les  villages  du  Beemster,  du  Bangert  s'adonnent  à  cette  cul- 
ture. L'habitant  vit  heureux  et  en  paix,  retirant  4,000  fr.  par  hectare 
de  bois  à  brûler,  de  Groseilles  et  d'autres  fruits. 

La  sélection  a  classé  la  variété  Groseille  de  Hollande  au  premier 
rang,  en  Belgique,  en  France  et  en  Angleterre. 

Enfin,  sur  2.5, 000  hectares  de  vergers  et  de  potagers,  la  valeur  totale 
des  fruits  et  des  légumes  en  Hollande  est  estimée  5o  millions  de 
francs  ;  les  deux  tiers  sont  exportés. 

VI.  —  Floriculture. 

La  véritable  production  florale  des  Pays-Bas  est  la  culture  des 
Ognons,    Bulbes,    Pattes   et   Rhizomes   à  fleur  :  Jacinthes,  TulipcSj 


HOLLANDE  58l 

Narcisses,  Muscaris,  Fritillaircs,  Lis,  Iris,  Amaryllis,  Scilles, 
Crocus,  Anémones,  Renoncules,  qui  ont  illustré  le  nom  de  Haarlem. 

Les  polders  hollandais ,  soi'te  de  conquête  sur  la  mer,  ont 
monopolisé  cette  belle  et  florissante  industrie. 

Sans  parler  de  son  extension  au  milieu  des  dunes  de  AVestland, 
depuis  dix  à  douze  ans,  on  peut  dire  que  la  culture  des  Ognons  à 
fleurs  est  séculaire.  La  légende  l'a  consacrée  par  les  récits  plus  ou 
moins  fantaisistes  de  la  «  tulipomanie  ». 

Les  vastes  plaines  voisines  do  Haarlem  et  de  Leyde,  entrecoupées 
de  canaux  rectilignes,  semblent  un  damier  multicolore,  à  l'époque  de 
la  floraison.  Il  est  curieux  de  les  visiter  en  toute  saison,  même  quand 
l'ouvrier  vigilant  couvre  ses  jeunes  plantations  de  roseaux  contre  les 
gelées  et  contre  la  voracité  des  corbeaux,  des  cigognes,  des  perdrix, 
des  lièvres  et  des  sangliers. 

On  compte  près  de  quatre  mille  cultivateurs  qui  affectent  à  chaque 
îlot  —  ou  chaque  carré  —  une  seule  espèce  ou  variété,  afin  d'éviter 
les  erreurs  de  culture  ou  de  livraison. 

Presque  tous  se  bornent  au  rôle  producteur  ;  ce  sont  les  maisons 
de  commerce  qui  leur  apportent  la  matière  première  etjpassent  des 
marchés  avec  eux,  leur  assurant  la  vente  de  la  récolte. 

Les  expéditions  se  font  dans  les  cinq  parties  du  monde,  et  les 
livraisons  ont  lieu  avec  une  grande  loyauté. 

Il  y  a  des  domaines  de  80  hectares,  tout  en  Jacinthes. 

Le  commerce  total  des  Ognons  et  Bulbes  à  fleurs  dépasse  la  somme 
de  dix  millions  de  francs.  Dernier  recensement  :  io,5oo,ooo  francs. 

Les  négociants  chargés  de  la  vente  ont  des  installations  spacieuses 
et  paient  une  foz^te  prime  d'assurances  contre  l'incendie. 

On  a  calculé  que  le  rendement  des  Ognons  et  Bulbes  était  de  toutes 
les  cultures  intensives  le  plus  élevé,  à  surface  égale. 

A  une  époque  récente,  la  vente  des  fleurs  de  Jacinthes  procurait 
un  supplément  de  bénéflces,  mais  il  fallut  y  renoncer,  beaucoup 
de  clients  —  préférant  se  procurer  ces  hampes  prêtes  à  s'épanouir 
dans  l'eau,  ou  dans  la  mousse  fraîche,  —  n'achetaient  plus  les 
Ognons,  une  fois  la  saison  venue. 

La  Hollande  importe  beaucoup  de  plantes  de  la  Belgique  et 
une  grande  quantité  de  fleurs  coupées,  de  Nice,  de  Cannes,  etc. 

Les  magasins  de  fleurs  se  multiplient  dans  les  grandes  villes,  ils 
y  font  de  bonnes  aflaires. 

Les  fleurs  et  les  plantes  ne  paient  pas  de  droits  d'entrée. 

Dans  le  commerce,  les  Jacinthes,  divisées  en  deux  groupes,  à 
fleur  simple  ou  à  fleur  double,  sont  ensuite  sectionnées  par  couleur. 

Voici  quelques  noms  de  variétés  les  mieux  appréciées  et  propagées  : 


582 


HOLLANDE 


1° 

Amy. 

Cavaignac. 

Cosmos. 

Etna. 

Fabiola. 

Garibaldi. 

Général  Pélissier. 

Gertrude. 

Gisfantea. 


Alida  Calharina. 
Bouquet  royal. 
Bouquet  tendre. 
Cœur  lidèle. 
Czar  Nicolas. 


Jacinthes  de  coloris  rose 

A  fleur  simple. 
Ilofdijk. 
Homère. 
Howard. 
Josépliine. 
L'iuc'ouqiarable. 
Linnacus. 
Lord  Maeauloy. 
Madame  Hodson. 
Maria  Cornelia. 

A  fleur  double. 
Globosa. 

Gloire  des  Pays-Bas. 
Koh-i-Noor. 
Le  grand  Conquérant. 
L'Espérance. 


OU   ROUGE. 

Norina. 

Reine  des  Jacinthes. 

Robert  Steiger. 

Roméo. 

Solfatara. 

Stanley, 

Sultane  Favorite. 

Vcrouii-a, 

Von  Schiller. 

Noble  par  mérite. 
Prince  d'Orange. 
Princesse  Alexandra. 
Princesse  Louise. 
Princesse  rojale. 


Alba  maxima. 
Alba  superbissima. 
Albertine. 
Baron  van  Tuyll. 
Belle  blanchisseuse. 
Blanchard. 
Grand  Vainqueur. 

A  la  mode. 
Anna  Bianca. 
Anna  Maria. 
Jenny  Lind. 
La  Déesse. 


Argus. 

Bleu  mourant. 

Blondin. 

Couronne  de  Celle. 

Czar  Peler. 

Emilius. 

Grand  Lilas. 

Grand-Maître. 

Bloksberg. 
Charles  Dickens. 
Delicata. 
Garrick. 


Anna  Carolina. 
Duc  de  Malakoff. 
Hermau. 


Boufiuet  d'Orange. 
Goetne. 


Haydn. 
James  Watt. 

Groolvorst. 


2°  Jacinthes  de  coloris  blanc 
A  fleur  siritj)lc. 
Grandeur  à  merveille. 
Grande  Vedette. 
La  Candeur. 
La  Franchise. 
La  Grandcsse. 
La  Neige. 
L'Innocence. 

A  fleur  double. 
La  Tour  d'Auvergne. 
La  Virginité. 
Miss  Nightingale. 
Non  plus  ultra. 
Princess  Alice. 


Madame  van  der  Hoop. 

Mina. 

Mont-Blanc. 

Paix  de  l'Europe. 

Reine  A'ictoria. 

Rousseau. 

Voltaire. 

Sir  Lytton  Bulwer. 
Sphartca  mundi. 
Sultan  Achmet. 
Triumph  Blandina. 
Vénus. 


3'^  Jacinthes  de  coloris  bleu. 


A  fleur  simple. 
King  of  the  Blacks. 
King  of  the  Blues. 
L'Amie  du  Cœur. 
Leopold  IL 
Leonidas. 
Lord  Derby. 
Marie. 
Masterpiece. 

A  fleur  double. 
Général  Antinck. 
Laurens  Koster. 
Louis  Philippe. 
Othello. 


Mimosa. 

l'riiiccss  Mary  of  Cambridge. 

Prince  ot'Wales. 

Quecn  of  the  Blues. 

Regulus. 

Sir  Harry  Barclay. 

Sir  John  Lawrence. 

Uncle  Tom. 

Prince  Albert. 

Prince  de  Saxe-Weimar. 

Rembrandt. 

Roi  des  Pays-Bas. 


4°  Jacinthes  de  coloris  jaune. 
A  fleur  simple. 
Ida. 

King  of  the  Yellows. 
La  Citronniêre. 

A  fleur  double. 
Héroïne. 
Jaune  suprême. 

5°  Jacinthes  de  coloris  violet 
A  fleur  simple. 
Jeschko. 
L'Unique. 

A  fleur  double. 

L'Enfant  de  France. 


La  Pluie  d'or. 
L'or  d'Australie. 
Obélisque. 

Ophir  d'or. 
Souvereign. 


Sir  Edwin  Landseer. 
Sir  William  Mansiield. 


HOLL.\.NI)E  583 


VII.  —  Pépinières. 


De  nombreuses  pépinières  existent  dans  les  Pays-Bas  ;  on  pourrait 
dire  que  chaque  coniniunc  en  possède  au  uioins  une. 

Nous  cilcrous  les  cculrcs  iuipurlants  de  réievagc  en  arbres  et 
arbustes  : 

Sur  un  sol  tourbeux,  B()slvoo[),  a  de  ."Soo  àGoo  hectares  de  péijinières 
sillonnées  de  canaux  abordables  en  banpies  ;  4t>o  pépiniéristes. 

Les  environs  de  Boskoop  comptent  i4  hectares  de  pépinières,  à 
Ilazerswoùde,  4o  à  Waddixsween,  5o  à  Alphen,  lo  à  llceuNvyk,  20  à 
Berkel  près  Rotterdam. 

Ces  pépinières  sont  consacrées  aux  arbres  fruitiers,  aux  Conifères, 
aux  Rhododendrons  et  Azalées  robustes  ;  aux  arbustes  verts  :  Houx, 
Mahonias,  Buis,  Aucubas,  etc.  ;  aux  Rosiers,  aux  spécialités  de 
Clématites,  pour  l'Amérique. 

40  serres  et  900  bâches  sont  allectées  à  la  multiplication. 

Les  expéditions  de  végétaux  sont  encore  dirigées  vers  l'Allemagne, 
l'Angleterre,  la  Belgique,  le  Danemark  et  l'Autriche. 

Oudenbosch,  près  de  Roosendaal,  possède  laS  hectares  de  pépi- 
nières en  terrains  sablonneux.  Cinq  horticulteurs  renommés  y 
cultivent  les  arbres  fruitiers  ou  d'ornement,  avec  les  Conifères,  et 
les  expédient  surtout  en  Allemagne,  en  Belgique,  en  Angleterre. 

La  province  de  la  Frise,  à  Joure,  à  Bergùm ,  etc.,  compte  trois 
pépiniéristes  exploitant,  sur  un  sol  argileux  et  sablonneux,  cinquante 
hectares  d'arbres  d'utilité  ou  d'agrément,  de  plants  pour  haies  vives, 
d'Ormes  d'avenue.  L'Orme  de  Hollande  occupe  le  premier  rang. 

En  dehors  de  la  Frise,  la  Gucldre,  Groningue  et  l'Allemagne  du 
Nord  viennent  s'y  approvisionner. 

Près  d'Utrecht,  à  De  Bilt,  se  trouve  encoi*e  une  pépinière,  vaste  de 
5o  hectares,  de  la  maison  Grœnewegen  et  fils. 

Près  d'Amsterdam,  le  territoire  d'Aalsmeer,  frais  et  tourbeux,  est 
garni  d'arbres  et  d'arbustes,  élevés  par  cinquante  péi)iniéristes  ;  la 
moitié  d'entre  eux  seulement  accaparent  les  produits  de  leurs 
confrères  et  en  font  commerce.  De  plus,  cent  fleuristes  environ 
occupent  40  hectares  de  plantes  molles  :  Pélargoniums,  Fuchsias, 
Pétunias,  Résédas,  ou  d'arbrisseaux  ligneux  :  Rosiers,  Aucubas, 
Lauriers- Amande,  Rhododendrons,  élevés  en  mottes  ou  en  pots  et 
destinés  aux  marchés  d'Amsterdam,  de  la  Haye,  de  Rotterdam, 
d'Utrecht,  de  llaarlem. 

Les  transports  se  font  par  bateau,  à  la  fa^on  de  Ihortillonnage 


584  HOLLANDE 

d'Amiens.  Chaque  bateau  contient  mille  pots  de  fleurs  ;  ce  qui 
cquivaiit  à  cent  mille  par  semaine.  Au  retour,  on  ramène  l'engrais 
de  la  ville.  Les  trois  quarts  de  la  population  font  de  l'horticulture 
commerciale  ;  on  évalue  le  matériel  vitré  à  aSo  serres  et  20,000  châssis 
à  bâches. 

Comme  à  Boskoop,  la  culture  du  Fraisier  rapporte  près  de  5o,ooo 
florins,  soit  100,000  francs,  dans  plus  d'un  village  où  les  pépinières 
établies  sur  d'anciens  marécages,  se  reposent  de  leur  emblave 
arborescente  par  une  végétation  herbacée,  qui  ne  dépasse  guère  deux 
ou  trois  années  de  séjour.  C'est  une  «  jachèi'e  »  des  plus  fructueuses. 

La  banlieue  d'Amsterdam  a  plusieurs  hectares  de  cultures  de 
Rosiers,  de  jeunes  fruitiei's  ou  d'arbres  dressés  sous  une  forme 
flamande  ou  française. 

A  Naarden,  i5o  hectares,  en  sol  sablonneux,  sont  attribués  aux 
arbres  et  aux  arbustes  forestiers  ou  d'ornement,  aux  Conifères 
et  aux  arbustes  verts. 

Les  pépinières  hollandaises,  —  qui  s'étendent  sur  plus  de  4»ooo 
hectares,  —  exportent  principalement  en  Angleterre,  en  Allemagne 
et  aux  Etats-Unis  d'Amérique.  Elles  ont  brillé  dans  nos  Expositions 
universelles. 


VIII.  —  Publications  horticoles. 

Les  principaux  journaux  horticoles  sont  : 

Le  Journal  néerlandais  cV Horticulture ,  hebdomadaire  ;  organe 
spécial  de  la  Société  néerlandaise  (9^  année),  tiré  à  2,000  numéros. 

Le  journal  hebdomadaire  Sempervirens,  propriété  de  M.  Grœne- 
\vegen,  à  Amsterdam  (22^^  année),  publié  à  2,000  exemplaires. 

Le  Journal  pour  la  Culture  cVOgnons  à  Jleurs  ;  organe  de  la 
Compagnie  générale  pour  la  culture  des  Ognons  à  fleurs  (5^  année), 
tiré  à  1,200  numéros. 

Floralia  (i4«  année),  comptant  G, 000  abonnés,  et  ayant  un  bon 
fermage  d'annonces. 

Un  ouvrage  hautement  considéré  est  le  Cours  de  Botanique  du 
docteur  H.  Bos,  à  Wageningen,  et  en  même  temps  les  publications 
de  M.  Witte,  à  Leyde. 


"^^^ 


ITALIE 

286,658  kilomètres  carrés.  —  3o, 000,000  criiahitants. 

I.  —  Action  de  l'État.  —  Enseignement. 

Depuis  une  trentaine  d'années,  Tltalie  s'eflbrce  de  reconquérir,  en 
agriculture  et  en  horticulture,  le  rang  élevé  qu'elle  occupait  dans 
l'antiquité.  Après  avoir  négligé  pendant  plusieurs  siècles  ces  deux 
branches  utiles,  véritables  éléments  de  la  richesse  d'un  pays,  le 
Gouvernement  a  repris  le  gouvernail  et  créé  diverses  institutions 
qui  le  secondent  puissamment  dans  cette  œuvre  de  relèvement. 

Au  Ministère  de  l'Agriculture,  de  l'Industrie  et  du  Commerce,  la 
Direction  de  l'Agriculture  compte  une  section  affectée  à  l'horticulture, 
à  la  viticulture,  à  la  pathologie  végétale.  L'organisation  et  le  fonc- 
tionnement des  écoles  et  des  sociétés  horticoles  rentrent  dans  ses 
attributions. 

D'abord  l'École  Royale  d'horticulture  et  de  pomologie  de 
Florence.  Le  directeur,  professeur  V.  Valvassori,  est  un  élève  de 
notre  Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles  (promotion  de  1878). 

L'établissement  rend  des  services  aux  propriétaires,  aux  jardiniers 
et  aux  cultivateurs  exploitants,  en  démontrant  les  meilleures  méthodes 
de  culture  du  sol,  de  gouvernement  des  arbres  et  surtout  le  choix  des 
variétés  qu'il  importe  de  propager. 

Une  pépinière  commerciale  est  annexée  à  l'établissement. 

Il  y  avait  aussi  une  École  d'arboriculture  à  Monza  qui  a  été 
transférée  à  Varèse. 

Outre  ces  Écoles  spéciales  à  l'horticulture,  chaque  Ecole  d'agricul- 
ture comporte  une  section  attribuée  à  larboriculture  et  à  la  culture 
potagère;   heureuse   innovation  d'un  pays   aussi   bien   doué  parle 


586 


ITALIE 


sol,    le   climat   et   les   voies   de   transport,    pour   l'exportation  des 
primeiu's,  des  légumes  et  des  fruits.  Voici  les  principales  Écoles  : 

L'École  supérieure  d'Agriculture  de  Milan,  dirigée  par 
M.  Brioschi.  Annexes  :  un  champ  d'expériences  et  une  chaire 
d'arboriculture. 

Les  cours  de  viticulture,  de  poniologie  et  d'horticulture  sont 
professés  par  le  savant  docteur  Girolamo  Molon,  à  qui  l'on  doit 
plusieurs  ouvrages  traitant  ces  questions,  entre  autres  Biione  Frutta, 
étude  monographique  illustrée  des  meilleurs  fruits  à  cultiver. 

L'École  supérieure  d'agriculture  de  Portici  donne  un  enseigne- 
ment du  même  genre,  sous  la  direction  de  M.  Giglioli. 

Chacune  de  ces  deux  écoles  est  à  la  tête  d'un  budget  s'élevant  à 
120,000  francs. 

En  Italie,  la  culture  des  vignes  comprend  les  cépages  vinifères  et 
les  Raisins  de  table  et  de  commerce.  La  Viticulture,  annexée  à  l'en- 
seignement agricole,  a  cependant  six  écoles  spéciales. 

La  Sylviculture  est  étudiée  d'une  façon  complète  à  l'École  fores- 
tière de  Vallombrosa. 

Les  jeunes  cultivateurs,  les  futurs  chefs  de  culture,  les  apprentis 
jardiniers  suivent  des  cours  pratiques  dans  trente-deux  Écoles 
agraires  possédant,  toutes,  des  pépinières  d'étude  et  des  potagers 
d'essais  et  de  consommation. 

Les  Stations  agronomiques,  au  nombre  de  quatorze,  se 
consacrent  à  des  expériences  intéressant  l'agriculture  ;  très  rarement 
elles  s'occupent  de  l'horticulture. 

Les  parasites  végétaux  sont  étudiés  à  la  Station  royale  crypto- 
gamique  de  Pavie,  sous  la  direction  du  professeur  G.  Briosi,  et  à 
la  Station  de  pathologie  végétale,  à,  Rome,  dirigée  par  le 
professeur  Guboni. 

La  détermination  des  insectes  nuisibles  aux  plantes,  l'étude  de 
leurs  mœurs  et  des  moyens  de  les  détruire  intéressent  spécialement 
la  Station  royale  d'entomologie  agricole  de  Florence,  dirigée 
par  le  professeur  Ad.  Targioni-ïozzetti  ;  les  comptes-rendus  olliciels 
sont  recherchés  par  le  public  savant  ou  agricole. 

MM.  les  professeurs  Berlese,  à  Portici,  et  Franceschini,  à  Milan 
s'occupent  aussi  de  l'étude  des  insectes  nuisibles  aux  plantes  qui  leur 
sont   envoyés  par  les  agriculteurs. 

Par  un  décret  du  20  mars  1887,  il  fut  institué  une  Commission 
centrale  de  "Viticulture  et  d'Œnologie,  et,  avec  le  décret  du 
4  novembre  1888,  une  Commission  provinciale  de  Viticulture  et 
d'Œnologie  existe  désormais  dans  toutes  les  pi'ovinces  de  l'Etat. 


ITALIE  587 

II.  —  Sociétés  d'horticulture. 

Les  Sociétés  Jliurliculture,  puissants  agents  de  vulgarisation, 
complètent  l'œuvre  des  établissements  d'enseignement. 

Société  royale  d'horticulture  de  Toscane,  à  Florence.  — 
Ridolli  Mardi.  (>arlo,  président. 

Société  horticole  romaine,  à  Rome.  —  ïenerani,  chei'.  Carlo, 
président. 

Société  royale  horto-agricole  du  Piémont,  à  Turin.  —  lialbo 
Bertone  di  Sambuy  comte,  sénateur,  Ernesto,  président  honoraire. 

Section  horto-agricole  du  Comice  de  la  circonscription  de 
Gênes,  à  (lèues.  —  Cambiasio  marquis,  G.  Maria,  président. 

Société  horticole  de  Bologne,  à  Bologne,  —  Sanguinetti  com- 
mandeur, Gesare,  président. 

Société  horticole  de  Lombardie,  à  Milan.  —  Trotli  marquis, 
Lodovieo,  président.  La  Société  a  tenu  trente  expositions  horticoles. 

Société  d'acclimatation  et  d'agriculture,  à  Païenne.  —  Palizzolo 
Comni.  Rallaele,  président. 

Société  horto-agricole  de  Bielle,  à  Bielle. —  Ramello  chef.  Ales- 
sandro,  président. 

Société  horticole  de  Pallanza.  —  Rovelli  Enrico,  horticulteur, 
président. 

Société  horticole  napolitaine,  à  Naples.  —  Le  professeur  Luigi, 
Savastano,  président. 

Les  travaux  des  Sociétés  se  réjjartissent  en  séances  et  se  continuent 
par  des  visites  aux  cultures,  des  expositions,  des  démonstrations 
théoriques  et  pratiques  et  la  publication  d'un  bulletin. 

Les  Sociétés  ont  tenu  des  expositions  importantes  et  organisé 
des  Gongrès;  notamment  en  1880  à  Florence,  en  188.2  à  Turin,  en 
1886  à  Rome, et  en  18912  à  Gènes,  pour  la  botanique. 

Ces  Congres,  où  sont  appelés  les  savants  des  Deux -Mondes, 
réunissent  de  nombreux  adhérents  qui  abordent  avec  vigueur  les 
sujets  insei'its  au  programme  et  ont  établi,  par  le  fait,  une  confrater- 
nité entre  les  hommes  distingués  de  l'horticulture,  qui  doit  tourner 
au  profit  de  la  science  et  des  bonnes  relations  internationales. 

Les  questions  relatives  à  la  grande  culture  fruitière  ou  potagère 
sont  encore  étudiées  dans  les  trois  cents  comices  agricoles  que  com- 
porte le  royaume.  Plusieurs  de  ces  comices  publient  des  annales 
intéressantes  ;  un  certain  nombre  possèdent  des  pépinières 
darbres  fruitiers  où  les  variétés  sont  étudiées  et  propagées. 


588  ITALIE 


Jardins  botaniques. 


Malgré  la  beauté  des  villas  et  des  châteaux  installés  siu'  les  points 
pittoresques  ou  ravissants  d'un  pays  accidenté,  ayant  comme  horizon 
la  mer  animée  et  les  montagnes  couronnées  de  Chàtaigners,  d'Oliviers, 

de  Sapins ,  ou  glacées  de  neige,  ou  brûlantes  de  feu ,  les  jardins 

botaniques,  plus  modestes  d'allure,  sont  fréquentés  par  la  jeunesse  des 
écoles  et  par  un  public  amateur  de  la  bonne  nomenclature  des 
plantes    et    de  leur  classification. 

Il  en  est  qui  se  trouvent  à  l'étroit,  comme  emplacement  ou  comme 
ressources  financières  ;  mais  l'ensemble  est  bon.  Quelques-uns  sont 
remarquables,  et  tous  jouissent  d'une  haute  réputation,  par  la  valeur 
du  personnel  dirigeant  ou  enseignant. 

Nous  divisons  les  Jardins  botaniques  en  plusieurs  catégories  : 

1°  —  Jardins  botaniques  des  Universités  de  l'État. 

Bologne.  —  Jardin   créé   en   i568.    Mattirolo  Oreste,  directeur.  — 

Santi  Guido,  jardinier. 
Gagliari.  —  Directeur,  Lovisato  Domenico. 
Jardinier-chef,  PiroUo  Anania. 
Catane.    —   Directeur,  Baccarini  Pasquale. 

Jardinier,  Maresca  Luigi. 
Gènes.     —     Directeur,  Penzig  Ottone. 

Jardinier,  Bucco  cav.  Giovanni. 
Au  Congrès  de  1892,  l'anglais  Thomas  Hambury  a  doté  l'Université 
de  Gênes  d'un  Institut  adjoint  au  Jardin  botanique,  richement  com- 
posé, et  qui  en  complète  l'enseignement. 
Messine.  —  Directeur,  Morini  Fausto. 
MoDÈNE.  —  Directeur,  Mori  Antonio. 

Jardinier,  Pirotta  Giacomo. 
Naples.  —    Directeur,  Del  Pino  Federico. 

Jardinier,  Exposito  Antonio. 
Padoue.  —  Jardin  créé  par  le  Sénat  de  Venise,  en  i545. —  Directeur, 

Saccardo  Pier  Andréa.  —  Jardinier-chef,  Pigal  Gaspare. 
Palerme.  —  Directeur,  Borzi  Antonio. 

Jardinier-chef,  Citarda  Michèle. 
Parme.  —    Directeur,    Avetta   Carlo. 

Chef  de  culture,  Ceccotti  Paolo. 
Pavie.     —     Directeur,  Briosi  Giovanni. 

Jardinier-chef,  Traverso  Giacomo. 


^ 


ITALIE  589 

PisE.  —  Jardin  étal^li  par  Cùnu'   de  Médicis,  en  i546.  —  Directeur, 

Arcaiigfli  (liovanni. —  JardiiiitT-chef,  Nencioni  Giuseppe. 
Rome.  —     Direc-lciir.  Pirolla  UoimiaKlo. 

Jardinier-clu'f  de  culture,  Mauii  Paolo, 
Sassari.  —  Directeur,  Nicotra  Leopoldo. 

Jardinier-chef,  Oggiano  Michèle. 
Sienne.  —  Directeur,  Tassi  Attilio. 

Jardiuier-chef,  Masini  Giuseppe. 
Turin.  —    Directeur,  Gibelli  Giuseppe. 

Jardinier-chef,  Pasla  Giovanni. 

•j"  —  Jardins  botaniques  des  Universités  libres. 

Camerino.  —  Directeur,  Preali  Prainiero. 

Jardinier,  Napoleone  Gostantino. 
Ferrare.  —  Directeur,  Massalongo  Garo. 

Jardinier-chef,  Tironi  Enrico. 
Pérouse.  —  Directeur,  Batelli  Andréa. 

Jardinier,  Merettini  Alessandro. 
Urbine.    —     Directeur,  Mainini  Giovanni  Alberto. 
Jardinier-chef,  Lugli  Ciro. 

3''  —  Jardin  botanique  de  l'Institut  des  Études   supérieures. 

Florence.  —  Directeur,  Garuei  Théodore. 

Chef-conservateur,  Baroni  Paolo. 
Jardinier-chef,  Bastianini  Giuseppe. 


IV.  —  Culture  potagère. 


Depuis  plusieurs  années,  la  culture  potagère,  primitivement 
cantonnée  aux  abords  des  grandes  villes,  s'étend  de  plus  en  plus  en 
plein  champ,  se  consacrant  presque  uniquement  à  la  production  des 
primeurs,  qui  viennent  faire  une  concurrence  sérieuse  aux  produits 
similaires  provinciaux,  sur  les  marchés  de  la  Suisse,  de  l'Allemagne 
et  de  l'Autriche  ;  ils  sont  d'ailleurs  favorisés  par  des  tarifs  de  chemin 
de  fer  spécialement  réduits,  à  leur  égard. 

Plusieurs  contrées  du  Piémont  s'enrichissent  de  cette  façon, 
notamment  le  village  d'Asti,  grâce  à  d'abondantes  irrigations. 

Voici  quelques  données  sur  la  grande  culture  potagère. 

L'Ail  est  populaire  à  Acqui  et  exporté  vers  l'Amérique. 

Le  Fenouil,  l'Aubergine,  les  Mâches,  les  Piments,  les  Chicorées, 


SgO  ITALIE 

les  plantes  à  salade  et  à  fournitures  sont  promptement  accaparés  à 
la  cueillette. 

L'Ogaon,  l'Échalote  et  autres  condiments  ont  une  vogue  à  la 
vente  au  détail  ou  en  gros.  Les  Raves  et  Radis  sont  prisés  en  tout 
temps. 

La  Lombardie,  abritée  par  les  Alpes,  arrosée  par  des  rivières 
nombreuses,  oflVe  en  général  des  terres  d'une  grande  fertilité  ;  la 
production  des  primeurs  y  est  considérable.  Pommes  de  terre  et 
Carottes  nouvelles,  Haricots  verts,  Petits  Pois,  Fraises,  etc.,  sont 
expédiés  par  wagons. 

La  famille  des  Cucurbitacées  se  prélasse  en  plein  champ. 

L'Artichaut  et  l'Asperge  sont  d'un  bon  rapport. 

Les  escai'pements  de  la  Corniche ,  de  Nice  à  San-Remo,  ou 
échelonnés  de  Gênes  à  la  Spezia,  sont  plus  favorables  aux  primeurs 
que  la  ligne  de  Pise  à  Rome,  située  plus  au  sud. 

Les  Choux  et  leurs  dérivés  abondent  sur  le  littoral,  aux  abords 
des  villes. 

L'Angélique  et  le  Physalis  alimentent  les  confiseries. 

Sont  renommés  sur  les  principaux  marchés  de  l'Italie  : 

Le  Céleri  de  Chieri,  près  Turin,  de  Cingoli  dans  les  Marches,  de 
Feltre  dans  la  Vénétie  ; 

Les  Cardons  de  Macerata  ; 

Le  Cerfeuil  de  la  Zomelline  ; 

L'Aubergine  «Melonzana»  de  la  Sicile  ; 

Les  Ognons  de  Corne  et  de  Massa; 

Les  Piments  de  A'oghera  ; 

Les  Câpriers  (condiment)  des  îles  Poutine  et  Pontederia. 

Les  Asperges  de  Rassano  (Vénétie),  de  la  Loraelline,  de  la  Valsesia, 
de  Perono  (Novare),  et  de  Pescia  (Toscane)  sont  très  renommées. 

A  Rorgio,  petit  pays  de  4oo  habitants,  près  Finalo,  en  Ligurie,  la 
gare  a  été  construite  avec  le  produit  des  Artichauts  et  des  Pèches. 

Grâce  aux  terrains  irrigués  ou  arrosables  de  la  Vénétie,  les 
légumes  viennent  en  abondance  et  sont  expédiés  vers  l'Autriche  et 
l'Allemagne  ;  môme  au  Danemark  et  en  Russie. 

Figurant  aux  statistiques  pour  32  millions  d'hectolitres,  le  Maïs  se 
marie  volontiers  aux  champs  de  légumes. 

Les  Abruzzes,  la  Toscane,  la  Ligurie,  Tocco  dans  l'Abruzze,  Alghero 
en  Sardaigne,  puis  Parma,  Imola,  Naples  possèdent  de  vastes  champs 
de  Tomates  ;  la  fabrique  des  conserves  est  très  lucrative  et  rend  la 
culture  d'autant  plus  rénmncratrice. 

Des  champs  de  Réglisses  donnent  d'excellents  résultats,  dans  la 
Basilicate  et  en  Calabre. 


i 


ITALIE  091 

Les  Haricots,  les  Pois,  les  Fèves,  les  Lentilles, —  900,000  hectares, 
en  1892,  produisant  4, 5oo, 000  heclolilres,  —  sont  dirigés  sons  voile 
à  travers  rAdriati([ne  et  la  Méditerranée. 

L'irrigation  des  plaines  marécageuses  et  de  récentes  plantations 
hygiéniques  d'Eucalyptus  ont  étendu  la  culture  maraîchère  dans  les 
provinces  de  Benevento.  d'Avellino,  de  Salerne,  de  Potcnza,  dans 
les  trois  Calabres,  les  Pouilles  et  la  campagne  romaine. 

La  Pomme  de  terre  forme  deux  séries,  La  première  récolte  est 
pour  les  amateurs  de  primeurs  :  la  seconde,  plus  commune,  arrive 
encore  à  bonne  heure  sur  les  marchés  d'Europe  et  d'Afrique.  La 
surface  totale  cultivée  en  Italie,  en  i8go,  était  de  i^5,ooo  hectares, 
ayant  produit  7,600,000  quintaux  de  tubercules. 

Malgré  la  chaleur  naturelle  et  printanière,  l'art  du  primcuristc  ne 
déserte  pas  la  péninsule,  ni  les  îles  adjacentes. 

Des  bâches  vitrées,  des  cloches,  des  serres  chaufTées  abritent  les 
jeunes  élèves  des  rafl'ales  de  mer,  ou  des  courants  froids  de  la 
montagne. 

La  récolte  hàlée  trouve  acquéreur  dans  les  hôtels  et  les  casinos 
fréquentés  par  une  population  cosmopolite,  avide  de  jouissances  et 
de  bien-être. 

Il  faut  lutter  avec  l'horticulture  niçoise  qui,  elle  aussi,  «  brûle  le 
soleil  »  à  l'aide  de  la  houille  et  du  verre. 

De  Turin,  de  Florence,  de  Milan,  de  Naples  partent  des  chargements 
de  primeurs  pour  l'étranger,  accaparés  par  des  négociants  qui  lancent 
une  armée  de  courtiers  dans  tous  les  centres  de  production. 

Les  alTaires  déjà  traitées  ont  encouragé  dans  leurs  tentatives  les 
producteurs  installés  sur  la  plage  qui  s'étend  de  Nice  à  San-Remo,  — 
situation  abritée  par  des  montagnes  ayant  1,000  mètres  d'altitude 
au-dessus  de  la  mer,  et  marquant  au  thermomètre  une  température 
égale  à  celle  de  l'extrcnie  Sicile,  située  à  7^'  plus  au  sud. 


V.  —  Production  fruitière. 

Nous  commençons  par  les  espèces  fruitières  les  plus  répandues. 

Oranger.  —  La  principale  production  fruitière  de  l'Italie  est 
celle  des  Oranges  —  mandarines,  citrons,  cédrats,  bergamotes  — 
comprises  sous  le  nom  général  d'Agrumi,  appliqué  aux  fruits  des 
Aurantiacées.  Cette  production  est  en  pleine  prospérité  dans  les 
provinces  méridionales  et  en  Sicile,  dépassant  pour  tout  l'Etat 
d'Italie  le  chiffre  de  deux  milliards  six  cent  millions  de  fruits,  par  an. 


092  ITALIE 

La  récolte  de  l'année  1890  peut  être  ainsi  décomposée  : 

LoMBARDiE,  province  de  Brcscia 3.692. 700  fruits 

Vk.vkïie,  province  de  Vérone 219.500    — 

LiGURiE,  provinces  de  Port-Maurice,  de  Gênes, 

de  Massa-Carrara 40.571 .900    — 

Ombrie,  province  d'Ascoli 4- ^24. 700    — 

Toscane,  provinces  de  Libourne,  de  Florence, 

de  Grosseto i .  5^6 .  400    — 

Latium,  province  de  Rome 4  •  ^77  ■  4oo    — 

Province  méridionale  Adriatique,  provinces 
de  Teramo,  de  Foggia,  de  Bari,   de 

Lecce  (Otrante) 83 .  793 .  900    — 

Province  Méditerranéenne,  provinces  de 
Caserte,  de  Naples,  de  Salerne,  de 
Potenza,  deCosenza,  de  Catanzaro,  de 

Reggio-Calabre 586.978.600    — 

Sicile,  provinces  de  Païenne,  de  Messine,  de 
Catane,  de  Syracuse,  de  Caltanisetta, 

de  Girgenti,  de  Trapani i .  869 .  744 •  5oo    — 

Sardaigne,  provinces  de  Gagliari,  de  Sassari . .  17. 396 .  200    — 

Au  total  2,613,275,800  fruits  d'Aurantiacées  ;  la  majeure  partie  est 
envoyée  en  France,  en  Autriche,  en  Allemagne,  en  Angleterre. 

Il  en  est  exporté  plus  de  trois  cents  millions  de  kilogrammes  par 
an,  évalués  trente  millions  de  francs. 

En  1891,  la  Calabre  a  exporté  57,000  tonnes  d'Oranges  et  de 
Gitrons,  représentant  une  valeur  de  7,125,000  francs,  sans  compter 
l'expédition  importante  de  Gitrons  salés,  vers  la  Russie. 

D'ailleurs,  le  territoire  italien  possède  plus  de  cinq  raillions 
d'Orangers  en  plein  rapport,  et  autant  de  Limoniers. 

Les  provinces  du  Sud  s'adonnant  avec  le  plus  de  succès  à  la  culture 
orangère,  s'étendent  de  la  Ligurie  aux  Galabres,  et  en  Sicile,  prin- 
cipalement au  milieu  de  situations  abritées  où  le  thermomètre  ne 
s  abaisse  pas  en  hiver  au-dessous  de  -\- 10",  ce  qui  permet  aux  rivages 
privilégiés  du  lac  de  Garde  et  du  lac  de  Gôme  de  lui  donner  asile. 
La  production  du  lac  de  Garde  atteint  20,000  francs.  Le  port  de 
Messine  a  expédié  100,000  caisses  de  Mandarines,  pendant  l'année 
1891.  Le  Gitron  de  Messine  est  coté  aux  Halles  de  Paris. 

A  Palerrae,  à  Naples,  à  Scordia,  à  Gotrone,  les  Oranges  acquièrent 
la  finesse  de  qualité  qui  a  fait  la  renommée  de  Malte,  des  Açores  et 
des  Baléares. 

Le  Gitronnier  se  cantonne  de  Menton  à  Vintimille,  et  au  delà  de 
Naples,  à  Mayoli  et  à  Amalll. 


ITALIE  593 

La  Sardaignc  et  la  campagne  de  Livourne  se  sont  adonnées 
à  rexploitation  du  Cédratier.  Des  confiseries  installées  sur  place 
conservent,  au  candi,  la  pulpe  charnue  du  Cédrat  ;  le  camr  du  l'ruit, 
macéré  dans  une  l'utaille,  fournit  une  boisson  de  table  agréable.  La 
spécialité  en  est  réservée  à  la  ville  de  Salo,  sur  le  lac  de  Garde. 

La  province  de  lleggio  et  toute  la  Calabre  tirent  de  beaux  bénéfices 
de  la  fabrication  de  l'essence  de  Bergamote  ;  sa  valeur  atteint  jusqu'à 
quatre  millions  de  francs.  Là  aussi  se  fabrique  l'Agro,  jus  de  Citron 
concentré,  employé  contre  le  scorbut  par  les  marins  et  surtout  pour 
la  fabrication  de  l'acide  nitrique,  en  Angleterre. 

Le  Bigaradier  fournit  ses  corolles  parfumées  aux  distilleries  de 
fleur  d'oranger,  et   son  fruit   au  sirop  d'écorces  d'oranges  amères. 

Désormais,  le  pépin  est  vendu  aux  pépiniéristes,  le  plant  de  Biga- 
radier étant  le  plus  rustique  pour  recevoir  la  grefie  des  Aurantiacées. 

En  Sicile,  où  beaucoup  d'arbres  ont  été  détruits  par  la  gomme,  il 
y  a  vingt-cinq  ans,  dans  la  province  de  Messine  notamment,  un 
grand  nombre  d'Orangers  sont  remplacés  par  des  Citronniers 
greffés  sur  Oranger  franc,  vers  Monopoli  et  Amalfi, 

A  citer  encore  les  terrains  superposés  de  Citronniers  se  mirant 
dans  le  golfe  de  Salerne,  et  ceux  de  la  terre  de  Bari,  baignée  par 
l'Adriatique,  au  sud  de  la  Péninsule. 

Répétons  que  le  Citronnier,  sur  la  côte  ligurienne,  trouve  le 
calme  nécessaire  à  la  nouaison  de  son  fruit  et  à  son  développement  ; 
cette  influence  des  milieux  attire  à  Menton  une  population  kibernante. 

Châtaignier.  —  Le  Châtaignier  fournit  son  contingent  à  la 
production  fruitière  de  l'Italie.  Quatre  cent  mille  hectares  produisent 
au  delà  de  trois  millions  de  quintaux  de  fruUs  ;  cette  production 
considérable  est  presque  toute  entière  consommée  par  le  peuple 
italien  ;  un  peu  plus  de  trois  cent  mille  quintaux  sont  exportés 
seulement  ;  le  sixième  est  destiné  à  la  France. 

La  province  de  Naples  cultive  une  variété  estimée  qui  vient  se 
vendre  en  France,  sous  le  nom  de  Marron  de  Lyon. 

Aussi  à  Limonta,  petit  pays  sur  la  côte  du  lac  de  Côme,  les 
Marrons  acquièrent  une  grosseur  extraordinaire. 

Voici  les  régions  qui  ont  produit  le  plus  de  Châtaignes,  en  1890: 

La  Ligurie loG .  000  tonnes 

La  Toscane 86 .  000      — 

La  Province  méridionale  méditerranéenne.       65. 000      — 

Le  Piémont 54 .  000      — 

L'Emilie 23 .  000      — 

La  Lombardie 20 .  000      — 

38 


594  ITALIE 

Larbre  couronne  les  contre-forts  et  les  sommets  montagneux  de  la 
Ligurie,  au  delà  de  la  végétation  de  la  Aligne. 

En  Lombardie,  la  limite  du  Châtaignier,  sur  le  versant  des  Alpes, 
est  à  85o  mètres  d'altitude. 

Les  hautes  collines  de  la  Toscane  sont  couvertes  de  châtaigneraies. 

La  Châtaigne  est  le  pain  du  pauvre.  La  farine  du  fruit,  séché  et 
pulvérisé,  est  largement  utilisée  pour  la  préparation  de  la  «  pattona 
ou  polenta  dolce  »,  le  pain  de  Châtaignes  ;  la  polenta  nationale  est 
faite  avec  la  farine  de  Maïs. 

La  farine  de  Châtaignes  de  la  Toscane  jouit  d'un  renom  mérité. 

Quant  aux  fruits  de  consommation  directe,  la  réputation  est  aux 
pro\*inces  de  Cuneo,  en  Piémont,  et  d'Avellino,  de  la  région 
méridionale  méditerranéenne. 

La  province  vénitienne  d'Udine  et  les  provinces  piémontaises  de 
Cuneo  et  de  Turin  sont  également  visitées  par  les  marchands,  lors  de 
la  récolte  et  du  «  boucanage  »  du  fruit. 

Longtemps  indifférent,  le  paysan  montagnard  accepte  désormais 
le  gi'cflage  des  espèces  avantageuses  à  reproduire. 

Le  Châtaignier  est  compris  dans  la  superficie  forestière  de  l'Italie, 
évaluée  à  6  millions  d'hectares,  soit  le  cinquième  du  territoire. 

Figuier.  —  Le  Figuier,  en  Italie,  croît  sur  les  rochers,  en  pleine 
friche,  ou  dispersé  dans  les  vignes  et  les  vergers. 

Le  fruit  frais  est  consommé  sur  place  ou  porté  au  marché,  et  l'on 
exporte  annuellement  par  400,000  quintaux  la  Figue  sèche.  Marseille 
reçoit  de  l'Italie,  dans  le  cours  d'une  année,  jusqu'à  cinq  millions 
de   kilogrammes    de   Figues  séchées   au   soleil. 

On  rencontre  de  nombreux  types  à  fruit  blanc  verdâtre  ou  ambr** 
à  pellicule  rose,  violette  ou  noire,  et  à  chair  blanche,  jaune  ou  rouge 
carminé. 

Les  variétés  les  plus  estimées  sont  les  suivantes  : 

Albo.  Dottato.  Portoghese. 

Brianzolo.  Gentile.  Regina. 

Brogiotto  bianco.  Lardaio.  San  Piero. 

Brogiotto  nero.  Melagrano,  Troiano. 

Cuore.  Monaco.  Verdecchio  (hâtive). 

Dattero.  Paradiso.  Verdino  (tardive). 

Datto.  Pissalutto.  Verdone  romano. 

Sur  les  collines  de  San-Colombano,  dans  la  Basse-Lombardie,  le 
Figuier  est  entremêlé  à  la  Vigne,  et  les  fruits  frais  sont  portés  aux 
marchés  de  Milan  ou  de  Pavie,  dans  la  proportion  de  i,5oo  quintaux 
environ. 


ITALIE  595 

Vigne.  —  La  Vigne  prosp6rc  à  pou  près  dans  tonte  lltalie  ;  sou 
fruit  sert  à  la  fabrication  tlu  vin  ou  au  eoniinerce  des  Raisins. 
Los  vignerons  piéinontais  tiennent  leurs  Vignes  à  souche  basse. 
En  Ligurie,  contrée  montagneuse,  la  Vigne  est  cultivée  sur  tous 
les  inainelons,  les  flancs  et  les  gorges,  jusqu'au  cœur  des  moindres 
dépressions  de  rochers.  Le  paysan  est  obligé  de  ramener  à  la  hotte 
de  la  terre  végétale,  mais  il  est  récompensé  de  ses  peines  par  une 
vendange  abondante  et  chaude. 

L'Emilie  voit  les  sarments  s'enlacer  aux  arbres  plantés  en  lignes 
dans  les  champs,  et  aux  perches  fourchues  placées  ad  hoc  par  les 
vignerons  des  Marches  et  de  lOmbrie. 

En  Toscane,  notre  précieux  arbrisseau  étend  ses  longs  bras  cher- 
chant un  appui,  grimpant  aux  arbres  sur  lesquels,  grâce  à  la  fertilité 
du  sol,  il  atteint  un  développement  prodigieux  et  une  fécondité  à 
l'avenant.  Ici,  les  meilleurs  cépages  vinifères  sont  :  Malvasia, 
Sangiovese,  Caccio  dit  Ganaiola,  Mammolo. 
De  vastes  surfaces  des  Abruzzes  sont  consacrées  à  la  viticulture. 
Les  provinces  méridionales,  et  notamment  la  Fouille,  lui  offrent 
des  espaces  de  plus  eu  plus  grands. 

La  terre  de  Bari  et  la  province  de  Naples  se  distinguent  par  leur 
production  abondante  et  de  bonne  qualité. 

La  Sicile  est  riche  en  vignobles  à  deux  fins  :  Vin  de  dessert  comme 
le  Marsala,  et  Vin  de  coupage  comme  la  plupart  des  crus  du  pays. 

En  parcourant  ainsi  l'Italie,  nous  rencontrons  d'excellents  Raisins 
de  table,  mais  prenant  souvent  la  route  du  pressoir  ou  du  marché, 
suivant  les   circonstances. 

Parmi  les  cépages  blancs,  ambrés  ou  fin  rose,  nous  signalerons  : 
Le  fameux  Luglienga  ou  Lignan  blanc,  apporté  en  Italie  lors  de 
l'occupation  du  Gomtat-Venaissin  par  les    Papes.  La  vigueur  et  la 
fécondité  du  cep,  la  précocité  et  la  facilité  de  voyage  de  la  grappe  lui 
ont  donné  droit  d'asile  sur  tous  les  territoires. 

Le  Muscat  d'Alexandrie,  dit  «  Salamanna  »,  soumis  au  séchage 
avec  le  Regina  et  le  Mumeda  bianca,  de  la  Sicile  ; 

Les  Barba-Rossa,  dit  Uva  regina,  et  Golombana  del  Piccioli, 
recherchés  à  l'étalage  du  fruitier  ; 

Allionza  et  Albana  bianca,  courant  sur  les  arbres  du  Bolonais  ; 
Bariadorgia,  fruit  de  seconde  saison,  pris  dans  l'île  de  Sardaigne  ; 
Bermestia  bianca  etParadisa,  de  Bologne,  raisins  de  longue  garde; 
Bianchetta,  disséminé  dans  la  province  de  Trévise  ; 
Catarattu,  ambré,  de  la  Sicile,  recherché  pour  vin  de  «  Marsala  »  ; 
Galletta.  cépage  adopté  par  les  vignerons  de  l'Italie  centrale  ; 
Garganega  et  Uva  d'Oro,  bons  cépages  de  la  Vénétie  ; 


596  ITALIE 

Erba  Luce  :  la  grappe,  suspendue  en  lieu  sec,  se  convertit  elle- 
même  en  «  Raisin  Malaga  »:  le  plant  est  la  base  des  vins  de  paille. 

Minuedda  bianca,  pour  raisin  sec,  dans  lile  de  Sicile  ; 

Moscato  bianco,  plant  de  la  Haute-Italie ,  répandu  partout  ; 

Regrina,  cultivé  aux  environs  de  Florence  ; 

Rossese,  le  cépage  renommé  des  vignobles  des  Cinq-Terres  ; 

Sunbrunesia,  cultivé  à  Brescia. 

Plus  accentués  de  peau  sont  les  deux  cépages  renommés  : 

Lacryma  Cbristi,  sorte  de  Muscat  rouge  qui  recherche  les  laves 
volcaniques  du  Vésuve,  où  il  acquiert  sa  réputation  ; 

Nebbiolo,  à  pellicule  rouge  violacé,  des  régions  montueuses  d'Alba, 
de  Ts'ovare  et  du  Canavèse,  dans  la  province  de  Turin. 

Les  Raisins  noirs  dérobés  au  vignoble  en  faveur  de  nos  tables,  ou 
réciproquement,  sont  : 

Aleatico,  dune  saveur  particulière,  sur  les  collines  d'Asti  ; 

Avai'engo,  commun  sur  les  coteaux  du  Piémont  ; 

Barbera,  d'Asti,  du  Bas-Montterrat,  de  Porto-Gomaro,  atteignant 
un  bon  prix  au  marché  ; 

Besgano,  répandu  en  Emilie  et  en  Lombardie  ; 

Bibiola,  cépage  piémontais  fécond,  un  peu  tardif  ; 

Buon  Amico,  ainsi  bien  nommé  par  les  vignerons  toscans  ; 

Corvina,  de  Vérone,  la  base  des  vins  de  Valpolicella  ; 

Giro  Niedda ,  des  grandes  lies  de  Sicile  et  de  Sardaigne  ; 

Monte  Pulciano  ou  Sangiovese,  propagé  dans  l'Italie  centrale  ; 

Neretto,  excellent  plant  de  la  plaine  de  Marengo  ; 

Triboli,  le  Verjus  de  France,  bon  cru  de  la  province  de  Girgenti  ; 

Uva  rara,  plant  des  coteaux  d'Ivrée  et  du  Haut-Novarais  ; 

Vespolino,  cépage  de  la  Haute-Italie  et  du  Lac  Majeur. 

Avec  une  superficie  de  3, 5oo, 000  hectares  de  Vignes,  l'Italie  récolte 
35  millions  dhectolitres  de  vin;  mais  elle  expédie  en  outre,  de  toutes 
ses  gares  et  de  ses  ports  de  mer,  des  quantités  incroyables  de  Raisins 
pour  la  consommation  et  pour  l'industrie. 

En  i8;6,  un  seul  négociant  a  chargé  6,0.66  wagons,  pesant 
62,048,000  kilogr.,  de  Raisins  de  table. 

L'exportation  totale  de  Raisins  frais  atteint  260,000  quintaux,  et 
5o,ooo  pour  les  Raisins  secs. 

Olivier.  —  LOlivier  est  une  source  importante  de  bénéfices  pour 
l'Italie.  Deux  millions  d'hectares  produisent  une  moyenne  annuelle 
de  trois  millions  d'hectolitres  d'huile.  Si  la  rigueur  des  hivers  en 
interdit  la  culture  dans  la  Haute-Italie  jusqu'à  Ancône,  les  autres 
provinces  sont  en  pleine  prospérité  avec  ce  pourvoyeur  des  huileries. 


ITALIE  597 

La  Liguric  le  cultive  avec  soin,  malgré  les  diflicultés  que  présente 
uû  sol  montagneux,  hérissé  de  rochers  ;  des  murs  en  maçonnerie 
forment  terrasse,  et  la  chaleur  de  l'exposition  contrebalance  les 
courants  froids  des  plateaux. 

L'Olivier  couvre  les  collines  des  Marches  et  de  l'Ombric,  où  son 
fruit  possède  des  qualités  spéciales.  Les  huiles  des  environs  de 
Pérouse  et  de  l'ancien  lac  Trasimènc  sont  très  estimées  ;  aussi  le 
grefl'age  des  bonnes  sortes  y  est-il  appliqué. 

Par  le  sol  et  par  le  climat,  la  Toscane  est  le  véritable  pays  de 
l'Olivier;  on  le  cultive  sur  tous  les  points  de  l'ancien  Grand  Duché, 
même  par  massifs  forestiers  et  compacts,  avec  cultures  fourragères 
intercalaires,  où  le  soleil  circule.  L'huile  de  Toscane,  et  spécialement 
celle  de  Lucqucs,  est  d'une  finesse  remarquable.  On  en  exporte  de 
grandes  quantités  en  France,  en  Belgique,    en  Angleterre. 

La  province  de  Naples  est  renommée  pour  l'étendue  de  ses  olivettes 
et  pour  la  qualité  de  l'huile  qu'elles  fournissent. 

Les  montagnes  des  Abruzzes,  les  provinces  Sud  de  la  péninsule  et 
la  Sicile  retirent  un  bon  profit  des  plantations  d'Oliviers. 

Enfin,  la  statistique  attribue  plus  de  900,000  hectares  à  l'Olivier, 
rapportant  près  de  deux  millions  d'hectolitres  d'huile. 

Pommiers  et  Poiriers.  —  Ces  deux  genres  d'arbres  fruitiers 
réclament  l'influence  des  brises  marines,  ou  la  fraîcheur  des  altitudes 
élevées  et  les  revers  de  montagnes. 

Les  régions  septentrionales  leur  sont  particulièrement  favorables. 

Nous  indiquons  les  variétés  les  plus  cultivées  dans  les  champs  : 

Pommes. 
Annurca  di  Napoli.  Lazzeruola  (Azéroli). 

Attalon.  Limonella. 

Borda  (Fenouillet).  Losa. 

Calville  blanc.  Mora  (d'hiver). 

Caria  (Finalina).  Panaia  (tardive). 

Cellini.  Pearmain  doré  (ikinc  des  Reinettes). 

Géra  (précoce).  Pépin  d'Or  d'Angleterre. 

Court-Pendu  gris.  Reinette  de  Breda, 

Dair  Acqua  fina.  —      du  Canada. 

Decio.  —       de  Champagne. 

Elenia  (d'Aunée).  Rosa  dura. 

Francesca  (d'hiver).  —     gentile. 

Gelata.  Rosmarin  blanc. 

Ghiaciraola.  Transparente  de  Croncels. 

Les  Pommiers  sont  à  demi-tige  ou  en  toufles  libres,  au  verger. 


598 


ITALIE 


AUora  d'hiver. 
Angelica. 
Beurré  d'Amanlis. 
—      Clairgeau. 


Poires. 

Duchesse  d'Angoulême. 

Épargae  (Dama). 

Fico. 

Fondante  des  Bois. 

Gentil  bianca. 

Joséphine  de  Malines. 

Lardaia. 

Louise-Bonne  d'Avranches. 

Luisa. 

Moscatellina. 

Nouvelle  Fulvie. 

Passa-Tutte. 

Passe  Colniar. 

Passe  Crassane. 

Saint-Germain  d'hiver. 

—  Vauquelin. 

Soldat  laboureur. 
Spadone  Lombarde. 
Spinacarpi  (Royale  d'hiver). 
Virgouleuse. 


—  Diel. 

—  d'Hardenpont. 

—  Hardy. 

—  Napoléon. 

—  Sterckmans. 
Bugiarda. 
Campana. 
Catillac. 

Cedrata  romana. 
Citron  des  Carmes  (Maddalena). 
Colmai'  d'Arenberg. 
Conseiller  de  la  Cour. 
Coscia. 
De  Curé. 
Doyenné  blanc.  —  Id.  gris. 

—  d'Alençon. 

—  d'Hiver.  Williams. 

Le  Poirier  est  au  verger  à  tout  vent,  élevé  sur  tige  moyenne. 

De  nombreuses  variétés  sont  répandues  dans  les  jardins,  soumises 
à  la  taille  ou  laissées  en  liberté. 

Le  commerce  des  Poires  et  des  Pommes  est  favorisé  par  le  réseau 
des  voies  ferrées  cjni  correspond  directement  avec  toute  l'Europe,  et 
par  les  ports  maritimes  qui  dirigent  leur  fret  vers  la  mer  Noire  et  la 
côte  d'Afrique. 

Cerisiers  et  Pruniers.  —  Les  Cerisiers  et  les  Pruniers  prospèrent 
dans  les  régions  les  plus  froides.  Les  Cerises  sont  exportées  surtout 
au  début  de  la  saison  et  dirigées  vers  la  France,  la  Suisse,  l'Alle- 
magne et  l'Autriche,  destinées  à  la  consommation  et  à  la  fabrication 
des  jus  ou  à  la  distillation. 

La  Griotte  ou  «  Visciole  »  est  plutôt  de  la  montagne,  et  la  Guigne 
ou  «  Tenera  »,  de  la  plaine. 

Le  Prunier  est  assez  commun.  Les  Prunes  sont,  ou  consommées  à 
la  maison  ou  utilisées  pour  le  séchage,  la  pâtisserie,  les  conserves. 
Les  bonnes  sortes  sont  expédiées,  à  peine  mûres,  vers  les  gares 
d'embarquement,  destinées  au  marché  et  à  l'usine. 

La  Quetsche  d'Italie  porte  le  nom  de  Semiana. 


ITALIE  599 

Pêchers,  Abricotiers,  Amandiers.  —  Le  Pêcher  est  cultivé  en 
grand,  depuis  quelques  années,  pur  le  Piémont  et  la  Ligurie  ;  il 
forme  des  vergers  considérables.  On  cultive  en  plein  vent  les  variétés 
les  plus  précoces,  parmi  lesquelles  on  remarque  la  série  américaine 
et  les  anciennes  Alberges  et  Pavies.  La  récolte  est  exportée  vers 
le  Nord  et  donne  lieu  à  un  commerce  important. 

Les  amateurs  cultivent  la  série  des  «  liurrone  »  qui  commence  à 
la  Pèche  Amsden,  continue  avec  le  groupe  des  «  Maddalena  »,  des 
«  Mignona  »,  prend  de  Malte,  Galande,  Belle  Bausse,  Admirable, 
Reine  des  Vergers,  pour  terminer  aux  Pèches  fines  :  Bonouvrier, 
Baltet.  Ils  aiment  les  Pèches  dures  :  Pavies  «  Gotogna  »,  sans 
négliger  les  variétés  locales  :  Biancona  Di  Verona,  Morellone,  Di 
Sant'  Martino,  Di  Saut'  Anna,  et  la  fine  Nectarine  Gialla  di  Padova. 

Le  Pécher  et  l'Abricotier  abritent  des  cultures  de  Fraisiers,  de 
plantes  industrielles  ou  de  petits  légumes  de  primeur, 

L'Abricot  précoce  est  vendu  dans  les  villes  et  sur  les  ports  de  mer. 
Plus  tard,  l'industriel  s'en  empare  et  le  transforme  en  conserves.  Un 
des  plus  hâtifs  est  l'Abricot  d'Alexandrie  «Primaticcio  di  S.Giovanni». 

L'Amandier  est  répandu  dans  toutes  les  provinces.  L'exportation 
annuelle  atteint  220,000  quintaux  d'Amandes, 

En  dehors  de  la  Ligurie  et  du  Piémont,  l'Emilie,  la  Marche  et 
rOmbrie  sont  propices  à  la  fécondité  des  vergers.  Une  partie  de 
la  récolte  prend  la  direction  de  la  Dalmatie  et  de  l'Istrie, 

La  Toscane  est  également  favorisée  sous  ce  rapport,  ainsi  que  les 
Abruzzes  et  les  provinces  méridionales,  notamment  la  Pouille. 

Noyers  et  Noisetiers,  —  Le  Noyer  ^^t  sur  les  plateaux  et  sur  le 
flanc  des  montagnes,  en  situation  fraîche  ou  sèche,  mais  ni  froide 
ni  aride. 

Disséminé  dans  les  champs,  groupé  en  lignes  simples  ou  en 
avenues,  il  est  d'autant  mieux  considéré  qu'il  ne  réclame  aucun  soin 
de  culture  et  produit  abondamment. 

Les  Noix  entrent  dans  l'alimentation  ou  sont  un  article  d'exporta- 
tion qui  se  chilire  par  i5o,ooo  quintaux,  au  profit  des  consommateurs 
de  l'Allemagne,  de  la  Turquie,  de  la  Russie. 

Les  noisetières  sont  fréquentes  en  Italie  ;  le  fruit  peut  se  garder 
en  magasin  et  voyager  sans  un  emballage  minutieux.  L'arbuste  croit 
spontanément  en  Sicile  et  en  Galabre. 

La  province  d'Avellino,  dans  le  Midi,  est  renommée  pour  ses 
Avelines  ;  700  hectares  ont  produit,  d'une  saison,  80,000  hectolitres 
de  Noisettes  Avelines,  dont  les  trois  quarts  sont  exportés. 

Le  district  de  Patti,  province  de  Messine,  arrive  ensuite. 


6oO  ITALIE 

Le  Piémont  a  des  plantations  de  Noisetiers  tenus  à  demi-tige  et 
d'un  bon  rapport,  couvrant  des  champs  de  Fraises,  de  Violettes,  de 
légumes  à  courte  échéance,  de  plantes  aromatiques. 

Au  delà  de  la  zone  de  culture,  en  pleine  région  alpine,  le  Noisetier 
est  nommé  «  TOlivier  du  Nord  »  ;  son  branchage  sert  au  chauffage 
des  habitations  et  les  feuilles  sèches  forment  litièi'e  au  bétail. 

L'arbrisseau  se  plaît  au  flanc  sud  de  la  montagne  et  y  supporte  les 
sécheresses  prolongées,  mieux  que  l'humidité. 

L'amande  de  la  Noisette  sert  dans  Falimentation  ;  elle  est  achetée 
par  des  négociants  et  des  huileries  ;  avec  les  procédés  primitifs 
de  pressage,  loo  kilogr.  d'amandes  séparées  de  leur  coque  donnent 
55  kilogr.  d'huile.  Le  marc  de  presse  entre  dans  la  confection  des 
pâtes  d'amandes,  des  nougats  et  des  chocolats  ordinaires. 

Opontia.  —  Parmi  les  espèces  indigènes,  nous  citerons  un  champ 
de  Gactiers  Raquette  ou  Opontia.  Sur  un  hectare  de  terrain  sec,  sous 
le  climat  chaud  de  la  province  d'Otrante,  une  seule  récolte  a  fourni 
10,000  Idlogr.  de  fruits  dits  «  Figues  de  Barbarie  »,  qui  ont  été 
livrés  à  la  consommation  ou  à  la  distillerie. 

Les  fruits  exotiqpies  commencent  à  s'acclimater  en  Italie  ;  tels  sont 
le  Plaqueminier  du  Japon,  le  Bibacier,  dont  la  production  est  déjà 
très  importante  en  Sicile,  le  Grenadier,  le  Goyavier,  etc. 

De  sérieux  ouvrages  pomologiques,tels  que  ceux  deMM.Girolamo 
Molon,  de  Milan,  et  Angiolo  Pucci,  de  Florence,  ont  aidé  à  la 
connaissance  et  à  la  vulgarisation  des  bons  fruits. 


VI.  —  Arbres  d'ornement.  Fleurs  et  Graines. 

On  a  pu  dire  que  l'Italie  était  le  Jardin  de  l'Europe,  mais  à  la  saison 
d'hiver  et  du  printemps,  la  végétation  est  dans  son  plein  ;  de  verts 
feuillages,  des  fleurs  ravissantes  animent  les  rivages  quelque  peu 
monotones  de  la  Méditerranée  ou  de  l'Adriatique  et  les  escarpe- 
ments des  collines.  Les  crêtes  sont  boisées  de  sombres  conifères,  de 
glauques  Oliviers,  de  rugueux  Chenes-liège  qui  s'étendent  jusqu'en 
Sicile  et  en  Sardaigne,  contrastant  avec  le  feuillage  coriace  du 
Caroubier,  indigène  à  Vintimille,  qui  vient  ajouter  i5o,ooo  quintaux 
de  gousses  de  Caroubes  au  tableau  des  exportations. 

Tandis  que  les  Orangers  parfument  l'atmosphère,  l'Eucalyptus  en 
assainit  les  miasmes  paludéens  qui,  dans  les  parages  lacustres  ou 
marécageux,  éloignent  les  populations  stables  et  laborieuses. 


ITALIE  60I 

Notre  collègue  Félix  Saliut  cite  Tinitiativc  des  Trappistes  de 
Sdint-Paul-Trois-FontaiQes,  qui  ont  fait  planter  par  des  galériens 
de  vastes  surfaces  d'Eucalyptus,  sur  un  sol  volcanique  et  inhabitable. 

Le  Goiuiuier  d'Australie  puriliera-t-il  l'Agro  Uonuuio  de  la  terrible 
Malaria,  par  les  massifs  et  les  groupes  qui  s'y  trouvent  plantés? 
Rendra-t-il  la  campagne  de  Naples  jjIus  siq)i)orlable  en  été?  Son 
feuillage  persistant  et  ses  émanations  balsamiques  le  font  espérer. 

Les  premiers  exemplaires  importés  se  trouvent  sur  les  domaines  et 
au  milieu  des  jardins  botaniques  de  cette  région.  Il  en  existe,  paraît- 
il,  qui  remonteraient  à  l'époque  des  importations  de  La  Billardière 
et  Dclahaye,  à  la  fin  du  xviii"  siècle. 

En  se  dirigeant  de  la  Toscane  et  de  la  Ligurie  vers  Gênes,  la  zone 
littoraliennc  ou  insulaire  semble  être  ici,  comme  en  Algérie,  son 
terrain  d'élection  ;  cependant,  le  lac  Majeur,  au  pied  du  Mont-Rose, 
en  possède  des  sujets  remarquables. Témoins  les  beaux  sujets  plantés, 
en  1866,  par  le  prince  Troubctskoi,  et  les  superbes  collections  de 
l'établissement  horticole  des  frères  Rovelli,  à  Pallanza. 

L'Italie  peut  ainsi  donner  asile  aux  principales  richesses  de 
rOcéanie,  et  transformer  les  scènes  végétales  de  son  panorama 
naturel,  unique  au  monde;  ce  qui  est  déjà  commencé,  sous  l'impulsion 
d'amateurs  d'élite  et  d'horticulteurs  distingués. 

Le  Palmier,  qui  croît  spontanément  à  Bordighiera,  est  partout 
représenté  par  des  spécimens  très  décoratifs,  et  le  touriste  n'est  pas 
peu  surpris  de  retrouver,  dans  toute  leur  expansion,  certains  végé- 
taux comprimés  et  confinés  dans  les  serres  de  l'Europe  centrale. 

Parcs    et   Tillas. 

Il  nous  est  inutile  de  pénétrer  dans  les  villas  et  les  parcs, 
plus  jolis  les  uns  que  les  autres.  Le  climat  se  prête  aux  végétations 
exotiques  ;  les  jardiniers  et  les  artistes    savent  en  profiter. 

Un  certain  nombre  de  domaines  peuvent  être  considérés  comme 
de  véritables  stations  expérimentales  ou  d'acclimatation  de  plantes 
à  feuillages  et  d'espèces  florales,  par  exemple  : 

Monza,  Capo  di  Monte,  et  Raccoaigi,  au  Roi  d'Italie  ; 

Les  Jardins  du  Quirinal  et  du  Vatican  ; 

La  Villa  Floridiano,  à  Naples  ; 

La  Villa  Brasiliana,  de  la  même  ville  ; 

La  Villa  Rothschild,  à  la  Chiaja  ; 

Le  Jardin  Torrigiani,  à  Florence  ; 

Les  villas  Albani  Aldobrandini,  Ludovisi,  Mattei  ;  Pamphili,  de  la 
campagne  de  Rome  ; 

Les  villas  Melzi,  Garlotta,  Serbelloni,  sur  les  rives  du  lac  de  Corne  ; 


602  ITALIE 

La  propriété  Casabianca,  du  baron  Ricasoli,  sur  le  versant  du 
Moute-Argentai'io,  où  les  Mimosécs  de  la  Nouvelle-Hollande  se 
comptent  par  centaines  d'espèces  et  de  variétés  ; 

Le  parc  de  Bibbiani,  au  marquis  Nicolo  Ridolfi  ; 

Les  jardins  de  GoUodi  et  de  Gampo-llomano,  région  Lucquoise  ; 

Le  parc  Brown,  à  Portoûno  ; 

Le  parc  Riant,  à  Rapallo  ; 

La  villa  Pallavicini,  à  Pegli,  près  de  Gênes  ; 

La  villa  Ada,  au  prince  Troubetskoï  ; 

Isola  Madré,  au  prince  Borromeo  :  l'une  et  l'autre  sur  le  lac  Majeur, 
et  les  terrasses  étagées,  verdoyantes  et  fleuries  de  l'Isola  Bella; 

La  villa  Franzosini,  des  mêmes  parages  ; 

De  même,  le  Jardin  et  les  collections  Rovelli,  à  Pallanza; 

Le  parc  Casa  Rambaldo,  et  Prossi  à  Scbio,  près  de  Vicence; 

Le  parc  Ginoti,  à  Vérone  ; 

La  Mortola,  de  Thomas  Hanbury,  près  de  Vintimille,  une  perle 
entre  toutes,  de  raretés,  de  botanique  et  d'acclimatation.  Etc. 

Quoique  propriétés  privées,  elles  ouvrent  leurs  portes  aux 
véritables  amis  de  l'horticulture. 

Les  Parcs  publics,  qui  ont  acquis  un  certain  renom  dans  le  monde 
des  paysagistes  et  des  décorateurs  de  jardins,  sont  : 

Les  parcs  du  Pincio  et  de  la  villa  Borghese,  à  Rome  ; 

Les  jardins  Boboli,  délie  Gascine  et  Viale  dei  Golli,  à  Florence  ; 

La  villa  Reale  et  le  Jardin  public  de  Milan  ; 

La  promenade  d'Acquasola,  à  Gênes  ; 

Le  parc  royal  de  Gaserta,  accompagnant  un  superbe  palais  ; 

Les  parcs  publics  des  grandes  villes  et  les  jardins  botaniques. 

Il  est  certain  que  tous  ces  parcs  ont  un  caractère  bien  tranché 
avec  les  jardins  de  Paris. 

Fleurs    coupées. 

Depuis  quelque  temps,  l'Italie  entreprend  une  culture  florale  qui 
transforme  le  jardinage  et  le  mode  de  travail  de  certaines  contrées, 
tout  en  actionnant  l'industrie  de  la  fleur  coupée. 

C'est  d'abord  la  réédition  de  nos  cultures  niçoises  et  cannaises. 

La  Provence  française  récolte  plus  de  dix  millions  de  kilogr.  de 
fleurs  pour  la  confection  des  bouquets  et  la  distillation,  sans  compter 
la  consommation  des  alambics  volants,  sur  la  montagne.  Elle  exporte 
des  fleurs,  avons-nous  dit,  pour  dix  millions  de  francs  environ, 
accaparant  toutes  les  terres  disponibles,  et  couvrant  de  400,000  châssis 
ses  cultures  forcées...  En  présence  de  semblables  résultats,  les  habi- 
tants de  la  Rivière  de  Gênes  ne  pouvaient  rester  les  bras  croisés. 


i 


ITALIE  6o3 

Gomme  en  France,  ils  se  sont  faits  jardiniers  fleuristes,  libres  ou 
syndiques.  Leur  comnierce  est  lucratif  et  florissant. 

Plus  de  3oo  hectares  de  ce  rayon  privilégié  sont  couverts  de 
plantes  destinées  aux  expéditions  de  «  fleurs  coupées.  » 

De  Gênes  à  Bordighiera,  la  cùte  ligurienne  consacre  ses  situations 
abritées  à  la  production  des  Roses,  des  Œillets,  des  plantes  bulbeuses. 
C'est  un  véritable  paysage  oriental  ou  féerique. 

Les  Narcisses,  Anémones,  Ails,  Scilles,  Freesias,  Jacinthes 
romaines;  les  Giroflées,  le  Réséda,  la  Tubéreuse,  le  Narcisse;  les 
Violettes,  les  Cyclamens,  le  Glaïeul  de  Colville  ;  les  Jasmins,  les 
Œillets,  les  Immortelles  et,  par-dessus  tout,  les  Roses,  sont  exportés 
en  bottillons  ou  en  bouquets  par  grande  vitesse,  se  dirigeant  vers  le 
centre  et  le  nord  de  l'Europe. 

Avec  ces  fleurs,  les  rapides  par  voie  ferrée  ou  maritime  emportent: 

Des  panicules  de  Mimosées  qui,  dans  la  mousse  humide, 
continuent  levu'  épanouissement  ; 

Des  brins  d'Oranger  en  boutons,  destinés  aux  cérémonies  de 
la  jeunesse  et  de  la  famille  ; 

Des  rameaux  de  Gardénias  taillés  sur  l'arbuste,  la  fleur  entr'ouverte 
étant  de  plus  en  plus  demandée  ; 

La  fleur  du  Camellia,  pour  les  soirées  et  les  réceptions  des  pays 
froids.  La  cueillette  dure  trois  mois  environ; 

La  grappe  de  Lilas  blanchie  par  une  chaleur  outrée  ou  par 
la  privation  de  lumière  ; 

Et  tant  d'autres  arbustes  qui  épanouissent  si  facilement  leurs 
corolles  au  soleil  d'Italie. 

L'industrie  des  fleurs  a  fait  naître  la  confection  des  emballages, 
caissettes,  cartons,  papiers,  ouates,  etc.,  le  montage  des  bouquets  et 
des  couronnes,  et  l'ouverture  des  magasins  de  fleurs  dans  la  ville. 

Oraiues. 

Enfin,  l'état  de  végétation  prolongée  et  complète  des  arbres  et  des 
plantes  a  suscité  un  commerce  important,  celui  des  graines. 

Une  foule  d'espèces  ligneuses  ou  herbacées  qui  ne  peuvent,  sous  un 
autre  climat,  féconder  leurs  ovaires  et  les  amener  à  point,  lors 
de  la  récolte,  y  donnent  là-bas,  au  contraire,  le  fruit  et  la  semence. 

De  grands  établissements  se  sont  montés,  achetant  aux  cultivateurs 
ou  récoltant  eux-mêmes  les  graines  de  ces  végétaux,  et  les  expédiant 
dans  les  cinq  parties  du  monde,  —  tel  que  l'Australie  le  pratique 
avec  les  Palmiers  et  d'autres  genres  délicats  en   Europe. 

Croirait-on  que  le  Prunier  Myrobolan  est  devenu  une  spécialité  — 
sauvage  —  pour  la  fourniture  de  noyaux,  eu  France,  en  Allemagne 


6o4  ITALIE 

et  aux  Etats-Unis,  où  l'on  veut  gi'effer  et  propager  le  Prunier  d'Agen, 
pai'  quantités  immenses  ? 

La  région  de  Naples  a  des  maisons  importantes  exploitant  les 
graines  de  Légumes,  de  Fleurs,  d'Arbres,  de  Palmiers,  de  Musacées. 

Par  son  climat  privilégié  qui  fait  mûrir  les  semences  délicates, 
ritalie  pomTait  devenir  le  grenier  de  tous  les  jardins  de  l'Europe. 

VII.  —  Presse  horticole  et  agricole. 

Le  journal  d'Horticulture  le  plus  spécial  est  celui  de  la  Société 
Toscane  d'Horticulture,  qui  parait  à  Florence  le  20  de  chaque  mois, 
sous  le  titre  BiiUettino  délia  R.  Società  Toscana  d'Orticiiltiira. 

Plusieurs   journaux    s'occupent   d'Horticulture,  d'Apiculture,   de 
Viticulture,  de  Pépinières,  d'Œnologie,  d'Entomologie  et  de  culture 
forestière.  Voici  les  principaux  : 
Annali  délia  B..  Società  di  Viticultura  e  di  Enologia.     Conegliano. 

Bnllettino  délia  Società  Agraria  di  Scandicci  pressa 

Firenze Florence. 

Bnllettino  délia  Società   générale    dei    Viticoltura 

italiana Rome. 

Bnllettino  di  Notizie  A^rar/e(R.Ministero  Agricolt.)  Officiel. 

Bnllettino  delV  Agricoltura Milan. 

Bnllettino Entomologia  agraria,Patologica  végétale.  Padoue. 

Giornale  di  Agricoltnra  e  Conimercio  délia  Toscana.  Florence. 

Giornale  di  Viticoltnra  e  di  Enologia Avellino. 

Giornale  Botanico  Italiano Florence. 

//  progressa  agricolo Soligo. 

//  Villaggio Milan. 

L' Agricoltnra  e  le  Indnstrie  agricole Portici. 

U Agricoltnra  Italiana Pise. 

L' Agricoltura   Vicentina A^'icence. 

L'eco  dei  campi  e  dei  boschi Rome. 

L'Economia  rnrale,  le  Arti  ed  il  Commnnio Turin. 

L'Italia  agricola Piacenza. 

Ultalia  enologica Rome. 

L'Orticoltura  et  V Agricoltura  pratica Turin. 

La  Sicilia  vinicola Palerme. 

Rivista  agraria Naples. 

Rivista  agricola  romana Rome. 


"^^ 


JAPON 

382,430  kilomètres  carrés.  —  4^4^4)000  habitants. 

— — î'-^-î — — 

r 

I.  —  Action  de  l'Etat.  —  Enseignement. 

En  lisant  le  récit  des  voyages  au  Japon,  de  Kaempfcn,  de  Thunberg, 
de  Biinge,  de  Siebold,  de  Robert  Fortune,  de  Maximowicz,  de  A'eitch, 
de  Franchet,  de  Yichura,  on  est  pénétré  d'un  sentiment  d'admiration 
à  l'égard  de  ce  peuple  intelligent,  actif,  entrant  énergiquement  dans 
la  voie  de  la  civilisation  et  du  progrès. 

La  vue  de  toutes  ces  belles  fleurs  indigènes  a  dû  lui  inspirer  l'amour 
du  sol  et  sa  culture. 

Le  Riz  est  la  grarainée  alimentaire  favorite.  La  production  annuelle 
est  de  72  millions  d'hectolitres,  soit  27  hectolitres  par  hectare,  alors 
que  le  blé  fournit  3o  millions  ou  18  hectolitres  à  l'hectare. 

L'Extrême-Orient  est  le  berceau  de  la  sériciculture.  Le  Japon 
récolte  42  millions  de  kilogrammes  de  cocons. 

La  Canne  à  sucre  produit  43  millions  de  kilogrammes.  Le  Thé, 
26  millions  de  kilogrammes. 

L'exploitation  du  sol  compte  60  0/0  de  propriétaires  et  le  surplus, 
de  fermiers.  La  statistique  de  1890  relève  246  sociétés  de  crédits 
agricoles,  au  capital  total  de  33, 600, 000  francs. 

Les  principales  branches  agricoles  sont  démontrées  dans  les  Ecoles 
normales  et  dans  les  Ecoles  supérieures,  moyennes  ou  primaires. 

Ces  données  sulBsent  pour  expliquer  le  caractère  agricole  et  indus- 
triel d'une  nation  qui  n'hésite  pas  à  prendre  part  aux  Expositions 
internationales  de  l'Ancien  et  du  Nouveau-Monde. 

Le  Ministère  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  entretient  des  rela- 
tions avec  les  Ministères  des  autres  puissances.  Sous  son  patronage, 


6o6  JAPON 

l'État  envoie  des  jeunes  gens  s'instruire  aux  Ecoles  supérieures  ou 
spéciales.    L'agriculture   et   l'horticulture   ne   sont  pas  oubliées. 

Déjà,  le  Gouvernement  a  organisé  une  Station  de  Graniculture, 
à  Ycou-Chii-Ba,  aux  portes  de  la  capitale.  De  nombreuses  espèces 
ligneuses  ou  herbacées,  de  provenance  européenne  ou  américaine, 
y  sont  étudiées  et  répandues  sur  le  territoire  de  l'empire  japonais. 

Un  Collège  agricole,  forestier  et  vétérinaire  de  Komaba,  à 
Tokio.  Tokjo  Xô-Rin-Gakko,  est  une  sorte  d'université  agricole, 
analogue  à  notre  Institut  agronomique,  ou  plutôt  à  Grignon,  Nancy, 
Alfort  réunis. Les  cours  durent  trois  ans  et  sont  faits  en  langues  an- 
glaise et  japonaise.  L'arboriculture  et  la  botanique  y  sont  enseignées. 

L'École  agricole  de  Sapporo  inscrit  l'arboriculture  à  son 
programme.  Le  personnel  enseignant  compte  22  professeurs  et 
maîtres,  pour  270  élèves. 

Le  Jardin  des  Plantes,  attenant  à  l'Université  de  Toido,  a  pris 
part  à  l'Exposition  universelle  de  Paris,  en  1889. 

La  Société  impériale  d'horticulture,  fondée  à  Tokio,  réunit 
beaucoup  d'adhérents.  Ses  expositions  sont  suivies.  Un  bulletin 
mensuel  illustré,  en  langue  nationale,  est  adressé  aux  sociétaires. 

D'autres  sociétés  sont  organisées,  avec  l'appui  des  horticulteurs 
japonais  qui  sont  venus  s'instruire  en  France,  et  qui  créent  des  éta- 
blissements d'importation  ou  d'exportation  végétale. 

Il  existe  de  bons  ouvrages  d'horticulture  au  Japon,  consacrés  à  la 
multiplication  des  végétaux,  à  leur  mode  de  culture,  au  greffage 
et  à  la  composition  des  parcs  et  des  jardins. 

Le  Mikado  protège  le  Chrysanthème  ;  ses  jardins  en  possèdent  de 
nombreuses  variétés,  minutieusement  cultivées  ;  des  expositions 
privées  y  sont  organisées.  Et  la  fleur  développe  ses  rayons  dans 
l'Ordre  national  des  hautes  décorations,  ou  se  grave  sur  le  blason 
des  Daïmios. 

II.  —  Arbres  et  Arbustes  fruitiers. 

En  général,  les  arbres  fruitiers  du  Japon  différent  des  espèces 
similaires  de  l'Europe. 

Leur  importation  a  permis  aux  fécondateurs  de  tous  pays  de  tenter 
le  croisement  entre  espèces  distinctes  du  même  genre  botanique; 
quelques  résultats  sont  déjà  appréciables. 

Sans  nous  arrêter  aux  fruits  inférieurs  des  Rosiers,  Micocouliers, 
Viornes,  Podocarpes,  appartenant  aux  localitées  déshéritées,  nous 
sectionnons  le  groupe  en  fruits  à  pépins,  fruits  à  noyaux,  fruits  secs. 


JAPON  607 

Fruits  a  pépins.  —  Le  Poirier,  Nashi,  vigoureux,  au  beau  feuillage 
large  et  vernissé,  jjorte  des  l'ruils  de  moyenne  grosseur,  arrondis  ou 
ovalaires,  à  é^^idernie  gras  ;  la  cliair,  cassante,  a  la  saveur  du  Coing. 
Plus  de  5o  variétés,  région  Sud-Ouest,  sont  utilisées  en  compotes. 

Le  Pommier,  Jlin<^(),  ré[)andu  au  Nonl-Esl,  vient  assez  gros  et 
produit  de  petits  fruits  pour  jjoissons  et  préparations  ménagères. 

Le  Cognassier,  Maruniero,  et  ses  variétés  Kuwariu,  de  Chine,  et 
Boké,  indigène,  en  pleine  terre  ou  en  pots,  donnent  un  gros  fruit 
employé  dans  la  confiserie,  ou  qui  devient  un  entremets  délicat, 
lors(pril  a  bouilli  avec  du  miel  et  du  gingembre. 

Le  Plaqueminier,  Kaki,  est  populaire  au  Japon.  Le  fruit,  ayant 
l'aspect  d'une  belle  Tomate,  est  décoratif  sur  l'arbre  ;  on  le  consomme 
en  hiver,  après  la  récolte,  lorsqu'il  est  blet,  ou  après  marinage  dans 
le  Sa/té  (boisson  de  riz  fermenté).  Quelques  variétés  sont  soumises 
au  séchage,  sur  le  toit  des  maisons.  D'autres  ont  un  emploi  industriel. 

Le  bois  de  l'arbre,  noir  comme  lEbène,  ou  veiné  et  (lammé  de 
brun-noiràtre,  est  employé  dans  l'ébénisterie  de  luxe. 

Les  plus  gros  fruits  cultivés  sont,  parmi  les  rouges  :  Giboushiu, 
Hachiya,  Isuru-no-ko,  Kabuto-gaki,  Nitari  Okame,  Yedo-ichi,  Yemon; 
parmi  les  nuances  pâles  :  Daïdai-JMazu,  Iliyakume,  Lme-nashi, 
Isuri-gane,    Naslii-no-tan,    Nitari,    Shimo-maru,    Shimo-Shiradzu. 

Les  petits  fruits  Denji-maru,  lengu,  Kintki,  Kaushiu  sont  fertiles. 

Le  Japon  compte  plus  de  1200  sortes  de  Plaqueniines  comestibles  ; 
le  cultivateur  les  reproduit  par  la  greffe. 

Le  Bibacier,  Bi'wa,  greÛé,  est  appz^écié  dans  la  zone  Sud  des  grandes 
lies,  pour  son  beau  feuillage  persistant  et  ses  grappes  florales  qui 
s'épanouissent  en  hiver  et  donnent,  en  avril,  un  fruit  petit  ou  moyen, 
rond  ou  piriforme,  bon  cru  ou  confit. 

Le  Hovenia,  Keinponaslii ,  croît  auprès  des  habitations  des  îles 
Kiu-siu  et  Nippon,  fleurissant  en  jiiin,  mûrissant  son  fruit  charnu 
vers  la  fin  de  l'automne.   Les  enfants  en  sont  très  friands. 

L'Akebia,  Bokée,  liane  à  gros  fruit,  vient  dans  la  région  chaude 
du  Sud-Ouest,  alors  que  le  type  sauvage  est  de  pays  froid. 

Le  Figuier,  Itoîziku,   est  préféré  pour  la  consommation  du  fruit. 

Le  Grenadier,/rtA-ttro,  a  deux  variétés,  à  fruit  rouge  et  à  fruit  blanc. 

L'Oranger  il// Artn,  Yiidsu,  Zabon...  compte  plusieurs  espèces, 
notamment  des  Oranges  qui  mûrissent  en  été  ;  la  zone  chaude  leur 
est  favorable.  Les  Oranges,  Citrons,  Limons,  Mandarines,  Bigarades, 
Bergamotes,  Cédrats  ont  leur  emploi  au  dessert  ou  à  l'industrie. 

La  Bergamote,  Kiinemba,  a  son  rôle  dans  les  parfums. 

Le  greflage  est  pratiqué  sur  Bigaradier,  Daïdaï,  ou  sur  Pseudœgle 
«Gitrus  trifoliata»  Kara-tatsi. 


6o8  JAPON 

Les  espèces  naines  ou  à  petit  fruit  sont  admises  au  jardin  ou  dans 
l'appartement. 
La  Vigne,  Biido,  a  des  plants  vigoureux,  le  Raisin  est  inférieur. 

Fruits  a  noyau.  —  L'Abricot,  Anzu,  est  assez  bien  fourni  de 
bonnes  variétés  ;  le  fruit  est  consommé  au  naturel,  séché  ou  confit. 

Le  Pêcher,  Momo,  comporte  des  types  qui  se  reproduisent  par  le 
semis  ou  par  la  grefle.  La  Pèche  à  chair  jaune  et  dure  commence  à 
faire  place  aux  chairs  blanches  et  libres,  de  laFrance  et  des  États-Unis. 

Le  Mume,  iSFiné,  sorte  d'intermédiaire  qui  relie  T Abricotier  au 
Prunier,  abonde  autour  des  villes,  sur  les  promenades  et  les  lieux  de 
plaisance.  Sa  fleur,  double  ou  simple,  rose,  blanche  ou  pourpre,  a 
des  senteurs  agréables.  Le  fruit,  petit,  est  mis  en  conserve. 

D'après  certains  botanistes,  le  Prunier,  au  Japon,  se  divise  en  trois 
tribus  :  Sumomo,  Prunus  trijlora  ;  Usura-Mumé,  Prunus  tomentosa  ; 
'^bxA-^lwmé,  Prunus  japonîca.  Leurs  fruits,  consommés  frais,  séchés 
ou  en  marmelades  quelconques,  n'ont  pas  la  prétention  de  rivaliser 
avec  nos  Prunes  Reine-Claude,  Mirabelle,  Quetsche,  d'Agen  et  autres 
bonnes  variétés  des  Prunus  domestica  ou  œconomica. 

Le  Cerisier,  Sakura,  est  riche  en  types  décoratifs,  par  le  port  de 
l'arbre  et  l'abondance  de  corolles  simples  ou  doubles,  blanches, 
carnées  ou  lilacées;  son  fruit,  petit,  d'économie  domestique,  commence 
à  se  ressentir  de  la  concurrence  faite  par  nos  belles  et  bonnes 
Cerises  récemment  importées  d'Europe. 

Le  Jujubier,  Natsume,  petit  arbre  à  rameaux  flexibles,  présente  son 
fruit  sous  deux  formes,  ronde  ou  oblongue,  se  colorant  à  l'automne. 

Le  Chalef,  Guinii  ou  Goumi,  spontané  sur  les  montagnes  et  les 
friches  ;  son  fruit,  ressemblant  à  une  petite  Olive  rougeâtre  ou  à  une 
Cornouille,  a  son  emploi  aux  desserts  et  à  la  confiturerie. 

Fruits  secs.  —  Le  Noisetier,  Hashibami,  se  rencontre  rarement. 

Le  Châtaignier,  Kuri,  est  disséminé  sur  les  sols  volcaniques,  les 
éboulis  de  roches  argileuses,  les  granits  friables.  Une  variété  naine, 
de   fertilité  précoce,  préfère  le  jardin. 

Non  moins  multiple  dans  ses  formes,  le  Noyer,  Kurumi,  porte  des 
fruits  à  coque  dure  ou  à  coque  tendre.  La  Noix  de  Mandchourie, 
la  plus  répandue,  approvisionne  la  table  ou  l'huilerie. 

Les  montagnards  consomment,  grillés,  les  Glands  du  Chêne 
cuspidé,  Shû;  sa  variété  Matchu  Shû  est  à  grandes  feuilles. 

Dans  son  pays  natal,  le  Ginkgo  «  Salisburia  »,  Icho,  prend  des 
proportions  gigantesques  et  produit  un  hectolitre  de  fruits.  Une 
légende  rappelle  que  le  noyau  grillé,  dit  Ginan,  pris  modérément, 
est  hygiénique,  tandis  que  son  usage  excessif  rend  fou... 


JAPON  609 


III.  —  Plantes  alimentaires. 

Plantes  diverses.  —  Légumes.  —  L'alimentation  générale  est 
basée  sur  le  Uiz,  le  Mais,  les  Sorghos  et  Millets,  les  Pois,  les 
Haricots  et  Doliqiies.  La  production  potagère  est  plus  variée. 

L'Ail,  \ira  et  Xegi,  est  mangé  cuit  ou  en  condiiuent,  haché  vert. 

L'Amomuni,  Mioga,  entre  dans  la  consommation  avec  ses  jeunes 
tiges  et  ses  fleurs. 

L'Ansérine,  Akaza  ;  ses  deux  variétés  à  feuilles  vertes  ou  rouges 
sont  consommées  à  la  façon  de  l'Epinard,  Ilorenso. 

L'Aralia,  Oiidô,  est  culinaire  comme  les  Scorsonères. 

L'Aubergine,  Nasii,  violette,  blanche,  jaune  ou  verte,  cuite  ou 
salée,  est  indispensable  à  la  cuisine  japonaise,  surtout  en  été.  La 
variété  Naga  Nasii  mesure  plus  dun  pied  de  longueur. 

Le  Takanoco,  turion  de  Bambou,  est  servi  à  la  manière  de  l'Asperge. 

La  Bardane,  Gôbo,  est  assaisonnée  façon  Salsifis  ou  Gardon. 

La  Batate,  Satsiima  inio,  de  diverses  couleurs,  se  prend  bouillie 
ou  grillée  ;  le  tubercule  fournit  l'amidon  et  l'eau-de-vie,  Schochiû. 
La  Batate  ou  Patate  est  précieuse,  paraît-il,  comme  la  Pomme  de 
terre,  pour  permettre  de  braver  la  famine. 

La  Carotte,  Minjin,  blanche,  jaune  ou  rouge,  est  assez  recherchée. 
Les  jeunes  feuilles,  cuites,  constituent  le  mets  Haningen. 

La  Châtaigne  d'eau,  Hishi,  «  Trapa  natans  »,  est  mangée,  bouillie. 

Le  Chou  Pét-saï,  Kabiira,  cuit  ou  salé,  est  un  mets  très  répandu. 

Le  Chrysanthème  couronné,  Shinghiku,  est  comestible  par  la  tige 
et  la  racine,  —  même  par  ses  boutons  floraux. 

Le  Colocase,  Imo,  chou  caraïbe  de  l'Océanie,  comprend  plusieurs 
espèces  qui  entrent  dans  l'alimentation  par  les  jeunes  pousses  des 
rhizomes,  les  feuilles  et  les  pétioles,  cuits  ou  blanchis. 

Le  Corchorus  olitorius,  Itsibî,  Kana,  etc.,  plante  textile,  à  feuilles 
et  à  fruits  comestibles. 

Les  Courges  ont  une  série  d'espèces  que  l'on  consomme  crues, 
cuites  ou  salées. 

Le  Daïkon,  sorte  de  Xavct  ou  de  Radis  gros  et  allongé,  blanc,  rose 
ou  violet,  est  un  légume  renommé  de  Satsuma  et  d'Owari,  par  ses 
racines  confites  dans  le  sel  et  par  ses  feuilles  fraîches  ou  séchées. 

L'Erythronium,  Kata-Kuri,  plante  bulbeuse  sauvage,  riche  en 
amidon,  est  récoltée  par  les  paysans  pour  leur  noui'riture. 

La  Fougère  Pteris,  'Warabi,  croît  spontanément  en  plaine  ou  en 
montagne  ;  ses  jeunes  tiges  sont  utilisées  cuites  ou  salées. 

39 


6lO  JAPOX 

Le  Haricot,  sous  ses  diverses  formes  :  Phaseolus,  Aziiki,  Ingeii  ; 
Dolique,  Sasaghi;  Haricot  vert,  Ya)-e  Xari,  etc.,  se  prête  à  de 
nombreux  apprêts  culinaires,  de  pâtisseries,  etc. 

L'Igname  Dioscorea,  Tsiikii  imo  ;  sa  racine  est  un  mets  délicat. 
L'esjjèce  lecheino  a  le  tubercule  aplati;  sa  graine  constitue  un 
dessert  agréable.  Une  autre,  Naga  imo,  gorgée  de  fécule,  râpée  et 
pilée,  fournit  un  gruau  que  l'on  accommode  avec  une  sauce  spéciale. 

La  Laitue,  Tissa,  crue  ou  cuite,  est  un  mets  naturel  ou  combiné. 

Le  Lis,  }>/,  a  plusieurs  espèces  spontanées,  Sasa  Yri,  ou  cultivées, 
Oni  Yri.  admises  sur  la  table. 

Le  rhizome  du  Nélumbium  Lotus,  Hasii  nojie,  aquatique  ou  amphi- 
bie, est  culinaire  ou  amylacé.  La  graine  compose  un  mets  sucré. 

Le  Périlla,  Siso,  une  plante  vivrière,  genre  Epinard  ou  Oseille, 
possède  un  type  à  feuilles  pourpres  rangé  parmi  les  colorants. 

Les  rhizomes  de  la  Persicaire  multiflore,/lrts/Hi, bouillis,  deviennent 
alimentaii^es,  et  les  jeunes  pousses  également.  Plusieurs  variétés, 
Tade,  sont  classées  parmi  les  condiments  des  sauces  à  poisson. 

Le  Petasites,  Fiiki,  voisin  du  Tussilage,  porte  ses  feuilles  à  la 
cuisine  et  ses  fleurs  aux  épices. 

La  Poirée,  Fudenso,  donne  un  feuillage  qui  se  renouvelle  à  la 
suite  de  chaque  cueillette  ;  il  est  bon  à  la  cuisson. 

Le  Pois,  Yendo,  se  subdivise  en  deux  grandes  sections  approvi- 
sionnant les  repas  japonais  d'un  bon  légume  en  grain  ou  en  cosse.  Le 
Saj'a  Yendo  est  consommé  des  deux  façons. 

Le  Pueraria,  Kiidzii,  grimpant,  fournit  de  l'amidon  par  ses  racines, 
un  fourrage  par  ses  feuilles,  un  textile  par  ses  fibres.  L'infusion  de 
la  racine,  hautement  féculente,  constitue  un  mucilage  adoucissant 
qui  remplace  la  gomme  arabique. 

Les  fleurs  du  PjTêthre  de  Chine,  Riorii  Kiku,  infusées  dans  le 
vinaigre  avec  du  sucre,  ou  séchées,  sont  appréciées  aux  condiments, 
comme  les  boutons  de  Chrysanthème. 

La  Sagittaire,  Kuwai,  cultivée  dans  les  sols  humides  ou  inondés, 
est  mangeable  par  ses  racines  tubéreuses  et  ses  jeunes  pousses. 

Le  Sarrasin,  Saba,  fournit  un  mets,  qui  rappelle  le  macaroni. 
La  racine  charnue  du  Stachys  aflinis  ou  de  Siebold,  Choro-gi,  est 
bonne  en  cuisson  ou  en  conserve  dans  le  vinaigre  de  prunes. 

Le  Soja,  Marne,  comporte  plus  de  trente  sortes,  à  maturité  hâtive 
ou  tardive.  Le  grain,  analogue  au  Pois,  entre  dans  l'alimentation  de 
l'homme  (le  G  an! mi  Marne)  ou  du  bétail.  La  farine,  le  fromage,  l'huile 
et  le  sav(m  de  Soja  sont  l'objet  d'un  grand  commerce. 

La  Tétragone,  Tsuruna,  spontanée  sur  le  littoral  des  climats 
chauds,  ou  cultivée,  fournit  un  bon  feuillage  alimentaire,  cru  ou  cuit. 


JAPON  6ll 

Nous  placerons  ici  quekfues  plantes  à  épiées  ou  à  condiments- 
L'Agaric,  Matsiitake,  champignon  récolté  dans  les  forêts  de  Pins; 

on  le  conserve  salé  ou  séché  pour  le  consommer  houilli  ou  grillé. 
Le  Chanvre,  Asa  ;  les  graines  sont  utilisées,  grillées. 
Le  Clavalier-Poivre,  Sansho,  sert  de  condiment  et  d'épices  par  ses 

feuilles,  ses  graines  et  son  aubier  bouilli. 

Le  Gingembre,    Shoga,  consommé  cru,    séché   ou  pulvérisé  ;  ses 

jeunes  pousses  étiolées  et  blanchies  à  la  cave,  portent  le  nom  de 

Moj'aski  Shoga. 
Le  Pavot  somnifère,  Keshi,  à  opium  ;  ses  graines  sont  gi'illées  ou 

mélangées  aux  légumes. 
Le  Piment,  Togarashi,  est  un  condiment  cru,  grillé  ou  salé. 
Le  Raifort,  Wasabi,  sert  d'épices  par  ses  feuilles  et  ses  racines. 
Et  des  Algues  marines,  en  quantité. 

Plantes  a  infusiox  pour  boisson.  —  D'abord,  le  Thé,  Tcha. 

En  dehors  des  Céréales  et  du  Riz,  le  produit  alimentaire  le  plus 
important,  extrait  des  végétaux,  est  le  Thé.  Toute  la  population  en 
consomme,  et  le  pays  l'exporte  pour  33  millions  de  francs  par  année. 

L'arbuste  jouit  d'une  haute  réputation  sur  tout  le  territoire  japonais. 
Il  préfère  les  sols  aérés,  non  loin  des  cours  d'eau. 

En  premier  lieu  Uji,  province  de  Yamashiro.  Le  Thé  d'Uji  est 
considéré  comme  étant  le  plus  célèbre.  Ensuite  les  provinces  d'Omi, 
Ise,  Shimosa,  Echiu,  Tùtomi,  Kadzusa,  Imaba,  Suwo,  Suruga, 
Nagato,  Musashi,  Hizen,  Muro,  Higo,  etc. 

On  emploie  des  boites  faites  avec  le  bois  de  Paulownia,  Kiri,  pour 
transporter  le  Thé  par  voie  de  terre,  ou  avec  le  bois  de  Cryptomeria, 
Siigi,  pour  les  expéditions  maritimes. 

Outre  le  Thé,  quelques  végétaux  fournissent  un  breuvage  agréable  : 

Les  bourgeons  feuillus  du  Lyciet,  Kuko,  tisane  calmante  ; 

Les  feuilles  du  Desmodium,  Fuji  kanzo,  dit  Thé  de  paysan; 

Les  feuilles  d'Erable,  Kai^a-kogi,  boisson  nommée  Kawara-cha; 

Les  jeunes  pousses  de  blé  dont  l'infusion,  Miigi-cha,  versée  sur 
le  Thé  en  poudi'C,  le  colore  légèrement  ; 

Les  feuilles  de  Gymnostemma,  Amacha,  province  de  Yamashiro  ; 

Les  jeunes  feuilles  de  Nénuphar,  préalablement  hachées,  pressées, 
puis  infusées  dans  l'eau  bouillante  ; 

Les  feuilles  du  Saule  japonais,  Yanagi;  du  Mûrier,  Kuwa; 

Les  bourgeons  du  Camellia,  liqueur  chargée  en  amertune  ; 

Enfin,  le  Riz  fermenté,  base  de  la  boisson  populaire,  Shake  ou  Saké, 
Des  brasseries  à  Saké  sont  installées  partout. 


6l2  JAPON 

IV. —  Végétaux  textiles,  oléagineux  et  tinctoriaux. 

Végétaux  textiles. — Le  Mûrier,  ÀHa'rt,  est  larbre  le  plus  répandu 
au  Japon,  pour  l'élevage  du  bombyx  Mori  et  la  fabrication  de  la  soie. 
Plus  de  200,000  hectares  sont  coniplantés  en  Mûriers.   On  compte 
près  de  cent  variétés  ;  les  principaux   types  séricicoles  sont  : 
1°  Mûriers  précoces  :  Ippei,  Yanaghète  ; 
20      —         de  saison  ordinaire  :  A-ohi,  Koiimorio  ; 
3"      —        tardifs  :  Takanko,  Nezoïimigo,  Sahi. 
Les  trois  entrées  successives  de  la  végétation  permettent  de  donner 
à  la  chenille  séricifère  une  nourriture  tendre  et  substantielle. 

Les  éducations  renommées  pour  la  sélection  des  graines  ou  œufs 
du  bombyx  sont  de  Yonosawa,  province  d'Uzen  ;  de  Yamagawa, 
dlwashiro,  de  Neda,  province  de  Shinano,  etc. 

Le  Broussounetier,  Kozo,  croit  partout,  surtout  à  Toza,  Yio,  Souno, 
sm'  les  bords  des  chemins  et  en  pleine  friche.  Le  recepage  produit 
un  branchage  ramifié  dont  les  couches  libériennes  serviront  à  la 
confection  du  fin  papier  végétal,  surtout  si  la  pâte  a  été  arrosée,  dans 
la  cuve,  avec  une  substance  laiteuse  composée  de  la  fleur  de  riz  et 
dune  décoction  gommeuse  de  l'écorce  de  THydrangea  paniculé, 
Nori  noki,  ou  de  la  racine  de  l'Hibiscus  Manihot,  Toro. 

L'Edgeworthia,  Mitsoiimata,  des  provinces  de  Suruga  et  de  Kaï. 
L'imprimerie  impériale  japonaise  fait  fabriquer  du  papier  avec  les 
fibres  de  cette  plante,  de  sorte  que  sa  culture  et  son  exploitation  ont 
augmenté  dans  une  notable  proportion.  Il  existe,  au  Japon,  environ 
i,5oo,ooo  touffes  de  l'Edgeworthia  à  papier. 

Le  Saule,  Duroj'anagi,  à  rameaux  retombants,  porte  des  chatons 
floraux  qui  se  prêtent  au  filage. 

Le  Wickstroemia,  Gampijiiow  Gampù  est  spécial  à  Atami,  province 
d'Idzu.  Vers  la  quatrième  année  de  recepage,  les  jeunes  pousses  sont 
utilisables  par  leur  écorce  et  les  feuilles  sèches,  pour  la  papeterie 
fine,  inattaquable  aux  vers. 

La  Ramie  vivace,  Kara  mushi  et  Ishikiisa.  La  plus  grande  espèce 
s'élève  à  deux  mètres,  au  mois  de  mai.  Elle  sera  alors  recepée,  et  ses 
nouvelles  pousses  récoltées  en  juillet  fournissent  le  textile. 

On  rencontre  ces  diverses  Orties  à  Kiusu,  du  Yamagata,  où  se 
trouvent  des  usines  spéciales  à  la  fabrication  de  toiles  de  ramie, 
qui  entrent  dans  le  vêtement  et  le  linge  de  ménage. 

Le  Corchonis  à  capsules,  Itshibi,  produit  des  tiges  d'un  an  qui 
approvisionnent  la  corderie  et  les  étoffes  grossières  ;  la  filasse 
est  connue  en  France,  sous  le  nom  de  Jute. 

Le  Lychnis,  Gampi,  pour  papier  pelure  et  papier  calque. 


JAPON  6i3 

Le  Tilica,  Bodaijii,  qui  se  cultive  comme  le  Chanvre,  est  la  base 
dctoUcs  communes,  Shinafn.Vlw?,  recherchés  sont  les  tissus  obtenus 
avec  les  fibres   de  l'IIibiscus,  Mokiige. 

Le  Pueraria,  Kiitsii,  déjà  cité  aux  Légumes,  a  des  tiges  sarmen- 
teuses  garnies  de  fibres  destinées  aux  travaux  du  tissage. 

Le  Pteris  aquilina,  Warabi,Fongbvc  approvisionnant  la  corderie. 

Le  Musa,  Sasho,  Bananier  et  ses  trois  variétés  ;  leurs  fils 
donnent  aux  étofTes  le  lustré  de  la  soie. 

Le  Ghamjorops,  S/u'ro,  Palmier  robuste,  pourvoit  à  la  confection 
de  balais,  brosses  et  cordages. 

Le  Luiïa  Pipengaille,  Heshinia,  Courge  dont  le  réseau  filamenteux 
sert  d'épongé,  ou  d'enveloppe  aux  objets  précieux. 

Les  plantes  aquatirpies,  Joncs,  Scirpus,  Cyperus,  sont  récoltées 
pour  la  confection  de  naltes,  ainsi  que  la  Graminée  Coix,  Yochi. 

Enfin,  le  Coton  et  le  Chanvre  qui  vivent  sous  des  climats  diflerents. 

Plantes  oléagineuses.  —  Parmi  les  productions  végétales  qui 
nous  intéressent,  il  en  est  qui  approvisionnent  les  huileries  : 

Les  Amandes  du  Ccphalotaxus,  Inuhaya,  fournissent  ime  huile 
de  graissage  ou  de  savonnerie. 

Les  graines  de  Caraellia  rendent  une  huile  de  toilette  appréciée. 

Les  baies  du  Cinnamome  camphrier,  Kssoii,  donnent  une  huile  odo- 
rante, tandisque  celle  de  rEleoccoca,Z)oi«co«e,  est  inférieurecttoxique. 

Le  Sésame,  Goma,  et  l'Arachide,  Tojin  Marne,  pressés,  sont  la 
base  d'une  bonne  huile  comestible  ou  d'éclairage. 

Les  baies  de  Sumac,  riches  en  cire  végétale  ;  le  Sumac  vernis, 
Uriishi,  est  du  Nord  ;  le  Sumac  succédané,  Haji,  du  Sud. 

Et  les  Noyers,  Koiiroiimi;  Torreyas,  Kaya;  Styrax,  Hota\  Badianes, 
Tsi/iibi;  Kadsuras,  Dinan,  alimentent  les  huileries  et  les  parfumeries. 

Plantes  tixctorlvles.  —  Polygonum,  Aï,  feuilles  pour  indigo. 
Carthame,  Koiirenaï,  et  Garance,  Akané,  pour  rouge. 
Miryca,    Yamamomo,  écorce   pour  teindre  les  filets  de  pêche. 
Sumac  semi-ailé,  Katsii,  couleur  noire,  dite  de  fer. 
Aime  maritime,  Ilanoki,  la  décoction  des  cônes  devient  noire. 
Soleil,  Kari)'asu, tiges  et  feuilles  hachées  pour  teinte  jaunâtre. 
Courge  longue,  Ukon,  la  racine  donne  une  couleur  jaune  citron. 
Garance  à  feuille  en  cœur,  Akane,  racine  rouge  garance. 
Evodia  glauque,  Kiwada,  écorce  pour  couleur  jaune  jonquille. 
Gardénia  faux  jasmin,  Kuchi-Nashi,  jaune  extrait  de  ses  fruits. 
Poirier,  variété  Ziiini,  la  feuille  en  décoction  produit  du  jaune. 
Chêne  à  feuille  dentée,  Kashiwa,  écorce  tinctoriale  et  tannifère. 


6l4  JAPON 

V.  —  Arbres    et   Arbrisseaux  utilisés 
dans  l'industrie  du  bois. 

Le  Japon  est  riche  en  végétaux  industriels.  Toutes  les  habitations 
sont  construites  en  bois.  Son  climat  varié  lui  permet  donc  d'utiliser 
les  essences  qui  croissent  sous  des  latitudes  analogues  à  celles 
de  la  Suède  ou  de  l'Algérie,  et  des  contrées  intermédiaires. 

Nous  examinerons  les  types  principaux  parmi  les  Conifères,  les 
arbres  à  feuilles  caducpies  et  les  espèces  à  feuilles  persistantes. 

A.  —  Conifères. 

L'engouement  des  Japonais  pour  le  résineux  est  à  ce  point  qu'ils 
l'utilisent  à  tout  :  maisons,  piles  et  tabliers  de  pont,  grands  ponts, 
navires,  traverses  de  chemins  de  fer,  gros  matériel. 

Abies  fîrma,  Momi,  pour  le  bâtiment,  le  meuble  et  les  construc- 
tions navales.  Croît  rapidement  à  l'exposition  nord,  sous  les  futaies 
naturelles  des  îles  Sikok,  Nippon,  Yéso  et  les  Kouriles. 

Les  roches  argileuses  et  les  ponces  volcaniques  de  Kiso  lui 
permettent  d'atteindre  3o  mètres  de  hauteur  sur  3  mètres  de  tour. 

Abies  Veitchii,  Shirahe  ;  bois  d'un  grain  serré,  admis  à  la  fabrica- 
tion des  meubles  et  à  faire  des  planchettes  pour  toitures.  Provinces 
de  Mino,  Shinano  et  Shimotsuke,  Suruga. 

Biota,  Tsiibiakiidan  ;  bois  blanc  pour  meubles  et  bardeaux. 
Provinces  d'Idzu  et  d'Iwaki. 

Cephalotaxus  drupacea,//iMA'<y«,  employé  aux  meubles  communs. 
Fruit  abondant,  à  huile.  Originaire  des  montagnes  de  Nangasaki, 

Chamœcyparis  «  Retinospora  obtusa  »,  Hinoki  ;  bois  blanchâtre  à 
grain  serré,  d'une  odeur  agréable  ;  il  occupe  la  première  place  dans 
les  bois  de  construction  ou  d'ameublement  et  la  sculpture  des  bois  à 
laquer,  huiler  ou  vernir.  Son  écorce  sert  au  calfatage  des  navires. 
Habite  les  montagnes  de  Nippon,  les  terres  profondes  du  littoral 
et  les  gorges  argileuses  des  vallons.  Le  Cham.ecyparis  pisifère, 
Sawara,  plus  ornemental,  a  le  bois  moins  résistant. 

Gryptomeria  japonica,  Sugi\  bois  très  résineux,  au  cœur  rougcùtre 
et  à  l'aubier  blanchâtre;  spécial  aux  constructions  navales,  à  la  fabri- 
cation de  meubles  et  de  caisses.  Il  atteint  36  mètres  de  hauteur  et 
6  mètres  de  tour.  Le  type  Yaku-Sugi  provient  de  l'Ile  Yaku. 

Juniperus  japonica,  Benibiakutan  ou  Blakouchin,  comprend  trois 
espèces.  Son  bois  rouge  et  dur  est  employé  à  la  fabrication  des 
meubles  et  des]crayons.  Provinces  de  Hida,  de  Shinano,  de  Sagami. 


JAPON'  Cl  5 

Juniperiis  rigida,  Nezumisachi,  atteint  i5  mètres  de  hauteur  sur 

2  m.  5o  de  pourtour.  Il  sert  à  la  confection  des  baignoires  et  des 
tuyaux.  Ses  fruits  sont  médicamenteux. 

Larix    japonica,    Fiig-i-Matsà,   atteint   3o   mètres   de   hauteur  et 

3  mètres  de  circonférence.  Très  vigoureux  dans    les  laves  volca- 
niques ;  pour  construction  de  navires,  de  maisons,  de  meubles. 

Picea  Alcockiana,  To/ti  ;  le  bois  à  grain  serré  résistant  à  la  rupture, 
est  employé  à  la  construction  et  à  l'ébénisterie.  Habite  les  altitudes 
élevées  des  provinces  de  Hida,  Mizoussawa,  Shinano  et  Shimotsuke. 

Picea  polita,  Taga  momi  ;  bois  très  dur  pour  charpente  et  menui- 
serie. Provinces  de  Shinano,  Shimotsuke,  et  Suruga. 

Pinus  densiflora,  Akamatsii,  écorce  rouge  et  bois  blanc  à  grain 
grossier,  utilisé  par  les  ingénieurs  de  constructions  maritimes  ; 
cependant,  les  jardiniers  japonais  le  «  nanisent  »  à  outrance. 
Provinces  d'Hitachi  et  de  Sagami,  Nippon  et  Yéso. 

Pinus  Koraïensis,  Gaj'ono  ou  Chosen  niatsii,  s'élève  à  12  mètres; 
bois  de  charpente  et  de  menuiserie.  Ses  graines  sont  comestibles. 
Provinces  d'Ettiou,  de  Nagato  et  de  Rikoutiou. 

Pinus  Massoniana,  Kuromatsu;  bois  à  gros  grain,  pour  tous  usages. 
Il  en  existe  de  beaux  exemplaires  de  200  ans,  mesurant  35  mètres 
de  hauteur  sur  4  mètres  de  culée.  Provinces  de  Hitachi  et  de  Sagami. 

Pinus  parviflora,  Hiine  Komatsii;  bois  à  grain  serré,  bon  pour 
meubles  à  vernir,  docile  au  «  nanisme  »  végétal  artificiel,  une 
fantaisie  du  Japonisme.  Région  des  hautes  montagnes  des  provinces 
d'Ettiou,  de   Rikouzen   et  de  Shinano. 

Podocarpus  Nageia,  Nagi\  son  bois,  dun  grain  serré,  convient 
pour  petits  meubles.  Provinces  d'Idzu,  Isc  et  Yamato,  région  sud. 

Pseudo-Larix  Koempferi,  Kai^a-matsii,  utilisé  par  le  génie  civil 
ou  maritime.  Provinces  de  Kii.  Musashi,  Shimodsuke,  Shinano, 
Suruga,  jusqu'à  2,5oo  mètres  d'altitude. 

Salisburia  ou  Gingko,  Isho  ;  arbre  dioïque  à  feuilles  caducpics  ; 
bois  tendre,  de  grain  fin,  serré,  bon  à  rameublemcnt.  Provinces  de 
Musashi  et  de  Rikusen. 

Sciadopitys  verticillata,  Kooya-Maki.  Ce  bel  arbre  décore  la 
bonzcric  des  familles  princières  (daimios,  taïcoun,  mikado),  et  cou- 
ronne, au  Shinano,  la  région  du  Retinospora,  où  il  atteint  i5  mètres 
de  tige.  Son  bois  est  apte  à  la  construction  de  ponts,  de  batelets, 
de  baignoires,  L'écorce  sert  au  calfatage  des  navires. 

Taxus  cuspidata,  Ichii:  bois  droit,  à  grain  lourd  et  serré  ;  nombreux 
usages  industriels.  Habite  tout  le  Japon,  même  Kiu-siu. 

Thuiopsis  dolabrata,  .-l/.-eAv",  Sliiba,  iS/nVo^^/:  bois  tendre,  blanc,  fin, 
pour  la  confection  de  mèches  et  d'autres  menus  objets.  Le  Thuiopsis 


6l6  JAPON 

lœtevirens  a  les  tissus  plus  colorés.  Forêts  ombreuses  de  Hitachi, 
Mino,  Shinano,  et  les  vallées  humides  de  la  chaîne  Hakone. 

Torreya  nucifera,  Kqy^a,  gros  arbre  court  ;  son  bois,  jouant  peu  à 
l'humidité,  est  réservé  au  tour,  à  la  fabrication  de  barillets  de  luxe 
et  de  baignoires  portatives.  L'amande  du  fruit  est  comestible  et  oléagi- 
neuse. Originaire  des  montagnes  boisées  des  îles  Nippon  et  Sikok. 

Tsuga  Sieboldi,  Tsiiga,  fournissant  un  beau  bois  à  grain  serré, 
insensible  à  l'hygromètre,  destiné  aux  constructions  navales.  Le  plus 
estimé  provient  du  distinct  de  Tagano,  province  de  Yamashiro. 

B.  —  Végétaux  à  feuilles  caduques. 

Acanthopanax  à  feuilles  de  idcin,  Hari-Giri;  bois  dur,  à  grain 
grossier,  pour  les  constructions  navales  et  la  menuiserie.  Provinces 
d'Ivaki,  Mutzu,  Rikuzen,  Shinona,  Shimodzuke,  etc. 

Acanthopanax  sciadophylloïdes,  Konzetsn  ;  fabrication  de  boîtes, 
bâtons  et  chaussures  en  bois.  Sa  racine  est  médicinale. 

Albizzia  julibrizin,  Nemunoki,  pour  la  tabletterie. 

Aronia,  Shidé,  de  Kiu-siu  et  Nippon,  offrant  son  bois  rougeâtre  à 
la  tournerie. 

Aune  «  Alnus  firma  »,  Minehari,  s'élève  à  lo  mètres  ;  meubles  et 
navettes  de  tisserand.  Provinces  de  Shinano  et  de  Shimotsuke. 

Bouleau  blanc,  Shirakaha,  croît  dans  le  nord  où  son  bois,  veiné 
de  noir,  est  travaillé  au  tour.  L'écorce  a  son  emploi  médicinal. 

Bouleau  commun,  Midzume  ;  bois  à  grain  serré  et  rougeâtre  pour 
meubles,  traîneaux,  machines.  Provinces  Hitachi,  Nikko,  Shinano. 

Catalpa  de  Kœmpfer,  Kisasag-e,  pour  confection  de  caisses. 

Gédrèle  de  Chine,  Chian-Chin;  a.vhre  de  i8  mètres  sur2'"5ode  tour, 
fournissant  un  bois  rouge  à  l'industrie.  Iles  de  Sikok  et  de  Kiu-siu. 
La  feuille  a  une  faible  odeur  d'ognon  ;  bouillie,  elle  est  consommée 
par  les  bonzes,  à  certains  jours  d'abstinence. 

Gercidiphyllum  du  Japon,  Katsiira,  beau  bois  rougeâtre,  rectiligne, 
employé  en  ébénisterie.  Cet  arbre,  qui  atteint  35  mètres  de  hauteur 
sur  4  mètres  de  tour,  est  d'Iwashiro,  Muton,  Shinano,  Rikusen. 

Cerisier,  Sakura  ;  bois  rouge  et  dur,  à  grain  serré,  propre  aux 
planches  d'impression  ou  de  gravure,  aux  meubles,  à  la  tabletterie 
et  au  tour.  Provinces  du  centre  et  du  nord. 

Chalef  à  fruit  doux,  Tissaneki  Goiiini,  à  fruits  comestibles  ; 
son  bois  est  spécialement  affecté  aux  travaux  de  tournerie. 

Charme,  Soro;  bois  blanc  à  grain  serré,  accepté  à  la  construction, 
au  charronnage  et  au  chauffage. 

Châtaignier,  Kuri  ;  bois  à  gros  grain,  mais  très  dur,  servant  aux 
constructions  navales  et  à  l'ébénisteric.  Écorce  tinctoriale. 


À 


JAPON'  617 

Chêne  crispé,  Nara  wanara  ;  accessoires  de  navire,  bois  de 
chauffage,  charbon.  Du  nord  de  Nippon  jusqu'au  sud  de  Kiu-siu. 

Cliône  à  feuille  dentée,  Kaahiwa,  réclamé  pour  les  constructions 
navales;  écorce  tinctoriale.  Robuste  dans  les  sols  argileux. 

Une  autre  espèce  de  Chêne  «  Quercus  serrata)),A'MnM^>',  nourrit  le 
bonibN-x  Yania-Mahi.  Provinces  de  Musashi,  Kodzuke,  Setzu,  Idzu. 

Cliène  pédoncule,  Konara,  le  roi  des  forêts,  d'après  les  indigènes  ; 
pour  tous  usages.  Son  aire  géographique  s'étend  assez  loin. 

Cléthra,  Riohii,  pour  la  tournerie,  le  chauffage  et  le  charbon. 

Deutzia  à  feuilles  rudes,  Utsiig-i  ;  bois  à  grain  serré,  pour  tuyaux, 
marquetterie  ;  la  feuille  sert  à  poncer  les  bois  fins.  Province  d'Idzu. 

Erable  polymorphe,  Momidzi  ;  bois  présentant  de  petites  facettes 
brillantes,  suivant  le  plan  de  ses  mailles,  et  servant  à  la  fabrication 
de  fûts,  de  boites  et  autres  ouvrages  à  vernir.  Provinces  de  Shinano, 
Idzu,  Kaï,  Nambou,  depuis  Kiu-siu  jusqu'à  Yéso. 

Evodia  glauque,  Ohalm  ;  pour  uienuiserie.  Ecorce  tinctoriale. 
Provinces  dUvaki,  Mino,  Mutsu,  Shinano,  Rikukiu. 

Févier  du  Japon,  Saïkachi,  atteint  18  mètres  de  hauteur  sur  2"'  5o 
de  tour.  Son  bois  sert  à  la  fabrication  des  meubles,  et  ses  gousses  à  la 
teinturerie. 

Frêne,  Toneriko  et  Chiozi,  des  provinces  centrales  ;  pour  manches 
d'outils,  avirons,  cercles  de  voiles  auriques  et  bois  de  feu. 

Glycine,  Foiuhi.  Les  brins,  enduits  de  glu,  jetés  à  flot  sur  la  mer, 
attirent  et  retiennent  les  oiseaux  de  passage. 

Hêtre  commun,  Biina  ;  constructions  navales  et  meubles.  Provinces 
de  Buzen,  Musashi,  Mutzu,  Shinano,  Shimodzuke. 

Hovcnia  à  fruit  doux,  Kemponashi  ;  les  menuisiers  font  grand  cas 
de  son  bois  fauve  ;  fruits  comestibles,  ainsi  que  leur  pédoncule. 

Lagerstroemia,  Sariisiiberi,  du  littoral  sud  ;  bois  noueux  et  dur, 
précieux  pour  les  manches  d'outils  et  la  robinetterie.  Belles  loupes. 

Magnoiier,  Honoki,  bois  tendre  à  grain  serré,  pour  la  menuiserie, 
les  lances,  les  fourreaux  de  sabre  ;  son  charbon  polit  les  laques  et  les 
métaux. Provinces  dlwaki,  Mutsu,  Rikutiu,  Rikuzen,  Shinano,  Titachi. 

Marronnier  conique,  Tochi-Xohi,  et  sa  belle  variété  de  Chiire 
Dochi,  à  grain  ondulé,  fournissant  un  bois  très  dur  à  l'ébénisterie. 
Croit  dans  les  provinces  de  Kaï,  Shimodsuke  et  Shinano. 

Mélia  du  Japon,  Sendan  ;  bois  de  menuiserie,  tendre,  à  gros  grain, 
et  pour  tambours  indigènes.  Provinces  centrales  et  littorales  sud. 

Meliosma  myriantha,  Awabiiki  ;  abrisseau  alimentant  la  fabrique 
de  petits  objets  de  tabletterie. 

Micocoulier  âpre,  Miikunoki  :  bois  dur,  à  grain  serré,  destiné  aux 
constructions  civiles  ou  maritimes,  au  tour,  à  la  menuiserie.  Ses 


6l8  JAPON 

feuilles  rudes  servent  à  polir  certains  objets  et  à  poncer  les  sujets  à 
laquer.  Croît  clans  les  provinces  de  Musashi  et  de  Tamba.  Une  forme 
voisine,  Micocoulier  de   Chine,  Hénoki,  a  le  bois  veiné. 

Munie,  Prunier-abricotier,  dont  le  bois  dur  et  d'un  grain  grossier 
entre  dans  la  fabrication  des  peignes.  Ses  fruits  sont  employés  à 
divers  usages  de  table. Cet  arbre  vient  surtout  à  Tokio,  et  autour  des 
villes  du  centre  et  du  midi.  Variétés  à  floraison  sensationnelle. 

Mûrier  blanc,  Kiiwa  ;  beau  bois  dur  et  brillant  pour  arcs,  baguettes 
à  manger,  petits  meubles  à  huiler  ou  à  laquer  et  à  dorer.  Ecorce 
médicinale  et  tinctoriale.  Ses  feuilles  constituent  la  noiu'riture  du 
ver  à  soie.  Provinces  d'Iwashiro,  Idzu,  Shinano,  Schimamura, 
Kozuké.  Iles  Osima  et  Atidjo.  Golfe  d'Yéso. 

Noyer  de  Mandchourie,  Kuriuni  ;  bois  superbe  en  ébénisterie, 
sculpture  et  affûts  de  canon.  Provinces  froides  de  Kaï,  Kodsuke, 
Kotské,  Shinano,  Tamba,  Mutzu. 

Orme  à  petites  {ewiWes,  Ahinocé  ou  ^A'rt^rtmo;  bois  dur  et  jaunâtre, 
destiné  au  charronnage,  au  tour,  à  la  fabrique  de  boutons. 

Un  parent  du  Charme,  l'Ostrya,  Azada,  s'élève  à  20  mètres. 

Paulownia,  Kiri,  arbre  populaire  qui  croit  rapidement  et  donne 
un  bois  léger  et  tendre,  ae  voilant  pas,  spécial  à  la  fabrication  des 
boîtes,  coffres,  malles,  tables,  jouets,  planchettes  à  chaussures,  perches 
poiu"  chaises  à  porteurs,  etc.  La  variété  d'Idzu  a  plus  de  densité. 

Peuplier  de  Siebold,  Yamii  narashi  ;  on  tire  de  son  bois  blanc 
tendre  des  allumettes,  des  brosses,  des  baguettes  pour  manger  le 
riz,  etc.  Province  de  Shimodsuke. 

Phellodendron,  Kihacla,  arbre  dioïque  ;  pour  ouvrages  au  tour, 
boîtes,  chaussures.Sonécorce  subéreuse  est  médicinale  et  tinctoriale. 

Picrasma,  Nigaki,  atteint  i5  mètres  de  haut  et  convient  à  la 
fabrication  d'instruments  agricoles,  de  chaussures  en  bois,  etc. 
Son  écorce  a  des  propriétés  insecticides. 

Planère  du  Japon,  Keyaki,  fournit  un  beau  bois  très  dur,  maillé, 
résistant,  pour  le  génie  civil  ou  maritime,  les  navires  de  guerre,  la 
belle  ébénisterie  et  la  sculpture  des  objets  à  rester  nus.  Provinces  de 
Hinga,  Kaï,  Mutzu,  Nagato  et  Shinano,  C'est  une  des  essences  les 
mieux  considérées  au  Japon. 

Plaqucminier  du  Japon,  Kaki,  bois  dur,  grain  serré,  cœur  passant 
au  noir  d'ébcne,  précieux  dans  les  travaux  d'art  et  de  luxe. 

Le  Kaki  est  l'arbre  fruitier  populaire,  là  où  le  thermomètre 
descend  rarement  au-dessous  de  -f-  12°. 

Poirier,  Naschi,  fournit  le  bois  des  planches  d'impression,  des 
peignes  et  des  petits  meubles.  Provinces  Iwaki  et  Kodzuke. 

Pommier,  Zumi,  donne  un  bois  tendre  à  grain  serré,  pour  le^ 


JAPON  619 

menuisiers  et  les  ébénistes  ;  l'industrie  en  tire  une  teinture  jaune. 
Provinces  de  Kai,  Scliimodzuke  et  Shinano. 

Prunier,  Siimonio,  l)ois  coloré,  résistant;  menuiserie  et  ébénisterie. 

Ptcrocarya,  Smva  Gurunii;  bois  blanc  à  grain  grossier,  pour  caisses 
et  meubles.  Son  écorce  sert  à  fabriquer  de  petits  objets  de  bimbelo- 
terie, rcnonmiés  à  Nikko. 

Pterostyrax,  Asagara  ;  arbrisseau  de  9  mètres  de  hauteur,  admis 
à  la  fabrication  de  menus  objets. 

Sapindus,  Miikurodji  ;  bois  tantôt  blanc,  tantôt  jaune,  solide  en 
bâtons  destinés  à  porter  les  fardeaux. 

Saule  du  Japon,  Kawa  yakagi;  bois  blanc  tendre,  convenable  aux 
spatules  de  pharmacie,  baguettes  de  table,  etc.  Provinces  d'Iwashiro, 
de  Musashi,  etc. 

Sophora,  Yenkzii,  à  gros  grain,  coloré,  pour  meubles,  manches 
d'outils,  tournerie.  Provinces  de  Hiuga,  Mutzu  et  Rikuzen. 

Stuartia,  (Srtrzi^rt,  atteint  12  mètres  de  hauteur  et  2'"5ode  tour, 
destiné  aux  manches  d'outils  et  à  divers  instruments. 

Styrax,  Ega  ;  deux  variétés  accaparées  pour  la  tournerie  et  la 
bimbeloterie.  Graines  oléagineuses. 

Sumac  ailé,  Niiriide;  bois  Idanc  pour  la  marqucttcrie. 

Sumac  à  cire,  Haji,  du  Sud,  entrant  dans  la  fabrication  de  menus 
objets.  Ses  fruits  donnent  le  Kiro,  cire  végétale  blanchie  par  le  ralli- 
nage.  Provinces  du  Sud  et  de  l'Ouest.  (Grande  exploitation.) 

Sumac  à  vernis,  Uriishi,  bois  citron  comme  le  précédent,  mais  à 
grain  plus  serré  ;  mêmes  usages  industriels.  Cet  arbre  produit  la 
résine  connue  sous  le  nom  de  Laque  du  Japon. 

Tilleul  à  feuille  en  cœur,  Shinanoki ,  atteignant  12  mètres  ;  bois 
léger  se  prêtant  aux  ouvrages  de  tour,  de  s,culpture,  à  la  fabrication 
de  petits  objets,  boîtes,  crayons.  Une  matière  textile  est  tirée  des 
couches  libériennes  de   son  écorce. 

Yirgilier  de  l'Amour,  Inii  Yenjii  ;  bois  de  construction  et  môme 
utilisé  à  la  tournerie. 

Zantoxylon  ou  Clavalier  poivré,  Sansho  ;  le  bois  entre  dans  la 
menuiserie  fine  ;  raul)ier,  mangé  cuit,  devient  un  aliment,  et  ses  fruits 
servent  d'épices.  Les  feuilles  et  les  fruits  infusés,  jetés  à  l'eau,  y 
tuent  le  poisson.  L'arbuste  provient  de  Nikko  et  de  Shimodzuke. 

C.  —  Espèces  à  feuilles  persistantes. 

Actinidia  argenté,  Shira-Kiichi;  tiges  sarmenteuses,  se  prêtant 
aux  perforations  de  l'axe.  District  de  Nikko. 

Aucuba,  Awo-Kiba ihois  dur,  pour  marquctterie.  Province  d'Idzu, 


6îK)  JAPON 

Bambou,  Tahe,  variétés  différant  de  tailles  et  d'emplois.  Les  plus 
gros  sont  de  Satsuma.  Le  plus  utilisé,  le  Bambou  duveteux,  ^/at/rt/.-e, 
atteint  i8  mètres  de  hauteur  sui'  o™20  de  diamètre  ;  il  entre  dans  la 
fabrication  des  tubes,  tuyaux,  paniers,  seaux,  cercles  de  tonneaux, 
charpente,  amarres  de  bateaux  de  pêche. 

De  YHotei-Chihu,  plus  petit,  ou  tire  des  cannes  de  parapluie  ou 
d'ombrelle,  des  étuis  de  pipes,  des  porte-plume,  des  lances. 

Du  Shi-Chikii  et  du  Sakotan-Chig-ii,  des  baguettes  à  étagères,  à 
stores  ou  à  lanternes,  éventails,  broches,  baleines,  pinceaux. 

Les  jeunes  pousses  du  Moso,  cuites,  entrent  dans  l'alimentation. 

Avec  le  Bambou  Kan-Chiku,  on  confectionne  des  bâtons,  des 
clôtures,  des  paniers,  des  échasses,  des  lignes  de  pêche. 

Le  Mefsiki  Take  approvisionne  la  menuiserie  et  rorneraentation. 

Une  forêt  de  Bambous  comporte  environ  24>ooo  pieds  à  l'hectai^e, 
fournissant,  sur  cette  surface,  10,000  kilogr.  de  tiges  fraîches. 

Le  Bibacier,  7û'rt;bois  solide,  à  grain  serré,  pour  meubles  et 
lutherie.  Les  Bibaces  sont  comestibles  à  Ida,  Musashi,  Sm'uga,  etc. 

Buis,  Tsuge  ;  bois  blanc  très  dur  à  travailler  au  tour.  Provinces 
d'Idzu,  Musashi.  Une  espèce  moins  vigoureuse  entre  dans  la  confec- 
tion de  peignes,  cachets,  bois  à  gravure,  dents  artificielles. 

Camellia,  Tsoubaki,  répandu  dans  les  sables  argileux  du  littoral, 
à  température  modérée,  où  il  atteint  12  mètres  de  haut  et  2  mètres  de 
tour.  Son  bois  est  utilisé  comme  celui  du  Buis,  et  ses  graines  sont 
oléagineuses. —  Le  Camellia  d'automne,  Sasanka,  est  plus  nain. 

Chamœrops  élevé,  Shiiro,  assez  connu  dans  le  Sud-Est,  convient  à 
la  menuiserie  d'intérieur. 

Chêne  à  feuille  aiguë,  Ahagashi  ;  bois  dur,  rougeâtre,  destiné  au 
charronnage,  aux  constructions  de  navires,  de  machines  agricoles, 
de  presses.  Ile  d'Ansakuza  et  provinces  de  Hizen,  de  Satsuma. 

Aux  essais  de  rupture  des  bois,  par  notre  compatriote  M.  Dupont, 
ingénieur  des  constructions  navales,  à  l'arsenal  diokoska,  le  Querciis 
acuta  a  présenté  la  plus  grande  force  de  résistance  ;  puis  le  Planera. 

Chêne  cuspidé,  .S7/,  recherché  par  le  génie  naval.  Son  écorce  est 
tinctoriale.  Provinces  d'Idzu,  Echigo,  Kadzusa,  Kodzuke. 

Chêne  glauque,  Shira  Gashi;  bois  blanc  à  grain  serré,  propre  à 
tous  usages  :  navires,  machines,  timons,  godilles,  avirons,  manches 
d'outils.  Estimé  en  charbon  pour  sa  chaleur  et  sa  durée.  La  lave  du 
Fusi-Yaraa  n'est  pas  désagréable  à  sa  végétation. 

Chêne  phylliroide,  Ubane  Gashi  ;  bois  dur  et  serré,  pour  acces- 
soires de  navires,  chevilles  de  bord,  manches  d'avirons,  rames. 
Provinces  d'Idzu,  Satsuma. 

Distylion  à  grappes,   Isunoki  ;  bois  teinté  rouge  brun,  recherché 


JAl'OX  G2I 

pour  objets  de  toilette  et  d'ameublement,  pour  vis,  écrous,  coulisses 
de  table.  La  cendre  de  son  bois  est  réservée  pour  le  glaçage  des 
porcelaines.   Iles  llaeliijo,    Shikoka;  provinces  d'Idzu,  de  Satsuma. 

Viorne  obier,  Kanibokii  ;  bois  d'un  grain  serré,  pour  baguettes  de 
table  et  cure-dents.  Les  paysans  en  mangent  les  baies.  —  Musashi 
et    autres   provinces  situées  dans  les  mêmes  conditions. 

Fusain  rampant,  Massa/ii :  son  charbon  est  employé  au  dessin. 
La  macération  de  Técorce  et  des  fruits  avec  du  riz  fermenté  produit 
un  vinaigre  de  toilette. 

lloux  à  feuille  entière,  Mochi-Nold  ;  bois  peu  employé,  écorce 
fournissant  de  la  glu.  Provinces  d'Awa,  Kii,  Sagami,  Yamato. 

Houx  à  large  feuille,  Araragni;  bois  dur  et  peu  coloré,  homogène; 
éventails  et  baguettes  de  table.  Montagnes  de  Kiu-siu  et  Nippon.  La 
variété  Tarayo,  à  superbe  feuillage,  atteint  i5  mètres  de  haut  et 
3  mètres  de  base  ;  le  bois  est  accaparé  par  les  fabricants  de  jouets, 
bibelots  et  petits  meubles  d'intérieur. 

Houx  01dhami,iyrtnrtme-iyoA7',  atteint  6  mètres  de  hauteur  et  ©""Go 
de  circonférence.  Bois  utilisé  à  la  tournerie  et  aux  coffrets. 

Houx  à  feuille  ronde,  Kiirogane-Mochi,  s'élève  à  18  mètres  ;  il 
approvisionne  la  menuiserie  et  la  tournerie. 

Laurier-Camphrier,  Kiisu-Nochi,  producteur  du  Camphre  ;  bois 
compact  ne  s'altérant  pas  à  l'eau,  présentant  des  ondulations  annu- 
laires «jorin  »  qui  ressemblent  aux  écailles  des  poissons.  On  l'emploie 
à  la  construction  des  maisons,  des  navires  et  des  meidDles. 

Laurier  Cinnamome,  Nikkei  ;  bois  à  grain  commun,  pour  meubles 
et  manches  d'outils.  Provinces  de  Mutsu,  Rikusen,  Hiuga. 

Lindera  sericea,  Kiiromodji,  de  Nippon,  spécial  aux  cure-dents. 

Litseea  glauque,  Shirodamo  et  Yaboii,  atteint  9  mètres  ;  son  bois 
entre  dans  la  fabrication  des  petits  meubles.  Graines  oléagineuses. 

Nandina  domestique,  Nanten  ;  arbrisseau  au  bois  jaune,  employé 
en  menuiserie  ;  fréquent  dans  les  climats  chauds. 

Osmanthe  à  feuille  épineuse,  Shiragni  ou  Moksei  ;  bois  à  grain 
serré,  pour  petits  meubles,  billes  à  calcul  de  l'enseignement,  jeux 
d'échecs.  Sa  fleur  donne  de  l'arôme  au  Thé.  Province  d'Aki. 

Photinia,  Koshikide,  produit  un  petit  fi'uit  recherché  des  enfants. 

Pittospore,  Tobera  ;  arbrisseau  de  6  mètres,  à  fleurs  parfumées. 
Le  bois  pourvoit  à  la  bimbeloterie. 

Sindera,  Kiiromodji,  arbuste  odorant  dont  on  coupe  l'écorce  pour 
faire  des  cure-dents.  Originaire  des  pays  chauds. 

Ternstroemia,  3/oA-hAoA«,  voisin  du  Camellia  ;  arbre  à  bois  dur, 
pour  menuiserie  et  tournerie.  Fleurs  panachées  en  couleiu*  ;  graines 
oléagineuses.  —  Sm'uga,  Musashi,  Shimodzuke. 


622 


JAPON* 


Troëne.  Ibota:  sa  graine  donne  nnc  luiile  pour  vernir  les  bronzes  ; 
et  Ion  extrait,  des  insectes  qui  vivent  sur  le  feuillage,  une  cire  blanche 
de  bonne  qualité.  Bois  pour  chauflage  et  pour  manches  d" outils. 


VI.  —  Végétaux  d'ornement  ou  spontanés. 

Le  pays  du  Camellia,  de  l'Hortensia,  des  Clématites,  des  Lis  et 
du  Chrysanthème  est  en  floraison  perpétuelle. 

La  richesse  volcanique  du  sol,  les  vapeurs  marines  et  les  com^ants 
chauds  contribuent  à  donner  de  l'ampleur,  de  l'éclat  et  du  parfum 
aux  fleurs. 

L'Horticulture  japonaise  est  une  des  plus  intéressantes  à  étudier. 

Les  horticulteurs  cultivent  avec  soin  et  méthode  ;  les  amateurs 
décorent  de  fleurs  leurs  villas,  leurs  jardins,  leur  demeiu*e.  On  a  pu, 
d'ailleurs,  en  juger  aux  Expositions  universelles,  et  à  l'assiduité  et 
à  l'intelligence  des  jeunes  élèves  japonais  envoyés  par  le  Gouver- 
nement dans  nos  établissements  de  commerce  ou  d'instruction. 

Chacun  sait  aujourd'hui  que  la  patrie  du  Chrysanthème  a  trouvé 
dans  le  palais  du  souverain  et  chez  les  grands  un  accueil  qui  tient 
de  l'enthousiasme.  La  culture  uniflore  ou  éboutonnage  et  le  greff'age 
de  diverses  variétés  appartiennent  au  Japon.  Les  amateurs  Européens 
ou  Américains  les  ont  imités. 

Pour  se  convaincre  de  la  fortune  florale  du  Japon,  nous  donnons 
une  liste  sommaire,  en  trois  séries,  des  principaux  végétaux  ligneux 
ou  herbacés,  indigènes  ou  revendiqués  par  le  Japon  et  la  Chine. 

1°  Arbres  et  Arbustes. 


Acanlhopanax  ricinifolium; 
Acer  (espèces  et  voriétés)  ; 
Actinidia  volubilis; 
^sculus  turbinata  ; 
Akebia  quinata; 
Andromeda  japonica  (Picris)  ; 
Aralia  canescens  ; 

—  pentaphylla; 

—  Sieboldi ; 
—      sinensis; 

Arislolochia  Kaempferi; 

—  debifis  ; 
Armeniaca  Mume  ; 
Arundinaria  japonica  ; 
Aucuba  japonica; 
Azalea  Mollis  j 
Bambusa  (variétés)  ; 
Benthamia  japonica  ; 
Berbcris  Thunbergii; 
Berchemia  raceinosa  ; 
Belula  corylilolia; 
Broussonetia  napyrifera  ; 

—  Kœmpferi  ; 


Buddleia  curviflora  ; 
Callicarpa  japonica  ; 
—         purpurea ; 
Camellia  japonica  ; 
Cardiandra  altcrnifolia  ; 
Caryopteris  maslachanlhus  ; 
Castanea  japonica; 
Catalpa  Ktcmpferi  ; 
Celastrus  punctatus  et  Oryxa  ; 
Cerasus  japonica; 
Cercis  japonica  ; 
CcrcidiplivUum  japonicum  ; 
Chœnomeles  japonica  ; 

—  —         umbilicala; 

Chamœrops  excelsa  ; 
Chimonanthus  fragrans; 
Cissus  Sieboldi ; 
Citrus  emarginata  japonica; 

—      triplera  ; 
Clematis  florida  ; 

—  Fortunci; 

—  païens  ; 

—  cœrulea  ; 


JAPON 


623 


Clcrodondron  frao^rans  ; 

—  iiiipriialis; 
Cleypra  japonica  ; 
Calodrac'oii  nobilis  ; 
Cocculus  laniititlius  ; 

—  Tluinbci'jçii  ; 
Corylopsis  arlutrea  ; 

—  spicata  ; 
Cycas  rcvolula  ; 
Dai)line  odoia  ; 
Daplini|)liyllniii  «gracile  ; 
Di'siuo<liulu  japonicniiii; 

—  ptndulilloruiu; 

—  ractMUOsuni  ; 
Deulzia  scal>ra  ; 

—  u^i-acilis; 
Dicrvilla  hortensis  ; 

—  Japonica  ; 
DiospjTos  kaki  ; 
DisU'irocarpiis  carpinus  ; 
Dislyliuiu  racemosum  ; 
Elœagnus  crispa  ; 

—  edulis(lonpjipcs); 

—  niacrophjlla  ; 

—  rcllcxa; 
Eriobolrya  japonica  ; 
Euptcloa  polyandra; 
Eurya  japonica  ; 
Euscaplus  staphyleoides  ; 
Evonymus  japonicus  ; 

—  giacilis  ; 

—  radicans ; 
Fatsia  japonica; 
Ficus  japonica  : 
Forsythia  suspensa; 
Fraxinus  lon^çicupsis  ; 

—  scrratilolia  ; 
Gardénia  llorida  ; 
Gleditschia  japouica  ; 
Haïuamelis  arborea  ; 

—  japonica  ; 
Ilovenia  dulcis  ; 
Hoya  varicgata  ; 
Hydrangea  acuniinata  ; 

—  alba  ; 

—  japonica  ; 

—  Hortensia  ; 

—  involucrala  ; 

—  Otaksa; 

—  paniculata; 

—  pubcscens  ; 

—  stellata  ; 

—  Tluinbergi  ; 
Hypcricum  palulum  ; 
Idesia  polycarpa  ; 

Ilcx  crcnata  ; 

—  lalifolia  ; 

—  Tarajo  ; 

—  Fortunci  ; 

—  rotunda  ; 
lUicium  religiosum  ; 
Indigofera  décora  ; 
Juglans  Sieboldiana  ; 
Kadsura  japonica  ; 
Kei'ria  japonica  ; 
Kœlreuteria  japonica  ; 
Laurus  Gamphora  ; 
Lespedeza  virgata  ; 

—  l)icolor; 

Liguslrum  Ibota  ; 

—  japonicum; 


Ligiistruni  Qnilioui  ; 
Litseea  glanca  ; 
Lonicera  oonfusa; 

—  brachypoda ; 
Magnolia  discolor; 

—  jajjonica  ; 

—  Ivoi)us; 

—  stellata  ; 
Malionia  japonica  ; 

—  Sieboldii  ; 
Marlea  i>latanitolia  ; 
Melia  ja[)onica  ; 
Nandina  donu'slica  ; 
Negnndo  cissilbliuni  ; 
Osniantlius  a(|uiroliuin; 

—  Iragrans  ; 

—  ilicilblius; 

—  latifolius  ; 
Paliurus  virgatus  ; 
Paulownia  imperialis  ; 
Plicllodcndron  jai)onicum  ; 
Pliiladelplius  Satsunii  ; 
Piiotinia  glabra  ; 

Plij  tolacca  dioica  ; 
Pirus  jajjonica  ; 
Pittosporuin  Tobira  ; 
Planera  acuniinata; 
Prunus  japonica  ; 
Ptcrostj'rax  hispidum  ; 

—  corynibosum  ; 
Pueraria  Thunbergiana  ; 
Oucrcus  (collection); 
llaphiolepis  japonica  ; 
Illiapis  llabelliforniis  ; 
Rhodotypos  kerrioides  ; 
Rhus  andiio:ua  ; 

—  succedanea ; 

—  semi-alata  ; 

—  ternata  ; 

—  vei-nicifera  ; 
Rhynchospermuiu  jasminoidcs  ; 
Rosa  rugosa ; 

—  poljanliia  ; 

—  Iwara  ; 
Rubus  trilidus,  etc.  ; 
Salix  japonica  ; 
Sapindus  Mukorosi  ; 
Schizophragma  hydrangeoidcs  ; 
Serissa  fœtida  ; 

Skimmia  japonica  ; 

—  oblata  ; 
Smilax  sebeana  ; 
Spirtca  callosa  ; 

—  Bunialda  ; 

—  Lindlej^ana  ; 

—  prunifolia  ; 

—  rimnbergi  ; 
Stachyurus  prœcox  ; 
Stauntonia  liexapliylla  ; 
Stjphnolobium  japonicum  ; 
Stjrax  japonicum  ; 
Syringa  japonica; 
Tamarix  plumosa  ; 
Ternstrœmia  japonica  ; 
Viburnum  erosum  ; 

—  macrophyllum,  etc.; 

Yitis  (collection); 
"NVistaria  brachyl)otrys; 
Zanthoxylon  piperitum  ; 

—  planispinum  ; 

—  schinitolium. 


62l 


JAPON 


Q°  Conifères. 


Abies  bitida  ; 

—  lirma  ; 

—  homolcpis  ; 

—  Yeitchii  ; 
Biola  oricntalis  ; 

—         nana  ; 

—  varicgata  ; 

Cephalotaxus  drupacca  : 

—  pedunculata  ; 
Chamœcyparis  oblusa  ; 

— "  pisilera; 

—        argentea  ; 

Crjptomeria  japonica ; 

—      Lobbii  ; 

—      macrocephala; 

—      nana  ; 

—  clegans; 
Cunninghamia  sinensis  ; 
Ginkgo  biloba(Salisburia)  ; 
Juniperus  japonica  ; 

—        pjramidalis  ; 

—        rigida  ; 
Kelelecria  Fôrtunei  ; 
Larix  japonica; 


Nageia  japonica  ; 
Picea  Alcockiana  ; 

—  japonica; 

—  microsiJcrma  ; 

—  polita  ; 
Pinus  densitlora  ; 

—  koraiensis  ; 

—  pai'viilora  ; 

—  Pinaster  ; 

—  Massoniana  ; 


monophylla  ; 
variegata  ; 


—  smensis  ; 

—  Thunbergii  ; 
Podocarpus  (divers)  ; 
Pseudolarix  Kœmpleri  ; 
Relinospora  juniperoides  ; 

—  leptoclada  ; 

—  squarrosa  ; 
Sciadopitys  vcrticillata  ; 
Taxus  Ijaccata  cuspidata  ; 
Tliuiopsis  dolabrata  ; 
Torreya  nucifera  ; 
Tsuga  Sieboldi. 


3°  Plantes  herbacées. 


Aconit um  japonicum  ; 
Acorus  gramineus  ; 
Amaryllis  sarniensis  ; 
Anémone  japonica  ; 
—         elegans  ; 
Aralia  cordât  a; 

—      trinervius; 
Aster  ageratoides  ; 
Bocconia  cordata ; 
Callistephus  sinensis  ; 
Carex  variegata  ; 
Clirysanlhemum  japonicum  ; 
Diauthus  japonicus  ; 
Epimedium  atroroseum; 

—  discolor  ; 

macranthum  ; 

—  niveum  ; 

—  roseum; 

—  sulpLureum  ; 

—  vioiaceum; 
Erianthus  japonicus  ; 
Eulalia  japonica  ; 
Farlugium  grande  ; 
Funkia  subcordata  ; 
Geum  macrophyllum  ; 
Glycine  Soja  ; 
HemerocalLis  albo-marginala  ; 

—  cœrulea  ; 

—  Dumortieri  ; 

—  japonica; 

—  lancifolia  ; 

—  Sieboldiana  ; 
Hoteia  japonica; 
Houttuynia  cordala  ; 
Humulus  japonicus  ; 


Iris  Kœmpferi  ; 
Lappa  edulis  ; 
Leucanthemum  arclicum; 
Lilium  auratum  ; 

—  Browni  ; 

—  callosum  ; 

—  elegans  ; 

—  eximium  ; 

—  fulgens  ; 

—  japonicum  ; 

—  Lcitclilinii  ; 

—  Liu-Kiu  ; 

—  longitlorum  ; 

—  speciosum  ; 

—  lakesima; 

—  Thunbergianum  ; 

—  tigrinum  ; 

—  venustum  ; 
Lychnis  Sieboldi  ; 

—  Senno ; 
Lycoris  aurea; 
Opliiopogon  japonicus  ; 
Orchidées  (indéterminées)  ; 
Pœonia  (variétés)  ; 
Platycodon  grandiflorum  ; 
Polygonum  cuspidatum  ; 
Primula  japonica  ; 

—  cortasoides  amœna 
Rhodea  japonica  ; 
Saxifraga  sarmentosa  ; 
Scirpus  Tabernsemontani  ; 
Sedum  Sieboldi  ; 

Spiraîa  palmata  ; 
Trichosanthes  japonica  ; 
Urginea  japonica. 


L'art  des  jardins  de  fantaisie,  avec  rochers,  cascades,  lacs  et  mon- 
ticules artificiels,  remonte  à  l'an  980,  sous  l'empereur  Hanayama. 


LUXEMBOURG 

2,587  kilomètres  carrés.  —  220,900  habitants. 

I.  —  Action  du  Gouvernement. 

Le  gouvernement  luxembourgeois  encourage  par  de  fortes 
allocations  toutes  les  améliorations  et  les  progrès  apportés  à  la 
culture  du  sol. 

Après  les  dégâts  de  l'hiver  1879-1880,  il  a  secouru  tout  particu- 
lièrement l'arboriculture  fruitière.  C'est  grâce  à  ces  subsides  que, 
de  i88i  à  1889,  on  a  planté  594,735  sujets  de  plein  vent. 

Chaque  propriétaire  recevait  une  prime  basée  sur  le  nombre 
d'arbres  plantés,  et  fixée  dans  un  ordre  inversement  proportionnel, 
afin  de  favoriser  surtout  la  petite  culture.  Ainsi  la  plantation  d'un 
ou  de  deux  arbres  rapportait  2  francs  ;  de  quatre  arbres  3  francs  ;  de 
dix  arbres  G  francs,  alors  que  l'on  touchait  20  francs  pour  cinquante 
arbres,  35  francs  pour  cent  plants,  et  40  francs  pour  deux  cents  sujets 
fruitiers,  à  pépins  ou  à  noyaux. 

La  culture  maraîchère  a  été  également  encouragée.  Les  achats  de 
fumier  de  cheval,  dans  les  casernes  des  pays  voisins,  ont  été  revendus 
à  bas  prix  aux  jardiniers  légumiers. 

Des  commissions  envoyées  à  Brunswick  ont  étudié  la  culture  de 
l'Asperge,  et  à  Erfurt,  le  choix  des  semences  améliorées. 

Les  pépiniéristes  sétant  plaints  des  ravages  causés  à  leurs  cultures 
par  les  lièvres,  il  leur  a  été  fourni  immédiatement  des  clôtures 
galvanisées,  et  leurs  pépinières  ont  été  protégées. 

40 


626  LUXEMBOURG 


II.  —  Enseignement  horticole. 

Il  uexiste  pas  d'école  spéciale  d'horticulture  en  Luxembourg.  Les 
jeunes  horticulteurs  de  ce  pays  vont  s'instruire  à  l'étranger,  soit  en 
Belgique,  à  Yilvorde,  soit  en  France,  à  Versailles. 

Pendant  son  exil,  Pierre  Joigneaux,  agronome  et  député  français, 
avait  été  appelé  par  l'administration  à  organiser  des  conférences 
arboricoles  et  maraîchères  à  Luxembourg. 

Chaque  année  et  sur  divers  points  du  territoire,  il  est  donné  de 
nombreuses  conférences  théoriques  et  pratiques  sur  la  culture  et  la 
taille  des  arbres  fruitiers. 

Dès  1844,  l'arboriculture  fruitière  était  enseignée  aux  élèves  de 
l'École  normale  d'instituteurs,  et  depuis  plusieurs  années,  des  cours 
d'arboriculture  sont  faits,  sur  place,  aux  instituteurs  et  aux  canton- 
niers chargés  des  plantations  routières. 

Un  crédit  annuel  de  20,000  francs  est  accordé,  sur  la  caisse  de 
l'État,  pour  favoriser  le  développement  de  l'arboriculture  par  la 
création  de  vergers  et  de  routes  fruitières. 


III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

La  première  Société  d'agriculteurs  et  de  jardiniers  du 
Luxembourg  s'établit  en  1808,  sous  le  vocable  de  Saint-Fiacre.  Elle 
est  devenue  une  société  de  secours  mutuels  et  de  philanthropie.  Tous 
les  ans,  ses  membres  ornent  l'autel  du  Patron  et  exposent  leurs  plus 
beaux  produits. 

Le  28  mai  1889,  fut  fondé  le  Cercle  agricole  de  Luxembourg, 
qui,  pour  se  distinguer  de  la  Société  agricole,  ajouta  à  son  nom  le 
qualificatif  horticole. 

Depuis  quelques  années,  il  existe  trois  Sociétés  maraîchères 
locales,  à  Rollingergrund,  Eich  et  Kirchberg.  Recevant  des  subsides 
du  gouvernement,  mais  n'exposant  pas,  leurs  membres  se  sont 
syndiqués  pour  acheter  des  engrais,  des  semences  et  des  instruments 
de  culture. 

La  Société  botanique  avait  créé,  d'après  les  dessins  de  M.  Ed. 
André,  un  jardin  qui  a  été  abandonné  après  la  retraite  de  l'inspecteur 
des  forêts  Koltz,  l'auteur  de  la  Dendrologie  Luxembourgeoise. 

Depuis  1894,  une  Société  d'arboriculture  forestière  s'est  constituée 


LUXEMBOURG  623; 

à  Luxembourg.  Son  programme  comprend  la  propagation  des  espèces 
de  fruits  les  plus  reconuuandahles,  leur  culture,  l'emploi  et  le 
placement  le  plus  avantageux  de  leurs  produits. 


IV.  —  Production  maraîchère. 

Le  pays  compte  i55jardiuiors-niaraîchcrs  de  profession,  s'adonnant 
à  la  culture  de  tous  les  légumes  en  vogue,  sur  couche  et  en  plein  air; 
en  même  temps,  ils  se  préparent  par  des  essais,  à  la  production  des 
primeurs.  Ces  jardiniers  ne  veulent  plus  être  tributaires  des  pays 
voisins,  en  fait  de  production  forcée. 

Le  Luxembourg  expédie  des  plants  de  Choux  et  d'autres  légumes 
vers  la  Belgique  qui  lui  envoie,  en  retour,  la  Chicorée  Witloof  à 
grosse  racine. 

L'Asperge  améliorée  d'Argenteuil  fait  tous  les  jours  de  nouveaux 
progrès. 

L'Artichaut  est  une  culture  exceptionnelle,  dont  le  profit  a  séduit 
le  cultivateur. 

Les  Pommes  de  terre,  les  Choux,  les  Pois,  les  Haricots,  les  Fèves, 
les  Chicorées,  les  Navets  sont  très  répandus. 

V.  —  Production  fruitière. 

Les  arbres  fruitiers  à  pépins  ou  à  noyaux,  de  l'Europe  centrale, 
réussissent  dans  le  Luxembourg. 

Le  fruit  populaire  de  la  vallée  de  la  Moselle  est  la  Prune  Quetsche  ; 
on  la  transforme  en  marmelade  ou  en  pruneaux,  pour  la  majeure 
partie  ;  le  surplus  est  destiné  à  la  distillerie. 

La  Reine-Claude  vient  après  ;  la  Mirabelle  est  plus  rare. 

Les  Cerises  de  Beaufort  et  de  Trintange  sont  renommées,  même 
au  delà  des  frontières. 

Le  Pêcher  est  une  culture  exceptionnelle,  particulièrement  en 
espalier,  grefïé  sur  Prunier. 

Les  Pommiers  et  les  Poiriers  à  cidre  sont  généralement  cultivés 
dans  la  partie  sud  du  pays.  Les  Pommiers  Trier'scher  Wein  Apfel, 
à  fruit  rouge  ou  à  fruit  blanc,  sont  plantés  sur  les  routes. 

Les  fruits  sont  li>Tés  au  pressoir  et  le  trop  plein  est  expédié 
aux  provinces  rhénanes,  qui  savent  les  utiliser. 


628  LUXEMBOURG 

Quant  aux  fruits  de  table  ou  à  deux  fins,  les  marchés  intérieurs 
sulliscnt  à  la  consommation  locale.  En  cas  d'abondance,  l'alambic 
transforme  en  eau-de-vie  les  produits  inférieurs. 

La  culture  forcée  de  la  Vigne  Frankenthal  se  répand  de  plus  en 
plus  chez  les  amateurs.  On  y  suit  la  méthode  belge. 

VI.  —  Floriculture  et  Rosiers. 

En  général,  les  horticulteurs  se  succèdent  de  père  en  fils.  Une  fois 
leur  apprentissage  fait  en  famille,  les  jeunes  gens  vont  se  perfec- 
tionner à  Metz  et  à  Paris.  Quelques-uns  stationnent  aussi  à  Gand  ou 
en  Angleterre,  mais  c'est  l'exception. 

Fleurs.  —  La  floriculture  a  toujours  été  en  honneur  au  Luxembourg. 

Il  y  a  bientôt  un  demi-siècle,  quatre  Luxembourgeois  en  renom 
aujoirrd'hui  :  Bové,  Linden,Funck  et  Schlim  ont  exploré  :  le  premier, 
le  Mont-Sinai,  l'Arabie  et  l'Algérie,  les  trois  autres,  l'Amérique  du 
Sud. 

En  1846,  Linden  et  Funck  avaient  établi  leur  jardin  d'importation 
à  Luxembourg,  grâce  aux  subsides  du  roi  de  Hollande,  Guillaume  IL 
Cependant,  trois  années  après,  ils  s'installaient  définitivement  à 
Bruxelles. 

Toutes  les  nouveautés,  plantes  et  arbustes  de  pleine  terre,  de  serre 
froide  ou  tempérée,  sont  cultivées  et  multipliées  dans  les  établisse- 
ments horticoles  du  Luxembourg.  La  serre  chaude  y  est  abandonnée 
depuis  environ  2.5  ans. 

Chercheurs  et  minutieux  dans  leur  profession,  les  horticulteurs 
luxembourgeois  pratiquent  le  semis  et  croisent  les  espèces  arbustives 
et  florales. 

En  1840,  H.  Backes  livre  au  commerce  de  beaux  Dahlias  inédits  : 
quatre  ans  après,  Willielra  produisait  des  Œillets,  des  Phlox  et  des 
Groseilliers  à  maquereau  ;  et  l'année  suivante,  de  bonnes  sortes 
d'Azalées  du  Pont  et  de  Rhododendrons  ;  parmi  ceux-ci,  la  variété 
Guillaume  II,  aujourd'hui  très  répandue. 

Le  premier  Pétunia  à  corolle  bordée  de  vert  est  dû  à  M.  Koltz 
(1862).  Le  journal  belge  V Illustration  horticole  s'est  empressé  de  lui 
réserver  les  honneurs  de  sa  publication. 

Peu  de  temps  après  (i854),  Backes-Jones  trouve  le  Rhododendron 
Triomphe  de  Luxembourg,  dont  le  coloris  foncé  n'a  guère  été  dépassé. 

D'autres  plantes  de  pur  agrément  se  sont  encore  modifiées  par  les 
soins  des  fleuristes  luxembourgeois. 


LUXEMBOURG  629 

La  floriculture  a  marqué  sa  progression  par  la  construction  de  serres 
et  d'orangeries.  Les  trois  serres  de  1809  sont  devenues  trente-deux, 
soixante  ans  plus  tard,  et  dépassent  aujourd'hui  ce   nombre. 

Les  fleuristes  tout  un  commerce  lucralit'  sur  place  ou  expédient  vers 
les  confins  de  la  Belgique  et  hors  frontières. 

Le  commerce  de  fleurs  coupées  est  des  plus  prospères.  La  mode 
des  couronnes  i'unéraires  et  des  bouquets  de  cérémonie  a  été  un  puis- 
sant stimulant  ;  les  fleurs  de  Nice  et  de  ses  environs  en  forment  la 
base  pendant  la  mauvaise  saison. 

Rosiers.  —  Les  Rosiers  constituent  une  des  richesses  horticoles 
du  Luxembourg.  Les  cultivateurs  et  leurs  produits  sont  avantageuse- 
ment connus  dans  tous  les  pays  civilisés. 

Lorsqu'en  i853,  M.  Kollz  importa  la  greffe  forcée  des  nouveautés 
de  Rosiers,  sur  le  sujet  dit  «  Manetti  »,  il  ne  se  doutait  guère 
du  précieux  service  qu'il  rendait  à  son  pays.  A  cette  époque,  on 
comptait  quelques  cultivateurs  de  Rosiers,  occupant  5  à  6  hectares  à 
peine.  En  ce  moment,  ils  sont  douze  rosiéristes  opérant  sur 
24  hectares  de  terrain,  où  ils  multiplient  plus  de  3, 000  variétés 
de  Roses. 

Les  principales  cultures  de  Rosiers  sont  établies  à  Luxembourg,  à 
Steinsel,  à  Diekirch,  à  Dommeldange,  à  Echternach,  à  Heisdorf,  au 
Limpertsberg. 

Les  forêts  du  pays  fournissent  les  sujets  à  haute  tige  pour  la 
multiplication  ;  les  basses  tiges  résultent  du  greff'age  sur  serais 
d'Eglantiers  importés  de  l'étranger.  La  greffe  se  pratique  en  plein 
air  ou  en  serre,  sur  tige  ou  à  ras  de  terre.  La  greffe  forcée  se 
fait  avec  les  Rosiers  nains. 

A  l'automne,  les  Rosiers  sont  déplantés  et  rentrés  dans  les  caves 
ou  souterrains,  parfaitement  agencés  et  éclairés,  où  ils  hiverneront 
et  seront  disponibles  pour  les  emballages  et  les  livraisons,  en 
tout  temps. 

Les  galeries  souterraines  des  établissements  Soupert  et  Notting  et 
des  frères  Ketten  nous  ont  paru  parfaitement  aménagées,  de  môme 
que  les  laboratoires  réservés  aux  semis  et  à  la  multii)lication  du 
genre  Rosier.  Ces  derniers  cultivateurs  ont  obtenu  par  le  semis, 
multiplié  et  mis  au  commerce  une  nouvelle  variété  d'Églantier 
qu'ils  ont  nommée  «  Sujet  Ketten  »,  et  qui,  par  sa  grande  vigueur  et 
la  rapidité  de  sa  croissance,  aurait  un  grand  avantage  sur  l'Eglantier 
sauvage. 

Le  traité  succinct  de  la  Culture  du  Rosier,  par  MM.  Ketten,  est 
écrit  consciencieusement. 


63o 


LUXEMBOURG 


Voici  la  nomenclature  de  bonnes  variétés  de  Rosiers,  obtenues  par 
les  horticulteurs  luxembourgeois. 


Rosiers  hybrides  remontants. 


Anna  Gerold,  1882. 

Bai'onnc  de  Blocliausen,  i885. 

Comte  Florimond  de  Bergëyck,  1880. 

Comtesse  Julie  de  Schulenburg,  1889. 

Docteur  Wilhelm  Neuberg,  1874. 

Duchesse  Antonine  dUrsel,  1884. 

Empereur  Alexandre  III,  i885. 

Empereur  du  Brésil,  1881. 

Eugène  Fiirst,  1876. 

Eugénie  Wilhelm,  1874- 

Florent  Pauwels,  1880. 

Fùrstin  Johanna  Auersperg,  1884. 

Gloire  de  l'Exposition  de  Bruxelles,  1890. 

Hélène  de  Luesmans,  1884. 

Joseph  Degueld,  1891. 


Joseph  Tasson,  i883. 

Lu  Mignonne,  187(3. 

Louis  Spath,  1877. 

Madame  dos  Santos  Yianna,  i883. 

Madame  Livia  Freege,  1872. 

Madame  Ph.  DewoUs,  1886. 

Madame  Pierre  de  Bejs,  188G. 

Marie  André,  1882. 

Panachée  de  Luxembourg,  1867. 

Président  Lenaerts,  i88'3. 

Prince  Charles  d  Arenberg,  1888. 

Princesse  Henri  des  Pays-Bas,  1868. 

Regierungsrat  Stockert,  1888. 

Théodore  Libcrtou,  1887. 


Rosiers  multiflores. 


Clara  Pfitzer,  1889. 
Clolilde  Soupert,  1890. 
Fihus  Strassneim,  1893. 
Hermine  Madèle,  1889. 
Kâte  Schultheis,  1887. 


Petite  Léonie,  1893. 
Princesse  Elisabeth  Lancelloti,  1893. 
Princesse  Henriette  de  Flandre,  1889. 
Princesse  Joséphine  de  Flandre,  1889. 
Princesse  ^Vill^clmiae  des  Pays-Bas,  1886. 


Rosiers  Thé. 


Albertlne  Borguet,  1894. 
Alexandrine  Danowski,  1894. 
Archiduchesse  Maria  Iminaculata,  1887. 
Baronne  Charles  de  Gargan,  1894. 
Charles  de  Franciosi,  1891. 
Christine  Mester,  1861. 
Comtesse  Anna  Thun,  1888. 
Comtesse  Caroline  Raczynski,  1886. 
Comtesse  Dusy,  1894. 
Comtesse  Eva  Starhemberg,  1891. 
Comtesse  Julie  Hunyadi,  1889. 
Comte  François  Thiin,  1894. 
Comtesse  Livia  Ziclij',  1894. 
Comtesse  de  Vitzthum,  1891. 
Directeur  C.  Bernard.  18S7. 
Docteur  Alph.  Schlumberger,  1894. 
Duchesse  Marie  Salviati,  1890, 
Emilie  Ylaberghs,  1S89. 
Erzherzog  Franz  Ferdinand,  1893. 
Fanny  Pauwels,  i885. 


Grand  duc  héritier  Guillaume  de 
Luxembourg,  1892. 

Grand  duc  héritier  Hilda  de  Bade,  189-2. 

Grande  duchesse  Adélaïde  de  Luxem- 
bourg, 1893. 

Gribahîo  Nicola,  1891. 

Gustave  Nadaud,  1890. 

Léon  XIII,  1893. 

Léonie  Osterrielh,  1893. 

Madame  la  Générale  Gourko,  1892. 

Madame  Magonette,  1889. 

Madame  Max  Singer,  1888. 

Prince  Prosper  d'Arenberg,  1881. 

Prince  Hussein  Kamil  Pacha,  1893. 

Princesse  de  Sarsina,  1891. 

Princesse  Julie  d'Arenberg,  i88d. 

Reine  Nathalie  de  Serbie,  188O. 

Souvenir  de  Ludmilla  Schulz,   1894. 

Thérèse  Lambert,  1888. 


Rosiers  hybrides  de  Thé. 


Bona  Weillschott,  1890. 

(;rand  duc  Adolphe  de  Luxembourg,  1892. 
Hortense  Montefiore,  1890. 
Jules  Dassonville,  1888. 
Julie  Weidmann,  i88i. 


Michel  Buehner,  1893. 
Madame  Emile  Âletz,  1893. 
Madame  de  Loelien  Sels,  1880. 
Princesse  impériale  du  Brésil,  1882. 


Rosiers  de  l'Ile  Bourbon. 


Bouquet  de  Vierge,  1874- 
Pomponnette,  1879. 


Robusta,  1878. 


♦î-^t(-!» 


LUXEMBOURG  63l 


VII.  —  Parcs  et  Pépinières. 

L'histoire  du  Luxembourg  relate,  lors  de  l'occupation  française, 
vers  Tan  X,  la  création  d'une  pcpinicre  d(''i)arlcincnlale,  d'après  les 
conseils  du  ministre  François  de  Xeui'cliàteau.  On  y  distribua  des 
végétaux,  et  particulièrement  des  graines  forestières  venues  do 
l'Amérique  du  Nord. 

Eu  iSa'i,  un  parc  paysager  fut  établi  par  le  comte  de  Villers  à  son 
château  de  Schrass,  avec  mie  pépinière  annexe  d'arbres  d'ornement, 
aussi  complète  que  possible  pour  l'époque. 

Mentionnons  encore  un  parc  important,  créé  en  1842,  au  pavillon 
royal  de  AValferdange.  C'était  un  Arboretum  luxembourgeois,  renfer- 
mant plus  de  1,200  espèces  ou  variétés  de  végétaux  ligneux.  Cepen- 
dant, à  partir  de  i845,  il  commença  à  décroître  ;  les  pépinières 
commerciales  se  multiplièrent  et  approvisionnèrent  les  boisements 
et  les  jardins  de   plaisance. 

Les  boulevards  et  les  routes  portent  encore  les  traces  des  arbres 
provenant  des  anciens  établissements  publics  ou  privés. 

Les  parcs  d'agrément  les  plus  récents  sont  dus  à  M.  Edouard 
André,  architecte-paysagiste  français.  Le  gouvernement  luxembour- 
geois l'a  chargé  des  travaux  de  plantations  sur  l'emplacement  des 
remparts  de  la  capitale.  La  population  indigène  et  les  étrangers 
s'accordent  à  reconnaître  la  valeur  des  paysages  créés  par  l'habile 
architecte,  admirablement  conçus  et  exécutés  avec  un  grand  art, 
comme  aspect  d'ensemble  et  comme  perspective.  Les  places,  les 
boulevards  et  les  larges  voies  urbaines  sont  généralement  plantés 
en  arbres  d'espèces  homogènes,  ou  de  deux  variétés  analogues, 
symétriquement  agencées  ;  par  exemple  l'Erable  plane  intercalé 
avec  ses  variétés  à  feuilles  pourpres,  se  font  valoir  tout  en  égayant 
la  promenade.  Cette  division  nouvelle  de  la  ville  et  de  ses  environs 
provient  du  môme  plan  d'ensemble,  qui  a  compris  également  le 
lotissement  des  terrains  à  bâtir,  aux  endroits  où  s'élevaient  les 
anciennes  fortifications  qui  furent  démolies,  en  vertu  du  traité  de 
Londres,  à  partir  de  1871. 

Ces  travaux  d'embellissement,  si  intéressants  et  si  utiles,  ont  été 
largement  récompensés  par  raccroissement  de  richesses  qu'ils  ont 
apporté  au  Grand-Duché,  et  la  population  tout  entière  les  a  accueillis 
avec  joie.  Non  seulement  la  ville  et  son  antique  ceinture  fortifiée  ont 
été  transformées  en  un  parc  pittoresque,  avec  des  rochers  à  pic  qui 
s'élancent  parfois  à  100  mètres  au-dessus  des  vallées  de  l'Alzette  et 


632  LUXEMBOURG 

de  la  Pétrusse,  mais  les  anciens  forts  détachés  autour  de  la  place 
ont  vu  leurs  abords  embellis  par  des  plantations  forestières  qui 
s'accordent  harmonieusement  avec  le  paysage  environnant.  Cette 
rénovation  de  Luxembourg,  poursuivie  ainsi  avec  persévérance  par 
les  ministres,  MM.Yannerus  et  Eyschen,  qui  se  sont  succédé  à  la  tête 
du  Gouvernement,  et  se  sont  assuré  les  conseils  de  M.  André  et 
l'aide  des  habiles  ingénieurs  des  travaux  publics,  a  eu  les  plus 
heureux  résultats  artistiques  et  économiques. 

On  peut  également  citer,  comme  provenant  de  la  même  direction, 
les  beaux  parcs  de  la  Fondation  Pescatore  et  de  l'établissement 
thermal  de  Mondorf,  dessinés  également  par  M.  André. 

Quoique  étendues  sur  une  surface  totale  de  loo  hectares,  bien 
ordonnées  et  produisant  plus  de  600,000  sujets,  les  pépinières  du 
Grand-Duché  sont  loin  de  suilire  aux  besoins  du  pays. 

Les  principales  exploitations  sont  situées  à  Clausen-Luxembourg, 
Sandweiler,  Heisdorf,  Eehternach,  Diekirch,  Dommeldange,  Vichten, 
Bereldange,  et  l'éducation  des  végétaux  de  terre  de  bruyère  à 
Clausen-Luxembourg,  maisons  Wilhelm  et  Backes.  Un  progrès 
sensible   s'est  manifesté  dans  ces  divers  établissements. 

La  production  en  grand  des   arbres  formés  date   de    i855. 

La  pépinière  comprend  les  arbres  à  fruits  de  table,  de  pressoir,  de 
séchage  et  de  distillation  ;  les  arbres  et  arbustes  d'ornement  ou 
d'avenue,  les  conifères  et  les  plants  forestiers. 

Neuf  pépinières  forestières,  fondées  par  l'État,  fournissent 
annuellement  de  6  à  9  millions  de  semis  et  repiquages  au  service 
du  reboisement. 

Les  principales  essences  comprennent  les  Chênes,  Hêtres,  Frênes, 
Bouleaux,  Charmes,  Tilleuls,  Merisiers,  Ormes,  Saules,  Peupliers, 
Robiniers;  les  Sapins,  les  Pins,  les  Mélèzes. 

Quant  aux  jeunes  replants  de  première  éducation,  destinés  à 
l'établissement  de  pépinières  d'exploitation,  en  espèces  d'utilité  ou 
d'ornement,  le  Luxembourg  est  encore  tributaire  de  la  France  pour 
ses  approvisionnements. 


'y^0^ 


MEXIQUE 


i,946,3oo  kilomètres  carrés.  —   ii,5oo,ooo  hal)itaiits. 

I.  —  Action  de  l'Etat.  —  Enseignement  agricole. 

L'enseignement  agricole  et  horticole  a  été  réorganisé  au  Mexique 
par  une  loi  du  i5  février  i883,  qui  a  placé  cet  enseignement  sous  la 
direction  du  Miuistci'c  des  Travaux  pul)lic.s. 

L'Ecole  nationale  d'agriculture  de  Mexico  admet  rhorticulture 
et  la  sylviculture  à  son  programme.  Les  cours  durent  sept  années  ; 
presque  tous  les  élèves  sont  internes.  Les  champs  d'expériences 
forment  le  complément  pratique  des  leçons  du  professeur.  La  majorité 
des  Etats  se  ressent  des  bienfaits  de  l'institution. 

Le  Gouvernement  propage  les  végétaux  utiles  et  encourage  leur 
plantation.  Il  a  fait  distribuer  aux  stations  d'essais  des  semences  et 
des  plants  d'espèces  destinées  à  retenir  les  dunes  et  les  sables  des 
côtes  maritimes,  et  à  assainir  les  régions  insalubres. 

II.  —  Productions  alimentaires. 

La  climatologie  mexicaine  est  très  variée,  ainsi  que  la  géologie, 
d'où  la  division  en  terres  chaudes,  terres  tempérées,  terres  froides  ; 
leur  action  rejaillit  sur  la  production  elle-même. 

La  farine  de  Mais  triturée,  manipulée,  assaisonnée  de  sel  et  de 
piment  compose  la  «  Tortilla  »  parfois  associée  aux  Haricots, 
et  constitue  la  nourriture  principale  de  la  population. 

Les  Pommes  de  terre,  les  Tomates,  les  Patates,  les  Pois,  les 
céréales,  et  autres  cultures  potagères  sont  installées  seulement  à  la 
portée  des  villes  et  des  ports  de  mer. 

Partout,  le  Haricot  et  le  Piment  dominent  dans  les  cultures.  Ce 
sont  plutôt  les  indigènes  qui  exploitent  le  potager,  alors  que  la 
population  eui'opéenue  ou  métisse  tient  la  pépinière  et  les  fleurs. 


634  MEXIQUE 

La  Chayote  «  edule,  Sechiura  »,  Gucurbitacée  indigène,  fournit,  par 
hectare,  plus  de  cent  mille  fruits  à  la  consommation,  ayant  une  racine 
féculente  et  de  jeunes  pousses  alimentaires. 

Les  fruits  les  plus  répandus  sont  les  Avocats,  les  Bananes,  les 
Mangues,  les  Grenades,  les  Goyaves,  les  Oranges,  les  Plaquemines, 
la  Bibace,  le  Coco,  les  Mamméies  et  les  principaux  fruits  de  l'Europe. 

Les  horticulteurs  sont  en  relations  avec  leurs  confrères  européens 
ou  des  Etats-Unis,  et  ne  manquent  pas  d'améliorer  les  collections 
destinées  à  la  vente  des  sujets  de  pépinières. 

Le  Cacao  de  Soconisco  et  de  la  province  de  Tabasco  est  réputé, 
surtout  le  premier,  qui  fait  l'objet  de  plusieurs  récoltes  dans  l'année. 

Le  Café  des  zones  chaudes  ou  tempérées  jouit  de  la  même 
réputation,  surtout  les  récoltes  d  "Uruapam  (rival  du  Moka),  de 
Colima,  de  Goahuila,  de  Ghihuahua,  de  Gordova,  d'Orizaba,  de 
Ghiapas.  II  en  est  exporté  pour  vingt-six  millions  de  francs. 

On  a  calculé  qu'une  plantation  de  100,000  plants  de  Gaféier,  y 
compris  l'achat  du  terrain,  des  bœufs  et  du  matériel,  coûte  près  de 
18,000  fr.  ;  mais  à  la  troisième  année,  chaque  sujet  peut  rapporter 
25o  grammes  de  fruits  par  an,  et  ensuite  5oo  grammes,  au  minimum. 

La  Ganne  à  sucre  se  plait  sur  les  côtes  et  dans  les  terres  chaudes, 
particulièrement  dans  les  États  de  Tabasco  et  de  Morelos. 

La  température  des  États  de  Ghiapas,  d'Hidalgo,  de  Galisco, 
d'Oajaca  et  de  Vera-Gruz  est  favorable  à  la  Vanille.  L'exportation 
des  gousses  s'élève  à  cinq  millions  de  francs. 

Aussitôt  son  affranchissement,  le  Mexique  a  cultivé  la  Vigne,  et 
l'arbrisseau  a  pris  pied  dans  les  États  d'Aguascalientes,  Ghihuahua, 
Goahuila,  Hidalgo,  Puebla,  Zacatecas  où  il  produit  d'excellents  vins. 

Une  usine  à  conserves  de  légumes  et  de  fruits  s'est  installée  avec 
succès  au  Mexique,  pour  utiliser  le  trop  plein  des  récoltes. 

III.  —  Productions  industrielles. 

En  tète  des  textiles,  nous  plaçons  l'Agave,  pour  sa  rusticité,  sa 
facile  propagation  et  son  rendement  en  filasse  et  en  boisson. 

Son  exploitation  date  de  1860  ;  depuis,  elle  a  gagné  tous  les  Etats. 

LeYucatan  compte  40,000  hectares  peuplés  de  64  millions  de  plants 
d'Agave  «  Maguey,  Ilencquen,  Lechuguilla  »,  qui  constituent  la 
richesse  du  pays.  En  1889,  le  Trésor  mexicain  encaissait  une  somme 
de  76  millions  de  francs  par  l'exploitation  de  cette  Amaryllidée. 

La  plante  approvisionne  l'industrie  des  cordages,  des  hamacs,  des 
étoffes  grossières,  et  le  tronc  brusquement  privé  de  son  axe  floral, 


MEXIQUE  635 

au  moment  où  répanouissement  de  milliers  de  corolles  se  prépare, 
fournil  un  suc  abondant  qui  deviendra  une  boisson  populaire,  le 
Poulqué,  célèbre  surtout  dans  la  plaine  de  Apanc,  état  de  Tlaxcala. 

Les  Anglais  en  tirent,  par  distillation,  le  «  Mexican  Gin  ». 

L'eau-de-vie,  Mezcal,  du  district  de  Tequila  (Jalisco),  est  en  renom. 

Le  Cotonnier  se  plaît  à  Tintérieur  et  sur  le  littoral  des  deux 
Océans.  Son  exploitation  est  prospère  dans  les  Etats  de  Ghiliuahua, 
Goahuila,  Nuevo-Leon,  Durango,  Vera-Gruz.  La  réputation  est  allée 
au  Goton  d'Alcucingo,  état  de  Guerrero,  dont  la  fibre  atteint  o"»  o3'j, 
alors  que  celui  de  Simojovel,  état  de  Gliiapas,  reste  à  o""  026.  Au 
total,  la  production  du  Goton  atteint  45  millions  de  kilogrammes. 

La  Ramie,  sur  un  sol  frais,  irrigable,  a  vu  exporter  en  Angleterre 
sa  fibre  fine,  soyeuse  et  brillante,  pour  70  millions  de  francs. 

Le  Bromelia  «  Pita  »,  en  Oajaca,  est  livré  à  la  corderie. 

Les  textiles  ont  une  brousse  recherchée  par  les  fabricants  de 
brosses,  de  balais  et  tapis.  Le  Zacaton,  «  Ghiendent  du  Mexique  », 
embarque  à  Yera-Gruz  i,5oo,oookilogr.,  représentant  260,000  piastres. 

Le  Mûrier  se  propage,  pour  l'élevage  des  vers  à  soie,  dans  les 
États  de  Jalisco  et  de  Puebla. 

La  région  Sud  est  propice  au  Myroxilon  ou  Bananier  du  Salvador  ; 
le  fruit  à  peine  mûr,  tranché,  séché,  écrasé,  donne  une  farine  qui 
se  transforme  en  bon  aliment,  comme  le  pain. 

Autour  de  Puebla  et  de  Mexico  croît  un  Polystacliia  «  Varennea  »  ; 
son  bois  fournit  un  suc  astringent  et  médicinal  ;  puis  un  Rocouyer 
tinctorial,  et  le  gigantesque  Fromager  «  Bombax  Geiba  ». 

Les  États  mexicains  produisent  diverses  substances  utilisées  en 
médecine  :  le  Tamar  indien,  le  Jalap,  extrait  du  «  Gonvolvulus 
Jalapa  »,  l'Anacahuite  du  «  Gordia  Boissieri  »,  le  Copal,  du  Liqui- 
dambar  et  le  Baume  du  Pérou,  le  Quinquina,  la  Salsepareille,  etc. 

Après  la  Havane,  le  Tabac  du  Mexique  est  le  plus  vanté.  Sa  culture 
s'étend  dans  les  États  de  Tabasco,  Oajaca,  Guerrero,  Golima  et 
Vera-Cruz,  où  il  rapporte  2,000  kilogr.  de  feuilles  par  hectare. 
L'exportation  annuelle  s'élève  à  six  millions  de  francs. 

IV.  —  Floriculture. 

Par  sa  flore  naturelle  ou  adoptive,  le  Mexique  se  suffit,  en  matière 
de  floriculture.  D'abord,  on  y  trouve  une  série  d" arbres  d'ornement, 
au  feuillage  ample  et  délicat,  à  la  floraison  printanière  ou  tardive  et 
cpii,  plus  d'une  fois,  ont  tenté  nos  explorateurs.  Nos  jardins  d'hiver 
et  nos  orangeries  en  gardent  le  souvenir  agréable. 


63G  MEXIQUE 

N'y  a-t-il  pas  aussi  des  myriades  d'arbustes  et  de  plantes  qui 
sont  venues  décorer  nos  serres  et  nos  parterres  ?  Là-bas,  la  montagne 
ou  la  plaine,  le  rivage  des  eaux  ou  la  lave  volcanique  du  Popocatepetl, 
le  sous-bois  ou  la  steppe,  la  plaine  des  Llanos  ou  le  jardin  de 
l'Hacienda  n'ont-ils  pas  été  fouillés  à  plusieurs  reprises?  xS'avons- 
nouspas  hérité  de  fleurs  charmantes,  aux  coloris  brillants  ou  tendres, 
comme  Achimenes,  Agérates,  Alonzoas,  Capucines,  Commelines, 
Cosmos,  Cuphéas,  Enothères,  Gaillardes,  Galanes,  Lobélias,  Lupins, 
Mauves,  Pentstémons,  Rudbeckias,  Sauges,  Tournefortias? 

On  y  trouve  des  Fuchsias,  des  Verveines,  des  Lantanas,  des 
Bégonias,  la  Tubéreuse  embaumée  et  le  Stévia  délicat,  pour  bouquets, 
l'originale  Tigridie,  des  Morelles,  des  Séneçons,  le  Choisya,  les 
volubiles  Cobéas,  les  Ipomées,  Maurandias,  Minas,  les  Oxalides, 
Tagètes,  les  Sanvitalias  à  bordure,  et  toutes  ces  Cactées  plus 
monstrueuses  les  unes  que  les  autres,  et  le  Zinnia  qui  a  doublé  les 
ligules  de  son  plateau  ou  rapetissé  sa  taille,  imitant  en  cela  le 
Dahlia,  notre  plus  riche  conquête  florale  au  Mexique.  Du  Jardin 
botanique  de  Mexico,  le  Dahlia  a  fait  son  entrée  en  France  pendant 
l'année  1789,  avec  les  «  idées  nouvelles  ».  Mais  comme  notre 
Composée  a  changé  sa  toilette,  agrémenté  sa  parure  ;  comme  sa  tête 
est  devenue  humble  ou  altière  ! 

Admirons  encore  l'Agave  qui,  d'une  souche  charnue  aux  aiguillons 
menaçants,  lance  un  candélabre  floral  épanouissant,  à  12  ou  i5  mètres 
de  hauteur,  plus  de  26,000  corolles  blanc,  jauue  verdàtre,  et  donne 
un  cachet  pittoresque  au  paysage  ! 

V.  —  Forêts. 

Les  immenses  forêts  du  Mexique  sont  peuplées  d'essences  de  haute 
futaie,  riches  et  variées.  Les  principaux  massifs  sont  situés  sur  les 
territoires  de  Chiapas,  Coahuila,  Colima,  Nouveau-Leon,  Tabasco, 
Tamaulipas,  Vera-Cruz,  Yucatan.  Les  Conifères  n'y  manquent  pas, 
témoin  les  nombreuses  espèces  de  Pins  importées  en  Europe  par 
l'explorateur  Benedict  Rœzl,  de  Prague. 

Les  bois  sont  employés  par  le  génie  maritime  ou  civil,  pour  la 
construction,  le  charronnage,  l'ébénisterie,  ou  ils  alimentent  les 
exploitations  de  résine,  de  gomme,  de  caoutchouc,  de  bois  de 
teinture,  etc. 

L'exportation  des  bois  est  évaluée  à  dix  millions  de  francs. 


""^^ 


MONACO 


-s-*-s 


i5o  hcclares.   —  10,000  liabilanls. 


La  Principauté  tic  Monaco  nest  pas  un  pays  horticole  proprement 
dit,  c'est-à-dire  que  l'Iiorticulture  n'y  est  guère  exploitée  ni 
exploitante  ;  mais  son  climat  exceptionnel  favorise  l'existence  de 
végétaux  rares  ou  peu  connus  sous  une  latitude  moins  généreuse. 

Nous  passerons  en  revue  les  arbres  fruitiers,  puis  les  végétaux 
d'ornement  qui  se  développent  librement  sous  cette  température 
qui  descend  rarement  à  0. 


I.  —  Arbres  Fruitiers. 

Bornons-nous  aux  genres  principaux  : 

L'arbre  par  excellence  de  la  Principauté,  le  Citronnier,  qui 
réclame,  à  Nice,  l'abri  d'un  mur,  vient  ici  en  plein  vent  dans  les 
situations  al)ritées.  De  Monaco  à  Menton,  le  Citron  se  conserve 
parfaitement  après  la  cueillette  et  se  prête  à  l'exportation. 

Le  Citron  «  Verdami  »  ou  d'été  est  l'objet  de  préférences  de 
l'acheteur.  Le  commerce  des  Etats-Unis  en  fait  foi. 

Le  surchoix  est  vendu  de  20  francs  à  3o  francs  le  mille  de  fruits, 
alors  que  l'ordinaire  ne  dépasse  guère  de  5  à  10  francs. 

Un  Citronnier  rapporte  plusieurs  centaines,  et  souvent  plusieurs 
milliers  de  fruits  chaque  année. 

L'Oranger  à  fruit  doux  produit,  en  bonnes  conditions,  jusqu'à 
6,000  oranges,  au  prix  indiqués  pour  les  Citrons. 

L'Orange  dite  de  Portugal  est  la  plus  ré])andue  pour  le  fruit  et  la 
fleur,  alors  que  le  Bigaradier  a  les  préférences  du  négociant  en  (leurs 
à  distiller  et  en  zeste  de  fruits  amers. 


638  MONAtO 

Le  Bergamotier  garde  son  rôle  de  plante  à  parfums,  et  le  Manda- 
rinier a  trouvé,  là.  le  milieu  favorable  à  la  finesse  du  fruit. 

Le  Figuier  est  l'objet  de  l'industrie  locale  des  Figues  sèches  qui 
entrent  pour  une  bonne  part  dans  l'alimentation.  La  Figue  violette,  à 
deux  récoltes,  est  la  plus  répandue. 

Le  Plaqueminier  et  le  Bibacier  du  Japon  mûrissent  leurs  fruits, 
ceux-là  à  l'automne,  ceux-ci  au  printemps,  entre  la  saison  desquels 
se  passe  cette  période  de  la  fièvre  de  l'or,  qui  permet  à  la  Banque 
de  la  Société  des  bains  de  mer  de  Monaco  de  se  charger  de  l'entretien 
du  territoire  monégasque. 

L'Olivier,  source  de  revenus  pour  les  riverains  de  la  Méditerranée, 
prend  de  l'envergure  sur  les  flancs  des  collines,  ou  se  sustente  en 
plaine  de  la  culture  engraissée  des  céréales  et  des  légumes. 

Cet  arbre  fleurit  en  mai,  ses  fruits  mûrissent  huit  mois  plus  tard  ; 
cependant  des  propriétaires  récoltent  l'Olive  à  l'arrière  -  saison, 
espérant  la  trouver  plus  riche  encore  en  principes  oléagineux. 

La  variété  Picholine  est  très  répandue.  La  Salierne,  plus  rougeâtre, 
préfère  les  terres  caillouteuses  ou  calcaires. 

Le  Pêcher  produit  en  plein  vent  de  beaux  et  bons  fruits,  depuis 
que  les  Pêches  «  molles  »  ou  à  noyau  libre  sont  venues  remplacer 
les  fruits  durs,  et  peu  juteux. 

L'Abricotier  fournit  à  la  ménagère  de  précieuses  ressources  pour 
les  conserves  et  les  compotes. 

La  Cerise  et  la  Prune  vont  au  marché  ou  restent  à  la  maison,  pour 
la  consommation  journalière  ou  les  conserves. 

Les  Noix  et  les  Noisettes  ne  sont  pas  très  répandues,  quoique  de  bon 
rapport. 

Les  Poires  et  les  Pommes  ont  de  belles  variétés  pour  les  desserts 
d'hiver... 


II.  —  Végétaux  d'ornement. 

La  mode  de  visiter  Monaco  et  d'y  séjourner  l'hiver,  qui  a  gagné 
les  heureux  du  monde  et  du  demi-monde  de  tous  les  États  civilisés, 
a  fait  naître,  dans  l'esprit  de  l'Administration  de  la  Principauté, 
l'idée  d'ofl'rir  un  séjour  enchanteur  à  la  population  cosmopolite 
sérieuse...  ou  légère,  qui  se  renouvelle  chaque  année. 

D'où  l'origine  des  splendeurs  de  Monte-Carlo. 

Le  parc  de  Monte-Carlo  est  un  véritable  Jardin  d'acclimatation. 


MONACO  63^ 

Son  créateur,  M.  Edouard  André,  l'émincnt  paysagiste  français,  a  su 
lui  unprinier  le  cachet  d'un  paysage  tropical,  au  milieu  des  splendeurs 
d'une  végétation  exotique,  unique  en  Europe. 

Les  chefs  jardiniers  «pii  se  sont  succédé  depuis  l'achèvement  des 
travaux  neufs,  en  1882,  ont  continué  l'œuvre  du  maître  et,  chaque 
année,  des  espèces  nouvelles  viennent  s'ajouter  aux  plantations  de 
fond  qui  ont  acquis  déjà  de  nobles  proportions. 

Nous  donnons  ci-après  une  liste  somuiaire  des  genres  qui  ont  le 
mieux  répondu  aux  espérances   de  leurs  propagateurs. 
Abelia.  —  Se  couvrant  de  cliarmantes  fleurs  hlanc  rosé. 
AnuTiLOx.  —  Dune  vigueur  étonnante   et  portant  de  nombreuses 
clochettes  ivoire,  ambre,  orange  ou  Terre  de  Sienne  brûlée 
Acacia.  -  A  part  les  Acacia  ciiltrifonnis,  dealbata,  glaucescens, 
qui  se  développent  mieux  à  Cannes  sur  le  gneiso  et  le  granit, 
cet  abrisseau  élégant  réussit  dans  la  principauté. 
Agapanthe.  —  Plante  décorative,  aux  corymbes  bleu  de  Sèvres 
Agathea.  -  Petite  Composée  du  Cap,  à  fleur  bleue,  pour  rocailles 

et  bordures. 
Agave.  —  AmaryUidée  naturalisée  à  Monaco,  où  elle    forme  des 

haies  impénétrables  pour  les  jardins  qu'elle  entoure. 
Agnostus.  —  Protéacée  australienne  fleurissant  à  Monaco. 
Akebia.  —  Liane  à  fleurs  violet  prune,  parfumées,  portant  fruit. 
Aloe.  —  Liliacée  du  Cap,  décorative  sur  les  talus  et  les  rochers. 
Alpixia.  —  Jolie  Scitaminiée,  originaire  du  Bengale. 
Alsophila.  —  Fougère  vigoureuse,  à  l'ombre  des  grands  arbres 
Ampélopsis.   -   Pour    tapisser  les    murailles;   variétés  à  feuilles 

persistantes,  rustiques,  à  Monaco. 
Aralia.  -  Beaux  arbres  et  arbustes  isolés.  L'Aralia  de  Humboldt 

est  un  des  plus  beaux  de  la  Principauté. 
Araucaria.    —    Quels    exemplaires    majestueux    les    jardins    de 
Monte-Carlo  exhibent  parmi  les  Araucaria  BidwilU,  Cookii, 
exeelsa,  Miilleri! 

L'Araucaria    de    Bid^àll    semblerait    préférer    les    sols 

granitiques  de  Cannes  et  d'Antibes. 
Asclepias.  -  L'espèce   dite  de  Curaçao    est    brillante    dans    son 

épanouissement  abondant  et  renouvelé. 
Balaxtium.  —  Fougère  arborescente  qui  devient  relativement  gigan- 

tesqne  sous  bois,  à  l'abri  du  mistral  et  des  vents  de  mer; 

décorative  au  premier  chef. 
Bambusa.  -  La  série  des  Bambous  et  des  genres  similaires  donne 

au  rivage  méditerranéen  un  cachet  d'élégance  et  de  légèreté 

qui  s'harmonise  avec  les  sites  natm-els  de  la  Principauté, 


64o  MONACO 

Bextiiamia.  —  Bel  arbre  moyen,  toujours  vert,  originaire  duNépaul, 

digrne  de  son  surnom  «  arbre  aux  fraises  ». 
BouGAixviLLEA.  —  Arbrisseau  volubile   du    Brésil,  resplendissant 

par  ses  bractées  colorées  de  violet  brillant. 
BouvARDiA.   —   Une   ressource   pour  les   bouquetières  ;  charmante 

Rubiacée  redoutant  les  saisons  froides  et  humides. 
Brauea. — Palmiers  de  moyenne  stature,  de  bel  effet  sur  les  pelouses, 

d'abord  le  Brahea  mexicain  Roezli. 
BucKLANDiA.  —  Magnifique  Hamamélidée,  à  beau  feuillage. 
Cacalia.  —    Plante    succulente,    destinée    aux    endroits    secs    ou 

abruptes. 
Callistemox.  —  Myrtacée  à  fleurs  écarlates,  pour  les  situations  et 

les  terres  légères. 
Gamellia.  —  Superbe  à  l'abri  du  mistral,  des  vents  d'Est  et  de  la 

brise  marine,  sa  fleur  est  la  parure  des  dames  lors  de  la 

saison  des  fêtes. 
Cassixe.  —  Rustique,  de  l'Afrique  du  Sud  ;  lent  à  se  développer. 
Casuarixa.  — Arbre  svelte,  disposé  en  avenues  abritées  des  vents. 
Cereus.  —  Série  de  Cactées  mexicaines  utilisables  dans  les  étriers 

et  les  anfractuosités  des  rochers  et  les  sites  arides. 
Gestrum.  —  Jolie  Solanée,  à  receper  après  la  fleur  passée. 
Ghoisya.  —  Bonne  conquête  mexicaine,  à  ondjclle  blanc  de  lait. 
Ghorizema.  —  Gharmant  petit  buisson  florifère,  orange  et  pourpre. 
GixxAMOMUM.  —  Arbre  moyen  toujours  vert,  à  feuillage  parfumé. 
Glerodexdrox.  —  Plante  à  riche  floraison  écarlate. 
Gliaxthus.  —  Plante  sarmenteuse  ;  fleurs  ponceau,  en  crête  de  coq. 
GoccuLUS.  —  Ornemental  par  son  feuillage  persistant. 
GoLLETiA.  —  Arbuste  pour  haies  défensives. 
GopuosMA.  —  Rubiacée  indemne  du  ravage  des  insectes. 
GoRREA.  —  Arbuscule  australien,  à  fleurs  tubuleuses. 
Goryxocarpus.  —  A  fruit  comestible,  pour  expositions  chaudes. 
GoTYLEDOx.  —  Pittoresque,  pour  rocailles. 

Dammara.  —  Gonifère  d'assez  bonne  réussite,  aspect  particulier. 
Dasyliriox.  —  Décoratif  au  premier  plan,  ou  en  vase  de  jardin. 
Datura.  —  Solanée  ornementale,  de  culture  facile,  à  grand  efi'et. 
Desfoxtaixea.  —  Toujours  vert,  à  fleurs  jaunes  et  rouges. 
Diosma.  —  Goquet  arbuscule,  floraison  mignonne. 
DoRYAXTiiES.  —  Amaryllidée  australienne   aux    grandes   panicules 

rouges,  à  efi'et  dans  les  escarpements  et  les  riches  sols. 
Drac.exa.  —  Liliacée  à  isoler  ;  quelques  espèces,   rubra,  congesta, 

aiistraliH,  cannœfoUa,  sont  déjà  bien  connues. 
EcHiuM.  —  Destiné  aux  parties  rocailleuses  et  chaudes. 


MONACO  (3^j 

Eriockpiialis.  —  Joli  petit  arhuslo  lloriixMul.  de  premier  plan. 

EscALLOMA.  —  Plusieurs  espèces  dune  grande  dislinction  (lorale. 

Eucalyptus.  —  A  Monaco  et  ses  alentours,  dans  un  sol  jn-olond, 
certains  Eucalyptus  prennent  des  proportions  gigantesques, 
et  peuvent  rendre  des  services  à  l'hygiène  et  à  l'industrie. 

EuGEN'iA.  —  Superbes  arbustes  verts,  fleurissant  et  fructifiant  bien. 

Ficus.  —  Arbres  d'ornement,  toujours  verts,  qui  prennent  une 
envergure  extraordinaire  et  deviennent  pittoresques 
d'allures,  par  exemple  le  Ficus  Roxburghii. 

Gardexia.  —  Arbrisseau  d'un  bon  rapport  par  la  vente  des  fleurs. 

Grevillea.  —  Protéacées  ornementales  par  leur  feuillage  élégant  et 
leur  épis  de  fleurs  printanières. 

Habrothamnus.  — Buissonneux  et  décoratifs  dans  leurs  inflorescences 
purpurines  ou  violettes. 

Hakea.  —  Curieux  par  leur  floraison  étrange.  Famille  des  Protéacées. 

Illicium.  —  Magnoliacée  d'un  bon  eflet,  fournit  l'Anis  étoile. 

locHROMA.  —  Solanée  mexicaine,  fleurissant  à  l'automne. 

Jasminum.  —  Végétaux   rustiques,    de  floraison   suave,    recherchés 

pour  l'ornementation  des  jardins  et  l'industrie  des  fleurs. 
JuB.ïA.  —  Superbe  Cocotier  du  Chili,  à  tronc  énorme. 
JusTiciA.  —  Robuste  buisson  floral,  à  bouquets  blancs  et  verts. 
Kennedya.  —  Petites  lianes  australiennes  se  couvrant  de  fleurs  au 

printemps. 
Laguxea.  —  Malvacée  arborescente  pour  les  terres  argileuses. 
Lantana.  —  Yerbénacées  arbustives  ;  floraison  à  grand  eflet. 
Laurus.  —  Série  d'arbres  à  feuillage  persistant  et  aromatique. 
Leucodendrox  etLEucopoGox.  —  Superbes  aux  expositions  chaudes. 
LopEziA.  —  Plante  sous-frutescente,  fleurissant  en  hiver. 
Macadamia.  —  Petit  arbre  ornemental  et  fruitier  en  même  temps. 
Maxdevillea.  —  Jolie  liane  à  floraison  estivale,  parfumée. 
Medeola.  —  Yolubile  et  voisin  de  l'Asperge,  aspect  léo-er. 
Melaleuca.— Myrtacées  au  feuillage  fln,  recherchées  parles  fleuristes. 
Mesembryanthemum.  —  Ficoïdes,  plantes  formant  des  tapis  gazon- 

nants,  à  belles  fleurs  pendant  l'été,  au  soleil. 
Metrosideros.  —  Sujets  à  isoler  ;  floraison  printanière,  agréable. 
MûHLENBECKiA.    —    Grimpant    ou    gazonnant,    feuiUes    vertes    et 

brunes. 
Musa.  —  De  superbes  proportions;  réclame  des  arrosages  fréquents. 
Myoporum.  —  Agréable  en  haie,  en  corbeille,  en  bordure. 
OsTEOSPERMUM.  —  Fleurissant  en  hiver  par  grappes  d'un  jaune  fin. 
Persea.  —  Lauriuce  produisant  l'Avocat  ou  Poire  des  tropiques. 
PuiLODEXDRON.  —  Aroïdécs  grimpantes,  à  fruits  comestibles. 

41 


642  MONACO 

PiiYLLAKTiiRON.  —  Bigiioniacéc  toujours  verte,  à  fruits  comestibles. 
PiTTOSPORUM.  —  Robustes:  feuilles  persistantes  :  fleurs  odorantes. 
PoiNSETTiA.  —  Coloi'is  éclatant  des  bractées  ;  Euphorbiacée. 
PoLYGALA.  —  Élégants  et  floribonds,  ne  craignent  pas  la  sécheresse. 
PsiDiUM.  —  Le  Goyavier,  produisant  des  fruits  agréables  au  goût. 
Ravexala.  —  Humus  au  pied,  chaleur  en  tète,  situation  privilégiée. 

Dite  Musacée,  «  larbre  du  voyageur  »,  de  Madagascar. 
RosA.  —  Les  mêmes  variétés  signalées  dans  la  campagne  de  Nice. 
Salvia.  —  Dun  grand  eftct,  en  corbeille  ou  sur  pelouse. 
SoLAXUM.  —  Bonne  série  de  plantes  décoratives  par  leur  beau  feuillage. 
ScHiNUS  Molle.  —  Arbre  d'avenue,  dune  extrême  élégance  par  son 

feuillage  ailé  et  ses  grappes  rose-corallin,  qui  seront  utilisés 

dans  les  bouquets  et  les  corbeilles  d'hiver. 
Sparmaxnia.  —  Tiliacée  rustique,  ramifiée,  peu  diflicile  sur  le  sol  ; 

de  belle  expansion  foliacée  ou  florale. 
Stadmanxia.  —  Sapindacée  australienne,  à  feuilles  persistantes. 
Stal'ntoxia.  —  Rameaux  verts  grimpant  autour  des  tiges  d'arbres. 
Stephaxotis.  —  Asclépiadée  volubile,  fleurs  blanches  pour  bouquets. 
Sterculia  et  Brachychitox.  —  Grands  arbres,  précieuse  ressource 

pour  les  squares  et  les  places  publiques. 
Strelitzia.  —  Magnifique  Musacée  du  Cap,  à  isoler. 
Tacsoxia.  —  Passiflores  ligneuses,  grimpantes,  floribondes. 
Templetoxia.  —  Superbe  en  fleurs,  et  ne  redoutant  pas  les  vents. 
Testudixaria.  —  Dioscorée  curieuse  par  son   rhizome    à  facettes. 
ToDEA.  —  Fougère  originale  par  son  tronc  court,  noirâtre,  rugueux. 
Veronica. —  Floraison  abondante  et  prolongée  ;  épis  blancs,  carnés, 

lilas,  rouge,  violet,  sur  un  feuillage  vert  et  lisse. 
\ViGAXDiA.    —   Buissonnant   après  recepage  ;  fleurs   violettes  d'un 

grand  eflet. 
Yucca.  —  Toute   la    série  trouve   sa  place    sur  les    pelouses,   les 

rocailles,  les  terrasses  et  les  terrains  déclives. 
Zamia. —  Cycadées  d'un  60*61  pittoresque,  exigeant  un  bon  sol  et  une 

situation  chaude. 
Etc. 

Tous  ces  végétaux  réclament  l'abri  de  la  serre  au  nord  de  la  région 
méditerranéenne . 


^ 


^ 


NORVEGE 

326,422  kilomètres  carrés.  —  2,oo5,ooo  habitants. 

— — s-^2 — — 


I.  —  Situation.  —  Enseignement. 

Quoique  placée  sous  la  latitude  glaciale  du  Groenland  et  du 
Labrador,  où  peuvent  à  peine  vivre  quelques  peuplades  d'Esquimaux, 
la  Norvège  est  cultivée,  elle  produit. 

L'influence  des  courants  sous-marins  chauds  procure  une  bonne 
végétation  sur  le  rivage,  où  le  mercure  s'arrête  à  —  10",  alors  qu'il 
descend  à  —  /^o",  à  l'intérieur  des  terres.  De  là,  la  variété  de  sa  flore, 
l'importance  de  son  Horticulture. 

L'enseignement  se  donne  à  titre  complémentaire  dans  les  Écoles 
d'agi'icullure,  à  l'Institut  supérieur  agricole  de  Aas,  près  de 
Christiania,  propriété  nationale,  fonctionnant  sous  le  contrôle  du 
Ministère.  La  durée  des  cours  est  fixée  à  deux  ans. 

Une  Société  d'agriculture  a  fondé  Havebrugsskolen-Grimstad, 
la  plus  ancienne  aujourd'liui,  placée  sous  la  surveillance  du  Directeur 
de  l'Agriculture.  L'enseignement  gratuit  comprend  deux  étés  et  un 
hiver.  Les  élèves  sont  nourris  à  la  ferme  pratique  de  l'École. 

Neuf  Écoles  d'agriculture  secondaire,  dont  la  plus  ancienne  est 
l'œuvre  de  Jakob  Sverdru[),  pratiquent  des  cultures  dessais. 

Les  Ecoles  forestières  de  l'État  à  Kongsberg,  à  Stenkjaer,  à 
Elverum,  démontrent  la  pépinière  ainsi  cpie  la  botanique. 

La  Station  de  graines,  à  Voss,  constitue  un  centre  d'études  et 
d'exportation  des  semences. 

L'École  normale  inscrit  l'agriculture  à  son  pi'ogramme. 

Subventionnés  par  l'Etat  et  les  districts,  des  Jardiniers  profes- 
seurs, placés  sous  la  direction  du  Jardinier  de  l'État,  parcourent 
les  villages  et  donnent  aux  habitants  des  notions  horticoles. 

Les  districts  de  Akershus,  lledcmœrken,  Jarlsberg,  Laurvig, 
Sœndre  Bergenlius,  Nordre  Trodhjem  sont  avancés  sur  ce  sujet. 


644  NORVEGE 

Dans  la  province  de  Jarlsberg,  deux  Écoles  spéciales  reçoivent 
de  jeunes  paysans  et  de  jeunes  paysannes  et  leur  apprennent  la 
pratique  raisonnée  du  jardinage. 

Des  institutions  analogues  sont  réclamées  sur  d'autres  points. 

Le  docteur  N.  AVille  dirige  le  Jardin  botanique  de  Christiania. 

La  Revue  mensuelle  Xorsk  Ilavetidende,  créée  en  i885,  rédigée 
par  M.  Pierre  Novik,  Jardinier  de  l'Etat,  est  l'organe  de  la  Société. 

La  Société  Les  Amis  de  l'Horticulture  (HavedyrkningensVenner), 
fondée  en  1884.  à  Christiania,  tient  de  fréquentes  séances.  Ses 
expositions  attirent  le  public  et  ses  distributions  gratuites  d'arbres 
ou  de  plants  ont  contribué  à  la  vulgarisation  des  bonnes  espèces. 
D'ailleurs,  la  Compagnie  a  installé  douze  jardins  d'expériences. 

La  préfecture  de  Bratsberg  a  la  Société  Bratsberg  Amts 
Gartnerforening  pour  le  développement  et  le  progrès  de  l'horti- 
culture. 

Les  Sociétés  d'agriculture,  entre  autres  celle  de  Hademarken, 
encouragent  les  plantations  fruitières  ou  forestières. 

Il  existe  en  Norvège  certaines  associations  de  philanthropie  et  de 
mutualité  qui  distribuent  leurs  bénéfices  à  des  œuvres  utiles  :  écoles, 
bibliothèques,  musées,  cours  publics,  bienfaisance,  etc.  Le  service 
des  «  Parcs  et  Jardins  »  est  ainsi  doté  de  crédits  supplémentaires. 

Le  Parc  royal  de  Bygdï  péninsule  et  le  Parc  du  château 
royal  à  Christiania  appartiennent  à  l'Etat. 

Le  Parc  St.  Hans  Haugen,  à  Christiania,  et  Nygaard's  Park,  à 
Bergen,  sont  deux  propriétés  municipales. 

II.  —  Productions  végétales. 

Les  pépinières,  assez  bien  tenues,  ne  suffisent  pas  à  la  consommation 
locale.  Les  grandes  plantations  s'adressent  plus  d'une  fois  à  d'autres 
sources.  Une  amélioration  s'est  déjà  fait  remarquer. 

Cependant  la  floriculture  a  des  Établissements  qui  peuvent 
répondre  aux  commandes  de  fleurs  et  de  plantes  d'ornement. 

LÉGUMES.  —  Les  plantes  potagères  sont  cultivées  à  proximité  des 
villes  et  sur  le  littoral  abrité. 

Les  alluvions  ont  les  Choux  Rutabagas,  les  Navets,  les  Haricots, 
les  Pois,  etc.,  pour  la  consommation  et  la  production  de  semences. 

En  1890,  la  Pomme  de  terre  couvrait  36, 000  hectares  et  fournissait 
dix  raillions  d'hectolitres  de  tubercules. 

On  a  commencé  l'industrie  des  conserves  de  légumes  et  de  fruits. 


NORVÈGE  645 

Fruits.  —  Plus  on  s'avance  vers  le  Nord,  moins  les  arbres 
fruitiers  sont  nombreux,  sauf  dans  quelques  situations  privilégiées 
par  le  climat,  ou  abritées.  Ainsi,  sur  les  rives  du  fjord  de  Drontheini 
ou  Trondhjem  (64°  de  latitude),  fructifient  les  Pommiers  Reinette 
dure  ou  Transparente,  les  Cerisiers  Griotte  ou  Francs  et  les  Noyers. 
Ces  quatre  espèces  sont  les   plus  populaires  des  États  Scandinaves. 

Les  meilleurs  districts  fruitiers  sont  ceux  de  Sogn  et  Hardanger, 
puis  Jarlsberg  et  Akerslius. 

Le  Poirier  se  cantonne  dans  les  bons  sols  et  les  climats  tempérés. 

Le  Noisetier,  le  Groseillier,  le  Framboisier  sont  là,  chez  eux. 

Graines.  —  Les  graines  récoltées  dans  les  pays  du  Nord  sont 
renommées  pour  leur  qualité  et  leur  précocité  ;  elles  sont  d'autant 
plus  grosses,  plus  lourdes  et  plus  hâtives  qu'elles  proviennent  d'une 
contrée  plus  septentrionale.  Le  fait,  enregistré  parle  D""  F.  Sehubler, 
alors  directeur  du  Jardin  botanique  de  Christiania,  est  rapporté  par 
l'honorable  M.  E.  Tisserand,  lors  de  son  voyage  dans  ces  régions. 

On  reconnaît,  du  reste,  la  provenance  de  ces  graines  à  leur  nuance 
plus  foncée  ;  exemple,  les  Haricots  blancs  deviennent  verts  ou 
jaunâtres,  ou  même  bruns  ;  les  variétés  à  grain  blanc,  qui  ont  en 
France  le  bile  noir  ou  brun,  voient  cette  tache  augmenter 
au  fur  et  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  le  pôle,  et  dès  le  soixante- 
sixième  degré  parallèle,  elle  devient  complètement  noire  ou  brune. 

L'excellence  des  graines  récoltées  dans  les  régions  septentrionales 
est  telle  que  les  districts  du  Nord  de  la  Norvège  sont  devenus 
les  pourvoyeurs,  en  semences,  des  provinces  méridionales  ;  celles-ci, 
en  échange,  les  approvisionnent  de  leurs  céréales,  de  leurs  fourrages 
pour  la  consommation  de  l'homme  et  du  bétail. 

A  Christiania,  lorsqu'on  emploie  des  graines  récoltées  à  Alten, 
(^o"  latitude),  la  moisson  se  fait  de  vingt  à  trente  jours  plus  tôt 
qu'avec  les  grains  du  pays  ;  mais  à  chacune  des  années  suivantes,  la 
précocité  diminue,  et  au  bout  de  trois  ou  quatre  ans,  il  faut  renouveler 
la  semence,  en  la  prenant  à  la  même  origine. 

Les  graines  forestières  présentent  également  un  caractère  tout 
particulier,  qui  n'a  pas  encore  été  complètement  expliqué. 

Les  semences  provenant  des  contrées  du  Nord  —  des  préfectures 
de  Nordland  et  de  Nordre  Trondhjem  —  excellent  surtout  par  une 
faculté  germinative  supérieure  et  une  plus  grande  force  de  résistance 
sous  des  degrés  de  latitude  moins  élevés.  L'établissement  de  «  grani- 
culture  »  de  l'État  à  Yoss,  dans  l'arrondissement  forestier  de  l'Ouest, 
a  même,  dans  ces  dernières  années,  fourni  des  graines  de  Pin  aux 
pays  méridionaux,  entre  autres  à  l'Espagne, 


646  NORVÈGE 

Cette  constatation  exprimée  avec  tant  d'autorité  par  M.  Selmer, 
Directeur  général  des  forets  norvégiennes,  vient  corroborer  les 
observations  précédentes. 

Nous  retrouverons  cette  même  influence  tout  à  l'heure,  à  l'occasion 
du  coloris  des  organes  foliacés  et  du  parfum  développé  par  les  glandes 
et  les  cellules  florales,  herbacées  ou  radieulaires. 

III.  —  Plantes  aromatiques. 

La  culture  des  plantes  aromatiques  en  Norvège  est  avantageuse  pour 
l'exploitant,  leurs  principes  essentiels  étant  plus  prononcés  que  partout 
ailleurs,  et  s'aecentuant  davantage  sur  les  plantes  cultivées,  en 
remontant  vers  le  nord.  La  dHférence  de  l'arôme  est  parfaitement 
caractérisée  de  Christiania  à  Trondhjem,  de  là  à  Alten,  c'est-à-dire 
du  Sg»  latitude  au  64^  et  au  70*. 

Le  district  d'Alten  récolte  les  graines  de  Cumin  les  plus  odorantes 
du  monde  et  en  exporte  25o,ooo  kilogr.  par  an. 

A  surface  égale,  entre  l'Angleterre  et  la  Norvège,  la  Menthe 
poivrée  produit  ici  un  rendement  double  d'essence. 

La  Lavande  anglaise,  supérieure  comme  essence  aux  récoltes 
provençales  est  déjà  dépassée  à  Christiania,  et  plus  encore  à 
Trondhjem,  et  dans  quelques  autres  diocèses. 

Le  Marrube,  presque  sans  saveur  au  3o^  degré,  devient  âpre  et 
amer  en  Norvège. 

Si  la  dose  des  alcaloïdes  augmente  avec  la  latitude,  le  Tabac 
norvégien,  en  efl"et,  est  plus  chargé  de  nicotine  que  pareille  espèce 
récoltée  à  Dantzig  ou  à  Copenhague. 

Les  influences  météorologiques  ou  autres  qui  s'exercent  en  Norvège 
sur  la  précocité  des  semences  de  légumes,  de  céréales  ou  de  fourrages, 
et  leur  action  sur  la  modification  subie  par  la  chlorophylle,  — 
le  feuillage  accentuant  sa  couleur  verte,  —  ou  sur  le  parfum  des  huiles 
essentielles,  se  font  également  ressentir  sur  la  floraison. 

Un  certain  nombre  de  plantes  de  la  flore  alpine  connues  par  les 
tons  clairs  de  leurs  fleurs  passent  aux  teintes  foncées  sous  les  hautes 
latitudes. Ainsi  la  corolle  blanche  du  Lychnis  serpentina  prend  ici 
un  beau  rose.  Le  capitule  aux  rayons  jaune  clair  de  l'Anthemis 
tinctoria  et  du  Senecio  Jacobaea  se  chargent  d'un  orange  vif.  Et 
la  Gentiane,  cette  miniature  populaire  de  la  chaîne  jurassienne  ou 
dauphinoise,  aux  tubes  azurés,  est  tellement  chargée  de  bleu  foncé 
que  l'on  serait  tenté  d'y  reconnaître  un  genre  à  part.  Plusieurs 
explications  du  phénomène  ont  été  essayées  dans  le  monde  savant, 


NORVEGE  647 

A  notre  Académie  des  Sciences,  le  18  juin  iSq^,  M.  Gaston  Bonnier, 
comparant  la  str'ucturc  des  plantes  de  la  ilore  alpine  et  de  la  flore 
arctique,  déclarait  que  celles-ci  reuf'eriuent  de  plus  noudjreuses 
lacunes.  L'humidité  plus  grande  de  lair  et  surtout  le  mode  d'éclaire- 
nicnt  dillérent  doivent  jouer  le  rùle  principal  dans  cette  adaptation  des 
plantes  arcticpies.  Ces  deraières  provenaient  du  Spitzberg  et  de  l'ile 
Jean  Mayer.  Les  plantes  alpines  avaient  été  recueillies  aux  dernières 
zones  de  la  végétation. 

Quant  aux  légumes,  le  cas  des  plantes  aromatiques  revient  à 
nouveau,  se  caractérisant  par  un  parfum  plus  accentué  avec  l'Ail,  le 
Céleri,  le  Cerfeuil,   l'Ognon,  le  Persil,  le  Raifort. 

IV.  —  Forêts    et  Pépinières. 

La  Norvège  est  réputée  pour  ses  Bois  et  ses  Pêcheries.  Le 
territoire  forestier  est  évalue  à  78,000  kilomètres  carrés,  soit  2G  00 
de  la  superficie  du  pays,  ou  4  hectares  de  forêts  par  habitant. 

Le  Sapin  Epicéa  et  le  Pin  sylvestre  sont  les  essences  dominantes, 
dans  la  proportion  de  ^3  0/0. 

Le  Sapin  est  le  pourvoyeur  des  cinquante  fabriques  de  pâte  à  papier. 

Le  Pin  occupe  de  vastes  landes  «  Ahnenning»,  en  Sydvaranger,  dans 
le  Finmark,  et  dans  le  nord  Grilbrandsdal,  puis  au  70^  degré,  à 
200  mètres  d'altitude,  et  à  800  mètres  de  la  limite  des  neiges  éternelles. 

Le  Genévrier  vient  sur  friche,  l'If,  en  sous  bois. 

Les  espèces  feuillues  forment  le  surplus  de  la  surface  boisée. 

Le  Bouleau  blanc,  des  vallées,  et  le  Bouleau  odorant,  de  montagne, 
ajoutent  de  la  légèreté  au  paysage  par  leui's  écorces  argentées  et  leur 
feuillage  fin  qui  frissonne  continuellement. 

A  la  façon  ilu  Bouleau,  l'Aune  blanchâtre  peuple  la  montagne  ; 
l'Aune  glutincux,  les  bas-fonds. 

Le  Peuplier  Tremble  résiste  aux  bourrasques  et  alimente  les 
fabriques  d'allumettes  ;  le  Tilleul,  les  corderies. 

L'Orme  est  bois  d'œuvre  ;  le  Noisetier,  ramille  à  fagots. 

Moins  répandus  et  non  moins  utiles  sont  les  Érables  et  les  Frênes. 

Quant  au  Chêne,  surtout  le  type  pédoncule,  plus  robuste  que  le 
Chêne  rouvre,  il  compose  la  majeure  partie  des  futaies  de  la  côte 
sud,  d'Arendal  à  Farsund,  puis  sur  la  côte  ouest,  de  Bergen  à 
Romsdal.  Lécorce  à  tan  s'exporte  de  Christiansund  et  de  Mandai. 

Enfin,  bi'ochant  sur  le  tout,  des  myriades  de  Saules  sont  parsemés 
jusqu'à  i,5oo  mètres  d'altitude,  par  le  jeu  des  vents. 


648  NORVEGE 

Les  industries  forestières  se  sont  installées  sur  place,  depuis  que 
les  maisons  de  bois  sont  coniniandées  en  foret,  ainsi  que  les  pièces 
de  bois  en  grume  ou  sciées,  débitées,  rabotées,  façonnées. 

L'exportation  des  bois  bruts  et  des  bois  ouvrés  est  venue  s'y  ajouter, 
favorable  au  mouvement  des  alfaires  et,  par  suite,  à  la  production  des 
denrées  de  consommation. 

Le  repeuplement  des  bois  se  fait  au  moyen  de  plants  élevés  par 
l'Administration  des  Forêts,  dépendant  du  Ministère  de  l'Intérieur. 

V.  —   Groenland   et  Cap   Nord. 

En  Islande  et  aussi  sur  un  point  du  Groenland  qui  est  cultivable 
(60°  latitude),  les  habitants  sont  obligés  de  demander  leurs  semences 
à  Alten  et  sur  le  littoral  de  la  mer  Blanche.  En  employant  la 
graine  du  pays,  ils  ne  verraient  pas  mûrir  leur  récolte  ;  d'ailleurs, 
tous  les  deux  ou  trois  ans,  ils  doivent  rajeunir  la  semence,  sous  peine 
de  voir  dégénérer  ses  précieuses  qualités  de  précocité. 

Plus  au  Nord,  la  température  rigoureuse  ne  permet  plus  que  des 
cultures  de  Choux,  de  Navets,  de  Pommes  de  terre,  d'Ails,  de 
Chinoa.  L'Avoine  et  l'Orge  même  ne  peuvent  mûrir  leurs  épis  ;  on 
les  cultive  comme  fom^rages,  avec  la  Spergule. 

Le  seul  fruit  récolté  dans  ces  pays  déshérités  est  celui  d'une  espèce 
de  Framboisier  ouRonce  sauvage,  et,  par  hasard,  quelques  Groseilles, 
des  Fraises  et  des  Myrtilles. 

En  fait  d'arbres,  on  ne  rencontre  que  le  Bouleau  et  le  Peuplier 
Tremble,  plus  ou  moins  rabougris,  et  le  Pin  de  la  région  du  Sapin. 

Les  industriels  —  et  les  hôteliers  —  ont  cependant  facilité  l'accès 
dans  cette  zone  quasi-glaciaire,  permettant  au  touriste  d'accomplir 
et  les  expéditions  d'été  au  pays  du  soleil  de  minuit  et  les  expéditions 
d'hiver  au  pays  des  aurores  boréales. 

Des  chalets  de  laiteries  dispersés  au  milieu  de  broussailles  fructi- 
fiantes de  Framboisiers,  de  Groseilliers,  d'Airelles,  de  Rosiers,  de 
Merisiers  à  grappes,  de  Sorbiers  et  des  tapis  de  la  Fraise  des  Alpes, 
sont  autant  de  stations  de  repos  offertes  aux  voyageurs  appelés  à 
jouir  de  la  vue  de  panoramas  pittoresques  égayés  par  les  grands  bois 
et  les  chutes  deau,  ou  attristés  par  les  soulèvements  du  sol  pierreux, 
échancré  et  dénudé. 


PEROU 


i,ii5,ooo  kilomètres  carrés.  —  3,o5o,ooo  hal)itants. 

I.  —  Coup  d'oeil  général. 

Lima,  capitale  du  Pérou,  possède  un  Jardin  botanique  pour 
l'étude  des  végétaux  indigènes  ou  exotiques  et  une  École  supérieure 
d'agriculture  oii  rarboiiculture,  la  viticulture  et  la  maraleherie  se 
trouvent  démontrées  dune  façon  théorique  et  pratique. 

Le  journal  Revista  de  VAgriciiltara  s'occupe  spécialement  du 
produit  des  champs,  des  bois,  des  jardins  et  des  vignes. 

La  Flore  péruvienne  est  très  riche  ;  de  ravissantes  espèces,  parmi 
les  iamilles  ou  les  genres  :  Alstiœmère,  Amaryllis,  Bégonia,  Cactus, 
Capucine,  Fuchsia,  Héliotrope,  Lippia,  Morelle,  Soleil,  Tacsonia... 
et  de  superbes  Orchidées,  se  sont  répandues  dans  nos  jardins. 

Nous  examinerons  le  Pérou  sous  ses  trois  aspects  bien  distincts  : 

I"  La  région  de  la  Costa,  s'étendant  du  nord  au  sud,  depuis  le  sable 
du  littoral,  jusqu'à  2,000  mètres  ; 

2°  La  région  de  la  Sierra,  située  entre  la  Cordillère  occidentale  et 
la  Cordillère  orientale,  à  une  hauteur  de  2,000  à  4,000  mètres  ; 

3"  La  région  de  la  Montana,  immense  zone  du  versant  de  l'Atlan- 
tique, (par  l'Amazone),  s'élevant  de  5oo  à  2,000  mètres. 

— •— îHf(— i— -•— 

II.  —  Région  de  la  Costa. 

Fruits.  —  Nous  sommes  en  présence  d'espèces  locales.  A  l'excep- 
tion des  Pêchers  et  de  la  Vigne,  nos  fruits  ne  sont  guère  popularisés 
au  Pérou.  L'Europe  les  lui  expédie  en  conserves. 

L'Olive  entre  dans  la  consommation,  mais  non  à  l'huilerie. 


65o  PÉROU 

La  Bibace  porte  le  nom  de  ce  Nispero  »,  et  les  indigènes  mangent 
la  pulpe  qui  entoure  les  graines  du  Pacay  Inga  ou  réticulé. 

La  Datte  est  récoltée  sur  divers  points  de  la  côte. 

Un  Malpighia  porte  une  baie  nommée  Cerise  du  Pérou. 

Le  Tuna.  fruit  du  Cactus  Opuntia,  (igiire  sur  les  marchés. 

Les  fruits  d'autres  pays  chauds  ou  subtropicaux  s'y  sont  acclimatés. 
Tels  sont  les  Anones,  Avocats,  Bananes,  Citrons,  Grenades,  Grena- 
dilles,  Goyaves,  Litchis,  Oranges,  Mamméis,  Mangoustes,  Mangues. 

Le  Zapoté,  produit  par  l'Achras  ;  le  Caïmito,  par  le  Lucuma  ;  la 
Ciruela,  par  les  Spondias  et  Brunchosias  y  sont  répandus. 

Légumes.  —  Ici,  nous  rencontrons  en  première  ligne  la  Patate 
«  Caniotc  »,  les  Pastèques  «  Sandia  »,  la  Momordique  «  Gaïgua», 
le  Piment  «  Agi  »,  les  Melons,  le  Physalis  ou  Coqueret,  la  Tomate, 
le  Manioc,  et  d'assez  nombreuses  sous-variétés. 

La  Pomme  de  terre,  originaire  du  pays,  abonde  sur  les  marchés. 

III.  —  Région  de  la  Sierra. 

La  Sierra  est  la  partie  montagneuse  et  culminante  du  Pérou,  celle 
qui  occupe  les  hautes  régions  de  l'immense  Cordillère  des  Andes. 

Le  broussin  qui  en  couvre  les  crêtes  et  les  plateaux,  de  l'Equateur 
à  la  Patagonie,  est  en  majorité  formé  du  Stipa  Ichu,  le  pâturage  favori 
du  Lama  et  de  la  Vigogne,  de  l'Alpaca  ou  Paco  et  du  Guanaco  qui  vivent 
à  l'état  sauvage  et  viennent  ainsi  brouter  à  4>ooo  mètres  d'altitude. 

LÉGUMES.  —  L'industrie  agricole  de  la  Sierra  cultive  plusieurs 
plantes  tuberculeuses  indigènes  qui  fournissent  aux  habitants  des 
aliments  féculeux  variés,  sains  et  abondants.  La  Pomme  de  terre, 
l'un  des  produits  du  règne  végétal  qui  rend  le  plus  de  services  à 
l'humanité,  est  originaire  de  la  Sierra  du  Pérou. 

La  Pomme  de  terre  croît  à  l'état  spontané.  Les  indigènes  des 
parties  élevées  du  versant  occidental  de  la  Cordillère  désignent 
sous  le  nom  de  «  Curo  »  la  Pomme  de  terre  sylvestre,  distincte 
de  celle  qu'ils  cultivent,  appelée  «  Papa  ».  Par  sa  partie  aérienne, 
le  type  primitif  ne  s'éloigne  guère  de  l'espèce  améliorée,  mais  ses 
tieres    souterraines    s'étendent    considérablement. 

Quand  les  Indiens  labourent  la  terre,  ils  recueillent  un  grand 
nombre  de  tubercules  ([ue  la  charrue  met  à  découvert  ;  puis  ils 
parquent  leurs  porcs  sur  le  terrain  labouré. 

A  3,000  mètres  d'altitude,  le  sol  accidenté  du  département  de 
l'Ancacho  est  encore  favoral>le  à  cette  Solanée.  Une  variété  spéciale 
«  Chancha  »  est  d'une  grande  précocité. 


PÉROU  65 I 

Une  autre  plante  alimentaire  de  la  Sierra  est  l'Ulluco  ou  Olloco, 
tvberculc  de  «  l'Ullucus  tuberosus  »,  famille  des  Cliénopodiacées  ;  ses 
racines,  assez  riches  eu  l'écule,  t'ournisseut  un  aliment  sain  et  nutritil". 

La  Sierra  produit  encore  l'Oca,  «  Oxalis  crenata  »,  dont  les 
racines  tuberculeuses  sont  comestibles  et  très  estimées  ;  enfin 
l'Arracacha  «  Arracacia  esculenta  »,  Omljcllitère  à  tubercules 
comestibles,  qui,  en  Colombie  sur  les  hauts  plateaux  et  en  Bolivie, 
remplacent  quelquefois  la  Pomme  de  terre. 

Dans  les  parties  supérieures  de  la  Cordillère,  sur  les  grands 
plateaux,  régions  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  «  Puna  »,  là  où  le 
blé  et  le  maïs  ne  mûrissent  pas  leur  fruit  et  où  pas  un  arbre  ne 
trouble  la  monotomie  d'un  sol  élevé  et  pres([ue  glacé,  on  cultive 
la  «  Quiuoa  »,  Chéuopodiacée  dont  les  graines  amylacées,  avec 
l'Oca  et  la  Pomme  de  terre,  servent  de  nourriture  aux  habitants 
de  ces   hautes   et  froides  régions. 

Le  Quiuoa  est  le  mets  favori  des  dames  de  Liuia. 

Dans  le  département  de  Puno,  sur  les  bords  du  lac  Titicaca,  on 
conserve  les  Pommes  de  terre  d'une  récolte  à  l'autre,  en  les  séchant 
au  soleil  ou  en  les  soumettant  à  l'action  de  la  gelée,  ce  qui  constitue 
un  insipide  aliment  qui  ne  peut  être  mangé  que  par  les  indigènes, 
ou  par  des  alfamés  qui  ne  disposent  de  nul  autre  comestible. 
On  le  désigne  sous  le  nom  de  «  Chudo  ». 

La  Sierra  jouit  dune  variété  de  climats  qui  lui  permet  de  récolter 
les  Corossols,  Chérimolias,  Oranges,  Canne  à  sucre,  etc. 

On  y  cultive  aussi  les  Bananes,  l'Avocatier,  le  Manihot  ;  enfin,  la 
plupart  des  produits  des  régions  tempérées  qui  ont  été  acclimatés 
sur  la  côte  du  Pérou  :  fruits,  légumes,  céréales,  fourrages,  etc.  Géné- 
ralement, les  cultivateurs  de  la  Sierra  obtiennent  deux  récoltes  dans 
le  cours  de  l'année  sur  un  même  terrain,  le  Maïs,  le  Blé  avec  les 
Fèves  et  les  Pommes  de  terre.  Ils  plantent  les  tubercules  de  celles-ci 
au  mois  de  décembre  et  les  recueillent  au  mois  de  mai. 

IV.  —  Région  de  la   Montana. 

La  Région  de  la  Montana,  sillonnée  par  de  grands  fleuves  navi- 
gables, dont  les  eaux  sont  tributaires  de  l'Océan  Atlantique  par 
l'intermédiaire  des  afiluents  de  l'Amazone,  est  la  région  des  forêts 
vierges,  des  chaudes  et  humides  vallées  du  bassin  amazonien,  où  la 
végétation  ménage  les  splendeurs  de  la  zone  tropicale. 

La  vie  végétale  n'y  est  soumise  à  aucune  période  de  repos,  et  le 
cultivateur  n'a  qu'à  déboiser  et  à  semer  pour  obtenir,  en  très  peu  de 
temps,  une  récolte  abondante. 


652  PÉROU 

Végétaux  altmextaires.  —  La  Pomme  de  terre  se  présente  sons 
différentes  formes,  rondes  on  oblongnes,  jannes  ou  violettes, 
et  de  moyenne  grosseur.  Propriétaires  ou  colons  en  tirent  bon  parti. 

La  Patate  est  populaire,  attendu  quelle  peut  être  transformée 
en  pain  et  donner,  par  la  fermentation,  une  boisson  alcoolique. 
Tous  les  départements  cultivent  la  Patate  et  les  Haricots. 

Non  moins  utile  est  le  Manihot  «  Yuca  ».  Sa  racine  pulvérisée, 
trempée,  bouillie  dans  l'eau  ou  rôtie  sur  la  braise,  devient  la  base 
d'un  excellent  pain,  d'une  eau-de-vie  «  Masato  »,  et  de  séchons 
«    Farina  »    conservés   pour   les  temps  de  disette. 

Le  Blé  réussit  difficilement  ;  une  maladie  «  Polvillo  »,  causée  par 
l'humidité,  arrête  son  développement. 

Les  trois  régions  du  Pérou  fournissent  plus  de  cent  millions  de 
kilogr.  de  sucre  de  Canne.  Les  Indiens  tirent  de  la  Canne  à  sucre 
une  liqueur  forte  dont  ils  sont  friands...  parfois  trop  friands. 

A  Chanchamayo,  le  Maïs  rend  de  1,200  à  1,400  pour  un,  chaque 
épi  portant  de  600  à  ^00  graines,  et  la  plante  en  produisant  deux. 

Le  Piment,  le  condiment  indispensable  de  toute  cuisine  péru- 
vienne, se  multiplie  en  nombreuses  variétés  écarlates  ou  orangées. 

Enffn  l'Ananas  porte  des  fruits  qui  pèsent  jusqu'à  18  livres. 

Les  arbres  et  arbrisseaux  fruitiers  produisent  des  Oranges  et 
Citrons,  l'Anone,  la  Grenadille,  le  Mamméi  «  Abricot  des  Antilles  », 
l'Avocat,  l'Acajou,  etc.:  le  fruit  du  Bunchosia  dit  Prune  des  Antilles 
«  Citruelas  de  fraile  »  et  du  Malpighia  ou  Cerise  du  Pérou. 

Le  Caféier  des  vallées  chaudes  «  Yungao  »  jouit  d'une  haute 
réputation  et  s'expédie  par  voie  fluviale,  sur  les  côtes  du  Pacifique. 

Le  Cacaoyer  y  vient  aussi  bien  que  sur  la  montagne. 

Ces  vallées  chaudes  sont  également  propices  à  la  Vanille. 

La  drupe  charnue  de  la  «  Pischanyo  »  surmontant  le  stipe  épineux 
du  Palmier  Guilielma  est  servie  cuite,  au  repas. 

Le  Mauritia  «  Aquage  »  exsude  du  tronc  une  sève  sucrée  ;  sa 
moelle  est  alimentaire. 

Le  Jacquier  fournit  ses  fruits  agrégés,  formés  dune  pulpe  farineuse 
à  faire  cuire  au  four,  et  qui  lui  ont  valu  le  surnom  d'Arbre  à  pain. 

A  la  suite  des  aliments,  nous  placerons  un  anesthésique,  la  «  Coca  », 
feuille  de  l'Erythroxylon  Coca,  qui,  séchée  et  mélangée  de  cendres 
de  certaines  Chénopodiacées  et  de  Cactées,  trompe  la  faim  par  la 
mastication.  Il  en  est  exporté  d'assez  grandes  quantités. 

La  province  de  Loreto  correspond  avec  l'Atlantique  par  l'Amazone. 


""^^^ 


POLOGNE  (Ancienne) 


-v^•^ 


La  surface  territoriale  et  le  chijfre  de  la  population  sont  compris 
dans  les  chapitres  :  Allemagne,  Autriche  et   Russie. 


—^-^■l 


Ne  renonçant  pas,  dans  la  pratique  de  l'horticulture,  à  la  marche 
ascendante  des  grands  États,  entraînés  forcément  vers  le  progrès, 
l'ancienne  Pologne  a  conservé,  sur  son  territoire  d'autrefois, 
d'honorables  traditions  et  le  souvenir  patriotique  de  fécondes 
conceptions  horticoles  ;  il  est  bon  de  le  rappeler  ici,  à  la  gloire  des 
ancêtres  et  à  Télogc  des  modernes  qui  ont  su  greflcr  l'ère  nouvelle 
sur  la  période  passée,  ayant  en  vue,  tout  d'abord  :  la  production 
du  sol  et  la  prospérité  de  l'horticulture. 

Ce  sentiment,  seul,  va  nous  guider  dans  le  rapide  parcours  de  la 
Pologne,  sur  quelques  points  où  se  rencontrent  les  amis  du  jardinage. 


I.  —  ROYAUME  DE  POLOGNE. 

Ecole  d'Horticulture.  —  Nommé  jardinier-chef  du  Jardin 
pomologique  de  Varsovie,  en  1874,  M.  Edmond  Jankowski,  licencié 
ès-scicnces  naturelles  de  l'Université  de  Varsovie  187 1,  lam'éat  de 
notre  École  d'horticulture  de  Saint-Mandé  1873-1874,  s'efforça  de 
propager  sa  science  dans  son  entourage,  en  quoi  l'ont  puissamment 
aidé  MM.  Georges  Alexandrowitch,  professeur  de  botanique,  et  les 
habiles  praticiens  Ladislas  et  Joseph  Kaczynski,  ainsi  que  François 
Szanioz,  chef  des  plantations  de  Varsovie. 

Trois  ans  après,  ils  jetèrent  les  bases  de  l'École  d'horticulture 
théorique  et  pratique  de  Varsovie.  Le  gouvernement  sanctionna 
le  projet,  et  l'inauguration  eut  lieu  au  mois  d'octobre  1879. 


654  POLOGNE 

Des  amateurs  se  cotisèrent  et  couvrirent  les  frais  d'entretien 
sélevant  à  20,000  francs. 

Un  personnel  distingué  fut  placé  à  la  tète  de  chaque  service. 

L'enseignement  fut  ainsi  donné  à  bon  nombre  de  jeunes  jardiniers 
cpii  venaient  de  divers  points  de  la  Pologne  pour  se  fortifier  dans  la 
pratique  raisonnée  de  la  fruiticulture,  du  niaraîcliage,  de  l'arbori- 
culture et  des  pépinières. 

Mais  la  retraite  forcée  de  M.  Alexandrowitch,  le  concessionnaire 
de  rétablissement,  provoqua  la  fermeture  de  l'École,  en  1886. 

Depuis  quelques  années  une  École  privée  de  jardinage  a  été 
créée  à  Czestochowa,  par  M.  Charles  Zawada. 

Les  jeunes  gens  qui  désirent  s'instruire  d'une  façon  plus  étendue  se 
dirigent  vers  les  Écoles  d'horticulture  de  France,  de  Bohême,  de 
Belgique  et  d'Allemagne. 

SociÉTKS  u'HoRTicuLTTRE.  — -  La  plus  importante  association 
horticole,  la  Société  d'horticulture  de  Varsovie,  date  de  1884. 

Le  journal  Le  Jardinier  polonais  «  Ogrodnik  Polski  »,  à  peine  né, 
la  dota  d'une  provision  de  4,000  francs,  comme  fonds  de  réserve. 
Cette  somme  provenait  d'une  exposition  de  Roses  ouverte  en  1882 
par  ce  journal,  secondé  par  le  jardinier  impérial  M.  Wanasek. 

M.  Ladislas  Kaczynski  rédigea  les  statuts  de  la  nouvelle  Société. 

Plus  tard,  lingénieur  Joseph  Sporny  léguait  à  la  même  société 
un  capital  de  3o,ooo  roubles,  capital  qui,  par  les  intérêts  accumulés 
ne  tardait  pas  à  doubler  et  permettait  de  réaliser  les  intentions  du 
bienfaiteur  : 

Création  d'un  jardin  d'expériences  ;  extension  de  la  Bibliothèque  ; 

Développement  des  collections  botaniques,  pomologiques,  dendro- 
logiques  et  pathologiques. 

En  1894,  la  Société  a  acheté  pour  sou  domicile  une  magnifique 
propriété  nommée  «  Bagateta  »  sur  les  limites  de  la  ville,  composée 
d'un  palais  et  d'un  jardin  de  35, 000  mètres  d'étendue. 

Plus  de  5oo  membres  font  partie  de  cette  Société.  Les  dix  séances 
mensuelles  de  l'année  sont  consacrées  à  l'examen  des  produits  des 
jardins  et  des  serres  ;  à  la  discussion  des  rapports  ;  à  la  tombola  des 
produits  présentés;  aux  conférences  faites  par  MM.  Ed.  Jankowski, 
Hoser,  Markiewicz,  Joseph  Kaczynski,  sur  l'horticulture,  la 
botanique  et  l'art  des  jardins. 

Ces  conférences  ont  un  succès  réel  auprès  de  l'auditoire  et  les 
orateurs  ont  été  plus  d'une  fois  invités  à  les  renouveler  au  dehors. 

La  Société  n'a  jamais  hésité  à  récompenser  et  encourager  les 
jardiniers. 


POLOGNE  655 

En  outre,  la  Société  primo  les  anciens  jardiniers,  subventionne  les 
jounes  stagiaires  en  pays  étranger  et  délend  les  intérêts  des  produc- 
teurs auprès  des  Compagnies  de  transports. 

Les  expositions  publiques  sont  tort  goûtées,  depuis  la  première  qui 
eut  lieu  en  i885,  à  Varsovie,  jusqu'à  la  dernière,  à  Lodz,  en  1892. 

Cours  et  Conférences.  —  Depuis  l'année  188G,  MM.  Edmund 
Jankowski  et  Joset"  Ivaczynski  ont  organisé  des  Conférences  et  des 
Cours  publics,  liiu  sur  l'arboriculture,  l'autre  sur  les  léguuies  et 
les  priuieurs.  M.  lloser  a  quebjuelbis  abordé  la  culture  sous  verre. 

Les  leçons  démonstratives  sont  destinées  aux  amateurs  et  aux 
garçons  jardiniers. 

La  Société  avait  projeté  l'ouverture  de  conférences  nomades  dans 
le  pays  ;  ces  bonnes  intentions  ne  purent  être  réalisées,  l'adminis- 
tration n'ayant  pas  permis  que  les  cours  fussent  donnés  en  langue 
polonaise. 

Jardin  botaniqie. —  Pendant  longtemps  l'Université  de  Varsovie 
s'était  annexé  un  carré  réservé  aux  simples  «  Botanika  ». 

Vers  18:26,  un  Jardin  botanique  fut  installé  au  parc  de  Lazicnki. 
Le  professeur  Szubert  y  réunit  des  espèces  rares  qui  ont  laissé 
comme  traces  les  beaux  arbres  dont  les  avenues,  les  collines  et  les 
futaies  sont  décorées. 

De  1866  à  i8;8,  le  Jardin  obtint  son  maximum  de  développement 
sous  la  direction  et  l'impulsion  de  Georges  Alexandrowitch,  doyen  de 
l'Université  de  A'arsovie,  secondé  par  des  praticiens  expérimentés 
qui  avaient  débuté  en  Allemagne  ou  en  France.  La  Direction  entretint 
des  relations  et  fit  des  échanges  avec  des  jardins  similaires  et 
parvint  à  élèvera  un  rang  distingué  le  Jardin  botanique  de  Varsovie. 

De  vénérables  représentants  de  la  Flore  arborescente,  de  plein  air 
ou  de  serre,  témoignent  encore  aujourd'hui  de  la  sollicitude  des 
premiers  administrateurs.  Depuis  l'année  1886,  l'honorable  M.  Fischer 
V.  Waldheim  est  le  directeur  du  Jardin  botanique. 

École  Pomologique.  —  Depuis  1869,  Varsovie  possède  un  Jardin 
poinologique  dû  à  MM.  Deudjowski  et  Alexandrowicz.  L'Etat  lui 
accorda  un  terrain  permettant  le  transfert  en  ville  de  l'ancien 
Jardin  d'expériences  de  l'Institut  agronomique  de  Marimont. 

Sur  une  surface  de  douze  hectares,  une  Ecole  fruitière  et  une 
pépinière  organisées  d'après  les  principes  du  célèbre  André  Thouin, 
jardinier-chef  du  Muséum  de  Paris,  ont  réuni  les  espèces  d'arbres  et 
d'arbustes  à  fruit  comestible  du  continent,  pour  les  multiplier  et  les 


656  POLOGNE 

répandre  dans  les  écoles  de  village,  chez  les  pépiniéristes  et  les 
amateurs.  La  collection  est  très  riche  et  ne  contient  pas  moins  de 
2,5oo  variétés  différentes. 

Écoles  Dexdrologiques.  —  Sous  ce  titre,  nous  comprenons  les 
collections  d'arbres  et  d'arbrisseaux  d'utilité  ou  d'ornement  qui,  en 
dehors  des  parcs  publics  ou  privés,  sont  groupées  ou  disséminées 
dans  les  Pépinières  et  les  Etablissements  de  commerce.  Les  sujets 
sont  classés  et  numérotés  ;  le  propriétaire  sait  en  apprécier  la 
valeur  et  n'hésite  pas  à  la  démontrer  à  sa  clientèle  et  aux  visiteurs. 

Nous  indiquerons  leur  siège  à  l'occasion  des  Pépinières. 

Productions  horticoles. 

Légumes.  —  L'exemple  donné  par  les  Bénédictins  et  par  les 
jardiniers  français,  italiens  ou  allemands  appelés  dans  les  domaines 
seigneuriaux  a  porté  ses  fruits. 

Des  champs  de  maigre  rapport  ont  été  affectés  à  la  culture  de 
Pommes  de  terre,  Haricots,  Lentilles,  Pois,  Choux,  Courges,  Raves 
et  Navets,  pour  les  besoins  locaux  ;  et  peu  à  peu  les  cultivateurs 
venaient  sy  approvisionner. 

D'importantes  cultures  potagères  sont  à  l'ancienne  abbaye  de 
Bénédictins  de  Przybyszew-sur-Pilica,  d'où  l'on  expédie  des 
Concombres  hâtifs  jusqu'à  loo  kilomètres. 

Les  bords  de  la  Nida  et  de  la  Yistule,  et  surtout  les  villages  qui 
entourent  Varsovie,  ont  de  nombreuses  exploitations  maraîchères. 
Il  en  est  qui  occupent  2,000  châssis  à  la  production  des  primeurs. 

Les  Tomates  et  les  Choux  hâtifs  sont  envoyés,  pendant  l'été,  à 
Saint-Pétersbourg.  Une  variété  de  Chou,  assez  dure  et  précoce,  est 
spéciale  aux  jardiniers  de  Wola  et  de  Czyste,  bourgades  suburbaines 
de  Varsovie.  Ils  en  surveillent  et  conservent  scrupuleusement  la 
graine  à  leur  profit. 

Les  maraîchers  des  environs  de  Varsovie,  en  nombre  approximatif 
de  600,  produisent  de  diflérents  légumes  pour  la  ville  contenant 
53o,ooo  habitants,  pour  à  peu  près  3oo,ooo  roubles. 

Aux  portes  de  Varsovie,  la  culture  de  Fraisiers  est  assez  étendue; 
à  Jankow,  deux  hectares  sont  consacrés  aux  Fraisiers  :  Sharpless, 
Noble,  Victoria,  Lucida,  cultivés  à  la  charrue,  système  américain 
d'un  bon  rapport. 

Fruits.  —  Le  verger  «  JankoAv  »  de  M.  Ed.  Jankow^ski,  où  8,000 
Framboisiers  accompagnent  les  Fraisiers,  compte,  sur  20  hectares, 
plus  de  6,000  Pommiers,  Poiriers,  Cerisiers  et  Pruniers,  plantés  en 


POLOGNE  657 

1880  ;  à  la  douzième  année,  il  a  fourni  20,000  kilogr.  de  fruits  vendus 
près  de  i5,ooo  francs  à  Varsovie,  à  Saint-Pétersbourg,  à  Moscou.  La 
fructification  continue  en  augmentant,  et  le  revenu  suit  la  môme 
progression. 

A  Otwock,  un  verger  de  i(),ooo  sujets,  les  deux  tiers  en  Pruniers, 
le  surplus  en  Pommiers  et  Poiriers,  vend  son  produit  à  Moscou,  à 
Varsovie  ou  aux  marchands  juifs. 

Les  Pommes  Glogicrowka,  Reine  des  Reinettes,  Transparente  de 
Croncels  y  sont  les  plus  estimées,  par  la  résistance  de  l'arbre, 
l'aspect  et  la  qualité  du  fruit. 

Les  fruits  polonais  les  plus  populaires  sont,  parmi  les  Poires  : 

Jedwabnica  (Poire  de  soie),  mûrissant  en  août  ; 

Ogonalka  (Poire  à  queue),  mûrissant  en  septembre  ; 

Krolewna  (Princesse  royale),  maturité  en  septembre,  excellent 
fruit  de  confiserie. 

Et  parmi  les  Pommes  : 

Brzeczka  (faisant  du  bruit),  maturité  en  octobre  ; 

Glogierowka  (de  Gloger),  d'automne  jusqu'à  Noël  ; 

Kosztela  (Pomme  du  château),  mûrissant  en  hiver  ; 

Râpa  czerwona  (Râpe  l'ouge),  de  bonne  consci'vation,  d'hiver; 

Zietona  (Râpe  verte),  maturité  tardive,  d'hiver  ; 

Zorza  (Aurore),  gros  fruit  d'hiver. 

Les  contrées  favorables  à  la  culture  fruitière  ne  manquent  pas 
là-bas.  Les  Poiriers  et  les  Pommiers  des  montagnes  de  Sainte-Croix 
sont  de  véritables  géants. 

Les  bords  de  la  Vistule,  fertilisés  par  le  limon  qiii  descend  des 
Carpathes,  ont  des  champs  plantureux  de  Pruniers  Quetsche.  Le  fruit 
s'expédie  par  wagons  dans  les  grandes  villes  de  la  Russie,  avec  les 
Cerises,  les  Guignes  et  les  Griottes  de  la  campagne  de  Varsovie. 

La  Poire  allemande  de  Grumkow,  connue  sous  le  nom  de  Cale- 
basse de  Plock,  est  assez  recherchée  en  Pologne,  alors  que,  en 
France  ou  en  Angleterre,  sa  qualité  laisse  à  désirer. 

Les  Poires  d'hiver  se  propagent  vite  ;  le  marché  polonais  voudrait 
s'affranchir,  sur  ce  point,  de  la  Crimée  et  du  Tyrol. 

En  général,  on  compte  dans  le  royaume  de  Pologne  dix  millions 
d'arbres  fruitiers. 

Parmi  les  amateurs  poraologues,  citons  MM.  Joseph  Konczewski, 
LuszczeAVski,  etc. 

Tout  récemment,  les  pépiniéristes  varsoviens  se  sont  réunis  sous 
les  auspices  du  Comité  fruitier,  et  ont  arrêté  la  liste  des  espèces 
fruitières  à  propager.  A  coté  des  variétés  locales,  nous  retrouvons 
une  partie  des  bons  fruits  adoptés  en  France. 

42 


658  POLOGNE 

Floriculture.  —  Depuis  une  vingtaine  d'années,  le  goût  des 
fleurs  a  grandi.  Plantes  de  pleine  terre  ou  de  serre  ornent  les 
jardins,  les  abris  vitrés,  les  appartements. 

Entre  toutes,  la  Rose  a  pris  un  développement  rapide  ;  c'est  elle  qui 
domine  au  milieu  des  parterres  et  des  magasins  des  bouquetières. 

Plusieurs  Etablissements  se  sont  créés  à  cet  efl'et,  quoique  le  Rosier 
y  réclame  un  hivernage  sous  bâche,  à  l'orangerie  ou  en  terre, 
recouvert  de  feuilles. 

La  culture  forcée  pétersbourgeoise  du  Rosier  est  imitée  à 
YarsoTie.  La  maison  Ulrich  et  celle  des  frères  Kaczynski  forcent 
chacune  jusqu'à  3o,ooo  Rosiers  par  an. 

Le  Muguet  livré  aux  étrangers,  pour  la  culture  hâtée,  occupe 
12  hectares  chez  Ulrich  et  Hoser.  L'exportation  annuelle  s'élève  à 
trois  millions  de  rhizomes. 

Une  trentaine  de  bouticpies,  en  ville,  sont  affectées  à  la  vente  des 
fleurs  et  au  montage  des  bouquets.  Les  fleuristes  de  la  banlieue  les 
approvisionnent. 

Pépixières.  —  La  Pépinière  a  pris  une  grande  extension  depuis 
l'émancipation  des  paysans,  et  surtout  à  la  date  de  1870  à  18^5.  Les 
grands  propriétaires  n'ayant  plus  le  même  nombre  de  bras  à  leur 
service,  durent  boiser  leurs  terres  ou  les  transformer  en  vergers,  et 
accroître  ainsi  leurs  revenus. 

Actuellement,  Varsovie  expédie  100,000  arbres  fruitiers  par  année 
et  trois  fois  autant  d'arbres  et  d'arbustes  d'ornement. 

Les  plus  importantes  pépinières  sont  à  Varsovie  et  aux  environs. 
La  firme  Gustave  Ulrich  exploite  3o  hectares  en  sol  sablonneux- 
argileux,  et  les  frères  Hoser,  25  hectares. 

L'établissement  Bardet,  à  Varsovie,  est  également  considérable  et 
renommé. 

D'autres  cultures  se  trouvent  à  Jankow,  au  Jardin  pomologique, 
à  Nowy-Sad,  à  Wola. 

Plus  loin,  des  pépiniéristes  se  sont  établis  à  Kroczew,  près  Zakroc- 
zym  ;  à  Kluczkowice,  près  Opole;  à  Corneline,  près  Radoin,  etc. 

Les  collections  dendrologiques  doivent,  à  cette  partie  de  l'ancienne 
Pologne,  un  Noyer  à  gros  fruit,  au  feuillage  lacinié,  et  une  Aubépine 
à  feuille  panachée  jaune  d'or. 

Parcs  d'étude  ou  de  plaisance. 

Il  y  a  bientôt  cent  ans,  le  comte  Wodzicki  a  créé  un  Arboretum 
sur  sa  propriété  de  Niedzviedz  ;  après  avoir  servi  de  centre  d'obser- 
vations et  de  propagande,  ce  champ  d'études  ne  fut  pas  respecté. 


POLOGNE  659 

Une  collection  d'arbres  rares  est  à  Pulawy,  dans  le  parc  décrit  par 
l'abbc  Dolille. 

Au  centre  de  la  ville  de  Varsovie,  le  Jardin  Saski,  sur  une 
surface  de  3o  bectares,  confié  à  la  direction  de  François  Szanior, 
jardinier  cbef  de  la  ville,  élève  de  notre  Ecole  d'arboriculture  et  de 
dcndrologie  de  Saint-Mandé,  renferme  des  arbres  magnifiques. 

Une  autre  création,  le  Jardin  Krasinski,  moins  étendu,  est 
nouvellement  refait  par  M.  Szanior. 

Le  nouveau  et  très  joli  parc,  à  Ujazdow,  est  également  projeté  et 
exécuté  par  le  même  jardinier,  auquel  les  plantations  de  Varsovie 
doivent  beaucoup  d'excellentes  améliorations. 

Le  Parc  impérial  Lazienki,  œuvre  du  dernier  roi  Stanislas 
Poniatowski,  est  renommé  par  ses  pièces  d'eau  et  autres  motifs  de 
décor,  mais  avant  tout  par  ses  beaux  arbres,  ses  Conifères,  les 
Orangers  et  les  serres  de  plantes  rares. 

Sur  le  versant  d'une  colline,  mourant  presque  au  bord  de  la 
Vistule,  le  Parc  de  Frascati,  riche  en  végétaux  herbacés  et  ligneux, 
est  un  des  mieux  entretenus.  Les  espèces  recueillies  en  Sibérie  et  au 
Kamtschatka,  par  Bencdict  Dybowski,  ont  été  plantées  à  Frascati  et 
s'y  développent  parfaitement. 

L'architecte-paysagiste  Valérien  Kronenberg,  ancien  élève  de 
l'École  d'horticulture  de  Varsovie  et  du  maître  Suessmayer,  s'est 
distingué  dans  la  conception  ou  l'organisation  des  Parcs  seigneu- 
riaux :  Zawisza,  à  Mlochow  ;  Ledochowski,  à  Wadowice  ;  du 
Tzar,  à  Bialowieza,  etc. 

Le  haut  commerce  a  le  di'oit  de  revendiquer  les  jolies  Créations 
paysagères  de  Dittrich,  à  Zyrardow  ;  de  Scheisbler  et  Herbst,  à 
Lodz  ;  de  Schloesser,  à  OzorkoIT;  de  Bersohn,  à  Pruszkow,  etc. 

Les  paysagistes  Valérien  Kronenberg  et  Théodore  Ghi'zanski  se 
sont  fait  sur  ce  terrain  une  réputation  méritée. 

Publications  horticoles. 

Ouvrages.  —  La  littérature  horticole  s'est  réveillée  après  les 
guerres  intérieures  et  extérieures. 

Dès  l'année  i8o5,  paraissait  «  Mysli  rozne  ozakladaniu  ogrodow  », 
Pensées  diverses  sur  la  création  des  Jardins,  par  la  princesse 
Isabelle  Gzartoryska,  de  Pulawy. 

Le  même  sujet  était  présenté  en  1827,  à  Varsovie,  par  un  auteur 
inconnu,  traitant  De  la  décoration  des  sièges  rustiques. 

Le  premier  ouvrage  important  date  de  1826-1828,  «  Ochodowaniu 
Drzewi  Krzewow»,  Culture  des  arbres  et  arbrisseaux,  par  le  comte 
Stanislas  Wodzicki,  président  de  la  République  cracovienne. 


660  POLOGNE 

Cette  publication,  en  six  volumes,  séteud  sur  la  Dendrologie, 
révélant  ainsi  les  goûts  de  son  auteur. 

Il  faut  citer  encore  «  Ogrody  Polnocne  »,  Jardins  du  Nord,  par 
Jos.  Strumillo,  propriétaire  amateur  à  AVilno.  Il  eut  six  éditions,  et 
fut  pendant  longtemps  le  guide  des  jardins  d'agrément  ou  de  profit. 

En  1846,  apparut  «Ogrodnictwo  powsrechne  »,  Horticulture  univer- 
selle, par  Michel  Gzépinski,  bon  praticien  ;  cet  ouvrage  laissa  le 
précédent  au  second  plan. 

La  quatrième  et  dernière  édition  révèle  la  collaboration  de 
Lange,  dans  les  chapitres  de  la  Rose  et  de  la  Fraise. 

Entre  temps,  des  praticiens  et  des  amateurs  ont  écrit  quelques 
petits  livres. 

Depuis  1876,  période  de  renaissance  horticole,  M.  Edmund 
Jankowski  a  livré  à  la  publicité  son  beau  et  instructif  volume  : 

«  Sadi  Ogrod  Owocowy  »,  Le  Verger  et  le  Jardin  fruitier.  La 
troisième  édition,  1893,  contient  plus  de  700  pages  et  près  de 
3oo  dessins. 

Du  même  auteur,  la  bibliographie  relate  : 

«  Ogi'od  przy  dworze  wiejskim  »,  Le  Jardin  de  la  maison  de 
campagne,  1  vol. 

«  Ogrodnictwo  przemyslowe  »,  L' Horticulture  industrielle  ; 

«  Sad  przy  chacie  »,  Le  Verger  d'un  paysan,  trois  éditions  ; 
traduit  en  langue  russe  et  en  ruthenique  ; 

«  Ogrody  polne  »,  Les  Jardins  en  pleins  champs  ; 

«  Krzew  winny  »,  La  Vigne,  deuxième  édition  ; 

«  Kwiaty  naszych  mieszkan  »,  Les  /leurs  de  nos  habitations, 
deuxième  édition  ; 

«  Kwiaty  naszych  ogrodow  »,  Les  fleurs  de  nos  jardins,  troisième 
édition. 

Et  bientôt  un  Vade  mecum  pour  les  jardiniers,  par  le  laborieux 
vice-président  de  la  Société,  journaliste  et  cultivateur. 

Un  autre  praticien,  non  moins  expert,  Jozef  Kaczynski,  est 
l'auteur  de  : 

«  Warzywa  w  gruncie  »,  Légumes  de  pleine  terre; 

«         —        w'  inspeckcie  »,  Légumes  sur  couches  ; 

«  Roza  »,  Monographie  de  la  Rose; 

Durst  a  fait  éditer  sa  brochure  sur  les  Plantes  annuelles  ou 
vivaces  ; 

Théorie  des  Gartenbaues,  de  Max.  Kolb,  de  Bavière,  sous  le  titre 
«  Teorya  Ogrodnictwa  »,  traduit  par  Al.  Szanior. 

Wl.  Kaczynski  a  pviblié  la  traduction  de  VOrchard  House,  par 
l'anglais  Th.  Rivers,  avec  le  titre  «  Ogrod  Pod  Szklem  ». 


POLOGNE  66l 

Journaux.  —  Le  principal  et  spécial  Journal  horticole  est 
}'«  Ogrodnik  Polski  »,  Le  Jardinier  polonais,  fondé  le  i"  juillet  1879; 
il  est  devenu  l'organe  de  la  Société  d'horticulture. 

Son  Directeur  est  M.  Edmond  Jankowski,  auteur,  professeur, 
conférencier  horticole  et  inspecteur  de  l'École  d'horticulture. 

Les  principaux  collaborateurs  sont  les  frères  Kaczynski,  rosiéristes 
et  fleuristes  ;  les  frères  Hoser,  pépiniéristes  et  pomologues  ;  les 
frères  Szanior,  paysagistes  -  floricultcurs  et  chimistes  ;  Joseph 
Trojanowski,  cultivateur  de  graines,  etc. 

Nous  avons  dit  que  ce  Journal  avait  puissamment  contribué  à  la 
fondation  de  la  Société  d'horticulture. 

Les  services  qu'il  rend  à  la  cause  des  jardins  sont  considérables. 

Antérieurement,  de  1826  à  i83i,  le  comte  Wodzicki  avait  créé 
le  Journal  horticole  «  Dziennik  Ogrodniczy  »,  aujourd'hui  disparu. 


II.  —  LITHUANIE. 

Situation.  —  Les  cultivateurs  se  plaignent  des  charges  de  toutes 
sortes  qui  leur  incombent  et  des  entraves  apportées  à  leur  commerce 
par  la  surélévation  des  prix  de  transport  ;  les  tarifs  de  Yilna  ou  de 
Varsovie  à  Saint-Pétersbourg  et  Moscou  étant  supérieurs  —  à 
distance  égale  —  aux  tarifs  d'autres  centres  de  production,  en  dehors 
de  l'ancienne  Pologne. 

Moins  favorisés  que  dans  la  Galicie,  les  partisans  absolus  du  vieil 
élément  polonais  ne  peuvent  guère  se  constituer  en  sociétés,  ni 
organiser  des  conférences  publiques,  ni  ouvrir  des  expositions,  leur 
langue  maternelle  n'étant  pas  autorisée. 

Les  paysans,  dans  toute  la  force  du  terme,  sont  donc  restés 
stationnaires,  particulièrement  les  Ruthènes-blancs  qui  peuplent  une 
partie  de  la  Lithuanie.  Cependant  l'arboriculture  fruitière  s'accentue 
et  s'impose  auprès  de  la  nationalité  lithuanienne  qui  habite  le  reste 
de  la  province  et  la  Samogitie. 

Quant  aux  jeunes  jardiniers,  ils  s'instruisent  en  travaillant  auprès 
des  chefs  jardiniers  des  châteaux  de  la  contrée,  ou  dans  les  établis- 
sements de  culture  et  de  commerce  de  Varsovie  et  de  Riga. 

Culture  potagère.  —  Le  paysan  produit  les  légumes  poui'  sa 
famille,  et  porte  le  surplus  au  marché  des  petites  villes. 

A  Troki,  les  Caraïtes  cultivent  les  Concombres  en  grand  et  appro- 
visionnent le  marché  de  Vilna.  Les  juifs  de  Kiejdany  ont  suivi  leur 


669 


POLOGNE 


exemple  et  paient,  en  location,  jusqu'à  200  francs  l'hectare  de 
terrain  destiné  à  la  production  des  Concombres. 

Les  fraiseraies,  qui  expédiaient  leurs  produits  en  grande  vitesse 
vers  le  Nord,  par  les  stations  de  Landvarow,  Kowno  et  Janow  sur  la 
"Wilja,  ont  perdu  de  leur  valeur,  la  majoration  des  prix  de  transport 
ne  laissant  plus  aucun  bénéfice. 

Les  graines  de  fleurs  et  de  légumes  proviennent  de  Varsovie,  de 
Vilna  et  de  l'Allemagne. 

Les  primeurs  et  les  cultures  sous  verre  sont  du  domaine  de 
Taristocratie. 

Culture  fruitière.  —  Un  verger  de  200  arbres  est  une  bonne 
moyenne  pour  le  cultivateur  qui  veut  alimenter  sa  famille  et  fournir 
les  boui'gades  voisines. 

En  général,  le  propriétaire  a  plus  de  bénéfice  en  exploitant  lui- 
même,  qu'en  acbetant  aux  marcbands  juifs  qui  se  chargent  de 
produire  et  de  vendre  à  leur  profit. 

Le  Pommier  se  porte  bien,  son  fruit  est  beau  et  bon.  Les  variétés 
plus  connues  sont  :  Calville  de  Dantzig,  Grand-Alexandre  (Aport), 
Antonovka,  Serinka,  Pepinka  (Glogiezovka),  Crème  de  Samogitie, 
Sniietankowe,  etc. 

La  conservation  des  fruits  par  les  procédés  économiques  commence 
à  se  propager. 

Moins  rustique,  le  Poirier  réclame  une  situation  abritée  et  ne 
réussit  guère  en  variétés  tardives,  sa  période  de  végétation  étant 
restreinte. 

On  rencontre  surtout  les  Bergamote  rouge  d'automne,  Urbaniste, 
Louise  -  Bonne  dAvranches,  Espérine,  Fondante  de  Charneu,  de 
Grumkow,    Seigneur,    Zéphirin   Grégoire. 

Les  Prunes,  les  Cerises,  les  Groseilles,  ne  voyageant  pas  aussi 
facilement,  restent  à  l'état  de  cultures  secondaires. 

Quelques  propriétaires  annexent  une  petite  pépinière  à  leur 
domaine  et  cèdent  des  arbres  à  leurs  voisins. 


III.  —  GRAND  DUCHÉ  DE  POSEN. 

La  tradition  fait  remonter  l'initiative  du  jardinage  en  Pologne 
aux  religieux  de  Cluny,  en  1040.  Ils  furent  suivis  par  les  moines 
italiens,  dès  1176,  pour  les  cultures  fruitières  ou  légumières  dont  ils 
entourèrent  leurs  couvents. 


POLOGNE  663 

Cinq  cents  ans  plus  tard,  l'aristocratie  polonaise  créait  des  parcs 
de  plaisance  et  accueillait  favorablement  la  transformation  de  l'art 
classique  en  adoptant  avec  enthousiasme  les  jardins  paysagers.  Le 
verger  et  le  potager  furent  quelque  peu  délaissés,  mais  les 
événements  politiques  ne  tardèrent  pas  à  faire  classer  les  jardins 
d'agrément,  les  serres  et  les  orangeries  au  chapitre  du  luxe,  auquel 
des  raisons  d'ordre  moral  et  financier  imposaient  des  économies. 

Sociétés  d'Horticulture.  —  Les  praticiens  et  les  amateurs  de 
l'ancien  duché  de  Posen,  devenu  province  allemande,  ont  essayé  de  se 
grouper  en  comices  de  travail  et  d'instruction  mutuelle  ;  mais 
l'administration  supérieure  leur  imposant  l'usage  de  la  langue 
allemande,  ils  furent  contraints  d'imiter  les  cercles  agricoles  ou 
forestiers  en  se  soudant  à  la  Société  centrale  agronomique  polonaise 
de  Posen,   présidée  par  le  comte  Zoltowslvi,   de  Niechanow. 

Sous  sa  protection,  les  fervents  de  l'horticulture  ont  fondé  la 
Société  centrale  des  jardiniers  de  Posen. 

La  Société  agronomique  s'étant  réservé  le  droit  de  présenter  trois 
candidats  au  fauteuil  de  la  présidence,  les  adhérents  choisirent  le 
comte  Adam  Grudzinski,  grand  amateur  à  Brodowo. 

Des  expositions  partielles,  des  conférences  entre  collègues  animent 
les  réunions,  au  succès  desquelles  se  dévoue  énergiquement  le 
secrétaire  Adam  Kubaszewski,  distingué  par  ses  travaux  pratiques 
sur  toutes  les  branches  du  jardinage  et  par  sa  collaboration  au 
journal  Le  jardinier  polonais,  de  Varsovie. 

Ses  confrères,  jardiniers  comme  lui  en  maison  bourgeoise, 
forment  le  gros  appoint  de  l'eflectif. 

Production  maraîchère.  —  Les  potagers  visant  seulement  la 
pi'oduction  locale  sont  composés  d'espèces  ordinaires,  de  consom- 
mation courante:  Pommes  de  terre.  Haricots,  Pois,  Choux, 
Citrouilles,  Hâves  et  Navets. 

L'Asperge  devenue  d'une  bonne  spéculation,  prend  une  extension 
croissante. 

Les  Épinards  et  la  Laitue  ont  l'inconvénient  de  pourrir  en  hiver. 

Les  couches  reçoivent  les  plants  d'Artichauts,  de  Cardons,  de 
Céleris,  Tomates.  Poireaux,  Pommes  de  terre  Marjolin,  et  le  Melon, 
lent  à  mûrir,  et  le  Chou-fleur,  toujours  vendu  très  cher.  Au  prin- 
temps, il  en  arrive  d'Algérie,  ainsi  que  des  Pommes  de  terre  hâtives, 
de  Malte. 

Certains  marchés  de  la  frontière  sont  encore  alimentés  par  les 
jardiniers  de  la  Silésie  qui  vienneut  vendre  des  graines  et  des 
replants  de  légumes. 


664  POLOGNE 

Les  primeurs  et  les  Ananas  ne  se  rencontrent  guère  que  chez  les 
grands  seigneurs  ;  le  jardinier  exploitant  se  plaignant  de  la  cherté 
des  moyens  de  chauflage. 

La  culture  du  Fraisier  est  en  prospérité,  elle  se  trouve  actionnée 
par  une  fabrique  de  jus  de  fruits  qui  achète  Fraises,  Framboises, 
Groseilles,  Griottes  à  un  taux  sullisamment  rémunérateur. 

Productiox  fruitière.  —  Au  début  du  siècle,  les  grands  proprié- 
taires plantaient  la  limite  des  chemins  publics  ou  privés  avec  des 
Pommiers  et  des  Cerisiers  griottiers,  quelquefois  des  Pruniers,  plus 
rarement  des  Poiriers  ;  ils  accrurent  ainsi  la  production  de  fruits 
pour  leur  consommation  personnelle  et  la  vente  aux  nomades  ou 
sur  les  marchés. 

Un  tiers  des  voies  rurales  a  été  planté,  vers  les  frontières  de 
la  Silésie  et  du  Brandebourg,  alors  que  l'Est  du  Grand-Duché  de 
Posen,  d'un  climat  plus  rigoureux,  est  moins  bien  partagé,  ou  ne 
comprend  que  de  maigres  Saules  et  Peupliers. 

Les  premières  gelées  fatiguent  les  Noyers,  les  Cerisiers  à  fruits 
doux,  les  Pommiers  de  Calville  blanc,  les  Poiriers  de  Beurré  blanc. 

Le  paysan,  s'inspirant  des  résultats  obtenus,  a  planté  les  abords 
de  son  habitation  avec  les  essences  fruitières  principales  et  robustes. 
Il  trouve  ainsi  un  aliment  journalier  et  un  petit  revenu  annuel. 

Avec  le  concours  des  pépinières  provinciales,  l'administration  a 
continué  les  plantations  routières,  les  plaçant  sous  la  surveillance 
du  «  Kreisbaninspector  ».  Un  règlement  détermine  l'émondage  de  la 
tige  des  arbres,  côté  de  la  voie,  «  jusqu'à  la  hauteur  d'un  cavalier  ». 

On  évalue  à  5oo,ooo  fr.  la  production  fruitière  de  l'ancien  Duché. 
Le  surplus  de  la  consommation  est  vendu  à  des  marchands  venus 
d'autres  contrées  de  l'Allemagne. 

Déjà,  le  séchage  des  fruits  ou  leur  conservation  par  la  cuisson  et 
les  apprêts  ont  cours  à  la  campagne. 

Les  mauvaises  récoltes  sont  compensées  par  les  arrivages  de 
séchons  allemands  et  de  pruneaux  de  la  Hongrie  ;  celle-ci  fournit 
également  des  raisins  frais. 

Le  cidre  est  entré  dans  la  consommation  ;  des  avenues,  des  vergers 
spéciaux  sont  affectés  à  la  plantation  du  Pommier. 

«  Le  vin  et  le  cidre,  nous  disait  un  vieux  praticien,  font  tourner 
nos  regards  vers  la  P'rance  et  la  Suisse  !  » 

Depuis  une  trentaine  d'années,  les  jardins  fruitiers  et  les  espaliers, 
appartenant  plutôt  aux  classes  aisées,  se  sont  étendus;  on  a  amélioré 
le  choix  des  espèces  et  confié  l'entretien  des  arbres  à  des  jardiniers 
qui  avaient  fait  un  stage  aux  environs  de  Paris, 


POLOGNE  665 

Les  étés  sont  courts,  les  hivers  rudes,  le  climat  froid.  Il  a  fallu 
tenir  compte  des  milieux  et  ajouter,  par  exemple  en  hiver, 
aux  murs  d'espalier  consacrés  aux  Pêchers,  aux  Abricotiers  et  à  la 
Vigne,  un  abri  en  roseaux  qui  amortit  les  rigueurs  de  la  température. 

La  Vigne,  comme  le  Figuier,  fructifie  à  l'abri  du  vent,  exposée  au 
sud,  ayant  la  souche  et  les  branches  couchées  sous  terre,  pendant 
la  mauvaise  saison  d'hiver. 

Il  nous  est  agréable  de  citer,  à  ce  sujet,  les  expériences  intéres- 
santes faites  au  magnifique  jardin  fruitier  du  domaine  de  Goluchow, 
parfaitement  agencé  sous  tous  rapports,  confié  aux  soins  vigilants  et 
éclairés  du  jardinier  chef,  Adam  Kubaszewski. 

Pépinières.  —  Deux  établissements  importants  de  pépinières 
créés  à  Posen  et  à  Szczepanowo  par  Auguste  Denizot  (français)  et 
Camille  Jammée  (belge)  alliés  à  des  familles  polonaises,  ont  prospéré 
rapidement;  ils  rendent  service  à  la  population,  occupant  un  nombreux 
personnel  d'ouvriers  et  approvisionnant  darbres  et  d'arbustes 
fruitiers,  forestiers  ou  d'ornement,  les  propriétaires  et  les  jardiniers, 
sur  un  rayon  assez  étendu. 

Il  est  superflu  d'ajouter  que  l'ordre  et  la  méthode  président  aux 
multiplications  et  aux  livraisons. 

L'administration  allemande  a  créé  des  pépinières  «  Provinzial- 
Baumschulen  »  placées  sous  la  direction  d'un  ingénieur  des  travaux 
publics,  et  destinées  à  pourvoir  aux  plantations  routières  et  au 
jardin  des  maîtres  d'école.  Il  est  rare  que  ces  diflérentes  opérations 
ne  soient  pas  l'objet  de  démonstrations  publiques. 

Enfin,  des  maisons  mixtes  fournissent  des  arbres  et  des  fleurs  aux 
particuliers,  et  se  chargent  de  leur  entretien  ;  les  affaires  sont  bonnes, 
on  aime  les  arbres,  et  l'amour  des  fleurs  se  développe  de  jour  en  jour. 

Parcs  d'étude  ou  de  plaisance.  —  Si  l'arboriculture  fruitière  a 
trouvé  un  vulgarisateur  dans  la  personne  du  général  Désiré 
Ghlapowski,  ancien  aide  de  camp  de  Napoléon  P',  l'arboriculture 
d'ornement  s'est  transformée  sous  l'impulsion  du  comte  Jean 
Dzialynski,   lors   du  repeuplement  de  sa  propriété  de  Kornik. 

La  veuve  du  comte  Dzialynski  et  la  fille  du  prince  Adam 
Gzartoryski,  le  propriétaire  du  magnifique  domaine  de  Pulawy,  sur 
les  bords  de  la  Vistule,  ont  restauré  le  château  et  le  parc  de  Goluchow 
d'une  façon  artistique  et  grandiose.  Sur  une  surface  de  loo  hectares, 
on  trouve  un  verger  modèle,  des  espaliers  corrects,  une  vinerie  sous 
verre,  des  serres  aflectécs  aux  végétaux  exotiques  et  aux  Ananas, — 
et  à  l'air  libre  des  collections  dendrologiques,  de  feuillus  et  de 
Gonifères  d'un  haut  intérêt. 


&QQ  POLOGNE 


IV.  —  GALICIE. 

Au  chapitre  de  T Autriche-Hongrie,  nous  avons  donné,  pages  167  et 
160,  l'état  actuel  des  Ecoles  et  des  Sociétés  d'horticulture. 

Un  Polonais  fidèle  voit  avec  défiance  l'envahissement  des  popu- 
lations juive  et  allemande  dans  les  campagnes  de  la  Galicie  ;  il  nous 
communique  les  notes  suivantes  sur  les  productions  de  cette  province  : 

Arbres  fruitiers.  —  Le  climat  est  suffisamment  humide,  mais 
froid  ;  aussi  les  variétés  délicates  de  Poiriers  ne  réussissent  pas  dans 
plusieurs  localités. 

Le  Pommier  y  pousse  parfaitement  ;  le  Merisier  (même  sauvage) 
produit  des  arbres  énormes  sur  un  sol  granitique  ou  calcaire. 

Le  sol  des  vallées  de  rivières  et  celui  de  la  Galicie  orientale, 
contenant  beaucoup  dhumus,  les  Pruniers  forment  des  plantations 
très  importantes  ;   mais  ce  sont  surtout  les  Quetschiers. 

La  partie  de  l'Est  est  bien  plus  riche  en  arbres,  lesquels  forment 
de  petits  vergers  autour  de  toutes  les  cabanes  des  paysans.  Le  sol  et 
le  climat  y  étant  favorables,  même  les  Duchesse  d'Angoulême,  les 
Diel  et  autres  Poires  fines  atteignent  leur  complet  développement. 

L'industrie  horticole  commence  à  poindre,  mais  elle  est  entravée 
par  le  grand  commerce  de  fruits  qui  proviennent  du  Tyrol,  de  la 
Goricie,  de  la  Hongrie,  de  la  Bohême. 

Légumes.  —  Les  légumes  sont  produits  aux  environs  des  grandes 
villes  :  Cracovie,  Lembez,  Farnon,  Przemysts,  Yaroslaw.  Les  vallées 
des  rivières,  ainsi  que  Czarna  Nies,  près  Cracovie,  en  sont  célèbres. 
A  Bochnia,  il  existe   une   fabrique  de   conserves    de   légumes. 

Les  bons  maîtres  d'écoles  propagent  les  connaissances  horticoles 
parmi  le  peuple,  dont  l'existence  pourrait  s'appuyer  sur  l'horticulture 
s'il  lui  avait  été  défendu  de  faire  des  dettes  en  hypothéquant  ses 
petites  propriétés,  ce  qui  le   conduit  à  la  ruine. 

Parcs.  —  De  magnifiques  parcs  sont  à  Krzeszowice,  Lancut, 
Medyka.  Il  en  a  été  créé  ailleurs,  surtout  dans  la  Galicie  de  l'Est. 
Les  admirables  plantations  (planty)  de  Cracovie  et  le  parc  de  Stry 
(Strypki),  à  Lembez,  sont  aussi  dignes  d'être  cités. 

Tout  le  pays,  dans  sa  partie  montagneuse,  est  extrêmement 
pittoresque  et  Ton  commence  à  en  tirer  le  meilleur  parti. 


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PORTUGAL 

89,627  kilomèlrcs  carres.  —  4j"<^o,ooo  habitants. 


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I.  —  Action  du  Gouvernement. 

Les  services  officiels  de  l'agriculture  et  des  forêts  dépendent  du 
Ministère  des  Travaux  publics,  du  Commerce  et  de  l'Industrie. 

L'action  du  gouvernement  en  faveur  de  l'iiorticulture  se  fait  sentir 
dans  l'enseignement  des  Ecoles  nationales  d'Agriculture. 

D'après  l'importance  et  le  rendement  du  vignol)le(aoo, 000  hectares 
produisent  plus  de  quatre  millions  d'hectolitres),  le  ministère  se 
préoccupe  du  phylloxéra  qui  a  détruit  une  grande  partie  des  vignes 
portugaises.  Il  achète  des  plants  américains  qu'il  multiplie  et  revend 
à  prix  réduit  ;  il  fournit  de  même  le  sulfure  de  carbone  pour  venir 
en  aide  aux  vignerons.  On  a  créé  à  Torres-Yedras  une  École  de 
viticulture  dans  le  même  but  ;  c'est  M.  Batalha  Reis  qui  la  dirige. 

Pendant  les  années  qui  ont  précédé  la  crise  actuelle,  le  gouver- 
nement subventionnait  un  ou  deux  joiu'naux  horticoles  ;  ils  sont 
tombés  avec  le  retrait  de  la  subvention. 

Une  carte  agricole  à  l'échelle  de  i/5o,ooo  en  feuilles  de  0,40  X  o,5o 
a  été  commencée  en  1891. Seize  feuilles  delà  carte  agricole(Alemtejo) 
et  cinq  de  la  carte  agricolo-minérale  ont  déjà  paru. 

Chaque  district  a  un  agronome  officiel  préposé  aux  fermes- 
modèles  ou  stations  expérimentales,  et  un  Conseil  chargé  de  l'étude 
des  questions  agricoles.  Les  travaux  concernant  lagriculture  sont 
publiés  dans  le  Bulletin  de  la  Direction  générale  d'agriculture.  Ce 
bulletin  contient  aussi  les  rapports  de  l'Administration  des  Forêts. 


668 


PORTUGAL 


II.  —   Enseignement   horticole. 

S'il  n'existe  pas  d'écoles  spéciales,  l'horticulture  est,  toutefois, 
admise  à  l'enseignement  de  toutes  les  écoles  d'agriculture. 

Ces  écoles  sont  à  Yizeu,  à  Bairrada  (District  d'Aveiro,  commune 
d'Anadia)  et  à  Torres-Vedras. 

A  l'Institut  agronomique  et  vétérinaire,  imique  école 
supérieure  d'agriculture  en  Portugal,  la  lloriculture  fait  partie  de  la 
quatrième  chaire.  La  botanique  est  également  inscrite  de  droit  au 
programme.  Les  jeunes  gens,  fils  de  grands  propriétaires,  ennemis 
de  la  routine,  qui  fréquentent  les  cours  porteront  à  la  campagne  les 
notions  de  cultui*e  perfectionnée  qu'ils  y  ont  reçues. 

Une  école  existait  près  de  Cintra,  à  Granja  ;  elle  a  cessé  de 
fonctionner. 

Nous  voyons  encore  ce  qu'on  appelle  des  Quintas  regionaes 
dépendant  du  Ministère  des  Travaux  publics,  section  agriculture  et 
commerce.  Ces  écoles  se  sont  attaché  des  maîtres  de  chais 
bordelais,  pour  la  fabrication  du  vin.  Le  laboratoire  d'essai  fonctionne 
sur  les  semences   de  plantes  exotiques,  avec  champs  d'expériences. 

Les  «  Quintas  »  plus  spécialement  viticoles  sont  dans  la  région 
qui  produit  le  fameux  vin  de  Porto  ;  les  autres  occupent  les  districts 
de  Bragance,  Goïmbre,  Faro,  Beja,  Yizeu,  Santarem,  Torres-Yedras, 
Yilla  Real. 

Un  enseignement  viticole  est  toujours  une  démonstration  de 
l'arboriculture  fruitière  et  de  la  multiplication  des  végétaux  ligneux. 

Il  y  a  chaque  année,  au  Palais  de  Cristal  de  Porto,  des  expositions 
périodiques  au  moment  de  la  floraison  des  Roses,  des  Camellias, 
des  Chrysanthèmes,  etc.,  provoquées  par  des  horticulteurs.  Espérons 
qu'un  jour  une  société  d'horticulture  naîtra  de  ces  réunions.  L'actif 
fleuriste  Loureiro  a  le  champ  ouvert  pour  sa  réalisation. 

Dans  ses  réunions  et  ses  publications,  la  Société  royale  et 
centrale  de  l'agriculture  portugaise  s'occupe  des  questions 
d'arboriculture,  de  viticulture  et  du  commerce  des  denrées. 

En  1880,  il  s'est  fondé  une  Société  botanique  dont  le  siège  est  à 
Coimbre,  sous  le  nom  de  Sociedade  Broteriana  ;  elle  publie  un 
bulletin  trimestriel. 

III.  —  Jardins  botaniques  et  d'amateurs. 

Lisbonne  possède  deux  jardins  botaniques  :  l'un  à  l'École 
polytechnique,  fondé  en  1873  par  le  comte  de  Ficalho,  et  créé  par 


PORTUGAL  669 

M.  Jules  Daveaii,  notre  compatriote,  actuellement  Je  retour  au 
Jai'din  Je  Montpellier  : 

L'autre  à  rÉcole  de  Médecine,  fondé  en  1848  par  A.  Bcrnardino. 

En  dehors  de  la  capitale,  citons  le  Jardin  de  la  Faculté  de 
médecine  de  Porto  ,  et  celui  de  l'Université  de  Coïmbre, 
maguificiuemcut  situé  et  confié  à  la  direction  du  docteur  J.llenri([ucs. 

Les  amateurs  de  Palmiers  et  d'autres  plantes  rares  sont  enchantes 
des  collections  qui  s'y  trouvent  réunies,  particulièrement  au  jardin 
de  l'Ecole  polytechnicpie. 

Les  jardins  du  parc  d'Estrella,  d'Ajuda  et  des  Necessidades  où  se 
trouve  le  fameux  Cocotier  du  Chili,  Jubœa  spectabiUs,  sont  considérés 
par  le  public  comme  étant  Jardins  botaniques,  mais  n'en  ont  pas  les 
classifications  méthodiques  ni  l'enseignement. 

Il  serait  à  désirer  que  le  projet  d'Ecole  de  végétaux  d'ornement  et 
de  commerce,  tenté  dans  la  riche  plaine  d'Alemtejo,  fût  repris  et 
continué  avec  persévérance. 

La  population  réclame  la  réalisation  du  Parc  de  la  Liberté  ;  le 
concours  international  de  plans  et  projets  a  été  un  nouveau  triomphe 
pour  les  paysagistes  français  Henri  Lusseau,Duchêne,  Eugène  Deny, 
Durand,  Morel,  classés  en  tète  des  concurrents  par  le  jury. 

Les  squares  et  les  promenades  des  villes  sont  une  distraction  pour 
l'habitant  et  le  voyageur,  et  un  enseignement  pour  tous. 

Nos  nationaux  y  rencontrent  de  superbes  spécimens  qui,  en  France, 
exigent  un  abri  vitré. 

Les  jardins  royaux,  le  jardin  de  Lumiar  et  la  Jonqueira,  l'Eden 
de  Cintra  et  de  Porto,  enfin  toutes  les  villas,  sont  riches  en 
végétation  exotique,  par  exemple  la  fougeraie  arborescente  du 
parc  Cook,  abrité  par  la  «  Serra  de  Cintra  ». 


IV.  —  Production  maraîchère. 

La  culture  potagère  en  Portugal  se  borne  aux  travaux  des 
jardiniers  qui  alimentent  les  marchés  des  grandes  villes. 

D'abord  la  Pomme  de  terre  qui  se  plaît  dans  les  sables  de 
l'Alemtcjo  et  fournit,  en  année  ordinaire,  trois  millions  d'hectolitres 
de  tubercules. 

La  Patate  rend  12,000  kilogrammes  à  l'hectare,  en  Algarve  ;  la 
Tomate  donne  le  double,  et  l'Aubergine  produit  plus  encore.  Les 
cultures  prennent  de  l'extension  chaque  année,  alimentant  le 
commerce  de  l'exportation  et  les  usines  à  conserves. 


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670  PORTUGAL 

Toutes  les  provinces  cultivent  les  Pastèques,  le  Piment,  les 
Laitues,  Choux,  Choux-fleurs,  Chicorées,  Haricots,  la  Courge 
«  Lagcnaria  »,  le  Gombo,  Ketmie  comestible  «  Hibiscus  esculeutus  », 
et  les  plantes  condimentaires. 

Les  feuilles  de  Navets  sont  vendues  comme  Epinards,  sous  le  nom 
de  «  Nabices  ». 

Les  légumes  secs  représentent  5o  millions  d'hectolitres. 

Le  Maïs  produit  près  de  huit  millions  d'hectolitres. 

L'archipel  des  Açores  expédie  à  Londi^es  plus  de  3oo,ooo  Ananas. 

L'Inde  portugaise  exporte  les  Piments,  le  Riz,  des  quantités  de 
Haricots,  de  Pois,  avec  le  Tabac,  le  Café,  l'Arec,  la  Noix  de  Coco. 

Llle  de  Santiago  approvisionne  l'archipel  de  grandes  quantités  de 
Haricots,  surtout  des  variétés  dites  Pedra  et  Bouge. 

La  capitainerie  de  Mozambique  produit  l'Opium  avec  le  Pavot, 
dans  la  proportion  de  4o  kilogi\  à  l'hectare. 

V.  —  Production  fruitière. 

La  production  fruitière  oflre  un  certain  intérêt  dans  les  riches 
vallées  des  Algarves  et  de  Setubal.  Les  Oranges  et  les  Figues  y 
viennent  à  merveille,  avec  d'autres  espèces  de  fruits. 

Saint-Michel  des  Açores,  célèbre  par  ses  orangeraies,  exporte  une 
moyenne  annuelle  de  3oo,ooo  caisses  d'Oranges  vers  l'Angleterre. 

Le  Portugal  prodidt  annuellement  q5o  millions  d'Oranges  et 
35  millions  de  Limons. 

Collares  et  la  Beïra  Alta  récoltent  des  Poires  et  des  Pommes 
destinées  au  marché  de  la  ville. 

Les  Prunes,  les  Abricots,  les  Pèches,  les  Raisins  suivent  la  même 
voie  aussitôt  la  récolte,  ou  sont  soumis  au  séchage. 

La  Figue  est  un  important  article  d'exportation. 

Le  Coing  est  l'objet  de  préparations  économiques  et  industrielles. 

La  région  montagneuse  plus  accidentée,  moins  brûlante,  fournit 
des  fruits  secs,  robustes  aux  voyages  ;  par  exemple  270,000  hectolitres 
de  Châtaignes,  28,000  de  Noix,  21,000  d'Amandes. 

L'Olivier  rend  25o,ooo  hectolitres  d'huile. 

En  i863,  la  «  Banco  National  Ultramarino  »  a  consacré  des  sommes 
considérables  aux  plantations  de  Caféiers,  de  Cacaoyers,  de  Cinchonas, 
principalement  à  Saint-Thomas,  à  Angola,  possessions  de  la  côte 
occidentale  d'Afrique.  En  même  temps,  cette  Banque  coloniale  portu- 
gaise organisait  un  service  de  bateaux  à  vapeur  facilitant  le  débouché 
des  produits. 


PORTUGAL  671 

Dans  le  groupe  du  Cap-Vert,  Santo-Antiio  s'adonne  au  Quinquina, 
à  rOrscille;  Fogo,  au  Café;  Santiago,  àrindigo,  au  Manioc,  au  llicin 
(plus  de  G, 000  tonnes),  aux  extraits  de  Canne  à  sucre. 

VI.  —  Floriculture. 

Le  soleil,  les  abris  naturels  et  le  voisinage  de  l'Océan  sont  les 
protecteurs  de  la  végétation  qui  pourrait  prendre  un  caractère  plus 
exotique,  si  l'habitant  savait  ne  pas  se  contenter  de  l'Olivier,  de 
l'Amandier,  du  Caroubier,  du  Chène-Licge,  des  Pins  et  Sapins,  arbres 
tort  utiles,  mais  insuffisamment  décoratifs.  Ils  constituent  la  base  des 
320,000  hectares  du  domaine  forestier  qui  couvre  les  dunes  alluvion- 
naires, et  les  crêtes  ou  les  flancs  des  montagnes. 

Il  y  a  cependant  quelques  jolis  résultats  dans  les  parcs  publics  ou 
d'amateurs  des  principales  provinces. 

L'aspect  élégant  ou  vigoureux  des  Palmiers,  des  Bambous,  des  Cycas, 
des  Ficus,  des  Eucalyptus,  des  élégants  Casuarinas  ;  les  bractées 
colorées  du  Bougainvillea  ;  le  port  rigide  de  l'Araucaria  ;  le  beau 
feuillage  du  Stcrculia,  du  Musa,  de  l'Agave  ;  et  les  inflorescences 
de  l'Hortensia,  du  Datura,  des  Salvias,  de  l'Erythrine,  des  Clianthus, 
des  Fuchsias,  du  Camellia  :  les  guirlandes  de  Bignone,  de  Cobœa, 
de  Hoya  ;  et  les  Cactus  émergeant  leurs  côtes  aiguillonnées  des 
tapis  cristallins  du  Meserabryanthemum. 

Il  faudrait  quelques  expositions  publicpies  qui  entraîneraient 
les  amateurs  vers  la  possession  et  l'entretien  de  ces  richesses 
végétales. 

Quant  aux  fleurs  en  magasin,  le  marchand  vend  des  bouquets  à  la 
main  ;  le  fleuriste  se  borne  aux  bonnes  plantes  décoratives. 

Plantes  et  fleurs  révèlent  un  goût  éclairé  chez  le  cultivateur,  ce 
qui  est  d'un  bon  augure  pour  l'avenir  de  la  floriculture  portugaise. 

VII.  —  Commerce  et  production  de  végétaux. 

Le  Portugal  importe  chaque  année  un  nombre  assez  considérable 
de  Rosiers,  d'arbres  fruitiers,  d'arbustes  d'ornement  et  de  jeunes 
plants  provenant  surtout  de  pépinières  françaises  ou  belges. 

Les  achats  de  graines  se  font  en  France  et  en  Allemagne. 

L'Espagne  fournit  des  primeurs  aux  marchés  de  consommation. 

L'archipel  adjacent,  bénéficiant  des  brises  marines  et  d'un  sol 


672  PORTUGAL 

volcanique,  a  des  vignobles  renommés  qui  approvisionnent  l'indus- 
trie du  passerillage  des  Raisins,  surtout  avec  les  plants  de  Muscat 
et  de  Malvoisie  ;  puis  des  Oranges,  des  Citrons,  des  Figues,  des 
Grenades,  des  Raquettes,  des  Dattes  et  des  Pastèques. 

Madère  vit  sur  sa  réputation  de  vins  et  de  Raisins, 

La  région  viticole  du  Douro,  phylloxérée,  a  repris  la  culture  du 
Tabac. 

Il  y  a  quelques  pépinières  à  Porto  et  aux  environs  de  Lisbonne,  à 
Caneças  notamment,  fournissant  en  quantité  des  Orangers  et  des 
arbres  fruitiers  jeunes  ou  formés  ;  on  y  reconnaît  la  main  de  pépinié- 
ristes qui  ont  étudié  cette  cultiu^e  en  France  et  en  Relgique. 

A  Porto,  se  trouve  un  établissement  commercial  mixte  possédant 
plusieurs  succursales  ;  c'est  la  Compagnie  ro)'ale  hoT'ticole  et  agri- 
cole Portugaise  :  son  directeur  est  M.  Marques-Loureiro,  un  des 
principaux  horticulteurs  du  pays  :  la  succursale  de  Lisbonne  a  pour 
directeui'  M.  Ferreira  da  Silva,  professeur  à  l'Institut  agronomique 
et  vétérinaire. 

La  composition  et  l'ameublement  en  végétaux,  des  parcs  royaux  ou 
municipaux  et  des  jardins  d'études  se  sont  cependant  adressés  aux 
horticulteurs  français  pour  l'approvisionnement  de  leurs  collections 
arborescentes  et  arbustives,  d'utilité  ou  d'ornement. 

VIII.  —  Ouvrages  horticoles. 

Les  principaux  ouvrages  traitant  de  l'horticulture  sont  : 

Le  Traité  d' Horticulture  de  M.  Gasimiro  Barbosa,  et  aussi  la 
collection  du  Journal  d'horticulture  pratique  dont  la  publication 
s'est  arrêtée  en  décembre  1892.  Un  autre  lui  a  succédé  depuis  1893, 
sous  le  nom  de  Jornal  de  Agricultura  e  Horticultura  pratica,  avec 
la  direction  de  MM.  Eduardo  Scqueira  et  Astier  de  Yillate. 

Citons  encore  :  Le  cours  de  Sylviculture,  par  Antonio-Xavier 
Pereira  Coutinho,  professeur  à  l'Institut  agronomique  de  Lisbonne. 

Les  Instructions  pratiques  pour  les  cultures  coloniales,  par 
Julio-A.  Henriques,  directeur  du  Jardin  botanique  de  Goïmbre. 

Plusieurs  ouvrages  de  Sylviculture  dus  à  Carlos-Alberto  de  Souza 
Pimentel,  d'autres  par  M.  Paulo  de  Moraès,  et  quelques-uns  se 
rapportant  à  des  observations  locales. 

Les  Journaux  agricoles  traitent  de  questions  sylvicoles,  viticoles, 
culturales  et  commerciales. 


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ROUMANIE 


121,000  kilomètres  carres.  —  5, 100,000  habitants. 

I.  —  Enseignement  horticole. 

Si  la  Roumanie  ne  possède  pas  d'école  d'horticulture  proprement 
dite,  le  gouvernement  n'a  pas  moins  fait  inscrire  l'art  des  jardins  au 
programme  de  l'École  centrale  d'agriculture  de  Herestren,  près 
Bucarest,  par  les  conférences  et  les  cliamps  d'expériences. 

Les  travaux  pratiques  sont  affectés  aux  manipulations  du  sol  ;  à  la 
culture  maraîchère  ;  à  l'arboriculture  fruitière,  comprenant  la  récolte 
et  la  conservation  des  fruits  en  serre  et  sous  châssis  ;  aux  plantations 
de  vergers  et  de  parcs  d'ornement  ;  à  la  pépinière,  semis,  bouturage, 
greffage  ;  à  l'entomologie,  aux  excursions,  etc. 

Cet  établissement  offre  d'ailleurs  tous  les  éléments  de  l'instruction 
horticole  :  parc,  jardin  botanique,  potager,  serre,  Asperges,  Fraisiers. 

Une  pépinière  d'un  hectare,  un  champ  de  vigne  dépareille  étendue 
et  le  jardin  fruitier  sont  installés  à  Jassy,  ainsi  qu'une  plantation 
de  mûriers,  mise  à  la  disposition  des  éleveurs. 

Le  Jardin  botanique  de  Bucarest  est  établi  depuis  trois  ans. 

Un  Jardin  fruitier  modèle,  de  6  hectares,  créé  à  Pétrasa  et  un 
autre  plus  modeste,  à  Istritza  ont  été  organisés  par  M.  Auguste  Ville, 
élève  de  notre  Ecole  nationale  de  Versailles  ;  une  Pépinière  destinée 
à  la  distribution  gratuite  d'arbres  fruitiers  s'y  trouve  annexée. 

Ailleurs,  l'horticulture  et  la  viticulture  sont  démontrées  : 

I"  Aux  Écoles  pratiques  d'agriculture,  par  le  professeur  de  théorie 
ou  de  pratique  agricole  ; 

2°  Aux  Ecoles  normales,  tout  spécialement  la  culture  des  arbres 
fruitiers,  par  le  professeiir  d'agriculture  et  de  sciences  naturelles  ; 

3°  Dans  les  Ecoles  secondaires  et  les  Gymnases  d'enseignement. 

La  Société  horticole  et  viticole,  siégeant  à  Bucarest,  depuis 
1890,  composée  de  100  membres  et  présidée  par  un  brillant 
conférencier  de  l'Ecole    centrale   de    Herestren,   a  de  fréquentes 

43 


674  ROUMANIE 

réunions  consacrées  à  la  discussion  des  intérêts  de  l'horticulture,  aux 
rapports  des  visites,  aux  concerts  et  aux  conférences. 

La  Presse  horticole  est  représentée  par  : 

1°  Le  iouviml  Aiiiiciil  agrienlturilui,  par  M.  Andi'onescu,  chef  de 
division  au  ministère  de  l'Agriculture  et  de  l'Industrie  ; 

2°  La  Gazeta  Saténiihii;  revue  pour  tous,  par  M.  C.  G.  Datculescu. 

II.  —  Productions  horticoles. 

L'agriculture  roumaine  se  répartit  sur  trois  régions  : 

1°  La  plaine,  consacrée  aux  pâturages  et  à  la  grande  culture  ; 

2°  La  montagne,  couverte  de  forêts  ; 

3°  Les  coteaux,  recelant  vergers  et  vignoble. 

Les  plantations  fruitières  et  les  potagers  s'installent  encore  sur  les 
accrues  et  les  sables  du  Danube  ;  sinon,  l'Etat  les  fait  boiser. 

Les  légumes  populaires  sont  les  Choux-raves,  Navets,  Ognons, 
Concombres,  Pastèques,  Tomates,  Pois,  Lentilles,  Radis,  Ail, 
Aubergines,  Piment  et  Ketmie  Gombo  dite  «  Corne  greccjue  ». 
La  Pomme  de  terre  est  dirigée  vers  le  marché  ou  la  distillerie. 

Presque  tous  nos  fruits  viennent  en  Roumanie  :  Pommes,  Poires, 
Cerises,  Pêches,  Abricots,  Noix,  Noisettes,  Raisins,  Groseilles. 

Des  villages  entiers  disparaissent  au  milieu  des  vergers. 

Le  Prunier  est  l'essence  dominante.  Les  chemins  et  les  friches  en 
sont  boisés.  La  tradition  légendaire,  encourageant  une  plantation  de 
Pruniers  lors  des  cérémonies  de  famille,  a  beaucoup  contribué  à 
cette  fructueuse  situation. 

Dans  une  année,  la  Roumanie  produit  1,200,000  hectolitres  d'eau-de- 
vie  de  Prunes  «  Asonica»,  liqueur  de  prédilection  dans  les  campagnes. 
On  compte  2,000  distilleries  de  Prunes  et  de  marcs  de  Raisins. 

La  confiture  de  fruits  est  une  excellente  opération  dans  les  ménages. 

Les  districts  dans  la  montagne  récoltent  une  grande  quantité  de 
Noix  et  les  transforment  en  huile. 

Sous  bois,  les  gens  peu  aisés  vont  récolter  les  Noisettes,  Merises, 
Nèfles  sauvages.  Cormes,  Cornouilles,  Framboises,  Ronces  et  Cassis, 
pour  leur  nourriture  ou  la  vente  en  ville. 

En  somme,  la  Roumanie  exporte  des  fruits  pour  une  valeur  qui 
dépasse  12  millions  de  francs  ;  et  le  vignoble,  occupant  182,000  hec- 
tares, produit  10  millions  d'hectolitres  de  vin. 

L'importance  des  forêts  classe  la  Roumanie  au  septième  rang 
forestier  de  l'Europe. 


^^^^^ 


RUSSIE 


32,434,392  kilomètres  carres.  —    126,347,000  liabilanls. 


L  —  Action  de  l'État. 

L'empire  russe,  avec  son  ininiense  territoire,  forcément  agricole 
et  forestier,  a  manifeste  sa  ferme  volonté  d'entrer  dans  une  période 
d'action,  de  réformes  et  de  progrès,  par  la  création  d'un  Ministère 
de  l'Agriculture. 

En  1893,  M.  Alexis  YermolofT  fut  chargé  d'en  préparer  l'organi- 
sation en  adjoignant  des  attributions  nouvelles  au  Ministère  des 
Domaines,  dont  il  était  titulaire. 

Sanctionné  par  le  Conseil  de  l'Empire,  approuvé  par  le  Tzar,  le 
projet  a  été  mis  en  vigueur. 

Désormais,  la  Russie  possède  un  Ministère  des  Domaines  et  de 
l'Agriculture,  ayant  sept  Comités  et  cinq  Départements  :  le  Conseil 
du  Ministre,  la  Chancellerie  du  Ministre,  le  Conseil  agricole,  le 
Comité  scientifique,  le  Conseil  administratif  des  mines,  le  Comité 
scientifique  des  mines,  le  Comité  spécial  des  forêts  ;  les  départements 
de  l'Agriculture,  des  améliorations  agricoles,  de  l'économie  et  de 
la  statistique  rurale,  des  domaines  fonciers  de  l'État,  des  forêts  et 
des  mines. 

L'horticulture  et  la  viticulture  ont  leurs  bureaux  et  leur  personnel 
attitré. 

Cet  important  ministère  a  été  confié  au  savant  agronome  Alexis 
YermolofT,  ancien  élève  de  l'Institut  agronomique  de  Saint- 
Pétersbourg  ;  ses  travaux  pratiques  ou  littéraires,  les  études  qu'il 
publia  à  la  suite  de  ses  voyages  d'observations,  sa  participation 
aux  Congrès  internationaux  d'agriculture  de  Paris,  de  Vienne  et  de 
La  Haye,  sont  bien  connus  et  appréciés  du  monde  agricole. 


GjO  RUSSIE 

Le  Gouvcrnciucnt  encourage  le  développcnicat  des  Sociétés 
d'horticulture.  Il  crée  et  subventionne  des  établissements  où  l'on 
enseigne  la  théorie  et  la  pratique  des  jardins,  des  vergers  et  des 
potagers,  du  vignoble,  des  forets,  où  l'on  démontre  les  sciences 
auxiliaires  de  l'Agriculture. 

Aux  frais  de  la  Couronne  sont  entretenus  des  jardins  botaniques 
et  quelques  pépinières  expérimentales. 

La  publication  d'ouvrages  et  de  journaux  horticoles  est  placée  sous 
sa  protection  et  soumise  à  son  visa. 

II.  —  Écoles  d'horticulture. 

Pour  faciliter  les  recherches,  nous  classerons  les  Ecoles  d'horticul- 
tui'e  par  régions  :  Ouest,  Nord-Ouest,  Centre,  Est,  Midi. 

D'abord  les  Écoles  spéciales  d'horticulture,  puis  les  Établissements 
mixtes,  où  l'enseignement  forestier,  arboricole,  etc.,  se  rattache  à 
notre  sujet. 

Kégiouis  de  l'Ouest  et  du  Xord-Ouest. 

A.  —  Enseignement  horticole. 

PÉTROWiTSCHY  ;  gouvernement  de  Minsk.  —  École  pomologique  et 
de  culture  du  Houblon,  avec  pépinières  ;  propriété  de 
5oo  hectares,  non  compris  les  forets.  Fondée  pour  douze 
ans,  par  M.  Myschenkoff,  directeur,  elle  reçoit  un  subside 
annuel  de  7,000  francs  de  l'Etat. 

Varsovie.  —  École  d'horticulture  annexée  au  Jardin  pomologique. 

Varsovie. — Université  ;  cours  de  botanique  et  de  physiologie  végétale. 

CzENSTOKOWA  ;  gouverncmcnt  de  Pétrokow.  —  Ecole  d'horticulture 
et  d'arboriculture.  Subside  de  l'Etat  :  5, 000  francs.  Directeur  : 
M.  HafTerberg. 

Tzarsko-Slawianskaja  ;  gouvernement  de  Saint-Pétersbourg.  — 
École  d'arboriculture  fruitière  et  de  culture  maraîchère, 
fondée  par  la  Société  impériale  d'horticulture  de  Saint- 
Pétersbourg.  Subside  annuel  :  9,000  francs,  pendant  vingt 
ans.  Directeur  :  M.  Witter. 

B.  —  Enseignement  mixte. 
Saixt-Pétersbourg.  —  Institut  de  Sylviculture,  1880. 

Directeur  :  M.  Schafranoff. 
TosxA  ;  gouvernement  de  Saint-Pétersbourg.  —  Ecole  de  sylviculture 

de  Lisinsk.  Directeur  :  M.  Kravtschinsky. 


RUSSIE  677 

Nouvelle  Alexandrie.  —  Institut  d'agriculture  et  de  sylviculture. 
Directeur:  M.  Dokoutschaed",  1893. 

Riga.  —  École  polytechnique  (enseignement  supérieur),  1861. 

Gorki  ;  gouvernement  de  Mogilew.  —   Ecole  secondaire    d'horti- 
culture, 1840. 

Kologrive  ;    gouvernement    de    Kostroma.    —     Ecole    secondaire 
d'horticulture. 
Des  cours  d'horticulture,  de  viticulture,    de    sylviculture    et  de 

culture     maraîchère     sont     organisés    dans    les    Ecoles    normales 

d'instituteurs,    par    exemple    à    Tscherepovetz,    gouvernement    de 

Novgorod,  à  Bischkine,  à  Novogeorgievsk,  Achaltzik,  et  un  cours  de 

sylviculture  à  Kostroma  et  à  Vologodek. 
Chaque  été,  pendant  six  semaines  environ,  des  cours  théoriques  et 

pratiques  d'arboriculture  fruitière  sont  ouverts  à  la  ville  et  dans  les 

fermes  rurales  pour  les  instituteurs  des  écoles  primaires. 

Région  <1ii  Centre. 

Moscou.  —  Académie    d'agriculture  de  Petrovskoé-Rasoumovskoé, 

i8G5.  Cours  de  botanique  et  de  physiologie  végétale. 

Directeur:  M.  Ratschinsky. 
Moscou.  —  École  spéciale  d'horticulture  et  de  culture  maraîchère. 
Moscou.  —  Institut  de  l'industrie  rurale,  1894. 
Moscou.  —  École  secondaire  d'horticulture. 
Moscou.  —  École  secondaire  d'agriculture,  patronnée  par  la  Société 

d'agi'iculture  de  Moscou. 
BouRAsciiovo  ;  gouvernement  de  Tver.  —  Elcole  d'horticulture,  de 

culture  potagère  et  d'apiculture,  avec  pépinières.  Curateur  : 

M.  lourlow. 
Stoudenetz  ;  près  de  Moscou.  —  Ecole   d'horticulture  du  Domaine 

des  Institutions  de  l'impératrice  Marie. 
Kiev.  —  Université.  —  Botanique  et  physiologie  végétale, 
Dergatschew.  —  École  d'horticulture,  de  culture  maraîchère  et  de 

culture  du  Houblon. 
LicnvixE  ;  gouvernement  de  Kalouga.  —  École  de  sylviculture. 
Odoevsk  ;  gouvernement  de  Toula.  —  École  de  sylviculture. 
PoGoxNO-LociNO  ;  gouvernement  de  Moscou. — École  de  sylviculture. 
Romanovsk;  gouvernement  de  Tambov.  — École  de  sylviculture. 
KiiRÉNOwsK  ;  gouvernement  de  Yoronèje.  —  École  de  sylviculture. 

Un  cours   de  sylviculture  est  institué  dans  les  Écoles  de  Nijni- 
Novgorod,  d'Orel,  diaroslav. 

Des  leçons  d'arboriculture,    de  culture  maraîchèx'e  et  d'apiculture 
sont  données  dans  les  écoles  normales  de  ; 


678  RUSSIE 

Alferoff;  gouvernement  de  Smolensk(Coiu's  théoriques  et  pratiques). 
RiRJATSCii  ;  gouvernement  de  Vladimir.  — 

NovixsK  ;  gouvernement  de  laroslav.  — 

NovoTORGS  ;  gouvernement  de  Tver.  — 

PoLivAXOVo  ;  gouvernement  de  Moseou,  1874-      — 

Régiou  de  l'£st. 

Kazan.  —  École  secondaire  d'agriculture. 

Mariïnsk  :  gouvernement  de  Saratov.  —  Ecole  secondaire  d'agri- 
culture. 
Pexza.  —  École  d'horticulture,  1882. 
Tengoutixe  ;  gouvernement  d'Astrakhan.  —  Ecole  forestière. 

Des  cours  de  sylviculture  se  tiennent  dans  les  circonscriptions  de 
Kazan,  d'Oufa,  de  Penza,  de  Yiatka. 

Région  du  7Iidi. 

Dergatsch  ;  gouvernement  de  Kharkov.  —  École  d'horticulture,  de 

culture  maraîchère  et  de  culture  du  Houblon. 
Iékaterixoslav.  —  École  d'horticulture,  de  culture  maraîchère  et 

d'apiculture.  Curateur  :  M.  Andereg. 
KiscHiNEW  ;  Bessarabie.  —    École  d'horticulture,  avec   pépinières, 

1842.  Directeur:  M.  Yincentini. 
NiKiTA  ;  Crimée.  —  École  supérieure  d'horticulture  et  de  viticulture. 
Odessa  ;  gouvernement  de  Kherson.  —  École  d'horticulture  et  de 

culture  maraîchère,  avec  pépinières.  Curateur  :  M.  Liginc. 
SiMBiRSK.  —  École  d'horticulture  et  de  viticulture. 
Pourkar,  près  dAckermann.  —  École  de  sylviculture. 
TscuERKASSK  ;  gouvememcnt  de  Kiev.  —  École  forestière. 
Veliko-Axadolsk  ;    gouvernement    de    lékaterinoslav.    —   École 

forestière. 
Kherson.  —  École  secondaire  d'agriculture. 
OuMANE  ;  gouvernement  de  Kiev.  —  École  secondaire  d'agriculture 

et  d'horticulture. 
A'osDViJENSK,   près  Gloukhov  ;  gouvernement     de    Tchernigov.  — 

École  primaire  d'agriculture  pour  jeunes  filles  ;  1894. 
Kharkov.  —  École  primaire  d'horticulture. 
SiMFÉROPOL  ;  Crimée.  —  École  primaire  d'horticulture. 
BiscHKiXE  ;  gouvernement  de  Kharkov.  —  Cours  d'horticulture  et 

de  culture  maraîchère. 
NovoGEORGiEvsK  ;  gouvcmcment  de  Kherson. 
Strelxiki.  —  Champ  d'expériences. 
Tchernigov  (circonscription  de).  —  Cours  de  sylviculture. 


RUSSIE  679 

Caucase. 

AciiALzicii  ;  gouvernement  de  Tiflis.  —  Kcole  forestière.  Cours 
d'horticulture  et  de  culture  maraîchère  à  l'École  primaire. 

KouTAiss.  —  École  d'horticulture. 

Maudack  ;  gouverncmeut  de  Bakou.  —  École  d'horticulture. 

Tiflis.  —  Ecole  d'horticulture  de  la  Société  impériale  d'horticulture 
du  Caucase,  avec  pépinières.  Curateur  :  M.  Guéewski. 

Possessions  asiatiques  russes. 

ViERNOK  ;  région  de  Séniiretschinsk.  —  Ecole  d'horticulture. 

Des  cours  de  sylviculture  sont  organisés  dans  les  circonscriptions 
forestières  des  gouvernements  de  Tobolsk  et  de  Tomsk,  en  Sibérie, 
et  dans  la  région  de  Séniipalatinsk,  formée  de  trois  circonscriptions  : 
Sémipalatinsk,  Pavlodar,  Karvaralinsk. 

III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

L'horticulture  est  traitée  d'une  façon  spéciale  par  les  Associations 
horticoles  proprement  dites  ;  elle  entre  aussi,  incidemment,  dans 
le  programme  des  nombreuses  Sociétés  agricoles,  sylvicoles, 
viticoles,  etc. 

Nous  les  classons  par  régions  ;  Ouest,  Nord-Ouest,  Centre,  Est, 
Midi. 

La  plus  importante  est  la  Société  impériale  russe  d'horticul- 
ture et  de  pomologie,  fondée  le  aS  juin  i858.  Son  siège  est  à 
Saint-Pétersbourg,  mais  elle  possède  des  sections  dispersées  sur  tout 
le  territoire  de  la  Russie. 

Régious  de  l'Ouest  et  du  Xord-Ouest. 

Saixt-Pétersbourg.   —    Société    impériale    d'horticulture,  fondée 

en  i858. 
Saint-Pétersbourg.  —  Société  de  sylviculture,  1871. 
Saixt-Pétersbourg.    —     Société    darboricullure     fruitière,    1891. 

Grand-Duc  Nicolas,  président   d'honneur  ;   elle   a,  comme 

organe,  le  journal  Y  Arboriculture  fruitière . 
Saint-Pktersbourg. —  Société  des  amateurs  de  plantes  d'appartement. 
Cronstadt.  —  Section   de  la   Société   impériale   d'horticulture   de 

Saint-Pétersbourg. 
Hapsal.  —  Société  pour  l'amélioi'ation  de  l'horticulture,  1891. 
KovNO.  —  Société  d'horticulture,  1879. 


68o  RUSSIE 

Minsk.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture  de  Saint- 
Pétersbourg. 

Novgorod.  —  Société  de  sylviculture,  1878. 

Pskov.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture  de  Saint- 
Pétersbourg. 

Revel.  —  Société  d'horticulture,  1878. 

Riga.  —  Société  d'horticultiire,  1876. 

Starorusky.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture  de 
Saint-Pétersbourg. 

Varsovie.  —  Société  dhorticulture,  1884. 

Varsovie.  —  Société  d'horticulture  et  d'apiculture,  1892. 

Veliki-Ll'ki.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture  de 
Saint-Pétersbourg. 

ViTEBSK.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture  de  Saint- 
Pétersbom'g. 

Région  cla  Centre. 

Moscou.  —  Société  d'amateurs  de  l'horticulture,  i835. 

Moscou.  —  Société  impériale  russe  d'acclimatation  des  animaux  et 

des  plantes,  1864. 
Moscou. —  Section  de  la  Société  de  sylviculture  de  Saint-Pétersbourg. 
Moscou.  —  Société  de  sylviculture,  i83o.  —  Président  :  M.  Toursky. 
Iaroslav.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture. 
Smolexsk.  —  Section  de  la  Société  impériale  dhorticulture. 

Région  de  PJEsit. 

Orenbourg.  —  Section  de  la  Société  impériale  d'horticulture. 
Ouralsk.  —  Société  d'horticulture. 
Saratov.  —  Société  d'horticulture. 
ToMSK.  —  Société  d'horticulture,  1892. 

Région  du  7Iidi. 

Sections  de  la  Société  impériale  d'horticulture  à  : 
Ackerman.  —  Marioupol  ;  Nicolaiev,  1881  ; 

Iékaterinoslav,  1889  ;  Odessa,  i883  ; 

Kiiarkov,  1877  ;  SiMFÉROPOL,  i883  ; 

Kiev,  1888;  Tiiéooosie,  1881. 

Astrakhan.  —  Société  d'horticulture,  1893. 
Bessarabie.    —    Société     des    propriétaires     des    jardins    et    des 

vignobles,  1892. 
Ialta  ;  Grimée.  —  Société  d'horticulture  et  de  viticulture. 
Kiev.  —  Société  d'horticulture,  1872, 


RUSSIE  C8i 

Cauca.sc. 

TiFLis.  —  Société  impériale  d'agriculture  du  Caucase. 

Poi^sessious   asiîatiquest. 

Tasciikent  (Asie  centrale  ;  province  de  Syr-Daria).  —  Section  de  la 

Société  impériale  d'horticulture  de  Saint-Pétersbourg. 
ToMSK  (Sibérie  occidentale).  —  Société  d'horticulture,  1892. 

Les  Sociétés  agissent  d'abord  par  une  solidarité  entre  les 
adhérents,  par  les  réunions,  les  concours,  les  publications  et  la 
distribution  de  semences,  plants  et  arbres. 

IV.  —  Production  maraîchère. 

L'abolition  du  servage  entraîna  d'abord  quelque  perturbation  dans 
la  production  des  légumes  et  des  fruits  ;  les  grands  domaines 
manquèrent  de  bras,  et  la  plupart  d'entre  eux  n'eurent  plus,  comme 
autrefois,  un  excédant  de  production  à  mettre  en  vente. 

Cependant,  quelques  grands  seigneurs  des  plus  riches  purent 
conserver  leur  personnel  et  leurs  cultures  ;  en  même  temps,  des 
paysans  laborieux  et  avisés  s'adonnaient  au  jardinage  auprès  des 
villes  et  dans  les  gros  villages,  là  où  cette  production  avait  déjà 
un   débouché  pendant  la  période  de  servitude. 

La  construction  de  lignes  de  chemins  de  fer  ne  tarda  pas  à  faciliter 
le  débouché  des  denrées  et  à  exciter  la  production. 

En  général,  la  culture  potagère  est  pratiquée  par  les  femmes,  à  part 
les  gros  travaux,  réservés  à  l'homme. 

Le  but  principal  du  paysan  qui  s'y  livre  est  de  munir  son  ménage 
des  provisions  de  légumes  qui  lui  sont  nécessaires  pendant  la 
période  du  carême  et  des  jeûnes  qu'il  observe  religieusement. 

Au  Centre  et  au  Nord  de  la  Russie,  le  potager,  attenant  presque 
toujours  à  l'habitation,  sullit  à  peine  aux  besoins  de  la  famille  ;  le 
prix  des  bonnes  semences  devient  souvent  un  obstacle  à  la  hausse 
du  rendement  et  à  l'extension  du  jardin. 

Les  Choux,  Betteraves,  Raifort,  Choux-raves,  Carottes,  Navets, 
Concombres,  Melons,  Ognons  et  Pois  se  rencontrent  presque  partout. 

L'Asperge,  l'Ail,  le  Cumin,  le  Fenouil,  les  Fèves,  le  Mais,  le 
Potiron,  la  Tomate  sont  également  cultivés,  mais  en  quantité  moins 
importante. 

La  Pomme  de  terre  est,  de  préférence,  élevée  en  plein  champ,  de 
môme  que  les  Pois  et  les  Navets, 


683  RUSSIE 

Les  plantes  à  salade,  les  Radis,  le  Céleri,  le  Persil  constituent 
siu'tout  l'apanage  du  potager  de  ville  ou  de  château. 

Plus  on  s'avance  vers  le  sud,  plus  s'accroît  l'importance  des 
exploitations  maraîchères,  et  aussi  plus  on  rencontre  de  Melons,  de 
Pastèques,  de  Piments  et  d'espèces  de  choix. 

La  région  du  Melon,  de  la  Pastèque  et  du  Concombre  commence 
au  gouvernement  de  Podolie,vers  Kamenetz-Podolsk,  s'étend  à  Kiev, 
Koursk,  Tambov,  Penza,  Samara,  jusqu'au  nord  du  gouvernement 
d'Orenbourg,  l'été  étant  plus  chaud  dans  l'Est  de  l'empire  que  dans 
l'Ouest.  Dans  ces  contrées,  les  «  bakhchi  »  ou  champs  de  Melons  se 
rencontrent  en  pleine  campagne  ;  cette  culture,  qui  n'exige  ni  engrais 
ni  eau,  alterne  chaque  année  avec  une  emblave  de  céréales.  Un 
hectare  produit  de  3,ooo  à  8,000  Melons  d'eau  ou  Pastèques,  d'une 
valeur  de  5  à  25  francs  le  cent  ;  les  autres  sortes  de  Melons,  les 
Citrouilles  et  les  Potirons  sont  d'un  prix  moins  élevé. 

Cette  abondance  de  Cucurbitacées  s'accentue  dans  les  gouverne- 
ments de  Saratov,  de  Samara,  d'Astrakhan,  d'Orenbourg,  de 
Voronèje  et  sur  les  rives  du  Don,  qui  envoient,  dans  les  deux 
capitales,  plus  de  600,000  Melons  d'eau  par  an.  Ces  légumes-fruits 
populaires  constituent,  avec  le  Concombre  salé,  la  choucroute,  le 
pain  et  le  poisson,  le  principal  aliment  de  toutes  les  classes  russes, 
pendant  les  chaleurs  de  l'été. 

Cependant  les  récoltes  sont  d'une  importance  telle  que  l'expédition 
de  ces  trois  genres  vers  les  grandes  villes  du  nord  représente 
encore  un  chiffre  considérable. 

Sur  le  Volga,  le  village  de  Bikow  est  doté  d'un  embarcadère 
spécialement  affecté  aux  convois  de  Pastèques  ou  Melons  d'eau, 
dits  d'Astrakhan. 

Le  pays  d'Astralihan  fournit  toute  la  région  transcaspienne  de 
Choux,  d'Ognons,  de  Pommes  de  terre,  de  Carottes,  de  Piments,  de 
Tomates,  de  Concombres  pour  des  centaines  de  mille  francs.  Ses 
Pastèques  et  ses  Melons  restent  classés  parmi  les  meilleurs. 

Ces  produits,  conservés  à  l'eau  salée  ou  au  vinaigre,  seront  envoyés 
au  Caucase,  via  Tiflis. 

On  sait  que  les  semences  de  Cucurbitacées  et  de  Soleils  ou 
Tournesols  deviennent  une  friandise  chez  les  classes  peu  aisées. 

Le  berceau  de  la  culture  maraîchère  serait  attribué  au  gouver- 
nement de  laroslav  ;  cette  production  constitue,  d'ailleurs,  son 
principal  bénéfice.  La  renommée  des  jardiniers  de  laroslav  s'étend 
dans  toute  la  Russie  centrale,  jusqu'à  Saint-Pétersbourg.  Combien 
ils  expédient  de  chargements  de  Cliicorées,  de  petits  Pois,  et  même 
de  semences  légumières  ! 


nussiE  683 

Plus  d'un  village  a  sa  spécialité,  et  le  cultivateur  observe  scrupu- 
leusement la  tradition  de  ses  ancêtres. 

Le  district  de  Rostov,  par  exemple,  outre  la  culture  des  légumes, 
s'adonne  à  la  production  de  plantes  médicinales  et  aromatiques. 

Depuis  longtemps,  la  ville  de  Galitch,  située  sur  le  lac  do  ce 
nom,  cultive  les  Concombres  d'une  façon  qui  mérite  d'être  signalée. 
Au  printemps,  après  les  hautes  eaux,  on  cnl'once  des  pieux  dans 
l'eau,  assez  loin  du  rivage  et  on  les  relie  par  des  solives  et  un  lacis 
de  branches  de  Sapin,  jusqu'au  niveau  de  l'eau,  soit  sur  une 
profondeur  de  i'"  5o.  L'intervalle  est  aussitôt  rempli  de  terre  noire, 
de  gazons,  de  curage  du  lac  et  du  compost  «  lyva  »  provenant  de  la 
décomposition  des  herbages  lacustres,  Des  plates  bandes  sont 
dressées  et  l'on  y  sème  de  dix-huit  à  vingt-cinq  graines  de 
Concombres.  Dès  que  la  jeune  plante  a  atteint  o"'  04,  on  la  couvre  de 
«  lyva  »  jusqu'aux  feuilles  et  on  l'arrose  fréquemment.  La  récolte 
est  prompte  et  généreuse  ;  habituellement,  l'opération  se  renouvelle 
chacjue  année. 

Les  villes  de  Mourom  et  de  Viazniki,  du  gouvernement  de  Vladimir 
et  la  ville  de  Krasnoslobodsk,  gouvernement  de  Penza,  ont  la  vogue 
pour  la  vente  de  Concondjres.  Leurs  semences,  réputées  dans  toute 
la  Russie  et  en  Allemagne,  maintiennent  l'espèce  pure  de  race. 

Vers  l'Est,  le  jardinage  s'est  développé  principalement  dans  le 
gouvernement  de  Saratov,  qui  produit  surtout  des  Tomates,  des 
Choux,  des  Pommes  de  terre  hàtiv.es  et  des  Navets;  et  dans  le  gou- 
vernement de  Simbirsk,  où  plus  de  7,000  hectares  sont  affectés  à  la 
culture  maraîchère  et  à  la  production  des  graines  potagères. 

Depuis  un  temps  immémorial,  le  village  de  Bezsonowo,  dans  le 
Nord  de  la  Terre-Noire  ou  Tchernozjom,  se  consacre  à  la  production 
de  Pommes  de  terre,  de  Choux,  de  Carottes,  d'Ognons.  Ceux-ci,  après 
la  récolte,  ornent  la  façade  des  maisons  ou  occupent  tout  un  étage  à 
l'intérieur. tandis  que  les  autres  légumes  hivernent  au  cellier;  la 
culture  de  l'Ognon  couvre  600  hectares,  chaque  année. 

Les  légumes,  particulièrement  les  Ognons,  sont  cultivés  pour  la 
vente,  aux  bords  du  Dnieper,  dans  le  district  de  Simféropol,  et  sur 
plusieurs  points  des  gouvernements  de  Kharkov  et  de  Voronèje. 

Plus  au  Sud-Ouest,  la  maraicherie  se  concentre  auprès  des  villes, 
comme  Odessa,  Nikolaïev,  Kherson,  et  encore  la  consommation 
a-t-cUe  recours  aux  arrivages  de  Constantinoplc  ! 

Dans  ces  parages,  la  population  indigène  se  nourrit  de  Maïs,  de 
Melons,  Pastèques,  Courges,  Tomates,  Piments,  Aubergines,  etc., 
cultivés  sur  place.  Elle  se  soucie  peu  des  autres  légumes,  ou  les 
achète  au  bazar. 


684  RUSSIE 

Les  maraîchers  sont  en  pai^tie  des  Grand-russiens,  des  Moldaves, 
des  Allemands,  des  Bulgares.  Ces  derniers  ont  importé  quelques 
espèces  et  variétés,  jusqu'alors  inconnues  au  pays,  et  amélioré  les 
procédés  de  culture. 

Toutefois,  il  faut  dire  que  les  Allemands  et  les  Bulgares  ne 
trouvant  pas  toujours  écho  à  leurs  conseils,  se  sont  groupés  en 
colonies  de  cultm'c  potagère,  poui'  l'approvisionnement  des  marchés 
et  des  usines  de  séchage. 

La  Bessarabie  est  sillonnée  au  printemps  par  des  familles  bulgares 
qui  viennent  louer  un  terrain  bien  conditionné,  à  proximité  d'un 
cours  d'eau  ou  d'un  étang,  y  installent  une  noria  et  font  pousser  des 
légumes,  sans  engrais  ni  amendements. 

La  place  d'honneur  appartient  aux  divers  Choux,  Choux-fleurs, 
Aubergines,  Tomates,  Citrouilles  blanches  et  aux  Piments,  dont  il 
est  fait  aussi  une  grande  consommation. 

Le  débit  en  est  assm'é  à  la  ville  et  dans  les  bourgades  voisines, 
sinon  les  paniers  d'emballage  prennent  la  route  de  Kichinew  et 
d'Odessa.  La  saison  finie,  on  retourne  au  pays,  vivre  tout  l'hiver  sur 
le  gain  des  cinq  mois  d'été,  ou  l'on  se  fait  bûcheron,  pour  recom- 
mencer l'année  suivante,  à  l'arrivée  des  hirondelles. 

Si  ces  jardiniers  ne  reviennent  pas  sur  les  mêmes  emplacements, 
ils  choisissent  un  terrain  ferme,  reposé,  de  facile  irrigation  et  loué 
dès  l'automne  précédent.  Des  familles  semblables  sont  fournies  par 
les  gouvernements  de  Tchernigov,  Koursk,  Tambov,  Samara,  etc. 

Il  est  impossible,  on  le  comprend,  à  de  pareils  nomades 
d'entreprendre  une  culture  à  longue  échéance  :  Asperge,  Artichaut, 
Fraisier,  Scorsonère  et  Salsifis,  etc. 

Le  développement  de  la  culture  potagère  s'accentue  donc  dans 
la  plaine,  à  la  portée  des  irrigations.  Sous  ce  rapport,  la  terre  des 
Cosaques  du  Don  est  plus  avancée  en  maraîcherie  qu'en  arboriculture. 

Dans  les  régions  centrales,  le  jardinage,  exercé  par  la  population 
locale ,  prend  un  certain  développement  entre  les  mains  de 
cultivateurs  qui  viennent  de  Borovsk,  gouvernement  de  Kalouga,  et 
qui  sont  réputés  pour  leur  habileté  culturale.  Ils  s'installent  à 
proximité  de  cours  d'eau  où  les  entreprises  potagères  doivent 
prospérer,  et  n'hésitent  pas  à  empiéter  sur  les  steppes.  Les  légumes 
robustes,  Pommes  de  terre,  Haricots,  Pois,  Fèves,  Lentilles,  Ognons, 
Melons,  Concombres,  Citrouilles,  Rutabagas,  Betteraves,  etc.,  sont 
expédiés  dans  les  trains  de  marchandises,  en  bateaux -plats,  ou  sur 
charrettes  conduites  par  des  paysans  tatars. 

Sur  un  rayon  de  dix  kilomètres,  non  compris  les  villas,  la  banlieue 
de  Saint-Pétersbourg  a  des  potagers  considérables  cultivés  avec  art. 


RUSSIE  085 

Le  sol,  assez  gras,  repose  sur  des  couclies  Je  tourbe  ou  d'argile  ;  les 
gros  labours  se  font  avant  lliiver;  au  printemps,  la  terre  est  elliitée. 

Des  rigoles  de  drainage  à  ciel  ouvert  assainissent  le  terrain  et  en 
facilitent  l'arrosage. 

Les  grandes  cultures  de  légumes,  confiées  aux  paysans  de  Rostov 
et  d'Hechad,  ont  été  counnencécs  par  leurs  ancêtres,  envoyés  par 
Pierre-le-Grand  étudier  les  méthodes  d'exploitation  des  jardiniers 
flamands. 

Riga  s'est  entouré  de  jardins  fertiles.  Le  sol.  pioché  en  hiver, 
semé  au  printemps,  fournit  sa  récolte  à  l'air  libre  ou  sous  verre. 

Le  Haricot-beurre  s'y  trouve  vulgarisé,  ainsi  que  le  Cerfeuil 
bulbeux,  le  petit  Ognon  blanc,  les  petits  Navets  blancs,  le  Céleri- 
Rave,  les  Concombres  et  l'Oseille. 

Koursk  est  un  centre  de  production  maraîchère  et  d'exportation 
de  légumes  frais  ou  de  conserve.  Le  seul  village  de  Strigonnovo 
produit  quatre  millions  de  kilogrammes  d'Ognons  et  d'Ails,  qui  sont 
vendus  en  Russie,  en  Turquie  ou  en  Perse. 

On  expédie  le  Concombre  à  l'état  frais,  ou  conservé  au  sel. 

De  même  qu'à  Moscou,  à  Nijni-Novgorod,  à  Revel,  les  espèces 
sont  mieux  variées  ;  l'on  y  rencontre  les  légumes  d'amateur,  et 
un  plus  grand  nombre  de  bâches,  de  châssis  et  de  cloches. 

En  général,  semées  du  i5  au  20  mai,  la  levée  des  graines  se  fait 
en  quatre  ou  cinq  jours.  En  moins  de  trois  mois,  on  a  récolté  Navets, 
Radis,  Betteraves,  Choux,  Laitues,  Epinards,  Concombres. 

Les  légumes  racines  hivernent  dans  les  silos  et  se  trouvent  dispo- 
nibles au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

Les  Choux-rouges  et  les  Choux-navets  accaparent  la  grande  culture. 
Au  moment  de  la  récolte,  les  espèces  et  variétés  à  choucroute  sont 
imniédiatemont   transformées  et  enfutaillées. 

L'Ukraine  et  la  Podolie,  après  un  moment  de  stagnation  où  le 
paysan  cultivait  les  légumes  pour  lui-même,  commencent  à  employer 
les  abris  vitrés,  même  pour  des  espèces  vulgaires  :  Betteraves,  Choux, 
Pommes  de  Terre,  Radis,  Melons,  Pastèques,  Polirons,  Piments, 
Céleris,  Poireaux,  Haricots  verts,  Petits  Pois,  Salades,  Asperges, 
tant  recherchées  par  la  bourgeoisie. 

De  la  mer  Noire  ou  de  la  Caspienne,  s'arrêtant  au  53  '  de  latitude, 
les  Melons  et  les  Pastèques  débordent  et  sont  d'un  bon  rapport. 
Les  terres  reposées  leur  conviennent  ;  un  labour  d'automne  est  la 
première  façon  donnée  au  sol  ;  le  semis  se  fait  en  lignes,  après 
l'hiver.  On  plante  ensuite  les  Concombres  et  l'on  sème  les  Soleils. 
La  récolte  sera  abondante,  et  s'écoulera  chez  le  négociant  ou  le 
consommateur  jusqu'au  mois  de  novembre. 


GS6  RUSSIE 

Après  les  Concombres,  vient  l'Ail  ;  on  sème  à  Tautomne  pour 
récolter  les  bulbes  en  juillet,  puis  on  les  fait  sécher  et  on  les  enfume. 

La  location  d'un  sol  ainsi  utilisé  atteint  un  taux  plus  élevé  que  s'il 
s'agissait  d'une  terre  à  blé. 

Avec  les  frais  de  culture,  l'hectare  revient  de  920  à  240  francs. 

Les  frais  de  main-d'œuvre  étant  presque  nuls,  le  bénéfice  ne 
descend  guère  au-dessous  de  80  à  100  %,  ce  qui  assurerait  aux 
familles  exploitantes  un  revenu  de  mille  francs  environ,  lorsqu'elles 
opèrent  sur  une  moyenne  de  six  à  huit  hectares. 

L'année  suivante,  le  sol  recevra  des  Concombres,  des  Pommes  de 
terre  jaunes  ou  du  Blé  de  printemps,  mais  alors  le  prix  de  location 
baisse  de  moitié,  condition  stipulée  au  bail  biennal. 

Après  avoir  travaillé  tous  les  sols  en  friche  ou  en  jachère,  le 
praticien  prévoit  pour  les  générations  futures  l'emploi  d'engrais, 
tout  en  redoutant  un  affaiblissement  dans  le  «  Sucré  »  du  Concombre. 

On  estime  la  valeur  totale  de  cette  Cucurbitacée  à  la  somme 
produite  par  tous  les  autres  légumes  et  les  fruits  réunis  de  la  Russie 
centrale  et  méridionale. 

Champignons.  —  Le  Champignon  frais  ou  conservé,  séché  ou  salé 
est  l'objet  d'un  grand  commerce  ;  il  entre  pour  une  large  part  dans 
la  consommation,  seul  ou  à  titre  de  condiment.  Ne  fournit-il  pas  le 
plat  national  du  carême  russe  ? 

L'Agaric  blanc,  cultivé  en  souterrain,  souvent  sur  des  tablettes  ou 
meules,  est  le  plus  recherché.  Les  Mousserons,  les  Oronges,  les 
Bolets  comestibles  sont  recueillis  par  des  paysans,  dans  le  centre  ou 
le  nord  de  la  Russie,  au  milieu  de  ses  bois  et  forêts. 

Primeurs.  —  La  culture  forcée  à  l'aide  du  châssis,  de  la  bâche  ou 
de  la  serre-verger,  sous  l'influence  du  goût  rafDné  de  la  population 
aisée  ou  cosmopolite,  agrandit  ses  moyens  d'action  et  progresse 
d'une  façon  rapide.  Les  Choux,  les  Concombres,  les  Melons,  les 
Pommes  de  terre,  les  Haricots  verts,  les  Betteraves,  les  Carottes, 
les  Radis,  les  Salades,  les  Tomates,  les  Pois  récoltés  sous  verre 
trouvent  amateur  à  toute  époque  de  l'année. 

L'art  du  primeuriste  a  atteint  son  plus  haut  degré  de  perfection 
dans  les  forceries  installées  par  l'aristocratie  russe,  qui  ne  calcule 
pas  les  prix  de  revient,  ou  par  les  priracuristes  de  profession  qui 
n'ont  pas  hésité  à  faire  de  grands  sacrifices,  pour  produire  au  cœur 
de  l'hiver  les  légumes  les  plus  rares  et  les  fruits  les  plus  précieux. 
Les  deux  capitales  sont  les  points  de  centre  de  ce  travail  basé  sur  des 
calculs  de  température  et  de  soins  continuels  pendant  la  morte-saison. 


RUSSIE  687 

Grâce  à  leur  fraîcheur,  les  primeurs  ainsi  obtenues  luttent  avec 
les  produits  récoltés  sous  les  chauds  rayons  de  lExtrèmc-sud,  où 
ils  sont  abrités  par  les  montagnes  élevées  du  Caucase. 

On  a  constaté  que  la  majorité  des  artistes  en  primeurs  avaient 
étudié  leur  profession  en  travaillant  dans  les  établissements 
similaires  de  l'Europe  occidentale. 


V.  —  Production  fruitière. 

En  Russie,  les  arbres  fruitiers,  généralement  cultivés  sous  une 
forme  peu  élevée,  sont  abandonnés  à  peu  près  à  eux-mêmes. 

Les  vergers,  parfois  établis  sur  le  territoire  de  forêts,  se  compo- 
sent en  majeure  partie  de  Pommiers  et  de  Poiriers  sauvages  qui 
reçoivent  la  greffe  des  meilleures  variétés  appropriées  à  la  contrée. 

Ces  vergers,  appelés  «  Levada  »,  présentent  un  aspect  étrange,  par 
suite  du  mélange  des  arbres  fruitiers  avec  d'autres  essences  forestières. 

Dans  les  steppes  situées  sm*  les  plateaux,  les  levadas  sont  formés 
de  Cerisiers  sauvages. 

Ajoutons  que  l'Administration  des  Forets  a  fait  récemment  quelcpies 
essais  de  boisement  dans  des  landes  incultes,  en  employant  des 
arbres  û'ui tiers. 

Quant  aux  vergers  constitués  de  toutes  pièces,  ils  se  composent 
des  lignes  d'arbres  régulières,  les  intervalles  étant  occupés  par  des 
céréales  ou  des  légumes  ;  ou  bien  ils  sont  constitués  par  petits  groupes 
de  trois  arbres  élevés  en  buisson  et  se  prêtant  un  mutuel  appui 
contre  les  intempéries. 

La  rigueur  du  climat  des  régions  septentrionales  ou  orientales 
«  use  »  rapidement  les  arbres  fruitiers,  et  ceux-ci  ne  produisent 
abondamment  que  pendant  quelques  années  ;  aussi,  un  verger  doit 
être  renouvelé  au  bout  de  vingt  à  trente  ans.  Les  arbres  y  seront 
plantés  à  des  distances  très  rapprochées. 

Seul,  le  Pommier  y  est  cultivé  ;  on  le  rencontre  autour  du  lac 
Ladoga,  gouvernement  de  Viborg,  où  l'on  estime  surtout  la  Pomme 
Titovka,  et  dans  les  gouvernements  d'Olonetz  et  de  Yiatka. 

Les  contrées  boréales  utilisent  pour  les  préparations  ménagères 
les  fruits  de  l'Epine-vinette,  de  la  Canneberge  et  des  Myrtilles.  On 
récolte  de  môme,  sous  bois  ou  dans  les  friches,  les  baies  de  Ronces 
sauvages,  Rubus  Chamœmorus,  Rubus  arcticus,  les  véritables  sœurs 
de  nos  Framboises.  Il  serait  intéressant  d'y  essayer  les  espèces 
américaines,  Rubus  occidentalis,  et  autres. 


688  RL'SSIE 

Les  habitants  de  ces  régions  déshéritées  recueillent  encore  les 
baies  de  TArgousier  rhaninoide,  les  cynorrhodons  du  Rosier  du 
Kamtchatka  (Rosa  rugosa),  les  grappes  du  Cerisier  (Padus)  et  les 
corymbes  corallins  du  Sorbier  des  Oiseaux,  l'ornement  par 
excellence  des  paysages  lapons  et  la  base  de  boissons  termentées. 

Les  Gouvernements  de  Kazan,  de  Simbirsk,  de  Saratov  et,  en 
général,  la  zone  située  sur  la  rive  droite  du  Volga,  produisent  des 
Pommes,   dont  une  grande  partie  est  envoyée  en  Sibérie. 

Les  soins  de  culture  ne  manquent  pas,  y  compris  les  arrosages  et 
les  feux  de  paille  ou  de  feuilles  humides,  qui  provoquent  une  fumée 
préservatrice  lors  des  gelées  printanières. 

La  plupart  du  temps,  le  propriétaire  vend  la  récolte  sur  pied, 
au  moment  de  la  floraison,  à  des  marchands  qui  s'occupent  eux- 
mêmes    de  la  cueillette  et  du  transport. 

Sur  la  rive  occidentale  du  Volga,  au  sud  de  Kazan,  douze  villages 
possèdent  des  plantations  de  Pommiers  rapportant  25o,ooo  francs 
avec  les  marchés  de  Xijni-Xovgorod  et  de  Kazan. 

A  Saratov,  dans  une  région  où  le  thermomètre  descend  jusqu'à 
—  ^o\  il  existe,  entre  autres,  un  verger  de  douze  mille  arbres,  qui 
a  parfois  requis  l'emploi  de  trois  cents  personnes  pour  cueillir  les 
fruits,  et  de  quatre-vingts  autres  pour  les  emballer  ;  il  peut  fournir 
jusqu'à  mille  tonnes  de  Pommes  au  marché  de  Moscou. 

Les  sortes  les  plus  estimées  dans  ces  contrées  sont  les  Pommes 
Anisovka  et  Bagdanoff  (celle-ci  porte  encore  le  nom  de  Pipka). 

On  rencontre,  sous  cette  latitude,  déjà  quelques  Poiriers,  mais 
leur  fructification  est  médiocre  ;  c'est  plus  au  Sud  ou  plus  à  l'Ouest 
que  cette  essence  devient  productive  et  avantageuse. 

A  l'Est,  dans  les  Gouvernements  de  Perm,  dOufa  et  d'Orenbourg, 
outre  le  Pommier,  on  trouve  le  Cerisier  généralement  à  l'état 
sauvage,  ou  bien  le  Griottier  qui,  par  sa  résistance  aux  grands 
froids,  étend  l'aire  du  Cerisier  au  delà  de  l'Oural. 

La  province  d'Astrakhan  reste  digne  de  sa  réputation  fruitière. 
Les  environs  des  villes  sont  peuplés  de  vergers  et  de  champs  de 
Vigne.  Les  cantons  de  Tcherepacha  et  de  Tzarev,  des  plus  féconds, 
voient  l'étendue  de  leurs  plantations  augmenter  chaque  année. 

La  production  du  vignoble,  la  majeure  partie  en  Raisins  de  table, 
dépasse  i6  millions  de  kilogr.  ;  une  partie  est  destinée  à  la  cuve,  le 
reste  sera  consommé  sur  place  ou  expédie  vers  les  villes  du  Centre 
et  du  Nord,  avec  les  Pommes,  les  Poires,  les  Prunes,  les  Cerises,  les 
Abricots,  les  Pèches  et  les  Coings. 

A  l'Ouest,  la  culture  du  Pommier  donne  de  bons  résultats;  elle  se 
développe  surtout  à  proximité  des  chemins  de  fer  ;  les  variétés  les 


RUSSIE  G89 

mieux  appropriées  au  climat  s'y  répandent  rapidement,  grâce  au 
ccncours  généreux  du  Jardin  d'accliinatalion  de  Varsovie  et  des 
Sociétés  d'horticulture. 

Si  la  région  de  Visla  est  boisée  de  vergers,  cela  tient  à  Tancienne 
coutume  des  seigneurs  polonais  qui  autorisaient  leurs  serfs  à 
contracter  mariage,  à  la  condition  ({ue  ceux-ci  eussent  planté  un 
certain  nombre  d'arbres  fruitiers. 

Aux  environs  de  Saint-Pétersbourg  et  de  Novgorod  croissent  en 
abondance  les  Fraises,  les  Groseilles,  les  Framboises  et  les  baies  de 
Ronces  ;  quelques  parties  du  Gouvernement  de  Novgorod  produisent 
beaucoup  de  Cerises  et  de  Pommes. 

Au  marché  de  Saint-Pétersbourg,  les  Pommes  populaires  Anisovka, 
Titovka,  Borovinka,  dont  l'arbre  résiste  aiix  grands  froids,  sont 
vendues  au  détail,  environ  o  fr.  yS  le  kilogr. 

La  jolie  Pomme  Grand-Alexandre,  très  grosse,  est  cotée  plus  cher, 
I  fr.  la  pièce  ;  tandis  que  les  arrivages  du  Tyrol,  par  barillets,  de 
second  choix,  ne  dépassant  guère  à  o  fr.  40  le  kilogr.,  fruits  mélangés. 

Les  Poires  Duchesse  d'Angoulême  et  Doyenné  d'Hiver,  qui  viennent 
de  France  par  le  Havre,  sont  emballées  avec  du  papier  de  soie  et  des 
rognures  de  papier,  en  caisses  contenant  de  80  à  100  fruits,  portant 
sur  le  couvercle  le  nom  de  la  variété  et  l'indication  du  «  choix  ». 
Aux  arrivages  d'automne,  la  Duchesse  premier  choix  atteint  le  prix, 
en  gros,  de  ^o  fr.,  et  la  Doyenné,  70  fr.  les  100  kilogr. 

Les    belles    Pèches    sont    vendues    80    fr.    la    dizaine    de    fruits. 

L'étalage  luxueux  de  la  Perspective  Newski  a,  certes,  plus  de  valeur 
—  argent  —  que  la  simple  corbeille  de  la  Sennaya,  marché  populaire 
de  Saint-Pétersbourg. 

Quant  au  Raisin,  il  arrive  en  paniers,  en  caisses,  surtout  en 
tonnelets  contenant  de  5  à  iG  kilogr.  de  grappes  emballées,  à  plein, 
avec  de  la  poussière  de  liège  ou  des  graines  fines  de  graminées. 

Près  de  la  capitale,  les  cultures  sous  verre,  perfectionnées,  four- 
nissent aux  tables  opulentes  principalement  des  Ananas,  des  Pêches, 
du  Raisin  et  des  Fraises. 

Les  superbes  produits  des  serres  impériales  de  Gatchina  ont  une 
renommée  qui  fait  honneur  à  leurs  cultivateurs. 

Les  confiseurs,  les  distillateurs  et  les  liquoristes  de  Riga  ouvrent 
un  débouché  avantageux  aux  importantes  cultures  des  environs, 
et  même  des  régions  éloignées. 

Cerises,  Fraises,  Framboises,  Groseilles,  Pêches  vertes.  Poires, 
Pommes,  Prunes,  Sorbes,  Cassis,  Abricots  sont  employés  par  ces 
industriels  qui  en  achètent  annuellement  pour  une  valeur  dépassant 
la  somme  de  100,000  francs. 

U 


690  RUSSIE 

Vers  le  Centre,  le  Goiiyernement  de  Tver  cultive  le  Pommier  en 
grandes    surfaces  ;    on   y  rencontre    aussi    le   Cerisier,    mais    cette 
dernière  espèce  semble  préférer  le  territoire  de  Vladimir.  Le  fruit 
est  destiné  aux  desserts  ou  à  l'alambic,  avec  la  variété  Roditeleva  ; 
pour  le  marché,  la  Cerise  Schpanka  a  la  préférence,  puis  Loutovka, 
Ostheimer  Yeiksel,  Morelle  bàtive,  Morelle  de  Hollande. 
Non  loin  de  là,  le  district  de  Mourom  produit  la  Groseille  rouge. 
La  récolte  des  jardins   situés  aux   alentours  de  Moscou  consiste 
principalement  en  Pommes  et  en  Framboises,  Fraises  ou  Groseilles. 
Le  gâteau  de  gelée  de  Pommes,  appelé  Pastila,  est  une  spécialité 
de  la  ville  de  Kolomna. 

Dans  le  Mobilew,  et  partout,  la  Pomme  Antonovka  est  en  honneur. 
Aux  environs  de  Malozaroslavet,   Gouvernement  de  Kalouga,  le 
Cerisier  pullule   et  drageonne  ;    de  même   en   Petite-Russie,   où  il 
s'entremêle  avec  le  Prunier. 

Les  paysans  russes  commencent  à  reconnaître  la  supériorité  de 
la  Reine-Claude,  de  la  Mirabelle  et  de  la  Quetsche  sur  leurs  Prunes 
locales,  et  les  propagent  par  la  grefle,  le  drageon  ou  le  semis. 

Le  Gouvernement  de  Koursk  possède  des  cpiantités  de  Pommiers 
et  de  Poiriers  sauvages  qui  ont  été  greffés  ;  une  partie  de  la  récolte 
est  séchée  au  four,  puis  exportée.  Diverses  préparations  ménagères  et 
la  fabrication  du  Kvas,  le  breuvage  favori  du  peuple  russe,  utilisent 
ces  séchons. 

Les  vergers  de  Pommiers  et  de  Cerisiers  du  Gouvernement  de 
Voronèje  sont  d'une  grande  importance  commerciale  ;  le  produit 
est  expédié  en  partie  à  Moscou  et  autres  villes  importantes. 

Situé  favorablement,  le  Gouvernement  de  Kharkov  jouit,  au 
point  de  vue  de  la  culture  fruitière,  d'une  réputation  méritée. 

Les  Prunes  Vengherka,  vendues  fraîches  ou  sèches,  proviennent 
de  Poltava,  comme  les  variétés  Ochakovsk,  Skorospelka,  Hartois. 

Quittant  ces  régions,  où  le  cultivateur  lutte  contre  les  intempéries, 
nous  arrivons  aux  contrées  du  Sud-Ouest,  dotées  d'un  climat  moins 
aride  et  plus  chaud,  d'un  sol  plus  fertile,  conditions  qui  permettent 
d'employer  les  méthodes  de  culture  de  l'Europe  occidentale. 

Ce  sont  les  Gouvernements  de  Kiev,  où  la  confiserie  utilise  une 
fraction  de  la  récolte,  de  la  Podolie,  de  la  Bessarabie,  du  Kherson 
oriental  ;  celui-ci,  seul,  consacre  5o,ooo  hectares  aux  vergers. 

La  Podolie  a  de  grandes  pruneraics  pour  les  conserves  et  le 
séchage  du  fruit  ;  de  là,  provient  lePnmcau  «  Moldave  »;  cette  région 
en  expédie  annuellement  près  de  cinq  millions  de  kilogrammes. 

Si  n<jus  suivons  la  zone  de  la  Ïcrre-Xoire,  —  bande  fertile  qui 
s'étend  de  la  Podolie  et  de  Kiev  jusqu'au  delà  de  Kazan,  —  nous 


à 


feÙSSIE  (J9I 

rencontrons  les  arrondissements  de  Korotschov  et  de  Phateje 
(Koursk),  possédant  des  vergers  fertiles  ;  les  Poiriers  et  les  Pruniers 
du  (louvcrncment  de  Tchernigov,  dont  les  produits  sont  bien  connus 
au  marché  ;  cufm,  les  plantations  Iruilièros  des  (louvernemcnts  de 
Saratov  et  de  Simbirsk,  remarquables  par  leur  culture  entendue. 

(  hiaut  à  la  lîessaral>ic,  connue  seulement  depuis  peu  de  temps  parce 
qu'elle  l'ut  le  séjour  octroyé,  autrefois,  aux  poètes  trop  bavards..., 
cette  ancienne  terre  d'exil  est  devenue  aujourd'hui  un  plantureux 
jardin,  couvert,  au  printemps,  d'une  neige  odorante  de  fleurs  et 
rapportant,  à  TaTitomne,  de  bons  roubles  à  ses  heureux  cultivateurs. 

Tous  les  ans,  un  certain  nombre  de  propriétaires  abandonnent 
la  culture  des  céréales  pour  s'adonner  à  l'arboriculture  fruitière  ; 
et  des  émigrés  allemands  viennent  aussi  profiter  des  conditions 
exceptionnelles  que  présente  ce  pays  fertile. 

Près  d'Ackerman,  il  existe  une  petite  colonie  franco-suisse, 
fondée  au  commencement  du  siècle  ;  on  y  parle  français.  Les  cultures 
prospèrent  et  le  vignoble  est  réputé  pour  la  qualité  de  son  vin. 

Sur  les  bords  du  Dniester  et  de  ses  affluents,  aux  environs 
d'Odessa,  de  Nikolaïev  et  jusqu'à  Kherson,  s'étendent  76,000  hectares 
de  vergers  produisant  à  profusion  Abricots,  Pèches,  Prunes,  Cerises, 
Noix,  Nèfles,  Coings,  Pommes,  Poires,  Raisins. 

Chaque  année,  plus  de  6,000,000  de  kilogr.  de  fruits  à  pépins  et 
à  noyau  sont  séchés  et  exportés  ;  les  Prunes  Damas  de  Hongrie, 
Mirabelle  et  Reine-Claude  sont  les  variétés   les  plus  répandues. 

La  Vigne  couvre  une  surface  de  70,000  hectares  ;  une  partie  de  la 
récolte  est  vendue  sur  les  marchés  ;  le  reste,  pressuré,  produit  près 
de  i,5oo,ooo  hectolitres  de  vin  qui  sera  livré  à  bon  compte  ;  aussi, 
tous  les  paysans  de  Bessarabie  boivent-ils  maintenant  du  vin. 

En  Russie,  les  variétés  populaires  du  Poirier  sont  : 

I"  Russie  centrale.  —  Poires  d'Été  :  Bergamote  d'été,  Spasovka, 
Tonkovetka,  Vinnaja  verte,  Williams; 

Poires  d'Automne  :  Bergamote  rouge,  Bera  Sloutskaja,  Beurré 
Liegel  ou  Suprême  Coloma,  Bezsemianka,  Limonnaja,  Sapezhanka. 

QL°  Russie  méridionale. — Poires  d'Eté:  Baba  Funtovaia, Doyenné 
blanc,  Illinka,  Sakharnia  ; 

Poires  d'Automne  :  Beurré  d'Apremont,  Dekanka  rouge,  Duchesse 
d'Angoulême,  Fondante  des  Bois,  Panna  ; 

Poires  d'Hiver  :  Beurré  Diel,  Beurré  d'Hardenpont,  Forelle, 
Sylvestre   d'hiver. 

Les  variétés  de  Pommes  les  plus  répandues  sont  : 

i'  Russie  septextrioxale.  —  Pommes  d'Eté  :  Avcnarius,  Miron 
doux  et  les  Transparentes,  blanche,  i*ouge,  verte  ; 


692  RUSSIE 

Pommes  d'Automne  :  Asheropai,  Borovinka,  Brown  Ananas, 
SkoYzuoinaliv,  Titovka  ; 

Pommes  d'Hwer  :  Anisovka,  Antonovka. 

La  Sibérie  se  limite  au  Pommier  microearpe  «  Malus  baccata  », 
robuste  au  froid,  fertile,  capable  d'entrer  en  fécondation  avec  le  type 
Pommier  commun  et  de  produire  des  sujets  résistants. 

2°  Russie  centrale.  —  Pommes  d'Eté  :  Astrakhan  rouge,  Calville 
blanc  d'été.  Charlamovsky,  Reval  groushevka,  Reval  Borsdorf, 
Shampansk,  Tsarskisliip  ; 

Pommes  d'Automne  :  Ananas  rouge,  Calville  rouge  d'automne, 
Empereur  Alexandi^e,  Korobovka,  Malinovoe,  Miron,  Pipka, 
Reval  Stkliantka,  Titovka,  Yinuoe  rouge  ; 

Pommes  d'Hicer  :  Anisovka,  Antonovka,  Boikin,  Calville  rouge 
d'hiver,  Chernoe  derevo,  English  pippin,  Good  Peasant,  Groushowka 
d'hiver,  Reinette  Oberdieck,  Repka,  Serinka. 

3^  Russie  méridionale.  —  Pommes  d'Eté  :  Astrakhan  blanc  ; 

Pommes  d'Automne  :  Cellini,  Domnesht,  Shafran  ; 

Pommes  d'Hiver  :  Gold  Pearmain,  Goloubok  tirolsky,  Stettin 
rousre.  Ziganka  du  Dniester. 

Les  «  Sinape  »  et  autres  Pommes  de  la  Crimée  sont  citées  page  694. 

Au  Caucase  :  Président  Lincoln,  Belle  fleur  jaune,  Calville  blanc 
ou  rouge,  Reine  des  Reinettes. 

La  Crimée  est  la  province  de  Russie  la  plus  riche  en  fruits  ;  nous 
lui  consacrons  un  paragraphe  spécial. 

Les    Vergers    de    Grimée. 

La)  Crimée,  surnommée  «  le  verger  de  la  Russie  »,  est  sillonnée 
par  de  nombreuses  vallées,  suivant  la  direction  des  cours  d'eau, 
favorables  à  la  production  fruitière  et  peuplées  de  vergers  féconds. 

Au  versant  sud  de  Yaylà,  les  vallées  de  l'Alouschta,  de  Partenite, 
de  Kourouzene  et  Koutchouk-Ouzenne  se  prêtent  à  la  végétation  du 
Poirier,  alors  que  le  Pommier  domine  au  versant  nord,  dans  les 
vallées  du  Belbeck,  de  la  Katcha,  de  l'Aima,  du  Salghir  ;  puis  la 
région  de  Siraféropol  à  Karasoubasar,  où  les  anciens  vergers  de 
Daire,  de  Betcher,  sont  désormais  distancés  par  de  plus  modernes; 
entre  autres,  ceux  de  Djepar,  Roude ,  Acundjii,  Bobowitch, 
Selinoff,  d'une  étendue  de  5o,  Go,  même  100  hectares,  —  certains 
rapportent  800,000  kilogr.  de  fruits,  et  la  vente  dépasse  cent 
mille  francs,  en  bonne  année. 

Le  verger  Alexiano,  de  la  vallée  du  Belbeck,  bien  connu  pour  la 
qualité  de  ses  fruits,  a  5o  hectares  de  la  fameuse  série  dos  Porames 


RUSSIE  C93 

Sinape;  la  production  atteint  le  poids  de  800,000  kilogr.  et  une  valeur 
de  80,000  francs. 

Du  même  rayon,  les  22  hectares  du  verger  Konari  fournissent 
490,000  kilogr.  de  la  Pomme  Sinape  et  16,000  kilogr.  de  Pêches  ;  la 
vente  en  gros  dépasse  5o,ooo  francs. 

Paj'tout,  nous  trouvons  le  Pommier  Sinape  en  grande    majorité. 

Grâce  aux  travaux  des  sociétés  ou  des  congrès  pomologiques,  et 
des  auteurs  praticiens  tels  que  M.  Léon  Simircnko,  à  Goroditsche 
(Kiev),  le  choix  du  Poirier  counuence  à  se  modifier.  Par  exemple,  le 
verger  de  Kalile  comprend  7  hectares  composés  de  i,3oo  Poiriers, 
ainsi  répartis  : 

5oo  Beurré  d'IIardenpont  ;  i5o  Saint-Germain  d'hiver; 

200  Doyenné  d'hiver  ;  i5o  Duchesse  d'Angoulème  ; 

200  de  Curé  ;  100  Fondante  des  Bois. 

D'anciennes  plantations  de  Poiriers  ont  été  favorables  à  la  finesse 
de  goût  de  la  Poire  Saint-Gcruiain  d'hiver.  Son  prix  courant  est  de 
10  francs  le  poud,  —  mesure  de  i6  kilogr.,  —  à  la  récolte. 

II  est  d'autres  vieilles  variétés  d'hiver  qui  ne  semblent  pas 
vouloir  abandonner  le  sol  de  la  Crimée  ;  après  la  Saint-Germain 
qui  s'exporte  par  200,000  kilogrammes  vers  le  Nord,  voici 
les  Royale  d'hiver,  Colmar  d'hiver,  Yirgouleuse,  Marquise.  Celle-ci 
atteint  un  prix  élevé  au  marché  de  Moscou. 

La  Russie  prise  peu  la  Poire  Williams,  son  arrivée  coïncidant 
avec  la  maturité  des  fruits  rouges  et  des  Pastèques,  qui  affluent  alors 
sur  les  marchés. 

Notre  Poire  Duchesse  d'Angoulème,  expédiée  de  France  en  octobre, 
mûrit  à  Saint-Pétersbourg,  en  décembre,  alors  que  son  époque  ne 
dépasse  pas  septembre  en  Crimée,  et  que  la  fleur  y  coule  souvent. 

Le  Beurré  Liegel,  arbre  généreux  au  Tyrol,  a  changé  d'allures 
dans  la  presquile  russe  et  n'obtient  pas  le  même  succès. 

Le  Doyenné  blanc  est  là-bas  le  Beurré  jaune  ;  Fondante  des  Bois 
porte  le  nom  de  Marie-Louise  ;  Beurré  d'Apremont  devient  Beurré 
Alexandre  ;  Jaminette  s'appelle  Joséphine  d'hiver  et  Triomphe  de 
Jodoigne,  sous  le  titre  «  Duchesse  impériale  »  a  séduit  l'aristocratie. 

Quant  à  la  Poire  de  Curé,  désignée  sous  la  synonymie  «  Williams 
d'hiver  »,  son  exportation  atteint  déjà  100,000  kilogr. 

Les  Poires  Louise-Bonne  d'Avranches,  Beurré  Clairgeau,  Beui'ré 
d'Apremont,  Napoléon,  Beurré  Diel  ont  du  succès  auprès  des 
consommateurs.  Beurré  d'Hardenpont  et  Doyenné  d'hiver  prennent 
en  bonne  situation  ;  près  de  100,000  kilogr.  de  ces  deux  excellentes 
Poires  sont  vendus  chaque  année  ;  enfin  Tardive  de  Toulouse  flatte 
l'acheteur  par  son  épiderme  sain  et  sa  longue  conservation. 


6g4  RUSSIE 

En  dehors  des  grands  domaines  nécessitant  une  mise  de  fonds 
relativement  considérable,  le  modeste  enclos  du  paysan  approvi- 
sionne la  table  de  la  famille  et  les  marchés  voisins. 

Le  Pommier  a  de  nombreux  types  locaux  :  Arabka,  Demir-Alma, 
Dolkrane.  Goulpembe,  Kousoubach.  Pamouk-Alma,  RoUe-Reinette, 
Tzigane,  et  lune  des  plus  jolies,  Teheleby.  Plus  de  800,000  kilogr. 
de  ces  fruits  indigènes  alimentent  le  commerce  extérieur. 

Du  Tyrol,  se  sont  acclimatés  les  Pommiers  Edel-Bohmer,  Edel- 
Rother,  Kôstlichster,  Mantancr,  etc.  et  la  populaire  Romarin  blanc, 
accaparée  par  les  deux  capitales  russes,  malgré  le  droit  d'entrée 
payable  en  or. 

Cependant  le  groupe  des  Pommes  Sinape  est  le  plus  répandu  ; 
d'abord  Candile-Sinape,  puis  Sara-Sinape,  Sabla-Sinape,  Kara-Sinape, 
Blanc-Sinape....  Plus  de  huit  millions  de  kilogrammes  de  la  Pomme 
nationale   criméenne  se  dirigent  chaque  année  vers  le   nord. 

En  même  temps  partent  Soo.ooo  kilogr.  de  Courtpendu  et  de 
Reinette  d'Orléans  «  Shafran  rouge  »  ;  1,200,000  kilog.  de  Reinette  de 
Canada  et  de  Reine  des  Reinettes  «  Shafran  rayé  ».  Puis  viennent 
Reinette  franche  «  Shafran  blanc  »,  Reinette  de  Champagne,  Reinette 
de  Breda,  les  Calvilles  et  quelques  variétés  plutôt  affectées  à  la  cuisine 
ou  au  pressoir. 

Le  sol  riche  et  le  climat  attiédi  par  le  soleil  et  les  vapeurs  marines 
sont  propices  à  la  vie  normale  de  nos  principaux  genres  fruitiers. 

L'Abricotier  se  propage  à  Baktchis-Saraï,  sur  les  terrains  non 
arrosés,  depuis  la  création  de  débouchés  par  les  usines  à  conserver  le 
fruit.  La  variété  précoce  Kaïssy  ou  de  Syrie  a  le  plus  de  vogue. 
La  récolte  annuelle  s'élève  à  400.000  kilogr.  d'Abricots. 

Habitant  les  terrains  secs  de  Simféropol,  les  rives  du  Katcha,  du 
Belbeck  et  la  vallée  de  l'Aima,  le  Cerisier  approvisionne  la  fabrique 
de  conserves  avec  les  Bigarreaux  Jaune  de  Donissen  et  Drogan, 
très  demandés,  les  Bigarreaux  Rose  et  Kis-Skatzap  pour  les  confitures, 
et  des  types  locaux  de  Cerises  douces. 

La  Prune  de  Reine-Claude  est  recherchée  pour  le  fruit  glacé  ou 
candi,  comme  la  Cerise.  La  Quetsche  et  la  Mirabelle  ont  le  pas  sur 
les  sortes  indigènes  :  Vengherka,  Abricot  jaune,  Mozheron. 

La  Crimée  produit  100,000  kilogr.  de  Cornouilles  et  de  Coings  ;  puis 
des  monceaux  de  Xoix  se  dirigent  vers  les  grandes  villes  du  Nord. 

Les  meilleures  Noisettes  proviennent  de  Karassou-Bazar,  Belbek, 
Partenite.  Total  :  4^000,000  kilogr.  Les  arrondissements  de  Pheodocie 
et  de  Simféropol  vendent  pour  5oo,ooo  francs  de  Noisettes  par  an. 
En  188C,  la  coupe  des  taillis  de  Noisetiers  a.  produit  4"o.ooo  francs  à 
la  Grimée. 


RUSSIE  695 

Le  Pêcher,  h  titre  de  sujet  intercalaire  du  verger,  fructifie  pronipte- 
rnent  et  disparait  quand  les  arbres  de  fond  sont  en  production. 

La  Vigne  a  recueilli  les  cépages  renommés  de  l'extérieur  :  Médoc, 
Languedoc,   Beaujolais,    Bourgogne,   Hongrie,  Espagne,  Italie. 

Toute  la  récolte  n'est  pas  destinée  au  pressoir.  Le  vigneron  vend 
son  vin  après  trois  années  de  cuve  ;  or,  s'il  est  pressé  d'argent  ou 
encombré  par  la  marchandise,  il  envoie  sa  récolte  au  marché,  où 
la  vente  aux  consommateurs  et  aux  courtiers  est  chose  assurée. 

Le  Muscat  d'Alexandrie,  à  grains  nacrés,  pour  les  desserts  de  luxe 
et  le  passerillage,  provient  en  partie  des  vallées  de  l'Alousehta. 

L'Asma,  noir  comme  notre  U Iliade,  Boudalès  ou  Cinsaut,  cépage  de 
bon  rapport,  est  propagé  sur  les  collines  du  pays  vignoble. 

Le  Ghabasch,  plant  généreux,  la  fortune  des  bourgades  Otouzi  et 
de  Skout  à  Soudak  (à  la  Côte),  fournit  800,000  kilogr.  de  Raisins  au 
commerce  extérieur. 

Le  Schaousch,  au  goût  sucré,  est  resté  de  consommation  locale. 

L'Isabelle  est  robuste  dans  les  jardins  de  la  Côte  et  au  nord  de  Jaïla. 

Enfin,  notre  Chasselas  circule  partout,  sous  sa  robe  ambrée. 

Les  usines  d'Abricosof,  de  MM,  Eynem,  à  Konstantinof,  où  les  fruits 
arrivent  pour  être  glacés,  confits,  conservés  ou  transformés  en 
compotes,  ont  fait  augmenter  la  culture  des  Poires  Blanquet  et  Douce 
d'été,  des  Noix,  des  Figues,  des  Coings,  des  Cerises  d'Anadolie  et  des 
Bigarreaux  jaune  ou  rose,  des  Pêches  Madeleine  blanche  et  Grosse 
Mignonne,  jadis  envoyées  de  Turquie,  des  Abricots  provenant  des 
steppes,  enfin  des  Prunes  de  Reine-Claude,  de  Mirabelle,  etc. 

Les  Cantaloups,  Pastèques  et  Tomates  y  sont  également  l'objet  de 
manipulations  qui  en  assurent  la  longue  garde. 

Autrefois,  les  cultivateurs  cédaient  leurs  récoltes  sur  place  aux 
revendeurs  de  la  localité.  Depuis  1869,  les  maisons  de  commerce  des 
deux  capitales  viennent  s'approvisionner  directement. 

Du  10  mai  au  i5  juin,  après  la  floraison,  les  propriétaires  font 
annoncer  par  des  Tatars,  dans  toute  la  Grimée,  le  jour  de  la  vente 
aux  enchères,  et  les  traités  se  font  ainsi,  à  l'encan,  après  la  tasse 
traditionnelle  de  café  ou  de  thé.  Le  prix,  payé  moitié  comptant,  sera 
soldé  complètement  à  la  récolte,  avant  l'enlèvement  des  fruits. 

Le  fruit  «  marchand»  est  celui  qui  se  place  le  mieux,  par  exemple  : 
la  Poire  d'été,  qui  un'irit  dans  la  quinzaine  ;  la  Pomme  d'automne 
ou  d'hiver,  ayant  un  bel  aspect,  juteuse,  de  maturation  lente. 

Un  triage  des  fruits  les  classe  en  plusieurs  catégories. 

L'emballage,  soigné,  réclame  une  caisse  plate  ;  le  fruit,  enveloppé 
de  papier  fin,  est  rangé  par  lits  et  entouré  de  rognures  de  papier, 
le  fond  et  le  dessus  étant  tapissés  avec  de  la  paille  fine. 


696  RUSSIE 

Les  Raisins  s'enfutaillcnt  eu  tonnelets,  avec  garnitures  de  liège 
pulvérisé  pour  les  grappes  de  choix. 

La  valeur  annuelle  des  fruits  exportés  de  Crimée  dépasse 
trois  millions  de  francs. 

La  différence  du  revenu  proportionnel  est  la  conséquence  de 
l'âge  des  arbres,  de  leur  fécondité  et  de  la  facilité  des  débouchés. 

L'Arboriculture  au    Caucase. 

La  partie  septentrionale  de  la  région  caucasique  se  compose  de 
plaines  chaudes,  manquant  d'humidité,  souvent  ravagées  par  des 
orages  qui  ne  permettent  guère  la  culture  fruitière.  La  Vigne  n'en 
souffre   pas   et  constitue  la  culture   dominante. 

L'état  florissant  des  vignobles  fondés  par  des  émigrés  allemands 
dans  les  vallées  de  la  Kouraa  et  du  Kouban  le  prouvent  suffisam- 
ment ;  on  y  rencontre  aussi  des  Poiriers,  des  Pommiers,  des  Ceri- 
siers, des  Abricotiers  et  des  Pruniers.  Les  Poires  Noire  d'Alaghir, 
Nélis,  Beurré  d'Hardenpont,  Fondante  des  Bois  y  sont  appréciées. 

Pour  encourager  les  plantations,  la  ville  d'P]katerinodar  a  mis 
en  vente,  à  bon  compte,  3o,ooo  hectares,  à  la  condition  pour  les 
acheteurs  d'y  créer  des  vergers. 

Dans  les  gorges  sauvages  de  la  région  montagneuse  qui  s'étend  au 
Sud  de  la  Caucasie,  on  retrouve,  cultivés  ou  à  l'état  spontané,  les 
espèces  que  nous  avons  remarquées  sur  le  sol  accidenté  de  la  Crimée, 
et  des   vignobles    situés   à  i,5oo  mètres  d'altitude. 

Par  suite  de  la  faible  densité  des  populations,  et  de  la  difficulté 
des  moyens  de  transport,  l'arboriculture  est  encore  peu  avancée. 

Les  environs  de  Vladikavkas  jouissent  d'une  végétation  luxu- 
riante ;  mais  les  étés  souvent  brûlants  et  surtout  les  hivers,  d'une 
rigueur  parfois  excessive,  y  causent  de  grands  ravages. 

Sous  les  effluves  tempérées  de  la  mer  Noire,  les  environs  de  Novo- 
rossisk  présentent  des  vignobles  superbes,  produisant  souvent 
cent  hectolitres  de  vin  par  hectare. 

Vers  Tanapsé,  les  Cosaques  procèdent  comme  jadis  les  monta- 
gnards indigènes  ;  ils  défrichent  les  bois  environnant  leurs  villages 
en  laissant  intacts  seulement  les  nombreux  arbres  fruitiers  sauvages 
qui  existent,  et  les  greflent.  Ces  vergers  pittoresques  descendent 
les  pentes  des  ravins,  franchissent  les  éboulis  ou  escaladent  les  escar- 
pements des  contreforts  rocheux  de  la  chaîne  du  Caucase,  produisant 
d'excellents  fruits  :  Poires,  Pommes,  Pèches,  Prunes,  Cerises,  Coings, 
Amandes,  Noisettes  et  Châtaignes  ;  une  partie  de  la  récolte  sera 
séchée  au  moyen  de  fours  primitifs,  creusés  en  terre. 

De    Tanapsé  à   Sotchy,  les  vergers   et    les  vignobles,  isolés  ou 


RUSSIE  697 

confondus,  sont  entre  les  mains  de  riches  propriétaires  qni  ont 
iotroduit  plusieurs  de  nos  nieilleurcs  variétés  d'Europe. 

Près  de  Psereta,  le  couvent  du  Nouvel-Athos  possède  de  superbes 
plantations  de  Mgnes,  d'Orangers,  de  Citronniers,  d'Oliviers. 

La  cote  orientale  de  la  mer  Noire,  et  aussi  la  vallée  du  Uion, 
sont  dans  une  situation  privilégiée  :  une  chaleur  tropicale,  aidée  par 
une  humidité  abondante,  a  fait  naître  une  végétation  splendide.  Le 
pays  de  Koutais  en  fournit  la  preuve  permanente. 

Les  vergers  et  les  vignobles  du  Gouvernement  d'Ph'ivan,  vastes  et 
bien  tenus,  appartiennent  généralement  à  des  Arméniens. 

Dans  la  partie  méridionale  prospèrent  l'Oranger,  le  Mandarinier, 
le  Citronnier,  le  Figuier,  le  Grenadier,  le  Pistachier. 

L'ensemble  du  territoire  caucasien  comprend  1 25, 000  hectares  de 
vignobles,  s'étendant  en  Transcaucasie.  Une  partie,  destinée  à  la  cuve, 
produit  1,600,000  hectolitres  de  vin  ;  le  reste  est  consacré  aux  Raisins 
de  table.  Pour  cet  usage,  on  cultive  entre  autres  les  variétés  Zekroula 
Khabistoni,  sorte  robuste  à  grain  blanc  ambré,  et  Anadasaouri 
blanc,  plant  vigoureux,  que  l'on  traite   en  longs  cordons. 

Les  possessions  russes  du  Turkestan  cultivent  la  Vigne  sur  une 
surface  de  20,000  hectares  environ,  principalement  dans  les  districts 
de  Fergansk  et  de  Samarkand  ;  la  récolte  est  vendue  à  l'état  frais  ou 
sous  forme  de  Raisin  sec  ;  on  y  fait  aussi  un  peu  de  vin. 

Malgi'é  les  récoltes  considérables  entrevues  dans  ce  rapide 
parcours  à  travers  l'immense  empire  russe,  la  production  ne  répond 
pas  aux  besoins  de  la  consommation. 

Sur  les  marchés,  tout  se  vend,  même  les  fruits  tombés  avant  la 
récolte  régulière,  même  les  fruits  sauvages  des  bois  et  des  forêts. 

Les  Pommes,  les  Poires,  les  Cerises  se  consomment  plutôt  à  l'état 
frais  ;  cependant  on  sait  les  utiliser  à  l'industrie  des  conserves,  à  la 
cuisson,  au  séchage  et  à  la  confiserie. 

Les  méthodes  de  dessiccation  sont  peu  euiployées,  parce  qu'il  n'y 
a  pas  d'excédant  de  production  de  fruits  frais,  et  que  le  matériel  y 
est  rare  ;  aussi  l'usage  des  fruits  secs  est  encore  peu  répandu. 

Prévoyant  que,  dans  un  avenir  assez  rapproché,  le  cultivateur 
serait  obligé  de  recourir  à  ces  procédés  pour  utiliser  le  surplus  de 
ses  récoltes,  le  Gouvernement  a  fait  déjà  venir  d'Amérique,  et 
expérimenter  dans  diverses  régions,  des  appareils  de  séchage 
perfectionnés  pour  les  fruits  et  les  légumes. 

Actuellement,  le  commerce  est  obligé  d'importer  des  fruits  de 
l'étranger  ;  il  y  a  donc  encore  de  beaux  jours  pour  les  planteurs 
d'arbres  fruitiers  en  Russie. 


698  RUSSIE 


VI.  —  Floriculture. 

Si  rarboriciilture  russe  varie  suivant  la  climatologie,  la  floriculture 
présente  encore  une  plus  grande  mobilité.  A  part  la  région  Sud,  la 
culture  des  Heurs  se  fait  à  l'abri  pendant  une  grande  partie  de 
l'année. 

Les  serres  et  les  orangeries  munies  dun  double  vitrage,  triplé  au 
besoin  par  un  système  de  volets,  chauffées  au  bois  de  Bouleau  ou  à 
la  houille,  sont  bondées  d'arbustes  et  de  plantes  attendant  les 
beaux  jours  pour  s'épanouir  au  soleil. 

Les  bâches  et  les  serres  basses,  non  moins  bien  capitonnées, 
chargées  de  potées  de  boutures  ou  de  bulljcs,  de  terrines  de  semis, 
de  jeunes  plants  repiqués,  représentent  un  capital  précieux  au  fleuriste. 

Œillets,  Fuchsias,  Pélargoniums,  Bégonias,  Pétunias,  Verveines, 
Pentstémons,  Violettes,  Giroflées,  Calcéolaires,  Cinéraires,  Cannas, 
Muguets,  Glaïeuls,  Cyclamens,  Jacinthes,  Gloxinias,  Broméliacées, 
Anthuriums,  Orchidées  sont  amenés  à  diverses  périodes  pour  la 
vente  au  détail  à  toute  époque  de  l'année,  surtout  au  printemps, 
lorsque  chacun  veut  fleurir  son  parterre,  son  jardin  ou  sa  demeure. 

L'arbustcrie  florale  ne  manque  pas  de  ressources. 

Les  Camellias,  les  Rhododendrons,  les  Azalées,  les  Bruyères 
meubleront  les  vestibules,  les  jardins  d'hiver,  les  abords  des  habita- 
tions avec  les  robustes  Azaléas  mollis  et  Rhododendrons  du  Caucase, 
les  Andromèdes,  les  Kalmias,  les  Clématites,  les  Troènes  verts,  et 
une  foule  d'arbustes  rustiques  préparés  en  pots,  particulièrement 
les  Rosiers  choisis  en  variétés  vigoureuses  et  fleurissantes. 

Les  Rosiers  Thé  ou  Noisette  tapissent  de  leurs  rameaux  sarmenteux 
et  multiflores  plus  dune  serre  ou  d'une  vérandah  vitrée. 

La  culture  en  pot  ou  en  caisse,  basée  sur  une  méthode  détaille, 
d'engrais  et  de  couverture  ou  de  chauffage,  a  acquis,  entre  les  mains 
des  horticulteurs  russes,  un  véritable  degré  de  perfection. 

Privée  pendant  de  longs  jours  des  plaisirs  du  jardinage  et  des 
beautés  de  la  nature,  la  population  russe  est  enthousiaste  des  fleurs. 
Toutes  les  classes  de  la  Société  en  réclament.  Grand  seigneur  ou 
bourgeois,  ouvrier,  négociant,  paysan,  artiste,  veut  posséder  des 
plantes  vertes  ou  des  fleurs  fraîcliement  épanouies.  Eussent-ils  un 
grand  domaine,  un  parc  paysager,  un  jardin  modeste,  ils  tiennent  à 
décorer  de  feuillages  persistants,  de  plantes  fleuries,  ou  de  gerbes 
éphémères  ses  appartements  et  ses  fenêtres. 

Mais  une  fois  le  réveil  du  printemps,  la  garniture  des  jardins,  des 


RUSSIE  699 

parterres  et  des  bosquets  absorbe  presque  toutes  les  provisions  du 
cultivateur  marcliaud  ou  du  jardinier  en  maison, 

La  foire  aux  fleurs  qui  se  tient  chaque  année  à  Saint-Pétersbourg, 
du  i5  mai  au  aS  juin,  est  l'occasion  d'un  trafic  important,  ce  qui 
démontre  la  passion  du  peuple  russe  pour  l'iiorticulture.  Des 
marchands  juifs  ou  tatars  en  profitent  pour  amener  des  arbres  de 
pépinière,  des  semences  maraîchères  et  florales,  des  outils  et  acces- 
soires de  jardinage  ;  toutefois  le  succès  est  acquis  à  l'avance  aux 
arbustes  verts,  colorés  ou  panacliés,  aux  plantes  d'appartement  et 
aux  fleurs,   celles-ci  ne  dussent-elles  vivre  que  la  saison  d'été. 

La  plupart  des  villes  admettent,  à  certains  jours  déterminés,  la 
floriculture  sur  l'étal  réservé  aux  fruits  et  aux  légumes. 

A  Saint-Pétersbourg,  un  grand  nombre  de  magasins,  en  ville,  bien 
clos  et  chaufl'és,  s'approvisionnent  à  la  foire  ou  chez  les  fleuristes  et 
détaillent  ensuite  ces  achats  à  leur  clientèle. 

Les  cadeaux  de  plantes  sont  toujours  bien  accueillis.  Les  Roses  et 
les  Orchidées  conserveront  longtemps  le  monopole  du  l)on  goût. 

L'art  de  la  bouquetière  prend  un  cachet  particulier  —  variable 
suivant  la  localité  —  de  même  que  les  parures  de  la  toilette  et 
l'illustration  des  fêtes  par  les  feuillages  et  les  fleurs. 

Comme  en  France,  l'industrie  de  la  fleur  coupée  a  gagné  les  grands 
et  les  petits  établissements  de  culture, 

La  Provence,  le  Tyrol  et  l'Italie  savent  pourvoir  à  cette  consom- 
mation, mais  rencontrent  déjà  la  concurrence  des  tièdes  rivages  delà 
mer  Noire,  de  la  mer  d'Azofl',  de  la  mer  Caspienne  et  des  gorges 
abritées  du  Caucase.  Ici,  le  jardinier  agrandit  le  champ  des  productions 
florales  et  les  envoie  à  toute  vapeur,  aux  régions  délaissées,  eu 
caissettes  ouatées,  par  wagons  clos  et  chauflés . 

La  campagne  de  Sukhum-Kalé,  au  Sud-Est  du  Caucase,  obtient  de 
beaux  résultats  par  la  grande  culture  des  Jacinthes  et  autres  plantes 
bulbeuses,  expédiant  vers  le  Xord,  bulbes,  ognons  ou  fleurs  coupées. 

Dans  ces  parages  favorisés,  lesCamellias  fleurissent  abondamment  ; 
les  Palmiers  se  développent  en  toute  liberté  :  les  Araucarias  conser- 
vent leiu'  port  original  ;  les  Eucalyptus,  les  Mimosas,  les  Grévilléas 
rappellent  la  végétation  australienne.  L'Oranger  fleurit  et  fructifie 
comme  en  Perse  ;  les  Lauriers,  les  Magnolias,  les  Dracénas,  les 
Yuccas,  les  Phormiiuus,  etc.,  produisent  des  graines  qui  en  facilitent 
la  vulgarisation. 

Plantes  économiques.  —  Sur  plusieurs  points  de  la  Russie, 
l'exploitation  de  plantes  médicinales  devient  lucrative  et  gagne  du 
terrain  jusque  dans  les  possessions  asiaticpies. 


700  RUSSIE 

Le  Gouvernement  de  Moscou  produit  les  Mélisses,  Sauges,  Pavots, 
Cochléarias.  Tlxynis,  Origans,  Rues,  Tanaisies,  Pyrèthres,  Cardères. 

La  Menthe  poi^Tée,  toujours  recherchée  par  la  distillation,  s'étend 
dans  les  Gouvernements  de  Voronèje  et  de  Kazan.  Nous  la  retrouvons 
abondante  à  Loubny,  Gouvernement  de  Poltava,  où  Pierre-le-Grand 
fonda  le  premier  jardin  médicinal,  puis  à  Rostov(Iaroslav),  à  Bournac 
(Tambov). 

L'Anis,  en  réputation  sur  le  marché  européen,  provient  des  Gou- 
vernements de  Voronèje,  de  Toula,  d'Orel,  et  il  est  vendu  par  les 
négociants  de  Leipzig. 

La  Cumin  et  le  Carvi  de  ces  contrées  obtiennent  le  même  succès. 

La  Bessarabie  et  la  Transcaucasie  réussissent  le  Ricin  et  tentent 
l'introduction  des  Sumacs  à  cire  et  à  vernis  de  la  Chine  et  du  Japon. 

D'ailleurs,  les  stations  d'essais  de  Sukhum-Kalé,  en  Abkhasie,  de 
Bakou,  en  Chirvàn,  d'Elisabethpol,  en  Géorgie,  de  Batoum,  sur  la 
Mer  Noire  et  de  Taschkent,  en  Turkestan  russe,  étudient  la  propa- 
gande du  Thé,  du  Coton  et  d'autres  végétaux  économiques. 


VII.  —  Dendroiogie. 


Depuis  la  Transcaucasie  où  l'on  récolte  l'Orange  et  la  Figue  dans 
le  verger  de  plein  air,  où  la  distillation  de  la  Rose  s'approvisionne  en 
plein  champ,  jusqu'aux  régions  arctiques  cjrii  réduisent  à  l'état  de 
pygmée  les  géants  de  nos  forêts,  quel  vaste  champ  d'études  et 
d'observations  ofïert  au  botaniste  et  à  l'horticulteur  ! 

Avant  d'assimiler  au  sol  telle  espèce  végétale,  ne  convient-il  pas 
tout  d'abord  d'en  connaître  la  résistance  aux  extrêmes  de  tempé- 
rature, l'adaptation  aux  étés  courts,  aux  longs  hivers,  et  de  tenir 
compte  des  situations  adoucies  ou  aggravées  par  l'altitude,  la 
direction  des  vallées,  l'influence  des  cours  d'eau  ? 

Telles  ont  été,  depuis  longtenqss,  les  préoccupations  des  arbori- 
culteurs russes  et  des  planteurs. 

Guidés  par  l'expérience,  les  paysagistes  ont  utilisé  en  deçà  des 
limites  de  la  zone  boréale  les  arbres  et  arbustes  qui  peuvent  vivre 
avec  —  3o''  en  hiver.  En  voici  les  principaux  genres  : 

Le  Peuplier  Tremble  qui  dresse  sa  large  ramure  contre  les 
ouragans,  à  moins  qu'il  ne  se  nanifie  vers  les  landes  stériles  ou 
fangeuses  qui  encadrent  la  Mer  Blanche. 

Le  Tilleul,  en  superbes  exemplaires,  vigoureux  encore  au  G2*  de 
latitude,  alors  que  le  Hêtre  s'arrête  au  Go«. 


RUSSIE  ^01 

Les  Bouleaux,  en  espèces  originaires  de  la  Sibérie,  du  Kanitclialka, 
dos  Alpes  Scandinaves,  égayant  quelque  peu  les  fonds  sombres  et 
toujours  verts  des  Pins  et  des  Sapins. 

Les  Chênes  de  haute  futaie,  de  taillis  ou  de  buisson,  dont  le 
type  pédoncule  s'avance  au  delà  des  limites  du  Chêne  rouvre  ou 
sessile. 

L'Aune  blanchâtre  et  d'autres  espèces  rustiques  qui  acceptent  les 
terrains  secs  et  les  couches  granitiques  de  la  région  froide. 

Les  Érables  de  race  sélectionnée,  attendu  (pie  IKrable  plane  et 
ses  dérivés  ont  bravé  les  grands  hivers,  alors  que  le  Sycomore 
fléchissait  et  que  TÉrable  de  Tartarie  connnençait  à  faiblir. 

Des  Charmes,  des  Alisiers,  des  Sorbiers  par  leurs  espèces 
réfractaires  au  froid  ;  et  encore  doit-on  les  accueillir  avec  prudence  ! 

Outre  des  Frênes  et  des  Ormes  à  résistance  éprouvée,  l'Amérique 
septentrionale  a  répandu  sur  l'ancien  continent  des  végétaux 
robustes,  au  branchage  vigoureux,  insensibles  aux  abaissements 
thermométriques  jusqu'à  —  35".  Tels  sont  le  Noyer  noir,  le  Tulipier, 
le  Bonduc,  le  Yirgilier,  le  Peuplier  Baumier,  le  Gaînier  canadien, 
toutes  essences  précieuses,  arborescentes  et  paysagères. 

Enfin,  toute  une  légion  de  Saules  d'espèce  plus  ou  moins 
déterminée,  croissant  à  l'état  spontané,  subissent  les  épreuves  du 
froid  dans  les  savanes,  ou  sous  bois. 

Quant  aux  beaux  spécimens  de  l'imposante  famille  des  Conifères, 
groupés  par  vastes  massifs,  dressés  en  larges  avenues,  ou  jetés  par 
bouquets  à  travers  les  feuillus,  leur  effet,  sous  une  conception  intel- 
ligente, devient  puissant  aux  premiers  plans,  et  agréable  sils  sont 
en  groupes  dans  les  lointains. 

Le  Pin  sylvestre  s'avance  juscpi'au  70^  parallèle,  suivi  de  loin  en 
loin  par  le  Sapin  Epicéa  et  ses  sous-variétés,  si  décoratifs  en  temps 
de  neige,  par  le  Sapin  Baumier,  moins  élancé,  le  Mélèze  de  Daourie, 
aux  feuilles  tombantes  et  renaissantes. 

Déjà,  les  planteurs  savent  y  associer  les  genres  réfractaires  au 
froid,  parmi  les  Thuias,  les  Chamœcyparis  et  Rétinosporas  importés 
du  Canada,  du  nord  de  la  Chine  ou  du  Japon,  sans  négliger 
cependant  les  Genévriers  qui,  depuis  longtemps,  se  sont  installés  en 
pleine  friche,    sous  futaie  et  dans  les  fissures  de  rochers. 

L'arbusterie,  comprenant  les  collections  de  végétaux  ligneux  d'un 
développement  moins  étendu,  alimente,  à  son  tour,  les  parcs  et  les 
plantations  ornementales. 

La  zone  des  froids  rigoureux  ofl're  l'hospitalité  aux  arbres  et  arbustes 
qui  sont  originaires  de  l'Europe  boréale,  de  la  Sibérie,  du  Canada  et 
des  contrées  analogues  confinant  à  la  région  glaciaire. 


•702 


RUSSIE 


Les  Stations  dessais  et  les  Pépinières  en  ont  fait  l'objet  d'études 
lentes  et  les  ont  propagés  dans  les  jardins  d'amateurs.  Il  s'est  même 
produit  des  croisements  naturels  ou  combinés  qui  ont  augmenté 
d'autant  la  nomenclature  dendrologique. 

Les  o-azons  eux-mêmes  sont  d'espèce  appropriée  aux  milieux  de 
leur  existence.  De  là,  cet  heureux  assemblage  de  verdure  et  de 
(leurs  qui  étonne  le  touriste  étranger  aux  règles  de  la  géogra})hie 
botanique. 

Parmi  les  arbrisseaux  et  arbustes  les  plus  répandus,  citons  : 

Des  Aubépines  et  des  Azeroliers  rustiques,  dominant  les  Amélan- 
chiers  et  les  Aronias,  de  la  même  famille  ; 

Les  Garaganas  et  les  Cornouillers  nains,  ayant  franchi  l'Oural  ; 

Certains  Chamécerisiers,  de  source  montagnarde,  à  floraison 
printanière  : 

Des  Clématites  enlaçant  les  treillages  ou  les  tiges  d'arbres  ; 

Le  robuste  et  curieux  Dierville  canadien  ; 

Le  Fusain  des  bois,  aux  capsules  béantes  et  voyantes  ; 

Le  Groseillier  se  couvrant  de  grappes  fleuries,  en  première  saison  ; 

La  série  des  Lilas,  ravissante  au  réveil  du  printemps  ; 

Toute  une  collection  issue  du  Pommier  sibérien,  dit  type  micro- 
carpe, à  floraison  parfumée,  suivie  d'une  fructification  ornementale, 
si  la  saison  le  permet  ; 

Le  Ptéléa  virginien,  chargé  de  samares  aromatiques  ; 

Le  groupe  des  petits  Rhododendrons  vivant  en  famille  avec  des 
Lédons,  des  Menziésies  et  autres  Bruyères  rabougries  du  Labrador, 
du  Groenland,  de  Terre-Neuve,  de  Laponie; 

Des  Ronces  destinées  à  garnir  le  dessous  des  futaies  ; 

De  rares  et  précieux  représentants  du  genre  Rosier,  à  la  fraîche 
corolle  suivie  d'un  fruit  comestible... 

Deux  ou  trois  Seringats  bien  fleurissants  ; 

Une  pléiade  de  Spirées  remarquables  par  leurs  inflorescences  en 
épi,  corymbe  ou  ombelle,  aux  couleurs  blanches,  carnées  ou  lilacées; 

Le  Sumac  de  Virginie,  colorant  son  feuillage  avant  de  le  quitter  ; 

Le  Sureau  à  grappes   et  ses  formes  accidentelles  ou  fixées  ; 

La  Symphorine  aux  fruits  blanc^,  buissonnante  et  drageonnante  ; 

Quelques  Viornes  à  la  floraison  précoce,  indigènes  ou  exotiques. 

Suivant  les  circonstances,  un  certain  nombre  de  sujets  arbores- 
cents réclament  le  buttage  du  collet  et  des  rameaux,  aussitôt  la  chute 
des  feuilles  et  avant  l'arrivée  du  froid. 

Quelquefois,  on  les  rentre  dans  une  orangerie  ou  serre  froide 
pour    les   remettre  en  pleine  terre,  une  fois  l'hiver  terminé. 

Des  provinces  baltiques  et  des  pays  du  renne,  si  nous  gagnons  les 


RUSSIE  7o3 

Gouvernements  du  Sud  jusqu'à  la  Mer  Xoirc,  nous  retrouvons 
les  belles  espèces  végétales  des  climats  similaires  ;  elles  viennent 
composer  les  grands  domaines  de  l'aristocratie,  les  parcs  de  la 
bourgeoisie,  le  jardin  plus  modeste  du  commerçant  ou  de  l'artisan 
aisé,  et  les  plantations  urbaines  qui  prennent,  cliaque  année,  une 
importance  nouvelle. 

Les  provinces  méridionales,  développées  de  la  Mer  Caspienne 
au  Caucase,  où  campe  la  race  cameline,  lieux  d'origine  de  jolis 
arbres  et  arbustes  d'ornement,  et  les  Gouvernements  voisins, 
favorisés  par  une  température  exceptionnelle  et  des  abris  protec- 
teurs, se  préoccupent  vivement  de  la  culture  des  espèces  étrangères 
qui  pouri'aient  augmenter  leurs  ressources  naturelles,  parmi  les- 
quelles les  Planeras  et  Ptérocaryas,  utilisés  par  l'industrie,  les 
Lauriers-Amande  et  Phyllireas  ou  Filarias  au  feuillage  persistant. 

C'est  ainsi  que  nous  voyons  pénétrer  et  s'installer  dans  ces 
contrées  les  végétaux  remarquables  de  l'Australie,  de  l'Extrême- 
Orient,  de  l'Amérique  centrale,  etc. 

VIII.  —  Pépinières  commerciales. 

Les  pépinières,  dispersées  sur  tout  le  vaste  territoire  de  la  Russie, 
s'agglomèrent  dans  les  bons  sols,  sous  un  climat  favorable,  à  proxi- 
mité des  moyens  de  transport,  où  la  densité  de  la  population  facilite 
le  recrutement  du  personnel  et  l'écoulement  des  produits. 

Le  progrès  a  pénétré  chez  les  pépiniéristes  russes.  Chefs  et 
employés  rivalisent  d'intelligence  et  de  soins,  à  l'occasion  de  la  multi- 
plication des  arbres  et  de  leur  éducation. 

Saint-Pétersbourg  et  Moscou  possèdent,  dans  leur  voisinage,  de 
vastes  pépinières,  bien  soignées,  qui  exportent  jusqu'en  Sibérie. 

La  rigueur  de  la  température  oblige  à  certains  ti*avaux  d'hiver- 
nage et  de  conservation  inconnus  aux  contrées  méridionales;  par 
exemple  le  greffage  de  jeunes  plants  fruitiers  en  hiver,  dans  un 
souterrain  où  l'on  rentre  avant  l'arrivée  des  grands  froids  les  arbres 
à  emballer,  les  Rosiers,  les  arbustes  sensibles  à  la  gelée.  La  prépa- 
ration des  semis,  des  boutures,  des  repiquages,  etc.,  s'y  trouve 
également  pratiquée. 

En  général,  le  rude  climat  de  la  Russie  exige  les  plantations 
printanières  dans  la  région  Nord,  tandis  que  les  autres  contrées, 
particulièrement  le  Sud,  les  réclament  à  l'automne,  avant  la 
saison  des   gelées. 


^o4  RUSSIE 


Aux  environs  de  la  capitale,  des  terrains  frais,  convertis  en  pépi- 
nières, sont  entrecoupés  de  canaux  surélevés  et  exploités  alors  en 
conditions  normales,  à  la  façon  de  la  Hollande  et  de  la  Picardie. 

De  grands  établissements,  parfaitement  aménagés  en  sujets 
dutilité  ou  d'ornement,  intallés  aux  portes  de  Varsovie,  ont  été 
signalés  page  658. 

Ailleurs,  Yilna,  Dinaborg,  Minsk  chargent  wagons  ou  chariots 
pour  la  région  de  TOuest. 

La  zone  de  Terre-Noire  (Tchernozième),  propice  aux  plantations 
d'arbres,  s'approvisionne  à  Orel,  à  Kozlov,  à  Tambov. 

Les  Jardins  pomologiques  de  Voltchansk  (Kharkov^,  de  Venden 
(Lifland),  fournissent  des  arbres  fruitiers  aux  amateurs,  aussi  bien 
que  les  pépinières  de  la  Couronne,  d'Orel  et  de  Voronèje,  et  quelques 
Écoles  d'agriculture. 

Arboriculteurs  et  pomologues  peuvent  donner  satisfaction  à  leur 
amour  des  beaux  arbres,  correctement  étiquetés,  en  bonnes  variétés. 
A  Goroditsche  (Kiev),  la  maison  Léon  Simirenko  s'est  fait,  sur  ce 
point,  une  juste  réputation  européenne. 

De  la  Bessarabie,  de  la  Tauride  au  Caucase,  une  clientèle  est 
assurée  aux  cultures  de  Koursk,  Voronèje,  Kharkov,  Kiev,  Odessa, 
Simféropol. 

La  place  de  Riga,  renommée  pour  son  commerce  de  graines, 
brille  encore  par  de  belles  cultures  arbustives  et  forestières,  comme 
beaucoup  d'autres  villes.  L'élevage  des  plantes  d'ornement  y  joue 
un  rôle  marqué,  en  maison  mixte  ou  spéciale. 

Derpat  et  Korotscha  étendent  leur  nmltiplication  d'arbres  fruitiers 
ou  de  parcs  d'agrément  et  de  jeunes  plants. 

La  Podolie,  riche  en  vergers,  trouve  une  source  renommée  dans 
les  précieuses  collections  du  prince  Gagarine,  à  Okna. 

Le  Gouvernement  de  Podolie  voit  encore  prospérer  les  pépinières 
Gare-Garki  et  le  Jardin  pomologique. 

De  vastes  champs  de  Cerisiers  existent  à  Viazniki  (Vladimir),  à  la 
disposition  des  planteurs. 

Les  pépinières  fruitières  et  dendrologiques  de  Krementchoug 
(Poltava),  de  Novosil  et  Toula  (Gouvernement  de  Toula),  comptent 
encore  parmi  les  bons  établissements  de  la  Russie  horticole. 

D'anciennes  traditions  respectées  sont  à  signaler  : 

Ainsi,  les  paysans  des  Gouvernements  de  Koursk  et  de  Simbirsk 
préfèrent,  aux  sujets  des  pépinières,  planter  des  sauvageons  immé- 
diatement en  place  pour  les  greffer  CHSuitc. 

A  Tver,  Russie  centrale,  des  cultures  séculaires  d'arbres  de 
verger,  de  parc  ou  de  foret,  continuées  depuis  plusieurs  générations, 


RUSSIE  ^00 

transportent  leurs  marchandises  en  barque  sur  le  Volga,  et  les 
patrons  les  vendent  dans  les  villes  et  villages  entiers  du  fleuve. 

Ailleurs,  des  nomades  viennent  eliarger  leurs  attelages  auprès  des 
pépinières  de  Zolotvû,  Chvalinsk,  Volsk,  Saratov,  et  les  dirigent  vers 
les  régions  du  Sud-Est  et  de  l'Est. 

Les  contrées  du  Nord  et  du  Centre  se  trouvent  alimentées,  de  cette 
façon,  par  les  pépinières  de  Riazan,  Tamhov,  Rjew,  etc. 

Enfin,  ça  et  là,  de  belles  cultures  à  lékaterinbourg  (Perm), 
lékaterinodar  (Kouban),  Kaslaw  et  Lipezk  (Tambov),  Obajan 
(Koursk),  Toukoum  (Kourlande),  Vitebsk  (Litliuanie),  Voznesensk 
(Kherson),  Palmara... 

IX.  —  Jardins  botaniques  ;  Pépinières  d'études. 

Saixt-Pktersboirg.  —  Pépinières  de  l'Institut  forestier.  Directeur  : 

M.    Schafranow.    —     Jardin    botanique    de    l'Université. 

Directeur-professeur  :    M.    Bekétofl".    —    Jardin    botanique 

impérial,   i823.  Directeur  :   M.   Bataline. 
Moscou.  —  Jardin  botanique  et  zoologique  de  la  Société  impériale 

d'acclimatation.  Directeur:  M.  Solotnitzky.  —  Pépinières  de 

l'Ecole  d'horticulture,  à  Stoudenetz.  —  Jardin  botanique  de 

l'Université.    Professeur  :    M.  Gorsjankine.   —   Pépinières 

de  l'Institut  d'agriculture.  Directeur:  M.  Ratschinsky. 
DoRPAT  (Juriew).  —  Jardin   botanique   de  l'Université.  Professeur  : 

M.  Ronssow. 
Gorki  (Mohilew).  —  Jardin  fruitier  et  pépinière  de  Goretzk. 
Helsingfors  (Grand-Duché  de  Finlande,  voir  page  291).  —   Jardin 

botanique  de  l'Université.  Professeur  :  M.  Elfving. 
Kazax.  —  Jardin  botanique  de  l'Université.  Directeur  :  M.  Sorokin. 
KiiARKOV.     —    Jardin     botanique     de     l'Université.     Professeur  : 

M.  Reinhard.  —  Pépinières  de  l'Ecole  d'agriculture. 
Kiev. —  Jardin  botanique  de  l'Université.  Professeur:  M.Navvaschine. 
Magaratcii  (Crimée).  —  Etablissement  de  viticulture.  Directeui*  : 

M.  Aneyferow. 
NiKiTA  (près  de  lalta.  Grimée).  —  Jardin  impérial.  — 

Nouvelle- Alexandrie  (Gouvernement  de  Lublin).  —  Pépinières  et 

Jardin   botanique   de   l'Institut   d'agriculture.    Directeur   : 

M.  Dokoutschajew. 
Odessa. —  Jardin  botanique  de  l'Université. — Dircctem':M.  Rischawi. 
Orel.  —  Pépinières  du  Ministère   d'Agriculture  et   des  Domaines. 

Gérant  :  M.  Tretiakow. 

48 


J06  RUSSIE 

OuMAX  (Gouvernement  de  Kiev).  —  Pépinières   de  TEtat  à  l'École 

dliorticulture.  Directeiu*  :  M.  Léwanda. 
Pexza.  —  Pépinières  de  l'Etat  à  l'Ecole  d'horticulture. 
Saratov.  —  Pépinières  de  l'Ecole  d'Agriculture. 
TiFLis. —  Jardin  botanique,  d'acclimatation.  Direct"^:  M.Kinzenberg. 
ToMSK  (Sibérie).   —   Jardin  botanique  de   l'Université.    Directeur  : 

M.  Schestakow. 
Varsovie. —  Jardin  pomologique.  Professeur  :  M.  Bélajefl'.  —  Jardin 

botanique  impérial.  Professeur  :  M.  Fischer  de  AYaldheim, 

bien  connu  par  ses  travaux  scientifiques. 
VoRONÈJE.  —  Pépinière  pomologique,  i844-  Gérant  :  M.Dzbanowski. 
Des    stations    de   contrôle    de    semences    sont    établies    à    Saint- 
Pétersbourg,  Dorpat,  Kiev,  Pétrowskoé(près  de  Moscou),  Riga,  Tver, 
Varsovie. 

X.  —  Parcs  publics  ou   privés. 

Des  Parcs  magnifiques  créés  en  Russie,  pour  les  membres  des 
familles  régnantes  et  pour  la  haute  aristocratie,  ont  conservé 
leur  caractère  grandiose. 

La  finance,  l'industrie,  le  commerce  et  le  service  de  l'État  ayant 
amené  la  fortune  chez  un  bon  nombre  de  privilégiés,  des  châteaux, 
des  parcs  et  des  villas  en  ont  été  la  conséquence. 

A  leur  tour,  les  municipalités  suivaient  le  mouvement  et  procuraient 
à  la  population  des  lieux  de  plaisance  et  des  motifs  d'hygiène,  au 
moyen  de  parcs  pidalics,  de  promenades  plantées  et  de  jardins  de 
verdure  et  de  fleurs.  Plusieurs  administrations  ont  eu  le  bon  goût 
d'aider  à  l'extension  des  jardins  botaniques  et  d'études. 

Nous  citerons  les  grands  parcs  historiques  ou  jouissant  d'une 
réputation  méritée. 

Tzarskoë-Sélo,  propriété  du  Tzar,  à  24  kilomètres  de  la  capitale, 
route  de  Moscou  ;  commencé  d'après  le  style  rectiligne  par  le 
français  Leblond,  élève  de  Le  Nôtre,  restauré  suivant  les  règles 
paysagères  par  Catherine-la-Grande,  qui  fit  venir  à  cet  effet,  de  1776 
à  1789,  langlais  John  Bush. 

Péterhof,  dessiné  en  1728  par  Leblond,  de  Versailles,  qui  dut 
s'inspirer  des  conseils  de  Pierre-le-Grand.  Là,  dominant  le  golfe 
de  Finlande,  la  vue  s'étend  jusqu'à  la  flotte  de  Cronstadt. 

Pendant  la  courte  saison  des  beaux  jours,  les  parterres  produisent 
un  véritable  éblouissement  floral. 

Strelna,  du  même  auteur,  achevé  par  le  grand-duc  Constantin, 


RUSSIE  'JO'J 

qui  est  également   propriétaire  des  domaines  Orianda,  en  Grimée, 
ei  Znamenski. 

Pa>vl0"wsk,  au  grand-duc  Constantin,  tracé  sur  les  plans  de 
I3ro^vn,  remarquable  par  le  choix  des  arbres  et  des  arbustes  qui 
composent  les  massifs,  les  groupes  isolés,  les  boulinginns. 

Oranienbaum .  appartenant  à  la  grande  -  duchesse  Hélène  ; 
cominoncé  en  1 724  par  le  prince  Menschikoll". 

Sergulefskaïa,  délicatement    entretenu  par  la    princesse  Marie. 

Au  milieu  de  ses  richesses  végétales,  la  Tauride,  jardin  impérial 
créé  en  i;-8o  par  le  prince  Potemkine,  qui  possède  :  un  carré  botanique 
d'enseignement  ;  un  parc  dendrologique  et  d'ornement  ;  des  potagers  et 
des  vergers  pour  la  consommation  ;  des  forceries  destinées  aux  pri- 
meurs ;  une  orangerie,  des  serres,  des  bâches  pour  les  cultures  florales. 

Le  parterre  est  Tœuvre  de  AVilliam  Gould,  et  la  direction  générale 
appartient  à  M.  Sismeyer,  depuis  4©  ans,  au  moins. 

D'énormes  Lauriers  noble  ou  d'Apollon,  de  superbes  Palmiers  et 
d'autres  beaux  végétaux  méritent  d'être  cités. 

Livadia,  en  Grimée  ;  parc  de  3oo  hectares,  au  bord  de  la  mer, 
route  de  Yalta  à  Sébastopol,  dessiné  par  Tascher  qui,  sur  l'ordre  du 
premier  Gonsul,  était  allé  étudier  l'horticultui'e  en  Suisse  ;  il  entre- 
prit cette  création  pour  le  comte  Potocki. 

Le  château  fit  ensuite  partie  des  Apanages  impériaux,  et,  avant  de 
mourir,  Alexandre  II  en  fit  don  à  l'impératrice  Marie  Alexandi'ovna. 

Sophie'wka  appartient  également  au  Tzar. 

Aloupka,  en  Grimée,  au  prince  AVoronzoA"; 

Otrada,  de  5oo  hectares,  au  comte  Orlofl'-Davidofl',  dont  les 
dessins  ont  été  fournis  en  1869,  par  notre  compatriote  Edouard  André. 

Zgourouka(Poltava)dc  la  Petite-Russie,  où  le  prince  Kotschoubey 
a  su  grouper  de  superbes  collections  végétales. 

Au  Gaucase,  près  de  Surhum-Kalé,  côte  orientale  de  la  mer 
Noire,  le  Jardin  de  Flore,  créé  par  Wedenzki,  ravissante  villégia- 
ture du  grand-duc  Alexandre  Michailovitch,  où  foisonnent,  à  l'air 
libre,  Palmiers,  Gocotiers,  Gycas,  Eucalyptus,  Orangers,  Gamellias, 
Rhododendrons,  Lauriers,  Gamphriers,  Magnolias,  Citronniers, 
Goyaviers,  Dracéuas,  Gunuinghamias,  Araucarias,  Bibaciers,  etc. 

Ge  nol^le  exemple  a  suscité  de  nombreux  imitateurs. 

Et  les  grands  Domaines,  les  Parcs  et  les  Villas  de  haut  luxe, 
aux  riches  familles  des  Gagarine,  des  Bobrinsky,  des  Nesselrode, 
des  Wiasemsky,  des  Dournowo,  des  Tatarinov....? 

Les  créations  se  multiplient  par  les  héritages,  et  des  jardiniers 
habiles  suivent  les  inspirations  des  propriétaires  en  perfectionnant 
leur  travail. 


^08  RUSSIE 

Les  grands  seigneurs  n'hésitent  pas  à  construire  des  parcs  de 
plaisance  et  de  repos,  sobres  de  détails  inutiles,  plutôt  à  grandes 
lignes,  sadaptant  ainsi  aux  longues  saisons  d'hiver.  Les  annexes 
sont  consacrées  aux  forceries,  vineries,   bâches  à  primeurs,   vergers 

sous    verre,    orangeries,    jardins    d'hiver ,     avec    des    sei'res   à 

multiplication  inondant  de  fleurs  les  parterres  et  les  bosquets 
pendant  toute  la  belle  saison. 

On  peut  dire  que  sous  le  ciel  inconstant  de  la  Russie,  les  conser- 
vatoires vitrés  sont  richement  fournis  de  Palmiers  et  de  Cocotiers,  de 
Gycadées,  de  Fougères,  de  Broméliacées,  d'Orchidées,  de  Camellias, 
d'Azalées ,  de  Rhododendrons ,  de  Gesnériacées ,  d'Aroïdées ,  de 
Bégonias,  de  toute  la  pléiade  moderne  des  feuillages  et  des  inflores- 
cences rares,  jusqu'aux  Rosiers  qui,  par  des  soins  particuliers, 
épanouissent  leurs  corolles  plus  amples  que  sous  le  climat  de  Paris. 

Une  visite  aux  Jardins  publics  nous  conduirait  loin,  il  nous  suflira 
de  nommer  : 

A  Saint-Pétersbourg,  le  Jardin  botanique,  confié  aux  soins  de 
M.  Bataline,  parfaitement  distribué,  où  l'on  retrouve  les  découvertes 
des  explorateurs  russes  :  Pallas,  Maximowicz,  Regel,  Kowalevky, 
Sclirenk,  Ruprecht,   Borczow,    Bunge,  Maack,  Schraidt,   Semenow. 

Le  Parc  Alexandre,  paré,  fleuri  dans  ses  jours  de  fêtes,  dès  les 
premiers  rayons  de  soleil,  attirant  une  foule  accourue  de  toutes  parts, 
comme  s'il  s'agissait  d'un  pèlerinage  traditionnel. 

Les  Iles  de  la  Neva,  séjour  délicieux  au  printemps,  encadré  de 
villas  coquettes  ou  pittoresques,  rendez-vous,  pendant  deux  mois,  de 
tous  les  citadins  avides  des  jouissances  d'une  campagne  fleurie  au 
lendemain  d'un  hiver  boréal. 

L'Ile  Petrovsky  et  l'Ile  Yelaguine,  propriétés  de  la  Tzarine, 
merveilleusement  décorées  de  Pélargoniums,  Pétunias,  Verveines, 
Fuchsias,  Capucines,  Lis,  Cannas,  Œillets,  Roses  en  fleurs. 

Moscou  est  fière  du  Parc  Alexandrowski,  sur  une  surface  de 
2,5oo  hectares,  au  bord  de  la  Moskowa,  qui  entoure  le  palais  du  Tzar  ; 
—  le  parterre  de  fleurs  occupe  5,ooo  mètres  carrés. 

Les  Parcs  Xeskouschny,  Astankine,  Kuskovo,  sont  plantés  avec  goût. 

Varsovie,  Kiev,  Odessa,  Astrakhan,  Riga,  Kharkov,  Tiflis  — 
qui  possède  un  Jardin  botanique  intéressant —  et  toutes  les  villes 
de  qualité  n'ont  pas  hésité  à  oflrir  à  leur  population  des  séjours 
agréables  et  de  première  utilité. 


J 


RUSSIE  ;o9 


XI.  —  Forêts. 

La  surface  boisée,  en  Russie,  constitue  une  superficie  égale  à  trois 
fois  le  territoire  entier  de  la  France. 

Vers  rextr^ènie  Nord,  ce  sont  de  vastes  forêts  de  Pins  et  de  Sapins  ; 
d'autres  sont  composées  uniquement  de  Bouleaux  d'un  aspect  morne 
et  glacé,  à  moins  que  le  mélange  de  Pins,  de  Trembles  et  de  Saules, 
avec  quelques  Bruyères.  Myrtilles  et  autres  maigres  broussailles  en 
sous-bois,  ne  vienne  leur  enlever  un  peu  de  la  monotonie  désespé- 
rante qui  les  caractérise,  lorsqu'ils  se  montrent  aussi  nombreux. 

Dans  la  région  de  l'Oural,  les  forets  occupent  de  grandes  surfaces  ; 
celles  qui  s'étendent  au  nord  du  Gouvernement  de  Moscou  sont 
magnifiques. 

L'essence  dominante  est  le  Pin  sylvestre  ;  on  le  rencontre  sur 
les  deux  tiers  de  la  Russie  d'Europe,  surtout  au  Nord  ;  étranger  à 
la  région  des  steppes,  on  le  retrouve  en  Crimée,  avec  une  espèce 
locale,    le    Pin    Laricio   de  Pallas,    et    aussi   dans  le  Caucase. 

Après  le  Pin.  le  Sapin  Epicéa  est  l'arbre  le  plus  répandu  sur  le 
territoire  septentrional  de  la  Russie  ;  cependant,  il  ne  s'avance  pas 
autant  vers  le  pôle  que  le  Pin  sylvestre.  Vers  l'Est,  on  trouve  le 
Picea  obovata  couvrant  les  montagnes  d'Altaï  jusqu'à  i,3oo  mètres 
d'altitude. 

Au  Xord-Est,  croît  le  Sapin  de  Sibérie,  Abies  Pichta,  en  forêts 
épaisses,  ainsi  que  le  Mélèze  de  Daourie.  Le  Mélèze  d'Europe  est 
seulement  cultivé  sur  les  bords  de  la  Vistule,  avec  le  Sapin  argenté, 
Abies  pectinata,  notre  Sapin  des  Vosges. 

Plus  au  levant,  un  autre  Pin,  abondant  aussi,  est  le  Pin  Cembro, 
appelé  souvent,  par  erreur.  Cèdre  de  Sibérie. 

Un  peu  plus  au  Sud,  viennent  s'ajouter  aux  espèces  précédentes, 
—  sans  oublier  l'éternel  Bouleau,  —  l'Aune  blancbàtre,  le  Tilleul, 
parfois  colossal,  l'Érable  plane,  le  Merisier  à  grappes,  de  dimensions 
restreintes,  le  Chcne  pédoncule  dit  Cliène  commun  ou  d'été,  —  il  fut 
importé  par  Pierre-lc-Grand,  —  et  une  sous-variété.  Chêne  d'hiver, 
plus  tardive  en  feuillaison. 

Le  Chêne  rouvre  se  cantonne  plutôt  vers  le  Sud  et  le  Sud-Ouest, 
en  compagnie  du  Hêtre  et  du  Charme. 

Voici  d'ailleurs,  par  région,  un  tableau  résumant  l'importance  du 
régime  forestier  de  la  Russie,  son  étendue  proportionnelle  et  son 
rendement  : 


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RUSSIE 


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RUSSIE  ^11 

Les  contreforts  roclicux  du  Caucase  sont  boisés  de  ces  diverses 
essences  ;  des  futaies  magnifiques,  hautes  de  \o  mètres,  sont  garnies  de 
Clématites,  de  Vignes  sauvages,  de  Smilax  et  autres  lianes.  A  leur 
ombre,  prospèrent  l'Azalée  pontique,  le  Rliododendron  caucasien, 
le  Laurier  de  Colchide,  la  Bourgène  de  l'Iméritie,  etc.,  formant 
un  épais  sous-bois  et  servant  d'abri  aux  ours,  aux  sangliers,  aux 
cerfs,  aux  chacals  qui  foulent  inconsidérément  un  tapis  fleuri  de 
Cyclamens,  dEpimédiums,  de  Scilles  et  de  Roses  de  Noël. 

Des  Noyers  énormes  et  de  grands  Buis,  appelés  Palmiers  du 
Caucase,  disparaissent  peu  à  peu,  enlevés  par  l'industrie.  Au  bord 
des  rivières,  des  Ptérocaryas  soutiennent  les  rives  par  leur  lacis  de 
racines,  et  les  loupes  du  tronc  sont  l'ccherchées  par  l'ébénisterie. 

De  beaux  Sapins.  Abies  Nordnianniana  et  Leioclada,  élèvent  leur 
tige  gigantesque,  en  groupes  sombres  contrastant  avec  le  front 
neigeux  de  l'Ellirouz,  et  se  détachant,  quand  vient  l'automne,  sur 
le  rideau  empourpré  des  taillis  de  Sumacs. 

En  résumé,  si  nous  examinons  la  composition  des  forêts  russes, 
nous  trouvons  les  Conifères  en  majorité. 

Le  Pin  figure  dans  la  proportion  de  35  o/o,  et  le  Sapin,  de  aS  o/o. 

La  part  attribuée  aux  essences  feuillues  s'élève  à  40  0/0,  dont  10  0/0 
au  compte  du  Bouleau  et  9  0/0  en  faveur  du  Chêne. 

La  moitié  de  la  production  des  résineux  sera  convertie  en  bois  de 
construction  ;  le  quart  seulement  des  coupes  d'autres  espèces  se 
trouve  affecté  à  cet  usage. 

Près  des  deux  tiers  de  cette  surface  boisée  appartiennent  à  l'État 
ou  font  partie  des  domaines  de  la  Couronne. 

La  direction  en  est  confiée  à  un  personnel  distingué,  instruit  aux 
Écoles  de  sylviculture  citées  pages  676  et  suivantes. 

Il  faut  dire  aussi  que  les  propriétaires  forestiers,  soucieux  de  leurs 
intérêts,  suivent  les  cours  des  Écoles  et  en  appliquent  les  méthodes 
rationnelles. 

D'ailleurs,  l'Administration  forestière,  représentée  dans  chaque 
Gouvernement  par  un  Comité  technique,  placé  sous  la  présidence  du 
Général-Gouverneur,  s'occupe  attentivement  des  propriétés  particu- 
lières, en  règle  l'aménagement  et  surveille  ou  empêche  les  déboise- 
ments inutiles  ou  dangereux  qui,  jadis,  ont  été  si  funestes  à 
l'économie  rurale. 

Par  ses  soins,  des  steppes  à  perte  de  vue,  debroussins  et  d'herbages 
de  maigre  valeur,  ont  été  transformées  en  boisements  lucratifs. 

Son  exemple  a  suscité  l'organisation  de  Sociétés  privées  à  Saint- 
Pétersbourg,  à  Moscou,  à  Riga,  ouvrant  des  congrès  sur  divers  points 
de  leur  circonscription,  et  ne  ménageant  ni   leurs  conseils,  ni  leurs 


712  RUSSIE 

démarches  pom*  la  conservation  et  lordonnancement  de  la  propriété 
forestière. 

Subventionnées  par  l'Etat,  ces  associations  ont  su  inspirer  la 
confiance  des  exploitants.  Pai'tout,  en  Russie,  on  a  compris  que  la 
sylviculture  était  une  des  branches  principales  de  la  fortune 
publique. 


XII.  —  Journaux  horticoles. 

Voici  les  principales  publications  périodiques  concernant  l'horti- 
culture en  Russie  : 

Gazette  Agricole    (organe    du   Ministère   de    l'Agriculture   et   des 
Domaines) Bataline. 

Journal  d'Agriculture  et  de  Sylviculture,  Saint- 
Pétersbourg  (organe  du  Ministère  de  l'Agricul- 
ture et  des  Domaines) Bataline. 

Journal  de  Sylviculture,  Saint-Pétersbourg Tikhonow. 

L'Agriculteur,  Saint-Pétersbourg Masliannikow. 

La  Pomologie,  Moscou (Pomologistes.) 

L' Horticulture  Russe,  Moscou Hemélian. 

Le  Jardin  et  le  Potager,  Moscou Popaxdopoulo. 

Le  Jardinier  Polonais,  Varsovie Ed.  Jaxkowski. 

Le  Messager  de  Viticulture Taïroav. 

Le  Messager  horticole,  maraîcher  et  arboricole, 
Saint-Pétersbourg  (1861),  organe  de  la  Société 
impériale  d'horticulture  russe KouTOUZO^v, 

Mémoires  de  la  Société  impériale  libre,  Saint- 
Pétersbourg lÉGOU.NOAV. 

Mémoires  de  la  Société  Agricole  du  Caucase. .  . 
Plodowodstvo,  (La  culture  fruitière  ;  organe  de  la 

Société  de  culture  fruitière),  Saint-Pétersbourg.     Roudsky. 
Sj-lviculture  Russe,    Saint-Pétersbourg Dobrovliansky. 


L'honorable   auteur  agronome   Bataline,  est  décédé   au   mois  de 
février  1895,  pendant  l'impression  de  ce  chapitre. 


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SERBIE 

46,580  kilomètres  carrés.  —  2,013,700  habitants. 

I.  —  Sociétés  et  Ecoles  d'horticulture. 

La  Serbie  est  un  pays  montagneux,  couronné  de  forêts  de  Chênes. 

Il  n'y  existe  jusqu'à  présent  aucune  Société  spéciale  d'horticulture  ; 
mais  il  s'est  fondé,  il  y  a  déjà  quel([ues  années,  une  Société  ayant 
pour  but  le  développement  de  lagriculture,  de  l'horticulture  et  de 
la  viticulture. 

Cette  association,  ayant  son  siège  à  Belgrade,  est  placée  sous  la 
protection  du  chef  de  l'Etat  et  reçoit  du  Gouvernement  une 
subvention  annuelle  de  20,000  francs. 

Elle  a  des  succursales  dans  chaque  district  du  royaume. 

L'enseignement  agricole  émane  d'une  École  d'agriculture 
pratique,  àKraliévo,  et  d'une  École  de  viticulture,  à Xégotiue.  Les 
professeurs  et  les  chefs  de  pratique  y  font  quelques  démonstrations 
sur  l'arboriculture,  la  pépinière,  la  maraîcherie. 

Des  arbres  fruitiers  sont  plantés  en  espèces  rustiques,  à  haute  tige 
ou  en  buisson. 

Des  ceps  de  Vigne  en  treilles  ou  en  touffes  dressées  alimentent  le 
pressoir  et  la  fruiterie. 

Les  légumes  de  grande  culture  entrent  dans  la  rotation  des  champs 
de  céréales  et  d'autres  plantes  industrielles  ou  alimentaires. 

II.  —  Productions  horticoles. 

Notre  statistique  de  la  production  des  fruits  et  des  légumes,  en 
Serbie,  est  dressée  d'après  les  données  recueillies  au  Ministère  de 
l'Agrriculture  et  du  Commerce,  à  Belgrade. 


^l4  SERBIE 

Sauf  les  Pruneaux,  qui  font  l'objet  d'une  exportation  considérable, 
les  fruits  et  les  légumes  sont  exclusivement  cultivés  pour  la  consom- 
mation du  pays  et  jusqu'alors,  d'après  les  méthodes  traditionnelles. 

Légumes. —  Les  principaux  légumes  exploités  figurent  aux  relevés 
olliciels  dans  les  proportions  suivantes  : 

Les  Choux,  rouge,  vert  ou  blanc de  8  à  lo  millions  de  kilogr. 

Les  Haricots,  diverses  variétés de3à4        —  — 

Les  Pommes  de  terre,  diverses  espèces,  de  i  à  i  1/2       —  — 

Les  Lentilles,  diverses  espèces de  1/4  à  1/2      —  — 

Les  Ognons,  —  de  i  à  i  1/2       —  — 

Le  Piment,  différentes  qualités de  2    à  3         —  — 

Et  par  quantités  variables  :  les  Carottes,  Pois,  Betteraves,  Céleris, 
Choux-fleurs,  Laitues,  Poireaux,  Radis  et  Navets. 

Les  Cucurbitacées,  Melons,  Pastèques  et  Potirons,  viennent  en 
plein  champ  et  rentrent  dans  la  consommation  journalière. 

La  superficie  totale  des  terrains  consacrés  à  la  culture  potagère  est 
évaluée  à  10,000  hectares. 

Fruits.  —  Les  principaux  fruits  récoltés  en  Serbie,  sont  : 

Les  Prunes de  G  à  8  millions  de  kilogrammes. 

Les  Raisins de2à3  —  — 

Les  Pommes de  i  à  i  1/2     —  — 

Les  Poires de  i  à  i   i  2     —  — 

Les  Noix de  1/2  à  i  —  — 

Et  par  quantités  diverses  :  Les  Cerises  douces  et  les  Griottes, 
les  Amandes,  les  Noisettes,  les  Nèfles,  les  Coings. 

Les  Pèches  et  les  Abricots  suffisent  largement  à  la  population. 

Les  administrations  locales  encouragent  les  plantations  fruitières. 

Le  Prunier  est  l'espèce  principale  du  verger  ou  de  la  route  frui- 
tière. Des  friches  assainies  et  des  collines  dénudées  ont  été  boisées 
avec  le  Quetschicr  de  Hongrie,  connu  des  principautés  danubiennes. 

Les  fruits  sèches  au  soleil  ou  au  four,  dits  Pruneaux  de  Bosnie  ou 
de  Serbie,  arrivent  par  quantités  considérables  à  Belgrade,  où  des 
négociants  les  trient,  les  empaquettent  et  les  expédient  par  Buda- 
Pestli  vers  l'Europe  septentrionale. 

Dans  les  années  d'abondance,  les  Pruneaux  se  paient  de  22  à  25  fr. 
les  cent  kilogr,,  suivant  le  choix. 

Le  paysan  transforme  en  pûtes  ou  en  eau-de-vie  l'excédant  ou  les 
déchets  de  sa  récolte  de  fruits,  particulièrement  de  Prunes. 

Les  séchoirs  à  Prunes  sont  achetés  à  Belgrade  et  portent,  pour  la 
plupart,  la  marque  de  fabrique  austro-hongroise. 


'*^^r 


SUEDE 


450,574  kilomètres  carrés.  —  4»'^5o,ooo  habitants. 

I.  —  Enseignement.  —  Écoles.  —  Sociétés. 

Le  peuple  suédois  est  laborieux  et  aime  à  s'instruire. 

Ses  écoles,  à  tous  degrés,  et  ses  universités  sont  très  suivies  et  en 
haute  réputation. 

L'Etat,  toujours  placé  à  la  tête  du  mouvement,  a  fondé  dans  ce 
but  deux  Kcoles  supérieures  afl'ectées  à  l'agriculture  et  à 
l'horticulture  : 

1°  L'École  d'horticulture  de  Rosendal,  près  de  Stockholm. 
Directeur  :  M.  Axel  Pilil. 

L'influence  heureuse  de  l'établissement  s'étend  particulièrement 
sur  les  régions  septentrionales  de  la  Suède. 

2°  La  seconde  est  une  dépendance  de  l'Institut  agricole  d'Alnarp, 
près  de  Malmô.  Directeur  :  M.  Ulrisksen. 

L'enseignement  est  plutôt  en  faveur  des  provinces  méridionales. 

Les  élèves  suivent  les  cours  pratirpies  dans  les  jardins  paysagers, 
les  serres,  le  jardin  botanique  et  le  potager  attenant  à  l'Institut. 

D'autres  établissements  démontrent  également  l'horticulture.  De 
ce  nombre,  l'Institut  supérieur  d'agriculture  d'Ultuna,  fondé  en 
1848,  occupe  une  surface  de  4oo  hectares  de  terre  en  cultures 
d'essais  et  de  produits. 

L'École  d'agriculture  d'Alnarp,  créée  en  18G8,  ayant  une  ferme 
de  5oo  hectares.  Une  École  d'horticulture  s  y  trouve  annexée. 

Une  centaine  d'élèves  suivent  les  cours  théoriques  et  pratiques  de 
ces  deux  établissements  et  deviennent  ensuite  de  bons  cultivateurs 
ou  d'excellents  professeurs. 


7l6  SUÈDE 

L'Académie  agricole  et  TAcadémie  des  sciences  ont  également 
chacune  une  Kcole  d'horticulture  qui  reçoivent  des  élèves  possédant 
déjà  quelques  connaissances  horticoles  ;  la  durée  des  cours  est  de 
deux  ans. 

Ici,  comme  dans  les  autres  institutions,  l'instruction  se  donne 
gratuitement,  le  travail  des  élèves  apporte,  du  reste,  son  appoint 
au  chapitre  des  recettes. 

L'école  forestière,  fondée  dans  le  Parc  royal,  près  de  Stockholm, 
en  1828,  les  six  écoles  de  gardes-forestiers,  les  écoles  d'agriculture 
et  les  fermes-modèles  inscrivent  Tarboinculture  et  la  maraicherie  au 
programme  des  études,  et  s'en  occupent  sérieusement. 

Les  Ecoles  normales  supérieures  ou  moyennes  ont  une  section 
relative  au  jardin. 

La  Botanique  est  l'objet  de  cours  et  de  leçons  dans  toutes  les 
provinces.  Il  ne  saurait  en  être  autrement  dans  la  patrie  de 
l'immortel  Linné. 

Les  jeunes  jardiniers  suédois  viennent  encore  compléter  leur 
instruction  au  jardin  de  la  Société  d'horticulture  de  Gothenborg 
et  au  Jardin  botanique  de  l'Université  de  Lund. 

L'Ecole  agricole  d'Applerum  donne  un  grand  développement  à 
l'enseignement  forestier,  à  la  pépinière,  à  la  grainerie. 

Ajoutons  que  les  bulletins  des  Sociétés  répandent  en  outre  un 
enseignement  pratique  ou  théorique. 

Il  existe  à  peu  près  une  association  horticole  par  province. 

Les  principales  d'entre  elles  sont  : 

La  Société  suédoise  d'horticulture,  à  Stockholm  ; 

La  Société  d'horticulture  d'Upsal  ; 

La  Société  des  horticulteurs  de  Stockholm  ; 

La  Société  d'horticulture  de  Vestrogothie; 

La  Société  d'horticulture  de  la  Scanie  ; 

La  Fédération  des  amis  de  l'horticulture  à  Gothenborg. 

La  cotisation  est  généralement  modeste  ;  néanmoins  les  Sociétés 
distribuent  chaque  année  des  graines  et  des  plantes  ou  les  mettent  en 
loterie  ;  elles  organisent  des  expositions  et  publient  un  bulletin. 

La  presse  horticole  est  représentée  par  la  Tidning  fôr  trâdgârd- 
sodlare  ou  Revue  des  horticulteurs,  journal  mensuel  paraissant  à 
Stockholm,  et  par  deux  autres,  commencés  cette  année,  189.5. 

Parmi  les  ouvrages  les  plus  remarquables,  on  peut  signaler  : 

La  Pomologie  suédoise,  par  le  docteur  Olof  Eneroth  ; 

Et  le  Manuel  de  l' horticulture  suédoise,  par  MM.  Erik  Lindgren, 
Axel  Pihl  et  George  Lowegren. 


SUEDE  ^i^ 


II.  —  La  Végétation  suédoise. 

Par  son  extension  du  sud  au  nord,  la  Suède  comprend  les 
situations  les  plus  diverses  ;  on  y  rencontre  une  dore  arctique, 
alpine,  elxainpètre  ou  maritime,  variant  avec  la  latitude,  l'altitude  et 
la  constitution  géologique. 

Nous  arrivons  ainsi  à  ])r(Mulre  pour  base  l'ancienne  division 
politique  du  pays  : 

La  Gothie,  au  sud,  d'un  climat  relativement  doux,  correspondra  à 
la  région  du  Hêtre  ; 

La  Suède  proprement  dite,  au  centre,  sera  la  région  du  Chêne.  Le 
climat  y  est  plus  égal  que  dans  les  deux  autres  régions  ; 

Enfin,  le  Norrland,  qui  voit  insensiblement  disparaître  les  traces 
de  la  végétation  Suédo-européenne,  pour  l'aire  place  aux  premiers 
vestiges  de  la  Flore  arctique. 

Les  plantations  faites  par  la  main  de  l'homme  sont  guidées  sur  ces 
observations  dans  le  choix  des  espèces,  et  tiennent  compte  ainsi  de 
l'action  du  froid  et  de  la  lumière. 

Région  du  Hêtre  et  du  Charme. 

Les  provinces  de  la  Suède  les  plus  rapprochées  du  Danemark,  le 
centre  actuel  de  la  zone  du  Hêtre  en  Europe,  renferment  les  plus 
grandes  forêts  de  cette  essence  ;  le  Charme  occupe  à  peu  près  la  même 
aire  géographique. 

Les  arbres  et  les  arbrisseaux  qui  caractérisent  principalement  cette 
région  sont  les  suivants  : 

Alisier.  Genêt. 

Chèvrefeuille  des  bois.  Helianthème. 

Cornouiller  sanguin.  If. 

Coronille  (très  rare).  Lierre. 

Erable  champêtre.  Rosier. 

Fusain  d'Europe.  Sureau  noir. 

Région  du  Ciikxe. 

La  Suède  possède  les  deux  types  principaux  à  feuilles  caduques  du 
genre  Chêne  :  le  Chêne  pédoncule  et  le  Chêne  à  glands  sessiles  ; 
cette  dernière  essence  se  rencontre  aussi  dans  les  provinces  méi'i- 
dionales  et  dans  les  iles  d'Oland  et  de  Gotland,  alors  que  l'autre, 
plus  robuste  aux  grands  hivers,  s'étend  vers  le  nord. 


7i8 


SUEDE 


Les   arbres   et  les    arbustes  indiqués   ci-dessous   croissent    dans 
la  réffion  du  Chêne  : 

Alisier  finlandais  (Sorbus  hybrida  ou  Sorbus  aria  feniiica). 
Alisier  suédois  (Sorbus  scandica).  Frêne. 


Aune  glutineux. 

Aubépine. 

Bourdaine  (Rhamnus  frangula). 

Bruyère    cpiaternée. 

Cliamécerisier. 

Épine- Yinette  commune. 

Erable  plane. 


Néflier  cotonnier  (Cotoneaster). 

Nerprun. 

Noisetier. 

Orme. 

Prunellier. 

Tilleul. 

Viorne-Obier. 


RÉGION  DE  l'Aune  blanchâtre,  des  Conifères 
ET  DU  Bouleau. 

La  flore  du  Norrland  comprend  un  certain  nombre  de  végétaux 
des  autres  régions.  La  culture  des  arbres  fruitiers  n'y  réussit  qu'avec 
de  grands  soins  ;  l'Orge  est  à  peu  près  la  seule  céréale  qui  puisse  y 
croître  ;  aussi  le  sol  est-il  occupé  par  des  pâturages  et  des  forêts. 

Dans  les  bois  naturels  ou  plantés,  des  Alpes  Scandinaves  au  golfe 
de  Bothnie,  on  rencontre  les  essences  ci-après  : 


Aune  blanchâtre. 
Bouleau. 
Airelle  MjTtille. 
Andromeda  polifolia. 
Arctostaphyllos  alpina. 

—  uva  ursi. 

Azalea  procumbens. 
Bruyères  variées. 
Camarine  (Empetrum  nigrum). 
Canneberge  (Oxycoccos). 
Cassiope   hypnoides. 

—      tetragona. 
Genévriers. 
Merisier  à  grappes. 


Peuplier-Tremble. 

Saules. 

Sorbier  des  oiseleurs. 

Argousier  griset. 

Daphné  Mézéreon. 

Framboisier. 

Groseillier. 

Lédon. 

Myricaire  germanique. 

Piment  royal  (Myrica  Gale). 

Rhododendron  de  Laponie. 

Ronces. 

Pins. 

Sapins  (Abies  et  Picea). 


Les  forêts  de  la  Suède  occupent  une  surface  de  dix-sept  millions 
d'hectares,  dont  trois  millions  appartiennent  à  l'Etat,  aux  provinces 
ou  aux  communes,  et  leur  production  est  évaluée  à  trente  millions 
de  mètres  cubes  de  bois,  ainsi  répartis  :  vingt-trois  pour  le  chauflage, 
trois  pour  le  service  et  quatre  pour  l'exportation,  principalement  à 
destination  de  l'Angleterre. 


'i-^-i' 


suèoE  •jig 


III.  —  Produits  maraîchers. 

La  culture  maraîchère  s'étend  dans  les  meilleures  terres  des 
vallées  et  sur   tout   le  littoral,  à  rexception  des  falaises  escarpées. 

Les  grainetiers  du  pays,  qui  s'approvisionnaient  autrefois  en 
AUeuuigne  et  en  Danemark,  couimeucent  à  traiter  avec  des  culti- 
vateurs suédois  ;  ceux-ci  leur  fournissent  la  semence  avec  de 
meilleures  conditions  de  qualité  et  de  prix. 

Nous  en  donnons  les  raisons  au  chapitre  de  la  Norvège  (p.  645). 

Sous  les  latitudes  élevées,  en  Norrland,  les  plantes  tuberculeuses 
donnent  des  produits  plus  petits,  mais  dune  saveur  plus  fine  ;  au 
marché,  ils  sont  recherchés  par  les  connaisseurs.  Cependant,  le 
nombre  de  variétés  acclimatées  est  plus  restreint. 

Le  gouvernement  et  les  Sociétés  d'agriculture  et  d'horticulture 
n'épargnent  ni  argent  ni  peines  pour  le  perfectionnement  des 
semences.  Une  station  importante  spéciale  à  la  production  des 
graines,  est  installée  à  Svatof,  près  de  Landskrona. 

La  graineterie  suédoise  a  été  remarquée  à  l'Exposition  Scandinave 
de  Copenhague,  en  1888. 

A  l'Exposition  universelle  de  Paris,  en  1867,  on  a  pu  examiner  un 
lot  collectif  intéressant  de  légumes  et  de  fruits  provenant  des 
diverses   latitudes  de  la  Suède. 

La  nourriture  de  la  population  suédoise  est  constituée,  en  grande 
partie,  par  la  Pomme  de  terre  ;  elle  y  fut  importée  en  i^aS  ;  depuis, 
sa  culture  s'est  développée  à  ce  point  qu'elle  occupe  actuellement 
160,000  hectares  sur  200,000  consacrés  aux  légumes,  sur  l'ensemble 
du  territoire.  La  production  annuelle  atteint  20  millions  d'hectolitres, 
dont  trois  millions  pour  la  distillation. 

Parmi  les  25o  ou  3oo  sortes  connues  ou  expérimentées,  la  mieux 
considérée  porte  le  nom  de  Pomme  de  terre  Munsô  ;  puis  la 
vai'iété  Svartsjo,  et  quelques  types  également  indigènes. 

Les  régions  du  centre  et  du  midi  de  la  Suède  sont  favorables  à  la 
production  de  l'Artichaut. 

Plus  répandue  est  la  Carotte;  la  variété  Altringham,  mieiTX  cpie 
toute  autre,  s'avance  assez  loin  vers  le  nord  ;  mais,  avec  les  gelées 
prolongées  du  Norrland,  on  ne  peut  obtenir  que  la  Carotte  fourragère. 

Le  Céleri,  le  Cresson  de  fontaine,  généralement  spontané,  l'Endive, 
l'Epinard,  la  Laitue  pommée,  le  Melon,  le  Raifort,  précieux  pour 
combattre  le  scorbut,  la  Rhubarbe,  la  Scorsonère  appartiennent 
encore  aux  latitudes  moyennes. 


•^aO  SUEDE 

Cultivés  déjà  dans  ces  régions,  les  légumes  suivants  se  rencontrent 
même  jusqu'en  Xorrbottnie  :  Ail,  Asperge,  Betterave,  Ciboulette, 
Chou,  Chou-navet,  Courge,  Échalote,  Fève,  Haricot  nain.  Navet, 
Ognou,  Panais,  Persil,  Poireau,  Pois,  Radis. 

La  production  annuelle  des  Haricots  et  des  Pois  s'élève  à  un 
million  d'hectolitres. 

Plus  au  nord,  jusqu'en  Laponie,  nous  trouvons  encore  : 

L'Asperge  géante  d'Oliman,  indigène  ;  l'élégance  de  son  feuillage 
en  fait  une  des  plus  belles  plantes  ornementales  des  régions  polaires  ; 
le  Chou  bleu  et  le  Chou  rouge  d'Erfurt,  seules  variétés  de  Choux 
résistant  à  ce  rude  climat  ;  quelques  sortes  de  Pois,  notamment  celle 
qui  est  nommée  le  Pois  goulu  de  Norrbottnie. 

IV.  —  Arbres  et  Arbustes  fruitiers. 

Les  jardins  et  les  vergers  occupent  en  Suède  une  surface  de 
3o,ooo  hectares  environ, 

La  plupart  des  arbres  fruitiers  de  l'Europe  centrale  se  concentrent 
dans  les  provinces  méridionales  de  la  Gothie  ;  la  Suède  tempérée 
possède  différents  types  qui  lui  appartiennent  presque  en  propre. 

Mais  la  culture  des  arbres  à  fruit  diminue  promptement  à  mesure 
que  l'on  s'avance  vers  le  pôle.  Plusieurs  parties  du  Norrland 
méridional,  de  l'Ângermanland  et  du  Medelpad,  en  possèdent  encore 
quelques  types  robustes. 

La  limite  du  Chêne,  le  Dal-elf,  reste  la  zone  extrême  de  la  culture 
assurée  et  productive  des  arbres  à  fruit. 

Sous  l'influence  de  la  Société  suédoise  d'horticulture  et  des 
Sociétés  horticoles  qui  existent  jusqu'en  Vestrobottnie,  de  vastes 
pépinières  ont  été  créées,  et  l'arboriculture  fruitière  s'est  développée 
considérablement. 

L'Abricotier,  cultivé  en  espalier  et  en  serre,  dans  la  Gothie  et 
la  Suède  centrale,  réclame  des  sujets  lignifiés,  fertiles. 

Le  Cerisier  mûrit  ses  fruits  jusqu'en  Upland  ;  les  variétés  les  plus 
répandues  sont  : 

Bigarreaux  :  Jaune,  Napoléon,  Noir,  rose  tardif  d'Hildesheim  ; 

Cerises  :  Belle  de  Choisy,  Belle  d'Orléans,  Cherry  Duke,  de 
Montmorency,  Jeffrey's  Duke,  May  Duke. 

Guignes  :  Elton,  Grosse  ambrée,  Grosse  hâtive,  Jaune,  Luzien, 
Noire  hâtive,  Luisante  ; 

Griottes  :   plusieurs  variétés  à  fruit  noir,  bon  à  divers  usages. 


SUEDE  ^21 

Le  Pocher,  mOme  dans  les  provinces  méridionales,  mûrit  à  peine 
son  fruit  ;  toutefois,  en  serre,  on  cultive  quchjues  variétés  de  Pèches 
et  de  Nectarines. 

Le  Poirier,  et  d'abord  le  Pommier  sont  assez  communs  sur  la 
majeure  partie  du  territoire  suédois  ;  les  variétés  suivantes, 
indigènes,  sont  populaires  : 

Poire  d'été  :  Ilofsta. 

Poires  d  automne  :  Gernandts  Smor,  Sormlands,  Kok. 

Pom//ies  rf'e7e  :  Nygards  hvita  Astrakan,  Josefine,  Safstaholms, 
Tegnérs,  Staringe,  Sôdermanlands. 

Pommes  d'automne  :  Munthes  roscn,  Ringstads. 

Pommes  d'hiver  :  Gharlottenburgs  Rosenhàgcr,  Stenkyrke. 

Déjà  la  Pomologie  moderne  a  franchi  les  Alpes  Scandinaves,  et 
modifié  les  plantations  nouvelles. 

Le  Prunier  s'étend  jusqu'au  nord  de  Gèlle  ;  on  cultive  surtout  les 
Prunes  d'Avoine,  de  Damas,  d'Hachman,  de  Vestmauland,  du 
comte  Pierre  Brahe,  Impératrice  blanche,  Jaune  hâtive,  Johannis, 
Lawrence's  Favorite,  Mirabelle,  Reine-Claude  (plusieurs  variétés), 
River's  Early,  Royale  de  Tours,  Royale  hâtive. 

Avec  un  été  favorable,  le  Châtaignier  mûrit  sa  récolte  vers  le  sud 
de  la  Scanie. 

Le  bassin  du  Màlar  et  lile  de  Gotland  possèdent  de  beaux  Noyers 
dont  les  fruits  arrivent  quelquefois  à  maturité. 

Le  Noisetier  Avelinier  croît  jusqu'en  Angermanland.  Le  Noisetier 
franc  est  cultivé  beaucoup  en  Scanie. 

Les  Figues,  abritées  par  les  contre-forts  de  la  Suède  méridionale, 
peuvent  arriver  à  point. 

Le  Framboisier  fructifie  même  au  nord  de  la  Laponie. 

La  Ronce  arbrisseau  et  la  Ronce  arctique  sont  à  l'état  spontané. 

Le  Groseillier  à  grappes,  le  Cassis,  le  Groseillier  à  maquereau, 
indigènes,  croissent  dans  les  régions  les  plus  septentrionales. 

On  cultive  le  Mûrier  pour  ses  feuilles,  sur  plusieurs  points  du 
territoire  ;    le  fruit  vient  à   maturité  vers  le  Sud  et  à  Gotland. 

Dans  ces  régions,  les  Raisins  précoces  et  les  Chasselas  mûrissent 
assez  souvent.  Les  serres-vineries  forcent  les  meilleures  variétés 
de  l'Europe  vinicole. 

V.  —  Arbusterie  florale. 

Avec  les  jardins  des  villes  de  Stockholm,  de  Carlstad,  de  Gothem- 
bourg,  d'Upsal,  de  Gèfle,  tous   artistement  composés,  la  flore  arbus- 

46 


J23  SUEDE 

tive  de  la  Suède  moyenne  s'est  enrichie  des  l^elles  espèces  de  la 
Sibérie  et  de  l'Asie  Orientale,  des  Etats-Unis,  du  Canada  et  du  Japon 
septentrional.  Le  rivage  des  Lacs  en  a  profité. 

La  zone  méridionale  suédoise  gagne  davantage  encore. 

Lîle  de  Gotland.  entre  autres,  a  des  massifs  toujours  verts  de 
Kalmias,  d'Andromèdes,  de  Rhododendrons,  de  Buis,  de  Houx,  de 
Mahonias,  de  Phyllireas,  de  Lauriers- Amande,  de  Cotonéasters,  de 
Cléthras,  d'Aucubas  ;  des  bosquets  de  Spirées,  de  Baguenaudiers, 
de  Cytises,  de  Diervilles,  de  Lilas,  de  Céphalanthes,  d'Aralias,  du 
Sumac  Fustet,  de  Seringats,  de  Deutzias,  de  Staphyliers,  de  Rosiers. 

Des  vérandahs  festonnées  de  Lierres,  de  Bignones,  de  Clématites, 
de  Chèvrefeuilles,  d'Ampélopsides  sont  d'un  heureux  effet. 

Des  groupes  et  des  avenues  de  Bonducs,  de  Plaqueminiers,  de 
Paulownias,  de  Kœlreutérias,  d'Allantes,  de  Tilleuls  argentés,  de 
Platanes,  de  Marronniers,  de  Yirgiliers  sont  la  preuve  de  la  fertilité 
de  l'Ile  et  du  goût  de  l'arboriculture  répandue  chez  les  habitants. 

Enfin  les  Conifères  apportent  leur  note  pittoresque,  sombre  ou 
gaie,  avec  les  Crj'ptomérias,  les  Rétinosporas,  les  Thuias,  les 
Céphalotaxus,  sans  compter  les  nombreuses  variétés  de  Genévriers, 
de  Pins  et  de  Sapins. 

Le  Jardin  botanique  de  "Wisby,  île  de  Gotland,  a  pu  acclimater  : 
les  Abies  Pinsapo,  Abies  cephalonica,  Salisburia  ou  Gingko,  Pinus 
ponderosa,  Quercus  coccinea,  Acer  saccharinum,  Robinia  hispida 
et  tortuosa,  et  de  plus  modestes  arbustes  :  Diervilla,  Forsythia, 
Chœnomeles,  Hibiscus  sjTiacus,  Pœonia  Moutan,  Rhus  Cotinus... 

VI.  —  Floriculture. 

La  flore  de  la  Suède,  déjà  bien  variée,  s'est  augmentée  de  char- 
mantes espèces  de  fleurs,  provenant  de  localités  plus  chaudes  ;  la 
région  occidentale,  grâce  à  la  douceur  relative  de  son  climat,  a 
surtout  bénéficié  de  ces  importations. 

Toutes  ces  plantes  sont  venues  se  confondre  avec  les  indigènes 
ou  originaires  de  climats  analogues,  diaprant  les  pelouses  des 
demeures  opulentes  de  leurs  multiples  coloris  ;  lors  de  la  période 
limitée  de  la  végétation  septentrionale,  elles  concourent  à  faire  de 
la  Suède  un  séjour  heureux  qui  contraste  singulièrement  avec  la 
saison  des  glaces  et  des  neiges. 


^^^^ 


SUISSE 


4i,4i^  kilomètres  carrés.  —  2,950,000  habitants. 

— — î-^î — ^— 


I.  —  Action  de  l'État. 

Le  Département  fédéral  de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  distribue 
des  semences  et  des  plants  forestiers  aux  sociétés,  aux  communes 
et  aux  planteurs. 

L'Administration  de  divers  cantons  enjoint  aux  municipalités  des 
régions  viticoles  d'obliger  les  vignerons  à  traiter  leurs  vignes  contre 
les  maladies  cryj)togamicpics  avant  le  3i  juillet,  leur  laissant  le  soin 
de  fixer  l'époque  du  premier  sulfatage. 

Le  Conseil  fédéral  subventionne  les  associations  horticoles  par  des 
allocations  spéciales  accordées  aux  deux  Fédérations  des  Sociétés 
d'horticulture  romande  ou  allemande. 

Avec  l'appui  des  Cantons,  il  encourage  l'organisation  de  confé- 
rences populaires  sur  l'arboriculture,  la  maraîcherie,  la  viticulture, 
et  dans  les  campagnes,  le  dimanche  après-midi. 

En  hiver,  des  cours  publics  et  gratuits  sur  des  sujets  analogues 
sont  ouverts,  le  soir,  au  local  de  l'école  communale,  sous  les  auspices 
du  Département  de  l'Instruction  publique. 

L'enseignement  des  principales  communes  comprend  des  leçons 
d'horticulture  et  d'agricultm'e. 

Les  écoles  secondaires  rurales  sont  dotées  d'un  jardin  mixte, 
potager,  fruitier,  pépinière  d'études,  et  d'un  cours  d'horticulture  où 
sont  admis  les  jeunes  gens  âgés  de  i5  ans,  au  moins,  ayant  suivi  le 
sixième  degré  de  l'école  primaire. 

Enfin,  le  Gouvernement  suisse  subventionne  annuellement  les 
Écoles  d'horticulture. 


^24  SUISSE 

II.  —  Écoles  d'horticulture. 

Après  l'enseignement  primaire  ou  secondaire,  nous  retrouvons 
la  viticulture  et  T arboriculture  fruitière  au  programme  de  l'École 
polytechnique  de  Zurich. 

Les  Écoles  d'agriculture  de  la  Rûtti,  du  Strickhof,  à  Zurich,  de 
Lausanne,  de  Cernier,  etc.,  ont  des  cours  théoriques  et  pratiques 
d'arboriculture,  de  culture  potagère,  de  sylviculture,  de  viticulture. 

Deux  Écoles  spéciales  d'horticulture  sont  installées  aux  portes  de 
Genève  et  de  Zurich  ;  celle-ci  t'ait  les  cours  en  langue  allemande,  et 
celle-là,  en  langue  française. 

L'École  cantonale  d'horticulture  de  Genève,  dirigée  par 
M.  Edmond  Vaucher,  ancien  président  de  la  Société  d'horticulture  de 
Genève,  a  des  professeurs  et  des  chefs  de  pratique  sur  les  différentes 
branches  de  l'horticulture,  de  l'apiculture,  de  l'exploitation  du 
vignoble  et  des  bois,   de  l'arpentage,  de  la   comptabilité. 

L'instruction  est  donnée  toute  en  langue  française. 

Les  élèves  sont  admis  dès  l'âge  de  i5  ans. 

La  durée  des  cours  est  fixée  à  trois  années. 

Quelques  étrangers  figurent  parmi  le  personnel  scolaire. 

Outre  la  somme  inscrite  au  budget  du  canton  de  Genève,  l'École 
reçoit  des  subsides  de  la  Confédération  suisse  et  des  cantons  de 
Berne,  de  Fribourg,  de  Vaud. 

Par  suite  de  conventions  avec  la  commission  de  surveillance, 
le  Département  fédéral  de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  prend  à  sa 
charge  la  moitié  des  frais  de  l'enseignement  théorique  ou  pratique  et 
des  dépenses  du  matériel.  Le  budget  des  cantons  fait  le  reste. 

L'École  d'horticulture  de  "Wadensweil-Zurich,  dirigée  par 
M.  le  professeur  D""  MiïUer,  de  Thurgovie,  en  même  temps  station 
d'essais,  reçoit  des  subventions  s'élevant  de  i5,ooo  à  20,000  francs. 

Les  quinze  cantons  qui  concourent  à  la  fondation  de  l'Ecole  envoient 
des  délégués  au  Conseil  de  surveillance,  et  les  indemnisent. 

L'instruction,  toute  en  langue  allemande,  est  gratuite. 

Les  élèves  ont  la  faculté  de  recevoir  la  nourriture  et  le  logement, 
moyennant  une  redevance  de  dix  francs  par  semaine. 

Consacré  à  l'arboriculture,  à  la  viticulture  et  à  la  poraologie,  le 
premier  cours  dure  huit  mois  de  la  belle  saison. 

Au  deuxième  cours,  qui  comprend  le  surplus  de  l'enseignement, 
sont  admis  les  garçons  jardiniers  âgés  de  17  ans. 

Les   apprentis  peuvent  suivre   les  leçons  et  les  démonstrations. 

Au  total,  une  centaine  d'élèves. 


SUISSE  ^25 

III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

La  Suisse  compte  un  certain  nombre  d'associations  et  de 
syndicats  de  cultivateurs  et  d'amis  des  jardins  qui  s'instruisent  en 
faisant  de  la  propagande  au  moyen  de  conférences  ou  de  concours 
locaux. 

Tout  en  gardant  leur  autonomie  et  leur  propre  réglementation, 
plusieurs  Sociétés  se  sont  réunies  en  deux  faisceaux  sous  le  titre  : 

Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  delà  Suisse  romande. 

Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  de  la  Suisse  alle- 
mande. 

La  Fédéi*alion  de  la   Suisse  romande  compte  neuf  associations  : 

Société  helvétique  de  Genève  ; 

—  d'horticulture  de  Genève  ; 

—  —  du  canton  de  Vaud  ; 

—  —  —        de  Fribourg  ; 

—  —  de  la  Côte  (Vaud)  ; 

—  —  de  Neuchâtel,  ville  et  vignoble  ; 

—  —  du  Val  de -Travers  ; 

—  —  de  la  Chaux-de-Fonds  ; 
Association  des  maraîchers  de  Genève. 

Ce  groupe  réunit  près  de  2,5oo  adhérents  sur  la  cotisation  desquels 
un  prélèvement  de  o  fr.  aS  est  acquis  à  la  Fédération. 

Les  bibliothèques  de  chaque  Société  se  sont  enrichies  de  nouveaux 
volumes,  et  plus  de  4j5oo  personnes  ont  suivi  les  cours  de  1893. 

La  Fédération  de  la  Suisse  allemande  a  réuni  sous  sa  bannière  : 

Société  d'horticulture  d'Argovie  ; 

—  —  de  Bâle  ; 

—  —  de  Berne  ; 

—  —  de  Thoune  : 

—  d'arboriculture  de  Bienne  ; 

—  d'horticulture     de   Berthoud  ; 

—  —  d'Interlaken  ; 

—  —  de  Lucerne  ; 

—  —  de  Rorschach  ; 

—  —  de  Saint-Gall  ; 

—  —  de  Schaffouse  ; 

—  —  de  Soleure  ; 

—  —  de  "Winterthur  ; 

—  —  de  Zurich  (Flora). 

Plus  de  900  sociétaires  appartiennent  à  ce  groupe. 


^20  SUISSE 

Avec  une  pareille  solidarité  les  adhérents,  fortifiés  dans  leurs 
moyens  d'actions,  acquièrent  la  reconnaissance  de  l'Etat,  au  même 
titre  que  les  Fédérations  des  Sociétés  d'agricultui'e,  de  sylviculture 
et  de  la  mise  en  culture  des  Alpes. 

Le  subside  annuel  du  Conseil  fédéral  est  actuellement  de  n,ooo  fr., 
divisé  par  moitié  à  chaque  Fédération.  Celle-ci  répartit  la  somme 
entre  les  Sociétés  adhérentes,  suivant  le  nombre  des  membres, 
l'importance  des  cours  publics,  l'état  de  la  bibliothèque,  les  concours 
ou  expositions  et  les  champs  d'expériences. 

Ainsi,  la  Fédération  allemande  a  doté  les  Jardins  d'essais  toujours 
utiles  des  Sociétés  d'Argovie,  de  Berne,  de  Zurich;  tandis  que  la 
Fédération  romande  encourageait  la  Société  fribourgeoise,  lors 
de  son  concours  de  vergers  suivi  d'une  exposition  importante 
de  fruits.  En  même  temps,  cette  Fédération  décernait  des  primes 
supplémentaires  à  la  Société  du  Yal-de-Travers  pour  ses  cultures 
d'essais  et  de  vulgarisation  dans  son  jardin  du  vallon  de  Motiers  ; 
à  la  Société  de  Chaux-de-Fonds  qui  a  su  acclimater  des  végétaux 
sm*  le  plateau  jurassien  ;  enfin,  à  la  Société  de  la  Côte,  répandant 
les  bons  légumes   par  de   fréquentes  distributions  de  semences. 

Les  Sociétés  libres  ou  fédérées  organisent  pour  leur  propre  compte 
des  expositions,  des  concours,  sans  négliger  les  conférences. 
Plusieurs  d'entre  elles  publient  le  Bulletin  de  leurs  travaux. 
La    section    allemande    les    réunit    dans    un    journal    publié    à 
2,800  exemplaires,  Der  Schweizerische  Gartenbaii,   rédigé  par  le 
professeur  Millier. 

Quelquefois,  les  deux  groupes  se  réunissent  pour  défendre  en 
commun  leurs  intérêts,  par  exemple  au  meeting  de  1892,  à  Lausanne. 
Un  vote  unanime  sollicitaduConseil  national  l'admission  des  jardins 
et  pépinières  au  bénéfice  des  contrats  d'assurances  contre  la  grêle. 
Parmi  les  Associations  indépendantes,  signalons  : 
La  Société  de  Pomologie  de  Bienne,  canton  de  Berne,  dotée  d'un 
verger  modèle  d'arboriculture  et  de  pomologie,  et  propageant  les 
bonnes  espèces  au  moyen  de  cours  donnés  par  des  personnes  de 
bonne  volonté  ou  des  «  Wanderlehrer  ». 

La  Société  pomologique  de  Berthoud  est  sur  des  bases  analogues, 
La  Société  de  pomologie  du  "Val-de-Ruz  (Xeuchâtel)  a  projeté 
la  création  d'une    Picole  fruitière,  des  conférences  publiques  et  la 
distribution  de  greffons.  Le  siège  de  la  Société  est  à  Cernier. 

La  Société  des  anciens  élèves  de  l'École  cantonale  d'horti- 
culture de  Genève,  toute  de  camaraderie  et  de  mutualité. 

Enfin,    des    cercles    horticoles   de    localités    moins  importantes, 
mais  fort  utiles  à  la  population  rurale. 


SUISSE  7^7 


IV.  —  Jardins  d'études. 

Partisan  de  l'instruction  à  tous  les  degrés,  le  pays  qui  a  possédé 
De  Candollc,  Regel  et  autres  savants,  peut  s'enorgueillir  des  Jardins 
botaniques  de  Bâle  et  de  Zurich,  fondés  en  1748,  de  Berne,  1789, 
et  de  Genève  plus  récent,  eu  1817. 

Les  étudiants  les  fréquentent  et  les  étrangers  les  visitent. 

La  Société  Flora  de  Zurich  a  créé,  en  1890,  son  Jardin  modèle 
de  Hottingen,  qui,  déjà,  rend  des  services. 

Au  paragraphe  précédent,  nous  avons  signalé  les  champs  d'essais 
de  quelques  Sociétés  ;  il  est  donc  inutile  d'y  revenir. 

Fondé  en  1884,  par  une  Société  d'amateurs,  et  cédé  ensuite  à 
M.  Henri  Correvon,  le  Jardin  alpin  d'acclimatation  de  Genève, 
alimenté  par  des  souscriptions  volontaii'cs,  a  pour  l)ut  patriotique 
d'empêcher  l'arrachage  inconséquent  de  végétaux  alpins  par  les 
touristes  ou  les  spéculateurs,  d'en  réunir  les  divers  types,  de  les 
faire  connaître  au  public,  —  même  la  populaire  «  Edelweiss  »,  —  de 
les  multiplier  et  les  propager  sans  crainte  d'en  détruire  la  source. 

Le  Jardin  de  La  Linnsea,  situé  dans  la  montagne  du  Valais, 
appartient  à  une  Société  qui  a  réuni,  dans  cet  endroit  pittoresque, 
une  collection  remarquable  de  plantes  des  Alpes  suisses  ou 
étrangères  :  c'est  donc  un  jardin  botanique  alpin.  Le  président  de  la 
Société  est  M.  N.  de  Glaparède,  de  Genève. 

Avec  SCS  mouvements  de  terrain  fortement  accentués,  ses  horizons 
de  neige  ou  de  glace,  ses  eaux,  ses  cascades  et  ses  paysages  naturels 
ravissants,  la  Suisse  ne  pouvait  manquer  de  parcs  et  de  jardins 
aux  effets  souvent  les  moins  prévus.  Nos  artistes  et  des  élèves 
diplômés  de  France  et  de  Belgique  ont  su  tirer  parti  de  ces  éléments, 
en  réalisant  des  conceptions  d'un  effet  admirable  par  l'alliance 
de  l'Art  et  de  la  Nature. 

Le  Parc  de  Prigny,  à  Madame  la  baronne  de  Rothschild,  et  le 
Jardin  Micheli,  au  Crest.  sans  compter  beaucoup  d'autres,  en  sont 
la  preuve  évidente. 


V.  —  Production  maraîchère. 

Au  début  de  Tannée  1893,  François  Cardinaux,  alors  président 
de  la  Société  d'horticulture  de  Genève,  disait  à  propos  de  visites 
aux  cultures  de  légumes  : 


728  SUISSE 

«  Loin  de  rester  stationnaire,  l'horticulture  maraîchère  et  potagère 
«  marche  dans  une  voie  progressive  qui  s'accentue  tous  les  jours 
«  davantage...  En  effet,  malgré  une  saison  tout  à  fait  défavorable, 
«  les  jardins  et  les  marais  que  le  Jury  a  visités  étaient  garnis  de 
«  légumes  relativement  beaux,  bien  cultivés,  bien  variés.  La  plupart 
«  des  cultures  étaient  d'une  propreté  irréprochable.  —  Indice 
«  certain  que  le  progrès  s'accomplit  !  » 

Ces  paroles  de  notre  regretté  collègue  sont  vraies,  pour  quiconque 
a  suivi  la  marche  ascendante  de  la  maraîcherie  helvétique. 

La  vieille  réputation  de  l'amour  du  travail  chez  le  jardinier  suisse 
ne  s'est  jamais  démentie. 

Il  paraît  que  l'industrie  légumière  de  la  campagne  de  Genève 
aurait  été  apportée  par  des  réfugiés  français  huguenots,  il  y  a  deux 
cents  ans  environ;  leur  reuvre  bénéficia  de  l'irrigation  des  terrains 
de  Plainpalais,  à  l'aide  de  «  puiserandes  »  ou  pompes  élevant  l'eau 
du  Rhône,  la  force  du  courant  actionnant  une  turbine  qui  fait 
déverser  l'eau  dans  les  rigoles  d'arrosage. 

Depuis,  quel  développement  rapide  ! 

La  Suisse,  sillonnée  par  les  chemins  de  fer  et  les  bateaux,  a  vu 
s'accroître  sa  population  industrielle  et  augmenter,  dans  une  propor- 
tion incroyable,  le  chiffre  de  ses  visiteurs. 

Partout,  à  proximité  des  villes,  sur  le  bord  des  cours  d'eau,  non 
loin  des  gares,  le  cultivateur  a  fait  pousser  des  légumes,  précédé  par 
le  jardinier  qui  établissait  une  rotation  de  cultures,  perfectionnait  les 
méthodes  de  travail  et  surtout  variait  la  nature  des  espèces  végétales 
pour  répondi'e  aux  besoins  de  la  consommation. 

La  Pomme  de  terre  dépasse  9  millions  d'hectolitres  ;  les  arrivages 
allemands  et  français  comblent  rinsulïïsance  de  la  récolte. 

Sur  le  territoire  Suisse,  combien  de  mamelons,  de  rochers,  de 
glaciers,  de  forêts  inaccessibles  à  la  bêche,  au  plantoir,  au  châssis  ? 
Combien  de  potagers  agglomérés  ou  éparpillés  dans  les  22  cantons  ! 

Ici,  sur  les  alluvions  et  dans  les  endroits  dinicilcraent  arrosables, 
l'Asperge,  l'Ognon,  le  Haricot,  les  Pois  et  Fèves,  le  Navet,  la  Rave, 
la  Pomme  de  terre,  la  Scorsonère. 

Ailleurs,  en  terrains  frais,  les  Choux,  même  pour  la  choucroute, 
l'Artichaut,  les  Épiaards,  l'Oseille,  le  Céleri,  les  Poireaux,  les 
Laitues  et  toute  la  verdure  réclamée  par  les  hôteliers  de  la  montagne. 

Et  la  Fraise  des  Quatrc-Saisons  succédant  à  la  Fraise  des  Alpes, 
et  la  grosse  Fraise,  quel  engouement  à  leur  égard  ! 

Et  des  Radis  en  tout  temps,  et  des  Choux-fleurs,  surtout  lorsqu'il 
n'y  en  a  plus  ailleurs  ?  Et  des  primeurs  pour  la  population  aisée  ou 
flottante  ?  Quels  appétits  à  satisfaire  ! 


SUISSE  729 

Les  pays  voisins  accourent  et  viennent  y  répondre.  Mais  le 
jardinier  de  Bàle,  de  Genève,  de  Berne,  de  Lausanne,  de  Zurich,  de 
Fribourg  lutte  et  redouble  delTorts  ;  témoins  les  cultures  sous 
verre,  chaulTées  ou  à  contre-saison  qui  se  multiplient,  témoins  les 
cliampii^nonnièrcs  établies  au  Bois  de  la  Bâtie,  témoins  les  champs 
de  Melons  et  de  Courges  qui  gagnent  la  plaine  ! 


VI.  —   Production  fruitière. 

Les  conférences  et  les  cours  publics  propagés  à  la  ville  et  à  la 
campagne  par  IKtat,  les  Sociétés  et  les  Administrations  cantonales 
ou  communales,  ont  encouragé  les  planteurs  en  les  éclairant  ;  des 
vergers  assez  étendus  ou  de  modestes  jardins  fruitiers  ont  été  créés, 
en  même  temps  que  les  anciennes  plantations  devenaient  l'objet  de 
soins  de  culture,  de  taille  ou  de  greffage. 

L'arboriculture  a  prodigué  ses  ramifications  partout. 

Le  littoral  des  lacs  Léman,  de  Xeuchàtel  et  de  Constance,  les 
plaines  et  les  monts  fertiles  de  Genève,  de  Lausanne,  de  Zurich  ;  les 
vallées  ensoleillées  du  Valais,  de  Lucerne,  ou  abritées  des  cantons  de 
Fribourg  et  de  Saint-Gall,  du  Vully  ;  les  pâturages  de  l'Argovie  et  de 
la  Thurgovie;  le  Gros  de  Vaud,  le  Rhcintal,  jusqu'aux  pentes  du  Jura 
ou  des  Alpes  vaudoises,  jusqu'au  plateau  Fribourgeois,  récoltent  des 
fruits   et  les   utilisent  à   la   maison  ou   au   marché. 

Le  fruit  à  deux  fins  a  tenté  le  cultivateur  ;  robuste  aux  voyages, 
il  est  exporté  en  vrac,  même  vers  les  pays  à  cidre  des  nations 
voisines,  la  France  nord  et  l'Allemagne  sud. 

Telles  sont,  parmi  les  Pommes  : 

Aargauer  Herrenapfel,  arbre  généreux,  à  floraison  tardive  ; 

A  beignets,  du  Jura  vaudois,  pomme  grosse,  verte,  d'hiver  ; 

Blanche  à  côtes,  douce,  à  cuire  et  à  pâtisserie  ; 

Bochelette,  fruit  de  ménage,  localisé  dans  le  Jura  vaudois  ; 

Coing,  se  prête  à  la  cuisson,  aux  compotes  et  au  cidre  ; 

De  Fer,  particulière  au  Gros  de  Vaud  ;  de  longue  garde  ; 

De  Prince,    ferme  et  juteuse,  se  conserve  pendant  une  année  ; 

Fram^^oise,  d'automne,  saveur  aromatisée,  bonne  à  tout  faire  ; 

Hansuli,  depuis  longtemps,  bien  connue  sur  les  marchés  ; 

Palmapfel  et  Sauergrauech,  variétés  fructifiant  au  Gi'indewald, 
à  3,5oo   mètres   d'altitude,    bonnes    aussi   au   séchage  ; 

Paradis,  d'automne,  douce,  à  cuire  et  à  pâtisserie  ; 

Petite  Tardive,  pomme  blanche,  de  longue  garde,  arbre  robuste  ; 


73o  SUISSE 

Pomme  rose,  fruit  populaire  au  jardin,  au  verger  et  au  marché  ; 

Princesse  de  AVurtemberg,  pomme  très  tardive  et  robuste  ; 

Reinette  Bovarde,  beau  et  bon  fruit  d'hiver,  du  canton  de  Yaud  ; 

Uster  Apfel,  chargeant  jusqu'à  cent  boisseaux  par  sujet. 

L'ai'bre  de  ces  diverses  variétés,  robuste  et  fertile,  se  plaît  en 
plein  champ  ou  sur  le  bord  des  routes. 

Le  paysan  qui  fait  du  cidre  n'est  pas  minutieux  quant  au  choix  des 
qualités.  Il  prend  les  Pommes  Reine  des  Reinettes,  Reinette  de  Caux, 
Reinette  Baumann,  de  Châtaignier,  Calville  de  Dantzig,  Saint- 
Nicolas,  classées  parmi  les  bons  fruits  dits  à  couteau,  tout  aussi 
bien  que  Bohnapfel,  Breitacher,  Fraurotacher,  Spatlauber, 
Spitzweisser,  AValdhofler,  de  la  Pomone  cidrière  allemande. 

Mais  il  n'oublie  pas  le  Gelber  Jacobs  Apfel,  fruit  de  cuisine, 
recherché  en  Thurgovie  pour  le  cidre,  à  ce  point  que  le  dicton 
persiste  :  «  Qui  ne  connaît  le  cidre  de  Jacques  —  ou  Jacobs  —  n'est 
pas  un  Thurgovien.  » 

Les  cantons  de  Thurgovie  et  de  Lucerne  (à  Meggen)  fabriquent  des 
boissons  mousseuses  avec  les  Pommes  et  les  Poires. 

Le  cidre  est  consommé  dans  le  ménage,  à  l'hôtel  ou  au  cabaret. 

Nous  ne  saurions  passer  sous  silence  deux  séduisantes  Pommes  de 
dessert  :  Transparente  de  Zurich,  à  l'épiderme  blanc  d'ivoire  et 
De  Lait,  à  la  peau  fine,  blanc  mat  éclairé  d'incarnat.  Leur  arbre, 
plutôt   cultivé   en  basse   tige,  est   généreux   et  résiste  aux   gelées. 

Le  Poirier  se  présente  également  avec  ses  variétés  locales  ou 
propagées  par  les  greffeurs  campagnards. 

Poires  à  la  Mort,  Citron  jaune,  Olivette,  Rougin,  Sans  Règle, 
Rouge,  etc.,  fruits  à  cuire,  du  Jura  Neuchâtclois  ou  Vaudois. 

Et  parmi  les  espèces  de  Poires  à  cidre  : 

Berglerbirne,  dont  le  jus,  riche  en  alcool,  tonifie  les  vins  faibles  ; 

Blanche  à  grappes  et  Rouge  à  grappes,  variétés  rustiques  ; 

De  Fraulerb,  le  plus  tardif  des  Poiriers  en  végétation  ; 

Gelbmôstler  et  Guntershauser,  populaires  en  Argovie  ; 

Gelbe  Mostbirne,  robuste  sur  les  hautes  montagnes  des  cantons 
de  Saint-Gall,  d'Appenzell,  de  Thurgovie  ; 

Lederbirne  et  Schwarzadler,  arbres  rustiques  aux  gelées  d'hiver, 
à  l'altitude  de  1,200  mètres  ; 

Maerxler,  Grosse  blanche  de  Champagne,  Normande  blanche  ou 
verte,  donnant  du  montant  au  brassin  des  Pommes  de  pressoir  ; 

Theilersbirne,  produisant  jusqu'à  deux  pièces  de  cidre,  par  arbre, 
dans  toute  la  Suisse  orientale. 

Wasserbirne  ;  l'arbre,  grand  comme  un  Chêne,  fournit  un  poiré 
clair  et  abondant,  qui  se  soumet  encore  à  l'alambic. 


SUISSE  781 

Le  Poirier  de  Maude  se  propage  partout  ;  gigantesque  en  Savoie 
et  dans  les  Alpes  françaises  ou  helvétiques,  son  arbre  produit 
jusqu'à  800  ou  1,000  litres  de  cidre. 

Une  Poire  à  deux  fins  des  plus  répandues  en  Suisse,  la  Làngler. 
ou  Kannenbirnc,  ou  d'Kstranguillon  a,  de  tout  temps,  été  recherchée 
pour  le  séchage,   sinon  pour  le  pressoir. 

La  Langstielerin,  de  Thurgovie,  destinée  au  séchage  ou  à  l'alcool  ; 
l'arbre  arrive  lacilemcnt  deux  fois  séculaire. 

Plusieurs  espèces  de  ce  genre,  propres  à  divers  usages  économiques, 
figurent  dans   les   plantations  routières  de  la  Suisse  allemande. 

En  dehors  des  vergers  ruraux,  nous  devons  signaler  les  Jardins 
fruitiers  plantés  d'arbres  tenus  en  demi-tige  ou  à  basse  tige,  dressés 
par  des  arboriculteurs  émérites,  et  composés  de  belles  et  bonnes 
variétés    de    chaque    saison,    en  fruits  de  table. 

A  l'espalier  de  ces  jardins  sont  palissés  toute  une  série  de  Pêchers 
à  gros  et  bons  fruits,  alors  que  les  types  du  Pécher  franc  se  trouvent 
dispersés  sur  les  collines  abritées  ou  dans  le  vignoble. 

Le  climat  privilégié  du  Valais  facilite  la  maturation  des  belles 
Poches  tardives,  des  Pommes  de  Calville  blanc,  en  plein  vent,  et 
du  Raisin  Malvoisie,  quelquefois. 

Le  Cerisier  constitue,  à  son  tour,  un  bon  arbre  de  rapport.  La 
distillation  assure  le  placement  des  récoltes  de  bonnes  sortes  à 
kirsch  ;  citons  les  Cerises  :  la  Noire  à  distiller,  des  Avants,  de 
Lovertz,  de  Montreux,  à  Queue  rouge,  la  Rouge  commune,  bonne 
encore  au  séchage,  la  Péquegnette  qui  réussit  môme  dans  les  sols 
glaiseux,  et  quelques  types  locaux   sans  nom. 

Plusieurs  cantons  ont  des  cerisaies  à  kirsch.  Il  en  existe  sur  routes 
à  la  Déroche,  canton  de  Neuchàtel. 

Nos  Cerises.  Bigarreaux,  Guignes  et  Griottes,  fruits  de  table, 
réussissent  en  buisson  ou  sur  tige.  Aiix  portes  de  Lausanne,  la 
Guigne  Chevanne  est  accaparée  par  les  usines  à  conserves. 

La  consommation  directe,  le  séchage  et  parfois  lalambic  utilisent 
les  récoltes  de  Prunes. 

Les  pruneaux  de  la  Quetsche  de  Bàle,  de  la  Bérutje,  de  la 
Méchelette  combattent  l'importation  des  pruneaux  de  Serbie. 

Les  Prunes  de  Reine-Claude,  de  Mirabelle  et  de  Monsieur  sont 
l'objet  de  spéculations  avantageuses. 

Par  son  beau  feuillage  et  son  fruit  réclamant  un  abri,  l'Abricotier 
devient  l'arbre  des  endroits  contigus  à  l'habitation,  l'ornement 
des  cours   d'hùtels   et  des   abords   de  villas. 

En  suivant  la  vallée  du  Rhône,  on  remarque  de  beaux  vergers 
d'Abricotiers  près  de  Saxon-les-Bains. 


-32  SUISSE 

Et  le  Grenadier  sauvage,  à  Sion,  sur  le  coteau  brûlant  de 
Tourbillon.  Immédiatement  au-dessus,  les  neiges  éternelles. 

Également  décoratif,  le  Cognassier  de  Portugal  qui  prend  place 
au  verger,  à  titre  intercalaire  ou  définitif. 

Cette  même  vallée  se  couronne,  de  Bex  à  Brigue,  par  des  forêts  de 
Châtaigniers.  Si  la  Châtaigne  ne  suffit  pas  à  la  consommation,  la 
France  et  l'Italie  y  suppléent,  tandis  que  les  Noix  et  les  Noisettes 
recueillies  dans  les  plaines  champêtres,  les  coteaux  ou  les  gorges  de 
montagnes,  alimentent  le  ménage,  le  négoce  ou  l'industrie  ;  cependant 
l'importation  n'y  reste  pas  étrangère. 

L'exemple  du  Dauphiné,  grefl'ant  le  Noyer,  a  déjà  gagné  quelques 
cantons  suisses,  propageant  les  bonnes  sortes  à  végétation  tardive. 

Quant  aux  petits  fruits  rouges.  Groseilles  et  Framboises,  à  combiner 
avec  les  Cerises  et  les  Fraises, —  quoique  répandues  dans  les  champs, 
les  vignes,  les  jardins  et  les  vergers,  —  la  table,  les  préparations 
économiques  ou  ménagères  n'en  trouvent  jamais  assez  à  leur  profit. 

Enfin,  le  Raisin,  si  précieux  à  la  consommation,  est  fourni  non 
seulement  par  les  treilles  de  jardin  ou  d'espalier,  mais  encore  par 
le  vignoble  si  coquettement  dressé  sur  les  rives  du  lac  de  Genève, 
à  Montreux,  à  Vevey,  à  Clarens,  à  Lausanne,  et  dans  le  Valais,  sur 
le  territoire  des  cantons  de  Neuchàtel  et  de  Fribourg. 

Le  Chasselas  doré,  nommé  Fendant  Roux,  et  encore  Gut-Edel,  vers 
les  hautes  vallées  du  Rhin,  attire  les  négociants  en  Raisins.  Le  canton 
de  Yaud  en  a  fait  la  fructueuse  expérience  par  son  commerce  de 
Raisins  frais,  hors  frontière. 

Le  Valais  pratique  en  grand  l'expédition  du  beau  Raisin,  en 
caissettes,  réservant  le  fretin  pour  l'usine  à  conserves  de  Saxon-les- 
Bains  ,qui  saura  en  tirer  parti. 

Le  canton  du  Tessin,  de  la  région  italienne,  connu  par  ses 
fertiles  vallées  produisant  légumes  et  fruits,  cultive  quelques  cépages 
de  cuve  ou  de  table  signalés  au  chapitre  de  l'Italie  ;  il  exporte,  par 
le  lac  de  Lugano,  des  chargements  de  vins  et  de  Raisins,  les  uns 
destinés  à  la  fabrication  de  vins  mousseux,  les  autres  au  passerillage 
et  aux  desserts. 

L'industrie  de  la  préparation  des  fruits  a  fait  de  grands  progrès  en 
Suisse.  Les  conserves  de  fruits  et  de  légumes,  sous  toutes  formes, 
rendent  des  services  au  producteur. 

Les  vineries  sous  verre,  les  forceries  à  primeur  ne  chômeront 
jamais,  ce  qui  n'empêche  pas  le  commerce  de  demander  à  l'Algérie 
les  Petits  Pois  et  les  Haricots  précoces,  et  les  premières  Fraises. 


SUISSE 


:33 


VII.  —  Floriculture. 


La  Flore  de  la  Suisse  est  le  point  de  mire  des  botanistes  qui 
veulent  l'étudier  et...  des  ravisseurs  nomades,  errants  ou  négociants. 

Combien  d'espèces  rares  et  quelle  profusion  de  variétés  avec  les 
genres  ci-après,  qui  comptent  parmi  les  plus  populaires  : 


Achillea. 

Aconit  uni. 

Adonis. 

^Ihionema. 

AUium. 

Alsine. 

Alyssum. 

Androsace. 

Anémone. 

Anthémis. 

Aquilegia. 

Arabis. 

Areiiaria. 

Asphodelus. 

Asperula. 

Aster. 

Aslrantia. 

Betonica. 

Campanula. 

Centaurca. 

Centrantlius. 

Cerastium. 

Chi'jsantliemum. 

Clematis. 


Colciiieum. 

Corydalis. 

Crocus. 

Cyclamen. 

Cytisus  et  Genisla. 

Dapline. 

Delpliinium. 

Dcnlaria. 

Dianllius. 

Ditîitalis. 

Doronicum. 

Dralia. 

Dracocephalum. 

Epiniedium. 

Eri^eron. 

Eroilium. 

Gcnliana. 

Géranium. 

Geum. 

Helianlhus. 

Hypericum. 

Iris. 

Lilium. 

Linaria. 


Lychnis. 

Narcissus. 

Ornitlioj^aluni. 

l'apaver. 

Paradisia. 

Polemonium. 

Potentilla. 

Primula. 

Ranunculus. 

Sai)onaria. 

Saxilraga. 

Scilla. 

Scdum. 

Sempervlvum. 

Senecio. 

Silène. 

Slalice. 

Teucrium. 

Thaliclrum. 

Trollius. 

Tulipa. 

Valeriana. 

Vcronica. 

Viola. 

la 


vie  aux 


Et  d'autres  charmantes    miniatures  qui    donnent  de 
rochers  ou  aux  flaques  d'eau  à  des  hauteurs  presque  inabordables. 

L'horticulture  suisse  ne  se  contente  pas  des  ressources  naturelles, 
lesquelles,  d'ailleurs,  ne  se  prêtent  pas  à  tous  les  déplacements. 

Il  faut  dire  que  les  pépinières  et  les  serres  sont  dirigées  par  des 
hommes  intelligents  et  habiles,  et  que  de  véritables  amateurs  figurent 
nombreux  dans  tous  les  rangs  de  la  Société. 

Tous  les  beaux  arbustes,  toutes  les  jolies  plantes  remarquables  par 
la  beauté  de  leurs  feuillages  ou  de  leurs  inflorescences  sont  cultivés, 
multipliés  par  les  praticiens  et  propagés  dans  les  parcs  et  les  jardins 
ou  les  appartements,  depuis  les  luxueuses  villas  des  lacs  de  Zurich 
ou  de  Genève,  jusque  dans  les  calmes  plaines,  dans  l'entourage  des 
chalets  des  hautes  vallées  du  Jura  et  des  Grisons,  où  déjà  les  forêts 
et  les  groupes  de  Sapins  et  de  feuillus  décorent  les  ravins,  les 
pics,   les  plateaux,  les  flancs  des  montagnes  et  les  vallons. 

Le  voisinage  des  lacs  transalpins  est  favorable   à  l'acclimatation 
de  végétaux  ;  les  paysagistes  savent  tirer  parti  de  la  situation. 

Berceaux,  pavillons,  treillages  et  vérandahs  prêtent  leur  appui 
aux  guirlandes  de  Volubilis,  de  Clématites,  de  Chèvrefeuilles,  de 
Glycines,  d'Ampélopsides,  de  Capucines...,  et  les  Rosiers  viennent 
y  épanouir  leurs  corolles  sur  de  longs  bras  sarmenteux. 


fj^K  SUISSE 

Au  printemps,  les  Jacinthes,  les  Tulipes,  les  Pensées,  les  Silènes, 
les  Myosotis,  les  A^ioliers,  les  Lis  ;  plus  tard,  les  Pélargoniums, 
les  Fuchsias,  les  Pétunias,  les  Bégonias,  les  Verveines,  les  Lobélias, 
les  Héliotropes  et  Pentstémons  en  corbeilles  ou  en  bordures  ; 

La  collection  des  Glaïeuls  des  différents  types,  anciens  ou  modernes; 

Des  Roses  et  des  Œillets  pendant  toute  l'année  ; 

En  fin  de  saison,  les  Dahlias  et  les  Chrysanthèmes  aux  capitules 
floraux  chargés  de  ligules  aux  mille  couleurs. 

Le  voisinage  des  habitations  est  garni  d'arbustes  verts,  d'Azalées, 
d'Hortensias,  de  Kalmias,  de  Rhododendrons,  de  Lauriers. 

Les  fenêtres  et  les  balcons  disparaissent  sous  la  verdiu'e  et  les 
fleurs,  entretenus  tels  avec  amour  et  passion. 

Les  gares  des  chemins  de  fer  semblent  avoir  été  fleuries  pour 
compléter  le  cadre  grandiose  qui  se  présente  au  voyageur 

Et  les  jardins  d'hiver  de  luxe  abritent  les  géants  et  les  merveilles 
de  la  végétation  exotique. 

VIII.  —  Publications  et  Ouvrages  horticoles. 

Journaux.  —  La  Presse  horticole  est  plutôt  l'œuvre  périodique 
des  Sociétés  et  Comices  telles  que  les  Sociétés  d'horticulture  de 
Genève  ;  du  canton  de  Yaud,  à  Lausanne  ;  de  la  Côte,  à  Nyon  ;  de 
l'Association  des  maraîchers  de  Genève,  etc.  Signalons  cependant  : 

Le  Jardinier  suisse,  organe  de  la  Société  helvétique  d'horticulture. 

La  Repue  horticole  de  la  Suisse  romande  existe  depuis  longtemps, 
et  paraît  sous  les  auspices  de  l'Ecole  cantonale  d'horticulture  de 
Genève  et  de  la  Société  des  anciens  élèves  de  cette  Ecole. 

Le  Journal  de  la  Société  d'horticulture  du  canton  de  Vaud,  organe 
de  cette  Société,  paraissant  à  Lausanne. 

La  Fédération  des  Sociétés  de  la  Suisse  allemande  envoie  à  ses 
adhérents  Der  SchweizerischeGartenbau,  journal  bi-mensuel. 

Des  Bulletins  agricoles  ;  par  exemple,  la  Chronique  agricole  du 
canton  de  Vaud,  publiée  par  l'Institut  agricole  de  Lausanne. 

Ouvrages. —  Le  Jardin  fruitier  \  les  Arbres  fruitiers  en  plein 
vent,  par  M.  Edmond  Vaucher. 

Les  Orchidées  rustiques,  par  M.  Henri  Correvon. 

Les  Fougères,  par  M.  John  Wolf. 

Les  Fougères  rustiques,  par  M.  Henri  Correvon. 

Enfin,  plusieurs  ouvrages  de  botanique  par  M.  Micheli,  amateur 
érudit  et  distingué. 


'*^^^*' 


TUNISIE 


i35,ooo  kilomètres  carrés.  —  1,600,000  hahilanls. 


I.  —  Rôle  de  l'Etat. 

La  Tunisie  est  placée  sous  le  protectorat  français. 

Par  arrêté  du  Hésident  général,  en  date  du  19  mars  1892,  une 
Chambre  consultative  d'Agriculture  a  été  créée,  à  Tunis,  pour 
représenter  directement  auprès  du  Gouvernement  les  intérêts 
agricoles  de  la  Régence. 

Composée  de  douze  titulaires  élus  par  tous  les  membres  de  la 
colonie  française,  la  Chambre  étudie  les  questions  culturales  ou 
fiscales  qui  lui  sont  soumises  par  l'Administration,  ou  qui  lui 
paraissent  dignes  d'être  examinées  et  discutées  au  profit  de 
l'agriculture  et  de  l'horticulture. 

Elle  publie  les  procès-verbaux  de  chaque  session  ;  ces  assises  se 
renouvellent  plusieurs  fois  dans  Tannée.  Elle  reçoit  de  l'État  une 
subvention  annuelle  de  i5,ooo  francs. 

Parmi  les  derniers  vœux  émis  par  la  Chambi'e  consultative,  nous 
rappellerons  : 

L'enseignement  agricole  et  horticole  rendu  obligatoire  dans  les 
Ecoles  primaires  tunisiennes  ; 
■   Création  dune  École  coloniale  agricole  ; 

Annexion  d'un  jardin  d'essai  aux  Écoles  franco-arabes; 

Distribution  de  semences  et  de  plants  fruitiers  ou  forestiers  aux 
indigènes  et  aux  colons  ; 

Introduction  de  la  culture  du  Sumac  des  corroyeurs,  arbrisseau 
rapportant  net,  en  Sicile,  i3o  francs  par  hectare.  (En  1893,  l'Italie 
vendait  pour  trois  millions  de  francs  de  feuilles  de  Sumac  à  la 
teinturerie  lyonnaise); 


736  TUNISIE 

Subvention  du  Gouvernement  aux  Jardins  d'essais  de  Tunis  et  de 
Sfax,  qui  rendent  d'importants  services  aux  régions  du  Sahel  et 
du  Sud; 

Exonération  de  l'impôt,  pendant  vingt  ans,  des  nouvelles  planta- 
tions d'Oliviers  et  de  Dattiers  ; 

Constructions  de  routes  et  de  voies  ferrées,  de  canaux  ; 

Réforme  de  l'impôt  sur  la  vente  des  légumes  et  des  fruits  ; 

Encouragements  aux  reboisements  ; 

Exemption  de  l'impôt  pour  les  Oliviers  sauvages  cjui  seraient 
greffés  ; 

Autorisation  d'exporter  les  Olives  fraîches  ; 

Réforme  de  la  dîme  sur  les  huiles  ; 

Recherches  et  utilisation  d'eaux  ;  barrages  et  irrigations. 

Ces  vœux,  favorablement  accueillis  par  le  Résident,  ont  déjà,  pour 
la  plupart,  obtenu  satisfaction  auprès  du  Gouvernement  beylical. 

La  Chambre  réclame  également  l'abolition  de  l'impôt  de  capitation 
medjba  appliqué  à  tous  les  Musulmans  tunisiens  ou  autres. 

Par  un  effet  de  cette  taxe,  l'immigration  des  ouvriers  nègres 
arrivant  de  l'Afrique  centrale  s'est  ralentie.  Parmi  ces  peuplades  au 
nord  du  lac  Tchad,  les  Fezzani  travaillaient  aux  champs  tunisiens, 
les  Touati  aux  jardins,  et  leur  salaire  était  modique. 


II.  —  Jardins  d'essais.  —  Pépinières  officielles. 

Il  existe  à  Tunis  une  Société  d'agriculture,  un  Comice  agricole, 
un  Syndicat  de  viticulture  et  un  Syndicat  agricole  des  colons 
français  ;  le  titre  indique  clairement  leurs  attributions. 

Le  Jardin  d'essai  de  Tunis,  créé  par  le  Gouvernement  en  1892, 
a  pour  but  de  rassembler  et  de  propager  tous  les  végétaux  ligneux 
ou  herbacés  susceptibles  d'être  cultivés  utilement  pour  le  pays. 

Les  semences  et  les  plants  sont  livrés  aux  indigènes  ou  aux 
colons  qui  en  font  la  demande  ;  3o,ooo  plants  ont  été  distribués  de 
cette  façon  pendant  l'année  1893. 

M.  Castet  (Guillaume),  élève  de  notre  École  nationale  d'horticulture 
de  Versailles,  est  placé  à  la  tête  du  Jardin  de  Tunis,  où  il  a  déjà  pu 
rendre  de  précieux  services  à  la  région  du  Sahel. 

La  capitale  possède  quelques  autres  jardins  appartenant  à  diverses 
administrations . 

La  Pépinière  municipale  de  Tunis,  consacrée  aux  arbres  et 
arbrisseaux  destinés,  soit  à  la  plantation  des  places  publiques,  des 


TUNISIE  ^37 

boulevards,  îles  avenues,  soit  au  peuplement  des  j^rands  et  nond)reux 
cimetières  arabes,  soit  encore  à  la  création  du  Parc  Belvédère,  de 
100  hectares,  exécuté  par  nos  compatriotes  Eugène  Deny  et  Marcel, 
sur  les  plans  de  M.  Laforcade,  directeur  des  Jardins  de  la  ville  de 
Paris. 

Le  Jardin  de  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  de  Bone-Guelma 
qui  meuble  ses  voies  et  les  abords  des  gares  avec  des  Eucalyptus, 
des  Casuarinas,  des  Mélias,  des  Stereulias,  des  Mimosas,  des 
Sehinus  MoUé,  des  Tamarins,  des  Pins  et  des  Cyprès. 

Une  partie  de  ses  frais  est  couverte  par  la  vente  de  Palmiers,  de 
Bambous,  de  Figuiers  et  d'une  ipiantité  de  Heurs  coiipées. 

Les  Pépinières  des  Ponts  et  Chaussées,  du  Génie,  de  la  Côte 
du  Port,  de  Bizerte  et  de  la  Banque  de  Tunisie  élèvent  des 
arbres  de  haute  futaie  et  des  arbustes  de  décor  pour  les  plantations 
de  routes  et  de  la  plage,  des  parcs  et  des  jardins  qui  leur  sont  confiés. 

Depuis  Tannée  i8yo,  le  Jardin  d'essai  de  Sfax  a  été  créé  par  la 
numieipalité;  des  collections  fruitières,  forestières,  dendrologiques 
et  iburi'agères  s'y  trouvent  classées.  Des  créations  de  vergers, 
d'aspergières,  etc.,  ont  été  tentées  avec  de  bons  résultats  par 
M.  Outin,  jardinier-chef. 

A  la  session  d'octobre  1894,  la  Chambre  consultative  d'agriculture 
en  a  réclamé  l'administration  par  l'Etat,  dans  le  but  de  procurer  au 
Sud  les  bénéfices  d'un  Jardin  d'études  et  de  propagande,  ainsi  que 
le  Nord  en  est  gratifié  par  le  Jardin  d'essai  de  Tunis.  Le  rapport 
olliciel  vise  l'amélioration  de  la  culture  de  l'Amandier  et  du  Figuier. 

L'Administration  beylicale  entretient  encore  deux  petits  jardins 
en  toute  autre  condition  : 

Le  Jardin  d'A'in-Draham,  en  Kroumirie,  localité  froide  au  milieu 
des  pluies  et  des  neiges,  qui  devra  recevoir  les  arbres  fruitiers 
d'Europe,  et  le  Noyer,  et  le  Châtaignier,  et  les  arbustes  à  fruits  rouges. 

Le  Jardin  de  Tozeur,  dans  le  Djérid,  en  pleine  oasis. 


III.  —  Production  maraîchère. 

La  maraîcherie,  restée  à  l'état  stationnaire  en  Tunisie,  se  plaignait 
des  charges  excessives  qui  grevaient  son  travail  et  son  commerce  ; 
par  exemple  les  droits  «  de  Mahsoulats  »  frappant  la  vente 
obligatoire,  aux  enchères  publiques,  des  légumes  amenés  à  la  ville, 
d'un  droit  de  20  p.  0/0,  et  de  12  fr.  5o  p.  0/0  la  vente  du  fruit. 

Le    producteur  était    h  la  merci    des    fermiers   concessionnaires 

47 


^38  TUNISIE 

des  Malisoulats,  puis  des  négociants  syndiqués  qui  lui  achetaient 
les  denrées  à  bas  prix  pour  les  revendre  au  consommateur. 

Cependant,  un  décret  du  i^""  février  1895  a  supprimé  la  vente 
obligatoire  à  la  criée  et  prescrit  la  perception  de  l'impôt  à  l'entrée 
en  ville. 

Un  second  décret,  conséquence  du  premier,  doit  réduire  à  8  0/0 
le  taux  de  limpùt  sur  les  fruits  et  les  légumes. 

On  a  constaté,  chez  les  indigènes,  un  manque  de  soins  dans  le 
choix  des  semences  et  des  espèces  légumières. 

La  culture  potagère  est  à  peu  près  exclusivement  entre  les  mains 
des  Maltais,  des  Siciliens  et  des  Arabes.  Ces  travailleurs,  robustes  au 
climat,  fournissent  à  la  consommation  des  quantités  de  Maïs, 
de  Pommes  de  terre,  Haricots,  Fèves,  Betteraves,  Pois  chiche, 
Choux,  Navets,  Carottes,  Ognons,  Tomates,  Radis,  Echalotes,  Ails, 
Courges,  Pastèques,  Melons,  Poireaux,  plantes  à  salade,  le  tout  en 
espèces  connues,  trop  souvent  arrosées  avec  une  eau  saumâtre. 

Plus  habiles,  les  colons  avaient  commencé  la  grande  culture  de 
légumes  mieux  soignés.  Quelques-uns  continuent  ;  en  présence  du 
droit  de  vente,  les  autres  avaient  renoncé. 

Stimulés  par  nos  jardiniers  français  établis  en  Tunisie,  des  culti- 
vateurs intelligents  ont  créé  des  marais  affectés  aux  Asperges,  aux 
Artichauts,  aux  Pommes  de  terre  hàtiAes,  à  la  Patate  douce,  aux 
Haricots  précoces  et  aux  Pois  de  primeur. 


IV.  —  Production  fruitière. 

Les  principaux  arbres  fruitiers  de  la  Tunisie  sont  l'Amandier,  le 
Figuier,  le  Dattier,  l'Oranger,  le  Citronnier,  le  Cerisier,  le  Pêcher, 
l'Abricotier,  le  Prunier,  le  Poirier,  le  Pommier,  etc.;  ces  derniers 
dans  la  région  d'Aïn-Draham. 

Le  Bibacier  croît  à  peu  près  à  toutes  les  altitudes. 

Nos  traiterons  à  part  de  l'Olivier  et  de  la  Vigne. 

En  plein  champ,  les  Amandiers  sont  plantés  à  12  mètres  d'inter- 
valle. L'Amande  à  coque  dure,  plus  abondante,  est  vendue  26  francs 
les  100  kilogr.  ;  la  coque  demi-tendre  atteint  un  prix  double,  soit  un 
revenu  moyen  de  i5o  francs  à  l'hectare,  si  nous  en  jugeons  par  les 
amanderaies  de  Bizerte,  de  Ras-el-Djebel,  de  Raf-Raf,  de  Porto- 
Farina,  au  nord  de  la  Régence. 

Les   figueraies  de  la  région  de   Sfax   produisent  C,ooo  quintaux 


TUNISIE  789 

métriques  de  Figues,  au  prix  de  o  fr.  o5  à  o  fr.  10  le  kilogr.  de 
Figues  fraîches,  et  12  à  i5  fr.  le  quintal  de  Figues  sèches. 

Le  revenu  des  orangeraies  de  Naijeul  et  de  Ilammàmet,  sur  la  mer, 
au  Nord-Est,  a  fait  élever  la  valeur  locative  des  terrains  bordant 
le  Golfe  de  Ilammàmet  à  1,200  francs  l'hectare. 

Une  source  qui  jaillit  à  i,3oo  mètres  d'altitude  fertilise  les  jardins 
et  vergers  de  Zaghouan.  Au  lieu  du  gigantesque  aqueduc  romain, 
de  Tunis  à  Garthage,  des  tubes  souterrains  conduisent  les  eaux 
d'arrosage  et  fertilisent  la  campagne  de  Tunis. 

La  vogue  de  la  Pistache  a  diminué  à  Sfax,  par  suite  de  la  baisse 
du  prix  tombé  aux  deux  tiers  de  son  ancienne  valeur.  Les  10,000  Pista- 
chiers d'autrefois  sont  réduits  à  2,5oo,  dont  5oo  sujets  mâles  fécondant 
et  2,000  plants  femelles  fructifiant. 

Au  contraire,  le  Garoubier  tend  à  accroître  son  aire  de  culture. 
La  Ghambre  consultative  y  encourage  les  planteurs.  A  part  les  usages 
économiques  de  la  Garoube,  il  est  démontré  que  ses  qualités  fourra- 
gères, pour  la  nourriture  du  cheval  et  du  bétail,  sont  de  quatre  fois 
supérieures  à  la  valeur  nutritive  du  Maïs. 

A  huit  ans  de  grefTe,  le  Garoubier,  un  des  arbres  qui  résistent  le 
mieux  aux  sécheresses  et  aux  vents  brûlants,  peut  produire  jusqu'à 
dix  quintaux  de  Garoubes. 

Son  feuillage,  comme  celui  de  l'Olivier,  de  l'Arbousier  et  de  la 
Vigne,  constitue  un  bon  aliment  pour  le  bétail. 

L'Opontia  joue  le  même  rôle.  Les  Maltais  plantent  le  type  inerme 
aux  environs  de  Tunis.  Le  fruit,  dit  Figue  de  Barbarie,  abonde 
dans  la  proportion  de  20,000  kilogr.  à  l'hectare. 

Les  oasis  du  Sud  Tunisien  y  associent  l'Agave  pour  fixer  les 
dunes  mouvantes  qui  menacent  les  oasis. 

A  l'exemple  des  travaux  de  l'Oued  Rir',  en  Algérie,  des  irriga- 
tions sont  commencées  pour  la  création  de  palmeraies.  Toutefois,  le 
Dattier  ne  semble  pas  devoir  prospérer  en  deçà  de  la  région  Sud 
du  Djérid  et  de  Gabès,  où  il  est  encore  très  répandu. 

Mais  le  Dattier  des  Ganarics  s'y  acclimate  et  l'on  espère,  par  la 
pollinisation  de  ses  fleurs  mâles,  récolter  les  Dattes  du  Sahara. 

Le  Gocotier  d'Australie  donne  également  des  espérances. 

Au  début  de  l'influence  française,  quelques  bonnes  variétés  de 
Poires,  de  Pommes,  de  Pèches  furent  introduites  par  des  orticiers  de 
Tabarca  et  par  des  colons  arboriculteurs. 

On  rencontre  un  peu  partout  les  Abncotiers,  les  Gerisiers,  les 
Pruniers,  les  Gognassiers,  les  Grenadiers  ;  trop  souvent,  les  plants 
sont  à  létat  sauvage,  non  grefles. 

Le  Noyer,  le  Noisetier  se  trouvent  à  Béjà  et  autres  localités  du  Nord. 


;;4o  TUNISIE 

Le  Jujubier  franc,  sous  l'orme  de  broussaille,  envahit  les  coteaux 
tunisiens  et  devient  un  obstacle  à  la  culture. 

La  Banane  a  encore  quelques  oasis  de  prédilection,  et  lucratives. 

Les  essais  de  sériciculture  permettent  despérer  que  l'éducation 
des  vers  à  soie  deviendra  une  industrie  de  rapport. 

Quelques  fruits  exotiques  :  Goyaves,  Jamboses,  Anones,  Litchis, 
Plaqiiemines  japonaises,  ont  été  suflisamment  acclimatés  avec  de 
belles  espèces  ornementales  —  y  compris  les  Rosiers —  dans  certains 
jardins  de  plaisance  de  la  capitale,  de  La  Manouba,  du  Bardo,  à 
l'Ariana,  à  La  Marsa,  admirablement  situés  sur  le  golfe  de  Tunis. 

Il  y  aurait  encore  d'intéressantes  tentatives  à  faire  par  la 
plantation  de  nos  espèces  tropicales,  dans  la  véritable  région  fruitière 
dont  Sfax  est  la  ville  principale. 

En  dehors  des  Oliviers  et  de  la  Vigne,  le  total  des  arbres  fruitiers 
est  évalué  à  5oo,ooo  sujets. 

La  qualité  des  produits  est  la  conséquence  des  milieux  de  sol  et  de 
climat  de  cette  zone  plantureuse  où  déjà  les  plantes  et  fleurs  à 
parfum  :  Rose,  Églantier,  Jasmin,  Oranger,  Cassie,  Fenouil,  Cumin, 
Coriandre,  Anis,  fournissent,  par  la  distillation,  des  essences 
recherchées  dans  tout  l'Orient. 

L'Olivier.  —  Au  Concours  général  agincole  de  Tunis,  en  1888,  le 
Jury  de  l'oléiculture  a  reconnu  l'importance  des  ressources  natu- 
relles de  la  région  Sfaxienne  pour  la  culture  de  l'Olivier,  proclamant 
en  même  temps  la  supériorité  des  huiles  de  Sfax. 

Les  plantations  s'étendent  au  delà  de  Gafsa.  Aujourd'hui,  la 
Tunisie  compte  20,000  hectares  d'Oliviers,  et  le  pressurage  des 
Olives  rend  4,5oo,ooo  kilogrammes  d'huile. 

L'exploitation  des  Olivettes  de  la  région  est  généralement  basée 
sur  un  mode  analogue  à  notre  métayage,  à  frais  et  bénéfices  partagés 
entre  le  propriétaire  et  son  M'rharci. 

L'Olive  populaire  de  l'Afrique  septentrionale  pour  l'huilerie  est 
la  Chemlali.  Pour  la  table,  on  préfère  la  variété  Nab,  assez  géné- 
reuse, et  la  Mellahi,  plus  grosse,  également  cueillie  verte  pour 
la  salaison.  Nous  les  retrouvons  dans  l'île  fertile  de  Djcrba. 

La  greffe  et  la  taille  des  jeunes  sujets  sont  nécessaires  aux  Oliviers. 

On  a  constaté  que  les  Oliviers  sauvages,  abandonnés  à  eux-mêmes, 
par  exemple  ceux  de  Bordj-Toum  et  Bou-Arada,  étaient  les  premiers 
broutés  par  les  chèvres  et  les  chameaux. 

Les  champs  dOliviers,  plantés  à  grands  intervalles,  reçoivent 
pendant  six  ans  environ  des  cultures  intercalaires  d'Orge  et  de 
légumes  ;  plus  tard,  on  continue  à  labourer  le  sol. 


TUNISIE  74' 

Le  sujet,  greffé  avant  sa  plantation,  sur  la  souche  même  d'où  il 
est  extrait  ou  grede  pendant  l'année  qui  suit  sa  mise  en  place,  peut 
donner,  à  dix  ans,  une  vingtaine  de  litres  d'Olives  ;  5o,  à  quinze 
ans;  90,  à  vingt  ans.  Il  est  alors  en  plein  rapport  et  produira 
facilement  deux  hectolitres,  de  fruits. 

En  Tunisie,  une  terre  abandonnée  au  pûturage  vaut  8  francs 
l'hectare,  tandis  que  le  moindre  champ  d'Oliviers,  en  plein  rapport, 
trouve  acquéreur  à  fi5o  francs. 

Vigne.  —  La  Vigne,  occupant  le  premier  rang  de  l'agriculture 
tunisienne,  s'étend  sur  G, 000  hectares.  A  gros  rendement,  elle 
fournit  d'excellents  vins  supportant  les  voyages  et  bien  cotés  sur  le 
marché  européen. 

Le  beau  Raisin  est  livré  à  la  consommation  ou  à  l'industrie  du 
passerillage. 

Le  vignoble  de  Sfax  compte  35o,ooo  plants  ;  celui  de  Métellit, 
5o,ooo  ;  aux  Kerkennah,  10,000,  particulièrement  du  cépage  blanc 
Asli,  qui  fournit  lui  vin  agréable,  fin  de  boucjuct. 

Les  ceps,  plantés  à  5  mètres,  fructifient  dès  la  troisième  année  et 
sont  en  plein  rapport  à  dix  ans.  Chaque  pied  de  Vigne  produit  alors 
de  8  à  10  kilogr.  de  Raisins  qui  seront  vendus  ofr.  10  le  kilogramme. 

Parmi  les  champs  bien  tenus,  on  peut  nommer  les  Vignes  de 
Mornaz,  du  cap  Bon  et  de  Redir-Sultan.  Depuis  l'occupation  française, 
la  région  de  coteaux  s'est  enrichie  de  vignobles  nouveaux. 

Gà  et  là,  de  vastes  exploitations  viticoles  et  vinaires  se  sont 
organisées  sous  les  auspices  de  grands  industriels  ou  de  compagnies 
financières.Tel,  le  vignoble  Paul  Potin,  à  Bordj-Gédria,  de  5oo  hectares, 
composé  avec  les  cépages  renommés  de  France  et  d'Algérie.  Les 
plants  de  Mourvèdrc,  Garignan,  Gabernet,  Petit-Bouschet,  Morastel 
ont   le   mieux  résisté  à  la  sécheresse  et  au  siroco. 

Les  Raisins  à  vin  blanc  sont  les  Ugni  blanc,  Piquepoul,  Folle- 
Blanche,  Ain-Kelb  et  notre  bon  Ghasselas. 

Avec  le  Muscat,  le  vigneron  obtient  un  excellent  vin  de  dessert 
et  de  commerce. 

La  main-d'oHivrc  est  confiée  à  des  Italiens,  à  des  Marocains,  à  des 
Kabyles  ;    ceux-ci  excellent  au  labourage  des  champs  et  des  vignes. 

Il  nous  faut  citer  au  même  titre  le  vignoble  de  l'Enfida  appartenant 
à  la  Société  agricole  et  immobilière  franco-africaine,  fondée  en  ï88i. 
Ici,  3oo  hectares  de  Vigne  sont  dominés  par  un  cellier  susceptible  de 
recevoir  20,000  hectolitres  de  vin. 


742  TUNISIE 

V.  —  Forêts. 

L'ancienne  splendeur  agricole  de  la  Tunisie  semble  avoir  coïncidé 
avec  la  période  romaine  ou  bysantine,  et  depuis,  les  Arabes, 
saccageant  les  forêts  et  les  vergers,  en  ont  arrêté  la  prospérité. 

Pendant  trop  longtemps,  la  région  montagneuse  a  été  abandonnée 
aux  arabes  Tripolitains  qui  vivaient  exclusivement  du  produit  de 
leurs  chèvres  et  de  la  fabrication  de  la  chaux  ;  un  déboisement 
successif  et  ruineux  en  a  été  la  conséquence. 

Si  l'indigène  persiste  à  incendier  les  taillis  et  fourrés  pour  y  trouver 
ensuite  un  tendi'e  pâturage  pour  ses  troupeaux,  le  Gouvernement 
actuel  emploie  tous  les  moyens  en  son  pouvoir  pour  défendre  et 
protéger  les  boisements.  Le  service  officiel  de  l'État,  secondé  par  la 
Chambre  d'agriculture,  les  Comices,  les  Jardins  d'essais  et  les 
Pépinières,  recommande  et  propage  les  essences  appropriées  au 
sol,  au  climat,  aux  influences  désertiques  ou  marines. 

Les  pépinières  de  Crétéville,  à  la  firme  Crété  et  C'^  ;  de  Soliman,  à 
M.  de  Carnières;  de  Bordj-Cédria,  à  Paul  Potin,  les  multiplient 
et  les  livrent  aux  planteurs. 

Ici,  le  Chêne-Liège  et  le  Chêne-Zan  ;  là,  les  Pins,  les  Callitris  ou 
Thuias,  les  Cèdres  ;  ailleurs,  les  représentants  de  la  flore  australienne. 

On  évalue  à  i35,ooo  hectares  l'étendue  des  forêts  de  Chêne-Liège, 
et  leur  démasclage  à  plus  de  100,000  quintaux  de  Liège  représentant 
une  valeur  commerciale  qui  dépasse  7  millions  de  francs. 

Les  Pépinières  et  les  Jardins  d'études  précédemment  cités  ont 
introduit  des  essences  moins  connues  et  en  ont  fait  don  ou  vente  à  bas 
prix  aux  planteurs.  Les  expériences  de  reboisement  avec  leurs  succès 
et  leurs  revers,  pratiquées  depuis  plus  longtemps  en  Algérie,  sont 
autant  de  leçons  à  offrir  au  Tunisien. 

De  grands  domaines,  d'ailleurs,  entreprennent  des  travaux  de 
plantation  qui  ne  doivent  pas  rester  inaperçus.  Ksar-Tyr  à 
Pilter,  Bordj-Cédria  à  Paul  Potin,  l'Enfida,  d'une  contenance  de 
120,000  hectares,  à  la  Société  franco-africaine,  enfin  le  domaine  de  la 
Compagnie  de  Bone-Guelma,  installé  en  1879,  lors  de  la  construction 
de  la  voie  ferrée  de  Medjerda,  fournissent  des  exemples  frappants 
des  richesses  réservées  à  la  Tunisie  par  l'arboriculture  forestière. 

Sur  un  vœu  de  la  Chambre  consultative,  le  service  forestier  est 
rattaché  à  la  Direction  de  l'Agriculture,  et  disjoint  de  l'Administration 
des  Travaux  publics. 


'*^^^*' 


TURQUIE 


2,oC5,'39'3  kilomèlrcs  carrés.  —  21,100,000  lial)iliinls, 


I.  —  Action  de  l'État.  —  Enseignement. 

Le  climat  généralement  doux  et  le  sol  fertile  de  la  Turquie  se 
prêtent  admirablement  à  toutes  les  cultures  des  régions  chaudes  ou 
tempérées  de  l'Europe  occidentale. 

Les  procédés  d'exploitation  du  sol,  en  usage  chez  les  paysans 
turcs,  sont  encore  assez  primitifs.  Cependant,  depuis  plusieurs 
années,  de  jeunes  Ottomans  ont  été  envoyés  en  France  dans  les 
meilleures  Écoles  spéciales,  et  mettent  en  pratique  dans  leur  pays  nos 
méthodes  perfectionnées. 

Ayant  en  vue  le  progrès  agricole  sous  toutes  ses  formes,  la 
Turquie  a  crée  un  Ministère  de  l'Agriculture  et  institué  trois  Écoles 
d'agriculture  et  d'horticulture  : 

L'École  supérieure  de  Haïkali,  près  de  Gonstantinople  ; 

Les  Écoles  pratiques  de  Salonique  et  de  Brousse. 

A  Haïkali,  les  cours  d'horticulture  durent  deux  ans.  La  première 
année  est  réservée  à  la  maraicherie,  la  seconde  aux  arbres  fruitiers. 

Dans  les  Écoles  pratiques  de  Brousse  et  de  Salonique,  la  science 
horticole  est  professée  d'une  façon  plus  sommaire.  Des  fermes 
modèles  agricoles  leur  sont  annexées. 

Les  Champs  d'expériences  des  provinces  d'Alep,  d'Adana,  de 
Konia,  d'Erzeroum  et  de  Sivas  résument,  par  des  démonstrations 
publiques,  les  principes  du  semis  et  de  la  plantation,  les  soins  à 
donner  aux  plantes. 

Des  Sociétés  Israélites  ont  fondé  des  colonies  agricoles  près  de 
JafTa  et  de  Cailla,  et  demandé  des  professeurs  à  notre  Ecole 
d'horticulture  de  Versailles. 


744  TURQUIE 


II.  —  Culture   potagère. 


Les  climats  divers  de  la  Turquie  autorisent  la  culture  de  produits 
variés  ou  de  saisons  difle rentes. 

De  bonne  heure,  viennent  débarquer  au  port  animé  de  la  Corne 
d'Or,  à  Constantinople,  les  Pastèques  et  les  Melons  de  Jafta;  un  peu 
plus  tard,  les  mêmes  productions  arrivent  successivement  de  Tripoli, 
de  Rhodes,  de  Smyrne  ;  ces  deux  derniers  centres  envoient  ensuite 
leurs  principaux  légumes  :  Fèves,  Petits  Pois,  Haricots,  Artichauts, 
Tomates,  Aubergines, Concombres,  sans  oublier  la  Ketmie  comestible, 
nommée  «  Bamié  »,  le  Gombo,  dont  on  mange  les  jeunes  fruits. 

Une  bonne  partie  des  denrées  alimentaires  est  encore  dirigée  sur 
Odessa,  et  vers  les  principaux  ports  de  l'Archipel,  de  l'Autriche, 
même  d'Alexandiùe. 

A  ces  primeurs  succèdent,  sur  les  marchés  de  la  Turquie  d'Europe, 
les  légumes  récoltés  dans  les  jardins  qui  avoisinent  les  grandes  villes, 
de  préférence  sur  le  bord  des  rivières  ;  ils  sont  généralement  cultivés 
par  des  Bulgares. 

Ce  sont  les  Artichauts,  Aubergines,  Céleris,  Choux,  Choux-fleurs, 
Concombres,  Epinards,  Fèves,  Gorabos,  Haricots,  Lentilles,  Melons, 
Navets,  Pastèques,  Poireaux,  Pommes  de  terre.  Salades,  Topinam- 
bours, Tomates,  et  surtout  la  Tomate  verte  acide  dite  «  Kavata  »,  etc. 

Les  environs  de  Stamboul  produisent  des  Artichauts  renommés 
et  des  Fraises  qui  font  l'objet  d'un  commerce  important  ;  celles-ci 
sont  d'un  rose  pâle,  et  si  elles  ne  possèdent  pas  le  coloris  brillant 
des  variétés  cultivées  dans  l'Europe  occidentale,  elles  exhalent  un 
parfum  plus  pénétrant. 

Tout  récemment,  le  Cliou  de  Bruxelles  et  l'Asperge  ont  fait,  avec 
succès,  leur  apparition  sur  les  marchés. 

Les  riches  contrées  voient  progresser  la  culture  potagère.  Le  bassin 
de  la  Maritza,  les  plaines  de  Sérés  et  de  la  Salamvria,  les  environs 
de  Salonique,  de  Janina,  d'Andrinople,  étendent  leurs  champs  de 
plantes  alimentaires  ;  les  vallées  de  l'Anatolie  se  préparent  à 
l'exploitation  des  primeurs. 

Après  une  période  de  tâtonnements  et  d'encouragements,  tous  les 
eflbrts  réunis  ont  contribué  à  mettre  d'accord  la  production  avec 
la  consommation.  Il  en  résulte  même  un  supplément  de  légumes- 
racines,  de  légumes-fruits  ou  de  légumes-feuilles  qui,  exportés, 
représentent  un  chiflre   de  4  millions  de  francs. 


TURQUIE  745 

III.  —  Culture  fruitière. 

La  culture  des  arbres  fruitiers  trouve  clans  le  voisinage  des 
grandes  villes,  et  à  proximité  des  ports,  un  écoulement  facile  de  ses 
produits,    tant  par  la  vente  sur  place  que  par   l'exportation. 

Les  vergers,  formés  d'arbres  à  haute  tige,  laissés  en  toute  liberté, 
atteignent  de  grandes  dimensions  ;  il  en  résulte  que  la  cueillette 
ne  s'efTectue  pas  sans  ([uel([ue  dilliculté:  on  préfère  attendre  la 
chute  naturelle  des  fruits  pour  les  ramasser. 

La  production  est  abondante  tlans  la  région  Est  de  l'Empire,  sur 
les  côtes  méridionales,  et  particulièrement  dans  la  pres({u"île  de 
Gallipoli,  qui  forme  un  vaste  jardin  île  Figuiers  énormes,  d'Oliviers, 
d'Orangers  et  de  Citronniers. 

Le  sol  pierreux  et  sablonneux  de  la  Thrace  convient  parfaitement 
à  la  culture  de  la  Vigne,  et,  malgré  l'imperfection  des  méthodes  de 
vinilication,  il  y  existe  plusieurs  crus  renommés;  le  vin,  riche  en 
couleur  et  en  alcool,  est  acheté  en  majeure  partie  par  la  France. 

Les  «  vilayets  »  ou  provinces  de  Constantinople  et  d'Andrinople, 
le  centre  et  le  sud  de  la  Macédoine  récoltent  nos  fruits  d'Occident  : 
Pommes,  Poires,  Cerises,  Prunes,  Raisins,  Abricots,  entre  autres  un 
petit  Abricot  à  noyau  amer  dit«  Zerdalou»,  Pèches,  Figues,  celles-ci 
en  abondance.  Grenades,  Cornouilles,  Noix,  Châtaignes.  Caroubes, 
Jujubes  de  l'espèce  appelée  «  Jydèh  »,  ainsi  que  des  Amandes  à  coque 
dure  ou  à  coque  tendre,  produites  au  bord  de  la  mer. 

Au  sud  de  cette  région,  l'Olivier,  le  Cédratier,  l'Oranger,  le 
Mandarinier  et  le  Citronnier  forment  de  magnifiques  vergers. 

L'Olive  est  souvent  consommée  verte,  en  saumure  ;  mais  les 
populations  agricoles  rallolent  de  l'Olive  noire  qui,  mangée  fraîche, 
sans  préparation,  constitue  le  fond  de  leur  noinn-iture  ;  on  en  fabrique 
aussi  de  l'huile,  eu  quantités  importantes. 

Les  Raisins  secs  et  les  Figues  sèches  de  ces  provinces  rivalisent 
avec  les  mêmes  produits  venant  de  Smyrne,  et  sont  vendus,  sous 
cette  marque  renommée,  aux  Européens  occidentaux  par  les  Juifs 
et  les  Grecs  qui  détiennent  presque  tout  le  commerce  ottoman. 

Les  hauteurs  de  la  péninsule  Chalcidique  se  trouvent  couvertes 
d'Arbousiers  qui  croissent  spontanément,  mélangés  avec  les  Myrtes. 

Vers  l'Est,  l'Albanie  présente  dans  toutes  ses  parties  les  moins 
élevées  de  grandes  plantations  d'arbres  fruitiers,  généralement  entre 
les  mains  des  Arnaoutes,  qui  ne  sont  autres  que  des  Skiptars 
(Albanais)  ayant  accepté  la  religion  mahométane,  lors  de  la  conquête 
turque,  afin  de  conserver  leurs  fertiles  propriétés, 


r^6  TURQUIE 

Cependant  les  paysans  chrétiens  serbes,  près  de  Métokia  et  de 
KossoYopolié.  spéculent  sur  les  Prunes  qu'ils  récoltent  et  exportent 
séchées,  rivalisant  avec  les  Pruneaux  de  Bosnie. 

Les  plaines  de  la  Basse-Albanie  ou  Épire  s'enrichissent  avec  la 
Vigne  et  les  Arbres  fruitiers.  Le  Raisin,  excellent  de  qualité,  produit 
un  bon  vin  alcoolisé  :  l'industrie  des  Raisins  3ccs  n'y  a  pas  encore 
atteint  le  degré  de  perfection  obtenu  dans  d'autres  provinces. 

Aux  environs  de  Brutrinto,  de  Santi-Quaranta  et  de  Pargha,  on 
récolte  en  quantité  des  Amandes  et  des  Noix. 

Quant  aux  Oliviers,  ils  arrivent  à  une  taille  très  élevée  et  forment 
de  véritables  forêts. 

Tous  ces  produits,  apportés  sur  les  marchés  de  l'Orient,  trouvent 
un  débouché  immédiat,  quoiqu'ils  aient  été  devancés  par  les  primeurs 
foui'nies  par  l'Asie-Mineure  ;  cette  annexe  ultra-marine  fait  concur- 
rence à  la  métropole,  comme  l'Algérie  à  notre  Provence  française. 

Les  premiers  fruits  mis  en  vente  sont  d'abord  les  superbes  Oranges 
et  les  Citrons  de  Jafïa,  puis,  successivement,  ceux  de  Tripoli,  des 
îles  de  Candie,  de  Chypre,  de  Chio,  de  Rhodes,  enfin  de  Smyrne. 

Ces  régions  envoient  ensuite  en  abondance,  Abricots,  Amandes, 
Cerises,  Pêches,  Poires,  Pommes,  Coings,  Figues,  Grenades,  Olives. 

Pendant  le  cours  de  l'année,  on  peut  déguster  les  délicieux  Abricots 
de  Damas  et  de  Beyrouth  ;  on  les  consomme  frais  en  été  et  séchés  en 
hiver  ;  dans  cet  état,  ils  conservent  la  délicatesse  de  leur  parfum. 

Les  îles  de  l'Archipel  cultivent  le  «  Frapa  »,  hybride  du  Bigaradier 
et  du  Cédratier,  très  estimé  pour  les  confitures. 

Quant  au  Raisin,  son  aspect  engageant  et  sa  saveur  exquise  lui 
assurent  une  vente  certaine  ;  il  figure  bon  premier  sur  les  marchés 
russes,  avant  les  originaires  d'Espagne. 

D'ailleurs,  le  passerillage  en  emploie  des  quantités  énormes  ;  la 
France,  à  elle  seule,  reçoit  jusqu'à  3o  millions  de  kilogrammes  de 
Raisins  secs,  provenant  surtout  de  Smyrne  qui  s'est  fait,  de  cette 
production,  une  réputation  européenne. 

Les  variétés  de  Raisins  les  plus  répandues  sont  :  Soultanina  ; 
Rosakia  ; 

Les  «  Noirs  »,  se  divisant  en  plusieurs  sous-variétés,  portent  le 
nom   de  leurs  localités  de  production  :  le  Youla,  le  Tzesmé,  etc.; 

Le  Thyra,  de  Smyrne,  spécial  aux  vins  de  coupage  ; 

Le  Vouria,  destiné  aux  vins  de  liqueur,  façon  Madère. 

L'ile  féconde  de  Samos  cultive  le  Muscat,  base  d'un  vin  alcoolique 
de  dessert,  et  les  plants  Noirs  destinés  au  séchage. 

Près  de  .5o  millions  de  kilogrammes  de  Raisins,  produits  par  le 
Vilayet  d'Alep,  entrent  moitié  à  la  cuve  et  moitié  au  passerillage. 


TURQUIE  747 

Les  campagnes  de  l'Anatolie,  de  Maritza,  de  Salonique  ne 
manquent  pas  de  vergers  fertiles.  L'île  Mytilène  vend  Raisins  et  Anis. 

A  rp]st  de  l'Asic-Mineure,  on  récolte  les  Noisettes,  les  Prunes,  les 
Poires  de  Genruclikhane,  les  Pommes  d'Amosha. 

Vers  le  Sud,  outre  les  espèces  citées  plus  haut,  nous  trouvons  le 
Bananier,  le  Dattier,  le  Bibacier,  le  Pistachier,  la  Canne  à  sucre, 
rOpontia,  dit  Figuier  de  Barbarie. 

La  Mésopotamie,  l'ancienne  terre  promise  des  Hébreux,  autrefois 
la  patrie  des  Raisins  légendaires,  produit  encore  des  Bananes,  des 
Dattes  et  des  Grenades. 

Enûn  les  provinces  du  Hedjar  et  du  Yémen,  bordant  la  mer  Rouge, 
aux  sujets  féconds,  aux  plantations  généreuses,  récoltent  des  Dattes 
renommées,  le  Café  et  la  Canne  à  sucre. 

Les  fruits  récoltés  dans  la  péninsule  turco-hcllénique  sont  d'un 
goût  délicieux  ;  mais  les  diflicultés  de  transport  et  l'importance 
de  la  consommation  locale  ne  leur  ont  guère  permis,  jusqu'alors,  de 
se  faire  apprécier  en  quantité  notable  sur  les  principaux  marchés 
européens  ;  il  faut  en  excepter,  cependant,  les  Figues  et  les  Raisins  : 
ces  derniers  comptent  pour  moitié  dans  le  chifTre  de  5o  millions  de 
francs,    représentant   la  valeur  des   fruits    exportés. 

Quant  aux  Figues,  elles  proviennent  surtout  de  la  province  de 
Smyrne  hautement  réputée  pour  ses  vergers  de  Figuiers,  véritables 
échiquiers  qui  s'étendent  à  perte  de  vue.  Bien  fumés  dans  leur  jeu- 
nesse, ils  se  prêtent  d'abord  à  la  culture  dérobée  de  Melons  et  de 
Pastèques.  La  fructification  commence  à  lo  ans  et  s'accroît  juscpi'à 
5o  ans  ;  elle  arrive  à  22.5  kilogrammes  par  sujet,  puis  décline  ; 
alors  un  rejet  de  souche  s'élèvera  à  tige  comme  l'arbre  primitif 
et  le  perpétuera.  La  récolte  annuelle  dépasse  i5  millions  de 
kilogrammes  ;  pendant  trois  mois,  la  voie  ferrée  transpoi'te  exclusi- 
vement des  caisses  et  des  sacs  de  Figues  sèches  préparées  par  des 
essaims  de  jeunes  filles  juives,  grecques  ou  arméniennes. 

Les  premières  qualités  de  Figues  sèches,  en  caisses  de  i  à  5  kilogr., 
sont  vendues  de  5o  à  ;;o  fr.  les  loo  kilogr..  La  deuxième  qualité,  jetée 
en  vastes  sacs  et  cotée  35  fr.,  se  dirige  ouvertement  vers  la  Russie, 

la  France,  et ,  en  tapinois,  à  Carthagène  où  son  alcool  servira  à 

tonifier  les  vins  secs  d'Espagne. 

Riche  en  figueraies  et  en  vignobles,  le  vilayet  d'Aïdin,  de  l'Asie- 
Mineure,  conduit  ses  récoltes  au  port  de  Smyrne  et  livre  à  bord.  Il 
paraît  que  des  industriels  autrichiens  viennent  y  acheter  les  Figues 
non  préparées  pour  en  fabriquer  une  poudre  torréfiée  à  mélanger 
au  café...! 


;48  TURQUIE 

En  matière  d'exportation,  les  paquebots  et  les  chemins  de  fer 
emmènent  encore  chaque  année  une  quantité  appréciable  de  Dattes, 
d'Oranges,  de  Citrons,  de  Noisettes  et  d'Abricots. 

IV.  —  Cultures  diverses.  —  Forêts. 

Outre  les  fruits  et  les  légumes  spontanés  ou  cultivés,  signalons 
encore  quelques  productions  du  sol,  —  sans  oublier  l'Alfa. 

Le  Mais,  le  Millet,  le  Sorgho,  le  Colza,  le  Lin,  le  Chanvre, 
le  Sésame,  le  Lentisque,  le  Pavot,  la  Garance,  le  Tabac,  l'Anis. 

Le  Coton  et  le  Riz  se  plaisent  dans  les  vallées  les  plus  chaudes. 

Le  fruit  du  Caroubier  est  un  article  d'exportation  important  ; 
Chypre  envoie  en  Europe  cinq  millions  de  kilogrammes  de  Caroubes 
et  la  Syrie,  vingt  millions. 

Les  fouilles  du  Sumac  des  corroyeurs,  expédiées  aux  usines  à 
teinture,  procurent  un  modeste  revenu. 

Le  Mûrier  réussit  à  peu  près  partout  ;  la  sériciculture  devient 
particulièrement  en  honneur  dans  l'Epire  et  la  Syrie. 

Les  Italiens  vont  chercher  à  bon  compte,  en  Epire,  de  superbes 
joncs  récoltés  à  l'embouchure  des  fleuves,  et  les  vendent  en  France 
et  en  Russie,  à  un  prix  élevé,  comme  venant  de  l'Extrême-Orient. 

La  production  des  fleurs  est  assez  restreinte  et  suffit  à  peine  à  la 
consommation  locale  ;  les  cultures  de  la  banlieue  de  Srayrne,  les  plus 
considérables,  s'améliorent  et  s'étendent. 

Dans  le  vilayet  d'Andrinople,  on  obtient  à  la  distillation,  mais  par 
des  procédés  souvent  défectueux,  l'essence  extraite  des  roses  qui 
croissent  spontanément  dans  les  environs. 

Il  existe  cependant  des  cultures  florales  pour  les  jardins,  et  d'autres 
pour  l'industrie  des  essences  et  des  parfums. 

Les  forêts  occupent  une  surface  considérable  du  territoire  des 
Osmanlis  ;  elles  ont  la  réputation  d'être  mal  exploitées. 

On  y  trouve  surtout  le  Pin,  le  Sapin,  le  Hêtre,  le  Buis,  le  Platane. 

Le  Chêne  fournit  la  noix  de  galle  pour  la  teinture  en  noir  et  la 
vallonée,  ou  cupule  du  gland,  pour  la  tannerie,  on  les  charge  en  vrac 
dans  la  cale  des  voiliers,  à  destination  de  Trieste,  d'Ancône,  de 
Bari  ;  enfin  les  merrains  et  les  madriers,  d'un  placement  certain  à 
Marseille.   Cet  arbre  abonde  en  Albanie  et  en  Epire. 

Les  forêts  de  la  Macédoine  se  composent  de  Chênes,  de  Châtaigniers, 
de  Noyers  ;  les  montagnes,  couvertes  de  Sapins  de  haute  stature, 
rendent  du  goudron  et  de  la  térébenthine. 


^^^0^ 


VENEZUELA 

1,539,-^00  kilomètres  carrés.  —  2,.'|5o,ooo  habitants. 

I.  —  Action  du  Gouvernement. 

Création    de    Colonies    agricoles. 

La  densité  de  la  population  n'étant  pas  en  rapport  sullisant  avec  la 
surface  territoriale  du  Venezuela,  le  Gouvernement  a  créé  deux 
colonies  agricoles  qui  lui  permettent  d'offrir  l'hospitalité  et  de  donner 
du  travail  aux  immigrants. 

La  loi  accorde  à  chaque  famille,  ayant  la  volonté  de  s'établir 
dans  les  districts  coloniaux,  un  titre  de  propriété  provisoire  de 
six  hectares  de  terres  cultivables,  une  chaumière  et  les  instruments 
de  travail.  Les  colons  qui,  au  bout  de  la  première  année,  auront 
cultivé  tout  leur  terrain,  obtiendront  un  nombre  d'hectares  égal  aux 
superficies  exploitées,  et  le  titre  définitif  de  la  propriété  pleine  et 
entière  de  tous  les  terrains  concédés  à  titre  temporaire. 

En  outre,  le  Gouvernement  accorde  aux  immigrants  et  à  leur 
famille  une  indemnité  de  nourriture  pendant  un  an  après  leur 
arrivée  à  la  colonie. 

Le  travailleur  honnête  devient  ainsi  prompteraent  propriétaire 
indépendant. 

La  Colonie  Miranda,  située  entre  les  villages  d'Orituco  et  de 
Caucagua,  à  1,800  mètres  d'altitude,  est  à  100  kilomètres  de  la  mer 
et  à  i3o  de  la  capitale,  Caracas.  Elle  couvre  555  kilomètres  carrés 
en  terrains  favorables  à  l'agriculture,  entrecoupés  de  rivières  et 
de  ruisseaux  d'eau  vive. 


•jÔO  VENEZUELA 

Subdivisée  par  districts,  la  colonie  possède  plus  de  600  habitations, 
des  usines  à  battre  le  Café,  des  sucreries  de  Cannes,  des  moulins  à 
travailler  le  Manioc  et  divers  grains. 

La  production  de  2,5oo,ooo  Caféiers,  exploités  par  i5o  familles, 
dépasse  600,000  kilogr.  Deux  cents  hectares  de  Cannes  alimentent 
les  huit  ou  dix  sucreries.  —  800  hectares  sont  affectés  au  Manioc,  au 
Mais  et  autres  plantes  de  consommation. 

Les  forêts  vierges  de  la  colonie,  composées  d'essences  utiles,  sont 
dune  exploitation  abordable  ainsi  que  les  mines  de  houille. 

Le  climat  tempéré  facilite  le  recrutement  des  immigrants  européens 
qui  trouvent,  à  leur  arrivée,  des  huttes  ou  cabanes  et  du  terrain 
libre  à  leur  disposition. 

La  Colonie  Bolivar,  fondée,  comme  la  précédente,  par  le  général 
Guzman  Blaueo  lors  de  sa  première  administration  constitutionnelle, 
en  1874»  rappelle  le  nom  du  a  Libérateur  ». 

Dune  étendue  de  22  kilomètres  carrés,  située  à  5o  kilomètres  de 
Caracas,  son  climat  est  chaud  et  sain  ;  les  cours  d'eau  servent  de 
moteurs  aux  usines. 

Des  plantations  assez  nombreuses  de  Caféiers,  de  Maïs,  de 
Bananiers,  sont  exploitées  par  les  colons  et  leurs  familles. 

Chacune  de  ces  Colonies  est  administrée  par  un  Gouverneur  qui 
dépend  du  Ministère  du  Fomento. 


II.  —  Zones  naturelles. 

Le  Venezuela  est  divisé  fictivement  en  trois  zones  parfaitement 
distinctes  : 

I''  La  Zone  agricole,  ou  des  cultures,  occupant  une  surface  de 
35o,ooo  kilomètres  carrés,  est  consacrée  aux  céréales,  à  l'élevage  du 
bétail  et  aux  plantations  de  Caféiers,  de  Cacaoyers,  de  Cannes  à  sucre 
et  d'autres  végétaux  utiles,  tenues  avec  ordre  et  méthode. 

t2"  La  Zone  des  pâturages,  dite  des  plaines  ou  des  Llanos,  siège 
des  grands  troupeaux,  se  compose  de  savanes  et  de  pampas  couvertes 
de  Graminées  élevées,  où  la  charrue  n'a  jamais  passé  ;  au  total, 
400,000  kifomètrcs  carrés. 

3"  La  Zone  des  Forêts,  ou  des  montagnes,  aussi  étendue  que  les 
deux  autres  réunies,  comprend  d'immenses  massifs  naturels,  dits 
Forêts  vierges,  composés  d'arbres  et  d'arbrisseaux  destinés  à  la 
construction,  à  la  marine  et  à  de  nombreux  usages  économiques. 


VÉxNÉZUÉLA  ^5l 

Partout,  ou  roucoiitrc  des  l'aluiicrs,  des  Cocotiers,  des  arbres 
fruitiers  iadiji^èncs  ou  cxoti(]ues,  nos  fruits,  u(js  raisins,  nos  légumes. 

III.  —  Divisions  administratives  et  productions 

culturales. 

Les  Etats-Unis  de  Venezuela  comprennent  un  District  fédéral,  neuf 
Etats  autonomes,  cinq  Territoires  fédéraux  et  deux  Colonies  agricoles 
dont   il  vient  d'être  question. 

Examinons  ces  divisions  administratives  au  point  de  vue  cultural: 

District  Fkdkual.  —  La  ville  capitale,  Caracas,  qui  jouit  d'un 
printemps  perpétuel,  admirablement  située  dans  la  riche  vallée 
d'Aragon,  trouve  dans  les  six  paroisses  de  sa  banlieue  —  composant 
avec  elle  le  District  fédéral,  —  une  partie  des  fruits,  des  légumes  et 
autres  denrées  alimentaires  que  l'on  amène  sur  les  marchés,  sans 
préjudice  des  arrivages  de  l'extérieur. 

Caracas  offre  à  ses  visiteurs  la  grande  Promenade  Guzman 
Blanco,  couronnée  par  de  beaux  jardins,  le  inagnificfue  Parc  de 
Carabobo,  les  Jardins  du  Capitule  et  du  Passage  du  Centenaire. 
De  superbes  ombrages  et  une  végétation  ravissante  dévoilent 
immédiatement  au  visiteur  les  richesses  de  la  flore  vénézuélienne. 

États.  —  Les  habitants  de  l'État  de  Miranda  se  livrent  à  la  pêche, 
à  l'élevage  du  bétail  et  à  la  production  du  Tabac,  du  Café,  du  Cacao, 
du  Maïs,  des  Haricots  et  des  Pois. 

L'État  de  Carabobo  tient  à  la  réputation  de  ses  cacaoyères  et  de  ses 
champs  de  Cotonniers,  appréciés  à  l'étranger. 

D'une  population  non  moins  dense,  l'État  de  Lara  puise  sa  richesse 
dans  son  agriculture  où  se  rencontrent  le  Café,  le  Cacao,  le  Sucre, 
les  textiles  d'Agave  et  les  plantes  vivrières. 

Abrité  par  une  chaîne  occidentale,  l'État  de  Los  Andes  ou  des 
Andes  a  des  productions  analogues  de  denrées  dites  coloniales  et 
des  mines  de  cuivre,  de  cristal  de  roche,  de  pétrole. 

Des  cultures  maraîchères  intéressantes  sont  installées  dans  l'Etat 
de  Zamora,  auprès  des  villes,  alors  que  la  campagne  exploite  le  Café, 
le  Cacao,  le  Tabac,  l'Indigo,  le  Coton. 

Nous  retrouvons  la  maraîcherie  parmi  les  richesses  culturales 
de  l'Etat  de  Falcon,  puis  la  Canne  à  suci'e  et  le  Ricin.  L'indigène 
se  rafraîchit  à  la  poulque  de  l'Agave. 


VKXEZUKLA 


A  lexcmple  du  Falcon,  les  États  de  Bolivar  et  de  Bermudez 
exportent,  aux  Antilles  et  aux  Etats-Unis,  le  Coton,  le  Tabac;  l'extrait 
des  végétaux  à  Baume  et  à  Caoutchouc,  les  bois  de  teinture. 

L'État  de  Zulia,  fertile  par  son  littoral  et  ses  îles,  est  commerçant 
par  le  port  de  Maracaybo,  sa  ville  capitale,  sur  le  lac  de  ce  nom. 

Territoires.  —  A  part  quelques  cultures  potagères  ou  indus- 
trielles, les  Territoires  Haut-Orénoque  et  Amazonas,  Yuruary, 
Goajira,  Delta  et  même  le  Territoire  de  Colon,  composé  d'îles 
noiïJjreuses,  exploitent  les  forêts  qui  leur  fournissent  des  bois  de 
construction,  résineux  ou  tinctoriaux,  et  le  Sassafras,  le  Caoutchouc, 
la  A'anille,  le  Quinquina,  la  Salsepareille. 

Yuruary  exploite  des  mines  d'or  et  des  végétaux  précieux. 


IV.  —  Végétaux  économiques  ou  industriels. 

Les  reliefs  du  terrain  adoucissent  les  excès  de  la  zone  torride 
et  varient  la  nature  des  produits  du  sol. 

Nous  avons  cité  les  États  producteurs  du  Café.  Cette  denrée 
précieuse  est  tellement  répandue  que  le  pays  en  exporte  aux 
États-Unis,  au  Havre  et  à  Hambourg  plus  de  4°  millions  de  kilogr. 

Les  Cacaoyères  rapportent  douze  millions  de  francs  d'amandes  de 
Cacao.    La  majeure  partie  vient  en  France. 

La  Canne  à  sucre,  transformée  dans  l'hacienda  même,  en  papelon 
ou  sucre  brut,  occupe  4o,ooo  hectares  qui  ont  rapporté  80  millions 
de  kilogrammes  de  sucre. 

Le  Mais,  qui  couvre  20,000  hectares,  semble  adopter  la  région 
montagneuse.  Ici,  il  est  coupé  en  vert  pour  la  nourriture  du  bétail  et 
des  chevaux.  Ailleurs,  plutôt  en  plaine,  il  sera  récolté  en  grain  lequel, 
pilé,  trituré  et  pétri,  fournira  la  nourriture  populaire  aux  habitants. 

Le  Manioc  donne  du  pain  et  de  l'amidon. 

La  Pomme  de  terre  rend  3o,ooo  kilogrammes  à  l'hectare. 

La  valeur  de  la  récolte  du  Tabac  dépasse  cinq  millions  de  francs. 
Les  Tabacs  renommés  proviennent  de  Yarinas  (Zamora)  et  de 
Cumanacoa  (Bermudez). 

Des  Palmiers,  l'indigène  tire  de  la  boisson,  du  vinaigre,  de  l'huile, 
de  l'amidon,  du  savon  et  confectionne  des  nattes,  des  hamacs,  des 
paniers.  Le  Rapliia  tœdigera,  un  des  plus  utiles,  et  le  «  Yuri  » 
qui  fournit  une  huile  aromatique,  existent  dans  les  Palmeraies 
vénézuéliennes. 


VENEZUELA  y53 

Les  Bois  de  .service  destinés  au  génie  civil  ou  marilime,  à  raïueu- 
l)lemcnt,  à  la  lablettcrie,  à  la  tournorio,  représenlenl  une  valeur 
considérable. 

Leur  exportation  dépasse  le  poids  de  7  millions  de   kilogrammes. 

En  plaine  ou  en  montagne,  dans  les  terres  ou  sur  le  littoral, 
croissent  de  nombreuses  essences  industrielles  ;  par  exemple  : 

L'Astronium  graveolcns  «  gateado  »,  dont  le  bois,  poli,  a  l'aspect 
de  récaille  ; 

Le  lîrya  Ebenus  «  granadillo  »,  veiné  de  noir,  à  l'intérieur,  dur 
et  compact,   pour  belle  charpenterie  et  solide  ébénistcrie  ; 

Le  Galophyllum  Galaba,  le  cœur  rougeàtre  est  considéré  comme 
étant  incorruptible,  il  est  recherché  pour  les  travaux  maritimes; 

Le  Cedrela  odorata,  Faux  Acajou,  pour  meubles  et  boîtes  à  cigares; 

Le  Centrolobium  robustum  «  balaustre  »  ;  au  débit,  il  rappelle 
l'acajou  par  sa  couleur  et  par  ses  qualités  ; 

Le  Gordia  Gerascanthus  «  pardillo»,  dit  bois  de  rose  ; 

Le  Dicorynia,  propre  au  bordé  sous  blindages  des  navires  de  guerre, 
et  aux  travaux  sous-marins  ; 

L'Enterolobium  cyclocarpum  «  caro  »,  pour  charpente  et  meubles; 

L'Eperua  lalcata,  au  bois  rouge,  de  longue  conservation,  pour 
menuiserie  d'intérieur  ou  d'extérieur  ; 

Le  Guaiacum  ollicinale  «  Gaiac  »,  dont  la  ràpure  du  bois,  jaune  et 
acre,  et  l'écorce  lourde,  compacte  et  résineuse,  complètent  la  valeur  ; 

Le  llura  crepitans  «  javillo  »,  arbre  très  répandu,  de  longue  garde  ; 

Les  Jacaranda,  Dalbergia  et  autres  espèces  à  palissandre  ; 

Le  Lœtia  hirtella  «  trompillo  »,  à  grand  développement  ; 

Le  Myi'osperinum  frutcscens  «  cercipo  »,  tissus  au  coloris  brun, 
veiné,  ponctué,  pour  boiseries  fines  et  objets  mobiliers,  de  bon  goût  ; 

Le  Nectandra  porphiria  «  laurel  »,  Laurier  ;  arbre  superbe,  cœur 
résistant  dans  la  terre  ou  dans  l'eau  de  mer,  dur  à  l'outil  ; 

Le  Peltogyne  floribunda  «  zapatero  »,  aubier  ferme  et  jaunâtre, 
précieux  dans  l'ébénisterie  ; 

Le  Piscidia  «  barbasco  »,  dit  Bois  de  Ghien.  pour  la  carrosserie  ; 

Le  Porliera  hygrometica,  bois  dur,  employé  encore  à  la  confection 
d'ustensiles  de  ménage  ; 

Le  Tabebuya  «  apamate  »,  de  charpente  et  de  menuiserie  ; 

Le  Tapinoham,  bois  ferme,  affecté  aux  constructions  navales  ; 

Le  Tecoma  serratifolia  «  puy  »,  utilisé  pour  les  bois  d'arcs  ; 

Le  Thespesia  populnea,  ou  Faux  bois  de  rose,  précieux  pour  la 
tabletterie,  la  marqueterie,  l'ébénisterie  de  luxe  ; 

Le  Vallea  stipularis  «  roso  »,  arbre  de  belle  envergure  ; 

Le  Waeapoua,  résistant,  spécial  aux  travaux  hydrauliques. 

48 


y54  VENEZUELA 

Et  de  vigoureuses  espèces  des  genres  Andiva,  Byrsonima,  îcica, 

Loneliocarpus,  Pircunia,  Loxopterygium,   Machserium,  Prosopis 

et  tant  d'autres  déjà  citées  à  Toccasion  de  nos  colonies  françaises  ou 
des  autres  États  de  l'Amérique  du  Sud. 

Mais,  auprès  de  ces  richesses  sérieuses,  combien  de  troncs  branchus 
et  moussus  disparaissent  sous  une  brillante  illustration  d'Orchidées, 
de  Broméliacées,  etc.,  qui  attirent  et  séduisent  nos  explorateurs  au 
profit  des  serres  et  des  jardins  d'hiver  dans  les  Deux-Mondes  ? 

Les  Matières  résineuses  et  balsamiques  proviennent  de  sources 
multiples. 

LHymenea  Courbaril  alimente  de  vernis  copal  le  port  de  Hambourg. 

Le  Myrocarpus  fastigiatus  donne,  à  la  distillation,  40  centigrammes 
d'huile  essentielle  ai'omatique  par  kilogramme  de  sciure. 

Le  Myroxylon  toluiferum  exsude  le  baume  de  Tolu,  tandis  que 
le  Copahu  provient  du  Copaifera  officinalis.  Plus  de  35, 000  kilogr. 
d'huile  de  Copahu  sont  expédiés  à  l'étranger,  dans  l'année. 

L'Enterolobium  Timbouva  a  Técorce  et  les  fruits  saponifères. 

Des  Protium,  des  Glusia,  des  Larrea,  etc.,  à  baume  ou  à  résine. 

Les  Matières  tannantes  sont  extraites  ; 

Des  noyaux  d'Avocats  «  Persea  gratissima  »  ; 

De  l'enveloppe  fibreuse  des  noix  de  Cocos  ;  celles-ci  figurent  pour 
i5o,ooo  kilogr.  au  tableau  des  exportations  ; 

De  lécorce  de  différents  arbres  :  Le  Mangle  Colorado,  Rhizophora 
Mangle,  contenant  20  0/0  de  tannin  ;  certains  Acacias,  Mimosas  ; 
l'Aspidosperma  aux  écorces  amères  et  fébrifuges  ;  les  Astronium, 
Avicenia,  Byrsonima,  Curatella,  Malpighia,  Mangifera,  Punica, 
Spondias 

Des  feuilles  du  Ximenia  «  alvarillo  »,  l'arbre  portant  un  fruit  qui 
ressemble  à  une  Prune. 

Les  gousses  du  populaire  Caesalpinia  coriaria  «  dividivi  »,  titrant 
jusqu'à  40  0/0  de  tannin,  fournissent  une  exportation  annuelle  qui 
dépasse  3  millions  de  kilogrammes. 

Les  Matières  colorantes  ont  pour  origine  : 

Les  écorces  de  Baccharis,  de  Centrolobium,  d'Eugenia,  de  Galipea, 
de  Maclura  (Chlorophora  tinctoria),  de  Tecoma,  de  Zanthoxylon; 

Les  racines  des  Rhizophora,  dites  Barbes  de  Mangle; 

Les  fruits  de  Miconia,  de  Parinariura,  de  Renlalmia,  etc.; 

Les  bois  de  l'Hœmatoxylon  ou  «  Campêche  »  et  une  foule  d'essences 
tinctoriales. 

L'Indigo,  Indigofera  Anil,  est  un  produit  d'exportation  qui  ne 
chôme  jamais. 


VENEZUELA  ^55 

Les  Matières  odorantes  ont  une  cote  commerciale,  par  exemple  : 

Le  Musc,  tiré  de  l'Abelmoschus  moschatus  ; 

L'Anisillo,  trouvée  dans  les  semences  du  Tagetes  pusilla  ; 

La  Fève  Tonka  ou  de  Couniarou  «  sarrapia  »,  cueillie  sur  le 
Dipteryx  odorata,  Légumineuse  répandue  partout,  abondante  dans 
les  forêts  de  l'Orénoque  et  de  Caura,  où  elle  est  le  motif  d'un  transit 
important  :  près  de  100,000  kilogr.  en  sont  exportés  annuellement. 

Les  Matières  oLÉAtiiNEUSES  sont  l'objet  d'un  grand  commerce, 
particulièrement  les  huiles  résultant  de  la  pressée  des  semences  : 

Du  Carapa  guianensis,  riches  à  70  0/0  d'huile  à  savon  ; 

Du  Fcvillca  scandens  «  secua  »,   pour  graissage  de  l'acier  ; 

De  végétaux  tels  que  Argemone,  Anacardium  ou  pomme  d'Acajou, 
Melia,  Cocos,  Jub;pa,  Myristica  ou  arbre  à  cire,  Nectandra«  Laurel», 
Terminalia  Catappa  ou  Badamier. 

Au  total,  plus  de  Goo  espèces  arborescentes  appropriées  à  l'économie 
domestique  ou  industrielle. 

Quant  aux  Plantes  aromatiques  et  médicinales  destinées  à  la 
parfumerie,  à  la  pharmacie,  à  la  distillation,  spontanées  ou  cultivées, 
le  colon  fauche  et  livre  au  commerce  ou  à  l'usine  : 

Absintlie,  Angélique,  Anis,  Basilic,  Bourrache,  Camomille,  Cassie, 
Fenouil,  Guimauve,  Hellébore,  la  Mélisse  recherchée  des  apiculteurs 
pour  parfumer  les  ruches  d'abeilles  ; 

Puis  la  Menthe.  l'Origan,  le  Polypode,  la  Réglisse,  la  Rhubarbe, 
le  Ricin,  le  Romarin,  la  Sauge,  le  Séné,  la  Valériane  ;  enfin  la 
Verveine  odorante  «  Lippia  »,  recueillie  par  les  paysans  en  quête  de 
médicaments  toniques,  et  l'amer  Simaruba  à  l'écorce  pharmaceu- 
tique, et  la  Coca,  feuille  de  lErythi'oxylon  Coca. 

Une  Société  française,  dans  le  Haut-Orénoque,  exploite  à  profit 
les  écorces  fortifiantes  Salomon  «  Guibourtia  »,  et  la  liane  «  Salsepa- 
reille »   Sniilax. 

D'autres  compagnies  s'attachent  au  Quinquina,  fourni  par  les 
Cinchonas,  ou  seulement  aux  Caoutchoucs,  de  l'Hevea  brésilien. 

Enfin  les  Textiles;  après  le  Coton,  fournissant  i5o,ooo  kilogr.,  et 
la  Laine,  d'abord  une  Soie  végétale,  filée  avec  le  duvet  du  fruit  des 
Asclépiadées,  puis  les  «  malva,  cadillo  »,  fibres  de  Malvacées  et  de 
Tiliacées  ;  les  fines  «  escoba,  yuquilla  »;  les  «  cabuna,  sibucara  », 
spéciales  au  calfatage  des  navires. 

Citons  le  Lecythes  «  marima  »,  que  l'on  étale  en  larges  couvertures 
comme  une  pièce  d'étoffe. 

Le  Couratari  Tauari  «  tavari  »  du  même  groupe,  destiné  au  papier 
à  cigarettes  ; 


^56  VENEZUELA 

Les  Sapindus,  Musa,  Hibiscus,  Tourne fortia,  etc.,  prêtent  leurs 
fibres  ou  leur  liber  filanienteux  aux  sacs,  aux  agrès  de  navires,  aux 
nattes,  aux  tapis,  aux  filets  de  pèche. 

La  corderie  emprunte  encore  à  la  Flore  indigène  :  Coco  de  Mono, 
Rosa  de  Montana,  Erizo,  Niguo,  Misigua,  Usopa  ; 

Des  Graminées  provenant  en  partie  de  la  Pampa  —  repaire  de 
Boas  et  de  Jaguars  —  approvisionnant  la  cuve  des  papeteries  ; 

Des  feuilles  et  des  fibres  de  Palmiers,  de  Bananiers,  de  Bromé- 
liacées —  qui  vivent  avec  les  oiseaux  du  Paradis,  les  Cacatoès  et  les 
Colibris  —  entrant  dans  la  confection  des  tissus,  de  la  chapellerie 
légère  et  du  crin  végétal. 

En  général,  ces  marchandises  sont  dirigées  vers  les  ports  des 
États-Unis  ou  d'Europe,  sur  des  bâtiments  déjà  lestés  de  bétail 
entier  ou  par  quartiers  recueillis  dans  la  zone  des  pâturages. 


V.  —  Enseignement  de  l'Horticulture. 

Par  l'initiative  du  Président  de  la  République,  le  D''  Paul  Rogas, 
une  Société  nationale  d'Agriculture,  fondée  à  Caracas,  il  y  a 
quelques  années,  s'est  annexé  des  Comités  dans  chaque  province. 
Les  grands  propriétaires  composent  l'effectif,  en  majorité.  Le 
jardinage,  un  des  organes  du  mouvement,  se  concentre  sur  les 
cultures  industrielles. 

L'enseignement  de  THorticulture  et  de  la  Botanique  est  forcément 
touché  par  la  Chaire  d'histoire  naturelle  ou  par  le  Cours 
d'agriculture  des  Universités,  des  Collèges  et  des  Écoles  normales 
ou  supérieures,  de  l'École  polytechnique,  de  l'Ecole  d'arts-et-métiers 
et  des  Collèges  de  Médecins  ou  d'Ingénieurs,  faisant  partie  de 
l'Instruction  secondaire  et  scientifique.  Or,  les  établissements  sco- 
laires sont  nombreux,  parfaitement  organisés  et  répartis  sur  toute 
l'étendue  du  Venezuela. 

Le  Musée  national,  créé  en  1874»  dans  la  capitale,  réunit  les 
collections  de  toutes  les  productions  naturelles  du  pays. 

Parmi  les  cent  cinquante  journaux  de  la  République  vénézuélienne, 
les  questions  agricoles  ou  forestières  sont  assez  souvent  visées. 


"^^^ 


WURTEMBERG 

19,504  kilomètres  carrés.  —   2,o35,5oo  habitants. 


I.  —  Action  de  l'État. 

Sans  remonter  an  delà  dn  siècle  dernier,  le  Gouvernement  de 
Wurtemberg  a  toujours  encouragé  l'Horticulture. 

Le  duc  Charles  de  Wurtemberg,  amateur  passionné  de  pomologie, 
favorisait  la  création  de  pépinières  et  la  plantation  des  arbres  à  fruits. 

Sous  son  administration,  le  major  Schiller,  père  du  poète  célèbre, 
dirigeait  avec  succès  une  École  de  jardinage  très  fréquentée,  au 
château  de  La  Solitude,  près  de  Ludwigsburg. 

Le  roi  Frédéric  vint  ensuite,  ordonnant  que  toutes  les  routes  du 
pays  fussent  bordées  d'arbres  fruitiers. 

Un  autre  édit  punissait  le  propriétaire  riverain  qui  se  refuserait  à 
accomplir  ce  travail. 

La  loi  est  toujours  en  vigueur. 

A  la  même  époque,  il  était  de  tradition  que  tout  citoyen  qui 
contractait  mariage  devait  planter  deux  arbres  fruitiers  à  même  sur 
le  terrain  communal.  Il  en  jouissait  jusqu'à  sa  mort;  les  arbres 
appartenaient  ensuite  à  la  commune. 

Dès  l'année  i843,  le  professeur  Edouard  Lucas  était  appelé  aux 
fonctions  d'inspecteur  des  plantations  royales  de  Hohenheim,  où  il 
dut  renouveler  les  collections  ;  sa  seconde  mission,  de  démontrer 
dans  les  provinces  les  principes  de  l'arboriculture  fruitière  et 
de  la  pomologie  rationnelle,  modifièrent  sensiblement  les  habitudes 
contractées  et  étendirent  le  champ  des  amateurs. 

Sous  cette  influence  et  avec  la  direction  du  maître,  fut  organisé  le 
service  de  cantonniers  gardiens  d'arbres,  Baumwârter,  dépendant  de 
l'administration. 


758  wurte:mberg 

n  en  résulte,  aujourd'hui,  que  les  municipalités  ont  réclamé,  à 
leui*  service,  des  cantonniers  chargés  de  la  plantation  et  de  l'entretien 
des  arbres  de  la  commune  et  des  particuliers.  Ces  modestes  et  utiles 
fonctionnaires  sont  placés  sous  le  contrôle  du  gardien  arboriculteur 
du  District,  aux  frais  de  la  caisse  du  District. 

Le  Ministère  de  l'Agriculture  décerne  des  prix  aux  vergers  bien 
plantés,  aux  propriétaires  des  arbres  les  mieux  soignés. 

Lors  du  grand  hiver  1879-1880,  où  tant  de  vergers  ont  été  flagellés 
ou  détruits,  l'Etat  a  distribué  des  secours  en  argent  aux  propriétaires 
ou  aux  tenanciers  les  plus  éprouvés,  et  n'a  pas  hésité  à  faire  planter 
neuf  millions  d'arbres  fruitiers  dans  tous  les  districts. 

Le  ^Vurtemberg  est  ainsi  devenu  «  Le  Verger  de  rAllemagne  ». 


II.  —  Ecoles  d'horticulture. 

Le  Cours  d'horticulture  fruitière  et  potagère,  à  l'Académie 
agricole  de  Hohenheim,  est  placé  sous  la  direction  de  M.  Held, 
inspecteur  des  jardins. 

A  côté  de  l'enseignement  théorique,  cette  section  possède  une 
pépinière  d'élevage,  un  jardin  botanique,  un  verger,  un  potager. 

Vingt-quatre  élèves  suivent  les  deux  années  de  cours. 

En  même  temps,  une  quinzaine  de  gardiens  d'arbres  assistent, 
pendant  dix  semaines,  à  des  leçons  de  voirie  arboricole. 

Comme  la  précédente,  l'École  de  viticulture  à  "Weinsberg  dépend 
du  Ministère.  Un  cours  d'arboriculture  et  de  pomologie  s'y  trouve 
annexé. 

Durée  des  études,  deux  ans.  —  Efl'ectif,  vingt  élèves. 

Ici  encore,  pendant  deux  mois  et  demi,  un  cours  de  culture 
fruitière  est  organisé  en  faveur  des  cantonniers  gardiens  d'arbres, 
titulaires  ou  aspirants. 

L'Institut  pomologique  de  Reutlingen,  fondé  en  1860,  par 
Edouard  Lucas,  auquel  a  succédé  son  fils  Fritz  Lucas,  propriétaire  et 
directeur. 

Sur  une  surface  de  douze  hectares  sont  installés  les  jardins  et 
vergers-école,  le  potager,  la  pépinière,  les  champs  d'essais.  Les 
collections  comprennent  plusieurs  milliers  de  variétés  de  fruits  de 
table  ou  de  pressoir. 

La  pépinière  est  exploitée  au  profit  du  propriétaire. 

Les  bâtiments  comprennent  les  salles  d'études,  le  musée,  la 
bibliothèque,  la  galerie  des  fruits  modelés. 


WURTEMBERG  769 

Depuis  son  origine,  l'Institut  de  Reutlingen  a  reçu  plus  do 
3,000  élèves  stagiaires,  réguliers  ou  libres. 

L'effectif  de  1894  s'élève  à  quatre-vingts  jeunes  gens. 

A  la  sortie, des  dipl»')mesde  capacité  sont  décernés  aux  plus  méritants. 

L'enseignement  scolaire  dure  trois  ans. 

Chaque  année,  un  cours  spécial  et  temporaire  d'arboriculture 
routière  est  lait  à  vingt  ou  vingt-cinq  élèves  cantonniers. 

Un  autre  cours  est  ouvert  en  faveur  des  jardiniers  arboriculteurs. 

L'École  d'agriculture  et  d'horticulture  à  Unter-Lennigen, 
fondée  en  1875,  en  pleine  contrée  fruitière,  conduit  de  front  la 
culture  des  céréales  et  des  fourrages  avec  la  pépinière,  le  potager,  le 
verger  de  fruits  de  tal)le  ou  de  pressoir. 

L'apprentissage  et  les  études  préliminaires  durent  deux  années  et 
viennent  se  compléter  à  Reutlingen. 

Les  Pépinières  de  Roll,  à  Aralishagen,  sont  chargées  par  le 
Ministère  d'ouvrir,  tous   les  ans,  un  cours  tle  pomologie. 

L'École  d'horticulture  fruitière  à  Stuttgart,  annexée  à  une 
pépinière  commei'ciale,  étendue  sur  3o  hectares.  Depuis  1872,  chaque 
année  scolaire  peut  être  évaluée  à  35  élèves,  en  moyenne. 

Nous  mentionnerons  ici  les  Conférences  publiques  d'arboriculture 
données  à  Hohenheim,  à  Stuttgart,  à  Reutlingen,  à  Weinsberg, 
à  Amlishagen  et  dans  les  principaux  centres  ruraux.  Propriétaires, 
fermiers,  bourgeois  et  cultivateurs  les  suivent  avec  intérCt. 

III.  —  Sociétés  d'horticulture. 

En  dehors  des  Associations  agricoles,  houblonnières  et  viticolcs, 
et   des    Sociétés    générales   allemandes   (page   89),    les   principales 
Sociétés  d'horticulture  sont  les  suivantes  : 
Stuttgart.  —  Société  d'horticulture  du  AVurtemberg  :  Goo  membres  ; 

—  Société   Avurtembergeoise    d'arboriculture    fruitière  ; 

1,000  membres.  —  Bulletin  périodique. 

—  Société  d'horticulture  «  Flora  ». 

—  Société  d'horticulture  «  Viola  ». 

—  Société  vigneronne  Wurtembergeoise. 
Hall.  —  Société  d'horticultui'c. 

Ulm.  —  Société  d'horticulture. 

Reutlingen.  —  Société  d'horticulture  «  Horlologia  ». 

La  Société  nomade  des  producteurs  de  vins  et  de  fruits  change, 
tous  les  ans.  son  président  et  le  siège  de  ses  opérations. 


•JÔO  -WURTEMBERG 

D'autres  groupes  de  praticiens  ou  d'amateurs  se  réunissent  aussi 
souvent  qu'ils  le  peuvent  et  s'occupent  de  leurs  intérêts  locaux. 

Ces  différentes  associations,  réunies  dans  un  but  d'instruction,  de 
progrès  ou  de  commerce,  ont  de  fréquentes  séances,  ou^Tent  des 
expositions  publiques,  des  concours  particuliers  et  organisent  des 
conférences  ou  cours  populaires. 

Quelques-unes  publient  le  résumé  de  leurs  travaux. 

Les  questions  d'engrais,  de  chaufTagc  et  du  matériel  de  jardinage 
ne  restent  pas  étrangères  à  leur  programme. 


IV.  —  Jardins  botaniques  ou  d'études. 

Parcs  publics  ou  privés. 

L'enseignement  de  la  botanique  se  fait  avec  méthode  au  Jardin 
botanique  de  Stuttgart,  remarquable  par  les  herbiers  et  les 
collections  vivantes,  et  dans  les  mêmes  conditions  au  Jardin 
botanique  de  l'Académie  de  Hohenheim  et  au  Jardin  de  l'Uni- 
versité de  Tûbingen,  où  se  trouvent  annexées  des  collections  de 
végétaux  exotiques  qui  les  rendent  encore  plus  intéressants  aux  yeux 
des  visiteurs  et  des  étudiants. 

Les  Pépinières  de  Stuttgart,  de  Reutlingen  et  leurs  arbres- 
étalons  constituent  un  motif  d'études  d'un  autre  ordre,  mais  non 
moins  instructif. 

Les  Jardins  publics  organisés  dans  les  villes  sont  fréquentés  par 
une  population  oisive  ou  laborieuse. 

Sans  nous  occuper  des  parcs  seigneuriaux,  ni  des  riches  domaines 
où  l'architecte  a  su  développer  son  talent,  nous  signalerons  aux 
amateurs   du   luxe  horticole  les  Parcs  royaux  : 

A  Stuttgart,  jardin  privé  et  jardin  potager  de  la  Cour; 

A  Cannstadt,  La  Wilhelma,  lleuriste  et  parc  dits  du  Prince 
royal  ; 

A  Berg,  près  Stuttgart,  villa  royale,  actuellement  propriété  de  la 
duchesse  AVerra  : 

A  Lud"wigsburg,  jardin  privé  ; 

A  Friedrischshafen,  sur  le  lac  de  Constance,  jardin  privé. 

Ils  se  maintiennent  au  j)remicr  rang  du  bon  goût  horticole. 

Parc  idéal  ou  jardin  creux,  de  style  paysager  ou  rectiligne,  tous 
les  parcs  et  tous  les  jardins  ont  provoqué  d'heureuses  combinaisons 
de  pelouses,   d'eaux,  de  rochers,   de    plantations.    Un  agencement 


WURTEMBERG  761 

artistique  du  décor  floral  des  bosquets  et  des  parterres  a  eomplété 
Tteuvre  au  moyen  de  corbeilles,  de  jjlatcs-baudcs,  de  massifs,  de 
groupes,  de  festons  et  de  bordures  où  se  sont  donné  rendez-vous 
les  conquêtes  florales  de  l'Angleterre,  de  la  Belgique,  de  la  France, 
de  l'Allemagne  et  de  l'Italie.  Le  jardinier  sait  y  ajouter  : 

Les  plantes  annuelles  ou  vivaces  sélectionnées  avec  autant  de 
succès  en  deçà  ou  au  delà  du  Rhin  ; 

Les  Jacinthes,  les  Tulipes,  les  Anémones  de  la  Hollande  ; 

Et  la  série  complète  des  beaux  Lis  japonais  ou  américains,  etc. 

Les  serres  et  orangeries,  le  Jardin  d'hiver,  les  galeries  et  rotondes 
vitrées,  meublées  avec  art,  font  honneur  aux  artistes  Millier,  Pfitzer, 
Stiegler,  Ehmann  et  à  leurs  collègues. 

Nous  avons  remarqué,  dans  ces  somptueuses  demeures,  l'emploi 
admis  dans  l'Allemagne  septentrionale,  du  Laurier  noble,  élevé  en 
caisse  ronde  ou  carrée,  au  lieu  de  l'Oranger  qui  conserve  assez 
diflicilement,  sous  un  climat  humide  ou  froid,  son  feuillage  d'un 
beau  vert  persistant. 


V.  —  Journaux  horticoles. 

Au  chapitre  de  l'Allemagne,  nous  avons  cité  quelques  publications 
d'origine  wurtembergeoise.  Ici,  nous  limitons  notre  littérature  au 
Wurtemberg, 

Journaux.  —  Passons  quelques  journaux  locaux  traitant  incidem- 
ment de  questions  d'arbres,  et  abordons  les  principales  publications 
périodiques  : 

Le  Journal  hebdomadaire  wiirtember geais  d'économie  rurale; 
organe  de  la  Direction  de  l'Agriculture. 

Le  Bulletin  mensuel  pomologique,  par  Fritz  Lucas,  organe 
mensuel  de  la  Société  allemande  de  pomologie,  fondée  eu  i855. 
Tirage,  2,000  exemplaires.  CVoir  page  89.) 

Le  Jardin  fruitier,  bulletin  de  la  Société  Avurtcmbergcoise  d'arbo- 
riculture fruitière  ;  i,'joo  exemplaires. 

La  Société  horticole  du  Wurtemberg,  organe  de  la  Société  de  ce 
nom. 

Les  Maladies  des  Plantes,  par  M.  le  docteur  Paul  Sorauer. 

Enfin,  diverses  publications  mixtes,  de  moindre  importance,  ou 
s'occupant  de  la  viticulture  et  du  Houblon. 


76a 


MIJRTEMBERG 


VI.  —  Ouvrages  horticoles. 

Les  ouvrages   modernes   les  plus  remarquables  de  l'horticulture 
wurtembergeoise  sont  : 

Der  Feldgemusebaii jj^ld 

Der  Praktische  Obstzûchter _ 

lUustriertes  Gartenbiich _ 

Weinbau 

SchrifUverk  des  Gartners _ 

Anleituns^,  Kurze,  zar  Obstknltur .'.'..[[[[    Edouard  Lucas 
Khrists     Gartenbiich    fiir     Burg-er     und 

Landmann 

Die  Lehre  çom  Baumschnitt 

Einleitung  in  das  Studium  der  Pomologie .  — 

Der  Gemiisebaii 

Handbuch,  VoKstândiges,  der  Obstkultur.  __ 

Der  Obstbau  aiif  dem  Land _ 

PJirsiche  und  Nektarinen _ 

Unterhaltiingen  tiber  Obstbau _ 

Wandtafel  tiber  die  Erziehung  der  jungen 

Obstbâume 

Die  Lehre    çom    Obstbau    auf    einfache 

Gesetze  zuriickgefiihrt Ed.  Lucas  et  Medicus. 

Uas  Obst  und  seine  Verwertung Fritz  Luc\s 

DiewertvollstenTafelâpfelundTafelbirnen  — 

Anleitung    zum    Gemusebau,    sowie    zur 

Einrichtung  eines  Hausgartens __ 

Das  Beerenobst,  seine  Kultur,  Fortpjlan- 

zung  und  Benutzung Maurer. 

Der  Weinstock \\i,r.^,     *t 

MuLLER  et  Lebl. 

ZeitschriftftirPJlanzenkrankheiten Paul  Sorauer. 

Anleitung  zur  Obsttreiberei w.  Tatter 

Der  Johannisbeerwein  und  die  iibrigen  Obst 

und  Beerenweine Timm  J 

Enfin,  quelques  volumes  de  l'École  fruitière  de  Stuttgart. 

i 


^ 


WURTEMBERG  768 


VII.  —  Production  maraîchère. 

La  production  maraîchère,  encouragée  par  un  sol  perméable  et 
amendé  parles  engrais  de  ferme  ou  les  boues  de  ville,  existe  à  l'état 
de  culture  intensive  ou  exlensive. 

Des  marais  à  grand  rendement  s'étendent  autour  de  Stuttgart,  de 
Ileilbronn,  de  Goppingen,  d'Ulm,  de  Rcutlingen,  de  Uavensbourg 
et  autres  localités  des  bassins  du  Neckar  ou  du  Danube. 

Les  villes  industrielles  ne  manquent  pas  au  Wurtemberg  ; 
ce  sont  autant  de  débouchés  assurés  aux  denrées  de  consommation. 

Les  principales  espèces  cultivées  sont  les  Pommes  de  terre. 
Betteraves,  Navets,  Rutabagas,  Ognons,  Ails,  Echalotes,  Céleri-Rave, 
les  Choux  de  cuisine  ou  à  choucroute,  les  Choux  de  Bruxelles,  puis 
les  Choux-Raves,  les  Choux-fleurs,  les  Haricots,  Pois,  Fèves,  Lentilles, 
les  Melons,  Courges  et  Pastèques,  les  Tomates,  les  Asperges,  les 
Artichauts,  les  Salades,  le  Poireau,  le  Cresson,  l'Épinard,  TOseille. 

Les  Haricots  nains  constituent  une  spécialité  des  situations 
abritées  dans  le  voisinage  du  Lac  de  Constance. 

p]n  l'ait  de  spécialité,  nous  pouvons  citer  le  Chou  de  Filder,  bon 
à  la  choucroute.  Cultivée  sur  le  plateau  élevé  de  Filder,  aux  environs 
de  Stuttgart,  par  quatre  villages,  cette  espèce  approvisionne  la  moitié 
du  Wurtembei'g,  pour  l'industrie  précitée. 

L'Asperge,  le  Chou  frisé,  le  Chou-Rave  et  le  Raifort  garnissent  la 
majorité  des  marais  d'Ulm  et  de  sa  région,  réputés  pour  leur 
production  légumière. 

A  Gerabronn  et  Heilbronn,  des  fabriques  de  conserves  de  légumes 
s'occupent  du  séchage  des  légumes-racines  et  particulièrement  de  la 
Carotte  jaune.  Un  traité  conclu  avec  les  cultivateurs,  jardiniers  ou 
fermiers,  garantit  les  approvisionnements  de  l'usine. 

Il  faut  dire  que,  depuis  la  dépréciation  de  la  viticulture,  par  suite 
des  fléaux  qui  la  frappent,  un  grand  nombre  de  vignerons  se  sont 
faits  maraîchers  et  trouvent  plus  d'avantages  à  leur  nouveau  travail. 
La  banlieue   de   Stuttgart   compte   plusieurs    milliers   d'ouvriers 
jardiniers  occupés  à  la  culture  des  légumes  de  consommation. 
La  culture  sous  châssis  prend  de  l'extension  chaque  année. 
Sans  quitter  le  château,  les  forceries  sont  entrées  dans  le  domaine 
de  l'exploitation  publique. 


.i.^.j. 


;64  WURTEMBERG 

VIII.  —  Production  fruitière. 

A  la  suite  de  tous  les  encouragements  accordés  à  l'arboriculture 
fruitière  et  à  la  pomologie,  le  Wurtemberg  ne  tarda  pas  à  devenir 
un  immense  verger  alimentant  sa  population  et  les  Etats  voisins. 

Le  pressoir  à  cidre,  la  fabrique  de  conserves,  la  confiturerie, 
létuve  au  séchage,  lalambic  accaparent  certains  fruits  spéciaux,  ou 
absorberaient  le  trop  plein  de  la  récolte  s'il  se  manifestait. 

Les  Alpes  Algaviennes  de  Constance  et  de  Souabe  offrent  leur 
abri  ou  leurs  flancs  aux  vergers  et  au  vignoble.  De  l'autre  côté,  les 
jardins  fertiles  de  la  Suisse  viennent  au  secours  de  leurs  voisins 
allemands,  au  cas  d'insuflisance. 

Les  grandes  routes  et  les  chemins  ruraux  ne  laissent  jamais 
chômer  les  marchés,  le  brassin,  ni  le  séchoir  avec  les  Poiriers,  les 
Pommiers,  les  Pruniers,  les  Cerisiers  plantés  en  bordure. 

La  Forêt  Xoire,  couronnée  de  Sapins  ou  Pins,  de  Chênes,  de 
Hêtres,  d'Érables,  devient  l'étiquette  des  distillations  de  Cerises 
récoltées  en  avenues  ou  en  massifs,  dans  les  terres  légères  ou 
rocheuses  des  quatre  Cercles   administratifs  du   Wurtemberg. 

Sur  le  rivage  du  lac  de  Constance  et  sur  les  coteaux  du  Neckar,  la 
Vigne,  soigneusement  traitée,  produit  d'excellents  vins  blancs  ou 
rouges.  Une  partie  de  la  récolte  de  Raisins  est  amenée  à  la  ville  ou 
achetée  par  des  négociants  en  fruits  de  table. 

Le  Prunier  Quetsche  compose  en  totalité  ou  en  partie  de  vastes 
plantations  bien  connues  des  acheteurs  de  fruits. 

Le  Pêcher  et  l'Abricotier  ne  manquent  pas  d'amateurs  par  leur 
production  agréable,  sullisamment  acclimatée. 

Le  Xoyer  est  dispersé  sur  les  mamelons  et  les  terrains  secs. 

Le  Noisetier,  assez  commun  partout,  devient  cependant  la  base 
d'entreprises  fructueuses. 

Les  principales  sortes  de  fruits  de  table,  recommandées  en 
Wurtemberg,  sont  nommées  page  i65,  au  chapitre  Autriche- 
Hongrie,  et  les  fruits  d'économie  domestique  au  chapitre  Allemagne, 
pages  6i  et  62.  Nous  n'y  reviendrons  pas. 

Le  Wurtemberg  possède  dix  millions  d'arbres  fruitiers  en  plein 
vent,  de  grande  production,  abstraction  faite  des  arbres  de  jardin. 

En  tenant  compte  de  l'inclémence  des  saisons,  on  peut  évaluer  la 
production  annuelle,  d'après  la  moyenne  des  quinze  dernières 
années,  au  chiflre  de  1,100,000  quintaux  de  fruits  à  pépins  et 
210,000  quintaux  de  fruits  à  noyau. 


WURTEMBERG  -65 


IX.  —  Pépinières.  —  Floriculture. 

L'entraînement  de  la  population  vers  les  plantations  a  fait  naître 
et  prospérer  les  Ktablissciiicnts  de  fabrication  ou  déicvage  et  de 
fournitures  de  la  matière  prcuiiôre.  semences  et  jeunes  plants. 

Des  pépinières  d'arbres  fruitiers  ou  d'ornement  bien  dirigées, 
existent  à  Stuttgart,  à  Reutlingcn.  à  Ehningen,  à  Gerabronn,  et  à 
Feuerbacli,  banlieue  de  la  capitale. 

Un  peu  partout,  des  maisons  mixtes  s'occupent  d'arbres,  de  fleurs, 
de  graines  et  d'entretien  des  jardins.  Les  plus  importantes  existent 
à  Stuttgart,  Gfippingen,  Niïrtingen,  Ottenhaussen,  Ravensbourg, 
Ulm,  Neu-Ulm,  en  général,  à  la  proximité  des  villes. 

Tous  ces  établissements  de  production  ou  de  commerce  ont 
instruit  leur  personnel,  perfectionné  le  matériel  de  l'exploitation, 
amélioré  les  systèmes  de  culture.  Ils  se  tiennent  en  communication 
suivie  avec  les  autres  foyers  du  progrès. 

Si  l'arboriculture  s'est  développée  dans  les  campagnes,  la  flori- 
culture ne  lui  cède  en  rien  sur  ce  terrain.  Nous  le  proclamions  à 
l'occasion  des  Parcs,  l'art  des  jardins  et  l'amour  des  fleurs  pénètrent 
et  s'imposent  dans  les  classes  de  la  société  les  plus  opposées. 

Amateurs  ou  praticiens  veulent  contempler,  clioyer  de  près  : 

Les  admirables  représentants  de  la  Flore  exotique,  depuis  les 
«  princes  du  règne  végétal  »  jusqu'aux  «  bijoux  de  la  nature  »  ; 

Toutes  les  découvertes  de  nos  bardis  explorateurs  ou  de  nos 
semeurs  persévérants,  anglais,  belges,  allemands,  russes  ou  français  ; 

Les  plantes  de  corbeilles  et  de  parterres,  si  heureusement  trans- 
formées, qui  éblouissent  ou  charment  les  yeux  toute  l'année  ;  et 
les  plantes  décoratives  de  l'appartement  ; 

Toutes  les  conquêtes  de  nos  fleuristes  :  des  modestes  lîégonias 
indiens  et  des  floribondes  Primevères  de  Chine  aux  étonnants  Glaïeuls 
nancéiens  et  Cannas  lyonnais,  sans  oublier  les  espèces  inépuisables 
dans  leur  génération  bigarrée,  tels  les  Pélargoniums,  originaires  du 
Cap,  les  Dahlias,  du  Mexique,  le  Chrysanthème,  de  l'Extrême-Orient, 
et  tant  d'autres  ; 

Enfin  l'arbustcrie  florale  des  cinq  parties  du  monde,  le  véritable 
piédestal  de  la  Rose  qui,  dans  tous  les  pays  civilisés,  est  restée  et 
restera  le  triomphe  de  l'Horticulture  française  ! 


'^^^^ 


TABLE    GENERALE 


Hommage  dv.  l'Auticuh 

Piiiii  Aci;.  —  Plan  dk  l'Ouvhagk 


X 
VII 


CoxciRKS  nouTicoLE  DE  189}  : 

Extrait  du  proccs-vcrl)al  do  la  st'-ance  du  25  mai  i8i)3 xv 

Société  na tionalk  n'HouTiGiLTruE  di;  Fuaxck  : 

Extrait  du  procès-verbal  <\c  la  séance  du  lo  août  iHy'J.  —  Délibération. .      xv 
Ilapport  sur  rouvra<j;e  de  M.  (Charles  lîaltet,  au  nom  d'une  Commission 

s|)ccialc.  —  Uap[)orleur  .M.  Paul  llariot.. xvi 

Décision  ihi   Conseil  d'Administration  de  la  Société  nationale  d'horti- 
culture de  France  (séance  du  lo  août  i8y3) xviii 

Pays  visités xix 


Algérie 


p.\r.Es 

I.  —  Los  Réglions  de  culture..  • i 

Ité^'idii  liltonilc i 

—  moutagiicuse 4 

—  des  hauts  plaleau.x 5 

—  désortiiiuc 6 

II.  —  Production  maraîchère 7 

Cultures  potagères 7 

Primeurs 9 

Haricots,  Pois,  Artichauts,  Pommes 

(le  terre 9 

III.  —  Production  fruitière ii 

Les  Oranges 12 

Les  Bananes i5 

Les  (  )li  vos 16 

Les  Haisins 17 


PAGES 

Les  Dattes 18 

IV.  —  Arbres  et  Arbustes  industriels.  20 

Clièiic-Liège 20 

Essences  forestières 21 

Eucalyptus,  Mimosas,  ctc 22 

V.  —  Floriculture 23 

VI.  —  Plantes  économiques 24 

Plantes  à  parfum  :  plantes  ollicinales. . .  24 

(Mantes  textiles 26 

VIT.  —  Jardins  d'études.  Pépinières.  27 

Le  llamma 27 

Pépinières 28 

VIII. —  Sociétés,  Comices,  Concours.  29 

Concours  généraux,  primes  d'honneur.  29 

Récompenses  aux  [ilantations 3o 


Allemagne 


I.  —  Action  du  Gouvernement  ....     3i 
H. —  Instituts  horticoles  d'enseigne- 
ment      32 

,4.  —  Instituts  supérieurs  pour  l'in.s- 
truction  des  jardiniers  et  des  ponio- 

logistcs 32 

Etablissement  royal  d'instruction 

horticole  au  parc  de  Postdam.     32 
Institut  pomologiijue  de  Proskau.    33 
Etablissemeid  d'instruction  supé- 
rieure à  Cologne 33 

Etablissement  royal  d'arboricul- 
ture fruitière  et  de  viticulture, 

à  (ieisenlieim-sur-Khin 33 

B.  —  Instituts  secondaires,  écoles  des 
jardiniers,  pépinières-écoles,  cours 
d'horticulture  et  de  pomologic,  ver- 
gers-modèles      34 

III.  —  Sociétés  d'horticulture  ... 3\) 

A.  —  Sociétés  générales. 3<) 

Société  de  pomologic  allemande..     39 

—  viticulture  allemande..     4"J 

—  des  jardiniers-paysagistes.     4'J 
Fédération  des  horticulteurs !^o 

B.  —  Sociétés  régionales  ou  locales, 
classées  par  Etats,  Provinces,  Cercles.    40 


IV.  —  .Tardins  botaniques  et  d'études.  55 

V.  —  Production  tle  légumes 67 

Erfurt,  son  origine 07 

Son  développement,  son  importance.  68 

Culture  potagère  au.x  eaux-vannes 58 

E\i)ortatiori  de  légumes 58 

VI.  Production  de  fruits 59 

houles  fruitières  de  Saxe 60 

Variétés  de  Poires  et  de  Pommes  pour 

séchage,  cuisson,  cidre,  etc 61 

Cerises  pour  usages  économiques 62 

vu.  —  Etablissements  commerciaux.  64 

Classement  par  Etats 64 

Assurances  contre  la  grêle 65 

Importation  et  exportation 66 

Pépinières 66 

Personnel  de  la  pépinière 67 

Floriculture 67 

Fleurs  coupées 67 

Plantes  de  serre 67 

Plantes  de  pleine  terre,  d'été 68 

Semences,  graines  de  légumes  et  fleurs.  68 

Importance  des  exploitations 69 

Plantes  ollicinales 71 

viir.  —  Journaux  horticoles 71 

IX.  —  Ouvrages  horticoles 72 


768 


TABLE 


Alsace-Lorraine 


I.  —  Action  du  Gonvornomcnt 7'3 

II.  —  Ecoles  illiorlinilturo 75 

Ecoles  irarlioriculture  et  (ragriculture.  75 

III.  —  Sociétés  d'hoi'tieiiltnre 76 

Jardins  (rapprovisioiineiueiit  des  Chc- 

niiiis  (le  fer 77 

iv.  —  Progrès  de  rarboriculture 77 

Production  fruitière 78 

V.  —  Routes  fruitières 79 

Instructions   pour  les  plantations. ... .  79 

Arbres  fruitiers 79 

Variétés  :  l^oniniiers  pour  routes 80 

—      Poiriers  pour  routes 81 

Amérique  Centrale 
République  dominicaine 87 

Tabac,  Café,  Cacao . .    88 

Coton.  Canne  à  sucre 89 

Guatemala 90 

Végétaux  alimentaires 90 

Angleterre 

I.  —  Ecoles  d'horticulture 98 

II.  —  Sociétés  d'horticulture 94 

Royal  horticultural  Society 94 

Scottiscli  arboricultural  Society ......  95 

Sociétés  horticoles  philanthropiques ...  95 

Société  française  d'horticulture 96 

A.  —  Sociétés  d'horticulture  générale 
ou  spéciale , 96 

B.  —   Sociétés  consacrées  au   genre 
Chrysanthème 104 

III.  —  Cours  publics.    Conférences 

d'horticulture io5 

rv. — Production  maraîchère 106 

Pommes  de  terre 106,  107 

Fraises  ;  Primeurs 107 

V.  —  Production  fruitière. 108 

Pommes  à  cuire no 

Pommes  à  couteau m 

VI.  —  Raisins  sous  verre ..   m 

Importance:  culture  combinée  avec  les 

plantes  alimentaires  ou  ornementales.  ii3 

vir.  —  Floriculture. ii4 

Productions  spéciales ii.5 

VIII. —  Etablissements  d'horticulture.  116 


Variétés  :  Fruits  de  table 

—      Fruits  de  marché,...  à  cidre. . 

VI.  —  Léjïumcs 

VII.  —  Fleurs 

Plantes  de  pleine  terre 

Rosiers 

Vin.   —  Jardins  botaniques  ;   parcs 
privés  ou  publics. .......... 

Végétaux  obtenus  par  le  semis  et  la 

sélection 

t»  Arbres  et  arbustes  d'ornement 

2°  Conifères 

3".\rbres  et  arbustes  fruitiers  ....... 


Végétaux  industriels 

Végétaux  originaires 

Nicaragua 

Végétaux  alimentaires  et  industriels. 
Cacaoyères 


Leur  répartition  par  comtes 

XI.  —  Jersey 

Production  de  légumes,  de   fruits,  de 

ttaisins 

Guerncsey  ;    serres-vergers,    légumes, 
Ûgnons  à  Meurs . 

X.  —  Jardins  d'études.  Explorateurs. 
.lanlins  botaniques  et  d'essai  des  colo- 
nies anglaises 

Jardin  de  Kew  :  exi)lorations 

-4.  —  Explorateurs  de  la  Société  royale 
d'horticulture  de  Londres .   .....  124, 

B.  —  Explorateurs  de  la  Maison  Bull. 

C.  —  Explorateurs  de  la  Maison  Low. 
I).  —  Explorateurs  de  la  Maison  Sander 

E.  —  Explorateurs  de  la  Maison  Veitch. 

F.  —  Exi)lorafcurs  libres 

XI.  —  Parcs  et  jardins  publics  ou  par- 
ticuliers   

Parcs  i)ublics  de  Londres 

—          —     des  villes  principales  . . . 
Parcs  privés,  par  comtés 

XII.  —  Journaux  horticoles 

XIII.  —  Ouvrages  remarquables 


82 
82 
83 
84 
84 
85 

85 

86 
86 
86 

86 


91 
91 
92 
92 

92 


118 
"9 

"9 

119 
120 

120 
122 

125 

126 
126 
126 
127 
129 

129 
i3o 
i3o 

118 
i3i 

l32 


Argentine  (République) 


République  Argentine i33 

Plantes  alimentaires  ou  industrielles. . .  i33 
Forêts i35 


Ecoles,  instituts 

Exposition  internationale  de  1890. 
Jardin  bofani(iuc  de  Buenos-Aircs. 

Australie 


Australie 187 

Australie  méridionale i38 

Jardin  botanique  d'Adélaïde i38 

Arbres  exotiques,  Palmarium i38 

Fruits  et  légumes i3q 

Société,  collège,  ferme i39 

Territoire  du  Nord i4o 

Pépinières-écoles. 140 

Australie  occidentale i4i 

Exportation  de  fruits  et  de  légumes  . . .  i4i 

rsouvellcs  Galles  du  Sud 142 

bendrologic 142 

Fruits  :  légumes 142  i43 

Végétaux  utiles  nouvellement  importés.  i44 

En.seignement  et  |iroi)agande i44 

Ecole  d'agriculture i44 

Parcs  et  jardins  puljlics i45 


Nouvelle  Zélande 

Production  de  graines 

Exportation  de  fruits  au  long-cours. . . 

Jardins  botaniques  et  d'essai 

Quecnsland 

Vigne. 

Conseil  d'agriculture 

Société  d'acclimatation 

Forêts  ;  Choix  d'Eucalyi)tus  robustes  . . 
Tasmanie 

Flore 

Fruits  ;  légumes i5i 

Institutions  horticoles 

"Victoria 

Enseignement 

Fruits  et  légumes 

liois  ;  Parcs  et  jardins 


i35 
i36 
i36 


i46 
146 
147 
147 
148 
148 
148 
i48 
149 

I.")0 
I,)0 

1Ô2 

1,52 

i53 
1.53 
i53 


ia4 


TABLE 


769 


Autriche-Hongrie 


I.— Action  lie  l'Etat.  Ecoles  d'hor- 

licullure i55 

InsMUit  supiTicur  do  Klostemcubourg.  i55 
Principalos  ôcolos  (l'a^i'icullurc  et  fo- 

rostièiTS i5G 

Ecoles  d'horticulture  ou  de  pomologic, 

classées  par  provinces 107 

Ecoles  de  llon^rric i5S 

II.  —  Sociétés  d'iiorliculture ir)8 

Sociétés  classées  par  provinces 159 

—      de  lldiiKrie 161 

III.  —  Jardins  botaniques  et  d'études.  iGi 

IV.  —  Production  maraîchère 162 

Poinino  de  terre,  son  importance  cul- 

turale i63 


Hongrie ifiS 

Cultures  cxtensivcs  de  Haricots. . .  l(V^ 

V.  —  Production  l'ruitière 164 

Fruits  liicaux i05 

Kruils  ri'Cdniinaiidés iGS 

llun^'rie 166 

VI.  —  Floriculture 167 

Plantes  de  partenr 167 

Cultures  pdur  la  fleur  coupée. 168 

VII.  —  Parcs  publics  ou  privés 168 

Jardins  de  la  Cour 168 

Par(;s  et  jardins 168 

l'arcs  et  jardins  liont,'rois 169 

VIII.  —  Journaux  horticoles 169 

IX.  —  Ouvrages  horticoles 170 


Bavière 


I.  —  Action  de  l'Etal  171 

H.  —  Ecoles  d'li07tioulture 171 

III.  —  Sociétés  d'iiorlieullure 172 

Société  iiliilardlinipique 172 

Sociétés  gén'"  d'horticulture,  à  .Munich.  173 
Sociétés  régionales  ou   spéciales,  par 

provinces 173 

IV.  —  Cours  et  conférences  d'horti- 

liculture 175 


Cours  llxcs  d'arboriculture 175 

Cours  nomades  d'arhoriculturc 175 

V.  —  Routes  fruitières 176 

Service  de  plaidation  et  d'entretien. . . .  177 

VI.  —  Culture  potagère 178 

Cultures  par  ré','inns 178 

VII.  —   Jardins    botaniques.    Parcs 

pul)lics 179 

Journau.x  d'horticulture 180 


Belgique 


I,  —  Action  de  l'Etat 181 

II.  —  Ecoles  d'horticulture 182 

Ecole  d'horticulture  de  l'Etat,    à    Vil- 

vorde 182 

Ecole  d'horticulture  de  l'Etat,  à  Gand  . .   182 

—  d'arhoriculturc   et   d'horticulture 

de  Tournai i83 

—  professionnelle  d'horticulture  de 

Mons i83 

—  professionnelle  agricole  et  horti- 

cole de  jeunes  filles 184 

Orphelinat  horticole  d'ixelles 184 

m.  —  Conférences  horticoles  et  cours 

publics 18.5 

Leurs  débuts i85 

rv.  —  Sociétés  d'horticulture 18G 

Sociétés  générales 186 

Société  royale  d'agriculture  et  de  bo- 
tanique de  Gand 186 


Cercle  d'arboriculture  de  Belgique. . .  187 

Sociétés  régionales  ou  spéciales 187 

Fédération  des  Sociétés 193 

V.  —  Jardins  liotaniques 193 

VI.  —  Protluction  maraîchère iga 

Légumes  de  grande  culture,  variétés 

préférées 196 

vn.  —  Production  fruitière 198 

Fruits  locaux 199 

Poires  obtenues  en  Itolgique 201 

Service  des  expéditions  et  des  trans- 

jiorts 2o3,  ao4 

Raisins  sous  verre 2o3 

VIII.  —  Production  florale 2o5 

Importance  îles  cultures 206 

EtabHsscments  gantois 207 

Importation  d'orchidées 208 

IX.  —  Journaux  horticoles 209 

Publications  périodiques  disparues 210 


Bosnie  et  Herzégovine 


Bosnie  et  Herzégovine 211 

Jardins  modèles 211 

l'épinières  de  l'Etat 211 


Bosnie 212 

Séchage  des  Prunes 212 

Herzégovine 212 


Brésil 


—  Régions  de  culture 2i3 

Victoria  régla 2i3 

Végétaux  alimentaires  et  industriels  ou 

économiques 2i3 

Production  du  Cacaoyer 214 

Production  de  la  Canne  à  sucre 214 


Production  du  Coton 214 

Flore  brésilienne 2i5 

II.  —  Enseignement  agricole  et  hor- 
ticole    216 

Jardin  botanique 216 

Etablissements  d'enseignement 216 


Bulgarie 


I.  —  Légumes 217 

II,  — Fruits 217 


III.  —  Vignes 218 

Ecole  prati(iue  de  viticulture 218 

49 


770 


TABLE 


Canada 


I.  —  Action  de  l'Etat 219 

Le  Mérite  agricolo 220 

Journaux 220,  228 

Ouvrages  horticoles 220 

u.  —  Enseignement  horticole 220 

Fermes  expérimentales 221,  227 

Ecoles  d'agriculture .  221 

Jardins  botaniques 228 


Le  Gap 229 

Production  de  raisins 229 

Ecole  d'agriculture 229 


III.  —  Sociétés  d'horticulture 221 

Sociétés  iiroviiiciales  ou  spéciales 22a 

Associatir>n  forestière  :  Arbor  Day 228 

IV.  —  Production  maraîchère 228 

Espèces  et  variétés  préférées 228 

V.  —  Production  fruitière 224 

Espèces  ot  variétés  localisées 226 

VI.  —  Ai'bres  et  plantes  d'ornement.  227 


Le  Gap 


Presse  agricole aSo 

végétaux  alimentaires  et  industriels. . .  aSo 
Production  potagère 280 


Chili 


I.  —  Enseignement  agricole  et  hor- 
ticole    281 

Quinta  normal  de  agricultura 281 


II.  —  Fruits  et  légumes 288 

III.  —  Arbres  et  plantes  d'ornement.  284 
Végétaux  indigènes i% 


Danemark 


I.  —  Action  de  l'Etat 285 

II.  —  Enseignement  horticole 286 

Académie  royale  d'horticulture 286 

Ecoles  d'agriculture  et  d'horticulture. .  286 

ni.  —  Sociétés  d'horticulture 287 

Société  royale  d'horticulture  du  Dane- 
mark    287 

Société  philanthropique 2'38 

IV,  —  Presse  horticole 288 


V.  —  Jardins  d'études  et  de  plaisance.  289 

Jardins  botaniques 289 

Parcs  publics  ou  privés 240 

VI.  —  Production  maraîchère 240 

Culture  de  porte-graines. 2il 

VII.  —  Production  fruitière 242 

Fruits  locaux 248 

VIII.  —  Fleurs,  pépinières  et  serres. .  248 

IX.  —  Bois  et  forêts 244 


Espagne 


I,  — Action  de  l'Etat.  Enseignement.  245 

Ecoles  d'agriculture 245 

Jardins  botaniques 246 

Société  philanthropique  :  f.a  Gardénia..  246 

II.  —  Production  maraîchère 246 


III.  —  Production  fruitière 247 

Production  et  commerce  d'Oranges. . . .  248 

Olivier,  Figuier,  etc 249 

iiaisins 25o 

IV.  —  Les  arbustes  et  les  fleurs 25o 


États-Unis 


I.  —  Action  de  l'Etat 

Organisation   du  Ministère   de  l'Agri- 
culture  

II.  —  Enseignement  horticole 

Collèges  d'agriculture 

Stations  expérimentales 

ni.  —  Sociétés  d'Iiorticulture 

.4.  Sociétés  nationales 

B.  Sociétés  de  districts 

C.  Organisation  par  Etats  

IV.  —  Production  maraîchère 

Espèces    principales,  importance    des 

cultures    de    la  production    et  des 
transactions  commerciales 

La  Fraise,  importance  de  la  production. 

Industrie  des  conserves  de  légumes... 

V.  —  Production  fruitière 

La  Pomme 

I^  Pèche 

],a  Poire 

La  Prune 

La  Cerise 


201 
25l 

258 
254 
254 
255 
255 
255 
255 

2D7 


2.07 

2f)5 
2G(i 

267 
268 
270 
272 
278 
275 


L'Abricot,  le  Raisin 

La  Mûre,  la  Framboise 

La  Groseille,  la  Noix,  le  Coing,  l'Olive, 

l'Amande  

La  Figue,  la  Grenade,  la  Plafiucmine  . . 

L'Orange 

Fruits  séchés 

Fruits  confits 

VI.  —  Pépinières.  Dendrologie.  Flo- 

riculture.   Végétaux  d'orne- 
ment  

Parcs  publics 

Végétaux  originaires  des  Etats-Unis — 
.1.  —  Arbres,  arbrisseaux  et  arbustes 

h.  —  Conifères,  arbres  résineux 

C.  —  Végétaux  herbacés 

VII.  —  Ouvrages  d'horticulture 

Horticulture  générale 

Culture  générale  des  fruits 

Cultures  fruitières  spéciales 

Fruits  des  tropiqu(ts  et  semi-tropicaux. 

VIII.  —  Presse  horticole 


276 

277 

278 

279 
280 
281 

282 


288 
284 
284 
284 
286 
288 
288 
288 
289 
289 
290 


Finlande 


Finlande 291 

Jardin  botanique 2<.)i 


Fruits 291 

Forêts 292 


I.  —  Action  du  Gouvernement 

Uùk'  tli'S  Miiiistri-fS 

II.  —  Ecoles  d'iiorticulture 

-l. —  Kiisii^'iirmtiit  îi^'ricolo  et  horticole 

Ijarl'Elat 

Eiiseitciieiufut  de  l'horticulture  .1 
riiislilul  at,'ruiioiniiiui' 

EaseiKneineiil  de  l'iiorlicullure  aux 
Ecoles  iiatioriaies  rt'at,'riculture. 

Ensci^'iieiiient  de  riiorticiiltiire  aux 
Ecoles  |>rati(iues  d'atiriculture. . 

Eiiseigiieinentiieriiorlicultureilaiis 
les  Fermes-Ecoles 

Ensei^'iiemeiii  de  riiorliculturc  aux 
Stations   a{,'roiioini(iues  et    aux 

Chaires  daj^'riculture 

U.  —  Eiiseit^neineiit  agricole  et  horti- 
cole libre 

Etablissements  divers 

§  I.  Orphelinats,  asiles,  refuges, 
écoles,  cnliiiiies,  etc.,  agricoles 
et  horticoles  (gan.-otis) 298  ;\ 

§  11.  Orphelinats,  asiles,  refuges, 
écoles,  colonies,  etc..  agricoles 

et  horticoles  (jeunes  tilles) 

C.  —  Ecoles  d'iiorticulture 

Ecole  nationale  d'horticulture  do 
Virsailles "305  à 

Ecole  municipale  et  départementale 
d'arboriculture  de  la  Ville  de 
Paris,  à  Saint-Mandé 

Beaune,  ori»lieliaat  horticole 

Chambéry.  nrplieliiial  horticole  . . . 

Elancourt.  orpliel.  de  r.\ssomi)tion. 

Ferrières,  école  des  Jardiiders 

Fleury-Meudon. asile  S'-Philippe.. . 

Igny,  école  de  Jardiniers 

Louvccicnnes,  orphelinat 

Vaujours.  asile  Fénelon 

Villepreux,  école  îles  pupilles 

III.  —  Sociétés  d'horticulture 

Sociétés  générales 

Société  nat'"  dhort" de  France... 

—  pomologiiiue         —     ... 

—  nat'"^  d'agric'^        — 

—  des  agriculteurs     — 

—  nationale  d'encouragement 
à  l'agriculture 

Société  nation'"^  d'acclimatation  de 

France 

.\ssociation  pomologi(iue  de  l'ouest. 
Synihcat  poiaologii|ue  de  France. . 
Uiuon  commerciale  des  Horticult". 

Syndicats  horticoles  

Société    française    des  Ands    des 

arbres  

Sociétés  locales  classées  par  départcm'  : 

Ain 

Aisne 

Allier 

Alpes-Maritimes 

Ardennes 

Aube 

Bouches-du-Hhône 

Calvados 

Charente-Inférieure 

Cher 

Côte-d'Or 

l>eux-Sèvrcs 

Uordogne  


France 

2<i'î                    llonlis 

é 

33fi 

2i,'J 

Eure 

337 
337 
385 
3"38 
339 
340 
341 

341 
342 
342 
343 
344 
344 
345 
346 

349 
35o 
35 1 
35o 

Eurc-el-Lulr 

29.5 
2y.") 
295 

(lironde 

Ilaute-Carontie 

Hérault 

llle-et-Vilaine 

Jndn'-et-l.oire 

Isère  

290 

Jura 

Loiret 

297 
297 

Loir-et-Cher 

Loire- Inférieure 

Loire  (Haute) 

M;ihie-et-Loire 

Manche  

2()8 

Marne 

298 

Marne  (Haute) 

Meurthe-et-Moselle 

Meuse 

S<iS 

Mor!)ihan 

35-» 

Nord 

352 

Oise 

355 

3oS 

Orne 

358 

3o5 
3ii 

Pas-de-Calais 

Puy-de-UOme 

Pyrénées  (liasses) 

HhAne 

358 
358 
3'3o 
359 
36i 
36i 
3ri3 

•îii 

•<Io 

Ithin  (Haut) 

Saône-et-Loire 

Savoie 

•^li 

Seine 

3(i3 

3l3 

3i4 
Hi/j 

Seine-Inférieure 

Seine-et-Marne 

Seine-et-Oise 

Somme 

368 
371 

P^ 
379 

38o 

St.t 

Var 

•3i/i 

Vaucluse 

382 

•3tt 

Vendée  

383 

3i6 
3t8 

Vienne  (Haute) 

Vosges 

383 
3S3 

3i8 

Yonne 

38i 

320 
320 

•321 

rv.  —  Conférences  horticoles 

publics 

Les  anciennes  conférences 

Muséum, 

Cours 

385 
385 
386 

30T 

Luxem!)0urg 

386 

VUle  de  Paris 

386 

322 
322 

393 

Association  ithilotechnique 

Chambre  syndicale  des  Ouvriers  jardi- 
niers de  la  Seine 

386 
386 

323 
323 

324 

324 
324 
3^5 

Union  française  de  la  Jeunesse 

Cours  [jublic  et  gratuit  d'arboriculture 
d'alignement  et  d'ornement,  à  Saint- 
Mandé  

386 

38: 

387 
388 
388 

Chambre  syndicale  des  horticulteurs  de 

la  région  lyoïuiaise 

Diplômes  et  primes 

Conférences  modernes 

326 
327 
329 
33  r 

V.  —  Jardins  botaniques  et  d 

Jardins  botaniijues 

Muséum  d'histoire  naturelle  à  1 
Ses  débuts 

'étude. 
aris 

389 
389 
393 
393 
393 
393 

394 
395 
396 

332 
334 
334 
335 
335 
336 

Chaires  do  botanique 

Direction  des  cultures 

Distributions    de    graines,    plantes 

boutures  et  greffons 

1"  Aux  établissements  de  France.. 

i"  Aulx  établissements  coloniaux . . 

m 


TABLE 

France  (suite) 


végétaux  envoyés  par  les  correspon- 
dants du  Muséum  : 

De  rAfrique  Septentrionale 

De  lAfriiiue  Orientale 

De  lAfritiue  Occidentale 

De  l'Amérique  du  Nord 

De  l'Amérique  Centrale 

De  l'Amérique  du  Sud 

De  l'Asie 

De  rocéanic 

Jardin  de  la  Marine  à  Brest 

Végétaux  exotiques  acclimatés  : 
Arbrisseaux  et  arbustes  à    feuille 

caduque 

Arbrisseaux  et  arbustes  à   feuille 

persistante 

Arbres  résineux 

Végétaux  grimpants 

Fougères  ;  Broméliacées 

Végétaux  acclimatés  à  la  pointe  du 

Finistère 

Jardins  d'études  et  de  \Tjlgarisation  . . . 

l'arcs  et  jardins  municipaux 

Coup    d'oeil    sur    l'horticulture    méri- 
dionale   

Végétaux  acclimatés  à  la  villa  Thuret 

VI.  —  Culture  maraîchère 

Origine  de  l'industrie  des  conserves. . . 

Exportation  de  légumes 

Pommes  de  terre 

Légumes-racines 

Asperges 

Artichauts 

Tomates 

Haricots  et  Pois 

Ognons 

Choux  

Cresson  et  Salades 

Cucurbitacées 

Champignons 

Fraises 

Cultures  maraîclières  par  régions 

Maraîcherie  de  la  banlieue  de  Paris 

Quantités  de  graines  employées  dans 

l'année 

Cultures  spéciales 

Communes  productrices 

Marché  aux  légumes  de  Paris 

Production  maraîchère  par  départem^'. 

Les  légumes  de  grande  culture 

Liste  de  bons  légumes 

Culture  forcée.  Primeurs  de  légumes  et 

de  fruits 

vir.  —  Culture  fruitière 

Abricotier,  variétés  et  produit 

Amandier  —    .,      —      


Cerisier 

Châtaignier 

Cognassier 

Cornouiller 

Figuier 

Framboisier 

Groseillier 

Néflier 

Noisetier 

Noyer 

fjlivier 

(jpanger 

l'èchcr 


396 

397 
398 
400 
401 
402 
4o5 

4<»9 
412 


412 
4i3 

414 
414 
144 

414 

4ifi 
41G 

417 
423 
424 
424 
420 
426 
426 
428 
429 
429 
429 
430 
431 
43i 
432 
432 
432 

433 
440 

441 

445 
444 
44(i 

447 
408 
462 

467 
471 
471 
472 
472 

474 
475 
475 
475 
476 
476 

477 
47H 
47H 
480 
48^j 

481 


Plaqucminier  du  Japon 483 

Poirier 4^4 

Fruits  de  table 4^5 

Fruits  à  confire  et  à  cuire 4*^6 

Fruits  à  cidre 4^7 

Pommier 4^7 

Fruits  (le  dessert  et  de  cuisine 4^9 

Fruits  à  cidre 49« 

Prunier 492 

Cultures  spéciales 492 

Production  générale 49^ 

Prunes  de  dessert 49^ 

Prunes  de  séchage 49^ 

Vigne ' 497 

—  d'espalier 497 

—  sous  verre 499 

Baisin  de  table 5oo 

Arbousier,  Azcrolier,  Bibacicr,  Câprier, 
Caroubier,  Grenadier,  Jujubier,  Pis- 
tachier   000 

vin.  —  Production  de  fleurs   et    de 

plantes  ornemenlales Soi 

Bosier 002 

Choix  de  Boses 002 

Arbusterie  florale 5o3 

Arbustes  toujours  verts 5o3 

Arbustes  de  terre  de  bruyère 5o4 

Plantes  de  serre  et  d'orangerie 5o4 

Plantes  de  parterre 5o4 

Ognons 5o5 

Bulbes  et  Bhizomes 5o5 

Plantes  aquatiques 5f»(î 

Plantes  à  feuillage  ornemental 5oG 

Graminées oo6 

Plantes  annuelles  ou  vivaces 5o7 

lmi)ortation  de  plantes  inédites 5o8 

Orchidées 5o8 

Broméliacées 009 

Floriculture  de  la  région  parisienne ...  509 

—         des  départements 5i2 

Plantes  à  parfum 5i3 

—      à  sécher 5i3 

Violettes 5i4 

Chrysanthèmes 5i4 

Culture  forcée  d'arbustes  et  de  plantes  à 

fleurs 5i4 

Espèces,  variété'S,  chauffage 5i4 

IX.  — Etablissements  horticoles 5i8 

Pépinières  primitives 5i8 

Pépinières  des  environs  de  Paris  et  des 

départements 019 

Premiers  catalogues  p^rus  .... 52o 

Floriculture Ô21 

—  zone  parisienne 010 

—  —    des  départements —  622 
Etablissements  de  graines 524 

Importance  des  établissements 525 

Légumes  et  fleurs  obtenus  dans  les 
jardins  d'essai 627 

X.  —  L'art  des  jardins 529 

Son  développement  depuis  la  Bcnals- 

sancc,et  ses  progrès  au  xix«  siècle. .  529 

XI.  —  Journaux  horticoles 53.5 

Journaux  périoiliques 535 

Journaux  disparus 536 

Publications  mixtes 530 

XII.  —  Ouvrages  horticoles 537 

Nomenclature  des  iirinciiiaux  ouwagcs 

modernes « . .  •  535 


TABLE 


773 


:.n- 


'•.8 


Ouvrages  spcciaux.  555, 55<),  502, 

AriU(,>ri-; 
Si'ni'jcal  et   Kliil)lisscnicnls  du  lliiiil- 

yiiifi' :>'i» 

Guinée  Français»- n/J;) 

Côtr  d'Ivoire,  Jiéuin  et  Daliomey  . . .   545 

Gabon  et  Congo  Français 546 

Jardin  d'essai  à  Liln-cville 54*) 

Stations  d'acciiMiatatiou 547 

Soudan  Français 547 

Obock , 548 

Madagasear 549 

Sainte-Miu-ie  de  Madajjascar 55o 

Nossi-Hé 55() 

Mayotte 55i 

Les  Coniores 55i 

La  Réunion 55a 

Chambre  d'agriculture,  Muséum  et  Jar- 
din colonial 552 

Production  de  la  Canne  à  sucre 552 

—         de  la  Vanille 553 

AsiK 

Inde  Française 553 

l'iiuilicliéry.   —   Parc   colonial,   jardin 
iraeclimatatiun,  station  agrouomiiiue, 

Cliamlire  d'agriculture 554 

Cochinchine 554 

Jardin  botanique  à  Saigon.  Ferme  des 
Marcs , 554 


Colonies  Françaises 

Cambodge  . . . 

Annani 

Tonkin 

l*i'|iiiiit  rcs  dt 


I.  —  Enseiufnement  agricole  el  lior- 

tieolc 5^9 

Ecoles  d'agriculture 5()9 

Jardin  l)otaiii(iue 069 

l'resse  horticole 5<)9 

II.  —  Cultures  générales 070 

III.  —  Production  maraiehère 570 


I.  — Action  de  l'Etal.  Enseignement.  075 
Ecoles  de  culture 575 

II.  —  Socii'tés  d'horticulture 576 

Société  géïK'rak'  :  Sucléd'  néerlandaise 

dliorliculturc  et  de butanique  à  Ams- 
terdam   076 

Sociétés  locales  ou  spéciales 576 

Sociétés  philaidlirûpii|ues 077 

III.  —  Jardins  l)otani(jues 577 

Jardins  iMitauiques  de  la  Métroiiole. . . .  577 

—    des  Colonies 577 

Jardins  d'expériences 577 


pnipa;.'aiide 

Amkhk.hk 

Sainl-Picrrc  et  Miquelon 

Guadeloupe 

Chambre  d'agriculture 

Société  d'agriculture 

Jardin  botanique 

Forêts  industrielles 

Martinique 

Jardin  des  plantes 

Jardin  botanique  de  Saint-Pierre 

Fruits  et  légumes 

Importation  du  Caféier  par  Desclieux . . 
Guyane 

Jardin  colonial 

OCKANIE 

Nouvelle-Calédonie  et  dépendances. 

Chambre  d'agriculture 

Nouvelles-Hébrides 

Archipel  de  la  Société 

Ciiandirc  d'agriculture 

Jardin  ixitanique  de  Mamao 

Iles  Manjuises 

Iles   Tuaniotou,    Gambier,   Tubuai, 

Râpa  et  Futuna 

Iles  Wallis 

Grèce 

IV.  —  Production  fruitière 

Figuiers,  Mûriers,  oliviers.   Orangers, 

(Citronniers,  etc 

V.  —  Vignes 

liaisins  séchés 

AI.  —  Arbres  forestiers  ou  d'ornem'. 
Espèces  dendrologiqucs  indigènes 

Hollande 

IV.  —  Production  maraîchère 

Produits  par  régions 

\.  —  Production  fruitière 

I.e  Wcstlaiid 578, 

Fruits  locaux 

Champs  de  Groseilliers 

VI.  —  Floriculture 

('ulture  des  ognons  à  fleurs 

Choix  sélectionné  de  Jacinthes 

VII.  —  Pépinières 

Contrées  et  imi)ortance 

VIII.  —  Publications  horticoles 


Italie 


I.  —  Action  de  l'Etat.  Enseignement.  585 
Ecoles  d'horticulture,  d'arboriculture  et 

de  pomologie 585 

Ecoles d'agricult";  stationsagronoml<i..  586 

II.  —  Sociétés  d'horticulture 587 

Sociétés  générales  ou  régionales 087 

Congrès  d'horticulture 087 

III.  —  Jardins  botaniques 588 

Jardins  botan"  des  Universités  de  l'Etat.  588 

—  —        des  Universités  libres. ..  589 

—  —      de    l'Institut    des  Etudes 
supérieures 589 

IV.  —  Culture  potagère 589 

Productions  spéciales .590 

V.  —  Production  fruitière 591 

Oranger,  par  province  ;  détails  de  cul- 
turc  et  de  rendement 591 


Ch;\taignicr,  par  province  ;  détails  de 
culture  et  de  rendement 

Figuier  :  variétés  populaires 

Vigne  ;  cépages  par  région 

Olivier  ;  zones  de  culture 

Pommier  et  Poirier  ;  variétés  le  plus 
cultivées  dans  les  champs 

Cerisiers  et   Pruniers 

Pêchers,  Abricotiers,  Amandiers 

Noyers  et  Noisetiers 

Opontia.  Fruits  exotiques  . .  .*. 

VI.  —  Arbres  d'oi'nement.  Fleurs  et 

graines  

Parcs  et  villas 

Fleurs  coupées  ;  Graines 602, 

VII.  —  Presse  horticole  et  agricole  . . 
Ouvrages  pomologi(iues 


556 
55() 
557 
55y 

559 
559 
559 
.5Go 
5(io 
56o 
56i 
56i 
.56 1 
562 
562 
563 
563 

563 
563 
565 
5()5 
565 
506 
567 

567 
568 


571 

572 
573 

573 
074 
574 

578 
578 
Ô79 

58o 
58o 
58o 
58i 
582 
583 
583 
584 


593 

â94 
595 
596 

597 
598 
599 
399 
600 

600 
601 
6o3 
604 
600 


774 


TABLE 


Japon 


I.  —  Action  de  l'Etat.  Enseignement. 

Ecole,  Collègo,  Jardin  des  Plantes 

Société  g'énéralc  dhorticulturc 

n.  —  Arbres  et  arbustes  fruitiers. . . 

Fruits  à  pépins 

—  à  noyau 

—  secs  

m.  —  Plantes  alimentaires 

Plantes  diverses  à  légumes 

—  à  Infusion  pour  boisson 

IV.  —  Plantes  économiques 

Végétaux  textiles 

Plantes  oléagineuses 


6o5 
606 
606 
6ofi 
60- 
608 
608 
609 
609 
611 
612 
612 
61 3 


Plantes  tinctoriales 6i3 

V.  —  Arbres  et    arbrisseaux  utiles 

dans  l'industrie  du  bois C14 

A.  —  Conifères 614 

B.  —  Végétaux  à  feuilles  caduques ...  616 

C.  —  Esi)èces  à  feuilles  persistantes..  619 

VI.  —  Végétaux  d'ornement  ou  spon- 

tanés   629 

Végétaux  indigènes  du  Japon  ou  de  la 

Chine 622 

1"  Arbres  et  arbustes 622 

2»  Conifères 624 

3°  Fiantes  herbacées 624 


Luxembourg 


I.  —  Action  du  Gouvernement 626 

Encouragements    aux   planteurs,    aux 

maraîchers  et  aux  pépiniéristes 626 

II.  —  Enseignement  horticole 626 

in.  —  Sociétés  d'horticulture 626 

IV.  —  Production  maraîchère 627 

V.  —  Production  fruitière 627 


VI.  —  Floriculture  et  Rosiers 628 

Arbustes  et  Fleurs 628 

Rosiers 629 

Variétés  nées  en  Luxembourg 63o 

vil.  —  Parcs  et  pépinières 63i 

Parcs  d'agrément 63i 

Pépinières  commerciales 63a 


Mexique 


I. 


Action  de  l'Etat.  Enseignement 

agricole 633 

Ecole  nationale  d'agriculture 6'33 

n.  —  Productions  alimentaires 6'33 


ni.  —  Productions  industrielles 634 

IV.  —  Floriculture 635 

Jardin  botanique  de  Mexico 636 

V.  —  Forêts 636 


Monaco 


I.  —  Arbres  fruitiers 

II.  —  Végétaux  d'ornement 


637 

638 


Espèces   et   variétés  d'arbres  et  d'ar- 
bustes importées  à  Monte-Carlo 689 


Norvège 


—  Situation.  Enseignement 64^ 

Instituts,  écoles,  stations 643 

Jardins  botaniques,  sociétés  et  parcs. . .  644 

.  —  Productions  végétales 644 

Légumes 644 

Fruits 645 

Graines 645 


Influence  des  hautes  latitudes 645 

ni.  —  Plantes  aromatiques 646 

Leurs  qualités  exceptionnelles 646 

IV.  —  Forêts  et  pépinières 647 

Influstries  forestières 648 

\.  —  Groenland  et  Cap  Nord 648 

Légumes,  fruits,  arbres 648 


PÉROU 


I.  —  Coup  d'œil  général 649 

Jardin  botanique.  Ecole  d'agriculture. 

Presse 649 

II.  —  Région  de  la  Costa 649 

Fruits 649 


III.  —  Région  de  la  Sierra 6.5o 

Légumes 65o 

IV.  —  Région  de  la  Montana 65i 

Végétaux  alimentaires 602 

La  Coca 65a 


Pologne  (Ancienne) 


—  Rojaume  de  Pologne 653 

Ecole  d'horticulture 6.53 

Sociétés  d'horticulture 654 

Cours  et  conférences 655 

Jardin  botanique 655 

Ecole  pomologique 655 

Ecoles  dendrologiques 656 

Productions  horticoles 6.56 

Légumes 656 

Fruits  locaux  et  autres 6.56 

Floriculture 658 

Pépinières 658 

Parcs  d'étude  ou  de  plaisance 6.58 

Publications  horticoles 6.59 

Journaux  horticoles , 661 


II.  —  Lilhuanie 661 

Situation 661 

Culture  potagère 661 

Culture  fruitière 662 

III.  —  Grand  duché  de  Posen 662 

Situation (i62 

Société  d'horticulture 663 

Production  maraîchère 663 

Production  fruitière 6(54 

Pépinières 665 

Parcs  d'étude  ou  de  plaLsance 665 

IV.  —  Galicie CÀyd 

Arbres  fruitiers 666 

Légumes 666 

Parcs 666 


TABLE 
PORTUOAI. 


775 


r.  —  Action  du  G  uverncment 667 

II.  —  EnscigneuitMil  horticole 6^8 

Institut;  guiiitas  iT;;iuiiaes CAiH 

Sociétés  a^rricoles  ot  ilc  ljo(aiiii|uo 668 

m.  —  Jardins  botani(|iics   et  parcs 

pulilics  ou  privi's 608 

IV.  —  Production  maraîchère G'iij 


V.  —  Production  fruitière 670 

Oraiiscs,  Cliàiai^'iics,  Noix,  Amamlos..  (J70 

Cultures  aux  cdluiiics  iiortugaises.    ...  670 

yi.  —  Floriculture G71 

VII.  —  Conuncrce  et  production   de 

vc<j;i'taux G71 

VIII.  —  Ouvrages  horticoles 67a 


Roumanie 


—  Enseignement  liorticole 67} 

Ecolo  centrale  d'agriculture 673 

Jartllii  botanique 673 

Jardin  fruitier  modèle 673 

Société  liorticole  et  viticolo 673 


Presse  horticole 674 

II.  —  Productions  horticoles 67! 

Légumes  populaires 67^ 

Fruits  ;  leur  emploi ()7V 

Vignoble  :  forêts 674 


Russie 


I.  —  Action  de  TEtat 

Ministère  des  Domaines   et  de  l'Agri- 
culture   

n.  —  Ecoles  d'horticulture 

Uégions  de  l'Ouest  et  du  Nord-Ouest. . . 

A.  —  Enseignement  horticole 

B.  —  —  mixte 

Hégion  du  Contre 

Région  de  l'Est 

Hégion  du  Midi 

Caucase 

Possessions  asiatiques  russes 

ni.  —  Sociétés  d'Iiorticulture 

Régions  de  l'Ouest  et  du  Nord-Ouest. . . 

Société  générale  :  Société  impériale 

d'horticulture  de  St-Pétersbourg. . . 

Région  du  Contre 

Région  de  l'Est 

Région  du  Midi 

Caucase 

l'ossessions  asiatiiiues  russes 

IV.  —  Production  maraîchère 

Région  des  Cucurbitacéos 

Région  des  Concombres G83, 

Région  des  Ognons 

Jardiniers  innuades 

Cultures  de  l'ikraine  et  de  la  Podolie. . 

Cultures  de  la  Bessarabie 

Champignons 

Primeurs 

V.  —  Production  fruitière 

Zones  de  vergers 


675 

675 
676 
67} 
67G 
G7G 

G" 
(578 
G78 
G78 

<>:9 

G-9 
679 

679 
680 
G80 
680 
G81 
G81 
681 
682 
685 
683 
684 
685 
685 
686 
686 
687 
687 


Marché  de  Saint-l'étersbourg 689 

Distillateurs  et  liquoristcs  de  Riga 689 

Fruits  à  sécher 690,  691 

La  Vigne  en  Bessarabie 691 

Fruits  populaires.  Poires,  Pommes.  ...  691 

Les  Vergers  de  Crimée 692 

Variétés  cultivées 693 

Fruits  locaux 694 

L'arboriculture  au  Caucas'c 696 

L'avenir  do  l'industrie  des  conserves  et 

du  séchage 697 

VI.  —  Floriculture 698 

Aibusterie  llorale G98 

Foire  aux  tleurs  à  Saint-Pétersbourg. . .  699 

Bou(iuots  et  parures 699 

Plantes  bulbeuses 699 

—      économii|ues 699 

XII.  —  Dendrologie 700 

Espèces  et   varii'tés  d'arbres  et  d'ar- 
bustes, il'après  la  région 700 

VIII.  —  Pépinières  conimerciales. . . .   703 
ix.  —  Jarains  botaniques  et  d'étude.  706 

X.  —  Parcs  publics  ou  privés 706 

Parcs  impériaux  ou  de  la  famille  imp'".  706 

Parcs  et  domaines  aristocratiques 707 

Jardins  publics 708 

XI.  —  Forêts 709 

Tableau  de  la  situation  forestière,  par 

régions  et  par  gouvernements  ......  710 

Essences  furestières 711 

Action  de  radministration 711 

XII.  —  Journaux  horticoles 712 


Serbie 


I.  —  Sociétés  et  écoles  d'horticulture.  7i3 

II.  —  Productions  horticoles 714 


Légumes  et  Fruits 714 

Séchage  des  prunes 714 


Suède 


I.  —  Enseignement.  Ecoles.  Sociétés. 

Ecole  d'horticulture. 

Institut  et  écoles  d'agriculture 

Ecoles  forestières 

Jardins  botani(iuos 716, 

Sociétés  d'horticulture 

Littérature  horticole 

II.  —  La  Végétation  suédoise 

Région  du  Hêtre  et  du  Charme 

Région  du  Chêne ■ . .  ■ . 


710 
716 
722 
716 
71G 

:i: 

717 


Région  do  l'Aune  blanchâtre,  des  Coni- 
fères et  du  Rouleau 7*8 

Etendue  forestièn- 718 

III.  —  Produits  maraîchers 719 

Importation  de  la  Pomme  de  terre    . . .  719 

IV.  —  Arbres  et  arbustes  fruitiers . . .  720 
Variétés  locales  de  fruits 721 

V.  —  Arbusterie  florale 721 

Ile  do  C.otlaiid 722 

VI.  —  Floriculture 722 


776 


TABLE 


Suisse 


I.  —  Action  (le  l'Etat 

II.  —  Ecoles  d'IiortieuUiii-e 

Ecoles  (ragriculliirc 

—     (Ihorticulture 

m.  —  Sociétés  criiorticulture 

Fédération  des  Sociétés  d'horticulture 

de  la  Suisse  romande 

Sociétés  adhérentes 

Fédération  des  Sociétés  d'horticulture 

.de  la  Suisse  allemande 

Sociétés  adhérentes 

Subventions  du  Conseil  fédéral 

Sociétés  non  fédérées 

IV.  —  Jardins  d'études 

Jardins  botanitiues 


723 
724 
724 
724 
725 

720 

725 

720 

725 

726 

726 
726 

727 


Jardins  modèles 

—    alpin  et  de  la  LinnoM 

Parcs  de  i>l:nsance 

V.  —  Production  niaraîchère 

VI.  —  Production  fruitière 

Fruits  locaux 

—    à  cidre 

Production  du  Raisin. .   . .    

VII.  —  Floriculture 

Plantes  alpines 

Arbustes  et  fleurs 

VIII.  —    Publications    et    ouvrages 

horticoles 

Journaux  

Ûuvratci's 


727 
727 
727 
727 
729 
729 
780 
782 
733 
733 
733 

734 

734 
734 


Tunisie 


I.  —  Rôle  de  l'Etat 735 

Chambre  consultative  d'agriculture.  — 
Weux  émis 735 

II.  —   Jardins    d'essais.    Pépinières 

ollicielles.  Sociétés 786 

Sociétés  agricoles  ou  viticoles 736 

Jardin  d'essai  de  Tunis 786 

Pépinière  municipale  de  Tunis 786 

Jardin  d'essai  de  Sfax 787 


Autres  jardins  d'essais 787 

Pépinières  administratives 787 

m.  —  Production  maraîchère 787 

IV.  —  Production  fruitière 788 

Amandiers,  Figuiers 788 

Caroubiers,  Orangers,  Dattiers 789 

Olivier,  variétés,  rendement 740 

Vigne,  cépages  cultivés 741 

V.  —  Forêts 743 


Turquie 


I.  — Action  de  l'Etat.  Enseignement.  748 
Ecoles  d'agriculture.  Champs  d'expér".  748 

II.  —  Culture  potagère 744 

III.  —  Culture  fruitière 745 

Ohves  ;  fruits  divers 745 


Oranges,  Citrons,  Cédrats,  Bigarades. .  746 
Abricots,  Pèches,  Poires,  Pommes.. . .  746 

lialsins  à  passerillage 746 

Figues  :  fruits  divers 747 

IV.  —  Cultures  diverses.  Forêts 748 


Venezuela 


I.  —  Action  du  Gouvernement 749 

Colonies  agricoles 749 

II.  —  Zones  naturelles 750 

III.  —  Divisions  administratives. . .   751 

District  fédéral  ;  parcs  et  jardins 701 

Etats  ;  leur  production 751 

Territoires  :  leur  production. 752 

IV.  —    Végétaux    économiques   ou 

industriels 752 

Café,   Ca^-ao.  Canne  à  sucre.   Manioc, 

Mais,  Pomme  de  terre,  Tabac 752 

Palmiers 752 


Bois  de  service 

Matières  résineuses  ou  tinctoriales 

Matières  tannantes 

Matières  colorantes  .     . 

Matières  odorantes 

Matières  oléagineuses 

Textiles 

Plantes  aromatiques  ou  médic'" 

V.  —  Enseignement  de  l'horticulture. 

Société  nationale  d'agriculture 

Chaire    d'histoire    naturelle  ;    cours  ; 
musée 


Wurtemberg 


I.  —  Action  de  l'Etat 757 

Progrès  de  l'arboriculture 757 

II.  —  Ecoles  d'horticulture 7.")8 

Cours,  institut 7.")8 

m.  —  Sociétés  d'horticulture 7.")9 

IV.  —  Jai'dins  botaniquesou  d'études.  760 

Parcs  publics  ou  privés 761 


V.  —  Journaux  horticoles 

VI.  —  Ouvrages  horticoles. . . . 

VII.  —  Production  maraîchère. 
Esi)èces  cultivées 

VIII.  —  Production  fruitière. . . 

IX.  —  Pépinières 

Progrès  de  la  Floriculture 


753 
754 
754 
755 
755 
755 
755 
756 
756 
756 

756 


761 
762 
763 
768 
764 
765 
765 


"^i^^ 


Troyes.  —  Imp.  GuHtavc  Frémont,  rue  Urbain  IV,  85 


J 


DU    MÊME    AUTEUR 


De  rulilitc  des  Sociétés  d'horticulture  (Fondation  de  la  Société  d'horli- 

culliiio  do  l'Aube) i85o 

Mise  à  fruit  des  Arbres  fruitiers  rebelles i85o 

Liste  des  meilleures  variétés  d'Arbres  fruitiers  . .    i85i 

Voyage  horticole  à  Lyon.  —  Exposition;  fondation  du  Congrès  pomolo- 

gique  ;  visites  à  KcuUy  et  à  La  Saulsaie i856 

La  culture  de  la  Vigne  perfectionnée 185^ 

Pincement  continuel  du  Pécher.  —  Conservation  des  bois 1867 

Congrès  pomoIogi<jue  de  Lyon  (2"'  session) 1857 

Les  bonnes  Poires.  —  Trois  éditions 1869 

Voyage  horticole  de  Lyon  à  Bordeaux.  —  Exposition  ;  congrès  pomolo- 

gique  ;  excursions iSjg 

Coup  (l'œil  sur  le  Jardin  fruitier  du  Muséum 1859 

Rapport  sur  le  Jardin  fruitier  du  Muséum 1861 

Le  Cèdre   du   Liban   des   Fallets   et  le   gros    Peuplier    de   Saint-Julien 

(Société  académique  de  l'Aube) 1862 

La  taille  du  Poirier  (nouvelle  méthode) 1862 

Culture  du  Poirier  (suite  aux  Bonnes  Poires).  —  Quatre  éditions 18(53 

Congres  international  d'Horticulture  et  de  Botanique  à  Bruxelles 1864 

La  Pépinière.  —  Mulliplicalion  des  Végétaux.  —  Deux  éditions 1804 

Erreurs  et  préjugés  dans  Ihorticulture  locale 1864 

Fruits  nouveaux  ou  peu  connus 1864 

L'Horticulture   en  Belgique  ;    son  enseignement,   ses  institutions,   son 

organisation  ollicielle i865 

De  la  Dégénérescence  des  végétaux  (Question  traitée  au  Congrès  interna- 
tional d'horticulture  et  de  botanique  à  Amsterdam) i865 

Exposition  universelle  d'horticulture  à  Erfurt  (Délégation  de  la  Société 

centrale  d'horticulture  de  France) i865 

Les  Clôtures  fruitières;  commerce  des  fruits.  —  Deux  éditions 1866 

Allocution  prononcée  à  la  fondation  de  la  Société  horticole,  vigneronne 

et  forestière  de  l'Aube 1866 

Impoi'tance  de  la  Culture  fruitière.  —  Trois  éditions 18O6 

La  taille  des  Arbustes  d'ornement.  —  Deux  éditions 1867 

Arboriculture  fruitière  et  Viticulture  (Exposition  universelle  de  1867,   à 

Paris) 1868 

L'Art  de  greffer.  —  Cinq  éditions 1869 

La  Taille  tardive  de  la  Vigne,    le    Pincement   et    l'Incision    annulaire 

(Rapport  olliciel  au  Ministre  de  l'Agriculture) 1870 

Grande  culture  des  Arbres  fruitiers  (Congres  international  d'horticulture 

et  de  botanique  à  Saint-Pétersl)ourg,  mai  18G9) 1870 

Le  Phylloxéra,  moyens  de  le  combattre.  —  Trois  éditions 1871 

La  coulure  du  Raisin,   ses  causes,   ses  elTets,   moyens  de  l'empêcher. 

—  Trois  éditions 1871 

Les  bonnes  Poires  d'hiver.  —  Deux  éditions 1871 

L'incision  annulaire  et  l'incision  circulaire  de  la  Vigne 1871 


Culture  des  arbres  fruitiers  au  point  de  vue  de  la  grande  production. 

—  Deux  éditions 1871 

De  TEnseignement  de  l'Horticulture  dans  les  établissements  scolaires, 
les  écoles  d'agriculture,  par  les  conférences  publiques  et  dans  une  Ecole 
supérieure    d'horticulture  (Société  des  Agriculteurs  de  France  et  Société 

horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube) 1872 

La  Vallée-Suisse  :  causerie  sur  les  arbres  et   arbustes  d'ornement,  les' 

rosiers  et  les  fleurs.  —  Deux  éditions 1872 

Traitement  des  Vignes  gelées 1873 

Les  cent  plus  belles  Roses.  —  Deux  éditions 1874 

Le  Concours  régional    de   Troyes,    son     organisation    et  ses   résultats 

(Conseil  municipal  de  Trojes) 1870 

Nécrologie.  —  Le  comte  De  Launay 1876 

Etude  sur  les  Fruits  locaux 1877 

Le  Nord-Est  agricole  et  horticole.  —  Trois  années 1876-1878 

Observations  sur  le  grcft'age  des  arbres 1878 

Parcs  et  Jardins  (Rapport  bibliographique) 1879 

Les  meilleures  Pommes  à  cultiver.  —  Deux  éditions 1879 

Congrès  d'arboriculture  et  de  Pomologic,  à  Bruxelles 1880 

Visite  à  la  villa  Tourasse,  à  Pau  ;  semis  d'arbres  fruitiers 1881 

Reconstitution  des  Arbres  gelés,  par  le  recepage  et  le  greffage 1881 

De  l'Action  du  froid  sur  les  végétaux  pendant  l'hiver  1879-1880;  ses  effets 
dans  les  jardins,  les  pépinières,  les  parcs,  les  forêts  et  les  vignes,  avec  la 
nomenclature  des  arbres  et  des  arbustes  qui  ont  succombé  ou  résisté  à  la 

gelée  (Société  nationale  d'agriculture  de  France) 1882 

Le    Greffage    de   la   Vigne    (Congrès    international   phylloxérique     de 

Bordeaux) 1882 

Tableaux  populaires  d'enseignement  agricole  ;  marcottage,  bouturage  et 

greffage  de  la  Vigne i883 

Traité  de  la  Culture  fruitière  commerciale  et  bourgeoise. —  Deux  éditions.  1884 

A  propos  du  Greffage i885 

Les  Arbustes  de  pleine  terre.  —  Deux  éditions 1886 

La  coulure  des  Raisins.  —  Deux  éditions 1887 

Le  Surgreffage  des  végétaux.  —  Deux  éditions 1887 

Les  Fruits  de  table 1888 

Les  Fruits  populaires. —  Deux  éditions 1889 

La  production  du  Vin  et  du  Cidre  dans  l'Aube,  pendant  3o  années 1890 

Nécrologie.  —  Charpentier  de  Cossigny 1890 

L'Horticulture  française,  ses  progrès  et  ses  conquêtes  depuis  1789  (Confé- 
rence à  l'Exposition  universelle  de  Paris  ;  septembre  1889). —  Deux  éditions.  1890 
Le  même  ouvrage  illustré  (Société  nationale  d'acclimatation  de  France).  1891 

Nécrologie.  —  Auguste  Hardy 1891 

—              Pierre  Joigneau.x 1892 

Le  Rosier  dans  le  département  de  l'Aube 1892 

L'Association  pomologique  de  l'Ouest  ;  9'  session,  à  Avranches 1892 

Quelques  .souvenirs  horticoles  du  nord  de  la  France 1892 

Sélection  des  meilleurs  fruits 1893 

La  Rose  en  Champagne  (Société  d'agriculture  de  la  Marne) 1894 

Tableaux  d'enseignement  sur  les  arbres  fruitiers  et  les  fruits,  et  sur  le 

greffage  des  arbres 1894 

Une  page  d'Histoire  de  l'enseignement  de  l'Horticulture  en  France 1895 

La  Grande  culture  fruitière  en   France  (Conférence  à   la   Société  royale 

d'horticulture  de  Londres,  août  1894) 1895 

L'Arboriculture  fruitière  en  France. —  Le  surgreffage  des  arbres  fruitiers. 
—  Le  Greffage  do  la  Vigne  contre  l'invasion  pliylloxérique  (Congrès 
international  d'arboriculture  et  de  Pomologic  à  Saint-Pétersbourg,  octobre 

1894) 1895 

-— i-Jff-S— 

O.  M. 


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