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Full text of "Lindenia. Iconographie des Orchidées"

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LINDENIA 


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Le dépôt exigé par la loi a été fait 


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LINDENIA 


ICONOGRAPHIE 

DES 

ORCHIDÉES 

Directeur : J. LINDEN 

RÉDACTEURS EN CHEF : 

LUCIEN LINDEN & ÉMILE RODIGAS 

AVEC 

LA COLLABORATION DE SPÉCIALISTES ÉMINENTS 


2 me Volume 


LIBRARY 
NEW YORK 
BOT A NIC Ai.' 
GARDEN 

1886 


G A N D 

Imprimerie à vapeur F x MEYER «VAN LOO, Rue de Flandre, 48 




2 me Volume 


ÿ s Livraison 


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PRIC HJI D 


DIRECTE U R 

J. Linden 


RÉDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile F(odigas 


Sommaire 




XLIX. Epidendrum atropurpureum var. 

Randi L. Linden et Rodigas. . . 
L. Cypripedium Microchilum Rchb. f. 
LT. Stanhopea Tigrina Batem , . . . 
LII. Phalaenopsis Sumatrana Korthals. 


GAND, U TH r. MFfCR-VANLOO. 






4 


V, 







LINDENIA 






MAR 1-1902 


5 




PL. XLIX 

EPIDENDRUM ATROPURPUREUM 


library 

NEW YORK 
BOTA/VfCAL 
GARDEN 

var. RANDI L. Linden & Rodigas 


EPIDENDRUM RANDIANUM barbosa de rodriguez 


EPIDENDRUM E. S. RAND 


EPIDENDRUM. Vide Lindenia tom. I, p. 19. 

Epidendrum atropurpureum. Pseudobulbis subrotundo-ovatis, di-triphyllis, foliis oblongo-ligulatis, coriaceis, 
acutis, canaliculatis ; scapo apice pseudobulbi producto, foliis longiore, erecto, 7-8 floro, bractea brunnea 
triangulari instructo; sepalis petalisque subaequalibus, obovato-oblongis, apice plus minus incurvis, nigro-brunneis, 
apice viridibus; labello protracto, trilobo, lobis lateralibus columnam involventibus, apicibus ovato-acutis apertis 
reflexis, lobo medio lato, flabelliformi-rotundato, albo rubro maculato ; columna albida, triangulari, antheris luteis. 

Willdexow Sp. Plant. 115. — Rchb. f. in Walp. Ann. Bot. Syst. VI, 344. — Lindl. G en. et Sp. 
of Orchid. PL 99. — Orchid. Album, IV, t. 149. 

Epidendrum macrochilum Hook., Bot. Mag. t. 3534. — Morren, Ann. Soc. Gand, 1846, t. 86. — Lindl. 
Fol. Orchid. Epidend. 79. 

Cimbidium cordigerum Humb. et Kunth Nov. Gen. PI. I, 341. — Patria Guatemala, Panama, 
Columbia et Brasilia. 

Epidendrum atropurpureum Randi. Varietas habitu, florum foliorumque colore, forma pseudobulbi distincta. 

L a charmante Orchidée aérienne dont nous reproduisons ci-contre le 
portrait, a été introduite en 1885 de l’Amazone, par M. E. S. Rand, 
dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, et 
vient d’y fleurir admirablement. M. Rand accompagnait son envoi de la 
note suivante : 

« U Epidendrum Randianum a été nommé par le D r Barbosa de Rodriguez, 
> anciennement directeur du Musée de Rio de Janeiro et actuellement 
» directeur du Muséum de Botanique et d’Histoire naturelle que le Gouver- 
> nement vient de fonder à Manaôs sur le Rio-Negro. Il connaît parfaitement 
> les Orchidées brésiliennes et dit que cette espèce est nouvelle. Mais je 
» ne puis concevoir comment une plante aussi magnifique et aussi désirable 
» ait pu rester longtemps non découverte et sans nom. J’ai vu des exem- 
> plaires avec des tiges florales branchues, longues de plus de deux pieds, 
» couvertes de centaines de fleurs qui restaient épanouies dans la perfection 
» pendant deux mois et parfumaient agréablement l’atmosphère. Cet Bpiden- 
» drum croît dans deux localités à Teffé, à 1500 milles de Para, sur 
> l’Amazone, distinctes l’une de l’autre et offrant cette différence qu’ici toutes 
» les plantes sont à pseudo-bulbes ronds, tandis qu’ailleurs ces bulbes sont 
» très allongés et les fleurs plus petites. C’est vraiment une belle Orchidée; 
» les fleurs ressemblent assez à celles de VE. atropurpureum , mais le port 
» de la plante est entièrement différent de cette espèce mexicaine; la nôtre 
» est aussi beaucoup plus vigoureuse. » 



Nous avons examiné ce nouveau venu avec beaucoup d’attention et 
quoique la plante diffère un peu par le port, par le coloris de la fleur et 
même de la feuille, nous n’avons pas reconnu qu’il y aurait lieu de créer 
une espèce nouvelle. Nous la rattachons donc à VEpidendrum atropurpureum 
dont elle constituera une charmante variété. 

Skinner qui découvrit le type au Guatémala, dit qu’il ne prospère que sur 
les côtes, où il fleurit pendant les mois de février, mars et avril, il se 
trouve constamment en compagnie du Cattleya Skinneri ; les habitants lui 
donnent le nom de « Boca del drago , » Gueule de dragon. Nous ne 
saurions expliquer l’allusion que renferme cette singulière dénomination. 

L’aire géographique de cette belle Orchidée est considérable; ainsi elle 
était signalée à la fois au Mexique, au Güatémala, à la Nouvelle Grenade, 
au Vénézuéla et aux Antilles et maintenant on la découvre également sur 
l’Amazone, au Brésil. 

De ces diverses patries dépendent certainement les variations considérables 
de coloris que l’on remarque chez elle. 

Les Epidendrum a bulbes courts demandent beaucoup de chaleur, 
ils se plaisent dans la serre chaude près du verre et dans un endroit 

aéré. La végétation commence ordinairement en janvier : pendant cette 
période et jusqu’à ce que sa floraison ait eu lieu, ils exigent plus de 

chaleur et d’humidité; mais il faut les garantir avec soin des insectes qui 
paraissent les affectionner particulièrement. 

A la suite de la floraison, on diminue peu à peu les arrosements. La 
plante doit rester alors en repos, c’est-à-dire à peine humectée, jusqu’à 
l’époque où se montrent les premiers indices du réveil de sa végétation. 
C’est alors qu’il faut changer de bûche ou de panier, si l’opération est 
jugée utile. 

Il est bon de couper en hiver le bois dont on doit construire les 
paniers qui servent au rempotage des Orchidées. Ce sont des rameaux 
d orme, de noisetier ou d’érable, qu’on scie sur diverses longueurs en 
îejetant ce qui n est pas droit ou ce qui serait trop mince : car même pour 

les petits paniers, il faut des baguettes assez fortes afin qu’elles résistent 

plus longtemps à l’humidité et parce que le bois trop jeune, étant moins 
mûr, est plus accessible aux champignons et plus enclin à la pourriture. 

On emploie beaucoup aussi pour la confection des paniers à Orchidées, 
des lattes en pitch-pine qu’on a fait tremper préalablement dans de l’huile 
de lin. Les paniers ainsi formes sont de longue durée, mais ont un aspect 
peu agréable; c est surtout avec de vieux ceps de vigne qu’on peut faire 
de très jolies corbeilles rustiques, assez durables; les racines des Orchidées 
s’y attachent volontiers. 





















LINDENIA 


PL, 



CYPRIPEDIUM MICROCHILUM Rechb. 


F. 


P . De Pannemaeher del 


PL. L 


CYPRIPEDIUM MICROCHILUM RCHB. F. 

CYPRIPÈDE A PETIT LABELLE 


CYPRIPEDIUM : Vide Lindenia tom. I, pp. 17, 41, 49, 71 et 89. 

Cypripedium microchilum Rchb. F. Hybridum Cypripedii nivei cum C. Druryi, flore hujus C. nivei latiore, 
sepalo postico acutiore, petalis angustioribus. Labelli media pars antica lobo retrorso ut in C. Druryi producta, 
lobis lateralibus obsoletis subrotundis, basi conica antice formata. Staminodium parvulum hujus parentum forma 
et colore intermedium. 

H. G. Rchb. F. in Gard. Chron. n. s. vol. XVII, p. 77. 


O btenu par la fécondation croisée du Cypripedium niveum Rchb. et du 
C. Druryi Bedd., cet hybride est un des plus remarquables et constitue 
une addition précieuse à la série déjà longue des espèces et variétés cultivées. 
Il est dû, comme tant d’autres, à l’habile semeur M. Seden. Tandis que 
le C. niveum est sessile, le nouveau venu a une tige de o m o7 à o m o8 de 
hauteur. Il est très robuste. La feuille est plus grande et plus étroite que 
celle du C. niveum , elle est d’un beau vert avec des marbrures plus foncées. 
Le pédoncule a o m i3 de hauteur, il est brun foncé, couvert de villosités 
et muni d’une petite bractée plus courte que le pédicelle. La fleur est plus 
large que celle du C. niveum , et — ajoute le Gardeners’ Chronicle, à qui 
nous empruntons ces détails — le sépale dorsal est plus aigu, les pétales 
sont moins larges et plus infléchis. Le sépale supérieur est marqué exté- 
rieurement de sept lignes cannelle foncé, celle du milieu seule étant bien 
visible à la page intérieure. Les pétales ont une ligne médiane pourpre 
brunâtre foncé et des lignes de petites ponctuations comme dans le sépale 
dorsal. Le sépale formé par les deux segments connés surpasse la longueur 
du labelle. Celui-ci a la partie centrale antérieure projetée en avant en 
lobe recourbé comme dans le C. Druryi. Les lobes latéraux sont arrondis, 
bien que l’ensemble ressorte en une base conique. Il y a quelques marbrures 
et stries pourpre-brunâtre. 

M. Reichenbach insiste sur la petitesse inusitée du labelle, mais en 
exprimant la suggestion que ce caractère pourrait ne pas persister et en disant 
que les Cypripèdes souffreteux ont une remarquable tendance à offrir des 

anomalies et l’une de celles-ci est l’état atrophié du labelle. Le staminode 

blanc, poilu, aigu et cordiforme rappelle cet organe dans les deux parents; 

cependant il est intermédiaire entre les deux. Il est marqué d’une macule 

centrale jaunâtre, mais il est dépourvu des lignes qui s’en vont rayonnant 


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vers l’extérieur et qui sont si apparentes dans le staminode du C. niveum. 

Dans le premier volume de cette publication (i), à propos du C. selligerum 
majus, nous avons signalé les efforts persévérants de M. Seden, le chef habile 
auquel l’établissement Veitch doit les plus remarquables produits dans la voie 
des hybridations d’Orchidées. Nous disions en même temps que le nombre 
des hybrides connus dans le genre Cypripedium était déjà de 51. 


En voici la curieuse énumération : 

Cypripedium Ainsworthi. 

— albo-purpureum. 

— Arthurianum. 

— Askburtoniae. 

— calanthum. 

— calophyllum. 

— calurum. 

— cardinale. 

— chloroneurum. 

— colchiferum. 

— Crossianum. 

— discolor. 

— Dominyi. 

— euryandrum. 

— gemmiferum. 

— grande. 

— Harrisianum. 

— javanico-Veitchi. 

— Laforcadei. 

— Leeanum. 

— — superbum. 

— leucorhodum. 

— macropterum. 

— marmorophyllum. 

— Marshalli. 

— Meirax. 


Cypripedium meîanophthalmum. 

— microchilum. 

— Morganiae. 

— nitens. 

— oenanthum. 

— — superbum. 

— politum. 

— porpbyreum. 

— porphyrochlamys. 

— porphyropilum. 

— pygnopterum. 

— Salieri. 

— Schroderi. 

— Sedeni. 

— — candidulum. 

— selligerum. 

— — majus. 

— stenophyllum. 

— superciliare. 

— Swanianum. 

— tessellatum. 

— — porphyreum. 

— vernixium. 

— vexillarium. 

— Williamsi. 


La culture de la plante qui nous occupe est celle de tous les Cypripedium 
de serre chaude : beaucoup d’humidité durant la végétation et, après la 
floraison, deux mois de repos absolu. 


(1) Lindcnia tom. I, p. 50. 













































































































* 











PL. LI 



STANHOPEA TIGRINA Batem 



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PL. LI 

ST A NHOPE A TIGRINA batem. 

STANHOPÉE A FLEURS TIGRÉES 

ÉTYMOLOGIE : Genre dédié par Hooker à lord Stanhope, président de la Société botanique de Londres. 

STANHOPEA Hooker. Perigonii membranacei patentissimi vel reflexi, foliola exteriora libéra subundulata, 
interiora conformia angustiora. Labellum liberum anticum ecalcaratum carnosum utrinque cornutum, dimidia 
parte superiore (epichilio) convexa, inferiore (hypochilio) excavata. Gymnostema elongatum petaloïdeo-marginatum. 
Anthera bilocularis. Pollinia dua elongata fissa, caudicula brevi glandulae stipitatae bilobae affixa. 

Herbae americanae tropicae epiphytae pseudobulbosae ; foliis plicatis, scapis radicalibus vaginatis paucifloris, 
floribus maximis maculatis. 

Hook. Bot. Mag. tab. 2948-2949. — Lindl. Bot. Reg. t. 1529. — Batem. Orchid, t. 7 et 15 Endl. Gen. 
Plant. 1421. 

Stanhopea tigrina Batem. S. hypochilio subrotundo intus lamellis glandulosis radiato, metachilii cornibus 
falcatis porrectis epichilii tridentati longitudine, sepalis lateralibus maximis subrotundato-oblongis petalis multo 
latioribus. 

Batem. Orchid. Mex. et Guat. t. 7. — Lindl. Bot. Reg. vol. xxv. — Hook. Bot. Mag. v. lxxi t. 4197. — 
Flore des Serres vol. vu, p. 191. — Maxillaria lyncea Lindl. Gen. and. Spec. p. 151. — Anguloa Hernandezi 
Kunth. Synop. 

E terris mexicanis a cl. Hartweg, Galeotti et J. Linden introducta. 

P ar l’imposante grandeur de ses fleurs et la distinction de leur coloris, 
le genre Stanhopea a le droit d’occuper la première place parmi les 
Orchidées à hampes brusquement infléchies, telles que les Gongora , Acineta , 
Acropora , etc. Toutes les espèces du genre ajoutent à ces qualités celle de 
répandre un parfum suave que Lindley a comparé à celui de la vanille 
joint à la senteur du melon. L’orchidographe qui vient d’être cité et qui 
jeta tant de lumière dans la difficile classification de la nombreuse famille 
à laquelle est consacrée notre publication, a réparti les espèces, au nombre 
d’une vingtaine, dans quatre sections : les densiflores, dont les fleurs sont 
très serrées sur leur hampe; les laxiflores, à fleurs peu serrées; les tridentatae , 
dont la colonne est terminée par trois dents; les ecornutae , dont la partie 
moyenne de la colonne est dépourvue de cornes. La plante qui nous 
occupe fait partie de la troisième section. Elle en est certainement la plus 
brillante. 

De la base de ses pseudobulbes allongés et irrégulièrement déprimés sort 
une forte hampe brusquement infléchie vers le sol et munie de longues 
gaines brunâtres; elle porte un nombre variable d’immenses fleurs, ayant 
plus de o m 20 de diamètre et dont le coloris joue sensiblement d’une variété 
à l’autre, ce qui est d’ailleurs un caractère inhérent à presque tous les 
genres d’Orchidées : on dirait volontiers que pour ces capricieuses filles de 



10 



Flore, l’instabilité est le corollaire obligé de la grâce et de l’élégance. 
Cependant la couleur dominante est le jaune ou l’orangé avec des macules 
de rouge pourpre et un labelle jaune d’or parsemé de mouchetures brunes. 

Cette coloration du labelle varie elle-même à mesure que la floraison se 
prolonge, et tel qui aurait vu s’épanouir la fleur et ne la reverrait que 
dix jours plus tard, aurait du mal à la reconnaître : le jaune a passé au 
blanc jaunâtre et les taches brunes veloutées sont maintenant lilacées. Les 
pétales sont ondulés et involutés. 

L’espèce est caractérisée en ce que la base et la colonne est presque 
arrondie et munie intérieurement de lamelles glanduleuses ; le milieu de la 
colonne est pourvu de deux cornes en faux ; le sommet de la colonne est 
ovale et tridenté et il a la même longueur que les cornes. Les sépales 
latéraux sont très grands, oblonguement arrondis et beaucoup plus larges que 
les pétales. 

Le Stanhopea tigrina croît en abondance sur les chênes dans l’épaisseur 
des forêts qui couvrent les premiers contreforts des Andes mexicaines, dans 
la province de Vera-Crux, à une altitude supramarine de 3000 à 4000 pieds. 
C’est dans ces régions qu’il fut trouvé presque simultanément, en 1837, P ar 
MM. Hartweg, Galeotti et Linden. 

Le mode particulier de production des hampes florales chez ces plantes 
et leur inflexion vers le sol exigent l’emploi de paniers dont le fond soit 
à claire-voie ; si les boutons vont heurter les parois, les fleurs se froissent 
et se déforment. 

La grande facilité de culture des Stanhopea, qui en réalité ne demandent 
aucun soin particulier, les a fait rechercher avec raison pour l’ornemen- 
tation des grands jardins d’hiver ; fixés sur des bûches parmi les feuillages 
variés, ils y produisent un effet merveilleux et contribuent, plus que 
d’autres végétaux, à rappeler le paysage et la nature des régions tropicales. 

Malheureusement, la durée de floraison des Stanhopea est éphémère ; elle 
n’est que de deux à trois jours pour la plupart des espèces. Sans cet in- 
convénient, qui en est un grand, les Stanhopea seraient certainement autant 
goûtés que les Cattleya et les Odontoglossum avec lesquels ils rivaliseraient 
par la grandeur des fleurs, la beauté du coloris, l’étrangeté des formes et 
surtout par le parfum qui est très pénétrant. 







LINDENIA 


PL. LU 



PHALAENOPSIS SUMATRANA Korth. 


I’. De Pannemacker dcl 


II 



SS 


PL. LU 


PHALAENOPSIS SUMATRANA korthals 


PHALÉNOPSIDE DE SUMATRA 


PHALAENOPSIS. Vide Lindenia tom. I, p. 2,1. 

Phalaenopsis acutifolia , pedunculo unifloro ; sepalis oblongis acutis extus non carinatis ; petalis cuneato-ligulatis 
acutis; labelli brevi unguiculato tripartito; laciniis lateralibus ligulatis apice retuso-denticulatis retrorsum falcatis 


carinata antice dense pilosa; ligulis forcipatis duabus deinceps inter partitiones latérales; columna semitereti 
pandurata; androclinio cucullato denticulato. 

Reich, f. in Gard. Chron. May 1865. 

Phalaenopsis sumatrana Korth. Rchb. F. in Otto Hamb. Gart. Zeit. 1860, 115. — P. zebrina Hort. Bogor. 
in Ann. d’Hortic. et de Bot. 1860, fasc. x, cum ic. — P. zebrina in PL nov. Hort. Bog. cultae, Teijsm. et 
Binnend, 15, 1863. 


L e Phalaenopsis sumatrana n’est pas une nouveauté, mais c’est une espèce 
restée rare et peu répandue dans les serres d’Europe. Cette espèce 


Elle a été décrite aussi par MM. Teijsman et Binnendyck sous le nom de 
Phalaenopsis zebrina ; elle aurait été trouvée également par M. Gerssen 
dans la province de Palembang (île de Sumatra). 

Ses fleurs sont d’une consistance épaisse; elles sont luisantes comme 
celles du Vanda suavis ; le fond du coloris est d’un blanc jaunâtre, et les 
sépales ainsi que les pétales portent de nombreuses raies transversales et des 
macules d’un brun rougeâtre vif. 

Au déclin des fleurs, les raies et les macules tournent à l’orange; le 
labelle est blanc ainsi que la colonne. 

Les segments latéraux du labelle sont maculés orange et le médian 
présente quatre lignes rayées et maculées de pourpre et de brun; les poils 
du sommet se dressent drus. 

Le Professeur Reichenbach, en décrivant la plante, dit que pour se 
montrer très désagréable aux orchidologues, en enfant terrible, elle montre 
un appareil anthéral frangé, comme dans un Trichopilia. 

Il existe aujourd’hui quelques variétés du Phalaenopsis sumatrana , dont les 
plus remarquables sont : le Gersseni , à raies violettes; le lilacina à raies 
lilas et ayant la base du labelle de même couleur; le sanguinea, ayant les 
sépales latéraux presque entièrement rouge foncé et montrant très peu de 
macules vert-jaunâtre; le pauci-vittata qui est moins strié que le type. 

Ce Phalaenopsis, comme la plupart de ses congénères, réclame la serre 
chaude et une grande dose d’humidité pendant la végétation. Dans leur 


extus oblique carinatis ; lacinia media ligulato-pandurata fornicata carnosa basi implicita per medianam lineam 


paraît avoir été découverte dans l’île de Sumatra avant 183g par Korthals. 




patrie, on trouve ces plantes croissant sur les branches des arbres, dans les 
endroits humides et ombreux. On doit donc, pour se rapprocher autant que 
possible de la perfection, les tenir dans une température analogue à celle 
de leur pays, c’est à dire très élevée et humide. Du reste leur culture ne 
demande aucune étude, mais seulement des soins attentifs. 

Contrairement à la plupart des Orchidées, les Phalaenopsis n’ont pas 
de pseudo-bulbes gonflés pour les nourrir; il faut donc leur procurer un 
supplément de nourriture, qui se composera spécialement d’humidite aux 
racines pendant la végétation; ils ne supportent point la sécheresse dans 
cette saison, car ils se fanent très vite, perdent leurs feuilles inférieures et 
sont ainsi défigurés, la beauté de la plante consistant naturellement dans 
un feuillage sain et touffu. 

En ce qui concerne le degré de température aux diverses époques de 
l’année, elle devrait être, durant la végétation, c’est à dire de mars en 
octobre, de i8° R. pendant la nuit, et, le jour, de quelques degrés de plus; 
en somme, aussi haute que possible, la seule précaution à prendre étant 
de bien ombrer la serre, et de garantir les plantes contre les rayons du soleil. 

La température nocturne devrait être maintenant à i8° R. D’octobre à 
février, soit durant le temps de repos, on peut descendre à 14 0 R. la nuit 
et à quelques degrés de plus pendant le jour. Si durant cette époque la 
température de la serre devait monter, il serait bon d’y introduire l’air 

frais en le faisant glisser entre les tuyaux de chauffage pour le réchauffer 

avant de l’introduire dans la serre. 

Les Phalaenopsis sont cultivés de diverses manières : sur bûches, en 
pots ou en paniers. Nous avons constaté qu’ils réussissent également bien 
dans les trois conditions, mais sur bûche ils demandent beaucoup plus 
d’humidité, et en pots, il est nécessaire de leur donner un fort drainage, 
lequel se fait comme suit : 

Que la culture se fasse en pot ou en panier, il est toujours bon de 

retourner un petit pot sur le fond du récipient, en remplissant les interstices 
de tessons ou de morceaux de brique. Au dessus de ce drainage, on place 
du sphagnum bien nettoyé, mélangé de quelques morceaux de charbon de 
bois, et là dessus la plante est placée de manière à dépasser de 2 ou 3 

pouces le bord du récipient. C’est de ce drainage bien disposé que dépend 
en grande partie le succès de la culture, tant pour les Phalaenopsis que 
pour les Orchidées en général. 



Volume 


Livraison 


CHilDE 


DIRECTEU R 

eJ. Linden 


REDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile I^odigas 




Sommaire 


Anguloa Ruckeri Lindl. var. media 
Rchb. f. ....... 

Spathoglottis plicata El. . . . 

Cattleya Mendeli 

Vanda Lindeni Rchb. f. . . . 


GAN O, U TH T ME'fCHVKNLOQ. 





LINDENIA 


PL. LUI 



ANGULOA RUCKERI VAR. 


MEDLA. Rciib. f. 


P. De Pannemachcr dcl, 



PL. LUI 


ANGULOA RUCKERI lindl. VAR. MEDIA RCHB. F. 

ANGULOA INTERMÉDIAIRE 


ÉTYMOLOGIE : Genre dédié par Ruiz et Pavon à don Francisco de Angulo, directeur général des 
mines au Pérou. 

ANGULOA Ruiz et Pavon. Flores subglobulosi, nunquam patentes. Sepala lateralia invicem imbricantia, 
basi valde convexa, nec in cornu producta; alterum nunc anticum, nunc posticum, conforme, basi planum. 
Petala sepalo dorsali aequalia et similia. Labellum coriaceum, unguiculatum, subconvolutum, trilobum, lamina 
cornosa lata plana supra medium auctum, hinc quasi bilabiatum. Columna teres, clavata, libéra; clinandrio nunc 
mutico, nunc lacinia acuta porrecta utrinque aucto. Anthera galeata, valvis membranaceis, nunc in lacinulas 
acutas productis. Pollinia 4, plana, inaequalia, caudicula longa lineari et glandula acuta. 

Herbae epiphytae granatenses et peruvianae Lycastis facie. 

Ruiz et Pavon, Flor. peruv. Prodr. 118, t. 26. — Lindl. Bot. Reg. XXX, 1544 sub 60. 

Anguloa Ruckeri. Pedunculo unifloro radicali, squamis inflatis imbricatis vaginato; sepalis subrotundis 
apiculatis petalisque obtusis in globum conniventibus ; labelli trilobi antici lobis lateralibus obtusis aequalibus, 
medio piloso infundibulari bilabiato, labio altero emarginato, altero tripentato; columna integra. 

Lindley Bot. Reg. 1846, t. 41. 

Patria Columbia. 

L e genre Anguloa n’est représenté jusqu’à ce jour dans nos collections 
que par un petit nombre d’espèces appartenant toutes aux régions tem- 
pérées des Andes vénézuéliennes, de celles de la Colombie et du Pérou. 
Trois de ces espèces furent très remarquées l’an dernier à l’exposition spéciale 
organisée en concordance avec le Congrès des Orchidées à Londres; c’étaient 
VA. Clowesi Lindl. à fleur jaune et labelle blanc, VA. Ruckeri Lindl. à grosse 
fleur jaune et labelle rouge, et VA. uniflora R. et Pav. var. maculata , variété 
péruvienne, à grande fleur blanche pointillée et maculée de pourpre; toutes 
les trois introduites par M. J. Linden. Ces Orchidées épiphytes, dont le port 
rappelle celui des Lycaste, et dont les fleurs presques globuleuses ont un aspect 
étrange, rappelant un enfant dans un berceau, sont trop peu répandues dans 
les cultures où cependant leur place est marquée parmi les plus riches espèces 
de la serre tempérée. 

Le portrait reproduit par la Lindenia est celui d’un exemplaire ayant fleuri 
parmi un grand nombre de plantes découvertes et importées récemment par 
M. Erich Bungeroth, l’énergique collecteur de la Compagnie Continentale 
d’Horticulture à Gand, et est considéré par le professeur Reichenbach à qui 
l’inflorescence fut communiquée, comme étant l 'Anguloa Ruckeri Lindl. var . 
media , presque le même que l’exemplaire reçu par lui de M. Downing, en 1883. 
D’après nous, la fleur a la plus grande analogie avec celle de VA. Ruckeri 


var. sanguinea Rchb. qui n’est autre que VA. purpurea de Linden ou VA. Hohenlohei 
de Ch. Morren. Lorsque nous avons eu la fleur sous les yeux, nous avons 
constaté uniquement que le labelle était coloré d’un rouge beaucoup plus vif 
que celui du type. 

C’est une plante à pseudobulbes ovales allongés, à sillons peu marqués. 
La hampe s’élance dressée de la base des pseudobulbes, enveloppée d’écailles 
engainantes, imbriquées, de couleur feuille morte, et porte à son sommet 
une très grande fleur, imparfaitement épanouie, à sépales jaunâtres presque 
arrondis, apiculés, disposés globuleusement avec les pétales qui sont obtus et 
d’un coloris rouge pourpre. Le labelle est coriace, rougeâtre et trilobé; les lobes 
latéraux sont obtus; le lobe médian, velu, en forme d’entonnoir, est muni 
de deux lèvres, l’une échancrée, l’autre tridentée. L’espèce type fut découverte 
dans la province de Merida au Vénézuéla par M. J. Linden. 

La variété sanguinea ou Hohenlohei a été découverte par M. N. Funck 
dans la province de Cumanà au Vénézuéla. 

Peu de plantes sont aussi faciles à la culture que les Anguloa. La végé- 
tation de l’espèce qui nous occupe redevient active en février ou mars. Dès 
cette époque, les arrosements doivent reprendre et augmenter à mesure que 
les jeunes pousses se développent. Immédiatement après la floraison, suivra 
le rempotage qui doit avoir lieu avec la plus grande prudence de façon 
à ne pas briser les racines qui sont grêles et auxquelles il est bon de laisser 
une petite motte de terre ancienne. 

Les Anguloa croissant à l’intérieur des forêts dans des endroits naturellement 
ombreux devront être tenus en serre, bien ombragés contre les rayons du 
soleil, autrement leur feuillage jaunit et les bulbes sont exposés à perdre 
tôt leur feuillage. Les plantes ont alors un aspect maladif peu réjouissant. 

Le fond du pot est rempli de tessons jusqu’au tiers de sa hauteur; sur 
ces tessons, on pose quelques mottes de terre très sableuse, puis le reste 
du vase est rempli de terre de bruyère tourbeuse en morceaux de la grosseur 
d’une noix mêlés à des petits morceaux de charbon de bois, ceux-ci entrant 
pour un tiers dans le mélange. Les fragments les plus fins sont mis au dessus. 
Le tout est assez fortement pressé autour de la plante dont le collet ne doit 
pas s’élever au dessus du rebord du vase. Le rempotage terminé, la plante 
est légèrement arrosée, puis mise dans la serre aux Orchidées américaines 
où elle doit être soustraite avec soin aux gouttes de buée, tombant du vitrage, 
qui pourraient détériorer les feuilles. 

Depuis novembre jusqu’en février, durant la période de repos, l’arrosement 
n’a lieu que de loin en loin, lorsque le temps est beau, et seulement pour 
empêcher les pseudobulbes de se flétrir. 





LINDENIA 


PL. LIV 



P, 


De Panncmacker del , 



PL. LIV 


SPATHOGLOTTIS PLICATA bl. 

SPATHOGLOTTIS PLISSÉ 

SPATHOGLOTTIS. Vide Lindenia , vol. I, pag. 55. 

Spathoglottis plicata bl. Pseudobulbo ovoideo conico, foliis fasciculatis, longius petiolato contractis cuneato 
oblongis acutis plicatis, pedunculo elongato distanter vaginato, apice racemoso, bracteis oblongis oblongoligulatisve 
apiculatis quam ovaria pedicellata brevioribus, dein deflexis, demum deciduis, ovariis levissime tomentellis, 
calvisve, demum semper calvis, sepalis tepalisque oblongis acutis, labello trifido imae columnae basi paullo adnato, 
laciniis lateralibus ligulato oblongis extus retusis, lacinia mediana basi utrinque angulata dein unguiculari antice 
dilatata emarginato apiculata (raro Ovato acuta), callo sellaeformi profunde bifido superne breviter piloso in basi 
laciniae mediae, pilis quibusdam antepositis, callo parvo triangulo antrorso obscuro in ungue medio. 

Oncidium plicatum REINW. ! M. 

Spathoglottis plicata BL. Bijd. 8ste Stuk 401. Tab. LXXVI. 

Spathoglottis lilacina griff. ! Not. 325 ic. t. CCCXI. III. 

Flores lilacini pallidiores et obscuriores, rarissime albi. Unguis basis et callus flavi. Ovarium viride. Pedicellus 
brunneus. Vivum habui a cl. Barone Hruby sc cl. Linden. 

Portione melanensi, sondaica, papuana ac in Polynesia. Floret « omni tempore » ex cl. Blume. Singapore 
Sagor! Malacca Griffith! Pulo Pinang. Ile de Borton Cevanes Ad. Delessert ! — Amboyna Doleschall! Java: 
Sudamerika Zollinger 817! Galumgang, Tjermai Tunghuhu! Nov. Guinea 1877. Goldie! comm. B. S. Williams. 
Waighion Lesson! — Tahiti, Samoa, Upoul, Tusiolla, Tonga Wilkes Exp! 

L e Spathoglottis plicata est une charmante espèce à fleurs légèrement plus 
petites que celles du S. Augustomm décrit dans le premier volume de 
la Lindenia . Il croît en compagnie de cette dernière espèce, mais en plus 
grande abondance et se retrouve dans un plus grand nombre de localités. 
Sa première floraison en Europe a eu lieu dans la célèbre collection du 
baron Hruby à Peckau, en Bohème. 

L’éminent directeur du Gardeners 9 Chronicle , le D r Masters, à qui nous 
avons envoyé l’inflorescence du Spathoglottis Augustomm , s’exprime en ces 
termes à son égard dans le n° 656, page 104, de cet excellent journal : 

« Nous avons reçu de la Compagnie Continentale d’Horticulture une 
» inflorescence de cette belle et singulière plante que le Professeur Reichenbach 
» a décrite dans le Gardeners ’ Chronicle , vol. XXV, p. 334, et qui a été figurée 
» dans la 7 e livraison de la Lindenia . Les fleurs nombreuses sont portées 
» sur des racèmes terminaux compacts, chacune d’elles s’échappant d’une 
» bractée blanche en forme de barque, quelquefois réfléchie. Le pédicelle 
» grêle mesure environ un pouce, et passe imperceptiblement dans l’ovaire, 
» qui est linéaire, non tordu, et à peu près de la même longueur que le 
» pédicelle. 

» Les fleurs simples ont environ un pouce et demi de diamètre, elles 


» sont blanc lilacé; les trois sépales larges à la base, oblongs-aigus, concaves; 
» les pétales latéraux ont la même couleur, mais sont plus larges et effilés 
» à la base, la lèvre est plus courte que les pétales, et d’une structure 
» singulière : la partie inférieure possède de chaque côté un lobe arque, obtus, 
» oblong, couleur brun-pourpré, finement tacheté; il s’élève en voûte au dessus 
» du callus central, qui a une rainure médiane, bordée de chaque côté par 
» un gros appendice, cunéiforme, plat au sommet, et pourvu de quelques 
» poils; de chaque côté de la base de ce callus se trouvent deux petits 
» appendices en forme d’oreillettes, et, sur le devant, la lèvre se termine en 
» une tigelle ou onglet grêle et long, pointu au milieu et se dilatant sur 
» la face en un limbe pétaloïde transversalement oblong, bilobé, de couleur 
» violette. La colonne a environ la moitié de la longueur des pétales, elle 
» est blanche, claviforme, s’élevant en voûte au dessus des lobes latéraux de 
» la lèvre. Huit tubes polliniques à longues tiges. 

» Nous ne savons pas exactement par quels moyens les fleurs sont 
» fécondées, mais la conclusion qu’on peut tirer de leur structure est très 
» curieuse. De ce qui est dit ci-dessus, on peut voir que devant la base 
» de la colonne il existe un entonnoir, bien marqué, entonnoir formé par 
» les lobes latéraux de la lèvre qui forment les côtés et la voûte, tandis 
» que la base est formée par le callus profondément entaillé. 

» Devant celui-ci se trouve la lèvre avec sa longue tige jointe au milieu 
» et se terminant dans un prolongement ressemblant à un pétale. 

» Nous supposons d’après cette structure qu’un insecte tombé sur le devant 
» de la lèvre rampe le long de l’entonnoir jusqu’à la base pour atteindre le 
» miel. Lorsqu’il a franchi la porte du tunnel, qui se trouvait ouverte d’une 
» manière attrayante, celle-ci se referme sur lui par l’action des charnières 
» dans la tige de la lèvre. De fait, la lèvre, qui était d’abord en ligne droite, 
» probablement par les chocs de l’insecte excitant le mouvement, s incline 
» soudain à angles droits, ferme donc plus ou moins le tunnel et détient 
» l’insecte d’une manière quelconque; dans sa lutte pour sortir du piège, il 
» doit infailliblement faire jaillir les masses polliniques. » 

Nos lecteurs voudront bien mettre en regard de la planche ci contre, 
fidèle portrait du S. plicata, celle qui a été publiée dans la 7 me livraison du I er vol. 
de la Lindenia avec la description du N. Augustorum : ils se rendront parfaitement 
compte des différences qui caractérisent les deux espèces. 

Nous pouvons ajouter que la Compagnie Continentale d’Horticulture est 
parvenue déjà à élever quelques hybrides du Spathoglottis Augustorum fécondé 
par le 5. plicata et par le Calanthe vestita; ces hybrides croissent avec rapidité. 





PL. LV 



CATTLEYA 'meNDELI 


P. De Pamumaeker d:l 


i7 



PL. LV 

CATTLEYA MENDELI 

CATTLEYA DE MENDEL 

CATTLEYA : Vide Lindenia vol. I, pp. 15, 29, 43, 61, 63, 67, 83, 93, 99. 

Cattleya Mendeli. Pseudobulbis oblongis, claviformibus, in maturitate sulcatis, circa 00135 longis. Folia 
solitaria, coriacea, ligulato-oblonga, acuminata, supra atroviridia, infra pallidiora. Scapus tri-quadriflorus, bractea 
terminali oblonga depressa productus. Flores ampli speciosissimi 011120 lati; sepala lanceolata, recurvata, alba; 
petala plana, clavata, late-ovata, prope basin pulchre crispata, apice recurvata, alba margine vix roseola. Labellum 
obovatum emarginatum columnam involvens parte antica explanata et pulcherrime crispata, apice roseo maculato, 
disco luteo, rubro lineato. Columna clavata, semiteres, dorso caréna rotundata instructa. 

Cattleya Trianae var. Mendeli. 

Orchid Album, tab. 3. 

L e premier volume de la Lindenia contient la figure et la description 
de neuf espèces ou variétés du genre Cattleya, notamment des 
Cattleya aurea Linden. 

— guttata Lindl. var . Leopardina . — C. elatior Lindl. 

— Lawrenceana Rchb. 

— Malouana Lind. — C. speciosissima var. Malouana. 

— maxima Lindl. var. Hrubyana . 

— nobilior Rchb. var. Hugueneyi. 

— Percivaliana var. Reichenbachi fC. labiataj. 

— Trianae Lind. et Rchb. var. alba. — C. labiata Lindigiana. 

— — — — var. Annae. 

Ce sont toutes fleurs hors ligne qui commandent l'attention et qui méritent 
de tenter le talent du peintre. Le nombre des espèces connues ne dépasse 
pas de beaucoup la trentaine et une révision de puriste réduirait certainement 
ce chiffre au moins d’un tiers; par contre, la quantité des variétés est 
innombrable. Plusieurs espèces, surtout celles provenant du Brésil et du 
Vénézuéla, sont connues depuis longtemps et ont fait leur chemin dans le 
monde; parmi les choyées se trouvent les C. aurea , C. labiata , C. Mossiae , 
C. gigaSj C. Trianae , C. Lawrenceana , C. Percivaliana C. Dowiana, C. Skinneri 
et celle qui fait l'objet du présent article. 

Le Cattleya Mendeli ouvre de nouveau l’éternelle question de l’espèce. 
Ce n’est pas nous qui contesterons l’importance scientifique de ce problème 
dont la solution ne nous paraît pas encore bien prochaine; mais, d’autre 
part, il nous est impossible de ne pas donner raison à ceux à qui l’expérience 
pratique suggère le désir de voir la nomenclature des Orchidées simplifiée 



ou mieux justifiée, à ceux par exemple qui pensent qu’il n’y a presque 
aucune ligne de démarcation entre les Laelia et les Cattleya. D’un autre côté, 
lorsque nous nous mettons à la place de l’amateur, nous ne voyons pas 
quelle différence il y aurait pour lui entre une belle espèce et une belle 
variété et bien peu doit lui importer s'il se trouve en présence d’une espèce 
scientifique ou d’une forme dérivée produite par la nature ou par l’intervention 
du semeur. 

Le Cattleya Mendeli a fleuri pour la première fois chez un amateur anglais, 

M. S. Mendel dont la plante porte le nom et qui possédait à Manchester, 

il y a quelque dix ans, la collection la plus remarquable de l’Angleterre; 
ce Cattleya a été considéré par les botanistes comme une forme brillante du 
C. Trianae. C’est encore aujourd’hui notre avis. Mais cette forme est assez 
distincte et typique pour porter la dénomination de C. Mendeli tout court 
que nous lui conservons en raison de sa grande beauté et qui lui assure une 
place même dans les collections d’élite. 

Ses pseudobulbes réunis en groupes sont allongés, en forme de massue 
et marqués de sillons lors de leur aoûtement. Chaque pseudobulbe porte une 
feuille coriace, allongée ligulée, acuminée, vert foncé au dessus, vert plus pâle 
à la face inférieure. La hampe florale sort d’une bractée grisâtre qui 

l’engaîne à la base; elle produit trois ou quatre de ces immenses et brillantes 
fleurs dont la description la plus exacte ne donnerait jamais qu’une idée 

vague et qu'il suffit de voir s’épanouir pour en être émerveillé. D’ail- 
leurs, un coup d’œil jeté sur le portrait qu’en offre la Lindenia fera com- 
prendre les mérites de ces fleurs, où les plus riches coloris, le blanc rosé 

des sépales et des pétales, le jaune orange de la gorge du labelle et le rouge 

magenta du limbe de celui-ci, se marient pour produire les plus charmants 
contrastes. Nous ne pouvons que le répéter : le Cattleya Mendeli est une 
Orchidée d’élite et nous comprenons parfaitement que certaines variétés se 
cotent a des prix aussi élevés. Nous en avons vu vendre aux enchères publiques, 
en Angleterre, des exemplaires qui atteignaient jusqu’à io livres, (250 francs) 
par bulbe! 

La Compagnie Continentale d'Horticulture a été très heureuse, cette année, 
dans ses introductions de Cattleya. Plusieurs espèces nouvelles sont arrivées 
en paifait état et fleuriront prochainement. Ce sera une vraie surprise pour 
les amateurs. 

Certaines especes de Cattleya, comme le superba par exemple, réussissent 
mieux cultivées sur blocs ou sur tronc de fougères qu’en pots. Lorsqu’on désire 
cependant les cultiver en pots ou en corbeilles, on fera bien de remplacer la 
teire fibieuse par des morceaux de fougère arborescente, principalement des 
Cyathea excelsa ou des Balantinm antarcticum parmi lesquels leurs racines 
charnues s’enfoncent avec avidité. 



LINDENIA 


PL. LVI 



VANDA LINDEN I Rchb. f. 

r 


P. De Panncmacficr del. 


19 


n i- 

C *W 



PL. LVI 

VANDA LINDENI rchb. f. 

VANDÉE D’AUGUSTE LINDEN 

VANDA. Vide Lindenia, vol. I, p. 47. 

Vanda Lindeni. Aff. Vandae hastiferae : racemo laxifloro, plurifloro ; sepalis tepalisque cuneato oblongis 
obtuse acutis undulatis, labelli laciniis lateralibus rhombeis quadratis erectis, lacinia mediana triangula carnosa 
antice deorsum triangula ancipiti, superne gibberibus hemisphaericis duobus collateralibus, medio per discum 
quadricullata, basin versus velutina, utrinque basi auricula ascendenti lineari velutina conspicua, calcari conico 
intus velutino, labeJlo dimidiato aequilongo; columna clavata. H. G. Rchb. F. 

Patria Papouasia. 


S ans être des plus remarquables, le Vanda Lindeni, découvert en Papouasie 
en 1885 et introduit dans les serres de la Compagnie Continentale 
d’Horticulture, dans le courant de la même année, par M. Auguste Linden, 
est une gracieuse espèce dédiée par le professeur Reichenbach, à son intro- 
ducteur. 

M. Aug. Linden a accepté la dédicace de l’espèce qui nous occupe, 
quoiqu’il ait rapporté de ses voyages des formes de Vanda plus brillantes, ne 
fût-ce que pour fournir au célèbre botaniste l’occasion d’associer une trinité 
de famille à son histoire (voir Gardeners’ Chronicle, page 70, numéro du 
17 juillet 1886). 

Le Vanda Lindeni est très voisin du Vanda hastifera, dont il n’a existé 
pendant longtemps qu’un seul exemplaire en Europe qui se trouvait dans la 
collection de M. J. Linden à Bruxelles. 

La plupart des Vanda, presque tous originaires des Indes et de la Malaisie, 
où la température est très élevée, sont de serre chaude. On les trouve dans 
leur pays croissant sur les branches des arbres dans des endroits humides et 
ombragés. Il faut donc imiter autant que possible la nature pour avoir de bons 
résultats dans leur traitement. On doit se souvenir que les Vanda n’ont 
pas de pseudo-bulbes pour les nourrir et que pour cette raison, il faut leur 
donner beaucoup plus d’humidité qu’aux plantes qui possèdent ces organes. 

Us ne demandent pas de repos, car ils croissent durant toute l’année. Toutes 
les Orchidées indistinctement n’ont pas besoin d’être tenues sèches pendant 
un temps plus ou moins long; ce n’est qu’aux espèces qui, comme les Odon- 
toglossum, les Cattleya, les Dendrobium, etc., possèdent des pseudo-bulbes, 
qu’une période de repos est indispensable. Au contraire, ce traitement serait 
plutôt nuisible aux espèces à végétation presque continue, telles que les Sacco- 
labium, les Aerides, les Vanda etc. 


20 



C’est donc une erreur complète de laisser dessécher les feuilles des Vanda 
durant quelques semaines, comme le font certains cultivateurs. Nous con- 
seillons même, s’il arrive que les feuilles se flétrissent à la suite d’une trop 
longue floraison, de couper immédiatement les tiges florales, et d’activer la 
végétation le plus possible par une forte humidité et une bonne chaleur. 
A défaut de ce traitement, les plantes seraient longues à se remettre et risque- 
raient de perdre leurs feuilles inférieures. 

La température qui convient le mieux aux Vandées pendant la saison 
d’hiver est une moyenne de i8° Réaumur. Il est bon de rappeler qu’une 
température très élevée, nuisible du reste à la plupart des Orchidées, doit 
être évitée avec soin mais il convient de leur donner beaucoup d’air, même 
pendant les belles journées d’hiver. 

On les cultive également bien en pots ou en paniers. Nous les tenons 
cependant de préférence en pots, qu’on remplit à moitié d’un bon drainage, 
sur lequel on place du sphagnum bien vivant jusqu’à io centimètres au dessus 
du bord. La plante est maintenue ferme par un solide tuteur. 

Les Vanda croissent également bien, fixés sur des fragments de branches 
épaisses, mais ils réclament alors beaucoup plus d’attention et de soins. Du 
reste, ce mode de culture n’est à préconiser que pour les petits exemplaires, 
les blocs portant des plantes fortes étant difficiles à suspendre dans les serres. 


Orchidées du Congo. Le premier envoi d’Orchidées provenant de 
l’expédition organisée au Congo par MM. Otlet et Linden est arrivé et se 
compose de plusieurs caisses d’espèces remarquables. Parmi celles-ci, nous pou- 
vons déjà citer le fameux Lissochilus giganteus que Johnston déclare, dans 
son ouvrage sur le Congo, être la plus belle Orchidée connue. Un Ansellia 
à bulbes courts et croissant en fortes touffes est également très intéressant. 
A en juger par les anciennes tiges, cette espèce doit être d’une floribondité 
excessive. Nous reviendrons prochainement sur les Orchidées du Congo 
introduites dans les serres de la Compagnie Continentale d’horticulture à Gand. 





Volume 


Livraison 


C HJI DE 


DIRECTE U R 

eJ. L inden 


REDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile I^odigas 


Sommaire 


PI. LVIL 


Catasetum Bungerothi N. E. Brown, 
PL LVIII. Odontoglossum luteo-purpureum 

Lindl 

PL LIX. Pilumna nobilis Rchb. f. . . . 

Pl. LX. Vanda Suavis Lindl. var. Lindeni 


GAN O, U TH r. MEYER-VANLOO. 




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LINDENIA 



CATASETUM BENGEROTHI N. E. Brown 

E. B linge rot h ad nat. dcl. 

P. De Pannemaeker chromolithog. 


PL. LVII 


CATASETUM BUNGEROTHI K. E. BROWN 


CATASETUM DE BUNGEROTH 


CATASETUM. Vide Lindenia , vol. I, p. 5g. 

Catasetum Bungerothi N. E. Brown. Pseudobulbi validi fusiformi, 5-9 poil, longi. Folia îanceolata acutissima, 
8-9 poil, longa, ij -2 poil. lata. Racemi pluriflori. Flores speciosissimi, candidi. Sepala et petala minora Ianceolata, 
acutissima, patentia. Labellum maximum, transverse oblongum, profonde concavum, breviter et obtuse calcaratum, 
apice bidentatum. Columna et anthera obtusae, cirrhis basalibus percrassis cornu iformibu's. 

Ex icône tantum descripsi. 

Habitat : America aequatorialis. 

In caldariis Horticulturae Societatis Continentalis a Bungeroth introductum. 

C e Catasetum est une des nouveautés les plus marquantes parmi les 
Orchidées qui aient été introduites depuis quelque temps ; c’est une espèce 
hautement distincte dans un genre excessivement étrange et intéressant à la 
fois; aucune autre, que je sache, ne pourrait rivaliser avec la nouvelle venue. 
Mais aussi, à quelles surprises ne doit-on s’attendre dans un groupe aussi 
extraordinaire que celui des Catasetum, où certaines espèces possèdent des 
plantes mâles, des plantes femelles et des plantes hermaphrodites, ayant des 
fleurs absolument différentes d’après les sexes? Telle est en effet la différence 
de forme et de coloris des fleurs suivant les sexes des plantes auxquelles 
elles appartiennent, que naguère on considérait ces sexes comme constituant 
trois genres distincts. Il se pourrait même que la présente nouveauté fût le 
type mâle ou l’individu hermaphrodite d’une espèce déjà connue. Cependant, 
toutes choses bien considérées, je ne pense pas qu’il puisse en être ainsi et 
pour ce motif je suis heureux de pouvoir me rendre au désir de MM. Linden 
en dédiant la plante au courageux et énergique collecteur de la Compagnie 
Continentale d’Horticulture , M. E. Bungeroth, qui l’a découverte dans 
l’Amérique équatoriale. 

Les Orchidées du genre Catasetum n’ont guère la vogue actuellement 

auprès des amateurs; cependant à en juger d’après l’esquisse envoyée par 

M. Bungeroth (car je n’ai pas de spécimen vivant sous les yeux), cette 

belle espèce sera probablement fort recherchée par les orchidophiles, pour ses 
jolis racèmes de grandes fleurs blanches qui en font une plante hors ligne. 

Les pseudobulbes sont vigoureux, fusiformes et atteignent 8 à g pouces 
de longueur, ils portent un certain nombre de feuilles lancéolées aiguës. Les 
racèmes sont également très robustes et se composent de nombreuses et grandes 


22 


m n 


3 

L- 

I 

— - 1 1 ■ t i- 

P 1 


D 

9 


fleurs blanches ayant de 3 1/2 à 4 pouces de diamètre. Les sépales et 
les pétales sont lancéolés aigus, radiés, s’ouvrant en demi cercle; les pétales 
sont plus courts et plus étroits que les sépales. 

Le labelle est vraiment remarquable : le contour en est transversalement 
oblong et profondément concave, il est muni d’un eperon ou gibbosité courte, 
vigoureuse et très obtuse. Il est recourbe sur le bord et porte en tete du 
sommet, d’ailleurs tronqué, deux petites dents. La base de la colonne porte 
deux fortes cirrhes corniformes, se projetant au dessus de la cavité de l’éperon 
jusque vers le milieu du labelle. 

N. E. Brown. 


* 

* * 

UOrchidophile parlant du genre Catasetum, dans le fascicule de juillet 
dernier, s’exprime en ces termes : « Les Catasetum sont peut-être les plantes 
» les plus singulières de la famille des Orchidées. On est malheureusement 
» beaucoup trop exclusif aujourd’hui et il serait facile de citer maintes collections, 
» parmi les plus connues, qui ne possèdent aucun exemplaire de ce beau 
» genre. Les anciennes collections étaient, sous ce rapport, beaucoup mieux 
» partagées et nous félicitons la Lindenia d’avoir publié un certain nombre 
» d’espèces qui ramèneront leur vogue. » 

On cultive les Catasetum en paniers près du vitrage, dans la serre chaude 
pendant la végétation et en serre tempérée pendant les trois mois qui 
suivent la floraison. En été, ils doivent être légèrement ombragés contre les 
rayons directs du soleil. En hiver, repos complet. Il faut pourtant les arroser 
quelque peu de temps à autre, afin de maintenir fraîches quelques unes des 
vieilles racines, en attendant que les nouvelles se développent à la base 
des jeunes pousses. 

Leur végétation recommence au mois de mars : c’est le moment du 
rempotage. On les arrose d’abord avec précaution, en augmentant graduel- 
lement la dose du liquide à mesure que les pousses nouvelles se développent. 

La planche ci-contre a été faite d’après une aquarelle peinte sur les 
lieux par M. Bungeroth. L’inflorescence y est reproduite en grandeur natu- 
relle; quant aux pseudobulbes et aux feuilles, ils ont été réduits de moitié. 

Le Catasetum Bungerothi est certainement une des Orchidées les plus 
remarquables et nous ne pouvons assez féliciter celui qui a découvert la 
plante d’en avoir doté les serres d’Europe. Nos félicitations sont d’autant 
plus vives que lorsqu’il la trouva, M. Bungeroth était à demi mourant et 
miné par les fièvres qui l’avaient mis à deux doigts du tombeau. 


cnrs- 



LINDENIA 


PL. LVIII 



ODONTOGLOSSUM LUTEO-PURPUREUM Lindl. 


De Panneviaeker dd. 


PL. LVIII 


ODONTOGLOSSUM LUTEO-PURPUREUM lindl. 

ODONTOGLOSSE JAUNE ET POURPRE 


ODONTOGrLOSSUM. Vide Lindenia I, p. 11. 

Odontoglossum luteo-purpureum. Foliis ensiformibus basi longe angustatis, floribus racemosis, bracteis 
ovatis squamaeformibus, labello obovato quadrilobo fimbriato, lamellis quinquelaceris pubescentibus, columna 
pubescente, alis in cirrhos numerosos longos solutis. 

Lindl. Orehid. Lind. no 85, et Fol. Orchid., I, 1852-55. 

Crescit in sylvis Quindiu, Nova Granata, quo J. Linden legit speciem anno 1842. Ejusdem speciei 
varietatem insignem, Od. lut.-pnrp. sceptrum dictam, invenit loco citato atque domino Linden misit cl. Wallis 
anno 1868. 

L e célèbre orchidographe dont l’Angleterre a le droit d’être fière, le 
D r Lindley, salua Y Odontoglossum luteo purpureum de ces mots carac- 
téristiques : « magnificent species. » C’est une superbe espèce, en effet, que 
cette Orchidée qui fut une des nombreuses et des plus remarquables découvertes 
de M. J. Linden. Il la trouva dans les forêts vierges du Quindiu, en 
Colombie, à une altitude supramarine de 8000 pieds. Le sentiment 
de joie immense qu’il éprouva à la vue soudaine de ces racèmes longs de 
plus d’une aune portant de nombreuses et grandes fleurs du plus brillant 
coloris, est de ceux qui font oublier toutes les privations et toutes les fatigues 
et dont on garde l’éternel souvenir. Le semeur qui va épier chaque jour 
l’épanouissement de ses fleurs favorites, ressent un réel bonheur lorsqu’il voit 
surgir enfin une nouveauté hors ligne; cette jouissance n’est rien à côté de 
celle qu'éprouve l’explorateur fouillant, au milieu de tous les périls, un coin 
de terre inconnu dans lequel il rencontre soudain un de ces joyaux de la 
nature dont l’imagination la plus hardie n’eût pas osé rêver l’existence. 

L 'Odontoglossum luteo-purpureum est une de ces plantes hors ligne, un de 
ces joyaux. Les pseudobulbes, de forme presque ovale, sont gros, comprimés 
et longs de sept à huit centimètres. Les feuilles longues de o m 5o à o m 6o se 
rétrécissent à la base, elles sont épaisses et en forme de lance. La hampe 
florale, longue de o m 7o et souvent davantage, s’étend horizontalement et 
porte un racème d’admirables fleurs, grandes comme celles de Y Odontoglossum 
Hallii et ayant plus de huit centimètres de diamètre, avec des bractées ovales 
et squamiformes. Les sépales sont jaune vif maculé de pourpre; le labelle 
presque ovale est quadrilobé, il est blanc jaunâtre avec des macules roses; 
la colonne est duveteuse et les ailes se divisent en nombreuses cirrhes allongées. 


La planche dessinée d’après nature par notre artiste-peintre en dira plus 
et mieux que la description qu’on vient de lire. L amateur qui ne connaîtrait 
pas cette brillante espèce, jugera par un seul coup d’œil, des mérites de 
celle-ci et il voudra certainement la posséder dans sa collection. 

L’altitude à laquelle cette espèce croît dans sa patrie dit assez qu’elle 
appartient au groupe des Orchidées de serre froide. Nous devons encore repeter 
ici ce qui a été observé dans le I er volume de cette publication à la pa^e 12, 
à propos de Y Odontoglossum nevadense : l’insuccès que l’on éprouve parfois dans 
certaines cultures est dû le plus souvent, si pas toujours, au defaut d attention 
quant aux conditions qui entourent les plantes dans leur station naturelle. 
Pour le cas particulier qui nous occupe, il importe de ne pas oublier que 
dans la région du Quindiu d’où la plante a été introduite, la température 
ne s’élève pour ainsi dire jamais à la hauteur de celle de nos serres chaudes 
et que fréquemment elle descend au dessous de zéro. Il serait inutile de 
soumettre Y Odontoglossum luteo purpureum à cette basse température; mais il 
est arrivé plus d’une fois que dans la serre basse, humide et bien aérée où 
il est cultivé à l’établissement de la Compagnie Continentale d’Horticulture 
à Gand, la température est descendue jusqu’à zéro et que la plante ne s’en 
est nullement ressentie. 


CATTLEYA LUCIENIANA Rchb. 

Voici comment le professeur Reichenbach a décrit ce nouveau Cattleya, 
introduit l’an dernier dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticul- 
ture, qui vient d’y refleurir et que le savant orchidographe a dédié à 
M. Lucien Linden. 

« Un charmant Cattleya, avec bulbes et feuilles semblables à ceux du 
Cattleya Harrisoniana et dont les fleurs ressemblent beaucoup à celles du 
C. Isabellae Rchb., mais en étant beaucoup plus foncées et plus riches en 
couleurs. Les sépales et pétales, un peu étroits, sont d’un beau brun, 
superbement enluminés par une teinte pourpre. Le labelle est trifide. Les 
lacinies latérales sont triangulaires, émoussées, la lacinie médiane est cunéi- 
forme, émarginée, du pourpre le plus riche, et le disque, qui se trouve 
entre les lacinies latérales est muni de carènes rouges. Ces lacinies latérales 
sont d’un jaune pâle marqué de veines épaisses d’une couleur rougeâtre. 

« Colonne blanche marquée de lignes pourpres sur le côté et aussi de 
nombreux pointillages de même couleur. Le devant de la colonne est blan- 
châtre à la base et garni de nombreuses lignes pourpres autour du bord 
de la fovea. On pourrait le prendre pour une forme foncée du Cattleya 
Isabellae , et c’est ce qui m’arriva au premier abord; le labelle, néanmoins, 
a la lacinie antérieure granulée et l’intérieur de la base de la colonne est 
comme disloqué en carènes. Il ne peut guère exister de doute sur sa parenté 
qui doit se composer des Cattleya Forbesi et granulosa ». 



LINDENIA 





PILUMNA NOBILIS Rchb. f. 


I\ De Pannemaeker dcl, 


25 


f 

PL. LIX 



PILUMNA N OBI-LIS RCHB. F. 

PILUMNA DISTINGUÉ 

PILUMNA. Ovarium tricostatum. Sepala et petala aequalia, patula oblique inserta. Labellum basi columnae 
adnatum, subintegrum, orbiculatum, convolutum, inappendiculatum. Columna clavata, teres. Clinandrium cucullo 
dentato membranaceo circumdatum, buccis duabus carnosis semiclausum. Stigma verticale. Pollinia 2, postice 
fissa, caudiculae brevi et glandulae ovatae adnata. 

Herbae epiphytae; pseudobulbis vaginatis; foliis coriaceis; pedunculis radicalibus. 

Genus Aspasiae proximum, clinandrio cucullato, columna tereti, necnon stigmate vertical i nec fasciali diversum. 

Lindl. Bot. Mag. vol. 84, tab. 5035. 

Pilumna nobilis Rchb. F. Pseudobulbi ovato-oblongi ; folia late oblongo-acuta ; racemi bi-triflori, univaginati, 
foliis breviores; bracteae oblongae acutae; sepala petalaque subconformia oblongo-linearia, acuta, lateralia interna 
sub apice latiora; labellum a basi angustata dilatatum in laminam quadratam, obtusangulam, repandulam, antice 
emarginatum, linea elevatula in basi; flores albi, maculis centralibus aureis. 

Pilumna nobilis Rchb. f. Beitr. zu einer aequin. fl. Amerika’s von Dr F. Klotsch, Linnaea XXII, 184g, 
p, 843. Id. in Walp. Ann. Bot. III, 1852, p. 541. 

Trichopilia nobilis Rchb F., Xenia, II, 1867, p. 100. — Trichopilia candida Linden, Orchid. Lind. 1842, 

no 64g. — Trichopilia fragrans nobilis Lind. et And., Illustration Horticole XIX, 1872, p. g6, t. XCIV. 

Trichopilia fragrans, Flor. Mag. 1872, t. XXI. 

Ad Jaji provincia Merida (Venezuela) legit J. Linden. 

I l y a quelque dix ans, la floraison d’un joli Trichopilia suavis Lindl. fournit 
au regretté Édouard Morren l’occasion d’esquisser dans son journal une 
étude complète du genre Trichopilia, tellement voisin du genre Pilumna que 
tous les deux sont considérés comme pouvant être réunis en un seul groupe, 
sans que l’on soit aujourd’hui définitivement fixé à cet égard. Morren semble 
de prime abord être partisan de cette fusion, motivée en ce que, d’après 
l’observation faite par le professeur Reichenbach, les caractères essentiels de 
la structure des organes floraux sont les mêmes dans les deux genres, tous 
deux offrant cette remarquable petite collerette frangée qui existe à l’extrémité 
de la colonne située au centre de la fleur. Mais à peine la fusion botanique 
consentie malgré des différences secondaires ne manquant nullement d’impor- 
tance, Morren, après avoir signalé le relief donné à ces Orchidées dans les 
cultures européennes par les découvertes faites par M. J. Linden en Colombie 
en 1842 et par von Warscewicz dans les états de Costa Rica en 1849 et 
1850, éprouve le besoin d’indiquer deux groupes empiriques « ayant surtout 
de l’intérêt pour les amateurs de belles plantes de serre » : l’un des groupes 
comprend les espèces suavis , coccinea , marginata , crispa, etc. ; l’autre est formé 
par les espèces fragrans, Wageneri et nobilis . 

Les fleurs du premier groupe sont grandes, à labelle roulé en cornet, à 



couleurs vives dans lesquelles le rouge domine; leur hampe florale est courte. 

Les fleurs du second groupe sont blanches, parfois teintées de vert; leur 
labelle est plus ouvert, blanc pur avec une macule jaune vif; leur hampe 
s’élève davantage parmi les feuilles. 

Mais il se fait précisément que ce second groupe se compose des espèces 
du genre Pilumna. Nous insistons un moment sur ce point pour faire ressortir 
une fois de plus les hésitations que l’on rencontre à chaque pas dans la 
nomenclature des Orchidées. 

C’est sous le nom de Pilumna candida Linden que l’espèce qui nous occupe 
fut signalée pour la première fois. Nous ne comprenons pas pourquoi on ne 
lui conserva pas son appellation primitive. La plante fut découverte en 1842 
par M. J. Linden, à Jaji, province de Mérida (Vénézuela), où d’autres explora- 
teurs, entre autres Moritz, la retrouvèrent dans la suite. Elle fut introduite à 
l’état vivant à l’établissement Linden vers 1870, et, rattachée dans l’article 
publié dans V Illustration Horticole de 1872 à l’espèce fragrans . 

Le Pilumna nobilis a des pseudobulbes comprimés latéralement comme 
ses congénères; chaque pseudobulbe ne porte qu’une feuille, celle-ci est coriace, 
courte, pliée à la base, aiguë au sommet. La hampe qui naît à la base du 
pseudobulbe porte une grappe de 4 ou 5 fleurs entièrement blanches, sauf 
une mouche jaune vif à la gorge du labelle. Celui-ci est largement ouvert 
et trilobé; le lobe médian est grand et échancré par le milieu. Les divisions 
du périanthe sont étroites, aiguës et peu crispées. 

L’habitat des Pilumna, les forêts montagneuses où ils croissent sur les 
troncs élevés des grands arbres, indique assez qu’ils aiment l’air pur et vif 
et, durant le repos, une sécheresse presque complète. 

La culture des Pilumna est très simple : durant la saison de végétation 
la température moyenne de leur serre devra être maintenue de 12 à 15 
degrés centigrades et de 6 à 10 degrés pendant le repos. La meilleure 
époque pour le rempotage est après la floraison. Les Pilumna sont de 
croissance rapide, il sera donc utile de les rempoter chaque année. En 
somme le même traitement que celui des Odontoglossum. 

Les Pilumna f au contraire d’autres Orchidées, ne sont pas très sujets 
aux insectes. 




LINDENIA 


PL. LX 


VAN DA SUAVIS Lindl. VAR. LINDENI 

P. De Pannentaeker dd. 





27 



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% 


PL. LX 

VANDA SUAVIS lindl. VAR. LINDENI 

VANDA SUAVE DE LINDEN 

VANDA. Vide Lindenia, vol. I pag. 47. 

Vanda suavis. Foliis loratis flaccide recurvis apice oblique dentatis, racemis Iaxis elongatis, sepalis petalisque 
spathulatis retrorsis convexis valde undulatis sublobatis apice rotundatis, labello convexo trilobo, lacinia media, 
angusta alte bifida tricostata, lateralibus longis ovatis acutis patulis, auriculis erectis rotundatis. Lindl. 

Vanda suavis Lindl., in Gard. Chron., 1848, p. 321, et Fol. Orchid., t. IV. 

A. Floribus albis, maculis sanguineis conspersis. 

L e Vanda suavis est une des Orchidées les plus populaires et peut-être 
la plus belle du genre, qui est, lui, l'orgueil de la flore asiatique et 
malaise. 

Il est impossible d’imaginer rien de plus brillant et de plus noble, 
disait, il y a quelque vingt ans la Pescatorea , et cette assertion est encore 
vraie aujourd’hui, après les riches introductions qui sont venues depuis lors 
enrichir les collections. Le Vanda suavis croît vigoureusement et est prodigue 
de ses belles et fraîches fleurs, qui viennent en différentes saisons, en épis 
longs et rameux, égayer et embaumer les serres chaudes. 

Il existe du Vanda suavis plusieurs variétés remarquables par la diversité 
de leur couleur florale : l’une, la plus belle, très rare, à sépales et pétales blancs 
avec macules sanguines, hampes très longues, très florifère nommée Lindeni , dont 
il existe notamment un bel exemplaire dans la collection de M. Schlumberger, 
amateur distingué, aux Anthieux, près de Rouen ; une autre à hampe plus 
courte et à macules chocolat; une autre à fleurs plus espacées sur la hampe, 
nommée Veitchi et qui est la plus répandue. Le labelle de la variété Lindeni 
est d’un beau violet et les fleurs exhalent un arôme délicieux. U orchidophile 
dit avec raison, dans son dernier numéro, que le Vanda suavis Lindeni l’emporte 
sur la variété de Caen autant que cette dernière variété l’emporte sur le 
Vanda suavis généralement répandu dans les collections. 

Le format de la Lindenia nous a fait réduire de près de moitié 
la longueur de la grappe florale représentée sur la planche qui accompagne 
ces lignes. 

Par sa végétation le Vanda suavis ressemble beaucoup au Vanda tricolor 
et il est difficile de distinguer ces deux espèces autrement que par les fleurs, 
mais la floraison établit clairement la diversité des deux espèces. 

Chez le V, suavis la hampe, plus longue, est tout-à-fait retombante, 
et les pétales sont réfléchis en arrière; chez le V. tricolor , la hampe est 



trb 


dressée, et les pétales dans la même direction que les sépales. L’un et 
l’autre sont indigènes à Java. 

Comme nous le disons plus haut, le Vanda suavis Lindeni est très florifère, il 
produit souvent sur une tige deux ou trois épis à fleurs, s’épanouissant en 
même temps et fleurissant fréquemment trois fois par an; quand les plantes 
sont fortes, c’est à dire composées de plusieurs tiges, il est très rare de 
les avoir sans fleurs. 

Les fleurs se tiennent dans la perfection pendant six semaines quand les 
plantes sont placées dans un endroit pas trop chaud et sec. C’est donc une 
des meilleures Orchidées pour les Expositions, car les fleurs voyagent bien 
quand elles sont convenablement emballées. Voici comment cette opération 
se pratique : On fixe un tuteur à chaque tige et la grappe de fleurs est 
recouverte d’un papier de soie, chaque fleur étant séparée des autres par 
un petit cornet. On la ramène alors le long de la tige toujours inclinée, 
jamais érigée, elle voyage beaucoup mieux dans cette position. 

La culture est la même que celle que nous avons indiquée dans la 
précédente livraison pour le Vanda Lindeni. 


DENDROBIUM PERCNANTHUM Rchb. 

Parmi les Orchidées nouvelles qui ont fleuri récemment dans les serres 
de la Compagnie Continentale d’Horticulture, nous devons citer le Dendrobium 
percnanthum que notre savant collaborateur M. Reichenbach a décrit en ces 
termes dans le « Gardeners’ Chronicle : 

» Cette nouvelle espèce fait partie de la section antennée des Stachyobia. 
» Je n’ai jamais vu de Dendrobium avec un labelle semblable, justement 
» comparable à celui de VBpidendrum glaucum Lindl. (!!) Cette espèce peut 
» donc être considérée comme le type d’un groupe nouveau. Les tiges sont 
» très robustes, luisantes comme celles d’un bambou. Ses racèmes, qui sont 
» produits en grandes quantités, sont pourvus de fleurs de dimensions égales 
» à ceux du D. macrostachyum, mais d’une texture beaucoup plus solide. 
» Sépales triangulaires, menton émoussé. Pétales linéaires, plus longs et 
» retrorses. Labelle ligulaire à apex singulièrement trifide pour un Dendrobium. 
» Lacinies latérales émoussées, rhomboïdes, lobe central oviforme et apiculé. 
» Cinq carènes s’étendent de la base au sommet où elles divisent la lacinie 
» médiane en ramifications égales, ce qui porte à croire qu’en certains endroits 
» il n’y a que trois carènes, les latérales étant contiguës. Les pétales ainsi 
» que les sépales sont de couleur jaune soufre. 

» Labelle blanc, lacinie médiane et bord de la partie supérieure jaunes, 
» carènes brunes et en partie pourpres. Cette plante recueillie par les collecteurs 
» Lindéniens m’a été gracieusement envoyée par M. Lucien Linden. 

» Le nom spécifique est dérivé du grec mpxvàç, maculé de noir. » 



Volume 


4 me Livraison 


DIRECTE U R 

eJ. Linden 


RÉDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile ï^odigas 


Sommaire 


LXI. Bollea pulvinaris Rchb. F. . 
LXII. Miltonia spectabilis Lindl. var. 

lineata 

LXIII. Cattleya gigas Linden . . 

LXIV. Ansellia congoensis Rodigas 




GAND, U TH F- MEYCR-VANUOO. 





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BOLLEA PULVINARIS Rchb. f. 


PL LXI 


LINDENIA 


P. Le Pannemaeker del. 


PL. LXI 


BOLLEA PULVINARIS Rchf. f. 


BOLLEA A COUSSINET 


ÉTYMOLOGIE. Genre dédié par M. Reichenbach au docteur Bolle, poète berlinois. 

BOLLEA. Perigonii carnosi phylla quina oblonga subaequalia recte inserta, lateralia externa pedi 
columnae adnata. Labellum unguiculatum, cum pede columnae exacte continuum; unguis ligulatus, ecallosus; 
lamina expansa, plus minus triangula; limbis replicatis callo costato ingenti ante unguem in discum intruso. 
Columna navicularis, antice valde excavata, marginibus antrorsis exalatis carinaeformibus ; androclinio per- 
pendiculare, marginibus carnoso elevatis , processus rostellaris dens médius linearis , corneus, lobi latérales 
membranacei oblique extrorsum descendentes, stigma tegentes. Stigma seminulatum passim curvatum, limbo 
inferiori integerrimo. Apparatus pollinis Zygopetali. Genus dicatum cl. Dr Bolle, Berolensi, botanico ingenuo 
poëtae felicissimo, nunc dendrologo excellentissimo. — Rchb. f. in v. Schl. 1 . v. Mohl, N. T. 1852, 668. 

Plantae habitu Warscewiczellarum. 

Bollea pulvinaris : sepalis oblongis, tepalis subbrevioribus subaequalibus, omnibus apiculatis crispulis, 
labello subcordato oblongo longe unguiculato, limbo antico replicato, callo ad 17 lamelloso a basi in discum, 
ibi abrupto, columna transverse elliptico naviculari basi augustata. 

Bollea pulvinaris Rchb. F. Garcke, Linnaea XLI, 197. 1876. 

Zygopetalum pulvinare Rchb. F. 1 . c. 

Nova Granata. Wallis. 

L e Bollea pulvinaris est une Orchidée extrêmement bizarre, à fleurs d’un 
coloris unique; elles sont violettes, à labelle plus foncé, presque noir; 
le callus est rougeâtre, l’anthère brune; la base de la colonne est jaune 
avec des taches rouges. Il a fleuri pour la première fois en Europe chez 
M. Kienast, à Zurich, bien connu par ses introductions de plantes, notamment 
d’Orchidées mexicaines; c’est un exemplaire appartenant à MM. Ed. Vervaet 
& C ie , qui a été obligeamment mis à notre disposition, par ces messieurs, 
pour en prendre le portrait. 

Les Bollea et genres voisins, les Pescatorea, Stenia, Batemania, sont des 
Orchidées très recherchées, la plupart fort jolies et de culture peu difficile. 
Si on les trouve rarement en bel état dans les collections, c’est qu’on 
les soumet trop souvent à une haute température, qu’on les tient trop 
éloignées du vitrage et qu’on les laisse envahir par les insectes. 

Les Bollea sont cultivés avec succès dans les serres de la Compagnie Conti- 
nentale d’Horticulture à Gand où ils sont traités simplement comme la plupart 
des Orchidées, à une température très modérée. La plantation s’y fait en 
corbeille dans un mélange de terre fibreuse et de sphagnum , le tout 
recouvert de sphagnum vert. Dès que le sphagnum tend à pourrir, il est 


immédiatement renouvelé et la plante est passée fréquemment à l’éponge. 

Les cultivateurs d’Orchidées doivent toujours prendre bien soin de 
n’arroser leurs plantes qu’avec de l’eau de pluie; c’est aussi par l’emploi d’une 
autre eau que le sphagnum pourrit et, règle générale, quand le sphagnum 
croît, verdit bien, la plante est également en bonne santé. 



L’Ansellia congoensis, dont le portrait est reproduit dans cette livraison, 
est une des premières découvertes faites dans l’État Indépendant du Congo 
par l’expédition scientifique envoyée dans ces régions par M. Edouard Otlet. 

M. Aug. Linden, chef de cette expédition, rapporte, et son dire est 
confirmé par les vestiges des précédentes floraisons sur les bulbes, que cette 
espèce est excessivement florifère : la plante se couvre littéralement de 
fleurs. Les indigènes, qui sont loin d’être des appréciateurs de leur flore, 
lui ont cependant fait remarquer combien cette Orchidée est riche en fleurs 
et lui ont fait comprendre qu’à certaine époque de l’année la profusion des 
fleurs est telle, qu’à l’endroit où ces Ansellia croissent, le sol en est 
comme inondé. 

Plusieurs exemplaires ont déjà fleuri richement dans les serres de la 
Compagnie Continentale d’Horticulture et sont venus confirmer tout ce qui 
avait été dit lors de l’introduction de cette espèce. 

Il y a donc lieu de féliciter M. Édouard Otlet de sa généreuse initiative 
qui dotera l’horticulture de plusieurs plantes nouvelles de grand mérite. 

* 

* * 

Catasetum Bungerothi. — Dans la dernière livraison de la Lindenia nous 
avons donné le portrait de cette étonnante introduction nouvelle le Catasetum 
Bungerothi. Dans une lettre reçue récemment de M. Bungeroth, celui-ci 
revient sur sa belle découverte et la dépeint encore comme une Orchidée du 
plus grand mérite, portant jusqu’à quinze fleurs sur une hampe. 

Nous avons le plaisir d’annoncer à nos lecteurs que les serres de la 
Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand possèdent actuellement cinq 
beaux exemplaires en boutons. Nous pourrons donc en juger de visu et 
reparler de cette Orchidée, appelée, sans nul doute, à faire sensation. 
D’autres espèces nouvelles de Catasetum sont également en boutons. Nous 
nous proposons d’en publier quelques unes dans la Lindenia et de mettre 
ainsi en lumière un genre excessivement intéressant et très attrayant. 



PI. LXII 


LINDENIA 



MILTON IA SPECTABILIS Lindl. VAR. LINEATA 











P . De Patinemaeker del 



PL. LXII 


MILTONIA SPECTABILIS lindl. VAR. LINEATA 


MILTONIA A LABELLE LIGNÉ 


ETYMOLOGIE. Ce genre a été dédié par Lindley au comte F. W. Milton. 

MILTONIA. Perianthium explanatum, petalis revolutis sepalisque lateralibus basi connatis sessilibus 
conformibus. Labellum maximum, dilatatum, indivisum, sessile, cum columna leviter connatum, basi lamellatum. 
Columna nàna semiteres, apice aurita. Pollinia duo, caudiculae oblongae obovatae. 

Herbae epiphytae, pseudo-bulbusae (americanae). Scapi uniflori, vaginati squamis aequitantibus. Flores 
speciosissimi. 

Lindley, Bot. Reg. 1837, sub. 1976. 

Miltonia spectabilis. M. pseudobulbis ovalibus ancipitibus laevibus, foliis ligulatis patentissimis, pedunculis 
unifloris squamis magnis fuscis striatis carinatis dense imbricatis, sepalis ovalibus planis, petalis conformibus 
latioribus revolutis, labello maximo cuneato rotundato, basi trilamellato, columnae alis angustis acutissimis. 

a / Sepalis et petalis albis : Macrochiliis Frayanus *) Knwl. Flor. Cdb. 45, 1837. 

PI Sepalis et petalis purpureis : Miltonia Moreliana Hort. Bot. Mag . t. 4425. 

In Brasilia et quidem in Serra de Estrella. Weddell, ic. ined. 17. 

Oncidium spectabile Rchb. F. Xenia Orchid. I, 129. 

Walpers, Ann. Bot. Syst. vol. VI, 759. 

7/ Labello albo radiis purpureis ornato : Miltonia spectabilis virginalis Lem. Illustr. Hort. vol. XV, t. 573. 
Miltonia spectabilis radians, Rchb. F., Xenia Orchid. I, 130; Orchid Album, tab. 164. 

Miltonia spectabilis lineata. M. labello colore tenerrimo puniceo lineato. 

*) Pseudobulbus oblongo ligulatus anceps diphyllus. Folia lineari-ligulata obtusa acuta. Pedunculus usque 
petalis. Vaginae argute carinatae; carina vulgo paulo infra apicem abrupta. Bractea subaequalis ovario aequilongo. 
Sepala oblonga acuta; lateralia ima basi cum labello connato. Tepala latiora, vulgo apicibus revoluta. Labellum 
panduratum, antice obtusatum manifeste latius; lineae carinatae geminae in basi, apice obtusangulo divergentes, 
carenula interposita, velutina uti nervi primarii. Gynostemium crassum; tabula infra stigmatica ima basi introrsum 
angulato impressa, infra foveam emarginata. Limbi foveae latérales ab alis liberae. Alae anguste quadratae, inte- 
gerrimae lobularesve saepe dorso androclinii cucullato concretae, dum alias dorsum androclinii nudum. Anthera 
obtusa conica laevis. L. c. 

L e genre Miltonia , qui peut être compris dans la section des Vandées, 
est de ceux qu’il importe de faire revivre dans les bonnes collections 
d'Orchidées. Il comprend aujourd’hui une dizaine d’espèces appartenant 
toutes aux régions chaudes du Brésil et du Pérou. Elles y croissent géné- 
ralement sur les troncs des arbres, dans des localités très diverses, et les 
voyageurs les ont rencontrées fréquemment dans les anfractuosités des rochers; 
elles ne sont donc pas nécessairement épiphytes dans le sens restreint de ce 
mot et peuvent être également considérées comme terrestres. 

Le Miltonia spectabilis est une des plus belles espèces du genre et nous 


comprenons difficilement qu’on ait pu la sacrifier pour d’autres plus nou- 
velles, mais qui ne la surpassent aucunement en beauté. D’ailleurs elle 
possède un bien grand mérite, c’est de produire ses abondantes fleurs à 
l’époque où la plupart des autres Orchidées se préparent seulement à fleurir, 
les mois d’automne, et les fleurs elles-mêmes durent d’un mois à six semaines. 

Le genre se distingue par ses feuilles étroites et planes, ses fleurs 
jaunes ou pourpres disposées en grappes simples, radicales. Le périanthe 
est aplani; les sépales latéraux sont connés à la base et sessiles; leur forme 
est la même que celle des pétales. Le labelle est grand, très développé, 
entier, sessile, légèrement conné à la colonne, présentant quelques lamelles 
à la base. La colonne est très courte, arrondie, munie d’oreillettes à son 
sommet. Deux masses polliniques à caudicules obovales allongées. 

Le type auquel appartient la variété figurée sur la planche ci-contre de 
la Lindenia a les pseudobulbes ovales, aplatis, lisses et diphylles; les feuilles 
sont ligulées et très étalées; les pédoncules sont uniflores munis de grandes 
écailles fauves, carénées, fortement imbriquées. Les fleurs remarquablement 
belles ont les sépales ovales et plans; les pétales de même forme sont plus 
larges et réfléchis; le labelle est très grand, en forme de coin, arrondi, 
muni à la base de trois lamelles, les ailes de la colonne sont étroites et très 
aiguës. 

Si ce type a peu varié au point de vue de la forme proprement dite, le 
Miltonia spectabilis n’a pas moins offert les variations de coloris que l’on 
ne rencontre nulle part plus riches que chez les Orchidées. Ici encore les 
différences ont été tellement notables qu’il en est qui ont été présentées 
comme des espèces distinctes, voire même comme appartenant à d’autres 
genres. Ainsi le Macrochilus Frayanus en est une variété blanche qui devrait 
être désignée sous le nom de Miltonia spectabilis var. Frayana. Le M. Moreliana 
à périanthe pourpre devient M. spectabilis var . Moreliana ; les variétés M. spec- 
tabilis radians Rchb. et M . virginalis Lem. nous semblent être identiques. 

La variété M . spectabilis var . lineata est un notable perfectionnement du 
type primitif; le labelle est d’une nuance extrêmement tendre et ce fond 
est nettement ligné du plus beau carmin. 

Les Miltonia, pour bien fleurir, aiment à être cultivés en plein soleil; 
ils ont alors les pseudobulbes et les feuilles jaunes. Il y a un moyen bien 
simple de les avoir verts, c’est de tenir la plante à l’ombre, seulement 
c’est au détriment de la floraison. 


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CATTLEYA GIGAS Linden 



PL. LXIII 


CATTLEYA GIGAS linden 


CATTLEYA GÉANT 


CATTLEYA. Vide Llndenia vol. i, p. 15. 

Cattleya gigas. Pseudobulbi robusti elongati sulcato-compressi ; folia oblonga, 20-25 cent, longa, 6 cent, 
lata, obtusa, carnosa, nitida ; florum vagina magna spathulata, 10 cent, longa ; scapus erectus 1-2 florus (et ultra) ; 
bracteae semi-amplexantes triangulares acutae pallidae; flores maximi, 20 cent, diametro; sepala subaequalia 
lineari-lanceolata undulata apice decurvata mucronata, 12 cent, longa, 1 cent, lata, pallide lilacina; petala 
10-12 cent, longa, 25 millim. lata, ovato-inguiculata undulata, pulchre lilacina; labellum maximum, 12 cent, 
longum, superne carinato-infundibuliforme, mox expanso-deflexum, ovato-emarginatum aut bilobum, vivide 
violaceum, marginibus fimbriatis, interne pulcherrime radiato-lineatum, maculis duabus lateralibus lunatis aureis 
ad faucem depictis; gynostemium lilacinum rostello atroviolaceo. 

Patria. Nova-Granata. 

Cattleya gigas Linden et André, Illustr. Hort., 1873, p. 70, 1874, P’ 122* 


C eux qui vers l’été de 1872 visitèrent l’établissement Linden à Gand, 
ont certainement gardé le souvenir de l’impression profonde que leur 

causa la vue de l’admirable Orchidée dont le nom est inscrit en tête de 

cette page et qui étalait, à l’entrée de l’une des serres, sa gigantesque et 

pourtant ravissante inflorescence. Il n’était pas nécessaire d’être du nombre 
des amateurs d’Orchidées encore relativement restreint alors pour se sentir 
attiré malgré soi par cette séduisante fleur dont les journaux politiques 

eux-mêmes firent un pompeux éloge. C’est que le Cattleya gigas réunit les 
effets des coloris les plus gracieux à la grandeur colossale des fleurs; sa 
réputation n’a fait que grandir et ne cesse pas de se justifier complètement. 

Comme le disait avec raison Y Illustration Horticole , « le Cattleya gigas 
est simplement une des plus belles Orchidées du monde. » 

Les pseudobulbes sont d’une grande vigueur, comme toute la plante; 
ils sont dressés, oblongs claviformes et sillonnés. Les feuilles, longues de 
20-25 centimètres, larges de 6, sont obtuses au sommet et d’un beau vert 
brillant. La spathe qui accompagne la hampe florale, est grande, longue 
de 10 centimètres, spathulée. Les fleurs que nous avons vues produites par 
1 ou 2 sur la même hampe, sont quelquefois de 8 à g. Les bractées à la 
base du pétiole et des pédicelles cylindriques bisulqués au sommet et 
confondus avec l’ovaire, sont semi-embrassantes, triangulaires, vert pâle. 
Les fleurs, énormes et splendides, sont étalées et atteignent plus de 20 cen- 
timètres de diamètre, leurs sépales sont égaux, oblongs, étroits, longs de 


10-12 cent., larges de i — i 1/2, d’un lilas très pâle; les pétales, 2 — 3 fois 
plus larges, sont d’une égale longueur, larges de 25 millimètres, du même 
lilas tendre que les sépales. Le labelle est très grand et très long (12 cent.); 
il est d’abord caréné en dessus et fermé à la base, puis brusquement étalé 
et renversé, ouvert en entonnoir, recourbé en arrière, ovale subcordiforme 
ou bilobé à l’extrémité, à bords frangés. Son ton général est un magnifique 
violet éclatant, la partie antérieure violet lilas strié plus foncé, et se perdant 
en lignes courbes radiées, à l’intérieur de la gorge, avec les bords frangés 
plus pâles. A l’entrée de la gorge, sur les bords retroussés, sont deux 
marques en croissant d’un beau jaune très régulièrement peintes, blanches 
au sommet. Le gynostème est court, claviforme, lilas tendre avec le rostellum 
ovale violet foncé au centre. 

En présence de la planche ci-contre sur laquelle l’artiste a reproduit, 
avec son talent habituel, le portrait du Cattleya gigas vrai, la description 
qu’on vient de lire pourra sembler superflue; seulement nous avons tenu à 
la donner au complet, afin d’éviter toute confusion et de revendiquer des 
droits de priorité dont ailleurs on ne tient pas toujours compte. Le nom de 
gigas a été donné à l’espèce introduite en 1872 par M. J. Linden telle qu’elle 
a été décrite et figurée dans Y Illustration Horticole de 1874; toutes les plantes 
composant l’envoi précité, et provenant de la nouvelle Grenade, ont donné 
des fleurs hors ligne, offrant quelques variations de nuances et de tons plus 
ou moins riches, mais justifiant toujours la dénomination spécifique. Ailleurs 
on a introduit ensuite des Cattleya qu’on a voulu faire passer pour des Gigas 
semblables au type dénommé par M. Linden, mais qui n’étaient que des 
variétés très inférieures. Puis sont venus de vrais gigas auxquels on a donné 
le nom de Sanderiana . Nous protestons contre cette dernière appellation à 
moins qu’elle ne soit réservée à la mauvaise variété; la priorité étant acquise 
au Cattleya gigas . 

Le Cattleya gigas a la réputation de fleurir difficilement ; c’est qu’on a 
le tort immense de trop mouiller la plante au moment de la formation de 
la pousse. Cette espèce, plus que toute autre, doit être tenue sèche. Traitée 
ainsi, sans souci de l’avoir bien verte, elle fleurit généreusement donnant 
le plus généralement trois fleurs sur une hampe. 




PI. LXIV 


LINDENIA 


ANSELLIA CONGOENSIS Rodigas 


p. De Paimcmaekcr del. 


PL. LXIV 


ANSELLIA CONGOENSIS rodigas 

ANSELLIA DU CONGO 


ETYMOLOGIE. Ce genre a été dédié à M. Ansell qui découvrit VAnsellia a/ricana. 

ANSELLIA. Sepala et petala similia, subaequalia, vel petala latiora libéra, patentia. Labellum sessile 
erectum, trilobum, lobi latérales columnam laxe amplectentes. Columna elongata, curvata, semiteres, basi 
biauriculata. Anthera terminalis, bilocularis. Pollinia 2, biloba, cerea, contigua, glandulae transversae affixa. 

Herbae africanae, epiphyticae, pseudobulbis elongato-fusiformibus foliosis. Folia disticha, elongata, plicato- 
venosa. Flores speciosi, in racemis vel paniculis terminalibus rarius lateralibus laxe dispositi. 

Lindley, Botanical Register , 1844» 12. Bentham & Hooker, Généra Plantarum vol. 3, p. 537. 

A. congoensis. Flores racemosi, erecti. Sepala et petala subaequalia, viridi-lutea, purpureo-brunnea maculata. 
Labellum trilobum, bicarinatum; lobis lateralibus albidis, intus pulchre purpureo-venosis ; lobo medio oblongo- 
obovato, luteo; carinis parum elevatis antice evanescentibus. 

Rodigas in Illustration Horticole 1886, vol. 33, p. 143. 

Patria Congo. 

C ette charmante Orchidée qui a été introduite récemment, par l’expédition 
envoyée par M. Éd. Otlet au Congo, dans les serres de la Compagnie 
Continentale d’Horticulture à Gand, constitue la sixième des formes connues 
du genre Ansellia. Toutes ont entre elles des caractères d’une affinité indé- 
niable, et pourtant il n'est pas aisé du tout de décider si l’on a affaire à des 
espèces distinctes ou si l’on est en présence de variétés seulement d’une même 
espèce. Toutefois, comme la plupart de ces formes possèdent tel caractère 
qui permet de les distinguer chacune en particulier de toutes les autres et 
que, en outre, elles occupent des aires géographiques différentes, il me semble 
qu’il vaut mieux les considérer comme espèces, au moins dans l’intérêt de 
l’horticulture; et comme j’ai des raisons de croire que plus d’une espèce a 
été ou est encore cultivée dans les serres européennes sous la dénomination 
<¥ Ansellia af ricana, je pense qu'il ne sera pas inutile de faire suivre les carac- 
tères distinctifs de chacune d’elles. 

Section A. Pétales elliptiques, beaucoup plus larges que les sépales. 

1. Ansellia africana Lindley. — Sépales et pétales « jaune-verdâtre avec nombreuses 
taches rouge foncé (brun foncé); » pétales elliptiques, presque deux fois plus larges que 
les sépales. Labelle à lobes latéraux « rougeâtres, et un large lobe central, presque 
transversal elliptique oblong, « jaune : » le disque est muni de deux carènes «jaunes, » 
très proéminentes se terminant vers le sommet du lobe médian en une série de créne- 
lures verruqueuses, et entre les deux une carène atrophiée. 

Originaire de Fernando Po. 

N. B. — Celle-ci est la plante primitivement décrite par Lindley sous le nom 
d ’A. africana , en 1844; ce n’est nullement celle qui a été figurée par lui en 1846 sous 
le même nom. Cette figure se rapporte à l’espèce suivante. 


Section B. Pétales oblongs ayant à peu près la meme largeur que les sépales . 

2. A. confusa N. E. Brown. — Fleurs paniculées à pédicelles déployés. Sépales et 
pétales vert jaunâtre avec de nombreuses taches brun foncé. Labelle à lobes latéraux 
verdâtres marqués de pourpre; disque muni de deux carènes proéminentes se terminant 
en une série de crénelures verruqueuses sur le lobe médian qui est jaune, elliptique- 
obové. Syn. A. africana Lindley, Bot Reg . 1846 tab. 30, mais non l’espèce décrite 
dans le Bot . Reg. 1844, t. 12. 

Originaire de l’Afrique tropicale occidentale. 

3. A. congoensis Rodigas. — Fleurs disposées en racèmes, avec pédicelles érigés. 
Sépales et pétales jaune verdâtre avec nombreuses taches pourpre-brun fonce. Les 
lobes latéraux du labelle sont blanchâtres et marqués intérieurement de veines pourpres, 
nettes et distinctes; le disque est muni de deux carènes courtes et peu saillantes sur 
la partie basale qui vont s’atrophiant sur le lobe antérieur; celui-ci est assez étroit, 
obovale allongé et jaune. 

Originaire du Congo. 

4. A. nilotica N. E. Br. — Sépales et pétales étroits oblongs, vert jaunâtre avec 
quelques grandes taches brun foncé. Labelle à lobes latéraux blanchâtres (?) veinés de 
pourpre; disque muni de trois carènes saillantes se terminant en faibles crénelures 
verruqueuses sur la face du lobe central, qui est jaune spathulé ou étroit, oblong 
obové. Synonyme : A. africana var. nilotica Baker. 

Originaire de l’Afrique tropicale orientale. 

5. A. gigantea Rchb. f. — Sépales et pétales oblongs, pâle jaune verdâtre ou jaune 
citron avec seulement quelques petites taches ou bandes brun pâle. Labelle jaune plus 
foncé sans marques; disque à trois carènes saillantes crénelées se prolongeant sur le 
lobe antérieur qui est obové et absolument dépourvu de verrues. Synonyme : A. africana 
var. natalensis Hook. 

Originaire de Natal. 

6. A. gigantea var. citrina Rchb. f. — Fleurs dépourvues de taches, labelle d’un 
coloris orange-citron; autrement que dans le type. 

On voit d’après l’énumération qui précède, que YAnsellia congoensis diffère du 
A. confusa avec lequel il a le plus d’affinité, en ce que ses fleurs sont disposées en 
racèmes simples (qui, tout en ayant parfois une ramification, ne sont jamais paniculés 
comme dans l’espèce A. confusa que l’on rencontre le plus souvent dans les cultures 
sous le nom d’A. africana ), par ses pédicelles presque érigés et plus spécialement par 
ses carènes bien saillantes et par son lobe médian plus étroit; les carènes s’atrophient 
le plus souvent avant d’avoir atteint le milieu du lobe central et n’y sont apparentes 
que sous forme de faibles veinures sans aucune trace de crénulation tuberculaire : ces 
caractères le distinguent de prime abord; en outre, le lobe médian du labelle est plus 
étroit que dans VA. africana et plus court que dans le très distinct A. nilotica ; de plus, 
les oreillettes, à la base de la colonne, sont très peu apparentes. Les pédicelles sont 
blanchâtres, la couleur de fond vert jaunâtre des fleurs est brillante et gaie, les macules 
foncées et bien définies, les veines pourpres des lobes latéraux claires et gracieuses. 

C’est une belle Orchidée, excessivement florifère; les nombreuses fleurs sont disposées 
en racèmes simples, quelquefois en racèmes légèrement ramifiés, d’ordinaire le racème 
est terminal, parfois aussi il naît des côtés des pseudobulbes. 


N. E. Brown. 



2me Volume 


Livraison 


fHCHJIDE 


DIRECTEU R 

J. Linden 


RÉDACTEURS EN CHEF: 

ucien Linden & Emile I^odigas 


Sommaire 


Odontoglossum Lucianianum 
Rchb. f 

Dendrobium (Dendrocoryne) 
inauditum Rchb. f. . . . 

Catasetum galeritum Rchb. f. 
Zwonetalum rostratum Hook. 


LXV 


LXVI 


GAN a, LiTH r. M EYCH - VAN LOO . 




PL. LXY 





ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM rchb 


PL. LXV 


ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM 

(AN NOVUM HYBRIDUM NATURALE ?) 

ODONTOGLOSSE DE LUCIEN LINDEN 


ODONTOGLOSSUM. Vide supra, p. 23. 

Odontoglossum Lucianianum. Pseudobulbis pyriformibus, attenuatis, laevibus, floribus racemosis, sepalis 
tepalisque lanceo-acuminatis, labelli hypochilii valvis subquadratis humilibus, epichilio oblongo-ligulato cuspidato 
marginibus crenulatis, callis geminis parallelis utrinque obtuse unidentatis, superficie labelli velutina, columnae 
alis angustissimis lineari-aristatis. 

Ex Venezuela misit egregius viator Bungeroth. Acc. a dom. Luciano Linden cui magno cum gaudio 
dicatum. H. G. Rchb. f. 

L ’ Odontoglossum Lucianianum est une très belle nouveauté découverte récem- 
ment par M. Bungeroth au Vénézuéla. Il se pourrait bien que ce fût un 
hybride naturel entre Y Odontoglossum naevium et Y Odontoglossum odoratum. Il diffère 
complètement des Odontoglossum Dormanianum , praestans , oecidipterum , qui avec 
les Od. odoratum , naevium et cirrhosum (et non pas cirrosum, comme on l’écrit 
trop souvent par erreur) constituent un groupe à part. 

D’après les renseignements que nous avons reçus, les pseudobulbes ont 
la forme de ceux de Y Odontoglossum odoratum , mais ils sont plus minces et 
plus allongés et ne présentent aucune trace de ces impressions qui sont si 
caractéristiques chez Y Odontoglossum naevium . 

Les fleurs sont disposées en racèmes. Les sépales et les tépales sont 
lancéolés et pointus comme ceux de Y Odontoglossum odoratum; ils sont de 
couleur blanchâtre avec une très légère nuance de soufre et richement mar- 
qués de taches et de lignes pourpre brun foncé. La partie basilaire du 
labelle est très courte, fort basse, le limbe antérieur est grand, oblong, 
pointu, crénelé sur les bords, ayant la surface couverte comme de velours; 
il est blanc avec une large macule transversale de brun sépia en avant du 
callus. Celui-ci se compose de deux lamelles ayant chacune deux dents 
émoussées. La colonne est plus mince que celle de Y Odontoglossum naevium 
et plus grosse que celle de Y Odontoglossum odoratum; elle est blanche, avec 
quelques dessins bruns sous le creux du stigmate et des lignes rouges à 
l’extérieur près des angles antérieurs. Les ailes sont très étroites, linéaires 
aristées. 


C’est avec un vif plaisir que nous dédions cette nouveauté à M. Lucien 
Linden qui a déjà mis à notre disposition tant de matériaux précieux. 

H. G. Reichenbach f. 

* 

* * 

Ainsi que le dit plus haut notre savant collaborateur, VOdontoglossum 
Lucianianum est une charmante et très élégante Orchidée qui sera considérée 
comme une perle par les nombreux amateurs de ce beau genre. Elle a fleuri 
pour la première fois à la fin du mois d’octobre de cette année dans les 
serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, qui en possède 
quelques bons exemplaires, dont plusieurs sont en boutons, en ce moment. 

Il s’en est fallu de peu que nos collections en fussent privées : l’envoi 
qui portait cet Odontoglossum arriva au mois de janvier 1886, par des 
froids assez vifs, et une importante partie des plantes qui le composaient 
arrivèrent gelées. C’est une preuve de la grande rusticité de certains Odon- 
toglossum et notamment de celui qui nous occupe. 

La culture en est la même que celle que nous avons déjà indiquée pour 
les Odontoglossum. 


Les Laelia elegans qui fleurissent à cette époque de l’année forment 
une admirable section et comptent un assez grand nombre de variétés, plus 
belles les unes que les autres. Les serres de l’Établissement Linden offraient 
ces jours ci une très belle floraison de ces plantes venant succéder à la série 
des Cattleya Gaskeliana, aurea, gigas et Dowiana qui avaient émerveillé les visiteurs 
le mois précédent. Les variétés les plus remarquables étaient les alba, albescens, 
Houtteana , Turneri, etc. 

Nous avons aussi admiré, sans réserve, un nombreux lot de belles variétés 
de Cattleya superba, d’Oncidium Jonesianum et autres belles espèces. 

Les Cypripedium offraient également un très riche coup d’œil. Les serres 
étaient délicieusement parfumées par quelques beaux pieds d ' Ansellia congoensis 
qui a aussi l’avantage de tenir toutes ses promesses en fleurissant abondamment. 
Les Phalaenopsis s’apprêtent à une belle floraison, d’ici à un mois leur serre 
sera très gaie. Les introductions d’Orchidées nouvelles sont très nombreuses 
en ce moment. 




PL. LXVI 


DENDROBIUM (DENDROCORYNE) INAUDITUM rchb. f. 
DENDROBIUM INOUÏ 


DENDROBIUM. Vide Lindenia , vol. I, pp. 13, 91, 97. 

Dendrobium inauditum. Pseudobulbis basi crasso fusiformibus sulcatis in collum quater longitis angustum 
anceps extensis : folio uno elliptico subacuto; floribus ex spathis, longipedicellatis, mento obtusangulo, sepalis 
lanceocaudatis ; tepalis subaequalibus ; labello trifido, laciniis lateralibus subquadratis obtusangulis, lacinia antica 
ligulata undulata, apice aristata, carinis parallelis obtusis geminis inter lacinias latérales. Flores sulphurini; 
labellum pallide ochraceum brunneo marmoratum ac guttatum ac areolatum. Carinae brunneae. 

Ex Papouasiae ins. introd. Linden. 

Dendrobium [Dendrocoryne) inauditum Rchb. F. 

V oici une Orchidée nouvelle, à coup sûr étonnante. Jusqu’à ce jour nous 
ne connaissions que deux espèces de Dendrobium auxquelles il était 
possible de comparer le nouveau venu, ce sont notamment le Dendrobium 
longicolle Lindl., originaire de Singapore, et le Dendrobium tipuloidium Rchb. f. 
des îles Fidji. Il y a bien encore le Dendrobium f DiplocaulobiumJ niti- 
dissimum Rchb. f. recueilli à la fois et dans les îles de l’Amirauté et aux îles 
Fidji, qui pourrait également lui être comparé s’il n’était caractérisé de prime 
abord par des pseudobulbes roides et courts, munis d’une seule feuille et ne 
donnant jamais de fleur. C’est même en raison de ces caractères que j’ai 
nommé cette espèce Diplocaulobium. 

Le Dendrobium inauditum est une des Orchidées les plus curieuses que 
j’aie jamais eues sous les yeux. Elle a été introduite de la Papouasie par les 
collecteurs de M. Linden. J’ai devant moi une photographie que M. Lucien 
Linden a eu l’obligeance de m’envoyer. Elle représente une touffe compacte 
de singuliers bulbes tuméfiés, fusiformes, sillonnés, gonflés à la base et 
s’allongeant en une tige longue, brusquement et étroitement comprimée vers 
le sommet où elle s’élargit en un corps très court en forme de cupule, qui 
supporte une feuille oblongue, quelque peu cunéiforme à la base, presque 
aiguë au sommet. Le limbe est entièrement révoluté sur la marge, tandis 
que la suture est bien appliquée et entoure les cupules quand le limbe est 
complètement ouvert. Les sommets de toutes les tiges sont couronnés par les 
vestiges des spathes lorsque les limbes des feuilles sont tombés. 

C’est précisément le bout d’une de ces tiges que je viens de recevoir 
avec deux bonnes fleurs. La tige est de couleur marron noirâtre; elle est 
verte à l’endroit où elle s’élargit en un corps bref et comprimé ayant la 


40 




forme d’une cupule. La base de la feuille tombée demeure attachée, de sorte 
qu’il lui reste un vestige circulaire, comme c’est le cas dans les corolles de 
Datura. 

Sur les vieilles spathes qui sont froissées et dont se détachent des fibres, 
se dressent deux jolies fleurs fraîches portées sur des pédicelles de trois 
pouces de longueur. Ces fleurs ressemblent beaucoup à celles de l’espèce 
citée plus haut; ou si l’on préfère les comparer à celles d’une espèce mieux 
connue, on peut les rapporter à celles du Dendrobium tetragonum , bien que 
les sépales et les tépales soient beaucoup plus étroits dans la nouvelle venue. 
Le mentum est obtus. Les sépales sont longs, lancéolés linéaires, acuminés; 
les sépales latéraux sont naturellement plus larges à la base. Les pétales 
sont à peu près de la même forme. 

Le labelle est trifide, à lacinies latérales presque carrément obtuses; la 
lacinie du milieu est ligulée, brusquement acuminée au sommet et très 
ondulée sur les bords. Entre les deux lacinies latérales il y a deux carènes 
parallèles, obtuses. 

La colonne est épaisse, triangulaire, légèrement trifide au sommet. Les 
sépales et les pétales, longs d’environ un pouce et demi, sont de couleur 
soufre. Le labelle et la colonne sont d’une teinte ocre pâle avec des taches 
et des marbrures d’un brun intense. 

C’est la première espèce de ce genre qui ait fleuri en Europe depuis 
bientôt un demi siècle, le Dendrobium longicolle ayant donné ses fleurs en 1840. 

H. G. Reichenbach f. 


Vanda Lowi. — Nous avons sur le continent des collections d’Orchidées 
qui peuvent rivaliser avec les plus fortes collections d’Angleterre. Nous avons 
déjà dit que certains genres y sont supérieurement cultivés; ainsi les Vanda 
de M. de Cannart d’Hamale, de M. Beaucarne et ceux de M. G. Warocqué, 
en Belgique, sont admirables; les Vanda fRenantheraJ Lowi de ce dernier 
amateur sont incomparables. Nous en avons admiré des spécimens de deux 
mètres et demi de hauteur. On peut se figurer l’effet qu’ils doivent pro- 
duire au moment de la floraison. 


cfe 




P. De 


PL. LXVII 


CATASETUM GALERITUM kchb. f 


CATASETUM A HUPPE 


CATASETUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 59 ; — vol. II, p. 21. 

Catasetum galeritum. Affine Cataseto atrato Lindl. : racemo paucifloro (septemfloro) ; sepalis ligulatis 
acutis ; tepalis subaequalibus cum sepalo impari conniventibus ; sepalis lateralibus reflexis ; hypochilii limbis semi- 
oblongis erectis ante basin angulatis; calcari conico sub epichilium triangulo semioblongum valde cartilagineum 
presso. Sepala et tepala viridula brunneo purpureo maculata. Labellum viridulum intus flavum; hypochilium 
brunneo pictum, epichilium ochraceum. H. G. Rchb. f. 

V oici la quatrième espèce du genre Catasetum publiée par la Lindenia. Que 
le lecteur veuille bien comparer les portraits du gracieux C. tigrinum , de 
l’étrange C. discolor , du magnifique C. Bungerothi et de la nouvelle espèce qui 
nous occupe, le C. galeritum , et il sera promptement convaincu de la diversité 
qui les sépare, du type curieux de leur forme disparate et de la variété de 
leurs coloris. Nous répéterons donc que ce genre naguère choyé mérite 
toute l’attention des amateurs d’Orchidées qui ne veulent pas s’en tenir 
à un seul groupe, comme celui des Cattleya ou des Odontoglossum, et qui 
désirent étendre les jouissances que donne cette culture. 

Notre éminent collaborateur M. le professeur Reichenbach décrit le 
Catasetum galeritum de la manière suivante : 

» J’ai sous les yeux une inflorescence de sept fleurs qui, encore une fois, 
sont presque de moitié plus grandes que celles du Catasetum atratum Lindl. 
Le sépale central et les pétales sont connivents, ligulés-aigus, vert pâle, 
maculés de nombreuses taches pourpre brun disposées transversalement. Les 
pétales latéraux sont réfléchis en arrière, plus larges et couverts de nombreuses 
taches arrondies de même couleur. Ces taches sont très nettement marquées 
et d’un coloris réellement charmant sur la face intérieure, et, ainsi que cela 
a lieu d’ordinaire, elles sont bien moins remarquables sur la face externe. 

» Le labelle est long, étroit et très étrange. L’hypochile est muni de 
bords presque dressés, offrant de part et d’autre un angle en face de la base 
et conduisant à un éperon émoussé conique et comprimé sous l’épichile 
qui est allongé-aigu et très solide, avec des marges réfléchies comme on le 
voit dans l’éperon du groupe des Aerides affine. 

» Le limbe antérieur, épichile, est de couleur ocre, la partie restante 
est verte avec un espace brun tout contre la marge qui est jaune; quelques 


taches brunes sont disséminées à l’extérieur sous ces aires brunes; à l’intérieur 
il y a des lignes brunes marquées sur un fond jaune. Les soies qui garnissent 
la colonne sont extraordinairement fortes; la colonne est pourpre. 

» L’espèce a de l’affinité avec le Catasetum atratum; elle en diffère totalement 
par le labelle. Les fleurs sont aussi bien plus remarquables par le coloris 
brillant des sépales et des pétales; elles sont plus belles que celles que ce 
genre présente le plus souvent. » 

Le Catasetum galeritum Rchb. f., ainsi nommé à cause des nombreuses 
soies qui entourent le gynostème, a été introduit récemment dans les serres 
de la Compagnie Continentale d’Horticulture où il a fleuri pour la première 
fois en Europe dans le courant du mois d’octobre. Il provient de l’Amé- 
rique équatoriale. Comme on peut le voir par la description qui précède, 
il constitue une heureuse addition au genre. 

Quant à la culture, nous renvoyons aux détails complets donnés dans la 
Lindenia, vol. II, page 22; nous n’avons rien à y changer. 

— =0<C>0 — 

Cypripedium Kimballianum L. Lind. — La Compagnie Continentale 
d’Horticulture à Gand a introduit cet été, un magnifique nouveau Cypripe- 
dium de Bornéo. Ses collecteurs le décrivent comme une espèce du plus grand 
mérite. Peut-être serons-nous à même d’en donner bientôt le portrait dans la 
Lindenia . Nous avons été heureux de la dédier à M. W. S. Kimball, un des 
principaux amateurs au Nouveau Monde, qui possède plus de 130 espèces et 
variétés de Cypripedium, donc certainement une des plus complètes collections 
connues. 

Voilà un bel exemple que nous souhaiterions voir suivi par nos amateurs 
européens. 


L’Oncidium Jonesianum Rchb. f. est décidément une charmante 
Orchidée fleurissant pendant les mois de novembre et de décembre. Nous 
avons vu récemment dans plus d’une collection d’amateurs des variétés 
admirables ayant entre elles des différences marquantes. Chez les unes, les 
fleurs étaient petites et de coloris peu francs; chez d’autres, au contraire, 
les fleurs étaient très grandes avec le labelle étalé tacheté au sommet de 
rouge pourpré et les pétales très larges aussi et marqués de grandes macules. 
C’est une très belle introduction; l’espèce sera de plus en plus goûtée des 
amateurs. La Lindenia en publiera le portrait dans une prochaine livraison. 




ZYGOPETALUM ROSTRATUM iiook. 


P. De Pannnnaeker ciel 



PL. LXVIII 


ZYGOPETALUM ROSTRATUM hook. 

ZYGCPÉT ALE A BEC 


ÉTYMOLOGIE. Du grec lien ou joug, et 7rsr ockov, pétale, allusion à la soudure de la base des 

segments floraux. 

ZYGOPETALUM. Perigonii explanati foliola exteriora et interiora subaequalia adscendentia cum columnae 
pede producto connata. Labellum anticum indivisum patens ungue ascendente, crista magna transversa carnosa. 
Columna brevis arcuata semiteres. Anthera incomplète bilocularis. Pollinia 2 bipartibilia in glandula transversa 
subsessilia. 

Herbae americanae tropicae epigeae subacaules (vel pseudobulbosae), foliis plicatis patentibus, floribus 
magnis speciosis, labello discolore. 

Zygopetalum Hook. Bot. Mag., t. 2748, 3585, 3674, 3686, 3812. — Lindl. Bot. Reg. t. 1443, 1857. — 
Lodd. Bot. Cab. t. 1664. — Meisn. Gen. PI. 378. — Rchb. f. in Walp. Ann. VI, 650 (plur. spec. exceptis). 
— Endlich. Gen. Plant. 1445. 

Zygopetalum rostratum. Labello rotundato iutegro marginibns reflexis, columna alis rotundatis, anthera 
longe rostrata. 

Zygopetalum rostratum Rchb. f. Bot. Mag. t. 2819. — Ann. Bot. syst. VI, 666. 

Patria : Demerara. 

I e genre Zygopetalum créé par Hooker compte aujourd’hui une quarantaine 
d'espèces, y compris les Bollea, Huntleya, Promenaea, Warrea et 
Warscewiczella, considérés à tort ou à raison comme devant faire partie 
du même groupe, malgré les différences pjus ou moins caractéristiques qu’ils 
présentent. Plusieurs espèces de ce groupe sont connues depuis longtemps; 
tel est le cas pour les Warrea candida et cyanea, les Huntleya cerina et violacea, 
les Zygopetalum intermedium ou velutinum, Mackayi et maxillare; tel est également 
le cas pour le Zygopetalum rostratum Hook. Ce n’est donc pas une nouveauté 
dans le sens strict du mot, que la plante dont la Lindenia offre ci-contre 
la ravissante image; c’en est une cependant pour la majorité de nos lecteurs, 
tellement elle était rare jusqu’ici dans les collections. La grandeur du 
racème floral et ses larges fleurs aux couleurs charmantes doivent lui assurer 
une place parmi les plus belles Orchidées épiphytes. 

Le Zygopetalum rostratum a les pseudobulbes ovales allongés, quelque 
peu comprimés, et embrassés à la base par des bractées membraneuses, 
brun pâle. Les feuilles sont larges, lancéolées, étalées et dépassent l’inflores- 
cence. La hampe portant quelques fleurs naît à l’aisselle des bractées de la 
base. Les fleurs sont grandes dépassant souvent o m i5 de longueur et o m o5 
de largeur. Le sépale dorsal et les deux pétales sont réfléchis en arrière, 
les sépales latéraux sont dressés et posés en arrière du labelle. Les sépales 


sont linéaires-lancéolés, ondulés, s’atténuant vers le sommet qui est vert 
brillant; ils sont blanchâtres à la base et teintés vers le milieu, le long de 
la partie médiane, de pourpre brunâtre foncé; les pétales ont la même forme 
et le même coloris. Le labelle est ovale, acuminé, recourbé, blanc pur, 
jaunâtre au delà du disque, relevé d’une crête violacée et marqué de quelques 
lignes rayonnantes pourpre lilacé; le labelle porte une callosité basilaire en 
forme de croissant et crénelée. La colonne est blanche, arquée, arrondie, 
élargie au sommet en capuchon, denté; l’anthère se termine en un bec 
peu allongé. 

Nous disions tout à l’heure que ce Zygopetalum mérite une place dans 
les collections à cause de ses grandes fleurs; il convient d’ajouter que ces 
fleurs se produisent nombreuses lorsque les exemplaires sont forts et bien 
traités : chaque pied fleurit deux fois l’année. Nous nous rappelons avoir 
vu naguère à une Exposition de la Société Royale de Flore à Bruxelles, un 
superbe spécimen appartenant à M. J. Linden et présentant plus de trente 
fleurs épanouies à la fois. La vogue n’était pas encore aux Orchidées à 
cette époque, il y a de cela une vingtaine d’années, et pourtant peu de 
plantes eurent plus d’admirateurs. Les fleurs durent longtemps si l’on évite 
de les mouiller. 

Découvert en premier lieu dans la Guyane anglaise, le Zygopetalum 
rostratum a été trouvé plus tard dans la région du Rio-Negro et un des 
collecteurs de la Compagnie Continentale d’Horiiculture l’a rencontré récem- 
ment sur les bords de l’Orénoque. 

Quant à sa culture, le mieux est de fixer la plante sur une bûche ou de 

la mettre en terrine sur terreau fibreux et bien drainé, et de la placer en 

serre chaude à l’ombre, mais le plus près du jour que possible, en ayant 

soin de tenir les racines constamment humides parce que la végétation ne 

s’arrête guère. 


Exposition spéciale d’Orchidées. — Plusieurs sociétés d’horticulture 
annoncent des expositions spéciales d’Orchidées, c’est là une très heureuse 
innovation surtout si les concours sont institués de façon à ce que tous les 
amateurs puissent y prendre part. Il conviendra d’en réserver pour ceux qui 
désirent exposer le plus grand nombre d’espèces ou variétés d’Orchidées en 
fleurs, comme pour ceux qui n’ont que de petites collections. Nous sommes 
certains que cette institution aura un grand succès et qu’elle rencontrera l’appui 
de tous les amateurs. 


•• 











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6“ Livraison 


H)I DE 


DIRECTE U R 

eJ. Linden 


CHEF 


REDACTEURS EN 

Lucien Linden & Emile F(odigas 




Sommaire 


PI. LXIX. Cypripedium Schrôderae X var. • 

splendens 

PL LXX. Odontoglossum Alexandrae Bat, 
Cutsemianum. ...... 

PL LXXI. Laelia elegans var. Houtteana. . 
Rchb. f. 

PL LXXII. Oncidium 


Jonesianum Rchb. f. 


GAND, UTH r. MEYCR-VANLOO. 













P. De Panncmackcr dcl. 


PL. LXIX 


CYPRIPEDIUM SCHRÔDERAEx var. SPLENDENS 

CYPRIPÈDE DE LA BARONNE SCHRÔDER, variété brillante 

CYPRIPEDIUM. Vide Lindenia, vol. I, pp. 17, 41, 49, 71, 89. 

Cypripedium Schrôderae. C. caudati et C. Sedeni hybridum. Caulis brevis. Folia o m 30-om4o longa, ligulata 
acuta, illis C. Sedeni similia. Peduncülus purpureus, explanatus, foliis longior, pubescens, pluriflorus; bractea compressa 
glabra semi-ovata spathulata subfalcata, viridis purpureo maculata ; sepala ovata villosa ochracea roseo striata, venis 
medianis brunneo-purpureis ; petala deflexa, lata, undulata, longe acuminata purpureo et albo areolata, intus ad 
basin pallidiora, margine ciliata, intus villosa. Labellum magnum elongatum, obtusum, roseo-purpureum, limbi marginibus 
crassis albis brunneo maculatis, intus albis roseo punctulatis ; staminodium crassum transverse oblongum breviter 
clavatum, margine antica apiculata, infra ligulata, alba, utrinque villosum. 

Cypripedium Schrôderae Veitch, Gard. Chron. XIX, p. 432. — Williams, Orchid Grower's Manual, 6 Ed., 256. 
— Orchid Album, 196. 

Cypripedium Schrôderae var. splendens, colore atque petalis valde tortis distinctum. 

L e savant orchidographe M. H. G. Reichenbach, en signalant le Cypripedium 
Schrôderae dans le Gardeners’ Chronicle , s’exprimait en ces termes : « C’est 
une belle plante dont la fleur peut fort bien être comparée à celle du 
Cypripedium albo-purpureum qu’elle dépasse cependant de beaucoup en grandeur. 
Le sépale du milieu est plus étroit, de coloris presque ocre avec des veines 
pourprées. Les sépales latéraux constituent un ensemble transversal fort large, 
de couleur ocre avec veines pourprées et brun-pourpre, les deux lignes médianes 
étant d’un pourpre très intense. Les pétales sont défléchis, très larges, aigus, 
ondulés, portant quelques taches de couleur pourpre et une aréole centrale 
blanchâtre. Le labelle est large, obtus, pourpre extérieurement. Les lobes infléchis 
sont jaunâtre-soufré avec des macules brunes. La limbe antérieur ou sac est 
crénelé. Les appendices latéraux en forme de corne sont très foncés. Les bractées 
sont bien plus développées que dans les spécimens que je possède du 
Cypripedium albo-purpureum . Les feuilles sont identiques à celles du Cypripe- 
dium Sedeni. » 

La fleur qui a servi de modèle à la planche destinée à la Lindenia a été 
soumise à leminent collaborateur précité ; il la considère comme appartenant 
à une belle et bonne variété très colorée du Cypripedium Schrôderae ; elle en diffère 
assez sensiblement, d’après nous, par sa coloration brillante et par ses pétales 
quatre à cinq fois tordus en spirales, alors qu’ils le sont à peine une fois 
dans le type. 

Le Cypripedium Schrôderae, première forme, a été obtenu par Seden du 
croisement du Cypripedium caudatum et du Cypripedium Sedeni. Il fut dedie a la 
baronne Schroder, bien connue par sa prédilection pour les Orchidées. 


CUi-â 


46 



Le genre Cypripedium est du nombre de ceux que les orchidophiles cultivent 
aujourd’hui avec le plus de plaisir, tant à cause de la simplicité des soins 
qu’il réclame que de la richesse et de la durée de la floraison. Plus de 
quarante espèces sont maintenant connues, et les formes diverses déjà répan- 
dues dans les cultures sous les noms d’hybrides et de variétés, deviennent 
extrêmement nombreuses. Trop nombreuses même ! Nous croyons que les 
hybrides feront plus de mal aux Orchidées que de bien. La multiplicité des 
variétés a été fatale à tant d’autres genres répandus dans les cultures; en sera-t-il 
autrement des Cypripedium ? Nous ignorons si le Cypripedium Schroderae est le 
produit d’un croisement naturel entre les deux espèces indiquées plus haut, 
ou bien s’il est le résultat d’une fécondation artificielle ; dans les deux cas, 
la réunion des caractères des deux espèces constatée dans un seul et même 
individu, est de nature à faire comprendre que des croisements analogues 
se réalisent dans la patrie de ces plantes, et lorsqu’il s’agit de déterminer 
les nouveautés qui se font jour de la sorte, les éléments de leur origine 
peuvent avoir disparu ou aisément échapper à l’observateur. 

La variété reproduite sur la planche de la Lindenia est le produit d’un 
semis de hasard, comme le sont sans doute beaucoup d’hybrides de Cypripedium, 
et c’est un des plus beaux du genre. Le hasard fait bien les choses. Elle a fleuri 
pour la première fois, en décembre dernier, dans les serres de la Compagnie 
Continentale d’Horticulture, à Gand. Elle ne peut donc être considérée comme 
une affirmation de l’origine de l’hybride C. Schroderae ; elle prouve que des 
variations identiques peuvent se produire par des voies diverses et, malgré la 
lenteur que les semis mettent parfois a donner des fleurs, ce doit être pour 
les amateurs un encouragement à féconder entre elles les espèces les plus 
curieuses et les plus brillantes. Ces semis de Cypripedium et d’autres Orchidées 
ne sont pas difficiles ; ils ne nécessitent que beaucoup de patience et beaucoup 
de chance ! 

A l’exposition d’Orchidées, qui eut lieu au mois de mai 1885 en concor- 
dance avec le Congrès organisé par la Société royale d’Horticulture de Londres, 
le genre Cypripedium fut représenté par quarante espèces, devancé seulement 
au point de vue du nombre par les Odontoglossum et les Masdevallia. 








LXX 


LINDENIA 


ODONTOGLOSSUM ALEXANDRAE bat. 


var. 


CUTSEMIANUM. 


De Panncmackcr dcl 


PL. LXX 


ODONTOGLOSSUM ALEXANDRAE bat. var. CUTSEMIANUM 

ODONTOGLOSSUM D’ALEXANDRA VARIÉTÉ VAN CuTSEM 

ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, p. n. 

Odontoglossum Alexandrae Bat. Vide Lindenia, vol. I, p. ioi. 

Odontoglossum Alexandrae var. Cutsemianum, flore magno explanato, petalis latis, albo vel albido purpureo 
maculis porphyreis picto. 

V oici une belle variété d 'Odontoglossum Alexandrae ! Elle a été dédiée 
a M me Boddaert-Van Cutsem et c’est un exemplaire de sa riche collection 
qui a servi de modèle au peintre pour la planche qui accompagne ces lignes. 
C’est une variété gracieuse, charmante, à floraison puissante, à longue hampe, 
fleurs grandes, à pétales larges, ouverts, étalés, étoffés, blancs, parfois teintés 
de pourpre, maculés de brun carminé. Que faut-il de plus pour former une 
des plus belles variétés que nous ayons vues, et leur nombre devient légion 
cependant ! 

Nous connaissons peu d’Orchidées qui offrent autant de jouissances à 
l’amateur que Y Odontoglossum Alexandrae. Pour peu qu’il ait quelques douzaines 
d’exemplaires, il en aura toujours en fleurs et presque chaque plante formera 
une variété. Qu’il en multiplie donc le nombre dans ses serres, car bien peu 
d’Orchidées sont comparables à celle-ci par la simplicité de la culture, la facilité 
de la floraison et l’éclatant effet que ses fleurs produisent. 

U Odontoglossum Alexandrae sera toujours une de nos Orchidées favorites et 
restera comme un de nos plus agréables souvenirs de jeunesse ; elle était rare 
alors dans les collections, la plupart du temps mal cultivée, soumise à une 
température trop élevée. 

C’était en 1865; la collection de M. J. Linden, à Bruxelles, en possédait 
cependant déjà à cette époque quelques centaines d’exemplaires cultivés en 
mélange avec des Odontoglossum Pescatorei , triumphans , Halli , luteo-purpureum , 
cristatum, etc. Elle était certainement unique en ce temps là, cette longue 
serre qui avait contenu et devait contenir encore tant de merveilles ! Sur la 
même tablette, traitées à la même température froide, se trouvaient une centaine 
ou deux de fortes touffes de Cypripedium Fairieanum ! Nous croyons que 
cette espèce n’a plus été introduite depuis lors et que ce sont les exemplaires 
provenant de ce stock qui sont encore maintenant tant recherchés par les 
amateurs et se vendent à des prix si élevés. 

Un peu plus loin, on avait suspendu au vitrage des petits blocs de bois sur 


rutj 


48 



lesquels étaient fixées quelques Orchidées minuscules, bizarres, les Trichoceros 
muralis , mimant à s’y méprendre de grosses mouches. Ce n’était pas très 
beau peut-être, mais cela étonnait les visiteurs et les plongeait dans la 
stupéfaction. Cette Orchidée existerait-elle encore dans une collection euro- 
péenne ? Nous ne le pensons pas, et c’est dommage, car le contraste était 
frappant entre ce Trichoceros et l’Odontoglossum Alexandrae ! La fleur brun foncé, 
velue, venait au bout d’un pédicule fin comme un fil, flexible, et que le moindre 
courant d’air mettait en mouvement. Placé entre les Odontogiossum, les visiteurs 
étaient presque tous tentés de faire la chasse à cet insecte importun et nous 
nous amusions fort de voir leur surprise, quand ils s’apercevaient que l’ani- 
malcule qu’ils tenaient enfin entre les doigts, était une fleur : une Orchidée. 
C’est dans cette même serre qu’ont été tentés les premiers essais de la culture 
des Orchidées à température froide, lesquels devaient avoir de si brillants 
résultats et qui allaient être imités un peu partout. 

Les Orchidées n’étaient pas encore très répandues à cette époque et Gand, 
la ville des fleurs, qui se pique de progrès cependant, ne possédait alors 
aucune collection vraiment digne de ce nom. Comment se fait-il que les 
Orchidées aient tant tardé à y être choyées comme elles méritent de l’être ? C’est 
une question que nous nous sommes posée bien des fois sans trouver une 
réponse qui pût nous satisfaire. Les Flandres qui avaient pourtant de beaux 
exemples sous les yeux, pour ne citer que les collections d’amateurs, celles 
de MM. Beaucarne et Boddaert, les Flandres sont restées, jusqu’ici, très 
en arrière dans la culture des Orchidées et à part deux ou trois exceptions, 
les horticulteurs gantois, même en renom, continuent à cultiver des plantes 
marchandes, de culture aisée, sans se préoccuper des progrès réalisés près 
de chez eux et ailleurs dans cette section si brillante de l’horticulture. Quelques 
jeunes collections d’amateurs ont surgi cependant dans ces dernières années; 
celles de MM. Jules Hye, James Bray, J. Moens et Maurice Metdepenningen 
notamment, méritent d’être citées et encouragées. 

Nous sommes heureux donc de constater que ce que nous avions prévu 
depuis longtemps, arrive. La plupart des amateurs qui ont essayé la captivante 
culture des Orchidées, lui donnent la prédilection et abandonnent peu à peu 
celle des autres genres de plantes. La mode, intelligente cette fois, donne la 
première place aux Orchidées. Nous ne croyons pas être grand prophète en 
disant que ce sera pour longtemps. Par quoi pourrait-on jamais les remplacer ? 






LINDENIA 



LAELIA ELEGANS var. HOUTTEANA. rchb. 



49 



PL. LXXI 

LAELIA ELEGANS var. HOUTTEANA rchb. f. 

LAELIA GRACIEUX variété Van Houtte 

LAELIA. Perigonii foliola explanata, exteriora lanceolata, aequalia; interiora majora subdififormia, carnosa. 
Labellum posticum tripartitum lamellatum circa gynostema convolutum. Gynostema carnosum apterum antice canali- 
culatum. Pollinia 8, caudiculis 4 elasticis. 

Herbae mexicanae epiphytae, rhizomate pseudobulbifero, foliis carnosis, scapis terminalibus pauci-multifloris, 
floribus speciosis odoratis. 

Endlich. Gen. Plant. 1379. — Lindl. Orchid. 115, Bot. Reg. t. 1751. 

Laelia elegans. Pseudobulbis clavatis, labelli lobo antico a basi latoligulata dilatato triangulo lobulato. Cattleya 
elegans Morr. Ann. Gand. 185. Hook. B. Mag. 4700. Laelia elegans Rchb. fil. in Otto und Diétrich Allgem. 
Gartenzeitung 1885. P- 242. Lindl. in Gard., Chron. 1852, Paxt. F. G. J. p. 6. Pescatorea tab. 28. Pseudobulbus 
teretiusculo-baculiformis demum valde costatus, mono-, ,diphyllus. Folia oblonga. Pedunculus ex spatha viridi nunc 
abortiente, usque quadriflorus. Sepala ligulato acuta. Tepala oblonga acuta bene latiora, etiam teneriora. Omnia 
amethystina. Labelli unguis brevissimus, basi humeratus, antrorsum dilatatus, laciniae latérales oblique triangulae, ut 
isthmum cum lacinia media antica angustissimum efficiant. Lacinia antica supra descripta. Color albus, lobus anticus 
et anguli loborum lateralium amethystino purpurei; lineae taies très a basi per discum, punctuli quidam utrinque 
additi. Columna semitereti trigona valida. Insertio labelli supra basin; portiones ponestigmaticae dilatatae. Androclinium 
profunde immersum, limbo serrulato denticulatum, dente medio ligulato supra antheram fornicato. Fovea obtuse 
pentangula. Pollinia inaequalia. Rchb. f. Walp. Ann. V. 427. 

Laelia elegans var. Houtteana : Labelli lobis lateralibus rectangulis, isthmis igitur inter lobos latérales et lobum 
anticum magnis rectangulis. Laelia elegans Houtteana Rchb. fil. in Otto Hamburger Garten- und Blumenzeitung 
1860 (xvi), pag. 281. 

S 1 Catharina Brasiliae. 

L e Laelia elegans est une des plus précieuses espèces fleurissant au com- 
mencement de l’hiver, à une époque où peu de représentants de ce genre 
sont en fleurs. La variété qui nous occupe, belle entre toutes, a été dédiée 
à Louis Van Houtte, le fondateur du grand établissement de Gendbrugge. 

Originaire de l’Ile S te Catherine, sur les côtes du Brésil méridional, le 
Laelia elegans type fut introduit pour la première fois, il y a quelque trente ans, 
chez Ambroise Verschaffelt à Gand. Depuis lors, il est resté toujours très 
rare et mérite d’autant plus d’être recherché que son coloris est original et 
que la durée de ses fleurs se prolonge jusque cinq semaines. 

Les pseudobulbes allongés tiennent presque le milieu entre ceux du Cattleya 
Loddigesi et ceux du C. guttata; mais ils sont plus gros vers leur sommet, 
c’est-à-dire plus ou moins claviformes. Longs d’environ 40 centimètres, ils portent 
presque toujours deux feuilles semblables pour la grandeur à celles du Laelia 
crispa, mais dressées et non retombantes, comme chez cette dernière plante. 

Le Laelia elegans croît dans son pays d’origine, le Brésil, sur les branches 
des arbres. On peut donc parfaitement le cultiver sur un bloc de bois, mais 



tru 


50 



comme c’est une espèce de grande croissance, il vaut mieux le traiter par la 
culture en pots, en plantant la plante parmi des petites mottes de terre 
fibreuse et, par-ci par-là, une pincée de sphagnum, ainsi que nous le recom- 
mandons pour les autres espèces de Laelia et de Cattleya. On n’oubliera pas 
un fort drainage. 

Le Laelia elegans possède plusieurs variétés; les plus estimées sont : le 
Turneri , Yalba , le Houtteana qui nous occupe, le Bluntii , le Leeana et le prasiata. 

Les Laelia elegans sont souvent rencontrés dans les collections sous le 
nom de Cattleya elegans. Du reste, il faut bien le dire, la distinction des 
Cattleya comme celle des Laelia est extrêmement spécieuse, en raison d’abord 
de la grande similitude des formes florales et de la grande variété du coloris, 
même dans une seule espèce. 

Nous avons déjà dit que cette espèce devient très rare dans son pays 
d’origine et que la province de S te Catherine a taxé d’un impôt assez élevé 
les collecteurs qui viennent y chercher des plantes et prélève un autre impôt 
pour laisser sortir ces Orchidées de la province. 

Il paraît même que les Brésiliens, connaissant aujourd’hui combien cette 
espèce est appréciée en Europe, ne veulent s’en défaire que contre un grand 
prix et que l’espèce est en ce moment cotée beaucoup plus cher dans cette 
partie du nouveau monde que sur le vieux continent. 

Les Cattleya et Laelia ne sont pas considérés par tous les amateurs comme 
des Orchidées de culture facile. Il faut avouer que l’emplacement est pour 
beaucoup dans la réussite de ce genre de plantes comme il l’est du reste 
pour la plupart des Orchidées. L’air pur, l’air vivifiant de la campagne est 
un auxiliaire précieux. Le climat y joue aussi un rôle capital. Ainsi, il est 
de toute évidence que la plupart des Orchidées seront de culture bien plus 
aisée dans le nord humide de la France que dans les plaines sèches du midi ; 
de même que la campagne, en Belgique par exemple, conviendra mieux pour 
les Odontoglossum et les Cattleya que l’intérieur d’une grande cité. En plaçant 
ses serres aux portes d’une ville, l’amateur devra aussi prendre en considération 
quels sont les vents les plus fréquents de la localité et choisira de préférence 
l’endroit le plus exposé aux vents qui viennent de la campagne. Ce sont des 
considérations qui ont leur importance et généralement les amateurs n’y font pas 
assez attention. 



-re 


Li li J 



LINDENIA 



ONCIDIUM 


JONESIANUM 


RCHB. 


K 


» 


P. De Pannemaeker dcl, 


PL. LXXII 


ONCIDIUM JONESIANUM rchb. f. 

ONCIDIUM DU REV. MORGAN JONES 


ONCIDIUM. Vide Lindenia vol. I, pp. 37, 45. 

Oncidium Jonesianum. (Teretifolia.) Folio tereti subulato canaliculato (ultra spithamaeo) illi Oncidii adscendentis 
Lindl. aequali; racemo paucifloro; sepalis tepalisque cuneato oblongis obtusis undulatis; tepalis paulisper majoribus; 
labello basi humerato utrinque oblongo auriculato, isthmo brevi, lacinia antica magna, subreniformis biloba, callo 
baseos quinque membrato, carina mediana ultra apicem; lamina semipatellari in basi, lamina anteriori minori obtusan- 
gula utrinque, papulis acutis dentibusque adventitiis nonnullis tabula infrastigmatica producta, alis subquadratis. 

H. G. Rchb. F. Garden. Chron. XX, 781. 

Patria : Paraguay. 

C et Oncidium à très petits pseudobulbes, ovales-allonges, réunis en touffe 
compacte et portant chacun une feuille étroite et longue, subulée, cana- 
liculée au-dessus, se terminant en pointe et semblable à celle de V Oncidium 
adscendens , est remarquable sous bien des rapports. A la seule vue des fleurs 
sans le feuillage et au premier coup-d’œil, M. Reichenbach fut frappé de 
leur ressemblance avec celles de YOncidium Limminghei , sauf le coloris et les 
ailes de la colonne. Mais la vue de la feuille mince et subulée eut bientôt 
dissipé cette illusion. Les fleurs sont extrêmement gracieuses, elles sont portées 
en un long racème, au nombre de dix à seize, peut-être davantage, sur 
un pédoncule grêle, sortant de la racine, élégamment recourbé, maculé de 
pourpre sur fond vert. Elles ont environ o m o5 de diamètre. Les sépales et les 
pétales sont oblongs, érigés, ondulés, d’un blanc à peine jaunâtre parsemé de 
nombreuses taches brunes nuance sépia, comme dans YOncidium cartha- 
ginense Sw. Le labelle est fort élégamment ondulé; ses petites oreillettes sont 
du plus beau jaune clair, tandis que le limbe est blanc pur avec quelques petites 
taches pourpre brillant près de l’isthme et très peu de taches brunes sur le bord 
antérieur des oreillettes, qui sont arrondies. Le disque est muni d’une crête 
blanchâtre pointillée de rouge en face, composé d’un plateau érigé, à bord 
obtus et tronqué avec deux appendices latéraux et se divisant en deux lobes 
obtus faisant face à quelques papilles. La colonne est munie dune grande 
table infrastigmatique du plus beau blanc, à base jaune, avec trois lignes 
pourprées et un bord de même couleur autour du creux inférieur du stigmate. 
Le dos, les côtés et les ailes de la colonne sont marbrés de pourpre-brunâtre. 

En somme, YOncidium Jonesianum est nouveau parmi les espèces du genre 
si populaire auquel il appartient, non seulement par le caractère particulier 
de son feuillage subulé, mais aussi par le coloris et la maculature des fleurs, 


52 


qui s’épanouissent en septembre et octobre et dont la durée se prolonge assez 
longtemps. Il fut introduit du Paraguay par M. Horsman de Colchester et 
dédié à un amateur d’Orchidées le Rev. Morgan Jones. Une autre introduction, 
peut-être même antérieure à celle qui vient d’être mentionnée, fut faite par le 
voyageur naturaliste M. Louis de S 4 Léger. Des fleurs mal séchées furent envoyées 
par lui à M. James O’Brien et cet envoi fut suivi d’un lot de plantes de cet 
Oncidium qui arriva en compagnie d’autres Orchidées sur la table des 
Stevens’ Rooms. Sa ressemblance avec Y Oncidium Cibolleti le fit céder comme 
tel à vil prix à ceux qui eurent la bonne fortune d’en vouloir à ce moment. 

L 1 Oncidium J onesianum n’est ni encombrant ni difficile. Il peut être suspendu 
à la toiture d’une serre, d’où ses fleurs en racème contrasteront heureusement 
parmi celles des Cattleya. Peut-être les prendra-t-on en passant pour celles 
d’un Odontoglossum Rossi majus à labelle arrondi et plus petit et à divisions 
florales obtuses. La plante, durant la période végétative, demande beaucoup 
d’humidité alliée à un parfait drainage. 


CATASETUM BUNGHEROTHI 

Cette merveilleuse Orchidée tient toutes ses promesses et dépasse beaucoup 
en beauté la planche reproduite dans la Lindenia d’après une aquarelle de 
M. Bungeroth. 

Un exemplaire a fleuri admirablement, en ce mois de décembre, dans 
les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture. Cette même plante, 
exposée chez MM. Stevens, à Londres, a conquis les suffrages de tous les 
amateurs. La presse horticole anglaise est unanime à reconnaître que c’est 
une des plus remarquables introductions de ces derniers temps et lui consacre 
de grands articles spéciaux. 

Le Gardeners' Chronicle dit notamment que ce sera un des plus beaux 
spécimens d’Orchidées pour exposition. 

Le Garden la déclare une des plus belles Orchidées nouvelles qui ait 
paru à Londres depuis longtemps. 

Le Journal of Horticulture en donne une excellente gravure, réduite, et 
dit qu’une véritable sensation a été produite par l’apparition de ce Catasetum 
d’un caractère si remarquable. Pour donner une idée de sa valeur en horti- 
culture, dit le même journal, nous dirons que cette espèce a obtenu en vente 
un prix qui dépasse tout ce que ce genre de plantes a produit jusqu’à 
cette époque. 

La Lindenia en donnera prochainement une planche faite d’après nature. 




~ .J.I.IPWJIUI* I - 1 LJ ÜUP»! 









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DIRECTE U R 

eJ. Linden 


x REDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile I^odigas 




Sommaire 


LXXIII. Cypripedium callosum Rchb. f. 
LXXIV. Dendrobium bracteosum Rchb. f. 
LXXV. Odontoglossum grande Lindl. . 
LXXVI. Brassia caudata Lindl. var. . 

hieroglyphica Rchb. f . . . 


GA.NO.UTH r MEVCR VANLOO. 











LINDENIA 


PL. LXXIII 



CYPRIPEDIUM CALLOSUM rchb. f. 

* 


P* De Pannemaeker del 


PL. LXXIII 


CYPRIPEDIUM CALLOSUM rchb. f. 

CYPRIPÈDE A VERRUES 

CYPRIPEDIUM. Voir Lindenia , vol. I, p. 17. 

Cypripedium callosum ( V enusta dejlexa ) foliis coriaceis viridulis obscurissime tessellatis ; pedunculo elongato ; 
bractea acuta, ovarium pedicellatum longe non aequanti ; sepalo impari elliptico acuto transverse multinervi; sepalis 
lateralibus in corpus triangulum coalitis labelli dimidium vix aequans ; tepalis omnino deflexis extus ciliatis callis 
conicis quibusdam in margine, callis paucis incrassatis in disco ; labello margine unguiculari utrinque obtusangulo ostio 
superne utrinque angulato; staminodii cruribus anticis forcipatis, processu mediano minuto acuto papuloso. 

Ex Siam introd. Regnier vivamque plantam misit. H. G. Rchb. f. 


C ette nouvelle espèce a été importée récemment de Siam par M. Regnier 
de Fontenay-sous-Bois. La plante a tout l’aspect, dit le professeur Rei- 
chenbach en la décrivant dans le Gardeners ’ Chronicle , d’un Cypripedium argus 
à feuilles presque vertes et aux pétales curieusement défléchis. Comme chez 
cette dernière espèce, le pédoncule est très long. Le sépale supérieur très large 
est transversalement elliptique aigu, marqué de nombreuses nervures vertes, 
sur un fond blanc légèrement ombré de pourpre. Les sépales latéraux forment 
un corps petit, ligulaire, aigu, d'une longueur égale à celle du labelle par 
lequel il est entièrement caché. Pétales ligulaires, émoussés, aigus, tellement 
renversés que leurs extrémités se touchent, verts au sommet pourpre, ciliés 
et armés sur leurs bords de plusieurs verrues de forme conique et de couleur 
noir luisant; ces mêmes verrues se rencontrent également sur le disque, ce 
qui est nouveau. Le labelle est semblable à celui du C. superbiens. Staminode 
rougeâtre marbré de vert sur la partie antérieure du disque, émarginé, bilobé 
au sommet et garni à son milieu d’un petit apicule foncé. 

Cette espèce, d’après nous, a bien plus d’analogie avec certaines variétés 
du Cypripedium Lawrenceanum , qui porteraient deux fleurs sur une hampe. Les 
variétés du Cypripedium callosum sont très nombreuses aussi. Parmi une certaine 
quantité d’exemplaires que nous venons de voir en fleurs, nous pouvons dire 
que presque toutes les plantes différaient entre elles et si quelques-unes n’étaient 
pas très remarquables, il y en avait aussi de vraiment charmantes. Telle 
était la variété qui a servi de modèle à M. De Pannemaeker pour la belle 
planche qui accompagne ces lignes; le coloris en était excessivement délicat 
et les « moustaches » très larges. Cette espèce peut donc être considérée comme 
très désirable. 


Le nombre d’espèces et de variétés de Cypripedium devient de jour en 
jour plus considérable; leur choix commence à être assez difficile pour l’ama- 


teur. Suivant le désir de plusieurs 

de 

nos 

lecteurs, 

nous dressons ci-dessous 

une liste de cinquante espèces et 

variétés 

qui nous 

semblent les plus recom- 

mandables et qui pourraient former 

le 

noyau d’une 

belle collection. Ce sont 

les types et hybrides suivants : 





Cypripedium albo purpureum. 



Cypripedium Lowi. 

— argus. 



— 

marmorophyllum. 

— Arthurianum. 



— 

michrochilum. 

— Ashburtoniae. 



— 

Morganae. 

— barbatum. 



— 

niveum. 

— Boissierianum. 



— 

nitens. 

— callosum. 



— 

oenanthum. 

— caudatum. 



— 

praestans. 

— calurum. 



— 

reticulatum. 

— cardinale. 



— 

Roebellini. 

— cilioîare. 



— 

Roezli. 

— concolor. 



— 

Sallieri. 

— Curtisi. 



. — 

Schlimi. 

— Dominianum. 



— 

Schroderae. 

— Druryi. 



- — 

Sedeni. 

— euryandrum. 



— 

selligerum. 

— Fairieanum. 



— 

Spicerianum. 

— Godefroyi. 



— 

Stonei. 

— grande. 



— 

superbiens. 

— Harrisianum. 



— 

superciliare. 

— hirsutissimum. 



— 

Sanderianum. 

— insigne. 



— 

tessellatum porphyreum. 

— laevigatum. 



— 

tonsum. 

— Lawrenceanum. 



— 

vexillarium. 

— Leeanum. 



— 

villosum. 


Les amateurs n’ont donc que l’embarras du choix ; nous leur conseillons 
naturellement de donner la préférence aux meilleures variétés de chaque type 
et de chaque hybride. 

Nous avons mentionné dans la liste qui précède une espèce d’une beauté 
hors ligne, le Cypripedium praestans , que la Compagnie Continentale d’Horti- 
culture vient d’introduire des Indes Néerlandaises, et que le professeur Reichen- 
bach a décrit dans le Gardeners’ Chronicle en le signalant comme « une très 
agréable surprise. » 

Nous avons eu le plaisir de revoir ces jours-ci le Cypripedium Law- 
renceanum var. Hyeanum , dans la belle collection de M. Jules Hye de Gand. 
Il est en bouton et refleurira prochainement. Nous avons été heureux de 
constater que le bouton est vert, ce qui indique que la fleur ne sera pas 
retournée au type et qu’elle conservera les coloris de la première floraison. 
Le contraire était à craindre, car souvent les plantes d’introduction retournent 
au type à la seconde floraison, à moins que la différence de teinte ne s’affirme 
encore davantage, ce qui est fréquemment le cas. 




LINDENIA 


DENDROBIUM BRACTEOSUM rchb. f. 


LXXIV 


P. De Panttcmaekcr del. 


PL. LXXIV 


DENDROBIUM BRACTEOSUM rchb. f. 


DENDROBIUM A LONGUES BRACTÉES 


DENDROBIUM. Voir Lindenia , vol. I, p. 13. 

Dendrobium (Pedilonum) bracteosum, n. sp. — Caulibus teretibus (ad articulos subincrassatis, an semper ?) 
racemis densifloris multifloris capitatis ; bracteis ligulatis acutis ovaria pedicellata bene superantibus ; sepalis 
triangulis, lateralibus in mentum obtusum nunc apice libero paulo constrictum extensis, omnibus supra nervum 
medium carinatis; tepalis ligulatis acutis, labello ligulato pandurato denso signo angulato retrorso ante basin incras- 
satum; columna apice trifida, lacinia mediana lineari, laciniis lateralibus retusis hinc minutissime denticulatis ; polliniis 
atroviolaceis. H. G. Rchb. f. 


oici comment notre éminent collaborateur, M. le professeur Reichen- 


bach, décrit cette intéressante et charmante nouveauté dans le Gardeners’ 


« Ce Dendrobium est une nouvelle introduction que la Compagnie Conti- 
nentale d’Horticulture a importée de la Papouasie. Il constitue une section 
nouvelle des Pedilonum (alias Caelandria ), aucune autre espèce n’ayant, à ma 
connaissance, d’aussi longues bractées, car elles sont presqu’aussi longues 
que la fleur. Pour cette espèce cependant, je suis tenté de les comparer à 
celles du Dendrobium cumulatum , mais elles sont plus petites. De même la 
couleur pourpre des pétales et des sépales est analogue à celle de l’espèce 
précitée. J’ai sous la main une inflorescence fraîche ayant encore sa tige, 
ainsi que deux grappes de fleurs séchées, qui sont arrivées en parfait état 
dans des flacons d’alcool. MM. Linden ont jugé préférable de me les envoyer 
ainsi en bon état, que d’exposer le fragile contenu des bocaux en le pressant 
dans une boîte, à seule fin d’épargner un peu d’ouvrage aux emballeurs. (J’ai 
de mon côté reçu une quantité de superbes Orchidées récoltées par un des plus 
zélés explorateurs dans une contrée encore inexplorée, et qui sont dans l’état 
le plus piteux, cassées, écrasées, pressées dans des boîtes après avoir été 
sorties des bocaux.) 

« Ces inflorescences forment des masses capitées. Les bractées sont ligu- 
lées-acuminées, d’une teinte pourpre-mauve à la base, verdâtre au sommet. La 
bractée basilaire est obtuse et constitue comme une transition aux soi-disant 
écailles. Les sépales sont triangulaires et carénés. Le mentum a environ les 
trois cinquièmes, comme longueur, des parties libres des sepales latéraux; 
il est quelque peu obtus et rétréci en avant de l’apex; les pétales sont plus 
étroits. Le labelle est presque spatulé, un peu convexe sur les cotes supérieurs, 



Chronicle : 


plus gros à la base, et à cet endroit la partie épaisse est brusquement arrêtée 
par un triangle (insiliant) vert-jaunâtre, passant au jaune en se fanant sur ma 
table, et bordé de quelques taches jaunes sur les marges antérieures. Les spéci- 
mens provenant de leur pays d’origine même et conservés dans l’eau forte 
comptent jusqu’à trente fleurs dans la masse capitée. » 

Nous pouvons ajouter que cette nouvelle venue est très florifère et que 
les fleurs se tiennent fraîches pendant trois à quatre semaines. 

Les Dendrobium forment un des plus beaux genres de la grande famille 
des Orchidées et sont presque tous des espèces très brillantes; les suivantes 
sont les plus estimées : 


Dendrobium amoenum. 

Dendrobium infundibulum. 

— anosmum. 

— Jamesianum. 

— aureum. 

— Jenkinsi. 

— Bensoniae. 

— Lawrenceanum. 

— bigibbum. 

— lituifiorum. 

— Boxalli. 

— Lowi. 

— Brymerianum. 

— luteolum. 

— chrysanthum. 

■ — macrophyllum. 

— crassinode. 

— moschatum. 

— crystallinum. 

— nobile. 

— Dalhousieanum. 

— Parishi. 

— Deari. 

— Phalaenopsis. 

— densiflorum. 

— Pierardi. 

— Devonianum. 

— primulinum. 

— Draconis. 

— purpureum. 

— Falconeri. 

— scabrilingue. 

— Farmeri. 

— stratiotes. 

Findleyanum. 

— suavissimum. 

— formosum. 

— superbiens. 

— gratiosissimum. 

— taurinum. 

— Griffithianum. 

— thyrsiflorum. 

— Guiberti. 

— Wardianum. 

— Hilli. 



La Lindenia donnera prochainement le portrait du D. streblocems , espèce 
nouvelle très intéressante. Les serres de la Compagnie Continentale d’Horti- 
culture contiennent, en ce moment, plusieurs espèces nouvelles décrites comme 
très belles par ses collecteurs et dont les fleurs, conservées dans de l’esprit 
de vin, ont émerveillé le professeur Reichenbach ; plusieurs sont en boutons 
et pourront être peintes et successivement figurées dans notre Iconographie. 

Parmi ces dernières les collecteurs ont signalé une espèce à fleurs bleues ! ! 
Les amateurs comprendront avec quelle anxiété la floraison d’un bijou pareil 
est attendue! 

Plusieurs plantes provenant de ces dernières importations ont des feuilles 
complètement différentes des espèces introduites et connues jusqu’ici. Ce sera 
du neuf évidemment. 



























































































































































































































































































































LINDENIA 


ODONTOGLOSSUM GRANDE lindl. 


LXXV 


P. De Pannemaeher dcl. 


PL. LXXV 


ODONTOGLOSSUM GRANDE lindl. 

ODONTOGLOSSE GRANDIOSE 

ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, page n, vol. II, p. 23. 

Odontoglossum grande , sepalis lanceolatis lateralibus convexis falcatis petalisque oblongis obtusiusculis latio- 
ribus subundulatis ; labello subrotundo basi auriculato sepalis plus duplo breviore ; tuberculis basi tribus corrugatis 
aliisque lateralibus dentiformibus minoribus ; gynostematis tomentosi marginibus rotundatis convexis incurvis. 

Lindl. Bot . Reg. Mise. 94, 1840. — Fl. des serres, tome I, p. 54. — Batem. Orchids of Mexico and 
Guatemala, tab. 24. — Hook. Bot. Mag., t. 3955. — Paxton, Mag. of Bot. VIII, 49. — Ch. Morr. Ann. Gand, 
i8 45 > t. 37 - — Regel, Gartenjlora, VIII, t. 270. — Warn. et Will. Orchid. Alb. tome II, t. 79. 

Patria Guatemala. 

E n faisant revivre cette splendide Orchidée, par un portrait dû au pin- 
ceau véridique et non fantaisiste de M. De Pannemaeker, la Lindenia a 
voulu signaler à l’attention spéciale des jeunes amateurs une espèce digne de 
figurer dans les meilleures collections et en même temps ramentevoir aux 
orchidiphiles anciens l’émotion qu’ils éprouvèrent, il y a quelque quarante ans, 
lorsqu’il leur fut donné de contempler pour la première fois cette remarquable 
fleur. Elle était considérée alors comme une des plus belles Orchidées qui 
eussent jamais été introduites en Europe et elle est restée au nombre des 
bonnes acquisitions. Par la forme, la grandeur et le coloris distingué de 
ses fleurs, elle se place au premier rang parmi les plus brillantes de ses congénères. 

L’espèce fut découverte par Skinner au Guatémala où elle croît sur les 
arbres dans les lieux ombragés et humides. Elle a les pseudobulbes gros, 
ovales allongés, déprimés, concaves d’un côté, à bords côtelés, vert glaucescent, 
munis d’écailles engainantes à la base, membraneuses et brunâtres. Les feuilles 
assez amples sont lancéolées, striées, vert foncé à la page supérieure, poin- 
tillées de brun foncé en dessous. Le scape basilaire porte de deux à cinq 
fleurs, quelquefois davantage ; chaque pédicelle est muni d’une ou même deux 
bractées lancéolées et membraneuses. Les fleurs sont très grandes et très 
belles, elles ont de 16 à 17 centimètres de diamètre; les sépales sont lancéolés, 
acuminés, ondulés, longs de o m io et larges de o m 025, les latéraux en forme 
de faux, d’un beau jaune marqué transversalement de taches marron-rougeâtre, 
presque jusqu’au sommet; les pétales sont allongés, acuminés, un peu moins 
longs et plus larges que les sépales, ils sont ondulés-crispés, les deux tiers 
supérieurs jaune vif, le tiers inférieur marqué d’une large macule brun-rougeâtre; 
le labelle est plus petit que les autres segments du périanthe, il est blanc 
de crème, arrondi, auriculé à la base, onguiculé, maculé de taches brunes 


concentriques et ayant la marge marquée de mouchetures irrégulières brun 
rougeâtre pâle. L’onglet est brun, il porte à sa base deux tubérosités colorées 
en jaune ou rouge ou seulement un tubercule bilobé. Le gynostème est demi- 
cylindrique, court, tomenteux et muni à son sommet de deux oreillettes obtuses. 

Nous avons dit que Y Odontoglossum grande est d’origine guatémalienne ; 
il convient d’ajouter que cette espèce épiphyte croît dans sa patrie à une altitude 
telle que la température y dépasse rarement 15 0 à 18 0 c. Déjà Skinner 
recommanda, lors de l’introduction de cette Orchidée, de ne pas laisser la 
température de la serre dépasser 6o° à 70° Fahr., soit 15 0 à 20° c. Les amateurs 
qui ont contrevenu à cette sage recommandation savent d’expérience que leurs 
plantes n’ont cessé de bouder; on sait mieux aujourd’hui qu’elles sont loin d’exiger 
la serre chaude : la serre tempérée leur suffit amplement, pourvu qu’on les place 
le plus près possible du vitrage, sans les exposer toutefois à être brûlées par 
les rayons directs du soleil. 


LA RUSTICITÉ DE CERTAINES ORCHIDÉES et notamment de quelques 
espèces de Cypripedium est vraiment étonnante. Nous avons à citer un exemple 
qui vient confirmer les diverses remarques que nous avions faites sur cette rusti- 
cité en différentes occasions. Nous avons reçu, pendant les derniers grands froids, 
un Cypripedium Arthurianum , emballé dans une simple caissette à cigares, par 
une gelée de 8° c. Nous nous attendions évidemment à trouver la plante 
crystallisée au déballage. Il n’en a rien été. Le pot de la plante était entière- 
ment congelé, le sphagnum était recouvert de petits glaçons, mais les feuilles 
et racines étaient intactes. Nous l’avons immédiatement trempée dans de l’eau 
tioide et placée dans la serre aux Odontoglossum où elle a séjourné pen- 
dant cinq jours. A sa sortie et depuis lors la plante est restée très saine , 
sans apparence aucune d’avoir souffert. 

Bien peu de plantes auraient pu impunément voyager par un temps sem- 
blable, sous une couverture aussi légère! 





LINDENIA 


PL. LXXVI 





















i 

i 









P. De Panneuiaeker dcL 


PL. LXXVI 


BRASSIA CAUDATA lindl. var. IIIEROGLYPHICA rchb. f 


ETYMOLOGIE. Le genre Brassia fut créé par Rob. Brown et dédié par lui à William Brass, botaniste 
voyageur, qui explora la côte occidentale de l’Afrique. 

BRASSIA. Sepala libéra, patentia, angusta, acuminata vel caudata, aequalia vel lateralia longiora. Petala 
sepalo postico similia vel minora. Labellum ad basin columnae sessile patens, planum, indivisum, sepalis brevius, 
basi bilamellatum. Columna brevis, erecta, aptera, apoda; clinandrium parum prominens truncatum. Anthera termi- 
nalis, opercularis incumbens, valde convexa vel semiglobosa, unilocularis ; pollinia 2, cerea, obovoidea inappendiculata, 
anthera déhiscente, stipiti, piano oblongo vel lineari affixa glandula varia. Capsula..,. 

Herbae epiphyticae caulibus abbreviatis pseudobulbo 1-2 foliato, terminatis. Folia sub pseudobulbo pauca vel 
ad vaginas reducta, coriacea. Pedunculi sub pseudobulbo latérales vel axillares, simplices. Racemi laxi saepius 
pauciflori. Flores médiocres vel majusculi, sepalis interdum longissimis. Bracteae brèves vel spathaceae. 

Brassia R. B. Act. Hort. Kew., éd., 2, v. 215. - Benth. et Hook., Gen. Plant. III, 564. 

Brassia caudata , pseudobulbis oblongo ligulatis ancipitibus diphyllis, foliis cuneato oblongis, acutis, racemo 
simplici, bracteis tnangulis ovariis pedicellatis multo brevioribus, sepalis triangulis longissime caudatis, lateralibus 
longioribus, tepalis falcatis ascendentibus, labello oblongo vulgo abrupte cuspidato, carinis geminis intus velutinis 
in basi, falcibus geminis antepositis. 

Lindl. Bot. Reg., 1824, 832; Hook. Fl. exot. III, 119 et Bot. Mag., 3451. — Illustr. Hort. XXVII 


Brassia caudata hieroglyphica, maculis cinnamomeis in florum segmentis notata. H. G. Rghb. f. in Illustr. 
Hort., 1881, p. 20. 


e genre Brassia se compose d’une vingtaine d’espèces appartenant toutes 


à l’Amérique équatoriale, au Brésil et au Mexique. Ce sont des plantes 
épiphytes, presque sessiles, à pseudobulbes plus ou moins allongés, terminés à 
leur sommet par une ou deux feuilles. Les feuilles basilaires sont fréquemment 
réduites à des gaines. Le scape naît à la base du pseudobulbe ou bien sur 

le côté de celui-ci, portant un racème de fleurs de grandeur variable, parfois 

munies de sépales extrêmement allongés, surtout les latéraux qui sont acuminés 
ou terminés en longue queue. Les pétales sont de même dimension que le 
sépale impair ou plus petits. 

Le labelle est sessile à la base de la colonne, ouvert et plan, plus court 

que les sépales, muni de deux lamelles à la base. Le gynostème est court, 

érigé, sans ailes. L’anthère est terminale et déhiscente avec operculaire enfoncé. 
Les pollinies sont au nombre de deux, obovées. 

Si le genre Brassia, comme l’observe Lindley, a une très grande affinité 
avec le genre Oncidium, dont il n’est distingué en réalité que par une colonne 
courte dépourvue d’oreillettes, par un labelle indivis à deux lamelles et par 
des sépales latéraux très allongés, il faut convenir cependant que bien des 
genres ont dû leur origine à des caractères distinctifs moins certains et souvent 


BRASSIA A HIÉROGLYPHES 



moins évidents. Aussi ne voyons-nous actuellement aucune raison plausible pour 
ne pas laisser subsister les deux genres avec la démarcation qui les sépare. 

Quant à l’espèce Brassia caudata, type de la variété qui nous occupe, elle 
a les pseudobulbes allongés, ligulés, les feuilles coriaces, lancéolées, aiguës, le 
racème simple, les bractées triangulaires, les sépales triangulaires à queues 
très allongées, les sépales latéraux plus longs encore, le labelle d’ordinaire 
brusquement terminé en pointe. 

La variété est caractérisée par des signes hiéroglyphiques qui ornent d’une 
façon fort élégante tous les segments du périanthe, le labelle toutefois étant 
à peine constellé de quelques petites macules brunes. La variété a été trouvée au 
Mexique méridional et introduite de là à l’établissement Linden en 1880. Le type 
est originaire des Indes Occidentales, ce qui prouve une fois de plus que certaines 
Orchidées ont une aire de dispersion relativement très étendue. 

Les amateurs d’Orchidées savent que ce n’est pas seulement chez les 
Brassia que l’on constate la tendance des sépales à devenir filiformes ; elle 
existe chez plusieurs genres et apparaît plus ou moins énergique dans toutes 
les espèces du genre Brassia. Dans le Brassia brachyata , ces filaments acquièrent 
une longueur atteignant jusque 20 centimètres. 

Toutes les espèces 1 ' du genre Brassia, en vertu même de leur origine, 
appartiennent à la serre tempérée-chaude (12 0 à 15 0 c.). Elles se plaisent le 
mieux en pots dans un sol de terre fibreuse, avec sphagnum et charbon de 
bois concassé sur un bon drainage de tessons. Durant la végétation, on leur 
donnera beaucoup d’humidité ; on la diminue graduellement après la floraison, 
car le grand point est de les empêcher de se mettre en pousse pendant l’hiver, 
afin d’éviter une floraison malingre et défectueuse. 


ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM rchb.f. 

Nous venons de voir, en fleurs, dans les serres de la Compagnie Conti- 
nentale d’Horticulture une magnifique plante de YOdontoglossum Lucianianum 
que nous avons figuré dans une de nos précédentes livraisons d’après une 
plante d’importation très faible. La planche s’en est ressentie. L 1 Odontoglossum 
Lucianianum que nous venons de voir est de beaucoup supérieur au portrait 
que nous en avons donné. C’est décidément une espèce de très grande valeur 
et certainement une des plus charmantes du genre. Cette plante sera figurée 
dans la III e livraison de Y Illustration Horticole qui vient d’être considérable- 
ment améliorée. Nous profitons de l’occasion pour remercier nos confrères de 
la presse horticole qui ont bien voulu signaler l’heureuse transformation de 
notre consœur. 



Volume 


8 me Livraison 


■ M 

lp p.# 

IK* 


DIRECTE U R 

el. Linden 


RÉDACTEURS EN CHEF: 

Lucien Linden & Emile F(odigas 


Sommaire 


LXXVII. Cypripedium tonkinense Hort . 
LXXVIII. Odontoglossum Roezli Rchb. f. 
LXXIX. Phalaenopsis amabilis Blume. 
LXXX. Galeandra Devoniana Lind. var. 

Delphina 




GAND, UTH r. MEYER-VAN uoo. 





/ 


» 

. 







I 














X 






4 





iv 





: C 


■ 








































CYPRIPEDIUM TONKINENSE 


HOKT 


PL. LXXVII 


CYPRIPEDIUM TONKINENSE hort. 

CYPRIPEDIUM CONCOLOR var. TONKINENSE 
CYPRIPÈDE DU TONKIN 


CYPRIPEDIUM. Voir Lindenia, vol. I, p. 17. 

Cypripedium concolor Benth. — Cypripedium acaule; foliis (3-5) coriaceis oblongis obtusis arctissime 
implicatis canaliculatis maculatis subtus intense purpurascentibus, scapo brevissimo pubescente bifloro duplo longioribus; 
bractea foliacea acuminata ovario tomentoso vix aequali; sepalis subrotundatis, labello breviter unguiculato conico-saccato 
longioribus ; staminé stérile subcordato cuspidato. 

Benth. Bot. Mag. t. 5513. 


L e Cypripedium concolor var. tonkinense est une forme de grande beauté 
qui se rencontre sur les montagnes calcaires des environs de Késo, au 
Tonkin. Elle fut introduite d’abord chez M. Lionet, amateur distingué d’Orchi- 
dées, qui la reçut du père Bon, missionnaire apostolique, au Tonkin. Depuis 
d’autres exemplaires furent expédiés par le D r Lejeune. Cette forme paraît très 
variable, dit YOrchidophile. La variabilité de cette forme est, en effet, immense. 
Les fleurs sont tantôt grandes, tantôt petites et la hampe est biflore. 

Tous les Cypripedium de la tribu des concolor , niveum et Godefroyae pro- 
viennent de montagnes calcaires, rocailleuses, il est donc bon d’ajouter au 
compost de terre fibreuse, une partie de terre calcaire et des petits morceaux 
de silex. Ce compost leur convient admirablement et ils y croissent avec une 
vigueur remarquable; les traiter ensuite comme la plupart des Cypripedium de 
serre chaude. Les Cypripedium niveum étaient réputés, jusqu’ici, comme étant 
de culture assez ingrate, mais depuis qu’on les a cultivés avec ce mélange de 
terre calcaire, ils sont devenus d’un traitement aisé et n’offrent pas plus de 
difficulté que la plupart des autres espèces du genre qui, il faut bien le recon- 
naître, est la première étape de l’amateur dans le goût des Orchidées et le 
premier tâtonnement du jardinier dans ses essais de culture. 

Les Cypripèdes ne sont pas des ingrats : ils récompensent vite et longue- 
ment le cultivateur de ses soins, c’est ce qui explique la grande vogue dont 
ils jouissent. Ils sont tous de floraison facile et de longue durée; pas tous de 
couleurs brillantes, il est vrai, les fleurs pas très gracieuses, un peu lourdes 
de forme, mais aimables quand même et très choyees en ce moment. 

Nous avons dit qu’ils sont la première étape de l’amateur d’Orchidées, 
c’est par eux qu’il commence, en effet, et comme la culture n est pas difficile, 


les Odontoglossum, les Cattleya et les autres brillantes Orchidées ne tardent 
guère à venir mettre leur note gaie dans l’uniformité un peu monotone des 
Cypripedium. 

Ce qui ne veut pas dire que nous ne comprenions pas et que nous n excu- 
sions pas l’engouement avec lequel on s’est emparé des Sabots de Vénus , mais nous 
regrettons avec notre éminent collaborateur M. le professeur Reichenbach, 
l’exclusivisme qui sévit aujourd'hui, chez la plupart des jeunes amateurs. Nous ne 
saurions assez leur conseiller de ne pas collectionner certain genre d’Orchidées 
sans se soucier d’autres. Le grand charme des Orchidées, c’est au contraire 
leur extrême variété; c’est la différence qu’il y a d’un genre à l’autre, c’est le 
mélange de toutes les formes et de tous les coloris, c’est la petite fleur bizarre 
mimant l’insecte des Pleurotallis et genres analogues ; c’est la fleur à consistance 
de cire, aux couleurs éclatantes, ternes ou blanches, des Pescatorea, des Lycaste; 
c’est l’épi floral des Aerides et des Saccolabium; c’est la fleur solitaire aux 
teintes miroitantes des Masdevallia, un peu délaissés pour le moment; c’est le 
thyrse gracieux des Odontoglossum, des Dendrobium et des Phalaenopsis ; c’est 
la suavité des Vanda et leur extrême noblesse; c’est la tige flexible et longue des 
Oncidium; c’est le bouquet aux grandes fleurs brillantes des Cattleya et des 
Laelia. C’est cet ensemble si varié qui forme la passion des Orchidées; c’est 
cette intensité de coloris, cette délicatesse de la texture des fleurs, cette 
bizarrerie de leur forme qui placent les Orchidées au dessus de toutes les 
autres familles de plantes et qui leur maintiennent leur royauté. Que les jeunes 
amateurs se contentent donc des plus beaux représentants de tous les genres 
pour commencer; mais qu’ils collectionnent ceux-ci, et qu’ils aient au moins 
un exemplaire de chacun au lieu d’avoir une centaine de Cypripedium ou une 
quarantaine d’Odontoglossum et rien d’autre. 

Le professeur Reichenbach a raison de regretter cet exclusivisme et de 
constater que la fleur d’un Catasetum peut égaler en beauté et surpasser en 
curiosité le Cypripedium le plus recherché, et il a raison de dire que les vieux 
amateurs comprenaient mieux ce qui fait le charme d’une collection d’Orchidées. 

Certaines collections de création récente se sont, à bon droit, guidées 
sur leurs devancières. Celle du duc de Massa, par exemple, en France, et celle 
du docteur Boddaert en Belgique sont de celles-là ; les genres sont variés et 
rien n’est aussi intéressant que de voir l’infinité de formes et de coloris que 
peuvent présenter, en toutes saisons, nos favorites. 

Nous profiterons cependant de l’engouement dont jouissent les Cypripedium 
pour présenter à nos abonnés les portraits des principales espèces et variétés. 






MILTON IA ROËZLI rcbh. f. 

(ODONTOGLOSSUM ROEZLl) 





PL. LXXVIII 


ODONTOGLOSSUM ROEZLI RCHB. F. 

MILTONIA ROEZLI 
ODONTOGLOSSE DE ROEZL 
ODONTOGLOSSUM. — Voir Lindenia, vol I, p. n. 

Miltonia Lindl., in Bot. Reg., sub tab. 1976 (ann. 1837) et tab - I 992. Sert. Orchid, t. 21. — Bot. Mag. 
t. 3793» 4 I0 9) 4204, 4425. — Bot. Reg. t. 8 (ann. 1845). 

Macrochilus Knowles et Westc. Fl. Cab. t. 45. 

Odontoglossum Roezli. — Pseudobulbis parvis anguste ovatis compressis marginibus acutis, foliis pedalibus 
elongato-lineari-ligulatis acuminatis carinatis et inferne obscure lineato-nervosis, scapis gracilibus foliis brevioribus 
2-3 floris, floribus maximis leviter fragrantibus, perianthio piano, sepalis obovato-oblongis acutis niveis, petalis cum 
sepalis consimilibus niveis versus basim sanguineo-purpureis, labello maximo late obcordato antice sinuato in sinu 
apiculato, ima basi interiore in unguem brevem contracto, ungue utrinque in spinam erectam flavescentem producto, 
disco 3-5 carinato spinisque aureo-rubroque striatis, columna breviuscula aptera. 

Nova-Granata. 

Odontoglossum Roezli Rchb. f. Garden. Chron., 1873, p. 1303 ; Xen. Orchid., vol. II, p. 191, tab. 182. 
Hook f. Bot. Mag., tab. 6085. Houllet, in Rev. Hort., 1875, pp. 170 et 450. III. Hort., vol. XXIII, p. 8. 

A ucune Orchidée n’était plus digne de porter à la postérité le nom de 
l’intrépide explorateur qui dota nos serres de tant de brillantes fleurs 
conquises souvent au péril de ses jours, dans des régions presque inaccessibles. 
Eugène Fournier — trop tôt enlevé à la science botanique dont il serait devenu 
une des gloires — décrivit cette belle espèce sous le nom d 'Odontoglossum 
Roezli , il y a dix ans, dans Y Illustration Horticole qu’il rédigeait alors, et la 
salua en disant que c’est « une des plus belles conquêtes que Roezl ait faites 
pendant qu’il explorait, pour compte de M. J. Linden, les montagnes de la 
Nouvelle-Grenade, la terre classique des Odontoglossum et en général des 
Orchidées de serre froide. » 

La planche qui accompagnait sa description fut peinte par notre artiste 
actuel d’après un des exemplaires fleurissant alors abondamment dans les 
serres de M. Linden. La floraison non moins abondante de quelques plantes 
épanouissant dernièrement leurs immenses épis de grandes fleurs dans les col- 
lections de « l’Horticulture internationale » provisoirement installées a Gand, 
a donné l’idée de faire de nouveau le portrait de cette espèce, qui mérite 
certainement une place d’honneur dans notre iconographie. En Angleterre 
elle est classée généralement dans le groupe des Miltonia; rien ne s’oppose, 
d’après nous, à la considérer comme un des gracieux représentants de ce genre. 
L 'Odontoglossum Roezli a quelque affinité avec Y Odontoglossum vexillarium. 


Pourtant il se distingue de ce dernier par ses feuilles qui sont plus minces 
et marquées à la face inférieure de plusieurs lignes brunâtres, régulièrement 
disposées suivant les nervations, par un port moins robuste, des scapes floraux 
moins riches, des bractées florales beaucoup plus longues, le labelle obcordé 
et la colonne plus allongée. Ses mérites n’en sont pas moins considérables et 
il demeurera un des plus beaux types du groupe. 

Il est à pseudobulbes ovalaires, légèrement déprimés, à côtes saillantes; 
les feuilles, d’un vert gai, ont plus de o m 3o de longueur, elles sont allongées, 
presque linéaires-ligulées, acuminées et carénées; la hampe est remarquablement 
grêle et plus courte que les feuilles; chez les exemplaires bien constitués, elle 
porte toujours trois fleurs. Celles-ci sont très grandes, mesurant près de o m og 
de diamètre. Les sépales sont d’un blanc pur, ils sont ovales allongés et pointus; 
le blanc des pétales est singulièrement rehaussé par les grandes macules rouge 
pourpré qui recouvrent leur base. Le labelle est grand, obcordé, blanc comme 
les autres divisions du périanthe, sauf à la base qui est jaune pâle avec quel- 
ques stries brun rougeâtre. Dans quelques variétés, la nuance jaune du labelle 
fait défaut ou bien elle ne se traduit que par quelques stries saillantes de ce 
coloris. 

Ce qui ajoute à la beauté de ces fleurs, c’est le parfum suave qui les 
caractérise à des degrés divers, sans doute suivant l’avancement même de la 
floraison. 


LONGUE DURÉE DE LA FLORAISON CHEZ LES CATTLEYA 

Nous sommes en plein dans la saison de la floraison des magnifiques 
Cattleya Trianae; les serres des amateurs sont très gaies, en ce moment, grâce 
surtout à eux et aux Odontoglossum qui sont pour la plupart épanouis en 
mars-avril. 

Le nombre des variétés de Cattleya Trianae varie à l’infini et un certain 
nombre sont absolument remarquables. Quelques amateurs se plaignent du 
peu de durée des fleurs de leurs Cattleya qui, au bout de quatre à cinq jours, 
se picotent et se tachent de noir. C’est que leur serre est trop humide et proba- 
blement construite en fer. Le secret pour garder pendant trois semaines les 
fleurs des Cattleya fraîches est, aussitôt leur floraison, de placer les plantes 
dans une serre en bois presque froide, pas humide et d’éviter l’eau sur les fleurs. 
Aux amateurs qui peuvent se donner ce luxe, nous conseillons un pavillon spécial 
pour les Orchidées en fleurs où la température ne soit pas trop élevée et l’air 
relativement sec. Le goût décoratif du jardinier peut s’y donner libre carrière 
et ce pavillon devenir un bouquet vivant qui se renouvelle sans cesse. 



LINDENIA 


PL. LXXIX 



PHALAENOPSIS AMABILIS blume 



PL. LXXIX 


PHALAENOPSIS AMABILIS BLUME 

PHALÉNOPSIDE AIMABLE 

PHALAENOPSIS. Voir Lindenici, vol. i, p. 21. 

Phalaenopsis amabilis. — Folia bina, oblonga, coriacea, radicalia, pseudobulbo nullo. Scapus pedalis 
et ultra, ^-4 florus. Flores magni albi. Sepala oblonga, obtusa. Petala suborbiculata, unguiculata. Labellum 
laciniis lateialibus ovatis, obtusis, incurvis, versus basim lutescentibus, basi callo elevato, truncato, luteo, sagittato 
instructum. 

Phalaenopsis amabilis Bl. Lindl. Gen. et Spec. Orchid. 213. Bot. Reg. s. 2, t. 34. 1838. 

S ’il est une Orchidée favorite, c’est évidemment le chaste Phalénopside 
dont nous reproduisons le portrait. Son inflorescence est des plus 
gracieuses et la fraîcheur de ses fleurs est incomparable. 

Ce Phalaenopsis est de croissance compacte et s’attache par les racines, 
qui sont plates, aux branches des arbres dans son pays natal, aux corbeilles 
de bois dans les serres ou aux pots quand c’est cette culture qui prévaut. 

Ces plantes doivent être cultivées dans la partie chaude de la « serre 
indienne » avec un bon supplément d’humidité pendant la saison de la pousse. 
On les trouve dans les Iles Philippines croissant sur les branches des arbres 
dans des endroits ombragés et très humides et à une température très 
élevée. Les Phalaenopsis ne sont pas des Orchidées de culture très difficile; 
mais, ainsi que nous l’avons déjà démontré, ce sont des plantes qui doivent 
être soignées avec attention et intelligence. Quoiqu’elles demandent beaucoup 
d’humidité, elles ne supportent pas impunément l’eau sur les feuilles et celles-ci 
à son contact un peu long sont très promptes à pourrir. Deux ennemis leur font 
aussi une guerre acharnée : c’est d’abord la mousse verte, le petit cryptogame 
vert qui croît partout où il y a de l’humidité et le « thrips » qui en est très friand. 

Pour conserver les Phalaenopsis en bonne santé, pour les faire prospérer, 
il est indispensable que le cultivateur ait l’œil sur ses plantes, qu’il les 
examine presque journellement et qu’il les débarrasse de suite de cette végétation 
spontanée et de cet insecte. Il évitera également avec soin de détacher les 
racines qui se seront cramponnées sur les corbeilles ou les pots et lors du 
rempotage, il aura soin de les conserver intactes en plaçant au besoin le récipient 
sur lequel elles se sont fixées, dans une corbeille ou un pot plus grand sans 
déranger les racines. Ne pas laisser fleurir la plante trop longtemps, de peur 
de l’épuiser et après son épanouissement, la tenir sèche pendant une couple 
de mois. Voilà les principes de culture que nous conseillons pour ces Orchidées 
si éminemment utiles. 


Les thyrses des Phalaenopsis sont d’un effet extrêmement gracieux 
dans la confection des bouquets et des corbeilles fleuries et sont même d’un 
emploi très élégant dans la toilette des dames. Nous nous souvenons d’avoir 
vu à un bal une dame qui avait orné ses cheveux d’une grappe de Phalaenopsis 
amahilis et il n’y avait qu’une voix pour admirer l’extrême bon goût de cette 
coiffure. La fine cristallisation du tissu de ces fleurs scintillait sous les lumières, 
et semblait saupoudrée de poussière de diamants; ces fleurs se sont tenues 
fraîches pendant toute la durée de la fête ! Elles ont aussi pour cet usage 
la qualité d’être très peu odorantes. 

Les Phalaenopsis ne sont pas d’une importation facile et l’amateur ne se 
doute pas combien de plantes meurent en route pour une seule introduite vivante. 
Il faut que les forêts des Iles Philippines soient presque inépuisables pour 
permettre d’en expédier un si grand nombre. Nous nous demandons même 
souvent avec inquiétude s’il n’arrivera pas un moment où bien des espèces 
d’Orchidées disparaîtront de la surface du globe. 


L’HORTICULTURE INTERNATIONALE 


Tel est le titre de la nouvelle Société anonyme dont le Moniteur belge du 17 mars 1887 annonce 
la constitution et qui succède, en quelque sorte, à la Compagnie Continentale d’ Horticulture, la liquidation 
de cette dernière ayant été décidée à l’unanimité en assemblée générale des intéressés dans le but de 
faire ce transfert et cette transformation. La nouvelle Société a son siège à Bruxelles où son installation 
est saluée de la manière la plus sympathique. 

Le but de la nouvelle Société, créée par la majorité des anciens sociétaires et par un groupe 
d’amateurs distingués, est de fonder dans la capitale de la Belgique, cette ville si centrale et si visitée 
par les étrangers, un établissement modèle affecté spécialement aux Orchidées, aux introductions de 
plantes nouvelles et aux plantes de choix. 

En attendant l’installation et l’inauguration de son établissement, la nouvelle Société s’est réservé 
dans le local de la Compagnie Continentale d’Horticulture, à Gand, un certain nombre de serres 
contenant les Orchidées, les Nepenthes, ainsi que les plantes nouvelles et rares, constituant l’apport fait 
par l’ancienne Société. Les grandes importations d’Orchidées attendues ce printemps, seront également 
installées provisoirement dans des serres louées à cet effet. 

L’objectif principal de la nouvelle Société est l’exploration en grand de toutes les contrées du globe, 
susceptibles de fournir de nouveaux éléments à l’horticulture, et d’introduire les Orchidées en quantités 
suffisantes pour pouvoir les rendre accessibles à toutes les fortunes. 

Le Conseil d’ Administration de la Société est composé comme suit : 

Président : M. van Lansberge, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises. 

Administrateurs : M. le baron G. de Bleichroder, consul général de S. M. Britannique et 
banquier, à Berlin ; 

M. le comte Adrien d’Oultremont, membre de la Chambre des Représen- 
tants, à Bruxelles. 

Administrateur-délégué : M. J. Linden, consul général honoraire, vice-président de la Fédération 
des Sociétés d’Horticulture de Belgique, à Bruxelles. 

Administrateur-Directeur : M. Lucien Linden, ancien directeur de la Compagnie Continentale 
d’Horticulture. 

Les Fondateurs de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE espèrent que toutes les personnes qui 
s’intéressent à l’horticulture, lui prêteront leur sympathique appui. 

Provisoirement et jusqu’à information ultérieure, les correspondances concernant la nouvelle Société 
qui succède à la Compagnie Continentale d’Horticulture, devront être adressées à M. Lucien Linden, 
directeur de l'Horticulture Internationale, 52, rue du Chaume, à GAND. 



LINDENIA 



PL. LXXX 


GALEANDRA DEVONIANA lind. var. DELPHINIA 



PL. LXXX 


GALEANDRA DEVONIANA lind. var. DELPHINA 

GALEANDRA DE MADAME RODIGAS 

ETYMOLOGIE : du grec yahfj, casque, et ctviy).. anthère ; par allusion à la crête des anthères. 
GALEANDRA. Perianthium patens, petalis sepalisque subaequalibus ascendentibus. Labellum infundibuliforme 
indivisum vel obsolète trilobum, calcari intus lamellis auctum. Columna erecta membranacea-alata, clinandrio declivi. 
Pollinia 2, postice excavata, caudicula brevi, glandulae brevi divergenti bilobae adnata. 

Herbae terrestres et epiphytae, caulibus foliatis, racemis terminalibus. 

Lindl., Sert. Orch. 37. — Bot. Mag. t. 4610. — Paxt. Mag. Bot. VIII, 145. 

Galeandra Devoniana. Caulis erectus simplex teres polyphyllus ; folia lanceolata, trinervia; racemus sessilis 
erectus multiflorus ; labelli lamina ovata obtuse crenulata, lamellis 4 pone basin ; antherae crista carnosa rotundata 
pubescens. 

Illustration Horticole, vol. XXI, p. 110. 

Galeandra Devoniana var. Delphina, partibus omnibus gracilior, labello lineis purpureis variegato. 

C e beau genre qui compte actuellement une demi-douzaine d’espèces 
connues, a une aire géographique assez étendue, puisqu’on le rencontre 
dans toute la zone intratropicale, depuis le Mexique jusqu’au Brésil. Il est spécia- 
lement caractérisé par son anthère à forme de casque portant une crête recourbée. 
Les espèces qui le composent sont ou terrestres ou épiphytes, à feuilles plus 
ou moins plissées, à fleurs disposées en grappes. Le périanthe est formé de 
segments libres; le labelle est hypocratériforme, entier, sessile, lisse à l’inté- 
rieur, souvent frangé sur les bords; le gynostème est dressé, muni d’ailes 
membraneuses; l’anthère est à deux masses polliniques munie d’une caudicule 
courte s’articulant avec une glande allongée, divisée en deux lobes divergents 
à la base. Les espèces sont les unes munies de pseudo-bulbes, comme c’est le 
cas pour l’élégant Galeandra Baueri ; les autres sont dépourvues de ce renfle- 
ment naturel de la tige. 

Le Galeandra Devoniana n’a pas de pseudobulbes; sa tige assez épaisse et 
munie de gaines écailleuses brunâtres s’élève souvent jusqu’à i m 5o et plus de 
hauteur; elle est garnie dans sa partie supérieure de feuilles lancéolées, linéaires, 
effilées, acuminées, striées. Elle se termine par une hampe portant une grappe 
florale paniculée, composée de plusieurs grandes et belles fleurs à pétales et 
sépales brun pourpré, réfléchis, marginés de vert quelque peu jaunâtre ; le 
labelle est fort grand et rappelle tout-à-fait la forme d’une fleur de Gloxinia; 
il est blanc, strié et maculé de pourpre, contrastant d’une manière admi- 
rable avec le coloris du reste de la fleur ; les segments du périanthe sont 
étroits, lancéolés et striés; le labelle est enroulé autour du gynostème. 

Cette belle Orchidée fut découverte par Schomburgh sur les bords du Rio 


Negro, affluent de l’Amazone, près de Marina et de Podrero. Ce voyageur l’a 
trouvée formant des touffes énormes de deux mètres de hauteur, ayant une 
circonférence de trois ou quatre mètres; il l’a rencontrée également croissant 
sur le sol lorsque celui-ci était formé de terreau végétal ou bien sur les arbres 
et en particulier sur le tronc du Mauritia aculeata. Les voyageurs de M. Linden 
l’ont rencontrée, dans la région même de l’Amazone, également à 1 état épiphyte 
sur les troncs du Leopoldinia pulchra. Spruce a retrouvé la plante aux localités 
indiquées par Schomburgh. M. J. Linden l’avait récoltée également dans ses 
voyages en Colombie, et, d’après ses indications, ses collecteurs ont pu en 
reprendre, dans les lieux désignés par lui, des exemplaires vivants qui ont 
orné successivement les principales collections européennes. 

La superbe variété, que nous figurons sur la planche ci-jointe de la Lindenia , 
se distingue de l’espèce type en ce qu’elle est plus grêle dans toutes ses parties 
et que le coloris des fleurs est en même temps plus intense avec le labelle blanc 
strié de pourpre plus vif. Le Galeandra Devoniana Delphina est originaire du 
Vénézuéla où il a été découvert par M. Bungeroth. Il a été dédié à 
Madame Rodigas. 

Il semble que la culture des Galeandra n’est pas encore bien comprise ; 
en effet, les plantes introduites itérativement ont assez vite disparu des serres 
européennes. Il convient de leur procurer de l’air et de l’humidité durant la 
période végétative sans leur imposer une chaleur exagérée. Il faut, en outre, 
à leurs racines un substratum riche en terre fibreuse ou terreau végétal. 
Dans ces conditions les Galeandra Devoniana développeront leurs ravissantes 
inflorescences à la perfection et épanouiront à merveille leurs très nombreuses 
et grandes fleurs et pourront être conservés quelque temps vivants en Europe. 

Le Galeandra nivea est également une très gentille forme, presque une 
miniature à côté de son grand voisin. 

U Horticulture Internationale possède actuellement en fleurs une espèce 
nouvelle, voisine du G. nivea , charmante aussi et que nous comptons reproduire 
prochainement dans la Lindenia. 

Deux des collecteurs de la nouvelle Société explorent, maintenant, les 
contrées où croissent les Galeandra; nul doute qu’ils ne trouvent quelque 
espèce nouvelle à ajouter aux représentants connus de ce beau genre, les 
Dendrobium américains , ainsi qu’on les a appelés. 



2 me Volume 


9 me Livraison 


'RC H IDEES 


D I R E CT E U R 

J. Linden 


RÉDACTEURS EN CHEF : 

Lucien Linden 5 Emile Rodigas 


Sommaire 


PI. LXXXI. Oncidium cucullatum Lindl. . 
PI. LXXXII. Odontoglossum Schillerianum 

Rchb. f. 

PI. LXXXIII. Saccolabium giganteum W; 

var. illustre Rchb. f. . . 

PI. LXXXIV. Cypripedium Sallieri Hort . 











ONCIDIUM CUCULLATUM lindl. 


P. 


LXXXI 


De Pannemaeker del. 


PL. LXXXI 


ONCIDIUM CUCULLATUM lindl. 

ONCIDIUM CAPUCHONNÉ 

ONCIDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 37. 

Oncidium cucullatum. Pseudobulbi ovales obtuse costati elongati ; folia oblongo-lanceolata plana scapo angulato 
aequalia, racemus simplex vix paniculatus ; bracteae parvae concavae squamaeformes, sepalum supremum petalaque 
ovalia, subherbacea aequalia, lateralia in unum oblongum concavum bidentatum connata; labellum cordatum pan- 
duriforme apice dilatatum bilobum laciniis rotundatis subdentatis divaricatis lamellis brevibus laevibus rotundatis pone 
basin sérié solitaria villosum, columna nana auriculis brevibus rotundatis juxta basin marginata, clinandrium car- 
nosum cucullatum. 

Patria America aequatorialis et tropicalis. 

Lindl. Sert. Orchid, t. 21. — Orchid. Linden et Paxt. Fl. G. III, t. 87. — Rchb. f. Bonpl. II, 279. — 

Van H. Flore d. S ., VIII, t. 835. — Illnst. Hort. XXV, p. 27, t. 305. 

Leochilus sanguinolentus Lindl. Bot. Reg. 1844, Mise. 91. 

S ouvent on a cherché à établir, au point de vue de la géographie botanique, 
un parallèle entre la végétation d’après les latitudes d’une part, et celle 
qui se produit d’autre part suivant l’altitude ou la hauteur absolue des lieux. 
Ce parallèle est assez caractéristique lorsque l’on considère les grandes sections 
végétales et plus spécialement les espèces ligneuses ; il cesse d’exister dès qu’on 
veut descendre aux détails ; au besoin les Orchidées épiphytes en fournissent 

une preuve. Tandis qu’elles sont nombreuses dans les régions intertropicales, à 

des hauteurs déjà considérables, qu’on les y rencontre même fréquemment 
encore à des altitudes dépassant la limite des neiges éternelles de l’Europe 
centrale, il n’en existe aucune trace en dehors des tropiques dans les latitudes 
analogues quant à la basse température, là où le thermomètre présente la 
même moyenne annuelle. Les quelques végétaux inférieurs, les Lichens et 
les Mousses, qui sont les seules espèces épiphytes des contrées tempérées ou 
froides, n’ont aucune analogie avec ces brillantes Orchidées qui tapissent les 
arbres dans les Andes de la Colombie et du Pérou en des endroits où la 
température s’abaisse fréquemment à celle de la glace fondante, mais où des 
brumes presque journalières entretiennent une humidité permanente. L 'Onci- 
dium cucullatum est une des espèces épiphytes, dont l’aire géographique est en 
même temps élevée et très étendue. Lindley la décrivit d’après des exemplaires 
d’herbier récoltés par le professeur W. Jameson sur le versant occidental du 
Pichincha dans l’Ecuador. Le même explorateur dit l’avoir rencontrée dans 
les Andes de Quito à une altitude de plus de 4000 mètres. 

L’honneur d’avoir le premier introduit la plante à l’état vivant en Europe 
revient à M. J. Linden qui la découvrit en Colombie, dans le Quindiou et 


sur la Sierra Nevada de Santa Martha à 4000 mètres de hauteur supramarine. 
C’était en 1842. Depuis lors et successivement l’espèce fut trouvée par les 
botanistes-voyageurs dans des localités très éloignées les unes des autres : 
par Schlim à Las Vetas, Barker à Caracas, W. Lobb au Pérou, Hartweg dans 
l’Assuay, André dans le Quindiou, Ortega sur le Chimborazo. Chose remar- 
quable, aucune des stations signalées comme habitat par les explorateurs ne 
se trouve au dessous de l’altitude de 2000 mètres. 

Oncidium cucullatum appartient au groupe des Micropétales. Il est à pseu- 
dobulbes ovales un peu allongés et munis de côtes peu saillantes. Les feuilles 
sont allongées-lancéolées, planes, de même longueur que le scape ; le racème 
est simple à peine paniculé; les bractées sont petites en forme d’écailles. Les 
fleurs sont nombreuses, grandes, colorées en vert-olivâtre avec larges bandes 
rouge-brun de nuances diverses; le labelle est lilas ponctué de pourpre foncé, 
quelquefois entièrement violet; le pétale supérieur ainsi que les sépales sont 
ovales avec les latéraux connés en un seul ; le labelle est en forme de cœur, 
panduré, élargi au sommet et bilobé, à lacinies arrondies avec lamelles courtes 
et lisses, à colonne naine avec ailes courtes; clinandre charnu et capuchonné. 

Nous avons sous les yeux les planches de cet Oncidium publiées par les 
auteurs dans la Flore des Serres , Y Illustration Horticole et le Sertum ; toutes 
diffèrent sensiblement quant à la forme et plus encore quant au coloris du 
labelle, les pétales et les sépales sont à peu près les mêmes. Cette diversité 
qui fait le désespoir du botaniste, comble de joie l’amateur et celui-ci n’en 
demande point l’explication qui se trouverait peut-être bien dans la différence 
même des lieux d’origine. 

Cet Oncidium a été beaucoup répandu grâce aux introductions faites 
itérativement par MM. Linden. S’il n’est pas plus fréquent dans les collections, 
c’est que l’amateur persiste à le traiter comme une plante de serre chaude et 
finit par l’énerver et la perdre. Ce qu’il lui faudrait, c’est une serre bien froide 
où la température fluctuerait entre + 2 0 et + io° centigrades, beaucoup d’air 
et une humidité permanente. 


LAELIA anceps a fleurs blanches 

Nos lecteurs savent que toutes les variétés d’Orchidées à fleurs blanches 
sont très estimées en Angleterre depuis de nombreuses années. Les Laelia 
anceps ont produit, en ce genre, des variétés admirables : les Dawsoni , Williamsi , 
Leeana , Sanderiana , Hilli, Kienastiana , etc., toutes plus charmantes les unes que 
les autres. Nous venons d’assister au déballage de plantes magnifiques de ces 
variétés, arrivées à l’adresse de l’Horticulture Internationale. Ces plantes 
sont en parfait état et donneront certainement des variations remarquables. 




PL. LXXXII 


LINDENIA 


ODONTOGLOSSUM SCHILLERIANUM rchb. f. 


P. De Panneinaeker deî. 






PL. LXXXII 


ODONTOGLOSSUM SCHILLERIANUM rchb. f. 

ODONTOGLOSSE DU CONSUL SCHILLER 

ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenici, vol. I, p. n. 

Odontoglossum Schillerianum Rchb. f. Affine Odontoglosso odorato Lindl., duplo majus, racemosum, sepalis 
tepalisque oblongo lanceolatis acutis, labelli lobis lateralibus erectis ligulatis abreviatis, lobo medio lato triangulo 
basi cordato in disco bicarinato, gynostemii auriculis lineari-lanceis erectis. 

Seemann Bonplandia, II. 12. 1854. 

Pseudobulbus oblongus anceps, apice diphyllus. Folia fultientia inferiora : vaginae, summa duo laminigera. 
Laminae ligulatae, apice dilatatae, acutae, usque spithamaeae. Pedunculis axillaris more generis superne racemosus, 
fractiflexus. Bracteae triangulae minutissimae. Ovaria pedicellata sepalis subbreviora. Sepala et tepala cuneata oblongo 
lanceolata acuta, patula. Labellum trilobum : lobi latérales minuti ligulati, erecti gynostemio appressi; lobus médius 
lato triangulus acutus basi bene cordatus. Carinae geminae triangulae in basi lobi medii. Gynostemium teretius- 
culum, abbreviatum, apice utrinque alula lineari lancea erecta auctum. Perigonium aureo luteum maculis multangulis 
seu lobatis atropurpureis pulcherrime pictum ; extus dilute flavum maculis pallidis. Labellum basi candidum circum 
carinas purpureo guttulatum, dein fascia latissima violaceo purpurea ornatum apice aureo. Gynostemium candidum 
maculis purpureis. Flores illis Odontoglossi odorati Lindl. duplo majores. 

Xenia Orchidacea, tab. 22. 


L ’ Odontoglossum Schillerianum fut découvert en 1854 par M. H. Wagener, 
l’ancien voyageur de M. J. Linden, dans les montagnes de Mérida au 
Vénézuéla. Il fut décrit par le professeur Reichenbach, dans le premier 
volume de la Xenia Orchidacea , page 58, et la planche qui accompagne la 
diagnose a été faite d’après une aquarelle fournie par ce voyageur ; elle ne 
semble pas très exacte et ne donne qu’une bien médiocre idée de la beauté 
transcendante de cette espèce qui a été dédiée au consul Schiller, qui avait à 
cette époque une très grande réputation comme collectionneur d’Orchidées. 
Sa collection, réunie à Hambourg, avait une renommée considérable et elle 
était citée comme une des plus importantes de l’Europe. Après la mort de 
ce grand amateur, la collection entière fut acquise par M. J. Linden, en 
1871, et transportée dans les serres de son établissement de Bruxelles. 

U Odontoglossum Schillerianum avait complètement disparu des serres euro- 
péennes pendant ces dernières années ; nous avons donc été très surpris d’en 
voir récemment un exemplaire en fleurs dans les belles serres de MM. Vervaet 
et C ie , à Mont St Amand. Ces Messieurs ont eu la gracieuseté de le mettre 
à la disposition de la Lindenia pour reproduire la jolie planche contenue 
dans cette livraison. 

Le caractère le plus saillant de cette espèce est la large macule qui 
recouvre en grande partie le labelle ; cette macule a un cachet tout particulier 
qui est très saillant aussi chez YOncidium fuscatum et qui semble avoir été 


«TTJ 


72 



produit par un attouchement de sirop de framboise, dont elle a même l’aspect 
gluant ! Le restant de la fleur a quelque analogie avec certaine variété jaune 
brun de Y Odontoglossum odoratum. 

Cette espèce a également une grande ressemblance avec Y Odontoglossum 
Leeanum , mais elle est supérieure en beauté à ce dernier dont l’exemplaire 
unique est cependant si apprécié en Angleterre ; celui-ci nous semble être 
seulement une variété de Y Odontoglossum Schillerianum. 

Comme la plupart de ses congénères de la Nouvelle Grenade et du 
Vénézuéla, habitantes des Cordillères, cette espèce est de serre froide, très 
aérée. Elle demande le même traitement que les Odontoglossum Alexandrae ; 
nous l’avons déjà renseigné dans ce recueil. 

S’il est un genre qui mérite la faveur, c’est certainement celui des 
Odontoglossum, et nous comprenons parfaitement qu’il se maintient aussi 
longtemps en vogue. En Angleterre, nous l’avons déjà dit, il n’est pas rare, 
de voir un amateur posséder plusieurs milliers d 'Odontoglossum Alexandrae , 
dont chaque plante forme presque une variété. Et les Odontoglossum Pescatorei , 
Andersonianum , luteo-purpureum, mulus , triumphans , Haïti , odoratum même, quel 
admirable contingent de variétés d’élite n’offrent-ils pas ? Les Odontoglossum 
Alexandrae ne présentent presque pas de mauvaise variété, l’une peut être 
supérieure à l’autre ; mais la plus inférieure n’est-elle pas encore charmante 
dans sa délicate beauté, dans sa juvénile fraîcheur ? 

La section des Odontoglossum Alexandrae produit, aujourd’hui, des variétés 
dont on a fait des espèces qui sont en tous points merveilleuses et qui sont 
recherchées avec furia par les amateurs. Nous avons déjà cité les prix fabuleux 
qu’ils obtiennent, même aux enchères publiques, prix qui nous remettent à la 
mémoire le temps des fameuses tulipes hollandaises, ces lourds oignons, dont la 
passion s’explique évidemment moins que pour les gracieux phalènes, les 
chastes thyrses des Odontoglossum de notre époque. 

U Illustration Horticole , dont le format est agrandi, a donné dans la 
troisième livraison de cette année, le portrait de Y Odontoglossum Lucianianum 
Rchb. f. d’après un exemplaire plus fort et mieux venu que celui ayant 
servi pour faire la planche reproduite par la Lindenia. Depuis que ces deux 
portraits ont été publiés, d’autres variétés, bien supérieures encore, ont fleuri 
et placent décidément cette belle espèce au premier rang des Odontoglossum. 
Les fleurs chez certains exemplaires sont blanc pur mouchetées de pourpre 
violet, et les hampes atteignent un développement aussi considérable que celles 
des Odontoglossum gloriosum. Nous sommes certains que cette espèce sera 
très recherchée par les amateurs et qu’elle donnera des variétés qui seront 
de véritables surprises. 








SACCOLABIUM GIGANTEUN{ Wall. var. ILLUSTRE rchb. f. 


P. De Pannemaeker del. 




CLq-A 


73 



PL. LXXXIII 

SACCOLABIUM GIGANTEUM wall. var . ILLUSTRE rchb. f. 

SACCOLABIER BRILLANT 

ÉTYMOLOGIE : du latin saccus, sac et labium, lèvre ; allusion à la forme du labelle. 

SACCOLABIUM. Sepala subaequalia, libéra, patentia vel erecto-patentia, plana vel concava, lateralia 
interdum basi parum latiora, posticum interdum fere cucullatum. Petala sepalis subsimilia, interdum latiora, rarius 
angustiora. Labellum ad basin columnae sessile, basi calcaratum vel saccatum, calcare descendente recto vel rarius 
recurvo intus nudo; lobi latérales ad latera calcaris erecti, saepius parvi, interdum latiusculi vel vix prominentes, 
médius patens vel erectus, polymorphus, nunc parvus dentiformis, nunc oblongus linguiformis vel transverse dilatatus, 
rarius calcare longior ; discus ad os calcaris interdum lamina parva appendiculatus. Columna brevis, lata, nunc 
brevissima, apoda, exalata vel angulis parum prominulis ; clinandrium parum prominens, truncatum. Anthera 
terminalis opercularis, incumbens, convexa, antice saepius obtuse acuminata, unilocularis vel imperfecto bilocularis ; 
pollinia duo, subglobosa, integra sulcata vel bipartita inappendiculata, anthera déhiscente stipiti lineari vel tenui 
(rarius loriformi?) affixa, glandula saepius parva. Capsula saepius oblonga, rarius elongata, interdum globosa vel 
ovoidea, erostris costis tenuibus vel prominulis. 

Herbae epiphyticae, caulibus foliatis non pseudobulbosis. Folia disticha, patentia, coriacea carnosa vel rarius 
tenuia, plana vel rarius teretia, vaginis persistentibus caulem obtegentibus. Pedunculi latérales, simplices vel ramosi. 
Flores nunc majusculi, minores tamen quam in Vanda, racemum densum speciosum recurvum formantes, nunc dissiti 
vel parvi, vel in racemo tenui simplici vel paniculato-ramoso minimi, breviter pedicellati. Bracteae parvae. 

Benth. et Hook. Gen. Plant. III, 578, t. 193. 

Saccolabium Blume Bijdr. 292 (Sarcochilus Bl. Fl. Jav. Praef. 8). 

Saccolabium giganteum. Foliis latissimis coriaceis crassis apice inaequali obtuse bilobis racemo densifloro 
subsecundo subaequalibus, sepalis cuneato-ovatis obtuse acutis, petalis angustioribus, labelli lamina cum columna 
subparallela ob calcaris limbos latérales praeruptos liberos cuneato-flabellata apice trifida, laciniis lateralibus semi- 
rhomboideis, lacinia media ligulata crassa retusa haud producta, lineis barbellatis geminis in basi utrinque in 
latus calcaris compressi cylindracei conici transcendentibus ibi sphincterem efficientibus, columna brevi reclinata, 
anthera breve rostrata, polliniis sphaericis breve stipitatis. 

Bot. Mag. t. 5635. — Lindl. Gen. et Spec. Orchid. 221. 

Vanda densiflora Lindl. in Paxt. Fl. G. t. 42. — Fol. Orchid. Vanda n° 22. — Gard. Chron. 1886, 1194. 

Saccolabium giganteum var. illustre. S. g. foliis amplioribus, perianthii segmentorum apicibus latius maculatis, 
labelli colore intensiore. 

C e genre ne brille point par le nombre des espèces qui le composent; il 
ne constitue en effet qu’un groupe relativement petit dans la riche famille 
des Orchidées; c’est tout au plus si l’on en connaît aujourd’hui une vingtaine 
qui soient bien caractérisées, mais presque toutes sont d’une grande valeur orne- 
mentale quand elles ont été bien cultivées. Ce sont des plantes épiphytes ayant 
leur aire géographique dans l’Inde et l’Archipel Malais. Elles sont caulescentes, 
à feuilles distiques et coriaces, souvent très grandes. Les fleurs sont générale- 
ment disposées en grappes; le périanthe est bien ouvert, à segments égaux, 
sauf le supérieur qui est un peu plus petit; le labelle est muni d’un éperon 
et sessile au gynostème; la colonne est dressée et demi-cylindrique; l’anthère 
est subbiloculaire, il y a deux masses polliniques presque sphériques portées 
sur une caudicule allongée. 


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Plusieurs espèces ont depuis longtemps acquis droit de cité dans nos cul- 
tures; de ce nombre sont le Saccolabium Blumei Lindl., aux nombreuses fleurs 
blanches légèrement lavées de rose tendre avec ligne pourprée sur tous les 
segments du périanthe et le labelle lilas sur le disque ; le S. guttatum Lindl. , 
aux fleurs blanches mouchetées et rayées de pourpre, avec labelle pourpre; le 
S. praemorsum Lindl., aux longues grappes à fleurs blanc de neige ponctuées de 
pourpre et labelle rouge intense; le 5. densiflomm Lindl., aux grappes de fleurs 
très serrées, roses à reflet jaunâtre, labelle en partie jaune, en partie rose; 
le S. giganteum Wall, enfin, type de la brillante variété dont la Lindenia présente 
le beau portrait. 

Ce type a les fleurs très grandes et très serrées sur le thyrse; elles sont 
maculées gracieusememt de pourpre rosé et ont le labelle pourpré. Le Sacco- 
labium giganteum var. illustre Rchb. est une des plus belles Orchidées connues; 
elle se distingue du type par une hampe florale beaucoup plus forte, des fleurs 
plus grandes et moins serrées sur la grappe qui est aussi plus longue; la 
maculature pourpre est plus nette et de nuance plus foncée, le labelle est d’un 
rouge pourpre plus foncé et finalement les feuilles sont aussi plus amples. 
Cette variété mérite une place dans les plus riches collections. 

Les Saccolabium giganteum illustre ont été introduits de la Cochinchine 
aux Jardins d’acclimatation d’Hyères ; l’édition presqu’entière a été acquise par 
la Compagnie Continentale d’Horticulture dans les serres de laquelle cette 
Orchidée a fleuri pour la première fois en Europe. 

C’est à ces mêmes importations que la Compagnie continentale d’Horticulture 
a dû les premiers exemplaires réintroduits de YAerides Houlleti , VA. Huttoni des 
Anglais, qui était devenu sinon introuvable en Europe, du moins extrêmement rare. 

Les Saccolabium giganteum sont réputés de culture presque intraitable 
dans les serres et c’est avec raison. Comme beaucoup d’autres Orchidées 
ils ne paraissent pas vivre longtemps en Europe ; trois ans est déjà une 
longue durée. La première année et même la seconde, après leur arrivée 
sur notre continent, ils poussent admirablement; mais vers la troisième ils 
dépérissent, jaunissent et finissent par pourrir complètement. C’est parce que 
leur culture n’est pas encore très bien comprise. Nous sommes cependant arrivés 
à remettre en bonne voie des plantes qui étaient déjà dans un très mauvais 
état, en les retirant du pot, en dénudant complètement les racines et en les 
laissant ainsi à sec pendant plusieurs semaines pour les retraiter ensuite 
comme de nouvelles importations. C’est donc une espèce qui demande un 
repos entier et un air aride pendant une couple de mois à partir de sa floraison. 



LINDENIA 


PL. LXXXIV 



CYPRIPEDIUM S^LLIERI hort. 


P. De Pitnneniaeker del. 


PL. LXXXIV 


CYPRIPEDIUM SALLIERI hort. 


CYPRIPÈDE DE M. SALLIER 


CYPRIPEDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 17. 

Cypripedium Sallieri , hybridum C. villosi et C. insigni artefactum. 

n ne connaissait pas, jusqu’ici, l’origine de ce Cypripède qui avait toutes 


les apparences de provenir d’un croisement entre les Cypripedium villosum 


et insigne , les caractères des deux plantes se retrouvant également dans le 
Cypripedium Sallieri. Un hybride obtenu entre les deux mêmes espèces par un 
amateur anglais, M. Bowring, de Forest-farm, vient de fleurir et présente 
absolument les mêmes caractères que celui qui nous occupe, ce qui prouve 
que les suppositions formulées sur son origine sont exactes. 

Cette sous-variété qui appartient à M. Jules Hye, est très remarquable 
et bien supérieure à tous les Sallieri que nous avons vus jusqu’ici. Elle a 
conservé toutes les qualités de ses parents, l’ampleur de la fleur, son coloris 
brillant et toute la robusticité de leur végétation. Comme eux aussi, elle doit 
être cultivée en serre froide pour que l’épanouissement de ses fleurs se produise 
dans toute sa beauté et pour qu’elles soient de longue durée. 

Les deux vieux types, les Cypripedium insigne et villosum, malgré les intro- 
ductions nombreuses et des hybridations plus nombreuses encore, restent deux 
espèces très recherchées et qui rendent de grands services, même comme fleurs 
coupées, à l’horticulture décorative. Ces fleurs qui sont de consistance épaisse 
et comme moulées dans la cire, étant détachées de la plante, se conservent 
relativement fraîches pendant quatre à cinq semaines, pourvu qu’on ait soin 
de les tenir dans un endroit frais en mettant le pédoncule plongé dans de 
l’eau qu’il convient de renouveler de temps en temps. 

Des hybrides nouveaux de Cypripedium surgissent un peu partout depuis 
quelque temps ; le continent ne reste pas en arrière et il se produit dans 
ses collections des gains qui pourront bientôt rivaliser avec ceux des principaux 
obtenteurs anglais. On s’aperçoit de plus en plus que ces croisements qui avaient 
dans le principe fait frissonner d’aise les amateurs, qui avaient en quelque 
sorte terrorisé les botanistes et que tous les jardiniers considèrent comme 
une difficulté inouïe vaincue, ne sont après tout qu’une œuvre de patience 
pour ceux qui sont doués de bons yeux. Un repiquage soigneusement opéré 
au bon moment est toute la difficulté de cette production, car les Orchidées 



se fécondent aisément. Nous avons vu de très beaux résultats d un semis de 
cette nature levés sur un vieux mur très humide d’une serre : une gousse 
de Cypripedium, conservée sur une petite tablette près du vitrage, avait 
fait explosion et les graines avaient ete projetées contie cette muraille ou 
elles étaient restées suspendues et où elles avaient germé sans aucun soin. 

Nous voulons par là démontrer aux amateurs que ces hybrides sont de 
production facile et que la culture des Orchidées peut leur procurer ainsi un 
grand charme de plus, tout en ne nécessitant pas une grande dépense de 
savoir. Le temps n’est plus « aux secrets » des vieux jardiniers ; ce n’était 
après tout que de l’expérience, et celle-ci dépendait souvent de « révélations » 
comme celle de la muraille citée ci-dessus. 

Semer les graines d’Orchidées sur une brique de tourbe qui sera plongée 
de temps en temps jusqu’à moitié de sa hauteur dans de l’eau est le moyen 
le plus simple de les faire germer. Une planchette de bois non rabotée et 
même vernie est aussi une très bonne manière. On emploie également avec 
succès un carré de feutre ou tout simplement une terrine de terre fibreuse. 
Comme on voit, les moyens ne manquent pas. Quand les jeunes semis seront 
assez grands pour être enlevés à la pointe d’un petit plantoir, on les repiquera 
dans des godets remplis de terre fibreuse lavée, ou d’un mélange de sable 
et de sphagnum vivant, ou tout simplement sur de la sciure de bois dur 
qui ne moisit pas facilement et on obtiendra d’excellents résultats. Le moyen 
est donc à la portée de tous les amateurs et jardiniers ; qu’ils essayent, nous 
leur prédisons bonne réussite ! 

Ce sont bien souvent les semailles d’Orchidées les moins soignées, les 
moins tourmentées, qui réussissent le mieux; une terrine oubliée dans un 
coin humide, seringuée comme par hasard, donne quelquefois de meilleurs 
résultats que celle prise en mains tous les jours. La plupart des semeurs 
d’Orchidées conviennent même qu’ils ont obtenu leurs plus beaux semis par 
de la graine répandue simplement sur les pots de leurs Orchidées, sur le 
sphagnum des Vandées. 

La grande attention est surtout de ne pas laisser le thrips se rendre 

maître des petits semis; dès que cet insecte s’y met, il n’est plus possible 

de songer à élever les jeunes Orchidées; il est donc bon de faire de fréquentes 
évaporations de nicotine dans les serres qui les contiennent. 

Pourvu que les hybrides après avoir passionné les semeurs ne viennent 
pas faire aux Orchidées le tort qu’ils ont fait aux autres familles : la multi- 
plicité des variétés les a vite démodées ! Il est vrai qu’ici le bouturage n’existe 

pas et qu’il faut quelques années pour que les semis fleurissent. 



2 me Volume 


1 Cr Livraison 


RC H IDEES 


D I R E CT E U R 

cJ. Linden 


REDACTEURS EN CHEF : 

Lucien Linden a Emile Rodigas 


Sommaire 


LXXXV. Trichocentrum albo pnrpureum 
Lind. & Rchb. f. var. striatum. 
LXXXVI. Coelogyne pandurata Lindl. . 
LXXXVII. Cattleya Schilleriana var. Ama- 

liana 

LXXXVIII. Oncidium Warscewiczi Rchb. f. 



. 





































LINDENIA 


PL. LXXXV 



TRICHOCENTRUM ALBO PURPUREUM Lind. & Rchb. 


F. 


var. 


STRIATUM 




P. De Pannemaeker del, 





77 



PL. LXXXV 

TRICHOCENTRUM ALBO PURPUREUM LIND. & RCHB. F. 

var. STRIATUM 

TRICHOCENTRUM A LABELLE STRIÉ 

TRICHOCENTRUM. Vide Lindenici, vol. I, p. 53. 

Trichocentrum albo purpureum. Flores magni speciosissimi. Petala sepalaque cuneato-ligulata acuta, lateralia 
deflexa intus cinnamomea, extus luteola. Labellum basi columnae adnatum panduriforme aut subquadratum, apice 
bilobum, carinis linearibus roseo-purpureis, calcari recurvum. Columna alba, brevis, alis in cornibus binis conicis 
productis. 

Linden et Rchb. f. in Gard. Chron ., 1866, 219, c. icône. — Hook. Bot. Mag. t. 5688. Orch. Alb. t. 204. 
Species brasiliensis. 

Trichocentmm albo-purpureum var. striatum. Labelli pars inferior alba pulcherrime purpureo striata. 

L e genre Trichocentrum se compose aujourd’hui de huit espèces connues, 
appartenant toutes aux régions tropicales de l’Amérique. Comme nous 
l’avons dit en parlant du gracieux Trichocentrum tigrinum splendens, dont le 
premier volume de la Lindenia a donné le portrait, elles ne sont pas toutes 
également remarquables ; les plus distinguées sont les T. Porphyrio, tigrinum 
et albo-purpureum ; il convient d’ajouter à ce petit groupe d’élite le T. Kirki. 

L’espèce à laquelle appartient la variété qui nous occupe est une des 
plus jolies du genre et fleurit abondamment. Elle a des pseudobulbes petits, 
ovoïdes, massés, dont les racines s’accrochent solidement aux branches ou 
blocs qui lui servent de support. De chaque pseudobulbe s’élève une feuille 
lancéolée aiguë ayant à peine une quinzaine de centimètres de longueur, vert 
pâle, épaisse, carénée à la base. Du pied des pseudobulbes surgissent les 
pédoncules floraux assez courts, portant des fleurs isolées à segments bien 
étalés. Ces fleurs sont à la fois curieuses et jolies; elles sont gracieusement 
pendantes et grandes eu égard aux proportions de la plante. Les sépales et 
les pétales sont bruns à l’intérieur, lavés d’une légère teinte purpurine; à 
l’extérieur, le coloris en est jaune terne. Le labelle soudé à la base du gynostème 
est projeté en avant et a, par son ensemble, une forme de pandure ou de 
luth ; il est blanc avec deux larges macules pourpre violacé de chaque côté 
de la crête et quelques veines plus pâles sur le devant. Le gynostème est 
blanc, ayant les ailes élevées au-dessus comme deux cornes. 

La variété dont nous offrons 1 image a nos lecteurs, a ete fort remarquée 
ce printemps dans les serres de la Compagnie Continentale d Horticulture ou 
elle a fleuri avec régularité. La forme de la fleur est la même que celle du 



type, mais le coloris diffère sensiblement. Les segments du périanthe, au lieu 
d’être bruns, sont presque mordorés ou orange foncé avec les bords d’un 
jaune vitellin; à l’extérieur, les pétales comme les sépales, au lieu d’être jaunes, 
sont brunâtres ; la partie inférieure élargie du labelle est marquée de stries 
violacées beaucoup plus nombreuses que dans le type et les taches pourprées 
qui s’étendent de chaque côté de la crête portent elles-mêmes des stries plus 
foncées. C’est une charmante nouveauté. 

Quant à la culture, nous prions le lecteur de vouloir consulter ce qui 
est dit à ce sujet dans le premier volume de la Lindenia , p. 54. 


LISTE DES ORCHIDÉES REMARQUABLES 

QUI ONT FLEURI PENDANT LE MOIS D’AVRIL 1887 DANS LES SERRES DE 

U HORTICULTURE INTERNATIONALE 

Cattleya Mendeli variés. 

Cattleya Trianae en variétés nombreuses et très tranchées. 

Cattleya Mossiae en variétés charmantes. 

Cattleya Kimballiana , que nous avons fait peindre pour la Lindenia . 
Cattleya formosa , espèce nouvelle de grande dimension et de coloris 
superbe. 

Laelia Boothiana var. atro-purpurea , très joli. 

Phalaenopsis Sanderiana , la variété foncée qui a été figurée l’année 
dernière dans la Lindenia. 

Dendrobium purpureum var. album , a été peint pour cet ouvrage. 
Dendrobium stratiotes, qui est décidément une ravissante espèce. 
Dendrobium D'A Ibertisi . 

Galeandra Devoniana var. Delphina , la charmante variété nouvelle dédiée 

r 

à Madame Em. Rodigas. 

Galeandra flaveola , peint pour la Lindenia. 

Odontoglossum Alexandrae , triumphans , Pescatorei , luteo -purpureum, vexilla- 
rium , Roezli , etc., en variétés de mérite. 

Oncidium W drscewiczi, peint pour la Lindenia. 

Odontoglossum Lucianianum. 

Plus différents Phalaenopsis, Vanda, Cattleya, Laelia, Cypripedium, 
Odontoglossum, Masdevallia, Oncidium, etc., etc. 




PL. LXXXVI 


COELOGYNE PANDURATA lindl. 

COELOGYNE A LABELLE EN FORME DE LUTH 

ÉTYMOLOGIE : du grec xoûoç , creux et yvyrj, pistil. Nom donné par Lindley à une importante section 
de la tribu des Épidendrées. 

COELOGYNE. Perigonii foliola exteriora conniventia vel patentia, libéra, aequalia ; interiora conformia 
vel linearia. Labellum cucullatum, saepius trilobum, lineis disci elevatis vel cristatis, nunc integerrimum, ecrista- 
tum. Columna erecta, libéra, alata, apice dilatata vel cucullata ; stigmate bilabiato. Anthera infrapicilaris, bi'locularis, 
septo medio haud partibili. Pollinia 4, incumbentia. 

Herbae indicae, in arborum truncis et supra saxa vigentes; rhizomate nunc crasso squamoso, nunc fere 
obsoleto, foliorum basibus in pseudobulbos dilatatis, foliis coriaceis, saepe venosis.venis aequalibus, nunc quibusdam 
crassioribus costata vel plicata, racemis terminalibus vel radicalibus, e squamis corneis erumpentibus, floribus spe- 
ciosis, saepe odoratis. 

A) Coelogyne Blume. Labellum, cristatum, trilobum. Columna apice dilatata. Pollinia libéra. 

Chelonanthera Sect. 2 et 3. Blume Bijd. 382. Bot. Reg. t. 868. Wallich. PL asiat. t. 38. 53. 54. 218. 

b) Gomphostylis Wall. me. Labellum fimbriatum, basi saccatum. Columna apice petaloidea, cucullata. 
Pollinia materie granulosa cohaerentia. 

Pleione Don Prodr. perigonii foliolis conforme. Columnae alatomarginata. 

Panisca Lindley Fol. Orchid. 44. Dendrobium demissum Don. 

Coelogyne pandurcitci (Flaccidae) foliis maximis multinerviis, racemo longo pendulo, bracteis oblongis cucul- 
latis distantibus, persistentibus, petalis sepalisque lineari-oblongis, labello basi concavo cordato-oblongo retuso cis 
apicem crispo setacio-acuminato (lateribus deflexis pandurato), lobis basilaribus nanis acuminatis, disco laevi trica- 
rinato utrinque crista alta duplici verruculosa aucto citra cristam copiose verrucoso. 

Coelogyne pandurata Lindl. in Gard. Chron. Dec. 10, 1853 ; Folia Orchidacea , pars 5, Coelogyne, p. 3. 
Hook. Bot. Mag. t. 5084. — V. H. Flore , tom. XX, t. 2139. — Walp. Ann. Bot. syst . VI, 224. — B. Will. 
Or ch. Alb., t. 63. 

T out est étrange dans l’Orchidée dont la Lindenia présente ci-contre le por- 
trait. Elle n est pas aussi populaire que le Coelogyne cvistata et ses variétés 
aujourd’hui répandues dans toutes les collections de quelque importance, mais 
elle est des plus remarquables et par sa forme curieuse et par son coloris 
très rare parmi les fleurs. En effet, le périanthe est d’un vert bien franc, un 
peu plus pâle que le feuillage, tandis que le labelle également vert porte une 
large impériale du plus beau noir. La forme de celui-ci rappelle celle du 
luth antique, d’où la dénomination que donna Lindley à cette belle et forte 
espèce. 

Le genre Coelogyne, y compris les gracieux Pleione et Neogyne, se 
compose actuellement d’une cinquantaine d’espèces, qui sont originaires de 
l’Archipel malais, de l’Inde et du sud de la Chine, et très diverses dans leurs 
formes. Chez les unes, les racèmes sont dressés ; chez les autres, ils sont 
pendants, ailleurs superposés ; ici les fleurs sont fermées, là parfaitement 
épanouies ; ici à pétales assez larges, là à pétales filiformes. 



Qs. % 


Le Coelogyne pandurata appartient à la section des espèces à racèmes 
pendants. Il se distingue par ses grandes feuilles multinervées, son long 
racème mesurant plus d’un demi mètre et garni à la naissance des fleurs de 
grandes bractées brunes, cucullées et persistantes. Les fleurs sont très grandes, 
espacées, dépassant o m io de diamètre; les pétales et les sépales linéaires oblongs, 
aigus, vert pâle; le labelle est concave à la base, cordé-oblong, rétus, crispé 
sous le sommet, sétacé, acuminé et prenant une forme de pandure ou violon 
par suite de la déflexion des côtés; les lobes basilaires sont petits, acuminés ; 
le disque est lisse et présente trois carènes et des deux côtés une double 
crête élevée, convergeant vers le milieu du labelle et munie de nombreuses 
petites verrues. Le gynostème est vert, il a les bords minces et nettement 
arrondis. 

Le Coelogyne pandurata est loin d’être une nouveauté et malgré cela il 
est peu répandu dans les collections ; rarement on le rencontre bien fleuri et 
ce fut une bonne fortune pour les orchidophiles de voir au Congrès des 
Orchidées — Orchid Conférence — ouvert à Londres en mai 1885 par la 
Société Royale d’Horticulture, un beau racème de ces étranges fleurs sur un 
exemplaire exposé par M. J. C. Duke, en même temps que le C. Parishi 
Rchb. f., les C. cristata , elata , nitida , ochracea et ocellata. Toute l’attention 
fut pour le C. pandurata. 

Celui-ci est originaire de Bornéo, où, d’après M. Low, il croît commu- 
nément dans les jungles, sur les arbres et les arbustes qui surplombent les 
eaux. Dès lors, à en juger par cette station, il faut à la plante assez de 
chaleur et beaucoup d’humidité. L’abondance de l’eau est requise durant toute 
la période végétative et les arrosements seront modérés durant le repos de 
la plante. Mise en corbeille dans un mélange de tourbe, sphagnum et charbon 
de bois, elle peut être suspendue à la toiture de la serre, près du jour, mais 
sans cesse à l’abri des rayons solaires. 

Nous nous rappelons avoir lu quelque part un article humouristique 
dans lequel on trouvait que le coloris de la fleur n’était guère harmonieux; 
nous sommes d’avis que cette combinaison du noir jais qui strie et macule 
les segments verts du périanthe, sort tout à fait de l’ordinaire et commande 
l’attention. La fleur a encore une autre qualité, celle de répandre un parfum 
délicieux. 




CATTLEYA SCHILLERIANA var.. 


AMALIANA 


P. De Panneuiaeker del. 


8i 



PL. LXXXVII 

CATTLEYA SCHILLERIANA var. AMALIANA 

CATTLEYA DE SCHILLER var. de M“ AMÉLIE 

CATTLEYA. Vide Lindenia , vol. I, p. 15. 

Cattleya Schilleriana Rchb. — Pseudobulbis elongatis, foliis binis ellipticis carnosis, crassis atro-purpureo 
maculatis, flore solitario vivide purpureo-rubro petalis undulatis sepalis immaculatis, labelli lobo terminali maximo 
reniformi patente margine ciliato albo. 

Rchb. in Berl. Allg. Gartenz. Oct. 17, 1847. 

Cattleya Schilleriana var. Amaliana t varietas nova infra descripta. 

L e Cattleya Schilleriana var . Amaliana est une variété, en tous points 
admirable et qui avait sa place marquée dans la Lindenia. Nous l’avons 
vue en fleurs pour la première fois à l’Exposition de Paris, l’année dernière, 
où elle était exhibée par M. Bleu, le grand semeur français. C’est à son 
extrême obligeance que nous devons aujourd’hui de pouvoir en reproduire le 
portrait. M. Bleu faisait suivre l’envoi de sa plante des réflexions suivantes 
que nous partageons entièrement : 

« Au sujet du Cattleya Schilleriana , permettez-moi de dire que son classe- 
« ment dans la section des Acklandiae n’est nullement justifié ; il n’en a ni 

« le port ni la structure, et la fleur sauf les sépales et les pétales qui, en y 

« mettant beaucoup de bonne volonté et en les regardant superficiellement, 
« rappellent un peu ces mêmes organes dans la fleur du Cattleya Acklandiae , 
« se rapproche infiniment plus de celles des Cattleya guttata. 

« Quant à l’aspect des pseudobulbes et des feuilles, il est absolument 
« différent de cette grande espèce et rappelle bien davantage le Cattleya superba 
« qui a lui aussi la gorge du labelle bien engainante. C’est donc réellement 
« une espèce qui ne peut être confondue avec aucune autre ni rattachée 
« d’une manière satisfaisante. 

« Cette belle plante m’est arrivée directement du Brésil avec diverses 

« autres espèces. Dans la caisse que je reçus alors, il n’y en avait que 

« deux exemplaires ; l’un en très bon état et l’autre au contraire très 
« fatigué ; c’est celui qui nous occupe. Le premier est très riche de 
« forme et de coloris, il est vrai, mais le second s’en distingue complète- 
« ment par les dimensions si considérables du labelle, dont le limbe est à 
« peu près trois fois aussi grand que celui du premier. Ces deux plantes 
« ont bien certainement été recueillies dans la même localité ; mais en pré- 
« sence d’une telle disproportion, l’observateur n’est-il pas conduit naturelle- 
« ment à se demander s’il n’y a pas eu primitivement l’intervention d’une 



« espèce étrangère ayant elle-même un labelle plus ample que le Cattleya 
« Schilleriana ? J’incline vers cette hypothèse, bien que les types connus qui, 
« par la forme du labelle, en ce qui concerne le limbe, différent complè- 
« tement du Schilleriana par la carène dont le faible développement laisse 
« la colonne à nu, tandis que dans celui-ci, elle forme une gorge au tube 
« conique qui la recouvre totalement; mais j’y suis conduit par les résul- 
« tats que j’ai obtenus en croisant le Cattleya amethystina avec le Cattleya 
« Acklandiae. Il peut, en effet, arriver que certaines parties prennent la forme 
« intermédiaire entre celles des deux facteurs, comme dans le Cattleya calutn- 
« mata, dont la gorge en forme de coiffe (d’où son nom) ne recouvre la 
« colonne qu’aux 2 / 3 environ; mais il est d’autres cas où la modification est 
« nulle pour la même partie de la fleur et j’en trouve un exemple frappant 
« dans une variété issue de l’hybridation précitée dont la gorge du labelle 
« est absolument semblable à celle de la fleur du Cattleya amethystina. On 
« voit par là que rien n’est absolu. En tous cas, je maintiens que cette 
« espèce n’appartient pas à la section ou pour mieux dire au genre Acklandiae. 
« Il ne serait cependant pas impossible que ce Cattleya n’ait été un agent 
« de production du Cattleya Schilleriana, mais il y a trop de caractères abso- 
« lument dissemblables pour s’y arrêter. » 

Voilà pour les botanistes ; quant aux amateurs, ils trouveront que le 
Cattleya Schilleriana var. Amaliana est une magnifique Orchidée, une des 
plus belles et des plus riches du groupe. 

Sans aucun doute, c’est une très heureuse acquisition et ce sera pendant 
longtemps un des plus précieux joyaux du genre Cattleya. 

La plante que nous avait envoyée M. Bleu, parfaitement fleurie, était 
cultivée dans du sphagnum pur; elle vient donc fournir une preuve de plus 
de l’incroyable caprice de ce genre, qui peut être cultivé de tant de façons 
différentes, et qui, soumis à des traitements divers peut donner des résultats 
excellents. Nous l’avons déjà dit, la culture des Orchidées est inexplicable 
en bien des points et est toute d’expérience; elle diffère suivant les climats, 
d’un milieu à l’autre, et presque d’une serre à l’autre. 






ONCIDIUM 


ARSCEWICZI Rchb. 



De Pannemûeker del. 


PL. LXXXVIII 


ONCIDIUM WARSCEWICZI rchb. f. 

ONCIDIUM DE WARSCEWICZ 


ONCIDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 37. 

Oncidium Warscewiczi Rchb. f. Pseudobulbo ovato compresso bifolio; folio angusto oblanceolato ; racemo 
pedali plurifloro bracteis spathaceis magnis instructo ; sepalis petalisque oblongo-lanceolatis obtusis aureis, petalis 
paulo latioribus; labello luteo latecuneato basi auriculato, isthmo arcte elongato apice bilobo lato reniformi, 
brunneo marginato, producto. 

Patria : Costa-Rica. 

Rchb. f. Gard. Chron 1857, P* 84. — Will. Orchid. Grow. Man., p. 506. 

E lle n’est pas des plus brillantes, l’espèce qui nous occupe, mais extraordi- 
naire tout de même et d’un coloris distinct. Les fleurs sont plutôt moyennes 
que grandes et ont absolument le coloris du Cattleya citrina. La hampe est 
racémeuse, longue d’un pied, garnie de grandes bractées et porte une douzaine 
de fleurs qui ont le caractère singulier de s’épanouir l’une après l’autre en com- 
mençant par le sommet de la hampe, ce qui est contraire à presque toutes 
les Orchidées fleurissant en thyrses. 

Les pseudobulbes ont quelque analogie avec ceux de Y Odontoglossum hasti- 
labium , mais sont beaucoup plus petits, l’espèce étant avant tout mignonne. 

Nous renvoyons nos lecteurs, pour l’aspect général de la plante, à la 
planche ci-contre fidèlement copiée d’après nature avec le talent ordinaire de 
notre excellent peintre M. P. De Pannemaeicer. 

Cette espèce sera modeste à côté de quelques unes de ses brillantes rivales, 
qui forment l’élite de ce beau genre, mais elle sera d’un puissant secours pour 
les semeurs, aujourd’hui que la fertilisation des Orchidées est tant à la mode, 
et elle viendra, mariée avec ces espèces et variétés, donner des teintes agréables 
et produire des variétés de mérite. 

On ne doit pas confondre l 'Oncidium Warscewiczi avec le Miltonia 
Wcirscewiczi, mieux connu sous le nom de O. fuscatum ou Weltoni. Ces 
plantes sont complètement différentes l’une de l’autre. 

Les Oncidium sont de culture très aisée ; ils sont presque tous de serre 
tempérée froide. Le mieux est de les tenir en pots et de les empoter dans 
de la terre composée de fibre mélangée de sphagnum, deux parts de fibre 
et une de sphagnum. 

Le pot ne devra pas être trop grand, les racines de ces Orchidées ne 
s’étendant généralement pas. 

Les Oncidium commencent à pousser quand la saison de la floraison 


est passée et c’est alors l’époque de les rempoter quand cette opération est 
jugée nécessaire ; mais si le compost du précédent rempotage est encore 
dans de bonnes conditions, mieux vaut ne pas déranger les racines. Si cepen- 
dant ce compost devait être mauvais, il serait nécessaire de tirer la plante 
du pot, de la dégager de la mauvaise terre et de couper les racines qui 
seraient en mauvais état. 

On nous a demandé si on pouvait multiplier les Orchidées; évidemment, 
et cette propagation s’effectue par la séparation des bulbes, chez les plantes 
à pseudo-bulbes et par séparation des tiges chez les plantes qui n’en possèdent 
pas comme chez les Cypripedium, par exemple. Après avoir empoté les par- 
ties divisées, gardez-les pendant quelque temps dans une partie de la serre 
ombragée et ne leur donnez que fort peu d’humidité aux racines, jusqu’à ce 
que la végétation ait repris. 

Les Oncidium forment un des genres les plus estimées parmi les Orchi- 
dées et se compose en grande partie de belles espèces, telles que les Oncidium 
sar codes, fuscatum, zebrinum, phalaenopsis , macranthum , superbiens, splendidum , 
tigrinum, Jonesianum, etc. Ils sont proches alliés des Odontoglossum avec 
lesquels ils sont souvent confondus ; mais la hampe des Oncidium est presque 
toujours beaucoup plus longue, plus flexible et quelquefois grimpante comme 
disent certains jardiniers. 


CYPRIPEDIUM HYEANUM 

Le Cypripedium Lawrencianum var. Hyeanum n’est plus une plante unique l 
Sic transit gloria mundi . La plante de M. Jules Hye a été divisée en deux; 
on en signale une autre chez le baron Schroder à Londres et il vient 
d’en fleurir une, à Gand, chez M. Desmet-Duvivier. Celle-ci aurait été vendue 
1500 francs et serait partie pour l’Allemagne. 

Disons à cette occasion que les Cypripedium de M. Jules Hye sont 
toujours bien cultivés et que sa collection se complète de toutes les variétés 
de mérite. 





RC H IDEES 


D I R E CT E U R 

cJ. Linden 


REDACTEURS EN CHEF : 

Lucien Linden a Emile Rodigas 


' 


.T 


Sommaire 


LXXXIX. Cattleya Kimballiana L. Lind 

& Em. Rod 

XC. Galeandra flaveola Rchb. f. 

XCI. Galanthe Regnieri Rchb. f. . . . 

XCII. Angraecum Ellisi Williams . 


î 






























LINDENIA 


PL. LXXXIX 



j P. De Panneinaeker del. 



PL. LXXXIX 


CATTLEYA KIMBALLIANA l. lind. & em. rod. 


CATTLEYA DE M. W. S. KIMBALL 


CATTLEYA. Vide Lindenia, vol. I, p. 15. 

Cattleya Kimballiana, varietas an species nova, infra descripta. 
Patria Venezuela. 


ette nouvelle venue est extrêmement intéressante et pourrait être consi- 


dérée comme un hybride naturel entre les Cattleya Trianae et Eldorado , 
si nous ne savions que ces deux espèces proviennent de contrées éloignées 
l’une de l’autre. Et encore ? 

Les caractères des deux espèces se retrouvent parfaitement chez le Cattleya 
Kimballiana , le port et les feuilles sont ceux du C. Trianae , mais, tandis que 
le coloris et la forme de la fleur sont ceux du C. Eldorado splendens , la 
colonne est bien celle d’un C. Trianae. 

C’est dans tous les cas une plante superbe que nous dédions avec beaucoup 
de plaisir à un grand amateur américain qui collectionne les Orchidées avec 
passion, M. W. S. Kimball et qui a su réunir à Rochester la collection la 
plus riche et la mieux choisie des États-Unis d’Amérique. 

Nous sommes convaincus que cette nouveauté sera un des Cattleya les 
plus recherchés; le chétif exemplaire qui a fleuri, introduit depuis quelques 
mois à peine, n’a pas encore pu donner tout ce qu’on est en droit d’en 
attendre, car ce n’est vraiment qu’après au moins deux ans de culture depuis 
leur introduction que les fleurs de Cattleya s’épanouissent dans toute leur 
splendeur. Cette variété nous avait été signalée par le collecteur comme devant 
être très remarquable et nous attendions sa floraison avec une certaine impa- 
tience; nous avons donc été très heureux de constater que la beauté de cette 
plante n’avait pas été surfaite. 

Ce Cattleya est originaire du Vénézuela et provient de la même région 
que celle d’où a été introduit le brillant Odontoglossum Lucianianum . 

Les variétés de Cattleya sont aujourd’hui excessivement nombreuses et 
font le désespoir du botaniste qui a de la peine à se retrouver dans ce dédale. 
Il n’y a pas de cottage anglais possédant une collection d’Orchidées qui n’ait 
ses variétés propres et auxquelles s’attache le nom du propriétaire ou de 
la propriété. 

Le Vénézuela et la Nouvelle-Grenade sont la terre bénie des Cattleya et 
il n’est pas étonnant que la promiscuité des espèces ait donné lieu à des 
hybrides naturels formant des variétés nouvelles à l’infini. 



86 



LA VALEUR DES ORCHIDÉES 

Un des principaux évènements dans l’horticulture du mois de mai 1887 
a été la vente publique des spécimens en double de la célèbre collection de 
M. Lee, Downside, Leatherhead en Angleterre. Nous sommes heureux de 
pouvoir constater que les prix atteints par certaines espèces ont été extrê- 
mement élevés et viennent prouver que nos favorites sont loin d’être à leur 
déclin. Il n’y a pas si longtemps, quelques vingt ans, que cinq cents francs 
étaient considérés par les horticulteurs et surtout par les amateurs, comme 
un prix extravagant; ceux payés, actuellement, pour quelques Cypripedium et 
des Cattleya d’élite doivent donc étonner bien des gens. 

Le plus haut prix obtenu à cette vente a été pour un Cypripedium Stonei 
platitoenium , une plante avec quatre pousses a été adjugée pour plus de 
8000 francs ! Un C. Morganiae a réalisé 4550 francs ; un C. grande a fait 
1650 francs; un Cattleya Trianae Leeana 4750 francs; un autre Cattleya de la 
même variété 2500 francs; un Laelia bella a obtenu 4500 francs; un Cattleya 
Amesiana 2250 francs; un Cattleya Skinneri oculata 1750 francs; une variété 
blanche du Saccolabium giganteum a atteint 3875 francs, tandis qu’un Saccola- 
bium Heathi , variété blanche du S. Blumei majus , réalisait 3800 francs. 

A côté de ces prix, il serait oiseux de citer le nom des espèces ou 
variétés qui n’ont atteint que 1000 à 1500 francs; ces grands prix doivent 
être un encouragement pour les amateurs, car ils verront que l’acquisition 
des bonnes espèces et des bonnes variétés peut être considérée comme un 
bon placement de fonds et rapporter beaucoup. 


CYPRIPEDIUM SALLIERI 

En décrivant ce charmant hybride dans la Lindenia , nous avons omis 
de dire qu’il a été primitivement gagné chez M me Fould, au château du 
Val près Saint-Germain en Laye, et qu’il a été dédié à M. Sallier, son 
excellent chef de culture. Nos lecteurs auront d’eux-mêmes réparé cet oubli, 
la personnalité de M. Sallier étant très connue dans l'horticulture. 









LINDENIA 



GALEANDRA FLAVEOLA rchb. f. 


P. De Patinetnacker del. 



8 7 




PL. XC 

GALEANDRA FLAVEOLA rchb. f. 

GALEANDRA JAUNE BLOND 


GALEANDRA. Vide Lindenia, vol. II, p. 67. 

Galeandra flaveola, nov. species, affinis Galeandrae diviti, caule crassiori ; foliis angustis cuneato-linearibus 
acuminatis; racemo porrecto plurifloro; bracteis triangulo-setaceis ovaria pedicellata infima prope, superiora longe 
non aequantibus ; sepalis tepalisque lanceis acuminatis ; labello brevi valde transverso rhombeo apice bilobo, antice 
crispulo, carinis angulatis geminis humilibus brevibus in basi, calcari a basi ampliuscula extinctoriiformi filiformi 
acuto plus minus curvulo, intus velutino ; androclinio margine velutino ; antherae apiculo in corpus semilunatum 
(si mavis anchoriforme) exeunte cruribus deflexis. Imp. exc. viri Linden. 

Rchb. f. Gard. Chron Ser. III, vol. I, p. 512. 

V oici comment cette nouvelle espèce est décrite par M. le Professeur 
Reichenbach : 

« Ce gracieux Galeandra vient d’être introduit par MM. Linden, les admi- 
nistrateurs de la nouvelle Société anonyme L’Horticulture Internationale ayant 
son siège à Bruxelles. Son port est très solide. La tige que j’ai sous les yeux 
dépasse la longueur d’un empan et elle est assez épaisse vers la base. Les graines 
sont blanchâtres et marquées de petites taches très foncées. Les feuilles sont 
linéaires-acuminées, étroites, ayant à peine o m 025 de largeur, les supérieures 
étant encore plus étroites. Le pédoncule est rougeâtre et courbé de côté ; il 
porte sur le bel exemplaire que j’ai devant moi, un racème de huit fleurs d’un 
coloris inusité. Par la suite il y en aura peut-être davantage. Les bractées 
sont linéaires-sétacées, celles de dessous atteignant à peu près la longueur 
des ovaires qui sont pédicellés. Les sépales et les pétales sont lancéolés acuminés, 
jaunâtres avec une teinte de sépia. Le labelle est jaune marqué de très petites 
taches pourpre hyalin disposées en lignes sur les lobes latéraux et sur le lobe 
facial. 

« Le point le plus étrange est l’anthère dont l’apicule est terminé par un 
processus noirâtre, en forme d’ancre dont les verges sont pointues et défléchies. » 
Le lecteur voudra bien jeter un coup d’œil sur la planche dessinée par notre 
artiste d’après un exemplaire bien fleuri dans les serres de l’Horticulture 
Internationale et dont chaque racème portait une dizaine de charmantes fleurs. 

Cette espèce provient de la même région que le Galeandra Devoniana var. 
Delphina dont il a été question ci-dessus à la page 67. Les conditions de 
culture sont identiques à celles indiquées à cette occasion. 



88 



LES LAELIA PURPURATA 


Nous sommes en plein dans la saison des Laelia purpiirata qui fleurissent 
admirablement à cette époque de l’année et qui viennent égayer les serres 
par la profusion de leurs superbes fleurs. 

Le Laelia purpurata est avec le Vanda suavis , le Cattleya Mossiae , YOdon - 
toglossum Alexandrae, une des Orchidées les plus populaires et les plus utiles. 
Les exemplaires bien développés portent six fleurs sur la même hampe. Son 
port à la fois noble et gracieux, ses feuilles d’un vert intense et luisant, ses 
grandes fleurs aux teintes nettement tranchées d’ivoire, d’or et de pourpre, 
tout cela pris ensemble en fait une Orchidée hors ligne et explique la grande 
vogue dont elle jouit. 

Nous conseillons aux amateurs de ne pas en épargner le nombre dans 
leurs serres et de choisir autant que possible des variétés bien distinctes. 

Les plus recommandables sont les Nelisi , Lindeni , naevia , Wïlliamsi , 
Sckrôderi , Brysiana , princeps , qui sont très différentes et très effectives. 

Les Laelia purpurata sont de culture élémentaire, mais il est bon de 
noter que cultivés à froid ils fleurissent plus richement; les fleurs sont plus 
nombreuses et de coloris plus accentué. Nous les cultivons avec les Odonto- 
glossum de serre tempérée presque froide, et ils s’y portent à merveille. On 
devra bien avoir soin en les arrosant au moment de la végétation, de ne 
pas donner de l’eau dans le cœur de la pousse et le jardinier soigneux fera 
bien de retourner la plante de temps en temps, les feuilles en bas, pour laisser 
écouler l’eau qui aurait pu s’y introduire, soit par les seringages soit par la 
buée. Temps de repos assez long en hiver et après la floraison, ne commencer à 
les mettre en végétation que lorsque les yeux se gonflent et sont prêts à pousser. 

Les Laelia purpurata demandent beaucoup d’air, même durant l’hiver. Il 
faut donc en donner à profusion et le chauffer en ne le laissant pénétrer 
dans la serre qu’en passant devant les tuyaux du thermosiphon sous la tablette. 
C’est le moyen le plus simple et le plus pratique. L’air, nous le redisons une 
fois de plus, est le meilleur chef de culture pour les Orchidées et l’amateur 
peut attribuer au manque d’air la majeure partie de ses insuccès. Pour les 
Cattleya et les Laelia l’air est la grosse question ; il ne peut y avoir de 
réussite dans leur culture s’il n’est donné en quantité et en qualité suffisantes. 

L’eau est aussi d’une grande importance ; nous conseillons aux cultiva- 
teurs d’Orchidées de n’employer que de l’eau de pluie. 

Les Laelia purpurata, ainsi que la plupart des Cattleya, peuvent aussi 
être cultivés très bien sur blocs ; ils sont alors de traitement très simple ; 
il suffit de les seringuer une ou deux fois par jour, suivant la saison, et de 
tenir la serre plus humide. Ils n’auront cependant pas la vigueur des plantes 
cultivées en pots ou en paniers. 



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CALANTHE REGNIERI kchb. 


P. De Panncmaeher dcl, 



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PL. XCI 

CALANTHE REGNIERI rchb. f. 

CALANTHE DE REGNIER 


ÉTYMOLOGIE : du grec xahoç, beau et ctvOoç , fleur. Allusion à la beauté des espèces qui composent 
le genre. 

CALANTHE. Perigonii explanati foliola exteriora in interiora subaequalia, libéra vel lateralia labello 
paululum adnata. Labellum cum columna connatum, lobatum v. integrum, calcaratum vel muticum, disco lamel- 
latum vel tuberculatum. Columna brevis, rostello saepius rostrato. Pollinia 8, basi valde attenuata, quaternatim 
glandulae bipartibili adhaerentia. Herbae indicae, terrestres; scapis erectis, multifloris, foliis latis, plicatis, floribus 
albis, lilacinis vel rarius luteis. 

Calanthe R. Brown in Bot. Reg. t. 720. Lindl. Orchid. 249. Bot. Reg. t. 1646. 

Amblyglottis Blume, Bijdr. 370, fig. 65. 

Calanthe Regnieri H. G. Rchb. f. in Gard. Citron. N. S. XIX, p. 274. Nova species infra discripta. 


C e jour-là, le 3 mars 1883, les Orchidophiles amateurs de nouveautés 
trouvèrent la table du festin richement garnie, puisque le maître leur 
offrait à la fois des variétés de Laelia, le nouveau Phalaenopsis Boxalli , le 
Calanthe Turneri et l’espèce qui est figurée sur la planche ci-contre de la 
Lindenia et à laquelle cependant on ne songea pas alors à faire les honneurs 
d’une diagnose complète. Le Calanthe Regnieri mérite incontestablement une 
place dans les collections comme dans notre iconographie, et elle est sans 
contredit une des plus gracieuses espèce du genre Calanthe qui n’est pas 
encore représenté dans la Lindenia. Il compte pourtant une quarantaine 
d’espèces dont quelques-unes sont déjà de vieilles connaissances et son aire 
géographique est fort considérable. Celle-ci s’étend, en effet, des côtes sud- 
est de l’Afrique et de Madagascar jusqu’au Japon, des îles de l’Océan 
Pacifique jusqu’au Mexique et à l’Amérique centrale, de la Nouvelle Calédonie 
aux Indes Orientales. Les Calanthe bicolor de Java, Calanthe discolor du Japon, 
Calanthe masuca du Népaul, Calanthe vestita de Birmanie ont fait les délices 
de nos pères et sont loin encore d’être bannies des collections actuelles. 
Et que de variétés n’a-t-on déjà vues naître occupant la place des brillantes 
espèces malaises ou indiennes, dont plusieurs sont d’une grande beauté. 

Le Calanthe Regnieri est signalé dans le Gardeners ’ Chronicle par M. le 
Professeur Reichenbach en même temps que le C. Turneri. « On sait, dit-il, 
que le Calanthe Turneri ne diffère du Calanthe vestita qu’en ce que celui-là 
possède un pseudobulbe étranglé. Entre les fleurs il n’existe pas de carac- 
tères distinctifs apparents. Cependant je n’ai jamais observé chez lui autant 
de variations qu’il s’en présente chez le C. vestita. Toutes les fleurs de 
C. Turneri que j’ai vues étaient blanches; je dois les exemplaires que j’ai 


89 



sous les yeux à l’obligeance de MM. Veitch qui ont toujours conservé avec 
une certaine prédilection une quantité de pieds de cette espèce. On dit 
qu’elle est originaire de Java d’où je possède seulement des spécimens du 
C. vestita type. Elle a été dédiée à feu M. Turner de Manchester. 

« Récemment il a été introduit une plante analogue, également avec le 
pseudobulbe étranglé, mais peut-être d’un port plus délié à en juger d’après 
les spécimens que j’ai devant moi, et qui, nouvellement importés de Cochin- 
chine par M. Regnier, n’ont sans doute pas atteint encore leur perfection. 
Rien de plus rationnel donc que de s’attendre à voir l’année prochaine 
s’épanouir des fleurs mieux développées et mieux colorées, bien qu’elles 
soient déjà actuellement bien belles. 

« Ce qui distingue surtout le C. Regnieri du C. Turneri c’est que 
celui-là n’a pas à la lacinie médiane du labelle deux prolongements linéaires, 
mais un corps cunéiforme, tronqué et émarginé. J’ai remarqué aussi vers 
le milieu du labelle une élévation singulière, seulement je doute que celle-ci 
soit constante. J’ignore absolument si la plante ne sera pas considérée un 
jour avec quelque raison comme une variété du C. Turneri. Il est impossible 
de prévoir la constance. 

« La beauté réelle de cette plante consiste dans son coloris. Le gyno- 
stème ainsi que le labelle, à l’exception de l’éperon, sont cramoisi pourpré. » 

La description donnée dans la publication prérappelée, mentionne ici 
une belle strie également cramoisie pourpré qui marquerait la ligne médiane 
des pétales. Sur la plante qui a servi de modèle pour la planche de la Lindenia, 
cette coloration n’existait point et les pièces du périanthe sont du blanc le 
plus pur contrastant agréablement avec les teintes délicates du labelle, qui 
est marqué vers la gorge et au sommet de stries plus foncées. L’éperon 
est vert pâle. 

« Lorsque la coloration cramoisi pourpré est excessivement pâle, 
M. Regnier donne à la plante le nom de Calanthe Stevensiana en l’honneur 
de M. H. Stevens de Londres. Je suis d’avis que M. H. Stevens, qui a su 
tant de fois conduire la barque des Orchidées avec un talent réel à travers 
les tempêtes de sa salle de ventes, mérite qu’on lui dédie un jour une espèce 
plus distincte, bien que celle dont il est question soit fort jolie. » 





LINDENIA 


PL. XCII 



ANGRAECUM ELLISI Williams 


P. Vt Pannemnckeï del , 



PL. XCII 


ANGRAECUM ELLISI Williams 

ANGRAECUM DU RÉV. W. ELLIS 

ETYMOLOGIE : Du mot Angrec, nom donné aux plantes épiphytes par les indigènes de Madagascar. 
ANGRAECUM. Perigonii patentis foliola libéra externa et interna sub-aequalia. Labeîlum basi gynoste- 
matis continuum sessile carnosum indivisum perigonii foliolis multo latius, calcare recto (vel curvato !) cornuto 
saepius cylindrico perigonio multo longiore rarius obconico. Gynostema (columna auct !) nanum subteres rarius 
elongatum semiteres. Anthera bilocularis truncata. Pollinia 2 bipartibilia, caudicula brevi angusta, glandula triangulari. 

Herbae (epseudobulbosae) madagascarienses et borbonicae (Mauritianae, Sierra-Leonenses, austro-capenses, etc.) 
epiphytae caulescentes ; foliis coriaceis ligulatis apice (emarginatis) obliquis; floribus solitariis (vel paucis) racemosis 
(magnitudine valde variantibus) albis, citrinis vel herbaceis. 

Endlich. Gen. PI. 1489. 

Angrciecum Dupetit-Thouars Hist. Orchid, t. 48. — Lindl. Bot. Reg. 1522. — Id. Gen. et Sp. Orchid. 
243. — Hook, Journ. of Bot., 47, t. 116. — Id. Bot. Mag., 4145. — Rchb. f. in Walp Ann. VI, 904. — 
Lem. lll. Hort., XIII, t. 475. 

Aerobion Spreng. Syst. III, 716. 

Aeranthus Lindl. Gen . et Sp. Orchid., 244. 

Angraecum Ellisi. Angraeco Kotschyi affine, foliis distichis om 20 -o m 25 longis, o m 05 latis, supra atroviridibus, 
infra glaucescentibus, apice inaequaliter bilobis ; racemo plurifloro, o m 50-o m 6o longo, floribus albis fragrantibus, 
labelli calcare recto atroviride, o m i2-o m i5 longo, valde distinctis; petalis sepalisque reflexis. 

Angraecum Ellisi, Williams Orchid Growers ’ Manual. — Gard. Chron., N. S. III, p. 277. 

C ette mignonne et chaste espèce a été introduite de Madagascar par le 
Rév. W. Ellis à qui elle a été dédiée. Elle est très voisine de Y Angraecum 
Kotschyi , originaire de l’Afrique tropicale orientale. Les fleurs de Y Angraecum 
Ellisi sont produites en racèmes atteignant parfois plus de cinquante centi- 
mètres de longueur et supportant alors une trentaine de fleurs blanc pur, 
très odorantes, à parfum vineux, avec un éperon droit, vert sombre, long de 
douze à quinze centimètres. Le coloris de l’éperon varie sensiblement d’une 
plante à l’autre, il est quelquefois brunâtre. Les feuilles sont portées par la 
plante d’une façon très distincte, distiques, ayant environ vingt centimètres de 
longueur ; elles sont vert sombre à la page supérieure et d’une teinte plus 
pâle au-dessous. 

L’espèce est très florifère et croît dans son pays natal sur les branches 
supérieures des arbres, alors que les inférieures sont couvertes de grandes 
quantités d’espèces à végétation plus puissante, telles que les Angraecum sesqui- 
pedale , superhum , eburneum , etc. 

Depuis quelques années, on a introduit un grand nombre d’Angraecum, 
presque tous originaires des mêmes contrées : Madagascar, Iles Comores et 
côtes d’Afrique. 

Toutes les espèces après leur introduction en Europe sont de reprise 
facile, se remettent vite dans nos serres, sont très décoratives et sont venues 
ajouter considérablement à la richesse de nos collections. 


M. Bllis a remarqué que les plantes croissant à l’ombre ont des fleurs 
qui perdent leur couleur brillante d’ivoire et tournent au crème ou jaunâtre 
au détriment de leur beauté. Cette opinion est confirmée par les plantes qui 
poussent dans ces conditions dans nos serres. 

L’espèce réclame la température de la serre indienne pour être cultivée 
dans la perfection. Elle demande en effet le même traitement que les autres 
Angraecum, qui, avec les Aerides et les Saccolabium, n’ont pas de gros 
bulbes pleins de nourriture comme les Cattleya par exemple et autres plantes 
à pseudo-bulbes. Ces genres ne demandent qu’une petite période de repos 
qui devra leur être donnée lors de la floraison. Elle croît pendant presque 
toute l’année et doit être conséquemment tenue dans une atmosphère humide, 
sans qu’il faille cependant donner beaucoup d’eau aux racines. 

Ces Orchidées croissant sur les arbres, il est dangereux de les arroser 
trop copieusement, quoique dans leur pays, elles soient souvent soumises à des 
pluies diluviennes ; mais placées au sommet des arbres, avec une grande 
circulation d’air autour d’elles, elles demandent moins d’eau que beaucoup 
d’autres plantes, surtout dans nos serres si elles sont cultivées en pot ou 
en panier. Les arrosements ne devront donc pas être fréquents. Nous culti- 
vons cette espèce en compagnie de Y Angraecum citrosmum , sur des petits blocs 
de bois avec un peu de sphagnum vivant autour des racines. Quand on cultive 
ces petites espèces en pots on doit rempoter la plante immédiatement avant 
sa végétation et comme il devient impossible de bien dépoter les plantes sans 
endommager les grosses racines, mieux vaut casser le pot et enlever soigneuse- 
ment avec le couteau les mottes de terre fibreuse ou de sphagnum interposées 
entre les racines. Un bon drainage leur est nécessaire. 

Les Angraecum ne sont pas des Orchidées de très grande valeur et 
jusqu’ici il ne s’est pas présenté de variétés atteignant les grands prix de 
certains autres genres tels que les Odontoglossum, les Cattleya et des Cypripe- 
dium, dont la vente de M. Lee vient de donner un exemple éclatant. Certains 
exemplaires ont atteint des prix phénoménaux, ainsi que le prouve une note 
que nous publions page 86 de cette livraison. 


L’ ANAECTOCHILUS LANSBERGIAE 

Toutes les Orchidées ne sont pas remarquables par leurs fleurs; il en 
est beaucoup qui ont des feuilles panachées ne le cédant en rien aux plus 
beaux Maranta, Echites, Bertolonia et autres plantes à feuillage coloré. Le 
Phalaenopsis Schilleriana , différents Cypripedium ont des feuilles ravissantes ; 
mais que dire des brillants joyaux les Anaectochilus ! L’ Illustration Horticole a 
publié dans le premier numéro de cette année une espèce nouvelle, méritante 
au premier titre, Y Anaectochilus Lansbergiae , dédié à Madame van Lansberge, 
la digne compagne du président de l’Horticulture Internationale. 


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D I R E CT E U R 

J.Lindem 




REDACTEURS EN CHEF : 

Lucien Linden 5 Emile Rodigas 


Sommaire 


Ûdontoglossum Coradinei var. 

grandiflorum Rchb. f. 
Phalaenopsis Luddemanniana 

‘Rchb. f 

XCV. Masdevallia Veitchiana Rchb. f. 
XCVI. Selenipedium caudatum Rchb. 

giganteum E. A. Carr. . . 


XCIII. 


XCIV. 


Table des Matières 


e,n s à Ga^d 




L INDENI A 


PL. XCIII 


ODONTOGLOSSUM CORADINEI 


var % GRANDIFLORUM 


RCHB. 


P. De Pannemaeker del. 



PL. XCIII 


ODONTOGLOSSUM CORADINEI var. GRANDIFLORUM rchb. f 

ODONTOGLOSSE DE M. CORADINE var. A GRANDES FLEURS 


ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, p. n. 

Odontoglossum Coradinei. Habitus Odontoglossi triumphantis Rchb. F., sed tenue. Pedunculus distanter vagi- 
natus. Flores in inflorescentia observata duo, sulphurei, maculis paucis brunneis colore testae Hippocastani. 
Labellum magis albidum, magna macula brunnea in disco paucisque aliis parvis maculis ejusdem coloris. Columna 
albida punctis brunneis in alis. Proies hybrida ex Odontoglosso triumphanti ac specie quadam ex affinitate Odonto- 
glossi odorati ? 

Rchb. f. in Gard. Chron 1872. 

Varietas perianthi florum segmentis valde majoribus. 


L e type de ce très joli Odontoglossum a été introduit, vers 1871, par 
M. Coradine, qui le découvrit dans la Nouvelle-Grenade, ce paradis des 
Odontoglossum. La variété, que nous reproduisons ici, est en tous points plus 
grande, plus belle et a été nommée grandiflorum par notre célèbre collabora- 
teur, le professeur Reichenbach, sur un échantillon que lui avait fait parvenir 
M. Vuylsteke, de Loochristy, un maître cultivateur d’Odontoglossum, et qui 
a bien voulu nous en communiquer une fleur pour être reproduite dans la 
Lindenia. 

La plante semble être un hybride naturel entre les Odontoglossum triumphans 
et odoratum et être quelque peu variable dans ses caractères, ainsi que le 
prouverait la variété grandiflorum, qui nous paraît être très distincte de celle 
représentée dans l'Orchid Album , par exemple. 

Nous avons parcouru ces jours-ci un nouvel ouvrage, A Manual of Orchi- 
daceous Plants, concernant les Odontoglossum, publié par la maison James 
Veitch and Sons de Londres. Cet ouvrage est très bien composé et beaucoup 
plus véridique que ne le sont généralement certaines publications anglaises 
qui attribuent, sans vergogne, la plupart des introductions d’Orchidées à leurs 
compatriotes. Ce Manual rend à la Belgique en général et au Directeur de 
la Lindenia en particulier, celles des introductions qui lui appartiennent; le 
nombre en est considérable et son nom se retrouve presque à chaque page 

devant les plus belles espèces du genre. 

Nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur donnant ci-dessous 
une nomenclature des Odontoglossum les plus remarquables : 


Odontoglossum citrosmum. 

— cirrhosum. 

— coronarium. 


Odontoglossum crispum (Alexandrae). 
— Edwardi. 

— grande . 


Odontoglossum Halli. 


Odontoglossum nevadense. 


Harryanum. 

hastilabium. 

Insleyi. 

Kramerianum. 

laeve. 

Londesboroughianum . 

Lucianianum. 

luteo-purpureum . 

maculatum. 

naevium. 

nebulosum. 


odoratum. 

Pescatorei. 

polyxanthum. 

ramosissimum. 

Roezli. 

Rossi. 

Schlieperianum. 

triumphans. 

Uro-Skinneri. 

vexillarium, 


et parmi eux les merveilleuses sous-variétés des types cités plus haut dont 
la nomenclature deviendrait bien longue. 

Les introductions d’Odontoglossum n’ont pas dit leur dernier mot. Nous 
savons de bonne source que les collecteurs de l’ Horticulture Internationale , dont 
l’établissement est en construction, ont découvert de nouveaux Odontoglossum 
qui feront sensation et dont la Lindenia aura la primeur. 

Nous avons déjà dit que les Orchidées sont parfaitement cultivées sur 
le continent. En Belgique, nous en possédons quelques collections remar- 
quables et parmi elles, celle de M. Ferd. Massange de Louvrex, au château 
de Baillonville, qui réussit admirablement les Odontoglossum ainsi que les 
Cattleya. L’air vif des Ardennes semble leur convenir tout particulièrement. 

L’Allemagne et la Russie marchent résolument dans la culture des 
Orchidées. En Bohême, le baron Hruby à réuni à Peckau une collection 
d’élite que nous avons déjà eu le plaisir de citer dans cette Iconographie, et 
en Italie, à Lastra a Signa, près de Florence, M. H. J. Ross possède une 
collection qui peut rivaliser avec les plus belles. La France, de son côté, fait 
des progrès immenses et compte déjà des collections d’Orchidées di primo 
cartello. La culture des Orchidées devient universelle; partout où l’on aime 
les fleurs, l’Orchidée règne en maîtresse et comme elle est en général de 
culture facile, elle est choyée de préférence à toute autre plante. 

Une grande part de la vogue des Orchidées revient incontestablement 
à l’Odontoglossum qui est certes un des genres les plus estimés, le plus 
facile à cultiver et qui fleurit le plus aisément. 

Une ravissante variété d 'Odontoglossum Alexandrae fleurissait ces jours-ci 
dans les collections de I’Horticulture Internationale, provisoirement installées 
dans les anciens locaux de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand. 
Cette variété a les fleurs grandes, très frangées, larges, blanc pur sans aucune 
macule et a reçu le nom d’ Odontoglossum Alexandrae var. immaculatum . Cette 
fraîche variété, chaste entre toutes, a été beaucoup admirée par les visiteurs. 






PL. XCIV 


PHALAENOPSIS LUDDEMANNIANA rchb. f. 

PHALÉNOPSIDE DE M. LUDDEMANN 


PHALAENOPSIS. Vide Lindenia , vol. i, p. 21. 

Phalaenopsis Luddemanniana affinis Ph. Sumatranae Ko RT. et Rchb. f. ( Ph . zebrinae H. Bog.) et P h. violaceae 
Teijsm. et Binnend., sepalis oblongis acutis; petalis subminoribus labello ab ungue lato tripartito, laciniis late- 
ralibus ligulatis apice exciso bidentatis, extus oblique carinatis, erectis, lacinia media ab ungue angusto oblonga 
ante apicem angulata seu serrulata, fornicata, apiculo sursum inflexo, squamulis seriatis in disco inter lacinias 
latérales, callis forcipatis duobus antepositis, carina serrulata in basi ac in apice laciniae anticae, pilis multis antice 
circumjectis, columna utrinque supra basin angulata. 

Rchb. f. in Gard. Chron ., mai 1865. — Batem. in Bot . Mag. 552 3. — Proceedings of the Royal Hort. Soc., 

1865, p. 137. — Illustr. Hort., 1865, 31. — Otto, Hamb. Gartenzeit., 1865, p. 470. — Flore des. Serres, XVI, 

P- 53 » *. 1636. 

L e genre Phalaenopsis est un des plus beaux de la riche famille des Orchi- 
dées ; le nombre des espèces, dont il se compose, s’est de beaucoup accru 

depuis quelques années et nous nous rappelons fort bien le temps où l’on en 
connaissait à peine trois ou quatre, parmi lesquels le Phalaenopsis rosea Lindl. 
et le Ph. amabilis Bl., que tout le monde connaît. La Lindenia n’en a jusqu’ici 
publié que trois, le Ph. Sanderiana , qui est le plus joli qu’on puisse rêver, une 
variété pointillée du Ph. Stuartiana et le Ph. sumatrana. Que le lecteur veuille 
bien mettre en regard des planches citées le portrait du Ph. Luddemanniana 
et il sera convaincu de ce que peu de genres présentent des variations plus 
transcendantes que ces fleurs en forme de phalènes qu’on ne se lasse jamais 
d’admirer. 

L’espèce qui nous occupe est réellement charmante; elle fut fort remarquée, 
même parmi les merveilles de « l’Orchid Conférence » de la Société Royale 
d’PIorticulture de Londres, en mai 1885, où elle trônait en compagnie du rare 
Phalaenopsis tetraspis aux fleurs blanches, du Phalaenopsis Parishi , un autre joyau, 
et du Ph. Sanderiana , dont il a été question ci-dessus et que M. F. W. Burbidge, 
qui se connaît en Orchidées, appelle la reine de la famille. 

Les feuilles du Ph. Luddemanniana sont épaisses et coriaces, distiques, 
lancéolées-mucronées, engainantes à la base, canaliculées par le milieu, d’un 
beau vert foncé. La tige émet de nombreuses racines épaisses comme une 
plume d’oie, presque blanches. Son inflorescence rappelle celles du Ph. suma- 
trana et du Ph. violacea; elle est érigée et se compose d’un nombre variable 
de fleurs disposées en racème; les sépales sont allongés et terminés en pointe, 
les pétales sont un peu plus petits; le labelle est divisé en trois parties, les 


lacinies latérales étant ligulées et munies de deux dents à leur sommet, à 
l’extérieur elles sont obliquement carénées; la lacinie centrale est étroite et 
allongée, avec le sommet infléchi; deux callosités sont disposées en avant du 
disque; des poils nombreux sont disséminés à l’entour. Les pétales comme les 
sépales sont nettement marqués de zébrures violacées sur un fond blanc jaunâtre; 
le labelle est du plus beau violet; les zébrures sont presque aussi nettes au 
dos que sur la face des segments du périantbe. 

Cette espèce est originaire, comme tant d’autres merveilles végétales, des 
Philippines, d’où elle arriva dans un lot de Ph. equestris Rchb. f. envoyé 
à M. Stuart Low. Notre savant collaborateur, le professeur Reichenbach la 
décrivit sur un exemplaire que lui remit M. Luddemann à qui la plante fut 
dédiée. 

On a formulé des doutes quant à la valeur spécifique de ce Phalaenopsis, 
qui a pu être considéré, à tort ou à raison, comme dérivant d’un type mieux 
déterminé ou plus caractéristique. Cette hypothèse a été établie sur un fonde- 
ment fort peu solide, celle de l’existence de variétés zébrées différemment l’une 
de couleur cannelle et l’autre d’améthyste. Nous nous demandons depuis 
quand les variétés, formes dérivées de l’espèce, diminueraient la stabilité de 
celle-ci. Il est certain que la plante est d’une réelle beauté. 

Quant à la culture, la Lindenia C 1 ) en a donné les indications les plus 
complètes ; nous nous permettons d’y renvoyer le lecteur. 


EXPOSITIONS 

Plusieurs exposants nous ont priés d’appeler l’attention des Sociétés 
d’Horticulture sur une coutume qui pourrait leur occasionner dans la suite 
un préjudice considérable, et retenir les amateurs sérieux de concourir. 

Nous voulons parler du prêt des plantes qui se passent, souvent même 
au dernier moment, entre amateurs et horticulteurs pour renforcer les col- 
lections. 

On pourrait obvier à cette coutume en obligeant les amateurs et les 
horticulteurs à signer une attestation, déclarant que les plantes exhibées 
sont la propriété des exposants. 

Il est plus que temps de réagir contre un abus qui n’aurait jamais 
dû exister. 


(i) Voir Lindenia, vol. I, p. 22. 



LINDENIA 


PL. XC 



P. De Pannemaeker del. 


MASDEVALLIA VEITCHIANA rchb. f. 



PL. XCV 


MASDEVALLIA VEITCHIANA rchb. f. 


MASDEVALLIA DE M. JAMES VEITCH 


MASDEVALLIA. Vide Lindenia, vol. i, p. 35. 

Masdevallia Veitchiana. Masdevallia foliis lineari-oblongis obtusiusculis, pedunculis gracilibus folio duplo longio- 
ribus supra mediam bracteatis unifloris, bracteis elongatis vaginantibus, flore majusculo rubro-aurantiaco, sepalis in 
tubum campanulatum connatis, supremo late ovato longe caudato-acuminato, lateralibus majoribus late ovatis obliquis 
abrupte angustatis incurvis, petalis inclusis lineari-oblongis obtusis albis, labello lineari-oblongo apice recurvo subacuto 
ecristato, columnae margine integro. 

Rchb. f. in Bot. Mag., t. 5739. — Flore des Serres , XVII, t. 1803, p. 155. 

Q uand Ruiz et Pavon établirent le genre Masdevallia, ces botanistes ne 
se doutèrent certainement pas de la longue série d’espèces qui devaient 
l’enrichir dans la suite et dont le nombre dépasse aujourd’hui la centaine. Le 
Masdevallia Lindeni var . grandiflora et le Masdevallia Roezli ont été seuls décrits 
et figurés dans le premier volume de la Lindenia ; il eût été regrettable que 
notre iconographie terminât son second volume sans donner le portrait d’une 
autre espèce de ce beau genre si estimé il y a quelques années et le Masdevallia 
Veitchiana pouvait revendiquer l’honneur d’être figuré à son tour. 

Cette espèce fut découverte par Pearce dans les Andes du Pérou et intro- 
duite il y a quelque vingt ans dans les collections de MM. James Veitch 
and Son. Elle a les feuilles linéaires allongées et presque obtuses; les pédon- 
cules sont grêles ayant le double de la longueur des feuilles et couverts de 
bractées jusqu’au delà de leur milieu; ils ne portent qu’une fleur, mais elle est 
ravissante avec son riche coloris rouge orangé, ses sépales connés en un tube 
campanulé. Le sépale supérieur est ovale élargi et acuminé; les sépales laté- 
raux sont plus grands, ovales obliques, brusquement rétrécis et recourbés; ils 
renferment les pétales qui sont linéaires-allongés, obtus et blancs. Le labelle 
est linéaire-oblong, recourbé au sommet et dépourvu de crête; la marge du 
gynostème est unie. 

Il en existe plusieurs variétés, telles que Masdevallia Veitchiana gigantea 
et Masdevallia Veitchiana grandiflora , qui rapprochent davantage l’espèce de ses 
congénères à fleurs géantes. 

S’il nous fallait désigner dans le groupe un certain nombre d’espèces et 
de variétés parmi les meilleures et les plus brillantes, nous arrêterions notre 


choix aux suivantes, qui toutes ont des qualités marquantes au point de vue 
des inflorescences, de la grandeur et du coloris des fleurs : 


Masdevallia 

amabilis. 


Masdevallia 

Lindeni. 

— 

Armini. 


— 

— grandiflora. 

— 

Backhousiana. 


— 

macrura. 

— 

bella. 


— 

melanopoda. 

— 

Benedicti (Roezl). 


— 

nycterina. 

— 

candida. 


— 

ochtodes. 

— 

Carderi. 


— 

polysticta. 

— 

Chelsoni. 



psittacina. 

— 

Chimaera (vera). 


— 

Roezli. 

— 

civilis. 


— 

racemosa. 

— 

coccinea. 


— 

rosea. 

— 

Davisi. 


— 

Schlimi. 

— 

elephanticeps. 


— 

Shuttleworthi. 

— 

Estraedae. 


— 

tovarensis. 

— 

Gaireana. 


— 

triaristella. 

— 

Gorgona. 


— 

tridactylites. 

— 

Harryana. 


— 

trichaete. 

— 

— Calenderi. 


— 

trochilus (ephypium). 

— 

— regalis. 


— 

Veitchiana. 

— 

— sanguinea. 


— 

Wagneriana. 

— 

Houtteana. 


— 

Wallisi. 

— 

ignea. 




Nos lecteurs trouveront dans 

le 

premier volume 

de la Lindenia , 


page 36, un excellent article sur la culture générale des Masdevallia dû à la 
plume compétente de M. le comte du Buysson. 

Les Masdevallia étaient les Orchidées les plus fêtées il y a quelque dix 
ans ; l’apparition d’une espèce nouvelle produisait alors une véritable sensa- 
tion. Il n’en est plus de même, malheureusement, aujourd’hui. Il y a dix sept 
ans, le Masdevallia Lindeni , qui a été un des plus recherchés, se vendait à plus 
de mille francs la feuille, tout comme certains Cypripedium, Odontoglossum 
ou Cattleya aujourd’hui ! 

Nous engageons les amateurs à ne pas négliger la culture des Masdevallia ; 
au contraire, à les cultiver soigneusement, car la mode, cette inintelligente, 
les remettra en lumière avant peu. C’est un genre brillant par excellence, 
admirable et de culture peu difficile. 












SELENIPEDIUM GAUDATUM rchb. GIGANTEUM e. a. carr. 



P. De Pannemaeker del , 






PL. XCVI 


SELENIPEDIUM CAUDATUM rchb. GIGANTEUM e. a. carr. 

SÉLÉNIPÈDE GÉANT 

SELENIPEDIUM. Vide Lindenia , vol. I, p. 25. 

Selenipedium caudatum. Radices adventitiae crassae, filiformes, paucae papillis densis velutinae. Vaginae 
infimae, triangulae, paucae. Folia disticha, loriformia, apice oblique acutiuscula pedalia nunc longiora, duos 
prope pollices lata. Pedunculus pedalis, bipedalis vel altior, dense et pallide cinnamomeo-velutinus, apice 1-4 florus. 
Bracteae complicatae, ancipites, oblongae, margine et carina dorsali cartilagineae, crenulatae. Ovaria teretiuscula, 
gracilia cinnamomeo-velutina, antheri paullo torta, more generis triangula, trilocularia, placentis centralibus. Sepalum 
utrumque oblongolanceum, longe attenuatum apice obtusiusculum, margine undulatnm, viridiflavum, flavum roseumve, 
nervis viridulis. Petala a basi oblongo-lanceolata in caudas lineares ultrapedales protensa, aquose purpurea atro- 
purpureo-nervata, breviter et spisse puberula, basi interna dense papillosa. Labelli calceus oblongus antice inflatus, 
ostium oblongum antice acutiuscule gibbum, limbi latérales dense velutini, basis interne valde velutina; color flavidus, 
maculis nunc grossis nunc parvis atropurpureis. Stamen stérile hastato-trilobum, lobi trianguli. Stigmatis lamina 
oblonga dense velutina. 

Paxt. Fl. Gard. Warner. Sel. Orch . pl.; Hook le. pl.; Gard. Chron. Garden. ; Flore des Serres ; Pesca- 
torea, Illust. Hort. 

N ous terminions, l’année dernière, le premier volume de la Lindenia par 
la publication d’une des Orchidées favorites et le plus justement popu- 
laires, l’ Odontoglossum Alexandrae; nous avons choisi pour clôturer le deuxième 
volume une des Orchidées les plus étranges, les plus charmantes et les plus 
estimées à la fois, le Selenipedium caudatum , représenté par une de ses meilleures 
variétés, le Selenipedium caudatum var. giganteum. 

Cette brillante variété qui vient de fleurir admirablement dans la jeune 
mais déjà importante collection d’Orchidées de M. James Bray, à Gand, 
était signalée dans la Revue Horticole , page 367, année 1884, par son excellent 
rédacteur en chef M. E. A. Carrière, qui s’exprimait ainsi : 

« La floraison a démontré que la plante est bien supérieure au type. 

« En voici les principaux caractères : 

« Plante robuste, très floribonde, à feuilles relativement courtes, arquées, 

« épaisses, étalées, planes, non contournées. Hampe dressée, velue, forte, 

« pouvant atteindre 80 centimètres et même plus de hauteur. Fleurs d’un 
« jaune rouillé, rougeâtre, un peu plus colorées sur les parties fortement 
« insolées, grandes, bien faites et se présentant bien, à appendice caudal 
« légèrement contourné, d’un rouge vineux pâle, atteignant 80 centimètres, 

« parfois plus, de longueur. 

« Le Selenipedium caudatum giganteum justifie parfaitement son qualifi- 
« catif au point de vue des dimensions; mais ce que celui-ci n’indique pas, 

« c’est la supériorité de cette variété sur le type comme végétation, comme 


« port et comme aspect; ses feuilles sont moins longues, plus fermes et 
« moins tournantes; la hampe, beaucoup plus grosse et plus élevée, est aussi 
« plus droite, mais surtout plus floribonde que celle du type. Quant aux 
« fleurs, plus robustes, plus fortes et même plus colorées, elles sont aussi 
« un peu plus grandes, plus jolies, et ont un appendice caudal beaucoup 
« plus long. » 

Il existe quelques exemplaires du Selenipedium caudatum giganteum dans 
les collections, mais nous doutons qu’il s’en rencontre un aussi parfait que 
celui de M. Bray d’après lequel nous avons fait peindre la planche ci-contre, 
grâce à l’obligeance de son aimable propriétaire. 

Nous avons donné, l’année dernière, dans Y Illustration Horticole , l’histoire 
de l’introduction de ce curieux et superbe Cypripède. Nous avons dit qu’il 
avait été décrit en premier lieu par Ruiz et Pavon, auteurs de la Flore du 
Pérou , et que c’était d’après une fleur de leur herbier que le D r Lindley 
put le décrire d’abord. Il y a quelque quarante ans, il fut apporté à l’état 
vivant en Europe par le collecteur William Lobb, qui le premier eut ainsi 
l’honneur de l’introduire. 

C’est vers 184g que le Selenipedium caudatum fleurit pour la première fois, 
en Europe, dans la célèbre collection de Madame Lawrence en Angleterre, 
puis chez M. Robert Warner, et sur le continent chez M. Pescatore au 
château de la Celle S^Cloud. 

Le Selenipedium caudatum est de croissance robuste et fleurit abondamment 
sans grand effort de culture. Il y a une quinzaine d’années, deux superbes 
spécimens fleurissaient merveilleusement dans la collection de M. Linden, 
à Bruxelles, Tune avec 48 fleurs et l’autre avec 43 fleurs épanouies à la fois. 
Nous n’avons pas vu d’aussi beaux spécimens depuis cette époque. 

Chez le S. caudatum , comme chez YUropedium Lindeni , l’allongement des 
pétales se fait presque tout entier après l’éclosion de la fleur, et procède par 
degrés avec une grande rapidité, plus de cinquante centimètres en douze jours! 

Le Selenipedium caudatum fleurit ordinairement pendant les mois d’avril et 
de mai et ses fleurs restent épanouies dans la perfection pendant quelques 
semaines, pourvu que l’on ait soin de tenir la plante dans un endroit qui ne 
soit pas trop humide. 

Les Cypripedium sont toujours dans leur grande vogue, aussi l’apparition 
d’une espèce ou variété nouvelle est-elle saluée avec joie par les amateurs; 
qu’ils se réjouissent donc, car la Lindenia donnera, dans le prochain volume, 
le portrait d’une espèce nouvelle, très remarquable, due aux voyages d’explo- 
ration organisés par I’Horticulture Internationale, et qui est actuellement 
en boutons. 


TABLE DES MATIÈRES 

DU SECOND VOLUME 

,s DES PLANCHES 

PAGES 

92 Angraecum Ellisi Williams 9I 

53 Anguloa Ruckeri Lindl. var. media Rchb. f 

64 Ansellia congoensis Rodigas ' 

61 Bollea pulvinaris Rchb. f 2 g 

76 Brassia caudata Lindl. var. hieroglyphica Rchb 5g 

91 Calanthe Regnieri Rchb. f gç 

56 Catasetum Bungerothi N. E. Brown 

67 Catasetum galeritum Rchb. f 

63 Cattleya gigas Linden 

89 Cattleya Kimballiana L. Lind. et Em. Rod 85 

55 Cattleya Mendeli T y 

87 Cattleya Schilleriana var. Amaliana 

86 Coelogyne pandurata Lindley y g 

73 Cypripedium callosum Rchb. f 33 

50 Cypripedium microchilum Rchb. f y 

84 Cypripedium Sallieri 73 

69 Cypripedium Schroderae var. splendens 45 

77 Cypripedium tonkinense Hort 61 

74 Dendrobium bracteosum Rchb. f 55 

66 Dendrobium (Dendrocoryne) inauditum Rchb. f 39 

49 Epidendrum atropurpureum var. Randi L. Linden et Rodigas 5 

80 Galeandra Devoniana Lind. var. Delphina 67 

90 Galeandra flaveola Rchb. f 87 

71 Laelia elegans var. Houtteana Rch. f 49 

95 Masdevallea Veitchiana Rchb. f gy 

62 Miltonia spectabilis Lindl. var. lineata 31 

70 Odontoglossum Alexandrae Bat. Cutsemianum 47 

93 Odontoglossum Coradinei var. grandiflorum Rchb. f 93 

75 Odontoglossum grande Lindl 57 

65 Odontoglossum Lucianianum Rchb. f 37 

58 Odontoglossum luteo-purpureum Lindl 23 

78 Odontoglossum Roezli Rchb. f. 63 

82 Odontoglossum Schillerianum Rchb. f 71 

81 Oncidium cucullatum Lindl 69 

72 Oncidium Jonesianum Rchb. f 51 

88 Oncidium Warscewiczi Rchb. f 83 


N os DES PLANCHES 


PAGES 


79 Phalaenopsis amabilis Blume ........... 

94 Phalaenopsis Luddemanniana Rchb. f 

52 Phalaenopsis Sumatrana Korthals 

59 Pilumna nobilis Rchb. f ' 

83 Saccolabium giganteum Wall. var. illustre Rchb. f . . . . 

96 Selenipedium caudatum Rchb. f. giganteum E. A. Carr. . . 

54 Spathoglottis plicata B 1 

51 Stanhopea tigrina Batem 

85 Trichocentrum albo purpureum Lind. et Rchb. f. var. striatum 
56 Yanda Lindeni Rchb. f 

60 Yanda suavis Lindl. var. Lindeni ......... 

68 Zygopetalum rostratum Hook 


65 

95 

11 

25 

73 

99 

i5 

9 

77 

19 

27 

43 







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