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Full text of "L'instruction primaire avant 1789 à Orléans et dans les communes de l'arrondissement d'après des ..."

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i 



L'INSTRUCTION PRIMAIRE 

AVANT 1789 

A ORLÉANS 

ET DANS LES- COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT 



HP. aVOIGZS JACOB, — ORIiiAXt. 



-2 '/** 

/INSTRUCTION PEIMAffiE 



AVANT 1789 

A ORLÉANS 

ET DANS LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT 

Avec plan de l'ancienne ville et carte scolaire 
ET LETTRE DE W L'ÉVÊQUE D'ORLEANS 



M"- A^DE FOULQUES DE V1LLARET 



i Tout l'avenir d'un peuple est dans 
éducation de ses entants. ■ 

(Leibnitz.) 




ORLÉANS 

Jl. HERLUISON, LIBRAIRE-ÉDITEUR 

17, rde jeanne-d'arc, 17 

.1882 



LA 

.07 
Fil 



A Mademoiselle De Villaret. 



Orléans, le 27 avril 1882. 



Mademoiselle, 

Sur le rapport favorable qui m'a été fait de votre 
récent ouvrage : De V Instruction primaire dans l'ar- 
rondissement d'Orléans avant il 89, je suis heureux 
d'en approuver hautement la publication. 

Il n'est pas, en effet, hors de propos de démontrer 
aujourd'hui, pièces en mains, comme vous le faites, 
Mademoiselle, que l'Eglise, par ses évêques, ses 
prêtres, ses religieux, ses pieux laïcs, a de tout temps 
distribué à l'enfance l'enseignement élémentaire, clé 
de toutes les sciences, et qu'une si louable sollicitude 
ne date pas, en France, de l'ère de la Révolution. 

Je vous remercie Mademoiselle, d'avoir recueilli 
dans les annales de notre diocèse des éléments inédits 
pour servir à l'apologétique contemporaine ; et après 
avoir encouragé vos patientes recherches, je bénis bien 
volontiers le livre et son auteur. 

t PIERRE, Évêque d'Orléans. 



a. 



PRÉFACE 



Rétablir, pour une partie de notre province, 
la vérité sur l'état précis de l'instruction primaire 
durant les siècles antérieurs au nôtre; dégager 
cette question des préjugés qui l'obscurcissent, tel 
est l'objet de cette étude. Pour traiter un tel sujet 
avec la gravité qu'il requiert, nous ne puisons nos 
documents qu'à des sources parfaitement authen- 
tiques. Enfin nous appuyons nos conclusions sur 
le témoignage des principaux auteurs du régime 
scolaire de 1791, pour former du tout un faisceau 
de preuves irréfragables. 

Dans ces pages, nous n'offrons qu'un chapitre 
de la vaste statistique intellectuelle entreprise par 
des érudits de tous nos départements. Nous eus* 
sions vivement souhaité de donner plus de déve- 
loppement à ce travail en l'étendant aux trois 
autres arrondissements du Loiret. Pour ceux de 
Pithiviers et de Montargis, leur situation scolaire 
a déjà été exposée d'une façon suffisante, bien 
que sommaire, par un savant distingué et très- 
versé, en outre, dans les questions d'enseigne- 
ment. Quant à l'arrondissement de Gien, les do- 
cuments officiels font complètement défaut aux 
archives du département. 



VIII 

L'étude qui va suivre avait été préparée en vue 
du concours auquel la Société archéologique et 
historique de l'Orléanais conviait, pour 1880» tous 
les travailleurs de bonne volonté. Elle y fut ho- 
norée d'un premier prix. 

L'organe autorisé de la commission pour l'exa- 
men des mémoires présentés à ce concours, 
M. Tranchau, inspecteur d'académie honoraire, 
— qu'une science profonde et une longue pratique 
du professorat, jointes à une délicatesse d'esprit 
tout attique, avaient désigné au choix de ses col- 
lègues pour les fonctions de rapporteur, — voulut 
bien rendre hommage à notre consciencieux labeur 
en des termes dont nous sommes justement ho- 
norée ; mais il nous signala certains desiderata. 
Nous nous bornerons a reproduire quelques pas- 
sages du compte-rendu de notre mémoire, auquel 
l'éminent rapporteur n'a pas consacré moins de 
quatre pages : 

« Nous sommes en présence, dit-il, d'une étude 
qui nous parait, sans jeu de mots, magistrale. Nous 
aurions désiré qu'elle n'eûl pas de si vastes pro- 
portions.... » — Cette observation était relative à 
Tune de ses parties que nous avons depuis fait 
disparaître, comme ne se rattachant pas assez 
étroitement à l'enseignement élémentaire. — 
M. Tranchau ajoutait : « Ces réserves faites, 
nous n'avons plus qu'à louer ce travail, fruit de 
recherches minutieuses, dont la mise en œuvre 
constitue une histoire extrêmement intéressante 
de l'instruction primaire... L'auteur suit, paroisse 
par paroisse, les traces quelquefois bien légères de 



IX 



l'enseignement.». On voit déjà l'importance d'une 
étude ainsi étayée sur les archives»*. Il y a dans 
ces pages, dont l'érudition est relevée par des dé- 
tails curieux, des révélations inattendues sur cer- 
tains épisodes, comme l'histoire du jansénisme 
à Orléans, à propos de l'école des filles de Saint- 
Paul. C'est à regret que nous n'y insistons pas 
davantage (1)... » 

Pleine de déférence pour le désir de la com- 
mission, et sentant toute la valeur d'avis d'une si 
haute compétence, nous nous sommes empressée 
d'y donner satisfaction en élaguant les pages sura- 
bondantes, et surtout en complétant nos recher- 
ches autant que l'état des documents Ta permis. 
Nous n'y avions fait entrer tout d'abord que les 
communes composant le district d'Orléans ; nous 
y avons ajouté le reste de Y arrondissement tout 
entier. 

C'est alors qu'encouragée par de précieuses 
adhésions, et affranchie de l'obligation de dis- 
simuler notre nom, qui hous était imposée par 
notre participation au concours, nous pûmes re- 
cevoir de plusieurs membres de la savante com- 
pagnie d'intéressantes communications dont nous 
nous sommes fait un devoir de signaler les 
auteurs. 

(1) Le rapport de M. Tranchau, déjà livré à l'impression, est 
compris dans le tome XIX des Mémoires de la Société archéolo- 
gique et historique de l'Orléanais, consacré tout entier à la 
reproduction d'une partie des mémoires couronnés au concours 
de 1880, 



L'INSTRUCTION PRIMAIRE 

AVANT 1789 

A ORLÉANS 

ET DANS LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT 



Dans un travail dont les éléments sont forcé- 
ment nombreux et dispersés, Ton ne saurait se 
flatter d'en avoir, de prime abord, épuisé la ma- 
tière. Si, malgré nos efforts et nos soins, certains 
détails ont pu nous échapper encore ; si quelques 
documents nouveaux, venant à être découverts par 
d'autres, pouvaient servir à compléter notre livre, 
loin de le regretter, nous nous en réjouirions au 
contraire. Notre intérêt est celui de la vérité ; nous 
n'en connaissons point d'autre; c'est le seul que 
nous ayons cherché à faire prévaloir. Mais ne 
semblera-t-il pas qu'ayant à traiter un sujet où il 
ne nous était pas donné de mettre à contribution 
des recherches antérieures aux nôtres, nous puis- 
sions tout au moins solliciter quelque indulgence? 

Nous osons donc l'espérer; et, pour emprunter, 
en terminant, au livre d'un illustre académicien 
une phrase qui s'applique de tous points au nôtre, 
nous dirons comme lui : « Ceci est de l'histoire, 
et rien de plus... Le lecteur, placé en face des 
textes, pourra les interpréter lui-même et se faire 
une opinion personnelle ; il aura les mêmes pièces 
que moi pour conclure. » Nous n'ajouterons rien 
à ces mots de M. Taine, car ils résument exacte- 
ment notre ouvrage. 



PLAN ET CARTE SCOLAIRE ANNEXÉS A CETTE ÉTUDE 



Un plan de la ville d'Orléans, telle qu'elle était aux XVII e et 
XVIII e siècles, avec ses églises, ses communautés enseignantes et 
ses établissements d'instruction élémentaire ; et, pour l'arrondisse- 
ment, une carte scolaire, indiquant les communes pourvues d'écoles 
primaires, ont semblé pouvoir offrir quelque intérêt au lecteur. 

Le plan d'Orléans est daté de 1704, et l'abbé Dubois (le théo- 
logal) l'attribue à l'habile géographe Inselin, qui s'est beaucoup 
occupé de la topographie orléanaise. Les édifices publics y sont 
figurés en élévation. 

Si l'on suppose la ville divisée en quatre quartiers par deux 
lignes se croisant à angle droit : l'une partant de la porte Bannier, 
au nord, pour aboutir à la porte de l'ancien Pont, par la rue 
Sainte-Catherine ; l'autre partant de la porte Bourgogne, au le- 
vant, pour aboutir à la porte Madeleine, on remarque : 

Dans le quartier Nord-Est : l'église Sainte-Catherine atte- 
nante à la maison de ville (n° 1 de la légende) (1), — l'aumône 
des garçons dite de Saint-Paterne, alias Saint-Pouair (n° 9), 

— Saint-Michel (n° 10), — Saint-Paterne (n° 14), — Sainte- 
Colombe (n° 21), — Saint-Maclou (n° 23), — Saint-Éloi (n° 24), 

— l'Aleu-Saint-Mesmin (n° 25), — Les Dames Ursulines (n° 28), 
Saint-Pierre-Empont (n° 29) ; 

Puis la cathédrale, — Saint-Euverte, — Saint-Pierre-Ensen- 

(1) La majeure partie des édifices figurant sur ce plan, sont 
inscrits dans sa légende; les autres ont leur nom porté sur le 
plan. 



XII 

telée, — Saint- Victor, — les Jacobins, berceau de l'Université, 
— la salle des Thèses et les Grandes-Écoles, non inscrits dans la 
légende. 

Dans le quartier Sud-Est : Notre-Dame-de-Bonne-Nou- 
velle (n° 6), — Notre-Dame-du-Cherain (n 5 7), — Saint-Benoît- 
du-Retour (n° 8), — Saint-Donatien (n° 15), — la Conception, 
alias Saint-Flou (n° 17); 

Puis Saint-Germain, — Saint-Liphard, — - Saiat^Pierre-le- 
Puellier, — Saint-Hilaire, — les écoles, delà me du Gros-Anneau, 

non portés à la légende. 

■ • . - . . 

. • . /n • r • r i 

I ... 

Dans le quartier Nord-Ouest .;. la Visitation (n° 13), — 
Saint-Sulpice (n° 14); •,.',,-, 

Puis les Nouvelles-Catholiques, installées en 17 16, rue du Co- 
lombier, prés du boulevard, et Payant pu dés (ors figurer au plan. 

Dans le quartier Sud- Ouest : Notre-Dame-de-Recouvranee 
(n° 5), — Saint-Paul (n° 16), — les Bénédictines calvairiennes 
(n° 20), — l'aumône des filles, dite de Saint-Paul (n° 30). 

Dans les quartiers Nord-Est et Sud- Est, qui comprennent 
toute l'ancienne cité, où la population était plus agglomérée, les 
établissements scolaires sont également plus nombreux. 

En dehors de la ville se trouvaient : 

Au nord-est : Saint-Marc, inscrit au plan ; 

Au nord : Saint- Vincent-des- Vignes et les Aydes ; 

A Vouest : Saint-Laurent-des-Orgerils et le couvent de la 
Madeleine ; 

Au sud : Saint-Jean-le-Blanc (n° 2), — les Ursulines de 
Saint-Charles (n° 4), — et Saint-Marceau. 

Quant à la carte scolaire de 1* arrondissement, sa légende et la 
pièce justificative XIII suffisent à l'expliquer. 



L'INSTRUCTION PRIMAIRE 

AVANT 1789 

A ORLÉANS ET DANS LES COMMUNES RURALES 
DE L'ARRONDISSEMENT 



OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES 



§ 1 er . — Considérations générales sur l'enseignement 

dans l'Orléanais. 

§ 2. — Antiquité de l'enseignement à tous les degrés 

dans cette province. 



§ler 

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ENSEIGNEMENT 

DANS L'ORLÉANAIS. 

L'instruction de la jeunesse a été, de tout temps, l'ob- 
jet de la sollicitude des peuples ; et si cette préoccupa- 
tion se manifeste déjà au sein de nations encore primi- 
tives, on la voit grandir et s'accentuer de plus en plus, 
a mesure qu'une civilisation plus avancée élève graduel- 
lement leurs aspirations vers un niveau supérieur. 

On ne saurait méconnaître une loi providentielle dans 

l 



— 2 — 

cette tendance universelle de l'homme à cultiver son 
intelligence, tendance qui réside en lui, comme un 
germe inné, et que la société a pour mission d'en- 
courager et de développer : hominis mens discendo 
alitur. 

Nous nous sommes plu k suivre ce développement 
progressif sur le sol de notre vieille province, et k voir 
le sillon ouvert, il y a près de onze siècles, devenir de 
plus en plus fécond, grâce aux efforts multipliés des 
générations qui s'y succèdent. 

Les résultats obtenus de nos jours sont magnifiques et 
renferment la preuve des soins éclairés qu'on n'a cessé 
de prodiguer k l'avancement des études. Ce qui a déjà 
été fait nous est garant qu'une question d'une si haute 
importance pour l'avenir d'un pays ne sera jamais, en 
France, reléguée a un rang secondaire. Mais le présent 
ne manque point d'apologistes, et si beau qu'il soit, 
avec son enseignement perfectionné, il ne saurait nous 
rendre ingrats envers le passé. 

Pouvons-nous oublier, dans ce parallèle de l'instruc- 
tion primaire d'aujourd'hui avec celle d'il y a plusieurs 
siècles, que nos aïeux n'avaient k leur disposition rien 
de ce qui rend de nos jours l'instruction si abordable k 
toutes les bonnes volontés: facilité des moyens d'étude, 
perfection des méthodes, protection officielle de l'État, 
puissant ressort des ressources budgétaires? 

Nous chercherions donc vainement, en dehors de leur 
charité vraiment inépuisable, comment ils suffisaient k 
alimenter un nombre si considérable de fondations sco- 
laires et comment, nonobstant tous les sérieux obstacles 
que nous ne faisons qu'indiquer, ils parvenaient avec un 
indéniable succès k former k toutes les sciences culti- 



— 3 — 

vées de leur temps des légions innombrables d'adeptes. 
Créer une multitude d'établissements scolaires gratuits et 
de tout genre, depuis la petite école rurale jusqu'à la savante 
Université, les soutenir sans faire appel au patronage de 
l'État et k la bourse du contribuable, surveiller incessam- 
ment ces foyers divers d'instruction, pour qu'ils se 
maintinssent dans la voie qu'ils avaient k suivre ; quelle 
préoccupation plus noble et plus digne? quoi, en un 
mot, de plus éminemment charitable? Cette charité pour- 
tant n'humiliait personne, car elle était pour tous. C'é- 
tait un droit acquis k l'enfance, et en ce temps-lk per- 
sonne n'eût compris — et l'Église n'eût pas souffert — 
que l'éducation pût être assimilée k ces marchandises 
dont on trafique k prix d'argent. L'on eût craint, en l'as- 
sociant k des considérations vénales, de l'avilir ou tout 
au moins de l'abaisser. Gratis accepistis, gratis date (1), 
telle était la maxime fondamentale de l'enseignement 
catholique. 

Malgré tout cela, il n'est point rare d'entendre répéter 
de toutes parts que le passé n'a rien fait pour l'instruc- 
tion populaire. Ce reproche immérité, et souverainement 
injurieux k la mémoire d'hommes constamment dévoués 
k son développement, ne leur eût sans doute jamais été 
adressé si la touchante histoire de leur dévoûment et de 
leurs sacrifices eût été entourée d'un peu plus de lumière. 
Ces accusations sont en général la conséquence d'une 
ignorance réelle, bien que de la part des esprits malveil- 
lants elles émanent surtout d'un intérêt évident k celer 
la vérité. Sans cela, comment ver rai ton, en dépit des 

(1) MATCH;, X, 8* 



— 4 — 

preuves les plus saisissantes, se produire et faire son 
chemin l'affirmation aussi inique qu'elle est fausse, que 
l'instruction primaire,, en France, est un fruit et une 
conquête de 1789? 

Les témoignages irrécusables que nous fournit a 
profusion une période au moins dix fois séculaire don- 
nent le plus éclatant démenti a une assertion qui ne peut 
soutenir la pleine lumière de la critique. La vérité ven- 
geresse ne saurait abdiquer ses droits imprescriptibles, 
et nous ne craignons pas de répéter après M. Jules 
Simon cette parole digne d'un fils de la vieille France : 
« Ce n'est pas a nous, Français, qu'il appartient de 
renier la France d'avant 1789. » Non! car il n'est pas 
plus en notre pouvoir d'abolir son passé que d'en effacer 
les nobles souvenirs. La gloire acquise autrefois par no- 
tre pays demeure son patrimoine, et elle le lègue a ses 
enfants. Complétant cette première pensée, M. Simon 
ajoute : « Le patriotisme est un sentiment sérieux et 
sacré, qui ne doit pas être suscité, entretenu par le 
mensonge (1). » 

S'il est un fait incontestable, c'est que 1789 avait 
trouvé debout un enseignement prospère et plein de 
vie, et que la Révolution l'a réduit en ruines. Au lieu 
de créer, elle a détruit, et la désolation s'est perpétuée 
pendant toute sa durée. 

Ce que nous voyons a présent est l'œuvre d'une épo- 
que plus calme. Le gouvernement réparateur qui succéda 
a ce long et douloureux cataclysme rétablit l'instruc- 
tion publique sur de nouvelles assises, et sa prévoyance 
lui assura un avenir prospère. 

(1) J. Simon, circulaire du 27 septembre 1872, relative à l'en- 
seignement secondaire. 



— 5 — 

Nous n'avons pas, nous nous en félicitons, a analyser 
ici des pages qui sont des plus tristes de notre histoire, 
et si parfois nous devons dévoiler quelques-unes des 
navrantes révélations qu'elles nous livrent, c'est qu'elles 
seront trop connexes k notre sujet, trop liées a l'his- 
•toire de l'enseignement, pour qu'il nous soit permis de 
les passer sous silence. 

Nous savons parfaitement, et nous n'oublierons pas 
que toute assertion historique réclame une preuve, et 
que personne n'a le droit de demander d'en être cru 
sur parole. Aussi avons-nous pris a tâche de nous con- 
former rigoureusement k cette loi primordiale de l'his- 
toire. Nous nous appuierons constamment sur des docu- 
ments autorisés, et il ne nous sera pas interdit de les 
emprunter quelquefois a nos adversaires, car fas est 
et ab hoste doceri. Nous osons donc espérer ' qu'en fa- 
veur de nos persévérants efforts pour faire prévaloir la 
vérité, l'on nous pardonnera d'entrer dans des détails 
souvent bien arides, mais toujours nécessaires, croyons- 
nous. 

Le but de cette étude est de mettre en évidence, a 
l'aide de pièces authentiques, que, du IX e au XVIII e siè- 
cle les enfants de toutes les conditions n'ont jamais 
manqué, dans la province orléanaise, de l'instruction 
convenable k leur état, et telle que les temps la compor- 
taient. Le clergé et les ordres monastiques, les premiers 
qui se livrèrent k cette tâche, y furent aidés ensuite par 
des professeurs séculiers, car jamais l'Église ne prétendit 
accaparer le monopole de l'enseignement, bien qu elle 
l'exerçât seule tant que les laïcs manquèrent des apti- 



— 6 — 

tudes nécessaires. Quiconque en était reconnu capable 
pouvait ouvrir une école : nec docere quemquam qui sit 
idoneus, petitâ licentiâ, interdicat (1). 

Dès le IX e siècle, l'instruction, cessant d'être le pa- 
trimoine exclusif des ordres monastiques, fleurit avec 
éclat dans les grandes écoles et les écoles presbytérales. 
Enfin, au XIV e , l'Université d'Orléans, par la splendeur 
d'un enseignement dont la renommée était populaire 
en Europe, donnait non seulement k la jeunesse fran- 
çaise, mais k celle de plusieurs nations étrangères, 
1'inàtruction la plus solide et la plus variée. 

En somme, si les méthodes se sont perfectionnées 
sous l'action du temps, il nous semble que l'éduca- 
tion, telle que la comprenaient nos pères, ne laissait de 
côté aucun point essentiel. La gratuité en formait la base, 
et si l'instruction n'était pas obligatoire, elle était du 
moins assez recherchée pour que tous voulussent y avoir 
part dans la mesure du possible. Les registres parois- 
siaux des XVI e et XVII e siècles témoignent, par les nom- 
breuses signatures apposées au bas des actes, que, toute 
proportion gardée, il n'y avait guère alors plus d'il- 
lettrés qu'aujourd'hui. 

Certes, dans ces temps si éloignés du nôtre, où s'ou- 
vrirent, sous l'inspiration et la protection des évoques, 
les premières écoles primaires, il fallait aux maîtres et 
aux élèves plus de patience et de bonne volonté qu'il 
n'en faut de nos jours, car l'insuffisance des moyens 
rendait l'étude aussi laborieuse que méritoire. Et pour- 
tant les écoles ne chômaient pas, et il parait même que 
maîtres et écoliers prenaient l'enseignement fort au se- 

(i) De Magistris, cap. Quoniam ecclesia. 



_ 7 — 

ri eux, car une foule de noms appartenant k de& érudits 
des époques carolingienne et capétienne ont traversé lés 
âges pour venir jusqu'à nous, et ont su conquérir, en 
plein XIX e siècle, un droit de cité qui fait assurément 
Téloge de l'instruction qu'ils avaient reçue. 

Si nous avançons vers des temps plus modernes, nous 
trouverons l'Église animée de la même sollicitude pour 
l'instruction du peuple « Les évêques, lisons-nous dans 
les statuts synodaux d'Orléans de 1615, les évêques pro- 
cureront que dans les gros bourgs et petites villes il y 
aye des écoles dont les maîtres soient catholiques et de 
bonnes mœurs (1). » 

Et ces écoles se fondaient partout ; les riches y appor- 
taient leur dévoûment et leur or, le clergé ses encou- 
ragements et son abnégation personnelle ; tous enfin vou- 
laient y contribuer; nos aïeux avaient compris cette 
pensée si profonde, formulée plus tard par Leibnitz, et 
qui sert d'épigraphe k ces pages : « Tout l'avenir d'un 
peuple est dans l'éducation de ses enfants. » 

Le but que nous poursuivons étant, surtout et avant 
tout, l'histoire de l'instruction primaire, c'est k cette 
partie de notre travail que nous avons voulu donner le 
plus de développement. Pourtant, nous n'avons pas cru 
inutile de rappeler succinctement qu'à côté de l'en- 
seignement élémentaire il y en avait un autre d'un ordre 
supérieur, fonctionnant séparément, de telle sorte que 
tous les rangs sociaux, toutes les intelligences # pou- 
vaient, selon leurs besoins et leurs aptitudes, se désaltérer 
k cette coupe sacrée du savoir que l'Église, en s'en cons- 

(î) Statuta synodalia Eccl. Aurel., p. 615. 



_ 8 — 

tituant la gardienne, mettait un soin pieux a ne pas laisser 
tarir. 

Les divisions de cette étude se trouvent conséquent 
ment indiquées dans un ordre logique : 

Après un rapide coup d'œil jeté sur les institutions 
d'instruction supérieure dans notre province, une pre- 
mière partie renfermera l'histoire de renseignement pri- 
maire dans les écoles urbaines ; 

Une seconde traitera du même enseignement dans les 
écoles rurales. 

Pour retracer l'existence de ces dernières, nous avons 
mis largement a contribution les archives départemen- 
tales du Loiret. Parmi les dossiers qui se réfèrent a 
cette intéressante partie de notre histoire locale, il en 
est un — et ce n'est pas le moins curieux — où se 
trouvent groupées en un rapport manuscrit, revêtu de 
la signature des administrateurs du district d'Orléans, 
les principales informations sur les écoles primaires. Il 
avait été dressé dans le but de fournir k la commis- 
sion executive les moyens d'appliquer la loi-décret du 
15 août 1791, loi dont l'objet était le remplacement, dans 
toutes les maisons d'éducation, des instituteurs congré- 
ganistes par des laïcs. 

Ce rapport ne s'occupant que des communes renfer- 
mées dans la circonscription administrative nommée alors 
le district d'Orléans, partie importante de l'arrondisse- 
ment actuel du même nom, nous avons dû, autant 
que les archives paroissiales encore existantes l'ont 
permis, combler, k l'aide de pièces éparses dans les 
dossiers communaux, les lacunes que cette délimita- 
tion nouvelle avait produites, sous le rapport des docu- 
ments, dans la totalité de l'arrondissement. A la vérité, 



— 9 - 

nous ne saurions nous flatter, nonobstant la persévé* 
rance de nos recherches, d'avoir reconstitué, pour chaque 
commune rurale de cette importante portion de notre 
département, l'ensemble de sa vie scolaire. Nous n'avons 
voulu nous appuyer que sur des témoignages écrits ; et 
combien, malheureusement, est-il de communes qui ne 
possèdent plus une seule page de l'histoire de leur passé ! 

Des travaux analogues ont été entrepris pour d'autres 
parties du département. Ainsi, un érudit infatigable, 
M. Maggiolo, a retracé en un petit nombre de pages 
bien remplies les phases diverses de l'existence des 
petites écoles du Gâtinais et de la Beauce. Il nous fait 
pénétrer h sa suite dans tous leurs établissements d'ins- 
truction publique, du plus grand au plus infime. Arri- 
vant ensuite à l'époque où le vent révolutionnaire coucha 
dans la poussière l'édifice si laborieusement élevé par 
les mains de nos aïeux, et auquel chaque génération 
avait apporté une pierre, il essaie de nous guider à tra- 
vers ces ruines. Il nous montre cette partie de notre 
province dépouillée de son enseignement dix fois sécu- 
laire et ramenée, par un mouvement tristement rétro- 
grade, où elle en était lorsque Théodulfe, au IX e siècle, 
y jeta les fondements de ses premières écoles. Pour 
nous qui, sur un autre point de l'Orléanais, nous sommes 
livrée k des recherches analogues, les résultats étant 
les mêmes, des conclusions semblables aux siennes se 
sont imposées a nous. 

Lorsqu'à notre tour nous aurons développé, dans un 
tableau complet dont nous ne faisons qu'indiquer ici les 
lignes principales, l'harmonieux fonctionnement de notre 



— 10 — 

vieil enseignement primaire; quand, pièces en main, nous 
aurons fait apparaître la longue série de nos petites éco- 
les, peut-être aurons-nous alors le droit de demander si 
l'urgente nécessité d'une destruction complète s'imposait 
réellement, et si, au lieu d une réédification nouvelle, il 
n'eût pas suffi, laissant carrière aux progrès du temps, 
de surajouter h l'ancien programme le contingent de 
savoir qui procède naturellement de l'expérience et 
d'une longue pratique, et que nous ne saurions mieux 
comparer qu'à un fruit mûri au soleil des siècles. 



§2. 

ANTIQUITÉ DE L'ENSEIGNEMENT A TOUS LES DEGRÉS 

DANS L'ORLÉANAIS. 

Dès que la civilisation éclose sous l'incubation du chris- 
tianisme se fut assise sur le sol de la province orléa- 
naise, l'instruction, malgré de réelles difficultés (1), y 
eut aussitôt droit de cité. 

Mais il faut remonter jusqu'à Théodulfe pour trouver 
un programme scolaire savamment organisé. Ce fut ce 
grand évêque qui rendit l'instruction vraiment populaire 
dans son diocèse, en allumant de nombreux foyers 
d'études jusque dans les plus petites bourgades, presby- 
teri per villas et vicos scholas habeant. A Orléans, ils 
offrent un enseignement élevé et varié; on les nomme 

(4) Il ne faut pas oublier que les chrétiens n'eurent pas toujours 
le droit de s'instruire dans les sciences profanes, l'empereur Julien 
les leur ayant interdites ; cette défense ne fut levée qu'au com- 
mencement du règne de Valentinien et Valens. (Rohrbaciier, 
Hist. de l'Église, t. IV, liv. 35, p. 16.) 



— 11 - 

les écoles épiscopales, les grandes écoles (1). A Saint- 
Pierre-le-Puellier, collégiale de la même cité ; à Meung, 
où renseignement le disputait en perfection a la ville 
d'Orléans elle-même (2), ils s'appellent écoles presby- 
térales. Dans les modestes paroisses rurales, ils portent 
le nom plus humble encore de petites écoles - 

Vauthier, l'un de ses successeurs, s 'inspirant du même 
esprit, revient a la charge avec son autorité pontificale, 
et, de crainte que le clergé rural ne manquât du temps 
nécessaire pour instruire Jui-même son troupeau dans 
les sciences profanes, il lui recommande de faire choix 
d'un clerc instruit et de bonnes mœurs, pour lui confier 
l'école (3). En même temps il prodigue a l'enseignement 
supérieur les encouragements les plus efficaces. 

N'est-ce pas vraiment un beau spectacle que celui de 
ces évêques du IX e siècle rivalisant de zèle pour la 
diffusion de l'instruction populaire ? Ici, point de décla- 
mations spéculatives ; les moyens les plus pratiques sont 
sagement prescrits, et le sol de la province est bientôt 
couvert d'écoles. 

Si, en jetant les yeux sur le programme des études aux 
VII e , VIII e et IX e siècles, Ton ne peut se défendre d'un 
étonnement mêlé d'admiration, cette admiration le cède 



(4) "Voir pièce justificative I la liste des modérateurs des écoles, 
nommés aussi écolâtres, puis plus tard scholastiques, et enfin 
chanceliers dans la hiérarchie universitaire. 

(2) Voir cette commune, à la deuxième partie. 

(3) Ut unusquisque presbyter suum habeat clericufn quem 
religiose educare procuret et si possïbilitas Me est, scholam in 
ecclesia sua habere non negligat : solerterque caveat ut quos ad 
erudiendum suscipit, caste sinceriterque nutriat. (Capitula pro- 
mulgata in synodo apud Bullensem fundam (synode de Bou) 
an. 869 % ap. Labbe, Concil. t. VIII.) 



— 12 — 

bientôt a une émotion respectueuse dès qu'on se prend 
a considérer ce que cette instruction, en réalité si élé- 
mentaire, a coûté de peines et de sacrifices. Tant d'en- 
traves, dont une seule eût suffi a paralyser l'essor des 
lettres, les mirent souvent en danger de périr ; mais 
les conciles veillaient, et sous leur impulsion le clergé 
et les ordres monastiques ne laissèrent jamais s'amoin- 
drir l'héritage intellectuel dont l'Église fût de tout 
temps la fidèle gardienne. C'est ainsi que l'instruction 
traversa la plus grande partie du moyen âge, et, à me- 
sure que les temps progressent, on la voit grandir et 
s'affermir de jour en jour. 

Les écoles épiscopales de Théodulfe, arrivées, au 
XII e siècle, a l'apogée de leur éclat, avaient considéra- 
blement élargi leur programme (1). Dans ce vaste plan 
d'études, embrassant toutes les sciences alors connues, 
la jurisprudence canonique et civile s'était, dès les temps 
les plus reculés, cujus initii memoria non extat (2), 
placée à un rang distingué. Aussi, lorsque l'Université 
vint, en 1305, se greffer sur le tronc séculaire de ces 
grandes écoles, elle n'eut qu'a poursuivre, en la modi- 
fiant un peu, la voie tracée avant elle; et tandis que les 
écoles monastiques et épiscopales s'appliquaient a for- 
mer des humanistes, l'Université travailla de préférence 
à faire des docteurs en droit (3). 

(1) Voir au t. XIV des Mémoires de la Société arch. et histor. 
de l'Orléanais, notre étude intitulée : L'enseignement des lettres 
et des sciences, etc. — Orléans, Herluison, 1875. 

(2) Polluche, mss. 461, l ep dossier. — Pour ne pas allonger 
inutilement cet aperçu, nous avons rejeté dans l'appendice le 
curieux tableau des revenus de l'Université et du traitement de 
ses membres. Voir pièce justificative II. 

(3) La réputation de l'Université orléanaise était déjà si bien 



— 43 — 

Cette transformation se trouvait, a la vérité, merveil- 
leusement préparée par une tendance accentuée au dé- 
laissement des études classiques ; mais il convient de 
rappeler que si l'Université réserva le rang le plus 
important a la jurisprudence, elle fut loin d'abdiquer 
toute participation a l'enseignement littéraire. Cette 
vérité, peu mise en relief jusqu'à ce jour, a laissé planer 
sur notre enseignement universitaire une accusation 
d'exclusivisme qu'il n'a pas méritée ; et a cause de cela 
nous espérons qu'on nous pardonnera de nous arrêter 
un instant a considérer cet aspect nouveau de son orga- 
nisation. Nous voudrions mettre en relief le lien qui 
rattachait les maîtres d'école et de tutelle de la ville 
d'Orléans à l'Université dont ils étaient membres, dé- 
monstration parfaitement connexe au sujet que nous 
traitons. Quant aux autres faces sous lesquelles on peut 
envisager cette institution scientifique, des travaux spé- 
ciaux (1) nous dispensent d'y insister ici. 

Il résulte, disons-nous, de pièces inédites du fonds 
de l'Université, mais depuis de longues années tom- 
bées dans l'oubli et récemment retrouvées, qu'un lien 
étroit rattachait a l'Université un nombre considérable 
de maîtres de grammaire et d'arts libéraux connus sous 
le nom de maîtres de tutelle et d'école. Une partie 



établie au temps de Charles V (XIV e siècle), que ce prince, ayant 
à décider une question importante, voulut avoir l'avis des plus 
fameux jurisconsultes du temps, et fit consulter les Universités de 
Bologne, Montpellier et Orléans, ainsi que les plus notables clercs 
de la cour de Rome. » (De Barante, Histoire des ducs de Bour- 
gogne, t. I, p. 430.) 
(4) Bimbenet, Histoire de V Université d'Orléans. 



— 14 — 

donnait son enseignement dans le local universitaire, 
tandis que les autres tenaient les diverses classes pa- 
roissiales de la ville (1), et ce sera k l'Université elle- 
même que nous demanderons le témoignage de leur 
affiliation (2). 

(4) Si nous en croyons un historien Orléanais, Vergnaud-Roma- 
gnési (Hist. d'Orléans, p. 587), les maîtres en théologie et en 
philosophie auraient, eux aussi, participé aux privilèges, accordés 
aux professeurs de « bonne$ lettres » et de sciences. Le fait est 
certainement établi quant aux théologiens, puisque nous les 
voyons en 1449, dans un acte authentique, proclamés solennelle- 
ment membres de l'Université par son recteur et le collège tout 
entier. Cette affiliation les rendait participants à tous les droits et 
privilèges universitaires ; l'acte, dit Couret de Villeneuve (Étrennes 
orléanaises, 4762), en était conservé chez les PP. Récollets, suc- 
cesseurs des Gordeliers. C'est ainsi que nous lisons, dans le 
Compte de commune de la ville d'Orléans, année 1447, man- 
dement 52 : « Audit Guillaume Cabu, notaire de Chastelet d'Or- 
léans, pour avoir examiné neuf tesmoings tant des quatre ordres 
mandiens comme des maistres tenans escoles. » L'enquête men- 
tionnée dans ce passage se rapporte à un procès entre la ville et 
l'Université, se disant exempte d'impôts. — Et ailleurs : « A 
Jehan Cailly et Pierre Chauvreulx, notaires, pour avoir fait ung 
autre instrument des offres que firent les procureurs de la dicte 
ville aux recteur et maistre-escolle de l'Université pour raison 
dudit octroy. » (Ibid., compte de 1451-1452, mandement 12.) — 
(Ibid., compte de 1457-1458, mandement 49.) 

Si, en dehors d'une reconnaissance aussi positive, il était besoin 
d'une confirmation nouvelle, nous la trouverions dans la défense 
portée, en 1447, par Hugues Billiet, procureur de l'Université, à 
l'encontre des ordres religieux de la ville, de fournir des prédica» 
teurs pour la fête du 8 mai. En 1447, en effet, l'Université et la 
ville étant en procès et le procureur Billiet tenant peu à se rendre 
agréable aux échevins, leur refuse la coopération des religieux 
comme membres du corps universitaire, ce qu'il n'eût pu faire 
si leur agrégation n'eût pas été unanimement et surtout officielle- 
ment reconnue* 

(2) Fonds de l'Université, liasse de privilèges* (Archives du 
Loiret, série D«) 



— 15 — 

« En 1538, Jean Barrier, étant procureur général de l'Uni- 
versité, appela du décret de certaines commissions décernées par 
les bailly et prévost d'Orléans, commissaires pour le fait des 
tailles et impôts levés en la ville d'Orléans, auxquels tailles et 
impôts avaient été imposés les docteurs régens et non régens, 
tuteurs actuellement lisans, bedelz à masse, maistres d'escolle de 
grammaire, scribe, libraire et autres officiers de ladite Université, 
savoir : 

« Jehan Meynier, — Estienne Meslant, — Yves Moireau, 
docteurs régents; — Estienne Saulcier, — Claude-Pyrrhus 
d'Anglebermes, — Jean Barrier, procureur général, — 
François d'Estrepoy, scribe, — Philippe Loré, bedel. 

« Paroisse de Bonne-Nouvelle. — Nicole Chahaigner, tuteur et 
lecteur en l'Université. 

« Paroisse de Saint-Flou. — Christophe Landré, maistre 
d'escolle. 

« Paroisse de Saint^-Liphard. — Gentien Hervet (1), maistre 
d'escolle et tuteur; — Michel Sevyn, maistre d'escolle de gram- 
maire et tuteur. 



(1) Cette humble préface de la vie de Gentien Hervet fut sou- 
vent aussi celle de la carrière de plusieurs de ses contempo- 
rains dont le nom a traversé les siècles. Citons seulement Pierre 
Daneau, Nicolas Duchemin, que sa liaison avec Calvin eût suffi à 
rendre célèbre, s'il ne l'eût été déjà par son savoir, etc. Il n'est 
point rare non plus de rencontrer dans les annales pédagogiques 
de cette époque des noms appartenant à des personnages 
d'un rang distingué, et parmi ceux-ci nous relevons celui de 
Nicolas de la Saussaye, qualifié maître d'école de la paroisse 
de Saint-Laurent. C'est bien là une des meilleures preuves que 
tout ce qui se rattachait à l'éducation de l'enfance revêtait aux 
yeux de nos pères une importance exceptionnelle. Quelque mo- 
destes que fussent en réalité ces fonctions de pédagogues d'enfants 
de dix ans, ils les tenaient pour nobles et grandes, car, après tout, 
il n'est rien de plus magnifique et de plus élevé que la mission de 
former des hommes à la science et à la vertu. Nec aliqua in 
mundo potest esse fortuna, quam litterarum non augeat glo* 
riosa notitia. (Tullius, Epist) 



— 10 — 

« Paroisse de Saint-Pierre-le-Puellier. — Claude Lepelletier, 
maistre d'escolle; — Jean Perret, maistre d'escolle. 

« Paroisse de Saint-Sulpice. — Aignan le Forestier, maistre 
d'escolle de grammaire; — Jean Goineau, maistre d'escoUe de 
grammaire. 

« Paroisse de Saint-Pol. — François Lemaistre, maistre d'et- 
colle de grammaire ; — Denis Nepveu, maistre d'escolle. 

a. Paroisse de Saint-Benoît. — Martin Legendre, maistre 
d'escolle. 

« Paroisses de Saint-Flou et de VAleu-Saint-Mesmin. — Girard 
Dollé, maistre d'escolle. 

c Paroisse de Saint-Sulpice. — Jean Clerc, maistre d'escolle. 

a Paroisse de Saint-Victor. — Guillaume Coquebrayne, tenant 
tutelle en l'Université; — François Glincart, escolier allemand 
tenant tutelle en l'Université (1). » 

L'Université reconnaît donc elle-même que tous ceux 
qui sont inscrits sur cette liste sont bien authentique- 
ment et bien positivement ses membres (1). Et parmi 
tous ces noms de maîtres d'école nous n'en trouvons 
que trois dont l'enseignement ait pour siège le local 
universitaire ; tous les autres dirigent les diverses écoles 
paroissiales de la ville. L'on aura remarqué qu'aucune 
différence n'est faite entre les uns et les autres. Il semble 
difficile, en présence de preuves aussi concluantes, de 
soutenir que l'enseignement des lettres était exclu du 
programme de l'Université, et qu'elle se renfermait exclu- 
sivement dans celui du droit. 

Si l'on nous objectait que la pièce précitée pourrait 
n'avoir été dressée que pour une circonstance exception- 
nelle, il nous serait facile d'en produire de semblables a 



(1) Fonds de l'Université , liasse de privilèges, 1536-1549, 
pièce 3. 



— 17 — 

des époques différentes, comme preuve constante que 
l'affiliation des maîtres d'école k l'Université était un 
fait parfaitement conforme aux usages de tout temps 
observés. Nous relaterons donc encore ici une seconde 
déclaration du même genre. 

« Extrait de la matricule des noms et surnoms des privilégiés et 
exempts de l'Université d'Orléans, faite et arrêtée par les recteur, 
docteurs régens et collège de ladite Université, pour obéir à l'arrest 
deMM* rs les généraux conseillers du roy nostre sire, sur le fait des 
aides et finances d'icelui S& r , prononcé le 14 février 1554, inter- 
venu sur la vérification et entérinement des lettres patentes du roy 
en forme de déclaration, données à Paris le 7 novembre audit an. 

« Professeurs et maîtres d'école tant en grammaire que mathé- 
matiques et arithmétique : Jean Pillard, Jean de Hesves, Jean le 
Clerc, Claude Gautier, Pierre Danneau, Guillaume Poirier, 
Antoine Pois. 

« Tous lesquels maistres d'école, qui sont au nombre de huit 
seulement cette présente année, nous certifions et approuvons 
faire profession et tenir escole respectiveme'ht, tant en grammaire, 
arithmétique, mathématiques et orthographe, ne faisant autres 
escoles, aiant suffisamment nombre d'enfants et personnes qu'ils 
instruisent; nous, docteurs régens et collège de l'Université 
d'Orléans, duement assemblés en la chambre de la librairie delà 
dite Université, avons conclu, certifié et approuvé, concluons, 
certifions et approuvons les dénommés au rôle et matricule ci-dessus, 
selon Tordre contenu, fait et arrêté audit collège, le samedi 
23 e jour de mars 1602. Ainsi signé : Lhéritier, recteur; Delalande, 
scribe. » /Extrait des minutes de M e Thué, notaire au Châtelet 
d'Orléans, pour les six premiers mois de l'année 1602, manvserit 
de Polluche, n° 435 ter, p. H.) 

Voisin de l'Université, et côtoyant une partie de son 
enseignement, un collège dirigé par les Jésuites s'ou- 
vrit a Orléans en 1617 et ne tarda pas a devenir l'objet 
d'une faveur marquée de la population. Mais des consi- 

2 



— 18 — 

dérations tout à fait étrangères a l'avantage des études 
en fit décider la suppression après cent quarante-cinq 
années d'une féconde et brillante carrière. I! devint 
institution municipale, et, réorganisé sur ce pied nou- 
veau, atteignit l'époque où la Révolution le frappa d'un 
coup mortel. On essaya, comme partout, de le trans- 
former en école centrale ; cet essai ne dura pas. Le col- 
lège, ne put être rouvert qu'en 1805, et il prit alors 
le nom de lycée. 

Orléans, on le voit, n'avait rien négligé pour favoriser 
le développement de l'instruction, et cependant l'œuvre 
n'était pas complète. Si des écoles de toat genre don- 
naient accès aux professions civiles, il n'y en avait pas 
une seule pour préparer ceux que des aspirations plus 
élevées attiraient vers la vie sacerdotale. 

C'était à M« r de Coislîn, à ce pieux et savant cardinal 
qui, au témoignage de Saint-Simon, se dérobait aux 
pompes de la cour pour donner plus de temps à la sur- 
veillance des trois cents écoles qu'il avait réorganisées ou 
fondées dans son diocèse, c'était à lui qu'était réservé 
l'honneur de concevoir et de réaliser la création <Tun 
séminaire (t667)„ 

Le prompt succès qu'obtint en peu de temps cet éta- 
blissement décida Me r Fleurtatt, son successeur, k y 
joindre \m petit séminaife o& ¥<m cultivai! awe soi» tes 
vocations naissantes. Il paya, comme les autres, son 
tribut k la destruction générale. 

H nous reste encore S parlter d'une catégorie d'éta- 
blissements pédagogiques dont la fréquente mention 
apparaît, dans les documents du XVI e siècle, sous le 



— 49 — 

nom de collèges, sortes d'internats spécialement destinés 
k recevoir les étudiants inscrits sur les rôles universi- 

Il est probable que chaque nation de f Université de- 
vait posséder pour ses écoliers un centre d'études de ee 
genre ; cependant le nom du seul collège de Champagne 
est parvenu jusqu'à nos jours, et encore ne savons-nous 
s'il nous est permis d'identifier, avec Beauvais de Préau , 
le collège de Champeaux a celui de Champagne (i), te 
premier de ces deux noms étant exclusivement le seul 
(pie portât le collège dont Miquellus (2) avait la di- 
rection. Peut-être la ressemblance des noms pourrak-elle 
autoriser cette confusion. 

Sk autre» établissements similaires florissaient vers 
fe même temps ; c'étaient ceux : 

De If. Gentil (1588); de Sainte-Colombe^ de M. Goi- 
sel (1589) ; de M. Gresque (1592), le collège de justice 
(1599), et celui de M. Chambault (1602). 

Enfin, avant de clore cette liste, nous y ajouterons 
les deux écoles de la rue du Gros-Anneau; c'est ainsi 
que ces institutions sont désignées dans les documents 
e& y en est fait mention. L'ordre logique eût peut-être 
exigé qu'elles prissent place en tête de nofrè énuméra- 
fion, si ce n'est a raison de leur importance, du moins 
petâr leur antiquité; MRais comme nous allons efr pariter 
#*ec tfn pévt pfafr de d&tëfoppeiftent <jtite des sfcptf qui 
précèdent, c'est par elles, au contraire, que nous préfé- 

(!) Remarques d'e BeauVais de Préau, annexées aux Essais 
historiques de Polluche» 

(2) Miquellus, alias Louis Miqueau, auteur d'une Histoire la- 
tine du siège d'Orléans. 



— 20 — 

Les écoles de la rue du Gros-Anneau étaient, disons- 
nous, au nombre de deux. 

L'une, située dans la rue de l'Éléphant, in vico Ele- 
phantis, portait le nom de Verger Courreau et servait 
de succursale k l'école fondée et dirigée k Baugency par 
les religieux de l'antique abbaye de Notre-Dame. C'était 
lk qu'ils envoyaient leurs élèves qui devaient suivre les 
cours de notre Université, et avant elle ceux des grandes 
écoles épiscopales. 

Le second immeuble, affecté aux écoliers de Notre- 
Dame de Bourgmoyen, près de Blois, occupait, d'après 
un terrier de 1768, l'emplacement de la maison n° 24 
de la rue du Gros-Anneau (1). 

Leur situation sur le territoire de la paroisse Saint- 
Liphard convenait parfaitement, on le voit, a leur desti- 
nation, le quartier où se trouvaient ces sanctuaires de 
l'étude étant presque exclusivement occupé par la popu- 
lation universitaire. 

Dans cette revue rétrospective des établissements d'or- 
dres supérieur et secondaire de la province orléanaise, 
nous nous sommes attachée a établir par des preuves 
irrécusables que jamais la sollicitude de nos pères 
n'avait failli k encourager les plus nobles et les plus 
légitimes aspirations de l'intelligence. Nous les avons 
montrés, durant de longs siècles, enveloppant de leur 

(1) Voir Cartulaire de Notre-Dame de Baugency, par M. G. 
Vignat, t. XVII des Mémoires de la Société archéologique et 
historique de l'Orléanais, page 34 de l'introduction. — L'Académie 
des inscriptions et belles-lettres vient d'accorder une mention 
honorable à l'auteur de ce consciencieux ouvrage, au concours 
annuel des antiquités de la France. 



— 21 — 

prévoyance la savante Université aussi bien que l'humble 
école du pauvre, et jamais leur courage n'a failli à ce 
grave devoir. 

Cette tâche de gratitude et de justice accomplie, il ne 
nous reste plus k présent qu'à poursuivre le but spécial 
de nos recherches, l'instruction primaire, dont nous 
n'aurons plus a nous écarter désormais. 



PREMIÈRE PARTIE 

L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DAN§ LES PETITES ÉCOLES 

URBAINES 



CHAPITRE PREMIER 

coup d'œil rétrospectif 
sur la fondation des établissements d'instruction primaire 
"" dans la ville et l'arrondissement d'orléans. 

Dès que les premiers jalons de l'instruction primaire 
eurent été posés dans l'Orléanais par l'évêque Théodulfe, 
des écoles gratuites, conformément aux prescriptions 
formelles du Capitulaire (1), s'établirent dans tout le 
diocèse, depuis la ville jusqu'aux moindres bourgades, et 
pendant une longue suite de siècles les prêtres en furent 
naturellement les maîtres et les directeurs (2). 

La période agitée des guerres de religion fut, à tous 
égards, un temps fatal a l'instruction. Les dévastations 
systématiques des religionnaires, ayant surtout l'Église 
pour objectif, portèrent également k l'école, qui en était 
la pupille, les coups les plus meurtriers. 

Si les grandes institutions scolaires eurent tant k 
souffrir des jours malheureux qu'elles traversèrent, est-il 

(4) Voir ce document dans les Annales de la Saussaye, liv. VI, 
no 9. 

(2) Scholas vel ipsi fparochij vel eorum vicarii aperiant fSta- 
tuta synod. Aurel. diœc, p. 617, dressés d'après les canons des 
conciles et promulgués en 1664 par Ms r d'Elbèno). 



— 23 — 

besoin d'ajouter que les pauvres petites écoles primaires, 
moins protégées, durent, à plus forte raison, laisser bien 
des lambeaux de leur chair aux ronces du chemin? 

Que de précieuses révélations nous fourniraient leurs 
humbles archives, si les guerres civiles du moyen âge 
d'abord, et plus tard les sanglantes discordes religieuses 
du XVI e siècle, n'eussent à peu près anéanti ce que le 
temps lui-même, « ce vieillard sans pitié* » avait ce- 
pendant respecté, et livré à de nouvelles injures le reste 
de ces feuillets déjà mutilés et épars ! 

Pour cette époque lointaine, il faut donc se résigner à 
citer des faits sans produire toujours les preuves maté- 
rielles de leur exactitude. Et pourtant, malgré cela» la 
certitude de l'existence des écoles n'en est nullement 
compromise, car si elles n'eussent pas été en exercice, 
si elles n'eussent pas tenu une place définie parmi les 
institutions de leur époque, les évêques, dans les canons 
de leurs conciles, n'auraient pas eu a en réglementer le 
fonctionnement (1), à rappeler aux maîtres leurs de- 
voirs (2), et surtout a y maintenir ce principe de gratuité 
que l'Église ne voulait point laisser tomber en désué- 
tude (3); 

Sous les rois de la deuxième race, l'école et l'Église 
étaient assez étroitement unies pour que ce qui portait 

(1) Efficiant (parochi)... ut parochiani publicos ludimagistros 
conducant, qui non modo sufficientis littérature verum etiam 
fidei et vitse laude commendati sint.... (StaU synod. dressés 
en 1664, d'après les canons des conciles, p. 607.) 

(2) Caveant ne vir puellas, aut mulier pueros doceant in 
sckolis sut*, aut alibi quant in illorum domo paterna. (Id., ibid.) 

(3) Voir dans VAmplissima collectio de Dom Martène, t. II, 
deux bulles d'Alexandre III données à cette fin ; Tune est adressée 
à l'évêque de Châlon, l'autre aux évêques de toute la France. 



— 24 — 

atteinte k l'une d'elles entraînât, ipso facto, la ruine de 
l'autre. Et pendant longtemps encore il en fut ainsi, 
quoique, grâce à Dieu, a mesure que les siècles impri- 
maient sur le monde les vestiges de leur passage, la 
religion, mieux affermie, ne fût plus aussi souvent la 
victime de querelles privées et d'ambitions politiques 
auxquelles elle était tout à fait étrangère. 

Mais quand, au XVI e siècle, la vague furieuse du flot 
protestant vint déferler sur le sol de notre province et 
en balayer les églises, l'école fut entraînée a leur suite; 
car l'école était la fille de l'Église : elle vivait à l'abri de 
son ombre, et souvent le prêtre, qui y montrait k lire aux 
petits enfants, était lui-même persécuté et errant. 

C'est donc surtout aux luttes des partis religieux et aux 
dommages matériels qu'elles occasionnèrent qu'il faut 
imputer ces lacunes considérables dans les archives 
paroissiales, qui constituent entre le présent et le passé 
de longues solutions de continuité. Par suite, il devient 
impossible de suivre sans interruption la trace des éta- 
blissements scolaires (1). 

Jusqu'au XVI e siècle quelques rares épaves, recueillies 
çà et la, apportent, à des époques différentes, la preuve 
certaine que l'enseignement primaire n'a pas cessé 
d'être en vigueur. Puis, graduellement, les temps se 

(1) Le plus ancien nom de maître d'école que nous ayons 
jusqu'à présent rencontré est celui de Pierre, en 1378 ; or, si déjà 
au X1V° siècle nous trouvons les petites écoles existant et pour- 
vues de maîtres, à fortiori devaient-elles l'être au XV e . Cette 
preuve ressort d'ailleurs de diverses pièces comptables de l'é- 
poque. Ainsi nous lisons dans le compte d'Arnaud Fabre, maître 
de l'Hôtel-Dieu d'Orléans en 1341 : De magistro scholàrum de 
Burgo novo, XV solid. De semblables articles de dépense figurent 
aussi dans nos comptes municipaux. 



- 25 — 

rapprochent, et dès lors les documents écrits, soumis a 
des causes de destruction moins nombreuses, nous 
livrent moins parcimonieusement leurs secrets ; si les 
détails sur les écoles continuent a (aire défaut, des 
noms de maîtres et de maîtresses apparaissent du moins 
fréquemment, comme pour témoigner de la continuité 
de l'enseignement primaire dans notre vieille province. 
Tous, kla vérité, n'ont pas été retrouvés; mais qu'im- 
porte, après tout, le plus ou moins grand nombre de ces 
noms arrachés aux arcanes du passé? La démonstration 
de l'antiquité et de la prospérité de l'enseignement pri- 
maire dans le département du Loiret n'en demeure 
pas moins établie. Et si nous ne nous étions interdit 
de franchir les limites où nous avons circonscrit notre 
sujet* nous pourrions ajouter que cette preuve étant faite 
pour notre province, elle ne Test pas moins pour le pays 
tout entier (1), car il n'est pas un coin de cette noble 
terre française que l'Église n'ait réchauffé de son souffle 
et vivifié de son esprit (2). Les pierres de nos monu- 
ments séculaires l'attesteraient au besoin ; mais les faits 
le proclament assez haut : leur témoignage nous suffit. 
Empruntons-le donc a nos vieilles archives, seules dé- 
positaires aujourd'hui d'une vérité qu'elles ne laisseront 
point altérer. 

(1) Voir la récente publication de M. l'abbé Allain sur l'ins- 
truction primaire dans toute la France. 

(2) L'établissement d'écjoles gratuites dans toutes les églises 
cathédrales fut formellement prescrit, en 4179, par le troisième 
concile de Latran, par ceux de Rouen en 1445 et 1581 ; et enfin, 
celui de Cambrai,' en 1565, en ordonna la fondation dans toutes 
les paroisses. 



— 36 



CHAPITRE II 

AUTORITÉ DES SOURCES AUXQUELLES NOS DOCUMENTS 

SONT PUISÉS. . 

Les premières pages de cette étude sont consacrées 
k des faits d'une notoriété si évidente, k des établisse- 
ments si réputés et qui ont laissé de si profondes traces, 
qu'il nous était aisé de retracer en quelques lignes les 
phases diverses de leur existence. Tous les écrivains 
contemporains du temps où ils florissaient ont tenu k 
honneur de les célébrer a l'envi : la prose et les vers 
ont tour a tour apporté k ce concert de louanges le 
tribut de leurs périodes et de leur rhythme, et ces mille 
voix du passé ne se lasseront pas d'instruire l'avenir (1). 

Mais les petites écoles primaires ont vécu et disparu 
sans qu'aucune plume ait été taillée pour rappeler leur 
obscure, mais fructueuse mission, pour dresser l'état des 
services qu'elles ont rendus, dix siècles durant, k la 
classe populaire. Aussi, pour rassembler les témoignages 
sur lesquels s'appuie leur existence, avons-nous dû nous 
soumettre k de longues et bien minutieuses recherches. 

La valeur de notre démonstration repose tout entière, 
nous le savons, sur l'autorité des pièces auxquelles nous 
nous référons. Qu'il nous soit donc permis de donner, 
en peu de lignes, quelques détails sur les différentes 
séries d'archives d'où nous avons tiré nos preuves. 

(1) Voir YHistoire littéraire de France et le Recueil des histo- 
riens des Gaules au XII e siècle. 



-27- 

Le travail que nous présentons repose sur des docu- 
ments empruntés à des sources inédites ; personne, k 
notre connaissance, n'avait songé, jusqu'à ce jour, a 
explorer les volumineuses collections d'où nous les avons 
extraits pour les grouper en un ensemble synthétique. 

La majeure portion des noms des maîtres de tutelle et 
d'école, preuve matérielle de l'existence des établisse- 
ments scolaires, provient des ancien* actes de l'état civil 
de la ville d'Orléans, lesquels, hormis pour les deux 
paroisses de Saint-Paul et de Saint-Euyerte (i), corn* 
mencent après 1539 et se prolongent jusqu'à h dévo- 
lution. Cette collection est composée de 2531 registre 
dont un très-grand nombre renferment les actes de 
périodes souvent décennales. Leur dépouillement mous 
a demandé deux années. 

Cependant, en parcourant successivement tous les 
actes de l'état civil, nous y avons rencontré, un peu 
par la faute de MM. les curés, des déceptions inattendues. 
Ainsi, trop souvent la profession de ceux que ces actes 
concernent est omise; parfois aussi, surtout dans les actes 
iportuaires, Je nom de l'intéressé reste en blanc. . . , 
et, dès lors, les recherches les plus longues produisent 
un résultat presque nul. Il convient pourtant d'ajouter 
que certaines paroisses, notamment celle de Saint- 
Ci) Les deux églises d'Orléans dont l'état civil a été le plus an- 
ciennement tenu sont : celle de Saint-Paul, qui ouvre en 1522 
une série d'actes interrompue par de nombreuses lacunes, et celle 
de Saint-Euverte, dont le plus ancien registre porte la date de 1539, 
et dont les archives sont non moins incomplètes. Le curé de 
Saint-Paul avait donc devancé de dix-sept ans l'édit de 1539, par 
lequel François I er rendit la tenue de l'état cjvij obligatoire au 
clergé paroissial. 



— 28 - 

Victor, successivement dirigée par notre annaliste Orléa- 
nais Symphorien Guyon et par son neveu, nous ont dé- 
dommagée de ce mécompte par la bonne tenue de leurs 
archives, et nous y avons fait une ample moisson. 

Quant aux archives communales, peu ou point de do- 
uments antérieurs au XVI e siècle. Le fonds un peu 
moins maltraité de l'Université nous a livré quelques 
noms de maîtres d'école au XV e et au XVI e . Les minutes 
conservées dans les études de notaires, et enfin les rôles 
de la capitation (1), c'est-à-dire de l'assiette des impôts 
personnel et mobilier, nous ont permis, k leur tour, de 
suivre aussi complètement que possible la succession 
de l'instruction primaire dans la ville d'Orléans et sa 
banlieue (2). 

Il est en outre deux fonds auquel nous avons fait de 
nombreux emprunts : 1° celui des écoles de charité (3), 

(4) Les rôles de la capitation de 4690 à 4789, conservés aux 
archives municipales d'Orléans, renferment vingt-huit registres et 
présentent de regrettables lacunes. 

(2) La banlieue d'Orléans renfermait alors, comme encore au- 
jourd'hui, Saint-Laurent, les faubourgs Madeleine, Saint-Jean, 
les Aydes, Saint-Vincent, Saint-Marc et Saint-Marceau. Notre- 
Dame du Chemin et Saint-Paterne, actuellement annexés à la 
ville, n'en faisaient pas encore partie en 4728. (Archives dép. 
A, 942.) Saint-Aignan ne devint église urbaine qu'en 4468 ; le 
22 février de cette année, le chapitre cathédral consulté ayant 
émis un avis favorable, le roi la fit entrer dans l'enceinte de la 
cité qu'il se proposait d'agrandir. (Répert. du très, de l'Égl. 
d'Orl., II, p. 573.) 

(3) Arch. dép. du Loiret, sér. D. — Ce fonds se compose de 
pièces extraites des archives des fabriques et des comptes de l'ad- 
ministration du bureau des écoles de charité, institué par arrêt du 
26 juin 4750, à l'effet de gérer les biens laissés pour l'entretien 
des écoles par M: Masson de la Mannerie. (Appendice, pièce VI.) 



— 29 - 

où se trouvent groupées toutes les pièces extraites 
des archives paroissiales des diverses églises, se référant 
aux petites écoles du diocèse ; ces pièces sont toutes 
postérieures aux guerres de religion, et encore n'en 
possédons-nous probablement qu'une très-faible partie; 
2° les papiers et registres de comptes des fabriques 
compris dans la série G des archives départementales. 

Qu'il nous soit permis de rappeler de nouveau, dans 
cette énumération, l'intéressant rapport des commissaires 
du district dont nous avons déjà fait connaîtçe l'objet 
quelques pages plus haut. 

Il avait pour administrateurs le lieutenant général, le procureur 
du roi et quatre bourgeois d'Orléans. 

Les maîtres d'école de charité de la ville d'Orléans étaient 
constitués en communauté, et l'évêque leur donnait annuellement 
une subvention prise sur les fonds diocésains. Nous voyons, par 
un compte de 1720, qu'en cette année l'évêque dépensa ptur cet 
objet 2,999 liv. 19 s. 2 d. — Ce compte, rendu à M& r Fleuriau par 
M. Ftulconnier, administrateur des écoles, porte la signature du 
prélat. (Fonds des écoles de charité, pièce cotée 16.) 

L'on trouvera ci-après à notre appendice, pièce V, les maîtres 
et maîtresses dont les écoles ne sont point désignées dans les 
pièces où nous avons rencontré leurs noms. 



— 90 — 



CHAPITRE III 

DIVISION DES ÉCOLES PRIMAIRES D'ORLÉANS 

EN ÉTABLISSEMENTS PÉDAGOGIQUES D'ORDRE GÉNÉRAL 

ET D'ORDRE SPÉCIALEMENT PAROISSIAL. 

Les établissements d'instruction élémentaire que nous 
allons successivement passer en revue sont de deux sortes, 
et c'est pourquoi nous les avons divisés en deux catégories 
distinctes. Sans doute, si l'on ne veut considérer les 
écoles qu'au seul point de vue du but auquel elles ré- 
pondaient et qui, de fait, était uaique, celui d'mstraire 
Ta jeunesse, ces deux classifications deviennent inutiles. 
Mais s'il est juste de reconnaître que la pensée d'où sent 
issus ees divers centres d'instruction 1 est mie dafcs son 
inspiration, il convient d'ajouter qu'ëlîe revêtait d'eux 
formes d'application tout a fait différentes. De là deux 
séries d'écoles dont noua avons rattaché le» unes h 
l'ordre général, tandis que les autres, d'un genre plus 
restreint, étaient exclusivement paroissiales. 

Dans la première catégorie se rangent, en effet, tous les 
établissements placés par leur destination hors du cadre 
des délimitations paroissiales et soumis a des conditions 
particulières d'existence. Ce qui les distinguait surtout des 
écoles de charité, malgré le principe de gratuité qui en 
formait la base, et qui est commun aux uns et aux au- 
tres, c'est qu'ils étaient précisément établis pour sup- 
pléer à ce que ne pouvait faire l'école de la paroisse, 



— SI — 

moins comme spécialité d'enseignement que comme 
règle d'admission. 

Nous faisons entrer dans la deuxième classe toutes 
ces maisons nommées petites écoles, fondées pour 
chaque paroisse en particulier, soutenues et alimentées 
par tes libéralités de ses habitant» et à& clergé local, 
surveillées par le curé et la fabrique, et ouvertes aux 
seuls enfants des paroissiens t a moins que les fondateurs 
n r e» eussent autrement décidé pat une dérogation for- 
mellement exprimée. 

Si, ea déroulant la succession des divers foyers dlns- 
truetion élémentaire dont nous avons à parcourir les 
trop incomplètes annales, nous domwws aux établis- 
sements d'ordre spécialement paroissiaf le pas sur ceux 
d'ordre général, c'est qu'il nous a semblé que leur im- 
portance, non moins que l'antériorité de leur fondation, 
justifiait suffisamment cette sorte d'anomalie. 

Peut-être eussions-nous pu établir un troisième groupe 
intermédiaire, formé de ces établissements libres connus 
sous le nom de tutelles, et dont on trouve un nombre 
si considérable avant le XVII e siècle, où ils subsistèrent 
alors côte k côte avec les écoles de charité. Il est 
souvent fort difficile de distinguer les unes des autres 
en l'état fort incomplet des documents qui nous sont 
parvenus. Il nous a donc paru que, sauf la priorité 
d'ancienneté qui revient souvent aux tutelles, — puis- 
qu'il ne faut pas oublier que nous ne possédons plus 
les archives des écoles fondées par Théodulfe, — ces 
deux genres d'établissements scolaires n'offraient pas 



— 32 — 

entre eux assez de différences pour mériter d'être consi- 
dérés à part (1). 

(i) Il nous semble toutefois que les trois écoles dont les noms 
suivent ne peuvent et ne doivent être rangées que dans la catégorie 
des tutelles. Voici comment on les trouve désignées dans un 
« papier des acquèremens » de 1416-1417 : « unes petites es- 
coles laquelle lessa Jehan de Bacons ; » — « les escoles de Mes- 
sire Baudes de Mascons, où list (où professe) de présent Messire 
Jehan de Nouaillié ; » « les escolles, comme elles se comportent, 
où list Messire Simon Guéret. » (Arch. dép. du Loiret, A, 1928.) 
Messire Simon Guéret était chanoine de l'église d'Orléans. 

Il est en outre question, dans l'inventaire des archives dépar- 
tementales en 1412, des écoles de l'hôtel du Petit-Saint-Gilles. 
(Ibid., A, 1994.) Ne seraient-ce point celles de la rue du Gros- 
Anneau dont nous avons parlé ? Enfin, dans le Cartulaire de 
Notre-Dame de Bangency, il est fait mention, en 1425, des escoles 
feu André de Bellevoies, contiguës à celles que l'abbaye entrete- 
nait à Orléans pour ses étudiants. (G. Vignat, introd., p. xxxvi.) 



33 



CHAPITRE IV 

ÉTABLISSEMENTS PÉDAGOGIQUES D'ORDRE SPÉCIALEMENT PAROISSIAL 

ATTACHÉS AUX ÉGLISES DE LA VILLE D'ORLÉANS 

DONT LES NOMS SUIVENT (1). 

§ l«r. — L'Aleu-Saint-Mesmin. 

§ 2. — Saint-Benoît-du-Retour. 

§ 3. — Sainte-Catherine. 

§ 4. — Sainte-Croix. 

§ 5. — Saint-Donatien, — la Conception, alias Saint-Flou, — Saint- 
Hilaire. 

§ 6. — Saint-Éloi, alias Saint-Maurice. 

g 7. — Saint-Etiverte. 

§ 8. — Saint-Germain. 

§ 9. — Saint- Liphard. 

§ 10. — Saint-Michel. 

§11. — Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. 

§ 12. — Notre-Dame-du-Chemin. 

§ 13. — Notre-Dame-de-Recouvrance. 

§ 14. — Saint-Paterne. 

§ 15. — Saint-Paul. 

§ 16. — Saint-Pierre-Empont. 

§ 17. — Saint-Pierre-Ensentelée. 

§ 18. — Saint-Pierre-le-Puellier. 

§ 19. — Saint-Sulpice et Saint-Maclou. 

§ 20. — Saint- Victor. 

Parmi ces vingt-trois églises, entre lesquelles se répartissait 
alors la population orléanaise, il y avait trois collégiales : 
Sainte-Croix, qui devint paroisse en 1791 ; 

(1) Nous avons pensé que, pour présenter cette énumération de 
toutes les écoles paroissiales d'Orléans sous son aspect le plus ra- 
tionnel, il convenait de les ranger de préférence sous Tordre 
alphabétique, car leur importance actuelle pourrait n'être plus la 
même qu'autrefois. Cette observation s'applique aussi aux écoles 
rurales énumérées dans la seconde partie. 

3* 



i — 34 — 

Saint-Pierre-Empont, ayant le titre paroissial attaché à sa Cha- 
pelle de la Madeleine ; 

Saint-Pierre-le-Puellier, dont le chevecier du Chapitre était le 
curé né. 

Saint-Euverte, abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin, 
remplacés ensuite par ceux de la Congrégation -de -France. Dans 
cette église un titre curial se trouvait annexé à la Chapelle de 
Saint-Jean-Baptiste. 

Au XVII e siècle, la ville d'Orléans renfermait en outre trois 
autres églises non comprises dans la liste qui précède : 

Saint- Aignan, collégiale ayant un titre paroissial uni à la Cha- 
pelle du Crucifix. Les écoles de Saint-Victor et de Notre-Dame- 
du-Chemin recevaient les enfants du quartier de Saint-Aignan ; 

Saint-Pierre-Lentin, située dans l'enceinte claustrale du Cha- 
pitre de Sainte-Croix, et servant de paroisse à THôtel-Dieu ; 

Enfin Sainte-Colombe, église paroissiale convertie en chapelle 
en 1645 et abattue en 1750. Elle s'élevait dans une impasse de la 
rue des Gobelets à laquelle elle a donné son nom. 



8 -1 er 

L'ALEU - SAINT - MESMIN 

Écoles de garçons. 

L'église de l'Aleu-Saint-Mesmin, située a peu près sur 
remplacement qu'occupe aujourd'hui la chapelle du 
Lycée, rue Jeanne-d'Arc, était fort ancienne. Elle avait 
été bâtie sur un terrain donné, au VI e siècle, à l'abbaye 
de Mici par Clovis, et plus tard elle devint paroissiale. 
Malgré sa proximité des quatre paroisses de Saint-Michel, 
Saint -Éloi, Saint -Maclou et Saint -Sulpice, dans cha- 
cune desquelles il y avait des écoles, elle renfermait 
aussi une maison scolaire dont la date de fondation ne 



— 35 — 

nous est pas connue. Nous avons retrouvé dans les re- 
gistres de l'état civil et dans les rôles de la capitation 
les noms d'un certain nombre de maîtres qui y pro- 
fessèrent; mais le fonds particulier aux écoles de cha- 
rité ne contenant aucun document relatif a celle de 
l'Àleu, nous lions croyons autorisée k la rattacher de 
préférence à fa catégorie des écoles libres dont nous 
rencontrons, du XV e au XVIII e siècle, un grand nombre 
dans la ville d'Orléans. La plupart d'entre elles étaient 
tenues par des grammairiens ou des écrivains appelés 
aussi maîtres de tutelle (1), pour les distinguer des 
maîtres d'école dirigeant les classes de charité des pa- 
roisses. Les cours professés par ces grammairiens n'avaient 
donc,- comme nous l'avons déjà expliqué, aucune con- 
nexion avec les écoles gratuites paroissiales proprement 
dites, auxquelles ils étaient ce que les pensionnats et 
autres établissements libres d'instruction publique sont, 
de nos jours, aux écoles communales. 

Voici quelques-uns des noms que nous avons re- 
trouvés : 

1616. — Pierre Longuemeau, tenant tutelle de grammaire 
et d'écriture. 

1617. — Pierre Barreau, maître d'école, tenant tutelle 
d'écriture. 

1638» — René David, maître d'école, tenant tutelle d'écriture. 



(4) Nous pourrions signaler encore, à cette occasion, une troisième 
classe de pédagogues, comme on disait alors, et que nous voyons 
apparaître dès le XV e siècle : celle des précepteurs ou professeurs 
libres, vivant au sein des familles dont ils instruisaient les enfants. 
Les registres mortuaires de la paroisse de Saint-Michel nous ont 
transmis le nom de l'un d'eux : il s'appelait François Fauchon et 
est qualifié « pédagogue de MM. les enfants de Mosieur (sic) 
D en dagues» » 



— 30 — 

1641. — Pierre Gaillard, maître d'école, tenant tutelle 
d'écriture. 

1670. — Jacques Sellier, maitre d'école, tenant tutelle 
d'écriture. 

1691. — Jean Delaunay, maître grammairien. 

17H. — Pierre Desnoyers, maître grammairien. 

1732. — Guillaume Mulot, maître grammairien. 

1762. — Jean-Baptiste Noblet, maître grammairien. 



§2 

SAINT -BENOÎT- DU -RETOUR (1). 
1» Êoole de garçons. 

L'école de garçons de cette paroisse remonte à une haute 
antiquité. Les registres de l'état civil nous livrent, dès une 
époque assez reculée, les noms de quelques grammairiens 
y tenant tutelle, et parmi eux celui de Martin Legendre, 
qui semblerait avoir exercé cette profession pendant une 
longue suite d'années, car il nous apparaît en qualité 
de maître d'école de 1536 a 1569. Nous trouvons encore 
les titres, de « licencié en loys et professeur de bonnes 
lettres » joints a son nom dans plusieurs actes, notam- 
ment dans celui de 1538, précédemment cité, où l'Uni- 
versité elle-même le reconnaît pour un de ses membres, 
en sa qualité de maître de tutelle. 

(1) Selon l'opinion la plus accréditée, Saint-Benoît-du-Retour 
fut fondé par les religieux de Fleury pour leur servir de refuge 
contre les invasions des Normands. Cette antique église, aujour- 
d'hui occupée par une tannerie, était située près du bord de la 
Loire, entre la rue Guillaume et celle de la Poterne, au centre 
d'une petite place à laquelle elle a donné son nom. 



— 37 — 

En effet, Martin Legendre, nonobstant cette affiliation 
au premier corps enseignant de la province, n'en con- 
serve pas moins aussi la dénomination non moins hono- 
rable, quoique plus modeste, de maître d'école. Et nous 
y voyons, à notre tour, la preuve qu'il était certaine- 
ment quelque chose de plus qu'un simple instituteur 
primaire, ou plutôt que cet humble emploi n'était pas 
dédaigné aux XVII e et XVIII e siècles par les hommes les 
plus lettrés. L'on en peut dire autant de Gentien Hervet, 
de Nicolas Duchemin et de bien d'autres encore, car il 
est permis de penser, et il semble même hors de doute, 
que ces savants, dont le nom se trouve associé dans 
une communauté de titres et de fonctions, pouvaient 
n'être, en somme, que des professeurs libres de belles- 
lettres et de sciences, tenant tutelle, c'est-à-dire ensei- 
gnant chez eux les humanités, la philosophie ou la dia- 
lectique, dans les heures de loisirs de leurs devoirs 
professionnels. 

Nous serions d'autant plus disposée a accueillir cette 
conjecture, d'ailleurs fort rationnelle, que Martin Legendre 
fut, après sa mort, l'objet d'une distinction qui n'est 
généralement pas le partage d'un simple maître d'école. 
On a, en effet, retrouvé tout récemment dans les ruines 
de l'église de Saint-Benoît-du-Retour, qui était celle 
de la paroisse où Martin Legendre tenait tutelle, une 
magnifique pierre tombale où il est représenté couché et 
revêtu du costume universitaire. Cette pierre, dont notre 
musée historique s'est heureusement enrichi, porte une 
inscription assez bien conservée (1).. 



(4) I& découverte de cette pierre tumulaire, récemment re- 
trouvée par M. le D r Gharpignon, a donné au nom de Martin 



— 38 — 

Après le décès de ce savant maître, l'école passa aux 
mains de Jeban Chambault, qualifié des mêmes titres 
que son prédécesseur. 

Il y a tout lieu de croire que cette tutelle, dont les 
maîtres s'étaient succédé pendant si longtemps dans la 
paroisse de Saint-Benoît, tomba en désuétude à la fia 
du XVII e siècle k cause de la grande proximité où elle 
se trouvait de celles de Saint-Hilaire, Saint-Donatien 
et Saint-Pierre-le-PueJlier, et surtout par suite du peu 
d'importance de cette circonscription paroissiale qui ne 
comprenait en tout que quatre rues. 

Mais il est bizarre que nous ne trouvions, au XVIII e siè- 
cle, aucune pièce où il soit fait mention de cette école 
ni aucune fondation s'y rattachant, car nous avons la 
preuve que non seulement elle ne fut point abolie, 
mais quelle remplaça "même, en 1752, la maison sco- 
laire supprimée de Saint-Donatien, comme il résulte de 
l'inventaire ci-après (voir paroisse de Saint-Donatien), 
En passant du rang des tutelles à celui des écoles pa- 
roissiales de charité ? sa destination se serait donc sir 
multanément modifiée. 

Voici les noms des anciens maîtres : 

1536-1569. — Martin Legendre. 
1536. — Jean Chambault. 

Legendre une notoriété qui nous a inspiré le désir d'avoir sur sa 
vie privée quelques détails plus particuliers. Voici ce que nous 
apprend un acte notarié conservé dans l'étude de M» Garapin $ 
Martin Legendre, outre ea profession de maître d'école, exerçait 
encore celle d'avocat. Il était fils de Jean Legendre, marchand, 
demeurant à Vuyères, près d'Évreux, et de Raouline. Fleury. Il 
épousa le 14 janvier 1534 (ancien style) Françoise de la Ruelle, 
veuve de Jacques Gailloret, fille de feu Antoine de la Rueljc, chi- 
rurgien, ef d'Anne Ruquidore. 



-39- 

1609. — Michel Besnard. 

1620. — Christophe Cardinal. 

4637-1646. — Jacques Sellier (il passe à Saint-Paterne). 

— Estienne Gauldry. 

. . . .-1665. — Nicolas Cardinal. 

1648. « Sébastien Ducarroy. 

1663. r~ Alexandre Delanoue. 

1Ç75. — Claude Dodon (passe à Saint-Paul), 

2° Éoole de filles. 

Il y avait aussi une école de filles dans la paroisse 
de Saint-Benoît, car nous trouvons en 1783 le nom 
de la dame Laire avec la qualification {le maîtresse 
d'école. 



§3 

SAINTE-CATHERINE, 
1° Éooles 4e garcoqs. 

Les deux paroisses de Sainte-Catherine et de Saint- 
Pierre-Ensentelée étaient voisines (1), et on les avait 
réunies sous le gouvernement d'un seul curé. Toutes 
deux étaient dotées d'écoles dès une époque très-reculée, 
bien qu'elles fussent très-rapprochées de plusieurs autres 



(1) Sainte-Catherine était située au midi et au pied de la tour 
du Beffroi. La cour de la maison rue du même nom, portant le 
n° 28, en occupe aujourd'hui remplacement* 

Dans l'origine, Sainte-Catherine était une chapelle dépendante de 
Saint -Pierre-Ensentelée ; mais lorsque Saint-Pierre fut démoli, 
en 135Q, pendant les guerres avec les Anglais, on reporta le titre 
paroissial sur Sainte-Catherine, et le lieu où s'élevait l'ancienne 



— 40 — 

églises auxquelles des établissements scolaires étaient 
annexés. Les écoles des deux paroisses dont nous par- 
lons paraissent avoir été distinctes les unes des autres. 
La tenue défectueuse des registres paroissiaux de 
cette église, où, nous l'avons déjà fait observer, la 
profession des intéressés est, la plupart du temps, omise, 
ne nous a pas permis de donner, par une liste de 
noms aussi complète que nous l'eussions souhaité, la 
preuve de la continuité de renseignement primaire dans 
cette paroise, bien qu'il s'y trouvât simultanément plu- 
sieurs écoles en. exercice. 

1571. — Jean Gaignant, maître d'école. 
1597. — Jacques Bruant, maître d'école. 
4597. — Pierre Juqueau, maître d'école. 

1620. — Germain Delorme, maître d'école. 

1621. — Michel Dumuy, maître d'écriture. 

1649. — Pierre Caillault, maître d'école. 

1650. — Louis Alliaume, maître d'école. 

1651. — Michel Robillard, maître d'école tenant tutelle 
d'éfcriture. 

1657. — Euverte Prou, maître grammairien. 
....-1658. — François Namps, maître d'école (ci- devant à 
Saint-Sulpice). 
1662. — Gabriel Foirien, maître d'école. 
1662. — Jean Sellier, maître d'école et d'écriture. 
1662. — Denis Degouillon. 

1669. — Claude Guyot, maître de grammaire et d'écriture. 
. . . .-1676. — Pierre Legeay, maître d'école. 



église devint le cimetière de la nouvelle. Rebâti, Saint-Pierre fut 
séparé de Sainte-Catherine par Alexandre VI. En 1399, les deux 
cures étaient unies à la pénitencerie, tandis qu'à une époque anté- 
rieure (1344), Sainte-Catherine seule dépendait de la prébende du 
pénitencier. (Répertoire du trésor des titres de l'Église d'Orléans, 
t. II, p. 472, bibl. de l'Évêché.) 



— 41 — 

1677. — Claude Hubert, maître écrivain. 

1679. — Mathurin Picard, grammairien. 

1680. — Jacques Gasté, grammairien. 

1682. — Nicolas Micheau, grammairien. 

1683. — Alex. Delanoue, grammairien. 
-1686. — Pierre Géraud. 

. . . .-1688. — François Bruneau. 

1689. — Jean Bougeret, maître grammairien. 

1690. — Joseph Hubert, grammairien (passe à Saint-Pierre- 
Ensentelée). 

Le relevé fait en 1792 par les commissaires du dis- 
trict ne contient aucun renseignement relatif a l'an- 
cienne école de Sainte-Catherine, qui était alors, paraît- 
il, réunie k celle de Saint-Pierre-Ensentelée, et. nous ne 
pouvons, en conséquence, fixer la date de Tannée où elle 
fut ouverte. Il est dit seulement dans le rapport que 
sa fondation remontait a une époque très-éloignée et que 
le sieur Barbot, maître que la Révolution trouva en 
fonctions, avait une classe semi-gratuite et semi-payante* 
Trente élèves en 1792 contribuaient ensemble a lui as- 
surer une allocation de 100 livres ; les vingt-cinq autres 
fréquentaient gratuitement Técole. Le maître pourvoyait 
à son logement; mais il recevait de la fabrique un 
supplément annuel de 133 livres (1). 

2° Éoole de flUes. 

Bien que le fonds des écoles de charité ne contienne 
aucune pièce se référant a cette seconde école de la 
paroisse Sainte-Catherine, non plus qu'à la première, 
nous apprenons néanmoins, par le rapport du district, 

(1) Rapport des commissaires du district, î° 30 v°. 



-42- 

quelle était considérée comme très-ancienne (1); mais, 
pas plus que pour les précédentes, la date de fondation 
n'est produite ; cependant le nom de la veuve Hubert De- 
beaume, qui figure sur le registre de la capitation de 
1690, nous semble appartenir à cette école. 

Lors du relevé général de 1792, on constata que 
Marguerite Blondean recevait dans sa classe gratuite 
cinquante-cinq petites filles, pour lesquelles la fabrique 
lui accordait une indemnité annuelle de 250 livres, sans 
le logement. 

La paroisse Sainte-Catherine ayant été annexée en 
1792 k celle de Sainte-Croix, en même temps que celles 
de Saint-Hilaire, Saint-Donatien, la Conception (alias 
Saint-Flou) et Saint-Pierre-le-Puellier, toutes ces écoles 
particulières disparurent. Ce fut du reste pour bien 
peu de temps, car 1793, s'emparant de tous les biens 
communs des paroisses, les petites écoles ne furent 
pas plus ménagées que ne l'avaient été leurs sœurs 
atnées. 



§4 

SAÎNTE-CHO|X. 
1° Éooles de garçons. 

Le quartier de Sainte-Croix est celui dans lequel il 
paraît y avoir eu le plus anciennement des petites écoles. 
Bien que situées dans la rue Saint-Eu verte, en face du 
Petit-Saint-Loup, elles étaient destinées a recevoir les 

(4) Rapport des commissaires du district, f° 35 v°. 



— 43 — 

enfants de ces vastes quartiers . C'est a M- François 
Jogues de Bouland que revient, au XVII e siècle, l'honneur 
de leur fondation. Plus tard, les frères s'y installèrent 
et continuèrent k tenir l'école commune a Sainte-Croi* 
et k Saint-Eu verte. L'enseignement des frères devint en 
peu de temps si populaire qu'il fallut bientôt associer un 
pensionnat a l'école gratuite ; mais le local faisant défaut, 
l'on dut renoncer an pensionnat et rendre à l'école gra- 
tuite, en 1767,1a part de bâtiments qu'on en avait distraite. 

De très-antiques actes de cette église mentionnent en 
H 35 Hugues, magister scholarum Sancte Crucis, — il 
l'était depuis 1111. Un peu plus tard, en 1200, Hameric 
apparaît investi des mêmes fonctions. 

Ces deux noms appartiennent a la célèbre école épis- 
copale, et, ainsi que nous l'avons expliqué ailleurs (1), 
le titre de magister scholarum est celui du schol asti que. 
Hameric ne figure point sur la liste de ces dignitaires 
dressée par M. le chanoine Hubert. Mais nous y trouvons 
deux personnages du nom d'Hugues, l'un en 1111, 
l'autre en 12.., prédécesseurs immédiats d'Hélie. Au 
reste, il était peu nécessaire qu'il y eût de petites écoles 
la où il y en avait* de grandes, les enfants les plus 
jeunes y étant admis. Or, l'antiquité des écoles épisco- 
pales n'est plus à prouver, puisque déjà, au commence- 
ment de la première moitié du XI e siècle (1054), les fonc- 
tions d'écolâtre ou seholastique étaient exercées par un 
clerc nommé Eudes ou Odon. Celui-ci encore n'était point 
le plus ancien directeur de l'école épiscopale, et l'on se 
souvient qu'elle avait été longtemps régie auparavant par 

(1) Voir nos Recherches historiques sur le chapitre cathédral 
de l'Église d'(h*léans. (Mémoires de la Société archéologique et 
historique de l'Orléanais, t. XIX.) Orléans, Herluison, 1881. 



— 44 — 

le fameux Wulfin Boèce, ami et commensal de Charle- 
magae au IX e siècle, puis au XI e par Etienne et Lisoius, 
dont on connaît la fin tragique (1). Cependant, malgré la 
longue antériorité que revendiquent les écoles de Sainte- 
Croix sur celles des autres quartiers, cette église, siège 
du chapitre cathédral et sans titre paroissial, ayant été 
Tune des plus maltraitées dans ses archives, ce n'est 
guère qu'a partir du XVIII e siècle que nous avons pu re- 
cueillir quelques noms (2) de maîtres des petites écoles de 
charité qu'y fonda M. Jogues, sous Tépiscopat de M* r de 
Coislin. 

1702. — *Anne Degeorge. 

1735. — François Duval (passe à Saint-Donatien). 

— Hubert. 

— Christophe Martin. 

1757-1775. — Servant. 
1769. — Ch. Cordier. 
1788. — Philibert Thierry. 

Sainte-Croix fut érigée en paroisse en 1791. 

2° Êoole de filles. 

Le nom de Marie Breton (1769) est le seul que nous 
ayons pu retrouver parmi ceux des maîtresses d'école de 
de Sainte-Croix. 

En 1791, un grand nombre de paroisses, supprimées 
comme telles, furent réunies a Sainte-Croix; mais nous 
n'avons pas a nous en occuper ici, parce que nous les 
mentionnerons à mesure qu'elles se présenteront au 
cours de ce travail. 

(1) Ces deux chanoines, manifestement convaincus d'adhésion 
à l'hérésie cathare, subirent à Orléans le supplice du feu en pré- 
sence du roi Robert et de la reine Constance, Tan 1022. 

(2) Rôles de la capitation (archives municipales d'Orléans). 



- 45 



§5 

SAINT-DOMATIEN, — SAINT-FLOU, allOS L4 CONCEPTION (1), 

SAINT-HILAIRE (2). 



1© Éooles 4b garçons. 

Bien que la paroisse de la Conception se trouvât sépa- 
rée de celle de Saint-Donatien par Saint-Pierre-le-Puellier 
et Saint-Benoit-du-Retour, nous nous sommes cru auto- 
risée, par le petit nombre de documents se référant à 
chacune d'elles, — dont la connaissance nous soit par- 
venue, — à les grouper en un article unique. 

Toutes trois semblent avoir été en possession d'écoles 
dès une antiquité assez reculée, et c'est ce dont témoi- 
gnent certains actes notariés de Tannée 1518, et aussi 
les archives universitaires (3) où l'on retrouve les noms 
de plusieurs maîtres y ayant enseigné, notamment celui 
de Benoît Petit. 

Il est néanmoins très-vraisemblable qu'en des temps 
plus modernes le voisinage si rapproché de Saint-Do- 
natien et de Saint-Hilaire fit décider la suppression de 
cette dernière classe, dont les écoliers fréquentèrent 
les cours de Saint-Donatien, jusqu'au moment où ils 
furent admis dans l'école de Saint-Benoît, par suite de 
l'extinction de celle de Saint-Donatien. 

(1) L'église de la Conception était située entre la rue Saint-Flou 
et celle de la Tour-Neuve. 

(2) Saint-Hilaire occupait, dans le quartier des Halles, rempla- 
cement actuel du marché à la criée, 

(3) Fonds de l'Université, liasse de privil., sér. D (arch. départ.). 



— 46 — . 

• 

Quant à la paroisse de la Conception, placée entre 
Saint-Victor, Saint-Aignan et Saint-Pierre-le-Puellier, elle 
embrassait un espace si restreint, qu'elle pouvait faci- 
lement, en abandonnant k quelque école voisine les 
26 livres de rente qu'on avait constituées à son profit, 
— insuffisantes d'ailleurs h l'entretien d'un maître et k 
la location d'un local, — obtenir, moyennant cette in- 
demnité, que ses enfants fréquentassent l'un de ces éta- 
blissements scolaires. 

Le 27 septembre 1718, le clergé d'Orléans constitua 
une rente de 26 livres aux écoles dès deux sexes de 
Saint-Donatien. Elles furent, peu après, l'objet d'un autre 
don de 122 livres fait par une personne anonyme (1). 
Nous voyons dans un État des écoles de charité que la 
fondation d'une classe pour les garçons pauvresse rat- 
tache à la date du 23 novembre 1705. M. Sergent, cha- 
noine de Sainte-Croix, dota la nouvelle école d'un capital 
de 1,000 livres produisant 45 liv. 9 s. 1 d. de revenu. 
Deux frères de la doctrine chrétienne y faisaient la classe 
a trois cents enfants. 

En 1752, l'école de Saint-Donatien fut transférée à 
Saint-Benolt-du-Retour (2), et en 1791 on les joignit 



(1) État des écoles de charité, fonds des écoles, sér. IX 

(2) Inventaire des meubles appartenant à la classe des garçons 
de la paroisse de Saint-Donatien d'Orléans, transportée paroisse 
Saint-Benoist, le 15 juin 1752: 

1° Six tables à écrire avec leur banc ; 

2° Un contoir (sic) de bois de chêne ; 

3° Une carte d'arithmétique ; 

4° Une autre carte où est imprimé le grand-livre qui sert à faire 
les sommes ; 

7o (sic) Deux autres cartes, une de voyelles et une de chiffres 
françois et romains ; * 



— 47 — 

Tune et l'autre à Sainte-Croix en même temps que celle 
de Saint-Pierre-le-Puellier. 

Au moment de clore cet article, de nouvelles re- 
cherches nous ont permis de retrouver la trace de deux 
autres donations dont la classe des garçons aurait été 
l'objet : 

La première est un legs de 150 liv. de rente que, 
par son testament reçu par Thué, notaire au Châtelet 
d'Orléans, le 4 juillet 1642, M lle Marie Rigault fit à cette 
maison scolaire. Cette rente, remboursable k 4,000 liv. 
et franche de tous droits, était hypothéquée sur la mai- 
son où elle demeurait (1). 

La seconde, en date du 7 février 1749, consistait en 
une rente de 200 liv., au principal de 4,000 liv., partie 
d'une rente de 500 liv. destinée à soutenir toutes les 
œuvres paroissiales, et que les exécuteurs testamen- 
taires de M. de la Manerie, pour obéir k ses testament 

8° Deux thèses, une du Sacré-Cœur de Jésus et Tautre de Saint- 
Joseph ; 

9° Une image de l'ange gardien et une Vierge de plâtre ; 

10° Un grand Christ en relief; 

11° Les cinq sentences de l'école; 

13° (sic) Un grand panier d'osier servant à serrer les livres et 
papier; 

14° Deux petits paniers, dont l'un sert à ôter les ordures, et 
l'autre à ramasser les morceaux de pain pour les pauvres ; 

15° Deux petits vases à bouquet et une petite clochette ; 

16° Un Enfant Jésus de plâtre, avec un bénitier d'étain ; 

17° Six petits paneaux de lambry de sapin; le tout se trouvera 
marqué de la marque de Saint-Donatien, un S et un D. 

Plus six petits bancs. — Signé Frère Robert, directeur des 
frères des écoles chrétiennes d'Orléans, et Gangnat, prieur de 
Saint-Donatien. 

(Fonds du- prieuré de Saint-Donatien, arch. dép., sér. G.) 

(1) Id., ibid. y liasse de papiers de fabrique. 



— 48 — 

et codiciles du 4 août 1729, avaient affectée à rentre- 
tien de l'école des garçons. L'acte en fat passé k Paris 
en l'étude de Meluc et Duval (1), et l'école de filles de 
la paroisse n'y eut sans doute aucune part, car ce legs 
concernait uniquement la classe tenue par le maitre. 

Voici les noms des anciens maîtres d'école et de tu- 
telle de Saint-Dooatien et de Saint-Hilaire : 

1518. — Benoît Petit, maître d'école. 

1572. — Etienne Gaudin, tenant tutelle d'écriture. 

1630-1650. — Etienne Debeausse, tenant tutelle d'écriture. 

1722-1735. — J.-B. Tugot, maître d'école. 

1728-1747. — Mulot, maître d'école. 

1735. — Joseph Leclère, maître d'école, 

1747. — Fr. Duval, maître d'école (ci-devant à Sainte-Croix). 

1769-1775. — Tassé, maître d'écriture. 

1775. — Barbot, maître d'école. 

— Serrurier, maître d'école. 

— Penot, maître d'école. 

1783-1789. — J.-J. Marie, maître d'école. 
1783. — Pierre Daniel. 
1788. — Venon Daudin. 
1788. — Cretté. 



LA CONCEPTION, alias SAINT-FLOU 

1» Éoole de garçons. 

En exécution du testament de M" e Perthuis en date 
du 7 septembre 1735, les écoles de charité de la 

(1) Id., ibid. A cette pièce est joint le procès-verbal d'assemblée 
des habitants de la paroisse, convoqués par le curé et les mar- 
guilliers, pour émettre leur avis sur l'acceptation ou le refus de 

ce legs. 



— 49 — 

Conception se partageaient le tiers d'un principal de 
8,000 liv., que ses marguilliers, d'accord avec les dé- 
légués des fabriques de Notre-Dame-du-Chemin et de 
Saint-Pierre-le-Puellier, également co-partageantes cha- 
cune pour un tiers, avaient employées h Tachât d'un 
immeuble, rue des Grands-Carmes. « Cette donation, 
disait M lle Perthuis, est pour aider, dans les trois par- 
aisses, a faire les écolles que je eroy qui fera un très- 
grand bien pour instruire les enfants et former des âmes 
k Jésus-Christ ; toute mon intention est que Dieu soit 
aimé, béni, et glorifié et adoré (1). » 

Voici deux noms recueillis dans les titres de l'Uni- 
versité : 

1636. — Christophe Landré/^Girard Dollé, maîtres d'école (2). 

2° Éoole de filles. 

L'école des filles pauvres de la Conception, fondée 
antérieurement k 1617, existait depuis plus d'un siècle, 
quand elle fut fermée pour cause de jansénisme, a l'é- 
poque où M lle Macé la dirigeait. Le 11 décembre 1711, 
une constitution de 50 livres de rente fut faite en sa 
faveur par les commissaires du clergé, à condition que 
« les filles indigentes de Saint-Germain et de Saint- 
Liphard (3), et non les riches, » y seraient admises. 

Pour faire face k tant d'obligations, cette école devait 
certainement avoir d'autres ressources, et rien n'indique 
qu'elle n'ait point participé, avec Saint-Donatien, k la 

(1) Fonds de la fabrique de la Conception, pièce cotée BB. 

(2) Liasse de privilèges, fonds de l'Université. 

(3) Fonds des écoles de charité. 

4 



— 50 — 

première donation du clergé en 1718, qui assurait k 
chacune des deux maisons scolaires de cette dernière 
paroisse un revenu annuel de 26 livres. Nous venons, 
en outre, de voir au précédent article qu'une portion 
de la donation Perthuis lui était attribuée. 

Nous croyons cependant que l'école de filles de la 
Conception n'eut pas toujours des revenus suffisants a la 
faire vivre, car on la voit figurer, sur un état des œuvres 
de charité de M* r Fleuriau, pour une allocation de 50 liv. 
à titre de secours (1). 

En 1720, M Uc Macé faisait encore la classe, comme il 
résulte de sa quittance du 6 août. Elle reçut de M9 r de 
Montmorency Tordre de se retirer et de cesser son en- 
seignement pour refus de soumission a son évêque. 

En 1735-1757, M llc Pelletier quitte Saint-Maclou pour 
enseigner a la Conception, et de 1757 a 1769, M iie Bodin 
y remplit les mêmes fonctions. Elle sortait aussi de la 
paroisse de Saint-Maclou. 

Nous n'avons retrouvé dans le fonds des écoles de 
charité aucune fondation en faveur de celle de Saint- 
Hilaire ; son existence, toutefois, ne saurait être mise 
en doute, car le rapport des administrateurs du district, 
qui la mentionne sans faire connaître l'époque a la- 
quelle elle fut établie, signale son abolition et sa réunion 
h la paroisse de Sainte-Croix en 1791. 

Les maîtres qui s'y succédèrent se nommaient : 

1769. — Noël. 
1775-1783. — Serrurier. 
1775. — Penot. 
1783. — Duplessis. 

(1) Fonds des écoles de charité. 



- 51 - 

Elle était, en ce temps, fréquentée par 70 écolières 
environ, et la directrice, la D eile Gauthier, recevait de 
M. Jumeau, ancien notaire, un traitement annuel de 
200 liv. et le logement. La munificence de cet homme 
généreux ne devant s'appliquer qu'aux indigentes, les 
enfants riches admises h cette école payaient, en com- 
mun, une somme de 50 livres. 

Il ne serait pas impossible que le renseignement qui 
va suivre se rapportât à Yécoledes filles de Saint-Hilaire 
plutôt qu a celle des garçons ; mais, en ce cas, c'eût été 
non une école paroissiale ou de charité proprement dite, 
mais bien plutôt une tutelle ou école libre, car, au 
XV e siècle, le nombre des tutelles l'emportait sur celui 
des écoles paroissiales. M* r de Coislin, en réorganisant 
l'enseignement primaire dans son diocèse, y fonda en- 
viron trois cents écoles de charité, et M. de la Manerie, 
k lui seul, en établit ou dota vingt-cinq autres. 

Nous avons lu dans un ancien registre des censives de 
la ville d'Orléans de l'année 1493 (1) que « la maison 
d'école de Saint-Hilaire appartient a la femme feu Gilet de 
la Nivelle, porte l'enseigne de lescolle et tient a l'os- 
tel des enffans feu Henry Compaing. » 

En 1775, la maîtresse de cette maison scolaire por- 
tait le nom % d'Élisabeth Descaves. 



(1) Arch» dép. du Loiret, reg. des censives du duché d'Orléans, 
liasse 11, reg. l«r, f° 32 v°, anc.A, 471, 



— 52 — 



§6 

SAINT-ÉLOI, aliù8 SAINT-MAURICE. 

1° École de garçons. 

Dans la voie publique, encore dénommée de nos 
jours rue Saint-Éloi, et sur remplacement actuelle- 
ment occupé par les jardins du presbytère de Sainte- 
Croix, se trouvait l'église Saint-Maurice, que les troubles 
religieux de 1567 firent disparaître. La petite chapelle 
de Saint-Éloi ayant seule échappé a la ruine, recueillit 
sous un nouveau vocable le titre paroissial. Mais au 
XVII e siècle, à la suite d'une réédification complète, 
Saint-Maurice reprit son rang et son nom. 

D'anciennes tutelles, étroitement enserrées entre celles 
des paroisses voisines, ne tardèrent pas a se fondre avec 
elles ; et faute d'un développement territorial suffisant, 
élément indispensable a la prospérité d'une école de cha- 
rité, cette paroisse ne put en posséder une. Elle envoyait 
ses enfants indigents aux cours des classes voisines. 

Les rôles de la capitation et l'état civil nous ont livré 
les noms de quelques maîtres de tutelle de Saint-Éloi. 

4G69. — Jacques Robillard. 

1688. — Michel Boulay, maître d'écriture. 

1688; — Jean Bougeret. 

1688. — Nicolas Boulay succède a Michel, son père. 

1722-1735. — J.-B. Tugot. 

1728-1747. Mulot. 

1735. — Jos. Lecler. 

1747. — Fr. Duval. 

1775.- Barbot. 

1788. — Crété. 



— 53 — 



2° École de filles. 



Les écoles de filles de la même paroisse qui, pas plus 
que les précédentes, n'étaient destinées aux indigentes, 
furent successivement dirigées par : 



1747-1757. — VveFéron. 
1757. — D"* Brun. 
1788. — D"*Baudin. 



§7 

SAINT-EUVERTB. 

1° Écoles de garçons. 

Les écoles de Saint-Euverte remontaient a une époque 
fort reculée. Celles des garçons, dont nous ne connais- 
sons pas la date de fondation, étaient en activité dès 
1699, car l'auteur des Recherches historiques sur la ville 
d'Orléans rapporte qu'au mois de juin de cette année le 
duc d'Orléans concéda au prieur-curé de Saint-Euverte la 
chambre haute de la tour de l'église pour y tenir les 
écoles de charité (1). 

Il semblerait que c'est plutôt parmi le clergé parois- 
sial que dans la classe des maîtres d'école proprement 
dits qu'il convient de chercher les noms des insti- 
tuteurs primaires des pauvres de ce quartier, et il ne 
parait pas qu'il en ait été autrement jusqu'au jour ou 
les frères de la doctrine chrétienne, dont nous parle- 
rons plus complètement ci-après, vinrent en 1740 y 

(1) Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orlêam, 
ire partie, t. II, p. 249. 



— 54 — 

établir le siège de lenr petite communauté et y tenir les 
écoles. 

Les anciens établissements scolaires de Saint-Euverte 
ne se bornaient pas k une classe isolée ; les auteurs, 
quand ils les mentionnent, paraissent généralement adop- 
ter le pluriel de préférence au singulier ; ne serait-ce point 
un indice qu'il s'y trouvait aussi de ces tutelles ou écoles 
libres ou les enfants indigents n'étaient point admis? 

Quant k celles qu'on appelait de préférence les écoles 
de charité, — et nous avons vu que, fondées par 
M. Jogues de Bouland, elles étaient communes aux en- 
fants de Sainte-Croix, — elles furent l'objet de deux 
constitutions de rente: 1° une de 27 liv. 10 s., pro- 
venant d'un ancien legs; — 2° 50 liv. données en 1711 
par le clergé, à condition, porte le contrat, « qu'elles ser- 
viront a augmenter l'entretien du maître de la troisième 
école de charité des pauvres et plus petits garçons de 
la paroisse de Saint-Euverte, et que les pauvres, et non 
les riches, de la paroisse de Saint-Victor et de Saint- 
Vincent y seront reçus (1) ; » — 3° 43 liv., au principal 
de 800 liv., dont 400 liv. données par M. Fréret en 
1720; — 4° 5 liv., au principal de 100 liv. (Faucheux, 
notaire, 1 er déc. 1715) ; — 5° 48 liv. le 14 mai 1719, 
données par M. Jogues de Bouland ; — 6° 15 liv. en deux 
parties, au principal de 300 liv. (Aignan, notaire, 5 oct. 
1735); — 7° 25 liv., au principal de 500 liv., par Jac- 
ques Levige, seigneur de Loigny (Houry, 22 mars 1736) ; 
— 8° 25 liv., au principal de 500 liv., léguées par 
Louis Cotance, le 18 oct. 1733 (présent Faucheux) (2). 

(1) Fonds des écoles de charité, casier 30, boîte 13. 

(2) Inventaire des biens de la fabrique de Saint-Euverte de 1745 
à 1791, fonds de la fabrique de Saint-Euverte. 



55 — 



Nous apprenons en outre, d'une déclaration faite au 
domaine et figurant dans un terrier conservé au dépôt 
des archives du Loiret (1), que l'école était aussi pro- 
priétaire de deux maisons : Tune sise paroisse Saint- 
Euverte, acquise par François Renouard, archidiacre de 
Pithiviers, le 29 décembre 1701, et donnée par lui h la 
fabrique moyennant une rente viagère de 20 liv. (pré- 
sent Ducloux, notaire); la seconde, située rue Saint- 
EuVferte, fut acquise' avec les deniers des paroissiens de 
Jacques Alleaume, chanoine de Saint-Pierre-le-Puellier. 

L'évêque d'Orléans fit de très^grands sacrifices pour 
que la nouvelle classe des frères répondît a l'importance 
de sa mission, car elle était fréquentée par un nombre 
d'enfants très-considérable. Nous avons trouvé parmi 
les pièces comptables relatives k cette école beaucoup 
de quittances desquelles il résulte que chaque année — 
et cela durait encore en 1750 — M* r Nicolas Joseph de 
Paris lui accordait une subvention proportionnée a ses 
besoins. 

Bien que la paroisse de Saint-Euverte fût le siège de 
la communauté des frères, elle n'en conserva que quatre 
pour ses écoles. 

Lorsque le district d'Orléans fut constitué, en 1791, 
et que les divisions territoriales de la ville et du dépar- 
tement reçurent des limites nouvelles, la suppression 
de beaucoup de paroisses amena, selon les quartiers où 
elles se trouvaient placées dans la ville et sa banlieue, 
•une nouvelle répartition des maisons scolaires. Saint- 

(1) A, 935, Archives du Loiret. 



— 56 — 

Vincent, réuni à Saint-Eu verte, entra dans le premier 
canton. Saint-Marc fut compris dans le quatrième, ce 
qui n'empêcha pas son école d'être annexée a la précé- 
dente. 

En 1792, les classes de Saint -Eu verte recevaient 
250 enfants (1). 

Parmi les anciens maîtres nous avons retrouvé les 
trois noms qui suivent : 

174.. Barrois, historien d'Orléans (2) et maître des écoles de 
charité. 

1733. François Pelle. 

1733. Louis Coûtant. 



2° Éoole de ÛUes. 

Nous avons dit a l'article précédent que la paroisse 
de Saint-Euverte possédait de très-anciennes écoles de 
garçons. Celle des filles semblerait avoir certains titres 
légitimes a revendiquer sur elles un droit d'antériorité dont 
on trouve la preuve dans les actes notariés de l'époque. 
Il y est en effet question, en 1518, d'une veuve nommée 
Marion, femme de feu Robert Chevalier, qui tenait école 
dans le quartier de Saint-Euverte. Cette mention fugitive, 
vrai présent qu'un heureux hasard nous a fait (3), ne 
nous permet pas néanmoins de suivre la trace d'un 
établissement scolaire sur lequel tous autres renseigne- 
ments nous font défaut. Mais s'il nous est interdit de 



(1) Rapport des commissaires, f° 30 v°. 

(2) Pollucho, Essais historiques, p. 204. 

(3) Nous (lovons à l'obligeance de M. Doinel, archiviste du Loi- 
rot, la plupart dos renseignements extraits des anciens actes no- 
tariés. 



- 57 — 

renouer les deux bouts d'une chaîne où la main du 
temps a brisé tant d'anneaux, nous nous estimons heu- 
reuse d'avoir pu tout au moins mentionner l'existence 
de cette petite école. 

Nous rencontrons dans le dossier des écoles de cha- 
rité une donation faite le 26 avril 1677 a la fabrique de 
Saint-Euverte par Marie Archambault. Il était dit dans le 
testament, que cette demoiselle abandonnait ses biens 
meubles et immeubles aux dames qui tiendraient l'école 
des pauvres filles, pour servir a leur entretien et a celui 
des classes, sous la condition que M llc Delonchamps, 
l'une d'elles, aurait seule, avec une ou deux autres per- 
sonnes, le droit de choisir et de nommer les maîtresses. 
Au décès de M lie Delonchamps, le curé de la paroisse et 
le scholastique devaient lui être subrogés (1) ; mais s'ils 
ne pouvaient tomber d'accord, l'intervention du grand 
vicaire de l'évêque serait requise et trancherait le litige. 

Un vaste jardin, ouvrant sur la rue des Noyers, était 
annexé au bâtiment scolaire. Il était dans la censive 
du chapitre de Sainte-Croix, tandis que la maison était 
dans celle de l'abbé de Saint-Euverte. 

M ilc Archambault avait en outre stipulé que si cet 
établissement venait à disparaître, toutes les donations 
dont elle l'avait rendu l'objet feraient retour k l'école 
des filles de Saint-Paul. 

Le 26 février 1700, une rente de 27 liv. 10 s. est 
constituée a l'école par une personne anonyme. 
Peu de temps après, M. Dussaussoy lègue k sa sœur, 

(i) Testament de M lle Archambault , fonds des écoles de 
charité. 



— 58 — 

par testament, une rente viagère réversible, k la mort 
de celle-ci, sur tous les établissements scolaires de la 
ville d'Orléans (1). 

Le 12 juillet 1702, les dames tenant la classe lui 
firent présent de la moitié d'un étau de 50 liv. de rente 
dans la Grande-Boucherie, paroisse Saint-Hilaire (2). 

Cependant, malgré tout, la situation des écoles de 
Saint-Euverte était encore précaire, lorsqu'en 1721 les 
libéralités d'une personne généreuse, M lle Dutertre, les 
mirent tout k fait k l'abri des vicissitudes réservées k 
celles qui n'avaient que des ressources insuffisantes. 
La totalité du legs se montait k 4,000 liv. ; mais les 
écoles de garçons en eurent 3,000 pour leur part. 

Tout allait donc pour le mieux, lorsque la famille de 
M llc Dutertre attaqua- le testament : de la procès. Mais 
le Parlement fit bientôt cesser tout litige ; le 2 oc- 
tobre 1759, un arrêt favorable aux écoles consacra la 
validité des dispositions attaquées. 

Une bienfaitrice que nous avons déjà nommée, 
M" 6 Archambault, avait en outre, par ses dispositions 
testamentaires, légué k la fabrique un fonds destiné k 
faire apprendre des métiers a d'indigentes jeunes filles 
de la paroisse. Un premier contrat portant la date du 
29 avril 1786 et un autre celle du 18 mai 1792, pas- 
sés entre M. Tassin de Villepion, trésorier charitable 
des écoles, et deux maîtresses couturières, confirmèrent 
toutes les clauses et conditions de l'apprentissage, qui 
devait durer trois années (3). 

(1) Fonds des écoles de charité. 

(2)JW.,i6ûi. 

(3) Id., ibid. 



— 59 — 

L'école dont nous retraçons en ce moment l'existence 
jouissait en outre, comme légataire de M 110 Archam- 
bault, d'une rente de 28 liv. 5 s. sur la maison du 
Saint-Esprit, à Baugency, et d'un revenu foncier de 
43 liv. sur un immeuble sis rue du Soleil, paroisse de 
Saint-Donatien. 

Tandis que M 110 Suzanne George dirigeait, de concert 
avec les autres dames dont nous ferons ci-après con- 
naître les noms, la classe de charité de la paroisse, elle 
fit l'acquisition de trois maisons qu'elle donna en toute 
propriété a la fabrique de. Saint-Eu verte pour les écoles 
de filles. En voici les dates : 2 mars 1706, par devant 
Ribou ; 7 mai 1723, Odiger, notaire, et 6 avril 1756 (1), 

Que l'on ne s'étonne pas du soin si minutieux qu'on 
nous voit apporter k recueillir pieusement et k conserver 
les noms que nous rencontrons dans les actes de fonda- 
tion de nos anciennes écoles primaires. Sans doute 
beaucoup de ces noms sont ceux de personnes dont la 
vie s'est écoulée sans bruit, et la plupart du temps 
ignorée, dans les humbles devoirs d'une profession peu 
éclatante. Mais s'il est vrai que, po* tout cœur hon- 
nête, la reconnaissance constitue a la fois le plus doux 
et le plus saint des devoirs, elle nous impose, croyons- 
nous, celui de faire connaître ces noms, car ils sont 
ceux d'amis de l'humanité et de bienfaiteurs de l'enfance 
indigente. Et si, au milieu de la douce tâche que nous 
avons assumée de les grouper ici — afin de ne pas 
les frustrer de la gratitude a laquelle ils ont droit — 
il se mêle quelque regret et quelque tristesse, c'est de 
ne pouvoir soulever le voile de l'anonyme dont beau- 

(1) Archives du Loiret, A, 935. 



— 60 — 

coup de ces personnes généreuses se sont enveloppées, 
afin de les signaler a la reconnaissance de leurs des- 
cendants. 

C'est k cette place encore qu'il convient d'inscrire les 
noms de deux hommes aussi modestes que vertueux, 
dont la bourse et le cœur furent constamment au service 
des écoles de Saint-Euverte : l'un, M. de Sélorges, ancien 
exempt des gardes du roi ; l'autre, M. René Maubert. Le 
premier entra dans les ordres, et, sous ce nouvel habit, 
continua k dépenser sa fortune et ses forces au service 
des pauvres. C'est à son zèle expérimenté que M. Jo- 
gues de Bouland, dont nous parlerons plus spéciale- 
ment dans un des paragraphes suivants, confia le soin 
de constituer l'école qu'il fondait de ses deniers dans 
la paroisse de Saint-Euverte. Mais la mort, qui ne res- 
pecte pas même la vertu, vint, k deux ans d'intervalle, 
atteindre les deux amis, et leur œuvre eût été compro- 
mise, si un article du testament de M. Jogues n'eût 
contenu le legs d'une somme destinée a procurer k l'école 
l'entretien de 60 enfants* 

René Mâubert, aussi Orléanais et disciple de M. Jogues, 
exerçait la profession d'avocat. Il y renonça, gagné aux 
bonnes œuvres par l'attrait de la vertu communicative 
de son ami. Devenu bientôt l'émule de son dévoûment, 
il partagea pendant quelques années la vie laborieuse k 
laquelle M. Jogues s'était voué. Mais une vocation plus 
parfaite le réclamait : il entra au monastère de la Trappe, 
et il y termina dans la pénitence une vie déjk régénérée 
par la charité (1698). 

La bonne tenue de cet établissement scolaire lui avait 
promptement acquis une importance considérable, si 



— 61 — 

bien qu'en 1780 quatre maîtresses supplémentaires (1) 
suffisaient a peine aux besoins de la classe dirigée par 
M iic Suzanne George; c'étaient : Jeanne Foucault, 
Thérèse Bruneau, Marguerite Polluche, Anne-Françoise 
Côté. Espérance Moireau, Madeleine Froc, M ,lc de Gizel 
et Marie Marigny leur succédèrent de 1757 a 1775. 

En 1792, 100 petites filles y apprenaient gratuitement 
à lire, à écrire et a travailler de l'aiguille, sous la direc- 
tion des D Uc * Maillet et Victoire Marinier, dont le traite- 
ment de 700 liv. était pris sur les revenus de l'école ; 
mais elle devait pourvoir a l'entretien de l'immeuble et 
aux impositions. 

Elle recevait en outre 300 liv, de la société phi- 
lanthropique, pour le traitement de la maîtresse de cou- 
ture (2). 

Il paraît vraisemblable, car la paroisse de Recou- 
vrance nous offre un exemple analogue, que certaines 
écojes de filles renfermaient des oratoires ou chapelles 
où l'on célébrait parfois le service divin. Cette conjec- 

(1) Fonds des écoles de chanté. 

(2) Rapport des commissaires du district, f° 35 r°. 

Nous savons peu de chose de cette société, qui aurait eu pour 
fondateur le duc d'Orléans, comme nous l'apprend le Rapport, 
et dont la caisse venait en aide aux diverses œuvres de charité 
du diocèse. Nous inclinerions à penser que les nouvelles dénomi- 
nations, introduites par le langage révolutionnaire, ont pu jeter 
quelque confusion dans les choses aussi bien que dans les termes, 
et que l'institution qu<> les commissaires du district qualilicnt de 
société ou caisse philanthropique n'était pas différente du bureau 
des œuvres de charité, institué après le décès de M. de la Manerie 
pour gérer les 950,000 livres d'aumônes qu'il avait laissées pour 
les bonnes œuvres, et en particulier pour les écoles. 



- 62 — 

ture nous parait confirmée par la possession, attribuée 
à ces maisons scolaires, d'ornements et de linge d'église, 
ainsi qu'il résulte d'un inventaire que nous avons re- 
cueilli et qu'on trouvera h notre appendice (1). 



§8 

SAINT-GERMAIN (2). 
1° Éoole de garçons. 

Nous trouvons en 1567 le nom d'un instituteur pri- 
maire de cette paroisse ; mais nous ne savons ni quand 
ni par qui l'école fut fondée, et les documents qui la 
concernaient et que pouvait jadis renfermer le fonds des 
classes de charité en sont absents aujourd'hui. 

Voici les noms de quelques maîtres : 

1567. — Mathurin Beaumont. 

1584. — Arnoul Grispel, principal du collège Sainte-Colombe. 

1584. — Jean Roger, maître d'écriture. 

1599. — Gervaise de la Chaussée, maître d'école. 

1614. — Pierre Aubry, maître d'écriture. 

1614. — Louis Frémont, maître d'écriture. 

1620. — Jean Girault (auparavant à Saint-Sulpice). 

1659. — Simon Dolon, maître grammairien. 

1735. — André Robillard, maître d'écriture. 

1757-1769. — Denis Poignard, maître d'écriture. 

1775. — Edme Hue, maître d'école. 

(1) V. pièce justificative IV. 

(2) L'église de Saint-Germain, placée entre la rue de Bourgogne 
et celle de la Charpenterie, jà Poccident de l'hôtel actuel de la 
Préfecture, fut démolie en 1770. La rue et la venelle Saint-Ger- 
main formaient le pourtour de cet église, et en perpétuent de nos 
jours le non! et le souvenir. 



— 63 — 



S* Êoole de filles. 

L'école de Allés de celte paroisse était tenue en 1728 
par M lle Fieffé ; mais il paraîtrait que ce n'était point une 
classe gratuite d'enfants indigentes, car lors de la consti- 
tution faite en 1711 par le clergé, en faveur de la mai- 
son scolaire de la Conception, il fut stipulé que cette 
école de la Conception recevrait aussi les filles indi- 
gentes, et non les riches, de Saint-Germain et de Saint- 
Liphard. (Voir k l'article de la Conception.) 



§9 

SAINT- LIPHARD (1). 

lo Éooles de garçon*. 

La paroisse de Saint-Liphard est au nombre de celles 
où l'on trouve les plus anciennes écoles. Les regis- 
tres de l'Université les mentionnent en 1536, et elles 
avaient alors l'honneur d'être dirigées par le docte et 
fameux Gentien Hervet (2) et par Michel Sevin. Jusqu'au 
XVIII e siècle elles nous apparaissent parmi les plus flo- 
rissantes de la ville, où pourtant l'enseignement était en 

(1) L'église Saint-Liphard, placée au centre du quartier uni- 
versitaire, ouvrait, au midi, sur la portion de la rue Bourgogne 
qui portait à cette époque le nom de rue Saint-Liphard. Les mai- 
sons classés sous les n 09 167 et 169 occupent actuellement l'em- 
placement de cette église. 

(2) Voir la notice biographique de ce savant dans les Hommes 
illustrée de l'Orléanaû* 



— 64 — 

honneur dans un grand nombre d'autres centres sco- 
laires de tout genres, et nous croyons avoir eu la bonne 
fortune de retrouver la plus grande partie des noms des 
maîtres. 

1536. — Gentien Hervet, tenant tutelle. 

1536. — Michel Sevin. 

1553. — Etienne Tribasse. 

1553. — Jehan Tribasse. 

158-1610. — Jean Leclère, principal de collège de gram- 
maire. 

1602-1617. — Jean Dehèves, tenant tutelle de grammaire et 

principal du collège Chambault. 

1612. — Fiacre Cochard, tenant tutelle d'écriture. 

1612. — Noël Huisset, grammairien. 

1612. — Michel Pasquier, tenant tutelle d'écriture. 

1616. — Pierre Barreau, maître d'école. 

1618. — Henri Gallier, tenant tutelle de grammaire. 

1634. — Pierre Béraut, maître d'école et de langues. 

1658. — Ch. de Marvilliers, maître de grammaire. 

1670. — Pierre Charron, grammairien. 

1672. — François Patas, maître d'écriture. ' 

1673. — Jean Paillault, professeur de mathématiques. 
1679. — Jean Janvier, maître écrivain. 

1682. — Valentin Baungars, maître grammairien. 
1690-1722 . — Claude Cordier, maître d'école. 
1727. — Pierre Blondin, maître d'école. 
1747. — Joseph Valette, maître d'école. 
1783. — Métais, maître d'écriture. 



2» Éoole de filles. 



L'état des écoles de charité et le rapport des admi- 
nistrateurs du district ne contiennent pas le moindre 
document relatif k celle-ci, pas plus qu'à celle qui pré- 
cède, d'où nous concluons que, puisque les enfants pau- 



— 65 — 

vres qui habitaient la paroisse de Saint-Liphard devaient 
se rendre k l'école de la Conception, comme il a été dit ci- 
dessus, les noms des quatre maîtresses que nous avons 
retrouvés, sont ceux d'institutrices libres qui tenaient 
des classes pour les enfants d'une condition aisée/ 

1757-1775. — D Ues Rousseau. 
1775-1783. — D"<* Poignard (1). 



§10 

SAINT-MICHEL (2). 
1* Éooles dô garçons. 

Il paraît bien avéré qu'il y avait dans la paroisse de 
Saint-Michel une école dite de charité, fonctionnant 
simultanément avec les tutelles libres, et spécialement 
ouverte aux enfants indigents, car le maître qui la 
dirigeait est bien qualifié maître d'école des pauvres. 
Cela, sans doute, n'était nullement particulier à la cir- 
conscription paroissiale dont nous nous occupons ; mais 
nous le relatons, afin de bien accentuer la distinction 
que nous avons précédemment établie entre ce qui cons- 
tituait comme deux catégories de petites écoles. 

L'enquête provoquée en 1792 se tait totalement sur la 
paroisse de Saint-Michel; il en est de même du fonds 
des écoles de charité. Mais ce silence est tout naturel, 

(1) Rôle de la capitation. 

(2) L'église de Saint-Michel, sise place de l'Étape, sert aujour- 
d'hui de salle de spectacle. 



— 66 — 

car la cure de Saint-Michel avait été jointe en 1632 à 
celles de Saint-Pierre-Ensentelée et de Saint- Georges. 
Néanmoins, si l'église avait perdu son titre paroissial, 
les écoles y étaient toujours en activité. 
■ 
Voici les noms de quelques maîtres : 

1616. — Jacques Guyonneau, maître d'écriture. 

1642. — Charles Gahary, maître d'écriture. 

1642-1669. — Pierre Colin, dit Champagne, maître d'écriture. 

1643. — Nicolas Neveu, maître d'écriture. 
1650. — Antoine Potin. 

16. .-1685. — René Fourreau, maître d'école des pauvres. 
1686. — Philippe Aqum, maître d'écriture. 
. . . .-1690. — Jacques Clapet, grammairien. 
• * . .-1691. — Gabriel Dedynan, grammairien. 



2» Éootedftfilta. 

Nous trouvons en 1702 le nom de la veuve Poitevin 
comme maîtresse d'école de la paroisse Saint-Michel, 
dans les rôles de la capitation. 

Conformément au testament de M. de la Manerie, une 
donation de 120 liv. de rente avait été faite k la fa- 
brique, et nous la voyons mentionnée dans les comptes 
des marguilliers. Mais aucune portion de ce revenu ne 
semble avoir été particulièrement affectée aux écoles de 
charité de la paroisse, bien qu'elle en renfermât au 
moins une. La plus forte partie de la rente concerne 
les pauvres, moins 20 liv. attribuées k la fabrique pour 
les besoins de l'église. Connaissant la charité affectueuse 
de M. de la Manerie pour l'enseignement gratuit des 
pauvres enfants, nous pensons que les marguilliers ont 



— 67 — 

pu comprendre sous une dénomination unique deux 
œuvres connexes et s'adressant également à deux formes 
diverses d une même souffrance. 



§11 

NOTRI-DÀME-DE-BONNE-NOUVELLE (1). 

1« Éoola de garçon*. 

Les registres de l'Université nous révèlent l'existence 
de cette institution scolaire en 1538 ; mais rien n'in- 
dique à quelle époque eu remonte la fondation. Le fonds 
des écoles de charité, que nous croyons du reste assez 
incomplet, car il paraît contenir de nombreuses lacunes, 
se tait absolument à l'égard de cette paroisse. 

Les noms que nous avons pu retrouver sont ceux de : 

4568. — Michel Chataigner, maître de tutelle. 

1576. — Jehan Boyer, maître d'écriture. 

1645. — Marguerin P. (Nom illisible sur le manuscrit.) 

1660. — Jehan Delaunay, tenant tutelle de langues (il passe à 
l'Àleu). 

1685-1708. — Jean Guillot, maître d'école. 

1696. — François Guillot, maître d'école. 

1698. — Joseph Boulay, maître d'école. 

2» Êoole de filles. 

Une école de filles fonctionnait aussi dans la paroisse. 

(1) Les bâtiments de l'hôtel de la Préfecture occupent aujour- 
d'hui la place de cette église et du monastère dont eUe faisait 
partie. 



— 68 — 

La première maîtresse dont le nom nous soit connu est 
celui de : 

1664. — Madeleine Rigault. 
1696. — Madeleine Chastelin. 
1728. — Veuve Jean Guillot. 



§12 

NOTRE - DAME -DU- CHEMIN (1). 
1<> Éooto de garçons. 

La paroisse de Notre-Dame-du- Chemin, à laquelle un 
savant écrivain Orléanais a consacré une notice (2) qui 
est comme lacté de naissance de son antique église, 
disparut, ainsi que beaucoup d'autres, lors de la délimi- 
tation nouvelle des circonscriptions paroissiales en 1791. 
Elle portait autrefois le nom de chapelle Saint-Àignan, 
et était située à une courte distance de cette collégiale 
et de Saint-Euverte. 

Sans doute elle dut avoir, aux XIV e et XV e siècles, 
comme en avaient tous les autres quartiers de la ville, 
ses maîtres d'école ou de tutelle. Mais la vie silencieuse 
et paisible de ces utiles fonctionnaires s'est éteinte, 

(1) Notrc-Dame-du-Ghemin, alias chapelle Saint-Aignan, dont 
les derniers vestiges ont récemment disparu pour faire place à 
une construction moderne, était située à l'extrémité orientale de 
la rue Bourgogne. 

(2) M. Boucher de Molandon, Charte d'Agius et l'ancienne 
chapelle Saint-Aignan, alias Notre-Dame-du-Chemin. Étude 
historique sur la fondation de cette église au L\> siècle. Orléans, 
Herluison, libraire-éditeur, 1868, et Mémoires de la Société ar- 
chéologique et historique de l'Orléanais, t. XI. 



- 69 — 

bien souvent, sans laisser de traces : leur souvenir ne 
vivait que dans la mémoire de générations aujourd'hui 
disparues. 

Les documents relatifs k cette paroisse qui sont par- 
venus jusqu'à nous ont une origine relativement très- 
moderne. 

« Dès Tannée 1711, dit M. de Molandon, son curé, 
M. Ythier Doulceron, léguait 2,100 livres pour créer 
une école de charité où seraient reçus gratuitement et 
sans exception les jeunes garçons de la paroisse. Son 
neveu, M. Aignan Adeneau, curé à son tour, complétait 
en 1742 cette fondation. De charitables dames (1) lui 
apportaient des dispositions d'une touchante délicatesse 
et des dons d'une véritable munificence. On distribuait 
des livres aux enfants, du chanvre k filer aux mères ; on 
donnait des métiers aux jeunes filles, des soins, de l'ap- 
pui k tous (2). » 

« J'ai retrouvé avec bonheur, ajoute M. de Molandon, 
parmi les personnes dont le nom se rattache a ces 
pieux établissements, un nom qui m'est cher, celui de 
M. de Cuve, et le nom vénéré de notre immortel ju- 
risconsulte Robert-Joseph Pothier. » 

Cette gratuité d'enseignement cessa d'être absolue 
pour tous les écoliers k une époque que l'absence de 
documents précis ne nous permet pas de déterminer ; 
mais en 1792 le sieur Arca, maître laïque de cette école, 
n'admettait k la gratuité que les enfants âgés de moins 
de sept ans (5). 

(1) MM»»» Pertuis en 1733, Mlle de Menou en 1780. 

(2) M. Boucher de Molandon, Charte d'Agius, p. 86. (Voir 
§§ 5 et 18, La Conception et Saint- Pierrc-le-Pueltier.) 

(3) Rapport des commissions du district, f° 30 v° 



— 70 — 

Les honoraires de l'instituteur étaient à la charge de 
la fabrique, qui lai donnait annuellement 240 livres et 
le logement ; 60 élèves environ participaient k cette 
classe. 

Les registres paroissiaux de Notre-Dame-du-Chemin 
nous ont en outre conservé les noms de deux autres 
maîtres d'école : Philippon en 1775, et Mathurin Gali- 
chet en 1780. Deux frères de la doctrine chrétienne y 
tenaient une seconde classe. 



2» Éode dt fille* 

M 1Ie de Menou, dont le nom a été cité à l'article 
précédent comme celui d'une des principales bienfai- 
trices de l'école de garçons de Notre-Dame-du-Chemin, 
voulut aussi offrir aux petites filles indigentes de cette 
paroisse, où elle avait déjà accompli tant d'oeuvres 
utiles, une école gratuite où l'instruction leur était 
donnée par des religieuses. 

Chez les personnes dont la vie se dépense au service 
du prochain, les effets des bonnes inspirations^ ne se 
font guère attendre. M lle de Menou fit donc prompte- 
ment construire une maison d'école et y installa deux 
filles de la sagesse de la communauté de Saint-Lau- 
rent-sur- Se vre, en Poitou (1). Après avoir ainsi pourvu 
aux premières et lourdes dépenses de l'installation, 
M lIe de Menou convint avec la fabrique que celle-ci se 
chargerait du traitement des sœurs et de l'entretien 
des bâtiments scolaires ; mais afin que la nouvelle 

(i) Voir pièce justificative Vil, le procès-verbal de l'installa- 
tion des sœurs dans cette paroisse. 



— 71 — 

fondation ne fût pas un jour condamnée à périr faute de 
ressources, elle constitua sur le clergé un capital de 
13,250 livres dont le revenu serait affecté aux besoins 
des classes. 

Tant que vécut la bienfaisante fondatrice, la petite 
école demeura environnée d'une protection affectueuse, 
et qui souvent se traduisit par les dons les plus 
généreux. 

Une troisième religieuse venait d'être adjointe aux 
deux premières (1), lorsque s'opéra la réunion de 
Notre-Dame-du-Chemin k Saint-Euverte ; cette dernière 
paroisse hérita dès lors des charges relatives k l'école. 

La société philanthropique concourut jusqu'en 1791, 
pour une somme de 300 livres, au traitement de la 
sœur adjointe, qui avait pour fonctions spéciales de 
visiter k domicile les pauvres malades de la paroisse. 



§13 

NOTRE-DAME-DE-RECOUVRANCI. 
1* Éoolea de garçons. 

Notre-Dame-de-Recouvrance fut jusqu'en 1709 suc- 
cursale de la paroisse de Saint-Laurent, ce qui n'empê- 
chait pas que toutes deux eussent leurs écoles. La tenue 
si défectueuse des registres de l'état civil, où presque 
jamais la profession des déclarants n'est indiquée, a 
rendu k peu près vaines nos laborieuses recherches 
parmi les registres paroissiaux de cette église. 

(1) Voir rapport des commissaires, f° 33 v°. 



— 72 — 

Il résulte cependant du petit nombre des documents 
qu'il nous a été donné de recueillir qu'en 16.. il s'y 
trouvait une école de garçons tenue par Nicolas de 
la Saussaye, demeurant dans la maison de la Harpe, 
sise rue du Ravelin-Saint-Laurent (1), et qui mourut en 
1658. 

La similitude de noms nous permet de tenir pour 
vraisemblable que celui qui exerçait dans le quartier 
de Recouvrancc les modestes, mais utiles fonctions de 
maître d école, était parent du savant doyen Charles 
de la Saussaye, qui d'abord fut curé de Saint-Pierre- 
Ensentclée et grand vicaire, puis, en quittant Orléans, 
devint recteur de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, à Paris, 
et mourut en 1621. 

En 1756, M. Vandebergue fournissait gratuitement le 
local de la classe des garçons, comme il résulte des 
deux articles suivants extraits des comptes de fabrique 
de l'église de Recouvrance, et qui font actuellement 
partie de ses archives : « Reçu de M. Vandebergue, 
pour gratification pour la classe des garçons, 40 liv. » 
(F 96 v°.) « A M. Vandebergue, pour loyer de la classe 
des garçons, 10 liv. » (F 97 v°.) 

En 1759, M. Vandebergue garda le montant du loyer. 
(F 106 v°.) 

En 1759-1760, la fabrique dépensa 130 liv. pour le 
mobilier des écoles (loc. cit.). 

Nous trouvons encore comme maîtres : 

(1) Cotte rue prit ensuite le nom de rue Croix-dc-par-Dieu, à 
cause d'une maison au fronton «le laquelle se voyait ce signe ac- 
compagné des premières lettres de l'alphabet, — ce qui nous 
indiquerait qu'il s'y tenait très-anriennement une école; — elle 
s'appelle aujourd'hui rue des Turcies. 



— 73 — 

1672. — Florent Guillaume. 
1754. — Garnier. 

1764. — Bournivet. 

1765. — Le frère Serrurier. 

1766. — Vidy. 

1771. — Le frère Haval. 

1772. — Le frère Hazot. 
1774. — Garry. 

1788. — N. Royer ou Roger. 

■ 

Presque tous ces noms sont extraits des comptes des 
marguilliers. 

L'école laïque subventionnée par la fabrique conti- 
nuait, on le voit, à seconder les frères dans renseigne- 
ment des enfants nécessiteux. 

En 1750 et 1751, deux quêtes pour l'école produi- 
sirent 151 liv. 4 s. 

En 1756-1757, les filles eurent part au fruit des 
quêtes, qui montèrent k 84 liv. 

Le rapport rédigé par les commissaires du district 
fait remonter à Tannée 1755 la fondation d'une école 
de charité de garçons. Deux instituteurs, Poincloux et 
Botre, la dirigeaient depuis dix ans en 1792, et elle 
recevait alors 150 écoliers. Mais, à l'époque dont nous 
parlons, Recouvrance venait d'être jointe à Saint- 
Paul, et si les deux maisons se trouvaient confondues 
quant k la dénomination, elles avaient toujours des 
maîtres distincts. Chacun d'eux touchait un traitement 
de 400 liv. (1). 

(1) Arch. de la fab. de Recouvrance : détail de ce que chaque 
marguillier doit payer dans son année pour la fabrique, dressé 
en 1766. 



— 74 — 

Les classes de charité de la paroisse avaient eu large- 
ment part aux immenses libéralités de M. Masson de 
la Manerie. Une fondation de cet homme de bien, dont 
les titres existent encore dans les archives de la fa- 
brique de Notre-Dame-de-Recouvrance, mettait les écoles 
en possession de 125 liv. de rente, dont 100 pour le 
mattre et 25 pour les livres de classe. 

De 1751 k 1756, les articles relatifs au legs de M. de 
la Manerie ne figurcut pas dans les registres de fa- 
brique parmi ceux des 'comptes annuels que rendait le 
marguillier d'honneur; ils donnent lieu à une compta- 
bilité spéciale et distincte. 

De 1756 k 1774, le marguillier d'honneur cesse de 
tenir un état à part de cette fondation, et on la trouve 
alors réunie à celle de M. Marchand, uniquement affectée 
au soulagement des pauvres, et au legs de M œ< Luillier. 

Il y avait en outre dans le legs de M. de la Manerie 
600 liv. pour le pain des pauvres et des malades, et 
pour des petits métiers, et 150 liv. pour un grand mé- 
tier h la disposition de la famille du fondateur, qui 
devait choisir le sujet dans la paroisse. 

Enfin l'école avait droit à la moitié d'une autre rente 
de 10 liv. fondée en sa faveur par M me Luillier et dont 
nous constatons la première mention en 1748 (1). 

2° Éoole de fines. 

L'école de charité de filles de Notre-Dame-de-Recou- 
vrance ne parait pas moins ancienne que celles des 

(4) Rapport des commis s., fol. 30 \°. 



— 75 — 

garçons. Dès l'origine elle était sise rue du Four-à- 
Ghaux; mais les comptes de fabrique de 1717-1719 
nous apprennent, qu'elle se tenait alors dans la maison 
de M. le curé. Les réparations faites cette année s'éle- 
vèrent k la somme de 108 liv. (1). 

En 1752, le local scolaire était fourni à la fabrique 
par M. Perdoulx moyennant 40 liv., comme il résulte 
de ses quittances (comptes de Tannée précitée). Le 
bail, cependant, fut résilié avant son expiration (2). 

Un acte de l'état civil de 1656 mentionne le décès de 
Charlotte Tripault, décédée rue du Four-k-Chaux k l'âge 
de vingt-cinq ans, et un autre, portant le millésime de 
1672, celui d'Anne Patas, toutes deux maîtresses de cette 
école. Nous trouvons ensuite : 

1754. — D"« Breton. 
1756. — D^ Boudin. 
1757-1775. — Madeleine Bonneau. 
1760. — D«e Poisson. 

Le 11 novembre 1754, il y eut une assemblée parois- 
siale des principaux habitants pour arrêter le choix d'une 
institutrice, attendu que la précédente s'était volon- 
tairement retirée. 

Il résulte du procès-verbal de cette assemblée qu'en 
acceptant pour ses honoraires les 110 liv. que M. de la 
Manerie et M mo Luillier avaient constituées à cette fin, 

(1) « Paie à Bénier, masson, pour réparations grosses et me- 
nues, et couvertures rl'ardoize de la maison de M. le curé où est 
l'escolle des filles de la paroisse, qui me doibt être rembourcé 
par le curé ou la paroisse, montant à la somme de 108 livres. » 
(Compte de M. Prévost des Coutures. Reg. de fabr., f° 9 v<>. 
Arch. de l'église paroissiale de llecouvrance.) 

(2) V. Pièce justificative VITI. 



- 76 — 

la demoiselle Marie-Claude Boudin offrait de se loger, 
elle et sa classe, à ses frais et dépens, ce qui fut ac- 
cepté, et elle fut investie des fonctions de maîtresse 
d'école (1). 

Enfin les rôles de la capitation nous révèlent k leur 
tour le nom de Madeleine Bonneau qui, de 1757 à 1775, 
aurait été attachée en la même qualité k l'école de 
Recouvrance, et qui demeurait dans la rue du même 
nom. 

En 1775, le nombre toujours croissant des écolières 
nécessita la scission des cours en deux parties, et il y 
eut la grande et la petite classe. Le loyer de celle-ci 
coûta lit livres pour les trois années 1781, 1782 et 
1783 ; le loyer du logement des deux institutrices monta 
seul k 84 livres. 

M. Masson de la Manerie n'avait pas voulu faire pour 
Técole de filles moins que pour celle des garçons; 
aussi, dans la fondation de 1,000 liv. dont nous venons 
de donner ci-dessus le détail, trouvons-nous la maîtresse 
de la classe de charité inscrite pour une pareille rente 
de 100 liv., plus 25 liv. pour les livres de classe. Elle 
avait en outre 10 liv. de la fondation de M me Luillier. 

Il semblerait permis de croire, d'après une note 

(1) Voir pièce justificative IX, le procès-verbal de cette as- 
semblée dont M. Oct. Raguenet de Saint-Albin, membre de la 
Société archéologique et historique de l'Orléanais, a bien voulu 
nous donner communication. Nous nous faisons un devoir de lui 
adresser ici nos remercîments pour la connaissance qu'il nous a 
procurée de plusieurs pièces fort intéressantes relatives à l'en- 
seignement primaire dans cette paroisse. 



— 11 — 

extraite des archives paroissiales que nous citons, — et 
qui appartiennent encore à la fabrique de Reçouvrance, 
— que certains offices se célébraient dans les écoles, 
car il est question « d'un graduel » qui s'y trouvait et 
qui aurait « été rapporté à la sacristie (1). » Nous avons 
déjà eu l'occasion de faire cette remarque en nous oc- 
cupant de l'école de Saint-Euverte. 



§14 

SAINT-PATERNE (2). 
lo Éooles do garçons. 

Quoique nous manquions totalement de détails sur les 
plus anciennes écoles de cette paroisse, nous pouvons 
cependant constater qu'elles étaient en activité dès une 
époque très-reculée, comme en font foi les noms qui 
suivent : 

1518. — Jean Chambault, maître d'école. 

1595. — Jean Deshaves, tenant tutelle de grammaire. 

1604. — Louis Fremont, maître d'écriture. 

1619. — Gaspard Pasquier, maître d'écriture. 

1648. — Jacques Sellier, maître de grammaire et d'écriture. 

(4) La fabrique, comme tutrice des écoles de charité, avait la 
charge des frais de tenture occasionnés par la procession de la 
Fête-Dieu, pour décorer l'extérieur tant de l'église que des deux 
maisons d'école, et pour cet objet elle dépensa en 1766 la 
somme de 7 liv. 

(2) Nous avons placé Saint-Paterne au nombre des paroisses 
de la ville, quoiqu'elle n'y ait été réunie que fort tard. Aupara- 
vant, et encore en 1728, elle luisait partie des faubourgs. (A, 942, 
arch. dép. du Loiret.) 



— 78 — 

16. .. — Simon Morant, maître d'écriture. 

1650. — Paget, maître d'écriture. 

-1651. — Nicolas Briet, pauvre homme enseignant les 

petits enfants. 

1654. — Claude Maublanc, dit La Fontaine, maître d'école. 

1659. — Henri Paget, écrivain. 

1660. — Guillaume Chevalier, tenant tutelle de grammaire. 
1673. — Etienne Sellier, maître de grammaire. 

1747. — Claude Dcslandes, maître de grammaire. 
1757. — Pierre Blondin, maître de grammaire. 
1775. — Jacques Martin, maître de grammaire. 
1783. — J.-B. Adam, maître de grammaire. 
1783-1788. — Lejeune, maître de grammaire. 
1788. — Faure, maître de grammaire. 
1788. — Louis Néquiem, maître de grammaire. 

Combien nous eussions souhaité qu'a cette longue 
liste de noms, pour laquelle nous demandons toute 
l'indulgence de nos lecteurs, nous eussions pu joindre 
quelques détails sur l'école ! Mais, faute des renseigne- 
ments accessoires qui eussent tempéré la sécheresse 
d'une fastidieuse nomenclature, nous devons nous en 
contenter comme d'une preuve matérielle qui n est pas 
sans éloquence, et qui, en tout cas, justifie pleinement 
nos assertions. 

Il nous reste à parler de deux autres institutions de 
charité que renfermait encore la paroisse de Saint- 
Paterne, et dont les frères de la doctrine chrétienne 
étaient les directeurs depuis 1747. 

Ces deux maisons, dont Tune s'appelait la petite, 
l'autre la grande école, avaient été ouvertes k six mois 
d'intervalle, le 8 décembre 1747 et le 11 juillet 1748, 
rue du Chapon, et elles réunissaient, k elles deux, assez 
d'enfants pour y nécessiter la présence de quatre frères. 



- - 79 — 

Voici, d'après le journal des écoles de la paroisse, le 
revenu qui leur était attribué : 

1° 168 liv. de rente léguées par M Ue Anna Vilain, & partager 
avec les écoles de filles, et devant cesser dès] que les deux classes 
seraient suffisamment dotées. 

3° 120 liv. de rente léguées par la même, aux mêmes fins et aux 
mêmes conditions. 

3° 48 liv. de rente, dons réunis de quelques bienfaiteurs; mêmes 
conditions que dessus. 

4° 240 liv. de rente, autres legs de personnes anonymes ; mê- 
mes conditions que les précédents (1). 

5° 62 liv. 10 s. de rente léguées par M m « Privé. 

6° 15 liv. de rente léguées par M. Jousse, curé de l'Àleu-Saint- 
Mesmin (1780) (2). 

7° 12 liv. 10 s. de rente léguées par M. Meunier (1780) . 

8° 25 liv. de rente léguées par M. Marion, doyen de Sainte- 
Croix (1780). 

9° 10 liv. de rente léguées par M. Robeau, ancien curé de Saint- 
Paterne (1714). 

10° 40 liv. de rente constituées sur la fabrique par M. Man- 
got, curé (1783). 

11 e 80 liv. de rente sur la fabrique. 

12° 70 liv. de rente sur le clergé (11 juillet 1775). 

13° 148 liv. de rente données par M. Desverneys (10 avril 
1777). 

14° 80 liv. de rente, legs de M me d'Anjouan (10 avril 1777). 

15° 89 liv. de rente , legs de M me Provenchère de Rouvray 
(1780). 

16° 162 liv. 13 s. de rente, legs de M. Âlzembac (1713). 

17° 55 liv. de rente provenant de certaines sommes dues aux 
écoles (1780). 

18° 150 liv. de rente, legs de M. Masson de la Manerie(1750). 

(1) Journal des écoles de la paroisse de Saint-Paterne, 22 juin 
1784. Fonds des écoles de charité. 

(2) Les dates placées entre parenthèses sont celles de la constitu- 
tion des rentes. 



— 80 — 

19° 25 liv. de rente, legs de H. Desveraeys (1781). 
20° 15 liv. de rente constituées par M. Desveraeys. 

En tout 1,318 liv. 13 s. de rente. 

En 1792, les deux écoles ne touchaient plus que 
600 liv. de rente et recevaient 260 enfants (1). 



a» fiooles de flues. 

Bien que la date de la fondation des écoles de Saint- 
Paterne ne soit pas indiquée dans les pièces auxquelles 
nous nous référons, nous voyons néanmoins, par les 
noms produits ci-après, qu'une classe dirigée par des 
maîtresses laïques existait en 1722 (2), et que cette 
école, simultanément avec celle des sœurs qu'on fonda 
plus tard dans la même paroisse, continua à instruire 
les jeunes lillcs jusqu'en 1775. Cette date, du moins, est 
celle où le dernier nom d'institutrice nous apparaît, ce 
qui pourtant n'implique pas forcément la cessation de 
l'école. 

Les sœurs de la sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre, 
appelées en 1707 à Orléans (5) pour y tenir une partie 
des écoles primaires de charité, avaient le siège de 
leur communauté dans la paroisse de Saint-Paterne. 
Leur institut ayant pour objet l'instruction des filles 

(1) Rapp. des commiss. du district, f° 30 v°. 

(2) Rôles de la capitation. 

(3) Elles y avaient été appelées par M. Mangot, curé de Saint- 
Paterne, qui fit préparer pour les recevoir une maison appartenant 
à l'un de ses vicaires. (Note communiquée par M me la Supérieure 
de la communauté.) 



— 81 — 

pauvres, non moins que le soin des malades qu'elles 
visitaient à domicile, leur maison renfermait une phar- 
macie approvisionnée par les apothicaires de la ville. 

Quatre de ces religieuses, spécialement attachées aux 
écoles dont nous nous occupons, n'avaient en tout, 
depuis 1790, que 100 liv. pour tenir la classe ; mais 
celle d'entre elles dont la mission spéciale était de 
montrer aux enfants les travaux d'aiguille recevait de la 
caisse philanthropique un secours annuel de 300 liv. (1). 
Au moment où cette communauté s'établit dans la 
paroisse de Saint-Paterne, les écoles qu'elle dirigeait, 
comme celles destinées aux garçons, eurent part aux 
donations générales faites aux établissements scolaires 
de la paroisse ; et puisque nous avons fait connaître les 
revenus des écoles de garçons, nous dirons aussi quels 
étaient ceux des écoles de filles. 

1° 298 liv. de rente sur le clergé. 

2° 239 liv. de rente sur les États de Bretagne. 

3° 215 liv. de rente sur les aides et gabelles. . 
4° 40 liv. de rente sur diverses personnes. 

5° 282 liv. 10 s. de rente sur la fabrique (2). 

Total 1,074 liv. 10 s., dont 62 liv. 10 s., au principal de 1,500 liv. 

provenaient d'un legs fait le 5 août 1713 
par M. d'Alzembac. 

Voici maintenant les noms des maîtresses laïques de 
l'école de Saint-Paterne : 

(1) Nous avons expliqué ci-dessus que le bureau de charité de 
M. de la Manerie avait vraisemblablement reçu, à la Révolution, le 
nom de caisse philanthropique. 

(2) Il ne sera peut-être pas sans intérêt de mettre en regard du 
revenu des maisons scolaires de Saint-Paterne les dépenses faites 



— 82 — 

1722- — D»«Michaut. 

1728-1735. — D^Tixier. 
1735-1757. — D»°Picault. 
1717-1757. — D"*Dclatre. 

1747- — D"°Faugoin. 

1747- — D»° Durand. 

1747- —Due Denis. 

1709-1788. — V™ Gidoin. 
1775- — D^Lamotte. 

annuellement pour leur entretien,et dont nous trouvons le compte 
détaillé dans le Journal des écoles tenu par le curé de cette 
paroisse. 

Amwc 1181 y de la Toussaint 1781 à la Toussaint 1182. 

Traitement des 2 frères 600 1. » s. 

Tra i t e ment d es 3 sœ urs (la sœur chargée 
du travail de l'aiguille était subven- 
tionnée par la Société philanthropique) 750 » 

Réparation de la maison 91 » 

Entretien des poêles 7 4 

Corde neuve mise au puits des frères. . . 10 » 

Livres des pauvres 21 10 

Bois pour les poêles 56 » 

Payé à la ville pour 20 e et réverbères. . . 6 15 

Pension de Mathurin Vaillant 150 » 

1,6921. 9 s. 

Année 1782 1,595 18 

Année 1783 (y compris 557 liv.pour l'ob- 
tention et l'enregistrement des lettres 
patentes) 1,564 16 

Année 1784 1,795 8 

Année 1785 1 ,425 8 

Année 1786 1,673 10 

Année 1787 1 ,367 3 

Année 1788 1,352 12 

Année 1789 1 ,483 9 

Année 1790 1,473 » 

Annécl791 1,430 13 

Année 1792 1,446 8 



— 83 — 



§15 

SAINT-PAUL. 
1° Éooles do garçons. 

Dès le XIV e siècle, on constate dans la paroisse de 
Saint-Paul l'existence de petites écoles (1) ou tutelles, 
et à partir de 1536 il nous est donné de pouvoir re- 
constituer, sans trop de lacunes, la filiation des maîtres 
qui s'y sont succédé jusqu'en 1789. 

Mais si l'enseignement primaire florissait depuis tant 
de siècles dans ce quartier, aussi bien que dans tous les' 
autres de notre ville, il n'y fut établi d'école de charité 
proprement dite qu'en 1711. 

Le 2 avril de cette année, en présence d'Odigier, 
notaire au Châtelet d'Orléans, M* r Fleuriau, assisté de 
M. de Beauvilliers, son vicaire général, et des commis- 
saires délégués du clergé d'Orléans et de tout le dio- 
cièse, reconnut avoir vendu, créé et constitué, et « s'o- 
blige à payer une rente de 150 liv. à la paroisse de 
Saint-Paul pour l'école des pauvres garçons qui sera 
fondée es mains de M. Etienne Bouchet, curé de la 
paroisse, qui distribuera annuellement la somme aux 
maîtres de ladite école (2). » Il fut en outre stipulé 
que si cette école venait 'a cesser, « la rente serait 
reportée sur l'école des filles jusqu'au rétablissement 
de celle des garçons, et qu'a défaut de toutes les deux, 
elle reviendrait aux indigents de la paroisse. » Les 

(1) Comptes municipaux de la ville d'Orléans, passim. 

(2) Fonds des écoles de charité, pièce 227. 



— 84 — 

3,000 liv. de capital avaient été offertes par un géné- 
reux anonyme. 

Le 2 août 1740, Marguerite Bizeau, veuve Vautier, 
donna à l'école de Saint-Paul 5 liv. de rente en deux 
parties. 

Complètement gratuite, cette petite classe de charité 
fut installée rue des Carmes et aux frais des paroissiens 
qui, en retour, s'étaient, paraît-il, réservé le choix 
du maître. Nonobstant ces conventions antérieures, le 
curé, en 1772, réclama, comme directeur de l'école, 
le droit d'en nommer l'instituteur. De là contestation ; 
mais après beaucoup de pourparlers, les plus notables 
paroissiens, et avec eux les marguilliers, firent au curé 
la concession de ratifier la nomination du maître qu'il 
avait indûment institué, à condition qu'il se désisterait 
pour l'avenir de ses prétentions mal fondées et recon- 
naîtrait aux habitants le droit d'élire le maître (1). Il 
semblerait que plus tard l'école fut transférée impasse 
du Coq, rue de la Porte-Madeleine, où se trouvait déjà 
celle de la paroisse Saint-Laurent. 

Outre la maison de la rue des Carmes, l'école était 
encore propriétaire d'un petit immeuble sis rue de la 
Crosse, dont elle tirait quelque revenu. 

Les rentes de l'école des garçons de Saint- Paul 
étaient formées des donations qui suivent : 

51 liv. 1 s. 8 d. sur le clergé, au principal de 1,250 liv M 
données à l'école par M. Fontaine des Montées, secrétaire du roi. 
Sur cette somme, 250 liv. provenaient d'un legs de M. Charles 
Boyetet pour un catéchisme perpétuel dans la paroisse (2 jan- 
vier 1699, présent Odigier, notaire à Orléans). 

(1) Fonds des écoles de charité, pièce 228. 



— 85 — 

150 liv. sur le clergé d'Orléans, au principal de 3,000 liv., 
legs d'une personne anonyme (2 avril 1711). 

104 liv. dont le principal provenait en partie de remboursements 
faits à l'école, et d'un don de 1,000 liv. par M. Antoine Masson, 
secrétaire du roi (Odigier, 27 avril 1705). 

15 liv. au principal de 300 liv. sur la ville d'Orléans, legs de 
M. de Mareau, doyen de Sainte-Croix (Odigier, 29 mars 1736). 

4 liv. 10 s. au principal de 00 liv., don de M. Jacques Sain- 
tonge, bourgeois d'Orléans (Chassinat, 29 août 1739). 

50 sols de rente foncière sur une maison au coin des rues des 
Sept-Dormants et des Bouchers, don de Marguerite Bizeau (Delà- 
roue, 12 juillet 1740). 

50 autres livres, don de la même personne, pour avoir part aux 
prières de l'école. 

50 liv., don de François Roumilly, vigneron d'Ingré, et de Ma- 
deleine Stobre, sa femme (Destas, 15 novembre 1740). 

50 liv. au principal de 1,200 liv., don de M mo Anne Michau, 
veuve de M. Gabriel Baguenault (Delaroue, 25 novembre 1734). 

15 liv. sur la ville d'Orléans, don de M. de Mareau, doyen de 
Sainte -Croix. 

120 liv. au principal de 400 liv., don de M. Sinson de Gauvil- 
liers, doyen des trésoriers de France à la généralité d'Orléans. 

120 liv. au principal de 2,800 liv., legs de M. de la Manerie 
(Jullien, 1749) (1). 

En 1792, 250 enfants fréquentaient la classe du sieur 
Philipon. Il y en avait une seconde tenue par les sieurs 
Christophe et Billard. La fabrique servait à chacun de ces 
trois instituteurs un traitement de 300 liv. (2). 

Voici les noms des anciens maîtres d'école et de 
grammaire de Saint-Paul : 

1536- — François Lemattre. 

1536- — Denis Nepveu. 

(1) Registre des rentes, maisons et autres biens de la fabrique 
de Saint-Paul, t. II, avril 1748, du folio 487 à 703, coté L, 2. 

(2) Rapport des commiss., f° 21 r°. 



— 86 — 

1590- — Pierre Gufllot, tenant tutelle, rue de la Van- 
nerie^). 

1644- — Etienne Fleurv. 

....-1066. — Guvonneau l'aîné. 

* 

• ...-1667. — Guillaume Landemore. 

. . . .-1670. — François Gasté. 

....-1672. — Christophe Benoît. 

. . . .-1687. — Joseph Devoir. 

. . . .-1690. — N. (nom illisible), maître d'école. 

... .-1691 . — Claude Dolon (ci-devant à Saint-Benoît). 

. . . .-1694. — René Landemore. 

1708-1735. — Etienne Depille. 

17. .- — Levt?que et Oneille, maîtres d'école. 

....-1757. — Durouzeau. 

1775- — Louis Jaquet. 

....-1775. — J.-J. Doineau. 
. . . .-1775. — Nicolas Defay. 
1782-1792. — Philippon. 

1783- — Jacques Gendron. 

1783- — Christophe Landré. 

■1783- — IkmavontureDeméré. 

1783-1788. — Servant. 
1786-1792. — Christophe et Billard . 

1788- — Jacquet. 

1788- — Goehin. 

Maîtres d'écriture. 

1518- — JeanBélot. 

1583- — Joseph Hay. 

. . . .-1668. — Jacques Guvonneau. 

1640-1675. — Estienne Gauldrv lî). 

1678- — Joseph Gauldrv. 

(1) Registre des ccnsirca de Saiut-Sam^on, Arch. du Loiret, 
sér. H. — La rue de la Vannerie porte aujourdhui le nom de rue 
du Cheval-Uou^e. 

(2) Il habitait rue îles Charretiers dès l'année 10i0. 

Dan»! un acte «le vente «le la maison cfi.it porte :îi-?u-»!!t»ïin"iit le 



- 87 — 



2° Éoole de filles. 



Rien n'indique qu'il y eût antérieurement au XVII e siè- 
cle des écoles de charité pour les filles dans la paroisse 
de Saint-Paul. Cependant la première dont nous ayons 
retrouvé la trace était déjà en exercice lorsqu'un ano- 
nyme versa entre les mains de l'évêque un capital de 
3,000 liv. destiné à l'établissement d'une classe gra- 
tuite pour les pauvres garçons. 

Quelques personnes charitables de Saint-Paul, MM u "De- 
loynes, Cahouet, Rousselet et Sarrebourse, avaient ouvert 
de leurs deniers cette école, où devaient être admises 
les petites filles indigentes de la paroisse, et elles s'y 
consacraient à leur éducation dans un local sis rue de 
la Crosse, que MM" 01 Sarrebourse avaient hérité de leur 
oncle, M. Sello, prêtre habitué de Saint-Paul et décédé 
en 1690 (1). 

Cette installation paraît cependant n'avoir été que 
provisoire, car une autre pièce du dossier auquel nous 
empruntons ces détails nous la montre installée dans 
une maison de la rue du Coulon, sise dans la censive 
de Saint-Euverte et acquise par le curé de Saint-Paul 
de M. Boyetet, moyennant 800 liv. Cette maison était 
contiguë à celle qu'occupaient les demoiselles Sarre- 
bourse (1), qui bientôt après l'abandonnèrent à l'école 

n° 35 de la rue des Charretiers, acte passe devant Pierre Deles- 
cluze, notaire au Ghâtelet d'Orléans, le c 21 juillet 1640, on lit : 
« Ladite maison tenant d'un long au sieur Pierre Guimonneau, 
d'autre long à Estienne Gauldry, maistre d'escolle. » 

(4) Fonds des écoles de charité. Liasse 28, école de filles de 
Saint-Paul. 

(1) Cet immeuble, situé comme le précédent dans la censive de 



— 88 — 

pour servir au logement des institutrices. Cependant, 
comme c'était leur droit, les demoiselles Sarrebourse 
ne se dessaisirent point de leur immeuble sans poser 
quelques conditions. Elles stipulèrent tout d'abord que 
personne ne pourrait être adjoint aux maltresses sans 
leur consentement formel ; 

Que les maltresses d'école seraient nommées par le 
curé de Saint-Paul ; 

Qu'en cas de cessation des classes, la maison serait 
mise en location et le revenu affecté à l'entretien des 
écoles de charité de filles de Saint-Pryvé et de Saint- 
Ay, après toutefois que les fonds nécessaires aux répa- 
rations auraient été prélevés ; 

Que M. Jacques Sarrebourse, leur frère, aurait le 
droit de placer dans l'école six pauvres petites filles 
étrangères à la paroisse. MM llei Sarrebourse s'étaient ré- 
servé uu droit semblable et réversible, à leur mort, sur 
la personne de Jacques Sarrebourse, ou à son défaut 
sur celle de ses enfants ; 

Enfin qu'aucun ustensile ou objet mobilier quelconque 
appartenant a l'école ne pourrait jamais en être dé- 
tourné ni vendu. 

L'abbé de Saint-Mcsmin, Augustin Grouchcr de Chépy, 
dont la maison relevait aussi pour certains droits, sanc- 
tionna les stipulations sus-énoncées. 

Tout alla bien jusqu'au moment où le levain du jan- 
sénisme, qui fermentait depuis quelque temps au sein 
de la ville d'Orléans, s'introduisit dans l'école. L'auto- 

l'abbé do Saint-Euverte et chargé envers lui de 20 liv. de rente 
foncière, Tétait en outre de quelques redevances envers l'abbé de 
Saint-Mesmin et le curé de Saint-Paul. (Ibid.) 



— 89 — 

rite ecclésiastique s'en émut. Si MM ,leB Sarrebourse se 
fussent contentées d'un jansénisme latent, il est k croire 
qu'elles n'eussent point été inquiétées; mais l'instant 
arriva où, à bout de patience, l'évêque r aux conseils et 
aux exhortations duquel elles se montrèrent ouvertement 
réfractaires, se vit contraint de sévir. 

Ce qui ne cesse de surprendre lorsqu'on étudie les 
phases diverses de cette longue et étonnante affaire 
du jansénisme, c'est de voir combien cette erreur a fait 
de victimes et de dupes parmi les gens les plus ver- 
tueux et les plus honorables : les demoiselles Sarre- 
bourse en sont la preuve. Certes, si l'on a vu la cha- 
rité et l'abnégation exercées par les personnes du monde 
avec cette simplicité qui sied si bien aux bonnes œuvres, 
c'est assurément par ces deux généreuses sœurs. Mais, 
trop faibles et trop peu prémunies contre des doctrines 
dont elles ne comprenaient pas suffisamment le danger, 
elles fermèrent l'oreille aux paternelles exhortations de 
leur évéque, si bien que Ms* de Montmorency dut sus- 
pendre la classe. 

Les Nouvelles ecclésiastiques, organe du parti jansé- 
niste, prétendent que cette exécution provoqua une déso- 
lation générale dans la ville d'Orléans. Nous avons peine 
k nous figurer une douleur aussi générale ; mais nous 
croyons sans peine qu'elle dut être fort grande parmi 
les opposants, d'autant plus que deux autres écoles, 
celle de Saint-Laurent, tenue par M llc Charvet, et celle 
de la Conception, que dirigeait M ,,e Macé, se trouvèrent 
simultanément dans le même cas (1). 

L'abbé de Rochechouart, délégué par l'évêque pour 

(4) Nouvelles écoles., lettre du 20 mai 1739. 



— 90 — 

■ 

procéder à l'examen du temporel dans les maisons sco- 
laires interdites, se trouva en face d'une résistance ou- 
verte, et qui n'était pas faite pour porter le prélat k 
céder aux instances de la députation envoyée près de 
lui par les intéressées et la fabrique. Le duc d'Orléans 
intervint h son tour; mais le refus de soumission des 
directrices décida M« r de Montmorency k maintenir la 
mesure qu'il avait ordonnée, L'école parait être restée 
fermée jusqu'en 1708. 

Les rôles de la capitation nous livrent quelques noms 
de maîtresses h partir de cotte dernière date : 

. . . .-1017. — 1)"°» Deloynes, Cahouet, Rousselet. 
1708-1722. — «uw Guichet et Martin. 
....-1735. — D"*1\Hïu. 
1717-1 785. — D»<* Itonncvillc et Coupé. 
1702-1702. — D»« Faugoin . 
1709-1775. — «"•Hnràrc. 
1782-1702. — D"«1tonncau. 

1783-1702. — l) ,les Barbcron (les deux sœurs périrent sur 
l'échaiaud en 1703). 

La maison de la rue du Coulon, restée la propriété 
de l'école, malgré sa fermeture, fut louée et rapportait, 
en 1756, 120 liv. de revenu. 

La Révolution trouva les classes installées dans une 
maison appartenant à la fabrique et qu'elle avait ac- 
quise de M. Boyclet. Chacune des deux maîtresses rece- 
vait de la fabrique un traitement de 250 livres, et en 
1702 les classes étaient suivies par 170 enfants indi- 
gentes (1). 

(1) Rapport des omîmes., i»> 34 r°. 



— 91 — 

Voici quels étaient les biens et les revenus de l'école 
des filles : 

La réversion du legs de Marie Archambaut (V. g. 7, n° 2, pa- 
roisse Saint-Euverte). 

1,650 liv. données par les personnes qui suivent, pour l'acqui- 
sition d'une maison rue du Cou Ion, par contrat du 2 juin 1075, 
présent Charron, notaire : dame Anne Masson, veuve de M. Fran- 
çois Debeausse, 000 liv.; — dame Foy Lambert, veuve de M. Jean 
Masson l'aîné, 50 liv.; — Jean et François Bezançon, 900 liv.; 
— produit d'une quête, 100 liv. 

5,800 liv. données par les personnes qui suivent, pour acquisi- 
tion d'autre maison rue du Coulon, où se tenait l'école : M. Sar- 
rebourse aîné, 3,200 liv.; — M lle Sarrebourse, 2,000 liv.; — 
M«» Ilanapier, 000 liv. 

Une maison rue du Coulon, donnée à l'école par dame Espérance 
Rousset, veuve Hervé Guignon, présent Boucher, notaire, le 28 mai 
1688. Le produit du loyer ne devait servir qu'à la subsistance de 
la maltresse. 

Maison rue de la Crosse, don de M. Sello (12 juin 1098). 

15 liv. de rente au principal de 300 liv., provenant d'aumônes 
(30 mai 1087). 

12 liv. 10 s. au principal de 300 liv., legs de M lle Françoise 
Dulac de Montisambert. 

300 liv. au principal de 6,000 liv., legs de M mo Daligre(ll mai 
1711 ; Dupuis, notaire à Paris). 

15 liv. au principal de 300 liv., legs de M. le doyen de 
Mareau. 

25 liv. de rente foncière sur maison et héritages à Chécy, pro- 
venant d'un remboursement (1743). 

25 liv. d'autre remboursement (1743). 

400 liv. en principal, don de M. Sarrebourse, chanoine de 
Sainte-Croix (1747). 

15 liv. de rente d'un remboursement (1). 



(1) Registre des rontos, etc., do la fabrique de Saint Paul, t. II, 
des folios 510 à 530, îvjrisfn» 'ri. (Arch. partie, de la fabriqua.) 



— 92 — 



§16 

SAINT-PI1RRE-EMP0NT. 
1* Éoole do garçons. 

Dès Tannée 1600, les registres paroissiaux nous 
livrent le nom d'un pédagogue du quartier de Saint- 
Pierre-Empont (1). Mais cette école ne semble pas avoir 
eu part aux répartitions de fonds faites par le clergé, 
dont bénéficièrent les plus pauvres de nos établisse- 
ments scolaires, et qui permirent même d'en établir un 
grand nombre de nouveaux. Le rapport du district s'en 
lait, par le motif sans doute qu'aucune école de charité 
proprement dite — seule catégorie de maisons d'édu- 
cation primaire dont les rapporteurs se soient occu- 
pés — n'était attachée à cette collégiale, tandis qu'au 
contraire, il y avait dans la même circonscription un 
assez grand nombre de tutelles. Au reste, Saint-Pierre- 
Empont portait à la fois le titre de paroisse et celui de 
collégiale. 

Voici quelques noms tirés des actes de l'état civil : 

1600. — Jean Pillard, maître d'école. 
1603. — Antoine Pomier, maître d'école. 

(1) L'église collégiale de Saint-Pierre-Empont, dont le temple 
protestant occupe actuellement remplacement, a de tout temps 
tenu une place considérable dans l'histoire orléanaise. Au 
XV e siècle, son clocher servait de beffroi, et il fut rebâti en 4456 
aux irais de la ville avec des fonds prélevés sur la dépense dite de 
forteresse (Répertoire, t. II, p. 475). Ce compte est malheureuse- 
ment au nombre de ceux dont nos archives municipales déplorent 
aujourd'hui la perte. 



— 93 — 

1627. — Berge, maître d'école. 

1642. — Claude Bazin, maître d'école et d'écriture. 

1540. — Antoine Hoctin, maître d'école. 

1653. — Nicolas Tabour, maître d'école. 

1665. — Guillaume Muret, maître d'école. 

1674. — Jean de Villars, maître d'écriture. 
1683. — François Barbotte. 

1685. — Jean Destas, maître grammairien . 

Louis Destas, maître grammairien. 

1686. — Jean Defay, maître d'écriture et de grammaire. 
1705. — Jacques Robillard, maître de grammaire (auparavant 

à Saint-Benoît-sur-Loire) . 

2° Éoole de filles. 

Il parait qu'il se trouvait aussi dans ce quartier une 
école libre pour les filles, car deux noms des maîtresses 
qui y enseignaient, nous sont fournis par les rôles de 
la capitation. Ce sont ceux des D ,,C8 Friquet et Anne 
Degeorge, en 1783. 



§ 17 

SAINT - PIERRE - ENSENTELÉE. 
1° Éoole de garçons. 

Saint-Pierre-Ensentelée, nous Pavons dit à l'article de 
Sainte-Catherine, était, avant 1789, succursale de cette 
église, ce qui fait que les deux paroisses se trouvaient 
confondues. Nous n'oserions affirmer qu'il n'en fût pas 
de même pour les écoles, et que les donations qui leur 
avaient été faites ne servissent pas à alimenter indis- 
tinctement toutes les maisons scolaires se rattachant 
aux deux églises. Sans doute, quand un legs provenait 



d'an habitant du territoire de Saint-Pierre-Ensentelée ou 
de Sainte-Catherine, il l'adressait de préférence k la fa- 
brique de son quartier ; mais nous inclinons à croire que 
la répartition s'en faisait entre tous les établissements 
pédagogiques se rattachant à Tune ou l'autre paroisse. 

Dès 1650, le nom de Michel Damitz nous apparaît 
sous le titre de maître d'école de Saint-Pierre-Ensen- 
telée. Il nous serait difficile de déterminer s'il dirigeait 
une école de charité ou une tutelle ; mais c'est assu- 
rément a une institution de la première catégorie que 
se rattache une pièce datée du 27 août 1712 (1), et 
«lie se rapporte a une maison scolaire déjà en activité, 
puisque déjà, en Tannée 1702, les rôles de la capi- 
lalion mentionnaient un sieur Hubert comme chargé 
de l'enseignement à Saint-Pierre. 

La fabrique possédait, rue du Colombier, un im- 
meuble acquis moyennant 1,400 liv. et situé dans la 
censive épiscopale. C'est là que se faisait la classe. 
Nous apprenons d'un acte passé le 11 avril 1714, de- 
vant Blandin, notaire à Orléans, que cette maison, 
qui devait à l'évêque 10 liv. de rente pour les profits 
féodaux et les droits de franc-fief, fut déchargée par 
M* r de Jarente de celui de requint (2) dû pour cause 
de mutation (3). 

(4) Fonds des écoles de charité, pièce 7. 

(2) Ce profit féodal était dû à son seigneur par le vendeur d'un 
fiel" servant, pour obtenir, en qualité rie vassal, le droit de disposer 
du fief. Il consistait en la cinquième partie du quint, qui était 
lui-même la cinquième partie du prix de vente. 

(2) Reg. des biens des pauvres. Fonds des écoles de charité, 
série D. 



— 95 - 

Le 24 mai 1719, le clergé constitua au profit de 
l'école de Saint-Pierre-Ensentelée une rente de 200 liv. 
sur tous ses biens. M. Tronchet avait légué par testa- 
ment les 7,000 livres qui en formaient le principal. 

Une autre constitution du clergé, en date du même 
jour, gratifia l'école d'un revenu de 159 liv. 

Le 24 avril de l'année suivante (1720), les commis- 
saires du clergé constituèrent 100 autres liv. de rente 
aux écoles des deux sexes de cette paroisse, sur les 
bénéfices du diocèse d'Orléans. 

Les 5,000 livres principal de ces rentes provenaient : 
1° d'un remboursement de 3,000 livres fait par l'hô- 
pital k l'école de charité des filles; — 2° d'un autre 
remboursement de 2,000 livres que la communauté 
des Nouvelles-Catholiques d'Orléans devait k celle des 
garçons. 

Gomme créancière la plus importante de l'hôpital, 
l'école des filles percevait la plus grosse part du revenu, 
tandis que celle des garçons, dont le capital prêté était 
d'un tiers moins considérable, n'avait droit qu'a 40 liv. 
de rente. 

Rien n'indique que cet établissement scolaire ait cessé 
d'être en activité avant 1735, et cependant, à la date 
du 14 février de cette année, par acte de donation 
entre vifs, Guillaume Benoit, directeur de la monnaie 
d'Orléans, déclarait fonder dans la paroisse de Saint- 
Pierre-Ensentelée, a perpétuité, une école de charité de 
garçons, sotis réserve de l'acceptation de MM. Valet, 
scolastique, et Deschamps, curé (1). 

(1) Reg. des biens des pauvres. Fonds des écoles de charité. 



— 96 — 

Un capital de 6,000 livres à convertir en biens-fonds 
ou en rente foncière, au choix des acceptants, devait ser- 
vir k l'entretien de l'école, dont le maître serait choisi 
par le scolastique, le curé et les marguilliers. 

Elle ne devait sous aucun prétexte sortir de la pa- 
roisse, et le maître était tenu de faire réciter chaque 
jour aux enfants, à la suite de la prière du matin, un 
De profundis k l'intention du donateur. 

Cette clause d'une simplicité si touchante, et que 
nous avons maintes autres fois rencontrée en des oc- 
casions du même genre, n'est-elle pas la preuve la plus 
évidente de la charité vraiment désintéressée de nos 
pères? Pour d'autres — et k Dieu ne plaise que nous 
leur en fassions un reproche ! — on fouille le marbre 
ou l'airain pour y graver le souvenir de bienfaits qui 
apprendront aux âges futurs k révérer* et k bénir leur 
mémoire, et les effets de leurs intentions bienfaisantes 
n'en sont point amoindris. Mais n'est-ce pas un exemple 
de désintéressement véritable que celui donné par ces 
nobles cœurs, qui se contentaient, pour toute récom- 
pense, du souvenir et de la reconnaissance devant Dieu 
de quelques pauvres enfants du peuple? 

A peine cette école était-elle fondée que M. Pierre- 
Jules Leduc, seigneur de la Touche, en la paroisse de 
Donnery, constitua, avec des fonds provenant d'un legs 
de M. Deschainps, curé de la paroisse, une rente de 
300 livres au profit du premier maître de V école de 
charité pour les garçons de Saint-Pierre-Ensentelée 
(9 juin 1759) (1). 

(i) Fonds des écoles de charité. Paroisse de Saint-Pierre-En- 
sentelée. 



— 97 — 

Cette expression : en faveur du premier maître, pour- 
rait donner à entendre que l'ancienne école établie en 
1712 existait simultanément avec celle-ci, ou peut-être 
— car nous ne trouvons malheureusement aucun rensei- 
gnement k cet égard — les deux écoles se fondirent- 
elles en une seule, sous la direction de deux instituteurs. 
C'est ce que nous ne pouvons déterminer. En effet, 
quand la fabrique entra en possession du legs de M. Des- 
champs, il y avait deux classes et deux maîtres ayant 
chacun 250 liv. d'appointements, comme il résulte de 
leurs quittances. Ils s'appelaient Pied-de-Chèvre et Blon- 
deau (1). Nous apprenons du rapport qu'en 1791, lors 
de la réunion de Saint-Picrre-Enscntelée k Sainte-Croix, 
un seul maître, nommé Néquien, dirigeait l'école de 
charité et recevait de la fabrique le logement et 500 liv. 
Une quarantaine d'enfants fréquentaient la classe. Mais 
l'année suivante, les marguilliers en décidèrent la sup- 
pression (2). 

Parmi les donations faites par M. de la Manerie aux 
écoles des diverses paroisses d'Orléans, nous n'en avons 
trouvé aucune en faveur de celles de Saint-Picrre-En- 
sentelée, non plus que de Sainte-Catherine, bien que 
cette dernière fabrique fut légataire de 20,000 liv. au 
principal, soit 1,000 liv. de revenu. 11 se pourrait encore 
que la pièce relative a la part attribuée aux écoles ait 
disparu du fonds paroissial. 

Nous avons relevé les noms suivants dans les rôles de 

(i) Fonds do la fabrique de Saint-Pierre-Ensentelée, liasse de 
pièces diverses. 

(2) Rapport du commiss. du district, f° 31 r°. 



— 98 — 

la capitatiou et dans les registres paroissiaux de l'état- 

civil : 

1050- — Michel Damitz. 

1702-1728. — Hubert (auparavant à Sainte-Catherine). 
1722-1747. — Pierre Garnier. 

1 735- — Pierre Gaucher. 

1717-1757. — Quiévrain. 
1709-1787. — Faurc. 
1775-1783. — Durand. 
1788- — Jacques Charmont. 

Nous no voulons pas clore le chapitre relatif à cette 
paroisse saus rappeler quel c'est dans ses limites que 
M. Dourdoisc fonda, en 1617, une communauté de prê- 
tres, la seconde de ce genre avec celle de Saint-Sulpice 
<|ui existât dans toute la France (1). 

2° École de flUes. 

L'enquête de I7!)2 nous apprend que l'école des filles 
de Saint-Picrre-Ensenteléc existait déjà en 1686, et 
qu elle était dirigée par des sœurs de la communauté de 
Saint-Lazare de Paris, chargées en même temps du soin 
des malades (2). 

Le 4 avril 1712, *M. Louis Gaudeffroy, prêtre, vend 
à la fabrique, représentée par M. Deschamps, curé et 
supérieur des sœurs, moyennant 1,400 liv., et pour y 
établir l'école, une maison sise rue des Maillets, alias 
Sainte-Anne, en la censive du duc d'Orléans. Déjà re- 

(1) Picot, Essai sur l'influence de la religion au XVU* siècle, 
1. 1, p.,178. 

(2) Rapport dos commissaires du district, f° 31 r°. 



— 99 — 

devable envers le domaine de 4 s. p. pour droit de 
relevoison du denier six (1), cette maison était en outre 
chargée de 1-Iiv. 10 s. de rente foncière envers la 
Chartreuse d'Orléans. 

Le chapitre de Saint-Pierre-le-Puellier jouissait dès 
1447 du droit de seigneurie utile (2) sur l'immeuble 
dont nous parlons; mais il y renonça moyennant 4 liv. 
de rente annuelle, et plusieurs personnes, dont la der- 
nière fut M. Deschamps, se rendirent acquéreurs de ce 
droit (3). 

Bien que fort occupées déjà par le soin des malades 
et la tenue des classes, les sœurs avaient cependant 
trouvé le moyen, en 1741, d'élargir le cercle de leurs 
pieuses fonctions pour y faire entrer l'instruction gra- 
tuite des pauvres servantes. Cette œuvre nouvelle et si 
éminemment utile venait d'être récemment instituée 
par un homme de bien, M. François Caddeau, et il 
avait disposé à cet effet, par son testament, d'une rente 
de 200 liv. 

Un an après (1742), M. François Regnard, écuyer, 
sieur de Toury, fit don à l'école d'une rente annuelle 
de 100 liv., à condition qu'une troisième religieuse y 
serait appelée. 

Enfin, cet établissement scolaire jouissait encore de 
6 liv. de rente sur une maison sise à Saint-Hilaire-Saint- 

(4) Dans lo langage féodal, la relevoison est une espèce de 
profit censuel dû par le censitaire à chaque mutation. La rele- 
voison du denier six était le sextuple du cens annuel. 

(2) On nommait seigneur utile le propriétaire d'un fief servant 
ou tenu en censive. 

(3) % ïlegist. des pauvres. Paroisso de Saint-Pierre-Ensentelée. 
Fonds des écoles de charité. 



- 100 — 

Mesmin, et de 60 autres livres à prendre annuelle- 
ment sur la constitution faite en 1720 par le clergé, et 
dont il a été question ci-dessus, a l'article des éeoles de 
garçons. 

Les écoles de Saint-Pierre-Ensentelée et Sainte-Cathe- 
rine avaient en outre : 100 liv. au principal de 1,060 liv., 
legs de M. Thomas Parois, curé de Sainte-Catherine, 
constituées le 25 avril 1728, présent Poullin, notaire. La 
donation parait plus spécialement s'adresser à l'école 
de Sainte-Catherine, mais l'acte fait partie du fonds de 
Saint-Pierre-Ensentelée. Elle avait encore : 

100 liv. au principal de 2,000 liv. (29 octobre 1735, Lion, 
notaire). 

26 liv., legs de M. Bruneau (f 679). 

200 liv. au principal de 5,000 liv., legs de M. Claude Tranchot. 

100 liv. au principal de 300 liv., legs du môme (Odigier, 
27 août 1720). 

34 liv., plus la maison où logeaient les sœurs de la charité 
tenant l'école, acquise du chapitre de Saint-Pierre-le-Puellier. 

100 liv. sur les toiles d'Orléans (Chassinat, 25 janvier 1742). 

63 liv. 10 s. sur une maison sise au clos de Glatigny, paroisse 
Saint-Hilaire-Saint-Mesmin (8 janvier 1752). 

100 liv. constituées le 30 juin 1744 par M. Jugedeville (?), 
prévôt d'Orléans (1). 

Cent vingt enfants environ fréquentaient celte classe 
en 1792. Elle venait d'être réunie a celle de Sainte- 
Croix, et son revenu s'élevait a 800 liv. et 48 mines 
de blé (2). 

(1) Fonds de Saint-Pierre-Ensentelée, liasse de papiers de 
fabrique. — La liste des prévôts d'Orléans ne renferme aucun 
nom de ce genre. De 1723 à 1748, la charge de prévôt fut remplie 
par Élie de la Fons, chevalier, seigneur de Magny. 

(2) Rapport des commiss. du district, f° 32 r®. 



— m - 



§ 18 

SÀINT-PIERRE-LE-PUELMER 
1° École de garçons. 

De même que Saint-Pierre-Empont, Saint-Pierre-Ie- 
Puellier était a la fois paroisse et collégiale (1). 

Dès 1588, une tutelle était établie dans le quartier 
de Saint-Pierrc-le-Puellier et confiée aux soins d'un 
grammairien nommé Euverte Genest. Plusieurs maîtres 
dont nous dirons ci-après les noms s'y succédèrent 
jusqu'en 1707, où une école de charité y fut fondée 
par constitution d'un capital de 6,600 liv. produisant 
300 liv. de rente annuelle et perpétuelle, faite en pré- 
sence du notaire Odigier et de M« r Fleuriau, évêque, par 
le clergé d'Orléans. Cette constitution avait pour ga- 
rants tous les biens présents et futurs du clergé. 

Peu de temps avant, une autre somme de 4,000 liv. 
venait d'être léguée k la fabrique par Michel Lasne, curé, 
à condition que ses héritiers auraient le droit de placer 
dans l'école douze enfants choisis par eux. Et au cas où 
Saint-Pierre ne pourrait fournir assez d'écoliers indi- 
gents, le nombre complémentaire serait pris, jusqu'à 
concurrence de douze, dans les paroisses voisines, la 
Conception et Saint-Benoît-du-Retour. La seule charge im- 
posée par ce legs était l'obligation de faire réciter chaque 
jour aux enfants un De profundis pour le fondateur (2). 

(i) Le chapitre fut supprimé en 1775 par Mfe rr de Jarente, et ses 
biens unis au Séminaire. 

(2) Fonds des écoles de charité, paroisse de Saint -Picrre-le- 
Puellier* 



— iÔ2 — 

M llc Perdrais, parente du célèbre Pothier, personne 
éminemment charitable, et qui environnait en particulier 
les institutions primaires d'une sollicitude toujours en 
éveil, avait voulu, par acte testamentaire du 7 sep- 
tembre 1733, qu'un fonds de 8,000 liv. servît k aug- 
menter les rentes des classes paroissiales de la Con- 
ception, Notre-Dame-du-Chemin et Saint-Pierre-le-Puel- 
lier. En conséquence, les marguilliers de ces églises 
s'entendirent pour faire l'acquisition d'un immeuble 
rue des Carmes, dont les écoles se partageaient le 
produit (1). 

Celle de Saint-Pierre-le-Puellier fut confiée en 1742 
aux frères de la Doctrine chrétienne ; elle jouissait de 
300 liv. de revenu vers 1792, et recevait en moyenne 
300 enfants (2). Elle venait alors d'être réunie k Sainte- 
Croix. 

Le rapport du district a complètement passé sous si- 
lence la donation faite par M. de la Manerie aux deux 
fabriques de la Conception et de Saint-Pierre-le-Puellier 
pour leurs institutions scolaires des deux sexes. Un acte, 
retrouvé par nous a Paris, en l'étude de M c Baudrier, 
successeur de Duval, porte que le 28 avril 1750 cha- 
cune de ces paroisses fut mise eu possession d'un ca- 
pital de 3,000 liv. uniquement affecté à cette œuvre. Le 
surplus, qui consistait en 4,000 liv., s'appliquait exclu- 
sivement aussi a la subsistance des pauvres. 

La disparition de la grosse de cet acte, dans les fonds 
des trois fabriques intéressées, est une fois de plus la 
preuve évidente des regrettables lacunes qui existent 

(1) Fonds de la fabrique de la Conception, pièce BB. 

(2) Rapport, fo 30 v<\ 



- 103 — 

dans là plupart des archives paroissiales de la ville et 
des communes rurales. 

Nous trouvons dans un état des œuvres de charité de 
M« r Fleuriau les écoles de Saint-Pierre-le-Puellier ins- 
crites pour une somme de 30 liv. Rien n'indique que 
la classe des filles pauvres n'eût aucune part a cette 
modique subvention. 

Maîtres de tutelle. 

1588. — Euverte Genest. 

1592. — Jean Pillart. 

1603. — NoëlHuisset. 

1614. — Arnoul Grispel. 



2* Éoole de filles. 

L'école de filles de Saint-Pierre-le-Pucllier existait 
avant 1652, puisque les actes mortuaires signalent a 
cette date le décès de la veuve Poncct, institutrice des 
pauvres. 11 paraîtrait cependant que cette classe avait 
cessé, car, le 11 octobre 1707, une nouvelle école, sub- 
ventionnée par divers bienfaiteurs anonymes, s'établit 
dans la paroisse. 

Si aucune donnée certaine na pu nous faire posi- 
tivement connaître le nom du fondateur de cet établis- 
sement charitable, il est certain que le clergé fut l'un de 
ses principaux bienfaiteurs. Le jour même où il insti- 
tuait une école dans la paroisse des Àydes (Odigier, 
11 décembre 1711), il assurait par le même contrat 
50 liv. de revenu à la classe des filles indigentes de 



— 104 — 

la Conception et 50 liv. k celle de Saint-Pierre- le- 
Puellier, a condition que « les pauvres filles, et non les 
riches, de Saint-Benoît-du-Retour , Bonne-Nouvelle et 
Saint-Pierre-Erapont » auraient accès gratuitement aux 
leçons de la classe de charité de Saint-Pierre (1). 

Le 16 décembre de cette même année, une autre 
personne dont le nom n'est point parvenu]jusqu'a nous 
fit, en la présence du notaire Odigier, une constitution 
de 2,000 liv. pour rétablissement de plusieurs écoles 
dont il sera parlé en leur lieu; et peu de temps 
après, 600 autres livres furent encore constituées pour 
une fondation semblable a Meung. Nous sommes obli- 
gée de rappeler ici ces deux actes, à cause de leur con- 
nexion avec la maison scolaire de Saint-Pierre-le-Puellier. 

L'une des clauses du contrat des donateurs était, en 
effet, que si l'école de Meung venait a cesser, trois éta- 
blissements de même nature, parmi lesquels était la 
classe des filles indigentes de Saint-Pierre, se partage- 
raient cette dotation. 

Enfin, une troisième personne, M 1,e Perthuis, par un 
article de son testament olographe du 25 juillet 1753, 
légua, comme nous l'avons dit ailleurs, 8,000 liv., quart 
de son bien, aux trois écoles de charité de la Conception, 
Notre-Dame-du-Chemin et Saint-Pierrc-lc-Puellier (2). 

Lors de la réunion a Sainte-Croix d'un certain nom- 
bre de paroisses (1791), les écoles de Saint-Pierre se 
confondirent quant à la dénomination avec celles de 
Saint-Donatien, Saint- Victor et la Conception. Cepen- 
dant, il y eut toujours deux sœurs de la Sagesse 

(1) Fonds des écoles de charité, casier 30, boîte 13. 

(2) Fonds de la paroisse de la Conception, pièce BB. 



— 105 — 

affectées à la tenue de cette classe, et les 590 liv., 
montant annuel de leur traitement, leur étaient payées 
par la fabrique de la cathédrale. A cette même époque, 
la société philanthropique cessa la subvention de 300 liv. 
qu'elle leur accordait annuellement. Elles continuèrent 
toutefois de recevoir les enfants, au nombre de 150 
environ, dans l'ancien local, dont la fabrique était 
propriétaire. L'une d'elles se consacrait au soin des 
malades (1). 



§ 19 

SAINT-SULPICE ET S À IN T-M A CLOU (2). 

1* Éooles de garçons. 

Nous apprenons des registres de l'Université d'Orléans 
que la paroisse de Saint-Sulpice, dont Saint-Maclou était 
une annexe, renfermait de très-anciennes écoles. Nous 
emprunterons donc plusieurs noms aux archives univer- 
sitaires, et nous compléterons notre liste, autant que 
faire se pourra, h l'aide des titres paroissiaux, des actes 
de Fétat-civil, des rôles de la capitation, et enfin de 
quelques minutes notariées antérieures à 1789. 

Grâce k ces diverses sources, nous avons fait une 
assez riche moisson de noms de grammairiens et de 

(1) Rapport des commiss. du district, f° 33 v°. 

(2) Les églises de Saint-Sulpice et de Saint-Maclou étaient voi- 
sines. Toutes deux se trouvaient près du tracé de la rue Jeanne- 
d'Arc, du côté méridional : Saint-Sulpice s'élevait vers l'angle 
gauche de la rue Neuve, et Saint-Maclou à côté de l'église Saint- 
Samson, avec laquelle elle fut ensuite confondue sous le vocable 
de Saint-Maclou. 



nraltrfê dé tutelle; mais nous n'àvcos pu déetârtâf, 
parmi les dossiers tetatife aux écoles d'indigent*, rien 
qui nous tnft sur la trace d'une fondation d'école de 
charité proprement dite dans l'une des deux paroisses, 
car elles pouvaient, malgré leur union, posséder des 
maisons scolaires particulières. 

Voici d'abord les maîtres qui appartiennent i Saint- 
Sulpice, et nous donnerons ci-après la liste dé ceux 
qui nous paraissent se rattacher spécialement à Saint- 
Haclou, d'après les registres paroissiaux, où cette dis- 
tinction nous semble établie : 

1536. — Jehan le Forestier. 
1536. — Jehan Goyneau. 
1530. — Jehan Clerc (1). 
1586. — Sébastien Dupeschier. 
1597. — Nicolas Germe. 
1618. — Claude Drouart. 
1624. — Pierre Gingaut. 

1642. — Pierre Caillault. 

1643. — Jean Péricheau. 

1644. — Louis Alleaume, mattre d'étude. 
1644. — N. Aléaume, maître d'écriture. 

1647-1668. — François Naraps (passe à Sainte-Catherine). 

1651. — Pierre Legay, maître d'écriture. 

1669. — Denis Degoillons, maître de grammaire et d'écriture. 

— Claude Guyot, maître de grammaire. 

1671. — Edm. Macarmier, professeur. 

— Léger. 

1691. — Pierre Laumaillier. 
1698. — Simon Leroux. 
1717-1747. — Canval Dumesnil. 
1720. — Michel Gabin, maître d'écriture. 

(1) Liasse de privil., pièce 3, fonds de l'Université. 



— 107 — 

1723-1757. —Gabriel Angot, maître d'écriture. 

1744-1775. — Benoit Durand, grammairien. 

1746. — Leblond, maître d'écriture. 

1769-1775, — Baudoin. 

1769. — Fiot, maître d'écriture. 

1769-1775. — Fr. Barbotte (passe en 1783 à Saint-Pierre- 

EmpôntJ. 

1775-1783. — Louis Meignan (passe à Saint-Marceau en 1783). 



SAINT-MÀCLOU 



lo Éoole de garçons. 



1593. — Jacques Bruant, maître d'école. 

1597. — Jean Girault, maître d'écriture. 

1613. — René David, maître d'écriture. 

1624. — Pierre Longuemeau, maître d'école et d'écriture. 

1629. — Claude Boybicn, maître grammairien. 

1634. — Guillaume Morize, maître d'école. 

1639. — Ambroise Challe, maître d'écriture. 

1640-1660. — Jacques Cherpy, maître d'école. 

1663. — François Defay, maître d'école. 

1673. — Pierre Michau, maître d'école. 

1722-1747. — Jean Binechére, maître d'école. 

1722. — Pierre Delorme, maître d'école. 

1725. — Filatreau, maître grammairien. 

1726. — Christophe Martin, maître écrivain. 
1757. — Bonnefons. 

1769-1783. — Jean Champagny. 
1769-1788. —Vigoureux. 
1775. — Baudoin. 
1775-1783. — Jacq. Bonneau. 
1783-1788. — Claude Perdoux. 
1783-1788. — Clerville. 



— 106 — 



> Boate d* HUM. 

Il serait fort difficile de dire à quelle année remonte 
rétablissement d'écoles de filles dans les deux paroisses 
de Saint-Sulpice et de Saint-Maclou. Le premier nom dé 
maltresse que nous ayons pu découvrir date de 1722 ; 
mais rien ne nous indique qu'il se trouvât simultanément 
à Saint-Maclou et k Saint-Sulpice des écoles en activité, 
ni de quel genre elles étaient, 

1722-1757. — Françoise Bonn;. 

1735-1757. — D Ue Pelletier (passe à la Conception). 

1757-1769. — D u « Bodin (passe à la Conception). 

1769-1775. — D'fcLepage. 

1783-1788. — D«* Archambault 

1783. — D 11 » Leroux. 

1788. — D"« Blondeau. 



§ 20 

SAINT-VICTOR (1) 
1* Éoole de garçons. 

La paroisse de Saint-Victor n'a rien k envier a celles 
dont nous venons de parler, quant a l'antiquité de ses 
écoles. Les plus anciens de ses maîtres furent reconnus 

(1) L'église do Saint-Victor était très-anciennement connue sous 
le nom fie Notro-Dame-des-Forges, et c'est ainsi qu'on la trouve 
désignée dans les diplômes de Charles- le-Chauve. Elle perdit ce 
vocable au XV e siècle. Placée entre Saint-Euverte et Sainte-Croix 
dont elle dépendait, elle a donné à la rue où elle s'élevait le nom 
des Ormes-Saint-Victor qu'elle a retenu de nos jours. 



— 109 — 

membres de l'Université, comme plusieurs autres dont 
nous avons déjà produit la série dans un des précédents 
chapitres, lorsque nous avons cherché à établir la na- 
ture des liens qui unissaient au corps universitaire un 
certain nombre d'humanistes et de professeurs de théo- 
logie. 

Mais avant de dérouler ici la longue et riche liste 
de maîtres de toute sorte, dont les soins intelligents 
de MM. Symphoricn et Jacques Guyon, successivement 
curés a Saint- Victor, nous ont conservé les noms, il nous 
semble que nous devons essayer, comme nous l'avons 
fait pour toutes les autres écoles, de renouer, autant 
que l'état des documents le permet, le fil de l'enseigne- 
ment primaire dans la paroisse de Saint-Victor. 

Un titre des archives paroissiales de cette église nous 
révèle qu'en 1617 (14 novembre) une personne dont le 
nom n'est pas dévoilé constitua 50 lïv. de rente a 
l'école de charité des garçons qui, par conséquent, était 
déjà en activité, puisqu'il n'est pas dit que ce don dût 
être affecté a sa fondation, mais bien à son développe- 
ment. A partir de ce moment, l'obscurité la plus com- 
plète plane sur cet établissement scolaire, qui fut en 
1791 annexé a Sainte-Croix, avec les paroisses de la 
Conception et de Saint-Donatien, dont l'école fut seule 
conservée. 

1536. — Guillaume Coquebrajne. 
1536. — François Glincart. 

-1603. — Adam Bretonneau. 

1613. — Michel Leloup, maître écrivain tenant tutelle. 
1613-1618. — Olivier Doreau, maître écrivain tenant tutelle. 



— 410 — 

4614. <-<- Jaan Gùrault. 

4615. — Louis Frémont. 
1615. — Henri Gallier. 

1621. — J. Dulaurentz, maître ès-arts libéraux. 

1624. — Gaspard Pasquier, maître écrivain. 

1625. — Pierre Gauguin. 
1641. — Jean Crochet. 
1641. — Ch. Sellier. 

1648. — Jean Perruchet, maître écrivain. 

16. .-1653. — Jean Humblot. 

1651. — César Lefèvre, professeur de français. 

1660. — Jacques Charpin. 

1660. — François de Villechaize, maître d*écriture. 

1671. — Barthélémy Àuroux. 

1672. — Jean PaiUault, maître écrivain et arpenteur. . 
1677. — Pierre Durouzeau, maître de langues. 
1688. — Michel Boulay. 

1698. — Jacques Robillard, maître d'école. 
1735-1747. — Denis Poignard. 
.4783-17*8. — Antoine Defay. 



2* Éoole de filles. 

One école dirigée en 1747 par.M Uc Venon avait 
été fondée dans la paroisse de Saint-Victor le 11 dé- 
cembre 1617. Elle avait, comme celle des garçons, un 
revenu de 50 liv. sur le clergé d'Orléans. 

Une donation de 10,000 livres, faite par M. de la 
Manerie a la fabrique, eut son effet en 1752; mais 
nous ne savons quelle fut la part réservée à la caté- 
gorie d'institutions charitables qui foui l'objet de ces 
recherches. 



— 411 - 



CHAPITRE V 

SUITE DES ÉTABLISSEMENTS PÉDAGOGIQUES D'ORDRE SPÉCIALEMENT 
PAROISSIAL. — ÉCOLES PRIMAIRES DE LA BANLIEUE D'ORLÉANS. 

§ i ir . — Saint-Laurent. 

§ S. — Saint-Marc. 

§ 3. — Saint-Marceau. 

§ 4. — Notre-Dame-des-Aydes. 

§ 5. — Saint-Vincent. 



§1" 

SAINT-LAURENT (FAUBOURGS MADELEINE ET SAINT-JEAN). 

i» Éoole de garçons. 

Le nom de Jean Morisse, maître de tutelle de Saint- 
Laurent en 1552 (1), suffirait à prouver qu'à défaut 
d'écoles de charité il y avait dans cette paroisse des 
maîtres pour les plus jeunes enfants. 

Quels furent les continuateurs de cette tutelle, était- 
elle même unique dans la paroisse, c'est ce que nous 
ne pourrions dire. Mais ce nom, réuni à tant d'autres de 
la même époque , ajoute un anneau de plus à la longue 
chaîne qui relie l'enseignement moderne à l'ancien. 

(4) Communication (de M. Doinel, archiviste du Loiret, d'après 
d'anciens actes notariés. 



— 112 — 

An moment où une multitude d'écoles gratuites s'éle- 
raient de toutes parts dans notre diocèse, comme pour 
devenir les vivants témoins de la charité apostolique 
d'un grand évéque, un ancien avocat an Parlement de 
Paris, qui n usait de sa fortune qu en laveur des bonnes 
œuvres, fit l'acquisition d'un immeuble sis aux environs 
de la porte Saint-Jean, pour y fonder une école de 
charité de garçons, et il les y instruisait lui-même. 

Cet admirable laïc, dont les ancêtres comptent parmi 
les noms les plus honorables de notre échevinage au 
XVI e siècle, s'appelait Pierre Tranchot. Louis Tranchot, 
son cousin, et un de leurs communs amis, Pierre Aubert, 
adonnés eux-mêmes depuis longtemps a l'exercice de la 
charité active, se firent les auxiliaires de Pierre Tran- 
chot et se consacrèrent, sous sa direction, a l'instruc- 
tion de la jeunesse indigente. 

Sa mort, survenue en 1651, ne changea rien, toute- 
fois, au cours prospère de son œuvre. Ses deux collabo- 
rateurs la continuèrent avec les ressources qu'il leur avait 
assurées et qui étaient plus que suffisantes, M. Tranchot 
ayant légué a l'école la totalité de ses biens (1). 

Si le mal est contagieux pour les âmes dégradées, 
rintluence du bien ne s'exerce pas a un moindre degré 
sur les natures d'élite. Bientôt un groupe d'hommes dn 
monde se rallia autour de ces deux vaillants chrétiens, 
et, mettant en commun leurs forces et leur fortune, ils 
travaillèrent a communiquer une impulsion plus active 
au mouvement qui venait de (aire surgir presque spon- 
tanément une création digne de devenir le type des 
établissements similaires» 

(1) Picot, Essai sur V influence de la religion au XVII* siècle, 
t. II, p. 325. 



— «3 — 

M. François Jogues de Bouland, le premier que cette 
œuvre attira, et dont il ne se sépara plus, était destiné 
à donner k son siècle le mémorable spectacle d'une vie 
de vingt-cinq années consacrée a la pénitence et aux 
pratiques de la charité, pour expier la dissipation d'une 
jeunesse livrée aux frivolités du monde. Son occupation 
de prédilection était la visite des malades et surtout 
des prisonniers hérétiques (1). C'était a ces infortunées 
victimes du sort des armes qu'il consacrait la meilleure 
part de ses journées. Associé à quelques ecclésias- 
tiques de la ville, parmi lesquels M. François Tassin, 
qui le précéda d'une année dans la tombe (1694), il 
se rendait chaque jour près de ses bien-ainiés prison- 
niers, les catéchisait et les instruisait; mais ce soin ne 
l'empêchait pas de s'occuper en personne des écoles 
qu'il avait fondées dans divers quartiers d'Orléans, 
nolamment rue Saint -Euverte, et on l'y voyait, se 
faisant, pour ainsi dire, enfant avec ses écoliers, va- 
quer, avec une charité qui ne se démentit pas un seul 
jour, aux soins que réclamaient leur âge et leur intelli- 
gence (2). 

Il eût voulu, k l'exemple de M. Démia, qui enrichit la 
ville et le diocèse de Lyon d'établissements scolaires 
modèles, doter Orléans , de séminaires ou écoles nor- 
maies d'instituteurs. Il en tenta l'essai ; mais les résul- 
tats ne répondirent pas a ses vœux. 

Avant de disparaître de la scène d'un monde qu'il 

(1) La guerre avec la Hollande avait fait tomber au pouvoir du 
roi de France un grand nombre de prisonniers dont une partie 
fut dirigée sur Orléans. 

(2) L'abbé Cajion, Vies des justes dans les conditions ordi- 
naires, p. 97 et seqq. 

8 



— 114 — 

avait ant -«liue. '!. ..r»2ues -ivau **i .e .;>>nueur «le rea- 
<"»»ïïihm' »af!n: *»*s .uns ;ï: .ierîii^r «ie son zèle et de 
*d .. •». u« .Lu? •!:!.:a î iuî'L' , ir :■* -es .»< unies «euvres. 
• ...» •.,.». "iîs.ir -.a»: 1. lï-.î^re i«;* "luiiis. chanoine 
le "i...;- : ! , :vi, , v -.- . au. :■.* ;r i:i".i .ivait eu de 
:o!U.»v:' ..u? ""..■■"?;.• ! î: i\.»iî .il -?utir .e urix «le la 
viw . -.i .. i*.- 1«.' 7 j:t.- ! i h ;:. a ,r;u.-* le rentrer. Il 
;)i»i.u*s:i:«u »: ■■- i - ie:'e r »«ri«.-? .» .xii^éi<ni j ntr"prise par 
"1. ,«^'ies, ■.. siii? îfu'iii:^!' e* »!iuv> euvres de charité 
iemieis : -Mîi :••*.- mi* v»n rr lieux uni. ii so dévoua 
«.•Hïiïiie .m i -.-iie ie .' .•u^'iiîiriiieîii primaire. 

•1. /-îiih-hj --ruouix ie .a Jmiriieiiri'iî. autre membre 
âe •î-iiu v'i'!»-- ■ i" due. semniuii iv.jir pour vocation 
snecai • i" .!.-,. ,, ï!r- •> "):.iinp.'<. Aussi. :i avait-ii rieu de 
pi us i ceur i -i«* ie ur se m mu puer -es celles. I" par- 
Licina t .:^:-'u:«ïii i'un -jrriud :iombre de ces utiles 
éla lis^'iSirihs ».ans es paroisses rurales. Malheureuse- 
ment, '.mus j*i\ ms pu retrouver toutes ses ibndatious, 
ira;* sa .•iiarïiv. 1 ï:;ïki.i t SMKourer d'un voile itnpéué- 
tnibn\ i/.Viau .ni («'ie ."ev^jue avait chargé de catéchiser 
les ;;r:lesiUu.js cv-u. -nies • 1-. Il mourut eu 1095. 

C" .:.?«. a.' oc ::..-. 1 i--:ce satisfaction, disons mieux, uu 
reei ..ri.:e»i/, : ;;..\ ;ac\>:iiauï; >u fondation «le l'école 
iïîïtiL:;..».' ; a: 'l. r'ierre Tranckvt daus les quartiers de 
Si'i.il-Laureat, ia Ma-ioloia^ et Saint-Jean, nous avons pu 
iw.îs aiT.'ter ijui;! ïaies instants a considérer ce groupe 
à jamais du*ii«* -l'admiration, dont tous .os membres à 

(\)L*r< U-yjti* <1* M. Per îoulx, recueillie* plus tard et irapri- 
m«»;-. l'-iry.it rriun.r?- -u un v.jiuuie iou-? le titre Je Catéchisme 
sur tes évangiles. \Ioid., p. 36±> 



— 115 — 

Fenvi consacrèrent leur fortune et leur existence tout 
entière à assurer l'instruction des pauvres enfants du 
peuple. Ralliés en phalange serrée sous l'étendard d'un 
prélat illustre, ils léguèrent a de dignes héritiers de 
leurs vertus la continuation de leurs œuvres. Guillaume 
Pro usteau, ce savant jurisconsulte auquel la ville d'Or- 
léans doit sa belle bibliothèque ; Jean-Baptiste Masson 
de la Manerie, ce modèle de son siècle et qui fut pro- 
posé à l'admiration des autres âges (1); MM. de Sélorge 
et René Maubert dont nous avons parlé ailleurs (2), sont, 
avec M& r de Coislin, ceux auxquels la classe ouvrière 
dut le plus. 

Assis sur des bases aussi soigneusement établies, ren- 
seignement primaire devait se perpétuer dans la paroisse 
Saint-Laurent, car ses vénérables fondateurs avaient- 
pourvu a son avenir. Il est regrettable que la négli- 
gence des rédacteurs de l'état-civil nous ait privée d'y 
retrouver les noms des maîtres qui s'y sont succédé. 
Nous en citerons deux seulement : Morisse en 1552, 
et Lizolle en 1690. 

Plus heureuse en ce qui touche les biens et revenus 
scolaires de cette paroisse, nous sommes a même, 
d'après des sources certaines, d'en indiquer la quo- 
tité (3). 

Sans pouvoir faire connaître le sort de l'immeuble 

(1) L'inscription commémorative que la reconnaissance des pa- 
roissiens de Recouvrance lui a consacrée se termine ainsi : Abi, 
viatov, admirare et imitare. 

(2) Voir paroisse Saint-Euverte, école de filles. 

(3) Fonds de la fabrique de Saint-Laurent, liasses de pièces 
diverses et inventaire des titres. 



— 116 — 

donné par M. Pierre Tranchot, nous savons que la classe 
de garçons était propriétaire d'une maison sise impasse 
du Coq, vis-k-vis l'Hôpital, dont M. Lenormand lui avait 
fait la donation entre vifs, le 6 août 1749. Mais, pour des 
causes qui ne nous ont pas été révélées, la fabrique, le 
22 janvier 1786, acquit pour le môme objet un autre 
local, et l'ancien fut loué pour le prix de 135 liv. (1). 

Le rapport des commissaires du district nous fait con- 
naître que deux frères de la Doctrine chrétienne s'ins- 
tallèrent en 1742 dans la paroisse Saint-Laurent, pour y 
tenir des classes. Une assemblée d'habitants, réunis le 
17 mars 1771 aux marguilliers, et dont nous retrouvons 
le procès-verbal dans les papiers de fabrique, fut spé- 
cialement convoquée pour entendre l'exposé financier 
de l'école. 11 y fut représenté que la rente de 500 liv. 
constituée sur les cuirs se trouvait réduite a 250 liv. 
et qu'il fallait aviser k combler ce vide. En conséquence, 
l'assemblée, a l'unanimité, fut d'avis que, pour ne pas 
entraver le mode d'existence nonnale d'un établissement 
si utile, on appellerait dans la paroisse deux frères de 
la Doctrine chrétienne, et que*la fabrique procurerait les 
fonds nécessaires pour compléter les appointements de 
500 liv. qui devaient leur être alloués. Ce ne serait 
donc pas en 1742, comme l'indique le rapport, mais 
seulement en 1771, que les classes de Saint-Laurent 
auraient été dirigées par les frères. Ils percevaient, se- 
lon le rapporteur du district, un traitement de 600 liv. 
en 1792 (2). 

M. de la Manerie avait aussi légué k la fabrique 

(1) Ibid.y liasse de titres, pièce 30. 

(2) Rapport, f<> 34 r<>. 



— 417 — 

une rente de 2,000 liv. constituée sur le clergé, au 
principal de 40,000 liv., sur laquelle les écoles des 
deux sexes percevaient chacune 500 liv. par an (Du val, 
4 avril 1750). 

\ la suite du remboursement du capital, un acte 
du 17 mai 1777 le convertit en deux autres rentes, 
constituées par la ville d'Orléans : 

650 liv. au principal de 13,000 liv. à partager avec l'école des 
filles. 

500 liv. par contrat du môme jour, également attribuées aux 
deux maisons scolaires, soit 575 liv. pour les garçons. 

Enfin, 80 liv. au principal de 2,000 liv., legs de M. Seurrat de 
la Barre, suivant son testament du 27 juin 1777, reçu par le no- 
taire Jullien (1). 

Nous avons dit ailleurs que le nom de rue Croix-de- 
par-Dieu (2), que portait au XVII e siècle la rue des 
Turcies-Saint-Laurent, lui venait d'une maison ainsi ap- 
pelée parce qu'on voyait, sur sa façade, une croix et un 
alphabet sculptés que le temps n'a pas encore effacés. 
Ces signes nous permettent, d'accord avec la tradition, 
de conjecturer avec vraisemblance que cet immeuble 
fut autrefois le siège d'une école. Nous nous fussions 
abstenue d'en parler ici de nouveau, si la rue des Tur- 
cies n'eût été, jusqu'au XVIII e siècle, comprise dans la 
paroisse Saint-Laurent. 

Nous pourrions faire une semblable remarque a propos 
d'une autre rue du quartier de Saint-Donatien appelée 

(1) Inventaire des titres defla fabrique] de Saint-Laurent, des 
no» 6 à 41. 

(2) Papiers de la cerche ou des censives de la ville d'Orléans 
en 1676. Archives du Loiret, A, 583. 



— 118 — 

rue du Plat-d'Étain, et plus anciennement encore rue de 
1 École (1), parce que c'était sans doute dans une de 
ses maisons que la première institution scolaire de cette 
paroisse avait été établie. Une seconde rue de l'École 
existait en outre dans le faubourg Madeleine. 

2» Ëoola de filles. 

Par lettres-patentes datées de Versailles, au mois de 
septembre 1754, M 1Ie Marie Borry fut autorisée k trans- 
mettre k la fabrique de Saint-Laurent, par contrat de 
donation entre vifs, mais sous réserve d'usufruit jus- 
qu'à son décès, deux maisons valant 8,050 liv. et 
2,000 liv. en argent, pour servir k rétablissement d'une 
école gratuite de filles dans la paroisse. 

L'un de ces immeubles était sis k Saint-Marceau, 
l'autre k Orléans, rue Sainte-Catherine, et faisait le coin 
de la rue k aller k la Pierre-Percée. 

L'école, ainsi que le porte l'acte de donation passé 
le 15 mars 1754, devait être composée de deux classes, 
« Tune d'écrivines, l'autre de petites, » et les pauvres 
seules y étaient admissibles dès l'âge de six ans, « sans 
que les enfants de pères et de mères aisés y peussent 
être reçues. » Les appointements des maîtresses seraient 
de 150 liv., le tout k la charge d'une messe annuelle du 
Saint-Esprit, et en outre sous l'obligation imposée aux 
marguilliers de faire placer dans l'église paroissiale une 
table de marbre avec inscription rappelant la fonda- 
tion (2). 

Très-peu de temps après, l'école entra en jouissance 

(1) Id., ibid. 

(2) Liasse de papiers de la fabrique de Saint-Laurent. 



— 119 - 

du legs ; et comme elle ne pouvait occuper aucun des 
deux immeubles à cause de leur situation hors des li- 
mites paroissiales, on fit construire une maison a l'oc- 
cident du cimetière de Saint-Laurent. Elle renfermait 
deux classes, deux chambres pour les maîtresses et un 
jardin. 

La fabrique n'ayant pu se rendre immédiatement pro- 
priétaire du terrain sur lequel reposait le bâtiment 
scolaire, elle payait chaque année au sieur Bonneau 
200 liv. de loyer. 

Les Nouvelles ecclésiastiques, organe de la petite église 
janséniste, nous font connaître que, sous l'épiscopat 
de M« r de Montmorency -Laval, Tune des maîtresses de 
Saint-Laurent s'appelait M 1Ie Charvet. Elle avait été, 
comme beaucoup d'autres, séduite par la nouvelle doc- 
trine, et comme ses devoirs professionnels pouvaient 
subir la fâcheuse influence de ses convictions reli- 
gieuses, l'évéque, après avoir épuisé'tous les moyens de 
conciliation, dut lui retirer la direction de la classe (1). 

Les ressources de cette maison scolaire consistaient 
en 500 liv. de rente léguées par M. Masson de la 
Manerie, et en 72 liv. au principal de 1,800 liv., dont 
300 étaient un legs de M. Seurrat de la Barre (27 juin 
1777), et le surplus, montant à 1,500 liv., provenait 
d'un remboursement fait aux écoles par M. Jacques de 
Mainville, négociant a Orléans (2). 

En 1792, les revenus de la fabrique lui ayant été sup- 

(1) Lettre du 20 avril 1769. 

(2) Fonds de la paroisse Saint-Laurent. Inventaire des titres de 
la fabrique, n° 42. 



— 120 — 

primés, M. Miron de Poizioux suppléa de sa bourse au 
traitement de M Uoi Raimbaud et Camisard, car le pro- 
duit des deux immeubles légués par M lle Borry était k 
peine suffisant a l'entretien du bâtiment scolaire (1). 



§2 

SAINT-MARC 

1° École de garçons. 

La paroisse suburbaine de Saint-Marc, devenue en 
1790, le quatrième canton du district d'Orléans, fut an- 
nexée a la même époque a celle de Saint-Euverte. Elle 
possédait depuis très-longtemps, dit le rapport de 1792, 
deux écoles pour les enfants des deux sexes. 

Nous n'avons pu retrouver dans les dossiers, malheu- 
reusement incomplets, des archives paroissiales les titres 
de la fondation de la première ; mais nous y voyons 
un acte passé devant Chappe le 15 octobre 1747, par 
lequel la fabrique se rend propriétaire d'un immeuble 
sis au quartier de la Belle-Croix, pour y installer 
l'école gratuite. Les deniers de cette acquisition, qui 
monta a 1,200 liv., furent fournis par différentes per- 
sonnes (2). 

Une autre pièce, puisée dans un fonds différent, nous 
apprend qu'elle n'avait pas été établie pour les seuls 
enfants de la paroisse, mais a condition que ceux 

(1) Rapport, f° 34 r<>. 

(2) Fonds de la paroisse de Saint-Marc, liasse de papiers de 
fabrique. 



— 121 — 

de la commune de Fleury, qui en est limitrophe, y au- 
raient également accès (1). It parait même que la jeune 
population scolaire de cette dernière localité y consti- 
tuait la majorité des écoliers, car les enfants de Saint- 
Marc, peu éloignés de Notre-Dame-du-Chemin, où les 
classes étaient tenues par des frères de la Doctrine 
chrétienne, s'y rendaient de préférence, l'instituteur 
ayant trouvé moyen d'éluder une condition formelle de 
son mandat et de transformer la gratuité obligatoire 
pour tous en une faveur accordée seulement à quelques 
élèves. Ces privilégiés, réduits au nombre de dix-huit, 
étaient a la nomination du curé. 

En temps ordinaire, l'école de Saint-Marc recevait 
une centaine d'enfants, et il est probable que les petits 
garçons de Fleury cessèrent de la fréquenter lorsque 
cette commune en posséda une k son tour. 

La disparition de la majeure partie des archives pa- 
roissiales de Saint-Marc nous empêche de présenter le 
tableau complet et détaillé de ses revenus scolaires. 
Nous savons seulement que M. Masson de la Manerie 
lui avait légué une rente de 75 liv. (16 juin 1750). Le 
maître percevait en outre le produit des deux quêtes 
annuelles du vin et des javelles, et celui de huit perches 
de terrain attenantes a l'école. 

Cet usage de se présenter au domicile des habitants 
pour recevoir en nature une part de leurs récoltes 
était établi dans la plupart de nos communes rurales, 
du moins dans celles où les revenus de l'instituteur 
étaient insuffisants. 11 subsiste encore dans quelques 
localités. 

(1) Fonds des écoles de charité. 



— 122 — 

Les réparations de la classe étaient a la charge de la 
fabrique (1). 

Parmi les maîtres qui se succédèrent à Saint-Marc, 
nous sommes en mesure d'en signaler cinq : 

1690. — Pierre Marois. 
1769. — Christophe Landré. 
1775. — Louis Boucher. 
. 1783. — René Duplessis. 
1788. — Durand. 



2° Éoole de fUles. 

Elle fut fondée, le 25 août 1710, par une personne 
anonyme qui lui assura 100 liv. de rente au principal 
de 2,000 liv. (2). 

La paroisse ne possédait point d'immeuble scolaire, 
et les classes se faisaient dans la demeure de la direc- 
trice, Claudine Pouet, veuve Larousse, lorsque, avec 
une générosité digne de tout éloge, elle abandonna a la 
fabrique, en pur don, la propriété de son immeuble, sis 
au Coin-Rond, avec 10 liv. de rente foncière (3) pour 
les réparations, a condition que la classe continuerait a 
y être tenue. 

Quatre-vingts enfants s'y rendaient en moyenne avant 
1792. A cette date leur nombre n'était plus guère que 
de la moitié. 

Les revenus fixes consistaient en 195 liv. : 

(1) Rapport, fl> 31 v°. 

(2) Fonds des écoles de charité. 

(3) Id., ibid., pièce cotée 48. 



— 423 — 

75 liv. du bureau de charité de M. de la Manerie. 

20 liv. du scholastique . 

100 liv. par les mains du curé de Saint-Marc. 

Plus les deux quêtes ordinaires du vin et des ja- 
velles (1). 

En 1783, l'institutrice des pauvres filles se nommait 
M I,e Sendré. 



§3 

SAJNT-MARCEÀU 
1° Êool« de garçons. 

Le 27 mars 1711, par acte passé devant Bruère, no- 
taire au Châtclet d'Orléans, le sieur Bauguin donna a 
la fabrique de Saint-Marceau une somme de 300 liv. 
qui servirent à l'acquisition d'une maison sise en la 
Grand'Rue, près l'église, où s'installa l'école de gar- 
çons (2). Cependant il n'est point dit que cette donation 
et l'acquisition d'immeuble qui en fut la suite eussent 
pour objet l'institution première d'une classe de charité 
dans cette paroisse suburbaine ; nous pensons même 
que l'on peut sans témérité en considérer la fondation 
comme très-antérieure au fait que nous rappelons, car 
un autre article de l'inventaire des biens paroissiaux 
où nous avons recueilli le détail qui précède, comme 
ceux qui vont suivre, porte que le 29 janvier 1687, par 

(1) Rapport, f» 36 r<>. 

(2) Inventaire des titres de la fabrique de Saint-Marceau, de 
Fart. SB à 104. 



— 124 — 

donation testamentaire de M. Philippe de Villeneuve, 
reçue par Rou, il légua a l'Hôpital-Général une maison 
sur laquelle l'école de garçons percevait une rente de 
12 liv. (art. 101). Et d'ailleurs le nom d'un maître 
figure sur les rôles de la capitation en Tannée 1690. 

Diverses fondations faites à des époques successives 
vinrent bientôt donner a cette institution, encore mal 
assise, une existence assurée et même prospère. Voici, 
d'après le document où ils sont énumérés, quels étaient 
ses autres revenus : 

6 liv. 10 s. de rente au principal de 170 liv. dont 150 léguées 
par Claudine Billard, femme Pierre Gallerand, et 20 liv. données 
par Marguerite Lejeune, veuve de Mathieu Baugis (Cavel, 28 juin 
1719). 

7 liv. 10 s. au principal de 150 liv., legs de M. de Mareau, 
doyen de l'Église d'Orléans (Jullien, 26 septembre 1735). 

100 s. de rente au principal de 100 liv., legs d'André Béchard, 
par testament du 14 juin 1739 (Béchard, notaire). 

10 liv. à prendre sur demi-arpent de vigne au clos de l'Allouette 
ou Bellevue, paroisse Saint-Marceau, legs de Madeleine Robichon, 
par testament déposé chez Changeux, le 4 mars 1713, et à la 
charge de deux messes basses. 

10 liv. au principal de 200 liv., provenant pour 50 liv. d'un 
legs de la veuve Delorme et pour 150 liv. d'une donation faite par 
Madeleine Clément (1 er avril 1743). 

12 liv. 10 s. en deux parties : 100 s. au principal de 100 liv., 
provenant d'une acquisition faite par la fabrique, et 7 liv. 10 s. au 
principal de 150 liv., legs de Marie Billard, veuve Pierre Moizard, 
selon son testament reçu par Bruére le 4 décembre 1714. 

10 liv. rachetables de 200 liv., legs de Jacques Proust, par tes- 
tament du 16 avril 1785, reçu par Godeau, notaire, à la charge 
d'une grand'messe de Requiem. - 

15 liv. rachetables de 300 liv., legs de M. de Mareau, doyen du 
chapitre de l'Église d'Orléans (Julien, 26 septembre 1735). 



— 125 — 

15 liv. au principal de 300 liv., provenant d'un remboursement 
fait à l'école. 

50 liv. du legs de M. Masson de la Manerie (Duval, notaire à 
Paris, 16 juin 1750). 

50 liv. sur une maison Grand'Rue-Saint-Marceau, près l'allée 
des Augustins. 

Enfin, comme à l'école des filles, la réversion éven- 
tuelle de tout ou partie des 470 liv. léguées par 
M. Antoine Masson aux écoles de Salbris, aux dames 
de Voisins et aux religieuses du Calvaire (1). 

Parmi les instituteurs paroissiaux de charité, nous 
avons retrouvé, pour Saint-Marceau, les trois noms qui 
suivent dans les rôles de la capitation : 

1690. — Levaillant. 
1757-1775. — Jean Sergent. 
1783. — LouisMeignan. 

En 1740, les frères de la Doctrine chrétienne vinrent 
diriger cette maison scolaire ou, ce qui nous parait 
tout aussi vraisemblable, ouvrirent une seconde classe, 
comme cela se pratiquait dans plusieurs autres pa- 
roisses, notamment dans celle de Recouvrance. Les dé- 
tails ultérieurs nous font défaut ; mais le nom de Louis 
Meignan, instituteur laïc que la Révolution trouva à la 
tête de l'école, nous suffit pour admettre cette hypo- 
thèse qui nous parait de tous points justifiée. 

2° Éoole de flUes. 

L'école de filles est d'institution assez ancienne. Si 
nous n'en pouvons préciser l'année, nous savons au 

(1) Y. à l'Appendice, pièce X, l'acte du 30 janvier 1769. 



— 128 — 

moins qu'elle existait déjà en 1690, car k cette date 
nous relevons dans les rôles de la capitation le nom 
d'une dame Cahouet, directrice de l'école de Saint- 
Marceau. 

Le 10 avril 1707, M. Hanet, ancien curé de la paroisse, 
légua par son testament, reçu en l'étude de Cavel, no- 
taire à Orléans, la totalité de ses biens meubles et im- 
meubles a cette école de charité ; mais il stipula que 
ses livres français, ses tableaux, son prie-Dieu et sa 
pendule ne pourraient jamais être vendus et seraient 
réservés a l'usage exclusif de l'école, tandis que sa mai- 
son servirait tant au logement des directrices qu'au local 
scolaire. Cette donation était faite a la charge d'un De 
profundis suivi de l'oraison Deus qui inter apostolicos 
sacer dotes, qui seraient récités chaque jour a perpétuité 
dam la classe de l'écriture ; plus, d'une messe basse 
de Requiem où tout le personnel scolaire serait tenu 
d'assister, et pour laquelle on aurait à payer à M. le 
curé 15 sols au cas où il la dirait en personne, sinon 
la rétribution ordinaire ; enfin de quatre autres messes 
basses dites à des jours définis ; et le tout à perpé- 
tuité (1). 

Cette maison était sans doute la même que H. Hanet 
avait payée de ses deniers 400 liy. le 17 mars 1792 
(Proust, notaire), car nous la voyons figurer parmi les 
biens de l'école (art. 106) ; 24 perches de terrain ser- 
vant de jardin s'y trouvaient annexées. 

Le 6 février 1733, M llc Marie Hanet laissa aussi, à 

(1) Registre d'inventaire des titres de la fabrique de Saint- 
Marceau, art. 105 et suiv. * 



— 427 — 

titre de donation testamentaire, reçue par Jullien, la 
nu-propriété de tous ses biens a celle classe et l'usu- 
fruit, c'est-a-dire une rente de 140 liv. en trois parties, 
aux deux maîtresses, M lles Lange et Bouquin, a condi- 
tion qu'elles continueraient à enseigner gratuitement les 
pauvres filles. M 110 Catherine Cahouet s'étanl adjointe à 
elles en la même qualité, elle fit également, le 4 juil- 
let 1748, un testament en faveur de cet établissement. 
Elle lui laissait la nu-propriété de ses biens et rentes 
acquis, et l'usufruit à M"° Bouquin. La totalité du legs 
produisit, à la liquidation, 2,135 liv. 9 s. 10 d., qui 
furent affectés k l'achat d'un revenu de 90 liv. sur 
l'Hôtel-de-VilIe. 

Il y avait encore 25 liv. dont le fonds provenait 
d'une double donation : 400 liv. dues à la générosité 
de M. Tripault, chanoine de Saint-Aignan, et 50 liv. 
offertes par iMadeleine Renault, veuve Delorme ; les der- 
nières 50 liv. furent avancées, a titre de prêt, par 
M lle Hanet (Jullien, notaire, 24 novembre 1753). 

A ce revenu s'ajoutaient : 

80 liv. de rente constituées par les chanoines réguliers de la 
congrégation de France (Jullien, 7 juillet 1756). 

10 liv. au principal de 200 liv., dont la moitié provenait d'un 
remboursement et l'autre du legs de M. Hanet. 

60 liv. au principal de 1,200 liv., legs de M. Hanet (Odigier, 
19 mars 1739). 

210 liv., dont 150 du legs de M. [de Mareau, doyen de l'Église 
d'Orléans, et 60 données par M"« Clément (26 octobre 1735, 
Jullien, notaire). 

25 liv. au principal de] 500 liv., legs de M. Hanet (Jullien, 
7 mai 1729). 

10 liv. rachetables de 200 liv., legs de Jacques Proust 
(16 avril 1785), à la charge d'une messe de Requiem. 



— 128 — 

12 liv. de rente foncière sur demi-arpent et six perches de 
lignes au clos de la Cabreté, paroisse de Saint-Pryvé, données 
par Madeleine Clément (3 mars 1729) et par Michelle Clément, 
femme Pierre Chenaut (Chicoisneau, 16 mars 1718). Le total de 
la valeur léguée était de 225 liv.; mais les garçons y avaient 
part pour 150 liv.; les 75 livres restantes demeuraient à l'école 
des filles. 

50 liv., moitié d'une rente de 100 liv. léguée aux écoles des 
deux sexes par M. Masson de la Manerie (16 juin 1750). 

Toutes ces donations étaient exemptes du droit 
d'amortissement, le conseil d'État ayant rendu, le 25 fé- 
vrier 1708, un arrêt portant que les fondations déjà laites 
et à faire aux institutions scolaires de charité seraient 
quittes et franches de ce droit. 

Enfin les [anciennes écoles de Saint-Marceau possé- 
daient dans l'église paroissiale la jouissance à perpé- 
tuité du premier banc de la grande nef, du côté de 
l'évangile. La décision qui le leur attribuait fut prise le 
7 mars 1713 par les habitants réunis en assemblée dé- 
libérative, en présence de Cavel, notaire au Ghâtelet 
d'Orléans (1). 

En 1787, quatre sœurs de la Sagesse prirent la direc- 
tion de l'école. L'une d'elles était en outre chargée de 
la visite des pauvres malades. Leur traitement était de 
780 liv., dont 700 payées par les mains de la fabrique 
et 80 par celles du clergé. 

200 enfants suivaient les classes en 1792 (2). 

(1) Inventaire, ibid. 

(2) Rapport, ibid., f° 34 r°. 



— 129 — 



NOTRE - DAME - DES - ATDES 
1» École 4e garçons. 

Les recherches que nous avons consacrées à la pa- 
roisse de Notre-Dame-des-Aydes nous ont seulement 
appris qu'en 1757 il s'y trouvait une école de garçons 
dirigée par Jacques Grenet, et en 1788 par Prosper Mei- 
gnan (1). Cette simple indication, quelque sommaire 
qu'elle soit, pourrait a la rigueur passer pour suffisante, 
faute des détails accessoires qui nous eussent permis de 
la compléter. Le point capital que nous cherchions a éta- 
blir, c'est qu'une institution primaire existait avant 1789 
dans cette portion de la banlieue, et l'on peut, ce nous 
semble, se décider pour l'affirmative. 

2» École de filles. 

Aussitôt que le clergé eut fait, le 11 décembre 1711, 
une constitution de 200 liv. de rente, au principal de 
4,000 liv., pour l'entretien de certaines écoles de la ville 
et les frais d'un premier établissement dans les paroisses 
qui en étaient dépourvues, on vit une classe gratuite 
s'ouvrir a Notre-Damc-des-Aydes. La rente qui lui fut 
dévolue était de 50 liv. Par une clause spéciale portée 
au contrat de fondation, il fut stipulé que les pauvres 
filles de Saint-Paterne trop éloignées de leur école, et 
conséquemment plus rapprochées de la limite du fau- 

(1) Rôles de la capitation. 



— 130 — 

bourg, et celles de Saint-Marc, Saran, Fleury et Saint- 
Jean-de-la-Ruelle, toutes localités limitrophes des Aydes, 
y seraient gratuitement admises (1). La maîtresse se 
nommait Marie de Gloval. 

Saint-Marc ayant une maison d'éducation de charité 
depuis 1710, dut faire peu d'usage de cette faculté 
d'admission pour ses enfants pauvres. Les trois autres 
communes eurent également, a des dates que nous ferons 
connaître, des classes gratuites de filles. 



§5 

SAINT-VINCENT 
1° École de garçons. 

La dernière localité suburbaine dont nous avons k 
nous occuper est le faubourg de Saint-Vincent, appelé 
jadis Saint-Vincent-des-Vignes, situé, comme Saint-Marc, 
au milieu d'un plantureux vignoble, et pourvu, comme 
lui aussi, de deux écoles de charité. 

La première, celle des garçons, qui fut en 1792 réu- 
nie a celle de Saint-Eu verte, n'a pas laissé de traces de 
son passé, a cause de la disparition de presque tous les 
titres qui la concernaient. En 1690, il paraîtrait que Saint- 
Vincent renfermait déjà une tutelle; et de cette date 
à 1769, où le nom d'un second maître nous apparaît, 
il se trouve dans les rôles de la capitation de nom- 
breuses lacunes. Les seuls qu'il nous ait été donné de 
sauver de l'oubli sont ceux de : 

1690. — N.... (nom illisible). 

(1 ) Ponds des écoles de charité, casier 30, boîte 13. 



— 131 — 

1769. — Jacques Barué. 
4775-1788. — Jean Périneau. 

Le directeur touchait une rente de 75 liv. du bureau 
de charité de M. de la xManerie. 

V 

4* École de JUlea. 

Le rapport de 1792, auquel nous avons emprunté 
tant de renseignements sur nos établissements primaires, 
fait remontera Tannée 1740 la fondation, dans le faubourg 
Saint-Vincent, d'une école laïque pour les filles. En 1757 
nous trouvons dans les rôles de la capitation le nom de 
Marie Rousseau, puis en 1783 celui de Glaire Colas, et 
enfin de Thérèse Boissière (1). 

En 1780, deux sœurs de la charité de Montoire ou- 
vrirent, dans le même faubourg, une école gratuite, ins- 
tallée aux frais de quelques personnes charitables, dans 
un immeuble qu'elles donnèrent a la fabrique. Les re- 
venus consistaient en : 

450 liv. de rente sur le clergé. 

40 liv. de rente d'un don qu'elles n'avaient pas encore touché 
en 1792. 

75 liv. du bureau de charité de M. Masson de la Manerie (2). 

(1) En 1781, la demoiselle Boissière reçut pour ses honoraires 
114 liv. 13 s. 4 d., comme il résulte de sa quittance; elle était 
déjà, sans doute, maîtresse adjointe de Claire Colas. La maison 
d'école, qui ne fut acquise qu'en 1747, était située rue de la 
Poule. (Fonds des écoles de charité.) 

(2) Rapport, f° 32 v°. — Le rapporteur attribue à l'école des 
filles 100 liv. du bureau de charité, tandis que, dans l'acte passé 
le 16 juin 1750 par les exécuteurs testamentaires de M. de la 
Manerie, il ne fut alloué aux deux écoles que 150 liv. de rente 
qu'elles devaient se partager. 



— 132 — 



CHAPITRE VI 

ÉTABLISSEMENTS PÉDAGOGIQUES D'ORDRE GÉNÉRAL. 



§ l« r . — Les écoles des Aumônes ou hôpitaux de Saint-Paterne et de 
Saint-Paul. 

§ 2. — L'école de la Maîtrise. 

§ 3. — Les Nouvelles-Catholiques. 

§ 4. — Les Bénédictines calvairiennes. 

§5. — Les Religieuses de la Madeleine. 

§ (5. — Les Ursulines et les Dames de la Visitation. 

§ 7. — Les Frères de la doctrine chrétienne. 

§ 8. — École municipale d'arithmétique et d'écriture de la ville d'Or- 
léans. 

§ 9. — École municipale de dessin. 



§l«r 

ÉCOLES DES AUMÔNES DE SAINT-PATERNE ET DE SAINT-PAUL 

II nous a semblé que ces deux institutions scolaires 
méritaient une mention spéciale, non seulement parce 
qu'elles étaient complètement distinctes et indépen- 
dantes des écoles paroissiales de charité, mais surtout 
parce qu'elles empruntaient des conditions d'existence sut 
generis, et poursuivaient un but déûni et particulier. Si 
donc, dans l'espèce, on ne peut les séparer de cette 
grande famille d'établissements philanthropiques d'édu- 
cation qui embrassait, sous les formes les plus diverses, 
tous les besoins de la classe populaire et surtout indi- 
gente, elles nous apparaissent en quelque sorte comme 



— 133 — 

le couronnement et le résumé de toutes les industries 
de la charité, car c'est bien la qu'on reconnaît cette 
fraternité véritable, cette réelle affection pour les déshé- 
rités et les souffrants, qui se traduisait chez nos ancêtres 
par des créations admirables de prévoyance et de déli- 
catesse. 

En Tannée 1555, les échevins d'Orléans, cherchant a 
porter secours au nombre considérable de mendiants et 
d'invalides qui accouraient de toutes parts pour obtenir 
des moyens d'existence dans l'intérieur de la ville, s'en- 
tendirent avec les habitants et exécutèrent, de concert 
avec eux, le projet de fonder trois maisons de refuge ou 
hôpitaux où les vagabonds recevraient un asile. Ces trois 
maisons, qu'on désignait sous la dénomination d'au- 
mônes, furent établies a l'aide des souscriptions vo- 
lontaires des Orléanais (1), et tout aussitôt un bureau 
composé de deux membres du corps municipal , huit 
bourgeois, un membre de l'Université, trois magistrats 
et trois ecclésiastiques, se constitua pour en gérer les 
affaires et y adapter un règlement que Henri II approuva 
par ses lettres patentes du 16 février 1555. 

L'aumône ou hospice de Saint-Paterne fut destiné aux 
hommes et jeunes garçons natifs d'Orléans, celui de 
Saint-Paul (2) aux femmes et filles orléanaises, et enfin 
celui de Saint- Antoine, sis sur le pont, ne devait rece- 
voir que -des étrangers qui n'y séjournaient point. 



(1) Le Maire, Antiq. d'Orléans, édition in-4°, I, p. 521. 

(2) L'aumône de Saint-Paul était située au Vieux-Marché, 
comme nous l'apprenons d'un curieux inventaire des joyaux 
et biens de la fabrique dressé en 1462. (Arch. partie, de la fabr. 
de Saint-Paul, reg. parch. B, f° 24 r°.) Elle était antérieurement 



- 134 — 

Renfermée dans ces limites, la charité orléanaise eût 
été déjà bien large, car les malheureux errant sans 
abri étaient en si grand nombre, « qu'on ne savait plus, 
dit l'un de nos anciens annalistes, comment donner 
ordre a leur nourriture et alimens (1)/ » Mais le génie 
de la bienfaisance, dont les conseils ne restent jamais 
sans écho au sein de cette cité d'Orléans, sut inspirer 
aux délégués une de ces conceptions généreuses, cri- 
térium de la vraie fraternité, et qui viennent du cœur 
plus que de l'esprit. Cette pensée, dont l'exécution ne 
se fit pas attendre, fut d'ouvrir, au sein même de ces 
asiles de l'indigence, des écoles pour l'instruction 
des enfants qu'on y avait recueillis, sous la direction 
de maîtres et maîtresses uniquement chargés d'eux. 
Lorsque cette éducation première était terminée, on 
plaçait les garçons chez des maîtres artisans, pour y 
apprendre un métier. Les filles recevaient aussi les 
notions des premières connaissances ; puis on les gar- 
dait dans l'hospice pour y être dressées aux travaux d'ai- 
guille, et être mises en état de se suffire a elles-mêmes. 

Dans presque toutes les donations de MM. Antoine 
Masson et Masson delà Manerie, son frère, aux fabriques 

sise « es fossez du Roi, joignant aux murs de la mile d'Orléans; » 
mais les travaux de réfection des fossés la firent disparaître, et 
on la transporta sur un terrain délaissé en 1346 par Jean Richer, 
maître des requêtes, aux frères et sœurs de la confrérie de Notre- 
Dame en l'église de Saint-Paul, pour y faire réédifier l'hôpital. 
{Fonds de lafabr. de Saint-Paul, arch. du Loiret, G, 146, boîte.) 
— L'aumône de Saint-Paterne, sise au point de jonction actuel des 
rues Bannier et de la Bretonnerie, fut fondée en 1298 par la con- 
frérie des écrivains d'Orléans. 
(1) Le Maire, p. 519. 



— 135 — 

de nos paroisses, Ton remarque généralement l'attribu- 
tion d'une somme particulièrement destinée aux métiers 
grands et petits, c'est-k-dire a l'apprentissage des enfants 
indigents. On choisissait une moitié des sujets dans la 
paroisse, et l'autre dans les hôpitaux. 

Hâtons-nous d'ajouter que l'instruction professionnelle 
de ces enfants ne portait aucun préjudice aux soins plus 
essentiels que réclamaient leurs âmes. M. Brisson, sieur 
de Machault, dont on retrouve le nom parmi ceux des 
bienfaiteurs de nos écoles, voulut que la libéralité qu'il 
déployait a l'égard de toutes les œuvres de bienfaisance 
s'étendît également sur les enfants et les adultes de 
l'Hôtel -Dieu. En conséquence, il fonda de ses deniers, 
par acte passé présent Debeausse, notaire, en 1697, un 
catéchisme fait par un prêtre tous les dimanches et 
jours fériés de l'année (1). 

Ces deux établissements, k peine nés et déjà pros- 
pères, furent bientôt profondément ébranlés dans le 
principe même de leur existence par les circonstances 
calamiteuses que flt surgir l'apparition du protestan- 
tisme, et dont les deux hospices furent les premières 
victimes. Rien, en effet, de ce qui tenait de près ou 
de loin a la cause catholique ne pouvait être soustrait 
aux vexations des sectaires. Peut-être, dès leur fonda- 
tion, les aumônes eussent-elles été condamnées a dis- 
paraître, si l'administration n'eût pris le sage parti de 
soumettre à une perception régulière la cotisation a la- 
quelle les riches furent taxés, sous le nom de taille des 
pauvres. De la sorte, cette utile fondation put continuer 

(1) Fonds des écoles de charité. 



— 136 — 

à rendre les plus éminents services a tous ces indigents 
abandonnés et privés de famille auxquels la charité de 
nos pères avait voulu restituer les soins, l'affection et 
l'asile qu'un sort rigoureux leur avait refusés, 

S 2 

•J| L'ÉCOLE DR LÀ MAÎTRISE 

r.') 

Il .Nous avons souvent rencontré, dans notre revue des 
croisses, la mention d'allocations considérables du 
$tiapitre et du clergé Orléanais, en faveur des petites 
çfioles du diocèse. Dans toutes les localités relevant de 
|^ juridiction de l'Église d'Orléans, jamais celle-ci, lors- 
que 4es fondations régulières n'avaient pu être faites, 
ne manquait d'assurer l'établissement et l'entretien de 
classes gratuites. Mais, nonobstant cette sollicitude gé- 
néreuse, qui nous est l'incontestable garant du souci 
permanent de notre clergé diocésain pour l'instruction 
des enfants pauvres, le chapitre avait fondé sous ses 
auspices une école destinée a former les enfants de 
chœur, et dans laquelle ils recevaient gratuitement 
l'instruction, non seulement professionnelle mais aussi 
littéraire. A leur entrée dans cette école, dont les re- 
gistres capitulaires de Sainte-Croix font mention dès 
1452 (1), les élèves étaient complètement à la charge 
du chapitre et de la fabrique ; et si leurs parents fai- 
saient pour eux quelque dépense, telle que frais de 
maladie ou autres, elle leur était immédiatement rem- 
boursée par les chanoines (2). 

(1) Rép. des titres du trésor de l'Église d'Orl,, II, p. 422 et seqq. 

(2) Id., ibid.j p. 428. 



— 437 — 

L'enseignement consistait en leçons de grammaire 
française et latine, de chant et de musique instrumen- 
tale (orgue ou serpent) ; mais ceux qui ne montraient 
d'aptitude pour aucune étude étaient confiés par le cha- 
pitre a des maîtres artisans, pour apprendre un métier. 

Si, trop âgé pour rester enfant de chœur, ou venant 
k perdre sa voix, le jeune garçon devenait impropre aux 
fonctions chorales, il demeurait attaché comme élève a 
la Maîtrise ou était envoyé chez 4es grammairiens de la 
ville que le chapitre indemnisait, jusqu'à ce qu'il fût 
suffisamment préparé a prendre part aux examens uni- 
versitaires et a y être gradué. 

Les enfants admis comme externes dans les collèges 
ou tutelles de la ville étaient néanmoins considérés 
comme présents au chœur et, a ce titre, admis aux dis- 
tributions quotidiennes. Ceux, au contraire, qui faisaient 
leurs humanités a la Maîtrise recevaient 10 s. tournois 
par semaine et un muid de blé par an. 

L'enseignement de la musique tenait naturellement 
une large place dans cette école, et nous apprenons des 
continuateurs de Dom Bouquet, qu'en 1308 Philippe-le- 
Bel fit venir pour sa chapelle, aux gages de 4 liv. par 
an, des élèves de la maîtrise de Sainte-Croix, dont 
l'un se nommait Etienne (1). 

Si quelque enfant manifestait une vocation déterminée 
pour la carrière sacerdotale, le chapitre lui en facilitait 
l'accès. Quant a ceux qui rentraient dans leurs familles, 
sa sollicitude les y suivait encore, et dès qu'ils avaient 
franchi le seuil du sanctuaire, on leur remettait le 

(1) Stephanus Aurelianis, clericus capellœ. — Pueri chori 
Sanctse Crucis Aurelianensis, IV lib. (Hist. des Gaules, t. XXII, 
pp. 504 et 561, gages des employés dans la maison du roi.) 



— 138 — 

reliquat d'une petite retenue faite sur leur casuel, pour 
leur aider a trouver un emploi 

Il résulte de cet exposé, dont nous empruntons les 
détails au répertoire des actes capitulaires, que l'école 
de la Maîtrise embrassait renseignement primaire, se- 
condaire et supérieur. En 1583, M. Fougeu-Descures, 
membre du chapitre, vicaire général et docteur en droit, 
portait le titre de maître de grammaire. En 1456 et 
en 1500, les professeurs avaient été un chanoine rési- 
dant et un choriste, et en 1754 M. Valet, régent de 
latin, céda la place a un prêtre qui donnait des leçons 
de langues et de musique. 

Le nombre de ces écoliers, nécessairement limité, 
n'était que de huit au commencement; il fut ensuite 
porté k dix. Les admissions étaient mises au concours, 
et les candidats désignés par MM. les curés; leur enga- 
gement durait douze ans (1). Mais, avant d'accepter 
aucun enfant comme élève, les chanoines chargeaient 
des personnes consciencieuses de s'assurer, par une 
visite exacte, que le sujet était en parfaite santé (2). 

Nous trouvons comme maîtres de musique : 

1586. — François Léveillé, écolier, régent du collège de 
M. Gentil (3). 

1620. — M. Guillet. 

1772. — M. Savart. 



(1) Répert., ibid. % p. 433. 

(2) Id. y ibid.y p. 352. 

(3) Ibid., p. 418, 



— 139 — 

Un règlement capitulaire, daté de Tannée 1772, pré- 
sente le résumé des obligations auxquelles était soumis 
le maître de musique de la Maîtrise : 

1° Il devait donner aux enfants une bonne et chrétienne 
éducation ; 

2° Leur apprendre la musique ; 

3° Leur faire répéter chaque jour ce qu'ils doivent 
chanter au chœur; 

4° Les y conduire et les en ramener ; 

5° Leur donner de bon pain, huit livres de viande les 
jours gras, deux rôtis par semaine et trois chopines de 
vin par jour ; 

6° Les chauffer, nettoyer, éclairer et blanchir à ses 
frais, et avoir pour ce une domestique a ses gages ; 

7° Manger avec les enfants ; 

8° Leur faire observer les règlements de la Maîtrise. 

Les gages du maître étaient fixés a 54 livres en ar- 
gent par semaine, savoir : 5 liv. 16 s. 4 d. pour sa 
demi-prébende et 28 liv. 4 s. 8 d. pour ses gages or- 
dinaires, plus le revenu des nourriers (1) et celui de 
sa marelle (2), avec les ordinaires de symphonie et 
casuel en cire et argent (3) ; enfin huit muids de blé 
méteil par an. 



(1) Nourriers, nutricii, chanoines chargés de pourvoir à l'en- 
tretien et à la nourriture des enfants de chœur. 

(2) Charge dont le marguillier était titulaire. (Voir nos Recher- 
ches historiques sur le chapitre cathêdral de l'Église d'Orléans, 
Orléans, Herluison, 1882, et Mémoires de la Société archéologique 
et historique de l'Orléanais, t. XIX.) 

(3) Répert., ib., p. 421. 



— 140 — 



§3 

LES NOUVELLES-CATHOLIQUES 

L'école tenue par les Nouvelle -Catholiques, aussi 
bien que celles dont avaient la direction les Dames 
Ursulines et les religieuses des autres congrégations ci- 
après nommées, n'appartenait en particulier à aucune 
paroisse et recevait gratuitement les enfants indigents 
que leur envoyaient les divers quartiers de la ville. 

Le premier nom de l'institut des Nouvelles-Catholiques 
était celui de Filles de la Croix, et c'est sous cette dé- 
nomination que M« r de Coislin leur fit obtenir, pour 
s'établir a Orléans, des lettres patentes, qu'en 1728 
M« r Fleuriau, son successeur, fit homologuer sous le 
titre de Nouvelles-Catholiques (1). 

Le chanoine Marin Groteste des Mahis et François 
Perdoulx de la Bourdelière, dont nous avons déjà rap- 
pelé la générosité envers plusieurs établissements sco- 
laires, contribuèrent tout particulièrement — le der- 
nier surtout — à la fondation de ce nouvel el charitable 
asile offert à l'enfance (2). 

(1) Leur premier établissement se fit cloître Saint-Étienne , 
proche la maison du doyenné, et en 1716 elles s'installèrent défi- 
nitivement rue du Colombier, près du boulevard. — En 1748, les 
Nouvelles-Catholiques furent l'objet de deux donations, Tune de 
50 liv. de rente par Marie Arnault , postulante de cette commu- 
nauté; l'autre, par MM 1168 Heulin, sœurs vocales de ladite commu- 
nauté, qui lui délaissèrent une rente de 3 liv. 6 s. 8 d. 

(2) Essai sur l'influence de la religion en France pendant le 
XVII* siècle, t. II, p. 361. 



— 141 — 

En 1792, les quatre sœurs de cette école y ensei- 
gnaient la lecture, l'écriture et le travail d'aiguille à 
70 pensionnaires, et leur revenu s'élevait a 3,214 liv., 
savoir : 

1,200 liv. sur le trésor royal. 

100 liv. sur le clergé de France. 

300 liv. produit d'une maison rue des Carmes. 

200 liv. de la maison et vignes du Pavillon. 

34 liv. de petites rentes. 

80 liv. sur le petit Séminaire. 
1,000 liv. sur l'abbaye de Voisins. 
300 liv. sur la succession de Me* Paris, évoque d'Orléans (1). 

Les charges se montaient a 730 liv. dont : 

230 liv. pour honoraires du chapelain. 

20 liv. fondations. 

320 liv. cens, rentes foncières et constituées. 

125 liv. rente viagère à la sœur Sigot. 

35 liv. rente au profit de M lle Brici (2). 

Le surplus servait a l'alimentation de la communauté. 

Les services réels et reconnus de cette congrégation 
envers la classe nécessiteuse l'avaient préservée, en 
1792, de l'ostracisme dont bien d'autres établissements 
d'instruction étaient menacés, et elle fut notée comme 
utile à conserver. 

Cependant elle ne put survivre au décret de pros- 
cription qui frappa indistinctement, en 1793, toutes les 
maisons scolaires, quelles qu'elles fussent ; et si l'école 
des Nouvelles-Catholiques avait paru, en 1792, mériter 

(1) Rapport des commis., f° 34 v°. 

(2) Id., ibid. 



— 142 - 

quelque gratitude par les titres qu'elle s'y était anté- 
rieuremeut acquis, un an plus tard tout cela ne comp- 
tait plus aux yeux de gens habitués a ne rien respec- 
ter. L'habit religieux, traqué et poursuivi, n'était certes 
pas fait pour servir de sauvegarde a un établissement 
d'utilité populaire, et seul il eût suffi a attirer sur celles 
qui le portaient l'attention la plus malveillante. 

Nos quatre sœurs fermèrent donc leur école et atten- 
dirent que des jours plus cléments leur permissent de 
se remettre à leur noble tâche. 



§4 

LES BÉNÉDICTTNES-CÀLVÀIRIENNE3 (1) 

Les Calvairiennes, installées à Orléans en 1627 par 
le P. Joseph du Tremblai, leur fondateur, donnaient à 
l'éducation des enfants tout le temps dont elles pou- 
vaient disposer en dehors de leurs occupations régu- 
lières, et secondaient les Dames Ursulines, les Nou- 
velles-Catholiques et les Dames de la Madeleine dans 
l'éducation des filles du peuple. Elles avaient aussi un 
pensionnat payant. 

§5 

LES RELIGIEUSES DE LA MADELEINE 

Les religieuses de la Madeleine, ordre de Fontevrault, 
suivaient le même exemple, et donnaient avec zèle l'ins- 

(1) Les Dames du Calvaire occupèrent tout d'abord une mai- 



— 143 — 

truction à la jeunesse; c'était d'ailleurs un des points 
fondamentaux de leur règle. Les services qu'elles ren- 
dirent a la population sont inappréciables. Pas plus 
que les Nouvelles-Catholiques, les Calvairiennes et les 
Ursulines, elles n'étaient spécialement attachées aux 
paroisses; mais les enfants de tous les points de la 
ville et des faubourgs avaient droit de se présenter 
a leurs cours. La Révolution mit fin a leur enseigne- 
ment. 



§6 

LES URSULINES ET LES DAMES DE LA VISITATION 

Fondée aux mêmes fins que les précédentes dont 
elle était l'émule dévouée et l'utile auxiliaire, l'école 
des Dames Ursulines s'ouvrait gratuitement aux enfants 
indigentes de toutes les paroisses, et jusqu'en 1792 deux 
sœurs y demeurèrent pour instruire toutes les petites 
filles qui se présentaient. Mais à cette date déjà , elle 
n'avait plus le moindre revenu, quoiqu'elle renfermât 
encore 80 enfants. 

Antoinette Godard, veuve Bidault, de Riom, contribua 
pour une part importante aux frais de construction de 
la maison claustrale, sise rue de la Bretonnerie (1675). 
Les religieuses en furent expulsées en 1792, parce que 



son sise impasse des Barbacanes, puis, Tannée suivante, s'instal- 
lèrent définitivement rue des Carmes, près la Groix-Morin. 



— 144 — 

le local parut convenable pour y tenir les premières 
séances de la haute cour nationale. 

La dernière congrégation livrée a renseignement, dont 
il nous reste à parler, est celle des Dames de la Visi- 
tation, dont rétablissement à Orléans se fit en 1630. 
L'objet principal de leur institut était l'éducation de la 
jeunesse, et les enfants des familles ouvrières y recevaient 
le même genre d'instruction que dans les diverses mai- 
sons religieuses dont nous avons sommairement indiqué 
l'installation au sein de notre cité. 

Les services signalés qu'avaient rendus ces écoles ne 
les sauvèrent, pas plus que les précédentes, de l'abolition 
et de la ruine. 



• §7 

i 

LES FRÈRES DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE 

Parmi les bienfaits dont la France a l'obligation à la 
religion, Ton doit placer au premier rang l'introduction 
dans les écoles primaires des frères de la Doctrine 
chrétienne. 

Issus presque tous de la classe du peuple, leurs 
mœurs simples, leur merveilleuse aptitude a l'enseigne- 
ment, leurs principes sûrs, leur dévoûment inaltérable 
à la carrière toute d'abnégation qu'ils ont volontaire- 
ment choisie, établissent entre eux et l'ouvrier des 
villes, non moins qu'avec le paysan des campagnes, un 
lien étroit de sympathique confiance. 

Orléans les reçut le 9 octobre 1740 et en fut rede- 



— 145 — 

vable à la sollicitude de son évêque, M* r Joseph de Paris. 
Ce prélat leur fit don d'une maison sise dans la rue Saint- 
Euverte, et les y installa au nombre de douze. Ce fut 
de la que sortirent ceux que quelques paroisses obtinrent 
pour tenir leurs écoles. 

La petite communauté jouissait d'un revenu total de 
1,129 liv., composé de ce qui suit : 

Sur le roi 100 liv. 

Sur le clergé et les chanoines réguliers de Sainte- 
Geneviève 600 

Sur les États de Languedoc 100 

Sur la succession de feu Mt' r Paris, évêque d'Orléans. 299 

Par Simon Darnault, de Saint-Marc (1) 30 

L'évêque d'Orléans, en 1743, dépensa 3,385 liv. 7 s., 
pour l'installation de celte école, et l'année suivante 
1,759 liv. 7 s. Ces deux sommes furent employées 
eu travaux de maçonnerie, pavage, charpenterie, menui- 
serie et couverture. 

La paroisse de Saint-Euverte conserva quatre frères; 
les autres allèrent diriger des maisons scolaires a Saint- 
Donatien, Saint-Pierre-le-Puellier, Saint-Laurent, Saint- 
Paterne, Recouvrance et Saint-Marceau, et partout le lo- 
gement leur fut fourni par les fabriques. Nous avons 
déjà eu l'occasion de parler de ces différentes classes, 
loisque nous nous sommes occupée des paroisses dans 
lesquelles elles étaient établies. Mais ce que nous n'a- 
vons pas dit, c'est que leur enseignement était tellement 
apprécié que, lorsque les écoles de la ville furent ré- 
duites au nombre de douze, c'est-à-dire à une par sec- 
Ci) Fonds des écoles de charité. 

10 



— 146 — 

lion (1), le conseil général, se souvenant des services 
qu'ils avaient rendus, refusa de procéder a leur retn- 
' placemeut par des laïcs, comme le demandaient les 
sections, et décida qu'on se contenterait de pourvoir 
aux vacances a mesure qu'elles se produiraient (11 oc- 
tobre 1792) (2). 

Le vote émis en 1792 par les sections, et que le 
conseil général n'avait pas alors accueilli, le fut, 
au contraire, avec faveur eu 1793. Mais, pour chasser 
tout d'un coup des écoles ces maîtres expérimentés 
qui avaient la confiance des familles, on se heurta a 
quelques obstacles. Si les sections demandaient le ren- 
voi des frères, le peuple, beaucoup moins enthousiasmé 
du laïcisme, réclamait leur maintien. Le dévoûment de 
ces bons religieux se prêtait volontiers au désir des 
familles; mais la suppression de tout traitement allait 
les contraindre de donner satisfaction au mauvais vou- 
loir du district. 

Il résulte en effet, d'une requête adressée aux admi- 
nistrateurs par le frère Benoît Téray, supérieur, que 
depuis 1791, lui et les autres membres de sa commu- 
nauté n'avaient touché aucun traitement du bureau des 
finances et du clergé de France, et qu'ainsi leurs dettes 
montaient à 2,135 liv. dont ils ne pouvaient s'acquitter, 
tandis qu'il leur était dû 1,700 liv., plus le traitement 
de dix frère* qui, d'après la loi, formait un total de 
3,000 liv. II faisait valoir, en outre, qu'en exerçant les 
fonctions d'instituteur depuis quarante-quatre ans, il 
avait droit tout au moins a une pension de retraite ; que 



(1) Voir Lottin, Essais historiques, t. I, p. 260. 

(2) Arch. dép., fonds de l'inst. pub., district d'Orléans, série L. 



— 147 — 

ses collègues et lui avaient prêté le serment civique 
dès la première réquisition, et qu'enfin, quelles qu'eus- 
sent été les circonstances, leurs classes n'avaient jamais 
cessé d'être gratuites. 

La réclamation de Benoît Téray devait provoquer une 
enquête ; elle eut lieu, et il fut constaté que des enfants 
de toutes les paroisses fréquentaient les écoles des 
frères; 

Qu'elles recevaient des écoliers de tout âge, depui$ 
dix ans jusqu'à vingt-deux et vingt-trois ; 

Qu'on y donnait des leçons d'arithmétique, d'écriture, 
de tenue des livres et de physique. 

Le district remit à statuer sur cette requête jusqu'à ce 
que la nouvelle organisation de l'enseignement qui s'é- 
laborait eût été arrêtée. 

Le résultat de cette première élaboration fut la fer- 
meture de toutes les maisons d'éducation et d'instruc- 
tion publique. 

En attendant, les frères étaient en butte aux mesures 
les plus vexatoires. Dénoncés le 19 juin 1793 comme 
continuant leurs cours sans avoir, disait-on, prêté le ser- 
ment, ils se virent accusés d'incivisme, et, avant même 
que la mesure générale qui devait frapper tous les autres 
centres d'études eût reçu son exécution, leur suppres- 
sion fut décidée. C'était la récompense décernée à. leur 
talent d'instituteurs aussi bien qu'a leur incomparable 
dévoûment. 



— 148 — 



§8 

ÉCOLE D'ARITHMÉTIQUE ET D'ÉCRITURE DE LA VILLE D'ORLÉANS 

Bien avant Tannée 1731, en laquelle on fonda à 
Orléans une école gratuite d'écriture et d'arithmétique, 
il y existait, on Ta vu, des maîtres de ces sciences élé- 
mentaires, que nous trouvons, du reste, généralement 
associées aux connaissances qu'on enseignait dans les 
écoles primaires. 

Ces maîtres, surtout avant l'usage de l'imprimerie, 
étaient si nombreux qu'ils s'étaient groupés en une cor- 
poration connue sous le nom de confrérie des écri- 
vains (1), et presque tous joignaient à leur classe d'écri- 
ture et d'arithmétique un cours de grammaire. Ils étaient 
en conséquence considérés comme de véritables maîtres 
d'école ; et c'est sous ce dernier titre, aussi bien que 
sous celui d'écrivains, qu'on les désignait au XVI e siècle 
dans les actes, quoiqu'ils ne tinssent pas les écoles pa- 
roissiales de charité, mais seulement des tutelles. En 
tant que professeurs libres, ils n'admettaient point les 
enfants à des leçons gratuites; et si leur enseignement 
profitait aux familles aisées, il était a peu près nul 
quant aux ressources qu'il pouvait procurer à la classe 
peu fortunée. Le duc d'Orléans résolut de remédier à 
cet état de choses et créa, en 1731, une école spé- 
ciale d'écriture et d'arithmétique uniquement fréquentée 
par les enfants pauvres. Il affecta a cette fondation un 

(1) C'est à cette confrérie qu'est due la fondation de. V aumône 
de Saint-Paterne. 



— 149 — 

revenu annuel de 6,000 liv., plus trois cordes de bois, 
tant pour le chauffage des élèves que pour celui du 
professeur. Les écoliers, au nombre de 24, étaient 
fournis moitié par les familles indigentes de la ville, 
moitié par l'hôpital. La nomination de ceux-ci appar- 
tenait aux administrateurs de cet établissement. 

En 1757, on porta de 12 a 18 le nombre des pen- 
sionnaires de la ville, et la municipalité augmenta de 
75 liv. et de deux cordes de bois les émoluments an- 
nuels du professeur. Enfin, quelques années plus tard, 
un supplément de 300 liv. lui fut encore accordé ; on 
le prenait sur la subvention de 16,000 liv. que le duc 
d'Orléans versait annuellement dans la caisse de la 
société philanthropique, c'est-à-dire du bureau de cha- 
rité de M. de la Manerie. 

L'utilité incontestable d'un tel établissement, la fa- 
veur avec laquelle son apparition fut accueillie par toute 
la ville, et les services réels qu'il rendait déjà à la 
population, lui méritèrent de la bienveillance du corps 
municipal un nouveau supplément de 300 liv. On im- 
posa toutefois au directeur, M. Duplessis, de recevoir 
six enfants de plus, ce qui portait à 36 le nombre total 
des écoliers. 

L'école d'arithmétique et d'écriture demeura sur ce pied 
jusqu'en 1789. La caisse philanthropique ayant à cette 
époque retiré sa subvention, il fallut ramener la fonda- 
tion aux termes des conditions arrêtées en 1757; mais la 
ville ne se résigna qu'à regret à cette modification que 
les événements lui imposaient. Peu de temps après, 
la municipalité eut de nouveau la pensée de rétablir 
l'école sur les bases où elle se trouvait avant la réduc- 



— 150 — 

tion, et elle s'adressa au district pour en obtenir un 
secours. Le district encouragea les échevins et loua 
beaucoup l'objet de leur demande. Il déclara qu'en effet, 
une école si utile méritait bien qu'on s'imposât en 
sa faveur quelques sacrifices, et il exhorta finalement 
les solliciteurs a profiter de la permission qu'il leur ac- 
cordait généreusement d'y pourvoir comme ils l'en- 
tendraient (1). 

§9 

ÉCOLE MUNICIPALE DE DESSIN (2) 

'L'une des fondations qui rendirent, dans notre ville, 
le plus de service a la classe peu aisée, fut celle d'une 
école gratuite de dessin. MM. de Bizemont et Desfriches 
en conçurent la première idée ; quelques autres per- 
sonnes s'étant ensuite constituées en société, en firent 
les frais comme actionnaires, et la placèrent sous le 
double patronage du duc d'Orléans et du corps municipal. 

M. de Chevilly, fils de M. de Cypierre, et comme lui 
intendant de l'Orléanais, se montra très-favorable à cet 
utile établissement et lui alloua tout d'abord une sub- 
vention de 000 fr., a laquelle les échevins en ajou- 
tèrent 300 autres. 

(1) Rapport des adm. du district d'Orléans, f° 27. 

. (2) L'école municipale de dessin, rattachée par sa constitution et 

ses statuts à l'Académie de peinture, semblerait au premier abord 

devoir occuper dans cette énumération un rang supérieur à celui 

que nous- lui avons assigné parmi les établissements d'instruction. 

..Peut-être eussions-nous cédé à cette considération, si son caractère 

■ * • ' 

eût été plus nettement défini. Ce n'était, en 'fcffet, ni une école 
primaire, ni' toe institution d'ordre secondaire. Son objet semble- 



— 451 — 

L'école de dessin d'Orléans avait emprunté de l'Aca- 
démie royale de sculpture et de peinture de Paris 
le règlement auquel elle obéissait, et, nonobstant son 
humble rang, elle eu était considérée comme une 
annexe. 

L'ouverture solennelle des cours eut lieu le 23 no- 
vembre 1786. 

Outre le duc d'Angivillier, qui accepta la présidence 
honoraire de l'école, en qualité de directeur général des, 
beaux-arts, le personnel consistait en : douze membres 
également honoraires, quarante titulaires, neuf adminis- 
trateurs, un directeur professeur chargé des leçons 
de dessin et de peinture, un adjoint, un professeur de 
sculpture, un d'architectnre et de géométrie, un d'ana- 
tomie, douze associés libres étrangers, cinq surnumé- 
raires expectants. 

Rien, au moment où l'école de dessin fut constituée, 
ne pouvait faire présager l'existence éphémère qui lui 
était réservée. Mais bientôt les fonds, ce puissant levier 
avec lequel on soulève les plus lourds obstacles, vinrent 
k manquer, ou tout au moins les recettes ne furent pas 
en harmonie avec les dépenses, qui n'avaient pas été 
toutes prévues. Son budget, insuffisamment alimenté, 

rait toutefois la rattacher à celles de la première catégorie, puis- 
qu'elle offrait à la classe indigente des cours spécialement destinés 
à son usage, bien que d'autre part ces cours fussent d'un ordre 
relevé. Si l'étude du dessin fait aujourd'hui partie de renseigne- 
ment primaire, ce n'est pas sans quelque satisfaction que nous en 
retrouvons les traces primordiales dans l'enseignement gratuit de 
nos aïeux. C'est ainsi que, devançant les temps, Je zèle intelligent 
de nos pères tendait déjà à préparer un terrain rendu si fécond 
de nos jours. 



— 152 — 

ne recevait en tout que 5,100 liv. de subvention an- 
nuelle, dont : 

Allocation du roi 600 liv. 

— du duc d'Orléans 500 

— de la ville 500 

— de chaque actionnaire, 30 liv., soit (1). . 1,500 

3,100 liv. 



r 



Le traitemeftt de M. Bardin, professeur de peinture et 
directeur de l'école, absorbait déjà la majeure partie de 
cette somme, et il n'avait consenti a quitter Paris que 
sur la promesse de toucher 2,000 liv. la première 
année, et 3,000 liv. les années suivantes. 

Inutile d'ajouter que cette clause ne fut jamais mise à 
exécution ; et c'est a peine si M. Bardin reçut une in- 
demnité de 2,000 liv., sur lesquelles il devait encore 
subvenir a son logement, qui n'était pas distinct du 
local de l'école (2). Sur les 1,500 liv. restantes, il fallait 
prendre le chauffage, l'éclairage, les gages du portier, les 
prix des élèves, etc. L'école ne pouvait vivre dans de 
semblables conditions, car elle était absolument gratuite ; 
mais on n'eut pas le temps de chercher, en dehors des 
événements politiques qui se précipitaient, la solution 
d'une si grave difficulté. 



(1) Rapport des adm. du distr., fo 28. 

(2) Cette maison, sise rue des Hôtelleries, n° 7, appartenait au 
collège. En dépit de l'empreinte séculaire gravée sur cet antique 
débris des âges lointains, U offre encoïe quelque trace de la 
parure dont une main habile le revêtit au XV e siècle, et Ton dis- 
tingue, encastrés dans le mur de la cour, quelques motifs de 
sculpture. 



— 153 — 

La subvention déjà si insuffisante au maintien de cette 
institution artistique lui manqua tout a fait, et la cessa- 
tion forcée des cours dispensa la ville de toute préoccu- 
pation ultérieure a son égard. Elle fut plus tard réunie 
à Técole centrale (1). 

(1) Les écoles centrales destinées à préparer des sujets pour les 
écoles normales furent créées sur le rapport de Lakanal, par dé- 
cret du 25 février 1795 (7 ventôse an III). Cette institution fut de 
courte durée. 



DEUXIÈME PARTIE 



L'INSTRUCTION PRIMAIRE DANS LES ÉCOLES RURALES 



CHAPITRE I 

ÉTAT GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION DANS LES CAMPAGNES 

AVANT 1789. 



§ 1 er . — Obstacles à la multiplication des écoles rurales. 

§ 2. — Tous les villages, avant 1789, pouvaient-ils renfermer des 
écoles primaires? 

§ 3. — Dispersion des archives scolaires. 

§ 4. — Preuves de l'existence, au moyen âge, d'écoles primaires 
rurales. 



§ler 

OBSTACLES A LA MULTIPLICATION DES ÉCOLES 

On a voulu, nous le savons, rendre l'ancien régime, ou 
ce qu'on est convenu d'appeler de ce nom, responsable 
de l'absence d'écoles primaires dans quelques villages. 
Sans chercher a dissimuler cette accusation, nous espé- 
rons la voir s'évanouir devant un exposé impartial 
des faits. Mais, nous l'avons déjà dit, lorsqu'on signale 
nos ancêtres comme des obscurantistes ennemis de l'ins- 
truction des enfants des campagnes, est-on bien sûr 



— 155 — 

d'avoir loyalement examiné les causes qui, dans quel- 
ques localités, ont pu paralyser leurs bonnes inten- 
tions? 

Certes, et ils Font prouvé, nos pères comprenaient, 
tout aussi bien qu'on le comprendra jamais, l'impor- 
tance de l'instruction primaire. L'éducation de l'enfance 
était leur souci permanent; et c'était en cultivant l'es- 
prit de la jeunesse qu'ils lui inoculaient en même temps 
les vertus qui font l'homme de bien, le citoyen dévoué 
a son # pays. Aussi, pour atteindre ce double but, ils ne se 
montrèrent avares d'aucun encouragement, ils ne recu- 
lèrent devant aucun sacrifice. C'est que nos aïeux ai- 
maient d'un amour profond leur religion, leur famille, 
leur pays, aras et focos, et ils ont conquis, a l'une des 
époques les plus désespérées de notre histoire, le droit 
de s'identifier cette devise : Dieu et pairie, dont les 
échos, partis en 1428 du vieil Orléans, résonnent encore 
de nos jours dans notre ville, où se perpétuent les 
généreuses traditions qui firent jadis sa gloire. 

Un reproche grave, s'il était fondé, est fait trop sou- 
vent k l'époque qui a précédé la nôtre ; nous ne l'avons 
pas dissimulé. Mais pour lui donner plus de précision 
encore, examinons sur qui il doit retomber. Serait-ce 
sur le clergé? Les laïcs, au contraire, seraient-ils res- 
ponsables? 

Quant au clergé, nous ne pensons pas qu'il puisse 
être accusé d'avoir laissé les écoles en dehors de sa sol- 
licitude. Pendant neuf siècles, nous l'avons vu a l'œuvre, 
et il ne cessa jamais de pourvoir, par des allocations sou- 
vent considérables, à ce que de nombreux centres d'ins- 
truction fussent établis partout où les nécessités des 



-456 — 

populations les réclamaient (1). Est-ce tout? Pendant 
une période plusieurs fois séculaire, il fut seul a alimen- 
ter ces foyers bienfaisants où se retrempe la vie de l'in- 
telligence. 

Plus tard, les laïcs, a leur tour, s'associèrent de leur 
bourse et de leur cœur à ce généreux élan : MiM. Tran- 
chot, Jogues de Bouland, Masson de la Manerie, Antoine 
Masson et une multitude d'autres encore, y dépensaient 
leur temps et leur fortune presque entière ; et la longue 
liste de donations que nous avons commencé k dérouler, 
et que nous compléterons dans cette seconde partie, est 
la preuve saisissante de l'importance qu'attachaient nos 
pères a la diffusion de l'enseignement. Cette diffusion 
n'est donc pas une idée nouvelle, issue soit du protes- 
tantisme, soit de l'époque révolutionnaire; c'est tout 
simplement la continuation ou plutôt l'application des 
préceptes de l'Église, a laquelle ses enfants n'ont cessé 
de travailler. Seulement, les écoles, autrefois, étaient 
placées sous le contrôle immédiat du clergé, tandis 
qu'elles sont tombées aujourd'hui dans le domaine 
laïque (2). 

(1) Sans parler ici des nombreuses constitutions de rentes faites 
par le clergé de France en faveur des écoles primaires, et que 
nous avons si souvent rencontrées au cours de cette étude, nous 
nous contenterons de rappeler que le chapitre de l'église d'Orléans 
pourvoyait d'une façon toute spéciale au besoin des écoles dans 
les lieux de sa juridiction. Le scholastique ou son délégué les visi- 
tait fréquemment et faisait aux moins bien dotées de fréquentes 
distributions. (Rèpert. des titres du chapitre, t. II, p. 234 et pas- 
sim. Ms. de la bibl. de l'Évêché.) 

(2) Si l'Église fut la première motrice de l'instruction et seule, 
pendant de longs siècles, la dirigea dans la voie du progrès, ce 
serait manquer d'équité que de ne pas reconnaître l'appui que lui 
prêta le pouvoir civil. Un grand nombre de déclarations et d'édits 



— 457 — 

Ce changement de direction aurait-il rendu les écoles 
d'aujourd'hui plus florissantes et plus fréquentées que 
celles d'avant 1789? 

Maîtres et écoliers comprennent-ils mieux leurs de- 
voirs respectifs? 

Les uns s'acquittent-ils de leur laborieuse tâche avec 
un dévoûment plus absolu, un zèle plus prompt, un 
désintéressement plus parfait? 

Les autres se montrent-ils plus respectueux, plus 
studieux et plus dociles? 

Nous laissons a de plus versés que nous dans l'analyse 
de ces questions complexes et délicates à en chercher la 
solution. L'exposé véridique que nous avons présenté de 
l'instruction,* telle qu'elle se distribuait dans les petites 

royaux, encore existants, font foi que sur ce point l'Église 
et l'État étaient dans des sentiments identiquement semblables. 
Quand les dissensions religieuses du XVI e siècle qui avaient 
fait naître, d'un bout à l'autre de la France, une scission pro- 
fonde d'opinions, furent un peu apaisées, Louis XIV pensa qu'il 
n'était pas de meilleur moyen d'y apporter remède, et surtout 
d'en prévenir le retour, que de faire donner à tous les enfants, 
catholiques comme protestants, une éducation unique. Il décréta 
alors l'instruction obligatoire pour tous ; et comme les maîtres 
devaient justifier de la pureté de leurs doctrines, il se flatta de 
ramener de la sorte les dissidents à l'antique religion nationale, 
a Enjoignons, portait l'édit du 13 décembre 1698, à tous pères, 
mères, tuteurs et autres personnes qui sont chargées de l'éduca- 
tion des enfants, de les envoyer aux dites écoles et au catéchisme 
jusqu'à l'âge de quatorze ans (*). » Et pour que les paroisses, 
qui en manquaient encore, ou dans lesquelles les guerres civiles 
les avaient supprimées, ne pussent pas arguer de leur déficit 
pour se montrer réfractaires, il en poursuivit la création dans tous 
les centres de population. 

(*) Jourdan, Recueil général des anciennes lois françaises, t. XX, p. 317, 
art. 10. — Et déclaration du 16 octobre 1700, ib., p. 871. 



- 158 — 

écoles, suffit à notre tâche, et ce n'est que par les ré- 
sultats que s'établissent les parallèles. Ce ne sont pas, 
après tout, les programmes et les méthodes qu'il convient 
de rendre responsables des progrès scientifiques et mo- 
raux plus ou moins rapides de l'élève; c'est surtout la 
façon dont on les applique. Or, ce que nous savons 
bien, c'est que la préoccupation dominante des éduca- 
teurs d'autrefois consistait à porter leur choix sur les 
maîtres les plus vertueux et les plus capables. C'est uni- 
quement a la salutaire influence de ce principe stricte- 
ment observé pendant des siècles, et au maintien duquel 
l'Église déploya sans relâche sa maternelle vigilance, que 
notre antique cité dut cet impérissable renom de loyauté 
qui est un de ses titres les plus honorables. Ce sont les 
fruits de l'éducation en honneur chez nos ancêtres qui 
ont germé et mûri dans ces familles que notre époque 
qualifie encore du beau titre de patriar châles , parce 
qu'elles ont pieusement conservé les traditions antiques 
et qu'elles dominent, de la hauteur de leurs vertus, jus- 
qu'à la médisance et l'envie. 

C'est grâce a nos vieilles écoles chrétiennes que le 
clergé et l'échevinage Orléanais occupent dans notre 
histoire provinciale une place si honorable. 

C'est encore a cette forte et saine éducation dont la 
religion seule a le secret qu'il faut attribuer cet esprit 
général de charité et de compassion pour les faibles, 
qui inspira, du moyen âge à la plus grande partie du 
XVIII e siècle, tant de fondations admirables, et lit surgir 

cette incomparable pléiade d'hommes et de femmes du 

» 

monde dont la vie tout entière se dépensa au service 
des déshérités d'ici-bas. 
Nous ne voulons point être injuste envers notre 



— 159 - 

temps; nous saluons avec • respect , la où nous les 
rencontrons, toutes les vertus contemporaines. Mais nous 
nous sommes fait un devoir de tirer des faits les ensei- 
gnements qu'ils comportent, et nous continuerons à pra- 
tiquer fidèlement cette philosophie de l'histoire, en fai- 
sant honneur a l'éducation de nos aïeux des exemples 
de désintéressement et de charité qu'ils nous ont trans- 
mis. 



§2 

TOUS LES VILLAGES, AVANT 1789, POUVAIENT- ILS RENFERMER DES 

ÉCOLES PRIMAIRES? 



Afin de nous rendre un compte approximatif du 
nombre des écoles en exercice dans le département du 
Loiret avant 1789, nous avons pris, avons-nous dit, 
la circonscription administrative de l'arrondissement 
d'Orléans pour terme de comparaison. Les 106 com- 
munes qu'il renferme comptent ensemble 162,989 habi- 
tants, et il comprend, a lui seul, presque la moitié de 
la population totale du département, dont l'autre se ré- 
partit entre les trois arrondissements de Gien, Pithiviers 
et Montargis. 

Sur les 106 communes rurales de l'arrondissement 
d'Orléans, près des deux tiers entretenaient une et sou- 
vent plusieurs écoles ; et encore ne parlons-nous ici 
que de celles dont l'existence se trouve officiellement 
constatée. Mais combien d'autre bourgs dans lesquels les 
guerres religieuses du XVI e siècle ont effacé toutes 
traces d'établissements d'instruction ! Dans certaines lo- 



— 160 — 

calités un peu moins éprouvées, quelques rares épaves 
survivaient encore ; mais le formidable ébranlement so- 
cial du XVIII e siècle acheva l'œuvre de destruction com- 
mencée, et ces temps sont déjà trop loin de nous pour 
qu'une tradition orale certaine puisse suppléer a l'irré- 
parable perte des documents. 

Il se pourrait toutefois qu'un petit nombre de com- 
munes rurales où l'instruction primaire fleurit aujour- 
d'hui n'eussent été, au cours des siècles précédents, 
l'objet d'aucune fondation scolaire; mais nous ajouterons 
que, parmi ces paroisses, il s'en trouve plusieurs que 
leur population trop restreinte avait dû forcément tenir 
en dehors de toutes les dispositions généralement appli- 
quées (1), ce qui ne veut pas dire cependant que la jeu- 
nesse y vivait privée de tout enseignement élémentaire. 

En rapprochant l'état de choses d'il y a seulement un 
siècle de celui d'à présent, l'on aperçoit toute une sé- 
rie d'obstacles matériels auxquels on ne songe pas assez, 
et qui suffiraient a expliquer l'apparente indifférence dont 
on accuse les deux siècles antérieurs a la crise du XVIII e . 

Signalons tout d'abord l'état défectueux des voies de 
communication vicinales, obstacle réel et bien digne 
d'être pris en sérieuse considération. 

Personne n'ignore combien, dans les villages, les 

(1) La commune de Combreux, canton de Châteauneuf, se 
trouve particulièrement dans ce cas. Au siècle dernier, comme il 
résulte d'une enquête provoquée par les soins de l'évoque d'Or- 
léans, elle ne comptait que quarante feux, et le bourg ne renfer- 
mait que deux maisons, dont l'une était un cabaret et l'autre le 
presbytère. (Ms. de Polluche, t. III, n° 461 bis. Réponses au 
questionnaire adressé aux curés des campagnes par l'évêque 
d'Orléans (vers 1770). Bibl. de la ville d'Orléans.) 



— 161 — 

habitations disséminées se trouvent parfois éloignées du 
siège de l'école. C'était en toutes saisons que de jeunes 
enfants devaient parcourir seuls, par des chemins dé- 
foncés, un trajet de cinq ou six kilomètres, au risque 
de tomber dans quelque fondrière (1) ou d'être surpris 
par les fauves rôdant aux alentours de la forêt. 

Aujourd'hui un système de viabilité rurale suffisant 
met les piétons à l'abri de tels accidents, et les abords 
de nos champs sont débarrassés de leurs hôtes re- 
doutables. 

Enfin, il nous faut surtout insister sur une question 
importante que nous avons déjà signalée dès le début de 
cette étude : le manque absolu de ressources budgé- 
taires. 

Ici cesse naturellement tout point de comparaison 
entre l'enseignement ancien et moderne ; le moindre 
parallèle serait une injustice, car comment opposer des 
institutions largement soutenues des deniers de l'État a 
celles qui, bien que gratuites, ne tiraient leurs ressources 
que des dons volontaires de la charité individuelle? 
Comment assimiler dans leurs résultats des entreprises 
dont les moyens d'exécution diffèrent essentielle- 
ment? 



(1) Les registres mortuaires de la paroisse de Chécy nous four- 
nissent la preuve saisissante d'une assertion qu'on serait peut- 
être tenté de reléguer dans la classe des hypothèses téméraires. 
Un acte du 9 lévrier 1738 relate l'inhumation d'un enfant de 
quinze ans tombé dans une ornière, rue de Lavuu, et étouffé 
dans la boue dont il ne put s'arracher. (Extrait des re^istrea de 
l'état civil de la paroisse de Ghécy, communiqué par l'eu M. l'abbé 
Guiot, ancien curé de cette paroisse.) — La rue de Lavau, conve- 
nablement entretenue, traverse aujourd'hui un hameau riche et 
populeux. 

11 



— 162 — 

Pour notre part, loin d'être surprise que des établis- 
sements scolaires plus nombreux n'aient pas été créés 
dans tous les villages, nous nous étonnons au contraire 
qu'tvcc des ressources éminemment restreintes et livras 
presque partout aux incertitudes de l'avenir, nos aïeux 
en soient arrivés a créer un enseignement primaire si 
développé et si prospère. Assurément, dans les siècles 
antérieurs, tout n'est pas à admirer; mais sur bien 
des points ils valent mieux que la réputation qu'on veut 
leur faire, et les exemples de nos pères peuvent n'être 
pas toujours sans profit pour nous. 

Qu'on ne se méprenne donc pas sur nos intentions 
lorsque nous nous livrons à cette revue rétrospective. 
Nous ne cherchons ni à décrier le présent, ni à l'amoin- 
drir au bénéfiee du passé ; ce n'est pas dans ce but que 
nous avons affronté les difficultés de plusieurs années 
de recherches. Que chaque époque, comme il est juste, 
recueille le mérite de ses œuvres. Mais la tâche que . 
nous avons assumée, et que nous poursuivrons sans 
défaillance, c'est, après avoir enregistré les faits tels 
qu'ils ressortent des documents officiels, de faire pleine- 
ment apparaître le dévoûment constant de nos aïeux 
a l'œuvre essentiellement populaire de l'éducation des 
pauvres. Nous n'entendons les venger des accusations 
imméritées dont l'ignorance et la mauvaise foi se sont 
faites l'écho qu'en entourant d'une éclatante lumière les 
innombrables fondations charitables qu'on leur doit; et 
après que nous aurons achevé de dérouler la liste encore 
malheureusement incomplète, malgré nos efforts, des 
anciennes écoles de cette portion de la province orléa- 
naise, Ton appréciera mieux que par des affirmations à 



163 — 



priori quel était, aux siècles précédents, l'état réel de 
l'instruction primaire (1). 



§3 

DISPERSION DES ARCHIVES DES PAROISSES RURALES 

Si l'époque lamentable des guerres de religion porta 
un préjudice immense a l'instruction, c'est surtout vrai 
quant aux écoles primaires des campagnes, que leur 
obscurité ne put soustraire au sort réservé à tout ce 
qui se rattachait à l'Église. Sans doute l'Église, en 
reprenant, après une série de douloureuses épreuves, 
le cours de son existence normale, rappela aussi les 
écoles k la vie; mais toutes deux avaient perdu leurs 
plus précieux trésors, leurs archives, perte d'autant plus 

(4) Nous passerons en revue, dans un dernier chapitre, l'état de 
l'instruction pendant la période révolutionnaire; contentons-nous, 
pour le moment, de rappeler ici l'aveu peu suspect d'un coryphée 
du saint-si monisme, M. Michel Chevalier : « Depuis la Révolution 
de 1789, dit-il, nous avons étrangement rétrogradé en fait d'ins- 
truction secondaire. Avant 1789, le nombre des élèves fréquentant 
les collèges était triple ou quadruple de ce qu'il est aujourd'hui. » 
(Lettres sur l'Amérique du Nord, t. II, p. 485.) — Voilà le bilan 
de l'instruction secondaire. Voyons si l'enseignement primaire, 
après 1789, resta au moins florissant ; Grégoire va lui-même 
nous l'apprendre : « Sur plus de 700 districts, disait-il en 1794, 
67 seulement ont quelques écoles primaires ; 16 seulement pré- 
sentent un état qu'il faut trouver satisfaisant faute de mieux. 
Une lacune de six années a presque fait crouler les mœurs et les 
sciences. » Chaptal tenait le même langage eu 1801 : « L'instruc- 
tion publique est presque nulle partout; les écoles primaires 
n'existent presque nulle part... » 



— 164 — 

irréparable que ces titres uniques contenaient toute 
l'histoire de leur passé. 

Aiin de n'avoir plus à revenir sur ce sujet, nous nous 
bornerons, parmi d'autres exemples identiques, à repro- 
duire une citation empruntée a un travail analogue au 
nôtre, déjà indiqué par nous, et qui se rattache aux 
paroisses rurales de la Beauce et du Gâtinais : 

« Le 7 février 1563, chez M e Jehan Couste, notaire et 
tabellion, a la requête des vénérables chantre et cha- 
pitre de la collégiale de Saint-Georges de Pithiviers, en 
présence de M e Mercier, notaire pour le révérend évêque 
d'Orléans, des honorables hommes ont dit et attesté, 
juré et affirmé que, lors de la prise de cette ville par les 
réformés, qui fut l'onzième de novembre, feste de Saint- 
Martin 1562, l'église de Saint-Georges et celle de Saint- 
Salomon auroient été entièrement pillées... les titres, 
livres, papiers pour la plupart bruslés, rompus, perdus, 
transportez et adirez, etc. 

« L'an 1568, un capitaine réformé a mis le feu a ung 
lieu contigu et joignant au clocher de l'église Saint- 
Georges, appelé le trésor de ladite église, où estoit 
grande quantité de registres, titres et papiers qui furent 
tous consumés par ledit feu (1). » 

Cette page concerne la ville de Pithiviers; mais la 
douloureuse histoire qu'elle rappelle est celle aussi de 
bon nombre d'autres paroisses rurales de notre arron- 
dissement, parmi lesquelles nous pouvons,- dès k pré- 
sent, ranger celle de Chécy, dont les papiers commu- 
naux furent totalement anéantis. Ce fait est établi par 



(1) Maggiolo, Les archives scolaires de la Beauce et du GâH- 
nais, p. 7. 



— 165 — 

les lettres patentes de Charles IX qu'on trouvera à notre 
appendice (1). Nous avous recueilli touchant les com- 
munes de Saint-Denis et de Jargeau des témoignages 
non moins authentiques. Ainsi, nous lisons dans un vieux 
compte de gagers de Saint-Denis-de-1'Hôtel, pour Tan- 
née 1719, cette note qui commence le registre : « Les 
troubles de la France commencés par les hérétiques 
calvinistes, aiant abattu la plus grande partie des églises 
du diocèse en 1567, la nostre le fut aussi, et la plus 
grande partie des tiltres perdue. Il ne se trouve point 
de compte que depuis; et le premier, qui est de 1577, 
il y paroist que Ton recommença k rebastir l'église, 
quoyque les troubles de la France ne fussent point 
encore finis et qu'ils durèrent jusqu'en 1598 (2). » 

Ces citations suffisent, et le fait qui a donné lieu 
à de semblables constatations est assez connu pour 
rendre inutile toute insistance nouvelle. En outre, il ne 
nous a pas toujours été donné de retrouver les procès- 
verbaux ou les actes qui certifiaient le funeste sort de 
nos vieux titres paroissiaux, car une autre catastrophe 
nationale, non moins fatale aux archives communales 
de toute la France, est venue anéantir une notable por- 
tion de ce qui avait échappé à la vaste destruction 
du XVI e siècle. C'est pour ce double motif qu'il nous 
est parfois impossible de remonter jusqu'à la fonda- 
tion des plus anciennes écoles primaires de nos cam- 
pagnes. 

(1) Voir pièce justificative XI. 

(2) Fonds de la fabrique de Saint-Denis-de-1'Hôtel, registres 
des comptes des gagers de 1719, f° 32 r°. — Voir aussri pièce 
justificative XII. 



— 166 — 



H 

PRE VES DE L'EXISTENCE, AU MOYEN ÂGE, D'ÉCOLES PRIMAIRES RURALES 

Tous ceux qui se sont appliqués à l'étude du moyen 
âge sont unanimes a signaler les nombreux vestiges de 
l'instruction primaire, qu'on retrouve épars dans les do- 
cuments émanant de ces temps reculés. Faisons donc 
appel aux témoignages des érudits de notre époque, et 
interrogeons leurs livres. Voici ce que nous trouvons, 
entre autres, dans YHistoire de du Guesdin de M. Si- 
méon Luce : « On a cru longtemps que le moyen âge 
n'avait connu rien qui ressemblât a ce que nous ap- 
pelons l'instruction primaire. C'est une grave erreur. Il 
est fait, a chaque instant, mention d'écoles rurales dans 
les documents où l'on s'attendait le moins a trouver des 
renseignements de ce genre, et l'on ne peut guère dou- 
ter que pendant les années mêmes les plus agitées du 
XIV e siècle, les villages n'aient eu des maîtres ensei- 
gnant aux enfants la lecture, l'écriture et un peu de 
calcul. C'est même en ce siècle que le titre de clerc, 
auquel une certaine instruction fort restreinte avait 
coutume d'être inhérente, commence a devenir très-fré- 
quent en dehors du clergé proprement dit (1). » 

Dans des lettres de rémission de mars 1380, déli- 
vrées à Jeannin Renier, de Châteaurenard, il est ques- 
tion « d'un maistre descole appelé Jehan Pimperdu, qui 
apprenait les enfans du capitaine du chastel de Beauche 

(1) Siméon Luce, Histoire de du Guesclin, p. 15 et 16. 



- 167 - 

(Eure-et-Loir, arrondissement de Dreux, canton de Bre- 
zolles), avec autres enfants. D'autres lettres de rémission 
de la même année mentionnent Jehan le François, Bre- 
ton, maistre de l'escole de Boiscommun. En 1382 
apparaît Guillaume Neret, d'Orléans, clerc et pauvre 
marchand (1). » 

Nous rappellerons encore la transaction passée en 
1496 au sujet de la maîtrise d'école d'Épieds, qui dé- 
pendait du seigneur de Montpipeau, auquel la nomina- 
tion du maître était réservée et qui, naturellement, sub- 
ventionnait l'école (2). 

Enfin, car il faut mettre un terme a ces citations, 
notre savant concitoyen, M. G. Vignat, éditeur du Car- 
tulaire de V abbaye de Notre-Dame de Baugency, si- 
gnale, dans une des chartes qu'il a publiées, la men- 
tion en 1192 des bâtiments scolaires de cette ville, d'où 
il est permis de conjecturer avec vraisemblance qu'à 
cette époque des classes y étaient en activité (voy. charte 
n° 124). En effet, au nombre des privilèges dont jouis- 
saient les religieux de l'abbaye, se trouvait celui de te- 
nir l'école de la ville, « scolam Balgenciaci, » et ce droit 
dont ils avaient été frustrés leur fut restitué en 1192 par 
le ûls de l'usurpateur (3). 

Ces témoignages sont catégoriques, et il semble qu'il 
y aurait quelque témérité a mettre en doute des faits 
si positivement démontrés. 

Nous allons maintenant, en suivant Tordre alphabé- 

(1) Siméon Luce, Histoire de du Guesclin, loc. cit. 

(2) Extraits de minutes notariées. (Manuscrits de Polluche, 
435 ter, p. 3, Bibliothèque publique d'Orléans.) 

(3) M. G. Vignat, Cart. de Notre-Dame de Baugency, introd., 
p. 33, § vin. 



— 168 — 

tique, passer successivement en revue les écoles pri- 
maires rurales de l'arrondissement d'Orléans; et, emprun- 
tant, comme précédemment, nos informations à des 
sources toujours authentiques, nous espérons démontrer 
que renseignement primaire n'était pas, avant 1789, 
aussi délaissé dans les campagnes qu'on se plaît à le 
dire de nos jours. 



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I»' 



■ I 



Plan scolaire de l'arrondissement d'Orléans 

AVANT 178 9. j/ff^ \ 

les Communes dont les 210ms sont accompagnés Jlffl""' / 

d'Un £paiiJ>Jeu sont celles dans lesquelles l'exis- 
tence d'£l5bl3ssemepj.s scolaires a été constaté 
par titres aaUienàdues 




— 169 — 



CHAPITRE II 



ÉCOLES PRIMAIRES RURALES DE L'ARRONDISSEMENT D'ORLÉANS (1) 



§ 1. — Andeglou (Chevilly), école de garçons et école de filles. 

§ 2. — Artenay, école de garçons et école de filles. 

§ 3. — Baugency, écoles de garçons et école de filles. 

§ 4. — Baule, écule de filles. 

§ 5. — Boigny, école de garçons. 

§ 6. — Bou, école de garçons et école de filles. 

§ 7. — Bougy (v. Saint-Lyé). 

§8. — Bricy, école mixte. 

§ 9. — Bucy-Saint-Liphard, école tenue par le curé. 

§ 10. — Cercottes, école de garçons. 

§ 11. — Chain gy, école de garçons et école de filles. 

§ 12. — Chanteau, école mixte. 

§ 13. — Chapelle Saint-Mesmin (La), école de garçons et école de 
filles. 

§ 14. — Charsonville, école de garçons. 

§ 15. — Châteauneuf-sur- Loire, école de garçons et école de filles. 

g 16. — Chécy, école de garçons et école de filles. 

§ 17. — Cléry, école de garçons et école de filles. 

§ 18. — Coinces, école mixte. 

§ 19. — Combleux, école mixte. 

g 20. — Cravant, école de filles. 

§ 21. — Creuzy, école de filles. 

g 22. — Darvoy, école de garçons. 

g 23. — Donnery, école de garçons et école de filles. 

§ 24. — Dry, école de garçons et école de filles. 

g 25. — Épieds, école de garçons, 

g 26. — Fay-aux-Loges, école de garçons et école de filles. 

g 27. — Férolles, école de garçons. 

g 28. — La Ferté-Saint-Aubin, alias Saint-Michel, école de garçons 
et école de filles. 



(1) Voir pièce justificative XIII, la liste de toutes les communes 
de l'arrondissement d'Orléans rattachées aux cantons dont elles 
dépendent. 



i 



— 170 — 

§ 29. — Fleury-aux-Choux, école de garçons et école de filles. 

§30. — Huôtre, école de garçons et école de filles. 

§ 31. — Huisseau-sur-Mauves, école de garçons et école de filles. 

§ 32. — Ingré, école de garçons et école de filles. 

g 33, — Jargeau, école de gai çons et école de filles. 

§ 34. — Lailly, école de filles. 

§ 35. — Lion-en-Bauce, école de garçons et école de filles. 

§ 36. — Loury, école de garçons et école de filles. 

§ 37. — Mardié, école de garçons et école de filles. 

g 38. — Mareau-aux-Prés, école de filles. 

§39. — Marigny, école de garçons. 

§40. — Messas, école de filles. 

§ 41. — Meung, école de garçons et école de filles. 

§ 42. — Neuvillc-aux-Bois, école de garçons et école de filles. 

§ 43. — Olivet, école de garçons et école de filles. 

§ 44. — Ormes, une école. 

§ 45. — Patay, écoles mixtes et école de filles. 

§ 46. — Rebrér.hien, école de filles. 

§ 47. — Ruan, école de garçons. 

§ 48. — Saint-Ay, école de filles. 

§ 49. — Sain t-Cyr-en- Val, école de garçons et école de filles. 

§ 50. — Sainl -Denis-en- Val, école de garçons et école de filles. 

§ 51. — Saint-Denis-de-1'Hôtel, école de garçons et école de filles. 

§ 52. — Saint- Hilaire-Saint-Mesmin, école de garçons et école de 
filles. 

§ 53. — Saint-Jean-de-Braye, école de garçons et école de filles. 

§54. — Sain t-Jean-de-la-Ru elle, école de garçons et école de filles. 

§ 55. — Saint-Jean-Ie-Blanc, école de garçons et école de filles. 

§ 56. — Saint- Lyé, école de garçons et école de filles. 

§ 57. — Saint-Nicolas-Sain t-Mesmin, école mixte. 

§ 58. — Saint-Pryvé, école mixte. 

§ 59. — Saran, école de garçons et école de filles. 

§ 60. — Sandilion, école de garçons et école de filles. 

§ 61. — Semoy, école de garçons et école de filles. 

§ 62. — Sougy, école de garçons et école de filles. 

§ 63. — Tavers, école de filles. 

§ 64. — Tigy, école de garçons et école de filles (réunies en école 
mixte). 

§ 65. — Trainou, école de garçons et école' de filles. 

§ 66. — Trinay, école de garçons. 

§ 67. — Vannes, école mixte. 

§ 68. — Villereau (v. Saint-Lyé). 

§ 69. — Vitry-aux-Loges, école de filles. 



— 171 — 



§1 

ANDEGLOU (CHEVILLY) 
1° Éoole do garçons. — 2° Eoolo do filles. 

La commune de Chevilly, comprise dans le canton 
d'Artenay, au centre de la Beauce, portait avant 1789 
le nom d'Andeglou, qui n'est plus aujourd'hui que l'un 
de ses hameaux. 

« Personne n'ignore combien, en Beauce surtout, les 
chemins sont impraticables l'hiver. » Ce sont les termes 
en lesquels l'un des orateurs qui prirent part, au Direc- 
toire, k la discussion de la loi sur l'érection d'une école 
par canton, rendait un involontaire et inconscient hom- 
mage k la persévérance de nos aïeux dans le dévelop- 
pement et la multiplication des écoles primaires. 

Ainsi, la fréquentation d'un centre scolaire lointain 
est jugée par ces législateurs impossible en présence 
de l'état défectueux des voies de communication ; et ils 
croient donner satisfaction a toutes les aspirations, ré- 
pondre a tous les besoins, en dotant chaque canton 
d'une seule école siégeant a son chef-lieu, tandis que 
ceux qu'on acccuse aujourd'hui de n'avoir eu nul souci 
de l'instruction populaire trouvaient, dans leur ingé- 
nieuse industrie, les moyens de renverser l'obstacle en 
le prenant corps a corps, c'est-a-dire en accroissant 
le plus possible les institutions primaires dans les vil- 
lages. 

En conséquence, Chevilly jouissait depuis 1738 du 



- 172 — 

double bienfait de deux classes, Tune de garçons, l'autre 
de filles. Toutes deux devaient leur existence a M. de 
Saint-Géry,' abbé comraendataire de l'abbaye de Flavat. 
Le maître avait un revenu de 120 livres, et la maîtresse 
un de 100 (1). 



§2 

ARTENAY 
1* Éoolo do garçons. — 2° Éoolo do filles. 

Le 4 mars 1704, Guillaume Doublet, prieur d'Artenay, 
voulant employer a de pieux usages sa fortune person- 
nelle, demanda a l'abbé de Sainte-Geneviève, son supé- 
rieur, l'autorisation d'en disposer par testament. 

Il légua, conséquemment, aux deux écoles gratuites 
de la paroisse une rente perpétuelle de 100 liv., et nous 
reproduisons ici les termes mêmes de l'acte de cette 
donation : 

« Article 3. — Payeront lesdits gagers chacun an, à perpé- 
tuité, au maistre d'école qui enseignera les garçons et à la mais- 
tresse qui enseignera les filles de la paroisse, la somme de cent 
livres, savoir : au maistre d'école soixante livres et à la maîtresse 
quarante livres, payables à chacun ladite somme par quartiers de 
trois mois en trois mois, aux jours que se diront lesdits quatre 
services (comme il est porté dans l'article 1 er ), affin qu'ils 
enseignent gratuitement les pauvres de la parroisse et les ins- 
truisent des mistéres de nostre religion. Pourquoi, en reconnois- 

(1) Procès -verbaux de visites épiscopales, manuscrit de 
M. l'abbé Dubois, t. IV, mémoire 47, p. 118, Bibliothèque pu- 
blique d'Orléans. 



— 173 — 

sance, le maistre et la maistresse d'escole feront dire par leurs 
escoliers chacun par bandes, aux quatre jours desdits services et 
premiers vendredis de chaque mois, à l'issue de la messe, le 
psalme De profuniis à haulte voix et l'oraison Absolve qmesumus 
Domine, sur la fosse dudit donateur. » 

Ce don engageait a perpétuité les gagers d' Artenay ; 
et en cas d'inexécution des volontés exactes du testateur, 
le curé devenait investi du legs « pleinement et tota- 
lement, » aux mêmes conditions. 

Enfin, si le prieur-curé se montrait a son tour 
négligent, la rente passait aux religieux de Saint-Eu- 
verte, comme subrogés a la fabrique et au curé (1). 

Comme on le voit par la teneur de cet acte, Artenay 
était avant 1704 en possession d'écoles pour les enfants 
des deux sexes. Bien % que celle des filles y fût en plein 
exercice, les archives paroissiales, cependant, ne renfer- 
ment plus aucune pièce nous permettant d'ajouter quelque 
chose à une aussi brève indication. Nous le regrettons 
d autant plus que le rang qu'occupait cette riche paroisse, 
chef-lieu d'un populeux canton, nous est garant de 
l'état florissant d'une institution dont la Beauce, en gé- 
néral, n'a jamais méconnu l'importance. 

Plus favorisée en ce qui concerne l'école des garçons, 
nous avons pu retrouver dans les papiers de fabrique 
certains détails sur son organisation. Nous avons même 
lieu de tenir pour certain qu'elle fut ouverte en 
1626, car cette même année M. Marin Boucher, scho- 



(1) Fonds de la paroisse d' Artenay, pièce XV, série G, arch. 
du Loiret. 



— 174 — 

lastique de l'église d'Orléans, accorda au sieur Collet 
la permission d'organiser une classe payante dans la pa- 
roisse. Une sentence de l'oflicial nous apprend en outre 
qu'un différend s'éleva bientôt entre le curé et le maître 
d'école au sujet de l'enseignement, auquel tous deux 
avaient simultanément part. Le sieur Collet aurait voulu 
que le prieur restât complètement étranger à l'ins- 
truction des enfants de la paroisse, et il l'accusait, en 
outre, de peser sur le choix des parents. L'inter- 
vention de l'autorité ecclésiastique pacifia bientôt ce 
conflit, et la bonne harmonie, qui n'avait été troublée 
de part et d'autre que par un excès de zèle, ne tarda 
pas a être complètement rétablie. 

En 1751, l'école d'Artenay était dirigée par un insti- 
teur nommé Jacques Gojon, dont nous trouvons la si- 

m 

gnature au bas d'une acte de vente intéressant les 
pauvres de la paroisse (1). 



§3 

BAUGENCY 

1° École do garçons. 

En parlant, dans la première partie de ce travail, des 
écoles de la rue du Gros-Anneau, dépendant de l'ab- 
baye de Notre-Dame de Baugency, nous avons eu l'oc- 
casion d'indiquer brièvement que ces deux collèges 

(1) Fonds du prieuré d'Artenay, registres des comptes de ga- 
gers, arch. du Loiret, série G. 



— 175 — 

n'étaient que des succursales de la classe primaire tenue 
dans cette ville par les religieux, dont deux occupaient 
les prieurés-cures de Saint-Nicolas el de Saint-Firmin. 

La charte qui mentionne cette antique école est fort 
curieuse, et nous en donnerons seulement ici une ana- 
lyse succincte ; on pourra la lire in extenso dans le car- 
tulaire de l'abbaye publié par M. G. Vignat (1). 

Il y est dit que Jean, fils de Lancelin, et comme lui 
seigneur de Baugency, s'était emparé de l'école de la 
ville. Il la restitua en 1192 aux religieux auxquels elle 
appartenait, a condition que le sacristain de l'abbaye la 
régirait à perpétuité. Celui-ci, en reconnaissance de ce 
bienfait, prit l'engagement de tenir une lampe cons- 
tamment allumée devant l'autel des Saints-Martyrs, à 
l'intention de Lancelin, père défunt du seigneur Jean. 

Il résulte évidemment de cette restitution que le droit 
exclusif de diriger l'école n'avait jamais cessé d'apparte- 
nir aux religieux, puisqu'ils en étaient les fondateurs. 
L'érudit éditeur du cartulaire fait observer qu'à cause 
des revenus qui lui étaient annexés, elle constituait un 
bénéfice d'un certain rapport; et si la restitution en fut 
faite au sacristain plutôt qu'a l'abbé lui-même, c'est uni- 
quement parce qu'elle dépendait de sa prébende. 

Dès que Lancelin eut accompli cet acte de justice, 
les religieux cessèrent d'être troublés dans l'exercice de 
leur droit, et en 1534 un autre seigneur de Baugency, 
François d'Orléans, marquis de Rothelin, leur confirma, 
dit le père du Moulinet (2), le privilège de recevoir des 

(1) Charte de Scolâ, n<> 124. 

(2) Le P. du Moulinet, Histoire de Baugency, citation tirée 
de l'introduct. au Cartulaire, p. 33, note. 



— 176 — 

maîtres et des maîtresses de la ville, une prestation en 
argent au profit de leur sacristain. 

Ce nouveau renseignement nous fournit l'occasion 
d'une remarque : au XII e siècle, les religieux de Notre- 
Dame tenaient eux-mêmes leur école ; plus tard , tout 
en réservant leur droit a la propriété, ils commencent k 
déléguer les fonctions à des maîtres étrangers; mais, en 
signe de possession immuable, ils perçoivent une sorte 
de fermage ou de redevance. 

L'institution primaire de Baugency est, sans contredit, 
la plus ancienne de notre arrondissement sur laquelle des 
notions précises aient été portées a notre connaissance, 
car nous n'osons assimiler l'école presbytérale de Meung, 
si fameuse dès le IX e siècle, aux modestes établissements 
scolaires dont nous retraçons l'histoire dans cette se- 
conde partie de nos recherches. 

2° Éooles do filles. 

L'on aura remarqué qu'à l'article précédent, nous avons 
rappelé, d'après le père du Moulinet, historien de Bau- 
gency, que les maîtres et les maîtresses d'école de cette 
importante commune étaient sous la dépendance directe 
du sacristain de l'abbaye. 

Vu la distance qui sépare notre époque de ces temps 
éloignés, et faute surtout d'indications plus précises, 
nous devons nous borner a énoncer, comme appuyé sur 
ce témoignage autorisé, le fait de l'antique établissement 
de maisons scolaires de filles dans les deux paroisses de 
Saint-Firmin et de Saint-Nicolas ou dans Tune d'elles. 



— 177 — 

A uue date plus rapprochée de nos temps, les Dames 
Ursulines s'étaut établies a Orléans, choisirent Baugency 
pour y fonder une succursale de leur ordre, et un 
certain nombre de ces religieuses s'y installèrent le 
22 mars 1016 (1). Elles ne lardèrent pas a ouvrir un 
pensionnat et une classe gratuite où avaient accès 
toutes les petites filles indigentes de la ville (2). 

Mais ce n'est probablement pas a cette maison sco- 
laire que se rapporte la fondation de 200 liv. de rente 
faite le 50 janvier 1769 par les exécuteurs testamen- 
taires de M. Antoine Masson. Il est dit dans l'acte no- 
tarié qui s'y réfère, et dont on trouvera le texte ci- 
après (5), que cette donation concernait l'école gratuite 
de filles de la paroisse de Saint-Nicolas. 

Comme, dans la suite de ces recherches, nous aurons 
plus d'une fois encore l'occasion de rencontrer le nom 
de M. Antoine Masson parmi ceux des bienfaiteurs les 
plus généreux de notre enseignement rural, nous avons 
pensé que quelques lignes sur lui ne paraîtraient pas 
déplacées ici. 

M. Antoine Masson, secrétaire du roi et frère aîné 
de M. Masson de la Manerie, pratiquait comme lui la 
bienfaisance la plus large, et chaque année il employait 
près de 5,000 liv. en aumônes. Les écoles de charité, 



(1) Poixccïik, ms. 433 bis de la Bibl. d'Orl., p. 369. 

(2) Au verso de la page du ms. 433 qui contient la lettre auto- 
graphe où se lit ce renseignement, nous trouvons cette note qui en 
est le po$t-scè % iptum : « J'ai oublié de noter que nous avons été 
établies pour l'instruction des pauvres et leur apprendre à lire. >» 

(3) Voir pièce justificative X. 

12 



— 178 — 

qu'à l'exemple de son illustre frère il affectionnait parti- 
culièrement, avaient surtout part à ses dons ; et en quit- 
tant cette vie , il les recommanda à ses héritiers d'une 
manière toute spéciale, bien que, pour divers motifs, il 
n'eût pas cru devoir imposer cette œuvre par testament. 
Mais ses sept enfants, respectueux des moindres désirs 
d'un père qu'ils vénéraient, remirent entre les mains 
des administrateurs des charités de M. Masson de la 
Manerie, pour fonder ou entretenir dix écoles d'indigents 
avec un revenu de 200 liv. chacune, le capital dont 
M. Antoine Masson employait annuellement le revenu 
en bonnes œuvres. De ce nombre était celle de la pa- 
roisse de Saint-Nicolas. 

Si les liens d'une étroite parenté ne rendaient pas le 
nom de M. Antoine Masson inséparable de celui de 
M. de la Manerie, il lui resterait néanmoins uni dans 
nos glorieuses annales de la bienfaisance orléanaise, 
pour prendre place, avec les donateurs généreux dont 
nous avons été heureuse de citer ici les noms, parmi 
les plus dévoués bienfaiteurs de notre enseignement 
primaire. 



M 

BAULE 

Éoole do filles. 



C'est au fonds, malheureusement incomplet, des insti- 
tutions de charité que nous empruntons les renseigne- 
ments relatifs à l'instruction primaire dans cette coni 






— 179 — 

mune, et encore devons-nous nous contenter des indi- 
cations les plus sommaires. 

Les dossiers relatifs aux écoles de ' garçons semblent 
avoir complètement disparu du fonds où nous avons 
puisé. Le peu que nous avons pu appprendre de ces 
archives si maltraitées, et soumises a tant de causes de 
destruction, concerne rétablissement primaire des filles, 
qui aurait été propriétaire de deux rentes, Tune de 
50 liv. que M me Perdoux-Desmazures lui constitua le 
26 août 1707, et l'autre de 25 liv. due à la générosité 
d'un anonyme. L'acte portait Ja date du 21 mai 1711. 



85 

BOIGNY 
Éoole de garçons. 

Il est hors de doute que la commune de Boigny ren- 
fermait une école de garçons; il paraît vraisemblable 
qu'elle en eut aussi une de filles ; toutes deux recon- 
naissaient M. Masson de la Manerie pour premier fonda- 
teur. 

Cette conjecture repose sur le passage suivant d'un 
acte notarié passé k Paris le 16 juin 1750 (1), et que 
nous nous contenterons d'indiquer ici, car on le trou- 
vera reproduit in extenso k notre appendice : « A la 
paroisse de Boigny 2,000 liv., dont pour les pauvres 
1,000 liv. produisant 50 liv. de rente, et pour les 
écolles pareilles 1,000 liv. produisant 50 liv. » 

(1) Voir pièce justificat. XX. 



— 180 — 

Il se pourrait encore que l'emploi du pluriel dans ce 
passage désignât une classe mixte. 

Par son testament du i août 1729, en effet, M. Masson 
de la Manerie disposa d'un capital de 120,000 liv. pro- 
duisant G, 000 liv. en laveur des maisons scolaires de 
charité, tant de quelques paroisses de la ville d'Or- 
léans que de celles des campagnes environnantes, dans 
un rayon de trois lieues. Mais il laissait a ses légataires 
et exécuteurs testamentaires le soin d'en déterminer 
l'attribution. Or, le 16 juin 1750, près d'un an après 
le décès de cet insigne bienfaiteur de notre arrondis- 
sement, ses héritiers ayant provoqué la création d'un 
comité constitué sous la dénomination de bureau de 
charité, dont nous avons déjà fait connaître la compo- 
sition (voir p. 28, note 5), firent entre les établisse- 
ments les plus dénués la répartition des fonds destinés 
a cet usage. Les écoles de Boigny y participèrent pour 
une rente de 50 liv. 

Pour ce qui est de leur fondation, nous en trouvons 
la trace dans un codicile de M. de la Manerie, dont 
nous reproduisons religieusement les termes : 

« Je donne et lègue à la paroisse de Boigny la .rente de douze 
livres deub par les héritiers de la veuve Couros-Poinlasne et 
autres, sauf le droit de seigneur et celui du libre chemain et la re- 
devance de six poulets, plus un demy-arpent de terre en pré prés 
la Planche, dans la prayrie de Boigny. Mon intention estant «pu» 
le tout serve à une écolle pour les enfants de la paroisse, qui doit 
y estre établie. » (Cod. du 27 avril 1744.) 

Le genre de cet établissement n'étant pas déterminé, 
il pourrait se faire que la donation lut applicable, soit 



— 181 — 

a une classe mixte, soit à une école de filles encore 
en projet. M. de la Manerie, par le droit de seigneur, 
entend celui du fief de la Salle dont il était proprié- 
taire; et il est naturel qu'il ait montré une sollicitude 
spéciale envers une paroisse où il faisait souvent sa 
résidence. 

Les rédacteurs du rapport fait au district, en 1792, dans 
l'exposé qu'ils donnent, et que nous reproduisons, des 
revenus scolaires, n'attribuent a l'instituteur de la part 
de M. de la Manerie que les 72 liv. dont suit ci-aprùs 
le détail. Peut-être 20 autres liv. étaient-elles destinées 
au traitement de l'institutrice, car nous venons de voir 
qu'en 1750 les héritiers de M. de la Manerie affec- 
'tèrent aux écoles de Boigny un revenu de 50 liv. en 
outre de la fondation contenue au testament dont nous 
avons donné la teneur. C'était donc pour l'instruction 
primaire 92 liv. au lieu des 72 qu'indique le rapporteur. 

Voici, selon lui, de quelle façon se décomposait ce 
revenu : 

1/2 arpent de pré évalué à 30 liv. de rente. 
12 liv. de rente hypothéquée sur 12 arpents de terre. 
30 liv. de rente par les mains de M. Boyetet (1), l'un des 
administrateurs du bureau de charité. 



§6 

BOU 
lo Éoolo de garçons. 

Bien que la commune de Bon ne fut qu'un bourg de 

(1) Rapport des commissaires, i'o 37 r°. 



— 182 — 

peu d'importance, elle a cependant acquis une sorte 
de célébrité dans les annales ecclésiastiques du diocèse 
par le synode que Wauthier, évêque d'Orléans, y tint 
en 869. Le choix de cet humble village comme lieu de 
réunion d'une si grave assemblée tire son explication 
naturelle de ce que Bou se trouvait placé, dès une 
époque très-reculée, sous la seigneurie dominante de 
r évêque, qui y exerçait la juridiction spirituelle et tem- 
porelle. 

Wauthier, pontife lettré et plein de zèle pour la dif- 
fusion de l'instruction dans son diocèse, comme l'at- 
testent les ordonnances capitulaiies qu'il promulgua au 
sein de cette réunion synodale (1), avait dû vraisembla- 
blement veiller a ce que, dans une paroisse de sa dépen- 
dance immédiate, elles reçussent, plus qu'ailleurs 
encore, une exécution prompte et entière. 

L'instruction y avait donc été de tout temps en 
honneur; et si nous remontons vers les instigateurs 
de ce mouvement intellectuel dont nous allons suivre 
les étapes, la comme partout, c'est un évêque, c'est le 
clergé que nous trouvons au premier rang. A la vérité, 
la perte presque générale des plus anciens documents a 
souvent mis obstacle k ce que nous puissions rendre 
individuellement à ses membres cet hommage de justice. 
Mais ce qui s'est accompli à Bou sous l'inspiration de 
l'Église s'est exécuté partout où son esprit a pénétré; 
et c'est aussi au nom de l'Église et de la religion, qui 
la première en donna l'exemple, que de pieux laïcs se 
sont de tout temps appliqués a suivre la voie qu'elle avait 

(I) Voir nos observations préliminaires. § Tï , note 4. 



— 183 — 

tracée, en participant avec elle à la fondation d une 
multitude d'écoles. 

Plus de vingt ans avant l'aurore du XVIII e siècle, cette 
petite paroisse, qui ne comptait guère en ce temps que 
six à sept cents âmes, occupait déjà, sous le rapport 
de l'instruction, un rang distingué parmi les autres 
communes de notre arrondissement. 

La rénovation intellectuelle qui succéda aux guerres 
malheureuses du XVI e siècle s'étendit jusqu'aux plus 
infimes bourgades, et, grâce a la générosité de deux 
paroissiens zélés, des écoles pour les enfants de l'un 
et l'autre sexe ne tardèrent pas à être ouvertes a Bou. 

Celle des garçons, la moins ancienne, fut instituée, 
le 11 janvier 1700, par deux époux vraiment chrétiens, 
Jacques Boytard, vigneron-tonnelier à Hou, et Marie 
Àubert, sa femme. 

Par deux actes successifs reçus en 1711 et 1712 
devant Rou, notaire, ils dotèrent la nouvelle classe d'un 
revenu de 120 liv. (1). Là pourtant ne s'était pas bornée 
la charitable intervention des généreux donateurs. Ils 
eussent craint de travailler à une œuvre éphémère s'ils 
n'eussent pris d'avance les moyens de lui procurer la 
stabilité. Dans cette pensée, ils tirent a l'école la dona- 
tion pure et* simple de la maison en laquelle ils l'avaient 
installée, et qu'ils lui avaient prêtée pendant plus de dix- 
années. C'est donc a eux que revient incontestablement 
le titre de fondateurs de l'école primaire de garçons (2). 

(1) Voir pièce justificative XIV, l'acte du 28 mars 1712 ; — 
pièce XV, le certificat de M. Costé, curé, en fia te du 13 août 1725; 
— pièce XVI, l'acte du 28 janvier 1711. 

(2) A notre .-ens, et nous croyons en trouver la preuve dans Je 
certificat de M. le curé de Bou reproduit ci-après, it> mot fonder. 



— 184 — 

Ce que nous venons de révéler de la munificence de 
Boytard est loin encore de donner une idée complète 
de toutes les bonnes œuvres qui remplirent sa longue 
carrière. C'est a celui qui les vit éclore une a une que 
nous avons l'obligation de nous en avoir conservé le 
souvenir; et nous empruntons avpc respect aux registres 
mortuaires, comme la plus véridique des biographies, 
lliommage que M. le curé de Bou dédiait a la mémoire 
de son vénérable paroissien : 

« L'an mil sept cent trente-un, le dimanche quinzième jour 
d'avril, a été par moi, prêtre curé soussigné, inhumé dans le ci- 
metière de cette église le corps de Jacques Boytard, âgé de 
soixante-dix-huit ans dix jours, étant né le six avril mil six cent 
cinquante -trois, lequel est décédé après avoir reçu les saints sa- 
crements de pénitence et de saint viatique, sans avoir pu rece- 
voir le sacrement d'extréme-onction, quelque diligence que nous 
ayons pu y apporter, sitôt que nous y avons été appelé. Et est 
décédé le vendredi treize du courant, à l'heure de trois heures 
après midi. 

c 11 convient de laisser à la postérité que ce pieux deffunct a 
mené une vie très-exemplaire. 11 partageoit son temps entre la 
prière et le travail des mains, en répandant avec zèle son bien dans 
le sein des pauvres. Sa mémoire est en vénération par les 



que nous rencontrons fréquemment dans les pièces relatives i 
nos écoles, ne doit pas toujours être entendu dans racception 
rigoureuse et étroite de créer pour la première fois un établisse- 
ment qui n'existait pas auparavant. L'acte de 1712, relatif à cette 
dotation des deux écoles paroissiales, nous permet de l'interpréter 
avec certitude dans le sens de garantir à une fondation déjà exis- 
tante, mais dont les ressources sont précaires, les moyens de vivre 
et de se perpétuer. 

En effet, si Ton devait se renfermer dans le sens strict du mot 
fonder, il serait difficile, comme le veut notre acte, de l'appliquer 
A l'école de filles, puisqu'elle vivait déjà depuis près d'un demi- 
siècle quand Boytard répandit sur elle une paît de ses libéralités. 



— 185 — 

bonnes œuvres qu'il a exercez pendant sa vie : deux heures 
d'oraison par chaque jour depuis plus de quarante-cinq ans, sans 
aucune interruption ; une mission fondée en cette paroisse, qui doit 
être acquittée par deux religieux, prêtres de la Compagnie de 
Jésus, et doit être acquittée de six ans en six ans ; une école de 
garçons et une de filles fondée en notre paroisse ; un catéchisme 
perpétuel dans l'empire de la Chine; voilà une partie de ses 
bonnes œuvres, non compris celles qui sont cachées en Dieu. On peut 
dire de lui : Pes erat claudo, oculus cœco (sic) et Pater pauperum. 
In memoria œterna erit jnstus. Ledit a été inhumé en présence de 
ses neveux ; de Maître Jacques Chambault, prêtre curé de Chécy, 
exécuteur de son testament olographe; de Jean Jobé, etc., chantres 
de notre église ; d'Anthoine Rousseau, maître d'école, etc., etc. » 
(Suivent les signatures de M. Costé, curé, et de tous les assis- 
tants.) 

C'est bien, en effet, pour la postérité qu'avaient été 
tracées ces lignes; puissent-elles lui parvenir! Si, en 
les reproduisant ici, nous n'osons nous flatter de les 
sauver de l'oubli, nous aurons eu tout au moins la pré- 
cieuse satisfaction de rendre un juste hommage à 
l'homme de bien qui a mérité un rang si honorable 
parmi les bienfaiteurs de nos écoles primaires. 

Voici, d'après l'état-civil de Bou, les noms de quelques 
instituteurs : 

1719. — Brouin. 

1722. — Clément Jubert. 

1723. — Olivier Chesnel, clerc acolyte du diocèse de Saint- 
Malo et maître d'école. 

1731. — Antoine Rousseau. 



— 186 — 



2* École de filles. 

Le il janvier 1700, nous l'avons dit ci-dessus, l'école 
de Bou reçut de Jacques Boytard un revenu de 75 liv. 

L'époque de laquelle date le premier établissement de 
cette maison scolaire nous est inconnue ; mais il remon- 
tait au moins k Tannée 1625, Patricette Marier, la pre- 
mière maltresse dont nous ayons retrouvé le nom, étant 
morte dans l'exercice de ses fonctions en 1690, k l'âge 
de soixante-dix ans (1). Elle aussi avait fait en faveur 
de sa chère école une fondation contenue dans un acte 
dont la simplicité touchante n'est égalée que par les 
sentiments de la plus vive piété. 

Inaugurant un exemple imité dans la suite par 
Jacques Boytard, elle abandonna à la fabrique, en toute 
propriété, la maison quelle habitait et où elle avait dé- 
pensé sa vie tout entière à enseigner gratuitement les 
enfants indigentes. 

Ce testament (2) d'une humble maîtresse d'école 
de village, enfoui depuis près de deux siècles sous un 
monceau de pièces d'archives, mérite bien qu'on s'ar- 
rête à l'examiner un instant. 

Patricette, comme le porte son acte testamentaire, 
donne et lègue en toute propriété a la fabrique de Bou 
sa maison, estimée 20 liv. de rente, a condition qu'elle 
ne pourra être occupée que par une école dont la maî- 
tresse, au lieu de verser entre les mains des mar- 
guilliers les 20 liv., prix intégral du loyer de la maison, 

(4) Voir pièce justificative XVII, l'acte de décès de Patricette 
Marier. 
(2) Voir pièce justificative XVIII, l'extrait de son testament. 



— 187 — 

n'en paiera que 10. Cette remise de la moitié de la 
somme due par elle avait pour but d'exciter sou zèle ou, 
pour employer les termes mêmes de l'acte, « lui don- 
ner lieu de mieux faire son debvoir dans ledit exercice 
et à enseigner les pauvres par charité. » 

Les 10 liv. représentant le loyer de la maîtresse 
d'école devaient servir a indemniser le curé de quatre 
services solennels fondés par Patricette. 

C'est sur cet article du testament qu'il convient 
surtout de s'arrêter, car c'est là qu'éclate le réel désin- 
téressement de la généreuse fondatrice. 

S' écartant, par une abnégation inconnue jusqu'à elle, 
d'un usage bien licite et bien naturel, elle fonde à per- 
pétuité quatre services ; mais elle veut que ces prières 
soient pour les autres et non pour elle ; pour des étran- 
gers, a l'exclusion de sa famille défunte ; enfin pour 
une paroisse où s'était, à la vérité, écoulée une grande 
partie de sa vie, mais qui n'était pas le sol natal. Dans 
ces prières solennelles, qu'elle institue au seuil de 
l'éternité, pas la plus petite mention d'elle-même. 
Confiante dans la reconnaissance des vivants, elle ne 
réclame même pas d'eux la légère aumône d'un Deprofun- 
dis pour le repos de son âme, et consent qu'après elle 
sa mémoire et ses œuvres soient en oubli devant le 
monde. Voilà certes un exemple de renoncement qui 
surpasse ce qui s'était vu jusqu'alors ; mais heureuse- 
ment Dieu se souvient et ne laisse jamais le bien sans 
récompense. Pour nous qui avons eu l'heureuse fortune 
d'avoir communication (1), au moment de mettre sous 

(1) M. Boucher de Mol an don, membre non résidant du Comité 
des travaux historiques, a bien voulu nous faire part de ce testa- 
ment et de quelques autres documents qu'il comptait publier. 



r- 188 — 

presse, d'un document si précieux, nous remplissons 
un devoir des plus doux en associant le nom de Patricette 
Marier a celui de Boytard dans un même sentiment de 
gratitude envers les bienfaiteurs de nos écoles rurales. 
M. Lenoir, curé de Bou, digne émule de sa généreuse 
paroissienne, renonça volontairement, au profit de la 
fabrique, aux 10 liv. d'honoraires dus pour les quatre ser- 
vices, se contentant de 6 liv. qu'il recevrait de la bonne 
volonté des parents aisés dont les enfants fréquentaient 
la classe. 

Les registres de l'état civil renferment parfois de cu- 
rieuses et utiles informations, bien que d'une nature 
complètement étrangère a leur destination. C'était en 
quelque sorte le journal de MM. les curés. Ils y consi- 
gnaient, a leur date, les événements mémorables sur- 
venus pendant le cours de leur administration sacerdo- 
tale. C'est ainsi qu'à côté d'un acte de mariage ou de 
décès se trouvent le récit d'une visite princière dans 
le diocèse, les détails attristants d'une épidémie, d'une 
inondation désastreuse, etc. 

Dans les registres de l'année 1705 se lit une note 
intéressante, bien qu'imparfaite, de M. le curé Varembaut 
sur l'appropriation de la maison scolaire de filles, qui 
fut terminée le 13 novembre de cette année. Nous con- 
servons les termes mêmes de sa rédaction : 

« 28 novembre 1705. — Depuis quinze jours a esté achevée la 
chambre pour la maîtresse de l'école des filles, qui revient à la 
somme de... (blanc au manu$crit)> de laquelle somme le Révérend 
Père Charenton, jésuite, a donné 75 livres, mademoiselle Thoynard 
de Carapois a donné la somme de 50 livres; Jacques Boistacd, 
35 livres, outre la communauté au pignon; la veuve Jacques (sic) 



— 189 — 

Boistard, 13 livres; Fiacre Boistard, 15 livres; Herre Lange, 
1 4 livres ; plus la somme de. . . (blanc) de plusieurs particuliers dans 
une queste qui a esté faille. Le surplus, qui est delà somme de.... 
(blanc), a esté fourni des deniers de la fabrique. Vrain Gaune et 
Martin GouiiTiN, gagers. Fait le 28 novembre 1705, signé : Và- 
rembaut, curé de Bon. » 

Xous avons dit, au commencement de cet article, que 
75 liv. de rente avaient été données a l'école par 
Jacques Boytard. Cette subvention, jointe a 40 autres liv. 
qu'elle possédait d'ailleurs, constituait à la maîtresse 
un revenu annuel de 12 fc 2 liv. qu'elle perçut jusqu'à la 
Révolution. 

Voici quelques noms tirés des actes de Tétai civil : 

\i)\)(). — Patricette Marier. 

1700-1719. — Etiennctte Perroton (auparavant à Saint-Denis- 
en-Val, où elle exerça pendant trente-trois ans ; elle fut inhumée 
dans la lossc de M. Bené Lenoir, ancien cure de la paroisse). 

17:20. — Michellc ïaisson, dame de l 'école. 

Jusqu'à la Révolution, renseignement ne cessa de 
prospérer dans celte paroisse. La féconde semence je- 
tée sur son sol par Févéque du IX e siècle, cultivée 
au XVIII e par les pieuses mains de Boytard, avait porté 
des fruits abondants. Ce témoignage, que nous ne 
voulons demander qu'à des voix autorisées, nous est 
fourni par les officiers municipaux de Bon, dans un 
curieux mémoire présenté à l'administration du district, 
vers 1790 (1). Le projet de réunion de cette commune 

(1) Ce mémoire, imprima chez Jacob l'aîné, imprimeur du dé- 
partement et rie lu Haute-Cour nationale, rue de l'Écrivineiïe, ne 
porte aucune date. 



— 190 — 

à Tune de celles de Chécy ou de Mardié en faisait 
l'objet, et les habitants essayaient de faire valoir à ren- 
contre les arguments leur paraissant les plus valables. 

Le passage que nous en extrayons a d'autant plus 
d'importance qu'il est de provenance peu suspecte, 
puisqu'il émane de fonctionnaires en exercice sous le 
régime révolutionnaire. 

c Deux écoles, l'une à l'usage des garçons, l'autre à l'usage 
des filles, sont entretenues par des fondations. Les bâtiments sont 
en bon état; les instructions qu'elles donnent sont suffisantes et 
telles que tous les habitans savent lire et écrire, ce qu'on voit très- 
rarement dans les paroisses de campagne. » 

Ce mémoire porte les signatures de : « Cochon, maire ; Paschal 
Bernard, JeanPERSiLLARD, officiers municipaux ; Vrain-Aubert, 
procureur de la commune. » 

Nous laissons k MM. les magistrats municipaux toute 
la responsabilité de leur proposition finale. Sans dé- 
nier aux habitants de Bou l'hommage laudatif que leur 
décernent leurs édiles, nous ne nous croyons pas 
obligée de partager sans restriction une opinion évi- 
demment entachée d'une partialité excusable. Sans nous 
prononcer sur le plus ou le moins bien fondé d'une as- 
sertion que leur attachement a leurs institutions locales 
rend trop exclusive, nous continuerons à exposer le 
résumé fidèle de l'état de l'instruction au XVII e siècle 
et avant, tel que les diverses séries d'archives le font 
apparaître k nos yeux. 



- 191 — 



§' 



BOUGY 



La donation de M me Dugué de Bagnols, comtesse de 
Tillières, à la fabrique de Saint-Lyé, pour rétablissement 
d'écoles gratuites, s'étendait aussi aux enfants des deux 
paroisses voisines de Bougy et de Villereau, et la bien- 
faitrice avait expressément stipulé qu'ils suivraient gra- 
tuitement les classes de Saint-Lyé, ce qui avait lieu 
effectivement. (V. § 57 les détails de la fondation.) 



§8 

BRICT 
Éoole mixte. 

Nous trouvons, parmi les notes formant le dossier 
de l'instruction publique du district d'Orléans, la men- 
tion d'une constitution de 16 liv. de rente par le clergé 
de France, en 1788, en faveur de la maison scolaire de 
Bricy (1), constitution sur laquelle le rapport, rédigé 
en 1792, garde le silence. Ses rédacteurs, inexacte- 
ment informés, y signalent même l'absence de tout 
instituteur primaire (2). On ne peut s'expliquer cette 
bizarre allégation, à moins d'admettre que l'école se 

(i) Fonds de l'instruction publique, district d'Orléans, arch. du 
Loiret, série L. 
(2) Rapport, f°38r°. 



— 192 - 

serait vue contrainte de fermer ses portes faute de 
revenus, lorsque la Révolution mit la main sur tous les 
biens du clergé. 



§9 

BUCY-SAINT-LIPHARD 
École tenue par le ouré. 

Il n'existait pas d'école proprement dite dans lapetile 
commune de Bucy, parce que les modiques ressources 
dont la fabrique disposait ne lui avaient pas permis de 
faire cette fondation. Peut-être même ne l'avait-elle pas 
jugée nécessaire, car de tout temps les curés qui s'é- 
taient succédé dans cette paroisse s'étaient eux-mêmes 
chargés du soin d'instruire les enfants. C'est le témoi- 
gnage qui leur est rendu par les commissaires du district 
dans leur rapport de 1792 (1). 



§10 

CERGOTTES 
Êoole de garçoms. 

Une école de garçons fut trouvée en activité dans la 
paroisse de Cercottes en 1792 ; mais comme il n'y avait 
aucuns fonds affectés au traitement du maître, les en- 
fants n'y étaient admis qu'en payant (2). 

« 

(i) Rapport, f<> 38 r°. 
(2) Rapport, f« 38 r». 



— 103 



CHAINGY 

1* École de garçons. 

Il fut constaté par le rapport de 1792 que la com- 
mune de Ghaingy renfermait deux écoles. Le revenu de 
la première était de 344 livres : 

138 liv., moitié d'une rente de 276 liv. dont l'école de filles 
avait l'autre moitié. 

126 liv. de M. de la Manerie, par le bureau de ses charités, 
en une rente constituée sur les États du Languedoc, et dont la 
fabrique entra en possession par acte du 16 juin 1750. 

80 liv. sur le clergé de France (1). 



2* Ëoolo de flUes. 

Elle avait été instituée le 19 mars 1719, après un 
legs anonyme qui lui assurait un revenu de 45 liv. 
9 s. 1 d. Le 2 juillet de l'année suivante, M IIe Thoynard 
de Gampois lui fit présent d'un immeuble acheté 
300 liv. (2). 

L'école avait en outre 138 liv. de rente, moitié de 
276 liv. à partager avec les garçons, ce qui portait ses 
ressources annuelles à 183 liv. 9 s. 1 d. 

Les deux maisons, vers 1792, recevaient environ 

(1) Rapport, (o 38. 

(2) Fonds des écoles île charité, état des écoles dos campagnes. 

13 



- 104 — 

"2h0 cillants des deux sexes, dont un très-petit nombre 
étaient payants (1). 



§12 

CHANTEAU 

Éooto mixte. 

Le pauvre bourg de Chanteau, perdu au milieu des 
bois, et que son peu d'importance avait jusqu'alors main- 
tenu en dehors de toutes les dispositions favorables à 
l'instruction publique, semblait être complètement ou- 
blié, lorsque M. Masson de la Manerie légua k la fa- 
brique une renie de 125 liv. pour y installer des écoles 
(16 juin 1750). 

La population, trop pauvre pour compléter le traite- 
ment d'un maître et d'une maîtresse, sollicita de préfé- 
rence l'établissement d'une classe mixte, et, par une 
exception que l'urgence justifiait, M* r l'évêque d'Orléans 
en autorisa la réunion. L'instruction, donnée par un insti- 
tuteur, était complètement gratuite et comprenait la lec- 
ture, l'écriture, le calcul et le catéchisme. Ces connais- 
sances élémentaires, base de toute instruction, avaient 
jusqu'alors semblé suffisantes aux enfants des écoles pri- 
maires, surtout a ceux des paroisses rurales. Il paraît 
cependant, comme nous l'apprenons de l'abbé Pataud (2), 



(1) Rapport, fo 38. 

(2) Pataud, Recherches historiques sur l'éducation nationale 
et les écoles publiques de V Orléanais. Huet-Perdoux, imprimeur, 
Orléans (sans date). 



— 195 — 

qu'en 1705 Ton publia un abrégé de l'histoire de France 
a l'usage de ces écoles. En effet, l'ère de la rénovation 
de l'enseignement populaire venait de s'ouvrir sous les 
auspices de l'illustre cardinal de Goislin. L'impulsion 
épiscopale, si activement secondée par MM. Tranchot, 
Jogues, Masson de la Manerie et tant d'autres amis 
de l'enfance indigente, avait donné l'essor k toutes les 
bonnes volontés, et, des efforts réunis de toutes ces 
âmes d'élite, sortit la belle organisation de nos écoles 
de charité du XVII e et du XVIII e siècle. 



§13 

LA CHAPELLE-SAINT-MESMIN 

1» Éoola de garçons. 

Bien qu'elle ait été élevée en 1790 à la dignité de 
chef-lieu de canton, cette commune a repris aujour- 
d'hui un rang plus modeste et fait partie du canton 
nord-ouest d'Orléans. Il y existait depuis fort longtemps 
•deux écoles de charité où se rendaient, lors du recen- 
sement des établissements d'instruction, en 1792, un 
nombre considérable d'enfants. L'école des garçons en 
recevait k elle seule 70 environ, et ses revenus se mon- 
taient a 78 liv. 10 s., savoir : 

De M. de la Manerie, 62 liv. 10 s. 
Rente sur le clergé (1), 16 liv. 

(1) Rapport, f° 47 v<>. 



— 196 — 



2° fioola de 1111m. 

Le 21 mai 1710, une personne anonyme légua une 
rente de 25 liv. pour fonder une école k La Chapelle- 
Saint-Mesmin ; quatre ans après (23 novembre 1714), une 
autre rente de 50 liv. 12 s. 8 d., au principal de 300 liv., 
fut constituée par M. Genty, en faveur du même établis- 
sement (1). 

Quelques enfants de familles aisées y étaient reçues 
moyennant une rétribution de 3 a 10 sols par mois, tan- 
dis que la plus forte partie des écolières la fréquentait 
a titre gratuit. 

Le nombre de ces dernières étaient environ de 90 au 
moment de la suppression de l'école (2). 

Un peu plus riche que la précédente, cette classe avait 
encore 118 liv. 10 s. de revenu en 1792 : 

De M. de la Manerie, 62 liv. 10 s. 
Du clergé, en deux parties, 31 liv. 
Pour le logement, 25 liv. 

Le capital affecté par M. de la Manerie a la dotation 
des deux maisons scolaires consistait en 2,500 liv. cons- 
tituées sur les États du Languedoc. 

(4) État des écoles de charité, fonds des écoles, sér. D. 
(2) Rapport, f° 47 v<\ 



197 — 



§14 

CHÀRSONVILLI 
Éoole de garçons. 

Nos investigations à travers les titres mutilés des ar- 
chives paroissiales, nous ne saurions trop le redire pour 
le déplorer, n'ont pas toujours été couronnées de suc- 
cès. 

Souvent, dans les communes où il y avait des écoles, 
ces intéressantes institutions n'obtiennent pas même 
une mention ; et c'est au hasard seul que nous sommes 
redevable d'en retrouver le souvenir. 

Un exemple frappant de cette proposition très-réelle, 
malgré son apparence paradoxale, nous est fourni entre 
beaucoup d'autres par la paroisse de Charsonville. C'est 
qu'en effet le rapport officiel de 1792, aussi bien que 
les archives communales, passent complètement sous 
silence ces établissements d'instruction, et cependant 
nous lisons dans un compte de fabrique de 1754: 

« J'ay payé au maître d'écolles, pour avoir été chercher le coq et 
le faire racomodé et reporté, et plus deux grille neuf et racomo- 
der les autres. Le tout se monte à 19 liv. (1). » 

Ce n'est ni comme modèle de style, ni comme spéci- 
men de l'instruction de MM. les gagers de Charsonville 
que nous reproduisons cet article de dépense ; c'est 

(1) Fonds de la fabrique de Charsonville, compte des gagers, 
arch. du Loiret, G. 



— 498 — 

uniquement pour nous armer d'un argument décisif en 
faveur d'une opinion souvent émise par nous, et sur 
laquelle nous insistons encore. Si donc nous n'avons pu 
fournir dans cette liste des communes pourvues d'écoles 
que 69 noms sur 106, ce n'est pas que ces communes 
manquassent d'institutions primaires; mais, la plupart 
du temps, les archives paroissiales font absolument 
défaut, ou, comme a Charsonville, des écoles existantes 
n'y sont pas même mentionnées. 



§15 

CHÀTEÀUNEUF-SUR-LOIRE 
1* Éooto <to garçons. 

Châteauneuf, alias la Vrillière (1), chef-lieu de canton 
et centre d'une population considérable, renfermait au 
XVII e siècle une école pour les enfants de chaque sexe. 
De temps immémorial, les classes des garçons étaient 
dirigées par deux maîtres dont les appointements ; servis 
par la fabrique, se trouvaient complétés par les aumônes 
de quelques paroissiens. 

De 1684 k 1793, l'hôpital fournit gratuitement le lo- 
cal scolaire et prit même la charge d'une cotisation an- 
nuelle de 14 liv. pour favoriser l'admission de 12 en- 
fants indigents. 

Les autres écoliers étaient soumis à une rétribution 

(1) Le nom le plus ancien de cette petite ville est celui de Châ- 
teauneuf; mais au XVII e siècle, à cause du duc de la Vrillière qui 
la possédait en fief, elle reçut cette nouvelle dénomination, qu'elle 
r.onsorva jusqu'à la Révolution, où ollo j>rif ivllo dc> Port-Npuf. 



— 199 — 

mensuelle de 6 à 15 s. Les frères de la Doctrine chré- 
tienne venaient de prendre la direction des classes 
quand éclata la révolution (1). 



2* |Éoole de JUlec 

Depuis une époque très-reculée, une école de filles, 
ouverte par la fabrique, recevait gratuitement tous les 
enfants pauvres. Une constitution de 64 liv. de rente, au 
principal de 1,600 liv., assise sur les revenus de la ville 
d'Orléans, fut faite en sa faveur par les maire et éche- 
vins. Defaucamberge en reçut l'acte le 25 janvier 1777. 
Les fonds provenaient d'une donation anonyme. 



§ 16 

GHÉCY 
1* Éoole de garçons. 

M. Masson de la Manerie ne pouvait omettre au bud- 
get de ses libéralités une paroisse qui était presque la 
sienne, puisqu'il y possédait en fief quelques terres (2). 
Il fit donc a la fabrique, pour l'enseignement primaire, 
une constitution de 150 liv. de rente, au principal de 

(1) Rapport, f° 40 v°. 

(2) Le fonds de l'apanage contient plusieurs ports de foi par 
M. Masson de la Manerie et par sa nièce, M ra « Elisabeth Masson, 
veuve Jogues de Guedreville, pour les fiefs de Poinville, Chan- 
teresne, la Salle et autres, sis paroisses de Combleux, Ghécy, 
Boigny. (A, 469, arch. du Loiret.) 



— 200 — 

5,000 liv., sur les États du Languedoc, dont le maître 
d'école percevait 80 liv., et la maîtresse 70 liv. ' 

Parmi les titres relativement récents de cette com- 
mune qui sont passés sous nos yeux, aucun n'est venu 
nous révéler le nom du fondateur de rétablissement 
scolaire dont nous nous occupons, non plus que la date 
de sa fondation , et cela ne doit pas nous surprendre.. 
Si, au temps des guerres de religion, les calvinistes 
pillèrent et brûlèrent nombre de presbytères avec les 
archives paroissiales qu ils renfermaient, Chécy, placé 
par sa position topographique au foyer même des as- 
semblées protestantes (1), devait tout le premier éprouver 
les désastreux effets de cette proximité, et son église 
fut en partie démolie. Des lettres patentes de Charles IX, 
du 20 novembre 1568, que Polluche a transcrites dans 
un de ses manuscrits, constatent que pendant les 
troubles, tant de 1562 que de 1567, les titres commu- 
naux de Chécy « ont été perdus et adirez (2). » 

Le premier nom d'instituteur que nous ayons rencon- 
tré dans les registres de 1 état civil de cette paroisse 
est celui de Pierre Gaucher, de 1716 a 1720. Après lui 
nous trouvons : 

1726. — Louis Saget. 
1772. — Rigault. 

Cette école recevait gratuitement les enfants pauvres; 

(1) Le château de l'Isle, appartenant à Jérôme Groslot, et l'un 
dos points de réunion des assemblées protestantes, dépendait alors 
de Chécy. 

(2) Voir, pièce justificative XI, le texte de ces lettres patentes. 



- 201 — 

mais ceux appartenant à des familles aisées étaient as- 
treints à une modique rétribution (1). Il en était de 
même dans l'école des filles. 



2° École de filles. 

Elle avait part à 70 liv. de rente sur la constitution 
de 150 liv. dont il a été question au paragraphe pré- 
cédent. La maîtresse touchait en outre 30 liv. sur le 
clergé (2). 

Un état des écoles de charité du diocèse nous apprend 
que cet établissement scolaire devait son origine à la 
générosité de M 11 * Charron qui, le 24 février 1712, 
affecta a sa fondation un capital de 1,066 liv. pro- 
duisant 45 liv. 9 s. 1 d. (5). Plus tard, une autre 
personne fit don a cette école de 25 liv. de rente. Enfin, 
M. Masson de la Manerie lui laissa un revenu de 70 liv. 
(16 juin 1750). 

En 1761, la maîtresse d'école, Marianne Bedoy, veuve 
Binet, décéda et fut remplacée par Marianne Binet, sa 
fille, qui mourut la même année. 

Une quittance datée du 2 septembre 1792 nous fait 
connaître qu'à cette date Rose Beau, aussi maîtresse de 
l'école de Chécy, n'avait plus en tout pour honoraires 
que 50 liv. sur le clergé d'Orléans (4). Il n'est nulle- 
ment constaté dans le rapport des commissaires que 
cette école reçût des élèves payantes. 

(1) Rapport, f° 41 v°. 

(2) Rapport, loc. cit. 

(3) État des écoles, fonds des écoles de charité. 

(4) Liasse de quittances d'instituteurs, fonds du district, sér. L# 



— 202 — 



§ 17 

CLÉRY 
1* Éoole de garçons. 

Il y a tout lieu de penser que si Cléry ne possédait 
point d'école avant M** de Coislin, qui en établit près 
de trois cents dans retendue du diocèse d'Orléans, cette 
commune ne tarda pas a être l'objet de l'attention de 
quelque personne généreuse et zélée pour le bien, car 
dès les premières années du XVIII e siècle, une assemblée 
d'habitants fut convoquée pour décider une question re- 
lative au maître d'école, qui exerçait en même temps 
les fonctions de chantre. Or, parait-il, la fabrique ne 
lui allouait aucune indemnité pour son assistance au 
lutrin; aussi ne s'y rendait-il que lorsqu'il n'avait rien 
à faire de plus pressé. Pour mettre fin a un état de 
choses si préjudiciable aux intérêts de la paroisse, le 
curé proposa d'inscrire le sieur Touzé, maître d'école, 
pour une somme de 25 liv. par an sur le revenu de la 
fabrique, à condition toutefois qu'il s'acquitterait ponc- 
tuellement de ses devoirs de chantre (18 janvier 1700). 

Un article du compte de 1715 mentionne la présence 
simultanée de deux instituteurs, tous deux chantres de 
la paroisse : « Payé aux maîtres de l'école la somme 
de vingt-deux livres, savoir : sept a Dumay, suivant la 
quittance du 15 janvier 1715, et au sieur Guérin quinze 
livres, suivant la quittance, ci 22 livres. » 
* Comme il y avait toujours eu deux chantres a Cléry, 



— 203 - 

et que tous deux étaient payés 20 liv. par an, il est 
probable que l'article ci-dessus, qui ne porte point de 
quantième, se réfère à un paiement partiel, car en 1717 
le sieur Guérin figure de nouveau au budget paroissial 
pour la somme entière de 20 liv. (1). 

L'école Saint-André de Cléry participa en 1769 a la 
magnifique donation que firent le 30 janvier, au nom 
de leur père, les enfants de M. Antoine Masson, frère 
de M. de la Manerie. Elle est inscrite sur la liste de 
cette fondation, qui ne comprend pas moins de douze 
écoles, pour un revenu annuel de 30 liv. (2). 



2* Éoole de filles. 

Si nous n'avons pu savoir a quelle date se rattachait 
le premier établissement d'une école de filles dans la 
commune de Cléry, nous pouvons au moins tenir pour 
certain qu'elle était antérieure a 1710. En effet, le 30 oc- 
tobre de cette année, M. Baguenault de Beauvais cons- 
titua à son profit une rente de 24 liv. par devant Rou, 
notaire au Châtelet d'Orléans (3). 

Cette classe était absolument gratuite. Les fondateurs 
lui avaient donc assuré certaines ressources que la 
perte presque totale des archives de fabrique nous laisse 
complètement ignorer. 

(4) Comptes de la fabrique de Cléry, p. 445. 

(2) Voir pièce justificative X, l'acte du 30 janvier 4769. 

(3) Fonds de la fabrique de Cléry, liasse de pièces diverses. 



— 204 — 



§ 18 

COINCES 
Éoole mixte. 

Une école mixte recevait, moyennant une indemnité 
mensuelle, variable selon l'instruction, tous les enfants 
de la commune; mais la fabrique allouait au maître un 
traitement annuel de 24 liv. pour qu'il instruisît gratui- 
tement quatre petits indigents. Le rapport auquel nous 
empruntons ce détail — car les archives paroissiales 
n'existent plus — ne fait pas connaître l'auteur de cette 
fondation (1). 



§19 

COMBLEUX 
École mixte. 

Dans l'un des codiciles de l'admirable testament de 
M. Masson de la Manerie, nous trouvons une disposi- 
tion toute spéciale a l'école de la petite paroisse de 
Combleux, l'une des moins peuplées de notre arron- 
dissement. 

Après avoir spécifié la donation qu'il voulait faire a 
l'école de Boigny, M. de la Manerie ajoutait : 

(1) Rapport, f° 42. 



— 205 — 

c Je donne et lègue à la même intention, à la paroisse de Com- 
blera la rente de dix-sept livres deub par les Charpantier, par 
contrat passé par M. Chassinat, notaire, et un autre demi arpend 
de terre (1), à prezant en vigne au Pré Percé. * (Codicile du 
27 avril 1746.) 

Ces deux institutions scolaires, fondées Tune et l'autre 
par M. de la Manerie, sont les seules qu'il ait nomina- 
tivement désignées dans l'acte de ses volontés dernières ; 
et cette exception, indice d'une sollicitude spéciale, se 
trouve parfaitement justifiée par le lien qui rattachait 
M. de la Manerie aux communes de Boigny et de Com- 
bleux. Dans la première il possédait le fief de la Salle, 
dans la seconde celui de Poinville, et il faisait de fré- 
quents séjours dans ces deux agréables résidences d'été. 
Quant a l'hiver, il le partageait entre son hôtel de la rue 
des Capucines, paroisse Saint-Eustache, a Paris, et sa 
maison appelée la Babylone, rue d'Escures et paroisse 
Saint-Michel, a Orléans (2). 

Lorsqu'un an après son décès ses héritiers firent entre 
les divers établissements d'instruction primaire la répar- 
tition de la fondation de 120,000 liv. que le testateur 
leur avait destinée, l'école de Combleux y participa pour 
un revenu de 50 liv. (16 juin 1750). 



(4) L'autre moitié de l'arpent avait été donnée à la fabrique de 
Boigny, comme on Ta vu ci-dessus. 

(2) Cette maison, annexée récemment à l'Hôtel-de- Ville, porte le 
n° 3 de la rue d'Escures. C'est dans la petite habitation séparée 
de celle-ci par une cour que M. de la Manerie avait installé l'apo- 
thicairerie des pauvres, dont il fut, sinon le fondateur, du moins 
le plus insigne bienfaiteur. 



— 20(5 — 



§ 90 

CRATANT 

Eoole à* filles. 

La paroisse de Cravant souffrit de grands dommages 
dans les guerres religieuses du XVI e siècle, et l'église, 
dépouillée de tout revenu, tomba dans une extrême pau- 
vreté dont elle ne sortit qu'en 1755 (1). Ces doulou- 
reuses épreuves, auxquelles eurent part bon nombre 
d'autres églises de ce diocèse, vinrent la surprendre 
vers Tépoque où le fameux Gentien Hervet, ce savant 
humaniste qui ne croyait pas déroger en acceptant le 
titre et en remplissant les humbles fonctions de maître 
d'école, y exerçait le ministère sacré, comme curé titu- 
laire de la paroisse (1561-1562). 

Que devint alors l'école de garçons? Aucune infor- 
mation ne nous est parvenue sur elle, les funestes évé- 
nements que nous venons d'indiquer ayant causé la perte 
de tous les documents anciens dans une foule de pa- 
roisses rurales. 

Nous apprenons d'un certificat émané de M. Miron, 
curé de Gravant, et portant la date de 1720, qu'a cette 
époque l'école de filles était régie par une demoiselle 
Fauveau, qui aurait reçu, pour enseigner gratuitement les 

(4) Réponse au questionnaire adressé par l'évêque d'Orléans 
aux [curés du diocèse (manuscrit de Polluche, t. III, a» 461 bis èe 
la Bibliothèque d'Orléans). 



— 207 — 

enfants indigentes, nue gratification de 10 liv. sur la 
caisse épiscopale (1). 

Le chiffre des revenus, afférents a cette maison sco- 
laire ne nous a pas été révélé. Nous avons seulement 
connaissance d'une rente de 20 liv. qu'un bienfaiteur 
anonyme lui constitua en 1707 (2). 



§ 21 

CREUZY 
Eoole de filles. 

La commune de Creuzy ne compte aujourd'hui que 
257 habitants; il n'est donc guère probable qu'elle ait 
eu, aux deux siècles précédents, une plus grande im- 
portance ; et malgré les proportions restreintes de sa po- 
pulation enfantine, elle n'était nullement destituée d'un 
enseignement primaire organisé. Le curé s'était sans 
doute chargé de l'instruction des garçons, caria paroisse 
ne renfermait, a notre connaissance, qu'une école de 
filles, inscrite sur le tableau des institutions de charité 
pour une rente de 10 liv. 



(1) Quittances de maîtres d'école, fonds des écoles de charité. 

(2) Fonds des écoles de charité. 



- 208 - 



§ 23. 

DARVOT 
Eoole de garçons. 

Il n'y avait dans le bourg de Darvoy qu'une école où 
les garçons étaient seuls admis. Le maître n'avait pour 
tout revenu qu'une rente de 100 liv. et le produit de la 
quête du blé, du viu et des javelles, qui pouvait lui rap- 
porter environ 200 liv. Cette classe était absolument gra- 
tuite, et elle recevait un très-grand nombre d'enfants (1). 

Très-peu de temps avant la promulgation du décret 
suppressif de tous les établissements d'instruction pu- 
blique (18 août 1792), la commune de Darvoy cher- 
chait à se procurer une maîtresse pour diriger une école 
payante de filles. Inutile d'ajouter que ce projet ne put 
être mis a exécution. 



§ 23 

DONNERY 
1* École de garçons. — 2° Ëoole da filles. 

Il paraît que la commune de Donnery n'avait participé 
a aucune des diverses constitutions de rente faites a dif- 
férentes époques par le clergé, tant au profit des loca- 

(4) Rapport, f° 42. 



— 209 — 

htés dépourvues d'écoles que de celles dont les revenus 
étaient insuffisants. Cependant le nom de Jacques Pe- 
nsion, instituteur, figure plusieurs fois dans les comptes 
de fabrique pour diverses allocations étrangères a celle 
de 48 liv. qui lui était allouée en qualité de chantre ; 
mais ces sommes n'excèdent jamais 10 liv. (1). 

C'est sans doute pour le motif énoncé au début 
de cet article que le maître et la maîtresse des écoles 
de Donnery n'admettaient aucun élève à titre gratuit 
dans leurs classes. La rétribution mensuelle, il est vrai, 
était assez légère (2). 



§24 

DRY 

1« Éoole de garçons. 

La commune de Dry était, au siècle dernier, Tune des 
moins importantes de l'arrondissement d'Orléans sous 
le rapport de la population. 

Un questionnaire adressé par l'évêque d'Orléans, vers 
1770, a MM. les curés du diocèse, et auquel plusieurs 
d'entre eux ont répondu d'une manière généralement 
complète, nous a procuré certaines informations assez 
circonstanciées sur nos paroisses rurales (3). Nous 



(1) Fonds de la fabrique de Donnery, comptes des gagers, an- 
nées 1782 et suivantes. 

(2) Rapport, f<> 43 r°. 

(3) Voir manuscrit de Polluche, n° 434 de la Bibliothèque 
d'Orléans. 

U 



— 210 — 

apprenons ainsi que, dans la deuxième moitié du 
XY11I* siècle, Dry ne comptait en tout que 86 feux. 

La Révolution trouva cette localité en possession de 
deux maisons scolaires. L'instituteur d'alors, mécontent 
d'un règlement nouvellement édicté par le conseil général 
et l'administration muni pale, et qui lui imposait l'as- 
sistance au service religieux, se démit de son emploi en 
1792. Son traitement, dont la fabrique faisait les frais, 
était de 184 liv., plus la rétribution de quelques élèves 
payants. 

Ces détails, que nous empruntons a un travail publié 
par M. de la Rocheterie dans les Lectures et Mémoires 
de l'Académie de Sainte-Croix (1). ne vont pas jusqu'à 
nous apprendre si la fondation de cette maison remontait 
à une date lointaine, ni quels en avaient été les bien- 
faiteurs. Nos propres recherches dans les titres pa- 
roissiaux conservés aux archives ne nous ont pas pro- 
curé la solution que nous espérions; mais nous y avons 
rencontré un inventaire des biens de l'école dressé par 
les officiers municipaux de la commune de Dry, au 
moment où se fit le recensement des possessions ec- 
clésiastiques dont l'État voulait opérer la vente comme 
appartenant à la nation. 

Cet état porte simplement l'intitulé qui suit : Biens 
de Fécole de la commune de Dry. Nous n'avons donc 
pu déterminer les titres que l'école des garçons, plutôt 
que celle des filles, pouvait avoir a en revendiquer la 
propriété : 



(1) Lectures et Mémoires de l'Académie de Sainte-Croix, t. III, 
p. 40. 



— 211 — 

1° Une pièce de pré de cinq quartiers, sise au raidi, sur les 
rues du Monceau et de Galarne. 
2° Un demi-arpent de vigne en trois pièces dans le clos Davau. 
3° Un demi-quartier de vigne dans le clos Duchet. 
4° Un autre demi-quartier de vigne dans le môme clos. 
5° Un quartier en deux pièces dans le clos de la Véronnière. 
6° Un quartier en cinq pièces dans le clos du Monceau. 
7° Un quartier en deux pièces au recoin du clos Davau. 
Le tout estimé deux cent neuf livres (1). 



2° Éoole da filles. 

Si nous n'avons que de bien vagues notions sur l'ins- 
titution primaire des garçons de Dry, celle des filles nous 
est moins connue encore, car les archives paroissiales ne 
renferment aucun renseignement de nature à nous éclairer 
sur son existence. C'est donc au travail précédemment 
cité de M. de la Rocheterie que nous empruntons le 
peu que nous en savons. 

Lorsque la révolution éclata, cette maison scolaire était 
dirigée par M lle Mellon, dont les principes révolutionnaires 
— ou le civisme, pour parler le langage d'alors — s'affir- 
mèrent hautement en une déclaration publique (2). C'était, 
on le voit, la digne émule de l'instituteur. 

La commune de Dry appartient actuellement au canton 
de Cléry; mais en 1792 elle se rattachait au district de 
Baugency. 

(1) Inventaire dressé par les officiers municipaux de la com- 
mune de Dry, papiers de la fabrique de cette commune. 

(2) Lectures et Mémoires de V Académie de Sainte- Croix, 
t. III, p. 29. 



— 212 — 



§ 25 

ÉPIEDS 
Eoeto de 



Une transaction intervenue en 1456, entre la fabrique 
et le seigneur de Mont pi peau, fondateur de l'école et, 
par cela même, collateur du titre de maître, nous est 
garant qu'Épieds, au XV e siècle, était le siège d'un éta- 
blissement d'instruction. 

Le mauvais état actuel des anciens fonds paroissiaux, 
victimes, comme on la déjà expliqué, de tant de désas- 
treuses épreuves, ne nous a pas permis de suivre les 
traces ultérieures de cette institution. 



§ 26 

TAT-AUX-LOGES 

1* Ecole de garçons. — Eoole de fines. 

Ce qui vient d'être dit ci-dessus s'applique exactement 
a l'importante commune de Fay. Des deux écoles de 
cette localité, aucune n'avait de revenus, et pour subvenir 
au logement du maitre, il avait fallu que la fabrique 
s'imposât une contribution annuelle de 60 liv., bien 
qu'elle n'eût aucuns fonds à ce destinés. 

La maîtresse était tombée en 1791 dans une situa- 
tion plus précaire encore. Elle n'avait plus absolument 
pour vivre que ce que les parents lui offraient de bon 



— 213 — 

gré, et bien souvent leur générosité n'était pas au niveau 
des besoins les plus urgents de cette pauvre femme. 
Aussi était-elle dans le plus grand dénûment. 

Il est vrai que quelques enfants dans l'aisance 
payaient, dans les deux écoles, une rétribution fixe ; mais 
leur nombre était pour ainsi dire nul (1). 



§ 27 

FÉROLLIS 

Eoote dt garçon*, 

L'école de garçons de la commune de Férolles s'ou- 
vrait gratuitement à tous les enfants, depuis l'âge de cinq 
ans jusqu'à seize (2). Le maître était logé par la fabrique. 
Nous n'avons rencontré nulle part la trace de ses re- 
venus. A la vérité le produit des quêtes en nature, 
généralement usitées dans nos campagnes et même dans 
les villes, pouvait, dans une certaine mesure, suppléer 
à des appointements réguliers. 



§28 

LA, FERTÉ-LOWENDAL, alia8 LA FERTÉ-SAINT-HICHEL, 

aujourd'hui la ferté-saint-aubin 
1" Éoole dm garçons. 

Ce serait s'abandonner k une confiance téméraire que 

(1) Rapport, f° 43 v«. 

(2) Rapport, f* 44. 



— 214 — 

de s'attendre k une bien ample moisson de documents 
scolaires dans les anciennes archives de nos fabriques 
rurales. Souvent nous sommes revenue les mains vides, 
bien que nous ne nous montrions nullement dédaigneuse 
des plus maigres épis. 

Cette fois, notre gerbe se réduit k un fait et k une 
date uniques ; mais ils nous suffisent a établir l'authen- 
ticité et la certitude de l'enseignement primaire en vi- 
gueur dans cette commune. Un acte de transfert du 
13 décembre 1750 nous apprend que M. Jousset de 
Villefranche, suivant son testament reçu par Lamy, 
notaire k Versailles, avait chargé ses héritiers d'acquitter 
une rente de 30 liv. 7 s. 4 d. appartenant a l'école, 
assise sur un bien dont il s'était rendu acquéreur (1). 



2* ÉooU de filles. 

Les archives paroissiales de La Ferté ne nous ont 
livré aucune notion de nature k nous éclairer sur la 
question de l'éducation féminine dans cette importante 
commune. Nonobstant la probabilité de l'existence d'une 
école de filles dans ses limites, nous l'eussions passée 
sous silence, si elle n'eût été inscrite dans l'acte de 
fondation de neuf grands établissements d'instruction 
primaire dans notre arrondissement par les enfants de 
M. Antoine Masson, neveux du vénérable M. de la Ma- 
nerie. Ils en firent l'institution, conformément aux vo- 
lontés de leur père, le 30 janvier. 1769 (2). 



(1) Papiers de fabrique de La Ferté, pièce cotée 12. 

(2) L'acte du 30 janvier porte effectivement le nombre des 
écoles à dix; mais nous laissons de côté celle de Salbris, qui ex- 



.jâ 



— 215 — 

L'établissement de cette classe fut en effet stipulé par 
acte devant Julien, notaire, et les appointements de l'ins- 
titutrice fixés k 200 liv. 

A partir de ce moment, la vie scolaire de cette com- 
mune retombe dans la plus complète obscurité, et, 
faute de quelque nouveau fil d'Ariane pour nous guider 
dans le vaste champ des conjectures, nous préférons 
rester prudemment en deçà de ses limites. 



§ 29 

PHURY-AUX-CHOUI 
1* Eoole d« garçons. — 2* Eoolt do fillM. 

Le village de Fleury, occupé comme aujourd'hui encore 
par une population peu nombreuse, renfermait cependant 
deux institutions primaires qui se partageaient une rente 
de 125 liv. fondée par M. de la Manerie. 

L'insuffisance de ce revenu forçait les maîtres k 
recevoir de quelques enfants une rétribution montant 
pour chaque école k 40 liv. environ par an. 

Pendant les mois d'été, il se faisait deux classes par 
jour, et on y enseignait, comme dans la majeure partie 
des établissements du même genre, la lecture, l'écriture, 
l'arithmétique et le catéchisme. En raison du mauvais 
état des»chemins, les classes, en hiver, n'étaient ouvertes 
que le matin. 

cède les limites de l'arrondissement et même ceUes du départe- 
ment du Loiret. — Voir cet acte à notre appendice, pièce X. 



— 216 — 

La maîtresse avait en outre une rente de 50 Ut. a la- 
quelle l'instituteor n'avait aucune part (1). 



§ 30 



1" Zeoto d* garçons. — 2* Eools ds Allas. 

Non moins bien partagé que le précédent, le petit 
bourg d'Huëtre renfermait deux écoles ; mais ni Tune ni 
l'autre n'avait plus le moindre revenu en 1790. Aussi 
les élèves étaient-ils taxés a une rétribution mensuelle 
de 5 s. pour ceux qui apprenaient k lire, et de 10 s. 
lorsqu'ils y joignaient l'écriture. 

L'extrême modicité de ces émoluments était compensée 
pour le maître et la maîtresse par les quêtes en nature 
chez les habitants aisés (2). Ces quêtes de blé, de vin 
et de quelques menus produits, dont nous rencontrons 
de fréquents exemples k cette époque, instituées en des 
temps très-reculés, et dont l'usage subsiste encore dans 
certaines localités, n'étaient pas la preuve constante de 
l'insuffisance du traitement des instituteurs primaires, bien 
qu'elles en constituassent une notable portion. Ainsi, 
dans la paroisse de Darvoy, comme on la vu ci-dessus, 
la quête rapportait 200 liv. k l'instituteur, tandis que 
ses appointements fixes ne s'élevaient qu'k 100 livres. 



(1) Rapport, fo 44 v°. 

(2) Rapport, f° 45. 



— 217 — 



§31 

HUISSEÀU-SUR-MAUVES 
1» Eoole de garçons. — 2° Boole de filles. 

Il est difficile de se montrer plus sobre de détails que 
le rédacteur de la note officielle relative aux écoles de 
charité d'Huisseau-sur-Mauves. Tout ce qu'il a bien voulu 
nous laisser savoir, c'est que cette commune renfermait, 
en 1788, une maison scolaire de garçons jouissant d'une 
rente de 458 liv. qui lui fut constituée au mois de no- 
vembre de cette même année. 

Les papiers paroissiaux, sans être bien explicites, nous 
permettent cependant d'ajouter quelque chose a des in- 
formations réduites à une expression aussi simplifiée. 

Un acte notarié de 1747 porte reconnaissance par 
Michel Chevalier et Jeanne Letrosne, sa femme, d'une 
rente de 50 liv. constituée au profit des écoles de 
garçons et de filles dlluisseau, et dont ils étaient dé- 
biteurs. Cette rente avait été créée en 1720, par acte 
passé le 30 avril, présent Hubert, notaire au Châtelet 
d'Orléans. 

Un autre acte du 1 er mars 1786, présent Destas, no- 
taire, est une reconnaissance d'hypothèque de 20 liv. de 
rente, en faveur des mêmes écoles de garçons et de 
filles, par Fiacre Berge (1). 

Ces détails, un peu vagues quant a la part de revenu 

(1) Papiers de la fabrique d'Huisseau, archives départementale* 
du Loiret, sér. G. 



— 218 — 

attribuée à chacune des deux maisons scolaires, sont, a 
on antre égard. d : une très-grande importance, car ils 
établissent, comme fait incontestable, que la commune 
dHuisseau renfermait aussi une école de filles. 



§ 32 

X5GRÉ 
1* Eodte dt garçons. — 9» 

Nous nous étions Qattée que l'importance relatire de 
cette commune nous aurait valu quelques informations pré* 
cises sur l'état de son instruction primaire. L'inspection 
du fonds des écoles et des papiers de fabrique a prompte- 
ment dissipé cette illusion, et nous n'y avons trouvé que 
la simple mention d'une rente de 100 liv. constituée, 
an mois de décembre 1707, a la maîtresse tenant la 
classe des filles indigentes (1). C'est donc d'autre part 
que nous viennent les renseignements subsidiaires que 
nous sommes en mesure de donner. Nous les trouvons 
dans l'acte passé le 16 juin 1750 par les neveux et héri- 
tiers de M. Masson de la M an e rie, et les écoles d'Ingré y 
figurent pour une rente de K>0 liv., au capital de 
3,000 liv., constituée sur les États du Languedoc. 

Cette nouvelle donation nous paraîtrait concerner sur- 
tout l'école des garçons, puisque l'autre était déjà dotée. 
Dans l'acte de fondation cependant, elle ne lui est pas 
spécialement appliquée et y figure sous cette simple ru- 
brique : c À la paroisse d'Ingré, pour les écoles, 5,000 liv. 
produisant 150 liv. » 

(1) Fonds des écoles de charité. 



— 219 - 



§33 

JARGEAU 
1* Ecole de garçons 

La ville de Jargeau, chef-lieu de canton, fut très- 
éprouvée par les guerres religieuses du XVI e siècle. Son 
église fut détruite et ses archives dispersées, comme il 
est constaté dans une pièce empruntée aux papiers de 
la fabrique de Saint-Denis-de-1'Hôtel, qui n'en est séparé 
que par la Loire (1). 

Elle possédait depuis longtemps deux écoles où Ton 
enseignait la lecture, récriture, le calcul et le catéchisme. 
Ces connaissances, les seules réellement indispensables 
a l'enfant des campagnes, étaient la base de l'ensei- 
gnement populaire ; et si quelquefois on y joignait, 
comme le faisaient les frères, un peu de dessin, de 
physique et la tenue des livres (2), ces sciences élémen- 
taires étaient plutôt le partage des écoles de la ville 
d'Orléans et des autres localités où se tenaient des 
cours d'adultes. 

Les échevins de Jargeau, la fabrique et l'Hôtel-Dieu 
pourvoyaient conjointement au traitement de l'instituteur, 
les premiers pour 90 liv. a prendre sur les octrois. 



(1) Voir pièce just. XII. 

(2) Il y avait même des écoles où Ton enseignait le chant et un 
peu de latin (Maggiolo, Archives scolaires de la Beauce et du 
Gatinais, p. 24). 



— 220 — 

L'Hôtel-Dieu (1) lui donnait annuellement 60 liv. pour 
instruire 12 enfants indigents. Enfin il recevait 50 liv. 
de la fabrique pour suppléer au nombre souvent restreint 
d'élèves payants. La subvention de 60 liv. que la ville 
allouait en 177*2 a 1 école lui fut ultérieurement reti- 
rée, car elle est mentionnée au rapport des commissaires 
a titre de déficit (2). • 



2* Eoéte d* fines. 

Il parait qu avant de passer entre les mains des sœurs 
de l'Hôtel-de-Dieu, l'école de filles de Jargeau était di- 
rigée par une maîtresse laïque. C'est ce qui semble ré- 
sulter d'une allocation de 24 liv. inscrite sur l'état des 
œuvres de charité de >U r Fleuriau en 1617, et qui est 
affectée a la maîtresse de cette école. 

Les sœurs de l'Hôtel-Dieu (ordre de Montoire), char- 
gées ensuite de l'instruction des enfants, y joignaient le 
soin des malades. Elles étaient au nombre de deux. Celle 
qui s'occupait de la classe avait un traitement de 
150 liv., intérêt d'une donation faite k l'Hôtel-Dieu k 
cette intention, en 1758 (3), par une personne qui 
a voulu demeurer anonyme. 

En 1769 (30 janvier), les enfants de M. Antoine Mas- 
son, exécuteurs des volontés de leur père, firent a l'école 

(4) Jargeau possédait, dès une époque très-reculée, un Hôtel- 
Dieu qui occupait une portion de l'ancien cloître. 

(2) Rapport, f* 46 v°. 

(3) Rapport, ib., loc. cit. - Cf. archives hospitalières de Jargeau, 
E, 3, 1758. 



— 221 — 

de Jargeau une donation de 200 liv. de rente. Mais si 
les enfants indigentes pouvaient s'y présenter dès l'âge 
de sept ans, l'entrée en était au contraire inaccessible à 
celles des familles aisées, ce qui supposerait l'existence si- 
multanée d'un pensionnat ou tutelle a l'usage de cette 
catégorie d'écolières. 

Nous avons retrouvé, dans une liasse de pièces de l'an- 
née 1720, une quittance de Claude Garnier, directrice de 
l'école de charité, qui reçut 12 liv. de gratification pour 
avoir enseigné gratuitement les pauvres filles (1). 



§ 34 

LÀILLY 

Êoole de filles. 

La commune de Laillv est au nombre de celles dont 
les archives paroissiales sont les plus stériles en infor- 
mations touchant l'instruction primaire. Elles nous 
laissent complètement ignorer s'il s'y trouvait une classe 
de garçons, bien que l'existence de celle-ci nous pa- 
raisse tout à fait vraisemblable, attendu que si l'ensei- 
gnement primaire n'eût été représenté dans la paroisse 
que par une école unique, cet établissement eût été 
mixte, et, conséquemment, on l'eût rerais de préférence 
aux soins d'un maître. Gela se pratiquait toujours ainsi 
dans le petit nombre de communes où il n'y avait 

(1) Liasse de quittances, année 1720, fonds des écoles de cha- 
rité. 



- 222 — 

qu'une maison scolaire. De plus, cette institution est 
très-spécialisée par la dénomination unique A' école de 
filles. 

Nous trouvons parmi les papiers appartenant au 
fonds des écoles de charité renonciation d'une rente de 
60 liv., au principal de 1,500 liv., léguée le 30 oc- 
tobre 4744 h l'école de fdles de Lailly par M. de Font- 
pertuis. Mais ce n'était lk qu'une portion de son revenu, 
et elle percevait en outre une rente de 200 liv. que 
M. Antoine Masson lui avait léguée (30 janvier 1769), et 
qui lui était servie par le bureau de charité de M. de la 
Manerie. 



§ 35 

LION-EN-BEAUCS 
i» Eoole de garçons. — 2» Eoole de filles. 

Le 8 novembre 1767, les habitants de Lion ouvrirent 
deux écoles dans leur paroisse, Le procès-verbal de 
l'assemblée tenue a cette occasion, consigné a sa date 
dans les registres comptables des gager s f est ainsi 
conçu : 

c Nous curé, sindic et habitans soussignés, vu le besoin qu'il y 
a d'avoir un maître et une maîtresse d'école, avons consenty que 
François Douville et Jeanne Grandsire, sa femme, fissent l'école 
conformément aux reigles du diocèze, à la charge qu'ils se com- 
porteront tous les deux en bons chrétiens, pour servir d'exemple 
aux enfans ; qu'ils leur montreront et assidûment à lire, à écrire et 
le catéchisme ; et comme la paroisse ne peut leur donner d'autres 



— 223 — 

émolumens que la paye des enfans pour les dédommager, elle leur 
accorde pour tout le temps qu'ils seront maîtres d'écoles les choses 
qui suivent : premièrement, la place de sonneur, avec quinze livres 
que l'église a coutume de donner pour chacun an, à commencer au 
jour de la Toussaint dernière, et finira à pareil jour, à la charge 
que ledit Dou ville se rendra assidu à tous les offices qu'il y aura à 
chanter àl'église, et encore qu'il fera distribuer le pain bény par qui 
bon luy semblera, pour ne point déroger à l'office, et à ses dé- 
pens. Secondement, la paroisse consent qu'il ne paye point de 
taille, tant pour sa maison que pour les terres qu'il fera valloir 
pendant tout le temps qu'il sera maître d'écolle, pourvu qu'il ne 
passe pas trois mines par saison. Fait et arrêté au banc de l'œuvre, 
le huit novembre mil sept cent soixante et sept. Signé : François 
Douville, Jeanne Grandsire, Fleurigny de Vidal, Denis Lecreux, 
Philippe Thomain, Philippe Lecreux, Louis Sauget, Philippe Geor- 
geon, Goufîraut, curé. * 



§ 36 

LOURY 
1° Eoole de garçons. 

Dans une réponse fournie par le curé de Loury à un 
questionnaire envoyé par l'évëque d'Orléans dans toutes 
les paroisses rurales du diocèse en 1770, et dont nous 
avons déjà parlé, il est dit que les archives de cette localité 
souffrirent de grands dommages de la gestion des prêtres 
étrangers préposés à son administration, de telle sorte 
que la majeure partie de ses archives fut détournée et 
perdue. 

Cette paroisse appartenait depuis une époque tr<Vre- 
culée au chapitre de l'église d'Orléans, qui la reçut des 



— 224 - 

mains de l'évéque Anselme, auquel le roi Raoul l'avait 
donnée en 925, en même temps que Trainou, qui en est 
peu éloigné. Conséquemment, le chapitre était collateur 
de la cure ad turnum, et elle fut longtemps desservie par 
les chanoines. L'évéque cependant s'était, réservé la 
seigneurie et la baronnie de ce lieu, qui relevait en plein 
fief de Tévêché. 

Son importance, loin d'augmenter par la suite des 
temps, décrut au contraire dans des proportions consi- 
dérables ; et tandis que, suivant un relevé fait en 1398 par 
le curé Jean Chenu, on y comptait alors 2,000 commu- 
niants, il ne s'y en trouvait plus que 560 au XVIII 11 siècle. 
Cette dépopulation était attribuée à une maladie pesti- 
lentielle qui, dans cet intervalle, avait furieuseraeut ravagé 
la commune. 

Ce qui reste des papiers paroissiaux conservés aux 
archives départementales nous a suffi pour établir avec 
certitude que Loury renfermait au XVIII e siècle deux 
écoles, l'une pour les garçons, l'autre pour les petites 
filles. 

Le maître reçut jusqu'en 1747 des émoluments de 
56 liv. fournis par la caisse de la fabrique ; cependant une 
ordonnance épiscopale, survenue le 29 mars de cette 
année, régla qu'à l'avenir il ne serait plus alloué aucun 
fonds a cet effet (1). Les lacunes produites par le 
temps dans les titres paroissiaux de cette localité ne 
nous ont pas permis de savoir si quelque subvention 
d'un autre genre avait suppléé à l'ancienne, ou par quel 
moyen l'on parvint k constituer au maître d'école une 

(1) Liasse des papiers de la paroisse de Loury. 



— 225 — 

rémunération équivalente a la portion supprimée de son 
traitement. 



2» Eoole de fiUet. 

Elle tire son origine d'une donation testamentaire de 
90 liv, de rente par maître Nicolas Maison, prêtre, curé 
de Loury, sur une maison sise a Pithiviers, reçue le 
3 mars 1746 par Raoult et Changy, notaires, de cette 
ville (1). 

Cette rente était uniquement applicable au traitement 
de la maîtresse d'école. 

Les intentions du donateur ne demeurèrent pas long- 
temps sans effet, et les marguilliers eurent bientôt pourvu 
a la nomination d'une institutrice dont on trouve, à partir 
de ce moment, les appointements régulièrement consignés 
au budget paroissial. 

Le 30 janvier 1769, la famille de M. Antoine M as son, 
par acte passé devant Jullien et Peigné, notaires au Châ- 
telet d'Orléans, accrurent le revenu de cette école d'une 
rente de 200 liv. que lui servaient les administrateurs 
du bureau des charités de M. de la Manerie et d'Antoine 
Ma s son, son frère. 

En 1787, la maltresse portait le nom de Suzanne 
Baron. Elle était aussi chargée des réparations du linge 
et des ornements de l'église. 



(1) Registre des rentes et baux de la fabrique de Loury, année 
4787, no 3. 



15 



— 226 — 



§ 37 

MARDIÉ 

1° Eoole de garçons. — 2* Ecole de filles. 

Bien qu'elfe hc comptât au XVltP siècle que 140 
feux (1), la commune de Mardié possédait deux insti- 
tutions primaires qui se partageaient, nous dit le rapport 
de 1792, une rente de 400 liv. créée a leur profit par le 
clergé. Cette information, énoncée sôus une forme un peu 
vague, se trouve confirmée et précisée dans le Répertoire 
des titres de V église d'Orléans, et nous y lisons que cette 
rente de 400 liv. provenait d'un placement fait ett ifttô, 
par le chapitre de Sainte-Croix, sur le$ cuirs de Pans (2). 
tJrié partie du territoire de Mardié, c'ést-à-dite le doltre, 
se trouvait en effet sous la double juridiction càpitulairé, 
et dès lors, la sollicitude des chanoines avait, à regard 
tte cette paroisse, ton motif plus spécial de s s affittttef . 

Le chapitre ftit-il le fondateur des écoles de Mardié ? 
Nous tt'en avons pas la preuve ; mais ce qui est att 
ttioiliis certain, c'est qu'an térieittement à la constitution 
dé 1765, M. Goury, chanoine de l'église d'Orléahs, avait 
légué un revenu de 14 liv. 12 s. de rente à celle dès 
filles (felandin, notaire, 6 octobre 1748.) (3). 

(1) Réponse au questionnaire adressé par l'évêque d'Ôrlèans an 
clergé de son diocèse (manuscrit de Polluche, Bibliothèque pu- 
blique d'Orléans). 

(2) Répertoire des titres du chapitre de l'église d'Orléans, II, 

p. 234. 

(3) Registre de compte de fabrique de la paroisse de Mardié, de 
1719 à 1778 (archives du Loiret, sér. G). 



— 227 — 

Le 19 décembre 1759, l'école de garçons fut aussi 
l'objet d'une fondation spéciale de 40 liv. de rente par 
François Duneau. 

En 1736 nous relevons dans les comptes de fabrique 
le premier nom de maître qui y soit consigné : il s'appelait 
Pierre Regnard, puis en 1745 Gentil et Pénillon exercent 
simultanément les fonctions d'instituteurs primaires de 
cette commune. Les autres noms n'y sont pas indiqués, 
et le trésorier de la fabrique se contente de porter les 
paiements effectués sous cette rubrique : « au maître 
d'école, à la maîtresse d'école, leurs appointements de 
Tannée... » Gentil et Pénillon étaient tous deux chantres 
à l'église, et, outre leurs gages de 20 liv. pour cette nou- 
velle fonction, ils avaient un fixe de 20 liv. pour enseigner 
le chant aux enfants, plus 7 ou 8 liv. pour les services 
anniversaires, et enfin, pour faire la classe, 12 liv. 18 s. 

Les parents aisés se cotisaient pour offrir aux institu- 
teurs des deux écoles une indemnité de logement (1). 

En 1791, Tinstitutricë de Mardié s'appelait M lle Le- 
cointe. 



§ 38 

Eoole de fiUea. 



La paroisse de M are au figure sur l'état des fondations 
en faveur des écoles de charité pour deux rentes : l'une, 
de 50 liv., constituée le 21 avril 1713, et l'autre, de 

(4) Rapport, f» 47 vo. 



- 228 — 

80 liv., le 17 avril 1769. Toutes deux étaient applicables 
à la classe des petites Tilles indigentes de cette com- 
mune (1). 



§ 39 

MARIGNY 

Ëoole de garçons. 

< A Hurault, maître d'école, pour avoir raccomodé les livres 
d'église, suivant sa quittance du 27 décembre 1 766, 1 1 liv. 5 s. (2) . » 

C'est en ces termes laconiques que les marguilliers 
de Marigny nous instruisent de la présence d'un institu- 
teur primaire dans leur paroisse. 



§ 40 

MESSAS 

1» Ecole de garçons. — 2© Ecole de filles. 

Me s sa s, au XVIII e siècle, renfermait des écoles de 
garçons et de filles. La première ne nous est connue que 
par une simple mention que nous avons rencontrée inci- 
demment dans le fonds des écoles de charité, mais qui 
nous laisse néanmoins sans détails sur son organisation 
et ses revenus. 

(1) Fonds des écoles de charité. 

(2) Registre de comptes des gagers de Marigny, de 1741 i 
1793. 



— 229 — 

Pour la seconde, nos sources d'informations, un peu 
plus explicites, nous permettent de remonter jusqu'à 
l'époque approximative de sa fondation. 

Le 10 juillet 1700, M fflC Leberche, veuve de M. Per- 
do u Ix-D es maz lires, constitua une rente de 32 liv. a l'école 
de filles de Messas, et l'acte en fut reçu par Thué, no- 
taire au Châtelet d'Orléans. Il résulte des termes mêmes 
de cette donation que M me Perdoulx avait voulu se con- 
former aux intentions de son mari et contribuer, en 
leur nom commun, a la gloire de Dieu (1). 

Soixante- neuf ans plus tard (30 janvier 1769), les 
enfants de M. Antoine Masson, qui, à l'exemple de M. de 
la Manerie, son frère, s'était, comme nous ne saurions 
trop le redire, montré plein de libéralité pour notre 
enseignement primaire, donnèrent, suivant le désir de ces 
deux vénérables bienfaiteurs de nos écoles de charité, un 
capital de 40,048 liv. produisant un revenu de 1,996 liv., 
pour être réparti entre dix grandes institutions d'en- 
seignement primaire. Mais au lieu d'avoir, comme cha- 
cune des neuf autres maisons scolaires, 200 liv. de 
rente, celle de Messas n'en eut tout d'abord que 150. 
Cependant un arrêt de la cour de Parlement, intervenu 
le 6 avril 1777, éleva les appointements de la maîtresse 
de Messas a un chiffre égal a celui des écoles comprises 
dans la même fondation (2). 

(1) Fonds des écoles de charité. 

(2) Voir à notre appendice les pièces VI et X (extrait de la déli- 
bération et acte du 30 janvier 1769). 



— 330 — 



S« 



1« Ecola de garçons. — » Eools da IÏT11 



H est impossible d'admettre qu'après avoir été, dès le 
DP siècle, le siège d'écoles égales en renommée aux 
centres d'études les plus florissants et les plus réputés, 
cette ville, résidence épiscopale d'un grand nombre de 
nos prélats, ait rompu tout d'un coup avec ses illustres 
traditions au point de n'avoir plus une seule école pri- 
maire, quand on voit de misérables villages d'une qua- 
rantaine de feux en posséder jusqu'à deux. 

Aussi, sans sortir des bornes dune vérité rigoureuse, 
croyons-nous pouvoir affirmer avec certitude que si ce 
qui subsiste encore de ses archives mutilées ne nous a 
livré aucun document relatif à l'instruction primaire des 
garçons, c'est que les dévastations successives, déjà dé- 
noncées par nous comme cause primordiale de l'absence 
de tout renseignement, ont fait subir à cette commune 
d'irréparables pertes. 

En 1707. une école de charité installée au hameau de 
la Ni\elle. écart de la commune de Meung. reçut d'un 
bienfaiteur anonyme le don de 50 liv. de revenu, au prin- 
cipal de tiiH» liv. [['\ 

La Révolution trouva la ville de Meung en possession 

(1) Fond* d» &»■*>? de charité. a!vh:vc»> rj Lrâirt, s*r. D. 



— 291 — 

d'une olasse de charité pour les filles, k laquelle une 
constitution de 50 liv. de rente avait été faite, le 16 dé- 
cembre 17H, par devant Odigier, notaire au Cbàtelet 
d'Orléans. 



§ 42 

HKUVIljLE-^UX-SOIS 
1* Boele de garçons. — 2* Boole de fiUet. 

Jïi* 1771, deux personnes charitables léguèrent à la 
fabrique 2,100 liv, de repte pour les deux écoles de 
la paroisse. Celle des garçons était alors dirigée par un 
prêtre. 

Nous devons la connaissance de cette double fondation 
k une inscription placée dans l'église de Neuville, et 
textuellement reproduite ici : 



d. o. M. 

« Sieur Pierre Témolngt, natif de cette ville et décédé Bourgeois 
à Paris, le 10 juillet 1771, et Marie-Anne Husson, sa femme, pé- 
nétrés l'un et l'autre d'affection pour les habitants de cette Paroisse, 
oqt, par leurs testaments reçus par Devalgue, Notaire à Paris, les 
14 décembre 1764 et 20 avril 1705, et Dupré Lamé, Notaire à Pa- 
ris, le 20 mars 1770, légué à cette Fabrique 3,500 liv. de rente, 
savoir 1,500 liv.'pour les écoles de garçons tenues par un prêtre, 
600 pour celles des filles, 150 liv. pour les pauvres, 800 liv. pour 
deux mariages de filles de la Paroisse, vingt livres de bougie, moi- 
tié pour M. le Lieutenant au Bailliage, moitié pour M. le Procu- 
cureur du Boy et le surplus pour la Fabrique. 

c Priez Dieu pour le repos de son âme. 



— 232 - 

€ Les habitants, en reconnaissance de ces bienfaits, ont fait ériger ce 
monument le 1 er février 1779, parles soinsde M. Charles Pasquier, 
bachelier en droit civil et canon, curé, et des sieurs Charles-Pierre 
Tabernat, Denis Bodin, Etienne Thomain et Pierre Roger, Mar- 
guilliers en exercice (1). » 

Les époux Témoingt, on l'aura remarqué, ne donnent 
nullement à entendre, par la manière dont leurs legs 
sont constitués, qu'ils aient qualité pour revendiquer 
un titre autre que celui de bienfaiteurs de ces deux 
maisons scolaires, dont l'existence était antérieure a 
leur donation. Mais ce qui paraît clair, c'est que les do- 
nateurs entendent expressément ne faire participer au 
legs qu'ils instituent que l'école placée sous la direction 
d'un ecclésiastique, en l'hypothèse où une autre école 
laïque de garçons viendrait à être fondée dans la pa- 
roisse. 



§ 43 

OLIVET 
1« Eooto de garçons. — 2<> Eoole de filles. 

Guillaume Bonnet est qualifié maître d'école d'Olivet 
dans un acte de 1412 (2). Quel fut le sort de cette antique 
école? Toute lumière nous manque pour la suivre dans 
les phases ultérieures de son existence jusqu'en l'an- 
née 1709. 

Le 7 mars de cette année, M me Marie Girard, veuve de 

(1) Communication de M. l'abbé Godefroy, doyen de Neuville. 

(2) A, 2003, archives départementales du Loiret. 



— 233 — 

M. Pierre Brossard, inscrivait, dans ses dispositions testa- 
mentaires, les écoles de garçons et de filles d'OIivet 
pour une rente de 10 liv. au principal de 200 liv. 

Évidemment, si ce legs, s'adressant a des écoles déjà en 
activité, exclut toute idée de fondation de la part de 
\fme Brossard, elle fut au moins Tune des personnes 
auxquelles ces deux maisons scolaires doivent le plus. 

Trois ans plus tard (24 février 1712), M llc Gharon, à 
laquelle les écoles de Chécy sont redevables de leur 
premier établissement, fit don h l'école de filles d'Olivet 
d'une rente de 5 liv. (1). 

Enfin, le 16 juin 1750, les'écoles d'Olivet entrèrent en 
possession de 150 liv. de rente que leur avait léguées 
M. Masson de la Manerie. 



§44 

ORMES 
Une eoole. 

Les archives paroissiales d'Ormes sont absentes du 
dépôt départemental ; mais heureusement nous avons pu 
suppléer k cette regrettable lacune par un renseignement 
trop succinct a la vérité, mais authentique, puisé dans 
un titre notarié. Cet acte, en date du 16 juin 1750, 
dont nous avons eu plusieurs fois l'occasion de parler, 
et qu'on trouvera ci-après a notre appendice (2), se rap- 

(1) Fonds des écoles de charité, pièce 14, et tableau de ces 
écoles, même fonds. 

(2) Voir pièce justificative XX. 



_ 834 — 

porte k la répartition des charités de M. Masson de la 
Manerie et k rétablissement du bureau chargé d'en gé- 
rer les fonds qui, pour les écoles seulement, montaient 
il 130,000 liv. 

La donation dont celle de la commune d'Ormes Auront 
l'objet consistait en une rente de 135 liv. sur le do- 
maine. 



§45 

PATAT 

L'importance de cette localité y avait nécessité 
l'établissement de trois écoles, dont deux mixtes et une 
pour les filles seulement (1). Les deux premières étaient 
payantes, car, en dehors de la quête annuelle, elles n'a- 
vaient aucuns revenus. Tout enfant apprenant a la fois 
la lecture et récriture devait payer 20 s. par mois. Ceux 
qui n'écrivaient pas encore n'étaient taxés qu'a 5 s., plus un 
pain de quatre livres et demie, ce qui équivalait à environ 
15 s. par mois. Aussi, peu d'écoliers fréquentaient-ils les 
classes. 

■ 

Outre les deux institutions mixtes dont il vient d'être 
parlé, la commune de Patay en renfermait une troisième 
uniquement destinée aux petites filles, et dirigée par une 

(1) Rapport, fo 49 r». 



\ ' 



sœur hospitalière. A une époque plus reculée et que 
nous ne pouvons préciser, l'école n'était que semi- 
gratuite, et l'on y enseignait* l'écriture, la lecture et le 
calcul, tandis que, par la suite, l'enseignement de la lec- 
ture fut seul maintenu dans le programme suivi par la 
directrice de cet établissement (1). 



§*6 

HEBRECHlKi 
Écolo de filles. 

Le rapport du district ne s'est point occupé de cette 
commune, qui n'était point comprise dans le district 
d'Orléans. Ce qui reste de ses archives paroissiales ne 
nous a fourni aucune indication sur l'état de son ensei- 
gnement primaire, et les écoles n'y sont même pas in- 
diquées. Il y en avait cependant certainement une de 
filles, et, comme il n'était pas d'usage d'appeler les 
femmes h la direction des institutions mixtes, il y a tout 
lieu de conjecturer que la paroisse de Rebrechien avait 
en outre une classe spéciale pour les garçons. 

L'école des filles reconnaissait pour fondateur M. An- 
toine Masson, frère aîné de M, de la Manerie. Elle fut 
établie par acte reçu devant Julien jeune, le 30 jan- 
vier 1769, et dotée d'un revenu de 200 liv. (2). 

(1) Rapport, fr 49 r°. 

(2) Voir cet acte au n° X de nos pièces justificatives. 



— 336 — 



§47 

RUAN 
Éoole de garçons. 

Los actes de l'état civil de la paroisse de Trinay 
nous oui conservé le nom d'un instituteur de Ruan. Il 
s'appelait François Beauhaire et signa, en 1756, un acte 
de baptême où il fut appelé, comme témoin. La qualité 
de maître des petites écoles de Ruan est jointe à sa si- 
gnature. 



§48 

SUNT-AY 

Éoole de flllee. 

La plupart des pièces appartenant au fonds des écoles 
de charité sont relatives aux classes de filles ; celles qui 
intéressent les écoles de garçons n'en font plus partie 
aujourd'hui. Il s'ensuit que, pour la moitié au moins 
des maisons scolaires dites de charité, nous sommes 
presque totalement privée de renseignements. 

Nous trouvons, sur le tableau des constitutions de 
rentes du clergé, l'école de filles de Saint- Ay inscrite 
pour deux fractions de rente: la première, de 25 liv., 
porte la date du 21 mai 1710; la seconde est de 
45 liv. 13 s. 4 d. (1). 

(1) Fonds des écoles de charité, tableau des rentes du clergé. 



— 237 — 

La commune de Saint-Ay, que la Révolution avait rat- 
tachée au district de Baugency, ne figure pas, pour ce 
motif, dans le rapport de 1792; mais une pièce dont la 
teneur se trouve reproduite dans l'inventaire des biens 
scolaires de Saint-Paul porte que si l'institution de tilles 
fondée dans cette paroisse venait a cesser, le revenu de 
la maison dont MM 1108 Sarrebourse lui avaient fait don 
serait partagé entre les établissements primaires de filles 
de Saint-Ay et de Saint-Pryvé. 

La classe de charité de Saint-Paul ayant été momen- 
tanément interdite, comme nous l'avons dit au § 15 de 
la première partie, il y a tout lieu de croire que la réver- 
sion stipulée au contrat de donation s'effectua dans les 
conditions arrêtées entre les parties. 



§49 

SAINT-CYR-EN-VAX 
1* Éoole de garçons. — 2° Ecole de nUea. 

Avant 1741, la paroisse de Saint-Cyr ne possédait 
point de maison scolaire. Frappé de cet inconvénient, 
qu'il n'était pas toujours facile de conjurer dans un pays 
où les locaux convenables étaient malaisés a trouver, 
et aussi pour éviter au maître la charge d'un loyer qu'il 
avait jusqu'alors été contraint de subir, un habitant du 
pays, Jean Du val, légua à la fabrique 200 liv. de rente 
pour bâtir une école. Un an après (6 mars 1742), con- 
formément aux résolutions arrêtées dans une assemblée 
d'habitants, le curé la fit édifier au clos du Mesnil, quar- 
tier du bourg. Elle attcnait à la chapelle Saint-Sulpice, et 



— 238 — 

c'était pour mettre ce monument à l'abri des tentatives 
de vol auxquelles son isolement pouvait l'exposer que 
cet emplacement avait été choisi. Le remboursement 
d'une autre rente de 100 s. léguée par Françoise Bacon, 
veuve Jean Souchet, compléta la somme nécessaire. 

Le 18 octobre 1750, la fabrique entra en possession 
d'un revenu de 75 liv. légué à l'école de garçons par M. de 
la Manerie, et comme elle se trouvait momentanément 
dépourvue de titulaire, on procéda à l'élection d'Eugène 
Vivien. Nous apprenons du procès-verbal de rassemblée 
réunie a cette occasion qu'il jouissait de l'exemption de 
tailles, recevait chaque année une gratification de 16 liv., 
et touchait 15 s. par enterrement et 5 par service anni- 
versaire. Cette dernière clause du contrat nous permet 
de conjecturer qu'il joignait a ses fonctions celle de 
sonneur ou de bedeau (1). 

Ce ne fut qu'ultérieurement a 1750 que les deux 
écoles de Saint-Cyr furent réunies en une classe mixte; 
et encore ne l'était-elle qu'a l'égard du local, car la 
femme de l'instituteur se chargeait de l'instruction des 
filles. 

Cette réunion fut sollicitée, comme nous l'apprend le 
rapport, afin d'obvier à l'obligation, onéreuse pour la 
fabrique, de pourvoir la maltresse d'un local, et celle-ci 
n'eût pu sulffire seule îi une charge si lourde, en raison 
de ses modiques appointements, car les deux maisons 
scolaires pratiquaient un régime de gratuité générale et 
absolue. Il est vrai que les quêtes annuelles contribuaient 
il assurer aux instituteurs une rémunération suffisante (2). 



(1) Fonds de la fabrique de Saint-Cyr. Liasse de titres divers. 

(2) Rapport, fo 50 r°. 



— 239 



§50 

8AINTHDENII-IN-VAL 
I» École de garçons. 

Elle était propriétaire d'un revenu de 122 liv. 10 s., 
savoir : 

1° 7 liv. 10 s., legs de M. Edme Crossard, curé de Saint-Denis 
(5 février 1739), Julien, notaire. 

2* 15 liv. legs de MM«" Herry (23 mai 1749), Binecher, notaire. 

3° 100 liv., legs de M. de la Manerie (Duval, notaire à Paris, 
46jukH7ôO)(l)> 

L'école de garçons de Saint-Denis-en-Val est-elle d'ins» 
titution postérieure a celle de filles? C'est une question 
que les papiers de fabrique encore existants ne nous 
laissent aucun moyen de résoudre» Elle était toutefois 
antérieure à 1739, époque h. laquelle M% Groasard lui 
légua la rente de 7 liv. 10 s. inscrite ci-dessus* 



a* Éoole de fille*. 

L'école de filles prit naissance en 1696. MM" C * Tassin 
et Defifoy, auxquelles revient l'honneur de cette utile fon- 
d&tfoû, donnèrent pouf son premier établissement une 
Somme de 2,000 liv. pair contrat passé le 30 août 1696 
èû rëmtie de Liphard Bfandin, notaire k Orléans. 

(1) Fonds de la fabrique de Saint-Denis-en-Val. Inventaire deg 
biens de la fabrique. 



— 240 — 

D'autres donations aidèrent en peu de temps la nou- 
velle classe k s'installer d'une manière complète. Moyen- 
nant de modiques souscriptions offertes par de zélés 
paroissiens, une autre somme de 2,000 liv. ne tarda 
pas a être réunie (7 septembre 1785). Ce capital pro- 
duisait un revenu de 100 liv. constitué sur le clergé. 

L'école jouissait en outre de deux autres rentes, l'une 
de 40 liv. sur le roi, l'autre de 18 liv. assise sur des 
immeubles. 

Jusqu'en 1718, la classe se tint dans une maison 
louée par la fabrique ; mais le scholastique ayant disposé 
de quelques fonds pour faciliter la construction d'un 
édifice scolaire, les habitants acquirent au centre du 
village un terrain sur lequel ils l'érigèrcnt. Cette maison 
coûta 1,200 liv., et le roi, par une concession spéciale, 
accorda a la fabrique une somme prélevée sur les octrois, 
pour l'indemniser du loyer de l'institutrice (1). 

Le nom d'Étiennette Perroton, première maîtresse 
d'école de la commune de Saint-Denis, nous a été con- 
servé par le curé, rédacteur de l'état civil de la commune 
de Bou, en laquelle elle mourut en 1719, après y avoir 
enseigné dix ans. Elle avait été auparavant, pendant trente- 
trois ans, a la tête des classes de filles de Saint-Denis- 
cn-Val. 

Le rapporteur du district nous fait connaître qu'au 
début de la période révolutionnaire, les écoles des deux 
sexes de Saint-Denis perdirent presque tous leurs reve- 
nus. Les deux instituteurs, dont les cours étaient abso- 

(1) Rapport, f°51. 



— 241 — 

lument gratuits, se trouvaient dans un tel dénùment 
qu'ils durent alors recourir a l'exercice de quelque métier 
manuel pour se procurer des moyens d'existence (1). 



§51 

sunt-denis-de-l'hôtel 

1<> Éoole de garçons. 

Les renseignements que nous puisons dans le fonds 
des écoles de charité nous apprennent que la maison 
scolaire des garçons était très-fréquentée en 1747. 

Nous eussions vivement souhaité de pouvoir détermi- 
ner d'une manière précise l'époque de sa fondation ; 
mais nous en sommes fatalement dispensée par la perte 
totale des archives paroissiales au XVI e siècle, que nous 
avons déjà signalée au début de cette seconde partie. 
(Voir ci-dessus, chap. 1 er , § 5, p. 165.) 

Ce ne sera donc pas de la première institution de 
cette école que nous aurons à nous occuper, mais de la 
seconde, qui aurait eu lieu, croyons-nous, antérieurement 
a 1728. C'est du moins ce qui semble résulter d'une 
donation testamentaire de M. Corréard, curé de la pa- 
roisse, reçue le 9 juillet par Piot, notaire k Jargeau (2), 
et en vertu de laquelle les écoles de garçons et de filles 
de Saint-Denis étaient appelées a se partager une rente 
de 25 liv. Rien, dans les termes en lesquels cette donation 

(1) Rapport, f°54. 

(2) Registre des comptes de fabrique de Saint-Denis-de-1'Hôtel, 
arch. du Loiret, sér. G. 

16 



— 242 — 

est conçue, ne semble favoriser l'interprétation qu'elle 
s'adresse à des établissements dont la création soit encore 
en projet. Nous pensons au contraire qu'elle a pour but 
l'accroissement de maisons déjà nées, mais dont les res- 
sources étaient encore peu assurées. 

Le 25 juin 1730, Julien, notaire a Orléans, recevait un 
autre acte testamentaire par lequel Pierre Couet et Marie 
Mathagon, sa femme, léguaient a la classe de garçons de 
Saint-Denis une rente de 100 liv. (1). Certaines condi- 
tions cependant devaient être observées : 

1° L'école serait absolument gratuite pour tous les 
enfants indigents ; 

2° La fabrique pourvoirait au local scolaire et au loge- 
ment du maître ; 

3° L'instituteur s'acquitterait k l'église de l'emploi de 
chantre ou de sonneur (2). 

Jusqu'en 1747 le maître d'école occupa une maison 
louée a bon compte par la fabrique ; mais elle la reprit 
pour y loger le vicaire, et dès lors le prix de location de 
l'immeuble scolaire alla toujours en augmentant. Nous 
trouvons dans le compte de 1716 une somme de 30 liv. 
affectée k cet objet; puis, quelques années après, en 1789, 
le loyer de l'école est porté a 60 liv. 

L'instituteur, outre son traitement fixe de 112 liv., 
percevait deux fois l'an le produit d'une quête en 
nature (3). 

(1) Registre des comptes de fabrique de Saint-Denis-de-rHô- 
tel, arch. du Loiret, sér. G. 

(2) Ibid. 

(3) Rapport, fo 50 v<>. 



"— 243 — 

Les quelques noms que nous avons pu retrouver sout 
ceux de : 

1750. — Charabert. 
4768. — Bonavre. 
1783. — Ménard. 



2° Éoole de filles. 

L'école de filles de Saint-Denis existait, comme la pré- 
cédente, en 1728, car nous la voyons entrer pour moi- 
tié dans le partage de 25 liv. de rente léguées par 
M. Pierre Corréard, curé de Saint-Denis, aux maisons 
scolaires des deux sexes de sa paroisse. Mais comme 
elle n'avait point eu part au legs des époux Couët, 
M. Masson de la Manerie lui laissa un revenu de 200 liv. 
L'acte de cette constitution, dit le rapporteur du district, 
fut homologué au parlement en 1777. 

Il parait qu'après M mo Voyon, qui aurait cessé ses 
fonctions vers 1760, l'école resta quelque temps sans 
titulaire; mais en 1768 le curé et les marguilliers de 
Saint-Den^s firent certaines offres k Anne Doslon, insti- 
tutrice en titre a Sandillon, qui les accepta, comme il 
résulte d'une assemblée paroissiale d'habitants dont on 
trouvera le texte ci-après (1), et elle s'installa en la 
même qualité a Saint- Denis-de-FHôtel. La fabrique 
s'engagea k faire les frais du logement jusqu'à concur- 
rence de 70 liv. ; mais nonobstant cette condition, 
les marguilliers payèrent, en 1785, 140 liv. pour le 
loyer d'Anne Doslon. Il fut convenu en outre qu'elle 
serait exempte de toutes tailles et charges quelcon- 

(1) Voir pièce justificative XIX. 



— 244 — . 

ques ; mais elle devait fournir gratuitement les livres de 
classe. 

Anne Doslon fit à la paroisse de Saint-Denis la même 
infidélité qu'a celle de Sandillon, et une nouvelle assem- 
blée d'habitants (1), convoquée pour le même objet, 
se réunit le 24 septembre 1786 pour procéder a l'élec- 
tion d'Anne Dufour, veuve Bréchemier, qui prit pour 
aide une demoiselle Brisset, avec laquelle elle partagea 
les 125 liv. de traitement que lui allouait la fabrique. 

Il paraît, comme nous l'apprend le rapport du dis- 
trict (2), que certains dissentiments survenus entre 
Anne Dolson et la fabrique avaient motivé sa retraite de 
Saint-Denis. Son traitement, parait-il, lui aurait même 
été supprimé en 1783. A partir de ce moment aussi, et 
malgré le rétablissement de l'allocation attribuée à la 
nouvelle institutrice, celle-ci ne fut plus tenue à l'ensei- 
gnement gratuit de toutes les petites filles de la pa- 
roisse. Douze seulement choisies par le curé y furent 
reçues a ce titre ; les autres furent soumises à une rétri- 
bution mensuelle de 8 a 12 sols, selon leur degré d'ins- 
truction. 



§52 

SÀINT-HILAIRE-SÀINT-MESMIN 
1* Éoole de garçons. — 2» Éoole de fiUea. 

Sans avoir jamais été bien opulentes, les deux mai- 
sons scolaires de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin avaient eu 

(1) Voir pièce justificative XIX 6«. 

(2) Rapport, f° 50 v«. 



_- 245 — 

jusqu'à la Révolution des revenus suffisants, bien qu'elles 
participassent au régime de gratuité absolue en vigueur 
dans la plupart des écoles de charité de notre diocèse. 
M. Sergent, chanoine de Sainte-Croix, avait largement 
participé à leur établissement, et nous les trouvons en 
outre inscrites, sur un état de comptes du scholastique, 
pour une rente de 10 liv. 18 s. 9 d., qui leur fut constituée 
par acte du 2 septembre 1718, et qui était une fraction 
d'un legs important (1) de M. le chanoine Dussaussoy. 
Ce digne ecclésiastique, frappé de la difficulté qu'éprou- 
vaient la plupart des pauvres fabriques rurales a fournir 
aux indigents les livres de classe, fit vendre sa biblio- 
thèque et en affecta le produit à cet objet (2). 

Les deux maisons se partageaient en outre une rente 
de 125 liv. provenant d'une donation de M. de la Manerie, 
et une de 76 liv. due à M. Antoine Masson (1750 et 1769). 
Mais en 1792 il ne restait plus a mettre en commun que 
250 liv. de revenu (3). Le maître et la maîtresse d'école 
ne faisaient aucune quête. Dans les paroisses qui, a 
l'exemple de Saint -Hilaire, restaient étrangères k cet 
usage, M« r Fleuriau suppléait au déficit par une allocation 
prise sur la rente de 115 liv. léguée a cet effet par 
M. Sergent, le 16 avril 1697, laquelle ne s'appliquait 
qu'aux écoles de filles (A). 

Tous les enfants apprenaient a lire, écrire et compter. 

(1) Liasse de comptes à rendre par le scholastique, 4791-4792, 
fonds du district d'Orléans. 

(2) Fonds des écoles de charité. 

(3) Rapport, f» 52. 

(4) Rapport, loc. cit. 



— 246 — 



§53 

SÀINT-JEÀN-DE-BRAYB 
1* Eoole de garçons. — 2* Eoole de filles. 

On apprend de l'enquête faîte par le district d'Or- 
léans en 1792 qu'à cette époque les deux écoles de 
Saint-Jean-de-Braye n'étaient plus ouvertes gratuitement 
qu'aux élèves pauvres. M. de la Manerie avait constitué 
k la première un revenu de 100 liv. et un de 25 liv. 
seulement à la seconde, car celle-ci avait quelques 
autres ressources, savoir : 

40 liv. sur l'Hôtel-de-Ville d'Orléans. 

20 liv. sur le clergé. 

15 liv. d'un legs de M. Lecointe, ancien curé de la paroisse. 

En somme totale 100 liv. (1). 



§54 

SÀttîT-JEÀN-DE-IA-RUELL* 

1° Éoole de garçons. 

Nous ne rencontrons dans les archives de cette com- 
mune aucune information de nature a nous faire con- 
naître la quotité des revenus de sa maison scolaire, 
et nous n'y aurions même trouvé aucun indice de son 
existence si, en parcourant les comptes de fabrique de 

(i) Rapport, f<> 53 v». 



— 247 — 

1752 à 1761, nous n'y eussions incidemment rencontré 
cette mention d'un article de dépense, un peu étranger, 
il faut en convenir, à notre sujet : 

« Dix livres au maître d'école pour avoir porté la robe de bedeau 
pendant deux ans. * 

Nous trouvons bien, a la vérité, aux chapitres de re- 
cette de 1765 a 1791, l'encaissement de deux rentes sur 
le clergé, l'une de 40 liv. et l'autre de 20 liv. (1). Bien 
que l'objet de leur attribution ne soit pas indiqué, il est 
évident qu'elles devaient appartenir aux écoles, car nous 
voyons dans l'acte de 1750 qu'un capital de 1,500 liv., 
produisant 75 liv., fut affecté aux deux classes de cette 
paroisse, conformément aux intentions de feu M. Masson 
de la Manerie. 

Le revenu le plus fort fut sans doute attribué au 
maitre des garçons. • 

8° Êoole de flUoa. 

Dès Tannée 1734, l'article qui suit se trouve porté 
en compte au budget paroissial, et y trouve place d'an- 
née en année : 

« A Jacques Rousseau, pour deux années de loyer de la maison à 
luy appartenante, dans laquelle demeure la maîtresse d'école, échues 
à la Toussaint, 40 liv. (2). » 

Il en résulte que le loyer de l'institutrice était k la 

(4) Rapport, f<> 52 v<>. 

(2) Registre de comptes des marguilliers de Saint-Jean-de-la- 
Ruelle de 1765 à 1791. 



— 248 — 

charge de la fabrique; mais, en dehors de la rente 
de 20 liv. léguée k l'école par M. de la Manerie, nous 
n'avons trouvé aucune trace du complément de ses 
revenus. 



§55 

SAINT-JEAN-LE-BLANC 

1* École de garçons. 

M. Masson de la Manerie avait fait don a la fabrique 
de Saint-Jean-le-Blanc d'une rente de 37 liv. pour aider 
a l'établissement d'une école de garçons dans la pa- 
roisse (16 juin 1750). Mais à cause de sa proximité de 
deux autres bourgs pourvus de florissantes écoles, Saint- 
Denis-en-Val et Saint-Marceau surtout, où les frères de 
la Doctrine chrétienne tenaient des classes fort recher- 
chées, les marguilliers jugèrent que les frais d'installation 
d'une institution scolaire seraient fort lourds sans être 
très-profitables. D'un commun accord, les habitants se 
dessaisirent donc au profit des frères de Saint-Marceau 
de la rente de 75 liv., et ceux-ci admirent gratuitement 
les garçons de Saint-Jean-le-Blanc (1). 



2* Éoolô de fille». 



Lorsque le conseil d'État eut décidé la suppression 
du monastère des Ursulines de Saint-Charles, qui depuis 
leur fondation tenaient l'école de charité de la paroisse, 

(4) Rapport, f» 53 v». 



— 249 — 

Tévêque d'Orléans fut autorisé à opérer la réversion de 
leurs biens sur les œuvres diocésaines auxquelles il 
jugerait opportun d'en faire l'application, et M« r de 
Jarente de la Bruyère accorda a la fabrique de Saint- 
Jean-le-Blanc une rente de 190 liv. au principal de 
4,750 liv., constituée sur le clergé de France le 30 sep- 
tembre 1770, présent Brouard, notaire à Paris (1). Ce 
revenu était uniquement destiné à la nouvelle école de 
filles. 

Mais Tévêque d'Orléans n'en fut point le fondateur. 
Ce titre revient de plein droit à M. de la Manerie et a 
M. Antoine Masson, son frère. Le premier, en 1750, 
donna une rente de 37 liv. pour frais de premier établis- 
sement de cette petite maison scolaire, et le second 
lui assura 200 liv. de rente en 1769. 

Avec ses 427 liv. de traitement, la maîtresse d'école 
était, on le voit, l'une des mieux dotées relativement k 
l'importance de la paroisse. Mais en 1791 les revenus 
commencèrent a lui manquer; et nous avons trouvé 
parmi les pièces de la fabrique une lettre de Madeleine 
Pucet, institutrice, qui se plaint au directoire du district 
de ce que, depuis deux ans, sa rente de 190 liv. sur le 
clergé a cessé de lui être payée (2). 

(1) Fonds de la fabrique deSaint-Jean-le-Blanc. Liasse de pièces 
diverses. 

(2) Itod. 



— 250 — 



§56 

BÀINT-LYÉ 

1* Eoole de garçons. — 2° Eoole de filles. 

L'établissement d'écoles de charité pour les enfants 
des deux sexes dans la commune de Saint-Lyé remonte 
k Tannée 1711, et ce fut k M me Gabrielle-Michelle Dugué 
de Bagnols, veuve de Jacques Tanneguy le Veneur, 
comte de Tillières, que les paroissiens furent redevables 
de cette utile institution. 300 liv. de rente furent le par- 
tage de Técole des garçons, tandis que celle des filles 
n'en reçut que 50. Mais il fut imposé k l'instituteur de 
recevoir gratuitement et sans aucune exception les en- 
enfants de deux paroisses conliguës : Bougy et Ville- 
reau (1). 

Sous le régime révolutionnaire, ces trois communes 
appartenaient au district de Neuville. 



§57 

SÀINT-NICOLAS-SÀINT-BCESMIN 
Eoole mixte. 

Cette paroisse dépendait de l'abbaye de Mici, qui avait 
la collation de la cure. Elle comptait au siècle dernier 
300 habitants, et tirait son origine de la célèbre abbaye 

(4) Note communiquée par feu le docteur Lallier, membre non 
résidant de la Société archéologique et historique de l'Orléanais. 



— 251 — 

bénédictine. L'église fut détruite en 1793, et la paroisse 
annexée k celle de Saint-Pryvé, dont elle forme aujour- 
d'hui un hameau. Son école ayant été comprise dans la 
fondation du 16 juin 1750, elle percevait du legs de 
M. de la Manerie une rente de 50 liv. constituée sur le 
clergé. 



§58 

SAINT-PRYVÉ 

Eoole mixte. 

Saint-Pryvé possédait, au XVIII e siècle, une école 
mixte a laquelle M. Masson de la Manerie laissa une 
rente de 75 liv. sur le clergé, constituée au capital de 
1,500 liv. Au moment où M* r de Montmorency, évêque 
d'Orléans, suspendit renseignement dans l'école de filles 
de Saint-Paul pour les causes que nous avons fait con- 
naître, l'école de Saint-Pryvé entra en possession de la 
moitié du revenu que rapportait la maison scolaire inter- 
dite. L'autre partie fut attribuée a l'école de Saint-Ay. 
(V. S 15.) 



§59 

SARAN 
1» ÉcoU de garçons. 

Le 30 novembre 1788, le clergé de France constitua 
une rente de 16 liv. au profit de l'école des garçons de 



— 252 — 

Saran (1). Cette disposition concernait une école déjà 
existante, car le 16 juin 1750, par acte passé présents 
Duval et Deruelle, notaires au Châtelet de Paris, un ca- 
pital de 2,500 liv., produisant 125 liv., fut attribué aux 
deux écoles de ce bourg, conformément aux intentions 
exprimées par M. Masson de la Manerie dans son testa- 
ment olographe du 4 août 1729. 

La courte note renfermant la mention de la rente de 
10 liv. ci-dessus indiquée n'ajoute aucun renseignement 
sur le donateur de ce petit capital. Nous pensons donc 
que ces 16 liv. pourraient être une fraction d'une autre 
renie de 120 liv. constituée par le clergé, le 9 jan- 
vier 1754, au bénéfice des écoles du diocèse. 

Le rapport de 1792 passe totalement sous silence les 
deux établissements scolaires de la commune de Saran, 
qui constituait, avec Cercottes et Gidy, le douzième can- 
ton du district d'Orléans. 



2» ÉooU d# filles. 

D'après un document emprunté au fonds des écoles 
de charité du diocèse, la ville d'Orléans s'engagea en- 
vers la fabrique de Saran, le 8 avril 1778, k servir une 
rente de 120 liv. a l'école gratuite de filles, et l'acte 
fut passé par Danglebermes, notaire (2). Cette institu- 
tion charitable était due a la générosité de M me Gruau 

(1) Instruction publique, fonds du district d'Orléans, 1792. 
Liasse II des comptes à rendre par le scholastique des sommes 
touchées pour les petites écoles. 

(2) Fonds des écoles de charité. État desdites écoles, pièce G, 
28, sér. D. 



— 253 — 

de Blangy, qui, outre le don d'une rente de 33 liv., 
versa encore une somme de 100 liv. pour les premiers 
frais d'établissement. Désireux de s'associer à une œuvre 
aussi utile, M. Ch. Martin Dabit, curé de la paroisse, 
s'empressa de fournir a ses dépens un mobilier complet, 
afln que « pour la gloire de Dieu » l'école pût se perpé- 
tuer dans un état décent. Puis, faisant appel à la bonne 
volonté des familles, ce prêtre zélé obtint que ses pa- 
roissiens contribuassent, pour deux sols par an chacun, 
au traitement de l'institutrice. Cette modeste obole, bien 
légère a chaque ménage, mais qui, groupée, formait une 
-somme d'appointements suffisants, permettait a la pa- 
roisse d'avoir toujours à sa disposition un sujet capable 
et de premier choix (1). 

Le 16 juin 1750, l'école rentra en possession de la rente 
de 75 liv. a elle léguée par M. Masson de la Manerie. 

Une quittance de la demoiselle Pichon, institutrice 
en exercice, en date du 19 février 1792, fait connaître 
qu'a cette époque il lui restait 137 liv. de revenu (2). 



§60 

SANDILLON 
1* Éoole de garçons. 

Le rapport de 1792 nous apprend qu'une école de 
garçons, établie dans la commune de Sandillon, recevait 

(4) Fonds des écoles de charité. 

(2) Liasse de quittances d'institutrices, fonds du district (f Or- 
léans, sér. L. 



— 254 — 

k cette époque, une soixantaine d'élèves. Elle avait au- 
trefois certains revenus dont elle aurait été privée par 
suite des événements politiques, car depuis quelques 
années tous les écoliers étaient payants (1). 



3« Éooles ds Allas. 

Le 21 mai 1710, un bienfaiteur anonyme donna une 
rente de 25 liv. k l'école de filles de Sandillon (2) ; 
mais comme il paraîtrait que la maîtresse n'avait aucun 
autre revenu, elle recevait de ses élèves une rémunéra- 
tion proportionnée k leur instruction. La classe, en 1792, 
renfermait environ 60 enfants. 

Avant de quitter Sandillon, en 1768, pour diriger 
l'école de Saint-Denis-de-l'Hôtel, Anne Doslon était char- 
gée de l'enseignement des petites filles indigentes. 



§61 

SEMOT 

1* Eoole de garçons. 

Elle était propriétaire d'un revenu de 75 liv. au prin- 
cipal de 1,500 liv., k elle constitué sur le clergé de 
France par M. Masson de la Manerie, k condition que 
la classe serait gratuite (16 juin' 1750). 

Pour satisfaire k cette clause du contrat, le maître, 

(1) Rapport, f» 54 v°. 

(2) Fonds des écoles de charité, tableau desdites .école*. 



— 255 — 

qui n'avait, paraît-il, d'autre traitement que celui ci-des- 
sus énoncé, plus le produit des quêtes en nature, était 
parfois obligé d'avoir recours au bon vouloir de quelques 
habitants aisés. 

Les choses allèrent ainsi jusqu'en 1790. La caisse dé- 
partementale rogna alors si bien les émoluments déjà 
insuffisants du maître d'école, que celui-ci dut se retirer 
tout à fait. L'école allait "donc être forcément fermée, 
si le curé ne se fût dévoué a remplir par charité les 
fonctions d'instituteur (1). 

La paroisse de Semoy était alors, comme aujourd'hui 
encore, l'une des moins peuplées de l'arrondissement. 



2° Eoole d# flUes. 



Lorsque le clergé de France, par contrat du 
20 juin 1782, constitua des revenus a un certain 
nombre de fabriques pour le soutien de leurs écoles de 
charité, celle de Semoy y eut part pour une rente de 
40 liv. au capital de 1,000 liv. Mais cette rente eût été 
insuffisante au soutien d'une maison dont la gratuité ab- 
solue était la base, si on n'y eût pas ajouté une sub- 
vention annuelle de 88 liv., prise sur un fonds légué 
k la caisse diocésaine par M me veuve Etienne Alleaume, 
née Marguerite Collet (2), selon son testament du 
28 juillet 1766. 



(1) Rapport des commissaires, f° 54 v°. 

(2) Liasse des comptes à rendre par le scholastique, fonds du 
district d'Orléans, instr. pub., série L. — Cf. fonds des écoles de 
charité, pièce T, 18. 



- 256 — 

Gomme il a été dit ci-dessus, l'administration dépar- 
tementale s'empara en 1790 d'une forte partie de ce 
maigre traitement. Afin de n'être pas obligée, a l'exemple 
du maître, de fermer l'école, la demoiselle Leroy dut, 
a son tour, se recommander a la générosité des habitants ; 
il ne lui restait plus que 80 liv. au lieu de 128 qu'elle 
avait touchées jusque-la (1). 



§62 

SOTIGY 
1* École de garçons. — 2° École de filles. 

Dès une haute antiquité l'église et le territoire de la 
commune de Sougy relevaient de la juridiction capitu- 
laire de l'église d'Orléans ; aussi cette paroisse fut-elle 
entourée par le chapitre d'une sollicitude particulière. 
Un règlement édicté par les chanoines en 1726 pres- 
crivait d'affecter annuellement une somme de 30 liv. aux 
écoles des deux sexes, tant de cette paroisse que de celle 
de Traînou. 

Il est vraisemblable que les bienfaiteurs anonymes qui 
léguèrent deux rentes a l'école de Mareau sont les 
mêmes que ceux qui pourvurent à l'entretien de celle 
de Sougy, car les sommes léguées le furent aux mêmes 
dates (21 avril 1713 et 17 avril 1769); les contrats 
étaient absolument semblables pour les deux paroisses, 
et le même notaire les passa le même jour. 

(1) Fonds du district d'Orléans. Liasse de quittances d'institu- 
trices, 1792. 



— 257 — 



§63 

TAVERS 
£ool« dô flUM. 

La commune de Ta vers appartenait en 1792 au dis- 
trict de Baugency ; aussi le rapport garde-t-il sur elle 
le plus profond silence. Mais les archives paroissiales, qui 
auraient le droit, sinon le devoir, d'être un peu plus 
explicites, se taisent également sur l'organisation sco- 
laire de la paroisse. 

Nous sommes donc complètement dépourvue d'infor- 
mations sur l'école de garçons. Mais nous avons pu ap- 
prendre d'un acte notarié souvent cité par nous — dont 
la minute est perdue, et dont après mille peines nous 
avons enfin découvert une expédition aux archives natio- 
nales, où elle est conservée dans la collection des arrêts 
du Parlement — qu'une école gratuite de filles y avait 
été établie le 50 janvier 1769, et dotée d'un revenu de 
200 liv. par M. Antoine Masson (1). 



§64 

TIGY 
1* Éoole dm garçons, 9* eeols ds filles, réunies sn éoola mixte. 

Il parait que les deux écoles de Tigy (élevé en 1790 
k la dignité de chef-lieu de canton) ne furent jamais 

« 

(1) Voir cet acte aux pièces justificatives. 

17 



— 258 — 

comprises dans les différentes répartitions de rentes sco- 
laires effectuées à différentes époques; c'est du moins 
ce que pensèrent les officiers municipaux de cette com- 
mune, et telle fut l'information qu'ils communiquèrent 
au district. Il est plus vraisemblable que les écoles de 
Tigy avaient été fondées et dotées, mais que les titres 
paroissiaux et communaux de cette localité avaient eu 
le sort de tant d'autres, car Tigy est fort rapproché de 
la Queuvre, où se tenait une assemblée protestante. 

Quoi qu'il en soit, le résultat de ce dénûment retom- 
bait sur les enfants, et tous étaient astreints à une ré- 
tribution qui allait de 8 à 20 s. par mois, ce qui pro- 
curait au maitre environ 180 liv. par an (1). 

1792 trouva les deux écoles réunies sous la direction 
d'un seul instituteur ; 60 enfants des deux sexes environ 
fréquentaient la classe, et il y en aurait eu beaucoup 
plus si elle eût été gratuite. Aussi les magistrats muni- 
cipaux de Tigy s'épuisaient-ils en vœux ardents pour la 
fondation d'une institution scolaire non payante (2). 

Si les écoles ont parfois tiré un réel profit des vœux 
des municipalités, ce ne fut pas un fait très-rare avant 
l'apparition de l'ère révolutionnaire, car alors la charité 
chrétienne trouvait en même temps le moyen d'y joindre 
quelques ressources positives. Durant la Révolution, les 
choses changèrent un peu ; sans priver, comme par le 
passé, les écoles de l'expression de leur bon vouloir, 
les administrateurs s'arrangèrent de manière à leur en- 
lever.... leur superflu et a les maintenir ainsi dans 



(1) Rapport, f° 56. 

(2) Rapport, loc, cit. 



— 259 — 

cette heureuse médiocrité qui est le bien le plus pré- 
cieux du sage... De sorte qu'à partir de ce moment, 
les vœux des municipalités ne rapportèrent plus aux 
enfants indigents que l'assurance d'une bonne volonté 
toute platonique. Il fallut néanmoins s'en contenter. 



§65 

TRÀÎNOU 
1° École de garçons. — 2° Eoole d« filles. 

Nous ne répéterons pas en cet article ce que nous 
avons dit au § 45 (commune de Sougy), car l'aperçu 
trop succinct, malheureusement, que nous avons donné 
du fonctionnement scolaire dans cette paroisse de Sougy, 
était exactement le même et convient de tous points a 
Trainou. L'une et l'autre paroisse dépendaient de l'église 
d'Orléans, qui y avait établi deux écoles (1). 

L'état de l'instruction y était satisfaisant, dit l'auteur 
d'une notice sur Trainou (2), et vers 1640 presque tous 
les actes étaient signés d'une main exercée. 

Le seul nom de maître d'école que présentent les 

(1) Le scholastique de l'église d'Orléans visitait régulièrement les 
paroisses dépendantes du chapitre et faisait des distributions de 
fonds aux écoles les moins bien dotées. (Répertoire du trésor 
des titres de l'Église d'Orléans, t. II, p. 234, et passim, Biblio- 
thèque de l'Évêché). Nous apprenons des registres comptables de 
la paroisse que cette visite était faite par le prévôt de la Gervaise, 
assisté d'un de ses confrères du chapitre. 

(2) Bulletin de la Société archéol. et histor. de l'Orléanais, 
t. VII, no 108, p. 352. 



— 260 — 

actes de 1 état civil est celui de Pierre Larry, en 1785. Il 
cumulait, comme presque partout a cette époque, la 
fonction d'instituteur primaire avec celle de sonneur. 
Il habitait une maison dont la fabrique payait le loyer, 
car de 1785 à 1790 les comptes des gagers portent la 
mention suivante : « A Larry, maître d'école, la somme 
de 20 liv. pour une partie du loyer de son école, sui- 
vant sa quittance du 11 janvier 1785 (1). » 



§66 

TIUNAT 
Ecole de garçons. 

C'est encore aux registres de l'état civil que nous 
devons la connaissance d'une institution scolaire à Tri- 
nay, et nous en apprenons en outre que cette école était 
de fondation ancienne. La mention fugitive du décès d'un 
maître, Michel Goiffon, mort âgé en 1670, sans nous 
fournir la date de son entrée en fonctions, nous donne 
tout au moins la certitude que l'école était depuis de 
longues années sous sa direction. Rien n'indique en 
outre que l'enseignement primaire ait été inauguré par 
lui dans la paroisse de Trinay. 

Il y a tout lieu de penser que, lors du décès de ses 
successeurs, leur profession n'a pas été indiquée dans 
l'acte mortuaire, car ce n'est qu'un siècle après qu'ap- 

(1) Comptes des gagers de la paroisse de Traînou, fonds de 
ladite fabrique. 



— 261 — 

parait le nom de Louis Pavard, récemment installé dans 
l'école. Enfin, en 1777, Jean Fleury exerça à son tour 
les mêmes fonctions. Il les remplissait encore a la Révo- 
lution et même pendant sa durée. Son fils lui succéda 
en 1798. Voila donc un exemple, sinon unique, du moins 
fort rare, d'instituteur resté paisible directeur de sa 
classe pendant la période révolutionnaire. Le bon esprit 
de la sage et tranquille population de Trinay préserva 
sans doute cette commune des excès qui portèrent ail- 
leurs un si grave préjudice a renseignement. 



§67 

VANNES 
Éoole mixte. 

La commune de Vannes n'avait été a aucune époque, 
dit notre rapport de 1792, l'objet d'aucune fondation 
scolaire. Cependant elle renfermait une sorte de classe 
intermittente, ouverte quand le maître improvisé avait 
des loisirs, fermée quand son temps était réclamé par les 
travaux des champs. 

Cet instituteur ne tenant ses pouvoirs que de lui- 
même, ne recevait de la fabrique aucun salaire, et il se 
contentait de ce que lui accordait la générosité des pa- 
rents. 

Il enseignait la lecture, récriture et l'arithmétique ; 
mais cette dernière science n'était le partage que des 
enfants annonçant des dispositions particulières (1). 

(1) Rapport, f° 56 v». 



— 262 — 



§68 

VIIXKREAU 



Une fondation avait été faite a Saint-Lyé pour les 
enfants de cette paroisse, et pour ceux de Bougy et de 
Villereau. (Voir § 56.) 



§69 

VITRY 
Éoolô de ûllM. 

Une pièce (4) appartenant au fonds des écoles de cha- 
rité nous fait connaître que le 20 mars 1782, par devant 
Megret, notaire, le clergé constitua à la fabrique de 
Vitry 40 liv. au principal de 1,000 liv. pour rétablisse- 
ment d'une école de filles. Un an après (1 er février 1783), 
il lui assurait une nouvelle rente de 50 liv. (2), et enfin 
40 liv. le 20 décembre 1786 (3), ce qui porta le revenu 
total de l'institutrice k 130 liv. 

Les papiers de fabrique encore existants se taisent 
complètement sur cette fondation, aussi bien que sur ce 
qui pouvait être relatif à l'instruction primaire des gar- 
çons de la paroisse. 

(1) Fonds des écoles de charité, pièce 21. 

(2) Ibid., pièce 20. 

(3) Ibid., pièce Y, 24. 



— 263 — 



Sur 106 (1) communes rurales dont se composait 
avant 1789 l'arrondissement d'Orléans, nous en trouvons 
donc 68 pourvues d'écoles, et encore la majeure par- 
tie en possédaient-elles deux. Il en reste 37 où nous 
n'avons pu reconnaître la présence d'aucun établissement 
d'instruction. Doit-on nécessairement en conclure que 
des maisons scolaires n'y existaient pas? Nous sommes 
loin de le penser, pour des motifs que nous avons déjà 
fait connaître, mais sur lesquels il est bon d'insister 
encore. Nous ne saurions nier qu'un petit nombre de 
bourgades a pu être privé d'écoles ; mais nous avons vu 
aussi, nous l'avons maintes fois signalé au cours de ces 
longues recherches, que bien des établissements péda- 
gogiques dont nous avons constaté l'existence ne nous 
sont connus que grâce k des documents tout a fait 
étrangers aux fonds paroissiaux ; que souvent ces écoles 
n'étaient même pas nommées dans les pièces comp- 
tables des fabriques dont elles dépendaient, et que, sans 
les indications que nous avons trouvées dans des dé- 
pôts privés, nous eussions dû croire qu'elles n'existaient 
pas. 

Il est non moins vrai encore qu'une série de dévasta- 
tions successives ont fait subir a tous les genres d'ar- 
chives publiques les plus déplorables mutilations. 

Enfin, nous croyons pouvoir tenir pour un fait avéré 
que, dans les communes où l'instituteur public faisait 

(1) L'arrondissement d'Orléans renferme aujourd'hui 107 com- 
munes; il n'en comprenait que 106 avant 1789, le Bardon n'ayant 
eu d'existence communale propre qu'à une époque toute moderne. 



— 264 — 

défaut, les enfants n'en recevaient pas moins l'ins- 
truction ordinaire. C'est un hommage de justice et 
de vérité qu'un des législateurs de 1789 s'est plu a 
rendre à ce passé si souvent exposé, de nos jours, à la 
méconnaissance et à la calomnie : « Sous l'ancien ré- 
gime, dit-il, il y avait dans les moindres hameaux un 
vicaire ou une sœur grise qui enseignait bien ou mal à 
lire, écrire, calculer et ce qu'ils appelaient le caté- 
chisme (1)... » 

Un pareil témoignage, dont la provenance est à elle 
seule la meilleure garantie de véracité, joint a des 
preuves tirées de documents irréfragables, nous donne 
bien, croyons-nous, le droit de redire, après un écrivain 
qui a beaucoup étudié la question de l'instruction pri- 
maire : « L'injustice envers ceux qui ne sont plus, et qui 
nous ont fait ce que nous sommes, tient le plus souvent 
à notre ignorance du passé (2). » 

Peut-être aura-t-on été frappé de l'extrême modicité 
des revenus de plusieurs de nos écoles rurales, bien 
que nous ayons fait observer à différentes reprises que, 
presque partout, deux quêtes annuelles de blé, vin et 
javelles constituaient aux émoluments des maîtres un 
appoint suffisant a peu près pour leur nourriture. Le 
logement leur était presque toujours fourni par les fa- 
briques. Enfin, dans les rares paroisses où l'usage de 
ces quêtes n'était pas en vigueur, les fonds diocésains 
affectés a cet objet apportaient le complément néces- 
saire au soutien de l'école. 

(1) Citation empruntée à M.Maggiolo, Arch. scol. de la Beau ce 
et du Câlinais, p. 45, note. 

(2) Ibid., p. 25. 



— 285 — 

Ainsi, bien qu'avec des appointements modestes, nos 
instituteurs primaires se trouvaient suffisamment rému- 
nérés; en ces temps, d'ailleurs, la valeur monétaire 
n'était point avilie comme elle Test de nos jours. Quand 
il en était autrement, nos aïeux, obéissant aux inspira- 
tions d'un dévoûment qui ne faillit jamais aux graves 
intérêts de la cause sociale et religieuse, savaient s'im- 
poser, pour les soutenir, les plus généreux sacrifices. 
Chaque page de cet écrit en apporte la preuve. Puisse 
l'hommage reconnaissant que nous nous sommes efforcée 
de rendre a leur mémoire la préserver, au moins pour 
un temps, de l'oubli ! 



— 266 — 



CHAPITRE III 



M. JEAN-BAPTISTE MASSON DE LA MANERIE 

BIENFAITEUR DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE A ORLÉANS 

ET DANS LES CAMPAGNES ENVIRONNANTES. 



Nous ne pouvons clore une étude dont le but spécial 
est de rendre hommage à tous les bienfaiteurs de notre 
enseignement populaire, sans consacrer quelques pages 
à celui qui s'en montra constamment le protecteur le 
plus dévoué et le plus généreux. 

Les générations se succèdent ; les secousses sociales 
ébranlent le sol de la patrie, et produisent ce déplorable 
résultat d'effacer de la mémoire et de déraciner des 
cœurs des souvenirs dignes d'y rester gravés à toujours. 
Vivant en des temps nouveaux où il ne reste guère de 
vestiges des œuvres anciennement instituées par nos 
aïeux, il arrive parfois aux fils de notre XIX e siècle de 
ne pas soupçonner qu'à une centaine d'années en ar- 
rière, il y eut, au sein de la cité qu'ils habitent, un de 
ces hommes auxquels l'antiquité païenne eût élevé des 
autels et qui, plus encore qu'Aristide, eût mérité d'être 
appelé le Juste, Si ce titre magnifique — en lequel se ré- 
sumait pour la Grèce idolâtre l'expression du respect et 
de la reconnaissance. et qu'un Dieu a divinisé en se l'ap- 
propriant — n'a pas été donné à M. de la Manerie, ceux 
de père des pauvres et de modèle des riches, que lui a 



— 267 — 

décernés sa ville natale, sont encore assez grands pour 
sa gloire, et des qualifications plus pompeuses ne sau- 
raient en rien l'augmenter. 

i 

Jean-Baptiste Masson de la Manerie naquit k Orléans 
vers 1686, d'une antique famille de bourgeoisie ori- 
ginaire de la province Dunoise ; mais son aïeul pater- 
nel s'était fixé a Paris. Il parait toutefois que les deux 
alliances successives contractées k Orléans par Jean 
Masson, son père, l'avaient amené a choisir cette ville 
pour sa principale résidence, car c'est dans l'église de 
Saint-Paul qu'il fut enseveli, et c'est aussi a Orléans 
que naquirent ses cinq enfants (1). 

Issu d'une race profondément chrétienne et posses- 
seur de biens considérables, Messire J.-B. Masson de 
la Manerie, chevalier et gentilhomme ordinaire de la 
maison du roi, s'était formé dès l'enfance a la pratique 
des bonnes œuvres. Demeuré célibataire, il distribuait en 
charités une si large portion de son revenu que Jousse, 
éminent magistrat Orléanais, son contemporain, ne crut 
pas se servir d'expressions exagérées en écrivant de 
lui : « Il surpassa en générosité pour les pauvres tous 
ceux qui l'avaient précédé. » Et cependant M. de la 
Manerie avait eu d'illustres modèles : MM. Tranchot, 
Jogues de Bouland, Perdoulx, Antoine Masson, son frère ; 
mais il trouva le moyen de faire plus qu'eux tous encore. 

C'est surtout sous le rapport de l'important appui qu'il 



(1) M. Jean Masson avait son habitation dans la paroisse Sainte- 
Catherine. Il eut de M lle Fontaine, sa première femme : Antoine, 
qui fut secrétaire du roi ; Jean-Baptiste, auquel nous consa- 
crons cette courte notice ; Pierre Masson-Sablon, Anne-Thérèse 
et Madeleine. 



prêta MX écoles instituées pour les esËnits de b clisse 
indigente qne no» touIom Teniisager ici, bien que sa 
charité embrassât les objets les plus nombres! et les 
plus divers. 

A l'époque où. pour la première fois, il consigna par 
écrit ses dispositions testamentaires fi août 1749), il 
n'avait guère que quarante-trois ans, et déjà depuis long- 
temps il était comme le pivot d'une multitude de bonnes 
œuvres. 

Ce magnifique testament, que nous ne nous fussions 
pas refusé la satisfaction de transcrire ici s'il n'eût ét< ; 
pour ainsi dire reproduit dans l'acte du 16 juin 1750, 
qu'on lira ci-après ( 1), contient les plus pressantes recom- 
mandations touchant les écoles de charité qui, dit- 
il, lui avaient toujours été chères. C'est avec les plus 
vives instances qu'il demande a ses héritiers de soutenir 
« surtout les maîtres et maîtresses de la sainte doc (ri no 
romaine approuvée, » car sa religion, a laquelle il était 
fermement attaché, respirait l'orthodoxie la plus pure, et 
la rectitude de son esprit lavait heureusement préserve 
des erreurs qui séduisirent un si grand nombre de ses 
contemporains. 

Il recommanda donc qu'avant tout autre emploi des 
fonds de sa succession, dont 950,000 liv. devaient être 

(1) Voir cet acte à nos pièces justificatives, sous le n° XX. — 
Qu'il nous soit permis d'adresser ici nos remercîments à M. Eu- 
gène Vignat, ancien maire d'Orléans et ancien député du Loiret, 
qui avec la plus gracieuse obligeance nous a fourni, d'après le< 
titres du château de la Salle, dont il est aujourd'hui propriétaire, les 
renseignements qui nous ont mise à même de retrouver en l'étude 
de M e Oarapin, successeur do Julien, le testament olographe de 
M. de In Manerie, et aux archive* nationales l'acte du 16 juin 4750. 



— 269 - 

affectées a la continuation de ses aumônes, 120,000 liv. 
fussent prélevées pour l'entretien des écoles de charité, 
tant de la ville d'Orléans que des paroisses environ- 
nantes, dans un rayon de trois lieues (1). Et comme 
l'administration d'un legs de cette importance aurait 
clé, dans ses détails, impossible à un membre de sa 
famille, les héritiers de M. de la Manerie provoquèrent 
rétablissement d'un bureau forme de six personnes, et 
dont nous avons déjà indiqué la composition, pour ad- 
ministrer les deniers de cette donation quasi-royale. 

Les principaux articles relatifs à l'emploi des revenus 
furent déterminés dans un acte passé a Paris, le 
16 juin 1750, entre tous les neveux et héritiers du 
vénérable défunt ; mais on n'y voit pas encore l'exposé 
complet de sa libéralité. Pour en connaître l'ensemble, 
il est indispensable de se reporter a une série d'autres 
contrats du même genre, souscrits isolément, a des 

(1) M. de la Manerie, en effet, fut sinon le fondateur, du moins 
le soutien de quarante-cinq de nos établissements primaires, pour 
ne parler que d<\s donations qui sont venues à notre connaissance. 
En voici rénumération : 

Écoles urbaines : Notre-Dame-du-Chemin, une; — la Con- 
ception, deux; — Saint-Donatien, une; — Saint-Pierre-le-Puel- 
lier, deux ; — Recouvrance, deux ; — Saint-Paterne, une ; — 
Saint-Paul, une; — Saint-Victor, une; — Saint-Laurent, deux; 
— Saint-Marc, une ; — Saint-Marceau, deux ; — Saint-Vincent, 
deux. 

Écoles rurales : Boigny, une ; — Ghaingy, deux ; — Chan- 
teau, une ; — La Chapelle, deux ; — Ghécy, deux ; — Combleux, 
une ; — Ingré, deux ; — Olivet, deux ; — Ormes, une ; — Saint- 
Gyr, une ; — Saint-Denis-de-rHôtel, une ; — Saint-Hilaire-Saint- 
Me8min, deux; — Saint- Jean- de-Braye, deux; — Saint- Jean- 
de-la-Ruelle, deux ; — Saint-Jean-le-Blanc, deux ; — Saint-Pryvé, 
une ; — Saran, deux ; — Semoy, une. 



— 270 — 

dates diverses, où Ton retrouve des donations qui ne 
sont exprimées ni dans les testament et codiciles, ni 
dans l'acte du 16 juin. En effet, H. de la Manerie s'était 
borné k fixer la quotité des aumônes qu'il entendait 
faire; mais il avait laissé a ses exécuteurs testamen- 
taires le soin d'en régler la distribution. 

Tout en accordant k ses héritiers une semblable lati- 
tude quant k l'emploi des 120,000 liv. destinées k l'ins- 
titution d'écoles primaires, il voulut cependant que la 
paroisse de Boigny, où il possédait le fief de la Salle (1), 
et celle de Combleux, où le lieu seigneurial de Poinville 
lui appartenait, fussent l'objet de dons spécialement ex- 
primés, afin qu'elles pussent, immédiatement après 
son décès, pourvoir k l'organisation de l'enseignement 
primaire, au cas où jusqu'alors elles en auraient été l'une 
et l'autre dépourvues. 

Les archives des diverses fabriques urbaines et rurales, 
légataires de M. de la Manerie, renferment presque toutes 
l'indication des dons qu'il avait faits aux écoles et 
aux pauvres de ces paroisses. Nous les avons indiqués 
en leur lieu, autant que nous avons pu en retrou- 
ver la trace, les complétant de notre mieux par les re- 
cherches que nous avons faites simultanément k Paris, 

(1) Le fief de la Salle, sis dans la mouvance du duché d'Or- 
léans, possédait, dès le XII e siècle, le droit de moyenne justice. 
La basse lui fut attribuée à une époque plus récente. Plusieurs 
vassaux, au nombre desquels étaient le seigneur de Villefavreux, 
l'église de Boigny, etc., lui portaient foi et hommage comme à leur 
seigneur dominant. De nombreuses censives en dépendaient aussi, 
tant dans la paroisse de Boigny que dans celle de Ghécy. — C'est 
encore à M. Eug. Vignat que nous sommes redevable de cette 
nouvelle communication. 



— 271 — 

dans l'étude de M* Baudrier, aujourd'hui successeur de 
H e Duval. C'est par un de ces actes passés isolément 
pour deux ou trois donations, souvent même pour une 
seule, et non plus sous la forme collective qu'affecte 
celui du 16 juin 1750, que nous avons eu connaissance 
d'un renseignement dont la pièce qui s'y rapporte fait 
défaut dans les fonds paroissiaux de Notre-Dame-du- 
Chemin, de la Conception et de Saint-Pierre-le-Puellier. 
. Il en résulte que, par donation reçue le 26 avril 1750, 
la fabrique de Notre-Dame-du-Chemin était mise en pos- 
session d'un capital de 20,000 liv. dont 4,000 affectées 
à l'école gratuite de filles, 10,000 a la subsistance des 
pauvres de la paroisse et 6,000 à l'apprentissage des 
enfants indigents. La mémoire de ce don est consignée 
au rapport de 1792 sous la rubrique ordinaire de : 
Secours ou allocation de la Société philanthropique. 
C'est la nouvelle dénomination qu'avait reçue le bureau 
de charité de M. de la Manerie. 

La crainte de frustrer les pauvres en usant de son 
patrimoine pour lui-même avait été, pendant sa vie, la 
préoccupation constante de M. de la Manerie; aussi, 
dans son testament, se montra-t-il d'une générosité 
presque sans limites envers les indigents et les hôpi- 
taux. 

« Je donne et lègue, disait-il, à l'hôpital d'Orléans, 
paroisse Saint-Laurent,, pour le bouillon des pauvres, 
ma maison de Paris, rue des Capucines, acquise de 
M. de Laage en 1724, et qui a coûté plus de 130,000 liv. 
sans les frais, et à l'Hôtel-Dieu d'Orléans, près de Sainte- 
Croix, pour le même objet, ma maison de Paris, rue 
Neuve-des-Petits-Champs, qui m'a coûté 80,000 liv. » 



— «2 — 

Enfin 1 hôpital de Sainte-Hélène, à Cadix, devait partici- 
per à ses dons pour une somme de 10,000 liv. 

11 n'est pour ainsi dire pas, dans l'acte qui contient 
ses recommandations suprêmes, de page où les pauvres 
honteux ne soient l'objet de sa plus vive sollicitude et 
de son affectueuse prévoyance. « Entendez bien, répète- 
l-il k plusieurs fois, que lorsque je nomme les pauvres, 
j'entends les pauvres honteux. » Et il leur fait des 
legs d'une incomparable munificence. L'on en verra le 
détail dans l'acte du 16 juin 1750, que nous avons 
voulu reproduire ci-après en entier. Mais nous tenons 
aussi a faire connaître les legs particuliers contenus 
dans ses testament et codiciles rédigés à différentes 
époques : 

3,000 liv. aux prisons d'Orl&ps. 

3,000 liv. pour délivrer trois prisonniers. 

2,000 liv. aux pauvres honteux de la paroisse où il décédera. 

2,000 liv. aux pauvres honteux de la paroisse de Sainte-Ca- 
therine. 

800 liv. pour doter dix-huit jeunes filles, dont six de l'Hôpital, 
six de l'Hôtel-Dieu et six choisies dans les familles de pauvres 
honteux. 

20,000 liv. aux pauvres honteux et aux malades de Saint-Eus- 
tache de Paris, sa paroisse. 

20,000 liv. à ceux de Saint-Roch, à Paris. 

2,000 liv. à ceux de Saint-Sauveur, à Paris. 

27,000 liv. pour faire apprendre des métiers à dix-huit enfants 
de pauvres honteux d'Orléans. 

6,000 liv. aux dames de Tapothicairerie des pauvres d'Orléans, 
dont : 2,000 liv. pour leur acheter du linge de toile, 2,000 liv. 
pour drogues et 2,000 liv. pour aumônes en nature. 

5,000 liv. pour distribuer aux blessés soignés par les dames de 
l'apothicairerie. 



— 273 — 

1,500 liv. pour les remèdes des pauvres aux soins de M Ue Boitet 
{sic). 
500 liv. pour être distribuées aux blessés pendant Tannée. 

Enfin, au cas où la pharmacie n'aurait pas de local 
à elle appartenant, il lui donne une petite maison sé- 
parée de son habitation par une cour, et que M me de 
la Châtre et sa fille occupaient, comme locataires, k 
Tépoque où il écrivait ces dispositions. 

Cette pharmacie ou apothicairerie des pauvres, comme 
on disait alors \ comptait parmi les œuvres auxquelles 
M. de la Manerie était le plus affectionné. Il en était le 
fondateur, comme nous l'apprend Jousse, et MM lle " Anne- 
Thèrèse et Madeleine Masson, ses sœurs, la dirigeaient 
avec l'aide de quelques autres dames. Il l'avait éta- 
blie rue d'Escures, dans une salle basse de l'hôtel 
qu'il habitait, et qui portait le nom de Grande-Baby- 
lone (1). 

Nous avons déjà fait connaître, dans les articles consa- 
crés aux paroisses de Saint-Paul et de Recouvrance, de 
quels capitaux importants elles étaient donataires ; mais 
nous n'avons pas dit que les exécuteurs testamentaires 
de M. de la Manerie avaient inséré, dans le contrat des 
donations les plus considérables, la clause obligatoire 
pour les fabriciens de faire poser dans l'église de la 
paroisse légataire une table de marbre noir, avec inscrip- 
tion commémora tive de la fondation. Les marguilliers de 
Saint-Paul s'étaient conformés a cette clause ; mais le 
monument qu'ils avaient érigé a payé un fatal tribut 

(1) Nous avons déjà dit que cette maison était attenante à l'Hôtel- 
de- Ville. 

18 



— «74 — 

a la dévastation et au pillage de 1795. PU» 
l'église de Recouvranee a pu conserver b 
inscription qu'y avaient Tait graver les paroissiens 

connaissants (1) : 

cm OPTDfO 

PAUPERUM PAIR! 

DIMTUMQUE EXEMPLO 

CLARISSIMO VIRO DOMINO 

JOHANNI B 1 » MASSON DE LA MA1VBMB 

AURELLB ALUMNO 

OB LEGATAM, IN PIOS 

HUJUSCE PARŒCLE PAUPERUM USUB 

LUCULENTAM PECUNLC SUMMAM PARŒCIANT 

1XSIGXIS BENEFICE JHERNUM MEMJ0M8 

STERNUM HOC POSUERUNT MONUMENT!» 

ANNO MDCCLI MENSE FEBRUARIO 

UT NUNC 8ALTEM VIVAT IN MARMORE 

QUI PER VITAM VIVEBAT IN OMNIUM COMBE 

ABI VIAtOR, 
ADMIRARE ET IMITARE 

Cet éloge magnifique, inspiré par la gratitude de 
toute une paroisse dont il avait été le bienfaiteur, n'a 
rien d'exagéré. M. de la Manerie fut, dans l'acception la 
plus rigoureuse des termes, le père de tous les infortu- 

(1) Nous trouvons dans un compte des marguflliers de Recou- 
vranee pour l'exercice de 4750-4751 le détail de ce qu'a conté 
à la paroisse la plaque de marbre sur laquelle est gravée l'ins- 
cription : 

Frais à la plaque de marbre 90 liv. 

A Flagy, posage de la plaque et fer 5 

Voiture de la plaque . . . . 14 t. 

Pour le cadre et voiture 12 10 

A Bénier, maçon, posage de ladite plaque. . . . 6 

Pour renvoy et retour de la plaque 1 4 

415 liv. 8 s. 



— 275 — 

nés. C'est l'hommage que se plaisaient h lui rendre 
tous ceux qui avaient pu le connaître, et c'est aussi celui 
qu'il reçut après sa mort du curé de Saint-Michel, sa 
paroisse, et que nous avons recueilli dans le registre 
des actes mortuaires : 

« Le septième juillet mil sept cent quarante-neuf, messire Jean- 
Baptiste Masson, écuyer, sieur de la Manerie, gentilhomme ordi- 
naire du roy, est décédé dans cette paroisse, âgé d'environ quatre- 
vingt-quatre ans, plein d'oeuvres de piété et de charité, regretté des 
pauvres, après avoir reçu dans sa dernière maladie les saints sa- 
crements de Pénitence, Saint- Viatique et Extrême-Onction ; et le 
lendemain, huit dudit mois, son corps a été transporté de cette 
église Saint-Michel, après le service fait et célébré, dans l'église 
et paroisse de Saint-Paul de cette ville, pour y être inhumé par 
nous, prêtre docteur en théologie et curé de Saint-Michel, dans la 
sépulture de ses ancestres, ce qui a été fait en présence de sa fa- 
mille, et particulièrement en présence de Messieurs Masson de 
Plissay, Masson de Vernou, Masson de Courcelles etBoyetet, lieute- 
nant criminel d'Orléans, tous ses neveux et soussignés. » (Suivent 
les signatures) c Gombault, curé. » 

L'acte qu'on vient de lire nous apprend que le vœu 
de M. de la Manerie avait été accompli et qu'il avait 
reçu la sépulture k Saint- Paul, dans la tombe de ses 
pères; mais ce qu'il souhaitait par dessus tout, c'était 
que la simplicité dont il ne s'était jamais départi pendant 
sa vie présidât encore k ses funérailles. Les termes eu 
lesquels il règle ce qui s'y rapporte sont la preuve 
indéniable de son sincère amour de la pauvreté : 

« Mon enterrement et . funéraille se feront avec toute 
la simplicité possible, excuzant (excluant) l'ostentation. 
Et si Dieu dispose de moi dans la ville d'Orléans, mon 
corps sera porté k Saint-Paul, au lieu où a esté enterré 
mon père et ma mère. Et pour le cas de mourir ailleurs, 



— 276 — 

mon corps sera inhumé dans la chapelle de la Vierge de 
la paroisse, avec une tombe, et la mesme à Saint- 
Paul, au cas qu'il n'y en eusse eu une avec inscription 
connue pour mon père, m'en rapportant à la discrétion 
de mes légataires universelz cy-après nommez. » Puis, 
dans un codicile du 22 novembre 1742 : « En cas de 
mourir hors d'Orléans, je veux et prie mes héritiers et 
exécuteurs nommés de me faire enterrer dans le cime- 
tière des pauvres, sans nulle pompe. » 

Nous avons le profond regret de n'avoir pu recueillir 
aucuns détails sur la vie privée et les derniers moments 
de cet humble chrétien, si parcimonieux pour lui-même, 
mais si prodigue pour toutes les œuvres de bienfai- 
sance et si généreux pour nos écoles primaires. A défaut 
des souvenirs qui eussent ajouté tant de prix k ces 
lignes, l'on nous saura gré, nous n'en doutons pas, de 
reproduire le fac-similé de sa signature, telle que nous 
l'avons recueillie dans les actes de l'état civil de la pa- 
roisse de Combleux, où il avait été parrain d'une cloche 
nommée Marie, le 10 octobre 1731 (1), avec M me Marie 
Baguenault, veuve de M. Seurrat, trésorier général. 




(1) En 1749, M. de la Manerie fit présent à l'église de Combleux 
d'une superbe chasuble violette, lisons-nous dans le registre pa- 
roissial. — Le banc qu'il occupait dans le chœur était au-dessous 
de la grande croisée septentrionale du monument, près de la ba- 
lustrade servant de séparation avec la nef. 



— 277 — 

La famille de M. de la Manerie n'est plus représentée 
aujourd'hui que par des parents en ligne collatérale. 
M Ue Anastasie Masson de Vernou, morte il y a peu d'an- 
nées, est, croyons-nous, la dernière de ses membres 
ayant habité la ville d'Orléans. Elle y continua jusqu'à 
une vieillesse avancée les traditions de généreuse cha- 
rité dont ses aïeuls, et surtout son oncle, lui avaient 
laissé le magnifique exemple, et par son testament, en 
date du 30 avril 1872, elle fit aux hospices de sa ville 
natale un don de plusieurs centaines de mille francs (1). 

Nous ne voudrions pas que cette notice, trop incom- 
plète encore à notre gré, pût nous attirer un reproche 
qui ne serait pas sans quelque apparence de justice : ce- 
lui d'avoir enfreint, en achevant cette étude, la loi que 
nous avons suivie de nous renfermer dans l'objet unique 
de nos recherches. Mais si nous avons cru devoir grouper 
a cette place l'énoncé de plusieurs donations d'une 
nature étrangère a l'enseignement primaire des pauvres, 
c'est qu'il nous en eût coûté de laisser dans l'ombre 
un seul fleuron de la couronne de bienfaisance dont les 
purs reflets entourent le front vénérable de ce prince 
de la charité évangélique. Toutes ses bonnes œuvres, 
trop liées entre elles pour pouvoir se désunir, re- 
çoivent leur complément l'une de l'autre. La charité 
de M. de la Manerie accompagnait le pauvre du berceau 
jusqu'à la vieillesse, et ne s'en séparait que le jour où il 
avait accompli toute sa tâche dans les pénibles jours 

(1) Outre les larges générosités qu'elle avait répandues durant 
sa longue existence sur les incurables, elle légua 10,000 fr. aux 
pauvres d'Orléans, une ferme de la valeur d'environ 120,000 fr. 
à l'Hôpital, et une autre de 150,000 fr. à l'Hôtel-Dieu. 



■j 



— 278 — * 

d'ici-bas. Loin donc d'essayer de nous justifier d'avoir 
quelque peu dépassé nos limites, nous aimons, au con- 
traire, a nous féliciter d'avoir pu, en une occasion nou- 
velle, faire ressortir l'incontestable vérité que le zèle 
pour l'instruction des pauvres demeure étroitement as- 
socié à l'exercice des vertus chrétiennes, et prêter l'écho 
de notre faible voix aux accents de gratitude qui, tant 
de fois, s'élevèrent du sein d'une cité tout entière, pour 
bénir et acclamer le plus généreux soutien de toutes 
nos œuvres charitables. 



— 279 — 



CHAPITRE IV 

l'instruction publique dans l'arrondissement d'orléans 
durant la période révolutionnaire. 



Au point où nous voici parvenue, il semble que nous 
touchions au terme de nos recherches, puisque nous 
avons déroulé la succession de nos écoles depuis leur 
fondation jusqu'à l'époque où un nouveau régime, sorti 
des ruines de la société effondrée, vint les frapper d'un 
arrêt de mort légal. Nous eussions donc pu terminer 
ici cette étude ; mais nous avons pensé qu'il nous 
restait encore quelque chose à dire. Après avoir indiqué 
le sort que la Révolution fit au bel édifice élevé par 
la religion et la charité de nos pères, nous avons cru 
qu'il nous serait permis d'examiner, a l'aide des seuls 
témoignages de ceux qui furent les destructeurs de l'en- 
seignement, s'il est vrai que cette même Révolution 
puisse revendiquer l'honneur de l'avoir établi. 

Il est incontestable qu'en fait d'histoire et de tradi- 
tion les écrits contemporains équivalent aux attesta- 
tions verbales de témoins oculaires. Il semble donc que 
la longue suite de monographies de nos écoles, dres- 
sées d'après les documents officiels, suffit a apporter 
la preuve certaine de la continuité de l'enseignement 
dans cette portion du diocèse. Cependant, fidèle k la 



— 280 — 

promesse que nous en avons faite au début de cette 
étude, nous avons voulu reproduire les aveux successifs 
de ceux mêmes qui prêtèrent leur concours k toutes ces 
destructions. Nous saurons alors s'il convient ou non 
de gratifier la Révolution du titre de fondatrice de l'ins- 
truction primaire. 

En 1792, nous l'avons vu, tous les établissements pé- 
dagogiques dont nous avons pris à tâche d'étudier la vie 
scolaire, tous, moins quelques-uns que 1790 avait vus 
disparaître, répondaient a l'appel, et tous étaient de- 
bout. « Un sentiment confus du besoin de l'instruction 
avait déterminé la bienfaisance de nos pères k fonder 
un grand nombre d'écoles, de collèges, d 'universités. » 
Ainsi s'exprime Romme, dans son rapport du I e ' dé- 
cembre 1792. — « Les villes fourmillaient de maisons 
religieuses où l'on recevait des jeunes filles pour y for- 
mer leur éducation, dit Calés dans un discours pro- 
noncé au mois de juillet 1793. Ces maisons n'étaient 
pas rares dans les campagnes ; on rencontrait partout des 
congrégations séculières, des maîtresses de pension. » 
• L'éducation, ajoute Daunou, était vicieuse, sans 
doute; mais elle était organisée... Ne soyons pas ingrats 
envers les hommes laborieux qui remplissaient dans 
nos écoles des fonctions trop infructueusement pé- 
nibles (1). » 

(1) Rapport présenté à la Convention le 27 vendémiaire an IV. 
— La loi du 7 brumaire an II reconnaît explicitement que ren- 
seignement primaire s'exerçait antérieurement à l'ère révolution- 
naire, puisqu'à l'art. 21 elle formule la défense aux anciennes 
maîtresses d'enseigner à l'avenir : ce Les femmes ci-devant nobles, 
les ci-devant religieuses, ainsi que les maîtresses d'école qui au- 



— 281 — 

Ainsi, c'est bien un fait unanimement proclamé : « l'en- 
seignement était organisé ; » — « les villes et les villages 
fourmillaient d'écoles. » 

Mais la Révolution survient; elle juge cet enseigne- 
ment « défectueux, » et elle le renverse. Elle va sans 
doute établir sur ses ruines des écoles modèles. Instruite 
par l'expérience de plusieurs siècles, elle va réaliser 
Tidéal qu'elle rêve : du même coup tous les abus seront 
réformés ; les lumières succédant à l'obscurantisme se 
répandront a flots et, pénétrant les masses, produiront 
une régénération complète de l'enseignement dans toutes 
ses ramifications. Que lui manque-t-il d'ailleurs? Toutes 
les fondations charitables qui alimentaient autrefois l'en- 
seignement ne sont-elles pas centralisées en ses mains? 
Les esprits d'élite ne se disputent-ils pas l'honneur de 
la servir? N'accourent-ils pas a sa voix avec un choix 
varié de systèmes d'éducation les « mieux intention- 
nés, » les plus « fortement conçus ? » Lanthenas, Talley- 
rand, Condôrcet, Grégoire (1), Daunou, Lakanal, Four- 
croy, ne proclament- ils pas k l'envi « le moment venu 
d'établir en France l'instruction primaire? » Mais l'on voit 
se succéder rapports et projets; aucun plan d'éduca- 
tion ne semble satisfaisant. La loi du 27 brumaire an III 
meurt d'anémie avant d'avoir pu produir ses effets; tout 

raient été nommées dans les anciennes écoles par des ecclésias- 
tiques ou des ci-devant nobles, ne pourront être nommées insti- 
tutrices dans les écoles communales. » Et la loi du 22 août 1792 : 
f Aucune partie de l'enseignement public ne continuera d'être 
confiée aux maisons de charité. » 

(1) Il est bon de se souvenir que le décret pour l'abolition de 
tous les établissements d'instruction fut rendu sur la proposition 
de Grégoire. 



— 282 — 

se résume en discussions; et tandis que les enfants 
attendent, l'ignorance élargit son cercle de ténèbres. 
Encore une fois, ce n'est pas nous qui le disons : 1789 
fut le prélude de l'anarchie (1). « L'anarchie, dont les 
farouches regards étaient offusqués des restes de toutes 
les gloires, s'empressa de démolir, de disperser les dé- 
bris des corps littéraires. Si son règne eût été plus long, 
elle les eût tous consommés (2). » Tout en essayant 
de justifier les motifs de toutes ces destructions, Four- 
croy avoue que « si des changements étaient nécessaires 
dans toutes les parties de l'administration publique, im- 
prudemment étendus jusqu'à tous les établissements 
d'instruction, ils lui ont porté des coups funestes; ils 
ont presque fait reculer la raison humaine. Il est bien 
temps, ajoute-t-il, d'arrêter les progrès trop rapides de 
cette désorganisation qui, plaçant une génération tout 
entière fort au-dessous de celle qui l'a précédée, mena- 
çait de plonger la France dans la barbarie (3). » 

L'Assemblée constituante, Daunou vient de nous 
rapprendre, n'avait signalé son pouvoir que par des 
ruines : « Enorgueillie et fatiguée k la fois de toutes 
ces destructions, [elle] était arrivée sans force et sans 
courage au moment des grandes créations, lorsqu'on 
vint proposer k la tribune un plan d'instruction publique. 
Elle en écoula la lecture comme si elle n'eût été qu'une 

(1) Malouet va plus loin, et, considérant l'état des choses et des 
esprits à cette époque, il écrit cette appréciation sévère : « Pour 
tout esprit impartial, la Terreur date du 14 juillet 1789. » (Malouet 
cité par M. Taine, la Révolution, t. I, p. 65.) 

(2) Rapport de Daunou à la Convention, le 27 vendémiaire 
an IV. 

(3) Rapport de Fourcroy à la Convention, 4 vendémiaire an IV. 



- 283 — 

Académie...; l'instruction publique fui renvoyée k l'As- 
semblée législative. Ce fut un spectacle curieux et ins- 
tructif, mais affligeant pour les observateurs, de voir 
alors l'Assemblée législative cherchant des moyens d'é- 
carter la puissance executive de la Constitution, sans avoir 
l'air de la détruire, et des moyens de trouver un pou- 
voir exécutif de l'éducation plus digne de sa confiance, 
sans avoir l'air de le eréer. Le temps se consuma dans 
ces recherches... La Convention parut, et le plan d'ins- 
truction de l'Assemblée législative ne fut plus qu'une 
brochure. La Convention a fait quelques essais pour 
l'instruction publique ; elles les a abandonnés (1). » 

Ce fut alors que Daunou, après avoir, a son tour, cons- 
taté l'inanité de toutes les tentatives de l'Assemblée pour 
reconstituer l'instruction sur des bases durables, vint, 
lui aussi, soumettre à la Convention les projets d'éduca- 
tion qui servirent de base à la loi du 5 brumaire an IV, 
loi dont le citoyen Bailly disait : « Nous avons un beau 
système métaphysique sur l'instruction; mais il nous 
manque des maîtres d'école pour apprendre aux enfants 
k lire et k écrire. » — Fourcroy, comme les autres, avoue 
que tout est encore k faire; mais il a aussi son plan, et 
avec les moyens qu'il propose « il serait difficile, dit-il, 
que les petites écoles ne fussent point établies. Le gou- 
vernement a recherché les causes qui en ont, jusqu'à 
ce jour, empêché l'organisation (2). » — Or, c'était le 
30 germinal an X que Fourcroy apportait k la tribune 
cet instructif aveu d'une impuissance que tant d'essais 
successifs n'avaient fait qu'accentuer. — « L'instruction 

(1) Rapport de Lakanal â la Convention, le 2 brumaire an III. 

(2) Discours de Fourcroy sur un projet de loi du gouvernement 
consulaire, le 80 germinal an X (20 avril 1802). 



— 284 — 

est nulle depuis dix ans, » s'écriait Portalis. — « Depuis 
la suppression des corps enseignants, ajoutait Lucien 
Bonaparte, l'instruction est 'a peu près nulle en France. » 
Et Chaptal : « Depuis la Révolution, l'instruction est 
presque nulle partout.... Le corps législatif s'est cons- 
tamment occupé d'instruction publique ; beaucoup de 
projets ont été proposés, discutés ; aucun n'a été ar- 
rêté... Le plan de Daunou lui-même, quoique simple et 
fortement conçu, a partagé le sort de tous les projets 
émanés des deux premières assemblées. » 

Tel était l'état lamentable où la Révolution avait ré- 
duit l'instruction publique. « Si elle a fait quelques pas 
h Paris et dans un petit nombre de départements, dans 
presque tous les autres elle est languisante ou nulle. Si 
nous ne sortons de la route tracée, bientôt il n'y aura de 
lumière que sur quelques points, et ailleurs ignorance et 
barbarie. » Ce passage d'un rapport officiel présenté au 
corps législatif le 1 er vendémiaire an XII (24 septem- 
bre 1803) est non seulement l'exact résumé de toutes 
les plaintes dirigées contre les tâtonnements stériles 
des précédentes assemblées ; mais il est assez aftirmatif 
pour nous permettre de conclure que, loin d'avoir fondé 
l'instruction en France, la Révolution, au contraire, l'a 
tuée et n'a même pas su utiliser ses dépouilles. 

Le tableau que nous venons d'esquisser sommairement 
est de lui-même assez sombre pour qu'il soit inutile 
d'insister davantage. Certes, nous ne prétendons pas ac- 
cuser les législateurs qui, durant ces temps malheureux, 
disposèrent sans prévoyance et sans contrôle des desti- 
nées du pays, d'avoir méconnu la nécessité de l'instruc- 
tion publique. C'eût été un non sens de leur part, car 



— 285 — 

ils comptaient dans leurs rangs plusieurs esprits d'élite. 
Nous dirons plus : ils s'en sont même beaucoup occu- 
pés ; mais il ressort nettement de l'unanimité de leurs 
appréciations, textuellement reproduites, que leurs plans 
n'était que de pures chimères, des conceptions idéolo- 
giques complètement inapplicables hors du domaine 
purement spéculatif. C'est avec des expressions équiva- 
lentes aux nôtres que nous les voyons qualifier mu- 
tuellement leurs systèmes. Puis lorsque, faisant un choix 
parmi tous ces plans d'éducation frisant plus ou moins 
l'utopie, le gouvernement les érigeait en lois, Ton ne 
tardait pas a s'apercevoir qu'ils ne contenaient pas assez 
de puissance vitale pour sortir de l'état d'embryon et 
pousser de vigoureux rameaux. Pendant les dix années 
que nous passons en revue, l'on vit plus de quinze de 
ces lois (1) s'étioler à leur naissance et périr étouffées 



(1) Voici, d'après leur succession chronologique, la série des 
principales lois révolutionnaires relativement à l'enseignement : 

1. 22 décembre 1792. — Décret sur l'organisation des écoles 
primaires. 

2. 14 février 1793. — Décret fixant le traitement provisoire des 
professeurs. 

3. 30 mai 1793. — Décret pour l'établissement d'écoles pri- 
maires dans les lieux d'une population de 400 à 1,500 âmes. 

4. 21 octobre 1793 (30 vendémiaire an II). — Organisation et 
distribution des premières écoles dans les communes. 

5. 28 octobre 1793 (7 brumaire an II). — Placement des 
premières écoles ; nomination des maîtres, leur traitement. 

6. 30 octobre 1793 (9 brumaire an II). — Détermination par 
les commissions des districts des arrondissements des premières 
écoles qui ne peuvent se former. 

7. 19 décembre 1793 (29 frimaire an II). — Dispositions re- 
latives au premier degré d'instruction. 

8. 19 décembre 1793 (29 frimaire an II). — Promulgation des 
décrète rendus sur l'organisation des écoles. 



— 286 — 

dans la froide atmosphère du despotisme. C'est que 
l'anarchie est un sol stérile où ne pénètrent point ces 
effluves vivifiantes et généreuses qui font éclore le patrio- 
tisme. Si, malgré une si longue épreuve, la France a pu 
reconquérir le bienfait de l'instruction, si son sol, comme 
par le passé, est à présent couvert d'écoles, elle le 
doit aux gouvernements réparateurs qui, s'inspirant des 
exemples d'une époque tranquille et florissante, repla- 
cèrent avec honneur sur leurs antiques bases la religion, 
l'ordre et enfin la liberté. 

Ne l'oublions donc pas, sous peine de renier Tune 
des plus belles pages de notre vieille et glorieuse his- 
toire : les fruits de la jeune moisson que la génération 
d'aujourd'hui recueille avec tant de profit ne sont, après 
tout, que le regain de l'antique semence jetée dans le 
sillon depuis plus de dix siècles par nos pères. 

9. 22 lévrier 1794 (4 ventôse an II). — Salaires des instituteurs. 

10. 7 septembre 1794 (21 fructidor an II). — Plan pour l'orga- 
nisation de l'instruction. 

11. 17 novembre 1794 (27 brumaire an III). — Nouvelles dis- 
positions sur l'organisation des écoles. 

12. 22 août 1795 (5 fructidor an III). — Objet de leur institu- 
tion. 

13. 26 août 1795 (9 fructidor an III). — Projet de décret sur 
les objets à y enseigner. 

14. 25 octobre 1795 (3 brumaire an IV). — Nouvelle organisa- 
tion des écoles ; — leur division en deux sections, Tune de gar- 
çons, l'autre de filles. 

15. 17 novembre 1797 (27 brumaire an VI). — Mesures pour 
le développement de l'instruction publique. 

16. 5 février 1798 (17 pluviôse an VI). — Décret plaçant les 
écoles sous la surveillance immédiate des administrations munici- 
pales de chaque canton. 



— 287 — 



ÉPILOGUE 



Nous nous étions proposé de faire revivre des souve- 
nirs que le temps avait presque effacés, et qui sont une 
portion de nos gloires provinciales, l'un de nos titres 
d'orgueil les plus légitimes, car l'éducation d'autrefois 
a posé les assises primordiales des principes moraux qui 
nous régissent aujourd'hui. 

Nous nous sommes donc efforcée de remonter & l'ori- 
gine de l'instruction dans cette portion de la province 
orléanaise qui en est, pour ainsi parler, le cœur, et nous 
avons vu qu'elle pouvait revendiquer l'honneur d'avoir 
possédé des institutions primaires, tout aussi bien que 
d'ordre supérieur, dès une antiquité très-reculée. 

Cette étude est le fruit de recherches longues et la- 
borieuses. Pour ne rien avancer qu'avec preuves k l'ap- 
pui, nous avons dû explorer de nombreuses séries 
d'archives. Si nos peines ont déjà reçu une première 
récompense, celle de recueillir bon nombre de ren- 
seignements inédits, nous avons eu surtout la satisfac- 
tion de reconstituer, autant qu'il se pouvait, l'ancienne 
existence d'une grande partie de ces obscurs, mais 
utiles établissements appelés jadis petites écoles. Là de 
nombreuses générations sont venues se former il des 
connaissances bien modestes, peut-être, selon le monde ; 



— 288 — 

mais elles y ont appris, avec les éléments des lettres, 
cette science nécessaire entre toutes, en laquelle se ré- 
sume riiomme : la connaissance de ses devoirs, l'amour 
de Dieu et celui de la patrie. Voilk pourquoi un écri- 
vain philosophe, retraçant un jour l'histoire de la res- 
tauration d'un collège, s'écriait : « Rien de plus sublime 
et de plus grand que l'idée de l'éducation ; rien de plus 
humble et de plus obscur que le rôle pratique de maître 
d'école ; rien qui exige une abnégation de soi-même plus 
complète et plus constante. Il faut y être appelé. » Gela 
est vrai : les fonctions de maître d'école sont presque 
un sacerdoce, et, pour les remplir convenablement, il 
faut y être appelé. Aussi, combien ils s'aimaient, l'insti- 
tuteur vraiment digne de ce nom et les enfants qui 
chaque jour venaient recevoir son enseignement dans une 
pauvre classe de village ! Le maître leur faisait part de 
tout son bien, son savoir, et les élèves le payaient en af- 
fection et en reconnaissance. C'est pourquoi nos pères, 
qui tenaient en haute estime cette vocation si humble 
en apparence, mais pourtant si élevée, n'avaient su 
— avant la restauration par M* r de Coislin des écoles de 
charité — trouver de dénomination qui convînt mieux 
aux abris de l'enfance que celui de tutelle, car, pour eux, 
le rôle du maître d'école se résumait à la fois dans celui 

• 

de protecteur comme d'éducateur de ces frêles plantes, 
espoir des familles et du pays. Ils avaient, en effet, com- 
pris que l'éducation n'est autre chose que la culture mo- 
rale de l'esprit et du cœur, ce sol d'une nature si riche, 
mais si étrange que, selon la préparation qu'il reçoit, il 
peut se changer k volonté en or ou en argile, c'est-à- 
dire se prêter a réclusion des plus généreux sentiments 
comme des tendances les plus basses. Aussi, pour la 



— 289 — 

vieille France, l'instruction faisait partie de l'éducation, 
et jamais nos pères n'avaient songé à les disjoindre. 

C'est, « en effet, un grand et beau spectacle que 
celui de cet homme grave et instruit, ami de la vraie 
sagesse, se renfermant dans une bourgade pour cultiver 
l'intelligence et la conscience de pauvres paysans et 
instruire leurs enfants. » Ces lignes ont été tracées pour 
le prêtre ; mais elles conviennent également au maître 
d'école, car l'un et l'autre cultivent l'âme et l'esprit de 
la jeunesse; tous deux représentent le père de famille; 
tous deux sont les dépositaires de l'autorité divine. 

En nous appliquant à reconstituer la monographie de 
chacune de nos écoles, nous n'avons pas cherché k 
élargir notre plan jusqu'à les suivre dans les diverses 
évolutions intellectuelles que les temps leur ont néces- 
sairement fait subir. Les méthodes d'éducation, d'ail- 
leurs, sont intimement liées aux étapes successives des 
mœurs et de la civilisation des peuples, et ce n'est pas 
sous ce rapport que nous devions envisager ici nos di- 
vers établissements d'instruction primaire. Mais nous les 
avons vues debout durant dix siècles au moins, ces 
écoles, et cette longévité nous est le plus sûr garant du 
principe de vitalité qu'elles portaient en elles. 

Nous espérons être parvenue k démontrer, preuves 
en main, que l'éducation populaire n'était pas, comme 
on l'a si a tort proclamé, un bienfait de 1789. Ce n'est 
point à nous, cependant, a décider si nous avons eu le 
bonheur de réussir et si nous avons pu restituer k ceux 
qui, par de persévérants efforts et de généreux sacri- 
fices, ont frayé la voie à la génération actuelle la part 
qui leur incombe dans cette œuvre sociale. D'autres y 

19 



eussent apporté les grâces d'un style poli, les 

tions d'une diction élégante ; pou/ nous, de qui ces 
dons brillants ne sont pas le partage, nous y avons 
mis notre zèle, un ardent amour de la vérité, le désir 
de venger nos aïeux d'accusations imméritées; aussi 
n avons-nous épargné aucun soin pour arracher k nos 
poudreuses archives les incorruptibles témoignages 
qu'elles recèlent dans leurs fragiles, mais véridiques 
feuillets. Nous avons scrupuleusement exposé tontes les 
révélations qu'elles nous ont livrées, et ce n a pas été 
sans une 1/ien vive satisfaction que nous avons pu sous- 
traire a linexorable oubli bien des noms de fondateurs 
de nos écoles, modestes et généreux bienfaiteurs de l'en- 
lance, et qui n'avaient jamais demandé qu'k Die» de se 
rappeler leurs œuvres d'ici-bas. 

» 

Qu'il nous soit donc, avant de clore ces pages* per- 
mis de le redire : l'instruction publique, telle que la 
comprenait la vieille France, est réellement uae grande 
chose. Certes, elle n'est pas moins bien comprise de 
nos jours, et l'on a pu voir, k toutes les^ époques, 
les hommes les plus éminents la placer comme clé de 
voûte au faite «les institutions du pays. C'est qu'ils 
savent bien, ces hommes d'une intelligence si haute et 
en même temps si pratique, que l'éducation de l'en- 
fance est le plus sérieux et le plus saint des devoirs de 
tout législateur, et que le jour où ce devoir serait oublié 
ou méconnu, les mœurs et la civilisation ne tarderawut 
pas a disparaître. 



PIÈCES JUSTIFICATIVES (i) 



Pièce I (Page ii du texte). 

Modérateurs des grandes écoles, désignés plus tard sous le titre de 
scholdAtfcflM» et «mftft, depiffe H fondatkm de l'Université, sous celui 
de chanceliers (2). 

800. Wulfin Ëoëce. 12. . . Élie. 

1054. Eudes. Raoul de Meung. 

1103. Alfred et Jacques (3). Eudes d'Arthési. 

1059. Arnoul, 1304, Milon. 

1111. Hugue». 13... Guillaume Chandut. 

1146. Ans*»», 1365. Jean (Joupy?). 

1200. Ptfrlqoes* 1375. Simon Oamaud, promu 

1203. Jovin ou Sovin (4). à Mvôché d'Agen et 

m m^^ patriarche d'Alexan- 

fï,.. vineent. avïe. 

Bug**, moi*tre~€9cole. lg7g# pierre ^ , a p aulme# 



(1) Nous avertissons, une fois pour toutes, que nous respectons 
l'ffhtoçraphe des divers rédacteurs de nos pièces. 

(2) Lé* aodms cfoi composent cette liste sont empruntés à un 
ttecretoge Mâttctecrft de l'église d'Orléans {n° H3 de la Biblio- 
thèq*6 pmblique), et notas F avons complétée à l'aide des ma- 
avecrk* cta chanoine Hubert {n° 436 de la même Bibliothèque, 
wH. J**)i. Nous n'avons pas cru devoir la poursuivre au delà du 
XVI* sièctey car an* XVII e siècle les fonctions de seholastique 
avisent déjà perdu kt ptas grande partie de leur prestige. 

(£) MoRATORiy Scrvpteres, V r p, 461. 

(4> Répertoire du trésor des titre» de Féglise d'Orléans. — 
Hubert le nomme Jean. 



— 292 — 

1400. Raoul du Refuge. 1585. Hathurin Piédru. 

14... Emery de Chambes. Jacques Damain. 

1473. Jean Nicolaï. 1596. Charles de la Saussaye. 

1509. Arnoul Ruzé. 1599. Denis Boucher. 



Pièce XX (Page i2 du texte). 
Revenus de l'Université et traitement de ses membres. 

L'Université d'Orléans avait peu de revenus fixes, et ces reve- 
nus étaient de deux sortes : les immeubles dont elle tirait parti 
en les louant, et les gages et traitement de ses officiers, qu'elle 
prélevait tant sur les domaines de la municipalité que sur la 
recette générale des finances de la généralité d'Orléans (1). 

Ainsi, en décomposant son revenu total, qui se montait à 
3,070 liv., on trouve 570 liv. du rapport des propriétés louées, 
et 2,500 liv. provenant tant du domaine que de la recette gêné* 
raie. 

Outre ce revenu fixe, l'Université recevait des étudiants, pour 
droits d'inscription, d'actes préparatoires et de soutenance de 
thèses, certain casùel fixé par un tarif soumis à l'approbation 

(1) Rapport des commissaires du district, f° 1 v°. — Au moment 
de sa fondation, l'Université n'était propriétaire d'aucun immeuble. 
Il paraîtrait même qu'elle n'avait pas la jouissance d'un local par- 
ticulier ponr y faire ses cours. Selon Lemaire, elle se serait établie 
dans le couvent des Jacobins, où étaient érigées les chaires dp 
théologie et de philosophie, puis, en 1337, elle se réfugia au mo- 
nastère de Bonne-Nouvelle. Mais les détails contenus dans le 
rapport des commissaires du district, auquel nous empruntons ce 
qui précède, se réfèrent évidemment à une époque ultérieure et 
beaucoup plus rapprochée de la chute de l'Université que de sa 
naissance. 



— 293 — 

du roi (1), et ce casuel se partageait également entre tous 
les membres de l'Université. La part de chacun était à peu 
près de 1,200 liv. dans les années ordinaires. Il n'en était pas 
de même des revenus fixes, dont certains professeurs ne tou- 
chaient qu'une faible portion, tandis que le doyen et le sous- 
doyen avaient, au contraire, un traitement assez considérable. 
Nous empruntons le tableau de leurs émoluments au rapport de 
1791 (2). 

A cette époque, le doyen, M. Jean Moutié, professait depuis 
quarante-quatre ans ; il touchait annuellement 2,254 liv. 

Le sous -doyen, Denis Robert de Massy, professait depuis 
vingt-neuf ans; il avait 2,054 liv., c'est-à-dire le même traite- 
ment que le doyen, moins les 200 liv. du loyer de la maison 
de la rue de l'Université. 

(1) Un arrêt du parlement du 7 septembre 1538 fixa comme il 
suit le tarif des droits payés parles étudiants : à leur réception 
comme bacheliers, 25 s. p. pour les moins riches, et 33 s. t. pour 
les plus opulents. Cette redevance était attribuée au procurateur 
de la nation à laquelle appartenait l'étudiant ; celui-ci devait en 
outre donner 2 s. 6 d. aux bedeaux. 

Le droit de licence était de 100 s. t., plus 15 s. t. au bedeau 
général; 2 s. 6 d. au procurateur de la nation du licencié et autant 
au receveur de ladite nation ; 5 s. t. au clerc de la chambre ; 2 s. t. 
au scolastique ; 5 s. t. au clerc du scolastique pour confection des 
lettres; 5 s. t. à celui qui porte les livres. 

Le doctorat n'était soumis à aucun droit pécuniaire ; mais le ré- 
cipiendaire donnait un repas à tout le corps universitaire. (Bim- 
benet, Hist. de VUniv. d'Orléans, p. 240-241.) 

(2) Vers 1500, les émoluments des deux plus anciens docteurs 
régents étaient de 700 liv. ; les quatre autres en percevaient 400. 
Deux siècles plus tard, ces gages furent augmentés des deux tiers 
(voir ci-après quittance de 1701), d'où il suit que les professeurs 
qui touchaient 700 liv. en avaient alors 1,800. Au reste, les hono- 
raires des membres de l'Université furent soumis, suivant les temps, 
à des variations assez importantes, selon le plus ou le moins grand 
nombre d'écoliers qui en suivaient les cours, et puisque le casuel 
augmentait ou diminuait en raison de l'affluence ou de la retraite 
des jeunes gens gradués, le tarif que nous donnons ici ne s'ap- 
plique qu'à des temps déterminés. 



— 991 — 

TroMéffleprefessear, Gtiilfairme-ÀnffeSafonien, 
vingt-six m? de services. ... * 1JW* liv. 

Quatrième professeur, Jean-Damien Cbaufton, 
dix ans de services 1.704 

Gmqtrième professeur, Jftchef-Aergustin-Thérèse 
de Fa Place, huit ans de services 1.354 

Le chancelier, deux ans et deux mois deservices. 100 

Huit professeurs agrégés à 540 liv.' de gages 
(«feux platées vacantes), 

René Lefceit, qnarante^ttatr» ai» de services. 

Gaferief-Françeis Pfesean, viMgt-neuf ams de 
smices &40 

!fKo*a».Jtttm PouHn, * 1769 à 1782 . ... §ê. 

Àntoine-Basile-Hubert Destas, quinze âm de 
services Id. 

JW-Nicofas Moutié, quatre ans de services. . M. 

Jacques-François Dufresneau, quatre ans de 
services Id m 

Le procureur général, Pierrc-Nicolafr-Bnuio 
Perche, trente-deux ans de services, ..... 24 

Le secrétaire- greffier, Remj-L*urwrt-Micbel 
Àmboâde, dix-tout ans de service» 1.000 

Le bedeau général, ............ 700 

Le berdeau concierge, chargé du service journa- 
lier 400 

Le tracement affecté au chancelier n'avait aucun caractère 
de fixité ; et si, depuis quelque temps, il était en moyenne de 
100 liv., il pouvait aussi s'abaisser à un chiffre très-inférieur. Il 
ne percevait, â titre d'honoraires, qu'un droit de 4 liv. 16 s. sur 
chaque thèse de licence. 

Il en était de même des docteurs agrégés, qui n'avaient aucun 
autre revenu que la part à eux attribuée dans les droits de gra* 
duaiion, c'est-à-dire le cinquième de ce que percevaient les pro- 
fesseurs en titre, soit environ 240 liv.; mais ils touchaient de 
plus qu'eux 500 liv. pour droits de répétition. 

Aucun traitement n'était alloué au secrétaire greffier ; il per- 
cevait seulement un droit sur les inscriptions, les actes prépa- 



— 295 — 

ratoîres et tes thèses. La charge de secrétaire- greffier était vé- 
nale. Efle avait coûté, en 1786, 9,500 iiv. à son titulaire, plus 
environ 800 liv. pour le coût de ses provisions. 

Le bedeau général était à la nomination des professeurs. 
Cette charge avait été concédée, en 1775, à celui qui l'exerçait, 
moyennant 2,800 liv. Il avait, année commune, environ 700 liv.; 
mais il ne louchait aucun traitement, et il percevait cette somme 
sur les examens de droit français et les thèses. 

Il en était de même du bedeau concierge faisant le service 
ordinaire. Ce fonctionnaire touchait les mêmes droits que le be- 
deau général, mais avec celte différence que ces droits étaient 
moins considérables et ne lui rapportaient guère que 400 liv. 

Quant aux bedeaux attachés au service particulier des nations, 
ils n'avaient que les gratifications que leur donnaient les étu- 
diants lorsqu'ils réclamaient quelque service de leur part. 

De tous les professeurs attachés à l'Université, le chancelier 
ou scholastique était le moins bien doté. C'était aussi le seul qui 
appartint à l'ordre ecclésiastique. La raison en était que lorsque 
l'Université s'était substituée aux grandes écoles, le scholastique, 
nommé par l'évêque, et sous la direction absolue duquel ces 
écoles étaient placées, avait conservé son titre au sein de l'Uni- 
versité; mais ce titre était presque purement honorifique et ne 
répondait plus aux fonctions qu'il représentait autrefois. 

Au moment de la suppression de l'Université, le chancelier 
était messire Nicolas-Joseph d'Anglebermes, reçu le 1 er dé- 
cembre 1789 (1). 



Pièce III (Page 12 du texte). 
Gages des docteurs régents de l'Université d'Orléans (2). 

Nous soussignés, conseillers du roy, docteurs régens en 
l'Université d'Orléans, confessons avoir reçu de M. Alleaume, 

(1) Rapport des commissaires du district (ibid). 

(2) Bibliothèque publique d'Orléans, carton L, pièce 22. 



— 296 — 

receveur des deniers communs de ladite ville, la somme de neuf 
cent livres pour une demie (tic) année de nos gages escheue 
au jour et feste de la Saint-Jean darnière passée. De laquelle 
somme nous quittons ledit receveur et tous autres. Fait le vingt- 
trois de juillet mil sept cent un. 

Delalande, doyen, Leberchb, 

Prousteau, Goullu. 



Pièce IV {Page 62 du texte). 

Inventaire des ornements et linge qui sont chez les dames de l'école 

de Saint-Euverte, le 27 juillet 1727 (1). 

Une chasuble de damas blanc à fleurs d'or, garnie de 
galon et frange d'or fin, et un voile de satin blanc brodé, 
enrichi de perles fines, avec l'étoile, le manipule, le voile et la 
bource. 

Plus, une autre chasuble de moire d'argent blanc garnie de 
galon et frange d'or fin, l'étoile, le manipule et la bource, et 
un voile de (tache d'encre) blanc orné d'un Saint-Esprit en 
perles fines. 

Plus, une autre chasuble de petit damas blanc garnie de 
galon d'or faux, estolle et manipule et bource, et un voile de 
moire d'argent orné de fleurs jaunes. 

Plus, une chasuble de 'velour rouge garnie de galon et 
frange d'or fin, F estolle, le manipule, la bource et le voile de 
satin rouge brodé d'or fin. 

Plus, une chasuble blanche à bouquets, garnie d'or faux, 
l'étoile, le manipule, la bource et le voile de taffetas blanc 
brodé. 

(1) Inventaire de ce qui appartient à la fabrique de Saint-Eu- 
verte, p. 13, 14, 15, 16, reg. in-fol. relié en parchemin, de 1745 i 
1691. — Arch. du Loiret, G. 



— 297 — 

Plus, une autre chasuble de damas violet, garnie de galon 
d'argent fin, l'étoile, le manipule et la bource, et deux voiles 
violet, l'un de damas garny d'argent et l'autre de tabis orné de 
galon d'or fin, et une autre bource de tabis violet. 

Plus, une chasuble de damas vert garnie de galon et frange 
d'or fin, l'étoile, le manipule, le voile et la bource de tabis, le 
tout garny d'or et argent fin. 

- Plus, une autre chasuble de satin blanc à fleur rouge et 
verte, l'étoile, le manipule, voile et bource garnis de galon de 
soye. 

Plus, une étoile de moire d'argent à fleurs jaunes garnie d'or 
et argent fin. 

Plus, trois chappes de velours noir garnies de satin blanc et 
frange de soye. 

Une chasuble et deux tuniques aussi de velours noir, mani- 
pules de même, le voile, la bource et deux coussins de même. 

Plus quatre custodes, l'une de moire d'argent à fleurs rouges, 
l'autre de moire d'argent à fleurs d'or, la troisième blanche et 
des fleurs rouge, et la quatrième violette, le tout garnies d'ar- 
gent fin. 

Plus, deux ceintures de soye rouge et blanche. 

Plus, quatre robbes de la Vierge et cinq du petit Jésus de dif- 
férentes couleurs. 

Plus, quatre robbes violettes servant aux petits garçons et 
trois petits camaux. 

Plus, un daix de velours rouge en quatre pièces, garnis de 
fleurs de lis et frange d'or fin, une toillette de moire rouge gar- 
nie d'or fin et une autre toilette de toille garni de dentelle. 

Plus une nappe d'autel ornée d'une dantelle d'Angleterre, à 
bride. 

Plus, dix autres à dantelle et deux pleines, et quatre ceintures 
blanches. 

Plus, trois surplis et quatre rochers servant aux petits garçons. 

Plus, une toilette servant sur la table du Saint-Sacrement, 
ornée de dantelle d'Angleterre, à bride. 

Plus, trois nappes de communion d'autelle, cinq pièces 
chacune. 



— 296 — 

Plus, vingt-quatre nappes d'autel, tant grandes que petites, et 
deux petites nappes ouvrées. 

Plus, deux aulres nappes de communion avec de la petite 
dantelle. 

Plus, dix-huit amictz, quatre corporaux à mettre sous le 
Saint-Sacrement et dix aulres corporaux, neuf pales et vingt- 
quatre purificatoires. 

Plus, vingt-six lavabo. 

Plus, une nappe à mettre devint l'autel. 

Plus, huit chandelliers d'argent. 

Plus, un bénitier d'argent avec son toupilton et la coquille 
d'argent. 

Plus, un bassin et une paire de burettes d'arfsnt. 



Pièce V (Page f9 du texte). 

Maîtres et maîtresses d'école et de tutelle dont les paroisses ne sont 

pas indiquées. 

1190. Hilaire, grammairien. 1553 

1402. Bertran Chapelle (1). Etienne Leamle 

1459. Jehan de Saint-Pierre, ¥ n . . 

écrivain. JeanCheteau. 

44. ... Jehan de Fontenay, Jacques Beriot. 

maistre en écriture. Nicolas Dassigny. 

1519. Jacques Textor, gram- André Gaillard. 

,-<™ T ffiai ™ n - 4562. Pierre Gilles, écrivain. 

Iû32. Jean Girault. AKao r . à . . . u 

.-., t .. 1563. Crespin, tenant tutelle 
1544. Juhan. de grammaire. 

1553 - 1572. Thomas, maître d'école, 

Nicole Berruyer, tenant protestant massacré 

tutelle au collège à la Saint -Barihé- 

Saint-Yves. lemy (2). 

(1) A, 1990, archives du Loiret. 

(2) Lottin. 



— 99» — 



4572. Mainert, joueur d'es- 
pée fti mafire d'école, 
massacré à la Saint- 
Barthélémy. 

1599. Estienne de Sanceurre, 
tenant tutelle d' écri- 
ture rue des Treize- 
Apostres (1). 

1599. Pierre Guillot, tenant 
tutelle d'écriture rue 
de la Vannerie (2). 

1690. 

Delorme. 

Bonneau. 

Durand. 

DU" de Saint-Mesmin. 

Dame Douville. 

D Ue Desfriches. 

Catherine Doslon. 

D"" Ferret. 

D"* Chevalier. 

Dame Godefroy. 

Duport. 

Muret. 

Bernard Maubert. 

Jubert. 

Morel. 

Jogues, sous-diacre. 

Ch. Devarannes. 

1693. René Ralineau, s* de la 
Fayère, clerc tonsuré, 
mettre d'école de 
charité. 



1702. 

Pierre Gaultier. 
Chenard. 
D"* Douville. 
Pierre Feillatre. 
D"« Feillatre. 
Christophe Martin. 
Simon Michau. 
Claude Lizolle. 
François Guillet. 
Philippe Gausset. 
Jean Guillot. 
Bonnet. 
Nicolas Boquet. 
Jacquet Robillard. 
Jean Bonneau. 
Béatrix. 

Marie Deschamps. 
V e Chastelain. 
D u <» Friawet. 
D u « Berthe. 

1708. 
D Ua Micheau. 
Louis Chenard. 
Abraham Béatrix. 
Simon Leroux, 
Duport. 
Martin. 
Boulay junior, 
V« Douville. 



(1) Registre des censives de Saint-Samson, H, archives départe- 
mentales du Loiret. 

(2) Jd., ibid. 



— 900 — 
4708. 1722. 

Dubecq. Filastreau. 

Jean Cordier. L° uis !*»*• 

Filastreau. 1745. Etienne -François Des- 

ïVieiwth* champs, instituteur 

~i zr.. des sourds-muets et 

D^Friaizet. chapelain de l'église 

d'Orléans (1). 

1773. Jacques Voyon, écrivain 
Raymond Cornet. juré du duc d'Orléans. 



Pièce VI (Page 28 du texte). 

Extrait du registre des délibérations du bureau d'administration établi 
à Orléans par M. Masson de la Manerie pour la distribution des au- 
mônes fondées en faveur des pauvres de ladite ville et des environs. 

Aujourd'hui vingt-sept janvier mil sept cent quatre-vingt-six, 
nous soussignés, administrateurs du bureau des charités de 
MM. Antoine Masson et Masson de la Manerie, étant assem- 
blés, suivant l'usage, en l'hôtel de M. le lieutenant général pour 
les affaires ci- a près : 

Il a été observé que par l'acte de fondation et distribution de 
la somme de six mille livres au principal de cent vingt mille 
livres d'aumône aux paroisses y dénommées, ledit acte reçu par 
les notaires au Châtelet de Paris le seize juin mil sept cent cin- 
quante; entre tous les héritiers représentans et exécuteurs tes- 
tamentaires de feu messire Jean-Baptiste Masson de la Manerie, 
gentilhomme ordinaire du roi, en exécution de ses testamens et 

(1) Nous ne pouvons clore cette longue et éloquente liste sans 
signaler les noms de trois notables grammairiens Orléanais que 
Polluche a signalés : Denis Gaultier, né à Cléry en 4738, pro- 
fesseur de seconde au collège du Plessis-Sorbonne ; Pierre- 
Jacques Changeux, né à Orléans en 1740, auquel le recueil des 
Hommes illustres de l'Orléanais a consacré une intéressante 
notice, et Jogues de Guedreville, secrétaire du roi. 



— 301 — 

codiciles duement contrôlés, et ledit acte homologué par arrêt 
de la cour le vingt-six juin rail sept cent cinquante, sur les con- 
clusions de M. le procureur général, il a été stipulé par une des 
clauses que les arrérages seront employés au soulagement des 
pauvres malades, infirmes et vieillards des mêmes paroisses, et 
qu'à reflet de ce que dessus, lesdits arrérages seront remis 
chaque année entre les mains des curés et des dames des pauvres 
où il y en a d'établies, lesquels seront tenus tous les ans de 
donner au bureau d'administration un bref état d'emploi desdits 
arrérages, sans être néanmoins obligés d'en rapporter quit- 
tance; que conformément à cette clause, les arrérages qui re- 
viennent aux pauvres des paroisses de cette ville ont été annuel- 
lement remis, tantôt aux curés, tantôt aux dames des pauvres, 
et que jamais le bureau n'a reçu de plaintes sur la manière dont 
Messieurs les curés de ville à qui on a remis les deniers en ont 
fait la distribution ; mais qu'il n'en est pas de même à l'égard 
de Messieurs les curés de campagne ; que quelques-uns d'entre 
eux ont semblé et semblent encore vouloir réclamer contre le 
bureau sur ce qu'il a pris le parti de remettre les deniers aux 
différentes dames des pauvres établies en leurs paroisses... ; que 
cependant le bureau est libre de remettre les deniers soit aux 
curés, soit aux daines des pauvres, etc 

Il a encore été observé que par l'acte de donation faite au 
bureau par les enfans de M. Antoine Masson, reçu par les no- 
taires au Cbâtelet d'Orléans le trente janvier mil sept cent 
soixante-neuf, contrôlé et insinué le quatorze février suivant, et 
homologué par arrêt de la cour sur les conclusions de M. le 
procureur général le six avril audit an, il a été établi dix 
grandes écoles de charité en faveur des filles pauvres des pa- 
roisses désignées audit acte ; que les appointemens des mat- 
tresses ont été fixés à deux cens livres pour chacune, sauf celles 
de Messas qui ne l'ont été qu'à cent cinquante livres ; laquelle 
dernière somme a été portée à deux cens livres par arrêt du 
six avril mil sept cent soixante-dix-sept ; que lors de cet établis- 
sement il ne devoit être admis auxdites écoles que les filles dont 
les pères et mères étoient hors d'état, par leur peu de moyen, 
de frayer à leur éducation, ce qui a eu lieu effectivement et 



— 30Î — 

ètott conforme toi intentions de» fondateurs ; que cependant, 
per une condescendance de kt part des maîtresse», et qui ne 
peut être bornée, elles ont consenti à admettre également les 
enfants de» pères et mère» qui, étant plus fortunés, seront obli- 
gés de payer par moi» nue rétribution modique qui ne poe- 
vott leur être i charge, et procerott aux maltresse» un bien- 
être qei leur étoîl nécessaire* 

Qu'encore bien que ceci se pratique dan» qnelque»-unes des 
dentés, néanmoins, comme la plupart de» peren» at»é» refusent 
de coirtinoer à payer la rétribution connu ne ; que même, dans 
q«efy»e**tfnes de» école», eneons paren» ne payent plu»} que 
d'un autre côté les maîtresse» réclament du bureau une aug- 
mentation d'appointante*, vu l'augmentation survenue sur les 
denrée» et chose» néc essa i r e» à le vie ; et le bureau se trouvant 
hors d'étal d'accorder aucune augmentation, attendu que les f*- 
n a umj de le fondation ne le permettent pas, il est de son de- 
voir, poer que la fondation continue à avoir son eiécntiea,. et 
afin de continuer le bien que le» fondateurs se sont prepeeé, 
d'aviser ans moyen» à prendre pour y parvenir. 

Sur quoi b matière mise en délibération, 

Le bureau a été unanimement d'arvis pour soutenir des éta- 
blissemens aussi utiles, et a arrêté : 

I* Qu'en expliquant et interprétant en tant que de besoin 
fecte de fondation de ma sept cent cinquante, le bureau sera 
k revenir libre de remettre efeaeun an les deniers d'aumône 
revendue su* pauvre» de chaque paroisse désignée audit acte, 
soif aux curé», soit aux dames des pauvres, ou à- teUe» autres 
personnes de confiance cp/il jugera à propos, sans que le bureau 
paisse être tenu de rendre aucun compte de» motifs que le dé- 
terminent k prifer, quand à le jugera à propos, «m curé ou 
entre personne de b distribution - f et lesquels curés,, dames des 
peatr es. ou autre» personne» de confiance seront tenus les uns 
et le» autre» de donner dsaqu<r armée, #i bureau d'adunnistra- 
tfott, un bref étal de l'emploi desdits arrérages et déniera^ con- 
tenant même le» nom* de» pauvre», wurf de ceux qui seront ré- 
perlé» pauvre» limtetr», sane néamneifte être tenu» de rapporter 
(pMiMMe qnmis emploi .. 



- aoâ- 

2° Qu'à l'avenir il ne sera admis gratuitement aux écoles de 
charité, établies par l'acte susdit de mil sept cent cinquante, que 
les enfans des pères, mères pauvres, dont la liste sera arrêtée 
do concert, chacun an, entre Messieurs les curés et les maîtresses 
d'école des paroisses, huit jours avant la rentrée des écoles. 

3° Il sera néanmoins loisible aux habîtans desdites paroisses, 
qui sont aisés, et dont les enfans n'auront point été compris 
dans la liste ci-dessus ordonnée, d'envoyer leurs dits enfans 
auxcfîtes écoles, pour y être instruits comme les autres enfens, à 
la charge par les pères et mères, avant de Tes j envoyer, d'avoir 
le consentement du curé et de la maîtresse d'école, et de s'obli- 
ger de payer par chaque mots la rétribution dont ils seront 
convenus, et qui ne pourra néanmoins être aa-dessus de huit sols 
par mois par chaque enfant. 

fit pour l'exécution de la présente délibération, et lui procu- 
rer la sanction nécessaire, le bureau a arrêté <fen envoyer une 
copie collalionnée à Monseigneur le procureur général et à 
M. de Saint-Vincent, conseiller de gramf chambre et petit-fils par 
la dame son épouse du fondateur, à l'effet de les supplier de la 
faire homologuer en la eonr. 

Fait au bureau, à Orléans, et avons signé ladite délibération. 
Signé : Curault, Deloynes d'Auteroche, Jogues de Guedreville, 
Seurrat de Guilfevifle et Boyetet; et contrôlé à Orléans le quatre 
février mil sept cent quatre-vfngt-six par 6iribourg t commis, etc. 

Extrait et collationné par les conseillers du roi, notaires au 
Châtelet d'Orléans, soussignés, sur le registre des délibérations 
dudi* bureau, à cet effet représenté, et ensuite rendu» ce quatre 
février mil sept cent quatre-vingt-six. Signé : Dardonville et 
Bottet, notaires, avec paraphes. 



Cette délibération a été homologuée par la cour de Parlement 
le 2 mars 1786. Collationné : Luton. — Signé : Isabeau (1). 



(1) Pièce imprimée à Paris chez P.-G. Simon et N.-H. Nyon, 
imprimeurs du Parlement, rue Mignon, 1786. Nous en devons la 



— 304 — 



Pièce VII (Page 10 du texte). 

Procès-verbal de l'installation des sœurs dans l'école de Notre- 

Dame-du-Chemin. 

L'an de grâce 1780, le vingt-deux may, après la messe do 
Saint-Esprit, célébrée en cette paroisse par M. Charles Besnard, 
supérieur général de la communauté des filles de la Sagesse, 
nous curé, soussigné, avons conduit les filles de la paroisse à la 
maison des écoles bâtie et fondée par M lu Marie- Françoise de 
Menou de Charnisay, laquelle a été présente à la bénédiction 
donnée à la maison et aux classes par ledit sieur Besnard, qui a 
confié le soin de ce nouvel établissement aux deux sœurs Saint- 
Clément et Saint- Sylvestre, lesquelles ont pris possession 
lesdits jour et an que dessus. 

Signé : Marie- Françoise de Menou Charnisay, Besnard; 
M. R. S. de Francheville, supérieur des filles de la Sagesse; 
S r S'-Jean-de-la-Croix, fille de la Sagesse; sœur Saint-Clé- 
ment, fille de la Sagesse ; sœur Saint-Silvestre, fille de la Sa- 
gesse; Sophie Pauly; D. Rufin, chanoine, ancien curé de cette 
paroisse; Patri, prêtre; Louet de Gironville, ecclésiastique ; 
Avoie Pauly, Marie-Elisabeth Drufin de Saint-Laurent ; Corbin, 
curé (1). 

gracieuse communication à l'obligeance de M. G. Vignat, membre 
de la Société archéologique et historique de l'Orléanais. 

(1) Extrait des registres des baptêmes et sépultures de Notre- 
Dame-du-Chemin, 1780-1791, ff os 8 et 9, archives municipales 
d'Orléans. 



— 305 — 



Pièce VIII (Page 75 du texte). 

Acte d'assemblée des habitants de Recouvrance pour le résiiiement 

du bail de la maison d'école. 



Nous soussignés, habitans de la paroisse de Notre- Dam e-de- 
Recouvrance, donnons pouvoir aux marguilliers en exercice de 
résilier le bail sous signature privée fait par maître Pierre Per- 
doulx aux marguilliers de ladite paroisse lors en exercice, des 
cénacles pour loger la maîtresse d'école pour letemsde neuf an- 
nées qui ont commencées à Noël mil sept cent cinquante, ledit bail 
en datte du neuf novembre de ladite année, moyennant la somme 
de quatre-vingt livres par an, de faire ledit résiliment pour la 
somme de cent vingt livres que lesdits marguilliers payeront au- 
dit Perdoulx, propriétaire, de laquelle somme luy sera tenu 
compte par la fabrique, et avons signé le présent acte pour luy 
valoir et servir ce que de raison ; fait au banc de l'œuvre ce 
dix septembre mil sept cent cinquante-deux. 

Le registre est signé : Antoine Jogues, Arnault de Nobleville, 
Antoine Miron, Colas de Malmusse, Prévost, Antoine Jogues, 
6. Miron, F. Tassin, de Guedreville, Jacques Daunay, Geflrier, 
Vaillant (1). 



Pièce IX (Page 16 du texte). 

Assemblée pour le choix d'une institutrice dans] la paroisse de 

Recouvrance. 

Aujourd'huy lundy, feste de Saint-Martin, onziesme jour de 
novembre 1754, yssue de la messe de la paroisse de Notre-Dame- 
de-Recouvrance d'Orléans, et suivant l'annonce faite par mes- 

(1) Registres des comptes de la fabrique de Recouvrance, 
f° 87 vo. 

20 



— 306 — 

sieurs les vicaires de laditte paroisse le jour d'hier et réitérée 
cejourd'huy, portant avertissement aux habitants de ce trouver, 
yssue de ladite messe, aux ban de l'œuvre, pour y dellibérer des 
affaires qui la regarde, auxquels ban de l'œuvre sont comparus 
par devant les notaires au Chastelet d'Orléans soussignez les 
sieurs Antoine Jogues le jeune, Louis-Daniel-Arnault de Noble- 
ville, Philippe Sarrebourse de la Guillonnière, tous trois mar- 
guilliers d'honneur de l'œuvre et fabrique de laditte paroisse; 
maislre Vaillant, prestre, et l'un des vicaires de laditte paroisse ; 
les sieurs Antoine Jogues l'aîné, Augustin Jogues de Guedre- 
ville, Guillaume Miron, Emery, marchant, Raimond Lourmand et 
Jacques- François Geffrier, tous habitants négotiantset marchands 
demeurants en laditte paroisse de Notre-Dame-de-Recouvrance. 

Auxquels sieurs habitants susnommés a esté desmontré par 
lesdits sieurs marguilliers d'honneur que la maîtresse d'escoïles 
des filles de charité de cette paroisse qui y estoit estante sortie, 
que il y avoit mademoiselle Marie-Claude Boudin qui offroit de 
remplir sa place, et laquelle se contentoit delà somme de cent 
dix livres par an qui est la portion qui revient à la maîtresse 
d'escoïles dans les libéralités de feu monsieur Masson de la Ma- 
nerie, et moitié de la rente léguée par feu Madame Lhuillier, et 
pour ladite somme offroit de se loger et sa classe à ses frais et 
despents ; 

Que plusieurs fois les habitants avoit proposé verballement 
de faire faire des ban dans l'esglise pour placer les filles, pour 
cet effet d habandonner la place de dessous les cloches pour les 
placer . . . , 

Sur le premier chef lesdits sieurs habitants autorize lesdits 
sieurs marguilliers à recevoir ladite damoiselle Boudin aux con- 
ditions (y-dessus, laquelle à ce présente a accepté. 

Sur le second chef autorize lesdits sieurs marguilliers de faire 
faire les ban pour placer les filles dans la place cy -dessus . . • 

Dont acte fait et passé audit ban de l'œuvre, lesdits jours et an 
que dessus, et ont signé; la minutte des présente est signée : 

Vaillant, vicaire ; G. Miron, de Guedreville ; Antoine Jogues, 
marchand ; Geffrier, Raimont Lourmant, Marie-Claude Boudin, 



— 307 — 

A. Jogues, Arnault de Nobleville, Sarrebourse de la Guillonnière, 
et desdits notaires soussignez, duement controllée è Orléans, au 
bureau d'Orléans, le quatorze dudit mois de novembre, par te 
sieur Bodin, qui a reçu douze sols, ycelle minutte resiée à Destas, 
notaire, l'un d'eux. L'expédition est signée : Sar radio, Destas. 



Pièce X (Page 425-477 du texte). 
Acte de donation entre vifs (30 janvier 1769). 

Pardevant les conseillers du roy, notaires au Châtellet d'Or- 
léans, soussignés. 

Sont comparus dame Élizabeth Masson, demoiselle, veuve 
Augustin Jogues, sieur de Guedreville, demeurant à Orléans, rue 
et paroisse Notre-Dame-de-Recouvrance, en son nom, comme 
héritière pour un septième d'Antoine Masson, son père, écuyer, 
conseiller, secrétaire du roy, maison, couronne de France et de 
ses finances, décédé à Orléans le neuf août mil sept cent qua- 
rante-un. 

Et encore laditte dame Jogues comme héritière pour un 
sixième de messire Guillaume Masson, chevallier, seigneur d'OIuy, 
Son frère, décédé à Taris le sept mai mil sept cent cinquante- 
quatre, et qui avoit aussi succédé pour un septième audit sieur 
Antoine Masson, son père. 

Antoine Jogues, écuyer, commissaire des guerres à la suite 
des gardes françoises, ancien échevin de cette ville et adminis- 
trateur parent du bureau de charité établi par les exécuteurs 
testamentaires de M. Masson de la Manerie, son oncle, au nom et 
comme fondé de la procuration spéciale à l'effet des présentes, 
de M rfl Antoine- Lambert Masson, chevallier, comte de Melay, 
conseiller du roy en tous ses conseils, et président honoraire en 
la chambre des comptes à Paris, demeurant à Paris, rue du 
Sentier, paroisse de Saint-Eustache, aussy hérittier pour un 
septième dudit sieur Antoine Masson, son père, et pour un 
sixième dudit sieur Masson d'OIuy, son frère. 



- 308 — 

Plus, ledit sieur Jogues, comme fondé de la procuration aussy 
spéciale de M" Joseph-Marin Masson, chevallier, seigneur de 
Courcelle, demeurant à Paris, rue Neuve, et parroisse de Saint- 
Eustache, hérittier pour un septième dudit sieur Antoine Mas- 
son, son père, et pour un sixième dudit sieur Masson d'Oluy, 
son frère. 

Comme aussy ledit sieur Jogues en qualité de fondé de procu- 
ration, aussy spéciale, de M re Charles- Jean-Faustin Masson, che- 
vallier, demeurant à Paris, rue du Sentier, parroisse de Saint- 
Eustache ; 

De M re Jean Partyet, chevallier, intendant de l'hôtel des Inva- 
lides, demeurante Paris, audit hôtel, au nom et comme procu- 
reur de M re Antoine-Honoré Masson, chevallier, étant à présent 
à Cadix, fondé de sa procuration générale, contenant pouvoir de 
substituer, passée devant Louis Diraudatz, chancellier du consu- 
lat de France à Cadix, en présence de témoins, le vingt-six 
novembre mil sept cent soixante-sept, dont une expédition léga- 
lizée par Monsieur Puyabry, consul général de France en En- 
dalousie, le vingt-sept du même mois, controllée à Paris le dix- 
sept may suivant, et duement certifiée véritable, a été déposée à 
M" Guibert, notaire à Paris, le dix-huit dudit mois de may; 

De M re Claude-René Cordier de Montreuil, chevallier, baron 
d'Echauffou, la Beauvelinière et autres lieux, président en la 
cour des Aydes, à Paris, et dame Marie-Madelaine Masson, son 
épouse, demoiselle, de luy authorisée, demeurant à Paris, rue 
Neuve-du- Luxembourg, parroisse de la Madelaine de la Ville- 
TÉvêque; 

De dame Élizabeth Masson, demoiselle, dame du Fay, veuve 
M r Melchior-Philibert de Chamousset, baron de Chamousset et 
autres lieux, demeurante à Paris, rue du Sentier, parroisse de 
Saint-Eustache ; 

De dame Marie- Espérance Masson, épouse et procuratrice 
autorisée de M" Joseph Moulin Brunet d'Évry, chevallier, 
marquis d'Évry, premier baron du Bourbonnois, brigadier, des 
armées du roy, chevallier de Tordre royal et militaire de Saint- 
Louis, suivant la procuration qu'il a donnée à laditte dame son 
épouze, devant ledit M» Guibert, qui en a la minutte, et son con- 
frère, notaires au Châtellet de Paris, le dix-neuf may mil sept 



— 309 — 

cent soixante-huit, maditte dame marquise d'Évry demeurante 
à Paris, rue de Ventadour, parroisse de Saint-Roch ; 

Et du sieur Jean-Baptiste de Magny, bourgeois de Paris, y 
demeurant, rue des Fossoyeurs, parroisse de Saint-Sulpice. 

Mesdits sieurs Charles-Jean-Faustin Masson, Antoine-ïlonoré 
Masson, dame présidente de Montreuil, dame baronne de Cha- 
mousset, et dame marquise d'Évry, seuls hériltiers chacun pour 
un cinquième, sous bénéfice d'inventaire, de M" Jean Masson de 
Plissay, leur père, chevallier, seigneur comte de Morangis et 
autres lieux, et chevallier de Tordre du Roy, suivant les lettres 
par eux obtenues conjointement en la chancellerie du palais, à 
Paris, le vingt-trois mars dernier, signées, scellées, insinuées et 
entherinées par sentence du Chastellet de Paris du même jour, 
et lequel sieur Jean Masson de Plissay avoit aussy été hérittier 
pour un septième dudit sieur Antoine Masson, son père, et 
pour un sixième dudit sieur Masson d'Oluy, son frère; 

Et ledit sieur de Magny au nom et comme curateur aux subs- 
titutions dont ledit sieur Charles-Jean-Faustin Masson et An- 
toine-Honoré Masson ont été grevés par mondit sieur leur père, 
suivant son testament olographe du onze avril mil sept cent 
soixante-un, déposé audit maître Guibert, notaire à Paris, le 
vingt-huit octobre mil sept cent soixante-sept, controllé le trente 
du même mois et insinué à Paris le vingt-un mars mil sept cent 
soixante-huit, en laquelle fonction de curateur ledit situr de 
Magny a été élu, de l'avis des parties et avis des appelles aux dites 
substitutions, homologué par sentence de Monsieur le lieute- 
nana civil au Châtellet de Paris, du (rente octobre mil sept cent 
soixante-sept, et ledit sieur de Magny a accepté laditte charge par 
acte du lendemain, étant ensuittede laditte sentence qui est aux 
registres de M e Vincent, greffier de la chambre civile; 

Et encore ledit sieur Jogues au nom et comme fondé de la 
procuration spéciale de dame Marie-Anne Jogues de Villers, 
veuve de messire Pierre-Antoine Masson, chevallier, seigneur de 
Vernou, demeuranteà Paris,rueSaint-Louis-au-M irais, parroisse 
de Saint-Paul, au nom et comme tutrice de M ro Jean-Antoine 
Masson de Vernou, son fils, chevallier, conseiller du roy en sa 
cour de parlement à Paris, laditte dame élue en laditte qualliié 
de l'avis des parents et amis de mondit sieur son fils, homologué 



— 310 — 

ptr sentence de M. le lieutenant mil su Chatellet de Piris do 
huit janvier mil sept cent cinquante-trois, et Tarant accepté le 
lendtmain, par acte étant ensuite de laditle semence, qui est aux 
registres dudit M* Yimont ; 

Et de M" Jean-Baptiste-Louis Lambert rfes Champes de 
Morel. chevallier, conseiller du roy mi sa cour de parlement, et 
honoraire en sa cour des a y des, et de dame Marie-Thérèse Mas- 
son, son épouse, de luy aulhorizé, demei ranis à Paris, rue du 
Jardinet, parroisse de Saint-Cosme. 

Mesdits sieurs Jean-Ar.toine Masson de Yen ou et dame Marie- 
Thérèse Masson, épouse de M. Lambert, conjointement avec feue 
dame Marie-Ëlizabe h Masson à son déceds épouse de M. Claude- 
Pierre Bigot de la Touanne. écuyer ordinaire du roy, seuls hé- 
ritiers chacun pour un tiers dudit feu sieur Pierre- Antoine 
Masson de Yernou. leur père, qui a\oil aussy été hëritlier pour 
un septième dudit sieur Antoine Masson, son père, et encore 
:uesdits sieurs de Yernou fils, diinc Lambert et feue dame de 
'a Touanne hexitliers poi;r un Sixième entrYtit dudit feu sieur 
Masson d'Oluy. leur oncle, par représentation du Jit sieur Masson 
île Yernou, leur père 

M™ Pierre- Simuel B got de f.hèreile, chevallier, seigneur de 

l'Êmeriilon, ancien major au rêgî.nent de Conly et chevallier de 

. ordre royal et militaire de S.^nî-L >iii>, demeurant à Orléans, rue 

es Cures, parroisse de Sain'.-Mi hn, et dame Jeanne-Made'aine 

IS-wetet, son é t ouse, qu'il aiithjr ze po -r l'effet des présentes; 

A cause d'elle Augiistin-Jt an Éd »i:ard Boyeîet, écuyer, sieur 
les Bor-ies, demeurant cy-de\ant à Marseille el de présent à 
nriéan*. rue de la Bretonuei ie. ditle parrois>« de Saint-Michel, 
.issv en son nom ; 

Charles Bwetct. écuver, sieur de Domainville, demeurant à 
<i.léan«, rue de la Bretonnerie el parroisse Saint-Michel, aussy 
■ i sou no:n ; 

Ledits sieurs Bovetet des Bordes et de Domainville comme se 
• isani fiirt d Éiouard B.uetet, écuyer, leur frère aSné, demeu- 
i *t à Mairid, pîr lequel ils s'obiigert faire ratiffier incessam- 
■i ent le piv<e:l .:rle; 



— 3H — 

Et ledit sieur Boyetet de Domainville au nom et comme tuteur 
de M" Louis-Paul- Marie Bidé de Chezac, chevallier, et de Marie- 
Élizabeth- Julie Bidé de Chezac, et Marie-Paule-Félicité Bidé de 
Chezac, demoiselles, enfants mineurs de défunts M" Paul-Osée 
Bidé de Chezac, chevallier, capitainedes vaisseaux duroy et com- 
mandant de la compagnie des gardes-marines du port de Brest, 
et de dame Marie-Élizabeth Boyelet, son épou.se; 

Laditte dame Jeanne-Madelaine Boyetet, épouse dudit sieur 
de Chère Ile, et lesdils sieurs Edouard- Augustin, Jean-Édouard et 
Charles Boyetet frères et sœur, et conjointement avec laditte 
feue dame Marie-Élizabeth Boyetet, épouse dudit sieur de Che- 
zac, leur sœur, héritiers pour le dernier septième dudit sieur 
Antoine Masson, leur ayeul, par représentation de dame Made- 
laine Masson, leur mère, décédée épouse de M. Jean-Léon 
Boyetet, écuyer, conseiller du roy, lieutenant criminel au bail- 
liage et siège présidial d'Orléans, et encore laditte dame de 
Chérelle, et lesdits sieurs Boyetet, ses frères, hérittiers, conjoin- 
tement avec ladite dame de Chezac, pour le dernier sixième, du 
sieur Guillaume Masson d'Oluy, leur oncle, aussy par représenta- 
tion de laditte dame Boyetet, leur mère 

Lesquels comparants dans les qualités cy-dessus établies ont 
dit que ledit feu sieur Antoine Masson était propriétaire de 
quatre mille quarante-huit livres quatre sols un denier de rente 
perpétuelle, en plusieurs parties, sur les aydes et gabelles et sur 
les États de Bretagne ; que les frais de recouvrement de ces 
rentes en réduisoient le revenu annuel à trois mille neuf cent 
soixante-seize livres ; et que ledit sieur Masson père employoit 
annuellement cette dernière somme en aumônes et à soutenir 
des écoltes de charité de différents endroits du diocèse d'Orléans. 
Dans la vue de perpétuer cette bonne œuvre, il avoit d'abord 
conçu le projet de disposer des capitaux de ces rentes au proffit 
de quelqu'un qui fût en état de suivre ses intentions, et il avoit 
même jette les yeux pour cela sur laditte darne Jugues; mai*- il fut 
arrêté dans la crainte que laditte daine Jogues ou ceux qu'elle 
auroit choisis pour la remplacer ne mourussent ab intestat. Il se 
contenta donc d'ordonner verbalement à ses enfants de continuer 
cette bonne œuvre après son décès, dans le secret de leur fa- 



— 312 — 

mille, en leur remettant seulement nn bordereau de l'ordre qu'il 
tenoit dans les distributions, et les engageant à choisir l'un d'entre 
eux pour remplir après lui ses intentions, avec faculté de faire 
dans les répartitions tous les changements qu'il jugeroit à propos. 
Les enfants dudit sieur Masson luy promirent de remplir ses 
intentions, et s'engagèrent par honneur envers lui à continuer la 
bonne œuvre tant que subsisteroient les rentes dont il y desti- 
noil les revenus, en l'assurant qu'ils considéraient les capitaux et 
rentes comme un fond subsistant en leurs mains pour le compte 
des pauvres. 

Après le décès dudit sieur sieur Antoine Masson, il fut procédé 
à l'inventaire des biens de la succession par M* Philippe-Etienne 
Jullien, notaire à Orléans, à la requête desdits sieurs Masson 
de Meslav et de Courcelle, de laditte dame Josues, desdits feux 
sieurs Masson de Plissay, de Vernou et d'Oluy, et de M. Boyetet 
père, comme tuteur de ses enfants ; et par la vaccation du vingt- 
neuf septembre mil sept cent quarante-un, ils reconnurent l'en- 
gagement qu'ils avoient contracté vis-à-vis dudit feu sieur An- 
toine Masson, et déclarèrent qu'ils étoient dans la volonté d'exé- 
cuter leurs promesses, comme s'il leur en eût imposé la loi par 
écrit, sans néanmoins qu'ils pussent y être contraints par quelque 
autorité que ce fût, ny que celuy d'entre eux qui serait choisi 
pour en faire la distribution fût tenu de rendre aucun compte de 
son administration. 

Le trente-un décembre mil sept cent quarante-deux, il fut en 
la présence dudit M e Jullien procédé à la liquidation et partage 
des biens de la succession dudit sieur Antoine Masson entre ses 
enfant^ et petits-enfants susnommés. L'on y fit une masse par- 
ticulière des rentes qu'il avoit destinées à perpétuer ses charités, 
et on en forma sept lots qui furent tirés au sort entre tous les 
partageants, à la charge par chacun d'eux de rapporter en paye 
annuellement, tant que lesdiles rentes dureraient, es mains de 
celuy d'entre eux qu'ils avoient proposé, la somme de cinq cent 
soixante-huit livres, sans retenue d'aucuns irais de recette ny 
impositions, pour former le total des trois mille neuf cent 



— 313 — 

soixante-seize livres que ledit sieur Masson père employoit an- 
nuellement en aumosne, et à l'avis de soutenir des écoles de 
charité. A l'effet de quoi tous les partageants, tant pour eux 
que pour leurs successeurs, en firent une principale charge 
et condition du partage, pour être exécutée exactement dans 
le secret de leur famille, relativement à la promesse verbale 
qu'ils en avoient faite à leur père et à l'ordre qu'ils avoie'nt étably 
enlr'eux pour lesdites distributions annuelles, sans néanmoins 
qu'ils puissent y être contraints par quelque autorité que ce fût. 
Ladilte dame veuve Jogues fut choisie par toutte la famille pour 
la continuation de cette bonue œuvre, et elle l'a remplie exacte- 
ment et sans interruption jusqu'à présent; chacun desesco-par- 
tageants luy a de son costé fourni annuellement, jusqu'au décès 
dudit sieur d'Oluy, son contingent tel qu'il avoit été régie par 
le partage de la succession dudit sieur Antoine Hasson. 

L'inventaire de la succession dudit sieur Masson d'Oluy a été 
fait par maître Martel et son confrère, notaires à Paris, le qua- 
torze may mil sept cent cinquante-quatre et jours suivants, et 
le partage en a été arrêté, en présence du même notaire, le 
vingt-cinq juillet de la même année mil sept cent cinquante- 
quatre. On ne s'y est point astreint à faire, entre tous ses hé- 
ritiers, la division particulière des trois parties de rentes qui lui 
étoient échues de la succession de son père pour sa portion dans 
les rentes affectées aux charités; mais par la cinquième des ob- 
servations préliminaires du partage des biens de la succession 
dudit sieur d'Oluy, il a précisément été arrêté que chacun de ses 
hériltiers seroit annuellement tenu contribuer pour un sixième 
au payement des cinq cent soixante-huit livres dont sa succes- 
sion étoit chargée pour le septième des charités établies par le 
sieur Antoine Masson, son père. 

Cette dernière disposition a été exécutée avec la même exacti- 
tude que celle établie par le partage du trente- un décembre mil 
sept cent quarante-deux, puisque chacun desdils sieurs Masson 
de Plissay, de .Meslay et de Courcelle a toujours fourny depuis 
à laditte dame Jogues six cent soixante- deux livres treize sols 
quatre deniers, pour le sixième des trois mille neuf cent soixante 



— 311 — 

lirfîue dro* B:*y»*H ?ti tvirû ~i*iï* -+r\ zr~ ;»«rpi! wc'J.%r«i 
p*w dncn&e d» dm Irrxiws ; «* **£t inr:*-» ara* Jiç-m* 
a eët-A(oe r«sn» parai-le kœ» is*iiç'!«»c: ÎL-t h ct:f.w 
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P'rçotfi* d« rwrt» 5»: iJ J*ar 3*if':i! .* r^rsr: rae :*■« 

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de* Mt r?i**zt *^;-ss**c: te* - ; r;« i*"* :":rir* i** :;«!rît»>- 
L:- :». et çb :* :»* f'-w-ec-: :-:■:-: ••■>■• ;-ui ■» d-* T-r-*. 1 * î*-i te» 
d*c*rœa»*Tw»r.: 1 7 f*-/» te •.&•• ^*i* .:*. 

d» •«» > !#9îf«. ifc *«! ^**-"-*i* , T«^t rrH*-. k<si te bw 



— 315 — 

p^flMÎr et rv? et de méMfBcm 4e la caar 4b 
•ranépr, Au» la fart» et mm les cmditkxM tf - a^ cài onrà'ta, 
t'aiiminùitmiiM èa* efarités .vdoaxiée'i par tafit few sîeur Ma»- 
ion *a bowiu yu a eie étahiy en la nlie d'Oriean» pour f ad- 
ajnwtraùo* deaeent ringt mille libres attribué» au aa<iru€l 
•Himirts «le i-harite de* p&rrMMsi <ies en?irmu 4e la fitt* <f Ûr- 
i^in.4, *ur li» chariti** orioanee* par Le Leaumenc de X ra J«ui- 
Baptiste Varna rie la M. inerte. gentilhomme ordinaire du nj r 
iwant Tztu pana* entre M 71 !ea esecateim testamentaires rimiit 
;*;r de U Kanerie et M" « idmint*tntenri dndit bureau <fe- 
: i f M* Duvaf et Ma i:nofrêre. notaires a Pirâ„ V» leoe juin mil 
*wt «nt cinquante, hoaioiogié au parlement le vingt-six da 
même moâ. 

Premièrement, chacune des parti** toraparantea <iana leaqna- 
lit* cj -dessus établies tiéiaiasera ièi i présent, au pmA: dmiift 
hurtau, pour le «MCipu et Tavariuç* -les pauvres aixiteux oa 
mil.nies, éi:n!!es de thanté. pauvres communautés eerJêsiaa- 
&•; ie* «êealîères du diocèse d'Orléans, et enfanta .jui *oat jans 
**i'.nun, pour apprendre «fes mêtien, des rentes en principaux 
et rt*venua. et de la nature portées par l'aride dix-huit .Je Tèifit 
du mois (f aoi»t mi 1 «pt cent •£ lannce oeuf. jusifi à cnar.ur* 
rance toutefois du montant de la portion ion: '-Jiatvine deadittes 
pi.-ies est tenue esdites .nia!i'.és. <i.ias les ^îatre m ilie jurante- 
il i: . livres <y iaf re *oia d< rente <|ue leiiit feu «eur Antoine Jlas- 
jon avott deNi.nees à la r.miLnu.-uioo de la bonne xuvre qu'il 
avnt comiuencee. 

■ 

Swmrfement, ledit borna recevra tous Ussf arrérages échus 
et à èfihavc iesdites rente» a compter du premier janvier mfl 
«pt cent «iiante-Jniit, par les mains et nir les i^uttancea dt 
4M foottei 4e pncintioa. pi r**rnetii*nnc >*iita arrérages! à 
« a .el 17 de N*«Mieiin les aiiir.iaiatmeun -fie îe bureau aura 
thtiMy, pour la reo>ue des iidirenti rev^cfia loat l'adauniacra- 
:j m lui est enaJi«*e 

rnwiîêiiMnMnt, «ni <ras 4e rembonaneintwt des capit»*! é»- 

diri*H reutes. ita ler-ini: ^*ir»*l«*nienc mu» pur iettamèlmé* 



— 316 — 

ralion dadit bnreau, et les remplois en seront faits par ledit bu- 
reau au profit desdits pauvres honteux ou maladis, écoles de 
charité, pauvres communautés ou ecclésiastiques séculiers du 
diocèse d'Orléans, et enfants qui sont sans secours, et autres 
rentes de la nature de celles permises par l'article dix-huit de 
redit du mois d'août mil sept cent quarante-neuf. 

Quatrièmement, le produit effectif des arrérages des rentes qui 
seront abandonnez par le présent acte, et de celles qui pourront 
être acquises par remplacement, sera remis annuellement à la- 
dit te dame Jogues, tant qu'elle voudra bien continuer ses soins, 
pour la distribution desdits revenus et l'administrateur chargé 
de la recelte sera pleinement déchargé par les quittances que 
laditle dame Jogues luy aura données. 

Cinquièmement, laditte dame Jogues continuera de faire la 
distribution desdits revenus, conformément aux intentions dudit 
feu sieur Antoine Hasson, ainsy qu'elle a fait jusqu'à présent, 
sans être tenue d'en justiffier aucun employ ni de suivre person- 
nellement l'état cy-après desdites charités; mais au contraire, 
tant qu'elle voudra bien se charger d'en faire la distribution, la- 
ditle dame aura la liberté d'y faire les changements qu'elle jugera 
à propos, sans être assujettie de consulter pour lesdits change- 
ments d'autres personnes que mon sieur président de Meslay, 
son frère, de manière que, dans le cas où elle le survivrait, elle 
ne sera tenue de prendre l'avis de qui que ce soit. 

Sixièmement, dès l'instant que laditte dame Jogues ne ju- 
gera plus à propos de se charger de la distribution desdites chari- 
tés, elle sera faite par Messieurs les administrateurs composant 
ledit bureau étably en la ville d'Orléans pour l'administration des 
charités de mondit sieur Masson de la Manerie, auquel bureau 
sera associé, relativement à la distribution seulement, un descen- 
dant ou parent ou allié dudit sieur Antoine Masson, qui sera à 
perpétuité, choisy et nommé de concert, par le vœu commun 
des ataés de chacune des branches dudit sieur Antoine Masson, 
lesdits aines pris dans chacune famille soit masle, soit femelle, 
les masles toujours préférés aux femelles. 



— 317 — 

Septièmement, lesdites parties désirant toutes user, au moins 
une fuis, du droit de choisir et nommer l'associa audit bureau, 
elles ont déclaré par ces présentes, qu'elles choisissent et 
nomment ledit sieur Augustin-Jean-Ëdouard Boyetet des Bordes 
pour associé audit bureau d'administration. 

Huitièmement, pour faire connollre dès à présent auidits 
sieurs administrateurs les intentions dudil sieur Antoine Masson, 
et leur servir de rùgle dans les distributions qu'ils auront à faire 
de ses charités, il en a été dressé l'état de distribution. 



ÉTAT PK ÏHSTIIIHITION HKK CIIAHITKM ANNKKI.I.KM HK FKIÎ 
M. ANTOINK MASSON HANK l,K PIOCftSK p'ollLKA.NM. 

PREMIERS PARTIE. — Pour des école» <U flUM. 

Article premier. — RcawjHnry (Saint-Nicolas). 

Pour une école des filles de Beaugency (Saint-Ni- 
colas), deux cent livres, cy 200 liv. 

A ht. 2. — MvtuaH. 

Four une école des filles à Messas, cent cin- 
quante livres, cy 150 lit. 

AnT. .'*. — Tavcrs, 

Pour une école des filles àTavers, deux cent livres, 
cy 200 Ht. 

Art. 4. — La Fcrté-I^owendall. 

Pour une écolle des filles à la Ferté-Lowendall, 
parroisse de Saint-Michel, deux cent livres, cy. . • 200 liv* 

Art. 5. — Jarycau. 

Pour une école des filles de Jargeau, deux cent 
livres, cy 200 liv. 

A ht. 6. — Saint-Jcaji-le~Ulanc. 

Pour une école des filles a Saint-Jean-le-Blanc, 
deux cent livres, cy 200 lit. 



— 318- 

Art. 7. — Rebréchien. 

Pour une école des filles à Rebréchien, deux cent 
livret, cy 200 liv. 

Art. 8. — Loury. 

Pour une écolle des filles à Loury, deux cent li- 
vres, cy 200 liv. 

Art. 9. — Lailly. 

Pour une écolle des filles à Lailly, deux cent li- 
vres, cy 200 liv. 

Art. 10. — Salbry. 

Pour une école des filles à Salbry, deux cent li- 
vres, cy 200 liv. 

Art. 11. — Saint-Hillaire et Saint-Mesmin. 

Pour une écolle des filles à Saint-Hilaire-Saint- 
Mesmin, quarante-six livres, cy 46 liv. 

1.996 liv. 

DEUXIÈME PARTIE. — A cause des écoles des garçons, sçavoir : 

Pour une école des garçons à Saint-Hilaire-Saint- 
Mesmin, la somme de trente livres, cy 30 liv. 

Pour une école des garçons à Saint- André de Cléry, 
pareille somme de trente livres, cy 30 liv. 

60 liv. 



TROISIÈME PARTIE. — A cause des charités à distribuer an- 
nuellement aux pauvres, malades et honteux des treize parroisses 
oy -après nomes, sçavoir : 



1° Aux pauvres de la parro^se de Saint-Benoisî- 
de-Retour, quarante litre*, cy 40 liv. 

2° Aux pauvres detauarroissedeSainl Donna lien, 
.soixante livres, cy, 60 liv. 



— 319 — 

3° A ceux de Saint-Hillaire d'Orléans, vingt li- 
vres, cy 20 liv. 

4° A ceux de Saint-Pierre-le-Puellier, soixante 

livres, cy 60 liv. 

5° A ceux de Sainte-Galherine, trente livres, cy. 30 liv. 

6° A ceux de Saint-Marceau, quatre-vingt livres, cy 80 liv. 

7 w A ceux de Saint-Paul, trois cents livres, cy. . 300 liv. 

8° A ceux de No tre-Dame-du- Chemin, cent cin- 
quante livres, cy 15Q liv. 

9° A ceux de Saint-Laurent et Recouvrance, deux 
cent livres, cy . 200 liv. 

10° A ceux de Saint-Martin d'OUivet, cinquante 
livres, cy 50 liv. 

11° A ceux de la Chapelle-de-SaintrMesmin, 
quarante livres, cy 40 liv. 

12° A ceux de Dry, quarante livres, cy 40 liv. 

13° A ceuxdeSaint-Hillaire-Saint-Mesmin, trente 
livres, cy 30 liv. 

1.100 liv. 



QUATRIÈME ET DERNIÈRE PARTIE. — A OftUM de dirers 

objets, eçavolr : 

Article premier. 

1° La somme de cent livres qui sera employée 
annuellement à avoir des livres de piété qui seront 
distribués aux pauvres de dix grandes écoles, à rai- 
son de la somme de dix livres chaque école, cy. . 100 liv* 

Art. 2. — Métiers. 

2° Pour mettre des garçons et des filles en ap- 
prentissage de métiers, la somme de trois cent 
livres, cy 300 liv. 

Art. 3. — Pansements des pauvres» 

3° A la boutique de la demoiselle Boyetet, à Or- 
léans, pour le pansement des pauvres, la somme 
de cent cinquante livres, cy 150 liv» 



— 320 — 

Art. 4. 

4° A l'abbaye de Voisins la somme de cent cin- 
quante livres, cy »... 150 liv. 

Art. 5. 

5* Et au couvent du Calvaire la somme de cent 
vingt livres, cy • 120 liv. 

820 liv. 



RÉCAPITULATION : 

Première partie 1.996 liv. 

Deuxième partie 60 liv. 

Troisième parlie 1.100 liv. 

Quatrième partie 820 liv. 

Total net, la somme de trois mille 
neuf cent soixante-seize livres, cy . . 3.976 liv. 

Neuvièmement, ledit bureau d'administration se conformera 
dans les distributions, autant qu'il sera possible, à l'état cy-dessus, 
sans pouvoir y faire aucun changement. Cependant, comme il a 
été reconuu, depuis peu, que Salbry n'étoit pas du diocèse 
d'Orléans, mais de celuy de Bourges, après la mort de la maî- 
tresse actuelle de l'école établie dans ledit lieu de Salbry, ou 
dans le cas où on seroit obligé pour de bonnes raisons de sup- 
primer cette écolle, le bureau alors employera les deux cent 
livres qui y sont destinées à former une écolle dans le diocèse 
d'Orléans, et par préférance dans une des parroisses qui seront 
désignée en l'article onze cy-après. 

Dixièmement, comme l'abbaye de Voisins s'éteint, ainsy que 
le couvent du Calvère, les deux cent soixante-dix livres pour 
lesquels ils sont employés dans ledit <Uat ne seront payés que 
tant qu'ils existeront, et lors de leur suppression et extinction 
les deux cent soixante-dix livres seront distribuées de la manière 
suivante, sçavoir :• 



1° Cent livres qui seront employées en acquêt de livres de 
piété pour être distribués aux pauvres de dii grandes écoles, ce 
qui fera alors deux cent livres pour cet objet, à raison de 
vingt livres pour chaque école. 

2° Cent livres aux pauvres malades des parroisses de Lailly, 
Loury, Messas, Tavers, et Saint-Michel de la Ferté-Lowendalh. 

3° Et soixante-dix livres aux pauvres malades de Saint-André 
de Cléry. 

Onzièmement, en cas de quelque remboursement de rentes 
au-dessus du denier vingt de leur produit, le remploy en sera 
fait sur le champ par ledit bureau, comme il est ci-devant énoncé 
en l'article trois, et l'augmentation du revenu qui proviendra des- 
dits remboursements, par les remplacements à un denier plus 
avantageux, sera appliquée à l'établissement d'écoles de charité, 
par préférence à toutes autres parroisses, autant qu'il sera jugé 
utile et nécessaire par ledit bureau, dans les parroisses et lieux 
cy-après nommés, à l'effet qu'on suive toujours, le plus qu'il 
sera possible, l'esprit et les intentions dudit sieur Antoine 
Masson, auxquelles lesditles parties désirent de se conformer le 
plus qu'il leur est possible, sçavoir : 

Olivet, Saint-Marceau (Saint-Fiacre), Fleury-aux-Choux, 
Chessi, Saint-Jean-de- la-Ruelle, La Chapelle-Saint-Mesmin, 
Saint-Euverte, Saint-André de Cléry, Sougy, les Grandes-Bordes 
en Beauce, Dourdan pour Rouillon, Damberon en Beauce, 
Châteauneuf, Saint-Privé, Saint-Marc et Vitry. 

Douzièmement, tous les droits et frais auxquels ces présentes 
pourront donner ouverture, de telle nature qu'ils puissent être, 
sans aucune exception, seront supportés par lesdits pauvres et 
écoles de charité, et non par lesdites parties comparantes. 

A ce faire étoient présents et sont intervenus : MM. les admi- 
nistrateurs du bureau établi pour les charités de M. de la Ma- 
nerie es personnes M° Henry-Gabriel Curault, écuyer, seigneur 
de Malmusse, conseiller du roy, lieutenant général aux bailliage 
et siège présidial d'Orléans, et, en cette qualité, président né 
dudit bureau d'administration ; 

21 



— 382 — 

M. M* Prosper- Guillaume Tassin, écuyer, seigneur de Ville- 
pion, conseiller du roy et scn procureur aux bailliage et siège 
présidial d'Orléans, et, en cette qualité, administrateur né dudit 
bureau; 

M. Robert Colas des Francs, ancien maire de cette ville, de- 
meurant à Orléans, parroisse de Saint-Maurice, rue des Epe- 
ronniers. 

M. M 9 René-Louis Delagueulle, écoyer, seigneur de Coince, 
conseiller secrétaire du roy, maison, couronne de France et juge 
magistrat an siège présidial d'Orléans, demeurant rue Neuf e, 
parroisse Saint-Sulpice ; 

Et Guillaume Tassin des Haulcbamps, écoyer, conseiller se- 
crétaire du roy, maison, couronne de France et receveur dudit 
bureau d'administration , demeurant à Orléans, vis-à-vis l'église 
et parroisse Saint-Donatien; 

Lesquels, au nom dudit bureau, ont coosentj l'exécution pure 
et simple des arrangements et conditions cj~dessus exprimées, 
et disent être prêts d'accepter les donations que les descendants 
dudit sieur Antoine Masson sont dans la disposition de leur faire 
pour l'avantage des pauvres, conformément aux intentions dudit 
sieur Masson père. 

Eu conséquence, les représentants sus-nommés dudit sieur 
Antoine Masson, pour remplir, autant qu'il est en eux, les enga- 
gements qu'Us ont contractés envers lui, et se libérer de la 
charge qu'ils se sont imposée solennellement par les partages de 
sa succession et de celle dudit feu sieur Maison d'Oluy, font, par 
ces présentes, donation entre vifs, pure et irrévocable, au bu- 
reau cy*dessus étably, pour (administration des chantés ordon- 
nées par ledit feu sieur Antoine Masson, à la stipulation desdits 
sieurs Curault, de Villepion, Colas, de Coince et des Haut- 
champs, ce acceptant en leur qualité d'admini trateurs, des 
principaux et arrérages des rentes qui suivent, sçavoir : 

Que laditte dame Élizabeth Masson, veuve Augustin Jogues, 
en son nom, fait donation audit bureau des six parties de rentes 
perpétuelles dont la déclaration suit : 

La première de cent vingt-cinq livres onxe sols dix deniers sur 



— 323 - 

les aydes et gabelles, au principal, au denier quarante, de cinq 
mille vingt* trois livres treize sols quatre deniers; 

La seconde de deux cent cinquante livres sur lesdites aydes et 
gabelles, au principal, au denier quarante, de la somme de dix 
mille livres; 

La troisième de deux cent livres sur les aydes et gabelles, au 
principal, au denier quarante, de huit mille livres; 

La quatrième de cinquante livres, au principal, au denier 
quarante, de deux mille livres sur les tailles, dont l'employ est fait 
dans l'état du roy de la généralité et élection de Paris; 

La cinquième de dix livres au principal, au denier cinquante, 
de cinq cent livres sur l'État de la province de Bretagne ; 

Et la sixième de quarante-deux livres au principal, au denier 
cinquante, de deux mille cent livres sur lesdits États de la pro- 
vince de Bretagne.... 

Après semblables délivrances de titres de rentes faites par les 
autres héritiers de M. Antoine Maison, chacun au prorata de ses 
droits, Pacte continue comme il suit : 

Toutes les donations cy-dessus ont été acceptées au profit 
des pauvres par mes dessus dits sieurs Curault, de Villepion, 
Colas, des Hautchamps et de Coince, en leur qualité d'admi- 
nistrateurs du bureau cy-dessus formé, pour en jouir et disposer 
en capitaux et revenus échus et à échoir de la manière exprimée 
aux présentes, à l'effet de quoy losdits sieurs administrateurs 
consentent toutte dessaisine et saisine au profit dudit bureau. 

11 sera incessamment présenté requête à nos seigneurs de 
parlement pour l'homologation des présentes, à l'effet de quoi 
les parties donnent pouvoir à M' Jean Pierron, procureur en la- 
dite cour, d'observer toutes les formalités requises, élizant leur 
domicilie à cet effet en la maison dudit H' Pierron, sise à Paris, 
rue Hacon. 

Fait et passé & Orléans, en l'hôtel de mondit sieur le lieutenant 
général, et en la demeure de touites les autres parties, l'an mil 
sept cent soixante-neuf, le trente janvier après midi, et ont signé. 

• La minulte des présentes est signée : Élizabeth Maison, Jogues, 



— 324 — 

Bigot de Cherelle, Boyetet de Cherelle, Boyetet, Boyetelde 
Domainville, Curault, Tassin de Villepion, de Lagueulle de 
Coince, Colas des Francs, Tassin des Haulchamps, Peigné et 
Jullien, notaires. 

Controllé et insinué à Orléans, le quatorze février mil sept 
cent soixante-neuf, etc.... 

Scellé ledit jour et homologué au parlement au mois d'avril 
de l'an dessus dit (1). 



Pièce XI (Page i65 et 200 du texte). 

Extrait des lettres patentes données à Orléans le 20 novembre 1568 
par le roi Charles IX, en faveur de la commune de Chécy. De la 
huitième année de son règne (2). 

Charles, par la grâce de Dieu roy de France, au bailly et 
au prévost d'Orléans, leurs lieutenans généraux et particuliers, 

et tenant leur siège en ce lieu, etc 

... Et parce que pendant les troubles tant de Tan 1562 que 
de l'an 1567, l'église dudit lieu a esté démolie et abbattue, en 
laquelle ils avoient caché leurs titres qui estoient fort anciens et 
qui excédoient le temps de plus de deux cens ans et autre temps 
immémorial, auroient lesdits titres esté perdus et adirez, et qu'il 
est presque impossible aux exposans, pour l'antiquité et vétusté, 
les recouvrer, et que les exposans doutent à l'advenir qu'ils 
puissent avoir besoing desdiz titres, pour ce, lesdis exposans au- 
roient humblement requis qu'il nous plaise leur permettre, pour 
conservation de leurs droits seigneuries, possession et jouissance 
desdiz héritages, faire une forme d'examen des tesmoings pour 
preuve à l'advenir, tant de la perte de leurs titres et enseigne- 
ment que de leur seigneurie longue et immémorialle, possession 
et jouissance, pour leur servir et avaloir ce que de raison, etc. 

(1) Archives nationales, n° 3902. 

(2) Polluche, manuscrit 434, p. 86, méni. n° 18. Bibliothèque 
publique d'Orléans. 



— 325 — 

Nous, par ces présentes mandons au premier des sergents sur 
ce requis, faire tous et chacun les exploits qu'il conviendra pour 
cet effet. 

Donné à Orléans, le 20* jour de novembre Fan de grâce 1568 
et de notre règne le huitième. 

Signé par leroy en son conseil : Bruslard, scellé sur simple 
queue de cire jaune. 



Pièce XII (Page 165 du texte). 
Extrait des registres paroissiaux de Saint-Denis-de-1'Hôtel. 

c II est resté dans le trésor un arrest rendu à la chambre des 
comptes, à Paris, sur les requestes présentées par les habitans 
pour la réception du droit de courte pinte, le 5 juillet 1675, 
coté 00. 

€ Les autres tiltres dudit droit aiant esté, comme je l'ay mar- 
qué ci-devant, je apris par tradition de mes ancestres que les cal- 
vinistes, qui ont esté les mestres dans la ville de Jergeau, après 
avoir détruite l'églize de laditte ville, ont aussi délruit la nostrc 
eu 1564. Les dames de Chenailles, qui estes bonnes catholiques, 
et ont crédit en la cour, obtinrent du roy en 1606 que le droit de 
courte pinte que la ville de Jergeau avoit droit de lever sur les 
cabarets de nostre paroisse leur seroit osté et donné à l'église 
pour la réédification de ladite église ; et comme les habitans de 
Jergeau se sont efforcées de temps en temps pour nous oster le- 
dit droit, les habitans ont aussi eu soin de le conserver et em- 
pescher qu'il ne leur soit osté, et crainte de surprise ont toujours 
2»oin d'en employer les revenus aux réparations les plus pres- 
santes de l'église, et d'en faire des baulx et marchés par écrit 
pour estre gardé dans le trésor, pour montrer à qui il appartien- 
dra l'employ que l'on fait desdits revenus, etc. (1). * 

(1) Compte de fabrique de Saint-Denis-de-rilôtel 1719, f<>36 r°. 



— 326 — 



Pièce XIII (Page i69 du texte). 

Arrondissement d'Orléans, 162,289 habitants répartis en 14 cantons, 

106 communes rurales (1). 



Canton Sud d'Orléans. 



Olivet. 

Saint-Cyr-en-Val. 
Saint-Denis-en-Val. 



Sainl-Hilaire-Saint-Mesmin. 

Saint-Jean-le-Blanc. 

Saint-Pryvé-Saint-Mesmin. 



Canton Nord-Ouest d'Orléans. 



Ingré. 
Boulay. 
Chaingy. 
Chanteau. 



Fleury-aux-Choux. 
La Chapelle-Saint-Mesmio. 
Saint-Jean de-la-Ruelle. 
Saran. 



Canton Nord-Est d'Orléans. 



Chécy.tf 

Boigny. 

Bou. 

Combleux. 

Donnery. 



Mardié. 

Marigny. 

Saint- Jean-de-Braye. 

Seraoy. 



(1) Les communes dont les noms sont imprimés en caractères 
ordinaires sont celles dans lesquelles nous avons constaté l'exis- 
tence d'établissements scolaires d'après des titres divers extraits 
des archives du Loiret, des actes de l'état civil, etc. 

Les noms en italiques sont ceux des communes sur lesquelles 
nous n'avons trouvé aucuns renseignements aux archives départe- 
mentales. 

Les fonds des communes de : Bouzy, Jouy, Neuvy, Saint- 
Martin, La Chapelle-Onzerain, Vennecy, Rouvray, Saint-Péravy 
et Villeneuve-8Ui*-Conie manquent totalement dan* ce dépôt. 



' 


— 327 — 




Canton d' Artenay. ; 


Artenay. 


Huêtre. 


Bucy-le-Roi. 


Lion-en-Beauce. 


Cercottes. 


Ruan. 


Chevilly. 


Sougy. 


Creuzy. 


Trinay. 


Gidy. 






Canton de Baugency. 


Baugency. 


Messas. 


Baule. 


Tavers. 


Gravant. 


Villorceau. 


Lailly. 




Canton de Châteauneuf. 


Châteauneuf. 


Saint- Ai gnan-des-Gué$. 


Bouzy. 


Sain t-Denis-de-r Hôtel. 


Châtenoy. 


Saint-Martin-d'Abbat. 


Combreux. 


Seichebrières. 


Fay-aux-Loges. 


Sury-aux-Bois. 


Germigny-des-Prés. 


Vitry-aux-Loges. 




Canton de Cléry. 


Cléry. 


Mareau-aux-Prfe. 


Dry. 


Mézières. 


Jotiy-U-Pothier. 






Canton de Jargeau. 


Jargeau. 


Sandilloo. 


Darroy. 


Sigloy. 


FéroUes. 


# Tigy. 


Ncuvy-en-Sullias. 




Vienne-en-Val 


Ouvrouer-les-Champs. 


» 





— 328 — 




Canton de La Ferlé, 


La Ferlé. 


Méne$treau. 


Ardon. 


Sennely. 


ttgny. 


Vannes. 


Marcilly. 






Canton de Meung. 


Meung. 


Huisseati-sur-Mauves. 


Baccon, 


Le Bardon (commune de créa 


Charsomrille. 


tion récente). 


Coulmien. 


Rozières. 


Èpieds. 


Saint-Ay. 




Canton de Neuville. 


Neuville. 


Saint-Lyé. 


Bougy. 


Sully-la-Chapelle. 


Ingrannes. 


Traînou. 


Loury. 


Venneey. 


Rebréchien. 


Villereau. 




Canton de Patay. 


Patay. 


Rouvray-Sainte-Croix. 


Bricy. 


Saint-Péravy -la-Colombe. 


Bucy-SairH-Lipbard . 


Saint Sigismond. 


Coinces. 


Tournoisii et Nids. 


Gétnigny. 


Villamblain. 


La Chapelle-Onzerain 


Villeneuve-sur-Conie. 


Ormes. 





— 329 — 



Pièce XIV (Page 183 du texte). 

Constitution de rente par M. et M n * Boy tard au profit des écoles de 
charité de garçons et de filles de la paroisse de Bou. 

(28 mars 1712.) 

Pardevant les notaires au Châtelet d'Orléans soubsignez 
furent présens Jacques Boytard, marchand, demeurant à Bou, et 
Marie Aubert, sa femme, de luy deuement et suffisamment au- 
thorizée et qu'il authorize à l'effet des présentes; lesquels, après 
s'estre fait représenter par ledit Rou, notaire, un contrat de do- 
nation de cent cinquante livres de rente annuelle et perpétuelle 
par eux fait aux escoles de charitlé des pauvres garçons et filles 
de ladicte parroisse de Bou, avec assignation et affectation sur 
tous leurs biens conquests de leur communaulté, sans que leurs 
biens, héritages et autres qui leur sont propres, et ceulx qui 
pourroient leur esche voir après de succession, en puissent en- 
courir, mais bien qu'ils en soient affranchis : ledit contrat de 
donation passé pardevant ledit Rou, l'un desdits aotaires, le 
unze janvier mil sept cent. Et après avoir réfléchi sur le contenu 
dudit contrat de donation, ont, en augmentant ladite donation, 
de nouveau recongneu et confessé avoir donné, créé et consti- 
tué, et par la présente donnent, créent et constituent et pro- 
mettent garantir, fournir et faire valoir bonne, solvable et 
payables à toujours, au profit de Pescolle de charitté des garçons 
et filles de ladicte parroisse de Bou, — vénérable personne 
M" Michel Le Bouc, prestre, docteur en théologie, chanoine et 
scholastique de l'église d'Orléans, y demeurant, au nom de la- 
dicte église, à ce présent et acceptant pour ladicte parroisse de 
Bou et pour ledit sieur curé et habitans d'icelle, — une somme 
de quarante-cinq livres de rente annuelle et perpétuelle, et qui 
néanmoins ne commencera à avoir cours que du jour du dernier 
déceds desdits Boytard et sa femme, et non plustost, comme une 
condition de la présente fondation et donation. Et attendu que 
lesdits Boytard et sa femme veulent et entendent que ladicte 
somme de quarante-cinq livres par eux créée ne puisse préju- 



— 330 — 

dicier à la donation mutuelle que lesdits Boytard et sa femme se 
sont cy-devant faicte, el que plus ont leurs intentions et volonté 
[que] laquelle rente de quarante-cinq livres soit payée de six mois 
en six mois, à compter du jour du déceds du dernier décédé, el 
laquelle ils ont effectué sur tous et chascuns leurs biens, héritages 
et rentes, conquests de leur communaulté seulement, ainsy qu'il 
est cy-devant dit : et laquelle rente de quarante-cinq livres, par 
eulx ils veulent et entendent estre joincte à soixante-quinze 
livres destinez par leur première donation pour le maistre d'es- 
colle pour luy faire et composer celle de six vingt livres, pour 
luy donner moyen de s'appliquer plus entièrement à ladicte 
école et satisfaire à ses debvoirs ; veulent au surplus les autres 
conditions portées audict acte de donation sus datte estre suivies, 
encore bien qu'ils ne soient icy rapelés, dessaisine, saisine. Cette 
donation de quarante-cinq livres de rente eux ayants faict pour 
les motifs que dessus, et que telle ont leur intention et volonté. 
Fourniront à leur fraictz grosse des présentes audit Le Bouc et 
pour l'enlherinement des présentes en justice où besoin sera, 
ont lesdictes parties fait et constitué pour leur procureur le por- 
teur des présentes, auquel ils en ont donné tout pouvoir, 
mesme de requérir et accepter l'acte. Prorr.ettans, obligeans, re- 
nonçant, etc. 

Fait et passé en l'estude dudit Rou, notaire, Tan mil sept 
cent douze, le vingt-huit mars après midy. Et a ladicte femme 
Boytard déclaré ne sçavoir écrire ne signer, de ce requise. 

Signé : Boytard, Reullon, H. le Bouc et Rou. 

La minute porte cette mention : a Controllé et insinué au greffe 
des insinuations laïques du bureau d'Orléans ce 8 avril mil sept cent 
douze. » Signé : c Le Bise. » 

La minute de cet acte est conservée en l'étude de M* Desbois, suc- 
cesseur de Rou, et l'expédition a été collatioinée et signée par ledit 
notaire le 5 novembre 1881. 



— 331 — 



Pièce XV {Page 188 du texte). 

(Pour suppléer à l'acte du 11 janvier 1700, dont la minute et l'expé- 
dition, paraissent malheureusement perdues, nous empruntons aux 
registres de l'état civil de Bou le certificat par lequel M. Costé, curé 
de cette paroisse, constate la remise qui lui a été faite par M. Boytard 
du contrat de la première donation de 150 liv. de rente.) 

c Je, pfestre curé soussigné, certifie que ce jourd'huy lundy 
treizième jour d'aoust mil sept cent vingt-cinq, le sieur Jacques 
Boytard, m 6 thonnelier, demeurant en nostre paroisse, nous a 
mis en main deux titres en parchemin concernants l'établisse- 
ment des écoles des pauvres garçons et filles de cette paroisse. 
Les deux tiltres sont passez par M* Rou, notaire au Chastelet 
d'Orléans; l'un en datte du onze janvier mil sept cent, por- 
tant création d'une rente de cent cinquante livres, moitié affectée 
au directeur des écoles et moitié à la directrice. L'autre en ' 
datte du vingt-huit mars mil sept cent douze, portant création 
d'une rente de quarante-cinq livres affectée an directeur des 
écoles de garçons tcullement, avec la somme de soixante- 
quinze livres cy-dessus fait la somme de cent vingt livres pour 
le directeur des écoles des garçons. Lesquels litres nous, curé soub- 
signez, Àmbroise Orillardet Vrain Aubert, marguilliés de cette 
fabrique, avons mis et renfermé dans le coffre des papiers 
et titres de notre fabrique, pour nous en servir quand be- 
soin sera; et en avons donné recognoissance au sieur Jacques 
Boytard, nostre zélé fondateur. » 

Signé ; c Costé, curé de Bou. » 



— 332 — 



Pièce XVI (Page 183 du texte). 

Donation par M. et M* e Boytard d'une maison et dépendances, an 
profit de l'école de garçons de la paroisse de Boa. (28 janvier 1711.) 

Pardevani le notaire au Chastelet d'Orléans soubsigné, forent 
présens honeste personne Jacques Boytard, marchand, demeurant 
en la parroisse de Bou, et Marie Aubert, sa femme,'delui deue- 
ment et suffisamment auctorisée et qu'il auclorise à l'effect des 
présentes, lequelz assemblement poussez de bonne volonté et 
pour cause de charité, ont recongneu et confessé avoir dellaissé 
dès maintenant, pour tousjours et sans autre garentie, sinon de 
leurs fais et promesses seulement, à l'école de charité des pauvres 
garçons establie en ladicte parroisse de Bou, — M ra François Va- 
rembault, prestre curé de ladicte parroisse, Jacques Govion et 
Pierre Flattet, vignerons, demeurans en ladicte parroisse, de pré- 
sent fabriquiens d'icelle, à ce présens, stipulans et acceptons pour 
ladicte école de charité des pauvres garçons de ladicte parroisse, — 
une maison size audit Bou et parroisse de Bou, consistant en deux 
chambres basses, grenier au-dessus, un fournil, un appenlil et 
une chambre, cave et aisance de ladite maison, de la conte- 
nance de dix perches ou environ de terre et vigne; le tout tenant 
d'un long aux hoirs Jean Bouel ; d'autre long à Jacques Fouge- 
ron; d'un bout au sieur Simon et d'autre bout ouvrant sur la 
rue du bourg ; et en toutes autres aisances et dépendances d'icelle, 
sans autre chose à réserver, et à la prendre ainsi qu'elle se com- 
porte et poursuit, et en Testât qu'elle est, aux charges des lieux 
envers Monseigneur l'Évesque d'Orléans, tels qu'ils luy sont deux, 
appartenant aux déclarans, au moyen de l'acquisition qu'ilz ont 
faicte de Georges Bonneau, ainsy qu'ilz ont dit, dessaisine, sai- 
sine. Ce délai ainsy fait pour et au profit de l'école de charité 
des pauvres garçons de ladicte parroisse de Bou, et à la condition 
et non autrement que ladicte maison, qui est de présent occupée 
par le maistre de ladite écolle, servira à tousjours de demeure et 
logement pour le maistre de ladicte écolle, sans que les sieurs 



— 333 — 

curé et marguilliers de ladicte église, leurs successeurs, non 
plus que les habitons, en puissent changer la destination, car 
ainsy a esté en l'intention dudit Boytard et sa femme. Promet- 
tans, obligeans, renonçans 

Fait et passé audit Bou, en la demeure desdits Boytard et sa 
femme, l'an mil sept cent unze, le vingt-huit janvier, avant 
midy; en présence de Pierre Boytard, marchand à Darvoy,et de 
Nicolas Bonneau, tailleur d'habits, demeurant à Bou, témoins. 
Ladicte femme Boytard a déclaré ne sçavoir escrire ne signer, de 
ce requise. Et ont les parties déclaré pour reigle un droit de 
contrôle et centiesme denier se ils sont deus, que ladicte maison 
n'est de valeur que de deux cens livres. 

Signé : Boytard, Bonneau, Varembaut, prestre curé de Bou, 
P. Boytard, Pierre Flattet, Jacques Goyion, Rou. 

Contrôlé à Orléans, le vingt-six mars mil sept cent onze. 
Lemère. 

M* Desbois, successeur de Rou, a collationné et signé cet acte, dont 
il possède la minute, le 25 novembre 1881. 



Pièce XVII (Page 186 du texte). 

c Du vendredi 25* jour d'aoust 1690. 

c Palricete Marié (sic), fille maieur, âgée de soixante et dix 
[ans], a rendu l'âme à Dieu sur le midy, dans la communion de 
l'Église catholique, ayant receu par uotre ministère les saints 
sacrements d'Eucharistie en Viatique, ayant receu tant le sacre- 
ment de pénitence et ensuite celuy d'extremonction. Elle a fondé 
deux services : un pour feu son père et l'autre pour feu sa 
mère, et a donné cinquante écu qui font la somme de sept 
livres dix solz dont il y en a la moitié pour le curé. Elle a donné 
de plus sa maison pour une maîtresse d'école, à la charge 
de dire quatre services, savoir : un de Saint-George , l'autre de 
la Trinité sainte, le troisième de l'auguste Sacrement de nos 
autels et le quatrième de l'Assomption de la Sainte-Vierge. Le 



- 334 — 

corps de laquelle a esté inhumé dans notre église devant l'autel 
de Notre-Dame, le lendemain, sur l'heure de midi, es présanoe 
de Guillaume Fouqueau, de Jean Orrillard et de Claude Tierca- 
lain, ses neveus, et de plusieurs autres témoins. » 

Signé : c R. Le Noir, curé (1). » 



Pièce XVin (Page i86 du texte). 

Donation par testament de Patricetto Marier, maîtresse d'école de Boa. 

(1689.) 

Aujourd'huy dimanche vingt-neufiesme d'octobre mil six cept 
quatre-vingt-dix, issue de vespre ditte et chanté en l'église et 
paroisse de Bou, suivant le proclamât fait aux prosnes de grand 
messe paroissiale cellébrée par le sieur curé de ladicte paroisse, 
portant que les hnbitans eussent à leur assembler à ladicte heure 
pour donner leur advis sur ce qui leur seroit proposé. 

En exécution d'icelluy se sont iceux habiltans assemblez en la 
présence de Michel Faucheux, notaire garde-noltes du roy nostre 
sire en son Chastellet d'Orléans, soubs signé, où estoieni pré- 
sens Pierre Gille, Pierre Lange, Honnoré Simon, Jean Brouard, 
Jacques Juranville, Jacques Goujon l'aisné, fils de Jean, Jacques 
Goujon le jeune, Fiacre Boytard, Jean Pouet, Claude Simon 
l'aisné, Vrain Lecompte, Martin Courtois et François de Caul- 
mont, syndicq. 

Tous habittans de ladicte paroisse de Bou, et autres en grand 
nombre, faisans et représentant la plus grande et saine partye 
des habittans de ladicte parroisse ; auxquels leur a esté remontré 
par le sieur Hiérosme Simon et Jacques Boytard le jeune, gaigers 
de ladicte église et parroisse de Bou, que par testament et ordon- 
nance de dernière volonté fait par feue Patricette Marier, vivante 
fille jouissante de ses droits, maistresse d'escolle, demeurant en 

(4) Extrait des actes de Tétai civil de la commune de Bou. 



— 335 — 

ladicte paroisse de Bou, receu présent Hector Durand, notaire à 
Jargeau, le dernier jour d'avril mil six cent quatre-vingt-cinq, 
par lequel ladicte fille Marier a donné et légué pour toujours 
à Féglize et fabrique dudit Bou, une maison size en ladicte pa- 
roisse, en laquelle ladicte deffunte estoit demourante et où elle 
est déceddée, avecq la vigne qui en deppend, à condition que la- 
dicte maison seroit occupée par la maistresse d'escolle de ladicte 
parroisse, au cas qu'il y en eût une, sinon que les gaigers 
d'icelle parroisse en disposeroient ainsi qu'ils adviseroient bon 
estre, comme appartenais entièrement à laditte fabrique, aux 
charges déclarés par ledit testament, et entres autres à la charge 
de par les gaigers d'icelle paroisse faire dire, chanter et cellé- 
brer par chascun an à tousjours, quatre services sollennels par 
le sieur curé de ladicte paroisse, ainsi qu'il est plus au long 
porté par ledit testament, l'extrait duquel est apparu dellivré 
par ledit Durand, notaire, le jour d'hyer, attaché à la minutie 
des présentes pour estre inscript en fin d'icelle. 

Sur quoy lesdits habitants ont esté requis par lesdits gaigers 
de donner leur advis ; et après que lecture leur a esté présente- 
ment faicte par ledit notaire de mot après autre, du contenu 
audit extraict, qu'ils ont dit avoir bien ouye et entendue, ont 
tous unanimement et d'une commune voix dit et déclaré qu'ils 
le louent, grée, ratiffie, confirme et approuve, et à l'effet de quoy 
ont lesdits habitans, par ces présentes, donné pouvoir auxdits 
gaigers, et pour eux et en leur nom accepter ladite donation et 
saisissement qui sera fait d'icelle par le sieur Dumont, prestre, 
curé de la paroisse de Saint-Denis-las- Jargeau, exécuteur dudit 
testament, pour et au proffit de ladicte églize et fabrique de 
Bou, à la charge que les gaigers d'icelle paroisse seront tenuz 
faire dire, chanter et cellébrer par chascun an, à tousjours, en 
laditte églize de Bou, lesdits quatre services sollennels par le 
sieur curé de ladicte paroisse, tels qu'ils sont spéciffiez et aux 
jours indiquez par ladicte donation ; pour laquelle maison estre 
occuppée par la maistresse d'escolle de ladicte paroisse. Comme 
aussi lesdits habitans ont consentiz que les gaigers fassent faire 
les repparations qui seront nécessaires à faire en ladicte mai- 
son, à la meilleure condition que (ivre se pourra. 



— 336 — 

Et estoit à ce présent maistre René Lenoir. prestre curé de 
ladicte églize et paroisse de Bou, lequel a promis et s'est obligé 
de dire et cellébrer, par chascun an, lesdits qualre services sol- 
lennelsj conformément audit testament, et pour la rétribution 
desquels s'est restrainct à la somme de six livres par chascun 
an, savoir : cent sols pour luy et vingt sols pour le sieur Rou ; 
lesquels six livres ledit sieur Lenoir a volontairement consenti 
et accordé recevoir et se faire payer par chascun an par les par- 
ticuliers qui envoyent leurs enfans à Pescolle, dont acte. 

Promettans, obligeans, renonçants; fait et passé au presbi- 
taire de ladicte paroisse, en présence desdits habitans et Nicolas 
Simon, clerc dudit notaire, tesmoings; lesdits Juran ville et Pouet 
ont déclaré ne savoir signer. 

Ensuite est la teneur de l'extrait du testament dont est cy-des- 
sus fait mention. 

Du testament faict par deffuncte Palricette Marier, pardevant 
Hector Durand, notaire à Jargeau, soubz signé, le dernier jour 
d'avril mil six cent quatre-vingt-cinq, a esté extrait par ledit 
notaire : 

....Et comme la testatrice a eu toutte sa vie un rolle à employer 
et montrer escolle, et à enseigner les filles de la paroisse de Bou, 
laquelle elle espère continuer autant que Dieu lui en donnera les 
forces, la charité la portant de souayter qu'après son déceds que 
cet excercice soit continué par quelque personne pieuse, et pour 
y donner en quelque façon lieu, la maison où elle est demeu- 
rante, sise près le puits de l'Orme, au clos Granger, et les bâti- 
mens en dépendans avecq la vigne et jardin à elle appartenant 
d'acquisition par elle faicte (1), qu'elle estime valloir au moins 
vingt livres de rente de ferme par an, la donne et lègue pour 
tousjours à ladicte fabrique de Bou, à condition très-expresse 
[qu'elle] ne sera occupée que par une maistresse d'escolle qui 

(1) La défunte avait acquis cette maison de Jacques Lamyrault 
et sa femme par acte reçu le 17 novembre 1659 en l'étude 
d'Hervé Boucher, notaire à Orléans. (Inventaire sommaire des 
Archives nationales, 1 vol. in-ibl. Paris, 1875.) 



— 337 — 

instruira la jeunesse de son sexe comme elle fait. Laquelle mais- 
tresse d'escolle, au lieu de vingt livres qu'elle vault, comme 
dit est, n'en payera chascun an que dix livres à laditte fabrique 
de Bou, et les autres dix livres demeureront à ladicte maistresse 
d'escolle pour lui donner lieu de mieux faire son debvoir dans 
ledit exercice et à enseigner les pauvres par charitté. Et pour les 
autres dix livres, seront payées à ladicte fabrique ; les gaigers de 
laquelle seront tenus de faire dire et chanter par chascun an à 
tousjours, sans discontinuation, quatre services sollennels par le 
sieur curé dudit Bou, de mâtine à trois leçons et une grande 
messe ensuite : 

La première de l'office de Saint-Georges, patron dudit lieu, 
dans l'octave de cette feste, pour implorer la miséricorde de 
Dieu par l'intercession de ce saint, pour les nécessitez publiques 
de ladicte paroisse ; 

La seconde de l'office de la très-sainte Trinité, le lendemain 
de cette feste, pour implorer la miséricorde de Dieu pour le sou- 
lagement et justiffication des fidèles chrestiens qui professent la 
religion catholique et romaine ; 

Le troisième du très-saint et adorable Sacrement de l'hostel 
(sic), le lendemain de l'octave de cette feste, pour qu'il plaise à 
Dieu confirmer et fortiffier dans la foy, pour la croyance et ado- 
ration de ce sacrement, tout chrestien, et pour le repos des âmes 
de ceux qui sont morts ; 

Et le quatriesme de l'office de la Vierge, le lendemain de la 
triomphante Assomption, pour la prier d'obtenir de la divine 
bonté de Dieu la conservation des filles dans leur virginitté et les 
préserver du naufrage. 

Lesquels services seront annoncés aux prosnes, et où il se 
trouvera n'y avoir point de maistresse d'escolle, demeurera, et 
ladicte testatrice la donne entièrement à ladicte fabrique de Bou. 
Pourquoi sera encore dit et augmenté des services comme le 
sera jusqu'à propos par le sieur Dumont, curé de Saint-Denis, 
son plus fidèle amy, et auquel elle a esté confiante, qui s'en ac- 
quittera avec intégrité. 

Délivré le présent extrait à Jacques Boytard, l'un des gaigiers 
de la paroisse dudit Bou, le requérant, le vingt-huitième jour 

22 



— 338 - 

d'octobre mil six cent quatre-vingt-dix. Ainsi signé : Durand, 
notaire. — Collationné : Faucheux. 

Au dos est écrit : « Acte d'avis d'habitans de la paroisse de fiou, por- 
tant pouvoir aux gaigers d'accepter la donation faitte par feue Patricette 
Marier. Faucheux, netaire, 1690 (1). » 



Pièoe XIX (Page 248 du texte). 

Extrait du procès-verbal d'une assemblée d'habitans de la paroisse de 
Saint-Denis-de-1'Hôtel au sujet de l'élection d'une maîtresse d'école. 

Pardevantle notaire de la paroisse de Saint*Denis-de-l'HAtel, 
soussigné, et témoins, au banc de l'œuvre de l'église de laditte 
paroisse de Saint-Denis, lieu ordinaire où se tiennent les assem- 
blées concernant la fabrique dudit lieu etc., et au son de 

la cloche ; 

Sont comparus maître Jacques Delagogué, prêtre curé de la- 
ditte paroisse de Saint-Denis; Thomas Lalié, sindic de la même 
paroisse ; Jacques Rousseau et Jacques Nollet, tous deux gagiers 
et marguilliers en exercice de laditte paroisse de Saint-Denis; à 
laquelle assemblée sont aussi comparus (ntheni le$ noms iet 
habitants, au nombre de 29) , faisant et représentant la plus grande 
et saine partie des habitans de laditte paroisse. 

Il leur fut représenté par tesdits sieurs curé, gagiers et sindic, 
qu'il est avantageux d'avoir bons maître et maîtresse d'école, 
pour élever, instruire, enseigner les eniants, leur apprendre leur 
religion, ainsy qu'à lire et à écrire pour la connoître. Qu'il s'est 
présenté à eux et se présente d'abondant Anne Doslon, femme 
de Louis Bernier, serrurier à Sandilkm, elle maîtresse d'école des 
filles audit Sandilion, reconnue capable ; laquelle s'offre de mon- 
trer à lire, à écrire autant qu'il sera en son pouvoir, à toutes 
les filles de la paroisse de Saint-Denis, dans une classe qu'elle 
aura à cet effet, à les instruire à la religion catholique, aposto- 

(1) Fonds de la fabrique de fiou. Archives du Loiret, G» 



— 339 — 

lique et romaine; et ce par charité, sans pouvoir de sa part, 
ni de celle de son mary, rien exiger desdictes filles, ny de leur 
père et mère on tuteur, pour son salaire. Elle s'offre en outre, 
par œuvre d'aumosne, de fournir à toutes les filles qu'elle ins- 
truira les livres nécessaires pour apprendre à lire, à l'exception 
cependant de Yabéeé et du petit psautier, aux conditions sui- 
vantes : primo, de donner un logement convenable à laditte Anne 
Doslon, fin que dessus, pour elle et Louis Bernier, son mary, 
aux dépens desdits habitans, tant qu'elle sera en titre et mal- 
tresse d'école des filles de ladite paroisse de Saint-Denis; se~ 
cttiufo, que lesdits habitans de Saint-Denis ne la comprendront 
point et son mary au rolle des tailles, capitation, impositions et 
autres charges de paroisse ; et que où ils seront compris et im- 
posés, que lesdits habitans seront tenus de les en acquitter, 
garantir et indemniser pendant le temps qu'elle sera maîtresse 
d'école, ainsy que du loyer de la maison qu'elle et son mary 
occuperont, etc 

Lesquels habitans sont convenus et [ont] déclaré qu'il est vé- 
ritablement avantageux d'avoir bon maître et maltresse d'école 
pour élever les enfants dans la religion catholique, apostolique 
et romaine; qu'Anne Doslon, femme de Louis Bernier, serrurier, 
a les capacités requises à ce sujet, et que les offres qu'elle fiait et ce 
qu'elle demande ne peut estre qu'avantageux à laditte paroisse de 
Saint-Denis, en quoi que ce soit, aux enfants et habitans d'icelle. 
En conséquence lesdits habitans susnommés, présents, déclarent 
pour le bien commun qu'ils consentent que laditte Anne Doeloo, 
femme Louis Bernier, serrurier, soit acceptée et reçue rectriceet 
maîtresse des écoles des filles de ladite paroisse de Saint-Denis, ans 
conditions cy-dessus énoncées; qu'ils autorisent les sieurs curé 
et gagiers et sindic à la retenir aux fins susdittes ; de louer et 
affermer une maison en laditte paroisse de Saint-Denis, conve- 
nable à ce sujet d'elle Anne Doslon, et son mary, pour le temps 
de neuf années — ou pour mieux dire tant qu'elle sera maltresse 
d'école — dont le prix ne pourra excéder la somme de soixante 
et dix livres par an. En décision de laquelle sera payé chaque an- 
née par les gagiers en exercice de la fabrique de Saint-Denis, et 
pour le compte de ladite fabrique, la somme de vingt-quatre livres 



— 340 — 

dix sols, ainsy qu'il s'est pratiqué du passé pour les maîtresses 
d'école des filles, et que si la maison est louée plus de soixante- 
dix livres, que l'excédant sera aux charges desdits Bernier et sa 

femme * . . 

Fait et passé audit banc de l'œuvre, l'an mil sept cent soixante- 
sept, dimanche vingt-sept septembre, onze heures du matin, 
issue de la messe 

La minutie des présentes signée Delagogué, Rousseau, Salle, 
Nollet, Blondeau, Bertrand, Houry, Rocher, Asselineau, 
Merlin, Poignard, Delaloy, Marin Asselineau, Cordier, Bain, 
Brémant, Henry Fouqueau et Gaucher, notaire. — Collationné 
à Jargeau le trois octobre mil sept cent soixante-sept (1). 



Pièce XIX bis {Page 244 du texte). 

Extrait du procès-verbal d'une autre assemblée de la paroisse de Saint- 
Denis-de-1'Hôtel pour le même objet que ci-dessus. 

Dimanche 24 septembre 1786, issue de la messe parois- 
siale, etc. Suivant l'annonce et publications faittes en la manière 
accoutumée, etc. A la réquisition de maître Louis-Antoine Lasne, 
prêtre, curé de lad. paroisse; sieur Alexandre Jérôme Jarry, 
sindic ; Jean Trousseau et Thomas Ducloux, gagiers et marguil- 
liers, etc., etc., de lad. paroisse de Saint-Denis, au banc de 
l'œuvre de l'église dudit lieu, les habitans de lad. paroisse se 
sont assemblés et comparus pardevant le notaire dudit Saint- 
Denis-de-1'Hôtel, et témoins es personnes du sieur Pierre-Guil- 
laume Bernard, receveur du péage ; Etienne Brément, tailleur 
d'habits; Pierre-Edme Cornolle, marchand meunier, etc.. et 
autres faisant et représentant la plus grande et saine partie des 
habitans de lad. paroisse de Saint-Denis, etc. 

(1) Fonds de la fabrique de Saint-Denis-de-l'Hôtel, liasse de 
pièces diverses, archives du Loiret, G. 



— 341 — 

Auxquels lesdits curé, sindic et marguilliers ont représenté 
que depuis environ trois mois qu'Anne Doslon, femme de Louis 
Bernier, maîtresse d'école de la paroisse de Saint-Denis, s'est en 
allée, il n'y en a point pour les instructions des enfants; qu'il en 
soit nommé une autre de bonne vie et mœurs, afin d'élever les- 
dits enfants dans la religion catholique, apostolique et romaine, 
leur apprendre à lire et à écrire ; qu'il se présente à cet effet 
Anne Dufour, veuve Bréchemier, demeurante chez le sieur de 
Saint-roi [de Reuilly], paroisse de Chécy, qui paroi t avoir les 
qualités requises pour ce faire, d'après les attestations que Ton 
en a, et particulièrement celle du sieur curé de Chécy. 

Laquelle veuve Bréchemier s'étant à l'instant présentée, a 
offert ses services pour être maîtresse d'écolles des filles de cette 
paroisse, leur apprendre à lire et à écrire autant qu'il sera en son 
pouvoir de le faire dans une classe qu'elle aura pour cet efH, où 
elle tiendra les écolles deux fois le jour, en luy faisant un sort 
qui puisse luy procurer les moyens de vivre honnêtement. . . . 

• . . Sur quoy lesdits habitans ayant mis la matière en délibé- 
ration et mûrement réfléchi, sauf ledit Jacques Lange, ont avec 
les sieurs curé, sindic et marguilliers, unanimement déclaré et 
déclarent qu'il estoit effectivement intéressant d'avoir une maî- 
tresse d'écolle pour les filles de laditte paroisse de Saint-Denis; 
que la veuve Bréchemier qui se présentoit, étant à leur connois- 
sance, d'après les renseignements qui leur ont été donnés, de 

bonne vie et mœurs, etc l'acceptent par ces présentes 

pour maîtresse d'école de Saint-Denis aux conditions qui suivent, 
et non autrement : 

1° Qu'elle viendra faire incessamment sa résidence au bourg 
dudit Saint-Denis; se logera à ses frais et dépens, sans pour ce 
pouvoir rien exiger, nonobstant tout arrêt et règlement con- 
traires ; 

2° Qu'elle enseignera auxdittes filles de Saint-Denis la religion 
catholique, apostolique et romaine; leur montrera à lire et 
écrire autant qu'il sera en son pouvoir de le faire, pour quoi 
elle sera tenue y apporter tous ses soins, et tiendra à cet effet 
les classes et écoles deux fois le jour, le malin depuis neuf heures 



— 348 — 

jusqu'à onze, et le soir depuis deux heures jusqu'à quatre, sauf 
les mercredis qu'elle donnera congé auxditles filles ; 

3° Qu'il lui sera donné par chacun an la somme de soixante- 
deux livres dix sols et non davantage, laquelle somme 

lui sera payée par quartier de (rois mois en trois mois. . . • 

4° Qu'elle sera tenue enseigner et montrer à lire et écrire de 
charité, et sans pouvoir rien exiger, jusqu'à la concurrence de 
douze pauvres filles qui lui seront cerliffiée» telles par les sieurs 
curé et sindic de lad. paroisse de Saint-Denis. ... 

5° Que pour chacune des autres filles qui iront à récolle et 
instruction, il lui sera seullement payé, sçavoir : pour celles qui 
seront à l'A B C huit sols, pour celles qui seront au psautier 
dix sols, et pour celles qui seront à l'écriture douze sols, le tout 
par chaque mois et indépendamment des livres, papiers et autres 
fournitures nécessaires que lesdits enfants se fourniront, ou lui 
payeront le prix ordinaire s'ils s'en fournissent chez elle; et dès 
que le mois d'école aura été commencé, elle aura droit de s'en 

faire payer en entier sauf en cas de maladie, où il lui 

sera seulement tenu compte du temps qu'elle aura montré, par 
proportion du prix cy-devaut fixé ; 

6° Qu'elle sera exempte des (ailles, capitalion, taille d'assiette, 
autres impositions, corvée, pain bénit, et autres charges de ladite 
paroisse 

7 U Qu'elle jouira à titre gratuit, pendant tout le temps de sa 
maîtrise d'écolle, d'un banc dans l'église 

La minute est signée des habitans témoins, gagers, sindic, 
Lasne, curé ; Vergnault, notaire, et de la veuve Bhécheiiier (1). 

(1) Fonds de la fabrique de Saint-Denis-de-1'Hôtel, liasse de 
pièces diverses. 



— 343 — 



Pièce XX (Page 179 du texte). 

Acte par lequel les exécuteurs testamentaires de U. Masson de la 
Manerie ont destiné 120,000 livres pour les écoles des paroisses aux 
environs d'Orléans. (16 juin 1756.) 

Pardevant les conseillers du Roy, notaires au Châtelet de 
Paris, soussignés, furent présens, M" Verduc, écuyer, conseiller 
secrétaire du roy, maison, couronne de France et de ses finances, 
greffier en chef du grand conseil, demeurant à Paris, rue Neuve - 
des- Petits- Champs, paroisse Saint-Roch. 

Et messire Jean Masson de Plissay, chevalier de l'ordre du roy, 
demeurant rue Neuve et paroisse Saint-Eustache, lesdits sieurs 
Verduc et de Plissay exécuteurs conjointement des testament et 
codicille de messire Jean-Baptiste Hasson de la Manerie, gen- 
tilhomme ordinaire du roy, décédé garçon en la ville d'Orléans 
le 7 juillet 1749, nommé, par ses testament et codicille faits 
olographes, savoir : ledit testament à Paris, le 4 août 1729, et 
un des codicilles contenant d'abondant ladite nomination datée 
d'Orléans le 7 février 1749 ; le tout déposé en l'étude de M 9 Jullien 
le jeune, notaire au Châtelet d'Orléans, le 10 juillet 1749, con- 
trôlé et insinué audit lieu par Bodin le 15 du même mois, et 
dont l'expédition, qui contient aussi celle d'autres codicilles 
faits par ledit sieur Masson de la Manerie, délivrée par ledit 
M* Jullien et duement légalisée est annexée à la minute d'un acte 
passé devant Duval, l'un des notaires soussignés, et son confrère, 
le 29 avril 1749, par lequel les héritiers et légataires universels 
dudit sieyr Masson de la Manerie ont déterminé leur qualité à la 
succession. 

Lesquels ont dit que ledit sieur Masson de la Manerie, par son 
dit testament du 4 août 1729, a légué pour l'entretien des 
écoles de charité des faubourgs et paroisses de la campagne des 
environs d'Orléans une somme de trois mille livres, à la charge 
qu'il serait recommandé aux maîtres et aux maltresses qui 
auraient part à cette aumône de faire dire par les écoliers à 



— 344 — 

chaque jour d'école un De profundit, ou l'Oraison dominicale 
et la Salutation angélique et Requiescat in pace, sans que ces 
prières soient regardées comme clause de fondation ; 

Que par son codicille du 23 mars 1738, il a déclaré qu'il vou- 
loit que la moitié de ses biens fût employée à acquitter tous les 
lep» pieux mentionnés en son testament, et les autres legs qu'il 
pourroit énoncer dans la suite, et répartie au gré de ses exécu- 
teurs testamentaires, pour le soulagement des pauvres honteux et 
malades, pour des écoles de filles et de garçons, et en tous genres 
d'oeuvres pieuses dans la ville d'Orléans et aux environs, suivant 
larrangement desdits exécuteurs testamentaires; 

Que par ses autres codicilles des 22 novembre 1742 et 27 avril 
4 746 , cette même liberté de déterminer les œuvres pieuses que 
sesdits exécuteurs testamentaires voudraient choisir leur a été 
confirmée ; 

Que son codicille du 15 septembre 1746 détermine, en effet, 
les sommes qui doivent servir au payement de ses legs, en or- 
donnant que ledit payement sera fait en contrat de rente cons- 
tituée au denier vingt sur les États, villes, communautés ou 
clergé ; 

Que par le codicille du 7 décembre audit an 1746, il a ordonné 
que lesdits sieurs exécuteurs testamentaires disposassent de la 
moitié de ses biens pour les pauvres, malades et honteux de 
ladite ville d'Orléans, faubourgs et environs de trois lieues, et 
autres œuvres à leur gré; mais que, par son codicille du 9 des- 
diis mois et an, il a apprécié la moitié de ses biens à la somme 
d* neuf cent cinquante mille livres tournois, ou valeur en con- 
trits au denier vingt, pour être employées suivant les expres- 
sions du i est a ment et des codiciles antérieurs; qu'il a ripété les 
mômes dispositions par sou codicille du 2 mars 1746 dans ces 
termes : 

€ Je réduis la portion de mes biens, que j'avois destinée par 
mon testament et codicille cy- devant en œuvres pieuses, à là 
somme de neuf cent cinquante mille livres, qui sera prise et 
payée en contrats de rentes de toutes celles que je laisserai à 
mon décès constituée* sur les États de Bretagne, Languedoc, 



— 345 — 

Bourgogne et Postes, domaine de la ville de Paris, en mon nom, 
suivant le gré, volonté et arrangement de M. Jean Masson de 
Plissay, l'un de mes légataires universels, joint avec mon exé- 
cuteur testamentaire, H. de Verduc ; » 

Qu'enfin ledit sieur Masson de la Hanerie, par son dernier co- 
dicille du 7 février 1749, a réuni tout ce qu'il y avait d'impor- 
tant dans son testament et dans ses autres codicilles, et qu'entre 
autres dispositions, il y déclare vouloir que mesdits sieurs Verduc 
et Masson de Plissay soient seuls, ou l'un d'eux, ses exécuteurs; 

Qu'il réduit la portion de ses biens destinée aux œuvres 
pieuses à 950 mille livres en argent ou contrats au denier vingt, 
qui se trouveront à son décès ; 

Qu'il réitère sa prière à ses exécuteurs testamentaires de ter- 
miner tous les doutes en faveur Je ses intentions, et qu'il con- 
firme au surplus son testament et ses codicilles ; 

Que pour répondre à ces dispositions, lesdits sieurs exécu- 
teurs testamentaires ont entre autres objets déterminé que du- 
dit legs de 950 mille livres, il soit pris la somme de 120 mille 
livret en contrats de rente de ceux à ce destinés, pour être, les 
revenus annuels de ces 120 mille livres, employés à la subsis- 
tance des pauvres malades et honteux des paroisses des envi- 
rons d'Orléans qui sont situées dans l'étendue de deux lieues de 
ladite ville, et à l'entretien des écoles de charité des mêmes pa- 
roisses. 

Avant de pourvoir au fournissement de ladite somme de 120 
mille livres et de désigner les paroisses, lesdits sieurs Verduc et 
de Plissay ont observé que, par un acte passé devant ledit Duval 
et son confrère, notaires à Paris, ledit jour 29 août 1749, entre 
eux d'une part et les héritiers et légataires universels dudit sieur 
Masson de la Manerie, qui sont : 

Ledit sieur Jean Masson de Plissay, en son nom; 

Messire Antoine Lambert Masson de Meslay ; 

Messire Pierre-Antoine Masson de Vernou ; 

Dame Elisabeth Masson, veuve du sieur Auguste Jogues; 



— 346 — 

llesiire Joseph- Marin Masson de Courcelles; 

Messire Guillaume Masson d'Oluy; 

Et les enfans de feue dame Madeleine Masson, à son décès 
épouse de messire Jean- Léon Boyetet, lieutenant criminel d'Or- 
léans, qui sont Edouard Boyetet, Augustin-Jean-Édouard 
Boyetet des Bordes, Charles Boyetet de Domainville, Jeanne-Ma- 
deleine Boyetet, épouse de M. Pierre Samuel Bigot deCherelles, 
et Marie-Elisabeth Boyetet, épouse de M. Paul-Ozée Bidé de 
Chezac, 

D'autre part. 

Les sieurs héritiers et légataires universels les ont mis en 
possession des contrats de constitution au denier vingt et 
d'autres effets procédans de la succession du sieur Masson de la 
Manerie, jusqu'à concurrence desdits neuf cent cinquante mille 
livres. 

Que dans le nombre desdits contrats de constitution il y en a 
quatre qui sont ceux destinés pour former les cent vingt mille 
livres dont il est cy-dessus parlé, lesquels produisent en revenu 
annuel six mille livres de rente et sont tous quatre constitués 
au profit dudit sieur feu Jean-Baptiste Masson de la Manerie, 
savoir : 

Deux sur les États de la province du Languedoc, dont un du 
deux mille cinq cents livres de rente, au principal de cinquante 
livres, par contrat passé devant Martel et son confrère, notaires i\ 
Paris, le 26 juillet 1748, en vertu de ladite délibération du2 jan- 
vier précédent, et l'autre de 1,750 livres de rente, au principal de 
trente-cinq mille livres passé devant Perret et son confrère, no- 
taires à Paris, le 27 mars 1747, en vertu de la délibération du 
1" décembre 1746 ; ces deux contrats sont numérotés 25 et 
493. 

Un troisième contrat sur le domaine de la ville de Paris de 750 
livres de rente, au principal de quinze mille livres, passé devant 
M* Dutarlre et son confrère, notaires à Paris, le 13 juillet 1744, 
numéroté 460. 

Et le dernier sur le clergé de France, de mille livres, au prin- 
cipal de 20,000 livres, de l'emprunt fait en vertu de la délibéra- 
tion du 28 février 1747, passé devant M* Perrichon et son oon- 



- 347 — 

frire, notaires i Paris, le 1 er avril de ladite année 1747, 
numéroté 34. 

Sur tous les motifs ci-dessus, les 6,000 livres de rente, au 
principal de 120,000 livres, seront réparties aux paroisses cy- 
après désignées des environs de la ville d'Orléans, dans la dis- 
tance de deux lieues, de la manière et ainsi qu'il suit : 

Dans le contrat de cinquante mille livres, produisant 8,500 
livres de rente sur les États du Languedoc, il appartiendra, 
savoir : 

Pauvres, écoles. 

Saint-Paterne. — A la paroisse de Saint- 
Paterne, dix mille livres produisant 500 livres 
de rente, dont pour les pauvres 7,000 livres 
produisant 750 livres, et pour les écoles 
3,000 livres produisant 150 livres de rente, cy. 7.000 3.000 

Saint- Marceau. — À la paroisse Saint- 
Marceau, dix mille livres produisant 500 li- 
vres de rente, dont pour les pauvres 8,000 li- 
vres produisant 400 livres de rente, et pour 
les écoles 2,000 livres produisant cent livres, cy. 8.000 2 000 

Olivet. — A la paroisse d'Olivet, sept mille 
livres produisant trois cent cinquante livres de 
rente, dont pour les pauvres 4,000 livres 
produisant 200 livres, et pour les écoles 
3,000 livres produisant 150 livres, cy. . . . 4.000 3.000 

Saint- Vincent. — A la paroisse Saint- Vin- 
cent, dix mille livres produisant 500 livres de 
rente, dont pour les pauvres 5,000 livres, et 
pour les écoles pareilles 5,000 livres produi- 
sant aussi 250 livres, cy 5.000 5.000 

Saint-Marc. — A la paroisse de Saint-Marc, 
6,000 livres produisant 300 livres de rente, 
dont pour les pauvres 3,000 livres produi- 
sant 150 livres, et pour les écoles pareilles 
3,000 livres produisant aussi 150 livres, cy. 8»UX) 3.000 



— 318 — 

Pauvret. Écoles. 

Stint-Denis-enVal. — A la paroisse de 
Saint-Denis-en-Val, 4,000 livres produisant 
200 livres de renie, dont pour les pauvres 
2,000 livres produisant 100 livres, et pour 
les écoles pareilles 2,000 livres produisant 
100 livres, cy 2.000 2.000 

Samt-Cyr. — A la paroisse de Saint-Cjr, 
3,000 livrés produisant 150 livres de rente, 
dont pour les pauvres 1,500 livres produi- 
sant 75 livres et pour les écoles pareilles 
1,500 livres produisant 75 livres, çy . . . . 1.500 1.500 

Dans le contrat de trente-cinq mille livres, 
produisant 1,750 livres de rente, sur lesdits 
États de Languedoc, il appartiendra, savoir : 

Ingré. — A la paroisse d'Ingré, 6,000 li- 
vres produisant 300 livres de rente, dont 
pour les pauvres 3,000 livres produisant 150 
livres de rente, et pour les écoles pareilles 
3,000 livres produisant 150 livres, cy. . . . 3.000 3.000 

Chécy. — A la paroisse deChécy, 6,000 li- 
vres produisant 300 livres de rente, dont pour 
les pauvres 3,000 livres produisant 150 livres, 
et pour les écoles pareilles 3,000 livres pro- 
duisant 150 livres 3.000 3.000 

SanU-Hila*re-Saint-Me$mm. — A la pa- 
roisse de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, 5,000 
livres produisant 250 livres de rente, dont 125 
livres de rente pour les pauvres, au principal 
de 2,500 livres et pour les écoles pareilles 
2,500 livres produisant 125 livres, cy. . . . 2.500 2.500 

Lm ChapelU-Saint-Mesmin. — A la paroisse 
de la Cbapelle-Saint-Mesmin, 5,000 livres 
produisant 250 livres de rente, dont pour les 
pauvres 2,500 livres produisant 125 livres, et 



— 349 — 

Pauvres. Écoles. 

pour les écoles pareilles 2,500 livres produi- 
sant 125 livres, cy 2.500 2.500 

Chaingy. — A la paroisse de Chaingy, 5,000 
livres produisant 250 livres de rente, dont pour 
les pauvres 2,500 livres produisant 125 li- 
vres, et pour les écoles pareilles 2,500 livres 
produisant 125 livres, cy 2.500 2.500 

Saran. — A la paroisse de Saran, 5.000 
livres produisant 250 livres de rente, dont 
pour les pauvres 2,500 livres produisant 125 
livres, et pour les écoles pareilles 2.500 livres 
produisant 125 livres, cy 2.500 2.500 

Saint- Jean~le- Blanc. — A la paroisse de 
Saint-Jean-le-Blanc, 3,000 livres produisant 
150 livres de rente, dont pour les pauvres 
1,500 livres produisant 75 livres, et pour les 
écoles pareilles 1,500 livres produisant 
75 livres, cy 1.500 1.500 

Dans le contrat de quinze mille livres pro- 
duisant 750 livres de rente sur le domaine 
de la ville, il appartiendra, savoir : 

Fleury. — A la paroisse de Fleury, 5,000 
livres produisant 250 livres de rente, dont 
pour les pauvres 2,500 livres produisant 125 
livres, et pour les écoles pareilles 2,500 livres 
produisant 125 livres, cy 2.500 2.500 

Sainl-Jean-de-Braye. — Et à la paroisse de 
Sainl-Jean-de-Braye, 5,000 livres produisant 
250 livres de rente, dont pour les pauvres 
2,500 livres produisant 125 livres, et pour les 
écoles pareilles 2,500 livres produisant 125 
livres, cy , 2.500 2.500 

Ormes. — Et à la paroisse d'Ormes, 5,000 
livres produisant 250 livres de rente, dont 



Pauvres. Écoles. 

pour les pauvres 2,600 livres produisant 
125 livres, et pour les écoles pareilles 2,500 li- 
vres produisant 125 livres, cy 2.500 2.500 

Et dans le contrat de vingt mille livres 
produisant mille livres de rente sur le clergé, 
il appartiendrai savoir : 

Chant eau. — A la paroisse de Chanteau, 
5,000 livres produisant 250 livres de rente, 
dont pour les pauvres 2,500 livres produi- 
sant 125 livres, et pour les écoles pareilles 
2,500 livres produisant 125 livres, cy. . . . 2,500 2.500 

Saint- Jean-de- la-Ruelle. — A la paroisse 
de Saint- Jean-de-la -Ruelle, 3,000 livres pro- 
duisant 150 livres de rente, dont pour les 
pauvres 1,500 livres produisant 75 livres, et 
pour les écoles pareilles 1,500 livres produi- 
sant 75 livres, cy , 1.500 1*500 

Setnoy. — A la paroisse de Semoy, 3,000 
livres produisant 150 livres de rente, dont 
pour les pauvres 1,500 livres produisant 75 
livres, et pour les écoles pareilles 1 ,500 li- 
vres produisant 75 livres, cy 1.500 1.500 

Saint-Privé. — A la paroisse de Saint-Privé, 
3,000 livres produisant 150 litres de rente, 
dont pour les pauvres 75 livres, au principal 
4e 1,500 livres, et pour les écoles pareilles 
1,500 livres produisant 75 livres, cy 1.500 1.500 

Saint-Nicolas-Saint'Memin. — A la pa- 
roisse de Saint-Nicolas-Saint-Mesmin. 2,000 
livres produisant 100 livres de renie, dont 
pour les pauvres aille livres produisant 50 
livres, et pour les écoles pareilles mille li- 
vres produisant 50 livres, cy 1 .000 1 .000 

Boigny. — A la paroisse de Bo% nj, 2,000 H- 



— 351 — 

Pauvret. Écoles. 

vres produisant 100 livres de rente, dont pour 
les pauvres mille livres produisant 50 livres, 
et pour les écoles pareilles mille livres pro- 
duisant 50 livres, cy 1.000 1.000 

Combleux.-~ Et à la paroisse ée Combleux, 
deux mille livres de rente, dont pour les 
pauvres mille livres produisant 50 livres, et 
pour les écoles pareilles mille livres pro- 
duisant 50 livres, cy 1.000 1.000 

Lesquelles paroisses, au nombre de vingt-quatre, auront pour 
les pauvres, à raison des sommes cy-dessus désignées pour cha- 
cune, soixante-cinq mille cinq cents livres, produisant trois mille 
deux cent soixante-quinze livres de rente. 

Et pour les écolles, aussy & raison des sommes cy-dessus dé- 
signées, cinquante -quatre mille cinq cents livres, produisant 
deux mille sept cent vingt-cinq livres. 

Le tout composant lesdites cent vingt mille livres, principaux 
desdits contrats, et les six mille livres de rente que lesdits con- 
trats produisent. 

Pour les principaux et arrérages desdits contrats demeurer 
destinés et engagés pour et au profit desdites paroisses, comme il 
vient d'estre établi. 

Les arrérages desdites 6,000 livres de rente commenceront, 
«m profit des paroisses desdites eecolles, à compter du premier 
janvier 1750, pour les rentes sur le domaine de la ville et sur le 
Languedoc, et pour tes rentes sur le clergé du premier avril de 
ladite année seulement, attendu qu'ils ne courent que dudit jour. 

Et ils seront touchés et perçus par M. Letrosne, administra- 
teur cy-après nommé et sous ses simples quittances. 

Et lesdits arrérages serviront, savoir : pour les escolles, tant 
à l'entretien des écoles de charité des garçons et filles, ou de 
l'une (Telles, que pour la fourniture des livres nécessaires à 
l'instruction des enfans, comme ABC, catéchisme du dio- 
cèse, vie de Jésus-Christ, histoire de l'Ancien et Nouveau Testa-» 
nent, psautier et autres livres qui sont en usage dans lesdites 



— 352 - 

écolles ; et pour les pauvres, lesdils arrérages seront employés 
au soulagement des pauvres malades, dés infirmes et vieillards 
des mêmes paroisses. 

A l'effet de ce que dessus, lesdils arrérages seront remis chaque 
année entre les mains des curés ou des dames des pauvres 
(dans les paroisses où il y en a d'établies) , lesquels seront tenus 
les uns et les autres de donner chaque année au bureau d'ad- 
ministration un bref étal d'employ desdits arrérages, sans néan- 
moins être obligés d'en rapporter de quittance. 

La somme cy-dessus destinée pour chaque paroisse sera fixe 
et ne pourra être diminuée ny appliquée au profflt d'une autre 
paroisse, sous prétexte de besoin ou autrement. 

El en cas de remboursement des principaux desdites cent vingt 
mille livres, ils seront touchés et reçus par la personne qui sera 
nommée par le bureau d'administration, et les reroploys seront 
faits au proffit desdites paroisses, pour chacune la somme cy-des- 
sus, sur les fonds publics du roy, sans qu'il puisse être fait en 
aucune acquisition de terres ou maisons; et en cas de diminution 
~du revenu et arrérage desdits contrats ou d'aucun d'eux, par 
fait du prince ou autrement, la diminution qui pourra survenir 
sur une partie sera réparlye sur toutes les paroisses, ainsi que 
les frais que la recette pourra occasionner. 

Les maîtres et maîtresses d'écolles des paroisses cy-dessus 
mentionnées feront dire par chaque jour d'écolle à leurs éco- 
liers un De profundis ou l'Oraison dominicale et la Salutation 
angéliquc, et Requiescat in pace, suivant l'intention du sieur de 
la Hanerie, exprimée par son testament du quatre août 1729, 
sans que ces prières soient réputées fondations, mais seule- 
ment comme une marque de reconnaissance envers leur bien- 
faiteur. 

Le bureau d'administration sera toujours composé de M. le 
lieutenant général et de M. le procureur du roy à Orléans et 
de leurs successeurs, administrateurs nés dudil bureau ; 

Plus de trois notables de ladite ville nommés pour la première 
lois par la famille du sieur testateur, et d'un parent ou allié dudit 



— 353 — 

testateur qui sera à la nomination perpétuelle de ladite famille, 
quand elle jugera à propos de faire ladite nomination. 

En cas de vacance ou de désistement d'un desdits administra- 
teurs, il y sera pourvu par les autres administrateurs en exercice, 
à la pluralité des voix, sauf et excepté à la place de l'administra- 
teur parent ou allié. 

Le bureau se tiendra tous les quinze jours, et plus souvent s'il 
est besoin, en l'hôtel du lieutenant général, qui y présidera. 

El en cas d'absence en la maison du procureur du roy. 

Et en cas d'absence des deux, chez le plus ancien administra- 
teur dudit bureau. Les rangs seront remplis sur l'ordre dans le- 
quel lesdits administrateurs seront cy-après nommés. 

Ledit sieur Letrosne, chargé de la recelte, rendra compte tous 
les ans au bureau. 

A ce faire étoit présent et est intervenu sieur Jean-Jacques 
Favier, bourgeois de Paris, y demeurant Vieille-Rue-du-Temple, 
paroisse Saint-Gervais, au nom et comme procureur de Mon- 
sieur maître Henry-Gabriel Gurault, écuyer, seigneur delà Cour- 
Ligny, conseiller du roy, lieutenant général aux bailliage et 
siège présidial d'Orléans; — de Monsieur maître Jacques Leclerc, 
écuyer, seigneur de Doûy, conseiller du roy et son procureur 
audit siège, administrateurs nés; — de Monsieur maître Jean- 
Léon Boyetet, conseiller du roy, lieutenant criminel de ladite 
ville, administrateur parent; — de Monsieur maître Guillaume 
Letrosne, conseiller, magistrat audit siège; du sieur Antoine 
Jogues, bourgeois d'Orléans, et du sieur Pierre Hudault, ancien 
maire de la ville d'Orléans, tous trois notables et nommés par 
la famille pour la première fois. 

Ledit sieur Favier, fondé de leur procuration passée ensuite 
du projet des présentes par devant Jullien Lejeune et son confrère, 
notaires à Orléans, le huit may 1750, dont l'original contrôlé et 
légalisé est avec ledit projeljdemeuré joint à la minute des pré- 
sentes, après avoir été dudit sieur Favier certifié véritable, signé 
et paraphé, et à la réquisition du notaire soussigné. 

Lequel, en vertu de ladite procuration et pour mesdits sieurs 
Curaull, Leclerc de Dotiy, Boyetet, Letrosne, Jogues et Hudault, 
a accepté et accepte ce que. dessus, et roconnoît que les sieurs 

23 



— 354- 

Verduc et de Plissay lui ont remis et délivré par lesdits sieurs 
Curault et autres administrateurs susnommés la grosse desdits 
contrats de constitution, et toutes les pièces et enseignemens 
concernant lesdites rentes. 

Et pour l'exécution des présentes, qui seront homologuées au 
Parlement, à l'effet de quoy les parties ont donné tous pouvoirs à 
M. Jean-Baptiste Mauduison, procureur au Parlement, et d'ob- 
server tous les formalités requises. Élizânt lesdites parties do- 
micile en la maison dudit sieur Mauduison, sise rue delà Verre- 
rie, auquel lieu, nor. prov. obligeans, renonçons. 

Fait et passé à Paris, es demeure des parties, Tan mil sept 
cent cinquante, le seize juin avant midi, et ont ligné la minute 
demeurée audit M e Duval, notaire. > 

Suit lu teneur de ladite procuration. 

Pardevant les notaires au Châtelet d'Orléans, soussignés, sont 
comparus, M. maître Henf y-Gabriel Curault, écuyér, sei- 
gneur de la Cour Ligny, conseiller du roy, lieutenant général 
au bailliage et siège présidial d'Orléans, demeurant â Orléans, 
place de l'Étape, paroisse de Saint-Michel. 

M. maître Jacques Leclerc, écuyer, seigneur de Douy, conseiller 
du roy et son procureur audit siège, demeurant à Orléans, rue 
des Hautes- Gouthières, paroisse Sainte-Catherine. 

M. maître Jean-Léon Boyeiet, conseiller du roy, lieutenant 
criminel audit siège, demeurant à Orléans, rue Vieille-Poterie, 
paroisse de Saint-Paul. 

M. maître Guillaume Lelrosne, conseiller du rôy, juge magis- 
trat audit siège, demeurant à Orléans, à l'abbâye et paroisse de 
Saint-Euverte. 

Le sieur Antoine Jogues l'ainé, bourgeois d'Orléans, y demeu- 
rant, rue de l'Ëcu-d'Or, paroisse de Nôlre-Dame-de-Recouvrance. 

Et le sieur Pierre Hudault, président de la chambre du con- 
sulat d'Orléans et ancien maire de ladite ville, y demeurant, 
place du Marché-à- la- Volaille, paroisse de Saint-Hilaire. 

Lesquels ont fait et constitué leur procureur le sieur Jean- 
Jacques Favier, bourgeois de Paris, auxquels ils donnent pouvoir 
d'intervenir en l'acte dont le projet est cy-dessus et de passer le- 
dit acte conforme audit projet, stipuler pour et au nom des sus- 



— 355 — 

dits Carault, Leclerc de Douy, Letrosne, Jogues et Hudault et 
leurs successeurs, toutes les clauses et conditions exprimées au- 
dit projet, faire toutes acceptations, signer ledit acte, élire do- 
micile et généralement faire tout .ce qui sera jugé convenable. 
Fait et passé l'an 1750, le 8 juin, en la demeure des soussigné, 
et signé Curault, Leclerc, etc. 
Signé : Ddval et Deruelle. 

Homologué en cour de parlement le 26 juin 1750. 
Signé : De Maupeou et Bochard (1). 

(1) Archives nationales, X*», 9609. 



TABLE ANALYTIQUE ET ALPHABETIQUE 



DES MATIÈRES. 



Adenbau, curé de Notre-Dame- 
du-Chemin et bienfaiteur des 
écoles paroissiales, page 69. 

Aignàn (Saint-), église collégiale 
et paroissiale, 34. 

àleu Saint-Mbsmin(L'), paroisse 
d'Orléans, 33; — son origine, 
34; — sa situation, 34; — ses 
petites écoles au XVle siècle, 
16; — au XVII* siècle, 34. 

Alexandre 111, pape. Ses bulles 
prescrivant la gratuité de l'en- 
seignement, 23. 

Alexandre VI, pape, sépare les 
deux paroisses de Saint- Pierre- 
Ensentelée et de Sainte-Cathe- 
rine, 40. 

Allain, 25. 

Alleaumb (Mme) lègue un capi- 
tal pour alimenter les œuvres 
diocésaines, 255. 

Alouette (Clos de 1'), 124. 

Alzembac, bienfaiteur de ren- 
seignement primaire à Saint- 
Paterne, 79, 81. 

Ancien régime, accusé d'obscu- 
rantisme, 3, 154, 155. 

Andeglou, alias Chevilly, pa- 



roisse du canton d'Artenay, 
169; — fondation de ses écoles 
par M. de Saint-Géry, 172; — 
revenus scolaires, 172. 

Angivillier (Duc d'), directeur 
général des beaux-arts, 151. 

Anglebermes (Claude-Phyrrhus), 
docteur en l'Université d'Or- 
léans, 15. 

Anjouan (Mme d'), bienfaitrice de 
l'enseignement primaire à 
Saint-Paterne, 79. 

Apothigairerie des pauvres, 205, 
272, 273. 

Archambault (Marie). Ses dona- 
tions testamentaires aux éco- 
les de Saini-Euverte, 57, 58 ; 
— de Saint-Paul, 57, 91. 

Archives paroissiales détruites 
ou perdues, 163, 164, 165, 
200,204,219, 223,241,263. 

Aristide, Grec vertueux, sur- 
nommé le Juste, 266. 

Arnault (Marie). Ses dons à la 
communauté des Nouvelles-Ca- 
tholiques, 140. 

Artenat, chef-lieu de canton, 
169 ; — fondation de ses éco- 



— 358 — 



les par Guillaume Doublet, 
172 ; — revenus scolaires, 
172 ; — classe payante de gar- 
çons, 174; — différend entre 
le curé et le maître d'école, 
174; — sentence de l' officiai, 
1 74 ; — noms des maîtres, 1 74. 

Albert (Pierre) prend part à la 
fondation d'écoles de chanté, 
112. 

Aubert (Marie), femme Boy tard, 



fonde avec son mari une école 
de garçons à Bou, 183. 

Aumône de Saint-Paterne. Sa 
fondation 132 ; — sa situation, 
133; — son école, 134. 

Aumône de Saint-Paul. Sa fon- 
dation, 133; — sa situation, 
134; —son école, 134. 

Aveux des révolutionnaires tou- 
chant l'instruction publique, 
264,281, 282,283. 



Bacon ( Françoise), bienfaitrice 
de SaintCyr, 238. 

Babylonb (Grande-), hôtel de 
M. Masson de la Manerie, 205, 
273. 

Baguenault de Bbauvais, bien- 
faiteur de l'école de Cléry, 
203. 

Bailly. Son opinion sur la loi du 

5 brumaire an IV, 283. 

Barante (De), 13. 

Baroin, directeur de l'école mu- 
nicipale de dessin, 152. 

Bahdois. (Le), récemment érigé 
en commune, 263. 

BAHRiER(Jeao), procureur géné- 
ral de l'Université d'Orléans, 
15. 

Baudrier, notaire i Paris, 202, 

272. 

Baugbncy, chef-lieu de canton, 
169 ; — ses écoles au XII e siè- 
cle, 20, 167, 176; — tenues 
Rar les religieux de l'abbaye de 
otre-Dame, 167 ; — de filles 
dirigées par des laïques, 176; 

— par des Ursulines, 177; 

— maîtresses nommées par 
le sacristain de l'abbaye, 176; 

— donation de M. A. Masson 

6 l'école Saint-Nicolas, 177. 



Bauguin. Ses dons aux écoles de 
Saint-Marceau, 123. 

Baule, commune du canton de 
Haugency, 169 ; — écoles de 
fille», 178; — revenus scolai- 
res, 179. 

Beauce (La). Mauvais état de ses 
chemins, 171. 

Bbauvais de Préau, historien 
Orléanais, 19. 

Bbauvillieks (De), vicaire-géné- 
ral de Mer Fleuriau, 83. 

Bechard, notaire, 124. 

Bécharo (André), bienfaiteur des 
écoles de Saint-Marceau, 124. 

Belle-Croix (Quartier de la), à 
Saint-Marc, 120. 

Bénédictines calvairiennes. S'é- 
tablisseut à Orléans, 142; — 
leurs diverses résidences, 1 43 ; 
— tiennent une école de cha- 
rité et un pensionnat, 142; — 
legs éventuel dont elles sont 
l'objet, 125. 

Dénier, maçon. Sommes à lui dues 

Car la fabrique de Recouvrance, 
5. 274. 

Benoit, directeur de la Monnaie 
d'Orléans, fonde une école 
gratuite paroisse de Saint- 
Pierre -Eqsentelée, 95, 



— 359 — 



BrnoÎt-du-Retour (Saint-), église 
et paroisse d'Orléans, 33 ; — 
sa situation, 36; — Martin 
Legendre y tient une tutelle au 
XV|e siècle, 36 ; — fournit des 
éeoliers aux classes de Saint- 
Pierre -le- Pue Hier, 101, 104; 
— ses petites écoles de garçons 
au XVJe siècle, 16,36; — de 
filles, 39 ; — l'école .parois- 
siale de Saint- Donatien y est 
transférée, 46. 

Berge (Fiacre), débiteur de 20 fr. 
de rente envers les écoles 
d'tfuisseau, 217. 

Bernard (Paschal), officier mu- 
nicipal de Bou, 190. 

Bbzançon (Jean), bienfaiteur des 
écoles de Saint-Paul, 91. 

Bbzançon (François), bienfaiteur 
des écoles de Saint- Paul, 91. 

Billard (Claudine), veuve Galle- 
rand. Son legs aux écoles de 
Saint-Marceau, 124. 

Billard (Marie), veuve Moizard. 
Son legs aux écoles de Saint- 
Marceau, 124. 

Billiet (Hugues), procureur de 
l'Université d'Orléans, 14. 

Bimbenet, historien de l'Univer- 
sité d'Orléans, 13. 

Bizeau (Marguerite), bienfaitrice 
de l'école de Saint-Paul, 84- 
85. 

Blandin, notaire au Ghâtelet 
d'Orléans, 226-239. 

Bûjmn (Denis), marguillier de 
Neuville, 232. 

Boignt, commune du canton 
nord-est d'Orléans, 169 ; — 
avait elle une école de filles? 
179, 180 ; — fiefs sis en cette 
paroisse, 199, 205; —droits de 

Justice qu'y exerçait M. de la 
flânerie, 270; — école de gar- 
çons, 169, 179 ; — fondée par 
M. de la Manerie, 179; — 



nommée dans son testament, 
180, 205, 270. 

Bonaparte (Lucien) apprécie 
l'état de l'instruction pendant 
la Révolution, 284. 

Bonneau, 119. 

Bonnet (Guillaume^ tient une 
école à Olivet en 1412, p. 232. 

Borry (Marie) fonde une école 
de charité au faubourg Saint- 
Laurent, 118; — conditions 
de sa donation, 118. 

Bou, commune du canton nord- 
est d'Orléans, 169; — l'Évêque 
d'Orléans en était le seigneur, 
182; — Wauthier y tient un sy- 
node en 862, 11, 182; — en- 
quête pour son adjonction à 
Ghécy ou à Mardié, 189, 190 ; 

— ses officiers municipaux 
attestent la prospérité de ses 
écoles, 189, 190 ; — celle des 
garçons fondée par Boytard, 
183; — des filles, 186; — 
revenus scolaires, 183, 189 
(V. Errata) ; — éloge de Boy- 
tard par le curé de Bou, 184, 
185; — noms des maîtres, 185; 

— des maîtresses, 189 ; — dé- 
voûment et générosité de Pa- 
tricette Marier, 186, 187 ; — 
appropriation de la maison 
scolaire des filles, 188, 189. 

Boucher de Molandon, 187; — 
son ouvrage intitulé Charte 
d'Agius, 68, 69, 180. 

Boucher, notaire, 9). 

Bouchet (Etienne), curé de 
Saint-Paul, 83. 

Bougy, commune du canton de 
Neuville, 169 ; — fondation de 
M<no Dugué de Bagnols pour 
les enfants indigents, 191 , 250. 

Bouquin (M» le ), institutrice des 
pauvres à Saint-Marceau, 127. 

Bourdoise établit à Orléans une 
communauté de prêtres, 98. 



_ 360 — 



Bourgmoyen, abbaye sise près 
de Blois, 20* — succursale de 
ses écoles à Orléans, 20. 

Boyetet (Charles) fonde un ca- 
téchisme perpétuel à Saint- 
Paul, 84 ; — cède à la fabri- 
que une maison pour y tenir 
l'école, 87. 

Boyetet (Léon), lieutenant cri- 
minel d'Orléans, et adminis- 
trateur du bureau de charité, 
181 ; — neveu de M. de la 
Man e rie, 275. 

Boytard (La veuve Jacques). Ses 
dons à l'école de Bou, 189. 

Boytard (Fiacre), bienfaiteur de 
l'école de Bou, 189. 

Boytard (Jacques) fonde à Bou 
une école de garçons, 183 ; — 
lui fait don d'une maison, 183, 
189; — d'une rente, a 83 ; — 
ses bonnes œuvres et son éloge 
par le curé de la paroisse, 
184, 185 ; — ses dons à l'école 
de filles, 186, 189. 



Bricy, commune du canton de 
Patay,169 ; — son école mixte, 
169, 191 ; — revenus scolai- 
res, 191. 

Brisson de Maghault, fondateur 
d'un catéchisme à l'Hôtel- 
Dieu, 135. 

Brouard, notaire à Paris, 249. 

Bruère, notaire à Orléans, 123, 
124. 

Bruneau (M). Ses dons à l'école 
de Saint - Pierre - Ensentelée, 
100. 

Bucy-Saint-Liphard, commune 
du canton de Patay, 169 ; — 
son école tenue par le curé, 
192. 

Bureau des charités de M. Mas- 
son de la Manerie, 28 ; — 
prend en 1 792 le nom de caisse 
philanthropique, 61, 81, 149, 

271. 



Cabreté (Clos de la), à Saint- 
Pryvé, 128. 

Cabu (Guill.), notaire à Orléans, 
14. 

Caddeau (François) fonde l'œuvre 
de l'instruction des servantes, 
99. 

Cahouet (M»ie) participe à la 
fondation d'une école de filles 
à Saint-Paul, 87; — s'y con- 
sacre à l'enseignement des 
pauvres, 87. 

Cahouet (Catherine). Ses dons 
testamentaires à l'école de 
Saint-Marceau, 127; — s'y 
consacre à renseignement des 
pauvres, 127. 



Cailly (Jean), notaire à Orléans 
14. 

Calvaire (Communauté du). 
V. Bénédictines. 

Calvin, 15. 

Catherine (Sainte-), église et pa- 
roisse, 33 ; — annexe de la 
pénitencerie du chapitre cathé- 
dral, 40; — son emplacement, 
39 ; — sa réunion à Saint- 
Pierre -Ensentelée, 39; — an- 
nexée à Sainte-Croix en 1792, 
42 ; — ses écoles de garçons, 
39, 42 ; — de filles, 42 ; — 
revenus scolaires, 42 ; — noms 
«les maîtres d'école, 40 ; — des 
maîtresses, 42. 



— 361 — 



Cavel, notaire ' à Orléans, 124, 
126, 128. 

Cercottes, commune du canton 
d'Artenay, 169; — écoles de 
garçons, 192. 

Chaingy, commune du canton 
nord-ouest d'Orléans, 169 ; — 
école de garçons, 169, 193; 
— de filles, 193; — bienfai- 
teurs, 193; — revenus scolai- 
res, 193. 

CHALON(Evêquede). Bulles rela- 
tives a l'enseignement que lui 
adresse le pape, 23. 

Chambault (Jacques), curé de 
Chécy, 185. 

Chambault, régent de collège, 
19. 

Champagne. V. Collrge. 

Champeaux. V. Collège. 

Changeux, notaire à Orléans, 124. 

Changy, notaire à Pithiviers, 
225. 

Chanteau, commune du canton 
nord-ouest d'Orléans. 169 ; — 
M. de la Manerie y fonde une 
école, 194. 

Chanteresnb, fief dépendant de 
la Salle, 199. 

Chapelles dans les écoles, 61 , 

77. 

Chapelle- Saint - Mesmin (La) , 
commune du canton nord-ouest 
d'Orléans, 169; — ses écoles 
de garçons, 195 ; — de filles, 
196 ; — revenus scolaires, 195, 
196; — bienfaiteurs, 196. 

Chapitre de l'église d'Orléans. 
Sa sollicitude pour 1rs écoles 
de sa juridiction, 226, 256, 
259. 

Citippe, notaire à Orléans, 120. 

Chaptal. Son opinion sur l'en- 
seignement durant l'ère révo- 
lutionnaire, 163, 284. 



Charenton (Le Père). Ses dons 
à l'école de Bou, 188. 

Charles le Chauve, roi de 
France. Diplômes de ce prince, 
108. 

Charles V, roi de France, 13. 

Charles IX, roi de France, donne 
des lettres patentes à la com- 
mune de Chécy, 165, 200. 

Charpignon (Le docteur) re- 
trouve l'inscription de Martin 
Legendre, 37. 

Charron, notaire à Orléans, 91. 

Charron (MU*) fonde une école 
à Chécy, 201 ; — ses dons à 
celle d'Olivet, 233. 

Charsonville, commune du can- 
ton de Meung, 169 ; — son 
école, 197. 

Chartreuse d'Orléans. Rente à 
elle due, 99. 

Charvet (M"<0, maîtresse d'école 
à Saint- Laurent- des-Orgerils, 
119; — est suspendue pour 
cause de jansénisme, 119. 

Chassinat, notaire à Orléans, 
85, 100, 205. 

Chateauneuf- sur -Loire, chef- 
lieu de canton, 169 ; — ses 
dénominations successives , 
198 ; — écoles de garçons, 
198; — dirigées par les frè- 
res, 199; — de filles, 199; 
— revenus scolaires, 199. 

Châtre (M n * de la), locataire de 
M. de la Manerie, 273. 

Chauvrellx (Pierre), notaire à 
Orléans, 14. 

Chécy, commune du canton 
nord-est d'Orléans. 169; — 
graves accidents dus au mau- 
vais état de ses voies de com- 
munication, 161 ; — fiefs sis en 
cet te paroisse, 1 99 ; —destruc- 
tion des papiers communaux, 
16i, 200;- Charles IX lui oc- 



— 3M 



troie des lettres patentes, 165; 
—école de garçons, 499;— de 
filles fondée par MU* Charron, 
tOl ; — revenus scolaires, 
199, 201; — bienfaiteurs, 
199, 201; — nom des maî- 
tres, 200 ; — des maîtresses, 
801. 

Chemins. Leur état défectueux, 
160, 161, 171. 

Chevalier (Michel) est débiteur 
d'une rente envers l'école 
d'Huisseau,217. 

Chevalibr (Michel), adepte du 
saint-simonisme, Son paral- 
lèle entre l'instruction en 
France durant la Révolution 
et les temps qui l'ont précédée, 
163. 

Chevilly (De), intendant de 
l'Orléanais, 150; — subven- 
tionne l'école de dessin , 150. 

Chevilly. V. Andeglou, 

Chicowneau, notaire, 128. 

Clément (Michelle), bienfaitrice 
de l'école de Saint-Marceau, 
128. 

Clément (Maleine), bienfaitrice 
de l'école de Saint-Marceau» 
128. 

Cléry, chef-lieu de canton, 169 ; 

— écoles de garçons, 202; 

— de filles, 208 ; — reve- 
nus scolaires, 203; — bien- 
faiteurs, 203 ; — noms des 
maîtres, 203* 

Clovis, roi de France, fait don 
d'une terre allodiale a l'ab- 
baye de Mici, 34. 

Cochon, maire de Bou, 190. 

Coin-Rond, quartier de Saint- 
Marc. 11 s y tenait une école, 
122. 

Coinces, commune du canton de 
Patay, 169; — son école 
mixte, 204. 



Coislin (Le cardinal de), évoque 
d'Orléans, 44; — réorganise 
l'enseignement dans son dio- 
cèse, 18, 115, 195, 202,287; 
—appelle les filles de la Croix 
à Orléans, 140; —y fonde 
un séminaire, 18. 

Collège d'Orléans tenu par les 
Jésuites, 17; — est trans- 
formé en institution munici- 
pale, 18; —en école centrale, 
18; — en lycée, 18, 

Collèges ou internats pour les 
étudiants de l'Université, 18. 
19; — de justice, 19; — de 
Champagne, 19 ; — de Cham- 

f>eaux, 19 ; — de Sainte-Co- 
ombe, 19. 

Colombe (Sainte-), église parois- 
siale, abattue en 1750, 34. 

Combleux, commune du canton 
nord-ouest d'Orléans, 169 ; — 
M. de la Manerie, seigneur de 
Poinville et de Combleux, 
205, 270; — v est parrain 
d'une cloche, 276; — son 
bape à l'église, 276 ; - il y 
fonde une école, 104 ; — 
nommée dans son testament, 
205; —revenus scolaires, 205; 
-~ nefs sis en cette paroisse, 
199, 205. 

Combreux, commune du canton 
de Chàteauneuf, composée de 
40 feux, 160. 

Compaing (Henry), 51 . 

Conception (La), alias Saint- 
Flou, église paroissiale d'Or- 
léans, 33; — sa situation, 
45 ; — ses écoles de garçons 
au XVo siècle, 15, 16; — in- 
terdiction de celle des piles 
pour cause de jansénisme, 49, 
90 ; — revenus scolaires , 
49. 50, 1C4; — dons de 
M"' Perthuis, 49, 102, 104; 
— de M. de la Manerie, 271. 

Conciles. Prescrivent la fonda- 
tion d'écoles primaires, 25; — 



— 388 — 



leurs canons pour les régir, 
23. 

Condorcet. Ses areux touchant 
l'instruction publique durant 
la période révolutionnaire , 
881. * 

Confrérie des écrivains, 148; 
— fonde Yaumônê de Saint- 
Paterne, 134, 148; — cours 
particuliers d'écriture et de 
grammaire tenus par ses 
membres, 148. 

Constance, reine de France, 
préside au supplice des ma- 
nichéens en 1022, 44. 

Corréard, curé de Saint-Denis- 
de-l'Hôtel, bienfaiteur des 
écoles paroissiales, 241, 213. 

Costb, curé de Bou, 183, 185. 

Coukt (Pierre), bienfaiteur de 
l'école de garçons de Saint- 
Denis-de-l'Hôtel, 242, 243. 

Couffraut, curé de Lailly, 223. 

Couret de Villeneuve, auteur 
des Étrennes orléanaiiei, 14. 

Couros-Poinlasne (veuve), 180. 

Courtin (Martin), gager de Bou, 
189. 

Coustr, notaire, 164. 
Cravant, commune du canton 



de Raugency, 169 ; — est vic- 
time des guerres religieuses, 
206; — Gentien Hervet en 
est curé, 206 ; — son école de 
filles, 206; — noms des mal- 
tresses, 206 ; — revenus sco- 
laires, 207. 

Creuzy, commune du canton 
d'Artenay, 169; — école de 
filles, 207 ; — revenus scolai- 
res, 207. 

Croix (Sainte^, collégiale et pa- 
roisse d'Orléans, 33; — • an- 
tiquité de ses petites écoles, 
42; — H. Jogues en fonde de 
nouvelles au XVII» siècle, 43 ; 

— leur emplacement, 42 ; •— 
les frères s'y installent, 43; 

— fondent un pensionnat, 43 ; 
— - école de filles, 44 ; — noms 
des maîtres et maîtresses, 44. 

Croix-de-par-Diku, rue du fau- 
bourg Saint-Laurent, 72, 117. 

Crossard, curé de Saint- Denis- 
eo-Val, bienfaiteur des écoles 
paroissiales, 239. 

Cuves (M. de), bienfaiteur de 
renseignement à Notre-Dame- 
du-Chemin, 69. 

Cypierre (De), intendant de 
rOrléanais, 150. 



Dabit, curé de Saran, 253 ; — 
son zèle pour la prospérité 
des écoles paroissiales, 253 ; 
— leur fait don d'un mobilier, 
253. 

Daligre (Mme). Ses dons à l'école 
de Saint-Paul. 91. 

Dames de la Visitation. Leur 
école à Orléans, 143, 144. 

Daneau (Pierre), humaniste et 
maître d'école, 15, 17. 



Dànglebermes, notaire à Orléans, 
252. 

Darvoy, commune du canton de 
Jargeau, 169 ; — son école de 
garçons, 208 ; — revenus sco- 
laires, 208. 

Daunou, conventionnel. Son opi- 
nion sur la destruction des 
corps enseignant s, 280, 281 ; — 
ses projets de réorganisation, 

283. 



— 364 — 



Debeausse (François), 91. 

Debeausse, notaire, 135. 

Defaucamberge, notaire, 199. 

Delalande, scribe de l'Univer- 
sité, 17. 

Delaroue, notaire à Orléans, 85. 

Delesgluze, notaire, 87. 

Delonchamps (M 1 * 6 ) se voue à 
l'instruction des pauvres de 
Saint-Euverte, 57. 

Delorme (Veuve). Son legs aux 
écoles, 124. 

Delotnes (MMU«>) fondent une 
école de filles à Saint-Paul, 87. 

Dexia organise l'enseignement 

Erimaire dans le diocèse de 
yon, 113. 

Dendagues , bourgeois du 
XVe siècle, donne un précep- 
teur à ses enfants, 35. 

Deruelle, notaire à Paris, 252. 

Deschamps, curé de Saint-Pierre- 
Ensentelée, 96, 99 ; — ses dons 
à l'école, 97. 

Destas, notaire à Orléans, 85, 
217. 

Desyernets , bienfaiteur de 
l'école de Saint-Paterne, 79, 
80. 

Devalgue, notaire à Paris, 231. 

Doinel, archiviste, 56, 111. 

Donatien (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — son 
école de garçons, 45; — les 
enfants de Saint -H il aire y sont 
admis, 16 ; — elle est réunie à 
celle de la paroisse Saint-Be- 
noît-du-Retour, 46 ; — de filles, 
46; — revenus scolaires, 46, 
47 ; — noms des maîtres, 48. 



Donnery, commune du canton 
nord-est d'Orléans, 169; —son 
école payante, 208 ; — noms 
des maîtres, 209. 

Doolceron (Ytbier), curé de No- 
tre- Dame- du-Che min, y fonde 
des écoles, 69. 

Dry, commune du canton de 
Cléry, 169; — du district de 
Baugency en 1791, 211; — 
école de garçons, 209 ; — de 
filles, 211 ; — démission du 
maître, 210; — civisme de 
l'institutrice, 211 ; — biens 
scolaires, 211. 

Dochbmin (Nicolas), humaniste et 
maître d'école au XVI e siècle, 
15. 

Dugué DE Bagnols (Mme) insti- 
tue une école à Sainl-Lyé, 250 ; 
— fait une fondation en faveur 
des écoliers de Bougy et de 
Villereao, 250. 

DULAG DE MONTISAMBERT (M 1 »*). 

Ses dons à l'école de Saint- 
Paul, 9t. 

Duplessis, directeur de l'école 
municipale d'écriture, 149. 

Dupré-Lamé, notaire à Paris, 
231. 

Depuis, notaire à Paris, 9t. 

Dcssaussot, chanoine de l'église 
d'Orléans. Son testament en 
faveur de l'enseignement pri- 
maire, 57, 245. 

Dutertre. Ses legs à l'école de 
Saint- Eu verte, 58 ; — son tes- 
tament est attaqué, 58. 

Duval (Jean) fonde une école à 
Saint-Cyr-en-Val, 237. 

Duval, notaire à Paris, 48, 102, 
252. 



— 365 — 



École (Rues de 1'), 11 8. 

École d'arithmétique et d'écri" 
ture, 1 48 ; — créée pour les 
enfants pauvres, 148; — sub- 
ventionnée parla caisse philan- 
throphique, 149; — nombre 
limité de ses écoliers, 1 49 ; — 
ses revenus, 149 ; — encoura- 
gements qu'elle reçoit des 
administrateurs du district, 
150. 

Écoles épiscopales, alias gran- 
des écoles, fondées par Théo- 
dulfe, il, 12, 20; — leur 
transformation en Université, 
12. 

École municipale de dessin, 150; 

— fondée par le corps mu- 
nicipal et par M. de Chevilly, 
150 ; — patronnée par le duc 
d'Orléans, 150 ; — annexe de 
l'Académie de peinture, 151 ; 

— ses statuts, 151 ; — son 
personnel, 151 ; — son bud- 
get, 152 ; — son siège, 152 ; 

— son abolition, 152 ; — son 
annexion à l'école centrale, 
153. 

Écoles presby térales, 1 1 . 

Écoles primaires de la ville 
d'Orléans, 15, 16, 33; — 
leur division en deux catégo- 
ries, 30; — leur réduction 
au nombre de douze, 1 45. 

Écoles de la banlieue, 111. 

Écoles rurales de l'arrondisse- 
ment d'Orléans, 169 ; — leur 
institution prescrite par les 
conciles, 7, 21, 25; — par 
les édits royaux, 157 ; — fon- 
dées par les soins des évoques, 
7, 10, 11 ; — restaurées par 
Mer de Coislin, 18, 115, 195, 
202, 288; — nommées petites 
écoles, 11; — subventionnées 



par le chapitre, 156, 226, 
259; — par M. de la Ma- 
nerie, 51, 269; — par M. An- 
toine Masson, 85, 125, 134, 
156,177, 203,214,220,222, 
225, 235, 245, 249, 257, 267 ; 
— visitées par le scholaslique, 
156; — leur rôle civilisateur, 
158; — obstacles à leur dé- 
veloppement, 154, 160, 161. 

Écoles de la rue du Gros-Anneau, 
19, 20, 174. 

Église. Son influence vivifiante, 
25, 182; — ses efforts pour 
maintenir le principe de gra- 
tuité dans l'enseignement. 3, 
23 ; — n'en accapare point le 
monopole, 5. 

Église Saint-George de Pitht- 
viers, brûlée en 1562, 164. 

Église de Saint-Salomon, détruite 
de la même manière, 164. 

Éloi (Saint-), alias Saint-Mau- 
rice, église paroissiale d'Or- 
léans, 33 ; — son emplace- 
ment, 52 ; — ses tutelles et 
leurs directeurs, 52 ; — ses 
écoles de filles, 53. 

Enfant étouffé dans la boue, 161 . 

Enseignement privé de la sub- 
vention de l'Etat avant 1 789, 
2, 161. 

Épieds, commune du canton de 
Meung, 169 ; — son école au 
XVe siècle, 212. 

Estrépoy (François d'), scribe de 
l'Université d'Orléans, 15. 

Etienne, chanoine hérétique, 
brûlé en 1022.44. 

Eudes ou Odon, écolàtre d'Or- 
léans, 43. 

Euvekte (Saint-), abbaye de cha- 
noines réguliers et paroisse, 



33, 34 ; — sa réunion au pre- 
mier canton d' Orléans, 56; — 
son état civil, 27 ; — ses pe- 
tites écoles de garçons au 
XVII* siècle, 68; — tenues 
par le clergé, 53 ; — M. Jo- 
gues y fonde des classes de 
charité, 64; — les frères en 
prennent la direction, 53 ; — 



elles sont communes aux éco- 
liers de Sainte-Croix, 54; — 
nombre d'écoliers en 1792, 

56, 61 ; — écoles de filles au 
XVI* siècle, 56; - binnfaitttirs 
et revenus scolaires, 54, 66, 

57, 58, 59, 60 ; — noms des 
maîtres» 56 ; — des maîtresses, 
66,57,61. 



abri (Arnaud), maître de 
l'Hôtel-Dieu au XIV* siècle, 
24. 

Fauchon (François), précepteur 
d'enfants au XVe siècle, 36. 

Fay-aux-Loois, commune du 
canton de Ghftteauneuf, 169; 
— ses écoles, SIS. 

Ferolles, commune du canton 
de Jargeau, 169 ; — son école 
gratuite de garçons, Si 3. 

FeRTé8AINT*Mk:hi'L, alias Saint- 
Aubin» chef-lieu de canton, 
169 ; —son école de garçons, 
SI3; — de filles, 314; — 
fondée par M. Antoine Masson, 
214; — revenus Molaires, 
214. 

Firmin (Saint*) de Baugency, 
prieuré- cure, 175; — école 
paroissiale de filles, 176; — 

Flagy, maçon, 274. 

Flbumau (Mfr), évèque d'Or- 
léans, 101 ; — fonde un petit 
séminaire, 18; —subventionne 
plusieurs écoles de charité, 50, 
83, 103, 220; — procure aux 
Nouvelles-Catholiques l'homo- 
logation de leur nouveau titre, 
140. 

FleurWnt de Vidal, 223. 

Fleury-aux-Choux, commune du 
oanton nord-ouest d'Orléans, 
170; — ses écoles des deux 



sexes, 215; — revenus scolai- 
res, 215. 

Floo (Saint-), église paroissiale 
d'Orléans. V. la Conctplion. 

Fontaine (Mu«), épouse de M. 
Masson, 267. 

Fontaine des Montées, bienfai- 
teur des écoles de Saint-Paul, 
84. 

Fontpertuis (De), bienfaiteur de 
l'école de Lailly. 221. 

Fourcroy, membre de la Conven- 
tion. Son opinion sur l'ensei- 
gnement primaire pendant la 
Révolution, 281, 282; — son 
plan d'instruction, 283, 

François (Jean le), maître des 
petites écoles de Boiscommun 
auXV< siècle, 167. 

Frères dk la Docîrinr chré- 
tienne, 144j — M*' Joseph 
de Paris les installe à Orléans, 
145; — siège de leur com- 
munauté, 145; — dépenses 
pour leur installation, 146 ; — 
leurs revenus, 145; — pren- 
nent la direction des écoles de : 
Saint-Euverte, 53; — Hecou- 
vrance, 73, 116, 146; —Saint- 
Paterne, 78, 146; — Saint- 
Pierre- le-Puellier, 102, 145; 

- N.-D.-du-Cuemin, 121,168; 

— Saint-Laurent, 116,145; — 
Saint-Marceau, 125» 146, 248; 



- 867 - 



— Saint-Donatien, 46, 145; 

— Chàteauneuf, 199; — prê- 
tent le serment civique, 147; 

— pétition des sections révolu- 
tionnaires pour leur remplace- 
ment par des laïcs, 146; — re- 
trait de leur traitement, 146; 



— leur supérieur Benoît Téray, 
146; — sa réclamation au dis- 
trict, 146; — résultat de l'en- 
quête sur leur enseignement, 
147; — on les accuse d'inci- 
visme, 147; — leur suppres- 
sion, 147. 



Garapin, notaire à Orléans, 268. 

Gaudefproy (Louis) fournit un 
local scolaire à la paroisse de 
Saint-Pierre-Ententelée, 98. 

Gaune (Vrain), gager de Bon, 

189. 

Gentil, régent du collège en 
1588, 19. 

George (Suzanne) enseigne par 
charité les pauvres de Saint- 
Euverte, 59; — ses acquisi- 
tions pour recule, 59» 

Germain (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33 ; — sa si- 
tuation, 62 ; — ses écoles de 
garçons, 62 ; — de filles, 63 ; 
— noms des maîtres et mal 
tresses. 62, 63. 

Gervaise (La), paroisse de Trat- 
nou, siège d une prévôté de 
l'église d'Orléans, 959. 

Gilet de la Nivelle, 51. 

Girard (Marie), bienfaitrice des 
écoles d'Olivet, 232. 

Godard (Antoinette) participe 
& la fondation de la commu- 
nauté des Ursulines à Or- 
léans, 143. 

Godeau, notaire au Chàtelet 
d'Orléans, 124. 

Gombault, curé de Saint-Michel, 



275; -fiait l'éloge de M. de 
la Manerie, 275. 

GRÉootftfi, conventionnel. Son 
avis sur l'état de renseigne- 
ment pendant la Révolution, 
163; — obtient le décret sup- 
pressif de l'enseignement, 28 1 . 

Gresqub, régent de collège en 
1592, 19. 

Groslot (JérAmc), bailli d'Or- 
léans et ardent sectaire, 200 ; 
— prête son château de l'isle 
pour y tenir les assemblées 
protestantes, 200. 

Grote3te des Mahis, chanoine 
de l'église d'Orléans, 114; — 
tombe dans l'hérésie, puis 
l'abjure, 114; — se dévoue à 
l'enseignement des pauvres, 
114; — contribue à fonder 
l'école dirigée par les Nou- 
velles-Catholiques, 140.. 

Groucher de Chépy, abbé de 
Micy-Saint-Mesmin, 88. 

Gruau de Blangy (Mme), fonde 
une école à Saran, 252. 

Gtrnm (Symphorien), annaliste 
Orléanais et curé de Saint- 
Victor, 28, 109. 

Guton (Jacques), neveu de Sym- 
phorien, lui succède, 109. 



— 368 — 



HàNet, curé de Saint-Marceau. 
Ses legs aux écoles, 126, 127. 

Hanbt (Marie), bienfaitrice des 
écoles de Saint - Marceau , 

126, 127. 

Hélie, écolàtre d'Orléans, 43. 

Héritier (L'J, recteur de l'Uni- 
versité, 17. 

Herry (MMUes). Leurs dons aux 
écoles de Saint- Denis- en-Val, 
239. 

Hervet (G en tien), humaniste, 
15; — maître d'école à Saint- 
Liphard, 15, 64. 

Heulin (MM"°«). Leurs dons à la 
communauté des Nouvelles- 
Catholiques, 140. 

Hilairb (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — son 



emplacement, 45* — ses éco- 
les réunies à Sainte-Croix, 
45, 50 ; — noms des maîtres, 
50 ; — des mal tresses, 51 . 

Hubert (Le chanoine). Ses ma- 
nuscrits sur l'histoire d'Or- 
léans, 43. 

Hubert, notaire à Orléans, 217. 

Huêtre, commune du canton 
d'Artenay, 170; — ses éco- 
les, 216. 

Hugo, magister scholarum Sanc- 
tae Crucis en 1111, 43. 

Huisseau-sur -Mauves, commune 
du canton de Meung, 170; — 
ses écoles des deux sexes, 21 7; 
— revenus scolaires, 217. 

Husson (Marie), bienfaitrice des 
écoles de Neuville, 231. 



Ingré, commune du canton nord- 
ouest d'Orléans, 170; — ses 
écoles, 218; — revenus sco- 
laires, 218. 

Instruction populaire. Zélé de 



nos afeux pour son développe- 
ment, 171. 

Isle (L'), château appartenant à 
Guillaume Groslot, 200. 



Jacques de Mainville, négociant 
à Orléans, 119. 

Jarente (Mgr de), évêque d'Or- 
léans, supprime le chapitre de 
Saint-Pierre-le-Puellier, 101 ; 
— les Ursulines de Saint- 
Charles, 248. 

Jargeau, chef-lieu de canton, 
170; — destruction de son 
église par les huguenots, 165, 



219 ; — ses écoles de garçons, 
219 ; — de filles, 220: — te- 
nues par les sœurs, 220 ; — 
par des dames laïques, 221 ; 
— revenus scolaires, 219, 220. 

Jean, seigneur de Baugency, 
restitue l'école aux religieux 
de Notre-Dame, 175. 

Jean (Saint-), faubourg d'Orléans, 
28, 111, 112. 



— 369 — 



Jésuites. Ouvrent un collège à 
Orléans, 17. 

Jobé, chantre de la commune de 
Bou, 185. 

Jogues de Bouland (François) 
fonde des petites écoles pour 
les pauvres de Sainte-Croix, 
43, 44 ; —de Sainl-Eu verte, 
60, 113; — devient l'auxi- 
liaire de MM.Tranchot, 60, 1 1 3; 

— s'associe avec plusieurs fer- 
vents chrétiens, 1 1 4 ; — tra- 
vaille à la rénovation de l'en- 
seignement primaire, 195, 267 ; 

— en est le bienfaiteur, 156. 

JOGUES DE GUEDREVILLE (Veuve). 

Ses aveux et ports de foi au 
duc d'Orléans, 199. 



Jousse, curé de l'Aleu-Saint-Mes- 
min, bienfaiteur de l'enseigne- 
ment primaire à Saint-Paterne, 
79. 

Jousse, magistrat et écrivain Or- 
léanais, 267, 273. 

JOUSSET DE VlLLEFRANCHB, débi- 

leur d'une rente scolaire à La 
Ferté, 214. 

Julien, empereur romain, inter- 
dit les lettres profanes aux 
chrétiens, 10. 

Jullien, notaire, à Orléans, 85, 
124, 127, 235, 239, 268. 

Jumeau, ancien notaire, subven- 
tionne l'école deSaint-Hilaire, 
51. 



Laage (De) vend un hôtel à M. de 
la Manerie, 271. 

Labbe (le Père), auteur d'une 
collection des conciles, 1 1 . 

Lailly, commune du canton de 
Baugency, 1 70 ; — son école de 
filles, 22 1 ; — revenus scolai- 
res, 222; — bienfaiteurs, 222. 

Lakanal, député à la Convention. 
Son opinion sur l'état de l'ins- 
truction primaire durant la 
Révolution, 281 ; — son rap- 
port, 283. 

Lambert (Foy). Ses dons aux 
écoles de Saint-Paul, 9t. 

Lamt, notaire à Versailles, 214. 

Lan c el in, seigneur de Baugency, 
s'empare indûment de l'école, 
175. 

Lange (M 1 ^). Ses dons à l'école 
de Saint- M arceau, 127. 

Lange (Pierre). Ses dons à l'école 
de Bou, 189. 

Lanthénas, député à la Conven- 



tion. Son opinion sur l'instruc- 
tion primaire, 281. 

Lasne (Michel), curé de Saint - 
Pierre-le-Puellier, 101 ; — 
ses dons aux écoles, 101. 

Laurent (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 111; — l'un 
de ses faubourgs, 28 ; — école 
de garçons au XVI e siècle, 
15, 111; — au XVlle siècle, 
1 i 4;— fondée par M. Tranchot, 
112, 114; — ses bienfaiteurs, 
112,113,114,115; -de filles, 
118; — fermée pour cause 
de jansénisme, 90, 1 19 ; — ré- 
tablie en 1754, 118; — re- 
venus des garçons 117;— des 
filles, 119; — noms des maî- 
tres, 111, 115; — des maî- 
tresses, 119, 120. 

Legendre (Martin), maître de 
tutelle dans la paroisse de 
Saint-Benoîl-du-Reiour, 16 ; 

— humaniste et avocat, 38 ; 

— ses alliances, 38 ; — sa 
pierre tumulaire,37. 



*2'i 



— 370 — 



Leibmtz, 7. 

Lejeune (Marguerite). Ses dons 
aux écoles, 124. 

Lenoir, curé de Bou. Son dé- 
sintéressement, 188. 

Lenormand fonde une école de 
charité paroisse Saint-Lau- 
rent-des-Orgerils, 116. 

Lion, notaire à Orléans, 100. 

Lion-en-Beaoce, commune du 

canton d'Artenay, 1 70 ; — 

écoles paroissiales 222; — 
noms des maîtres, 222. 

Liphard (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — sa si- 
tuation, 63 ; — Gentien Her- 
vet y tient tutelle, 63, 64 ; — 
ses écoles de garçons au XVI e 
siècle, 63 ; — de filles, 64 ; — 
noms des maîtres, 64 ; — des 
maltresses, 65. 

Lisoius, chanoine hérétique, 
brûlé vif, 44. 

Loiret (Département du), 8, 25; 
— sa subdivision en 4 arron- 
dissements, 8 ; — en districts, 



8 ; — en 106 communes ru- 
rales, 159, 263. 

Lois et décrets de la Révolution 
touchant l'enseignement, 8, 
153, 280, 281, 283, 285, 286. 

Loré (Philippe), bedel en F Uni- 
versité, 15. 

Louis XIV. Ses édits prescrivant 
l'obligation de l'instruction pri- 
maire, 157. 

Loury, commune du canton de 
Neuville, 170 ; — donnée au 
chapitre de [l'église d'Orléans 
par révoque Anselme, 224 ; 
— perd ses archives, 223 ; — 
décroissance de sa population, 
224; — ses écoles de gar- 
çons, 223, 224 • — de filles 
fondées par M. Nicolas Maison, 
225 ; — revenus scolaires, 
225 ; — bienfaiteurs, 225 ; — 
noms des maîtresses, 225. 

Luce (Siméon) rétablit la vérité 
sur, l'antiquité de l'enseigne- 
ment primaire, 166, 16?. 

LuiLLiER(M me ).Sa fondation pour 
les écoles de la paroisse de 
Recouvrance, 74, 75. 



Mac* (D"e). Son école est inter- 
dite par l'évêque, 49. 

Maclou (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — son 
emplacement, 105; —sa réu- 
nion à Saint-Sutpice, 105 ; — 
sa proximité de FAleu, 34 ; — 
antiquité de ses écoles de 
garçons, 105; — de filles, 
108 ; — noms des maîtres, 107; 
— des maîtresses, 108. 

Maggiolo. Ses travaux relatifs à 
l'enseignement primaire, 164, 
219, 264. 

Maison, curé de Loury et fon- 



dateur de l'école de filles* 
225. 

Maîtrise (École de la), placée 
sous les auspices du chapitre 
cathédral, 136; — son rè- 
glement, 139; — noms des 
professeurs, 138 ; — leurs 
appointements, 139. 

Malouet, intendant de Toulon, 
apprécie les débuts de la Ré- 
volution, 282. 

Mangot, curé de Saint- Pater ne, 
bienfaiteur des écoles, 79 ; — 
y installe les sœurs de la Sa- 
gesse, 80. 



- 371 — 



Marc (Saint-), paroisse de la 
banlieae d'Orléans, 111, 120; 

— entre dans le quatrième 
canton du district, 120; — 
son école de garçons, 120; — 
commune aux enfants de Fleu- 
py, 121; — de filles, 123; — 
noms des maîtres, 122; — des 
maltresses, 122; — revenus 
scolaires, 122, 123. 

Marceau (Saint-), paroisse de la 
banlieue d'Orléans, 111, 123; 

— ses écoles de garçons en 
1687,123;— de filles, 125;- 
dirigées par des sœurs, 128 ; 

— obtiennent la concession 
perpétuelle d'un banc dans l'é- 
glise, 128 ; — revenus sco- 
laires, 124, 125, 126, 127;- 
noms des maîtres, 125; — 
des maîtresses, 126, 127. 

Marchand, prêtre. Sa fondation 
en faveur des pauvres de Re- 
couvrance, 74. 

Mardié, commune du canton 
nord-est d'Orléans, 170; — 
soumise à la juridiction capi- 
tal aire, 226; — ses écoles 
primaires, 226; — subven- 
tionnées par le chapitre ca- 
tbédral, 226; — par M. 
Goury, 226; — par M. Du- 
neau, 227 ; — noms des maî- 
tres et des maîtresses, 227. 

Mareau-aux-Prés, commune du 
canton de Gléry, 170; — son 
école de filles, 227 ; — reve- 
nus scolaires, 227. 

Mareau (De), doyen de Sainte- 
Croix, bienfaiteur des écoles, 
8ô,91, 124. 

Marier (Patricette) fonde une 
école de filles à Bou, 1 86 ; — 
y enseigne, 186; — institue 
quatre services pour les be- 
soins de la paroisse, 187; — 
.son testament, 186; —son 
admirable abnégation, 187. 

Marigny, commune du canton 



nord-est d'Orléans, 170 ;— son 
école, 228. 

Marion, maîtresse d'école de 
SaintEuverte au XV1« siècle, 
56. 

Marion, doyen de Sainte-Croix, 
bienfaiteur des écoles de 
Saint-Paterne, 79. 

Martène (Dom), 23. 

Masson (Anne). Ses dons à l'é- 
cole de filles de Saint-Paul, 91 . 

Masson (Elisabeth). 199. 

Masson (Anne -Thérèse), 267, 
l'une des directrices de l'apo- 
Ihicairerie des pauvres, 273. 

Masson (Madeleine). 267, l'une 
des directrices de t'apothicai- 
rerie des pauvres, 273. 

Masson de Plissay, fils d'An- 
toine Masson, 275. 

Masson de Vernou (Anastasie) . 
Ses aumônes, 277. 

Masson de Courceixe, fils d'An- 
toine Masson, 275. 

Masson-Sablon (Pierre), 267. 

Masson (Jean), père de M. Mas- 
son de la Manerie, 9 1 , 267 ; — 
son habitation, 267; — ses 
deux mariages, 267 ; — ses 
enfants. 267; — son tombeau, 
275. 

Masson (Antoine), secrétaire du 
roi, 85; — bienfaiteur des 
écoles primaires, 85, 125, 134 
156, 177, 203, 214,220,222, 
225, 229, 235, 245, 249, 257, 
267; — ses aumônes, 177. 

Masson de la Manerie (Jean- 
Baptiste). Ses titres, 266; — 
sa naissance, 267 ; — sa fa- 
mille, 267 ; — seigneur de la 
Salle, 181 ; — de Poinville, 
199, 270; — surnommé le mo- 
dèle des riches, 266 ; — son 
testament, 268; — son éloge 
par ses contemporains, 267, t 



274; — son zèle pour l'ensei- 
gnement primaire, 51,66,156, 
195 ; — ses legs aux écoles, 
61, 71, 75.'76, 79, 85, 108, 
It6, 119, t2l, OS, lï8 13!, 
179, 180, 18t 93, 94,195, 
196, 199,201 204,205 2l5, 
218, 229, 133,13*, 23», 239, 
243, 245, 246, 2*7, 24H. 249, 
251, 252, 25a, 254, 269; — 
ses aumônes, 268; — ses legs ' 
aux hôpitaux, 271 ; — pour des 
petits métiers, 135 ; — aux fa- 
briques, 97, 1 10 ; — aux pau- 
vres honteux, 272; —aux pri- 
sonniers, 272 ; — à l'apotni- 
cairerie, 272, 273; — en est 
le fondateur, 205, 272 ; — son 
inscription commémorait ve 
disparue à Saint-Paul, 273 ; — 
conservée à Recoumn.ce, 115, 
273. 274; — dépenses pour 
l'y asseoir, 274; — son inhu- 
mation dans l'église de Saint- 
Paul, 275; — fac-similé de 
sa signature, 276 ; — bureau 
de ses charités, 28, 269 ; — 
nommé à la Révolution Came 
philanthropique, 61, 81, 149, 
27l. 

Mathagon (Marie). Son legs à 
l'école de Saint- Denis- de - 
L'IIotel, 242. 

Haubbrt (René), auxiliaire de 
M. Jogues de Bouland, 60, 
115. 

Meghet, notaire, 262. 

Meluc, notaire a Paris, 48. 

MENOUtH 11 » de), bienfaitrice de 
l'école de garçons à Notre- 
Dame -du-Che min, 69 ; — 
fonde celle des filles, 70. 

Mercier, notaire, 164. 

Mbslant (Etienne), docteur ré- 
gent de l'Université d'Or- 
léans, 15. 

Messas, commune du canton de 
Baugency, 170 ; — écoles de 



5 arçons, 228; — de filles, 
28; — dotée par M"« Per- 
douli, 220 ; —"par M. An- 
toine Masson, 229; — par 
M. de la Manerie,.229; - re- 
venus scolaires, 229. 
MerjNG, chef-lieu de canton, 
170; —siège au moyen âge 
d'écoles renommées, 1 1 , 230 ; 

— ses établissements primai- 
res au XVUle siècle, 101, 170, 
230, 231 ; — pour les filles 
au hameau de la Nivelle, 230 ; 

— revenus scolaires, 231 . 



Michel (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — - sa si- 
tuation, 34, 65; — sa réu- 
nion à Saint-Pierre-Ensentelée 
et à Saint- Georges, 66 ; — ses 
écoles des deux sexes et leurs 
directeurs, 66. 



Orléans par ses religieux, 34, 

MiQuellus, régent du collège de 
Chara peaux, 19. 

Miron, curé de Cravant, 206. 

MtnoH de Poizioux, bienfaiteur 
de l'enseignement primaire à 
Saint-Laurent, 120 

Montmorency-Laval (Met de), 
évêque d'Orléans. Sa fermeté 
à l'égard des jansénistes, 49, 
90, 119. 

Montpipeaû (Seigneur de), col- 
lateur de la maîtrise d'école a 
Epieds au XV» siècle, 167, 
212. 

Moulinet (Le Père du), histo- 
rien de Baugency, (75, 176. 

Mynier (Jean), docteur de l'Uni- 
veisité d'Orléans, 15. 



— 373 — 



N 



Néret (Guillaume), clerc, 167. 

Neuville-aux-Bois, chef-lieu de 
canton, 170; — école parois- 
siale de garçons tenue par 
un prêtre, 231 ; — de Allés, 
231 ; — fondation des époux 
Témoingt en faveur des deux 
établissements,' 231; — ins- 
cription commémorative, 231 ; 

— revenus scolaires, 231. 

Nicolas (Saint-), prieuré-cure de 
la ville de Baugency, 175, 
176; — son école paroissiale 
de charité, 177; — dotée par 
M. Antoine Masson, 177, 178. 

Notre-Dame-des-Aydes, paroisse 
de la banlieue d'Orléans, 129; 

— école de garçons, 129; — 
de tilles, 103, 129; — reve- 
nus scolaires, 129; — noms 
des instituteurs, 130. 

Notre-Dame de Baugency, ab- 
baye de chanoines réguliers, 
ordre de Saint- Augustin, 19, 
20, 174; — son cartulaire, 
167; — shs religieux tiennent 
l'école de la ville, 167, 175; 

— Lancelin la leur enlève, 
167, 175; — Jean la leur 
restitue, 167, 175; — leur 
privilège, 175; — cessent au 
XIII e siècle de tenir person- 
nellement l'école, 176. 

Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, 
église paroissiale d'Orléans, 
33 ; — sa situation, 67 ; — 



ses % écoles de garçons au 
XVIe siècle, 15; — au XVlie 
siècle, 67; — de filles, 67 ; — 
noms des maîtres, 15, 67; — 
des maîtresses, 68. 

Notre-Dame-du-Chbmin , église 
paroissiale d'Orléans, 33; — 
sa situation, 68 ; — nommée 
aussi Chapelle-Saint- Aignan, 
68; — sa réunion à Saint- Eu- 
verte, 71 ; — son école de 
garçons, 68 ; — tenue par les 
frères, 121 ;— de filles, 70; 

— legs de MUe Perthuis, 102, 
104; — de M. de la Manerie, 
271. 

Notre - Dame - de - Recouvrance, 
église paroissiale d'Orléans, 
33 ; — réunie à Saint-Laurent, 
71; — à Saint-Paul, 73; — 
écoles de garçons, 71 ; — de 
filles, 74; — noms des maî- 
tres, 73; — des maîtresses, 
75 ; — revenus scolaires, 74, 
75, 76 ; — assemblée d'habi- 
tants pour nommer une insti- 
tutrice, 75. 

Nouvelles - Catholiques , 140 ; 

— s'établissent à Orléans, 
140; — prennent le titre de 
Filles de la Croix, 140; — 
leurs diverses résidences , 
140; — ouvrent une école de 
charité, 140; — leurs reve- 
nus et leurs charges, 141 ; — 
leur suppression, 142. 



Ooigier, notaire à Orléans, 59, 
83, 85, 100, 101, 103, 104, 
127. 



Olivet, commune du canton sud nus » 233. 



d'Orléans, 170; — écoles de 
garçons, 232 ; — de filles, 233 ; 
-- bienfaiteurs, 233 ; -— rêve- 



— 37'* — 



Orléans (D'), marquis de Ro- 
thelin, favorise les religieux 
de Baugency, 175. 

Orléans (Duc d*), 98 ; — s'asso- 
cie à la fondation de* l'école 
gratuite d'écriture de la ville, 
148. 

Orléans. Son enseignement au 
IX e siècle, 10 ; — ses comp- 
tes municipaux, 14; — ses 
diverses séries d'archives, 27, 



28 ; - son état civil de 1539 à 
1789, 27; — sa baulieue, 28; 
— ses tutelles du XV e au 
XVII 8 siècle, 35; — impôts et 
tailles, 15. 

Orléanais (Province de 1'), 9. 

Ormes, commune du canton de 
Patay, 170; — son école, 
233; — subventionnée par 
M. de la Manerie, 234. 



Pajmpfrdu (Jean), maître d'école 
au XVo siècle, 166. 

Pasquikr (Charles), curé de 
Neuville, -232. 

Pataud, auteur des Recherches 
histor ques sur 1 éducation 
nationale, 194. 

Patay, chef-lieu de canton, 170; 
— ses écoles mixtes, 23i; — 
de filles tenues par une sœur, 
235. 

Paterne (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — réunie 
à la ville après 1728, 77; — 
écoles de garçons, 77 ; — leur 
siège, 78; — dirigées par les 
frères, 78 ; — de filles tenues 
par les sœurs, 80, 81 ; — par 
des dames laïques, 80; — 
noms des maîtres, 78; — 
des matiresses, 82; -reve- 
nus scolaires, 79, 80, 81 ; — 
dépenses scolaires, 81, 82. 

Paul (Saint-), église paroissiale 
d'Orléans, 33 ; — ancienneté 
de son éiat civil, 27 ; — ses 
petites écoles de garyons 
au XI Y» siècle, 83; — au 
XV |o siècle, 16, 83; — ré- 
tablies au XVllio siècle, 83; 
— de filles, 87 ; — fondées 
par quatre dames de la pa- 
roisse, 87 ; — don d'un im- 



meuble scolaire par Ml'* • Sar- 
rebourse, 87 ; — conditions de 
ce don, 88 ; — le jansénisme 
pénètre dans l'école, 89; — 
suspension de la classe, 89; 
— résistance de M Ue Sarre- 
bourse, 90 ; — noms des maî- 
tres, 85, 86 ; — des maltres- 
ses, 87, 90; — revenus sco- 
laires des deux maisons, 84, 
85, 91 ; — gages, 91 ; — nom- 
bre des écoliers, 85. 

Pédagogues ou précepteurs au 
XVe siècle, 35. 

Perdoulx prête une maison à 
l'école de filles de Recou- 
vra nce, 75. 

Perdoulx de la Bourdeuère 
s'associe à la fondation de 
plusieurs écoles de charité, 
114, 267;— est chargé de 
catéchiser les protestantes, 
114; — contribue à l'établis- 
sement des Nouvelles-Catho- 
liques à Orléans, 140. 

PERSfLLABD (Jean), officier mu- 
nicipal de Bou, l l J0. 

Petites Écoles rurales, fon- 
dées par Théodulfe au 1X< siè- 
cle, 10, 22 ; — victimes des 
guerres civiles et des guerres 
religieuses, 23, 24. 



- :*75 — 



Picot, 112. 

Pierre, maistre-escole en 1378, 
24. 

Pibrrb-Empont (Saint*), église 
paroissiaJe d'Orléans, 33, 34, 
93 ; — collégiale, 34, 92 ; — 
sa situation, 92; — écoles de 
garçons, 92 ; — de filles, 93 ; 

— noms des maîtres, 93; — 
des maîtresses, 93; — filles 
indigentes de la paroisse re- 
çues dans l'école de Saint- 
Pierre-le-Puellier, 104. 

Pierre - Ensenteléb , (Saint - > 
église paroissiale d'Orléans, 
33; — succursale de Sainte- 
Catherine, 93; — M. Bour- 
doise fonde une communauté 
d'ecclésiastiques dans cette pa- 
roisse, 98; — écoles de gar- 
çons, 94, 96 ; — legs fait en 
leur fa? eur par M. Deschamps, 

97 ; — leur réunion à Sainte- 
Croix, 97, 100; —de filles, 

98 ; — leur situation, 98 ; — 
revenus scolaires, 95, 99, 100; 

— traitement des maîtres. 97 ; 

— leurs noms, 94, 97, 98. 

Pibre-Lentin (Saint-), église pa- 
roissiale d'Orléans, 33: — 
succursale de l'Hôtel-Dieu, 
34. 

Pierre - le - Puellier (Saint-), 
église paroissiale, 33, 101 ; — 
collégiale, 34, 101 ; — son 
chapitre, 99, 10O; — sup- 
primé, 10 1 ; — ses écoles de 
garçons au IX* siècle, 11 ; — 
au XVI» siècle, 16; — de cha- 
rité, 101;— dons de M»» Per- 
thuis, 102; — de M. de la 
Manerie, 102, 271 ; — de 
liâtes, 103; — tenues par des 
sœurs, 104; — revenus sco- 
laires, 103, 104; — maîtres, 
103; — les écoles sont an- 
nexées à plusieurs autres, 104. 



Piot, notaire à Jargeau, 241. 

PiTinviERs. Destruction de ses 
églises par les huguenots, 164. 

Planche (Prairie de la), à Boi- 
gny, 180. 

Plat d'Etain, alias rue de l'É- 
cole. V. Ecole. 

Poinvillb, lieu seigneurial sis à 
Comhleux, résidence de M. de 
laMaoerie, 199,205, 270. 

Pol (Saint-). V. Saint-Paul. 

Polluchk, historien Orléanais, 
12. 17, 19, 167, 177, 206, 
209. 

Port a lis. Son rapport sur l'état 
de l'instruction sous l'ère ré- 
volutionnaire, 284. 

Pothier (Robert-Joseph), 69, 
102. 

Poubt (Claudine). Fait don de 
sa maison à 1 école de Saint- 
Marc, 122. 

Poullin, notaire, 100. 

Prévost des Coutures. Son 
compte de fabrique à Recou- 
vrance, 75. 

Priva (M™), bienfaitrice des 
écoles de Saint- Paterne, 79. 

Proust (Jacques). Ses dons aux 
écoles, 124, 127. 

Proustbau (Guillaume), bienfai- 
teur de l'enseignement pri- 
maire, 115. 

Provbnchère de Houvray (M" 9 ), 
bienfaitrice des écoles de 
Saint-Paterne, 79. 

Pryvé (Saint-), commune du 
cantou sud d'Orléans, 1 70 ; — 
école paroissiale mixte, 251 ; 
— la réversion du legs Sarre- 
bourse lui est attribuée, 88, 
251 ; — don de M. de la Ma- 
nerie, 251. 



— 376 — 



Questionnaire adressé aux cu- 
rés du diocèse d'Orléans, 209, 
226. 



Quêtes, 73 ; — en nature, 121 , 
123,213,216,234,242,264; 
— certaines paroisses, sont 
étrangères à cet usage, 245. 



Kaguenet de Saint-Albin, 76. 

Kaoult, notaire à Pithiviers, 
225. 

Rebréchien, commune du can- 
ton de Neuville, 170; — rat- 
tachée au district de Neuville, 
235; — école de filles, 235; 
— fondée par M. Antoine Mas- 
son, 235 ; — revenus scolaires, 
235. 

Récollets (Religieux), membres 
du corps universitaire, 14. 

Regnard (François), seigneur de 
Toury, bienfaiteur de l'ensei- 
gnement à Saint- Pierre-Ensen- 
telée, 99. 

Religieuses de la Madeleine, 
1 42 ; — ouvrent une école de 
charité, 143. 

Renault (Madeleioe), veuve De- 
lorme, bienfaitrice de l'ensei- 
gnement primaire, 127. 

Renier (Jeannin), 166. 

Révolutionnaires. Hommage 
qu'ils rendeot au zè'e de nos 
aïeux pour l'instruction po- 
pulaire, 163, 264, 280, 281. 

Rigault (M" ), bienfaitrice de 
l'école de Saint-Donatien, 47. 



Robeau, curé de Saint-Paterne. 
Ses dons aux écoles, 79. 

Robert, roi de France, assiste 
au supplice des chanoines hé- 
rétiques, 44. 

Robichon (Madeleine), bienfai- 
trice de l'enseignement pri- 
maire, 124. 

RocHECHOUART(Abbéde), chargé 
d'une enquête relative au 
temporel des écoles interdites, 

89. 

Rocheterie (De la), 210, 211. 

Roger (Pierre), 232. 

Rohrbacher, 10. 

Rou, notaire à Orléans, 124, 
183, 203. 

Roumilly (François), bienfaiteur 
de l'enseignemeni primaire à 
Saint-Paul, 85. 

Rousselet (M 11 *), Tune des fon- 
datrices de l'école de Saint- 
Paul, 87. 

Rousset (Espérance), bienfai- 
trice des écoles de Saint-Paul, 
91. 

Ruan, commune du canton 
d'Artenay, 170; — écoles de 
garçons, 236. 



S 



Sacristain de Notre-Dame de 
Baugency, régit l'école de 
cette ville, 175. 



Saint-Ay, commune du canton 
de Meung, 1 70 ; — rattachée 
au district de Baugency, 237 ; 



— 377 — 



— école de filles, 170 ; — usu- 
fruitière du legs Sarrebourse, 
88, 237 ; — revenus scolaires, 
236. 

Saint-Cyr-en-Val, commune du 
canton sud d'Orléans, 170; — 
école de garçons fondée par 
J. Duval, 237 ; — son empla- 
cement, 237 ; — élection d'un 
maître, 238 ; — de filles, 238 ; 

— bienfaiteurs, 238. 

Saint-Denis -de -l'Hôtel, com- 
mune du canton de Château- 
neuf, 170; — destruction de 
son église par les hugue- 
nots, 165; — dispersion de 
ses archives, 165 ; — école de 
garçons, 241 ; — de filles, 243; 

— revenus scolaires, 242, 
243; — assemblées d'habi- 
tants pour nommer une mat- 
tresse d'école. 243, 244 ; — 
noms des maîtres, 243. 

Saint-Denis-en-Val, commune 
du canton sud d'Orléans, 170 ; 

— école de garçons, 239; — 
bienfaiteurs, 239; — de filles 
fondée par MM lles Tassin et De- 
foy, 239 ; — nom de la plus 
ancienne maîtresse, 240; — 
influence fâcheuse de la poli- 
tique, 240; — revenus sco- 
laires, 239, 240. 

Saint-Esprit (Maison du), 59. 

Saint -Géry (Abbé de), fonde 
des écoles à Andeglou, 172. 

Saint - Hilaire - Saint - Mesmin , 
commune du canton sud 
d'Orléans, 170; — écoles des 
deux sexes, 244 ; — bienfai- 
teurs, 2 15; — revenus sco- 
laires, 245. 

Saint-Jean-de-Braye, commune 
du canton nord-est d'Orléans, 
1 70 ; — écoles des deux sexes, 
246; — subventionnées par 
M. de la Manerie, 246 ; — re- 
venus scolaires, 246. 

Saint-Jean-db-la-Ruelle, com- 



mune du canton nord-ouest 
d'Orléans, 170 ; — écoles de 
garçons, 246; — revenus 
scolaires, 246; — de filles, 
247 ; — subventionnées par 
M. de la Manerie, 248. 

Saint- Jean-le- Blanc, commune 
du canton sud d'Orléans, 170; 

— école de garçons fondée 
par 11. de la Manerie, 248; — 
transférée à Saint-Marceau, 
248; — de filles fondée par 
MM. Antoine Masson et Mas- 
son de la Manerie, 249; — hé- 
rite des Ursulines suppri- 
mées, 249 ; — perd son re- 
venu en 1791, 249. 

Saint-Lyé, commune du canton 
do Neuville. 170; — MwDugué 
de Bagnols y fonde une école, 
250; — couditions de cette 
fondation, 250. 

Saint - Nicolas - Saint- Mesmin, 
commune du canton sud d'Or- 
léans, 170; — son origine, 
250 ; — sa suppression, 251 ; 

— son école, 251. 

Saintonge (Jacques), bienfaiteur 
de l'enseignement à Saint- 
Paul, 85. 

Saint-Pryvé, commune du can- 
ton sud d'Orléans, 170; — 
sod école subventionnée par 
M. de la Manerie, 251 ; — 
usufruitière de la fondation 
Sarrebourse, 88, 251 . 

Saint-Simon (Duc de) rend 
hommage à Mgr de Goislin, 

18. 
Salbris (Loir-et-Cher), 214; — 
M. Antoine Masson y fonde 
une école, 125. 

Salle (La), fief sis à Boigny, 
181, 199, 205, 268; — droits 
féodaux y attachés, 269 ; — 
censives, 270. 

Sandillon, commune du canton 
de Jargeau, 170; — école de 



— 378 — 



garçons, 263; — perd ses re- 
venus à la Révolution, 254 ; — 
de filles, 254; — reçoit un 
don anonyme, 254. 

Saran, commune du canton 
nord-ouest d'Orléans, 170; 

— écoles de garçons, 251 ; — 
ses revenus, 252 ; — de filles 
fondées par Mme de Blangy, 
252 ; — ses bienfaiteurs, 253 ; 

— ses revenus en 1792, 253. 

Sarrebourse aîné, bienfaiteur 
des écoles de Saint- Paul, 91. 

Sarrebourse (Jacques), 83. 

Sarrebourse, chanoine, bien- 
faiteur des écoles de Saint- 
Paul, 91. 

Sarrebourse (MM"") se con- 
sacrent à l'enseignement des 
pauvres, 87; — bienfaitrices 
de l'école de Saint-Paul, 88, 
91 ; — conditions de leur do- 
nation, JB8, 237 ; — tombent 
dans le jansénisme, 89; — 
suspension de leur école, 89. 

Saulcier (Etienne), docteur ré- 
gent de l'Université d'Orléans. 
15. 

Saussaye (Nicolas de la), maître 
d'école de Recouvrance en 
16.., 15, 72. 

Saussaye (Charles de la), 22; 

— curé de Saint-Pierre-En- 
sentelée, 72 ; — recteur de 
Saint-Jacques à Paris, 72. 

Sello, prêtre habitué de Saint- 
Paul, 87. 

Selorges (De), collaborateur de 
M. Jogues dans l'œuvre de 
l'éducation populaire, 60, 115. 

Séminaires d'Orléans, 18. 

Semoy, commune du canton 
nord-est d'Orléans, 170; — 



école de garçons, 254 ; — re- 
traite de l'instituteur en 1790, 
255; — continuation de l'é- 
cole par le curé, 255 ; — re- 
venus scolaires, 255; — de 
filles subventionnée par le 
clergé, 255 : — par la caisse 
diocésaine, 255; — perd ses 
revenus à la Révolution, 256. 

Sergent, chanoine de l'église 
d'Orléans , bienfaiteur des 
écoles de filles à Saint-Dona- 
tien, 46; — à Saint-Hilaire- 
Saint Mesmin, 245. 

Seurrat de la Barre, bien- 
faiteur de l'enseignement 
primaire de Saint-Laurent, 
117,119. 

Simon (Jules), 4. 

Sinson de Gauvilliers, trésorier 
de France, bienfaiteur de 
l'enseignement à Saint-Paul, 
85. 

Société philanthropique, 61 , 81 , 

105, 149, 271. 

Sougy, commune du canton 
d'Artenay, 170; — soumise 
au moyen âge à la juridiction 
capitulaire,256; — ses écoles, 
256; — subventionnées par 
le chapitre de l'église d'Or- 
léans, 256; — revenus sco- 
laires, 256. 

Statuts synodaux d'Orléans, 7, 
22, 23. 

Sulpice (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — sa 
proximité de l'Aleu, 34; — 
son emplacement, 105; — ses 
petites écoles de garçons au 
XVle siècle, 16; — de filles, 
108; — noms des maîtres, 

106, 107; — des maîtresses, 
108. 



~ 370 — 



Tabernat, gager de Neuville, 
232. 

Taine, de l'Académie française, 
281 

Talleyrànd, homme d'État, 
281. 

Tajsin de Villepion, trésorier 
des écoles de charité, 58. 

Tassin (François), ami et col- 
laborateur de M. Jogues de 
Bouland, 113; — date de sa 
mort, 113. 

Tavers, commune du canton de 
Baugency, 170 ; — son école 
de fllles, 257 ; — fondée par 
M. Antoine Masson, 257 ; — • 
revenus scolaires, 257. 

Témowgt (Pierre), bienfaiteur 
des écoles de Neuville, 231. 
232. 

Tbray (Benoît), supérieur des 
frères de la Doctrine chré- 
tienne, 146; — sa requête 
au district, 146; — ses sui- 
tes, 147. 

Théooolfe, évêque d'Orléans, 
fondateur de l'enseignement 
primaire dans le diocèse, 9, 
10, 12, 22. 

Thomain (Etienne), 232. 

Thotnard deCampois (M"*). Ses 
dons aux écoles, 188, 193. 

Thué, notaire à Orléans, 17, 47, 
229. 

Tigy, commune du canton de 
Jargeau, 170; — sa proximité 
d'un foyer protestant, 258; 
— écoles de garçons, 257; 



— de filles, 257; — leur 
réunion en école mixte, 258 ; 

— sèle platonique de ses 
officiers municipaux, 258. 

Taaînou, commune du canton 
de Neuville, 170;— donnée 
par Anselme au chapitre ca- 
thédral, 224; — subven- 
tionnée par le chapitre, 256; 

— visitée par son prévôt, 259; 

— sa sollicitude pour l'ensei- 
gnement primaire, 256; — 
ses écoles, 1 70, 259 ; — eut de 
l'instruction an XVII© siècle. 
259. 

Tranchot (Pierre), fondateur 
d'écoles de charité, 112, 114, 
116; — son zèle pour cette 
œuvre, 156, 267; —sa mort, 
112. 

Tranchot (Louis) participe à 
l'établissement d écoles de 
charité, 112, 156, 195,267. 

Tranchot (Claude), bienfaiteur 
de l'enseignement à Saint- 
Pierre-Ensentelée, 100. 

Tremblai (Joseph du), fondateur 
du Calvaire, 142. 

Trjnat, commune du canton 
d'Artenay, 170; — son école, 
260; — l'enseignement y 
persiste après 1790, 261 ; — 
noms des maîtres, 260, 
261. 

Tripaolt, chanoine de Saint- 
Aignan. Ses dons aux écoles, 
127. 

Tronchet, bienfaiteur des éco- 
les de Saint-Pierre-Ensente- 
lée, 95. 



- 380 — 



Université de Bologne, 13; — 
de Montpellier, 13; - d'Or- 
léans, 6, 12, 13, 14,15,20; - 
mnllres y tenant tutelle, 15, 
10; — tes docteurs et ses offi- 
ciers, 16, 17 ; — ses privilégiés 
et Bes exempts, 15, 16, 17; — 
ses collèges, 10; — ses na- 
tions, 10. 



Ursulinbs, instituées pour ren- 
seignement spécial des pau- 
vres, 177; — leur établisse- 
ment à Orléans, 143; — 
tiennent une école de charité, 
143; — sont expulsées en 
1702, 143; - de Saint-Char- 
les, leur suppression, 248 ; — 
de Bnugoncy, 177. 



V W 



VaLEns , empereur romain . 
V. Valetitinten. 

Valentinibn, empereur romain, 
associé de Valons. Son édit 
favorable aux chrétiens, 10. 

Valet, scholastique de l'église 
d'Orléans, 05. 

Vannes, commune du canton de 
La Ferté, 170; — son école, 
261. 

Varembaut, curé de Bou, 188, 
180. 

Vauthier, évéque d'Orléans. Ses 
ordonnances pour l'enseigne- 
ment, 11, 182. 

Veneur (Le), 250. 

Verger-Courrbaij (École du), 
20. 

Victor (Saint-), église parois- 
siale d'Orléans, 33; — son 
ancien vocable, 108; — sa 
situation, 108; — son curé 
Symphorien Guyon, 28, 100; 
— ses écoles de garçons au 
XV1« siècle, 16, 108; — au 
XVII* siècle, 100; - de tilles, 
110; — noms des maîtresses, 
110; — des maîtres, 100, 
110; — revenus scolaires, 
100,110. 



Vicnat (Gaston), 20, 167, 175. 

Vionat (Eugène), 268, 270. 

Vilain (Anna), bienfaitrice des 
écoles de Saint-Paterne, 70. 

Villbfavreux (Le seigneur de), 
vassal dulief de la Salle, 27. 

Villeneuve (Philippe de). Son 
legs à l'Hôpital, 124. 

Villerbau, commune du canton 
de Neuville. Fondation en fa- 
veur de ses écoliers, 250. 

Vincent (Suint-), paroisse de la 
banlieue d'Orléans, 130; — 
école de garçons, 1 30 ; — de 
filles, 131 ; — noms des maî- 
tres, 131 ; — des maîtresses, 
131; — revenus scolaires, 
131. 

Vitry-aux-Loges, commune du 
canton de Ch&leauneuf, 170; 
— son école de tilles fondée 
par le clergé, 262 ; — sub- 
ventionnée par lui, 262. 

Voisins (Religieuses de), 125. 

Vr Ain -Albert, procureur de 
Bou, 100. 

Wulfin Boèce, écolâtre d'Or- 
léans, 44. 



TABLE DES CHAPITRES 



Pages. 

Préface vu 

Observations préliminaires 1 



PREMIERE PARTIE. — l'instruction primaire dans les écoles 

URBAINES. 

Chapitre 1«. — Coup d'oeil rétrospectif sur la fondation des 
établissements d'instruction primaire dans la ville et l'ar- 
rondissement d'Orléans 22 

• 

Chap. II. — Autorité des sources auxquelles nos documents , 
sont puisés 26 

Chap. III. — Division des écoles primaires en établissements 
pédagogiques d'ordre général et d'ordre spécialement pa- 
roissial 30 

Chap. IV. — Etablissements pédagogiques d'ordre spéciale- 
ment paroissial, attachés aux églises de la ville d'Orléans 
dont les noms suivent 33 

Chap. V. — Suite des établissements d'ordre spécialement 
paroissial, — Écoles primaires de la banlieue d'Orléans. . 11 1 

Chap. VI. — Établissements pédagogiques d'ordre général . . 132 



DEUXIÈME PARTIE. — l'instruction primaire dans les écoles 

RURALES. 

Chapitre I er - — État général de l'instruction dans les cam- 
pagnes avant 1789 154 



Page*. 

Chap. 11. — Écoles primaires rurales de rarrondissement 
d'Orléans 169 

Chaj>. [H. — M. Jean-Baptiste Masson de la Manerie, bienfai- 
teur de renseignement primaire à Orléans et dans les 
campagnes environnantes 266 

Chap. IV. — L'instruction publique dans l'arrondissement 
d'Orléans durant la période révolutionnaire 279 

Épilogue 287 

Pièges justificative» 291 



ERRATA 



Page 2S. note, ligue dernière, au lieu «le - «le la Mauuerie. » lire 
» de \n'Monerie. •■ 

Page &•, ligne «S. au lieu «le ■■ Claude l>«>d«in. * lire « Dosloti. » 

Page 44. a\ant-dernier alinéa. 2 e ligne, supprimer de. 

Page 17. in de. 1M 1 \ 1M M «air». 

Page 51. 2 e alinéa, ligne «b'mière. au lieu d«* - vingt-cinq 
autres, v lire * <{t<ai m ante-vin*] aati'es. » 

Page 01. 2 e alinéa, ligne 5 e . et 3* alinéa, ligne 1". au lieu de 
•■ elle «levait.... elle recevait... *. lire ■■ elles devaient.... elle* 
t'e<:ecaienl... 

Page Oi, ligne 2*. au lieu «le ■• «le tuul geni«*s. » lire *• de tous 
genres. » 

Page 07. 4« alinéa. I™ ligne, au lieu de » Michel Ckataiguer, » 
lire ■.• Chaltui'jner. p 

Page G9. 4 e alinéa, ligne 2 e . au lieu de « dont le nom. * lire 
« dont le souvenir. ■• 

Page 78. ligne 15«. au lieu de «i Louis Nequiem. ■■ lire « Xequien. » 

Page 10U. avant-dernier alinéa, au lieu de o par M. Ju^edevillet;?), 
prévôt d'Orléans. » lire « par M. Jugedeville. prévùt d'Or- 
léans <?i. » (Le nom parait exact. le> fonctions «m le lieu er- 
ronés.) 

l'âge 170. au lieu de * Messas. école de lilles ■-. lire ■■ école de 
garçons* école «le lilles. ■■ 

Page 18U. 2* alinéa (Bol), au lieu de t Cette subvention, jointe à 
40 autres livres... etc.. constituait à la maîtresse un revenu «le 
122 livres. * lire t Cette subvention, jointe <i i22 liv. quelle 
IHjsséihut «lt*jâ. y compris une reute «le livres léguée à 
l'école par M. le curé Varembau*. m«»rt en 1723. «*on>tituait à 
la maîtres* un revenu «le 197 livres. >■ 



— 384 — 

Paye 1i)8, li^nc .V 5 , ;ni lieu de « r.e n'est ]>;ih i|iie <:es ('oiuiuune>, »» 
lin? » <|ii<' 1rs (iiitrrs communes. » 

l'ii^r 22T>, .V J alinéa, li^ui- ii", ;iii lieu île « arcrureut le revenu, » lin* 

«« Ht'Cflll II 1 l'irVl'IIll . "i 

l'ajje 2!(4. "2" alinéa, Iî^im* l rn . ïiii Ib'ii île •' lurent l'objet. •> lire, 
«■ /'if/ l'objet. » 

I'îi^mî :Ti!l, fc 2« alinéa, l^iir 1 ri! , ;in lieu (b: « Térole rentra. ■ lire 
« ni but. « 



THE UNIVERSITY OF MICHIOAN 
GRADUATE UBRARY 



DATE DUE 





UNtVEHSPTY OF MICHIGAN 

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3 901 5 06230 5381 










DO NOT REMOVE 

OR 
MUTILATE CARD